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Full text of "Annales de la Société scientifique de Bruxelles"

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.  /f'rf/-.    frr.i.irr 


p  0 


SOCIETE     SCIENTIFIQUE 


DE   BRUXELLES 


PREMIÈRE  PARTIE 


DOCUMENTS  ET  COMPTES  RENDUS 


STATUTS 

Article  premier.  —  Il  est  constitué  à  Bruxelles  une  association 
qui  prend  le  nom  de  Société  scientifique  de  Bruxelles,  avec  la 
devise  :  *  Nulla  unquam  inter  fidem  et  rationem  vera  dissensio  esse 
potest  „  (*). 

Art.  2.  —  Cette  association  se  propose  de  favoriser,  conformé- 
ment à  Tesprit  de  sa  devise,  l'avancement  et  la  diffusion  des 
sciences. 

Art.  3.  —  Elle  publiera  annuellement  le  compte  rendu  de  ses 
réunions,  les  travaux  présentés  par  ses  membres,  et  des  rapports 
sommaires  sur  les  progrès  accomplis  dans  chaque  branche. 

Elle  tâchera  de  rendre  possible  la  publication  d'une  revue 
destinée  à  la  vulgarisation  (**). 

Art.  4  —  Elle  se  compose  d'un  nombre  illimité  de  membres, 
et  fait  appel  à  tous  ceux  qui  reconnaissent  l'importance  d'une 
culture  scientifique  sérieuse  pour  le  bien  de  la  société. 


(•)  Gonst.  de  Fid.  calh.,  c.  IV. 

(•*)  Depuis  le  mois  de  janvier  1877,  cette  revue  parait,  par  livraisons  trimes- 
trielles, sous  le  titre  de  Revue  des  Questions  scientifiques.  Elle  forme  chaque 
année  deux  volumes  in-8°  de  700  pages.  Prix  de  Tabonnement  :  20  francs  par 
an  pour  tous  les  pays  de  TUnion  postale.  Les  membres  de  la  Société  scientifique 
ont  droit  à  une  réduction  de  25  pour  cent. 


373802 


Art.  5.  —  Elle  est  dirigée  par  un  Conseil  de  vingt  membres 
renouvelable  annuellement  par  quart  à  la  session  de  Pâques.  Le 
Conseil  choisit  dans  son  sein,  le  Président,  les  Vice-Présidents, 
le  Secrétaire,  le  Trésorier.  Toutefois,  il  peut  choisir  en  dehors  du 
Conseil,  le  Président  ou  le  premier  Vice-Président.  Parmi  les 
membres  du  Bureau,  le  Secrétaire  et  le  Trésorier  sont  seuls 
rééligibles.  En  cas  de  décès  ou  de  démission  d'un  membre  du 
Bureau  ou  du  Conseil,  le  Conseil  peut  lui  nommer  un  successeur 
pour  achever  son  mandat  (*). 

Art.  6.  —  Pour  être  admis  dans  l'Association,  il  faut  être 
présenté  par  deux  membres.  La  demande,  signée  par  ceux-ci,  est 
adressée  au  Président,  qui  la  soumet  au  Conseil.  L'admission  n'est 
prononcée  qu'à  la  majorité  des  deux  tiers  des  voix. 

L'exclusion  d'un  membre  ne  pourra  être  prononcée  que  pour 
des  motifs  graves  et  à  la  majorité  des  deux  tiers  des  membres  du 
Conseil. 

Art.  7.  —  Les  membres  qui  souscrivent,  à  une  époque  quel- 
conque, une  ou  plusieurs  parts  du  capital  social,  sont  membres 
fondateurs.  Ces  parts  sont  de  500  francs.  Les  membres  ordinaires 
versent  une  cotisation  annuelle  de  15  francs,  qui  peut  toujours  être 
rachetée  par  une  somme  de  150  francs,  versée  une  fois  pour  toutes. 

Le  Conseil  peut  nommer  des  membres  honoraires  parmi  les 
savants  étrangers  à  la  Belgique. 

Les  noms  des  membres  fondateurs  figurent  en  tête  des  listes 
par  ordre  d'inscription,  et  ces  membres  reçoivent  autant  d'exem- 
plaires des  publications  annuelles  qu'ils  ont  souscrit  de  parts  du 
capital  social.  Les  membres  ordinaires  et  les  membres  honoraires 
reçoivent  un  exemplaire  de  ces  publications. 

Tous  les  membres  ont  le  même  droit  de  vote  dans  les  assemblées 
générales. 

Art.  8.  —  Chaque  année  il  y  a  trois  sessions.  La  principale  se 
tiendra  dans  la  quinzaine  qui  suit  la  fête  de  Pâques,  et  pourra 


(*)  Ancien  art.  5.  —  Elle  est  dirigée  par  un  Conseil  de  vingt  membres, 
élus  annuellement  dans  son  sein.  Le  Président,  les  Vice-Présidents,  le  Secrétaire 
et  le  Trésorier  font  partie  de  ce  Conseil.  Parmi  les  membres  du  Bureau  le 
Secrétaire  et  le  Trésorier  sont  seuls  rééligibles  (Cf.  Annales  de  la  Société 
Scientifique,  1901,  t.  XXV,  V*  partie,  p.  235). 


—  y  — 

durer  quatre  jours.  Le  public  y  sera  admis  sur  la  présentation  de 
cartes.  On  y  lit  les  rapports  annuels  (*). 

Les  deux  autres  sessions  se  tiendront  en  octobre  et  en  janvier. 
Elles  pourront  durer  deux  jours,  et  auront  pour  objet  principal  de 
préparer  la  session  de  Pâques. 

Art.  9.  —  Lorsqu'une  résolution,  prise  par  l'assemblée  générale, 
n'aura  pas  été  délibérée  en  présence  du  tiers  des  membres  de  la 
Société,  le  Conseil  aura  la  faculté  d'ajourner  la  décision  jusqu'à  la 
prochaine  session  de  Pâques.  La  décision  sera  alors  définitive,  quel 
que  soit  le  nombre  des  membres  présents. 

Art.  10.  —  La  Société  ne  permettra  jamais  qu'il  se  produise 
dans  son  sein  aucune  attaque,  même  courtoise,  à  la  religion  catho- 
lique ou  à  la  philosophie  spiritualiste  et  religieuse. 

Art.  11.  —  Dans  les  sessions,  la  Société  se  répartit  en  cinq 
sections  :  L  Sciences  mathématiques.  IL  Sciences  physiques. 
IIL  Sciences  naturelles.  IV.  Sciences  médicales.  V.  Sciences  écono- 
miques. 

Tout  membre  de  l'Association  choisit  chaque  année  la  section  à 
laquelle  il  désire  appartenir.  Il  a  le  droit  de  prendre  part  aux 
travaux  des  autres  sections  avec  voix  consultative. 

Art.  12.  —  La  session  comprend  des  séances  générales  et  des 
séances  de  section. 

Art.  13.  —  Le  Conseil  représente  l'Association.  Il  a  tout  pouvoir 
pour  gérer  et  administrer  les  affaires  sociales.  Il  place  en  rentes 
sur  l'État  ou  en  valeurs  garanties  par  l'État  les  fonds  qui  consti- 
tuent le  capital  social. 

Il  fait  tous  les  règlements  d'ordre  intérieur  que  peut  nécessiter 
l'exécution  des  statuts,  sauf  le  droit  de  contrôle  de  l'assemblée 
générale. 

Il  délibère,  sauf  les  cas  prévus  à  l'article  6,  à  la  majorité  des 
membres  présents.  Néanmoins,  aucune  résolution  ne  sera  valable 


(*)  Ancien  art.  8.  —  Chaque  année,  la  Société  tient  quatre  sessions.  La 
principale  en  octobre  pourra  durer  quatre  jours.  Le  public  y  sera  admis  sur  la 
présentation  de  cartes.  On  y  lit  les  rapports  annuels  et  Ton  y  nomme  le  Bureau 
et  le  Conseil  pour  Tannée  suivante.  Les  trois  autres  sessions,  en  janvier,  avril 
et  juillet,  pourront  durer  deux  jours,  et  auront  pour  objet  principal  de  préparer 
la  session  d'octobre  (Cf.  Annales,  1878,  t.  Il,  l'«  partie,  p.  161;  1901,  t.  XXV, 
U'  partie,  p.  235). 


-  «  - 

qu'autant  qu'elle  aura  été  délibérée  en  présence  du  tiers  au  moins 
des  membres  du  Conseil  dûment  convoqué. 

Art.  14.  —  Tous  les  actes,  reçus  et  décharges  sont  signés  par  le 
Trésorier  et  un  membre  du  Conseil,  délégué  à  cet  effet. 

Art.  15.  —  Le  Conseil  dresse  annuellement  le  budget  des 
dépenses  de  l'Association  et  présente  dans  la  session  de  Pâques  le 
compte  détaillé  des  recettes  et  dépenses  de  l'exercice  écoulé. 
L'approbation  de  ces  comptes,  après  examen  de  l'assemblée,  lui 
donne  décharge. 

Art.  16.  —  Les  statuts  ne  pourront  être  modifiés  que  sur  la 
proposition  du  Conseil,  à  la  majorité  des  deux  tiers  des  membres 
et  dans  l'Assemblée  générale  de  la  session  de  Pâques. 

Les  modifications  ne  pourront  être  soumises  au  vote  qu'après 
avoir  été  proposées  dans  une  des  sessions  précédentes.  Elles 
devront  figurer  à  Tordre  du  jour  dans  les  convocations  adressées 
à  tous  les  membres  de  la  Société. 

Art.  17.  —  La  devise  et  l'article  10  ne  pourront  jamais  être 
modifiés. 

En  cas  de  dissolution,  l'Assemblée  générale,  convoquée  extraor- 
dinairement,  statuera  sur  la  destination  des  biens  appartenant  à 
l'Association.  Cette  destination  devra  êti-e  conforme  au  but  indiqué 
dans  l'article  2. 


RÈGLEMENT 


ARRÊTÉ    PAR    LE    CONSEIL    POUR    l'eNCOURAGEUENT    DES  RECHERCHES    SCIENTIFIQUES 


1.  —  Le  Conseil  de  la  Société  scientifique  de  Bruxelles  a  résolu 
d'instituer  des  concours  et  d'accorder  des  subsides  pour  encou- 
rager les  recherches  scientifiques. 

2.  —  A  cet  objet  seront  consacrés  : 

1®  Le  revenu  du  bénéfice  acquis  à  la  Société  jusqu'à  la  session 
de  Pâques  1879  ; 

2°  La  moitié  du  bénéfice  acquis  pendant  l'exercice  qui  précède 
l'exercice  courant. 

3.  —  Chaque  année,  l'une  des  sections  désignera  une  question  à 
mettre  au  concours.  L'ordre  dans  lequel  les  sections  feront  cette 
désignation  sera  déterminé  par  le  sort.  Toute  question,  pour  être 
posée,  devra  être  approuvée  par  le  Conseil,  qui  donnera  aux  ques- 
tions la  publicité  convenable. 

4.  —  Les  questions  auxquelles  il  n'aura  pas  été  répondu  d'une 
manière  satisfaisante  resteront  au  concours.  Le  Conseil  pourra 
cependant  inviter  les  sections  compétentes  à  les  remplacer  par 
d'autres. 

5.  —  Aucun  prix  ne  pourra  être  ijiférieur  à  500  francs.  Une 
médaille  sera  en  outre  remise  à  l'auteur  du  mémoire  couronné. 

6.  —  Ces  concours  ne  seront  ouverts  qu'aux  membres  de  la 
Société. 

7.  —  Ne  sont  admis  que  les  ouvrages  et  les  planches  manuscrits. 

8.  —  Le  choix  de  la  langue  dans  laquelle  seront  rédigés  les 
mémoires  est  libre.  Ils  seront,  s'il  y  a  lieu,  traduits  aux  frais  de  la 
Société;  la  publication  n'aura  lieu  qu'en  français. 

9.  —  Les  auteurs  ne  mettront  pas  leur  nom  à  ces  mémoires, 
mais  seulement  une  devise  qu'ils  répéteront  dans  un  billet  cacheté 
renfermant  leur  nom  et  leur  adresse. 


-   lO- 

10.  —  Les  jurys  des  concours  seront  composés  de  trois 
membres  présentés  par  la  section  compétente  et  nomméi?  par  le 
Conseil. 

11.  —  Les  prix  seront  décernés  par  le  Conseil  sur  le  rapport 
des  jurys. 

12.  —  Toute  décision  du  Conseil  ou  des  sections  relative  aux 
prix  sera  prise  au  scrutin  secret  et  à  la  majorité  absolue  des 
suffrages. 

13.  —  La  Société  n*a  l'obligation  de  publier  aucun  travail  cou- 
ronné; les  manuscrits  de  tous  les  travaux  présentés  au  concours 
restent  la  propriété  de  la  Société.  En  cas  de  publication,  cent 
exemplaires  seront  remis  gratuitement  aux  auteurs. 

14.  —  Les  résultats  des  concours  seront  proclamés  et  les 
médailles  remises  dans  Tune  des  assemblées  générales  de  la 
session  de  Pâques.  Les  rapports  des  jurys  devront  être  remis  au 
Conseil  six  semaines  avant  cette  session.  Le  l^*"  octobre  de  Tannée 
qui  suit  celle  où  a  été  proposée  la  question  est  la  date  de  rigueur 
pour  renvoi  des  mémoires  au  secrétariat. 

15.  —  Pour  être  admis  à  demander  un  subside,  il  faut  être 
membre  de  la  Société  depuis  un  an  au  moins. 

16*  —  Le  membre  qui  demandera  un  subside  devra  faire 
connaître  par  écrit  le  but  précis  de  ses  travaux,  au  moins  d'une 
manière  générale  ;  il  sera  tenu,  dans  les  six  mois  de  Tallocation  du 
subside,  de  présenter  au  Conseil  un  rapport  écrit  sur  les  résultats 
de  ses  recherches,  quel  qu'en  ait  été  le  succès. 

17.  —  Le  Conseil,  après  avoir  pris  connaissance  des  diverses 
demandes  de  subsides,  à  l'effet  d'en  apprécier  l'importance 
relative,  statuera  au  scrutin  secret. 

18.  —  Les  résultats  des  recherches  favorisées  par  les  subsides 
de  la  Société  devront  lui  être  présentés,  pour  être  publiés  dans  ses 
Annales  s'il  y  a  lieu. 


-  11  - 


i.z:ttres 


DE 


S.  S.  LE  PAPE  LEON  XIII 

AU    PRÉS1DK>T    ET    AUX    MEMBHES 
DE    LA    SOCIÉTÉ   SCIE.^iTlFlQUE    DE    BRUXELLES 


Dileclis  Filiis  Praesidi  ac  Membrts  Socielalis  scienlificac 

Bruxellis  constitulae 

LEO  PP.  XIll 

DlLECTl    FlLU,    SALUTEM    ET    ApOSTOLICAM    BENEDICTIONEM 

Gratae  Nobis  advenerunt  lilterae  vestrae  una  cum  Annalibus  et 
Quaestionibus  a  vobis  edilis,  quas  in  obsequcntissimum  erga  Nos  et 
Apostoiicam  Sedem  pietatis  iestimoniiim  oblulistis.  Libenter  sane 
agnovimus  Societaiem  vestram  quae  a  scientiis  sibi  nomen  fecit,  et 
qiiae  tribus  tantum  abiiinc  aunis  laetis  auspiciis  ac  lesu  Christi 
Vicarii  benediclione  Bruxellis  constituta  est,  magnum  iam  incremen- 
tum  cepisse,  et  uberes  fructus  polliceri.  Profecto  cum  infensissimi 
reliigionis  ac  verilatis  hostes  nunquam  désistant,  imo  magis  magisque 
studeant  dissidium  rationem  inter  ac  fidem  propugnare,  opportunum 
est  ut  praestantes  scientia  ac  pielate  viri  ubique  exurgant,  qui  Eccle- 
siae  doctrinis  ac  documenlis  ex  animo  obsequentes,  in  id  contendant, 
ut  démon  si  rent  nullam  unquam  inter  fidem  et  rationem  veram  dissen- 
sionem  esse  posse  ;  quemadmodum  Sacrosancta  Vaticana  Synodus, 
constantem  Ecclesiae  et  Sanctorum  Patrum  doclrinam  affirmans, 
declaravil  Constitutione  IV*  de  iide  catiiolica.  Quapropter  gratuia- 
mur  quod  Societas  vestra  hune  primo  finem  sibi  proposuerit,itemque 


-  1»  - 

in  statutis  legem  dederit,  ne  quid  a  sociis  contra  sanam  christianae 
philosophiae  doctrinam  commiltatur  ;  simulque  omnes  hortamur  ut 
nûnquam  de  egregio  eiusmodi  laudis  tramite  deflectant,  atque  ut 
toto  animi  nisu  praestitum  Societatis  finem  praeclaris  exemplis  ac 
scriptis  editis  continue  assequi  adnitantur.  Deum  autem  Optimum 
Maximum  precamur,  ut  vos  omnes  caelestibus  praesidiis  confirmet  ac 
muniat  ;  quorum  auspicem  et  Nostrae  in  vos  benevoientiae  pignus, 
Apostolicam  benediotionem  vobis,  diiecti  fiiii,  et  Societati  vestrae  ex 
animo  imper timur. 

Datum  Romae  apud  S.  Petrum  die  15  lanuarii  1879,  Pontificatus 
Nostri  Anno  Primo. 

Leo  PP.  xni. 


A  nos  chers  fils  le  Président  et  les  Membres  de  la  Société 

scientifique  de  Bruxelles 

LÉON  XIII,  PAPE 

Chers  fils,  salut  et  bénédiction   apostolique 

Votre  lettre  Nous  a  été  agréable,  ainsi  que  les  Annales  et  les 
Questions  publiées  par  vous  et  offertes  en  témoignage  de  votre  piété 
respectueuse  envers  Nous  et  le  Siège  Apostolique.  Nous  avons  vu 
réellement  avec  plaisir  que  votre  Société,  qui  a  adopté  le  nom  de 
Société  scientifique,  et  s'est  constituée  à  Bruxelles,  depuis  trois  ans 
seulement,  sous  d'heureux  auspices  avec  la  bénédiction  du  Vicaire 
de  Jésus-Christ,  a  déjà  pris  un  grand  développement  et  promet  des 
fruits  abondants.  Certes,  puisque  les  ennemis  acharnés  de  la  religion 
et  de  la  vérité  ne  se  lassent  point  et  s'obstinent  même  de  plus  en 
plus  à  proclamer  l'opposition  entre  la  raison  et  la  foi,  il  est  opportum 
que  partout  surgissent  des  hommes  distingués  par  la  science  et  la 
piété,  qui,  attachés  de  cœur  aux  doctrines  et  aux  enseignements  de 
l'Église,  s'appliquent  à  démontrer  quil  ne  peut  jamais  exister  de 
désaccord  réel  entre  la  foi  et  la  raison,  comme  l'a  déclaré  dans  la 
Constitution  IV  de  fide  catholica,  le  Saint  Concile  du  Vatican  afiirmant 
la  doctrine  constante  de  l'Eglise  et  des  Saints  Pères.  C'est  pourquoi 


-  13  - 

Nous  félicitons  votre  Société  de  ce  qu'elle  s'est  d'abord  proposé  cette 
fin,  et  aussi  de  ce  qu'elle  a  mis  dans  les  statuts  un  article  défendant 
à  ses  membres  toute  attaque  aux  saines  doctrines  de  la  philosophie 
chrétienne  ;  et  en  même  temps  Nous  les  exhortons  tous  à  ne  jamais 
s'écarter  de  la  voie  excellente  qui  leur  vaut  un  tel  éloge,  et  à  pour- 
suivre continuellement  de  tout  l'effort  de  leur  esprit  Tobjet  assigné 
à  la  Société,  par  d'éclatants  exemples  et  par  leurs  publications.  Nous 
prions  Dieu  très  bon  et  très  grand,  qu'il  vous  soutienne  tous  et  vous 
fortifie  du  céleste  secours  :  en  présage  duquel,  et  comme  gage  de 
Notre  bienveillance  envers  vous,  Nous  accordons  du  fond  du  cœur  à 
vous,  chers  fils,  et  ù  votre  Société  la  bénédiction  Apostolique. 

Donné  à  Rome,  à  Saint-Pierre,  le  13  Janvier  1879,  l'An  i  de  Notre 
Pontificat. 

Léon  XIII,  Pape. 


II 

Dilectis  Filiis,  Sodalibus  Consociationis  Bruxellensis  a  scientiis 

provehendis  Bruxellas 

LEO  PP.  XIII 

DlLECTI    FlLll,    SVLUTEM    ET    ApOSTOLICVM   DENEDICTIOISEM 

Quod,  pontiUcatu  Nostro  ineunte,  de  Sodalitate  vestra  fuimus 
ominati,  id,  elapso  iam  ab  institutione  eius  anno  quinto  et  vicesimo, 
féliciter  impletum  vestris  ex  litteris  perspicimus.  In  provehendis 
enim  scientiarum  studiis^  sive  eruditorum  eoetus  habendo,  sive 
Annalium  volumina  edendo,  nunquam  a  proposito  descivistis,  quod 
coeptum  fuerat  ab  initio,  ostendendi  videlicet  v  Nullam  inter  fidem 
et  rationem  dissensionem  veram  esse  posse  ».  Benevolentiam 
Nostram  ob  vestras  industrias  testamur;  simulque  hortamur,  ut 
coeptis  insistatis  alacres,  utpote  temporum  nécessitât!  opportunis 
admodum.  Naturae  enim  cognitio,  si  recto  quidem  et  vacuo  praeiu- 
diciis  auimo  perquiratur,  ad  divinarum  rerum  notitiam  conférât 
necessc  est,  divinaeque  revelationi  fidem  adstruat.  Hoc  ut  vobis, 


-  1-4  - 

vestraque  opéra,  quam  multis  accidat,  Apostolicam  benedictionem, 
munerum  coelestium  auspicem,  Sodalitati  vestrae  amantissime 
imperlimus. 

Datum  Romae  apud  S.  Pelnim  die  20  Martii  Anno  1901,  Ponlifi- 
catusNosIri  Vicesimo  O"^^rto. 

LioPP.  xiri 


A  nos  chers  Fils,  les  membres  de  la  Société  scientifique  de  Bruxelles, 

à  Bruxelles 

LÉON  XIII,  PAPE 

Chkhs  Fils,  salut  et  bé>ki>igti<)>   vpostoliquk 

Ce  qu'au  début  de  Notre  pontificat.  Nous  avions  présagé  de  votre 
Société,  aujourd'hui,  vingt-cinq  ans  après  sa  fondation,  vos  lettres 
Nous  en  apprennent  Theureux  accomplissement.  En  travaillant  au 
progrès  des  études  scientifiques,  soit  par  vos  réunions  savantes,  soit 
par  la  publication  de  vos  Annales,  vous  ne  vous  êtes  jamais  départis 
de  votre  dessein  initial,  celui  de  montrer  que  «  Entre  la  foi  et  la 
raison,  aucun  vrai  désaccord  ne  peut  exister  ».  Nous  vous  exprimons 
Notre  bienveillance  pour  vos  eflbrts  et  Nous  vous  exhortons  en  même 
temps  h  poursuivre  avec  ardeur  votre  entreprise  si  bien  en  rapport 
avec  les  nécessités  actuelles.  Car  Tétude  de  l'univers,  si  elle  est 
menée  avec  droiture  et  sans  préjugé,  doit  aider  ù  la  connaissance 
des  choses  de  Dieu,  et  établir  la  foi  ù  la  révélation  divine.  Pour  que 
ce  bonheur  vous  advienne  et  par  vous  à  beaucoup  d'autres,  Nous 
accordons  avec  la  plus  vive  sympathie  à  votre  Société,  la  bénédiction 
Apostolique,  gage  des  faveurs  célestes. 

Donné  à  Rome,  à  Saint-Pierre,  le  20  mars  1901,  l'An  Vingt- 
quatrième  de  Notre  Pontificat. 

Lkois  Xill,  Pape. 


—   15^  — 


DES 

■EIBRES  DE  LA  SOCIÉTÉ  SCIEITIFIQUE  DE  BRUXELLES 

ANNÉE  1903 

Listes  des  membres  fondateurs 

S.  É.  le  cardinal  Dechamps  (^),  archevêque  de.  Malines. 

François  de  Gannart  d'Hamale  (')    .     .     .     .  Malines. 

Charles  Dessain Malines. 

Jules  VAN  Havre  (^) Anvers. 

Le  chanoine  Maes  (^) Bruges. 

Le  chanoine  De  Leyn  [^) Bruges. 

Leirens-Eliaert Alost. 

Frank  Gillis  (^) Bruxelles. 

Joseph  Saey Bruxelles. 

Le  Gh*'^  DE  ScHouTHEETE  i)K  Tervarent  .     .     .  Saiut-Nicolas. 

Le  Gollège  Saint-Miciiei Bruxelles. 

Le  Gollège  Notre-Dame  de  la  Paix  ....  Namur. 

Le  Duc  dX'Rsel,  sénateur  (*) Bruxelles. 

Le  Pc*»  Gustave  de  Groy  (\) Le  Rœulx  (Hainaut). 

Le  G^*'  DE  T  Serclaes  (^) Gand. 

Auguste  DuMONT  de  Guassart  (^) Mellel  (Hainaul). 

Gharles  Hermite,  membre  de  l'Institut  (*)  .     .  Paris. 

L'École  libre  de  TImmaculée-Gonception    .     .  Vaugirard-Paris. 

L'École  libre  SAiNTE-(iENEviÈvE Paris. 

Le  Gollège  Saint-Servais Liège. 

Le  G*®  de  Bergeyck Beveren-Waes. 

L'Institut  Saint-Ignace .     .  Anvers. 

Philippe  Gilbert(^), correspondant  de  l'Institut    Louvain. 

(^)  Décédé. 


-  le  - 

Le  R.  P.  Provincial  de  la  Compagnie  de  Jésus  en 

Belgique Bruxelles. 

Le  Collège  de  la  Compagnie  de  Jésus Louvain. 

Collège  Saint-Joseph Alost. 

Le  chanoine  DE  WouTERS  f  ^) Braine-Ie-Comie 

Antoine  d'Abbadik  (^),  membre  de  rinslitut     .     .  Paris.     [(Hain.). 

S.  É.   le  cardinal  Haynald  (%  archevêque  de 

Kalocsa  et  Bùcs Kalocsa(Hongrie) 

S.  E.  le  cardinal  Séraphin  Vannutelli  ....  Rome. 

S.  Gr.  Mgr  Du  Roussaux  (^),  évêque  de.     .     .     .  Tournai. 

S.  É.  le  cardinal  Goossens,  archevêque  de.     .     .  Malines. 

R.  Bedel Aix. 

S.  G.  Mgr  Belin  (^j,  évêque  de Namur. 

Eugène  Pécher  .....' Bruxelles. 

S.  É.  le  cardinal  Ferrata Rome. 

S.  E.  le  cardinal  Nava  di  Bontife Catane. 

S.  Exe.  Mgr  RiNALDiNi,  nonce  apostolique.     .     .  Madrid. 

S.  Exe.  Mgr  Granito  di  Belmonte,  nonce  aposto- 
lique   Bruxelles. 

Ed.  Goedseels Uccle. 


Liste  des  membres  honoraires 

S.  A.  R.  Charles-Théodore,  duc  en  Bavière   .     .  Possenhofen. 

Antoine  d'Abradie  (*),  membre  de  ITnstitut    .     .  Paris. 
Amagat,  membre  de  Tlnstitut,  répétiteur  à  TEcole 

polytechnique Paris. 

Mgr  Baunard,  recteur  de  TUniversité  catholique.  Lille. 

Joachim  Barkande  (') Prague. 

A.  Bécuamp Lille. 

Aug.  Béchaux,  correspondant  de  ITnstitut.     .     .  Paris. 
Le  Prince   Boncompagisi   (^)  de   l'Académie  des 

Nuovi  Lincei Rome. 


(^)  Décédé. 


-  i-r  - 

BousshNESQ,  membre  de  Tlnstitut Paris. 

L.  1)k  Blssy,  membre  de  Tlnstitut Paris. 

Di:sPLATs Lille. 

P.  DuiiEM,  correspondant  de  rinslitut    ....  Bordeaux. 

J.-H.  Fahue Sérignan. 

Le  docleur  FoERSTEK Aix-la-Chapelle. 

J.  («OSSELET,  rorrcspoiidant  de  rfnslitiit.     .  Lille. 

IIaton  t)e  la  Goupillière,  membre  de  rinstiUil     .  Paris. 

P.  Hautefeuille  (^],  membre  de  l'Institut    .     .     .  Paris. 

D'^Hels  C) Munster. 

Charles  Heiimite  (*),  membre  de  Tlnstitut    .     .     .  Paris. 

G.  Hlmijekt,  membre  de  rtnslitut Paris. 

Le   vice-amiral   de  Jonquières  (\),  membre   de 

rinstiUit Paris. 

Camille  Jordan,  membre  de  rinstitut     ....  Paris. 

A.  DE  Lapparent,  membre  de  TlnstiUit  ....  Paris. 

(i.  Lemoine,  membre  de  rinstiUit Paris. 

F.  Le  Play  (') Paris. 

D^W.  LossEN Kônigsberg. 

Le  général  Newto> New-York. 

b.-P.  OEuLERT,  correspondant  de  rinslilut.     .     .  Laval. 

Louis  Pasteur  (^),  membre  de  TlnstiUit  ....  Paris. 
R.  P.  Perry,  s.  J.  (^),  de  la  Société  royale  de 

Londres Stonyhurst. 

E.  Picard,  membre  de  rinstitut Paris. 

Victor  PnsEux  ('),  membre  de  l'Institut ....  Paris. 
A.    Barré    de    Saint-Venant    (M,    membre    de 

rinstitut Paris. 

R.  P.  Secchi,  s.  J.  (*),  de  l'Académie  des  Nuovi 

Lincei Rome. 

Paul  Tannery Pantin. 

AiméWiTz Lille. 

WoLF,  membre  de  l'Institut Paris. 

R.  Zeiller,  membre  de  l'Institut Paris. 


(ï)  Décédé. 

xxvii  â 


—  1^ 


Liste  générale  des  membres  de  la  Société  scientifique 

de  Bruxelles 


ÂBBELOOs  (Mgr),  docteur  en  théologie,  recteur  magnifique  émérite 

de  rUniversilé,  3,  montagne  du  Collège.  —  Louvain. 

d'Acy  (E.),  40,  boulevard  Maleslierbes.  —  Paris. 

Adan  de  Yauza  (Uamon),  ingénieur  des  mines.  —  Lequeitio  (Vizcaya 

—  Espagne). 

d'Adhémar  (V*^  Robert),  professeur  suppléant  aux  Facultés  catho- 
liques, 121,  boulevard  de  la  Liberté.  -  Lille  (Nord  — 
France). 

Alexis-M.  g.  (Frère),  27,  rue  Oudinot.  —  Paris. 

Allard  (François),  industriel.  —  Chatelineau  (prov.  de  Hainaut). 

Amagat,  membre  de  Tlnstitut,  répétiteur  à  TÉcole  polytechnique, 

19,  avenue  d'Orléans.  —  Paris. 

André  (J.-B.),  inspecteur  général  au  iMinistère  de  l'Agriculture.  — 

Héverlé  \Louvain). 

d'Annoux    (C*«    IL),    boulevard    Alexandre    Martin.    —    Orléans 

(Loiret  —  France). 

Arcelin  (Adrien),  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  de  Màcon, 

12,  quai  des  Messageries.  —  Chûlon-sur-Saône 
(Saùne-et-Loire)  —  France). 

Arduin  (abbé  Alexis),  à  N.-D.  d'Aiguebelle,  par  Grignan  (Drôrae  — 

France). 

Baivy  (D^),  place  Saint-Aubin.  —  Namur. 

Balras  (Thomas),  ingénieur  des  mines.  —  San-Sébastian  (Espagne). 

Di  Bartolo (Can.  Salvatore),  71 ,  Ruggiero  Settimo.  —  Palermo (Sicile). 

Baunard  (Mgr),  recteur  de  TUniversité  catholique,  GO,  boulevard 

Vauban.  —  Lille  (Nord—  France). 

Bavet  (Adrien),  33,  Nouveau  Marché-aux-Grains.  —  Bruxelles. 

Beau  vois  (Eug.),  ù  Corberon  (Côte-d'Or  —  France). 

Béchaux  (Aug.j.corresponilant  de  rinstitut,56,  rue  d'Assas.  —  Paris. 

Bedel  (abbé  R.),  prêtre  de  Saint-Sulpice,  directeur  du  Grand  Sémi- 
naire. —  Aix  (Bouches-du-Rhône  —  France). 


-  lO  - 

Bkkrnaert  (Auguste),  Ministre  d*Etat,  membre  de  l'Académie  royale 

de  Belgique  et  associé  de  Tlnslifut  de  France,  11,  rue 
d'Arlon.  —  Bruxelles. 

Belpaire  (Frédéric),  ingénieur,  48,  avenue  du  Margrave.  —  Anvers. 

DE  Bergevk  (C''),  château  de  Beveren-Waes(Flnndre  orientale). 

Berleur  (Adolphe),  ingénieur,  17,  rue  S:iinl- Laurent.  —  Liège. 

Berli>gin  (Melchiorj,  directeur  des  laminoirs  de  la  Vieille- 
Montagne.  —  Penchot,  par  Viviers  (Aveyron  — 
France). 

Bertrand  (Léon),  9,  rue  (Irespel.  —  Bruxelles. 

Béthli^e  (Mgr  Félix),  40,  rue  d'Argent.  —  Bruges. 

BiBOT  (D^),  Place  Léopold.  —  Namur. 

DE  Bien  (Fernand),  150,  rue  du  Trône.  —  Bruxelles. 

Blelset,  s.  J.  (K.  p.  J.),  Collège  du  Sacré-Cœur,  56,  rue  de  Mon- 

tigny.  —  Charleroi. 

Blondel  (Alfred),  ingénieur,  1,  place  du  Parc.  —  Tournai. 

DE  LA  BoRssiÈRE-TniENNEs  (M'»;,  19,  rue  aux  Laines.  —  Bruxelles;  ou 

château  de  Lomhise  par  Lens  (prov.  de  Ilainaut). 

BoLsiis,  S.  J.  (K.   P.  Henri),  A.  14,  Kerkslraat.  —  Oudenbosch 

(l^ays-Basj. 

BoRGiNON  (D^  Paul),  58,  rue  Dupont.  —  Bruxelles. 

BoL'LAY  (chan.),  professeur  aux  Facultés  catliolicjues,  80,  rue  Colbert. 

—  Lille  (Nord  —  France). 

BouRGEAT  (chan.),   professeur    aux    Facultés  catholiques,  15,  rue 

Charles  de  Muyssart.  —  Lille  ^Nord  —  France). 

BoussiNESQ,   membre   de   Tlnslitut,   professeur  à    la    Faculté  des 

sciences  de  l'Université,  73,  rue  Claude  Bernard.  — 
Paris. 

Dr  Boys  (Paul»,  ingénieur  des  ponts  et  chaussées,  54,  rue  du  Mans. 

—  Alençon  (Orne  —  France). 

VAN  DEN  Branden  DE  Heetu  (S.  Gr.  Mgr),  archevêque  de  Tyr,  82,  rue 

du  Bruel.  —  Matines. 
Branly  (Edouard),  professeur  à  ITnstitut  catholique,  21,  avenue  de 

Tourville.  —  Paris. 
Breithof  (F.),  85,  rue  de  Bruxelles.  —  Louvain. 
DE  Brouwer  (Michel),  ingénieur,  24,  rue  d'Ostende.  —  Bruges. 
VAN    DER   Brl'ggen  (B""  Maurice),    Ministre   de  l'Agriculture.    — 

Bruxelles. 


—  »o  - 

Brl'ylants,  professeur  :\  ri'niversité,  memlire  de  rAcarlémie  royale 

fie  médecine,  32,  nie  des  Récollels.  —  Louvain. 
BtissERKT  (Anatole  ,  professeur  à  TÉrole  des  cadets,  o,  rue  Bosret. 

—  Namur. 

DE  Bl'ssy  L.  ,  membre  de  Tlnstitut,  inspecteur  général  des  construc- 
tions navales,  7,  rue  de  Jouv.  —  Paris. 

Cadeau  (abbé  Charles  ,  professeur  an  Collège  Saint-Joseph.  —  Virton. 

Cambol'é^  s.  J.   K.  p.  Paul',  missionnaire  apostolique.  — Tananarive 

Madagascar; . 

Capart  Jean  ,  227,  rue  du  Trône.  —  Bruxelles. 

Capelle  abbé  Éd. ,   13,  rue  Peyras.  —  Toulouse  (Haute-Garonne 

—  France  . 

Cappelken  (Guillaume;,    commissaire    d'arrondissement,    4,    place 

Marguerite.  —  Louvain. 
Caratheodory  Costa-,  101,  avenue  Louise.  —  Bruxelles. 
Cartlyvels  '.Jules  ,   inspecteur  général  au  Ministère  de  TAgricul- 

ture  et  des  Travaux  publics,  2lo,  rue  de  la  Loi.  — 

Bruxelles. 
Ca.sarês  (Firmino  ,  farmacia,  93,  calle  San  Andrès.  —  La  Coruna 

(Espagne). 
CiciOM  'K.   b.   (iiulio  Prior»,  professeur  au  Séminaire  de  Perugia 

•  Italie/. 
Cirera  y  Salse  D"^  Luis),  profesor  libre  de  electroterapia.  19,  pràl, 

calle  Fonlanella.  —  Barcelone  (Espagne). 
Cirera,  S.  J.  (H.  P.  Hichard,  Lauria,  21.  —  Barcelone  (Espagne  . 
Claerrolt  (Cyrille;,  instituteur,  conférencier  agricole  de  TEtat,  à 

Pitthem  'Flandre  occidentale). 
Claerhout  i'abbé  J.  ,  directeur  des  Écoles  catholiques  de  Pitthem 

(Flandre  occidentale,). 
Cloquet  (L.),  professeur  à  l'Université,  2,   rue   Saint-Pierre.  — 

Gand. 
CoGELs  (J.-B.  Henrij,  181,  avenue  des  Arts.  —  Anvers. 
Colegio  de  Estudios  Superiores  de  Del'sto  (R.  p.  j.  Han.  Obeso). 

—  Bilbao  (Espagne). 

Collège  de  la  Compagnie  de  Jésus,  11,  rue  des  Kécollets.  —  Louvain. 
Collège  Notre-Dame  de  la  Paix,  4o,  rue  de  Bruxelles.  —  Namur. 
Collège  Salmt-Françols-Xavier,  10  and  11,  Park  Street.  —  Calcutta 

(Indes  anglaises  —  via  Brindisi). 


—  «1  - 

Collège  Saint-Josepu,  13,  rue  de  Bruxelles.  —  Alost. 
Collège  Saint-Michel,  14,  rue  des  Ursulines.  — Bruxelles. 
Collège  Saint-Servais,  92,  rue  Saint-Gilles.  —  Liège. 
CoLONBiER,  18,  rue  des  Fossés  Saint-Jacques.  —  Paris  (V"). 
Convekt  (D*^  Alf.),  a  Woluwe-Saint-Lambert. 
Coomans  (Léon),  pharmacien,  5,  rue  des  Brigittines.  —  Bruxelles. 
CooMANS  (Victor),  chimiste,  5,  rue  des  Brigittines.  —  Bruxelles. 
CooREMAN  (Gérard),  1,  place  du  Marais.  —  Gand. 
Coi»i»iETERs  DE  Stockhove  (al)bé  Ch.),  directeur  des  Dames  de  l'Instruc- 
tion chrétienne.  —  Bruges. 
CouRTOY  (ly),  place  de  la  Monnaie.  —  Namur. 
Cousin  (L.),  ingénieur,  10,  rue  Simonis.  —  Bruxelles. 
CousoT  (D'  Georges),  membre  de  la  Chambre  des  Beprésentants.  — 

Dinant. 
Cranincx  (B**"  Oscar),  51,  rue  de  la  Loi.  —  Bruxelles. 
DE  Croy  (P"  Juste),  63,  rue  de  la  Loi.  —  Bruxelles;  ou  le  Rœulx 

(prov.  de  Hainaut). 
CuYLiTs  (Jean),  docteur  en  médecine,  44,  boulevard  de  Waterloo.  — 

Bruxelles. 
Damels  (D'^  Fr.),  professeur  à  l'Université  catholique  de  Fribourg 

(Suisse). 
Daibresse  (Paul),  ingénieur,  42,  rue  des  Orphelins.  —  Louvain. 
Davignon  (Julien),  41,  avenue  de  la  Toison-d'Or.  —  Bruxelles. 
De  Baets  (Hermanj,  H,  rue  des  Boutiques.  —  Gand. 
Debaisieux,  professeur  à  l'Université,  14,  rue  Léopold.  —  Louvain. 
De  Begrer  (chan.  Jules),  professeur  à   l'Université,   H2,   rue  de 

Namur.  —  Louvain. 
De  Bloo  (Julien),  ingénieur,  91,  boulevard  Frère-Orban.  —  Gand. 
De  Brouwer  (chan.),  curé-doyen.  —  Ypres. 
De  BiCK  (D*^  D.),  7,  rue  des  Boutiques.  —  Gand. 
Dechevrens,  s.  J.  (R.  p.  Marc),  directeur   de   l'Observatoire  du 

Collège  Saint-Louis.  —   Jersey  (Iles  de  la  Manche  — 

Angleterre). 
Degive  (A.),  membre  de  l'Académie  royale  de  médecine,  directeur  de 

l'École  vétérinaire  de  l'État,  boulevard  d'Anderlecht. 

—  Cureghem  (Bruxelles). 
De  Greeff,  s.  J.  (H.  P.  Henri),  Collège  N.-D.  de  la  Paix,  45,  rue  de 

Bruxelles.  —  Namur. 


De  Jaer  (Camille),  avocat,  56,  boulevard  de  Waterloo.  —  Bruxelles. 
Dejaer  (Jules),  directeur  général  des  mines,  73,  avenue  de  Long- 
champs.  —  Uccle  (Bruxelles). 
Delacre  (Maurice),  membre  correspondant  de  l'Académie  royale  de 

Belgique,  professeur  à  TUniversité,  16,  boulevard  du 

Fort.  —  Gand. 
Delaire  (A.),  secrétaire  général  de  la  Société  d'économie  sociale, 

238,  boulevard  Saint-Germain.  —  Paris. 
De  LAKNOY(Stépliane),  conservateur  des  étalons  des  poids  et  mesures, 

18,  rue  du  Cornet.  —  Bruxelles. 
De  Lantsheere  (D*^  J.),  oculiste,  215,  rue  Royale.  —  Bruxelles. 
De  I^ArsTSHEERE  (Léon),  professeur  à  l'Université  de  Louvain,  membre 

de  la  Chambre  des  Représentants,  83,  rue  du  Com- 
merce. —  Bruxelles. 
Delattre,  s.  J.  (R.  p.  A.-J.),  ancienne  abbaye. — Tronchiennes(Gand). 
Delaunois  (D*^  g.),  à  Bon-Secours,  par  Péruwelz  (prov.  de  Hainaut). 
Delcroix  (D"^  A),  18,  chaussée  de  Louvain.  —  Bruxelles. 
Delemer,  24,  rue  de  Voltaire.  —  Lille  (Nord  —  France). 
Delétrez  (ly  A.),  5,  rue  de  la  Charité.  —  Bruxelles. 
Deleu  (L.),  ingénieur  aux  chemins  de  fer  de  l'Etat,  84,  avenue  de 

l'Hippodrome.  —  Ixelles  (Bruxelles). 
Delvigne  (chan.  Adolphe),  curé  de  Saint-Josse-ten-Noode,  18,  rue 

de  la  Pacilicalion.  —  Bruxelles. 
Delvosal  (Jules),  docteur  en  sciences  physiques  et  mathématiques, 

4,  rue  de  l'Horticulture.  —  Ixelles  (Bruxelles). 
Demanet  (chan.),  docteur  en  sciences  physiques  et  mathématiques, 

professeur  ù  l'Université,  Collège  du  Saint-Esprit.  — 

Louvain. 
De  Moor  (D*^),  médecin  en  chef  de  l'Hospice  Guislain,  57,  rue  des 

Tilleuls.  —  Gand. 
De  Munnynck,  0.  P.  (R.  P.),  couvent  des  RR.  PP.  Dominicains, 

rue  Juste- Lipse.  —Louvain. 
De  Ml'ynck  (abbé),  professeur  à  l'Université,  Collège  du  Pape.  — 

Louvain. 
Denoël,  ingénieur  au  Corps  des  mines,  86,  avenue  de  Longchamps. 

—  Uccle  (Bruxelles). 
Denys  (D*^  J),  professeur  à  l'Université,  Institut  bactériologique.  — 

Louvain. 


De  Prêter  (Herman),  ingénieur,  59,  rne  du  Marais.  —  Bruxelles, 

Deschamps,  S.  J.  (R.  P.  Alfred),  docteur  en  sciences  naturelles, 

11,  rue  des  Récollets.  —  Louvain. 

Deschamps  (Fernand),  docteur  en  droit,  9,  rue  Leys.  —  Bruxelles. 

De  Smedt,  s.  J.  (R.  P.  Charles),  président  de  la  Société  des  Bollan- 

distes,  correspondant  de  l'Institut,  14,  rue  des  Ursu- 
lines.  —  Bruxelles. 

Desplats  (D'),  professeur  aux  Facultés  catholiques,  56,  boulevard 

Vauban.  —  Lille  (Nord  —  France). 

Dessain  (Charles),   libraire-éditeur,  rue   de   la  Blanchisserie.    — 

JMalines. 

De  TiLLY  (lieutenant-général  J.),  de  TAcadémie  royale  de  Belgique, 

16:2,  rue  Masui.  —  Bruxelles. 

De  Vadder  (Victor),  avocat  à  la  Cour  d'appel,  5,  rue  de  Ligne.  — 

Bruxelles. 

De  Veer,  s.  j.,  (R.  P.),  directeur  der  Vereenigingen  G.  en  W., 

448,  Singel.  —  Amsterdam. 

De  Vuyst  (P.),   inspecteur  de  l'Agriculture,  22,  avenue  des  Ger- 
mains. —  Bruxelles. 

De  Walque    (François),    professeur   h    l'Université,   26,    rue   des 

Joyeuses-Entrées.  —  Louvain. 

De  Walqle  (Gustave),  professeur  à  l'Université,  membre  de  l'Aca- 
démie royale  de  Belgique,  16,  rue  Simonon.  —  Liège. 

De  Wildeman  (É.),   conservateur  au  Jardin    Botanique   de  l'État, 

10,  rue  du  Soleil.  —  Saint-Josse-ten-Noode (Bruxelles). 

D'IIo^DT  (Frédéric),  directeur  du  laboratoire  communal.  —  Courlrai. 

DiERCKx,  S.  J.  (R.  P.  Fr.),  11,  rue  des  Récollets.  —  Louvain. 

DE  DoRLODOT  (chan.  H.),  docteur  en  théologie,  professeur  à  l'Univer- 
sité catholique,  44,  rue  de  Bériot.  —  Louvain. 

DE  DoRLODOT  (Sylvain),  château  de  Floritfoux.  —  Floreffe  (prov.  de 

Namur). 

Dressel,  S.  J.  (R.  P.),  professeur  de  physique  au  Collège  Saint- 
Ignace.  —  Fauquemont(Limbourg  hollandais). 

Drion  (B""  Adolphe),  avocat.  —  Gosselies. 

Dubois  (Ernest),  professeur  à  l'Université,  26,  quai  de  l'Ecole.  — 

Gand. 

DuFRANE  (D'i,  chirurgien  à  l'hôpital,  25,  rue  d'Havre.  —  Mons. 

DuGNiOLLE  (Max),  professeur  à  l'Université,  45,  Coupure.  —  Gand. 


—  «4  - 

DuHEH  (Pierre),  correspondant  de  l'Insliliil,  associé  de  TAcadémie 

royale   de   Belgique,    professeur  de   physique   ù    la 

Faculté  des  sciences,  18,  rue  de  la  Teste.  —  Bordeaux 

(Gironde  —  France). 
DuMAs-PuiMBAiLT  (Hcnri),  ingénieur,  château  de  la  Pierre.  —  Cérilly 

(Allier  —  France). 
DuMOKT  (André),  professeur  à  TUniversité,  18,   rue  des  Joyeuses- 
Entrées.  —  Louvain. 
Dupont  (D"^  Emile),  médecin  de  bataillon,  chef  des  laboratoires  de 

bactériologie  et  de  radiographie  a  rilôpilal  militaire, 

12,  rue  Golfart.  —  Bruxelles. 
DuQUE»E  (D'  Louis),  235,  rue  Sainte-Marguerite.  —  Liège. 
DusALSOY   (Clément),  professeur  ù   TUniversité,   107,  chaussée  de 

Courtrai.  —  Gand. 
DusMET  Y  Alonzo  (J.-M.),  doctcur  en  sciences  naturelles,  7,  plaza 

Santa-Cruz.  —  Madrid. 
DuTounoiR  (Hector),  ingénieur  en  chef,  directeur  du  service  technique 

provincial,  359,  boulevard  du  Château.  —  Gand. 
École  libue  de  l'1mmacilée-Co>cei>tiok.  —  Vaugirard-Paris. 
École  libue  Sainte-Genevjève,  rue  des  Postes.  —  Paris. 
Eynaud  (L.),  iuspecteur  général  du  Génie  maritime,   19,   rue  du 

Colisée.  —  Paris. 
Fabre  (J.-IL),  naturaliste.  —  Sérignan  par  Vaucluse  (Vaucluse  — 

France). 
Fabry  (Louis),  docteur  ès-sciences,   astronome  à    l'Obseivaloire, 

2,  place  de  la  Corderie.  —  Marseille. 
Fagnart  (Emile),  docteur  en  sciences  i)hysiques  et  mathématiques, 

professeur  a    l'Université    de    (iand,    42,   rue    des 

Patriotes.  —  Bruxelles. 
Faiduerbe  (D*^  Alexandre),  38,  rue  de  Tllospice.  —  Roubaix  (Nord  — 

France). 
de  Favereau  de  Jenneket  (B°"),  Ministre  des  Affaires  étrangères.  — 

Bruxelles. 
Fernandez  Osuna  (D'  J.  F.),  catedrâlico  de  ï)atologia  médica,  San 

Anton,  71.  —  Granada  (Espagne). 
Fernandez  Sanchez  (José),  (^atedralico  de  Ilisloria  universal  en   la 

Universidad.  —  Santiago  (Galice  —  Espagne). 
Ferrata  (S.  É.  le  cardinal),  a  Rome. 


Ferron  (Eug.),  commissaire  du  Gouvernement  grand-ducal  près  les 

chemins  de  fer,  8,  avenue  de  la  Porte-Neuve.  — 

Luxembourg  (Grand-Duché). 
DE  FiERLANT  (B""  Albert),  ingénieur,  206,  rue  du  Trône.  —  Bruxelles. 
Fixa  y  Colomé,  S.  J.  (R.  P.  Fidel),  12,  calle  de  Isabel  la  Catôlica.  — 

Madrid. 
Folie  (F.),  membre  de  l'Académie  royale  de  Belgique.  —  Grivegnée 

(prov.  de  Liège). 
de  Fooz,  18,  rue  de  Bériot.  —  Louvain. 
FoRNi  (G*®  Paul).  —  Éozen  (Tyrol  —  Autriche). 
Fourmer,  0.  S.  B.  (Dom  Grégoire),  abbaye  de  Maredsous,  par  Mare- 

dret-Sosoye  (gare  ;   Denée-Maredsous  —   prov.   de 

Namur). 
DE  FoviLLE  (abbé),  directeur  du  Séminaire  Saint-Sulpice.  —  Paris. 
Francotte   (Gustave)    Ministre   de  Tlnduslrie    et  du  Travail.    — 

Bruxelles. 
Francotte  (Xavier),  docteur  en  médecine,  professeur  à  l'Université, 

i5,  quai  de  l'Industrie.  —  Liège. 
DE  Garcia  de  la  Vega  (B^"  Victor),  docteur  en  droit,  37,  rue  du 

Luxembourg.  —  Bruxelles. 
Gauthier-Villars,  55,  quai  des  Grands  Augustins.  —  Paris. 
Gautier  (chanoine),  21,  rue  Louise.  —  Malines. 
Gelin  (E.),  docteur  en  philosophie  et  en  théologie,  professeur  de 

mathématiques  supérieures  au  Collège  Saint-Quirin. 

Gérard  (Ern.),  ingénieur  en  chef,  inspecteur  général  au  Ministère  des 

Chemins  de  fer,  Postes  et  Télégraphes,  chef  du  cabinet 
du  Ministre,  15,  avenue  de  la  Renaissance.— Bruxelles. 

Gilrert  (Paul),  ingénieur  à  Heer-Agimont  (Namur). 

Gillard,  s.  J.  (R   p.  J.),  di,  rue  des  Récollets.  —  Louvain. 

Gilles  de  Pélichy  (B°"  Ch.),  membre  de  la  Chambre  des  Représen- 
tants, château  dTseghem  (Flandre  Occidentale). 

GiLsois,  professeur  à  l'Université,  501 ,  boulevard  du  Château.  —  tJand. 

Glibert  (D*'  D.),  inspecteur  du  travail.  —  Uccle  (Bruxelles). 

Glorieux  (D'),  36,  rue  Jourdan.  —  Bruxelles. 

GoEDSEELs  (Edouard),  administrateur-inspecteur  de  l'Observatoire 

royal  de  Belgique.  —  Uccle  (Bruxelles). 

Gonzalez  y  Castejon,  lieutenant-colonel  d'État-Major,  professeur  de 

S.  M.  le  Roi  d'Espagne,  Real  palacio., —  Madrid. 


GoossENs  (S.  É.  le  cardinal),  archevêque  de  Malines. 

GoossENS,  S.  J.  (U.  P.  Fernand),  Id,  rue  des  Récollels.  —  Louvain. 

GoRis    (Charles),    docteur    en    médecine,    181,    rue    Royale.    — 

Bruxelles. 

GossELEï  (Jules),  correspondant  de  Tlnstitut,  docteur  honoraire  de 

l'Université  de  Louvain,  professeur  émérite  de  la 
Faculté  des  Sciences,  18,  rue  d'Antin.  —  Lille  (Nord- 
France). 

Graffiis  (Mgrj,  professeur  à  Tlnstitut  catholique,  47,  rue  d'Assas. 

—  Paris. 

Grandmont  (Alphonse),  avocat.  —  Taormina  (Sicile-Italie). 
Granito  di  Belmonte  (S.  Exe.  Mgr),  nonce  apostolique.  —  Bruxelles. 
Grégoire  (abbé  Victor),  professeur  à  rUniversité,44,  rue  de  Bériot. — 

Louvain. 
Grim)a  (Jésus),  ingénieur  des  ponts  et  chaussées,  74y76,  Fuencarral. 

—  Madrid. 

DE  Grossolvre  (A.),  ingénieur  en  chef  des   mines,  4,   rue  Petite 

Armée.  —  Bourges  (Cher  —  France). 
GuELTON  (Georges),  attaché  au  Ministère  de  l'Intérieur  et  de  Tlnstruc- 

tion  publique,  119,  rue  Marie-Thérèse.  —  Louvain. 
GuERMOispREz  (D""),   professcur  aux  Facultés  catholiques,   membre 

correspondant  de  TAcadémie  royale  de  médecine  de 

Belgique  et   de   la   Société   de  chirurgie  de   Paris, 

63,  rue  d'Esquermes.  —  Lille  (Nord  —  France). 
FIacuez  (F.),  professeur  à  TUniversilé  de  Louvain,  19,  rue  de  TAstro- 

nomie.  —  Bruxelles. 
Hagek,  s.  J.  (H.  P.),  Georgetown  Collège  Observatory.  —  Washington 

D.  C.  (États-Unis  d'Améri(iue). 
Haun,  s.  j.  (U.  p.  Guillaume),  Collège  de  N.-D.  de  la  Paix,  45,  rue 

de  Bruxelles.  —  Namur. 
Halot  (Alex.),  consul  du  Japon,  secrétaire  du  Conseil  supérieur  de 

l'Etat  indépendant  du  Congo,  318,  avenue  Louise.  — 

Bruxelles. 
Hamonet  (abbé),   professeur   à    l'Institut   catholique,   74,   rue   de 

Vaugirard.  —  Paris. 
Haton  de  la  GoLFiLLiÈRE  (J.-N.),  membre  de  TlnsliUit,  vice- président 

du  Conseil  général  des  mines,  directeur  honoraire  de 

l'École  des  mines,  50,  rue  de  Vaugirard.  —  Paris. 


9 

Havenith,  lieutenant-adjoint  d'Etat-Major,  128,  avenue  de  la  Cou- 
ronne. —  Bruxelles. 

DE  LA  Haye  (Auguste),  major  au  13®  régiment  de  ligne,  9,  boulevard 

de  Meuse.  —  Jambes  (Namur). 

HEBBELY^XK  (Mgr  A.),  recteur  magnifique  de  l'Université,  110,  rue 

de  Namur.  —  Louvain. 

Helleputte  (G.),  membre  de  la  Chambre  des  Représentants,  profes- 
seur à  l'Université  de  Louvain.  —  Vlierbeek  (Louvain.) 

de  Hemptinne  (Alexandre),  professeur  à  l'Université  de  Louvain, 

56,  rue  de  la  Vallée.  —  Gand. 

DE  Héneffe,  ingénieur  agricole,  76,  rue  Royale  Sainte-Marie.  — 

Bruxelles. 

Henrard  (D^  Etienne),  iOS,  avenue  du  Midi.  —  Bruxelles. 

Henrard  (D^  Félix),  216,  boulevard  du  Hainaut.  —  Bruxelles. 

Henry  (Albert),  avocat,  47,  rue  de  la  Ruche.  —  Bruxelles. 

Henry  (le  Comm*  J.),  à  Bohan-sur-Semois,  par  Vresse  (prov.  de 

Namur). 

Henry  (Louis),  professeur  ;\  l'Université,  membre  de  l'Académie 

royale  de  Belgique,  2,  rue  du  Manège.  —  Louvain. 

Henry  (Paul),  professeur  à  l'Université,  11,  rue  des  Joyeuses- 
Entrées.  —  Louvain. 

Henseval(D'' Maurice),  11,  avenue  du  Vélodrome.  —  Ostende. 

Hervier  (abbé  Joseph),  31,  Grande  rue  de  la  Bourse.  —  Saint- 
Etienne  (Loire  —  France). 

Heylen  (S.  G.  Mgr),  Évêque  de  Namur. 

Heymans  (J.  F.),   docteur  en   sciences,   professeur  à  l'Université, 

7,  boulevard  des  Hospices.  —  Gand. 

Heynen  (W.),    membre   de   la    Chambre   des   Représentants.    — 

Bertrix  (prov.  de  Luxembourg)  ;  et  8S,  rue  du  Com- 
merce. —  Bruxelles. 

Hlmbert  (G.),  membre  de  Tlnstitut,  ingénieur  en  chef  des  mines, 

professeur  à  l'École  polytechnique,  10,  rue  Daubigny. 
—  Paris. 

HuYBERECHTs  (D»"  Th.),  10,  rue  Hôtel  des  Monnaies.  —  Bruxelles. 

Hy  (abbé),  professeur  aux  Facultés  catholiques,  87,  rue  La  Fontaine. — 

Angers  (Maine-et-Loire  —  France). 

Iniguez  y  Lmguez   (Francisco-,    catedrâtico   de   Astronomia   en  la 

Universidad,  director  del  Observatorio  astronomico. — 
Madrid. 


Institut  Saiist-Ignace,  47,  Courte  rue  Neuve.  —  Anvers. 

Jacobs  (Mgr),  ancien  curé-doyen  de  Sainle-Gudule,  226,  avenue  de 

la  Couronne.  —  Bruxelles. 

Jacobs  (Fernand),    président  de  la   Société    belge    d'astronomie, 

21,  rue  des  Chevaliers.  —  Bruxelles. 

Jacopsseis,  s.  J.  (B.  p.  Baymond),  Collège  Notre-Dame,  91,  avenue 

des  Arts.  —  Anvers. 

DE  JoANNis  (abbé  Joseph),  53,  rue  du  Cherche-Midi.  —  Paris. 

JoLY  (Albert),  juge  au  tribunal  de  première  instance,  8,  rue  de  la 

Grosse-Tour.  —  Bruxelles. 

JoLY  (Léon),  avocat,  56,  avenue  Brugmann  —  Bruxelles. 

Jordan  (Camille),  membre  de  Tlnslitut,  professeur  à  la  Sorbonne, 

48,  rue  de  Varenne.  —  Paris. 

Jourdain  (Louis),   ingénieur,   12,  rue  Montagne-aux-Herbes-Pota- 

gères.  —  Bruxelles. 

Kaïser  (G.),  ingénieur,  inspecteur  du  travail  au  Ministère  de  l'Indus- 
trie, 19,  rue  Charles-Martel.  —  Bruxelles. 

Kaisin   (F.),    professeur   à    l'Université,    Collège    Juste-Lipse.    — 

Louvain. 

Kenms  (G.),  ingénieur  civil,  bourgmestre,  12,  rue  de  Robiano.  — 

Schaerbeek  (Bruxelles). 

Kersten  (Joseph),  inspecteur  général  des  charbonnages  patronnés 

par  la  Société  Générale,  3,  Montagne  du  Parc.  — 
Bruxelles. 

KiEFFER  (abbé  J. -Jacques),  professeur  au  Collège  Saint- Augustin.  — 

Bitclic  (Lorraine  —  Allemagne). 

KiuscH  (B.  P.   Alexandre-M.),  C.  S.  C,  Université  de  Notre-Dame 

(Indiana  —  États-Unis). 

KiRscu  (Mgr  J.-P.),  professeur  a  l'Université.  —  Fribourg  (Suisse). 

DE  KiRWA>  (Charles),  ancien  inspecteur  des  forets,  Villa  Dalmassière, 

par  Voiron  (Isère-France). 

KuRTH  (Godefroid),  membre  de  TAcadémie  royale  de  Belgique,  pro- 
fesseur a  l'Université,  6,  rue  Bouvroy,  —  Liège. 

Laflamme  (Mgr),  Université  de  Laval.  —  Québec  (Canada). 

Lagasse-de  Locht  (Charles),  inspecteur  général  des  ponts  et  chaus- 
sées, président  de  la  Commission  royale  des  monu- 
ments, 167,  chaussée  de  Wavre.  —  Bruxelles. 

Lauousse  (D"^),  professeur  à  l'Université,  27,  Coupure.  —  Gand. 


Lamarche  (Emile),  81,  rue  Louvrex.  —  Liège. 

Lambert  (Camille),  ingénieur  en  chef  des  chemins  de  fer  de  PEtaL  — 

Woluwe-Saint-Lambert  (prov.  de  Brabanl). 
Lamrin,  ingénieur  des  ponts  et  chaussées,  secrétaire  du  Cabinet  du 

Minisire  des  Finances  et  des  Travaux  publics,  avenue 

de  la  Brabançonne.  —  Bruxelles. 
Lambiotte  (Omer),  ingénieur  de  charbonnages.  —  Anderlues  (prov. 

de  Hainaut). 
Lambiotte  (Victor),  ingénieur,  directeur-gérant  des  charbonnages, 

d'Oignies-Aiseau,  par  Tamines  (prov.  de  Namur). 
Lambot  (Oscar),  professeur  à  rAlhénée  royal,  51,  rue  Saint-Jean.  — 

Arlon. 
Lambrecuts  (Hector),  103,  avenue  de  la  Couronne.  —  Bruxelles. 
LAMiNNE(Chan.  Jacques),  supérieur  du  Petit  Séminaire  deSaint-Trond. 
Lamy  ^Mgr),  membre  de  l'Académie  royale  de  Belgique,  professeur 

à  rUniversilé,  149,  rue  des  Moutons.  —  Louvain. 
DE  Lapparewt  (A.),  membre  de  Tlnslilut,  membre  correspondant  de 

la  Société  géologique  de  Londres,  associé  de  l'Aca- 
démie  royale    de  Belgique,   professeur  à  l'Institut 

catholique,  o,  rue  de  Tilsilt.  —  Paris. 
Larueli.e  (D"^),  22,  rue  du  Congrès.  —  Bruxelles. 
Lebouteux  (P.).  —  Verneuil  par  Migné  (Vienne  —  France);  ou  2S, 

rue  Beauvau.  —  Versailles  (Seine-et-Oise  —  France). 
Lebrun  (D^),  rue  de  Bruxelles.  —  Namur. 
Lebrun  (D^  Hector),  31,  rue  Vauthier.  —  Bruxelles. 
Lecualas  (C),  ingénieur  en  chef  des  ponts  et  chaussées,  13,  quai  de 

la  Bourse.  —  Rouen  (Seine-Inférieure  —  France). 
Leclercq  (Jules),  Vice-Président  au  Tribunal  de  l""®  instance,  membre 

de  l'Académie  royale  de  Belgique,  89,  rue  de  la  Loi.  — 

Bruxelles. 
Leconte  (Félix),  installations  électriques,  1,  rue  des  Arts.  —Lille 

(Nord-France);  ou  25,  rue  Royale.  —  Tournai. 
Leemans  (Joseph),  ingénieur  civil  des  mines,  20,  rue  du  Nord.  — 

Bruxelles. 
Lefebvre  (Mgr  Ferdinand),  professeur  ù  l'Université,  34,   rue  de 

Bériot.  —  Louvain. 
Lefebvre  (abbé  Maurice),  docteur  en  sciences  naturelles,  professeur 

au  Collège  Saint- Joseph.  —  Virton. 


-  30  - 

Legrand  abbé  Alfred),  rue  de  Bruxelles.  —  Naraur. 

Lure>s-Eliaert,  rue  du  Ponl.  —  Alost. 

I.EJELNE  DE  ScHiERVEL  (Cliarïes),  ingénieur  des  mines,  23,  rue  dn 

Luxembourg  —  Bruxelles. 

Lejel>e-Simonis,  château  de  Solian.  —  Pepinsler  (prov.   de  Lié^e). 

Lemaitre  D"^),  rue  de  Montigny.  —  Cliarleroi. 

Lemoi.ne  (Georges',  membre  de  rinstitut,  ingénieur  en  chef  des  ponts 

et  chaussées,  examinateur  de  sortie  à  TEcole  polytech- 
nique, 76,  rue  Notre-Dame  des  Champs.  —  Paris. 

Le>orle,  professeur  aux  Facultés  catholiques,  28*«%  rue  Négrier.  — 

Lille  (Nord  France  . 

Le  Paige  (C.j,  membre  de  TAcadémie  royale  de  Belgique,  professeur 

à  rUniversité,  Plateau  de  Cointe.  —  Liège. 

Leplae  .E.',  professeur  à  l'Université,    Kî,   place  du  Peuple.    — 

Louvain. 

Leuay  (R.  p.  Aj,  Eudiste,  12,  rue  du  Quinconce.  —  Angers  (Maine- 
et-Loire  —  France». 

DE  LiEDEKERKE  DE  pAiiJiE  iO""  Ed  ',  47,  avcnue  des  Arts.  —  Bruxelles. 

DU  LiGo>DÈs    Vicomte),  colonel  d'artillerie.  —  Bourges  (Cher  — 

France). 

DE  Limblrg-Stirim  (C*^  Adolphe  ,  membre  de  la  Chambre  des  Kepré- 

sentants,  15,  rue  du  Commerce.  — Bruxelles. 

LiMPEXs  (Emile),  avocat.  —  Termonde. 

DE  LocHT  'Léon),  professeur  à  riniversité  de  Liège,   Château  de 

ïrumiy.  —  Trooz(prov.  de  Liégei. 

LossE>  IVWilhelm;,  professeur  de  Chimie  à  Konigsberg,  i.  P.  (Alle- 
magne . 

Llcas,  s.  J.  (R.  p.  J.-I).),  docteur  en  sciences  physiques  et  mathéma- 
tiques. Collège  N.-I).  de  la  Paix,  45,  rue  de  Bruxelles. 
—  Namur. 

Maes  iabbé),  curé  île  Saint  Job.  —  l'ccle. 

Maestrial'x  :Valdor),  professeur  à  l'Ecole  supérieure  de  commerce, 

.13,  rue  (aiillaume-Tell.  —  Bruxelles. 

Mansion  -Paul  ,  professeur  à  I  Inivcrsilé,  inspecteur  des  Études  à 

TEcole  préparaloii  e  du  génie  civil  et  des  Arts  et  Manu- 
factures, membre  de  TAcadémie  royale  de  Belgique, 
(),  quai  des  Dominicains.  —  (iand. 

Martin,  docteur,  boulevard  Ad  aquam.  —  Namur. 


—  31  - 

Martinez  y  Saez  (Francisco  de  Paula),  professeur  de  zoologie  au 

Musée  d'histoire  naturelle,  6,  calle  de  San  Quintin.  — 

Madrid. 
Matagne  (Henri),  docteur  en  médecine,  51,  avenue  des  Courses.  — 

Bruxelles. 
Maubert  (Frère),  des  Frères  des  Ecoles  chrétiennes,  au  scolasticat  de 

Jesu  Placet.  —  Louvain. 
DE  Maupeou  (C*),  ingénieur   de   la   marine,  1^'%    rue   Pasteur.   — 

Lorient  (Morbihan  —  France). 
Meessen  (D""  Wilhelm),  28,  rue  Froissard.  —  Bruxelles. 
DE  Meeus  (C®  Henri),  ingénieur,  rue  du  Vert-Bois.  —  Liège. 
Mercier  (Mgr  D.),  professeur  à  TUniversité,  1,  rue  des  Flamands.  — 

Louvain. 
DE  Mérode-Westerloo  (0«),  rue  aux  Laines.  —  Bruxelles. 
Meunier  (abbé  Alph.),  professeur  à  l'Université,  Collège  Jiiste-Lipse 

—  Louvain. 
Meunier  (Fernand),  3,  chaussée  de  Bruxelles.  —  Tervueren. 
Meurs,  S.  J.  (B.  P.  V.),  11,  rue  des  Récollels.  —  Louvain. 
Miciia,  professeur  à  l'Universilé,  110,  rue  Marie-Thérèse.  —  Louvain. 
Miranda  V  BisTUER  (Juliau);  dean  de  la  S.  L  Catedral  de  Segovia 

(Espagne). 
MoELLER  (D*^),  membre  de  l'Académie  royale  de  médecine,  1,  rue 

Montoyer.  —  Bruxelles. 
MoELLER  (D''  Nicolas),  18,  rue  Ortélius.  —  Bruxelles. 
de  Moffarts  (baron  Paul),  château  de  Botassart,  par  Noirefontaine 

(prov.  de  Luxembourg). 
MoNCHAMP  (Mgr  Georges),  membre  de  l'Académie  royale  de  Belgique, 

vicaire  général  de  l'Evéché.  —  Liège. 
deMontessus  deBallore  {O^  F.),  commandant  le  Bureau  de  Recru- 
tement, 20,  rue  Boucher  de  Perthes.  —  Abbeville 

(Somme -France). 
de  Montessus  de  Ballore  (V^^  Robert),  maître  de  Conférences  à  l'Uni- 
versité catholique,  121,  boulevard  de  la  Liberté.  — 

Lille  (Nord-France). 
DE  MoREAu  d'Andoy  (B°"),  11,  ruc  Archimède.  —  Bruxelles. 
MoREux  (abbé  Th.),  professeur  au  Collège  Saint-Célestin.  —  Bourges 

(Cher  —  France). 
MuLhENDERS  (Joscpli),  ingénieur,  7,  rue  Renkin.  —  Liège. 


DE  Nadaillac  (M'"),  18,  rue  Duphol.   —  Paris;  ou  Rougemont  par 

Cloyes  (Eure-et-Loir —  France^ 
Nava  1)1  BoNTiFK  iS.  É.  le  cardinal),  archevêque  de  Catane  (Sicile  — 

llalie). 
Nerincx  (Alfred»,  professeur  à  TUniversité  de  Louvain,  secrétaire  de 

rinslitut  de  Droit  international,  8,  rue  Bosquet.  — 

Saint-Ciillos  'Bruxelles). 
Nkiberg  (J.),  membre  de  TAcadémie  royale  de  Belgique,  professeur 

à  IT'niversité,  6,  rue  de  Sclessin.  —  Liège. 
NiCKERs  (abbe»,  curé  d'Izel,  par  Florenville  (prov.  de  Luxembourg). 
XoLLÉE  DE  Noi>rwEz,   membre  honoraire  du   Corps  diplomatique 

de  S.  M.   le  Hoi  des  Belges.   140,  rue  Royale.  — 

Bruxelles. 
Nyssens  iJulicii',  ingénieur,  44,  rue  Juste-Lipse.  —  Bruxelles. 
Nyssens  (Pierre s  directeur  du  laboratoire  agricole  de  l'État,  16,  rue 

du  Jambon.  —  Gaud. 
d'Ocaoe  iMaurice  ,  professeur  ù  TEcole  des  ponts  et  chaussées, 

répétiteur  ù   TEcole   polytechnique,  30,    rue  de   la 

Boëtie.  —  Paris. 
DE  Olavarria  ^Marcial',   ingénieur  en  chef  des  mines,  secrétaire 

de  la  Commission  de  la  carte  géologique  d'Espagne, 

82,  Huertas.  —  Madrid. 
OEuLERT  \LK-P.',  correspondant  de  Tinstitut,  conservateur  du  Musée 

d'histoire  naturelle,  !29.  rue  de  Bretagne.  —  Lavai 

^Mayenne  —  France  . 
Pasqi'ier    Alfred',    docteur  en   médecine.   —   Chàtelet    prov.  de 

Hainaut  . 
pASQiiER  ^Ern.  ,  professeur  à  TUniversité.  :2:2,  rue  Marie-Thérèse.  — 

Louvain. 
Patrom  «^Mgr  Giuseppe  ,  prelato  domestico  de  Sua  Santita,  42,  via 

dei  Cestari.  —  Rome. 
Pécher  Eugène.  370,  avenue  Louise.  —  Bruxelles. 
Peeteks  docteur  ,  professeur  à  llnstilut  Saint-Louis,  rue  du  Marais. 

—  Bruxelles. 
Peeters  Jules  ,  docteur  en  droit,  ol,  rue  Saint-Martin.  —  Tournai. 
Pepi.n  Théophile ,  15,  rue  Pierre  Corneil.  —  Lyon   Rhône-France). 
Picard  \È,\  membre  de  Tlnstitut,  professeur  à  la  Sorbonne,  4,  rue 

Bara.  —  Paris  ■  VI'' . 


PiERAERTS  (chan.),  directeur  de  l'Institut  Saint-Louis,  rue  du  Marais. 

—  Bruxelles. 

DE  PiERPONT  (Edouard),  château  de  Rivière.  —  Profondeville  (prov.  de 

Namur). 

Pierre  (abbé  Oscar),  professeur  au  Collège  de  Bellevue.  —  Dinant. 

PoisoT  (Maurice),  avocat,  4,  rue  Buffon.   —   Dijon  (Côte-d'Or  — 

France). 

PouLLET  (Prosper),   associé  de  l'Institut   de  Droit   international, 

professeur  à  l'Université,  28,  rue  des  Joyeuses- 
Entrées.  —  Loiivain. 

Prat  (abbé  Fr.),  7,  rue  Coëtlogon.  —  Paris. 

Proost  (Alphonse),  directeur  général  de  l'Agriculture,  16,  rue  Anoul. 

—  Bruxelles;  ou  Mousty-lez-Ottignies  (Brabant). 
Provincial  (R.  P.)  de  la  Compagnie  de  Jésus,  165,  rue  Royale.  — 

Bruxelles. 

Pruduam  (abbé),  directeur  du  Collège  Stanislas,  22,  rue  N.-D.  des 

Champs.  —  Paris. 

PuLiDO  GARCIA  (José),  71,  rua  de  San  Mamede.  —  Lisbonne. 

QuAiRiER,  28,  boulevard  du  Régent.  —  Bruxelles. 

Racuon  (abbé  Prosper),  curé  de  Ilam,  par  Longuyon  (Meurthe- 
et-Moselle   -  France). 

Raclot  (abbé  V.),  aumônier  des  Hospices  et  directeur  de  l'Observa- 
toire. —  Langres  (Haute-Marne  —  France). 

Ranwez  (Fernand),  professeur  à  l'Université,  56,  rue  de  Tirlemont. 

—  Louvain. 

Hector  (R.  P.)  delColegio  del  Jésus.  — Torlosa(Tarragona — Espagne), 
DE   Reul  (Guslave),   ingénieur,  directeur  de  l'École  industrielle, 

10,  boulevard  Cauchy.  —  Namur. 
Rectuer  (Guillaume),  12,  avenue  Brugmann.  —  Bruxelles. 
DE  RiBAUcouRT  (C*^),  27,  Tuc  de  Loxum.  —  Bruxelles;  ou  château  de 

Perck,  par  Vilvorde  (Brabant). 
RicuALD  (J.),  ingénieur  des  ponts  et  chaussées,  69,  rue  Archimède. 

—  Bruxelles. 

DE  RiDDER  (Paul),  96,  rue  Joseph  II.  —  Bruxelles. 

RiNALDiNi  (S.  Exe.  Mgr),  nonce  apostolique.  —  Madrid. 

RisuENO  (Emiliano  Rodriguez),  catedràtico  de  Historia  natural  en  la 

Universidad,  16,  pral,  calle  Duque  de  la  Victoria.  — 

Valladolid  (Espagne). 
XXVU  3 


KoBERTi  (Max),  notaire,  rue  de  Namur.  —  Louvain. 

Roland  (Pierre),  ingénieur,  5o,  rue  des  Orphelins.  —  Louvain. 

DE  RoMRËE  (C*®),  château  de  Vichenet.  —  Le  Mazy  (prov.  de  Namur); 

ou  61,  rue  de  la  Loi.  —  Bruxelles. 

Roix  (Cl.),  professeur  aux  Facultés  catholiques,  2o,  rue  du  Plat.  — 

Lyon  (Rhône  —  France). 

RuTTEN  (D^),  médecin  en  chef  de  l'Institut  Ophtalmique,  16,  rue  de 

rÉvêché.  —  Liège. 

RiTTEN  (S.  G.  Mgr),  évêque  de  Liège. 

DE  Salvert  (V*®),  professeur  aux   Facultés  catholiques  de   Lille, 

1^'%  rue  du  Potager.  —  Versailles  (Seine-et-Oise  — 
France);  ou  château  de  Villebeton,  par  Chateaudun 
(Eure-et-Loir  —  France). 

Sanz  (Pelegrin),  ingeniero  de  caminos^  13  y  lo  —  3"^°,  calle  de  Lope 

de  Vega.  —  Madrid. 

DE  Sauvage  (C**),  :22,  avenue  de  Friedland.  —  Paris. 

ScAKSEz  DE  LocQUENEi  iLLE  (Anatolc),  Langemarck  (Flandre  occiden- 
tale) ;  ou  4:2,  rue  du  Taciturne.  —  Bruxelles. 

ScHAFFERs,  S.  J.  (B.  P.  V.),  doctcur  en  sciences  physiques  et  mathé- 
matiques, 11,  rue  des  Récollels.  —  Louvain. 

ScHEUER,  S.  J.  ^B.  P.  P.),  11,  rue  des  Bécollets.  —  Louvain. 

ScHMiDT  ^Alfred^  chimiste  de  la  maison  E.  Leybold's  Nachfolger, 

7,  Bruderstrasse.  —  Cologne  (Allemagne). 

ScHMiTz,   S.  J.    \B.  P.  C),   directeur  du   Musée   géologique    des 

bassins  houillers  belges,  11,  rue  des  Bécollets.  — 
Louvain. 

ScHMiTz  ^Théodore»,  ingénieur  civil   des  mines,  31,  rue  Jordaens. 

—  Anvers. 

ScHOBBENS,  docteur  en  médecine,  49,  Longue  rue  Neuve.  —  Anvers. 

ScHOLLAERT,  président  de  la  Chambre  des  Représentants,  place  Saint- 
Antoine.  —  Louvain. 

ScHOONjANS,  S.  J.   B.  P.  Ch. ,  professeur  à  rinslilut  Saint-Ignace, 

47,  Courte  rue  Neuve.  —  Anvers. 

DE  ScHoi'THEETE  DE  Tervarent  [C\\^'],  —  Saint-Nicolas. 

S<.HREiBER,  agronome  de  TEtat.  —  Ilasselt. 

DE  Selliers  de  Moranville  ^Ch"  ,  chef  d'Etal -Major  à  la  4' circon- 
scription militaire,  46,  cliaussée  de  Charleroi.  — 
Bruxelles. 


SiBENALER  (N.),  professcur  à  FUniversité,  106,  rue  de  Namur.  — 

Louvain. 
Simon  (D'^  J.-B.),  108,  rue  Haute.  —  Bruxelles. 
SiMONART  (D^),  53a,  rue  du  Canal.  —  Louvain. 
SiRET  (Henri),  ingénieur,  27,  avenue  Brugmann.  —  Bruxelles. 
SiRET  (Louis),  ingénieur.  —  Cuevas  (prov.  Almeria  —  Espagne). 
Smekens  (Théophile),  président  honoraire  du  tribunal  de  l""^ instance, 

34,  avenue  Quentin  Metsys.  —  Anvers. 
Smits  (Eugène),  ingénieur,  rue  Marie-Thérèse.  —  Bruxelles. 
DEL  SocoRRO  (M«' José  Maria  Solano),  professeur  de  géologie  au  Musée 

d'histoire  naturelle,  41,  bajo,  calle  de  Jacometrezo.  — 

Madrid. 
SoissoN  (G.),  ingénieur,  docteur  en  sciences,  professeur  à  TAthénée 

grand -ducal,  19,  rue  Joseph  H.  —  Luxembourg  (Grand- 
Duché). 
SoLVYNS  (Albert),   commissaire  d'arrondissement.  —  Tronchiennes 

(Gand)  ;  ou,  138,  Coupure.  —  Gand. 
SoREiL,  ingénieur.  —  Maredret-Sosoye,  par  Anthée  (prov.  de  Namur). 
DE  Sparre  (C*®),  professeur  aux   Facultés  catholiques  de  Lyon, 

château   de    Vallière.    —   Saint-Georges-de-Reneins 

(Rhône  —  France). 
Spina,  s.  J.  (R.  p.  Pedro),  Colegio  del  Sagrado  Corazôn  de  Jésus, 

5,  sacristia  de  Capucinas.  —  Puebla  (Mexique). 
Springael  (Auguste),  ingénieur,  22,  boulevard  de  la  Toison  d'or.  — 

Bruges. 
Staelpaert  (abbé),  vicaire  à  Saint-Josse-ten-Noode  (Bruxelles). 
Stainier  (Xavier),  professeur  à   l'Institut  agricole  de  Gembloux, 

membre  de  la  Commission  géologique  de  Belgique, 

rue  Pierquin.  —  Gembloux. 
VAN  DEN  Steen  DE  Jeuay  (C*®  Frédéric),   conseiller    de   légation, 

Cercle  d'Orient.  —  Constantinople. 
Stillemans  (S.  G.  Mgr),  évêque  de  Gand. 
Stingluamber  (Emile),  docteur  en  droit,  31,  rue  des  Minimes.  — 

Bruxelles. 
Storms  (abbé  Camille),  curé  de  Ganshoren,  par  Jette  (prov.  de  Brabant). 
Stouffs  (D»"),  rue  de  Charleroi.  —  Nivelles. 
VAN  DER  Straten-Ponthoz  (C*®  Fi'auçois),  23,  rue  de  la  Loi.  *  — 

Bruxelles. 


Strlelens  (Alfred^,  docteur  en  médecine,  18,  nie  Hôtel  des  Mon- 
naies. —  Saint-Gilles  Bruxelles». 

ïje  SupÉRiELR  du  (lollrge  des  Joséphites,  Vieux-Marché.  —  Louvain. 

ScTTOR,  ingénieur,  11),  rue  des  Bogards.  —  Louvain. 

SwoLFS  (clian. ,  inspecteur  diocésain,  40,  avenue  Henri  Speecq.  — 

Matines. 

Tannery  Paul;,  ingénieur,  directeur  de  la  Manufacture  des  tabacs. 

—  Pantin  -Seine  —  France». 

Taymans  lÉmilé,  notaire.  —  Tubize  iBrabant*. 

Théron  ^Joseph*,  docteur  en  sciences  physiques  et  mathématiques. 

professeur  à  TAthénée,  :2(5,  rue  Marnix.  — Gand. 

TniÊRY  ;abbé  Armand  ,  Institut  des  Hautes-Études,  i,  rue  des  Fla- 
mands. —  Louvain. 

Tbirion,  s.  J.  U.  i\  J.i,  11,  rue  des  Récollets.  —  Louvain. 

Tbiry  ^Fr.  ,  secrétaire  de  l'Association  conservatrice  cantonale  de 

Tenipleuve,  bourgmestre.  —  Pecq  prov.  de  Hainaut). 

TiLMA>   Firmin  ,  ingénieur.  —  Anderlues  prov.  de  Hainauti. 

TiMMERMA>s    François/,   ingénieur,  directeur-gérant  de  la  Société 

anonyme  des  ateliers  de  construction  de  la  Meuse, 
:2:2,  rue  de  Fragnée.  —  Liège. 

ToRROJA  y  Caballé   Eduardo^,  architecte,  professeur  à  la  Faculté 

des  sciences  de  l'Université,  n<»  13  et  15,  c*<>  3®  dra, 
caile  de  Lope  de  Vega.  —  Madrid. 

DE  Trazegmes  ^M'*).  —  (lorroy-le-Ghàteau,  par  Gembloux  ^prov.  de 

Namur»  ;  ou  :23,  rue  de  la  Loi.  —  Bruxelles. 

nE  TSerclaks  ..Mgr  Charles.,  président  du  Collège  belge.  —  Kome. 

DE  T\Serclaes   iC^^*  Jac(jucs),   ca})itaine  d'Etat-Major,  professeur  à 

TEcolo  de  guerre,  :26,  rue  de  TAbbaye.  —  Bruxelles. 

t'Serstevens  ^(iaslon  ,  château  de  Baudemont,  par  Virginal  prov.  de 

Brabant);ou  43,  boulevard  Bischoll'sheim.  —  Bruxelles. 

dX'rsel  iC*"'  Aymardi,  capitaine  d'artillerie,  château   de  Bois-de- 

Samme,  par  Wauthier-Braine  Brabant>  ;  ou  âo,  rue 
de  la  Science.  —  Bruxelles. 

DE  LA  Vallée  Polssin,  associé  de  rAcadémie  royale  de  Belgique,  pro- 
fesseur ù  ITuiversilé,  10:2,  rue  de  Nanuir.  —  Louvain. 

DE  LA  Vallée  Poissin  iCh.-J.'l.  correspondant  de  TAcadémie  rovale 

de  Belgique,  professeur  à  II  iiiversilé,  U>:2,  rue  de 
Namur.  —  Louvain. 


DE  LA  Vallée  Poussin  (Joseph),  chef  de  cabinet  du  Ministre  de  la 

Jusfice,  192,  rue  de  Namur.  —  Louvain. 

Van    Aubel  ^Edmond),    professeur    de    physique  à    l'Université, 

136,  chaussée  de  Gourtrai.  —  Gand. 

Van  âubel  (Gh.),  directeur  de  la  Maternité  Sainte-Anne,  rue  Boduo- 

gnat.  —  Bruxelles. 

Van  Ballaer  (chanoine),  curé  du  Sablon,  6,  rue  Bodenbroek.  — 

Bruxelles. 

Van  Bastelaer  (Léonce),  24,  rue  de  l'Abondance.  —  Bruxelles. 

Van  Biervliet  (J.),  professeur  à  l'Université,  5,  rue  Metdepenningen. 

—  Gand. 

Van  Gaeneguem  (abbé),  directeur  de  l'Ecole  supérieure  commerciale 

et  consulaire.  —  Mons. 

Van  den  Bossche  (G.),  avocat,  31,  rue  Baudeloo.  —  Gand. 

Van  den  Gheyn  (chan.  Gabriel),  supérieur  de  l'Institut  Saint-Liévin. — 

Gand. 

Van  den  Gheyn,  S.  J.  (R.  P.  Joseph),  bollandiste,  conservateur  s^  la 

Bibliothèque  royale,  14,  rue  des  Ursulines. —  Bruxelles. 

Vandenpeereboom  (E.),  ingénieur,  15,  rue  d'Artois.  —  Liège. 

Vanderlinden,  ingénieur  en  chef  des  ponts  et  chaussées,  administra- 
leur-inspecteur  de  l'Université,  27,  Cour  du  Prince. — 
Gand. 

Vander  Linden  (E.),  assistant  au  service  météorologique  de  l'Obser- 
vatoire royal.  —  Uccle  (Bruxelles). 

Van  der  Mensbrugghe,  membre  de  l'Académie  royale  de  Belgique, 

professeur  ù  l'Université,  131,  Coupure.  —  Gand. 

Vanderryst,  inspecteur  adjoint  de  l'Agriculture.  —  Tongres. 

r 

Van  der  Smissen  (Edouard),  avocat,  professeur  ù  l'Universilé  de  Liège, 

16,  rue  du  Gouvernement  Provisoire.  —  Bruxelles. 
Vanderstraeten  (D*^  A  ),  68,  rue  du  Trône.  —  Bruxelles. 
Van  de  Vyver,  chargé  de  cours  à  l'Université,  63,  boulevard  de  la 

Citadelle.  —  Gand. 
Van  de  Woestyne  (chan.),  professeur  au  Grand  Séminaire.  — Bruges. 
Van  Gehuchten,   professeur  à  l'Université,  36,   rue  Léopold.   — 

Louvain. 
Van  Hoeck(D*  Ém.),  11,  rue  Traversière.  —  Bruxelles. 
Van  Keerberghen,  docteur  en   médecine,  15,  rue  du  Trône.  — 

Bruxelles. 


Va>mtelli  (S.  E.  le  cardinal  Séraphin  .  —  Rome. 

Van  Ortroy   (Fernand),   professeur  a   l'Université,   37,   quai   des 

Moines.  —  Gand. 

Van  Overbergh  (Cyrille),  directeur  général  de  TEnseignement  supé- 
rieur, 102,  chaussée  de  VIeurgat.  —  Bruxelles. 

Van  Overloop  (Eugène^  152,  rue  Royale.  —  Bruxelles. 

Van  Swieten  (Raymond^,  3,  quai  aux  Pierres-de-Taille.  —  Bruxelles. 

Vaultrin,  inspecteur  des  forêts,  2,  rue  de  Lorraine.   —  Nancy 

(Meurthe-et-Moselle  —  France). 

Venneman,  docteur  en  médecine,  professeur  à  l'Université,  35,  rue 

du  Canal.  —  Louvain. 

Verhelst  (abbé  F.),  professeur  au  Collège  Saint-Jean-Berchmans, 

4,  avenue  Quentin  Metsys.  —  Anvers. 

Vermeersgh,  s.  J.  iR.  P.  A»,  docteur  en  droit  et  en  sciences  poli- 
tiques et  administratives,  il,  rue  des  Récollets.  — 
Louvain. 

Verriest  (G.),  docteur  en  médecine,  professeur  à  l'Université,  40,  rue 

du  Canal.  —  Louvain. 

Versciiaffel  (R.  P.i,  chargé  des  travaux  astronomiques  à  l'Observa- 
toire d'Abbadie.  —  Abbadia,  par  Hendaye  (Basses- 
Pyrénées  —  France). 

VicENT,  S.  J.  (R.  P.  Antonio),  Colegio  de  San  José.   —  Valencia 

(Espagne. 

ViGNON  (Paul),  préparateur  de  Zoologie  à  la  Sorbonne,  9,  boulevard 

Latour-Maubourg.  —  Paris. 

VisART  DE  BocARMÉ  'C*  Amédéc),  membre  de  la  Chambre  des  Repré- 
sentants, bourgmestre.  —  Bruges. 

ViSART  DE  BocARMÉ,  avocat,  10,  rue  Grandgagnage.  —  Xamur. 

VoLLEN  (E.  ,  docteur  en  droit,  nie  de  Paris.  —  Louvain. 

DE  VoRGEs  (Albert ,   4,   avenue    Thiers.    —    Compiègne  (Oise  — 

France). 

DE  VoRGEsC**'  E.  Domel\  46,  rue  du  Général  Foy.   -  Paris. 

VuYLSTEKE,  professeiir  à  l'Université  de  Louvain,  59,  rue  du  Congrès. 

—  Bruxelles. 

Waffelaert  (S.  G.  Mgr),  évéque  de  Bruges. 

Walravens  (S.  G.  Mgr,  évéque  de  Tournai. 

Warlomont  .René),  docteur  en  médecine  et  en  sciences  naturelles, 

médecin  de  régiment  au  le"^  guides,  6(5,  avenue  de 
Cortenberg.  —  Bruxelles. 


Waucquez  (Victor),  avocat,  101,  rued'Arlon.  —  Bruxelles. 
DE  Wavrin  (M***),  château  de  Ronsele,  par  Somergem  (Flandre  orien- 
tale). 
Wéry  (D""  Aug.).  —  Sclayn  (prov.  de  Namur). 
Wéry  (Vincent),  président  lionoraire  du  tribunal  de  1"^®  instance, 

4,  rue  des  Telliers.  —  Mons. 
WiLMOTTE  (abbé),  professeur  au  Petit  Séminaire.  —  Floreffe  (Namur). 
WiTz  (Aimé),  professeur  aux  Facultés  catholiques,  29,  rue  d'Antin. 

—  Lille  (Nord  —  France). 
WoLF,  membre  de  Tlnstilut,  6,  place  de  la  Sorbonne.  —  Paris. 
WoLTERS  (Frédéric),  professeur  à  l'Université,  55,  rue  du  Jardin.  — 

Gand. 
WoLTERS  (G.)  administrateur-inspecteur  honoraire  de  l'Université  de 

Gand,   inspecteur   général    honoraire  des  ponts   et 

chaussées,  21,  rue  de  l'Avenir.  —  Mont-Saint-Amand 

(Gand). 
WouTERS  (chanoine  Louis),  inspecteur  principal  de  l'enseignement, 

80,  rue  Léopold.  —  Anvers. 
Zahm  (R.  p.  J.-A.),  G.  S.  C.,  Université  de  Notre-Dame  (Indiana.  — 

États-Unis  d'Amérique). 
Zeiller  (René),  membre  de  l'Institut,  professeur  à  l'Ecole  supérieure 

des  mines,  8,  rue  du  Vieux  Colombier.  —  Paris. 


-  so- 


liste géographique  des  membres  de  la  Société  scientifique 

de  Bruxelles  (1903) 


BELGIQUE 

Flandre  occidentale  :  Bruges  :  Mgr  F.  Béthune.  —  de  Brou- 
wer  (M.).  —  Coppieters  de  Stockliove  (abbé  Ch.).  —  Springael 
(Aug).  —  Van  de  Woestyne  (chan.).  —  Visant  de  Bocanné  (O*  A.). 

—  S.  G.  Mgr  Waff'elaert.  —  Courtrai  :  D'Hondl  (Fréd.).  —  Ise- 
ghem  :  Gilles  de  Pélichy  (B°"  Ch.).  — Pitthem  :  Claerbout  (Cyr.).  r- 
Claerlïoul  (abbé  J.).  —  Ostende  :  Henseval  (D^^  M.).  —  Ypres  :  De 
Brouwer  (chan.). 

Flandre  orientale  :  Gand  :  Cloquel  (L).  —  Cooreman  (G.).  — 
De  Baets  (H.).  —  De  Bloo  (J).  —  De  Biick  (b'  D.).  —  Delacre  (M.). 

—  De  Moor  (D'^).  —  Dubois  (E.).  —  Diigniolle  (M).  —  Dusausoy 
(Cl.).  —  Dulordoir  (H.).  —  Gilson.  —  de  Heraptinne  (A).  —  Hey- 
mans  iJ.  F  ).  —  Lahousse  (D*^).  —  Mansion  (P.).  —  Nyssens  (P.).  — 
S.  G.  Mgr  Stillemans.  —  Théron  (J.).  —  Van  Aiibel  (Edm.).  — 
Van  Biervliet  (J  ).  —  Van  den  Bossche  (G.)  —  Van  den  Gheyn 
(chan.  G.).  —  Vanderlinden.  —  Van  der  Mensbriigghe.  —  Van  de 
Vyver.  —  Van  Orlroy  (F.).  —  Wolters  (F.).  —  Wolters  ^G.).  —  Alost  : 
Collège  Saint-Joseph.  —  Loirens-Eliaert.  —  Beveren-'Waes  : 
de  Bergeyck  (C^^).  —  Saint-Nicolas  :  de  Schoutheele  de  Tervarent 
(Ch*''^).  —  Somergem  :  de  Wavrin  (M'*).  —  Termonde  :  i^impens 
(Emile).  —  Tronchiennes  (Gand)  :  Delattre,  S.  J.  (K.  P.  A.-J.).  — 
Solvyns  (A.). 

Province  d'Anvers  :  Anvers  :  Belpaire  (F.).  —  Cogels  (J. -B.- 
Henri). —  Institut  Saint-Ignace.  —  Jacopssen,  S.  J.  {[{.  P.  R.).  — 
Schmitz  (Th.).  —  Schobbens.  —  Schoonjans,  S.  J.  (U.  P.  Ch.).  — 


-  >*!  - 

Smekens  (Th.).  —  Verheist  (abbé  F.).  —  Wouters  (abbé  L.).  — 
Malines  :  S.  G.  Mgr  van  den  Branden  de  Reeth.  —  Dessain 
(Ch.).  —  Gautier  (chan.).  —  S.  E.  le  cardinal  Goossens.  —  Swolfs 
(chan.). 

LiMBOURG  :  Hasselt  :  Schreiber.  —  Saint-Trond  :  Laminne 
(chan.).  —  Tongres  :  Vanderryst. 

Luxembourg  :  Arlon  :  Lambot  (0.).  —  Izel  (par  Florenville)  : 
Nickers  (abbé).  —  Noirefontaine  :  de  Moffarts  (B<*"  P.).  —  Virton  : 
Cabeau  (abbé  Ch.).  —  Lefebvre  (abbé M.). 

Brabant  :  Bruxelles  :  Bayet  (A.).  —  Beernaert  (Aug.).  —  Ber- 
trand (L.).  —  de  Bien  (F.).  —  de  la  Boëssière-Thiennes  (M'^).  — 
Borginon  (D*^  P.).  —  van  der  Bruggen  (B°"  M.).  —  Capart  (J.).  — 
Caratheodory  (C).  —  Cartuyvels  (J.).  —  Collège  Saint-Micliel.  — 
Coomans  (L.).  —  Coomans  (V.).  —  Cousin  (L.).  — Cranincx(B°"  0.). — 
de  Croy  (P"  J.).  —  Cuyiits  (b'  J).  —  Davignon  (J.).  —  De  Jaer 
(C).  —  Delannoy.  —  De  Lantsheere  (D*"  J.).  —  De  Lanlsheere  (L.). 

—  Delcroix  (D""  A.).  —  Delétrez  (D"*  A.).  —  Delvigne  (chan.  A.).  — 
Denoël.  —  De  Prêter  (H.).  —  Deschamps  (F.).  —  De  Smedt  S.  J.  (R. 
P.  Ch.).  —  De  ïilly  (lieut.-génér.  J.).  -  De  Vadder  (V.).  —  De  Vuyst 
(P.).  —  De  Wildeman  (É.).  —  Dubois  (G.).  —  Duchateau-Frenlz 
(D').  —  Dupont  (E.).  —  Fagnart  (E.).  —  de  Favereau  de  Jenneret 
(B'*").  —  de  Fierlant  (B°»  Alb.).  —  Francotte  (G.).  —  de  Garcia  de  la 
Vega  (B^^  V.).  —  Gérard  (E.).  -  Glorieux  (D-^).  —  Goris  (Ch.).  — 
S.  Exe.  Mgr  Granito  di  Belmonte.   —  Hachez  (F.).  —  Halot  (A.). 

—  Havenilh.  —  de  HénelFe.  —  Henrard  (D*^  É.).  —  Henrard  [D'  F.). 

—  Henry  (A.).  —  Heynen  (W).  —  Huyberechts.  (D^  Th.).  — 
Mgr  Jacobs.  —  Jacobs  (F.).  ~  Joly  (A.).  —  Joly  (L.).  —  Jourdain 
(L.).  —  Kaiser  (G.).  —  Lagasse-de  Locht  (Ch).  —  Lambin.  —  Lam- 
brechts  (H.).  —  Laruelle  (D"^).  —  Lebrun  (D*^  H.).  —  Leclercq  (J.).  — 
Leemans  (J.).  —  Lejeune  de  Schiervel  (Ch.).  —  de  Liedekerke  de 
Pailhe  (C»«  Éd.).  —  de  Limburg-Stirum  (C*«  Ad.).  —  Maestriaux 
(V.).  —  Matagne  (D'  H.).  —  Meessen  (D"*  W.).  —  de  Mérode- 
Westerloo  (Ç«).  —  Moeller  (D').  —  Moeller  (D-*  N.).  —  de  Moreau 
d'Andoy  (B°").  —  Noilée  de  Noduwez.  —  Nyssens  (J.).  —  Pécher 
(E.).  —  Peelers  (D^).  —  Pieraerts  (chan.).  —  Proosl  (A.).  —  Provin- 


<i*!  R.  P.   i^  h  G>aifiâgnie  ie  Jésas.  —  Quaîrier.  —  Reother  [G.>. 

—  :^  RiL*àQ->Mirt  C'  .  —  Kî«  bald  J  -  de  RidJer  P.  .  —  Scarsez 
i^  l/^.|Urii«Miille.  —  de  Selliers  de  Moranrille  Ch*  .  —  Simon 
Ir  j  -B      —  >îret    H   .  —  Smils   E.  .  —  Staelpaert   abbé .  — 

>4iagiiiiin5.ier  E  .  —  ^an  der  Slraten-Ponthoz  O*  F.  .  —  de  Tra- 

z^^es   M^  .  —  de  rSeivIae?  •>  J.     —  Van  Aabel   Ch.  .  —  Van 

Ri!îaer     -ban.     —  \an  Baslelaer    L.  .   —  Van  den  GheTn   S.   J. 

R    P.  J. .   —   Vaa    ier  Smissen    EJ.  .  —  Vanderslraelen    IK  A.). 

—  Van  H-:-ï»  k  W  Em. .  —  Van  Keerbei^hen  IK  .  —  Van  (Kerbergli 
C}T.  .  —  Vao  •[Kerf»>jp  E.  .  —  Van  Swielen  R. .  —  Vuykteke.  — 
Warîvmont    [k  R.  .  —  Wauoquez   V.  . 

Cnregliem  Brax-eîîes  :  Degi^e  A.  .  —  Ganshoren  :  Storms 
abbe  C  .  —  Gemblonx  :  Stainier  G.  .  —  HéTerté  LouTain;  : 
André  J.-B,  .  —  IxeUes  Bruxelles  :  I^eleu  L  .  —  DelTosal  J... 

Lonvain  :  Mer  Abt»eloos.  —  Breilh»>f  F. .  —  BniTlants.  — 
Capf»ellen  G.  .  —  Collège  de  Ja  Compagnie  de  Jésos.  —  Dan- 
bresse  P.  .  —  Debaisieux.  —  De  Bei^ker  ohan.  J.  .  —  Demanet 
ohan.  .  —  De  Munnvnok.  0.  P.  R.  P.  .  —  De  Mavuok  abbé .  — 
Deny$  D- J.  .  —  Desihamps,  S.  J.  R.  P.  A.  .  —  [»e  Walqne  F. .  — 
Dien^kx,  S.  J.  R.  P.  Fr.  .  -  de  lV»rUxiot  ohan.  H  .  — Damont  KX 

—  de  Foo/.  —  Giilard,S.  J.  R.  P.  J.  .  —  iH»ssens.  S.  J.  R.  P.  F. .  — 
Gr^Mre  abbo  V,.  —  Gueltou  G  .  —  Mjir  A.  Hebbelynck.  — 
Henry  K. .  -  Henry  J\  . —  Kaisin  F. .  —  Mgr  l^my .  —  Mgr  F.  Lefebvrc 

—  l.oplae  K,  .  —  Maubort  FKto  .  —  Mgr  D.  Mercier.  —  Meunier 
abbo  Alph..  — Meurs,  S.  J.   R.  P.  V.  .  —  Mioha.  —  PaM]aier  Em.p. 

—  Poullol  ,Pr  \  -  RanNYO/  F.  .  —  Roberti  M.  .  —  Roland  P.  .  — 
Sihairors.  S.  J.  J\.  P.  V.  .  Si lunior,  S.  J.  R.  P.  P.  .  —  SchmiU, 
S.  J.  ^R.  P.  ii.V  Solïollaort. —  Sibonalor  N.  -  Simonart  D*^ .  — 
Le  SupèriouiMln  i'olli^o  dos  Josophitos.  —  SuUor.  —  Tliiêry  abbé 
A..  -  Thirion.  S.  J.  ,R.  P,  J, ,  —  do  la  Vallée  Poussin.  — 
do  la  Valloo  Poussin  (.h.J.'  do  la  Vall^v  Poussin  J. .  — 
Van  iiohuoblou.  Nouuomau  J>  \  -  Vorriost  D-' G.  .  —  VoUen 
,EA 

NlvoHoM  :  Sloulls  ^WK      Snlnt^QUles  Rruxolu^  :Nerincx  A. . 

Sirnolous  JVV  Solm<»rb<M^k    lîruxollos    :  Kennis    G.  .  — 

Tervuoi*tM\  ;   Mounior  ^F.\        Tubiao  :  VaNmans   E.  .  —  Uoele  : 

Dojaor^J,^  —  Gliboil  ^IV  h.\       (Uuvlsools  Èd,  .       Maes  abbé.— 

Vau  dor  l.iudou  ^\\.\        Vlt^Uml  :  TSorstoNons   G.  .   —  Vlier- 


beek  (Louvain)  :  Hellepulte  (G.).  —  Wauthier-Braine  :  d'Ursel 
(C*«  A.).  —  Woluwe-Saint-Lambert  :  Convent  (D'  A).  — 
Lambert  (C). 

Province  de  Liège   :  Liège  :  Berleur  (Ad.).  —  Collège  Saînt- 

Servais. De  Walque  (G.).  —  Duquenne  (D*"  L.).  —  Francotte 

(D'^X.).  — Kurth(G.).  — Lainarche(E.).  —  LePaige(C.).  —  deMeeus 
(C*«H.).  —  Mgr  G.  Monchamp.  —  Mullenders  (J.).  —  Neuberg  (J.).  — 
Rutteii  (D*^).  —  S.  G.  Mgr  Rutljen.  —  Timrnermans  (F.).  —  Vanden- 
peerebooin(E).. 

Grivegnée  .-  Folie  (F).  —  Huy  :  Gelin  (abbé  E.).  —  Pepin- 
ster  :  Lejeune-Simonis.  —  Trooz  :  de  Locht  (L.). 

Hainaut  :  Mons  :  Dufrane  (D"^).  —Van  Caeneghem  (abbé).  — 
Wéry  (V.). 

Anderlues  :  Lambiotte  (0.).  —  Tilman  (F).  —  Charleroi  : 
Bleuset,  S.  J.  (R.  P.  J.).  —  Lemaître  (D'^).  —  Ch&telet  :  Pasquîer 
(Dr  A.).  —  Ch&telineau:  Allard  (F.).  —  Gosselies  :  Drion  (B^"  Ad.). 

—  Pecq  :  Thiry  (Fr.).  —  Péruwelz  :  Delaunois  (D"^  G.).  —  Tour- 
nai :  Blondel  (A.).  —  Peeters  (J).  —  S.  G.  Mgr  Walravens. 

Province  de  Namur  :  Namur  :  Baivy  (D').  —  Bibot  (D^^).  — 
Buisserel  (A.).  —  Collège  Notre-Dame  de  la  Paix.  —  Coiirtoy  (D^. 

—  De  Greeflr,  S.  J.  (R.  P.  H.).  —  Hahn,  S.  J.  (R.  P.  G.).  —  S.  G. 
Mgr  Heylen.  —  Lebrun  (D**).  —  Legrand  (abbé  A.).  —  Lucas,  S.  J. 
(R.  P.  J.-D.).  —  Martin  (D^).  —  de  Reul  (G.).  —  Visart  de  Bocarmé. 

Bohan-sur-Semois  (par  Vresse)  :  Henri  (J.).  —  Dinant  :  Cousot 
(D^).  —  Pierre  (abbé  0.).  —  FlorefiTe  :  de  Dorlodot  (S.).— Wilmotle 
(abbé).  —  Gembloux  :  Stainier  (X.).  —  Heer-Agimont  :  Gilbert 
(P.).  —  Jambes  :  de  la  Haye  (A.).  —  Le  Mazy  :  de  Romrée  (C*«).  — 
Maredret-Sosoye  (Antliée)  :  Fournier,  0.  S.  B.  (Dom  Gr.).  — 
Soreil.  —  ProfondeviUe  :  de  Pierpont  (Éd.).  —  Sclayn  :  Wéry 
(D'  A).  —  Tamines  :  Lambiotte  (V.). 


FRANCE 

Paris  :  d'Acy  [E.].  —  Alexis-M.  G.  (Frère).  —  Amagat.  —  Béchaux. 

—  Boussinesq.  —  Branly  'Éd.).  —  de  Bussy  (L/i.  —  Colombier.  — 
Delaire  <A.).  —  École  libre  de  rimmaculée-Conceplion.  —  École 
libre  de  Sainle-Geneviève.  —  Eynaud  (L.).  —  de  Foville  (abbé).  — 
Gautliier-Villars.  —  Mgr  GraiBn.  —  Hamonet  (abbé).  —  Haton  de  la 
Goiipillière  'J.-X.i.  —  Humberl  iG.i.  —  de  Joaunis  (abbé).  —  Jordan 
(G  '.  —  de  Lapparent  lAi.  —  Leinoine  iG).  —  de  Nadaillac  (M").  — 
d'Ocagne  'M.i.  —  Picard  [È.k  —  Pral  ^abbé  F.  i.  —  Prudham  (abbé). 

—  de  Sauvage  ^C**!.  —  Vignon  ^P.».  —  de  Vorges  iC**  E.  Domet).  — 
Wolf.  —  Zeiller  -K.). 

Départements  :  Allier  :  CériUy  :  Diimas-Primbault  (H.).  — 
Aveyron  :  Penchot  ipar  Viviers.  :  Berliiigin  uM  ).  —  Basses-Pyrénées  : 
Abbadia  par  Hendaye  :  VerschafFel  K.  P.).  —  Bouches-du-Rhône  : 
Aix  :  Bedel  abbé  R.-.  —  MarseiUe  :  Fabry  L  ..  —  Cher:  Bourges  : 
de  Grossoiivre  lA.).  —  du  Ligoiidès  tV*«i.  — Moreux  (abbé  Th.).  — 
Côte  d'Or  :  Gorberon  :  Beauvois  'Eug...  —  D^on  :  Poisot  (M.).  — 
Drôme  :  Aiguebelle  par  Grignaii  :  Ardiiin  «^abbé  A.-.  —  Gironde  : 
Bordeaux  :  Duhem  iP...  —  Haute-Garonne  :  Toulouse  :  Capelle 
abbé  Éd.'.  —  —  Haute-Marne  :  Langres  :  Haclot  -abbé  V.).  — 
Ist-re  :  Voiron  :  de  Kirwaii  Cli.'  —  Loire  :  Saint-Étienne  : 
Hervier  abbé  J.'.  —  Loiret  :  Orléans  :  dWnnoux  [O^  H.).  — 
Maine-et-Loire  :  Angers  :  Ily  ■abbé-.  —  Leray  R.  P.  A.i.  — 
Mai/enfie  :  Laval  :  OKIilorl  «^1>.-P.  .  —  Meurthe-et-Moselle:  Ham  \par 
Longuyon  :  Raclion  abbé  P.  .  —  Nancy  :  Vaullriii.  —  Morbihan: 
Lorient  :  de  Maupeou  -C*'^ .  —  Aon/ .  Lille  :  d'Adhémar  ■  V'*  R.).  — 
Mgr  Baunard.  —  Boulay  chan.-.  —  Rourgoal  chan.  .  —  Delemer.  — 
Desplals  D^  —  Gosselel  J.  .  -  (iutM-monpriv.  [V  .  —  l.eoonle  \F.).  — 
Lenoble.  —  de  Moutossus  de  Balloro  V'*  K.  . —  Wirz.  A.».  — 
Roubaix  :  Kaildiorho  jK  A.  .  —  Oise  :  Compiègae  :  de  Vorges  ^A.). 

—  Orne  :  Alençon  :  du  Boys.  —  llhône  :  Lyon  ;  Popiu  abbé  Th.). 

—  Roux  CI  -  Saint-Georges-de-Reneins  :  de  Sparre  C**;.  — 
Saône-et- Loire  :  Chalon-sur-Saône  :  Airolin  .\.  .  —  Seine  : 
Pantin:  Tannerv  P..  -  Seine-et-Ois<e  :  Versailles:  de  Sa  1  vert 
^V**;.  —  Seine-lnfèrieure  :  Rouen:  Lochalas  ^G.).  —  Somme  :Abbe- 


ville  :  de  Montessus  de  Ballore  (C®  F.).  —  Vaucluse  :  Sérignan  (par 
Vauchise)  :  Fabre  (J.-H.).  —  Vienne  :  Verneuil  par  Migné)  :  Lebou- 
teux  (P.). 

ESPAGNE 

Madrid  :  Dusmel  y  Alonzo  (J.  M.).  —  Fila  y  Colomé,  S.  J.  (R.  P.  F.). 

—  Gonzalez  y  Castejon.  —  Grinda  (J.).  —  Iniguez  y  Iniguez  (Fr.).  — 
Martinez  y  Saez  (Fr.).  —  de  Olavarria  (M.).  —  S.  Exe.  Mgr  Rinaldini. 

—  Sanz  (P.).  —  del  Socorro  (J.-M.-S.).  —  Torroja  y  Caballé  (Ed.). 

—  Barcelone  :*Cirera  y  Salse  (D'  L.).  —  Cirera,  S.  J.  (I{.  P.  R.).  — 
Bilbao  :  Colegio  de  Esludios  Superiores  de  Deusto  (R.  P.  J.  Han. 
Obeso).  —  Guevas  (prov.  Almeria)  :  Sirel  (L.).  —  Granada  :  Fer- 
nandez  Osuna  (D**  G.  F.).  —  La  Coruûa  :  Casarès  (F.).  —  Lequeitio 
(Vizcaya)  :  Adan  de  Yarza  (R.).  —  San  Sébastian  :  Balbas  (Th.).  — 
Santiago  (Galice)  :  Fernandez  Sanchez  (J.).  —  Segovia  :  Miranda 
y  Bistuer(J.).  —  Tortosa  (Tarragona)  :  R.  P.  Reclor  del  Colegio 
del  Jesiis.  —  Valencia  :  Vicent,  S.  J.  (R.  P.).  —  Valladolid  : 
Risueno(E.-R.). 


PAYS  DIVERS 

Allemagne  :  Bitche  (Lorraine)  :  Kiell'er  (abbé  J.-J.).  —  Cologne  : 
Schmidt  (A.).  —  Kënigsberg,  i.  P.  :  Losseii  (D^  W.). 

Anglkteiire  :  Jersey  (lies  de  la  Manche)  :  Dechevrens,  S.  J. 
(R.  P.  M). 

Autriche  :  Bozen(Tyrol)  :  Forni  (C  P.). 

Hollande  :  -Amsterdam  :  De  Veer,  S.  J.  (R.  P.).  —  Fauque- 
mont  (Limbourg  hollandais)  :  Dressel,  S.  J.  (R.  P.).  —  Oudenbosch  : 
Bolsius,  S.  J.  (R.  P.  H). 

Grand-Duché  de  Lixemhourg  :  Luxembourg  :  Ferron  (E.).  — 
Soisson  (G.). 

Italie  :  Rome  :  S.  E.  le  cardinal  Ferra  ta.  —  Mgr  G.  Patroni.  — 
Mgr  Ch.  de  T'Serclaes.  —  S.  E.  le  cardinal  S.Vannuteili.  —  Gatane: 


s.  É.  le  cardinal  Nava  di  Bonlifé.  —  Palermo  :  di  Bartolo  (Can.  S.). 

—  Perug^ia  :  Cicioni  (R.-G.).  —  Taormina  :  Grandmont  (Alph.). 

Portugal  :  Lisbonne  :  Pulido  Garcia  (J.). 

SuissK  :  Fribourg  :  Daniels  (D^  Fr.).  —  Kirsch  (Mgr  J.-P.). 

TuRULiE  :  Constantinople  ;  van  den  Sleen  de  Jehay  (C^  Fréd.). 

Canada  :  Québec  :  Mgr  Ladamme. 

États  Unis  :  Notre-Dame  (Indiana)  :  Kirscli  (R.   P.  AI. -M.).  — 
Zahm  (|{.  P.  J.-A.),  G.  S.  G.  —  Washington  (Brookland,  D.  C.)  : 

—  Hagen,  S.  J.  (R.  P.). 

Mexique  :  Puebla  :  Spina,  S.  J.  (R.  P.  P.). 

Indes  Anglaises  :  Calcutta  :  Collège  Sainl-François-Xavier. 

Madagascar  :  Tananarive  :  Camboué,  S.  J.  (R.  P.  P.). 


Membres  décédés 


BOUQUÉ  

Abbé  BouQUiLLON.  . 
Chan.  De  Leyn  .  . 

D*"  A.  DUMONT  .   .   . 

H.  Durant  .... 
J.  de  l*Esc aille  de  Lier 
1\  IIautefeuille  .     . 
D*"  F.  Lefebvre 
Ed.  Martens    .     .     . 
Massange  de  Louvrex 
Chan.  Van  Aertselaer 
L.  Van  Emelen     .     . 
Abbé  A.  DE  Weck 


Gand . 

Washington. 

Bruges. 

Bruxelles. 

Bruxelles. 

Hamonl  (prov.  de  Limbourg). 

Paris. 

Loiivain. 

Louvain. 

Liège. 

Bruxelles. 

Gand.  f—  Suisse). 

Fille- Dieu,  sous  Roinont  (Fribourg 


Listes  des  membres  inscrits  dans  les  sections 


1"  Section 


Mathématiques,  Astronomie,  Géodésie.  —  Mécaniqite,  —   Géiiie  civil  et  militaire 


MM.  Adan  <Io  Yarza. 
Vi«  d'Adhémar. 
Ualt)as. 

Clian.  di  Bartolo. 
Belpaire. 
Bei'lin^in. 
de  Bien. 
Boussincsq. 
du  Boys. 
M.  de  Brouwer. 
F.  Breithof. 
de  Bussy. 
Al)bé  Gahcaii. 
Garatheodory. 

Abbé  Goppielere  de  Stockhove. 
Cousin. 
Daubrcîsse. 
De  Bloo. 
Jules  Dejaer. 
Deleu. 
Delvosal. 
Denoël. 
De  Tilly. 
Dusausoy. 
Dulordoir. 
Evnaud. 
Fabrv. 
Fagnart. 

B»"  A.  de  Fierlant. 
Folie, 
de  Fooz. 
Gauthier- ViUars. 


MM.  Abbé  Gelin. 
Gilbert. 

II.  P.  Gillard,  S.  J. 
(ioedseels. 
(ionzalez  y  Gastejon. 
(ii'inda. 

de  (irossouvre. 
Harliez. 
Hagen. 

Haton  de  la  Goupil lière. 
llavenith. 
de  la  Haye, 
lïelleputte. 
Hunibert. 
Iniguez. 
Fern.  Jacobs. 
Ganiille  Jordan. 
Jourdain. 
Kaiser. 
Kennis. 
Kersten. 

Charles  Lagasse-de  Locht. 
Laniarche. 
Lambert. 
Lambin. 
Léchai  as. 
Leemans. 
Le  Paige. 
V'«  du  Ligondès. 
Mansion. 
C*"  de  Maupeou. 
G**  de  Mccus. 


MM  Mieha. 

Vi«  R.  (le  MoiUessus. 

Abbé  Moreux. 

Ncuboi*}?. 

J.  Nyssens. 

Piern»  Nyssens. 

«rOcagiio. 

(le  Olavairia. 

E.  Pasquier. 

Abbé  Pépin. 

K.  Picard. 

RichakI. 

de  Ridder. 

V'-deSalvert. 

Pelegrin  Sanz. 

Sibenaier. 

Sniits 

Soisson. 


MM.  Soreil. 

G^*  de  Sparre. 

R.  P.  Spina,  S.  J. 

SuUor. 

Paul  Tannery. 

Tbéron. 

Tiinniennans. 

ToiToja  y  Caballé. 

G'*  Jacques  de  T'Serclaes. 

G*«  Avmard  d'Ursel. 

Gh.-J.  de  la  Vallée  Poussin. 

¥j.  Vandenpeerebooin. 

Vanderlindeu. 

R.  P.Verschaffel. 

Wolf. 

F.  Wollers. 

G.  Wollers. 


2"  Section 


Physique.  —  Chimie,  —  Mèlalluiujic,  —  Météorologie  et  Physique  du  globe 


MM  Al  lard. 
Amagat. 
André. 
Bayc^l . 

R.  P.  Bleuset,  S.J. 
Bloudel. 
Rraniv. 
bruyiauts. 
Abbé  Cafielle. 
Gasarès. 

R.  P.  Cirerais.  J. 
L.  Coomans. 
V.  Coomans. 
R.  P.  Decbevrens,  S.  J. 
R.  P.  De(ireefl',S.J. 
Del  acre. 
De  Lauuoy. 
Deleuun*. 

Ghanoine  Dcnianet. 
Abbé  De  Muynck. 
De  Prêter. 


MM.  François  De  Walque. 
R.  P.  Dressel,  S.  J. 
Duheni. 

Dumas-Priinbault. 
André  Duuiont. 
Ferron. 

Gbauoiu(^  Gautier. 
Gérard. 

R.  P.  F.  Goosscns,  S.  J. 
Abbé  Hainonet. 
de  Heni|)linne. 
Louis  H(»nry. 
l*aul  Henrv. 
R.  P.  Jacopssen,  S.  J. 
Abbé  de  Joannis. 
Onier  Lanibiotte. 
Victor  Lanibiotte. 
Lanibot. 
Lan  I  inné. 
Leconle. 
Lcnioinc, 


MM.  Leuoblc. 
R.  P.  Leray. 
de  Locht. 
R.  P.  Lucas,  S.  J. 
Abbé  Maes. 
Frère  Maubert. 
R.  P.  Meurs,  S.  J. 
Mullendei*s. 
Chanoine  Pieraerls. 
Abbé  Pierre. 
Abbé  Raclot. 
Fern.  Ranwez. 
de  Reul. 
Roland. 

R.  P.  Schaffers,  S.  J. 
R.  P.  Scheuer,  S.  J. 
Schmidt. 


MM  R.  P.  Schoonjans,  S.  J. 
Springael. 
Abbé  Staelpaert. 
Abbé  Thiéry. 
R.  P.  Thirion,  S.  J. 
Thiry. 
Tilman. 
Van  Aubel. 
E.  Van  der  Linden. 
Van  der  Mensbrugghe. 
Van  de  Vyver. 
Van  Overberçh. 
Abbé  Verhelst. 
Abbé  Wilmotte. 
Witz. 
R.  P.  Zahin. 


8«  Seotion 


Géologie,  Minéralogie,  —  Zoologie,  —  Paléontologie,  —  Anthropologie, 
EUinographie^  Science  du  langage,  —  Géographie 


MM.  Mgr  Abbeloos. 
d'Acy. 

Frère  Alexis. 
Arcelin. 
Abbé  Arduin. 
Beau  vois. 
Abbé  Bedel. 

M**  de  la  Boëssière-Thiennes. 
R.P.H.  Bolsius,S.J. 
Chanoine  Boulay. 
Chanoine  Bourgeat. 
Anatole  Buisseret. 
R.  P.  Camboué,  S.  J. 
J.  Capart. 
Cicioni. 
Cyr.  Claerbout. 
Abbé  J.  Claerhout. 
Cloquet. 
Daniels. 

Chanoine  De  Brouwer. 
R.  P.  Delattre,  S.  J. 

XXVIl 


MM.  Chanoine  Del  vigne. 

R.  P.  De  Munnynck,  0.  P. 

Gustave  De  Walque. 

De  Wildeman. 

R.  P.  Fr.J)ierckx,  S.  J. 

Chanoine  de  Dorlodot. 

B»"  Drion. 

Dugniolle. 

Dusmet  y  Alonzo. 

J.-H.  Fabre. 

R.  P.Fita,S.J. 

Abbé  de  Foville. 

Dom  Grég.  Foumier,  0.  S.  B. 

Mgr  Graffin. 

Abbé  Grégoire. 

Mgr  Hebbelynck. 

J.  Uenry. 

Henseval. 

Abbé  Hervier. 

Heyneu. 

Abba  Hy. 


-  »o  — 


MM.  Kaisin. 

Abbé  Kieffer. 

R.  P.  Â.-M.  Kirsch. 

Mgr  J.-P.  Kirsch. 

de  KinK'an. 

Kurth. 

Mgr  Lamy. 

A.  de  Lapparenu 

Leclercq. 

Mgr  Ferdinand  Lefebvre. 

Abbé  Maurice  Lefeb^Te. 

Lejeune  de  Schiervel. 

C**  Adolphe  de  Limburg-Stirum. 

Martinez  y  Saez. 

Henri  Matagne. 

Mgr  Mercier. 

Abbé  Meunier. 

Femand  Meunier. 

Mgr  Monchanip. 

€*•  F.  de  Monlessus. 

M^*  de  Nadaillac. 

Abbé  Nickers. 

Nollée  de  Noduwez. 

D.-P.  OEhlerl. 

de  Pier|K)nt. 

Abbé  F.  Prat. 

Proost. 

Abbé  Rachon. 

G^  de  Ribaucourt. 


MM.Risueno. 
Roux. 

Scarsez  de  Loccjueueuille. 
R.  P.  Schmitz,  S.  J. 
Th.  Schmitz. 
Schreiber. 
H.  Siret. 
L.  Siret. 
M'«  del  Socorro. 
Albert  Solvyns. 
Stainier. 
Abbé  Stonns. 
Chanoine  Swolfs. 
de  la  Vallée  Poussin. 
Jos.  de  la  Vallée  Poussin. 
Van  Bastelaer. 
Abbé  Van  Caeneghem. 
Clian.  G.  Van  den  Gheyn. 
R.  P.  Van  den  Gheyn,  S.  J. 
VandeiTyst. 
Van  Ortroy. 
Van  Overloop. 
Vaultrin. 

R.  P.  Vicent,  S.  J. 
Vignon. 

Albert  de  Vorges. 
M"  de  Wavrin. 
Chanoine  Wouters. 
Zeillor. 


4*  Section 


Anatomie,  Physioloyiv,  —  Htfgiène,  —  Pathologie^  Thvrapeutitfue,  etc. 


MM.  Baivy. 
Bibot. 
Borginon. 
L.  Cirera  y  Saisc. 
Couvent. 
Courtoy. 
Gousot. 
Guylits. 
Debaisicux. 
De  Buck. 


MM.  Degive. 

J.  De  Lantsheeit?. 

Delaunois. 

Dcicroix. 

Delétrez. 

De  N<Nkr« 

Denys. 

R.  P.  D4\schani|»s,  S.  J. 

Desplats. 

Dufhine» 


V 


—  SSI 


MM.  Dupont. 
Duquenne. 
Faidherbe. 
Fernandez  Osuna. 
Francotte. 
Gilson. 
Glibert. 
Glorieux. 
Goris. 

'  Guerinonpi*ez. 
R.  P.  Hahii,  S.  J. 
Etienne  Henrard. 
Félix  Henrard. 
Heymans. 
Huyberechts. 
Lahousse. 
Lamelle. 
Lebrun. 
Hector  I^brun. 
Lemaitre. 
Martin. 
Meessen. 


MM.  Moeller. 

Nicolas  Moeller. 

A.  Pasquier. 

Peetere. 

Rutten. 

Schobbens. 

Simon. 

Simonart. 

StoufTs. 

Stiiielens. 

Ch.  Van  Aubcl. 

Van  BierTiict. 

Vandei*straeten. 

Van  Gehuchten. 

Van  Hoeck. 

Van  Keerberghen. 

Van  Swieten. 

Venneman. 

Verriest. 

Warloinont. 

Aug.  Wéry. 


5*  Section 

Agronomie.  —  Économie  sociale^  Statistique.  —  Sciences  commerciales. 

Économie  industrielle 


MM.G^d'Annoux. 
Bëchaux. 
Aug.  Beernaert. 
G*"  de  Bergeyck. 
Berieur. 
Bertrand. 
Mgr  Béthune. 
CappelleA. 
Cartuyvels. 
Cooreinan. 
Graniucx. 
P<e  de  Croy. 
Davignon. 
Herinan  De  Baets. 
Chanoine  De  Becker. 
Camille  De  Jaer. 


MM.  Delaire. 

Léon  De  Lantsheere. 

Fernand  Deschamps. 

De  Vadder. 

De  Vuyst. 

D*Hondt. 

Ernest  Dubois. 

Bon  Gilles  de  Pélichy. 

Grand  mont. 

Guelton. 

Halot. 

de  Héneffe. 

Albert  Henry. 

Albert  Joly. 

Léon  Joly. 

Lambrechts. 


MM.Lebouteux. 
Abbé  Legraud. 
Leplae. 

O*  Edouard  de  Liedekerke. 
Limpens. 
Maestriaux. 
de  Mérode-Weslerloo. 
h^^  de  Moreau  d'Andoy. 
Nerincx. 
Pécher. 
Jules  Peeters. 
Poisot. 
Poullet. 
Robert! . 
de  Romrée. 
O*  de  Sauvage, 
de  Selliers  de  MoranvlUe. 
Smekens. 


MM.  van  den  Steen  de  Jehay. 
Stinglhamber. 

C^*  Fr.  van  der  StrateH-Ponthoi. 
Taymans. 
M^*  de  Trazegnies. 
Gaston  t*Serstevens. 
C»«  d'Ui-sel. 
Van  den  Bossche. 
Van  der  Smissen. 
R.  P.  Vermeerscb,  S.  J. 
G^^  Amédée  Visart  de  Bocarmé. 
Visart  de  Bocarmé. 
Vollen. 

O*  Domet  de  Vorges. 
Vuyisteke. 
Waucquez. 
Vincent  Wéry. 


1901-1902 

Président,  M  Proost. 

^•'  Vice-président,  M.  le  Chanoine  Boulay. 

^  Vice-président,  M.  E.  Pasquier. 

Secrétaire,  M.  P.  Hansion. 

Trésorier,  M.  E.  Goedseels. 

Membres,  HM.  le  Marquis  de  la  Boëssière-Thiennes. 

L.  Cousin. 

L.  De  Lantsheere. 

Chanoine  Delyigne. 

Lieutenant-Général  De  Tilly. 

Fr.  De  Walque. 

G.  De  Walque. 

D'  AcH.  Dumont  (^). 

Ch.  Lagasse-de  Locht. 

D*"  Lefebvre  (^). 

Comte  Fr.  van  der  Straten-Ponthoz. 

Chanoine  Swolfs. 

Ch.-J.  DE  LA  Vallée  Poussin, 

G.  Van  der  Mensbrugghe. 

Ed.  Van  der  Smissbn. 


(1)  Décédé. 


1902-1903 

Président,  M.  le  Chanoine  Boulay. 

4^'  Vice-président  y  M.  le  Chanoine  Delvigne. 

5®  Vice-président  y  M.  le  C*'  Fr.  van  dek  Straten-Ponthoz. 

Secrétaire^  M.  P.  Mansion. 

Trésorier,  M.  Ed.  (ioEDSEELs. 

MM.  le  Marquis  de  la  Boëssière-Thiennes  (*). 

L.  Cousin. 

Léon  De  Laktsheere  (*). 

Lieutenanl-Général  De  Tilly. 

Fr.  De  Walqle  (*). 

G.  De  Walque. 

D*^  A.  DUMONT  (^). 

Ch.  Lagasse-de  Locht. 

D*"  Lefebvre  (*). 

E.  Pasqlier. 

A.  Proost  (*]. 

Chanoine  Swolfs, 

Ch.-J.  DE  LA  Vallée  Poussin  (*). 

G.  Van  der  Mensbrugghe. 

* 

Ed.  Van  der  Smissen. 


(>)  Décédé. 

(*)  Ces  membres  sont  élus  pour  quatre  ans  (1902-1906),  d'après  le  nouvel 
article  8  des  statuts. 


-  KK  - 


1902-1903 


lr«  Section 

Président,  M.  Cousin. 

Vice-Présidents  y  MM.  E.  Pasquier  et  J.  Neubkrg. 

Secrétaire^  M.  H.  Dutordoir. 

2*  Section 

Président,  M.  A.  de  Hemptinne. 

Vice- Présidents,  MM.  Louis  Henry  et  le  R.  P.  V.  Sghaffers,  S.  J. 

Secrétaire,  Le  R.  P.  Lucas,  S.  J. 

3«  Section 

Président,  M.  l'abbé  Maurice  Lefebvre. 

Vice 'Présidents,  R.  P.  H.  Bolsius,  S.  J.  et  le  C*®  Domet  de  Vorges. 

Secrétaire,  M.  F.  Van  Ortroy. 

4*  Section 

Président,  M.  Heymans. 

Vice-Présidents,  MM.  Huyberechts  et  Delaunois. 

Secrétaire,  M.  J.  De  Lantsheere. 

5«  Section 

Président  d'honneur,  M.  le  C**.  van  der  Straten-Ponthoz. 
Président,  M.  Ernest  Dubois. 
Vice-Présidents,  MM.  Léon  Joly  et  Edmond  Leplae. 
Secrétaire,  M.  Alfred  Nerincx. 


—  »e  - 


QUESTIONS  DE  CONCOURS  PROPOSÉES  EN  1902 


1®  Bendre  rigoureuse  et  étendre  au  cas  où  le  module  est  imaginaire 
la  théorie  des  fonctions  elliptiques  et  des  fonctions  thêta  eocposée  dans 
les  Fundamenia  de  Jàbohi  en  recourant  le  moins  possible  à  la  théorie 
générale  des  fonctions  d'une  variable  imaginaire. 

2^  On  demande  de  nouvelles  recherches  concernant  la  relation  qui 
existe  entre  la  pression  extérieure  et  la  transformation  des  corps 
solides  en  liquides  et  en  gaz. 

3°  La  poterie  à  l'époque  de  l'âge  de  la  pierre. 

Les  mémoires  en  réponse  à  ces  questions  doivent  être  envoyés 
au  secrétariat  avant  le  l^^  octobre  1903  (art.  14  du  règlement). 


SESSION  DU  30  OCTOBRE  1902 

A  LIÈGE 


SÉANCES  DES  SECTIONS 


Première  MCtIon 

M.  Henocq,  candidat  ingénieur,  invité  à  la  séance,  donne  lecture 
d'une  note  Sur  la  séparatrice  d'ombre  et  de  lumière  dans  le 
serpentin.  La  section  vote  Timpression  de  ce  travail  dans  les 
Annales  :  la  planche  qui  raccompagne  devra  être  réduite. 

M.  Mansion  analyse  ensuite  le  Mémoire  du  R.  P.  Bosmans 
intitulé  :  Documents  inédits  sur  Grégoire  de  Saint  -  Vincent.  On  y 
trouve  :  l''  la  liste  de  toutes  les  lettres  du  célèbre  mathématicien 
déjà  publiées  ;  2o  une  notice  biographique  sur  Grégoire  de  Saint- 
Vincent,  plus  précise  que  celles  qui  ont  paru  jusqu'à  présent  ; 
3®  des  compléments  et  des  rectifications  à  un  travail  antérieur  de 
l'auteur  ;  4®  le  texte  complet  de  la  célèbre  lettre  de  Grégoire  de 
Saint- Vincent  datée  de  Rome,  du  23  juillet  1611,  et  relative  aux 
observations  de  Galilée;  5**  deux  lettres  inédites  de  Grégoire  de 
Saint- Vincent  à  Mersenne,  qui  se  trouvent  à  la  Bibliothèque  natio- 
nale de  Paris  et  dont  l'auteur  doit  la  copie  à  il.  Paul  Tannery  ; 
&^YElogium  P.  Gregorii  a  Sancto  Vincentio  conservé  aux  Archives 
générales  du  Royaume,  à  Bruxelles. 

Le  rapporteur  propose  et  la  section  vote  l'impression  de  ce 
Mémoire  dans  les  Annales,  où  il  fera  bonne  figure  à  côté  des 
autres  publications  historiques  du  P.  Bosmans. 

M.  Mansion  fait  observer  à  ce  propos  qu'il  serait  bien  utile  de 
publier  une  analyse  substantielle  des  écrits  des  deux  principaux 


anciens  mathématiciens  belges,  Simon  Stevin  et  Grégoire  de  Saint- 
Vincent.  Elle  ferait  connaître  leurs  découvertes  mieux  que  la 
publication  de  leurs  œuvres  complètes,  comme  le  Précis  de 
Brassinne  a  fait  connaître  Fermât. 

Le  R.  P.  Bosmans  fait  ressortir  les  difficultés  de  pareille  entre- 
prise, surtout  pour  Grégoire  de  Saint- Vincent  dont  tant  d'écrits 
sont  inédits. 

11  est  ensuite  donné  lecture  du  rapport  suivant  de  M.  Ch.-J.  de  la 
Vallée  Poussin  sur  le  Mémoire  de  M.  Tabbé  Pépin  :  Étude  sur 
quelques  équations  indéterminées  de  la  forme  x-  +  cy^  =z^. 

M.  Pépin  s'occupe  dans  ce  Mémoire  de  Téqualion  indéter- 
minée 


3 


(1)  x^'  +  cr  =  z 

La  résolution  de  cette  équation  présente  des  difficultés  spéciales 
dans  le  cas  où  c  est  de  Tune  des  formes  81  ou  81  +  7»  parce  que, 
dans  ces  deux  cas,  le  cube  peut  être  pair.  Pour  montrer  la  marche 
à  suivre  dans  la  résolution  de  cette  équation  quand  cette  com- 
plication a  lieu,  Fauteur  consacre  la  première  partie  du  Mémoire 
à  Tétude  de  1  équation 

(2)  x^  +  ily^  ==  z\ 

dans  laquelle  c  est  de  la  forme  8/  +  7. 

Il  commence  par  établir  les  formules  générales  de  résolution 
quand  z  est  impair.  A  cet  effet,  il  remarque  que  z  doit  pouvoir  se 
représenter  par  une  forme  quadratique  du  déterminant  —  47  qui 
reproduise  la  forme  principale  par  triplication.  Comme  le  nombre 
des  classes  est  premier  avec  3,  cette  forme  est  elle-même  équi- 
valente à  la  principale  et  z  doit  pouvoir  se  représenter  par  la 
forme  principale. 

Pour  obtenir  les  solutions  de  Téquation  (2),  il  faut  donc  poser 

z  =  r  +  ilgK 

En  faisant  la  triplication  de  cette  forme,  on  obtient,  pour  repré- 
senter x  et  y,  un  seul  système  de  formules. 
La  question  se  complique  quand  z  est  pair,  car  il  faut  alors 


distinguer  la  puissance  de  2  qui  y  entre  comme  facteur.  En  se 
servant  toujours  avec  habileté  des  principes  de  la  composition  des 
formes,  l'autear  indique  les  formules  générales  de  résolution  de 
l'équation  (2)  dans  les  cas  successifs  oii  l'on  a 


2  =  2k, 


!  =  fu, 


u  étant  impair.  Il  ne  pousse  pas  au  delà,  mais  il  a  soin  de  faire 
remarquer  que  la  méthode  est  générale. 

M.  l'abbé  Pépin  ne  se  contente  pas  d'établir  les  formules  géné- 
rales de  résolution.  Il  en  déduit  une  foule  de  conséquences  inté- 
ressantes. Et  spécialemeni,  en  assignant  à  y  des  valeurs  particu- 
lières, il  rencontre  un  grand  nombre  de  théorèmes  curieux  sur  la 
possibilité  ou  l'impossibililé  de  certaines  équations  de  formes  plus 
spéciales.  D'autre  part,  il  fait  remarquer  que  la  méthode  de 
résolution  de  l'équation  (2)  s'appliquerait  à  toute  autre  équation 
delà  forme  (!)  où  c  serait  de  la  forme  8/ +  7,  pourvu  que  le 
nombre  de  formes  quadratiques  distinctes  de  ce  déterminant  c 
fût  premier  avec  3, 

Le  Mémoire  comprend  encore  deux  autres  parties,  respecti- 
vement consacrées  aux  deux  équations  : 


(3) 


-  35y-  ^  s', 


+  499^' 


Ces  équations  sont  de  la  forme  (1),  mais  c  est  maintenant  de  la 
forme  8/  +  3,  de  sorte  que,  2  étant  nécessairement  impair,  la 
difficulté  relative  à  la  parité  s'évanouit.  Par  contre,  il  y  a  une 
complication  d'un  autre  genre.  Dans  les  deux  cas,  le  nombre  des 
classes  du  déterminant  — c  est  divisible  par  3  et  il  se  fait  que 
deux  classes  distinctes  peuvent  reproduire  la  principale  par  tripli- 
calion.  En  égalant  z  à  une  forme  de  chacune  d'elles,  puis  en  faisant 
la  triplicalion,  on  obtient  un  système  de  deux  formules  distinctes 
pour  résoudre  chacune  des  équations  (3). 

Il  serait  trop  long  d'analyser  toutes  les  conséquences  que 
l'auteur  tire  de  ces  formules,  en  introduisant  des  hypothèses  plus 
ou  moins  restrictives  sur  les  valeurs  des  variables.  Il  nous  suffira 
de  dire  que  l'adresse  déployée  par  l'auteur  dans  le  maniement  des 
formes  quadratiques  et  la  multiplicité  des  résultats  neufs  et 
curieux  qu'il  obtient,  rendent  la  lecture  de  son  travail  intéressante 


-  oo  — 

et  instructive.  Je  propose  à  la  section  d'en  voter  Timpression  dans 
les  Annales  et  d'adresser  des  remerciements  à  l'auteur. 
Cette  proposition  est  adoptée  par  la  section. 

M.  le  Vicomte  R.  de  Montessus  de  Ballore  fait  la  communica- 
tion suivante  Sur  la  convergence  de  certaines  fractions  continues 
algébriques  : 

'  Dans  un  premier  mémoire,  inséré  récemment  au  Bulletin  de 
LA  Société  mathématique  de  France,  j'ai  montré  que  certaines 
fractions  continues  algébriques  permettaient  de  représenter  les 
fonctions  analytiques  dans  une  aire  comprenant  le  cercle  de 
convergence  de  leur  développement  en  série  de  Mac-Laurin,  sous 
conditions  que  le  point  singulier  situé  sur  le  cercle  de  convergence 
fût  un  pôle  et  non  un  point  singulier  essentiel. 

Puis,  dans  une  note  insérée  aux  Compte  rendus  de  l'académie 
DES  Sciences  de  Paris,  j'ai  montré  qu'il  existe  une  autre  catégorie 

de  fractions  continues  représentant  la  fonction  f  .  J_    J   ,  où  ui 

est  une  constante  quelconque,  dans  toute  l'aire  du  plan  de  la 
variable  z,  sauf  aux  points  situés  sur  la  coupure  joignant  les  points 
d'affixes  ±:  1. 

Je  me  propose  de  montrer  ici  que  tels  développements  en  frac- 
tions continues  des  fonctions  Z  vérifiant  l'équation  différentielle 

{az  +  b){cz  +  d)^^q.Z+  U, 

où  a,  b,  c,  d,  q  sont  des  constantes  quelconques  et  U  un  polynôme 
quelconque,  représentent  les  fonctions  Z  dans  tout  le  plan  de  la 
variable  z^  sauf  aux  points  situés  sur  la  coupure  rectiligne  joignant 

les  points  d'affixes , 

*^  a        c 

1.  Posant 

ac  =  P,    ah  +  bc  +  2K,    ab  —  6c  =  2R,    q  =  2ui, 

on  déduit  des  indications  de  Laguerre  (Œuvres,  passion)  qu'il 
existe  entre  les  termes  (Pn»  fn  des  réduites  Ç^  de  la  fraction 

/n 


-  Ol  - 


continue  canonique  représentant  la  fonction  Z  les  relations  de 
récurrence 

(q>n+,  +  (2w  +  l)(P2r+Q)(p^+(nR  +  u))(MR~u))(pn-i  =  0 


Si  Ton  pose 


Jn-l 


(2)  /;_^(nR_u,)/-_., 

Jn 

la  seconde  de  ces  relations  s'écrit 

(3)  [(n+l)R-u)]in-i  +  (in+l){Pz+Q)j^  +  (wR+u))i^i  =  0. 
Considérons  actuellement  la  fonction  Y, 

(4)    Y«a^*[R-|2(P^+Q)a+Ra«]       ^R 


4 


1+^  ,_2u.+K 


o      R[R+2(P2+Q)a+Ra«]         2K 
=  Po  +  »,o  4-  »ja*  +  ••• 
où  les  arbitraires  a, ,  a,  ont  été  déterminées  de  manière  que 

(5)  fo  =  jo ,        P,  —  j, . 
La  fonction  Y  vérifie  l'équation  différentielle 

[Ro  +  2  (P^  +  Q)  a«  +  Ra'l  Y' 
+  [-  w  +  (P«  +  Q)  a  +  (u)  +  R)  a«]  Y  =  «,  +  a.a. 

Si  l'on  dérive  n  +  1   fois  par  rapport  à  a  cette  relation,  on 
obtient,  en  substituant  m.'v„,  à  YW, 

(6)  [(n4-l)R-uj]f„+,  +  (2«  +  l)(P«+Q)»„  +  (nR+u))tv.  =  0 
et  la  comparaison  des  relations  (3),  (5),  (6),  montre  que 

*•  ;>i  Jni  • 


2.  On  conclut  de  cette  identité  que  le  rapport 


Jn 


V 


n+1 


a  pour  limite,  quand  n  croît  indéfiniment,  le  rayon  de  convergence 
de  la  série  ^ 

rayon  de  convergence  égal,  vu  la  relation  (4),  au  plus  petit  des 
modules  des  deux  racines  de  l'équation 

Ra»  +  2  (P^  +  Q)  a  +  R  =  0. 

Le  produit  des  modules  des  racines  de  cette  équation  étant  un, 
car  le  produit  des  modules  n'est  autre  que  le  module  du  produit, 
l'un  de  Qes  modules  sera  inférieur  à  un^  si  ces  modules  ne  sont  pas 
identiqueiEi.  Au  contraire,  si  ces  modules  sont  identiques,  ils  sont, 
l'un  et  l'autre,  égaux  à  un. 

Un  calcul  facile  montre  que  l'identité  des  modules  a  lieu  sous 
condition  que 


IZ^X  —  TTgf/  4-  Xi  TTiy  +  Tl^X  +  Xî 


=  î>, 


avec  6*  <:  1,  où  l'on  a  écrit 

z  =  x  +  iy,    R  =  pj  +  p,/,    P  =  TTi  +  TT.f,    Q  =  Xi  +  Xï». 


Si 


«  =  «1  +  «2*\  *  =  *i   +   V» 


cette  condition  prend  la  forme 

^\di   +  «2^2    —    *1^2  —  *2^*l 

6+  1 


Cette  équation  représente  une  droite  passant  par  les  points  A,  B 

d*affixes ,  -  et  la  condition  6*  ^  1  limite  le  lieu  du  plan  où 

a    c 

les  modules  sont  égaux  au  segment  AB. 

Ainsi^  dans  tout  le  plan  de  la  variable  z,  sauf  aux  points  situés 

sur  le  segment  AB 


(7) 


lim 

n=  » 


m 

Jn+\ 


=  L  <  1. 


3.  La  suite  des  fractions 


(8) 


9i         <Pï 


9n 

AT' 


converge  ou  diverge  en  même  temps  que  la  série 
Si  nous  observons  que  la  série 


^'+ 


£   (  ^*^^  Î!i  )  X" 


a  pour  rayon  de  convergence  R, 


/•- 


R  =  lim 


n  =  oo 


<Pn+l 
fn+l 



q>n 

fn 

<Pn 
fn 

fn-l 

=  lim 


n=0B 


1 


nti  +  iu     «R  —  tu        j„ 


Jn_ 
Jn—l 


(»R-iJu([n+I]R-u)) 


ou 


R  =  lim 


n  =  ao 


Jn+l 
jn 


2 


nous  concluons  de  la  relation  (7)  que  la  suite  des  fractions  (8) 
converge  dans  tout  le  plan  de  la  variable  z  sauf  aux  points  situés 
sur  le  segment  AB. 


-  04  — 

4.   Nous   pouvons    donc   conclure   que   le  développement   de 
Lagnerre  relatif  à  la  fonction  Z  vérifiant  Inéquation  différentielle 

(az  +  b)  {cz  +  d)  g  =  5Z  +  U 

converge  et  représente  la  fonction  Z  en  tous  les  points  du  plan  de 
la  variable  z,  sauf  aux  mints  situés  sur  la  coupure  joignant  les 

points  A,  lî  d' a f fixes , 

Je  nie  réserve  de  revenir  prochainement  sur  ces  questions. 

M.  Gocdseels  fait  un  exposé  synthétique  de  la  théorie  des 
erreurs  d'observation,  en  parlant  de  deux  postulats. 

Il  admet  dans  le  premier  postulat  qu'on  sache  coter  ou  peser  le 
degré  de  confiance  que  mérite  une  valeur  observée,  de  même 
qu'on  sait  coter  le  mérite  d'une  composition  ou  d'un  examen. 

Il  admet  ensuite  qu'on  sache  coter  les  fonctions  de  valeurs 
observées  en  fonction  des  poids  des  variables,  et  examine  les 
conditions  que  doit  remplir  la  fonnule  à  l'aide  de  laquelle  on 
détermine  les  poids  en  fonctions. 

M.  (îoedsoels  considère  la  formule  usitée  à  cette  fin,  en  montre 
les  avantages  et  les  inconvénients  et  constate  en  dernière  analyse 
que  cette  formule  ne  répond  pas  à  toutes  les  conditions  requises, 
mais  qu'on  n*on  connaît  pas  de  meilleure. 

M.  Goedseols  montre  enfin  que  si  l'on  admet  cette  formule,  on 
peut  démontrer  rigoureusement  que  la  méthode  des  moindres 
carrés,  et  les  méthodes  de  la  moyenïie  arithmétique  et  de  la 
moyeime  par  poids  qui  en  sont  dos  cas  particuliers,  fournissent 
les  solutions  du  poids  le  plus  élevé. 

M.  Mansion  fait  observer  ù  ce  propos  qu'il  est  plus  simple 
encore  de  prendre  pour  postulat  la  méthode  des  moindres  carrés 
elle-même,  connue  l'a  fait  Legendre. 

MM.  Le  Paige  et  Mansion  sont  nonunés  conunissaires  pour 
examiner  le  Mémoire  de  M.  Goedsoels. 

M.  Mansion  fait  la  remarque  suivante  A</*  la  géomt'trie  rieman- 
nieHHf  dite  .<imj:>/c'me'M^  elliptique.    Dans  cette   gtH^motrie,  deux 


droites  ADA,  AGA  qui  se  coupent  en  A  ont  ce  seul  point  commun  ; 
l'une  reste  toujours  à  droite,  l'autre  toujours  à  gauche,  pour  un 
observateur  qui  parcourt  l'espace  plan  compris  entre  elles  en 
lont;eant  l'une  d'elles.  Elles  se  comportent,  par  conséquent,  comme 
deux  petits  cercles  d'une  spliére  tangents  l'un  à  l'autre  :  elles  ne 
se  coupent  pas  en  leur  point  commun.  Gela  revient  à  dire  évidem- 
ment que  la  géométrie  riemannienne  simplement  elliptique  est 
inimaginable  même  dans  un  domaine  restreint,  qu'elle  n'est  pas 
une  géométrie  véritable  pouvant  se  réaliser  dans  le  monde  phy- 
sique, quand  on  la  prend  dans  son  sens  littéral.  Au  fond,  comme 
on  le  sait  historiquement,  cette  géométrie  n'est  qu'une  sous-section 
de  la  géométrie  projeclive. 

:  Une  note  de  M.  Neuberg  Sur  deux  complexes  du  troisième  ordre, 
une  autre  de  M,  Mansion  Sur  une  intégrale  considérée  par  Poisson 
en  calcul  des  probabilités  sont  renvoyées  à  une  séance  ultérieure. 


Doux  lama  iccllon 


M.  le  Secrétaire  donne  lecture  du  rapport  suivant  de 
M.  P.  Mansion  sur  un  Mémoire  établissant  par  voie  unulylique 
la  formule  empirique  de  ht  dispersion  du  physicim  Ketteler,  par 
M.  E.  Fehron. 

La  seconde  section  nous  a  chargé  d'examiner  le  Mémoire  de 
M.  Ferron  uniquement  au  point  de  vue  mathématique. 

Akalïse  du  Mémoire.  Introduction  (pp.  1-7).  L'auteur  fait 
connaître  deux  formules  empiriques,  l'une  de  M.  Ketteler, 
contenant  (/MHÏir  ^arnH!f(res,  l'autre  de  M,  Wilson,  en  contenant 
trois;  ces  formules  donnent,  avec  une  grande  exactilude,  comme 
les  observations  l'ont  prouvé,  le  coefficient  de  réfraction,  en 
fonction  de  la  longueur  d'onde. 

Le  but  du  mémoire  est  d'établir  une  formule  équivalente  à  celle 
de  Ketleler,  en  partant  de  formules  de  Cauchy  sur  le  mouvement 
vibratoire  d'un  système  de  molécules  d'étlier  et  d'un  système  de 
molécules  pondérables  qui  se  pénètrent  rauluellemenl,  et  profitant, 
chemin  faisant,  d'une  idée  de  M.  Boussinesq. 

XXVll  6 


—  ee  - 

g  I  (pp.  8-12).  L'auteur  suppose  nulles  six  quantités  dans  les 
formules  de  Cauchy  ;  il  admet  que  cela  entraîne  Tannulation  de 
neuf  produits  où  ces  quantités  entrent  comme  facteurs,  puis  que 
Ton  peut  intégrer  les  équations  simplifiées  au  moyen  d'intégrales 
de  Fourier  sextuples  prises  de  —  oo  à  +  oo.  Au  moyen  de  nou- 
velles hypothèses  de  Cauchy,  appliquées  aux  intégrales  et  aux 
équations  elles-mêmes,  il  trouve  trois  équations  de  la  forme 

(a  — V2)I  +  /J  +  (jK  ^  0, 
hl  +  (b  —  y^)  J  +  fK  =  0, 
9l  +  fi  +  (c-  V^)K  =  0. 

§  II  (pp.  13-15).  A  cause  do  Tanalogie  de  forme  do  ces  équations 
avec  les  équations  différentielles  du  mouvement  vibratoire,  dues 
à  Cauchy,  l'auteur  admet  que  V  est  égal  à  (^ttQ  :  X),  Q  étant  la 
vitesse  de  propagation  des  ondes,  \  la  longueur  d'onde.  II  suppose 
ensuite  le  milieu  pondérable  isotrope  et  homogène;  il  déduit  de  là 
pour  Q  une  valeur  de  la  forme 

Q^  =  A  +  ^^  +  c\2, 

en  négligeant  bien  entendu,  dans  une  série  de  Maclaurin  employée 
au  cours  des  calculs,  les  termes  qui  viennent  après  le  troisième. 

§  III  (pp.  16-18).  En  introduisant  dans  la  dernière  formule 
l'indice  de  réfraclion,  on  trouve  pour  le  carré  de  celui-ci  une 
expression 

analogue,  à  première  vue,  à  la  formule  de  Ketteler,  mais  moins 
générale,  car  les  coefficienis  x»  X«  x\  x"  dépendent  de  trois  para- 
mètres indépendants  A,  B,  G  seulement.  Si  M.  Ferron  avait  gardé 
un  terme  de  plus  dans  hi  valeur  Q*,  il  aurait  pu  obtenir  dans  la 
valeur  de  i^  quatre  coefficients  indépendants. 


g  IV  (pp.  19-30).  En  recourant  de  nouveau  aux  développements 
en  série,  M.  Ferron  trouve  la  valeur  de  /  sous  deux  formes  diffé- 
rentes. La  meilleure,  selon  lui,  est  celle  de  la  forme 


(F) 


Il  présume    qu'elle    vaut    mieux  que  celles  de  Cauchy  et  de 
M.  Boussinosq  où  *  est  donné  par  une  expression  de  la  forme 

*,  +  ^  +  J-l  +  elc. 

Il  cite  une  Têrilîcation  expérimentale  qui  est  favorable  à  sa 
formule  (F). 

Appréciation  du  Mémoire.  Les  nombreuses  hypothèses  faites  par 
M.  Ferron  pour  passer  des  équations  primitives  de  Cauchy  à  la 
formule  (F),  et,  en  particulier,  celle  qui  lui  donne  une  relation 
entre  V  et  ïî  ne  permettent  évidemment  pas  de  dire  que  son 
travail  renferme  une  démonstration  atutlytiqite  de  la  formule  de 
Ketteler,  ou  d'une  formule  moins  générale  à  trois  coefficients. 

Au  îonA,  son  procédé,  qui  est  celui  de  beaucoup  de  mathéma- 
ticiens et  de  physiciens  du  premier  tiers  du  XIX"  siècle,  est 
purement  empirique.  Ce  procédé  consiste  à  négliger  dans  les  calculs 
tout  ce  qui  empêche  le  calculateur  d'arriver  à  une  formule  simple. 
Si  la  formule  est  nouvelle,  si  elle  représente  bien  les  résultats  de 
l'observation  ou  de  l'expérience,  on  pardonne  aisément  à  l'auteur 
ses  hypothèses  gratuites  ;  le  succès  Justifie  tout  et,  comme  le  disait 
de  Moilke,  on  ne  reproche  pas  ses  fautes  de  tactique  â  un  général 
qui  vient  de  remporter  une  victoire  (•). 


(*)  Comme  nous  l'avons  dîl  autrefoU,  dans  un  rapport  à  l'Académie  royale 
de  Belgique,  pour  jusliBer  leur  procédé  de  caUnl  par  suppression  des  termes 
qui  lesgéaent,  les  physiciens  matliéniatitiensdevraient  comparer  les  équalioas 
aux  dérÎTèPs  parlielles  du  problème  primitiF  anx  équations  aux  dérivA«s 
partielleB  plus  simples  (iue  ïérilïenl  leurs  formules  fiaaiea  et  proiiTer  qu'elles 
sont  pratiquement  éq  ni  va  lentes. 


Mais  si  la  formule  trouvée  par  ce  procédé  sans  rigueur  matbé- 
matique  est  connue,  ou,  comme  dans  le  cas  actuel,  n*est  qu'un  cas 
particulier  d'une  formule  connue,  nous  ne  voyons  aucune  utilité 
à  appuyer  cette  formule,  dont  la  valeur  au  point  de  vue  expé- 
rimental est  bien  établie,  sur  des  considérations  purement 
subjectives. 

Nous  ne  pouvons  donc  proposer  à  la  seconde  section 
rimpression  du  Mémoire  de  M.  Ferron,  tout  en  rendant  hommage 
aux  efforts  qu'il  a  faits  pour  perfectionner  un  point  de  l'optique 
physique. 

La  section  se  rallie  aux  conclusions  de  ce  rapport. 

Le  R.  P.  V.  Schaffers.  S.  J..  expose  quelques  remarques  Sur  les 
machines  d'éiecinc'dê  statique.  Voici  le  résumé  de  celte  communi* 
cation  : 

L —  On  divise  généralement  les  machines  d'électricité  statique 
en  machines  à  frottement  et  machines  à  influence.  C'est  une  divi- 
sion plutôt  Iii.'^*ortque  que  hfjique.  Les  anciennes  machines  étaient 
très  suftlsamment  caractérisées  par  ce  signe  apparent  de  la  pré- 
sence- de  larges  coussins  trotteurs,  auxquels  on  attribuait  la 
production  d»?  l'électrité.  Quand  parurent  les  nouvelles,  où  man- 
quaient souvent  ces  organes,  et  où  le  principa  de  l'influence  jouait 
évidemment  un  rôle  très  important,  on  s'habitua  à  les  désigner 
par  un  nom  qui  rappelait  cette  différence.  Or.  celte  dirt'érence  n'est 
pas  la  prinoi[Kilo  qui  existe  entre  les  divers  types  de  machines 
électriques,  et  ne  devrait  point,  par  conséquent,  servir  de  principe 
fondamental  dans  leur  classil'kation.  Il  suffit,  pour  le  comprendre, 
d'observer  li'iine  part  que  di^  nombreuses  machines,  dites  à 
influence  <p.  ox.  colles  do  Winishurst,  do  Bonetli,  de  Voss),  ont  des 
organes  do  iVollomonl,  ot  daulro  part  que  dans  les  machines  à 
frottement,  Toloolricito  est  souvent,  on  peut  dire  le  plus  souvent, 
recueillie  pur  dos  pointes  qui  agissent  par  un  mécanisme 
d'influence. 

■  Je  me  propose,  dans  oolto  Note,  d'assigner  aux  machines  à 
frottement  la  plao»^  i]ni  lour  revient  logiqnomont.  on  les  f;)isant 
rentrer  dans  la  oîassilualion  gonoralo  appruiuôo  j'isqu'ici,  du 
moins  explicitement,  aux  machines  à  influence  seules.  On  aura 
ainsi  le  tableau  complot  dos  relations  dos  diverses  machines  pro- 
ductrices d'électricité  à  haut  potentiel. 


Pour  cela,  il  nous  faut  remonter  à  la  définition  même  d'une 
machine  électrique.  Une  machine  électrique  n'est  pas  un  produc- 
teur d'électricité  dans  le  sens  strict  du  mot.  En  effet,  il  n'en  existe 
aucune,  dans  l'élat  actuel  de  nos  connaissances,  qui  ne  présuppose 
un  état  électrique  spontané  préexistan!,  et  qu'on  ne  peut  que 
développer,  sans  être  en  étal  de  le  créer  là  où  il  n'existe  pas.  Cet 
état,  c'est  la  différence  de  potentiel  au  contact  de  corps  diffërenls, 
que  ces  corps  soient  d'ailleurs  conducteurs  ou  non.  L'électrosta- 
tique enseigne  un  moyen  élémentaire  d'en  tirer  parti  :  c'est  le 
frollement.  Par  !o  frottement,  on  réduit  la  distance  de  deux  corps 
et  on  multiplie  leurs  points  de  conlact.  On  réalise  de  la  sorte  un 
condensateur  à  diélectrique  extrêmement  mince,  donc  à  capacité 
très  considérable,  qui  ne  peut  se  décharger  par  le  contact,  à  cause 
de  la  différence  de  potentiel  caractéristique.  Quand  on  séparera 
les  deux  corps,  !a  capacité  diminuera  énormément  et  le  potentiel 
croîtra  en  raison  inverse.  Le  frottement  ne  produit  donc  pas 
l'électrisation  :  il  exalte  des  différences  de  potenliel  existantes. 
Remarquons  maintenant  que  le  frottement  est  la  seule  source 
connue  de  l'électricilc  dans  nos  machines,  quelles  qu'elles  soient; 
car,  parmi  les  machines  dites  à  influence,  celles-là  seules 
s'amorcent  spontanément  qui  présentent  des  balais  de  frottemenl, 
et  les  autres  doivent  se  charger  au  moyen  d'une  source  étrangère, 
qui,  pratiquement,  dérive  toujours  du  froUement,  D'autre  part,  le 
phénomène  du  frollement  implique  essentiellement,  d'après  la 
conception  moderne  exposée  plus  haut,  un  phénomène  d'influence, 
puisqu'il  donne  lieu  à  la  constitution  d'un  condensateur.  On  voit 
donc  qu'il  est  impossible  de  fonder  la  division  courante  en 
machines  à  frottement  et  machines  à  influence  sur  ce  que  nous 
n'appellerons  pas  la  production,  mais  l'ori</int  de  rélectricité  qui 
se  manifeste  dans  ces  appareils. 

Mais  si  la  machine  électrique  ne  produit  pas  l'état  électrique, 
c'est-â-dire  la  dénivellation  des  potentiels,  elle  l'amplifie  et  tend  à 
ta  ramener  à  une  valeur  constante  sur  deux  conducteurs  donnés, 
quand  des  causes  extérieures  tendent  à  l'altérer.  C'est  là  son 
véritable  rôle,  et  c'est  par  là  qu'on  la  définit  aujourd'hui.  Une 
machine  d'électricité  statique  est  un  appareil  qui  établit  et  main- 
tient entre  deux  de  ses  points  appelés  pôles  une  dittérence  de 
potentiel  constante.  C'est  donc  dans  la  manière  dont  elle  s'acquitte 


de  celte  fonction  essentielle  que  nous  devons  chercher  le  principe 
d'une  classification  rationnelle. 

Dans  Tétude  des  machines  à  influence,  ce  point  de  vue  a  été 
adopté  depuis  plusieurs  années  (*),  et  il  a  conduit  à  la  division 
bien  connue  de  ces  machines  en  machines  à  accroissement  arith- 
métique, ou  d'addition,  et  machines  à  accroissement  géométrique, 
ou  de  multiplication.  Dans  les  premières,  la  charge  de  l'inducteur 
n'est  pas  augmentée  par  les  réactions  de  la  machine,  de  sorte  que 
les  porteurs,  en  passant  devant  lui,  s'y  chargent  de  quantités 
toujours  égales,  qu'ils  vont  ensuite  communiquer  aux  pôles.  De  la 
sorte  ces  pôles  se  chargent  par  addition.  Dans  les  autres,  les 
charges  inductrices  sont  augmentées  par  la  réaction  dos  charges 
induites  sur  les  porteurs,  et  par  suite  exercent  une  influence  crois- 
sante. 11  est  facile  de  voir  que  les  quantités  d'électricité  communi- 
quées aux  pôles  croissent  en  proportion  géométrique.  Cette 
dernière  classe  se  subdivise  d'ailleurs  en  deux  genres,  comme  je 
l'ai  montré  dans  mon  mémoire  de  1898,  celui  des  machines  à  rota- 
tion simple,  ou  à  inducteurs  fixes,  et  celui  des  machines  à  rotations 
inverses,  ou  à  inducteurs  mobiles. 

Or,  il  est  aisé  maintenant  de  voir  que  les  machines  à  frottement 
rentrent  complètement  dans  la  première  classe.  Ce  sont  des 
machines  à  accroissement  arithmétique.  En  ett'et,  une  quantité 
d'électricité  positive,  toujours  la  même,  est  produite  sur  le  verre 
par  le  passage,  entre  les  coussins  frotteurs,  d'une  surface  donnée 
du  plateau,  et  une  quantité  égale  d'électricité  négative  reste  sur 
le  cuir.  La  première,  neutralisée  au  passage  entre  les  peignes 
collecteurs,  donne  lieu  à  une  augmentation  de  la  charge  du  pôle 
positif  égale,  au  maximum,  à  sa  valeur;  l'autre  s'ajoute  à  celle 
que  portent  les  coussins  et  le  pôle  adjacent.  Que  les  charges 
constantes  ainsi  ajoutées  proviennent  directement  du  frottement, 
ou  qu'elles  n'en  procèdent  que  par  Tintermédiaire  d'un  phénomène 
d'influence,  cela  est  évidemment  accessoire  au  regard  de  l'iden- 
tité du  mode  de  production  et  d'entretien  de  la  différence  de 
potentiel  caractéristique  de  la  machine;  mais  cela  pourra  servir 


(*;  J'ai  exposé  ceUe  question  dans  mon  mémoire  sur  la  Théorie  des  machines 
électriques  à  influence,  annales  de  la  Société  scientifique  de  Bruxelles, 
»  année,  1897-lS9d. 


à  distinguer  deux  genres  dans  la  classe  commune  des  machines 
à  accroissement  arilhmélique  :  le  premier  sera  celui  dos  machines 
dites  à  frottement,  le  second  comprendra  la  machine  Berisch 
et  la  machine  Carré,  pour  ne  parler  que  des  plus  connues, 
parmi  les  machines  dites  â  influence,  qui  appartiennent  à  cette 
classe. 

On  se  rendra  compte  plus  facilement  encore  peut-être  de  la 
justesse  de  celle  remarque,  si  l'on  considère  les  appareils  les  plus 
simples,  les  appareils  élémentaires,  qui  réalisent  le  principe  des 
diverses  catégories  de  machines.  Pour  charger  un  conducteur  à  un 
potentiel  donné  plus  grand  que  ceux  qu'on pourraitolitenir  directe- 
ment, on  peut  suivre  deux  méthodes.Oubienonlui  communiquera 
successivement,  telles  quelles,  les  charges  que  l'on  peut  obtenir 
sur  un  appareil  donné,  jusqu'à  ce  que  le  total  donne  le  potentiel 
cherché;  ou  bien  on  peut  d'abord  élever  la  charge  produite  direc- 
tement sur  cet  appareil,  s'il  existe  un  procédé  pour  cela,  et  la 
communiquer  ensuite  au  conducteur.  Dans  le  premier  cas,  je 
frotterai  par  exemple  un  disque,  puis  je  le  mettrai  au  contacl  du 
conducteur  par  l'intérieur,  suivant  le  principe  de  Faraday,  en 
répétant  les  deux  opérations  autant  de  fois  qu'il  le  faudra;  ou 
encore,  je  chargerai  le  disque  en  l'employant  comme  second 
plateau  d'un  électrophore,  puis  je  lui  ferai  loucher  te  conducteur, 
en  répétant  de  nouveau  successivement  les  deux  opérations.  On 
reconnaîtra  sans  doule  le  fonctionnement  essentiel  des  machines 
à  accroissement  arithmétique,  soit  à  frottement  soit  à  influence. 

Pour  réaliser  le  second  cas,  il  faut  recourir  à  l 'électrophore  con- 
densateur, ou  électrophore  â  trois  plateaux.  Je  produis  encore  une 
charge  électrique  sur  un  plateau  IboIp.  par  frottement  ou  par 
influence,  puis,  au  lieu  de  le  porter  dans  l'intérieur  du  conducteur 
à  charger,  je  l'applique  d'abord  sur  un  second  plateau  verni  et 
tenu  par  un  manche  isolait.  Pendant  le  contact  je  mets  le 
deuxième  plateau  à  la  terre  en  le  louchant  du  doigt,  je  retii'e 
ensuite  le  doigt  d'abord,  puis  ce  second  plateau  :  it  demeure 
chargé  contrairement  au  premier,  comme  dans  l'électrophore 
ordinaire.  J'applique  alors  un  troisième  plateau  semblable  sur  le 
second,  et  en  répétant  les  mêmes  opérations,  j'obtiens  sur  lui  une 
charge  de  même  signe  que  la  première.  Enfm,  j'établis  un  contact 
entre  ce  troisième  plateau  et  la  face  intérieure  du  premier,  resté 


-  r«  - 

chargé,  en  appliquant  en  même  temps  le  second  sur  le  premier.  II 
est  clair  que  dans  le  condensateur  ainsi  formé,  la  charge  du 
premier  plateau  est  maintenant  le  double  de  sa  valeur  première, 
et  qu'en  touchant  du  doigt  le  second,  on  lui  communiquera  un 
complément  de  charge  équivalent.  Il  en  sera  de  mémo  du  troi- 
sième. L'opération  peut  être  indéfiniment  répétée,  jusqu'à  ce  que 
la  charge  ait  une  valeur  convenable. 

Au  fond,  c'est  ce  qui  se  passe  dans  les  machines  à  accroisse- 
ment géométrique.  La  différence  entre  les  deux  genres  de  cette 
classe  revient  ensuite  à  l'emploi  d'un  troisième  plateau  ou  bien 
plus  petit  ou  bien  égal  aux  deux  autres.  S'il  est  plus  petit, 
le  condensateur  est  en  quelque  sorte  incomplet,  ses  deux  arma- 
tures n'ayant  pas  la  même  surface,  et  la  charge  communiquée 
au  premier  plateau  dans  chaque  cycle  d'opérations  est  plus  petite 
que  la  précédente.  En  d'autres  termes,  le  premier  plateau  ne 
gagne  pas  une  quantité  d'électricité  égale  en  valeur  absolue  à 
celle  qu'il  produit  par  influence  sur  le  second.  Si  les  trois  plateaux 
sont  de  même  grandeur,  le  premier  voit  sa  charge,  après  chaque 
cycle,  s'accroître  d'une  quantité  égale  en  valeur  absolue  à  celle 
qu'il  a  produite  par  influence.  On  peut  remarquer  que  théorique- 
ment ce  dernier  fonctionnement  est  le  plus  parfait.  Certains  avan- 
tages pratiques  font  parfois  préférer  le  premier.  Dans  les  machines, 
tous  deux  élèvent  d'ailleurs  si  rapidement  le  potentiel  qu'on  peut 
les  considérer  connue  équivalents. 

II.  —  Pom'  expliquer  l'excitation  spontanée  dans  les  machines 
à  influence,  on  i)rend  généralement  comme  point  de  départ 
l'existence  d'une  dissymétrie  dans  la  distribution  des  potentiels. 
J'ai  admis  également  cette  dissymétrie  dans  la  théorie  que  j'ai 
donnée  de  l'excitation  spontanée,  en  lui  assignant  comme  cause 
normale  l'inégale  éleclrisation  produite  au  contact  des  divers 
balais  avec  les  plateaux  (*).  On  pourrait  se  demander  pourquoi  une 
dissymélrie  acridiMilelle  ne  produirait  point  parfois  l'amorcement 
spontané  des  machines  non  munies  de  balais,  les  peignes  qui  les 
remplacent  remplissant  les  mûmes  fonctions,  une  fois  la  dissymé- 


(^)  Annalkm  DR  i.A  Soci^rTK  sciKNTiKiQUK  DK  Hhuxelles,  til*  année,  1S96-1897, 
22"  année,  181)7- IHIKS,  el  Hkvuk  uks  Quk.stions  scikntifiqurs,  avril  1897. 


trie  établie.  Les  études  récentes  sur  les  décharges  dans  les  gaa 

permettent  de  répondre  à  cette  question.  C'est  que  sur  des 
pointes,  si  fines  qu'on  les  suppose  —  et  elles  sont  loin  de  l'être  en 
générai  sur  les  machines  —  l'écoulement  de  l'électricité  ne  se  fait 
pas  pour  une  différence  de  potentiel  quelconque.  Non  seulement 
il  existe  un  potentiel  explosif  minimum,  qui  diminue  avec  la 
pression,  mais  la  décharge  obscure,  le  vent  électrique,  demande 
aussi  pour  se  produire  un  potentiel  déterminé,  comme  si  l'électri- 
cité avait  à  vaincre  une  résistance  spéciale  pour  passer  d'un 
métal  à  un  gaz,  ou  que  celui-ci,  à  partir  d'une  valeur  déter- 
minée du  champ,  cessât  brusquement  d'isoler,  pour  devenir  con- 
ducteur (*). 

Cetle  valeur  est  toujours  de  l'ordre  des  dizaines,  parfois  des 
centaines  de  volts.  Or,  il  sera  bien  rare  que  des  différences  de 
potentiel  de  cette  valeur  se  rencontrent  fortuitement  dans  les 
machines.  Au  contraire,  dans  les  machines  à  contacts  frottants, 
les  transports  d'électricité  peuvent  se  produire  à  n'importe  quelle 
différence  de  potentiel,  d'où  il  suit  que  les  différences  de  potentiel 
au  contact,  qui  sont  de  l'ordre  du  volt,  suffisent  pour  amorcer  le 
fonctionnement. 

M.  de  Hemplinne,  professeur  à  l'Université  de  Louvain,  fait 
quelques  réflexions  sur  l'emploi  du  mol  ion  en  éleclro-chimie,  il 
montre  les  différences  notables  qui  existent  au  point  de  vue 
physique  et  chimique  entre  Vton  agent  de  transport  de  l'électricité 
dans  le  cas  des  dissolutions  salines,  et  l'agent  de  transport,  encore 
très  mal  défini,  dans  le  cas  des  gaz;  les  différences  physiques  et 
chimiques  sont  telles  que  ces  agents  apparaissent  certainement 
comme  très  distincts;  l'emploi  du  même  mot  ion  dans  le  cas  des 
dissolutions  et  du  gaz,  comme  on  le  fait  parfois,  est  donc  illogique 
et  certainement  contraire  à  la  clarté  des  idées. 


(*)  Voir,  par  exemple,  le  mËmoire  de  E.  Bouly,  dans  les  Bupports  du  Congrii 
ùilemational  de  Phytique.  Paris  1900,  L 11,  p.  341. 


Troltièma  ttction 


Mgr  Monchamp  entretient  la  section  de  Timportance  des  nou- 
velles éditions  de  la  correspondance  de  Galilée,  de  Descartes  etde 
Huygens. 

L'histoire,  dit-il,  en  substance,  qui  a  pour  objet  les  vicissitudes 
humaines,  ne  peut  pas  laisser  de  côté  la  vie  intellectuelle,  la  plus 
noble  de  toutes.  D'excellents  esprits  méconnaissent  encore  ce 
concept  de  l'histoire  et  le  restreignent  pour  ainsi  dire  aux  guerres 
et  aux  traités;  mais  leur  nombre  diminue,  et  l'étude  de  l'évolution 
scientifique  sur  tous  les  terrains  du  savoir  a  produit  de  nos  jours 
d'excellents  travaux. 

L'histoire  de  la  science  est  fort  attrayante;  mais  de  plus  elle  est 
d'une  grande  utilité.  D'elle  aussi  on  peut  dire  qu'elle  est  magistra 
vitae,  car  elle  enseigne  d'une  façon  concrète  la  déontologie  du 
savant  et  la  méthode  à  suivre  pour  progresser,  et  elle  le  fait 
même  en  découvrant  les  écarts  et  les  erreurs. 

Pour  le  XVII®  siècle  surtout,  la  correspondance  des  savants  est 
un  instrument  de  travail  d'une  valeur  inappréciable  :  elle  rem- 
place pour  l'histoire  intellectuelle  les  chroniques  et  les  cartulaires 
de  l'histoire  civile  et  religieuse.  De  notre  temps  les  savants 
s'adressent  surtout  aux  revues  et  aux  bulletins;  mais  au  siècle  de 
Louis  XIV  c'était  principalement  par  correspondance  qu'ils  com- 
muniquaient leurs  trouvailles  ;  leurs  lettres  passaient  de  mains  en 
mains,  on  en  faisait  des  copies,  parfois  à  l'insu  de  leurs  signataires 
et  avant  qu'elles  parvinssent  à  destination.  Cette  correspondance 
garde  d'ailleurs  son  caractère  intime;  nous  sommes  ainsi  initiés  à 
l'existence  totale  des  savants,  et  si  par  là  ils  ne  grandissent  pas 
toujours  à  nos  yeux,  on  les  voit  tels  qu'ils  sont,  ce  qui  en  fin  de 
compte  vaut  mieux. 

Actuellement  on  publie  en  Italie,  en  France  et  en  Hollande  la 
correspondance  de  Galilée,  de  Descai'tes  et  de  Huygens.  Les 
lettres  de  ces  savants  étaient  en  bonne  partie  inédites  ou  disper- 
sées dans  des  ouvrages  difficiles  à  rencontrer.  Les  nouvelles  édi- 
tions nous  les  donnent  toutes,  classées  chronologiquement,  scru- 
puleusement conformes  aux  originaux,  accompagnées  de  notes  et 


jointes  aux  missives  des  correspondants,  même  à  des  lettres  de 
tiers. 

L'importance  de  cette  triple  publication  n*échappera  à  personne. 
Le  XVII«  siècle  est  une  époque  de  rénovation  scientifique.  Galilée 
en  est  le  principal  initiateur  ;  il  emploie  sa  logique  incomparable  à 
la  démolition  des  théories  physiques  d'Aristote  que  par  ailleurs  il 
connaissait  très  bien  —  chose  rare  de  nos  jours;  en  même  temps 
il  exalte,  perfectionne  et  pratique  excellemment  la  méthode  expé- 
rimentale. Descartes  est  avant  tout  un  constructeur  de  synthèses 
d'une  ingéniosité  remarquable;  il  expérimente  aussi,  mais  moins 
et  moins  bien  que  Galilée. 

Huygens  ne  connaît  déjà  plus  le  système  d'Aristote,  ou  du 
moins  il  ne  s'en  occupe  pas.  Les  vastes  synthèses  à  la  cartésienne 
ne  semblent  pas  non  plus  de  son  goût.  Il  va  surtout  aux  expé- 
riences et  à  la  recherche  d*instruments  d'observation  exacte. 

Dans  leur  correspondance  ces  trois  grands  hommes  se  montrent 
croyants  convaincus.  Huygens  est  un  protestant  sincère  qui  a 
toujours  gardé  la  religion  de  son  enfance  et  depuis  est  resté 
absorbé  par  la  science.  Malgré  certaines  faiblesses,  Descartes  et 
Galilée  sont  des  catholiques  pratiquants  ;  Descartes  est  même  un 
fervent. 

Au  point  de  vue  de  notre  histoire  nationale,  cette  triple  corres- 
pondance présente  aussi  de  l'intérêt.  Notre  pays  n'a  pas  ignoré 
le  nouveau  mouvement  d'idées  ;  il  a  rencontré  chez  nous  des  par- 
tisans et  des  adversaires  :  leurs  noms,  leurs  ouvrages,  et  parfois 
leurs  lettres  apparaissent.  Nous  renvoyons  pour  de  plus  amples 
développements  aux  livres  que  nous  avons  publiés  sur  cet  objet 
spécial  (*). 

En  terminant,  je  tiens  à  féliciter  chaleureusement  les  savants 
éditeurs  de  Huygens,  de  Descartes,  et  tout  spécialement 
M.  Antoine  Favaro,  professeur  à  l'Université  de  Padoue,  l'éditeur 
de  Galilée.  Grâce  à  ce  savant,  non  seulement  nous  posséderons 
une  édition  splendide  des  œuvres,  de  la  correspondance  et  du 
procès  de  Galilée,  mais  de  plus  nous  sommes  arrivés  à  connaître 


(•)  Histoire  du  eartisianisme  en  Belgique^  Liège,  Dessain,  1886.  —  Galtlh  et 
la  Belgique,  Liège,  Dessain,  1892.  —  Les  correspondants  belges  du  grand  Huy- 
gens, Liège,  Dessain,  1894. 


jusque  dans  leurs  moindres  détails  tous  les  événements  relatifs  à 
ce  grand  homme.  Favaro  est  réellement  le  Bollandiste  de  Galilée  ; 
il  a  publié  plus  de  cent  travaux  sur  lui.  dont  beaucoup  sont 
volumineux,  et  qui  tous  sont  écrits  avec  une  érudition  consommée. 

M.  Femand  Meunier  montre  la  photographie  d'un  insecte  hymé- 
noptère  de  la  Sierra  del  Montsech  (Catalogne)  qui  par  son  faciès 
morphologique  général  a  de  raffinité  avec  les  Pimplides  du  genre 
Ephialtes.  L'aréole  des  ailes  est  peu  visible  mais  la  tarière  paraît 
avoir  été  aussi  longue  que  chez  les  espèces  de  ce  genre. 

Les  hyménoptères  Terebrantia  doivent  être  considérés  au 
nombre  des  grandes  raretés  paléoentomologiques.  On  pensait, 
jusqu'à  ce  jour,  que  les  iIetab<*Ui  n'avaient  fait  leur  apparition 
qu'à  l'époque  tertiaire. 

Deux  récentes  découvertes,  isolées  il  est  vrai,  semblent  contre- 
dire cette  supposition  :  1**  La  présence  d'une  Thenthredinida»:,  la 
Sematus  cretaceus  Friê  (*),  sur  les  schistes  du  Cénomanien  de 
Péruc.  i"  L'existence  d'un  insecte  voisin  des  Ephhlf^s  dans  le 
Eiméridgien  de  Catalogne  (♦*). 

M.  F.  Meunier  termine  sa  communication  en  disant  que.  dans 
l'état  actuel  de  nos  connaissances  paléohyménoptérologiques,  il 
est  seulement  permis  de  supposer  (en  attendant  l'examen  de 
nouveaux  matériaux  d'études)  que  les  MetaMa  se  sont  montrés 
vers  la  fin  des  temps  jurassiques  (***). 

La  section  vote  l'impression  dans  les  Annales  de  la  Société  d'un 
Supplément  aux  chasses  ht/nit'pioptt'roloijiiptes  et  dip'èro!o'ji'p*es  des 
environs  de  Bruxelles,  que  lui  prosente  M.  Fernand  Meunier.  Voici 
ce  supplément. 

De  nombreuses  chasses  aux  hyménoptères  et  aux  diptères  de  la 


(*;  Die  thierischen  Reste  der  Perucer  schiohlen.  Archiv  dkr  Naturwisskx- 
SCHAFTB.  Landes  durchforschung  Yon  Bv^hinen.  Hd.  XI,  n^'  i,  p.  166.  Pro^.  1901. 

(••)  11  sera  décrit  dans  les  mémoire»  de  l'Académie  des  sciences  de  Barcelone. 

(***)  Backland  (The  Annals  and  Mai;azink  ok  National  Histort,  vol.  IX. 
London  1842,  p.  163),  croit  pouvoir  ranger  \m\t\\ù  les  hyménoptères  un  insecte 
du  houiller  près  de  Glasgow.  La  détermination  do  ii^t  auteur  est  erronée,  un 
articulé  de  cet  ordre  ne  pouvant  se  rencontrer  À  c<^tte  échelle  stratigraphique. 


banlieue  de  Bruxelles  me  permettent  de  signaler  un  nouveau 
contingent  d'espèces  de  la  région  belge. 

Comme  dans  mes  listes  antérieures  (*),  je  signale  par  un  *  les 
espèces  déjà  observées  en  Hollande  (**). 


1.  HYMENOPTERES 


XYLOGOPIDAE 


Ceratina  cyanea,  K  (coerulea,  Vill.). 
Un  cf.  Watermael  ;  fin  mai. 


MELECTIDAE 

Ammobatoides  bicolor,  Lep. 
Une  9  •  Linkebeek  ;  fin  juillet. 
Une  9  •  Tervueren  ;  fin  août. 

CHRYSIDIDAE 

Hedychrum  rutilans,  Meg. 
Six  9  ;  du  5  au  8  septembre  sur  Tachillée  mille-feuilles. 
Une  9  a  été  prise  à  Rouge-Cloître  par  feu  Wesmael  et  une 
autre  à  Uccle-Stalle  par  feu  A.  de  Bormans. 

Hedychrum  roseum,  Rossi.      ' 
Plusieurs  individus.  Linkebeek,  Tervueren  ;  fin  août  et  commen- 
cement de  septembre. 

TRIGONALIDAE 

Trigonalis  Hahnii,  Spin  (europaea,  Westw.). 
Un  cf.  Watermael  ;  fin  juillet. 

La  collection  du  D*"  J.  Jacobs  renferme  quelques  spécimens  de 
cette  espèce. 


(*)  Ann.  Soc.  scient.,  t.  XIX,  2«  partie,  1895;  t.  XX,  2^  partie,  1896;  t.  XXI, 
2«  partie,  1897  ;  t.  XXII,  1898. 

(♦*)  Van  der  Wulp,  F.  M.  et  De  Meyere,  I.  G.  H.  Nieuwe  naamlijst  van 
Nederlandsche  Diptera,  t.  XLI,  S'  Gravenhague.  " 


-  1»  - 


IL  DIPl'ERES 


MYCELOPHILIDAE 


Ceroplatus^  Uneatus,  Winn.  * 
Une  9  •  Ixelles;  septembre,  semèle  fco&rare^ 

Rymosia  fenestralis,  Meig. 
Obtenu  d'éclosîon  de  Boletus  edulis  (*);  31  octobre,  8  novembre^ 

Mycetophila  punctum,  Winn.  * 
Obtenu  d'éclosion  de  Boletus  edulis  ;  7  novembre. 

Exechia  lateralis,  Winn.  * 
Obtenu  d'éclosion  de  Boletus  edulis  ;  28  janvier. 

Acnemia  amoena,  Winn. 
Watermael  ;  comme  M.  lutea,  Winn. 

Macrocera  lutea,  Winn.  * 
Watermael  ;  septembre.  Endroits  ombragés  et  humides. 

Cordyla  fusca,  Winn.  * 
Deux  cents  exemplaires  obtenus  d'éclosion  de  Boletus  edulis  ; 
octobre  à  janvier. 

Sciophila  incisurata,  Winn. 
Watermael  ;  octobre,  assez  commun. 

STRATIOMYDAE 

Pachygaster  Leachi,  Curtis.  *  Watermael. 
„        atra,  Meig.  *  „ 

Sur  les  broussailles,  très  commun. 


ASILIDES 


Laphria  marginata,  Linn.  * 
Rouge-Cloître  ;  août. 


(*)  Ces  champignons  ont  été  récoltés  dans  la  forêt  de  Soignes. 


-  10  - 


EMPIDAE 


Rhamphomygia  atra,  Meig.  * 
cf  et  9  (in  copula)  Watermael  ;  fin  mai. 


DOLICHOPODIDAE 

Psilopus  contristans,  Meig.  * 
Plusieurs  cf.  Watermael. 

Hydrophorus  inaequalipes,  Macq.* 
Sur  de  petites  mares  à  Watermael;  de  fin  avril  à  juin. 

PLATYPEZIDJE 

Platypeza  vittata,  Zett. 
Une  9  •  Auderghem  ;  fin  septembre. 

Platypeza  rufa,  Meig.* 
Trois  9  •  Auderghem  ;  fin  septembre. 

Platypeza  holosericea,  Meig. 
Une  9  •  Watermael  ;  16  août. 

Callomyia  elegans,  Meig. 
Une  9  •  Uccle  ;  5  août. 

PHASlNiE 

Syntomogaster  delicatus,  Meig.* 
Q<  et  9«  Watermael;  fin  mai. 

GTMNOSOMINJE 

Gymnosoma  nitens,  Meig. 
Une  9  capturée  par  Louise  Meunier.  Watermael  ;  2  juin. 

OGYPTERlNiE 

Ocyptera  brassicaria,  Linn.* 
Une  9  •  Watermael  ;  juillet. 


—  I^O  — 


TÂCHININAE 


Micropalpus  fulgens,  Meig.* 
Une  9-  Watermael;  août. 

Mi/ohia  pacifica,  Meig. 
Une  9-  Watermael  ;  juillet. 

Exorista  confinis,  Fall.* 
9.  Watermael. 

Exorista  affinis,  Fall.* 
Une  9 .  Etterbeek. 

Exorista  libatrix,  Panzer.* 
Une  9-  Etterbeek;  fin  juillet. 

Nemorilla  macidosa,  Meig.* 
Linkebeek  ;  août.  Assez  commun. 

Tachina  erucarum,  Rond.* 
Un  cf.  Tervueren;  fin  août. 

Scopolia  cosfata,  Fall.* 
Watermael,  sur  les  broussailles;  au  mois  de  juin.  Pas  rare, 
mais  par  place. 

Scopolia  latifrons,  Zett.* 
Une  9  •  Watermael  ;  fin  mai. 

Hypostena  medorina,  Schiner.* 
Linkebeek,  paraît  rare. 

Savia  (Pliijto)  melanocephala,  Meig. 
Watermael  et  Tervueren;  fin  mai  et  août. 

isyctia  daripennis,  R.  Desvoidy. 
Deux  9  •  Watermael  ;  mai. 

ÂNTHOMYINi: 

Homalomyia  lepida,  Wied.* 

9.  Watermael;  mi-juillet.  Commun. 

Limnophora  didyma,  Zett.* 
Une  9-  Watermael;  mi-juillet. 


-  1^1  — 


Spilogaster  maculosa,  Meig.* 
cf.  Linkebeek. 

Anthomyia  pt'atincola,  Panz.* 
Un  cf.  Auderghem;  fin  août. 

Pegomyia  fulgens,  Meig.* 
Un  cf.  Watermael. 


SAPROMTZINJE 


Palloptera  ustulata,  Fall.* 
9 .  Watermael. 


TRYPETINJE 


Tephritis  flavipennis,  Loew.* 
Plusieurs  spécimens.  Watermael;  fin  mai. 


SEPSlNiE 

Themira  putris,  Linn.* 
Linkebeek. 

Madiza  glabra,  Fall.* 
Cinq  cf.  Sur  un  talus  d'étage  bruxellien,  près  de   la  gare 
d'Etterbeek  ;  fin  avril. 

CHL0R0P1N£ 

Chlorops  cereriSj  Fall.* 
Linkebeek. 

Mosiïlus  œneus,  Fall. 
Quatre  individus  en  compagnie  de  Madiza  glabra. 

EPHTDRIN£ 

Hydrellia  griseola,  Fall.* 
Watermael  ;  depuis  fin  avril,  sur  les  petites  mares. 

XXVII  6 


GEOMTZIK£ 

Diastaia  cosfata,  Meîgen.* 

9.  Rouge-CIoîlre;  fin  septembre,  pas  rare. 

AGR0SIYZ1N£ 

Xapomtfza  (Phytomyza)  lateralis,  Fall. 
Une  9  ;  fin  mai.  Watermael. 

La  section  nomme  commissaires  M.  le  chanoine  de  Dorlodot  et 
M.  labbé  de  Joannis  pour  Texamen  d'un  mémoire  envoyé  en 
réponse  à  la  question  de  concours  :  On  demande  de  neutres 
recherches  sur  les  insectes  tetiiaires. 

Rappelant  sa  précédente  coninmnication  sur  le  révélateur  du 
noyau  cellulaire,  le  R.  F.  H.  Bolsius,  S.  J.  ajoute  un  mot  à  propos 
de  Fontana,  dont  il  a  pu  examiner  Touvrage  original.  D'après  le 
texte  et  les  figures  de  l'ouvrage  de  Fontana  :  Sur  le  venin  de  la 
vipère,  etc.  (Florence  17S1).  le  P.  Bolsius  n  ose  pas  affirmer  que  ce 
que  Fontana  a  vu  et  figuré  mérite  d'être  appelé,  avec  certitude, 
un  noyau  cellulaire.  Le  sujet  sera  développé  dans  un  mémoire  qui 
paraîtra  dans  les  Annales  de  VAcadeinia  Pontificale  dei  nuori 
Lincei, 

M.  De  Wildeman  dépose  sur  le  bureau  un  exemplaire  du 
deuxième  fascicule  de  ses  htuilts  sur  la  H^ire  du  N'itan^fa. 

Il  résume  les  recherches  qu'il  a  pu  effectuer  sur  cette  flore 
d'après  les  matériaux  récoltés  dans  la  région  par  M.  le  comman- 
dant Ed.  Verdick,  qui  vient  de  repartir  pour  le  centre  de  l'Afrique. 

Les  matériaux  rapportés  par  le  commandant  Verdick,  ont  été 
préparés  sur  les  conseils  de  M.  le  capitaine  Lemaire.  chef  de 
l'Expédition  scientitique  du  Katanga,  qui  à  la  suite  de  la  mort 
malheureuse  du  IV  Dewindt,  avait  laissé  à  Lukafu  le  matériel 
destiné  à  la  préparation  des  plantes  sèches. 

Les  600  numéros  de  plantes  rapportes  par  le  commandant 
Verdick  ne  peuvent  naturelloniont  suffire  pour  se  faire  une  idée 
complète  de  la  végétation  de  cette  région.  En  etïet,  le  Katanga  est 
un  plateau  assez  élevé  dans  lequel  la  bnnisse  domine  ;  au  dire  de 


nombreux  voyageurs,  les  graminées  seraient  abondantes;  cepen- 
dant dans  les  récoltes  du  commandant  Vei-dick  ne  se  trouvaient  que 
peu  de  graminées;  une  d'elles  constitue  un  type  spécifique  nouveau. 

Parmi  les  familles  les  mieux  représentées  on  peut  citer  les 
Légumineuses  et  les  Acanthacées;  dans  ces  deux  familles  les 
espèces  nouvelles  sont  nombreuses  et,  comme  on  pouvait  le 
prévoir,  toutes  ces  plantes  montrent  beaucoup  d'analogie  avec 
celles  qui  composent  la  flore  de  l'Afrique  orientale  anglaise  et  de 
l'Afrique  orientale  allemande.  On  peut  également  dire  que  la  flore 
du  Katanga  fait  la  transition  entre  la  flore  du  nord  et  celle  du 
sud  et  qu'elle  a  plus  de  rapport  avec  ces  deux  flores  qu'avec 
celles  de  l'Afrique  centrale  et  occidentale.  La  vaste  forêt  centrale 
du  Congo  a  certainement  empêché  la  dispersion  vers  l'ouest  de 
bien  des  plantes  orientales;  du  nord  au  sud  le  chemin  est  beau- 
coup plus  ouvert,  c'est  une  brousse  depuis  le  Nil  jusqu'au  Zam- 
bèse,  et  c'est  également  en  suivant  cette  voie  que  la  civilisation  a 
pénétré  dans  le  centre  africain,  venant  de  l'Egypte,  comme  le 
démontrent  l'étude  ethnographique  et  les  cultures  indigènes. 

M.  De  Wildeman  attire  ensuite  l'attention  sur  différentes  espèces 
nouvelles  et  sur  certains  genres  qu'il  a  été  amené  à  créer;  il  montre 
aussi  sur  une  carte  géo-botanique  qu'il  a  dressée  la  délimitation 
probable  des  régions  botaniques  de  l'Etat  Indépendant  du  Congo 
et  celles  du  Bassin  de  ce  fleuve  qui  s'étend  en  partie  en  dehors 
des  limites  de  l'ËtaL 


La  dmémination  des  spores  chez  le  Coprin  chevelu  (Coprinus 
comosus)  fait  l'objet  d'une  communication  de  M.  l'abbé  Lefebvre. 
En  voici  le  résumé. 

Le  Coprin  chevelu,  comme  la  plupart  des  Coprins,  présente,  à 
maturité,  le  singulier  phénomène  de  la  déliquescence. 

A  peine  la  volve  s'esl-elle  rompue  au  niveau  de  l'anneau,  que 
les  feuillets,  d'abord  blanc  crème,  ileyiennent  roses,  puis  violets, 
puis  bruijs,  puis  noirs.  Progressivement  leur  humidité  augmente, 
il  se  forme  un  enduit  vi.«queux  noir,  et  les  feuillets  se  fondent  litté- 
ralement en  une  sorte  d'encre  qui  dégoutte  sur  le  sol,  La  transfor- 
mation commence  et  se  propage  à  partir  du  bord  du  chapeau  vers 
le  sommet  du  pied.  Bienlôt  le  chapeau  lui-même  se  gâte  de  la 
même  façon  ;  ses  bords  se  liquéfient,  se  fendent  et  s'effilochentî 


la  portion  supérieure  du  chapeau  résiste  la  dernière  :  elle  se 
recroqueville  et  s'étale  au  sommet  du  pied.  Enfin  cette  portion 
elle-même  se  liquéfie,  et  comme  elle  est  plus  mince  à  son  point 
d'attache  central,  ce  point  cède  avant  le  reste  :  on  voit  alors  le 
chapeau  se  percer,  la  couronne  qui  reste  s'effondrer  sur  le  sol,  où 
elle  achève  de  se  fondre,  et  le  pied,  toujours  indemne  de  la  cor- 
ruption, persiste  seul  et  se  dessèche  debout  au  centre  de  la  ruine 
fangeuse. 

Les  Coprins  ayant  été  très  communs  cette  année,  j'ai  cherché 
à  étudier  ce  phénomène;  toutefois  mes  expériences  n'ont  pu  se 
compléter  à  temps,  et  je  n'apporte  à  la  section  que  quelques 
observations  préliminaires. 

L'agent  de  la  liquéfaction  est  probablement  l'antique  Bacterium 
termo  de  Dujardin,  auquel  il  faut  aujourd'hui  appliquer  le  nom 
de  Bacillus  termo. 

Ce  microbe  est  trop  connu  pour  que  je  m'arrête  à  en  faire  la 
description.  Je  ferai  seulement  remarquer  que  c'est  un  liquéfiant 
énergique  de  la  gélatine.  Dans  le  Coprin,  il  semblerait  qu'il  liquéfie 
la  cellulose.  Je  n*ai  pas  encore  terminé  mes  recherches  sur  cette 
action  chimique. 

Il  suffit  toujours  pour  obtenir  une  culture  pure  de  Bacillus  termo 
d'ensemencer  le  milieu  avec  une  ose  de  platine  plongée  au  hasard 
dans  la  masse  liquéfiée  d'un  Coprin. 

La  liquéfaction  des  Coprins  me  paraît  avoir  pour  but  la  dissé- 
mination des  spores.  Quand  on  examine  le  liquide  noir  qui  en  est 
le  produit,  on  voit  que  sa  couleur  est  due  uniquement  à  la  multi- 
tude des  spores  qu'il  tient  en  suspension.  Ces  spores  sont  d'abord 
hyalines,  puis  en  mûrissant  elles  deviennent  brunes,  puis  noires. 
C'est  à  la  maturation  progressive  des  spores  qu'est  due  la  suc- 
cession des  couleurs  dans  les  feuillets.  —  Les  spores  tombent  avec 
les  gouttes  d'encre  sur  le  sol,  et  sont  ainsi  facilement  entraînées 
par  les  pluies  qui  les  disséminent. 

11  serait  intéressant  de  constater  que  le  champignon  ne  se 
liquéfie  pas  s'il  n'est  infecté  par  le  Bacillus  termo  :  ce  serait  trans- 
former en  certitude  la  probabilité  que  ce  microbe  est  bien  l'agent 
de  la  liquéfaction.  Mais  jusqu'à  présent,  mes  i-xj^ériences  ont 
échoué  pour  obtenir  des  Coprins  indemnes  de  riiiloction,  et  c'est 
là  un  point  particulièrement  remarquable  :  si  jeunes  que  je  choi- 


sisse  les  individus  mis  en  observation,  je  les  trouve  tous  infectés, 
quoique  d'une  façon  encore  invisible. 

J'ai  lavé  avec  le  plus  grand  soin  toule  la  surface  extérieure  de 
très  jeunes  Coprins  à  la  solution  antiseptique  d'oxycyanure  de 
mercure,  alors  que  la  volve  était  encore  parfaitement  intacte,  en 
ayant  soin  du  reste  de  laisser  le  pied  attaché  au  mycélium  dans  la 
terre.  Je  protégeais  la  base  du  pied  par  une  bande  isolatrice 
trempée  dans  celle  solution.  Ces  Coprins  étaient  ensuite  portés, 
avec  la  molle  de  tene  sur  laquelle  ils  avaient  poussé,  dans  une 
clociie  de  verre  pour  les  protéger  contre  la  chute  des  poussières 
almosphériques.  En  dépil  de  ces  précautions,  la  liquéfaction  se 
produisait  après  quelques  jours. 

Dans  d'autres  expériences,  j'ai  enlevé  avec  des  instruments 
stérilisés  de  petits  blocs  de  feullli^ts  à  des  Coprins  très  jeunes  et 
stérilisés  eux-mêmes  â  l'extérieur  par  la.  solution  d'oxycyanure. Mis 
en  boites  de  Pélri  stérilisées,  ces  feuillets  entraient  en  liquéfaction, 
el  le  liquide  révélait  une  quantité  énorme  de  Bacillus  knno. 

On  pourrait  se  demander  en  présence  de  ces  premiers  résultats 
si  les  Coprins  n'offrent  pas  un  exemple  ^'infection  microbienne 
normale,  nécessaire  à  leur  reproduction,  fait  qui  serait  à  rap- 
procher des  infections  normales  décrites  par  Noël  Bernard  dans 
ses  recherches  sur  la  germination  et  la  lubérisation  des  Orchidées, 

On  pourrait  se  demander  si  l'association  du  Bacillus  leriito  avec 
le  Coprin  n'a  pour  but  que  la  mise  en  liberté  el  la  dissémination 
des  spores,  ou  si  cette  sorte  de  symbiose,  au  sens  large  du  terme, 
n'est  pas  requise  pour  la  production  même  de  spores.  Cette 
dernière  hypothèse  m'a  été  suggérée  par  notre  savant  collègue 
M.  De  Wildeman.  mais  j'avoue  que  je  suis  peu  porté  â  l'adopter. 
Quoi  qu'il  en  soil,  je  me  propose  d'élucider  les  problèmes  que 
soulèvent  mes  premières  observations,  en  cultivant  des  Coprins  en 
milieux  stériles  à  partir  de  la  spore,  lorsque  l'automne  prochain 
m'aura  permis  de  récolter  des  matériaux  d'expérience. 


Le  R.  P.  Schmilï,  S.  J,  expose  à  la  section  l'état  actuel  de  nos 
connaissances  du  tiouiller  de  la  Campine.  Le  nouveau  gisement 
est  situé  au  nord  de  l'Ile  silurienne  du  Brabanl  à  une  profondeur 
moyenne  de  700  mètres,  mais  à  rencontre  du  bassin  sud  il  n'a 
pas  subi  de  poussée  et  par  conséquent  de  plissements. 


Une  étude  de  M.  E.  Beauvois,  sur  la  croix  chez  les  Scandinaves 
d/ Amérique  au  moyen  âge  est  envoyée  à  Texamen  de  M.  le 
chanoine  Delvigne,  pour  en  faire  rapport  à  la  session  de  janvier. 


ASSEMBLÉE  GÉNÉRALE 


L'assemblée  générale  a  eu  lieu,  comme  les  séances  des  trois 
premières  sections,  dans  les  salons  du  cercle  Concordia  sous  la 
présidence  d'honneur  de  Mgr  Rutten,  évêque  de  Liège  et  sous  la 
présidence  effective  de  M.  le  comte  Fr.  van  der  Straten-Ponthoz, 
second  vice-président  de  la  Société  scientifique  de  Bruxelles, 
pendant  Tannée  1902-1903. 

M.  le  Président  souhaite  la  bienvenue  à  Mgr  Rutten,  puis  il  se 
fait  Torgane  de  la  Société  en  payant  un  juste  tribut  d'hommages 
à  la  mémoire  de  noire  Reine  bien-aimée.  Il  rappelle  aussi  la 
grande  perle  que  la  Sociélé  a  faite  par  la  mort  de  notre  premier 
président,  le  D"^  Lefebvre,  survenue  depuis  notre  dernière  assem- 
blée générale. 

Enfin,  il  annonce  que  S.  A.  R.  le  prince  Charles-Théodore,  duc 
en  Bavière,  le  père  de  notre  future  Reine,  a  bien  voulu  accepter 
de  figurer  parmi  nos  membres  d'honneur.  (Applaudissements.) 

La  parole  est  donnée  à  M.  de  Lapparent,  membre  de  Tlnstitut, 
pour  une  conférence  sur  V Eruption  delà  Martinique. 

Cette  conférence  a  paru  in  extenso  dans  la  livraison  du  20  jan- 
vier 1903  de  la  Revue  des  Questions  sciENTiFiQUCs  (troisième  série, 
t.  m,  pp.  5-36).  En  voici  les  conclusions  : 

Sans  la  coïncidence  désastreuse  qui  a  dirigé  contre  une  grande 
ville  la  poussée  des  gaz,  arrêtés  par  un  obstacle  dans  leur 
ascension  verticale,  Têruption  de  la  montagne  Pelée  aurait  pu 
passer  pour  un  épisode  tout  à  fait  normal  dans  l'histoire  des 
volcans  alimentes  par  des  foyers  de  nature  andésilique  ou  pon- 
ceuse. Comme  partout,  il  y  a  eu  des  phénomènes  précurseurs  de 
nature  solfatarienne,  puis  des  dégagements  de  vapeurs,  de 
cendres  et  de  boues.  Ensuite,  sous  la  pression  de  la  lave  ascen- 


-  8T  — 

danle,  le  volcan  s'est  fendu  suivant  une  ligne  de  moindre  résis- 
iance,  el  la  lave,  trop  visqueuse  pour  profiter  de  cette  fente,  s'est 
contentée  d'y  envoyer  une  série  d'émanations  gazeuses,  les  unes 
tranquilles,  les  autres  violentes.  Puis,  la  pâte  ponceuse  montant 
toujours,  a  formé  sur  l'orifice  ancien  une  intnmesccnce  d'impor- 
tance croissante,  qui  tantôt  lançait  des  vapeurs  et  des  cendres 
vers  te  ciel,  tantôt  les  obligeait  à  suivre  une  issue  latérale. 

Ce  déploiement  d'activité  n'a  été  accompagné  d'aucun  mouve- 
ment d'ensemble  du  sol  ;  aucun  gaz  insolite  n'a  fait  apparition,  et 
les  manifestations  électriques  n'ont  en  rien  dépassé  la  mesure 
ordinaire.  Enfin,  si  la  catastrophe  a  été  exceptionnellement 
meuririère,  c'est  surtout  parce  que  le  manque  absolu  d'expérience 
a  empêché  les  autorités  locales  de  prendre  à  temps  les  précautions 
par  lesquelles  les  existences  humaines  pouvaient  être  préservées. 

Après  l'exposé  des  faits,  l'orateur  montre  qu'ils  apportent  une 
confirmation  nouvelle  à  la  théorie  qui  fait  reposer  le  volca- 
nisme sur  la  déperdition  de  l'énergie  contenue  dans  le  noyau 
igné  du  Globe. 

Le  Président  remercie  et  félicite  l'orateur. 


Mgr  Rutten  adresse  alors  quelques  paroles  d'encouragement 
à  la  Société  ;  il  recommande  chaleureusement  la  Revue  dks 
Qdbstions  scientifiques  à  ceux  qui  veulent  se  tenir  au  courant  des 
progrès  des  sciences  de  la  nature  et  voir  comment  les  découvertes 
modernes  s'harmonisent  avec  les  vérités  révélées.  Il  insiste  en 
parliculier  sur  cette  pensée  :  les  savants  catholiques,  sachant  qu'il 
ne  peut  jamais  y  avoir  de  désaccord  réel  entre  la  foi  et  la  raison, 
sont  vraiment  libres  dans  leurs  investigations  scientifiques.  Au 
contraire,  les  savants  rationalistes,  qui  croient  à  priori  que  les 
Livres  Saints  contiennent  des  erreurs,  ne  le  sont  pas  toujours,  et 
ils  sont  exposés  à  adraellre  trop  vile  les  conclusions  qui  semblent 
confirmer  leurs  préjugés.  Plus  d'une  fois,  au  XIX"  siècle,  ils  ont  dû 
abandonner  des  systèmes  élaborés  à  la  hâte  pour  mettre  la 
religion  en  échec,  Mgr  Rutten  félicite  les  membres  de  la  Société 
scientifique  de  Bruxelles  de  s'Stre  gardés  jusqu'à  présent  de  la 
précipitation  et  de  l'esprit  systématique  et  les  exhorte  à  con- 
tinuer à  travailler  à  l'avenir,  comme  ils  l'ont  fait  dans  le  passé, 
c'est-à-dire  sans  témérité  el  sans  timidité. 


Monsieur  le  Président  remercie  vivement  Monseigneur  Rutten 
de  la  bienveillance  qu'il  a  montrée  envers  la  Société  en  se  faisant 
inscrire  parmi  ses  membres,  en  présidant  aujourd'hui  son 
assemblée  générale  et  surtout  en  louant  publiquement  son  œuvre 
comme  il  vient  de  le  faire. 

11  remercie  aussi  la  Concordia  d'avoir  accordé  rhospitalité  à  la 
Société  aussi  bien  pour  les  travaux  des  sections  que  pour 
l'assemblée  générale, puis  tous  ceux  qui,  en  assistante  celle-ci, 
ont  donné  une  marque  de  sympathie  à  notre  œuvre  et  à  notre 
conférencier. 

La  séance  est  levée  à  4  1/2  heures. 


SESSION  DU  29  JANVIER  1905 

A  BRUXELLES 


SÉANCES  DES  SECTIONS 


Première  section 

M.  Goedseels  expose  une  méthode  nouvelle  pour  trouver  les 
solutions  finales  les  plus  approchées  correspondant  à  un  système 
quelconque  d'équations  linéaires,  et  les  approximations  de  ces 
solutions. 

Il  montre  :  1*>  que  cette  méthode  conduit  aux  résultats  des 
moindres  carrés;  2**  qu'elle  peut  fournir,  en  certains  cas,  les 
valeurs  exactes  des  inconnues;  3*^  qu'elle  permet  de  fixer  une 
limite  qui  est  certainement  dépassée  par  les  erreurs  des  observa- 
tions qui  ont  conduit  aux  équations  sur  lesquelles  on  opère. 

M.  Goedseels  ajoute  qu'il  ne  partage  pas  la  manière  de  voir  des 
savants  qui  considèrent  les  solutions  des  moindres  carrés  comme 
les  valeurs  les  plus  probables  des  inconnues,  mais  que  cette 
manière  de  voir  n'exclut  pas  la  sienne.  Rien  n'empêche,  en  effet, 
qu'une  même  valeur  ne  soit  à  la  fois  la  plus  probable  et  la  plus 
approchée. 

Le  travail  de  M.  Goedseels  sera  publié  comme  Note  addition- 
nelle à  l'ouvrage  de  l'auteur  :  Théorie  des  erreurs  d'observation 
(Louvain,  Peeters;  Paris,  Gauthier- Villars,  1902). 

M.  Mansion  fait  une  communication  Sur  une  intégrale  considérée 
par  Poisson  en  calcul  des  probabilités;  mais  il  n'est  pas  encore 
arrivé  à  des  résultats  assez  précis  pour  pouvoir  présjenter  à  ce 
sujet  un  travail  définitif  à  la  section. 

XXVII  7 


—  oo  — 

M.  Ch.-J.  de  la  Vallée  Poussin  fait  une  communication  Sur  la 
définition  de  Vaire  des  surfaces  courbes  dont  voici  les  idées  essen- 
tielles. 

Considérons  le  système  de  formules 

X  =  (p,(u,v),        y  =  (pj  (u,  v),        z  =  (p^  (u,  v). 

Supposons  qu'elles  définissent  x,  y,  z  en  fonctions  continues 
de  t/,  V  et  qu'elles  établissent  une  correspondance  uniforme  entre 
les  points  d'une  aire  A  bien  déterminée  dans  le  plan  (w,  v)  et  ceux 
d'un  ensemble  de  points  S  dans  l'espace  (a;,  y,  z). 

Nous  disons  que  l'ensemble  S  est  une  portion  de  surface.  L  aire 
A  étant  limitée  par  un  contour  C  fermé,  la  ligne  L  qui  correspond 
à  C  forme  le  bord  de  la  surface  S. 

Il  s'agit  de  donner  une  définition  générale  de  l'aire  de  cette 
surface  S. 

On  sait  que,  même  dans  le  plan,  toute  ligne  continue  ne  peut 
former  la  frontière  d'une  aire  bien  déterminée.  Il  faut  pour  cela 
que  cette  ligne  soit  quarrable  ou  ait  tme  aire  nulle.  Il  faut  évidem- 
ment des  conditions  correspondantes  dans  l'espace. 

Nous  dirons  qu'une  ligne  de  l'espace  est  quarrable  ou  a  une  aire 
nulle,  si  on  peut  l'enfermer  à  l'intérieur  d'une  surface  polyédrique 
fermée  dont  l'aire  puisse  être  rendue  inférieure  à  tout  nombre 
positif  donné. 

Ceci  posé,  pour  que  la  portion  de  surface  S  ait  une  aire  déter- 
minée, il  faut  que  la  ligne  L  qui  la  borde  soit  une  ligne  quarrable. 

Supposons  celte  condition  vérifiée. 

Pour  définir  l'aire  de  la  surface,  remarquons  qu'à  tout  nombre 
positif  €  on  peut  faire  correspondre  une  infinité  de  polyèdres  tels 
que  tout  point  du  polyèdre  soit  à  une  distance  <  €  de  la  surface 
et,  réciproquement  tout  point  de  la  surface  à  une  distance  <  e 
du  polyèdre.  Ces  polyèdres  ont  des  aires  bien  déterminées  et  la 
limite  inférieure  de  toutes  ces  aires  est  une  quantité  bien  déter- 
minée Pg  qui  dépend  de  e. 

Faisons  tendre  €  vers  zéro.  La  limite  P^  sera  constante  ou  crois- 
sante et  tendra,  par  conséquent,  vers  une  limite  P,  qui  sera  par 
définition  l'aire  de  la  surface  S,  ou  vers  l'infini,  auquel  cas  la  sur- 
face ne  sera  pas  quarrable. 


Cette  définition  conduit  sans  difficulté  aux  formules  de  compta- 
nation  des  surfaces  douées  d'un  plan  tangent,  ou  des  surfaces 
engendrées  par  la  révolution  d'une  courbe  rectifiable. 

On  en  déduit  que  toute  surface  d'aire  déterminée  peut  être 
partagée  j^ar  des  transversales  quarrables  en  parties  d'aires  aussi 
petites  que  Ton  veut  et  que  l'aire  totale  de  la  surface  est  toujours 
la  somme  de  celles  de  toutes  ses  parties. 

Cette  communication  donne  lieu  à  un  échange  de  vue  entre  les 
divers  membres  de  la  section  où  l'on  rappelle  les  définitions  de 
l'aire  d*une  surface  données  antérieurement  par  M.  Goedseels  et 
par  M.  Peano. 

M.  Mansion  expose  la  démonstration  suivante  d'un  théorème  de 
Bichdot  : 

Soit  à  déterminer  des  valeurs  réelles  de  a;  et  de  y  vérifiant 
l'équation 

ri)  a4-bi  =  '^ \/î+7  y/îTW  +  jf^ \/T^=^  \/i-k'x^ 

où  k^  est  compris  entre  0  et  1  et  où  i,  suivant  l'usage,  représente 
\/ —  1;  a  et  6  et  les  radicaux  sont  supposés  positifs,  pour  plus  de 
simplicité. 
L'équation  (1)  a  pour  conséquences  les  deux  suivantes  : 

(2)  a«  (1  +  k'xYY  «  a:«  (1  +  y«)  (1  +  kY). 

(3)  b^  (I  +  k^xYV  =  y-  (1  —  ^')  (1  —  k"x% 

d'où  l'on  déduit  par  addition,  après  suppression  du  facteur 
1  +  k^xY^ 

(4)  (a-  +  6*)  (1  +  k^xY)  —  a:«  +  y\ 

On  tire  de  là 

a«  +  6-  —  X' 


(5)  f  = 


1  —  A*  (a' +  6*)  a?*  * 


Portons  cette  valeur  dans  l'équation  (3),  il  viendra 

(6)  Fx  =  b^(l^k^x'Y 

_  (a«  +  J«  —  x^)  [1  —  k^  (a*  +  6«)  x^\  (1  —  a;«)  (1  —  k^x*)  =  0. 

On  trouve  aisément 

FO  =  —  a%  FI  =  é«  (1  —  k^y. 

Donc  Téquation  (6)  est  vérifiée  pour  une  valeur  o^  de  a?* 
comprise  entre  0  et  1.  La  valeur  ^  correspondante  de  y*  sera 
réelle  d'après  la  relation  (5);  elle  sera  positive  d'après  l'équation  (3), 
car  on  aura 

L'équation  (6),  qui  est  du  quatrième  degré  en  a?*,  donnera  xô  et 
l'on  tirera  yî  de  (5).  On  pourra  ensuite  évidemment  poser 

Xo  =  sna,  iy^  =  sn^i 

x^  et  y^  étant  positifs,  de  manière  que 

sn  (a  +  PO  =  ^  +  ^1 

c*est-à-dire  le  théorème  de  Richelot  dans  un  cas  d'où  il  est  aisé  de 
déduire  tous  les  aulres  (Journal  de  Grklle,  XLV,  pp.  225>232.  Com- 
parez Cayley,  EUiptic  Fonctions,  pp.  1 14-118,  et  Mansion,  Bullstih 
DE  l'Ac.  rot.  de  Belgique  (3),  VIII,  pp.  180-182). 

M,  de  la  Vallée  Poussin  fait  ensuite  la  communication  suivante 
8Mr  la  fonction  $ans^  dériréf  de  Wner^trass, 

Soit  a  e{  h  deux  nombres  positifs,  le  premier  a  v^  1,  le  second  b 
entier  et  impair.  La  fonction  de  Weierstrass  est  définie  par  la  série 
uuiformomenl  convergente  {x  êlant  une  variable  réelle) 

F  (x)  «  ^,  ***  ^^<^  i^TTX. 


On  sait  que,  si  ab  dépasse  une  certaine  limite,  cette  fonction  n*a 
de  dérivée  pour  aucune  valeur  de  x. 

Je  vais  montrer  que,  si  ab  e8t>  l^  cette  fonction  a  une  infinité  de 
maxima  et  de  minima  dans  tout  intervalle,  et  pour  cela,  que  les 
valeurs  de  x  comprises  dans  la  formule 

(1)  ^  =  f,. 

oùpetb  sont  des  entiers  positif  s  quelconques,  donnent  des  maxima  si 
p  est  pair  et  des  minima  sip  est  impair. 

Donnons-nous,  en  efifel,  une  valeur  x  de  la  forme  (1)  et  consi- 
dérons la  somme 


eo 

q)  (x)  =   >^  a**  cos  b'^TXx. 
Pour  la  valeur  considérée  de  x,  on  a 

eo 

9  (X)  =  (-  1)"  2  «". 


9 

eo 


9  (x  +  A)  =  (—  1)*'  V  a*»  cos  b'^ixh, 
d'où  Ton  tire 

eo 

9  (a:  +  A)  —  9  (a:)  =  (—  lY^'  J^  a*»  (1  —  cos  b^nh). 

q 

Donc,  n  —  l  étant  >  j,  on  aura 

'P^^  +  ^^-'P^^^  >  «-  (1  -  cos  è-TTA). 

Faisons  tendre  h  vers  zéro  d'une  manière  quelconque.  On  peut 
toujours  poser 

(2)  '^  =  «F' 

OÙ  e  désigne  +  1  ou  —  1  suivant  le  signe  de  A,  p  un  nombre 
compris  entre  1  et  6,  et  n  un  entier  qui  augmente  à  Tinfini. 


Substituant  la  valeur  (2),  il  vient 
cp  (a;  -j-  A)  —  9  (x) 


>  a*-*  fi  —  cos  j  TT  j  =  2a*^*  sin  t  ^ 


D'ailleurs,  p  :  6  étant  <  1,  on  a 

.     P  TT         p 

et  l'on  peut  poser,  (1  +  e)  désignant  un  coefficient  >  1, 


n— 1 


q,  (a;  +  A)  _  <p  (a;)  =  2  (-  !)"+>  (1  +  e)  a 

Donc,  si  /?  est  impair, 

..      y  (a;  4-  A)  —  y  {x)  _(  +  «>»  POur  A  (ou  e)  positif, 
fc=o  A  I  —  00,  pour  A  (ou  é)  négatif. 

Si  p  est  pair, 

..      (p{x  +  h)  —  (p(j:)  _  (  —  0^1  pour  ^*  positif, 
/.=a  A  I  -j-  00,  pour  A  négatif. 

Mais  la  fonction  F  (x)  ne  diffère  de  9  (x)  que  par  un  nombre 
limité  de  termes  ayant  des  dérivées.  On  a  donc  aussi,  si  p  est 
impair, 

,.      F(x  +  h)  —  F  (x)  _(  +  «>,  pour  A  positif, 
;,=o  A  1  —  00,  pour  A  négatif, 

et  si  p  est  pair, 

..      F(j;4-A)  ~  F(x)  _(  —  «>,  pour  A  positif, 
h=o  A  1  _j_  00  ,  pour  A  négatif. 

Donc,  si  Ton  considère  la  courbe  y  =-  F  (-r),  le  point  x  est  le 
sommet  d'une  pointe  tournée  vers  le  bas  si2>  est  impair(minimum), 


et  le  sommet  d'une  pointe  tournée  vers  ie  haut  si  p  est  pair 
{maximum). 

J'ai  énoncé  ce  tliéorème  dans  le  Cours  d'analyse  infinitésimale 
dont  je  viens  de  publier  le  premier  volume,  mais  la  démonslration 
est  réduite,  dans  cet  ouvrage,  à  une  simple  remarque  et  peut 
paraître  insufQsante.  C'est  ce  qui  m'a  engagé  à  en  donner  ici  une 
autre  plus  satisfaisante  et  plus  générale. 

Le  R.  P.  Bosmans  analyse  la  belle  édition  du  Procès  rfe  Gal'dén 
publiée  à  un  1res  petit  nombre  d'exemplaires  par  Favaro,  comme 
extrait  du  dernier  volume  des  Œuvres  de  Galilée.  On  y  trouve  un 
certain  nombre  de  pièces  complètement  inédites,  mais  aucune  qui 
puisse  modifier  sensiblement  l'histoire  du  célèbre  procès. 

La  communication  du  R.  P.  Bosmans  sera  publiée  dans  la 
Hfvm  des  Questions  scientifiques  d'avril  1903, 

M.  Mansion  fait  les  remarques  suivantes  à  propos  de  Galilée. 
I"  Contrairement  à  une  erreur  très  répandue,  les  principes  de 
Galilée  relatifs  à  l'interprétation  de  la  Bible,  là  oij  elle  touche  à 
des  questions  seienliliques,  n'ont  pas  été  condamnés.  2'  Les 
découvertes  de  Galilée  en  physique  et  en  astronomie  physique,  qui 
renversaient  complètement  la  concepUon  dualislique  du  monde 
due  à  Arislole,  n'ont  pas  non  plus  ctê  condamnées  et  ont  été 
admises  peu  à  peu  par  tous  les  savants.  3"  Les  congrégations 
romaines  n'ont  condamné  chez  Galilée  que  sa  thèse  non  démontrée 
el  non  démonirable  :  Le  soleil  est  le  centre  du  monde  autour  duquel 
la  terre  tourne,  en  même  temps  qu'elle  tourne  sur  elle-même.  L'insuffi- 
sance des  preuves  de  Galilée  et  la  croyance  non  justifiée  des  juges 
de  Galilée  à  la  thèse  aristotélicienne  (tout  aussi  peu  démontrée  et 
aussi  peu  démonirable  que  celle  de  Galilée)  :  Lu  terre  est  le  centre 
du  monde  autour  duquel  tourne  le  soleil,  ont  été,  bien  plus  que  les 
passions  humaines,  la  cause  de  la  condamnation. 


M,  Neuherg  expose  le  résultat  de  ses  recherches  Sur  deux 
complexes  ila  iroi»ième  ordre.  Afin  de  ne  pas  encombrer  les  Annales 
de  travaux  malhémaliques,  l'auleur  fera  paraître  son  travail 
complet  sur  ce  sujet  dans  le  Recueil  de  l'Académie  poNTincALE  des 

NUOVI  LiNCEI. 


-oe  - 


Deuxième  section 

M.  Van  der  Mensbrugghe  communique  la  note  suivante  Sur 
Vétat  sphérùtdal  des  liquides. 

On  sait  que  Leidenfrost  a  observé  et  décrit  le  premier  l'appa- 
rence que  prend  une  petite  masse  d*eau  tombant  sur  une  plaque 
métallique  fortement  échauffée.  On  sait  également  que  Bouligny 
a  signalé  un  nombre  considérable  de  phénomènes  analogues  qu'il 
attribuait  à  un  état  particulier  de  la  matière,  savoir  à  Tétat  sphé- 
roïdal.  Il  est  incontestable  que  certaines  expériences  de  Bouligny 
semblent  dépendre  entièrement  des  propriétés  du  liquide  porté 
par  un  métal  très  chaud.  A  la  vérité,  plusieurs  physiciens  se  sont 
élevés  avec  raison  contre  les  conclusions  de  Boutigny,  tendant  à 
considérer  Tétat  sphéroïdal  d'un  liquide  comme  suffisamment 
caractéristique  pour  en  faire  une  division  spéciale  de  la  physique. 
L'un  des  arguments  qu'ils  invoquaient  consiste  à  dire  qu'on  n'a 
nul  besoin  d'un  métal  porté  à  une  haute  température,  et  que  l'état 
sphéroïdal  se  produit  encore  notamment  lorsqu'on  fait  vibrer  une 
cloche  contenant  de  l'eau  ou  de  l'alcool  ;  à  cause  des  variations  de 
la  force  élastique  du  liquide  près  de  la  paroi  vibrante,  une  multi- 
tude de  petites  masses  sont  projetées  hors  du  liquide  et  retombent 
en  dessinant  de  jolies  perles  qui  se  réunissent  près  des  lignes 
nodales  voisines. 

Dans  la  note  actuelle,  nous  nous  proposons  de  montrer  que 
l'état  sphéroïdal  n'est  pas  un  état  spécial,  distinct  de  l'état  solide, 
liquide  ou  gazeux,  mais  qu'il  représente  de  la  manière  la  plus  nette 
et  la  plus  instructive  l'état  liquide  en  général. 

Dans  mes  dernières  publications,  je  me  suis  efforcé  de  prouver» 
en  partant  de  l'hypothèse  généralement  admise  de  l'attraction 
moléculaire,  qu'autour  de  chaque  molécule  prise  à  l'intérieur  de 
la  masse,  règne  une  force  élastique  plus  grande  qu'autour  d'une 
particule  prise  dans  la  couche  superficielle,  dont  l'épaisseur  est 
égale  au  rayon  d'activité  de  l'attraction  moléculaire. 

Une  déduction  immédiate  de  cette  proposition,  c'est  qu'une 
masse  liquide  ne  peut  être  considérée  comme  ayant  partout  la 
même  constitution;  il  faut  de  toute  nécessité  que  la  force  élastique 
prépondérante  à  Tintérieur  de  la  masse  se  propage  dans  toutes  les 


directions,  et  agisse  par  conséquent  sur  les  diverses  tranches  de 
ta  couche  superficielle  où  la  force  élastique  va  en  diminuant  de 
plus  en  plus  vers  le  milieu  ambiant. 

La  réaction  élastique  qui  s'exerce  constamment  sur  la  couche 
libre,  détermine  dans  celle-ci  deux  effets  bien  dîtTérents.  Le 
premier  a  déjà  été  invoqué  par  Leidenfroat  lui-même,  puis  d'une 
manière  plus  formelle  par  Young  en  Angleterre  (1805),  plus  tard 
par  Mossolti  (1844),  Hagen,  Henry,  Jos.  Plateau,  A.  Dupré,  Maran- 
goni,  Quincke,  Lûdige  et  moi-même.  L'effet  auquel  je  fais  allusion, 
c'est  celui  d'une  force  contractile  tangentielle  qui  sert  de  réaction 
à  l'écartemenl  des  molécules  dans  le  plan  tangent  à  la  surface  au 
point  considéré.  Cette  force  appelée  aussi  tension  superficielle,  a 
d'abord  été  regardée  comme  une  simple  hypothèse  par  Laplace  et 
ses  nombreux  adeptes;  actuellement,  aucun  physicien  n'oserait 
plus  la  mettre  en  doute  coninie  force  réelle  et  constamment  en 
action  à  la  surface  libre  d'un  liquide.  C'est  cette  force  qui,  combi- 
née avec  la  pesanteur,  détermine  la  forme  plane  d'une  masse 
d'eau  contenue  dans  un  réservoir.  C'est  elle  aussi  qui  agit  comme 
force  flguratrice  dans  une  petite  masse  liquide,  telle  que  les  parti- 
cules d'eau  qui  tombent  pendant  la  pluie  et  qui  affectent  la  forme 
de  sphéru les  quand  leurs  dimensions  sont  minimes,  et  de  gouttes 
plus  ou  moins  allongées  quand  les  dimensions  deviennent  assez 
notables.  C'est  encore  cette  force  qui  assigne  la  forme  sphérique 
parfaite  à  ta  masse  d'huile  en  équilibre  dans  un  mélange  d'eau 
et  d'alcool  de  même  densité,  dans  la  célèbre  expérience  de 
J.  Plateau.  C'est  elle  enfin  qui  arrondit  si  élégamment  les  grosses 
bulles  de  savon.  Nous  n'en  finirions  pas  si  nous  voulions  passer  en 
revue  les  nombreux  travaux  qui  ont  été  inspirés  par  le  désir  de 
connaître  de  plus  près  cette  force  demeurée  si  longtemps  mysté- 
rieuse; nous  rappellerons  seulement  que  la  considération  du 
travail  effectué  par  la  tension  superficielle  d'un  liquide,  c'est-à-dire 
l'énergie  potentielle  des  couches  superficielles  a  permis  d'expli- 
quer des  phénomènes  fort  nombreux,  tels  que  l'explosion  des 
bulles  de  savon,  le  déferlement  des  vagues  de  la  mer,  la  produc- 
tion du  maximum  de  vitesse  des  grands  lleuves  non  pas  dans  te 
voisinage  de  la  surface,  mais  à  une  profondeur  très  notable,  etc. 

Le  second  effet  immédiat  de  la  prépondérance  de  la  force  élas* 
tique  intérieure  du  liquide  sur  celle  qui  régne  dans  la  couche 


superficielle,  c'est  Vévaporation,  c'est-à-dire  le  passage  spontané 
(en  apparence)  de  l'état  liquide  à  l'état  gazeux.  Ce  passage  est 
nécessairement  accompagné  du  renouvellement  continu  de  la 
couche  superficielle,  à  mesure  que  les  tranches  dont  celle-ci  estV 
composée  disparaissent  dans  l'air  ambiant.  C'est  ce  renouvelle^ 
ment  nécessaire  qui  nous  a  fait  connaître  la  véritable  cause  de  '' 
l'évaporalion,  savoir  récartement  moléculaire  s'effecluant  aussi 
bien  dans  le  sens  normal  à  la  surface  que  dans  le  sens  tangentiel. 

Or  il  suit  évidemment  de  là  que  si  la  couche  superficielle  se 
renouvelle  rapidement,  les  forces  élémentaires  de  la  tension  se 
développent  pour  ainsi  dire  d'une  manière  continue,  et,  dès  lors, 
doivent  agir  énergiquement  pour  faire  prendre  à  la  masse 
considérée  la  plus  petite  surface  possible. 

Telles  sont  les  considérations  générales  qui  nous  révèlent  les 
deux  propriétés  fondamentales  des  liquides,  savoir  l'existence 
d'une  force  contractile  de  la  couche  libre,  et  la  nécessité  de 
i'êvaporation  plus  ou  moins  rapide  de  cette  couclie  aussitôt 
remplacée  par  une  autre  constituée  comme  la  précédente. 

Cela  posé,  il  n'y  a  pas  de  faits  qui  mettent  mieux  en  évidence 
les  deux  propriétés  en  question,  et  qui,  dès  lors,  caractérisent  plus 
nettement  l'état  liquide  en  général,  si  ce  n'est  l'expérience  de 
Leidenfrost,  ainsi  que  toutes  celtes  qu'on  a  rapportées  à  l'état 
sphêroîdai. 

En  effet,  dès  qu'une  petite  masse  d'eau,  par  exemple,  a  louché 
une  plaque  métallique  fortement  chaufTée,  les  particules  de  la 
couche  superficielle  sont  vivement  écartées  entre  elles  et  réduites 
en  vapeur;  en  outre,  elles  provoquent  aussitôt  la  naissance  d'une 
nouvelle  couche  superficielle  où  les  particules  sont  disposées 
comme  dans  la  précédente  ;  de  là  découlent  dos  forces  contractiles 
toujours  renaissantes  qui  assignent  une  forme  sphérique  à  la 
masse  supposée  assez  petite;  la  forme  est  ellipsoïdale,  si  le  poids 
du  liquide  est  un  peu  plus  grand  ;  dans  les  deux  cas,  la  couche  libre 
est  fortement  dilatée  et  constitue  une  sorte  de  coussin  très 
élastique  sans  cesse  renouvelé  et  mettant  obstacle  au  contact  entre 
le  liquide  et  le  métal. 

Présentons  ici  quelques  remarques  fort  importantes. 

Et  d'abord  le  renouvellement  des  forces  contractiles  et  par 
conséquent  le  dégagement  de  la  vapeur  ne  s'opèrent  jamais  avec 


une  régularité  parfaite  aulour  de  la  petite  masse;  voilà  pourquoi 
celle-ci  manifeste  toujours  des  mouvements  très  vifs  de  rotation  et 
de  translation. 

Dans  le  cas  d'une  masse  ellipsoïdale,  la  pression  capillaire  due 
à  la  tension  superficielle  est  plus  marquée  vers  les  extrémités  du 
(^rand  axe  qu'à  celles  du  plus  petit,  où  la  courbure  est  moindre; 
aussi  la  figure  change  rapidement  de  forme,  de  telle  sorte  que  le 
ifrand  axe  diminue  jusqu'à  devenir  le  plus  petit,  et  réciproquement  ; 
de  là  un  mouvement  vibratoire  que  l'œil  se  plaît  à  suivre. 

Si  la  masse  projetée  est  assez  grande  pour  qu'elle  s'aplatisse 
notablement,  il  peut  arriver  qu'elle  présente  sur  ses  bords  trois 
parties  à  faible  courbure  comprises  entre  trois  portions  à  courbure 
plus  forte;  dans  ce  cas,  ces  portions  deviennent  alternativement 
les  plus  saillantes  ou  les  plus  rentrantes;  ce  mouvement  alternatif 
est  très  agréable  à  contempler. 

Nous  nous  croyons  donc  en  droit  d'avancer  que  l'état  sphéroïdal 
de  l'eau  ou  d'un  liquide  quelconque  caractérise  de  la  façon  la  plus 
simple  et  surtout  la  plus  frappante  les  liquides  en  général  ;  en  effet, 
la  forme  affectée  parla  masse  démontre  bien  l'existence  d'une  force 
contractile  de  la  surface  libre,  tandis  que  la  couche  de  vapeur 
incessamment  produite  est  duc  à  la  fois  à  la  chaleur  et  à  la  force 
élastique  qui  prédomine  à  l'intérieur  de  la  masse.  Ce  qui  prouve 
que  la  clialeur  n'est  pas  indispensable,  c'est  que  l'eau  peut  être  à 
l'état  sphéroïdal  sur  l'eau,  l'alcool  sur  l'alcool,  etc.,  el  cela  à  la  tem- 
pérature ordinaire.  Dans  ces  cas,  la  couche  élastique  qui  empêche 
le  contact  avec  le  liquide  même  est  encore  constituée  par  de  la 
vapeur  invisible  et  par  des  tranches  étirées  dans  tous  les  sens. 

Ce  qui  donne  une  conûrmalion  bien  précieuse  des  raisonnements 
qui  précèdent,  c'est  le  froid  produit  toujours  par  l'évaporatîon.  Eu 
effet,  à  quelle  condition  une  couche  superficielle  qui  disparaît  dans 
l'air,  peut-elle  être  remplacée  par  une  autre  où  toutes  les  molécules 
éprouvent  un  écartement  de  plus  en  plus  grand  vers  l'extérieur? 
Évidemment  à  la  condition  que  les  couches  dont  la  force  élastique 
est  capable  d'effectuer  l'écartement  graduel  des  molécules  de  la 
couche  devenue  libre  et  d'exécuter  ainsi  un  véritable  travail, 
éprouvent  par  compensation  une  perte  de  chaleur;  il  suit  de  là  que 
plus  la  succession  des  couches  superficielles  est  rapide,  plus  aussi 
la  perte  de  chaleur  sera  sensible  ;  c'est  ce  qui  nous  fait  comprendre 


comment  une  gouttelette  d'eau  posée  sur  une  plaque  métallique 
chauffée  à  200*  ou  300®  G.  conserve  une  température  inférieure 
à  lOO',  à  la  pression  normale  de  l'atmosphère,  ainsi  que  l'ont 
démontré  des  observations  précises. 

Toutefois  il  reste  un  dernier  point  à  expliquer  :  c'est  le  point  de 
savoir  pourquoi,  dans  l'expérience  de  Leidenfrost,  une  goutte 
d'eau  n'entre  pas  en  ébullition  dans  toute  sa  masse,  malgré  la 
haute  température  de  la  plaque  qui  la  soutient.  Pour  bien  se 
rendre  compte  de  ce  fait  assez  étrange,  il  faut  se  rappeler  qu'une 
masse  liquide  qui  ne  contient  pas  d'air  ou  un  gaz  quelconque  ne 
peut  s'évaporer  qu'à  la  surface  libre,  ainsi  que  l'ont  prouvé  les 
expériences  classiques  de  F.  Donny.  Or,  dans  le  cas  d'une  goutte 
d'eau  posée  sur  une  plaque  très  chaude,  l'air  dissous  s'échappe 
très  rapidement  avant  que  la  température  du  liquide  ait 
atteint  80° G.  par  exemple;  dès  lors  la  vaporisation  ne  devient 
possible  qu'à  la  surface  même,  c'est  ce  qui  explique  le  maintien 
relativement  assez  long  de  la  masse  à  l'état  sphéroïdal. 

La  conclusion  à  tirer  de  l'ensemble  de  ce  travail,  c'est  que  l'état 
sphéroïdal,  bien  loin  de  constituer  un  état  spécial  de  la  matière, 
accuse  d'une  manière  frappante  les  diverses  propriétés  des  liquides 
en  général. 

M.  Louis  Henry  communique  une  note  de  M.  l'abbé  Hamonet, 
professeur  de  chimie  à  l'Institut  catholique  de  Paris,  concernant 
le  glycol  hexaméthylénique  normal  (^^Q)^{OV{)^. 

"  En  1894  MM.  E.  Haworth  et  W.  H.  Perkin  ont  publié  sur  le 
glycol  hexaméthylénique  un  travail,  dont  les  conclusions  lui  ont 
paru  suspectes.  G'est  ce  qui  a  poussé  M.  Hamonet  à  reprendre  la 
préparation  et  l'étude  de  ce  glycol. 

Il  a  d'abord  modifié  la  préparation  du  diphénoxyhexane  en 
faisant  réagir  le  sodium  sur  le  phénoxypropane  iodé  à  basse  tem- 
pérature. 

Les  phénoxypropanes  halogènes  et  le  sodium  donnent  naissance 
à  une  réaction  complexe,  qui  peut  s'exprimer  par  les  deux  équa- 
tions suivantes: 

(1)    2  G^H^OGH^CH^GH^x  +  2Na  =  2NaX  +  [G^H'^OCGH»)»], 
*:  \3)    2  G^H^OGH^GH^GH^X  +  4  Na  -=  2  NaX  +  2  G«H»ONa  +  G«H« 


Avec  le  chlorure  ou  le  bromure,  la  réaction  a  lieu  presque 
totalement  suivant  l'équation  (2)  :  il  se  dégage  beaucoup  de  triuié- 
thylène.  Avec  l'îodure,  c'est  la  formalion  de  diphénoxyhexane,  qui 
domine  (équation  1),  il  se  dégage  peu  de  trimélhylène. 

Le  diphénoxyhexane  traité  par  Hi  en  lube  scellé  fournit 
l'hexane  diiodé  :  liquide  incolore  bouillant  à  163°  sous  la  pression 
de  17»"  et  cristallisant  dans  l'eau  glacée  en  aiguilles,  qui  fondent 
à  +  9°5.  D/I80  =  2,05. 

La  diacétine  obtenue  par  l'action  de  l'acétate  d'argent  sur 
(ICH*CH«CH*)'  est  un  liquide  bouillant  à  262°  sous  la  pression  de 
765"",  Dans  un  mélange  de  glace  et  dp  sel,  elle  cristallise  en 
aiguilles  fondant  à  +  5".  D.i'lg"  =  1.017. 

La  saponification  de  (CHSCO^CH'CH^CH^);  a  donné  le  glycol 
adipique  ou  hexaméthylénique  HOCH'-(CH»)*- CH«OH.  C'est 
un  corps  solide;  il  fond  à  41°  et  bout  à  254°  sous  la  pression 
de  767"'". 

Son  dibenzoale  fond  à  56°,  son  dîcarbanilate  (C''H"AzHCO''CH'' 
CH»CH=),  à  1710-173°. 

Pour  démontrer  que  ce  glycol  est  bien  le  primaire,  M.  l'abbé 
Hamonet  a  transformé  l'hexane  diîodé  en  oclanedinitrile  ou  nitrile 
subérique  CAz-  (CH*)"-  CAz.  Ce  nouveau  nitrile  est  liquide;  il  bout 
à  185"  sous  la  pression  de  15"".  D/IS"  =  0,954.  Dans  un  mélange 
de  glace  et  de  sel,  il  se  prend  en  cristaux,  qui  fondent  à  —  3°5. 

Par  l'action  de  l'acide  chlorhydrique  concentré  en  lube  scellé  ce 
nitrile  a  été  transformé  en  acide  subérique  CO*H  -  (CH'f  -  CO^H 
fondant  à  +  I40«. . 


Celte  étude,  jointe  à  celle  que  M.  l'abbé  J.  Hamonet  a  commu- 
niquée à  la  Société  scientifique  de  Bruxelles  dans  sa  séance  du 
9  avril  1901,  sur  le  glycol  télraméihylénique,  jette  un  nouveau 
jour  sur  la  série  des  glycols  biprimaires,  dont  on  ne  connaissait 
auparavant  que  les  deux  premiers  termes,  le  glycol  élhylénique 
de  Wurlz  et  le  glycol  triméthylénique  de  Rebout. 

En  présentant  à  la  section  un  échantillon  du  gl>/col  adipique  dont 
il  vient  d'être  question  et  qu'il  tient  de  la  libéralité  de  M.  l'abbé 
Hamonet,  M.  Louis  Henry  fait  ressortir,  par  diverses  considéra- 
tions, l'intérêt  qui  s'attache  à  ce  composé,  à  divers  points  de  vue, 


-   lÔ»  — 


tant  fAiysiqties  que  cbhniqBes;  Lm  eompusiaoB;  des  dérivés  nor- 
maux ^C-(CH2)n*C^  de  diverse  nature,  aux  diflSrents  é^mgett 
de  la  série  de  carburation,  constitue,  selon  lui,  un  point  important 
pour  la  résolution  de  la  question  générale  de  l'influence  du  poids 
moléculaire  sur  leâ  propriétés  des  corps  composés  et  par  extension 
des  corps  simples  eux-mêmes. 

Entrant  dans  quelques  détails  à  ce  sujet,  il  attire  spécialement 
l'attention  sur  la  différence  que  Ton  constate  quant  à  la  variation 
de  la  fusibilité  entre  la  série  des  glycols  normaux  (HO)CH,- 
(CH2)n  -  CHj(OH)  et  celle  des  acides  correspondants  (HO)CO- 
(CH,)n  -  CO(OH). 


Glycols 

fus.  —  12°  . 
fus.  —  53°  (*) 
fus.  +  16«    . 

fus.  +  410    . 


Étage 

.       do 


Acides 

fus.  1300 
fus.  1850 
fus.  980 
fus.  1490 


A  l'occasion  du  composé  nouveau  de  M.  l'abbé  Hamonet, 
M.  Louis  Henry  rappelle  les  études  qu'il  avait  entreprises  autrefois 
dans  le  but  d'obtenir  les  glycols  normaux  en  C^  et  en  Cg.  Le  glycol 
succinique  (H0)CH2  -  (^U^)^  -  CHgCOH),  avait  été  obtenu  par 
l'action  de  l'acide  nitreux  sur  Talcool  amidobutylique  normal 
(H0)CH,.(CH,),-CH2(iNH,). 

M.  l'abbé  Hamonet  ayant  obtenu  ce  composé,  dans  un  état  de 
pureté  plus  complet,  par  une  autre  voie,  il  lui  en  a  abandonné 
l'étude. 

En  1897,  au  cours  de  ses  recherches  sur  les  dérivés  triméthylé-- 
niques,  M.  Louis  Henry  s'est  occupé  incidemment  de  préparer  le 
glycol  hexaméthylénique  et  ses  dérivés. 

Il  expose  qu'il  a  notamment  fait  agir  l'argent  moléculaire  sur  la 
monO'iodhydrine  triméthylénique  (H0)CH2  -■  CH,  -  CH^L 

Il  en  avait  obtenu  un  liquide  épais  et  visqueux  bouillant  à  142o 
sous  la  pression  de  32  millimètres,  dont  la  densité  de  vapeur, 


(*)  Détermination  personnelle. 


—  lus  — 

déleiminée  selon  la  méthode  de  HofmEin.à  la  lempéralure  de  185", 
dans  la  vapeur  d'aniliiif?,  a  élé  trouvée  égale  à  4,28,  la  densilé 
correspondant  à  (GHj)s{OH)ï  étant  4,07.  C'est,  on  le  voit,  du 
glyco!  licxaméthyléiiique  encore  impur  et  renfermant  quelque  peu 
du  produit  primitif. 

A  la  même  époque,  il  a  soumis  aussi  à  l'action  de  l'argent 
moléculaire  le  ffA/oro-f'orfui'e  de  trimélhylène  ICHj -CHj -CH^CI. 
Il  en  a  oblenu  un  liquide  dont  la  densité  rie  vapeur  a  été  trouvée 
égale  à  5,1G,  celle  du  bichiorure  d'hesamélhylène  (CH,)aCl,  cor- 
respondant à  5,35, 

Quelqu'incomplels  qu'ils  soient,  ces  essais  prouvent  que,  dans 
ces  circonstances,  on  s'était  élevé  de  l'étage  Cj  à  l'étage  C^.  Ayant 
élé  engagé  dans  des  recherches  d'un  autre  genre,  M.  Louis  Henry 
ne  s'est  plus  occupé  depuis  plusieurs  années  de  cet  ordre  de  com- 
posés, espérant  trouver  parmi  ses  élèves  quelqu'un  pour  les 
reprendre.  Cet  espoir  ne  s'est  pas  réalisé  jusqu'ici, 

La  série  si  importante  des  glycoh  normaux  (HO)CHj  -  {CHj)„  - 
CH,(OH).  s'étend  aujourd'hui  depuis  l'étage  C,  jusqu'à  l'étage  Cf,, 
M.  Louis  Henry  a  la  confiance  que  M.  l'abbé  Hamonet,  conti- 
nuant ses  belles  et  si  importantes  recherches,  parviendra  à  obte- 
nir le  terme  C.,,  qui  manque  encore  en  ce  moment.  Quoi  qu'il  en 
soit,  il  y  a  lieu  de  féliciter  M.  l'abbé  Hamonet  des  acquisitions  pré- 
cieuses dont  il  a  doté  la  chimie  du  carbone. 

L'heure  étant  très  avancée,  M.  Louis  Henry  demande  à  reporter 
à  l'ordre  du  jour  de  la  séance  prochaine  la  conmiunication  Sur 
Visomérie  dans  les  composés  propif  le  niques  pour  laquelle  il  était 
inscrit. 

Le  P.  Schaffers,  S.  J.,  résume  les  points  principaux  de  la  théorie 
des  Électrons.  Ce  travail  a  été  publié  hi  extenso  dans  la  livraison 

du  20  janvier  1903  de  la  Revue  des  Questions  scientipiques. 


M,  Gérard  donne  quelques  renseignements  Sur  les  essuis  récents 
de  traction  élertrique  à  grande  vilease,  les  différents  moyens 
d'amener  et  de  capter  lecourant.legenrede  moteur  et  la  puissance 
requise.  Il  cite  notamment  quelques-uns  des  résultais  observés 
pendant  les  expériences  effecluces  sous  les  auspices  du  Gouver- 
nement allemand,  sur  la  voie  militaire  de  Berlin  à  Zossen. 


IO-4  - 


D'après  le  compte  rendu  officiel,  la  voilure  automolrice  de  la 

firme  AUgemeùie  Elektricitdta  Gesellachaft  aurait  atteint  la  vitesse 
de  135  kilomètres  à  l'heure,  et  celle  de  la  maison  Siemens  et 
Halske  162  kilomètres. 

Parmi  les  chiffres  relatifs  à  la  résistance  à  vaincre  par  le^l 
moteurs  éleclriquËS,  celle  de  l'air  a  été  particulièrement  étudiée. 
Afin  de  diminuer  celle  résistance  à  l'avant  et  à  l'arrière,  ces 
voitures  présenlent  en  plan  une  forme  ogivali.'.  Des  tubes  émer- 
geant des  parois  faciales  et  latérales,  transmettaient  la  pression  à 
des  manomètres  à  eau  convenablement  disposés  dans  la  voiture. 
On  a  déduit  des  observations,  que,  conformément  aux  notions 
acquises  antérieurement,  la  résistance  de  l'air  croit  suivant  le 
carré  de  la  vitesse,  La  paroi  frontale  du  véhicule  pousserait  devant 
elle  un  certain  volume  d'air  comprimé  s'étendant  jusqu'à  3  mètres 
en  avant  environ.  Sur  les  parois  obliques  et  latérales,  les  pressions 
seraient  autant  sous  la  dépendance  du  vent  que  sous  celle  de  la 
progression  de  l'automotrice.  Enfin,  la  dépression  à  l'arrière  fut 
trouvée  insignifiante,  contrairement  à  ce  que  l'on  avait  supposé. 

La  voie  ne  résista  pas  aux  efforts  subis  de  la  part  de  la  voiture 
automolrice,  lorsque  la  vitesse  dépassa  145  kilomètres  â  l'heure, 
et  à  partir  de  150  kilomètres  jusqu'à  162  kilomètres,  ses  défor- 
mations furent  telles  qu'on  trouva  prudent  de  suspendre  les 
essais  pour  la  réparer,  et  les  reprendre  ensuite  à  des  allures  plus 
modérées. 

Cette  voie  militaire  était  constituée,  comme  celles  dont  jusqu'en 
ces  dernières  années  étaient  munies  les  grandes  lignes  prussiennes, 
avec  des  rails  de  33  kilogrammes  au  mètre  courant,  mais  on  avait 
augmenté  le  nombre  de  traverses. 

Lorsque  les  essais  seront  repris,  elle  sera  considérablement 
renforcée  tant  comme  rails  que  comme  traverses  et  ballast.  On 
essaiera  alors  en  même  temps  que  les  deux  automotrices  légère- 
ment modifiées,  une  locomotive  électrique  spéciale  et  concur- 
remment une  locomotive  à  vapeur  d'un  type  nouveau  étudiée 
pour  des  vitesses  comprises  entre  150  et  200  kilomètres  à  l'heure. 

Les  expériences  porteront  à  la  fois  sur  les  éléments  de  la 
construction  et  les  facteurs  économiques  de  l'extra-vilesse. 


Sur  le  rapport  favorable  de  M.  le  clianoine  Delvigne,  la  section 
vote  l'impression  aux  Annales  du  travail  de  M.  E.  Beauvois  :  Les 
croix  frécolombimtits  du  Groenland. 

On  trouvera  ce  mémoire  à  la  deuxième  partie  des  ânnalss. 

M.  É.  De  Wildeman  présente  une  Élude  monographique  des 
espèces  du  genre  Haemunthus  L.  {sous-genre  Nerissa)  (Salisb.); 
celle  étude  paraîtra  aux  Annales  de  la  Société. 

Des  considérations  Sur  la  Salamandre,  exposées  par  M.  le 
D'  H.  Lebrun,  donnent  lieu  à  une  discussion  à  laquelle  prennent 
part  l'auteur  de  la  communication,  le  R.  P.  Sehmitz  et  M.  É.  De 
Wildeman. 

M.  P.  Nyssens  fait  passer  sous  les  yeux  des  membres  des 
schémas  d'analyse  de  diverses  roches  et  montre  combien  cette 
analyse  esl  précieuse  pour  la  construction  de  la  carte  agronomique, 

Les  mémoires  de  M.  le  chanoine  Bourgeat  :  Inpuence  des  plis 
kercgniens  sur  le  Jura;  de  M,  l'abbé  Kieffer  :  Description  de  deux 
genres  nouveaux  et  de  quatre  espèces  de  la  famille  de  Sciaridae;  et  de 
M.  le  comte  F.  de  Montessus  de  Ballore  :  Relations  géologiques  des 
régions  al(d)les  et  inslubles  du  nord  de  l'Europe,  sont  soumis  à 
l'examen  respectif  de  M.  le  chanoine  de  Dorlodot  et  de  M.  le 
comte  Ad.  de  Limburg-Stirum;  du  R.  P.  Deschamps  et  de 
M.  F.  Meunier;  de  M.  de  Lapparent  et  du  R.  P.  Schmilz. 


M.  le  D'  Faidherbe  prononce  l'allocution  suivante  : 
Avant  d'ouvrir  la  séance,  j'ai  un  pénible  devoir  à  remplir  :  notre 
section  a  perdu  pendant  l'année  dernière  deux  de  ses  membres, 
M.  le  professeur  Lefebvre  et  M.  le  docteur  Dumont. 

Peut-être  eût-il  été  préférable  que  le  soin  de  retracer  leur  car- 
rière et  de  rappeler  leurs  hautes  qualités  échût  à  l'un  de  vous, 
XXVII  S 


Messieurs,  qui  les  avez  approchés  de  plus  près  et  avez  vécu  avec 
eux  dans  une  plus  longue  intimité.  Et  pourtant  je  suis  heureux 
qu'en  me  faisant  l'honneur  de  me  nommer  président  de  lai"  sec- 
tion, vous  m'ayez  fourni  l'occasion  de  dire  publiquement  les  senti- 
ments de  vénération  que  j'éprouvais  pour  l'un,  d'affectueuse  estime 
que  l'autre  m'avait  inspirés.  Je  suis  certain  d'ailleurs  d'exprimer 
aussi,  en  parlant  de  la  sorte,  les  pensées  de  ceux  de  nos  confrères 
de  France  qui  font  partie  de  la  Société  scientifique. 

Lorsque  je  commençais  à  Lille  mes  études  de  médecine,  le  nom 
du  professeur  Lefebvre,  joint  à  ceux  du  baron  Michaux  et  de 
M.  Hubert,  représentait  pour  mes  condisciples  et  pour  moi  la 
Faculté  de  Médecine  do  l'Université  de  Louvain  :  nous  connaissions 
ces  hommes  qui,  par  leur  science,  leur  travail,  la  haute  élévation 
de  leur  esprit,  avaient  contribué  à  faire  grande  et  célèbre  cette 
belle  institution  dont  nous  enviions  le  développement  extraordi- 
naire et  la  fîère  indépendance. 

Les  travaux  du  professeur  Lefebvre  avaient  porté  sa  renommée 
au  loin  ;  sa  foi  profonde  nous  était  connue  ;  depuis  j'eus  l'occasion 
d'apprécier  aussi  sa  grande  bonté  et  le  charme  de  ses  relations. 

La  Société  scientifique  doit  un  tribut  d'hommages  tout  spécial 
à  M.  le  professeur  Lefebvre,  qui  a  été  l'un  des  promoteurs  el  des 
agents  les  plus  actifs  de  son  organisation,  qui  a  toujours  veillé  sur 
son  fonctionnement  comme  membre  du  Conseil  et  qui  deux  fois  a 
dirigé  ses  travaux  comme  président  En  le  nommant  président 
d'honneur,  il  y  a  deux  ans,  elle  n'a  fait  que  manifester  sa  recon- 
naissance pour  ce  dévouement  persistant.  La  section  de  médecine 
en  particulier  s'honore  d'avoir  compté  parmi  ses  membres  ce 
savant  laborieux  et  modeste,  cet  homme  de  bien. 

J'indiquerai  brièvement  ses  études,  en  rappelant  qu'il  a  étendu 
son  activité  à  presque  tous  les  points  de  la  science  médicale  :  la 
médecine  opératoire,  la  pathologie  générale,  la  thérapeutique,  la 
médecine  mentale  firent  tour  à  tour  le  sujet  de  son  enseignement 
et  ses  travaux  personnels  ont  englobé,  entre  autres  questions, 
l'hygiène  physique  et  morale,  l'êpidémiographie,  les  lois  de  l'héré- 
dité, la  psychopathologie,  etc. 

Je  ne  prolongerai  point  cet  exposé,  car  i!  me  tarde  d'arriver  à 
deux  points  de  sou  beau  caractère  sur  lesquels  je  veux  insister  plus 


spécialement,  sa  sincère  foi  catholique  qu'il  ne  crai^it  jamais  de 
professer,  et  sa  charité  que  sa  modestie  ne  pouvait  empêcher  de  se 
manifester. 

M.  le  professeur  Lefebvre  a  montré  par  son  exempte  que  la  foi, 
bien  loin  d'être  un  obstacle  au  savant,  bien  loin  de  l'entraver  dans 
ses  études,  lui  était  au  contraire  un  stimulant  à  scruter  conscien- 
cieusement les  arcanes  de  la  nature  et  surtout  de  la  nature 
humaine,  mais  tandis  que  les  égarés,  dépourvus  du  flambeau  de 
la  foi,  risquent  de  se  perdre  dans  des  considérations  hasardeuses 
et  d'émettre  des  explications  risquées  et  sans  fondement,  le  savant 
catholique,  après  avoir  été  jusqu'aux  extrêmes  limites  du  domaine 
de  la  raison,  sait  s'arrêter  et  avouer  qu'il  y  au  delà  quelque  chose 
d'inexplicable. 

Ce  n'est  point  dans  les  mains  d'un  Lefebvre  que  la  science  peut 
faire  faillite,  car  elle  sait  maintenir  son  action  dans  le  champ  qui  lui 
est  seul  accessible. 

Nous  pouvons  du  reste  apprendre  à  son  exemple  à  ne  point  nous 
laisser  diminuer,  à  ne  point  nous  laisser  interdire  le  libre  exercice 
de  nos  droits.  Transportant  dans  le  domaine  de  la  science  les 
revendications  que  le  professeur  Lefebvre  élevait  fièrement  dans 
le  domaine  civique,  nous  pouvons,  médecins  catholiques,  rappeler 
aussi  que  '  Fils  légitimes  de  la  maison,  nous  entendons  jouir  de 
tous  les  bénéfices  attachés  à  ce  litre.  Respectueux  des  droits 
d'autrui,  nous  demandons  que  les  nôtres  soient  respectés,  et  quand 
on  y  touche,  nous  répétons  avec  un  des  plus  grands  saints  de 
l'Église  et  un  des  plus  fiers  citoyens  du  monde  romain,  saint  Paul, 
prisonnier  à  Thessalonique  :  Non,  non,  il  n'en  sera  pas  ainsi,  nous 
aussi  nous  sommes  des  citoyens!  „ 

Quant  à  la  charité  immense  de  M.  le  professeur  Lefebvre,  elle 
découlait  de  sa  foi  même.  Disciple  de  Celui  qui  a  recommandé  aux 
hommes  de  s'aimer  les  uns  les  autres,  il  était  comme  Lui  doux  et 
humble  de  cœur  et  comme  Lui  il  avait  pitié  des  masses  souf- 
rantes :  Misereor  super  hanc  tiirbam. 

Fondateur  à  Louvain  et  par  contre-coup  dans  la  Belgique 
entière  des  conférences  de  Saint  Vincent  de  Paul,  il  restera  pour 
nous  le  modèle  du  médecin,  secourable  à  toutes  les  infortunes  que 
nous  coudoyons  chaque  jour,  misères  du  corps,  misères  du  cœur, 
misères  de  l'âme.  A  son  exemple,  aux  heures  de  désillusion,  nous 


io«  ~ 


trouverons  dans  l'exercice  même  de  notre  proTession,  chrétienne- 
ment accompli,  le' soulage  ment  des  déboires  et  des  rancœurs  que 
l'existence  nous  réserve.  Nous  nous  rappellerons  ses  paroles  : 
'  Si  au  contraire,  vous  vous  inspirez  de  l'amour  de  Dieu  et  de 
l'amour  du  prochain,  la  médecine,  c'est-à-dire  le  ministère  des 
souffrances  humaines,  est,  après  le  sacerdoce,  le  plus  consolant, 
le  plus  sublime  des  ministères.  , 

Aucun  honneur  n'a  manqué  au  professeur  Lefebvre, 
grâce  à  sa  foi,  grâce  à  ses  vertus,  c'est  en  Dieu,  en  lui-même 
dans  ses  enfants  qu'il  a  trouvé  ses  meilleures  et  ses  plus  belles 
récompenses. 

Dans  une  sphère  plus  modeste,  notre  regretté  collègue,  le 
D'  Dumont,  nous  a  donné  aussi  l'exemple  du  travail  assidu  et  de 
la  foi  inaltérable.  Secrétaire  de  notre  section  pendant  vingt  ans,  il 
s'acquittait  de  sa  charge  avec  un  zèle  soutenu  et  une  affabilité 
charmante  dont  nous  avons  tous  gardé  le  souvenir  :  c'est  avec  une 
véritable  peine  que  nous  l'avons  vu  forcé  par  la  maladie  de  résilier 
ses  fonctions,  il  y  a  cinq  ans.  il  n'en  resta  pas  moins  un  assidu  de 
nos  séances  et,  il  y  a  quelques  mois  à  peine,  il  prenait  part  encore 
à  nos  discussions. 

Praticien  expérimenté  et  travailleur  consciencieux,  il  a  consigné 
beaucoup  d'observations  journalières  dans  de  nombreux  mémoires 
que  vous  avez  tous  présents  à  l'esprit  et  que  notre  distingué 
vice-président,  M.  le  D'  Warlomont,  rappelait  dans  une  notice 
récente. 

L'exemple  du  D''  Dumont  est  la  meilleure  réponse  que  l'on 
puisse  faire  aux  médecins  nonchalants  et  insoucieux  de  leur  art 
qui,  une  fois  lancés  dans  la  pratique,  se  croient  désormais 
affranchis  de  toute  préoccupation  scientifique  et  s'excusent  sur  les 
tracas  et  les  labeurs  de  la  profession  pour  ne  rien  produire  et 
s'abstenir  de  tout  travail  intellectuel.  Nul  n'a  le  droit  de  laisser 
perdre  les  cas  inléressanls  qu'il  a  l'occasion  de  constater  :  la 
science  médicale  est  affaire  d'observation,  plus  encore  que  d'expé- 
rimentation, et  chaque  praticien  doit  tenir  à  honneur  d'apporter  sa 
contribution,  si  faible  soit-elie,  à  son  développement  incessant. 

Le  D''  Dumont  l'avait  compris  et  ses  travaux,  basés  uniquement 
sur  son  observation  patiente  et  sa  pratique  jountalière,  étaient 


des 

ant,         I 

lies         1 


toujours  intéressants  et  renfermaient  parfois  d'utiles  enseigne- 
ments. Aussi  nos  regrets  sont-ils  bien  vifs  de  l'avoir  vu  enlever  si 
tôt  à  l'affection  des  siens,  à  noire  sincère  amitié.  La  souffrance 
l'a  touché  de  son  doigt  cruel  à  l'âge  de  la  pleine  maturité,  mais  la 
résignation  chrétienne  avec  laquelle  il  a  supporté  celte  épreuve  et 
senti  arriver  la  mort,  restera  pour  nous  une  preuve  de  plus  de  sa 
foi  robuste  et  de  son  beau  caractère  {*). 

M.  le  D'  Rutlen,  de  Liège,  présente  une  communication  au  sujet 
d'un  cas  de  tumeur  oculaire  observé  dans  la  clientèle.  L'intérêt  de 
cette  observation,  publiée  in  extenso  dans  la  seconde  partie  des 
Annales,  réside  dans  le  diagnostic  pi  us  ou  moins  difticile  à  émettre 
entre  un  gliome  et  un  sarcome. 

Les  vrais  gliomes  sont  rares  :  on  relate  souvent  des  cas  de 
pseudo-gliomes  donnant  lieu  à  l'œil  de  chat  amaurotique,  par 
exemple  :  les  décollements  de  la  rétine,  le  leucome  sarcomateux  de 
la  choroïde,  les  infections  pyémiques  graves,  les  restes  hémor- 
ragiques, les  kystes  de  la  rétine. 

Le  malade  observé,  âgé  de  dix  ans,  présentait  des  symptômes 
de  tumeur  intra-oculaire  avec  hypertension,  et  un  mauvais  étal 
général.  M,  Rutten  a  énucléé  l'œil  sans  retard,  les  suites  furent 
normales.  Cependant  la  mort  survint  deux  mois  après,  sans  réci- 
dive locale  au  milieu  de  symptômes  de  méningite,  probablement 
par  propagation  antérieure  du  néoplasme  dans  le  cerveau. 

Le  D'  Rutlen  discute  les  préparations  histologiques  provenant 
de  l'œil  malade,  et  se  prononce  en  faveur  d'un  gliome. 


Le  D""  De  Lantsheere  rapporte  également  un  cas  clinique  qu'il  a 
observé  dans  sa  clientèle,  dans  lequel  les  deux  yeux  étaient  atteints 
à  la  fois.  11  se  prononce  en  faveur  d'une  intervention  rapide  et 
radicale,  malgré  toute  l'horreur  d'une  semblable  conduite  pour 
les  parents.  Sans  opération,  la  tumeur  envahit  les  tissus  voisins  et 
cause  des  douleurs  atroces,  en  produisant  un  aspect  eEQ'oyable. 
Il  insiste  aussi  sur  les  moyens  de  diagnostic. 


(*)  Od  trouvera  dans  la  Rk^ve  des  Qdbst.  scientif.  i 
sur  le  D'  Lefebvre  (troisième  série,  l,  11,  p.  361)  et  uni 


—  IIO  — 

M.  le  D*"  Cuylits  produit  ensuite  une  observation  rare  et  ihté^ 
Fessante  Sur  un  cas  de  tumeur  cérébrale.  '• 

Il  s'agit  d'une  tumeur  occupant  la  région  fronto-temporale 
gauche,  à  cheval  sur  la  suture  coronale  et  envahissant  une  partie 
de  la  portion  squameuse  du  temporal  ;  son  plus  grand  diamètre 
est  de  5,5  centimètres,  épaisse  de  3  centimètres.  ' 

Cet  ostéome  ne  faisait  pas  saillie  à  Tintérieur  du  crâne,  mais  à 
son  niveau  la  table  interne  est  rugueuse,  parcourue  par  des  sillons 
nombreux  renfermant  autant  de  vaisseaux. 

Sur  ce  plan  rugueux  où  la  dure-mère  fait  défaut,  existait  un 
pédicule  large  d'un  centimètre  environ  s'élargissant  pour  se 
confondre  en  une  tumeur  charnue  grosse  comme  un  œuf  de  poule. 

Cette  tumeur  vasculaire  logée  dans  le  cerveau  antérieur  le 
refoulait  et  le  comprimait;  elle  était  indépendante  des  circonvolu- 
tions frontales. 

Les  dépressions  de  la  table  interne  indiquent  que  la  tumeur  est 
ancienne  et  que  la  tumeur  interne  (sarcomateuse)  précède  de  loin 
Tostéome  qui  ne  date  que  de  deux  ans  à  peine. 

A  son  entrée  à  l'asile  d'Evere  la  malade  ne  présentait  qu'un 
peu  d'obnubilation  intellectuelle.  Pendant  des  années  elle  avait 
souffert  de  migraines  et  particulièrement  d'un  point  douloureux 
siégeant  au  centre  de  la  tumeur. 

Ces  périodes  intermittentes  alternaient  avec  des  états  d'aphasie, 
de  paralysie  à  droite,  d'inconscience,  d'irritabilité  et  privation  de 
sommeil. 

L'iodure  était  sans  effets,  mais  les  compresses  froides  sur  la  tête 
et  les  révulsifs  dominaient  ces  troubles. 

Au  moment  où  il  était  question  de  recourir  au  trépan,  la  malade 
tomba  brusquement  dans  le  coma  avec  cyanose  et  hypothermie 
pour  y  succomber. 

L'examen  histologique  devra  nous  renseigner  sur  la  nature  de 
la  tumeur.  La  syphilis  peut  être  exclue. 

1°  Ce  cas  est  rare,  surtout  par  l'existence  d'un  ostéome  à 
l'extérieur  et  du  sarcome  à  l'intérieur  du  crâne  :  ces  deux  tumeurs 
surgissant  d'un  point  commun  de  la  dure-mère,  la  tumeur  intra- 
eranienne  restant  complètement  indépendante  du  cerveau. 

2®  Le  développement  ancien  de  la  tumeur  interne. 

3**  Malgré  les  pressions  excessives  subies  par  diverses  parties 


—  1 1 1  — 

du  cerveau,  il  n'y  a  jamais  eu  ni  de  convulsions,  ni  de  troubles 
moteurii  autres  que  ceux  se  rattachant  à  une  fluxion  passagère  et 
toujours  une  întellecluatité  parfaite. 

4"  Les  douleurs  persistantes  localisées,  que  la  percussion  révèle 
en  même  temps,  doivent  faire  penser  à  une  lésion  de  la  dure-mère 
dont  le  trépan  seul  a  raison. 

La  communication  du  D'  Cuylils  est  publiée  mi  extettso  dans  la 
livraison  d'avril  1903  de  la  Revue  des  Questions  sciENTiriQnEs, 
m-  série,  t.  m. 

Les  membres  de  la  section  se  rendent  ensuite  à  la  clinique  des 
maladies  nerveuses  du  D'  Glorieux  où  ils  ont  pu  admirer  des 
installations  électrothérapiques  aussi  pratiques  que  complètes. 
Tous  les  appareils  fonctionnent  à  l'aide  du  courant  de  la  ville 
de  Bruxelles;  ils  fournissent  de  l'électricité  médicale  à  courant 
continu,  de  l'électricité  faradique  ou  induite,  de  rélectrlcilé  à  haute 
fréquence  et  actionnent  à  l'aide  d'un  moteur  la  machine  à  électri- 
cité statique.' 

Après  celte  visite  des  différentes  installations  utilisées  tant  pour 
l'examen  médical  que  pour  le  traitement  électrique,  le  D''  Glorieux 
a  présenté  une  série  de  malades,  atteints  tous  d'altérations  du 
système  musculaire. 

Obseri'alioit  t.  —  Jeune  homme  de  24  ans,  polisseur,  bien  por- 
tant, se  plaint  depuis  trois  ans  d'une  douleur  intermittente 
au-dessus  de  la  rotule  gauche.  Cette  douleur  l'empêche  parfois  de 
marcher  et  le  prend  subitement  :  elle  est  très  supportable  et 
semble  être  en  rapport  avec  les  intempéries  de  l'air.  Objectivement 
on  ne  constate  aucune  lésion  de  l'articulation  du  genou. 

Tout  le  membre  gauche  est  manifestement  atrophié  :  la  cuisse 
et  la  fesse  sont  plus  atteints  que  le  mollet.  Cette  atrophie  est 
d'autant  plus  frappante  que  le  muscle  triceps  de  la  cuisse  droite 
est  fortement  hypertrophié.  Le  vaste  externe  et  le  droit  antérieur 
donnent  la  sensation  d'une  niasse  dure  et  résistante.  Le  mollet 
droit  est  également  augmenté  de  volume,  comparativement  au 
mollet  gauche,  mais  la  différence  est  beaucoup  moins  évidente 
qu'à  la  cuisse. 

Ce  jeune  homme  n'accuse  aucune  gêne  ni  aucune  souffrance 
dans  le  membre  intérieur  droit. 


La  sensibilité  esl  normale  des  deux  côtés;  les  réflexes  bodI 
normaux  égaiemenl. 

Au  sujet  de  ce  cas  intéressant,  le  D'  Glorieux  émet  quelques 
hypothèses,  concernant  l'éliologie  et  la  pathogénîe  des  troubles 
musculaires,  et  discute  le  diagnostic  probable  de  myopathie 
pse  ud  o  h  y  pc  rt  roph  i  qu  e . 

Observation  11.  —  Garçon  de  y  ans,  avec  hypertrophie  considé- 
rable des  deux  mollets  et  atrophie  de  la  plupart  des  membres.  La 
station  debout  et  la  marche  sont  encore  possibles,  mais  le  relève- 
ment en  cas  de  chute  sur  le  sol  esl  complètement  impossible.  Le 
D'  Glorieux  démontre  chez  ce  malade  la  difficulté  et  parfois 
l'impossibilité  de  certains  mouvements,  tels  que  le  saut  à  pieds 
joints,  la  station  sur  les  talons  ou  la  pointe  des  pieds. 

Les  muscles  du  cou  et  de  la  face  sont  tout  à  fait  indemnes. 

11  s'agissait  là  d'un  cas  typique  de  myopathie  progressive  avec 
pseudohypertroph  ie. 

Observation  111.  —  Jeune  fille  de  12  ans,  atteinte  depuis  trois 
mois  de  spasme  de  l'orbiculaire  des  paupières  ou  blépharospasme. 
Ce  spasme  est  d'ordre  réflexe  et  ce  réflexe  a  pour  pomt  de  départ 
l'acUon  excitante  de  la  lumière.  Sous  ses  lunettes  bleues,  les  yeux 
restent  ouverts  ;  objectivem  ent,  aucune  lésion  matérielle  de  l'organe 
de  la  vue. 

On  peut  considérer  ce  blépharospasme  comme  étant  d'origine 
névropathique  ou  hystérique. 

Obsei-vation  IV.  —  Tailleur,  âgé  de  39  ans,  atteint  de  contrac- 
tions spasmodiques  de  presque  tous  les  muscles  de  la  face  à 
gauche  :  c'est  là  un  cas  de  tic  non  douloureux  de  la  face.  Le  tic  non 
douloureux  peut  être  essentiel,  c'est-à-dire  sous  la  dépendance 
d'une  lésion  que  nos  moyens  actuels  d'investigation  ne  permettent 
pas  de  déceler,  ou  symptomalique  d'une  lésion  matérielle,  telle  que 
tumeur  du  cerveau  ou  du  crfme,  carie  dentaire. 

Observation  V.  —  Jeune  fille  de  30  ans,  atteinte  de  spasmes 
musculaires  disséminés  par  tout  le  corps  et  les  membres  :  c'est 
un  cas  de  ^'(iru»MjyocloMKsi«Mft/p/ej;.  Brusquement  cette  jeune  fille 
se  renverse  en  arrière,  ou  projette  violemment  son  ventre  en 
avant;  ou  bien  ce  sont  les  bras  et  les  jambes  qui  sont  animés  de 


—  I  13  — 

mouvements  brusques  et  désordonnés.  Ces  mouvements  subits 
contrarient  nécessaîretnent  les  mouvements  normaux  et  volon- 
taires, tels  que  la  marche,  le  travail  manuel. 

Pour  finir,  M.  Glorieux  a  montré  quelques  cas  de  paralysie 
faciale,  depuis  les  cas  les  plus  bénins  jusqu'aux  cas  les  plus  graves 
et  les  plus  rebelles  :  une  petite  fille  de  10  mois,  atteinte  de  para- 
lysie faciale,  fut  montrée  comme  cas  rare,  vu  le  jeune  âge  de  la 
petite  malade. 


ASSEMBLÉE  GÉNÉRALE 


L'assemblée  générale  de  l'après-midi  s'est  tenue  à  l'Hôtel 
Ravenstein,  et  a  été  consacrée  à  une  conférence  des  plus  intéres- 
santes du  R.  P.  Dierckx,  sur  les  Volcans  de  Java.  Le  savant  confé- 
rencier, de  retour  d'un  voyage  scientifique  à  Java,  a  exposé  les 
résultats  de  ses  observations  personnelles,  en  illustrant  son 
discours  de  projections  superbes,  reproductions  de  photographies 
prises  par  lui  au  cours  de  sa  mission.  Voici  un  résumé  de  sa 
conférence  : 

Avec  une  superficie  qui  équivaut  à  quatre  fois  celle  de  la  Bel- 
gique, Java  compte  121  volcans,  dont  18  ont  rejeté  des  matières 
solides,  pendant  les  temps  historiques. 

Le  conférencier  conduit  d'abord  ses  auditeurs  au  Salak  et  au 
Gede,  montagnes  de  l'ouest  de  l'ile,  actuellement  assoupies  ;  leurs 
mares  boueuses,  leurs  sources  chaudes,  leurs  fumerolles  bruyantes 
et  les  tremblements  de  terre  fréquents  de  la  région  voisine 
dénotent  une  activité  toujours  prête  à  se  réveiller.  Au  massif  de 
l'ouest  appartiennent  aussi  le  Tangkoeban-Prahoe  et  le  Papan- 
dajan,  volcans  chers  aux  touristes.  Le  cratère  du  premier  a  été 
transformé  en  un  lac  d'eaux  laiteuses;  le  cratère  du  second  a  des 
jets  de  vapeur  d'une  telle  intensité  que  l'imagination  des  natifs  y 
voit  le  '  soufflet  de  foi^e  „  des  divinités  souterraines. 

Plus  à  t'Est,  en  face  de  la  ville  de  Soerabaja,  est  le  massif  impo- 
sant du  Tengger,  maintes  fois  comparé  aux  volcans  lunaires.  Rien 
de  grandiose  comme  son  cirque  terminal,  cuvette  immense  de 
300  mètres  de  profondeur  et  de  cinq  lieues  de  tour,  dont  le  fond 


k 


-  114  - 

forme  une  mer  de  sable  d'où  émergent,  avec  une  majesté  sinistre, 
les  pitons  du  centre.  Le  P.  Dierckx  a  eu  la  bonne  fortune  de  voir 
ce  cirque  envahi  par  les  nuages,  alors  que  le  Bromo  émettait  son 
panache  blanc  comme  neige  et  qu'à  l'horizon  le  Smeroe,  le  pic  le 
plus  élevé  de  Java,  jetait  au  vent,  de  dix  en  dix  minutes,  les 
bouffées  de  ses  éruptions  intermittentes. 

Non  moins  remarquable  enfin  est  le  Keloet,  qui  fit  éruption  le 
23  mai  1901,  déversant  sur  la  région  les  eaux  bouillantes  de  son 
lac-cratère,  transformées  bientôt  en  des  torrents  de  boue  capables 
de  charrier  des  quartiers  de  roche  grands  comme  des  maisons. 
Son  voisinage  désolé  permet  de  se  rendre  compte  du  désastre 
récent  de  la  Martinique. 

La  dynamique  interne  du  globe  se  manifeste  à  Java  en  cent 
points  à  la  fois.  Aussi  il  est  bien  à  craindre  que  l'attention  du 
monde  entier,  fixée  aujourd'hui  sur  l'archipel  des  Antilles,  ne  se 
reporte  encore  un  jour  sur  l'archipel  de  la  Sonde,  car  Java  reste 
toujours  l'île  volcanique  par  excellence. 

Le  Président  remercie  et  félicite  l'orateur  et  déclare  close  la 
session  du  29  janvier  1903. 


SESSION  DU  21,  22,  25  AVRIL  1905 

A   BRUXELLES 


SÉANCES  DES  SECTIONS 


Première  section 


Mardi,  21  avril.  —  La  section  procède  au  renouvellement  de 
son  bureau.  Sont  élus  : 

Président  :  Lieutenant-Général  De  Tilly. 

Vice-Présidents  :  Ch.  Lagasse-de  Loght, 

Vicomte  R.  d'Adhémar. 
Secrétaire  :  H.  Dutordoir. 

La  section  remet  au  concours  la  question  posée  en  1901  :  Faire 
une  étude  approfondie  des  travaux  de  Simon  Stevin  sur  la  méca^- 
nique,  en  les  comparant  aux  travaux  antérieurs  d*Archimède  et  aux 
travaux  presque  contemporains  de  Galilée,  de  Pascal  et  d'autres 
savants  de  la  même  époque.  —  Les  mémoires  en  réponse  à  cette 
question  doivent  être  envoyés  au  Secrétariat  avant  le  1®'  octo- 
bre 1904. 

Il  est  ensuite  donné  lecture  du  rapport  suivant  de  M.  J.  Neuberg 
sur  la  note  intitulée  :  Sur  la  séparatrice  d^ombre  et  de  lumière  du 
serpentin,  par  M.  Hanocq,  candidat-ingénieur  à  Liège  : 

"  Aucun  des  auteurs  que  j*ai  pu  consulter  (*)  n'a  traité  cette 


(*)  Depuis  la  présentation  du  présent  rapport,  M.  Legrand,  répétiteur  du  cours 
de  géométrie  descriptive  à  TUniversiié  de  Liège»  a  étudié,  dans  le  Bulletin 
sciEinnFiQUB  DE  l'Association  DES  Elèves  des  Éçol^  spéciales  de  Liège,  la 
même  <rouii)e  et  lés  ombres  portées  par  le  serpentin.  La  propriété  de  la  sépa* 
ratrice  d*appartenir  à  un  conoTde  est  due  à  M.  Hanocq  (J.  N.). 

XXVII  9 


-  lie  - 

question.  La  solution  de  M.  Hanocq  est  intéressante;  la  voici  en 
quelques  mots  : 

Le  serpentin  est  l'enveloppe  d'une  sphère  de  rayon  constant  p 
et  dont  le  centre  M  parcourt  une  hélice  II  tracée  sur  un  cylindre 
de  révolution;  on  peut  aussi  considérer  celte  surface  comme  le 
lieu  d'un  cercle  C  de  rayon  p  dont  le  centre  M  parcourt  H  et  dont 
le  plan  est  normal  à  H  en  M.  La  courbe  de  contact  de  la  sphère 
mobile  M  avec  le  cylindre  circonscrit  dont  les  génératrices  sont 
parallèles  aux  rayons  lumineux  est  un  cercle  D,  de  centre  M,  de 
rayon  p  et  situé  dans  un  plan  perpendiculaire  aux  rayons  lumi- 
neux. La  courbe  cherchée  est  le  lieu  des  points  X,  Y  communs  aux 
deux  cercles  C  et  D.  Le  diamètre  commun  XY  engendre  un 
conoïde  dont  le  plan  directeur  est  perpendiculaire  aux  rayons 
lumineux,  dont  la  directrice  rectiligne  est  parallèle  à  l'axe  du 
cylindre  sur  lequel  est  tracée  l'hélice  H  et  dont  la  seconde  direc- 
trice est  cette  hélice. 

Celte  propriété  remarquable  dont  M.  Hanocq  donne  une 
démonstration  géométrique,  conduit  à  un  tracé  simple  des  pro- 
jections de  la  séparatrice.  La  projection  horizontale  de  la  droite  XY 
passe  par  un  point  fixe;  celles  des  cercles  C  et  D  sont  des  ellipses 
de  forme  constante,  mais  un  artifice  ingénieux  permet  de  concen- 
trer toutes  les  constructions  en  un  seul  point  de  l'hélice.  L'auteur 
discute  les  différents  cas  qui  peuvent  se  présenter  d'après  la 
direction  des  rayons  lumineux. 

Je  propose  volontiers  l'insertion  du  travail  de  M.  Hanocq  dans 
les  Annales  de  la  Société  scientifique,  après  réduction  des  deux 
épures  à  des  dimensions  rentrant  dans  le  cadre  de  nos  publica- 
tions. Ces  conclusions  sont  adoptées. 

M.  le  vicomte  d'Âdhémar  communique  à  la  section  la  note 
suivante  Sur  les  équations  aux  dérivées  partielles  du  type  hyperho^ 
lique  à  plusieurs  variables  indépendantes  (*),  et  il  résume  briève- 
ment les  idées  principales  d'un  mémoire  qui  paraîtra  dans  le 
Journal  de  Mathématiques  pures  et  appliquées  de  M.  Jordan. 


(*)  Voir  les  Annalis  di  la  Socuhi  scœrriFiQnE  di  Bruxelles,  t.  XXYX» 
!••  partie,  pp.  6M7. 


Pour  les  équations 


,H,     ^..„_         $g-$^  =  F,„,, 


les  cônes  parallèles  au  cône 


(A) 


J^-;^^*"'' 


jouent  un  rôle  fondamental. 

On  les  appelle  cônes  caractéristiques  et  il  font  partie,  en  effet, 
des  multiplicités  caractéristiques  définies  par  M.  J.  Beudon  (*), 
d'après  Gauchy. 

Nous  sommes  essentiellement  dans  le  domaine  réel  Le  cône  A 
est  réel  pour  une  équation  (H)  qui  sera,  dès  lors,  dite  hyperbolique. 
Le  cône  A  se  réduit  à  un  point  pour  une  équation  de  Laplace 
elliptique  {q  =  0).  Ceci  explique  les  différences  profondes  entre 
le  cas 

?>0, 
et  le  cas 

î  =  0. 

Nous  nous  occupons  du  premier  cas. 

M.  Volterra  (**)  s'est  occupé  de  Téquation  : 

(1)  A«'^u  =  F(a;,y,^), 

pour  laquelle  deux  problèmes  se  posent  (1). 

Problème  Intérieur.  M.  Volterra  montre  que  Ton  obtient 
u  {Xq,  yo,  Zq),  si  Ton  connaît  u  et  ses  dérivées  premières  m'  sur  une 
portion  de  surface  S  découpée  intérieurement  par  le  cône  \  du 
point  (aîo,  yo,  z,). 

Par  la  conception  de  la  conormale  (***),  1*  j'ai  simplifié  notable- 
ment le  calcul  de  M.  Volterra;  2o  j'ai  montré  que  Ton  doit  donner 


(*)  BoLuerar  dc  la  Socrtii  HATHiiiATiQUB  de  Frarcc,  i  XXV,  1697. 

D  ACTA  MATaDUTICA,  t.  XVIU  (18di). 

(*^  Comptes  rendus  de  l'Académie  des  Sciences,  11  février  1901, 


—^11.»  — 

sur  S  non  pas  toutes  les  dérivées  u\  mais  seulement  la  dérivée 

dt4) 
conormale  -prr  ;  3®  j'ai  montré  que  si  S  est  un  cône  A^  parallèle  à  A, 

la  donnée  de  u  est  seule  nécessaire  et  suffisante. 

En  outre,  j'ai  étudié  cette  question,non  abordée  par  M  Volterra  : 
Vintégrale  et  sa  dérivée  conormale  tendent-elles  vers  les  valeurs  don- 
nées lorsque  le  point  (x^^,  î/q,  Zq)  tend  à  venir  sur  S? 

J'ai  prouvé  que  ceci  exige  que  \a.  surface  S  ait  un  plan  tangent 
incliné  au  plus  à  45"  sur  le  plan  xoy. 

Problème  Extérieur.  Les  données  sont  portées  par  une  sur- 
face S  analogue  à  un  cylindre,  découpée  extérieurement  par  le 
cône  Ao. 

M.  Volterra  obtient  bien  u  {x^,  ^q,  2^0);  niais  les  données  «<  et  -^ 

doivent  satisfaire  à  une  condition  fonctionnelle  mobile  avec  le 

point  (a?o,  Vo,  ^o)- 

J'ai  obtenu  d'autres  conditions  fonctionnelles  mobiles  en  expri- 
mant que  w  et  -yj^  tendent  vers  les  valeurs  données  lorsque 

(iï^oi  yoi  Vo)  vient  sur  S. 

Toutes  ces  conditions  sont  de  structure  si  complexe  que  l'on 
pressent  qu'elles  ne  seront  (\\x^ exceptionnellement  réalisées  toutes  en 
même  temps.  On  a  devant  soi  des  systèmes  d'équations  fonction- 
nelles et  l'on  sent  combien  l'on  est  impuissant  à  en  tirer  quelques 
conclusions  faciles  à  vérifier  sur  une  surface  donnée  quelconque. 

Problème  Intérieur  généralisé.  Après  une  étude  minutieuse  de 
u  (Xq^  yo,  z^)  et  de  u'  (x^^  y^^  z^)^  j'ai  pu  obtenir  les  majorantes 
voulues  pour  que  l'application  des  méthodes  à' approximations 
successives  de  M,  Picard  devienne  possible  et  j*ai  intégré  (*) 

A»-'«  =  a(x,y,^)g  +  ftg  +  c^  +  A«  + /•, 

les  a,  6,  ...,/*  étant  fonctions  d'à;,  y,  z  finies  dans  le  domaine  consi- 
déré. 


(*)  Bull,  dc  la  Soc.  mathém.  de  Frahce,  1901,  et  Comptes  rshdùs  de  l*Acad. 
DBS  ScnorcBSi  16  février  190S.  


—  11»  — 

M.  Tedone  (*)  ayant  intégré  pour  le  Problème  Intérieur,  Inéqua- 
tion 

Ton  peut,  aussi  bien,  intégrer  alors 


^-«  =  $«*l^  +  ië^  +  A«  +  /. 


bXn  "^      ht 


Problème  Extérieur  généralisé,  M.  Volterra  ayant  traité  le 
Problème  Extérieur  pour  A^'^u  =  F,  M.  Tedone  a  traité  par  la 
même  voie  ce  même  Problème  pour  A***'^  w  =»  F. 

Rien  n'avait  été  fait  pour  le  Problème  Extérieur  relatif  à 
A^'^w  =«  F  lorsque  J9  est  impair.  Par  une  modification  très  sensible 
des  idées  de  M.  Volterra,  j*ai  pu  traiter  le  cas  (**)  où  p  =  3. 

Mais  ici  encore  il  y  a  accumulation  de  conditions  fonctionnelles 

pour  les  données  m,  -tj^  - 

Conclusions,  Pour  toutes  les  équations 

A^'  u  =  F, 

le  Problème  Intérieur  paraît  résolu.  Pour  le  Problème  Extérieur  il 
semble  difficile  d'achever  la  solution. 

Prenons  maintenant  les  équations  générales  (H)  de  M.  J.  Gou- 
lon  (***).  Il  ne  se  pose  ici  que  le  Problème  Extérieur  avec  toutes  les 
conditions  fonctionnelles. 

M.  J.  Coulon  a  trouvé,  de  la  manière  la  plus  remarquable,  la 
valeur  de  u  en  un  point  :  c*est  V expression  de  V intégrale  si  cette 
intégrale  existe. 

Encore  un  mot.  M.  J.  Hadamard  (iv)  a  étendu  la  notion  de 
caractéristique  aux  systèmes  d'équations  aux  dérivées  partielles. 

Ici  encore  il  est  des  systèmes  étudiés  par  M.  Volterra  (v),  puis 


(*)  Annali  di  Matematica,  Milan,  1898. 

(**)  Comptes  rendus  de  l'Acad.  des  Sciences,  16  décembre  1902. 

(***)  Thèse,  chez  Hermann,  Paris,  1902. 

(iv)  Cours  du  Collège  de  France,  1901. 

(v)  AcTA  Mathematica,  t  XXVIII. 


par  M.  Tedone  (*),  où  une  caractéristique  est  le  cône  A.  L'on 
retrouve  le  Problème  Extérieur  avec  ses  conditions  pour  les  données. 
On  n*a  plus  Tanalogue  de  la  notion  de  dérivée  conormale,  les 
dérivées  des  fonctions  m,  îj,  ...,  étant  mêlées  les  unes  aux  autres. 
L'on  pourra  d'ailleurs  appliquer  les  méthodes  d'approximations 
de  M.  Picard  au  Problème  Intérieur  relatif  à  ces  systèmes. 

M.  Mansion  présente  à  la  section  la  note  suivante  de  M.  Lecha- 
las  :  La  Géométrie  projective  est-elle  indépendante  de  la  Géométrie 
métrique  ? 

Dans  une  communication  faite  le  10  avril  1902  à  la  Société 
scientifique  de  Bruxelles,  M.  Mansion  répond  d'une  façon  nettement 
négative  à  la  très  importante  question  :  la  géométrie  projective 
est-elle  indépendante  de  la  géométrie  métrique?  A  cette  négation 
nous  ne  venons  pas  opposer  une  affirmation  aussi  nette,  et  notre 
but,  plus  modeste,  est  seulement  de  montrer  que  la  preuve  ingé- 
nieuse apportée  par  M.  Mansion  n'est  plus  valable. 

Cette  preuve  repose  sur  ce  que  toute  la  géométrie  projective 
pourrait  se  déduire,  d'après  M.  Russell,  d'un  théorème  qu'on  ne 
saurait  démontrer  sans  faire  la  distinction  dos  trois  branches  de  la 
métagéométrie,  distinction  qui  appartient  à  la  géométrie  métrique. 

La  remarque  est  fort  juste,  si  l'on  considère  le  théorème  en 
question  dans  sa  généralité;  mais  ce  théorème  n'est  fondamental 
que  parce  qu'il  permet  de  démontrer  que  le  résultat  de  la  con- 
struction quadrilatérale  de  Von  Staudt  est  unique.  Dès  lors,  il 
convient  d'examiner  dans  quelles  conditions  se  fait  l'application 
du  dit  théorème  à  la  démonstration  de  cette  unicité,  afin  de  recon- 
naître s'il  est  vraiment  nécessaire  de  distinguer  le  cas  où  deux 
droites  d'un  plan  se  rencontrent  toujours  et  où  deux  plans  se 
coupent  toujours  de  celui  où  il  existe  des  droites  et  des  plans 
parallèles  et  de  celui  où  deux  droites  d'un  plan  peuvent  n'être  ni 
concourantes  ni  parallèles  et  deux  plans  ne  se  couper  ni  à  distance 
finie  ni  à  l'infini. 

Or,  on  voit  d'abord,  en  suivant  le  raisonnement  donné  par 
M.  Russell  (**),  que  le  théorème  est  appliqué  à  deux  plans  qui,  par 


(*)  Annali  di  Matematica,  Milan,  1$9S  et  Am  dclla  Accadimia  di  Toriho. 
(^*)  Essai  sur  Us  Fondements  de  la  Géométrie,  iradactioB  française,  p.  161. 


—  iai  - 

hypothèse,  se  coiipenl  :  on  n'a  donc  pas  à  se  préoccuper  de  savoir 
ce  qu'il  en  adviendrait  si  les  plans  ne  se  coupaient  pas.  Ensuite, 
quand  il  s'agit  finalement  de  prouver  que  deux  droites  situées 
respectivement  sur  chacun  des  deux  plans  et  comprises  d"autre 
pari  dans  un  même  troisième  plan  se  rencontrent  sur  l'inter- 
section des  deux  premiers,  on  n'est  pas  en  présence  de  deux 
droites  quelconques,  mais  de  deux  droites  qui,  en  vertu  de  leur 
construction  (*),  rencontrent  toutes  deux  cette  intersection  et  par 
suite  la  rencontrent  bien  en  un  même  point.  O  sont  ià  toutes 
circonstances  qui  peuvent  se  présenter  dans  les  trois  géométries. 
M.  Mansion.  en  réponse  à  cette  note,  fait  observer  que  la 
construction  quadrilatérale  seule  ne  permet  pas  de  trouver  les 
conjugués  harmoniques  des  points  voisins  du  milieu  d'un  segment 
de  droite.  La  géométrie  projecUve  pure  est  donc  forcée  d'ignorer 
l'existence  de  certains  points  situés  sur  les  droites  qu'elle  cludic, 
ce  qui  en  restreint  considérablement  la  portée.  En  effet,  dans 
chaque  théorème  et  dans  chaque  problème,  on  aura  toujours  à 
craindre  de  raisonner  ou  d'opérer  dans  la  région  inconnaissable 
de  chaque  droite. 

M.  L.  Cousin  donne  ensuite  une  description  sommaire  d'un 
Nouveau  systhiie  de  halartieau pour  les  terrains  très  perméables.  La 
note  de  M.  Cousin  est  publiée  dans  la  seconde  partie  des  Ankales. 

M.  le  vicomte  d'Adhémar  analyse  ensuite  le  Mémoire  de 
M.  d'Ocagne  :  Exposé  synthétique  des  principes  fondameritatix  de  la 
homographie,  publié  dans  le  8»  cahier  de  la  2'  série  du  Jodbnal 
DE  l'École  Polytechnique.  Cette  analyse  sera  publiée  dans  la 
Revue  des  Questions  soientifiques.  En  voici  un  aperçu  : 

M.  d'Ocagne  aborde  de  front  l'étude  de  tous  les  modes  de 
représentation  plane  applicable  à  des  êtres  géométriques  à  n 
dimensions,  en  se  basant  sur  ce  principe  :  la  seule  relation  précise 
de  position  entre  deux  éléments  qui  puisse  être  jugée  à  vue,  c'est 


(*}  On  a  deni  triangles  situés  respeclivemeat  dans  chacun  àet  deux  plans  et 
ayant  pour  base  corn  mu  De  uosegment  de  l'intersection  de  ces  ptaos,  et  chacune 
des  droites  considérées  joint  ['un  des  sommets  opposes  à  celle  base  ï  un  point 
intârieur  au  Iriaugle  correspoDdanL 


leur  contact.  Il  fait  connaître  V  anamorphose  géométrique  deLalanne, 
celle  de  Massau,  les  nomogrammes  à  systèmes  de  cercles,  etc.  H 
ramène  finalement  tons  les  nomogrammes  à  vingt  types  cano- 
ni([ues,  dont  un  à  un  plan,  les  autres  à  deux,  M.  d'Ocagne  indique 
une  métfiode  de  représentation  des  équations  algébriques,  jus- 
qu'au septième  degré  et  fait  connaître  la  résolution  de  ces  équ^f 
lions  par  les  images  logarithmiques  de  Mehmke. 


Le  P.  Bosmans,  S.  J.,  fait  connaître  une  particulanlé  de  l'AstB 
noniie  chinoise  au  XVII»  siècle.  Voici  un  résumé  de  sa  coniraui 
cation  : 

Delanibre  dans  son  Hisfaîre  de  l'Astronomie  du  moyen  âge  (*)  "i 
donné  une  intéressante  analyse  de  V Àstronomia  Europaea  (**)  de 
notre  compatriote  le  P.  Ferdinand  Verbiest  (***),  analyse  dans 
laquelle  on  lit  notamment  celle  phrase  : 


(')  Paris,  Courcier,  1819.  pp.  513-2 

(••)  Artronomia  Europun  avb  imperatore  tarliira  sinico  Ciii»  ifj  appellato 
ex  Hiiibra  in  iMwtji  rtpocata  à  B.  P.  Ferdinando  Verbiest  Ftandro-Btlga  t 
SpeiHale  Jem  Acadtmim  Atlremomicx  in  Regia  PeKinenni  prufecto  Oum 
^ieilegio  Cmsareo,  rf  facuUate  SupeHoruin.  Dilingm,  Ti/pi's  t&  Sumplibus, 
Joantiù  Caapari  Betteard,  Bibliopolw  Acadeinici.  Fer  Jon/iHiim  Fêderle. 
Anno  M.DC.LSXXVn, 

Ce  volume  est  an  in-4°  de  12(1  pp.  et  1  planche  liors  texte,  publié  en  1687.  à 
Dillingea,  par  les  soins  du  ?.  Philippe  Couple!  lie  Malines, 

On  ne  peut  à  aucaa  point  de  vue  le  regarder  comme  une  râédîtioa  de 
Y AttroHomia  Europaea  lub  imperatore  Tarltiro-Sîiiieo  Càm  Hy  appellato  Ex 
UHihra  in  lucem  reuocala  A,  P.  F^rdinando  Verbial  Flandro-Belga  Brugeiui 
e  Sncietale  Jesu  Acadtmiiv  Aatronoinicw  in  Regia  Fekinen>i  Prsifccto  Anna 
laliiti»  U.DCLXVin.  (Bibl.  de  TObservaloire  royal  de  Belgique  lïïii.) 

Ue  dernier  ouvrage  est  un  magailique  volume  ia-follo,  mais  composa  exclu- 
sivement de  planches  imprimées  eur  papier  de  la  Cliinu,  plauuhes  dont  une 
■eule.  la  vue  génémle  de  l'Observatuire  de  Pékin,  a  éi£  reproduite  dans 
VAitlronomia  Eiiropata  éditée  à  DilIlDgen. 

La  bibliographie  des  leuvrea  de  Verbiesl  a  été  donnée  récemment  encore 
dans  la  BiblioMque  de  la  Compagnie  de  JénuB  des  PP.  De  Backer  el  Sommer- 
Togel  (L  Vtll,  Bruxelles,  1898.  coll. 574.586),  mais  elle  renferme  de  nombreuies 
erreurs.  Il  faut  reconnaître  que  cette  bibliographie  est  fort  Jifriclle  à  faire;  il 
serait  utile  de  la  reprendre. 

(•••)  Ferdinand  Verbiest  naquit  à  Pitthem.prés  de  Courlia 


Il  entra  au  noviciat  de  Malinea  le  2  seplembre  16it  et  Ht  ses  études  de  théologie 


*  Les  Chinois,  de  temps  immémorial,  divisaient  le  degré  en  cent 
parties;  il  en  était  de  même  des  minutes  et  des  heures  ,  (*). 

Delambre  ajoute  que  malgré  la  résistance  énergique  des  astro- 
nomes chinois,  Verbiest  parvint  à  faire  adopter  ]a  division  sexagé- 
simale des  Européens  et  à  faire  abandonner  la  division  centésimale 
chinoise. 

Personne  plus  que  moi  n"aJmire  Delambre,  mais  on  sait  que 
pour  écrire  son  grand  ouvrage,  l'illustre  liislorien  s'est  mis  à  un 
point  de  vue  spécial  assez  différent  de  celui  auquel  nous  avons 
l'habitude  de  nous  placer  aujourd'hui.  Absorbé  par  la  partie 
mathématique  de  son  siyet,  il  atlache  souvent  une  importance 
secondaire  à  l'exactitude  des  citations  et  des  références. 

II  y  avait  donc,  dans  ce  passage  de  Delambre,  un  point  curieux 
d'histoire  à  examiner. 

Or,  j'ai  hâte  de  le  dire,  Delambre  est  celte  fois  parfaitement 
exact,  car  voici  le  texte  même  de  Verbiest  (**)  : 


n  Séville.  En  1659  il  fut  envoya  en  Cbiae  avec  plusieurs  au 
entre  aulres  le  P.  Philippe  Couplet  de  Matines. 

Arrivé  en  Chine,  Verbiest  s'y  consacra  d'abord  peodnDt  dix  mois  à  la  prédi' 
cation  de  l'Évangile,  mais  bientôt  le  P.  Adam  Schall  de  Cologne  le  fil  venir  k 
Pâkin,  pourTHasocieràses  travauji  astronomiques. 

Cependant,  en  1665,  un  aoulëremeot  s'ètant  Tait  contre  les  chrèlieos  et  les 
Européeua,  Verbiest  partagea  le  sort  de  ses  confrères  et  finit  par  ëlre  jeté  en 
prison.  Le  P.  Schall,  directeur  de  l'Observatoire  de  Pékin,  fui  remplacé  par  un 
mandarin  très  ignorant.  Aussi  te  calendrier  chinois  se  trouva  bientôt  dans  un 
tel  désordre,  que  l'empereur  Cam-Hy  ordiiana  de  consulter  les  missionnaires 
pour  le  corriger. 

Verbiest  se  concilia  l'estime  de  Cam-Hy,  qui  lui  coDHa,  en  1669,  les  fonctions 
de  directeur  de  l'Observatoire  de  Pékin,  fonctions  que  Verbiest  conserva 
jusqu'à  sa  mort  (37  janvier  1638). 

Pour  plus  de  détails  voir  :  Notice  biographique  sur  le  P.  Vrrbieit,  MiaaioH- 
naire  de  la  Chine,  par  l'abbé  G.  Carton.,.  Bruges,  Vandeoasteela-Werbrouck , 
1839  (Tirage  à  part  des  ptxnKixa  de  ia  Sociét£  de  l'Éhulatioh  poua  l'hisioibs 
IT  LSs  AiTTiQoiTÉs  DE  \.K  Fi.iiNDnE  OQCIDBNTAI.B,  Broges,  1839, 1. 1.  pp.  33-159). 

Biographie  du  R.  P.  Vtrhiegl,  Miatiaanaire  en  Chine,  par  l'abbé  C.  Catton, 
Bmxelles,  1S4{  (Extrait  de  VAlbam  bibliographique  de*  Belges  célibre».  dédié  à 
S,  A.  S.  Mgr  le  duc  de  Brabant,  Bruxelles,  Alph.  Chabunnes,  éditeur,  I8iô, 

1. 1.  pp.  es-ns). 
(•)  P.  aie. 

(")  Astronomia  Europaea.  Édition  de  Dillingen,  p.  17. 


-   1^4  — 

'  Astronomi  Sinenses,  sicut  omnes  circuli  gradus,  ac  minuta 
singula,  ita  etiani  diem  naturalem,  horas,  singula  horarum  minuta 
in  centum  partes  dividebapt.  „ 

C'est  mot  pour  mot  ce  que  dit  Delambre. 

Un  peu  plus  loin  Verbiest  écrit  encore  (*):  "  lUi  —  les  Chinois  — 
pro  suâ  illâ  divisione  quam  ab  omni  antiquitate  acceperant, 
retinendâ,  tamquam  pro  aris  et  focis  pugnabant.  „ 

Encore  une  fois,  c'est  précisément  ce  que  dit  Delambre. 

Voilà  donc  un  point  d*histoire  bien  prouvé  et  j'ajouterai  qu'il  est 
pleinement  confirmé  par  d'autres  documents  contemporains  et 
notamment  par  une  relation  écrite  en  français,  à  Canton,  en  1669, 
dont  une  copie  manuscrite  du  temps  existe  aux  Archives  générales 
du  Royaume  (**). 

En  imposant  la  division  sexagésimale  aux  Chinois,  Verbiest,  au 
lieu  d'avoir  perfectionné  leur  astronomie,  semble  lui  avoir  plutôt 
imprimé  un  recul. 

Il  serait  malaisé,  je  crois,  de  ne  pas  avouer  qu'il  en  est,  en  effet, 
ainsi. 

Mais  il  est  des  circonstances  atténuantes  qui  rendent  Verbiest 
excusable. 

Le  missionnaire  était  aux  fers  dans  les  prisons  de  Pékin  (***).  A 
se  tromper  dans  ses  calculs  il  jouait  sa  liberté,  sa  vie  même  et 
celle  de  ses  compagnons  captifs  comme  lui. 

D'autre  part,  ses  instruments  et  ses  tables  étaient  gradués  en 
divisions  sexagésimales  (iv). 


{*)  Astronomia  Ettropaea,  Édition  de  Dillingen,  p.  18. 

(^*)  Archives  des  jésuites  de  la  province  Flandro-Belge.  Cahier  relié  portant 
an  dos  la  mention  :  *  Lettres  annuelles  des  provinciaux  des  jésuites  d'Asie  aa 
P.  Général,  161S-1G69  „.  Dans  une  pièce  occupant  les  (T.  173-193  du  volume  et 
intitulée  :  Recueil  des  choses  remarquahles  qui  se  sont  passées  à  la  cour  de 
Pékin,  touchant  nos  PP.  et  touchant  la  mathématique  cette  année  1669. 

(***)  Voir  à  ce  sujet  la  lettre  d*un  intérêt  si  poignant  adressée  de  Pékin  par 
Verbiest  au  Provincial  de  la  Flandre-Belgique. 

L'autographe  de  Verbiest  forme  les  ff.  9i  et  93  du  cahier  de  lettres  de  mis- 
sionnaires conservé  aux  Archives  générales  du  Royaume  dont  nous  venons  de 
parler  ci-dessus. 

Un  fragnient  de  la  lettre  a  été  publié  en  fac  simile  par  labbé  Carton,  dans  sa 
Sotict  biographiqHf  sur  le  P.  Verbifst,  Bruges,  1S39  (Planche  hors  texte  entre 
les  pp.  54  et  5%). 

iiv)  AsiroHomia  Enropata,  Édition  de  Dillingen,  p.  IS. 


-  1«M  - 

11  était  donc  bien  plus  certain  de  ne  pas  se  tromper  lians 
ses  calculs  en  employant  la  division  sexagésimale  à  laquelle  il 
était  habitué  qu'en  faisant  usage  de  la  graduation  centésimale 
chinoise. 


Mercredi,  22  avril  1903.  M.  Mansicn  communique  à  la  section 
deux  notes  dont  voici  le  résumé  sommaire  : 

I,  Sur  la  réduction  des  intégrales  elliptiques  à  la  forme  norwale 
lie  Weiersirasa.  On  réduit  aisément  l'intégrale  d'une  fraction 
rationnelle  de  a^  et  de  R,  quand  R*  =  At*  +  4Bjr»  +  6C,f^ 
4-  iDa:  -}-  E,  à  des  intégrales  élémentaires  et  à  l'intégrale  d'une 
fonction  rationnelle  de  «/  et  de  r,  r^  étant  égale  à  4y*  —  g^ij  —  y^, 
ffï  ^t?3  étant  les  invariants  de  R^  On  emploie  pour  cela,  soit  la 
transformation  d'Hermile,  soit  une  transformation  due  à  Weier- 
strass,  dans  laquelle  on  pose  AR'  =  (Aj;^  +  2Bj;  +  G  —  ^'jf-  Si 
j-^  =  0  a  une  racine  réelle  —  2?/»,  et  deux  racines  imaginaires 
m  +-  tu,  m  —  ni,  l'intégrale  transformée  ne  se  prête  nullement  aux 
calculs  numériques.  Dans  ce  cas,  on  la  ramène  à  une  autre  où 
entre  un  radical  p  tel  que  p^  =  0  soit  une  équation  cubique  dont 
les  racines  sont  réelles,  par  les  transfornialions  suivantes  :  1°  On 
pose  y  +  2m  =  t^,  ce  qui  amène  dans  l'intégrale  un  radical  por- 
tant sur  l'expression  P  =  (•  —  6  m  ("  +  9  «i"  +  m^  2°  on  applique 
à  l'inlégrale  en  t,  la  transformation  de  Weierstrass,  en  posant 
P  =  (i*  —  M  —  2^)^  On  trouve  que  l'intégrale  en  i  contient  un 
radical  p,  tel  que  p'  ^^  0  a  ses  trois  racines  réelles,  savoir  m,  et 
—  ifn±\  V'9m'  -|-  »*.  —  Ce  procédé  est  beaucoup  plus  simple 
et  plus  facile  à  retenir  que  ceux  qui  sont  exposés  dans  les  manuels 
de  la  théorie  des  fonctions  elliptiques. 

II.  Sur  la  simplification  des  notations  elliptiques  de  Weierstrass. 
Les  trois  fonctions  fondamentales  de  la  théorie  des  fonctions  ellip- 
tiques de  Weierstrass,  pu,  au  et  Dlog  au,  dépendent  au  fond  de 
trois  variables,  savoir  w  et  les  deux  périodes  lo  et  \u'  ou,  si  l'on 
aime  mieux  de  »,  du  multiplicateur  X  ^ —  p\is  —  piu',  et  du  module 
A»=[p{iu  +  m')-/.u.'J  :  X. 

Ces  fonctions  pu,  au,  DtogCTM,  sont  dans  une  relation  très 
étroite  avec  les  anciennes  fonctions  elliptiques  sn,  en,  d»,  9,  Z,  17, 
mais  pour  un  autre  argument  v  =  h\/X. 

La  présence  de  ce  facteur  yX  complique,  sans  aucune  utilité,  un 


grand  nombre  de  formules  de  la  théorie  des  fondions  elliptiques  ; 
il  est  beaucoup  plus  simple  de  supposer,  dès  te  début,  \  ^  1  et, 
par  suite  uj  =  K,  uj'  =  K't,  de  manière  à  ne  considérer  dans  la 
théorie  des  fonctions  elliptiques  de  Weierstrass,  comme  dans  celle 
d'Abel  et  de  Jacobi,  que  des  fonctions  de  deux  variables  i*  et  t^. 
Au  point  de  vue  pédagogique,  comme  au  point  de  vue  pratique, 
le  maintien  du  multiplicateur  \  est  aussi  inutile  dans  cette  théorie 
que  dans  celles  des  fonctions  circulaires,  fonctions  que  personne 
ne  songe  à  êlndicr  sous  la  forme  sin  \x,  cos  \x,  etc. 

M.  Folie  présente  un  complément  à  son  mémoire  intitulé:  Simple 
recherche  tnijonométrique  de  !a  nntation  euUrienne  de  l'axe  instan- 
tané (Annales,  t.  XXV,  2*  partie,  pp.  252-268).  —  La  section  vote 
l'impression  de  cette  noie  dans  la  seconde  partie  des  Annales. 

ïinfin  M.  Mansion  l'ait  une  conimunicalion  Sur  une  intégrale 
considérée  par  Poisson  en  calcul  des  probabilités  dont  voici  un 
aperçu.  Posons  Fz  =  z""  (1  —  z)" ,  m  =^  }ip,  n  =  m?,  m  +  n^^  n, 
M*  >  «,  2  /  ^  3  et  considérons  les  rapports  (A  :  E),  {B  :  E),  {P  ;  E), 
(Q  :  E)  où  l'on  a  E  =  A  +  B,  et 


B  =  (fz  dz,       P  =  \fz  dz,      Q  =  Çfz  dz. 


1 


On  prouve  aisément  que  A  surpasse  B  et  que  P  surpasse  Q,  Au 
moyen  de  la  formule  de  Stirling,  on  enferme  E  entre  deux  limites. 
Pour  estimer  approximativement  A,  B,  P,  Q,  on  pose  s  =  p  —  x 
dans  A  et  P,  z  =p  -h  x  dans  B  et  Q  et  l'on  met  F?  sous  la  forme 
p'-q'e".  La  dérivée  de  m  par  rapport  à  x  est  comprise  entre  deux 
valeurs  tf'x,  ip'a;  et,  par  suite,  u  entre  q).K  et  i\ix.  On  parvient, 
dans  tous  les  cas,  à  estimer  approximativement  les  intégrales 
de  e'^'dx,  e^'dx  et,  par  suite,  à  enfermer  entre  deux  limites,  l'une 
inférieure,  l'autre  supérieure,  les  rapports  (A  :  E),  {B  :  E),  (G  :  E), 
(D  :  E).  Il  en  est  de  même  pour  l'inlégrale  considérée  par  Poisson 
dans  le  S  88  de  son  ouvrage  sur  la  Probabilité  des  jugements  en 
matière  cirile  et  crimhtelle;  elle  est  égale  à  la  somme  algébrique 
de  deux  de  ces  rapports. 


—  l«y — 


Oouxlème  taction 


Mardi,  21  avril  1903.  La.  section  procède  à  rélection  de  son 
bureau  pour  Tannée  1903-1904. 

Sont  élus  : 

Président  :  Abbé  De  Muynck. 

Vice-présidents  :  L.  Henry, 

G.  Van  der  Mensbrugghe. 
Secrétaire  :         R.  P.  Lucas,  S.  J. 

La  section  met  au  concours  la  question  suivante  :  Nouvelles 
recherches  sur  les  décharges  électriques  dans  les  gaz  (Délai  jusqu'au 
l»*"  octobre  1904). 

Le  secrétaire  donne  lecture  d*une  lettre  de  M.  Ferron  relative 
au  rapport  de  M.  Mansion  sur  son  travail  intitulé  :  Mémoire  éta- 
blissant par  voie  analytique  la  formule  empirique  de  dispersion  du 
physicien  Ketteler,  rapport  inséré  aux  Annales  de  la  Société, 
t.  XXVII,  première  partie,  p.  65.  La  section  décide  que  cette  lettre 
doit  être  communiquée  à  M.  Mansion. 

M.  Tabbé  De  Muynck  expose  ses  recherches  Sur  la  conductibilité 
électrique  des  solutions  d'hydrate  de  chlorat.  La  section  vote 
rimpression  de  ce  travail  aux  Annales.  On  la  trouvera  dans  la 
seconde  partie. 

M.  Van  der  Mensbrugghe  fait  une  communication  Sur  une 
relation  entre  les  forces  moléctdaires  et  la  solubilité;  en  voici  le 
résumé. 

En  1901,  M.  G.  Hulett  a  publié  un  article  intitulé  Beziehung 
zwischen  Oberflàchenspannung  und  Lôslichkeit  (Zeitsghrift  fûh 
PHYSKALiscHE  Chemie,  t.  XXXVII,  p.  385).  L'auteur  rappelle  un 
travail  où  M.  Curie  (*)  arrive  à  la  conclusion  suivante  :  Dans  une 


■^■^^•«'"'•^■■••^ 


(*)  Bulletin  de  la  Soc.  minéral,  de  France,  1885. 


—  199  - 

solution  où  il  y  a  des  cristaux  petits  et  grands,  les  petits  sont 
dissous  et  les  plus  grands  s'accroissent;  de  manière  que  la  surface 
totale  des  corps  plongés  diminue. 

L'expérience  prouve  que  beaucoup  de  solides  fraîchement  préci- 
pités passent  à  travers  le  filtre;  mais,  après  un  séjour  de  quelques 
heures  dans  le  liquide,  le  précipité  se  sépare  aisément  par 
filtration.  On  sait  aussi  qu'en  opérant  à  chaud,  on  voit  le  précipité 
s'agglomérer  très  vite  en  gros  fragments. 

M.  Ostwald  a  montré  que  l'énergie  superficielle  des  précipités 
tend  vers  un  minimum  (*). 

Pour  expliquer  les  faits  que  je  viens  de  rappeler,  on  a  invoqué 
la  tendance  au  minimum  de  la  somme  des  surfaces  mouillées. 
Mais,  pour  rendre  cette  explication  plausible,  il  aurait  fallu  prouver 
d'abord  que  la  couche  commune  au  solide  et  au  liquide  est 
réellement  soumise  à  une  force  contractile.  Or,  il  y  a  bien  long- 
temps que  j'ai  tâché  d'établir,  d'un  côté  par  la  théorie,  de  l'autre 
par  l'expérience,  qu'en  réalité  la  couche  de  contact  d'un  solide  et 
d'un  liquide  qui  le  mouille,  possède  une  force  d'extension  ;  celle-ci 
provient  de  ce  que  la  couche  de  contact  est  plus  fortement  com- 
primée que  le  reste  du  liquide.  J'estime  en  conséquence  que  la 
théorie  fondée  sur  l'hypothèse  d'une  force  contractile  n'est  pas 
conforme  aux  faits. 

Mais,  on  le  comprend,  il  ne  suffit  pas  de  rejeter  un  mode  de 
rendre  compte  des  faits,  il  faut  encore,  si  c'est  possible,  en  pro- 
poser un  autre  plus  conforme  à  la  réalité.  Voyons  donc  si,  en 
admettant  une  force  d'extension  à  la  surface  commune  d'un  cristal 
et  de  l'eau-mère,  nous  pouvons  expliquer  la  disparition  des  petits 
cristaux  et  l'accroissement  des  plus  gros. 

A  cet  effet,  rappelons  que  toute  surface  liquide  convexe  où 
règne  une  force  contractile  éprouve  une  pression  normale  dirigée 
vers  l'intérieur  et  d'autant  plus  grande  que  la  courbure  est  plus 
marquée;  mais  si  la  surface  est  sollicitée  au  contraire  par  une  force 
d'extension,  il  se  produira  une  traction  dirigée  vers  l'extérieur,  et 
cette  traction  sera  d'autant  plus  notable  que  la  portion  liquide 
considérée  est  plus  fortement  convexe.  Il  suit  de  là  que  toutes  les 


(*)  ÂHALTT.  Chemie,  3*  édlt,  n>.  ]5«i  tS. 


parties  saillantes  d'un  cristal  plongé  dans  l'eau-mère  seront  tirées 
plus  ou  moins  rapidement  dans  le  liquide  :  mais  une  action  pareille 
fera  disparaître  évidemment  les  petits  cristaux  plus  vite  que  les 
gros;  seulement,  comme  la  solution  ne  peut  manquer  ainsi  de 
devenir  sursaturée,  c'est  sur  les  gros  morceaux  que  se  déposera 
l'excès  des  particules  dissoutes. 

Le  processus  en  question  doit-il  être  facilité  par  l'élévation  de 
la  température?  Évidemment,  car  dans  ces  conditions,  les  parti- 
cules solides  voisines  de  la  couche  mouillante  considérée  seront 
plus  espacées  entre  elles  et  par  conséquent  plus  faciles  à  détaclier. 

Je  serais  heureux  de  constater  que  les  lignes  précédentes  ne 
passent  pas  inaperçues;  il  y  a  déjà  trop  longtemps  que  l'on 
regarde  indistinctement  toutes  les  surfaces  solides  ou  liquides 
comme  soumises,  sans  exception  aucune,  à  des  forces  de  con- 
traction . 

M.  Louis  Henry  s'occupe  de  In  préparation  de  certains  alcools 
à  l'état  de  liberté  par  la  saponificalio»  de  leurs  éthers  à  l'aide 
d'autres  alcools. 

Les  alcools  C„Hi„+,{OH)  sont,  en  une  certaine  manière,  assimi- 
lables aux  alcalis  caustiques  R-OH  et  de  la  même  manière  que  les 
alcalis  sont  susceptibles  de  chasser  de  leurs  sels  des  bases  hydro- 
xylées  à  l'élat  de  liberté,  de  la  même  manière  des  alcools  sont 
susceptibles  de  chasser  de  leurs  éthers  d'autres  alcools  à  l'état  de 
Tiberté  aussi,  en  donnant  naissance  à  un  nouvel  éther.  Il  rappelle 
à  cette  occasion  la  notice  qu'il  a  publiée  précédemment  intitulée  : 
Observations  au  sujet  de  l'action  des  alcools  sur  les  éthers  compo- 
sés (*).  Celle  réaction  trouve  son  expression  la  plus  parfaite  dans 
Vaetion  des  alcools  sur  tes  éthers  nilreux,  action  qu'ont  fait  connaître 
les  recherches,  si  remarquables  et  malheureusement  trop  peu 
connues,  d'un  chimiste  italien,  M.  G.  Bertoni,  publiées  de  1882 
à  1888.  La  rapidité  avec  laquelle  s'opèrent,  souvent  dès  la  tempé- 
rature ordinaire,  toujours  par  un  léger  échaufifement,  ces  déplace- 
ments des  alcools  vis-à-vis  de  l'acide  nitreux  fait  de  ces  réaclions 
de  véritables  expériences  de  leçons;  leur  netteté  les  constitue  à 
l'état  de  méthodes  de  préparation  de  certains  éthers  nitreux.  Il 

(*)  BoLLiTui  H  L'Acuiim  xoTiOi  I»  Bbuiqot:,  dasm  dm  KJaDoea,  1 90t,  p.  445. 


—  lao  — 

n'est  pas,  dans  la  chimie  des  alcools,  de  réactions  ( 
saules  au  point  de  vue  doctrinal.  Le  fait  qui  les  domine  est  au  fond 
la  loi  du  principe  du  travail  maximum,  le  plus  fort  chasse  le  plus 
faible.  L'alcool  tnélhijlifjtte  H3C-OH  chasse  tous  les  alcools  de  leurs 
éthers  nitreus,  dès  la  température  ordinaire,  en  produisant  un 
nouvel  alcool  à  l'état  de  liberté,  celui  de  l'éther,  et  en  fournissant 
du  nitrite  de  mcllujle,  gaz  bouillant  à  —  12",  dont  la  présence 
s'accuse  extérieurement  par  un  dégagement  abondant  de  bulles 
gazeuses.  M.  Louis  Henry  signale  un  cas  intéressant  de  celte 
réaclion  générale  qu'il  a  fait  connaître  récemment  (*),  l'expulsion 
intégrale  et  presque  instantanée  de  la  monochlorhydrine  éthylé- 
nique  de  son  nitrite  par  i'alcool  étiiyhque  lui-même. 

Cl  H,C-  CH,  {0.K0)  +  HaC-  CH,  (OH) 
=  H,C  -  CHj  (0.N0)  +  Cl  CH,  -  CH,  (OH). 

On  sait  d'une  manière  précise  combien  la  présence  du  chlore 
dans  le  composant  Cl  CH,  déprime  l'intensité  du  caractère  alcool 
dans  le  composant  voisin  HjC-OH 

H,C-CH,(OH) 
Cl  H^G  -  CH,  (OH). 

L'expulsion  dos  alcools  de  leurs  éthers  par  d'autres  alcools 
constitue,  dans  certains  cas,  une  méthode  avantageuse  de  prépa- 
ration à  l'état  de  liberté  de  certains  alcools,  difficiles  ou  impos- 
sibles à  obtenir  par  les  méthodes, ordinaires  de  saponification.  Les 
éthers  utilisables,  dans  ce  but,  sont  les  éthers  des  acides  oi^a- 
niques  et  en  première  ligne  ceux  de  V acide  formique}iCO{OE)\  les 
alcools  à  employer  sont  les  alcools  monoatomiques  C„Hï„+iOH. 
de  poids  moléculaire  peu  élevé  et  en  toute  première  ligne  aussi 
l'alcool  méthylique  HjG  -  OH. 

Ces  prescriptions  sont  basées  sur  ces  faits  : 

1"  Que  Vacide  formique  est  le  plus  fort  des  acides  gras  volatils. 

Cela  résulte  tout  à  la  fols  : 


'(*)  Bulletin  de  l'AcjldÉiii 


lE  Belqiqde,  classe  des 


a)  De  l'inlensité  de  sa  chaleur  de  salification, 

Acide  liquide  +  KOH  solide  =  sel  solide  +  eau  solide. 

GHO, 28,3  calories. 

G,H,Oî 24,4     id. 

b)  De  l'inLensiLé  de  son  pouvoir  élhérifiant. 
Système  isobutyl-fonnique  à  100". 

Vitesse  initiale 61,69 

Limite  . 64,23 

Système  isobutyl-acétique  à  155". 

Vitesse  initiale 44,36 

Limite 67,38 

Dans  ces  conditions,  la  mise  en  liberté  de  l'alcool  est  due  à 
l'union  de  l'acide  organique  le  plus  fort  avec  l'alcool  réagissant 
le  plus  fort  également. 

En  général  il  est  nécessaire  d'employer  une  quantité  de  l'alcool 
expulseur  beaucoup  plus  considérable  que  la  quantité  théori- 
quement nécessaire.  L'alcool  niéthylique  bout  à  66"  et  son  élher 
forniique  â  32";  l'alcool  élhylique  bout  à  78",  son  éther  Ibrmique 
à  54"  et  son  éther  acétique  à  77".  La  distillation  permet  de  se 
débarrasser  facilement  de  ces  alcools  et  de  leurs  élhers. 

M.  Louis  Henry  rappelle  qu'il  a  déjà  mis  à  profit  (*)  avec  grand 
avantage  celte  méthode  pour  obtenir  divers  alcools  malaisés  à 
former  par  d'autres  méthodes,  à  savoir  principalement  : 

1«  L'acélijl-carbinol  ou  alcool pyruv'tque  HjC-CO-CHj.  (OH), 
Éb.  148".  Produit  de  la  réaction  de  l'alcool  méihylique  sur  le 
formiate  pijruvirjue  CHj  -  GO  -  CH,  (CHO,)  lequel  est  lui-même  le 
produit  de  la  réaction  de  Vacéfotie  monocklorée  CH,  -  CO  -  CHj  CI 
sur  le  formiitte  potassique. 

Cette  réaction  a  été  utilisée,  selon  ses  indications,  dans  ces 
derniers  temps,  avec  un  plein  succès  par  un  chimiste  français, 
M.  A.  Kling  (*♦). 


(*)  Voir  ma  aolice  citée  plus  liaut. 
(")  Bulletin  de  la  Société  chimique  I 


—  1  »«  - 

L'acétate  pyruvique,  qui  s'oblient  plus  aisément  encore  que  le 
formiale,  ne  réagit  pas,  en  vase  clos,  vers  100^ 

2<>  La  monO'hromhydrwe  éthylénique.  Décomposition  par  l'alcool 
méthylique  du  bromo-acétate  d'éthylène  BrCH^ -CHg  (CgHgO^) 
lequel  est  lui-même  le  produit  intégral  de  la  réaction  de  H  Br  gaz 
sur  le  diacétate  d'éthylène  CgH^  (^2^1302)2. 

La  mono-cldorhydrine  Cl  CH^  -  CH^  (OH)  peut  s'obtenir  avec  le 
même  avantage  dans  des  conditions  identiques. 

Il  fait  connaître  en  ce  moment  quelques  cas  nouveaux  de  prépa- 
ration de  composés  alcooliques  d'après  cette  méthode. 

\^  La  mono-chlorhydrine  tri-méthylênique  Cl  CHg-CHj-CHj  (OH). 

Le  glycol  triméthylénique  (HO)  CH^  -  CH.  -  CH^  (OH)  se  corn- 
porte  vis-à-vis  de  l'acide  H  Cl  gaz  tout  autrement  que  le  glycol 
éthylénique  (HO)  CH^  -  CHg  (OH).  Alors  que  celui-ci  ne  fournit, 
dans  les  conditions  habituelles  de  réaction  que  la  mono-chlorhy^ 
drine  Cl  CH^  -  CIL  (OH),  le  glycol  triméthylénique  fournit,  suivant 
les  quantités  de  H  Cl,  soit  la  mono-chlorhydrine  Cl  CH^  -  CH,  - 
CHj  (OH)  soit  la  dichlorhydrine  Cl  CH^  -  CH,  -  CH^  (Cl).  Il  est 
difQciie  même  de  s'arrêter  au  dérivé  mono-acide  dont  la  prépara- 
tion est  rendue  ainsi  difficile  et  la  purification  laborieuse.  La 
préparation  de  cette  monochlorhydrine  Cl  CHj  -  CH,  -  CH,  (OH) 
est  aisée  en  suivant  la  méthode  que  voici  : 

a)  Transformation  du  chloro-bromure  de  triméthylène  Cl  GH,  - 
CH,  -  CH,  Br  en  chloro-acétate  Q  CH,  -CH,  -  CH^  (C^HaO,),  par 
l'acétate  potassique  K  -  C8H3OJ  fondu,  sec,  en  présence  d'un  peu 
d'acide  acétique.  Purification  aisée.  £b.  IGi^-lGSMlne  faut  pas 
songer  aux  alcalis  caustiques  ni  aux  terres  alcalines  pour  saponifier 
ce  chlorihacéUUe  par  le  côté  acétique  exclusivement  liais  ob  y 
arrive  aisément  par  Yalcool  méthylique  H3C  -  OH.  On  chauffé  celle 
chloro-acétine  en  vase  clos,  à  lOO*,  pendant  une  vingtaine  d'heures 
avec  une  dizaine  de  molécules  d'alcool  méthylique  légèremeot 
humide.  A  la  distillation,  on  obtient  d'abord  de  lacétatt  de  tnéikyle 
(Éb. 54'')  et,  après  le  départ  de  laleool  méthylique  en  excès,  de  la 
monochlorhydrine  Cl  Cil,  -  CH,  -  Cil,  (OH)  que  quelques  recUfi» 
cations  amènent  i\  son  point  d'ébullition  161o-162*>.  Le  rendement 
approche  do  rintégralitê. 

Une  réaction  analogue  permet  d'obtenir  sans  difficulté  la  mono^ 
bromhydrine  triméthyléniqne  Br  CH,  -  CH,  -  CHaOH)    à  Takle 


du  bromo-acélatedelriniélliylène  Br  CH,  -  CH,  -  CH,  (C,HjO,l. 
Celui-ci  s'obtient  aisément  soit  par  la  léaclion  de  H  Br  gaz  sur  le 
diarétate  de  tviinélhylène  (H;C)a  -  (O.HjOj),,  soit  plus  direcleiïient 
par  la  réaction  sur  le  bibroniure  de  trimélhyUne  d'une  seule  molé- 
cule d'acétate  potassique  Tondu. 

2"  Nilfih  ghjnliqm  (HO)GH,-CN.  M.  Louis  Henry  avait 
depuis  longtemps  conçu  l'idée  d'appeler  à  l'existence  le  nitrile 
glycoliqiie.  !I  a  dû  attendre  jusqu'en  1890  pour  la  réaliser;  le 
mélbanal  étant  devenu,  grâce  aux  recherches  de  M.  Tullens,  un 
produit  commercial  dans  l'étahlissement  de  MM.  Mcrcklin  ci 
Ldsekann,  il  a  pu  alors  combiner  cette  aldéhyde  avec  l'acide 
H  CN,  d'où  ce  composé  si  intéressant  (HO)  CH^-CN.  Auparavant, 
en  1873,  pour  en  tenir  lieu,  il  avait  fait  son  dérivé  oxy-élhyU 
{C,Hs.O)C:H,-CN  par  la  déshydradalion  de  Xamide  éthyl-oxy- 
acétique{CtU^O)  Cil,  -CO(HNJ  par  l'anhydride  phosphonque{*). 

Dès  1874,  il  avait  préparé  Vârélate gli/colique  tC^H^O^)  CH,  -  CN 
par  la  réaction  de  Vai-éionUrilema»ocl4loréeClCU,Œ  surl'acetiite 
potassique.  Mais  tout  essai  de  passer  à  l'alcool  correspondant  à 
l'aide  de  cet  élher  acétique  était  resté  sans  résultat.  Le  l'ail 
s'explique,  le  nitrile  gli/colique  lui-même  (HO)  CH,  -  G\  est  rapide- 
ment altéré  en  présence  de  tout  corps  à  réaction  alcaline. 

M.  L.  Henry  a  songé  dans  ces  derniers  temps  à  l'emploi  des 
alcools  comme  agents  de  saponification. 

L'action  des  alcools,  mêlhylique  et  éthylique  sur  l'acelate 
glycolique  étant  restée  sans  résultat  dans  les  conditions  ordi- 
naires, M.  Louis  Henry  a  mis  en  réaclion  le  fonniate  glycoUque 
(GHO,)CiI,-CN. 

Cet  éther  s'obtient  aisément,  dans  l'appareil  d'Allmann,  par  la 
réaction  de  Cl  CH,-CNsur  leformiale  /lolasslque  K-CHO»,  fonilu, 
sec,  en  morceaux.  C'est  un  liquide  bouillant  à  172";  donsilê  à  20' 
égale  à  1,182.  On  y  a  trouvé  16,23  p.  c.  d'azote,  calculé  16,47. 

Chauffé  pendant  quelques  heures,  en  vase  clos,  au  bain  d'eau, 
à  100°,  avec  dix  molécules  environ  d'alcool  métliylique,  on  en 
obtient  aisément  à  la  suite  de  quelques  rectifications  le  nitrile 
glycoUque  lui-même  {HO)ClIt-CN,  produit  sohible  dans  l'eau, 
distillant,  sous  la  pression  de  35  inilliRiêtres,  â  125°. 


(*)  BlTLLETllI  DR  l'AcAD^IK  DC  BlLOlQUE,  t.  XXXV,  u.  3,  n: 


En  partant  du  niti-Ue proptonique  ^  chloré  Cl  CH,-CH,-CN,  dont 
la  préparation  n'offre  pas  de  difficultés,  M.  Louis  Henrj'  espère 
pouvoir  obtenir  facilement  par  la  même  méthode  le  nitrih  lactique 
primaire  {HO)GNî- CN5-CN,  dont  la  préparalion  à  l'aide  de  la 
inono-bromhydrme  élhijlénigue  réagissant  sur  K  CN  pourrait  être 
plus  avantageuse  quant  au  rendement. 

3-  Mom-chtorht/drine  proptjléniqiie  ?.  HaC-GHCl-CH,  (OH). 

Elle  résulte  de  l'action  de  l'alcool  méthylique  sur  son  acétate 
H,  C  -  CH  Cl  -  CH^  (OCO.CH3).  Celui-ci  est  le  produit  de  l'action 
de  l'acide  chlorhydrique  gazeux  sur  la  mono-acétlne  H3C  -  CH  Cl  - 
GH,  (CjHjOj)  laquelle  s'obtient  elle-même  en  chauffant  la  motio- 
c}dorhydririe  correspondante  avec  de  l'acétate  de  potassium  sec. 

L'action  des  alcools  sur  les  éthers  devient  ainsi  une  méthode 
avantageuse  de  préparation  d'alcools  à  l'état  de  liberté,  d'une 
importance  sur  laquelle  il  est  inutile  d'insister,  puisqu'elle  est 
applicable  là  où  l'emploi  des  moyens  ordinaires  est  impossible  ou 
difficile.  Outre  cela,  elle  présente  un  haut  intérêt  au  point  de  vue 
doctrinal. 

M.  J,  Cartier  fait  l'historique  des  Méthodes  pholométrîques  e}i 
électricité  et  termine  par  l'indication  d'une  Méthode  basée  sur 
l'emploi  des  résistances  au  sélénium.  Ce  travail  sera  publié  dans  la 
Revue  des  questions  scientifiques. 


Mercredi,  32  avril  1903.  M.Louis  Henry  s'occupe  dans  une 
première  communication  des  monachlorhydrines  propyléiiiqiies 
H.Cj  (OH)  Cl. 

C'est  dans  le  but  de  pouvoir  résoudre,  d'une  manière  définitive, 
la  question  de  la  nature  de  la  chlorfii/drine  C3Hu  +  (H0)CI, 
question  qui  est  au  fond  celle  de  la  distribution  des  radicaux  (HO) 
et  CI  dans  un  système  bi-carboné  doué  de  pouvoir  additionnel  et 
formé  de  deux  groupements  divers,  tels  que  HjC^  et  =CH  du 
propylène,  que  l'auteur  a  repris  l'élude  de  ces  composés. 

Le  glycol  propylènique  étant  H^C  -  CH  (OH)  -  CHj  (OH)  on  pré- 
voit l'existence  de  deux  mono-chlorhydrines  diverses 

a)  HjC-CH  (OH)-CHj  Cl  a  ou  mono-chlorydrine  isopropy- 
ligue. 

b)  H,G  -  CH  Cl  -  CH,  (OH)  p  ou  mono-chlorhydrine  propi/lique. 


I»K  — 


La  première  est  un  alcool  secondaire,  la  seconde,  un  alcool  pri- 
maire. De  là,  par  conséquent,  des  dJITérences  dans  leur  manière 
d'être  et  leur  manière  d'agir. 

Ce  que  l'on  sait  de  l'influence  diverse  qu'exerce  sur  la  volatilité 
la  métbylation  des  composés  en  Cj  pour  passer  en  C3,  suivant 
qu'elle  s'exerce  dans  un  composant  hydroxijlè,  alcool,  ou  un 
composant  chloré,  éther  chlorhydrique. 

H3C-CH,{0H} Éb.    78" 

HjC-CH{0H)-CH3 8ii°  -^  +    ^ 

HgC-CH.-CI Éb.    12» 

RiC-CHGl-CHj 36"  ^  "*"  "* 

(HO)CH,-CH^(OH) Éb.  ig?"        _ 

(HO)-CH,-GH,(OH)-CHj  ...  188-  ^ 

C1GH,-CH,CI Éb.    84°  .„ 

Cl  CH,  -  CH  Cl  -  CH3 98"  ^  '^  '-^ 

fait  prévoir  que  ces  deux  composés,  qui  sont  l'un  et  l'autre  h 
mono-chlorhydrine  éftiylénique  (HO)  CH^  -  CHjCI  mono-méthylée, 
différeront  également  par  leur  Bolalilité. 

(H0)CH,-GH,G1 Éb.  132" 

3  (H0)CH,-GHGI-CH3. 
a  CIGH,-GH(OH}-CH,. 

La  mono-chlorhydrine  a  doit,  dans  cet  ordre  d'idées,  être  la 
plus  volatile. 

Il  importait  de  préparer  ces  deux  composés  dans  des  cir- 
constances où  l'on  est  autorisé  à  admettre  qu'il  se  forme  un 
composé  unique. 

A.  —  Origine  et  préparation  de  ces  chlorydrines. 

Point  de  départ  général  :  le  chlorure  d'aHyle.  H,C  =  CH,  -  GH,  Cl 

1"  Chlorbydrine  a  ou  isopropi/lique.  H3G-CH(0H)-GH,  Cl 
Doux  méthodes  : 

a)  Hydratation  sulfurique  du  chlorure  d'allyle.  Sa  combinaison 
avec  tîjSO,,  distillation  du  composé  avec  l'eau.  Transformation 
du  système  H,G  =  CH  -  en  H^G  -  CH  (OH)  - .  Réaction  de  Berllie- 
lot  et  d'Oppenheim. 

b)  Fixation  de  H  Cl  sur  l'oxyde  de  propylène  H,C  -  GH  -  GHj. 


—  I 

L'oxyde  de  propylène  (Éb.  35*»),  est  un  composé  unique  de  son 
espèce  :  avec  H  Cl,  quelle  que  soit  son  origine,  il  fournil,  par 
addition  chlorhydrique,  toujours  le  même  produit  HgCgfOH)  Cl. 

Cette  chlorhydrine  isopropylique  HC3  -  CH(OH)  -  CHj  CI  est  un 
liquide  bouillant  à  127°. 

^^Chlorhydrine  P  ou  propylique  H3C-CHCI-CH2  (OH).  Elle 
s'obtient  de  la  précédente  à  la  suite  des  réactions  suivantes  : 

a)  Action  de  H3C  -  CH(OH)  -  CH^  Cl  sur  K-C2H3O2  sec  à  chaud, 
Formation  de  mono-acétine  isopropylique  H3C-CH(0H)-GHj 
(C2H3O2).  Éb.  1840. 

b)  Action  de  H  Cl,  gaz,  à  chaud,  sur  la  mono-acétine  précédente 
d'où  CH3  -  CH  Cl .  CH2  (C2H3O2).  Éb.  153-1540. 

cj  Saponification  de  cette  chloro-acétine  par  l'alcool  méthylique 
en  excès,  d'où  CH3  -  CH  Cl  -  CH,  (OH). 

Cette  mono-chlorhydrine  p  bout  à  1 330-134°. 

Entre  ces  deux  chlorhydrines  propyléniques  il  y  a  les  mêmes 
rapports  de  volatilité  qu'entre  les  deux  dichlorhydrines  glycériques 
qui  en  sont  les  dérivés  monochlorés. 


H3C  -  CH(OH)  -  CEIg  Cl Éb.  1270 

H,C  -  CH  Cl  -  CH2(0H) 1330 

Cl  CH2  -  CH(OH)  -  CH^  Cl   ....  Éb.  1760 

C1CH,.CHC1.CH,(0H)  ....  182° 


,0 


>  +6 


>  +  60 


B.  —  Liaisons  et  Iransformalions  réciproques. 

C'est  Y  oxyde  de  propylène  H  fi  -CM-CH^  (Éb.  35")  qui  relie  l'une 

0 
à  l'autre  ces  deux  chlorhydrines;  elles  le  fournissent  Tune  et 
l'autre  sous  l'action  des  alcalis  caustiques. 

Avec  H  Cl,  cet  oxyde  fournit  la  chlorhydrine  a  dont  la  transfor- 
mation en  chlorhydrine  p  vient  d  être  indiquée. 

C,  —  Différenciation  chimique.  Diverses  méthodes  s'offrent  pour 
différencier  ces  chlorhydrines,  en  tant  qu'alcool  et  en  tant  qu'éther 
haloïde.  L'auteur  expose  celle  qu'il  a  suivie,  se  réservant  de 
revenir  plus  tard  sur  les  autres.  Celte  méthode  est  l'oxydation, 
soit  nitrique^  soit  chromique. 

Lors  de  ces  oxydations,  le  noyau  tricarhoné  C3  est  parfois 


conservé,  d'oti  avec  la  ehhrhi/drine  a  desproduils  acéioniques,  avec 
la  fhlorhydriiie  p,  des  composés  acides  Iricarbonês. 

D'autres  fois  le  noyau  C^  est  brisé  el  désagrège,  d'où  avec  le 
composé  a  de  l'acide  chloro-acélique  Cl  Cllj  ■  CO(OH)  et  avec  le 
composé  p  de  l'acide  acétique  H3C-C0{0H). 

Voici  quelques  indicalions  complémenlaires  : 

Ckhrhijdrine  a.  Avec  l'acide  nitrique  à  froid,  production  de 
Hal.:  -  c6  -  CH  Cl  (NO),  acétone  chloro-nitrosée,  solide  cristallisable, 
fusion  110". 

Avec  HNO3,  à  chaud,  acide  acétique  CH-, -CO(OH)  et  acide 
moHO-chloro-acéliqne  Cl  CH,  -  CO(On). 

Avec  le  mélange  chromique,  formation  d\icélnne  monochlorée 
CICHj-CO-CHj  et  ultérieurement  d'acides  acétique  el  chloro- 
acélique. 

('A(orAyrf(7we0,  Avec  l'acide  nitrique,  formation  d'acide  a  chloro- 
]iropionique  H^G-CH  Cl- CO(OH),  liquide  (Êb.  185»)  et  d'acide 
acétique. 

Avec  le  mélange  chromique  formation  d'acides  formique  et 
acétique. 

Ces  oxydations  par  l'acide  nitrique  sont  aussi  accompagnées  de 
la  formaliou  d'acide  oxalique. 

Pour  satisfaire  les  esprits  rigoureux,  M.  Louis  Henry  déclare 
que  si  ces  faits  démontrent  que  les  chlorhydrines  obtenues 
comme  îl  a  été  indiqué  renferment  l'une  un  alcool  secondaire, 
l'autre  un  alcool  primaire,  ils  ne  démontrent  pas  que  ces  chlorhy- 
drines ne  renferment  que  cela  et  sont  des  produits  homogènes.  Le 
seul  fait  positif  à  invoquer,  c'est  l'impossibilité  d'obtenir  la  chloro- 
nitroso-acélofie  CH,  -  CO  ■  CH(NO)  Cl  avec  la  chlorbydrine  §. 

Selon  M.  Louis  Henry,  les  réactions  qui  donnent  naissance  â  ces 
deux  alcools  chlorés  si  fonctionnellement  différents  l'un  de  l'autre, 
sont  de  celles  oii  l'on  peut  admettre  la  formation  d'un  produit 
unique,  eu  égard  à  la  facilité  et  à  l'énergie  du  processus  chimique 
dans  lequel  elles  consistent. 

M.  Louis  Henry  ajoute  en  terminant  que  rien  n'autorise  à 
admettre  des  transpositions  atomiques  dans  la  série  des  réactions 
qui  conduisent  du  composé  a  au  composé  p. 

M.  Louis  Henry  entretient  encore  incidemment  la  section  de 
deux  autres  objets  : 


a)  La  fabrication  et  le  prix  actuels  des  composés  éthyUniques. 

h)  Le  phénomène  de  la  liquéfaction  des  corps  solides  dans  le 
vide,  comme  il  en  est  parlé  dans  le  Traité  de  chimie  élémentaire 
de  Lavoisier  (Paris,  1789)  et  le  rapport  qui  a  été  fait  de  cet 
ouvrage  à  T Académie  des  Sciences  de  France,  par  d'Arcet  et 
Berlhollet,  le  4  février  1789. 

Il  se  propose  de  revenir  dans  une  séance  ultérieure  sur  ces 
deux  questions,  intéressantes  à  des  titres  divers,  alors  que  les 
informations  qu'il  aura  receuillies  seront  plus  complètes. 

Le  P.  Schaflfers  décrit  un  nouvel  appareil  de  démonstration  pour 
les  lois  des  gaz  et  des  vapeurs.  Cet  instrument  est  destiné  surtout 
aux  établissements  qui  ne  disposent  que  de  ressources  modestes  ; 
mais  les  institutions  mieux  pourvues,  qui  possèdent  les  divers 
appareils  nécessaires  pour  établir  les  lois  en  question,  y  trouve- 
ront pour  certaines  expériences  des  facilités  nouvelles.  La  cuvette 
profonde,  en  particulier,  si  peu  maniable  d'ordinaire,  y  est  avanta- 
geusement remplacée.  Il  en  est  de  même  de  l'appareil  de  Gay- 
Lussac  pour  la  tension  des  vapeurs  dans  les  gaz. 

Le  principe  dérive  de  celui  de  l'appareil  de  Weinhold  pour  les 
tensions  de  vapeur  à  diverses  températures.  C'est  aussi  celui  de 
Tappareil  de  Frick  pour  la  comparaison  des  tensions  de  vapeur  de 
divers  liquides  à  la  même  température. 

Trois  tubes  en  verre  de  84  centim.  de  longueur  et  de  0,6  centim. 
de  diamètre  intérieur  sont  disposés  verticalement  le  long  d'une 
planchette  graduée  munie  d'un  fil  à  plomb.  A  leur  pied  ils  sont 
réunis,  par  des  bagues  de  gros  caoutchouc  et  de  fortes  ligatures, 
à  trois  tubes  courts  de  même  diamètre  soudés  à  une  branche 
transversale,  au  delà  de  laquelle  le  tube  du  milieu  se  continue  par 
un  prolongement  rectiligne,  fermé  en  bas  par  un  robinet  et  por- 
tant latéralement  un  bout  de  tube  sur  lequel  est  fixé  un  tuyau 
flexible  en  caoutchouc.  Ce  tuyau,  long  de  1,10  mètre  environ,  est 
fixé  d'autre  part  à  un  ballon  d'un  demi-litre,  suspendu  derrière  la 
planchette  graduée,  et  mobile  comme  dans  les  pompes  à  mercure, 
mais  de  manière  a  pouvoir  descendre  jusqu'à  une  cinquantaine  de 
centimètres  au-dessous  de  la  branche  transversale.  L'assemblage 
des  trois  grands  tubes  au  moyen  de  bouts  de  caoutchouc  a  pour 
but  de  faciliter  leur  nettoyage,  le  cas  échéant.  Si  on  ne  tient  pas 


-  lae  - 


à  cet  avantage,  on  peut  les  souder  directement,  ou  encore  les 
mastiquer  sur  une  fourche  en  Ter  disposée  comme  la  fourche  en 
verre. 

Ce  qui  permet  d'utiliser  cet  appareil  pour  do  nombreuses  expé- 
riences différentes  de  celles  qu'avaient  en  vue  Frick  et  Weinhold, 
c'est  avant  tout  la  disposition  de  la  partie  supérieure  des  trois 
tuljes  verticaux.  Les  deux  extrêmes  portent  des  robinets  ordi- 
naires surmontés  d'un  entonnoir  de  5  centiin.  de  hauteur,  dont  la 
section  s'évase  jusqu'à  I,5centim.  de  diamètre. 

Celui  du  milieu  a  un  robinet  spécial,  au-dessus  duquel  s'élève  un 
entonnoir,  et  à  côté  de  lui  un  petit  tube  coudé.  La  clef  de  ce 
robinet  est  percée  obliquement  de  deux  lumières  parallèles  qui, 
par  une  rotation  de  180  degrés,  mettent  successivement  en 
communication  avec  l'intérieur  du  grand  tube  l'entonnoir  et  le 
petit  tube  coudé  (fig.  1  de  la  note  p.  141).  C'est  une  disposition  bien 
connue  dans  l'éiude  des  gaz;  elle  lient  lieu  ici  du  robinet  à  gouttes 
de  l'appareil  de  Gay-Lussac.  Le  gros  tube  porte  en  outre,  à  partir 
du  robinet,  une  graduation  en  centimètres  cubes. 

Pour  mettre  l'appareil  en  service,  on  commencera  par  remplir 
ta  boule  de  mercure,  les  robinets  supérieurs  étant  tous  ouverts, 
puis  en  relevant  le  réservoir.on  fera  pénétrer  le  mercure  jusqu'au- 
dessus  des  robinets.  Si  l'on  constate  que  le  verre  n'est  pas  suffî- 
sanmient  sec,  on  y  versera  un  peu  d'acide  sulfurique,  d'alcool, 
d'éther  (*),  qu'on  fera  descendre  jusqu'au  bas  des  gros  tubes  pour 
les  reprendre  ensuite  dans  les  entonnoirs  au  moyen  de  pipettes,  de 
papier  à  filtrer,  etc. 

Voici  maintenant  les  expériences  auxquelles  se  prête  l'instru- 
ment. Si  l'on  ferme  un  des  robinets  pleins  de  mercure,  on  obtient 
un  tube  barométrique,  d'autant  plus  commode  à  manier  que  s'il 
y  reste  une  goutte  d'eau  ou  une  bulle  d'air,  on  peut  toujours  s'en 
débarrasser  en  relevant  le  mercure  au-dessus  du  robinet.  Si  le 
robinet  reste  ouvert,  on  a  un  ma»ioiiiètre  à  air  libre.  Si,  en  même 
temps,  on  ferme  un  autre  tube  après  y  avoir  introduit  un  peu 
d'ajr;  on  a  un  appareil  tout  préparé  pour  la  vérification  de  la  loi  de 
Mariotle  dans  le  cas  des  pressions  inférieures  à  1  1/2  atmosphère. 


(*)  L'étlier  dissolvacit  la  graisse,  il  Taudra,  ^ 
lubrifiaotde  la  glycérine. 


1  aerl,  prendre  c 


Pour  cette  dernière  expérience,  il  conviendra  de  se  servir  du  tube 
central,  dont  la  graduation  fera  connaître  les  volumes  occupés  par 
le  gaz.  Le  tube  ouvert  marquera  les  pressions  correspondantes, 
tandis  que  le  troisième,  employé  comme  baromètre,  donnera  la 
pression  atmosphérique  du  moment.  Pour  oï)érer  entre  1  et 
1  1/2  atmosphère,  on  fera  le  remplissage  en  ramenant  le  niveau 
du  mercure  au  pied  de  Téchelle;  au-dessous  de  1  atmosphère,  au 
sommet  (*). 

Pour  les  lois  de  la  tension  des  vapeurs  saturantes  ou  non  satu^ 
ranteSf  dans  le  vide,  il  suffira  de  verser,  dans  les  entonnoirs,  les 
liquides  correspondants  et  d'en  admettre  au  moyen  du  robinet  la 
quantité  convenable.  Ce  réglage  est  des  plus  faciles,puisqu'il  suffit, 
pour  expulser  un  excès  de  liquide,  introduit  par  accident,  d'élever 
le  niveau  du  mercure  en  remontant  le  réservoir.  Un  des  tubes 

{*)  Voici  un  exemple  pour  chacun  des  deux  cas. 

1^  En  ouvrant  les  robinets  de  deux  des  tubes  on  y  ramène  le  mercura  au  0 
de  Téchelle.  On  lit  alors  la  pression  barométrique  du  moment,  marquée  par  le 
troisième  tube,  )>ar  exemple  760  millim.,  ainsi  que  le  volume  occupé  par  Tair 
dans  le  tube  central,  par  exemple  30  centim.  cubes.  On  ferme  le  robÎDet  de 
celui-ci  et  on  remonte  le  réservoir  jusqu'à  ce  que  le  volume  smt  réduit 
aux  i'3,  c'est-à-dire  à  20  centim.  cubes.  Donc  la  pression  doit  être  les  3/9  de  la 
pression  atmosphérique.  On  constate  en  effet  que  dans  la  branche  restée 
ouverte  le  mercure  s'élève  maintenant  à  380  millim.  au-dej;sus  du  niveau  dans 
la  branche  où  Ton  comprime  Pair. 

i*  Le  premier  tube  sert  encore  de  baromètre,  le  second  est  fermé  quand  Pair 
y  occupe  un  volume  de  2  centim.  cubes,  par  exemple,  le  troisième  est  employé 
comme  manomètre  à  air  libre.  Supposons  que  dans  le  deuxième,  et  par  suite 
aussi  dans  le  dernier,  le  niveau  soit  à  5  centim.  du  sommet  Ahaissons  le 
réservoir  de  manière  à  doubler  le  volume.  Le  niveau  dans  le  tube  de  Mariette 
sera  à  10  environ,  dans  Tautre  à  48.  La  pression  sera  donc  mesurée  par 
76  _  3$  centim.  ou  1  i  atmosphère.  Triplons  le  volume  :  nous  aurons  les  hau- 
teurs 15  et  66.  Différence  :  51  ;  donc  pression  réduite  des  î  3.  On  aurait  de  même, 
quadruplant  le  vi^lume,  les  hauteurs  :^  et  77.  Donc  pression  propre  de  Fair 
enfem\é  76  —  57  =  19  ou  1  4  d'atmosphère.  En  même  temps  le  baromètre 
commence  à  marquer  :  il  est  à  1.  A  partir  de  ce  moment  il  remplacera  le  mano- 
mètre, filais  pour  éviter  la  rentrée  de  Tair  par  celui-ci,  il  faudra  d*abord 
remonter  le  réservoir  de  manière  à  le  tninsformer  aussi  en  baromètre. 

On  continuera  alon:  ainsi  : 

Tube  de  Mariv^tte,  :K\  baromètre  10.  pn^ssion  15  centim.  =  1 5  atmosphère. 

ao         ,  17        ,         13  16 

35         ,  il        ,         11  17 

etc.  jusqu'à  ce  que  le  réservoir  soit  à  fond  de  course. 


-  141  — 

servira  de  baromètre  de  comparaison  ou  bien  d'indicateur  du 
niveau  Iibre,si  le  robinet  est  ouvert.  La  graduation  du  tube  central 
permettra  aussi  de  démontrer  que  les  vapeurs  éloignées  de  leur 
point  de  saturation  suivent  la  loi  de  Mariotte. 

On  étudiera  de  la  même  façon  les  tensions  de  vapeur  des  solutions 
et  celles  des  mélanges  de  vapeur. 

Enfin  la  tension  des  vapeurs  dans  un  gaz  pourra  être  étudiée  au 
moyen  du  tube  à  robinet  double.  On  y  introduira  d'abord  par  le 
tube  coudé  de  Tair  bien  sec;  puis,  en  tournant  la  clef  de  180°,  ou 
y  fera  passer  lentement  le  liquide  de  Tenlonnoir  (fig.  1). 

Avec  un  peu  d'habitude,  il  est  très  facile  d'en  régler  la  quan- 
tité (*).  Il  faudra  seulement  prendre  la  précaution  d'abaisser  le 
niveau  du  mercure  avant  l'introduction  du  liquide,  pour  éviter 
à  coup  sûr  la  sortie  de  bulles  d'air.  Dans  cette  expérience  la 

(*)  Il  ii*est  pas  inutile  de  remarquer  que  l'appareil  est  exempt  d*un  grave 
défaut  de  celui  de  Gay-Lussac,  à  savoir  la  présence  dVir  non  dépouillé  do 
vapeur  d*eau  dans  l'intervalle  des  deux  robinets  et  dans  ceux-ci.  Si,  pour 
quelque  expérience  spéciale,  on  tenait  à  n'introduire  le  liquide  que  goutte 
à  goutte,  il  suffirait  de  conduire  le  canal  correspondant  à  la  communicaUon 
avec  Tentonnoir  de  manière  qu'il  ne  soit  pas  dans  le  plan  diamétral  de  la 


KlG.  1. 


Fig.  2. 


Fio.  3. 


clef  (fig.  2).  On  ferait  alors  passer  le  contenu  de  l'entonnoir  dans  le  tube  par  de 
petits  balancements  alternatifs  du  robinet.  Une  clef  double  ordinaire,  à  deux 
canaux  diamétraux,  conduirait  encore  au  même  résultat,  à  la  condition  de 
reporter  l'orifice  dé  l'entonnoir  sur  le  côté  du  boisseau.  Enfin  on  peut  même  se 
contenter,  du  moins  dans  les  robinets  métalliques,  d'une  clef  à  un  seul  canal 
(fig.  3),  qui  doit  être  excentrique,  en  replaçant  l'entonnoir  au  sommet  du 
boisseau,  et  le  tube  coudé  sur  le  côté.  Des  robinets  de  ce  genre  seraient  très 
utilement  employés  en  cbimie. 


qnanUté  de  gaz  sec  îatroduite  doit  être  surûsante  pour  que  la 
haateur qu'elle  occupe  dans  le  tube,  à  la  pression  almosptiértgue, 
soit  supérieure  à  la  tiautcur  de  la  colonne  qui  mesurera  la  tension 
de  la  vapeur.  Faute  do  prendre  celte  précaution,  on  s'exposerait 
à  voir  le  mercure  dépasser,  dans  celui  des  tubes  qui  sert  de  ni 
mètre,  le  robinet  et  l'extrémité  de  l'échelle. 

Veut-on,  en  outre,  montrer  la  dépendance  de  la  tension 
(i-vis  de  la  température?  Dans  ce  cas,  les  lubes  devront  pouvi 
être  enfermés  dans  un  manchon  en  verre  à  circulation  de  vapeur, 
d'eau  chaude,  d'air  chaud,  etc.  Les  règles  seront  donc  en  verre 
opale, et  munies  d'un  ou  deux  thermomètres.  Le  bas  des  tubes,sauf 
4  cenlîm.  réservés  pour  les  raccords  en  caoutchouc,  sera  pris  dans 
un  disque  de  liège  épais  fixé  aux  monlanis  en  bois  et  muni  d'un 
ajutage  d'écoulement  pour  le  fluide  de  chauffage.  Le  haut  sera 
serré  légèrement  dans  une  sorte  de  râtelier,  supporté  également 
par  les  montants  en  bois.  Ce  râtelier  sera  dévissé  quand 
coiÊEera  les  tubes  de  l'enveloppe  de  chauffage,  et  remplacé  par 
collier  qui  soutiendra  cette  enveloppe. 

Dans  cette  expérience,  le  tube  central  restera  ouvert,  un  des 
deux  anires  conliendra  de  la  vapeur  sèche,  l'autre  la  même 
vapeur,  en  présence  de  son  liquide. 

M.  Willame  expose  à  grands  traits  un  mémoire  analytîqi 
qu'il  présente  à  la  section  Sur  la  capacité  uniformément  répartieM 
MM,  Wilz  et  Delemer  sont  nommés  commissaires  pour  l'exametll 
de  ce  mémoire. 


Trolilèmi  Mcll» 


Mardi,  21  avril  1903.  Après  un  hommage  ému  à  la  mémoire  dm 
M.  de  la  Vallée  Poussin,  M.  le  Président  entretient  la  seclion  de  II 
question  de  concours. 

Un  mémoire  a  élé  envoyé  à  la  seclion,  en  réponse  à  la  questïoi 
de  concours  :  ■  On  demande  de  nouvelles  recherches  sur  led 
insectes  terliaires. ,  Pour  permettre  à  l'auteur  du  mémoire  de  leniï 
compte  dans  son  travail  de  quelques  observations  présentées  pU 


eup,^^^ï 


-   143  - 

les  rapporteurs,  la  section  décide  de  maintenir  au  concours  celte 
question  proposée  en  190],  Ensuite,  elle  propose  la  nouvelle 
question  suivante  :  Étude  des  caoutchoucs  africains  au  point  de  vue 
scientifique  et  commercial  (délai  jusqu'au  1"  octobre  1904). 

Sur  l'avis  favorable  :  l"  de  M.  le  chanoine  de  Dorlodot  et  du 
R.  P.  Sehmilz,  S.  J.;  £"  du  R.  P.  Deschamps,  S.  J.  et  de  M.  F. 
Meunier;  3"  de  M.  de  Lapparent  et  du  R.  P.  Schniitz,  la  section 
vote  la  publication  aux  Annales  des  mémoires  présentés  :  1"  par 
M.  le  chanoine  Bourgeat  :  Influence  des  plis  hercyniens  sur  le  Jura  ; 
2"  par  M.  l'abbë  Kieffer  :  Description  de  trois  genres  nouveaux  et  de 
cinq  espèces  nouvelles  de  la  famille  des  Sciaridak;  3"  par  M.  le 
C'  F.  de  Montessus  de  Ballore  :  Relations  géologiques  des  régions 
stables  et  instables  du  Nord  de  l'Europe. 

A  propos  de  son  récent  voyage  au  Spilzberg,  M.  J,  Leclercq 
signale  l'observation  qu'il  a  faite  d'un  arc-t>n-eiel  blanc.  Il  insiste 
sur  le  fait  qu'il  a  pu  constater  la  disparition  de  la  baleine  des  côtes 
de  la  Norvège,  el  sa  présence  en  assez  grand  nombre  près  de  la 
côle  occidentale  du  Spilzberg.  11  résulte  des  renseignements 
recueillis  sur  place  que  les  morues  ont  émigré  en  même  lenips  que 
les  baleines.  Les  innombrables  petits  poissons  que  celles-ci 
chassaient  devant  elles  en  pénétrant  dans  les  fjords  ayant  disparu, 
la  morue  a  dû  aller  chercher  sa  nourriture  dans  d'autres  parages. 
On  estime  que  la  pêche  de  la  morue  aux  Iles  Lofoden  ne  repré- 
sente plus  que  le  quart  de  ce  qu'elle  était  jadis. 

M.  De  Wildeman  attire  l'attention  des  membres  de  la  section  sur 
un  curieux  bananier,  récolté  dans  les  environs  de  la  Mission  de 
Bergeyck-Saint-Ignace  (Kisantu),  dans  le  Bas-Congo,  par  le  Frère 
J.  Gillet,  S.  J,  Il  montre  un  régime  de  fleurs  desséchées  de  celte 
curieuse  variation  dans  lequel  les  fleurs,  au  lieu  d'être  disposées 
en  glomérules  à  l'aisseîle  d'une  bractée  et  de  former  des  mains 
comme  on  a  dénommé  ces  glomérules,  sont  disposées  le  long  de 
l'axe  en  forme  de  spirale  sur  deux  rangs  sans  laisser  de  vide  entre 
elles.  Ce  mode  de  disposition  est  des  plus  curieux.  Les  fleurs  sont 
protégées  par  une  bractée  épaisse,  coriace,  plusieurs  fois  plus 
longue  que  les  fleurs  qui  est  continue  depuis  la  base  du  rachis 
jusqu'au  sommet  et  paraît  se  détruire  par  fragments,  de  manière  à 


découvrir  les  fruits.  Ceux-ci  appartenant  au  type  de  la  banane 
comestible  sont  trigones,  mesurent  une  vingtaine  de  centimètres 
de  long  et  4,5  centimètres  de  large,  ils  sont  très  bons  à  manger. 

Par  cet  ensemble  de  caractères  particuliers,  ce  bananier  aurait 
pu  constituer  le  type  d*un  genre  nouveau,  malheureusement  celte 
fructification  étrange  est  un  cas  tératologique,  toutes  les  fleurs  sont 
irrégulières  et  ont  souvent  leurs  étamines  transformées  en  fleurs 
avortées. 

Ce  cas  tératologique  se  transmet  par  les  rejets,  M.  De  Wildeman 
a  reçu  à  deux  reprises  des  inflorescences  à  des  stades  différents 
de  développement,  qui  présentaient  la  même  modification. 

Cette  curieuse  variation  mérite  de  fixer  Tattention  des  botanistes 
et  au  point  de  vue  de  la  culture  elle  peut  avoir  certaine  importance 
à  cause  des  gros  et  nombreux  fruits  auxquels  elle  donne  naissance. 
On  ne  sait  encore  si  ce  bananier  s'est  développé  accidentellement 
dans  le  Bas-Congo  ou  s'il  y  a  été  introduit  par  des  pieds  provenant 
d'autres  régions  tropicales.  Le  Frère  J.  Giilet  a  d'ailleurs  introduit 
au  Congo  diverses  espèces  de  bananiers  comestibles  et  industriels, 
par  exemple  le  Musa  textïlis  ou  **  chanvre  des  Philippines  »  qui 
s'acclimate  très  bien  et  se  reproduit  facilement,  même  de  graines. 

M.  De  Wildeman  signale  aussi  à  propos  de  bananier  la  curieuse 
forme  observée  l'année  dernière  par  M.  Hunger  à  Java  où  elle 
était  désignée  sous  le  nom  de  "  Pisang  samboe  ou  Pisang  sewoe  ,, 
ce  qui  signifie  "  Bananier  millier  „. 

Le  régime  peut  en  effet  comporter  plus  de  3000  fruits,  mais  ces 
fruits  étaient  comme  dans  tous  les  bananiers  réunis  par  mains, 
chaque  main  protégée  par  une  bractée 

Le  R.  P.  Bolsius  adresse  à  la  section  la  photographie  d'un  nid 
de  pigeons  construit  tout  entier  d'aiguilles  à  coudre. 

Le  R.  P.  Schmitz  présente  la  cinquième  édition  de  V Abrégé  de 
géologie  de  M.  de  Lapparent,  dont  il  a  donné  un  compte  rendu 
dans  la  Revue  DES  Questions  scientifiques,  livraison  du  20  avril  1903. 

Il  est  donné  lecture  d'une  étude  de  M.  Eug.  Beauvois,  La  fahle 
des  Amazones  chez  les  indigènes  de  l'Amérique  précolombienne.  Le 
R.  P.  J.  Van  den  Gheyn,  S.  J.  et  M.  Jules  Leclercq  sont  nommés 
commissaires  pour  l'examen  de  ce  travail. 


-  14»  -- 

Mercredi,  22  avril  1903.  M.  l'abbé  M.  Lefebvre  présente  des 
observations  nouvelles  sur  les  glandes  salîvaires  de  Nepa  cinerea. 
La  section  vole  l'Iiripression  de  ce  travail  dans  les  Annales  (voir 
la  seconde  parlie). 

M.  l'abbé  Kieffer  présente  deux  mémoires  ;  1"  Nouvelles  Cécido- 
myiâes  Xylophiles;  2"  Élude  sur  les  Cécidomyidcs  gallicoles.  Ces 
mémoires  sont  envoyés  à  l'examen  de  M.  l'abbé  M,  Lefebvre  et  de 
M.  F.  Meunier. 

La  section,  après  en  avoir  pris  connaissance,  vote  la  publication 
dans  la  Iîevue  des  Questions  scientifiques,  des  travaux  suivants  : 
Exode  des  araignées,  présenté  par  M.  le  Prof.  Fabre,  et  Le  Trans- 
africain,  présenté  par  M.  le  M'*  de  Nadaillac.  On  les  trouvera  dans 
la  livraison  du  20 juillet  1903. 

La  section  transmet  également  à  la  Rbvdb  une  note  de  M.  de 
Kirwan  Sur  legenéimer  millénaire  monosperme,  et  un  travail  du 
même  auteur  intitulé  :  De  la  restauration  par  la  mise  en  défends 
des  montagnes  pastorales. 

Jeudi,  2.if  avril  1M3.  M,  André  Dumont  fait  l'tiistorique  de  la 
découverte  du  bassin  tiouiller  de  la  Campine,  et  montre  les 
importants  résultats  obtenus  jusqu'à  ce  jour.  Après  avoir  évoqué 
lo  souvenir  des  recherches  de  Lambert,  il  signale  qu'on  consi- 
dérait comme  une  utopie,  dans  les  milieux  géologiques,  l'existence 
d'un  bassin  liouiller  campinots,  indépendant  de  celui  de  Liège,  et 
si  l'on  se  trouve  aujourd'hui  devant  le  fait  accompli,  on  te  doit  à 
l'obstination  des  mineurs,  qui  ont  eu  la  foi  rude. 

Le  bassin  houiller  est  reconnu  depuis  la  Meuse  jusqu'à  Sanl- 
hoven.  Plus  â  l'ouest,  on  ne  sait  rîen.  La  superficie  reconnue 
jusqu'à  ce  jour  est  de  150000  hectares,  soit  l'étendue  des  conces- 
sions actuelles  en  Belgique;  mais  les  couches  n'ont  pas  l'allure 
plissée  des  gisements  exploités  au  sud  de  l'Ile  de  BrabanI,  d'où 
celte  conséquence,  que  les  concessions,  qui  n'ont  guère  que 
400  hectares  dans  les  charbonnages  de  nos  divers  bassins,  devront 
atteindre  2000  hectares  dans  le  Limbourg  et  4000  hectares  dans  la 
province  d'Anvers.  Le  terrain  houiller  s'enfonce  plus  rapidement 
vers  l'ouest  que  vers  le  nord,  et  ici  il  est  beaucoup  moins  aquifôrc 
et  moins  boulant  que  vers  le  sud. 


Le  charbon  est  de  bonne  qualilô  ;  il  renferme  42  "/o  de  malïères 
volatiles.  1!  a  élê  rencontré  à  880  mèlres  de  profondeur  à  Eelen,  à 
quelques  kilomètres  au  sud  de  Maeseyck,  et  à  530  mèlres  à  Asch, 
où  se  trouvent  sept  couches  de  42  centimètres  d'épaisseur. 

En  terminant,  M.  Duniont  ajoute  qu'il  a  pratiqué  trente  son- 
dages, que  les  opérations  sont  loin  d'avoir  pris  fin,  mais  qu'on 
peut  proclamer  dès  l'instant  que  la  Belgique  possède  en  Campine 
de  grosses  réserves  de  combustible  pour  l'avenir. 

Le  Président  de  la  section  rend  hommage  à  l'esprit  de  persévé- 
rance de  M.  A.  Dumonl  et  le  félicite  des  remarquables  résullals 
auxquels  il  est  arrivé. 

La  communication  de  M.  A.  Dumonl  est  complétée  par  quelques 
considérations  géologiques  présentées  par  M,  Denoêl  et  par  le 
R.  P.  Schmilz,  S.  J-,  qui  déclare  que,  au  point  de  vue  de  la  flore  et 
de  la  faune,  les  recherches  dans  le  houîller  du  Limbourg  n'ont 
rien  donné  qui  ne  fût  connu. 


Le  mémoire  présenté  par  M.  le  chanoine  Bourgeat  Sur  la 
brèche  de  Bâchant  et  sur  les  formations  analogues,  Tait  l'objet  de 
quelques  remarques  de  la  part  du  R.  P.  Schmitz,  qui  en  demande 
l'insertion  aux  Annales  de  la  Société.  La  section  se  rallie  à  celle 
proposilion. 

La  race  Alpine  fait  l'objet  de  la  communication  ci-jointe  de 
51.  l'abbé  Clacrhout. 

Le  problème  de  l'origine  des  races  Européennes  semblait  résolu 
par  les  admirables  découvertes  de  la  linguistique  ;  on  avait 
constitué  le  tronc  aryen,  dont  on  voyait  se  détacher  les  différents 
rameaux  des  peuples  indogermaniques,  apparentés  par  leurs 
langues  respectives. 

Les  recherches  des  anthropologistes  ont  bouleversé  ce  beau 
système  et  tout  remis  en  question;  actuellement  toute  une  école 
n'admel  plus  l'existence  de  la  race  aryenne,  tandis  que  d'autres 
savants  persistent  à"  rejeter  les  données  de  l'anthropologie  et  à 
rester  tributaires,  pour  l'ethnologie,  de  la  science  du  langage  (•). 


Strasbui|[, 


~   14T  — 

Voici  la  conception  qu'on  se  fait  actuellement  des  races,  qni  ont 
peuplé  l'Europe  ;  on  les  ramène  à  trois  types  distincts.  Nous  avons 
(l'abord  le  type  Nordique;  il  est  confiné  dans  le  nord-ouest  de 
l'Europe  et  a  son  centre  de  dispersion  en  Scandinavie;  c'est  un 
t  ype  dolichocéphale  ;  la,  figure  est  longue,  les  cheveux  sont  blonds, 
les  yeux  sont  bleus  et  la  taille  est  élevée. 

Le  second  type  est  le  type  Alpin;  il  a  son  centre  de  dispersion 
dans  les  Alpes  et  se  retrouve  dans  l'Europe  centrale;  il  est  bracliy- 
cêphale;  les  yeux  et  les  cheveux  sont  plus  foncés,  à  mesure  qu'on 
s'avance  vers  le  sud,  où  nous  rencontrons  le  troisième  type,  le 
type  Méditerranéen,  appelé  ainsi  parce  que  cette  race  occupe  les 
bords  de  la  Méditerranée,  li  est  dolichocéphale  comme  la  race 
Nordique,  mais  les  cheveux  et  les  yeux  sont  très  foncés,  bruns  ou 
noirs. 

On  peut  consulter  au  sujet  de  I*ethnologie  de  l'Europe  le 
magistral  ouvrage  de  M.  Ripley:  The  Races  of  Europe,  édité  à 
Londres  en  1900.  On  y  trouvera,  avec  la  bibliographie  complète, 
l'état  actuel  de  nos  connaissances  sur  les  races,  qui  habitent 
l'Europe. 

Occupons-nous  un  moment  de  la  race  Alpine;  nous  pouvons 
l'étudier  sur  notre  sol,  parce  que  naus  avons  sous  les  yeux  le 
mélange  des  représentants  du  type  Alpin  et  du  type  Nordique. 

Nous  voulons  faire  observer  que  M.  Ripley  n'a  pas  réussi  â  fixer 
aussi  nettement  le  type  Alpin  que  le  type  Nordique  et  le  type 
Méditerranéen. 

Le  seul  caractère  qui  le  distingue  et  qui  se  maintient,  c'est  la 
brachycéphalie;  les  autres  caractères  affectent  une  grande  mobi- 
lité. 

M.  Kraitschek  s'est  demandé,  dans  le  Centbalblatt  fur  Antiiro- 
fOLOGie  (*),si  M.  Ripley  a  le  droit  d'isoler  ce  type,  puisqu'il  confond 
dans  une  même  race  des  individus  à  figure  longue  et  à  face  ronde 
et  qu'il  ne  détermine  pas  clairement  la  pigmentation. 

M.  Ripley  a  réuni  dans  un  tableau  les  traits  caractéristiques  des 


(*)     CKKTHlLBLkTT      FUR     AnTHBOFOLOOIE,      EtHNOLOOIE 

Vt.  lAmakvo.  1901,  leoa,  p.  d-ll. 
XX  VU 


trois  races  (*)  ;  pour  la  race  Alpine,  il  désigne  les  cheveux  comme 
blonds  ou  chftlains;  nous  ne  pouvons  admettre  les  cheveux  blonds 
comme  un  caractère  de  la  race  Alpine;  quand  ils  sont  alliés  à 
d'autres  caractères  de  cette  race,  il  est  certain  qu'ils  sont  le 
résultat  du  métissage  entre  deux  races.  M.  Ripley  indique  les  yeux 
comme  gris  ou  couleur-noisette.  Quand  il  s'agit  de  justifier  ces 
tons,  il  s'exprime  assez  vaguement  :  •  La  couleur  de  la  chevelure 
et  des  yeux  est  plutôt  neutre,  en  tous  cas  intermédiaire  entre  la 
race  Nordique  et  la  race  Méditerranéenne.  Il  y  a  une  tendance 
vers  les  yeux  gris  et  la  chevelure  est  souvent  brune.  Sous  ce 
rapport,  cependant,  il  existe  une  grande  variété  et  la  transition 
du  nord  au  midi  s'établit  par  degrés  (**).  , 

Nous  avons  voulu  soumettre  les  types  de  la  race  Alpine  à 
une  petite  enquête  et  nous  avons  porté  nos  investigations  sur 
100  enfants  de  notre  école  de  Pitthem,  choisis  au  hasard.  Noos 
avons  rencontré  parmi  eux,  25  représentants  de  la  race  Nordique. 

Les  75  enfants  qui  paraissent  appartenir  à  la  race  Alpine,  se 
partagent  comme  suit,  pour  la  couleur  de  la  chevelure  :  33  enfonts 
ont  les  cheveux  châtains;  les  autres  ont  la  chevelure  plus  foncée; 
quelques-uns  même  s  approchent  du  noir.  Il  y  a  lieu  d'observer, 
que  nous  passons  par  tous  les  tons, du  clair  au  noir;  non  seulement 
on  rencontre  des  nuances  de  plus  en  plus  foncées  en  descendant 
du  nord  au  sud  de  TEurope,  mais  on  peut  signaler  les  mânes 
couleurs  en  concentrant  les  observations  sur  un  groupement,  tel 
que  nous  venons  de  le  circonscrire. 

Pour  la  couleur  des  yeux,  nous  avons  compté  14  types,  aux 
yeux  gris:  les  enfants,  aux  yeux  couleur-noisette,  semblent  repré- 
senter un  type  distinct  :  nous  n'en  avons  rencontré  que  13.  Que 
faut-il  dire  de  la  couleur  des  yeux  des  4S  enfants  qui  restent ?Lm 
couleur  parait  un  mélange  de  teintes  grises,  brunes  ou  verdâtres 
et  c'est  tantv>t  le  vert,  tanlC»t  le  brun,  tantôt  le  gris  qui  domine  les 
autres  nuances, 

Oue  rèsuite*t-il  de  cette  analyse  qu'on  pourrait  repéter  sur 
niaint  gn>upement  d'enfants  ou  d'adultes  ?  Faut-il  rejeter  la  das- 
sidoatîoîi  des  trv>is  races  européennes,  que  n'admet  pas  rémiii«it 


—  l.«9  — 

anLhropologisle  suédois,  M.  Retzius,  sans  la  remplacer  cependant 
par  un  autre  système  (*)? 

Ne  peut-on  soupçonner  que  la  race  Alpine  comprend  le  mélange 
de  deux  ou  trois  races,  qui  étaient  autrefois  aussi  distinctes  que  le 
type  Nordique  par  exemple  ? 

Ne  seraîl-on  pas  enclin  à  souscrire  aux  conclusions  de  M.  Ara- 
nion,  un  des  maîtres  de  la  science,  qai  a  étudié  à  Tond  les  popu- 
lations du  grand-duché  de  Bade? 

Voici  comment  il  s'exprime  : 

"  Tous  les  peuples  de  la  terre  sont  le  résultat  de  croisements.  La 
supposition  que  l'on  puisse  se  trouver  en  présence  de  types  purs 
est  basée  sur  le  l'ait  que  l'on  rencontre  des  individus,  qui  paraissent 
réunir  les  caractères,  que  l'on  attribue  aux  races  primitives  (•*).  , 

Quelle  est  l'origine  de  la  race  Alpine? 

Voici  le  résumé  des  théories  de  M.  Ripley,  au  point  de  vue 
ethnique  :  les  couches  les  plus  anciennes  et  les  plus  profondes  de 
l'Europe  occidentale  étaient  extrêmement  dolichocéphales;  la  race 
Méditerranéenne  paraît  s'en  rapprocher  le  plus;  c'était  vraisem- 
blablement un  type  africanoïde  qui,  dans  le  nord  de  l'Europe,  est 
devenu  blond  par  l'influence  du  milieu  et  par  l'effet  de  la  sélec- 
tion; à  l'âge  néolithique  se  sonl  introduites  en  Europe  des  popula- 
tions brachycêphales,  dont  les  affinités  sont  nettement  asiatiques  : 
le  type  Alpin  représente  encore  aujourd'hui  cet  élément  intrus. 

Pour  ce  qui  concerne  notre  patrie,  nous  devons  avouer  que  les 
théories  de  M,  Ripley  sont  pleinement  confirmées  par  les  décou- 
vertes de  l'anlhropologîe  préhistorique. On  connaît  les  néoUthiques 
de  la  Meuse,  si  bien  étudiés  par  M.  Fraipont,  qui  les  a  désignés 
sous  le  nom  de  types  de  Furfooz  (■"•*). 

Ail  commencement  des  temps  néolithiques  sont  venus  se  juxta- 
poser et  se  superposer  par  immigration,  aux  dolichocéphales 
primitifs  des  races  brachycêphales.  De  ces  invasions  proviennent 


(")  CEitTRii.BLÀTT  fQr  Antropologie,  ETWiotoûii  OBD  UaaEscHicHTK,  VI.  Jalir- 
gaDE.  1901,  p.  168. 
(**)  L'ÂirTHROPOLoaiE,  t.  Xnt,  Paris,  190S,  p.  7ÎS. 
(•")  Julien  Fraipont,  La  NMithiquet  dt  ta  Meuie,  BnueUes,  1900,  pp.  77  et 


f 


la  race  de  Grenelle  en  France  et  le  type  sous-brachycéphale  de 
Furfooz,  résultat  du  métissage  des  dolichocéphales  primitifs  et  des 
brachycéphales  nouveau  venus. 

M.  A.  Proost  signale  Timportance  de  plus  en  plus  grande  que 
prennent  en  Belgique  les  écoles  ménagères  agricoles,  et  fait 
remarquer  combien  les  sciences  naturelles  y  sont  nécessairement 
en  honneur.  Ces  écoles  vont  probablement  servir  de  modèle  à  des 
institutions  analogues  en  France  et  au  Grand-Duché  de  Luxem- 
bourg. 

M.  Proost  montre  aussi  les  efforts  faits  pour  doter  le  pays  d'une 
bonne  carte  agronomique,  et  la  grande  utilité  du  recensement 
agricole  annuel  entrepris  par  le  ministère  de  Tagriculture.  Des 
exemplaires  du  recensement  de  1901  sont  mis  à  la  disposition  des 
membres  de  la  section. 

Une  étude  sur  les  Acahjptères  de  Vambre  est  présentée  par 
M.  F.  Meunier.  M.  A.  Proost  et  le  R.  P.  Bolsius,  S.  J.  sont  priés  de 
faire  rapport  sur  ce  travail. 

M.  F.  Meunier  présente  le  rapport  suivant  sur  un  mémoire  pré- 
senté par  M.  Tabbé  Kieffer  et  intitulé  Description  de  trois  genres 
nouveaux  et  de  cinq  espèces  nouvelles  de  la  famille  des  Sgiaridae. 

Malgré  l'importante  et  minutieuse  monographie  des  Sciaridae 
de  feu  Winnertz  (*)  et  Tétude  relativement  récente  de  E.  H.Rûb- 
saamen  (**)  le  savant  cécidologue  de  Bitche  a  encore  trouvé  de 
nouveaux  et  très  curieux  orfliorapha  de  cette  famille.  Son  tableau 
synoptique  complète  celui  de  Rûbsaamen  {loc.  cit.,  p.  30-31).  Les 
genres  et  espèces  de  ce  travail  sont  décrits  très  exactement  et  les 
dessins  de  parties  d'organes  (balancier,  ailes)  reproduisent  bien  le 
détail  de  la  fine  morphologie  de  ces  diptères.  Qu'il  me  soit  cepen- 
dant permis  de  faire  une  observation  dont  M.  Tabbé  J.  J.  EieflTer 
sera  le  premier  à  apprécier  la  portée.  Dans  l'intérêt  de  la  science 
diptérologique  ne  ferait-il  pas  chose  utile  en  donnant  des  dessins 


(*)  Beitrag  zu  einer  Monographia  der  «SViart/ifn,  Vkrhandl.  K.  K.  zoou  BOT. 
Gesellscraft,  Wien,  1867. 

(**)  Diê  aussereuropaîschen  Tranernûcken  des  KônigL  Muséums  f. 
kunde  zu  Berlin,  Berl.  Ent.  Zeitschrift,  Bd.  xxxix,  Heft,  1, 18d4. 


-   !»■   — 

de  feijerimhoffia  bruchypUra  Ç,  de  P.ap(eia,  dépourvu  de  balan- 
ciers, et  de  Seiara  membraiiigera  (f  dont  la  strucliire  des  haltères, 
fcrait  croire  â  une  deuxième  paire  d'ailes. 

Je  propose  l'impression  du  travail  de  M.  l'abbé  J.  J.  Kifffer  dans 
les  ANNALES  de  la  Société. 

La  section  se  rallie  â  cette  conclusion. 


M.  le  D'  H.  Lebrim  présente  à  la  section  quelques  données  sur 
l'œuf  ovarien  chez  Balmcoceps  attenuatus,  avec  démonstration  de 
préparations  microscopiques. 

Voici  un  résumé  de  cette  communication. 

Depuis  que  nous  avons  commencé  en  1897  la  publication  du 
résultat  des  recherches  que  nous  poursuivions  avec  Garnoy,  sur 
le  développement  de  l'œuf  des  Balraciens,  la  critique  et  le  contrôle 
de  nos  observations  ont  été  faits  tant  en  Belgique  qu'à  l'étranger. 
Mais  les  conlirniations  de  nos  résultats  nous  sont  arrivées  surtout 
de  l'étranger  et  de  ceux-là  même  dont  nous  avions  attaqué  les 
conclusions  et  qui,  après  contrôle  de  nos  méthodes,  se  sont  ralliés 
à  notre  manière  de  voir.  Deux  de  nos  compatriotes  au  contraire, 
MM.  Van  Beneden  et  Von  Winiwarter  le  maître  et  l'élève,  ont  émis 
sans  contrôle,  semble-t-ll,  sans  recherches  préalables,  des  critiques 
plutôt  tendancieuses,  que  nous  n'avons  pas  cru  nécessaire  de 
relever. 

Nous  nous  bornerons  à  citer  ici  l'appréciation  d'un  collègue 
allemand,  Wilhem  Lubosch:  "  Quand,  dit-il,  Winiwarter  affirme 
que  les  figures  de  Garnoy  et  Lebrun  paraissent  provenir  de 
préparations  desséchées  ou  en  partie  mal  fixées,  c'est  une  impres- 
sion que  maint  observateur  aura  pu  partager  de  prime  abord. 
Mais,  exprimer  publiquement  celle  opinion,  sans  aucun  contrôle 
sur  l'objet  même,  me  semble  être  un.  procédé  qu'on  ne  saurait 
assez  blâmer,  dans  l'intérêt  même  de  toute  recherche  scientifique. 
Après  m'ètre  familiarisé  avec  l'objet,  je  dois  dire  bien  clairement 
que  je  n'ai  pu  découvrir  dans  les  planches  VI,  VII  et  VIII,  la 
moindre  petite  particularité,  qui  pourrait  être  prise  pour  un  pro- 
duit artificiel,  , 

Lubosch  vient  de  publier  un  mémoire  dans  le  JenaischZbitschript 
où  il  expose  le  résultat  des  reclierches  qu'il  a  entreprises  unique- 
ment pour  contrôler  nos  observations  sur  les  Tritons.  Feu  le  pro- 


-   1»5^  - 

fesseur  Born  de  Breslau  avait  étudié  Tobjet  avant  nous  et  nous 
étions  arrivés  à  des  conclusions  absolument  opposées.  Sur  son 
conseil,  Lubosch  a  fait  une  étude  comparative  de  nos  méthodes  de 
fixation  et  de  coloration;  il  a  suivi  fidèlement  la  technique  nouvelle 
que  j'avais  minutieusement  décrite,  et  la  conclusion  de  son  travail 
nous  donne  gain  de  cause.  Il  a  étudié  14  ovaires  de  Triton,  et 
néanmoins  il  ne  peut,  dit-il,  sans  vouloir  infirmer  l'exactitude  de 
nos  observations,  se  rallier  entièrement  à  notre  manière  de  voir 
sur  un  point  capital,  à  savoir  la  non-permanence  des  chromosomes 
à  travers  toute  la  vie  de  l'œuf. 

Nous  nous  réservons  de  répondre  en  détail  aux  objections  qu'il 
soulève  à  ce  sujet,  dans  le  mémoire  que  nous  préparons  sur 
riiistoire  de  l'œuf  de  Batracoceps.  Nous  avons  entrepris  cette 
histoire  dans  un  double  but,  apporter  et  ajouter  de  nouvelles 
preuves  à  celles  que  nous  avons  précédemment  fournies,  et  ainsi 
profiter  d'une  occasion  favorable  pour  maintenir  la  légitimité  de 
nos  conclusions. 

Nos  recherches  sont  suffisamment  avancées  aujourd'hui  pour 
dire  que  nous  avons  retrouvé  chez  Bat rococeps  atténuât us,plusieurs 
stades  qui  démontrent  à  l'évidence  : 

1«  Que  les  nucléoles  de  l'œuf  représentent  bien  l'élément  nucléi- 
nien  de  la  cellule  ; 

â^  Que  le  boyau  primitif  disparait  assez  rapidement; 

3^  Qu*à  plusieurs  stades,  très  distants  les  uns  des  autres  dans  la 
vie  de  Tœuf,  l'élément  de  l'œuf  nucléinien  est  exclusivement  repré- 
senté dans  la  vésicule  germinative  par  les  nucléoles. 

4**  Par  conséquent  la  continuité  morphologique  des  chromo- 
somes à  travers  toute  la  vie  de  Tœuf,  telle  que  Weissman  et 
Rûckert  Tadmeltent,  est  démentie  par  les  faits. 

L'auteur  montre  ensuite  les  préparations  microscopiques  qui 
justifient  ses  conclusions. 

La  section  procède  au  renouvellement  de  son  bureau.  Sont 
nommés  : 

Pr(\<it1ent  dhonneur  :    André  Dumoxt. 
Pfrsidenf  :  Chanoine  Bourgkat. 

I  Ire-  Pir.<iden  U  :  Marquis  de  TRAZEexiEs. 

R.  P.  Fr.  DiERcaa,  S.  J. 
Secrétaire  :  F.  Vas  Ortrot. 


Ouilrlâma  laclion 


Mardi,  21  avril  1903.  La  quatrième  section  avait  porté  à  son 
ordre  du  jour  une  discussion  sur  le  fœticide  médical.  Cette  question 
soulève  des  problèmes  de  la  plus  liaute  gravité  dont  il  importe 
que  le  médecin  possède  la  solution,  s'il  veut  mettre  sa  conduite 
dans  l'exercice  de  sa  profession  en  harmonie  avec  sa  conscience 
de  chrétien.  Les  derniers  progrès  de  ta  science  obstétricale  d'une 
part,  les  récentes  décisions  de  la  cour  de  Rome  de  l'autre,  donnaient 
à  cette  étude  une  véritable  actualité. 

Vu  l'importance  des  débats,  la  section  avait  convié  à  cette 
réunion  des  personnes  même  étrangères  à  la  Société,  médecins  et 
ecclésiastiques.  Parmi  les  premiers  s^  trouvaient  M.  le  proTesseur 
Hubert,  de  l'Université  de  Louvain,  MM.  les  professeurs  Delassus, 
Lenitère,  Lavrand,  des  Facultés  catholiques  de  Lille,  et  des  mem- 
bres du  corps  médical  de  Bruxelles  el  de  la  province. 

Le  Président  de  la  section,  M.  le  D'  Faidherbe,  a  donné  d'abord 
la  pai'ole  à  M.  le  D'  Gh.  Van  Aubel,  directeur  de  la  JMaternîté 
Sainte-Anne  à  Bruxelles,  pour  résumer  le  rapport  préliminaire 
qu'il  avait  rédigé  sur  la  question  du  fœticide,  examinée  au  point 
de  vue  médical. 

Le  R.  P.  Vermeersch,  professeur  de  théologie  morale  au  Collège 
de  la  Compagnie  de  Jésus  à  Louvain,  l'a  ensuite  exposée  au  point 
de  vue  théologique  et  moral  et  a  fait  connaître  les  décisions 
portées  à  ce  sujet  par  le  Saint-Office. 

Une  discussion  intéressante  s'en  est  suivie.  M.  le  professeur 
Hubert,  avec  la  haute  compétence  qui  lui  appartient,  a  fait  des 
déclarations  bien  nettes,  conformes  à  l'enseignement  que  son  émi- 
nent  père  et  lui  ont  toujours  professé  sur  cette  matière.  Son 
discours,  fort  applaudi,  a  fait  sur  l'assemblée  une  profonde 
impression. 

MM.  les  professeurs  Delassus,  Lemière,  Lavrand,  ont  envisagé 
les  côlés  de  la  question  qui,  naguère  encore,  laissaient  des  doutes 
sérieux  dans  l'esprit  de  plus  d'un  praticien,  et  semblaient  autoriser 
des  divergences  d'attitude  assez  graves.  Un  échange  d'explications 
a  eu  lieu,  sur  ces  points,  entre  ces  messieurs  et  le  R.  P.  Vermeersch. 


M.  le  D^  Loonljens,  de  Bruxelles,  et  M.  le  chanoine  Boulay,  de  la 
Faculté  dos  sciences  de  Lille,  ont  également  pris  part  à  celte 
discussion,  dont  les  conclusions  seront  publiées  plus  tard  dans  les 
Annales. 

Il  a  été  impossible  d'épuiser  en  une  seule  séance  Tétude  d'un 
sujet  aussi  complexe;  la  seclion  a  donc  décidé  de  la  poursuivre 
ultérieurement,  en  se  limitant  cette  t'ois  à  la  partie  exclusivement 
médico-chirurgicale. 


cinquième  teotlon 

Mercredi,  22  avril  1903,  M.  Fernand  Deschamps  expose  et 
critique  Les  théories  sociales  du physiocrate  Mercier  de  la  Rivière. 

Jeudi,  2H  avril  1^K)3.  M.  Edouard  Van  der  Smissen  fait  une 
communication  sur  La  baisse  de  Vargent  et  V  Union  latine.  En  voîci 
le  résumé. 

La  chute  récente  de  la  valeur  commerciale  de  Targent  met-elle 
rUnion  latine  en  péril  ? 

La  dernière  fois  que  la  convention  monétaire  qu'il  est  d'usage 
d  appeler  l'Union  latine  a  été  renouvelée,  à  la  fin  de  1885,  elle  ne 
Ta  été  que  pour  cinq  années.  Depuis  le  l*"^  janvier  1890,  elle  se 
survit  grâce  à  la  clause  de  tacite  reconduction.  Mais  il  dépend  de 
chacun  des  États  intéressés  de  provoquer  la  dissolution  de  rUnion 
par  une  simple  déclaration  unilatérale.  Du  point  de  vue  juridique 
la  vie  de  l'Union  tient  à  un  fil. 

L'Union  latine  a  passé  par  des  phases  d'existence  distinctes,  et 
même  caractéristiques.  L'Union  de  1865  est  bimétallique.  Celle  de 
187S  etablit,en  suspendant  toute  frappe  d'écusam  régime  d'expec- 
tative qui  s'est  trouvé  être  un  régime  de  transition.  L'Union 
de  1S85  n'a  plus  que  les  apparences  du  bimétallisme  :  les  écus  n*y 
conservent  le  pouvoir  libératoire  qu'à  titre  de  billets  métalliqQes. 

Los  actes  i>iternationaux  de  1S85  ont  transformé  le  pacte 
primitif  par  l'introduction  d'une  clause  de  liquidation  relative  aux 
pièces  d'argent  de  cinq  francs.  Aux  termes  de  l'accord  da 
6  novembre,  chacun  des  États  intéressés  reprendra  à  leur  Taleiur 


—  1»«  — 


nominale  les  écus  frappés  à  son  effigie.  La  Belgique  n'a  pas 
adhéré  à  celte  clause  nouvelle  qui,  d'aptes  les  prévisions,  l'obli- 
gerait à  rapatrier  deux  cents  millions  d'écus  que  les  voies  natu- 
relles de  commerce  ont  amené  à  son  hôtel  des  monnaies  à  l'état  de 
lingots  et  ont  entraîné  ensuite  à  l'état  de  disques  monétaires  dans 
la  circulation  française.  Pourtant  après  s'être  retirée  de  l'Union 
latine  la  Belgique  y  est  rentrée  â  la  faveur  de  l'acte  transactionnel 
du  12  décembre  :  aux  termes  de  cet  arrangement  elle  n'aura  à 
rembourser  que  la  moitié  du  solde  d'écusdont  après  une  compen- 
sation préalable  la  France  restera  détentrice  lors  de  la  liquidation. 
Pour  l'autre  raoilié  elle  s'est  engagée  seulement  à  n'apporter  à  son 
régime  monétaire,  pendant  cinq  ans  après  la  dissolution  de  l'Union, 
aucun  changement  de  nature  à  entraver  le  rapatriement  des  écus 
parla  voie  du  commerce  et  df£  Échanges.  Comme  i\s'apr<L  en  l'espèce 
de  pièces  retirées  de  la  circulation  en  vertu  de  la  convention 
même,  et  qui  ne  doivent  pas  être  remboursées,  leur  rapatriement 
ne  s'cflfeetuera  pas  ou,  plus  exactement,  ne  s'effectuerait  que  si  — 
chose  improbable  —  le  change  devenait  défavorable  à  la  France. 

Quel  est  le  rôle  actuel  des  écus  de  l'Union  latine?  Car  c'est  grâce 
à  la  détermination  de  ce  rôle  qu'on  pourra  mesurer  les  chances 
de  durée  future  du  régime. 

Dans  la  circulation  de  l'Union  latine  les  écus  ont  le  même 
rôle  que  les  disques  analogues  employés  dans  les  autres  pays, 
notamment  en  Angleterre  et  en  Âllemi^ne,  avec  cette  différence 
qu'ils  ont  un  pouvoir  libératoire  ilUmilê. 

Dans  l'encaisse  des  Banques  ils  servent  de  rempart  à  l'or,  rôle 
qu'ils  n'ont  pas  dans  les  pays  monométallistes,  rôle  dans  lequel 
ils  n'ont  point  de  substitut.  Et  c'est  là  le  secret  de  la  vitalité  de 
rUnion  latine. 

Pourquoi  la  Franco  poursuivrait-elle  la  liquidation  du  régime? 
La  refonte  de  ses  monnaies  d'argent  ne  s'impose  pas.  Nulle  part 
en  Europe  on  ne  songe  à  modifier  !a  valeur  légale  des  monnaies 
analogues  qui,  tout  comme  les  écus  de  l'Union  latine,  sont  des 
billets  métalliques  ou,  si  l'on  veut,  des  monnaies  tiduciaires  pour 
les  trois  cinquièmes  de  leur  valeur. 

Pourquoi  la  France  voudrait-elle,  à  défaut  de  refonte  des  écus, 
leur  enlever  le  pouvoir  libératoire?  Elle  s'obligerait  ainsi  mora- 
lement à  alléger  la  circulation  française  d'une  grande  quantité 


d'écus.  Il  faudrait  vendre  ceux-ci  et  précipiter  encore  la  chute  de 
Targent,  dont  la  baisse,  sans  cette  circonstance  nouvelle,  paraît 
être  proche  de  ses  limites  naturelles.  L'opération  entraînerait  un 
sacrifice  de  800  millions  de  francs  au  moins,  sinon  d'un  milliard, 
d'après  l'estimation  autorisée  de  M.  P.  Leroy-Beaulieu.  Et  la  com- 
pensation que  la  France  trouverait  dans  les  bénéfices  de  la  clause 
de  liquidation  serait  assez  mince.  Ce  serait  un  léger  accroissement 
du  stock  d'or  de  la  Banque  de  France,  accroissement  de  peu  de 
durée,  puisque  la  Banque  ne  pourrait  plus  garder  l'or  à  l'abri  du 
droit  bimétallique  qui  l'autorise  à  payer  en  écus  et  qui,  par  là, 
sauvegarde  l'énorme  circulation  des  billets  que  la  Banque  a  émis. 
Car  c'est  le  droit  bimétallique  qui  sert  de  rempart  à  l'encaisse-or, 
laquelle  encaisse  a  passé,  sous  le  régime  de  l'étalon  boiteux  de 
moins  d'un  milliard  en  1882  à  plus  de  2  1/3  milliards. 

Il  est  vrai  que  la  France  pourrait  garder  le  régime  de  l'étalon 
boiteux  après  la  dissolution  de  l'Union  latine.  Mais,  dans  ce  cas,  la 
dénonciation  de  la  convention  lui  ferait  perdre  à  la  fois  une 
hégémonie  très  appréciable  et  les  avantages  commerciaux  liés  à 
la  facilité  que  l'Union  donnait  aux  transactions  des  pays  associés. 
La  France,  il  est  permis  de  le  croire,  ne  réalisera  pas  le  plan  de 
Bismarck  qui  voulait  son  isolement  commercial  et  fit  adopter 
pour  ce  motif  l'étalon  d'or  comme  régime  de  l'Empire  allemand, 
fondé  sur  les  désastres  de  la  France.  Car  la  liquidation  en  désa- 
grégeant le  système  monétaire  de  l'Union  latine,  aurait  pour 
conséquence  presque  inéluctable  l'abandon  du  bimétallisme 
boiteux  par  l'Italie,  la  Suisse  et  la  Belgique. 

La  section  procède  au  renouvellement  de  son  Bureau,  M.  Em. 
Dubois  n'accepte  pas  le  renouvellement  de  son  mandat;  sont 
élus  : 

Président  d'honneur  :         Comte  F.  van   der  Strateh 

PONTHOZ ; 

Président  :  Léon  Joly; 

Vice-Présidents  :  E.  Leplae  ; 

Éd.  Van  der  Smissen  ; 
Secrétaire  :  A.  Nerincx. 


—  IKT  — 


ASSEMBLÉES  GÉNÉRALES 


I 

ASSEMBLÉE   GÉNÉRALE   DU   MARDI   21    AVRIL   1902. 

La  séance  s'ouvre  à  deux  heures,  sous  la  présidence  de  M.  le 
chanoine  Boulay,  professeur  aux  Facultés  libres  de  Lille,  prési- 
dent de  la  Société  pendant  Tannée  1902-1903. 

M.  P.  Mansion,  secrétaire  général,  fait  le  rapport  sur  les  travaux 
de  la  Société  pendant  Tannée  1902-1903.  En  voici  le  résumé  : 

PublicationB.  1®  La  Société  a  fait  paraître  les  trois  dernières 
livraisons  du  tome  XXVI  des  Annales  correspondant  à  la  précé- 
dente année  sociale  1901-1902,  et  un  fascicule  du  tome  XXVII  de 
Tannée  1902-1903;  Timpression  du  second  fascicule  de  ce  même 
tome  est  très  avancée. 

Le  tome  XXVI  comprend  480  pages,  dont  un  peu  plus  de  80 
renferment  des  documents  statistiques  ou  historiques.  Les 
400  pages  restantes  sont  consacrées  aux  travaux  des  cinq  sections 
à  peu  près  dans  le  rapport  suivant  : 

I.  Sciences  mathématiques 130  pages. 

II.  Sciences  physiques 72      „ 

in.  Sciences  naturelles 130      „ 

IV.  Sciences  médicales 50 

V.  Sciences  économiques,  etc 18 

Parmi  les  travaux  présentés  dans  les  sections  II,  IV,  V,  un  cer- 
tain nombre  ont  été  publiés  dans  la  Revue  des  Questions  scienti- 
fiques. 

C'est  à  la  fin  de  ce  volume  XXVI  des  Annales  que  nous  avons 
pu  enfin  faire  paraître  le  mémoire  du  R.  P.  Deschamps,  S.  J., 
couronné  en  1900,  Siirlesnéphridies  des  gastéropodes prosobranches 
et  pulmonés.  La  publication  de  quelques  autres  mémoires  dont 
Timpression  est  décidée  depuis  assez  longtemps  est  retardée  par 
le  manque  de  ressources,  le  conseil  devant  veiller  scrupuleusement 
à  maintenir  Téquilibre  des  recettes  et  des  dépenses  annuelles. 


n 
n 


—  1»9  - 

2o  Depuis  noire  dernière  session  de  Pâques,  nous  avons  publié, 
comme  toujours,  quatre  livraisons  de  la  Revue  des  Questions 
SCIENTIFIQUES,  Celle  d'avril  1902  qui  termine  le  tome  LI,  puis  le 
tome  LU  en  entier,  enfin  la  première  livraison  du  tome  LUI.  Nous 
donnons  plus  bas  la  liste  des  articles  principaux  de  ces  quatre 
livraisons.  Nous  est-il  permis  d'y  signaler  spécialement  Tétude 
difficile,  mais  extrêmement  intéressante  du  R.  P.  V.  SchaflFers  sur 
Les  électrons,  la  belle  conférence  de  M.  de  Lapparent  sur  V Éruption 
de  la  Martinique,  Tadmirable  notice  consacrée  au  D*"  Lefebvre  par 
le  R.  P.  Thirion,  S.  J.,  puis  les  articles  de  M.  Couturat  et  du 
R.  P.  Peeters,  S.  J.  pour  et  conlre  la  langue  intenicUionale,  enfin 
une  étude  vraiment  objective  sur  la  question  du  Linceul  du  Christ. 

Comme  les  aulres  années,  un  peu  plus  du  quart  de  chaque 
livraison  de  la  Revue  contient  des  analyses  des  recueils  pério- 
diques relatifs  à  Thistoire  des  mathématiques,  à  raslronomie,  à  la 
physique,  à  la  chimie,  à  la  biologie,  à  la  botanique,  à  la  géologie, 
à  la  géographie,  à  Thygiène,  à  Tagricullure  et  à  la  sylviculture. 

Soixante-six  ouvrages  y  ont  été  analysés  d'une  manière  détaillée 
ou  sommaire  suivant  leur  importance. 

Voici  la  liste  dont  il  est  question  plus  haut  : 

I.  Mathématiques  : 

1.  L.  Torres.  Machines  algébriques. 

2.  i?.  P.  CA.  Lambo,  S.  J.  Une  algèbre  française  en  1484. 
Nicolas  Chuquet. 

3.  F.  Mansion.  Le  centenaire  d'Abel. 

II.  SaENCES  PHTSIQUES  : 

4.  A.  de  Lapparent,  Atomes  et  molécules. 

5.  B,  P.  Thirion,  S.  J.  La  pression  de  la  lumière. 

6.  K,  P.  Thirion,  S,  J,  Alfred  Cornu. 

7.  P.-P,  Le  linceul  du  Christ. 

S,  if.  P.  ikhaffersy  S,  J.  Le  nouvel  enseignement  scientifique 

en  Angleterre. 
9.  (r.  Van  der  Mensbrugghe.  Une  triple  alliance  naturelle. 

10.  JR,  P.  Schaffer^,  S,  J.  Les  électrons. 

11.  A.  IKiVc.  L'exposition  do  Dusseldorf. 

12.  £d.  Ca pelle.  Le  congres  de  la  houille  blanche. 


I2ce  - 


ni.  Sciences  natdrelles  : 
13.  E.  De  Wildeman.  A  propos  da  voaiidzou  et  de  l'arachide. 
14. ./.  K  Fabre.  Les  haliete.s. 

15.  R.  P.  0.  Ilahi,  S.  J.  Les  miilliples  organes  de  locomotion 
des  verlébrés. 

16.  F.  (le  Moniessus  de  Ballore.  La  théorie  sismico-cyclonique 
du  déluge. 

17.  Â.  lie  Lapparmt.  L'éruption  de  la  Martinique. 

18.  V.  LamUotte.  Le  gisement  houJller  du  nord  de  la  Belgique. 

19.  L.  Bannevx.  L'industrie  belge  des  pierres  à  rasoir. 

20.  F.  Meunier.  Les  travailleurs  de  la  mort. 

21.  É.  De  Wlldeman.  Le  thé  ol  le  café. 

22.  R.  P.  Peelers,  S.  J.  et  Coiiturat.  Pour  et  contre  la  langue 
internationale. 

23.  M"  de  I\'adaillac.  L'âge  du  cuivre. 

24.  E.  Beauvois.  Les  croix  précolombiennes  chez  les  Mayas  du 
Yucatan. 

25.  R.  P.  A.'J.  Delatire,  S,  J.  Trois  voyageurs  vénitiens  au 
Xni"  siècle. 

26.  G.  Lecoinfe.  Vers  le  pôle  Sud. 

IV.  Sciences  médicales  : 

27.  D'  Moeller.  L'immunité  contre  les  maladies  infectieuses. 

28.  R.  P.  TliirltjH,  S.  J.  Ferdinand  Lefebvre. 

29.  D--  M'arlotnoiif.  Le  D^  A.  Dumont. 

V.  Sciences  économioues  : 

30.  Éd.  Van  der  Smiasen.  Le  chèque  et  la  compensation. 

.31.  F.  Deacham])».  L'école  historique  du  droit  et  la  sociologie. 

VI.  Philosophie  des  sciences  : 

32.  £.  P.  G.  Huhn,  S.  J.  Toute  activité  se  réduit-elle  au  mou- 
vement el  à  la  force? 

33.  A.  Proost.  La  morphologie  et  les  mœurs  des  animaux  au 
point  de  vue  évolutîonnisle. 

34.  C.  de  Kirwan.  La  science  de  la  vie  et  ses  limites. 

35.  A.  Gautiei:  La  vie  depuis  les  phénomènes  de  l'assimila- 
tion jusques  à  ceux  de  la  conscience. 

36.  C.  de  Kirwan.  La  liberté,  la  morale  et  la  constance  de 
l'énergie. 


—  leo  - 

3^  Enfin,  nous  avons  publié  une  brochure  de  propagande  où 
nous  faisons  connaître  Tœuvre  de  la  Société  dans  le  passé,  les 
éloges  que  lui  a  donnés  le  Souverain  Pontife,  ses  publications 
en  1902,  etc.  Nous  engageons  vivement  tous  nos  confrères,  à  la 
lire  et  à  la  répandre.  Us  y  trouveront  de  bonnes  raisons,  croyons- 
nous,  pour  être  de  plus  en  plus  dévoués  à  l'œuvre  à  laquelle  ils 
ont  donné  leur  adhésion  et  des  arguments  à  faire  valoir  pour  lui 
gagner  de  nouveaux  membres. 

Sessions.  Notre  session  de  Pâques  fut  brillamment  inaugurée 
par  une  conférence  originale  de  M.  le  commandant  Henry  Sur  la 
conquête  du  Haut-Nil.  11  nous  raconta  comment  il  est  parvenu, 
en  trois  étapes,  au  prix  d'efforts  inouïs,  lui  le  premier,  avec 
M.  le  lieutenant  de  Renette  et  quelques  soldats  congolais,  à 
descendre  le  Nil  de  Kero  à  Khartoum,  en  désagrégeant  les  bar- 
rages de  papyrus  qui,  depuis  des  milliers  d'années»  s'opposent  à 
la  navigation  sur  cette  partie  du  fleuve.  En  même  temps,  il  sauvait 
de  la  disette  les  malheureuses  populations  riveraines  que  la  séche- 
resse persistante  avait  acculées  à  la  famine  et  à  la  mort.  On  a 
vivement  applaudi  les  deux  braves  officiers  qui  avaient  ainsi 
ouvert  une  nouvelle  porte  à  la  civilisation  en  Afrique.  Nous  est-il 
permis  à  cette  occasion  de  regretter  que  les  exploits  de  nos  offi- 
ciers à  l'Equateur  contre  la  disette,  le  Nil,  les  derviches,  les 
anthropophages  soient  si  peu  connus  en  Belgique  ? 

Le  lendemain,  le  R.  P.  G.  Hahn,  S.  J.,  nous  a  fait  une  conférence 
tout  à  fait  technique  Sur  la  locomotion  chez  les  vertébrés  :  reptiles, 
poissons  ronds,  poissons  plats  et  baleines,  bipèdes,  quadrupèdes, 
oiseaux  enfin,  se  meuvent  bien  différemment  et  pourtant  la  nature 
n'emploie  pour  cela  qu'un  seul  mécanisme  :  le  muscle,  c'est-à-dire 
un  ressort  qui  se  contracte  et  se  détend.  Mais  comme  le  suprême 
Mécanicien  est  habile!  En  vérité,  comme  le  disait  le  savant  conré- 
rencier,  quand  on  en  arrive  à  voir  ainsi  de  près  la  main  du  Divin 
Ouvrier  dans  la  nature,  il  n'y  a  plus  qu*à  adorer  :  la  science  conduit 
à  Dieu,  comme  dit  le  Concile  du  Vatican. 

La  conférence  du  jeudi  avait  un  titre  quelque  peu  énigmatique  : 
Les  travailleurs  de  la  mort,  par  M.  F.  Meunier.  De  fait,  le  sujet 
traité  par  le  savant  entomologiste  était,  au  premier  abord,  assez 
peu  attrayant.  Il  nous  a  décrit,  avec  projections  à  l'appui,  les  huit 


escouades  d'insectes  qui  se  chargenl  d'exéculer  à  la  suite  l'une  de 
l'autre,  en  trois  ou  quatre  ans,  ta  sentence  fatidique  :  putois  es  et 
in  puherem  reverteris.  Heureusement  que  l'on  se  familiarise  vite 
infinie  avec  les  travailleurs  de  la  niorl.  Somme  toute,  on  arrive 
bientôt  à  celte  conclusion  qu'il  est  heureux  qu'ils  existent  pour 
rendre  à  la  nature  minérale  les  restes  innombrables  des  animaux 
et  de  l'homme  après  la  mort. 

Le  sous-titre  do  la  conférence  de  M.  Meunier  était  :  ['Ento- 
mologie et  ses  applications  en  médecine  léijale.  On  peut,  en  effet, 
retrouver  approximativement  la  date  du  décès  d'un  homme  en 
examinant  quelle  est,  à  un  moment  donné,  l'escouade  d'insectes 
occupée  à  dévorer  ses  restes  mortels. 

Il  est  à  peine  nécessaire  de  dire  que  les  membres  de  la  Société 
scientifique  n'ont  pas  oublié  que  leur  banquet  annuel  avait  lieu  le 
jour  anniversaire  de  la  naissance  de  S.  M.  Léopold  II  et  l'année 
du  jubilé  de  S.  S.  Léon  XIII  :  on  a  hu  avec  plus  d'entrain  encore 
que  de  coutume  au  Pape  et  au  Roi, 

La  première  session  de  l'année  sociale  1902-1903  s'est  tenue  à 
Liège,  le  29  octobre  dernier,  dans  les  salons  que  le  cercle  Concordia 
avait  gracieusement  mis  à  notre  disposition,  tant  pour  les  réunions 
des  sections  que  pour  l'assemblée  générale.  Les  séances  des 
sections  furent  très  suivies;  l'assemblée  générale  de  l'après-midi 
très  brillante.  Elle  eut  lieu  sous  la  présidence  d'honneur  de 
MgrRutten,  évêque  de  Liège,  et  sous  la  présidence  eflfective  de 
M.  le  comte  Fr.  van  der  Straten-Ponthoz.  Notre  illustre  confrère, 
M.  de  Lapparent,  nous  y  fit  une  savante  et  belle  conférence  sur 
VÉruption  de  la  Martinique.  C'est  la  dixième  que  ce  membre 
dévoué  entre  tous  à  l'œuvre  de  la  Société  fait  dans  nos  séances 
générales,  toujours  avec  la  même  clarté,  le  même  bonheur 
d'expression,  avec  le  même  succès  aussi.  Elle  a  paru  in  esienso 
dans  la  Revue  des  Qcestions  scjëntifiques.  Mgr  Rutten  termina  la 
session  en  nous  adressant  une  allocution  oii  il  recommanda  vive- 
ment à  l'assemblée,  la  Société  scientifique  et  la  Rbvde.  Nous 
exprimons  encore  une  fois  toute  notre  gratitude  au  savant  prélat 
pour  ses  paroles  si  encourageantes  :  elles  provoqueront,  nous  n'en 
doutons  pas,  de  nombreuses  adhésions  à  notre  œuvre  dans  le 
diocèse  de  Liège.  Nous  saisissons  aussi  l'occasion  qui  s'offre  à  nous 
de  remercier  la  Gazette  de  Liéqe  qui  a  fait  un  compte  rendu  de 


noire  session  de  Liège,  plus  étendu  que  nous  n'avons  l'iiabilude 
d'en  trouver  dans  la  presse  de  notre  pays. 

La  session  de  janvier  1903  a  élé,  à  un  certain  point  de  vue,  le 
complément  et  la  suite  de  celle  d'octobre.  Le  R.  P.  Dierckx,  S.  i., 
nous  a  entretenus  des  Volcans  de  Java  qu'il  avait  pu  étudier  pen- 
dant une  mission  scientifique  dans  ce  pays  lointain.  Malgré  la 
terrible  calastropliP  qui  en  a  été  la  suite,  l'éruption  de  la  Marti- 
nique a  élé  pour  ainsi  dire'  un  épisode  normal  de  l'histoire  des 
volcans  et  une  confirmation  de  la  théorie  qui  explique  le  volca- 
nisme par  la  déperdition  de  l'énergie  du  noyau  igné  de  la  Terre. 
L'élude  des  phénomènes  que  présentent,  avec  une  fréquence  plus 
grande,  les  volcans  de  l'archipel  malais  conduit  aux  mêmes 
conclusions  :  il  y  a  là-bas  tel  volcan,  nous  dit  le  R.  P.  Dierckx, 
qui  jette  au  vent  toutes  les  dix  minutes,  les  bouffées  de  ses 
éruptions  intermittentes,  comme  pour  attester  la  régularité  des 
lois  qui  régissent  la  dynamique  interne  du  globe. 

État  actuel  de  la  Société.  Au  1"  janvier  1901,  la  Société  comp- 
tait 456  membres;  un  an  après,  elle  en  avait  477,  c'est-à-dire, 
21  de  plus;  au  1"  janvier  1903,  nous  sommes  redescendus  à  456, 
c'est-à-dire  précisément  au  môme  nombre  que  deux  ans  aupara- 
vant. 

D'oij  vient  cette  décroissance  bien  que  nous  ayons  recrute  bon 
nombre  d'adhérents  pendant  l'année  écoulée?  Tout  d'abord,  nous 
avons  eu  un  certain  nombre  de  démissions,  très  explicables,  de 
religieux  rran(;ais  que  les  circonslances  actuelles  arrachent  à  leurs 
éludes,  à  leur  maison,  à  leur  bibliothèque  ;  ensuite,  nous  avons  dû 
nous  résigner  â  rayer  de  nos  listes  des  membres  négligents  qui 
s'obstinaient  à  recevoir  nos  publications  sans  payer  leurs  cotisa- 
tions, enfin  et  surtout  la  mort  a  frappé  â  coups  redoublés  dans  nos 
rangs,  nous  enlevant  nos  meilleurs  collaborateurs.  Je  doute 
qu'aucune  année  ail  clé  marquée  par  autant  de  deuils  que 
1902-1903  :  je  n'en  compte  ptis  moins  de  dix-sept.  Je  ne  puis  vous 
parler  de  tous  ces  chers  confrères  qui  nous  ont  quittés  pour  un 
monde  uieilk-ur,  mais  je  dois  au  moins  vous  citer  quelques  noms 
et  tout  d'abord  celui  du  D"'  Lefebvrc,  le  savant  professeur  de 
Louvain.  l'un  des  fondateurs  de  la  Société,  son  premier  présideul, 
son  président  d'honneur  pendant  notre  année  jutïilaire,  le  médecin 


qui  a  passé  en  faisant  le  bien  pendant  une  vie  pleine  d'œuvres 
méritoires,  dévoué  à  loutes  les  nobles  causes  et  savant  auteur  de 
recherches  remarquables  sur  rhérédité;  le  D'  Achille  Dumont, 
qui  dans  une  sphère  plus  modeste,  comme  le  disait  M.  Faidherbe, 
nous  a  donné  l'exemple  du  travail  assidu,  de  la  foi  inaltérable  et 
qui  fut  secrétaire  de  la  section  de  médecine  pendant  près  de  vingt 
ans;  de  la  Vallée  Poussin,  savant  doublé  d'un  lettré,  grand  chré- 
tien et  le  plus  aimable  des  hommes  ;  ses  recherches  sur  les  roches 
feldspath iques,  éruptives  ou  non,  et  sur  le  calcaire  carbonifère 
belge  sont  des  plus  remarquables,  et  ses  conférences  à  la  Société 
sur  divers  points  de  philosophie  scientifique  sont  des  modèles 
d'exposition  lumineuse;  Mgr  Van  Aerlselaer,  dont  le  nom  est 
indissolublement  uni  à  l'organisation  des  cours  supérieurs  de 
l'Institut  Saint-Louis;  Bouquillon,  ce  digne  prêtre,  ce  théologien 
éminent  dont  le  séminaire  de  Bruges,  l'Université  catholique  de 
Lille  et  celle  de  Washington  garderont  toujours  le  souvenir, 
l'auteur  de  l'un  des  livres  les  plus  remarquables  publié  au 
XIX»  siècle  dans  notre  pays,  la  Theologîa  moralis  fundamenlalis; 
Fr,  d'Hondt,  qui  a  tant  fait  pour  les  progrès  de  l'agriculture  dans 
la  région  de  Courtrai,  etc.,  etc. 

Je  pense  être  l'interprète  de  la  SocU'té  scientifique  tout  entière 
en  ajoutant  aux  noms  de  ces  confrères  dont  nous  pleurons  la  perte, 
celui  de  M.  le  Marquis  de  Beaucourt,  le  fondateur  et  président 
de  celle  Société  bibliographique  avec  laquelle  nous  entretenons 
depuis  si  longtemps  des  rapports  de  confraternité  scientifique. 
Demain,  le  délégué  de  la  Société  bibliographique  elle-même  \cus 
parlera  comme  il  convient  de  l'historien  de  Charles  VII,  du  créa- 
teur du  PoLïBiBUON  el  de  la  Revue  des  Questions  historiques;  mais 
nous  nous  reprocherions  de  ne  pas  saluer  aujourd'hui  la  mémoire 
de  ce  chrétien  d'élite  :  c'est,  en  effet,  partiellement  sur  le  modèle 
de  la  Société  bibliographique  fondée  en  1868  que,  sept  ans  plus  tari 
s'organisèrent  la  Société  scientifique  de  Bruxelles  en  Belgique  et  la 
Goerres-Geseilschaft,  en  Allemagne;  c'est  plus  étroitement  encore 
sur  le  plan  de  la  Revue  des  Questions  msTORiQUBs  que  fut  créée  la 
Revte  des  Questions  scientifiques. 

Après  nos  douleurs,  disons  quelques  mots  de  nos  joies,  comme 
les  autres  années,  et  faisons  connaître  les  distinctions  accordées  à 
plusieurs  de  nos  membres.  Pendant  l'année  écoulée  nous  avons 


XX  VU 


13 


recrnté  dis-neuF  nouveaux  adhérents,  parmi  lesquels  nous  cite- 
rons, M.  le  commandant  Henry,  dont  je  vous  parlais  à  l'instant, 
M.  G.  Francotte,  niiiiislre  de  l'Industrie  et  du  Travail,  M,  Lossen, 
professeur  à  l'Université  de  Kônigsberg,  M,  Gosselel,  correspon- 
dant de  rinstitnt  de  France  et  enfin  S.  A.  R.  le  Prince  Charles- 
Théodore,  le  père  de  notre  future  reine. 

M.  André  Dumont,  dont  la  découverte  du  bassin  houlller  da 
nord  de  ta  Belgique  a  fait  connaître  le  nom  partout,  a  été  promu 
au  grade  de  commandeur  de  l'Ordre  de  Lêopold;  trois  de  nos 
membres  les  plus  dévoués  et  les  plus  actifs,  M.  V.  Lambiotle  et, 
les  RR.  PP.  Van  den  Gheyn  et  Thirion  S.  J.,  ont  été  nommés- 
chevaliers  du  même  ordre;  un  autre  des  plus  anciens  et  des  plus 
fidèles,  M.  Nollée  de  Noduwez,  est  depuis  quelques  jours  csmérier 
secret  de  cape  et  d'épée  de  S.  S.  Léon  XIII;  M.  Edouard  de  Pier^ 
pont  a  obtenu  le  pris  Guimard  pour  les  services  rendus  à  l'ordre 
social  en  propageant  les  sociétés  de  secours  mutuels  dans  le 
pays  de  Dinaiil.  L'un  des  conférenciers  de  noire  session  jubilaire, 
M.  i.  Capart,  a  été  nommé  professeur  d'égjplologie  à  l'Université 
de  Li^.  L'Académie  des  Sciences  de  Paris  a  décerné  des  prix 
à  trois  de  nos  membres  dans  sa  séance  solennelle  du  22  décem- 
bre 1902  ;  le  premier,  le  prix  Poncelet,  à  M.  d'Ocagne  pour  ses 
remarquables  travaux  sur  la  Somogra^m;  le  second,  le  prix 
Fontannes,  à  M.  de  Grossouvre  pour  un  magistral  mémoire  sur 
les  Âmmonitts  tie  In  rraîe  fui^rtrure.  '  Le  travail  de  M,  de  Gros- 
souvre, dit  le  savant  rapporteur,  est  considérable.  On  peut  presque 
dire  qu'il  épuise  la  matière.  Son  ouiiTage  renferme  d'ailleurs  sous 
le  titre  à'Essai  sur  l'histoire  de  la  Ten-e,  un  important  chapitre 
d'aperçus  généraux  où  se  révèlent  la  pleine  compétence  du  savant 
ingénieur  et  sa  remarquable  érudition  dans  tout  ce  qui  touche  à 
la  succession  des  terrains  slratitîés  sur  le  globe  entier.  , 

Le  prix  Thore  a  été  dectHné  au  R.  P.  El.  de  Sinéty,  S.  J.,  pour  des 
Seditrdiis  «xr  la  biologit  ri  l'aiiatoMit  de«  Phasme^  qui  contiennent 
des  découvertes  vraiment  remarquables  sur  la  parthéDogenése  des 
orthoptères. 

Nous  offrons  à  tous  nos  bien  vives  félîcitatians  à  l'occasias  | 
ces  dîstinctioRs  si  bien  méritées. 

Cne  des  joies  de  la  Sod^é  fcûtitifi^ue  de  BnutUu  i 
cette  année  a  été  de  pcavoir  s'associer  aux  fôles  jubilurei  à 
â.S.U0QXllL 


Le  8  mars  dernier,  les  Vice-Présidents  de  la  Société,  interprètes 
de  !a  décision  de  son  conseil,  ont  fait  parvenir  à  S.  É.  le  Cardinal 
Rampolla  la  dépêche  suivante:"  La  Société  scientifique  de  BmxfUes 
s'unissanl  à  la  joie  du  monde  chrétien,  envoie  à  S.  S.  Léon  XIII 
ses  meilleures  et  ses  plus  sincères  félicitations  à  l'occasion  du 
XXV*  anniversaire  de  son  couronnement ,. 

Son  Excellence  répondit  à  MM.  les  Vice-Présidents  :  '  Sa  Sain- 
teté a  vivement  agréé  l'hommage  des  félicilations  de  la  Société 
scientifique  de  Bruxelles.  Bien  de  cœur,  Elle  envoie  sabénédiclion 
apostolique  pour  tous  les  membres  de  cette  Société  ,. 

Bien  de  cœur  aussi,  nous  remercions  le  Saint-Père  de  cette 
bénédiclion  paternelle  et  nous  répétons  encore  une  fois  pour  lui  ces 
paroles  qui,  pendant  la  vingt-cinquième  année  de  son  pontificat, 
sont  sorties  de  tant  de  bouches  ;  Ad  muUos  annos!  qu'il  règne 
longtemps  encore  pour  le  bien  de  l'Église  et  de  la  Société. 

La  parole  est  donnée  à  M.  le  chanoine  Boulay,  professeur  aux 
Facultés  catholiques  de  Lille,  pour  sa  conférence  sur  les  Hépa- 
tiques aux  points  de  vue  historique,  biologique  et  philosophique. 
Un  travail  de  M.  Boulay,  sur  ce  sujet,  paraîtra  plus  tard  dans  les 
ANNALES.  Voici  un  aperçu  de  sa  conférence  : 

Le  conférencier  a  fait  ressortir  la  part  qui  revient  aux  botanistes 
belges  et  en  particulier  à  B.  Du  Mortier,  dans  l'étude  de  celte 
classe  intéressante  de  végélaux  cryptogames.  L'élégance  du  lissu, 
la  variété  prodigieuse  des  formes  affectées  par  les  nombreuses 
espèces  de  ce  groupe  expliquent  l'ardeur,  on  pourrait  dire  la 
passion,  que  leur  étude  inspire  aux  spécialistes.  La  réflexion 
philosophique,  appuyée  sur  les  faits  révélés  par  l'observalion, 
ouvre  aux  regards  de  l'intelligence  les  vues  les  plus  saisissantes 
sur  l'harmonie  constante  maintenue  par  la  Providence  dans  cette 
multitude  de  phénomènes,  les  uns  grandioses,  les  autres  minimes, 
dont  se  compose  l'univers.  Ces  études  constituent  un  des  moyens 
les  plus  efficaces  pour  échapper  au  scepticisme;  bien  conduites, 
elles  procurent  à  ceux  qui  s'y  livrent,  les  jouissances  les  plus  pures 
et  les  plus  élevées. 

M.  le  chanoine  Delvigne,  vice-président,  remercie  et  félicite 
l'orateur. 


—  leo  — 


ASSEMBLÉE    GÉNÉRALE   DU    MERCREDI   22   AVRIL  1903 

La  séance  s'ouvre  à  2  1/2  heures,  sous  la  présidence  de  M.  le 
chanoine  Boulay,  Président  de  la  Société. 

Un  des  savants  bénédictins  du  monastère  d'Herck-la-Vîlle, 
délégué  de  la  Société  bibliographique  de  Paris,  présente  sur  les 
travaux  de  celte  société  le  rapport  suivant  : 

Un  événement  douloureux  marque  pour  la  Société  biUiogra- 
phique  l'année  1902  :  elle  a  perdu  celui  qui,  après  l'avoir  fondée, 
l'avait  gouvernée  en  qualité  de  président  avec  une  intelligence  et 
un  dévouement  au-dessus  de  tout  éloge. 

Le  Marquis  de  Beaucourt  fut  en  France  l'un  des  hommes  qui 
ont  le  plus  fait  pour  démontrer  aux  catholiques  la  nécessité 
d'organiser  sérieusement  leur  action  intellectuelle  et  d'ajouter  à 
l'exercice  de  la  charité  matérielle  la  propagande  de  la  vérité.  Il 
donnait  personnellement  l'exemple.  Son  histoire  de  Charles  VII, 
qui  a  mérité  deux  fois  le  prix  Gobert,  lui  donnait  l'autorité  qui 
s'attache  toujours  à  la  personne  d'un  historien  éminent. 

La  pénétration  de  son  esprit  l'avait  mis  à  même  de  comprendre 
de  bonne  heure  la  faiblesse  à  laquelle  l'isolement  condamne  les 
travailleurs  catholiques.  C'est  pour  remédier  à  cette  cause 
d'infériorité  qu'il  fonda  la  Revue  des  Questions  msTORiQUES,  le 

POLYBIBLION,  la    SOCIÉTÉ    BIBLIOGRAPHIQUE    et    la   SOCIÉTÉ    d'hiSTOIRB 

CONTEMPORAINE.  Il  sut  grouper  des  hommes  dévoués  à  la  cause  de 
la  défense  de  la  Foi  par  la  Science.  Telle  fut  la  vigueur  de 
l'impulsion  donnée  par  lui  à  ces  organisations  diverses,  qu'elles 
ont  pu  résister  à  l'action  dissolvante  qu'exerce  fatalement  sur  les 
cœurs,  môme  les  plus  dévoués,  un  quart  de  siècle  d'efforts  en 
apparence  infructueux.  Il  eut  la  consolation,  avant  de  mourir,  de 
voir  combien  restaient  vivaces  et  actuelles  ces  créations,  qui 
avaient  absorbé  la  meilleure  partie  de  son  existence. 

Dans  les  premiers  jours  de  l'année  1902,  la  Providence  lui  avait 
ménagé  le  concours  d'un  secrétaire  général,  entièrement  dévoué 


à  sa  personne,  à  ses  idées,  à  ses  œuvres.  M.  le  Marquis  de  Beau- 
court  et  M.  le  Comte  Ayraer  de  la  Glievalerie  cherchèrent  surtout 
les  moyens  d'accroître  l'action  de  la  Société  bibliographique  sur  ses 
membres  et  par  eux  sur  le  pays.  La  Société  bibliographique  a 
recueilli,  depuis  sa  fondation,  plus  de  10  000  adliésions.  Nos  nom- 
breux sociétaires  sont  répandus  dans  la  plupart  des  provinces. 
La  situation  qu'ils  occupent  les  met  à  même  d'exercer  une 
influence  considérable.  Il  fallait  en  lirer  tout  le  parti  possible, 
à  une  époque  surtout  où  les  ennemis  de  la  Foi  concertent  leurs 
efforts  avec  une  énergie  et  une  persévérance  inconnues  jusqu'à  ce 
jour.  Une  adaptation  de  la  Société  à  des  besoins  nouveaux,  et  un 
développement  de  son  organisation  furent  le  fruit  de  ces  travaux. 

Comprenant  que  l'un  des  premiers  besoins  de  l'heure  présente 
est  de  faciliter  aux  catholiques  instruits  la  connaissance  et  la 
lecture  des  ouvrages  les  plus  propres  à  les  mettre  au  courant  des 
résultais  acquis  par  les  défenseurs  de  la  vérité,  le  Président  et  le 
Secrétaire  général  donnèrent  une  impulsion  nouvelle  au  grou- 
pement, commencé  depuis  plusieurs  années,  des  sociétaires  en 
comités  locaux,  dans  lesquels  on  s'efforcerait,  par  la  création  de 
bibliothèques  sagement  formées,  par  des  séries  de  conférenres, 
d'activer  la  vie  intellectuelle  parmi  les  catholiques  et  de  les 
prémunir  contre  les  erreurs  religieuses,  sociales,  historiques  et 
philosophiques  qui  s'infiltrent  de  toutes  parts. 

Le  clergé  rural  fut  l'objet  de  toute  leur  sollicitude.  Un  projet  de 
bibliothèques  sacerdotales,  arrêté  par  eux,  est  en  voie  d'exécution. 
Four  obtenir  un  résultat  plus  complet,  la  Société  bibliographique 
s'est  concertée  avec  VŒuere  des  Campagnes. 

Les  circonstances,  il  faut  l'avouer,  ne  sont  guère  favorables 
au  développement  de  pareilles  œuvres.  Mais  qu'importe  1  Elles 
répondent  à  un  besoin  trop  urgent  pour  qu'on  ne  cherche  pas  à 
les  créer  en  dépit  de  tous  les  obstacles.  Les  premiers  résultais 
obtenus  font  entrevoir  le  succès. 

Ce  plan  d'action  était  élaboré;  les  épreuves  du  Manuel  qui 
l'expose  venaient  d'être  corrigées  lorsque  M.  le  Marquis  de  Beau- 
court  fut  soudainement  enlevé  à  l'affection  de  sa  famille  et  de  ses 
collaborateurs. 

Quelques  mois  après  cet  événement,  le  Conseil  d'administration 
confiait  la  présidence  de  la  Société  bibliographique  à  celui  qu'il 


avait  lui-même  choisi  pour  héiitier  de  sa  tradition.  En  voyant 
M.  le  Comte  Aymer  de  la.  Chevalerie  à  l'œuvre,  tous  ont  eu 
l'impression  que  le  même  esprit  animait  la  Société.  Rien  n'était 
plus  de  nature  à  lui  concilier  le  dévouement  de  tous  ceux  qui 
avaient  travaillé  avec  son  éminent  prédécesseur. 

La  mort  de  M.  de  Beaucoart  laissait  sans  direction  la  Rkvdb  des 
QUESTIONS  HISTORIQUES.  M.  PauI  AUard  a  bien  voulu  accepter  sa 
succession.  Elle  no  pouvait  tomber  on  meilleures  mains.  M.  Allard 
est  l'un  de  ces  hommes  qu'il  est  superflu  de  louer.  Ses  ouvrages, 
si  connus,  si  universellement  estimés,  le  classent  parmi  les  pen- 
seurs et  les  écrivains  de  premier  ordre.  Ici  encore,  on  peut  le  dire, 
l'œuvre  de  M.  de  Beaucourt  continue,  semblable  à  elle-même. 

On  nous  demandera  peut-être  quelles  ont  été  les  publications  de 
la  Société  bibliographique.  A  cela,  il  faut  répondre  qu'elle- a,  depuis 
longtemps,  renoncé  à  publier  elle-même.  Elle  se  borne  à  encou- 
rager les  travaux  de  ses  membres  et  à  seconder  les  éditeurs  qui 
demandent  son  patronage.  11  est  difficile,  dans  ces  conditions,  de 
donner  une  liste  d'ouvrages  dont  l'honneur  lui  revienne.  Elle  a, 
comme  les  années  précédentes,  donné  son  concours  à  la  partie 
historique  de  ia  collection  :  '  Science  et  Religion  ,. 

Si  la  Société  Ubliographiqite  n'a  pas  publié  d'ouvrages,  elle  vient 
d'entrer  dans  une  voie  nouvelle  qui,  nous  l'espérons,  développera 
son  action,  et  lui  permettra  d'exercer  plus  efficacement  encore  son 
influence  dans  les  milieux  scientifiques. 

Le  Conseil  de  la  Société  a  décidé,  dans  sa  séance  du  5  février 
dernier,  qu'un  prix  de  cinq  cents  francs,  désigné  sous  le  nom  de 
^'rix  Beaucourt,  en  mémoire  de  notre  si  regretté  fondateur  et 
président,  serait  attribué  au  meilleur  ouvrage  ayant  paru  dana  les 
trois  années  précédentes,  jugé  par  elle  digne  d'être  donné  en  prix 
dans  les  écries  primaires  libres. 

Les  concurrents  devront  déposer,  avant  le  1"  janvier  1904,  au 
siège  de  la  Société,  5,  rue  de  Saint-Simon,  un  double  exemplaire 
de  leur  ouvrage  et  s'engager  ii  faire  paraître  les  éditions  subsé- 
quentes p.vec  le  sceau  de  la  Société  et  la  mention  du  prix  décerné. 

Ce  pris  sera  donné  â  l'assemblée  générale  de  1904. 

Ce  concours  est  le  premier  qu'ait  organisé  la  Société  bibliogra- 
phique. Son  succès,  qui  n'est  pas  douteux,  nous  engagera  certai- 
nement à  en  ouvrir  d'aulres. 


Le  Prix  Beaucourl  sera  décerné  tous  les  trois  ans;  d'autres 
prix,  nous  l'espërons,  vienctront  s'ajouter  à  lui  et  rapprocheront 
de  nous  le  monde  de  la  science,  qui,  trouvant  un  encouragement 
et  un  appui,  fera  de  nouveaux  efforts  pour  produire  des  ouvrages 
honnêtes  et  moraux,  où  respirera  le  souffle  patriotique  et  chrétien. 

N'est-ce  pas  le  but  que  s'est  proposé  notre  vénéré  fondateur 
lorsqu'il  a  posé  les  bases  de  la  Société  bibtiographiijue,  et  lui  a 
donné  pour  programme  de  moraliser  le  livre,  et  de  le  répandre, 
une  fois  moralisé,  dans  la  Société  tout  entière.  Notre  désir  est,  en 
effet,  de  continuer  les  grandes  et  solides  traditions  de  celui  qui 
fut,  pendant  de  nombreuses  années,  notre  guide  si  sûr  et  si  ferme. 

S'inspiranl  de  ces  traditions,  la  Société  bibliographique  sera 
toujours  heureuse  de  saisir  toutes  les  occasions  qui  se  présenteront 
à  elle  pour  resserrer  les  liens  étroits  déjà  qui  l'unissent  à  la 
Société  scientifique  de  Bruxelles.  Pour  atteindre  ce  but,  le  Conseil 
a  désigné  pour  représenter  la  Société  un  bénédictin  du  monastère 
d'Herck-la-Ville  {Limbourg  belge),  qui,  condamné  à  l'exil,  a 
trouvé  sur  le  sol  catholique  de  la  Belgique  un  refuge  aussi  bien- 
veillant que  dévoué. 

En  terminant  ce  rapide  aperçu,  qu'il  soit  permis  à  une  grande 
Société  française  d'adresser  de  chaleureux  remerciements  à  la 
catholique  Belgique,  pour  l'hospitalité  si  cordiale  qu'elle  offre  à 
nos  malheureux  proscrits,  à  nos  eongréganistes,  hommes  et 
femmes,  qui  sont  forcés  de  franchir  les  frontières  de  notre  pays 
pour  continuer  à  se  consacrer  au  service  de  Dieu,  à  vivre  sous  la 
règle  de  leur  fondateur  et  à  porter  l'habit  de  leur  ordre. 

Honneur  à  la  nation  sœur,  qui  nous  a  souvent  donné  de  si 
beaux  exemples  de  courage  et  de  fermeté! 

La  parole  est  donnée  à  M, le  D' Leniière,  professeur  aux  Facultés 
catholiques  de  Lille,  pour  sa  conférence,  avec  projections  lumi- 
neuses, sur  hs  moyens  de  défense  de  l'organisme  contre  les  agents 
pathogènes.  En  voici  un  résumé  : 

Les  êtres  vivants  nous  étonnent  par  la  complexité  et  la  fragilité 
de  leurs  organes,  quand  on  considère  que  les  agents  pathogènes, 
si  nombreux  et  si  variés,  ne  cessent  de  les  attaquer  de  toutes 
parts. 

Parmi  ces  agents  pathogènes,  les  plus  nombreux  et  les  plus 


t 


dangereux,  les  microbes,  nous  sont  bien  connus  depuis  les  décou- 
vertes de  Pasteur.  Ils  sont  de  forme  variée,  ils  ont  des  propriétés 
diverses  ;  ils  sont  dangereux  par  la  faculté  qu'ils  possèdent  de  se 
développer  et  de  se  multiplier  dans  le  corps  des  êtres  vivants,  d'y 
vivre  en  parasites.  Mais  si  l'attaque  est  incessante,  la  défense 
est  aussi  parfaitement  organisée. 

Rempart  épithélial  de  la  peau  et  des  muqueuses  qui  empêche 
leur  pénétration,  présence  de  tissu  réticulé  et  de  ganglions  lym- 
phatiques nombreux  dans  les  points  les  plus  menacés  qui  arrêtent 
ceux  qui  ont  pu  forcer  la  première  barrière  :  tout  cela  est  merveil- 
leusement disposé. 

Ce  n'est  pas  grâce  à  la  présence  d'une  substance  chimique  dans 
nos  liquides  humoraux  que  nous  détruisons  les  microbes,  mais  bien 
par  suite  d'une  action  constante  de  certaines  cellules. 

Ces  cellules  de  défense,  ce  sont  les  leucocytes,  toujours  présents 
dans  notre  sang,  mais  plus  abondants,  grâce  à  leur  multiplication 
en  présence  du  danger,  le  jour  où  nous  sommes  menacés  d'une 
maladie  microbienne. 

Ces  cellules  appartiennent  à  deux  variétés  :  la  polynucléaire,  qui 
lutte  surtout  contre  les  microbes  provocateurs  des  maladies  aiguës 
et  la  mononucléaire,  qui  a  surtout  pour  mission  de  détruire  les 
microbes,  agents  des  maladies  chroniques.  Les  polynucléaires  ou 
microphages  luttent  surtout  contre  les  microbes;  les  mono- 
nucléaires ou  macrophages  contre  ceux  qui,  ayant  succombé,  ne 
sont  plus  que  des  cadavres.  Les  microphages  sont  les  gendarmes 
de  l'économie,  les  macrophages  en  sont  les  balayeurs  ou  les 
croque-morts. 

Pour  détruire  les  microbes,  les  leucocytes  entreprennent  contre 
eux  une  véritable  lutte  corps  à  corps;  ils  finissent  par  les  avaler  et 
les  digérer.  Ce  sont  des  mangeurs  de  microbes,  d'où  leur  nom  de 
phagocytes. 

Cette  théorie  a  surtout  été  découverte  et  démontrée  par 
Metchnikofif,  mais  un  grand  nombre  de  travaux  de  différents 
auteurs  ont  contribué  à  la  faire  admettre.  Parmi  ces  travaux,  il 
faut  citer  ceux,  très  importants,  entrepris  par  des  Belges, 
MM.  Massart  et  Bordet,  M.  Denys,  de  Louvain,  et  ses  élèves. 

Cette  résistance  fait  souvent  défaut  ;  nos  gendarmes  ne  sont  pas 
toujours  assez  forts  pour  arrêter  leurs  adversaires;  ils  laissent 


-  fM  - 

échapper  les  malfaiteurs  les  plus  redoutables.  Comme  pour  les 
gendarmes  qui  veillent  sur  la  société,  il  faut  souvent  faire  leur 
éducation  avant  de  les  trouver  aptes  à  remplir  leur  tâche.  C'est  ce 
que  Ton  arrive  à  obtenir  par  la  vaccination,  qui  n'est  qu'un 
entraînement  rationnel  de  nos  leucocytes. 

Les  microbes  ne  nous  tuent  le  plus  souvent  que  par  intoxication. 
Il  ne  suffit  donc  pas  de  détruire  le  microbe,  il  faut  encore  annihiler 
l'action  de  ses  poisons. 

Pour  lutter  contre  l'intoxication  produite  par  certains  microbes 
très  redoutables,  comme  le  microbe  de  la  diphtérie  et  celui  du 
tétanos,  on  arrive,  en  immunisant  les  animaux  et  en  particulier  le 
cheval  contre  l'action  de  ces  toxines,  à  leur  faire  produire  de 
l'antitoxine  qui  se  répand  dans  leur  sang.  Après  saignée,  on 
injecte  le  sérum  de  ce  sang  contenant  de  l'antitoxine,  aux  indi- 
vidus qui  succombent  parce  que  leur  propre  organisme  ne  contient 
pas  assez  d'antitoxine.  C'est  le  principe  de  la  sérothérapie,  par 
laquelle  on  donne  aux  individus  menacés  une  immunité  passive, 
temporaire,  contre  les  toxines. 

Les  phagocytes  nous  protègent  donc  contre  les  microbes,  contre 
les  toxines  microbiennes;  ils  débarrassent  notre  organisme  des 
éléments  étrangers  et  des  déchets  cellulaires.  Ils  luttent  encore 
avec  succès  contre  les  poisons  minéraux,  contre  les  toxines  végé- 
tales et  contre  les  poisons  animaux. 

Leur  rôle  est  donc  de  tout  premier  ordre  dans  le  mécanisme  de 
la  défense  de  l'organisme  contre  les  agents  pathogènes.  Ils  jouent 
probablement  aussi  un  rôle  dans  la  combinaison  de  certaines 
substances  chimiques,  de  façon  à  les  rendre  inoflfensives,  comme 
l'ont  démontré  MM.  Heymans,  Lang  et  Masoin  fils,  en  annihilant 
l'action  de  l'acide  prussique  par  une  injection  d'hyposulfite  de 
soude. 

La  médecine  a  fait,  dans  ces  dernières  années,  des  progrès  très 
grands  ;  elle  en  fera  d'autres,  et  les  médecins  seront  toujours  à  la 
hauteur  de  leur  tâche;  ils  s'inspireront  toujours  de  cette  pensée 
de  Pasteur,  qui  résume  bien  toute  la  vie  de  ce  grand  savant,  de  ce 
grand  chrétien  et  de  ce  grand  Français  :  **  En  fait  de  bien  à  opérer, 
le  devoir  ne  cesse  que  là  où  le  pouvoir  manque  ,. 

M.  le  chanoine  Boulay  adresse  quelques  paroles  de  félicitations 
au  conférencier. 


—  !>»  — 


ASSEMBLÉE    GÉNÉRALE   DU  JEUDI    23   AVRIL    i903 

L'assemblée  générale  s'ouvre  à  2  1/2  heures,  sous  la  présidence 
de  M.  le  chanoine  Delvigne,  Vice-Président  de  la  Société. 

M.  Mansion  soumet  à  l'assemblée  les  conclusions  des  commis- 
saires chargés  d'examiner  les  comptes  de  la  Société  relatifs  à 
l'année  1902.  Ces  comptes  sont  adoptés  par  l'assemblée. 

En  voici  les  détails  et  le  résumé  : 

Recettes  et  dépenses  de  la  Société  scientifique 

PENDANT  l'année   1902 

RECETTES  DÉPENSES 

Bévue 

Produit  des  abonnements,  fr.  10414,00       Impression  et  expédition,  flr.  5981,90 

Vente  d'anciens  volumes  .        329,75       Collaboration 4161,76 

Subside  de  la  Société  .    .  86,06       Administration   et  propa- 

10829,81  »a°clô ^86,75 

10829,81 

Séances  et  Annales 

Produit  des  cotisations   .    .    5535,00       Impression  et  expédition.    .   2588^83 
Vente  d'ancieus  volumes     .      117,00       Indemnités  pour  secrétariat 
Subside  de  la  Société  .    .    .      907,26  de  la  Société  et  des  sec- 

6559,26  lions 2800,C0 

Frais  de  bureau,  frais  de  ses- 
sions, location  des  locaux   1470^44 

6^9,16 

Société 

Produit  des  coupons  .  .  .  3706,93  Subside  à  la  Rtvue  ....  86,06 
Intérêts  du  compte  courant  224,13  Subside  aux  Annales  .  .  .  907,26 
Une  part  de  membre  à  vie  .      150,00       Subside    pour    recherches 

4081 06  scientifiques 600,00 

1483,32 
Excédent  des /?ec^^/f«    .    .      2S87,74 

RÉSUMÉ 

Recettes  réalisées 20476,81 

Dépenses  soldées 17889»07 

Boni 2587,74 


Le  boni  doit  supporter  les  charges  suivantes  : 

1.  Prix  de  500  francs  à  accorder  év«nluellcment  à  un  mémoire 
envoyé  en  réponse  à  la  question  de  concours  de  la  troisième 
section,  et  soumis  actuellement  à  l'examen  des  commissaires. 

2.  Un  subside  de  1200  francs  pour  l'impression  des  planches 
d'un  mémoire  destiné  aux  Annales,  subside  voté  en  principe  par 
le  Conseil. 

3.  Les  frais  d'impression  et  d'expédition  d'une  brochure  de 
propagande. 

La  parole  est  donnée  au  R.  P.  Lucas,  S.  J.,  professeur  à  la 
Faculté  des  sciences  de  Namur,  pour  sa  conférence,  avec  expé- 
riences, sur  les  Phénomèneg  sonores  dans  l'arc  électrique,  arc 
cliantunt  et  arc-téléphone.  En  voici  un  aperçu  : 

Avant  d'aborder  les  phénomènes  sonores  dans  l'arc  électrique, 
il  convenait  do  rappeler  la  nature  du  son  en  général,  de  l'arc 
électrique  et  enfin  de  dire  par  quel  moyen  Simon,  Duddel, 
Ruhmer  et  leurs  émules  parvinrent  à  superposer  le  phénomène 
sonore  au  phénomène  lumineux. 

Des  expériences  illustrèrent  chacun  de  ces  trois  points.  Une 
tige  métallique  serrée  dans  un  étau,  un  diapason  nous  montrent 
que  le  son  est  produit  par  des  oscillations  de  grande  rapidité.  Ces 
conditions  se  trouvent  dans  l'harmonica  chimique,  flamme  chan- 
tante déjà  ancienne  el,  particulièrement,  dans  l'admirable  inven- 
tion d'Édison,  le  phonographe. 

D'autre  part,  l'arc  est  une  flamme,  corps  gazeux  incandescent, 
susceptible,  par  suite,  de  dilatation  et  de  contraction,  suivant  que 
le  courant  qui  l'alimente,  plus  ou  moins  intense,  lui  cède  plus  ou 
moins  de  chaleur.  Que  ces  variations  du  courant  se  succèdent 
régulièrement  et  avec  une  rapidité  de  plusieurs  centaines  par 
seconde  et  l'arc  rendra  un  son  musical. 

Mais  par  quels  moyens  provoquer  et  entretenir  ces  rapides 
variationsP  Deux  procédés  sont  utilisables.  Le  premier  recourt  à 
la  déchaîne  oscillante  des  condensateurs,  c'est-à-dire  du  phéno- 
mène caractéristique  de  la  télégraphie  sans  fil.  Sous  cette 
mfluence,  l'arc  émet  une  simple  note  que  l'on  pent  faire  varier  en 
modifiant  les  conditions  électriques  du  circuit.  La  seconde 
méthode  se  prête  à  des  effets  plus  étonnants.  Devant  un  micro- 


-  !>-«  — 

phone  puissant,  semblable  à  celui  de  nos  postes  téléphoniques,  un 
artiste  exécute  un  morceau.  Nous  Tentendrions  dans  un  télé- 
phone. A  la  place  de  ce  téléphone,  intercalons  dans  la  ligne  conve- 
nablement renforcée,  un  arc  électrique  et  la  flamme,  avec  plus 
de  fidélité  que  la  membrane  métallique  réceptrice,  nous  traduira 
en  ondes  sonores  la  mélodie  qui  fait  vibrer  tout  son  être 
électrique. 

M.  Mansion  donne  lecture  des  questions  de  concours  et  fait 
connaître  le  résultat  des  élections  des  membres  du  Conseil  et  des 
Bureaux  des  différentes  sections. 

La  composition  du  Conseil  pour  Tannée  1903-1904  est  la  sui- 
vante (*). 

Président  :  M.  le  chanoine  Delvigne  (1907). 

1^  Vice- Président  :  M.  le  comte  E.  Domet  de  Vorges  (1904). 

2^    Vice-Président  :  M.  le  lieutenant-général  De  Tilly  (1904). 

Secrétaire  :  M.  P.  Mansion  (1907). 

Trésorier  :  M.  Éd.  Goedseels  (1904). 

Membres  :  MM.  le  marquis  de  la  Boëssière-Thiennes  (1906). 

L.  Cousin  (1905). 

L.  De  Lantsheere  (1906). 

Fr.  De  Walque  (1906). 

G.  De  Walque  (1904). 

Ch.  Lagasse-de  Locht  (1905). 

D^  a.  Van  Gehughten  (1904). 

E.  Pasquier(1905). 

A.  Proost  (1906). 

Comte  Fr.  van  der  Straten-Ponthoz  (1904). 

Chanoine  Swolfs  (1905). 

Ch.-J.  de  la  Vallée  Poussin  (1906). 

G.  Van  der  Mensbrugghe  (1907). 

Éd.  Van  der  Smissen  (1907). 

D^  R.  Warlomont  (1907). 

M.  le  chanoine  Delvigne  déclare  close  la  session  de  Pâques  1903. 


(*)  Le  nom  de  chaque  membre  est  suivi  de  Tindication  de  l'année  où  expire 
son  mandat. 


LISTE    DES    OUVRAGES 

OFFERTS  A  LA  SOCIÉTÉ  SCIENTIFIQUE  DE  BRUXELLES 

du  !•'  mai  1902  au  !•'  mai  1903 


I.  Livres  et  brochures 

R.  d*Adhémar.  L*état  actuel  de  la  science,  diaprés  le  rapport  de  M.  É.  Picard 
(Extrait  de  la  Revue  de  PmLOsoPHiE).  Une  broch.  in-S^  de  29  pages.  Paris, 
C.  Naud,  1902. 

J.-B.  André.  Enquête  sur  les  eaux  alimentaires.  Première  partie  :  Résumé 
des  réponses  des  Administrations  communales  et  Renseignements  divers. 
Un  vol.  in-8o  de  xv-465  pages.  Bruxelles,  Lesigne,  1902. 

Alfred  Angot.  Instructions  météorologiques.  Un  vol.  gr.  in-8^  de  vi-163  pages. 
Paris,  Gauthier-Villars,  1903. 

Ludovic  de  Besse,  capucin.  Le  Bienheureux  Bernardin  de  Feltre  et  son 
œuvre. 

T.  I  :  La  vie. 

T.  II  :  L^œuvre  ou  le  prêt  à  intérêt. 

Deux  vol.  in-8^  de  xx-475  et  vi-471  pages.  Tours,  A.  Mame  et  fils,  1902. 

Hippolyte  Chopin.  Le  Saint-Suaire  de  Turin  photographié  à  Tenvers. 
Une  broch.  in-8o  de  13  pages.  Paris,  A.  Picard,  1902. 

J.  Cornet  et  G.  Schmitz,  S.  J.  Note  sur  les  puits  naturels  du  terrain  houiller 
du  Hainaut  et  le  gisement  des  iguanodons  de  Bemissart  (Extrait  du  Bulletin 
DE  LA  Société  belge  de  géologie,  de  paléontologie  et  d*htdrologie).  Bruxelles, 
Hayez,  1902. 

Paul-Louis  Couchoud.  Benoit  de  Spinoza  (Collection  Les  grands  philo^ 
sophes).  Un  vol.  in-S©  de  xii-307  pages.  Paris,  F.  Alcan,  1902. 

Ij.-J.  Delaporte.  Essai  philosophique  sur  les  géométries  non- euclidiennes. 
Un  vol.  in-8»  de  143  pages.  Parb,  Naud,  1903. 


tm.  De  ^VUdeman.  Études  9ur  In  flore  du  Kalanga  (Extrait  des  Amitis  nu 
MosÉB  DU  Cosao).  Fasc.  II,  pp.  25  à  80,  pi.  VII  à  XXVIII.  Fasc.  UI  et  dernier, 
pp.  81  k  S40.  pi.  XXIX  il  XLVII.  Deux  in-folio  de  56  et  Iii-IGO  pages,  aT«c 

planches.  Bruxelles,  Spineux,  1!)03. 
Ëm.  De  Wildemau.  Plantae   Laurentianae,   ou  Ëoumëration  dea   plantes 

récoltées  au  Congo  par  Emile  Laurent  ea  1S93  et  18!6-1896.  Une  broch.  in-S» 

de  âT  pages.  Bruxelles,  Spineus,  1903, 
£m.  De  VrUdemati.  Rapport  sur  uue  visite  aux  Instituts  botaniques  et  colo- 
niaux de  Paris,  Berlin  et  Dresde  en  19C6.  Une  broch.  in-3»  de  16  page». 

Bruxelles.  P.  Weissenbruch,  1902. 
P.  Duhem.  Le  mixte  et  la  combinaison  cliîmique.  Essai  sur  l'évolution  d'une 

idée.  Un  vol.  in-S"  de  207  pages.  Paris,  Naud,  1902. 
Eug.  Ferron,  Esquisse  historique  des  hypolhèses  principales  sur  la  consti- 
tution intérieure  des  corps.  Une  broch.  in-S°  de  30  pages.  Luxembouric, 

Th.  Schrœll,  1900. 
E.   Fichot  et  P.  de  Vanasaj.   Congràs  înlernational  de  chrononiélrie. 

Comptes  rendus  des  travaux,  procès-verbaux,  rapports  et  mémoires.  Un  vol. 

tn-4"  de  xv-S4  pages.  Paris,  Gauthier-ViUars,  1902. 
Albert  Oaudry.  Contribution  à  l'Iiisloire  des  hommes  Toasiles  (Extrait  de 

L'Akthbopouoqie).  Une  broeh.  in-S"  de  14  pages.  Paris,  Hasson.  1903. 
II.  Gescbirind  et  E.  Sellier.  La  Betterave  agricole  et  industrielle  {Encj/- 

cloprdie  iiidaslrielte  (ondée  par  M.  G.    Leekabu).   Un  voL  gr.   în-8»  de 

ï-669  pages.  Paris,  Gauthier-ViUars,  1909. 
Kanrice  GodeEroy.  Tliéorie  élémentaire  des  séries.  Un  vol.  gr.  in-8°  de  viii- 

2tB  pages,  Paris,  Gauthier-ViUars,  1903. 
P.-J.-Éd.  Goedseels.  Théorie  des  erreurs  d'observalion.  Un  vol.  gr.  iii-8*  de 

xm-t6S  pages.  Louvain.  Ch.  Peetets,  19tH. 
Pierre  Gnédon.  Traité  pratique  des  chemins  de  Ter  d'inlérU  local  «t  de* 

lramw,iï3.  Un  vol.  gr.  in-8*  de  393  pages.  Paris.  Gauthier-ViUars.  1901. 
Cb.-Êd.  Guillaome  et  L.  Poincaj^   Travaux  du  Congrès  international  de 

physique,  réuni  k  Paris  en  1900.  T.  IV  :  Procès- ver  baux,  annexes,  liste  des 

membres.  Un  vol.  in-8*  de  170  pages.  Paris,  Gauthier-ViUars,  1902. 
Haton  de  la  Goupillière.  Sur  un  cas  d'intégration  de  l'équalJon  des  bra- 

ehyslochrones  (Extrait  des  Couftcs  rcidcs  di  l'âudêhie  des  SasKCGs).  Une 

broch.  gr.  iii-4°  de  II  [Ages.  Paris,  Gauthier-Vtllars,  190!. 
O'  fit.  Henrard.  Lésions  osseuses  rares.  Suites  de  contusions  diagnostiquées 

uniquement  par  la  radiographie  (Communication  faite  au  2*  Congrès  inter- 
national d'électrologie  et  de  radiologie  médicales  à  Berne).  Une  broch. 

in-S*  de  7  pages.  Bruxelles,  F.  Van  Gompel,  1901 
D'  St.  Henrard.  Technique  de  la  radiographie  sléréoscopique  tCommunï- 

calion  fuite  à  la  Société  médico-chirurgicale  du  Brabant).  Une  broch.  in-S*  de 

8  pages.  Bruxelles.  Ch.  Van  de  Weghe,  1901 


E.  Hospitalier.  Rapports  et  procès-rerbaai  du  Congrès  iaternational  d'élec' 
tricité  (Paris,  18-25  août  1900),  Un  vol.  in-8»  de  526  pagea.  Paria,  Gauthier- 

Villara,  1901. 
Georges  Hoodard.  L'évolution  de  l'art  musical  et  l'art  grégorien  (LeçoD 

d'ouverture  du  cours  libre  d'Iiisioire  mualcale  professé  à  la  Sorbonne). 

Un  vol.  petit  in-S»  de  55  pages.  Paris,  Fîschbaolier,  1902. 
A.  Joannis.  Cours  élémentaire  de  chimie.  Un  vol.  in-S°  de  863  pagea.  Paris, 

BaQdryetC'MfÛS. 
£.  Jouffret.  Traité  élémentaire  de  géométrie  à  quatre  dimensions  et  introduc- 
tion k  la  géométrie  à  n dimensions.  Un  To1.gr.  in-S^de  xxx-215  pagea.  Paris, 

Gauthier- Villars,  1903. 
D'  P.  Joasset.  [téfutittion  du  transformisme  et  de  la  théorie  cellulaire.  & 

propos  du  livre  de  M.  Topinard  "  Science  et  Foi ,  (Extrait  des  Annales  dg 

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Th.  Etompers,  Arithmétique  commerciale.  Opérations  en  marchandises. 

Un  vol.  gr.  in-8'  de  248  pages.  Anvers,  V"  Van  lahoven,  1902. 
O.  Lambot.  Cours  de  dessin  scientifique  à  l'uaage  de  l'enseignement  moyeu, 

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A.  Castaigne,  1902. 
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G.  Lecointe.  I.a  marine  marchande  belge  (Extrait  de  la  Rxvdb  oéhëiiile). 

Une  broch,  in-8''  de  19  pages.  Bruxelles,  Scbepens,  1902. 
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M.  G.  Lechalas).  Un  vol.  gr.  in-S"  de  367  pages.  Paris,  Gauthier- Villars,  1902. 
F.  Halm^jac.  L'eau  dans  l'alimentation  {BibliotMque  teienli/ique  inlematio- 

nale).  Un  vol.  in-8=  de  u-312  pages.  Paris,  F.  Alcan,  19(«. 
G"  de  Maupeou  d'Ableiges.  Force  et  matîfcre.  Action  comparée  de  forces 

SOT  les  solides  invariables,  élastiques,  déformables.  Un  vol,  gr.  in-8°  de 

%  pages.  Paris.  Gauthier- Villars.  1902, 
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vit  dn  animaax  Uluttréej.  Un  vol.  in-4°  de  124  pagea  avec  planches.  Paria, 
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C£UJA).  Une  broch,  in-S"  de  4  pagea.  1902. 
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in-8«»  de  xx-220  pages.  Paris,  Gauthier- Villars,  1903. 

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Faculté  des  sciences  de  Toulouse  pour  obtenir  le  grade  de  docteur  en 
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Villars,  1901. 

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Maurice  d'Ocagne.  Sur  quelques  travaux  récents  relatifs  à  la  nomographîe 
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iro  - 


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in-S"  de  ^  pages.  Bruxelles,  Huyez,  1903. 
V.  Williot.  Études  sur  les  nombres  premiers.  1"  partie  ;  ia  voie  de  Riemann. 

Une  broch.  gr.  in-ë"  de  40  pages  avec  planches.  Paris.  Hermann,  1903. 
A.  ^KTitz.  ronclionnement  comparé  des  machines  à  vapeur  et  des  moteurs  à 
gaz  (Extrait  de  I'Écliuhaoe  iLicrniQui).  Une  broch,  io-4°  de  15  pages.  Paris, 
G.  Naud,  1902. 
Encyclopédie  des  Aide-mémoire  publiée  aoua  la  direction  de  H.  Léanlé,  membre 
de  rinstituL  Collection  de  vol.  petit  in-tj".  Paris,  Gaulhier-Villars  et  Masson. 
Section  de  l'ingénieur: 

J.  Defàys  et  H.  Pittet,  Étude  pratique  sur  les  différents  systèmes 

d'éclairage. 
L.  Gages.  Les  alliages  métiLliiques. 
Iléon  Guillet.  L'industrie  des  acides  minéraux. 
Léon  Gaillet.  L'industrie  des  métalloïdes  et  de  leurs  dérivés. 
F.  Uiron.  Le^  eaux  souterraines. 

F.  Miron.  Gisements  miniers.  Stratification  et  composition. 
B.  Ozard.  La  pratique  des  Termentalions  industrielles. 
E.  Rabati.  L'industrie  des  résines. 

A.  Tavean.  Épuration  des  eaux  d'alimentation  de  chaudiéi'es  et 
désincruatants. 
XXVII.  18 


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Un  Toi.  gr,  JD-4°  lie  334  pages.  Bruxelles,  Liircier,  i'XB. 

Karl  Ablenius.  AngermaiiAlfvens  lloiloiiirade.  En  Eeomorfologisk.anli'iîpo- 
geoBrafisij  UndersCtning.  Un  vol,  gv.  iu-S"  de  ïii-220-it  pages.  Uppsala, 
Almqvist  i  Wlksells  Boktryckeri.  A.  B.,  1903. 

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Manila.  Bureau  of  Public  pririling,  1908, 

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Teubner,  1902. 

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brocti.  in-S"  de  9  pages.  Laibach,  Kleinmayr,  1902. 

Prof  D'  Paul  Ba-cbmann.  Niedere  Zahkntheorie,  I.  Teîl,  Un  vol.  gr.  iu-8» 

de  x-402  papes.  Leipzig,  Teubner,  1902, 
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Fr.  Carbonell  y  Sol6s.  Application  de  la  cristalogenia  expérimentât  â  la 

inïestiBaci6n  toxocolùgica  de  los  alcaloides.  Une  broch,  in-S"  de  lH  pages. 

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Fr.  Carbonell  y  Soles.  Estuilio  comparative,  expérimental  y  cliDico  <Je  la 

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Fr.  Carbonell  y  Soles.  ICatudio  de  la  cistita  tuberculo!;a  concapto  rlinico  y 

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Part  3  Religions  of  the  people. 

Part  4  Birthpiacea  of  the  people. 

Part  5  Conjugal  condition  and  familles. 

Vol.  10-4"  de  73-474  pagea.  Sydney,  W.  Appleçale  Gullick,  1902-1903. 
T.  A.  GogbIan,  A  statistical  Account  of  the  seven  Colonies  of  Australoa 

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T.  A.  GoglUan  StRtisfics.  Six  statu  o(  Aiisiralia  and  New  Zeland,  IS61-IS91, 

\Jn  vol.  in-S*  de  84  pages.  Sydney,  W.  Applegate  GuUick.  190S. 
T,  A-  CogtUan.  Tlie  Wealtli  ïnd  Progress  ot  New  South  Wales.  1900-1901. 

Un  vol-  in-8"  de  iï-1043  pages.  Sydney,  W.  Applegale  GuUick,  imn. 
V'  Prof-  O.  Cornes.  Clironagraphical  Table.  Tor  Tobacco  in  Europa.  Asia, 

ArHca,  Atnericn,  Oceania.  Cinq  tableaux.  Napoli,  Sociela  Anaoima  Coopéra- 

tivaTipogratlca,  1900. 
Maximilian  Curtase.  UrkundenzurGeschichLederMathematikîm  Mittelalter 

il.  der  Henaissance.  II.  Teil.  Un  vol.  gr.  inS"  de  (iï7  pages.  Leipzig,  Teobner, 

19U2. 
Bmanuel  Gzuber.  WahrscbeinJidikeitsrecbnung  und  ihre  Ânwenduog  anf 

Fehlei-auagleiohung,  Slatistik  and  Lebensveraicherung,  Un  vol.  gr,  in-8°  de 

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Une  broeh,  in-8*  de  l(i  pa(,-es.  Manila,  Obserï.  printing  office.  1901. 

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physikallacheWerke.Auf  Veranlassuog  der  malhemaliflch-physischen  Klasse 
der  kgl.  sâchsischen  Oesellschafl  der  Wissenschaflea  and  nnter  Milwirkung 
■  des  Herren  Jacob  Lûrotb,  Eduard  Stiidy,  Justtis  Grassmann,  Hermann 
Grassmann  der  jilQgere,  Geui'g  SchefTera,  IL  Band.  II.  Theil.  Die  Abhand- 
Uingen  zur  Mechanik  und  zur  mathematischen  Physik.  L'a  vol.  de  viu- 
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D.  Norberto  Font  y  Sagué.  Los  kiokenmodiagos  de  Rio  de  Oro  (Sahara 
espafiol)  (Extrait  du  Doletin  dr  u*  Socikdap  ssFAfioi,*  de  Histoaia  katural). 
Une  brocb.  ia-S"  de  4  pages  et  1  planchea  hoi^  texte. 

D'  Phil  Kart  Qeissler.  Die  GruDds3,(ze  und  das  Wesen  des  Unendlîchen 
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Rflïue  Néo-Scolastique  (1903).  Lou  vain. 

Revue  philosophique  (1903).  Paris, 

Société  des  Sciences  physiques  et  naturelles  de  Bordeaux  : 
Mémoires  :  Appendice  au  t.  V  de  la  5*  série,  li"  série,  1. 1.  Bordeani 
Procès- verbaux  des  séances,  années  1900-19UI.  Bordeaux. 

L'Université  catholique  (1903).  Lyon. 

Revue  semestrielle  des  pahlicationa  mathématiques,  1.  X,   2"   parUe, 

1"  partie  et  table  des  matières,  1S!)8-1!I0S.  Amsterdam. 
Wiskundige  opgaveu  met  deoplDssïngen,nieuwereeks,  achsle(leel(l3E(9-19C 

Amalerdarii. 

Giviltbcatlolica  (1903).  Roma. 

Le  mate maliche  pure  ed  applicate,  vol.l.  n"  l-lâ.vol.  Il,  n"  l-Il  (IdOâ).  TempI 

(Sardaigne). 
Rivistadi  Fisica,  Miitemaiica  etSciensenaturali  (1903),  Pavia. 
Riviala  intemazionale  di  Suienze  sociiili  e  discipline  ausiliarie  1 1903).  Roi>ia.    • 
LaScuolncattaliaa(I903).  Milano. 

Anales  del  museo  nacional  di  Mnntevideo,  publicados  bajo  la  dircccion  ^ 

J.  Arechavaleta,  Tasc.  -XXIll.  Mon  leïideo. 
Anuarîo  del  Observatorio  astrouiïmico  nacional  de  Tacubaya  para  el  atio  à 

1903.  Afio  XXIII.  Mexico. 
BoleKu  del  lostituto  geal<3eica  de  Mexico,  n"  lô  et  16. 
BolellD  mensuikl  de  la  direccion  gênerai  de  ta  esladjatica  de  la  Provin< 

Buenos  Aires  (1900-190-2).  Buenos  Aires. 
Bolelln  mensual  del  Observatorio  meteorologio  del  Coleglo  Plo  de  villa  ColM 

aûo  XIII.  n"  1-6.  XIV.  1,  2, 3,  XV.  i.  b.  &.  Montevideo. 
Bolelin  mensu»!  del  Observatorio  de  Manila  bajo  la  direccion  de  [os  Padr^  ijj 

la  Compaftia  de  Jesiis.  AlVo  1901, 1"  et  2'  Icinieslre.  Manila. 
LaCiudad  de  Dios(1903).  Madrid. 

El  crilerio  catàlico  en  la  Ciencas  medicas  (  1003).  Barceluna. 
Menioriiiay  Revisla  de  la  Sociedad  oienlifiua  *  Antonio  AUate,,  t.  XllI,  n"' 

et 4,  L  XVI.  n-2,  3,4,  5  et  6,  t.  XVII,  n»'  1,  -2  et  3.  Mexico. 
RazOn  y  Pe  (1903).  Madrid. 


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Bolelin  measal  do  Obserratorio  do  Rio  de  Janeiro  (1902).  Rio  de  Janeiro, 
Jornaldescienciasnialhemalicas  e  astronoinïcaa  pnhlicado   pelo  D'  F.  Gomes 

Teiïeira,  vol.XV,  n"!.  Goimbra. 

The  Damian  lD3tilDte<19U3). Birmingham, 
The  Month  (1903).  London. 

Stoayhiirst  Collège  ObserTator;,  Résulte  of  meteorological  and  magnetiiMil 
Observations  wilh  report  and  no tea  oftlie  nirector(l!}02|.  Uliterhoe. 

The  American  Catholic  Quarterly  Reriew  (1903).  Pbiladelphia. 

American  Chemical  Journal  edited  by  Ira  Remeon,  vol.  36,  n°'  4,5  et  6;  vol.  27, 

n"  I,ïïe[3.  Baltimore, 
American  Journal  of  Mal  hématies,  vol.  XXIV.  n°  1.  Baltimore, 
The  American  Muséum  of  Nalural  Historj. 

Annual  Report  of  the  Président,  1901.  New-York, 

Bulletin,  vol.XI,  part,  IV  ;  vol.  SIV  ;  vol.  XV,  part.  I  ;  vol.  XVII,  pari.  I  and  II  ; 
vol.  XVUI.  part,  1.  New- Tort. 
Bulletin  of  the  Aïoerican  Hathemaliunl  Society,  S"  série,  vol.  VIII,  n"  10  ; 

vol.  IX,  n""  1  à  8,  Annual  Report  and  Catalogue  of  the  Library  (janï.  I903|. 

New-Torlt. 
Bulletin  of  the  Philippine  Weather  Bureau  (Manila  central  Observatoryl,  l'JOI. 

Ha  ni  la. 
Bullelln  of  the  Unirersity  of  Kansas  : 

Kansaa  UniversityQuarterly,  juillet  1901.  Lawrence, 

Science  Bulletin,  vol.  I,  n°'  1  à  4.  Lawrence. 
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Miaaouri  Botanical  fiarden.  Ï3'^  Annual  report  (lOOâ).  S'-Loui».  Mo. 
Occaaional  Papers  of  the  California  Academy  of  Sciences.  VIII.  Sun  Francisco. 
Proceedinga  of  the  Cnhfornia  Academy  of  Sciences  : 

Botany,  vol.  II.  n"3à9, 

Zoology,  vol.  II,  n"  7  à  I!  ;  vol.  III,  n"  1  à  4,  San  Francisco. 
Proceedings  and  Transactions  of  the  NovaScolia  InaUlulc  of  Science,  vol.  X. 

part,  m.  Halifav,  Nova  Scotia, 
Smithsonian  Institution: 

Annual  Report,  1901.  Washington. 

U.  S.  National  Muséum.  1901,  Washington. 
Transactions  of  tbe  Academy  of  Science  of  S  t  Louis,  vol.  XI,  n"6  à  U;  vol.XII, 

n"  1  à  H. 
United  States,  Geoiogical  Survey.  Washingloo. 

Annual  report,  1890-1900,  part  II,  III,  IV,  V,  VIL 

Bulletin  ;  n"  177  à  190;  n"  192  et  11)3. 

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The  geology  and  minerai  Ressources  of  a  portion  of  the  Gopper  River 
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Agricultural  15^^  annual  report. 

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Bulletin,  vol.  Xm,  n«  70, 72,  73,  74. 

Bibliotheca  mathematica  (1902).  Leipzig. 

Mathematisch-naturwissenschaftlicbe  Mitteilungen  begrûndet  von  D'  0.  BOklen 
im  Auflrag  des  mathematisch-naturwissenschafllichen  Yereins  in  Wurtem- 
berg, herausgegeben  von  D'  A.  Schmidt,  D^  A.  Haas,  D'  Ë.  Wolfing  (1903). 
Stuttgart. 

Monatsschrift  fQr  Christliche  Sozial-Reform  (1902).  Basel  (Schweiz). 

Sitzungsberichte  der  Berliner  matbematischen  Gesellschaft.  Herausgegeben 
vom  Vorstande  der  Gesellschaft.  Sonderabdruck  aus  dem  Archiv  dkr 
Mathemat.  u.  Phtsik.  III.  Reihe  ;  II.  Band  3  u.  4  Heft;  III.  Band  1-4  Heft  Une 
broch.  gr.  in-S^  de  iv-66  pages.  Leipzig,  Teubner,  1902. 

Bulletin  of  the  Geological  Institution  of  the  University  of  Upsala,  vol.  X,  part  U, 
n"  10  (1901).  Upsala. 

Antiqvarisk  Tidskrift  fôr  Sverige,  XVII,  n"  1  et  2.  Stockholm. 

Kongl.  vitterhets  historié  och  antiqvitets  Akademien  Manadsblad  (1897).  Stock- 
holm. 

Journal  de  la  Société  physico-chimique  russe  de  TUniversité  impériale  de 
Saint-Pétersbourg,  t. XXXIV,  n<>-  4  à9;  t.  XXXV,  n»- 1,  2  et  3.  Saint-Péters- 
bourg. 


FIN    DE   LA    PREMIÈRE   PARTIE 


Hémiatrophie  faciale  gauche 

le  D'  RuTTEN.  de  Liège 


SECONDE    PABTIE 


:m:eiiv£Oii?.es 


UN  CAS  D'UEMIATROI'IIIE  FACIALE  GAUCUE 


le  Docteur  RUTTEN 


Je  prends  la  liberté  de  vous  entrelenir  de  nouveau  d'un  cas 
d'héniialrophie  faciale,  connu  de  la  plupart  d'entre  vous.  En  effet, 
ceux  qui  ont  assisté  à  la  dernière  réunion  de  Cliarlei'oi,  ont  pu 
examiner  le  sujet  dont  l'observation  complète  a  élé  publiée  dans  le 
Bulletin  de  la  SocJGté  scienliiique  du  mois  d'octobre  1897  (*).  Pour 
ceux  qui  n'ont  pas  eu  l'occasion  de  constater  sur  le  vivant  les 
altéralions  analoniiques  d'une  rareté  telle  (*•)  que  Virchow  la 
taxait  d'extrêmement  intéressante,  j'ai  apporté  celte  photogra- 
vure, faite  d'après  une  pliotographie,  prise  quelque  temps  après 
la  présentation  du  malade  aux  membres  de  la  Société  à  la  réunion 
de  Charleroi. 


(*)  Annales  de  l*  Société  sctrarriFiQUE  de  Bri^eu.xs.  t.  XXli,  1'°  partie,  p.  S8. 

(**)  Dans  la  litlûrature  médicale  qui  noua  est  accessible,  nous  n'avons  pas 
trouvé  de  desoription  d'un  cas  semblable  en  Belgique.  C'est  dont  la  première 
observation  d'hèniialropbie  faciale,  canslalâe  et  détrils  dans  notre  pays. 

Parrjr  et  Stllling  ont  reconnu  les  premiers  cette  forme  spéciale  d'alrophie. 
Romberf,  en  Allemagne,  Hoore,  en  Angleterre,  Bitot  et  L.  Lande,  en  France, 
l'onl  constatée  ensuite.  L.  Lande,  de  Bordeaux,  en  1SG9.  a  décrit  cette  affeclion 
BOUS  le  litre  d'aplasie  lamineuao  progreasJTe. 

Parmi  les  «avauts  (|ui  ont  le  plus  largement  contribué  à  faire  connaître  l'hé- 
iniatrophje  faciale,  nous  citerons  en  premier  lieu  Bomherg.  Les  différenU  cas 
publiés  par  le  pathologiste  allemand  ont  marqué  un  progrès  consiilérabie  dans 
i'hiiloire  de;  bémia  trophies  raciales. 

Il  faut  citer  ensuite  Hueler,  Virchow,  Guttmann,  Caheo,  Lewb,  Rosenthal, 
Mendel,  Homen,  etc.,  elc. 


La  photogravure  tiendra  lieu  d'une  nouvelle  description  d 
symplômos.  Depuis  ma  première  communication,  deux  nouvcai^ 
faits  se  sont  présentés  chez  notre  malade.  D'abord,  et  c'est  précP" 
sèment  la  raison  qui  m'a  engagé  à  reprendre  ce  cas,  le  sujet 
vient  de  mourir  à  l'âge  de  30  ans,  enlevé  en  quelques  jours  par 
une  méningo-encéphalite.  Il  est  regrettable  qu'on  n'ait  pas  pu  faire 
l'autopsie,  puisqu'il  n'existe  jusque  maintenant  qu'une  seule  étude 
nécroscopique  de  cette  maladie  :  celle  de  Mendel,  un  des  deux  cas 
décrits  par  Virchow,  la  femme  Kuhlike. 

Deuxième  parliculanté,  qui  mérite  de  vous  être  rapportée,  et 
que  Je  soupçonnais  déjà  dans  mon  premier  travail  de  1897.  c'est 
que  l'atrophie  n'est  pas  restée  localisée  au  côté  ganche,  elle  t 
devenue  bilatérale,  en  envahissant  également  le  côté  droit  de  I 
face.  Fait  curieux  à  constater  :  le  trouble  atrophîque  a  comraem 
à  côté  de  la  première  plaque  de  la  région  pariéto-i'ronlale,  mais 
dehors  de  l'amincissement  des  téguments  et  de  l'o';,  il  n'y  a  pas  e 
perle  de  cheveux.  L'atrophie  a  donc  passé  la  ligne  médiane  ( 
d'unilatérale  est  devenue  bilatérale.  Elle  est  descendue  progrès! 
vement  jusqu'à  la  ligne  zygomalique  et  n'a  produit,  comme  p 
le  côté  gauche,  aucun  trouble  dans  le  jeu  de  l'articulation  maxn 
laire.  Les  paupières  supérieure  et  inférieure  entreprises  presqi 
en  mdme  temps  ont  présenté  les  mêmes  symptômes  que  ] 
l'œil  gauche.  Fortement  amincies,  retraclées  et  raccourcies,  elld 
étaient  devenues  insuffisantes  pour  couvrir  le  globe  oculaire  1 
l'état  de  sommeil  et  ont  occasionné  de  la  kéralo-con jonc ti vite  q 
a  cédé  comme  pour  le  côté  gauche  à  la  fermeture  de  l'œil  par  u 
compresse  humide.  L'affeclion  des   yeux  n'était  donc  pas  ■ 
ophtalmie  neuro-paralytique,  mais  reconnaissait  comme  cause  Ji 
iagophtahnos.  En  dehors  du  trouble  superficiel  dû  à  la  sécheresa 
du  globe,  il  n'y  avait  aucune  altération  à  constater  à  l'ophtalm 
cope  dans  le  fond  de  l'œil  :  pupille  aux  3/4  dilatée,  réagissant  à.  S 
lumière,  crisLallii]  transparent,  fond  de  l'œil  normal,  champ  tîsuoI 
et  acuité  visuelle  —  après  la  disparition  des  symptômes  inflamma-  ' 
toirea  superficiels  —  non  altérés.  On  côté  gauche,   le  premier 
atteint,  la  vue  est  restée  bonne,  seulement,  de  temps  à  autre,  il  y  a 
eu  de  la  conjonctivite  qui  était  facilement  combattue  par  le  traite- 
ment. Pas  d'autres  troubles  sensoriels.  Ni  le  goùl,  ni  l'odorat,  ni 
l'ou'ie  n'étaient  atteints  par  la  maladie.  Le  système  sécrétoire  : 


sébacé,  sudoral  on  lacrymal  étaient  indemnes.  A  aucun  moment 
de  la  vie  on  n'a  constaté  une  altération  dans  le  système  ner- 
veux moteur  ou  sensitif.  Sur  les  autres  parties  du  corps  — 
contrairement  à  ce  que  Virciiow  avait  constaté  chez  la  femme 
Louise  Kuhlike  sur  l'avant-bras  et  Tépaule  —  je  n'ai  jamais 
remarqué  des  traces  d'atrophie. 

N'ayant  h  ma  disposition  que  des  renseignements  incomplets  sur 
les  derniers  moments  de  la  vie,  je  ne  puis  me  prononcer  sur 
la  question  de  savoir  si  la  méningite  s'est  annoncée  par  des 
symptômes  prodromiques,  par  exemple  par  un  changement  de 
caraclère  ou  d'autres  troubles  cérébraux,  11  parait  que  non 
puisque,  d'après  une  lettre  d'un  membre  de  la  famille,  l'atTection 
méningitique  s'est  déclarée  twusquement. 

Le  malade,  qui  n'avait  jamais  abandonné  son  travail  très  rude 
de  mouleur,  a  assisté  à  une  partie  de  jeu  de  balle,  est  allé  se  bai- 
gner pour  se  rafraîchir  et  a  ressenti  immédialement  après  son  baui 
des  frissons,  de  la  fièvre  et  les  autres  symptômes  cérébraux.  La 
mort  par  méningo-encéphalile  est  survenue  après  huit  jours  de 
maladie. 

La  définition  de  l'héralatrophie  faciale  ne  peut  être  que  symplo- 
matique  puisque  la  cause  exclusive  de  cette  altération  spéciale  est 
inconnue.  C'est  une  atrophie  à  marche  progressive,  atteignant 
tous  les  tissus  de  la  région,  y  compris  t'os,  frappant  un  côté  de  la 
race  et  rarement  les  deux  côtés,  ne  s'accompagnant  à  aucun 
niomenl  de  son  évolution  des  troubles  fonctionnels  qui  forment  le 
cortège  habituel  des  atrophies. 

Quant  à  sa  fréquence  on  a  cru  longtemps  que  l'affection  était 
très  rare,  mais  il  est  hors  de  doute  que  cette  maladie  est  beaucoup 
plus  répandue  que  ne  semble  l'indiquer  le  nombre  très  restreint 
des  cas  décrits.  Comme  nous  le  verrons  dans  la  bibliographie,  on 
publie  actuellement  des  cas  un  peu  parlout.  il  n'y  a  pas  de  doute 
que  beaucoup  de  personnes  ne  soient  atteintes  de  plaques  apla- 
siques  et  ne  s'en  aperçoivent  pas.  Dans  noire  cas  le  îrouble 
oculaire  a  donné  l'éveil  et  a  seul  engagé  le  malade  à  aller  con- 
sulter le  médecin,  Le  fait  qu'on  a  pris  la  première  tache  ihi  cuir 
chevelu  qui  était  accompagnée  de  la  perle  des  cheveux  pour  de 
la  pelade  fournit  une  autre  preuve  que  l'affection  doit  être  souvent 
méconnue  dans  des  cas  pareils.  Elle  ne  se  distingue,  en  effet,  de 


4  —  4  — 

ta  pelade  que  par  l'amiiicissement  de  l'os.  Il  esl  nécessaire  d'exa- 
miner à  ce  point  de  vue  les  pelades  neurotiques  unilatérales. 

Causes.  —  L'êtiologie  de  l'iiémialrophie  faciale  est  encore  assez 
vague  et  ne  |teut  être  établie  sur  aucune  base  certaine.  La  maladie 
s'observe  déjà  dans  l'enfance.  C'est  surtout  dans  l'âge  de  dix  à 
vingt  ans  qu'on  la  rencontre.  Dans  notre  cas,  ayant  opéré  l'încli- 
vidu  de  vê^'êlations  adénoïdes  vers  l'âge  de  seize  ans,  je  n'ai  pas 
constaté  d'alloralions  Irophiques  à  ce  moment,  mais  à  l'âge  de 
19  ans,  au  niouient  où  il  a  passé  devant  le  conseil  de  revision,  la 
plaque  dans  le  cuir  chevelu  avec  perte  de  cheveux  a  été  la  cause 
de  son  renvoi  de  l'armée.  On  peut  donc  dire  avec  certitude  que 
l'affection  a  débuté  vers  l'âge  de  17  à  18  ans. 

La  femme  Kuhlike  a  commencé  à  ressentir  les  premiers  symp- 
tômes vers  l'âge  de  23  ans. 

La  maladie  est  rare  après  trente  ans,  disent  les  auteurs,  mais 
l'explication  se  trouve  dans  ce  fait  qu'une  fois  cet  âge  atteint,  les 
transformations  que  subissent  les  différents  tissus  ne  sont  plus  si 
manifestes. 

L'atrophie  de  l'os  sous  forme  de  dépression,  qui  forme  le  carac- 
tère palhognonionique  de  l'hémiatrophîe  faciale,  ne  se  présente 
presque  plus  lorsque  l'ossification  est  achevée.  Vircliow  avait  déjà 
remarqué  que  les  troubles  osseux  étaient  plus  prononcés  quand 
l'affeclion  se  développe  au  jeune  âge.  Néanmoins,  Berend  a  coa- 
slaté  un  ca«  d'héniiatrophie  faciale  chez  un  malade  âgé  de 
soixante  ans. 

Quant  ail  ppic,  elle  semble  plus  fréquente  chez  la  feaune  que 
chez,  l'homme  comme  il  a  élé  constaté  pour  les  affections  ner- 
veuses en  générai. 

Le  eôtê  gauche  est  le  plus  souvent  atteint  comme  pour  l'hémi- 
cranie.  L'hémiairophie  devient  rarement  bilatérale,  ce  qui  est  le 
cas  chez  noire  malade.  Wolff  et  Flashar  ont  également  constaté 
la  bilatéralité,  mais  dans  ces  cas  il  y  avait  d'autres  troubles  ner- 
veux —  airophie  du  nerf  optique  et  paralysie  de  l'oculo-nioteur 
externe  —  indiquant  une  lésion  centrale. 

Dans  tous  les  cas  décrits  jusque  maintenant,  la  région  de  la 
face  dépendant  de  l'innervation  du  nerf  maxillaire  supérieur  a 
été  le  plus  souvent  atteinte,  soit  seule,  soit  conjointement  avec 
celle  innervée  par  la  troisième  branche  du  trijumeau  ;  et  dans  C6 


—  a  -  ft 

cas  l'on  a  remarqué  que  la  partie  qui  reçoit  le  nerf  auriculo- tem- 
poral l'était  beaucoup  plus  que  la  région  du  maxillaire  inférieur 
Comme  on  peut  le  constater  sur  la  photographie,  chen  notre  malade 
la  région  innervée  par  le  nerf  ophtalmique  de  Willis  l'est  en 
entier;  dans  la  région  innervée  par  le  nerf  maxillaire  supérieur,  ce 
sont  la  branche  collatérale  du  nerf  orbitaJre  ainsi  que  !e  nerfsous- 
crbîtaire,  brandie  terminale  du  nerf  maxillaire  supérieur,  qui  sont 
le  plus  affectés.  On  ne  peut  pas  dire  avec  certitude  si  la  partie 
osseuse  de  ta  région  temporale  était  entreprise,  mais  la  partie 
tégumentaire  était  sûrement  atrophiée. 

Les  causes  vraies  de  la  maladie  sont  indéterminées.  Quant 
à  notre  cas,  on  a  relevé,  dans  la  famille,  des  accidents  nerveux 
antérieurs  :  hystérie,  attaques  de  migraine.  Le  traumatisme  peut 
être  exclu.  A  part  l'inlluenza,  on  ne  signale  pas  de  maladie 
infectieuse  :  diphtérie,  fièvre  typhoïde,  érysipele  assez  fréquem- 
ment accusé  comme  cause  occasionnelle  (Gahen  et  Virchow), 
grippe,  angines,  ni  même  otorrhée  unilatérale  (Karl  Decsi).  On 
pourrait  à  la  rigueur  invoquer  comme  cause  la  présence  des 
végétations  adénoïdes  dont  mon  malade  a  été  opéré  un  an  avant 
l'apparition  des  premiers  symptômes.  Dans  les  cas  connus  jusque 
maintenant,  on  a  incriminé  neuf  fois  le  traumatisme,  quatre  fois 
l'angine,  Irois  fois  les  maux  de  dents,  sept  fois  l'érysipèle,  quatre 
fois  les  maladies  infectieuses. 

On  sait  que  la  lèpre  nerveuse,  la  morphée  et  la  lèpre  anesthé- 
sique  donnent  souvent  lieu  à  des  atrophies,  suites  de  névrites 
périphériques  (Mendel). 

Symptomaiologie.  —  Sauf  les  cas  qui  reconnaissent  comme  cause 
le  traumatisme,  on  n'a  jamais  pu  étudier  la  maladie  dès  son  début 
pour  la  raison  bien  simple  que  les  symptômes  prodromiques  ou 
accompagnant  l'affection  sont  nuls.  Ce  qui  a  particulièrement 
fïappé  tous  ceux  qui  se  sont  occupés  de  l'hémiatrophie  faciale, 
c'est  le  point  initial  de  la  première  plaque  conslalée  sur  la  peau. 
Elle  ne  correspond  pas  toujours  aux  points  d'émergence  d'une 
branche  du  trijumeau,  mais  choisit  indifféremment  tantôt  quelque 
endroit  du  domaine  de  la  branche  II,  ce  qui  est  le  cas  le  plus  fré- 
quent, tantôt  l'aire  innervée  par  les  branches  I  ou  III  du  trijumeau, 
mais  presque  toujours  aux  extrémités  du  nerf.  La  peau  devient 
d'abord  luisante,  tendue,  elle  est  parfois  pigmentée  et  a  l'aspect 


—  6  - 


d'une  cicatrice.  Elle  s'amincit  et  se  rétracte.  Le  pli  que  l'on  forme 
en  la  pinçant  arrivf  bientôt  à  n'avoir  que  deux  à  trois  milii- 
mèlres  d'épaiîseur.  Les  rides  du  Iront  disparaissent.  La  peau  des 
deux  paupières  est  fortement  amincie  el  rétractée  :  la  supérieure 
rentre  sous  l'arcade  orbilaire  et  l'intérieure  sous  le  globe  oculaire. 
Il  n'y  a  pas  dectropion  ni  d'cnophtalmie. 

La  forme  du  nez  attire  spécialement  l'aHention.  Le  cartilage  a 
manifestement  diminué  de  volume  â  gauche,  ce  qui  est  hès  visible 
sur  la  photographie.  Seulement,  trois  à  quatre  ans  après,  le  côlé 
droit  a  subi  la  même  transformation  el  le  contraste  n'était  plus  st 
évident.  La  face  droite,  devenue  alropliique  comme  le  côté  gauche, 
ne  différa  plus  de  celui-ci  que  par  l'aspect  de  la  peau.  Dos 
muscles,  l'orbiculaire  des  paupières  paraissait  seul  atteint  dans 
sa  constitution,  mais  il  ne  l'était  nullement  dans  ses  mouvements. 

Les  paupières,  quoique  fortement  amincies  el  rétractées,  pou- 
vaient se  fermer  complètement  des  deux  côtés  après  un  effort  très 
considérable;  mais  pendant  le  sommeil  elles  restaient  écarlées,  ce 
qui  a  occasionné  à  gauche  d'abord,  à  droite  ensuite,  de  la  térato- 
conjonctivite  passagère.  Les  vaisseaux  ne  sont  pas  modifiés.  Ils 
sont  plus  surperficiels,  du  fait  de  l'atrophie  des  parties  molles. 

La  couleur  des  cils  de  même  que  celle  des  cheveux  qui  restent 
n'ont  pas  changé.  La  perte  des  cheveux  ne  s'est  pas  montrée  à 
droite. 

Quoique  je  n'aie  constaté  aucune  couipiicalion  de  n'importe 
quelle  nalure,  l'hémiatrophïe  faciale  est  cependant  souvent  accom- 
pagnée d'autres  complications,  soit  d'une  atrophie  analogue  sur 
d'autres  parties  du  corps  connue  dans  le  cas  de  Mendel  el  de 
Virchow.soil  d'une  hypertrophie  de  l'autre  côté  de  la  face;  d'autres 
fois,  il  y  a  de  ta  sclérodermie  qui  est  constituée  par  une  induration 
toute  spéciale  de  l'enveloppe  culanée,  s'accompagnant  d'un  certain 
degré  de  tension  et  d'immobilité.  Hallopeau  la  considère  comme 
de  même  nature  que  l'atrophie  et  la  désigne  pour  celte  raison 
sous  le  nom  de  tropbonêvrose  disséminée. 

Emminghaus  a  publié  l'histoire  d'un  malade  chez  lequel  on 
pouvait  constater  en  même  temps  l'atrophie  unilatérale  de  la  tâce 
et  une  scléi-odermie  du  membre  inférieur. 

Lépine  a  de  même  relaté  un  cas  qu'il  a  intitulé  "  Mélanodermie 
étendue  à  presque  toute  la  surface  du  corps  avec  atrophie  de  la 


moitié  droite  de  la  Tace  f.  11  y  avait  en  plus  sclérodermie  aux 
doigts  avec  atrophie  des  plialangettes  {Eslor}. 

L'hémiatrophic  fadalo  appartient  souvent,  dit  Brissaud,  à  la 
syringomyélie, 

Grasset  décrit  une  trophonévrose  alterne  :  atrophie  cranîo- 
faciate  d'uti  côté  et  hémiairophie  du  tronc  et  des  membres  de 
l'autre;  il  admet  l'origine  protubérant iel le. 

Dans  ces  derniers  temps,  le  21  mai  1897,  M.  ^Jchlesinge^  a 
communiqué  sous  le  titre  d'héniiatrophie  faciale  progressive,  â  la 
Société  Inipério-Boyale  de  médecine  de  Vienne,  un  cas  dans  lequel 
on  a  constaté  en  dehors  de  l'atropliie  à  droite  —  téguments  et  os — 
une  parésie  du  moteur  oculaire  externe,  une  paralysie  faciale  et  une 
paralysie  des  nerfs  glosso-pharyngiens  et  pneunio-gastrique.  il 
s'agit  ici  d'une  hèmiatrophie  faciale  consécutive  â  des  lésions  des 
nerfs  cérébraux,  probablement  par  suite  d'une  lésion  de  la  base 
du  crâne. 

Tous  ces  cas  ne  sont  pas  des  atrophies  pures  et  doivent  être 
distraits  du  groupe  des  iiémialrophies  faciales  circonscrites,  ainsi 
que  Virchow  l'a  proposé.  De  très  légers  troubles  dans  l'innervation 
soit  motrice  soit  sensilîve,  voire  la  complication  de  l'hémiatrophie 
de  la  langue  si  elle  est  causée  par  une  lésion  du  grand  hypoglosse, 
devraient  aussi  en  être  exclus  définitivement. 

Dans  le  cas  de  Virchow,  la  langue  était  déviée  du  côté  de  l'atro- 
phie, mais  le  malade  (Schwahn)  pouvait  la  redresser  quand  il  le 
roulait. 

Néanmoins  Mendel,  en  parlant,  à  une  réunion  des  médecins 
allemands,  de  l'hémiatrophie  faciale,  prétendait  que  cette  affection 
était  toujours  précédée  de  troubles  de  la  sensibilité,  soit  hyper- 
esthésie  ou  anesthésie,  mais  qu'on  avait  rarement  l'occasion  de  les 
constater,  la  maladie  passant  assez  souvent  inaperçue.  Chez  notre 
malade,  on  a  observé  à  des  intervalles  irréguliers  des  douleurs 
névralgiques  osseuses,  mais  ces  douleurs  n'étaient  que  passagères 
et  ne  duraient  jamais  plus  d'un  jour.  Elles  n'ont  jamais  donné 
lieu  au  plus  léger  trouble  de  la  sensibilité. 

Avant  d'aborder  l'étude  pathogéni  que  de  cette  affection,  reve- 
nons, pour  un  instant,  â  la  description  de  la  plaque  primitive.  Une 
fois  la  maladie  localisée  dans  un  point  de  la  face,  la  peau  se 
montre  d'habitude  décolorée,  blanchâtre  ou  même  pigmentée 


^ 


8  —  8  — 

comme  dans  le  cas  d'Ephraîm  de  Breslau.  et  s'accompagne 
ensuite  d'une  dépression,  par  la  raison  bien  simple  qu'en  même 
temps  qu'elle  s'étend  circulairement.  elle  attaque  le  derme  qui 
s  amincit,  les  parties  sous-jacentes  surtout  le  tissu  ooiluio-adipeux. 
les  muscles,  si  elle  en  rencontre  sur  son  chemin  —  mais  sans 
toutefois  porter  atteinte  à  leur  fonctionnement  —  et  en  dernier 
lieu  excave  le  tissu  osïeux  comme  si  la  tache  était  le  résultat 
d'une  compression  continue  du  doigt  sur  la  peau.  Ainsi  que  J3 
récrivais  dan?  mon  premier  travail  laffection  détermine  la  forma- 
tion d'une  véritable  cupule.  S'il  y  a  apparition  d'un  certain 
nombre  d'autres  taches  qui  finissent  en  se  développant  par 
devenir  confluentes.  elle  peut  s'étendre  et  donner  lieu  à  un  faciès 
tout  spécial,  surtout  si  elle  envahit  toute  la  moitié  de  la  face,  et 
Guttmann  a  pu  dire  avec  raison  que  sa  malade  était  jeune  fille 
d'un  côté  de  la  face  et  vieille  femme  de  l'autre.  Ces  enfoncements 
séparés,  ces  dépressions  multiples  des  téguments  sous-jacents, 
montrent  évidemment  une  cause  locale  bien  circonscrile  et  sem- 
blent à  première  vue  indiquer  un  processus  indépendant  du 
système  nerveux,  surtout  s'ils  se  présentent  comme  dans  mon  cas 
en  dehors  des  points  d'émergence  des  nerfs.  Ajoutez  à  ces  faits 
la  bilatéralité,  complication  qui  ne  s'était  pas  encore  présentée 
dans  la  description  des  différentes  trophonévroses  pures  de  la 
face,  c'est-à-dire  celles  où  il  n'y  a  aucun  autre  trouble  nerveux  de 
n'importe  quelle  nature. 

Pathogènie  de  rhémiatrophie  faciale. 

L'histoire  du  malade  étant  connue,  il  faut  tâcher  d'élucider  la 
pathogénie  de  l'hémiatrophie  faciale  qui  reste  toujours  des  plus 
obscures.  Le  point  essentiel  en  pathogénie,  c'est  de  déterminer  la 
nature  du  processus  on  produisant  expérimentalement  les  lésions, 
propres  à  confirmer  sa  spécificité.  Jusque  maintenant,  aucune 
expérience  n'a  pu  produire  les  désordres  que  nous  constatons. 
Nous  restons  donc  devant  des  hypothèses.  Il  est  profondément 
regrettable  que  l'autopsie  n'ait  pas  pu  être  faite.  A  cause  de  mon 
départ  pour  Liège,  j'ai  été  averti  trop  tard  de  la  mort  de  mon 
malade,  qui  habitait  les  environs  de  Charleroi.  D'abord  rhémia- 
trophie   faciale    est-elle   une    maladie    du    système    nerveux? 


Esl-el!o  une  maladie  locale,  par  exemple  une  atrophie  primitive 
du  tissu  conjonctif,  comme  le  prétend  la  théorie  bordelaise  de 
Bilot  et  de  Lande?  Tel  est  le  problème  longtemps  discuté  et  qui  a 
été  tour  à  tour  résolu  dans  un  sens  ou  dans  l'autre.  Quoique  nous 
ne  possédions  pas  les  faits  positifs,  tous  les  pathologisles  admettent 
rintervention  du  système  nerveux. 

Les  théories  nerveuses  s'appuient  sur  l'existence  de  troubles 
nerveux  dans  l'hémialrophie  faciale  et  la  présence  de  troubles 
Irophiques  du  même  ordre  dans  les  affections  nerveuses.  Par  quel 
mécanisme  le  système  nerveux  arrive-t-îl  à  produire  des  lésions 
atrophiques  si  diverses  comme  nature  et  comme  intensité?  On  n'en 
a  pas  encore  donné  jusque  maintenant  une  explication  suffisante. 

'  Les  uns.  disent  Pitres  et  Vaillard,  ont  prétendu  faire  dépendre 
les  troubles  trophiques  de  nerfs  spéciaux  n'ayant  d'autres  fonc- 
tions que  de  régulariser  la  nutrition  des  tissus  :  les  nerfs 
trophiques.  D'autres  y  ont  voulu  voir  le  résultat  éventuel  de 
l'irrilalion  centrifuge  des  fibres  nerveuses  communes.  D'autres 
pensent  que  les  lésions  des  nerfs  ne  peuvent  pas  leur  donner 
naissance  et  qu'ils  résultent  d'altérations  primitives  ou  secon- 
daires des  centres  nerveux.  , 

D'autres,  comme  Bergson  et  Guttmann,  y  ont  vu  la  conséquence 
d'une  lésion  du  système  nerveux  vaso-moteur  dont  l'irritation 
permanente  aurait  provoqué  une  diminution  permanente  du 
calibre  des  vaisseaux  et  par  suite  l'atrophie  des  tissus. 

Ëmminghaus  supposait,  sans  préciser  davantage,  une  altération 
du  grand  sympathique  qui  était  une  paralysie  pour  yeeligmuller  et 
Nicati,  une  excitation  pour  Brunner.  Plus  récemment  MM.  Déjérîne 
et  Nicali  ont  soutenu  à  nouveau  cette  théorie.  Certains  faits  expé- 
rimentaux parlent  en  sa  faveur.  Déjà  Brown-Sequard  aurait  noté 
à  la  suite  de  la  section  du  grand  sympathique  cervical  ou  de  l'exci- 
tation du  ganglion  cervical  supérieur  des  lésions  alrophiques.  Plus 
rôeeinment  Angelucci  a  observé,  après  l'extirpation  du  ganglion 
cervical  supérieur  chez  des  chiens  nouveau-nés  et  des  chats 
adultes  une  dystrophie  des  os  du  crâne.  De  même  les  opérations 
pratiquées  sur  le  tronc  du  sympathique  ou  sur  les  ganglions 
chez  les  épileptiques  déterminent  un  arrêt  de  développement  de  la 
face. 

Mais  Vulpran  avait  déjà  fait  observer  que  les  résultats  expéri- 


40 


10   - 


mentaux  ne  s'observent  que  chez  des  animaux  très  jeunes  et  »& 
sont  pas  constants  (Gh.  Achard  et  l..  Levi),  Quant  à  la  théorie 
vaao-motrice,  on  peut  faire  remarquer  en  plus  que  les  données 
physiologiques  les  plus  certaines  ne  permettent  pas  d'admettre 
une  conlraction  permanente  du  système  vasculaire  par  irritation 
ctironique  des  nerfs  vaso-moteurs. 

On  sait,  en  effet,  combien  est  fugace  cette  action  et  combien,  au 
contraire,  persiste  la  réaction  qui  la  suit  de  près  :  réaction  qui 
snfQt  et  au  delà  pour  rétablir  l'équilibre.  Nous  devrions  aussi  avoir 
en  plus  les  symptômes  ordinaires  de  t'irrilation  du  grand  sympa- 
Ihiiiue  :  réaction  de  l'ouverture  pupillaire  el  trouble  sécrétoire 
pour  ni.'  parler  que  des  plus  communs.  D'ailleurs,  il  est  constaté 
que  les  fonctions  des  capillaires  dans  l'hémiatropliîe  faciale  pure 
ne  sont  nullement  troublées.  Virchow  avait  été  frappé  de  Tinté- 
^ritê  presque  complète  des  vaisseaux  sanguins  et  était  d'avis  que 
de  tous  les  tissus  altérés  la  tunique  des  vaisseaux  l'était  le  moins. 
Pour  finir,  qu'il  me  soit  permis  de  rappeler  les  expériences  que  le 
D'  Cahen  a  faites  dans  des  cas  analogues  avec  le  nitrite  d'aniyle 
el  la  pilocarpine,  celles  de  Virchow  avec  les  irritants  appliqués  sur 
la  peau  (*).  Ces  différents  médicaments  réagissent  chez  les  siyets 
atteints  d'hémiatrophie  faciale  de  la  même  façon  que  chez 
les  personnes  saines.  L'efifet  sur  les  capillaires  est  facile  â 
constater,  puisqu'ils  transparaissent  à  travers  la  peau  aminàe 
(Virchow).  La  théorie  vaso-motrice  est  donc  insuffisante  pour 
expliquer  les  troubles  trophiques  cutanés  et  osseux. 

La  théorie  des  nerfs  trophiques,  telle  qu'elle  a  été  formulée  par 
Samuel,  etc..  ne  peut  pas  être  adoptée.  L'existence  des  nerfs 
spéciaux  auxquels  il  donne  le  nom  de  nerfs  trophiques  na  jamais 
été  démontrée.  De  même,  le  trouble  trophique  résultant  de  la 
section  d'un  nerf  moteur  ou  nerf  sensitif  ne  prouve  nullement 
que  les  nerfs  moteurs  ou  sensitifs  contiennent  des  fibres  spéciales, 
destinées  â  régler  la  nutrition  des  tissus  auxquels  ils  se  distribuenl 
puisque  les  libres  ordinaii-es  peuvent  exercer  une  influence 
spéciale  sur  leur  nutrition  sans  qu'il  soit  besoin  de  faire  intervenir 
l'existence  de  nerfs  hypothétiques  (Vulpian). 

Ces  deux  théories  éliminées  et  l'élément  nerveux  seul  admis 


(*j  On  pourrait  recommencer  1«3  expériences  avec  la  lolulioa  d'ftdrtoaline. 


■  11  - 


H 


pour  expliquer  la  cause  du  trouble  Irophique  dans  la  Iropho- 
névrose  pure  d'une  moitié  de  la  faee,  la  question  suivante  se 
présente.  Est-elle  d'origine  périphérique  ou  centrale? 

Depuis  les  travaux  de  Charcot,  on  a  voulu  faire  de  la  névrite  la 
condition  pathogénique  de  la  production  des  troubles  de  nutrition. 
On  a  constaté  que  la  section  d'un  nerf  ne  donnait  rien,  mais  sa 
contusion  ou  même  sa  section  incomplète  dounent  lieu  à  des 
phénomènes  de  névrite.  On  a  constaté  qu'après  la  division 
complète  d'un  nerf,  il  y  avait  diminution  ou  cessation  de  la  sueur, 
tandis  que  ce  même  nerf  étani  sectionné  incomplètement,  la  sueur 
est  très  augmentée  et  répand  une  odeur  acide  quelquefois  insup- 
portable. 

Comme  la  peau,  le  tissu  conjonclif  subil,  après  les  lésions  des 
nerfs,  diverses  altéralions;  tantôt  il  participe  à  l'atrophie  générale 
du  membre,  tantôt,  au  contraire,  il  prend  un  accroissement  inusité 
et  qui  peut  ôlre  qualifié  d'hypertrophie  {Welr  Mitchell)  (*). 

Charcot  admet  dans  chaque  cas  une  lésion  anatoniique  des 
nerfs.  De  son  côté,  Vulpian,  sans  nier  absolument  l'intervention  de 
la  névrite,  pense  que  les  troubles  Irophiques  sont  dus  surtout  à 
l'affaiblissement  ou  à  l'abolition  d'une  influence  exercée  par  les 
centres  nerveux  sur  la  nutrition  des  organes.  Charcot  proclamEtit 
toutefois  que  toute  névrite  était  loin  d'enlraîner  nécessairement 
l'apparition  de  troubles  Irophiques;  il  faut  pour  que  ceux-ci  se 
produisent,  l'intervention  de  circonstances  que  l'analyse  n'a  pas 
encore  permis  de  dégager. 

Pour  Mougeotel  Couyba,  la  névrite  est  l'unique  cause  du  déve- 
loppement des  lésions  nutritives  {**). 


(•)  Eator  a  publié  ud  cbs  d'atrophie  de  U  région  temporale  et  d'hypertrophie 
de  la  pauiiière  iraui:)ie  qui  a  nëccâsité  uoe  interveDllon  chirurgicale. 

('•)  L'importance  el  la  fréquence  des  néïritea  périphériques  primitives  au 
point  <le  vue  de  la  production  d'un  grand  nombre  de  trophonér roses  cutanées 
a  été  longuement  vérifiée  et  compiëtement  admise  par  plusieurs  médecins 
Aminents  dans  une  série  de  mémoires  des  plus  intéressants.  Parmi  ceux-ci,  je 
dterai  surtout  le  mémoire  de  Schwimmer  sur  les  Heuropaiisehen  Dermatoitn, 
Vienne,  1885,  l'important  travail  de  Pitres  el  Vaillard  sur  les  névrites  périptié- 
riques  non  tmu  ni  a  tiques,  le  mémoire  de  DéjérÎDe  sur  les  névrites  péiiphëriqnes 
des  alaxique?,  les  recherches  de  Ballet  sur  les  troubles  trophiques  observés 
chez  les  alaiiques.  l'article  Dertnatoneurnae,  d'Amozan,  dans  le  Uictiorhaire 

EKCTCLUPÏDIgUI  DES  SciENCKS   HÉD1CJII.ES,  etC. 


En  effet,  la  seule  autopsie  qui  ail  été  pratiquée,  celle  de  Is 
femme  Kuhlike,  faite  par  Mendel,  a  confirmé  cette  opinion.  On  a 
pu  noter  les  signes  matériels  d'une  névrite,  maïs  ce  seul  fait  suffil-il 
pour  la  justifier?  On  peut  objecler  en  plus  que  si  la  névrite  inter- 
stitielle du  trijumeau  a  été  constalée,  elle  peut  élre  non  primi- 
tive mais  passagère.  La  femme  Kuhlike,  dont  on  a  fait  l'étude 
nécroscopique.  fut  alteiute  d'tiémiatrophie  faciale  et  par  consé- 
quent de  névrite  durant  vingt  ans.  En  présence  do  cette  longue 
durée  de  la  névrite  on  ne  comprend  pas  bien  l'absence  complète 
de  troubles  sensitifs  et  moteurs.  Il  est  vrai  que,  d'après  l'avî  ' 
du  professeur  Vulpian  cl  de  beaucoup  d'autres  physiologisti 
l'absence  de  troubles  sensitifs  dans  certaines  affeclions  d'oricïii 
Irophique  ne  prouve  rien  contre  l'origine  nerveuse  de  ces  affec- 
lions, car  les  altérations  des  nerfs  périphériques  ne  portent  pas 
dans  ce  cas  sur  lous  les  lubos  nerveux,  mais  sur  un  liers  environ 

(vitiiigo). 

Jusqu'à  preuve  contraire,  il  faut  donc  admettre  comme  cal 
de  l'hémiatrophie  faciale  une  névrite  inlerstilielle  chronique 
latente.  En  opposition  avec  le  zona  ophtalmique  qui  n'affecte  ordi 
nairement,  comme  son  nom  rindique,que  la  branche  ophtali 
du  trijumeau  et  est  toujours  une  névrite  aiguë,  la  némte  péripbl 
rique  est  ici  chronique.  Elle  est  interstitielle  et  se  traduit  pi 
une  végétation  scléreuse  du  tissu  conjonctif  et  particulièremi 
de  la  trame  conjonclivo-vascnlaire.  Le  nerf  parait  épaissi,  di 
augmenté  de  volume  par  1'ex.ubérance  du  tissu  néoformé,  souvf 
noueux. 

La  névrite  dans  les  hémiatrophies  faciales  est,  de  plus, 
Que  faut-il  entendre  par  névrites  latentes?  *  Certaines  aU< 
rations  dégênéralives  des  nerfs,  même  lorsqu'elles  sont  profond) 
peuvent  demeurer  silencieuses,  disent  Pitres  et  Vaillard,  c'i 
A-dire  ne  se  traduire  par  aucun  symptôme  assez  frappant  pour  les 
déceler.  Ce  fait  est  commun  chez  les  tuberculeux.  L'examen  histo- 
logique  montre  très  souvent  l'existence  de  lésions  diffuses  et 
considérables  cliez  des  sujets  qui,  au  cours  de  leur  vie,  n'ont  mani- 
festé aucun  trouble  appréciable.  Chez  les  cachectiques  tes  névrites 
latentes  ne  sont  point  rares.  De  quoi  dépend  cette  latence  si  com- 
plèle?  L'explication  n'en  est  pas  encore  donnée,  mais  le  fait  seul 
est  ceriain.  , 


rue 

ète  I 

m 

bc-  I 


■  15  - 


i& 


Il  arrive  d'un  autre  côté  que  les  nerfs  dont,  la  dëgenération  a 
donné  naissance  à  des  troubles  trophîques  peuvent  récupérer  par 
un  processus  de  régénération  leur  slruclure  anatoniique  et  leurs 
propriétés  physiologiques  (Pitres  et  Vaillard),  Ceci  peut  servir  de 
réponse  aux  autopsies  des  hémiatrophies  raciales  qui  ont  fourni 
des  résultats  négatifs. 

Toujours  est-il  qu'ici  le  processus  a  quelque  chose  d'étrange  : 
alors  que  le  trijumeau  est  atteint  dans  ses  fibres  périphériques 
environnitnt  l'œil,  le  lacrymal,  branche  de  l'ophtalmique,  ne  donne 
pas  lieu  à  une  hypersécrétion  des  larmes;  le  frontal  qui  fournil 
des  rameaux  nerveux  aux  glandes  de  Meibomius,  à  la  muqueuse 
de  la  paupière  et  à  la  peau  qui  la  recouvre  ne  produit  aucune 
altération  sécroloire  :  la  peau  seule  est  simplement  amincie  ainsi 
que  le  tissu  sous-cutané  et  osseux.  L'absence  d'arthropathie 
maxillaire  est  également  inexplicable. 

La  cause  centrale  doit  être  exclue  pour  l'hémiatrophie  faciale 
pure,  c'est-à-dire  sans  aucun  trouble  nerveux  sensitif  ou  moteur 
parce  que  si,  à  la  suite  d'une  lésion  de  la  base,  l'atrophie  a  été  un 
des  premiers  symptômes,  d'autres  accidents  devraient  bientôt  lui 
succéder. 

Ceux  qui  admettent  une  action  trophique  du  cerveau  la  loca- 
lisent dans  la  zone  rolandique  ou  la  substance  blanche  sous- 
jacente  ou  dans  la  couche  optique,  comme  on  l'a  admis  pour 
l'atrophie  précoce  des  hémiplégiques  et  des  hystériques. 

Pour  la  trophonévrose  alterne,  c'est-à-dire  l'héniicranie  faciale 
d'un  côté,  l'hémiatrophie  du  tronc  et  des  membres  de  l'autre,  on 
admet  l'origine  protubérant i elle  (Grasset). 

Un  fait  définitivement  acquis  est  le  suivant  :  Mendel  a  constaté 
chez  la  dame  Kuhlike  la  nevrids  iiiterstitiatis  proliferans  du  tri- 
jumeau et  l'admit  comme  cause  de  la  dystrophie.  Déjà  Vircbow 
soupçonna,  poui-  expliquer  la  névrite,  une  cause  locale  ambiante  : 
Âls  ob  um  die  Nercm  /ter  eim  krunkinuchende  Ursaciie  ihàtig 
getcesen  sei.  Le  savant  pathologiste  alîemand  jeta  ainsi  les  pre- 
mières bases  de  la  nouvelle  théorie  qui  reconnaît  comme  cause  de 
la  névrite  dans  l'hémiatrophie  faciale  un  microorgantsme  ou 
poison  toxique.  L'opinion  de  Babinski  est  que,  sauf  la  névrite 
lépreuse,  toules  les  autres  névrilcs  reconnaissent  une  cause  cen- 
trale et  qu'elles  ne  font   que  traduire,  comme  il  le  dit,  d'une 


u 


—  14  — 


manière  discrèfe  ou  bruyanle,  la  souffrance  cachée  des  organes 
cérébraux.  Si  cet  auteur  admet  la  propagation  infectieuse  dans 
la  lèpre,  pourquoi  n'intervîendralt-elle  pas  dans  l'affection  qui 
nous  occupe?  On  admet  généralement  que  le  poison  de  mala- 
dies infectieuses  circulant  dans  le  sang  peut  déterminer  une 
névrile  autonome  semblable  à  celle  qui  résulte  des  injections 
expcrimentales.  L'infeclion  diphlêrilique  praduiL  des  paralysies 
par  tout  le  corps,  mais  le  ptos  fréqncmmenl  sor  le  wHe  dn 
pafais,  précisément  parce  que  le  foyer  infectieux  se  trouve  sur  cet 
orçane. 

Pour  expliquer  ce  processus,  Pitres  et  Vaillard  affirment  que 
la  Qbre  nerveuse  est  ouverte  à  tous  les  points  oià  se  fait  la  nutri- 
tion du  segment  interannulaire,  Chaque  étranglement  représente, 
eu  effet,  comme  une  brèche  par  où  les  substances  toxiques  véhi- 
culées par  les  humeurs  peuvent  s'insinuer  et,  suivant  leurs  affiniUM 
électives,  se  fixer  ensuite  soit  sur  la  gaine  de  myéline,  soit  sm 
cylindraxe.  Il  est  possible  c[ue  si  la  substance  toxique  n'atta 
que  la  gaine,  elle  ne  produise  que  des  troubles  trophiques;  d^ 
l'absence  de  troubles  sensitifs  et  moteurs.  Cette  théorie  mia 
bierine  ou   toxique   explique  en  même   temps   la   présence  i 
l'atrophie  sur  d'autres  parties  du  corps  soit  de  la  tète,  comig 
pour  le  plexus  cervical  dans  le  cas  où  le  trouble  trophique  envd 
la  nuque,  soit  du  bras,  comme  on  l'a  vu  chez  la  femme  Kuhlik^ 
soit  des  deux  côtés  de  la  face,  comme  c'est  le  cas  chez  ] 
malade.  Il  est  plus  difticile  d'expliquer  d'oii  provient  l'infectiod 
de  quelle  nature  elle  est  et  pourquoi  elle  a  une  préférence  spécîq 
pour  le  côté  gauche.  Elle  peut  élre  de  nature  microbienne,  ma 
plus  probablement  de  nature  toxique.  Il  est  actuellement  ado 
que  toutes  les  maladies  infectieuses  peuvent  localiser  leurs  efh 
sur  les  nerfs  périphériques.  Même  une  infection  à  siège  intestin 
peut  porter  ses  effets  sur  les  nerfs  périphériques.  Le  professai 
Verriest,  de  Louvaiii,  a  examiné  mon  malade  à  ce  point  de  vue  J 
a  constaté  chez  lui  une  dilatation  très  notable  de  l'estomac  et  U 
les  symptômes  indiquant  un  trouble  antérieur  de  cet  orgt 
datant  de  sa  plus  tendre  enfance. 

i^outons  que  les  causes  ordinairement  admises  pour  TH.! 
sont  tes  maladies  infectieuses  et  plus  particulièrement  l'érysipj 
et  les  affections  attaquant  la  muqueuse  pharyngo-buccale.  ( 


-  13  - 


m 


explique  même  de  cette  façon  la   fréquence  plus  grande  des 
affections  de  la  branche  I[  du  trijumeau. 

Il  reste  en  dernier  lieu  à  déterminer  si  le  poison  est  la  cause 
directe  de  l'obsolescence  des  autres  tissus  ou  s'il  agit  en  produi- 
sant d'abord  la  névrite  périphérique  qui,  de  son  côté,  fait  naître 
les  allêrations  des  téguments  y  compris  celles  du  tissu  osseux.  Il 
faudra  bien  admettre  la  dernière  explication,  sinon  on  pourrait 
difficilement  se  rendre  compte  de  l'amincissement  osseux  qui  est 
précisément  invoqué  contre  Sa  théorie  bordelaise  admettant  une 
maladie  du  tissu  conjonctii'. 

Il  ne  sera  pas  inutile  de  donner  de  cette  dernière  un  résumé 
succinct  d'après  une  monographie  de  Henri  Ginîrac,  publiée  dans 
le  Nouveau-  DicUonnaii-e  île  Jaeroud,  t,  XIV,  au  mot  face. 

Lande,  dans  son  travail,  analysant  minutieusement  les  observa- 
tions qu'il  a  réunies,  arrive  à  établir  que  le  système  nerveux  tant 
de  la  sensibilité  générale  que  de  la  sensibilté  sensorielle,  n'est  pas 
atteint  par  l'atrophie  spéciale  qu'il  étudie,  que  le  système  nerveux 
moteur  est  aussi  parfaitement  indemne;  que  le  tissu  musculaire 
conserve  toute  sa  contractililé,  toute  sa  puissance,  qu'il  n'y  a  pas 
de  lésion  vasculaire  primitive  et  que  le  système  ganglionnaire 
parait  être  à  l'état  normal;  que  les  glandes  sécrètent  normale- 
ment; que  les  parties  dures  enfin  ne  sont  atteintes  que  secon- 
dairement. 

Quel  est  donc  d'après  l'opinion  émise  par  Bitot  (de  Bordeaux) 
el  soutenue  par  Louis   Lande  dans  sa  thèse,  l'élément  anato- 
ique  qui  peut  ainsi  disparaître  d'une  région  sans  que  les  actes 
physiologi({ues  dont  elle  est  le  théâtre  ne  soient  pour  cela  com- 
primés ? 

Il  n'en  est  qu'un  seul  qu'on  puisse  rendre  justiciable  de  ce 
contraste  si  singulier  :  le  tissu  cellulo-adipeux  ou  lamineux. 
Comme  partout  il  pénètre,  enveloppe,  relie  tous  les  organes,  si, 
parla  pensée  on  le  fait  disparaître,  n'arrive-t-on  pas  précisément 
&  la  maladie  dont  il  s'agit?  N'est-ce  pas  lui  qui,  complétant  le 
volume  des  organes  tout  en  servant  de  support  à  leurs  éléments 
propres,  maintient  l'équilibre  de  la  tonicité  et  partant  obvie  à  la 
crispation  des  parties?  Mais  l'étude  des  symptômes  et  de  leur 
développement  montre  que  si  l'élément  adipeux,  la  fibre  de 
cellule  et  le  corpuscule  emhryoplastiqae  disparaissent,  l'élément 


16  —  16  - 

élastique  survit  et  persiste  avec  toutes  ses  propriétés  physiolo- 
giques. 

En  résumé,  Lande  en  rejetant  l'existence  d'un  système  nerveux 
trophique  n'admet  qu'une  lésion  "  autopalhique  et  protopathique 
du  tissu  lamineux  „  et  parvient  à  expliquer  par  elle  seule  tous  les 
phénomènes  observés. 

Même  l'amincissement  de  l'os  est  attribué  à  la  disparition  de 
leurs  fibres  de  cellule  et  à  la  rétraction  des  éléments  élastiques  de 
leurs  membranes  enveloppantes  et  génératrices  :  périoste  et  péri- 
chondre. 

En  somme  l'émaciation  de  la  région  n'est  que  le  résultat  de  la 
rupture  d'équilibre  de  la  tonicité  générale  par  diminution  du  tissu 
de  support. 

Cette  théorie  n'explique  pas  l'unilatéralité.  Si  l'élément  nerveux 
n'est  pas  en  jeu,  pourquoi  la  maladie  respecte-t-elle  la  ligne 
médiane? 

Pour  finir  il  s'agit  de  montrer  quels  sont  les  rapports  de  cette 
curieuse  maladie  avec  certains  faits  qui  sont  entrés  dans  la  science 
sous  des  dénominations  diverses. 

Contrairement  aux  atrophies  localisées  aux  muscles,  aux  nerfs,  à 
la  peau  et  à  la  muqueuse  comme  dans  la  nérophtalmie,  toutes 
consécutives  à  une  cause  connue,  nous  nous  trouvons  ici  devant 
un  processus  qui  sur  un  point  limité  ne  produit  pas  seulement 
des  altérations  trophiques  dans  les  téguments  mous  superposés, 
mais  porte  même  son  action  destructive  jusqu'à  l'os  sous-jacent, 
ce  qui  constitue  le  symptôme  caractéristique  de  l'hémiatrophie 
faciale.  Dans  les  différentes  descriptions  que  j'ai  lues  à  ce  sujet, 
j'ai  été  étonné  de  ne  pas  avoir  rencontré  la  comparaison  de  cette 
maladie  avec  la  rhinite  atrophique,  cette  autre  trophonévrose  qui 
au  point  de  vue  de  la  pathogénie  anatomique  a  plus  d'un  rapport 
avec  la  question  qui  nous  occupe. 

En  effet,  à  la  dernière  réunion  de  septembre  1901  des  rhinolo- 
gistos  allemands  à  Hambourg,  Cordes  de  Berlin,  émit  l'opiDion 
ifue  le  i;\it  pathognomonique  de  l'ozène  réside  dans  l'atrophie  du 
squelette  des  cornets,  particulièrement  du  cornet  inférieur  à  la 
suite  d'un  travail  de  résorption  qui  envahit  la  charpente  osseuse. 
Ce  processus  retentit  sur  les  vaisseaux  des  canalicules  et  des 
sillons  osseux  ;  la  circulation  souffre  par  défaut  de  voies  libres, 


17  - 


n 


l'épithélium  s'altère  à  la  surface  des  cornets  (Siebenmann),  le  lissu 
sous-épithélial  s'atrophie,  les  glandes  de  la  muqueuse  subissent 
dès  modifications  de  nutrition  et  déversent  dans  Ea  cavité  nasale 
une  sécrétion  anormale. 

Les  moyens  thérapeutiques,  dit  Délie,  devraient  donc  tendre  à 
arrêter  ce  processus  régressif.  Ils  sont  légion  les  remèdes  qu'on  a 
essayés  dans  ce  cas  pour  rappeler  la  vitalité  qui  s'éteint;  et  précisé- 
ment cet  insuccès  dans  le  traitement  depuis  les  injections  de  sérum 
antidiphlérilique  et  l'infercurrence  d'un  érysipèie  jusqu'à  l'électro- 
lyse  cuprique,  toutes  essayées  sans  le  moindre  résultai,  n'est-il  pas 
la  meilleure  preuve  que,  en  dehors  des  nombreuses  découvertes 
de  microbes  et  coeco-bacîlles  de  Lœuwenberg,  d'Abel  Perze  et  de 
Cozzolino,  il  y  a  en  plus  un  arrêt  dans  la  vitalité  qui  ne  peut  se 
trouver  comme  dans  l'hémiatrophie  faciale  que  dans  le  système 
nerveux  local  sous  forme  de  névrite  périphérique.  N'a-t-on  pas 
prouvé  dans  quelques  cas  que  si  le  nerf  est  sectionné  incomplète- 
ment, ia  sueur  est  très  augmentée  et  répand  en  outre  une  odeur 
acide  quelquefois  insupportable?  Et  ne  trouvons-nous  pas  dans 
l'ozène  la  confirmation  de  la  théorie  de  Weir  Milchell,  c'est-à-dire 
que  la  névrite  peut  aussi  bien  produire  une  hypertrophie  qu'une 
atrophie.  En  effet,  on  y  constate  en  même  temps  que  l'alrophie  du 
cornet  inférieur  une  hypertrophie  du  cornet  moyen,  et  il  est  difficile 
d'expliquer  que  la  simple  présence  du  microbe  ou  produit  toxique 
occasionnerait  dans  le  même  organe  deux  effets  différents  et  à 
première  vue  tout  opposés.  Il  n'est  pas  rare  de  rencontrer  dans 
l'ozène  de  la  rhinite  alrophique  d'un  côté  et  de  la  rhinite  hyper- 
trophique  dans  l'autre  narine. 

En  résumé  il  faut,  d'après  moi,  admettre  et  pour  l'iiéniiatrophie 
faciale  et  pour  l'ozène  deux  causes  :  l'infection  microbienne  ou 
toxique  et  la  névrite  puisque  sans  cela  il  serait  difticiled'expliquer: 
l' la  participation  de  l'os  dans  ces  deux  atrophies  qui  semblent  de 
nature  nerveuse;  S°  la  propagation  de  la  maladie  dans  des  parties 
ne  ressortissant  plus  de  la  même  innervation  :  la  complication 
d'atrophie  de  la  nuque  dans  l'hémiatrophie  faciale. 

La  marche  de  la  maladie  semble  confirmer  cette  opinion,  la 
déformation  osseuse  survenant  plus  ou  moins  longtemps  après 
l'altération  tégumentaire. 

Comme  traitement  local  on  a  préconisé  surtout  le  massage  et 
XXVIl.  ■     1 


18  —  18  -- 

Télectricité,  mais  sans  obtenir  de  succès.  Si  la  dififormité  dans 
rhémiatrophie  faciale  est  trop  grande  on  pourrait  essayer,  comme 
le  D*^  Délie  Ta  proposé  pour  Tozène,  des  injections  sous-cutanées 
de  produits  paraffinés  puisqu'on  leur  attribue  la  faculté  de  pro- 
voquer une  prolifération  du  tissu  conjonctif  (*). 

A  côté  du  traitement  local,  il  y  a  le  traitement  général  surtout  si 
Ton  soupçonne  un  vice  intérieur.  Dans  ce  cas,  il  faut  le  chercher  et 
si  Ton  peut,  le  traiter. 

La  gamme  des  recherches  peut  être  étendue  de  même  que  pour 
la  pelade:  depuis  la  croissance  excessive  jusqu'aux  troubles 
dentaires,  dit  Jacquet,  en  passant  par  les  chocs  psychiques,  les 
lésions  viscérales,  les  viciations  du  trophisme  général,  Tautoto- 
xémie  et  leurs  réactions  nerveuses.  Pour  Borel  et  Demme  la  cause 
pourrait  même  se  trouver  dans  une  dystrophie  thyroïdienne.  Les 
tablettes  de  thyroïdine  seraient  donc  indiquées  dans  ce  cas. 

Avant  d'instituer  le  traitement  général  il  serait  toujours  bon 
d'examiner  l'urine  pour  voir  s'il  n'y  a  pas  perturbation  dans  les 
excréta  urinaires,  c'est-à-dire  une  viciation  hémo-urinaire,  soit 
polyurie,  soit  élévation  du  coefficient  de  déminéralisation. 

Marche,  —  Durée  de  la  maladie.  —  Pronostic.  —  La  marche  de 
rhémiatrophie  faciale  est  lente  et  progressive.  Des  cas  connus  la 
durée  a  été  chez  la  femme  Kuhlike  de  21  ans.  Atteinte  à  22  ans 
elle  est  morte  d'une  affection  pulmonaire  à  l'âge  de  44  ans.  Chez 
notre  malade  la  durée  de  la  maladie  n'a  été  que  de  treize  ans; 
mais  en  revanche  le  premier  cas  décrit  par  Virchow,  le  voyageur 
en  pathologie,  le  fameux  Schwahn,  connu  du  monde  entier,  a 
vécu  plus  de  quarante  ans  sans  que  la  maladie  lui  occasionnât  la 
moindre  gène.  Le  pronostic  n'est  donc  pas  grave  pour  la  tropho- 
névrose  faciale  pure. 


(*)  Au  moment  d'envoyer  le  manuscrit  à  Timprimerie,  je  viens  de  lire  dans 
la  Semaine  Médicale  du  7  janvier  1903  que  Gersung,  l'inventeur  de  la  prothèse 
à  la  paraffine,  a  appliqué  ce  procédé  modifié  (emploi  d'un  mélange  de  vaseline 
et  d'huile  d'olive)  au  traitement  des  difformités  causées  par  rhémiatrophie 
faciale.  Il  a  fait  usage  de  l'ancien  procédé  (prothèse  dure)  pour  combler  la  fosse 
canine  et  les  creux  sus-  et  sous-zygomatiques  et  du  second  (prothèse  molle) 
pour  remédier  à  ramincissement  extrême  des  lèvres  et  de  la  joue. 


Ânatomie  pathologique.  —  Le  chapitre  des  lésions  est  à  faire  à 
peu  près  complètement.  Sauf  le  cas  de  Mendel  ou  une  névrite  du 

trijumeau  fut  constatée,  on  ne  sait  rien  de  positif  ni  sur  les  lésions 
en  elles-mêmes,  ni  sur  les  causes  des  lésions.  Rappelons  que  la 
syringomyélie  est  en  rapport  avec  l'hémiatrophie  dans  certains 
cas,  et  qu'il  y  aura  loujours  lieu  de  faire  un  examen  syslëmatique 
de  la  moelle  (Aehard  et  Levi). 


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33.  Lphra 


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,   Ein  Fall  i 


1-26. 


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11  y  a  enuore  des  cas  décrits  par  Eslor,  Premy-Lépine,  Kallopeau,  Gibi 

EuleDburK,  Nixon,  GaiUand,  Baernwald  et  Jendntssik. 


■xamm       I 


DOCUMENTS  INÉDITS  SUR  GRÉGOIRE  DE  SAINT-VINCENT 


PAR 

Henri  BOSBCANS,  S.  J. 


INTRODUCTION 
I 

Ce  mémoire  peut  être  considéré  comme  la  deuxième  partie  de 
celui  que  j'ai  donné,  il  y  a  un  an,  à  la  Société  scientifique,  sous  le 
litre  :  Deux  Lettres  inédites  de  Grégoire  de  Saint-  Vincent  publiées 
avec  des  notes  bibliographiques  sur  les  œuvres  de  Chrégoire  de 
Saint'  Vincent  et  les  manuscrits  de  délia  Faille  (^).  Les  pièces  nou- 
velles que  je  présente  aujourd'hui  à  la  Société  sont  au  nombre  de 
quatre  : 

1°  La  lettre  de  Grégoire  de  Saint- Vincent  à  Jacques  van  der 
Straeten  (^),  lettre  dont  la  partie  astronomique  éditée  jadis  par 
Quetelet  et  Waldack,  vient  de  Têtre  récemment  encore  par 
Favaro,  mais  dont  je  publie  le  texte  complet  pour  la  première  fois  ; 

2°  Les  deux  lettres  de  Grégoire  de  Saint- Vincent  à  Mersenne 
qui  se  trouvent  à  la  Bibliothèque  nationale  de  Paris  et  dont  je  dois 
la  copie  à  Tobligeance  de  M.  Paul  Tannery  ; 

3°  UElogium  F.  Gregorii  a  Sancto  Vincentio^  conservé  aux 
Archives  générales  du  Royaume  à  Bruxelles. 

Ces  documents  sont  précédés  de  deux  préambules  :  le  catalogue 
de  toutes  les  lettres  de  la  correspondance  de  Grégoire  de 
Saint-Vincent  éditées  jusqu'ici  et  dont  j'aie  eu  connaissance;  le 
résumé  biographique  de  l'illustre  mathématicien  brugeois  préci- 
sant ses  voyages  et  les  principales  dates  de  sa  vie.  Ces  deux 
préambules  ne  seront  pas  des  travaux  définitifs.  Il  faut  tenir 


2 


—  22  — 


compte  de  la  difficulté  du  sujet.  Mais,  fruits  de  longues  recherches, 
tout  incomplets  qu'ils  soient,  ils  ne  manqueront  cependant  pas 
d'utilité,  ne  fût-ce  qu'en  redressant,  malgré  leurs  lacunes,  un 
grand  nombre  d'erreurs  courantes.  Le  second  facilitera  d'ailleurs 
notablement  l'intelligence  des  pièces  publiées  dans  ce  mémoire. 

Je  donne  aussi,  avant  le  texte,  les  compléments  et  les  rectifica- 
tions à  apporter  à  mon  premier  mémoire. 


II 


23  juillet  IGll 


Correspondance  de  Grégoire  de  Saint- Vincent 

Origine  Date 

G.  de  S.-Vincent  à  Jacques  van  der    Rome 
Straeten. 

Bulletins  de  l'Académie  royale  des  Sciences, 
DES  Lettres  et  des  Beaux -Arts  de  Bel- 
gique, 2«  série,  t  XXXVI,  1873,  p.  89 
(fragment). 

Collection  de  Précis  Historiques,  2*  série, 
t.  II,  1873,  p.  504,  en  note.  —  Dans  un 
article  non  signé,  mais  dO  au  P.  Waldack, 
intitulé  :  Galilée  au  Collège  Romain  en 
1611  (fragment). 

Annuaire  de  l'Observatoire  royal  de  Bruxel- 
les POUR  1874,  p.  255  (fragment). 

Le  opère  di  Galileo  Galilei.  Ëdizionc  nazio- 
nale.  Volume  XI.  Firenze,  Tipografia  di 
G.  Barbera,  1901,  p.  162  (fragment). 

Cette  lettre  est  publiée,  ci-dessous,  pour  la 
première  fois  en  entier. 


Mutius  Vitelleschi  (^)  à  G.  de  S.-Vincent .    Rome 

Inédite  (*). 

Erycius  Puteanus  (^)  à  G.  de  S.-Vincent.  Louvain 

Ëryci  Pvteani  de  qvatvor  principiis  diei,  ab 
a.  V.  lo.  Boyvinio,  Cons.  R.  ingenii  cavssa 
propositis  :  qva  vnvm  et  vrbanianvm,  uno 
Circulo,  unâ  Lineâ  constitutum,  stabili- 
tur.  Lovanii,  Apud  loan.  Oli  verivm,  <fc  Coe- 
nestivm.  M.DC.XXXII.  Petite  brochure 
in-4*  de  31  pp.  ch.  et  1  n.  ch.  (Bibl.  des 
Bollandistes  à  Bruxelles),  p.  20. 


4  janvier  1625 


4  janvier  1632 


Origine 

Louvain 
Anvers 


Date 

13  décembre  1632 
9  mai  1646 


Anvers         (octobre  1646)  (^) 


(Gand) 


(1650)  (8) 


—  25  — 

Erycius  Puteanus  à  G.  de  S.-Vincent. 

De  qvalvor  principiis  diei...,  p.  22. 

G.  de  S.-Vincent  à  Mersenne. 

Inédite. 

G.  de  S.-Vincent  à  Mersenne. 

Inédite. 

G.  de  S.-Vincent  à  A.  A.  (^  (Adrien 
Auzout). 

Francisci  Xaverii  Aynscom  Antverpiani  e 
Societate  lesv,  Expositio  ac  dedvctio  Geo- 
metrica  Qvadratvrarvm  Cire  vil,  R.  P.  Gre- 
gorii  a  S.  Vincentio  eivsdem  Societatis; 
cvi  praemittitvr  liber  de  natvra  et  affeclio- 
nibvs  rationvm  ac  proportionvm  geome- 
tricarvm.  Antverpiae,  Apud  lacobvm 
Mevrsivm,  Anno  M.DG.LVI.  In  fol.  (Bibl. 
roy.  de  Belg.,  II,  355).  Liv.  I,  ch.  VII,  p.28. 

Ghristiaan  Huygens  à  G.  de  S.-Vincent.    La  Haye       6  octobre  1651 

Œuvres  complètes  de  Christiaan  Huygens 
publiées  par  la  Société  hollandaise  des 
Sciences,  t.  I,  La  Haye,  Martinus  Nijhoff» 
1888,  p.  147. 

G.  de  S.-Vincent  à  Ghristiaan  Huygens.     Gand  16  octobre  1651 

Œuvres  de  Christiaan  Huygens^  1. 1,  p.  149. 

Ghristiaan  Huygens  à  G.  de  S.-Vincent.    La  Haye      25  octobre  1651 

Œuvres  de  Christiaan  Huygens,  t.  I,  p.  151* 

G.  de  S.-Vincent  à  Christiaan  Huygens.    Gand        l*'  novembre  1651 

Œuvres  de  Christiaan  Huygens,  1. 1,  p.  152. 

Christiaan  Huygens  à  G.  de  S.-Vincent.  (La  Haye)    (8  novembre  1651) 

Œuvres  de  Christiaan  Huygens,  1. 1,  p.  154. 

G.  de  S.-Vincent  à  Christiaan  Huygens.     Gand        21  novembre  1651 

Œuvres  de  Christiaan  Huygens,  1. 1,  p.  158. 

Christiaan  Huygens  à  G.  de  S.-Vincent.  (La  Haye)    26  décembre  1651 

Œuvres  de  Christiaan  Huygens,  1. 1,  p.  159. 

G.  de  S.-Vincent  à  Christiaan  Huygens.     Gand 

Œuvres  de  Christiaan  Huygens,  t.  I,  p.  164. 

Christiaan  Huygens  à  G.  de  S.-Vincent.  (La  Haye) 

Œuvres  de  Christiaan  Huygens,  t.  I,  p.  171. 
Cette  lettre  a  un  appendice  publié  dans  le 
même  volume,  p.  172. 


6  janvier  1652 
(24  janvier  1652) 


4  —  24  — 

G.  de  S.- Vincent  à  Ghristiaan  Huygens. 

Œuvres  de  Christiaan  Huygens,  1. 1,  p.  137. 

Ghristiaan  Huygens  à  6.  de  S.-Vincent. 

Œuvres  de  Christiaan  Huygens,  1. 1,  p.  174. 

G.  de  S.-Vincent  à  Ghristiaan  Huygens. 

Œuvres  de  Christiaan  Huygens,  1. 1,  p.  1 79. 

Ghristiaan  Huygens  à  G.  de  S.-Vincent. 

Œuvres  de  Christiaan  Huygens,  1. 1,  p.  264. 

G.  de  S.-Vincent  à  Ghristiaan  Huygens. 

Œuvres  de  Christiaan  Huygens,  1. 1,  p.  266. 

G.  de  S.-Vincent  à  Ghristiaan  Huygens. 

Œuvres  de  Christiaan  Huygens,  1. 1,  p.  271. 

Ghristiaan  Huygens  à  G.  de  S.-Vincent. 

Œuvres  de  Christiaan  Huygens,  1. 1,  p.  280. 

Ghristiaan  Huygens  à  G.  de  S.-Vincent. 

Œuvres  de  Christiaan  Huygens,  1. 1,  p.  288. 

G.  de  S.-Vincent  à  Ghristiaan  Huygenf?. 

Œuvres  de  Christiaan  Huygens,  1. 1,  p.  290. 

G.  de  S.-Vincent  à  Rémi  Happart. 

Deux  Lettres  inédites  de  Grégoire  de  Saint- 
Vincent...  par  H.  Bosmans,  S.  J.,  publiées 
dans  les  Annales  de  la  Société  scienti- 
fique, t.  XXVI,  Bruxelles,  1902,  p.  11. 

G.  de  S.-Vincent  à  un  Père  du  Gollège 
de  la  Gompagnie  de  Jésus  à 
Bruxelles. 

Deux  Lettres,.,  par  H.  Bosmans,  S.  J.,  p.  13. 

G.  de  S.-Vincent  à  Ghristiaan  Huygens. 

Verandeliny  over  Huygens  aïs  uitvinder  der 
slinger-uurwerken,  door  J.  H.  van  Swio- 
den  (^),  publiée  dans  Verandeungen  der 

EERSTE  KlASSE  VAN    HET  KoNINKLIJK-NeDER- 
LANDSCHE     INSTITUT     VAN     WeTENSCHAPPEN, 

Letterkunde    en    Schoone    Kunsten    te 
Amsterdam.  Derde  Deel.  Amsterdam,  1817, 
pp.  119-120. 
Œuvres  complètes  de  Christiaan  Huygens. ,., 
t.  II,  La  Haye,  1889,  p.  285. 


Origine 

Gand 


Gand 


Gand 


Gand 


Gand 


Gand 


Gand 


Date 

16  février  1652 


(La  Haye)        (15  mars  1652) 


6  avril  lfô2 


(La  Haye)         6  janvier  1654 


15  janvier  1654 


2  mars  1654 


(La  Haye)  2  avril  1654 


(La  Haye)        (3  juillet  1654) 


25  juillet  1654 


12avrin655 


1"  mai  1655 


Gand 


3  décembre  1658 


-  28  - 

Gilles  Fr.  de  Gottigniez  (^«)  à  G.  de 
S.-Vincent. 

VanSwindeD,  Verandeling,  p.  120. 
Œuvres  de  Christiaan  Huygena,  t.  II,  p.  472. 

G.  de  S.-Vincent  à  Christiaan  Huygens. 

Van  Swinden,  Verandeling,  p.  121. 
Œuvres  de  Christiaan  Huygens,  t.  II,  p.  472. 

Christiaan  Huygens  à  G.  de  S.-Vincent. 

Œuvres  de  Christiaan  Huygens,  t.  II,  p.  485. 

G.  de  S.-Vincent  à  Christiaan  Huygens. 

Van  Swinden,  Verandeling,  p.  121. 
Œuvres  de  Christiaan  Huygens,  t.  II,  p.  489. 

Christiaan  Huygens  à  G.  de  S.-Vincent. 

Œuvres  de  Christiaan  Huygens,  t.  II,  p.  500. 
Cette  lettre  a  un  appendice  publié  dans  le 
même  volume,  p.  500. 

G.  de  S.-Vincent  à  Christiaan  Huygens. 

Œuvres  de  Christiaan  Huygens,  t.  II,  p.  504. 

Christiaan  Huygens  à  G.  de  S.-Vincent. 

Œuvres  de  Christiaan  Huygens,  t.  II,  p.  542. 

G.  de  S.-Vincent  à  Christiaan  Huygens. 

Œuvres  complètes  de  Christiaan  Huygens,,., 
t.  III,  La  Haye,  1890,  p.  59. 

Gilles  Fr.  de  Gottigniez  à  G.  de  S.-Vin- 
cent. 

Œuvres  de  Christiaan  Huygens,  t.  III,  p.  59. 

Christiaan  Huygens  à  G.  de  S.-Vincent. 

Œuvres  de  Christiaan  Huygens,  t.  III,  p.  62. 

G.  de  S.-Vincent  à  Christiaan  Huygens. 

Œuvres  de  Christiaan  Huygens,  t.  III,  p.  72. 

Gilles  Fr.  de  Gottigniez  à  G.  de  S.-Vin- 
cent. 

Œuvres  de  Christiaan  Huygens,  t.  III,  p.  73. 

G.  de  S.-Vincent  à  Christiaan  Huygens. 

Œuvres  de  Christiaan  Huygens,  t.  III,  p.  137. 

Gilles  Fr.  de  Gottigniez  à  G.  de  S.-Vin- 
cent. 

Œuvres  de  Christiaan  Huygens,  t.  III,  p.  138. 


Origine 

(Rome) 


5 

Dat» 

(2  août  1659) 


Gand 


24  août  1659 


La  Haye 

Gand 


22  septembre  1659 
4  octobre  1659 


(La  Haye)      (décembre  1659) 


Gand 


5  novembre  1659 


(La  Haye)     (décembre  1659) 


Gand 


2  avril  1660 


(Rome) 


(1660) 


(La  Haye)  8  avril  1660 


Gand 


(Rome) 


26  avril  1660 


(avril  1660) 


Gand 


(Rome) 


10  octobre  1660 


(août  1660) 


6 


—  26  — 


G.  de  S.- Vincent  à  Christiaan  Huygens. 

Œuvres  complètes  de  Christiaan  Huygens...y 
t.  V,  La  Haye,  1893,  p.  176. 

Gilles  Fr.  de  Gottîgniez  à  G.  de  S.- Vin- 
cent. 

Œuvres  de  Christiaan  Huygens,  t.  V,  p.  176. 

Christiaan  Huygens  à  G.  de  S.- Vincent. 

Œuvres  de  Christiaan  Huygens^  t.  V,  p.  195. 

G.  de  s.- Vincent  à  Christiaan  Huygens. 

Œuvres  de  Christiaan  Huygens,  t.  V,  p.  203. 

G.  de  s.- Vincent  à  Christiaan  Huygens. 

Œuvres  de  Christiaan  Huygens,  t.  V,  p.  250. 

G.  Kinner  a  Lôwerthum  Q^)  à  G.  de 
S. -Vincent. 

Œuvres  de  Christiaan  Huygens,  t.  V,  p.  250. 

Gilles  Fr.  de  Gottigniez  à  G.  de  S.- Vin- 
cent. 

Œuwes  de  Christiaan  Huygens,  t.  V,  p,  251. 


Origine  Date 

Gand  26  décembre  1660 


(Rome)         (décembre  166i) 


(La  Haye) 
Gand 
Gand 


5  janvier  1665 


23  janvier  1665 


27  février  (1665) 


(Prague)  (7  février  1665) 


(Rome)  (17  janvier  1665) 


m 


Chronologie  sommaire  de  la  vie  de  Grégoire  de  St- Vincent  {}^) 

Grégoire  de  Saint- Vincent  naquit  à  Bruges  le  8  septembre  1584. 

Avant  son  entrée  dans  la  Compagnie  de  Jésus,  il  fit  un  cours 
d'humanités  de  six  ans  au  collège  de  Bruges;  puis  il  passa  à 
Douai,  oii  il  étudia  la  philosophie  pendant  deux  ans  et  pendant 
deux  autres  années  encore  les  mathématiques. 

Le  vendredi  21  octobre  1605,  il  fut  admis  dans  la  Compagnie  de 
Jésus  à  Rome,  où  il  fit  le  noviciat  qui,  suivant  Tusage,  se  prolongea 
pendant  deux  années  complètes. 

En  octobre  1607,  le  noviciat  terminé,  Grégoire  resta  à  Rome,  où 
il  fut  appelé  aux  études  et  y  suivit  des  cours  de  philosophie,  de 
mathématiques  et  de  théologie.  Je  n'ai  pu  découvrira  quelle  date 
il  quitta  Rome,  mais  ce  fut  vraisemblablement  peu  après  la  mort 
de  Clavius  (^^)  (6  février  1612).  Quoi  quil  en  soit,  de  Rome  il  fut 
envoyé  à  Louvain,  pour  continuer  à  suivre  le  cours  de  théologie. 


-  27  - 


Ce  cours  avait  une  durée  normale  de  quatre  ans  et  Grégoire  le 
termina  à  la  fin  de  l'année  1613, 

Le  33  mars  1613,  il  fut  ordonné  prêtre,  à  Louvain. 

Nous  le  trouvons  ensuite  :  le  23  décembre  1613,  professeur  de 
grec  au  collège  de  Bruxelles;  en  décembre  1614,  surveillant  au 
collège  de  Bois-le-Duc;  le  20  août  1615,  au  troisième  an  de  pro- 
balion  àCourtrai. 

Dès  le  28  décembre  1615,  les  catalogues  le  mentionnent  au 
collège  d'Anvers,  mais  sans  indiquer  l'office  qu'il  y  remplissait; 
c'est  probablement  à  celte  époque  qu'il  demeura  pendant  un  an, 
dans  les  camps,  en  qualité  d'aumônier  des  troupes.  Un  office  de 
ce  genre  n'empêchait  pas  un  religieux  de  la  Compagnie  de  relever 
d'une  maison  déterminée,  et  son  nom  se  trouvait  alors  inscrit, 
dans  les  catalogues,  parmi  ceux  du  personnel  de  celte  maison. 

En  1616  et  en  1617,  Grégoire  de  Saint-Vincent  appartint  à  ta 
maison  professe  d'Anvers  ('*). 

De  1618  à  ]6î!0,  il  fut  professeur  de  mathématiques  au  collège 
d'Anvers  ;  puis,  de  1621  à  1624,  il  remplit  les  mêmes  fonctions  au 
collège  de  Louvain.  11  interrompit  pendant  quelques  jours  son 
séjour  dans  celte  dernière  ville,  pour  aller  à  Anvers  prononcer  les 
viieux  de  profès  {'^)  entre  les  mains  du  P.  Sucquet  (3  mal  1623)  ('"). 

Le  27  septembre  1625,  il  fut  envoyé  à  Rome  pour  y  enseigner  les 
mathématiques  et  y  être  mis  en  relation  avec  le  P.  Grienberger  ("). 
Il  demeura  à  Rome  jusque  vers  la  fin  de  1627. 

A  la  fin  de  1637  ou  au  commencement  de  1628,  Grégoire  de 
Saint-Vincent  retourna  en  Belgique,  mais  pour  fort  peu  de  temps; 
à  peine  rentré  dans  sa  patrie,  il  l'ut  envoyé  à  Prague,  ou  il  resia 
jusqu'en  1631.  C'est,  en  1628.  pendant  son  séjour  à  Prague,  au 
moment  où,  sur  un  nouvel  ordre  du  général,  il  se  disposait  à 
partir  pour  l'Espagne,  qu'une  première  attaque  d'apoplesie  vint 
l'atteindre.  C'est  à  Prague  encore  que,  trois  ans  plus  tard,  en  1631, 
il  perdit  la  plupart  de  ses  manuscrits,  dans  l'incendie  qui  suivit  la 
prise  de  la  ville  par  les  Suédois  ("). 

De  1632  jusqu'au  27  janvier  1667,  jour  de  sa  mort,  les  cata- 
logues le  mentionnent,  sans  interruption,  attaché  à  des  titres 
divers  au  collège  de  Gand;  mais  cette  longue  période  de  trente-cinq 
ans  contient  quelques  dates  imporlanies. 

En  16il,  dix  ans  après  le  sac  de  Prague,  Grégoire  de  Saint- 


Vincent  rentra  en  possession  de  la  partie  de  ses  manuscfns 
avait  été  sauvée  des  flammes,  grâce  au  dévouement  du  P.  Rodrigi 
Arriaga. 

Eu  1646,  il  fit  plusieurs  séjours,  assez  pratongés,  semble-t-i 
Anvers;  circonstance  qui  s'explique  par  la  nécessité  où  il  se  Irou- 
vait  de  surveiller  !  édition  du  Problema  AusMacum  qui  s'imprimait 
alors  dans  cette  ville  chez  les  Meursius  et  parut  en  1647. 

Sans  entrer  dans  le  récit  de  toutes  les  phases  de  la  controverse 
soulevée  par  cet  ouvrage,  je  rappellerai  cependant  qu'Alphonse 
de  Sarasa  prit  la  plume  pour  le  défendre,  en  1649  ('");  Rinnra 
von  Lôwerlhum,  en  1653  O;  enfin,  François-Xavier  Aynsconj 
en  1656  ("). 

Je  terminerai  ce  résumé  de  la  vie  de  Grégoire  de  Saint-Vincel 
en  disant  que  l'illuslre  religieux  eut  une  seconde  attaque  d'api 
plexie  en  octobre  1659  et  qu'il  mourut  foudroyé  par  une  troisièmd 


IV 

Je  dois  une  rectification  au  lecteur  à  propos  des  lettres  { 
Grégoire  de  Saint-Vincent  à  Mersenne. 

Dans  la  dernière  note  de  mon  mémoire  Deux  lettres  inédites  d 
Grégoire  (le  Saint-  Vincent,  je  révoquais  en  doule  leur  existence  {*■ 
Leur  présence  à  la  Bibliothèque  nationale  de  Paris  était  bien,  ii 
est  vrai,  signalée  par  M,  Jacques  Boyer  (^^),  qui  indiquait  mëmtf 
leur  cote  ;  Nouvelles  acquisitions  françaises  6904-05-06.  Mais  eal 
consultant,  à  l'endroit  désigné,  les  catalogues  de  la  Bihliothèqua^ 
nationale  par  M.  LéopoldDelisle,jeconslalRi  avec  surprise  qu'il 
étaient  nmels  au  sujet  de  Grégoire  de  Saint-Vincent  ("). 

M.  Paul  Tannery  a  bien  voulu  rectifier  mon  erreur  et  il  l'a 
corrigée  de  la  manière  la  plus  gracieuse  et  la  plus  agréable  pouHJ 
moi,  puisque,  pour  lever  mes  doules,  il  m'envoie  la  copie  deB 
lettres  de  Grégoire  de  Saint-Vincent  à  Mersenne,  en  me  priant  d 
l'oR'rir  en  son  nom  à  la  Société  sâentifuiue,  comme  annexe  à  m<a 
mémoire. 

Notre  savant  collègue  me  demande  en  même  temps  de  bïM 
vouloir  ajouter  à  celle  partie  de  la  correspondance  de  Grégoire  dfl 
Saint-Vincent  les  quelques  éclaircissements    biographiques 
bibliographiques  qu'elle  réclame,  Je  suis  trop  heureux  de  mé^ 


conformer  à  son  désir  et  je  crois  même  y  avoir  déjà  partiel  lenient 
répondu  en  donnant  ci-dessus  une  biographie  sommaire  de 
Grégoire  de  Saint- Vincent.  Mais  M.  Paul  Tannery  me  permettra 
en  outre  de  publier  un  extrait  de  la  lettre  qu'il  m'a  fait  l'honneur 
de  m'écrire  à  l'occasion  de  son  envoi.  Le  lecteur  appréciera  le 
haut  intérêt  des  renseignements  que  M.  Paul  Tannery  y  donne 
sur  la  partie  de  la  correspondance  de  Mersenne  concernant  plus 
particulièrement  la  Belgique. 

'  Pour  la  correspondance  de  Mersenne,  dit-il,  contenue  dans 
les  MSS.  français  nouv.  acq.  6304-06  de  la  Bibliothèque  natio- 
nale de  Paris,  les  catalogues  de  M.  Lêopold  Delisle  (")  sont  tout  à 
fait  insuffisants.  J'ai  depuis  longtemps  l'idée  que  la  publication 
d'ensemble  de  cette  curieuse  correspondance  est  une  œuvre  bien 
difficile  à  réaliser,  tandis  qu'il  serait  relativement  facile  et  inté- 
ressant au  point  de  vue  du  patriotisme  local,  de  se  partager  la 
besogne,  en  procédant  à  des  publications  par  région  de  résidence 
des  correspondants.  J'ai  donné  à  litre  de  spécimen,  la  correspon- 
dance de  la  région  bordelaise,  dans  un  fascicule  à'Ilisloii'e  des 
Sciences  du  congrès  d'Histoire  comparée  de  Paris,  1900  (°^),  fasci- 
cule dont  j'ai  dirigé  l'impression  comme  président  de  section. 

,  Pour  la  Belgique,  voici  le  bilan  des  lettres  adressées  à 
Mersenne  et  conservées  dans  les  MSS.  précités  {en  mettant  de 
côté  six  lettre^  du  Middelbourgeois  Isaac  Beeckman  (*"),  dont  une 
est  esceplionnellement  datée  d'Anvers,  les  autres  l'étant  de 
Dordrecht). 

,  De  Louvain,  trois  lettres  d'un  Polonais,  Stanislas  Brud- 
zynski  {^'),  datées  :  V.  cal.  nov.  1645.  —  VII.  cal.  X*""  1615.  — 
20  juillet  1(;46. 

,  DeStonay.alors  belge,  une  lettre  d'un  minime,leP.Lhomnie(**), 
du  6  septembre  1539, 

,  D'Anvers,  les  deux  lettres  de  Saint-Vincent. 

,  De  Bruxelles,  une  lettre  de  Vendelin  ("*),  du  15  juin  1633,  inté- 
ressante. J'en  ai  donné,  à  propos  de  l'horloge  de  Linus,  un  extrait 
dans  le  premier  volume  de  la  correspondance  de  Descartes  {^"). 

,  De  Malrnes  et  Bruxelles,  quator^^e  lettres  de  van  Helmont  (*'), 
de  juin  1630  à  juillet  1031;  c'est  le  gros  morceau;  ces  lettres  sont 
très  curieuses,  malheureusement  elles  sont  d'une  écriture  très 
malaisée  à  déchiffrer.  , 


h'Elogium  P.  Oregorii  a  Sancto  Vincmdo  a  le  mérite  inappré- 
ciable d'avoir  été  écrit  aussitôt  après  la  mort  de  l'illustre  reli- 
gieux (^^)  et  d'être  un  document  unique  en  son  genre.  En  dehors 
de  ce  qu'il  nous  raconte  nous  ne  savons  presque  rien  de  la  vie 
si  mouveraentée  de  Grégoire  do  Saint-Viiicenl.  Le  sac  de  Prague, 
la  perle  de  ses  manuscrits,  le  sauvetage  de  quelques-uns  d'entre 
eux  par  Rodrigue  Arriaga  nous  sont  connus,  11  est  vrai,  par  le 
récit  ému  qu'en  fait  Grégoire  lui-même  dans  la  préface  du 
Problema  Aiisiriacum.  Quelques  traits  de  son  caractère  sont 
narrés  en  peu  de  mots  par  Alptionse  de  Sarasa  l^);  mais  c'est 
tout.  Quant  aux  catalogues  ou  annuaires  de  la  Compagnie  ils  sont, 
on  le  sail,  des  plus  laconiques,  A  côté  de  chaque  nom  ils  indiquent 
sommairement  l'office  attribué  pour  l'année  courante,  mais  rien 
de  plus. 

Pour  peu  qu'on  veuille  confronter  avec  VEloijium,  la  notice 
consacrée  par  Goethals  à  Grégoire  de  Saint  Vincent  ("),  on  s'aper- 
çoit que  l'auteur  a  fait  à  YElogium  les  plus  larges  emprunts.  On 
peut  en  dire  à  peu  près  autant  de  la  notice  de  Quetelet  (^^).  Il  y  a 
donc  tout  intérêt  à  mellre  à  la  disposition  des  érudits  le  lexle 
même  du  document  original  que  ces  historiens  ont  mis  en  œuvre. 

On  connaît  l'usage  de  la  province  Flandro-Belge  de  la  Com- 
pagnie de  Jésus  au  dix-septième  siècle.  11  y  était  de  tradllion  au 
décès  de  chacun  de  ses  membres,  de  consacrer  au  défunt  une 
courte  notice  biographique.  On  en  conserve  encore  aujourd'hui  «n 
grand  nombre  aux  Archives  générales  du  Royaume  (^"j. 

Ces  biographies  sont  presque  toutes  écrites  sur  un  ton  de  pané- 
gyrique d'assez  mauvais  goût  et  qui  nous  choque.  Il  ne  faut 
attacher  à  ce  style  qu'une  importance  toute  secondaire.  Ce  n'est 
pas  par  leurs  coups  d'encensoir  à  la  mémoire  du  mort  que  les 
Elogia  ont  du  prix,  mais  bien  par  les  faits  dont  seuls  souvent  ils 
nous  oui  gardé  le  souvenir,  A  ce  point  de  vue  ils  sonl  des  plus 
utiles.  On  peut  en  général  s'y  fier  pour  tout  ce  qui  concerne  le 
caractère,  les  habitudes,  la  régularité,  la  piété  du  religieux  dont 
ils  retracent  la  vie.  Les  Elogia  n'étaient  pas  destinés  â  être  com- 
muniqués au  public  étranger  à  la  Crfjmpagnie.  Lus  au  réfecloîre 
pendant  tes  repas,  devant  les  amis  du  dêfunl,  qui  tous  avaient 


-  31 


U 


vécu  dans  son  intimité,  ii  ne  leur  était  guère  possible  d'en  retracer 
un  portrait  fort  différent  du  modèle  que  les  auditeurs  avaient 
connu.  En  un  mot,  c'étaient  des  espèces  d'oraisons  funèbres, 
mettant  en  relief  les  qualités  et  voilant  les  défauts,  mais  Taisant 
somme  toute  fidèlement  revivre  l'homme. 

L'Eloyium  de  Grégoire  de  Sainl-Vincent  nous  apprend  l'un  des 
événements  de  sa  vie  les  plus  importants  et  qui  néanmoins  avait 
jusqu'ici  passé  assez  inaperçu. 

Dana  la  préface  du  Prablema  Aiisiriacum  Saint- Vincent  se  plaint 
d'une  paralysie  dont  il  fut  atteint  à  Prague  et  dont  il  mil  cinq  ans 
à  se  guérir  ("'').  Il  se  plaint  aussi  des  défaillances  de  sa  mémoire. 
Lorsqu'en  1641,  dit-il,  il  reçut  à  Gand  les  manuscrits  sauvés  par 
Arrtaga,  il  avait  oublié  presque  tout  ce  qu'ils  contenaient  {**).  Cet 
affaiblissement  de  la  mémoire,  il  l'attribuait,  lui,  à  son  grand  âge. 
Mais  cette  raison  fait  sourire.  11  n'avait  encore  que  57  ans!  Il  fallait 
en  chercher  une  autre  cause.  Noua  la  connaissons  aujourd'hui  et, 
encore  une  fois,  c'est  VElogium  qui  nous  l'apprend. 

Dès  i(i2b,  Grégoire  de  Saint-Vincent  eut  à  Prague  une  première 
attaque  d'apoplexie.  11  ne  s'en  remit  plus  qu'imparfaitement. 

Cette  année  1628  marque  la  fin  de  sa  grande  activité  scienti- 
fîque.  Jamais,  par  exemple,  il  ne  semble  avoir  songé  à  mettre  une 
seconde  fois  par  écrit  ses  idées  sur  la  mécanique;  à  rédiger  de 
nouveau  ce  traité  de  statique  pour  lequel  il  conserva  toujours  une 
prédilection  marquée,  traité  complètement  achevé  el  qui  périt  à 
Prague  :  "  luter  plurima,  quœ  istic  deperdita,  liber  erat  quo  totam 
Staticam,  gcometrice  ex  Archimedis  deductam  principiis  compre- 
hendcram,  juslee  splssitudinis  tomo  [™).  , 

Sans  doute  sa  vigoureuse  constitution  l'emporla,  ses  admira- 
teurs et  ses  amis  purent  même  se  faire  l'illusion  de  le  croire  guéri, 
mais  ses  brillantes  facultés  ne  retrouvèrent  cependant  plus  leurs 
forces  premières.  Gomme  Fermât  et  tant  d'autres,  Grégoire  de 
Saint-Vincent  a  fait  toutes  ses  grandes  découvertes  dans  : 
jeunesse  ("^). 

vr 

J'ai  établi  dans  mon  premier  mémoire  consacré  à  Grégoire  de 
Saint- Vincent  qu'on  imprima  à  Louvain  des  énoncés  de  thèses 
défendues  sous  sa  présidence,  en  1619,  en  1623  el  en  1624  (*'J.  Mais 


12 


j'y  ai  dit  aussi,  après  Goethals  ("),  que  les  Thèses  de  Comelîs,  c'est- 
à-dire  les  Ihcses  de  1619,  avaient  été  défendues  dans  la  ville 
universitaire.  Cette  deiniêre  assertion  est  erronée.  En  1619, 
Grégoire  de  Saint-Vincent  êlait  professeur  à  Anvers  et  c'est  à 
Anvers  que  les  Thèses  de  Comelis  furent  défendues.  Les  docu- 
ments manuscrits  conservés  aux  Archives  générales  du  royaume 
ne  laissent  aucun  doute  à  ce  sujet.  A  preuve  ce  curieux  passage  de 
l'histoire  du  collège  d'Anvers  (*"). 

,  Anno  1619 Malhematici  —  il  s'agit  des  scolastiques  de  la 

Compagnie  de  Jésus,  élèves  de  Saint-Vincent  dans  la  classe  de 
mathématiques  —  Malhematici  quoque  magnam  sibi  apud  peri- 
tiores  opinionem  doctrinae  compararunt,  Nam  visus  hoc  anno 
Comètes  eorum  industrîam  plurimum  acuit.  Sacpe  enim  dioptrjces 
machinis  usi,  omnes  ejus  varielates  omnemque  cursum  observa- 
runt.  Et  vero  quas  nostri  Antïerpiae  coilegerunl  observationes 
prae  caeteris  alibi  collectis,  intellectum  est  placuisse  viris  ea  aetate, 
peritissimis.  Cum  vero  typis  evulgatae  observationes  illae  publiée 
defenderentur,  tantus  fuit  auditorum  ex  ordine  concursus,  ut  non 
problemata  de  Cometis  sed  Comoediam  speetare  viderenlur.  , 

Goelhals  a  emprunté  à  i'Elogium  ce  qu'il  dit  des  TheHts  de 
Cometis.  Une  confrontation,  même  sommaire,  des  deux  récils  le 
monlie  à  l'évidence,  (irégoîre  de  Saint-Vincenl  ne  fut  attaché  au 
collège  de  Louvain  qu'à  partir  de  1621.  La  tapageuse  soutenance 
de  thèses,  qui  y  fut  présidée  par  Grégoire  el  dont  VEIogimn  nous 
a  conservé  le  récit,  ne  peut  donc  avoir  eu  lieu  dès  1619.  D'autre 
part,  cette  soutenance  fut  la  première  tenue  à  Louvain.  Elle  ne 
saurait  donc  être  non  plus  postérieure  à  1623,  puisque  nous 
savons  que  cette  année-là  raème,  Grégoire  fil  défendre  publique- 
quement,  à  Louvain,  des  thèses  de  mathématiques  (**).  Peut-être 
est-ce  de  1623  qu'il  faut  la  dater. 

J'ai  déjà  dit  aussi  dans  mon  premier  mémoire  ("),  qu'au 
témoignage  de  Daniel  Pape^^ochius  (*^),  les  thèses  de  1624  eurent 
probablement  encore  plus  d'éclat  que  les  précédentes  et  qu'elles 
retentirent  dans  l'Europe  entière. 

Pour  être  vrai  je  dois  bien  avouer  que  tout  ce  bruit  semble  avoir 
été  fort  peu  du  goût  du  provincial  le  P.  Florent  de  Montmorency  (*') 
et  du  général  le  P.  Mutius  Vitelleschi  {**). 

En  janvier  1625,  Vitelleschi  écrit  à  de  Monlmorency  (*")  que  ^ 


IS 


Grégoire  de  Saint- Vincent  lui  paraît  avoir  des  allures  trop  compro- 
meliantesâ  Louvain,  et  que  s'il  a  quelqu'un  sous  la  main  pour  le 
remplacer,  il  peut  le  retirer  du  collège  de  celle  ville;  lui-même, 
général,  se  chargera  de  trouver  une  autre  position  pour  Grégoire 
de  Saint-Vincent. 

Dès  celte  date  ie  provincial  de  la  Flandre-Belgique  semble 
avoir  songé  à  envoyer  Grégoire  de  Saint- Vincent  à  Prague,  car  le 
15  lévrier  1625  Vilellcschi  lui  écrit  Je  nouveau  {^'')  : 

'  Palrem  Gregorium  a  Sancto  Vincentio  nolira  pro  malhemalico 
in  Bohemiani  inilti,  cum  verear  ne  ea  quae  Reverentia  Veslra  istic 
in  ipso  non  oninino  probat,  in  alla  provincia  eliain  displiceant ,. 

Quels  étaient  ces  défauts  de  Grégoire  de  Saint- Vincent,  dont  se 
plaignait  Florent  de  Montmorency  ;  défauts  dont  Grégoire  ne 
devait  jamais  se  corriger  et  qui  allaient  pendant  sa  vie  entière 
causer  des  soucis  et  des  tracas  à  ses  supérieurs  ? 

Les  lettres  de  Mulius  Vilelleschi  ne  le  disent  pas  en  termes 
exprès,  mais  il  n'est  pas  difficile  de  les  deviner.  En  physique  et  en 
astronomie  Grégoire  était  un  partisan  des  doctrines  nouvelles  et 
ne  se  faisait  pas  faute  de  manifester  ses  opinions.  Il  avait  surtout 
le  tort,  grave  alors  et  même  dangereux,  de  ne  pas  cacher  son 
dédain  pour  les  théologiens  et  les  philosophes. 

Dés  le  début  de  sa  carrière,  professeur  à  Louvain,  il  soulève, 
par  un  manque  de  courtoisie  à  leur  égard,  une  tempêic  de  pro- 
testations chez  les  théologiens  de  TUniversilé.  Le  rédacteur  do 
r A7oyiMiM, qui  n'y  voit  évidemment  pas  malice,  fait  un  récit  piquant 
de  cette  scène. 

Au  déclin  de  sa  vie,  dans  une  lettre  du  4  octobre  1659,  nous 
entendons  le  vieux  Grégoire  se  ranimer  en  racontant  à  son  jeune 
ami  Christiaan  Huygens(^'),  la  mémorable  séance  du  mois  do  mai 
161 1,  tenue  uu  Collège  Romain,  en  présence  de  Galilée,  séance  dans 
laqudle  lui  Grégoire,  le  brillant  élève  à  cette  époque  de  Clavius  et 
de  Van  Maelcote,  avait  déjà  joué  son  rôle.  Nous  y  avions  des 
télescopes,  dit-il,  au  moins  aussi  parfaits  que  celui  de. Galilée  et 
nous  avons  montré  à  tout  l'auditoire  que  Vénus  tournait  visible- 
ment autour  du  soleil.  Puis  il  ajoute  avec  un  malin  plaisir,que  cette 
démonstration,  ii  l'avait  l'aile  '  non  absque  philosophorum  mur- 
mure (^)  ,. 

Les  avertissements  et  les  remontrances  ne  durent  pas  lui  man- 
XXVIl.  3 


14 


quer,  car  le  21  août  1632,  peu  après  le  retour  de  Grégoire  de  Saint- 
Vincent  en  Belgique,  Mutius  Vitelleschi  écrit  au  P.  de  Wael  {**), 
alors  provincial  de  la  Flandre-Belgique  {")  : 

•  P.  Balthazarum  Cordier(^)  et  P.  Gregorium  a  Sancto  Vincenlio 
incolumes  in  Belgium  venisse  gaudeo.  P.  Ballhazarum  valde  com- 
niendo;  oplime  enim  se  in  Âuslria  gessit,  neque  ulla  sua  culpa 
isLinc  est  dîmissus,  sed  quod,  affllctis  Gernianici.s  provinciig, 
prrsonis  Auslria  abundaret,  minusque  illius  opéra  egerel. 

,  P.  Gregorium  a  Sancto  Vincentio  etiam  Reverenliae  Vestrae 
caritati  coramendo.  Quia  tant  en  illenaluralJberior  esl,  acsubinde 
superioribus  suis  gravis,  peculiarem  habeat  illius  curam,  neque 
dubitet  paulo  majori  forlitudine  uli,  ut  eum,  sicubî  exorbitavil.  in 
officio  contineat  (^^),  „ 

Pour  comprendre  aujourd'hui  les  préoccupations  et  les  ennuis 
que  la  liberté  de  parole  de  Grégoire  de  Saint -Vincent  causait  à  ses 
supérieurs, il  ne  faut  pas  perdre  de  vue  que  l'on  était  alors  en  plein 
procès  de  Galilée  (*'J. 


VU 

Un  mot,  pour  terminer,  au  sujet  do  l'orthographe  que  nous  avons 
adoptée  dans  le  texte  des  documents. 

Grégoire  de  Saint- Vincent,  suit  les  usages  de  son  temps.  Il 
emploie  le  v  comme  lettre  initiale,  I'm  dans  le  corps  des  mots  ;  le  j 
comme  seconde  lettre  dans  le  couple  n,  et  parfois  comme  initiale. 
Quant  à  l'auteur  de  VEIogium,  il  ne  suit,  peut-on  dire,  aucune 
règle.  C'est  ainsi  qu'il  écrira  ut  et  riium.  Je  me  suis  conformé  à 
l'exemple  que  me  donnait  M.  Paul  Tannery,  en  maintenant  la 
distinction  entre  I'm  et  le  r,  d'après  les  habitudes  modernes;  mais 
j'écris  toujours  i  au  lieu  de  j. 

L'auteur  de  VEIogium  fait  toujours  surmonter  l'y  de  deux  points. 
C'est  l'orthographe  des  écrivains  des  Pays-Bas  au  XVU"  siècle.  Les 
exigences  de  la  typographie  m'ont  empêché  d'employer  ce  carac- 
tère, mais  je  crois  plus  rationnel  d'écrire  alors  ij  plutôt  que  i/, 
comme  le  font  les  éditeurs  des  Œurres  de  Chnstiitan  Iltiyifens  (**). 

Enfin  les  majuscules,  qui  commencent  les  phrases  dans  le  texte 
de  VEIogium,  n'existent  pas  dans  le  manuscrit,  ou  elles  sont 
toujours  remplacées  par  des  minuscules.  Il  en  est  de  même  pour 
les  majuscules  de  quelques  noms  propres. 


NOTES  DE  L'INTRODUCTION 


E  BnuxïQ.E3,  t,  XXVI,  année  1901- 


cela  des  Dumé- 
celle  des  lires  à 
1  abrégé  par  les  mola  ; 


0)   ÂNIMLR    DI  LA    SoCIÏTK  SCIENTiriQm:   I 

1903,  3>  partie,  pp.  Si-10. 

J'aurai  fréquemment  à  dterce  mémoire.  Je  me  aei 
ro9  de  la  pagination  qui  lui  est  spéciale,  pagination  q' 
part.  Quant  au  mémoire  lui-même,  je  !e  désiguera 
Deux  Leltrtn. 

Je  désignerai  aussi  en  abrégé  le  grand  ouvrage  de  Grégoire  de  Saint- Vincent 
par  les  mots  :  Probltma  Austriiteum.  Il  n'est  cependant  pas  inutile  d'en  rappeler 
le  titre  complet  : 

Faux-litre-:  P.  Grtgorii  a  S"  Vincentio  opv»  gtometrievm  gvadroloiae  eircvU 
et  tfctioiwtn  eoni  Decem  tibris  comprehensvm. 

Titre  gravé  par  Cornélius  Galle  junior,  d'après  Abraham  a  Diepenbebe  :  Prù- 
blema  AvslHaetuti  Piva  Vllra  Qvadratcra  CirevU  Âuctore  P.  Gregorio  a  S"".  Vin- 
cfittio  Soc  :  letu.  Antverpiae,  apvd  loannem  et  lacohvm  Mevraîos,  Anno 
M.DC.XLni.  Cum  priuiltgio  Caesareo  et  Kegin  lliepaaiarum.  In  fol. 

L'ouvrage  n'est  pas  rare  dans  les  bibliothèques  publiques  de  Belgique,  Je  me 
suis  servi  de  l'exemplaire  de  la  Bibliothèque  Royale  de  Belgique,  coté  V.  H.  8127. 

Cl  Le  P.  Jacques  Stratiua  ou  van  der  Stracten  naquit  à  Anvers  en  155!)  et 
entra  dans  la  Compagnie  de  Jésus  en  1580.  Il  fut  recteur  des  collèges  de  Lou- 
Tain  et  de  Bruges  et  provincial  de  la  Flandre -Belgique.  Il  est  auteur  d'un  assez 
grand  nombre  d'ouvrages  de  piété  dont  on  peut  voir  k  liste  dans  la  fi/AJiof/ifgu» 
drla  Compagnie  de  Jésus  des  PP.  De  Backer  et  Sonimervogel,  t.  VU,  Bruxelles, 
1896,  coll.  1637-1630. 

(")  Hulius  Vilelleschi,  né  à  Rome,  le  2  décembre  1563,  et  entré  dans  la  Com- 
pagnie de  Jésus,  le  15  août  I5S3.  Il  en  fut  éla  général,  le  15  novembre  1615,  et 
mourut  i  Rome,  le  9  février  16fô. 

(*}  L'original  est  perdu,  la  minutées!  on  possession  de  l'Ordre.  Je  ne  connais 
le  texte  que  par  une  copie  appartenant  au  Collège  Notre-Dame  à  Anvers,  faite 
sur  la  minute.  Je  n'ai  donc  pas  voulu  le  pul)lier  parmi  les  pièces  principales, 
mais  je  le  donne  dans  la  note  ('°)  du  texte,  p,  3S  ci-dessous. 

(^)  Erycius  Puteanus  ou  van  de  Pnlte  naquît  à  Venloo,  dans  le  Lirobourg 
Hollandais,  le  4  novembre  lôTi,  et  mourut  à  Lourain  le  17  septembre  1646,  Il 
était  lié  d'amitié  avec  Juste-Lipse  qu'il  remplaça  comme  professeur  à  Louvain 
après  sa  inort  en  160G. 

PuleanuB  est  surtout  célèbre  comme  humaniste,  mais  ne  fut  pas  dénué  de 
valeur  dans  les  sciences. 

Une  bibliographie  assez  étendue  de  ses  œuvres  a  été  donnée  dans  les 
Mimoires  pour  servir  à  l'hialoire  littéraire  des  XVII province» de»  Pag»-Bat... 
de  Paquol,  Louvain.  M.DCC.LXX,  L  III,  pp.  90-108. 

J'ai  déjà  signalé  dans  mon  mémoire  précédent  Ip,  S)  la  correspondance 
manuscrite,  inédite  jusqu'aujourd'hui,  de  Puteanus  avec  l'astronome  belge 
van  Langren,  correspondance  conservée  à  k  section  des  manuscrits  de  la 
Bibliothèque  Royale  de  Belgique,  sous  les  cotes  19837-19838. 


U\  —  36  — 

(^)  J^ai  placé  entre  parenthèses  les  dates,  les  lieux  d'origine  et  les  noms  de 
personne  qui  ne  sont  pas  exprimés  explicitement  dans  les  lettres  ou  dans  leur 
adresse,  mais  qu'il  a  fallu  reconstituer. 

C^)  Adrien  Âuzout,  Tun  des  premiers  membres  de  TAcadémie  des  Sciences, 
naquit  à  Rouen, au  commencement  du  XVll*  siècle,  et  mourut  à  Paris  en  1691. 

On  a  nommé  deux  destinataires  de  la  lettre  de  Grégoire  de  Saint-Vincent, 
Auzout  et  Roberval.  Il  n'est  pas  douteux  cependant  qu'elle  n'ait  été  adressée  à 
Auzout.  La  lecture  de  la  "  Responsio  I  ad  Censorem  A.  A.  ,  dans  VExposiiio 
d'Aynscom  (pp.  104-111)  montre  clairement,  en  effet,  que  le  *  Censor  A.  A.  , 
(Adrien  Auzout)  auquel  Saint-Vincent  écrit  la  lettre  (p.  28),  est  parfaitement 
distinct  d'un  autre  personnage  appelé  par  Mersenne  "  Noster  roathematicus 
M.  R. ,  (JGgidius  Robervallius). 

L'attribution  à  Roberval  est  due  à  une  assez  singulière  erreur  commise  par 
le  P.  Castel,  S.  J.,  dans  la  préface  qu'il  écrivit  pour  VAnalise  des  infiniment 
petiiSf  comprenant  le  calcul  intégral  dans  toute  son  étendue;  avec  son  application 
aux  quadratures,  Rectification  s  ^  Cubatures,  Centres  de  Gravité,  de  Percus- 
sion, <èc.,  de  toutes  sortes  de  Courbes,  Par  M.  Stone,  de  la  Société  Royale  de 
Londres  :  servant  de  suite  aux  infiniment  petits  de  M,  le  Marquis  de  V Hôpital  : 
Traduit  en  François  par  M.  Rondet,  Maître  de  Mathématiques.  A  Paris,  Chez 
Julien-Michel  Gandouin,  Quai  de  Conti,  aux  trois  Vertus  :  et  Pierre- François 
Giffart,  rué  Saint- Jacques,  à  Sainte  Thérèse.  M.DCC.XXXV,  avec  approbation 
et  privilège  du  roi^  in  4°.  (Je  dois  à  la  bienveillance  de  M.  Paul  Mansion  la  com- 
munication de  cet  ouvrage.)  —  Dans  cette  préface,  le  P.  Castel  dit  en  termes 
exprès  (p.  lu)  :  *  C'est  par  ces  deux  lettres  A.  A.  que  Grégoire  et  Aynscom 
désignent  M. de  Roberval; ,  mais  il  ne  donne  aucun  argument  pour  justifier  son 
assertion. 

M.  Paul  Tannery  m'écrit  à  ce  sujet  :  **  L'erreur  de  Castel  peut  provenir  de  ce 
que  le  9  juillet  1649,  Carcavi  écrivait  à  Descartes  (Clers.  III,  p.  441)  que  Rober- 
val se  proposait  de  répondre  à  Sarasa  (dans  une  réimpression  de  la  Perspective 
de  Nicéron),  tandis  que  le  24  septembre  1649,  il  disait  {Clers.  III,  p.  451)  que 
Ton  avait  ici  (à  Paris)  répondu  en  peu  de  mots  (à  Sarasa).  Il  était  naturel 
d'mduire  de  là  (à  tort,  il  est  vrai),  que  la  réponse  était  de  Roberval.  , 

Puisque  l'occasion  s'en  présente  ici,  je  relèverai  une  erreur  d'un  autre  genre 
que  commet  Kaestner,  dans  sa  Geschichte  der  Mathematik,  dritter  Band, 
GôUingen,  1799,  p.  249,  en  attribuant  cette  préface  à  Rondet.  Dans  son  Histoire 
des  Mathématiques  (t.  II,  pari.  IV,  liv.  I,  N°  X,  p.  80),  Montucla  dit  avec  raison 
qu'elle  est  du  P.  Castel.  D'abord  il  semble  que  la  chose  soit  exprimée  explicite- 
ment au  titre  de  certains  exemplaires.  Ainsi,  dans  la  Bibliothèque  de  la  Compa- 
gnie de  Jésus,  t.  II,  Bruxelles,  1891,  coll.  829,  les  PP.  De  Backer  et  Sornmervogel 
donnent  le  titre  de  l'ouvrage  comme  suit  :  Analyse  des  infiniment  petits^  compre- 
nant le  calcul  intégral  dans  toute  son  étendue,  par  M.  Stôtie,  traduit  en  françois 
par  M.  Rondet,  avec  une  préface  du  Père  Custtl.  Paris,  Gaudouin  et  Giffart,  1735. 

Mais  il  est  un  autre  argument  à  lui  seul  décisif. 

Castel,  on  le  sait,  était  l'un  des  principaux  rédacteurs  des  Mémoires  de  l'ré- 
voux.  Or  les  Mémoires  pour  1736  contiennent  une  analyse  (pp.  1095-1118)  de 
l'ouvrage  de  Stone,  dans  laquelle  le  P.  Castel  est  nommé  comme  l'auteur  du 


■  57  — 


17 


iliscDurâ  préliminaire.  *  L'auteur  anonyme  de  celle  Prérnre,  écrit  le  rËdarleor 
du  compte  tendu,  est,  dit-un,  le  P.  Castel,  jésuiLe,  (p.  1118).  Malgré  le  ton  un  peu 
liubilalir  donné  à  la  phrase,  elle  équivaut  k  une  aftlrmation.  Un  rédacteur  da 
Journal  de  Trituux  savait  ti  quoi  s'en  tenir. 

(^)  liii  lettre  de  Grégoire  de  Sdnt-Vineent  ne  porte  ni  date,  ni  lieu  d'origine. 
Cependant  il  n'est  guère  douteux  qu'elle  ait  été  écrite  en  1650.  En  eiTel,  YExpu- 
sltio  d'Aynaeom  est  de  165C,  Or  l'auteur  y  dit  (liv.  I,  chap.  Vil,  p.  27)  qu'il  y  n 
fixaneque  Grégoire  de  Saint-Vincent  ni  tend  la  publication  de  l'a Itnque  dont  il 
avait  Été  l'objet  de  la  part  de  A.  A.  (Adrien  Âuzout),  attaque  doni,  suivant  na 
u^nge  alors  très  fréquent,  il  aviit  en  une  communication  manuscrite. 

En  IG50,  Gri^goire  de  Siiint-Vincent  résidait  à  Gand. 

(')  Les  PP.  De  Backer  et  Sommervogel  n'ont  pas  connu  celle  édition,  par 
van  Sivinden,  des  lettres  de  Grégoire  de  Saint- Vincent.  Voir  Bibliothèque  île  la 
Compagnie  de  Jiêus.  1"  partie,  t.  Vil,  Bruxelles,  189fi,  coll.  440-413. 

(")  Gilles  François  de  GoUignieï  naquit  à  Bruxelles,  le  10  mars  1630,  et  entra 
dans  la  Compagnie  de  Jésus,  le  S  novembre  1653. 11  passa  presque  toute  sa  vie  à 
Rome,  au  Collège  Romain,  oli  il  enseigna  les  Tnathémalii|ues  de  1663  à  1687. 
Il  mourut  le  6  avril  ir>89. 

DeGottigniex  écrivit  de  nombreux  ouvrages  sur  les  mathématiques,  la  méca- 
nique et  Tastronomie.  Un  en  (leul  voir  le  détail  dans  la  BiMû'thî'gtte  de  ta 
Compagnie  di  Jhue  des  PP.  De  Hacker  et  Sommervoeel,  t.  111,  Bruxelles,  189Î, 
coll.  1694-169fî.  11  y  h  en  outre  à  la  section  des  manuscrits  de  la  Bibliothèque 
Royale  de  Belgique  :  Troctnlu»  de  Panihometro  tiue  Circino  Pi-oportionli 
Aiithore  .Eijidio  Franciaco  A»  Oattignits  Bi-uxellenti  In  colUgio  Bomano 
Matheaeo*  Profeàsore  {II,  500)  ;  traité  inédit.'qui  n'est  pas  signalé  par  les  savants 
bibliographes. 

(")  Gollfried  Aloys  Kinner  von  LOwerthum  naquit  vers  1610  à  Reichenhach, 
en  Silésie,  Il  devint  docteur  en  philosopliie  al  en  droit.  L'empereur  Léoyioliî  1" 
l'appela  k  Vienne  pour  le  charger  de  l'éducation  de  l'archiduc  Karl  Joseiih.  En 
1653,  Kinner  von  LOwerthum  se  rendit  à  Prague  où  il  devint,  en  1670,  supérieur 
du  Chapitre  *  Zu  aller  Heiligen  ,,  On  ne  connn.1t  pas  la  date  exacte  de  sa  mort. 

Voir  noie  PI  ci-dessous,  p,  18. 

(")  Je  me  suis  servi  de  VElogiiint  publié  ci-dessou",  de  la  préface  du  ProliUma 
Auttriaeum,  mais  surtout  des  anciens  calalogues  manusciils  ou  annuaires  de 
la  Compagnie  conservés,  soit  aux  Archives  générales  du  Royaume  à  Bruxelles, 
soit  dans  diverses  maisons  de  la  Compatmic. 

('*)  Christophe  Clavius  naquit  à  Bamherg  en  1638,  entra  dans  la  Compagnie 
de  Jésus  en  1555  et  mourut  k  Rome,  le  6  février  1613-  Grégoire  XIII  l'employa  k 
U  réforme  du  calendrier  et  le  chargea  de  juslilier  t-etto  réforme  contre  les 
attaques  des  protestants.  Il  n'ejiiste  pas  à  ma  connaissance  de  bonne  biographie 
de  Claviu9.  Quant  i  la  bibliographie  de  ses  Œuvres,  elle  est  donnée  dans  la 
Bibliothèque  delà  Compagnie  de  Jftun  des  PP.  De  Backer  et  Sommervogel,  t.  II, 
Bruxelles.  1891,  coll,  1313-1931, 

('*]  La  Compagnie  avait  deux  maisons  à  Aavers  ;  un  collège  et  une  maison 
profesie. 

(■*)  Dans  ses  Leefiirfê  relative»  à  l'hittoirt  rfe»  telti'Mt,  det  arts,  de»  matire  et 


de  la  iMlUique  en  Belgique,  t.  W,  Bruxelles,  1838.  p.  169,  Goethals  dit.  par 
erreur,  que  Grégoire  de  Saint-Vincent  prononi^  ses  premiers  vnni  à  Conrtrai- 
Celle  cérémonie  eut  Heu  à  Home  en  1607.  Saint-Vincent  fit  ï  Courtr&i,  à  la  fia 
de  1615,  c|uetques  mois  de  3'  an  de  probation  et  prononça  les  quatre  vceux 
de  prorÈB  à  Anvers,  le  3  mai  1623.  J'ai  eu  sous  îes  yaos  la  minute  originale, 
conservée  aux  Archives  générales  du  Royaume  el  qui  eat,  suivant  l'usage, 
écrile  en  entier,  datée  et  signée  de  sa  main. 

[Ârch.  des  jésnites,  province  Flaadro-Belge,  N"  597,  larde  3,  renfermaol  les 
actes  originaux  des  profès  des  quatre  vœux  de  1611  à  16S5J. 

('*)  Antoine  Unequet,  né  à  Malïues,  le  15  octobre  1574.  enirè  au  novirâat  de  la 
CompaRnie  de  Jésus  à  Tournai,  le  28  avril  1597.  mort  le  16  février  1617. 

('^)  Christophe  Grisnberger  naquit  en  1561  à  Hall,  en  Tyrol,  et  entra  dans  la 
Compagnie  de  Jésus  au  mois  d'anât  de  l'annËe  1590. 11  enseigna  les  malhâma- 
tiquea  en  Autriche  el  à  Rome  où  il  remplaça  Clavius.  It  f  mourut  le  11  mars  16S6- 

Voir  la  bibliographie  de  ses  œuvres  dans  la  BibUotMipie  de  la  Compagnit  i» 
/^SH»des  PP.DeBacker  et Sommervogel,  1. 111,  Bruxelles,  1893,coll.  1810-1811. 
Il  faut  la  compléter  cependant  par  Ganlor,  Vorleiungen  Ober  Graefi.  der  MaA^ 
%'  édit-,  I.  U,  p.  662. 

(i')  Dans  la  préface  de  son  FrobUma  Awtriacum  [pp.  bj  V-  {b,)  r*|,  Grégoire 
de  Saint- Vincent  lui-même  a  fût  un  récit  émouvant  de  l'histoire  de  la  perte  da 
ses  manuscrits. 

(>«)  Voir  Deux  Lettres,  note  ïA.  p.  18. 

(")  Elueidath  geometriea  probleitialit  Auilriaci  tiré  Qaadratura  eireuU 
ftlicUtr  tandem  détectât  per  B.  P.  Gregoriiim  a  S'"  Vintentia  S.  I.  elaritêimtnit 
et  êubtitinitnum  aivo  nottro  grametram,  in  difentionem  propoHta  el  pubUeo 
malhesroi  amatorum  jadieio  expositu.  attclore  Guiltftido  AIoTsio  Kinntro  s 
LBuitrIImm  Siletio  Beiehaibacheme.  A.  a  rtparala  aaliile  1653,  Fragae.  —  AU 
Ra-.Pragae  ex  ti/pagraphitiAeaieniiea,165iAui'{B\bl.Roy. de  Be]g.,\,H.8i3&), 

(*')  Voir  Deux  Lettre»,  note  51 .  p,  18. 

(")  Notes*,  p.  19. 

(")  InTïRMÉDumï  BIS  M*THÉK*TiciK<s,  t.  11.  1896,  p.  6,  quest  419. 

(■*}  Ce  sont  les  catalogues  cités  dans  Deux  Lettre»,  note  54.  p.  19. 

(■')  ANi<*LS5iKTïBN*T[oii4LB3D'HisTomK,  Congrès  de  Paris,  1900. 5"  section.  - 
//('sWiVe  de»  SnfrtfM,  Paris,  Colin,  1901,  —  Lettres  inédites  adressée»  a»  Firt 
Merimne,  pp.  311-343.  J'ai  rendu  compte  de  cet  article  de  M.  Paul  Tannery  dans 
le  numéro  d'avril  190S  de  la  Revue  des  Questions  scishtifiouss,  pp.  678  el  079. 

('°)  Isaac  Beekman  ou  Beeckman  naquit  à  Uiddelbourg,  en  Zélande,  vers 
1570,  el  mourut  à  Dordreclit,  le  20  mai  1637.  C'est  à  tort  que  Quetelet.  dans  son 
Histoire  des  Seimcrs  mnihimaliquts  et  physiques  chez  Us  Belges,  Bruxelles, 
Hayez,  1S6(.  p.  1S3,  le  faîl  naître  à  Uiddelbourg  dans  la  Flandre  Orientale. 

Beeckman  est  surtout  connu  comme  correspondant  de  Oescartes.  Voir  sar  ce 
sujet  :  Histoire  du  Carliiianisme  en  Belgique,  par  l'abbé  Georges  Honchamp. 
Bruxelles.  Hayeï,  1886,  ch.  II.  §  1 ,  pp.  28-31,  et  haac  Be^k-mon  et  Descarteê.  à 
propos  d'une Mtre inédite  de  Demcrlen  à  André  Colvitte.  parG.Monchamp,  cor- 
lespondant  de  l'Académie  (Bull,  de  l'Acad.  nor.  des  Se,  des  Lett.  et  des  Beaux- 
Akts  de  Belq,,  3*  sér.,  t.  XXIX,  BnixeUes,  1895,  pp.  117-t48J. 


—  SA- 


IS 


C)  Je  D'ni  pas  tronvé  de  renseignemeaU  sur  ce  penotmage. 

{'^)  Jb  D'ai  pas  troDvé  de  reoselgnemeDls  sur  ce  religieuic. 

{*')  Goderi'oid  Wendelin,  né  à  Herk,  au  pays  de  Liège,  le  G  juin  1580,  mort  on 
ne  sait  exactement  entiuelle  année,  mais  pr-obablement  à  BeDaix,  en  16G0. 

Wendelin  esl  un  savant  de  grand  mérite  que  M.  Le  Paige  a  fait  connaître  dans 
deux  excellentes  notices  qui  se  complètent  mutuellemenl  : 

Notiê  pour  ternir  à  l'Histoire  des  Mathématiques  dans  Vaneien  Pays  de  Liège 
(BDLLETiNiiEL'lNSTiTin'  ARCHÉoLOdCQUE  uÉQEois,  t.  XXI,  Liège,  18SS,  pp.  506-593]. 

Un  astronome  belge  rfii  XVII'  iîèclf,  Godtfroîd  WendeHn,  par  C.  Le  Paige 
(Bull,  de  l'âgâd.  roy.  des  Se,  des  Lrtt.  et  des  Beaux-Arts  de  Bblq,,  3°  série, 
L  XX.  Bruxelles,  1890,  pp.  709-737). 

(10)  (Euvres  de  Descarlts  publiées  par  Cbarles  Adam  et  Paul  Tannery,  sons 
les  auspices  du  minislëre  de  l'instruction  publique. Correspondance  I,  avril  16S3- 
février  163S,  Paris,  Léopold  Cerf,  1897,  p.  269  en  note. 

François  Line,  Linus  ou  Hall,  oaquil  à  Buckingam  ou  ft  Londres  en  16K  et 
entra  dans  la  Compagnie  le  33  août  16^.  Il  fut  dix-sept  ans  employé  dana  les 
missions  en  Angleterre  et  enseigna  l'hébreu  et  les  mathématiques  pendant  vingt- 
deux  ans  au  collège  des  Anglais  à  Liège.  11  y  mourut  le  ffî  norembre  1675. 

Son  traité  sur  les  horloges  est  intitulé  : 

ExfUieatio  Horologii  in  horto  regïo  Londim  lit  Anglîa  an.  1669  erieti,  in  quo 
plurima  horoiogiorum  acialericorum  gênera  eonlinentur  ;  qviben  praetei-  omnis 
genérii  haras  divtrsimode  expreasas,  multa  eliam  ad  Geographiam,  Aitrolo- 
giam  ri  Ailronomiam  speetaniia,  ptr  Solis  umbrant  oeulis  cernenda  subjieÎHB- 
tur.  Inter  quae,  plttrima,  H  putissimi  magi»  curiosa,  nomttr  intsnia,  et  a  ntmint 
hadeiiu»  Iradita  rtptriiintur.  Qa/ie  omnia  b-reviter  et  dUveide  puMieae  utilitati 
exponil  Reverendus  Pater  Francisais  Hallus,  alîàs  Linus,  Soeîelalis  Jestt, 
Uatheseo»  Profeesor.  Leodii  Eburontim,  Apttd  Guiliêlmum  Eenn'eum  Streel, 
Suae  Celsitudinis  Typographum,  1673,  Superiorum  permissu,  in-4°  (Bibl.  de 
rUnÎT.  de  Liège,  1,  105, 2j. 

11  existe  de  cet  ouvrage  une  édition  aDglaise  sons  le  titre: 

Alt  explication  afthe  Diallsettup  in  the  King'a  Garden  ut  London,  an.  1669. 
Inwhieh  tery  many  sort»  of  Dyalh  are  cottttined;  by  which,be»ides  tht  Houres 
ûf  ail  kinds  diversty  expreaied,  many  thivgs  aiso  belongiiig  to  Qeograpbg, 
Astrology,  and  Attronotny,  are  by  the  Sannes  shadow  mode  visible  lo  the  eye. 
AiHongst  whieh  vtry  many  Diall»,  etpecialls/  the  mosi  curious,  are  new  inven- 
tions, hilhrrlo  ditulged  be  Sont.  AU  thest  partieulara  are  shortty,  yet  dearly  stU 
foHh  for  the  eommon  good,  by  the  Révérend  Father  Francis  Hall,  othtrwiee  Line, 
ofthiSocirty  of  Jésus,  Profeaaor  of  malhrmatieks.  Pi-inted  at  Litge,  by  Guil- 
Ittume  Henry  Streel,  in  the  Yeare  ofotfr  lord,  1673.  Superiorum  permissu,  in-4° 
(Bibl.  de  TUniv.  de  Liège,  1, 1 18,  1). 

Il  existe  en  outre  à  l'Université  de  Liège  un  travail  manuscrit  et  inédit  du 
P.  Linus  sur  le  mËme  sujet  :  R^'  P.  Liai  T,-aclattit  de  Horologiis,  82  pp.,  in-4° 
(Bibl.de  l'Univ.  de  Liège,  Catalogue  des  Manuscrits,  Liège,  187&,  p.  Wl,  N'  467). 

Voir  pour  plus  de  renseignements  sur  l'horloge  de  Ltniis  : 

Bibliothèque  de  la  Compagnie  de  Jims  des  PP.  De  Hacker  et  Sommervogel, 
l.  IV,  Bruxelles.  1B93,  coll.  18W-1843. 


20 


■  40  - 


Le  Paige,  Notes  pour  servir  à  l'Hfitoire  dM  Malhémal4qiiM  daiu  l'ai 
de  Liège,  pp.  525-5S9. 

Honchaitip,  Gnlilée  et  la  Belgique,  ch.  X  ;  L'Horlnge  ilu  P.  Unos,  pp.  H7- 141, 

(^')  Jean-Haplhle  van  Kelmont,  pliiloBophe.  chiinUte  et  médecin,  aaiiutt  à 
Bruxelles  en  1577  et  mourul-à  Vilvorde,  le  30  décenilife  1644. 

lleiiatedanslesMËKOiREâ  m-i"  de  l'Académie  royale  de  Mêckciki  de  BELOigi 
pour  1S66  (t.  VI  de  k  collection),  deuï  travaux  irnpoi tant-'  sur  van  Ketmont^ 

D'  W.  Rommelaere.  Ètwie»  sur  J.-B.  van  Helmonl,  pp.  481-658. 

D' A.  J.  Mandoa,  J.-B.  van  Uelmant.ia  biographie,  histoire  erillqut  lit  » 
œuvres  et  influthee  de  ses  doelriiies  médicales  sur  la  scitocf  praiiqiie  de  la  m 
ciiiejuegii'à  nos  Jours,  pp.  553-739. 

Ces  mémoires  débuteDt  l'un  et  l'autre  par  une  notice  biogra])liique  de 
van  Helmont,  mais  le  travail  du  D*^  Rummelaere  conliîul  en  outre  une  biblio- 
graphie très  détaillée,  dans  laquelle  toute  l'Œuvre  du  célËbre  médecin  est  minU' 
lieusement  décrite  et  analysée  (£•  perlie,  pp.  3â7-351), 

(")  Comme  nous  le  Terons  remarqner  pin*  loin  (p.  43,  noie  {'")  du  lexle),  il  cal 
antérieur  à  l'apparition  de  ['Optis  poethuoiii'ii,  édité  en  IbGS.  et  date  parconit- 
quent  de  l'année  même  de  la  mari  de  Grégoire  deSaint-Tincent,  ou  toutauplu 
tard  de  l'année  auivanle, 

(**)  Soliitio  prohlemnliÊ  n  R.  P.  Marina  Mereenno  Mim'ino  proposill..,  Aiu 
piiit,  Ap'id...  Meursios...  M.DC.XLTX (Bibl.  Boy.  de  Beig,,  V.  II. 81^7),  pp. Il 
dans  l'avis,  Leetori  benevolo,  inlercnlé  entre  les  deux  parties  lionl  se  com 
l'ouïrage. 

Montucla  faisait  déjà  remarquer  la  pénui'ie  des  détails  que  l'on  possède  n 
ta  vie  de  Gré|;oire  de  Saint- Vin  cent,  Hisl.  des  inaOïém.,  Paris,  an  VU,  1. 1] 
part,  IV.liv.I,  N"X,p.83. 

(")  Lectures.  I.IV,  pp.  166-183. 

(")  Histoire  des  Scieneei  mathimatiquea  et  iihysiqiiet  cAfj  les  Belges, 
S30. 


■or,]'amquend  ileiaccinge- 
m  gerere  tam  jnslo  fteg 
ili  infrineerim  aliquousqi 
I  qtiiHqiiienniiiiH  me  iaUt 
lia  tamen  quïn  ci 


C")  .4rchives  des  jésuites  de  la  province  Flandro -Belge.  Dans  di 
cotés  l'un  1000-1004,  le  second  ICXI-lOOii'i*. 

(")  '  Pragam  vix  atligeram, ...  in  Hisjianiam  ev 
bam  me,  cuiti  ecce  parolijsi  subito  eurrrptu»  mo 
mei  desiderio  non  potui  :  elquamquam  vim  subit!  i 
non  tam  Teliciter  tamen  eluctari  potui,  quin  inlegrx 
morbi  visiogensdetinneriL  Vixhoc  ma' 

morbi  reliquiis  toto  deinceps  vitae  lempore  milii  fuerit  dei^ertandum. 
Uema  Auslriarum,  praefatio,  p.bav*. 

(>")  '  Omnia  enîm  fere  excideranl  quae  illis  tiiartis  fuerani  complexu 
eaim  omnium  jam  senex  recurdelur  qiiae  alrigltitaetquodexcedit  anoi^ 
eomraen talus?  ,  Ptohlemn  Auitrineum.  piBefatia,  p,(lii)r'. 

(">)  Problema  Austriaeum,  praefatio,  p.baV, 

(Xi)  Voir  aur  ce  sujet  l'intéressanl  article  :  Sur  la  Haie  des  principales 
petits  de  Fermai,  par  M,  Paul  Tannery,  publié  dans  le  Bullitim  kss  S 
HATHÉMATiQDKS  RT  ASTHONoHiQUM  de  Uarboux,*"  sérîe,  l.  vil,  1S83,  1^* 
pp.  116-1Î8. 


—  4i  ■ 


M 


On  aaH  d'ftilleara  que  Grégoire  de  Saint-Vinc«Qt  fut  beaucoup  aidé  par  ses 
élËves  dans  ta  râdaclion  définitive  du  Problttna  Antlriaeum.  Le  fail  est  mis 
hors  de  doute  par  an  lémoL){na^e  de  Chvistiaan  Uuygeus.  Ed  1653,  Huygens 
alla  trouver  Saint-Vincent  à  Gand.  Us  discutèrent  longueraeDl  epsemlile  les 
déinonslrationa  de  la  quadrature.  Or  voici  comment  Huygens  raconte  à  André 
Tacquet  le  résultat  de  cette  viaile. 

*  Menses  aliquot  effluxere  cunn  Patri  Gregorio  coram  adfui,  et  multa  sane 
dlspulavintus;  iuler  quae  vacillabatad  pleraque  vir  optimus.  alque  interdum 
1  se  sed  disfipulos  tolum  opua  conlexuisae  causnbatur,  aliquando  in  priori 
quidem  quadrature  erroreni  conlîleri  videbatur,  sed  ut  in  rellqujs  spem  habe- 
ret.  Quantum  autem  ex  his  verbis  ipaius  conjicere  liuel  sera  erit  expettatio 
responsi;  etst  denique  prodeat,  cujus  sit  futurum  mcmenti,  qui  via  puto  vatici- 
nari  polest  qui  argumenta  inea  expendeiit.  Vale.  ,  (Œitvret  compUUs  de 
Chiisliaan  Huygtna,  l.  1,  p.  189.) 

Tacquet  était  l'ami  et  le  collègue  en  religion  de  Grégoire  de  Saint- Vin  cent. 
Huygeas  le  savait  el  toule  exagération  de  sa  part  eût  été  immédiatement 
relevée.  Son  récit  mérite  donc  toute  conlîance. 

Ne  serait-ce  peul-èlre  pas  aus^l  à  cause  de  la  collaboration  des  élèves  de 
Saint-Vincent  que  le  fV'ofc/Mid  Aitatriaciim  est  rempli  d'innombrables  liora- 
:avte  qui  en  alourdissent  la  composition?  Dans  leur  admiration  pour  le 
Maître,  les  élève.i  durent  le  pousser  k  imprimer  tout  ce  qu'il  avait  écrit,  et  lia 
eurent  tort.  Mieux  conseillé  Grégoire  ta  serait  contenté  d'éditer  sud  immortel 
livre  septième.  De  dactit  plant  in  pliinuin  (pp.  7ii3S64)  et  ijuelque.s  autres 
moiceaux  de  cboix;  rien  ne  serait  venu  i^liscurcir  ta  gloire, 

(")  Deux  Leltres,  pp,  6-7. 

(")  Z-«rt«--*s,  I.IV.  pp.  109-170. 

(")  Archives  générales  du  Royaume.—  Archives  des  jésnites  de  la  province 
Flandro-ReVe,  X"  973,  manuscrit  relié  portant  au  dos  la  mention  ;  Histoire  et 
lettres  annuelles  du  collège  d'Anvers,  1562-1096. 

Compilation  réunissant  des  narrations  toujours  à  peu  près  contemporaines 
des  événements  qu'elUs  racontent.  Le  passage  cité  appartient  à  une  pièce  inli* 
lulée  *  Proscculio  Historiae  CoUegii  Antverpiensis  ah  anno  1GI8  usque  ad 
I6K  ,  et  qui  comprend  les  folios  i3r"-4ilv°du  recueil.  Le  passage  lui-métne  se 
trouve  fol.  41  ï». 

e  n'ai  pas  à  faire  ici  la  bibliographie  des  ouvrages  écrits  sur  la  célèbre 
coméle  de  1618;  ja  me  contenterai  de  rappeler  les  suivants,  parce  qu'ils  rela- 
lenl  les  observations  faites  par  les  aïtronomes  des  Pays-Bas. 

Willtbtordii  Sntllil  ileaeriplio  ciimflac.qiti  anno  Ib'lS  mtnsi  Novembfi  priittlim 
tffviflt ...  Ltigdvtti  Biilovonim,  Ex  vfpcinà  Ëlzinrianâ.  nnm  CI310.C.X1X. 
la  i'.BiH.  Roy.  de  Belg.  V.  H.  S37I, 

Deeomtlaanni  CIO.IDCXVIII.  diattiiiii  Thomat  t'itni  in  acadimta  Lova- 
nUati  mtdieinat  et  Libtrti  Fromondi  philotoph  ia»  profenoi-vm ...  Antoet-piat, 
Apeâ  OelUlmvm  a  Tongrit,  sub  êignu  Grifphi.  M.DC.XIX.  In-8".  Bibl.Roy.  de 
Bel^  A, S.  II.8170.etempl.  privé  du  titre;  BibLcumm.  k  Anvers, N.  4981. 

Eriiei  Fvteani  dt-  Comela  unni  oo,  !0  C.X  VIII.  }ioro  Muiidl  Sprctacuto,  Libri 
ivo,  Jvradoieotogio.   Loeanii    Apud    Bef-nardinvin    Masipam.    f.ïOC.XIX. 


n 


-  42  - 


In-IS.  BiM.  Roy.  de  Belg.  T.  H.  8374.  Tout  à  la  Bn  (pp,  8'9ii.  ctij, 
parle  des  Then»  de  CometU  de  Grégoire  île  Saint- Vincent  et  dit  que  sea  conclu- 
sions les  pins  importantes  suc  la  comète,  concordent  avec  celles  de  Grégoire. 

(")  Dêux  Lettres,  p.  6. 

(")  Deux  LtUre»,  p.  7. 

('•)  Annales  Âtitverpienies,  AntTerpiae,  18*7.  t.  IV,  p.  453. 

(")  Florent  de  Montmorency,  né  à  Douai,  le  18  septembre  1580,  entré  dans 
la  Compagnie  de  Jâsus  au  noviciat  de  Tournai,  le  15  mars  1599,  mort  à  LiUe,  le 
13aoùtIfô9. 

Il  fut  à  deux  reprises  provincial  de  la  Gallo-Belge  de  1619  à  1623  et  de  1638  à 
1643,  et  provincial  de  la  F1andr«-Qelge  de  1))33  à  1637. 

(*9)  Voir  noie  de  l'introduction  ('),  p.  15. 

('")  L'original  est  perdu,  maie  on  en  possède  encore  la  minute.  Il  en  existe 
une  copie  au  Collège  Notre-Dame  a  Anvers  que  je  transcris  ici  : 

■  11  jan.  1695.P.  Proïinciali. 

*  P.  Gregorius  a  Sancto  Vincentio  ai  R".  V*°.  pro  seminario  Lovaniensi  minus 
commodus  videatur,  habeatque  inler  suos  aliquem  qui  possit  ipsi  in  profes- 
sione  mathematiea  succedere,  ego  illi  facile  locum  inveniam  ut  publiée  in 
celebri  aliqna  academia  facultalem  eandem  doceat,  , 

C^o)  L'original  est  perdu,  mais  1b  minute  est  conservée.  Je  cite  une  copie  de 
la  minute  appartenant  au  Collège  Notre-Dame  à  Anvers. 

(")  Œvpres  de  ChHstiaan  Huijgens,  t.  III,  p.  490. 

J'ai  reproduit  le  passage  ci-dessous,  p.  33,  dans  la  note  du  texte  1"). 

(")  Voir  la  note  du  texte  («),  p.  33. 

O  Guillaume  de  Wael,  né  à  Utrecht,  le  10  février  1583,  entré  dans  la  Compa- 
gnie à  Home,  le  7  décembre  16C^,  mort  à  Bruxelles,  le  31  août  1650. 

("]  L'original  est  perdu,  mais  la  minute  est  conservée.  Je  cite  une  copie  de  la 
minute  qui  appartient  au  Collège  Notre-Dame  à  Anvers. 

C^)  Balthazar  Cordier  naquit  à  Anvers,  le  7  juin  1599,  entra  dans  la  Compa- 
gnie, le  31  janvier  1815,  et  mourut  a  Borne,  le  24  juin  IfSO. 

|Esj  Voir  en  outre  la  lettre  de  Mutins  Vitellesclii.  écrite  le  16  septembre  1638 
au  P.  Jacques  van  der  Straelen,  provincial  de  la  Plandro-Belge,  pnbliée  ci-dei- 
aous  dans  la  note  du  texte  (*"),  p.  39. 

C)  Voir  sur  ce  sujet  :  QaliUt  et  la  Belgique;  Estai  kistùi-igat  sur  le»  eleitsi- 
titdeg  du  ai/Èihme  de  Copei-nie  en  Belgique,  par  le  docteur  Geoi^s  Monchamp, 
Saint- Trond,  189Î.  —  Notification  de  la  condamnation  de  Gah'/ét  datée  de  Liège, 
Si)  geplembre  1633,  publiée  par  le  nonce  de  Cologne  dans  les  Pays  Rhénans  et 
la  Basse-Allemagne,  texte  d'après  une  copie  manuscrite  avec  remarques  du 
docteur  G.  Monchamp,  Snint-TromI,  1893,  etc.,  etc. 

('*)  Voir  tes  raisons  qu'en  donne  M.  Paul  Tannery  dans  le  coraple  rendu  da 
tome  VIII   des   Œuvres   de  ChHtIiaan  Hiiggens  :  Rtv.  cmjiQvs  d'H\s 
LiTTiB.  Nouv.  série,  L  48.  Paris.  1899,  p.  395. 


TEXTE  DES  DOCUMENTS 


Orép)Ire  de  Salnt-Vinoent  à  Jacques  van  der  Straeten. 

Arthivea  de  l'État  à  Bruges.  —  Affaires  des  jésuites. 
Cote  provUoire:  carton  a"  7. 


Pax  Chti. 

Rvde  in  CSito.  Pater. 

Sub  finem  lunîî  anni  currentis  datœ  inihi  fuerunt  litteree  R.  V. 
scriptœ  17  lanuarii.  Hoc  mihi  iam  2°  contîgit,  ut  litleras  e  Belgio 
non  reciperem,  nisi  scHptas  a  niedio  anno.  Nescio  unde  hic  error 
cum  tamen  quara  prînium  Roniarn  appelluiit  quam  primum  mihi 
tradantur;  idqiie  causa  fuit  ciir  negolium  nostrum  nonnullis  tricis 
involutum  esse  videri  possit.  Posl  diulurnam  enim  moram,  integri 
nrniirum  anni,  cum  non  inlelligerem  mentem  vestram,  accessi 
R,  P.  Assistentem  nostrum  (')  ab  eo  pelens  quid  agerem  de  îllo 
rcsiduo.  Dixit,  quandoquideni  a  lanto  tempore  non  responderint. 
utere  in  bonos  usus,  et  subîunxit  htec  verba  praecise  :  quod  si 
postea  horura  mentionem  Taciant,  scribe  te  resumpsisse  in  bonos 
usus  quorum  hic  Romfe  non  desunt  materîœ.  Postmodum  datœ 
mihi  sunt  vestrœ  litterœ  dicentes  Imius  negotil  resolulionem 
Âudomaropoli  petendam.  Quidnobisamplius,  cum  Audomaropoli 
iam  ab  uno  anno  pecunîas  recepi  cambii  pretio  soluto  ?  Si  de  novo 
cambiuni  facere  volunt,  iure  res  dependet  a  PrEeside  Audomaro- 
polîlano(');  sed  quomodo  pro  sex  vei  septem  scutis,  summam 
enim  prœcise  îgnoro,  in  manîbus  enim  alterius  est  quem  modo 
conrenire  de  hac  re  non  possum,  cambium  innovabunt  qui 
egerrime  pro  30  lacère  voluerunt  ?  Quîdquid  sit  hac  de  re  faciant 
quomodo  iis  lubet,  voJuî  in  hsec  scribere  ut  noverint  quomodo  hac 
in  re  saltem  ex  hac  parte  agere  possint.  Haec  de  negotio  nostro 


satis  longo.  Âliud  quod  scrîbam  non  (*)  habeo,  nisi  spem  satis 
iiiagnam  esse  brevi  canonizandum  B,  Ignatium,  hoc  est  intra 
annum  circiter  (^).  lam  a  mullis  niensibus  coporunl  in  donio 
Professa  altarium  ornanienta  quœ  frontal  ia,  casulas  etc.  appellant 
et  alia  roiri  splcndoris  et  niagnificentiEe  prœparare.  Utinani  Res 
Ecelesiœ  paciQce  permaneanl,  ut  eam  solemnilatem  possim  hîc 
Romfe  videre  ante  dicessum  nieiini  {*).  Nescio  utrum  in  Belgio 
lantus  rumor  de  novis  sideribus  quantus  hic  est,  Romœ,  inventis 
bénéficie  specilli  cuiusdam  oblongî  hic  in  Collegio  Romano.  P.  Odo 
Malcot  {")  bac  de  re  Problema  exhibait,  copani  auclore  huius 
noïitatis  Galilteo  Galilaei  noniine,  maxiino  cerlo  applansu  et 
concursu  virorum  doctorum  et  nobîlium;  ila  ut,  prœter  plurinios 
nobilissimos  viros,  Comités  et  Duces,  praeter  Prœlatoruin  magnum 
numerum,  1res  ad  mininiuni  ex  Purpuralis  Patribus  suâ  prœsenliâ 
et  auribus  cohonestare  et  gratificari  voiuerinL,  Rem  breviter  totani 
exponam.  Saturnus  apparet  nobis  non  esse  rolundus  ;  sed  figuras 
ovalîs,  diametro  maiore  huius  figurce  Eequinoxiali  parallela.  lupiter 
continuumbabetsalellitiuni  quatuor  planetarum,  qui  eum  seniper 
comitantur,  et  in  girum  circa  ipsum  continue  aguntur,  et  singulis 
horis  diversas  habent  positioues  et  aspectus  ad  invicem;  semper 
autem  inlinea  apparent.  Ipse  autem  lupiter  est  omnino  rotundus 
semper.  Mars  nihil  habet  singulare.  Venus  omnino  circa  solem 
verti,  similîter  et  Mereurîum,  compertum  est,  ita  ut  centruni 
illorum  motus,  sit  centruni  solis;  Venusque  nova  Cynthia  vueala 
est,  eo  quod  omnino  sicutL  Luna  crescat  et  decrescal.  In  l.nna 
maculas  non  satis  posse  per  raritatem  et  densîtateni  salvari,  etiam 
plus  quani  probabile  habenius.  Mercurium  satis  diu  considera- 
vimus,  quamvis  raro,  sed  cuius  figurte  sit  adverti  non  potuit 
propter  scintillationes  nimias,  valde  enim  scintillât  hoc  astrum. 
Pléiades  Iriginla  trium  stellarura  constellalio  est.  Nebulosa 
Prœscpis  37  (*).  Si  apud  vos  hodie  spécifia  non  exstant,  quem  hic 
iUa  nos  ipsi  Matlieseos  studiosi  eonstrtiimus,  mittam  ad  V.  R.  cuîus 
precibus  et  sacrificiis  me  cnixe  commendo.  RoniEe,  33  lulii,  1611, 
Vester  in  Chto  Servus. 
Gregorius  a  S'".  Vincentio.  J 


(■)  Cudfx  :  scribiii 


—  45  —  25 

En  marge  : 

Quaeso  salutet  meo  nomine  omnes    domesticos   PP.    eoruni 
precibus  commendet  P.  Godef.  P.  Ber.  P.  Mechiaelis  ('). 

Adresse  : 

Reverendo  in  Chto  Patri 

lacobo  Stratio 

Rectori  CoUegii  Brugensis 

Brugas 
In  Flandria. 


II 


Grégoire  de  Saint- Vincent  à  Mersenne. 

Bibl.  Nal.  fr.;  n.  a,  6205,  p.  82-2. 

Admodum  Révérende  in  Christo  Pater 
Pax  eiusdem. 

Nolim  inurbanitalis  notam  incurrere  apud  R.  P.  Vestram,  ob 
moram  longiorem  litteris  mihi  missis  respondendi  commissara  ; 
excurreram  Anlverpia  ad  diversas  civitates,  cum  vestrœ  advenêre 
et  me  errantem  secutae,  tamen  dominurn  inventum  officii  sui 
memorem  reddiderunt.  Nescio  qua  ratione  factum  sit,  ut  et  ego 
inter  Mathematicos  a  R.  P.  Vestra  adnumerari  dignus  visus  sim, 
imo  ut  et  ad  P.  Vestram  argumentum  scriptionis  meœ  pervenire 
potuerit  (®).  Postulant  Vestrse,  utrum  abùvarov  demonstrem,  quod 
de  circulo  quadrando  problenia  est  :  fateor  me  morosiores  de  bac 
materia  considerationes  sœpius  admisisse,  ac  tandem  plane  mihi 
persuasisse,  adiumenla  a  vetcribus  nobis  relicta  sufficientia  nullo 
modo  esse,  quibus  difficultates,  quse  Geometriam  mutilam  adhuc 
arguunt,  expediri  queant  ;  quare  converti  me  ad  quarumdam 
materiarum  considerationes,  quas  eo  conducere  mihi  persua- 
debam;  quse  licet  mihi  scabrosse  initio  viderentur,  nihilominus 
existimo  non  vano  labore  tempus  a  me  detritum  esse.  Ante  annos 
viginti(®)  publici  iuris  ea  facere  decreveram;  sed  morbus  in  quem 
paulo  post  incidi  {^%  et  peregrinandi  nécessitas,  quae  me  variis 
exercuit  incommodis,  maxime  iacturâ  lucubrationum  mearum, 


26  —  46  — 

quas  in  Mechanicis  conscripseram,  demqne 
niearum  chartarum^quibusprivatus  fîii,  quœ  Geonietriam 
nunt,  in  hoc  usque  tempus  diflferre  coegerunt.  Gharta  adiuncta  (") 
ostendit  operis  argumentum,  quod  nonum  iam  mensem  sub  prselo 
sudat  ;  post  pauculos  menses  spero  finera  imponendum.  Commen- 
lariura  in  Euclidera  scripsit  P.  Claudius  Richardus  ('^),  quondam 
contubernalis  meus  in  Italia  ante  annos  quadraginta,  qui  mihi  eo 
lilulo  parum  arridet  quod  schemaia  (*)  a  contextu  separavit; 
plures  tomos  alios  pollicetur,  et  inier  cseteros  Âpollonium 
integrum,  cum  suis  notis  aut  commentariis.  Nescio  qua  ratione 
quatuor  libri,  qui  hucusque  desiderati  sunt,  ad  manus  eius  perve- 
nerint  :  eumdem  authorem,  Âpollonium  scilicet,  iinprimi  intelligo 
in  Hollandia  cum  quatuor  librorum  qui  defuerunt  argumento. 
Gharta  monet  verbis  supersedere  et  aflfectum  meum,  simul  cum 
omni  obsequio  quod  a  me  prsestari  poterit,  humillima  oblatione 
admodum  R.  P.  Vestrœ  déferre.  Vale. 

Admodum  R*^*  Pater^'*  Vrœ  servus 

Gregorius  a  Sancto  Vincentio. 
9  Maij  1646. 
Antverpiœ 

Adresse  : 

Admodum  R**"  in  Christo  P.,  Patri  Marino 

Mersennio  Ordinis  Minimorum 

Parisiis 

9S  Ad  Plateam  Regiam. 


III 


Grégoire  de  Saint- Vincent  à  Mersenne 

Bibl.  Nat.  fr.  n.  a.  6204,  f»  65. 

Admodum  Révérende  in  Christo  Pater, 
Pax  eiusdem. 

Litteras  P.  Y'*  sub  discessum  meum  Gandavo  Antverpia(m) 
accepi  quidem,  sed  cum  tempus  non  suppeteret  Gandavi  respon- 

(*}  Codex  :  scemata. 


-  47  -  27 

dendi,  disluli  donec  Ânlverpiam  venirem.  Sed  variaa  occupationcs 
plane  cogitationes  bouas  excusserunt,  ne  memor  essem  officiî  mei. 
Ignoscet,  spero,  P.  V.  et  boni  consulel  hune  naturalem  defectum, 
Ut  autem  quo  loco  res  mejB  sînt  conslitutœ  cxplicem,  verbo 
dicam  ;  trimestre  adhuc  tempus  requiro,  ut  coronidem  plane 
imponam,  ut  ad  inîtium  sequentis  anni  ('%  totius  mundi  iudicio 
expositus,  vel  damnationis  vel  probationis  sententiam  exspecleni. 
Sed  quidquid  fuerit,  spero  ad  Dei  gloriam  l'uLurum.  Quare  R.  P.  V. 
Htteras  circa  Nalalitia  festa  exspeelabo,  et  libenter  prEeslabo  quod 
a  me  fuerit  requisitum  ("),  non  solum  autem  P.  V%  verum  etiam 
aliis  qnibus  gratum  obsequium  meum  bac  in  parte  ex  V.  P..întel- 
ligam.  Vale,  mi  optime  Pater;  mei  in  SS.  Sacrificiis  tuis  memor 
esse  dignarg. 

Adm'^""'  R''*  P.  Veslrœ  Servus  in  Chro., 
Gregorius  a  S'"  Vincentio. 
Antverpiee 

Adresse  :  Admodum  R''"  in  Chro  Palri,  P.  Marino 

Mersenno  in  convenlu  FF""' 
Mlnimorum 
9  S.  Parisiis. 


Elogd  de  Grégoire  de  Saint-Vincent. 


Elogium  P.  Gregorii  a  S.  Vincentio 
obiil  Gandavi  27  ian.  1667. 

Gregorium  vere  magnum, professis  omnibus  soe(ieta)lis  flandro- 
belgicae  œlate  majorem,  prol'essione  et  scientia  matbematica 
longe  maximum,  in  pâtre  a  Sto.  Vincentio  nuper  amisit  provincia 
nostra,  in  suo  tanien  opère  de  quadratura  circuli  adhuc  super- 
slitem  semperque  victurum.  Brugse  illî  patriafuere.  Dederunt  Iiie 
muado  puerum  anno  superioris  stecuU  84unius  et  30  annorunt 


-  48  - 


iavenem  soc(ieta)li  quam  ingressus  est  Romœ  a(nn)o  1605.  Egres- 
sus  de  terra  sua  et  de  cognalione  sua  et  de  domo  patris  sui  ('■"•) 
ubi  in  tyrocinium  Romanum  admissus  est,  cum  habitu  sœeulari 
ita  omneni  affectum  erga  suos  exuit  ul  tota  deindc  vila  nun- 
quani  de  parentibus  aut  consanguin eis  audilus  sit  loqui.  Espleto 
tyrocinîi  tempore  biennium  philosophiœ  impendit,  Post  hanc 
malhesim  audivit  sub  pâtre  Clavio,  eo  profeclu  et  comnienda- 
tione,  ut  iudicio  professoris  inter  quamplurimos  etusdem  scientiœ 
dîscipulos  ipse  unus  excelleret.  Cerle  illum  tanti  fecit  P.  Clavius 
ul  cum  R.  adinodum  P.  N.  ('")  illum  in  Siciliaui  destinasset  ut 
isthic  studia  theotogica  inchoaret,  pro  ea,  qua  apud  P.  N.  Clau- 
dium  valebat  gratia,  sunimîs  et  imts  precibus  insliterit,  suum 
sibi  ut  Gregorium  retinere  liceret;  quod  pîurimis  secum  adhî- 
bitis  gratiosis  inlercessoribus  palramq.  priniariis  féliciter  et  ei 
voLo  inipetravit.  Matliesi  auditse  successit  Ihcologia  cuius  qua- 
driennalem  cursuni  Romœ  incepit  ac  deinde  in  Belgiuoi  reversus 
Lovanii  absolvit,  Sacerdotio  initiatus  est  a(nn}o  1613  : 4  vota  pro- 
fessus  1623.  Sacerdos  Briisellis  grœca  tradidit.  Silvisducis  prtefec- 
turam  scholarum  gessil.  Âniio  uno  castra  regia  secutus  est,  quod 
virtuti  quidem  eius  et  zelo  paruni  fuit,  superioribus  tamen  visum 
est  esse  salis,  prBeslanlissimus  enini  ingenio  campus  alius,  et  alia 
arena  debebatur.Expleto  Coriraci  terliîe  probalionis  aono  Antver- 
piam  missus  est,  ibideioq.  socius  datus  patri  Âguillonio  ("). 
Mathesim  docuil  nostros  privaliiii  Iota  tere  vila.  Antverpife  intra 
domesticos  parietes,  Lovanii  vero  eani  publiée  professus  est, 
universini  novennio.  In  academia  Lovaniensî  prîmus  solemnes 
dispulationes  mathemalicas  insliluit  quarum  lama  exciti  accur- 
rcre  quam  vis  nou  invilati  omnis  generis  et  professionis  academici, 
nobiles,  îuris  perîti  et  ecclediastici  magno  numéro,  rector  magui- 
ficus,  decanus,  totiusq.  universitatis  doetores  oinnes  si  theologos 
excipias,qui  poslridie  legre  l'erenles  sese  in  tanto  concursu  deside- 
ratos  expostulatum  miserunt,  cur  et  ipsi  quoque  invitati  uon  essent, 
ut,  iiisulitis  Lovanii  disputationibus  et  eruditissimo  prol'essori, 
eum,  quem  par  esset,  honoreni  habereiit  ('*).  Post  Iradilani  non 
parva  soc(ieta)lis  commendatione  annis  aliquot  mathesim  Lovanii, 
magno  sui  apud  omnes  relicto  desideno,  iterum  rediit  Romam, 
A.  m^  ("'),  ut  in  illo  amplissinio  orbis  tlieatro  spcctaretur,  non 
iain  quis  tyro,  aut  iuvenis,  sed  quis  vir  liic  esset  qui  sua  et  virLuL» 


if)  — 


et  eruditione  totam  aliquando  Europam  implerel.  Roma  deiino 
reversus  in  Belgium,  posE  atiquanti  teniporis  moram  a  superioribus 
missus  est  in  Bohemiam  (""),  ut  vere  cum  apostolo  ('*')  dicerc 
potuerit  :  in  ilineribus  saepe,  et  secundam  suminarii  conslilutiO' 
num  regulam  vel  suo  solîus  exeiupla  verani  reddere  l^")  :  noslrœ 
vocalionis  est  diversa  loca  peragrare.  Pragie  aliquamdiu  stabile, 
fixumq.  doniiciiiuin  liabuît,  ubi  immersus  Ucet  suis  proposilioni- 
bus  studiisq.  nialhematicis,  Caesarei  gynœcei  {**)  confessartus  fuit, 
quod  ipsum  ille  pro  sua  regendi  conscientias  dexterilate  non  (an- 
tum  sociis  prageiisibus  obnoxiiim  reddidit,  sed  etiam  iiiter  alios 
urbiF  primures,  singulari  quadam  omnes  demerendi  gratia  comi- 
lem  de  Marlinilz  ('*)  soeietali  uostric  arclissime  devinxit.  Tant 
frequenti  sedîs  et  provincisc  inutalioni  iiihil  deerat  nisi  ut  taleni 
lantumq.  virum  queiii  Gallia  uon  seiiiel  transeuntem,  Kalia  bis 
commorantem,  Germania  liospitem,  Bohemia  quodarnmodosuum 
viderai,  hune  tôt  inler  uationes  el  régna,  Uispania  quoque  vindi- 
caret  sibi,  ut  coram  spectarent  omnes  queni  in  edendis  ab  ipso 
operibus  poslea  mirarenlur.  Hispani  certe  non  minus  quam  alii 
optavere  prœsentem.  Ut  enim  eius  nominîs  fama  eo  peuetravlt, 
mox  a  rege  catholico  Philippe  4"  (^^)  expetitus  est,  ul  prœceplis 
niathemalicis  instîtueret  loannem  Austriacum  i^%  datis  non 
solum  litteris  ad  R.  Patrem  noslrum  generaiem  Mutium  Vitelles- 
cum,  sed  etiam  ad  imperatorem  Kerdinandnm  ïï"'"  (")  ne  is  sese 
opponeret;  ita  cerlatim  expetebatur  ab  omnibus.  Sed  hoc  régis 
Philippi  sive  votutn  sive  imperium,  patrisq.  Gregorii  parendi  slu- 
dium  inopinatus  morbus  intercepît,  quando  sub  idem  teinpus  cum 
ilîneri  accingeret  se  apoplexia  correptus  est,  et  Pragœ  subsistere 
coactus  suffecto  in  eius  locuin  P.  Joanntt  BapL.  de  la  Faille  {'"), 
quod  aetas  adolescentis  et  ardentis  in  studia  hispani  princîpîs 
moram  non  paleretur.  Ex  hoc  periculoso  nialo  vilEeq.  certissiiuo 
discrimine  robuslœ  qua  semper  fuit  nalurie  beneficio  féliciter  eiuc- 
talus,  simui  el  sibi  ipse  et  suis  belgis  reddilus  est.  Gum  enim  belUs 
ardèrent  omnia  ita  ut  suis  quoque  donii  et  in  sinu  suo  nalîs  se 
cogerelur  exoneraie  Germania,  lolaq.  insuper  Bohemia  Irepida- 
retur,  imminente  urbi  Sueco,  redivit  iu  Belgium.  Qua  in  fiiga  et 
trepidatione  (ul  ûl  in  rébus  trepidJs  et  perlurbalis)  omnia  eius 
mullorum  annorum  studia  et  lucubralioues  inlercidere;  iacluram 
longe  niaximam  bonus  paler  maiore  animo  tulit,  hac  una  cogita- 
XX  VU.  4 


lîone  conflrmatus  quod  charlas  quidem  et  plnrima  illis  commissa, 
non  periliam  inveniendi  nova  eripuisset  temporum  iniquitas  el 
invidia.  Hœc  viri  onini  exceplione  maioris  docirina  quam  unam  e 
tmnultibus  germanicis  et  bohemicis  exlulil  a  laudatissîmis  viris 
ubiq.  loconiiu  laudata  sEinper  et  deprœdicala  luit.  Unuiu  mullo- 
runi  instar  ent  illustre  tesliinoiiium  quod  iain  inde  a  40  et  amplius 
annis  de  illo  eiusq.  ingenio  et  exitnia  scienlia  dédit  R,  F.  Grim- 
bergerius.  Miserat  ad  illum  P.  Gregorîus  e  Belgio  40  circiter  pro- 
positiones,  quibus  sumnialim  coiuplesus  erat  conceptum  suum 
quem  postea  in  celebri  iilo  opère  de  quadratura  circuli  vulgavit, 
quibus  ille  perleclis  et  multorum  dierum  studio  expensis  usque 
adeo  captus  l'uil,  alque  obslupuit,  ut  alten  cuipiam  provinciie 
Dostree  Uandro  belgicœ  (°")  lum  istic  cum  illo  degenti  in  collegio 
Koaiano,  pleno  ore,  vir  caeteroquin  perniodestus  et  verborum 
parcissimus  assemerit  P.  Gregorium  prodiginoi  hominis  esse, 
vii'um  antiquis  uialheniaticis  niliiio  interiorem,  tiovam  prorsus 
atq.  orbi  hactenus  incogiiitani  invenisse  matbesim,  iiovam  et  nun- 
quam  tritani  aperuîsse  viaui  veteribus,  et  alia  in  banc  senlenliara. 
Percunclanli  auleni  an  esisUniaret  circuli  quadraturaui  ab  anti- 
quitate  tota  ac  deinde  a  tôt  recentioribus  lanto  studio  frustra 
perquisitam  inveniri  posse  ;  respondll  diserlis  verbîs  :  ego  postliac 
de  quadratura  circuli  non  laboro  :  mulla  enini  quae  ad  me  misil 
P.  a  S'"  Vincenlio  sunt  niilii  instar  quadraturœ  (*").  Hoc  suum  iudi- 
ciuni  mox  eliani  aperuit  admodum  H"".  P.  nostro  Mutio,  eiq.  tanto 
Terboruni  pondère  deprœdicavit  P.  Gregorium  eiusq.  singulareni 
doctrinam,  ut  assereret  socielatem  alterum  in  illo  habere  Arcbi- 
medem,  alterum  Euclidem,  Pappum,  Apollonium  et  alla  liuius- 
modi.  lustitit  deiiide  ut  illuni  admodum  K.  P.  N.  e  Belgio  iterum 
eyocaret  in  urbem,  deberi  enim  tanto  viro  amplissimum  illud  orbis 
theatrum,  et  obtinuit  facile,  pauloq.  post  ut  supra  indicavi,  iterum 
evocalus  esl.  Tara  luculenlo  P.  Grimbergerii  lestimonio  cui  vix 
aliquid  addi  potesl,  alia  quae  lumen  non  desunt  plurima  non  adii- 
cio,  ne  operi  celeberrimo  de  quadralura  circuli  iniurius  sim,  quod 
supra  multorum  ne  dicam  omnium  conatus  satis  superq.  suum 
orbe  loto  coiiiinendat  autlioreni.  De  quo  opère  vir  eximius  in 
epistola  ad  faiiiiliarem  sibi  geometram,  ita  scribit  :  ab  orbe  condito 
non  prodiit  opus  tant  dovtuin  tam  varium  tam  reconditum.  Aller 
non  societalis  Vincenlius  Vivianus  (^')  in  opère  de  maxirais  el 


SI 


31 


minimïs  sic  habet  ;  opus  vere  atlauticum  sumtni  geomelra  Gregorii 
a  S""  Viucenth  e  dortisgima  appelai issima  ntc  unquam  satis  laudata 
societale  Ifsu.  Nec  aliter  de  eodem  opère  senliunt  ipsimel  adver- 
sarii  qui  sutnrao  illud  conarainelmpelunt.  P.  Vincentius  Leotau- 
dus  (*")  opus  P.  a  S.  Viucentio  prœstantissinium  vocat.  !ii  sua 
aulem  Cudomatia  Idem  Vincenlii  nostri  Eeniulussinml  et  panegy- 
rîcus  hoc  dat  illustre  leslimonium  veritati  :  ai:curafimme  futeor 
testorq.  de  spatH»  hypnbdlicis  nunqaam  satis  laudatm  huius  ^wa- 
draiurx  aiilhor  iit  maximum  grometrtiE-  emolum€niHm,qHamplwima 
eaq.  hiaudila  drmonstravit.  Elogio  autonotnastico  fere  eeitiper 
nominal  egregium  geonielrain  aut  cuctonielram.  Operi  ila  depre- 
dicato  siippar  alleruni  parabaL  prfelo  (*^)  imo  iatn  pridem  dederat 
cui  iinmortuus  est,  quod  posthumum  aliquaiido  Dco  superisq. 
volenlibus  vldebit  luceni  :  si  tamen  eo  usq,  proraotuni  non  pro- 
dierit.  authoris  operls  iniperfecti  cœnolapliio  non  sine  prognos- 
tico  et  chronotaxi  insculpi  poterif  :  gregoriVs  post  qVaDratVraM 
In  CoeLo,  ut  ibi  in  divina  !uce  piura  deprehendal  phienomena  et 
in  cireulo  œternitalis,  quadratura  cruels  pro  domino  in  terris  por- 
talEB,  gaudeat,  melior  Archimedes  qui  mcliori  igné  verbi  et 
exempli  plurlmas  naves  incendit  ad  salulis  portum  navigantes. 
Hœc  prima  Gregorii  vere  magni  encomiorum  pars  est  ab  erudi- 
tione  pelita;  altéra  non  iniaus  laie  patens  vîrtutis  area  est.  Obstu- 
puere  pleriq.  lam  doniestici  qiiani  externi  in  tanla  eminentis 
scientiœ  altitudine  lantam  in  suramo  vîro  anîmi  demissionem  ;  lum 
imprimis  cum  eius  tam  excellens  rerum  mathematicarum  scientia 
nondum  omnibus  perinde  nota  esse  adeoq.  neq.  illa  neq.  ipsemel 
eo  quo  par  erat  a  muitis  haberetur  in  pretio.  Tum  enim  ille  totos 
dies  et  annos  latens  el  sua  se  involvens  virtule  nihilo  segnius  res 
suas  agoret;  lucubrationibus  suis  seque  conslanler  incumbere, 
nunquara  aul  raro,  et  tum  quidem  modeste  solilus  de  rébus  suis 
loqui;  sœpius  audilus  dicere  laborai'e  se  non  sîbi  aut  nomini  corn- 
parando  sed  divinEe  gloriie  cl  societalis  existiniatîoni,  quo,  si  quid 
per  suos  labores  vel  posl  obilum  snun»  accederel.  satis  se  magnum 
eorum  fructum  consocuturum  :  rellqua  se  Deo  permittere.  Cuius 
viri  demonstrationibus,  et  circulis,  orbibusq.  describendis  tabulœ 
unius  el  cubiculi  sufficiebant  angustia;,  liuius  aaimarum  zelo  lolus 
angustus  erat  orbis  europseus.  Hinc  florentc  cetate  missionem  ad 
Chinas  apud  R.  P.  N.  generalem  pctere  non  destiUt  donec  inipe- 


zi 


■  82  - 


trassel  :  et  erat  cuî  rhinenses  scientiarum  avidissimos  inescare 
poluisset,  et  una  cuni  mathesi  in  regnuni  cliinense  orthodoxam 
fidein  inveheïe  (^');  sed  eius  votis  piisq.  conatibus  facaltate  iam 
Roina  impetrata  obslilere  Proviricialis  et  provincia;  consullores, 
Quid  faeturus  ibi  f'uisset  ad  iuvandas  animas  inter  mille  vilae  dis- 
crimina salis  hic  omnibus  probavit  in  Belgio  uno  (antum  anno 
castrensts.  Probavere  cicatrices  quas  octogenario  maior  intulit 
sepulchro,  ex  vulneribus  acceplis  in  castris  regiis  dum  se  totum 
inipendeFel  confessionibus  excipiendis  lœsornm  mililuni,  sui  uiiiua 
jncuriosus  socielatis  lesu  miles.  lia  et  apud  Beljjas  reperit,  quos 
non  citra  vitœ  sua;  periculum  servaret  et  quidem  aliquando  non 
gregarios  milites,  sed  primari-e  notfe  et  noniinis  ne  mbe  quidem 
nosira  egressus.  Âltiuebatur  hic  in  castro  gaudensi  caplivus  Raii- 
savius  Gallife  Mareschallus  (^^)  arnioi'um  régis  christianissîmi  in 
Flandria  praef'eclus.  Hic  licet  helerodoxus  fallendi  temporis  el 
tetricœ  soliludinîs  gralîa  levandœ,  accersi  iubebat  subinde  P.  Gre- 
gorium  l'ama  publica  sîbi  notuin.  Paler  ut  honiineni  Deo  lucrare- 
lur,  dexterrinie  in  eius  faniiliaritalem  insiuuare  se,  nec  lantuni 
verbis  et  ralionibus  de  vera  (ide,  sed  eliam  S.  Xaverii  exeraplo 
lalrunculorura  (*')  lusu  quo  mirifice  capiebatur  Ransavius  cuni  eo 
certare.  Felicissime  utrique  cessit  concertatio  non  minori  perdentis 
quam  lucrantis  bono.  Certaminis  quippe  sœpe  îterati  Victoria  lulit 
publica  protestalio  tidei,  quam  eiurata  hseresi  Mareschallus 
aniplexus  est,  e  captivitale  gandensi  assertus  in  libertatem  filio- 
runi  Dei.  Ut  P.  Gregorius  salulis  aliénée  studiosus,  ita  et  in  con- 
fessionibus audiendis  assiduus  semper  fuit,  et  consulentibus  nun- 
quam  aures  benignas  et  patientes  non  pruibuil  (*)  difficultate 
aliqua  laborantiuni  prudens  patronus.  Totus  comis  et  alTabilis, 
sincerus  el  fusci  expers;  omnibus  bonus,  sibl  solinequam;  utpole 
qui  nunquam  in  mensa  quidcnmque  ederel  usus  sît  sale  et  ne  vel 
tanlilluin  gulte  et  palato  serviret,  alia  quoque  ciborum  condi- 
menta  vix  unquam  visus  sit  adhibere.  Senex  placiduâ  et  ainœnus 
semperq.  sui  similis,  el  quod  in  senibus  rarum,  minime  niorosus 
autquerulus;qui  iiihilliabei-et("''*)senis,  nisi  canos  et  in  senili  cor- 
poie, aninios  iuveniles.  Vîr  amans  paeiselconcordite,  quidcumque 


(*)  Cudtx  .-patientes  prmbuiL 
(■•)  Codex  :  liaberes. 


^Êm 


-  33  - 


33 


forte  ortum  esset  altercationis.  nltiil  amarulenti  habebat  In  ore, 
niliîl  rancidi  servabat  in  corde.  Sacerdos  pielatem  spirans  sivc  ad 
aram  caneret  sive  rem  divinam  solemni  aut  privalo  ritu  l'acoret. 
Magnse  matrîs  culLor  eximiuç,  in  illius  sine  macula  conceplœ  hono- 
rem  sacrum  volivum  celebravil,  quoi  sabbatis  annis  bene  miiUis. 
CuUu  diurno  non  contenais  ut  illam  noctu  quoque  coleret  cum 
vesperi  cubituin  concedere!,  Deiparie  coronam  ad  cerïical  appen- 
debat  ut  ad  nianum  esset  de  nocte  vigilanli,  et  si  (brie,  primo 
excuaso  sopore  (quod  senibus  (*)  familiare  est)  rursus  îndorraire 
nonposset,  globules  precatorîos  arriperet,  eosque  volveret  donec 
illuro  denuo  somnus  occupasse^  Religiosus  optiniî  spintus  nec 
amanlior  regularum  quam  observantior,  tenacissimus  piorum 
propositorurn,  quœ  seniel  conceperat.  Argumento  sit  hoc  quod 
ipse  de  se  (ut  erat  candidîssimi  pectoris)  non  semel  ingénue  Tassus 
esl,  non  ut  se  iaclaret,  aut  sua;  sed  ut  alios  ad  virlulem  accen- 
deret  :  nihil  sibi  raagrs  esse  solatio,  quam  quod  pia  sanctaq.  pro- 
posila  concepla  in  primis  exerciliis  novilialus  constanter  ad  finem 
usque  vitœ  servasset  annis  62  quibus  vixerat  in  sodetate.  Morfis 
semper  et  ubiq.  memor,  quolibet  vespere  îla  se  componebat  ad 
quietem  nocturnam  quasi  ad  Belernam,  et  ea  nocte  forte  suprema, 
supremum  avocandus  ad  ludîceni.Non  poterat  hune  mors  inopina 
occupare  imparatum,  neque  poterat  Dominus,  média  quoque 
nocte  si  venisset,  hune  servum  suum  non  învenire  et  nomine  et  re 
Gregorium  hoc  est  vigilanlem  P').  lia  semper  ad  adventum  Domiiii 
comparatus,  paucis  ante  mortera  tliehus  apoplexia  laclus  et  sacra- 
menlis  omnibus  in  corona  patrum  fratruniq.  lempeslive  nmnitus 
anno  œtatis  83  plenus  dierum  et  meritorum,  27'  ianuarii,  vivere 
desiit  in  terris,  ubi  iampridem  ab  annis  multis  triplex  celebrarat 
iubtlsum  initie  soc(iela)lis,  sacerdotiî  et  traditse  matheseos,  aiter- 
uum,  uti  coufidimus,  beatorum  iubilasum  cclehraturus  in  ccelis. 


(■)  Coiifx  :  selibus. 


54  —  54  — 


NOTES  DU  TEXTE 

(^)  L'Assistant  d'Allemagne  dont  dépendait  la  province  Flandro-Belge  était 
le  P.  Ferdinand  Alber.  Il  naquit  dans  le  Tyrol,  en  1548,  entra  au  noviciat  en 
1565,  enseigna  la  philosophie,  puis  fut  recteur  du  Collège  d'Innsbruck  en  1578, 
provincial  de  Germanie  supérieure  de  1585  à  1594,  de  Bohême  en  1594,  assis- 
tant de  Germanie  en  1608.  A  la  mort  d'Aquaviva  (31  janvier  1615)  il  occupa  les 
fonctions  de  vicaire  de  la  Compagnie  jusqu'à  Télection  de  Mutins  Vitelleschi 
(15  novembre  1615).  Il  mourut  en  Hongrie  le  30  octobre  1617. 

Ç^)  Je  ne  sais  quel  est  le  personnage  que  Grégoire  de  Saint-Vincent  désigne 
sous  ce  titre.  A  la  manière  dont  l'Assistant  tranche  la  difficulté  financière  qui 
lui  est  exposée,  il  semblerait  que  ce  praeses  doive  être  un  supérieur  de  la 
Compagnie;  mais  d'autre  part  la  chose  parait  peu  vraisemblable.  La  Compagnie 
avait  alors  à  Saint-Omer  deux  maisons,  un  collège  et  un  séminaire  anglais  qui 
toutes  les  deux  avaient  à  leur  tête  un  recteur.  En  parlant  d'eux,  il  eût  été 
contraire  à  tous  les  usages  de  ne  pas  les  qualifier  par  leur  titre  de  Recteur. 

(3)  Saint  Ignace  fut  canonisé  par  Grégoire  XV,  le  12  mars  1622  seulement. 

(*)  Cette  deuxième  partie  de  la  lettre,  commençant  aux  mots  *  Nescio  utrum 
in  Belgio  ,  a  déjà  été  éditée,  à  l'exception  de  la  Note  marginale  qui  la  termine. 

Voir  la  bibliographie  de  la  Correspondance  de  Grégoire  de  Saint-Vincent. 
Introduction  II,  pp.  2-6  ci-dessus. 

(^)  Odon  van  Maelcote  naquit  à  Bruxelles  le  28  juillet  1572,  entra  dans  la 
Compagnie  de  Jésus  le  12  février  1590  et  mourut  à  Rome  le  14  mai  1615. 

Il  publia  deux  ouvrages  qui  existent  l'un  et  l'autre  à  la  Bibliothèque  Royale 
de  Belgique  et  dont  voici  les  titres  : 

Astrolahivm  xquinoxiale.  Odonis  Malcotij  Bruxellensis  E  Societate  lesv.  Per 
modum  compendij  a  Leonardo  Damerio  Leodiensi  in  lucetn  editum.  BruxeVœ, 
Apud  Itutgernm  Velpium,  Bibliop.Jur.,  1607,  in-8<>  (V.  H.  8416). 

Astrolabiorvm  sev  vtrivsqve  phinisphaevii  vniteraalis,  et  particvlaris  rscs. 
Per  modvm  compendii  traditus  a  Valeriano  Regnartio  Belga.  lU"'*^  et  exc"'^'  D.  D. 
Francisco  Peretto,  Principis  Venafri  Filio.  —  Romae  apud  Bartholomaeum 
Zannettum.  M.DC.X.  Srperiorvm  permisse.  In-4°  (V.  4973). 

Voir  sur  ce  savant  : 

Le  Paige  :  Odon  van  Maelcote,  notice  donnée  dans  la  Biographie  national êj 
publiée  par  1' Académie  royale  des  Sciences,  des  Lettres  et  des  BeauxArts  de 
Belgique,  t  XIII,  Bruxelles,  Bruylant,  189i-18'J5,  coll.  43;  et  aussi,  Violes  pour 
servir  à  VHistoire  des  Mathématiques  dans  Vancien  Pays  de  Liège,  dans  le 
Bulletin  de  l'Institut  archéologique  liégeois,  t.  XXI,  1888,  pp.  499-500. 

Monchamp,  Galilée  et  la  Belgique  essai  historique  sur  les  vicissitudes  du 
Systime  de  Copernic,  Saint-Trond,  G.  MoreauSchouberechts,  1892,  pp.  23-25. 

De  Backer  et  Sommervogel,  Bibliothèque  de  la  Compagnie  de  Jésus,  t.  V, 
Bruxelles,  1894,  coll.  281-282. 

[Waldack],  Galilée  au  Collège  Romain  en  1611  (Précis  historiques,  2''  série, 
t.  II,  1873,  pp.  501-506). 


-  55  - 


(")  Voir  sur  celte  séance  l'arlîcle  déjà  pkeieurs  fois  cité  des  Précis  risto- 
HiauEa,  Galilée  au  Collège  Bomain  et  Monchatnp  Galilée  et  la  Belgique,  ch.  m, 
pp.  23-35. 

Le  discours  qn'y  pronon<;a  le  P.  van  MaeEcote  a  été  publié  pour  la  première 
fois  par  G.  Govi,  k  ta  suite  de  naa  article  :  Galiteo  r  i  Matnnatici  del  ColUgio 
Somano  nel  ItSll  (km  della  R.  Accideuu  oti  Lincei,  anho  CCLXXXII. 
Séries.  Toi.  II,  137i-1875,  p.  930)  etréédilê  dans:  Xe  Opère  di  GaliUo  Galilei. 
Edisiime  ncaionale  (vol.  III,  part.  I*.  p.  391).  Nousy  apprenonsqu'on  était  alors 
en  mai  1611.  (Ed.  Govi.  p.  239;  éd.  nai.,  p.  897). 

Grégoire  de  Saint- Vioceot  garda  de  cette  journée  un  souvenir  ineffaçable.  Oa 
peul  s'en  convaincre  par  le  récit  (|u*il  en  faisait,  près  d'un  demi-siècle  plus 
tard,  dans  une  lettre  adiBssée  le  i  octobre  1659  à  Ghristisau  Huygens.  Le  vieux 
reliiiieux  y  remercie  son  jeune  correspondant  pour  un  exemplaire  qu'il  avait 
reçu  en  hommage  d'auleur,  du  CliriHliani  Hveienii  Zolîchfniii,  Caiiel.  F,  Si/atema 
SiUvrHiBm,  Sine  De  eaiisia  ailrandorHm  Saturni  Phaenomfiiûn,  Et  Comité  eju» 
Planeta  Nom.  Hagae-Comitk.  Mx  Typographîa  Adriani  Vlaeq.  M.DC.LIX 
(In-1»,  Bibl.  Roy.  de  Beig,  V.  H.  8345.  Exemplaire  donné  par  Huygens  aux 
jésuites  d'Aoïers). 

"  Jucunda  aane  fuit,  dit-il,  libri  tuî  inspeclio  queni  iolegre  cursim  decurri, 
renouauit  autiquas  similium  phasium  species  quarum  aspeclu^  ut  fruerer  noctes 
intégras  centenas  imo  plures  îosumpsi  anta  annospene  quinquaginta  dum  e 
Belgio  Venetias  Venetiis  deinde  Romam  a  Domino  Scholiers  delatum  telesco- 
pïum  Hagiatro  quondsm  suo  Antuerpiie  Pairi  Odoni  Malcotio  professori  tum 
Hatbeseos  oblatum  fuit.  Vix  crediderim  atiquem  aate  nos  qui  Patris  Glauij 
Academici  dicebamur  astrum  lioc  ilelexisse.  Superuenit  pOHtmodum  Galilœus 
cuius  inslrumentum  aatis  luridum  aspeclu  cuui  nostris  minime  inrerioribus 
contulimus  et  noua  pbienomena  illo  speclante  totî  Vniuersitati  in  noslro 
Collegio  Gregoriano  exposuimus.  Et  Veoerem  circa  Salem  vclui  manifeste 
demonstrauimus  non  abaque  Pbllosopburum  murmure,  coniunctissima  tum 
temporis  velut  uurictihi'  aut  ans:c  apparebant  per  instrumenta  nostra  qv.X' 
separala  in  libru  tuo  exhibes  pha-nomena  a.b  astroque  seiunda  ,  iŒurrea  de 
Chriitlaan  Hui/yeiie...,  t.  II,  p.4aO), 

C)  Godtf,  et  Ber.  sont  évidemment  des  abréviations  pour  Godefridunt  et 
Bernardum.  mais  le  Iroisième  nom  ne  serait-il  pas  Michael? 

Grégoire  de  Saint-Vincent  se  conforme  à  l'usage  très  en  vogue  alors  Je  ne 
nommerles  Pérès  que  par  leur  prénom.  Je  ne  connais  pas  de  catalogue  donnant 
les  noms  des  religieux  des  maisons  de  la  Couipagoio  à  Rome  en  1611.  Il  m'a  été 
impossible  de  déterminer  quels  sont  les  Pères  que  Grégaire  entend  désigner 
par  ces  prénoms. 

(')  Probablement  par  les  élèves  de  Saint-Vincent  qui  ne  se  faisaient  pas  fante 
de  publier,  à  l'occasion,  ses  découvertes.  C'est  ainsi  qu'on  trouve,  dés  1634,  une 
petite  brochure  devenue  aujourd'bui  fort  rare,  dans  laquelle  la  méthode  De 
dHtlw  plani  inpianuin  est  donnée  comme  devant  être  défendue  à  Louvain, 
dans  une  soutenance  de  tbèses  présidée  par  le  P.  Boelmaus,  l'un  des  élèves  de 
Grégoire(77iMi(r,  5,  p.*). 

Voici  le  titre  complet  de  cet  opuscule:  Thtsiis  malhematieae,  geomttricae, 


36  —  86  — 

arithmeticae,  opticae,  eatoptricae,  dioptricae,  mvsicae,  architectonicae,  stéréo- 
staticae,  hydro-staticaet  qvas  Praeside  Reuer.  P.  GviîieJmo  Boelmans,  Societaiis 
lesVf  Matheseos  Prof  essore  j  Demonstrabit  ac  Defendet  Philippvs  lacobùEiusdem 
Socielatis.  Lovaniif  In  CoUegio  Societatis  lesv^  Die  8  Aiigusti  horâ  tertiâ  post 
meridiem.Lovanii  apud  Viduam  Henrici  Hastenii,  Ahho1634.  In-i^  (Bibl.  Roy. 
de  Belg.,  V.  5012;  Bibl.  de  l'Univ.  de  Louv.  Scienc.  Diss.  Acad.  13;  Bibl.  du 
collège  de  la  Comp.de  Jésus  à  Louvain.  Ce  dernier  exemplaire  porte  au  titre  la 
variante  suivante  :  Demonstrdbunt  ac  Défendent  loannes   GroU,  Philippvs 
lacobi,  Lavrentivs  van  Schoone,  Andréas  Tacqvet  eiusdem  Societatis.,.  Die  8  et 
9  Augusti  horâ  nonâ  ante  et  tertiâ  post  meridiem,,,) 
Sur  la  méthode  de  Ductu  plani  inplanum  consultez  : 
Marie,  Hist.des  scienc.  math,  et  phys.,  t.  lll,  Paris,  1884,  pp.  189-192. 
Gantor,  Varies.  Uber  Gesch.  der  Math:,  2«  éd.,  t.  II,  Leipzig,  1900,  pp.  893-895. 
(^)  C'est  le  27  septembre  1625,  que  Grégoire  de  Saint- Vincent  fut  envoyé  à 
Rome,  pour  y  discuter,  avec  le  P.  Grienberger,  les  démonstrations  quMI  se 
proposait  de  donner  dans  le  Problema  Austriacum. 

(^^)  L'attaque  d'apoplexie  qu'il  eut  à  Prague, en  1628.  Voir  la  chronologie  de 
la  vie  de  Grégoire  de  Saint- Vincent,  que  j'ai  donnée  ci-dessus,  dans  l'Intro- 
duction III,  p.  6. 
(*^)  Ce  papier  n'est  plus  joint  à  la  lettre. 

(^^)  Richard  Claude,  naquit  à  Ornans  dans  le  département  du  Doubs,  en 
1588.  Il  entra  dans  la  Compagnie  de  Jésus  à  Rome  le  8  décembre  16C6  et 
enseigna  les  mathématiques  à  Lyon  et  à  Madrid.  Il  mourut  le  20  octobre  1664. 
Son  ouvrage  sur  Euclide  a  pour  titre  : 

Evclidis  Elementorvm  geotnetricorvm  Libros  tredecim  Isidorvm  et  Hypsiclem 
et  Recentiores  de  Corporibus  Regularibus,  et  Procli  Propositiones  geomefricas 
Immisionemqne  duarum  rectarum  linearum  continué  proport i ou aliu m  inter 
duas  rectas,  tam  secundum  Antiquos,  quam  secundum  Recentiores  Geometras^ 
nouis  vbiqtie  fere  demonstrationibus  illustranit,  et  multis  definitionibus  axioma- 
tibus,  propositionibus,  corollariis,  et  animaduersionibus,  ad  Geometriam  recte 
intelligendam  necessariis,  Jocupletauit  Clavdivs  Richardvs  E  Societate  lesv 
SacerdoSf  patria  Ornacensis  in  libero  Comitatu  Burgundiœ,  et  Regius  Mathema- 
ticorum  Prof  essor  :  dicauitque.  (Portrait  de  Philippe  IV  avec  l'inscription  : 
Philippo  II IL  Hispaniarvm  et  Indiarvm  Régi  Catholico),  Antverpiœ,  Ex 
Officina  Hieronymi  Verdussii.  Cum  Gratta  et  Priuilegio,  M.DC.XLV.  In-fol. 
Bibl.  de  l'Univ.  de  Gand.  Math.  58. 

Les  figures  de  l'ouvrage  sont  dessinées  sur  des  planches  hors  texte,  placées 
en  partie  au  commencement,  en  partie  à  la  fm  de  l'ouvrage.  C'est  cette  dispo- 
sition des  *  schemata  ,  (figures)  que  G.  de  Saint-Vincent  critique. 

L'édition  des  coniques  d'Apollonius  par  Claude  Richard  parut  en  1655  sous 
le  titre  : 

ApoUonii  Pergxi  conicorvm  libri  IV.  Cim  commeniariis  R.  P.  Clavdii 
Richardiy  E  Societate  lesv  Sacerdotis,  Patria  Ornacensis  in  libero  Comitatu 
Burgundiuc,  et  in  CoUegio  Imperiali  eiusdem  Societatis  Regii  Mathematicarum 
Matriti  Prof  essor  is,  Dicatis  (Portrait  de  doiii  Guill.  Raym.  de  Montana,  Marquis 
de  Aytona)  Aniverpiœ  Apud  Hieronymum  et  loannetn  Bapt.  Verdvssen,  Atmo 
1665.  In-fol.  Bibl.  Roy,  de  Belg.  V.  H.  80(fô. 


Conlrairemenl  k  ce  que  semblent  croire  Saînt-Vintont  et  Mei-senne,  le 
P.  Richard  ne  conoal  pas  lea  derniers  livres  des  Coniques  d'Apollonius,  Ceux- 
ci  furent  publiés  pour  k  première  fois  par  Borelli,  en  IG6I,  dans  l'ouTrage 
intitulé: 

Apollonii  Fergmi  Conieorum  lib.  v.  H.  vii.  tl  Ârchimedii  asiumplonim 
libtr.  Il  Apollonii  Pergsci  eonieorvm  lib.  Y.  Yl.  YII.  paraphrastf  Abalphato 
Aaphantnti  Nunc  primum  iditi.  Addilv»  in  ealce  Àrehimedii  Aitvmptorvm 
liber,  ex  codieibv»  Arabieiê  M.  SS.  Sereniatimi  magni  dvci»  Elmriie  Abraha- 
mva  Eeehelltnsig  Maronita  Ih  Âlina  Yrbe  Liugiiar.  Orient.  Frofestor  Latiiioa 
nddidit.  la  :ÂlfonsBs  Borellvi  In  Fiiatia  Aeademia  Matheieos  Ptofeësor  turitnt 
in  Geomttrieiê  vtfiioni  corrlulit.  et  notai  vberivres  in  vm'uerfum  opua  aûiecit. 
Ad  lerenhaimum  Cosmvm  IH.  Etrtrite prineipem.  Florenliie  Ex  Typogiaphia 
loaephi  Cocchini  ad  inaignt  Stella  MDCLXI  Svpei'iorvm  pcniiiêsv.  In-fol. 
(Bibl.  Roy.  de  Belg.  V.  H.  80M.  Exemplaire  ajant  appartenu  à  Laknde). 

Voir  la  bibliographie  des  autres  ouvrages  du  P.  Claude  Richard  dans  la 
Sibliotkkgiti  de  la  Compagma  de  Jiiua  des  PP.  De  Bucker  et  Sotnmervogel 
t.  VI,  BruxeUes  1805,  coll.  18ÛS-1809. 

On  cooserre  à  la  Bibliothèque  Royalade  Belgique  (V.  50C6)  l'Apollonius  dont 
s'est  servi  Grégoire  de  Saint-Vi  ne  eut,  c'est  un  exemplaire  de  V  Apollonii  Pergwi 
Conkorvm  Llbii qvattvor.  pna  ei-m  Puppi  Âlexandrlni  Ummalibet, et  fommm- 
tariis  Ertoeii  AsealoniHe.  Sereni  Antineeneia  philoaophi  Ubri  dto  nvnc  primvin 
in  hcem  editi.  qvm  omiiia  nepef  Federiem  Coinmandinu»  Vrbinaa  mendia 
quamplurimia  expurgata  i  Giscco  eoni'trllt,  et  eoinmenlariia  illuatrauil  CeiH 
piivilegio  PU  IIII.  Pont.  Max.  in  anms  X.  Bononia,  ex  Offieina  Alexondri 
Sen-itli  m>LXYI.  In-fo!. 

Ce  volume  porte  au  litre  les  indications  manuscrites  suïcantes  : 

*  Soc''*  Jesu  gandavi  M.  13.  , 

Puis  de  la  main  très  reconnaissable  de  Grégoire  de  Saint- Vincent  ; 

'  Anno  1623  commutaui  Hune  libruni  cuin  altero  ApoUoniu  venia  Supe- 

'U.A.S.  V. 

'  Soctis  JesuGandaui. , 

Puis  d'nne  aali  e  encre, 

"  Soctis  Jesuliouanij,  , 

(")  En  m'en  voyant  le  texte  de  la  lettre,  M.Paul  Tannery  m'a  fait  remarquer 
que  cette  phrase  permet  de  la  dater  du  commencement  (i'octobre  1646. 

Je  saisis  cette  occasion  pour  corriger  une  faute  typographique  de  mon 
mémoire  DeuT  Lettres  duf:k\a  chute  d'un  caractère  d'imprimerie.  Le  ProbUma 
Aualriaeum  y  est  indiqué  (p.  4)  comme  publié  en  HDCXLII;  c'est  une  erreur, 
il  l'a  été  en  MDCXLVIL 

{■*)  Évidemment  Mersenne  a?ait  demandé  à  Grégoire  de  Saînt-Vinceut  s'il 
De  voudrait  pas  lui  envoyer  k  Paris  quelques  exemplaires  du  Probletna 
Aiutriaeum  ea  cours  d'impression,  pour  les  ofTrir  h  ses  umis. 

Je  n'oj  pus  à  refaire  ici  l'histoire  de  la  controverse  soulevée  k  l'apparilion  de 
cet  ouvrage.  Les  premières  attaques  furent  faites  dans  des  lettres  manuscrites 
qui,  grâce  à  Hersenne,  circulèrent  entre  i-avants.  Il  reste  sur  ce  sujet  bien  des 


I  de  la  m»ln  de  Grégoi 


e  Saint-Vincent. 


points  obscurs  à  éclaîrcîr.  noUmmenl  sur  le  rOIe  joué  par  Rohetïal.  Quoi  qu'il 
en  aoit.  ce  fut  le  célèbre  Minime  qui  Rtluqua  le  premier  Grégoire  de  Saiat- 
Viocent  par  la  voie  de  la  presse.  Voici  comment  il  en  parle  dans  ses  Reflexionrg 
Phytieo-Mathematieae  publiées,  on  le  sail,  dans  les  Novarvm  obtervalionvm 
phf/êico  MathemaiicarKm  F.  Marini  Mcrsenni  Minimi,  TotHva  III.  Qvtbp» 
at'cinit  Arietarehvt  Samiv»  de  Mtmdi  Syatemntt,  Paritiin  Sumplibut  Ântonii 
Beriitr,  riiî  lacobarâ  ttib  ligno  Fortiinaf.  M.DC.XLVII,  Ctm  FrioUegio  Régit, 
In-4"  (Bibl.  roy.  de  Bêle-  V.  4835). 

*  In  illud.  dit  Mersenne  (Ch,  I,  p.  73),  ahit  necdum  solutum  prohlema,  qnoilque 
Torsan,  longe  diffîdliorem,  qnam  ipsa  quadratura,  solutionem  requiril.  Datis 
tribus  quibnscunque  magnitudinibus  rationulibus,  vel  irrationalibus,  datisque 
duaram  ex  illis  logaritbmis,  tertiae  logarithmum  invenire.  , 

Le  P.  de  Sarasa  lui  répondit  dans  la  Soliiiio  proble^nalis  a  B.  P.  Marino  Mer- 
senno  Minimo  proposiC'.  Voir  note  de  l'Introduclion  (")  p.  20.  ci-dessus. 

(")  *  Egredere  de  terra  tnft,  et  de  cognatiane  tuâ,  el  de  domo  palris  tni,  et 
veni  in  terram  quam  monstrabo  tibi ,.  Gen.  XII,  1. 

("}  Claude  Aqnaviva,  fils  du  duc  d'Alri,  né  à  Nnpies  en  1543.  Il  eDlra  bu 
noviciat  de  la  Compagnie  de  Jésus  le  ^  juillet  1567  et  en  Fut  élu  général  le 
19  février  1581.  Il  mounil  à  Rome  le  31  janvier  lfil5. 

(")  François  d'Aguillon.  Voir  Deux  Lettres.  Noie  41,  p.  17. 

{")  Voir  l'Introduction,  VI,  p.  11. 

('■>)  C'est  à  l'occasion  de  ce  voyage  à  Rome  que  le  P.  Mutins  Vitelleschi, 
écrivit  ù  Grégoire  de  Saint-Vincent  la  lettre  dont  j'ai  parlé  ci-dessus  dans  la 
Bibliographie  de  la  Correspondance  de  G.  de  Saint-Vincent  (p. 2).  En  voici  le 
texte  d'après  la  copie,  faite  sur  la  minute,  copie  qui  appartient  au  Collège 
Nolre-Dameà  Anvers, 

'  4  Jan.  16K.  —  P.  Gregorio  a  S.  Vincentio. 

,  P.  Christophorus  Grensbergius  aliquolies  mecum  ita  honorifice  loqiiutus 
est  de  opère  a  V°.  R>.  institulo  quo  circuli  quadraturam  a  ae  repertam  esse 
ostendere  conalur,  ut  cum  ipso  aperare  incipiam  id  quod  bactenus  a  praeslan- 
lisaimia  laborioasisimis  ingeniis  reperiri  non  poluit  a  V.  R.  reperlum  esse.  Hoc 
ubi  paulo  certius  R'.  V<.  dicto  Patri  demoDsLrarit,  deliberalio  cum  ipso  aliisque 
Patribus  quid  ad  certius  inventionem  R".  T".  eiplorandam  fieri  expédiât, 
illudque  ae(iuar  quod  ad  laboris  el  operis  R"".  V"".  necnon  Societatis  noslrae 
commendationem  aptius  esse  intellexero.  Intérim  pergat  R*.  V'.ea  quae  affecta 
habet  perlicere  et  perpolire  ul  aliquaodo  ad  pnblicam  utilitatem  in  lucem  ea 
proferre  possit.  . 

Le  19  avril  16^  Hutius  Vitelleschi  écrit  sur  le  même  sujet  au  provincial 
Florent  de  Montmorency  : 

"  Non  ignorât  credo  V'.  R'.  P"".  GregoriumaSancto  Vjncentiojam  pridem  in 
perquirenda  circuli  quadratura.  re  a  multis  seculis  saepe  frustra  lenlata,  labo- 
rasse,  eumque  omnino  sperare  eam  a  $e  reperlam  esse.  Quod  cum.  antequam 
res  in  luceni  proferatur,  diligealîus  examinandum  sit  ne,  ut  multis  accidit,  re 
diïolitata  error  detegatur,  désira  R".  V',  eum  prima  cominodilate  hue  mitlal,  ul 
cum  P.  Chrisloph.  Grienberger  (qui  ex  iis  quae  bue  P.  Gregorius  misil  speni 
optimam  de  illius  conatibus  concepit)  aliisque  mattaematicis  'inventa,  nu 
conimunicare  iisque]exaininanda  tradere  possit.  , 


L'origioal  de  cette  lettre  est  perda,  la  minute  en  est  conservée.  Je  donne  le 
texte  ci-desBUs  d'après  une  copia  faite  sur  la  mionte  et  qui  appartient  au 
Collège  Notre-Dame  Ji  ÂOTers. 

C)  C'est  ia  grande  liberté  d'opinion  de  Grégoire  de  Saiot-Viuceot  qui 
semble  avoir  été  la  cause  de  ions  csè  déplacements  ;  car  voii'i  ce  que  Muliua 
Vitlellescbi  écrit  te  16  seplembre  1638  à  Jaques  vau  der  Straeten,  à  ce 
moment  proïinoialda  la  Flandre-Belgique  (la  minute  existe  encore;  je  cite  une 
copie  appartenant  au  Collège  Notre-Dame  à  AuTers). 

*  Eaedem  eausae  quae  Reverentiam  Vestram  codant  oplare  ut  Pater  Grego- 
riua  a  SaocLo  Vincentio  alibi  extra  iatam  proviociam  occupetur.  facîunl  Ut  atii 
eumdem  a  se  ahesse  cupiant.  Quare,  cum  nuUa  onus  illius  mioua  quam  iala,  in 
qna  tôt  aania  rixit,  recusare  posset,  danda  est  opéra  ut  Reverentia  Vesira  eum 
alicubi  coUocet  ubi  moribus  $uis  et  loquendi  liberlate  qunm  minimum  alias 
ofTendat.  , 

Qu'on  veuille  se  rappeler  te  caractère  de  Grégoire  et  les  idées  de  son  époque 
pour  comprendre  celte  lettre. 

Je  l'ai  déjà  dit  ci-dessus  dans  l'Intruction  (VI,  pp.  13  et  13).  Â  Rome  Grégoire 
prend  plaisir  à  faire  murmurer  les  philosophes.à  Louvain  il  affecle  avec  éclat  de 
dédaignerles  tliéologienf,  il  est  en  vue  et  appelle  l'attention  sur  lui;  il  est  clair 
que  pendant  le  procès  de  Galilée  ce  devait  être  un  personnage  compromettant. 

Mais  pour  ne  laisser  aucun  doute  sur  le  sena  des  paroles  de  Mutins  Vilelleschl 
j'appelle  en  outre  l'attention  sur  ce  fait,  qu'nu  point  de  vue  de  In  discipline  et 
de  la  régularité  religieuse  Grégoire  de  Saint-Vincent  ne  semble  pas  avoir  mérité 
de  reproches.  Par  sea  babiludes  qui  font  scandule,  il  faut  enlendre  l'audace 
avec  laquelle  il  soutenait  en  public  ses  opinions  scienlinques;  le  peu  de  souci 
qu'il  prenait  de  ménager  les  préjugés  de  ses  auditeurs.  L'Elogiiim  dit  en  termes 
exprès  que  Grégoire  élait  :  *  relJglosus  oplimi  spïritas  nec  amantior  regubtrum 
quam  observantior,  tenacissimus  priorum  proposltorum  quae  semel  conce- 
perat  ,  p.  33. 

On  se  tromperait  d'ailleurs  en  voyant  dans  celle  phrase  une  exagéralion  de 
panégyriste  contredite  par  les  faits.  Je  n'en  donnerai  qu'une  preuve  maïsconvain- 
cante  pour  tous  ceux  qui  connaissent  les  tradilions  de  la  Compagnie  de  Jésus. 
Du  89  mai  au  10  août  I(i53  les  supérieurs  n'héaitétent  pas  à  confier  à  Grégoire 
de  Saint-Vincent  la  charge  de  Vice-Recteur  du  collège  de  Gand.  Ce  fait  peu 
connu  est  relaté  dans  les  lettres  annuelles  de  ce  collège  conservées  aux 
Archives  générales  du  Royaume  k  Bruxelles  (Archives  des  jéauites  de  la 
province  FI andro- Belge,  cahier  relié  portant  inscrit  au  dos  le  titre  ;  Histoire  et 
Lettres  annuelles  du  Collège  de  Gand  1585-1695.  Pièce  intitulée  :Supplemenlum 
historiae  Coll.  Gandensis,  1BÔ3,  P>  53,  r°). 

I»')  Il  Cor.  XI,  26. 

(>*)  Voici  le  texte  complet  de  celle  règle:  *  Nostraevocationls  est  di  versa  loca 
peragrare  et  vilam  agere  in  quavis  mundi  plagâ,  ubi  majua  Dei  obsequium,  et 
aniaiommaunilium  speralur. ,  Summni-ium  Coustiluiionum. CeXle  règle  est  en 
(ail  la  troisièmei  c'est  par  distraction  i]ue  le  narrateur  de  V Elogium  dit  que 
c'est  lu  seconde. 

(")  Anne  Eléonore  Je  Mantoue,  femme  de  l'empereur  Ferdinand  U,  Me  de 


L 


40 


VÎDcent  I  duc  lie  Hantoueet  d'ÉlëoDoredeMédici^.aée  en  1699,  morte  le  37  juin 
lfi55.  Il  ne  faudrait  pas  eonclure  de  ce  que  dit  ici  le  rédacteur  <ie  \'Eiûgiuin  que 
le  P.  Grégoire  de  Saint-Vincent  eut  le  litre  ordoiel  de  confesseur.  La  charge  de 
confesseur  de  l'empereur  était  alors  occupée  par  un  Luxembourgeois,  né  à 
Duciiamp,  le  P.  Guillaume  de  Lamormaîni.  Je  ne  puis  que  renvoyer  «ux 
Histoires  }!;éaérale«  de  la  Compaurnie  de  Jésus  les  lecteurs  que  ce  sujet  intâres- 
serait.  Maisje  leur  signalerai  un  document,  de  publication  relntivementrËcente, 
et  que  ce»  Histoires  ue  nomment  pas  :  Correapoiidem  EaUm  Ferdinand  II 
und  aeiner  erlauchtm  Familh  mit  P.  Marttnus  Beeaniia  und  P.  Wilhelmt 
Lainorinaini  Kaiterl.  Beichluatem  S.  J.  Hrrau»gtgeben  von  d'  B.  Diidik  0.  S.  B. 
publié  dans  les  Ancniv  fûh  Csterheichische  Geschichte.  Hbrausoegeben  voir 
neu  zuR  Pflbge  vateblândischeb  Géschichtk  a ufhestei.lt en  Cohmission  dru 
KAisEni.icHEN  AKtUEiitE  DEH  WtssEHScuArTEH,  3{*  Band,  3'  Hefle.  Wien,  1S76, 
pp.  219-350. 

(")  Jaroslaw  Borila.  comte  de  Marlinîz.  mort  le  II  novembre  1049. 

(^)  Phaippe  IV,  roi  d'Espagne,  né  le  8  avril  KiOô,  mort  le  17  septembre  I6fi5. 

(»•)  Don  Juan  d'Autriche  fils  naturel  de  Philippe  IV,  né  à  Madrid  en  l(i29. 
mort  le  17  septembre  1679.11  remplaça  en  1656  l'achlducLéopold  dans  le  gouver- 
nement des  Pays-Bas  et  en  fut  rappelé  en  1659  après  avoir  perdu  conIreTurenne 
lu  balaille  des  Dunes  (4  juin  165S).  Devenu  premier  m  inislre  sous  le  règne  de 
Charles  II  (1677)  il  Ht  le  mariage  du  roi  avec  Harie-Louise  d'Orléans  et  momut 
peu  après. 

('^)  Ferdinand  II,  empereur  d'Allemagne,  aé  le  9  juillet  1578,  mort  le  15  fèi 
1637. 

(^)  Voir  :  Le  R.  P.  Jean  Charles  délia  Faille  de  la  Compagnie  de  Jiaux, 
trpitur  de  don  Juan  d'Autriche,  par  H,  P.  Vapderspeelen,  Bniielles,  Vromi 
sans  date,  el  aussi  mon  mémoire  :  Deux  lettrée  inédites. 

(^°)  Le  rédacteur  de  VËIogium  ne  nomme  pas  les  Pères  dont  il  parlt 
manière  Tagoe  de  dire  un  Ph-e,  sans  déterminer  de  qui  il  s'agit,  est  intention- 
nelLe  et  fréquente  dans  ce  genre  de  documents.  Elle  n'en  est  pas  moins  regret- 
litble.  Pour  l'eupliquer,  il  faut  se  rappeler  que  les  Elngia  étaient  des  e.-ipècBS 
d'oraisons  funèbres  qui  se  lisaient  immédiatement  après  la  mort  du  défunt  et 
qu'il  pouvail  parfois  être  difBcile  et  délicat  d'y  parler  des  vivants  mêlés  aux 
faits  que  l'on  racontait. 

(3°)  Greinberger  ne  me  parait  pas  avoir  été  aussi  convaincu  de  l'exactitude 
de  la  quadrature  de  Grégoire  de  Sainl-VIncent  que  le  rédacteur  de  VElogiam 
veut  bien  le  dire.  De  Sarasa  est,  je  crois,  plus  près  de  la  vérilé  quand  il  écrit  : 
*  ...  Vt  clarius  tamen  facti  ralionem  eiponam,  dicam  omnia,  Geometris  scribe' 
bantur  haec,  quilius  non  sola  Quadratura  oirculi  oretin  movel  et  explet;  alla 
namque  habet  Opus  hoc  {il  s'agit  Am.  FriMttnii  .i4u«fr/arii»i),DimeDaion«Circuli 
haud  inferiora,  nti  non  semel  a  Riullis  jam  annis  vir  in  Geomelricis  expcditia- 
simus  CbristophoruB  Greinbergerus  Socielatis  lesu.  publice  oré  litterisque 
Romae  professua  est;  quae  praelerquam  quod  ad  Quadraluram  mann  deduce- 
rent,  et  quasi  viam  aperirenl,  non  minorem  ipsa  plausum,  quam  Quadralura 
merebanlur,  cum  en  pinne  forent  ipïiu^  lune  quidem  judicio,  nunc  aulem  et 
plurlmorum  qui  sine  partium  studio  rem,  prout  est,  dijudicant,  quae  cum  Anti- 


lonrat         J 

"m 


41 


quorum  omnium  elacubrationibus  poteraDlcomparari.  ,'(Soluiio  problemati» a 
l'aire  Marina  Mertenno  Minimo  propoêiti,  p.  21.)  Celte  apprécialion  de  Grem  ■ 
berger  est  confciniie  à  celle  de  Luibnjz  dans  le  célébra  rapprocbemenl  qu'il  fait 
eulre  Descarles,  Fermât  et  Grégoire  de  Sainl-Viaceut.  Acta  eruditurwn, 
juin  1686,  p.  29S. 

Voir  en  outre  lians  la  note  du  texte  [^^)  p.  38,  les  deux  letlres  de  Halius 
Vitelleschi. 

(")  L'ouTrage  de  Viviani  a  pour  titre  : 

De  maximis  et  mîniiHÙ  libri  dvo.  ||  De  maxim  ig  et  mt'iiiinit  Geometrica  divina- 
lia  In  (Jvmlvui  CoHito'rvm  ApolioHÎi  Pergaei  luihue  deeideratvm.  Ad  urentani- 
mpm  Ferdinaniivm  11  Magnvm  dveem  Eti^riae.  Libnr  primvi.  avclore  Vîneenlio 
Ktoitini.  Florentiat  MDCLIX.  Apud  loaeph  Uoeehmi,  Ty/iU  Nouia,  stib  Signo 
Stella*.  SvpeiHorptn  permisav. 

De  maximi»  et  niiniinis  yeomttrica  divinatio  in  Qvintvm  Conieofvm  Apollonii 
S'ttgati  iamdiv  desideratKm.  Ad  nerenUsimvin  priKcipem  Leopaldtm  ab  Eirvria 
lÂber  ttcvndM,  avctort  Vimentio  Viviani.  Florenliaa  MDCLIX.  Apud  Io»eph 
Coevhini,  Typt»  Nouit,  »ub  Signa  Sielhe.  Svptriai-i)m  permiisv. 

Deux  vol.  in-4°,  Bibl.  de  l'UniT.  de  Gand,  Hitth.  53.  Le  texte  auquel  il  est  fait 
allusion  se  trouve  à  la  fin  de  la  préface  du  !■'  vol.,  p.(b,),  t". 

(Jominele  titre  l'indique,  cet  ouvrage  de  Viviani  est  un  essai  de  reslilnliondu 
livre  V  des  eoniqutë  d'A|iollanius.  Ce  i;enre  d'étude  était  à  uette  Époque  fort  en 
v(%ue;  mais  le  traité  De  maximia  et  uitHixiia  offre  une  particularité  qui  le  rend 
des  plus  intëressanlâ,  c'est  (jue  deux  ans  plus  lard,  en  1601,  Boreliî  pnbliail  le 
texte  même  d'Apollonius  traduit  en  latin  sur  une  version  arabe  et  rournissaDl 
ainsi  l'occasion  des  plus  rares  de  comparer  une  divioation  de  ce  genre  avec 
l'œavre  originale.  [Voir  sur  cet  ouvrage  de  Borelli  la  note  (i')  du  texlep.  3li.j 

La  bibliographie  des  œuvres  de  Viviani  a  été  donnée  dans  la  Biblioteea 
Ualtmaliea  Itatiana...  dat  doit.  ing.  Pietro  Siccardi...  Modena...  MDCCCLXXX, 
coll.  6JS-4i30.  Elle  est  complétée  dans  les  appendices  publiés  postérieurement  ; 
Série  IV,  coll.  il07...  Série  V,  coU.  175. 

(")  Lentaud,  Vincent,  naquit  à  Valloaiae,  dans  le  département  des  Hautes- 
Alpes,  le 3J  janvier  lôU6,  entra  dans  la  Compagnie  de  Jésus  le  13  octobre  li)l3, 
el  mourut  à  Ëmbmn,  le  l^juin  l(j71  II  enseigna  pendant  douze  ans  les  matlié- 
matiques  a  Dâle  et  à  Lfon.  La  bibliographie  de  ses  wuvies  est  donnée  dans  la 
Bihliathiqite  delà  Cumpagnie  de  Jésus  des  PP.  De  Backer  et  Sommervogel, 
Bnixelle*,  1893,  t.  IV,  coll.  17<&1706. 

U  tcrivildeux  ouvrages  contre  la  quadrature  du  cercle  de  Grégoire  de  Saint- 
Vincent.  Le  premier  a  pour  titre  : 

CvrviCineorvni  amaenîor  conteinplatto  ntenon  examen  eifcvli  qvadratvrar,  a 
S,  P.  Grtg,  a  S.  Vincentiu,  Soc.  letv  propoiîlae.  ||  Examen  Cirettli  qvadratvfae 
haetenpB  edilaitm  oeUbrrriniae,  gttam  ApoUoniva  olttr,  magno  Ulo  Pergato  non 
mimor  Geometra,  B.  F.  Gregorhi  a  Sancto  Virteenlio  Soeietatit  lete,  Exposvit, 
Aulhwe  Vineentio  Ltatavdo  Delphinale,  eiuêdent  Soeiefatig.  Ciiiuë  operâ  i  ttnt- 
tri»  aimul  tmergit  perettgan»  et  peramoena  erreilitieoriim  eontemplatio  :  Olim 
inita  ab  Illustrissimo  et  Reuerenditaiiuo  D.  D.  Ârlnio  de  Lionne,  Episeopo  rt 
CviniU    Vapineeiui,  et  Al/bate   Soligiutoiinai,   Begivqa»  Con*iliario.  Lvgdvni 


42 


—  62  - 


Apttd  (fvilielmBm  Barbier,  Typographum  Rtgkm,  M.DG.LIV.  Cvm  pririUffio 
Kcgi».  lai",  BihI.  de  l'Univ.  de  Lout.  Scieac.  ôSa.  Exemplaire  porlatil  au  titre 
l'iiiscriplioD  mamiscrile  ;  '  Soi;(ietï)lis  lesu  GanJavi,  U.  7.  , 

Le  P.  Âynsconi  essaya  de  le  réruter  dans  sod  EUpvtUtii  ae  dtductio  Geomn- 
triea  Çixidraterarvm  Circiiii,  R.  P.  Gregorii  a  Sancto  Vinctnlio...  Aniitrpiae... 
if,Z)C,iK/.(Voir  le  litre  complet:  Introduction  I,  p,  3  ci-dessus.) 

En  réponse  à  AyDBCom,  Lëotaud  publia  un  seiiond  ouvrage: 

Cyclmnatliia  set  Mvlliplex  cirevli  conteniplalio,  tribvi  lihi'is  comprehema.  In 
I.  Çuadralurat  Examen  eonlirmatar  ae  promimitui'.  IL  Anguii  cuttUngtiiilar 
natura  exponitur,  III.  QiiadrcUricia  faeullalei  inuudilae  proftruKtMr.  Aulhore 
ViHcentio  Ltotaedo  Delphitiatc  Soàetalis  h»v.  Legdvni,  Sumplibui  Beiudieti 
Curai,  ■»  vico  lâereaiorio,  »ub  signa  Victoriae.  M.DC.LXlll.  Cvm  Sitperiorvm 
Permi»n:la-V',mbl.  Roy.de  Belg.,V.5017.  Exemplaire  portant  au  titre  l'ioscrip- 
tiou  manuscrite  :  "  Coll.  SocietatiH  leBU  Gandaui.  U.  7.  ,  Il  est  probatiie  que 
Grégaire  de  Saint-Viacent  s'est  a  erri  de  ces  deux  exemplaires  de  Léolaud. 

Le  rédacteur  de  \'Elogium  dit  vrai.  Des  expressions  flatteuses  puur  Grégoire 
de  Saint-Viacent  se  rencoDlient  fréquemment  sous  la  pluma  de  Lëotaud,  mais 
il  m'a  paru  sans  ialêrét  d'en  faire  le  relevé,  four  nommer  au  moin^i  un  passage, 
je  renverrai  à  la  prâtftce  p.  e  r". 

l'°)  Il  s'agit  du  fi.  P.  Gregorii  a  S".  Vineentio  ex  Societate  leau  opus  gtonit- 
tricum  poslhumnm  ad  tneeolabitim  per  riitiimum  propoiiionalium  norat  pra- 
prielatet.  Finein  operia  mors  auihuria  antevertit.  Uandavi,  tapia  Dalduini 
Manitii,  Typographi  Jurati,  eub  aigito  aliiae  Colwi'bae,anno  3608.  SupeHorum 
Permiuu.  iBibl.Roy.  de  Belg.,  V.  H,  81*0.)  Voir  Deux  Lettres,  p.  &. 

(iomme  Grégoire  de  Saint-Vincent  mourut  le  i7  janvier  ItiiiT,  il  faut  en 
conclure  que  ï'Elagium  a  été  écrit  soit  l'année  même  de  sa  mgrl,  soit  au  pliu 
tard  l'année  suivante. 

(")  Dans  ses  Vorlesungen  Sbtr  Gencliiohte  der  Malhematik  (2"  éd.,  t.  I, 
pp.  6£5  et  fi36|,  Cantor  résume  sticciaclement  les  travaux  mathématiques  et 
astronomiques  que  les  jésuites  accomplirent  en  Chine.  Il  nomme  les 
PP.  Matthieu  Ricci,  Jules  Aleni,  Jean  François  Gerbillon,  Adam  Schall,  Ferdi- 
nand Verhietit,  Préinare  et  Gaubil.  Cette  liste  est  loin  d'être  complète  et  pour 
□e  parler  que  des  seuls  Belges,  U  faudi'ail  y  ajouter  les  noms  des  PP.  Couplet, 
Noël,  Thomas  et  bien  d'autres.  Cette  Jntëressaole  histoire,  trop  oubliée  aujour- 
d'hui, a  néanmoins  une  bibliographie  des  plus  riches.  Un  en  trouve  les  éléments 
principaux  dans  la  Bibliographie  hi»loriqiit  de  la  Compagnit  de  Jéaiis  ou  eata- 
logui  des  ouvrages  relatifs  à  l'Iliiloire  des  Jiauitts  depuis  leur  origine  jusi/ità 
nosjours  par  Auguste  Carayon.  5.  J.,  Paris,  Uurand,  J864  (chap.  111,  pp,  (j3-17fi)_ 
Les  reoseignemenU  qui  y  sont  donnés  doivent  se  compléter  par  ceux  que  l'on 
trouve  à  l'tii'tlcle  '  Chine  ,  dans  la  Bibliothfqiie  dee  Écrivains  ds  ta  Compagnie 
deJhuê...  par  Augustin  De  Backer.  Nouvelle  édition,  Liège,  I86U,  1. 1,  coll.  l9!4â- 
IS63  (Ne  pus  confondre  celle  édi  lion  avec  la  troisième  que  nous  citons  courani- 
ment  et  où  l'arlicle  précédent  qui  appartient  a  la  deuxième  partie,  Hialoirt, 
n'est  pas  encore  réédité).  Le  F.  De  Bauker  ne  reproduit  pas  les  litres  des 
ouvrages  cités  par  le  P.  Carayon. 

l^'-)  Josiaa,  comte  de  Itanlzau,  maréchal  de  Frcince,  né  en  Danemark  le 


—  63  —  45 

18  octobre  1609,  mort  le  4  septembre  1650. Ce  fut  le  26  mai  1642,  à  la  journée  de 
Honnecourt  perdue  par  les  Français,  qu'il  fut  fait  prisonnier  par  don  Francisco 
deMello.U  fut  relâché  Tannée  suivante  après  la  bataille  de  Rocroy  (19  mai  1643). 

Rantzau  avait  servi  d*abord  en  Hollande,  ensuite  sous  Gustave-Adolphe,  puis 
dans  Tarmée  de  Tempereur,  qu'il  quitta  pour  retourner  avec  les  Suédois  et 
passer  enfin,  en  1635,  au  service  de  la  France.  Aussi  était-il  considéré  par  les 
Impériaux  comme  coupable  de  trahison. 

Pour  plus  de  détails,  voir  Histoire  des  Princes  de  Condé  pendant  les  XV  1^  et 
XVIl^  siècles f  par  le  duc  d'Aumale,  Paris,  1889  (tt  III- V,  aux  endroits  signalés 
à  la  p.  152  de  YIndex),  Le  maréchal  de  Rantzau  y  apparaît  sous  un  jour  fort 
différent  de  celui  où  le  montre  Tauteur  de  VElogium.  Ce  dernier  écrit  probable- 
ment d*après  des  traditions  locales,  qu'un  quart  de  siècle  a  pu  défigurer,  mais 
qui  étaient  demeurées  fort  vivaces  à  Gand,  car  à  la  mort  de  Grégoire  de  Saint- 
Vincent,  le  rédacteur  des  lettres  annuelles  du  collège  de  Gand  croit  lui  aussi 
devoir  insister  sur  la  conversion  de  Rantzau  (Archives  générales  du  Royaume, 
Archives  des  jésuites  de  la  province  Flandro-Belge,  cahier  relié  portant  au  dos 
le  titre  :  Histoire  et  lettres  annuelles  du  Collège  de  Gand,  1585-1695.  Pièce  inti- 
tulée *  Litterae  annuae  CoUegii  Gandensis  „  1661,  fol.  lOi  r*). 

Tout  ce  qu'on  peut  cependant  conclure  de  ces  récits,  c'est  que  pendant  sa 
détention  à  Gand,  le  maréchal  se  plaisait  dans  la  société  du  jésuite  et  qu'il 
s*était  lié  d'amitié  avec  lui. 

(^^)  Espèce  de  Jeu  de  dames.  Voir  Récréations  mathématiques  par  Edouard 
Lucas,  t.  II,  Paris,  Gauthier- Villars,  1883,  p.  5;  Mathematische  Unterhaltungen 
und  Spiele  von  D' W.  Ahrens,  Leipzig,  Teubner,  1901,  p.  81,  etc.  etc. 

("'')  LuCf  XII,  36-40.  fpriTopëu)  s'emploie  dans  la  langue  ecclésiastique  pour 
éxpilTopéuj,  mot  poétique  qui  signifie  veiller;  d'où  le  substantif  fp/ixopcoç 
éveillé  et  le  nom  propre  Vpr\'\àç\o(^  Grégoire, 


LA  CROIX 


CHEZ    LES    SCANDINAVES    D'AMERIQUE 


AU     MLOYJBN    A  G  £2 


PAR 


Eug.  BEAUVOIS 


Les  Scandinaves  et  les  Gallgaëls  dislande  {*),  qui  visitèrent 
quelques  contrées  du  Nouveau  Monde  à  la  fin  du  X®  siècle  de  notre 
ère  (**),  qui  s'établirent  en  Groenland  dès  985  (***),  qui  se  conver- 
tirent au  christianisme  en  Tan  1000  (iv),  portèrent  dans  leurs  péré- 
grinations et  leurs  nouveaux  établissements  les  rites  funéraires 
de  leurs  mères-patries  évangélisées  depuis  plus  ou  moins  long- 
temps, et  notamment  la  coutume  de  mettre  la  croix  sur  les 
tombeaux.  C'est  ce  que  firent  au  commencement  du  XI®  siècle  les 


(*)  E.  Beauvois,  Les  premiers  chrétiens  des  îles  nordatlantiques  (dans  Le 
MnséoNft.  VIII,  n**3  et4,  Louvain,  1888),  et  Les  chrétiens  d'Islande  au  temps  de 
VOdinisme,  IX^  et  X«  siècles  (dans  Le  Moséon,  t.  IX,  n««  3  et  4,  Louvain,  1889). 

{**)  E.  Beauvois,  La  découverte  du  Nouveau  Monde  par  les  Islandais  et  les 
premières  traces  du  christianisme  en  Amérique  avant  Van  1000  (dans  le  Compte 
rendu  du  Congrès  intern.  des  AméricanisteSy  1'*  session,  Nancy,  1875,  in-8o, 
tl). 

(•••)  E.  Beau  vois,  La  découverte  du  Groenland  par  les  Scandinaves  au 
X^  siècle  (dans  Le  Muséon,  t.  IX,  n°  4,  Louvain,  189^). 

(iv)  E.  Beauvois,  Origines  et  fondation  du  plu^  ancien  évêché  du  Nouveau 
MondCt  le  diocèse  de  Gardhs  en  Grœnlandj  986-1126  (dans  Mémoires  de  la  Soc. 
D*HiST.,  etc.,  de  rarrondissement  de  Beaune,  1878). 

XXVII.  5 


2  —^66  — 

survivants  d'une  embarcation  norvégienne  qui  avaient  fait  nau- 
frage sur  la  côte  orientale  du  Groenland  :  la  croix  de  pierre  qu'ils 
érigèrent  aux  Finnshuds  (Baraques  de  Finn)  sur  la  sépulture  de 
Finn,  page  du  roi  saint  Olaf,  et  de  leurs  autres  compagnons, 
subsistait  encore  au  temps  d*Ivar  Bàrdarson,  vers  le  milieu  du 
XIV®  siècle  (*).  Thorvald,  fils  d'Eirik  Raudé,  le  premier  colonisa- 
teur du  Grœnland  et  frère  de  Leif,  Tévangélisateur  de  ce  pays, 
ayant  été  blessé  à  mort,  en  1004,  par  un  indigène  du  Vinland 
(Etats-Unis),  ordonna  à  ses  compagnons  d'ériger  une  croix  à  sa  tête 
et  une  autre  à  ses  pieds;  aussi  la  localité  fut-elle  appelée  Krossanes 
(Promontoire  des  croix)  (**). 

Si  l'on  en  retrouve  si  peu,  en  Grœnland,  c'est  que  les  unes,  en 
métal,  ont  été  enlevées  par  les  envahisseurs  Esquimaux,  qui  s'en 
faisaient  des  pointes  de  flèches  ou  de  harpons  (***),  et  que  les 
autres,  en  bois,  sont  tombées  en  poussière,  à  moins  qu'elles  ne 
gisent  sous  les  ruines  des  églises  ou  n'aient  été  enfouies  dans  les 
sépultures.  Ce  dernier  cas  s'est  présenté  pour  trois  croix  de  bois, 
hautes  de  5  à  9  pouces,  longues  de  3  pouces  et  demi,  trouvées  à 
Ikigait  (iv),  localité  située  à  Touest  et  près  de  Friedrichsthal  (v). 


(*)  Antiquitates  Americanje  edidit  Societas  R.  Antiquariorum  Septentriona- 
lium  studio  et  opéra  Caroli  Cliristiani  Rafn,  Copenhague,  in-fol.,  pp.  306-308, 
459  et  460.  —  Grœnlands  historiskr  MiNOESMiERKER,  publiés  pour  la  même 
Société  par  Ch.  Chr.  Rafn  et  Finn  Magnusen,  18381845, 3  vol.  in-S^,  1. 11,  p.  239; 
t  III,  pp.  8, 253,  847}. 

(**)  Épisode  des  Grœnlandais^  dans  Antiq.  Americ,  p.  46,  et  Grœnland.  hist. 
MiNDEsif.,  1. 1,  p.  230;  t.  III,  p.  900. 

(***)  G.  Pingel,  Antiquariske  Ëfterretninger  fra  Grœnland, dsms  Annaler  for 
NORDiSK  Oldkyndiohed,  1839,  p.  250.  —  V.  Wilhelm  Boye,  Beskrivehe  af  og 
Fortegnelse  orer  de  ved  D.  Bruun  i  Nordboruinertie  fremgravede  Oldsager, 
dans  Meddelelser  om  Grœnland,  t.  XVI,  Gopenh.,  1896,  p.  438. 

(iv)  G.  Pingel,  Antiquariske  Efterr.  fra  Grœnland,  dans  Annaler  f.  Nord. 
Oldk.,  1842-18i3,  p.  232.  —  J.-J.-A.  Worsaae,  Choroyraphie  archéoiog.  du 
Grœnland,  dans  Grœnlands  hist.  Mindesm.,  1845,  t.  III,  p.  801.  —  G.-F.  Hoim, 
Beskivelse  af  Ruiner  i  Julianehaabs  Distrikl,  1880,  dans  Meddelelser  om 
Grœnla.nd,  t.  VI,  Copenhague,  1883,  in  8".  pj>.  7«>,  143. 

(v)  Finnur  Jônsson  (Grœnlands  garnie  Tupuyra/i  efter  Kilderne,  dans  Med- 
delelser OM  Grœnland,  t.  XX,  1899,  pp.  284,  299, 348  et  carte  II),  l'identifie  avec 
la  résidence  de  Herjùlf  Bâidarson,  un  des  premiers  colonisateurs  Scandinaves 
du  Grœnland  qui  y  mena,  en  986,  le  premier  ecclésiastique  cité  dans  les  sources, 


On  y  découvrit  en  outre,  dans  l'antique  cimetière,  une  plus  grande 
croix  de  bois,  haute  de  14  pouces,  et  dont  la  partie  inférieure  se 
termine  en  pointe  {*),  ce  qui  indique  qu'elle  était  destinée  à  être 
plantée.  On  exhuma  de  plus,  au  même  endroit,  Irois  petites 
pierres  lonibales,  mesurant  respectivement  11,  13,  l5poucesde 
long,  sur  8,  9,  10  de  large,  ornées'  chacune  d'une  croix  gravée,  qui 
s'élargit  aux  exlrémilés  en  forme  de  delta,  de  (riangle  ou  de  pointe 
de  pique  (**).  Une  autre,  beaucoup  moins  simple,  parait  avoir 
servi  deux  fois,  car  on  y  lit  sur  un  des  bords  le  mot  idtis  (ides), 
presque  effacé  et  paraissant  être  le  dernier  reste  d'une  première 
inscription  et,  au  milieu,  dans  un  médaillon  oblong,  une  inscription 
plus  récente  en  langue  norraine,  mais  à  majuscules  latines  plus 
maigres  que  idus  :  '•  lier  hvilïr  Hro  ...  Kolgrims  „,  que  l'on  traduit 
aii]si,  après  l'avoir  complétée  "  Ici  repose  Hro(ald)  Kolgrims(sou).  „ 
Elle  est  gravée  de  chaque  côté  du  pied  d'une  croix  dont  les  extré- 
mités concaves  sont  légèrement  élargies.  Une  croix  du  même  genre 
orne  un  fragment  de  pierre  tombale  recueilli  dans  le  même  cime- 
tière {***)■  Dans  le  district  de  Julian«haab,  oii  est  situé  Ikigait, 
subsistent  au  fond  du  golfe  d'Igallicko  les  ruines  d'une  église  de 
même  nom  qui,  seule  parmi  celles  que  l'on  a  retrouvées,  est  en 
forme  de  croix  (ivj;  pour  celle  raison  et  pour  d'autres  qui  ont  plus 
de  poids,  on  infère  que  c'était  la  cathédrale  du  diocèse  de  Gards. 
Quoi  qu'il  en  soit,  on  ne  peut  faire  pour  un  monument  de  ce  genre 
la  même  objection  qui  a  été  faite  pour  des  antiquités  transpor- 


un  moine  originaire  des  Hébrides,  vraisemblablement  un  papa  Columbite 
\hai^nà<nabàk,  CopeDhagne,  IS13,  in-S",  part.  Il,  ob,  14;  pact.  V,  cb.  14,  p.  106, 
330.  —  Flateyi'arbùk,  Clirisiiaaia  1800,  [.  I,  pp.  430  et  431.  —  CFr.  Ghienlands 
Hisr.  Mi»D„  1 1,  p.  208.  —  Ant.  Abehic,  pp.  18  et  19.  —  E.  Beauvois,  Orig.  et 
fond,  lia  plus  «ne.  évêclié  du  youtmau  Mundi,  p,  1 12). 

(*i  C  PiDgel,  dans  Ankalbr,  1842-1843,  p.  33j. 

(**J  iBiD.,  pp.  33:2-335.  Voy.  lestig.  1,3,  Sdelapl.Xde  Giuehl.  hi3T.  Miiidib»., 
LUI. 

(•"JA'Brd(sfA'dMA--.7( /"or O/rfityndftfAïd, Copenhague,  1832,10-8",  Ll.fascl 
pp.  3£t  et  S£);  lig.  duos  Grieslinds  msT.  Mindksu,,  t.  lll,pl.  IX,  fig.  I ;  cfr.  p.  801 
du  texte. 

(IV)  G.-F.  Holni,  ti/>.  cit.,  dans  le  t.  VI  des  Ueddelilseh,  p.  111,  avec  la  carte 
d'iKalikko,  pi. .XXVI.  —  D.  Biuun,  op.  cit., dana le  L  XVI  des  MfuiDELiLsui,  p. 334- 
329,  avec  plan  de  l'igUse,  p,  3i7. 


tables,  en  soutenant  qu'elles  sont  de  provenance  exoLîque  et 
qu'elles  ne  prouvent  rien  quant  aux  mœurs  et  aux  croyances  de  la 
population  indigène  (*). 

Les  Irouvailles  les  plus  abondantes  dont  nous  ayons  à  parler 
consistent  en  croix  fort  simples  gravées,  plus  ou  moins  légèrement, 
sur  des  galets,  de  petites  pierres  ou  des  tessons  de  vases  (*•), 
Comme  la  plupart  de  ces  objets  sont  percés  d'un  ou  de  plusieurs 
trous,  surtout  près  de  l'un  des  bords,  on  doit  admettre  qu'ils 
étaient  destinés  à  être  suspendus,  soit  au  cou  ou  sur  une  autre 
partie  du  corps  (en  guise  de  médaille  de  dévotion),  soil  aux  fils  de 
métier  à  tisser,  soit  aux  filets  de  pêcbe  (en  guise  de  cliquettes  ou 
de  lest). 

Les  croix  gravées  sur  ces  objets  sont,  comme  les  nôtres,  de 
différentes  formes;  il  y  a  les  croix  latines  dont  le  pied  est  plusgrand 
que  les  autres  branches  (**»);  les  croix  grecques  ou  à  branches 
égales,  pallées  ou  fleuronnées  (iv),  les  croix  à  deux  croisillons, 
dites  patriarcales  ou  de  Lorraine  (v);  les  croix  de  Saint-André 
en  forme  de  X  (vi).  Celles  qui  ne  consistent  pas  en  deux  simples 
traits  se  coupant  à  angle  droit  ou  obtus,  sont  généralement, 
comme  sur  les  pierres  tombales,  élargies  aux  extrémités  (vu)  ;  tel 
est  le  cas  pour  une  croix  gravée  sur  une  pierre  qui  a  du  servir  de 
moule  pour  y  couler  du  métal  (vm).  On  fondait  donc  des  croix  dans 
le  pays  même  ;  à  la  vérité  on  n'en  a  pas  trouvé  parce  que  le  métal 
est  plus  périssable  et  plus  recherché  que  la  pierre;  mais  c'est 
évidemment  l'une  d'elles  qui  a  servi  de  modèle  pour  graver  sur 
des  galets  des  chrismes  où  l'anse  du  rho  est  à  gauche  de  la  haspe 


(')  D.  Bruun,  op.  cit.,  diins  le  1.  XVI  de»  Mkddelelseh,  pp.  433,  491,  -  Ftnnur 
Jônsson,  op-cil..  dans  le  t.  XX  des  Meddklei.ssh,  pp.  289  et  390. 

(")  D.  Hruun,  o/>.  ni.,  l.  XVI,  pp  428,  tS7.  -  V,  Boye,  op.  (il-,  (lans  le  l.XV! 
des  Meodelelsgr,  p.  43S. 

("*)  Holm.  dan»  ie  t.  VI  des  Msddelet.9EH.  p.  1 11.  —  V.  Boye.  duos  le  l.  XVI, 
pp.  447. 4.^G.  —  Hfr.  pour  les  croii  lociiliaies  Griem-ands  mai.  Misa,,  pl.lX,  fig.  1  ; 
pl.X.lig.  1,3,3. 

(IV)  Holm,  loc.  ell.,  p.  140.  —  V.  Boye.  Ion.  c.V..  p.  447. 

(ï)  V.  Rnye,îoe.  fi*ï..p.443. 

(VI)  Holrn.  loc.  cit.,  pp.  140  bI  141.  —  V  Boye,  loc.  ell.,  pp,  444,  45G. 

(VII)  Holm,  I(^ci't.,pp.110et  141.  —  V.  Boye,  lue.ci'f.,  pp.  447,45â,45U  et  457  - 


(vui)  V.  Boye,  lac.  cit.,  p.  457. 


au  lieu  d'être  à  droite  (*).  On  peut  citer  d'autres  monogrammes 
du  Chrîsl,  où  le  rho  n'est  pas  à  rebours,  mais  a  ta  forme  de  l'un 
des  r  runiques  {**).  Un  tau,  gravé  sur  un  galet  et  pourvu  d'un 
petit  croctjet  à  droite,  paraîl  aussi  former  un  chrisme  (***). 

Le  nombre,  la  nature  (croix,  tau  ou  crucifix),  la  forme  (diverses 
espèces  de  croix,  sculptées,  taillées,  gravées,  gravées,  peintes),  la 
matière  (bois,  métal),  des  objets  cruciformes,  provenant  de  l'Amé- 
rique précolombienne,  tiennent  d'ailleurs  surtout  au  hasard  des 
trouvailles,  comme  on  peut  s'en  assurer  en  constatant  qu'il  n'a  pas 
été  découvert  un  seul  crucifix  parmi  lant  de  monuments  grœnlan- 
dais  du  moyen  âge,  tandis  qu'il  en  a  été  signalé  chez  les  Mayas 
du  Yucatan,chez  les  Tzendais  de  Chiapas,  chez  les  Culuas  de  l'Etat 
actuel  de  Vera-Cruz  (iv). 

Ces  trouvailles  fournissent  un  important  ensemble  de  faits  qui 
confirment  les  récits  des  sagas  et  corroborent  les  documents 
écrits  :  elles  ne  laissent  aucun  doute  sur  l'existence  précolom- 
bienne d'une  chrétienté  en  Groenland  et  sur  la  piélé  plus  ou 
moins  éclairée  des  habitants  qui  prenaient  peut-être  la  crois 
autant  pour  amulette  que  pour  objet  d'adoration.  Leur  portée  est 
encore  beaucoup  plus  grande  :  ie  petit  nombre  de  croix  retrouvées 
dans  CG  pays  dont  le  climat  n'est  pas  destructeur  comme  celui  de 
la  zone  tropicale  ;  où  le  catholicisme  s'est  maintenu  plus  longtemps 
que  partout  ailleurs  dans  l'Amérique  précolombienne;  dont  les 
colons  sont  restés  en  relations  suivies  avec  leur  mère-patrie 
pendant  quatre  siècles;  où  l'on  l'ait  des  fouilles  systématiques 
depuis  quatre  ou  cinq  générations  —  le  petit  nombre  de  ces 
reliques,  disons-nous,  suffit  à  expliquer  la  rareté  des  croix  dans 
d'autres  pays  plus  méridionaux  où  l'évangélisation  a  été  élouffée 
par  le  prompt  réveil  de  l'esprit  païen.  Si  les  croix  sont  encore 
moins  communes  dans  la  mission  des  Papas  sur  les  rives  du  golfe 
et  du  fleuve  Saint-Laurent  et  au  Mexique,  ce  n'est  pas  une  raison 


(•)  V.  Boye,  (oc.  cit..  pp,  160  et  161. 

("1  Ibid..  pp.  «7.  450.  4J5  el  457, 

I'***)  Holiii./ûc.  c/t.,  p.  140, 

(jy)  Voï-  noire  mém,  sur  ia  Croix  prémlomhienne»  chei  h»  Mnga»  rfu 
Yueatatt  tt  In cnalrita  pomni» (Jaiiï  Revus  des  Questions  scjrntif.,  juiUel  1902, 
3-  séiie.  L  a,  pp.  109  et  Uo,  112.  114. 118J. 


6  —  70  — 

péremploire  d'affirmer  que  le  crucifix  n'y  ait  pas  été  adoré  avant 
le  XVI®  siècle.  Il  suffit  de  prouver  que  le  christianisme  a  été  prêché 
au  Groenland  dès  le  moyen  âge  pour  rendre  vraisemblable  sa 
propagation  ultérieure  dans  le  Nouveau  Monde,  car  le  trajet  du 
Groenland  au  Labrador  et  de  là  au  Canada  n'est  pas  plus  long  ni 
plus  difficile  que  le  passage  des  îles  gaéliques  en  Islande  et  de  là 
aux  côtes  occidentales  du  détroit  de  Davis.  Il  n'est  donc  pas  permis 
d'interdire,  comme  on  l'a  voulu  faire,  dans  le  congrès  des  Améri- 
canistes  (1883),  toute  discussion  sur  la  présence  et  la  signification 
des  croix  précolombiennes  ! 


GLIOME    OU    SARCOME    DE    L'ŒIL? 


le  Docteur  RUTTEN 


te  gliome  de  l'œil  est  une  des  affections  oculaires  qui  donnent 
le  plus  souvent  lien  aux  erreurs  de  diagnostic.  Tous  les  oculistes 
sont  d'accord  là-dessus.  Gomme  preuve,  je  ne  cite  que  le  fait 
suivant  qui  m'a  été  fourni  par  Oion  ami  le  professeur  Van  Duyse 
de  Gand:  sur  trente-et-un  cas  reconnus  avant  l'opération  de  gliome 
à  la  clinique  de  l'Université  de  Berlin,  le  diagnoslic  a  été  erroné 
huit  fois.  D'un  autre  côté,  le  docteur  G.  Sourdille.de  Nantes,  publie 
dans  la  Clinique  ophtalmologique  du  25  octobre  1901  :  "  Si  j'en 
crois  les  recherches  histologiqucs  que  j'ai  faites  dans  le  laboratoire 
de  notre  École,  sur  dis  yeux  énucléés  pour  gliome  se  trouvent  trois 
pseudo-glioines  ,.  Combien  de  fois  ne  lisons-nous  pas  des  obser- 
vations décrites  sous  le  nom  de  ■  pseudo-glionies  ,  alors  que  nous 
savons  tous  que  ces  affections  oculaires,  qui  présentent  comme 
symptôme  commun  l'oeil  de  chat  amaurotique  (*),  ont  leur  place 
tout  indiquée  dans  une  des  catégories  suivantes  qui,  d'après  leur 
fréquence,  ne  peuvent  être  que  : 

1"  Le  décollement  de  la  rétine  surtout  après  un  traumatisme; 

2"  Le  leuco-sarcomc  de  la  choroïde  ou  tubercule  qui  nécessite 
aussi  une  intervention  chirurgicale  des  plus  rapides; 

3°  L'effet  d'une  inflauuiiation  aiguë  ou  chronique,  notamment 
dans  les  infections  septicihniques  générales  ;  pyémie,  variole, 
typhus  (•*)  ou  l'hyaliie  qui  est  toujours  consécutive  à  l'uvéïte; 


(*)  Amaurotique  parce  que  l'œil  est  iiveugle;  œildecliat  |iiirce  qu'il  est  Inmi- 
DeDX  comme  l'œil  Je  chat  ijansl'obscui'ilé. 

("■)  Cliiiiqds  ophtalmologiqdb,  nov.,  I!)02,  Pari?;  D' Rutteo.  Ophtalmie  meta- 
llatiqu*  de  l'aiil  gauche  au  cours  d'une  fièvre  typhoïde. 


2  —  72  — 

4®  La  persistance  de  la  capsule  vasculaire  du  cristallin  et  de 
Tartère  hyaloïdienne; 

5®  Les  résidus  d'hémorragies; 

6®  Plus  rarement  les  kystes  de  la  rétine  (Iwanofif). 

Dans  notre  cas  le  diagnostic  de  tumeur  intra-oculaire  étant 
certain,  on  n'a  pas  eu  recours  à  l'éclairage  de  contact  de  Rochon- 
Duvigneaud  ni  à  la  ponction  exploratrice.  Ces  deux  nouvelles 
méthodes  d'investigations  doivent  beaucoup  diminuer  les  diffi- 
cultés de  diagnostic  du  gliome  et  au  moins  limiter  le  nombre  des 
erreurs  commises  jusque  maintenant. 

Observation.  —  Le  petit  V...,  originaire  de  la  province  du 
Limbourg,  âgé  de  dix  ans,  s'était  aperçu  en  mai  1901  qu'il  ne 
voyait  plus  de  l'œil  gauche.  Le  jeune  homme  consulta  un  oculiste 
qui  vit  du  côté  gauche  un  œil  de  chat  amaurotique.  Il  informa  le 
père  de  la  nécessité  d'une  énucléation  immédiate.  Celui-ci  ne 
suivit  pas  le  conseil  et  employa  des  remèdes  d'empiriques  jusqu'à 
ce  qu'en  avril  1902,  il  remit  son  enfant  à  l'Institut  ophtalmique  de 
Liège. 

A  son  entrée  à  l'établissement  je  constate,  comme  mon  confrère, 
l'état  particulier  du  fond  de  l'œil  gauche,  indiquant  les  symptômes 
d'une  tumeur  intra-oculaire.  Cécité  complète.  Hypertension  bien 
manifeste.  Il  y  a  hyperhémie  des  veines  conjonctivales  et  sous- 
conjonctivales.  Le  globe' est  douloureux  à  la  pression.  Les  autres 
caractères  de  l'œil  étant  ceux  du  tableau  symptomatique  du 
glaucome  inflammatoire  seront  décrits  dans  l'examen  anatomique 
du  bulbe.  L'œil  droit  est  sain.  Pas  de  traumatisme.  L'influence  de 
l'hérédité  n'existe  pas.  L'état  général  mauvais.  Actuellement  le 
malade  souffre  de  maux  de  tête  passagers,  particulièrement  du 
côté  de  l'œil  malade.  Changement  dans  le  caractère  de  l'enfant 
depuis  quelque  temps.  Vomissements  cérébraux  sont  constatés. 

Le  jour  après  son  entrée  je  procède  à  l'énucléatien  de  l'œil 
malade  et  comme  il  est  prescrit  pour  les  tumeurs  intra-oculaires, 
je  coupe  le  nerf  optique  en  arrière  aussi  loin  qu'on  peut  l'atteindre. 
Les  suites  de  l'opération  furent  normales  et  dix  jours  plus  tard 
l'enfant,  dont  l'état  général  s'était  amélioré  notablement,  quitte 
tout  content  l'Institut,  porteur  d'un  œil  artificiel. 

Qu'il  me  soit  permis  de  relater  un  petit  incident  qui  a  rapport  à 
l'œil  de  verre  et  qui  d'ailleurs  a  déjà  été  constaté  par  d'autres 


-  73-  8 

oculistes.  A  son  retour  l'enfant  s'était  endormi  dans  la  voiture  du 
tram  qui  devait  le  ramener  chez  lui,  quand  tout  à  coup  les  voya- 
geurs du  compartiment  furent  frappés  par  un  bruit  de  vitre  cassée. 
Tout  le  monde  ctiercha  la  cause  de  cette  détonalion  mais  on  ne 
constata  rien.  Dans  l'entretemps  le  petit  brusquement  réveillé 
porta  la  main  à  la  télé  el  dit  à  son  père  :  "  L'œil  do  verre  a  sauté  ,. 
Et  effectivement  le  père  retira  les  deux  morceaux  qui  heureu- 
sement n'avaient  pas  blessé  le  garçon.  La  cause  doit  être  attri- 
buée à  un  défaut  dans  ia  porcelaine  produit  par  la  cuisson.  Dans 
la  fabrication  des  yeux  artificiels  entrent  deux  sortes  d'émail  dont 
le  degré  de  dilatation  est  difïérent. 

Quoique  le  médecin  de  la  famille  n'ait  jamais  constaté  le 
moindre  indice  de  récidive  sur  place  et  qu'il  fût  impossible,  au 
moment  de  l'extirpation  de  l'œil,  d'observer  aucune  trace  de  péné- 
tration des  germes  du  mal  dans  l'économie,  l'enfant  mourut  un 
mois  après  l'opération,  en  présentant  les  symptômes  de  méningite. 
A  moins  d'admettre  une  complication  toujours  possible  de  ménin- 
gite tuberculeuse,  il  est  probable  que  le  néoplasme  avait  déjà 
pénétré  dans  le  cerveau  par  voie  d'embolie  avant  l'énucléation  de 
l'œil. 

Examm  anatowigue  du  bulbe 

L'œil  énucléé  après  durcissement  dans  l'alcool  offre  un  diamètre 
anléro- postérieur  de  2'2°"",  tandis  que  les  diamètres  horizontaux 
et  verticaux  mesurent  20°"".  Les  coupes  moiilrenl  que  le  tissu 
coméen  est  transparent  et  normal,  sauf  au  rebord  scléro-cornéen 
qui  est  fortement  allongé  et  aminci,  comme  c'est  souvent  le  cas 
dans  le  glaucome  infantile.  L'iris  est  attaché  encore  au  corps 
ciliaire;  il  est  en  synéchie  large  avec  la  aclera-cornea,  étiré,  et 
cela  presque  en  totalité  vers  le  côté  temporal.  Les  tissus  de  l'iris 
et  du  corps  ciliaire  sont  infiltrés  de  leucocytes.  La  chambre  anté- 
rieure est  très  profonde  et  mesure  4-"".  L'humeur  aqueuse  est 
remplie  de  leucocytes  qui  sont  fixés  près  des  bords  libres  de  l'iris 
et  entre  ceux-ci  et  la  membrane  de  Descemel  et  spécialement 
dans  la  partie  profonde  de  la  chambre  antérieure.  Le  cristallin 
u'ofFre  rien  d'anormal  que  sa  position  plus  vers  le  centre  que 
cela  n'a  lieu  normalement.  Le  corps  vitré  est  représenté  par  une 
masse  gélatineuse  infiltrée  de  leucocytes  dans  sa  portion  péri- 


phérique.  Sur  les  coupes  elle  n'occupe  qu'environ  1/6  de  son 
volume  normal.  Tout  aulour  jusque  vers  la  tumeur  se  trouvent  des 
leucocytes.  Le  nerf  optique  est  atrophié  et  infiltré  sans  excava- 
tion. Les  gaines  du  nerf  optique  sont  infillrêes.  La  rétine  n'est 
représentée  que  par  quelques  faibles  traces;  la  choroïde  dans  sa 
partie  dîslale  est  séparée  par  la  tumeur  en  deus  parties  dont  l'une 
est  située  au-devant  de  celle-ci  et  l'autre  en  arrière.  La  tumeur 
elle-même  offre  la  disposition  d'une  calotte  à  diamètre  antéro- 
postérieur  de  2™"  '/;  et  de  IS"""  du  diamètre  horizontal  ;  elle  fait 
corps  avec  le  nerf  optique.  Elle  est  constituée  par  de  petites 
cellules  arrondies  sans  pigment,  disposées  par  places  en  cylindres, 
Ici  la  distinction  entre  gliome  de  la  rétine  et  sarcome  de  la  cho- 
roïde n'est  pas  facile.  En  faveur  du  sarcome  plaident  l'âge  de 
l'enfant,  le  gliome  étant  rare  après  l'âge  de  4  ans;  puis  la 
séparation  en  deux  parties  de  la  choroïde,  qui  tend  à  faire 
admettre  une  genèse  de  la  tumeur  entre  ces  deux  parties.  Mais, 
d'autre  part,  si  la  tumeur  s'est  développée  dans  la  rétine  juste  à 
la  papille  optique,  elle  peut  s'être  diffusée  entre  la  choroïde.  Le 
fait  que  la  tumeur  n'offre  aucune  ouverture  correspondant  à  la 
papille  optique  tend  vers  la  dernière  hypothèse  ;  en  tout  cas,  ce 
fait  est  certainement  la  cause  de  la  non-excavation  de  la  papille 
qu'elle  a  protégée  contre  la  pression  exagérée,  cause  de  l'allonge- 
ment anormal  du  bord  scléro-coroéen.  Comme  dans  le  gliome,  le 
second  œil  est  souvent  entrepris,  ce  qui  n'est  pas  le  cas  ici,  et 
comme  en  général  l'accroissement  du  gliome  est  très  rapide, 
tandis  qu'ici  l'œil  de  chat  a  existé  au  delà  d'une  année,  nous 
penchons  plutôt  vers  le  diagnostic  d'un  sarcome,  tout  en  avouant 
qu'il  y  a  incertitude.  Vers  la  partie  moyenne  de  l'œil,  la  choroïde 
n'offre  rien  d'anormal  et  quelques  restes  de  la  rétine  sont 
visibles.  La  sclérotique  vers  la  partie  postérieure  est  infiltrée  de 
leucocytes,  preuve  d'une  inflammation  dans  cette  région. 


DE  LA  PRÉSENCE  DE  LA  BILE 


DANS    LE 


LAIT  DE  CERTAINES  NOURRICES 


PAR 


le  docteur  FAIDHERBE 


Les  variations  des  éléments  divers  qui  composent  normalement 
le  lait  de  la  femme  ont  été  souvent  étudiées  dans  leurs  rapports 
avec  la  nutrition  des  jeunes  enfants.  Les  auteurs  se  sont  aussi 
fréquemment  et  longuement  appesantis  sur  la  présence  dans  le 
lait  d'éléments  anormaux,  soit  chimiques,  soit  organiques,  qui 
peuvent  vicier  Tallaitement  et  troubler  gravement  par  leurs  effets 
la  santé  des  nourrissons. 

Il  semble  cependant  que  la  plupart  aient  méconnu  les  accidents 
que  pouvaient  déterminer  certains  produits  naturels  ou  n'y  aient 
point  prêté  l'attention  voulue.  Il  en  est  ainsi  de  la  présence  de  la 
bile  :  deux  auteurs  semblent  seuls  l'avoir  signalée,  encore  n'y 
ont-ils  attaché  qu'une  médiocre  importance  et  ne  l'ont-ils  remar- 
quée que  dans  les  cas  oii  la  mère  était  atteinte  d'ictère  apparent. 

Le  D'  Bonchut  dit  en  effet  dans  un  de  ses  ouvrages  (*)  :  *  Dans 
l'ictère,  le  lait  renferme  souvent  quelques-uns  des  éléments  de  la 
bile  et  principalement  sa  matière  colorante  jaune,  ce  qui  donne  à 
ce  liquide  une  teinte  safranée  qui  se  change  en  vert  par  l'addition 


(*)  E.  Bonchut,  Hygiène  de  la  Première  Enfance,  8«  édition,  Paris,  1885, 
p.  148. 


■  76  - 


d'une  pelile  quantité  d'acide  nitrique.  C'est  une  expérience  que 
j'ai  eu  occasion  de  faire  plusieurs  fois  et  qui  a  élé  faite  également 
par  Gorup-BesanezC).  , 

Quelles  qu'aient  élé  nos  rechercties  dans  les  divers  auteurs  qnî 
se  sont  occupés  de  la  quesIEon  de  l'allailenient  et  des  modiRcations 
du  lait,  nous  n'avons  pu  trouver  d'aulre  noie  sur  la  question.  Aussi 
nous  a-t-il  paru  intéressant  de  relater  quelques  observations  que 
nous  avons  eu  l'occasion  de  faire  ces  dernières  années  et  qui 
semblent  prouver  que  la  bile  peut  exister  dans  le  lait  plus 
fréqueniment  qu'on  ne  le  pense  et  qu'il  peut  être  utile  de  l'y 
rechercher  quelquefois. 


Observation  i.  —  M"*  T...  K..,,  âgée  de  38  ans,  a  déjà  nourri  cinq 
enfants,  tous  bien  porlanis.  Elle  nourrit  son  sixième  enfanl,  âgé 
de  7  mois,  quand,  en  août  1899,  elle  remarque  que  cet  enfant 
jusqu'alors  bien  portant  devient  chagrin  et  agité,  prend  le  sein 
avec  moins  d'avîdilé,  présente  quelques  vomissements  et  semble 
maigrir  un  peu;  en  même  temps,  le  teint  de  l'enfant  change  et 
devient  fort  pâle.  Au  bout  de  quatre  ou  cinq  jours  pendant  lesquels 
elle  remarque  qu'elle-même  a  moins  d'appétit  el  de  force,  elle  est 
prise  brusquement  de  cholérine  aiguë  avec  voraissemenis  répétés, 
selles  profuses  et  fétides,  algidité  légère  succédant  à  de  forts  accès 
de  fièvres,  crampes.  Le  même  jour,  les  vomissements  de  l'enfant 
augmentent  et  il  se  produit  quelques  selles  diarrhéïques  peu  abon- 
dantes, en  même  temps  que  son  teint  devient  couleur  de  vieil  ivoire. 

Appelé  dans  la  journée,  nous  ordonnons  la  diète  à  la  mère  à  qui 
nous  défendons  d'allaiter  son  enfanl  pour  le  moment  :  nous  lut 
prescrivons  une  potion  avec  chlorodine.  salicylate  de  bismuth, 
benzonaphlol,  et  un  purgatif;  l'enfant  est  mis  à  l'eau  de  Vais.  Les 
accidents  furent  rapidement  enrayés  et  le  quatrième  jour  la  mère 
put  rendre  le  sein  à  l'enfant  sans  inconvénients  appréciables  pour 
celui-ci. 

Le  point  remarquable  de  notre  observation,  c'est  que  le  lait,  tiré 
par  la  mère  pour  dégager  ses  seins,  était  excessivement  clair, 
presque  aqueux  et  présenta  au  bout  de  quelques  heures  une  teinte 


(•)  Goruji  Besanez,  Abchiïen  Fûa  Phïsiologische  Heilkundï,  1819. 


« 


verdâtre  fort  nette  qui  augmenta  considérablement  d'intensité  par 
l'addîlion  d'acide  nitrique.  Ce  phénomène  particulier  dura  pen- 
dant les  quatre  jours  de  l'indisposition  de  la  mère,  mais  s'affaiblis- 
sant  progressivement. 

Observation  II.  —  M"»  M...,  29  ans,  femme  petite,  un  peu  déli- 
cate, toujours  constipée  et  fortement  dyspeptique,  accouche  en 
juin  1900  de  son  second  enfant  et  veut  le  nourrir  malgré  nos 
observations.  Dès  le  troisième  jour,  l'enfant  présente  de  l'ictère 
hémaphéîque  très  net,  sans  aucun  (rouble  apparent  du  reste.  Nous 
ne  pensions  guère  à  prêter  attention  à  ce  phénomène  vulgaire, 
malgré  sa  persistance,  quand,  le  dixième  jour  après  la  naissance, 
nous  constatons  que  l'ictère,  au  lieu  de  disparaître,  devient  plus 
foncé  :  le  lendemain,  le  corps  entier  de  l'enfant  est  verdâtre  et 
la  face  a  pris  absolument  la  teinte  du  bronze  vert.  En  même 
temps  l'enfant  est  pris  de  vomissements,  rejetant  le  lait  caillé 
même  trois  ou  quatre  heures  après  la  tétée  :  les  selles  sont  rares 
et  compactes. 

Nous  faisons  donner  à  l'enfant  quelques  cuillers  d'eau  de  Vais 
après  chaque  létée  et  une  cuiller  à  café  d'un  mélange  : 

Huile  de  ricin 5  grammes. 

Huile  d'amandes  douces   ...    15        , 

La  situation  reste  la  même  pendant  quarante-hutt  heures,  et 
nous  notons  quelques  légers  mouvements  fébriles,  38"  maximum, 
tandis  qu'apparaît  une  diarrhée  lientérique. 

Au  bout  de  ce  laps  de  temps,  voyant  qu'aucune  amélioration  ne 
'  se  produit,  nous  pressons  la  mère  de  sevrer  l'enfant,  ce  que  nous 
obtenons  assez  difûcileinenl  du  reste. 

Le  lait  de  la  mère  était  assez  gras  et  épais  et  sa  composition 
ne  devait  guère  s'écarter  de  la  normale,  car  sa  densité  était  de 
1031,5  environ,  mais  par  le  repos  il  donnait  au  bout  de  quelques 
heures  une  coloration  jaune  foncé  que  l'acide  nitrique  transformait 
en  coloration  verte. 

L'enfant,  mis  en  nourrice,  perdit  en  quelques  jours  sa  teinte 
verte  si  spéciale,  mais  il  resta  très  sensible  de  l'estomac  et  suc- 
comba en  septembre  à  des  accidents  de  gasiro-enlérite  aigu», 
compliqués  do  phénomènes  méningi  tiques. 


4  —  78  — 

Observation  111.  —  M™«  L...  B...,  âgée  de  26  ans,  accouche  le 
5  février  1902  d'un  garçon  avant  terme  (7  mois  et  huit  jours 
environ).  Lors  de  ses  grossesses  précédentes,  elle  a  accouché 
en  février  1900,  à  sept  mois,  au  cours  d'une  attaque  de  grippe, 
d'une  fille  qui  a  vécu  seulement  quarante-huit  heures,  et  en 
février  1901  d'un  garçon  à  terme,  mort  le  16  août  de  gastro- 
entérite infectieuse. 

La  mère  qui  a  présenté  longtemps  de  la  chloro-anémie,  mange 
bien  et  quoique  mince  semble  assez  résistante;  mais  elle  est  ordi- 
nairement constipée,  a  une  digestion  assez  paresseuse  et,  sans 
avoir  jamais  eu  d'ictère,  présente  souvent  un  teint  jaune  mat  : 
Texamen  ne  nous  a  d'ailleurs  point  révélé  d'affection  hépatique 
apparente.  Jamais  rien  dans  les  urines,  examinées  plusieurs  fois 
au  cours  des  diverses  grossesses. 

L'enfant  pèse  1780  grammes  :  on  l'enveloppe  de  feuilles  d'ouate 
et,  quelques  heures  après  sa  naissance,  on  le  place  dans  une 
couveuse  ou  il  reste  jusqu'au  27  février,  en  raison  de  sa  faiblesse 
et  de  la  rigueur  de  la  température;  à  partir  de  cette  date,  on  le 
sort  progressivement  dans  la  journée,  mais  on  l'y  maintient 
encore  pendant  la  nuit  jusqu'au  13  mars.  C'est  à  cette  date 
seulement  qu'il  est  possible  d'abandonner  complètement  ce  moyen 
de  protection. 

Le  poids  de  l'enfant,  allaité  par  la  mère,  passe  progressivement 
de  1780  grammes  à  la  naissance  à 

1760  grammes        le  10  février         6®  jour 
1774        .  15      .  11 


1782  ,  16 

1814  .  19 

1900  „  21 

2009  .  23 

2010  ,  25 
2111  ,  27 


12 
15 
17 
19 
21 
23 


2108        „  le  l«rmars        25     „ 

Malgré  cette  augmentation  générale  du  poids  qui,  insuffisante 
pour  un  sujet  normal,  pouvait  paraître  satisfaisante  chez  un 
enfant,  venu  avant  terme  et  mis  en  couveuse,  la  santé  du 
nouveau-né  laissait  à  désirer. 


Les  extrémîlés  restaient  froides,  bleues,  œdématiées  et  dures 
pendant  une  dizaine  de  jours,  malgré  les  bains  de  vin  chaud,  les 
frictions  excitantes  et  les  massages  prudents;  la  circulation  se 
faisait  mal  et  les  battements  du  cœur  étaient  fort  irréguliers. 
Chaque  matin,  la  mère  et  la  garde  remarquaient  que  le  teint  de 
l'enfant  était  très  jaune;  il  avait  des  vomissements  fréquents,  des 
alternatives  de  constipation  et  de  diarrhée  ;  des  selles  tanlôt  dures 
et  sèches,  tantôt  fort  molles,  mêlées  do  grumeaux  de  lait  non 
digéré,  de  matières  glaireuses  et  de  filaments  jaune  verdâlre. 
A  plusieurs  reprises,  il  fut  pris  d'accidents  d'apparence  lanlôt 
syncopale,  tanlôt  convulsive,  qui  n'étaient  pas  justifiés  par  un 
abaissement  de  la  température  et  qui  nous  parurent  devoir  êlre 
rapportés  h  un  rétiexe  gastrique. 

Le  tait  de  la  mère  fut  tiré  sur  notre  demande  trois  jours  de  suite 
afin  qu'on  pût  comparer  les  échantillons  des  diverses  journées,  les' 
analyser  au  besoin  et  voir  s'il  existait  des  différences  de  composi- 
tion d'un  jour  à  l'autre.  Dès  le  second  jour,  le  premier  échan- 
tillon présentait  une  teinte  verte  qui  alla  s'accentuant  jusqu'au 
qualrième  jour  :  il  en  fut  de  même  des  autres  spécimens  tirés. 

La  composition  du  lait  fut  trouvée  trop  faible  d'environ  1/10  en 
éléments  normaux  par  rapport  à  la  composition  ordinaire  du  lait 
de  femme,  mais  les  expériences  suivantes  démontrèrent  d'une 
manière  certaine  la  présence  de  la  bile  dans  le  liquide  examiné. 

1'  Dans  un  tube  à  essai,  nous  versâmes  deux  centimètres  cubes 
d'acide  sulfurique  concentré  et  une  pincée  de  nitrate  de  potasse 
pulvérisé  :  en  versant  ensuite  doucement  le  lait  sans  mélanger  les 
deux  liquides,  nous  obtînmes  dans  leur  zone  de  contact  une  très 
belle  colora  lion  verte, 

2=  A  un  volume  de  lait,  nous  avons  ajouté  quelques  gouttes 
d'acide  chlorhydrique  pur,  puis  un  volume  d'un  mélange  d'éther 
et  de  chloroforme.  Après  agitation  et  décantation  du  mélange 
éthéro-chloroformique,  nous  le  Imies  chaufl'er  au  bain-marie  dans 
une  capsule  de  porcelaine  afin  de  le  réduire  à  un  petit  volume;  en 
ajoutant  alors  le  réactif  de  Gmesin  —  acide  azotique  nitreux  — 
nous  oblinmes  encore  une  magnifique  coloration  verte. 

En  présence  du  résultat  de  l'analyst;,  nous  crûmes  devoir  faire 
supprimer  l'allaitement  maternel  et  confier  l'enfant  à  une  nourrice 
«xpérinientëe  et  d'une  santé  parfaite. 


6  —  80  — 

Dès  que  la  substitution  eut  été  opérée,  Tenfant  gagna  considé- 
rablement, comme  le  prouve  le  tableau  suivant  : 


1" 

mars 

25»  jour 

2108  1 

gammes 

3 

9 

2152 

p 

5 

11 

2208 

n 

9 

ff 

2305 

n 

ff 

35«   , 

2367 

13 

H 

2363 

15 

v 

2491 

18 

n 

2542 

20 

n 

2630 

22 

n 

46-   , 

2669 

24 

a 

2765 

26 

» 

2830 

28 

» 

2926 

30 

ff 

2920 

!•' 

avril 

56»   , 

2895 

2 

* 

2894 

3 

» 

3015 

j> 

4 

n 

3072 

» 

5 

» 

3060 

n 

6 

» 

3145 

» 

7 

w 

3065 

w 

8 

» 

* 

3175 

n 

Ces  dernières  oscillations  de  poids  sont  dues,  partie  à  une 
irrégularité  dans  les  conditions  de  la  pesée,  partie  à  un  rhume 
qui  fit  souffrir  Tenfant  pendant  plusieurs  jours.  Le  27  juin,  l'enfant 
atteignait  le  poids  de  4865  grammes  bien  qu'il  eût  contracté  la 
rougeole  au  mois  de  mai  :  la  maladie  s'est  du  reste  passée  facile- 
ment sans  donner  lieu  à  aucune  complication. 

Ces  trois  observations»  pour  intéressantes  qu'elles  nous  paraissent 
être,  ne  sont  sans  doute  point  suffisantes  pour  élucider  complète- 
ment la  question  et  établir  une  étude;  nous  ne  voyons  en  elles 
qu'une  occasion  d'éveiller  l'attention  sur  un  point  insuffisamment 
signalé  jusqu'ici  des  difficultés  multiples  que  rencontre  le  médecin 
dans  la  direction  de  l'allaitement  maternel,  et  un  siget  de 
recherches  nouvelles  dans  le  sens  indiqué. 


.  81  ■ 


La  découverte  de  la  bile  dans  le  lait  a  été  pour  nous  une  sur- 
prise dans  les  Irois  cas,  rien  en  effet  ne  permettait  d'en  soup- 
çonner la  présence  à  priori  et  nous  n'avions  nullement  songé, 
après  nos  deux  premières  observations,  à  nous  occuper  de  la 
question;  c'est  la  répétition  du  même  fait  une  troisième  fois  qui 
nous  a  frappé  et  nous  a  amené  à  étudier  la  question  et  à  en 
siguaier  l'intérêt. 

Les  conditions  sont  pourtant  un  peu  différentes  entre  nos  trois 
sujets,  soit  au  point  de  vue  de  l'étiologie  des  accidents,  soit  au 
point  de  vue  de  leur  importance.  Dans  le  premier  cas  en  effet,  la 
mère  a  présenté  des  phénomènes  gastroentériques  des  plus  nets, 
et  il  est  facile  de  comprendre  comment,  au  cours  d'une  cholérine 
aiguë,  précédée  d'ailleurs  d'une  période  prémonitoire,  inaperçue 
par  elle,  mais  qu'un  médecin  n'eût  point  méconnue,  le  foie  a  pu  être 
touché  et  sécréter  une  quantité  plus  grande  de  bile  ;  il  est  cepen- 
dant remarquable  que  les  pigments  biliaires  se  soient  éliminés  en 
aussi  grande  abondance  par  les  sécrétions  naturelles  du  corps, 
sans  avoir  produit  un  ictère  appréciable  du  côté  de  la  peau. 

Chez  les  deux  autres  nourrices  au  contraire,  les  phénomènes 
gastro-entéro-liépatiques  étaient  absolument  frustes;  sans  doute 
c'étaient  des  constipées  et  des  dyspeptiques  dont  le  fonctionne- 
ment du  [oie  devait  être  troublé,  mais  rien  chez  elles  ne  décelait  de 
manifestations  hépatiques  de  nature  à  faire  prévoir,  ni  à  expliquer 
la  présence  de  la  bile  dans  le  lail.  Cependant  le  teint  fréquem- 
ment jaunâlre  de  ces  personnes  permet  de  supposer  qu'elles 
avaient  habituellement  une  suractivité  hépatique  manifeste,  bien 
qu'insuffisante  pour  déterminer  chez  elles  des  accidents  sérieux 
ou  même  seulement  des  inconvénients  notables. 

Le  fait  remarquable,  c'est  que  les  pigments  biliaires  n'appa- 
raissent point  directement  dans  le  lait  et  qu'ils  ne  peuvent  ordi- 
nairement y  être  reconnus  dès  l'extraction  du  liquide  que  par 
l'analyse  chimique  :  il  faut  en  effet  que  l'air  intervienne  pour 
oxyder  les  pigments  contenus  dans  le  lail,  avant  que  la  coloration 
se  montre,  et  celle-ci  devient  de  plus  en  plus  intense  pendant  les 
premiers  jours. 

On  pourrait,  il  est  vrai,  nous  objecter  que  cette  coloration  peut 
être  produite  par  le  bacille  chromogèn«  qui  a  justement  la  pro- 
priété de  transformer  la  couleur  du  lait  et  de  le  faire  verdir,  mais 
XXVII.  6 


nous  ne  croyons  pas  que  cette  explication  puisse  être  avancée  ici, 
cav  les  réactions  chimiques  par  l'acide  nitrique  dans  les  premiers 
cas,  par  l'acide  nitrique  nitreux  et  l'acide  nitrique  naissant  dans 
le  troisième,  ont  été  trop  nettes  et  trop  caractéristiques  pour  qu'on 
puisse  contester  l'existence  réelle  des  pigments  biliaires  et  ne  pas 
leur  attribuer  la  coloration. 

Quelles  relations  existent  entre  la  présence  de  la  bile  dans  le 
lait  des  nourrices  et  l'état  de  santé  de  l'enfant?  Faul-il  lui  attribuer 
seule  les  troubles  gastro-entériques  des  nourrissons  dans  les  cas 
que  nous  avons  observés?  Question  fort  difficile  à  résoudre  et 
que  seules  de  nouvelles  recherches  permettront  d'élucider  com- 
plètement. 

On  a  donné  bien  souvent  de  la  bile  ou  des  sels  biliaires  à  des 
malades  pour  améliorer  les  accidents  hépatiques  et  accessoirement 
les  accidents  gastriques  dans  certaines  affections  et  notamment 
dans  la  lithiase  biliaire,  et  de  nombreux  sujets  s'en  sont  bien 
trouvés.  Peut-on  incriminer  la  bile  dans  le  cas  présent  et  pré- 
tendre qu'elle  a  été  nuisible  et  a  provoqué  une  action  défavorable? 

Il  faut  noter  que  l'estomac  de  l'enfant  est  fort  sensible  et  qu'une 
cause  morbide,  si  légère  soït-elle,  a  prise  sur  lui  et  peut  amener 
des  troubles  graves;  le  mélange  au  lait  d'un  principe  anormal  et 
surtout  d'un  principe  irritant  et  acre,  comme  la  bile,  n'est-il  pas 
suffisant  pour  léser  cet  organe  si  délicat  et  amener  des  accidents 
gastriques  ?  De  plus,  la  bile  qui  passe  ainsi  dans  le  lait  de  la  nour- 
rice sous  l'influence  d'une  affection  chronique  ou  d'une  maladie 
infectieuse,  n'est  sans  doute  plus  de  la  bile  normale  et  doit  pré- 
senter par  suite  des  propriétés  offensantes.  Enfin,  dans  ces  cas,  la 
bile  est  sans  doute  accompagnée  dans  le  lait  par  d'autres  produits 
irritants  et  morbides  —  toxines  et  ptomaïnes  —  élaborées  dans  le 
corps  de  la  mère  et  susceptibles  d'amener  chez  les  enfants  les 
troubles  constatés. 

Aussi  admettrions-nous  volontiers  que  la  bile  dans  ces  cas  n'a 
joué  qu'un  rôle  secondaire  et  que  la  première  place  dans  la  patho- 
gênie  des  accidents  doit  être  attribuée  à  ces  autres  composants 
occasionnels  du  lait  dont  la  recherche  est  fort  difficile  et  dont  la 
constatation  ne  pourrait  être  faite  que  par  une  longue  expéri- 
mentation  sur  les  animaux. 

Nous  trouvons  une  preuve  de  ce  que  nous  avançons  dans  na| 


-  83  —  9 

seconde  observation,  car  les  accidents  d'ictère  si  spécial  remar- 
qués chez  le  second  enfant  dont  nous  avons  parlé,  ne  peuvent 
s'expliquer  que  par  une  action  énergique  sur  son  foie  de  produits 
toxiques,  apportés  du  dehors  et  ayant  excité  et  perturbé  violem- 
ment le  fonctionnement  de  cet  organe.  Nous  n'avons  en  effet 
constaté  qu'une  seule  fois  une  coloration  du  même  genre,  et  encore 
moins  étendue  et  moins  intense  chez  une  femme  d'une  trentaine 
d'années  qui  fit  de  l'infection  du  foie  au  cours  d'attaques  répétées 
de  coliques  hépatiques. 

En  résumé,  nous  pouvons  conclure  en  disant  que  : 

1°  Chez  la  nourrice,  il  peut  arriver  qu'en  dehors  même  de  tout 
ictère  apparent,  il  existe  dans  le  lait  de  la  bile  ou  des  pigments 
biliaires  que  l'analyse  chimique  décèle; 

2*»  La  présence  de  la  biler  dans  le  lait,  soit  par  elle-même,  soit 
en  raison  des  principes  toxiques  organiques  qu'elle  accompagne, 
peut  être  une  cause  de  troubles  variés  et  surtout  de  troubles 
gastro-hépatiques  chez  le  nourrisson  ; 

3°  On  devra,  en  cas  de  troubles  gastriques  et  d'insuffisance 
d'accroissement  du  poids  que  ne  peut  expliquer  complètement  la 
composition  du  lait,  rechercher  la  présence  de  la  bile  dans  le 
liquide,  et,  après  l'y  avoir  constatée,  faire  supprimer  l'allaitement 
maternel  si  la  cause  ne  paraît  point  être  une  cause  passagère  et 
ne  peut  être  facilement  supprimée. 


LES    ESPÈCES 

DU 


GENRE  «  HAEMANTHUS  L.   » 

(Sous-genre  NERISSA  Salish.) 


PAR 


É.   DE  ^W^ILDE^AN 

Doetonr  «n  iciraoM  natnrellM 
ConMirattar  an  Jardin  botanlqot  d«  l'État  à  BrnxtUM 


INTRODUCTION 

Le  genre  Haemanthm  a  été  créé  en  1700  par  le  célèbre  Pi  thon 
do  Tournefort  qui  le  décrivit  à  la  page  657  de  ses  InstitutUmes  m 
herhariae,  et  figura  Tunique  espèce  alors  connue  sous  le  vocable 
binominal  de  Ilaetnap^ihus  africanus  (lab.  433).  Linné  reprit  le  nom 
de  Tourne  fort  •  pour  la  première  fois,  dans  son  Systema,  éd.  I  (1735), 
puis  dans  le  Oepiera  phntarum,  éd.  I  (1737),  p.  97,  n.  276. 

La  pren)ière  plante  connue  dans  ce  crenre  fut  débaptisée  par 
Linné,  qui  transforma  i/(i^i/i(ui//iM$  africanus  en  Haemanthus  cocci^ 
mus  L.  (Sp.  pK,  p.  412),  nom  qui  est  encore  en  usage  actuellement. 

Le  genre,  tel  qu'il  est  compris  de  nos  jours,  a  subi  dans  le  temps 
bien  des  transformations  ;  on  a  essayé  de  le  démembrer  et  une 
dizaine  de  noms  ont  vu  le  jour,  soit  pour  dénommer  des  genres 
sè^uirês  du  type,  soit  pour  indiquer  des  sections  du  genre. 
R.  A.  Salisbury  fut  un  des  derniers  à  morceler  ce  genre. 

Dans  son  Guntra  (*y,  il  admet  dans  la  famille  des  Amaiyttid^ae^ 

{^"^  Tk0  G^ntn»  of  pfamts,  Liriofamae,  Londres,  1S66,  p.  13lX 


—  85  —  2 

un  ordre  des  Haemantheae  et  5  genres  :  Melkh^o  Salisb..  Dïarles 
Salisb.,  Haemantkus  S.  L,  T.  Herm.,  Gyaxis  Salisb.  et  Nerissa 
Salisb. 

Si  l'on  compare  entre  eux  les  caractères  proposés  par  l'auteur 
pour  difTérencier  ces  divers  genres,  on  voit  qu'ils  sont  assez  faibles, 
mais  qu'ils  pourraient  être  employés  pour  différencier  des  sous- 
genres,  comme  l'a  fait  M.  Baker  dans  sa  monographie  des  Ama- 
ryllideae  (*). 

Mais  avant  de  passer  à  l'examen  de  la  différeneialion  des  sous- 
genres  que  l'on  peut  établir  dans  le  genre  Haematifhus,  il  y  a  lieu, 
pensons-nous,  d'attirer  l'attention  sur  les  caractères  génériques. 

M.  Baker,  dans  le  dernier  travail  d'ensemble  paru  sur  ce  genre 
(loc,  cit.),  donne  des  Haernanikus  la  description  générique  sui- 
vante, qu'il  nous  a  paru  utile  de  reproduire  ici, 

"  Périanthe  dressé;  tube  subcylindrique;  segments  égaux, 
linéaires  ou  lancéolés,  étalés  ou  ascendants.  Élamines  insérées  à 
la  gorge  du  tube  du  périanthe:  fdaments  filiformes,  souvent  plus 
longs  que  les  segments;  anthères  petites,  obiongues,  versatiles. 
Ovaire  globuleux,  tri-loculaire  ;  ovules  sessiles,  solitaires  ou  par 
paires  collatérales,  attachés  au  centre  du  placenta;  style  filiforme; 
stigmate  très  courtement  tricuspidé.  Fruit  globuleux,  bacciforme. 
Graines  souvent  solitaires;  testa  pâle,  membraneux.  —  Souche 
constituant  un  bulbe  tunique.  Feuilles  larges,  obtuses,  minces  ou 
charnues.  Pédoncule  épais,  solide.  Fleurs  rouges  ou  blanches,  en 
ombelles  denses;  valves  de  la  spathe,  dressées  ou  étalées,  mem- 
braneuses. , 

M.  Pax,  dans  la  revision  des  Âmaryllidacéfs,  publiée  dans  Engl. 
et  Prantl  NtitUrl.  Pflammfam.,  II,  v.  p,  97,  donne  une  description 
assez  sommaire  du  genre,  de  même  M.  Harms,  dans  Engter 
PJlamenwdt  Ost.  Afr.  p.  145,  ne  décrit  le  genre  qu'en  quelques 
mots,  mais  tous  deux  attirent  l'attention  sur  la  souche  bulbeuse, 
Bentham  et  Hooker  dans  leur  Gênera  signalent  le  même  caractère. 

Certes  il  est  difficile  de  définir  le  mot  bulbe,  mais  si  l'on  e-sa- 
mîne  quelques  souches  A' Uaemanthu.8,  on  verra  que,  au  moins  pour 
certaines  espèces  du  sous-genre  Nerissa,  on  ne  peut  considérer  les 


(•)  Uandhooh  uf  the   Amni-yllidene  incUiding  the  Ahlroem. 
London,  1888. 


3  —  86  — 

«ouchcs  comme  des  bulbes  vrais  et  surtout  comme  des  bulbes 
tuniques.  Chez  certaines  espèces,  telles  VH.  Eetvddeanus  De  Wild. 
et  Th.  Dur.,  la  souche  devient  un  véritable  rhizome,  nous  en  avons 
vu  un  en  herbier  qui  mesurait  6-7  centim.  de  long  sur  13  millim. 
de  diamètre  et  chez  Y  H.  Cabrae  De  Wild.  et  Th.  Dur.,  nous  en 
avons  mesuré  de  6  à  7  centim.  de  diamètre. 

Dans  VU.  Ar'noldianus  De  Wild.  et  Th.  Dur.,  la  souche  est 
réduite  à  un  plateau  sur  lequel  se  trouvent  disposées  en  plusieurs 
rangs  concentriques  les  gaines  des  feuilles  fanées  et  du  centre 
duquel  part  la  nouvelle  pousse  florale  et  foliaire,  simulant  ainsi  un 
bulbe  tunique. 

On  ne  peut  donc  considérer  ce  caractère  comme  général  et  il  y 
aurait  lieu  de  rechercher  chez  les  espèces  des  divers  sous-genres 
d!  Ilaemanthuè  à  quel  groupe  morphologique  se  rattachent  les 
organes  souterrains. 

Le  caractère  employé  par  MM.  Baker  et  Pax  pour  séparer  les 
Amaryllideae  des  Agavoideae  et  Ilypoxidioideae  ne  tient  donc  pas, 
puisque  nous  possédons  des  Haemanthus  privés  de  bulbe.  On  peut 
se  rabattre  sur  la  tige  feuillue  (Agavoideae  et  Hypoxidioideae)  ou 
la  branche  florale  privée  de  feuilles  (Amaryllioideae)  pour  séparer 
ces  divers  groupes. 

Un  autre  caractère  donné  par  M.  Baker  et  qui  est  légèrement 
inexact  est  celui  des  feuilles,  ces  dernières  ne  sont  pas  toujours 
obtuses,  connue  cela  se  remarque  dans  certaines  espèces  des  sous- 
genres  à  feuilles  grasses,  mais  au  contraire  assez  acuminées. 

Quant  aux  valves  de  la  spathe,  elles  sont  non  seulement  dres- 
sées ou  étalées,  mais  dans  ce  dernier  cas  se  réfléchissent  totale- 
mont  pendant  la  floraison. 

M.  Baker  nous  semble  avoir  fort  bien  délimité  dans  le  genre 
4  sous-genres,  qui  se  rapportent  à  4  des  genres  créés  par  Salisbury, 
Deux,  Serissa  et  (ryaxis,  sont  caractérisés  par  des  feuilles  mem- 
braneuses, les  deux  autres  se  reconnaîtront  à  leurs  feuilles  char- 
nues épaisses,  ce  sont  les  sous-genres  DiacUs  et  JJelicho,  C*est  sur 
la  disposition  des  valves  de  la  spathe  que  Ton  se  basera  pour  dif- 
férencier Nerissa  et  Gyaxis;  elles  sont  réfléchies  au  moment  de  la 
floraison  chez  les  Xerissa,  tandis  qu'elles  restent  dressées  chez  les 
G  y  axis. 

Tous  les  Hatmanthns  appartiennent  à  la  flore  de  l'Afrique,  le 


-  87  - 


genre  renferme  une  cinquantaine  d'espèces  environ,  dont  le  plus 
grand  nombre  est  localisé  dans  le  sud  de  l'Afrique,  les  sous-genres 
Melicko  et  Diades  sonl  uniquement  représentés  dans  cette  parité 
du  Continent  noir;  le  sous-genre  Nerixsa  n'est  représenté  dans  le 
sud-africain  (Cap  de  Bonne-Espérance),  que  par  une  seule  espèce, 
1'^,  Kafharinae  Baker  ;  le  sous-genre  Gyaxis  possède  trois  espèces 
endémiques  dans  l'Afrique  tropicale,  les  autres  sont  spéciales  au 
sud  de  l'Afrique. 

Jusque  vers  1890,  les  Nerissa  n'étaient  guère  répandus  dans  les 
cultures,  on  en  trouvait  parfois  chez  quelques  amateurs  et  dans 
les  grandes  maisons  horticoles,  mais  ils  ne  semblaient  pas  entrer 
dans  le  domaine  public.  A  partir  de  celte  époque  seulement  et 
grâce  aux  introductions  de  plantes  de  l'État  Indépendant  du 
Congo,  on  trouve  plusieurs  espèces  de  ce  genre  dans  le  commerce, 
et  V Horlirole  coloniale  {rue  Wiertz,  à  Bruxelles)  a  même  introduit 
la  fleur  coupée  dans  le  commerce, 

La  culture  des  Hueniaiithua  n'est  pas  chose  difficile,  elle  n'exige 
pas  rie  serres  à  très  haute  température,  une  moyenne  de  18  degrés 
est  très  suffisante  pour  obtenir  de  belles  plantes;  pour  conserver 
celles-ci,  il  est  ulile  de  ne  pas  les  déplanter  trop  souvent  et  de  les 
placer  dans  une  lerre  légère.  On  peut  prolonger  la  durée  de 
Ooraison  en  plaçant  les  plantes  fleuries  dans  des  endi'oîts  où  la 
température  est  un  peu  plus  froide  que  celle  de  la  serre  où  elles 
ont  végété.  Il  faut  bien  observer  le  repos  de  la  plante  et  pendant 
celte  période  ne  pas  lui  donner  trop  d''eau,  ce  qui  est  d'ailleurs  1res 
souvent  la  cause  de  la  mort  de  bien  des  plantes  de  nos  serres. 

Quant  à  la  multiplication,  elle  peut  se  faire  avec  toutes  les 
parties  de  la  plante,  chez  certaines  espèces  du  moins. 

Le  morcellement  de  la  base  renflée,  des  fragments  de  pétiole  et 
de  pédoncule  peuvent  donner,  quand  ils  sont  placés  dans  des 
conditions  favorables,  naissance  à  de  nouvelles  plantes  et  celles-ci 
peuvent  également  être  obtenues  de  graines.  Mais  les  graines  ne  se 
forment  pas  aisément  en  serre,  la  fécondation  même  artificielle  ne 
réussit  pas  toujours. 

On  a  essayé  à  V  Horticole  coloniale  l'hybridation  des  pieds  d'Hae- 
manthus;  fécondés  par  des  CUvia  ils  ont  donné  quelques  fruits 
dont  les  graines  ont  pu  être  amenées  à  maturité  ;  elles  ont  germé 
et  donné  naissance  à  de  jeunes  plantes  qui  n'ont  pas  encore  fleuri. 
Il  sera  intéressant  de  suivre  ces  produits. 


—  88  — 


ÉTUDE    SYSTÉMATIQUE 


HAEMANTHUS  {Tourn,)  L. 

Plantes  herbacées,  à  souche  bulbeuse  ou  rhizomateuse.  Feuilles  peu  nom- 
breuses, larges,  membraneuses  ou  charnues,. aiguës  ou  obtuses.  Hampe  florale 
épaisse,  non  creuse,  centrale  ou  latérale  par  rapport  à  la  touffe  de  feuilles. 
Fleurs  rouges  ou  blanches,  en  ombelles  denses,  entourées  d'une  spathe  poly- 
phylle,  à  lobes  dressés  ou  étalés,  membraneux,  incolores  ou  colorés  comme  les 
fleurs.  Pédicelles  plus  ou  moins  allongés.  Périanthe  dressé,  à  tube  subcylin- 
drique, à  segments  égaux,  linéaires  ou  elliptiques»  lancéolés,  étalés  ou  ascen- 
dants.  Etamines  insérées  à  la  gorge  du  tube  du  périanthe,  à  filaments  filiformes, 
dépassant  souvent  les  lobes  du  périanthe;  anthères  petites,  oblongues,  versa- 
tiles, pollen  jaune,  elliptique,  à  paroi  externe  granuleuse,  à  un  seul  sillon 
longitudinal.  Ovaire  globuleux»  triloculaire;  ovules  sessiles  solitaires  ou  par 
paires  collatérales,  attachés  au  centre  du  placenta.  Style  filiforme,  à  stigmate 
très  courtement  tricuspidé.  Fruit  globuleux,  baccifornie.  Graines  souvent 
solitaires,  à  testa  pâle,  membraneux. 

Sous-genre  Nerissa  (Salish,)  Baker,  —  Feuilles  membraneuses; 
lobes  de  la  spathe  étalés,  réfléchis;  segments  du  périanthe  étalés. 

Hybrides  Gyaxis  x  Nerissa.  —  Feuilles  membraneuses,  valves 
de  la  spathe  étalées,  réfléchies;  segments  du  périanthe  étalés- 
dressés. 

Sous-genre  Gyaxis  (Sallsb.)  Baker,  —  Feuilles  membraneuses  ; 
lobes  de  la  spathe  dressés;  segments  du  périanthe  dressés. 


Jous-genre  Melicho  (Salisb,)  Baker,  —  Feuilles  épaisses,  char- 
L»s  ;  lobes  de  la  spathe  et  segments  du  périanthe  étalés. 

Sous-genre  Diacles  (Salisb,)  Baker,  —  Feuilles  épaisses,  char- 
nues ;  lobes  de  la  spathe  et  segments  du  périanthe  dressés. 


Sous- 
niieH 


—  89  — 


.6 


CLEF  ANALYTIQUE  DES   ESPÈCES 


Nerissa  (Salisb.)  Baker 


Pédoncule  latéral  par  rapport  à  la  touffe  de  feuilles. 
Segments  du  périanthe  1-nervés. 
Segments  de  ]2-2!2  millim.  de  long. 
Tube  du  périanthe  de  8  millim.  environ  de  long. 

Pédicelle  de  25  à  31  millim.  de  long. 
Tube  du  périanthe  de  9-10  millim.  de  long.  Pédi- 
celles  de  12-20  millim.  de  long. 
Segments  de  22-25  millim.  de  long. 
Tube  du  périanthe  de  6  millim.  environ  de  long. 

Pédicelles  de  37-50  millim.  de  long. 
Tube  du  périanthe  de  10-12  millim.  de  long.  Pédi- 
celles de  15  35  millim.  de  long. 
Segments  du  périanthe  3-5  nervés. 
Segments  de  12  millim.  environ  de  long. 
Filaments  staminaux  atteignant  20  millim.  environ 
de  long.  Pédicelles  de  25  millim.  environ  de  long; 
anthères  de  1  millim.  de  long. 
Filaments  staminaux  de  18  millim.  environ  de  long. 
Pédicelles  de  12-18  millim.  de  long;  anthères  de 
2  millim.  de  long. 
Segments  de  15-30  millim.  environ  de  long. 
Etaminos  aussi  longues  que  les  segments. 
Pédicelles  courts,  de  12-18  millim.  de  long. 
Pédicelles  de  moitié  aussi  longs  que  les  fleurs,  de 
15  millim.  environ. 
Etamines  plus  longues  que  les  segments. 
Tube  du  périanthe  du  6-12  millim.  de  long. 

Ombelle  de  7.5-15  centim.  de  diamètre.  Pédi- 
celles de  20-40  millim.  de  long. 
Ombelle  de  15-20  centim.  de  diamètre. 
Tube  du  périanthe  de  12-20  millim.  de  long,  fila- 
ments de  25-45  millim.  de  long,  ombelle  de 
10-37  centim.  de  large. 
Pédoncule  central  par  rapport  à  la  touffe  de  feuilles. 
Segments  de  20-35  millim.  de  long. 
Tube  de  4-13  millim.  de  long. 
Feuilles  panachées. 
Feuilles  non  panachées. 
Filaments  staminaux  de  2^33  millim.  de  long. 


H.  filiflorus. 
H.  Goetzei, 

H.  zambesiacus. 
H,  Arnoldianus. 


H,  micrantherus. 

H.  rupestris. 

H,  Mannii, 
H,  eurysiphan. 


H.  muUiflorui, 
H.  robustus. 


H.  Katharinae, 


H.  GermarianuS' 


—  90  — 


Pédicelles  de  20-30  millim.  de  long,  lobes  de 
3  millim.  de  large,  feuilles  de  2-3  millim. 
non  distiques  entourées  de  gaines,  plus  ou 
moins  longuement  pétioles,  à  pétioles  de 
643  millim.  de  long. 
Pédicelles  de  15-25  millim.  de  long,  lobes  de 
3-5  millim.  de  long,  environ  6  feuilles  sans 
gaine,   distiques,   courtement   pétiolées,  à 
pétiole  de  6-8  centim.  de  long. 
Pédicelles  de  25-40  millim.  de  long,  lobes  de 
6-7  millim.  de  large,  feuilles  longuement 
pétiolées  à  pétiole  de  16-22  centim.  de  long. 
Filaments  staminaux  de  37-42  millim.  de  long. 
Lobes  de  22-25  millim.  de  long  et  de  2-3  millim. 

environ  de  large. 
Lobes  de  32-33  millim.  de  long  et  de  5  millim. 
environ  de  large. 
Tube  de  16-20  millim.  de  long,  lobes  de  25-37  millim. 
de  long. 
Segments  de  12-20  millim.  de  long. 
Tube  du  périantbe  de  3-5  millim.  de  long. 
Segments  de  15  millim.  de  long,  étamines  beaucoup 
plus  longues  que  les  segments,  à  filets  staminaux 
de  20-22  millim.  de  long,  feuilles  de  11-12.5  cm. 
de  large. 
Segments  de  10-13  millim.  de  long,  éta mines  à  filets 
de  13-18  millim.  de  long,  feuilles  de  6,5  centim. 
maximum  de  large. 
Tube  du  périanthe  de  6-15  millim.  environ  de  long. 
Pédicelles  de  12-25  millim.  de  long. 
Filaments  staminaux  aussi  longs  que  les  lobes, 
de  17  millim.  environ  de  long,  tube  du 
périanthe  de  8  millim.  de  long. 
Filaments  staminaux  plus  longs  que  les  lobes. 
Filaments  de  17-20  millim.  environ  de  long, 
tube  de  10-12  millim.  de  long,  lobes  de 
13-14  millim.  de  long,  feuilles  longuement 
pétiolées,  à  environ  15  nervures  rappro- 
chées de  chaque  côté  de  la  nervure  mé- 
diane. 
Filaments  de  20-30  millim.  environ  de  long, 
tube  de  6-9  millim.  de  long,  lobes  de 
16-18  millim.  de  long  et  de  4-5  millim.  de 
large,  feuilles  courtement  pétiolées, 
Pédicelles  de  25-45  millim.  de  long. 


H.  Cabrae, 


H.  longipes, 

H,  Eetveldeanus, 

H.  faseinator. 
H,  Laurentiù 
H,  Lindeni, 


H,  Kundianus. 


H,  Detneusei, 


H.  rotularis. 


H.  congolensiê. 


H,  cinnabarinufm 


—  91 


Filaments  sUminaux  de  32-30  millitn.  de 
long,  pédicelles  de  35-3â  millioi.  da  long, 
tube  de  8  millim.  de  long.  H.  angoleniU. 

Filameots  aUmioaux  de 30-35  millim.  de  long, 
pédicelles  de  âi>30  mjllim.de  loog,  tubes  de 
13-15  millim.  de  long.  ii.  dladtma. 

Obatrvatioii.  —  L'if.  grandifoUut.  qui  appartient  à  ce  sous-genre,  na  peut 
£lte  classé  par  suite  île  t'abseace  de  Qeurs. 

Haemanthus  filiflorcs  Hient,  ex  Baker,  in  Journ.  of  Bol.  (1878), 
p.  194  et  Amaryll.  (1888).  p.  63;  Baker,  ex  Thia.-D>pr  FI.  trop. 
Afr..  VII,  p.  387  ;  Th.  Dur.  et  tivhim,  Consp.  fl.  afr.,  V,  p.  264. 

H.  mnltinoms  Mart.,  var.  flliflorus  Rendle,  Cal.  Welw.  afr. 
PI.  n  (1899).  p.  34. 

Plante  à  base  renflée  de  37  à  50  millim.  de  diamâlre.  Feuilles  naissant  sur 
Dne  tige  epécinle  de  30  cenlim.  environ  de  long  et  portant  jusqu'à  H  feuilles, 
h  pétioles  élargis,  embrasants.  Lame  ohlongue  de  30  ceotim.  de  long  et  de 
15-9Û  centim.  de  large,  à  lO-lSnervurea  de  chaque  côté  de  la  nervure  principale, 
les  centrales  distantes  Je  6  millim.  environ.  Pédoncule  latéral  de  30-45  ceatim. 
de  long,  maculé.  Ombelle  derse,  de  19,5  à  15  centim.  de  diamètre,  valves  de  la 
spathe  de  5  centim.  de  long,  réfractées,  d'nn  rouge  brun,  oblongues.  Pédicelles 
de  !Î5  à  37  millim.  de  long.  Périanthe  rouge,  fa.  tube  cylindrique,  de  8  millim. 
environ  de  long.  Filaments  staminanx  de  18-^  millim.  de  long,  à  anthères 
petites,  oblongues,  rouges,  à  grains  de  pollen  jaunes.  Ovaire  vert  suniioulé  d'un 
elylede  même  longueur  que  Us  étaniines. 

Angola,  1857  et  1858  (Welwitscli). 

Observations.  —  Celle  plante,  dont  M.  Rendle  croil  pouvoir  Taire 
une  variété  de  1'//,  vitiltiflorus  Mart.,  ne  se  trouve  pas  dans  les 
cultures  et  n'a  pas  élé  rencontrée  pn  dehors  de  l'Angola.  Elle  est 
voisine  des  H.  Ooetzei  Harnts,  zambeslacus  Baker  et  Arnoldianus 
De  Wild.  et  Th,  Dur.  Les  deux  premières  appartiennent  â  ta  flore 
de  l'Afrique  orientale,  et  VH.  fillflorus  se  différencie  de  VH.  Arnol- 
dianuB,  récollé  dans  le  Congo  central  et  dans  le  Katanga,  par  le 
tube  et  les  segments  plus  courts.  Les  caraclères  différentiels  de 
ces  diverses  espèces  sont  exposés  dans  notre  tableau  analytique, 
nous  ne  reviendrons  donc  pas  sur  eux. 

HAEMANTHns  GoETZBi  Uurms,  in  Engl.,  Bot.  Jahrb.,  XXX  (1901), 
p.  276. 

Plante  à  base  épaisse,  atteignant  50  centtra.  de  bauL  Feuilles  se  développant 
après  les  fleurs,  inconnues.  Pédoncule  latéral,  entouré  ii  la  base  de  gaines 


9  —  92  — 

colorées  en  violet  plus  ou  moins  foncé,  dressé,  épais,  de  25-30  centim.  de  haut 
Bractées  obovales,  oblongnes  ou  obiancéolées,  violacées,  de  6-7  centim.  de  long. 
Ombelle  dense,  multiflore;  fleurs  d*un  rouge  cinabre  à  pédicelles  plus  longs 
que  le  tube  du  périanthe,  de  12-20  millim.  de  long,  à  tube  du  périanthe  de 
4-10  millim.  de  long,  à  lobes  uninervés  de  15-22  millim.  de  long.  Étamines  à 
filets  de  22  millim.  environ  de  long,  à  anthères  de  2  millim.  environ  de  long, 
jaunes  à  Tétat  sec,  paraissant  avoir  été  violacées  avant  maturité. 

Afrique  orientale  allemande  :  Montagnes  de  Kinga,  1899 
(G.  Goetze). 

Observations,  —  Grâce  à  Tamabilité  de  M.  le  Prof.  Harms,  il 
nous  a  été  possible  d'étudier  quelques  fleurs  de  cette  espèce,  tout 
à  fait  remarquable  par  la  grandeur  des  bractées  accompagnant  la 
hampe  florale. 

Par  sa  hampe  florale  latérale,  ses  segments  uninervés, 
VH.  Goetzei  est  voisin  des  H.  filiflorus,  zambesiacus  dont  il  diffère 
non  seulement  par  le  grand  développement  de  ses  bractées, 
mais  aussi  par  la  longueur  des  segments  du  périanthe,  du  tube 
et  des  pédicelles  floraux.  Il  paraît  avoir  assez  bien  d*anaIogie 
avec  la  plante  que  nous  avons  dénommée  H,  Arnoldianus  et  qui 
existerait  non  seulement  dans  le  Congo  central,  mais  aussi  dans 
la  région  du  Katanga  et  sur  les  bords  du  Tanganyka  où  elle  porte, 
d'après  Dewèvre,  le  nom  indigène  :  **  Luvungu-vungu  ,. 

Les  caractères  sont  très  semblables,  les  mensurations  des 
organes  sont  pour  les  deux  espèces  : 


H.  Goetzei 

H,  Arnoldianus 

Segments 

15-22  millim. 

22-25  millim. 

Tube 

4-10  millim. 

10-12  millim. 

Pédicelle 

12-20  millim. 

15-35  millim. 

Filets  staminaux 

22  millim.  env. 

22-30  millim. 

Comme  on  le  voit,  d'après  ces  caractères,  le  H,  Goetzei  semble- 
rait être  une  forme  un  peu  réduite  de  Y  H,  Arnoldianus,  Celui-ci  a, 
comme  nous  Tavons  établi  antérieurement,  beaucoup  d'affinité 
avec  YH.  zambesiacus.  Aussi  ne  serions-nous  nullement  étonné 
de  devoir  arriver  un  jour,  après  Tétude  de  plus  amples  maté- 
riaux, à  conclure  que  ces  trois  espèces  ne  sont  que  trois  formes 
d'un  même  type  très  voisin  de  XH,  filiflorus  que  nous  considérons 
comme  véritable  espèce  et  ne  pouvons  rapporter,  comme  le  fait 
M.  Rendle,  à  Y  H.  multiftorus.  Le  nombre  de  nervures  des  segments 
du  périanthe  paraît  constituer  un  caractère  assez  important. 


Haehantbus  7.AMBESIACTJS  Baker,  in  This.-Di/er  FI.  trop.  Afr., 
VII  (1889),  p.  387. 

Plante  à  btse  renRée  de  50  millim.  environ  de  diamètre.  Feuilles  de 
S0-33centini.de  long  elde7,&  centim.  de  large,  obtuses,  lëgèrenient  cuspidées, 
rélrécies  graduellement  à  la  hase  en  pétioles  eDgainanU,  foruiaol  une  tige 
courte.  Pédoncule  Épais,  latéral,  de  plus  de  30  cenlini.  de  long.  Ombelle  globu- 
leuse de  1^  cetiliin.  environ  de  large,  à  valves  de  la  spalhe  étroites,  lancâoléea, 
rèfraclâcs,  pëdicetles  routées  de  XJ  à  50  millim.  de  long;  périanihe  h  tube  cylin- 
drique de  Omillim.de  long.à  segments  linénires.  étalés,  uninervés,  de  !£irailltni. 
de  long.  Filaments  staminaux  un  peu  plus  loDgs  que  les  segments,  aplatis  vers 

Afrique  orientale  anglaise  :  Boruma  (Zambèse)  (Uenyharth). 

Observations.  —  L'ff.  znmbesiaeiis  est,  d'après  la  description  qui 
en  a  été  fournie  par  M.  Baker,  voisin  de  1'//.  .4i-n*/Wia«usDeWild.  ; 
tous  deux  se  différencient  des  H.  GoeUei  Harms,  et  filifloruB 
Hiern,  par  la  longueur  plus  grande  des  segments  libres  du 
périanthe.  Comme  nous  l'avons  prévu  dans  la  clef  analytique,  le 
H.  2ambesiacHs  et  Arnoldianus  se  différencient  à  leur  tour  par  la 
longueur  du  tube,  plus  court  chez  la  première  espèce,  et  par  celle 
des  pédicelles  plus  courts  chez  la  seconde. 

Cette  espèce  ne  parait  pas  se  trouver  clans  les  cultures. 

Haemanthus  Ahnoldianiis  De  Wild.  et  Th.  Dur.  in  TA.  Dur.  et 
De  Wild.  Mat.  (1.  Congo  X  (1901)  p.  24.  (Bull.  soc.  roy.  de  Bot.  de 
Belg.XL,l[1901].p.30). 

Plante  à  hase  en  forme  de  plateau  Épais,  de  5-7  cenlim.  de  large,  garni  de 
la  baie  des  feuilles  de  la  poussée  précédente  et  du  milieu  duquel  part  la 
jeune  pousse.  Feuilles  formées  après  les  Heurs,  au  nombre  de  5-6,  oblonguea, 
cuspidées  courlement,  atténuëes  en  pétiole  à  la  base,  à  lame  de  5-6  centim,  de 
large,  non  connues  à  l'état  adulte,  à  nervures  latérales  au  nombre  de  11-12  de 
chaque  côté  de  la  nervure  médiane,  ii  nervures  transversales,  obliques,  rappro- 
chées. Pédoncule  latéral,  tacheté  de  rouge  k  la  base,  épais,  de  29-75  centim. 
de  long,  ombelle  multiOore,  de  10-15  cenlim.  de  large,  subglobuleuse,  à 
30-80 Deurs:  bractées  lancéolées,  rosées,  de  3-5  centim.  de  long;  Qeurs  ï  pédi- 
celle  rose,  de  15'3&  millim.  de  long,  à  périanlbe  rosé,  devenant  violacé  par  la 
dessiccation,  à  tnbe  cylindrique  de  10-13  mlllin:).  de  long,  segments  linéaires, 
subajgus,  uninervés,  étroits,  de  3S-â5  millim.  de  long  et  1  millim.  environ  de 
Iftrge.  Ovaire  vert,  a  style  rouge,  de  même  loogaenr  environ  qne  les  élamines. 
Filaments  stamiuaux  rouges,  de  ^  millim.  environ  de  long,  k  anthères 
brunâtres  i  l'étal  sec,  pollen  jaune. 

Congo  :  Env.  de  Nyangwe  (  Alfr.  Dewèvre)  ;  Kalanga  (Ct.  Verdick), 


W  -  94  ^ 

Observations.  —  Lorsque  nous  avons  décrit  cette  espèce,  nous 
avons  signalé  ses  afflnilés  avec  les  H.fUiftoms  et  zambesianus, 
nous  avons  fait  remarquer  à  propos  de  \'H.  Goetzei  les  caractères 
communs  de  cette  dernière  espèce  et  de  notre  H.  Arnoidianus. 

Nous  n'insisterons  point  sur  les  différences  et  les  ressemblances 
de  ces  espèces  qui  toutes  deux  ne  se  trouvent  pas  encore  dans  les 
cultures,  les  indications  de  notre  tableau  analytique  suffiront  pour 
distinguer  les  deux  plantes. 

Haehanthus  micranthebds  Fax  in  Engl.  Bot,  Jahrb.  XV  {1893), 
p.  140;  Baker  in  Tkis.-Dyer,  FI.  trop.  Afr.,  VU,  p.  388;  Th.  Dur. 
et  Scbinz,  Consp.  FI.  Afr.,  V.  p.  265. 

Bulba  de  4  eentim.  de  loDg  et  de  S  centim.  environ  de  large,  feuilles  adultes 
ÎDconnuei,  Péiioncole  grSle.  Intéral.  de  âO  centim.  de  long.  Ombelle  de 
7,5  centim.  envlroa  de  diamètre,  à  bradées  lancéolées,  rétlÊchi es,  caduques, 
colorées  en  rose.  Pédicelles  grêles  de  35  millim.  environ  de  Inug.  Tube  du 
périanLhe  de  6-8  mill.  de  long;  segments  linéaires,  de  19  mil[.  environ  de  long 
et  de  1  mill.  de  large,  aigus;  filamenU  stnminanz  aussi  longs  ou  plus  longs 
les  segments  du  péri  an  the,  atteignant  90  mîU.  de  long.  Anthères  de 
long. 

Afrique  orienlale  allemande  :  Ugalla  (R.  Bohm,  1881). 
Observations.  —  Les  données  de  la  '  Flore  d'Afrique  tropicale 
ne  cadrent  nullement  avec  celles  de  la  description  originale 
de  M,  le  Prof.  Fax.  M.  Baker  différencie  les  //.  micrantherm  et 
rupestris  comme  suit  : 

Filaments  slaminaux  de  13  millim.  de  long  ..  H.  micrantherus. 

Filaments  slaminaai  de  18  millim.  de  long...  H.  rupttlria. 

Or,  M.  Fax  dit  (loc  cil.)  que  les  élamines  mesurent  2  centim.  de 
long,  c'est  donc  là  un  caractère  sur  lequel  on  ne  pourra  se  baser 
pour  différencier  les  deux  espèces.  Dans  la  clef  analytique  nous 
avons  attiré  surtout  l'attention  sur  la  longueur  de  l'anthère, 
caractère  qui  avait  frappé  l'auteur  puisque  c'est  de  lui  qu'il  a 
déduit  le  nom  spécltique.  L'if,  micrantherus  ne  parait  pas  avoir  été 
introduit  dans  la  culture. 

Haeuanthds  RCPESTBis  Baker  m  Gard.  Chron.  (1877),  I,  p.  656; 
Amaryll.,  p.  64  et  in  This.-Dyer,  Fi.  trop.  Afr.,  VU.  p.  388;  lîi. 
Dur.  et  Sehim,  Consp.  FI.  Afr.,  V,  p.  267. 


de  long 
ngs  qnji     j 

icale.     I 


■  95  - 


13 


Bulbe  petit,  etobulenx,  Je  25 
nombre  de  deux  au  sommet  d'i 
ù.  b  centim.  de  long  et  lie.  10  i:e. 
à  8-9  nervures  de  chaque  ciMé  de  la 
très  obliques.  Hampe  flnrale 


llim.  en-ïiron  de  diamètre.  Feuilles  an 
tige  i-péciale  courte,  A  pétiole  de  3,7 
n.  environ  de  large,  arrondi  à  la  base, 
rvure  prÏDCipak,  à  nervures  transversalCB 
.  latéralement  par  rapport  à  la  lige  feuillée, 


de7,â  ï33  centim.  de  lont;.  Ombelle  dense,  globuleuse,  de  7,âceiitim.  i 
de  diamètre.  Valves  de  la  spallie  au  nombre  de  4-5,  linéaire^-oblongues, 
rougeâtres,  réfléchies,  de  S.5  à  3,ô  centim.  Je  long.  Fleurs  à  pédicelle  grSle  de 
IS  à  18  millira.  de  long.  Périanthe  rouge,  à  tuhe  de  G  mill.  environ  de  long,  à 
segments  linéaires  deux  fois  aussi  longs  que  le  lube,  de  13  millim.  environ  de 
long.  Filaments  rouges,  plus  longs  que  les  segments,  de  18  niiUim.  environ  de 
long;  anlhËres  oblongues,  de  S  millim.  environ  de  long. 

Guinée  :  Dans  les  environs  de  Nupe,  parmi  les  rochers  (1859) 
(Barler). 

Observations.  —  En  décrivant  celle  plante  en  1877  dans  le 
'  Gardener's  Ghronicle  „  M.  J.  G.  Baker  la  considérait  comme 
voisine  de  VU.  multiflorus  Marlyn.  Elle  appartient  certes  au  même 
groupe,  mais  s'écarle  assez  nettement  de  cette  espèce  par  la 
grandeur  des  lobes  du  périanthe  qui  ne  mesurent  que  12  millim. 
environ,  alors  qu'ils  en  mesurent  18  à  25  dans  VH.  uiultifiorus. 
L'espèce  qui  paraît  être  la  plus  voisine  est  VH.  micranfherus  Pax, 
du  Mozambique;  parmi  les  caractères  différentiels,  M.  Baker  cite 
la  longueur  des  filaments  staminaux,  qui  communiquerait  aux 
deux  plantes  un  aspect  particulier,  mais  les  chiffres  donnés  par 
l'auleur  anglais  ne  concordent  pas  avec  ceux  fournis  par  M.  Pax. 

Un  des  meilleurs  caractères  est  probablement  la  longuevur 
de  l'anthère,  double  chez  VH.  rnpestris  de  ce  qu'elle  est  chez 
l'if,  micrantherus. 

Nous  ne  pensons  pas  que  celle  planle  se  trouve  dans  les  cultures. 

Haekanthus  Mannii  B<iker  in  Bot.  Mag.  (1878),  t.  6364;  AmarylL, 
p.  63  et  in  This.-Dyer  FI.  trop.  Afr.  VU,  p.  388;  Th.  Dur.  et 
Schim,  Gonsp.  FI.  Afr.  V,  p.  265. 

Bnlbe  globuleux,  de  37  Ji  SOmillLmèlres  de  diamètre,  entouré  de  nombreuses 
racines.  Feuilles  au  nombre  de  4-6  disposées  sur  une  tige  courte,  spéciale,  se 
développant  parfois  après  les  Heurs,  courlement  pétiolées,  oblongues,  aignEe, 
de  15  eentim.  environ  de  long  et  de  Fi  à  6,5  centim.  de  large,  à  environ  10  ner- 
vures de  chaque  rôle  de  la  nervure  médiane,  nervures  transversales  rappro- 
chées, très  obliques.  Pédoncule  de  S(l  à  30  centîm.  de  long,  cylindrique,  violacé, 
av«c  taches  verdâtres.  Ombelle  de 7,5  à  1S,6  cenlim.  de  diamètre;  valves  delà 


spalhe,  lancé oUe?,  réfléchies,  de  37  millim,  environ  delong.  Pédicellende  It  h 
18  millim.  de  long.  Périanthe  rougeâtre,  siiumoné.  i  tube  cylindrique  de 
8-13  millim.  de  long,  à  segments  lancéolés,  de  18  millim.  environ  de  loDg,  Fila- 
ments staminuux  aussi  longs  ou,  a  la  Bn  de  la  floraison,  un  peu  plus  longs 
quB  les  segments.  Anthères  petites,  oblongues,  de  2  millim.  environ  de  long, 
jaunes.  Style  entier,  dépassant  à  peine  les  étHniines. 

Sierra-Leone  1861  (Mann). 

Observations.  —  Celle  espèce  récoltée  déjà  en  1861  par  Mann,  n'a 
été  inlrodiiite  dans  les  cultures  qu'en  1877.  C'est  à  M.  Carder,  un 
des  collecteurs  de  M.  Butl,  que  l'on  doit  l'introduction  de  cette  belle 
espèce.  Elle  se  rapproche  de  \'H.  miiltifîorus  dont  elle  se  distingue 
par  la  longueur  des  étamines  par  rapport  aux  segments.  Quant  aux 
M.  Mannii  et  e^trysiphon,  ils  paraissent  des  plus  voisins  à  en  juger 
d'après  la  description  de  la  dernière  espèce,  qui,  il  est  vrai,  est  de 
l'Afrique  orientale  (Kilimandjaro)  et  non  de  l'Afrique  occidentale. 

Haemanthus  EumsiPHoN  Harms  in  Engl.  Bot.  Jahrb.  XIX, 
Beibl.  47  (1894),  p.  27;  Baker  in  Tlits.'Dyer,  FI.  trop.  Afr.  VII, 
p.  388. 

Bulbe  globuleux.  Feuilles  courtement  acuminèes,  se  développant  après  la 
hanipa  florale,  Pédoncule  latéral  par  rapport  aux  feuilles,  cylindrique,  de 
t>  millim.  environ  de  diamètre.  Fleurs  au  nombre  de  30-35  en  ombelle,  à  brac- 
tées oblongues  ou  nblonguea  lancéolées,  acuminèes  ou  aiguSs.  Fleurs  à  pédicelle 
de  moins  de  95  millim.  de  long.  Tube  du  périanthe  de  IS  millim.  environ  de 
long,  de  ifi  millim.  environ  de  diamètre;  segments  linéaires -lancéolés,  de 
18  millim.  environ  de  long.  ËLamines  ne  dépassant  pas  les  segments  du 
périanlbe, 

Kilimandjaro  :  Marangu  (Volkens). 


Observations.  —  L'H.eiiri/siphon  parait  très  voisin  àeVH.  Mannii 
Baker,  quand  on  compare  la  description  de  ce  dernier  avec  la 

diagnose  assez  simplifiée  du  premier. 

M.  Baker  se  base  pour  différencier  les  deux  espèces  sur  la  li 
gueur  des  pédicelles;  it  dit  : 

H.  Mannii. 

I  llauis...  H  turytiphi 

Mais  quand  on  essaye  de  traduire  ces  données  en  chiffres, 
voit  que  dans  la  première  espèce  la  longueur  du  pédicelle  varie' 
de  12-18  millim,  et  qu'il  est  de  15  millim.  environ  dans  la  seconde. 


Pédi celles  courts.,. 

Pédicelles  de  moitié  aussi  longs  que  U 


:  la 

i 

arie        | 


Ce  caractère  paraît  donc  bien  faible.  Nous  n'avons  pas  vu  celte 
espèce,  qui  n'est  d'ailleurs  pas  dans  les  cultures,  et  n'existe  que 
dans  l'Herbier  du  Jardin  botanique  de  Berlin. 

Haeuanthus  BCLTiFLOHus  Marlijn  Monogr.  c.  icon.  et  ex  WHld., 
Sp.  PI.  II  (1800)  p.  25;  Bot.  Mag..  t.  961  et  1995;  Andr.  Bot.  Rep. 
t.  318 ;  Redouté  Liliac,  t. 204;  Lodd.  Bot.  Cab.,  t.912  et  1948;  Flore 
des  serres  (1845),  p.  28b,  t.  52;  P.  C.  Van  Geel  Sert.  bol.  III  (1831), 
pi.  43;ifai<if  Amaryll.,p.  03;  A.  JïiV//.  Tent.  FI.  Abyss.  Il,  p.  312; 
Kunlh  Enum..  V.  p.  587;  Ettgl.  Hochgebirgsfl.  trop.  Afr.,  p.  169; 
Schweittf.,  in  Bull.  Herb.  Boiss.  II,  App.  Il,  p.  80;  Baker  in  ï'Ais.- 
Dyer  FI.  trop.  Afr.  VI,  p.  389;  Th.  Dur.  et  Schhiz  Gonsp.  FI.  Afr. 
V.  p.  265  {*). 

H  abyssinicus  Herb.  Amaryll.  (1837),  p.  232;  Baker  in  Trans. 
Linn.  soc.  sér.  2  II  (1887),  p.  351. 

H.  arabicus  Bonn.  Syn.  Amaryll.  (1847),  p.  48. 

H.  delagoensiB  Herb.  Amaryll.  (1837),  p.  233. 

H.  tenuiQorus  var.  delagoensls  Hook.  in  Bol.  Mag.  sub  tab. 
3870  (1841);  Kniilh  Enum.  pi.  V  (1850),  p.  58S. 

H.  tenuiilorus  Herb.  var.  mossambicensis  Hooker  in  Bot.  Mag. 
t.  3870(1811). 

H.  coccineus  Forsk:  (non  L.)  Fi.  Aegypt.  Arab.  (  1 775),  p.  75. 

H.  Kalbreyeri  Baker  in  Gard.  Chroii.  ser.  2,  X  (1878),  p.  202; 
Flore  des  serres,  t.  2377;  Illustr.  Hort.  JCXVI  (1878),  p.  120,  t.  354. 

Bulbe  globuleux  de  5-7,5  cenlim.  de  diamètre.  Feuilles  au  nombre  de  3  on  ^, 
^ëTeloppéea  sur  une  lige  spéciale,  oblon|[ues-HtguEs,  de  15  ù  3i)  centim.  de  long 
et  de  7.5-10  centini.  de  iarge,  courtement  pétiolées,  k  nervures  iatéralea  au 
nombre  de  6  8  de  cbaque  cdte  de  la  nervure  irièdiaiie,  les  ceDtrales  dlslanlea 
de  6  8  millim.,  à  nervures  obbquea,  rapprochées.  Pédoncule  latéral  par  rapport 
aux  fenilles,  souvent  tacbeté  à  la  base.  Ombelle  dense,  globuleuse,  de 
7,5-15  centim.  de  diamèlre,  à  pédlcelles  de  30-40  millim.  de  long,  à  valves  de 
la  spatbe  au  ooinbre  de  6-8,  lancéolées,  réQécb  les,  verles.  de  3i-50  millim.  de 


(■)  Cette  plante  a  également  été  aignalée  dans  :  Th.  Dur.  et  Schinz,  Étude» 
FI.  Congo  I,  p.  2G1,  mais  uniquement  sur  des  indications  verbales  de 
M.  F.  Demeuse,  la  détermination  de  cette  plante  est  donc  sujette  à  caution. 
C'est  la  raison  pour  laquelle  bous  ne  donnons  pas  cetta  citation. 

JtXVU.  7 


i5  —  98  — 

•long.  Périanthe  d'un  rouge  sang  à  tube  cylindrique  de  6-12  millim.  de  long,  à 
segments  linéaires,  trinervés,  de  15-25  millim.  de  long.  Filaments  staminaox 
plus  longs  que  les  segments  du  périanthe  de  25-81  millim.  de  long;  anthères 
oblongues  de  2-3  millim.  de  long.  Fruit  bacciforme  rouge  écarlate. 

Afrique  occidentale.  —  Guinée  supérieure  :  Los  Islands,  Sierra- 
Leone,  Lagos,  Niger,  Cameroun,  Fernando-Po. 

Afrique  orientale.  —  Erythrée,  Kordofan,  Nil  Blanc,  Bongo» 
Ruwenzori,  Région  du  Kilimanjaro,  Tanganyka  (est),  Zambèze^ 
Nyassaland,  Manganja  Hills,  Matabeleland,  Delagoa-Bay. 

Observations.  —  C'est  la  plus  ancienne  des  espèces  connues. 
Elle  aurait  été  introduite  en  Europe  déjà  en  1603;  elle  existait  à 
Paris  au  Jardin  du  Roi  en  1783  et  a  été  figurée  par  Vallet  dans 
son  Iconographie  sous  le  nom  de  Satyrium  e  Guinea  t.  33. 

Elle  a  été  souvent  figurée  depuis  cette  époque  sous  des  noms 
divers.  Elle  a  été  Introduite  en  Angleterre  en  1792  par  la  Compa- 
gnie de  Sierra-Leone,  chez  MM.  Lee  et  Kennedy  à  Hammersmith. 
En  1803  elle  fleurissait  dans  la  collection  de  M.  J.  Vere,  Kensington 
Gore,  et  servait  de  modèle  à  la  belle  planche  publiée  par  Andrew 
dans  son  "  Botanist  Repository  „.  En  1845  on  la  voyait  fleurir  à 
Gand  dans  les  serres  de  L.  Van  Houtte  qui  Tavait  reçue  directe- 
ment de  Guinée. 

Sous  le  nom  de  H.  Kalbreyeri,  elle  fut  introduite  vers  1878  à 
Londres  chez  MM.  Veitch  et  au  Muséum  de  Kew.  La  plante  avait 
été  trouvée  dans  Tîle  de  Los  (Guinée)  par  M.  Kalbreyer,  un  des 
collecteurs  de  MM.  Veitch.  C'est  en  1878  que  la  plante  fleurit  pour 
la  première  fois  et  des  pieds  fleuris  furent  présentés  le  23  avril  à 
la.  Société  d'Horticulture  de  Londres. 

M.  Baker  qui  avait  cru  d'abord  pouvoir  différencier  ces  deux 
espèces  a  été  amené  à  les  réunir  plus  tard,  la  plante  paraissant 
des  plus  variables. 

On  n'a  que  peu  de  données  sur  les  usages  indigènes  de  cette 
plante.  Richard,  dans  la  Flore  d'Abyssinie,  rapporte  que  les 
Abyssins  la  désignent  sous  le  nom  de  •  Fleur  de  lion  „  et  portent 
les  bulbes  de  cet  Haemanthus,  attachés  sur  leurs  vêtements,  en 
guise  d'amulette,  car  ils  lui  attribuent  des  propriétés  merveilleuses. 

Dans  la  classification  primitive  de  M.  Baker,  1'^.  multiflorus 
était  placé  à  côté  de  1'^.  Mannii,  mais  depuis,  la  découverte  de 


16 


VS.  eurysiphon  le  fait  écarter  un  peu  de  cette  espèce.  En  oppo- 
sition avec  les  H.  Mannii  et  euri/sipkon  caractérisés  par  des 
étamines  plus  courtes  que  les  segments,  on  peut  placer  les 
H.  multiftonis,  robustus  et  Katharitiae  à  étamines  plus  longues 
que  les  segments.  Ce  caractère  permet  donc  de  différencier  faci- 
lement les  deux  plantes.  Quant  à  la  dernière,  H.  Katharinae,  son 
tube  du  périanthe  allongé,  de  plus  de  12  millim.  de  long,  la  sépare 
nettement.  On  reconnaîtra  VH.  roiMs(uy, espèce  encore  mal  connue, 
par  son  pédoncule  robuste  et  son  inflorescence  plus  développée; 
peut-être  cette  plante  n'appartient-elle  pas  au  groupe  à  hampe 
Ûorale  latérale. 

On  a  indiqué  une  variété  à  fleurs  doubles,  que  nous  connaissons 
simplement  par  la  mention  qui  en  a  été  faite  par  M.  P.  Hariot 
dans  le  Dictionnaire  d'Horticulture  de  M.  D.  Bois  (p.  642). 

Haenaniuds  robustes  Pax,  in  Eiicyl.,  Bot.  Jahrb.,  XV  (1893), 
p.  140;  Baker,  in  Tkis.-Dijer  FI.  trop,  air.,  VII,  p.  389. 

Bulbe  et  feuilles  inconnus,  Pédancule  cylindrique,  robuste.  Spalhe  et  valves 
rËÛéchies.  Ombelle  mullîQoie.  de  15-30  cenliiri.  de  diamètre;  Heurs  à  pédicelles 
allongés,  plus  longs  que  les  Geurs.  de  6  cenlim.  environ  de  long.  Tube  du 
pArianthe  court,  de  T  niillim.  environ  de  long;  segments  linéaire^-liincèolés, 
eigas.  étalés,  réfléchis,  de  93  millim.  environ  de  long  el  de  Û-3  millim.  de  large. 
Filaments  staminnnx  fililormeu,  plus  longs  que  les  se|;menls.  de  S5  millim, 
environ  de  long,  a  anthères  ovules,  jaunes,  de  3  millim.  environ  de  long. 
Ovaire  de  3  à  3  millim.  de  diamètre,  à  style  filiforme,  dépassant  les  lilameots 
staminaux. 

Afrique  orientale  :  Gonda  (BQhm,  1882). 

Ohsercations.  —  Les  affinités  de  celte  espèce  sont  difficiles  à 
établir  puisque  l'on  n'en  possède  pae  les  feuilles  et  que  l'on  ne 
sait  comment  elles  naissent  par  rapport  à  la  hampe  florale. 
D'après  M.  le  D'  F.  Pax,  \'H.  robustus  se  rapproche  de  Y  H.  c'mna- 
barinus;  ce  serait  donc  une  espèce  à  pédoncule  central.  D'aprèp 
M.  Baker,  elle  est  voisine,  au  contraire,  de  Vit.  multifiorus,  c'est- 
à-dire  qu'elle  appartient  au  groupe  des  Haemanthus  k  pédoncule 
latéral.  Nous  l'avons  laissé  à  cette  dernière  place  avec  doute,  car 
M.  Baker  n'a  pas  vu  l'écliantillon  et  la  plante  ne  semble  plus  avoir 
été  revue  depuis  1883.  Elle  n'existe  pas  d'ailleurs  dans  les  cultures. 
Elle  porte,  dans  la  région  de  Gonda,  le  nom  indigène  "  Kapessa 
mojo  a 


k. 


17 


-  100  — 


Haemanthus  Katharinae  Baker,  in  Gard.  Chron.,  VII  (Iff 
p.  656;  Jlook.  r,  Bol.  Mag.,  t.  6778;  Baker,  Amaryll.,  p.  U  etl 
This.-Dyer  FI.  Cap.  VI,  p.  231  ;  Th.  Dur.  et  Schim,  Coiisp.  FI.  afr., 
V,  p.  265;  WiUmack,  in  Gartenfloia,  1900,  p.  116,  fig.  196  et  206. 

Plante  fa  bulbe  globuleux  de  5  à  10  cenlim.  d«  diamètre.  Tige  feuJltâe  courte, 
fa  3  Gfeuiltt^  se  dëTeloppanl  en  même  temps  que  les  fleurs,  oblon^es,  inem- 
braneuses,  d'un  vert  foncé,  de  33  à  35  cenlim.  de  long  et  de  10  fa  15  centîm.  de 
large,  réliéries  à  la  base  en  un  pétiole  lanaliculé,  maculé,  de  5-13 cenlim,  de 
long,  à  SU  nervures  de  cbaque  cûté  de  la  nervure  médiane,  les  centrales 
distantes  de  Ij  S  miltim.  Pédoncule  laiéral  par  rapport  k  la  ti^e  reuillée,  tacheté 
de  brun  à  la  base,  de  9.rl-30  centim.  mais  atleignant  parfois  75  centim.  enTÎron 
de  long  et  de  tj  3  30  millim.  de  diamètre  à  la  bnse;  ombelle  dense,  globuleuse, 
de  10 fa  37  centim.de  large,  Valves  de  la  çpatbe  au  nombre  de  5  fafi,  laDcéoIées, 
Irë»  minces,  rétléchies.  Tugaces,  de  95  fa  60  millim.  de  long;  fleurs  à  pédicellet 
de  35  à  50  millim. de  long:  périantbe  rouge,  fa  tube  cylindrique  delà  fa  3U  millim. 
de  long,  fa  segments  lancéolés,  ét&lés. de  18  fa  30  millim.  de  long  et  de  5  millim- 
de  large  ;  illanienla  slaminaui,  rouge»,  dressés,  de  35  fa  45  millim.de  long,  à 
anthères  jaunes,  de  S  millim.  environ  de  long:  ovaire  vert,  globuleux,  de  3  à 
4  millim.  de  dimnèlre,  style  dressé  dépassant  de  5  cenlim.  environ  la  gorge  de 
la  corolle.  Baierouge.  de  la  grosseur  d'une  petite  cerise,  de  13  millim.  environ 
de  diamètre,  plus  ou  moins  triangulaire  et  en  général  fa  3  graines. 

Afrique  du  Sud  :  Natal  (Wood,Saunders,Sanderson)  ;  Transvaal 
(Galpin). 

Obserratious.  —  Celte  espèce,  découverte  en  1869  au  Natal  par 
M.  Sanderson,  a  été  introduite  dans  les  cultures  en  1877  par 
M.  Keil,  qui  était  à  celle  époque  directeur  du  Jardin  botanique  de 
Natal.  Les  planles  envoyées  à  Londres  avaient  été  récoltées  par 
M"*  Katherine  Saunders,  à  qui  elles  ont  été  dédiées.  C'est  la  seule 
espèce  du  genre  Haemanthus,  sous-genre  Nerma,  qui  se  renconlre 
aussi  au  Sud  de  l'Afrique.  Elle  paraîl  être  une  des  espèces  les  plus 
facilement  cultivables;  sous  l'aclion  de  la  culture  dans  nos  serres, 
elle  s'est  i'ortement  développée;  dans  la  nature  la  plante  était 
plus  réduite  et  il  est  curieux  de  mettre  en  regard  les  mensurations 
obtenues  sur  les  plantes  d'introduction  récente  et  sur  celles  qi^ 
ont  passé  par  les  serres. 


H.  Katharinat 

Ty/t 

c«itii>é 

Feuilles 

3-4. 

3-6. 

Pétioles 

50-75  millim. 

&I1  cenlim, 

Limbe,  long. 

30  centim. 

22^fi  cenlim. 

//.  Kaihariwt 

B.  Kalbai-inn 

Type 

Cihhè 

Limbe,  larg. 

1019.5  centim. 

10-15  cenlim 

Scapfi,  long. 

30ceDtini. 

35  cenlim. 

Scape,  larg. 

13  millim. 

12^  millim. 

Ombelle 

15-17.5  cBnlim. 

10-37  cenlim 

Périanthe  :  tube 

lànnillim. 

12-20  millim 

segments 

18-11  millim. 

18-30  m.ilim 

Styta 

31  inillim. 

50  millim. 

Ces  différences  obtenues  font  voir  qu'il  faut  être  des  plus 
prudents  lorsque  l'on  veut  donner  à  certains  caraclères  une  valeur 
prépondi^rante;  elles  montrent  qu'il  est  assez  probable  que  beau- 
coup d'espÈces  créées  à  ce  jour  ne  sont  que  des  formes  horticoles 
sur  lesquelles  il  y  a  néanmoins  lien  d'attirer  l'attenlion,  car  on  est 
encore  loin  de  pouvoir  se  rendre  compte  de  l'étendue  de  la  varia- 
bilité des  espèces  dans  ce  genre  qui  parait  très  polymorphe.  C'est 
en  attirant  Ibrtemenl  l'attention  sur  les  diverses  modifications  des 
caraclères  floraux  que  l'on  parviendra  peut-être  à  saisir  les  vrais 
caractères  différentiels  des  espèces. 

Tel  qu'il  se  présente,  même  avec  les  variations  amenées  par  la 
culture,  \'H.  Katharhiue  se  différencie  facilement  des  H.  filiflonts, 
za7)ibesiacas  et  Amaldianus  par  ses  segments  'd-ô  nervés.  Il  se 
difTérencle  des  H.  micranilierua  et  rupestris  par  ses  segments  plus 
allongés,  des  H.  MannH  et  eurysiphon  par  ses  élamines  plus 
longues  que  les  segments,  et  enfin  des  H.  muUifiorus  et  robustus 
par  le  tube  du  périanthe  plus  allongé. 

Haemanthus  hïbridus  Witfmack,  in  Gartenflora  (1900),  p.  113, 
pi.  1472,  lig.  19<--  et  20c  {H.  puniceus  9  et  H.  Katharinae  cf)  et 
Gartenwelt,  1899. 

Tuliercute  aaaez  grand,  vert,  pooctuâ  de  brun-  Feuilles  naissant  en  marne 
temps  que  tes  fleurs,  nn  nombre  <]e4à6.  ondulées,  brillanles.  d'un  beau  vert, 
atleignanl  35  cenlim.  de  long  et  II  centim.  de  large,  cou rtem en t  aiguSs,  à 
8-10  nervures  de  ctiaque  cûlé  de  la  nerrure  médiane;  nervures  secondaires 
obliques,  assez  peu  marquées,  gaines  maculées.  Hampe  florale  atteignant 
jusifue  1  mètre  de  haut  et  mesurant  jusque  5  centim.  de  diamètre  a  la  base, 
maculée  de  brun  pourpre,  surtout  à  la  base.  Inflorescence  subglobuleuse  de 
S&  rentïm.  environ  de  diamètre.  Valves  de  la  spsthe  au  nombre  de  6,  vertes, 
allongées,  obtuses,  atteignant  7  centim.  de  long  et  1  centim.  de  large,  étalées, 
réOécbies.  Fleur  à  btactéole  linéaire,  incolore,  environ  aussi  longue  que  le 


19 


—  102  — 


pédicelle  vert,  de  4  centim.  de  long  et  de  3  millim.  environ  de  diamètre.  Ovaire 
infère,  globuleux,  triangulaire;  périantbe  rouge,  à  tube  de  12-15  millim.  de 
long  et  de  3  millim.  d'épaisseur,  à  segments  lancéolés,  étalés-dressés,  recourbés 
au  sommet,  de  3  centim.  environ  de  long  et  de  3-5  millim.  de  large.  Étamines 
à  filets  une  fois  et  demie  aussi  longs  que  les  lobes  du  périanthe,  de  4  centim. 
de  long;  anthères  de  2  millim.  environ  de  long,  jaunes.  Style  de  7,5  centim.  de 
long.  Fruits  ovoïdes,  d'un  rouge  écarlate  foncé,  biséminés. 

Hybride  obtenu  par  M.  S.  Nicolaï,  de  Coswig,  près  Dresden,  et 
ayant  fleuri  la  première  fois  en  1899. 

Obse7'vations.  —  Cette  remarquable  plante,  issue  de  parents 
appartenant  à  deux  sections  diflférentes  du  genre,  rappelle  par  son 
poriVH.  Katharinae{*)]  elle  n'a  guère  conservé  de  la  mère  que  la 
forte  scape  et  la  maculature  de  la  gaine  des  feuilles  et  celle  de  la 
base  de  la  hampe  florale.  Quant  à  la  fleur,  par  la  longueur  du  tube 
et  des  lobes  du  périanthe,  elle  rappelle  également  celle  du  père  ; 
par  la  disposition  des  lobes  étalés-dressés  elle  tient  le  milieu 
entre  les  deux  parents;  en  effet,  chez  Y  H,  Katharinae  ils  sont 
franchement  étalés,  chez  VH.  puniceus  ils  sont  dressés. 

Cette  plante,  par  sa  vigueur,  mérite  donc  d'attirer  Tattentîon 
des  horticulteurs;  il  est  très  probable  que  Thybridation  des  difiFé- 
rentes  espèces  amènera  la  création  de  plantes  nouvelles  de  grande 
valeur  pour  Thorticulture. 

Dans  le  tableau  que  nous  résumons  ci-dessous,  M.  Wittmack  a 
fait  ressortir  les  caractères  intermédiaires  de  VhyhTide  Uaemanthus 
hyhridus  *  Kônig  Albert  „. 


Bulbe. 


Haetnanthus 
puniceus 


A  épiderme  jau- 
nâtre, cbarnu; 
bractées  vertes 
ponctuées  de 
brun. 


Haemanthus 
Katharinae 

cT 

Gros,  large,  attei- 
gnant 10  cent., 
non  ponctué. 


Haemanthus 
hyhridus^ 


D'un  beau  vert; 
ponctué  de 
brun  noir. 


(*)  VH,  puniceus  L.  (cf.  Baker,  in  FI.  Cap.,  VI,  p.  ^1)  appartient  à  la  section 
Gyaxis  caractérisée  par  les  valves  de  la  spatbe  et  les  lobes  du  périanthe  tou* 
jours  dressés,  comme  nous  Tavons  dit  plus  haut. 


—  105  — 


20 


Feuilles  au 
moment  de 
la  floraison 

Bampe. 


Ombelle. 

Valves   de   la 
spathe. 


Fleurs  (y  com- 
pris le  pédi- 
celle  et  le 
style). 

P  édicelle. 

Ovaire. 

Tube  du  péri- 

gone. 
Lobes  du  pé- 

rigone. 


H<iemanthu8 
punieeus 

9 

2-8,  en  rosette, 
petites,  ondu- 
lées, d'un  vert 
brillant. 

28  cent,  de  haut, 
ponctuée  de 
pourpre  jusque 
vers  le  milieu. 

Petite,  très  dense. 

Grandes,  lancéo- 
lées, vertes, 
dressées. 


7  centim. 
2  centim. 
Globuleux  -  trian- 
gulaire. 
7  millim.  de  long. 

20-25  millim.  de 
long  et  0,5  mill. 
de  large,  dres- 
sés. 


Haemanihus 
Katkarinae 

cf 

6,  grandes,  peu 
ondulées,  d'un 
vert  mat. 

75  cent,  de  haut, 
non  ponctuée. 


Grande,  très  lâche. 

Grandes,  lancéo- 
lées, membra- 
neuses, réflé- 
chies. 


11  centim. 
4  centim. 
Ovoïde,   à  peine 

triangulaire. 
20  millim. 

30  millim.  de  long 
et  4  millim.  de 
large,  étalés. 


Eaemanthus 
hybridus 

4-6,  grandes,  on. 
dulées,  d'un 
vert  brillant. 

Atteignant  1  m. 
de  haut,  ponc- 
tuée jusque 
vers  le  milieu. 

Grande,  assez 

dense. 

Grandes,  lancéo- 
lées, vertes, 
étalées,  puis 
réfléchies. 


12  centim. 
3.5  centim. 
Globuleux-trian- 
gulaire. 
15  millim. 

30  millim.  de  long 
et  3,5  millim. 
de  large,  éta- 
lés-dressés. 


Les  H.  Katharinae  et  punieeus  habitent  en  partie  les  mêmes 
régions;  il  pourrait  donc  se  faire  que  Ton  rencontre  dans  la 
nature  des  plantes  rappelant  celle  que  nous  venons  de  signaler. 
VH.  Katharinae  est,  comme  nous  Tavons  dit,  la  seule  espèce  du 
sous-genre  Nerissa  que  Ton  rencontre  dans  le  domaine  de  la 
Flore  du  Cap;  par  contre,  trois  espèces  du  sous-genre  Gyaxis 
existent  dans  l'Afrique  tropicale,  mais  elles  ne  se  trouvent  pas 
encore  en  culture. 


Haemanthus  Germarianus  J.  Br,  et  K.  Schumann  in  Mitth. 
Deutsch.  Schutzgeb.  II  (1889),  p.  145;  Baker  in  This,-Dyer,  FI 
trop.  Afr.,  VI,  p.  390;  Harms  in  Notizbl.  Kônigl.  Bot.  Gart.  und 
Mus.  Berlin,  I,  p.  292. 


2i  —  \0i  — 

Plante  à  bulbe  globuleux,  de  2-2.5  centim.  de  diamètre,  à  racines  fortes  se 
développant  sur  le  pourtour.  Feuilles  au  nombre  de  7  environ  paraissant  en 
même  temps  que  les  fleurs  et  naissant  du  bulbe,  longuement  péliolées,  à  gaine 
membraneuse  de  3  centim.  environ  de  long  et  de  6  centim.  environ  de  large,  à 
pétiole  canaliculé  de  10  centim.  environ  de  long,  à  tube  oblong,  atténué,  assez 
épais,  tacheté  de  pourpre,  de  20-25  centimètres  de  long  et  atteignant  10  centim. 
de  large.  Pédoncule  allongé,  non  maculé,  central,  de  20  centim.  environ 
de  long,  ombelle  multiflore  de  10  centim.  environ  de  diamètre,  globmleuse; 
fleurs  rouge-pourpre,  à  pédicelles  allongés  de  2.5-5  centim.  de  long,  à  ovaire  de 
4  millim.  environ  de  long;  tube  cylindrique,  court,  de  5  millim.  environ  de  long, 
segments  5-nervés  de  25  millim.  environ  de  long  et  de  5  mill.  environ  de  large; 
étamines  plus  longues  qne  les  lobes  du  périgone. 

Kameroun  :  Entre  Gross-Balanga  et  Boambvvi,  janvier  1888 
(J.  Braun). 

Observations.  —  Cette  espèce,  qui  se  rencontre  dans  cette  région 
en  mélange  avec  VH.  Knndianus  J.  Br.  et  K.  Schum.,  se  reconnaît 
très  facilement  d'après  M.  J.  Braun,  grâce  à  la  panachure  de  ses 
feuilles  et  à  la  couleur  rouge-pourpre  de  ses  fleurs. 

Elle  ne  paraît  pas  avoir  encore  été  introduite  dans  les  cultures. 

Haemanthus  Cabrae  De  Wild,  et  Th,  Dur,  Contrib.  fl,  Congo,  I, 
p.  56  (Annales  du  Musée  du  Congo  Bot.,  sér.  %  1  [1899],  p.  56); 
fig.  1. 

Plante  à  tige  renflée  à  la  base,  à  rhizome  épais,  atteignant  5  centim.  de 
diamètre,  cylindrique,  noirâtre  extérieurement,  blanc  à  Tintérieur,  sur  lequel 
peuvent  naître  plusieurs  touffes  de  feuilles,  munies  de  bractées  scarieuses 
engainantes,  parfois  rougeâtres.  Feuilles  non  distiques,  au  nombre  de  2  à  3,  d*uD 
vert  jaunâtre,  longuement  pétiolées,  à  pétioles  semi  cylindriques,  de  10-13  cen- 
tim. de  long,  légèrement  élargis  à  la  base;  lame  ovale-elIiptique  atténuée  à  la 
base,  aiguô  au  somnr.et,  de  10-16  centim.  de  long  et  de  3,5-6  centim.  de  large» 
à  environ  9-13  nervures  de  chaque  côté  de  la  nervure  médiane.  Pédoncule 
central,  de  25  centim.  environ  de  long,  ombelle  multiflore,  globuleuse,  de 
11  centim.  environ  de  large,  bradées  caduques.  Fleurs  pédicellées,  à  pédicelle 
de  20-30  millim.  de  long,  à  périanthe  rose  ;  à  tube  cylindrique,  de  7-9  millim.  de 
long,  à  segments  linéaires-elliptiques,  aigus,  3-5  nervés,  de  20-25  millim.  environ 
de  long  et  de  3  millim.  de  large.  Filaments  staminaux  roses,  de  25-33  millim. 
environ  de  long,  à  anthères  brunâtres  de  2  millim.  environ  de  long. 

Congo  :  Au  sud  de  Bonia-Vunde,  1896  (Capt.  Cabra),  parais^ 
sant  assez  répandu  dans  le  Mayumbe. 

Observations,  —  Nous  avions  fait  la  première  description  sur 
deux  exemplaires  desséchés  de  cette  plante  qui  n'existait  pas  dans 


—  105  — 


23 


les  cultures.  Dans  ces  derniers  temps  elle  a  été  introduite  en  grand 
nombre  au  Jardin  colonial  de  Laeken  (Bruxelles),  et  nous  en 
avons  reçu  plusieurs  pieds  fleuris  grâce  à  l'amabilité  de  M.  Kindt, 
chef  des  cultures. 


-  Deux  liges  d'il.  Cabrae  poussées  sur  la  même  aouche  ; 
D  remarque  trâs  nettement  les  gaines  entourant  la  base  des  pétioles. 


D'après  les  données  de  notre  tableau  analytique,  cet  Haeman- 
ihus  est  à  rapprocher  des  H.  rotularis  Baker,  eongolensis  De  Wild. 
et  cmnabarinus  Decne,  par  suite  de  la  longueur  des  pédicelles 
floraux. 


25  —  106  — 

Haemanthus  longipes  Engl.  Bot.  Jahrb.  VII  (1886),  p.  332;  Harms 
in  Notizbl.  Kônigl.  Bot.  Gart.  und  Mus.  Berlin,  I,  p.  290.  pi.  fig. 
A.  C;  Baker  m  This.-Dyer  FI.  trop.  Afr.  VII,  p.  391. 

Feuilles  distiques,  à  lame  de  20-30  centim.  de  long  et  6-8  centim.  de  large, 
oblongue,  aiguë  ou  courtement  acuminée  au  sommet,  atténuée  à  la  base  en 
pétiole,  verte  sur  les  deux  faces,  plane,  à  bords  ondulés,  à  nervure  médiane 
épaisse,  nettement  proéminente  sur  la  face  inférieure;  pétiole  épais,  ailé, 
convexe,  plan  ou  légèrement  déprimé  sur  la  face  supérieure,  nettement 
convexe  sur  la  face  inférieure,  de  6-8  centim.  de  long.  Pédoncule  dressé,  légère- 
ment comprimé,  central,  vert  ou  rougeâtre  vers  le  sommet,  de  20-26  centim.  de 
long  et  de  6  millim.  environ  de  diamètre.  Ombelle  multiflore,  à  bractées  mem- 
braneuses, lancéolées.  Fleurs  d'un  rouge  cinabre,  à  pédicelles  de  15-25  millim., 
à  ovaire  vert,  de  2-3  mill.  de  long,  à  tube  de  5-6  millim.  de  long,  à  segments 
oblongs  ou  lancéolés,  de  2-2,4  centim.  de  long  et  de  3-5  millim.  de  large,  aigus. 
Filaments  staminaux  de  23-30  millim.  de  long. 

Kameroun  :  Mungo,  Johann  Albrechtshôhe  (Buccholz,  Preass, 
Staudt,  Lembach). 

Observations,  —  C'est  en  1874  que  la  plante  a  été  récoltée  pour 
la  première  fois  par  Buchholz.  Elle  a  fleuri  en  juin  1897  au  Jardin 
botanique  de  Berlin  sur  des  exemplaires  envoyés  du  Kameroun 
par  Lehmbach. 

L'-H.  longipes  est  caractérisé  par  ses  segments  d'au  moins 
20  millim.  de  long,  son  tube  court  et  ses  feuilles  à  pétiole  relati- 
vement court  n'atteignant  pas  10  centim.  de  long  et  fortement  ailé. 
Il  paraît  très  voisin  de  Y  H.  Germarianus  Br.  et  K.  Schum.,  dont  les 
feuilles  plus  longuement  pétiolées  sont  panachées.  Il  a,  comme  le 
montre  notre  tableau,  des  affinités  avec  les  H.  Eetveldeanus^ 
fascinator,  Laurentii,  diadema  et  Lindeni,  Les  caractères  exposés 
plus  haut  suffisent  pour  différencier  ces  espèces. 

Haemanthus  Eetveldeanus  De  Wïld,  et  Th.  Dur.  Contrib.  fl. 
Congo,  I,  p.  56  (Ann.  Musée  Congo  Botanique,  série  II  [1899], 
p.  56). 

Haemanthus  mirabilis  Linden  in  Catalogue  spécial  illustré 
des  plantes  nouvelles  du  Congo  et  d'autres  pays  pour  1901 
(L'  •  Horticole  coloniale  „  p.  27). 

Haemanthus  imperialis  Hort.  ex  Gardn.  Chron.,  janv.  (1902). 


107 


it 


Piaule  II  base  compacte  formaDt  une  sorte  Je  rhizome  d'un  bnin-verdfttra 
extérieure  me  Dt,  garni  de  nombreusea  racines.  Feuilles  aa  nombre  de  3  à  4,  d'un 
vert  assez  ronce,  plus  ou  moins  luisantes  snr  les  deux  faces,  pÉliol6es,  à  pétiole 
semi-cylindrique,  de  1fI-23  centim.  de  long,  courlement  ailé,  dilaté  k  la  baae, 
il  lame  ovale-elllptjque,  arrondie  el  atténuée  à  la  base  et  an  sommet,  de 
16-37  centim.  de  longetdeT-Scentim.  de  large,  à  11-13  nervures  de  chaque  cûté 
de  la  nervure  médiane;  pôdooculeuenlral  par  rapport  aux  feuilles, de  34  centim, 
de  long.  Ombelle  globuleuse,  multiQore,  de  12-15  centim.  de  large.  Bractées 
oblonguea  ou  linéaires  de  11  centim.  envirou  de  loug.  Fleure  pédicellées  à  pédi- 
celle  lie  Î5-40  miUim.  de  long,  à  périanlhe  rouge-orangé,  à  tube  cylindrique 
de  7-13  millim.  de  long,  à  segments  ovalee-ellipliques,  subaigus  au  sommet, 
velus  à  l'extrémité,  A  ô-7  nervures,  de  3-i-38  millim.  environ  et  de  6-7  niilllm.  de 
large  [parfois  13  millim,  de  large).  Filaments  staminaux  de  même  couleur  que 
le  périanlhe,  de  i!3  30  millim.  de  long,  à  anthères  brunâtres,  de  9-9,5  millim. 
enriron  de  long,  à  pollen  jaune.  Style  dépassant  Ji  la  fin  les  étamines. 

Congo  :  environs  d'EIungu,  novembre  1896(AIEr.Dewèvre),etaii 
nord  de  l'Equateur  (Région  de  l'Aruivimi  et  des  Staiiley-Falls) 
(Ëm.  Duchesne). 

Observathtin.  —  Cette  jolie  plante,  rencontrée  pour  la  première 
fois  par  Dewèvre,  a  été  introduite  dans  les  cultures  par  M.  Ein. 
Duchesne  qui  l'a  rapportée  en  nombreux  pieds  pour  1'  '  Horticole 
coloniale  „.  où  elle  se  trouve  actuellement  en  culture. 

Cette  plante  est  appelée  à  un  grand  succès,  car  elle  joint  à 
l'étégance  des  Haemanthus  ordinaires  une  grandeur  de  fleur  peu 
commune.  C'est  aussi  ce  qui  avait  amené  M.  L.  Linden,  à  celle 
époque  directeur  de  1'  '  Horticole  coloniale  „,  à  donner  à  la 
plante  le  nom  A'H.  mirahilis,  mais  antérieurement  à  celle  publica- 
tion, nous  avions  décrit  un  Haemanthus  Eetveldeanus,  dédié  à 
M.  le  baron  van  Eetvelde,  Secrétaire  d'Étal  de  l'État  Indépendant 
du  Congo,  qui  est  en  tout  comparable  à  la  plante  cultivée. 

L'H.  mirabilis  a  été  figuré  dans  le  Gardeners'  Ohronicle  du 
28  mai  1901,  mais  le  dessin  qui  en  a  été  publié  ne  répond  pas 
complètement  à  la  réalité,  c'est  ainsi  que  le  dessinateur  a  repré- 
senté les  lobes  du  périanlhe  comme  arrondis  à  l'extrémité,  alors 
qu'ils  sont  plutôt  aigus. 

VH.  Eetseldeanus  est  une  des  belles  espèces  du  genre.  Elle  est 
voisine  des  H.  fascinutor  Linden,  et  Laurenlii  De  Wild.,  mais  s'en 
différencie  par  ses  fliels  staininaux  plus  courts  et  surtout  par  les 
lobes  du  périanlhe  plus  élargis.  Elle  s'écarte  de  VH.  Inngipes  par 
ses  pétioles  allongés  el  faiblement  ailés. 


25  —  108  — 

L'  •  Horticole  coloniale  »  de  Bruxelles  a  présenté  à  TExposition 
horticole  de  Londres,  sous  le  nom  de  H.  imperialis^  une  forme 
remarquable  de  cette  espèce.  Dans  cette  plante  les  segments  du 
périanthe  sont  encore  plus  grands  que  ceux  de  la  forme  dénommée 
H,  mirabilis,  ils  mesurent  environ  12  millim.  de  large  et  24  mlllim. 
de  long.  La  plante  a  obtenu  à  cette  exposition  un  certificat  de 
première  classe. 

Haemanthus  fascinator  Linden  in  Catalogue  spécial  illustré  des 
plantes  nouvelles  du  Congo  et  d'autres  pays  pour  1901  (L'  "  Hor- 
ticole coloniale  „),  p.  27,  c.  fig.;  De  Wild  in  Journ.  de  la  Soc.  nat. 
Hort.  de  France,  sér.  IV,  3  (1902),  p.  288;  fig.  2. 

Plante  à  base  bulbeuse.  Feuilles  au  nombre  de  6-9,  à  pétiole  de  15-17  centim. 
de  long,  semi-cylindrique,  élargi,  engainant  à  la  base,  à  ailes  relevées  de  2-3  mill. 
de  large  dans  la  partie  médiane;  limbe  ovale  subaigu,  arrondi  à  la  base,  de 
21-22  centim.  de  long  et  de  10  centim.  de  large,  mat  sur  les  deux  faces,  à  nervure 
médiane  colorée  en  violet  sur  le  dos;  nervures  latérales  au  nombre  dé  13  à  16 de 
chaque  côté  de  la  nervure  médiane.  Pédoncule  central  par  rapport  aux  feuilles, 
de  30  centim.  environ  et  de  8  millim.  de  large,  ombelle  atteignant  20  centim.  de 
diamètre,  multiflore  ;  valves  de  la  spathe  oblongues-linéaires,  de  5-6  centim.  de 
long.  Fleurs  d*un  rouge  éclatant  à  pédicelles  grêles  de  30-40  millim.  de  long, 
ovaire  vert  de  3-4  millim.  de  diamètre,  tube  cylindrique  court  de  7-10  millim.  de 
long,  lobes  lancéolés,  linéaires,  de  22-25  millim.  de  long,  aigus,  munis  d'une 
petite  touffe  de  poils  au  sommet  de  3  millim.  environ  de  large.  Filaments 
staminaux  de  37-42  millim.  de  long,  à  anthères  de  2  millim.  environ  de  long. 
Style  grêle  beaucoup  plus  long  que  les  filaments  staminaux. 

Congo  :  Région  de  TAruwimi  et  des  Stanley-Falls  (É.  Duchesne, 
1899). 

Observations.  —  Celle  espèce  récollée  au  Congo  a  attiré  vivement 
Tattention  du  monde  horticole  lors  de  son  apparition  et  de  sa  mise 
en  vente  par  V  •  Horticole  coloniale  ,  de  Bruxelles. 

WH.  fascinator  appartient  au  même  groupe  que  les  H.  Germa- 
rirtWMs,  longipes,  Eetreldeanus  et  Laurentii  et  est  voisin  des  H,  dia^ 
dema  et  Lindeni  dont  il  diffère  par  le  tube  du  périanthe  plus 
court.  On  le  différenciera  des  H.  longipes  et  Eetveideanus  par  ses 
filaments  staminaux  allongés,  de  37-43  millim.  de  long,  et  de 
r^.  Laurentii  par  ses  lobes  de  ii-ib  millim.  de  long  seulement  et 
de  2-3  millim.  de  large. 

Les  H.  fascinator^  mirabilis  et  diadema  ont  été  primés  au 


—  109  — 


26 


•  Meeting  „  de  la  Société  royale   d'Horticulture   de  Londres 
du  26  mars  1901  et  les  journaux  horticoles  anglais,  entre  autres  le 


Fia.  2.  —  Haemanthus  foëcinator;  feuille  rédaite  au  tiers 
et  coupo  transversale  du  pétiole  grandeur  naturelle. 

Oardener^s  Chronicle^  dans  son  numéro  du  25  mai,  ont  attiré 
Tattention  des[amateurs  sur  eux.  M.  le  D' M.  Masters  estime  que  vu 


27  —  HO  — 

les  conditions  générales  dans  lesquelles  croissent  ces  plantes  au 
Congo,  c'est-à-dire  sous  Tombre  constante  de  la  forêt  équatoriale, 
dans  un  sol  léger  formé  de  sable  et  de  détritus  végétaux,  il  s^a 
aisé  de  les  conserver  dans  des  serres  tempérées,  et  qu'elles  stmi 
appelées  à  un  grand  avenir  horticole. 

Haemanthus  Laurentii  De  Wild.  in  Journ.  de  la  Soc.  nat.  HorL 
de  France,  série  IV,  8  (1902),  p.  289. 

Plante  à  base  assez  épaisse,  à  racines  fortes,  se  développant  sar  le  pourtour 
du  plateau  ;  à  deux-trois  feuilles  d'un  vert  pâle,  peu  brillantes,  longuement 
pétiolées,  à  pétiole  de  10-17  centim.  environ  de  long,  semi-circulaire  en  coupe, 
plane  supérieurement  à  rebords  plus  ou  moins  ailés,  d'environ  1  millim.  de 
large,  arrondi  sur  le  dos,  de  6-8  millim.  de  large  dans  la  partie  médiane,  élargi  et 
embrassant  à  la  base,  à  lame  foliaire  ovale-elliptique,  de  16-20  centim.  de  long 
et  de  7,5-11  centim.  de  large,  à  environ  10  nervures  de  chaque  côté  de  la  ner- 
vure médiane,  plus  ou  moins  arrondie  à  la  base,  plus  ou  moins  acuminée  au 
sommet,  à  acumen  obtus.  Pédoncule  central,  de  17  centim.  environ  de  long; 
ombelle  multiflore  de  17  centim.  environ  de  large,  globuleuse;  fleurs  à  pédi- 
celles  rosés,  de  37-40  millim.  de  long,  à  ovaire  verdâtre,  à  périanthe  saumoné, 
pâlisssant  après  la  fécondation  ;  tube  cylindrique,  court,  de  910  millim.  de 
long;  segments  étalés,  ovales-lancéolés,  5-nervés,  de  32-33  millim.  de  long  et  de 
5,5  millim.  environ  de  large,  munis  au  sommet  d'une  touffe  de  poib  recourbés, 
pourpres;  filaments  staminaux  de  même  couleur  que  les  lobes,  plus  longs 
qu'eux,  de  4042  millim.  de  long,  dressés  dans  le  jeune  âge,  à  anthères  de 
3  millim.  environ  de  long,  violacées,  à  pollen  jaune;  style  dépassant  en  général 
les  étamines,  de  42  millim.  environ  de  long  à  partir  de  la  gorge  à  la  corolle. 

Congo  :  Région  du  Pool,  1893  (É.  Laurent). 

Observations.  —  Cette  plante,  dont  on  possède  au  Jardin  Bota- 
nique de  l'État,  à  Bruxelles,  deux  pieds  assez  grêles,  a  été  rap- 
portée du  Congo  en  1893  par  M.  le  Prof.  É.  Laurent,  de  Tlnstitut 
agricole  de  Gembloux,  à  qui  nous  devons  l'introduction  de 
quelques  plantes  intéressantes. 

Elle  est  voisine  de  VH.  Lindeni  N.  E.  Br.,  comme  on  peut  le  voir 
en  consultant  notre  tableau  analytique,  mais  elle  en  diffère  en  tout 
premier  lieu  par  la  longueur  du  tube  du  périanthe;  ce  tube  atteint 
en  effet  de  16  à  20  millim.  de  long  dans  VH.  Lindeni,  alors  qu'il 
atteint  à  peine  10  millim.  dans  la  plante  qui  nous  a  été  rapportée 
par  M.  Laurent. 

On  peut  se  demander  si  les  données  relatives  à  la  longueur  du 
tube  sont  constantes  et  peuvent  permettre  la  différenciation  d' 


-  m  -  28 

pèees;nous  croyons  pouvoir  répondre  que  ces  caractères  nous 
paraissent  plus  constants  que  ceux  tirés  des  f(;uilles,  car  dans  de 
grands  lots  & Uaemanthus  de  nièine  espèce,  nous  avons  remarqué 
que  les  mensurations  du  tube  et  des  segments  du  pêrianthe 
variaient  dans  des  limites  peu  étendues.  Il  resterait  cependant 
encore  des  expériences  à  faire  à  ce  sujet.  Mais  telles  que  les  plantes 
se  présentent  à  nous,  il  ne  peut  être,  question  de  réunir  deux 
plantes  telles  que  les  H.  Ltmieni  et  Lanrentii  dont  les  Heurs  pré- 
sentent au  premier  aspect  une  dissemblance  aussi  grande  ;  c'est 
pour  celte  raison  que  nous  avons  tenu  à  séparer  spécifiquement 
ces  deux  plantes,  plus  tard  peut-être  serons-nous  amené  à  consi- 
dérer l'une  des  espèces  comme  variété  de  l'autre,  mais  dans  ce  cas 
la  plupart  des  espèces  du  genre  n'auraient  guère  de  valeur. 

VU.  Laurmtii  »s\.  également  voisin  de  \'H.  faschmtor  dont  les 
lobes  du  pêrianthe  sont  plus  courts  et  moins  larges,  comme  on 
peut  le  voir  en  comparant  la  description  et  les  données  de  notre 
tableau  analytique. 

Haemanthus  LiNDENi  N.  E.  Brotcn  in  Gard.  Chron.,  VII  (1890), 
p.  436,  fig.  S5;  Illustr.  Horl.  (1890),  t.  112;  Baker  m  This.-Dyer, 
FI.  trop.  Afr.,  VII,  p.  391;  T'A.  Dur.ei  ScAiW,  Étud.  FL  Congo, 
I,  p.  2(Jl  et  Consp.  FI.  Afr.,  V,  p.  264. 

RbiïOiue  épais,  compacL,  Feailles  au  nombre  de  6  à  9  naissant  directemenl  de 
la  base,  à  pâliole  grâle,  aemi-cyliadrique,  à  bords  ailés,  à  ailes  courtes,  souvent 
àstries  pourpres  sur  le  dos,  aussi  Iodr  que  la  lame  foliaire;  celle-ci  oblon(^e, 
aigaS,  arrondie  à  la  base  de  18-30  cenlim.  de  lontc  et  de  5-10  renlim.  de  large, 
à  9-10  nervures  de  chaque  côté  de  la  nervure  mSdiane,  colorée  en  rouge  sur  la 
face  inférieure;  à  nervures  secondaires  transversales,  lines  el  obliques.  Pédon- 
cule central,  épais,  de  30  â  15  centim.  de  long.  Ombelle  dense,  très  multiflore, 
de  15-30  cenlim.  de  diamètre;  pédicelles  de  37  miUim.  de  long,  bractées 
linéaires  de  37  à  50  milliin.  de  long.  Pêrianthe  d'un  rouge  saumoné,  à  tuhe  de 
16-30  Riiliim.  de  lon^,  à  segments  aigus,  linéaires,  lancéolés,  de  £  à 
37  millim.  de  long,  5-nerré?,  de  4  millim.  de  large.  Filaments  slaminaax  de  la 
même  couleur  que  le  périantbe,  de  31  à  37  millim.  de  long,  à  anthères  de 
3  miUim.  de  long.  viol;Hcées,  à  pollen  jaune.  Style  dépassant  les  élamlues. 

Congo,  1887  (Aug.  Linden). 

Obsermitions.  —  En  décrivant  cette  espèce  dédiée  au  collecteur, 
M.  N,-E.  Brown,  du  "  Kew  Herbarium  ,,  disait  qu'elle  était  des 
plus  voisine  de  VH.  angolensis,  dont  elle  se  différenciait  par  des 
fleurs  plus  grandes  et  par  des  feuilles  de  forme  spéciale. 


29  —  H2  _ 

D'après  le  tableau  que  nous  avons  donné  en  tête  de  cette  étude, 
17/.  Lindeni  formerait  avec  le  H.  longipes,  Germarianus  J.  Br.  et 
K.  Schum.,  Keiveldeanus  De  Wild.  et  Th.  Dur.,  fascinator  Linden, 
Laureniii  De  Wild.  et  diadema  Linden,  un  groupe  caractérisé  par 
la  longueur  des  segments  du  périanthe  ;  il  serait  très  voisin  de 
JL  diadema  comme  fleurs,  mais  en  diffère  fortement  par  le  port  et 
la  forme  des  feuilles.  Mais,  la  forme  si  caractéristique  des  feuilles 
telle  qu'elle  a  été  figurée  dans  Y  Illustration  et  le  Gardeners  Chro- 
nicle  (loc.  cit,)^  ne  paraît  pas  se  retrouver  sur  tous  les  échantillons, 
toutes  les  feuilles  ne  sont  pas  aussi  arrondies  à  la  base,  mais 
toutes  celles  que  nous  avons  vues  ont  la  nervure  médiane  colorée 
en  rouge  sur  la  face  inférieure. 

Introduite  en  1887,  la  plante  n'a  fleuri  qu'en  1890;  depuis  cette 
époque  on  peut  voir  chaque  année  dans  les  serres  de  1'  *  Horticole 
coloniale  ^,  à  Bruxelles  et  à  Linthout,  un  grand  nombre  de  pieds 
fleuris  de  cette  plante  qui  a  été  répandue  dans  la  culture  par 
M.  L.  Linden. 

Haemantiius  Kundianus  Joh,  Braun  et  K,  Schumann  in  Mitth. 
Deutsch.  Schutzgebieten,  II  (1889),  p.  186;  Baker  in  This.-Dyer, 
FI.  trop.  Afr.,  VI,  p.  389;  Harms  in  Notizbl.  Kônigl.  Bot.  Garten 
und  Mus.  Berlin,  I,  p.  292. 

Plante  à  bulbe  globuleux,  à  racines  fortes.  Feuilles  longuement  pétiolèes,  à 
pétiole  de  32  centim.  environ  de  long;  ombelle  multiflore ;  fleurs  à  pédicelle  de 
1,5-i  centim.  de  long,  à  ovaire  de  3  millim.  environ  de  long:  tube  cylindrique, 
de  5  millim.  environ  de  long,  segments  de  15  millim.  de  long;  étamlnes  plus 
longues  que  les  lobes  du  périanthe,  de  SO  à  22  millim.  de  long. 

Kameroun  :  Entre  Gross-Batanga  et  Boambwi,  janvier  1888 
(J.  Braun). 

OhsfrvadoPis.  —  UH.  Kundianus  que  nous  ne  connaissons  qae 
par  la  description,  forme  avec  l'espèce  suivante  un  petit  groupe 
caractérisé  surtout  par  la  brièveté  du  tube  du  périgone.  Parmi  les 
espèces  d'Haemauih  us  (Nerissa)  à  pédoncule  central,4  seulement,  les 
if.  loHjfii^sJl,  Gennariafius^  H,  Kundianus  et  Deineusei  possèdent 
des  tleurs  à  tube  court  (4-6  millim.)«  mais  tandis  que  dans  les 
deux  premières  espèces  les  lobes  du  périgone  mesurent  au  moins 
20  millim.  de  long,  ils  ne  dépassent  pas  15  millim.  dans  les  deaz 
dernières.  La  plante  ne  paraît  pas  se  rencontrer  dans  les  cultures. 


Haehanthus  Demedsei  De  Wild.  in  Journ.  de  la  Soc.  nat.  Hort. 
de  France,  sér.  IV,  3  (1902),  p.  291. 

Plante  à  organes  aoutarraJos  iaconnus.  Feuilles  assez  loDguemenl  pétiolëes, 
â  pétioles  de  5-7  centim.  de  long,  à  lame  foliaire  oïale-elliptique,  de  12-18  cen- 
tim.  de  long  et  de  &*<>,5  centim.  de  large,  à  10  nervores  de  chaque  côté  de  la 
nervure  médiane,  arroadie,  cunéiforme  à  [a  base,  très  courtement  acuminée  au 
sommet.  Pédoncule  central  (?)  de  13-lG  centini.  de  long;  ombelle  multiflore  de 
6-9  centim.  de  large,  globuleuse;  fleurs  rouges,  à  pédicelles  de  17-20  miUim,  de 
long,  à  périanihe  à  tube  de  3-5  mlllim.  de  long,  à  segments  de  10-13  millim.  de 
loDg  et  de  3  millim.  environ  de  large,  3-à-nervés,  munis  au  aommet  d'une 
tooBe  de  pojls;  filaments  stamînaux  de  13-lS  millim,  de  long,  à  anthères  de 
â  millim.  environ  de  long;  style  dépassant  en  général  les  étamioes. 

Congo  :  Lac  Léopold  II,  juin  1892  (F.  Demeuse). 

Observalions.  —  Nous  n'avons  point  vu  celte  plante  en  vie, 
l'Herbier  du  Jardin  botanique  de  Bruxelles  en  contient  3  hampes 
florales  et  4  feuilles. 

Elle  parait  avoir,  comme  on  peut  s'en  convaincre  d'après  notre 
tableau  analytique,  CE-rtains  rapports  avec  I'^.  Kundiamts  Johs. 
Br.  et  K.  Sehum.,  que  nçus  ne  connaissons  il  est  vrai  que  par  la 
description  originale  parue  dans  les  *  Mittheilungenvon  Forschung- 
reisenden  und  Gelehrtsn  aus  den  Deutschen  Schulzgebteten,  II, 
p.  146  ,  et  par  les  notes  publiées  sur  cette  espèce  par  M.  le 
D'  Harras  (*). 

Mais,  comme  on  peut  le  voir,  les  fleurs  de  ÏH.  Kundianiis  sont 
plus  grandes  que  celles  de  notre  H.  Ifemeusei.  En  outre,  la  feuille 
de  la  première  de  ces  deux  espèces  est  longuement  pétiolée,  les 
pétioles  atteignent  23  centim.  de  long  et  la  lame  mesure  12  centim. 
environ  de  large,  ce  qui  est  beaucoup  pi  us  que  ce  que  l'on  voit  dans 
la  plante  du  Lac  Léopold  II.  Les  autres  caractères  différentiels  se 
trouvent,  comme  nous  l'avons  dît  plus  haut,  dans  les  longueurs 
relatives  des  divers  organes  de  la  fleur;  nous  les  avons  donnés 
dans  la  description  et  ne  croyons  pas  qu'il  soit  utile  de  revenir  ici 
sur  eux. 


(•J  In  NoTiïBL.  D.  KômBi..  Bot.  Gabtks  tnro  Mus.,  Berlin,  I,  p.  272. 
Nous  nous  empressons  de  remercier  U.  le  Prof.  K.  Schumann  de  l'amabilité 
iju'il  a  eue  Je  nous  communiquer  la  description  originale  de  cette  espèce. 
XXVIl.  8 


n  -414- 

Cctte  plante  possède  la  propriété  de  pouvoir  se  reproduire  de 
foutecj  leM  parlieR  de  ses  organes  végétatifs,  nous  avons  trouvé  sur 
les  pétiolM,  Kur  la  nervure  principale  des  feuilles,  sur  la  bampe 
florale  des  bourgeonnements  qui  auraient  pu  sans  aucun  doute 
reproduire  la  plante.  Ce  n'est  d'ailleurs  pas  la  seule  espèce  du 
genre  Haemantkus  qui  présente  cette  particularité,  \'H.  Lindent  la 
possède  à  un  liaut  degré  et  il  est  des  plus  facile  de  multiplier  la 
plante  de  morceaux  de  pétioles. 

Hakhanthus  rotulahis  Baker  In  Gard.  Chron.  (1877).  I,  p.  656  et 
Amaryll.  p.  65  et  in  This.-Dyer,  FI.  trop.  ap.  VI,  p.  390;  Th.  Dur. 
et  Schinz,  Consp.  FI.  Afr.  V,  p.  26fî. 

BulliH  Klob"l*^i"<><l'^ ■"'"'"'■  ^■>v>''<>"  de  diamèlre.reuilleR  naissant  directe- 
iiitnt  ilii  hilliv,  un  mSiue  lemps  que  les  fleurs.  Fenilles  minceE,  ohlongues, 
ulKunii,  rie  9093  fentini.  rie  long  «1  de  7,5-9  centim.  de  large,  à  10-12  nervures  de 
cliuiiue  cfllA  de  la  neivure  mâriiaDe,  rétrâcies  eo  un  pétiole  canalicalé  de 
10-11  centim.  Pédoncule  ^vt\i  de  15  centim.  environ  de  long,  ombelle  globa- 
liuiia  danse,  de  l,h-\\i  cenlim.  de  diamètre,  valves  de  la  spathe  au  aombre  de 
8  «Dvironjnncâiil^s,  membraneuses,  de  3,3  &  5  cenlim.  de  loue;  pédicelles  de 
Il  h  18  mlUim.  de  long.  Ovaire  rie  9  millim.  environ  de  long.  PËrianthe 
rouvflAtre,  il  tube  de  S  tnillim.  environ  de  long,  h  segments  linéaires,  5-nervès, 
deux  foitt  Huasi  longs  que  le  tube,  rie  16  millim.  environ  de  long.  Étamines  à 
tUanienU  de  IC  millim.  environ  de  long  à  anthérea  de  S  mitlim.  environ.  Slf  le 
dipaniant  la  gorge  de  U  corolle  de  1B  à  31  mittim. 

Guinée  supérieure  :  Lagos,  forêts  de  Yoruba  1S59  (Barter). 

0b»ervalio»8.  —  En  décrivant  cette  espèce  découverte  par 
Barter  pendant  l'expédition  du  Niger  en  1859,  Baker  attire  l'atten- 
tion sur  ses  aflînités  ayezXH.cinnabarimts  et  la  classe  en  effet 
dans  le  voisinage  immédiat  de  celui-ci.  Mais  la  longueur  des  filets 
des  (itaïuines,  plus  longs  que  les  lobes  dans  1'^.  cinnabarinus  et  de 
la  même  longueur  dans  1'//.  rtitaSayis  difTérencient  ces  deux  espèces 
entre  lesquelles  il  y  a  d'ailleurs  d'autres  différences  comme  on 
peut  s'en  eonvauicre  d'après  le  tableau  analytique  que  nous  a 
lionne  en  tète. 

L'espèce  ne  parait  pas  se  rencontrer  dans  les  cultures. 


HAKHA.vnir5  ooxcoLsxsts  Dt  IVild.  in  Joum.  de  U  Soc  nat  E 
de  Frtnw.  s^.  IV.  3  (1902).  p.  29*. 


—  J15  - 


PlanU  à  parties  souteiTanes  încunnues.  feuilles  au  aombre  de  4,  longue- 
meol  pétiolées,  à  pétiole  de  10-13  ceatim.  de  long,  Élar^  à  la  base,  k  lame 
foliaire  ovaleetliptique,  de  3Dcentiui.  environ  de  loDgaurScentlm.  environ  de 
lai^e,  plus  ou  nioios  arrondie  à  la  base  et  plus  on  moins  acuminée  au  sommet, 
il  acuiuen  obtus,  à  1d  nervures  de  chaque  cAté  de  la  nervure  médiane.  Pédon- 
cule central,  de  '&  centim.  enriron  de  long  :  ombelle  multillore  de  7.5  centim. 
environ  de  diamëlre.  t-'obuleuse;  fleurs  à  pédicelles  grCles,  de  16  milljm.  envi- 
ron de  long,  à  périiinthe  â  tube  cylindrique,  Hllongé,  de  IU-13  millim.  de  long, 
s^ments  lancéolés,  4-G  nervés,  de  13  millim.  «aviron  de  long  et  de  2  millim. 
environ  de  large,  munis  au  sommet  d'une  touffe  de  poils  recourbés  ;  filaments 
staminaux  de  17-20  millim.  de  long,  plus  longs  qne  les  lobes,  à  antliéres  de 
3  millim.  environ  de  long. 

Congo  :  Lusarobo,  décembre  1895  {Ém,  Laurent). 

ObservaUom.  —  Nous  ne  possédons  qu'un  échantillon  d'herbier 
de  celle  plante.  Si  l'on  examine  les  caractères  que  nous  venons 
d'exposer  l'on  s'aperçoit  bien  vile  que  la  plante  en  question  a  avec 
\'E.  cinnabarinus  Dcne,  de  1res  nombreux  points  de  ressem- 
blance. 

Mais  avant  de  discuter  les  analogies  et  les  dissemblances  de  ces 
deux  espèces,  il  faut  faire  remarquer  que  la  plante  décrite  par 
M.  Baker,  in  This.-Dyer  FI.  trop.  Afr.,  VU,  p.  390.  n'est  pas  du  tout 
celle  décrite  et  figurée  par  Decaisne  dans  la  Flore  des  Serres, 
t.  1195.  et  figurée  ensuite  dans  Bot.  Mag.,  t.  5214.  En  effet, 
M.  Baker  décrit  un  H.  cinnabarinus  dont  les  feuilles  seraient  rétré- 
ciea  à  la  base  en  un  pétiole  aussi  long  que  la  lame,  c'est-à-dire,  de 
15  à  2'2  centim.  de  long.  Or,  M,  Decaisne,  après  M.  Hooker  et  enfin 
M.  Harnis,  in  Nolizbl.  Kônigl.  bot.  Garl.  und  Mus.  Berlin,  I,  p.  290, 
pi,  fig.  D,  nous  monlrent  des  feuilles  courtemenl  pétioiées,  dont  la 
base  du  limbe  se  transforme  en  un  pétiole  étroitement  ailé. 

Il  ne  serait  donc  pas  impossible  que  M.  Baker  ait  vu  des 
échantillons  qui  devraient  se  rapporter  à  l'espèce  nouvelle. 

il  sera  en  tous  cas  facile  de  différencier  les  deux  plantes  par  les 
feuilles  sessiles  ou  presque  sessiles  d'une  part,  et  longuement 
pétioiées  d'autre  part  ;  en  outre  la  longueur  du  tube  du  périanthe, 
plus  considérable  chez  VU.  eongolensis  et  atteignant  même  parfois 
le  double  de  celle  du  tube  de  1'//.  cinnabarinus,  enfin  la  longueur 
des  lobes  et  celle  des  filaments. 

Il  y  a  aussi  Heu  de  faire  remarquer  le  grand  nombre  de  nervures 
latérales. 


N'ayant  point  vu  ia  plante  vivante,  nous  ne  pouvons  attirer 
l'attention  sur  les  caractères  tirés  de  ta  coloration  des  feuilles,  et 
des  pédoncules. 

Habmanthus  cinnabahinus  Decaisne,  in  Flore  des  Serres  (1875), 
t.  1195;  liook.  in  Bot.  Mag.,  I.  5314;  Floral  Mag.  n.  s.,  t.  245; 
Baker,  Amaryll.  p.  64  in  3'A»s.-Z>yer,FI.  trop.  Afr-,  VI,  p.  390  p.  p. ; 
Uarms,  in  Nolizbl.  Kônïgl.  Gart.  und  Mus.  Berlin,  I,  p.  290,  pl. 
fig.  D-F;  Th.  Dur.  et  Schim,  Consp.  (1.  Afr.,  V,  p.  263. 

Bulbe  globuleux  4^  centim.  de  diamèlre,  à  racines  Dombreoses,  k  stipe 
entouré  de  bractées  nu  squames  courtes  colorées.  Feuilles  spiralées,  coartemeot 
péliolËes,  à  pétioles  de  3  centim.  de  long,  au  nombre  de  3  à  4,  oblougues,  aiguSs 
ou  courtement  acuaiinées,  Je  l-''i-ÏO  centim.de  long  et  de  5-ti  centim. de  large, 
ondulées,  membraneuses,  canaliculÉes  au  milieu,  à  nervure  médiane  proémi- 
nente sur  la  Tace  inrérieure  et  colorée  en  rougeâtre  ainsi  que  le  reste  de  ceUe 
fcce.  Pédoncule  central,  dressé,  snbcylindrique,  plus  ou  moins  coloré  en 
ronge-bleufttre,  de  SÎ-S3  centim,  de  long.  Ombelle  multiilore  de  10-15  centim. 
de  diaroÈtre,  à  bractées  linéa.ires.  étalées  puis  réilëcbies.  Fleurs  à  pédicetle 
coloré,  de  15à%niillim.  de  long,  àov&lre  vert.à  tube  du  périgonede  TmilUm. 
environ  de  long,  à  lobes  de  16-18  millim.  de  long,  épaissis  vers  l'extrémité, 
de  4-^  millim.  de  large.  Filaments  staminaux  lilifornies,  renflés  dans  le  tiers 
supérieur,  de  ?-2.  3  centim.  de  long,  à  anthères  violacées,  à  pollen  jaune. 


4 

iB  le    I 


Gabon  (1855)  et  Kameroun  (J.  Braun  et  Mann). 

M.  Baker  la  signale  également  à  la  Côte-d'Or  et  au  Lagos. 

Observations.  —  La  plante,  telle  qu'elle  est  décrile  dans 
'  Flora  oflrop.  Air.  ,  (loc.  cit.),  ne  cadre  pas  du  tout  avec  celle 
figuiée  originellement  dans  la  "  Flore  des  Serres  „,  postérieurement 
dans  le  ■  Bot.  Mag. ,  et  enfin  dans  le  *  Notizblatt ,  du  Jardin  bota- 
nique de  Berlin.  En  effet,  ces  trois  dessins  représentent  des  feuilles 
sessiles  ou  presque  sessiles,  et  M.  Baker  les  décrit  comme  possé- 
dant un  pétiole  de  15  à  "l'S,  centim.  de  long. 

M.  Harnis  émet  bien  quelque  doute  sur  le  rapprochement  delà 
plante  de  Braun  qu'il  a  étudiée,  avec  celle  figurée  par  Decaisne, 
mais  conclut  qu'il  n'y  a  cependant  pas  des  caractères  suffisants 
pour  justifier  une  séparation  spécifique. 

M.Baker  considérait  Y  H.  cinnabarhius  comme  voisin  de  l'fl. 
angolettsh :  il  a,  en  effet,  avec  celle  espèce  assez  d'affinités,  mais  il 
s'en  différencie  par  des  pédicelles  plus  courts.  Pour  les  caractères 
floraux,  il  semble  avoir  beaucoup  de  ressemblance  avec  VU. 


—  117  — 


34 


Cabrae,  mais  chez  ce  dernier  tes  feuilles  sont  longuement  péliotées, 
comme  on  peut  le  voir  d'après  les  données  de  notre  description. 

Quant  à  VH.  longipes  de  la  même  région,  il  se  différencie  non 
seulement,  comme  l'a  fait  remarquer  M.  Harms,  par  la  disposition 
des  feuilles,  mais  encore  par  la  longueur  des  segments,  ceux-ci 
sont  plus  allongés  dans  \'B.  longipes  que  dans  les  H.  finnabarinus 
et  espèces  voisines. 

Cette  plante  a  été  introduite  dans  les  cultures  en  1855,  elle 
avait  été  envoyée  â  L.  Van  Houtte  père,  en  novembre  de  cette 
même  année. 

A  propos  de  la  culture,  L.  Van  Houtte  a  fait  quelques  remarques 
judicieuses  que  l'on  oublie  très  souvent.  Donner  le  moins  d'eau 
possible  pendant  la  période  de  repos. 

'  Les  Haemanthus  se  multiplient,  dit-il,  de  graines  ou  par  les 
bulbilles  qu'ils  forment  aux  côtés  de  la  mère.  , 

"  Pour  réussir  à  leur  faire  porter  des  graines,  il  faut  les  laisser 
au  soleil  pendant  qu'ils  sont  en  fleurs  el  féconder  celles-ci  vers  le 
milieu  du  jour.  ,  Et  plus  loin  :  *  Si  les  baies  grossissent  bien,  si  les 
pédicellessont  bien  portants,  on  aura  l'espoir  d'atteindre  le  but;  si 
au  contraire  les  pédicelles  se  flétrissent,  on  renoncera  aux  graines 
et  l'on  coupera  le  pédoncule.  , 

11  recommande  aussi  d'enlever  avec  soin  les  rejetons  qui  se 
forment  à  la  base  du  bulbe  mère  et  lui  enlèvent  de  la  force, 
l'empêchant  de  fleurir.  En  général  dans  les  serres,  les  Haeman- 
thus  du  groupe  Nerissa  n'ont  pas  grande  tendance  à  former  des 
rejetons  de  la  base,  mais  ils  restent  souvent  cbétifs  et  malingres 
par  suite  de  l'arrosage,  mal  compris,  auquel  ils  sont  soumis; 
c'est  à  l'eau  que  l'on  doit  certainement  attribuer  la  disparition  de 
la  plupart  de  ces  plantes  des  serres  de  nos  jardins  botaniques.  Il  ne 
faut  leur  donner  de  l'eau  que  pendant  la  végétation  et  encore  il 
n'en  faut  pas  trop. 


Haemanthqs  amuolesbis  Weltc.  ex  Baker  in  Journ.  of  Bot.  (1878), 
p.  194,  Amaryll.  p.  65  et  in  This.-Dyer,  FI.  trop.  Afr.  VII,  p.  390; 
Bindle  in  Catal.  Welw.  Afr.  PI.  II,  p.  34:  Th.  Dur.  et  Schim, 
Consp.  FI.Afr.V,  p.  263. 

Plante  à  bulbe  globuleux,  de  fô  millim.  enriroo  de  diamètre.  Feuillea  an 
nombre  de  3à4,  naissant  directement  but  le  bulbe,  k.  pétiole  de  15-17,5  ceatûn. 


—  118  - 


de  long,  élargi  à  ta  base,  tacheté  de  pourpre  ;  lame  foliaire  oblongne.  cnspidé*. 

de  15  â  30  centim,  de  long  et  de  10  centîm,  de  large,  arrondie  à  la  base,  à 
8-9  nervures  latérales  de  chaque  caté  de  la  Dervure  médiane,  nervures  aecoQ- 
daires,  rapprochées,  obliques.  Pédoncule  de  30  centim.  environ  de  long,  nais- 
sant au  centre  de  la  loufTe  dtt  l'euilles  qui  apparaît  après  lui.  Ombelle  dense, 
mulliflore,  de  10-13,5  centim.  de  diamètre.  Pédicelles  de  ffî  à  3S  millim.  de  long, 
valves  de  la  spalhe  caduques.  Périanthe  rougeàtre,  &  lube  de  8  millim.  environ 
de  long,  à  segmenlslinéaire^,  3-6nerTésde  18  millim.  Filaments  ataminaux  de 
25  millim.  envirou  de  long,  à  anthères  oblongueade  â  millim.  environ  de  long. 

Angola  :  Goiungo  Alto,  1855  (Welwitsch). 

Observations.  —  Celle  plante  ne  paraît  avoir  élé  rencontrée 
jusqu'à  ce  jour  que  par  Welwilsch,  ce  que  nous  avons  de  l'État 
Indépendanl  du  Congo  ne  semble  pas  pouvoir  être  rapporté  à  cette 
espèce.  D'après  la  clef  analytique  que  nous  avons  essayé  d'établir, 
\'H.  nngotensis  serait  voisin  de  17/.  Eelveldmnus,  récolté  par 
Dewèvre,  dans  les  environs  d'Elungu  en  1896,  et  qui  a  été  trouvé 
également  par  M.  Duchesne  dans  l'Aruwimi  et  mis  en  vente  sous 
le  nom  de  H.  mirabilis,  Llnden. 

Mais  dans  \'H.  Eetveldeanus,  les  pédicelles  floraux  sont  plus 
allongés  et  les  segments  du  périantlte  mesurent  6-7  millim.  de 
large;  chez  17/.  angolmsis,  ils  sont  décrits  comme  linéaires. 

La  plante  ne  paraît  pas  se  trouver  jusqu'à  ce  jour  dans  les  cul- 
tures, elle  ne  semble  pas  d'ailleurs,  au  dire  de  Welwitsch,  être 
très  alrendante  dans  l'Angola  oii  on  la  rencontre  dans  les  endroits 
ombragés  ou  sur  le  bord  des  fleuves. 


Haemanthus  diadema  Linden,  in  Catalogue  spécial  illustré  des 
plantes  nouvelles  du  Congo  et  d'autres  pays  pour  1901  (l'Horti- 
cole coloniale),  p.  27  ;  Revue  de  l'Horticulture  belge  et  étrangère 
XXVIII  (1902),  p.  13,  c.  fig.  col.:  DeWild.,  in  Joum.  de  la  Soc.  nat 
Hort.  de  France,  sér.  IV,  3  (1902),  p.  294;  tig.  3. 

plante  k  base  bulbeuse.  Feuilles  à  pétiole  de  15  centim.  environ  de  long, 
élai-gi  à  la  base,  violacé  sur  le  dos,  en  goullîère,  non  ailé  nur  le  bord,  â  bords 
mssez  tranchants  da  11  millini.  environ  de  long,  elliptique  dans  la  partie 
médiane,  sa  rétrécissant  vers  la  base,  aigu  an  sommet,  alleignant  39  centim.  de 
long  et  licentim.de  large,  luisant  sur  les  deux  faces,  à  nervure  médiane  verte 
ou  légèrement  colorée  sur  le  dus.  nervures  latérales  au  nombre  de  19-13  de 
chaque  c^lé  de  la  nervure  médiane.  Pédoncule  central  par  rapport  aux  reuilles, 
de  'iO-)5  centim.  de  long  et  de  8-9  millim.  d'épaisseur:  ombelle  atteignant 
18  millim.  de  diamètre,  mulUDore,  à  valves  de  la  spalhe  oblongues-lioéa 


—  119  — 


36 


de  5-7  centim.  de  long,  réfléchies.  Fleurs  d*im  rose  saumon,  à  pédicelles  grôles 
de  25-30  millim.  de  long,  à  ovaire  vert,  de  2  millim.  environ  de  large,  tube  sub- 


Fia.  3.  —  Haemanthua  diadema;  feuille  réduite  au  tiers 
et  coupe  transversale  du  pétiole  grandeur  naturelle. 


cylindrique  de  13-15  millim.  de  long,  lobes  elliptiques-lancéolés,  de  17-19  mil- 
lim.  de  long,  aigus,  munis  d'une  touffe  de  poils  au  sommet,  de  2.5-3  millim.  de 


37  —120  — 

large.  Filaments  staminaux  de  30*35  millim.  de  long,  à  anthères  violacées,  à 
grains  dé  pollen  jaunes,  de  2  millim.  environ  de  long.  Style  ne  dépassant  guère 
les  étamines. 

Congo  :  Région  du  Kasai  (Éd.  Luja). 

Observations,  —  D'après  les  données  de  notre  tableau  analy- 
tique, tirées  pour  la  plupart  des  caractères  floraux,  VH.  diadema 
est  voisin  de  VH.  angolensis;  il  paraît  également  voisin  de 
VU.  Lindeni,  mais  outre  les  différences  très  sensibles  que  Ton 
observe  entre  les  feuilles  de  ces  deux  espèces,  forme  du  limbe  et 
du  pétiole,  il  existe  dans  les  fleurs  des  différences  notables;  celles 
de  VHaemanthus  étant  beaucoup  plus  grandes,  les  proportions 
entre  le  tube  et  le  limbe  sont  en  outre  assez  différentes  chez  ces 
deux  espèces. 

Vues  d'ailleurs  côte  à  côte,  comme  nous  avons  pu  les  voir  en 
pleine  floraison  dans  les  serres  de  Linthout  (Horticole  coloniale), 
elles  se  montrent  très  différentes. 

L'apparition  de  cette  plante  a  fait  grand  bruit  dans  les  milieux 
horticoles;  par  ses  beaux  bouquets  de  fleurs,  elle  attire  vivement 
l'attention  et  est  appelée  à  un  grand  succès. 

Haemanthus  GRANDipoLius  Bulf.  f.,  Diagu.  Plant,  nov.  Scot.,  III, 
p.  23,  et  in  Trans.  Bot.  Soc.  Edimb.,  XII  (1882),  p.  96;  Baker, 
Amaryll.,  p.  64;  TA.  Dur.  et  Schinz,  Ctonsp.  FI.  Afr.  V,  p.  264. 

Feuilles  membraneuses,  ovales,  vertes,  atteignant  de  30  à  38  centim.  de  long 
et  de  20  à  23  centim.  de  large  ;  nervures  latérales  principales  distantes  de  6  à 
12  millim.,  présentant  entre  elles  2-6  nervures  plus  fines.  Pétiole  de  25  a 
32  millim.  de  long.  Inflorescence  et  fleurs  inconnues. 

Socotra,  1880  {D^  J.  B.  Balfour). 


TABBES    ESPECES 


5b.) 


LOBEJRIANTHE    3-5-NERVIÉS 


f  longueur 
largeur 

es  par  demi-feuille 
ule  floral 
e 
le 

t  (nervures) 

longueur 

largeur 
aminaux 
s 


ES    DIVERSES    ESPÈCES 


enre  Nerissa  Salisb.) 


FFORT     A.TJ3:     FETJILLES 


SEGMENTS   DU   PERIANTHE   DE   1219   MILLIMETRES   DE   LONG 


00 

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cm. 


2m. 


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0cm. 

Pta. 

*Vnm. 
S( 

mm. 

n. 
^*mm. 
Ain. 


22  cm 


%  cm. 

15-20  mm. 
5  mm. 

15  mm. 

20-22  mm. 


5-7  cm. 
12-18  cm. 
5-6,5  cm. 

10 
12-16  cm. 

6-9  cm. 

17-20  mm. 

3-5  mm. 


10-13  mm. 

3  mm. 
1318  mm. 

2  mm. 


10-12  cm. 

20-23  cm. 

7,5-9  cm. 

10-12 

15  cm. 

7,5-10  cm. 

12-18mm. 
8  mm. 


16  mm, 

16  mm. 
2  mm. 


10-13  cm. 

20  cm. 

8  cm. 
15 

25  cm. 

7,5  cm. 

16  mm. 
10-12  mm. 


13  mm. 

2  mm. 

17-20  mm. 

2  mm. 


3  cm. 

15-20  cm. 

5-6  cm. 


22-23  cm. 

1015  cm. 

15-20  cm. 

7  mm. 


16-18  mm. 

4-5  mm. 

20-23  mm. 


15-17,5  cm. 
15-30  cm. 

10  cm. 
8-9 

30  cm. 
10-12,5  cm. 
25-32  mm. 

8  mm. 

18  mm. 

25  mm. 
2  mm. 


15  c 
39c 
12  c 
1% 
9026 
18 1 

13-16 

17-lS 

ao^ 

tu 


SUR  QUELQUES  ÊQUATIO\S  DE  LA  FORME 


le  R.  P.  PEPIN,  8.  J. 


1.  Dans  un  mémoire  publié  en  1892  (*)  sur  l'équation  proposée, 
j'ai  montré  comment  l'étude  des  formules  qui  servent  à  résoudre 
cette  équation  en  nombres  entiers,  premiers  entre  eux,  conduit  à 
un  grand  nombre  de  théorèmes  semblables  à  ceux  par  lesquels 
Fermai  étonnait  son  correspondant,  te  chevalier  Digby,  relative- 
ment à  la  possibilité  de  former  des  cubes  en  ajoutant  des  carrés  à 
certains  nombres  donnés.  Bon  nombre  de  théorèmes  de  ce  genre 
font  l'objet  de  deux  notes  que  j'ai  publiées  dans  les  Comptes 
RENDUS  uE  l'Académie:  des  Sciences,  du  13  juillet  189i  et  du 
10juinl«95. 

Ces  théorèmes  sont  soumis  à  une  restriction  :  le  cube  en  ques- 
tion doit  être  impair.  Toutefois,  l'énoncé  de  cette  restriction  est 
inutile  quand  <:  est  de  l'une  des  formes  SI  -f  (1,  2,  3,  4,  5,  6),  car 
dans  ces  cas  les  nombres  X,  Y,  Z  ne  peuvent  pas  être  premiers 
entre  eux  sans  que  Z  soit  impair.  Mais  lorsque  c  est  de  l'une  des 
formes  8^  81  -f  7,  l'énoncé  de  cette  restriction  devient  nécessaire, 
parce  que  dans  ces  deux  cas  le  cube  peut  être  pair  sans  que  X  et  Y 
le  soient.  Or,  la  résolution  de  l'équation  proposée  s'effectue  par 
des  formules  différentes  suivant  que  Z  est  pair  ou  impair.  C'est  ce 
que  nous  verrons  en  prenant  c  =  47. 


(*J  HAhomrs  as  l'Acadêioe  Pontificale  des  Nouveaux  Lyncéens,  t.  VIII. 


m 


2  _  122  — 

Les  déterminants  qui  ne  présentent  pas  cette  difficulté  en  pré- 
sentent souvent  d'autres  qui  leur  sont  propres.  Les  deux  cas  où 
c  =  35  et  c  =  499  nous  en  fourniront  quelques  exemples. 

I.    a;2  +  47  y»  —  ;2« 

2.  Le  déterminant  —  47  présente  10  classes  de  formes  quadra- 
tiques, savoir  5  dans  Tordre  proprement  primitif  et  5  dans  Tordre 
improprement  primitif.  Les  5  classes  du  premier  ordre  sont  : 

H  =  (7, 3, 8),      H«  =  (3,  -  1, 16),      H»  =  (3, 1, 16), 
H*  =  (7,-3,8),       H«  =  (1,0,47). 

Les  classes  du  second  ordre  s'en  déduisent  en  les  composant  avec 
la  classe  G  =  (2, 1,  24).  On  trouve  ainsi  (4,  ±  1, 12),  (6,  ±  1,  8), 
(2,  1,  24). 

Nous  verrons  plus  loin  que  la  considération  de  Tordre  impro- 
prement primitif  est  inutile  dans  la  recherche  des  solutions  de 
l'équation  (1)  en  nombres  premiers  entre  eux;  c'est  pourquoi  nous 
nous  bornons  à  Tordre  proprement  primitif. 

Théorème  L  —  Une  forme  proprement  primitive  du  dàermi- 
nant  —  47  ne  peut  représenter  proprement  aucun  nombre  pair  sans 
qu'il  soit  multiple  de  8. 

Démonstration.  —  Puisque  les  5  classes  (7,  ih  3,  8),  (3,  ±  1, 16), 
(1,0, 47)  renferment  tout  Tordre  proprement  primitif,  un  nombre 
2'Â  représenté  proprement  par  une  forme  de  cet  ordre  le  sera 
aussi  par  Tune  des  trois  formes  : 

(1,0,47),        (3,1,16),        (7,3,8), 
on  aura  : 

2»A  =  am^  +  2  bmn  +  cw»,      a  =  1,  3, 7    et    i  =  0, 1, 3. 

2^Aa  =  (am  +  bny  +  47  w«. 

Si  n  est  pair,  am  -\-  bn  est  impair,  puisque  Ton  suppose  m,  n 
premiers  entre  eux.  Le  second  membre  de  l'équation  étant  impair, 
on  a  t  =  0.  Si  donc  A  étant  impair,  i  est  dilGFérent  de  0,  le  nombre  n 


—  123  —  3 

sera  impair  ainsi  que  am  +  bu;  le  second  membre  sera  multiple 
de  8  et  par  conséquent  2'A  sera  aussi  multiple  de  8.       C. Q.F, D. 

Corollaire.  —  Les  formes  proprement  primitives  du  détermi- 
nant —  47  ne  peuvent  représenter  proprement  que  des  nombres 
impairs  et  des  multiples  de  8. 

3.  Considérons  d'abord  celles  des  solutions  de  l'équation  pro- 
posée dans  lesquelles  le  cube  est  impair.  Posons  z  ^  A.  Toutes 
les  représentations  de  A*  par  les  formes  du  déterminant  —  47 
correspondent  aux  diverses  valeurs  de  s/ —  47  {mod.  A^),  c'est- 
à-dire  aux  diverses  solutions  de  la  congruence  x^  ^  — 47 
(mod.  A'^).  On  regarde  comme  équivalentes  les  représentations 
qui  correspondent  à  une  même  valeur  de  \/ —  47  (mod.  A^).  Or, 
les  diverses  valeurs  de  v' —  47  (mod.  A")  sont  congrues  suivant 
le  module  A  aux  diverses  valeurs  de  \/—i7  (mod.  A).  Il  résulte 
de  là  que  le  nombre  des  représentations  non  équivalentes  de  A* 
par  les  formes  du  déterminant  —  47  est  le  même  que  celui  des 
représentations  de  A,  et  qu'elles  leur  correspondent  une  à  une  par 
tes  formules  de  triplications.  Soit  en  effet  A  ^aw'  +  SômM-f-cn*; 
soit  de  plus  (P,  Q,  R)  (X,  Y)*  la  résultante  de  la  triplicalion  de 
la  forme  as^  -f  2èa-y  -f  "^y*-  X  et  Y  seront  deux  formes  cubiques 
homogènes  de  x,  ij  qui  réduiront  à  une  identité  la  formule 


PX" 


2  QXY  +  RY^  =  (a^c"  -|-  2  A^ry  +  rt/f. 


Si  l'on  désigne  par  M,  N  ce  que  deviennent  X,  Y,  quand  on  y 
fait  a;  =  m,  y  ^  «, 

PM«  +  2QMN  -f  RN*  =  (am^  +  2  6m«  +  c?i^f  =  A". 

Cette  représentation  de  A*  par  la  forme  (P,  Q,  R)  appartient  à 
la  valeur 

_™  +  0NdeV'=47(mod.A-), 


PM-j-QN  _        am  +  in 


(mod.  A). 


4  _  i24  — 

Si  Ton  veut  que  la  représentation  (M,  N)  de  Â^  appartienne  à  la 
classe  principale,  il  faut  que  la  triplication  de  la  classe  (a,  6,  c)  à 
laquelle  appartient  la  représentation  (m,  n)  de  Â  ait  pour  résul- 
tante la  classe  principale.  Par  conséquent,  toutes  les  valeurs 
impaires  de  z  propres  à  vérifier  l'équation  proposée  sont  repré- 
sentées par  celles  des  classes  du  déterminant  —  47  dont  la  tripli- 
cation donne  la  classe  principale. 

Or,  le  nombre  5  des  classes  de  Tordre  proprement  primitif  étant 
premier  avec  3,  la  seule  classe  dont  la  triplication  ait  pour  résul- 
tante la  classe  principale  est  cette  classe  principale  elle-même. 
Toutes  les  valeurs  impaires  de  z  utiles  pour  notre  problème  sont 
exprimées  par  la  formule 

z^P  +  47/, 

où  Ton  désigne  par  /",  g  deux  nombres  premiers  entre  eux,  l'un 
pair  et  l'autre  impair.  On  aura 

x^  +  ily^  =-  (P  +  ilgy, 

X  +  sj^my  =  {f  +  gs/^^ïnf. 

En  égalant  entre  elles  les  parties  rationnelles  et  les  coefficients 
de  \J —  47  dans  la  dernière  formule,  on  trouve 

x  =  f{p-  141  (7«),        y  ^g  {3p  -  il  g^). 

Théorème  II.  —  Toutes  celles  des  solutions  de  téquation 

(1)  x^  +  ily^  =  2^ 

en  nombres  particuliers  entre  eux,  dans  lesquelles  le  cube  est  impair, 
se  dMuisent  des  formules 

(2)  z  =  p  +  i7g^,    x  =  f{p-mf)     y  =  g(iP-il9^ 

en  égalant  f,  g,  de  toutes  les  manières  possibles,  à  deux  nombres 
premiers  entre  eux,  Vun  pair  et  Vautre  impair. 

Si  Ton  demande  quels  sont  les  cubes  impairs,  qui  deviennent 
des  carrés  lorsqu'on  leur  retranche  47  unités,  on  trouve  la  réponse 


à  cette  question  en  faisant  y  =  ±  1  dans  les  formules  précé- 
dentes. On  doit  alors  résoudre  l'équation 


9(3r-i.7g*)- 


:  1. 


D  faut  d'abord  que  3  soit  égal  à  it  1.  Le  nombre /"est  alors 
déterminé  par  la  formule  3/^  =  47±l.  On  doit  prendre  le 

48 
signe  supérieur  et  /^  =  -^=.  16; 

g  ^  \,       /■  =  4,        2  =  63.        a^  =  500. 

Le  cube  de  63  est  le  seul  cube  impair  qui  devienne  égal  A  un  carré 
lorsqu'on  lui  retranche  47  unités. 

On  peut  énoncer  ce  théorème  de  la  manière  suivante  : 


Théorème  III.  —  Parmi  tous  les  carrés  pairs,  le  carré  de  500  est 
le  seul  qui  devienne  un  cube  lorsqu'on  lui  ajoute  47, 

Lorsqu'on  demande  un  carré  qui  devienne  un  cube  par  l'addi- 
tion de  47,  les  formules  (2)  ne  suffisent  pas  pour  donner  toutes  les 
solutions;  car  elles  supposent  le  cube  impair.  Il  est  donc  néces- 
saire d'établir  d'autres  formules  pour  obtenir  les  solutions  dans  ■ 
lesquelles  le  cube  est  un  nombre  pair.  Les  formules  (9)  fournissent 
dans  ce  cas  des  résultats  qu'il  nous  suffit  d'indiquer. 

Pour  qu'un  nombre  pair  soit  représenté  proprement  par  la 
forme  (1,  0,  47),  il  faut  que  les  deux  nombres  f,  ;/  soient  impairs. 
Le  nombre  z  est  alors  multiple  de  8  et  les  formules  (2)  donnent 
pour  X,  y  des  valeurs  de  la  forme  S-l  +  i.  Posant  s  =  8  «,  on 
déduit  de  l'équation  (1)  l'identité 

d'où  l'on  conclut 

A'  +  47B*  =  4(2m)8 
en  désignant  par  A,  B  deux  nombres  impairs 

^  _/•(/-'-! 41  g^)^        g  _giZf'-i7g') 


4.  Quand  l'équation  proposée  doit  être  résolue  en  nombres 
premiers  entre  eux,  de  telle  manière  que  le  cube  soit  pair,  les  for- 
mules qui  expriment  les  solutions  sont  différentes,  suivant  le 
degré  de  la  plus  haute  puissance  de  2  qui  divise  la  racine  du  cube. 
Posons  en  effet  3  =  2'm  en  désignant  par  »  un  exposant  positif^  et 
par  u  un  nombre  impair.  L'équation  à  résoudre  devient  ^H 


(E) 


'  +  47  y* 


■  2='.' 


Les  nombres  impairs  w  et  v?  ne  peuvent  être  représentés  que  par 
des  formes  proprement  primitives.  Le  nombre  %"  peut  être  repré- 
senté par  des  formes  de  cbacun  des  deux  ordres  primitifs.  Mais 
comme  la  composition  d'une  forme  improprement  primitive  avec 
une  forme  proprement  primitive  ne  peut  donner  pour  résultante 
qu'une  forme  improprement  primitive,  on  ne  doit  utiliser  que  les 
représentations  de  2"  par  les  formes  proprement  primitives.  On 
composera  ces  représentations  avec  celles  de  n^,  et  l'on  aura  celles 
du  produit  2^'i»^. 

Cette  composition  des  représentations  s'effectue  par  la  compo- 
sition des  formes  réduites  qui  représentent  les  classes  auxquelles 
appartiennent  ces  représentations.  Toutes  celles  des  représenta- 
tions d'un  nombre  N  par  les  formes  proprement  primitives  du 
déterminant  —  47  qui  appartiennent  à  une  même  valeur  de 
y/ —  47  {raod.  N),  sont  dîtes  équivalentes,  parce  que  ces  repré- 
sentations sont  données  par  des  formes  proprement  équivalentes. 
Or,  soit  V  la  valeur  de  V'^ —  47  (mod.  2^  !<")  à  laquelle  appartient 
une  représentation  du  produit  2^*  m^,  soit 


^  (mod.  2=-"), 


=  h  (mod.  «'), 


a'»»'*  +  2  i'i/i'w'  -|-  c'«''  = 


deux  représentations  de  2^'  et  de  n*  appartenant  respectivement 
aux  deux  valeurs  a,  h  de  V— 47.  On  aura 


■  a  (mod.  2-^'), 


^  —  6  {raod, 


4 

aent 


La  composition  des  deux  formes  {a,  b,  e),  («',  b',  c')  donnera  pour 
résultante  une  forme  de  la  classe  à  laquelle  appartient  celle  des 


—  127  —  7 

représentations  de  ^  h'  qui  correspondent  à  la  valeur  v  de 
\/ —  47  (mod.  2'*  m^).  Si  l'on  veut  que  cette  classe  soit  la  classe 
principale,  il  est  nécessaire  que  la  classe  (a',  b',  c')  soit  opposée  à 
la  classe  («,  b,  c);  on  pourra  par  conséquent  la  représenter  par 
la  forme  (a,  —  b.  c).  La  transformation  de  (a',  b',  c)  en  (a,  —  b,  c) 
fera  connaître  la  représentation  {p,  g)  de  u"  par  (a,  —  b,  c)  en 
fonction  linéaire  de  la  représentation  {m\  «').  On  aura,  pour  la 
même  valeur  de  u  : 

(3)  ap*  —  2  6p5  +  Cî*  =  w^ 

X*  +  47  Y'  =  {ap'  —  2  ip2  +  cq')  (a»(»  +  2  bmn  +  tti^) 

(4)  X  =  amp  —  b  {inq  —  pn)  —  cqn,        Y  —  mq  +  np. 

Comme  deux  formes  opposées  représentent  les  mêmes  nombres, 
nous  ne  prendrons  dans  ces  formules  que  la  valeur  positive  de  6 
et  les  valeurs  de  m,  n  qui  vérifienl  la  condition 

«»i=  +  2  bmn  +  en"  =  2='. 

Les  valeurs  de  a,  b,  c,  m,  n  sont  donc  invariables  pour  une  même 
valeur  de  i.  Les  nombres  impairs  m'  qui  vérifient  l'équation 

X2  +  47  Y^  =  T'  u" 

en  nombres  premiers  entre  eux  sont  tous  exprimés  par  l'équa- 
tion (3),  et  les  valeurs  correspondantes  de  X,  Y,  par  les  for- 
mules (4).  Il  nous  reste  à  exprimer  les  nombres  p,  q  en  fonction 
des  nombres  /',  g  qui  forment  la  représentation  de  u.  Pour  cela  il 
faut  trouver  la  classe  dont  la  triplication  a  pour  résultante  la  classe 
(o,  —  b,  c),  et  effecluer  sa  triplication. 

B.  Soit  d'abord  i  =  1.  Les  représentations  de  8  par  les  formes 
du  déterminant  —  47  correspondent  aux  racines  de  la  congruence 

j-a  +  47  =  0  {mod.  8), 

lesquelles  sont  au  nombre  de  4,  savoir  zt  1,  zt  3.  Toutes  les  repré- 
sentations de  8  par  les  formes  du  déterminant  —  47  appartiennent 
conséquemment  aux  quatre  classes  représentées  par  les  quatre 
formes  (8,  ±  1,  6),  (8,  zt  3,  7).  On  doit  omettre  les  deux  premières 


g  —  428  — 

classes,  parce  qu'elles  sont  improprement  primitives.  On  aura 
donc  (a,  6,  c)  =  (8, 3, 7).  Toutes  les  représentations  de  u  propres  à 
vérifier  Téquation 

x^  +  47  j/^  =  8.  u^ 

sont  données  par  la  classe  dont  la  triplication  donne  la  classe 
(8,  —  3,  7),  c'est-à-dire  par  la  classe  (3, 1,  16).  Pour  elGFectuer  la 
triplication,  posons 

u  =  3r  +  '2fg  +  6g\    3u  =  {3f+ gY  +  i7u^,     3f  +  g==h. 
3w  =  (A  +  \/^=^S^)(A  — \/=47^),    27m3  =  M2  +  47N^ 

M  +  N  \/^^^^47  =  (A  +  ^  V/^^*7)3  =  A  (A»  —  Uljr») 

+  \/^475f(3A2-475r«). 

Remplaçant  h  par  3f  +  g  et  effectuant  les  calculs,  on  trouve 

M  =  27/"^  +  ^If^g  -  iiifg^  —  140  ^^ 
N  =  —  27/*^  —  18/"/  +  44^. 

On  vérifie  effectivement  que  ces  expressions  rendent  identique 
la  formule 

M2  +  47N2  =  27(3/^2  ^  ^fy  ^  i6(/y. 

Or,  on  a 

27  =  8.22  +  6.2(— 1)  +  7.12. 
Posant 

et  faisant  dans  les  formules  (4)  a  =  8,  6  =  3,  c  =  7,  w  =  2, 
w  =  —  1,  on  trouve  par  la  formule  (3) 

X2  +  47  Y2  =  27.  «8  =  27  (8p2  -  6pî  4-  7  q') 
X  =  16p  —  3(23+;))  +7?,        Y  =  2î  -p. 

On  exprimera  p,  j  en  fonction  de  /*,  jr  en  prenant  X  =»=  M, 
Y  ==  it  N  et  en  résolvant  les  deux  équations  par  rapport  à /?  et  à  j. 


—  129  —  9 

On  trouve 

M  =  13p  —  î,      ±:N  =  2î—  i>;      2Mq=N  =  27  p. 

Pour  que  p  soit  entier,  on  doit  prendre  les  signes  supérieurs  ;  on 
trouve 

P  =  2/^  +  3^.9-  30/Î7«-  12/, 

Théorème  IV.  —  Toutes  les  solutions  de  V équation 

<5)  8p2  —  6pî  +  7?*  —  w» 

€71  nombres  entiers,  premiers  entre  eux,  lorsque  le  cube  doit  être 
impair,  sont  exprimées  par  les  formules  suivantes 

p  =  2/^«  +  ^Pg  -  mf  -  12^7^, 
q=P-  nPg  -  mg^  +  16/, 
u  =  if  +  ^fg  +  16/. 

En  multipliant  par  8  Téquation  (3)  on  a 

(8p  —  iqY  +  47/  +  8tt3. 
Posant 

X  =  8p  —  3^,  Y  =  2, 

on  conclut  du  théorème  IV  que  : 

Théorème  V.  —  Toutes  celles  des  solutions  de  Véquation 

<6)  X«  +  47Y^  =  8t4« 

dans  lesquelles  u  est  impair,  sont  exprimées  par  les  formules 

(6')  X  =  13/^  +  mpg  —  168/-/  —  144/, 

Y  =  P  -  npg  -^fg^  +  16/, 
u  =iP  +  2fg  +  16/. 

6.  Soit  f  =  2,  2?  =  4w.  Pour  que  le  produit  i^.u^  soit  repré- 
senté par  la  forme  principale,  il  faut  que  les  facteurs  4^  u^  soient 
XXVIL  9 


10  —  130  — 

représentés  par  deux  classes  opposées.  Or,  les  représentations 
de  4'  par  les  formes  du  déterminant  —  47  correspondent  aux 
solutions  x^±%  a;  ^  ±  23  de  la  congruence 

a:»  +  47  =  0  (mod.  4»). 

On  doit  rejeter  les  deux  solutions  x  =^±9  parce  qu'elles  cor- 
respondent à  deux  classes  improprement  primitives  (64,  zt  9,  2). 
Toutes  les  représentations  de  64  utiles  pour  notre  problème 
appartiennent  donc  aux  deux  classes  (64,  ±  23,  9).  Les  formes 
réduites  correspondantes  sont  (8,  rb  3,  7)  on  a 

64  =  8  w»  +  6  mn  +  7  w^, 

en  prenant  m  =  3,  n  =  —  2.  Pour  que  le  produit  64.  t**  soit  repré- 
senté par  la  forme  principale,  il  faut  que  u^  soit  représenté  par  la 
forme  (8,  —  3,  7)  comme  dans  le  cas  précédent.  Par  conséquent 
toutes  les  valeurs  impaires  de  u  qui  vérifient  l'équation 

X2  +  47Y2  =  64.  w8 
sont  exprimées  par  la  formule 

et  toutes  les  représentations  (p,  q)  de  u^  par  la  forme  (8,  —  3,  7) 
sont  exprimées  par  les  formules 

p  =  ^r  +  SPg  -  30fg'  -  12/, 
q  =  P  -  npg  -  Ufy^  +  i&g^. 

Les  expressions  de  X  et  de  Y  en  fonction  de  p,  q  se  déduisent 
des  formules  (4)  en  y  faisant  a  =  8, 6  =  3,  c  =  7,  m  =  3,  n  =  —  2; 
on  trouve 

X  ^  I8p  +  5q,        Y  =  3?  —  2/>. 

Enfin  substituant  dans  ces  formules  les  expressions  de  jp  et  de  g^ 
en  f  et  g^  on  a 

X  =  i\p  —  epg  —  660 fg^  -  136/, 
Y  =  —  /^  —  i^Pg  —  12^/  +  72/. 


—  134  —  il 

Théorème  VI.  —  Toutes  les  solutions  de  V équation 

X«  +  47Y2  =  64  u» 

en  nombres  impairs,  premiers  entre  eux,  sont  exprimées  par  les 
formules 

X  =  Mf»  —  6/^(/  -  660/'/  —  136^, 

Y P  —  42/V  —  ^"^ff  +  72/, 

u  =ZP  +  <ifg  +  \&g\ 

En  prenant  /"  =  1,  jf  =  0,  on  trouve 

41«  +  47  =  (12)«. 

7.  Soit  i  =  3,  2J  =  8  w.  Les  valeurs  de  V— 47  (mod.  8^)  sont 
±  55,  d=  201.  Les  deux  premières  correspondent  à  des  formes 
improprement  primitives  ;  on  doit  les  exclure.  Les  deux  autres, 
d=  201,  déterminent  les  deux  classes  (8»,  dr  201, 79). 

Les  formes  réduites  qui  représentent  ces  deux  classes  sont 
(3,  db  1, 16).  On  a 

3.8«  —  2.5.8  +  16. 5»  =  512  =  8«. 

Le  facteur  8^  étant  représenté  par  la  forme  (3,  —  1, 16),  pour 
que  le  produit  8^  u^  soit  représenté  par  la  forme  principale,  il  faut 
que  u^  soit  représenté  par  la  forme  (3,  1, 16),  et  conséquemment 
sa  racine  u,  par  une  classe  dont  la  triplication  donne  la  classe 
(3, 1, 16),  savoir  par  la  classe  (7,  3,  8),  de  sorte  qu'on  aura 

3  F*  +  2FG  +  16G*  =  {lf  +  &fg  +  %gy 

F,  G  désignant  deux  fonctions  homogènes  du  troisième  degré  des 
deux  nombres  indéterminés  jT,  g. 

On  pourrait  obtenir  les  fonctions  F,  G  par  une  méthode  sem- 
blable à  celle  que  nous  avons  employée  pour  effectuer  la  tripli- 
cation de  la  forme  (3, 1, 16).  Néanmoins  nous  suivrons  une  autre 
méthode  fondée  sur  l'emploi  des  formules  qui  servent  à  la  com- 
position des  formes  quadratiques  primitives  d'un  même  déter- 
minant, parce  que  ce^  formules  nous  seront  utiles  dans  la  suite  de 
ce  mémoire. 


12  —  132  — 

8.  Désignant  par  (a,  6,  c,),  (a\  h\  cT)  deux  formes  proprement 
primitives  du  déterminant  h^  —  ac  =  D,  par  (A,  B,  G)  une  résul- 
tante de  leur  composition  et  par  X,  Y  les  fonctions  bilinéaires  des 
indéterminées  rc,  y;  a/,  y'  de  ces  deux  formes,  qui  rendent  la 
forme  (A,  B,  G)  identique  avec  le  produit  (a,  6,  c)  {a\  b\  (/)  ;  on 
obtient  A,  B,  G,  X  et  Y  au  moyen  des  formules  suivantes  : 

X  =  pxx'  +  p'xy'  +  fx'y  +  f'yy' 
Y  =  ^xy'  +  q"x'y  +  fyy\ 

b  —  b'  =  q'f  —  //y  q'Y  -  i^Y  =  c, 

y^  p^  A 

Dans  ces  formules  jp  désigne  le  plus  grand  commun  diviseur  des 
trois  nombres  a,  a\  b  +  b'.  Ce  nombre  une  fois  déterminé,  on 
obtient  immédiatement  les  trois  coefficients  q',  q'\  q'".  Les  coeffi- 
cients y,  |)",  y  s'obtiennent  par  les  deux  équations  de  la  quatrième 
ligne. 

Pour  effectuer  la  triplication  de  la  forme  (7, 3, 8),  nous  en  ferons 
d'abord  la  duplication,  puis  nous  composerons  cette  résultante 
avec  la  forme  (7, 3, 8).  Pour  la  duplication  nous  avons  a  =  a'  =  7, 
J  =  i'  =  3,  c  =  8,  D  =  —  47.  Les  nombres  7  et  i  -f  6'  =  6  étant 
premiers  entre  eux  on  a  2>  ^  1  ; 

q'  =  q"  =  7,         q'"  =  6,        ;/  =  p", 

6/  —  7p"'  =  8,        p"  =  —  \,       p'"  =  _  2, 

A  =  49,        B  =  10,        C  =  3. 

Posant  alors  x  =  x',  y  =  y',  on  a 

X  =  X»  —  2a-y  —  2y',        Y  =  lix;/  +  6t/. 
49  X»  +  20XY  +  3  Y'  =  (Tx»  +  6xy  +  S.f)*. 


—  153  —  15 

9.  Pour  composer  les  deux  formes  (49, 10,  3),  (7, 3,  8),  nous 
prendrons  dans  les  formules  (Q) 

a  =  49,       a'  =  7,       b  =  10,       i'  =  3,       c  =  3. 

On  aura 

P^  =  49,        pf  =  7,        pq"'  =13,        p=  1, 
q'  =  49,        5"  =  7,        3'"  =  13. 

Les  nombres  p\  p'\  p"'  seront  déterminés  par  les  deux  équations 

7  =  49p'  ~  7p'\        13p"  —  If  =  3. 

On  les  vérifie  en  prenant 

f  =  —  3,       p'"  =  —  6,       p'  =  —  22. 
A  -=  49.7  =  343,    B  =  10  +  3.49  =  157,    G  ==■  72. 

On  conclut  de  là  que  les  deux  expressions 

X  =  a^a/  —  22^:^  —  3x'y  —  6yy\ 
Y  =  49xt/'+  Ix'y  +  13  yy', 

réduisent  à  une  identité  la  formule 

343  X*  +  314XY  +  72  Y^  =  (49a:^+20xy  +  3y^)  (7x'^+6xy +8y'*). 

Pour  obtenir  la  triplication  de  la  forme  Ip  +  &fg  +  8g^,  il 
faut  prendre  dans  les  formules  précédentes  x'  =  f^y'^  jr,  et  rem- 
placer X,  y  par  les  expressions  qui  correspondent  à  la  duplication, 
savoir 

x  =  P  -^fg  -^f,       y  =  iifg  +  6g\ 
lesquelles  vérifient  la  formule 

49a;*  +  ^Oxy  +  3y'  =  {7f  +  6fg  +  Sff. 
La  formule  précédente  deviendra 

343  X*  +  314 XY  +  72  Y*  =  (7f  +  6/Î7  +  8  (/*)«, 


14  —  134  — 

et  on  la  réduira  à  une  identité  en  prenant 

X  =  P  -  mpg  -  60fg'  +  8g^ 
Y  =  liipg  +  126 /y*  —  20/. 

Il  reste  à  déterminer  les  fonctions  F,  G  qui  vérifient  iden- 
tiquement la  formule 

3  F^  +  2  FG  +  i6G^  =  {7  P  +  6fg  +  8/)». 

10.  La  forme  (343,  157,  72)  est  équivalente  à  la  forme  (3, 1, 16) 
en  laquelle  elle  se  change  par  la  substitution 

X  =  F  —  4G,        Y  =  -  2F  +  9G. 

On  déduit  de  là 

F  =  9X  +  4Y,        G  =  2X  +  Y; 

par  conséquent,  on  a 

F  =  9/^  —  &Pg  —  i&fg^  —  8/. 
G  =  2/^  +  \bfg  +  6ff  -ig^. 

On  obtient  ensuite  l'expression  générale  des  solutions  de  l'équation 

(7)  X*  +  47  Y^  =  8^.  w». 

en  composant  les  deux  formes  opposées 

w8  =  3F^  +  2FG  +  16G^ 

&3  =  Sx''  +  ^x'y'  +  16y^ 

en  remplaçant  dans  la  résultante  F,  G  par  les  expressions  précé- 
dentes, et  en  faisant  x'  =•  8,  y'  =  5. 

Prenant  a  =  a'  ^  3,  6  =  1,  6'  ^  —  1,  c  =  16  dans  les  for- 
mules (Q),  on  trouve  p  =  3,  q'  =  1,  q"  =  1,  q"'  =  0;  A  =  1, 
B  =  1  —  /,  p"  —  p'  =  2,  f 16. 

Nous  prendrons  p"  =  1  et  conséquemment  y  =  —  1  ;  la  résul- 
tante sera  la  forme  (1,0,  47).  Par  conséquent,  en  prenant 

X  =  3xx^  —  xî/  +  x'y  —  \&yy\      Y  =  xy'  +  x'y, 


—  138  —  15 

on  vérifie  identiquement  la  formule 

X*  +  47Y*  =  {3x'  +  ^xy+  16 y^  (3x'*  — 2a;y  +  lÔy"). 

Substituons  a:'  =  8,  y'  =  5,  x  =  F,  y  =  G  nous  aurons 

X  =  19  F  —  72  G,        Y  =  5  F  +  8  G. 
X*  +  47Y*  =  512(3P  +  2FG  +  16G*). 

Enfin,  si  Ton  substitue  les  expressions  précédentes  de  F  et  de  G 
€t  qu'on  ait  égard  à  la  formule 

3F*  +  2FG  +  16G*  =  {Ip  +  ôfg  +  Sgy, 

on  obtient  le  théorème  suivant  : 

Théorème  VU. —  Toutes  les  solutions  en  nombres  impairs, premiers 
entre  eux,  de  V équation 

(7)  X*  +  47  Y*  =  512.  w« 

sont  exprimées  par  les  formules  suivantes  : 

X  =  27/^  —  1194 /^^r  —  1116/'/  +  136/, 
Y  =  ei/"»  +  90 /V  —  132//  —  72/, 
u   =7f  +  6fg  +  8/. 

11.  Le  cas  où  2?  =  2*w  présente  une  particularité  digne  de 
remarque.  Comme  8  est  représenté  proprement  par  la  forme 
H  =  (7,  3,  8),  on  pourrait  croire  que  sa  quatrième  puissance  doit 
être  représentée  par  la  forme  H*.  Il  n'en  est  rien.  Toutes  les  repré- 
sentations de  8*  par  les  formes  du  déterminant  — 47  correspondent 
aux  solutions  de  la  congruence 

a:*  +  47  =  0  (mod.  8*), 

lesquelles  sont  a;  =-  d=  457,  a?  =  ±:  1591.  On  doit  rejeter  les  deux 
dernières,  parce  qu'elles  correspondent  à  des  formes  impropre- 
ment primitives.  Les  deux  autres  correspondent  à  deux  classes 
opposées  représentées  par  les  deux  formes  (8*,  ±  457,  51).  Ces 


46  —  156  — 

deux  formes  sont  équivalentes  à  la  forme  principale.  On  trouve 
effectivement 

17^  +  47.  9*  =  4096  =  8*. 

Nous  avons  vu  (n^  2)  que  les  nombres  impairs  dont  les  cubes 
sont  représentés  par  la  forme  principale  (1, 0, 47)  sont  eux-mêmes 
représentés  par  cette  forme,  et  que  toutes  les  solutions  en  nombres 
premiers  entre  eux  de  l'équation  x^  -j-  47  y^  =  7?^  dans  laquelle 
z  doit  être  impair,  sont  exprimées  par  les  formules 

^  =  f  +  47/,     x  =  f{f-^\^\q%     y  =^g(^f^I^lff). 

Or,  on  a  identiquement 

{xai  ûz  47  ^jy'f  +  47  (xy'  zp  x'yf  =  (t?  +  iH  g')  (x''  +  47  y% 

Si  l'on  substitue  dans  cette  identité  les  expressions  de  a;,  y  en 
fonctions  de  /",  g  et  que  Ton  pose  x'  =  17,  y'  =  9,  on  obtient  ce 
théorème. 

Théorème  VIII.  —  Toutes  les  solutions  de  V équation 

(8)  X^  +  47  Y^  =  4096  m« 

en  nombres  impairs  et  premiers  entre  eux  sont  exprimées  par  Us 
formules 

X  =  nfif'^mg')  dt  47. 9  (7(3/^^- 47  p^), 
Y  ==  \lg(Zf-^lg')  IF  9/'(f -141.9^) 
u  ^f  +  47/. 

12.  Nous  avons  trouvé  que  les  représentations  propres  de  8* 
appartiennent  à  la  classe  principale,  contrairement  à  l'induction 
relative  à  la  représentation  de  ce  nombre  par  la  classe  H*  = 
(7,  —  3,  8).  Il  ne  sera  pas  inutile  de  démontrer  directement 
l'impossibilité  de  représenter  |?rojt>remen^  8*  par  la  classe  H*. 

Supposons  à  cet  effet  que  l'on  ait  en  nombres  premiers  entre 
eux  m,  ti,  l'égalité 

7w*  +  &mn  +  8n2  =  4096, 


—  137  —  17 

et  conséquemment 

(7  m  +  3  w)2  +  47  n2  =  7. 4096  =  28672. 

La  première  équation  exige  que  m  soit  pair,  et  conséquemment 
n  impair. 
On  aurait  donc  en  nombres  impairs  l'équation 

x^  +  47  y2  =  28672  =  A. 

Gomme  A  est  de  la  forme  ill  +  %  le  nombre  x  doit  vérifier  la 
congruence 

a?2  =  2  (mod.  47). 

Par  conséquent 

X  =  à=  7  (mod.  47). 

D'ailleurs  x  doit  être  impair;  il  est  donc  renfermé  dans  les  for- 
mules 94  Z  +  7,  94  Z  +  87.  Parmi  les  nombres  compris  dans  ces 
formules,  les  seuls  qui  soient  inférieurs  à  la  limite  de  x,  savoir 
\/Â  <  170,  sont  les  trois  nombres  7,  87, 101.  On  doit  exclure  7, 
parce  que  A  étant  multiple  de  7,  il  faudrait  que  y  le  fût  égale- 
ment, ce  qui  est  impossible  puisque  x  ety  doivent  être  premiers 
entre  eux. 

La  solution  x  =  101  est  exclue  par  le  module  11 .  On  a  en  effet 

101  =  2,        A  =  6  (mod.  11), 

de  sorte  que  l'équation  proposée,  réduite  en  congruence,  devien- 
drait 

4  +  47  y2  ^  6,  3  y2  =  2  (mod.  11), 

ce  qui  est  impossible,  3  étant  résidu  de  1 1 ,  tandis  que  2  est  non- 
résidu.  Il  ne  reste  qu'une  seule  valeur  possible,  x  =  87.  Or,  cette 
solution  est  inadmissible,  car  on  en  déduirait 

2        28672-87.87 
y'  = 57 =  449, 

ce  qui  est  impossible  en  nombres  rationnels,  puisque  449  n'est 
pas  un  carré.  L'équation  supposée  est  donc  impossible.  G.  Q.  F.  D. 


18  —  138  — 

13.  Bien  des  choses  resteraient  à  dire  pour  compléter  l'étude 
de  Téquation  indéterminée  x^  -|-  47  y"  =  sfi.  Ce  qui  précède  suffit 
pour  notre  but,  qui  était  de  donner  la  marche  à  suivre  pour 
obtenir  les  formules  qui  expriment  toutes  les  solutions  de  l'équa- 
tion proposée.  Nous  avons  trouvé  que  le  problème  se  résout  bien 
aisément  lorsqu'on  se  borne  à  demander  les  cubes  impairs  qui 
peuvent  être  représentés  proprement  par  la  forme  principale 
(1,  0,  47).  Mais  si  Ton  cesse  d'exiger  que  le  cube  soit  impair,  le 
problème  se  complique,  parce  qu'il  faut  distinguer  la  puissance 
de  2  qui  divise  la  racine  du  cube.  La  même  difficulté  se  présente 
pour  toutes  les  équations  renfermées  dans  la  formule 

(9)  0?»  +  (8  Z  +  7)  y«  =  ;28 

lorsque  le  cube  peut  être  pair  ou  impair.  Quand  z  est  pair,  les 
formules  qui  expriment  les  solutions  dans  lesquelles  la  plus  haute 
puissance  de  2  qui  divise  ce  nombre  est  la  même,  dépendent  des 
solutions  de  la  congruence 

a;2  ^  8Z  +  7  =  O(mod.  S**), 

comme  nous  l'avons  vu  dans  le  cas  où  c  =  47. 

Même  avec  la  restriction  que  le  cube  soit  impair,  le  problème 
de  trouver  les  carrés  qui  deviennent  des  cubes  lorsqu'on  leur 
ajoute  8/  4-  7,  ne  reçoit  une  solution  complète  que  dans  les  cas  où 
le  nombre  des  classes  quadratiques  du  déterminant  —  (8  î  +  7) 
est  premier  avec  3,  comme  cela  a  lieu  dans  le  cas  proposé 
8  Z  +  7  =  47.  Dans  ce  cas,  toutes  les  solutions  de  l'équation 
proposée  dans  lesquelles  z  est  impair  sont  exprimées  par  les 
formules 

(10)  z  =  r  +  {8l  +  7)g\ 

y  =  9{3r-[8l  +  7]g% 

dans  lesquelles  feig  représentent  deux  nombres  premiers  entre 
eux,  l'un  pair  et  l'autre  impair.  L'un  des  deux  carrés  a:*,  y*  est 
nécessairement  pair. 
Si  l'on  demande  de  trouver  les  carrés  qui  deviennent  des  cubes 


impairs  par  l'addition  de  8  /  -|-  7,  on  obtient  une  réponse  complète 
en  cherchant  les  solutions  dans  lesquelles  y'  se  réduit  à  1,  c'est-iH 
dire  en  résotrant  l'équation 

>j(3p-lSl  +  7]f)  =  ±  1. 

On  doit  prendre  y  =  1,  de  sorte  que  la  formule  p  = ^ 

doit  donner  pour  /'  une  valeur  rationnelle  entière.  Le  signe  du 
second  membre  est  déterminé  par  la  condition  de  donner  à  P  une 
valeur  entière. 

Si  cette  valeur  de  f  est  un  carré,  le  problème  proposé  admet 
une  solution  et  une  seule,  il  existe  un  carré  et  un  seul,  qui  devient 
un  cube  impair  par  l'addition  de  81  -f-  7,  la  racine  de  ce  carré  est 
exprimée  par  la  formule 

Si,  au  contraire,  la  valeur  obtenue  pour  f  n'est  pas  un  carré,  le 
problème  est  impossible.  Prenons  par  exemple 

;  =  4,  8/  +  7  =  39; 

on  trouve 

„  8i  +  7  :f.-  1  _  39  -fc  1 
'    ~  3  ^        3       ■ 

Celte  valeur  étant  fractionnaire,  l'équation  a-"  +  39  y^  =  z* 
n'admet  pas  de  solution  dans  laquelle  x  étant  pair,  >/  se  réduirait 
à  l'unité.  Comme  le  nombre  des  classes  quadratiques  du  détermi- 
nant —  39  est  égal  à  4,  nombre  premier  avec  3,  nous  avons  ce 
théorème  : 

TnÉORtME  IX.  —  Si  Von  ajoute  39  à  chacun  des  carrés  pairs  4, 
16, 36, 84, ...  à  l'infini,  aucune  des  sommes  obtenues  n'est  égale  à  un 
cube. 

Prenons  encore 

;  =  6,        8/  +  7  =  55. 

Le  nombre  des  classes  quadratiques  du  déterminant  —  ô5  est  4, 
comme  pour  —  39.  Par  conséquent  toutes  celles  des  solutions  de 
l'équation  (9)  en  nombres  premiers  entre  eux,  pour  i  ^  6,  sont 


20  —  140  — 

exprimées  par  les  formules  (10).  Si  Ton  demande  de  former  un 
cube  impair  en  ajoutant  55  à  un  carré,  la  réponse  s'obtient  en 
résolvant  Téquation  g  {Sp  —  55g^)  ^^  ±:  1.  On  trouve 

<7  =  1,        r  =  ^^^  =  18. 
Ce  nombre  n'étant  pas  un  carré,  on  a  ce  théorème  : 

Théorème  X.  —  Si  Von  ajoute  55  à  chacun  des  carrés  pairs  4, 16, 
36,  64, ...,  etc.,  aucune  des  sommes  obtenues  n'est  égale  à  un  cube. 

On  parvient  à  une  conclusion  semblable  pour  chacun  des 
nombres  71,  79,  95,  103, 119;  car  si  Ton  désigne  par  c  Tun  de  ces 

C  zb  1 

nombres,  la  formule  P  =  — ^ —  ne  donne  pour  f  que  des  valeurs 
irrationnelles.  Donc 

Théorème  XI.  —  Il  est  impossible  d* obtenir  un  cube  impair  en 
ajoutant  un  carré  à  Vundes  nombres  71,  79,  95,  103,  119. 

Toute  autre  serait  la  conclusion  si  Ton  demandait  de  former  un 
cube  pair  en  ajoutant  quelque  carré  au  nombre  c.  Dans  ce  cas,  il 
faudrait  chercher  les  solutions  des  congruences  x^  +  c  it  0 
(mod.  2^*)  pour  obtenir  les  représentations  de  2^'  par  les  formes 
proprement  primitives  du  déterminant  —  c.  On  obtiendrait  pour 
chaque  valeur  de  i  des  formules  générales  pour  exprimer  toutes 
celles  des  solutions  de  Téquation  (9)  qui  correspondent  à  l'hypo- 
thèse 0  =  2*w,  le  nombre  u  étant  impair. 

14.  Pour  tous  les  nombres  c  de  la  forme  8  Z  +  7,  l'équation  pro- 
posée (1)  ne  peut  être  complètement  résolue  sans  que  Ton  tienne 
compte  des  cas  où,  les  deux  carrés  étant  impairs,  le  cube  serait 
un  nombre  pair.  Dans  ces  cas,  les  formules  qui  expriment  les 
racines  a?,  y  des  deux  carrés  sont  des  fonctions  irréductibles  du 
troisième  degré,  de  sorte  que  l'on  ne  peut  pas  obtenir  avec  certi- 
tude toutes  celles  des  solutions  de  l'équation  proposée  dans 
lesquelles  l'un  des  carrés  reçoit  une  valeur  déterminée.  Par 
exemple,  nous  avons  trouvé  (m  5,  th.  IV)  que  toutes  les  solutions 
de  l'équation 

X»  +  47Y2  =  8w3 


sont  exprimées  par  les  formules  (6').  En  prenant  /=!,?  = 
on  trouve  X  =  13,  Y  =  1,  «  =  3; 


13' 


-  47  —  8.  3"  . 


■  (6)'. 


Le  nombre  6  est-il  le  seul  des  nombres  inipairement  pairs  dont 
le  cube  soit  égal  à  la  somme  d'un  carré  ajouté  à  47? Pour  répondre 
à  celte  question,  il  faudrait  trouver  les  solutions  en  nombres 
entiers  de  l'équation 


■  lar.'/  - 


4/V/=  +   16/  =  ±  1. 


C'est  un  problème  que  l'état  actuel  de  la  science  ne  permet  pai 
de  résoudre  compîèfemenl. 

On  doit  faire  une  observation  semblable   relativement  à  la 

solution 

41=  -f  47  =   12». 

On  ne  peut  pas  affirmer  que  12  soit  le  seul  des  nombres  Sl-\ 
dont  le  cube  soit  égal  à  la  somme  d'un  carré  ajouté  à  47, 

Les  deux  solutions  que  je  viens  de  citer  m'ont  été  signalées  par 
M.  Brocard. 

Je  dois  au  même  savant  de  nombreux  résultats  de  calculs  relatifs 
au  problème  de  trouver  les  cubes  que  Ton  peut  obtenir  en  ajoutant 
un  carré  à  un  nombre  dotmé  SI  -\-  T.  Ces  résultats  ont  été  l'objet 
d'une  communication  faite  à  la  Société  des  Lettres  et  Sciences  de 
Bar-le-Duc  (6  mars  1895).  On  y  trouve  des  valeurs  de  c  ^  8/  +  7 
pour  lesquelles  M.  Brocard  a  trouvé  5,  6  et  même  7  cubes  formés 
en  ajoutant  c  à  des  carrés.  Mais  dans  tous  ces  exemples  il  n'y  a 
jamais  plus  d'un  cube  impair  pour  la  même  valeur  de  c. 

Pour  c  =  431  on  trouve  7  cubes  qui  satisfont  à  la  question, 
savoir  ceux  des  nombres  8,  11,  20,  30,  36,  138,  150;  mais  un  seul 
est  impair.  De  même  pour  c  =  503,  M.  Brocard  a  trouvé  sept 
cubes  formés  par  l'addition  de  ce  nombre  à  des  carrés.  Ces  cubes, 
sont  ceux  des  nombres  8,  13,  18,  23,  44,  134,  294.  Ces  résultats 
conflnnent  la  remarque  faite  dans  le  numéro  précédent,  relative- 
ment à  l'équation 

j-''  +  SI  +  7  =^  2^, 


22  —  142  — 

» 

savoir  qu'elle  n'admet  jamais  plus  d'une  solution  en  nomln^ 
positifs  X  pair  et  z  impair,  lorsque  le  nombre  des  classes  du  déter- 
minant —  (8  Z  +  7)  est  premier  avec  3.  Si  au  contraire  le  nombre 
des  classes  du  déterminant  —  (8  Z  +  7)  est  multiple  de  3,  le 
problème  proposé  ne  peut  être  complètement  résolu,  même  avec 
la  restriction  que  le  cube  est  impair. 

Soit  par  exemple  c  =  87.  Dans  mon  second  mémoire  sur  les 
formes  cubiques  (n*  78)  (*),  j'ai  remarqué  que  l'équation 

78  =  ^2  +  87  a» 

est  vérifiée  en  prenant  ^  =  16,  a  =  1.  Ainsi  le  cube  de  7  s'obtient 
en  ajoutant  87  au  carré  de  16.  Le  nombre  7  est-il  le  seul  nombre 
impair  dont  le  cube  soit  égal  à  la  somme  d'un  carré  augmenté 
de  87?  Pour  répondre  à  cette  question,  il  faudrait  trouver  toutes 
les  solutions  en  nombres  entiers  de  l'équation 

qui  correspond  à  la  tn|dîeatîon  de  la  forme  quadratique  (7,  d=  2, 13), 
dont  la  résultante  est  la  classe  principale  (1,  0,  87). 
Nous  en  avons  dit  assez  ausu^de  Yéqnmthm 

x^  +  (8/  +  7)y«  =  2?" 

pour  montrer  qu'elle  présente  aux  géomètres  un  sujet  digne  de 
leurs  méditations.  Nous  donnerons  dans  le  paragraphe  suivant  un 
exemple  des  particularités  ^e  présente  l'étude  de  l'équation 

lorsque  c  est  de  la  forme  8  Z  +  3. 

II.    x^  +  35y2  =  ^ 

15.  Le  premier  membre  de  l'équation  proposée  est  de  la  forme 
8  Z  -|-  4,  quand  les  deux  nombres  a;,  y  sont  impairs.  Comme  cette 
forme  ne  convient  pas  à  un  cube,  la  résolution  de  l'équation  pro- 


(*)  ÂTTi  dill'  âcgadbmu   PoiTTiFiCLà  DE*  Nuovi  LiNdi,   Session   1^  del 
Dicembre  1883* 


* 


—  145  —  25 

posée,  en  nombres  premiers  entre  eux,  exige  que  l'un  des  deux 
nombres  x^  y  soit  pair,  et  l'autre  impair.  Par  conséquent  le  cube 
sera  toujours  impair. 

Toutes  les  valeurs  de  z  propres  à  satisfaire  à  notre  problème 
doivent  être  représentées  par  les  classes  dont  la  triplication  donne 
la  classe  principale.  Or  le  déterminant  —  35  présente  six  classes 
quadratiques,  que  Ton  peut  ranger  dans  la  période  suivante  : 

H    =(3,1,12),        H^  =  (4,  -  1,  36),        H«  =  (5,  0,  7), 
H*  =  (4,  1, 9),  H*  =  (3,  -  1,  12),        H«  =--  (1,  0,  35). 

Nous  ne  parlons  pas  de  l'ordre  improprement  primitif,  parce 
qu'aucune  forme  de  cet  ordre  ne  peut  représenter  un  nombre 
impair.  Pour  que  le  cube  de  z  soit  représenté  par  la  classe  princi- 
pale, il  faut  que  z  appartienne  au  genre  principal,  représenté  par 
les  trois  formes  (l,  0,  35),  (4,  db  1,  9).  D'ailleurs  cette  condition  est 
suffisante;  car  la  triplication  de  ces  trois  formes  donne  pour  résul- 
tante la  classe  principale. 

Supposons  d'abord 

z  =  p  +  Zhg\ 

Celles  des  solutions  de  l'équation  dans  lesquelles  z  présente  cette 
forme  sont  exprimées  par  les  formules. 

(2)  z^P  +  ^bg\  x  =  f{f^-  105  g^), 

L'expression  générale  des  autres  solutions  s'obtient  par  la  tripli- 
cation de  la  forme  (4, 1,9). 

16.  Lorsque  c  est  de  la  forme  8  Z  +  3,  comme  c  =  35,  la  tripli- 

cation  de  la  forme  f  4,  1 ,  — ^^—  J  s'obtient  aisément  de  la  manière 

suivante. 
Posons 

z  =  ip  +  ^fg  +  ^^g\    iz  =  h'  +  cg\    h^if+  g. 

8X  +  SJ^^.SY  =  (A  +  \/^^cg)^  =  h{h'  -Scg') 

+  \/^^.  9  (3  h' -  cg'). 


24  —  144  — 


On  aura 


8X  =  h{ier  +  Sfg  +  g'-^3cg% 
8  Y  =  S9{6r  +  Sfg^lf). 
X  =  {if  +  g)  (2^  +  fg-[Sl  +  1]^), 

Y  =g{&r  +  5fg-¥). 

X'+  {8l  +  3)Y'  =  {if  +  2/S7  +  [2Z  +  l]g'f. 

Dans  le  cas  actuel  ?  =  4;  la  Iriplication  de  la  forme  (4, 1,  9)  est 
donnée  par  les  formules 

(3)  z^if  +  ^fg  +  9g', 

x^{if+g){^r  +  fg^l3f), 

(1)  oc"  +  35  y*  =  z\ 

Théorème  I.  —  Toutes  les  solutions  de  Véquation  (1)  en  nombres 
entiers  et  premiers  entre  eux  sont  exprimées  par  les  formules  (2) 

et  (3). 

Les  deux  groupes  de  formules  (2)  et  (3)  expriment  toutes  les 
solutions  de  Téquation  proposée  en  nombres  premiers  entre  eux. 
Si  l'on  demande  quels  sont  les  carrés  qui  deviennent  des  cubes 
par  l'addition  de  35,  il  faut  faire  y  =  1  dans  les  formules  précé- 
dentes. Pour  cela,  dans  les  formules  (2),  il  faut  vérifier  Téquation 

(/(3/'2-35/)  =  db  1. 
On  aura 

.9=1,  r  =  5i^  =  12; 

ce  qui  est  impossible.  Si  donc  le  problème  admet  une  solution, 
on  la  déduira  des  formules  (3)  en  posant 

g=\,  6/^  +  3/--4=  ±  1. 


•  146  - 


Le  module  3  exige  le  signe  inférieur  dans  la  dernière  équation 
qui  devient 

ar  +  f  ^  1- 

On  en  déduit 


f=-U 


/■== 


La  première  solution  convient  seule  à  notre  problème.  Les 
valeurs  correspondantes  de  x  et  de  2  sont  36  et  11.  Donc 

Théorème  IL  —  Dans  Un  suite  indéfinie  des  carrés,  U  n'y  en  a  qu^tm 
seul  qui  devienne  un  cube  par  l'addition  de  35.  savoir  le  carré  de  36, 
lequel  devient  le  rube  de  \\  par  cette  addition. 

17.  Comme  les  expressions  de  3;  et  de  y  dans  les  formules  (2)  et 
{3)  se  décomposent  en  facteurs  rationnels,  les  questions  dans 
lesquelles  on  demande  que  a;  ou  y  reçoive  une  valeur  donnée 
peuvent  être  complètement  résolues.  Proposons-nous,  par  exemple, 
de  trouver  un  carré  tel  qu'il  devienne  un  cube  par  l'addition  de 
140.  Il  faut  pour  cela  que  g  soit  égal  à  2.  Cela  est  impossible  dans 
le  système  (2).  Car  si  l'on  pose 

g{ZP-Z^9'-)  =  ±  2, 

il  faut  que  g  soit  égal  à  ±  1  ou  à  ±  3.  Dans  le  premier  cas,  on 
aurait 

3/^  —  35  =  ±  2,        /^  =  11. 

Dans  le  second  cas,  on  aurait  1 

Zp  —  35.4  =  ±  1, 

La  valeur  de  /'  n'étant  pas  rationnelle,  le  système  (2)  ne  donne 
aucune  solution.  Dans  le  système  (3)  on  doit  résoudre  l'équation 

3  {6  /^  +  3  /"y  -  49«)  ^  d=  2, 

dont  l'impossibilité  est  manifeste,  car  le  premier  membre  ne  peut 
être  pair  sans  être  multiple  de  4.  Donc 

XXVII.  10 


2^  —  14fe — 

TàioRÈMÉ  in.  —  Dans  la  suite  indéfinie  des  carrée  il  n'y  m  a 
aucun  qui  devienne  un  cube  quand  on  lui  ajoute  140. 

Peut-on  obtenir  un  cube  en  ajoutant  25  au  produit  d'un  carré 
multiplié  par  35  V  Pour  répondre  à  cette  question,  il  faut  voir  » 
dans  Tun  des  systèmes  (2),  (3)  l'hypothèse  a;  =  db  5  est  possible 
ou  non.  Dans  le  système  (2)  on  aurait  l'équation 

/^(r-105/)  =  db5, 

dont  l'impossibilité  est  manifeste.  Dans  le  système  (3)  on  a 

(4f  +  </)  (2r  +  f9  -  ^^f)  =  ^  5.- 
On  ne  peut  faire  que  Tune  des  deux  hypothèses  suivantes  : 

10    Af  +  g^±b,        2/^  +  /sf- 13j^=  dr  1; 
2o    i.f  +  g^±\,         if  +  fg  —  13/  =.  Tfc  5. 

En  éliminant  g  entre  les  deux  équations  de  chaque  système,  on 
obtient  dans  les  deux  cas  une  équation  du  second  degré  en  f  dont 
les  racines  ne  sont  pas  entières.  Donc 

Théorème  IV.  —  Il  est  impossible  d'obtenir  un  cube  en  ajoutant  25 
au  produit  d'un  carré  muUiplié  par  35. 

18.  On  obtient  un  grand  nombre  de  théorèmes  semblables  aux 
précédents,  en  résolvant  le  problème  suivant  : 

Problème.  —  Trouver  ceux  des  nombres  premiers,  inférieure 
à  1000,  qui,  étant  pris  comme  valeurs  de  y,  permettent  de  résoudre 
l'équation 

x^  +  35y«  ^  z^ 

en  nombres  entiers,  premiers  entre  eux. 

Désignons  par  a  Tun  des  nombres  demandés.  Ce  nombre  devra 
vérifier  Tune  des  deux  équations 

9(3^-359')  =  zh  a,         gi^P  +  3fg -^  ig')  =  db  a. 

Chacune  de  ces  équations  peut  se  décomposer  en  deux  autres. 


de  deux  manières  différentes,  ce  qui  donne  les  quatre  systèmes 
sornmts  : 


5  —  », 

3f  -  35o>  —  ±  1, 

J=  1, 

3f-»—  ±  «. 

9-0, 

er  +  Zaf  —  iif  -  ^ 

J-  1. 

6r+  3/'-4_±a 

Le  premier  système  est  impossible,  parce  que  3  est  non-résîdu 
quadratique  de  5.  Dans  le  second  système  nous  obtenons  les 
valeurs  cherchées  de  a  en  égalant  p  aux  earrêa  pairs  inférieurs 
à  400,  en  calculant  les  valeurs  correspondantes  de  3/^  —  35,  et  en 
égalant  a  à  celles  de  ces  valeurs,  qui  sont  des  nombres  premiers, 
savoir 

13,     23,     73,     397,    543,     733,    937. 

Dans  le  système  3%  le  signe  supérieur  est  exclu  par  le  module  3. 
Multipliant  par  8  et  posant 


4^- 


ona 

(4) 


-35  a' 


Comme  8  est  <  VlC5,  les  solutions  de  cette  équation  s'obtiennent 
en  réduisant  ^-^ —  en  fraction  continue  et  en  égalant  -  aux 
fractions  convergentes  qui  correspondent  aux  quotients  complets, 
dont  les  dénominateurs  sont  égaux  à  8. 


Quotients  complet: 
Quotients  entiers 


.\/l05    V/1U5+9     v/l05i-7     v/105  +  7     V 105+9 
3     '         8       '         7       '         8       '         3       ■ 

3,  2,  2,  2,  6, 

T,    ^.  ,13  7  17  41 

Fractions  convergentes  = ,  -:,  5.  -r-.  Tô'  •■■ 

La  période  commence  au  second  quotient  et  se  compose  de 
quatre  termes  qui  se  reproduisent  indéfiniment.  La  première 
période  fournit  deux  solutions  de  l'équation  (4),  savoir 

,1  =  3,        a  =  1,        H  =  17,        a  =  5. 


28  —  i48  — 

Les  autres  solutions  s'en  déduisent  au  moyen  des  solutions  de 
Téquation  de  Pell 

t^  _  1051*2  _  1, 

Les  solutions  de  Téquation  (4)  seront  partagées  en  deux  groupes, 
au  moyen  des  formules 

w\/3  4-  a\J^  =  (3\/3  +  \/35)  (41  +  4\/ÎÔ5r 
n\/5  +  a\/55  =  (17  \J\^  +  5^35)  (41  +  4\/ÎÔ5r. 

On  reconnaît  aisément  qu'à  partir  de  m  «=  2,  le  coefficient  de 
V/35  est  >  1000.  11  suffit  donc  de  considérer  les  deux  valeurs 
tu  =  0,  m  =  1  pour  obtenir  les  solutions  cherchées,  savoir 

zfcw  =  3,        a  =  l;        n  =  263,        a  =  77; 
n  =  17,      a  =  5;        n  =  1397,      a  =  409. 

La  première  solution  donne 

S'  =  1,       /*  =  —  1,        X  =  36,        z  =  11; 

on  en  déduit  le  théorème  I  du  n^  16.  La  seconde  solution  ne  qM- 
vient  pas  à  notre  problème,  qui  suppose  a  premier.  Les  deux 
dernières  solutions,  a  =  5  et  a^==  409  répondent  seules  à  la 
question  posée. 

19.  Dans  le  quatrième  système  on  obtient  les  nombres  qui 
répondent  à  notre  problème  en  donnant  à  fdans  la  formule 

a  =  6/^  zfc  3/"—  4% 

Les  valeurs  impaires,  3, 7, 9, ...  jusqu'à  ce  qu'on  parvienne  à  des 
valeurs  supérieures  à  1000,  et  en  rejetant  ceux  des  nombres 
obtenus  qui  ne  sont  ni  premiers  ni  puissances  de  nombres  pre- 
miers. On  trouve  ainsi 


r-3, 

a  —  41,  59; 

f-5. 

a  =  131,161; 

f-7, 

a  -=  311,  269; 

r-9. 

a  =  509; 

f-n. 

a  —  689. 

Les  nombres  qui  remplissent  les  conditions  du  problème  énoncé 
dans  le  numéro  précédent  sont,  rapportés  â  leurs  systèmes 

respectifs, 

2»  13.    23.    73,    397,    543,    733,    937; 

3"  5,    409; 

4-  *1,    59.    131,    269,    311,    509,    971. 

En  calculant  les  valeurs  correspondantes  de  x,zeia  dans 
chaque  système,  on  obtient,  pour  chacun  des  nombres  inscrits 
dans  ce  tableau,  un  théorème  semblable  aux  suivants  : 

TiaÉORtuz  V.  —  Dans  ta  suite  indéfinie  des  carrés  non  divisibles 
par  5,  il  y  en  a  un,  mais  un  seul,  qui  devient  un  cube  lorsqu'on  lui 
ajoute  35, 25,  savoir  le  carré  de  4964,  lequel  devient  par  cette  addition 
(e  cube  de  ^l. 

Théorème  VI.  —  Dans  la  suite  indéfinie  des  carrés  premiers 
avec  13,  il  y  en  a  un,  mais  un  seui,  qui  devient  un  cube  par  V addition 
de  35.169.  savoir  tecarréde35&. 

Tous  les  numbres  inscrits  dans  le  tableau  ci-dessus  donnent  lieu 
chacun  à  un  théorème  semblable  à  ceux  que  nous  venons 
d'énoncer.  Nous  pouvons  renfermer  tous  ces  théorèmes  dans 
l'énoncé  suivant  : 

Si  l'on  désigne  par  a  l'un  quelconque  des  nombres  inscrits 
ci-dessus,  on  peut  Irouver  un  carr^ï  premier  avec  a,  mais  un  seul, 
qui  devient  un  cube  par  l'addition  de  35  a*. 

Ce  carré  unique  pour  chaque  valeur  de  a  est  celui  qui  figure 
dans  les  identités  suivantes  : 

(356)'  +  35  (IS)*  =  51' 
(202)'  +  35(23)'  =  39«, 
(414)'  +  35(73)'  =  71' 
(328)-  +  35(157)'  =  99* 
(2668)=  +  35(311)'  =  219», 
(468)'  +  35(397)'  =  179», 
(5846)'  +  35(509)'  =  351' 
(15912)'  +  35(971)'  =  659». 
(2726401964)'  +  35(409)'  =  (195161)». 


(4964)" 

+  35.  5" 

= 

S9l» 

(loi)-  +  35  {59)" 

= 

61= 

(sar 

+  35(41)> 

= 

39" 

(608)' 

+  35(1311, 

= 

99» 

(2106)' 

+  35(S69)'- 

= 

193" 

(268)' 

+  35(311)' 

= 

219" 

(394S)' 

+  35(937)- 

= 

539» 

(S«6)" 

+  35  (733)' 

= 

291' 

20.  Si  Ton  désigne  par  a  l'un  quelconque  des  nombres  pre- 
miers inférieurs  à  1000,  qui  ne  figurent  pas  dans  le  tableau  précé- 
dent, on  peut  énoncer  ce  théorème  : 

Théorèue  vil  —  Dans  la  suite  indéfinie  des  carrés  premt«rs 
avec  a,  il  ne  s'en  trouve  aucun  qui  devienne  un  cube  par  l'addition 
de  35  a*. 

La  restriction  que  le  carré  soit  premier  avec  a  devient  inutile, 
lorsque  o  est  non-diviseur  de  x*  -|-  35;  car  si  l'on  fait  x 
z=ak  dans  l'équation 

a^  +  35  fl*  =  z" 

et  qu'on  divise  par  a',  on  a 

A»  -[-  35  =  ak^, 

ce  qui  est  impossible,  puisqu'on  suppose  a  non-divisenr  de  j:^  +  35, 
Les  non-diviseurs  de  a;"  -f-  35  sont  les  nombres  premiers  ren- 
fermés dans  la  formule  70 1  +  (19, 23,  31,  37,  41, 43,  53,  57,  59, 61, 
67,  69).  Tous  les  nombres  premiers  inférieurs  à  1000,  renfermés 
dans  cette  formule,  à  l'exception  de  ceux  qui  rentrent  dans  le 
tableau  précédent,  savoir  23,  41,  59,  269,  311,  409,  509,  543,  971, 
donnent  Heu  au  théorème  suivant  : 


I 


Théorème  VIII.  —  Le  nombre  premier  a  remplissant  les  condi- 
tions que  nous  venous  d'énoncer,  si  l'on  ajoute  à  35  a'  les  carrés  1, 4, 
9,  16,  25.  36, ...  à  l'infini,  aucune  des  sommes  obtenues  n'est  égale 
à  un  cube. 

Ceux  des  nombres  premiers  inférieurs  à  400  auxquels  s'applique 
ce  théorème  sont  :  19,  31. 37,  43,  53,  61,  67,  89,  101,  107,  1 13,  127. 
131, 137,  139.  163,  181,  193.  197.  199,  229,  233.  241,  251,  263,  271, 
277,317,337,347.349,373. 

Chacun  de  ces  nombres  donne  lieu  à  un  théorème  semblable  au 
suivant,  relatif  au  nombre  19  : 

Si  l'on  ajoute  successivement  au  nombre  35  (19)^  ^  12635  les  carré» 
entiers  1,4,  9,  16,  25, ...  à  rinfini,  aucune  des  sommes  obtenues  n'est 
égale  à  un  cube. 

21.  Les  diviseurs  de  x'  +  35  donnent  des  théorèmes  semblables 


-  151  —  5* 

à  ceux  que  nous  venons  d'énoncer  pour  les  non-diviseurs.  Car  pour 

que  l'équation 

soit  vérifiée,  il  ne  suffit  pas  que  a  soit  diviseur  du  premier  membre, 
i]  faut  encore  que  le  quotient  soit  un  cube.  Or  toutes  les  repré- 
sentations propres  du  produit  az*  par  les  formes  du  déterminant 
—  35  appartiennent  aux  classes  obtenues  en  composant  les  classes 
qui  représentent  le  facteur  a  avec  les  classes  qui  représentent  le 
cube  2".  D'ailleurs,  le  nombre  des  classes  du  déterminant  —  35 
étant  égal  à  6,  et  ces  six  classes  étant  rangées  dans  une  période 
régulière,  savoir  celle  de  la  classe  H  =  (3,  1,  12),  les  seules 
classes  qui  puissent  représenter  des  cubes  sont  H*  =  (5,  0,  7), 
H"  =  (1,  0, 35)  soit  H'  une  classe  représentant  le  nombre  a.  Pour 
que  cette  représentation  du  nombre  a  corresponde  à  une  repré- 
sentation du  produit  a2^  par  la  classe  principale,  il  faut  que  l'une 
des  deux  résultantes  H^H",  H^H'  soit  la  classe  principale,  et  par 
conséquent  il  faut  que  \  soit  égal  à  3  ou  à  G.  Si  donc  le  nombre  a 
est  un  nombre  premier  représenté  par  l'une  des  formes  (3,  ±  l,  12), 
(4,  ±  1,  9)  l'équation 
(5)  a?  ^  35;/=  «s« 

est  impossible  en  nombres  premiers  entre  eux,  quoique  le  nombre  a 
soit  diviseur  de  j:^  +  35.  Il  résulte  de  là  que,  pour  savoir  si  l'on  peut 
former  un  cube  en  ajoutant  un  carré  au  produit  35a^,  il  est  inutile 
de  distinguer  le  cas  où  le  carré  j-'  serait  multiple  de  a. 

Théorème  IX.  —  Si  l'on  désigne  par  a  un  nombre  premier  de  l'une 
des  deux  formes  quadratiques 

Sa*  +  2 «y  +  12 y*,  4 a:'  +  2 a:y  -{-  9 y*, 
et  qu'on  ajouts  successivement  au  produit  35  a'  les  carrés  1,  4,  9, 
16, ...  à  l'infini,  aucune  des  sommes  obtenues  n'est  égale  à  un  cube, 
excepté  celles  qui  correspondent  aux  carrés  dont  les  racines  sont 
déterminées  par  les  formules  suivantes 

{a)         X  =  m'  ~  105  mn*.        Sm'n  —  35n*  =  ±  a, 
(t)  X  =  (4w  +  w)  {2»»'  +  mn  —  13  n'), 

&m'n  -i-  Smn'  -  iw^  =  a. 


—  ISÎ  — 


I 


22.  Pour  déduire  de  ce  théorème  général  quelques-uns  des 
théorèmes  qu'il  renferme,  il  faut  déterminer  ceux  des  nonabres 
premîeis  a,  inférieurs  à  une  limite  donnée,  qui  rendent  possible 
les  systèmes  (a),  (6),  ne  conserver  parmi  ces  nombres  que  ceux 
qui  sont  de  l'une  des  deux  formes  quadratiques  indiquées 
ci-dessus,  et  former  le  tableau  des  solutions  correspondant! 
l'équation 

x^  +  35  y*  ^  s". 

Nous  avons  détermioé  {n"  20)  ceux  des  nombres  premiers, 
inférieurs  à  1000.  qui  satisfont  à  l'un  des  systèmes  (a),  (h),  savoir 
5,  13,  23,  41, 59, 73, 131, 269,  311, 397,  409, 509,  543,  733, 937, 971. 

Or  les  nombres  23,  41,  59,  131,  269,  311,  409,  509,  543,  971  sont 
non-diviseurs  de  x*  +  35.  Les  diviseurs  sont  5, 1 3, 73, 397, 733, 937. 
Les  deux  nombres  5,  73  sont  représentés  par  la  forme  5  m*  + 
Il  ne  reste  que  les  quatre  nombres  13,  397,  733,  937,  représi 
par  la  forme  Zm*  -|-  2w«  -\-  12m*. 

13=3.1'  — 2.1.1  4-  12.1-,     397  =  3.11"  +  2.]1.1  +  1Ïj1 
733  =  3.5'^ +  2.5.7  +  15.7-,    937  =  3.13'  +  i'.]3.5+  13.^ 
Les  solutions  correspondantes  de  l'équation 
ï"  +  35fl«  =2» 

ont  été  données  dans  le  numéro  cité.  Nous  pouvons  énonc* 
théorème  suivant. 


uéee      I 


Théorème  X.  —  Si  Von  représente  par  a  l'un  des  tfuatre  nomèrn 
13,  397, 733, 937  et  qu'on  ajoute  succeBsicetnent  au  produit  35  a'  les 
carrés  1,  4,  9,  16,  25, ...  à  l'infini,  une  seule  des  sommes  obtenuea^ 
égale  à  un  cube,  savoir  celle  qui,  pour  chaque  valeur  de 
renfermée  dans  te  tableau  suivant  : 


356'  -h  35.13-  =  51', 
2416'  +  35.733"  =  29P. 


468-  +  35. 397'  =  179" 
3942'  +  35. 937'  =  SSg". 


Théorème  XI.  - 
ieurs  à  1000, 


inférit 


■  Si  Von  désigne  par  a  l'un  des  nombres  ]>remiera^ 
représentés  par  la  forme  3m'  +  Simm  +  12n*, 


I 

mterÊ.      ~ 


133  - 


^ 


«(  différent  des  nombres  13,  397,  733,  937,  il  est  impossible  d'oUenir 
un  cube  en  ajoutant  35  a*  à  «n  carré. 

Les  nombres  premiers  inférieurs  à  400  auxquels  s'applique  ce 
théorème,  sont  les  nombres  3,  17.  47,  97,  103,  143,  167,  173,  203, 
223,  227,  283,  307,  353.  Chacun  de  ces  nombres  donne  Heu  à  un 
théorème  négatif,  semblable  au  suivant  qui  concerne  le  nombre  3. 

Théorème  XII.  —  Si  l'on  ajoute  315  à  chacun  des  carrés  I,  4,  9, 
16,  25, ...  H  l'infini,  aucune  des  sommes  obtenues  n'est  égale  à  un 
cube. 

Les  nombres  premiers  ou  puissances  de  nombres  première 
inférieurs  à  1000  et  représentés  par  la  forme  (4,  1,  9)  rendent 
impossible,  en  nombres  premiers  avec  a,  l'équation 

j^  -f-  35  (i^  =  2^, 

car  aucun  de  ces  nombres  ne  figure  parmi  ceux  qui  ont  été  déter- 
minés ci-dessus  (n°  19).  D'ailleurs  le  produit  az^  ne  peut  pas  être 
représenté  par  la  forme  principale;  car  toutes  ses  représentations 
appartiennent  aux  classes  H=  H»  =  H*  =  (3,  —  1, 12),  H»  H«  =  H^ 
et  aux  deux  classes  qui  leur  sont  opposées  {3,  1,  12),  {4,  —  1,  9). 
On  peut  donc  énoncer  le  théorème  suivant  : 

Théoréhe  Xin.  —  Si  l'on  représente  par  a  l'un  des  nomln-es 
premiers  ou  puissances  de  nombres  premiers  représentés  par  la 
forme  (4,  l,  9)  et  inférieurs  à  1000,  tels  que  9,  11,  79,  109,  121, 
169, ...  il  est  impossible  d'obtenir  un  cube  en  ajoutant  un  carré  au 
produit  35  o*. 

23.  La  forme  (5, 0, 7)  donne  aussi  lieu  à  des  remarques  intéres- 
santes. Nous  avons  vu  (n°  20)  que  parmi  les  carrés  premiers  avec  5, 
il  y  en  a  un,  mais  un  seul,  qui  devient  un  cube  par  l'addition 
de  35,  25,  Existe-t-il  un  carré  jouissant  de  la  même  propriété, 
parmi  les  carrés  multiples  de  5?  ~  Si  l'équation 

x'  +  35.  S*»  =  33 


peut  être  vérifiée  par  une  valeur  de  ic  multiple  de  5,  on  voit  immé- 


diatement  qu'elle  doit  être  multiple  de  25;  posant  donc  x  - 
et  i  =  5  f ,  on  a  l'équation 

(25w)'  +  35.5'  =  S'w».  5«'  +  7  =  ^. 

On  est  ainsi  amené  à  examiner  si,  parmi  les  solutions  de  l'équatS 

(6)  5«^  +  7(=  =  t'^ 

il  y  en  a  quelqu'une  dans  laquelle  la  valeur  de  (  se  réduise"! 
i'unité. 

Les  représentations  du  cube  n'  appartiennent  aux  classes 
obtenues  par  la  tripticatîon  des  classes  qui  représentent  w.  Par 
conséquent,  le  nombre  v  doit  être  représenté  par  quelqu'une  des 
classes  dont  ia  triplication  donne  la  classe  H^  -=  (5,  0,  7),  c'est-à- 
dire  par  l'une  des  deux  classes  opposées  H  et  H^  On  aura  par 
conséquent 

c  =  3r  +  2/?  -H  12jr. 

D'ailleurs  la  triplication  de  la  forme  (3, 1, 12)  conduit  à  l'idenl 

(7)  5(2/^"+  9/V-  IS/"/-  16?*)'+  7(-r  +  9rj7  +  18/jï*-8g( 

=  (3r-f  2/!7-}-12?T- 

On  conclut  de  là  que  les  solutions  de  l'équation  (6)  en  nombre 
entiers  et  premiers  entre  eux,  sont  toutes  renfermées  dans  ] 
formules 


+  ■èf-t  -  IS/i,' 

~  ley 

+  9fj  +  18/9= 

-  8j" 

+  2fS    +  12/ 

._3/« 

dans  lesquelles  on  désigne  par  /■,  (/  deux  entiers  premiers  entre  eux. 

Relativement  à  notre  question,  nous  trouvons  une  solution  de 

l'équation  (6)  dans  laquelle  t  se  réduit  à  l'unité,  en  prenant 

f=l,g  —  0.  On  a  5. 2"  +  7  —  3",  et  en  multipliant  par  5« 


(60)' 


■  35.5" 


■  (15)-. 


On  trouve  par  conséquent  deux  carrés  qui  deviennent  des  cuJ 
par  l'addition  de  875  =  35.6",  savoir  le  carré  de  2964  trouvé  p 


—  155  —  SB- 

haut  (n'  19)  et  celui  de  50.  Mais  tandis  que  nous  avons  pu  affirmer 
que,  parmi  les  carrés  premiers  avec  5,  celui  de  2964  est  le  seul 
qui  devienne  un  cube  par  l'addition  de  875,  il  n'est  pas  prouvé 
que,  parmi  les  carrés  multiples  de  5,  2500  soit  le  seul  qui  devienne 
un  cube  quand  on  lui  ajoute  le  môme  nombre. 

84,  Il  résuite  du  tbéorème  VII  (n"  20)  qu'il  est  impossible  de 
former  un  cube  en  ajoutant  1715 — ^35.7'  à  un  carré  premier 
avec  7.  La  même  impossibilité  subsisle-t-elle  relativement  aux 
carrés  divisibles  par  7?  On  voit  aisément  que  cette  question  revient 
à  demander  si  l'équation  (6)  peut  être  vérifiée  en  prenant  «  =  ±  1 . 
Toutes  les  solutions  de  l'équation  (6)  étant  renfermées  dans 
l'identité  (7),  il  faudrait  trouver  deux  nombres  entiers  vérifiant 
l'équation 

2r  +  9/7  -  18/-/  —  16^  =  dr  1, 

ou  démontrer  que  cela  est  impossible.  L'état  actuel  de  la  science 
ne  permet  pas  de  résoudre  ce  problème. 

On  voit  par  ce  qui  précède  combien  de  problèmes  intéressants 
se  présentent  à  celui  qui  étudie  l'équation  indéterminée 

x'  +  c^'  =  s". 

Nous  n'avons  considéré  que  deux  cas,  celui  où  c  =  47  et  celui 
où  e  =  35.  Les  autres  valeurs  positives  de  <■  conduisent  â  des 
résultats  non  moins  intéressants.  Le  lecteur  en  trouvera  de  nom- 
breux spécimens  dans  mes  deux  notes  des  Comptes  rendus  citées 
au  commencement  de  ce  travail.  Nous  nous  bornerons  ici  au  cas 
où  c  =  499. 

III.    .ï'  +  409  y  =  2» 

2B.  Le  nombre  499  étant  de  la  forme  8  i  +  3,  la  forme  (1, 0, 499) 
ne  peut  représenter  proprement  que  des  nombres  impairs  ou  des 
nombres  de  la  forme  8  î  -f-  4,  qui  ne  peut  pas  convenir  à  un  cube. 
Par  conséquent,  le  cube  2*  est  toujours  impair  dans  les  solutions 
de  l'équation  proposée,  en  nombres  premiers  entre  eux.  11  n'y  a 
pas  iieu  de  considérer  les  formes  improprement  primitives  du 
déterminant  —  499,  puisqu'elles  ne  représentent  que  des  nombres 


pairs.  L'ordre  proprement  primitif  de  ce  déterminant  se  compose 
de  neuf  classes  qu'on  peut  renfermer  dans  la  période  suivante  : 

M    —  (5,  1, 100),         M»  =  (25,  1,  20),         M"  =  (4,  —  1,  125), 
M*  =  (20,  —  9,  29),    M'^  =  (20,  9,  29),        M^  =  (4,  1,  125), 
M'  =  (25,  ~  1,  20),    M»  =  (5,  —  1,  100),    M»  =  (1, 0, 

Pour  que  l'équation  soit  résolue  en  nombres  premiers  entre  ei 
ii  faut  que  l'un  des  deux  nombres  jt,  y  soit  pair  et  l'autre,  impair, 
puisque  z  doit  être  impair.  Il  faut,  de  plus,  que  z  soit  représenté 
par  l'une  des  formes  (4,  ±  1,  125),  (1,  0,  499);  car  le  cube  de  z 
étant  représenté  proprement  par  la  forme  principale,  il  faut  que 
z  soit  représenté  par  l'une  des  formes  dont  la  triplication  donne 
pour  résultante  la  classe  principale.  Par  conséquent,  toutes  les 
valeurs  de  z  propres  à  vérifier,  en  nombres  premiers  entre  euXi 
l'équation 

(I)  X'  +  499  y*  =  3-' 

sont  exprimées  par  les  formules 


lair,  I 


--  p  +  499/, 


=  /^P  4-  2/y  +  125/. 


26.   On  déduit  des   théorèmes  établis  dans  mon  mémcH 
de  1892  sur  l'équation  (n"  S) 

x'^  H-  c,/  =  ^, 

que  toutes  tes  solutions  de  l'équation  (1)  en  nombres  premiei 
entre  eux  sont  exprimées  par  les  deux  groupes  de  formules 


(î) 


z  —  f  +  499  s', 

>-5(3r-i99s'), 

:-  (4f +;,)(»/■  +  /!;- 187 »■), 
r-,(6/"+3/j-6în 


-^  W7  - 


,37 


que  l'on  déduit  des  formules  (3)  et  (4)  du  mémoire  cité,  en  prenant 
t  =t  499,  l  =  62.  C'eet  au  moyen  de  ces  formules  qu'on  doit 
résoudre  les  diverses  questions  que  l'on  peut  proposer  relalîvement 
à  diverses  conditions  auxquelles  on  peut  assujettir  l'une  des  indé- 
terminées. 

Proposons-nous  de  trouver  tous  les  carrés  qui  deviennent  des 
cubes  par  l'addition  du  nombre  499.  Il  faut  pour  cela  trouver 
toutes  les  solutions  de  i'équation  (1)  dans  lesquelles  la  seconde 
indéterminée  se  réduit  à  l'unité.  Pour  cela  on  devra  résoudre 
successivement  les  deux  équations 


17  (3^-499/)  = 


1.        3(6/'  +  3r?-62r,=)   =   =:    1. 


Dans  les  deux  équations,  g  doit  se  réduire  à  l'unité.  Dans  la 
première,  on  aura  P ^j .  On  doit  prendre  le  signe  infé- 
rieur, ce  qui  donne  P  =  166.  Comme  cette  valeur  de  /"n'est  pas 
rationnelle,  on  doit  la  rejeter. 

Dans  la  seconde  équation,  le  module  3  exige  le  signe  supérieur; 


6/^  +  3/-=  63,        2/'  +  /•  = 
—  1  Tt:  \/ 1  +  ItiS  _  ,  7 


21, 


Ainsi  la  condition  y  =  1  ne  peut  être  remplie  que  dans  les 
formules  (3),  et  cela  d'une  seule  manière,  savoir  en  faisant  /"  =  3, 
g  ^\.  Les  valeurs  correspondantes  de  a;  et  de  «  sont  x  =  2158, 
y  =  167.  Donc 


Théorèue  I.  —  J'armi  les  sommes  obtmiues  en  ajoutant  succes- 
sivement le  nombre  499  aux  carrés  1,  4,  9,  16, ...  à  l'infini,  il  n'y  m 
a  qu'une  qui  soit  égale  à  un  cube,  savoir 

(2158)'  +  499  =  (167f 

27.  On  obtient  un  grand  nombre  de  théorèmes  semblables  à 
celui  que  nous  venons  d'énoncer,  au  moyen  des  solutions  du 
problème  suivant. 


38  —  158  — 

Problème.  —  Trouver  parmi  tes  nombres  premiers  inférieurs 
à  400  cens  qui  étant  pris  comme  valeurs  de  y  rendent  possible 
l'équation  (1),  en  nombres  premiers  entre  eux. 

Désignons  par  a  les  nombres  demandés.  On  les  obtiendra  1 
moyen  des  deux  équations 


y{3r-499^')^ 


<?(6r  +  3/:?-62?')  = 


Le  nombre  a  étant  premier,  et  les  nombres  f,  g  étant  supp4 
premiers  entre  eux  les  deux  équations  se  ramènent  aux  ( 
systèmes  suivants 


!• 

g  -  11, 

3/^  -  499  a'  —  ±   1, 

2» 

J-1. 

3  f  —  499  -  ±  a, 

3» 

3  —  a. 

6  /■'  +  3  0/'  —  6Î  o"  —  i 

*> 

g-  1, 

6/'  +  3/--  62  —  ±  o 

Dans  le  premier  système,  le  module  3  exige  le  signe  inférienj 
L'un  des  deux  nombres  f.  a  doit  être  pair  ;  or,  on  ne  peut  pas 
supposer  /  pair,  ce  qui  donnerait  —  3  a*  ^  —  l  (mod.  4),  On 
devrait  donc  prendre  f  impair  et  a  =  2,  puisqu'on  suppose  i| 
premier.  On  aurait  ainsi 


3f-. 


1996  —  1, 


.  665, 


ce  qui  est  impossible,  puisque  665  D'est  pas  un  carré. 

Dans  le  second  système,  les  nombres  premiers  a  correspond! 
à  des  valeurs  de  f  paires  et  moindres  que  18;  on  trouve  \ 
nombres 

a  =  67,  89,  199,  369,  307,  487 

qui  correspondent  respectivement  aux  valeurs  suivantes  de  /":  1 
15,  14,  10,  16,  8,  I. 
Les  valeurs  correspondantes  de  z  et  de  :c  sont 
a  =  643,  695,  599,  755,  563,  503, 
I  —  16Î36,  18214,  13970,  19856,  114<4,  8986. 


—  139  —  59 


I 


(16236)»  -1-  499(67)*  .-=.  (643)», 
(18214)*  +  499  (89)*  =  (695)«, 
(13970)*  +  499  (199)*  =  (599)», 
(19856)*  +  499  (269)*  =  (765)*, 
(11464)*  +  499(307)*  =  (563)«, 
(2986)*  +  499  (487)*  «(503)*. 

Les  valeurs  de  a  déterminées  par  le  système  4°  se  déduisent  de 
la  formule 

±  o  =  6/*  +  3/"— 62 

en  donnant  à  f  des  valeurs  impaires,  positives  ou  négatives. 
Ctomme  6. 9»  —  3.9  —  62  est  > 400,  il  suffit  de  prendre  f  =  ±  1, 
±3,  ±5,  ±7;  on  trouve  ainsi 

0  =  17,53,69,73,104,211. 

Les  valeurs  correspondantes  de  x,aeiz  sont  renfermées  dans 
le  tableau  suivant  : 

II 

(1782)*  +  499  (17)*  =  (155)8, 
(9201)*  +  499  (53)*  =  (131)», 
(558)*  +  499(59)*  =  (127)«, 
(2772)*  +  499  (103)*  =  (235)', 
(2592)*  +  499  (311)*  ±=  (307)», 
(2698)*  +  499  (73)*    =  (215)». 

28.  Il  nous  reste  à  démontrer  que  le  système  3o  ne  donne  pour 
a  aucune  valeur  qui  convienne  à  notre  problème.  L'équation 

Qft  +  sfa  _  62o«  —  ±  1 

considérée  suivant  le  module  3  ne  subsiste  qu'avec  le  signe  supé* 
rieur.  En  la  multipliant  par  8,  on  trouve 

(4)  3(4/^+ a)*  —  499a*  =  8. 


4j}  .-r-    IflO    — 

Posons 

J^f  -\-  a  =  t. 

On  obtiendra  les  valeurs  de  a  qui  vérifient  cette  formule  en 
réduisant  en  fraction  continue  la  racine  positive  de  l'équation 

z^  =  -ô-  et  en  égalant  le  rapport  -  aux  fractions  convergentes 

qui  correspondent  aux  quotients  complets  dont  les  dénominateurs 
sont  égaux  à  8.  

Comme  la  quantité  ^^t —  donne  lieu  à  une  période  de  30  quo- 
tients précédés  d'un  quotient  ilon  périodique,  je  me  contenterai  de 
donner  ceux  des  résultats  de  ce  calcul  qui  sont  utiles  à  notre  pro- 
blème. On  a 


S8 


^^  =  12(1,8,1,2,2,6,1,1,1,1,4.4,2,1.76, 

1,2,4,4,  1,1,1, 1,6,  2,  2,1;  8, 1,24).   ■ 

Les  premiers  quotients  complets  sont 

_  V/Ï497  _  36  +  VI497  _  ,    , 

^0  ~      3     •  ^'  ~  67.  ~      "*"' 

31+s/i497_  33  +  S/Ï497 

Le  dénominateurs  n'apparaît  que  dans  les  deux  quotients  x^  et  x 
_  31  +\/T497  _  33  +  \/Ï497 

Par  conséquent,  l'équation 

3^2  —  499^2  =  8 

n'admet  que  deux  solutions  dans  la  première  période.  Les'autres 

solutions  s'en  déduisent  au  moyen  des  solutions  de  Téqualion 

de  Pell 

x"  —  1497  y*  =  1; 

mais  comme,  à  l'exception  de  a:  =  1,  y  =  0,  les  solutions  de  cette 
équation  sont  formées  de  nombres  très  grands,  elles  ne  donnent 
pour  notre  problème  aucun  résultat  compris  dans  les  limites 


assignées.  Nous  pouvons  en  dire  autant  de  la  réduite  qui  cor- 
respond au  28'  quotient;  il  surfit  pour  s'en  convaincre  d'effectuer 
le  calcul  des  réduites  qui  correspondent  aux  premiers  quotients  : 

Quotients  : 
Réduites  : 


12,  1,   8, 

1, 

s, 

2, 

6, 

1. 

1  12  13  116 
Ô'T'T'T 

1Î9 

TÔ 

374 
W 

877 
68 

6636 
438 

6513 

En  égalant  - 

valeur  supérieure  à  notre  limite.  Que  serait-ce  si  l'on  poussait  le 

13 
calcul  jusqu'à  la  28'réduite!  Il  ne  reste  ainsi  que  la  réduite  -i- 

qui  correspond  au  quotient  ^i-  On  a  (  =  13,  a  =  l,  4/"=  (^«  =  12, 
/"=3;  faisant  f^%  */ =  1  dans  les  formules  (3),  on  obtient  la 
solution  trouvée  plus  haut 

{2I58)«  +  499  =  (167)». 

29.  Par  conséquent,  les  nombres  (N)  du  n"  27  sont,  parmi  les 
nombres  premiers  <  400,  les  seuls  qui  vérifient  les  conditions  de 
notre  problème. 

Théorème  II.  —  Si  l'on  désignepar  a  un  nombre  premier,  <  400 
et  différent  des  nombres  (N)  17, 53, 59. 67, 73, 89, 103, 199, 211, 269, 
307,  il  est  impossible  d'obtenir  un  cube  en  ajoutant  au  nombre  499  a' 

un  carré  premier  avec  a. 

Théorème  III.  —  Si  l'on  désigne  par  a  l'un  des  nombres  (N),  il 
existe  un  carré,  mais  u»  seul  parmi  les  carrés  premiers  avec  a,  qui 
dtnHejtt  un  cube  par  l'addition  du  jiombre  499n*. 

Nous  avons  dû  exclure  dans  ces  théorèmes  les  carrés  multiples 
de  a,  parce  que  si  l'équation 

(5)  a^  +  499  =  a^» 

pouvait  se  vérifier  en  prenant  x  =  m,  z-  =  n,  le  carré  {anif  devien- 
drait ^ai  au  cube  {an)'  par  l'addition  du  nombre  499  a^.  Ainsi 
pour  déterminer  les  cas  où  les  deux  derniers  théorèmes  peuvent 
s'étendre  à  tous  les  carrés,  sans  restriction,  il  est  nécessaire  de 
trouver  les  nombres  premiers  qui  rendent  possible  l'équation  (5) 
et  ceux  qui  la  rendent  impossible. 

XXVII.  u 


42  —  162  ~ 

La  première  condition  pour  la  possibilité  de  Téquation  (5)  est 
que  le  nombre  a  soit  diviseur  de  a:^  +  499,  ce  qui  exige  que  Ton  ait 

'^)  =  {m)  -  '• 

L'équation  (5)  est  donc  impossible  lorsque  le  nombre  a  est  non- 
résidu  de  499.  Si  le  nombre  a  est  résidu  quadratique  de  499,  il 
faut  encore  distinguer  celles  des  classes  quadratiques  du  déter- 
minant —  499  qui  peuvent  le  représenter;  car  pour  que  le  produit 
a^  soit  représenté  par  la  forme  principale,  il  est  nécessaire  que 
les  deux  facteurs  puissent  être  représentés  par  deux  formes  oppo- 
sées. Or,  les  seules  classes  quadratiques  qui  puissent  représenter 
un  cube  sont  (4,  ±1,  125),  (1,0,499).  Le  nombre  a  doit  donc 
appartenir  à  Tune  de  ces  classes  ;  si,  au  contraire,  il  est  de  Tune 
des  formes 

a  =  5  7«^  +  2  iwn  4-  100  n\        20  m^  +  2  w«  +  25  w^ 

20m*  +  18  ww  +  29  w* 

l'équation  (5)  est  impossible. 

30.  Pour  déduire  quelques  conclusions  des  principes  que  nous 
venons  d'établir,  sans  donner  à  notre  travail  une  trop  grande 
étendue,  bornons-nous  à  considérer  les  nombres  premiers, 
moindres  que  200.  Ceux  de  ces  nombres  qui  ne  figurent  pas  parmi 
les  nombres  (N)  sont 

(P)  3,  5,  7, 11, 13,  19,  23,  29,  31,  37,  41,  43,  47,  61,  71,  79,  83, 
97,  101,  107,  109,  113,  127,  131,  137,  139,  149,  151,  153, 
163, 167,  173,  179, 181,  191,  193,  197. 

Ceux  de  ces  nombres  qui  sont  non-résidus  de  499,  et  consé- 
quemment  non-diviseurs  de  a;*  +  499,  sont 

(NR)    3,  7, 11,  13,  19,  23,  37,  41,  61,  71,  79,  83,  97,  113,  153, 

163,  173,  179,  191,  193. 

Pour  tous  ces  nombres  l'équation  (5)  est  impossible.  Il  en  est  de 
même  pour  ceux  des  résidus  quadratiques  de  499  qui  sont  repré- 
sentés par  les  formes  (5, 1,100),  (20,1,25),  (20,9,29);  ce  sont 


-  163  —  45 

tous  les  nombres  premiers,  diviseurs  de  35*  + 499,  qui  ne  sont 
représentés  par  aucune  des  formes  (1,0,499),  (4,1,125).  Or,  la 
forme  (1,0,499)  ne  représente  aucun  nombre  premier,  moindre 
que  400.  Les  nombres  premiers  représentés  par  la  forme  (4, 1, 125) 
et  <  400  sont  127,  131, 137,  167, 181,  197,  281, 307, 397.  Pour  ceux 
des  résidus  de  499  qui  ne  figurent  pas  parmi  ces  nombres  et  qui 
sont  inférieurs  à  la  limite  200,  savoir 

(R)  5,  29,  31,  43,  47,  101,  107,  109,  139,  151, 

l'équation  (5)  est  impossible.  Pour  chacun  des  nombres  (NR)  et  (R), 
en  le  désignant  par  a,  on  peut  énoncer  ce  théorème  : 

Théorème  IV.  —  Si  Von  désigne  par  a  l'un  des  nombres  renfermés 
dans  les  deux  groupes  (NR)  et  (R),  il  est  impossible  de  trouver  un 
carré  qui  devienne  un  cube  par  V addition  du  nombre  499  aK 

En  prenant  les  valeurs  particulières  a  =  3, 5, 7, 11,  on  obtient 
les  théorèmes  suivants  : 

Théorème  V.  —  Ajoutez  successivement  tous  les  carrés  au 
nombre  4491;  aucune  des  sommes  obtenues  ne  sera  égale  à  un  cube. 

Théorème  VI.  —  Il  est  impossible  de  former  un  cube  en  ajoutant 
un  carré  à  l'un  des  nombres  12475,  24451,  60379. 

Le  seul  des  nombres  premiers,  <  400,  réprésentés  par  la  forme 
(4, 1, 125),  qui  soit  compris  parmi  les  nombres  (N)  est  307.  Parmi 
les  carrés  premiers  avec  307,  le  seul  qui  devienne  un  cube  par 
Taddition  de  499  (307)*  est  le  carré  de  11464. 

Mais  pour  affirmer  qu'il  n'existe  pas  d'autre  carré  qui  devienne 
un  cube  par  l'addition  de  499  (307)^,  il  faudrait  démontrer  l'impos- 
sibilité de  résoudre  en  nombres  entiers  l'équation 

x^  +  499  =  (307)  ^8, 

et  pour  cela  il  faut  chercher  l'expression  générale  des  solutions  de 
Téquation 

(6)  a?2  +  499  y^  =  az^ 

en  prenant  a  =  307  ;  puis  examiner  si  l'expression  de  y  peut  se 
réduire  à  l'unité  dans  quelqu'un  des  systèmes  obtenus. 


44  —  164  — 

31.  On  doit  faire  une  remarque  semblable  pour  les  nombres 

127,  131, 137,  167,  181,  197,  28),  397 

qui  sont  représentés  par  la  forme  (4,  1,  125)  sans  figurer  parmi  les 
nombres  (N).  Si  Ton  désigne  par  a  Tun  de  ces  nombres,  on  peut 
affirmer  qu'aucun  carré  premier  avec  a  ne  devient  un  cube  par 
l'addition  de  499  a^.  Afin  d'affirmer  qu'il  en  est  de  même  pour  les 
carrés  multiples  de  a,  il  faut  démontrer  que  dans  l'expression 
générale  des  solutions  de  l'équation  (6),  l'expression  de  y  ne  peut 
pas  se  réduire  à  l'unité. 

Nous  sommes  ainsi  amenés  à  résoudre  le  problème  suivant. 

Le  nombre  premier  a  «==  4m2  —  2ww  +  125n^  étant  donné, 
trouver  l'expression  générale  des  solutions  de  l'équation  (6).  Or, 
pour  que  le  produit  az^  soit  représenté  par  la  forme  principale,  il 
faut  que  sfl  soit  représenté  par  la  forme  (4,  1, 125)  opposée  à  celle 
qui  représente  le  nombre  premier  a.  On  a  donc  à  chercher  la  solu- 
tion générale  de  l'équation 

4X2  +  2XY  +  125Y2  =  7A 

Cette  solution  sera  exprimée  par  trois  systèmes  de  formules  qui 
correspondent  aux  trois  couples  de  classes  opposées 

(5,  db  1,  100),        (20,  =b  1,  25),        (20,  ±  9,  29) 

dont  la  triplication  a  pour  résultantes  les  deux  classes  (4,  =h  1, 125). 

Comme  deux  formes  opposées  représentent  les  mêmes  nombres, 
nous  ne  prendrons  que  les  signes  supérieurs.  Pour  la  composition 
des  classes  nous  emploierons  les  formules  Q  du  n""  8. 

Duplication  de  la  forme  (5, 1, 100). 
On  a  dans  ce  cas  : 

a  =  a'  =  5,        6  =  6'  ==  1,        c  =  100,        p  =  1, 

q'  =  q"  =  5,         q'"  =  2. 
A  =  25,       B  —  I  —  5p^        0  =  p''  —  p\ 

ip"  _  Hp'"  =  100. 

Nous  prendrons  p"  =  p'  =  0,  p'"  =  -—  20.  La  résultante  sera 
(25, 1, 20)  (X,  Y)\  et  l'on  aura  X  =  x^  —  20t/S  Y  =-  10:ry  +  2y*. 
Donc,  on  réduit  à  une  identité  la  formule 

(a)        25X*  +  2XY  +  20Y*  =  {5a^  +  2ay  +  lOOy*)* 


—  165  -  45 

en  prenant 

^  =  a?  —  20y*,        Y  =  \Oxy  +  2y*. 

La  triplication  de  la  forme  (5, 1,  100)  s'obtient  en  composant  les 
deux  formes  (25  X^  +  2XY  +  20 Y^)  {ha?  +  ^xy  +  lOOy^.  On 
a  pour  cela 

a  =  25,        a'  =  5,        h  =  b'  =  \,        c  =  20 
p  =  \,         q'  =  25,         q"  =  5,         q'"  =  2, 
A  =  125,        B  =  1  -  25  p\        if  =  jy, 
2/  —  hf  =  20,        p'  =  f  =  0,        p'"  =  —  4, 

B  ^  1,        C  =  4. 

Désignant  par  P,  Q  les  indéterminées  de  la  résultante,  on  a 

P  =  Xa;  —  4i/Y,        Q  =  25  Xy  +  5Yrr  +  2yY 

(7)  125P  +  2PQ  +  4Q2 

=  (25X*  +  2XY  +  20Y^)  (hx^  +  2rry  +  lOOt/*). 

Substituant  dans  ces  formules  les  expressions  de  X  et  de  Y  en 
fonctions  de  ar,  y,  remplaçant  Q  par  X,  P  par  Y  dans  le  résultat 
obtenu  et  ayant  égard  à  la  formule  (a)  on  obtient  le  théorème 
suivant  : 

Théorème  VII.  —  Les  deux  formes  cubiques 
X  =  75  x^y  +  ^Oxy^  —  496^^,         Y  =  a:»  —  GOxy^  —  8y« 
vérifient  identiquement  la  formule 

(8)  4X*  +  2XY  +  125  Y*  =  {hx'  +  ^xy  +  XQOy^f. 

32. .  On  obtient  d'une  manière  semblable  la  triplication  de  la 
forme  (20, 1, 25).  On  trouve  d*abord  par  la  duplication  que  les  deux 
fonctions 

F  =  2a;*  +  lOary  —  2/,        6  =  20ary  +  f 

satisfont  identiquement  à  Téquation 

lOOP  —  98  FG  +  29  G*  =  (20x-*  +  2a;y  +  ibyj. 


46  -  166  — 

La  forme  (100,  —  49, 29)  se  change  en  (29,  —  9, 20)  par  la  substi- 
tution F= —Q,  G  =P —2  Q;  on  aura  P  =  G— 2F,Q  =  — F 
et  Ton  conclura  que  les  deux  formes 

F  =  _  4a;2  +  5y^,        Q  =  —  2x^  —  lOxy  +  2y« 

réduisent  à  une  identité  la  formule 

29  P^  —  18  PQ  +  20Q^  —  (20a;*  +  2a?y +  25y*)* 

On  vérifiera  donc  identiquement  la  formule 

20 X^  +  18 XY  +  29 Y^  =-  (20a:*  +  2xy  +  25/)* 

en  prenant 

X  =  —  Q  =  2a;*  +  10a;y  —  2y*,        Y  =  5y*  —  4a^. 

Composant  ensuite  les  deux  formes 

(20, 9, 29)  (X,  Y)*,        (20, 1, 25)  {x,  yY, 

on  arrive  à  cette  conclusion  : 

Théorème  VIII.  —  Les  deux  formes  cubiques 
X  =  imx'y  +  15a?y*  —  62 y»,        Y  «  8a:«  —  30a?y*  —  y». 
vérifient  identiquement  la  formule 

(9)  4X*  +  2XY  +  125  Y*  =  (20j^  +  2xy  +  25y*)«. 

Pour  la  forme  (20,  9,  29),  on  arrive,  en  procédant  de  la  même 
manière,  à  cette  conclusion  : 

Théorème  IX.  —  Les  deux  formes  cubiques 

X  =  150a;*y  +  135n:y*  —  32y«, 

Y  = 8cfi  —  \2a?y  +  24a;y*  +  13  y*, 

satisfont  identiquement  à  l'équation 

(10)  4X*  +  2XY  +  125  Y*  «=  (20a^+  18 a;y  +  29  y*)«. 

Remarque,  —  Les  théorèmes  VII,  VIII,  IX  donnent  toutes  les 
solutions  de  T  équation 

4X*  +  2XY  +  125Y*  —  s? 

en  nombres  entiers  et  premiers  entre  eux. 


—  167  —  47 

33.  On  déduit  aussi  de  ce  qui  précède  la  résolution  complète 
de  Téquation 

(11)  i^  +  499i|2  =  4;28 

en  nombres  entiers,  premiers  entre  eux.  Dans  toutes  ces  solutions 
le  nombre  z  est  impair,  car  autrement  les  trois  nombres  U  u^  z 
auraient  un  diviseur  commun,  2,  contrairement  à  Thypothèse.  Or, 
les  représentations  propres  du  nombre  4  par  les  formes  quadra- 
tiques du  déterminant  —  499  appartiennent  exclusivement  aux 
deux  classes  opposées  (4,  db  1,  125).  Pour  que  le  produit  4  s^  soit 
représenté  proprement  par  la  forme  principale,  il  faut  que  t?  soit 
représenté  par  les  deux  formes  (4,  i:  1,  125).  Par  conséquent  tous 
les  nombres  2;  propres  à  vérifier  Féquation  (11)  sont  représentés 
par  les  trois  formes  (5,  1, 100),  (20,  1,  25),  (20,  9, 19),  et  toutes  les 
solutions  propres  de  cette  équation  se  déduisent  des  formules  (8), 
(9)  et  (10)  en  multipliant  ces  solutions  par  4,  ce  qui  donne  le 
théorème  suivant  : 

Théorème  X.  —  Toutes  les  solutions  de  V équation 

(11)  f*  +  499  u*  =  4;28 

efi  nombres  premiers  entre  eux  sont  exprimées  par  les  trois  systèmes 
suivants  : 

I 

t  =  a^  +  300:2^^  +  eOjjy*  —  1992  y«, 
u  =  x^  —  60ity*  —  8//^, 

z  =  bx"  +  2a?y '+  100/. 

II 
t  =  Sa^  +  GOOa^!/  +  ^Oxi/'  —  2l9y3, 

tt    =    8X8    —    30a;y2    _    y8^ 

Z  =-  20  ir*  +  ixy  +  25  y^ 

III 

t  =  —  8a^  +  588:r*y  +  56ixf  —  115  y», 
u  =  —  Sx^  —  lix^y  +  Uxf  +  13  y», 
z  =  20x*  +  18a:y  +  29y^ 


48  —  168  — 

34.  Soit  p  =  4m2  —  2mn  +  125 n^  un  iiombra premier.  Pro- 
posons-nous de  trouver  l'expression  générale  des  solutions  de 
l'équation 

(12)  t^  +  499  u»  =  ps^ 

en  nombres  entiers  et  premiers  entre  eux.  Pour  que  le  produit ^25* 
soit  représenté  par  la  forme  principale,  puisque  p  ne  peut  être 
représenté  que  par  la  classe  (4,  —  1, 125)  et  par  la  classe  opposée, 
il  faut  que  s^  soit  représenté  par  ces  mêmes  classes.  Or  toutes  les 
solutions  de  l'équation 


4X2  ^_  2XY  +  125 Y2  =  ^ 


en  nombres  premiers  entre  eux,  sont  exprimées  par  les  trois 
groupes  de  formules  des  théorèmes  VII,  VIII  et  IX.  En  composant 
cette  forme  (4,  1,  125)  avec  la  forme  opposée  (4,  —  1, 125)  (m,  n)\ 
on  obtient  pour  résultante  la  forme  principale  t^  +  499  u^,  dans 
laquelle  ^,  u  seront  exprimés  par  les  formules 

(13)  t  =  (4w  —  w)  X  +  (^w  —  125?f)  Y,        w  =  wY  +  wX. 

En  substituant  dans  ces  formules  les  expressions  de  X,  Y,  z 
auxquelles  se  rapportent  les  trois  théorèmes  cités,  on  obtient  trois 
systèmes  de  formules  qui  renferment  toutes  les  solutions  de 
l'équation  (12)  en  nombres  premiers  entre  eux.  Prenons  par 
exemple  p  =  307,  et  conséquemment  m  =  7,  w  =  1.  Nous  obte- 
nons le  théorème  suivant  : 

Théorème  XI.  —  Toutes  les  solutions  de  V équation 

(14)  f  +  499w^  =  307^ 
sont  renfermées  dans  les  trois  srjstèmes  suivants  : 

I 

t  =  n9>a^  +  2025a;2y  _|_  ysgoa;/  —  12448y«, 
u  =  la?  -\-  Ibo^y  —  Z^x}f  —  552 y8, 
^  =  5a^  +  ^xy  +  lOOyl 


—  469  —  49 


II 


t  =  —  944a:«  +  4050a^y  +  3946a;/  —  1556y«, 
w  =  56  a:»  +  150  a^y  —  195  xy"  —  69  y», 

z  =  ^Ox^  +  ixi/  +  25  y^ 

III 

^  =  9iÂx^  +  bi&6a^y  +  8\3xy^  —  2398^», 
w  =  —  56  a:»  +  6G  a^  +  303  xy^  +  59  y», 
2f  =  20a:*  +  18a-y  +  29y^ 

35.  Quel  que  soit  le  nombre  premier  p  représenté  par  la  forme 
(4,  —  1, 125),  pour  obtenir  toutes  les  solutions  de  Téquation  (12) 

e  +  499  u^  =  pz^ 

en  nombres  premiers  entre  eux,  il  faut  employer  trois  systèmes  de 
formules.  On  les  obtient  en  combinant  les  formules  relatives  aux 
équations  (8),  (9)  et  (10)  avec  les  formules  (13)  ou  m,  n  forment  la 
représentation  du  nombre  p.  La  solution  serait  plus  simple  si  le 
nombre  p  était  représenté  par  la  forme  principale.  Dans  ce  cas  le 
cube  2^  devrait  être  représenté  par  la  même  forme,  qui  est  à  elle- 
même  son  opposée;  sa  racine  z  devrait  être  représentée  par  Tune 
des  formes  dont  la  triplication  donne  pour  résultante  la  classe 
principale,  c'est-à-dire  Tune  des  formes  (4,  =t  1, 105),  (1,  0,  499). 
Toutes  les  solutions  de  Téquation 

a^  +  499y*  =  ^ 

sont  exprimées  en  fonction  de  deux  nombres  arbitraires,  /*,  ^,  par 
les  formules  (2)  et  (3)  du  n^  26.  On  combinera  ces  expressions  de 
x,  y,  z  avec  la  représentation  m^n  de  p  au  moyen  des  formules 

i  =  mx  —  499  wy,        u  =  my  +  nx^ 

de  sorte  qu'on  exprimera  toutes  les  solutions  de  l'équation  (12)  en 
nombres  premiers  entre  eux  au  moyen  de  deux  systèmes  de 
formules. 


50  —  170  — 

Prenons  par  exemple  p  =  503,  et  conséquemment  m  =  2, 
n  =  1,  on  aura 

^  «  2ic  —  499y,        u  =  ^y  +  x. 

En  substituant  dans  ces  formules  les  expressions  (2)  et  (3)  de  x,  y 
en  fonction  de  /",  g  on  obtient  deux  systèmes  de  formules  qui 
expriment  toutes  les  solutions  en  nombres  premiers  entre  eux  de 
Téquation 

(15)  i^  +  499  m*  =  503^3. 

Théorème  XII.  —  Véquation  (15)  est  complètement  résolue  m 
nombres  premiers  entre  eux  au  moyen  de  deux  systèmes  de  formules 

I 

t  =  ZP  ^  liaipg  —  2994/*/  +  249001/, 
u  =  p  -^  &Pg  —  1497 Z'/  —  998/, 
z  =  P  +  499/ 

n 

<  =  16/^  —  298/*^  —  2991^/  +  30564/, 
u  «  8/«  +  \^fg  —  741//  —  311/, 
z^if  +  ifg  +  125/. 

Chaque  déterminant  donne  lieu  à  une  étude  semblable  à  celle 
que  nous  venons  de  faire.  On  obtient  ainsi  une  multitude  d'iden- 
tités dont  quelques-unes  fournissent  des  théorèmes  fort  remar- 
quables gur  la  possibilité  d'obtenir  des  cubes  en  ajoutant  des 
carrés  à  des  nombres  donnés. 


LA   CONGÉLATION 

APPLIQUÉE  AUX  BATARDEAUX 


PAR 

M.  L.  COUSIN 

logënienr 


Le  31  mars  1903,  la  ville  d'Anvers  mettait  en  adjudication  le 
creusement  de  deux  nouveaux  bassins  et  leur  raccord  avec  le 
bassin  Liefebvre  (fig.  1).  L'obligation  de  maintenir  ce  dernier  à 
pleine  eau  et  de  n'ouvrir  la  brèche  AB  qu'à  la  fin  des  travaux,  le 
déplacement  des  fossés  d'enceinte  et  les  obstacles  qui  s'opposent 
au  passage  d'une  drague,  sont  des  sujétions  qui  grossiront  le  coût 
de  l'entreprise.  Mais  la  principale  difficulté  résulte  de  l'existence  à 
la  cote  —  4,50  d'une  couche  de  sable  boulant,  laquelle  rend  dan- 
gereux tout  batardeau  ordinaire  à  grande  retenue  d'eau. 

L'auteur  du  projet  a  voulu  évidemment  l'exécution  de  ces  tra- 
vaux sans  le  secours  du  batardeau,  car  il  prescrit,  dans  le  cahier 
des  charges  :  que  les  nouveaux  bassins  devront  être  achevés  et  mis 
sous  eau  avant  de  porter  la  main  au  tronçon  ÂGDB  du  chenal; 
que  les  murs  CA  et  DB  ainsi  que  leur  raccord  avec  l'enceinte  du 
bassin  Lefebvre  seront  construits  au  moyen  de  caissons  non  fon- 
cés en  fer.  Comme  conséquence  et  sans  l'imposer  toutefois  il  a  dû 
concevoir  la  démolition  du  mur  de  quai  AB  à  l'aide  d'une  cloche 
à  air  comprimé. 

La  réalisation  de  ce  programme  présente  le  triple  inconvénient 
de  laisser  des  discontinuités  dans  les  murs,  de  coûter  cher  et  d'exi- 
ger un  long  délai;  alors  qu'un  batardeau,  élevé  devant  la  brèche 
ÂB  et  dans  le  bassin,  permettrait  de  démolir  et  reconstruire  à  sec. 
XXVn.  12 


2 


—  172  — 


Fia.  1.  —  Plan  général.  Échelle  '/mwO' 


-  175  —  S 

Malheureusement  le  sous-sol  est  mouvant  et  il  doit  être  soumis  à 
une  pression  de  9  mètres  d'eau. 

M.  Emile  Cousin,  ingénieur  el  entrepreneur,  a  eu  l'idée  de 
recourir  à  la  congélation  pour  assurer  en  même  temps  rétanchéllé 
et  la  résistance  du  terrain.  C'est  une  application  nouvelle  du  pro- 
cédé bien  connu  de  M.  Poelsch,  ingénieur  des  mines  allemand, 
pour  le  fonçage  des  puits  dans  les  terrains  aqueux  et  boulants  (•). 

Eu  égard  aux  sujétions  spéciales  de  l'entreprise  d'Anvers,  le 
batardeau  devrait  être  constitué  d'une  série  de  caissons  métal- 
liques sans  fond,  échoués  dans  le  bassin  à  0'",75  du  parement  AB 
et  enlignés  devant  l'ouverture  à  pratiquer,  la  débordant  aux  deux 
bouts  de  8  à  10  mètres  (fig.  2).  Les  joints  entre  caissons,  larges  de 
0™,75  environ  seraient  couverts  latéralement  par  des  ailerons  ii 


Fig.  9.  —  Plan  du  batardeau.  Echelle  Vi»d- 

rivés  sur  les  abouts  et  formant  emboîtement  Les  deux  caissons 
extrêmes  seraient  en  outre  munis  de  deux  cornières  verlicales 
extérieures  m  (fig.  3),  destinées  à  servir  d'appui  aux  panneaux  de 
bois  fermant  le  joint  sur  les  murs  AA'  et  BB'. 

Sur  les  panneaux  comme  sur  les  ailerons  ou  appliquerait  de 
longs  saucissons  en  grosse  toile,  remplis  de  terre  argileuse  et  cou- 
vrant les  joints  sur  toute  la  hauteur.  En  même  temps  les  tubes  à 
congeler  seraient  mis  en  place  et  distribués  dans  les  caissons  et  les 
joints  de  façon  à  solidifier  la  base  continue  du  batardeau  (fig.  3), 
après  quoi  caissons  et  joints  sont  remplis  de  terre  et  mieux  de 
sable,  si  on  veut  les  vider  à  la  pompe  après  terminaison  des  tra- 
vaux. 

En  cet  état  le  batardeau  présente  toute  garantie  de  résistance 


{*)  Voir  la  Bévue  dss  Inbénieurs  ns  Louvaiw 
Akhalss  dis  ponts  r  cbadssées  de  FHAiiCR,  1884  et  18S7. 


4  —  174  — 

et  d'étanchéité  après  la  congélation  du  sous-fond.  Sous  son  coi 
vert  on  peut  épuiser  les  fouilles,  sans  plus  risquer  d'appeler 
sable  mouvant  et  de  compromettre  les  quais  voisins.  Il  serait  ais 
d'ailleurs  d*en  faire  la  preuve  sans  danger  aucun,  en  mettant  à  s( 
le  petit  espace  enserré  entre  le  batardeau  et  le  quai,  avant  d'ouvr 
aucune  fouille.  Ce  mur  AB  lui-même  pourrait  être  maintenu  pei 
dant  la  construction  des  quais  AC  et  BD. 


Fio.  3.  -~  Fermeture  des  joints.  Échelle  Vtso* 


L'application  spéciale  du  procédé  Poetsch  qui  vient  d'êti 
décrite  peut  s'étendre  d'une  manière  générale  à  toute  espèce  è 
retenue  d'eau  en  terrain  mobile  et  perméable.  Le  batardeau  pei 
indifféremment  être  contenu  entre  des  parois  de  caissons  ou  u 
encoffrement  en  charpente;  ce  peut  même  être  un  simple  mass 
de  terre  rapporté  ou  non  :  la  congélation  se  pratiquera  avec  ! 
même  facilité  et  la  même  efficacité  dans  tous  les  cas. 


SIMPLE  RECHERCHE  TRIGONOMÉTRIQUE 

DE  LA 

NOTATION   EULÉRIENNE   DE   L'AXE   INSTANTANÉ 

PAR 

M.  F.  FOLIE 

Membre  de  rAcadëmie  royale  de  Belgique 


Dans  un  premier  article  (Annales  de  la  Société  scientifique, 
t.  XXV,  2«  partie,  pp.  252-268),  je  suis  arrivé  à  prouver  que  cette 
nutation  se  compose  de  deux  termes,  dont  Tun  a  pour  argument 
r  +  9,  r  désignant  l'angle  de  la  projection  équatoriale  de  Taxe 
instantané  avec  Taxe  principal  X,  et  Tautre,  Tangle  H  compris  entre 
le  colure  des  solstices  et  le  grand  cercle  des  deux  pôles. 

J'envoyai  cette  démonstration  à  M.  Darwin  qui  m'écrivit  immé- 
diatement que  mes  deux  termes  se  détruisaient;  je  lui  répondis 
que  cela  ne  me  semblait  pas  possible,  l'argument  du  premier 

ayant  une  période  de  ^rr^  j.,  l'autre  une  période  de  305  j.,  d'après 

tous  les  astronomes. 

C'est  alors  que  M.  Darwin,  pour  trancher  la  question,  étudia,  au 
moyen  d'une  analyse  très  profonde,  le  mouvement  de  la  Terre 
autour  de  son  axe  instantané,  abstraction  faite  des  forces  pertur- 
batrices,  et  m'autorisa  à  présenter  à  l'Académie  royale  de  Belgique 
le  manuscrit  de  son  travail  (Bulletin  de  la  Classe  des  Sciences, 
1903,  p.  147-161). 

Il  y  démontre  que  la  nutation  eulérienne  de  Taxe  instantané  est 
nulle  (en  pratique),  mais  que  l'heure  y  est  sujette  à  des  variations 
de  même  ordre  et  de  même  période  que  les  variations  de  latitude, 
multipliées  par  la  tangente  de  la  latitude;  en  sorte  que  les  heures 


2  —  176  — 

d^ilermWien  au  même  instant  en  deux  lieux  de  même  loi^tnde  et 
de  latitudes  respective»  -f  45*  et  —  45*  diffèrent  entre  elles  de 
0/>2  lorsr|ue  le  pôle  instantané  est  à  90^  du  méridien  de  ces  lieux. 

De  mon  côté,  frappé  de  l'observation  que  m'avait  faite 
U,  Darwin,  je  scrutai  le  problème  que  j'avais  résolu  par  la  seule 
trigonométrie  sphérique,  et  j'aboutis  aux  mêmes  résultats  que  hiL 

J'avais  pensé  que  ces  variations  périodiques  de  l'heure,  base 
fondamentale  de  l'astronomie,  engageraient  les  astronomes  à 
n^noncer  définitivement  au  système  de  l'axe  instantané. 

Il  n'en  est  rien,  et  M.  Darwin  lui-même  semble  plaider  les 
circonstances  atténuantes  en  faveur  de  ce  système. 

Je  me  propose  de  donner  à  celui-ci  le  coup  de  grâce,  en  démon- 
trant que  la  nutation  eulérienne  du  véritable  axe  instantané  n'est 
pas  négligeable  comme  celle  de  Taxe  fictif  considéré  par  tous  les 
astronomes,  et  dont  M.  Darwin  s'est  occupé.  Je  pourrai  toutefois 
me  borner  à  tenir  compte  de  l'effet  le  plus  considérable  des  forces 
perturbatrices,  la  précession. 

En  désignant  par  ;>,  q,  r  les  vitesses  angulaires  de  la  Terre 
autour  dos  axes  principaux  X,  Y,  Z;  par  a',  p',  t'  les  angles  de  l'axe 
instantané  avec  ceux-ci,  on  aura 

C08  a'  —  2 ,    cos  B'  —  -2 ,    cos  t'  =  — ,    w  s/p^  +  3*  +  r*. 

Or  les  intégrales  des  équations  d'Euler  sont  : 
^  «»  Yi  cos  r  -}-  Tj  sin  <p,    2  =  Ti  sin  F  +  ^i  cos  <p,    r  =  n'^  €?•. 
De  U\,  on  tire,  en  faisant  Ti  =  wt»  c^  =  wc, 

iw*  =  >i»  +  TÎ  +  oî  +  2cj^  sin  (T  +  9), 
sin»  t'  -  T*  +  în-  sin  (f  +  9)  +  c*, 


ou 


T    -  T 


1  + 


^  sin  (r  +  q))J 


Des  fornmles  connues,  on  tire  ensuite 
|}^ Ti  cos  (F  +  9).      sin  8  ^  —  Ti  sin  (F  +  q>)  +  r^ 


—  177  —  3 

et  en  intégrant  : 

sin  0  (  vp—  i|io)  =  c^t  —  YT^  ^^^  ^^  +  ^^' 

r  ayant  pour  expression  V^  +  n\it. 
Nous  avons  trouvé,  dans  notre  précédent  article^ 

01  —  0  =  —  y'  cos  E,        sin  0  (vpi  —  vp)  =  y'  sin  E. 

La  nutation  eulériexme  de  Taxe  instantané, 

^e^  =ip«  01  —  00,        Avpi  :i«  vpi  ^  (ipo  +  CiO 

sera  donc  exprimée  par 

A01  «-  —  T  <1  —  M)  sin  (r  -)-  <p)  —  t'  cos  £• 

sin  0Ai|ii  =  —  T  (1  —  m)  cos  (H  +  <p)  +  ï'  sin  l. 

Or,  en  se  reportant  à  la  figure  de  notre  précédent  article,  on  a 

H  =  Qr  =,  EF  -  EQ  =  r  +  9  -  3|  (*); 

et,  par  suite,  en  négligeant  tm  =  0"0005  : 

A01  =  c  sin^  (r  +  cp),    sin  0Avpi  =  c  sin  (F  +  cp)  cos  (f  +  <p); 

d'où 

Abj  =  c  sin  (F  +  cp)  cos  (r  +  9  —  «i), 

Atti  =  c  cos  0  sin  (F  +  <p)  cos  (F  +  <p) 

—  c  tang  bj  sin  (F  +  <p)i  sin  (F  +  9  —  «i)- 

C'est  donc  bien  à  tort  que  les  astronomes  fondent  leurs  réduc- 
tions sur  les  formules  incorrectes  Abj  -=»  0,  Aaj  *=  0. 


^^^ 


(*)  C'est  cet  angle  g  auquel  Oppolzer  attribue  une  période  de  305  j.,  tandis 
qu^elle  est  en  réalité  la  même  que  celle  de  (F  -f  qp),  ^^  j. 


4  —  178  — 

c  20"  2 

Gomme  c  =  -^=  ^ —   '  ^  =  0".0085,  Terreur  en  déclinaison 

approche  du  centième  de  seconde  d'arc. 

Peut-être  dira-t-on  que  cette  erreur  est  insignifiante,  comme  on 
Ta  dit  des  variations  de  l'heure  astronomique  (*). 

On  ne  le  dira  pas  quant  à  celle  qu'on  commet  sur  TAR  de  la 
polaire;  ctangbi  en  effet  est  égal  à  0^.027  pour  cette  étoile,  à 
0^.07  pour  X  U.  min/ 

Dans  le  tableau  suivant,  nous  mettrons  en  regard 

I)  les  formules  usitées,  mais  incorrectes, 
C)  les  formules  correctes  relatives  à  Taxe  instantané, 
L)  les  formules  absolument  rigoureuses  relatives  à  Taxe  d'inertie. 

I.  Attj  =  0. 
AR      {  G.  Atti  =  c  sin  (f  +  Z+a)  [cot  9  cos  (f  +  Z+a)  —  tang  b^  sin  (f  +  î)], 
L.  Aa  =:  zb  Y  [—  cot  9  cos  (r  +  Z  +  Cl)  +  tang  h  sin  (r  +  01- 

I.  Abi  =  0. 
Décl.    \  G.  Ah,  =  c  sin  (r  +  Z  +  a)  cos  (f  +  l). 
L.  Ah   =  =fc  T  cos  (r  +  0. 

I.  0j  =  0^  4-  Y  cos  (r  +  l). 
Lat.     I  G.  «i  =  «^  +  T  cos  (r  +  0  — ^  sin  (r  +  /  +  a)  cos  (f  +  0- 
L.  «  =  (i>„,. 

I-  Ti  =  To  +  nt. 
Heure  {G.  t,=Tq  -{-  nt  —  tang  0^  [t  sin  (F  -}-  0  +  ^  sin  (F  +  Z  +  n)]. 
L.  T  =T,  +  nt  (**). 


(*)  Les  variations  eulériennes  (pér.  3(fô  j.)  ont  pour  coefficient,  non  t  <iui  est 
constant,  mais  1 4-  ^  sin  (F  4^  qp).  De  même  Texpression  de  F  n*est  pas  simple- 
ment Fo  -|-  n^,  comme  dans  les  expressions  ci-dessas  de  p  et  q,  mais  bien 

Fo  +  nyit cos  (F  +  <p),  comme  on  le  déduit  aisément  des  formules 

cos  a'  =  sin  f'  cos  F,  cos  p'  =  sin  f'  sin  F. 

(**)  Revision  des  constantes  de  l'astronomie  stellaire,  p.  93. 


—  179  —  8 

Les  unes  et  les  autres  se  rapportent  aux  observations  faites 
dans  le  méridien  instantané  ou  dans  le  méridien  fixe.  Dans  ce  der- 
nier cas  les  signes  +  ou  —  s'appliquent  à  un  passage  supérieur  ou 
inférieur,  et  proviennent  de  ce  que  q)  =  a  +  Zou  q)  =  Tr  +  a  +  Z, 
{  désignant  la  longitude  orientale  du  premier  méridien. 

A  la  simple  inspection  de  ces  formules,  on  constate  immédiate- 
ment que,  dans  le  système  de  Taxe  d'inertie,  la  nutation  eulérienne 
disparaît  entièrement  dans  la  somme  des  coordonnées  de  deux 
étoiles  de  même  déclinaison  à  peu  près,  observées  à  quelques 
minutes  d'intervalle.  Tune  au  N.,  l'autre  au  S.,  que  la  différence 
de  ces  coordonnées,  au  contraire,  double  ces  deux  nutations, 
avantages  bien  précieux  que  n'offrent  pas  les  formules  relatives  à 
Faxe  instantané. 

En  résumé,  comme  nous  le  disons  dans  un  travail  encore  inédit, 
les  formules  usuelles  sont  absolument  incorrectes  quant  à  TÂR  et 
à  l'heure,  insuffisantes  quant  à  la  variation  des  latitudes.  Elles  ont 
été,  un  peu  inconsidérément,  adoptées  par  toutes  les  éphémérides. 

Ne  serait-il  pas  plus  que  temps  qu'un  congrès  d'astronomes 
revînt  sur  cette  décision  si  funeste  au  progrès  de  l'astronomie  de 
précision  (*)  ? 


{*)  Mémoires  de  l'académie  pontificale  des  Nuoyi  Lincei,  t.  XXI. 


SUR  LA 


SÉPARATRICE  D'OMBRE  ET  LUMIÈRE 


ou     SERPENTIN 


PAR 


Gh.  HANOCSQ 

Candidat-ingëniear  à  Li^ 


Le  serpentin  est,  comme  on  le  sait,  la  surface  enveloppe  d'une 
sphère  dont  le  centre  parcourt  une  hélice  tracée  sur  un  cylindre 
de  révolution. 

Les  caractéristiques,  intersections  de  deux  sphères  infiniment 
voisines,  sont  des  grands  cercles  situés  dans  des  plans  normaux 
à  l'hélice. 

Pour  trouver  la  séparatrice  d'ombre  et  lumière  du  serpentin, 
nous  rechercherons,  dans  chaque  position  déterminée  de  la  sphère 
génératrice,  l'intersection  de  la  séparatrice  d'ombre  et  lumière  de 
cette  sphère  avec  la  caractéristique  correspondante  ou,  ce  qui 
revient  au  même,  nous  déterminerons  l'intersection  du  plan  de 
cette  séparatrice  avec  celui  de  la  caractéristique  et  nous  porterons 
sur  cette  droite,  de  part  et  d'autre  du  centre,  une  longueur  égale 
au  rayon  p  de  la  sphère  mobile. 

Nous  trouverons  ainsi,  dans  chaque  position  de  la  sphère,  deux 
points  de  la  séparatrice  cherchée  qui  sont  diamétralement  opposés. 

Soit  (w,  in!)  un  point  de  l'hélice  donnée;  soit  (RL,  R'L')  la 
direction  des  rayons  lumineux  (fig.  1). 

Le  plan  de  la  séparatrice  de  la  sphère  est  perpendiculaire  aux 
rayons  lumineux  et  passe  par  (m,  m');  sa  trace  horizontale  est  Q. 
Le  plan  de  la  caractéristique  est  perpendiculaire  à  la  tangente 


—  <81  — 


2 


à  rfaélice  au  point  (m,  m');  sa  trace  horizontale  est  P.  L'intersec- 
tion de  ces  deux  plans  est  la  droite  {mt^  m't')  ;  pour  obtenir  des 
points  de  la  séparatrice  sur  le  s^pentin,  il  suffira  de  porter  sur 
(m^  m'^  de  part  et  d'autre  de  (m,  m'),  la  bngueur  p. 


Fio.  1. 


Nous  pourrions  répéter  cette  construction  pour  un  autre  point 
(i»!,  fn[)  de  l'hélice  ;  mais  remarquons  que,  si  nous  faisons  parti- 
ciper le  plan  horizontal  de  projection  au  mouvement  hélicoïdal 
qui  amène  (m,  m')  en  coïncidence  avec  (m^,  ml),  la  trace  P^  du  plan 
de  la  caractéristique  sera  à  une  distance  m^a^  »  ma  du  point  m^  ; 


3  —  182  — 

le  plan  de  la  caractéristique  garde  en  effet  une  inclinaison 
constante  sur  le  plan  horizontal.  Quant  à  la  trace  Qi  du  plan 
d'ombre  de  la  sphère  génératrice,  elle  est  évidemment  parallèle 
à  Q  et  à  une  distance  tn^b  =  mb  du  point  m^.  Donc  l'intersection 
des  deux  plans  est  ici  {m^t^^  w^l). 
On  aurait  pu  l'obtenir  plus  facilement  encore  en  traçant  tï^ 


Fio.  2. 


tangent  au  cercle  de  rayon  ma  et  parallèle  à  P^,  c'est-à-dire 
à  omi  ;  l'intersection  r^  avec  Qj  aurait  donné  mr^  parallèle  à  m^t^. 

Cette  remarque,  due  à  M.  Legrand,  permet  de  concentrer  les 
constructions  au  point  {m^m^  et  de  déterminer  facilement  la 
projection  verticale  m[t[^  ainsi  que  les  points  (a?!,  x[),  {y^,  i/[)  de  la 
séparatrice  du  serpentin. 

En  effet,  si  nous  déterminons  les  projections  de  la  séparatrice 
d'ombre  et  lumière  de  la  sphère  de  centre  (m,  m'),  nous  pourrons 
prendre  les  points  d'intersection  de  mr  avec  la  projection  hori- 
zontale de  cette  séparatrice  :  soient  X  et  Y  ces  deux  points.  Les 


—  183  -  4 

projections  verticales  seront  X'  et  Y'  sur  la  projection  verticale 
ni!r\  de  mr^.  En  menant  par  m'y  une  parallèle  a  mr\  et  en  por- 
tant de  part  et  d'autre  de  (n?xi  ^1)  ^^^  distances  correspondantes 
(wX,  mX),  (mY,  mH')  on  aura  les  deux  points  {x^^  x\)^  (y^,  yl)  de 
la  séparatrice  cherchée  qui  appartiennent  à  la  sphère  de  centre 
(iWp  wl). 

Nous  allons  démontrer  une  proposition  importante  qui  facilite 
la  construction  de  la  séparatrice. 

Théorème.  —  Les  projections  horizontales  des  intersections  des 
plans  de  la  caractéristique  et  de  la  séparatrice  de  la  sphère  enve- 
loppée, dans  les  différentes  positions  de  celle-ci,  convergent  en  un 
point  X  situé  sur  la  perpendiculaire  en  o  à  la  projection  horizontale 
du  rayon  lumineux. 

En  effet,  menons  ab  et  prolongeons  trn  jusqu'à  la  rencontre  en  x 
avec  ofA  perpendiculaire  à  RL.  Le  quadrilatère  matb  étant  inscrip- 
tible,  on  a  : 

angle  mha  =  mta^  angle  mab  =  mtb. 

Or,  à  cause  des  parallèles, 

angle  mta  =  xmo^  angle  mtb  =  oxm. 

Donc  les  triangles  mba  et  oxm  sont  équiangles  et  semblables,  et 
Ton  a  : 

ox  om 

ma        mb  ' 

D'où 

om  X  ma  .     . 

ox  = 7 —  =  constante. 

mb 

Corollaire.  —  Cette  propriété  correspond  à  une  propriété  de  la 
séparatrice  dans  l'espace  qui  peut  s'énoncer  comme  suit  : 

Les  diamètres  de  la  sphère  mobile,  dont  les  extrémités  appar- 
tiennent à  la  séparatrice  du  serpentin  sont  les  génératrices  d*une 
surface  conoïde  ayant  pour  plan  directeur  le  plan  perpendiculaire 
au  rayon  lumineux  pour  directrice  rectiligne  une  verticale  et  pour 
directrice  curviligne  Vhélice. 


(1) 


mb 


permet  de  déterminer  les  particularités  de  la  projection  horizon- 
tale de  la  courbe  séparatrice  pour  différentes  inclinaisons  du 
rayon  lumineux. 
En  effet,  on  peut  faire  les  hypottièses 


»»i  >  ma, 


mil  =  ma. 


mb  <  ma 


qui  correspondent  respectivement  à  un  rayon  lumineux  plus 
incliné,  de  même  inclinaison  ou  moins  incliné  sur  le  plan  hori- 
zonlal  que  la  tangente  à  l'hélice  donnée. 

Si  mb  >  ma,  on  a  ox  <  om  et  le  point  x  est  à  l'intérieur  du 
cercle  o.  Dans  celle  hypothèse,  xm  peut  occuper  toutes  les  posi- 
tions autour  du  point  x  et  en  particulier  la  position  j-jj,  xp, 
perpendiculaire  à  RL.  Si  nous  remarquons  que  dans  l'espace  les 
droites  (xts,  x'^'),  {xti,,  x',ii[)  sont  perpendiculaires  au  rayon  lumi- 
neux, comme  étant  situées  dans  les  plans  des  séparatrices 
d'ombre  et  lumière  des  sphères  correspondantes,  il  nous  faudra 
conclure  que  {x]j,x'^i')  et  {xn„  x[ii[)  sont  des  horizontales  et  que  par 
conséquent  les  points  correspondants  de  la  séparatrice  sont  sur  le 
contour  apparent.  Cette  conclusion  est  évidente  si  l'on  observe 
que  les  projections  horizontales  des  points  de  la  séparatrice 
peuvent  s'obtenir  en  les  considérant  comme  intersection  des 
droites  telles  que  xm  avec  l'ellipse,  projection  horizontale  de  la 
caractéristique  correspondante,  cette  courbe  restant  égale  à  elle- 
même. 

Si  mb^=<x,  on  a  ox^=0;  c'est  le  cas  du  rayon  lumineux 
vertical,  La  séparatrice  d'ombre  et  lumière  devient  le  contour 
apparent  en  projection  horizontale. 

Si  mb  =  ma,  on  a  ox  ^  om  et  le  point  x  se  trouve  sur  la  cir- 
conférence de  centre  o.  La  droite  xtn  se  confond  avec  la  tangente 
en  X  lorsque  m  coïncide  avec  x.  Dans  cette  hypothèse  la  caractéris- 
tique fait  partie  de  la  séparatrice,  aux  points  de  l'hélice  où  la 
tangente  est  parallèle  ans  rayons  lumineux. 

Si  mè  <  ma,  on  a  ox  >  otn  et  le  point  x  est  extérieur  au  cerde 


de  centre  o.  Les  positions  limites  de  xui  sont  j:\i  et  .rH;  (fig.  2).  Si 
nous  considérons  une  position  xmm,  voisine  de  j-m,  nous  aurons, 
en  notant  les  points  visibles  de  la  séparatrice  par  a^,  a,,  a,,  et  les 
points  non  visibles  par  &„  3,,  ë„  deux  courbes  a^a^a^  et  ^,^3^3. 

On  voit  de  cette  manière  qae  les  deux  courbes  se  croisent  en  ^  ; 
pour  la  même  raison  que  dans  le  premier  cas,  ces  deux  courbes 
passent  sur  le  contour  apparent  en  des  points  a,,  £„  a,,  b^,  situés 
sur  la  droite  ox. 

Remarques.  —  I.  On  voit  aisément  que  dans  les  trois  cas  la 
droite  ox  est  un  axe  de  symétrie  de  la  projection  horizontale, 

II.  Le  tore  pouvant  être  considéré  comme  un  serpentin  dont 
rhélice  est  ramenée  à  une  circonférence,  on  voit  que  les  caracté- 
ristiques sont  alors  dans  des  plans  verticaux  et  que  l'on  a  dans  la 
tbnnule  (1)  ma  =  0,  donc  ox  =  0, 

La  directrice  rectiligne  de  la  surface  conoïde  coïncide  ici  avec 
l'axe  du  tore. 

Cette  remarque  permet  de  donner  une  construction  de  la  sépa- 
ratrice d'ombre  et  lumière  du  tore,  en  particulier  pour  le  cas  du 
rayon  lumineux  parallèle  au  plan  vertical. 

En  effet,  les  génératrices  du  conoïde,  perpendiculaires  aux 
rayons  lumineux,  seraient  en  projections  verticales  perpendicu- 
laires à  R'L';  il  sera  donc  facile  de  les  déterminer. 

En  les  amenant  par  rotation  dans  la  section  méridienne,  on 
obtiendra  chaque  fois  deux  points  d'intersection  avec  la  circonfé- 
rence génératrice  et  par  conséquent  deux  points  de  la  séparatrice. 


■I 


SUR  LA  CONDUCTIBILITÉ  ÉLECTRIQUl 

DES  SOLUTIONS  D'HYDRATE  DE  CHLORAL 


PAR 

R.  DE  MUYNGK 

Profnsear  à  rUniTwsitë  de  LouTain 


Une  solution  aqueuse  d'hydrate  de  chloral,  de  concentratici 
moyenne  (contenant,  par  exemple,  60  grammes  d'hydrate  dan 
100  centimètres  cubes  d'eau),  mesurée  à  l'aide  du  pont  à  téléphon 
de  Kohlrausch,  présente,  immédiatement  après  la  fermeture  d 
courant,  une  résistance  du  même  ordre  de  grandeur  que  Teai 
distillée.  Mais,  si  on  continue  la  mesure,  on  constate  bientôt  qu 
le  minimum  téléphonique  se  déplace  :  la  résistance  diminue  rapi 
dément,  tombant,  par  exemple,  de  1300  à  700  ohms  en  quelque 
minutes,  à  100  ohms  dans  l'intervalle  de  quelques  heures. 

Il  convient  de  remarquer  que  l'eau  distillée  du  laboratoir 
présente  un  phénomène  analogue.  Mais  il  y  a  entre  les  deu 
liquides  des  différences  essentielles  :  dans  l'eau  la  diminution  es 
moindre  :  la  résistance  ne  descend  pas  au  delà  de  plusieurs  cen 
taines  d'ohms,  et  en  outre  elle  atteint  un  minimum,  où  elle  se  maii 
tient  définitivement.  Dans  les  solutions  d'hydrate,  au  contraire,  1 
diminution  est  bien  plus  grande  :  la  résistance  tombe  à  de 
valeurs  inférieures  à  100  ohms  et  en  outre  semble  se  prolonge 
indéfiniment.  11  faut  donc  croire  que  dans  les  solutions  d'hydrat 
au  phénomène  observé  dans  Teau  pure  (et  dû  sans  doute  e 
partie  à  la  présence  d'impuretés  notamment  de  CO,)  se  supei 
pose  une  conductibilité  propre  à  l'hydrate,  indiquant  l'existence 
au  sein  de  la  solution,  de  molécules  dissociées. 


187  - 


Il  ne  sera  pas  superflu  de  remarquer  ici  que  celte  dissociation  — 
si  elle  est  réelle  —  doit  différer  essentiellement  d'une  autre  espèce 
de  dissocialion  qu'on  a  étudiée  dans  l'iiydrate  de  chlorat,  à  savoir 
"  du  dédoublement  que  subissent  certaines  combinaisons  chi- 
miques, résultant  de  la  juxtaposition  de  deux  substances  qui  ne 
sont  que  faiblement  unies  ,.  D'après  certains  auteurs  (*),  l'hydrate 
de  chloral  peut  ainsi  se  dédoubler,  dans  quelques  dissolvants,  en 
chloral  et  eau.  Ce  dédoublement,  dont  l'existence  ne  semble  pas 
prouvée  (**),  et  qui  d'ailleurs  ne  se  produirait  précisément  pas 
dans  les  solutions  aqueuses,  est  évidemment  distinct  de  la  disso- 
ciation électrolytique,  la  seule  que  nous  considérons  ici. 

Quant  à  cette  dissociation  électrolytique,  la  question  de  son 
existence  a  été  posée  par  Rudolphi  (***)  qui  n'a  cependant  pas  pu 
donner  à  cette  question  une  réponse  satisfaisante  :  ses  mesures  ne 
lui  fournissaient  que  les  indices  de  réfraction.  Or,  on  sait  qu'il 
n'existe  pas  de  loi  connue  reliant  l'indice  de  réfraction  à  l'état 
d'ionisation  ;  il  ne  pouvait  donc  pas  tirer  des  conclusions  certaines. 

Les  considérations  suivantes,  et  les  expériences  qui  s'y  ratT 
tachent,  sans  trancher  cette  question,  semblent  cependant  de 
nature  à  jeter  quelque  clarlé. 

Tout  d'abord,  l'augmentation  de  la  conductibihlé  d'une  solution 
d'hydrate  dans  le  pont  de  Kohirausch  ne  peut  s'expliquer  ni  par 
une  variation  de  concentration,  ni  par  l'élévation  de  température 
du  liquide  traversé  par  le  courant  :  cette  augmentation  est,  en 
effet,  manifestement  trop  grande  pour  relever  uniquement  de  ces 
causes  :  il  faut  donc  plutôt  croire  à  une  décomposition  électro- 
lytique provoquée  par  te  courant. 

Mais,  ce  courant  étant  alternatif,  comment  peut-il  provoquer 
une  décomposition  appréciable  et  permanente?  Il  faut  répondre  à 
cela  que,  pour  que  les  produits  dégagés  par  un  premier  courant  à 
une  des  électrodes  puissent  se  recombiner  intégralement  aux 
produits  dégagés  à  la  même  électrode  par  le  courant  subséquent, 
inverse  du  premier,  il  faut  que  ces  produits  n'aient  pas  eu  le 
temps  de  s'éloigner  de  l'électrode  par  diffusion,  etc.,  c'est-à-dire, 


(*)  Beckmann,  Zeitschrikt fQh  PHTSiKàusciiE  Chehib,  11,  p,  7ï4. 1888. 
(")  Van  den  Berghe,  Bull,  hk  l'Acad.  rot*l»  de  BsLatQim,  1899,  p.  668. 
(*")  ZartiTMmn  rijn  physjialhchb  Chkuie.  XXX  Vit.  p.  445,  1903. 
XXVII.  13 


que  le  nombre  d'aUernances  du  courant  intervient  îcî  connue 
facteur,  et  on  peut  parfaitement  concevoir  que,  pour  une  bobine 
donnée,  une  partie  des  produits  de  l'électrolyse  aura  le  temps  de 
se  répandre  dans  le  liquide  et  d'augmenter,  le  cas  échéant,  sa 
conductibilité  {*). 

Cela  étant,  pour  vérifier  le  fait  de  l'électrolyse  en  courant 
continu,  les  pôles  d'une  batterie  de  dix  éléments  Leclanché  furent 
appliqués  à  deux  électrodes  en  platine  platiné,  très  rapprochées, 
et  plongées  dans  une  solution  d'hydrate  de  ehloral.  Voici  ce  qu'on 
observe  alors  :  tout  d'abord  il  ne  se  produit  pas  de  décomposition 
visible;  mais  après  une  ou  deux  minutes  on  constate  sur  les  deux 
électrodes,  mais  principalement  sur  l'électrode  positive,  un  dép6t 
de  bulles  gazeuses.  Ce  dépôt  augmente  rapidement  et  bientôt  se 
produit  un  dégagement  de  gaz,  tumultueux  et  déplus  en  plus 
intense. 

Une  solution  d'hydrate  dans  l'alcool  à  94  "ja,  une  solution  de 
ehloral  anhydre  dans  l'eau  ou  l'alcool,  se  comportent  de  même; 
une  solution  de  ehloral  anhydre  dans  le  toluène,  une  solution 
d'hydrate  de  ehloral  dans  le  même  dissolvant,  ne  subissent  pas 
d'action  visible,  même  en  maintenant  pendant  quinze  minutes  une 
différence  de  potentiel  de  IIG  volts  à  deux  Bis  de  platine  très 
voisins  placés  dans  le  liquide. 

Comme  produits  de  l'électrolyse,  il  se  dégage  au  pAle  positif  un 
gaz  non  inflammable,  ayant  une  forte  odeur  de  chlore  ;  au  pôle 
négatif  un  gaz  inflammable  de  volume  moindre.  Peut-être  a-t-on 
là  au  pôle  négatif  de  l'hydiogène,  et  au  pôle  positif  du  chlore  ou 
du  chlore  mélangé  à  de  l'oxygène;  on  sait,  en  effet  (**),  que,  dans 
l'électrolyse  de  solutions  diluées  d'acide  chlorhydrique,  il  se  pro- 
duit au  pôle  positif,  par  une  réaction  secondaire,  de  l'oxygène 
provenant  de  l'action  du  chlore  naissant  sur  le  dissolvant. 

La  solution  d'hydrate  avant  l'électrolyse  ne  donne  pas  de  préci- 
pité net  avec  une  solution  de  nitrate  d'argent;  elle  ne  rougit  pas 
franchement  le  papier  de  tournesol  :  après  l'électrolyse,  le  liquide 
rougit  vivement  ce  papier  ;  il  donne,  avec  une  solution  de  nitrate;, 


(*f  Cfr.  Wiedemami,  Eleklrieitat,  II,  p.  570. 
I**)  WiedemanD,  iHtJ.,  p.ôOl. 


un  précipilé  1res  nef,  très  abondant  pour  le  liquide  ayant  entouré 
les  électrodes,  moins  abondant  pour  les  parties  intermédiaires, 

Avant  l'éledrolyse,  si  on  mélange  à  la  solution  d'iiydrate  de 
cbloral  des  traces  d'une  solution  de  nitrate  d'argent  et  si  ensuite 
on  fait  passer  le  courant,  on  observe,  superposé  à  l'éleclrolyse  du 
nitrate,  un  trouble  de  la  solution  à  la  fois  aux  deux  électrodes  :  il 
faut  donc  croire  qu'il  s'est  produit  de  l'acide  chiorhydrique  tant  au 
pôle  positif  qu'au  pôle  négalir.  Celle  production  d'acide  chiorhy- 
drique expliquerait  très  bien  l'augmentation  de  conductibilité 
observée  au  pont  de  Kohirausch. 

Celle  expérience,  comme  je  l'ai  signalé  plus  haut,  ne  donne  pas 
de  résultat  positif  dans  le  cas  de  l'hydrate  de  chloral  en  solution 
dans  le  toluène.  Comme  je  voulais  m'assurer  si  ces  solulions 
présentent  une  augmentation  de  conductibilité  du  toluène,  j'ai  eu 
recours  à  une  méthode  plus  délicate.  Le  toluène  est  versé  dans 
une  cuve  plaie  en  verre,  où  reposent  deux  plaques  en  laiton  poli 
de  20  X  20  centim.  de  surface,  servant  d'électrodes,  et  séparées 
par  de  petils  morceaux  de  verre  d'une  épaisseur  de  !,9  millim. 
Ces  électrodes  sont  mises  dans  un  circuit  comprenant  dix  éléments 
Lecianché  et  un  galvanomèfre  Deprez  d'Arsonval  très  sensible, 
dans  lequel  un  déplacement  de  I  millim.  indique  un  courant  de 
4,6.10"'°  ampères,  l'échelle  étant  à  deux  mètres  du  miroir.  Le 
galvanomèire  donne,  à  la  fermeture  du  circuit,  une  déviation  de 
quelques  millimètres,  répondant  à  la  conductibilité  du  toluène  pur. 

Cette  déviation  n'est  pas  absolument  constante  :  la  conducti- 
bilité observée  est  la  somme  de  la  conductibilité  propre,  extrê- 
mement faible,  du  toluène  et  de  la  conductibilité  variable 
communiquée  à  celui-ci  par  de  légères  Iraces  d'impuretés  de 
diverse  nature  qu'on  n'élimine  jamais  entièrement  par  la  distil- 
lation. Heureusement,  on  peul,  d'après  H,  Heriz  (*),  supprimer 
celle  cause  d'erreurs  en  *  purifiant  électriquement  ,  le  liquide  :1e 
passage  suffisamment  prolongé  d'un  courant  détruit  la  conducti- 
bilité due  aux  impuretés.  La  nature  intime  de  cette  purification 
électrique  est  encore  mal  connue,  mais,  quelle  qu'elle  soit,  nous 
pouvons  nous  servir  avantageusement  de  ce  procédé  d'épuration. 


^ 


Apr6i  avoir  ainsi,  au  besoin,  épuré  éleclriquement  le  toluâie, 
demaniÈroftcequedix  élémenU  Leclanché  donnent  une déviatioo 
d'une  dizaine  de  inilliinëtrcs  seulemenl,  si  on  fait  dissoudre  dans 
le  liquide  do  l'hydrate  de  chioral,  on  observe  une  déviation  très 
eoniîddrablc,  entièrement  en  dehors  de  la  règle  divisée.  Pour 
ramoner  collo-cl  dans  le  champ  de  la  lunette  il  faut  diminuer  la 
force  élcclro-molrice  :  ne  prendre  que  deux  éléments  Leclanché 
par  exemple,  qui  donnent  une  déviation  de  65  millimètres. 

Celle  augmentation  considérable  de  conductibilité,  provoquée 
par  lu  diaaolution  de  l'hydrate,  ne  peut  pas  être  mise  sur  le 
compte  du  chioral  comme  tel,  car,  si  on  recommence  l'expérience 
avec  du  loluône  donnant  pour  dix  élémentsLeclanchélmillimèlres 
de  déviation  et  si  on  y  mélange  du  chioral  anhydre  en  quaDtité 
Uicz  notable,  la  déviation  n'augmente  que  légèrement  (de  4  à 
60  uilllbn.)  :  mais  si  à  ce  iriomenl  on  ajoute  quelques  gouttes  d'eau 
dUUlU*,  la  déviation  monte  subitement  et  atteint  120  millim.  pour 
deux  dlémenU  Loclanché. 

Una  laconde  expérience,  conduite  de  la  même  (aqon,  mais  avec 
â«i  quantités  de  cliloral  différentes,  donne  un  résultat  analogue. 
D'nulre  pari,  celte  augmonlation  ne  peut  èlre  mise  sur  le  connpte 
de  l'oau  seule,  car  mélangeant  d'abord  de  l'eau  distillée  au 
toluène,  on  n'obtient  qu'une  augmentation  minime,  mais  ajouUint 
Mituitt  du  chlorni  anhydre,  on  retrouve  une  déviation  très  coail> 
dérable. 

Il  faut  donc  conclure  que  l'hydrate  de  chioral  comme  tel  oon- 
Uiunique  au  toluène  une  certaine  conductibilité.  Mais  si  od  M 
reporte  aux  espérionces  relatées  plus  haut,  il  faut  admettre  qw 
celle  ctiitdiiclibilîlê  est  trop  faible  encore  pour  permettre  le 
d'un  courant  et  une  électrolyse  apfM^table. 

ComfittàoM.  —  L'é4eelrolyse  de  l'hydrate  de  chioral  ou  do  ' 
en  wlutîoQ  dans  l'eau  et  dans  Talcool  peut  s'inlerpreter  de  deux 
fii^oos  différealtfs  :  ou  bien  la  molécule  se  dissocie  réeUeineiit  dMis 
c«»  solutions,  ou  bien  ks  pWoomènes  observés  soot  pCDfoqaà 
par  des  rtMtioos  aMOaduns  :  co  effet,  malgré  le  soin  qu*aa  a  sdc 
4  puriairks  traduits  ifis  provcnùeot  de  llerck  et  KaUbB^  i 
«M  poe^ike  qu'il  s'y  rcttcontra  des  traces  de  corps  étiaiifcfs.pw 
«Etàii^  d'acide  cUacliy<driq«e,clqiKeelni-ci.déaMBpaeépvle 


—  191  —  6 

provisoirement  plus  probable  que  la  première,  car  elle  rend  mieux 
compte  de  Taccélération  très  rapide  observée  dans  Télectrolyse. 

Quoi  qu'il  en  soit,  il  sera  intéressant,  par  des  expériences  ulté- 
rieures, de  décider  entre  ces  deux  explications,  et,  en  même  temps, 
dans  le  cas  de  la  dissociation  réelle,  de  rechercher  la  nature  des 
ions  formés,  dans  le  cas  des  réactions  secondaires,  d'étudier  les 
produits  obtenus  aux  deux  électrodes. 


OBSERVATIONS 

SUR 

L'ANATOMIE  MACROSCOPIQUE  DE  L'APPAREIL  SALIVAIRE 

DE   NEPA    CINEREA 

m 

PAR 


Les  observations  que  j'ai  l'honneur  de  présenter  à  la  troisième 
section  sont  très  incomplètes  :  c'est  un  simple  extrait  d'un  travail 
plus  considérable  que  j'ai  fait  sur  Tanatomie,  l'histologie  et  la 
physiologie  de  l'appareil  digestif  des  Hémiptères. 

Elles  feront  ressortir  un  exemple  d'un  abus  fréquent  que  Ton 
rencontre  dans  les  traités  élémentaires  d'histoire  naturelle  :  ces 
traités  se  contentent  souvent  d'observations  et  de  figures  prises  de 
confiance  dans  quelque  mémoire  suranné,  sans  préoccupation  de 
vérifier  les  faits. 

C'est  ainsi  qu*on  retrouve  dans  la  plupart  des  traités  de  zoolc^e 
une  figure  du  système  digestif  de  Nepa,  publiée  par  Léon  Dufour 
en  1833  (*)  (fig.  1).  Il  est  facile  de  voir  en  comparant  cette  figure  à 
celle  que  j'ai  l'honneur  de  présenter  à  la  section  (fig.  2),  combien 
elle  est  incomplète  et  erronée. 

Lorsqu'on  ouvre  une  Nèpe  sous  l'eau,  en  lui  enlevant  ses  tégu- 
ments dorsaux,  puis  la  dentelle  du  pericardial-Oetoebe  de  Graber 
et  les  troncs  trachéens  qui  recouvrent  son  appareil  digestif,  on 


(^)  L.  Dafour,  Recherches  anatomiques  et  physiologiques  sur  les  Hémipièrsê. 
Mém.  des  Sat.  étil,  Acao.  dis  Se.,  t  IV,  1833. 


-  195  - 


trouve  la  disposition  suivante  pour  la  portion  antérieure  de 
celui-ci  ;  à  partir  de  la  tête  et  dans  la  ligne  médiane  du  thorax, 
l'oesophage  (œ)  se  montre  sous  forme  d'une  ligne  rougeâlre  à  peine 
sinueuse,  qui  aboutit  au  ventricule  chylifique  (v,  ch.};  de  chaque 
côté  de  l'œsophage,  le  long  de  sa  moitié  postérieure,  apparaît  une 
grande  glande  salivaire  (gl.  s.)  qui  se  prolonge  beaucoup  plus  bas 
et  va  entourer  de  ses  deux  tiers  postérieurs  par  un  reph  en  forme 
d'S  le  commencement  du  ventricule  chylifique. 

Chacune  de  ces  glandes. est  réunie  par  un  fin  canal  à  une  petite 
glande  qui  la  surmonte  et  que  j'appellerai  glande  appendiculaire 
(gl.  app.). 

La  grande  glande  émet  en  avant  un  canal  fort  long  qui  va 
déboucher  dans  un  appareil  accessoire  du  pharynx,  appareil  très 
curieux  servant  probablement  à  la  succion  et  que  je  décris  dans 
mon  mémoire  sur  l'appareil  digestif  de  la  Nèpe,  mais  sur  lequel  je 
n'attirerai  pas  votre  atlenlion  aujourd'hui  pour  ne  pas  allonger 
ma  communication  outre  mesure.  La  glande  appendiculaire  est 
reliée  à  la  paroi  de  l'œsophage  par  un  cordon  Rbreux  plein  (c.  f.). 
L.  Dufour  avait  remarqué  ce  ligatiient  et  dit  dans  son  mémoire 
qu'il  se  fixe  dans  l'intérieur  de  la  lêle,  bien  que  sa  figure  en 
représente  l'extrémité  flottante  au  dehors.  Du  même  endroit 
antérieur  terminal  de  la  grande  glande  d'où  parlent  les  deux 
canaux  que  je  viens  d'indiquer,  part  un  troisième  canal  qui 
remonle  d'abord  jusque  dans  le  cou,  puis  redescend  et  se  termine 
dans  une  vésicule  allongée  ou  réservoir  salivaire  :  pour  éclaircir  la 
figure,  j'ai  modifié  le  trajet  naturel  de  ce  canal.  Le  réservoir  sali- 
vaire débute  par  un  petit  mamelon  dans  lequel  s'ouvre  le  canal  en 
question,  se  dilate  ensuite  considérablement  et  se  termine  enfin 
par  une  longue  queue  étroitement  appliquée  contre  le  ventricule 
obytifîque  par  un  réseau  de  trachées,  détail  que  je  n'ai  pas  dessiné. 

L.  Dufour  a  été  induit  en  erreur  touchant  ie  trajet  et  les  rapports 
du  canal  qui  réunit  le  réservoir  à  la  grande  glande.  11  a  pensé  que 
ce  canal,  en  partant  de  la  grande  glande,  se  terminait  dans  la  tête 
et  n'était  qu'un  canal  efférent,  de  sorte  qu'il  admettait  deux 
canaux  elTérents  pour  cette  glande. 

La  rareté  d'une  pareille  disposition  dans  tout  le  règne  animal 
aurait  dû  mettre  ce  grand  entomologiste  en  garde  contre  cette 
présomption.  D'autre  part,    inconséquence  singulière,  quoiqu'il 


considère  effectivement  la  Tèsicule  que  nous  venons  de  décrire 
comme  un  réservoir  pour  la  sécrétion  salivaire,  il  ne  cherche  pas 
h  constater  aes  rapports  avec  la  grande  glande. 

Quant  aux  K'^nt^^^  venimeuses  non  décrites  jusqu'aujourd'hui, 
on  en  voit  deux  pelites,  étroites  et  allongées,  de  chaque  côté  de 
l'œsophage,  entre  ce  dernier  et  les  glandes  salivaîres  appendicu- 
laires. 


DuTour  considère  ces  deux  glandes  comme  deux  réservoirs  de 
stïcrélluii  salivaire;  mais  leur  contenu  lactescent  a  une  tout  autre 
apparence  que  la  salive.  Il  ne  m'a  pas  été  possible  de  constater  le 
mode  de  diJbouché  de  ces  glandes  venimeuses  dans  les  dards; 
et  comme  celte  lacune  pouvait  laisser  un  doute  sur  la  nature  des 
deux  petites  glandes  en  question,  je  me  suis  assuré  qu'elles  repré- 
sentaient bien  les  glandes  venimeuses,  par  le  procédé  fort  simple 
que  voici  :  j'ai  exprimé  te  contenu  de  ces  glandes  sur  une  piqûre 
de  lancette  que  je  me  suis  faite  à  la  peau.  La  piqûre  a  pris  ausàt6t 
un  caractère  cuisant,  et,  bientôt  après,  une  petite  ampoule  hù  a 
succédé  ;  la  même  opération»  pratiquée  avec  te  contenu  des  glandes 


195  - 


salivaires  ou  des  grands  réservoirs  décrits  précédemment,  n'a  pas 
produit  ces  effots.  Il  s'agit  donc  bien  dans  le  cas  présent  des 
glandes  venimeuses. 

Mon  intention  est  de  donner  à  la  section  un  simple  aperçu 
d'anatomie  macroscopique  ;  Je  laisse  donc  de  côté  dans  celte  note 
toutes  mes  observations  tiislologiques. 

Toutefois,  j'ajouterai  que  mes  coupes  dans  les  réservoirs  sali- 
vaires m'y  ont  montré  une  texlure  nettement  glandulaire.  Ce 
point  est  intéressant  parce  que  ces  organes  ont  été  interprétés 
différemment.  J'ai  dit  plus  haut  l'erreur  de  Dufour,  qui  pensait 
que  les  canaux  issus  de  ces  organes  allaient  s'ouvrir  dans  la  tête. 
D'après  lui,  cependant,  ce  seraient  simplement  des  réservoirs  sali- 
vaires. Ramdhor  est  certainement  dans  le  faux  quand  il  appelle 
ces  vésicules  "  première  paire  de  glandes  salivaires  (•)  ,. 

Plateau  ne  se  trompe  pas  moins  quand  il  les  désigne  pour  la 
paire  de  glandes  postérieures  (**).  A  mon  avis,  leur  disposition 
anatomique  en  fait,  non  une  paire  de  glandes  indépendantes  mais 
des  annexes  des  glandes  salivaires  déjà  décrites,  annexes  toutefois 
qu'on  ne  peut  considérer  comme  de  simples  réservoirs,  puisque 
leurs  parois  sont  glandulaires.  Il  est  inutile  d'ailleurs  de  nous 
arrêter  à  la  singulière  hypothèse  de  Vayssière  qui,  dans  son  allas 
d'anatomie  comparée,  les  soupijoiine  d'être  des  (//«»(/es  odorantes.'... 

C'est  le  même  auteur  qui,  touchant  ce  que  Dufour  appelait 
'  petits  réservoirs  salivaires  ,  et  que  j'ai  montré  être  des  glandes 
venimeuses,  se  borne  à  celte  lumineuse  explication  :  petits  eœcums 
sur  les  côtés  de  Vuesophage! 


(•)  Ramdhor,  VtrdauHnijswtrkseMge  dci- Inatcten,^&\\e,\^\\. 
(**)  Mém.  Mtr  tes  pliénom^aa  delà  diytalion  chez  les  intectta,  Bull.  Acin,  R.de 
i,  1877. 


DESCRIPTION 


DE 


mois  GENRES  NOUVEAUX  ET  DE  CiNQ  ESPtCES  NOUVELLES 

DE  LA  FAMILLE  DES  Sctaridoe  (diptères) 


PAR 


M.  l'Abbé  J.  J.  KIEFFER 

ProfMMU  M  OoUèffB  Saint- Avgiutin  à  Bitehe  (LomiM) 


Les  quatre  premiers  insectes  que  nous  allons  décrire,  ont  été 
recueillis  dans  l'arrondissement  de  Digne  par  M.  Paul  de  Paye- 
rimhoff.  Tous  quatre  sont  remarquables  par  Taptérisme  ou  le 
brachyptérisme  de  la  femelle,  fait  que  Ton  ne  connaissait  jusqu'ici 
que  pour  une  seule  espèce  de  cette  famille.  Les  deux  premiers 
forment  un  genre  nouveau  que  nous  dédions  à  Téminent  entomo- 
logiste qui  les  a  découverts.  Le  troisième  ne  peut  de  même  se 
rapporter  à  aucun  des  genres  décrits  jusqu'ici.  Le  tableau  synop- 
tique suivant  indiquera  la  place  occupée  par  ces  nouveaux  genres 
dans  la  famille  des  Sciarides. 

1.  Pelote  nulle;palpes  de 4 articles; femelle 
dépourvue  d'ailes  et  de  balanciers,  à 
articles  du  funicule  munis  de  verti- 
cilles  de  poils  ;  mâle  inconnu    .    .    .    Epidapua  Hal. 


197  - 


—  Une  ou  trois  pelotes  distinctes  :  palpes 

de  1  à  3  articles  (•)  ;  chez  la  femelle, 
les  poils  des  articles  du  funicule  ne 
forment  pas  de  verticille 2. 

2.  Palpes  très  courts,  composés  de  1  à 

2  articles 3. 

—  Palpes  composés  de  3  articles  (*).    .    .    5. 

3.  Yeux   velus  ;    fometle  aptère   ou    bra- 

chyptêre 4, 

—  Yeux  nus;  femelle  à  ailes  bien  déve- 

loppées; palpes  de  2  articles,    .    .    .    PlaslosciaraBers- 

{Psettdosciara  Kieff.  non  Scliin.). 

4.  Palpes  composés  d'un  seul  article;  tibias 

antérieurs  sans  peigne 4***. 

—  Palpes  de  2  articles;  tibias  antérieurs 

munis  à  leur  extrémité  d'une  rangée 
transversale  de  spinules  brunes  for- 
mant peigne  Dasijsciara  n.  ^. 

4'".  Empodium  avec  une  pelote  courte  ; 

pas  de  pulvilJes Peijerimhoffia  a.  g. 

—  Empodium  atrophié,  sans  pelote;  deux 

pulvittes  en  corne  de  cerf  et  aussi 

longs  que  les  croctiets Mycosciara  n,  g. 

5.  Cubitus  réuni  à  la  nervure  costale  par 

une  nervure  brachiale.     ...     .     ,     ,     Crahjna  Wlnn. 

—  Cubitus  sans  nervure  brachiale    ...    6. 

6.  Ailes  distinctement  velues 7. 

—  Ailes  à  pilosité  microscopique,  c'est-à- 

dire  formée  par  des  soies  dressées  et 
extrêmement  courtes 8. 

7.  Crochets  des  tarses  dentelés;  rameaux 

de  la  fourche  sinueux Metangda  Rbs. 

—  Crochets  des  tarses  simples;  rameaux 

de  la  fourche  non  sinueux     ....     Trkhosia  Winn. 


(*)  SrIod  SL'hiner,  le^^  espèces  du  genre  S«4araauniientdes  palpes  camposéa 
de  troia  à  qnalre  artiules;  je  ne  connais  aacune  espèce  de  Seiara  dont  les 
palpes  sont  de  plu^  de  trois  articles. 


5  -  198  — 

8.  Crochets  des  tarses  dentelés    ....     OdonUmyx  Rbs. 

—  Crochets  des  tarses  simples     ....    9. 

9.  Thorax  prolongé  par  dessus  la  tête  .    .    Hyhosciara  Rbs. 

—  Thorax  non  prolongé  en  avant 10. 

10.  Partie  inférieure  de  la  face  prolongée 

en  trompe;  trois  pelotes  ..    .    ....    Bhynchosciara   Rbs. 

—  Partie  inférieure  de  la  face  non  pro- 

longée; une  ou  trois  pelotes  .    ...    11. 

11.  Rameaux    de    la    fourche    fortement 

sinueux  ;  antennes  du  mâle  avec  ver- 

ticilles Zygoneura  Meig. 

r^  Rameaux  de  ta  fourche  non  sinueux.    .    12. 

12.  Antennes  du  mâle  avec  verticilles  de 

poils .    .     .    .    ......    .    Corynoptera  Winn. 

—  Antennes  du  mâle  dépourvues  de  verti- 

cilles     ...    .    SciaraTAeig. 

Genre  Peterimhoffia  n.  g. 

Yeux  velus.  Palpes  formés  par  un  article  unique.  Antennes 
de  16  articles  velus  et  dépourvus  de  verticilles.  Pattes  à  pilosité 
uniforme;  cuisses  non  renflées;  tibias  antérieurs  terminés  par  un 
éperon,  c'est-à-dire  par  une  épine  forte  et  velue;  les  autres  tibias 
terminés  par  deux  éperons;  crochets  des  tarses  simples;  pelote 
unique  et  très  courte.  Ailes  du  mâle  à  pilosité  microscopique  ;  les 
femelles  ccmnues  sont  aptères  ou  brachyptères. 

Ce  genre  comprend  les  deux  espèces  suivantes  : 

P,  hrackjtptera  n.  sp.  9  cf  (Planche,  fig.  8).  Corps  bran  ;  pattes 
d'un  brun  clair:  balanciers  blanchâtres  ;  chez  le  mâle,  le  dernier 
segment  al)dominal  est  blanchâtre  sur  le  dessus,  avant-dernier 
segment  sur  le  dessus  et  le  dessous,  ainsi  que  le  dessous  du 
dernier  segment  blancs  avec  une  large  l>ande  transversale  brone. 
Artkle  des  palpes  du  mâle  ellipsoïdal,  presque  deux  fois  aussi 
long  que  gros*  termine  par  une  verrue  nob^lre  et  munie  de 
soies  groksses  et  courtes  (Planche,  fig.  1):  chez  la  femelle,  0  est 
jites  gros»  i^tréci  à  sa  base,  sans  v^rue,  avec  sa  plus  grande 
laifeur  au  bout  (Planche,  fig.  6).  Bouche  peu  proéminente,  plus 
courte  que  les  palpes.  Chez  le  mâle,  les  articles  du  fonicale  cjiuk- 


-  199  — 


driques,  augmentant  insensiblement  en  longueur,  les  premiers 
deux  fois  aussi  longs  que  gros,  et  à  col  presque  nul,  les  derniers 
trois  fois  aussi  longs  que  gros,  à  col  égalant  en  longueur  la 
moitié  de  leur  largeur;  article  terminal  arrondi  au  bout.  Chez 
la  femelle,  les  articles  du  funicule  sont  plus  courts  et  environ 
d'égale  longueur,  à  l'exception  du  premier  qui  est  deux  tois  aussi 
long  que  gros,  tandis  que  les  suivants  ne  sont  qu'une  fois  et  demie 
aussi  longs  que  gros  ;  col  n'atteignant  pas  en  longueur  la  moitié  de 
leur  grosseur.  Ailes  du  mâle  (fig.  1)  bien  développées;  extrémité 
de  la  1"  nervure  située  vis-à-vis  de  celle  de  la  6°;  extrémité  du 


cubitus  située  vis-à-vis  de  celle  du  rameau  inférieur  de  la  fourche  ; 
l'extrémité  de  la  nervure  costale  est  deux  fois  plus  rapprochée  du 
rameau  supérieur  de  la  fourche  que  da  cubilus  ;  tige  de  la  nervure 
discoïdale  ou  4"*  nervure  distinctement  plus  longue  que  la  fourche, 
ayant  son  origine  en  avant  de  la  base  du  cubitus;  bord  inférieur 
subitement  rétréci  à  sa  base.  Chez  la  femelle,  les  ailes  sont 
très  étroites  et  n'atteignent  que  la  longueur  de  la  iêle  et  du  thorax 
réunis;  elles  sont  couvertes  de  poils  microscopiques  et  on  n'y 
découvre  qu'une  seule  nervure  peu  délimitée  et  munie  de  spinules. 
Tibias  antérieurs  presque  deux  fois  aussi  longs  que  le  métatarse; 
celui-ci  un  peu  plus  long  que  les  deux  suivants  réunis  ;  les.  quatre 
derniers  articles  sont  4,  3  1/2,  3  et  presque  3  fois  aussi  longs  que 
gros.  Aux  pattes  postérieures,  du  moins  chez  la  femelle,  le  méta- 
tarse n'atteint  pas  la  moitié  du  Libia  et  est  deux  fois  aussi  long 
que  l'article  suivant;  celui-ci  égal  au  5",  c'est-à-dire  2-3  fois  aussi 
long  que  gros,  le  3'  et  4°  sont  à  peine  une  fois  et  demie  aussi  longs 


B  _  200  — 

que  gros.  Ongle  de  la  pince  en  massoe,  rétréci  k  sa  base,  armé  & 
son  eslréniité  d'une  épine  longue  el  arquée.  Taille  cf  :  2, 5  raillun.; 
9  :  3  millini. 

Capturé  accouplé  sous  une  pierre  le  S  mai  1901  à  Archail. 

P.  aptera  n.  sp. 9 {Planche, fig-3).  D'un  bianc  jaunâtre;  antennes, 
thorax,  larges  bandes  sur  le  dessus  rie  l'abdomen  et  une  large 
tache  échancrée  sur  le  dessous  des  segments  bruns.  Palpes  à 
article  unique,  gros,  largement  arrondi  au  bout,  rétréci  à  sa  base, 
plus  court  que  les  parties  buccales  (Planctie,  flg.  2).  Antennes  ayant 
le  tiers  de  la  longueur  du  corps  ;  articles  du  funicule  cylindriques, 
un  peu  plus  de  deus  fois  aussi  longs  que  gros,  à  col  presque  aussi 
long  qu'ils  sont  gros  ;  les  deux  premiers  non  soudés.  Thorax  étroit 
et  petit.  Ailes  et  balanciers  nuls.  Aux  pattes  postérieures,  le 
métatarse  est  quatre  fois  aussi  long  que  gros,  l'article  suivant 
deux  fois  et  demie,  le  3'  et  le  5«  presque  deux  fois,  le  4"  seulement 
une  fois  et  demie.  Lamelles  terminales  de  l'oviducte  un  peu  plus 
de  deux  fois  aussi  longues  que  larges.  Taille  :  3.25  millim. 

Capturé  aux  environs  de  Digne  en  1900.  ^^ 

Dasysciara  n.  g.  ^^| 

Yeux  velus.  Palpes  composés  de  deux  articles  courts.  Antennes 
de  16  articles  velus  et  dépourvus  de  verticille?.  Pattes  à  pilosité 
uniforme,  entremêlée  de  spinuies  sur  le  dessous  des  tarses;  cuisses 
renflées  au  milieu  où  elles  sont  deux  fois  aussi  grosses  qne  lee 
tibias;  extrémité  des  tibias  antérieurs  année  d'un  éperon  velu  et 
de  quatre  spinuies  brunes  disposées  en  série  transversale  et 
formant  un  peigne  peu  apparent;  les  autres  tibias  avec  deux 
éperons  velus;  pelottc  unique  et  presque  aussi  longue  que  les 
crochets  qui  sont  simples. 

D.  pedestris  n.  sp.  9  -Corps  brun  ;  dessous  de  l'abdomen  de  cou- 
leur claire.  Palpes  plus  courts  que  la  bouche;  premier  article  à 
peine  plus  long  que  gros,  le  second  faiblement  aminci  vers  l'extrë- 
milé  et  presque  deux  fois  aussi  long  que  gros.  Antennes  aussi 
longues  que  ta  tête  et  le  thorax  réunis.  Le  premier  et  le  dernier 
article  du  funicule  à  peu  près  d'égale  longueur,  deux  fois  aussi 
longs  que  gros,  les  autres  à  peine  plus  longs  que  gros,  avec 
un  col  dont  la  longueur  ^ale  la  moitié  de  leur  largeur.  Thorax 


étroit  et  petit,  pas  plus  lai^e  que  la  tête,  mais  deux  fois  aussi 
long,  égalant  à  peine  le  tiers  de  l'abdomen  qui  est  aussi  beaucoup 
plus  large.  Métatarse  des  pattes  antérieures  aussi  long  que  les 
trois  articles  suivants  réunis,  à  nombreuses  spînules  sur  le  dessous; 
les  quatre  derniers  arlicles  munis  de  deux  spinules  près  de  leur 
extrémité,  à  peu  près  trois  fois  aussi  longs  que  gros,  à  l'exception 
de  l'avant-dernier  qui  est  deux  fois  aussi  long  que  gros. 
Ailes  n'atteignant  que  la  moitié  de  la  longueur  du  thorax, 
étroites  et  pointues,  avec  une  nervure  irrégulière  en  leur  milieu. 
Balanciers  bien  développés,  presque  aussi  longs  que  les  ailes,  à 
massue  deux  â  trois  fois  aussi  longue  que  grosse.  Taille  :  2  mtlUm. 
Environs  de  Digne. 


SciARA  Meig. 

Membranigera  n.  sp.  c?9-  La  femelle  de  cetle  espèce  est  bra- 
chyptère.  L'unique  exemplaire  a  été  égaré  avant  que  je  n'aie  eu  le 
temps  de  l'examiner  plus  aitentivement. 

Le  mâle  est  noir  avec  les  hanches  et  les  pattes  bnmes.  Yeux 
sans  poils  entre  les  facettes,  caractère  par  lequel  cette  espèce  se 
distingue  de  lous  les  Sciant  que  j'ai  examinés  jusqu'ici.  Palpes  de 
trois  articles,  dont  le  premier  est  ellipsoïdal,  aussi  long  que  les 
deux  suivants  réunis  et  presque  deux  fois  aussi  gros  que  le  second  ; 
celui-ci  un  peu  plus  long  que  gros;  le  dernier  encore  plus  étroit  et 
à  peine  plus  long  que  gros.  Antennes  de  la  longueur  du  corps  ; 
articles  du  funicule  cylindriques;  le  premier  trois  fois  aussi  long 
que  gros,  les  suivanis  un  peu  plus  de  deux  fois,  les  derniers 
deux  fois  et  demie,  le  dernier  quatre  fois;  col  des  articles  infé- 
rieurs atteignant  en  longueur  le  tiers  de  leur  grosseur,  celui  des 
articles  terminaux  à  peu  près  les  trois  quarts  ;  dernier  article  sans 
appendice.  Pattes  à  cuisses  renflées  au  milieu,  deux  fois  aussi 
grosses  que  tes  tibias;  extrémité  des  tibias  antérieurs  élargie,  avec 
un  éperon  velu,  e(  une  rangée  transversale  de  huit  spinules  brunes 
formant  peigne;  celle  des  autres  tibias  avec  deux  éperons,  mais 
sans  peigne;  métatarse  des  pattes  antérieures  aussi  long  que  les 
trois  articles  suivants,  à  dessous  muni  de  courtes  spinules  éparses; 
les  quatre  suivants  avec  deux  spinules  en  dessous  de  leur  extré- 
niité  ;  le  t"  quatre  fois  aussi  long  que  gros,  le  3'  un  peu  plus  court, 


le  4*  deux  fois  aussi  long  que  gros  et  le  dernier  trois  fois.  Crochets 
UQ  peu  plus  longs  que  l'unique  pelote.  Ailes  (Sg.  3)  bien  dêve* 
loppées,  à  pilosité  microscopique;  l'extrémité  de  la  1"  nervure 
correspond  au  milieu  de  la  6*  ;  celle  du  cubitus  correspond  à  celte 
de  la  5*  ;  interruption  de  la  nervure  costale  à  peine  plus  rapprochée 


Fia.  3. 

du  cubitus  que  du  rameau  supérieur  de  la  fourche;  tige  de  la 
4*  nervure  égalant  la  fourche,  insérée  bien  en  arant  de  la  base  du 
cubitus  ;  nervure  transversale  droite,  semblant  être  la  continuatioD 
du  cubitus  et  un  peu  plus  courte  que  la  portion  apicale  de  la  1"; 
la  Sfi  et  la  6*  se  réunissent  à  leur  base;  bord  inférieur  de  l'aile 
rétréci  insensiblement  à  sa  base.  Balanciers  (flg.  3)  à  pédicelle 


petit;  massue  lancéolée,  aplatie  en  forme  de  membrane,  couverte 
d'une  pilosité  microscopique  comme  tes  ailes,  avec  une  nervure 
longitudinale  et  médiane  indiquée  par  une  série  de  spinules;  ils 
semblent  donc  former  une  seconde  paire  d'ailes,  mais  très  petites. 
Ongle  de  la  pince  gros,  ellipsoïdal,  armé  de  trois  longs  crochets 
(Planche,  fig.  9).  Taille  :  1.5  millim. 

Capturé  sur  une  pierre  dans  la  forêt  de  Siron,  près  de  Digne, 
:Ie  25  mai  1901. 


Mycosciara  n.  g. 

Yeux  velus.  Palpes  composés  d'un  article  court.  Antennes  de 
16  articles  velus  et  dépourvus  de  verticilles.  Tibias  antérieurs 
sans  peigne,  mais  avec  un  éperon  velu.  Empodtum  atroptiîé,  sans 
pelote;  deux  pulvilles  composés  d'un  filet  jaunâtre  qui  se  ramifie 
sur  le  dessous  en  forme  de  corne  de  cerf;  crochets  simples 
(Planche,  flg.  5), 

M.  brempaîpis  n.  sp.  cf.  Corps  d'un  brun  clair  ;  antennes,  dessus 
et  dessous  du  thorax,  larges  bandes  sur  le  dessus  et  le  dessous  de 
l'abdomen,  ainsi  que  la  pince  d'un  brun  sombre.  Article  du  palpe 
courbé,  aminci  à  la  base,  deux  fois  aussi  long  que  gros  (Planche, 
fig.  7).  Premier  article  du  funicule  non  soudé  au  second,  aminci  à 
la  base,  deux  fois  et  demie  aussi  long  que  gros,  sans  le  col  qui 
atteint  un  peu  plus  du  tiers  de  sa  longueur;  articles  suivants 
cylindriques,  deux  fois  aussi  longs  que  gros,  avec  un  col  égalant 
la  moitié  de  leur  longueur;  tous  à  poils  disposés  sans  ordre  et  de 
moitié  plus  longs  que  l'épaisseur  des  articles.  Pattes  brièvement 
velues.  Fémurs  antérieurs  un  peu  plus  courts  que  les  tibias, 
ceux-ci  un  peu  plus  courts  que  les  tarses;  métatarse  antérieur 
3  à  4  fois  aussi  long  que  l'éperon  du  tibia,  égal  aux  articles  2  et  3 
réunis  ;  second  article  quatre  l'ois  aussi  long  que  gros,  et  d'un 
cinquième  plus  long  que  le  troisième;  quatrième  article  trois  fois 
aussi  long  que  gros,  égal  au  cinquième.  Ailes  (Planche,  fig  .4)  ciliées, 
à  surface  paraissant  ponctuée,  c'est-à-dire  avec  une  pilosité 
microscopique;  nervation  comme  l'indique  la  figure.  Pince  anale 
avec  l'ongle  ou  article  terminal  gros,  ellipsoïdal,  armé  à  son 
extrémité  d'une  dent  arquée  aussi  longue  que  l'épaisseur  de 
l'ongle;  lamelle  supérieure  profondément  bilobée.  Taille  cf  : 
1,5  millimètre. 

Mœurs  et  patrie.  Obtenu  deux  exemplaires  d'un  champignon 
{Boletus  bovinus).  Environs  de  Bilche. 


9  ^  204  - 


EXPLICATION   DE  LA  PLANCHE 

(Touteê  les  figures  agrandies) 

1.  Un  des  palpes  et  bouche  de  Peyerimhoffia  brachyptera  n.  sp.  çf  vus  d*en 
haut 

2.  Bouche  et  palpe  de  Peyerimhoffia  aptera  n.  sp.  Q  vus  de  profil. 

3.  Peyerimhoffia  aptera  n.  sp.  Ç  . 

é.  Aile  de  Myeoseiara  brevipalpis  n.  sp.  cf  • 

5.  Article  terminal  des  tarses  antérieurs  du  même. 

6.  Bouche  et  palpe  de  Peyerimhoffia  brachyptera  n.  sp.  Q  vus  de  profiL 

7.  Palpe  de  Myeoseiara  brevipalpis  n.  sp.  cf  • 

8.  Peyerimhoffia  brachyptera  n.  sp.  Q . 

9.  Article  terminal  de  la  pince  anale  de  Sciara  membranigera  n.  sp.  çf» 


•  • 


■ 


SUR  LA  BRECHE  DE  BACHANT 

ET 

LES  FORMATIONS  ANALOGUES 

PAR 

M.  le  Chanoine  BOURGEAT 


Il  existe  dans  le  Carbonifère  marin  du  Hainaut  et  spécialement 
à  Bâchant,  non  loin  de  la  gare  d'Aulnoye,  une  brèche  calcaire  dont 
Torigine  préoccupe  depuis  longtemps  les  géologues.  Signalée  pour 
la  première  fois  en  1853  par  Delanoue  lors  de  la  réunion  de  la 
Société  Géologique  de  France  à  Berlaimont,  elle  a  été  successi- 
vement l'objet  de  publications  de  la  part  de  MM.  Gosselet,  Dupont, 
Briart,  Cayeux  et  de  Dorlodot.  Nous-même  en  avons  parlé  incidem- 
ment à  propos  des  marnes  à  spongiaires  du  Jura. 

C'est  une  formation  qui  consiste  en  calcaires  anguleux  réunis 
par  une  pâte  argilo-calcaire  plus  ou  moins  rouge. 

La  première  explication  que  Ton  donna  de  son  origine  fut  celle 
dont  on  abusait  si  fréquemment  au  début  de  la  géologie  :  l'action 
des  agents  internes. 

Comme  dans  une  carrière,  montrée  par  Delanoue,  on  apercevait 
une  grande  fissure  verticale  remplie  d'une  argile  rouge  analogue  à 
celle  que  présente  la  brèche,  on  admit  que  cette  argile  était  venue 
de  rintérieur  de  la  terre  et  que  c'était  par  son  action  sur  le  calcaire 
que  la  brèche  était  née.  La  couleur  rouge  se  retrouvant  dans 
trois  dépôts  géologiques  supérieurs  au  Carbonifère,  à  savoir  le 
Permien,  le  Trias  et  l'Aachénien,  l'éjaculation  des  argiles  fut  pour 
les  uns  d'âge  permien,  pour  les  autres  d'âge  triasique,  pour  les 
autres  enfin  d'âge  aachénien. 

XXVII.  15 


2  _  206  — 

Mais  cette  hypothèse  d'une  éjaculation  argileuse  ne  pouvait 
s'accorder  avec  tous  les  faits  constatés.  D'abord  il  n'était  pas 
facile  d'en  assigner  le  lieu  d'origine;  puis  il  était  plus  difficile 
encore  d'expliquer  comment,  sous  l'acHon  de  cette  malière  éruptive 
et  chaude,  le  calcaire  s'était  conservé  sans  décomposition  ;  enfin  il 
n'y  avait  pas  possibilité  pour  les  géologues  qui  l'admettaient,  de 
dire  pourquoi  la  brèche  en  question  se  trouve  presque  partout, 
ainsi  que  l'a  fait  remarquer  M.  Dupont,  dans  les  calcaires  à 
Productus  giganteus.  Bien  intelligente  en  effet  aurait  été  une 
éruption  postérieure  au  Carbonifère  qui,  entre  tant  de  calcaires, 
aurait  choisi  de  préférence,  pour  s'y  loger,  les  calcaires  contenant 
ce  Productus. 

La  seconde  explication  est  celle  qui  fut  donnée  par  d'Omalius 
d'Halloy  et  qui  a  été  renouvelée  sous  une  autre  forme  par 
M.  Briart  dans  le  tome  XXI  des  Annales  de  la  Société  Géologique 
DE  Belgique.  Elle  consiste  à  penser,  avec  d'Omalius,  que  la  brèche 
est  "  le  résultat  de  fendillement  sur  place  du  calcaire,  fendillement 
occasionné  par  les  phénomènes  qui  ont  disloqué  et  plissé  les 
couches  „,  ou  avec  M.  Briart,  qu'elle  est  due  à  des  glissements  des 
assises.  Son  origine,  dans  cette  manière  de  voir,  serait  purement 
dynamique  ;  si  les  couches  n'avaient  subi  ni  plissements  ni  glis- 
sements la  brèche  n'existerait  pas.  Le  malheur  pour  cette  expli- 
cation dynamique,  comme  pour  la  précédente,  c'est  encore  que  la 
brèche  se  trouve  au  niveau  des  Productus  giganteus.  En  était-il 
donc  au  moment  de  ces  phénomènes  dynamiques  comme  dans 
certaines  sociétés  mal  organisées  ?  Etait-ce  aux  couches  à  Produc^ 
tus  giganteus  à  supporter  à  elles  seules  toutes  les  charges  de  la 
pression  ou  du  glissement? 

Une  troisième  explication  a  été  donnée  avec  tout  l'élan  et  toute 
la  conviction  de  la  jeunesse  en  1894,  dans  les  Annales  de  la 
Société  Géologique  du  Nord  par  M.  Cayeux,  un  des  anciens  élèves 
de  M.  Gosselet.  Après  avoir  combattu  (*)  d'une  façon  magistrale 
l'opinion  que  j'avais  énoncée  en  1892,  M.  Cayeux,  arguant  de  la 
couleur  différente  des  blocs  de  la  brèche  et  de  la  forme  arrondie  de 
quelques-uns  d'entre  eux  qui  les  fait  ressembler  à  de  véritables 


(*)  ANNALES  DE  LA  SOCIÉTÉ  GÉOLOGIQUE  DU  NoRD,  aODée  1894,  t.  XX IL 


—  207  —  5 

galets,  affirme  que  la  brèche  est  une  sorte  de  brèche  poudingue 
qui  provient  d'une  érosion  et  qui  témoigne  d'une  émersion  pas- 
sagère du  sol  durant  le  dépôt  du  Carbonifère  du  Hainaut.  Je  ne 
puis  m'empêcher  de  reconnaître  que  cette  explication  si  simple 
s'accommode  à  merveille  avec  la  théorie  des  lacunes  admises  par 
MM.  Dupont  et  Gosselet  dans  l'ensemble  du  Carbonifère. 

Faites  sortir  le  sol  du  fond  de  la  mer  pendant  que  les  terrains 
qui  contiennent  un  de  vos  fossiles  caractéristiques  se  déposent 
ailleurs,  et  vous  expliquez  pourquoi  les  terrains  correspondant  à 
ce  fossile  font  défaut.  La  lacune  n'est  plus  un  mystère. 

Elle  n'est  plus  un  mystère  si  vraiment  elle  apparaît  au  même 
moment  que  la  brèche  et  si,  quelque  part,  on  peut  trouver  l'ori- 
gine des  blocs  roulés  ou  tout  au  moins  des  traces  de  ravinement. 

En  est-il  réellement  ainsi?  Hélas!  non. Ce  n'est  pas  au  niveau  où 
elle  serait  nécessaire  pour  expliquer  une  lacune  que  la  brèche  se 
montre.  On  ne  la  remarque  pas  aux  points  où  semblent  manquer 
les  assises  d'Avesnelles  et  d'Etrœungt;  M.  Dupont  comme 
M.  Gosselet  avouent  que  "  l'on  ne  connaît  pas  (*)  un  ensemble 
particulier  de  roches  élastiques  qui  viennent,  là  où  le  calcaire  de  la 
Marlière  n'existe  pas,  s'intercaler  entre  les  roches  encrinitiques  infé- 
rieures à  ce  calcaire  et  l'assise  de  Bâchant  qui  lui  est  supérieure  „. 

Ensuite  M.  Gosselet,  qui  a  si  bien  étudié  le  Carbonifère,  recon- 
naît qu'on  n'a  pas  encore  observé  de  traces  de  ravinement  entre 
les  brèches  et  les  couches  sous-jacentes  (**). 

Enfin  M.  Cayeux  lui-même,  après  avoir  affirmé  que  *  quand  on 
connaît  le  détail  des  couches  du  Carbonifère  de  la  région  on  peut 
remonter  à  l'horizon  qui  a  fourni  telle  catégorie  des  éléments  de 
la  brèche  „  avoue  qu'il  n'a  jamais  pu  trouver  le  moindre  document 
au  sujet  de  certains  galets  de  schistes  rouges  foncés  de  la  brèche 
de  Dourlers.  Pas  plus  que  les  géologues  qui  l'ont  précédé,  il  ne 
peut  dire  quelle  est  réellement  la  région  du  Carbonifère  qui  a  été 
dénudée  pour  donner  la  brèche. 

Une  quatrième  explication,  est  celle  que  j'avais  émise  en  1892  et 
qui  a  été  si  victorieusement  rejetée  par  M.  Cayeux.  La  voici  telle 


(*)  VArdenntf  p.  664. 
(♦♦)  Ihid.,  p.  662. 


4  —  208  — 

que  je  la  formulais  et  telle  que  M.  Cayeux  Ta  reproduite  au  com- 
mencement de  sa  note.  **  J'ai  constaté  que  Ton  observe  aussi  la 
trame  d'organismes  inférieurs  dans  beaucoup  de  fragments  des 
brèches  de  Bâchant  qui  ont  tant  préoccupé  les  géologues  et  qui 
étaient  pour  eux  l'indice  d'une  émersion  du  sol  durant  le  dépôt  du 
Carbonifère  marin  du  Nord.  „  J'ai  donc  cru  et  écrit,  après  avoir 
observé  un  certain  nombre  de  fragments  de  la  brèche,  qu'elle  est 
en  grande  partie  d'origine  organique.  C'était  à  mes  yeux  une  for- 
mation construite  analogue  à  tant  d'autres  formations  zoogènes 
qu'on  retrouve  dans  la  série  des  terrains. 

Enfin  une  cinquième  explication  est  celle  que  j'appellerai  l'expli- 
cation mixte.  C'est  celle  qui  a  été  adoptée  par  notre  éminent 
confrère,  M.  le  chanoine  de  Dorlodot,  dans  le  travail  qu'il  inséra 
en  1895  aux  Annales  de  la  Société  Géologique  du  Nord  (*). 

**  L'origine  de  la  grande  brèche,  dit-il,  est  encore  très  obscure. 
Comme  M.  Gosselet,  nous  pensons  que  la  constance  de  la  brèche 
à  un  niveau  déterminé  ne  peut  se  concilier  avec  l'hypothèse  de 
l'origine  dynamique  :  néanmoins  il  faut  bien  avouer  que  dans 
certains  cas  particuliers  cette  hypothèse  rendrait  mieux  compte 
des  relations  de  la  brèche  avec  les  couches  stratifiées  qui  Tavoi- 
sinent.  Ne  pourrait-on  admettre  que  dans  certains  cas  la  brèche  est 
d'origine  à  la  fois  stratigraphique  et  dynamique?  On  comprend  en 
efifet  que  les  cassures  et  les  glissements  de  divers  genres  et 
notamment  ceux  que  M.  Briart  désigne  sous  le  nom  de  mouvements 
parallèles  se  produisent  de  préférence  au  contact  d'une  roche 
massive  et  de  couches  stratifiées  :  ces  deux  sortes  de  formations 
présentant  une  résistance  inégale  à  lefifort  de  plissement.  L'origine 
stratigraphique  de  la  brèche  nous  rendrait  compte  de  sa  constance 
à  un  niveau  déterminé  et  de  son  allure  concordante  dans  tous  les 
plis  de  quelque  importance  avec  les  couches  stratifiées...  Peut-être 
enfin  pour  expliquer  certaines  allures,  et  en  particulier  celles  que 
nous  avons  observées  à  Bouffioulx,  faudrait-il  rattacher  jusqu'à 
un  certain  point  l'origine  de  la  brèche  à  Vexistence  des  récifs  coral^ 
liens.  Il  est  incontestable  en  effet  que  les  relations  observées  entre 
la  brèche  et  les  couches  stratifiées  ressemblent  beaucoup  à  celles 


(*)  T.  XXIII,  pp.  289  et  suiv. 


qui  se  présentent  entre  les  récifs  et  les  dépôts  stratifiés  de 
Waulsort...  Or,  non  seulement  on  constate  la  présence  de  stroma- 
toporoïdes  dans  la  brèche,  mais  aussi  iious  croyons  avoir  reconnu 
au  niveau  de  la  brèche  de  véritables  culcairea  construits  intime- 
ment reliés  à  la  brèche  elle-même. , 

Ainsi  cinq  opinions  ont  été  émises  :  celle  de  réjaculation  de 
l'argile  qui  est  maintenant  abandonnée,  celle  de  l'érosion  que 
M.  Cayeux  trouve  si  simple,  celle  des  fractures  par  glissement  ou 
par  compression  formulée  par  d'Omalius,  celle  de  l'origine  réeifale 
que  j'ai  soutenue,  celle  enfin  do  l'origine  à  la  fois  réeifale  et  dyna- 
mique admise  par  M.  de  Dorlodot. 

Sans  insister  beaucoup  sur  mon  opinion,  je  voudrais  faire 
connaître  les  motifs  qui  me  l'ont  fait  admettre  et  qui  me  déter- 
minent à  la  soutenir  toujours,  pour  la  brèche  de  Bâchant  du 
moins,  que  j'ai  visitée  plusieurs  fois. 

1"  La  brèche,  ainsi  que  lout  le  monde  l'admet  avec  M.  Dupont, 
est  pre?queexclusivementcanlonnéedans  les  assises  quiconliennent 
le  Producliia  giganteus.  Or,  pour  quiconque  a  éludîé  les  assises 
carbonifères  de  ia  Belgique  et  du  Nord  de  la  France,  il  ressort  que 
le  Productus  giganteus  est  un  des  fossiles  les  plus  communs  au 
voisinage  des  formations  construites.  C'est  ainsi  qu'il  se  présente 
à  Visé  et  dans  le  Boulonnais.  Ces  assises  à  Productus,  celles  de 
Visé  surtoul,  passent  insensiblement,  comme  on  peut  le  voir  au 
ravin  de  Souvré,  à  des  massifs  riches  «n  stromatopores  et  autres 
organismes  inférieurs. 

2"  Dans  les  carrières  de  Bachanl  la  brèche  se  lie  tellement  aux 
assises  normales  qu'il  est  impossible  de  dire  où  elle  commence  et 
où  celles-ci  finissent.  A  peine  aperçoit-on  d'abord  un  léger  fendil- 
lement dans  des  couches  d'apparence  homogène;  puis  peu  à  peu 
le  fendillement  s'accuse  davantage,  la  masse  fendillée  se  renile, 
la  sIratiGcation  s'efface  et  après  des  variations  plus  ou  moins 
nombreuses  d'épaisseur  et  de  physionomie  de  la  brèche,  on  la 
voit  se  fondre  plus  loin  dans  des  assises  non  fragmenlées.  Mais  ce 
n'est  pas  seulement  à  Bâchant  que  celle  particularité  se  présente, 
M.  Gosselet  (*)  l'a  lait  remarquer  en  beaucoup  d'autres  points  et 


6  —  210  — 

spécialement  près  de  Saînt-Rémy  Chaussée  et  de  Landelies. 
M.  de  Dorlodot,  dans  la  citation  qne  nous  venons  de  faire,  dit 
positivement  que  les  relations  de  la  brèche  avec  les  couches 
stratifiées  ressemblent  beaucoup  à  celles  qui  se  présentent  entre 
les  récifs  et  les  dépôts  stratifiés  du  faciès  de  Waulsort.  Or,  dans 
le  faciès  de  Waulsort,  d'après  le  même  auteur,  "  les  masses 
construites  forment  de  grandes  lentilles  généralement  aplaties 
dans  le  sens  vertical  et  régulièrement  interstratifiées  entre  les 
couches  „  (*). 

3*>  Lorsqu'on  examine  les  blocs  de  la  brèche  après  les  avoir 
traités,  non  pas  par  les  acides  azotique  ou  chlorhydrique,  mais  par 
Tacide  acétique  étendu,  on  constate  que  certains  d'entre  eux  sont 
manifestement  formés  de  stromatopores,  d'autres  de  polypiers 
branchus,  d'autres  d'une  masse  inorganique  au  sein  de  laquelle 
rampe  et  se  ramifie  une  matière  franchement  organique,  d'autres 
enfin  d'une  matière  amorphe  sans  traces  d'organisation.  Ce  sont  les 
gris  qui  généralement  laissent  voir  des  Stromatopores,  les  blancs 
ou  bruns  qui  sont  formés  d'autres  Polypiers,  les  noirs  qui  sont 
moitié  organiques,  moitié  inorganiques  :  les  autres,  en  petit  nombre 
du  reste,  ont  une  couleur  très  variable.  Les  traces  organiques  des 
calcaires  noirs  proviennent-elles  d'Épongés  ou  d'autres  organismes 
inférieurs?  Il  serait  difficile  de  le  dire.  A  voir  les  analogies  qu'elles 
offrent  avec  certains  Spongiaires  des  assises  secondaires  du  Jura, 
on  serait  tenté  de  les  rapporter  aux  Éponges.  C'est  le  même  mode 
d'enchevêtrement  avec  la  matière  inorganique,  la  même  tendance 
à  la  cristallisation  sur  certains  points,  à  peu  près  la  même  couleur 
de  la  trame.  Mais  la  trame  en  détail  n'offre  pas  la  régularité  de 
celle  des  Éponges  et  se  rapproche  beaucoup  plus  de  celle  des 
Algues  calcaires  du  groupe  des  Lithothamnium.  Cela  tient-il  à  ce 
que  la  trame  est  telle  ou  bien  de  ce  qu'elle  a  été  oblitérée  ?  Je  n'ose 
me  prononcer  sur  ce  point;  mais,  malgré  les  autres  analogies, 
j'inclinerais  plus  volontiers  du  côté  des  Lithothamnium  que  du 
côté  des  Spongiaires. 

Ainsi,  voilà  une  formation  qui  est  associée  toujours  aux  mêmes 
fossiles,  qui  se  fait  remarquer  par  tous  les  caractères  stratigra- 


(•)  Annales,  t.  XXIU,  p.  232. 


-  211  - 


phiques  des  formations  d'origine  oi^anique,  qui  présente  dans  la 
majeure  partie  de  ses  éléments  une  structure  organique  visible, 
dont  l'existence,  de  l'aveu  même  des  partisans  de  l'origine  détri- 
tique, ne  correspond  à  aucune  trace  connue  de  ravinement  ;  si  elle 
n'est  pas  elle-même  d'origine  organique,  il  faut  rejeter  de  celte 
catégorie  toutes  les  formations  organiques  connues. 

Mais  pourquoi  cette  variété  de  couleur  dans  les  blocs,  pourquoi 
l'argile  rouge  qui  les  empâte,  pourquoi  enfin  la  forme  arrondie  de 
quelques-uns  d'entre  eus?  Pour  répondre  à  la  première  question, 
nous  n'avons  qu'à  demander  pourquoi  parmi  les  récifs  construits 
de  l'Ardenne  il  en  est  qui  sont  plutôt  bleus  comme  ceux  du 
Givétien,  d'autres  plutôt  rouges,  comme  ceux  du  Fiasnien,  d'autres 
plutôt  violacés  comme  ceux  da  Waulsorlîen.  Quand  on  a  vu  des 
récifs,  ces  questions  de  couleur  ne  sont  vraiment  pas  une  objection 
sérieuse  :  tels  organismes  donnent  des  calcaires  blancs,  tels  autres 
des  calcaires  rouges  ou  des  calcaires  bleus  ou  des  calcaires  violets. 
Il  est  vrai  que  l'on  ne  sait  pas  encore  pourquoi  les  roses  sont  roses 
et  les  lis  blancs;  mais  cela  n'empêche  pas  les  lis  et  les  roses 
d'exister.  Aulant  vaudrait  nier  l'existence  des  hommes  parce  qu'il 
y  en  a  de  blancs  et  de  noirs. 

Pour  répondre  à  la  seconde,  il  n'y  a  qu'à  demander  aussi 
pourquoi  certaines  formations  manifestement  construites,  telles 
que  les  formations  à  Spongiaires  de  l'Oxfordien  et  duRauracien  du 
Jura,  contiennent  aussi  de  l'argile  rouge?  La  présence  de  l'at^ile 
n'exclut  nullement  la  présence  de  ces  organismes.  On  peut 
supposer  :  ou  bien  que  cette  argile  provient  de  marnes  ferrugi- 
neuses comprises  entre  les  organismes  que  les  eaux  d'infiltration 
auraient  dépouillées  de  leur  calcaire,  ou  bien  que  c'est  un  produit 
d'infiltration  des  eaux  superflcîelles.  Nous  avouons  que,  si  la 
seconde  explication  est  plus  conforme  aux  faits  lorsqu'il  s'agit  de 
la  silicification  ou  de  la  dolomitisation  si  communes  chez  les 
polypiers,  la  première  paraît  beaucoup  plus  simple  lorsqu'il  s'agit 
des  gangues  argileuses.  C'est  elle  aussi  qui  donne  la  réponse  la 
plus  complète  à  la  troisième  objection,  celle  qui  est  basée  sur  les 
blocs  arrondis. 

Ces  blocs  en  effet  ne  seraient  pas  autre  chose  que  les  témoins 
et  les  résidus  d'un  phénomène  de  dissolution  plus  accusé  que  celui 
qui  a  isolé  les  blocs  anguleux.  Les  blocs  anguleux,  organiques  ou 


non,  dans  les  points  oii  les  eaux  d'infiltration  ont  eu  un  plus  facile 
accès  ont  été  peu  à  peu  rongés  par  leur  surface  en  contact  avec 
les  fentes.  Leurs  aspérités  se  sont  effacées  progressivement  et, 
comme  le  phénomène  a  élé  plus  complet  que  dans  les  simples 
brèches,  le  résidu  argileux  y  a  été  plus  abondant.  Dès  lors  le 
Banc  d'Or,  ce  poudingue  à  blocs  multicolores,  entourés  d'une 
masse  calcaréo-argileuse  rougeâlre,  ne  serait  pas  autre  chose 
lui-même  que  la  brèche  dans  un  élat  de  dissolution  plus  avancé, 
n  est  à  remarquer  que  pour  le  Banc  d'Or  de  Bâchant  en  particulier 
les  couches  qui  l'encadrent  sont  dans  une  position  voisine  de  la 
verticale,  que  lui-même  a  cette  allure,  c'est-à-dire  qu'il  est  dans 
les  conditions  les  plus  favorables  pour  permettre  l'entrée  des  eaux 
el  subir  une  dissolution  plus  grande.  Ce  Banc  d'Or,  du  reste,  laisse 
voir  des  traces  d'organisation  comme  la  brèche;  et,  bien  que  nous 
soyons  d'un  autre  avis  que  M-  Gayeux  sur  son  origine,  au  moins 
pour  le  Banc  d'Or  de  Bâchant  que  nous  avons  le  plus  éludié,  nous 
sommes  pleinement  du  sien,  lorsqu'il  s'agit  de  le  rattacher  à  la 
brèche. 


Le  titre  de  cette  note  indique  notre  intention  de  parler  d'aut] 
formations  analogues  à  ta  brèche. 

Le  Banc  d'Or  dont  il  vient  d'être  question,  est  assurément 
première  el  nous  voyons  comment  elle  s'y  rattache,  mais 
assurément  pas  la  seule. 

Nous  pensons  sans  pouvoir  en  donner  une  preuve  convaincante 
qu'il  faut  y  rapporter  les  marbres  Henriette  et  Napoléon  du 
Boulonnais.  Leur  disposition  en  bancs  épais,  leur  stratification 
souvant  mal  accusée,  les  nodules  bruns  à  contours  irréguliers  qu'y 
révèle  le  polissage,  les  zones  successives  el  le  réticulum  qu'un 
lavage  à  l'acide  y  met  en  lumière,  tout  cela  me  porte  fortement  à 
croire  qu'ils  ont  plus  d'une  parenté  avec  les  brèches.  Celle  parenté 
paraît  plus  complète  encore  lorsqu'on  remarque  que  bien  souvent 
le  centre  des  nodules,  comme  le  centre  des  spongiaires  du  Juras- 
Bique,  comme  le  centre  des  trames  organiques  dans  les  blocs  noirs 
de  la  brèche,  est  passé  à  l'élat  de  carbonate  cristallin. 

Nous  pensons  aussi  que  c'est  à  des  formations  semblables  à 
celles  qui  onl  engendré  la  brèche  qu'il  faut  rapporter  certaines 
assises  de  la  pierre  de  Soignies,  d'apparence  amorphe,  lorsqu'elles 


^ 

t  la        1 
'est        j 


—  215  —  9 

n'ont  pas  subi  de  frottemenl,  mais  qui  laissent  voir  un  réficulum  dû 
à  des  êtres  organisés  lorsqu'elles  ont  été  un  peu  polies  sous  une 
action  mécanique.  Le  vestibule  de  la  Faculté  catholique  des 
sciences  de  Lille  présente  plusieurs  dalles  de  cette  nature. 

C'est  bien  assuvémenl  à  des  organismes  plus  ou  moins  parents 
de  ceux  de  la  brèche  de  Bâchant  que  se  rattachent  les  brèches  à 
ramiflcations  tortueuses  qui  sont  si  fré-quentes  dans  le  Jurassique 
supérieur  des  monts  Jura.  Nous  les  avions  signalés  en  même  temps 
que  ceux  de  la  brèche  de  Bâchant,  Notre  découverte  a  été  con- 
firmée par  M.  Riche  (*),  mais  nous  ne  saurions  partager  l'avis  du 
savant  professeur  de  Lyon  lorsqu'il  les  rapporte  tous  à  de  grands 
Bryozoaires  (*■*).  Nous  ne  prétendons  pas  que  les  Bryozoaires  y 
soient  étrangers,  mais  nous  pensons  que  c'est  à  d'autres  orga- 
nismes qu'il  faut  attribuer  la  majeure  partie  des  ramifications.  La 
trame  n'en  est  pas  en  effet  généralement  aussi  régulière  que  celle 
des  Bryozoaires  (***). 

Est-ce  à  des  organismes  aussi  qu'il  conviendrait  de  rattacher  les 
grandes  brèches  du  Chablais,  dont  on  s'est  tant  occupé  dans  ces 
dernières  années  et  dont  on  est  allé  chercher  l'origine  à  SU  kilo- 
mètres de  distance  dans  la  région  du  lac  de  Garde  en  expliquant 
leur  venue  par  un  phénomène  de  glissement  gigantesque?  Nous  ne 
le  savons  et  nous  serions  bien  téméraire  de  je  soutenir,  en  ce 
moment  surtout  où  la  théorie  des  grands  chevauchements  bal  son 
plein.  Il  nous  est  impossible  toutefois  de  ne  pas  noter  d'une  part, 
que  ces  grands  chevauchements  ou  charriages  si  sensibles  dans 
les  Préalpes  voisines  du  Léman,  ne  semblent  presque  pas  avoir 
affecté  le  Jura,  et  de  l'autre  qu'en  1901,  au  moment  de  la  réunion 
de  la  Société  géologique  de  France  dans  le  Chablais,  on  reconnut 
sur  l'observation  de  M.  Sciimitt  "  que  la  brèche  est  en  réalité 
constituée  par  une  série  de  calcaires  plus  ou  moins  coralligènes  ,, 
Des  Polypiers  y  sont  visibles  mais  n'y  aurait-il  pas  aussi  la  quelques 
organismes  analogues  à  ceux  de  la  brèche  de  Bâchant,  et  dont  la 
texture  aurait  été  plus  ou  moins  oblitérée? 

Sans  doute,  dans  la  plupart  de  ces  brèches  on  ne  découvre  pas 

(*)  BoLCETn  DU  Service  de  t*  Carte  Giîolooique  de  France,  \8'i'i,  p.  121. 

(••)  lB>t>. 

(•'VlBfD.,  année  1901.  p.  107. 


10  —  214  — 

toutes  les  formes  organiques  des  récifs  corralliens;  mais  la  vie 
même  dans  ces  récifs  ne  s'est  pas  toujours  montrée  sous  les  mêmes 
formes  et  de  la  même  façon.  Qui  aurait  dit  avant  la  découverte 
des  massifs  construits  du  Trias  alpin  que  d'humbles  algues  cal- 
caires, telles  que  les  Gyroporelles,  pouvaient  édifier  des  récifs?  Qui 
aurait  pensé  avant  Tétude  des  Rudistes  dans  les  mers  du  Midi  que 
les  Mollusques  du  groupe  des  Dicéras  pourraient  se  transformer 
assez  pour  remplacer  au  Crétacé,  partiellement  du  moins,  les  poly- 
piers au  voisinage  desquels  nous  les  voyons  vivre  au  temps  du 
Jurassique?  Qui,  à  la  vue  des  formations  coralligènes  du  Secon- 
daire si  riches  en  Nérinées,  ne  s'attendrait  à  trouver  un  grand 
nombre  de  Gastropodes  analogues  dans  les  formations  coralli- 
gènes du  Primaire?  Qui  ne  croirait,  en  voyant  le  Corallien  secon- 
daire avec  ses  calcaires  oolithiques  et  les  calcaires  à  Eutroques  qui 
lui  servent  de  soubassement,  que  partout  où  il  y  a  formation  coral- 
ligène  il  y  a  aussi  des  Encrines  et  des  calcaires  oolithiques?  Et 
cependant  les  formations  coralligènes  du  Primaire  reposent  au 
Dévonien  sur  des  schistes  argileux  ;  elles  sont  souvent  envasées  par 
l'argile  et  apparaissent  relativement  pauvres  en  Gastropodes,  si 
l'on  excepte  quelques  assises  à  Murchisonia.  Les  calcaires  ooli- 
thiques ne  s'y  présentent  pas,  les  Encrines  et  les  Mollusques 
Bivalves  à  test  résjstant,  tels  que  les  Megalodon  et  les  Stringoce- 
phales  ne  commencent  qu'à  s'y  montrer.  Au  Carbonifère  nous 
voyons  les  oolithes  apparaître,  les  Encrines  se  multiplier  sans  que 
les  Polypiers  constructeurs  aient  notablement  changé  et  sans  que 
les  Gastropodes  et  les  Bivalves  à  test  résistant  se  soient  multipliés. 

Au  Trias  ce  sont  ces  Bivalves  à  test  épais  qui  évoluent  sous  la 
forme  de  Megalodon,  les  Polypiers  constructeurs  changent  aussi 
d'aspect;  et,  au  travail  des  Polypiers  s'ajoute  celui  des  Algues.  Au 
Jurassique  les  Polypiers  varient  peu  mais  c'est  une  abondance 
énorme  de  Nérinées  et  de  Diceras.  Au  Crétacé  les  Diceras  prennent 
le  pas  :  les  Nérinées  atteignent  une  taille  gigantesque,  mais  ces 
deux  groupes  sont  au  maximum  de  leur  développement.  Les 
Nérinées  vont  disparaître  à  la  fin  du  Secondaire  et  le  groupe  des 
Diceras  ne  sera  plus  guère  représenté  que  par  les  Chamas  durant 
le  Tertiaire. 

Ainsi, dans  cette  succession  de  formations  construites,  c'est  à  une 
époque  les  Polypie^'s  d'un  groupe,  à  une  autre  époque  les  Polypiers 


—  215  -  11 

d'un  autre  groupe  qui  dominent.  Tantôt  ils  sont  presque  seuls 
pour  édifier  leurs  curieuses  constructions,  tantôt  ils  sont  aidés  et 
parfois  même  remplacés  par  les  Algues  marines,  les  Spongiaires  et 
les  Budistes.  Au  Primaire  c'est  sur  un  fond  vaseux  qu'ils  élèvent 
le  plus  souvent  leurs  récifs,  mais  déjà  à  l'époque  du  Carbonifère 
ils  en  assoient  la  base  sur  une  plate-forme  calcaire  riche  en 
Encrines.  Ainsi  font-ils  aussi  pendant  le  Secondaire  jusque  vers  la 
fin  du  Crétacé,  époque  à  laquelle  les  Encrines  s'effacent  et  sont, 
dans  une  certaine  mesure  du  moins,  remplacées  par  les  5ryo2?oatVe^. 

Relativement  rares  près  des  récifs  du  Primaire,  les  Bivalves 
à  coquille  épaisse  s'y  multiplient  au  temps  du  Secondaire, 
deviennent  constructeurs  à  leur  tour,  puis  s'évanouissent  presque 
complètement. 

Un  peu  plus  précoces  près  des  mêmes  récifs^  les  Gastropodes 
résistants  attendent  cependant  plus  longtemps  pour  offrir  leur 
maximum  de  vitalité.  Ce  n'est  qu'au  Jurassique,  après  que  les 
Mégalodon  ont  constitué  de  puissantes  couches  dans  le  Trias 
qu'ils  atteignent  leur  apogée  pour  décroître  rapidement. 

Et  malgré  tous  ces  changements  c'est  toujours  un  récif  qui  se 
constitue.  Ce  sont  toujours  des  nodules  siliceux,  qui  se  rencontrent 
dans  son  voisinage,  ce  sont  presque  toujours  les  mêmes  formes 
de  Bynchonelles  qui  s'y  abritent  presque  toujours  la  même  ten- 
dance du  récif  à  la  dolomitisation.  Les  animaux  d'une  époque  ne 
cèdent  la  place  à  ceux  d'une  autre  qu'après  que  ceux-ci  ont  vécu 
avec  eux  et  ont  fait  en  quelque  sorte  leur  stage  pour  s'accommo- 
der aux  mêmes  conditions  de  vie. 

On  a  dit,  d'une  part,  qu'on  ne  ramène  pas  les  peuples  vers  le 
passé,  et  de  l'autre,  que  l'histoire  est  un  perpétuel  renouveau.  Ces 
paroles  pourraient  s'appliquer  aussi  bien  aux  phénomènes  de  la 
nature  qu'au  développement  des  peuples.  Sous  la  main  puis- 
sante de  Dieu,  tout  se  modifie,  tout  change  dans  le  détail  :  les 
formes  disparues  ne  reviennent  pas,  mais  tout  se  renouvelle  aussi 
pour  répéter  dans  l'avenir  l'histoire  du  passé. 


RELATIONS    GÉOLOGIQUES 

DES 

RÉGIONS   STABLES   ET  INSTABLES 

DU 

NORD-OUEST  DE  L'EUROPE 

PAR 

le  Comte  F.  de  MONTESSUS  de  BALLORE 


PREMIÈRE   PARTIE 

ILES    BRITANNIQUES    ET    BRETAGNE 

AVANT-PROPOS 

Si  Ton  compare  une  carte  géologique  de  l'Europe  du  N.-W. 
avec  une  carte  géographique  des  mêmes  territoires,  on  s'aperçoit 
bien  vite  que  de  petits  massifs  montagneux  très  morcelés  de  ter- 
rains primaires  ou  archéens  sont  séparés  les  uns  des  autres  par 
des  mers  peu  profondes  ou  par  des  pays  plats  ou  relativement  peu 
élevés,  couverts  de  terrains  plus  récents,  mésozoïques,  tertiaires 
et  quaternaires,  dont  il  est  facile  de  faire  abstraction  pour  consi- 
dérer les  massifs  précités  comme  les  derniers  fragments  d'une 
vieille  Europe  nord-occidentale  primaire,  qu'auraient  découpée 
des  actions  dynamiques  extrêmement  puissantes  et  prolongées 
pendant  les  époques  géologiques  ultérieures.  Ces  fragments  sont 


-  217 


dissémin^s  de  la  Galice  aux  Sudètes.  de  la  Scandinavie  à  l'Irlande. 
Et  ce  n'est  pas  là  une  simple  vue  de  l'esprit  :  toutes  les  découvertes 
géologiques  modernes  montrent  que  ces  restes  présentent  un 
caractère  commun,  celui  d'avoir  élc  plissés  à  deux  époques  très 
reculées,  les  uns,  ceux  du  nord  {Monts  Scandinaves,  Highlands 
d'Ecosse,  pays  de  Galles,  Irlande)  antérieurement  au  vieux  grès 
rouge  dévonien,  les  autres,  ceux  du  sud  (Bretagne  et  Vendée, 
massif  central  de  la  France,  Galice.  Ardenne,  Erz-Gebirge  et 
Bolième)  à  la  fin  de  l'époque  carboniférîenne  et  même  jusque 
pendant  le  trias.  Dans  les  dépressions  qui  séparent  les  plissements 
en  question,  calédoniens  d'une  part,  armoricains,  liercyniens  ou 
varisciques,  comme  on  les  appelle,  d'autre  part,  ils  se  retrouvent 
cachés  sous  le  substralum  sédimentaire  plus  récent.  Il  y  a  plus,  les 
actions  de  plissement,  dont  il  s'agil,  ne  se  sont  pas  éteintes  avec 
l'époque  de  leur  plus  grande  énergie,  el  en  particutier  pour  ceux 
de  la  chaîne  armoricaine,  elles  se  sont  continuées  bien  au  delà  à 
travers  les  âges  géologiques,  de  façon  à  affecter  suivant  leur  direc- 
tion propre  les  sédiments  postérieurs. 

Il  y  a  ainsi  continuité  géologique,  sinon  géographique  entre  les 
fragments  de  la  vieille  Europe  paléozoïque  du  N.-W,  qui,  elle, 
n'est  plus  une  entité  hypothétique,  mais  revit  sous  forme  de  deux 
chaînes  primaires  inégalement  anciennes,  calédonienne  et  armo- 
ricaine, quoique  bien  déchues  de  leur  antique  altitude,  proba- 
blement comparable  à  celle  des  Alpes,  que  la  dénudalion  et 
l'érosion  longtemps  prolongée,  ainsi  que  d'autres  vicissitudes  sans 
nombre  ont  réduites  aux  faibles  proportions  que  nous  leur  voyons. 

Il  est  donc  parfaitement  rationnel  d'étudier  ensemble  fous  ces 
fragments  épars  au  point  de  vue  de  la  recherche  des  relations 
qu'il  peut  y  avoir  entre  l'histoire  géologique  de  ces  territoires  et 
leur  stabilité  ou  leur  instabilité  sismiques.  Pour  des  raisons  qu'il 
est  inutile  de  développer  ici,  on  se  restreindra  toutefois  au  triangle 
formé  par  la  Bohème,  la  Bretagne  et  l'Ecosse  en  en  excluant  au 
nord  la  Scandinavie,  et  au  sud  la  Galice  el  le  plateau  central 
français,  et  en  se  bornant  dans  celte  première  partie  aux  Iles 
Britanniques  et  à  la  Bretagne. 

Un  abaissement  de  niveau  de  seulennent  200  mètres  de  l'Océan 
ferait  émerger  sur  un  socle  commun  les  Iles  Britanniques  et  la 
Bretagne  en  avant  de  la  Norvège  et  de  l'Europe  centrale.  En  effet, 


s  —  218  — 

la  courbe  bathymétrique  de  cette  cote  contourne  à  peu  de  distance 
le  sud  de  la  presqu'île  Scandinave,  passe  à  égale  distance  des 
Shetlands  et  du  Bremangerland,  puis,  prenant  une  direction 
S.E.-N.W.,  passe  entre  ces  îles  et  les  Feroer,  longe  les  Hébrides 
et  rirlande  à  quelques  50  kilomètres  au  large,  et  eniSn  se  retourne 
à  angle  droit  pour  ficher  vers  Tembouchure  de  la  Bidassoa,  au 
fond  du  golfe  de  Gascogne.  Les  isobathes  suivantes  restent  très 
rapprochées  depuis  le  nord-ouest  de  Tlrlande  jusqu'à  ce  dernier 
point.  Le  socle  sous-marin  ainsi  défini  est  limité  à  Touest  par  une 
étroite  dépression  passant  entre  les  bancs  de  Rockhall  et  le  Vidal, 
fosse  qui  se  continue  vers  le  nord-est  en  diminuant  de  profondeur 
pour  passer  entre  les  Feroer  et  les  Shetlands. 

Les  Iles  Britanniques  et  la  France  ainsi  supportées  sur  une 
même  plate-forme  sous-marine,  à  talus  occidental  roide,  forment 
donc  un  ensemble  géographique  bien  défini,  et  comme  d'ailleurs 
le  nord-ouest  de  la  France,  du  Cotentin  à  la  Vendée,  présente 
exactement  les  mêmes  caractères  géologiques  que  le  sud  de 
l'Angleterre  et  de  rirlande,  il  s'ensuit  que  le  massif  armoricain 
français  forme  avec  l'Angleterre  un  tout  géologiquement  et  géo- 
graphiquement  indivisible,  et  l'on  voit  bien  maintenant  pourquoi 
la  Scandinavie  et  la  Galice  ont  été  exclues  de  ce  travail. 

C'est  ce  vaste  territoire  qu'il  s'agit  d'étudier  ici  en  cherchant  à 
faire  ressortir  les  relations  qui  peuvent  exister  entre  les  phéno- 
mènes sismiques  d'une  part  et  les  principaux  accidents  géologi- 
ques et  géomorphogéniques  d'autre  part.  On  est  ainsi  conduit  à 
étudier  comparativement  et  simultanément  les  centres  d'instabi- 
lité et  l'histoire  géologique  de  ces  contrées. 

La  description  sismique  toute  nue  et  purement  schématique  en 
a  déjà  été  faite  :  pour  les  Iles  Britanniques  (Quart,  j.  geogr.  Soc.  op 
LoNDON,  November  1896)  et  pour  la  France  (Ann.  des  Mines  de 
Paris,  septembre  1892).  Depuis  lors,  les  documents  sismiques 
recueillis  se  sont  beaucoup  augmentés,  surtout  en  ce  qui  concerne 
l'Angleterre  à  la  suite  des  travaux  de  Ch.  Davison.  Les  centres 
d'instabilité  alors  décrits  sont  mieux  définis,  quelques  nouveaux 
ont  apparu,  mais,  en  fait,  les  cartes  sismiques  de  cette  époque 
n'ont  pas  changé  de  physionomie  générale.  Il  faudra  cependant 
reprendre  ab  ovo  la  description  sismique  de  ces  territoires,  de 
façon  à  mettre  en  évidence  les  relations  géologiques  cherchées. 


-  219  - 


TouteFois  on  n'a  pas  la  prétention  dans  ce  Iravail  de  donner 
géologiquemenl  raison  de  l'exislence  et  de  l'activité  plus  ou  moins 
grande  de  chaqun  épicentre.  D'abord  un  grand  nombre  d'entre 
eux  ont  été  déterminés  au  moyen  de  documents  insuffisants  quant 
à  l'extension  réelle  de  chaque  séisme,  car  le  plus  souvent  les  péri- 
mètres ébranlés  sont  incomplètement  connus.  La  détermination 
des  isoséistes  étant  fort  grossière,  celJe  du  centre  ne  l'est  guère 
moins.  Ensuite  la  mise  en  lumière  de  toutes  les  relations  géologi- 
ques possibles  supposerait  de  la  géologie  de  ces  pays  une  connais- 
sance que  je  n'ai  point.  C'est  alTaire  aux  sismologues  nationaux 
à  le  tenter  dans  cliaquc  cas  particulier,  voie  dans  laquelle  s'est  si 
brillamment  lancé  Davison  pour  l'Angleterre.  On  s'en  tiendra  ici 
aux  traits  généraux  et  aux  groupes  d'épicentres. 

Fallait-il  conserver  les  anciennes  subdivisions  sismiques  volon- 
tairement déterminées  par  des  conditions  purement  géogra- 
phiques, de  manière  à  ne  rien  préjuger  quant  â  la  réparlition 
géologique  de  la  stabilité  ou  de  l'instabilité  sismiques,  ou  bien  les 
refaire  à  nouveau  en  se  basant  maintenant  sur  la  constitution 
géologique?  Les  premières  subdivisions  ainsi  dégagées  de  toute 
idée  préconçue,  et  intentionnellement  indépendantes  de  tout  phé- 
nomène géologique,  ont  été  à  peu  près  conservées.  De  celte  façon, 
les  relations  géologiques  à  découvrir  et  à  exposer  en  auront  plus 
de  force  et  seront  plus  démonstratives.  On  se  contentera  dans  cet 
ordre  d'idées  de  diviser  cette  première  partie  du  travail  en  trois 
chapiires  correspondant  aux  trois  traits  géologiques  les  plus 
importants  :  les  anciennes  chaînes  Calédonienne  et  Armoricaine 
(Hercynienne  ou  Variscique)  et  leS  plaines  sédimentaires  plus 
récentes  de  l'Angleterre  orientale.  Au  point  de  vue  purement 
géologique  en  effet,  les  Iles  britanniques  sont  constituées  à  l'ouest 
et  au  nord  par  les  roches  archéennes  ou  paléozoïques,  que  les 
couches  mésozoïques  recouvrent  en  discordance  dans  la  direction 
du  sud-est,  tandis  que  les  formations  tertiaires  ou  plus  récentes 
encore  n'occupent  guère  que  les  bassins  de  Londres  et  du 
Hampshire. 

Les  régions  étudiées  ici  sont  parmi  les  mieux  connues  à  la 
surface  du  globe  au  point  de  vue  géologique.  Quant  aux  tremble- 
ments de  terre,  s'il  n'y  existe  pas  encore  de  réseau  d'observations 
macro-sismiques,  comme  en  certains  pays,  tels  que  le  Japon, 


8  —  220  — 

rilalie  et  autres,  du  moins  les  informations  scientifiques  de  toute 
espèce  y  sont  assez  développées  au  sein  d'une  civilisation  haute-, 
ment  épanouie,  pour  qu'on  puisse  admettre  qu'une  telle  organisa- 
tion ne  ferait  que  modifier  seulement  les  détails  de  la  description 
sismique  actuelle  dans  ses  traits  de  moindre  importance. 

Il  n'a  pas  été  établi  d'index  bibliographique.  Le  nombre  des 
documents  consultés  est  tellement  considérable  que  ce  mémoire  en 
eût  été  trop  alourdi.  Qu'il  suffise  de  citer  Davison,  Fuchs,  Mallet, 
O'Reilly  et  Perrey  pour  les  tremblements  de  terre,  Barrois, 
Geykie,  de  Lapparent  et  Suess  pour  la  géologie  et  la  géomorpho- 
génie. 

Pour  la  clarté  de  l'exposition,  il  est  nécessaire  de  donner  tout 
d'abord  une  très  rapide  esquisse  de  l'histoire  géologique  de  ces 
pays.  Les  détails  utiles  en  seront  ensuite  précisés  dans  chaque 
subdivision,  de  façon  à  faire  ressortir  les  relations  géologiques 
recherchées.  Celte  description  préliminaire  servira  aussi  de  cadre. 


La  chaîne  Calédonienne 

Les  Iles  Britanniques  sont  montueuses  et  morcelées  à  l'ouest, 
du  côté  atlantique,  mais  à  l'est  elles  tombent  en  pente  douce  sur 
la  mer  du  Nord.  Les  terrains  les  plus  anciens  dominent,  de  ce 
côté-là  ;  les  plus  récents,  carbonifériens,  permiens  et  postérieurs 
jusqu'au  quaternaire  de  ce  côté-ci.  L'ouest  est  plus  instable  que 
l'est,  ce  qui  confirme  d'une  façon  générale  une  loi  énoncée  par  moi 
dès  1895,  et  d'après  laquelle  le  versant  abrupt  d'une  chaîne  est 
d'ordinaire  plus  instable  que  le  versant  doucement  incliné,  ce  qui 
se  conçoit  facilement  au  point  de  vue  géologique  parce  que  le 
premier  est  communément  plus  disloqué  que  le  second. 

Les  Shetlands,  les  Orcades,  l'Ecosse,  les  Hébrides  et  l'Irlande 
constituent  les  débris  du  bord  oriental  d'un  massif  continental 
très  ancien,  archéen  et  précambrien,  au  travers  duquel  l'Océan 
atlantique  s'est  à  une  époque  relativement  récente  ouvert  une 
voie,  et  contre  lesquels  les  mers  géologiques  de  l'est  ont  succes- 
sivement appuyé  leurs  sédiments,  qui  se  recouvrent  les  uns  les 
autres  sous  forme  de  bandes  de  plus  en  plus  orientales.  Cet 
ensemble  montueux  et  déchiqueté  constitue  les  débris  de  la  chaîne 


Calédonienne  déjà  plissée  et  partiellement  arasée  avant  l'époque 
cambrienne  et  qui  se  prolonge  jusqu'en  Norvège.  Elle  est  coupée 
d'écharpe  du  nord-est  au  sud-ouest  par  deux  dépressions  :  les 
Lowlands  d'Ecosse  et  la  grande  plaine  irlandaise  par  où  la  mer 
carboniférienne  l'a  envahie.  Celte  chaîne  prédévonienne  a  encore 
été  morcelée  par  l'irruption  de  l'Atlantique  au  Minch  et  au  canal 
d'Irlande,  à  l'époque  pléislocène  probablement,  tandis  que  ses  Aer- 
niers  fragments  ont  toujours  à  lutter  contre  l'assaut  des  vagues 
de  l'ouesl.  Soumise  à  plusieurs  surrections  successives  qui,  au 
moins  temporairement,  compensaient  les  pertes  due^  à  l'érosion 
et  à  la  dénudalion,  injectée  de  matières  volcaniques  à  plusieurs 
reprises,  hérissée  de  volcans  tous  éteints  maintenant  et  pour  la 
plupart  méconnaissables  sauf  pour  le  géologue,  elle  a  enfin  atteint 
son  état  actuel  sous  l'action  des  glaciers  qui  l'ont  presque  complè- 
tement couverte  et  rabotée. 

L'extrènte  complexité  des  phénomènes  géologiques  dont  la 
chaîne  Calédonienne  a  été  le  théâtre  pendant  de  longues  périodes 
jusqu'à  l'aurore  des  temps  actuels,  ainsi  que  la  grandtur  des  révo- 
lutions qu'elle  a  subies,  font  prévoir  une  certaine  inslabilîté.  El 
c'est  bien  en  effet  ce  qui  se  passe. 


La  chaîne  Armoricaine 

Le  S-'W.  de  l'Irlande,  le  sud  du  pays  de  Galles  et  la  Cor- 
nouailles  en  Angleterre,  la  Bretagne,  le  Cotenlin  et  la  Vendée  en 
France  sont  aussi  les  ruines  d'une  autre  chaîne,  un  peu  plus 
récente  que  la  précédente,  du  vieux  continent  atlantique.  Datant 
de  la  fin  du  carboniférien,  elle  a  subi  des  vicissitudes  toutes  sem- 
blables, sinon  contemporaines.  Tout  aussi  démantelée  par  l'Océan, 
elle  n'a  cependant  pas  subi  le  travail  des  glaciers,  et  les  actions 
volcaniques  y  ont  montré  beaucoup  moins  de  généralité  et  d'in- 
tensité. Mais  si  dans  la  chaîne  du  nord" les  phénomènes  de  dislo- 
cation et  do  rupture  ont,  comme  on  le  verra  plus  loin,  le  plus 
d'influence  et  d'importance  comme  causes  de  séismes,  dans  celle 
du  sud  ce  sont  aussi  les  actions  de  plissement  qui  interviennent 
largement  dans  la  genèse  des  tremblements  de  terre.  En  d'autres 
termes  les  plissements  calédoniens  sont  morts,  tandis  que  les 
XXVIi.  16 


7  —  222  — 

armoricains  semblent  avoir  conservé  un  reste  de  vitalité  sous 
forme  de  séismes. 

Pour  les  deux  chaînes,  la  mer  dlrlande  et  la  Manche  ne  sont 
que  des  accidents  superficiels  et  récents,  n'ayant  entraîné  avec 
eux  qu'une  insignifiante  instabilité  sismique,  sans  rompre  la 
continuité  des  parties  séparées. 

La  cliaîne  armoricaine  porte  aussi  les  noms  d'hercynienne  et  de 
variscique.  Il  est  tout  naturel  ici  de  ne  lui  conserver  que  le  pre- 
mier de  ces  noms. 


Les  plaines  orientales  Anglaises 

Entin  les  plaines  orientales  de  FAngleterre  sont  formées  par 
une  série  de  sédiments  qui  se  sont  déposés,  comme  on  Ta  dit,  sur 
le  rivage  oriental  du  vieux  conthient  atlantique,  dont  Tossature 
était  formée  par  les  chaînes  Calédonienne  et  Armoricaine.  Les  vicis- 
situdes géologiques  y  ont  été  beaucoup  moindres,  aussi  la  staln- 
lito  y  est-elle  beaucoup  plus  grande.  Les  tremblements  de  terre  n*y 
prennent  une  certaine  importance  qu'autour  du  bombement 
Woaldion*  le  principal  accident  géologique  qu'on  y  rencontre. 

Cest  dans  ce  triple  cadre  que  Ton  va  successivement  passer  en 
rwue  diverses  régions  sismîques,  en  commençant  par  le  nord. 


—  223  —  8 


CHAPITRE  PREMIER 

La  chaîne  Calédonienne 

1°  Les  îles  Shetlands 

Dans  les  Shetlands  la  direction  N.-S.  prédomine.  Ce  sont  des 
arêtes  de  schistes  anciens  fortement  comprimées,  dont  les  falaises 
coupées  abruptement  tombent  par  des  cassures  verticales  et 
résultent  de  la  dislocation  de  la  chaîne  Calédonienne  et  de  Teffon- 
drement  pléistocène  de  TAtlantique  du  N.-W.  Elles  sont  donc  un 
reste  du  rivage  oriental  de  Tancien  continent.  Occupant  depuis  si 
longtemps  une  telle  position,  il  n'est  pas  étonnant  qu'elles  soient 
stables.  Il  est  vrai  que  d'éminents  géologues,  comme  Judd  et 
Geykie  ne  doutent  pas  qu'à  l'époque  pléistocène,  comme  on  le 
verra  plus  en  détail  plus  loin,  la  mer  du  Nord  exondée  prolon- 
geait la  vallée  inférieure  du  Rhin  jusqu'aux  parages  des  Shetlands 
et  des  Feroer.  L'immersion  relativement  récente  de  cette  terre  n  a 
donc  laissé,  pour  une  raison  ou  pour  une  autre,  aucune  trace 
d'instabilité  dans  ces  îles. 

En  fait  on  n'y  connaît  que  quelques  rares  séismes  propres,  en 
défalquant  ceux  qui  leur  viennent  de  Norvège.  Unst,  où  précisé- 
ment quelques  secousses  propres  ont  été  signalées,  est  située  sur 
une  ligne  de  fracture,  mais  comme  les  autres  fractures  de 
l'archipel  sont  stables,  il  serait  téméraire  d'attribuer  ces  secousses 
à  la  dite  fracture.  Cette  suggestion  a  besoin  d'être  confirmée. 

Des  coulées  porphyritiques,  alternant  avec  des  dépôts  contem- 
porains du  vieux  grès  rouge  dévonien  inférieur,  attestent  bien  qu'à 
cette  époque  reculée  cette  portion  de  la  chaîne  Calédonienne  a 
été  le  théâtre  d'actions  dynamiques  intenses.  Mais  tout  est  rentré 
dans  Tordre  depuis  longtemps,  et  c'est  une  remarque  que  Ton 
aura  bien  souvent  à  faire,  à  savoir  le  manque  de  pérennité  des 
phénomènes  éruptifs.  Quant  aux  éruptions  sous-marines  signalées 
en  1768  et  en  1784,  près  de  Fetlar,  il  va  sans  dire  qu'elles  sont 
absolument  fausses.  La  mort  de  nombreux  poissons  et  le  bouillon- 


9  —sai- 

nement de  la  mer  observés,  paraît-il,  en  ces  deux  occasions, 
doivent  être  uniquement  attribués  à  des  dégagements  gazeux,  ou 
peut-être  à  des  phénomènes  thermaux  temporaires  provoqués  dans 
les  vases  du  fond  par  quelque  tremblement  de  terre  sous-marin. 

1.  Leerwick.  —  2.  Unst,  4(*). 

2°  Les  Hébrides 

Quoique  Tassimilalion  absolue  des  Hébrides  avec  les  LofiFoten 
n'ait  pas  été  complètement  confirmée  par  les  plus  récentes  études, 
il  n*en  reste  pas  moins  vrai  que  les  premières  sont  des  fragments 
de  la  chaîne  Calédonienne,  représentée  dans  ces  îles  par  le  grès 
Lewisien  ou  fondamental.  Elles  sont  séparées  de  l'Ecosse  par  le 
fossé  du  Minch,  dont  la  grande  profondeur  dans  le  Little  Minch 
atteste  l'effondrement  d'une  bande  N.N.E.-S.S.W.  de  la  chaîne. 
Cette  ligne  de  dislocation  est  très  ancienne,  puisqu'elle  a  permis 
l'entrée  de  ce  détroit  à  la  mer  cambrienne  qui  est  ainsi  venue 
déposer  le  grès  de  Torridon  sur  le  rivage  opposé  des  Highlands. 

Je  ne  connais  aucun  séisme  propre  aux  Hébrides.  La  fracture 
du  Minch  a  donc  acquis  une  parfaite  stabilité,  et  son  ancienneté 
rend  bien  raison  du  fait. 

On  peut  toutefois  se  demander  pourquoi  deux  fractures,  comme 
le  Minch  et  le  Grand  Glen,  probablement  aussi  anciennes  l'une  que 
l'autre,  près  que  parallèles,  par  conséquent  dues  vraisemblablement 
aux  mêmes  efforts,  sont  actuellement  la  première  stable,  la 
seconde  instable,  comme  on  le  verra  plus  loin.  Il  est  assez  difficile 
de  répondre  avec  précision  à  cette  question.  Pour  le  moment  il 
faut  se  contenter  de  constater  ce  contraste,  en  suggérant,  faute  de 
mieux,  que  les  éruptions  tertiaires  du  Minch  méridional  ont 
ramené  l'équilibre,  détruit,  et  non  encore  assis  au  grand  Glen  par 
les  soulèvements  ultérieurs  de  l'Ecosse.  Ce  ne  serait  d'ailleurs  pas 
un  cas  unique  de  stabilité  acquise  après  des  éruptions,  même 
assez  récentes,  comme  celles  dont  il  s*agit  ici  :  on  peut  presque 
dire  que  c'est  là  un  fait  d'ordre  très  général. 


(*)  Dans  les  listes  qui  suivent  chaque  subdivision  sismique,  le  premier  nombre 
est  un  numéro  de  référence  avec  la  carte,  tandis  que  le  second  est  le  nombre  de 
séismes  observés  dans  la  localité  correspondante,  ou  plutôt  y  ayant  eu  leur 
épicentre,  quand  il  est  supérieur  à  un. 


<0 


La  stabilité  des  Hébrides  exclut  aussi  toute  idée  de  survivance 
des  actions  qui  ont  plissé  et  arasé  le  grès  Lewisien  avant  le  dépôt 
du  grès  de  Torridon,  c'est-à-dire  à  une  époque  au  moins  précam- 
brienne.  C'est  d'ailleurs  là  un  fait  général  pour  ces  anciens  plisse- 
ments, dont  la  très  grande  ancienneté  explique  la  stabilité 
BÎsmique  définitivement  acquise. 

L'antiquité  de  la  fracture  du  Miuch  ne  l'a  pas  empêchée  d'ac- 
compagner à  une  époque  beaucoup  plus  récente  des  éruptions 
basaltiques  d'une  très  grande  importance,  qui  se  sont  étendues 
jusqu'au  Comté  d'Antrîm  en  Irlande.  Elles  paraissent  être  sorties 
de  nombreuses  bouches  et  s'être  à  plusieurs  reprises,  surtout  pen- 
dant des  périodes  de  repos  volcanique,  superposées  à  des  argiles 
à  lignites  sur  l'âge  desquelles  on  n'est  point  d'accord,  Forbes  les 
considérant  comme  miocènes,  et  Gardner  les  faisant  remonter 
jusqu'à  l'éocène.  Mais  il  n'en  reste  pas  moins  que  le  Mincli  a  rejoué 
à  l'époque  tertiaire  sous  forme  d'éruptions  volcaniques  grandioses, 
qui  n'ont  laissé  derrière  elles  aucune  trace  d'instabilité  sismlque, 
comme  forme  ultime  des  actions  dynamiques  intenses  qui  les  ont 
produites,  puisque  les  Hébrides  sont  absolument  indemnes  de 
secousses.  Ces  épanchements  tertiaires  se  retrouvent  à  Sint-Kilda, 
îlot  isolé  au  large  et  dans  l'ouest  des  Hébrides,  aux  Féroer  et 
jusqu'en  Islande.  On  a  donc  là  un  exemple  comparable  à  ceux  du 
Dekkan,  et  du  N.-W.  de  l'Amérique  du  Nord,  toutes  régions  ou 
la  stabilité  sismique  contraste  avec  l'énormité  des  phénomènes 
éruptifs  de  l'époque  tertiaire. 

Enfin  les  actions  qui  ont  démantelé  à  l'époque  pléistocène  ou 
tout  au  plus  pliocène  cette  énorme  couverture  de  laves  de  l'Atlan- 
tique du  N.-W.,  ont  complètement  disparu.  Il  semblerait  même 
qu'elles  aient  dû  être  assez  superficielles,  si  l'on  tient  compte 
de  la  presque  horizontalité  du  socle  sous-marin  qui  s'étend  à 
l'ouest  et  au  N.-W.  des  lies  Britanniques,  et  cela  expliquerait  bien 
la  stabilité  de  ces  territoires. 


ige  oriental  du  Minch  < 


■:rsant  occidental  des  Highlands 


Cette  région  a  pour  limite  orientale  la  ligne  de  partage  des  eaux 
du  Minch.  Elle  part  du  cap  Whiton  Head  sur  la  côte  septen- 
trionale du  Sutherland,  pour  aboutir  à  l'angle  S.-W-,  de  l'Ile  vol- 


H  —  226  — 

canique  de  Mull.  Dans  le  nord  celte  ligne  coïncide  à  peu  près  avec 
la  grande  dislocation  d'Erriboll-Ullapool,  qui  s'étend  sur  145  kilo- 
mètres de  long  jusqu  a  File  Tirée,  et  qui,  antérieure  au  grès 
rouge,  limite  les  gneiss  des  Highlands.  Cette  ligne  de  fracture  est 
parallèle  au  Minch  et  au  grand  Glen.  Accompagnée  de  nombreux 
et  énormes  chevauchements,  elle  limite  à  l'est  un  grand  territoire 
gneissique  disloqué  par  d'innombrables  fractures  S.  E.-N.  \V.,  entre 
Fromaven  et  Coulmore.  Ces  fractures  secondaires  sont  aussi 
anciennes  que  la  principale,  et  toutes  sont  parfaitement  conso- 
lidées, puisque  la  région  est  en  somme  assez  stable. 

Les  quelques  rares  séismes  qui  ébranlent  ce  territoire  doivent 
donc  être  mis  en  relation  avec  d'autres  accidents  géologiques.  Il 
faut  s'adresser  aux  fractures  qui  ont  découpé  la  côte  en  Qords 
profonds,  se  prolongeant  par  des  vallées  abruptes  jusqu'à  la  ligne 
de  faîte.  Or  ces  lignes  sont  antérieures  au  vieux  grès  rouge  qui  a 
pu  se  déposer  sur  leurs  fonds.  Leur  ancienneté  s'oppose  à  ce  qu'on 
les  rende  responsables  des  secousses  en  question.  Heureusement 
ces  fjords  seraient  encore  le  siège  de  bradisismes,  qui  sufOraient 
à  l'explication  cherchée,  par  les  mouvements  modernes  qu'ils 
semblent  déceler.  C'est  ainsi  que  le  village  de  Kinloch-Ewe  (en 
gaélique  :  le  bout  du  monde)  aurait  été,  il  y  a  peu,  l'extrémité 
même  du  fjord,  tandis  qu'acluellement  ce  village  occupe  l'extré- 
mité orientale  du  Loch  Mare,  lac  allongé  séparé  de  la  mer  par  un 
seuil  de  plusieurs  kilomètres  de  long.  L'homme  aurait  donc  été 
témoin  de  ces  mouvemenls  qui,  ici,  coïncideraient  avec  quelques 
secousses  sismiques. 

Un  autre  accident  géologique  de  très  grande  importance  se 
montre  dans  le  sud,  c'est  la  ligne  des  îles  volcaniques  de  Skye, 
Rum,  Mull  et  de  la  presqu'île  d'Ardnamurchan.  L'activité  y  a 
dépassé  Tépoque  miocène,  mais  absolument  éteinte  maintenant,  la 
fracture  volcanique  ne  donne  plus  signe  de  vie  que  par  de  très 
rares  séismes  qu'on  peut  lui  attribuer  faute  d'autre  cause  appa- 
rente. 

1.  Cuilion  Hill.  —  2.  Kinlochmoidart,  —  3.  Kintail.  —  4.  Loch  Alsb.  — 
5.  Loch  Broom.  3.  —  6.  Loch  Hourn  Head,  2.  —  7.  Ue  Martin.  —  8.  De  MnlL  — 
9.  Strontian.  —  HX  Tinafuline.  —  11.  Iles  Tresnish. 


4"  Canal  CaUdonien,  ou  Grand  G/en,  ou  Loch  N'ess 

Avec  cette  région  od  enlie  dans  le  véritable  massif  des  High- 
lands.  Elle  est  limUée  à  l'est  par  l'arête  des  Glashum,  des  Mona- 
ghlea  et  des  Koryaraick,  et  au  sud  par  une  arête  transversale  pas- 
sant au  sud  du  Bon  Nevis.  Le  trait  principal  en  est  la  Grand  Glen, 
Canal  Calédonien  ou  Loch  Ness,  très  profonde  cassure  déjà  des- 
sinée à  l'époque  dévonienne.  La  très  grande  ancienneté  de  cette 
fracture  n'en  a  cependant  pas  encore  permis  la  complète  conso- 
lidation, puisque  de  Fort  William  à  Inverness  se  trouve  une  des 
régions  les  plus  instables  des  Iles  Brilanniques,  après  celle  de 
Coinrie  loulefois.  La  forme  des  isoséistes.  allongées  de  part  et 
d'autre  du  Glen  et  dans  le  même  sens,  montre  bien  que  c'est  cet 
accident  géologique  qui  joue  encore  sous  forme  de  séismes,  surtout 
autour  d'Inverncss,  mais  en  conséquence  d'efforts  tectoniques  qui 
ne  sont  pas  la  continuation  directe  de  ceux  qui  lui  ont  primiti- 
vement donné  naissance. 

Le  Grand  Glen  a  une  influence  sîsmogénique  si  marquée  pour 
rinvernesshire  qu'un  aperçu  de  son  histoire  géologique  s'impose 
ici.  Il  n'y  a  pas  de  doute  que  ce  ne  soit  une  grande  et  ancienne 
fracture,  avec  affaissement  de  sa  lèvre  S.-E.  par  rapport  à  celle 
du  N.-W.  Mais  d'autre  part  sa  profondeur  est  considérable, 
260  mètres  en  certains  points  du  Loch  Ness,  lac  dont  la  surface 
n'est  qu'à  17  mètres  au-dessus  du  niveau  de  la  mer.  Or  le  lever  de 
ses  parois,  exécuté  vers  1890  par  Th.  Scott  pour  le  bureau  des 
pêcheries,  a  fait  reconnaîlre  que  ses  parois  présentent  tous  les 
caractères  d'un  canon  ou  d'une  étroite  vallée  submergée.  Son 
thalweg  a  donc  dû  êlre  parcouru  par  un  fleuve  assez  puissant  pour 
élargir  et  approfondir  la  fracture  et  ayant  son  écoulement  naturel 
vers  une  mer  assez  éloignée.  L'Ecosse  était  par  conséquent  une 
masse  continentale  qui  s'est  affaissée  et  morcelée  en  même  temps 
que  la  mer  du  Nord  s'effondrait,  c'est-à-dire  à  l'époque  plétstocène, 
en  submergeant  le  prolongement  de  la  vallée  du  Rhin,  dont  on  a 
déjà  parlé  et  qui  auparavant  collectait  les  eaux  du  versant 
oriental  de  l'Angleterre  et  des  fjords  norvégiens.  Geile  conclusion 
résulte  de  nombreuses  considérations  et  en  particulier  de  l'iden- 
tiâcalion  faite  par  Geykie  des  graviers  à  Elephas primigeniiis  de 
l'Angleterre orienlale  et  de  ceux  delà  basse  vallée  actuelle  du  Rhin. 


13 


-  228  - 


Et  à  cette  même  époque,  le  Grand  Gleti  non  eiïondrc  à  ?43  mèf res 
au-dessous  du  niveau  de  la  mer  envoyait  ses  eaux  dans  le  Rhin 
pléistocène  qui  se  jetait  en  quelque  point  au  N.-VV,  des  Feroer. 
Naturellement  l'amplitude  du  mouvement  vertical  du  fond  a  été 
bien  sDpérieure  à  343  mètres. 

Rien  donc  d'étonnant  qu'après  de  telles  vicissitudes  l'équilibre 
du  Grand  Glen  n'ait  pu  encore  que  se  mat  rétablir  depuis  celte 
époque  relativement  très  récente,  d'où  les  nombreuses  secousses 
de  tremblement  de  terre  qui  se  produisent  dans  sa  partie  septen- 
trionale de  Fort  William  à  Inverness,  avec  tendance  marquée  à 
prendre  d'autant  plus  de  fréquence  et  d'intensité  qu'on  se  rap- 
proche de  cette  ville.  Cela  est  tellement  vrai  que  la  cassure  tout 
aussi  ancienne  du  Minch  est  restée  stable,  parce  qtie  précisément 
cette  dernière  ne  semble  pas  avoir  participé  à  l'affaissement 
pléistocène.  Il  y  a  plu.e,  les  séisnies  de  l'Invernesshire  ont  le  plus 
souvent  leurs  épicentres  à  l'est  du  Grand  Glen,  c'est-à-dire  du 
côté  de  l'effondrement  de  la  mer  du  Nord.  A  coup  sûr  cette 
disposition  des  épicentres  n'est  pas  fortuite. 

Davison  ne  regarde  pas  la  fracture  du  Grand  Glen  comme  la 
cause  directe  de  ces  secousses,  ce  en  quoi  il  a  parfaitement  raison. 
Mais  Je  ne  saurais  suivre  plus  loin  ce  sismologue  éminent,  quand, 
se  référant  au  fait  indiqué  plus  liant  que  les  épicentres  dominent 
à  l'est,  il  en  conclut  que  le  district  instable  de  l'Invernesshire  est 
placé  sur  un  grand  voussoir  compris  entre  le  Grand  Glen  et  une 
fracture  embranchée  sur  lui,  passant  à  l'est,  et  dont  ces  épicentres 
latéraux  marqueraient  justement  la  position,  en  en  démontrant  en 
même  temps  et  à  eux  seuls  l'existence,  car  une  telle  faille  latérale 
n'a  pas  encore  été  relevée  sur  le  terrain.  Les  chocs  seraient  pro- 
duits par  des  affaissements  ou  des  tassements  du  voussoir;  le  plus 
grand  glissement  se  produirait  le  long  de  la  faille-embranchement 
(branch-fault),  causant  ainsi  une  augmentation  immédiate  de 
l'effort  le  long  de  la  fracture  principale  (Grand  Glen),  qui  serait 
graduellement  relevée  par  une  succession  de  petits  glissements. 

A  ces  suggestions,  très  intéressantes  d'ailleurs,  on  peut  tout 
d'abord  objecter  qu'il  est  certainement  fort  imprudent  d'alléguer 
une  faille  profonde  encore  inconnue  et  que,  si  de  grands  tremble- 
ments de  terre  ont  causé  des  failles,  ou  mieux  ont  coïncidé  a^ 
leur  formation,  ce  n'est  pas  à  dire  que  toute  petite  secoussftfl 


■  229  — 


14 


voisinage  en  puisse  augmenter  le  rejet,  si  peu  que  ce  soit.  Il  esl,  je 
crois,  plus  scienlilique  de  ne  pas  chercher  à  tant  préciser,  et  à  se 
contenter  de  dire  pour  le  moment  que  les  secousses  de  l'Inver- 
nesshire  sont  vraisemblablement  la  conlînuation  des  efforts  pléîs- 
tocènes  qui  ont  abaissé  le  fond  du  Grand  Glen  à  la  profondeur  où 
nous  le  voyons  maintenant. 

S'il  en  est  réellement  ainsi,  les  séismes  de  Fort  William  seront 
attribués  aux  mêmes  efforts  et  non  aux  phénomène?  récents 
d'exhaussement  décelés  aux  environs  par  des  terrasses  à  coquilles, 
que  Guyn-Geffreys  considère  comme  très  proches  parentes  de 
celles  des  mers  voisines.  On  sait  d'ailleurs  que  rarement  les  bra- 
disismes  modernes  coïncident  avec  des  régions  instables. 

D'autres  cassures  transversales  rencontrent  le  Grand  Gien, 
principalement  à  l'ouest,  et  deux  au  moins,  le  Glen  Garry  et  celle 
qui  se  trouve  au  sud  du  Kraigora,  montrent  encore  une  certaine 
instabilité  sismique, 

Par  contre  le  Sulherland,  le  Caîthness  et  les  Orcades  sont  par- 
faitement stables.  Ces  deux  comtés  sont  relativement  bas  et 
recouverts  de  vieux  grès  rouge  dévonien,  de  nouveau  grès  rouge 
triasique  et  même  de  dépôts  jurassiques.  C'est  donc  qu'il  s'agit  là 
d'un  versant  de  la  chaîne  Calédonienne  qui,  depuis  l'ère  dévo- 
nienne,  a  formé  la  côte  stable  d'une  mer  ouverte  à  l'est.  Et  ce  petit 
district  participe  à  la  stabilité  du  versant  oriental  de  l'Angleterre, 
dont  il  rappelle  en  quelque  sorte  les  caractères  sédiraenlaires. 

Les  Qords  des  Orcades  sont,  comme  ceux  du  versant  oriental  du 
Minch,  tournés  vers  l'ouest  mais,  contrairement  à  ce  qui  semble 
se  passer  pour  ceux-ci,  n'accusent  plus  aucune  instabilité  sismique, 
même  faible.  Les  dislocations,  grâce  auxquelles  se  sont  produites 
les  éruptions  porphyriques  du  vieux  grès  rouge  supérieur  dans 
ces  lies,  sont  aussi  parfaitement  consolidées. 

En  résumé,  l'instabilité  sismique,  d'ailleurs  importante  dans 
celte  région,  y  est  strictement  localisée  au  Grand  Glen,  et  à  deux 
autres  fractures  secondaires,  Glen  Garry  et  Kraigora. 

I.  Aeitreach.  —3.  Aldourie,  3,  ~  3.  Ardochy.  13.  -  4.  Balnafettack,  3. — 
5.  BenfJevia.  — 6.  Buinhrew,  5.  —  7.  Clanachharry.  —  8,  Clunes.  — 9.  Dala- 
roMie,  i.  —  10  Daviot.  —  11.  Docligairooh,  27.  —  li.  Dodigarroth  Locts.  — 
13.  Dratnaian.a.  —  U.  Druramaiirochil,  4.  —  15.  Feddan.  —  16  Findborn.  — 
17.  Gleo  Garry,  7.  —  18,  Glen  MaMran.  — 19.  Glen  Nevis.  -  20.  Gleo  Quoich,  «. 


15  —  230  — 

—  21.  Glen  Urquhart. — 22.  Les  Highlands.  —  23.  Holm,  14.  —  24.  Invergany,  18. 

—  25.  Inverness,  30.  —  26.  Inverness  district  Asylum.  —  27.  Kilmorach.  — 
28.  Kraigora,  4.  —  29.  Loch  Aber.  —  30.  Loch  Ness,  3.  —  31.  Loch  Ness  (Extré- 
mité nord  du  — ).  —  32.  Strathglass.  —  33.  Sutherland  County.  —  34.  Teanas- 
sie.  —  35.  Torbreck,  4.  —  36.  Fort  William,  4. 

b^  Versant  nord  des  Gram'pians 

Celle  région  forme  l'angle  N.-E.  de  TÉcosse  et  est  limitée  à 
la  troncalure  Duncan  Ness-Kinnairds  Head.  Le  rivage  nord  est 
parallèle  à  Tarêle  des  Grampians  du  Dalvvhinnie  à  Stonehaven,  et 
le  rivage  oriental  l'est  au  Grand  Glen.  Tout  le  territoire  appartient 
à  l'ancien  massif  calédonien,  sauf  une  petite  surface  de  vieux  grès 
rouge  à  l'ouest  et  près  du  cap  Kinnairds  Head,  et  qui  appartient 
au  même  golfe  dévonien  qui  a  auréolé  de  ses  dépôts  la  côte 
du  golfe  d'Inverness.  Aussi  pour  la  même  raison  que  pour  le 
Caithness,  cette  région  est  parfaitement  stable.  Quelques  rares 
séismes  peuvent  être  attribués  aux  cassures  où  coulent  la  Spey 
et  l'Ythan.  Les  terrasses  que  l'on  remarque  dans  ces  vallées 
témoignent  qu'elles  ont  participé  à  un  mouvement  récent  d'exhaus- 
sement, aussi  bien  éteint  d'ailleurs  que  celui  d'immersion  de  la  mer 
du  Nord. 

1.  AberdeeDshire.  —  2.  A  bernez.  —  3.  Crathes.  —  4.  Dalwhinnie,  2.  — 
5.  Tureff,  2. 

6o  Grampians  du  nord,  ou  Perthshire 

Cette  région  comprend  la  partie  la  plus  compacte  des  Highlands. 
Sa  limite  méridionale  court  de  l'ouest  à  l'est,  du  Ben  Lui  au  Fife 
Ness,  en  empruntant  une  partie  des  Ochrill  Hills  et  en  séparant 
les  eaux  du  Firth  of  Tay  de  ceux  du  Firth  of  Forth.  Les  terrains 
primaires  de  la  chaîne  Calédonienne  et  les  hauteurs  de  cette  chidne 
s'arrêtent  à  une  grande  dislocation,  orientée  N.N.E.-S.S.W.,  et  qui 
courant  d'Aberdeen  à  Greenock  s'en  va  traverser  Tile  d'Arran. 
Dès  les  temps  dévoniens  et  carbonifériens  celte  cassure  existait, 
car  les  sédiments  de  ces  deux  époques  se  sont  accunmlés  sur  son 
flanc  sud  en  s'y  appuyant.  Elle  ne  paraît  pas  encore  parfaitement 
consolidée  vers  son  extrémité  orientale,  car  elle  se  présente 
tout  naturellement  à  l'esprit  pour  expliquer  les  séismes  assez 


fiéquenis  de  Pertli  et  de  ses  environs.  Disons  tout  de  suite  que 
cette  suggeslion  ne  semble  pas  devoir  être  parlagée  par  Davison. 
II  vaut  donc  mieux  laisser  la  queslion  en  suspens. 

D'autres  fractures  transversales,  mais  secondaires,  affectent  le 
massif  primaire  des  Grampians.  Celte  du  Leoch  Eearn  est  bien 
connue  des  sismologues  par  la  série  de  secousses  si  nombreuses 
qui  nnl  lant  agité  Comrie  et  ses  environs  de  1838  à  1850  et  ont  été 
étudiées  par  Mac-Farlane.  Elle  a  d'ailleurs  joué  à  bien  d'autres 
reprises,  mais  avec  moins  d'inlensité  el  de  durée  loulefois. 
Davison  ne  pense  pas  qu'il  faille  allribuer  les  séismes  de  Comrie  à 
la  grande  faille  bordière  qui  passe  seulement  â  un  mille  au  sud  de 
cette  localité,  mais  je  ne  vois  point  qu'il  donne  de  cette  négalioa 
une  raison  bien  définie.  En  tout  cas  on  peut  bien  aussi  se  référer 
à  la  faille  transversale  du  Loch  Earn,  d'aulant  plus  que  plus  à 
l'ouest  d'autres  cassures  secondaires  el  transversales  aussi,  Ben 
Voirlich  el  Loch  Tay,  ont  donné  lieu  à  quelques  séismes.  Quoi  qu'il 
en  soit,  Comrie  est  certainement  le  point  te  plus  instable  les  Iles 
Britanniques. 

Un  dernier  centre  secondaire  d'instabilité  se  montre  dans  les 
Ochrill  Hills.  De  ce  que  les  épicentres  sont  placés  latéralement  à 
la  faille  principale  de  ce  nom,  Davison  en  infère  qu'ils  ne  lui  sont 
pas  dus,  mais  bien  à  quelque  faille  hypothétique  non  relevée 
encore  par  le  Geological  Survey.  On  peut  ici  répéter  ce  qui  a  été 
dit  pour  le  Grand  Glen  et  restituer  ces  secousses  à  ladite  faille. 

1.  Amulrie.  —  2.  Ârdvoirlich.  —  îi.  Ballenloan,  2.  ~  4,  Ben  Voirlkh.  — 
B.  ClHthreck.  —  6,  Comrie,  443.  —  7.  Crieff,  5.-8.  Dunnichen.  —  9.  Dunning.  — 
10.  Fillian(S'),  —  11.  Firlh  of  Tay.  —  12.  Green  Loaning.  —  13.  Lawers.  — 
14.  Loch  Eaia,  2.  —  lô,  Logierail.  —  16.  Ouhriil  Hills,  5.  —  17.  Ferlb.  5.  — 
18.  Perlhshire.  —  19.  Pittochrie.  —  20.  Stralheani.  —  31.  Troiiiperma.  — 
«3.  UpperSIraUiearD,  4. 


7"  Gramyians  du  sud  et  Cantyre 

Cette  région  bomée  à  l'ouest,  au  nord  et  à  l'est  par  les  troisième, 
quatrième  et  sixième  régions,  est  limitée —  à  l'est  par  une  ligne  qui 
partant  du  Ben  Voirlich  dans  les  Grampians  longe  le  Loch  Lon  à 
l'ouest  —  puis  au  sud-est  par  la  ligne  de  partage  des  eaux  enlre 
le  Firth  of  Clyde  et  le  Sohvay  Firth  du  Cairn  Table  à  la  Corsewall 
Point  (Wiglonshire). 


17  —  232  — 

Tout  le  nord  de  la  région  jusqu'à  la  dislocation  Âberdeen- 
Greenock-Arran,  dont  on  a  déjà  parlé,  appartient  au  niasaf 
Calédonien.  Le  Grand  Glen  s'y  continue  par  le  Loch  Linnbue  et 
rOronsay  Passage.  Cette  eictrémité  sud  du  Grand  Glen  est  bien 
plus  stable  que  sa  partie  nord  (quatrième  région).  Toutefois  des 
séismes  ont  agité  Tile  Lismore,  et  d'autres  ont  eu  leurs  épicentres 
aux  environs  de  celle  de  Colonsay.  La  cassure  de  même  direction 
du  Loch  Âwe  a  aussi  été  le  théâtre  de  quelques  secousses.  Il  en 
est  aussi  de  même  pour  les  fractures  transversales  secondaires 
des  Loch  Lewis,  Etyve  et  Gilp.  Ces  Lochs  et  tout  particulièrement 
le  second  présentent  un  profil  longitudinal  très  irrégulier,  des- 
cendant, comme  le  Loch  Ness,  fort  au-dessous  du  fond  de  la  mer 
voisine,  accusant  ainsi  l'effet  d'intenses  dislocations  sur  le  bord 
sud-ouest  du  massif,  dont  cependant  l'équilibre  est  à  peu  près 
atteint  maintenant,  puisque  au  demeurant  l'ensemble  de  la  région 
est  assez  stable. 

L'Ayrshire  fait  partie  de  la  dépression  des  Firth  of  Clyde  et 
Firth  of  Forlh,  connue  sous  le  nom  des  Lowlands  d'Ecosse,  et 
que  nous  savons  exister  depuis  les  temps  dévoniens  si  éloignés. 
Comme  eux,  il  est  parfaitement  stable  en  dépit  des  mouvements 
d'affaissement  qui  y  ont  eu  lieu  depuis  les  temps  historiques. 

Les  éruptions  permiennes  de  porphyrites,  qui  ont  jailli  des 
nombreux  cônes  de  ce  comté,  pas  plus  que  celles  beaucoup  plus 
récentes  de  trapps  et  de  basaltes  des  îles  Arran,  Ailsa  Craig  et 
Bass,  n'ont  laissé,  sous  forme  de  tremblements  de  terre,  aucune 
trace  des  dislocations  qui  les  ont  accompagnées. 

1.  Ile  d' Arran.  —  2.  Colonsay  et  Phadda  (entre  les  lies — ).  3.  ConDal. — 
4.  Inverhallen.  —  5.  Kelly  Harbour.  —  6.  Kimelford,  2.  —  7.  Loch  Awe.  — 
8.  Loch  Leven.  —  9.  Oban,  3.  —  10.  Hothesay.  —  11.  Ile  Scarba,  2 

8**  Dépression  des  Firth  of  Clyde  et  Firth  of  Forth,  ou  Lowlands 

Cette  dépression  s'appuie  au  nord  sur  la  grande  faille  bordière 
Aberdeen-Greenock  déjà  décrite  et  au  sud  sur  une  crête  irré- 
gulière qui,  partant  du  White  Hill,  rejoint  la  mer  du  Nord  par  les 
collines  de  Lamniermuir  un  peu  au  N.-W.  de  Sint  Abbs  Head.  Sa 
direction  générale  est  à  peu  près  parallèle  à  cette  dislocation 
et  elle  comprend  le  talus  septentrional  des  Southern  Uplands 


—  255  — 


18 


d'Ecosse.  Cette  aire  a  élé  déprimée  très  anciennement  puisque  les 
couches  dévonîennes  et  carbonifériennes  s'y  sont  déposées.  Les 
intrusions  éruptives  anciennes  y  sont  très  importantes  et  jouent 
un  certain  rôle  dans  le  relief  du  pays,  leur  dureté  leur  ayant  per- 
mis de  résister,  mieux  que  les  sédiments  voisins  et  encaissants, 
aux  agents  extérieurs  do  destruction,  érosion  et  dénudalion.  C'est 
ainsi  que  les  collines  du  Pentland  sont  restées  en  saillie. 

Des  symptômes  d'exhaussement  moderne  s'y  montrent  en 
plusieurs  points  et  sous  diverses  fornifs  ;  terrasses  marines  hori- 
zontales et  en  escalier  des  esluaires  du  Forfh,  de  laClyde  et  du 
Tay;  restes  de  baleines,  de  phoques,  de  marsouins,  etc.,  aux 
environs  de  Glascow;  arrêt  de  la  Grande  Muraille  d'Antonin  loin 
de  la  côte  actuelle,  alors  qu'elle  avait  certainement  élé  construite 
de  mer  à  mer  à  ses  deux  extrémités.  Pour  donner  une  idée  de 
l'amplitude  de  ce  mouvement  d'exhaussement,  il  suffit  de  rappeler 
que  d'après  les  éludes  de  Geykie  sur  les  fondations  romaines  du 
port  de  Falkirk  (Alaterra),  la  différence  de  niveau  atteindrait T^.W. 
D'ailleurs  cet  exhaussement  n'est  pas  tout  à  fait  général,  puisque 
la  côte  du  Fifeshire  montre  des  forêts  et  des  tourbières  sul)- 
mergées,  indices  d'un  mouvement  contraire  d'affaissement. 

On  pourrait  donc  s'attendre  à  une  certaine  instabilité  sismique 
dans  une  région  qui,  après  avoir  été  pendant  de  si  longues 
périodes  géologiques  une  zone  d'affaissenieni,  tend  visiblement  à 
se  relever  maintenant,  ou  tout  au  moins  s'est  relevée  à  une  époque 
récente,  d'autant  plus  que  ce  mouvement  est  en  sens  inverse  de  la 
submersion  pléislocène  de  la  mer  du  Nord.  Il  n'en  est  rien  :  les 
séismes  y  sont  plutôt  rares,  et  très  certainement  Edimbourg  n'a 
dû  qu'à  son  importance  de  capitale  le  privilège  de  se  voir  attribuer 
des  tremblements  de  terre  qui  avaient  leur  épicenire  ailleurs,  par 
exemple  dans  le  Perthshire, 

On  connaît  cependant  des  secousses  vraiment  propres  à  cette 
ville.  Mais  Ralph  Richardson  observe  qu'on  ne  peut  les  mettre  en 
relation  avec  les  nombreuses  failles  qui  s'y  croisent  et  ont  été 
injectées  de  dykes  de  trapp.  C'est  donc  qu'elles  seraient  main- 
tenant parfaitement  consolidées  ou  que  les  efforts  tectoniques  qui 
les  ont  produites  sont  maintenant  absolument  éteints.  Ce  n'est 
point  du  tout  l'opinion  de  Davison.  Ce  sismologue  montre  que  les 
environs  d'Edimbourg  sont  très  disloques,  que  plusieurs  failles 


19  —  234  — 

p.arallèles  aux  Pentland  Hills,  courant  donc  N.E.-S.W.,  traversent 
la  région  épiccntrale  des  secousses  de  janvier  1889,  et  qu'enfin 
d*autres  secondaires  recoupent  orthogonalement  les  premières. 
L'une  de  celles-là,  sur  le  côté  N.-W.  de  Taxe  de  cette  région 
épicentrale,  va  de  la  tête  de  la  vallée  de  Logan  à  la  colline  North 
Black,  avec  rejet  vers  le  N.-W.^  et  Davison  est  porté  à  lui  faire 
jouer  un  rôle  prépondérant  dans  le  cas  des  secousses  précitées.  Il 
y  a  évidemment  lieu  de  se  ranger  à  son  opinion. 

Comme  toujours,  les  éruptions  permiennes  du  Fifeshire  ont 
laissé  ce  comté  parfaitement  stable. 

Quelques  tremblements  de  terre  ont  aussi  agité  les  Campsie 
Hills  et  leurs  environs.  Il  faut  probablement  les  attribuer  à  la 
cassure  du  Loch  Lomond,  ou  à  la  grande  dislocation  bordière,  qui 
passe  non  loin  au  nord. 

Quelques  séismes  du  district  minier  de  Kilsyth  doivent  tout  par- 
ticulièrement attirer  Tattention.  Ils  ont  pour  caractère  d'être  très 
locaux  et  très  faibles.  Ce  que  Ton  en  va  dire  s'appliquera  exacte- 
ment à  ceux  de  Pendlelon,  près  de  Manchester  et  de  la  vallée 
do  Rhondda,  dans  le  Glamoi-ganshire,  et  Ton  n'a  qu'à  reproduire 
l'opinion  de  Davison  à  leur  sujet  en  s'y  ralliant  complètement. 

Dans  les  districts  miniers,  et  surtout  d'ancienne  exploitation,  on 
sait  qu'il  se  produit  des  affaissements  et  des  chutes  de  roches 
qu'on  a  pu  souvent  constater  et  qui  se  traduisent  au  dehors  par 
des  dépressions  du  sol  sus-jacent.  Jicinski  a  fait  de  ces  phéno- 
mènes une  très  intéressante  étude.  Quoique  dans  le  cas  des  petites 
secousses  sus-visées,  ces  chutes  de  roches  ou  de  couches  n'aient 
pas  été  observées  directement,  il  n'est  pas  antîscientifique 
d^admettre  qu'elles  aient  eu  lieu  réellement  et  assez  brusquement 
pour  causer  ces  légers  séismes,  sans  avoir  eu  assez  d'importance 
pour  se  manifester,  au  moins  immédiatement,  par  une  dépression 
su|>ertîeielle.  On  peut  d'ailleurs  supposer  ici  que  le  sol  ait  conservé 
im  soutien  suffisant.  D'autre  pari,  on  sait  combien  en  général  les 
couches  de  houille  sont  faillèes  et  disloquées  dans  tous  les  sens. 
Ainsi  les  tremblements  de  terre  en  question  peuvent-ils  être 
considérés  comme  artificiels,  puisqu'ils  dérivent  des  travaux  de 
rhomme,  et  en  même  temps  aussi  comme  naturels,  puisqulls  sont 
concomitants  de  mouvements  dans  les  failles,  mouvements  pio- 
Toqués.  il  est  vrai,  par  ces  mêmes  travaux.  On  doit  ^jouter  qa*en 


-233  - 


30 


ce  qui  concerne  plus  spécialement  Kilsylh,  l'exploitation  a  lieu 
au-dessus  d'une  faille  d'une  certaine  importance. 

Eiirésumé,il  se  trouve  qu'une  dépression  ou  zone  d'affaissement 
très  ancienne,  soumise  à  des  mouvements  modernes  d'affais- 
sement et  surtout  de  soulèvement  de  grande  amplitude,  et  en 
outre  injectée  de  roches  éruptîves  plus  ou  moins  anciennes  a 
acquis  actuellement  une  grande  stabilité  sismique. 

1.  Blitherwood.  — a.Bridslone.  —  3.  Canipsia  Hills,  4.  —  i.  Dumbarlon,  2. — 
5.  Dumblane.  —  6.  Dumferline.  —  7.  Edioburgh,  *.  —  8.  Gare  Loch,  —  9.  Gore 
Bridge.— laKilailh, 4.-11.  Slirtine.  — 13,  Tyoehead. 

9"  Southern   Uplands  écossais  rf   Cheviots 

Séparés  du  reste  rie  la  chaîne  primaire  calédonienne  par  la 
dépression  des  Lowlands,  ses  derniers  fragments  sud-orientaux 
se  montrent  là  de  mer  à  mer  entre  le  canal  du  Nord  et  la  mer  du 
Nord  sous  la  forme  d'une  écliarpe  E.N'.E.-W.S.W.  Les  plis,  très 
anciens,  sont  souvent  masqués,  surtout  dans  l'est  par  des  épan- 
cliemenis  éruptifs  postérieurs  que  l'érosion  et  la  dénudalion  ont 
moins  louches  que  les  autres  roches  sédimenlaires  pins  tendres. 
Les  plus  remarquables  plissements  se  montrent  dans  la  curieuse 
presqu'île  du  Ilinn  of  Galloway,  mais  où  la  stabilité  acquise 
montre  qu'ils  sont  complètement  morts. 

La  région  est  bornée  au  nord  par  les  7'  et  8"  régions,  el  au  sud 
par  l'arôle  des  Cheviots,  à  peu  près  en  prolongement  de  la  côte 
sud  du  Soiway  Forlh.  Avec  celte  région  se  termine  la  partie 
écossaise  de  la  chaîne  Calédonienne. 

L'activité  sismique  y  est  très  faible  et  surtout  localisée  aux 
environs  d'Anandale,  et  au  Dunifrieshire,  où  on  peut  l'attribuer  â 
des  dislocations  locales,  mais  sans  faire  tnteryenir,  comme  l'a  fait 
Davison  pour  le  premier  cas,  une  faille  encore  inconnue  sous 
Carliste.  La  faille  bordière  des  terrains  dévoniens  et  carboni fériens 
des  Lowlands  n'est  pas  rectiligne  comme  celle  du  nord  et  ne  suit 
pas  du  tout  l'arête  montagneuse.  C'est  l'indice  de  violentes  dislo- 
cations ultérieures  dont  la  Ninth  a  profite  pour  couper  deux  fois 
la  faille,  et  auxquelles  on  doit  peut-être  attribuer  les  secousses  de 
Waniock  Head. 

I.  Anandale. — 2.  Cargen.  -  3.  Corrle.  —  4.  Dutnfries, 3.  —  5.  Eshadletnuir.  — 
6.  Galaihiel!'.  -  7.  Mllk.  —  8.  WaDlock  Head,  4. 


21  —  236  — 

10®  Irlande  septentrionale 

D'une  façon  générale  Tlrlande  est  constituée  par  une  dépression 
centrale,  la  basse  plaine  du  Shannon,  correspondant  exactement  à 
celle  des  Lowlands  d'Ecosse,  et  qui,  encadrée  au  nord  et  au  sud 
par  deux  massifs  montagneux,  s'étend  de  mer  à  mer,  de  Galway  à 
Dublin.  Si  Ton  trace  de  Drogheda  à  Galway  la  limite  septentrionale 
du  bassin  de  ce  fleuve,  on  sépare  du  reste  de  l'île  le  Connaught 
du  N.-W.  et  rUlster,  qui  forment  la  région  dont  on  parle  ici.  Cette 
même  limite  est  aussi  grossièrement  celle  des  terrains  primaires  et 
archéens  du  nord  et  de  ceux  plus  récents,  surtout'  carbonifériens 
de  la  plaine.  L'île  de  Man  doit  être  rattachée  à  cette  région  à 
cause  de  ses  terrains  cambriens. 

Le  N.-W.  de  l'Irlande  est  la  continuation  directe  et  indéniable 
des  Highlands  d'Ecosse.  C'est  donc  un  fragment  de  la  chaîne  Calé- 
donienne, dont  l'histoire  géologique  est  indentiquement  la  môme. 
L'effondrement  atlantique  s'y  révèle  par  les  Qords  de  l'ouest,  dans 
le  Donegal  et  le  Mayo,  tandis  que  d'immenses  nappes  basaltiques 
tertiaires  recouvrent  l'Antrim,  et  sont  les  restes  de  celles  des 
Hébrides  et  de  l'Atlantique  du  N.-W.,  démantelées  par  rérosion 
marine  et  Taffaissement  qui  ont  ouvert  le  Canal  du  Nord  vers 
l'époque  pléistocène.  Un  important  massif  granitique  d'âge  assez 
récent  forme  les  monts  Mourne  sur  la  côte  orientale  de  l'Ârmagh. 

De  même  qu'aux  Lowlands,  les  sédiments  carbonifériens  se  sont 
déposés  dans  Tancienne  dépression  en  s*appuyant  aux  plissements 
calédoniens  et,  par  suite  de  leur  moindre  dureté,  ont  été  ensuite 
complètement  rabotés  par  la  dénudation  qui  n'y  a  laissé  subsister 
qu'une  plaine  basse. 

Des  mouvements  assez  récents  semblent  s'être  produits.  C'est 
ainsi  qu'lssel  considère  les  Lough  Neagh  et  Lough  Stranford 
comme  d'anciens  bras  de  mer  à  fond  soulevé,  tandis  que  Lyell 
attribue  à  un  lent  tassement  d'un  sol  tourbeux  la  submersion  de 
cabanes  et  de  troncs  d'arbres  sur  la  côte  du  Donegal. 

Quoi  qu'il  en  soit,  les  glens  ou  cassures  toutes  semblables  à 
ceBe  des  Highlands  d'Ecosse,  les  phénomènes  éruptik  mentionnés 
plus  haut,  les  plissements  calédoniens,  Teffondrement  atlantique 
de  r^e  pléistocène,  et  enfin  les  mouvements  modernes  nont 
laissé  aucune  trace  dlnstabilité  sismique  dans  cette  région  qui 


-  237 


9â 


occupe  par  rapport  à  la  plaine  du  Shannon  exactement  la  même 
position  que  lePerlhshire  si  instable (Conirie)  par  rapport  ausLow- 
lands  d'Ecosse.  Il  est  vrai  que  les  documents  et  les  observations 
font  bien  un  peu  défaut.  Mais  on  ne  peut  supposer  dans  la  région 
de  points  vraiment  instables,  à  comparer,  même  de  loin,  à  ceux 
de  Comrie  ou  même  do  rfiste  du  Pertiishire.  Cette  stabilité  semble 
provenir  de  ce  qu'Ici  les  terrains  primaires  et  archéens  du  nord  et 
les  car  boni  fériens  du  sud  ne  sont  pas  séparés  par  une  grande  dislo- 
cation bordière  correspondant  à  celle  d'Âberdeen-Greenock,  et 
celte  remarque  pourrait  à  elle  seule  corroborer  l'opinion  que 
cette  dernière  entre  en  jeu  dans  les  tremblements  du  Perttisliire, 

Deux  séismes  seulement  sont  connus  ;  peut-être  peuvent-ils  être 
attribués  aux  cassures  qui  ont  ouvert  les  fjords  et  les  glens. 

Quant  aux  deux  chocs  de  l'île  de  Man,  une  faille  y  existe  qui 
suffit  pour  en  rendre  compte. 

1.  Ballymore.  — - 1.  InabhoveD.  —  3.  Ile  de  Man,  3. 

1 1°  Plaine  du  Shannon 

La  région  est  d'une  stabilité  absolue.  On  aurait  cependant  pu 
s'attendre  à  y  voir  signaler  quelques  séismes  en  raison  des  rivières 
souterraines  qui,  profitant  des  diaclases  ou  fentes  de  ta  base  du 
carboniférien,  y  peuvent  produire  des  effondrements  par  disso- 
lution ou  entraînement.  Il  n'en  est  pas  ainsi.  On  sait  d'ailleurs  que 
ces  phénomènes  ne  suffisent  pas  toujours  à  donner  de  l'instabilité 
à  une  région.  Par  exemple,  si  des  régions  karstiques  comme  la 
Curniole  ou  l'Istrie  sont  instables  et  si  les  catavollires  de  la  Grèce 
ou  de  laSabine  donnent  lieu  à  des  séismes,  par  contre  rien  de  sem- 
blable ne  s'observe  ni  dans  te  Yucatan,  ni  dans  les  causses  du  sud 
du  plateau  central  français.  Une  intense  circulation  souterraine 
ne  suffit  donc  pas  à  elle  seule  à  amener  de  l'instabilité  sismique. 

Quelques  chocs  ont  bien  été  signalés  à  Dublin,  mais  je  pense  que 
certainement  leurs  êpicentresse  trouvaient  dans  la  région  suivante. 

12"  Mande  méridionale 

Cette  région  montagneuse  est  située  au  sud  d'une  ligne  qui, 

partant  de  la  côte  nord  de  la  baie  de  Tratee,  aboutit  au  canal 

XXVU.  17 


JMid 


23  _  238  — 

dirlande  près  et  au  nord  de  Kiston.  C'est  une  crête  irrégulière 
suivant  à  peu  près  le  bord  de  la  cuvette  carboniférienne  et  franchie 
seulement  en  son  centre  par  la  rivière  Nore.  A  Test,  une  bande 
granitique  s'étend  du  N.-E.  au  S.-W.  sur  les  monts  du  Wicklow  et 
y  perce  le  silurien  et  les  schistes  métamorphiques.  Dans  les  comtés 
de  Wicklow,  Garlow  et  Wexford,  les  dépôts  paléozoïques  sont 
affectés  de  plis  S.S.W.-N.N.E.,  qui  font  évidemmennt  partie  de  la 
chaîne  calédonienne   et  correspondent    à    ceux    des   Southern 

m 

Uplands  d'Ecosse.  Dans  le  sud-ouest  de  la  région  de  profonds  rias 
indentent  la  côte  entre  les  caps  Dunmore  Head  au  nord  et  Glear 
au  sud.  Ce  sont  des  plissements  dont  la  mer  a  érodé  les  syncli- 
naux. Ces  plissements  affectent  le  vieux  grès  rouge  et  le  carboni- 
férien  et  datent  de  la  fin  de  cette  dernière  époque.  De  direction 
W.S.W.-E.N.E.,  qui  devient  graduellement  W.-E.,  ils  disparaissent 
sous  la  mer  au  delà  du  comté  de  Waterford.  Ces  plis,  différant 
d'âge  et  de  direction  avec  ceux  de  la  chaîne  Calédonienne,  ne  lui 
appartiennent  donc  pas,  mais  bien  à  une  seconde  chaîne  plus 
méridionale  du  vieux  continent  atlantique,  la  chaîne  Armoricaina 

Quelques  rares  séismes  se  localisent  à  Test  dans  les  plis  calédo- 
niens, sans  trahir  aucune  relation  avec  les  phénomènes  éruptifs  du 
Wexford.  Quelques  autres,  tout  aussi  rares,  secouent  l'extrémité 
orientale  des  plis  armoricains  du  côté  vers  lequel  ils  disparaissent 
sous  la  mer.  On  pourrait  donc,  sans  faire  une  hypothèse  trop 
téméraire,  les  attribuer  aux  actions  relativement  récentes,  qui  ont 
rompu  leur  continuité  avec  le  Pays  de  Galles.  Enfin  les  rias  de 
l'ouest  n'apportent  aucune  instabilité,  même  faible,  dans  leur 
voisinage.  C'est  que  cet  accident  résulte  d'une  action  toute  super- 
ficielle, et  non  de  fractures,  comme  les  fjords.  Aussi  des  séismes 
les  secouent  bien  plus  rarement  que  ceux-ci. 

Là  encore  pas  de  grande  dislocation  bordière  pour  causer  des 
tremblements  de  terre. 

1.  Monl  Galdeen.  —  2.  Charleville.  —  3.  Cork,  3.  —  4.  Cork  Gounty,  3.  — 
5.  Dublin  (♦>,  3.  —  6.  Irlande  f**).  —  7.  Kanturk  el  Mallow.  —  a  Kingston.  — 
9.  Kinsale.  —  10.  TinaheUy.  —  11.  Wexford.  —  lî.  Wicklow. 


(*)  On  a  dit  plus  haut  que  les  séismes  de  Dublin  devaient  être  rapportés  à 
cette  région,  sa  situation  de  capitale  les  lui  ayant  fait  attribuer  indûment. 
(**)  Probablement  méridionale. 


13°  Pays  de  Galles 

égion  a  pour  limite  orientale  la  ligne  de  partage  des  ei 
de  la  presqu'île  de  Birkenhead  à  la  baie  de  Newport,  en  passant 
par  les  monts  Berwynn,  Plynlimnion,  Tregaron,  Mynyd  Epym  et 
Black  Foresl. 

Au  point  de  vue  de  la  constitution  géologique  la  région  débor- 
derait notablement  cette  limite  à  l'est,  mais  on  a  préféré  conserver 
les  anciennes  bornes  géographiques  qu'on  lui  avait  données  dans 
la  première  description  sismique  des  lies  Britanniques. 

Le  pays  de  Galles  est  le  dernier  fragment  de  la  chaîne  Calédo- 
nienne démantelée.  Ce  massircambrien,  relevé  à  l'ouest  sur  la  mer 
d'Irlande,  a  subi  les  plissements  calédoniens  antérieurs  au  vieux 
grès  rouge.  Ces  plissements  sont  dans  l'ile  d'Anglesey  et  dans  les 
comtés  de  Caernarvon  et  de  Merioneth  parallèles  à  ceux  des 
Htghiands  d'Ecosse,  mais  ils  s'infléchissent  de  plus  en  plus  vers  le 
sud  à  mesure  que  l'on  descend  dans  les  Comtés  de  Cardigan  et  de 
Pembroke,  où  ils  finissent  par  prendre  la  direction  W.-E.,  tangente 
à  celle  des  plis  armoricains  qui,  dans  le  sud  du  Pembrokeshire, 
font  suite  à  ceux  du  Waterford,  après  leur  disparition  sous  la  mer. 

Cette  région  montagneuse  et  tourmentée  a  été  à  de  nombreuses 
époques  injectée  de  matières  éruptives  diverses,  et  malgré  leur 
antiquité  certains  paysages  volcaniques  y  ont  encore  conservé  une 
grande  fraîcheur. 

C'est  dans  la  presqu'île  d'Harverfordwest  que  se  fait  le  contact 
des  plis  calédoniens  ou  prédévoniens  et  armoricains  ou  postcarbo- 
nifériens.  Ces  derniers  ne  font  qu'effleurer  le  sud  de  la  région  et  se 
prolongent  en  direction  W.-E.  au  travers  des  baies  de Gaesmarthen 
et  de  Swansea  en  passant  près  de  Cardifî,  et  en  franchissant 
l'estuaire  de  la  Severn  pour  se  relier  au  bord  septentrional  des 
Meadip*Hills  dans  le  Sommerset.  Dans  le  sud-est  du  massif  le 
cambrien  fait  place  au  silurien,  tandis  que  le  carboniférien  occupe 
la  plus  grande  partie  de  la  côte  méridionale  entre  les  plis  calé- 
doniens et  armoricains. 

L'activité  sismique  est  relativement  assez  grande  dans  la  pres- 
qu'île de  Pembroke.  Elle  peut  s'expliquer  par  la  rencontre  des 
deux  systèmes  de  plissement  et  être  ainsi  un  critérium  d'un  reste 
de  survivance  des  plissements  armoricains  seulement,  car  on  a  vu 


25  _  240  — 

que  partout  les  plissements  calédoniens  sont  éteints,  au  contraire 
de  ce  qu'on  verra  dans  la  suite  de  ce  travail  se  passer  pour  les 
premiers.  On  peut  aussi,  et  probablement  avec  tout  autant  de 
raison,  invoquer  les  nombreuses  et  importantes  failles  qui  coupent 
cette  presqu'île.  C'est  l'opinion  de  Da vison  pour  les  tremblements 
de  terre  d'Harverfordwest. 

Les  séismes  de  la  côte  sud  peuvent  être  attribués  aux  plis- 
sements armoricains  ou  aux  failles  locales  du  carboniférien.  La 
fracture  du  détroit  de  Menai  peut  suffire  à  expliquer  quelques 
rares  secousses  dans  le  N.-W.  de  la  région,  sans  cependant  qu'on 
puisse  l'affirmer  formellement.  Quelques  chocs  légers  ont  été 
signalés  dans  le  district  minier  de  la  vallée  de  Rhondda.  On  peut 
répéter  exactement  ce  qui  a  déjà  été  dit  de  ceux  de  Kilsith. 

Ni  les  importants  phénomènes  éruptifs  anciens,  ni  les  indices 
que  montrent  de  submersions  modernes  les  côtes  du  Cardigan  et 
du  Pembroke  n'ont  laissé  de  trace  d'instabiUté  sismique. 

Avec  cette  région  se  termine  la  chaîne  calédonienne,  ainsi  que 
l'influence  sismique,  non  de  ses  plissements,  mais  de  plusieurs  de 
ses  fractures.  Il  ne  faut  point  oublier  toutefois  que  le  pays  de 
Galles  et  le  sud  de  l'Irlande  font  en  même  temps  partie  de  la 
chaîne  Armoricaine.  D'ailleurs  un  petit  fragment  de  la  première  se 
trouve  aussi  dans  le  Shropshire.  Mais  pour  si  peu,  on  n'a  pas  cru 
devoir  modifier  le  tracé  des  anciennes  divisions  sismiques. 

1.  Aûglesey  (sud  de  Tile).  —  2.  Bala.  —  3.  Bangor,  2.  —  4.  Ile  Bardsey.  — 
5.  Barmoulh,  ±  —  6.  Caermarthen,  2.  —  7.  Ghesler.  — 8.  Vallée  de  la  Clwyd.— 
9.  Dowaing.  —  10.  Fiskguard.  —  11.  Glamorganshire,  2.  —  12.  Harverford- 
west,  18.  —  13.  Holywell,  2.  —  14.  Llandslephan.  —  15.  LIandwest,  S.  — 
16.  Merihyr-Tydill.  —  17.  MonmonUhire,  2.  —  18.  Monmontshire  oneaUl. — 
19.  Newporl.  —  20.  Norwescent  —  21.  Pentir.  —  22.  Hhiwfrank.  —  23.  Rhondda 
Valley,  3.  —  24.  Swansea. 


—  241  —  26 


CHAPITRE  II 


Chaîne  Armoricaine 


14®  Cornouailles 


Cette  région  a  pour  limite  orientale  une  ligne  qui  partant  du 
sommet  de  Testuaire  de  la  Severn  aboutit  à  la  Manche  près  et  à 
l'ouest  de  l'île  de  Wight,  en  séparant  les  Malborough  Hills  du 
plateau  de  Salisbury  et  en  traversant  le  New  Forest. 

La  vallée  de  TEx  limite  à  Test  les  terrains  paléozoïques  de 
Fouest.  Ces  terrains,  surtout  dévoniens,  sont  affectés  par  les  plis 
postcarbonifériens  de  la  chaîne  Armoricaine,  qui  se  perdent  à  Test 
sous  les  teiTains  secondaires.  Le  sud  de  la  presqu'île  de  la 
Cornouailles  est  en  outre  injecté  de  nombreux  laccolithes  grani- 
tiques, dont  le  plus  important  est  celui  de  Dartmoor  Forest.  Ces 
masses  s'alignent  le  long  des  plis.  Les  îles  Scilly  sont  un  fragment 
granitique  démantelé  par  l'érosion  marine.  D'ailleurs,  toute  la 
presqu'île  est  un  reste  du  continent  atlantique  contre  le  rivage 
oriental  duquel  les  sédiments  postérieurs  se  sont  successivement 
appliqués.  De  même  que  dans  l'ouest  du  comté  de  Cork,  les  plis 
armoricains  sont,  dans  l'extrémité  de  la  Cornouailles,  infléchis  vers 
le  S.-W.  Le  gneiss  d'Eddystone  et  les  schistes  anciens  de  la 
Cornouailles  S.-W.  représentent  les  plus  anciennes  parties  de  la 
chaîne  Armoricaine,  relevée  à  l'ouest  comme  la  chaîne  Calédo- 
nienne. Les  roches  éruptives  proprement  dites  ne  se  montrent 
qu'au  cap  Lizard.  De  nombreux  filons  métallifères  ont  rempli  et 
même  consolidé  les  failles  dues  au  plissement  ou  au  mouvement  de 
bascule  vers  l'ouest. 

La  Cornouailles  présente,  surtout  au  N.-W.,  de  nombreuses 

traces  d'affaissement  moderne,  ainsi  que  les  îles  Scilly  et  l'espace 

maritime  intermédiaire.  Partout  se  voient  des  preuves  d'un  récent 

démantèlement  par  l'océan. 

La  diversité  des  manifestations  dynamiques  auxquelles  la  région 


-  242  - 


a  élé  soumise  suffit  pour  la  faire  considérer  comme  présentanl  un 
ensemble  de  conditions  géologiques  favorables  à  l'instabilité 
sismtque  et,  en  effet,  les  tremblements  de  terre  y  sont  assez 
fréquents. 

Davison  a  mis  un  certain  nombre  de  séismes  de  la  région  en 
relation  avec  des  failles  locales.  Pour  ce  qui  est  du  nord  de  la 
Cornouailles  et  en  particulier  du  tremblement  du  7  octobre  1889, 
il  constate  que  l'axe  de  l'aire  ébranlée  est  bien  parallèle  aux  plis- 
sements de  la  région,  mais  que,  n'y  existant  pas  de  faille  connue, 
l'évidence  tirée  du  phénouiène  sismique  ne  permet  pas  d'aller  plus 
loin  que  la  détermination  de  la  direction  de  la  faille  présumée  qui 
a  donné  naissance  aux  séismes.  Combien  n'eM-il  pas  plus  simple 
et  plus  rationnel  de  s'en  tenir  exclusivement  au  plissemeol, 
accident  patent  et  constaté,  plutôt  que  de  supposer  une  faille 
inconnue.  Le  même  sismologue  a  pu  au  contraire  avec  la  plus 
grande  vraisemblance  attribuer  les  chocs  de  Blisland  et  de 
Wendron  à  un  reste  de  mobilité  dans  les  failles  qui  ont  élé 
cependant  remplies  par  des  dykes  parallèles  d'elvan. 

L'Exmoor  est  un  plissement  armoricain  parallèle  au  canal  de 
Bristol.  D'après  le  D'  Hicks,  une  grande  faille  chevauchée  s'étend 
le  long  de  la  bordure  septentrionale  des  Morle-SIates  depuis  la 
côte  près  d'Ilfracombe  jusqu'à  la  haute  vallée  de  l'Ex.  Au  sud  une 
autre  faille  se  montre  également  et  d'à  peu  près  même  direction. 
Enfin  la  mer  découvre  de  longues  plages  avec  des  vestiges  de 
forêts  submergées.  Le  concours  de  tant  d'efforts  dynamiques, 
plissements,  failles,  affaissements  modernes,  suffit  largement  à 
expliquer  plusieurs  séismes,  que  Davison  attribue  exclusivement 
à  la  grande  faille  chevauchée  du  nord. 

DeTorquay  àTeignmouth  la  côte  est  sujette  à  quelques  séismes. 
Et  justement  là  même  on  voit  des  traces  de  forêts  submergées, 
tandis  que  dans  l'intérieur  d'anciennes  terrasses  marines  avec  des 
restes  de  l'industrie  humaine  préliislorique  témoignent  d'un 
mouvement  contraire  de  surrcclion.  N'y  a-t-i!  pas  dans  l'opposition 
de  mouvements  presque  contemporains  et  récents  de  quoi  expli- 
quer les  séismes  dont  il  s'agit? 

Le  Poole,  le  New-Forest  et  la  côte  de  Dorsetshire  ne  sont  pas 
complètement  indemnes  de  tremblements  de  terre.  N'y  faut-il  pas 
voir  un  reste  de  vitalité  dans  les  actions  de  plissement  armoricain 


—  243  -  98 

qui  ont  donné  Heu  à  un  synclinal  qui  se  prolonge  jusqu'en  France 
à  travers  la  Manche  et  à  l'anticlinal  correspondant  qui  passe  au 
nord  de  Weymoutli ?  D'ailleurs,  Davison  a  élutlié  là  deux  impor- 
tantes failles,  courant  à  peu  près  W.-E.,  et  qui,  probablement 
liées  au  mouvement  de  plissement,  peuvent  aussi  jouer  un  rôle 
sismogénique  :  faille  de  Ridgway,  d'Abbotsbury  à  Winfrith;  faille 
d'Osmington,  qui  avec  quelques  interruptions  par  la  mer  s'étend 
du  sud  d'AbboIsbury  au  nord  de  la  baie  de  Swanage. 

La  baie  de  Penzanceella  côfe  d'alentour  sont  assez  souvent  le 
théâtre  de  marées  anormales.  Parfois  au  moins,  sinon  toujours, 
ces  phénomènes  peuvent  avoir  pour  origine  des  tremblements  de 
terre  sous-marins,  et  justement  il  ne  manque  pas  de  séismes  qui 
agitent  les  côtes  anglaises  et  françaises  de  la  Manche,  et  dont  les 
épicenlres  tout  à  fait  inconnus  gisent  peut-être  quelque  part  sous 
mer  au  large  du  Finistère  et  de  la  Comouailles. 

Le  trait  sismique  caractéristique  de  la  région  reste  la  dispersion 
de  nombreux  épicentres,  tous  assez  pauvres  en  nombres  de 
séismes.  On  doit  donc  supposer  une  cause  générale,  mais  peu 
intense,  d'instabilité.  Ce  ne  peut  être  que  l'effort  continué  du 
plissement  armoricain,  sans  pouvoir,  pour  cela,  nier  toute 
influence  locale  à  plusieurs  failles.  Et  cette  suggestion  est  d'autant 
plus  plausible  que  les  mêmes  circonstances  vont  se  représenter 
dans  la  r^ion  suivante,  Bretagne  et  Vendée,  dont  l'histoire  géolo- 
gique est  à  peu  de  chose  près  la  même,  et  qui  constituent  un  autre 
fragment  de  la  chaîne  Armoricaine,  aujourd'hui  bien  déchue,  de 
l'ancien  continent  atlantique. 


1.  Altamoa.  —  S.  Arliagton.  —  3.  Auslell  (S'').  —  i,  Bani|ilon  elTiverton,  — 
5.  Barnstaple,  —  6.  Blisland.  —  7.  Boslcastle.  —  8.  Bournemouth.  —  9.  BriJge- 
waLer.  -  10.  Bristol.S.  —  11.  Callinglon.  -  12.  fiamelford.  3,  -  13.  Camelfoi-d 
(4.  M.  35"  E.  de).  —  W.  Challacombe.  —  15.  Cheddar.  2,  —  l(i.  Cliedgey.  — 
17,  Cornwall  counly,  7.  —  18.  Gorowall  S.-W.  —  19.  Dartmoor.  —  20.  Devon- 
ahire  couQty.  —  21.  Drewsleignton.  —  SI  Druils.  —  23.  East  Bndleig.  — 
2t.  Exmoor.  —  35.  Falmoulh,  2.  —  Î6.  Fovant.  —  27.  Helslon  (3  M.  1/î  au  nord 
de —),  2.  —  Î8.  Ilcesler.  —29.  Kelly.  —  30.  Launoesloa.  — 31.  Uskeard,  3.  — 
32.  Lyme  Régis,  3.  —  33.  Mabe.  —  34  Entre  Ma.be  et  Wendron.  2,  —  35.  S'  Mary 
(L  Scilly).  -  36.  S*  Michel  (M'),  3.  —  37.  iVewbam  in  Sancred.  - 38.  Padslow, S. 
— 39,  Parrelvalley,  3.  -  10.  Penzance.  — 41,  Poole.  -  41  Bediutli.  —  43.Sal- 
tash.  —  44.  Schaflesbujy.  —  45.  Boilly,  I.  —  46.  Skepton  MaLet,  2.  —  47.  Som- 
mersetsLire  Ggunty,  è.  —  48.  Stalbiidge.  —  49.  Sturminater.  —  50,  Taanton,  3. 


29  -  244  - 

—  51.  Teign  (Haute).  -  5Î.  Truro.  —  53.  Tnisham.  —  54.  Watertowo.  — 
55.  Wells,  4.  —  56.  Wendron.  —  57.  Weston-saper-Mare.  —  58.  Wimbome 
Minster. 

15®  Bretagne^  Cotentin  et  Vendée  ou  massif  armoricain  français 

La  Bretagne,  le  Cotentin  et  la  Vendée  constituent  le  fragment  le 
plus  vaste  de  Tancien  continent  atlantique  et  de  sa  chaîne  Armo- 
ricaine effondrée  en  partie  et  démantelée  par  les  vagues  de 
Tocéan.  En  avant  de  la  côte  de  nombreuses  îles,  îles  anglo-nor- 
mandes, les  sept  îles,  Batz,  Ouessant,  Sein,  les  Glenans,  Groix, 
Belle-Ile,  Houat,  Hoedic,  Noirmoutiers  et  Yeu,  ne  sont,  comme  les 
îles  Scilly,  que  les  débris  de  terres  qui  s'avançaient  dans  Touest  à 
une  distance  tout  à  fait  inconnue.  On  distinguerait  même  deux 
phases  dans  le  démantèlement  du  littoral;  le  récif  de  Rochebonne 
et  les  îles  dTeu,  Noirmoutiers  et  Belle-Ile  seraient  le  vestige  du 
plus  ancien  et  plus  méridional. 

Contre  ce  massif  antépermien,  les  sédiments  postérieurs  sont 
venus  s'appliquer,  exactement  comme  en  Angleterre,  en  dessinant 
d'étroites  bandes  successives  qui  se  recouvrent  mutuellement.  La 
vallée  de  TEx  est  ici  représentée  par  une  ligne  en  zigzag;  de  la 
baie  de  Carentan  à  la  forêt  d'Écouves  vers  les  sources  de  l'Orne  ; 
de  là  à  Angers  en  longeant  la  haute  Sarthe  et  la  chaîne  du 
Coêvron;  puis  la  limite  orientale  du  massif  granitique  de  la  haute 
Sèvre  Nantaise  jusqu'à  Parthenay  ;  et  enfin  de  là  à  l'océan  vers  les 
Sables-d'Olonne.  Il  est  très  remarquable  que  le  premier  segment 
de  cette  ligne,  en  direction  S.E.-N.W.,  de  la  forêt  d'Écouves  à  la 
baie  de  Carentan,  passe  près  de  La  Hague  et  vienne  ficher  en 
Angleterre  juste  à  Exeter,  où  commence  la  limite  orientale  des 
terrains  primaires  de  la  Cornouailles,  mais  en  se  relevant  droit  aa 
nord. 

La  presqu'île  du  Cotentin  est  un  '^  horst .  de  formations  paléo- 
zoïques,  dont  la  fixité  très  ancienne  est  attestée  par  la  présence, 
aux  environs  de  Valognes,  de  sédiments  littoraux  des  âges  les  plus 
divers.  Sa  côte  occidentale  a  subi  une  érosion  marine  des  plus 
violentes,  sous  l'action  des  vagues  et  surtout  des  courants.  Les 
îles  anglo-normandes  en  sont  aussi  des  fragments.  L'érosion 
marine  suffit  à  expliquer  les  empiétements  successifs  de  la  mer 
depuis  les  temps  historiques,  sans  qu'il  soit  nécessaire  de  faire 


-  24S  - 


intervenir  des  aETaissements  insuffisamment  démontrés  de  la  cdte 
au  moyen  âge. 

Kotre  les  derniers  schistes  précambriens  et  le  pouddingue  pour- 
pré du  cambrien  supérieur,  l'île  de  Jersey  a  été  le  théâtre  d'impor- 
tants phénomènes  éruptifs,  qui  correspondent  exactement  à  ceux 
du  Trégorois,  Il  y  a  donc  eu  là  à  cette  époque  si  reculée  une  ligne 
de  moindre  résistance. 

Si  maintenant  on  considère  la  presqu'île  Armoricaine  propre- 
ment dite,  on  voit  qu'elle  est  caractérisée  par  deux  anticlinaux 
principaux,  orientés  à  peu  près  W.-E.,  mais  légèrement  divergents 
à  mesure  qu'on  s'éloigne  vers  l'est.  Ils  résultent  d'un  plissement 
de  la  fin  du  carboniférîen,  c'est-à-dire  armoricain,  qui  a  affecté 
tous  les  dépôts  antérieurs.  Cela  sans  préjudice  d'autres  plisse- 
ments à  peu  près  orthogonaux  et  postérieurs, 

L'unliclinal  du  nord  commence  à  l'île  d'Ouessant  et  au  pays  de 
Léon,  pour  se  poursuivre  jusqu'à  Alençon.  Il  borde  les  intrusions 
granitiques  des  montagnes  d'Arrée  et  des  collines  du  Maine.  Il  est 
très  intéressant  de  noter  que  l'ancienne  ligne  éruptive  Tréguier- 
Jersey,  dont  on  a  parlé  plus  haut,  est  précisément  parallèle  à  l'axe 
des  montagnes  d'Arrée,  au  nord  desquelles  elle  se  trouve.  Cet 
anticlinal  du  nord  est  principalement  ai-chéen.  Cette  coïncidence 
de  direction  entre  le  plissement  et  la  ligne  éruplive  de  moindre 
résistance  ne  peut  être  fortuite;  c'est  d'ailleurs  un  fait  d'ordre  très 
général, 

L'anticlinal  du  sud,  surtout  paléozo'fque,  part  de  l'île  de  Sein, 
passe  par  la  pointe  du  lïaz  et  les  Montagnes  Noires,  et  se  déve- 
loppe par  les  landes  de  Lanveaux  le  long  du  .Morbihan,  en  s'intlé- 
chissant  au  S.-E.,  et  finit  par  se  terminer  dans  la  Gâtine  Ven- 
déenne. Les  intrusions  granitiques  y  sont  aussi  importantes  que 
pour  celui  du  nord. 

Le  principal  synclinal  intermédiaire  comprend  les  bassins  du 
Finistère  et  de  Laval. 

Les  rias  de  l'extrémité  occidentale  de  la  presqu'île  bretonne  sont 
uniquement  dus  à  l'érosion  marine  qui  a  profité  des  synclinaux 
secondaires  pour  entamer  profondément  les  schistes  les  plus 
tendres.  Ils  correspondent  donc  exactement  à  ceux  de  l'ouest  du 
Comté  de  Cork,  et  sont  comme  ceux-ci  précédés  d'îles  éparses, 
vestiges  plus  résistants  de  terres  anciennes  disparues. 


31 


—  Ma  — 


De  Nantes  au  pays  de  Coislîn  le  sillon  de  Bretagne  est  un 
immense  filon  de  quartz  qui,  parallèle  au  plissement,  a  sur 
140  kilomètres  de  longueur  résisté  à  la  dénudation  et  en  partie 
couvert  de  sa  protection  les  terrains  avoisînants. 

Dans  le  sud,  de  petits  bassins  houillers  (Chantoonay,  Vou- 
vant,  etc.),  sont  tombés  dans  une  faille  qu'on  peut  suivre  jusqu'au 
lac  de  Grand-Lieu,  et  dont  la  direction  est  à  peu  près  parallèle  au 
plissement  armoricain  du  Bocage. 

L'embouchure  de  La  Loire  est  une  dépression  par  où  a  pu  péné- 
trer un  golfe  de  la  mer  tertiaire  qui  s'étendait  au  S.-W.  du  conti- 
nent calédonien  et  armoricain. 

En  de  nombreux  points  les  côtes  de  Bretagne  présentent  des 
signes  manifestes  d'affaissements  modernes  :  Morlaix;  Sainte- 
Anne  au  Goulet  de  Brest;  estuaire  de  la  Villaine;  vallée  de  la 
Rance;  archipel  des  Glenans;  golfe  du  Morbihan,  etc.  Il  est  inutile 
d'entrer  ici  dans  les  détails  d'un  phénomène  bien  connu.  Et  il  est 
plus  important  de  parler  de  la  séparalion  de  l'Angleterre  et  de  la 
France  par  l'effondrement  postpléistocène  de  la  Manche,  Dans  les 
deux  pays  les  côtes  qui  se  font  face  sont  de  constitution  identique. 
De  plus,  le  littoral  y  est  jusqu'à  l'isobathe  de  25  mètres  formé  par 
une  terrasse  de  limons  fluviaux  qui  montrent  qu'à  l'époque  pléis- 
tocène,  la  Manche  formait  une  vallée  prolongeant  celle  de  la  Seine, 
où  un  maître  fleuve  collectait  toutes  les  petites  rivières  qui  s'y 
jettent  maintenant  et  qui  avait  son  embouchure  quelque  part  au 
large  des  Iles  Scilly  et  du  Finistère.  Comme  la  mer  du  Nord  ser- 
vait aussi  de  basse  vallée  au  Rhin  prolongé,  il  est  possible  que  les 
bancs  de  Goodwin  soient  un  reste  non  déblayé  du  seuil  entre  les 
deux  fleuves. 

Tels  sont  les  principaux  traits  qui  peuvent  intéresser  la  sismo- 
logie dans  la  constitution  géologique  du  massif  archéen  et  primaire 
du  N.-W.  de  la  France.  Voyons  maintenant  comment  l'insta- 
bilité se  répartit  sur  ce  territoire,  la  plus  vaste  des  subdivisions 
sismiques  établies  dans  ce  travail,  mais  que  l'on  a  dû  conserver 
entière  à  cause  de  l'uniformité  de  son  histoire  géologique. 

On  voit  tout  d'abord  qu'un  assez  grand  nombre  d'épicentres  se 
montrent  aux  îles  normandes  et  tout  aulour  du  golfe.  Peut-être 
certains  séismes  qui  ont  ébranlé  simultanément  la  Bretagne  et  les 
Cornouailles  peuvent  avoir  eu  leur  foyer  quelque  part  dans  ta  mer 


-  247  - 


du  voisinage.  Or,  si  depuis  les  temps  primaires  les  environs  de 
Valognes  ont  été  peu  dérangés,  il  n'en  est  pas  moins  vi-ai  que  dans 
la  presqu'île  du  Cotentin  les  terrains  anciens  sont  affectés  de  plis 
armoricains  secondaires  parallèles  :  Bruyères  de  Glécy,  ride  de 
Vire,  ride  de  DoniCront,  tous  trois  en  direction  E.S.E.-W.N,W. C'est 
transversalement  à  cette  direction  que  s'est  manifestée  l'antique 
ligne  de  moindre  résistance  Tréguier-Jersey,  parallèle  elle-même 
au  plissement  des  montagnes  d'Arrée.  11  n'en  faut  pas  plus  que 
cette  complexité  d'actions  dynamiques  diverses  pour  rendre 
compte  de  l'instabilité  des  îles  normandes  et  des  côtes  environ- 
nantes, sans  faire  intervenir,  comme  on  l'a  fait,  ni  les  actions 
superficielles  de  démantèlement,  qui  d'ailleurs  nulle  part  ne  cor- 
respondent à  des  régions  instables,  en  dehors  tout  au  moins  de 
toute  autre  cause  efficiente,  ni  do  problématiques  et  douteux 
indices  d'affaissement  moderne  le  long  des  côles. 

Mais  il  en  va  tout  autrement  si  l'on  considère  l'effondrement 
postpléistocène  de  la  Manche  en  bloc.  11  s'agit  là  d'un  incident 
géologique  d'assez  grande  envergure  pour  laisser  des  traces 
d'instabilité  et,  avec  au  moins  autant  de  titres  que  le  plissement 
armoricain,  il  pourrait  revendiquer  sa  part  d'influence  sur  les 
séismes  de  la  côte  nord  de  la  Bretagne,  sur  ceux  de  la  côte  sud  de 
la  Cornouailles,  et  surtout  sur  ceux  dont  le  foyer  sous-marin  assez 
indéterminé  se  trouve  au  large  de  l'Angleterre  et  de  la  France. 
Or  si  l'effondrement  de  la  Manche  a  ainsi  une  influence  sismo- 
génique  bien  définie,  comment  se  fait-il  que  les  côtes  orientales  de 
l'Angleterre,  soumises  également  à  l'influence  de  l'effondrement 
de  la  mer  du  Nord,  ne  connaissent  pour  ainsi  dire  pas  les  trem- 
blements de  terre.  C'est  que  les  conditions  extérieures  de  l'effon- 
drement ne  sont  pas  tout  à  fait  identiques  de  part  et  d'autre. 
Le  profil  transversal  de  la  Manche  est  à  peu  près  régulier,  c'est- 
à-dire  que  cette  nier  représente  une  sorte  de  synclinal.  La  mer  du 
Nord  est  bien  aussi  à  fond  plat,  mais  elle  est  séparée  des  côtes 
Scandinaves  opposées  par  une  fosse  marine  relativement  profonde, 
qui  n'a  point  son  analogue  pour  la  Manche.  Le  contraste  ne  s'arrête 
point  là.  La  Manche  correspond  à  une  cassure  du  continent 
paléozoïque  et  archéen,  tandis  que  les  côtes  anglaises  de  la  mer 
du  Nord  sont  en  pleins  terrains  tertiaires  et  niésozoïqucs  qui  se 
poursuivent  sans  interruption  vers  l'ouest  pour  venir  s'appuyer  à 


33  —  248  — 

la  chaîne  pennîne.  Il  semblerait  donc  que  la  Manche  résulte  d'un 
affaissement  d'un  voussoir  limité  à  deux  cassures  correspondant 
aux  côtes  de  la  Bretagne  et  de  la  Cornouailles,  d'où  séismes  tout 
le  long  d'elles,  tandis  que  la  mer  du  Nord  proviendrait  d'un  mou- 
vement de  bascule  du  territoire  compris  entre  la  chaîne  pennîne 
et  le  bord  oriental  de  la  fosse  sous-marine  de  la  mer  du  Nord  le 
long  des  côtes  Scandinaves,  et  dans  ce  cas  la  côte  n'est  que  l'inter- 
section géométrique  du  plan  d'eau  avec  un  plan  incliné,  et  par 
suite  n'est  définie  par  aucun  incident  géologique  qui  puisse  la 
doter  d'instabilité.  Ces  suggestions  feraient  donc  disparaître  une 
opposition  jusqu'ici  inexplicable  entre  les  côtes  de  mers  ouvertes 
à  peu  près,  sinon  tout  à  fait,  à  la  même  époque. 

En  résumé,  nous  avons  pour  expliquer  les  séismes  de  la  côte 
nord  de  la  Bretagne,  soit  le  plissement  armoricain,  soit  l'efifon- 
drement  postpléistocène  de  la  Manche,  ou  plutôt  une  survivance 
des  efforts  tectoniques  correspondants, suivant  que  ces  séismes  ont 
leurs  épicentres  plus  ou  moins  loin  du  littoral,  ou  même  au  large. 

Brest  et  ses  environs  ont  donné  un  certain  nombre  de  séismes. 
L'importance  de  cette  ville  les  lui  a  fait  attribuer  exclusivement, 
alors  qu'ils  avaient  leurs  épicentres  à  quelque  distance  au  N.-E. 
ou  au  N.-W.  On  doit  les  expliquer  par  le  plissement  du  Léon  et 
des  montagnes  d'Arrée. 

Le  plissement  méridional  du  massif.  Landes  de  Lanveaux  et  de 
Questembert,  rend  compte  de  quelques  séismes  dans  l'ouest  du 
département  du  Morbihan.  Observant  que  la  région  ainsi  ébranlée 
est  justement  placée  entre  deux  zones  d'affaissement  stables  de 
l'archipel  des  Glenans  et  du  Morbihan  avec  l'embouchure  de  la 
Villaine,  on  doit  en  conclure  que  ces  séismes,  indépendants  de  ces 
phénomènes,  doivent  être  attribués  au  seul  plissement. 

Plus  à  l'est,  Nantes  est  un  centre  d'instabilité  notable,  mais  sans 
que  cette  ville  ait  toujours  été  le  foyer  des  séismes  signalés. 
Comme  cette  ville  est  au  milieu  du  plissement  qui  accompagne  le 
sillon  de  Bretagne  et  qui  au  delà  de  la  Loire  se  continue  par  celui 
de  la  Gâtine,  jalonné  de  quelques  épicentres  jusqu'à  son  extrémité 
à  Parthenay  souvent  ébranlée,  on  peut  dire  que  le  plissement 
armoricain  de  Parthenay  à  Nantes  survit  sous  forme  de  séismes, 
mais  qu'au  delà,  consolidé  par  le  sillon  de  Bretagne,  il  redevient 
parfaitement  stable. 


-  24!)  - 


54 


Un  autre  plissement  armoricain,  niai^  secondaire,  et  avec  une 
direction  plus  acceuluée  vers  le  sud,  affecte  l'ouest  de  la  Vendée. 
Il  paraît  plus  stable  que  le  précédent  sans  toutefois  être  dénué 
d'épicenlres. 

Il  est  évident  que  bien  des  tremblements  de  terre  de  Vendée 
sont  en  relation  directe  avec  la  l'aille  des  terrains  carbonitériens  de 
Chantonnay,  Vouvant  et  Grand-Lieu  dont  on  a  déjà  parlé,  la  posi- 
tion de  leurs  épicentres  en  lait  loi,  mais  d'autres  séismes,  pai' 
exemple  ceux  de  Lai"oeiie-sur-Yon,  dont  on  ne  connaît  pas  exacte- 
ment tes  épicentres,  ne  peuvent  pas  être  attribués  à  celte  faille 
plutôt  qu'au  plissement  de  la  Vendée  sud- occidentale. 

Cette  t'aille  de  Chantonnay  a  une  importance  considérable. 
Ouverte  d'abord  à  l'époque  môsozoïque,  après  le  Caliovien,  elle 
s'est  réouverte  plus  lard,  après  le  crétacé  et  en  tout  cas  avant 
l'éocène  moyen.  S'appuyant  sur  l'indépendance  constatée  entre 
les  lignes  d'érosion  marine  des  îles  du  fond  nord-oriental  du  GoUe 
de  Gascogne  et  les  lignes  directrices  de  leur  constitution  géolo- 
gique, M.  Barrois  soupçonne  que  cette  t'aille  se  prolonge  au  N.-W. 
et  que  masquée  par  30  mètres  d'eau,  elle  forme  la  rade  des  Cou- 
reaux  de  Belle-Ue.  Et  si  cette  faille  enlaine  ainsi  le  bord  du  massif 
breton,  il  faut  renoncer  à  cette  idée  clière  aux  anciens  géologues 
que  la  Bretagne  est  restée  immobile  pendant  toute  l'époque 
secondaire.  Si  cette  mobilité,  inanilcstée  par  les  seconds  mouve- 
ments posicrétacés  de  la  faille  de  Cliautonnay,  n'est  pas  absolu- 
ment éteinte,  quoi  d'étonnant  qu'elle  se  révèle  encore  dans  sa 
partie  sud  ou  Vendéenne  par  d'assez  nombreuses  secousses.  Un 
tremblement  de  terre  récent,  octobre  1903,  est  venu,  en  ébranlant 
Belle-Ile,  confirmer  en  quelque  sorte  ces  suggestions  de  il.  barroîs, 
et  les  conséquences  sisuiogéniques,  qui  en  ont  été  tirées.  Il  n'est 
,  pas  inutile  de  remarquer  que  ia  direction  de  cette  faille  est  i'dO° 
(N.-S.  par  l'est),  celle  du  faisceau  des  plis  de  la  Cornouailles 
bretonne  étant  de  1:^5".  Cette  presque  identité  a  sa  signiâcation  : 
c'est  la  probable  idenlitîcation  des  elI'oL-ts  tectoniques  correspon- 
dants. Et  si  ceux  de  la  faille  de  Chanloimay  ont  eu  uue  exacerba- 
tioa  poster c lacée,  n'est-il  pas  rationnel  que  les  plissements  armo- 
xicaios  aient  pu  de  nos  jours  déceler  par  des  séismes  un  reste  de 
sui'vivance  des  etfurts  tectoniques  auxquels  ils  ont  dû  naissance. 
X'on  voit  combien  étroitement  se  tiennent  toutes  ces  considéra- 
'bons  d'histoire  géologique. 


3S 


—  5S0  - 


1 


En  remontant  au  nord  on  retrouve  une  instabilité  notable  à 
Angers  et  dans  ses  environs,  On  peut  en  rechercher  la  cause  dans 
les  plissements  énergiques  qui  y  ont  donné  au  silurien  une  allure 
ai  tourmentée.  Mais,  comme  il  n'est  pas  certain  que  les  séismes  en 
question  aient  eu  leur  épicentre  dans  cette  ville,  on  peut  chercher 
à  les  expliquer,  comme  ceux  de  Cholet,  de  Montrevaull  et  de  leurs 
environs,  par  un  autre  accident  géologique  du  voisinage.  Au  S.-W. 
d'Angers  se  montre,  en  effet,  une  traînée  S.E.-N.W.  de  petits 
paquets  carbonifériens  qui,  pinces  entre  deux  plissements,  tra- 
versent la  Loire  à  Ancenis  et  s'étendent  jusqu'à  Noit,  en  suîvaut 
une  nouvelle  grande  faille.  On  les  attribuerait  alors  aux  plisse- 
ments qui  ne  régnent  qu'au  sud  de  cette  dislocation,  et  non  â  la 
faille,  dont  la  partie  nord  au  delà  du  tteuve  est  notoirement 
stable. 

Le  grand  synclinal,  qui  s'étend  du  département  de  la  Mayenne 
au  bassin  du  Finistère  en  i'ranchissanl  le  plateau  granitique  de 
Rostrenen,  est  très  stable.  On  y  rencontre  seulement  quelques 
épicentres  sporadiques  comme  il  n'en  manque  pour  ainsi  dire 
nulle  part  à  la  surface  du  globe,  et  dont  il  faut  chercher  la  raison 
dans  des  dislocations  très  locales.  Cette  stabilité  du  synclinal 
médian  vient  bien  k  l'appui  de  l'opinion  émise  ici,  d'après  laquelle 
l'instabilité  en  Bretagne  est  en  relation  avec  le  plissement,  car  on 
conçoit  bien  que  dans  le  système  formé  par  deux  anticlinaux  de 
premier  ordre  comprenant  un  synclinal,  ce  dernier  soit  au  con- 
traire des  deux  autres  dénué  de  toute  mobilité. 

Les  îles  d'Ouessant,  de  Sein,  etc.,  occupent  par  rapport  à  la 
Bretagne  exactement  la  uième  position  que  les  ycilly  par  rapport 
à  la  Gornouailles.  La  constitution  et  l'histoire  géologique  sont 
identiques  de  pari  et  d'autre.  Cependant  on  connaît  quelques 
séismes  pour  les  Iles  anglaises  et  aucun  pour  les  îles  françaises. 
Vouloir  expliquer  cette  différence  pour  des  îles  homologues  serait 
vouloir  tomber  dans  des  hypothèses  illusoires. 

1.  S'-Aignan.  —  2.  Ancenis.  —  3.  Angers,  10.  —i.  Anjou,  3.-5.  Arrée 
(extrâiiiité  E.  delà  montagne d' — ).  —  6.  Aura;.  —  7.  Beaufou.  —8.  Beaupréan. 

—  9.  Belle-Ile-en-Mer.  —  10.  Buuaye,  3.—  ILBùrchemaine.  —  li.  Boargneuf,  3. 

—  13.  Brest,  9.  -  U,  BreUgne.  3,  -  15.  Brieuc  (S'),  4.  -  16.  BrouiU»  et 
Cbavannes.  —  17.  Gancale.  —  18.  Caumont,  3,  —  19.  Cbaatoceaux.  —  M.  La 
CliapeUa-sur-Erdre.  —  il. Cliàteau Giron,  3.  —  33.  Chelïoja.  —  33.  Cherbourg,3. 


—  251  —  36 

—  24.  Cholet  —  25.  Concaraeau.  —  26.  Conception  (La).  —  27.  Coutances,  4. 

—  ÎS.  Le  Groizic.  —  29.  Cugaen,  2.  —  30.  S*  Denis  de  Gastines.  —  3L  Dinan.  — 
32  Dol,  3.-33.  Donjes.  —  34.  Douaraenez.  —  35.  Érigné.  —  36.  Ernée»  2.  — 
37.  Eynesse.  —  38  Fougères.  —  39.  Cap  FréheL  -  40.  Les  Gardes.  —  41.  Gran- 
ville,  2.  —  42.  Groix  (en  mer,  entre  —  et  Quiberon).  —  43.  Guérande.  — 
44.  Guemesev,  6.  —  45.  Guiler,  2.  —  46.  Guipavas.  —  47.  Hennebont.  — 
të.  S*  Jean  de  Boîseau.  —  49.  Jersey,  5.  —  50.  Josselin.  —  5L  Laroche-sar- 
Yon.  4.  — 52.  Laval.—  53.  LocmariaFlouzane.  —  54.  Loge-Fougereuse.  - 
55.  Basse-Loire,  3.  —  56.  Lorient,  3.  —  57.  S*  Malo,  3—58.  Dép'  de  ]a  Manche. 

—  59.  Marcillé-Robert  —  60.  S*  Maurice-le-Girard.  —  61.  Collines  de  Mayenne. 

—  62.  S*  Méen.  —  63.  Mont  S*  MicheL  —  64.  Montaigut.  —  (55.  Monlrevault.  — 
66.  Morbihan.  —  67.  Nantes,  17.  —  68.  Noirmoutiers.  —  69.  lies  NonnandeK,  4. 

—  70.  Paimbœof.  —  71.  Parthenay,  5.  —  72.  Passais.  —  73.  ije  l'ellerin.  - 
74.  Mont  Pinson.  -  75.  La  Planche.  —  76.  Pleurtuit.  —  77.  La  Mann^*'.  — 
78.  Rieux.  —  79.  Saligny.  —  80.  S»-Servant.  —  81.  Vannes,  2.  —  82.  Vendée,  t.    - 
83.  Vire.  —  84.  Vallée  de  la  Vire,  au  sud  de  S'-Lô.  —  85.  Vitré.      W.  Uh  fj'y<fu. 

Ce  très  grand  nombre  d'épicenlres  pauvres  est  un  point  'J«r 
similitude  de  plus  avec  la  Cornouailles  anglaise  (.'t  douna  a  pcn^r 
que  la  cause  des  séismes  doit  être  la  même  de  part  <•!  d';iulr« .  fjii* 
doit  donc  être  cherchée  dans  un  trait  géologique  coniniun,  'jyi  rit 
peut  guère  être  que  le  plissement  armoricain. 


W 


57  —  252  — 


CHAPITRE  III 

Les  plaines  orientales  anglaises 

Le  versant  anglais  de  la  mer  du  Nord  est  une  succession  de 
sédiments  qui  depuis  les  temps  carbonifériens  se  sont  déposés 
dans  des  mers  ouvertes  à  Test  en  s'appuyant  aux  chaînes  calédo- 
nienne et  armoricaine  et  en  se  recouvrant  successivement  en  retrait 
les  uns  par  rapport  aux  autres,  de  telle  sorte  qu'ils  apparaissent  en 
bandes  étroites,  plus  ou  moins  grossièrement  parallèles.  Les  alter- 
natives d'émersion  et  d'immersion  ont  été  nombreuses,  et  en  parti- 
culier la  chaîne  Pennine  qui  coupe  l'Angleterre  du  nord  au  sud,  de 
risthme  de  Solvay  à  Exeter,  date  d'une  époque  peu  postérieure  au 
carboniférien.  Ce  qu'on  en  voit  maintenant  est  un  bien  faible  reste 
de  ce  qu*elie  a  été  avant  sa  dénudation.  Mais  ce  vestige  suffit  pour 
que  les  territoires,  dont  il  s'agit  ici,  descendent  en  pente  douce  sur 
la  mer  du  Nord  et  la  Manche,  en  montrant  les  terrains  secondaires 
et  postérieurs  en  bandes  successives  dont  les  rides  ont  leurs  plus 
roides  talus  tournés  vers  Touest,  comme  la  chaîne  Pennine  elle- 
même.  La  dernière  immersion  qui  ait  pour  nous  quelque  impor- 
tance est  celle  qui  à  1  époque  pléistocène  a  sous  les  yeux  de 
rhomme  ouvert  la  mer  du  Nord  et  la  Manche,  de  sorte  que  les 
fleuves  anglais  ne  sont  plus  que  des  tronçons  des  anciens  cours 
d'eau. 

Cette  esquisse  de  Thistoire  et  de  la  constitution  géologiques  de 
ces  territoires  doit  à  priori  faire  prévoir  une  grande  stabilité,  et 
c  est  bien  en  effet  ce  qui  se  réalise.  D'une  façon  générale  les  Irem- 
blements  de  terre  n  y  seront  que  des  phénomènes  sans  importance 
dont  il  faudra  chercher  la  cause  dans  des  dislocations  locales  plus 
ou  moins  anciennes,  mais  non  dans  des  accidents  géologiques 
d  ordre  genéraL  comme  cela  s'est  présenté  dans  les 
doniennes  et  armoricaines  étudiées  plus  hauL 

En  maints  endioiis  les  côtes  présentent  des  indices  d*^ 
OMit  cecenL  Faibles  souvenirs  des  grands  mouTements  pléislo- 


-  255 


SS 


cènes,  il  ne  semble  pas  qu'ils  iniroduisent  nulle  pari  un  élémenl 
d'inslabilité  sismique  et  on  a  eu  à  expliquer  la  différence  que 
montrent  à  ce  point  de  vue  les  côtes  de  la  mer  du  Nord  et  de  la 
Manche, 

Quant  aux  pliénomènes  d'abrasion  de  falaises,  si  fréquents  le 
long  de  ces  côtes,  on  ne  doit  pas  s'attendre  à  les  voir  en  relation 
avec  des  séismes,  car  ils  résultent  d'actions  trop  superficielles. 

16°  Région  des  lacs 

Celte  région  est  limitée  :  à  l'est  par  l'arête  de  la  chaîne  Pennine 
entre  le  Bradschaw  Hill  et  le  HigU  Peak;  au  S.-E.  par  la  ligne 
de  partage  des  eaux  entre  les  bassins  de  la  Severn  et  de  la  Mersey 
jusqu'à  l'angle  S.-E.  du  Ftinlshîre;  et  enfin  à  l'ouest  par  la 
mer  et  par  l'axe  de  la  presqu'île  de  Birkenhead,  entre  les 
estuaires  de  la  Dee  et  de  la  Mersey.  Géographiquement  celle 
région  appartient  au  versant  occidental  de  l'Angleterre,  mais 
comme  géologiquemenl  elle  est  composée  par  les  mêmes  sédi- 
ments que  ceux  qui  se  sont  déposés  le  long  de  la  côte  orientale  du 
vieux  continent  atlantique,  force  nous  est  bien  de  l'étudier  dans 
ce  troisième  chapiire  oii,  après  ces  explications,  il  ne  semble  plus 
aussi  paradoxal  de  la  voir  placée. 

Le  sud  de  la  région  est  couvert  par  les  dépôts  carbonifériens  et 
triasiques,  tandis  qu'au  nord  se  montre  le  district  volcanique 
ancien  et  si  pitloresque  des  Lacs.  On  conçoit  que  les  mouvements 
qui  ont  relevé  la  pénéplaine  anglaise  vers  l'ouest  ont  d'autant  plus 
disloqué  les  terrains  qu'ils  étaient  plus  rapprochés  de  l'obstacle, 
c'est-à-dire  de  la  chaîne  calédonienne.  Aussi  le  versant  occidenlal 
de  la  chaîne  Pennine,  qui  en  est  en  même  temps  le  plus  roide, 
est-il  le  plus  inslable. 

Les  séismes  sont  relativement  assez  fréquents  dans  le  trias  du 
Lancashire  et  dans  le  houiller  de  Manchester.  Dans  chaque  cas 
particulier  des  dislocations  locales  ne  manquen!  pas  pour  les 
expliquer.  C'est  ainsi  que  la  faille  de  l'Irwell,  reconnue  de  Poynlon 
à  Bolton,  sur  plus  de  20  milles  de  long,  de  direction  N  N.W.-S,S.E., 
avec  un  rejet  de  plus  de  1000  mèlres  en  cerlains  points,  et 
recoupée  par  plusieurs  autres  diaclases  moins  importantes  de 
direction  E.-W.,  intervient  nettement  dans  les  séismes  de  ce 
XXVK.  18 


^ 


59  —  264  — 

territoire.  Davison  la  met  aussi  en  relation  avec  les  secouses  du 
district  minier  de  Pendleton,  et  il  n'y  a  pas  de  raison  à  ne  pas 
se  conformer  à  celte  opinion. 

Le  district  des  Lacs  s'étend  sur  Touest  des  Comtés  de  Curaber- 
land  et  de  Westmoreland.  Il  est  enserré  entre  le  Solway  Forth 
et  la  Morecambe  Bay.  De  Whitehaven  à  Tîle  Walney  il  est  bordé 
de  grès  rouges  triasiques  et  permicns,  tandis  que  tout  le  reste  de 
son  périmètre  est  formé  de  carboniférien,  au  milieu  duquel  il 
émerge.  C'est  un  bloc  de  terrains  anciens  et  éruptifs  où  de 
nombreuses  et  très  profondes  dislocations  convergentes  ont  donné 
des  Tarns,  ou  Lochs,  dont  le  fond  tombe  quelquefois  brusque- 
ment bien  au-dessous  de  celui  de  la  mer  voisine.  Les  plus  impor- 
tantes de  ces  fractures,  celles  de  Windermere  et  de  Thirimere  se 
font  face  de  part  et  d'autre  du  massif  en  se  prolongeant  l'une 
l'autre  en  direction  N.N.W.-S.S.E.  C'est  là  le  véritable  axe 
sismique  de  cette  région,  assez  instable.  Il  n'y  a  pas  le  moindre 
doute  que  ce  ne  soit  à  un  reste  de  mobilité  de  ces  cassures  qu'il 
faille  attribuer  les  séismes  qu'on  y  ressent  et  non  à  une  activité 
volcanique  éteinte  depuis  le  silurien  moyen  (ordovicien  supérieur)» 

Les  affaissements  récents  qu'on  aurait  relevés  dans  les  estuaires 
de  la  Dee  et  do  la  Mcrsey  ne  donnent  lieu  à  aucun  mouvement 
sismique. 

1.  Amhleside,  2.  —  2.  Arnside.  —  3.  Atsbury.  —  4.  Bolton.  —  5.  Bowness.  — 
6.  Cheadle.  —  7.  Ghorley.  —  8.  Glitheroe.  —  9.  Colne.  —  10.  Coniston.  — 
11.  Croslhwaite,  8.  —  12.  Cumberland  Gounly. —  13.  Dallon.  —  14.  EvertoD.  — 
lo.FurnessiPresqu'tle  de), 4.  — 16.  Hazlingdon,  2.  —  17.  Iston. —  18.  Kendal.— > 
19  Knutsford.  —  20.  Lancashire  Gounly,  4.  —  21.  (Nord  de)  Manchester,  4.  — 
22.  Maryport.  —  23.  Morecambe-Bay.  —  24.  Ormskirk.  —  25.  Pendleton,  3.  — 
2r.  Preslon,2.  -  -  27.  Rochdale,  4.  -  28.  Rydal.  -  29.  Setlle.  -  30.  Trontbeck.  — 
31.  Waterloo.  —  32  Whitehaven.  —  33.  Wigam. 

17°  Des  Cheviots  à  Vlluniher 

Cette  région  est  la  première  de  celles  qui  appartiennent  en 
même  temps  géographiquemont  et  géologiquement  au  versant, 
oriental.  Appuyée  à  l'ouest  à  la  cliaînc  Pennine,  elle  est  bornée  au 
sud  par  une  faible  arête  qui,  partant  du  High  Peak,  court  d'abord 
au  S.-E.  jusque  près  d'Alfreton,  puis  remonte  au  N.-E.  jusqu'à 
l'estuaire  de  l'Humber  en  séparant  les  eaux  de  la  Trent  et  du 


-  2S5  - 


a 


Don.  Les  roches  éruptives  modernes  se  montrent  dans  le  nord 
(Norlhumberland  et  Duiham),  tandis  qu'au  S,-E  les  dépôts  juras- 
siques et  crétacés  se  relèveDl  le  long  de  la  côte  par  les  Norlh  et 
Soutli  York  Moors,  ces  dernières  collines  en  prolongement  des 
Lincoln  Wolds  de  la  région  suivante.  A  l'ouest  !e  carbonlférien 
atteint  une  grande  extension. 

La  région  est  très  stable.  Quelques  rares  et  pauvres  épicentres 
se  montrent  çà  et  là,  qu'on  peut  expliquer  par  des  dislocalions 
locales,  sans  que  rien  d'intéressant  soit  à  signaler. 

1.  Boston-Spa.  —  S.  Doocasler.  — -  3.  Dunslon.  —  4,  GalesheaJ.  —  ô.  Gieat 
WhernsiJe.  —  6.  Halifax.  —  7.  Holdernesg.  —  S.  Knollingley.  —  9.  Malton.  — 
10.  Helhley.  —  11.  Ilipon,  2.  —  12.  llollierham.  —  13.  Rvliill,  —  14,  Scarbo- 
rouph.  —  15.  Slienield.  —  16.  York,  5.  —  1 7.  Yorkshire.  —  18.  Whilton.  — 
19.  Wharfe. 

18"  Chanucood  Forest  et  hauteurs  de  Lhicolnshire 


Cette  région  est  bornée  à  l'ouest  par  la  ligne  de  partage  des 
eaux  de  la  mer  du  Nord  et  du  canal  de  Bnslol,  qui  pari  du  High 
Peak  dans  la  chaîne  Pennine,  et  au  sud  par  celle  d'entre  Welland 
et  Trent  au  nord  et  Nen  au  sud. 

Les  séismes  y  sont  relativement  peu  fréquents.  Dans  le  S,-W. 
se  voit  aux  environs  de  Birmingham  un  groupe  d'épicentres  au 
milieu  du  carbonlférien.  Leur  instabilité  relative  peut  être  attribuée 
aux  dislocalions  locales  et  nombreuses  résuUanl  du  relèvement  de 
ce  terrain  contre  les  derniers  vestiges  de  la  chaîne  Pennine,  dès 
longtemps  rabolée  par  la  dénudation. 

D'après  les  études  de  Davison  les  scismes  de  Leicesler  sont  dus 
à  une  faille  anticlinale  de  date  précarboniférienne  et  dont  les  glis- 
scnienls  n'auraient  pas  encore  cessé. 

Le  même  sismologue  atlribue  le  tremblement  de  terre  du 
28  janvier  1898  au  groupe  de  failles  de  Kelton  et  de  Duddlngton, 
tangentes  à  l'aire  ébranlée.  Cela  me  paraît  très  problématique. 
J'ai  bien  montré  ailleurs  (Essui  sur  U  rôle  siemoffénique  des  prin- 
eipaux  accidents  ghlogiqmn,  Beitrage  zub  Gbophïsik,  Bd.  VI,  1903) 
que  dans  certains  cas  un  elToit  tectonique  peut  ne  pas  coïncider 
avec  une  faille  qu'il  a  ouverte  ou  avec  une  ligne  d'épicentres  à 
laquelle  il  donne  naissance,  mais  on  ne  saurait  aller  jusqu'à 


41  -  2B6  - 

admettre  entre  Tefifort  et  l'aire  ébranlée  un  écart  tel  que  celui-là 
soit  tout  juste  tangent  à  celle-ci. 

t.  Abbols  Bromley.  —  2.  Barnage.  —  3.  Beaston,  2.  —  4.  Brewood,  ±  — 
5.  Burley.  —  6.  Burton-on-Trent.  —  7.  Camphill.  ~  8.  Charnwood  Forest.  — 
9.  Corby.  —  10.  Derby.  —  11.  Dudiey.  —  12.  East  Relford.  —  13  Glanford.  — 
14.  High  Peak.  —  15.  Iverness.  —  16.  Kirton-in-Lindsay,  2.  —  17.  Lincoln,  2. — 
18.  Lincolnshire.  -  19.  Mansfield.  —  20.  Nottingham,  2.  —  21.  Slafifordshire.  — 
22.  Stamford,  4.  —  23.  Wallsall.  —  24.  Willenham,  2.  —  25.  Wolverhampton.  — 
26.  Woodhouse  Eaves,  2. 

19°  Bassin  de  la  Severn 

Géographiquement  cette  région  est  bien  définie;  mais  géologi- 
quement  elle  Test  beaucoup  moins  bien,  puisque  le  terrain  carbo- 
nifère y  repose  sur  le  silurien  et  qu'une  bande  de  vieux  grès  rouge, 
dépendant  en  réalité  de  la  chaîne  calédonienne,  l'accompagne  dans 
les  comtés  d'Hereford  et  de  Brednock. 

D'importants  séismes  à  grande  aire  d'action  se  sont  plusieurs 
fois  manifestés  dans  les  comtés  d'Hereford  et  de  Shrop.  A  défaut 
des  derniers  plissements  calédoniens,  qui  viennent  mourir  dans 
l'ouest  de  la  région,  et  qui  éteints  partout  ne  sauraient  être  invo- 
qués ici,  les  dislocations  du  terrain  carbonifère  relevé  contre  eux 
suffisent  à  donner  raison  de  cette  instabilité,  sans  aucune  inter- 
vention des  efforts  tectoniques  correspondant  aux  anciens  et 
importants  phénomènes  éruptifs  du  pays  de  Galles.  A  propos  du 
grand  tremblement  de  terre  du  17  décembre  1896,  Da vison  met  en 
jeu  un  relèvement  de  deux  anticlinaux  siluriens,  celui  de  Wood- 
hope  au  N.-E.  du  foyer  d'Hereford  et  celui  de  May  Hill  au  sud  de 
celui  de  Ross. 

On  a  signalé  un  exhaussement  moderne  des  terres  basses  de 
Testuaire  de  la  Severn,  mais  ce  phénomène  ne  paraît  avoir  aucune 
relation  sismique. 

1.  Bredwardine.  —  2.  Broseley,  4.  —  3.  Bytown.  —  4.  Goalbrook-Dale.  — 
5.  Galway,  6.  —  6.  Glocester.  —  7.  Gloceslershire.  —  8.  Gloasow,  2.  —  9.  Hère- 
ford,  13.  —  10.  Herefordshire.  —  11.  Kinnaston.  —  12.  Leaminglon.  —  13.  Led- 
bury.  —  14.  Middle.  —  15.  Pembridge,  2.  —  15.  Shrewsbury.  — 17.  Shropshire. 
—  18.  Slretton.  —  19.  Wenlock.  —  20.  Worcester. 


—  257  —  42 

20.  —  Anglican  Heights. 

Cette  région  comprend  le  bassin  de  TOuse  et  des  autres  rivières 
qui  se  jettent  dans  le  sud  du  Walsh.  Aussi  par licipe-t- elle  à  la  très 
grande  stabilité  des  plaines  orientales  anglaises,  doucement  rele- 
vées contre  les  derniers  et  insignifiants  reliefs  méridionaux  de  la 
chaîne  Pennine  rabotée.  Comme  partout  ailleurs,  quelques  séismes 
doivent  leur  origine  à  des  dislocations  locales  dont  l'étude  doit  être 
réservée  aux  sismologues  indigènes,  sans  pouvoir  entrer  dans  un 
travail  d'ensemble  comme  celui-ci. 

Le  Walsh  et  les  Fens  sont  les  vestiges  d'un  grand  estuaire 
marin.  Mais  à  l'époque  glaciaire,  le  pays  était  émergé  et  faisait 
partie  d'une  plaine  continue  de  débris  réunissant  l'Angleterre  et 
l'Allemagne  du  Nord  et  au  travers  de  laquelle  s'est  ouverte  la  mer 
du  Nord.  Ces  derniers  mouvements  n'ont  laissé  aucune  trace 
d'instabilité  sismique,  comme  on  Ta  déjà  fait  remarquer  bien  des 
fois. 

1.  Recelés.  —  2.  Bedford.  —  3.  Cambridge.  —  4.  Grick.  —  5.  Ely,  2.  — 
6.  Hoplon.  —  7.  Northampton,  2.  —  8.  laxley. 

21°  Weald  et  Vowns.  Hé  de  Wight. 

Cette  région  comprend  le  bassin  de  la  Tamise  et  la  côte  de  la 
Manche  depuis  Folkestone  jusqu'à  l'extrémité  occidentale  de  l'île 
de  Wight. 

Au  point  de  vue  géologique,  elle  est  caractérisée  par  le  bombe- 
ment du  Weald  et  par  des  plis  armoricains  qui  s'étendent  des 
Mendip  Hills  au  Boulonnais  par  dessous  le  Pas-de-Calais,  détroit 
qui  n'est  qu'une  tranchée  ouverte  à  une  époque  très  récente  entre 
la  France  et  l'Angleterre  et  au  travers  de  terrains  qui  se  corres- 
pondent exactement  de  rive  à  rive.  Cette  continuité  géologique 
entre  ces  deux  pays,  déjà  soupçonnée  dès  1855  par  Godwin- 
Austin,  qui  y  voyait  la  possibilité  et  même  la  probabilité  de 
retrouver  les  couches  de  houille  sous  Londres  et  ses  environs, 
a  été  depuis  complètement  confirmée  par  de  nombreux  et 
éminents  géologues.  Les  Dovvns  sont  ces  ridements  armoricains 
qui  enserrent  le  Weald  et  présentent  leur  talus  abrupt  vers  le 


nord.  Et  ces  plissemenls  ont  affecté  les  sédiments  postcarbonîfé- 
riens  yui  dans  le  S.-E,  de  l'Angleterre  et  le  N.-\V.  de  la  France  se 
sont  déposés  dans  une  mer  ouverte  à  l'est  et  baignent  la  côle 
orientale  du  vieux  continent  atlantique.  Ces  terrains  ont  subi  de 
nombreuses  vicissitudes  dont  la  plus  remarqual)!e  est  celle  du 
bombement  wéaldien,  postérieurement  arasé  et  dénudé.  Les 
Downs  du  nord  et  du  sud  sont  les  plus  Imporlanles  de  ces  rides 
armoricaines  et  leur  direction  s'inflécliit  de  plus  en  plus  vers  le 
S,-E.  à  mesure  qu'on  s'avance  vers  le  sud, 

Il  est  manifeste  sur  la  carte  que  les  centres  d'instabilité  sont  liés 
à  ces  plissements  et  cela  d'autant  plus  clairement  que  leurs 
prolongements  français  dans  le  pays  de  Bray  et  le  Boulonnais 
renferment  aussi  des  épicentres  d'une  certaine  importance,  comme 
on  le  verra  dans  la  seconde  partie  de  ce  travail. 

Eu  outre,  des  failles  transversales  traversent  le  Weald,  et  l'une 
d'elles,  au  moins  celle  dite  de  Médina  dans  l'Ile  de  Wîgbt,  a  pu 
être  très  vraisemblablement  considérée  comme  ayant  donné  lieu 
à  d'importants  séismes  conjointement  avec  le  plissement  armori- 
cain qui  traverse  cette  île.  C'est  dans  ce  sens  qu'on  peut  admettre 
l'opinion  d'O'Reilly  qu'une  imporlanle  ligne  sismique  traverse 
l'Angleterre  sud-orientale  en  reliant  la  côte  méridionale  du  Pays 
de  Galles  à  l'embouchure  de  la  Somme.  Cetle  ligne  est  précisément 
le  prolongement  des  Mendip  Hills  par  rintermédiaire  des  South- 
Downs. 

Londres,  comme  capitale,  accuse  un  assez  grand  nombre  de 
secousses  à  épicentres  vérilablement  inconnus,  mais  qui  venaient 
probablement  des  North  Downs  ou  du  Weald. 

En  résumé,  les  séismes  de  celte  dernière  région  reconnaissent 
trois  causes  efficientes  principales;  les  plissements  armoricains 
prolongés  jusqu'en  France  sous  toute  la  série  sédimentaire;  les 
failles  transversales  qui  les  disloquent;  enlin  le  bombement  wéal- 
dien. L'influence  particulière  des  plissements  est  confirmée  par  ce 
fait  que  leurs  prolongemenis  continentaux  jusqu'à  l'Ërz-Gebirge 
et  la  Bohême,  où  ils  sont  connus  sous  le  nom  d'hercyniens  ou  de 
varisciques,  sont  jalonnés  d'épicenires,  jouissant  partout,  comme 
en  Cornouailles  et  en  Bretagne,  du  caractère  d'être  plus  nombreux 
que  riches  en  secousses. 


—  239  —  44 

• 

1.  Abingdon.  —  2.  Adderbury.  —  3.  Aford-House,  2.  —  4.  S'- Al  bans.  — 
5.  Arundel.  —  6.  Bromby.  —  7.  Chelsea.  —  8.  Chichesler,  9.  —  9.  Ghichester 
Harbour,  2.  —  10.  A  quelques  milles  au  N.-W.  de  Ghichester.  —  1 1.  Ghulford.  — 
12.  Dorking.  —  13.  Eltham,  2.  —  14.  Ennsworth.  —  15.  Essex  Gounty.  — 
16.  Folkestone.  —  17.  Gosport,  2.  —  18.  Headley.  —  19.  Hampshire  Gounty.  — 
m  Haslings.  —  21.  Havervill.  —  22.  Hertfordshire,  2.  —  23.  Horsham.  — 
24.  Kent  Gounty,  2.  —  25.  Leden.  —  26.  Lewes.  —  27.  Lindfield  et  East  Grin- 
stead.  —  28.  Londres,  12.  —  29.  Malborough  Hills.  —  30.  Maresfield,  2.  — 
Si.  Molesby.  —  32.  Oxford«hire.  —  33.  Poitsmoutb,  2.  —  34.  Sandwich.  — 
35.  South  Downs.  —  36.  Stepney.  —  37.  Sudbuiy,  2.  —  38.  Sussex  Gounty.  — 
39.  Waltham.  -  40.  VVorlhing,  3.  —  41.  Wivenhoe. 


46 


—  260  — 


NOTE 

Le  tableau  récapitulatif  ci-joint  fait  ressortir  les  nombres  de 
tremblements  de  terre  et  d'épicentres  relatifs  à  chacune  des  trois 
grandes  divisions  géologiques  et  des  21  régions  sismiques  parti- 
culières. Plusieurs  de  ces  dernières  ont  donc  dû  être  partagées, 
puisque  pour  les  raisons  données  au  début  elles  ne  coïncident  pas 
exactement  avec  les  unités  géologiques.  Si  Ton  compare  les  résul- 
tats numériques  en  défalquant  les  443  séismes  de  Comrie,  cas 
tout  à  fait  exceptionnel  et  anormal  de  nature  à  masquer  la  vue 
d'ensemble  de  la  répartition  des  phénomènes,  on  a  le  tableau 
suivant  : 


• 

1 

• 

S 

s 

1 

(  Armoricains 

Territoire  des  plissements  | 

(  Calédoniens 

Plaines  orientales  anglaises 

185 
13^ 
117 

335 
333 
168 

Les  plissements  armoricains  sont  caractérisés  par  des  épicenlres 
nombreux  et  moyennement  riches  en  séismes,  jalonnant  leurs 
principales  rides  ;  ils  se  répartissent  assez  régulièrement  sur  toute 
la  surface  occupée.  Au  contraire,  les  territoires  des  plissements 
calédoniens  se  distinguent  par  des  épicentres  moins  nombreux  et 
parmi  eux  un  certain  nombre  très  riches  en  séismes  sont  en  rela- 
tion évidente  avec  les  principales  fractures.  En  outre  de  grandes 
aires  sont  absolument  indemnes  de  tout  choc.  Enfin  les  plaines 
orientales  anglaises  présentent  des  épicentres  assez  régulièremmt 
disséminés,  mais  tous  tn^s  pauvres  en  séismes  et  partant  sans 
importance. 

La  carte  schématique  confirme  ces  conclusions,  toutes  en 
concordance  avec  les  considérations  détaillées  exposées  dans  le 


—  264  — 


46 


texte,  la  signification  des  chiffres  n'ayant  guère  de  valeur  au 
regard  de  la  répartition. 

Tableau  du  nombre  d^épicenfres  et  séismes  correspondants 


• 

• 

■ 

09 

«         9 

s 

• 

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00         o 

s 

• 

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1 

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«  1 

a 

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.1 

•s» 
OQ 

1 

2 

5 

XII  (*♦) 

5 

9 

II 

XIII  {**) 

14 

35 

m 

m 

11 

14 

•  .  i 

XIV 

58 

88 

m 

J-     •«       co 

• 

â 

0) 

IV 

36 

168 

^            a 

XV 

86 

166 

O 

a 

o 

V 

5 

7 

en 

XXI  (**) 

22 

37 

•0) 

^^ 

g 

en 

e 

03 

VI 

vu 

22 
11 

481 
15 

185 

335 

XVI 

33 

58 

g 

« 

VIII 

12 

22 

1 

XVIl 

19 

24 

'p. 

IX 

8 

13 

es 
• 

XVIIl  (♦*) 

25 

36 

en 

s                      09 

*s            ® 

^3 

X 

3 

4 

1  S  3 

XIX  (*) 

■    13 

17 

0) 

2 

XI 

9                  S 

^     i 

«r 

XX 

8 

9 

XII  (♦} 

6 

8 

1. 

XXI  (*) 

19 

34 

H 

XIII  (*) 

XIV  (*♦) 

10 

7 

14 

25 

117 

168 

Mal 
dëtermioës. 

Totaux 

3 

104 

133 

776 

438 

1383 

(♦)  Nord  de  la  région. 
{**)  Sud  de  la  région. 


47  —  202  — 


TABLE  DES  MATIÈRES 


Avant-Propos 216 

La  chaîne  Calédoniefine 190 

La  chaîne  Armoricaine 221 

Les  plaines  orientales  Ânf^laises 221 

CHAPITRE  PREMIER 

La  chaîne  Calédonienne 

1«  Les  îles  Shetlands 223 

2^  Les  Hébrides 224 

3^  Rivage  oriental  du  Minch,  ou  versant  occidental  des  Highlands    .    .  225 

40  Canal  Calédonien,  ou  Grand  Glen,  ou  Loch  Ness 227 

5*^  Versant  nord  des  Grampians 230 

6^  Grampians  du  nord,  ou  Perthshire 230 

7^  Grampians  du  sud  et  Cantyre 231 

80  Dépression  des  Firth  of  Clyde  et  Firth  of  Forth,  ou  Lowlands   .    .    .  232 

9<>  Southern  Uplands  écossais  et  Cheviots 235 

10*  Irlande  septentrionale 236 

!!•  Plaine  du  Shannon 237 

1^  Irlande  méridionale 237 

13«  Pays  de  Galles 239 

CHAPITRE  II 

La  chaîne  Armoricaine 

14*  Cornouailles 241 

15^  Bretagne,  Cotentin  et  Vendée,  ou  massif  armoricain  français.    .    .    .    244 

CHAPITRE  m 

Les  plaines  orientales  Angolaises 

16<»  Région  des  lacs %3 

170  Des  Cheviots  à  THumber 354 

18"  Charnvvood  Forest  et  hauteurs  du  Lincolushire 255 

19®  Bassin  de  la  Severn 256 

20»  Anglican  HeighU 257 

21»  Weald  et  Downs.  Ile  de  Wight ^7 

Tableau  du  nombre  d'épicentres  et  de  séismes  correspondants   ....  261 


£xèrèmtt&6uà  de/a 

Carnouailles 


dans  I Europe  du  No\  "■ 
par  le  Comt\ 


Echelle    de 
"if 

3JO0O0O 


1^^^ 


MÉMOIRE 

SnR  UNE  CLASSE 

DE 

QUADRATURES  DE  FONCTIONS  ELLIPTIOUES 

PAR   RAPPOHT  A   LEUR   MODULE 

PAR 

M.  le  V  de  SAL.VERT 

Doct«ar  ès-sciences 
ProfMsenr  à  U  Faculté  libre  des  sciences  de  Lille 


La  notion  des  intégrales  elliptiques  envisagées  comme  fonctions 
de  leur  module  joue,  comme  on  le  sait,  un  rôle  considérable  dans 
l'Analyse.  Aussi  tous  les  traités  complets  de  cette  Science 
rapportent-ils,  dans  cet  ordre  d'idées,  plusieurs  formules  impor- 
tantes déduites  de  la  différentiation  de  ces  fonctions  par  rapport 
à  leur  module.  Mais  par  contre,  sinon  tous,  du  moins  les  plus 
répandus,  ne  font  mention  d'aucune  formule  explicite  qui  pro- 
vienne de  rintégration  des  mêmes  fonctions  par  rapport  à  ce 
module. 

Or,  la  connaissance  exacte  de  l'expression  des  composantes  de 
l'Attraction,  sur  un  point  quelconque,  du  Solide  que,  par  une 
métaphore  expressive  ayant  pour  but  et  pour  excuse  d'abréger  le 
langage,  nous  avons  appelé  Parallélipipède  Ellipsoïdal  (*),  se 


(*)  Nous  voulons  dire  le  Solide  à  surfaces  courbes  délimité  par  trois  couples 
de  surfaces  homofocales  appartenant  tous  trois  à  un  même  Système  Ellipsoïdal. 


2  _  264  — 

ramène  à  la  détermination  de  certaines  intégrales  doubles  que 
l'on  peut  interpréter  comme  les  quadratures,  par  rapport  à  leur 
module,  du  produit  d'intégrales  elliptiques  de  première  et  de 
deuxième  espèces  par  certaines  fonctions  algébriques  très  simples 
de  ce  module,  ainsi  qu'on  peut  le  constater  déjà  à  propos  du  cas 
particulier  intéressant  traité  dans  le  premier  Chapitre  de  notre 
Mémoire  sur  V Attraction  du  Parallélipipède  Ellipsoïdal  (*). 

Cela  étant,  ayant  entrepris  l'étude  de  ce  problème  difficile  de 
Mécanique,  nous  nous  sommes  trouvé  contraint,  en  présence  du 
silence  des  traités  d'Analyse  à  notre  connaissance  sur  toute 
question  de  l'ordre  que  nous  venons  de  dire,  à  imaginer  et  créer  de 
toutes  pièces  une  méthode  rationnelle  pour  la  détermination  de  la 
classe  de  quadratures  du  genre  sus-indiqué  qui  s'imposait  ainsi 
à  notre  attention,  et  nous  avons  été  assez  heureux,  après  de  longs 
efiforts,  pour  arriver  à  des  résultats  très  nets  et  très  précis  à  ce 
sujet. 

Nous  croyons  donc  intéressant  d'exposer  ici  à  part,  dans  ce 
nouveau  Mémoire,  à  titre  de  problème  d'Analyse  pure,  la  série  des 
déductions  assez  laborieuses  qui  nous  ont  amené  définitivement 
à  ces  résultats,  c'est-à-dire  comme  conclusion,  à  la  forme  explicite 
de  l'expression  des  quadratures  en  question. 

Comme  la  route  que  nous  aurons  à  parcourir  pour  y  arriver 
sera  longue  et  hérissée  de  nombreux  obstacles,  nous  avons  cru 
devoir,  pour  faciliter  l'intelligence  de  l'exposition,  la  fractionner 
en  six  étapes  (ou  paragraphes)  successives,  dont  nous  résumerons 
pour  chacune  le  résultat  acquis,  en  le  formulant  par  l'énoncé 
d'une  proposition  ou  Théorème  d'Analyse,  lesquels  Théorèmes 
formeront  comme  l'ossature  ou  la  synthèse  de  notre  théorie,  en 
sorte  qu'une  fois  la  lecture  achevée,  leur  simple  récapitulation 
permettra  très  aisément  à  l'esprit  du  Lecteur  de  se  remémorer  et 
d'embrasser  d'un  seul  coup  d'oeil  tout  l'ensemble  du  chemin 
parcouru. 

Une  dernière  observation  en  terminant  cette  Introduction. 


(•)  Annales  de  la  Société  scientifique  de  Bruxelles,  T.  XXI  (1897),  Sh  Partie, 
pp.  131-250. 


^  26ÎJ  —  3 

Comme  le  point  de  départ  de  celte  recherche,  de  même  que  la 
question  elle-même,  est  emprunté  au  premier  chapitre  de  notre 
Mémoire  précité  sur  V Attraction  du  Parallélipipède  Ellipsoïdal, 
nous  nous  trouverons  dans  l'obligation  de  faire  de  très  fréquents 
emprunts  ou  renvois  au  premier  Chapitre  en  question  et,  dès  lors, 
pour  éviter  au  Lecteur  la  répétition  incessante  de  la  même 
désignation,  fastidieuse  par  sa  fréquence  autant  que  par  sa  lon- 
gueur, il  sera  entendu  une  fois  pour  toutes  que  cette  locution  : 
*  notre  Chapitre  I  „  signifiera  le  Chapitre  I  du  susdit  Mémoire  sur 
l'Attraction  du  Parallélipipède  Ellipsoïdal,  dont  le  présent  travail 
était,  à  vrai  dire,  destiné  primitivement  à  faire  partie  intégrale 
si  nous  ne  nous  étions  pas  trouvé  contraint  par  la  complication 
et  la  difficulté  de  la  question  à  lui  donner  une  pareille  étendue. 


-266  — 


I 


Nous  avons  déterminé  dans  le  dit  Chapitre  I,  par  le  moyen  d'un 
changement  de  variables,  l'expression  explicite  des  intégrales 
doubles  que  nous  désignions  par  le  symbole  I^^^  défini  par 
l'équation  (28)  de  ce  Chapitre,  après  avoir  fait  remarquer,  pour 
légitimer  ce  changement  de  variables  (pp.  30-31),  que  si  l'on  n'a 
pas  recours  à  ce  moyen,  les  dites  quantités  se  présentent  en  l'état 
sous  l'aspect  d'une  combinaison  linéaire  d'intégrales,  par  rapport 
au  module,  du  produit  de  fonctions  elliptiques  de  première  et  de 
deuxième  espèces  par  certaines  fonctions  algébriques  très  simples 
de  ce  module. 

Or,  comme  nous  avons  ainsi  obtenu  dans  ce  même  chapitre, 
pour  les  mêmes  quantités  I^^',  une  expression  remarquable 
[formule  (86)]  constituée  par  la  somme  algébrique  de  huit  fonctions 
elliptiques  de  troisième  espèce,  dont  l'argument,  le  paramètre  et 
le  module  étaient  pour  chacune  une  certaine  fonction  rationnelle 
très  simple  (à  numérateur  et  dénominateur  linéaires)  des  variables 
proposées,  ou  plus  exactement  de  leurs  limites  données,  il  suit 
donc  du  rapprochement  de  ces  deux  faits  que,  bien  que  chacune 
des  intégrales  spécifiées  tout  à  l'heure,  dont  l'introduction  s'impo- 
sait ainsi  dans  l'expression  des  quantités  précitées  I'^\  paraisse 
appartenir  isolément  à  une  catégorie  analytique  beaucoup  plus 
compliquée  et  sur  laquelle  les  divers  traités  d'Analyse  ne  four- 
nissent aucune  indication,  néanmoins  certaine  combinaison 
linéaire  de  semblables  fonctions  se  réduit  à  une  somme  de 
fonctions  elliptiques  répondant  aux  conditions  que  nous  avons 
dites  :  absolument  de  même  que  pour  les  fonctions  elliptiques  de 
deuxième  ou  de  troisième  espèce,  leurs  formules  d'addition  nous 
montrent  qu'une  somme  algébrique  de  semblables  fonctions  de 
certains  arguments  s'exprime,  dans  le  premier  cas,  par  un  produit 


-  267  — 


de  fonctions  elliptiques  de  première  espèce  de  ces  argumenls, 
et  dans  le  second  par  le  logarithme  d'une  fraclion  ralionnelle  do 
fonctions  de  première  espèce  des  dits  arguments,  c'fist-à-dire  par 
conséquent  dans  l'un  et  l'autre  cas  par  des  fonctions  plus 
simples  (*)  que  les  fonctions  envisagées  elles-mêmes  (**). 

Le  résultat  emprunté  au  Mémoire  précité  fait  donc  ainsi 
ressortir,  à  propos  de  ces  fonctions  inéludiées  jusqu'ici,  comme  un 
nouveau  cas  d'une  sorte  de  fait  analytique  de  caractère  plus 
général  qu'il  nous  a  semblé  intéressant  de  mettre  en  lumière 
à  propos  de  toute  une  classe  d'intégrales  semblables  (nous  voulons 
dire  encore  de  quadratures,  par  rapport  au  module,  du  produit  de 
fonctions  ellipliques  par  certaines  fonctions  algébriques  très 
simples  de  ce  module),  en  montrant  que  l'on  pourra  former  une 
infînilé  de  combinaisons  linéaires  déterminées  do  telles  intégrales 
qui  s'exprimeront  à  l'aide  do  combinaisons  linéaires  de  fonctions 
ellipliques  dont  nous  déterminerons  tous  les  éléments  {module, 
argument  et  paramètre),  et  de  fonctions  algébriques  dont  nous 
mettrons  en  évidence  toutes  les  irrationalités, 

Cette  propriété  des  dites  intégrales  ainsi  établie  nous  fournira 
alors,  comme  on  le  verra,  d'une  façon  toute  naturelle,  leur  expres- 
sion générale,  simplement  au  moyen  des  fonctions  elliptiques  de 
deux  seuls  modules  ou  arguments  nouveaux  et  d'un  terme  algé- 


(*)  Ce  mut  «impie  vise  ici,  dans  notre  pensée,  l'ordre  i3ana  lequel  lea  diverses 
foDcUonslranscendantessonlsuci^cssïTeiiienlengendrées  par  le  Calcul  Intégral, 
les  divers  degrés  de  compile  al  ion  croissante  correspondant  ainsi,  le  premier 
uux  foDcUona  circulaires,  arcs  de  cercle,  exponentielles  et  logarîllimes;  le 
second  aax  fonctions  ellipliques  ;  le  troisième  nui  Tonctions  hyperellipitques; 
le  quatrième  aux  fonctions  abéliennefr,  etc. 

(**)  Les  formules  d'additiun  (|ue  nous  rappelons  sont,  comme  on  le  sait,  les 
suÏTaDtea 


Z  (<p  +  f  )  -  Z  (fp)  -  Z  (ui)  =  *■»  sn  ip  a 
TM'p  +  <v,h)  -  nirp,  ft)  —  n  iv.h)  =  -, 


iji  sn  (qj  4-  IV), 


les  symboles  M,  N,  P,  Q  l( 


udesquatre  cxpreEsii 


=  1  -  i'?n-(T)    [II)  SI 


6  —  268  — 

brique  proportionnel  à  un  seul  et  même  radical  pour  toutes,  l'autre 
fadeur  étant  une  fonction  entière  du  module  et  de  l'argument 
primitifs,  nous  voulons  dire  ceux  qui  figurent  dans  l'élément  des 
intégrales  considérées  elles-mêmes. 

La  première  chose  à  faire  pour  atteindre  le  but  que  nous  venons 
d'indiquer  consiste  évidemment,  en  considérant  d'abord  le  fait 
sus-mentionné  qui  doit  ressortir  de  la  façon  spécifiée  tout  à  l'heure 
des  résultats  établis  dans  le  Mémoire  précité,  à  dégager  Tégalité 
qui  l'exprimera  des  notations  spéciales  à  la  question  de  Mécanique 
qui  nous  a  procuré  ces  résultats,  de  manière  à  présenter  alors  la 
dite  égalité  comme  une  formule  générale  (ou  théorème)  d'Analyse 
ayant  intrinsèquement  sa  signification  et  son  intérêt  propres, 
complètement  indépendants  dès  lors  du  problème  spécial  d'Attrac- 
tion qui  nous  l'aura  révélée. 

Pour  cela,  nous  reportant  à  la  définition  ci-dessus  rappelée  des 
intégrales  doubles  I^^^  précitées  [formule  (28)  du  Chap.  I],  nous 
commencerons  par  substituer,  respectivement  à  la  constante  ro  et 
aux  deux  variables  5  et  t,  les  constantes  complémentaires  g^  ou  g'* 
et  les  variables  x  et  k  définies  séparément  par  les  équations 

(1)  9'  +  g"-l     g''^l-g\     m  =  niY*  =  m«(l-e7*), 

(2)  s  =  l^  +  m^x^,        t  +  uj  +  71^ m^k\ 

ou  bien,  quant  à  la  seconde  variable,  en  tenant  compte  de  la 
relation  fondamentale  (5), 

(ms^  (t=  ^  {w  +  7î'  +  m'k')  -  -  [m^  (l  -^  g^)  +  ««  +  m'k^] 
^    "m    =  -  {l'  +  m^  +  n')  +  [I'  -r-  m'  (g^  —  k^)]  =  l^ -{-  m«  (j* 

en  convenant  en  même  temps  de  faire  correspondre  aux  valeurs 
initiales  s^  et  t^  et  aux  valeurs  finales  s^  et  f^  de  5  et  t,  respective- 
ment les  valeurs  initiales  0  et  g,  et  les  valeurs  finales  x  eik  elles- 
mêmes  pour  X  et  A-,  de  telle  sorte  que  l'on  aura  alors  à  la  fois  : 

(2^-)        s,  =  l\        t,  =  l\        et        s,  =  s,        <,  =  t. 

Cela  posé,  l'ensemble  de  ces  définitions,  jointes  à  celles  des 
symboles  /*,  S  et  T  [formules  (14)  et  (29)  du  Chap.  I],  donnant  sans 


—  269  —  7 

peine,  en  tenant  compte  de  nouveau  de  la  relation  fondamen- 
tale (5)  P  -j-  m^  -\-  w*  =  0,  successivement  les  valeurs 

ds  «  m^.  Sx  dx,  dt  =  —  m\  2A  dk, 

8  —  t  =  {l^  +  m^x^)  —  [P  +  m^  (g^  —  k^)]  =  m^  (x^  +  k^  -  g% 

P  —  s  =  —  m^x^^ 

w«  +  s  =  «a  +  (P  +  m^a^)  =  —  m«  +  m^x^  =  __  m«  (1  —  x% 

s  -\-  t  +  uj  -^  f  =  s  +  t  +  us  —  (P  —  n^) 

=  (t  +  uj  +  n^)  —  {P  —  s) 
=  —  m%*  +  ^w*ir*  =  —  wî*  (À;*  —  x% 

S  =  (/2  —  if)  (w2  +  s)  =  —  m^x^  [—  w«  (1  -^  x2)]  =  m^x'  (1  —  a:«), 
w»  +  ^  =  —  ro  -  w^A:»  =  —  my»  —  m^k^  = m^  (g'^  +  P), 

Z2  _  ^  =  /2  _  [^2  +  ^^j2  ^^2  _  ^2)]  _  _   ,„2  (^2  — i;2), 
T  =  (/2  -  0  («'  +  0  =  —  ^2  (5^2  -  k^)  [_  ,^2  (^'2  +  k^)] 

=  m'{g^-  k^)  {g'^  +  P), 


<3) 


dx  w^.  2j:  rfx  2  do? 


rf/  —  iM»^  24  dk  —  24  d4 


V/T       m^  \J{g^  -  42)  ((/'^  +  42)       ^/(^2  _  423  ^^^2  +  42^ 

•si  nous  convenons  dès  maintenant  pour  toute  l'étendue  de  ce 
Mémoire,  d'introduire  les  deux  notations  abrégées 

<4)        X  «  (1  ~  X')  (là  -a?),        K  =  (/  -  ¥)  (g'^  +  4»), 

l'élément  de  l'intégrale  double  en  question  I^^\que  nous  y  désigne- 
rons simplement  par  le  symbole  I,  deviendra,  étant  exprimé  à  l'aide 
-des  nouvelles  constantes  g  et  g'  et  des  nouvelles  variables  x  et  4, 

1  s  —  t  ds     dt 


^  s/s  +  t  +  w—f  s/s  s/'ï: 

^.._\inUx'+k'  —  g')       Sdx  --^kdk 


4      ini  \/k^  —  x'      \/ 1  -  x^  \/{g^  —  4*)  \g'^  +  4*) 

/    o     ,      7  o  ov      CtX      rC  UfC 

XXVII.  19 


8  —  270  — 

et  dès  lors  cette  intégrale  double  elle-même,  dans  Télément  de 
laquelle  nous  supposons  expressément  les  deux  radicaux  pris  avec 
la  détermination  positive,  ainsi  que  tous  ceux  que  nous  envisage- 
rons par  la  suite,  pourra  s'écrire  à  l'aide  de  ces  symboles 

Or,  si  maintenant  nous  convenons  de  nouveau  de  représenter 
respectivement  par  les  symboles  F^  (z^  k)  et  F,  (0,  A;),  quelque 
signification  que  Ton  attribue  d'ailleurs  à  k^  les  deux  intégrales 
elliptiques  normales  (*)  de  première  et  de  deuxième  espèces,  c'est- 
à-dire  les  fonctions 


'■<^-"  =  ïm= 


dz 


\/(l  —  2»)(1     -iVl 

(7)  {  > 


^  2 


0 
X 


V/(l  —  ^')(1  —  Ic'z^) 


comme,  en  faisant  ^  =  r  ou  kz  =  x^  Ton  aura  par  ces  définitions 

et  les  précédentes  (4) 

dx 

dz  _  k  _  ^•'^  __   ^-^ 


(8)         FAl^k 


rdx        T-.  A^  7  ^     r*  ^*  dx 


{*)  Nous  désignons  par  cette  appellation  d'intégrales  elliptiques  ftormeUea  de 
première  et  de  deuxième  espèces,  d'une  part  quant  à  la  première,  la  fonciioii 
u)  inverse  du  sinus  d'amplitude  z,  savoir  Ârg  sn  (z,  k)^  et  d*autre  part,  quant 
à  la  seconde,  ce  que  devient  la  fonction  de  deuxième  espèce  Z  (u),  k)  étant 
exprimée  semblablement  au  moyen  de  la  variable  z. 


i 


—  274  —  9 

Tégalîté  ci-dessus  (6)  nous  donnera  donc  pour  la  quantité  I  cette 
première  valeur,  obtenue  en  effectuant  les  intégrations  à  Taide  des 
variables  x  et  k  elles-mêmes  : 

«  ,=,-„.[j*p.(|,*)^*_p.(|,.),.,-^,^]. 

Ce  premier  résultat  acquis,  nous  aurons  évidemment  une 
seconde  expression  de  la  même  quantité  en  nous  reportant  à  la 
valeur,  déjà  rappelée,  que  nous  avons  trouvée  pour  elle  dans  notre 
Chapitre  I  [formule  (86)  et  tableau  A  qui  la  précède  (p.  65)],  en 
substituant  pour  les  intégrations  au  système  des  variables  s  et  He 
système  des  variables  tu  et  6  définies  par  les  équations  (35),  à  la 
condition,  bien  entendu,  d'effectuer  dans  ces  résultats  les  mêmes 
changements  de  notations  que  nous  venons  d'opérer  tout  à  l'heure 
pour  arriver  au  résultat  précédenlvà  savoir:  de  remplacer  dans 
tout  le  tableau  A  précité  à  la  fois  m,  5,  ^,  s^  et  t^,  par  les  valeurs 
indiquées  par  les  équations  (1),  (2),  (2^*0  ^  (2*^0  ci-dessus,  savoir  : 

^*"^  I  5^  «  i*  +  mV,      /,  =  i*  +  m^  (g^  -  ¥). 

Effectuant  donc  cette  opération,  si  nous  portons  alors  en 
premier  lieu  notre  attention  sur  les  groupes  (I)  et  (lil)  du  tableau 
en  question,  dont  les  valeurs  correspondantes  ne  diffèrent  entre 
elles  que  par  le  changement  de  s^  en  t^,  nous  constatons  tout 
d'abord  que,  par  suite  de  la  valeur  commune  s^-=^t^  =  l^  que  nous 
venons  d'écrire,  les  dites  valeurs  correspondantes  sont  identiques 
dans  ces  groupes,  et  qu'en  en  considérant  seulement  les  premières 
lignes,  on  aura  de  cette  façon  : 

1A  —  ht—\    I  ^»^         _  (ro  +  ^'  +  n^)  +  ^><'  ro 

snM/ip  iO  =  sn^  (A3,  A-3)  =  1  +  ^^' ==  ^^t^^ 

Or,  comme  les  deux  relations  ainsi  obtenues,  savoir  sn*  (lii^k^) 

1  1 

=  73  et   sn*  (A3,  A-g)  =  75,  entraînent  dès  lors  les  conditions 


10  —  272  — 

dn  (Ap  Ji\)  =  0  et  dn  (^3,  k^)  =  0,  il  résulte  immédiateraent  de  là, 
en  vertu  de  la  définition  même  de  la  fonction  TT  (<p,  /ï,  i),  savoir 

0 

que  Ton  aura,  pour  un  argument  qp  quelconque,  TT  (<p,  h^^  Aj)  =  0, 
et  ft  (qp,  ^3,  ^-3)  =  0  :  d'où  il  suit  que,  sur  les  huit  fonctions  TT  qui 
composent  l'expression  en  question  [formule  (86)  du  Chap.  I],  il 
y  en  a  quatre  cjui  disparaîtront  et  que,  par  conséquent,  en  y  intro- 
duisant également  la  valeur  (1)  ou  (10)  de  m,  elle  se  réduira  alors 
simplement  à: 

(11)       {  ^  ^  '"^'  ^"  '  ^  ^'^^'''  **'  **^  "■  ^ ^'^'''  ''''  *^^  ' 

•       +!^((pf,A„A:J-^(cpi^/^,A:,)ij. 


Calculant  donc  à  présent,  toujours  à  Taide  des  mêmes  procédés, 
les  deux  autres  groupes  (II)  et  (IV)  de  ce  même  tableau  A, 
lesquels  sont  ainsi  seuls  à  considérer,  et  faisant  attention,  d'abord 
quant  au  premier  de  ces  deux  groupes,  que  les  valeurs  (10)  de  ro 
et  de  5j  donnent,  d'une  part, 

Iuj  +  s^  —  i^  =  7ny  +  (/*  +  w^i;*)  -  P  =  tn^{g'^  +  x% 
m  +  ,s'j  4-  n^=  ni""  (1  -  p«)  +  (/«  +  m^x^)  +  w* 
=  —  m^g^  +  wU*  =  m^  (x*  —  ^), 

nous  obtiendrons  donc  ainsi  successivement,  en  ayant  égard  aux 
autres  valeurs  (10)  de  t^  et  t^,  pour  ce  premier  groupe  (II),  les 
valeurs 


*-!  =  1  +  ^  ,  :  ,  .2  =  1  + 


=  1  + 


^ + *î + "'     "«*  (^ — 9^) 

1  _i^~9')+i         ^  +  9" 

a?— g'  x^  —  9^       ~  x'  —  g" 


!     <,nUh    l\  —  \  j-  •'«  +  ^*'  _  tD  +  s,  +  >.'  _  wi'(x'— ff»)       a'-./ 


—  273  —  H 


l 


^1     _  .(l-/+a;')— 1    .    x'  -  </'       J_ 


sn  (<pi  ,A.,)  _  1    t-  ^^^^_^s  -  1  +  m'ig^  +  a^) 


=  1  + 


(/'  +  w'  +  «')  —  »'"  (1  -  9^  +  A;') 
—  (.9'*  +  '^')       V— fc» 


.9"  +  ^'  ^'  +  9 


„2     1      ^.-8  ■ 


Et  de  même,  en  observant,  quant  au  second  groupe  (IV),  que  les 
mêmes  valeurs  (10)  de  tu  et  de  <,  donnent,  d'autre  part, 

iw  +  f^  +  n'^m^l-g')  +  [P  +  m'  (/  - 1')]  +  «' m'k\ 

(13)    |nj  +  /,  — i»  =  w»(l— 5r«)  +  [P  +  m'(^«  — A*)]— i»  =m'(l— P), 

nous  trouverons  semblablement,  eu  égard  aux  valeurs  (10)  de  s, 
et  de  s„  pour  le  second  groupe  (IV), 


'  -2 


A^  =  1  +  „   ,  7-  ,   „,  ^  1  +      - 


^  I  + 


_J l  —  k'- 

—  k-~    —k-  ' 

h  +  n°        ni-l-fj +  n*        —nC-k-        —  k- 


sn*  (A^,*^)  =  1  H _ =-^^ ,5-, 

sn  (cp,  ,*,)-!  +  ^_^f^_i,  -  1  +  ,„,(i_i»j  =  1  +  ,„,(t_^») 

—  1  (1— *=)— 1         —  t'  1 


=  1  + 


l  —  k*  l—k*  l—k-        A^  ' 


+     „,"-  (l—k')  *  +     1  —  A;-     ~    1  _  A;'  • 


12  ^  274  — 

C'est-à-dire,  en  récrivant,  pour  plus  de  clarté,  simplement  les 
résultats  que  nous  venons  d'obtenir,  que  les  divers  éléments  qui 
interviennent  dans  l'expression  demandée  (11)  seront  définis 
séparément  pour  chacun  des  deux  groupes,  par  les  deux  systèmes 
d'équations  : 


(II) 


p  _  a;'  +  «/'  snUh    k\~  ^*  "  ^^ 
•«'  — y  y 

1  x- k* 

*4  =    /^i  »  sn*  («4,  «4)  =      ,j    > 


(ï^'  1 ,.       .^-k 


Or,  parmi  ces  définitions,  deux  surtout  attirent  à  première  vue 
l'attention,  savoir  les  deux  valeurs 

sn*  ((pi^  k,)  =  p        et         sn«  (cpi^  k,)  =  ^ , 

parce  qu'en  donnant  le  droit  de  prendre  pour  les  deux  arguments 
(p^^>  et  çi^^  respectivement  les  valeurs 

(14)         (Pi»)  =  K,  +  /k;,        (p<»>  =  k,  +  ik;. 

Kg,  Ki,  K4,  K\  étant  les  fonctions  complètes  relatives  aux  modules 
k\  et  Â*4,  elles  font  voir  que  chacune  des  deux  accolades  qui 
figurent  à  l'intérieur  des  crochets  dans  l'expression  (11)  en 
question,  est  à  présent,  en  sous-entendant,  pour  les  trois  éléments 
à  la  fois,  l'indice  2  ou  4,  une  différence  de  la  forme 

n  (cp<^\  A,  k)  —  n  (K  +  tK',  A,  A), 

et  pourra  dès  lors  être  ramenée  à  ne  plus  contenir  qu'une  seule 
fonction  TT,  dont  l'argument  sera  très  facile  à  définir  à  nouveau 
par  le  moyen  des  égalités  (II)  ou  (IV)  que  nous  venons  d'obtenir. 

En  effet,  considérons  la  formule  suivante,  que  nous  avons 
établie  sous  le  numéro  (4)  dans  la  Note  I  de  l'Appendice  de  notre 
Mémoire  sur  V Attraction  du  ParalJélipipède  Ellipsoïdal^  comme 


—  275  —  13 

cas  particulier  de  la  formule  d'addition  des  arguments  relative 
à  la  fonction  TT,  savoir  : 

n  [<p  -  (K  +  iK'),  A] 

-  n  (<p,  A)  -  in  (A)  +  ,TT' (ft)j  +  î  log  ^^ij^ . 

En  y  écrivant  simplement  9^^^  au  lieu  de  (p,  puis  mettant  en 
évidence  le  module  dans  Talgorithme  des  différentes  fonctions 
elliptiques,  et  nous  souvenant  enfin  que,  par  la  définition  même 
des  fonctions  complètes  TT  (A)  et  IT  (A),  Ton  a 

n  (h)  +  tTT  (A)  =.  n  (K  +  iK\  A), 

cette  formule  donnera  alors  immédiatement  : 

i  n  ((p<*\  A,  k)  -  n  (K  +  iK\  A,  k) 

w  j  -  n  1^-.  -  (K + .-K,.  *.  ^1  -  ^og  °^  ;;::  ;  '■•  ^ . 

Or,  si  maintenant,  tenant  compte  des  valeurs  précédentes  (14) 
des  arguments  çi*^  et  cpi^\  nous  appliquons  cette  dernière  for- 
mule aux  deux  accolades  précitées,  à  savoir  celles  envisagées 
tout  à  rheure  dans  Texpression  (11),  lesquelles  sont  caractérisées 
chacune  respectivement  par  l'indice  inférieur  2  ou  4  affectant  à  la 
fois  tous  les  éléments  qui  figurent  dans  la  dite  accolade,  il  sera  aisé 
de  reconnaître,  ainsi  que  nous  allons  le  faire  voir,  que  la  fonction 
soumise  au  signe  logarithme  aura  exactement  la  même  valeur 
dans  les  deux  accolades,  en  sorte  que  les  deux  logarithmes  en 
question  ne  pourront  différer  que  par  un  multiple  de  2«7r  :  d'où  il 
résultera  immédiatement  alors  que  les  ternies  logarithmiques  ne 
laisseront  d'autre  trace  à  l'intérieur  des  crochets  de  la  dite 
formule  (1 J),  qu'une  constante  additîve  de  la  forme  C  =  nm. 

Pour  le  montrer,  ayant  évidemment 

en  (y^^^  —  A)        en  gp^^^  en  A  +  sn  y^^^  sn  A  dn  y^'^  dn  A 
en  (9^*^  +  A)        en  cp^*^  en  A  —  sn  <p^'^  sn  A  dn  9^*^  dn  A 


(16)  1  + 


sn  y^'^  dn  q>^^^  sn  A  dn  A 

en  qp^^^  en  A 

sn  9^'^  dn  y^^^  sn  A  dn  A  ' 
en  9^*^  en  A 


.  14  —276  - 

il  suffira  do»ç,  de  faire  voir,  qu'avec  les  indices  inférieurs,  soit  2 

soit  4  affectant  a  la  fois  cp^^^et  A,  le  produit  — ^07-=- j — 

^  '      ^  cnqp^^'  en  A 

présentera  exactement  la  même  expression  dans  les  deux  cas. 

Or,  avec  Tindice  2  d'abord,  les  définitions  (II)  (p.  274)  donnent  : 
d*unèpart  quant  à  A,  en  tenant  compte  de  la  relation  g^  +  g'^  =  1, 

sn'(A„A:,)  =  ^  '~J  y 

en'  (A;,  A:,)  =  1  -  sn'  (A„  A,)  =  1  -  î^'  =-  ^""^"^^  =  ^ 

dn'  (A.,  A,)  =  1  -  A:|  sn'  (*..  fr,)  -  1  -  îl±|^  ^^' 

9  9^ 

d'où  ,        ,        , 

x^  —  g^  —  x^ 


(17) 


sn'  (/<„  fc,)  dn'  (//,.  &,)  g"       g"    _     -a:»  (a:"  —  /), 

en»  (A,,  A,)  1  -  a;»  </'(!-  x«)    ' 


et  d  autre  part  quant  à  q>^'\ 

sn'  (<p?>,  A:,)  =  g-^,  , 

en'  (<pi",  À-,)  =  1  -  sn'  ((Pi",  A.-,)  =  1  -  |^  =  ^±^ 

(18)  (  dn'(<Pi",A%)  =  1  -  A|sn^((pi*',A-,) 

=      _  ^°'  +  g''  ^'  —  ^'  =  (x«  —  y»)  —  (x^  —  J 
X--  -  g-   X-  +  (/'^  X-  —  g* 

_-(g''-  k*) 
x'-g'-     ' 

d'où 

x^  -¥  —  (y'  —  ¥) 
sn^(9?>,A:,)dn'((pi'>,A-,)        a' -i- .9"      i^  -  g' 


^jgj  ,  en'  (<pi",  A-,)  .7"  + 1 


a'  +  i," 
^        -  (.r»  -  A-»)  (g' -  A«) . 
(^  - /)  (il'' +  A-')    ' 


—  277  —  15 

et  par  conséquent,  en  multipliant  entre  elles  ces  deux  valeurs 
(17)  et  (19): 

"  sn^  ((p?\  k,)  du'  (cpf\  k,)  sn'(h,,k,)àn'{h,,k,) 

cnMœ^^T^J  en*  (/lo,  k^) 

(20)  { 

^  _  —  {x^  -  ¥)  (tf  —  k^)  ^x^x^-^g^)  ^  X2  x^  —  k\  g^  --¥ 

"    {x'-'9')(9^  +  k')       g^il-x^)     -  g^    x-cc^'g'^'+k' 

El  de  même,  avec  l'indice  4,  les  définitions  analogues  (IV) 
(p.  274),  donneront  :  d'une  part  quant  à  A, 

jt* 

sn*  (A41 K)  =  -^  > 

cn«(A,,  ij  =  1  —  sxi'{h,,k,)  =  1 -^5-  =  ^  ~L      , 

'     9  9 


dn'(/.„À:,)  =  1  -  kUinK,k,)  =  1  -  — ^  — ç 


1— A;«  — _jfc» 
5"' 


d'où 


^on    sn'  (/t,.  k,)  dn'  (A„  fcj       ^^        g^         _   k'  (/  -  k') . 
^^'^  en'  (A,,  k,)  -        g'^  +  k'         -  ,f  (g^  +  k')  ' 


et  d'autre  part  quant  à  q)^*\ 

/y.2  jL2 

dn*((p'/',A;,)  =  1  —  k\%n^Wl\k^ 

_       _  1— A:'  a;'  —  F         —  fc'  —  (.t'  —  A:*)  _  ^ 
_  A;»     1  —  )t»  "^  \—k^  ~  k^' 


16  —  278  — 

d'où 

x'  —  k*  a^ 
,90.     gn'  (<pr.  h,)  dn'  ((pf .  k,)  _    \-k?J^        (x»  -  ^•*)  X  . 
^-^f  Ci.*  (<f>?\  k,)  1— g'     ""(l-a*j**' 

1  -** 

et  par  conséquent,  en  multipliant  encore  entre  elles  ces  deux 
valeurs  (23)  et  (31), 

sn'(<pf.fc4)d"'(<P4'\^4)  sn«  (A„  <:,)  dn'  {h,,  k,) 
cn'(q>?\k,)  en»  (A4,*,) 

_  (x*  —  k')x^  k^  (g'  —  P)  _  ^  x'  — <:'  g'  —  k* 
~    (1  —  x')  /•»  g'^  (y'*  +  At')  ~  j/'»    1  —  X*  'g'*  +  **  ' 

valeur  identique  à  celle  (20)  déjà  rencontrée  tout  à  l'heure  quant 
à  l'indice  2. 

En  désignant  dès  lors  par  Q  la  racine  carrée  de  cette  même 
quantité,  c'est-à-dire  l'expression 

(24)  "        r  ^^^^  ^^'^' 

comme  il  résulte  de  là  que,  en  omettant  le  membre  intermédiaire, 
les  égalités  (I6)  donneront  alors 

/g.bis\     en  (cp^"  —  /'».  A:,)  ^  en  (q)^"  —  A,,  k^)  ^  1  +  Q 
^^   ^     en  (<pi"  + /»„  A,)        on  «pf  +  A„  A: J        1  — Q' 

la  forme  de  chacune  des  deux  accolades  en  question  se  réduira 
donc  ainsi,  par  le  moyen  de  la  formule  ci-dessus  (15),  comme  nous 
l'avons  annoncé,  à  cette  autre  forme  plus  simple 

n  [q.«  -  (K  +  .K'),  A,  *]  -  j  log  L±| 

(24'")        { 

rr/      ».   M         1  ,       1  +  Q 
=  n(<p,A,  A)  -  g  log  j-î-jj» 


—  279  —  f7 

le  nouvel  argament  <p  =  <p^  —  (K  +  îK')  de  Tunique  fonction  TT 
restante  étant,  en  conséquence,  donné  maintenant  par  l'équation 

sn  (q,,  k)  =  sn  [<p<«>  -  (K  +  iK'),  A]  -  -  ^^^r^y 

ou,  en  élevant  au  carré  : 

,,     ,,         dn«  (9<".  k) 

En  appliquant  cette  dernière  formule  aux  deux  arguments  q>?^ 
et  q)?\  ce  qui  se  fera  en  y  affectant  à  la  fois  tous  les  symboles  de 
l'indice  inférieur,  soit  2,  soit  4,  puis  tenant  compte  à  cet  effet  des 
expressions  (18)  et  (22)  ainsi  que  des  valeurs  (II)  et  (IV)  trouvées 
ci-dessus  (p.  274)  pour  les  modules  k^  et  i^,  nous  obtiendrons  donc 
ainsi,  pour  définir  les  nouveaux  arguments  cpj  et  cp^  des  deux 
fonctions  TT  seules  subsistantes  désormais  dans  notre  formule  (11) 
qu'il  s'agissait  de  transformer,  les  nouvelles  équations, 

-  {g'  -  A-n 

sn  I9t,  K^)  —  ^  ^.^^2  (^p^2)^  1,^^  -  x^+^'^  y'^  +  k^  ""     g'^  +  k'     ' 

x^  —  g^   x^  -\-  g'^ 


x"- 


—  A:*     1  —  A* 

de  telle  sorte  que,  en  rapprochant,  pour  plus  de  clarté,  ces  deux 
valeurs  de  celles  des  premières  lignes  des  groupes  correspondants 
précités  (II)  ou  (IV),  les  deux  seules  fonctions  TT  restantes  auront 
alors  leurs  éléments  définis  respectivement  par  les  deux  nouveaux 
groupes  : 

I jt*  k*  a? 

(IV)    ^i  =  __^,      sn*  (A„  A;,)  =  — 5- ,        sn' (94,  A;,)  =  j-^^^ . 


.18  —  280  — 

Et  avec  les  valeurs  ainsi  définies,  la  formule  en  question  (11)  se 
réduira  aiqsi,  la  différence  des  deux  termes  logarithmiques  étant, 
comme  nous  l'avons  dit,  C  =  m/tt,  à  la  formé  très  simple 

(25)  I  =  mg'  [-  H  (cp^,  K  K)  +  H  {q>,,h,,  k,)  +  C], 

dont  la  comparaison  avec  l'expression  antérieure  (9)  de  la  même 
quantité,  obtenue  en  effectuant  l'intégration  à  l'aide  des  variables 
X  et  k  elles-mêmes,  fournira  dès  lors  l'égalité 

■=  mg'  [-  n  (cp,,  A,,  fc,)  +  n  (cp„  A,,  k,)  +  CJ, 

2i 

ou,  en  multipliant  les  deux  membres  par : 

C*    fx  ,;\ijçdk_  f'    fx  j\  ^k dk . 

-  2/y[n(cp„A,,A,)  -  n((P4,/'4ii4)  -  C]. 

Or  si,  dans  cette  formule,  on  suppose  en  même  temps  ^  —  fc 
et  0?  »»  0,  l'on  aura  à  la  fois  par  les  définitions  précédentes  (If) 
et  (IV) 

sn  (cpj,  fcj)  =  0        d'où        TT  ((pjj,  A„  fc,)  =  0, 
et 

sn  (cp^,  fcj  -=  0        d'où        TT  (<p,,  A^,  fc^)  =-  0, 

en  sorte  que  la  dite  formule  se  réduira  à  0  =  iigf  ( —  C),  ce  qui 
fait  voir  que  la  constante  C  est  nulle. 

En  vue  de  permettre  à  l'esprit  du  Lecteur  de  se  représenter  plus 
aisément  l'ensemble  de  ce  résultat,  nous  renoncerons',  de  même 
que  tous  ceux  que  nous  établirons  dans  la  suite  de  ce  Mémoire^ 
sous  la  forme  d'un  Théorème  d'Analyse,  en  écrivant  seulement 
pour  la  symétrie,  maintenant  que  les  calculs  sont  achevés, 
9^,  Ap  fcj  à  la  place  de  94,  A^,  fc^,  et  nous  aurons  alors,  de  cette 
façon,  le  premier  Théorème,  dans  lequel  la  constante  g  est 
supposée  recevoir  une  valeur  quelconque  : 


—  281  —  19 

Théorème  I.  —  Si  l'on  convient  de  i-eprésentei'  par  les  symboles 
F^{z,k)  et  Ff{2,k)  les  deux  intégrales  elliptiques  normales  {*)  de 
première  et  de  deuxième  espèces,  savoir 


(26)    F^{z,k)  =  Ç\  f^  F.(-.'r)       f  ,       ^^* 


dz 


et,  conformément  à  lu  notation  de  Jagobi,  par  TT  (qp,  h^  k)  la  fonction 
elliptique  de  troisième  espèce,  on  aura  la  formule  de  quadrature 

i  r*F  r?  'r^     ^kdk  ,    r*  fx  ,.>     ^k dk 

(27)  j  J      'W    J  s/ig" - *')(</'*+ A»)      j      \lc'    J v/(/-A')(^'+A:*) 

=  2/y[n((Pï,/î„A-,)  -  n(<p„A„i,)], 


«{ans  laquelle  g  et  g'  désignant  deux  paramètres  arbitraires  sous  la 
condition  g*  +  g'*  =  l,  les  six  éléments  <p„  A„  k^;  <f>„  h^,  fc,  sont 
définis  séparément  par  les  égalités  suivantes  : 

,  v/l  — A:*  Il     1  ^        ik  /       7  V      '        /^ 

*i  =  — 7J — »      sn  (Ap  Â-i)  =  -> ,  sn  (9i,  il)  =— ==  , 

(28)/  ^ ^_I_ 

On  remarquera  la  présence  dans  cette  formule  des  paramètres 
g  et  g\  lesquels,  remplissant  dans  la  seconde  intégration  en  k  un 
rôle  analogue  à  celui  de  k  et  de  k'  dans  la  première  intégration 
en  x^  semblent  appelés  à  recevoir  à  cause  de  cela  la  dénomination 
de  modules  complémentaires  du  second  ordre. 

Voyons  maintenant  ce  que  deviendra  ce  résultat  pour  les 
valeurs  limites  corrélatives  <7  -=  1,  g'  =  0  de  ces  paramètres,  pour 
lesquelles  sn  (h^  k^  et  sn  (A^,  ^2)  ^^^^^  simultanément  infinis 
d'après  les  définitions  qui  précèdent,  h^  et  A,  pourront  être  consi- 
dérés alors  comipe  égaux  Tun  à  iKl  et  l'autre  à  iKg. 


(*)  Voir  la  note  de  la  page  270  ci-dessus. 


20  —  282  — 

Il  suffira  pour  cela  de  remarquer  que,   pour   des   éléments 
q>,  /t,  k  quelconques,  la  fonction  TT  (qp,  A,  k)  donnant,  si  Ton  y  fait 


1    TT  /     f   1 X        f^  A*  en  A  dn  /i.  sn*  ©  , 


0 

rA;'  en  (A'+  iK')  dn  (^'  +  iK').  sn'  <p 
1  -  i'  sn*  (A'  +  »K')  sn*  9 

0 


<f<P 


-I 


,  «  —  1  du  i  —  t  en  A      , 

^       isn  »        snA           ^    , 
j rfcp 

^  —  A;  drv  A-cn  A'  sn'  <p  , 
sn*  A'  —  sn*  qp 


Ton  aura  par  conséquent  pour  la  limite  A'  =  0  ou  A  —  tK', 

ri  1         r^  — ifcsn*©         r^ 

lira    — rn((p,A,i)  =  \    5— ^dq)  =1    irfcp  =  fccp. 

[snA     ^^'      ^;i=,r      j^     —  sn*(p     ^       ^         ^  ^ 

Appliquant  dès  lors  cette  formule  aux  deux  fonctions  n(q)pAj,À:j) 
et  n  (9j,  Aj  ij)  dont  les  paramètres  Aj  et  A^  donnent  séparément, 
d'après  les  définitions  (28), 

^  ""  sn(Ai,A:J 
et 

^  ""  sn  (Ag,  A:,)        y/^'  +  jy'^  sn  (A j,  A:,)  T^        sn  (A„  A,)  ' 

Ton  trouvera,  pour  la  limite  relative  à5r  =  loujr'=-0du  second 
membre  de  la  formule  en  question  (27),  en  tenant  compte  de 
nouveau,  à  plusieurs  reprises,  de  ces  mêmes  définitions  (28)  : 


31 


(!&>") 


liai  [iig'  !  n  (9„  A„  A:,)  —  TT  («p,,  A„  *,)  j  ]^,.o 

2»  1  lim  [jr'TT  (q)„  A,,  A,)  ];.=o  —  lim  [.^'^  (<p„  A„  i,)]»'=o  ! 


i^'eO 


r    îk  1 

—  Wnfï   — TT — TT  TT  (cp,,  Al,  k.) 


=  2m  T-  Arg(pg  —  iX\  A:i9i  j  =«  2î  (arcpj  —  y^l  —  A:*,  (p^). 

Or,  les  dites  définitions  se  réduisant,  pour  la  môme  limite  g  =  l 
ou  s^'  =  0,  à  celle-ci 


_  \/i  —A:^ 


A,  = 


ik 


(29) 


sn  (cpi,  ftj  = 


u: 


V/1  —x' 


=  ti. 


sn  (921  ^•2)  = 


_  i\/i  —  p  _  y/rzr'p  _ 


—  A: 


lA: 


-  h. 


cette  dernière  expression  (28^"),  et  par  conséquent  la  quantité 
envisagée  elle-même,  se  réduira  donc  à  la  suivante  : 


(30) 


2j(xq),  —  \/l -A;'(p,) 


=  2« 


xF, 


ÎX 


ik     '  sj\-x\ 


—  Vl-A-^Fj 


Tel  sera  donc  dans  ce  cas  le  second  membre  de  la  formule  en 
question,  duquel  on  pourra,  si  Ton  aime  mieux,  faire  disparaître 


22  —  284  — 

les  imaginaires,  en  employant  par  exemple,  parmi  plusieurs 
autres,  la  substitution  suivante 

(31)  t=     /^  ou  2=     ~'^^     , 

les  limites  de  cette  nouvelle  variable  z^  correspondantes  à  celles 
^1  et  t^  de  la  variable  t,  étant  dès  lors,  d'après  les  valeurs  précé- 
dentes (29)  de  ty  et  ^j  : 

ix 


—  «Yj    .       \J\—x^        X  


(32),  ^,v/r3F 


»    /l-9     .     /l  1.9  V  ▼ 


En  effet,  cette  substitution  (31)  donnant,  en  ayant  toujours  égard 
aux  mêmes  défmitions  (28), 


Vi-^'  + 


z^ 


1  _<«  =  !+      ^'  (1 -«')  +  «'  1 


1  _  a»  1  _  2*  1  —  ««  ' 

1  _  il*/^  =  1  _  ^  —  ^^  JHfl  -  A'(t-g*)-(»-A-')g'  _    A-^  -  ^' 

1        ;•»/«_  1         -^'    -^'         (1  -  X*)  (1  -  g»)  -  ^*^* 


1  — 


z^ 


1  —  X*  —  2*  1  J 


(1  —  a;*)  (  l  —  2»)  \  —  2 

l'on  aura  donc  séparément,  eu  égard  aux  valeurs  précédentes  (32) 
de  z^  et  2,,  ainsi  qu'aux  expressions  (4)  et  (8), 


*     » 


—  288  —  23 


f'            rff             _  f'         (l-g')l 
<33)<  _  .  r»  k dz ikÇ — 


=  /iF,(|,A;); 


idz 


"  Vr=^*  •  ï^^'l^-î^ 


X' 


<34)  .  p  rf« 


•1    y/(i  -  ..)  (i  -  ^,) 

=    »Fl  (2-2,  .   /.  J    =    -    'F,  (  —  2î  , 


\Jï—xy  \        \J\—x> 

valeurs  qui  donneront,  pour  celle  du  dernier  membre  des  éga- 
Utés  (28»")  : 

2i  («9.  —  \/l  —  i'cp,) 

=  2  [xF.(v/-nrp,  -^)  +  n/ï"^=^F.(f.  A.)'  . 

Cette  dernière  expression,  ou  la  précédente  (30),  représentant 
ainsi  indifféremment,  comme  le  montrent  les  dites  égalités  (28^''), 
ce  que  devient,  dans  le  cas  limite  5^  =  1,  le  second  membre  de  la 
formule  (27)  qui  exprimait  notre  Théorème  I,  nous  avons  donc 
établi  de  cette  façon,  comme  conséquence  du  dit  Théorème,  la 
proposition  subsidiaire  (ou  Corollaire)  que  nous  allons  énoncer  : 
XXVII.  90 


24  —  286  — 

Corollaire.  —  Les  mêmes  définitions  étant  admises  que  dans  le 
Théorème  l,  la  formule  y  relatée,  pour  la  valeur  limite  de  la 
constante  g  =  i,  prendra  la  forme  exceptionnelle 


formule  que  Von  pourra,  si  Von  aime  mieux,  écrire  encore  sous  cette 
autre  forme 

(36)'    '  ^ ^  

dont  le  second  membre  présente,  quant  à  la  fonction  Fj,  une  particu- 
larité  analogue  à  celle  relative  à  la  fonction  TT,  de  la  formule  dite  de 
l'échange  de  rargument  et  du  paramètre. 

Le  Lecteur  trouvera,  s'il  lo  préfère,  une  autre  démonstration 
a  posteriori  du  Théorème  I  ci-dessu?,  purement  analytique  et  au 
moyen  de  la  seule  difTérentialion,  dans  le  Tome  XXI  des  Annales 
DE  la  Société  scientifique  de  Bruxelles  (Première  Partie, 
pp.  120-126),  démonstration  plus  laborieuse  à  la  vérité  que  celle 
développée  dans  ce  premier  paragraphe,  mais  démonstration,  par 
contre,  plus  directe,  en  ce  qu'elle  n'emprunte  plus,  comme  la  pré- 
cédente, son  point  de  départ  à  la  question  de  Mécanique  traitée 
antérieurement  par  nous  dans  le  Mémoire  sur  l'Attraction  du 
Fa  rallélipipède  Ellipsoïdal. 


—  287  —  25 


II 


On  comprend  dès  maintenant,  sans  que  nous  puissions  encore 
entrer  dans  aucun  détail  à  ce  sujet,  que  la  répétition  des  mêmes 
procédés  fournira  autant  que  l'on  voudra  de  formules  analogues 
à  celle  établie  dans  le  paragraphe  précédent,  à  la  condition 
d'adopter  à  chaque  fois  comme  point  de  départ  un  nouveau  type 
d'intégrale  double  convenablement  choisi  pour  jouer  le  rôle  de 
l'intégrale  I  dans  le  calcul  qui  nous  a  conduit  au  Théorème  I®*" 
ci-dessus.  Comme  premier  pas  dans  celle  voie,  nous  établirons 
encore  deux  autres  formules  semblables  qui  introduiront  dans  leur 
partie  intégrée,  conjointement  avec  des  termes  algébriques,  au  lieu 
de  la  fonction  elliptique  de  troisième  espèce,  la  fonction  de 
deuxième  espèce  et  la  fonction  inverse  de  première  espèce  (ou 
argument)  relatives  toujours  aux  deux  mêmes  séries  d'éléments 
q)j,  k^  et  qp,,  A:^,  qui  intervenaient  déjà  dans  le  précédent  résultat  : 
formules  qui  seront  d'ailleurs  manifestement  distinctes,  comme 
introduisant  chacune  successivement  un  ou  plusieurs  éléments 
analytiques  qui  n'intervenaient  pas  dans  les  précédentes. 

A  cet  effet,  considérons  d'abord  le  type  d'intégrale  double,  voisin 
de  celui  pris  comme  point  de  départ  du  calcul  dans  le  paragraphe 
précédent, 

/07X        1(0,  _  1  C  f"  (s-t)\^{s  +  t--f)-\-^.m\   cls_    cU_ 

^    ^  2j    J  ^^s  +  t  +  w^f  V^VT' 

«1    'i 

les  différents  symboles  ayant  toujours  la  même  signification  que 

dans  notre  Chapitre  I  et  le  §  I  ci-dessus  ;  puis  reprenons,  à  propos 

de  cette  nouvelle  intégrale  double,  toute  la  série  des  procédés  au 

moyen  desquels  nous  sommes  arrivés  dans  le  dît  Chapitre  I 

à  l'expression  explicite  (86)  de  l'intégrale  T^^  alors  envisagée.  Il 

est  clair  alors  que  l'introduction  à  la  place  de  s  et  ^  des  nouvelles 


26  —  288  - 

variables  9  et  eu  (35)  transformera  d'abord  Tintégrale  double  I^^' 
actuellement  proposée,  eu  égard  à  la  valeur  (37)  du  déterminant 

fonctionnel  .      '  \  ainsi  qu'à  celle  (38*'*')  du  produit  ST,  dans  la 

suivante,  l'indication  des  limites  des  nouvelles  variables  étant 
omise  pour  un  instant, 

—  /  )  (:^e  +  2nj)  zt  b  (.s\  0  duj  rfe 


1(0)  _  1  CC('^-f)0 

l  rr  39  +  gm  ^uj^9  _  1  Ç  fÇ  r/ujN  39  4-gnj 

^  5  J  J  \/m:^  \/q   ~  ^  J  U  \qJ  \/^-+^  '^^' 

laquelle  deviendra  ensuite,  après  qu'on  y  aura  introduit  les  limites 
des  variables  9  et  iw,  comme  dans  notre  Chapitre  I  pour  l'expres- 
sion (56)  de  l}^\  par  le  moyen  de  la  formule  de  quadrature  (60) 
et  des  formules  (61)  et  (62), 

«0 


lo)  =  V  +  '  r^"»- Yf     i^^  39-ugro 

€  c-i-Yi.  —  f  a  ^  ^  ' 


(/6 


€-f-ni-f     e 

(38>(      -DZîj       _     BI<'8fW-''<«-«»^ 

la  partie  de  l'intégrale  double  correspondant  au  second  terme 
F  (0,  9)  de  la  parenthèse,  lequel  ne  contient  ni  e  ni  r\,  disparaissant 
en  vertu  du  Théorème  général  démontré  dans  le  même  Chapitre 
(pp.  60  et  61). 

Cela  fait,  si  pour  calculer  cette  dernière  intégrale,  nous 
employons  encore  le  procédé  de  Tintégration  par  parties,  la  diflfé- 
rentiation  donnant  dans  le  cas  actuel 

i^  (59  v'^M^)  =  2  s'STë  +  29  ^    .^ 

^  2(nj  +  9)  +  9  _  39  +  2iD 
\  nj  +  9  y  oj  +  9  ' 


—  289  —  27 

d'où  Ton  conclura  inversement,  en  ne  considérant  que  les  deux 
membres  extrêmes  et  les  intervertissant, 

r  3e+2tn  ^^  _  2^  v/5"qrê  +  const., 
J  yca  +  9 

l'intégration  par  parties  donnera  donc  dans  ce  cas,  en  ayant  égard 
à  la  formule  {68^'')  du  dit  Chapitre  I, 


! 


V'nj  +  6 


=  2  log  F  (f>).  29  \'W  +  e  —  r  29  \/ro  -)-  9.  2 

=  4 log  F  (e).v'^M^  - fseV^ï+ë.  i  f i  -  ,  ^^,-  ) 

J  V  ^'  -  e  +  9  \n'  +  6  —  9 

Tensemble  des  termes  représentés  par  le  symbole  V  (9)  participant 
évidemment  de  la  propriété  de  symétrie  que  nous  avons  reconnue 
à  la  fonction  F  (9)  dans  le  même  Chapitre  I  (p.  59),  c'est-à-dire 
étant  tel  qu'il  se  changera  en  une  fonction  symétrique  de  e  et 
de  n»  si  l'on  remplace  9  par  e  +  n  ~"  /^  •  d'où  il  résulte  immédiate- 
ment, en  vertu  du  Théorème  général  précité,  que  pour  la  forma- 
tion de  Texpression  en  question  (38)  de  F\  la  dite  fonction  V  (9) 
ne  fournira  encore  aucun  terme  dans  la  sommation  en  e,  après 
qu'on  y  aura  introduit  les  limites  données  de  9,  et  pourra  dès  lors 
être  négligée  de  nouveau,  en  sorte  que  la  dite  expression  se  réduira 
simplement  à  la  suivante 


(39)      F>  =  V  ±  v/Ê  r  y/oT  +  9  

en  désignant  pour  abréger,  ainsi  que  nous  le  ferons  dorénavant, 
par  9i  et  9^  les  deux  limites  de  la  variable  9,  savoir 

(40)         9,  =  €  +  ni  -  A      e,  =^  €  +  n.  -  /*, 


de 


28  —  290  — 

et  le  radical  V^E  étant  supposé  pris  avec  la  détermination  posi- 
tive. 

Gela  posé,  pour  calculer  Tintégrale  définie  qui  figure  dans  celte 
expression,  l'analogie  conduisant  naturellement  à  introduire  à  cet 
effet  de  nouveau  les  mêmes  éléments  qp  et  A;  définis  par  les 
formules  (74)  de  notre  Chapitre  I  à  l'occasion  d'un  calcul  tout 
semblable,  nous  conviendrons,  pour  abréger,  de  faire  dans  ce 
but  à  la  fois 

i      L  =  uj  —  l^  +  e,        N  =  ro  +  i<*  —  €, 

(41)  , ^ 

et  alors  les  dites  formules  s'écrivant  avec  ces  notations 

(42)  ^*'  =  N '  ''''  ^^'  ^^  =  ^L^  ' 
donneront 

•     cn^  ((p,  k)  =  l  —  sn^  (<p,  ^)  =  1  _  ^jtl 

=  i  [(m  -  i»  +  e)  -  (œ  +  e)]  =  =^^!^i±^ , 

dn»  (<p,  k)=]  -  k^  sn'  (cp,  i)  =  1  -  t  E^ 

=  1 1(07  +  £  -  6)  -  (tD  +  e)]  =  "'  '^^  ~  ^  ; 

en  sorte  que  Ton  aura  simultanément 

m^  (  ^  +  Q  =  LsnHcp,  A),        /2  —  e  +  9  =  —  L  cn^  ((p,fr). 
^    M  ,,2  _j.ç_e  _        Ndn«((p,fc). 

et  par  conséquent,  d'une  part,  en  vertu  de  la  définition  (41)  du 
radical  A9, 

(A9)'^  =  (m  +  9)  (l'  —  €  +  9)  («2  +  €  -  9) 
(44)         {  =  Lsn2  9.(— Lcn*  9).N  dn^qp 

=  —  NL^  sn*  cp  en*  qp  dn*  qp. 


—  291  —  29 

et,  d'autre  part,  en  différentiant  la  première  des  équations  précé- 
dentes (43), 

rfe         L  .  2  sn  qp  en  qp  dn  qp  rfqp  2dq> 

Ae  ""   î  L  \/N  sn  9  en  qp  dn  cp         i  \/N  ' 

puis  de  là,  en  ayant  égard  aux  valeurs  (41)  et  (42),  la  formule 
suivante,  analogue  à  eelle  (73)  de  notre  Chapitre  I  : 

r      v^^+^  =.e  =  r(n,+9)^ 

J     v/(2  _  e  +  e  y  „î  +  €  —  e  J  ^    ^  A0 

<46)  '        r  L  s,.«  cp  ^?^  =  -  2.VN  f  ^  sn«  cp  ./«p 

10  ^  0 

f  -  r^  - 

I   =  —  2/\/N        P  81.2  cp  rfqp  =  —  2/>/N  Z((p,^'). 

D'ailleurs,  quant  aux  limites  de  Tintégralion  envisagées  dans 
Texprèssion  (39),  si,  par  analogie  avee  ce  que  nous  avons  fait  dans 
notre  tableau  A  du  même  Chapitre  (p.  65)  pour  chacun  des 
quatre  modules  qui  y  figurent,  nous  convenons  de  désigner  en 
général  par  les  symboles  9^*^  et  9^^^  les  limites  de  Targument  qp 
correspondant  respectivement  aux  deux  limites  de  9  (40),  cette 
dernière  formule  nous  donnera  donc 


^2  yro  +  e 


r^2 


dQ 


(47)  l    ^/,^^.^e  +  ^\/n'  +  e-d 

(  ='  -  2/  V  N  [Z  (q>^'\  k)  -  Z  ((p<'>,  Â-)J  ; 

et  si,  de  plus,  nous  adoptons  le  symbole  E  pour  représenter  le 
produit  \/EN  qui  reviendra  très  fréquemment  dans  le  cours  de  ce 
Mémoire,  c'est-à-dire  si  nous  faisons  désormais 


(48)  E  =  V (^'^  -  0  in'  +  €)  (m  +  7i'  +  e) , 

avec  les  mêmes  conventions  relatives  aux  différentes  détermina- 
tions de  €  que  pour  la  quantité  E  [formules  (53)  du  Chap.  1], 


30  —  292  — 

l'expression  obtenue  tout  à  l'heure  (39)  pour  P^  s'écrira  donc, 
sous  forme  condensée,  par  le  moyen  des  deux  égalités  précédentes, 

(49)  F^>  =  —  2î  V  ±  E  [Z  (9(^>,  k)  —  Z  (cp<'\  k)]^ 

£ 

l'indice  e  inscrit  au  bas  du  second  crochet  ayant  pour  signification 
de  rappeler  que  les  trois  éléments  (p^^\  9^^^  et  k  des  fonctions 
qui  figurent  à  l'intérieur  de  ces  crochets  dépendent  à  la  fois  d'une 
certaine  détermination  de  e  :  c'est-à-dire,  explicitement,  qu'en 
tenant  compte  de  la  signification  admise  pour  le  double  signe 
à  l'occasion  de  la  formule  (55)  du  Chapitre  I,  nous  aurons  la 
formule  suivante,  homologue  de  celle  (86)  du  dit  Chapitre  : 

P>=  -  2e  [S,  !  Z((pl^A',)  -  Z((pi'>,fc,)  i 

.5QX       ;  -S,  !Z((p^^A^)  ~  Z((p^^A•,)! 

^       ^  -T,  |Z(cpr,A'3)~Z((p^'>,A'3)| 

+  1\  ÎZ(cp^,^>,Ag  -Z((pi'>,A,)J]. 

Or,  les  hypothèses  et  notations  spéciales  au  présent  Mémoire, 
savoir  celles  exprimées  par  les  égalités  (10)  du  §  I,  donnant  en 
particulier 

n^  -^  s^  =  n'  +  (l^  +  m^x'')  ==  —  w^  +  m^x^  =  —  m'  (1  — 

m  +  w2  +  .«Î2  =  m^  (1  —  g^)  —  m^  (1  —  ^^^  =  —  m^  (y«  -  x 

(/2  -5,)  (w*  +  s^)  {uj  +  n^+  s,)  =  —  m'x^  [-m^(l^  x^)]  [-mHg'- 

=  —  m^x^  (  l  -  a-2)  (^2  —  x«), 
(51)  I  l^-.t,  =  ^  m'  (g'  -  A-2), 

n'  -j-  f^  =  w*  +  [l^  +  m'  (g'  —  A-^))  = m^  +  m*  (g'  -  A' 

==  -  m^  ((/'*  +  k% 
uj  +  n^  +  t^  =  mV^  __  jn^  (^'2  4.  a-^)  .=  —  m^k\ 

(P-t,)(n'  +  t,){w  +  n'±t,) m\g'^k'),[-m^(g''+k')]{-i 

1  =-  —  w«A:*  (g^  -  A'2)  (^'*  +  A-*), 

il  résulte  donc,  tant  de  ces  hypothèses  (10)  que  de  ces  dernières 
valeurs  jointes  à  la  définition  précédente  (48)  du  symbole  E,  que 
les  quatre  coefficients  algébriques  des  fonctions  elliptiques  corres- 
pondant aux  quatre  déterminations  de  e  auront,  dans  la  question 
actuelle,  respectivement  pour  expressions 


—  293  —  Si 

S,  =  \/(l^-s,){7i'  +  s,)(m  +  u'  +  s,)  =  0, 

^  T,  =  V(/^  -  ^.)  ('^'  +  ^)  (ni  +  rî«  +  ^)  =  0, 

de  telle  sorte  que  la  valeur  ci-dessus  (60)  de  P^  se  réduira  tout 
d'abord  aux  deux  seuls  termes 

(53)  I  ^'''  ^  ~  ^''^'^  VT]^  V^^^  [Z  (cp^*>,A:,)  -  Z((pi^^',)] 
^     M  +  ^m'k  Sjg'-  k'  Sj9"+  k'  [Z(cpf>,fc,)-Z((pV>,frJJ, 

les  valeurs  des  six  éléments  k^^  cp^*\  et  qp^*^  d'une  part,  et  A:^,  (^^\ 
et  qpf^  d'autre  part,  étant  celles  déjà  envisagées  dans  le  §  I  de  ce 
travail,  c'est-à-dire  celles  fournies  respectivement  par  les  for- 
mules (II),  (IV)  et  (14)  (p.  274),  lesquelles  représentent,  comme 
on  l'a  vu,  ce  que  deviennent,  avec  les  hypothèses  et  les  notations 
actuelles,  les  valeurs  indiquées  par  les  groupes  correspondants  (II) 
et  (IV)  du  tableau  A  (p.  65)  de  notre  Chapitre  I. 

Or,  il  résulte  immédiatement  des  valeurs  précitées  (14)  des 
deux  arguments  qp^^^  et  (^^\  qu'en  sous-entendant  les  indices,  tant 
inférieurs  que  supérieurs,  ainsi  que  les  modules,  chacune  des  deux 
parenthèses  de  l'expression  précédente  de  F^  sera  de  la  forme 

Z  ((p)  —  Z  (K  +  *K') 
==  Z  [qp  -  (K  +  iW)]  +  Â:^  sn  qp  sn  (K  +  ^K')  sn  [cp  —  (K  +  /K')] 

en  vertu  de  la  formule  connue  d'addition  de  la  fonction  elliptique 
de  deuxième  espèce  (*)  :  c'est-à-dire,  en  faisant  attention  que  l'on  a 

l  sn  [qp  —  (K  +  /K')l  =  sn  [(9  +  K  +  iVS)  -  2K  —  2/K'] 

^^M  =-sn((p  +  K  +  /K')  =  ~^, 

(  ^  ^*  en  9 


(*)  En  effet,  la  dite  formule,  savoir 

Z  {x  -\-  a)  =  Z(x)  -\-  Z  (a)  +  A;^  sn  a?  sn  a  sn  {x  +  a), 
donne  d*abord,  en  y  chanjçeant  a  en  —  a,  la  fonction  sn  étant  impaire, 

Z  (x  —  a)  ^=  Z  (x)  —  Z  (a)  —  A;^  sn  a?  sn  a  sn  (x  —  a). 
pais  de  là  : 

Z  (x)  —  Z  (a)  =  Z  (x  —  a)  +  A;^  sn  x  sn  a  sn  (x  —  a). 


32  —  294  — 

que  les  différences  en  question  seront  l'une  et  l'aulre  de  la  forme 

I  Z  (cp)  -  Z  (K  +  iK-)  =  Z  |(p  -  (K  +  /K')l  +  P  sn  <p.  i  .  ^ 
(55)  <  , 

et  par  conséquent,  en  termes  explicites,  qu'elles  auront  respective- 
ment pour  expressions 

(56)    Z  [cpf  -  (K,  +  iiQ]  -  ^"  ^^'!.; 'i:!"iV''  "'^ 

et 

(o7)         Z  [cp,    -  (K,  +  ?K,)I i^TÔ^FTIj • 

Nous  avons  déjà  envisagé  les  divers  éléments  qui  figurent  dans 
ces  deux  expressions  et  calculé  leurs  valeurs  dans  le  §  I  ci-dessus. 
En  effet,  quant  aux  seconds  termes,  composés  de  fonctions  de 
première  espèce  seulement,  si  nous  les  désignons  respectivement 
par  ©2  et  0p  les  égalités  (19)  et  (23)  nous  donneront,  en  changeant 
dans  la  première  expression  le  signe  de  deux  facteurs, 


'  cii((pf,A',)  V   (l— ^')A:* 

_  X  \/x^  —  A-' 

(58)  ^  \   i      X 


0,  =  ^ 


cp'^\Ic,)(]n{(pf\k',)  ^      A 3-'  —  A-^ )  i(j^  —  k^) 
cil  (qpf ,  A-,)  V  (/  -  ^')  (9''+  A-*) 


^  Y.r^  — A'^  V</«  —  k^  , 

et  quant  aux  fonctions  de  deuxième  espèce,  leurs  arguments  sont 
encore  exactement  les  mêmes  que  les  arguments  correspondants 
des  fonctions  de  troisième  espèce  de  lexpression  (25),  lesquelles 
provenaient  dans  le  calcul  précité  d'une  transformation  analogue. 
Donc  en  résumé,  si  nous  convenons  de  désigner,  ainsi  que  nous 
avons  fait  alors,  par  cpg  l'argument  de  la  nouvelle  fonction  ellip- 


—  295  —  S5 

tique  pour  la  première  parenthèse,  que  nous  venons  de  mettre 
sous  la  forme  (56),  et  de  même  par  qp^  celui  de  la  seconde  paren- 
thèse ramenée  semblablement  à  la  forme  (57),  en  ayant  soin 
d'écrire  en  même  temps,  pour  la  symétrie,  k^  à  la  place  de  A:^,  ces 
deux  parenthèses  s'écriront  alors  respectivement 

Z  (qp,,  ^^2)  -  e,  et  Z  (qpi,  k,)  -  0,, 

les  quaire  éléments  qpj,  k^\  9^,  A-^  étant  précisément  ceux  définis 
par  les  équations  (28)  connexes  de  la  formule  qui  fait  Tobjet  de 
notre  Théorème  L  —  Et  par  conséquent  Texpression  obtenue 
ci-dessus  (53)  pour  notre  intégrale  actuelle  P^  sera  elle-même, 
avec  les  hypothèses  et  les  notations  du  présent  Mémoire 

(.59)  \  ^'''  ^  "  ^'"'-^  V(  I  -  X')  {il'  -  X')  [Z  (cp,,  A',)  -  0,] 
^'    M  +  2;;i«A'  VO/^  -  A^^)  (^'^+  A-^)  'Z  (cp,,  A*,)  -  0,1. 


Tel  est  donc  le  résultat  auquel  conduit,  pour  le  calcul  de  Tinté- 
grale  double  actuellement  envisagée  (37),  le  remplacement  du 
système  de  variables  s  eit  par  le  nouveau  système  de  variables 
iw  et  6  introduit  par  les  équntions  (35)  de  notre  Chapitre  I  pour  un 
objet  tout  semblable.  Mais  en  conservant  le  système  des  variables 
proposées  s  et  t,  ou  en  termes  plus  précis,  en  employant  de 
nouveau  les  variables  x  et  k  qui  dépendent  séparément  de  chacune 
d'elles,  on  arrive  ainsi  à  un  résultat  de  forme  très  différente,  dont 
la  comparaison  avec  le  précédent  nous»  fournira  encore  la  nouvelle 
formule  annoncée. 

En  effet,  ayant,  comme  nous  Pavons  déjà  trouvé,  parmi  les 
égalités  (3),  avec  les  variables  x  et  k  et  les  constantes  gQ\.g\ 
définies  par  les  équations  (1)  et  (2), 

(60)  5  +  <  +  oj  —  /•  =  —  m*  (A:*  —  x% 

nous  en  conclurons  immédiatement  pour  la  question  actuelle 

3  (5  +  ^  —  /)  +  2nj  =  3  (s  +  ^  +  ro  —  /)  —  ro 

=  —  3m2  {k^  —  x^)  —  m^y"" 


54  —  296  — 

et  dès  lors,  en  tenant  compte  de  Tégalité  (5),  Ton  voit  que  l'élément 
de  rintégrale  double  actuellement  envisagée  (37)  sera  ainsi,  étant 
exprimé  à  Taide  des  variables  et  constantes  précitées, 

-  m^  \r  +  S{k^-  x^)] .  hn  {x^  +  k^  -  f)  5^  =i^ 

VA    \  K 

fir    ''^h  fil' 

I  V  -^  V  «^ 

=  im^  [{f  +  3F)  ig'  -  P)  -  !  3  (/  -  A-')  +  (g''  +  Sk')  \  x'  +  3x*l  44  ^ 

et,  par  conséquent,  Tintégrale  double  elle-même  aura  alors  pour 
expression  : 

(61)  F'=  im'^  Ç  ri^y^-k^)(y'^+3k')-{g'^  +  3g')x'  +  3x*l  ^  ^ 

Gela  posé,  pour  effectuer  la  première  intégration  en  a?,  déduisant 
successivement  de  notre  définition  (4)  du  symbole  X 

X  =  (l  -  x')  {k'  —  x^)  =  k^  —  (1  +  k^)  x^  +  x\ 
X'=  —  (i  +k'),^x  +  ix\ 

(62)  /  d  {X  \'X)  _  Wx    ,    ^  J^  _  X  +  xJX' 
^         dx  ^^  2VX  VX 

=  -L[P-2(l+A'«)a;^  +  3a;^i, 
Va 

nous  conclurons  d'abord  de  cette  dernière  suite  d'égalités,  en  n'en 
considérant  que  les  membres  extrêmes  et  la  multipliant  par  otr, 
puis  intégrant  entre  les  limites  0  et  rc,  la  formule  de  réduction 

J  Vx        '    '     'J    Vx  ^    J    V'X 

de  laquelle  nous  tirerons  : 

(63)  3r:^  =  xVX-A-'r-î^  +  2(l  +  A-)r^. 

{  vx  i  vx  i  vx 


—  297  — 


3S 


Dès  lors,  nous  trouverons  sans  peine,  pour  la  quadrature  en  x 
de  rintégrale  double  ci-dessus  (61), 


f!(,'- 


là)  0,'*  +  34*)  -  0,"  +  3^«)  x^  +  ^x*\  ^ 


=  0;^-A')(^"  +  3P)  f^- (^"  +  3<,')  j''îl^+ 3  r^ 
(64)  /  =  (j,«  -  A;')(i,"  +  3P)  r^  -  (s-'^  +  3^«)  1"^ 


+ 


;.vx-PJ^^+2(i+P)j^£if] 


=  xVX  +  .,(.*)[^-..(.')j^'^ 


en  désignant,  après  réduction,  par  i);,  (A;')  et  v,  (i*)  les  deux 
polynômes  en  A;',  dont  l'indice  marque  le  degré  : 

V,  (A;')  =  (<?'*  +  %')  -  2  (l  +  4')  =  !  (1  -  .V')  +  35-'!  -  2  (1  +  A:») 
=  _  (1  _  2(/»)  —  2A-», 

(65)  (  ^,^(A;«)  =  (j«_F)(^'»+3A-')-A^*=!^y»  +  (3(^'-</'^)i-»-3À;M-A;* 

=  <;V*  +  W-{\-f)-\\  k^  -  3A:' 
=  (fg'"-  —  2  (1  -  2i?')  A'  —  3A^ 

En  introduisant  donc  le  résultat  que  nous  venons  de  trouver  (64) 
pour  la  quadrature  en  x  dans  l'expression  ci-dessus  (61)  de  l'inté- 
grale double  proposée,  celle-ci  deviendra 


I'»)  =  »«3  f*  r.r  \'X  -f  Mi,  (A■^)  f-î^  -  M^,  (A-^)  f^ 


dx 

Xj 


2A-  rfA- 
VX 


36  —  298  — 

c'est-à-dire,  en  remplaçant  à  présent,  comme  dans  le  §  I,  les 
quadratures  en  x  par  leurs  expressions  (8),  puis  développant  : 


1<^>  =  /m* 


'■■"■[|'v'^W-l<^'0-*'*>W 


(66)  ' 


9  ^ 


Il  ne  reste  donc  plus  qu'à  calculer  la  première  de  ces  trois  inté- 
grales en  h,  laquelle  est  une  fonction  elliptique  de  deuxième 
espèce,  ainsi  qu'on  l'aperçoit  immédiatement  en  faisant  A:*  =  y  ; 
et  cela  fait,  en  égalant  alors  l'expression  de  F^  ainsi  obtenue  à  la 
précédente  (59),  on  aura  de  cette  façon  la  formule  annoncée. 
Mais  pour  efifecluer  le  calcul  explicite  de  la  dite  intégrale,  il  sera 
plus  commode  d'employer  le  changement  de  variable  que  nous 
allons  indiquer,  lequel  nous  conduira  très  aisément,  comme  on  va 
le  voir,  à  ce  résultat  important,  à  savoir  que  la  dite  intégrale  repro- 
duit exactement  (en  tenant  compte  du  coefticient  constant  im^)  le 
premier  terme  de  l'expression  antérieurement  trouvée  (59)  pour 
la  même  quantité  F\  en  sorte  que  ces  deux  termes  égaux  se 
détruiront  dans  l'égalité  que  nous  venons  de  spécifier. 

A  cet  effet,  rappelant  en  premier  lieu  la  première  ligne  des 
valeurs  ci-dessus  (51),  ainsi  que  la  définition  (et  conventions 
connexes)  du  symbole  E  [formule  (55)  du  Chap.  I],  lesquelles 
donneront  ensemble  tout  d'abord 

(67)    S,  =-  {V-  —  8^  (n*  +  5^)  =  —  in'x'  [—  m*  (1  -  x«)J  =  m^ar*  {\—x. 

puis,  en  second  lieu,  la  définition  de  la  variable  0  [formule  (35)  du 
Chap.  I],  et  l'équation  (60)  ci- dessus,  que  nous  allons  récrire  ici 

(ÔT'^'O       5  +  ^  —  /*=e,        s  +  ^  +  ro— /•«—  m^P  —  x% 

lesquelles  étant  rapprochées,  en  ayant  égard  à  la  valeur  (1)  de  ro, 
établissent  entre  les  variables  0  et  A:  les  relations 

(67«0  Q  +  w<*.9f'*  =  -  m*  (A«  —  x% 


—  299  —  37 

d'où 

(68)        k^  ^  x^  —  g''  -  -^,        et        U  dk  =  ^  — ,; 

et  exprimant  alors  la  quadrature  en  question  au  moyen  de  la 
variable  8  à  la  place  de  la  variable  A,  nous  constaterons  tout 
d'abord  que  les  deux  limites  0,  et  0i  de  la  première,  correspon- 
dant à  celles  A:  et  ^  de  la  seconde,  à  savoir 

rfiq^  I  e,  =  e  =  -  m^  (s"  +  k^-  x-) 

^^^^  I  Gj  =  —  w^  {g'''  +  g''  -^  a;2)  =  —  m^  (1  —  or^), 

coïncideront  dès  lors  exactement  avec  celles  de  Tintégrale  en  8 
qui  correspond  à  la  détermination  €  =  €2  =  52  dans  la 
somme  (39),  car  ces  dernières  limites,  définies  avec  cette  hypo- 
thèse par  les  formules  (40),  ont  pour  expression,  en  vertu  des 
valeurs  (10)  et  de  la  définition  de  /"[formule  (14)  du  Chap.  I], 

Q^  =  s^  +  t,—  f=  (/2  +  mV)  +  /^  -  (/2  —  r/2) 
=  (/'  +  «')  +  m^x^  =  —  m^([—  x^\ 

(70)  \q^  =  s,  +  f,--f^  il'  +  m'x')  +  [l'  +  m'  {g'  -  k')\  -  (l'  -  n') 
==  (l^  +  ?'")  +  m'x'  +  m'  {g^  —  k') 
=  —  m*  (1  —  ^')  +  m«  (x'  —  k')  ==  —  m^  {cp  -\- k''  —  x''). 

Cela  posé,  s'écrivant  d'abord  l'équation  (Gl'-^')  ainsi  qu'il  suit  : 

(7O''>0       ^h'  (A:'  —  x')  =  —  (m  V  +  8)  =  —  (ro  +  8), 

puis  déduisant  successivement  de  l'expression  (68)  de  k'  et 
toujours  des  mêmes  valeurs  (10), 

g'^  j^k'  ^x'  —  —., 
d'où     m' ig'^  +  ¥)  =  m'^x'  —  (d (^2  __  ^^  _|_  9)^ 

g^-k'=\^  (g'^  +  k^)  =  1  -  ^2  +  i^, 

d  OÙ     m''  (g'  —  k')  =  m'{l  —  x')  +  8  =--  —  (n'  +  s^  -  8), 


38  —soc- 

les définitions  (4)  des  quantités  X  et  K  donneront  dès  lors 

m^X  =  m*  (1  —  x^).  m*  (P  —  a;^)  =  m*  (1  —  x^).  L—  (m  +  9)], 
m*K  =  m^  {g'  —  k^).  m^  {g'^  +  k^)  =  (n*  +  5,-0)  (/*  —  «,  +  9). 

d'où  en  ayant  égard  à  Tégalité  (67),  et  prenant  expressément  la 
détermination  positive  des  différents  radicaux  que  nous  allons 
écrire: 

(73)  wi*  \/K  =  \J(l'  —  s,  +  9)  (n*  +  5^  —  9). 

Or,  le  signe  qu'on  doit  prendre  devant  l'imaginaire  i  dans  la 
première  expression  n'est  point  arbitraire,  mais  il  est  commandé 
ici,  comme  on  va  le  voir,  par  un  calcul  antérieur.  En  effet,  bien 
que  ce  symbole  i  représente  par  définition  indifféremment 
+  \/ —  1  ou  —  \/ —  1 ,  il  est  bien  évident  que  la  détermination 
que  l'on  aura  adoptée  arbitrairement  pour  sa  signification  à 
l'origine  d'un  calcul  restera  forcément  la  même  pour  toute  la  suite 
de  ce  calcul. 

Or,  ayant  fait  intervenir,  pour  écrire  la  suite  d'égalités  (60*»"), 
l'égalité  antérieure  (5)  du  §  I,  le  signe  qu'il  faudra  prendre  dans  ce 
calcul  en  extrayant  de  nouveau  la  racine  de  l'égalité  (60)  ou  (e?**") 
est  donc  forcément  celui  que  nous  avons  adopté  dans  la  dite 
égalité  (5),  alors  que  nous  y  avons  pris 

V/s  +  ^  +  ro  —  /•  =  +  im  sjk-  —  xS 

ce  qui  revient  à  faire,  en  multipliant  par  —  i  puis  ayant  égard 
encore  à  la  définition  (67^*^)  de  9, 

(74)  m \/k^  —  x^  =  —  i \/s  +  t  +  m^f  =  —  i \/w'+^  ; 

d'où  il  suit  que  l'égalité  ci-dessus  (72)  doit  s'écrire,  sans  ambiguïté 
autre  que  celle  inhérente  à  la  signification  du  symbole  i  : 

(75)  m^x  y/X  =  —  i  \/Sl  \^w'+Q^ 


—  301  —  59 

En  tenant  compte  alors  de  ces  deux  valeurs  (75)  et  (73),  ainsi 
que  de  celle  (68)  de  2A:  dk^  le  premier  terme  en  question  de  la 
nouvelle  expression  (66)  de  F^  sera  donc,  avec  la  précision  que 
nous  venons  de  dire 

.    3  f *       >^  ^k  dk        .  f*    3      ,^  m\  2fc  dk 
<76)  /    =i{  \-  isj^,  V^^l)  ,///2  ^c^\_^ 


1 


\/ro  +  e 


<î' est-à-dire  exactement,  eu  égard  à  la  signification  convenue  du 
double  signe  qui  figure  dans  l'expression  primitive  (39)  de  F^ 
(Chap.  I,  p.  45),  le  second  terme  de  la  dite  somme,  savoir  celui 
correspondant  à  la  détermination  e  =  e^  ==  5^,  lequel  terme 
représente  bien  à  lui  seul,  comme  il  ressort  du  calcul  ci-dessus,  le 
premier  des  deux  termes  de  Texpression  postérieure  (59)  de  la 
même  quantité  F\ 

Le  terme  en  question  disparaîtra  donc  bien,  ainsi  que  nous 
t'avons  annoncé  de  Tégalité  à  provenir  de  la  comparaison  des 
deux  expressions  successives  (59)  et  (66)  de  F\  laquelle  égalfté 
45e  réduira  dès  lors  à  la  suivante 


im^ 


[|',(|,.),,,^^_|V.(|,.>,<.,^] 


•J  .7 


=  2mU-\/K[Z((p.,À-,)-0J, 


ou,en  multipliant  par —3  et  intervertissant  simplement  les  deux 


termes  de  chaque  membre. 


'J^) 


('J  ^  y  ' 
2/X'V'K[e.-Z((p„ /.-,)], 

XXVIL  âl 


40  —  302  — 

c'est-à-dire  enfin,  eu  égard  à  la  signification  des  symboles  K  (4) 
et  0,  (58), 

les  symboles  vp,  (A:^)  et  vpg  (^^)  tenant  lieu  des  polynômes  (65) 
en  /t^  et  les  éléments  qp^  et  k^  étant  les  mêmes  que  dans  la 
formule  analogue  du  Théorème  I  (p.  281). 

On  pourra  sans  grande  peine,  si  l'on  veut,  vérifier  encore  cette 
formule  a  posteriori  par  la  seule  diflférentiation,  au  moyen  d'un 
calcul  analogue  à  celui  mentionné  plus  haut  (p.  286)  pour  notre 
Théorème  I  (*),  mais  cette  fois  bien  plus  simple  et  beaucoup  plus 
facile. 


Avant  de  formuler  de  nouveau  en  théorème  le  résultat  auquel 
nous  venons  d'arriver,  il  nous  sera  utile  pour  la  suite  de  ce  travail 
de  donner  encore  au  second  membre  de  la  dite  formule  (78)  une 
seconde  forme  composée  d'éléments  exclusivement  réels,  en  intro- 
duisant, à  la  place  des  éléments  (Pj  et  A^,  les  deux  fonctions 

rJr,  A- j  et  Fz  (ïii  ^)  elles-mêmes,  ainsi  que  nous  l'avons  déjà 

fait  dans  le  môme  but  à  l'occasion  de  la  formule  limite  (36)  ou  (35) 
du  Corollaire  du  Théorème  I. 

A  cet  effet,  convenant  de  désigner  par  J  le  second  membre  en 
question,  c'est-à-dire  posant  par  conséquent 

(79)  J  =  -m\/K[e,-z(cp,,k,)]  =  m\K[Z(cp,j,,)^e^l 

si  nous  faisons  de  plus,  pour  abréger  l'écriture, 

(80)  Z,  =  Z((p,,/.-i)  =-   I     Zïsn2((pj,A*i)d(pj, 


(*)  Annales  de  la  Société  scientifique  de  Bruxelles,  T.  XXI  (1896-1897)^ 
!'•  Partie,  pp.  12C-126. 


—  303  — 


41 


nous  aurons  donc,  quant  à  ce  second  membre  : 

(81)       J  =  2/MZ.-0.).       g  =  2,XVK(|^-^' 

Or,  comme,  en  empruntant  à  la  suite  d'égalités  (33)  du  §  I  le 
premier  et  l'avant-dernier  membre  seulement,  on  aura 


ik 


on  trouve  donc,  d'une  part,  pour  le  premier  des  deux  termes, 
à  l'intérieur  de  la  parenthèse,  de  la  seconde  expression  précédente, 
en  ayan  t  égard  aux  définitions  (28)  : 

(82)    —  _^,sn  {ç^^^l^)—  ^  —^.^-—,—  =  -  ^^^^^^^_ 
D'autre  part,  quant  au  second  terme,  en  prenant 


d'où 


y/.-^   —  X'    =   V—  {X'  —  F)   _    ./y/^.2  _  ^.2^ 


S^lx^  —  le'   =    —    i  \//.-2  —  X'  , 


la  définition  (58)  de  Gj,  en  ayant  égard  à  celle  (4)  de  X,  donnera 
successivement 


X 


01  =-7. 


y/x2  —  k^         —  i  X  \/k^ 


X 


.2 


^'  \/'l  —  X' 


bx 


—  i  f\lk''  —  x^ 

—  [  r/-7— ;-  + 


X  —  x 


\J'\—x^       \J{—x^\Jk'-x' 


;  +  -^VA:^ 


X 


X 


^^  k'  -  jr^ >^ 

^-  v V 1^*  s/w^-    \/ r^  sjk"^^    1  - ^-^  \/r^  v'^ 


x^ 


■■'-X-. 


k\/X  . 


k 


.2 


>.2\ 


(k'-^')  +  ^'[-i  +  ^rz^.. 


—  i  k'  —  2.r-  +  X* 

li    (  I  -  x«  j  Vx 


42  —  304  — 

Avec  cette  valeur  et  la  précédente  (82),  la  dérivée  r—  (81) 
deviendra  donc 

^   /îT  (l-P).r°-  +  (fc'-2xM-x^) g^g  fc»— (1+P)j4+ 

^       (1  — x2)\/x  ^      Vx 

valeur  qui,  étant  multipliée  par  dx  et  intégrée  de  0  à  a;,  donnera 
alors,  en  ayant  égard  aux  interprétations  (8),  pour  nouvelle 
expression  de  la  même  quantité,  J  : 

^    L   J  Vx     j   v'X 

(83)  ,.    V  0     > 

La  constante  d'intégration  est  ici  nulle,  car  si  Ton  fait  a;  =  0, 
d'une  part,  le  second  membre  est  manifestement  nul,  et  d'autre 
part  le  premier  membre  J  Test  aussi,  en  vertu  de  sa  définition  (79), 
jointe  à  celles  (58)  de  0i,  attendu  que  sn((Pi,A:i)  Test  lui-même 
d'après  sa  définition  (28).  £t  en  introduisant  dès  lors  dans  la 
formule  proposée  (78)  cette  nouvelle  expression  de  son  second 
membre,  on  aura  de  cette  façon  la  seconde  forme  exclusivement 
réelle  de  la  même  formule  que  nous  voulions  signaler  à  l'attention 
du  Lecteur. 

Comme  conclusion  de  ce  paragraphe,  nous  pouvons  donc  de 
nouveau  formuler  le  Théorème  suivant  que  nous  y  avons  démontré 
rigoureusement  par  les  calculs  qui  précèdent  : 


Théorème  II.  —  Les  mêmes  définitions,  tant  pour  les  symboles  dt 
fonctions  Fi  et  F,  que  pour  les  éléments  qp^,  ij,  et  qp^,  i^,  étant 
admises  que  dans  le  Théorème  I  précédent,  si  Von  représente  en 


—  305  — 


43 


outre  par  \i)^  et  ^^  les  deux  polynômes  du  premier  et  du  second 
degré  en  k^. 


(84) 


Vt(i-*)  =  -(1- V)-2A;', 

M',  a-0  =  </'(!-  <7')  -  2  (1  -  2<;')  k'  -  3k\ 


l'on  aura  la  nouvelle  formule  de  quadrature 


(85) 


r^'(p' 


9 


n-Kî''-'. 


9 


Mi,  (A-^).  2fc  dk 


2i  ^(j^2  _  1^,.^  ^g'Z  _!_  ^.2) 


x  sjx^  —  k^ 


x' 


—  kZ((p,,k,) 


que  Von  pourra  également  présenter  sous  cette  autre  forme  entière- 
ment  réelle  : 


(86) 


P.(|.  \ 


H;,  (X-»).  2A;  dk 


\/(9'  -  k')  (s 


:dk       _  r^  /-x    ^\      ^l,  (A').  2fc  dk 


=  2  s/if  -  k')  iff-'  +  k') 


F.{p^- 


''  F.  (|,  ^-J 


44  —  306  — 


III 


Considérons  à  présent  le  nouveau  type  d'intégrale  double 

dans  rélément  duquel  entre  le  produit  s^,  tandis  qu'il  n'interve- 
nait pas  dans  ceux  des  deux  types  envisagés  respectivement  dans 
les  §§  I  et  II  précédents,  et  transformons-le  encore  à  Taide  des 
mêmes  variables  lu  et  9  définies  par  les  équations  (35)  du 
Chapitre  I.  Toutefois,  dans  la  seconde  de  ces  équations,  la 
constante  g^  qui  représente,  d'après  la  définition  (14)  du  même 
Chapitre,  le  produit  lh\^,  pourra,  tant  en  vue  d'éviter  ici  la  confu- 
sion des  notations  que  de  simplifier  les  calculs,  être  supposée 
nulle,  puisque  les  trois  constantes  Z-,  m^,  n^  n'étant  liées,  en  vertu 
de  leur  définition  même  [formules  (4)  du  Chap.  Ij,  que  par  la 
seule  relation  V-  -}-  m^  +  n^  =  0,  l'on  peut  toujours  à  volonté 
admettre  l'une  des  deux  hypothèses  Z^  =  0  ou  bien  w^  =  0  (*). 
Supposant  donc  V-  =  0,  et  ayant  ainsi  à  la  fois  par  les  égalités 
(5)  et  (14)  précitées,  puis  (39)  du  dit  Chapitre  I, 

(88)  l'  =  0,      m^  =  —  wS      f=^n^  =  m\     g^  =-  0, 

(89)  st  =  w,         Q  =  uj  (uj  +  w^e)  =  uj2  —  m^e.  tu, 

l'intégrale  double  ci-dessus  deviendra,  étant  exprimée  en  tu  et  9, 
toujours  en  vertu  des  mêmes  équations  (35),  (37)  et  (38^**)  du  même 


(*)  Mais  non  pas  la  troisième  hypothèse  analogue  m^  =  0,  car  les  formnles 
(10)  donnant  alors  st  =  S2  =  l^,  ^i  =  ^2  ==  ^^  ^^^  trois  intégrales  doubles  I, 
1(0),  et  J(o\  successivement  considérées  seraient  alors  identiquement  nulles, 
ainsi  que  toutes  les  autres  que  nous  envisagerons  dans  la  suite  de  ce  travail. 


—  307  —  43 

Chapitre,  et  en  omettant  pour  un  instant  l'indication  des  nouvelles 
limites^ 

y,^  _  -  1 1  (^  —  0  (-^  —  ^>^^Q)  ±  b  (s,  t)  ç/uj  de 


=^ij 


ym  +  e 


puis,  en  introduisant  les  limites  en  question  de  la  même  façon  que 
pour  les  intégrales  doubles  I  et  F^  précédemment  calculées  : 

Or,  si  Ton  se  reporte,  toujours  dans  le  même  Chapitre,  aux 
définitions  (39)  et  (53)  des  symboles  Q  et  E,  et  en  même  temps 
dans  le  §  II  précédent  à  celle  (42)  du  symbole  AG,  la  valeur  que 
prend  le  trinôme  Q  pour  lu  =  Ë  +  e0  pourra  s'écrire  en  général 
au  moyen  de  ces  symboles 

[(E  +  €9)  —  r-e]  [('E  +  ee)  +  w^e] 

=  (P  ~  €)  [(n^  +  e)  -  9].  {n'-  +  €)  [{l'  -  e)  +  6] 
=  (/2  —  e)  (w^  +  e).  il'  —  e  +  e)  {ti'  +  6  —  9) 

et  par  conséquent  on  aura  de  même,  en  général, 

c'est-à-dire,  dans  la  question  actuelle,  eu  égard  à  l'hypothèse  (88)  : 
7^iE+€G  ,-       A9 


(91) 


mrJ      =  \/Ê  -7^^  -  \/0  (0  -  m^e) . 


Avec  cette  expression,  la  valeur  précédente  (90)  de  J^^^  sera^ 
en  introduisant  de  nouveau  pour  les  limites  de  0  les  notations  (40), 


>^ 


rT-,     Ae 


€  01 


ro  +0 


\/0(0— w<*0) 


de 


_  \/w  +  e' 


c'est-à-dire  simplement,  en  vertu  du  Théorème  des  pages  60-61  de 
notre  Chapitre  I  déjà  tant  de  fois  invoqué  : 


rlt^ 


'■.'1 


(92) 


T.     ^2       A0 


m+  0 


de. 


Cela  posé,  pour  calculer  l'intégrale  définie  qui  figure  dans  cette 
expression,  introduisant  de  nouveau,  comme  dans  le  §  II,  les 
éléments  cp  et  A:  définis  par  les  équations  (74)  du  Chapitre  I,  les 
égalités  (42),  (44)  et  (45)  du  présent  travail  nous  donneront,  quant 
à  rintégrale  indéfinie  tout  d'abord. 


(93) 


il 


A0.tf0  ^  r  (Aey   de  ^  r  —  NL^  sn^  gp  cn^  qp  dn*  qp  2d<p 

ro  +  0  ~~  j  ro  +  0  A0  *"  J  L  sn*  cp  ;  y/jj 

=  2/L\/N  fcn^qpdn^cpdcp^SiN^P  f  en*  cp  dn*  <p  Ap. 


Or,  ayant  d'une  part 
cn^qp  dn^qp  =  (1  —  sn^qp)  (1  —  k^  sn^  qp)  =  1  —  (1  +  p)  su«  qp  +  À-«  sn*9, 
et  d'autre  part,  la  formule  classique  (*) 


sn 


m 


qp  en  qp  dn  qp  =  w  l  sn"*~*  qp  rfqp  —  (m  +  1)  (1  +  ^**)  l  sn*****"^  qp  dq> 

+  (m  +  2)  k^  r  sn"'+3  qp  rfcp, 


(*)  Nous  voulons  dire,  sous  une  autre  forme,  la  formule  classique 

=  m  I      ,  —  (m  +  1)  (1  +  k^)  \      ,  

Js/a-  x')  (1  -  k^x^)  ^       J  y/(i  _  or'')  (1  - 

+  (m  +  2)&«  f  x-^-^^dx^^ 

j  s/ a  -  X*)  (1  -  f^x*) 

dans  laquelle  on  a  fait  x  =  sn  cp. 


/fc«aH») 


-  309  —  47 


donnant  pour  m  =  1,  entre  les  limites  0  et  qp, 

3  A*  l    sn*  qp  rfq)  =  sn  qp  en  qp  dn  qp  —  qp  +  2  (1  +  A:^)  l    sn^  qp  dqp, 

0  0 

et  en  multipliant  par  A;^ 

(9t)    3A;M    sn^qpdqp  =  A:«(sn(pcnqpdnqp  — qp)  +  2(l  +  A-2)Z(qp\ 

on  trouvera  donc  ainsi  successivement 

3^•2       cn^  qp  dn«  cp  dqp  ==  3  l    Â-^  [1  —  (1  +  A:^)  sn^  qp  +  k^  su'  qp]  rfqp 

0  l» 

/-«p  ^<p  /-qp 

=  3A:M    dqp  — 3(1+P)l    A:^  sn^  (p  dqp  +  3^•M    sn^qpdqp 

0  0  0 

=  3i2(p  — 3(1  +A'^)Z((p)  +  [A:2(snqpcnqpdnqp-qp)  +  2(l  +  A:2)Z(cp)l 
=  A:*  (sn  qp  en  qp  dn  cp  +  2qp)  —  (1  +  A:^)  Z  (qp)  * 
=  ^M4>  +  2(p)-(l+A:^)Z((p), 

en  convenant  de  faire  désormais,  pour  abréger,  avec  un  indice 
quelconque  (inférieur  ou  supérieur)  pour  qp  : 

(95)  0  =  sn  qp  en  qp  dn  qp. 

Si  nousremettons  alors  cette  dernière  valeur  au  dernier  membre 
des  égalités  précédentes  (93),  en  adoptant  encore  pour  les  limites 
de  qp  les  mêmes  notations  que  dans  le  §  II  (pp.  291  et  292),  nous 
obtiendrons  de  cette  façon  pour  Tintégrale  définie  proposée 
l'expression  : 

61  (p<i) 

=  gtN^[P(cD  +  2(p)-(l+A:^)Z((p)J^|'| 


93  m(2) 

9< 


=1    iN'[A:«<J)+j2i'(p-(l+P)Z((p)l]    ^,^ 


48  —  310  — 

Par  suite,  en  rappelant,  d'une  part,  la  définition  (48)  du  sym- 
bole E  et,  d*autre  part,  les  valeurs  (52)  de  ses  quatre  détermina- 
tions successives,  l'expression  ci-dessus  (92)  de  J^^^  deviendra 
sous  forme  condensée 


(2) 


(96)    J<»>  =  ^  2^  ±  ;  NE  [A-^  <t>  +  !  2Â:'  cp  -  (  1  +  k^)  Z(cp)  \  ]J^_^ 

€ 

OU,  ce  qui  est  la  même  chose  sous  forme  explicite,  en  conve- 
nant de  représenter  respectivement  par  N2  et  N^  les  valeurs  du 
coefficient  N  pour  chacune  des  déterminations  e  =  e^  =  s^  et 
e  =  64  =  ^21  c'est-à-dire  en  désignant  ainsi  désormais  les  deux 
valeurs  empruntées  au  tableau  (51), 

j   N2  =  ro  +  w2  +  52  =  m^  (x'  —  g^), 
^^'>>  {  i^^  =  m  +  n^  +  t,  =  —  m'k\ 

et  tenant  compte  encore  de  la  signification  convenue  pour  le 
double  signe, 

I  J(o>  =  _  I  i  N,â;  [Al O  +  j  2A1  (p  -  (  1  +  AI)  Z ((p,  A-,)  |  ]^ J! 

+  ±  i  N/r,  [m  +  !  2A1(p  -  (1  +  AI)  Z((p,A:,)  !  ]^J,, 

valeur  que  nous  écrirons  en  abrégé 

(99)  J<''>  =  -  Q,  +  Q  , 

en  faisant  encore,  pour  faciliter  les  transformations  ultérieures  (*)  : 

Q,  =  l   N,H;  [A-I  O  +  !  2A1(p  -  (1  +  Al)  z  (<p,  k,)  \  £ , 

(100)  {  J      _  •  2^^ 

Q,  =  ^  ;  N;r,  [aï  <t>  + 1  ik\  q,  _  (  i  +  ad  z  (cp,  aj  i  ]^;„ . 


(*)  L*exemple  du  calcul  analogue  du  paragraphe  précédent  fait  aisément 
prévoir  que  les  fonctions  elliptiques  au  module  ki,  qui  composent  le  premier 
des  deux  termes  de  cette  dernière  expression  (99)  ou  (98),  ou  le  second  des 
précédentes  (92)  ou  (90),  se  retrouveront  également  dans  Tautre  membre  de 
Téquation  à  intervenir,  et  donneront  lieu  dès  lors  à  des  réductions  qui  ne 


—  511  —  49 

Occupons-nous  d'abord  du  second  de  ces  deux  termes,  lequel 
étant  développé  sera  : 

(  101)  !  ^*  =  l' N/Ti  [^1  (*i'^  -  *1^0  +  2^1  W  -  <P^^0 
I  -(l  +  tj)ÎZ(cpn-Z(cpi^>)i]. 

Alors,  si  Ton  se  rappelle  la  valeur  (p[^^  =  K4  +  iKl  que  nous 
avons  trouvée  dans  le  §  I  [formule  (14)]  et  utilisée  encore  dans  le 
§  II,  la  définition  (95)  du  symbole  (t>,  rapprochée  de  celle  (58)  du 
symbole  G^,  nous  donnera  en  premier  lieu 

(  Oi»)  =  sn  cpi^^  en  qpi'^  dn  qpi'^  =  0, 
^     ^  I  (j)(2)  _  sn  cp<^'>  en  qpf  dn  cpf  =  O^  cn^  (pi^>, 

et  en  second  lieu,  la  différence  Z  (cpf ^)  —  Z  ((p^^^),  étant  la  même 
qui  figure  déjà  au  dernier  terme  de  l'expression  (53)  de  F\ 
prendra  donc  encore  la  forme  Z  (cpp  k^)  —  0j,  si  nous  convenons 
de  faire  comme  alors  (pp.  280  et  279)  k^  ^  k^  et  qpf  —  cp^^^  =  cpp 
en  sorte  que,  pour  tous  ces  motifs  réunis,  l'expression  précé- 
dente (101)  deviendra  la  suivante 

«4  =  i^*N,T,[AÎ0,  cn^cpf^  +  2/.-f(p,  -  (1+^1)  ]Z(q>,,k,)  -  0,  !  ] 


3 
2 
3 

que  nous  écrirons  alors  ainsi 


=  l  i  N;1',  [  !  i-î  cn*^  cpï^^  +  (1  +  A-î)  I  0,  +  !  2i1  (Pi  -  (  1  +  A1)  Z  (cp,.  A^,)  î  J, 


(103)  Q,  =  I  [A,  +  N;r,  !  2A1  cp,  ~  (I  +  A-î)  Z  (cpn  A',)  i  J  , 

en  introduisant  le  symbole  A^  pour  représenter  la  partie  algé- 

2/ 
brique  en  x  et  k  (au  facteur  constant  -s-  près)  du  développement 

de  la  dite  quantité,  savoir  : 

(104)  A,  =  Nj  A-?  cn^  cpi^>  +  (i  +  A1)  j  T^  0, . 


s'ofifriront  point  à  l'occasion  du  second  terme  des  mêmes  expressions.  C'est 
pourquoi  chacun  de  ces  deux  termes  devant  ainsi  donner  lieu  à  des  transforma- 
tions différentes,  il  convient,  pour  en  faciliter  le  calcul,  d*introduire  un  symbole 
spécial  pour  chacun  d'eux. 


52 


—  314  — 


Cela  étant,  l'intégrale  double  proposée  (87)  pourra  être  déve- 
loppée, en  intégrant  d'abord  en  x,  ainsi  qu'il  suit 

J(û)  =  Uyt        [         [(\  —  m)  ^'  +  MX""  —  \\X\  -7= 


9  0 

.A 


VX  v/K 


1  /*    r  C""  s*dx  rat^dx  rdiVh» 

\  "'''1  (*-'>-^J  w + '"/  w  -  ''^f  êht 

o  O'^  0^  0^ 


c'est-à-dire,  en  employant  de  nouveau  la  formule  de  réduction  (63) 
déjà  utilisée  pour  le  calcul  analogue  du  paragraphe  précédent. 


F>  = 


,j  0         ^  0  '^ 


+ 


„    C"  x^  dx       „,     C  dx  1  2^•  dk 


les  nouveaux  coefficients   A   et  B   étant  encore  les  fonctions 
entières  de  A:*, 


(113) 


A  =  2  (\  -  ji)  (1  -1-  le')  +  3v, 
B  =  —  (\  —  n)  A.-2  —  3\)u, 


auquel  cas,  si  l'on  convient  de  désigner  par  3i  l'intégrale  simple 
en  k 


(114) 


3i  =  ô  ^'^^*^ 


(\  _  ^)  J.  y/X  — ^- 


que  nous  allons  calculer  dans  un  instant,  et  qu'en  outre  on 
remplace  encore  une  fois  les  quadratures  en  x  par  leurs  inter- 
prétations (8),  l'expression  considérée  de  J^^^  sera  donc  en  fin 
de  compte  : 

(1 ,5)    J>.  -M  +  l  .»•  [) -F.  (i.  .)  *^  +  f  F.  (^,  <.)5J|; 


--  315  —  53 

Il  convient,  avant  d'aller  plus  loin,  de  développer  et  d'ordonner 
les  polynômes  en  k-  que  représentent  les  quantités  A  et  B  (113), 
introduites  tout  à  Theure.  Or,  en  ayant  égard  aux  définitions 
précédentes  (109)  de  \  et  )li,  ainsi  qu'à  la  valeur  (111)  de  v,  et 
aux  égalités  (110),  Ton  trouvera  sans  peine,  d'abord  pour  le 
coefficient  A, 

A  =  2(\  — m)(1  +  A;2)  +  3v=-2(~1+2\)(1  +  (72  — \)  +  3v 
=  2[-  (1  +  ^^)  +  !  1  +  :2(1  +9')  \  X  -2X2]  +  3  (1  -.  2\2) 

(116)  /        =  I  3  -  2  (1  +  (7^)  i  +  2  (3  +  2^2)  \  -  (4  +  6)  V^ 
=  (1  -  2(/2)  +  (6  +  V)  (sf2  -  k')  -  10  (^^  --  2g'k^  +  k') 

,        =  (1  +  4^2  -  6^0  -  (6  -  165^^)  k'  -  10k'  ; 

et  de  même  ensuite  pour  B,  en  changeant  tous  les  signes  : 

I   —  B  =  (\  -  ^i)  Â:^  +  3\jLi  =  (—  1  +  2\)  {g'  —  X)  +  3\  (l  —  X) 
I  —  [-  ^'  +  (1  +  2^')  X  —  2X2]  ^  (3x  _  3X2) 

(117)  {  =  -  ,^2  +  !  (1  +  2^2)  ^  3  j  X  _  (2  +  3)  X2 

=  -  ^'  +  (4  +  2^2)  (^2  _  Z:2)  _  5  (g'-ig'k'  +  k*) 
=  3f/  (1  —  g')  —  (4  —  8^2)  ],2  _  5^4^ 

Reste  maintenant  à  effectuer  le  calcul  de  l'intégrale  simple 
en  k  (114),  en  calquant  en  quelque  sorte  nos  procédés  sur  ceux 
déjà  employés  pour  le  calcul  de  la  quadrature  analogue  qui  for- 
mait de  même  le  premier  terme  de  l'expression  (66)  de  F^  dans 
le  paragraphe  précédent. 

Or,  d'une  part,  la  différentiation  de  l'expression  (76)  obtenue 
pour  ce  même  terme  fournira  l'égalité 


(AB) 


»2 


en  employant  de  nouveau  le  symbole  A6  (41),  et  spécifiant  par 
l'indice  s,  dont  nous  l'affectons  la  détermination  de  e  expressé- 
ment considérée. 


S2 


—  314  — 


Cela  étant,  l'intégrale  double  proposée  (87)  pourra  être  c 
loppée,  en  intégrant  d'abord  en  x,  ainsi  qu'il  suit 


J(0) 


!>n-'  (  f  (  [(\  —  ix)  x' -i-  vx'  —  Xm]  -^ 


(fx   n-dk 


yX  VK 


g  0  ^  0  ^  0 

c'est-à-dire,  en  employant  de  nouveau  la  formule  de  réductioi 
déjà  utilisée  pour  le  calcul  analogue  du  paragraphe  précéden 

J(o.  =  ^  hH^Ç  [(X  _  n) .  (^^  y/x  -  A-^  f  ^  +  2  (  1  +  1^)  I 


+ 


3v      — 7= 3aju      —7=    — r— 

l     VX  l   VXj  \  K 

/»  »  Il  »  ■ 


les  nouveaux  coefficients   A   et  B   étant  encore  les  foi::3 
entières  de  i^, 


(113) 


A  =  2  (\  -  ^i)  (1  -I-  A-^)  +  3v, 
B  ==  —  (\  —  m)  A:2  —  3\)a, 


auquel  cas,  si  Ton  convient  de  désigner  par  ^  l'intégrale  s 
en  k 


(114) 


1 


{\-.lx)x  V/X  —7^ 


que  nous  allons  calculer  dans  un  instant,  et  qu'en  outi 
remplace  encore  une  fois  les  quadratures  en  x  par  leurs  ; 
prétations  (8),  l'expression  considérée  de  J^"^  sera  donc  e 
de  compte  : 


1  .   . 


r-    ^k 


(115)    J<»>=5C  +  g»«^[J-F,(^pA-^     ^_ 


^k 


\ 


--  315  —  53 

Il  convient,  avant  d'aller  plus  loin,  de  développer  et  d'ordonner 
les  polynômes  en  k^  que  représentent  les  quantités  A  et  B  (113), 
introduites  tout  à  l'heure.  Or,  en  ayant  égard  aux  définitions 
précédentes  (109)  de  \  et  ju,  ainsi  qu'à  la  valeur  (111)  de  v,  et 
aux  égalités  (110),  l'on  trouvera  sans  peine,  d'abord  pour  le 
coefficient  A, 

A  =  2(\  — M)(l  +  i-2)  +  3v  =  2(-l  +  2\)(l  +  (72  — \)  +  3v 
=  2[-  (1  +  (7^  +  !  1  +  2(1  +^^)  î  \  -2\^]  +  3  (1  --  2\2) 

(116)  /       =  I  3  -  2  (1  +  (/^)  i  +  2  (3  +  2^0  \  -  (4  +  6)  \^ 
=  (1  -  '2g')  +  (6  +  %2)  ((/'  -  k')  -iO{g'-  ^gVc'  +  k^) 
=  (1  _j_  4^2  _  6^0  —  (6  —  16^2)^2  _  lo/j^  ; 

et  de  même  ensuite  pour  B,  en  changeant  tous  les  signes  : 

_  B  =  (\  -  M)  A:^  +  3\jLi  =  (—  1  +  2\)  {g^  —  X)  +  3\  (1  —  \) 

=  [-  i/'  +  (1  +  2^')  ^  —  2\2]  +  (3\  —  3\2) 

(117)  {  =-  9'  +  1  (1  +  %^)  +  3  I  X  -  (2  +  3)  X^ 

=  -  ^'  +  (4  +  ^9')  ia'  -  ^')  -  5  (9'-^9'k'  +  k') 
=  3^2  (1  __  ^2)  __  (4  _  8^2)  k'  —  5k\ 

Reste  maintenant  à  effectuer  le  calcul  de  l'intégrale  simple 
en  k  (114),  en  calquant  en  quelque  sorte  nos  procédés  sur  ceux 
déjà  employés  pour  le  calcul  de  la  quadrature  analogue  qui  for- 
mait de  même  le  premier  terme  de  l'expression  (66)  de  F^  dans 
le  paragraphe  précédent. 

Or,  d'une  part,  la  différentiation  de  l'expression  (76)  obtenue 
pour  ce  même  terme  fournira  l'égalité 

(,18);  VK  ^    ^  V<'-s, +  e\/»'  +  s,  +  9 


(A9) 


«2 


en  employant  de  nouveau  le  symbole  A0  (41),  et  spécifiant  par 
l'indice  Sj  dont  nous  l'affectons  la  détermination  de  e  expressé- 
ment considérée. 


84  —  316  — 

D'autre  part,  la  définition  (109)  de  \  donnant  par  le  moyen  de 
la  dernière  égalité  de  droite  (71),  en  tenant  compte  de  Thypothèse 
actuelle  (88)  et  de  la  valeur  connexe  (106)  de  s^  =  «, 

iu^X  =  m^  (g^  —  A-2)  ==  —  (n*  -f  5j  —  6)  =  —  n«  —  5,  -f  6 
=  m^  (1  —  g^)  4-  niY  —  -^2  +  ^  =  (^  +  Q)  +  ^nY  —  wïV^ 

Tégalité  de  droite  (110)  donnera  donc  pour  le  cas  actuel 

ni^  (\  —  ,a)  =  m^  (2\  —  1)  x=  2m ^X  —  m^ 

=  2  [(ai  -f  6)  +  m'  ^  -  ^')]  -  ^»* 
^      ^  ^  =  —  m^  (1  -  %2  +  2^-2)  -[-  2  (m  +  G) 

=  —  m^X,  +  2  (m  +  6), 

en  faisant  pour  un  instant  : 

(120)  Xi  =  1  —  25^2  +  2J•^ 

En  tenant  compte  de  ces  deux  expressions  (119)  et  (118),  la 
quadrature  en  question  3i  (114)  sera  donc,  étant  exprimée  en  9 
à  la  place  de  k  : 

I       '     '* 


(121) 


1? 


*r  .ov         I      «.   /_      1      /vsi     /  .    /TT-s    ,  ,      „,        rf6 


=  U     [-  m^X,  +  2  (m  +  6)].  (-  v/^2)  (n^  +  6) 


ei 


_  V^  j    [m^X,  (m  +  6)  -  2  (m  +  G)^] ^^^^^   . 

Gi  '* 

Cela  posé,  changeons  encore  une  fois  de  variable  en  prenant  de 
nouveau,  comme  dans  le  cas  précédent,  à  la  place  de  9  la 
variable  qp  définie  par  les  égalités  (41)  et  (42)  du  §  II,  mais  consi- 
dérées encore  expressément  pour  la  détermination  e  =  e,  =  «,  ; 
en  d'autres  termes,  ayant  fait  de  même  cette  fois 

^^^^^  ^   (A9),,  ^  V/(m  +  9)  (/^  -  ^,  +  9)  (n^  +  5,  -  9), 


—  317  — 


S5 


posons  avec  ces  définitions 

L, 


(123) 


kl  = 


W,' 


sn«  (<p,  fcj)  =  "^j]"     , 


puis  déduisons-en  successivement  comme  alors 


(124) 


<125) 


m  +  0  =  Lj  sn^  cp,         l^  —  s^  -\-  Q  =  ^  L^  cn^  cp, 


de 


w2  4-  5,  —  e  =  N2  dn^  cp, 
2rf(p  . 


(Ae) 


«2 


•/  v/N, 


et  enfin  remarquons,  qu'en  rapprochant  Tune  de  Tautre  les 
premières  égalités  précédentes  (124)  et  (123),  et  de  même  la 
définition  (120)  de  X^  de  la  valeur  antérieurement  trouvée  (97) 
pour  Ng,  jointe  à  celle  (28)  de  kl,  nous  pourrons  alors  écrire  à  la 
fois  : 

u,  -f  e  =  N2 .  ^  sn^  (cp,  k,)  =  N, .  A-i  sn^  (cp,  À-,), 

(126)  (  m«X,  =  m'  (1  -  2^^  _j.  2^2) 

=  >nH-^^-ff^)>(l+'''j;!i~/'^)  =  N2.(l  +  A1). 

Avec  ces  deux  dernières  valeurs  et  la  précédente  (125),  la 
•quadrature  envisagée  (121),  étant  exprimée  en  9  au  lieu  de  0, 
deviendra  donc  successivement 


3i 


=  ^  r   (n,  (1  +  AI) .  N,A|  sn-^  (cp,  Ag 
<P^^>  —  2  [NoA 


2  [N,A|  sn^  (cp,  A-^)]^ 


2f/cp 


i\  S 


=  -^  SIM  J       1  (1  +  Al)  AI  sn^  (cp,  k,)  -  2A-I  sn^  (9,  A-,) 


<P^^> 


(/9 


—  2î    -   ? 

f^    02XT2 

3* 


siNir3(l+A|).|  AI  sii^  (9,  A-,)  rf9 


XXVII. 


—  2.  3ki       sn*  (9,  A-,)  ^9         ; 
i  J<Pi*> 


22 


56  —  318  — 

c'est-à-dire,  en  ayant  recours  de  nouveau  à  la  formule  de  quadra- 
ture (94),  puis  employant  encore  les  deux  notations  très  commodes 
des  symboles  (t>  (95)  et  Ë  (48)  : 


5{  =  ^(S,N,)^N,  [3(l+A1)Z((p)-2!A1(sn(pcn(pdncp-(p)     ^^ 

+  2(l+A1)Z((p)|f^j! 

=  =i?N,s;  [-  2P0  + 1  m^  -  (1 +^)Z(9)  !  ]J[;;; 


et  par  conséquent,  celle  (115)  de  J^%  qui  doit  constituer  le 
premier  membre  de  l'équation  que  nous  nous  proposons  de 
former,  sera  elle-même  : 

J(0)  =  __  1^  NÂ  [-  2A10  +  i  2Ai(p  -  (1  +  AI)  Z  (cp)  |  f^' 


<Pk 


(j) 


+  3 


3-lJ  ^'^p^j-vr-  +  J  •'■U'^J-v^.  • 


g  '  y 


Nous  n'avons  plus  à  présent  qu'à  égaler  cette  dernière  expres- 
sion de  J^^^  à  celle  (99)  [écrite  en  abrégé  à  l'aide  de  la  notation 
suivante  (100)],  précédemment  obtenue  par  le  moyen  du  système 
de  variables  u)  et  9,  pour  posséder  la  formule  demandée,  laquelle 
sera  ainsi,  sous  réserve  des  réductions  et  transformations  algé- 
briques très  simples  qui  nous  restent  encore  à  accomplir, 

-  %  N««i  [-  2*1*1^ + 1 2Ai<p  -  (1 + ii)  z  (<p)  i  ç|;; 

g  ^  ff  ^ 

=  -  |i  N,s;  [3Ar|0  +  3  1 2i|<p  -  (1  +  Ai)  Z  (9)  i  ]J^  +  Q,; 


—  319  —  57 

c'est-à-dire,  en  effectuant  alors  les  réductions  que  nous  venons 
d'annoncer,  l'équation  suivante  dont  le  second  membre  se  déve- 
loppera et  se  transformera  ensuite  exactement  de  la  même  façon 
que  pour  le  calcul  ci-dessus  de  la  quantité  Q^  (100),  puisque  en 
nous  reportant  de  même  aux  considérations  exposées  dans  le 
paragraphe  précédent  (pp.  31-33)  nous  aurons  semblablement 

(pi»>  =  K,  +  iK;,        cpi*)-cpi»>=  (p,, 

z((pi'>)-z((p^^>)  =  z(cp,)-e„ 

0i^>  =  sn  (p^'>  en  (pi^>  dn  (pi^^  =  0, 

0f  =  sn  (p?>  en  cpi*»  dn  (pi*>  =-  G^  en*  (pi*>, 

à  savoir  l'équation 

9  9  ' 

-  %  N.g;  [5Ai0  +  2  1 2i1(p  _  (1  +  AI)  Z  (cp)  I  f^^,  +  Q, 

(1Î7)  (  ==  _  §  N,g;  [5^  (cJ>?>  -  cj)j'>)  +  2.  2Ai  (cpf  -  (pi") 

**  -2(1  +  AI)  !  (Z((pn  -2(9^  !  ]  +  Q. 

=  -  ?i  N,S;  [5A|.  e,  en*  (pi«  +  2  *  2Ai<p, 

-(l  +  A1)(Z(<p,)-e.);]  +  Q 

=  -  S  [A,  +  2N,S;  !  ÎAIcp,  _  (l  +  AI)  Z  (9,)  i  J  +  Q. , 


en  représentant  comme  plus  haut  [formule  (104)J  par  A.  la  partie 

2» 

algébrique  en  a;  et  A;  (au  facteur  constant     ..,    près)  du  dévelop- 

pement  de  ce  second  membre,  savoir 

(128)  A,  -  N,  1  5^  en'  9?>  +  2  (1  +  A-f)  j  s;e„ 

laquelle  reste  ainsi  seule  à  calculer,  exactement  de  la  même  façon 
que  la  quantité  analogue  (104). 


S8 


—  320  — 


A  cet  effet,  déduisant  d'abord  des  valeurs  (52)  de  S,  et  (58) 
de  9j  celle  du  produit 


S,0, 


=  tm 


(129) 


=  im^x  \^\-x^  \Jx^  —  A:2  ^^  , 


nous  conclurons  ensuite  de  cette  valeur  jointe  à  celles  (97)  de  N„ 
(28)  de  k^  et  (18)  de  cn^  (^^\  pour  la  quantité  ci-dessus  (128),  la 
suivante  : 


A, --=  mH^-2-^2). 


5C±c-c+^+2ri+^^+-^'^' 


L  ^^-9'  ^'+y" 


x-'-g' 


s;e, 


(130) 


=  7/i^S,02.  [5(1  -g'  +  k')  +  2  !  {x'-g')  +  (^^+  1  j-J^i- 
=  m^  [(7  ~  %2)  ^  4^2  ^  5Z:2]  ^\/r:r^2  y/^.2 __ ^.2  V|!^ 


Cette  dernière  valeur  ainsi  obtenue,  multiplions  à  présent  par 

3/ 

— g-  la  suite  d'égalités  qui  précède  (127),  en  faisant  abstraction  de 

TYv 

tous  les  membres  intermédiaires  et  supposant,  au  dernier  membre, 
le  symbole  Q4  remplacé  par  sa  valeur  (103);  l'égalité  qui  résultera 
de  cette  opération,  et  qui  est  précisément  celle  à  laquelle  nous 
voulions  arriver,  sera 


(131) 


fV  fx    ,\A.n-dk    , 


^kclk 


9 


VK 


K^-O^l 


2 


'àm' 


[  A,  +  2N,S,  !  2/.-|cp,  -  (1  +  ^-1)  Z  (cp,)  î  ] 


2 


+  ûib  [3A,  +  3N/r,  !  2i-îcp.  -  (1  +  ki)  Z  ((pO  i  J 


2 
•à 


'àm 


V  — 2 


N,S 


j'-'î 


Vf 


2A|(p,  _  (1  +  A-i)  Z  (cp,) 


+  3i^l2A1<p.-(l+A-î)Z(9.)t 


>    . 


—  321  — 


89 


en  désignant  encore  par  le  symbole  V  la  nouvelle  partie  algé- 
brique, qui  sera  dans  cette  équation,  eu  égard  aux  valeurs  (130) 
de  \  et  (105)  de  A4  : 


(132) 


V  = 


— ,  (-  A,  +  3A4) 


m'' 


—  inv-  j  (7  —  9^2)  -f  4^'  +  5P  J  X 


xs/i  —  x^Sjx^  —  k 


T.S/g' 


k' 


M  g"  +  *' 


V  1  —  x^ 

=  ix  \/ J?=F  \'^^^^'  T-  !  (7  -  gi  +  40-^ + bk^  !  yiz;fL 

L  S/g'  +  k^ 

+  3!2(t-A-)-^M^7f^ 


==    IX  ^. 


en  convenant  de  représenter  enfin  par  ^^  (rc^,  k^)  le  polynôme 
à  deux  variables  dont  Tindice  marque  le  degré  en  x^  et  /:',  savoir 

3^2  (^'»  ^')  =  —  [(7  —  V)  +  *^'  +  5A:'J  (1  -  ^') 

+  3  [2  (1  -  i^)  ~  x^]  (3'^  +  ^2), 

lequel  polynôme  ^^  (a:^,  A:^)  satisfera  ainsi  à  priori^  de  par  sa 
définition  môme,  à  la  condition  S\j  (1,  — g'^)  =  0,  et  représentera, 
étant  développé  et  ordonné,  l'expression  suivante  que  procure  un 
calcul  très  facile  : 

(  1 33)    §^2  {x\  k^)  ==  4x*  +  "îx^k^  —  6i*  —  &g^x^  —  (5  -  6^^)  ^^  _  (i  _  3^2). 


D'ailleurs,  les  expressions  (52)  de  Sg  et  Tg,  el  (97)  de  Ng  et  N^ 
donneront  aussi  très  aisément  pour  les  valeurs  respectives  des 


60 


—  322  — 


coefficients  des  deux  parenthèses,  à  l'intérieur  des  crochets,  dans 
la  forme  d'équation  obtenue  en  dernier  lieu  (131),  savoir  : 


(134) 


2  ^2^2 


2 


m 


=  — f  [—  m^  (/  —  x%  im^x\/l  —  x^  \/g^  —  x' 

3 

=  2«  \/l  —  u:'  (g'  —  x^f, 


N,T,  _ 


m 


En  résumé,  si  pour  donner  au  résultat  de  ce  calcul,  une  forme 
analogue  à  celle  des  résultats  obtenus  dans  les  §§  I  et  II  précé- 
dents, nous  convenons  de  représenter  par  ro^  (k^)  et  ojg  (A:*)  les 
polynômes  du  second  degré  en  k^  que  nous  avons  trouvés  ci-dessus 
pour  expressions  des  coefficients  A  (116)  et  —  B  (117),  en  ayant 
égard  à  ces  dernières  valeurs  (13i)  et  (133),  ainsi  qu'à  celles  (132) 
de  V,  et  mettant  alors  en  évidence  le  facteu)*  /,  Ton  voit  donc  que 
nous  pouvons  formuler  le  dit  résultat  par  Ténoncé  du  nouveau 
Théorème  suivant  : 


Théorème  III.  —  Si  Von  désigne  respectivement  par  co^  (A:*)  et 
ro,  (fc*)  les  deux  polynômes  du  second  degré  en  k^ 


(135) 


ro,  (A-2)  =  (1  +  45,2  —  6(/^)  —  (6  —  I69»)  Jt»  —  lOk*, 
oj,  {k')  =  3g'  (1  -  g')  -  (4  -  8g')  k'  -  5k\ 


et  par  §^,  (x*,  A;*)  le  polynôme  à  deux  variables,  dotU  l'indice  marque 
le  degré  en  x'  et  k', 


(136)    §^2  {x\  k^)  .-=  ix'  +  2x'k'  —  6Jl-*  —  6gV  —  (5—6^*)  k*  —  {l—  %'), 

l'on  aura,  toujours  avec  les  mêmes  définitions,  la  troisième  formule 
de  quadrature  : 


—  323  — 


61 


<137) 


2/ 
3 


+  2a;  Vi^^  (<7'  -  a;^)'  !  2A-|cp,  -  (1  +  kl)  Z  (cp,.  k,)  \ 
-  S^V^^^^^  V7^+^  !  2AÎ<Pi  -  (1  +  A1)  z  (cp,,  /.-,)  i 


Nous  retrouvons  également  ce  même  résultat  par  deux  autres 
méthodes  absolument  différentes  de  celle  qui  nous  l'a  procuré 
tout  à  l'heure,  mais  nous  ne  pourrions  exposer  encore  ces  deux 
nouvelles  démonstrations  sans  étendre  outre  mesure  le  développe- 
ment de  ce  Mémoire. 


62  —  324  — 


IV 


La  classe  d'intégrales  que  nous  avons  en  vue  dans  ce  Mémoire 
est  celle  qui  est  comprise  dans  le  type  général 


I 

9 


VT-    A:"^  k^^.'lhdh 


y    J\f(f-lc')(9"  +  k')' 


l'exposant  n  étant  un  entier  positif  ou  négatif  et  le  symbole  F 
désignant  indifféremment  Tune  ou  Tautre  des  deux  intégrales 
elliptiques  normales  Fj  ou  Fj  (7),  qui  nous  ont  servi  de  point  de 
départ  pour  cette  étude. 

Nous  proposant  comme  but  de  ce  travail  d'en  déterminer 
l'expression,  si  cela  est  possible  à  l'aide  des  fonctions  connues 
ou,  dans  le  cas  contraire,  de  les  ramener  à  leurs  éléments  irré- 
ductibles les  plus  simples,  nous  introduirons  en  conséquence, 
pour  représenter  chacune  d'elles,  un  symbole  spécial  qui  sera 
la  lettre  I  ou  la  lettre  J,  suivant  que  ce  sera  la  fonction  F^  ou  la 
fonction  Fj  qui  figurera  dans  l'élément  différentiel,  la  dite  lettre 
étant  dans  les  deux  cas  affectée  de  l'indice  m  ;  en  d'autres  termes 
nous  poserons  : 

(138)    ïn  =  jF.^piJ^^^^,    J.=jF,^pA^J-^. 

Ces  définitions  étant  admises,  il  est  clair,  d'une  part,  que  les 
premiers  membres  de  chacune  des  formules  des  trois  Théorèmes 
démontrés  jusqu'ici  seront  des  fonctions  linéaires  et  homogènes 
des  premières  de  ces  quantités  In,  Jn- 


—  325  —  63 

D'autre  pari,  il  résulte  immédiatement  des  définitions  (28)  des 
deux  modules  k^eiJc^,  lesquelles  donnent  respectivement 

j  —k^k^,  =  1-P^  ^k^l  +  ki)=  1— 2A:2, 

qu'en  adjoignant  aux  notations  originaires  (4),  pour  toute  la  suite 
de  ce  Mémoire  également,  ces  nouvelles  définitions 

,139)    K-(l-»>)(^-n        i_^==L, 
Ton  pourra  écrire  alors  aussi  bien 

Vie  î^^i^  =  ^  (<,'*  + P)  A, 

-  i'  VK  !  2A;î<p,  -  { 1  +  A-î)  Z  (cp,,  k,)  \ 
=  i  VK  !  2  (1  -  k^)  <P,  -  (1  -  2A.-2)  Z  (<pp  A:,)  !, 

3 

a;  Vrr-^  ((;2  -  x^)^  1  2A-|(p,  -  (1  +  AI)  Z  (<p„  k,)  \ 
=  X  Vie  !  2  (^«  +  ^'2)  qp.  -  (2x>'  +  <7'^  -  f)  Z  (qp,,  A',)  i , 

en  sorte  que  les  formules  des  trois  Théorèmes  démontrés  jusqu'Ici 
deviendront  ainsi  (en  changeant  tous  les  signes  quant  à  la 
seconde),  les  quatre  équations  linéaires  par  rapport  aux  quantités 
I„,  J„  en  question  que  nous  allons  écrire  : 

Tableau  A 

(I)    Jo  -  (/ 1„  -  F,)  =  2/y  [n  (<p„  h,,  A-,)  -  n  (cp.,  a.,  a-.)], 


(II) 


[(1  -  2/)  Jo  +  2J  J  +  [ff  (1  -  ff)  lo  -  2  (1  -  2./)  I,  -  31,] 
=  2/  [X  {(/^  +  A-»)  A  -  A-  VK  Z  {<p.,  A-,)], 


[(l+V-6ir^)J„-(6-I6/)J.-10J,]-[3^2(l-.y«)I„-(4-8/)I.-5I,] 
(III)  j  =|[x^^(x*,F)A  +  2.rV^!  2(x2  +  </'^)(p,-(2x«+.<7^-,7«)Z((p„A;,)  | 

+  3^•VK  !2(l-A-*)cp,-(l-2A;«)Z((p.,A:.)!]- 


62  —  324  — 


IV 


La  classe  d^intégrales  que  nous  avons  en  vue  dans  ce  Mémoire 
est  celle  qui  est  comprise  dans  le  type  général 


I 

9 


\(-    k"  k'^'-'^kdk 


^^^'    J\J(f-lc')(9"  +  lc')' 


l'exposant  n  étant  un  entier  positif  ou  négatif  et  le  symbole  F 
désignant  indifféremment  Tune  ou  Tautre  des  deux  intégrales 
elliptiques  normales  Fj  ou  Fj  (7),  qui  nous  ont  servi  de  point  de 
départ  pour  cette  étude. 

Nous  proposant  comme  but  de  ce  travail  d'en  déterminer 
l'expression,  si  cela  est  possible  à  Taide  des  fonctions  connues 
ou,  dans  le  cas  contraire,  de  les  ramener  à  leurs  éléments  irré- 
ductibles les  plus  simples,  nous  introduirons  en  conséquence, 
pour  représenter  chacune  d'elles,  un  symbole  spécial  qui  sera 
la  lettre  I  ou  la  lettre  J,  suivant  que  ce  sera  la  fonction  F^  ou  la 
fonction  Fj  qui  figurera  dans  l'élément  différentiel,  la  dite  lettre 
étant  dans  les  deux  cas  affectée  de  l'indice  n  ;  en  d'autres  termes 
nous  poserons  : 

n^«\    T         fV  ^'^    ;.^  k''\  2A-  dk      .         Ç'     f,r    ,  ^  k'\  2A'  dk 

Ces  définitions  étant  admises,  il  est  clair,  d'une  part,  que  les 
premiers  membres  de  chacune  des  formules  des  trois  Théorèmes 
démontrés  jusqu'ici  seront  des  fonctions  linéaires  et  homogènes 
des  premières  de  ces  quantités  I„,  J„. 


—  325  —  63 

D'autre  part,  il  résulte  immédiatement  des  définitions  (28)  des 
deux  modules  k^  et  k^,  lesquelles  donnent  respectivement 

^  _P^^  =  1  _  yfca,  _  A:2  (1  _}.  A.2)  _  \—<i,k\ 

\    {x'-g^)k\  =  x^  +  g'\  (x^^g^){l  +  kl)  =  ^x^  +  {g'^ - g^)^ 

qu'en  adjoignant  aux  notations  originaires  (4),  pour  toute  la  suite 
de  ce  Mémoire  également,  ces  nouvelles  définitions 

(139)    ^  =  (l-a;^)(/-x^),        A  =  '^jL==J^^yfi=^^, 
l'on  pourra  écrire  alors  aussi  bien 

yl  — x^ 


-  P  VK  !  2A:î(p.  -  (1  +  A-î)  Z  ((p.,  ^-j) 
=  A;  n/K  !  2  (1  —  k^)  cp,  —  (1  -  2A:2)  g  (jp^^  ^. j  j, 

a,  y/r^^:?  (5r«  -  x^y  \  W,q,,  -  (1  +  il)  Z  ((p„  A-,^  ! 
=  X  \/^  1  2  (x«  +  ^''î)  (p,  -  i^x'  +  j,'"»  -  f  )  Z  (cp,,  /.-,)  i , 

en  sorte  que  les  formules  des  trois  Théorèmes  démontrés  jusqu'ici 
deviendront  ainsi  (en  changeant  tous  les  signes  quant  à  la 
seconde),  les  quatre  équations  linéaires  par  rapport  aux  quantités 
I„,  J„  en  question  que  nous  allons  écrire  : 

Tableau  A 

(I)      Jo  ~{9'h-  I.)  =  ^>V  [TT  (9„  h,,  k,)  -  n  (cp.,  h„  k,)], 

M  =2*  [X  (g"  +  F)  A  -  k  Vie  Z  ((p„  A-.)], 

[(l+V-65r^)J„-(6-l6^^)J.-10.I,]-[3/(l-r/)I„-(4-8/)I.-5I,] 
(III)  j  =|[^^2(^,i')A  +  2.r\/^;2(x''  +  r/^)cp,-(2xH.'/'-r/')Z(cp„A;,)  | 

+  3AVK!2(l-A:«)(p,-(l-2P)Z((p.,tO|]. 


64  —  326  — 

En  présence  de  ces  premiers  résultats,  Tidée  vient  naturellement 
à  Tesprit  de  chercher  à  reconnaître  combien  l'on  pourra  former, 
à  Taide  des  mêmes  procédés,  en  partant  à  chaque  fois  d'un 
nouveau  type  d'intégrale  double  convenablement  choisi,  d'équa- 
tions semblables  distinctes,  entre  un  nombre  déterminé  de  ces 
quantités  In,  J«,  parce  que  si,  par  hasard,  les  deux  nombres  étaient 
les  mêmes  de  part  et  d'autre,  l'expression  de  chacune  de  ces 
quantités  serait  alors  évidemment  de  la  même  forme  que  chacun 
des  seconds  membres  des  équations  ci-dessus  :  c'est-à-dire  qu'elle 
se  composerait  d'un  terme  algébrique  de  la  forme  ix^{x^^  k^)  A, 
^  désignant  un  polynôme  à  deux  variables,  et  d'une  expression 
linéaire  par  rapport  aux  trois  fonctions  elliptiques  relatives  aux 
éléments  (pj,  /i^,  A^  d'une  part  et  cpj,  A^,  k^  de  l'autre;  et  que  si,  au 
contraire,  le  nombre  des  équations  était  constamment  inférieur  au 
nombre  des  inconnues  d'un  même  nombre  fixe,  soit  2  par  exemple, 
les  dites  quantités  se  ramèneraient  toutes,  dans  ce  cas,  aux  mêmes 
éléments  que  tout  à  l'heure,  et  en  outre  aux  deux  premières 
d'entre  elles  Iq  et  Jq,  qui  seraient  alors  des  éléments  irréductibles, 
à  la  façon  des  trois  intégrales  elliptiques  de  Legendre  dans  le 
calcul  des  quadratures  de  différentielles  algébriques  de  la  forme 
f{x,  \/X),  X  étant  Un  polynôme  du  3«  ou  du  4«  degré. 

Or,  malgré  la  présomption  contraire,  c'est  la  première  de  ces 
deux  conjectures  que  l'événement  réalise  (*),  et  le  fait  se  produit 
pour  la  première  fois  quant  aux  huit  inconnues  Iq,  Jq,  ...  I3,  J3. 
Nous  ne  pouvons,  évidemment,  à  cause  de  la  longueur  de  sem- 
blables calculs,  former  ici  effectivement  ces  huit  équations,  ni 
même  les  reproduire  toutes  explicitement;  nous  nous  bornerons 
donc  à  rapporter  seulement  les  trois  suivantes,  qui  suffisent  pour 
indiquer  les  éléments  analytiques  qui  figureront  dans  l'expression 
des  huit  inconnues  In,  h  précitées,  lesquelles  équations  seront 


(*)  Ed  Tétat  actuel  de  la  question,  en  effet,  et  jusqu*à  complète  et  rigoureuse 
étude  du  problème,  cette  conjecture  n^offre  qu'une  probabilité  très  faible,  et  si 
elle  se  trouve  réalisiée  par  le  fait,  comme  le  montrera  la  suite  de  ce  travail,  ce 
résultat  est  dû  uniquement  à  la  forme  très  particulière  de  la  fonction  algébrique 

de  A^  savoir  SA^^n+i  (^2  __  ^sj  *  f^gi2  -\-  k^)  *  ^  qui  accompagne  en  qualité  de 
facteur  les  intégrales  elliptiques  Fi  ou  F2  dans  l'élément  des  quadratures 
envisagées  ci-dessus. 


—  527  —  65 

obtenues  en  partant  respectivement  des  trois   types  nouveaux 
d'intégrale  double  : 


2  ds    dt 

v7s\7î 


(140)  Y^^^IÇ  ^\8^t)[b{8  +  t^f)  +  ^m](s  +  t  +  m--f) 

(141)  i<^^^iÇ  Ç  (s-iy.lst-m^s+t-ms+t  +  rn-f)'  ^^ 

(142)  3<'>  =  |  pp(s-Os<(s<  +  »n^œ)(s  +  <  +  uj-/-)"'"^^. 


En  faisant,  pour  faciliter  la  lecture  de  ces  équations, 

;   7^  (^\  fc^)  =  2a;'  +  ^'k^  — 12&'  —  Sg^x^  —  (7  —  1  ^f)  k^  +  (4  —  3^*), 

5^3  (x^^  k^)  =  —  26x^  +  9x'k^  +  lUx'k*  —  15k^ 

—  (44  —  70/)a;^+  (58—  190^-)  j-^P  —  (9—  15^«))fc^ 
+  (-  32  +  37^2  +  10^^  —  20/)  X'  +  (30  +  40/)  k^ 

(143)  (  +  (42  -  47^2  _  10^*  +  20/), 

Jz  (^S  ^'')  =  16^«  +  8x*k^  +  Gx'^A^  -  30A;^ 

—  (2  +  40^2)  ^4  _  20^2^2^2  _  (21  -  60/)  k' 

—  (16  —  3/  —  30^^)  X'  +  (7  +  20/  —  30^^)  k^ 
+  (2  +  22^--  -  15^^), 

ces  trois  polynômes  en  x'^  et  i*  étant  tels  que,  si  on  les  confond 
sous  le  même  symbole  ^  (a:*,  A:*),  ils  vérifient  tous  les  trois  la 
condition  ^(1, — /2)  =  0,  les  dites  équations  s'écriront  alors 
respectivement  : 


ib. 


66  —  328  — 


(IV) 


Tableau  B 

[(2  +  bff  -  %0  Jo  -  (  9  -  265r«)  J.  -  17Jj 

-  [(1  +  ^f  -  %0 1>  -  (10  -  2V)  I,  -  I5I3] 
=  I  (-«^  J.  {A  4')  A  +  X  Vie  [2  (a;'  +  g'^)  9,  -  (2x=  +  f-  -  g')  Z  {%l 

+  3k  \/K  [{1  -  A:,)  cp,  -  2  (1  -  2A-*)  Z  (<p„  k,)] 

J 

[(2  +  ^«  _  5^^)  J„  +  (-  3  +  4/  +  10^^)  J.  +  (3  -  24^')  J,  + 14 

-  [(1  -  Ig^  +  ôg*)  f ,  -  (8  -  125r')  I,  -  7I3] 
(V)    !  =  ^  (x^,  (.T^  A:')  A  +  a;  V^  [  t  16x»  -  (12  -  ijr')  !•  (x*  +  J") 


-  !  16x^  -  (4  +  125^')  X»  -  (9  -  14^'  +  45r*)  i  Z (9,,*.' 

—  15^•V'K[(2A;'— l).(l-fc»)(p,  — 2(^-*  — ^•'+ l)Z(<p,.J-,i 


[(3r/=  +  2jr^ -6^«)  Jo -(3  + 10^^ -  26^^ J.  +  (8 -  3^^) J.+ H 
-  [3  (g*  -  g')  lo  -  (9  -  W)  I.  +  (6  -  17/-)  I,  +  7I3] 

(VI)  j  =  ^  (xj,  (A  }^)A  +  2a;V/9C  [  !  -  8x»  +  (1  +  8g')  [.  [x'+f] 

+  !  8x^  4.  (3  -  16^^)  X'  -  (2  +  Sjr»  -  8g*)  \  Z  (9,.  À-.)] 
!  +  l5k\/Kmk^-g'}.{l-k^(p,-]U'*-{l+ig')k'+f\Z{v,A] 


Mais,  si  nous  ne  pouvons,  à  cause  de  leur  longueur,  effectuer  ici 
les  calculs  d'intégration  qui  nous  fourniraient  par  cette  voie 
l'expression  explicite  des  huit  premières  quantités  I„,  J„,  nous 
allons,  à  la  place,  démontrer  rigoureusement  a  iwsteriori,  par  la 
seule  différentiation,  la  forme  du  résultat  auquel  nous  auraient 
conduits  les  calculs  précités,  en  nous  proposant  de  résoudre  la 
question  suivante  : 


—  329  —  67 

Problème.  —  Etant  considérées  les  deux  expressions^  savoir  :  d^une 
part  celle-ci 

(144)  I  =  alo  +  pJo  +  ïli  +  5J,  +  el,  +  nJ*  +  ^h  +  ^h  +  HI*, 

dans  laquelle  les  neuf  coefficients  a,  p,  . . . ,  E  sont  des  constantes 
numériques  arbitrairement  données;  et  d'autre  part  la  suivante 

\  V  S'   +  ^''  \  \  —  x 

(145)  I  +  ^'^  \^^  (S^  ^«  (^')  ^^  +  i^^  Z  (cp.,  K) 

+  ^'y  !  n  (cp2,  /io,  h\,)  —  TT  (qpi,  /?!,  k,)  \ , 

<iaw5  laquelle,  en  outre  des  notations  précédemment  convenues,  les 
symboles  §^,  J",  f  et /désignent  des  polynômes  de  deux  ou  une  variable, 
à  coefficients  indéterminés,  dont  Vindice  marque  le  degré  :  est-il 
possible  de  disposer  de  tous  les  coefficients  de  ces  polynômes,  ainsi  que 
du  deimier  coefficient  X,  de  manière  que  Von  ait  identiquement, 
c'est-à-dire  quels  que  soient  ceux  a,  p,  . . . ,  g  de\\ 

(146)  -^  =  -^  ? 
^  hxhk        hx  bk 


:  Avant  d'entreprendre  l'étude  de  cette  question,  montrons  tout 
d'abord,  afin  d'en  faire  comprendre  l'intérêt,  que,  si  elle  est  résolue 
affirmativement,  cette  réponse  équivaudra  en  fait  à  la  possession 
demandée  de  chacune  des  huit  inconnues  In,  Jn  précitées,  et  en 
outre  de  la  neuvième  I4. 

En  effet,  la  condition  proposée  (146)  équivaut  tout  d'abord 
à  celle-ci 

(147)  I  =  J  +  ip  (a;)  +  m  (A:). 

Mais  on  aperçoit  de  suite  que  chacune  des  fonctions  I  et  J 
séparément  est  nulle  lorsqu'on  y  fait  à  la  fois  x  =  0  et  k  =^  g. 
Cela  résulte  immédiatement,  quant  à  la  première  I,  des  défini- 


70  —  332  — 

Pour  le  dernier  tout  d'abord,  la  définition  (152)  de  R, 
rapprochée  de  la  formule  (27)  du  Théorème  I,  donnant,  en  tenant 
compte  des  expressions  (8)  des  fonctions  F,  et  F,, 

R  =  I X.  2ig'  !  n  (cpj,  h,,  A-,)  -  n  ((p„  h„  k,) 

1  X  rrVra;*  dx\  ^k  dk        C^rr  dx\,  ,      ,,,  2^  dkl 

on  obtiendra  donc  immédiatement  : 

(loG)     T — TT  =  S  X ^= —!=  =  X  (x*  +  A:*  —  7*)  — 7=— =• 

"^      '     hxhk        2  yx  vK  \/XvK 

Cela  fait,  pour  calculer  le  premier  terme,  nous  tirerons  de  la 
définition  (149)  de  A',  eu  égard  à  celle  (4)  de  X, 

ZA'  =  l  {X  \/r^^)  +  1 1  {k^  -  X»)  +  1  i  (g^  _  A;^)  -  1  ?  {g'^  +  k'], 

,,„>       bJA'  _  ,  /_J__        _1 1       \  _  kV 

^^°''         bk     ~      \k^  —  x^^k^  —  g^        k^  +  g'^J  —  17  ' 

en  faisant  : 

U'  =  (F-  -  x^)  (k'-  -  g^)  {k^-  +  g''), 

V  =  (A:^-/)  (F+^'')  +  {k'+g-'-)  (fc'-x»)  -  (i-^-x')lfc'- 
(158)  (         =  i^  +  2i/'^fc^  -  !  g^g'^  +  {g'^  -  g'-)  x'  i 

=  (k*  +  ^2g"-k'  +  g'*)  -  ]  (g'*  +  f-g")  +  x»  i 

=  (^-^  +  r/0^  -  ;  9"  (9" + 9') + ^'  ; = (^-^ + 9y - (9*  -^ 

Nous  aurons  donc  alors,  par  le  moyen  de  celte  valeur  (157) 
de    ■ .    ,  d  une  part, 


.^4Ypv  +  .u.^), 


—  333  — 


71 


expression  pour  laquelle  les  défloitions  .(149)  de  A'  et.(lS8)  de  U' 
donneront 


tA' 

U' 


<159) 


X\J\  — X 


-k')(9"+k') 


—  k 


i3"-  +  ^')  s/ if  -  ^')  07"  +  k')   \/k^  -  X' 
-  k 


(g"  +  fc')  Vk 


??e, 


en  faisant  de  nouveau 


<160) 


0  = 


X 


v/— 


X' 


\Jk^  —  x"-  ' 


€t  qui  deviendra  donc  successivement,  par  le  moyen  de  cette 
valeur  (159)  puis  de  celle  (158)  de  V  : 


5.  PW 
hk 


i-0P'^'  +  2"'oi 


<i6i)  ; 


U'         5P' 


\/K         9"  +  f^' 

~  S/K  V    A-*  +  /^  ^  "^  P  +  ^"  b.  A-*. 


Or,  la  définition  (150)  de  P'  donnamt 


P  = 


P' 


bP' 


§^2  (x=,  Ic^)  =  f'  (^^V  +  (P'x^  +  £')  ^-^  +  (a'x*  +  b'x^  +  n'), 

ï'^-^  +  !  -  ig'  +  (P>*  +  e')  i  -  ^•^^S-'^'f^ , 


XXVII. 


=  2tV>;'  +  (P'x°-  +  e'), 


23 


72  —  334  — 

l'expression  précédente  (161)  deviendra  donc,  en  y  remettant  ces 
valeurs,  ainsi  que  celle  (158)  de  U', 


bP'A'       -  ke 


p'  (A;«  +  g'■^)  -  (x«  +  ^")  X 


(t'A;'  +  (-  f'<f  +  P'J^'  +  €')  +  ^^ 

(162)  (  1 

+  2  (A;' —  a;*)  (A^  — /j  (2t 'P  +  p'^t*  +  €*) 

en  faisant  encore  une  fois  : 

(163)  j  -{x'  +  g'^)  !  T'A*  +  (-  ïy*  +  ^'x'  +  €')  ! 

D'autre  part,  si  Ton  se  rappelle  la  définition  de  la  fonction  ellip- 
tique de  deuxième  espèce  Z  (w,  A:),  savoir 

Z  (u),  k)  =  \    k^  sn*  (tu,  k)  dtu, 

la  définition  (151)  de  Q,  donnera,  en  tenant  compte  toujours  de 
celles  (28)  des  éléments  i,  et  cp^, 

064) i  _,wE(i;±fM.-,+^,^^^; 


—  335  —  73 

Or,  quant  au  dernier  facteur  ^ ,  ayant  {k^  étant  indépendant 

de  k) 

b.  sn*  q) 

(165)    n:^!^  =  ïi^:^.-»  ïp ,      d'où 


b.  sn^jpj 6.  sn'  (pj  bq)j         ,,  ,        bcpj 5^ 

bk  6q>j      bi   '  bA;         :2  sn  q)j  en  (pg  dn  (p,  ' 


nous  tirerons  successivement  de  la  deuxième  ligne  (28) 


sn«  (92,  *,)  =      g^^j^i  ^  ' 

en'  (cpj,  Aîj)  =  1  —  sn»  ((p^,  i-»)  =  1  —  ~  l^f^^ 

_  (9"  +  A;')  +  (g'  -  k')  1 

-  i/"  +  *'  ~9"  +  k'' 

dn»  (9j, ^j)  =  1  -  A|sn'(<pj,ie)  =  1  —  l^_^  ~g'^+'k' 

(x'  -  g')  (g"  +  k')  +  {x^  +  ff")  ((/'  -  fc') 
(a;' -P*)  (</''  + A:') 

~  '  {^' -  9')  (9"  +  ^') 

(9\+9')^-  (.0'+.9')*'  ^'  -  i* 


(X'  -  5r«)  ((,'«  +  F)  (x'-g«) (.</'»+  P) 

A*  — a;' 


sn*q)2cn»q)îdn*q)j  = 


(.9*  -  «*)  (i/"  +  Ar»)  ' 

—  (.9'  —  k^)        1  A;»  —  a;« 


-  («y'  -  A:')  (A;'  -  a;') 
(5' -  a:*)  (</' +  A;y    ' 


b.  sn»  (Pj  _  (,7"  +  A:n  +  (,,7«  -  F)  2^.  _  _  2A- 


bk  (^"  +  A:'J»  -'"        («/'»  + A;')" 


72  —  334  — 

l'expression  précédente.  (161)  deviendra  donc,  en  y  remettant  ces 
valeurs,  ainsi  que  celle  (158)  de  U', 

6P'A'       -kQ 


bk 


= -^  [\P' {le' +  9")  -  {^' +  9")  X 


\'k'  +  (-  -^r  +  P'^^  +  €')  +  ^^ 

(162)  /  '  1 

en  faisant  encore  une  fois  : 

(163)  j  -{x'  +  g")  \  Yk'  +  (-  Yg"  +  p'x'  +  e')  ! 

D'autre  part,  si  l'on  se  rappelle  la  définition  de  la  fonction  ellip- 
tique de  deuxième  espèce  Z  (tu,  k),  savoir 

Z  (tu,  k)  =  l    k^  sn*  (tu,  k)  dtu, 

la  définition  (151)  de  Q,  donnera,  en  tenant  compte  toujours  de 
celles  (28)  des  éléments  k^  et  qpj, 

(.64) i  -,WK(ï;±fM.')+^^=^; 


bcpî 

b. 

sn*cps 
bk 

bk 

'2 

sn 

q>2 

cnqpg 

dn 

q»,' 

—  335  —  75 

Or,  quant  au  dernier  fadeur  ^ ,  ayant  (fcj  étant  indépendant 
dek) 

„.      5.  sn^  <p;  _  h.  sn'  y,  Sq),         ,, 
^^'^^  bk 6^;~5F'       '^*'" 

nous  tirerons  successivement  de  la  deuxième  ligne  (28) 

sn»  ((Pe,  *2)  =        V»^p      ' 

fg»    jfcï) 

en»  (<pj,  ij)  =  1  -  sn«  {<p„  A-,)  =  1 g^^k^ 

(9"  +  k')  +  (g'  -  k')  1 

-  g'^  +  k'  -  g'^  +  fc«  ' 

dn»  (<p„  Aj)  =  1  —  ft|sn»(<ps,t8)  =  1  —  '^_  i       >/_!_  ;^» 

(:r»  -  ff»)  (ff"  +  A;»)  +  (x'  +  gr")  (y»  -  fe») 
(a;'-<7')(^''  +  A:») 

(.9' + </')  a^  -  (g' + g")  k'  X»  -  k* 


(X»  -  5r»)  (^'»  +  A»)  (a;»- </»)  (.9-»+  P) 

A*  — «« 


((/»  -  x»)  in''  +  i-»)  ' 


,         ,      ,  j  —  (9»  —  A;»)        1  A:»  —  a:» 

sn'<p,cn»«p.dn»<p,  =     ^,-  ^  ^,     ^^.r+p  (^^  _  ^.^  (y.  ^  p^ 

_  -  (ff'  —  A:')  (A:»  —  a;') 
~    (/- a;»)  (v"  +  A»)'   ' 

î>-  sn»  (p,        (y"  +  A:»)  +  (g'  -  A»)     .  _         2A- 

bk  (g"  +  k')'  {g"  +  k'r' 


74  _  336  - 

et  nous  en  conclurons  dès  lors  pour  la  valeur  précédente  (165) 

hq>t  (.'/'*  +  h-^f k  s/g*  -  x^ 


^^  t,  i\lf^~k^  Sjk^  —  x'        t  \'g^  —  k^  s/g"^  +  jfc«  \/k*  -  x»  " 

Gela  fait,  reportant  à  présent  cette  valeur  dans  celle  ci-dessus 
(164)  de  r¥-  >  et  tenant  compte  en  même  temps  des  définitions  (4) 
de  K  et  (139)  de  SCi  nous  trouverons  alors 

^Y-  =  ix s/l  —  x"  \/g^  —  x^  X 


(166) 


bk 

'^  -I- g"  f  tr-n   .     f^  (^')    k'-g'^      k\/f—J* 

=^^  ((X' +  .' V,  (x^)  +  M.')  I^ff.)  4j 
^((-*  +  g'')/-e(^')  +  /3(^^)|^), 

eu  égard  à  la  définition  (160)  du  symbole  0. 

Ces  deux  expressions  (162)  et  (166)  étant  ainsi  obtenues  donne- 
ront maintenant,  en  les  ajoutant, 

(167)    ^  ^^'^' +  Q'^  =  ^  (s^3  (X',  A')  +  (^  +  i,')  A  (^)  +  1^'). 

en  désignant  par  §^,  (a;*,  A')  le  nouveau  polynôme  en  a;'  et  k^  : 
(  168)    §r,  (x^  t=)  =  -  (a;»  +  (/'«)  g^,  (x\  -  g'^)  +  ^  {x^)  {k'  -  g^). 

Or  ce  polynôme,  étant  considéré  par  rapport  à  k^,  deviendra 
divisible  par  A^  +  g'*,  si  l'on  a 

0  =  ^,  (A  -gl  =  -  ix'+ g'')  ^,  (a;',  -  </")  +  f,  (x»)  (-(;'»-  /) 

=  -  (^+  S'')  ^»  (a^',  -  g")  -  A  (ûJ»), 


-  337  —  75 

condition  gui  détermine  complètement  le  polynôme  /*,  (x*)  et  lui 
assigne  l'expression  : 

fz  (^')  =  -{^'  +  <J'*)  S^e  (^^  -  9'% 

(169)  <  ^'""^      ^^^^,j 

f  x^  4-  q'^  ^^       S^^  («^  1      9  )• 

Supposons-la  donc  remplie  :  les  égalités   précédentes  (168) 
puîs-(169)  donneront  alors 

^^r^  =  A  i^')  -=  -  (^^  +  9")  ^2  (^^  A:^), 

valeur  qui  étant  remise  dans  l'égalité  ci-dessus  (167),  la  transfor- 
mera dans  la  suivante 

(170)1  ^  -(a;'  +  i/")^.(^',~?")] 

=  ^  03  (x«,  A:'), 

en  faisant  encore  une  fois,  en  tenant  compte  de  la  définition  (163) 
du  symbole  ^3  (x*,  k^)  : 

«3  (x^  ^»)  =  ^3  (X',  k')  +  (x«  +  (j'^)  !  A  (x')  -  ^,  (x«,  -  ^•«)  î 

(171)/  -  (X*  +  /')  1 T 'fc'  +  (-  ry^  +  ti'x^  +  €')  i 

+  2  (A;'  -  X»)  (fc'  -  <;«)  !  if'k'  +  (p'x»  +  e')  t  ] 

f  +  (^'  +  â'")  !  A  (^')  -  ^«  (•^',  -  9")  i  • 

Cette  dérivée  première  en  k  étant  ainsi  calculée,  nous  en  dédui- 
rons, en  la  différentiant  de  nouveau  en  x  : 

i   b»  (P'A'  +  Q')  _  _b  A  (P'A'  +  Q')\  _  -J  b.  0(D3  (X'.  F) 

\         bx  bk  bx  V         bk         J        v/ï?  bx 

(172)  '  ^  /        \  «^ 


76 


—  338  — 


Or,  la  définition  (160)  de  0  donnant  successivement 


1 


2 


le  =  ix  +  ^i{i  —  x^)  — 

b.lQ 


lnk^ 


-x«), 


bx 


1  +  -^^- 


—  X 


¥ 


X' 


1 


X' 


X' 


1 


x^  —  k'' 


xW 

x^X. 


xX  * 


en  faisant  de  nouveau 


1  W  =  {x^  —  1)  {x^  —  k^)  +  (x^  —  k^)  x'  —  x'  (x'  -  1) 
(173)  )        =  Ix^  —  il  +  k^)  x^  +  A;M  —  **-^*  +  ^' 

on  aura  donc  encore,  par  le  moyen  de  celte  expression  de  -^ — , 


50 
hx 


r^  =   0 


bx 


Jl 


X 


v/rr 


X' 


W 


W 


Sjk^  —  x^   ^.  (l  —  ^')  l^»'*  —  -^'l 


\J\  —  x^  {k^--x^)V 


valeur  qui  étant  remise  dans  Tégalité  précédente  (172),  en  même 
temps  que  celle  (160)  de  0,  la  transformera  successivement  dans 
la  suivante  : 


bx^k 


— A- 


x 


V' 


X-*  bOa 


+  <i>,{^,¥) 


w 


(174) 


-k  -x(l-x')     bO,^  cr   ,    »3  f-^'-  fcM  } 

b0 


\/xVk 


2^' (^*  - 1)  s:^  + 


0,  (x».  Jfc')  ' 


X»— *« 


—  359  —  77 

La  valeur  du  premier  terme  de  Texpression  cherchée  (155)  étant 
ainsi  calculée,  nous  obtiendrons  évidemment  celle  du  second  terme 
par  des  moyens  tout  semblables. 

Calquant  donc,  en  quelque  sorte,  nos  procédés  ainsi  que  nos 
notations  sur  ceux  et  celles  employés  dans  le  calcul  précédent, 
nous  tirerons  de  même  de  la  définition  (149)  de  A" 

lu!'  =  1/K  +  /x  +  i  i(P  -  ^')-\l  (1  -n 


1  h.  lu!'        1                X                 X 

\     hx           X        k^  —  x^        1  —  X 

'         -xf^       ^     1     M 

V 
—  x^„, 

Vx»        K^       x^    '    1  —  xV 

«n  faisant  encore 

U"  =  x^  {k^  —  a:2)(l  -  x% 

V"  =  (k^  —  x^)  (l  —  x'')  —  (1  —  x'')  x"  +  x"  (P  —  x^) 
"(175)  <  .  , 

'  ^         =  j  ^'2  —  (1  +  ^'2)  a;2  +  a^M  -  ^'  +  ^'^'  =  'fc*  —  2j;2  +  a;* 

=    (^2   __    1)   ^.   (l    _  9^2    J^  ^4)    _    (^2   _   1)2   J^  (^2   _   1)^ 

et  nous  en  déduirons,  comme  plus  haut,  d'une  part, 

..  P"A"  ^  ^„/p„  b^'  _^  5F'N  ^   ^„  /p„  î^'  +   bP;  2, 


hx  \         bx  bx  J  \       U"        b.  x^ 


expression  pour  laquelle  les  définitions  (149)  de  A"  et  (175)  de  U" 
donnant  cette  fois 


]    U"  ^     \/l— .-c* 


1 


v/lTT^»  X*  {k'  _  X»)  (1  -  x«) 
(176)  \  ^  _ 

1      v/K  -1    Vk 


1  —  X»  y'i  _  x»  \/A;»  —  x'         ^*  —  1  \/X 


78 


—  34©  — 


etgni  deviendra  donc  encore  successivement,  par  le  moyen  de 
cette  dernière  valeur  (176),  puis  de  celle  (175)  de  V", 


S.  P"A" 
bx 


v/x 


bP" 

-  P"V"  +  2U"  ^ 


X' 


(177)  ( 


v/x  V      a;»  —  1  "^     X»  —  1  6.  xV 


Vx 
Vx 

V/K 


1.2   1\  Xp» 

pa  (^2  -  1)  +  ^^ i  ]  +  2U"  ""^ 


X' 


1 


b.a:^ 


-^[(^"^"-'^+^'^-^^:^)  +  '''"S 


Or,  la  définition  (150)  de  P"  donnant 


P" 
P^^ 


11 


bP 


=  J2  (^S  J^)  —  et"  (a^f  +  (P"A:'  +  b'K  +  (t"^^'  +  €"A^  +  r\'% 
=  ct"^^  +  î  et"  +  irx'  +  6")  I  +  ^5%X  ' 


l'expression  précédente  (177)  deviendra  donc  encore,  en  y  remet- 
tant ces  dernières  valeurs,  ainsi  que  celle  (175)  de  U", 


bx 


=  _VK 


VxL 


(178) 


P'<{x'—l)  +  {k^-  1)  X 

(a"x^  +  (a"  4-  p"A;«  +  b")  +  2iiliÇ 

+  2x«  (x»  —  A:»)  !  2a"x»  +  (P"jt«  +  ô"): 


=  _Vk^ 


V|(j,(....)  +  (^l^i)A(Ui)), 


—  341  —  79 

en  faisant  encore  une  fois  : 

(179)  +  (A»  -  1)  !  a"x*  +  (a"  -f  ?"*»  +  b")  j 

(  +  2x»  (x«  —  k^)  (2a"x»  +  p"fc«  +  b"). 

D'autre  part,  la  définition  (151)  de  Q"  donnera,  comme  plus 
haut,  eu  égard  aux  valeurs  (28)  des  éléments  q>,  et  2;,, 

Or,  la  valeur  du  dernier  facteur  -^  sera  fournie  aisément 

encore,  le  module  k^  étant  indépendant  de  x,  par  l'égalité 

h,  sn'  qpt 

&.  sn*  q)t  6.  sn*  qpi  bqpi  ,,  ,  bqPi  bx 

bo:  bqpi        bx  '  hx  i2  snqpi  cnqpi  dnqp/ 

en  tirant  successivement  de  la  première  ligne  des  égalités  (28) 


—  x^ 


î  sn^cPuAJ  =  Y~^^' 


—  JC* 


en'  (cPn  k,)  =  1  -  sn^  (cp^  k,)  =  1  -  j-37^ 

^  (1  —  x^)  +  a;^  _       1 
~         \—x^        —  1  —  x^' 

dn*((p„^^)  =  1  -  iî  snMcPn  A-,)  =  1  -^^^  j=^ 

>  (1  _  a:^)  —  (1  —  P)  x^  jt«  _  a:* 


^^2  (1  —  a-*)  A:^  (1  —  x^)  ' 

^«  sn^  cp^  ^  (1  --  x^)  +  :r'  ,_  ç,  .  —ix 

bx  (1  —  x^y      ^      ^^  "  (1  —  ^')*  ' 


80  —  342 


car  on  trouvera  ainsi  sans  peine,  au  moyen  de  ces  dernières 
valeurs  et  eu  égard  à  la  définition  (4)  de  X  : 

b(p^  _      (1  —xy      ^  ik _  jk_ 

^x   ■"      ix  s/k^  —  x^  ~"  \/n^^T«  Sjk^  —  x^        s/X  ' 


2 

k{[^x^y2 


3 


Remettant  donc  à  présent  cette  dernière  valeur  dans  celle 
obtenue  tout  à  Theure  (180)  pour  -^,  celle-ci  deviendra 


i  6Q" 

(181) 


Cela  fait,  les  deux  expressions  (178)  et  (181)  étant  ajoutées 
donneront  maintenant 


J,(Ak*)  +  {1^-  !)/.(*')+  ^^ 


nm\    b(P"A"  +  Q")  v/K 

en  désignant  par  J^  (a^,  A*)  le  nouveau  polynôme  en  a^  et  A:*  : 

(183)  J,  {a^,  ¥)  =  (À:^  -  1)  J,  (1,  ^^)  ^f,  {là)  x?. 

Or,  ce  même  polynôme,  considéré  par  rapport  à  ic*,  deviendra 
divisible  par  ic*  —  1,  si  Ton  a 

0  =-  7.(1, A:^)  =  (^^-l)72(l,A:^)-/3(n 

condition  qui  détermine  complètement  le  polynôme  f^  (A:*),  et  lui 
assigne  l'expression  : 

(184)  /3 (^•*)  =  (^^  -  1)  7, (1, A:%     d'où      •{^,  =  -  7,(i,n 

Cette  condition  étant  donc  encore  supposée  remplie,  les  égalités 
précédentes  (183)  puis  (184)  donneront  alors 

^^^^  =  -/s  (A^)  =  -  (A:*  -  1)  7,  (1,  n 


—  343  —  81 

valeur  qui,  étant  remise  dans  Tégalité  (182),  la  transformera  dans 
la  suivante 

1  b(P"A^  +  Q")  ^  _  ^  []yA^M^)  +  (i^-^)/^m 

(185)'  ^_  -(**- 1)5.(1,^=0  J 

en  faisant  encore  une  fois,  eu  égard  à  la  définition  (179)  du  sym- 
bole J,  (a:*,  k^)  : 

V3  ix',  k')  =  73  (A  J^  +  (k'  -1)1/,  (i')  -  7,  (1,  k^)  i 

-  [%{x^k?)(x^-l)  +  (k'-l)\a'•a^+(a"+?"i*-\-b'<)\ 
l  +  2a:»  (x»  -  P)  (2a"««  +  p"i»  +  b")] 

!  +(fc*-i)!/.(fc')-7.(i,^)i. 

Ce  résultat  acquis,  il  nous  faut  di£férentier  à  nouveau,  en  k, 
cette  expression  de  la  première  dérivée,  en  x,  que  nous  venons 
d'obtenir.  Il  convient  donc  de  mettre  en  évidence  le  facteur  de  \/X 
indépendant  de  k,  en  récrivant  la  dite  expression  sous  la  forme 

le  nouveau  symbole  H  tenant  lieu  dès  lors  de  la  quantité 

(187^       H  =    v^'^    =  V.9^^^  y/^'^n» 

^  V*^— x*  s/k^  —  x^ 

auquel  cas,  la  différentiation  en  question  nous  donnera  : 

y  (P"A"  +  Q")  _  b_  /&  (P"A"  4-  Q"y 

bx  bk  bk  \  bx 

,.  —1       b.H^^iAk^) 

<^««>  ;  =  vr^  — ^F^ 

1      ^H^  +  V3(a:',A')g). 


\/rzr^V    ^*       -sv-.-/  j)i 


82 


—  344  - 


Or,  la  définition  (187)  de  cette  quantité  H  donnant 


b.m 

bk 


—  k 


+ 


=  k 


9»  —  A^  ^  jr"  -t-  **       k'  —  x' 
_}. _1 1_A 

1^  _  ^»   +   ^-*  ^  gi  k*  —  3?) 


k.W 


11 


—  {k^-^jH' 


en  faisant  de  nouveau 


W" 


(189) 


\         = 


(fc» + ^")  (k'  -x^)  +  {k'  -  i^)  (4»  -  9')  -  {k'  -  ff)  (i*  4 
!  **  +  (<;'  -^»)  A'-  j,V  i  +  I  fc^  -  (a;'  +  .v')fe*  +  / 

=  A;*  -  2x'4-' -  1  (e,"  -  ^')  x' -  ^V"  ! . 


on  aura  donc  de  nouveau,  comme  plus  haut, 


hk 


H^  =  H 


AW 


ff 


_       \JK         —  A-W" 


6A;  "  _  (A»  _  a?)  [^ 

—  A;W" 


V/A 


*  r^s  (A-»  -  j»)  K 


VK  {k^  -x^)\' 


valeur  qui,  étant  remise  dans  l'égalité  précédente  (188)  en  même 
temps  que  celle  (187)  de  H,  la  transformera  successivement  dans 
la  suivante  : 


y(P"A"f  Q") 
hxhk 


—  I 


(190)  / 


—  1 


V/K(A-»-j 


^    -  ^^''3  24  ^-^a''-%i-')^'W"- 


Vx  L\/k    î>-  ** 


A-*  — x* 


V/KJ 


-  A- 


V/XV/K 


,.  bV, 


«JK   "  '  »   _)_  J3  (•''  1  "^  )  " 


"n 


b.A' 


X*  — A- 


.: 


—  348  —  85 

Ayant  ainsi  calculé  successivement  les  trois  termes  de  Texpres- 
sion  (155),  nous  aurons  donc,  en  ajoutant  les  trois  égalités  (174), 
(190)  et  (156),  réduites  à  leurs  premiers  et  derniers  membres, 

(  _b^[ k__  f   .    ,        bd),      d),  (j*.  J^  W" 

b.r  bk  ~  y'x  y/K  V  ^  b.x»  "*"      x»  —  i» 


(191) 


en  désignant  encore  une  fois  par  0^  et  V,  les  nouveaux  polynômes 
en  X*  et  A:* 

(D,  (x\  k^)  =  Sx'  (x^  -  1)  ^\  -  2K  ^,  +  X  (a:'  +  A;»  -  f), 

(192)      M'^  (x^  i-*)  =  03  (x\  k')  W  -  V3  (a,',  F)  W" 

=  03  (x»,  A')  (x*  —  SA-'x»  +  4') 

-  Y3  (x',  A;^  !  i^  -  2x«A,-'  -(s"-  </)  x'  +  9Y  i , 

eu  égard  aux  définitions  (173)  de  W  et  (189)  de  W". 

Or,  le  second  de  ces  polynômes  ¥5  (x*,  A,-*),  considéré  par  rapport 
à  X*,  sera  divisible  par  x*  —  A;*,  si  l'on  a,  quel  que  soit  A:*, 

0  =  V,  {h\  k')  =  03  (A:',  A;*)  (-  k'  +  A;») 

-  V3  (AS  k')  l-k^-ig-^-  g^l  k^  +  gY  \ 
=  -  03  (k\  k')  {k*  -  k') 

-\.  H>,  {k\  i-')  1  A;^  +  (</"  -  g')  k^  -  gV 
=  _  03  (k\  A?)  (A*  —  1  )  A-« 

-\.^^(k\k^){k^-g*){k^^g''), 


.'2   I 


84  —  346  — 

condition  qui  pourra  êlre  écrite  aussi  bien,  en  divisant  par  le 
produit  ifc*  (V  —  1)  (A?  -  g^)  (k*  +  g"*)  : 

(^lao;  u  —        ^^j  _  ^,^  ^^,  ^  ^t)  -t-  ;;^ ^;t»  —  l)  • 

Calculons  donc  les  deux  polynômes  en  P,  03  (F,  k')  et  M'a  (F,  Ar*). 

Quant  au  premier,  la  définition  (171)  du  symbole  0,  (x*,  k*) 
donnera  immédiatement 


<»3  (^S  i-')  =  [^^  (^',  ^*)  (^-^  -1-  i/'*)  -  (4* + <7'')  t  ï'^-'  +  (  -  </'Y  +  P'fc* + 0 1 

=  (A;» + 9")  [^^  (*',  ^')  -  !  T'i»  +  (-  g'W-h  P'A» + «O  ! 

+  !  A  (^')  -  ^^  (k\  -9^  i  ] 

=  (^-' +  /')[!  (a' +  r  +  T")  **+ (fe' +  0  ^' + 1' i 

-  !  (P'  +  t')  ^«  -  -î'g"  +  €'  I  +  A  (A;") 

-  1  (a'k*  -  ^'g'^k'  +  tV*  +  Vk^  -  t'g"*  -\-j\'\] 

=  (k'  +  ^")  [P'A;*  (^*  -  1  +  </'*)  +  6'  (*«  - 1  +  (y'«) 

4-  T'  !  (k'  -  g'*)  -  (k*  -  g'^  I  +  f^  (k')  ] 
=  (le'  +  ?'0  [(?'*'  +  e-)  (A*  -  1  +  <^") 

+  ï'  (k'  -  g")  I  (k'  +g'»)-\\+  f,>Xk*)] 
=  (k'  +  g")[]m'+^')  ^^'(k»-g'^)\]k^-(l-^r)\ 

=  ik'  +  9")  [  I  (P'  +  tO  k*  -  (^'  -  €')  i  (k'  -  g')  +  /•.  (k*)], 
et  par  conséquent  : 


—  347  — 


85 


Semblablement,  la  définition  (186)  du  sjTnbole  V,  (x^  k') 
donnera 

V3  (A;«,  k')  =  [y,  (k^  k')  (k^  -  1)  +  (P  -  1)  I  (a"  +  P")  f^'  T  (a"  +  l>")  Il 

=  (P  -  1)  [  j  (a"  +  P"  +  ï")  k*  +  (b"  +  e")  k^  +  n"  ! 

4- 1  (a"  +  p")  P  +  (a"  +  b")  ! 

+  ]A  (^•*)  -  (a"+  P"*»  f  T"A;*  +  b"  -h  €'X-«  +  n")  I  ] 
=  (Â-^  -  1)  [  !  o"  {k*  +  k>)  +  n*  +  b"k'  i  -r/,  (A«)  ] 
=  (A-«  -  0  [k>  I  a"  (k'  -\.  1)  +  p'%^  +  b"  1 1/,  (A;'')  ] 
=  (P  -  1)  [A''  1  (a"  +  p")  i"  +  (a"  +  b")  !  +/,  (A;«)  ], 

d'où  par  conséquent  : 


(195) 


M^  =  !  (a"+  P")  *«  +  (a" 4-  D")  !  +4^1^  • 


ifcii  (A;:»  _  1) 


En  retranchant  donc  l'égalité  (194)  de  cette  dernière  (195),  la 
condition  (193),  qu'il  est  nécessaire  de  remplir  pour  arriver  à  la 
forme  voulue,  deviendra  tout  d'abord 


0  =  — 


+ 


(P'  +  ï')  A*  -  (9'Y  -  e")  + 


(a"+p")A:«  +  (a''+b")+-^^ 


Cela  posé,  pour  plus  de  précision,  faisons,  comme  pour  les 
polynômes  ^,  (a;«,  P)  et  J,  (i»,  k')  (150), 


(196) 


f,  (x«)  =  e'x'  +  rx«  +  r, 
/,  (ji-î)  =  e'x-^  +  i"k^  +  i". 


86 


—  348  — 


En  récrivant  simplement  X;*  à  la  place  de  a?  dans  le  premier 
trinôme,  puis  effectuant  les  divisions,  la  condition  en  question  sera 
donc  définitivement 


0  =  — 


+ 


(P'  +  T')  A-»  -  (i^'^'  -  €■)  +  {%'k'  +  (ey  +  r-)  +  A^^jj 

(a"  +  p")  À-'  +  (a"  +  5")  +  (^e"A*  +  T  +  Çj 


=  [-  (P'  +  T'  +  Ô')  +  (a"  +  P"  +  6")]  t* 

+  [(9'^'  -  '')  -  (ey  +  O  +  (a"  +  6")  +  rj  -  A^^  +  ^, 

et,  devant  être  remplie  quel  que  soit  A;',  elle  équivaudra  par 
conséquent  en  fait  aux  quatre  suivantes  : 


(197) 


0  =  -  (P'  +  ï'  +  e')  +  (a"  +  p"  +  6"), 

0  =  C/'^'  -  e')  -  0/'6'  +  r)  +  (a"  +  h")  +  r, 

0  =  /,  0/-)  =  e'j7'  +  l'y'  +  ^'. 
0  ==  H". 


Les  deux  premières  détermineront  deux  des  coefficients  des 
trinômes  (196)  en  fonction  des  autres,  soit  par  exemple  G"  et  Z", 
en  leur  assignant  les  valeurs  : 


(198) 


6"  =  (p'  +  T'  +  G')  -  (a"  +  p"), 
'  r  =  -  {g•'^'  -  t)  +  (si'Q'  +  t)  -  (a"  +  b"). 


Gela  fait,  en  tirant  de  même  de  la  troisième  la  valeur 

£'  =  -  (QY  +  ly), 

l'expression  du  premier  trinôme  (196)  deviendra 

f,  (.r-)  =  (b'x*  +  l'x"-)  —  (ey  +  l';/'-) 
=  6'  (X*  -  f,*)  +  r  {X»  -  g^) 
=  [6' (.r^+«7«)  +  l'J(a;« -(,«). 


-  349  —  87 

et,  dès  lors,  on  aura  à  la  fois,  eu  égard  à  la  quatrième  condi- 
tion (197), 

d'où  il  suit  qu'en  tenant  compte  des  valeurs  précédemment 
acquises  (169)  et  (184),  les  deux  quantités  Q'  et  Q"  (151)  devien- 
dront elles-mêmes  respectivement  : 


'2 


Q'  =  ix  \/sc[i^'  +  9")  I  ^'^  +  O/'e'  +  r)  j  cp, 

(199)  i  -S^A^^-9")^(<P,.K)l 

Q"  =  ik\/K  [-(1  -  P)(e"A:2+  Dcp,  _  7,(1,  t2)Z(cp,,i,)]. 

Cela  fait,  la  condition  proposée  (193)  étant  ainsi  satisfaite,  nous 
aurons  maintenant,  en  effectuant  la  division, 

Y^{X  ,K  )    yy     .a    i2\ 

^2  ^2  ^4\''    y'^Ji 

cette  dernière  fonction  ¥4  étant  encore  un  polynôme  du  quatrième 
degré  en  x^  et  i^,  et  par  conséquent  l'expression  précédente  (191) 

de  V— vT  se  trouvera  bien,  comme  on  le  voulait,  réduite  à  la  forme 

le  symbole  TT^  désignant  un  nouveau  polynôme  du  quatrième 
degré  en  x^  et  k^. 

En  se  reportant  à  l'expression  antérieure  (148)  de         ,  ,  on 

voit  donc  que  la  condition  originairement  proposée  par  l'énoncé 

52J  52J 

même  du  problème,  savoir  z—rj,  =  5r~xl»  ^^^^  vérifiée  à  l'aide 

de  la  simple  identification  de  deux  polynômes  à  deux  variables  du 

4*  degré,  c'est-à-dire  en  établissant  un  nombre  ^  5. 6  =  5. 3  =  15 

XXVIL  "  24 


88  —  350  — 

d*équations  entre  les  coefficients  des  termes  correspondants 
dans  les  deux  polynômes,  équations  linéaires  par  rapport  aux 
inconnues,  à  savoir  les  coefficients  indéterminés  des  polynômes 
§^2'  Ji^  fï-fi  ^t  la  constante  X  de  la  quantité  J,  mais  qui  ne  seront 
pas  homogènes  par  rapport  à  ces  inconnues,  du  moment  que  les 

seconds  membres  seront  les  coefficients  de  la  dérivée  r — t-t  , 

Qx  o^* 

c'est-à-dire,  en  fait,  ceux  de  la  quantité  I  elle-même  qui  sont 
supposés  donnés. 

Pour  que  le  problème  soit  possible  et  déterminé,  il  faut  donc 
qu'après  toutes  les  déterminations  déjà  effectuées,  nous  disposions 
encore  de  15  coefficients  indéterminés  dans  J,  et  de  quinze  seule- 
ment. Or,  tel  est  bien  effectivement  Tétat  actuel  de  la  question,  car 
il  nous  reste  uniquement  les  quinze  coefficients  disponibles 

(      a',    p',    t',  ^.    e',    xi,    e',    r, 

lesquels  permettront  Tidentification  demandée  et  seront  alors 
complètement  déterminés  par  elle,  de  la  façon  que  nous  venons  de 
dire,  en  fonction  des  valeurs  arbitrairement  données  des  coeffi- 
cients a,  p,  . . . ,  H  de  la  quantité  I. 


Si  Ton  veut  symboliser  commodément  le  système  des  quinze 
équations  linéaires  sur  lequel  repose  la  détermination  en  question, 
il  faudra  poser,  suivant  le  mode  de  notation  de  TAlgèbre  Supé- 
rieure moderne, 

x^  ==  u,  k^  =  V,  i  =  w; 

et  alors  le  polynôme  TT^  (a:*,  P)  de  l'expression  précédente  (200) 
représentera  une  forme  ternaire  du  4®  degré,  telle  que 

n,(.«,F)  =  V  <^,„.„«vv,      I  ;.»'.«  =  0,1, 2. 3, 4, 

fini  (  /  +  m  +  w  =  4. 

le  coefficient  c^/.,„.„  étant  une  fonclion  linéaire  et  homogène, 
complètement  déterminée  par  la  série  des  opérations  que  nous 


—  351  —  89 

avons  indiquées,  des  quinze  coefficients  seuls  disponibles,  c'est- 
à-dire  telle  que 

C^/.m.n    =    <i>i,.n,n    (o.\  ^\  ...,  6',  T;  tt",  P'',  ...,  X]";  X), 

les  coefficients  de  cette  forme  <t>i,tn,n  étant  eux-mêmes  entiers  par 
rapport  à  g^  ou  g'^,  ainsi  qu'il  résulte  des  opérations  successives 
dont  elle  procède  (*),  en  sorte  que  l'expression  précitée  (200) 

de  .    . ,  se  présentera  elle-même  sous  la  forme  : 

b^  ^  Ui^  V  "!),,„,,.(«',?',...,  l';  a",  P", . . . , n"; X) « W-. 

Or,  avec  le  même  système  de  notation,  l'expression  (148)  de 
s'écrivant  semblablement 


6a;  bA; 


bx  bk        v/X  \/K 

l'identification  des  expressions  des  deux  dérivées  secondes  sera 
dès  lors  assurée  en  posant,  entre  les  quinze  inconnues,  les 
quinze  équations  linéaires  et  non  homogènes,  dont  les  coefficients 
sont  entiers  en  g^  ou  g'^,  savoir 

00.0.4  =  2a,        00.1.3  =  2t,         00.2.2  =  2e,         0o.3.i  =  26, 

00.4.0  =  2H,         0,.o.3  =  2p,         0,.!.,  =  26, 

01.2.1  =2ti,  0,.3.O=22, 

02.0.2    =    0,  02.,.i    =    0,  02.2.0  =    0, 

03.0.1  =  0,  03.,.o  =  0,  04.0.0  =  0; 


(*)  En  efifet,  les  fonctions  originaires  ^4  (168)  el  f^  (183)  étant  elles-môraes 
entières  en  g^  ou  g'^,  les  seules  divisions  que  nous  ayons  effectuées  Tont  été 
par  les  diviseurs  k^ -\- g'^^  x^ —  J,  et  x^  —  k^,  dont  les  coefficients  de  la 
variable  étant  Tunité  n'ont  pu  par  suite  introduire  g^  ou  g'^  en  dénominateur, 
n  en  est  de  même  de  toutes  les  autres  opérations,  qui  se  réduisent  à  des 
additions  (algébriques),  des  multiplications  ou  des  différentiations. 


90  —  352  — 

et  pour  déterminer  Texpression  explicite  de  chacune  des  neuf 
quantités  Iq,  Jq,  •••!  I4  séparément,  il  suffira  dans  ce  système  de 
supposer  égal  à  Tunité  le  coefficient  de  la  quantité  considérée 
dans  la  définition  (144)  de  I,  et  égal  à  zéro  le  coefficient  de  chacune 
des  autres,  ainsi  que  nous  Tavons  déjà  dit  au  début  de  cette 
démonstration. 

Une  fois  la  résolution  de  ce  système  effectuée,  et  les  valeurs  ainsi 
trouvées  pour  les  quinze  coefficients  (201),  ainsi  que  celles  qui  en 
résulteront  pour  0''  et  V  par  les  deux  équations  (198),  étant  sup- 
posées remises  dans  les  définitions  (150)  de  P'  et  P",  (152)  de 
R,  et  les  expressions  (199)  obtenues  pour  Q'  et  Q",  puis  celles-ci 
elles-mêmes  étant  remises  dans  les  valeurs  (153)  de  P  et  Q,  la 
dite  valeur  de  P  pourra  être  ramenée  alors,  en  tenant  compte  des 
définitions  (149)  de  A'  et  ù!\  à  la  forme  plus  simple 

'  P  =  Fù!  +  P"A"  =  ^2  {x\  k^).  X  \/(l  — a;2)(Àr2-a;2)  ^f,^'^^\ 

V  1  —  X* 

.    s/x''  —  k'  \^f  —  l^  c-  /  2  i,2\ 

ce  nouveau  polynôme  §=^3  (a;*,  k'^)  —  qui  n'est  évidemment  pas 
celui  que  nous  avons  introduit  dans  nos  calculs  par  la  défini- 
tion (163)  —  vérifiant  ainsi,  de  par  sa  définition  même,  la  condition 
^3  (1»  — 9'^)  =  0-  Et  1*0^  vo't  ^^s  lors,  eu  égard  à  la  première 
expression  (154)  de  J  ainsi  qu*à  la  définition  (139)  de  gC»  qu'en 
désignant,  maintenant  que  tous  les  calculs  sont  achevés,  par 
a',  p',  ...,  €';  a'',  p",  ...,  e",  d'autres  constantes  que  celles  qui 
figurent  dans  ces  calculs,  nous  avons  en  définitive  démontré  le 
nouveau  Théorème  suivant  : 


—  353  —  91 


Théorème  IV.  —  Les  neuf  premières  quantités  In,  Jn  o^^,  chacune 
séparément,  une  expression  de  la  forme 


,     loi    Ml    '21    '3»    ^4     ,    .  e^    /    2     h2\ 

«'O,    »i^    «^2»    "3 


.2 


\J  \-x^  Sj(f'+k^ 
+  X  \JT^^^  \/f~^'  î  {a'x^  +  PO  (x^  +  sf')  cp, 
(202)  {  +  (T'a:*  +  b'x'^  +  e')  Z  (cp,,  k,)  \ 

—  k  \/g^  —  k^  \/g'-'  +  k^  I  {a"k^  +  P'')  (l  —  A;^)  <p, 

+  X^'  !  n  ((p„  ^,,  A:,)  -  n  (cp,,  /i„  k,)  \ 

le  symbole  §^3  (x*,  à:*)  désigtiant  un  polytiôme  du  troisième  degré  en 
X*  et  k^  qui  vérifie  la  condition  S^g  (  1 ,  —  g'^)  =  0,  et  dont  les  divers 
coefficients,  ainsi  que  les  constantes  a\  P',  ...,  e';  a",  P",  ...,€";  et\ 
sont  des  fonctions  rationnelles  de  g^  ou  g'^. 


Il  est  bien  évident,  d'ailleurs,  d'après  la  façon  même  dont  ces 
expressions  ont  été  obtenues,  que  les  degrés  des  divers  polynômes 
mis  en  évidence  par  cet  énoncé  sont  simplement  ici  des  degrés 
maximum  et,  par  conséquent,  que  ces  degrés  pourront  éven- 
tuellement se  trouver  abaissés,  soit  pour  quelques  polynômes 
seulement  dans  l'expression  d'une  même  inconnue,  soit  pour  tous 
à  la  fois  dans  les  expressions  de  certaines  inconnues,  par  le  fait  de 
la  disparition  d'une  ou  plusieurs  des  puissances  les  plus  élevées 
des  variables  dans  ces  polynômes. 

(A  continuer.) 


FIN    DE    LA   SECONDE    PARTIE 


TABLE  DES  MATIERES 


PREMIÈRE   PARTIE 


DOCUMENTS  ET  COMPTES  RENDUS 


PAOEB 

Statuts ;    .    .  5 

Règlement  arrêté  par  le  Conseil  pour  rencouragement  des  recherches 

scientifiques 9 

Lettres  de  S.  S.  le  Pape  Léon  XIII  au  Président  et  aux  membres  de  la 

Société  scientifique  de  Bruxelles 11 

Listes  des  membres  de  la  Société  scientifique  de  Bruxelles 15 

Liste  des  membres  fondateurs 15 

—  des  membres  honoraires 16 

—  générale 18 

—  géographique 40 

—  des  membres  décédés 46 

—  des  membres  inscrits  dans  les  sections 47 

Membres  du  Conseil  1901-1902 53 

—                —      19021903 54 

Bureaux  des  sections  1902-1903 55 

Questions  de  concours  proposées  en  1902 66 

Sessions  de  190-2- 1903.  Extraits  des  procès-verbaux 57 

Session  du  jeudi  30  octobre  1902  à  Liège 57 

Séances  des  sections  :  Première  section  .    .    .  ^ 67 

Deuxième    —       65 

Troisième    —       74 


—  356  — 

PAGfX 

Assemblée  générale 86 

Conférence  de  M.  A.  de  Lapparent 86 

Discours  de  S.  G.  Mgr  Rutten 87 

Session  du  jeudi  29  janvier  1903  à  Bruxelles    .    .    • 89 

Séances  des  sections  :  Première  section 89 

Deuxième    —       96 

Troisième    —       105 

Quatrième   —       105 

Assemblée  générale 113 

Conférence  du  R.  P.  F.  Dierckx,  S.  J 118 

Session  des  mardi  21 ,  mercredi  22  et  jeudi  23  avril  1903  à  Bruxelles  .  115 

Séances  des  sections  :  Première  section 115 

Deuxième    —       127 

Troisième    —       142 

Quatrième    —       158 

Cinquième    —       155 

Assemblée  générale  du  21  avriI1903 157 

Rapport  du  Secrétaire  général 157 

Conférence  de  M.  le  chanoine  Boulay 165 

Assemblée  générale  du  2^2  avril  1903 166 

Rapport  du  Délégué  de  la  Société  bibliographique  de  Paris.    .    .  1 66 

Conférence  de  M.  le  D' Lemière 169 

Assemblée  générale  du  23  avril  1903 172 

Rapport  du  Trésorier 172 

Conférence  du  R.  P.  J.-D.  Lucas,  S.  J 173 

Résultat  des  élections  pour  le  renouvellement  du  Conseil ...  174 
Liste  des  ouvrages  offerts  à  la  Société  scientifique  de  Bruxelles  du 

1«' mai  1902  au  1"  mai  1903 175 


COMMUNICATIONS    DIVERSES 


Sur  la  séparatrice  d'ombre  et  de  lumière  dans  le  serpentin,  par 
M.  Hanocq 57 

Analyse  du  mémoire  du  R.  P.  H.  Bosmans,  S.  J.,  intitulé  :  Documents 
inédits  sur  Grégoire  de  Saint- Vincent,  par  M.  P.  Mansion 57 

Rapport  de  M.  Ch.-J.  de  la  Vallée  Poussin  sur  le  mémoire  du 
R.  P.  Pépin,  S.  J.,  intitulé  :  Étude  sur  quelques  équations  indétermi- 
nées de  la  forme  x^  -\-  cy^  =  z^ 58 

Sur  la  convergence  de  certaines  fractions  continues  algébriques,  par 
M.  le  V^«  R.  de  Montessus  de  Bailore 60 

Exposé  synthétique  de  la  théorie  des  erreurs  d^observation,  par 
M.  Éd.  Goedseels 64 


■  357  - 


mplcment    elliptique,    par 


Sur  la   géométrie 

M.  P.  Mansion 

Rapport  de  M.  P.  Mansion  sur  un  mémoire,  établissant  par  Toie  analy- 
tique la  formule  empirique  de  la  dispersioD,  du  physicien  Kelleler, 

par  M.  E.  Ferron 

Sur  les  machines  d'électricité  statique,  par  le  R.  P.  V.  SchafTers,  S.  J.  . 
Sur  l'emploi  du  mot  ion  eu  électro-chimie,  par  M.  Â.  de  Heinpllune.  . 
De  l'importance  des  nouvelles  éditiouE  de  la  correspondance  de  Galilée. 

de  De^CBftes  et  de  Huygens,  par  Mgr  G.  Moacbump 

Sur  les  hyménoptères  Ttrebranlin,  par  H.  F.  Meunier. 

Supplément  aux  chasses  hyménoptérologiques  et  diplérologîquea  des 

environs  de  Bruxelles,  par  M.  F.  Meunier 

Le  révélateur  du  noyau  cellulaire,  par  le  tt,  P.  H,  Bolsius,  S.  J.    ,    .    . 

Élude  sur  la  tloredu  Katanga,  parM.Ê.  De  Wildeman 

La  disséminalioD  des  spores  cheK  le  Coprin  chevelu  (Goprinua  como- 

»■(«>,  par  H.  l'abbé  M.  Lefebvre 

Sur  l'état  actuel  de  nos  connaissances  des  houilles  de  la  Campine,  par 

leR.P.G.Schmiti,aj 

Méthode  nouvelle   pour  la  solution  des  équations   linéaires,  par 

M.  Ed.  tioedseeU 

Sur  une  inlégrale  considérée  par  Poisson  en  calcul  des  probabilités, 

par  U.  P.  Mansion 

Sur  la  définition  de  l'aire  des  surfaces  courbes,  par  H.  Gh.-J.  de  la 

Vallée  Poussin 

Démonstration  d'un  théorème  de  Hichelol,  par  M.  P.  Uanalon  .  .  . 
Sur  Ufonclioasaus  dérivée  de  Weieisirasse,  par  U,  Ch.-J.  de  la  Vallée 

Poussin 

Analyse  du  Procii  de  GnliUe  de  Favaro,  par  le  R.  P.  H.  Bosmans,  S.  i. 

Sur  deux  complexes  dnlrolsième  ordre,  par  M.  J.  Neuberg 

Sur  l'état  sphéroldal  des  liquides,  par  M.  G.  Van  der  Mensbruggbe  .  . 
Le  glycol  bexamélbyiénlque  normal  (RjOa  (OH);,  par  M.  l'abbé 

Hamonet 

le  glycol  adipique,  par  M.  L.  Henry 

électrons,  par  le  K,  P.  V.  Schaiîers,  S.  J 

lar  les  essais  récents  de  traction  électrique  à  grande  vitesse,  par 

M.  E.  Gérard 

Sur  la  «alamandre.  p.ir  M.  le  D'  H.  Lebrun 

Schémas  d'analyse  de  diverses  roches,  par  U.  P.  Nysaena 

Discours  de  M.  le  D'  Faldberbe  à  la  mémoire  de  H.  le  professeur 

Lefebvre  et  de  M.  le  docteur  Dumont 

Un  cas  de  tumeur  oculaire,  par  le  II'  Rulten 

Un  cas  de  tumeur  oculaire,  par  le  D' J.  OeLanlsheere 

Sur  un  cas  de  tumeur  cérébrale,  parle  D'Cuylits 

^^ Quelques  cas  d'altérations  du  système  musculaire,  par  le  D' Glorieux  , 


103 
105 
105 


—  358  — 


GONFÉRENCBS 

PAGES 

L'Éruption  de  la  Martinique,  par  M.  A.  de  Lappareht. 86 

Les  Volcans  de  Java,  par  le  R.  P.  F.  Dierckx,  S.  J 118 

Les  Hépatiques  aux  points  de  vue  historique,  biologique  et  philoso- 
phique, par  M.  le  Chanoine  Boulay 165 

Les  moyens  de  défense  contre  les  agents  pathogènes,  par  M.  le 

D' Lemière 169 

Les  phénomènes  sonores  dans  Tare  électrique  :  arc  chantant  et  arc- 
téléphone,  par  le  R.  P.  J.-D.  Lucas,  S.  J , 178 


AUTEURS 

Bolsius;82.  —  Bosmans,  95.  —  Boulay,  165.  —  Guylits,  110.  —  De  Lants- 
heere  (D^  J.),  109.  —  De  Wildeman,  82.  —  Dierckx,  113.  —  Faidherbe,  106.  - 
Gérard,  103.  —  Glorieux,  111.  —  Goedseels,  64,  89.  —  Hamonet,  100.  — 
Hanocq,  57.  —  de  Hemplinne,  73.  —  Henry  (L.),  101.  —  de  Lapparent,  86.  — 
Lebrun  (D'  H.)*,  105.  —  Lefebvre  (M.),  83.  —  Leniière.  169.  —  Lucas,  173.  - 
Mansion,  57, 64, 65, 89,  91.  —  Meunier  (F.),  76.  —  Monchamp,  74.  —  de  Montessus 
de  Ballore  (R.),  60.  —  Neuberg,  95.  —  Nyssens  (P.),  105.  —  Rutten  (D'),  109.  - 
Schafifers,  68,  103.  —  Schmitz,  85.  —  de  la  Vallée  Poussin  (Ch.- J.),  58,  90,  91  - 
Van  der  Mcnsbrugghe,  96. 


—  389  — 


SECONDE  PABTIE 


MÉMOIRES 


PAGES 

Uu  cas  d'hémiatrophie  faciale  ganche,  par  M.  le  D'  Rutten   ....  1 

Documents  inédits  sur  Grégoire  de  Saint- Vincent,  par  le  R.  P.  Henri 

Bosmans,  S.  J 21 

La  croix  chez  les  Scandinaves  d'Amérique  au  moyen  âge,  par  M.  Eug. 

Beauvois 65 

Gliome  ou  sarcome  de  Tceil,  par  M.  le  D' Rutten    , 71 

De  la  présence  de  la  bile  dans  le  lait  de  certaines  nourrices,  par 

M.  le  D' Alexandre  Faidherbe 75 

Les  espèces  du  genre  '  Haemanthus  L.  „  (sous-genre  NêHssa  Salt'sb.), 

par  M.  È.  De  Wildeman 84 

Sur   quelques   équations   de   la   forme    X^  +  cY^  =  Z^,    par   le 

R.  P.  Pépin,  S.  J 121 

La  congélation  appliquée  aux  batardeaux,  par  M.  L.  Cousin  ....  171 
Simple  recherche  trigonomélrique  sur  la  nutalion  eulérienne  de  Taxe 

instantané,  par  M.  F.  Folie 175 

Sur  la  séparatrice  d'ombre  et  de  lumière  du  serpentin,  par  M.  Gh. 

Hanocq 180 

Sur  la  conductibilité  électrique  des  solutions  d'hydrate  de  chloral,  par 

M.  R.  de  Muynck 186 

Observations  sur  Tanatomie  macroscopique  de  l'appareil  salivaire  de 

JVifpa  C/M«r^a,  par  M.  M.  Lefebvre 192 

Description  de  trois  genres  nouveaux  et  de  cinq  espèces  nouvelles  de 

la  Famille  des  Sciaridae  (Diptères),  par  M.  Tabbé  J.  J.  Rieffer  .  .  .  196 
Sur  la  brèche  de  Bâchant  et  les  formations  analogues,  par  M.  le 

chanoine  Bourgeat 205 

Relations  géologiques  des  régions  stables  et  instables  du  nord-ouest 

de  TEurope,  par  M.  le  comte  F.  de  Montessus  de  Ballore 216 

Mémoires  sur  une  classe  de  quadratures  de  fonctions  elliptiques  par 

rapport  à  leur  module,  par  M.  le  vicomte  de  Salvert  (V*  partie)  .    .         263 


AUTEURS 

Beauvois,  65.  —  Bosmans,  21. — Bourgeat,  205.—  Cousin,  171.  —  De  Muynck, 
186.  —  De  Wildeman,  84  -  Faidherbe,  75.  —  Folie,  175.  —  Hanocq,  180  — 
Kieffer,  196.  -  Lefebvre  (M.),  192.  —  de  Montessus  de  Ballore  (F.),  216.  — 
Pépin,  121.  —  Rutten  (DO,  1,  71.  —  de  Salvert,  263. 


if. 


^OUE   DE   BRUXELLES 


AV 


xËME   SECTION 


SUR  LE  FŒTICIDE  MEDICAL  (*> 


fi4 


est  ouverte  à  4  h.  1/2,  à  Tissue  de  TAssemblée  géné- 

idi  21  Avril,  sous  la  présidence  de  M.  le  D'  Faidherbe, 

en  exercice  de  la  quatrième  Section. 

ù^  Ch.  Van  Aubel,  directeur  de  la  Maternité  Sainte- Anne, 

vclles,  est  invité  à  résumer  le  Rapport  médical  qu'il  a  rédigé 

JL  question  du  fœticide  médical.  Nous  reproduisons  ici  ce  rap- 

.  t  in  extenso. 


Rapport  du  D'^  Gh.  Van  Aubel 

U auteur  de  ce  rapport,  reconnaissant  Vimportance  du  côté  théolo- 
^ique  et  moral  de  cette  question,  croit  néanmoins  devoir  se  borner  à 
V étudier  au  point  de  vue  médical.  Cet  exposé,  s'il  ne  se  trompe,  servira 
utilement  de  point  de  départ  à  un  débat,  dans  le  cours  duquel  le 
problème  pourra  être  abordé  sous  tous  les  aspects. 

La  femme  enceinte  peut  être  exposée  à  la  mort,  du  fait  de  la 
grossesse,  ou  par  suite  du  développement  d'une  maladie  intercur- 
rente, ou  encore  à  cause  d'un  rétrécissement  du  bassin  rendant 
^accouchement  à  terme  impossible. 

Y  a-t-il  lieu,  dans  ces  cas,  et  pour  sauver  cette  femme  d'inter- 
rompre la  grossesse  à  une  période  où  l'enfant  n'est  pas  viable 
{avortement  provoqué  ou  avortement  médical),  ou  bien  de  tuer  et 

(*)  Voir  ANNALES  DE  LÀ  SociÉT^  SCIENTIFIQUE,  t.  XXVII,  première  partie,  p.  153, 
séance  du  mardi,  21  Avril  1903. 


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Imprimatur 
Mechliniae,27Jullil904. 


J.  Thïs,  can.,  lib.  cens. 


SOCIÉTÉ  SCIENTIFIQUE    DE   BRUXELLES 


QUATRIÈME    SECTION 


DISCUSSION  SUR  LE  FŒTICIDE  MEDICAL  O 


La  séance  est  ouverte  à  4  h.  1/3,  à  l'issue  de  l'Assemblée  géné- 
rale du  mardi  21  Avril,  sous  la  présidence  de  M.  le  D""  Faidherbe, 
président  en  exercice  de  la  quatrième  Section. 

M.  le  D' Ch,  Van  Aubel,  directeur  de  la  Matemilé  Sainte-Anne, 
à  Bruxelles,  est  invité  à  résumer  le  liapporl  médical  qu'il  a  rédigé 
sur  la  question  du  fœticide  médical.  Nous  reproduisons  ici  ce  rap- 
port in  extenso. 

Rapport  du  D'  Ch.  Van  Aubel 


L'auteur  de  ce  rapport,  reconnaissant  l'importance  du  côté  thêoto- 
gique  et  moral  de  cette  question,  croit  néanmoins  devoir  se  borner  à 
l'étudier  au  point  de  vue  médical.  Cet  exposé,  s'il  ne  se  trompe,  servira 
utilement  de  point  de  départ  à  un  débat,  dans  le  cours  duquel  le 
problème  pourra  être  abordé  sous  tous  lesaspects. 

La  femme  enceinte  peut  être  exposée  à  la  mort,  du  fait  de  la 
grossesse,  ou  par  suite  du  développement  d'une  maladie  intercur- 
rente, ou  encore  â  cause  d'un  rétrécissement  du  bassin  rendant 
l'accouchement  à  terme  impossible. 

Y  a-t-il  lieu,  dans  ces  cas,  et  pour  sauver  celte  femme  d'inter- 
rompre la  grossesse  à  une  période  où  l'enfant  n'est  pas  viable 
(avortement  provoqué  ou  avortement  médical),  ou  bien  de  tuer  et 


(*)  VoirANîiALBS  DEuSoci^rtsciEHTiFiQUE,  t.  XXVII, premiëre  partie,  p.  153, 
sAance  du  mardi,  31  Avril  1903. 


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de  broyer  Tenfant  à  terme  (embryotomie  sur  l'enfant  vivant)  pour 
l'extraire  du  sein  de  sa  mère  (*)  ? 

Cette  question  du  fœticide  thérapeutique  a  fait  Tobjet,  en  1852, 
d*une  discussion  célèbre  à  l'Académie  de  Médecine  de  Paris. 
Celle-ci  conclut  à  la  légitimité  de  l'intervention. 

Les  résultats  que  donnaient  alors  l'opération  césarienne  (extrac- 
tion de  l'enfant  par  l'abdomen)  et  la  symphyséotomie  (agrandis- 
sement momentané  du  bassin  par  section  du  bassin)  étaient  loi» 
d'être  encourageants. 

.  Les  progrès  réalisés  depuis,  en  obstétrique,  grâce  à  l'application 
des  méthodes  antiseptiques  et  aux  perfectionnements  apportés 
aux  procédés  opératoires,  ont  fait  entrer  cette  question  du  fœticide 
,thérapeutiq,ue  dans  une  phase  nouvelle. 

rLë$  discussions  qui  ont  eu  lieu  en  août  1899,  au  Congrès 
d'Amsterdam,  sur  l'opération  césarienne,  la  symphyséotomie  et 
l'accouchement  prématuré  artificiel,  les  débats  du  mois  d'avril 
dernier  à  la  Société  obstétricale  de  France,  de  juin  1902  à  la 
Société  de  AJédecine  de  Berlin,  de  septenibre  dernier  au  Congrès 
de  Rome  sûr  l'avortement  médical,  donnent  à  la  question  un 
caractère  tout  particulier  d'actualité. 

Nous  diviserons  ce  rapport  en  trois  parties.  Dans  la  première 
nous  nous  occuperons  de  l'avortement  provoqué  ou  médical; 
dans  la  deuxième,  de  l'embryotomie  sur  l'enfant  vivant  ;  et,  dans 
la  troisième  partie,  nous  traiterons  de  la  grossesse  extra-utérine. 

L  —  DE  l'avortement  provoqué  ou  médical 

Les  cas  dans  lesquels  le  médecin  peut  être  appelé  à  envisager 
la  question  de  l'avortement  provoqué  ne  sauraient  être  examinés 
d'une  manière  générale;- ils  doivent  être  considérés  isolément. 
J'étudierai  donc  chaque  cas  en  particulier,  et  donnerai,  pour 


(*}  Il  n'y  a  pp  lieu  d'examiner  ici  la  question  de  rinterruptîon  de  la  grossesse 
à  une  période  où  l'enfent  est  viable  (accouchement  prématuré  artificiel).  L'éle- 
Vage  des  enfâiits  prématurés  est  aujourd'hui  facile, et  Ton  peut  dire  avec  Tarnier 
que,  grâce  à  la  couveuse  ou  à  d'autres  moyens  donnant  les  mêmes  résultats^ 
*"  Tépoque  de  la  viabilité  de  l'enfant,  au  point  de  vue  clinique,  arrive  à  se  con- 
fondre  avec  l'époque  de  la  viabilité  légale  (6  mois)  ,. 


—  5  — 

chacun,  Tavis  des  auteurs  qui,  dans  ces  derniers  temps,  se  sont 
prononcés  sur  la  question. 

Affections  du  système  nerveux.  —  Parmi  ces  affections,  il  n'y  et 
guère  que  la  chorée  grave  des  femmes  enceintes  (chorea  gravida- 
rum)  et  les  psychoses  avec  tendances  au  suicide,  qui  puissent  faire 
songer  à  l'interruption  de  la  grossesse.  Schauta,  professeur  à 
Vienne,  se  basant  sur  une  statistique  de  4000  accouchements, 
admet  que  la  grossesse  doit  être  interrompue  chez  une  choréiqué 
lorsque  Talimentation  est  impossible,  et  qu'il  se  présente  des 
symptômes  de  manie.  Zweifel,  professeur  à  Leipzig,  partage 
complètement  cette  manière  de  voir. 

Affections  oculaires,  —  La  plupart  des  accoucheurs  et  des 
ophtalmologistes  admettent  que  dans  la  rétinite  albuminurique 
et  dans  Tamaurose  urémique,  il  faut  provoquer  Tavortement.  J*ai 
pourtant  soigné,  à  ma  clinique,  une  albuminurique  qui  présentait 
des  phénomènes  de  rétinite,  et  chez  laquelle  les  symptômes  ont 
-en  partie  disparu  après  un  accouchement  spontané  avant  terme. 
Cette  malade  a  été  vue  par  notre  collègue  M.  le  D'  De  Lantsheere. 
Affections  cutanées.  —  Certains  spécialistes  conseillent  Taccou- 
chement  provoqué  dans  les  cas  sérieux  de  pytiriasis  versicolor, 
de  prurit,  d'eczéma,  de  pemphig^js,  d'herpès  gestationis. 

Affections  des  organes  respiratoires,  —  De  ces  affections,  la  tuber- 
culose pulmonaire  est  la  seule  qui  pourrait  fournir  une  indication 
à  l'opération.  Cette  question  a  fait,  l'année  dernière,  l'objet  de 
nombreuses  discussions  à  la  Société  de  Médecine  de  Berlin.  La 
plupart  des  orateurs  (Dûhrssen,  professeur  à  Berlin,  Kaminer,  etc.) 
se  sont  prononcés  pour  l'accouchement  prématuré  artificiel; 
d'autres  (Hamburger),  se  basant  sur  ce  fait  que  les  enfants  issus 
de  ces  mères  ont  une  existence  fort  précaire  (23  enfants  morts 
sur  51  enfants  nés  de  10  phtisiques),  ont  conseillé  l'avortement 
provoqué. 

Pour  diminuer  le  nombre  des  tuberculeux,  Kohegyi  (Hongrie)  va 
jusqu'à  provoquer  l'avortement  de  la  tuberculeuse  chez  laquelle 
on  peut  démontrer  l'existence  de  bacilles  tuberculeux  ! 

Pinard,  à  Paris  et  La  Torre,  à  Naples  rejettent  l'avortement 
ou  l'accouchement  prématuré  artificiel  dans  la  tuberculose. 

Schauta  réserve  cette  opération  aux  cas  de  tuberculose  légère; 
quand  il  présume  que,  sous  l'influence  de  la  grossesse,  l'affection 


fera  des  progrès  rapides  ;  dans  la  tuberculose  grave,  et  mSine  dans 
la  tuberculose  miliaire,  il  pratique  l'accouchement  prématuré,  et  ce 
dans  l'intérêt  de  l'enfant. 

Zweifel.  chez  les  femmes  tuberculeuses,  n'intervient  que  lorsque 
le  poids  du  corps  de  la  mère  diminue  cousidérablement. 

Kronig  (Leipzig)  pense  qu'avant  de  se  décider,  il  Faut  toujours 
considérer  les  conditions  sociales  de  la  patiente  :  chez  les  femmes 
de  la  classe  ouvrière  on  observe  souvent,  après  la  délivrance,  une 
marche  rapide  du  procossus  tuberculeux-  J'ai  eu,  maintes  fois, 
l'occasion  d'observer  des  cas  de  tuberculose  pulmonaire  qui  se 
sont  améliorés  après  l'accouchement,  lorsque  ces  tuberculeuses 
se  trouvaient  placées  dans  de  meilleures  conditions  hygiéniques. 
D'autres  cas  n'ont  pas,  il  est  vrai,  présenté  la  même  évolutk 
heureuse. 

D'après  Kutlner,  qui  a  réuni  une  statistique  de  15  cas  de  tni 
culose  du  larynx,  l'avorteraent  artificiel  doit  être  fait  dès  que 
lésions  tuberculeuses  s'étendent.  Les  chances  de  sauver  la  femme 
seraient  d'autant  plus  grandes,  que  la  grossesse  serait  moins  avan- 
cée. Ces  chances  seraient  diminuées  à  partir  du  septième  mois. 

Affections  cardiaques.  —  La  plupart  des  accoucheurs  admettent 
que  les  affections  cardiaques  justifient  rarement  l'interruption  de 
la  grossesse.  Rein,  de  Saint-Pétersbourg,  a  pratiqué  une  fois  sur 
2G90  accouchemenis,  l'avortemenl  pour  affection  cardiaque. 

On  ne  peut  démontrer  que  la  grossesse  ait  une  influence  fâcheuse 
sur  la  marche  d'une  maladie  du  cœur.  L'accouchement  est 
ment  plus  dangereux  pour  le  cœur  que  la  grossesse. 

D'après  Schauta,  ta  sténose  milrale  paraît  être  plus  dangeret 
que  les  autres  lésions  cardiaques. 

Maladies  infectieuses  (Rougeole,  variole,  scarlatine,  érysipë] 
typhus,  diphtérie,  choléra,  influenza).  —  Ne  légitiment  pas  d'in( 
cation  à  l'avortement.  Si  ces  affections,  comme  c'est  le  cas  poui 
la  variole,  provoquaient  des  hémorragies  utérines  sérieuses,  it  y 
aurait  lieu  de  procéder  au  lamponnement.  Celui-ci  pourrait  alors^ 
indirectement  mais  pas  fatalement,  arrêter   l'évolution 


;ues. I 

iti(^^H 

;  le^^^^ 


Schauta  pense  que  dans  le  typhus  au  début,  l'avortem 
pourrait  être  utile. 
La  diphtérie,  l'érysipèle,  la  scarlatine  constituent,  en  raison  i 


danger  d'infection  dans  les  suites  de  couches,  une  contre-indication 
à  l'avortement. 

L'avortement  sera  également  contre-indiqué  dans  la  rage,  la 
morve,  la  puêtule  maligne;  il  en  sera  de  même  dans  le  rhamatiame. 

Pour  Olshausen,  Vinfection  septiqtm  de  l'utérus  granide  résul- 
tant de  l'introduclion  accidentelle  de  germes  pathogènes  dans 
l'utérus,  par  exemple  après  des  tentatives  d'avortement  criminel, 
amène  fatalement  la  mort  de  l'enfant.  Elle  serait  une  indication, 
tieureusement  très  rare,  de  l'avortement. 

Les  intoxications  par  la  morphine,  le  plomb,  le  mercure,  le 
tabac,  ne  nécessitent  pas  d'intervention,  d'autant  plus  que  dans 
ces  cas,  l'avortement  se  produit  le  plus  souvent  spontanément. 
Dans  l'intoxication  par  te  phosphore,  les  métrorragies  étant  fré- 
quentes, celles-ci  peuvent  exiger  le  tamponnement  et  amener 
indirectement,  comme  pour  la  variole,  une  fausse  couche. 

L'avortement  doit  être  également  rejeté  dans  la  péi-itonite,  alors 
même  que  la  fièvre  est  très  élevée.  Il  en  est  de  même  dans  Vappen- 
dicile  que  l'on  opérera,  sans  tenir  compte  de  l'existence  de  la 
grossesse  (Schauta). 

D'après  Schauta,  l'ictère  grave,  accompagné  de  fièvre  intense 
avec  diminution  de  volume  du  foie  et  symptômes  nerveux,  consti- 
tue une  indication  immédiate  de  l'interruption  de  la  grossesse;  il 
en  est  de  même  pour  les  lupteurs  du  foie  amenant  une  cachexie 
prononcée.  Dans  les  coliques  hépatiques  graves,  on  fera  la  cholé- 
cysteclomie  sans  interrompre  l'évolution  de  la  grossesse. 

Dans  ï'anémie  pernicieuse  âes  femmes  enceintes  Gusserow  estime 
que  la  grossesse  devrait  être  enrayée.  Schauta,  au  contraire, 
pense  que  l'accouchement  provoqué  hâterait  l'issue  fatale. 

Le  diabète  des  gravides  étant  d'un  mauvais  pronostic  (20  "/o  de 
décès)  et  l'accouchement  déterminant  des  troubles  graves,  le 
professeur  de  Vienne  conseille  de  mettre  fin  à  la  grossesse  dès  les 
premiers  mois.  Hermaii  (Londres),  dans  un  travail  paru  en  1902, 
est  du  même  avis.  La  mort  de  l'enfant  aurait  lieu  dans  50  "lo  des 
cas,  et  l'évolution  du  diabète  pourrait  s'arrêter  d'autant  mieux  que 
l'avortement  a  été  provoqué  plus  tôt. 

Olshausen  est  d'avis  que  dans  Vostéomalacie  récidivante  grave 
apparaissant  dès  le  début  de  la  grossesse,  il  faut  pratiquer,  dans 
les  premiers  mois,  l'extirpation  totale  de  l'utérus,  par  la  voie  abdo- 


-   8   zrr 

minale  ou  mieux  par  la  voie  vaginale.  On  sait,  en  effet,  que  dans 
Tostéomalacie,  la  guérison  se  produit  quelquefois,  après  Taccou- 
chement. 

Les  myomeSfles  kystes  dermoïdes,ne  constituent  plus  aujourd'hui 
une  indication  d'avortement.  Dans  les  carcinomes  opérables  l'extir- 
pation totale  de  Tutérus  est  préconisée;  dans  les  carcinomes  inopé- 
rables, on  pratiquera  la  section  césarienne  (césarienne  vaginale) 
dès  que  Tenfant  sera  viable  (Simpson  d'Edimbourg,  Schauta). 

Les  tumeurs  malignes  des  organes  abdominaux  nécessiteraient 
rinterruption  de  la  grossesse  avant  leur  ablation,  si  la  grossesse 
peut  contrarier  l'exécution  technique  de  celle-ci  (Schauta). 

Maladies  des  reins,  —  Relativement  aux  affections  des  reins, 
les  avis  sont  très  partagés.  Pinard  et  La  Torre  pensent  qu'elles 
ne  constituent  pas  une  indication  de  pratiquer  l'avortement  ou 
l'accouchement  prématuré  artificiel. 

Rein,  sur  2690  accouchements  faits  à  Kiew  pendant  treize  ans,  a 
pratiqué  six  fois  l'avortement  pour  affections  des  reins.  Hofmeier 
(Wurtzbourg),  Schauta,  Olshausen  sont  partisans  de  l'intervention 
dans  la  néphrite  chronique  préexistante  à  la  grossesse  si,  sous 
l'influence  du  traitement,  les  phénomènes  graves  ne  s'amendent 
pas.  Dans  la  néphrite  aiguë,  ils  se  comportent  comme  dans  la 
néphrite  chronique.  Hofmeier  n'intervient  pas.  Dans  le  rein  de 
grossesse,  les  conditions  étant  plus  favorables,  la  plupart  des 
çiccoucheurs  ne  pratiquent  pas  Tavortement. 

Nous  avons  vu  à  propos  des  affections  oculaires,  les  idées  admises 
au  sujet  de  la  rétinite  albuminurique. 

Vomissements  incoercibles.  —  Cette  complication  fréquente  de  la 
grossesse  constituait  autrefois  une  des  principales  indications  de 
l'intervention.  Il  n'en  est  plus  de  même  aujourd'hui;  les  nouvelles 
méthodes  thérapeutiques  :  traitement  dans  un  institut,  repos 
absolu,  alimentation  peu  irritante  jointe  à  l'évacuation  et  à  la 
désinfection  du  tube  intestinal  (Clivio  de  Parme),  injections  de 
solution  physiologique  (Condamine  de  Lyon),  la  suggestion,  etc., 
tendent  de  plus  en  plus  à  restreindre  le  champ  de  l'avortement. 
Pinard,  La  Torre,  Olshausen,  Schauta,  Zweifel,  Sinclair  (Man- 
chester), et  d'autres  l'ont  presque  complètement  abandonné.  Dans 
une  pratique  de  plusieurs  années,  Zweifel  n'a  fait  que  trois  ou 
quatre  fois  l'avortement  pour  vomissements  incoercibles.  L'inter- 


—  9  — 

ruption  de  la  grossesse  n'empêche  d'ailleurs  pas  toujours  la  mort  ; 
Schauta  a  perdu  une  femme  chez  laquelle  il  avait  fait  Tavor- 
tement.  Il  faut,  dans  les  cas  de  vomissements  incoercibles  et  selon 
les  conseils  de  Zweifel,  Olshausen  et  Schauta,  considérer  surtout 
la  manière  dont  se  comporte  le  poids  de  la  malade. 

Incarcération  de  Vutérus  gravide  irréductible.  —  Grâce  aux 
progrès  de  la  chirurgie  abdominale,  Tutérus  gravide  en  rétro- 
version irréductible  ne  nécessite  plus  l'avortement.  Plusieurs 
méthodes  nouvelles  (procédé  de  Seeligmann)  rendent  possible  la 
réposition  par  la  voie  vaginale.  Lorsque  la  manœuvre  est  impra- 
ticable, la  laparotomie  permet  de  tourner  la  difficulté. 

De  V exposé  qui  précède  il  résulte  que  les  méthodes  de  traitement  se 
perfectionnant,  les  indications  de  l'avortement  médical  deviennent  de 
moins  en  moins  nombreuses.  L'école  obstétricale  d'aujourd'hui  abou- 
tit, comme  Ta  dit  Schauta  au  Congrès  de  Rome,  à  la  restriction 
aussi  complète  que  possible  de  l'interruption  de  la  grossesse. 

Je  ne  saurais  donc  mieux  terminer  cet  exposé  qu'en  citant  les 
paroles  du  professeur  Lavrand,  de  Lille,  dans  son  récent  traité  de 
déontologie  médicale  "  Le  médecin  chrétien  „  :  **  Le  progrès  a 
comblé  l'abîme  qui,  disait-on,  séparait  à  jamais  la  pratique  médi- 
cale et  les  théories  de  la  morale.  Celle-ci  se  réjouit  de  ce  retour 
vers  elle  des  idées  et  des  choses  ;  elle  y  voit  le  présage  d'autres 
découvertes  qui  supprimeront  également  de  l'obstétrique  moderne 
la  provocation  de  l'avortement.  Ces  bienfaisants  progrès  ne  seront- 
ils  point  hâtés  si,  comme  il  faut  l'espérer,  les  recherches  s'orientent 
désormais  vers  ce  but?  „ 

IL  —  DE  l'embryotomie  sur  l'enfant  vivant 

Nous  avons  vu  qu'un  rétrécissement  du  bassin  peut  rendre 
impossible  l'accouchement  par  les  voies  naturelles. 

Le  médecin  aura  alors  le  choix  entre  l'opération  césarienne  ou 
la  symphyséotomie,  l'embryotomie  sur  Tenfant  vivant  et  l'accou- 
chement prématuré  artificiel. 

Pinard,  dans  le  rapport  qu'il  a  présenté  en  août  1899  au  Congrès 
d'Amsterdam,  sur  les  indications  de  ces  opérations,  arrive  aux 
conclusions  suivantes  : 

*  Dans  la  pratique  des  viciations  pelviennes  doivent  disparaître  : 


—  10  — 


1'  L'accouchement  prématuré  artificiel  ; 

2"  Toute  opération  (forceps,  version)  impliquant  la  bitte 
lêle  fœtale  contre  la  résislance  osseuse  du  bassin; 

3°  L'embryotomie  sur  l'enfant  vivant. 

L'obstétrique  opératoire  doit  comprendre,  dans  les  réln 
sements  du  bassîa  : 

1°  L'agrandissement  momentané  du  bassin; 

2"  L'opération  césarienne  conservatrice  ou  suivie  de  l'h; 
rectomie  ; 

3°  L'embryotomie  sur  l'enfant  mort.  , 

Pinard  se  basait  pour  établir  ces  conclusions  sur  sa  statistique 
de  la  clinique  Baudelocque  ;  pour  lui,  le  droit  de  vie  ou  de  mort  de 
l'enfant  n'appartient  à  personne,  ni  au  père,  ni  à  la  mère,  ni  au 
médecin  et  seul,  celui-ci  a  le  droit  de  choisir  l'opération  qu'il 
jugeait  convenable  de  pratiquer,  sans  en  référer  à  la  parturiente 
ou  à  la  famille. 

Ces  conclusions  ne  furent  pas  admises  par  la  plupart  des 
membres  du  Congrès.  Elles  furent  combattues  par  Léopold 
(Dresde),  Treub  (Amsterdam).  Peslatozza  (Florence),  Barnes 
(Londres),  NijhofF{Gopenhague)  et  beaucoup  d'autres. 

Léopold,  opposant  à  Pinard  une  statistique  de  35,000  accoa- 
chements,  formula  les  règles  suivantes  : 

Dans  les  bassins  de  6  centim.  et  au-dessous,  pratiquer  1' 
ration  césarienne;  

Dans  les  bassins  de  6  à  7  l/'2  centim-,  à  la  clinique,  faire  l'opé- 
ration césarienne  plutôt  que  la  symphyséotomie;  en  pratique 
civile,  et  pour  ne  pas  exposer  la  femme  aux  terribles  conséquences 
de  l'opération  césarienne  ou  de  la  symphyséotomie  faites  dans  un 
milieu  infecté  :  l'embryotomie; 

Dans  les  bassins  do  7  1/2  centim.,  l'accouchement  prématuré 
artificiel.  Si  l'on  est  appelé  à  terme  ;  attendre  l'accouchement 
spontané,  en  ayant  recours,  au  besoin,  à  la  position  de  Walcher 
ou  à  la  version,  "  la  tète  fcelale  dernière  traversant  plus  facile- 
ment le  bassin  que  la  tèle  première  „. 

En  cas  d'insuccès,  l'opération  césarienne  à  la  clinique;  en 
tique  civile,  la  perforation. 

Léopold  conseille  encore,  lorsque  l'enfant  est  mourant,  de 
l'embryotomie  plutôt  que  l'opération  césarienne,  même  â  la  cli- 
nit^e. 


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- 11 


Nous  voyons  donc  que  Pinard  et  Léopold  sont  d'accord  pour 
admettre  qu'il  faut,  en  clinique,  abandonner  l'embryotomie  ^ur 
l'enfant  vivant.  L'un  recommande  la  syniphyséotomie  et  l'autre 
la  césarienne.  Léopold  fait  seulement  une  restriction  en  ce  qui 
concerne  l'enfant  mourant. 

Si  l'accoucheur  de  Dresde  se  refuse  à  pratiquer  la  césarienne 
ou  la  syniphyséotomie  dans  certains  cas  de  la  pratique  civile,  c'est 
parce  qu'il  redoute,  et  à  juste  litre,  de  voir  ces  opérations  être 
exécutées  dans  des  conditions  si  peu  hygiéniques  qu'elles  expo- 
seraient les  jours  de  la  mère.  Quoi  qu'en  dise  Pinard,  la  symphy- 
séotomie  n'est  pas  une  opération  facile,  el  l'on  ne  peut  admettre, 
avec  lui,  que  '  seuls  les  accoucheurs  qui  ne  sont  pas  familiarisés 
avec  la  syniphyséotomie  peuvent  penser  et  dire  que  c'est  une 
opération  difficile  et  compliquée  „. 

Le  jour  viendra  oit  la  technique  opératoire  plus  perfectionnée  et 
plus  simple  rendra  ces  op&atiotts  praticables  même  dans  la  masure 
de  l'ouvrier;  personne  ne  songera  plus,  alors,  à  refuser  au  chirurgien 
le  droit  de  pratiquer  l'opération  qu'il  jugera  utile. 

J'en  veux  pour  preuves  les  résultats  qu'ont  donnés  dans  ces 
derniers  temps  la  pubiotooiie  (section  latérale  du  bassin)  faite 
avec  la  scie-fil  de  Gigli  {*)  et  la  césarienne  vaginale  ou  opération 
d'Acconci-Dûhrssen  (**). 

Ces  opérations  sont  très  faciles  à  exécuter.  Elles  peuvent  être 
tentées  par  tout  médecin  quelque  peu  au  courant  des  pratiques 
de  la  petite  chirurgie.  La  pubiotoinîe  prendra  la  place  de  la  sym- 
physéotomie,sa  technique  étant  plus  simple  et  ses  suites  opératoires 
moins  dangereuses.  La  césarienne  vaginale  remplacera  la  césa- 
rienne abdominale  dans  tous  les  eus  où  il  g  aura  Heu  de  pratiquer 
cette  opération  pour  une  indication  autre  qu'un  vice  du  bassin. 

En  attendant  la  réalisation  de  cet  idéal,  ;«  conseillerai  au  médecin 
praticien  qui  se  trouverait  en  présence  d'un  cas  de  rétrécissement 


(*)  I^pubiotomie  à  l'aide  delà  scie-fil  de  G  igli  fat  pratiquée  pour  la  première 
foben  1897  par  Bonardî,  de  LugaDO. 

(**)  Celle  opération  a  élé  proposée,  en  1S7&,  par  DâbrsseD  dans  les  cas  de 
carcinome  uléria.  fiûlil,  de  Dilleoberg,  l'afait  cependant  déjà  faite  en  IS65daiiG 
DD  cas  de  troubles  g:ruve9  de  Tac  couche  ment,  suites  de  Riatiou  vaginale  de 


l'uUrus. 


—  12  — 

modéré  du  bassin  (7  1\2  centim,),  d'avoir  recours  à  la  versio7i  poda- 
ligue,  et  cela  pour  deux  raisons  :  d'abord,  parce  que  la  tête  dernière 
passe  plus  facilement  que  la  tête  première;  ensuite,  parce  qu'en 
cas  d'insuccès,  la  mort  de  V enfant  après  la  version  suit  rapidement 
V intervention,  tandis  qu'après  une  application  infructueuse  de 
forceps  au  D,  S.,  la  mort  de  Venfant  demande  souvent  plusieurs 
heures.  En  agissant  ainsi,  le  médecin  ne  devra  pratiquer  la  perfo- 
ration que  sur  Venfant  mort.  Il  se  conformera  à  la  loi  religieuse  qui 
prescrit  :  tu  ne  tueras  point, 

m.   —  DE   LA   GROSSESSE  EXTRA-UTÉRINE 

La  plupart  des  accoucheurs  modernes  admettent  que,  dans  la 
grossesse  extra-utérine  au  début,  il  faut  faire  la  laparotomie  aussi- 
tôt que  le  diagnostic  est  certain,  la  femme  étant  exposée  au  danger 
de  rhémorragie  résultant  de  la  rupture  du  sac  fœtal.  Il  est  vrai 
d'ajouter  que  le  diagnostic  de  grossesse  extra-utérine  au  début  est 
extrêmement  difficile.  Le  diagnostic  deviendra  tout  à  fait  certain 
après  l'évacuation  d'une  caduque  de  grossesse.  D'après  Winkel, 
cette  caduque  serait  évacuée  dans  les  deux  tiers  des  cas,  déjà 
dans  les  quatre  premiers  mois,  même  si  le  fruit  continue  à  vivre. 

Tous  les  chirurgiens  sont  d'avis  qu'il  convient  d'intervenir 
immédiatement  par  la  laparatomie  lorsqu'il  se  produit  une  rupture 
du  sac  fœtal,  celle-ci  entraînant  une  hémorragie  mortelle,  sauf 
lorsque  l'hémorragie  se  produit  dans  un  espace  enkysté  (hémato- 
cèle).  Le  fœtus  est  alors  généralement  mort. 

Pour  la  seconde  moitié  de  la  grossesse  extra  utérine,  les  avis  sont 
partagés.  Les  uns  interviennent  immédiatement,  que  le  fœtus  soit 
viable  ou  non  (Gusserow,  Olshausen)  ;  les  autres,  comptant  sur  la 
possibilité  d'un  enfant  vivant, reculent  l'intervention.  La  littérature 
médicale  contient,  on  le  sait,  la  relation  de  plusieurs  cas  d'enfants 
extra-utérins  vivants  (*). 

M.  le  Dr  Faidherbe  remercie  le  rapporteur  et  fait  ressortir 
l'importance  de  son  travail.  (Applaudissements,) 


(*)  BIBLIOGRAPHIE  :  Bulletins  de  l'Académie  de  Médecine  de  Paris,  1852. 
Comptes  rendus  du  Congrès  périodique  international  de    Gynécologie   et 
d'Obstétrique,  3®  session,  Amsterdam,  1899. 


—  13  — 

Le  R.  P.  Vermeersch,  S.  *J.,  professeur  de  Théologie  morale  au 
Collège  de  la  Compagnie  de  Jésus,  à  Louvain,  donne  ensuite 
lecture  du  rapport  qu'il  a  préparé  sur  les  décisions  du  Saint-Siège 
relatives  au  fœticide  médical. 


Rapport  du  R.  P.  Vermeersch 

L'invitation  que  vous  avez  bien  voulu  m'adresser  est  tout  à 
votre  honneur.  J*y  reconnais  et  cette  modestie  qui  est  la  parure 
habituelle  et  charmante  du  vrai  savoir,  et  cette  touche  religieuse 
propre  au  médecin  qui,  lorsque  la  matière  ne  Tentraîne  pas,  la 
domine  lui-même  au  point  de  devenir  le  croyant  le  plus  conscien- 


IV«  Congrès  interDational  de  Gynécologie  et  d'Obstétrique  de  Rome,  1902. 

Analyses  dans  Centralbl.  jjynaek,  sept,   et  oct.  1902,  et  dans  Semaine 

médicale t  sept.,  1902. 
Annales  de  la  Société  obstétricale  de  France,  1902. 
De  l'interruption  do  la  grossesse  chez  les  femmes  tuberculeuses  (Soc.   de 

Médecine  de  Berlin).  Analyses  dans  Semaine  médicale,  juin  1902. 
J.  Glivio    (Parme),    Le    vomissement    incoercible   des    femmes    enceintes 

[Rassegna  d'ostetr,  eginecol.,  octobre  1901). 
G.  MiRANDA  (Naples),  Contribution  au  traitement  du  vomissement  incoer- 
cible des  gravides  (Archiv,  di  ostetric,  et  giiiecol,,  sept.  1901). 
G.  I.    Herman  (Londres),  Diabète   et  grossesse  [Edimb,  medic.  Journal, 

février  1902). 
J.  Helbron  (Berlin),  Sur  le  décollement  de  la  rétine  dans  la  néphrite  de 

grossesse  [Berliner  Klinische  Wochenschrift^  1902,  n°*  4  et  5). 
Ejeck.  (Altona),  Sur  le  traitement  de  la  grossesse  extra-utérine  [Mûnchener 

Medicin,  Wochenschrift,  1902,  n»  31). 
HoFMBiER,  Sur  la  justification  de  la  perforation  de  Tenfànt  vivant  [Zeitsckrift 

f.  Gehurtshûlfe  und  Cynaehol,,  1903,  Bd.  48). 
L.  GiGLi,  Section  latérale  de  la  symphyse  pubienne  :  ses  avantages  et  sa 

technique  (Annali  di  ostetr.  e  ginecol,,  octobre  1894). 
GiGLi,  Taghio  lateralizzato  del  pube  (Bollettino  délia  Società   Toscana  di 

ostetr»  e  ginecol,^  mai  1902). 
H.  Van  de  Velde  (Haarlem),  L'hébotomie  (pubiotomie)  (C^^raW.  /*.  Cynûh,, 

sept.  1902). 
Pbstalozza  (Florence),  Deux  cas  de  section  latérale  du  bassin,  d'après  Gigli 

{Centrabl,  f,  Ct/wdA.,  janvier  1903). 
Léopold  Mbyer  (Copenhague),  Un  cas  de   section   latérale  à  travers  l'os 

pubis,  d'après  Gigli  [Centralbl,  f,  Cynàk.,  28  mars  1903). 


cieux  et  même  l'apôtre  de  sa  religion,  et  tout  l'esprit  enfin  de 
notre  grande  Société  qui  a  pris  pour  devise  :  '  11  ne  saurait  y 
avoir  d'opposition  réelle  enire  la  raison  et  la  foi  ,. 

Sur  le  point  d'aborder  une  question  importante  et  délicate  entre 
toutes,  puisque  pour  beaucoup  d'êtres  liumains  elle  est,  à  la  lettre 
une  question  de  vie  ou  de  mort,  vous  avez  voulu  entendre,  avant 
tout,  exposer  les  doctrines  professées  là-dessus  par  le  Saint-Siège. 
décidés  que  vous  étiez  à  n'en  contredire  aucune,  pour  trouver  dans 
cette  docilité  même  une  garantie  éventuelle  contre  de  déplorables 
erreurs. 

Je  viens  d'expliquer  ainsi  la  présence,  dans  cette  réunion,  d'un 
profane  lel  que  moi,  et  le  tour  de  parole  qui  ra'esl  accordé.  Pou- 
vais-je  vous  refuser  le  concours  de  ma  bonne  volonté  et  ne  pas 
tâcher  au  moins  de  satisfaire  votre  juste  désir? 


Ungaro  (Naples),  Djalocie   avec   maladie   du   creur  el  Elônose  cicatricielle 

du  col  utérin.  Césarienne  vaginale  {Cciitralbt .  f.  GyJiùkol.,  août  1902). 
Jahreiss     (AushourK),      Deux      césariennes      vaginalen      pour      âelampsia 

{Ceiitralbl .  f.  Gyiiskol..  septembre  1902). 
A.  Bbcnoli  (Rome),  Sur  la  césarienne  vaginale  et  une  nouvelle  indication 

de  l'opôralion  {Centralbî.  f.  Gyiakol.,  novembre  1902). 
Brunn   (Halle),    Sur  k  tocbnique  et    l'emploi  do  la  césarienne  vaginale 

[Centralbî .f.  Gyiûkol.,  décembre  1902). 
RonL  (Dillenberg),  Sur  la  technique  et  l'emploi  de  la  césarienne  vaginale. 

Observations  à  la  thèse  du   professeur  Brunn  [Centralbî.  f.  Gyriakol., 

7  mars  1903). 
HiRSCHr.,   Sur  la  chorée  des  gravides  [Monatuchrifl    f.   Geburtth,   und 

Gynah.,  janvier  1903). 
ScHAUTA,   Accouchement    provoqué    dans   les    maladies    internes    (fl 

medicin.   Woeftenïc/in/ï,  janvier  1903). 
D'  Ai.Ai^,  Du  ftfiticide  Ihôrapeutique  [ihéaBJ. 

Tahnier  et  BuDiN,  Traité  de  Part  des  accouchements,  Paris,  1901. 
RiBKMONT  et  Lepagr,  Précis  d'obstétrique,  Paris,  1893. 
E.  Hubert,  Cours  d'accouchements,  Louvain,  1865. 
E.  HuHBRT,  Le  devoir  du  médecin,  Louvain,  1897. 
DQ H RSSKN  [traduction  Van  Aurei.),  Vade-roecum  d'obstétrique,  Liège,  ISSS? 
Fritsch  [traduclion   Stas),   Traité  clinique  dus  opérations  obstétricale*. 

Milan,  190S. 

Skutscu,  Geburtsliilâiolie  opéra tionslehre,  lena,  1001.  

MoRiSAM,  Manuale  délie  operazioni  ostetriche,  Milan,  1902, 
Olshausen  et  Vbit,  Lehrhuch  der  GeburUIiilfe,  Berlin,  1900. 
S,  PoKZI,  Traité  de  gynécologie. 
D,  Lavrand,  Le  médecin  chrétien,  Paris,  1901. 


-  15  - 


L'Église  catholique,  Messieurs,  n'exprime  pas  ioujours  sa  pensée 
avec  la  même  aulorité. 

(1  est,  en  premier  lieu,  une  expression  absolument  authentique, 
irréformafale,  à  laquelle  Dieu  a  daigné  ajouter  la  garantie  de 
l'infaillibilité.  L'organe  qui  rend  de  tels  oracles  est  le  Souverain 
Pontife,  soit  qu'à  la  face  du  monde  il  prononce  seul  la  décision 
suprême  d'une  cause  intéressant  la  foi  ou  les  mœurs,  soit  qu'il 
associe  à  son  jugement  ses  frères  dans  rÉpiscopat.  L'acte  qui  con- 
tient cet  enseignement  définitif  peut  être  d'ailleurs  un  acte  formel, 
rédigé  tout  exprès  dans  ce  but;  et  il  peut  consister  en  un  fait  qui 
n'est  pas  susceptible  d'une  autre  interprétation.  Supposé,  par 
exemple,  que  dans  les  écoles  de  théologie  l'on  soit  d'accord  pour 
réprouver  une  pratique,  non  d'une  manière  dubitative  et  après 
une  investigation  présentée  comme  personnelle,  mais  au  nom 
même  de  la  morale  chrétienne  :  si  cet  accord  se  maintient  pen- 
dant un  temps  assez  long,  l'enseignement  des  écoles  se  confondra 
en  réalité  avec  l'enseignement  d'une  Eglise  qui,  en  ces  matières, 
ne  saurait  errer. 

Mais,  vous  concevez  aisément  pourquoi  l'Église  use  avec  la  plus 
grande  réserve  de  cette  souveraine  autorité.  Elle  charge  plus  sou- 
vent un  oi^ane  constitué  et  accrédité  par  elle  de  donner,  quand  îl 
le  faut,  aux  problèmes  si  graves  qui  touchent  la  foi  ou  la  morale, 
une  solution  entourée  de  toutes  les  garanties  humaines  de  compé- 
tence et  d'intégrité.  Cet  organe  est  le  Sainl-Offire. 

Les  décisions  de  cette  Congrégation  ou  de  ce  tribunal  suprême 
ne  sont  pas  strictement  infaillibles.  Une  sentence  isolée  rendue  par 
lui.  tout  en  constituant  déjà  un  préjugé  très  grave  pour  ou  contre 
une  opinion,  n'enlève  pas  nécessairement  au  sentiment  contraire 
toute  vraisemblance  et  tout  crédit.Mais  quand  les  décisions  se  sont 
répétées,  quand  elles  ont  été  acceptées  par  les  auteurs  catholiques 
jusqu'à  former  la  doctrine  courante,  alors  elles  nous  imposent 
l'obligation  de  ne  pas  y  contredire  extérieurement,  et  même  d'y 
donner  notre  adhésion  intérieure,  à  moins  que  —  supposition  bien 
gratuite  —  on  n'ait  l'évidence  morale  d'une  méprise. 

Agir  autrement  serait  se  rendre  coupable  d'une  présomptueuse 
témérité. 

Voilà  les  principes  qui  nous  permettront,  je  l'espère,  de  mettre 
au  point  le  côté  théologique  de  la  question  du  foeticide.  L'appli- 


—  16  — 

cation  de  ces  principes  requiert  une  grande  circonspection,  pour 
ne  pas  se  tromper  sur  l'objet  même  de  décisions  aussi  graves 
^t  ne  pas  en  étendre  le  moins  du  monde  la  portée. 

Je  suivrai  Tordre  adopté  par  M.  le  D'"  Van  Aubel  dans  son 
savant  rapport,  et  m'efforcerai  d'indiquer  la  nature  et  la  portée 
des  réponses  du  Saint-Siège  concernant  Vavortement  artificiel,  — 
Vembryotomie  sur  Venfant  vivant,  —  Vextirpation  des  embryons 
extror-utérins. 

> 

I.   —  DE   l'aVORTEMENT  PROVOQUÉ  OU   MÉDICAL 

La  question  de  l'avortement  est  vieille  en  date.  Et  jusque  vers 
le  milieu  du  siècle  dernier,  les  moralistes  catholiques  étaient 
d'accord  pour  condamner  absolument  et  dans  tous  les  cas  toute 
action  n'ayant  d'autre  but  immédiat  que  l'expulsion  d'un  fœtus 
vivant  avant  l'époque  de  la  viabilité.  Auparavant,  je  ne  pense  pas 
que  l'on  puisse  citer  un  contradicteur  sérieux,  en  dehors  du 
P.  Théophile  Raynaud,  de  la  Compagnie  de  Jésus,  mort  en  1666. 
Homme  d'une  érudition  prodigieuse,  mais  d'un  moindre  discer- 
nement, le  P.  Raynaud  inclinait  par  tempérament  vers  l'étrangeté 
et  le  paradoxe,  et  dès  lors  est-il  peu  digne  de  confiance  dans  les 
matières  délicates. 

Les  médecins  du  reste  donnaient  la  main  aux  théologiens, 
et,  si  mes  renseignements  sont  exacts,  à  la  fin  seulement  du 
XVIII*  siècle,  ils  commencèrent  à  excuser  l'intervention  chirurgi- 
cale destinée  à  sauver  la  mère  aux  dépens  de  son  fruit.  L'Angle- 
terre vit  éclore  l'opinion  ;  elle  traversa  la  Manche,  et  de  France 
passa  en  Allemagne. 

Des  théologiens  très  respectables  fléchirent  à  leur  tour,  dans  le 
courant  du  siècle  dernier,  et  admirent,  pour  certains  cas  extrêmes, 
l'honnêteté  de  l'avortement.  Nommons  le  plus  célèbre  de  tous, 
le  P.  Ballerini,  professeur  au  Collège  Romain,  auquel  s'adjoignit, 
avec  quelque  hésitation  pourtant,  le  P.  Lehmkuhl,  une  illustration 
toujours  vivante  de  la  théologie  morale  en  Allemagne. 

En  présence  de  ce  mouvement,  le  Saint-Siège  garda  assez 
longtemps  le  silence.  La  première  réponse  bien  formelle  du 
Saint-Office  date  du  24  juillet  1895.  Elle  fut  sollicitée  en  ces  termes 
par  Mgr  Sonnois,  archevêque  de  Cambrai  : 


—  17  — 

•  Certain  médecin,  appelé  auprès  de  femmes  enceintes  grave- 
ment malades,  remarquait  parfois  que  la  maladie  mortelle  n'avait 
pas  d'autre  cause  que  la  grossesse  elle-même,  c'esl-à-dire  la 
présence  de  l'embryon  dans  la  matrice.  Pour  arracher  la  mère  à 
une  mort  inévitable  et  imminente,  il  ne  lui  restait  d*autre  res- 
source que  de  provoquer  l'avortement  ou  l'expulsion  du  fœtus.  Il 
suivait  d'ordinaire  celte  voie,  en  ayant  soin  toutefois  de  choisir  ces 
moyens  et  ces  opérations  qui  ne  tuaient  pas  le  fœtus  dans  le  sein 
maternel,  mais  tendaient  à  l'en  faire  sortir  vivant,  voué  cependant 
à  une  mort  prochaine  vu  l'absence  complète  de  maturité. 

„  Mais,  après  avoir  lu  la  réponse  du  19  août  1889,  adressée  par 
le  Saint-Siège  à  l'archevêque  de  Cambrai,  et  portant  "  que  l'on 
ne  pouvait  pas  enseigner  avec  sécurité  la  légitimité  d'une  opéra- 
tion quelconque  directement  meurtrière  pour  le  fœtus,  même  si 
elle  était  requise  pour  sauver  la  mère  „,  Titius  (le  médecin  en 
question)  se  prend  à  douter  de  l'honnêteté  de  ses  pratiques 
chirurgicales,  qui  l'amenaient  à  provoquer  assez  souvent  l'avor- 
tement dans  le  but  de  sauver  des  femmes  enceintes  gravement 
malades. 

„  Pour  se  rassurer,  Titius  demande  s'il  peut,  en  sûreté  de 
conscience,  dans  les  circonstances  décrites,  renouveler  les  opé- 
rations indiquées.  „ 

Héponse.  *  Il  ne  le  peut  pas,  d'après  les  décrets  antérieurs, 
c'est-à-dire  ceux  du  28  mal  1884,  et  du  19  août  1889.  , 

Trois  ans  plus  tard,  une  nouvelle  décision  confirme  en  tous 
points  la  précédente. 

L'évêque  de  Sinaloa  (*)  avait  posé  les  questions  suivantes  : 

*  I.  Peut-on  hâter  l'accouchement,  chaque  fois  qu'un  bassin 
trop  étroit  empêche  la  sortie  du  fœtus  au  temps  normal  ? 

IL  Si  le  bassin  de  la  mère  est  si  étroit  que  l'accouchement 
prématuré  lui-même  est  impossible,  peut-on  provoquer  l'avor- 
tement ou  pratiquer,  au  temps  voulu,  l'opération  césarienne?  , 

11  reçut  ces  réponses  :  **  A  la  première  question.  L'accouchement 
prématuré  n'est  pas  défendu  en  soi,  s'il  est  pratiqué  pour  de 
justes  raisons  au  temps  et  de  la  manière  qui  permettent,  en  tenant 


(*}  Diocèse  du  Mexique. 


—  18  — 

compte  des  faits  habituels,  de  pourvoir  à  la  vie  de  la  mère  et  cl 
l'embryon. 

„  A  la  deuxième  question.  Quant  à  la  première  partie  :  non," 
d'après  le  décret  du  24  juillet  1895  sur  le  caractère  illicite  de 
l'avortement.  —  Quant  à  la  deuxième  partie  :  rien  n'empêche  de 
faire  subir  à  la  mère,  au  temps  voulu,  l'opération  césarienne.  , 

Ces  deux  réponses  se  trouvent  encore  renforcées  par  une  troi- 
sième, toute  récente,  qui  est  relative  à  la  grossesse  extra-utérine. 

Elles  se  reportent,  vous  l'avez  entendu,  à  des  rescrits  antérieurs 
de  1884  et  de  1889,  qui  condamnent  la  craniotomie  et  refuseï 
au  point  de  vue  moral,  de  distinguer  l'cmbryotomie  de  l'avw 
tement. 

Depuis  qu'elles  ont  été  divulguées,  aucun  moraliste  catholique 
ne  s'est  permis  de  publier  une  opinion  contraire.  Et  leP.Lehuikuhl 
a  formellement  rétracté  son  avis  antérieur. 

Dans  .cet  état  de  choses,  nos  principes  nous  conduisent  à  J 
conclusion  suivante  :  il  n'esf,  en  aucun  as,  permis  de  pratigta 
l'avortement  ;  c'est-à-dire  de  tenter  n'importe  quelle  opératièi 
n'ayant  d'autre  utilité  immédiate  que  de  détacher  un  fœtus  i 
viable  du  sein  de  ta  mère. 


II.  - 


DE   L  EMBHTOTOMIË    StR   L  ENFANT  VIVANT 


Jadis  on  ne  posait  pas  la  question  de  l'embryotomte.  Elle  éta3 
résolue  d'avance,  par  l'arrêt  de  proscription  qui  frappait  l'avorte- 
ment. Au  siècle  dernier  pourtant,  celte  destruction  violente  de 
l'enfant  avant  sa  naissance  a  trouvé  grâce  devant  quelques 
théologiens,  depuis  qu'on  eut  découvert  le  moyen  de  baptiser 
l'embryon  dans  le  sein  de  la  mère.  Le  défenseur  le  plus  habile  et  le 
plus  instruit  de  la  cause  fut  un  prélat  romain,  Mgr  Avanzini;  et 
le  Cardinal  d'Annlbale  avoue,  dans  sa  Morale,  avoir  lui-mèm 
pendant  quelque  temps  partagé  cet  avis. 

Le  crédit  de  tels  noms  apparaît  dans  la  première  réponse  ( 
Saint-Siège  concernant  la  question.  Elle  émane  de  la  Sacrée-Péni- 
tencerie.  Ce  tribunal  de  grâc«  a  pour  mission  de  résoudre,  pour 
les  fidèles,  les  cas  de  conscience  qu'ils  lui  soumettenL  Inter- 
rogée en  1872  sur  ce  qu'il  fallait  penser  de  l'embryotomie,  i 
renvoya  le  pétitionnaire  aux  auteurs  approuvés,  tant  anciens  q 


modernes,  en  lui  recommandant  la  prudence.  C'était  équivalem- 
ment  lui  permettre  de  se  former  une  conviction,  même  d'après  les 
écrivains  qui  regardaient  la  pratique  comme  parfois  Justifiable. 

Cette  tolérance  ne  fut  pas  de  longue  durée.  En  1884,  le 
Saint-Office  fut,  en  ces  termes,  saisi  de  la  cause  : 

'  Peut-on,  dans  les  écoles  catholiques,  enseigner  en  sûreté  de 
conscience,  que  l'opération  chirurgicale  appelée  craniotomie  est 
permise,  lorsque,  à  son  défaut,  la  mère  et  l'enfant  vont  périr, 
tandis  que,  en  la  pratiquant,  on  fait  périr  l'enfant  et  on  sauve  la 
mère?  , 

La  réponse  fut  négative;  et,  vu  la  gravité  de  la  solution,  on 
ajouta  dans  la  rédaction,  qu'elle  était  pleinement  approuvée  par  le 
Saint-Père.  Remarquez  les  expressions  : 

Réponse.  '  Après  un  long  et  mûr  examen  de  tous  les  éléments, 
en  tenant  compte  également  du  mémoire  rédigé  par  des  catho- 
liques entendus  et  transmis  par  votre  Éminence  à  cette  Congréga- 
tion, les  membres  furent  d'avis  de  répondre  :  Qu'on  nepouvait,  en 
sûreté  de  consdettce,  enseigner  cette  opinion. 

,  Celte  réponse,  que  le  Souverain  Pontife  a  pleinement  ratifiée 
dans  l'audience  qu'il  m'a  accordée,  je  la  transmets  à  Votre 
Eminence,  etc.  , 

L'an  1889,  parait,  dans  le  môme  sens,  une  réponse  conçue  en 
termes  analogues,  mais  on  en  étend  la  portée  à  toute  opération  qui 
tendrait  directement  à  faire  périr  l'embryon  ou  la  mère.  En  voici 
la  teneur  : 

"  Dans  les  écoles  catholiques  on  ne  peut,  suivant  la  déclaration 
du  28  mai  1884,  enseigner,  en  sûreté  de  conscience,  l'honnêteté  de 
l'opération  appelée  ia craniotomie, oa  de  n'importe  quelle  opération 
chirui^icale,  qui  tende  directement  à  tuer  l'enfant  ou  la  mère.  , 

Pour  le  dire  en  passant,  ces  mots  ;  Tuto  doceri  non  potest  —  on 
ne  peut  enseigner  en  sûreté  de  conscience  —  signifient,  qu'au  juge- 
ment du  Saint-Siège,  l'opinion  incriminée  n'a  pour  elle  aucune 
raison  sérieuse,  au  moins  dans  l'état  actuel  de  la  science. 

Ces  réponses  sont  confirmées  par  les  deux  décisions  citées  plus 
haut  et  qui  englobent  l'avortemenl  dans  la  même  réprobation; 
l'an  dernier  encore,  un  décret  insiste  expressément  sur  le  carac- 
tère illicite  de  ces  opérations  en  général. 

Il  en  résulte,  Messieurs,  que  le  Saint-Office  a  pris  définitivement 


—  20  — 

position  dans  la  question  de  l'embryotomie  sur  le  fœtus  vivant;  et 
cette  position  la  condamne.  Nous  ne  pourrions  donc,  même  dans 
un  cas  extrême,  regarder  l'opération  comme  permise. 

III.   —   DE  LA   GROSSESSE  EXTRA-UTÉRINE 

Il  y  a  peu  de  temps,  quelque  dix  ans,  je  pense,  on  consulta  à  la 
fois,  sur  une  extirpation  d*un  fœtus  extra-utérin,  deux  Jésuites,  le 
P.  Lehmkuhl,  en  Allemagne,  le  P.  Sabetti,  aux  États-Unis,  et  un 
Rédemptoriste,  le  P.  Aertnys,  de  Hollande.  Les  deux  premiers 
permirent  l'extraction  (*);  le  troisième  la  condamna. 

C'est  à  cette  occasion  que  les  théologiens  se  mirent  à  traiter  de 
la  grossesse  extra-utérine. 

Une  première  réponse  du  Saint-Office,  datée  de  1895,  paraît 
plutôt  favorable  à  Tavis  le  plus  large. 

En  effet,  la  question  III  :  "  La  laparatomie  est-elle  licite  dans 
le  cas  de  grossesse  extra-utérine,  c'est-à-dire  de  fœtus  qui  ne  sont 
pas  à  leur  place  ?  „  reçut  cette  réponse  : 

•  Sous  Tempire  de  la  nécessité,  il  est  permis  de  pratiquer  la 
laparatomie,  pour  extraire  du  sein  maternel  des  fœtus  ectopiques, 
pourvu  que,  dans  la  mesure  du  possible,  on  veille  sérieusement  et 
au  temps  voulu  à  la  vie  du  fœtus  et  de  la  mère.  „ 

Je  dois  reconnaître  cependant  que  tous  ne  comprirent  pas  cette 
réponse  de  la  même  façon;  et  que  le  P.  Aertnys,  ainsi  que 
M.  Esbach,  l'entendirent  dans  le  sens  sévère. 

Et  cet  avis  prévalut  certainement  Tan  passé.  La  Propagande 
avait  transmis  au  Saint-Office  la  question  suivante,  posée  par  le 
Doyen  de  la  Faculté  de  théologie  de  Montréal  :  *  Est-il  permis  par- 
fois d'extraire  du  sein  de  la  mère  des  embryons  ectopiques  avant 
la  maturité,  c'est-à-dire  avant  six  mois  révolus  depuis  la  concep- 
tion? „ 

Le  5  mars  1902,  le  Saint-Office  répondit  : 

•  Non,  d'après  le  décret  du  4  mai  1898,  qui  veut  que,  dans  les 
limites  du  possible,  on  pourvoie  sérieusement  et  en  temps  oppor- 


(*)  En  ce  sens,  du  moins,  qu'ils  regardèrent  comme  permise  Texcision  d*ane 
tumeur  dont  la  présence  crée  pour  la  mère  un  danger  de  mort  imminent,  ({ue 
la  tumeur  contienne  d*ailleurs  ou  non  un  fœtus. 


—  21  — 

lun  à  la  vie  du  fœtus  et  de  la  mère;  et  quant  à  la  détermination 
du  temps,  le  requérant  doit  se  rappeler,  diaprés  le  même  décret, 
qu'aucun  accouchement  prématuré  n*est  licite  que  pratiqué  au 
moment  et  de  la  manière  qui,  d'après  les  prévisions  ordinaires, 
permettent  de  sauver  la  mère  et  Tenfant.  « 

La  fréquence  des  cas  de  grossesse  extra-utérine,  les  exemples 
d'  "  ectopeurs  „  arrivés  à  terme  et  sauvés  avec  la  mère,  ou 
d'autres,  morts  simplement  faute  d'avoir  été  extraits  après  la  via- 
bilité, auront,  je  pense,  beaucoup  influencé  ces  décisions. 

Vous  connaissez,  mieux  que  moi,  l'espèce  si  intéressante 
observée  par  M.  le  D*"  Delétrez.  L'excellent  chef  de  clinique  de 
rinstitut  chirurgical  opéra,  l'an  passé,  une  femme,  qui  porta  pen- 
dant douze  mois  un  enfant  extra-utérin.  Après  avoir  été  expulsé 
de  la  trompe,  ce  fœtus  continua  à  se  développer  dans  l'abdomen 
jusqu'à  sept  mois,  mourut  ensuite  et  demeura  pendant  cinq  mois 
enterré  dans  le  ventre  de  sa  mère,  inconsciente  du  cadavre 
qu'elle  recelait. 

Personnellement,  Messieurs,  après  quelque  tergiversation,  j'ai 
adopté,  ici  encore,  l'avis  sévère.  Mais,  en  ce  moment,  je  dois  me 
borner  à  préciser  la  portée  des  décisions  du  Saint-Siège.  La  der- 
nière réponse  du  Saint-Office  fournit  évidemment  un  très  fort 
argument  aux  adversaires  de  l'interruption  de  la  grossesse  extra- 
utérine avant  l'époque  de  la  viabilité.  Cependant  cette  réponse  est 
encore  isolée.  La  difficulté  de  la  mettre  d'accord  avec  une  réponse 
antérieure  à  laquelle  elle  renvoie  cause  une  certaine  obscurité. 
Aussi  n'oserais-je  pas,  à  l'heure  actuelle,  imposer  mon  opinion,  et 
condamner  celui  qui  croirait  avoir  de  bonnes  raisons  pour  inno- 
center l'opération  pratiquée  au  moment  où  elle  parait  moralement 
nécessaire  au  salut  de  la  mère  sans  pouvoir  être  différée. 

Permettez-moi  seulement  de  rappeler  la  nécessité  —  trop  sou- 
vent, hélas  !  méconnue  des  parents  —  de  baptiser,  au  moins  sous 
condition,  jusqu'aux  moindres  embryons  ou  œufs  humains  dans 
lesquels  il  reste  encore  un  germe  probable  de  vie. 

Ma  tâche  est  finie,  Messieurs.  Vous  le  voyez  :  les  décisions  de 
l'Église  sont  dominées  par  cette  grande  pensée  de  l'égale  dignité 
de  chaque  personne  humaine.  Ni  la  mère  ne  peut  être  sacrifiée  à 
l'enfant,  ni  l'enfant  à  la  mère.  Ces  deux  vies  sont  également  invio- 
lables :  seul  le  suprême  auteur  de  la  vie  a  le  droit  d'en  disposer. 


—  22  — 

Cette  considération  semble  avoir  échappé  totalement  à  certains 
médecins  protestants  ou  incrédules  qui  raisonnent  dans  les 
Académies  ou  les  Congrès  sur  la  question  qui  nous  occupe.  Ils 
comparent  les  deux  vies  de  la  mère  ou  de  l'enfant  qui  paraissent 
en  conflit.  D'après  les  services  qu'elle  promet,  les  chances  de 
durée,  l'une  est  estimée  préférable  à  l'autre.  Et  ils  prononcent,  ils 
exécutent  la  sentence  de  mort  sur  le  plus  débile.  Raisonner  ainsi, 
Messieurs,  c'est  méconnaître  le  caractère  sacré  de  la  personne, 
c'est  l'avilir  au  rang  des  choses.  Ainsi,  dans  un  naufrage,  on  jette 
la  marchandise  vulgaire  et  on  sauve  la  précieuse. 

La  sévérité  du  Saint-Siège  aura  pour  résultat  immédiat  et 
direct  de  laisser  périr  à  regret  certaines  mères  qu'un  meurtre  eût 
pu  sauver.  Résultat  assurément  affligeant  et  pénible!  Mais,  d'autre 
part,  Messieurs,  n'est-il  pas  arrivé,  dans  la  doctrine  contraire,  que 
des  interventions  intempestives  ont  tranché  impitoyablement  les 
jours  d'un  petit  être  qui  ne  demandait  qu'à  vivre  avec  sa  mère, 
et,-  relisez  le  rapport  de  M.  le  D*"  Van  Aubel,  n'y  a-t-il  pas  de 
quoi  être  effrayé  des  multiples  causes  pour  lesquelles,  dans  le 
camp  adverse,  on  pratique  les  avortements  et  les  embryotomies  ? 

Ne  l'oublions  pas  non  plus  :  la  nécessité  est  la  mère  des  inven- 
tions. Forcé  de  respecter  l'être  même  le  plus  chétif, l'homme  appli- 
quera toutes  les  ressources  de  son  esprit  à  trouver  pour  les  êtres 
plus  grands  d'autres  moyens  de  salut  que  le  meurtre  des  petits.  La 
rigueur  des  moralistes  peut  hâter  ainsi  ces  bienfaisants  progrès  de 
l'art  opératoire  qui  éliminent  les  raisons  ou  les  prétextes  médicaux 
de  cruelles  immolations.  Alors,  bien  loin  de  lui  en  vouloir  pour  sa 
sévérité,  la  science  médicale,  fière  de  ses  découvertes  humanitaires, 
se  tournera,  pleine  de  gratitude,  vers  l'Église,  pour  lui  dire  :  je 
vous  remercie  de  m'avoir  fait  souvenir  du  grand  précepte  :  Tu  ne 
tueras  point  !  (Applaudissements.) 

M.  le  Président  remercie  le  R.  P.  Vermeersch  et  donne  la  parole 
à  M.  le  D'  E.  Hubert,  professeur  à  l'Université  catholique  de 
Louvain. 


Discours  de  M.  le  Professeur  Hubert 


Messieurs, 

Je  vous  remercie  de  m'avoir  invité  à  venir  prendre  part  à  celle 
discussion.  L'honneur  que  vous  m'avez  fait,  je  le  reporle  à  celui 
vers  qui  il  remonte  :  vous  vous  êtes  souvenus  que  Louis  Hubert  a 
attaché  son  nom  à  la  grave  question  que  vous  allez  examiner.  II 
a  eu  le  courage  —  il  en  fallait  en  1852  —  de  la  porter  devant 
l'Académie  royale  de  Médecine  ;  elle  y  souleva  des  débats  passion- 
nés, et  l'Académie  vota  la  seule  conclusion  qu'elle  pouvait  émettre 
correctement  :  '  La  question  du  fœticide  est  de  celles  dont  la 
solution  doit  être  abandonnée  à  la  conscience  du  praticien.  . 

J'ai  trouvé  les  conclusions  de  l'homme  de  science  et  de  l'homme 
de  foi  dans  l'héritage  paternel  et  je  les  ai  gardées  fidèlement. 

Le  droit  naturel,  la  morale  et  la  religion  sur  lesquels  il  fondait 
sa  doctrine,  combattue  alors  par  la  généralité  des  médecins,  n'ont 
pas  changé,  mais  depuis  1852  la  médecine  a  évolué,  le  foaticide, 
jadis  en  faveur,  est  tombé  dans  la  réprobation  et  pour  le 
condamner,  la  science  aujourd'hui  ajoute  le  poids  de  ses  faits 
matériels  aux  autorités  de  raison. 

J'aurais  aimé  traiter  le  sujet  avec  tous  les  développements  et  le 
soin  qu'il  comporte;  vous  ne  m'en  avez  pas  laissé  le  temps  et,  pris 
à  l'improviste,  au  lieu  du  gros  travail,  ce  n'est  qu'une  preuve  de 
bonne  volonté  ou  un  témoignage  de  sympathie  que  je  vous  apporte. 

il  y  a  une  vingtaine  d'années,  quelques  théologiens  —  parmi 
lesquels  surtout  des  Pères  Jésuites  —  ont  soutenu  la  lîcéité  du 
fœticide  par  des  arguments  très  intéressants  sans  doute,  mais  dont 
les  juges  du  Saint-Office  n'ont  pas  admis  la  validité.  Ils  ont  jeté 
le  trouble  dans  les  consciences  des  médecins  chrétiens,  car,  s'il  est 
licite  dans  certains  cas  de  sacrifier  une  vie  pour  en  sauver  une 
autre,  nous  ne  pouvons  plus  nous  croiser  des  bras  qui  ne  sont 
plus  liés,  et,  pouvant  intervenir,  nous  devons,  semblerait-t-il, 
immoler  l'une  ou  l'autre  plutôt  que  de  les  laisser  périr  ensemble. 

L'indécision  a  pris  fin.  Consultée  par  l'archevêque  de  Lyon  : 
An  ttito  doceri  passe  in  scholis  catkoUcis,  licitam  esse  craniotomiam 
quando  eâ  omissà  mater  et  fiUus  perituri  sini,  eâ  è  contra  admissâ, 


-  24  - 

salvanda  sit  mater  infante  pereufite?  —  la  Congrégation  du 
Saint-Office  "  omnibus  dite  ac  mature  perpensis  „,  répondit,  le 
28  mai  1884  :  ^  Tuto  doceri  non  passe.  „  —  Et  cinq  ans  plus  tard, 
le  19  août  1889,  répondant  cette  fois  à  Tarchevêque  de  Cambrai, 
la  Congrégation  a  ajouté  :  "  Idem  dici  debere  quoàd  quamcumque 
operationem  directe  occisivam  fœtus  vel  matris  gestantis,  „ 

Le  sens  de  ces  décisions  n*est  pas  douteux  :  ce  qu'on  ne  peut 
enseigner,  on  ne  peut  le  faire  et  toute  opération  directement  destruc- 
tive du  fœtus  ou  de  la  mère  est  condamnée.  Donc,  que  la  femme 
enceinte  soit  mise  en  péril  par  la  maladie,  par  Télroitese  de  son 
bassin  ou  par  la  grossesse  ectopique,  nous  ne  pouvons  la  défendre 
contre  ces  périls  par  le  fœlicide,  sans  nous  mettre  en  rébellion 
contre  l'enseignement  de  l'Église,  défini  par  le  Saint-Office.  Borna 
locuta  est  et,  pour  le  médecin  catholique,  il  n'y  a  plus  à  discuter, 
il  y  a  à  se  soumettre.  —  Alors,  que  venons-nous  faire  ici? 

Devant  une  confirmation  nouvelle  du  *  non  occides  ,  biblique,  il 
ne  nous  reste  qu'à  nous  conformer  à  notre  devise  sociale  et 
à  tâcher  de  montrer  que  l'enseignement  de  notre  foi  n'est  pas  en 
contradiction  avec  les  données  de  la  science.  Je  puis  le  faire  victo- 
rieusement, sans  réplique  possible  —  non  pour  tous  les  cas 
particuliers  signalés  dans  le  remarquable  rapport  de  M.  le  D'  Van 
Aubel  —  mais  au  moins  pour  le  plus  commun,  celui  où  femme  et 
enfant  à  terme  sont  mis  en  péril  par  une  angustie  pelvienne. 

L'enfant  a  le  droit  de  vivre  aussi  bien  dix  minutes  avant  de 
naître  que  dix  ans  après,  et  ce  droit  inhérent  à  sa  nature,  on  ne 
peut  le  lui  prendre  sans  injustice. 

La  femme,  sans  conteste,  a  le  même  droit. 

Ces  deux  droits  personnels,  également  sacrés,  lorsqu'ils  entrent 
en  conflit  se  limitent  l'un  l'autre  et,  d'après  les  définitions  du 
Saint-Office,  on  ne  peut  plus  soutenir  *  tuto  doceri  non  passe  „  que 
Tun  ou  l'autre  peuvent  se  défendre  par  le  meurtre. 

Le  meurtre  ne  trouve  de  justification  que  dans  l'état  de  légitime 
défense  ou  d'agression  injuste.  Or,  l'enfant  n'est  pas  un  agresseur 
injuste  et,  le  fût-il,  la  femme  a  pour  se  défendre  d'autres  moyens, 
plus  sûrs  pour  elle,  que  le  meurtre. 

On  a  trop  perdu  de  vue  ces  vérités,  élémentaires  cependant, 
inscrites  dans  la  législation  de  tous  les  peuples  civilisés  :  la  mère 
n'a  pas  le  droit  de  vie  et  de  mort  sur  ses  enfants  ;  le  père,  pas 


—  25  — 

davantage.  Et  ce  droit  que  n'ont  pas  les  progéniteurs  et  que, 
par  conséquent,  ils  ne  sauraient  déléguer,  où  le  médecin  le  puise- 
rait-il ?  Dans  sa  conscience  ou  dans  les  obligations  de  sa  fonction 
sociale?  Ni  Tune  ni  les  autres  ne  peuvent  le  pousser  hors  du  droit 
ou  de  la  morale. 

Ces  principes  doivent-ils  fléchir  devant  les  considérations 
tout  à  fait  secondaires  de  la  valeur  relative  des  existences  en  jeu 
ou  des  préférences  du  mari  ? 

Qui  décidera  quelle  existence  est  la  plus  précieuse  ?  et  qu'ira- 
porte  au  fond  :  précieuse  ou  non,  le  droit  à  la  vie  est  le  même 
pour  le  faible  que  pour  le  fort. 

On  a  dit  :  le  mari  doit  préférer  la  compagne  qu'il  s'est  choisie 
à  l'enfant  qu'il  ne  connaît  même  pas  encore.  Soit  !  mais  il  pourrait 
prendre  fantaisie  à  ce  mari  —  dont  on  fait  un  juge  —  de  préférer 
l'enfant  et  alors,  en  logique,  c'est  l'épouse  qu'il  faudrait  occire  ! 
Que  nous  importent  les  préférences  maritales  ?  H  ne  s'agit  pas 
d'une  question  de  goût,  et  des  préférences  n'engendrent  pas  un 
droit. 

Nous  avons  hâte  d'aborder  le  côté  scientifique  ou  médical  de 
notre  sujet,  nous  nous  y  sentons  plus  à  l'aise  et,  aujourd'hui, 
absolument  inexpugnable. 

Les  statistiques  les  plus  récentes  —  que  nous  empruntons  aux 
professeurs  Budin  et  Pinard,  de  Paris  —  établissent  que  sur 
200  existences  en  jeu  : 

Tembryotomie  perd  1 1,5  femmes  +  100  enfants  =  111  morts; 
la  symphyséotomie  ,12         ,       +14  ,      ^   26      „ 

la  césarienne  »     6,6      „       +5,7       ,      «   12      , 

Voilà  les  faits  matériels  :  ils  ont  l'éloquence  claire  et  sans 
réplique  des  chiffres,  et  nous  pouvons  conclure  que,  matérielle- 
ment comme  moralement,  l'opération  césarienne  est  la  ressource 
indiquée,  elle  sauvegarde  le  mieux  tous  les  intérêts  :  pour  l'enfant, 
c'est  le  salut  assuré  (*),  pour  la  mère,  c'est  cinq  chances  sur  cent 


(*)  L*opération  ne  fait  courir  aucun  risque  à  Tenfant,  et  s'il  vit  encore  au 
moment  où  Ton  attaque  la  matrice,  on  doU  Ta  voir  vivant,  la  mortalité  se  réduit 
donc  pour  lui  à  zéro.  Si  les  statistiques  renseignent  encore  une  mortalité,  c'est 
qu'elles  renferment  des  cas  où  Ton  s'est  décidé  trop  tard  à  faire  le  sauvetage. 
Le  malheur  n'est  pas  imputable  à  l'opération,  mais  à  l'opérateur. 


—  aè- 
de survie  en  plus  que  si  Ton  se  décide  pour  la  symphyséotomie 
ou  le  fœticide. 

Cela  étant,  la  femme  peut-elle  repousser  l'opération  qui  sauve? 
A  notre  avis,  non  :  ni  en  conscience,  parce  qu'elle  a  des  devoirs 
naturels  vis-à-vis  de  son  enfant  —  ni  en  raison,  parce  que, 
à  remplir  son  devoir  elle  s'expose  le  moins  elle-même. 

S'ensuit-il  qu'on  puisse  la  traiter  comme  l'enfant  ou  le  fou  qui 
se  débat  contre  la  raison  et  l'opérer  malgré  elle  ?  Nous  estimons 
qu'on  ne  peut  pas  violer  sa  liberté  et  qu'il  faut  obtenir  son  consen- 
tement par  la  persuasion. 

Aux  affolées,  sourdes  à  tout,  nous  déclarons  que  nous  ne  tuons 
pas  les  petits  enfants  —  et  nous  affirmons,  en  toute  vérité,  qu'elles 
souffriront  moins  et  courront  moins  de  risques  à  laisser  sauver  le 
leur  tout  de  suite,  qu'à  le  faire  tuer  ou  à  le  laisser  lentement 
mourir. 

Un  langage  ferme  a  d'autant  plus  de  chances  d'être  écouté  qu'il 
offre  à  la  mère  la  ressource  qu'elle  a  tout  intérêt  à  choisir.  S'il  ne 
l'était  pas  cependant?  —  Où  l'on  n'accepte  pas  nos  conseils,  nous 
n'acceptons  pas  d'ordres;  nous  refusons  absolument  le  rôle  de 
sacrificateur  et,  contraint  de  nous  résigner  à  la  seule  intervention 
légitime  qui  reste,  nous  attendrions  que  l'enfant  ait  succombé 
pour,  alors,  le  mutiler. 

Cette  attente,  nous  dit-on,  est  souvent  funeste  et  nous  risquons 
d'avoir  deux  morts  à  déplorer  au  lieu  d'une  !  Cela  est  vrai, 
mais  à  qui  la  faute?  Certainement  pas  à  nous  !  Qu'on  ne  nous 
impute  donc  pas  le  malheur  que  nous  avons  voulu  éviter,  mais 
qu'on  ne  nous  a  pas  permis  d'écarter. 

On  nous  a  dit  :  "  Mais  s'il  s'agissait  de  votre  femme  et  de  votre 
enfant?...  „  Cet  argument  adhominem,  à  effet...  sur  certain  public, 
examiné  de  face  est  de  nulle  valeur.  La  résolution  que  je  prendrais 
ne  deviendrait  pas  la  bonne  par  cela  seul  que  je  l'aurais  prise  et 
alors,  pour  trancher  la  question,  qu'importe  ce  que  je  ferais?  Mais 
il  ne  me  convient  pas  d'user  d'échappatoires  et  je  réponds,  tout 
simplement  :  je  n'ai  pas  deux  morales  —  ou  deux  médecines  — 
celle  que  j'enseigne,  et  une  autre  pour  mon  usage  particulier. 

Je  n'ai  examiné  que  le  cas  où  la  défense  de  la  conduite  du 
médecin  catholique  est  devenue  aussi  facile  que  complète.  Mais  il 
en  est  d'autres  —  très  rares  en  réalité  —  où  le  sacrifice  d'un  germe, 


condamné  d'ailleurs  par  les  conditions  mêmes  où  la  nature  l'a 
placé,  pourrait,  parfois,  sauver  une  femme  que  ce  sacrifice  seul 
peut  encore  sauver.  Les  médecins  matérialistes  n'hésitent  pas  et 
nous  reprochent  de  ne  pas  faire  comme  eux.  Ils  restent  dans  leur 
logique.  Ils  ne  veulent  voir  queVutilHéde  l'acte  opératoire;  nous, 
nous  nous  préoccupons  avant  tout  de  sa  moralité  et,  ayant  choisi 
pour  règle  de  conduite,  non  Vulile  mais  le  bien,  respectueux  du 
principe  supérieur,  nous  devons  assister  le  cœur  saignant  à  des 
catastrophes  qu'il  eût,  peut-être,  été  possible,  maïs  qu'il  n'est  pas 
permis  d'empêcher.  "  Non  j>ossumus  ,,  parce  que  •  fwn  lied  ,. 

Messieurs,  restons  médecins  chrétiens,  hommes  de  science  et 
hommes  de  foi,  demandant  la  vote  droite  à  deux  lumières  émanées 
de  la  même  source.  Leurs  indications  ne  peuvent  être  contraires 
qu'en  apparence  et  momentanément  :  les  incertitudes  ou  les 
doutes  doivent  se  dissiper  comme  les  ombres  de  la  nuit  devant 
les  progrès  du  solei!  qui  monte. 

L'Assemblée  accueille  par  ses  applaudissements  cet  éloquent 
plaidoyer  où  elle  aime  â  retrouver  un  filial  écho  des  enseignements 
de  l'éminent  fondateur  de  la  chaire  obstétricale  de  Louvain,  feu  le 
professeur  L.  J.  Hubert.  M.  Faidherbe,  se  faisant  l'interprète  delà 
Section,  exprime  sa  gratitude  à  l'orateur  qui  a  bien  voulu  apporter 
à  cette  séance  l'appoint  de  sa  grande  autorité. 

La  parole  est  donnée  â  M.  le  D'  Delassus,  professeur  aux 
Facultés  catholiques  de  Lille. 


Discours  de  M.  le  Professeur  Delassus 

Messieurs, 

Vous  venez  d'entendre  le  rapport  si  clair,  si  net,  si  documenté 
du  R.  P.  Vermeersch  sur  les  décisions  de  Rome  au  sujet  de  la 
licéité  du  Fœticîde, 

Si  j'ai  bien  compris,  il  n'est  jamais  permis  d'attenter  directe- 
ment à  la  vie  du  produit  de  la  conception,  quel  que  soit  son  âge- 


d 


—  28  — 

même  quand  la  mère  et  le  produit  vont  mourir  tous  deux,  et  que 
l'expulsion  de  Tenfant  pourrait  sauver  la  mère. 

C'est  donc  une  défense  qui  nous  est  faite  et  à  laquelle  un  fils 
de  rÉglise  doit  se  soumettre. 

Dans  ces  conditions,  il  me  semble  qu'avant  de  continuer 
Texamen  de  ce  sujet  inscrit  à  Tordre  du  jour  et  sur  lequel  j'ai 
rédigé  quelques  observations,  il  me  semble  qu'il  y  a  une  question 
préalable  à  poser  :  Pouvons-nous  encore  discuter  les  conditions 
dans  lesquelles  nous  aurions  à  faire  une  opération  que  notre 
conscience  de  catholique  nous  interdit? 

Nous  ne  pouvons  discuter,  me  semble-t-il,  qu'à  une  condition,  à 
savoir  que  "  la  décision  de  Rome  serait  réformable  „. 

La  décision  de  la  Congrégation  romaine  est-elle  réformable? 
telle  est  la  question  qu'avant  toute  chose  je  poserai  au 
R.  P.  Vermeersch. 

Le  R.  P.  Vermeersch.  —  M.  le  Professeur  Delassus  me 
demande  si,  à  mon  sens,  la  décision  du  Saint-Siège  est  irréfor- 
mable,  s'il  n'est  pas  permis  à  des  praticiens  soucieux  de  se  con- 
former aux  décisions  de  l'Église,  de  faire  valoir  respectueusement 
certaines  extrémités  pénibles  où  ils  peuvent  être  acculés.  Je 
réponds  :  non,  la  décision  n'est  pas  strictement  irréformable, 
mais  elle  ne  me  semble  avoir  aucune  chance  d'être  réformée. 
Néanmoins,  tout  en  s'inclinant  devant  elle,  les  particuliers 
demeurent  libres  de  soumettre  à  nouveau  le  cas  au  Saint-Office. 

.M.  le  Professeur  Delassus.  —  Puisque  le  Révérend  Père 
nous  dit  qu'à  son  avis,  il  ne  nous  est  pas  défendu  de  poser  à  nou- 
veau la  question  à  Rome,  que,  s'il  y  a  peu  de  chances  d'obtenir  la 
réforme  d'une  décision  mûrement  prise,  nous  pouvons  cependant 
présenter  à  nouveau  de  respectueuses  observations,  des  aperçus 
nouveaux,  des  faits  nouveaux,  puisqu'il  ne  nous  est  pas  défendu 
d'aller  pour  ainsi  dire  en  appel  du  premier  jugement,  je  prendrai 
la  confiance  de  vous  soumettre  les  notes  que  j'avais  rédigées 
sommairement  en  vue  de  cette  discussion. 

Il  n'est  pas  douteux  que  nous  nous  trouvions  devant  un  conflit 
entre  la  science  médicale  et  la  morale  catholique.  Sur  un  point 
précis,  la  médecine  dit  :  *  oui  „  la  théologie  dit  :  •  non  ,.  En  face 


—  29  — 

de  cette  contradiction,  la  conscience  du  médecin  catholique  peut 
se  troubler. 

J*ai  l'impression  que  la  question  a  été  souvent  mal  posée. 
II  semble  que  Ton  ait  toujours  en  vue  ces  cas  où  le  médecin 
doit  prendre  parti  pour  la  mère  ou  pour  Tenfant,  sacrifiant  ainsi 
les  droits  de  Tun  aux  droits  de  l'autre,  comme  du  temps  où,  si 
Ton  faisait  l'opération  césarienne,  on  provoquait  presque  à  coup 
sûr  la  mort  de  la  mère  en  donnant  à  l'enfant  toutes  les  chances 
de  vie,  ou  réciproquement  quand,  par  l'embryolomie,  on  sacrifiait 
sûrement  l'enfant  en  sauvant  la  mère.  Dans  l'esprit  du  public, 
cette  façon  de  concevoir  la  situation  est  bien  ancrée  et  l'on  y 
parle  "  de  tuer  l'enfant  pour  sauver  la  mère  „. 

Il  est  à  peine  besoin,  ce  me  semble,  de  faire  remarquer  que 
telle  n'est  pas  la  situation.  Nous  supposons,  par  définition,  par 
établissement  de  la  question,  que  les  deux  êtres  vont  mourir  si 
l'on  n'intervient  pas,  et  nous  nous  demandons  s'il  n'est  pas 
permis  de  sauver  le  seul  qui  puisse  être  sauvé.  Il  ne  s'agit  pas  de 
choix  à  faire  entre  deux  existences,  mais  bien  d'en  sauver  une  sur 
deux  condamnées  à  périr. 

Je  supprime  donc  du  même  coup  tous  les  plaidoyers  très  justes, 
très  judicieux,  prononcés  en  faveur  des  droits  de  l'enfant.  Certains 
médecins,  en  vérité,  en  ont  fait  trop  bon  marché,  et  il  n'est  pas 
permis  à  une  saine  morale  de  sanctionner  un  tel  dédain  de  la  vie 
d'un  être  humain. 

Dès  lors,  le  problème  se  trouve  singulièrement  simplifié,  et  je  me 
permets  de  le  poser  en  termes  précis,  que  je  commenterai  ensuite  : 

Une  femme  étant  grosse  d'un  enfant  non  encore  viable,  s'il  est 
scientifiquement  démontré  : 

A.  Quelle  va  mourir  avec  son  enfant; 

B.  Qu'elle  va  succomber  uniquement  du  fait  de  la  présence  de 
cet  enfant  dans  son  sein  ; 

C  Que  l'expulsion  provoquée  de  cet  enfant,  en  toute  hypothèse 
voué  à  la  mort,  reste  le  seul  moyen  connu  de  sauver  la  mère; 

D.  Que  le  salut  de  la  mère  est  l'unique  raison  de  l'expulsion 
provoquée. 

Est-il  exact  que  la  morale  catholique  interdise  de  provoquer 
cette  expulsion,  même  s'il  s'y  ajoute  l'intention  d'administrer  le 
baptême  au  fœtus,  qui  sans  cela  en  sera  sûrement  privé  ? 


Voyons  chacune  des  conditions  ainsi  posées  : 

A.  Je  dis  :  S'il  est  scient ifiquemmt  démontré.  Du  coup  j'élimine 
l'objection  qui  consiste  à  dire  :  Le  médecin  peut  se  tromper,  la 
maladie  n'est  pas  aussi  grave  qu'il  le  pense.  Il  ne  s'agit  pas  ici  de 
médecin  mais  de  la  science  médicale,  et  nous  n'avons  pas  à 
envisager  les  erreurs  dues  â  l'ignorance;  il  ne  peut  être  question 
que  du  médecin  au  courant  de  la  science  actuelle,  tant  au  point 
de  vue  théorique  qu'au  point  de  vue  pratique.  Donc  la  femme  va 
mourir. 

B.  Non  seulement  elle  va  mourir,  mais  elle  meurt  uniquevtmt 
(lu  fait  de  la  présence  de  cet  enfant  dans  son  seiii,  La  cause  n'est 
pas  douteuse,  et  la  relation  de  cause  à  effet  est  bien  établie.  Je 
fais  donc  abstraction  des  cas  où  la  mort  pourrait  èlre  la  consé- 
quence d'une  autre  maladie,  ce  qui  rendrait  l'expulsion  du  fœtus 
inutile. 

C.  L'expulsion  de  l'enfant  doit  rester  le  seul  moyen  connu  de 
sauver  la  mère.  Cela  suppose  que  tout  a  été  employé  sans  succès, 
selon  les  données  de  la  science  actuelle.  Far  cette  condition,  nous 
nous  mettons  à  l'abri  des  interventions  hâtives,  d'emblée,  de  parti 
pris  pour  ainsi  dire,  et  nous  supposons,  nous  l'avons  dit,  le 
médecin  au  courant  des  ressources  de  la  science. 

1).  Le  salut  de  la  mère  est  la  seule  et  unique  raison  de  l'expul- 
sion de  l'enfant.  C'est  éliminer  toutes  les  hypothèses  que  l'on 
pourrait  faire  sur  des  motifs  inavouables  de  la  femme  qui  dési- 
rerait n'avoir  pas  de  famille,  par  crainte  de  grossesse,  d'accouche- 
ment, d'allaitemeni,  de  charges  diverses.  J'écarte  aussi  le  cas  du 
praticien  qui  tenterait  ou  proposerait  le  moyen  plus  radical  et  plus 
facile  de  l'expulsion,  soit  par  crainte  d'une  difficulté  dans  une  opé- 
ration grave  plus  tard  à  terme  si  la  femme  y  doit  parvenir,  soit 
par  l'imposaibililé  où  il  serait  de  faire  cette  opération  et  de  la 
diminution  du  prestige  qu'il  pourrait  en  subir.  C'est  dire  que  je 
condamne  absolument  le  sacrifice  que  l'on  ferait  du  fœtus  parce 
que  l'on  ne  serait  pas  dans  de  bonnes  conditions  pour  pratiquer 
plus  tard  l'opération  césarienne.  En  pareil  cas,  le  médecin  aie 
devoir  de  mettre  sa  malade  à  même  de  recevoir  tous  les  soins  que 
comporte  sa  situation,  dût-elle  pour  cela  se  déplacer,  ou  faire 
appel  à  un  chirurgien  de  profession  ayant  la  compétence  qui 
manquerait  au  médecin  traitant. 


De  même  j'eslime  que  l'accoucheur  ne  pourrait  provoquer 
l'expulsion  fœtale  pour  se  rendre  aux  désirs  de  la  Famille  qui 
appréhendrait  tes  suites  d'une  opération  grave. 

Si  en  dehors  de  tout  cas  concret,  la  réponse  théorique  à  ce  pro- 
blème théorique  était  affirmative,  la  question  serait  bien  simplifiée, 
car  pratiquement  il  ne  resterait  plus  dans  chaque  cas  particulier 
qu'à  juger  si  les  conditions  requises  sont  observées  ou  réalisées. 

Entre  le  médecin  et  sa  conscience,  entre  l'homme  de  l'art  el  la 
discipline  religieuse  à  laquelle  il  obéit  se  poseront  les  questions 
suivantes  : 

Celte  femme  va-t-elle  mourir?  —  Oui,  selon  les  données  de  la 
science. 

L'enfant  mourra-l-il  avec  la  mère?  —  Oui. 

Tous  les  moyens  actuellement  connus  comme  ayant  une  effica- 
cité ont-ils  été  employés?  —  Oui. 

L'expulsion  du  produit  est-elle  la  dernière  ressource,  VulUma 
ratio  qui  puisse  empêcher  les  deux  êtres  de  mourir  et  puisse  sau- 
ver au  moins  la  mère?  —  Oui,  encore. 

La  proposez- vous  pour  le  seul  motif  de  sauver  la  mère,  sans 
aucune  convenance  personnelle  ou  intérêt  particulier?  —  Oui. 

Ne  vous  semble-t-il  pas,  Messieurs,  que  posée  ainsi,  la  réponse 
est  sur  vos  lèvres  ?  Ne  vous  semble-t-il  pas  que  le  bon  sens  dicte 
la  réponse  ? 

Je  sais  bien  que  la  théologie  ne  peut  pas  faire  état  des 
arguments  dits  de  bon  sens,  dans  ces  délicates  questions  oîi  le 
sentiment  ne  doit  pas  intervenir,  mais  j'aime  à  croire  que  le  bon 
sens  est  ici  d'accord  avec  la  vérité  morale  et  philosophique.  Les 
théologiens  nous  répondront,  Rome  nous  donnera,  je  l'espère,  la 
solution  que  nous  attendons  avec  anxiété. 

Car,  Messieurs,  est-il  situation  plus  angoissante  que  celle  du 
médecin  aux  prises  avec  une  telle  réalité? 

Il  est  homme  de  science  et  homme  de  foi  chrétienne. 

Cette  jeune  femme  va  mourir  et  avec  elle  son  enfant,  cause 
unique  de  la  maladie  et  de  la  mort  de  sa  mère. 
Il  a  lutté  avec  toutes  les  ressources  de  sa  science  et,  implacable, 

,  maladie  évolue  vers  le  dénouement  fatal. 
Cette  femme  aurait  encore  pu  donner  à  l'Église  des  âmes,  à  la 
patrie  des  défenseurs! 


—  sa- 
li songe  à  cet  enfant  qui  va  mourir.  Dans  sa  foi,  il  voudrait  lui 
administrer  le  baptême,  et  lui  ouvrir  le  Ciel. 

11  a  sous  la  main  le  moyen  de  réaliser  tout  cela  :  sauver  la  mère, 
baptiser  Tenfant;  il  peut  être  le  ministre  de  la  religion  et  celui  de 
la  science,  et  notez-le  bien,  sans  aggraver  le  sort  de  Tenfant,  il 
peut  sauver  la  mère. 

La  gloire  de  Dieu,  le  salut  d'une  âme,  le  bien  de  l'humanité, 
avec  la  pureté  absolue  de  l'intention,  tels  sont  les  seuls  mobiles 
qui  dirigent  ses  actes. 

Eh  bien  !  si  la  sentence  dont  nous  parlons  est  absolue,  s'il  est 
fidèle  à  ses  convictions  religieuses,  il  arrêtera  le  geste  sauveur, 
et  verra  mourir  deux  êtres,  quand  il  avait  des  chances  de  sauver 
au  moins  l'un. 

Dites-moi  s'il  est  une  situation  plus  poignante. 

Messieurs,  nous  ne  sommes  pas  ici  pour  discuter  ces  hautes 
questions  morales,  et  je  ne  puis  passer  en  revue  les  arguments 
donnés  par  les  moralistes  qui  s'en  sont  occupés.  Tout  cela  me 
conduirait  sur  le  terrain  de  la  théologie  qui  n'est  pas  le  mien.  Mais 
je  crois  rester  sur  le  terrain  médical  en  disant  deux  mots  d'une 
objection  maintes  fois  faite,  et  qui  n'est  pas  sans  produire  une 
sérieuse  impression.  La  voici  : 

*  Permettre  cette  pratique  c'est  ouvrir  la  porte  toute  grande  aux 
abus,  à  toutes  les  négligences.  Nombre  d'enfants  seront  ainsi 
sacrifiés  à  la  légère;  le  moyen  étant  facile  autant  que  radical,  on 
n'en  cherchera  pas  de  meilleur.  , 

Je  déclare  volontiers  que  je  suis  tout  à  fait  de  cet  avis.  Il 
n'est  pas  douteux  que  l'on  élargit  dans  certains  milieux  avec 
une  extrême  facilité,  le  cadre  des  indications  dé  l'expulsion  pro- 
voquée du  fœtus  dans  les  maladies  de  la  grossesse.  Tous  les  méde- 
cins  sérieux  protestent  contre  cette  tendance  et  pour  cela,  ils  n'ont 
pas  à  faire  appel  à  des  considérations  morales  ou  religieuses  :  il 
leur  suffit  de  s'appuyer  sur  la  saine  pratique  médicale.  Vous  venez 
d'entendre  l'énumération  des  maladies  dans  lesquelles  certains 
médecins  ont  proposé,  comme  moyen  de  traitement  de  la  mère, 
l'expulsion  prématurée  du  fœtus  non  viable. 

Eh  bien!  je  le  déclare,  je  ne  connais  pas  d'argument  plus 
terrible  contre  le  fœticide.  Au  lieu  d'être  Vultima  ratio,  ces 
médecins  en  font  presque  la  prima  ratio,  et  les  moralistes  ont 


33  - 


iOt  fois  raison  de  protester.  Aussi  ai-je  pris  soin  d'insister  sur 

i  conditions  de  nécessité  requises  pour  recourir  à  ce  moyen 
~  suprême. 

Mais  je  me  permettrai  aussi  de  faire  remarquer  que  l'objection 
n'est  pas  un  argument  de  principe.  Empêcher  une  chose  au  nom 
de  l'abus  que  l'on  en  fait  n'est  pas  dire  que  la  chose  en  elle-même 
est  mauvaise  et  doit  être  interdite  en  principe. 

Si  l'abus  possible  de  l'avortenient  obstétrical  était  la  base  de  la 
prohibition  qui  nous  émeut  tant,  je  m'en  féliciterais,  car  j'y  verrais 
la  preuve  que  la  pratique  sans  abus  n'est  pas  défendue  en 
principe.  Or,  dans  les  termes  où  nous  avons  posé  le]  problème,  il 
paraît  bien  que  nous  soyons  loin  de  l'abus  et  qu'il  ne  serait 
même  plus  possible  de  tomber  dans  celte  faute. 

Je  m'arrête  ici,  Messieurs;  vous  remarquerez  que  Je  n'ai  pas 
abordé  le  fond  même  de  la  question,  Nous  ne  sommes  pas  réunis 
pour  cela  et  cela  n'est  pas  de  notre  compétence.  J'ai  simplement 
voulu  poser  le  problème  dans  des  conditions  bien  détînies,  et 
vous  demander  si  vous  ne  jugeriez  pas  opportun  de  demander  un 
nouvel  examen  de  la  question  par  la  Congrégation  romaine, 

M.  le  professeur  Delassus  donne  ensuite  lecture  d'un  projet  de 
questions  à  présenter  au  Saint-Office. 

Ce  discours,  écouté  avec  la  plus  grande  attention,  est  suivi  d'une 
-discussion  dont  voici  le  résumé. 


Discussion 

Le  R.  P.  Yermeerseti.  —  J'admire,  bien  sincèremeni,  l'habileté 
avec  laquelle  M.  Delassus  tire  parti  de  quelques  mots  de  ma 
conclusion  pour  appuyer  les  vœux  de  son  bon  cœur,  et  se  (lalter  de 
démontrer  que  les  sévères  décisions  du  Saint-Office  n'atteignent 
pas  l'hypothèse  émouvante  sur  laquelle  il  appelle  notre  attention. 
Son  argumentation  serait  pour  le  moins  spécieuse,  si  j'avais 
prétendu  traiter  à  fond  la  question  théologique  de  l'avortemcnt 
intentionnel,  et  résumer  les  raisons  qui  en  font,  dans  tous  les  cas, 
condamner  la  pratique.  Mais  cette  discussion  n'était  pas  à  l'ordre 
du  jour.  Il  s'agissait  seulement  d'études  médicales,  que  l'on 
voulait  faire  précéder  d'un  exposé  succinct  des  réponses  du 


Saint-Siège,  On  me  fil  l'honneur  de  me  demander  cet  exposé.  En  le 
présenlant  à  cette  assemblée,  j'ai  tâcliê  de  répondre  à  son  désir 
sans  dépasse!-  le  cadre  qui  m'était  tracé.  Si,  dans  mon  humble 
travail,  j'ai  réussi  à  nettement  préciser  la  portée  des  réponses  du 
Saint-Office,  j'en  serai  très  heureux,  mais  il  n'y  faut  pas  chercher 
ce  que  je  n'ai  pas  eu  l'ambition  d'y  mettre,  la  démonstration  d'une 
thèse  de  théologie.  Tout  à  fait  incidemment,  j'ai  fait  valoir,  en 
faveur  de  l'Église,  ce  respect  qu'elle  professe  pour  l'égale  dignité 
de  toute  personne  humaine,  fût-elle  chétive  ou  encore  à  naître; 
mais  la  violation  de  cette  égalité  ne  constitue  pas  le  grief  unique 
ou  principal  que  l'on  fait  à  l'avortement  ou  au  foelicide  médical. 

Bien  volontiers,  d'ailleurs,  je  reconnais  tout  ce  que  la  situation 
décrite  par  M.  te  Professeur  Delassus  a  de  poignant.  J'ajouterai 
même  qu'en  pratique,  j'éviterais,  dans  un  cas  particulier,  de 
troubler  la  bonne  foi  d'un  médecin  qui  se  croirait  autorisé  à 
recourir  à  l'avortemenl  comme  à  un  moyen  extrême  de  sauver  la 
mère  d'un  enfant  non  viable;  je  me  tairais.  Mais  ici,  on  demande 
la  docirine,  il  faut  dire  la  vérité  entière. 

Cette  espèce  sur  laquelle  Insiste  M,  Delassus  n'est  pas  ignorée 
des  théologiens.  Ballerini  l'invoque,  et  conclut  même  alors,  à 
l'obligation  de  pratiquer  l'avortement.  Ses  raisons  n'ont  pas, 
cependant,  empêché  le  Saint-Office  de  formuler  son  interdiction 
en  termes  absolus.  Comment  espérer,  ensuite,  qu'un  nouvel 
exposé  de  ce  cas  puisse  modifier  son  attitude? 

Pour  toucher,  un  instant,  aux  raisons  de  cette  sévérité,  il  faut, 
en  morale,  se  préoccuper  non  seulement  du  résultat,  mais  aussi 
des  moyens.  Non  situt  fackndu  tnala  ut  evenianl  bona.  Un  meurire 
utile  n'est  pas  permis.  Prouvez-moi  que  votre  intention  enlève  à 
l'avortement  son  caractère  homicide,  et  je  rends  les  armes. 

J'ajouterai  —  comme  considération  accessoire  —  qu'en  admet- 
tant l'avortement  dans  le  cas  si  pathétiquement  décrit  par 
M.  Delassus,  on  serait  fatalement  amené  à  le  légitimer  dans 
d'autres  hypothèses.  Si  l'immulation  volontaire  d'un  enfant  n'est 
pas  toujours  un  homicide,  pourquoi  le  serait-il  quand  la  mère, 
bien  malgré  elle,  se  trouve  acculée  à  la  nécessité  de  sacrifier  «ne 
vie  dont  la  durée  et  l'utilité  sont  encore  incertaines,  pour  sauver  la 
sienne,  dont  toute  une  famille  peut-être  réclame  la  conservation? 
D'autres  ironl  même  jusqu'à  permettre  l'avortement  pour  sauver 


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