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Full text of "Annales de la Société entomologique de France"

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ANNALES 


SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE 


DE FRANCE 


ANNALES 


DE LA 


SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE 
DE FRANCE 


Natura maxime miranda in minimis. 


Cinquième série. 


TOME DEUXIÈME 


PARIS 


AU BUREAU DU TRÉSORIER DE LA SOCIÉTÉ 
M. LUCIEN BUQUET, 


rue Saint-Placide, 52 (Faub. Saint-Germain). 


1972 


ARTICLE 32 DU RÉGLEMENT. Les opinions émises dans les Annales sont 
exclusivement propres à leurs auteurs. La Société n'entend aucune- 
ment en assumer la responsabilité. 


Paris. — Typographie FÉLIX MALTESTE Tr Cie, rue dés Deux-Portes-St-Sauveur, 22. 


ANNALES 


DE LA 


SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE 


Notice nécrologique sur Ernest DOLLFUS, 


Por M. Juces DE GAULLE, 


nc 


(Séance du 24 Avril 1872.) 


Né à Dornach le 26 avril 4852, Ernest Dollfus a succombé le 20 mars 
1872 à une longue et pénible maladie, 


Animé dès sa première jeunesse du goût le plus passionné pour les 
sciences nalurelles, il leur consacra tous les moments qu’il ne donna 
point à ses études, à sa famille ou à ses amis. Il ne les considérait pas 
seulement comme capables de nous donner d’utiles distraclions et des joies 
pures ; il pensait avec raison que si Dieu nous a placés dans ce monde au 
milieu de toutes ces merveilles, ce n’est pas pour que nous y restions 
indifférents, mais pour que nous nous efforcions d’en approfondir toutes 
les perfections. Profondément pénétré de ces idées, Ernest Dollfus cher- 
chait à les faire partager à tous ceux qui l’entouraient : il n’avait peut- 
être pas de plus grande joie que lorsqu'il venait de gagner quelque nouvel 
adepte aux sciences naturelles, et cette joie lui fut souvent donnée. 


Partout où il séjourna quelque temps, il sut se faire des amis et à ses 
amis il communiqua ses goûts et ses inclinations naturelles. Il fit plus : 
il ne se contenta pas d’agir sur ceux qui l’entouraient immédiatement ; il 
voulut étendre plus loin sa salutaire influence, non qu’il cherchât des 
satisfactions d’amour-propre, mais dans le seul but de se rendre utile à 
un plus grand nombre, 


6 J. DE GAULLE, — Notice nécrologique sur Ernest Dollfus. 
< 


En 1870, âgé seulement de 48 ans, il créa à Mulhouse la Feuille des 
jeunes Naturalistes, destinée à élablir des rapports plus fréquents entre 
les jeunes gens de France et de l'étranger que doit réunir un même amour 
pour les sciences naturelles. L’'entomologie tenait la plus grande place 
dans cette publication. Il mit tous ses soins à faire prospérer cette œuvre, 
qui, grâce à lui, trouva de nombreuses sympathies et iraversa sans suc- 
comber les circonstances difficiles créées par nos récents désasires. 

C'était là bien débuter, et, d’après ce qu’il avait déjà accompli à son 
. äge, on peul se faire une idée de ce qu'il aurait su faire dans la suite et 
juger quelle place il aurait conquise dans la science, s’il lui eût été donné 
de vivre, 


Ernest Dollfus avait de solides connaissances dans presque toutes les 
branches de l’histoire naturelle; mais l’entomologie l'attirait surtout : il 
avait rassemblé une asséz belle collection de Coléoptères européens par- 
faitement classée; toutefois l’ordre des Hémiptères était pour lui l’objet 
de patientes études ; il en avait réuni une collection considérable à laquelle 
il donnait tous ses soins. 


Ernest Dollfus faisait partie de la Société entomologique suisse. depuis 
plusieurs années. Ce n’est que sur son lit de douleur qu’il reçut sa nomi- 
nalion de membre de notre Société. 


A côté du naturaliste on trouvait chez lui le jeune homme sérieux et 
sincère, ayant toujours les yeux fixés sur son devoir et laccomplissant 
sans faillir, sans jamais se laisser tenter par ces funestes passions qui ont 
perdu tant de jeunes gens. C’est là le secret de sa vie si remplie. Il n’ai- 
mait que le bien et l’aimait fortement « Dieu, famille et patrie » était sa 
devise ; el nous ne pouvons douter qu'avec de si grandes qualités il ne 
füt devenu aussi bon citoyen qu'il fut bon fils, bon chrétien et ami 
dévoué. 

Ses derniers regrets furent pour l’Alsace, qu'il avait été forcé de quitter 
devant l'invasion allemande, et le sentiment de cet exil contribua beau- 
coup à hâler l'issue fatale de la maladie de cœur qui le minait. I! s'étei- 
gnit au Havre en face de la mer dont il aimait le spectacle grandiose et 
dont il avait si souvent étudié les merveilles. 


DESCRIPTION 


DE 


Quelques Lépidoptères nouveaux ou peu connus, 


re Partie, 


Par M. Hexnt DE PEYERIMHOFF, 


(Séance du 25 Octobre 1871.) 


4, TERAS Tr. CYANEANA nobis, 


(PL. 5, fig. 1et a.) 


L'usage de fonder une espèce nouvelle sur un seul individu est géré- 
ralement à rejeler. Gette règle doit être plus rigou-euse encore quand il 
s’agit d’un insecle recueilli dans des contrées dont la faune a été étudiée, 
et appartenant à un genre aussi variable dans ses formes individueles que 
le genre Terus Tr., de la division des Tordeuses. 


Aussi la description qui va suivre et les fizures qui accompagnent 
n’ont-elles d'autre but que de faire connaître un insecte très-remarquable, 
sans que j'entende en faire le type d’une espèce; et si je lui ai donné un 
nom, c’est parce qu’il m'est impossible de le rapprocher d'aucune foime 
connue du même genre, 

Envergure, 17 millimètres. Les ailes supérieures sont larses, à côte 
fortement échancrée, à angle apical fa'qué, mais oblus, à bord externe 
vertical, mais sinueux, offrant sous l'apex une courbe rentrante, el à 
l'angle inférieur une large convexilé se prolongeant jusqu’au-dessons de 
l'extrémité du bord interne, qui est droit. Ces formes sont, on le voit, 
plus accentuées que chez aucune autre Teras, el se rapprochent un peu 
de celles du genre Rharoiia Lb., en même temps que de celles de cer- 
taines Tortrix Tr. du groupe de podana £c., etc. 

Les faisceaux d’écailles relevées ont un développement tout particulier ; 


8 H. DE PEYERIMHOFF, 


ils sont situés comme chez la T. asperana F., et notre dessin en fera, 
mieux qu’une description, connaître la disposition. 

Le fond de la couleur est le café au lait très-pâle, marbré de plombé 
au-dessus de langle interne. Deux larges taches, d’un bleu gris cha- 
toyant, fortement marbrées de noir et très-faibiement de couleur brique, 
s'appuient, l’une sur toute la longueur de la dépression costale, et l’autre 
sur la première moitié du bord interne; la première est triangulaire, la 
seconde, qui naît à une certaine distance de la base, offre par le haut un 
contour à peu près parallèle à la côte. Une tache ovale, d’un bleu plombhé 
luisant et traversée par une strie noire, avoisine l’angle interne. Enfin 
Pintervalle resté libre entre ces trois taches est d'un roux vif. 

Les ailes inférieures sont d’un gris enfumé, plus foncé que chez les 
Ter. cristana S.-V., hastiana L., etce., mais moins que chez squamana F. 
Leur extrémité est en-dessous fortement réticulée. Le dessous des ailes 
supérieures est gris foncé, avec les bords plus clairs et moucheiés de gris. 

En ne tenant compte que du facies général de linsecte, je pense que 
c’est près de la Ter. squamana F. qu’il sera le mieux placé. 


C’est dans les bois montagneux qui avoisinent les bains de Schirznach 
(Suisse non alpesire) que j'ai fait celte intéressante mais unique capture, 
en septembre 1869. Peu de jours après, en visitant la riche collection de 
M. le professeur Frey, à Zurich, j'y aperçus un insecte, également resté 
usique, el qui, par son facies, sinon par son dessin et ses couleurs beau- 
coup plus pâles, me parut assez voisin de celui dont je viens de donner 
la description. 


2, TERAS Tr. MIXTANA Hb., variété PROVINCIANA nobis, 


(PI. 5, fig. 2.) 


Voici un nouvel exemple de la facilité avec laquelle les Lépidoptères 
du genre Teras Tr. s’écartent de leur type primilif. 


Dans les contrées du nord, la Teras mixtana, Hb., 166, 219, qui vole 
de septembre à avril, sur les bruyères, est un insecte d’une taille à peine 
supérieure à celle de ferrugana S.-V., d’un brun marron légèrement 
pourpré, pointillé et taché de noirâtre, et traversé par des bandes blan- 
ches plus ou moins accusées, et parfois totalement absentes. 


Dans les contrées méridionales, on retrouve la même espèce, volant à 


Lépidoptères nouveaux ou peu connus. 9 


la même époque parmi les Erica arborea et scoparia. Maïs il semble que 
la taille s’y développe, que les ailes s’allongent un peu, que la couleur des 
supérieures devient plus luisante et celle des inférieures plus pâle. 

Parmi les exemplaires que j'ai pris à Cannes, durant l’hiver 4869 à 
4870, il en est un qui mérite certainement les honneurs de la publicité. 
En effet, la couleur brun marron a chez lui totalement disparu, sauf sur 
la tête et sur les palpes, pour faire place, sur le dos et les ailes supé- 
rieures, à une teinte générale d’un blanc crayeux, sur laquelle on aper- 
çoit encore le léger pointillé du type. La couleur rougeâtre a également 
disparu sur les bords du dessous des ailes, lequel est en même temps 
plus clair que chez les individus ordinaires. 


Cetle variété, on le voit, diffère étrangement du type, et dans le cas où 
elle ne serait pas accidentelle, je proposerais de la nommer provinciana. 


3. GRAPHOLITHA Led. PUSILLANA nobis. 


(PL 5, fig. 3 det3a9) 


On a parfois accusé les Vosges de n’offrir aucune spécialité entomolo- 
gique. Voici une petite espèce qui donne un démenti à celte appréciation 
défavorable. 


Envergure, 10 à 12 millimètres. Les ailes supérieures sont assez allon- 
gées, à côte uniformément arquée, à angle apical arrondi et saillant, à 
bord externe légèrement sinueux; leur forme est celle des Graph. pyg- 
mæana Hb., Ratzeburgiana Ratz. et nigricana H.-S. La côte est, chez le 
mâle, munie d’un repli, 


Les deux sexes different l’un de l’autre. 


Le mâle a les ailes supérieures d’une couleur rousse de plus en plus 
accentuéee vers l'extrémité, mais qui néanmoins apparaît assez peu sous 
le dessin foncé. L'espace basilaire, d’un brun noirâtre mélangé d’une 
teinte beaucoup plus pâle, est confusément limité vers le haut et se ter- 
mine par un angle obtus, plus rapproché de la côte que du bord interne. 
Celui-ci porte dans son milieu une large tache semi-orbiculaire rousse, 
lavée de blanchâtre vers la base, traversée de stries brunes et se perdant 
insensiblement vers le haut et le côté extérieur. Une bande oblique, 
d’un brun noirâtre, confuse en dedans et formant en dehors un angle 
obtus, part du milieu de la côte pour tomber vers l’extrémité du bord in- 
terne. L’écusson, grand, triangulaire, mal limité, marqué de traits noirs 


40 H, DE PEYERIMHOFF, 


confus et longitudinaux, est bordé de deux lignes argentées et surmonté 
d’une ombre noirâlre irrégulière. L’angle apical est occupé par une tache 
ocellée rousse, appuyée d’un triangle brun. La côte, très-foncée, est cou- 
pée par cinq paires de stries blanches. La frange, d’un gris argenté, est 
noirâtre à son extrémité; elle est précédée d’un liseré noir, coupé de 
traits blancs, l’un au-dessous de l’apex et les deux autres à l'angle 
interne. Ces traits d’intersection manquent chez la femelle. 

Celle-ci a les ailes supérieures plus carrées. La teinte rousse a totale- 
ment disparu chez elle pour faire place au blanchâtre, On retrouve 
les mêmes dessins, mais plus confusément. La tache dorsale s’allonge 
obscurément jusqu’à la côte; l’écusson est totalement noirâtre. L’insecte 
rappelle le mâle de Graph. comitana S.-V., et la femelle de proximana 
H.-S. Mais la bande claire médiane n’est pas rétrécie extérieurement, au 
bord interne, comme chez ces deux espèces, 

Les ailes inférieures sont brunes chez les deux sexes, avec la frange 
coupée d’un liseré foncé. 


Dans un catalogue des Microlépidoptères d'Alsace, publié en 1863, j'ai 

décrit cette espèce sous le nom de pusillana, qui rappelle sa petite taille, 
et que je pense pouvoir lui conserver. FElle n’est pas rare dans les forêts 
des Vosges, sur le Pinus abies; elle paraît en même temps que les Graph. 
Ratzchurgiana Ratz. et rufimitrana H.-S., c'est-à-dire vers la mi-juillet ; 
mais elle n’est point alpestre comme la première de ces espèces, el se 
rencontre dès les premiers sapins. 


La Graph. pusillana trouvera sa place entre Kochiana U.-S, et nigri- 
can« I1,-S, 


OBs. Cet article était rédigé depuis un an, lorsque, dans le plus triste 
des voyages que je fus contraint de faire à Berlin, j’eus l’occasion de 
voir, dans la collection de M. le baron de Turckheim, trois exemplaires 
de la pusillana, avec celte mention : « Nova species? » Cela tendrait à 
prouver que cet insecte n’est pas exclusivement vosgien, quoique proba- 
blement beaucoup plus rare partout ailleurs que sur nos montagnes, 


h. GRAPHOLITHA Tr. PFLUGIANA HwW., variété ALSATICANA nobis. 


(PL 5, fig. 4 d'eth a Q.) 


Je n’ai jamais rencontré en Alsace la véritable Pflugiana HW. = scutu- 


Lépidoptères nouveaux ou peu connus. 41 


lana Tr., non Dup. (1), etc. Mais, il y a de longues années, j'avais pris, à 
Strasbourg et à Colmar, deux insectes, que je rapportai alors à cette es- 
pèce, dans mon catalogue des Lépidoptères d'Alsace. J’ai eu, depuis celle 
époque, l’occasion d’en reprendre de nombreux exemplaires, et il suffit du 
coup d'œil le plus superficiel pour juger combien ils diffèrent du type. 
Peut-être ai-je tort de n’en point faire une espèce spéciale, car celle-ci 
formerait le passage le plus naturel à la Graph. turbidana Tr., qui reste 
aujourd'hui encore isolée, Cette détermination se justifierait, en outre, par 
la grande taille de cette variété, dont l’envergure est d’un bon tiers plus 
forte que celle de l'espèce ordinaire. Toutefois, comme elle varie elle- 
même sous le rapport de la taille et de l'intensité de la couleur, et 
comme j'ai eu sous les yeux des exemplaires de Pflugiana qui s’en rap- 
prochent, je me borne, quant à présent, à la décrire comme une race 
spéciale très-remarquable. 


Envergure du mâle, 21 à 24 millimètres ; envergure de la femelle, 21 à 
29 millimètres. Les ailes supérieures sont d’un jaune très-pâle et à peine 
rosé, avec l’espace basilaire, une bande transverse, anguleuse, subinter- 
rompue (parfois même suboblitérée chez le mâle), l’angle apical et la côte 
lavés et siriolés de gris roussâtre plus ou moins foncé et surchargé, en 
certains endroits, d’atomes noirâlres. L’angle apical est ocel'é d’une pe- 
tite Lache d’un gris roussâtre; quatre doubles stries de la couleur du fond 
se montrent à l’extrémilé de la côle. C’est aux bords externes de l’espace 
basilaire et de la bande transverse, ainsi que dans l’espace subapical, que 
les atomes noirs sont le mieux marqués. L’écusson est iout à fait clair, et 
l’on y remarque parfois une rangée transversale de points extrêmement 
fins. L'on ne trouve jamais trace de lignes métalliques sur ses bords. 

La femelle est beaucoup plus chargée en couleur, de telle sorte que 
chez elle le dessin, de teinte noisette, striolé de noirâtre, devient presque 
de la nuance du fond. Elle se rappro:he du type, 


Chez les deux sexes, la frange, de la couleur du fond, est précédée 
d’un très-mince liseré gris, 


(1) C’est par erreur que le nouveau Catalogue de Staudinger-Wocke, 1871, men- 
tionne la figure 6 de la planche 253 de Duponchel comme se rapportant à cette espèce. 
Cette figure, qui est très-bonne, représente la Graph. similana S.-V. = asse- 
clana Hb,, 19. 

On comprend du reste aisément que dans l'immense travail synonymique auquel 
la nouvelle édition de ce Catalogue a donné lieu, ses auteurs aient pu laisser échap- 
per, ici ou là, des inadvertances de ce genre. J’ajouterai que eette erreur n'existait 
pas dans le Catalogue de 1861. 


42 H, DE PEYERIMHOFF, 


Les ailes inférieures du mâle sont d’un gris jaunâtre très-pâle, lavé par= 
fois de gris plus foncé dans le sens des nervures. Chez la femelle, elles sont 
d’un beau noir brun, avec un double liseré jaunâire et noir précédant la 
irange, qui est jaunâtre. 


De même que Pflugiana, la variété alsaticana a deux générations 
annuelles : la première apparaît à la fin d’avril et au commencement de 
mai, et la seconde dans le courant de juillet. Ces deux générations ne 
diffèrent l’une de l’autre que par la taille plus petite de la seconde. C'est 
toujours sur le chardon commun qu’il faut rechercher cette belle Gra- 
pholithe. 


5. PHTHOROBLASTIS Led, FRAXINANA nobis. 


(PL 5, fig. 5.) 


Depuis plusieurs années, je possédais, sous le nom de costipunctana 
Yw. une Phthoroblastis qui me paraissait différer du type véritable de 
l'espèce connue sous cette dénomination. La capture de deux nouveaux 
exemplaires vint depuis me confirmer dans ma conviction, 

Envergure, 43 millimètres. Les premières ailes sont d’un noir brun, 
faiblement mélangé, dans leur première moilié, de bieu d'acier, et davan- 
tage vers le bord externe, d’une teinte rousse. Le milieu du bord interne 
est occupé par une tache dorsale blanche, irrégulière, petite et envahie 
par la couleur du fond, dont elle ne ressort qu’assez confusément. L’extré= 
milé de la côte porte cinq stries blanches assez peu accusées. L'écusson, 
bordé de deux lignes métalliques venant de la côte, est marqué de traits 
noirs longitudinaux plus où moins bien écrits. 


Les ailes inférieures sont brunes avec la frange grisâtre. 


La tête et le corps sont d’un noir brun plus ou moins mélangé de és 
Les palpes sont d’un gris jaunâtre sali de brun. 


Cette espèce diffère à première vue de costipunctana HW. par la peti- 
tesse de la tache blanche dorsale. La constance de ce caractère eût suffi 
pour en faire une variéié, mais non une espèce distincte; le surplus de la 
teinte générale et des dessins étant absolument le même chez les deux 
espèces, d’autres signes étaient donc nécessaires pour justifier leur sépa- 
ration; ce sont les suivants : 


Lépidoptères nouveaux ou peu connus. 13 


Fraxinana à les ailes supérieures moins élargies extérieurement que 
costipunctana. 


Elle a les ailes inférieures un peu plus allongées, ou, si l’on veut, 
l’angle interne des supérieures moins proéminent, de telle sorte que les 
ailes inférieures ne sont point en retrait comme chez costipunctana. 

La frange des ailes inférieures est d’un gris brun clair chez fraxinana: 
chez costipunctana, elle est blanchâtre. 


Enfin fraxinana a les palpes d’un gris jaunâtre foncé, tandis que costi= 
punctana les a blanchâtres et tachetés de noirâtre, 


On voit, d’après l’ensemble de ces caraclères, que fraxinana forme 
passage entre costipunctana et argyrana Hb. 


Cette espèce n’est pas commune; je l’ai rencontrée à Colmar vers la fin 
d'avril et durant les premiers jours de mai, contre le tronc des frênes, 
qu’elle fréquente exclusivement, et dont l'écorce nourrit sans doute la 
chenille. Sa rareté tient peut-être à la difficulté qu’on éprouve à la pren- 
dre, grâce à son habitude de se tenir souvent hors de la portée du chas- 
seur. Ce n’est qu'en frappant fortement du pied, et à plusieurs reprises, 
le tronc de l'arbre, que je suis parvenu à m’emparer de deux exemplaires, 
sur plusieurs autres que j'ai aperçus dans ces conditions, 


6. NEMOPHORA Hb. REAUMURELLA nobis. 


(PL 5, fig. 6det6aQ.) 


Cette espèce se distinguera toujours aisément de ses congénéres par sä 
grande taille et l’absence de toute réticulation, 


Envergure : 22 à 23 millimètres, 


Les ailes supérieures sont d’un blond luisant, plus clair que chez Nem, 
pilella S.-V., et plus foncé que chez Nem. Swammerdammella L. Sa 


teinte varie un peu, suivant les individus, entre ces deux points de com- 
paraison. 


La forme de ces ailes diffère de celle de la Swammerdammella; l'in- 
flexion supérieure de l’apex est plus forte et l’angle lui-même moins 
arrondi et moins uniforme. 


Les ailes inférieures sont d’un gris roussätre pâle, avec la frange blonde 
et luisante, 


Al H. DE PEYERIMHOFF. 


La tête est rousse, ainsi que le pinceau anal; le thorax, d’un blond 
roux, el l'abdomen, gris foncé. Les antennes, plus colorées chez le mâle, 
sont d’un blanc jaunâtre uni, et les pattes d’un jaune pâle. 


La femelle, plus petite, a les ailes supérieures plus étroites et d’un ton 
plus grisâtre. | 

J'ai récolté une dizaine d'individus, dont quatre seulement en très-bon 
état, de celle noutelle Nemophora, la plus belle du genre. Elle volait, en 
avril, sur les bords d’une ravine boisée, aux environs d’'Hyères, en Pro- 
vence. Nul doute qu’on la retrouve sur d’autres points du littoral méditer- 
ranéen. 

J'ai pensé combler une lacune regrettable en donnant à cet insecte le 
nom d’un grand observateur, dont la mémoire s'était perdue, à uné 
exception près (Carp. Reaumurana, v. Heyd.), dans une des branches de 
l'histoire naturelle où il s'éteit illustré. 


J'ai dià donné la description de cette espèce dans les Petites Nouvelles 
entomologiques, n° 17, 1870. 


7. NemoTots Hb. INAURATELLUS Dup., Supp., pl. 88, fig. 3 


Depuis longtemps, ceile espèce figure dans les catalogues (et même 
dans celui de son auteur !), comme synonyme de Dumerilellus Dup. Mais, 
si invraisemblable que cela puisse paraîlre, je n’en persiste pas moins 
à croire que Duponchel tout le premier s’est trompé sur son propre ou- 
vrage. 

En effet, il suffit de comparer entre elles les figures que cet auteur 
done de Dumerilellus, pl. 300, fig. 19, et d’inauratella, Supp., pl. 83, 
fig. 3, pour se convaincre qu'il y a là deux espèces bien distinctés. Leurs 
différences spécifiques ressortiraient d’ailleurs mieux encore, s’il le fallait, 
de leurs descriptions, que je juge inutile de reproduire ici, pour m'en tenir 
à l'observation suivante : Dumerilellus est caractérisé par une bande 
arquée d’écailles d’un jaune pâle et mat, siluée un peu au delà du milieu 
de l’aile, sur l’espace le plus foncé de cette dernière ; cette bande est par- 
failement signalée par Duponchel. Chez inauratellus, elle fait entièrement 
défaut, et c’est pour ainsi dire le seul caractère qui, à première vue, le 
distingue de l’espèce précédente. Or, Duponchel n’en dit pas un mot dans 
la descriplion du supplément, et je ne puis croire qu’une marque aussi 
saillante ait pu lui échapper, si elle eût existé chez l'original de sa figure. 


Lépidoptères nouveaux ou peu connus, 45 


J'en conclus qu’il avait sous les yeux deux insectes d’espèces différentes, 
qu'il a décrits et figurés séparément. 

Si j'en parle ainsi, c’est que j'ai retrouvé en Alsace l’inauratellus type, 
et qu’il n’est autre chose qu’une Tinéite recueillie également à Zurich, par 
M. le professeur Frey, et que les auteurs allemands (1) rapportent au 
Nem. prodigellus Z. 


Mais il suffit de se reporter à la description de Zeller pour être con- 
vaincu de l’impossihilité de rapprocher l’Adélide zurichoïise et alsacienne 
du prodigellus Z., insecte des confins orientaux de l’Europe méridionale, 
En effet, celui-ci, que je ne connais pas ef nature, doit avoir le milieu 
de l'aile d’un noir profond; chez notre insecte, il est d’un beau brun 
violet, métallique et chatoyant comme le reste. J’estime que cette seule 
différence de teinte suffit pour empêcher de le rapporter au prodigellus, 
M. Wocke paraît du reste lavoir soupçonné, lorsqu'il mettait un point de 
doute à la mention de la présence du prodigellus en Suisse, malgré l’au- 
torilé de v. Heinemann, op. cit. 

11 me reste à ajouter quelques mots à la description de Duponchel pour 
achever de bien faire connaître l'identité de son inauratellus. Il est un 
peu plus grand que molellus Hb., minimellus S.-V, et Dumerilellus Dup, 
Il a les ailes supérieures exactement de la même teinte que le premier, 
mais il a les inférieures blanchäires et translucides; il a les aïles et les 
antennes proporlionnellement plus longues que le second; il manque de 
la bande jaune pâle caractéristique du troisième, dont il n’a, du reste, 
pas exactement la couleur, 


Je pense, en conséquence, que ee leu Dup. doit reprendre sa 
place dans lés catalogues. 
8. GELECHIA Z. SQUAMULELLA nobis. 


(PL 5, fig. 7 ©} 


Je n’ai pris qu’un seul exemplaire de cette Gelechia; l'on jugera si j'ai 
bien ou mal fait de la décrire sous un nom spécifique. 


Envergure : 14 millimètres. 


(1) Catalogue Staudinger-Wocke, et v. Heinemanv, Schmetterlinge Deutschlands, 
page 85, 


416 H. DE PEYERIMHOFF. 


Les quatre ailes sont étroites et garnies de longues franges. 


Les supérieures sont d’un gris de cendre. Elles sont coupées en trois par- 
lies à peu près égales par deux lignes transverses, minces et un peu irré- 
gulières d’écailles saillantes et noires, entre lesquelles on en aperçoit une 
plus courte, à égale distance de l’une et de l’autre. De très-fines mouche- 
tures grises et noirâtres, visibles seulement à la loupe, sont dispersées 
vers l'extrémité de l’aile et sur la naissance des franges, qui sont conco- 
lores. L 

Les ailes inférieures sont d’un gris très-pâle, presque translucides, avec 
les franges de même couleur et légèrement roussâtres à leur naissance. 

La tête est d’un gris pâle; le thorax gris, de même que l’abdomen, qui 
est luisant, et dont les premiers anneaux sont légèrement roussâtres. 


Par son dessin, cette espèce aurait quelque analogie avec la T'eleia Heïn, 
vulgella S.-V.; mais, par la forme étroile de ses ailes, elle se rapprochera 
plutôt de la Gel, diffinis Hw., qui porte comme elle des écailles re- 
dressées. 

L'exemnplairé isolé, du sexe femelle, d’après lequel est faite la descrip- 
tion qui précède, offre des caractères qui me semblent exclure toute hésita- 
tion sur l’existence d’une espèce spéciale. 1l volait, en avril, sur la colline 
de la Maunière, près Hyères (France méridionale), dans une clairière cou- 
verte de Quercus coccifera, en compagnie de Lita Tr, heloltella Stgr., 
découverte en Espagne par M. Staudinger, et que j'ai rencontrée très-com- 
munément sur les côtes de la Provence. 


0, OEcor“orA Zell, HirTicRURALIS Frey, in collect, et in litt, 
(PL 5, fig. 8,) 


L’insecte que je décris ici ne me paraît pas pouvoir être éloigné du 
genre OEcophora de Zeller. Les palpes sont en faucille et fortement recour- 
bés par-dessus la tête; une forte loupe montre ses antennes finement et 
brièvement ciliées; les ailes inférieures sont sublancéolées ; les pattes pos- 
térieures sont longues, velues et armées de forts ergots ; les franges des 
ailes supérieures sont assez courtes, etc. 

J'en ai trouvé un exemplaire, qui m'a parü un peu fruste, dans la collec- 
tion de M. le professeur Frey, à Zurich, avec l'étiquette de hérticruralis; 
peu de temps après, M. Frey, à qui j'avais communiqué l’unique sujet 


Lépidoptères nouveaux ou peu connus. 47 


que je possédais alors, me le renvoya sous le même nom. Ayant sous les 
yeux la description de presque toutes les OŒEcophora, et n’en trouvant 
aucune qui puisse s'appliquer à mon insecte; ne rencontrant en outre le 
nom de hirticruralis dans aucun catalogue, je dois en conclure que l’es- 
pèce dont la: description va suivre est inédite ou peu connue. En la 
publiant ici, je liens à dire avant tout que je n’en suis pas l’auteur. 


Envergure : 44 à 15 millimètres. Par la couleur et le dessin, cette 
Tinéile a tout à fait l'apparence d’une Symnoca Hb.; mais elle s’en dis- 
tinguera bientôl par l’étroitesse des quatre ailes, l'allongement des supé- 
rieures par rapport aux inférieures, leur extrémilé moins obtuse, leur côte 
peu infléchie avant l’angle apical et leur forme plus triangulaire. 

Les ailes supérieures sont d’un blanc mat plus ou moins saupoudré de 
noirâtre; ces atomes noirätres s'étendent largement sur la côte jusque 
vers son milieu; ils forment, avant la frange, une bande terminale épaisse, 
renlrante sous l’angle apical, et surmontée à l’angle interne par une 
ombre plus ou moins indiquée. Deux gios points noirs allongés se mon- 
trent sur le premier tiers de l'aile; le plus gros est placé dans le pli, 
l’autre le surmonte un peu en arrière; la nervure transversale est chargée 
d’alomes noirâtres assez serrés et formant deux points plus ou moins mar- 
qués, lun sur le disque, l’autre près de la côte. La frange est grisâtre, 
foncée à son extrémité, et coupée au milieu par un liseré noirâtre. 

Les ailes inférieures sont grises avec des franges plus claires. 

La têle et le thorax sont blancs en dessus: il en est de même des 
palpes, dont le second article est extérieurement noirâtre. Les pattes 
sont blanchâtres, avec les tarses annelés de noirâtre. L’abdomen est gris. 


Celie espèce habite nos Vosges; on l'obtient en baitant les sapins dans 
les vallons et sur les pentes ombragées, depuis la fin de juin jusqu’à la fin 
de juillet. 

Je pense que hirticruralis pourra se placer dans le genre OEcophora, 
entre guadrifariella Mn. et cinerariella Mn. ; mais, n’ayant point vu ces 
deux espèces en nature, je ne saurais rien affirmer de posiuf à cet égard. 


(1872) 2 


Note sur la PIIRYCANEA (SETODES) INTERRUPTA Fab. 


(Nystacida trifasciata THÉVENET.) 


Par M. RoserT MAC-LACHLAN. 
(Séance du 24% Avril 1872.) 


En recevant le 4° trimestre des Annales pour 1874, je me suis réjoui 
d’y lire le travail de notre honorable collègue M. Thévenet sur les Méta- 
morphoses d’une pctile Phryganide, qu’il décrit et figure sous le nom de 
Myslacida trifasciata. Mais j'ai été frappé d’y voir qu’en parlant des ou- 
vrages de MM. Piclet et Rambur et de moi-même, notre collègue dit : 
« Je n’en vois aucune (espèce) à laquelle on puisse rapporter l’insecte 
« dont j'ai obtenu l’éclosion. » L’insecte n’était pas connu par MM. Pictet 
et Rambur; mais si M. Thévenet consuite mes Trichoptera brilunnica 
(Trans. Ent. Soc. London, sér. 8, t. V, p. 121), il y trouvera une des- 
criplion suffisante sous le nom de Setodes interrupta Far., et même sur 
la planche I, fig. 6, une figure qui n’est pas tout à fait exacte, mais que 
je crois assez bonne pour faire reconnaître l’espèce. Il existe même une 
autre figure par feu Kolenati dans la seconde partie de son ouvrage Genera 
et Species Trichopterorum, lab. n1, fig. 34. La première descriplion de 
l'insecte était faite par Fabricius dans le Systema entomologiæ, p. 307 
(1775) sous le nom de Phryganea interrupta. Les auteurs anglais Donovan 
et Stephens se trompaient en concidérant cetle espèce comme synonyme 
du Leptocerus albifrons L. 


L’insecle n’a pas été signalé comme appartenant à la faune française, 
mais je le possède provenant du département de l’Aube, grâce à mon ami 
et collègue M. J. Fallou (4). Rien n’était indiqué des métamorphoses, 
exceplé quelques mots par M. le docteur Walser dans son ouvrage Tri- 
choptera bavarica, qui ne connaissait pas la larve, mais il dit que l’étui 
est cylindrique, peu recourbé, et fabriqué de sable et de boue. 


D’après M. Thévenet, ses larves ne se servaient pas de matières extra- 
nées, et elles sont dans le même cas que celles du Setodes tineiformis 
Curris, dont je figure l’élui sur la planche 11, fig. 33, de mon ouvrage. 


(1) MM. les docteurs Cartereau et Laboulbène ont trouvé également cet insecte à 
Bar-sur-Seine, à plusieurs reprises. ED: 


Ce 


REMARQUES 


SUR UNE 


Nouveile espèce d'EURYCANTEA, 


PRÉCÉDÉES DE 
QUELQUES OBSERVATIONS SYNONYMIQUES 
SUR CETTE COUPE GÉNÉRIQUE 


DE L’ORDRE DES ORTHOPTÈRES ET DE LA FAMILLE DES PHASMIDES, 


Par M. H. LUCAS. 


(Séance du 11 Octobre 1871.) 


Dans un voyage que je fis au Havre, il y a environ dix-sept ans, un 
capitaine au long cours, M. Soubry, qui, à celte époque, commandait la 
Vesta, me remit une boîte contenant des insectes recueillis à San-Georges, 
île faisant partie de l'archipel Salomon, dans la Polynésie. En examinant 
celte boîte, dans laquelle presque tous les ordres des insectes étaient repré- 
sentés, mes regards furent attirés par la présence de plusieurs Orthoptères 
remarquables par leur grande taille, et que je reconnus pour appartenir au 
genre Eurycantha. Afin de m'’assurer si je ne me trompais pas, el vou- 
jant voir surtout si celle espèce de l’île San-Georges et celle décrile sous 
le nom d’horrida étaient identiques, je consultai le travail de M. le doc- 
teur Boisduval, inséré dans le Voyage de l’Astrolabe, 2° partie, Entom. 
p. 647, 1832, et dans lequel a été décrit et figuré pour la première fois, 
pl. 40, fig. 2, ce genre singulier. En comparant ces Orthoptères, il me fut 
facile de reconnaître que c'était bien aussi une Eurycantha; nmais, ayant 
poussé plus loin cette étude comparative, je remarquai que l’espèce de 
l’île de San-Georges en différait par la forme et le développement beau- 
coup plus grand des épines dont sont armés les fémurs des paites de la 
troisième paire; je remarquai aussi que les épines des tibias de celte 
même paire de pattes sont moins nombreuses que dans l'E. horrida, et 
qu’elles en diffèrent encore par la posilion qu’elles occupent sur ces 


20 H. Lucas. 


organes. Je fis aussi des recherches dans l’excellent ouvrage de M. West- 
wood ayant pour litre : Catalogue of the Orthopterous insects in the 
collection of the Brilish Museum, 1859, et dans lequel se trouvent dé- 
crites et figurées plusieurs Eurycantha, parmi lesquelles je citerai les 
E, australis et olivacea. 

En éludiant ces diverses epèces comparativement avec celle de l'ile 
San-Georges, je ne tardai pas à remarquer que, par les caractères diffé- 
rentiels que celle-ci présente, il n’y a aucune analogie entre elles, surtout 
avec celle désignée sous le nom de Karabidion australe par le R. P. 
Montrouzier (1), espèce remarquable dont le mâle et la femelle que pos- 
sèdent les collections entomologiques du Musée de Paris ont été figurés 
par M. Westwood (2). 

Mais lorsque j’eus examiné les nombreuses planches qui accompagnent | 
cet ouvrage d’une incontestable utilité, el tout à fait indispensable pour 
étudier les Orthoptères de la famille des Phasmides, je remarquai une 
autre Eurycantha, à laquelle M. Westwood a donné le nom de iyrrhœus, 
loc. cit., p. 64, pl. 2. fig. 1, provenant des Nouvelles-Hébrides, et qui, 
par sa forme, rappelle une autre Eurycantha ®, rencontrée aussi dans 
l'ile San-Georges. 

Après avoir fait une étude comparative de ces deux Orthopières, il me 
fut facile de voir que l'Eurycantha de l'archipel Salomon, à laquelle j'ai 
donné le nom d’énsularis (3), en différait par des caractères bien tranchés, 
et qu'elle pouvait être considérée comme élant la femelle de l'E. cal- 
carata. 

En effet, dans cette femelle, qui rappelle beaucoup par sa forme celle 
de l'E. horrida (4), le mésothorax est moins allongé et surtout bien 
moins épineux sur les côtés; de plus, les organes de la locomotion pa- 
raissent aussi plus grêles que ceux de l’E. thyrrhœus; l’oviducte, chez 
celte dernière espèce, est sensiblement allongé. 


(t) Ann. des Sc. Phys. et Nat. d’Agr. et d’Ind, de Lyon, 2e série, f. VII, {re par- 
tie, p. 86, 1855. d 

(2) Cat. of Orthopt. in the Coll. of the British Museum, p. 65, fig. { d, fis. 29, 
1859. 

(3) L'Eurycantha insularis que j’ai décrite dans le Bull. des Ann. de la Soc. 
en!. de Fr., p. xav, 1869, doil être considérée comme n'étant qu’un individu mâle à 
l’état de larve de l’£. calcarata. 

(4) Dehaan, Bigdragen lol de Kenris der Orthoptera in Verhand over de Nallur. 
gerch de nederland overz beritling, p. 126, 1842, représente, à la pl. 14, fig. 8, 
une femelle à l’état de larve de cette curieuse espèce. 


Eurycantha calcarata. 24 


Je passe, quant à présent, sous silence les différences qui doivent sans 
aucun doute exister dans ies males, mais que j’exposerai lorsque je dé- 
crirai la femelle de cette nouvelle espèce. 


M. Westwood a connu aussi le mâle de l'E. éyrrhœus, et il a repré- 
senté, dans l’atlas qui accompagne son ouvrage, les parties de l'abdomen 
chez lesquelles résident les caractères les plus saillants (loc. cit., pl. 2, 
fig. 4 6, fig. 1c,ldetie). 

On peut dire que ces insectes de la famille des Phasmides, répandus 
dans les îles de l’archipel Indien et de l'Océanie, s’ils ne sont pas les plus 
grands, sont au moins les mieux armés. En effet, dans celte famille, dont 
tous les représentants sont remarquables par leurs formes bizarres, je ne 
connais pas d'espèces chez lesquelles les armes destinées à l’atlaque ou à 
la defensive soient aussi 1obusles et surlout aussi développées que dans le 
mâle de l'E. horrida, et surlout chez celui de l'espèce à laquelle j'ai 
donré le nom d’E. calcarata (4). Outre cette particularité, qui est très- 
curieuse, il en est une autre que je ne puis passer sous silence, c’est la 
dissemblance qui existe entre les mâles et les femelles des E. horrida et 
calcarata. En elfet, cette dissemblance est si grande, qu’on serait presque 
tenté, à la première vue, de faire deux espèces du mâle et de la femelle, 
si on n’étudiait pas préalablement d’une manière plus approfondie ces 
grands Orthoptères coureurs. Mais ce caractère n’est pas commun à toutes 
les espèces de celle coupe générique, car si on éludie les deux sexes de 
l'E. australis el qu’on les compare à ceux des E. horrida et calcarata, on 
ne tarde pas à remarquer combien celte dissemblance est au contraire peu 
sensible. 


La création de ce genre singulier est due à M. le docteur Boisduval, 
qui a établi cette coupe générique dans le Voyage de l’Astrolabe, 2° par- 
tie, Entom., p. 647 (1832); cet auteur a figuré, dans ce même ouvrage, 
pl. 40, fig. 2, ce genre remarquable qui a été adopté par MM. Gray (2), 
Brullé (3), Audinel-Serville (4) et Westwood (5). | 


M. Boisduval n’a connu que le mâle, mais la femelle de cette singulière 


(1) Le développement, on peut dire exagéré, des fémurs des pates de la troisième 
paire chez les mâles de ces espèces, ainsi que dans celui de l'Eurycantha australis, 
pourrait presque faire supposer que ces Orthoptères sont aples au saut, 

(2) Synopsis of the spec. Phasmidæ, p. 14 (1835). 

(3) Hist. Nat, ces Ins., €. IX, p. 112, pl. 10, fig. 1 4 (1835). 

(4) Hist. Nat, des Ins. Orthopt., p. 277 (1838). 

tB) Cat. of Orthopt. Ins. in the call, of the British Museum, p. 62 (18%). 


29 H. Lucas. 


espèce a été brièvement signalée par M. Brullé, loc. cit, p. 113, et ensuite 
désrile beaucoup plus au long par Audinet-Serville, loc. cit., p. 279. 


Le R. P. Montrouzier, quoique connaissant le travail de M. le docteur 
Boisduval, n’a pas cru devoir adopter la dénomination d’'Eurycantha (1), 
imposée à cet Orthoptère par ce savant naturaliste, en 1832, et désigne 
les mêmes insectes sous le nom de Karabidion, in Ann. des Sc. phys. el 
nat. d’Agr. et d’Ind. de Lyon, 2° série, t. VII, 4"° partie, p. 82, 1855. 
Quant aux espèces décrites par ce zélé missionnaire, <t dont il a fait 
connaître les deux sexes, il les appelle Karabidion scorpionides, micran- 
thum et australe: les deux premières sont de Woodlark, la dernière a été 
découverte à Howne-Island, près de Morton-Bay, dans le nord de l’Aus- 
tralie. 

Pendant son séjour à Woodlark, qui a été de cinq années, le R. P. 
Montrouzier, auquel la science est redevable de la connaissance des ri- 
chesses zoologiques et botaniques de cette île, à pu étudier ces singuliers 
Orthoptères recherchés par les indigènes de la Nouvelle-Calédonie, qui-les 
mangent en les comparant à des écrevisses. « On les trouve, dit le R. P. 
Montrouzier, loc. cil., p. 85, dans des lieux ombragés, particulièrement 
dans les troncs des vieux arbres chargés de plantes parasites. Les naturels 
m'ont assuré qu'ils pullulaient dans les marais où croît le Sagontier. 
Comme les Phasmiens, ils vivent de substances végétales, mais je n'ai pu 
découvrir la plante dont ils font leur nourriture. Plusieurs fois, j'ai ob- 
servé qu’ils avaient touché à des feuilles de Broussonetia papyrifolia, que 
je choisissais parfaitement entières et que je trouvais ensuite échancrées 
plus ou moins profondément, mais je ne crois pas qu’ils affectionnent ce 
végétal. Outre qu'ils n’y touchaient qu'après plusieurs jours de diète, 


(1) « Ayant trouvé, dit le R. P. Montrouzier, Ann. des Sc. Phys. et Nat. de Lyon, 
2e série, t. VII, 1re partie, p. 81 (1855), de nouvelles espèces chez lesquelles les 
épines allaient en s’effaçant, en ayant même reçu une du nord de l’Australie, qui en 
est complétement dépourvue, si ce n’est aux cuisses, j’ai dû changer le nom, lout en 
conservant la plus grande partie de la caractéristique donnée par M. le docteur 
Boisduval. » 

A ce sujet, je ne puis m'empêcher de faire remarquer que celte manière de voir 
du R. P. Montrouzier et les motifs sur lesquels elle est appuyée étant tout à fail 
contraires à la synonymie chronologique sans laquelle il est impossible de s'entendre 
en entomologie, on doit suivre l’opinion émise par M. Westwood, loc. cit., p. 62, 
qui adopte le nom d’Eurycantha et ce genre tel qu’il est établi el caraclérisé par 
M. le docteur Boisduval vingt ans environ avant celui de Karabidion, dénomination 
qui ne doit être considérée que comme une synonymie. 


Eurycantha calcarata. 23 


c'est-à-dire quand la faim les pressait, j’ai eu beau en fournir abondam- 
ment aux nombreux individus que j'ai essayé d'élever, je n’ai pu en con- 
server longtemps aucun. Je pense que tous sont morts d'inanition. La 
femelle porte un très-grand nombre d'œufs, de 80 à 100, longs de 9 milli- 
mètres, larges de 5, QUES bombés des deux bouts, ressemblant à un 
barillel, et revêtus d’une coque calcaire : tantôt noirs, tantôt gris, mou- 
chetés de bran. Quand éclosent-ils? Je ne le sais pas au juste. Maïs, ayant 
eu en ma possession une femelle que j'ai tenue captive quelque temps en 
cage, je remarquai qu'avant de mourir d’inanition comme les autres, elle 
déposa ses œufs, et, peu après, je vis paraître de petits insectes de la 
longueur et de l'épaisseur d’un fil. Je n’en pus sauver aucun. L’Ewrycan- 
tha (Karabidion) horrida semble avoir des mœurs nocturnes; le jour, il 
fuit la lumière, et la nuit j'entendais ceux que je gardais s’agiter et cher- 
cher à forcer la porte de leur cage pour s'évader. Ils sont très-forts. J'en 
ai vu soulever des planches assez épaisses que j'avais placées sur un seau 
au-dessus d’eux pour les empêcher de sortir. Il y aurait quelque danger à 
les saisir sans précaulion ; dès qu'ils se sentent pris, ils lèvent perpendicu- 
lairement les pattes de derrière ou de la troisième paire et les font retom- 
ber obliquement en dedans, de manière à blesser jusqu’au sang la main 
imprudente qui les saisit sans défiance. » 


Suivant M. Fortuna (1) et le R. P. Montrouzier (2) ces Orthoptères 
auraient la faculté de reproduire leurs organes locomoteurs (3). Ce der- 
nier naturaliste a souvent remarqué chez l’Eurycantha (Karabidion) hor- 
rida le phénomène ou l'arrêt de développement que l’on observe chez les 
Écrevisses et généralement dans tous les Crustacés Brachyures et Ma- 
croures, chez lesquels un membre coupé ne manque jamais de repousser, 
mais toujours sans atteindre la grosseur qu’ils avaient préalablement. Il 
est imporlant de signaler ce fait, dit le R. P. Montrouzier, parce que s’il 
n’est pas nouveau, il est au moins peu connu; en effet, la reproduction 
des membres locomoteurs et préhensiles n'avait encore élé signalée jus- 
qu’à présent que chez les Annelés de la ciasse des Crustacés. 


(1) In cxxve numéro des Annales d’Hist. Nat. de Londres, mars 1845. 

(2) Loc. cit., p. 83, 1855. 

(3) Parmi les mâles de l'Eurycantha horrida que possèdent les collecti ons en- 
fomologiques du Muséum, j'ai observé un individu chez lequel une patle du côté 
gauche de la deuxième paire était beaucoup plus petite que la patte correspondante 
du côté opposé. Il faut sans aucun doute atiribuer cet arrêt dans [e développewent 
de cet organe au fait signalé par fe R. P. Montrouzier ce! qui viendrait confirmer sa 
curieuse observation. 


9 H. Lucas. 


EURYCANTHA CALCARATA & Lucas 
(PL.8, fie: 1): 
Ann. Soc. ent. Fr., 4° série, t. IX, Bullet., p. xxv, 1869. 


Longit. 42 cent., lat. 2 cent. 


E. nigra vel fusco-rufescente lincta; capite rufescente, elongato, an- 
guslo, postice, Spinoso; inslrumentis cibariis flavo-ferrugineis; antennis 
ferrugineis ; prothorace mesothoraceque convexis, elongatioribus minusque 
latis quam in E. horrida, marginibus fortiler spinosis; sterno nigro- 
nitido, lævigato: pedibus elongatioribus, gracilioribus, nigro-nitidis, 
tibtis tarsisque fusco-rufescente tinctis, femoribus tertit paris elongatio- 
ribus minusque inflatis quam in E. horrida, fortiter spinosis, spina ter- 
la maxima, calcariformi, tibiis curvatis, exilibus, elongatis, antice non 

spinosis; abdomine elongato, supra fusco-rufescente, segmentis in medio 

ferrugineo-linctis, lateribus spinosis, ullimo segmento fusco vel ferrugi- 
neo, infra transversim subtiliter strialo, segmentis postice ferrugineo- 
marginatis; lamina subanali lævigata, convexa, utrinque depressa, pos- 
lice productla, roltundata, infra subcurvata:; cercis ferrugineis, elongatis, 
compressis, Spiniformibus posticeque rotundatis ; lamina subgenitali fusco- 
rufescente, depressa, granulata, utrinque marginata, postice acuminata, 
pofunde lateaue emarginata. 


… Mâle. D'un brun foncé légèrement teinté de roux; moins large et moins 
aplatie que chez VE. horrida, dans le voisinage de laquelle cette nouvelle 
espèce vient se placer. La tête plus allongée et moins large que celle de 
VE. horrida, est roussâtre et parcourue dans son milieu par un sillon 
longitudinal plus fortement accusé que chez cette espèce; elle est fine- 
ment granuleuse et, au-dessus des cavités dans lesquelles viennent s’insé- 
rer les antennes, on remarque un tubercule épineux assez fortement pro- 
noncé; postérieurement, on aperçoit de chaque côté deux épines, dont 
celles situées antérieurement et à direction latérale sont les plus grandes. 
Tous les organes buccaux sont d’un jaune ferrugineux. Les yeux sont 
jaunes. Les antennes sont ferrugineuses. Le prothorax, plus allongé, 


Eurycantha calcarata. 25 


moins large et moins aplati que celui de l'E. horrida, est d’un brun 
roussâtre ‘foncé ; il présente dans son milieu un sillon longitudinal dis- 
tinctement accusé; il est aussi plus lisse en dessus que dans l'E. horrida, 
avec les épines dont les parlies latérales sont armées au nombre de trois 
de chaque côté et disposées comme chez celte espèce, mais postérieure- 
ment, on en aperçoit en dessus deux autres que ne présente pas l'E. hor- 
rida. Le métathorax, moins aplali, plus allongé et plus étroit que celui de 
VE. horrida, esi de même couleur que le prothorax ; il est épineux, con- 
vexe en dessus et présente un sillon longitudinal très-finement accusé; 
les épines, dont les parties latérales sont armées, sont plus grandes, au 
nombre de huit de chaque côté et plus espacées que celles de l'E. Aorrida. 
Le métathorax, de la même longueur et de la même largeur que celui de 
PE. horrida, est moins aplali ; il est de même largeur que le mésothorax, 
et les épines dont il est armé sur les côtés ne présentent rien de remar- 
quable. Toute la région sternale est d’un noir brillant et entièrement 
lisse. Les pattes, moins allongées et plus grêles que celles de l'E. horrida, 
sont d’un noir brillant, avec les tibias et les tarses d’un brun teinté de 
roussâtre; les fémurs et les tibias des première et deuxième paires de 
pattes sont surmontés de plusieurs carènes saillantes qui supportent des 
épines courtes; les fémurs sont moins renflés que dans l'E. horrida, 
ainsi que ceux de la troisième paire, qui sont également surmontés de 
carènes armées d'épines. Ils ne sont pas non plus aussi allongés, avec les 
épines dont ils sont armés à leur partie inférieure plus fortes, plus longues 
et plus recourhbées que celles de l'E. horrida; en effet, la troisième épine 
est très-prolongée, recourbée, et affecte tout à fait la forme d’un éperon ; 
les tibias, arqués, plus grêles et plus allongés que dans l'E. horrida, sont 
moins épineux que ceux de cetle dernière espèce, car au lieu de pré- 
senter une forte épine, comme cela se voit dans l'E. horrida, ils ont au 
contraire leur parlie antérieure entièrement lisse. Il est aussi à remar- 
quer que les peloles présentées par les tarses sont ferrugineuses, ainsi 
que celles que l’on aperçoit à la partie inférieure de l’article qui supporte 
les griffes ou les ongles et qui sont de forme ovalaire. L’abdomen, plus 
allongé et presque de la même largeur que celui de l'E. horrida, est 
d’un brun roussâtre avec la partie médiane des segments teintée de ferru- 
gineux; il est lisse, convexe en dessus, fortement épineux sur les parties 
latérales, et chaque segment présente en dessus, de chaque côté, une 
épine plus fortement accusée que dans l’E. horrida; quant au dernier 
segment, quelquefois ferrugineux, il est entièrement lisse ; en dessous, i! 
est finement strié transversalement avec les segments bordés postérieure- 


26 H. Lucas. 


ment de ferrugineux ; sur les côtés, on remarque les stigmates qui sont 
saillants, arrondis, et dont le périthrème est d’un brun ferrugineux. La 
lame sous-anale (pl. 10, fig. 8 «& el 9 a) est lisse, convexe, déprimée de 
chaque côté, rétrécie postérieurement, où elle se termine par un prolon- 
gement légèrement recourbé, rebordé et arrondi à son extrémité. Les 
cercis (pl. 10, fig. 8 b et 9 b), allorgés, comprimés, terminés en pointe 
arrondie, sont entièrement ferrugineux. La lame sous-génitale (pl. 40, 
fig. 8 c), granuleuse, déprimée, rebordée de chaque côlé, se termine en 
pointe prolongée postérieurement, et présente dans son milieu une échan- 
crure large et profonde. 


Si maintenant on compare les lames que je viens de décrire avec celles 
de l'E. horrida, on remarquera que les différences sont assez grandes. En 
effet, la lame sous-anale, chez celte dernière espèce, est peu prolongée 
postérieurement et surtout plus fortement recourbée à sa partie inférieure; 
les cercis sont plus fortement terminés en pointe; quant à la lame sous- 
génitale, elle est beaucoup plus rétrécie postérieurement, moins pro- 
longée, plus fortement acuminée, déprimée de chaque côté avec l’échan- 
crure qu’elle présente dans son milieu bien moins grande que dans l'E. 
calcarata. 


EURYGANTHA CALGARATA © Lucas 
(PI. 9, fig. 1.) 


Eurycantha insularis $ ejusdem, Ann. Soc. ent. Fr., 4° série, t. IX, 
Bullet., p. xxv, 1569. 


Longit. 42 cent., lat. 18 millim. 


E. fusco-flavicans vel saltem fusco-flavicante tincta; capite longiore 
quam latiore, postice spinoso; antennis brevioribus quam in E. horrida sed 
elongatioribus quam in E. tyrrhæo, fusco-flavicantibus, primo articulo 
compresso; prothorace breviore quam in E. horrida, sed longiore quam in 
E. tyrrhæo, transversim depresso, ad latera spinoso ; mesothorace breviore, 
angustiore, convexo, longitudinaliter carinato, granuloso, ad latera minus 
fortiter spinoso; metathorace fere tam longo quam lato, carinato, carina 
in medio inlerrupta, lateribus minus forliter spinosis quam in E. hor- 
rida et tyrrhæo: pedibus spinosis, exilioribus, brevioribus quam in E. 


e 


Eurycantha calcarata. 27 


horrida, elongatioribus quam in E. tyrrhæ@o, carinato-spinosis, tibiis non 
inflatis sicut in E. horrida et tyrrhæo femoribusque longioribus; abdo- 
mine majore quam tn E. tyrrhæo minore quam in E. horrida, convexo, 
in medio carinato, lateribus minus fortiler spinosis, segmentis posticis 
minus acuminatis quam in E. tyrrhæo, sed lalioribus quam longioribus ; 
lamina supra anali. . . . . . .; lamina subgenitali magna, tricarinata, 
producta, postice truncata, supra profunde canaliculata. 


Femelle. Elie est de la taille du mâle, plus petite que la femelle de l'E. 
horrida, mais plus grande et proportionnellement plus étroite que celle 
de l'E. tyrrhœus. La tête, plus longue que large, granuleuse entre les 
veux, est parcourue dans son milieu par un sillon longitudinal pen accusé; 
postérieurement et sur les côtés, elle est épineuse, et les épines les plus 
grandes sont celles situées en dessus et dont la direction est latérale. 
Tous les organes buccaux sont d’un brun jaunâtre ; les yeux sont bruns; 
les antennes, plus courtes et plus épaisses que celles de l'E. horrida, sont 
jaunâtres et tachées de brun en dessus avec leur premier article forte- 
ment comprimé. Le prothorax, plus court que dans l'E. horrida, est for- 
tement déprimé transversalement; il est granuleux, et le sillon médian 
qui le parcourt longitudinalement est peu accusé; les épines qu’il pré- 
sente sur les côtés sont moins fortes que chez l'E. horrida, mais plus 
nombreuses. Le mésothorax, plus allongé que dans l'E. tyrrhœus, mais 
plus court que chez l'E. horrida, est aussi plus étroit; il est convexe, 
caréné longitudinalement dans son milieu, fortement granuleux, et offre, 
un peu après son bord antérieur, un bourrelet transversal plus accusé 
que dans l'E. tyrrhœus et beaucoup plus épineux; les épines latérales 
sont aussi moins fortes et surtaut moins nombreuses que chez l'E. hor- 
rida. Le métathorax, un peu plus grand que dans VE. tyrrhœus, est 
presque aussi large que long; il est convexe en dessus et présente dans 
son milieu une carène interrompue par un sillon transversal foriement 
prononcé; il est moins épineux sur les côtés que chez l'E. horrida, avec 
les expansions latérales moins prononcées. Toute la région sternale est 
lisse et ressemble à celle du mâle. Les pattes sont plus grêles et moins 
allongées que dans l'E. horrida, et offrent des carènes surmontées d’épi- 
nes ; les fémurs ne sont pas renflés et les tibias sont aussi moins robustes 
que chez celle espèce; il est aussi à remarquer que les épines dont ces 
divers organes sont armés sont aussi beaucoup plus petites et bien moins 
acérées; quant aux tarses, ils sont plus grêles, plus étroits, et les pelotes 
situées à la partie inférieure de ces organes sont d’un jaune ferrugineux. 


28 H. Lucas. 


L'abdomen est plus court et moins large que dans l'E. horrida, mais plus 
allongé et plus large que chez l'E. tyrrhœus, est aussi bien moins acu- 
miné que dans cette espèce ; il est granuleux en dessus, convexe et caréné 
dans son milieu, et au lieu d’être fortement épineux, comme chez l'E. 
horrida, ses épines sont petites et seulement à l’élat de vestige: les seg- 
ments postérieurs sont plus courts, non acuminés cet plus larges que dans 
LE. tyrrhœus, surtout le pénultième; quant au dernier ou suranal, je n’en 
puis rien dire, car il manque en partie (1) chez Punique individu qui soit 
à ma disposition; en dessous, il est entièrement lisse, caréné, et sur les 
expansions latérales, qui sont très-développées, on aperçoit les sligmates, 
qui sont ovälaires, à périthrème saillant et ferrugineux; la lame sous- 
génitale (pl. 10, fig. 40 a) est grande, Lricarénée, prolongée, très-élroite, 
tronquée à son extrémité et profondément canaliculée en dessous. 


\ 


En observant la forme curieuse de cet oviducte, j'ai rencontré à la 
naissance de cet organe un œuf (pl. 40, fig. 41) qui y était engagé. Il est 
long de 6 millimètres, d’un brun foncé, tronqué à sa partie antérieure et 
arrondi postérieurement ; il est fortement chagriné et porte sur un des 
côlés une dépression circulaire. 


En étudiant les deux sexes de cette espèce, j'ai été conduit, par les 
caractères spécifiques qu’ils m'ont présentés, à considérer comme étant 
un mâle à l’état de larve de l'E. calcarata, VE. insularis que j'ai signalée 
dans le Bullet. des Ann. de la Soc. entom., p. xxv, 1869. 


Comme celte larve diffère beaucoup des adultes avec lesquels elle n’a 
de l’analogie qu'avec le sexe femelle seulement, et qu’il est rare de possé- 
. der ces Orthopières sous cet état, j'ai erü devoir la décrire et surtout la 
faire représenter, afin de compléter la description de celte espèce polyné- 


sienne. 6 | 


(1) Cependant, d’après le peu qui reste de ce segment, on est porté à penser que 
par la forme de la plaque sous-génitale et surtout à cause de l’analogie qui existe 
entre cette plaque et celle de l'E. horrida, la plaque sur-anale doit dépasser la 
sous-génitale. ï 


Eurycantha calcaratu. 29 


EURYCANTHA CALCARATA d (larve) Lucas. 


(PL 40, fig. 1). 
Eurycantha insularis & ejusdem, Soc. ent. Fr., t, IX, Bullet, 
PLxXY, 1809 


Longit. 75 millim., lat, 41 millim. 


E. fusco-flavicante tincta; capite longiore quam latiore, postice spinoso ; 
antennis elongatis, crassis, flavicante-pilosis; prothorace latiore quam 
longiore, transversim depresso, gränulato, ad laiera spinoso; mesothorace 
convexzo, longitudinaliter carinato, granuloso ad latera fortiter spinoso: 
melathorace tam longo quam lato, granuloso, carinato, carina in medio 
interrupta, ad medium transversim sulcato lateribus dilutalis spinosis- 
que; Sternio tricarinato; pedibus brevibus, robustis, carinatis, spinosis, 
Præcigue femoribus tertii paris; abdomine magno, elongalo, angusto, 
supra carinato, rotundato, lateribus spinosulis, lamina supra anali cari- 
nata, lata, truncata, angulis posticis productis, curvalis, intus spinosis ; 
lamina subanali convexa, carinala, postice rotundata; cercis fusco-fer- 
rugineis, elongaiis, depressis, posiice rotundalis ; lamina subgenilali 
granulata, depressa, ad latera marginata, postice bispinosa profundeque 
emarginata. 


f 


Larve mâle. D'un brun marron teinté de jaunâtre. La tête, plus longue 
que large, offre dans son milieu un sillon longitudinal assez profondé- 
ment marqué; elle est plane entre les yeux, et postérieurement elle pré- 
sente quatre épines dont celles situées antérieurement sont les plus 
grandes. Tous les organes buccaux sont d’un brun jaunâtre. Les yeux 
sont jaunâtres et très-saillants. Les antennes rappellent plulôt celles de la 
femelle que celles du mâle; elles sont allongées, épaisses, couvertes de 
poils jaunâtres, courts, peu serrés, et lorsque ces organes sont repliés le 
long du corps, ils atteignent presque le bord postérieur du deuxième seg- 
ment abdominal, Le prothorax, plus large que long, rappelle plutôt par sa 
forme et surtout sa dimension, celui de la femelle que celui du mâle; il 
est déprimé transversalement, arrondi et élargi sur les côtés, où il est 
armé d’épines très-courtes; il est granuleux et son milieu offre un sillon 
longitudinal. Le mésothorax ressemble à celui de la femelle; il est 
allongé, granvleux et caréné longitudinalement dans son milieu; à sa 


30 H. Lucas. 


partie antérieure, il présente deux tubercules spiniformes, et ses côtés 
latéraux sont armés d’épines plus allongées et plus espacées que celles du 
prothorax. Le métathorax, caréné et granuleux, rappelle tout à fait celui 
du mâle; il offre dans son milieu un sillon transversal profondément 
enfoncé, et ses côtés latéraux sont dilatés et épineux comme chez le 
mâle. Toute la région sternale est lisse et marquée de trois carènes, dont 
la médiane est la plus saillante. Les pattes, courtes et robustes, figurent 
déjà celles du mâle par le renflement de leurs fémurs, surlout dans la 
troisième paire; elles sont épineusés, carénées, et les épines les plus 
développées sont aussi celles des fémurs des pattes de la troisième paire, 
entre lesquelles viennent se placer les tibias lorsqu'ils se replient sur les 
fémurs. L'abdomen, allongé, étroit, rappelle tout à fait par sa forme celui 
du mâle: il est arrondi, granuleux, et obsolètement caréné en dessus: il 
est spinuleux sur les côtés qui sont comprimés, et tous les segments, à 
leur partie postérieure, sont marginés de brun foncé; les derniers seg- 
ments sont fortement carénés avec le pénuliième court et excavé; quant 
au dernier ou suranal, il est rétréci et échancré dans son milieu, forte- 
ment caréné en dessus, avec les angles latéro-postérieurs prolongés, re- 
courbés et armés à leur côté interne de quatre épines de couleur noire, 
qui sont plus aiguës que dans l'adulte; en dessous, l'abdomen est lisse, 
jauvâtre, avec les segments finement carénés et bordés de brun foncé 
postérieurement; sur la partie élargie des segments, on aperçoit les stig- 
mates, qui sont ovalaires et dont le périthrème peu saillant est d’un brun 
ferrugineux ; la lame sous-anale est convexe, carénée dans son milieu, 
avec sa partie postérieure étroite et arrondie; les cercis sont allongés, 
d’un brun ferrugineux, déprimés et terminés en pointe arrondie à leur 
extrémité ; la lame sous-génitale, d’un brun foncé, granuleuse, déprimée, 
rebordée sur les côtés, se termine en deux pointes aiguës séparées par 
une échancrure large et profonde. 


C’est immédiatement après l'E. horrida que vient se placer cette remar- 
quable espèce, avec laquelle elie ne pourra être confondue, à cause de la 
tête, qui est plus allongée.el moins large, du prothorax, du mésothorax 
et du métathorax, qui sont moins aplatis, moins allongés et moins forte- 
ment épineux, surtout chez la femelle. Elle en diffère encore par les 
organes de ja locomotion, qui, dans le mâle, sont plus allongés, plus 
grêles ; par les fémurs des pattes de la troisième paire, qui, chez ce sexe, 
sont moins renflés et dont les épines postérieures sont très-développées, 
plus grandes, et affectent la forme d’un éperon; par les tibias de cette 
même paire de pattes, qui, dans les deux sexes, sont plus grêles et plus 


Eurycantha calcarata. 31 


fortement recourbés, surtout chez le mâle. Il est aussi à remarquer que 
toute leur partie antérieure est lisse et ne présente pas une forte épine à 
son côté interne, comme cela a lieu chez l'E. horrida: enfin, elle en dif- 
fère encore par le dernier segment ou la plaque sous-anale, qui est moins 
prolongée, moins recourbée, et par la lame sous-génitale, qui est moins 
fortement acuminée, avec l'échancrure qu’elle présente dans son milieu 
beaucoup plus large. 


Cette remarquable espèce, dont il m'a été possible d'étudier les deux 
sexes et même une larve appartenant au sexe mâle, a été rencontrée à 
San-Georges, île faisant partie de l’archipel Salomon, dans la Polynésie. 


EXPLICATION DES FIGURES DES PLANCHES 8, 9 ET 10. 


Planche 8, fig. 4. Eurycantha calcarata G de grandeur naturelle, 
— 9, fig. 4. Eurycantha calcarata © de grandeur naturelle. 
— 10, fig. 4 Eurycantha calcarata & (larve) de grandeur natu- 
relle. 
— — 2. Tête du mâle vue en dessous pour montrer la région 
buccale. 
— — 3. Tête de la femelle vue en dessous pour montrer la 
région buccale. 
. Une mâchoire vue de profil. 
. Une mandibule vue du côlé de la face interne. 
. Lèvre supérieure. 
. Lèvre inférieure. 
. Derniers segments abdominaux du mâle vus en des-. 
sous. 
— — 9. Derniers segments abdominaux du mâle vus de profil. 
— — 10. Derniers segments abdominaux de Ja femelle vus en 
dessous. 
— — 11. Un œuf de grandeur naturelle. 
— — 12. Fémur et lLibia d'une palte de la troisième paire de 
l’'Eurycantha horrida, vus de profil. 
— — 13. Fémur el tibia d’une patte de la troisième paire de 
l'Eurycantha australis, vus de profil. 


| 
| 
OO I OO Cr 


L] 


UN MOT 


SUR LE 


CHŒRADODIS SQUILLA de Saussure, 


_ ORTHOPTÈRE COUREUR, DE LA FAMILLE DES MANTIDES, 


Par M. H. LUCAS. 


(Séance du 11 Octobre f871.) 


De toutes les Mantides, on peut dire que les Chæradodis, par la forme 
bizarre de leur prothorax, sont les plus singuliers insectes que nour- 
rissent l’ancien et le nouveau Monde. Ce genre, qui a passé pendant un 
certain temps pour être exclusivement américain, se retrouve aussi en 
Asie, où il est représenté par une espèce non moins curieuse par sa forme 
que celles qui ont le nouveau Monde pour patrie. L’unique espèce qui 
représente ce genre remarquable dans l’ancien Monde habite l’île de Gey- 
lan et a été décrile et figurée par M. de Saussure, sous le nom de Ch. 
squilla, dans un travail ayant pour titre : Mélanges Orthoplérologiques, 
p. 161 pl.) fe. 5, 0%, 1870 

M. Guérin-Méneville a décrit et figuré aussi deux Chæradodis sous les 
noms de (obata et truncata; mais ces Orthopières ne font plus partie 
maintenant de celle coupe générique : ils appartient à la légion des Acan- 
thopsites de M. de Saussure et au genre Deroplatys de M. Weslwood. 

M. de Saussure n’a connu que le mâle du Ch. squilla; celui que je fais 
passer sous les yeux de la Société est une femelle, et la connaissance de 
ce sexe complétera la description de cette curieuse espèce. 

Femeile. Elle ressemble tout à fait au mâle, dont elle a même la taille, 
avec celle différence cependant que son prothorax est plus dilaté et plus 
arrondi sur les côtés latéro-postérieurs. Les élytres et les ailes ne pré- 
sentent rien de remarquable. L’abdomen, très-dilaté, arrondi sur ses 
parties latérales, est plat en dessus, convexe et arrondi en dessous, avec | 
la plaque sous-génitale plus large que longue et profondément échancrée 
à sa partie postérieure. Les palles sont grêles, allongées; les hanches de 
celles de la première paire sont spinuleuses, avec les fémurs de cette 
même paire de palles ayant, comme chez le mâle, leur face interne ornée 
d’une lache noire ressemblant assez à un fer de lance. 

Cette femelle, qui a été rencontrée dans les environs de Madras par 
M. Janssen, est entièrement d’un jaune roussâlre; mais celte couleur est 
probablement due au séjour prolongé de cet Orthoptère dans l'alcool. 


7090 


ESSAI 


SUR LES 


COCHENILLES ou GALLINSECTES 


(HOMOPTÈRES — COCCIDES), 


9e PARTIE (1). 


Par M. le docteur V. SIGNORET. 


(Séance du 14 Février 1872.) 


Genre Vinsonia nobis. 


(Coccides, pl. VIL, fig. 7 [1870].) 


L’insecte typique que nous avons en vue ici est un des plus remar- 
quables du groupe, sa forme tout à fait extraordinaire nous avait tout 
d’abord induit en erreur et nous l'avait fait placer dans les Lécaniodias- 
pites; mais après une étude approfondie nous avons reconnu que les 
branches formant étoiles, venaient correspondre aux divisions que l’on 
remarque dans la tessellature du genre Ceroplastes. Nous pensons donc 
que sa véritable place est avec toutes les espèces recouvertes d’une 
couche cireuse. 


La pellicule qui recouvre l’insecte est mince, d’un aspect cireux, cornée, 
transparente, formant sur son disque une marqueterie testudinaire et de 
chaque côté des bras rayonnés au nombre de sept, dont un correspond à 
la tête et les autres aux stigmates; en outre, on en voit un très-court à 
l'anus. La pellicule étant renversée il faut encore enlever une peau cornée 


(1) Voir Annales 1868, p. 503 et 829; 1869, p. 97, 109 et 431 ; 1870, p. 91 
et 267, et 1871, p. 421. 
(1872) à 


3/ V. SIGNORET. (190) 


pour obtenir l’insecte qui est en dessous (fig. 7 a) et qu’on peut détacher 
facilement avec un peu d’attention. Il est ovalaire, fortement arrondi, un 
peu atténué vers le bord céphalique. Les antennes présentent six articles, 
dont le troisième, le plus long, est égal aux trois derniers réunis; le 
sixième, plus long que les deux précédents, présente quelques poils. On . 
remarque aussi deux poils sur le cinquième, sur le second et sur le pre- 
mier ; celui-ci court et très-large. Le rositre monomère est. court. Les 
pattes sont minces et courtes, les tibias aussi longs que les tarses. 


VINSONIA PULCHELLA nobis. 


Cette magnifique espèce vit sur le Manguier (Mangifera indica); elle 
nous a été envoyée de l’île de la Réunion par M. le docteur Vinson, à qui 
nous sommes déjà redevable de plusieurs espèces intéressantes. 


Nous ne connaissons de cette espèce que la femelle, qui se présente 
sous la forme d’une étoile transparente (fig. 7) offrant sept branches, dont 
une à la tête et les autres de chaque côté du corps et correspondant aux 
stigmales ; celles du thorax couvrent dans toute leur étendue l’espace vide 
que forme le tube stigmatifère que l’on remarque dans tous les Lécanites. 
Dans un âge plus avancé, la sécrétion envahit l’espace qui se trouve entre 
les branches de l'étoile, et semblent alors être réunies par une mem- 
brane. Le disque dorsal est convexe, demi-globuleux. | 


Si l'on sépare celte sécrétion de linsecte, on le voit en dessous, sous une 
forme demi-sphérique, un peu ovalaire et de couleur noirâtre, avec une 
quantité de larves embryonnaires ou d'œufs. 


Sur la même feuille nous avons trouvé une autre forme d’insecte appar- 
tenant aux Lécanites et ressemblant au Lecanium hesperidum ; mais 
comme cet insecte était très-desséché, nous n'avons pu nous former une 
opinion suffisante à son égard. Serait-ce l’autre forme sexuelle du Vénso- 
nia? C’est une question à résoudre. : 

Nous avons également aperçu en même temps des Diaspides d’une 
forme semblable à celle du bouclier mâle du Diaspis salicis; mais nous 
ne pouvons que l'indiquer ici, n'ayant pu les étudier d’une manière assez 
complète. 


(191) Essai sur les Cochenilles. 35 


Genre €eroplastes Gray. 


(PL VII, 4872.) 


Espèces recouvertes d’une plaque épaisse d’une matière cireuse, mais 
sans que cette couche adhère intimement à l’animal; cette plaque est 
formée de couches sécrétées par des filières. Quelques-unes de ces espèces 
présentent sur le dos des tubérosités ou nucléoles plus ou moins déve- 
loppés, suivant l’âge, et qui disparaissent plus ou moins lorsque l’insecte 
arrive à son entier accroissement ; alors, de plus ou moins plat, avec lignes 
concentriques et tubérosités, il devient globuleux et lisse. Les antennes 
sont longues, composées de six articles, dont le iroisième est le plus 
long; dans l’état embryonnaire, les quatrième et cinquième articles sont 
confondus. Les patles sont longues; les tibias aussi longs que les tarses, 
Le crochet est accompagué des quatre poils boutonneux (ou digitules), les 
deux plus courts très-gros et en forme de cornet. 


Nous ne connaissons aucune description trailant du mâle, que nous 
n’avons jamais pu découvrir malgré nos plus actives recherches, 

A l'égard de l'espèce d'Europe, pour laquelle nous avons vu M, Targioni 
former un genre malgré toutes les explications échangées entre nous, nous 
ne pouvons nous décider à l’accepter, d'autant plus que la tessellature 
indiquée par lui comme caractère disparaît dans l’âge avancé, de même 
qu’elle existe aussi plus ou moins dans les espèces exotiques. 


CEROPLASTES RUSCI Linné. 


(PI. VIL, fig. 1.) 


Cette espèce, une des plus intéressantes et des plus élégantes, peut, 
pour les dessins en forme de tessellature, être comparée à une petite 
tortue. Elle est ovale plus ou moins convexe, suivant l’âge, très-aplatie 
lorsqu'elle est jeune, et, au contraire, prenant une forme globuleuse lors- 
qu’elle est arrivée à son état le plus extrême, mais présentant cependant 
une section plus ou moins concave suivant le plan sur lequel elle est 
posée. 


36 V. SIGNORET. (192) 


D'un jaune brunâtre, débarrassée du test cireux dont elle est recou- 
verte lorsque celui-ci existe, elle est d’un blanc grisâtre marqué, vers son 
tiers, d’une ligne circulaire d’où partent neuf lignes se rendant à la cir- 
conférence ; le bord alors se trouve formé de plaques au nombre de huit, 
au centre desquelles on remarque un nucléole ovale d’un blanc pur. 
Quant à la partie centrale la plus élevée, elle est formée d’une sécrétion 
à ligne concentrique présentant au centre même un nucléole plus fort. 
La cire enlevée, on voit que toutes les plaques correspondent à des tubé- 
rosités qui existent sur le dos de l’insecte. Ce sont ces tubérosités surtout 
qui portent M. Targioni à créer pour cette espèce le genre Columnea. 

Suivant l’âge cette sécrétion est plus ou moins développée et ces tes- 
sellatures sont plus ou moins marquées. Commençant à peine, elles forment 
d’abord une espèce de houppe soyeuse au centre de chaque tubérosité. 
Un peu plus tard la plaque est complète ; mais dans l’âge le plus avancé, 
alors que l’insecte a perdu toute forme et est devenu presque globuleux, 
toute la tesseliature disparaît et il n°y a plus qu’une surface cireuse presque 
unie et ne présentant que la trace des nucléoles. 


Ces diverses formes ont reçu de M. Costa des noms spécifiques distincts, 
quoique, avec un peu d'attention, il soit facile de reconnaître la même 
espèce à ses divers états. Ainsi, les plus jeunes forment son C. radiatus, le 
C. testudineus celui d’adulte non fécondé et le GC. hydatis l’état le plus 
avancé en pleine déformation. M. Targioni les réunissait toutes sous le 
nom de C. testudiniformis, nom qui était très-approprié à l’espèce, mais 
que nous ne pouvons conserver, vu la priorité du nom linnéen, et, dans 
tous les cas, nous aurions encore un autre nom rentrant dans les idées 
du professeur italien, qui aurait pu remplacer celui de ruse: Linné ou de 
caricæ Fab., et datant, nous croyons, de 1754 ? Lopus tessellatus Klein. 


Il nous reste à décrire les parties moins visibles de l’espèce en question, 
ce dont nous ne pouvons nous dispenser dans un travail monographique. 


L'état embryonnaire ne ressemble en rien à ce que nous venons de 
décrire. L’insecte est long, pareil à presque tous les embryons de Léca- 
nides. Les deux lobes anaux sont terminés par un très-long poil accom- 
pagné d’autres plus petits de chaque côté. Les antennes sont formées de 
six articles, dont le troisième et le sixième sont les plus longs; celui-ci 
offrant sur le côté et à l’extrémité trois poils plus longs. Les pattes sont 
longues, le tibia et le tarse d’égale longueur, celui-ci présentant les quatre 
poils tuberculeux ordinaires; ceux du tarse grands, et dont un nous 
semble droit; ceux du crochet avec un cornet très-petit. 


(193) Essai sur les Gochenilles. 37 


_ Nous voyons dans nos dessins que nous ne représentons toujours qu’un 
grand poil aux tarses antérieurs; nous ne sommes pas sûr de ce fait. C’est 
donc à revoir. 

Nous n’avons jamais rencontré le mâle de cette espèce ; cependant nous 
avons trouvé un individu ne ressemblant en rien aux précédents et offrant 
au bord céphalique quatre tubercules assez semblables aux tubercules ou 
nucléoies que l’or rencontre sur le type femelle, et en dessus deux autres 
plus pelits. L’individu unique que nous avons trouvé ainsi offrait les 
pattes, mais nous n'avons pu trouver d’antennes, ni de rostre; il était en 
voie de transformation et subissait ou une mue ou une métamorphose 
(fig. 4 e). Nous ne saurions préciser à quel sexe il appartenait, mais tout 
nous porte à croire que c'était un mâle en train de se métamorphoser. 
Nous signalons ce fait afin d'appeler l’attention des entomologistes placés 
sur les lieux où se trouve cette espèce, qui ne vit que dans les contrées 
chaudes. 

Comme habitat, nous indiquerons le figuier, qui est certainement la 
plante qui convient à cette espèce, mais elle se rencontre aussi sur plu- 
sieurs autres végétaux ; ainsi nous l'avons récoltée assez abondamment 
sur le myrie et le petit houx (Ruscus); il est probable que c’est également 
la même espèce que Rossi indique comme se trouvant sur l’armoise et 
qu'il a décrite comme suit : 


Lecanium artemisiæ Rossi, Mantissa Insect., 2° vol., 1794, p. 56, 514. 


Testa grisea clypeolis octo cincta marginalibus, albo granulatis. Femina 
testudiniformis oclogona, superius cincta clypeolis octo marginalibus. Cen- 
troque granulo albo notatis, inferius fusca. Marem non vidi. Granula alba 
ætate obsolescunt. C. rusCi affinis. 


Hab. in ramulis Artem. campestris in septembre. 


Dans la planche VIT* (1872), nous avons représenté le Ceroplastes rusci 
à divers états. Une seule planche n’eût pas suffi pour les figurer tous ; 
nous avons donné les plus importants : 


Fig. 1. État adulte avancé commençant déjà à présenter des embryons. 
1 a. Même état un peu moins avancé et débarrassé de la cire. 


4 b. État le plus avancé, toutes les tessellatures ont disparu, à peine 
si on en voit les traces; en même temps il y en a de irès- 
jeunes. 


38 1 V. SIGNORET. | (194) 


Fig. 4 c. Extrémité abdominale de l'embryon. 
4 d. Antenne d’un adulte avec les poils plus courts. 


4 e. Individu de forme particulière et que nous pensons devoir être 
un mâle en voie de transformation. 


CEROPLASTES VINSONHI. 


(PI. VIL, fig. 2.) 


Celte espèce nous vient de l'île Maurice et nous a été envoyée par 
M. le docteur Vinson, auquel nous nous faisons un plaisir de la dédier. 
Elle vit sur le néflier du Japon (Eriobotrya japonica) et sur le gouyavier 
(Psidium); elle se rapproche beaucoup du C. rusci L., du moins dans 
l’état où nous la voyons; elle présente comme lui une tessellature com- 
* posée de huit plaques avec un nucléole plus ou moins central et à ce 
point une houppe soyeuse comme dans certains individus peu avancés. 
Comment est-il lorsque les individus sont plus avancés en âge ? voilà ce 
que nous ne pouvons indiquer. La couche cireuse enlevée, on voit que 
chaque tessellature correspond à un espace convexe comme dans le 
rusci et qui présente au centre une agglomération de filières qui donne 
Tieu à la sécrétion cireuse; seulement ces convexités, très-développées en 
forme de tubercules dans le rusci, sont beaucoup moins développés. 

Le tégument est parsemé de filières en forme de perforation. Autour du 
corps, au niveau des stigmates, ce sont des filières en forme de gland 
pointu (fig. 2), étranglé à la base; plus loin ce ne sont que des poils. 

Les antennes sont longues, de six articles, dont le troisième est à lui 
seul plus long: que tous les autres réunis. Du reste ce serait plutôt un 
caractère générique que spécifique, car toutes les espèces présentent plus 
ou moins ce fait; à l'extrémité on voit plusieurs poils, dont deux irès- 
grands ; dans l’état embryonnaire (fig. 2 a), le troisième article n’est pas 
si grand, à peine s’il est le double plus grand que le deuxième, tandis que 
dans l'adulte le troisième article est trois fois plus long; les poils sont 
beaucoup plus longs dans l'embryon que dans l’état adulte. 

- Les pattes sont fortes, avec le tarse aussi long que le tibia, le crochet 
accompagné des quatre digitules dont les deux petits forment un cornet 


Là 


{ 
(95) Essai sur les Cochenilles. 39 


très-développé; les deux plus grands sont insérés à une assez grande dis- 
distance l’un de l’autre (fig. 2 b). 


Pour la première fois nous croyons avoir observé qu’il n’y avait qu’un 
seul grand poil boutonneux (digitule) aux crochets antérieurs. 


Lorsque l’on voit les divers âges des espèces de ce genre présenter des 
différences si grandes quant à la forme, on pourrait se demander si le 
C. Vinsonit est bien une espèce distincte et si, vivant sur le Psidium, elle 
ne serait pas un des âges du C. psidii où du C. janeirensis Gray. Nous ne 
le pensons pas, par la raison que nous avons trouvé dans le corps de nos 
individus des embryons, et par conséquent nous devons les supposer 
arrivés à leur état extrême, quoique conservant très-visibles, très-distincts, 
les tessellatures et quoique les individus soient très-aplatis, ce qui cons- 
tituerail un caractère spécifique essentiel et très-distincl de ceux de toutes 
es autres espèces de ce genre. 


Il resterait encore pour nous un doute, car cette espèce paraissant très- 
commune il serait étonnant qu’elle soit passée inaperçue, et alors nous 
pensons que peut-être elle pourrait bien encore être l'espèce que Linné 
ndique sous le nom de C. myricæ et dont suit sa description : 


CEROPLASTES MYRICÆ Linné, sp. n., 7/41, 13. 
Habitat ad cap. D. spei, in Myrica quercifolia. 


Magnitudo Pisi minoris, semi-ovatus secundum perpendiculum, pallide 
ncarnalus, vertice obtuse acuminaätus cum poro tenuissimo, postice supra 
marginem eliam porus est, margo cartilagineus, crassior albus, utrinque 
circiler septem torulis proluberans. 


. Dans Olivier, Encyclopédie, VI, 96, 8, nous trouvons une description 
presque identique : la femelle est presque de la grandeur d’un petit pois, 
le corps est d’une couleur rouge pâle et de forme demi-ovale, le vertex 
est élevé et percé d’un petit point, tout le bord est cartilagineux, épais, 
blanchâtre, marqué de chaque côté de sept petits cordons élevés. 

Ce sont ces sept cordons élevés qui, spécifiant bien l’espèce, nous 
empêchent de l’atiribuer aux nombreux individus que nous possédons et 
décrivons sous le nom de C. Vénsoniï. 


Très-voisine de ces espèces, viendrait : 


L0 V. SIGNORET. (196) 


CEROPLASTES CERIFERUS Anderson, Fab., Wesiw. 


(PL VIL, fig. 3.) 


Corpore cera alba tecto. 
Anderson, Monog., Madras, 1791. 
Pearson, Cat. angl., 1794, n° 21. 


Habitat in celastro cerifero Indiæ-Orientalis. 


Ceram albam præbens, corpus omnino hujus generis crusta dense 
inæquali e cera albida tectum. 


Si la première espèce est inconnue, celle-ci ne l’est point, car elle a été 
étudiée par Wesiwood, qui en donne une description et une figure dans 
Gardener’s Chronicle, 1853, p. 48/4. 

C’est une masse cireuse recouvrant l’insecte, qui est d’une forme globu- 
leuse un peu allongée, avec la partie s’appuyant sur la branche plus ou 
moins convexe, suivant la grosseur de celle-ci et allongée dans le sens 
antéro-poslérieur. 

Cette espèce paraît se rapprocher beaucoup des Cer. janeirensis, chi- 
lensis Gray, elc. 


CEROPLASTES PSIDII Chavannes. 


(PI. VIL fig. 6, extrémité de la patte; et, pl. I (1868), fig. 12.) 


Cette espèce est blanche, un peu jaunâtre, formant une masse cireuse 
plus ou moins régulièrement arrondie et convexe, ayant sur sa partie la 
plus élevée une espèce de nucléole d’où partent des rayons se rendant à 
la circonférence, avec des stries concentriques plus ou moins visibles, 
suivant l’âge. A la circonférence on voit plus ou moins bien formées huit 
plaques, entre lesquelles viennent correspondre les rayons partant du 
cenire. Lorsque les insectes sont vieux, ces plaques, rayons et stries se 
perdent plus ou moins en se réunissant. 


La cire enlevée on trouve dessous l'individu d’un brun rougeâtre, pré- 


(197) Essai sur les Cochenilles. LA 


sentant des nodosités ou protubérances venant correspondre aux plaques 
et au nucléole; en avant on observe un point enfoncé et vers l'extrémité 
postérieure une apophyse assez forte, en dessous de laquelle existent les 
lobes et organes sexuels. Ces diverses parties ne sont visibles que dans le 
jeunc âge. La surface est plus ou moins brillante et présente quelques 
points enfoncés. Le iégument est criblé d’une quantité considérable de 
filières en forme de points enfoncés entourés d’une surface rugueuse sous 
forme de rides concentriques. 

Dans le corps nous avons trouvé des œufs ovalaires allongés et des 
embryons avec des antennes longues, de six arlicles, dont le troisième 
arlicle est à lui seul aussi long que tous les autres réunis. Les pattes sont 
longues, avec des cornets très-forts et des digitules longues. Ces embryons 
ressemblent beaucoup du reste à ceux de rusci; comme eux, également 
vers les stigmates, au bord, ils présentent les mêmes filières coniques, 
puis après des filières en forme de poils. 


Nous ne connaissons pas les mâles de cette espèce; nous ne saurions 
non plus bien assurer de sa valeur spécifique, car cette Cochenille pourrait 
bien n'être qu’une variété de couleur et de grosseur de la suivante (C. 
janeirensis Gray). 


Voici, du reste, l'historique et la description qu’en donne M. Chavannes, 
Ann, Soc. ent., 2° série, t. VI (1848), 139, 1 : 


« On trouve sur les collines des environs de Rio-Janeiro, du côté de la 
baie de Bosafogo, deux espèces de Coccus dont les femelles sont revêtues 
d’une couche de nature cireuse ou plutôt céro-résineuse, La première vil 
sur un arbuste appartenant au genre Psidium. | 

» La femelle de celte espèce vit quelquefois en nombre considérable 
sur les petites branches : celles dont le diamètre ne dépasse pas deux ou 
trois lignes. 

» Les plus grands insectes ont à peu près la grosseur d’un pois de 4 à 
5 lignes de long sur 3 1/2 de large et de 2 à 3 de hauteur. 


» Souvent, quand deux femelles sont rapprochées, l’exsudation des 
deux se confond en partie, de manière à n’en plus former qu’une. | 

» La forme générale de l’insecte ressemble assez à la carapace d’une 
torlue ; leur couleur est d’un blanc de cire; leur sommet, au milieu, est 
marqué d’un point enfoncé en forme de mucro; de ce point part en diver- 
geant des espèces d’arêtes ou côtes peu prononcées ; lorsque l’on coupe 
au milieu de ce mucro perpendiculairement on trouve qu’il correspond à 


42 V. SIGNORET. (198) 


une sorte d’apophyse ou élévation de la carapace ; la couche cireuse a sur 
ce point un aspect plus luisant et moins grenu. Le limbe du pourtour 
embrasse en partie la branche ; il est terminé par un liseré très-étroit qui 
forme une sorte de rebord à la carapace. A la partie antérieure, toujours 
toarnée vers l'extrémité de la branche, on remarque, assez près du bord, 
un point un peu enfoncé, noirâtre : c’est la partie antérieure de la tête 
de l’insecte. 

» Les jeunes femelles sont plus aplaties que les vieilles; leur couche 
cireuse est mince, on aperçoit au travers le bouclier ou derme; dans les 
plus grands exemplaires, la couche cireuse acquiert jusqu’à une demi- 
ligne d'épaisseur 

» Quand on détache ces insectes des petites branches, il s'échappe des 
plus gros, des œufs rougeâtres, au nombre de deux cents et plus. On 
aperçoit alors une cavité tapissée par une membrane cornée, qui n’est 
rien autre chose que le derme de l’animal; et lorsque celui-ci est mort 
depuis quelque temps, on peut facilement séparer ce dernier de l’enve- 
loppe cireuse dont il est revêtu. La paroi centrale est mince, refoulée par 
les œufs entre elle et la branche; elle n’est plus distincte. On aperçoit 
sur la partie de l’insecte qui adhère à l'écorce du rameau et sur celle-ci, 
quand on vient d’en détacher le Coccus, quatre traits pelits, blancs et 
obliques. 

» Les œufs que l’on fait tomber de l’intérieur du Goccus se conservent 
et éclosent très-bien dans une boîte. Les Coccus nouvellement éclos sont 
rougeätres et sont fort agiles. Je n’ai pas eu l’occasion de l’examiner au 
microscope, non plus que les mâles adultes, que je n’ai jamais ren- 
contrés. » — (Chav., loc. cit.) 


CEROPLASTES JANEIRENSIS Gray. 


(PL VIL fig. 4.) 


L'espèce que nous prenons pour telle nous laisse quelque doute par 
rapport à son identité, et cependant nous re pouvons l’aliribuer à aucun 
autre type. N'y a-t-il réellement que six tessellatures, plus une centrale ? 
Voilà encore un point que nous ne saurions assurer. Réellement il semble 
qu'il n’y en a que six, quoique celle de l'extrémité abdominale nous 
paraît être composée de plusieurs agglomérées. En fait, nous en voyons 
distinctement une antérieure, deux de chaque côté et une multiple posté- 


(199) Essai sur les Cochenilles. ä3 


rieurement. Le centre de chaque tessellature nous montre un point blanc 
neigeux entouré d’un faible bourrelet brun. 

Le tout est d’un blanc jaunâtre sale ; débarrassé de la cire il est brun 
rougeâtre ; les échantillons que nous possédons sont tellement déformés 
que nous ne pouvons distinguer aucun caractère à indiquer. 


En général cette espèce est assez aplatie, de cinq à six millimètres de 
long sur trois à quatre de large. 


CEROPLASTES FAIRMAIRIL Targioni. 


(PL. VIL fig. 7.) 


Cette espèce provient de Montevideo, où elle a été recueillie par 
M. Lassaux sur une Myrtacée ; elle ressemble beaucoup à la précédente ; 
seulement elle est un peu plus petite, entièrement blanche et les nucléoles 
invisibles. L'ouverture qu’elle forme pour s'attacher aux branches est plus 
étroite et plus longue. Débarrassée de sa cire (fig. 7), elle est beaucoup 
plus petite; proportionnellement et commercialement parlant, elle devrait 
être plus avantageuse, puisque la couche cireuse est considérablement plus 
épaisse et plus blanche. 

Dans cet état elle est d’un jaune brun moins foncé, avec le pourtour 
offrant des tubérosités et des creux plus prononcés, l’épine anale presque 
aussi longue que le corps. Ce caractère seul peut la faire distinguer. 

Les filières du pourtour, à l’emplacement des stigmates, sont moins 
nombreuses que dans le Vinsonti, un peu plus courtes, plus épaisses, et 
après ce ne sont que des ouvertures au lieu de poils épais (fig. 7 b). 

Dans l'embryon, les pattes sont moins longues aussi et les digitules et 
cornels beaucoup moins épais, le cornet plus petit. 


L'’antenne est épaisse, le troisième article (fig. 7 «) à peine le double 
plus long que le second; elle présente les mêmes poils longs que Vénsonti ; 
à l’état adulte l’antenne se rapproche beaucoup de celles du rusci. 


CEROPLASTES CASSIÆ Chavannes. 


D’après ce que dit M. Chavannes, cette espèce ressemblerait au psidit ; 
seulement elle est plus grosse ét d’une couleur fuligineuse. Or, nous 


L! V. SIGNORET. (200) 


avons dans notre collection un grand nombre d'individus qui nous ont 
été donnés par notre ami et collègue M. Guérin-Méneville, et qui se rap- 
portent bien à la description qu’en donne l’auteur. 


Elle est de même taille, mêmes forme et aspect que le C. Fairmairii. Les 
tessellatures sont à peine visibles; mais ce caractère n’en est pas un, car 
nous sommes persuadé qu’elles doivent, dans un âge moins avancé, être 
très-visibles et le rapprocher de notre figure du psidii. 


Elles forment des masses plus ou moins rugueuses, d’un brun rou- 
geâtre, de cinq à six millimètres de longueur, de quatre à cinq de largeur 
et cinq environ en élévation, ayant toutes, au point le plus élevé, un 
nucléole d’où partent des rayons ou stries presque entièrement disparus. 


La couche cireuse enlevée, les téguments de l’insecte se présentent 
sous une masse régulière d’un brun rougeâtre foncé, lisse, présentant 
autour de la protubérance centrale correspondant au nucléole quelques 
forts points enfoncés; de chaque côté, à la circonférence, deux cavités 
profondes et entre elles une élévation, ce qui ferait six tubérosités, trois de 
chaque côté. Comme ce sont ces tubérosités qui correspondent aux 
plaques ou tessellatures, elles viendaient à l'appui de notre opinion qui 
nous porte à croire à huit plaques, car, en outre des six tubérosités, il y 
aurait les plaques de la tête et de l'extrémité anale. 

L’extrémité céphalique est aplatie, presque concave ; l'extrémité anale, 
au contraire, présente une apophyse en forme d’épine très-forte. 


La surface se fixant à la branche forme une ouverture ovale deux fois 
plus longue que large. 


CEROPLASTES CHILENSIS Gray. 


(PL VIT, fig. 5, d’après Gray.) 


Nous ne connaissons pas en nature cetle espèce qui, d’après la figure. 
du Spiedleg., Zool., pl. 3, fig. 7, paraît beaucoup plus grande que les 
espèces précédentes et présente des expansions qui s'étendent sur la 
branche où elles sont fixées. Une expansion se fait remarquer au sommet 
&e la portion céphalique, une autre à la portion anale et une de chaque 
côté. Chaque expansion latérale paraît être composée de la sécrétion réu- 
nie de deux plaques ou tessellatures. 


(201) Essai sur les Cochenilles. 45 


Les figures représentent un individu à l’état extrême et un à l’état jeune 
adulte et ressemblant alors à notre rusci et au C. Vinsonü. 1l n’y a que 
six plaques figurées, plus la centrale, en tout sept. Du reste nous finirons 
par la trop sommaire description donnée par son auteur : 


C. major albus pellucidus ; laminibus subæqualibus, dorsali planius- 
cula. Inhab. in Chili on the branches and peduncles of a tree with pin- 
nated leaves, genus unknown. 


CEROPLASTES JAMAICENSIS White. 


Encore une espèce qui doit être très-voisine de la précédente et que 
nous n’avons pas eu l’occasion de voir. Voici la description qu’en donne 
l’auteur : 


The occurence of another distinct species of this genus in a collection 
made by M. Gosse, in Jamaica, induces me to make this note and add its 
description. 


They were taken from the trunck of a lance wood tree. M. Gosse mention 
that they melt in a Candle like Wax. In size it, approaches M. Gray's 
second species, in colour and form it is different. IE is of a yellowish 
green colour, the base is almost hexagonal ; there are six marginal plates, 
each of which is slightly notched in the middle below; the upper plate 
is notched behind and has two prominences front. — White, Ann. Natur. 
Hist., XVII, 333 (1846), et Westw., Garden Chron., 1853, 484. 


CEROPLASTES AUSTRALASLÆ Walk., List of Hom., 1087. 


Alba, depressa, subrotundua. 


White, flat, almost round. Length, 2 lin. Sydney. 


Nous ne connaissons l’espèce que par la description assez nulle que 
nous transcrivons ici. 


6 V. SIGNORET. — Essai sur les Cochenilles. (202) 


Après l'étude attentive et consciencieuse que nous donnons ici, il nous 
reste encore un doute quant à l’idendité de toutes les espèces exotiques. 
Ainsi nous nous demandons si janetirensis, psidii, jamaicensis ne sont 
pas synonymes, car, de même que le rusci d'Europe, elles présentent de 
telles différences suivant l’âge, qu’il pourrait bien se faire qu’elles ne 
constituent qu’une seule et même espèce. 


CEROPLASTES MIMOSÆ Boisduval, mss. 


Pendant l'impression nous recevons une espèce de Ceroplastes prove- 
nant d'Égypte et attaquant le Mimosa nilotica. K est de la grosseur du 
Ceroplasles psidii, d’un blanc sale, avec les saillies presque invisibles, 
tous les exemplaires étant arrivés à l’état le plus avancé. La cire enlevée 
on trouve le corps, qui est d’un brun rouge foncé et rempli d'œufs presque 
blancs et d’un ovale très-allongé. La peau ou derme est remplie de filières 
en forme de points, qui sont plus nombreuses vers l'extrémité. Les pattes 
sont épaisses, courtes, les tarses les deux tiers de la longueur du tibia, 
avec les poils et les äigitules ordinaires. 

Lorsque les individus sont nombreux sur les branches ils sont plus ou 
moins agglomérés et confondus ensemble. 

Nous devons cette espèce intéressante à l’obligeance de notre collègue 
M. le docteur Boisduval. 


M. Targioni-Tozzelti a placé dans ce groupe le C. manniparus Ehren- 
berg, Symbolæ Physicæ, pl. 10, que nous pensons devoir exclure et qui 
viendra se ranger plus tard dans le voisinage du GC. pulvinatus Planchon. 


Dans tous les cas, c’est un vrai Coccile et non un Lécanite. 
Dans le Catalogue de M. Targioni-Tozzetti, nous voyons encore un Gero- 
plastes indiqué le C. crispata de la collection du Musée de Paris. Ne 


l'ayant pas eu en main pour pouvoir l’étudier, nous ne pouvons rien en 
dire. 


A  ———— 


Diagnose et synonymies de divers Coléoptères , 


Par M. LÉON FAIRMAIRE. 


(Séance du 22 Mai 1872.) 


4° Description d’une nouvelle espèce de Goléoptère de la famille des 
Carabiques. 


SPHODRUS PARUMSTRIATUS. — Oblongus, parum convexus, rufo-testa- 
ceus, parum nitidus, capite ovato, antennis prothoracis basi vix longio- 
ribus, prothorace fere quadrato, latitudine parum longiore, postice paulo 
angustiore, laleribus postice leviter sinuatis, angulis posticis rectis, disco 
medio longitudinaliter sulcato, transversim tenuiter striolato, basi utrin- 
que impresso ; elytris oblongo-ovatis, margine externo evidenter reflexo, 
tenuissime striatis, striis infuscatis stria marginali laxe punctata ; pedi- 
bus paulo dilutioribus, unguibus simplicibus, tibiis setis longis hispidis, 
posticis apice spina duplice elongata gracili armatis. — Long. 9 mill. 


Cet insecte curieux m'a été communiqué obligeamment par notre col- 
lègue M. Bonnaire. La localité qu’il habite est inconnue, mais il est plus 
que probable qu'il appartient à la faune méditerranéenne. 


C’est le plus petit des Sphodrus que je connaisse, et il est remarquable 
par son corselet carré ainsi que par ses élytres courtes. 


2° Notes sur la synonymie de quelques Goléoptères du Chili. 


Dans mes Coleoptera Chilensia, j'ai décrit quatre espèces de Curcu- 
lionites que jé rapportais au genre Homalocerus, En 1863, Lacordaire 
fonda le genre Dicordylus pour deux insectes du même groupe (Genera, 
VI, 523), qu’il décrivit sous les noms de D. ithyceroides et de D. heili- 
pioides. 


L8 L. FAIRMAIRE. — Description et synonymies de Coléoptères. 


Récemment M. Pascoë, dans le Journal de la Société linnéenne de 
Londres (1871), a publié comme nouvelles trois ÉApÈsee de Dicordylus, 
qui, en réalité, sont toutes trois déjà décrites. 


Il faut donc établir ainsi qu’il suit la synonymie des espèces de ce 
genre : 


1° D. BALTEATUS Fairm., Col. Chil., 1860, 6 (Homalocerus). — D. ithy- 
ceroides Lac., Gen., VI, 523. — D. luctuosus Pasc., loc. cit., 176. 


2° D. ALBIDOVARIUS Fairm., loc. cit., 6 (Homalocerus). — D. heilipioides 
Lac., Gen. VI, 52/4. 


3° D. ARGUS Fairm., loc. cit., 6 (Homalocerus). — D. pupillatus Pasc., 
loc ici 2175 pe vie 


L° D. exQuisirus Fairm., loc. cit., 1861, 7 (Homalocerus). — D. amænus 
Pasc., loc. cit., 176. 


Enfin, il faut retrancher des Coléoptères du Chili un insecte décrit sous 
le nom de Geotrupes lateridens par M. Guérin-Méneville dans le Magasin 
de Zoologie, 14838. M. Gay se borne à le signaler dans son Histoire natu- 
relle du Chili et ne l’a jamais trouvé. En effet, je me suis convaincu, par 
l'examen du type, que cet insecte n’est autre que le Geotrupes subarmatus 
Er., auquel il faudra subtituer le nom de lateridens comme antérieur. 


3° Note sur la synonymie de quelques Curculionites. 


Je signalerai le Tanymecus femoralis Desbr. (Ann. Soc. ent. Fr., 1871, 
24h) comme étant le même que le T. metallinus Fairm. 


Le Thylacites congener Desbr. me paraît êlre le T. POUR Fairm., 
mais la description ne parie pas des élytres. 


Quant au Thylacites araneiformis, que M. Desbrochers des Loges pense 
devoir rapporter avec doule au T. insidiosus, je crois que les espèces 
sont différentes, aulant qu’on peut les juger par la description; dans 
mon insecte les élytres sont assez fortement striées-ponctuées et le 
rostre est sillonné; les élytres sont, en outre, une fois et demie aussi 
longues que larges. 


MONOGRAPHIE 


DES 


CLYTRIDES d'Europe et du bassin de la’ Méditerranée, 


Par M. Épouarp LEFÈVRE. 


(Séance du 11 Octobre 1871.) 


AVANT-PROPOS. 


Les Clytrides d'Europe n’ont jamais été l’objet d’une monographie spé- 
ciale ; aussi ai-je pensé qu’il ne serait pas sans intérêt de combler cette 
lacune et d'étudier à nouveau, dans un cadre relativement restreint, ce 
groupe d’Insectes généralement mal connu. 

Je n’ai pas la prétention d’avoir fait une monographie originale. Mon 
travail n’est, à proprement parler, qu’une révision partielle de celui qu’a 
publié, en 1848, Lacordaire sur l’ensemble de la tribu, et n’est nullement 
destiné à remplacer l’œuvre si remarquable de ce savant entomologiste, 
dont je proclame hautement la priorité en me faisant honneur de marcher 
sur ses traces. Mon seul but a été de compléter son travail en rassemblant 
tous les matériaux publiés sur ces Insectes depuis plus de vingt ans, et 
disséminés dans un certain nombre de recueils, dont quelques-uns assez 
difficiles à se procurer. Rats 

De plus, je me suis efforcé de faciliter par tous les moyens possibles la 
détermination des espèces. C’est ainsi que j'ai dressé, avec le plus grand 
soin, une série de tableaux dichotomiques, dans lesquels je me suis attaché 
à mettre en relief les caractères les plus constants, les plus tranchés et 
toujours, autant que possible, communs aux deux sexes. 

Afin de rendre plus facile la comparaison des espèces entre elles, toutes 

(1872) ke al 


50 Hp. LEFÈVRE. (2) 


mes descriptions ont été, pour ainsi dire, jetées dans le même moule, et, 
à la suite de chacune d’elles, j'ai joint une discussion comparative des 
caractères distinctifs. 

Enfin, j'ai reproduit par le dessin quelques-unes des espèces les plus 
remarquables et les moins connues, ainsi que les organes qui m'ont paru 
présenter quelque intérêt. 


Tel est, en quelques mots, le résumé du travail que j'ai l’honneur 
d'offrir à MM. les Membres de la Société entomologique de France : j'ose 
espérer qu’en considération des nombreux efforts que j'ai faits pour le 
rendre digne de figurer à côté de leurs savantes publications, ils voudront 
bien accueillir avec bienveillance ce premier essai de leur jeune collègue. 
Je dois ajouter, d’ailleurs, que rien ne m’a manqué pour le rendre aussi 
complet que possible, ni les encouragements des entomologisies les plus 
éminents, ni les renseignements utiles, ni la communication d'ouvrages 
rares ou de types de descriptions, et je suis heureux de pouvoir, en ter- 
minant, offrir l'expression de ma vive reconnaissance à toutes les personnes 
dont le concours m'a été si précieux. 


Grâce à l’obligeance de MM. Blanchard, Lucas et Boulard, j'ai pu 
visiter les collections du Muséum et en particulier celle exclusivement 
française de Jacquelin Duval. 

M. le D' Laboulbène m'a permis de jeter un coup d’œil sur les types de 
Léon Dufour, dont il est l’heureux possesseur. 

MM. Chevrolat et Reiche m'ont puissamment aidé de leurs conseils et de 
leurs lumières et n’ont communiqué les espèces de leurs riches collections, 
si précieuses au point de vue des types nombreux qu’elles renferment. 

M. Ballion, de Saint-Pétersbourg, n’a pas craint d'exposer aux chances 
d’un long voyage sa belle collection, particulièrement riche en espèces 
russes et sibériennes. 

Enfin, un grand nombre d’autres entomologistes ont entièrement mis 
leurs collections à mon service avec un empressement dont je ne saurais 
trop les remercier. Ce sont MM. Abeille de Perrin, Alexandre, E, Allard, 
Bedel, Bellier de la Chavignerie, Bérard, A. Bonnaire, H. de Bonvouloir, 
C. et H. Brisout de Barneville, vom Bruck (de Crefeld), Buquet, D° Chapuis 
(de Verviers), Crotch, Desbrochers des Loges, L. Fairmaire, J. et A. 
Grouvelle, de Harold (de Munich), Javei, Jekel, A. Léveillé, J. Lich- 

enstein (de Montpellier), Marquet (de Toulouse), de Marseul, Éd. Perris 
(de Mont-de-Marsan), Piochard de la Brülerie, Sédillot, Tappes, etc. 


(3) Glytrides d'Europe, etc. 5 


Puissent tous mes confrères me continuer par la suite leur précieux 
appui et leurs encouragements ! Et si ce travail est appelé à leur rendre 
quelque service, tous mes vœux seront comblés ! 


ÉD. LEFÈVRE. 


Paris, 1er octobre 1871. 


INTRODUCTION. 


? 1. — HISTORIQUE. 


L'histoire des Clytrides est peu compliquée. Les quelques espèces connues 
de Linné furent d’abord placées par lui parmi les Chrysomela; Geoffroy 
est le premier qui les ait constituées en un genre propre sous le nom de 
Melolontha; Fabricius les transporta plus tard parmi les Cryptocephalus, et 
ils y restèrent jusqu’à ce que Laicharting vint à créer pour eux (1781) le 
genre Clytra, qui fut successivement adopté par Fabricius, Olivier, Latreille 
et tous les auteurs qui suivirent. 


Voici d’ailleurs l’aperçu chronologique des travaux auxquels ces insecles 
ont donné lieu : 


1758. LINNÉ (Systema naturæ, 64. 10°, et Fauna suecica, 1761) fait ren- 
trer dans son genre Chrysomela les espèces connues de lui. 


1763. ScoPOLI (Entom. Carniol.) signale quatre espèces : les 4-punctata, 
salicina, 6-punctata et unifasciata, qu'il place dans son genre 
Buprestlis. 


1764. GEOFFROY (Insectes des environs de Paris) réunit toutes les espèces 
connues alors en un genre propre sous le nom de Melolontha, 
mais sans apercevoir leurs rapports avec le genre Cryptocephalus 
qu’il crée en même temps. 


59 ÉD. LEFÈVRE. (4) 


1767. LINNÉ (Systema naturæ, éd. 12°) continue à les placer parmi les 
Chrysomela. 


4773. PALLAS (Reise) el DE GÉER (Mémoire pour servir à l’histoire des 
Insectes, 1774) suivent les traces de leur illustre maître. 


4775. FABRIGIUS (Systema entomologiæ), saisissant les affinités de ces 
insectes avec les Cryptocephalus, les transporte dans ce dernier 
genre. 


Il ne change rien à cette disposition dans son Species Insecto- 
rum (1781). 


1777. GOEzE (Entomologische Beïtrage) imite Fabricius. 


1781. SCHRANCK (Enumeratio Insectorum Austriæ), n'ayant sans doute 
pas connaissance du Systema Entomologiæ, les maintient parmi 
les Chrysomela. 


Mais la même année, LAIGHARTING (Verzeichniss und Besch- 
reibung der Tyroler Insecten) décrit quatre espèces (/ongipes, 
h-punctata, rubicunda et tridentata) et les réunit en un seul 
genre auquel il impose le nom de Clytra. Cet ouvrage resta 
d’abord assez longtemps ignoré, car aucun des auteurs qui sui- 
virent n’adopta ses dispositions et ils continuèrent à classer nos 
insectes tantôt parmi les Chrysomela, tels que Schaller (4) (Acta 
Halensis, 1783) et Herbst (Fuessly’s Archiv. der Naturgeschishte, 
1784), tantôt parmi les Melolontha (Fourcroy, Entomol. parisiensis, 
4785), tantôt enfin parmi les Cryptocephalus, tels que Fabricius 
(Mantissa Insectorum, 1787, et Entomologia systematica, 1792), 
Gmelin (Linnæi Systema naturæ, éd. 18°), Rossi (Fauna Etrusca, 
1790) et Panzer (Entomol. germanica, 1795). 


1798. FABRICIUS (Supplem. Entomol. system.) ayant enfin connaissance 
du travail de Laicharting, adopte le genre Clytra ; mais voulant, 
sans aucun doute, s’en attribuer la création, il se garde bien de 
citer Laicharting et va même jusqu'à changer l'orthographe du 


(i) Cet auteur fut cependant le premier qui s’occupa des premiers états de ces 
insectes en décrivant les métamorphoses du C. 4-punctata. 

Un peu plus lard, J.-G, Hubner (in Fuesslys Archiv.) fit connaître celles du 
C. longimana. 


(5) Clytrides d'Europe, etc. 23 


mot Clytra en l’écrivant Clythra par un . Cette fausse ortho- 
graphe s’est reproduite jusqu’à nos jours, bien qu'Olivier l’ait 
rectifiée dans le tome VI de son Entomologie. 


A partir de cette époque, le genre Clytra est définitivement 
acquis à la science et adopté par tous les entomologistes, à l’ex- 
ception cependant de Goeze, qui, dans son Europæische fauna 
(1799), suit encore la classification de l’'Entomologie systématique. 


1801. Fapricius (Systema Eleutheratorum) ne change rien à l’arrange- 
ment du Supplément à l'Entom. systém. 


Dans la même année, Knocx (Neue Beïtrage sur Insecktenk) 
cherche à épurer le genre Clytra et crée celui exotique de 
Chlamys. 


1808. Ozivier, dans le tome VI de son Entomologie, suit l'exemple de 
Fabricius. 


1817. KIRBY (Transactions of the Linn. Soc., t. XII) crée le genre Lam- 
prosoma, dont les espèces, connues alors et purement exotiques, 
avaient élé laissées par Fabricius et Olivier parmi les Chrysomela 
et les Eumolpus. Il signale les affinités de ces insectes avec les 
Clytra. 


1820. LÉON Durour (Ann. gén. des Sc. phys. Bruxelles, t. VI, p. 307) pu- 
blie le Clytra pubescens, dont il décrit et figure la larve et la coque. 


1821. Cette année voit paraître la première monographie dont le genre 
Clytra ait élé l’objet : c’est FoersBerG qui la publie (Nov. Act. 
Upsal, i. VIIL, p. 258). 
« Ce travail, dit Lacordaire, eût été très-utile s’il avait été 
« rédigé avec soin; mais ce n’est qu’une simple compilation, 
« dans laquelle les espèces sont classées uniquement d’après 
« leurs couleurs et décrites par de courtes phrases spécifiques 
« sans un mot de synonymie. » 


Comme on le voit, tous les auteurs, sans parler de Ménétriès 
(Galalogue raisonné, publié en 1832), Brullé (Zoologie de l’expé- 
dition de Morée, paru la même année), Zoubkoff (Bull. de la Soc. 
de Moscou, 1833) et Bassi (Ann. Soc. ent. Fr., 1834), s'étaient 
bornés jusqu'alors à reproduire le travail de Fabricius, en y 
intercalant d’une manière plus ou moins intelligente les nouvelles 


54 ÉD. LEFÈVRE. (6) 


découvertes: mais aucun n’avait encore essayé d'établir dans ce 
genre, dont les espèces devenaient de plus en plus nombreuses, 
des coupes génériques qui eussent permis d’en faciliter la déter- 
mination. Cet état de choses devait durer jusqu’à l’apparition de 
la 3° édition du Catalogue de M. le comte DEJEAN. 


1837. Dans cet ouvrage, le genre Clytra est divisé en un assez grand 
nombre de genres, dont huit seulement renferment des espèces 
européennes (Ctytra, Labidostomis, Lachnaia, Macrolenes, Gop- 
tocephala, Cheilotoma, Smaragdina et Cyaniris). Bien que les 
caractères de ces genres, presque tous dus à M. CHEVROLAT, ne 
fussent pas publiés et qu’on ne püt les apprécier que par leur 
composition, ils furent cependant généralement adoptés, et, dans 
les années qui suivirent, FALDERMANN (Fauna entom. Transcau- 
casica, 1837), WALTL (Isis, 1838), LETZNER (Entom. Arbeit., 
1839), SCHMIDT (Entom. Stettin, 18/1), H. Lucas (Revue Zoo 
log., 1845), intercalèrent dans chacun de ces genres les nou- 
velles découvertes qu’ils firent connaître. 


1839. GÉNÉ (Ann. Sc. nat., t. XX, p. 155), fait paraître un excellent mé- 
moire sur les premiers états des Clytrides et des Cryptocépha- 
lides. 


1842. ROSENHAUER (Entom. Stettin, p. 50) publie un mémoire sur le 
même objet. 


1845. Ce même auteur (Amélicher Borichl uber die 25, Versammlung, etc.) 
présente un travail plus étendu que le précédent et décrit une 
espèce nouvelle, le Labidostomis pubicollis. Malheureusement il 
ne m'a pas été possible de me procurer ce mémoire. 


1846. M. BLANCHARD (Ann. Sc. nat, 8° série, t. V, p. 370) réunit les 
Clytra et les Cryptocephalus des auteurs dans un seul groupe 
auquel il donne le nom de Clytrides. 


Quelque temps auparavant, M. CHEVROLAT (Dictionnaire univ. 
d'Hist. nat., t. IV, article Clytraires) avait proposé quelque 
chose d’analogue en faisant connaître que ces deux genres ne 
formaient qu’une seule famille, celle des Tubiferes, qu’il divisait 
en deux tribus, les Clytraires et les Cryptocéphalides. Mais cette 
réunion, quoique très-naturelle au point de vue anatomique et 
des métamorphoses, ne fut point admise. 


(7) Clytrides d'Europe, etc. 55 


1848. LACORDAIRE (Monographie des Coléoptères subpentamères de la fa- 
mille des Phytophages, t. 11) publie une monographie complète 
des CGlytrides, travail fort remarquable, dans lequel l’illustre 
entomologiste pose les bases de la meilleure classification qu’il 
ait encore été possible d'établir pour ces insectes si difficiles. 
Après avoir fait de vains efforts pour arriver à créer des divi- 
sions génériques auxquelles il eût voulu assigner des caractères 
positifs et bien tranchés, le savant monographe en revient pure- 
ment et simplement à l’ancien genre Clytra des auteurs, qu’il 
divise en un certain nombre de groupes secondaires élevés au 
rang de sous-genres. Ces groupes, fondés la plupart sur les 
mâles seulement, les autres sur les deux sexes à la fois, sont 
caractérisés aussi sûrement que pouvait le permettre le peu de 
stabilité dans les formes, les organes et les couleurs. Sur dix de 
ces groupes renfermant des espèces européennes, six étaient éta- 
blis depuis longtemps (Clytra, Labidostomis, Macrolenes, Lach- 
næa, Cheilotoma, Goptocephala), les quatre autres (Calyptorhina, 
Titubæa, Barathræa ei Gynandrophtalma) ont été nouvellement 
créés par lui. 

1849. MoTscHULSKY (Bull. de la Soc. des Naturalistes de Moscou) décrit 
deux espèces nouvelles de Labidostomis. 


1851. M. SuFFRIAN (Entom. Stettin) publie une révision du travail de 
Lacordaire et donne la description de deux espèces nouvelles 
(Labidostomis bigemina et Lachnæa glabricollis). 


La même année, M. H. Lucas (Ann. Soc. ent. de France, p. 29) 
publie une série d'observations sur les métamorphoses du Clytra 
(Titubæa) 8-signata, avec planches. mt 


1852. LÉON Durour (Ann. Soc. ent. de France, p. 450) présente un 
mémoire sur les coques du Clytra (Titubæa) sexpunctata. Ce tra- 
vail provoque de nouvelles observations de la part de M. H. 
Lucas, auxquelles répond L. Dufour (même recueil, Bulletin, 
p. LxxxY); cette réponse vient clore le débat. 


1856. ROSENHAUER (Die Thiere Andalusiens, p. 308) décrit le Clytra 
opac«. 


1859. M. CHEVROLAT (Ann. Soc. “ent de France, Bull., p. cxxvir) publie 
le Barathræa Lethierryi, qui n’est autre que le Glytra opaca de 
Rosenhauer. 


56 ÉD. LEFÈVRE. (8) 


1866. M. DESBROCHERS DES LOGES (Mémoires de l'Académie d'Hippône) 
fait connaître un Labidostomis nouveau qu’il nomme éréfoveo- 
lata. 


La même année, M. L. FAIRMAIRE (Ann. Soc. ent de France, 
page 470) donne la description de Labidostomis Lejeuner, et 
M. CH. BRISOUT DE BARNEVILLE (même recueil, p. 422) celle du 
Chilotoma Reyi. | | 


1867. M. MARQUET (Bull. de la Soc. d’Hist. nat. de Toulouse) publie un 
tableau des espèces européennes du genre Clytra. 


Ce travail n'est que la reproduction des coupes établies par 
Lacordaire dans sa Monographie des Phytophages et ne remplit 
que très-imparfaitement le but auquel il était destiné. Il eût été 
bien plus utile s’il avait été fait avec une connaissance plus 
exacte des insectes qu'il renferme et par suite d’une étude plus 
sérieuse et plus approfondie des caractères distinctifs de chaque 
espèce. 


1868. JAGQUELIN DuvAL et L. FAIRMAIRE (Genera des Coléoptères d’Eu- 
rope, t. IV) suivent la classification de Lacordaire. 


1870. M. DESBROCHERS DES LOGEs (dans l’Abeille de M. de Marseul) 
publie quatre espèces, dont deux nouvelles (Tifubæa 13-punctata 
et Chilotoma Raffrayi). 


Cet entomologiste décrit la même année le Tifubæa Perrisi 
dans les Mémoires de l’Académie d'Hippône. 


Enfin, M. KRAATz, de Berlin (Horæ Societatis Rossicæ, L VIN, 
p. 29) donne une description détaillée du Labidostomis senicula, 
nouvelle espèce de la Russie méridionale, et signale une variété 

- Sareptana Au Labidostomis lucida. ï 


« 


(9) Clytrides d'Europe, ctc. ; 97 


4 2. — PREMIERS ÉTATS. 


Les mœurs et les métamorphoses des Clytrides ont été étudiées depuis 
longtemps par plusieurs auteurs, et les renseignements que l’on possède 
sur leurs premiers états sont assez complets (4). 


Les Clytra et les Labidostomis disposent sans ordre leurs œufs, qui 
adhèrent légèrement entre eux, ainsi qu'aux branches et aux épines des 
plantes, par une substance visqueuse ; les Coptocephala, au contraire, 
fixent les leurs sur les plantes par un long pédoncule sétiforme. 


Les larves ont toutes un corps plus ou moins allongé et cylindrique, 
recourbé en demi-cercle postérieurement et terminé par un prolongement 
anal; elles vivent toutes dans des fourreaux portatifs formés de leurs excré- 
ments convertis par la dessiccalion en une substance noirâtre et friable, et 
se trouvent les unes dans les fourmilières, telles que celles des Clytra et des 
Titubæa, les autres sous les pierres, dans le voisinage des fourmilières, 
mais non dars leur intérieur, comme celles des Labidostomis. 


Quant aux fourreaux, ils varient plus dans leurs formes que les larves 
et offrent dans leur structure extérieure des particularités assez caracté- 
ristiques. Ainsi ceux des Labidostomis sont recouverts extérieurement de 
prolongements piliformes qui leur donnent un aspect velu; ceux des 
Lachnæa ont leur surface glabre, simplement rugueuse et striée; enfin 
ceux des Clytra, Titubæa et Coptocephala sont garnis de côtes saillantes 
situées au côté dorsal, dont elles occupent toute la surface; ces côtes sont 


(1) Consulter les intéressantes observations consignées dans les mémoires sui- 
vants : 


Schaller (Acta Halensis, 1, p. 328. — Maërkel (Germar’s Zeitsch., IN, p. 224, 
et V, p. 254). — Rosenhauer (Entom. Stettin, À, 1842, p. 50, et Amtlicher 
Borichl uber die 23 Versammbung, etc.). — Hubner (in Fuessly's Archiv. 
Heft IV-V, pl. 31). — Géné (Ann. Sc. nat., XX, p. 155). — Lacordaire (Wonog. 
des Phytophages, IX, p. 13 et 872). — Léon Dufour (Ann. gén. des Sc. phys. de 
Bruxelles, VI, p. 307, et Ann. Soc. ent. de France, 1852, p. 450 el LXxxv). — 
Lucas (Ann. Soc. ent. de France, 1851, p. 29, et 1852, p. 450, en réponse à Léon 
Dufour ). 


58 ÉD. LEFÈVRE. (10) 


disposées sur deux rangs et se réunissent de manière à former des chevrons 
irréguliers entre eux. 


« D’après ce:a, dit Lacordaire, il est évident que ces coques, même 
« en faisant abstraction des larves qu’elles contiennent, pourront fournir 
« par la suite des caractères spécifiques aussi importants que ceux em- 
« pruntés aux Insectes parfaits. » 


2 3. — CARACTÈRES SEXUELS. 


Le Lamprosoma concolor est la seule espèce de la tribu des Clytrides 
chez laquelle les caractères sexuels soient nuls. Partout ailleurs et sans 
exception, il n'existe pas d'espèces dont les deux sexes soient absolument 
pareils. 

La tête est beaucoup plus forte chez les mâles et son agrandissement 
est d’une très-grande importance en ce qu’elle entraîne des changements 
dans tous les organes dont elle est le siége; mais ce caracière n’est pas 
constant, car dans certains groupes on trouve des mâles qui ont la tête 
presque semblable à celle de leurs femelles, tandis que chez d’autres, au 
contraire, la différence est énorme entre les deux sexes. Tout ce qu'on 
peut dire de général à ce sujet, c’est que chez les mâles une tête très- 
grosse est accompagnée de mandibules saillantes, en tenailles, d’yeux rela- 
tivement plus petits, puisqu'ils ont conservé le même volume que chez les 
femelles, et d'antennes plus robustes et un peu plus longues. 


Le prothorax des femelles est toujours plus court et plus rabattu sur les 
côtés antérieurs que celui des mâles. 


Les pattes antérieures sont toujours plus petites chez les femelles que 
chez les mâles. Cette différence, parfois peu sensible dans certains groupes. 
est souvent considérable, notamment chez les Labidostomis, Macrolenes, 
Titubæœa et Lachnæa ; quant aux pattes intermédiaires et postérieures, 
elles participent toujours un peu à l’accroissement des précédentes et son 
par conséquent un peu plus grandes chez les mâles que chez les femelles. 


Enfin, toutes les femelles sans exception, sont pourvués sur le dernier 


(11) Clytrides d'Europe, etc. 59 


segment abdominal d’une fossette plus ou moins profonde. Ce caractère 
sexuel n’existe jamais chez le mâle ; cependant quelques espèces du genre 
Clytra offrent une particularité fort remarquable, qui consiste en ce que le 
dernier segment abdominal des mâles est moins pubescent dans son milieu 
que sur le resle de sa surface, ou même tout à fait glabre et luisant et 
présente ainsi un espace dénudé qui prend quelquefois, mais très-rare- 
ment, la forme d’une légère dépression. (Voyez pl. 2, fig. 45.) 


MONOGRAPHIE 


Tribu des CLYTRIDES. 


Cette tribu, la cinquième de la famille des Phytophages, telle que l’a 
établie Lacordaire, présente les caractères suivants : 


Languetle petite, cornée, entière, arrondie, tronquée ou légèrement sinuée 
en avant. 


Dernier article de tous les palpes court, conique. et obtus ou tronqué à 
son sommet. 


Mandibules robustes, arquées, concaves au côté interne, bi- ou tridentées 
à leur extrémité. 
Antennes dentées sur une portion plus ou moins étendue de leur longueur, 


insérées près du bord antérieur des yeux, libres ou recues au repos dans des 
rainures prothoraciques. 


Prothorax de la largeur des élytres à la base. 


Pattes tantôt égales entre elles, tantôt croissant d'arrière en avant ; les 
postérieures jamais plus longues, ni plus fortes que les autres. 


Pygidium distinct ou indistinct. 


Crochets des tarses simples ou appendicules, 


60 ÉD. LEFÈVRE. (42) 


Ainsi caractérisés et en ce qui concerne les espèces européennes, ces 
insectes n’ont de rapports qu'avec les Cryptocéphalides d’une part et les 
Eumolpides de l’autre. Un seul caractère constant, celui des antennes, 
les sépare des Cryptocéphalides : dans cette tribu, en effet, ces organes 
sont constamment allongés et filiformes, tandis qu'ici ils sont toujours 
dentés sur une portion plus ou moins étendue de leur longueur. Quant à 
l’affinité qui les rattache aux Eumolpides par le groupe des Lamprosomi- 
dées, elle est telle qu’on ne trouve pour distinguer ces deux groupes 
qu’une assez légère différence dans la forme des antennes, des pattes et 
des épimères prothoraciques. 


Cette tribu se subdivise en deux groupes caractérisés ainsi qu’il suit : 


Forme générale cylindrique, cylindrico-conique, oblon- 
gue ou oblongo-ovale; un pygidium distinct; cro- 
chetsides tarses' simples 4.4 010. OU SC NICAEnRDRnS 


Forme générale hémisphérique, très-convexe; pygi- 
dium indistinct; crochets des tarses appendiculés. . LAMPROSOMIDÉES. 


1% GROUPE. CLYTRIDÉES. 


Sexes le plus souvent dissemblables. — Gorps variant de la forme cylin- 
drique ou cylindrico-conique à la forme oblongue ou oblongo-ovale, tou- 
jours couvert en dessous d'une pubescence blanchâtre plus ou moins dense. 
— Antennes libres au repos. — Prosternum indistinct.—Grochets des tarses 
simples. — Pygidium distinct. 


TABLEAU DICHOTOMIQUE DES GENRES. 


4, Prothorax transversal, tombant sur les côtés en 
avant, à bords latéraux d’abord droils, puis 
coupés obliquement et redressés, avec les 
angles postérieurs toujours saillants et plus 
OÙ MOINS TOlBVÉS 0 APR NS 2: 


- 


(15) Clytrides d'Europe, etc. 


— Prothorax de forme variable, mais jamais coupé 
obliquement sur les côtés en arrière, avec 
les angles postérieurs le plus souvent arron- 

Ë dis, parfois distincts : AURA var 


2, Prothorax toujours métallique, d’un vert bronzé 
plus ou moins foncé, ou d’un bleu pur. . . 


— Prothorax d’un rouge fauve assez vif, jamais 
LATE (3 LA VON ANA AM EE So PR nn 


9. Tête tronquée presque immédiatement au ni- 
veau des antennes (pl. 3, fig. 19), sans épi- 
stome proprement, dit. 22°" 2024.11 ar. 


— Tête munie d’un épistome bien distinct et pius 
ou moins profondément échancré. . . . . 


h. Prothorax criblé de gros points enfoncés très- 
nombreux et confluents, comme corrodé 
(BE:S, he: 98) GR és nets 


— Prothorax lisse ou plus ou moins fortement 
ponctué, mais ne paraissant jamais comme 
COLFOHE SNS ENORME 

5. Taille ne dépassant guère 6 millimètres. . . . 


— Taille toujours supérieure à 6 millimètres. . . 
] 


6. Tête petite, presque pareille dans les deux 


— Tête très-dissemblable dans les deux sexes, 
toujours très-forte chez les mâles. . . . . . 


7. Tête très-grosse, uniformément convexe; épi- 
stome assez profondément échancré (pl 4, 
HER bDÉeEr 10). ne ee RS 


— Tête grande, mais peu épaisse, comme tronquée 
verticalement ;. épistome largement mais peu 
profondément échancré (pl. 4, fig. 19 et 20). 


8. 4. Épistome entaillé par une profonde échan- 
crure quadrangulaire, avec le labre placé sur 
un plan beaucoup plus bas (pl. 3, fig. 4, 


61 


Labidostomis. 


Macrolenes. 


Calyptorhina. 


Otiocephalu. 


Gynandrophtalma. 


Chilotoma. 


Coptocephala. 


Barathræa. 


62 ÉD. LEFÈVRE. (14) 


— 4. Épistome échancré en triangle ou en demi- 
cercle, avec le labre toujours placé sur le 
méme plan \(pl.15,1f2.)6)61 7). eee 9. 


9. Sexes semblables; pattes courtes, robustes, 
égales ; premier article des tarses antérieurs 
toujours plus court que les deux suivants pris 
ensemble (Le 20/6024) rte 0200 Clytra. 


— Sexes dissemblables ; pattes antérieures toujours 
plus aliongées que les autres, à premier ar- 
ticle des tarses au moins aussi long que les 
deux suivants pris ensemble (pl. 2, fig. 11 à 


eo Se TA 16) 1 A MARIANNE 10. 
40. Corps cylindrico-conique ou cunéiforme, glabre 
endessisisautsur LA NTÈte ON NEO Tilubæu. 


— Corps toujours plus ou moins régulièrement 
cylindrique, revêtu partout, sauf sur les ély- 
tres, d’une pubescence villeuse plus ou 
moins abondantes ti, HILL ie te EI GhRErRS 


Genre 1%. Labidostomis. 


Chevrolat in Dej., Cat, éd. 8°, p. 442. — Lacord., Mon. des Phyto- 
phages, IT, p. 30. — Jacq. Duv., Genera des Coléopt. d'Eur., IV, p. 214. 


Lachnæa (pro parte) Dej., loc. cit. 


Étymologie : a46is, aaGidos, tenaille;: oroux, bouche. 


sexes le plus souvent dissemblables. 


d. Corps cylindrique, plus ou moins allongé, d’un vert bronzé tantôt 
clair, tantôt foncé et passant souvent au bleu pur, revêtu en dessous d’une 
pubescence grisâtre plus ou moins dense. \ 


Tête pubescente ou glabre, tantôt presque parallèle à celle des femelles, 


(15) Clytrides d'Europe, etc. 63 


mais le plus souvent très-différente et alors beaucoup plus forte, dégagée 
du prothorax, penchée, subquadrangulaire et prolongée sous chaque œil 
en une forte oreillette trigone; épistome profondément entaillé, à échan- 
crure de forme très-variable; mandibules robustes, saillantes, ordinaire- 
ment en forme de tenailles; yeux généralement petits, subglobuleux ou 
ovalaires ; antennes dépassant ordinairement la base du prothorax, à pre- 
mier article allongé, de forme variable, le deuxième très-court et obco- 
nique, le troisième de même forme mais plus long, le quatrième de lon- 
gueur et de forme variables, tantôt obconique, tantôt triangulaire et plus 
ou moins aigu à son côté antéro-externe, les nt triangulaires et 
plus ou moins transversaux. 

Prothorax transversal, glabre ou pubescent, plus ou moins fortement 
rabattu sur les côtés en avant, toujours distinctement lobé à la base, avec 
ses bords latéraux d’abord droits en avant, puis coupés obliquement en 
arrière et redressés, et ses angles postérieurs toujours saillants et plus ou 
moins relevés. 

Écusson assez grand, en triangle allongé, tronqué ou arrondi au 
sommet, 

Élytres à coloration et dessin variables. 

Pattes allongées, les antérieures beaucoup plus que les autres, leurs 
hanches antérieures excessivement saillantes, leurs cuisses robustes, sou- 
vent munies en dessous un peu avant leur extrémité &’une dent obtuse 
plus ou moins forte; leurs jambes assez grêles, plus ou moins arquées et 
inermes au bout; tarses des pattes antérieures à premier article de la 
longueur des deux suivants pris ensemble et toujours plus allongés que 
ceux des pattes postérieures. 

Q. Corps oblong, plus ou moins allongé; têle triangulaire, oblongue, 
engagée dans le prothorax, presque sans oreillettes sous les yeux ; épistome 
faiblement échancré; mandibules très-courtes ; antennes plus grêles et 
moins longues; prothorax plus court, avec ses angles postérieurs ordinai- 
rement moins relevés ; pattes moins allongées, les antérieures à peine plus 
longues que les autres, leurs hanches antérieures beaucoup moins sail- 
lantes et leurs jambes presque droites. 


Ce genre, établi par M. Chevrolat dans le Catalogue Dejean, est un des 
plus tranchés de la tribu et se reconnaît surtout à la forme toute parti- 
culière du prothorax. Les espèces qui le composent sont le plus généra- 
lement propres à la faune méditerranéenne ; quelques-unes cependant ont 
un habitat très-étendu et se trouvent dans presque toute l’Europe, depuis 
la Sibérie orientale jusque dans ses contrées les plus méridionales. 


64 ÉD. LEFÈVRE. 


TABLEAU DICHOTOMIQUE DES ESPÈCES. 


4. Élytres d’un jaune testacé plus ou moins clair, par- 
fois rougeâtres, ornées on non de points ou de 
LA CHES NOTES TE ET EAN MTRUR 


+ ee © ee e 


— Élytres bleues ou vertes, avec ou sans taches d’un 
jaune Orne CA A SIEMENS 


2. Quatrième article des antennes triangulaire, plus 
ou moins aigu à son côté antéro-externe (pl. 4, 
HO AO) D AL PAL NME ER eee Laure ARR NOR CSUES 


— Quatrième article des antennes ohconique, de lon- 
cueurvariable (pl fes 10) nie ie enr 


3 Pas de point noir sur le calus huméral. . . . . . 
— Un point noir sur le calus huméral. . . . . . .. 
hr babre jaune. 40h ae LTÉE 


rare MOILNOUADRUNALITE 288 NP UN NANTES 


re 


5. Côtés latéraux du prothorax crénelés ; les trois pre- 
miers articles des antennes jamais rougeâtres en 
DESSOUS 2) ME UENARMNCUARs PA ES AE PARA el 


— Côtés latéraux du prothorax non crénelés ; les trois 
premiers articles des antennes rougeàtres en 
DESSOUS) NUE Ans EEE MR le Le Le 


6. Une tache noire sur chaque élytre, située au-des- 


SONSUe ACUT MINEURS 
— Pas de tache noire au-dessous du milieu des ély- 
LEÉS EN NE RSR RUE AL PC AS US 


7. Taille petite (5-6 mill.). Front finement rugueux. 
Prothorax à pubescence presque obsolète, visible 
seulement sous un certain jour. . . . . . 


— Taille plus forte (9 mill.). Front très-rugueux. Pro- 
thorax couvert d’une pubescence très-dense . . 

8. Tête et prothorax plus ou moins pubescents. . . 

— Tête et prothorax entièrement glabres . . . . .. 


(16) 


UE 


distinguenda. 
5. 


taxicornis. 


rubripennis. 


bigemina. 


hybrida. 


9, 
lusitanica. 


Dr 


10. 


11 


12. 


15. 


14. 


15. 


16. 


(17) Clytrides d'Europe, etc. 


Troisième article des antennes plus court que ie 
quatrième ; celui-ci fortement triangulaire au 
côté anféro=externe 122). 


Troisième article des antennes au moins aussi long 
que le quatrième; celui-ci allongé, faiblement 
triangulaire, presque obconique. . . . . . . . . 


d. Épistome entamé par une échancrure quadran- 
gulaire simple dans son fond. — et ©. Pro- 
thorax couvert d’une pubescence assez longue 
et redressée, avec ses angles postérieurs larges, 
obtus et à peine relevés. . 


£. Epistome tridenté, la dent médiane plus courte 
et obtuse. — Get 9. Prothorax couvert d’une 
pubescence plus courte, couchée, avec ses angles 


. L e L1 e L] L2 LL ° e e 


postérieurs moins larges, plus aigus et bien re- . 


levés » Li ° L2 e e. + . e 


Tête et prothorax couverts d’une pubeseence plus 
DHMOINS ATOME ASE NE Een 


Tête pubescente, prothorax glabre. . . . . . . .. 
RéLC'et prothorax Slabres 238) MN 


Labre noir ou brunâtre . . . . . . 


Labre jaune. . .. 


Côtés latéraux du prothorax sinués et presque échan- 
crés en avant des angles postérieurs. . . . . . . 
Côtés latéraux du prothorax non sinués ni échan- 
crés L2 L1 e e L1 L2 L1 e - L1 L2 L L2 2 ° 


L L2 L L2 L2 L2 - Li 


Prothorax muni un peu au-dessous de son bord 
antérieur d’une impression transversale très- 


profonde . . . . . 
Prothorax légèrement impressionné au-dessous de 
son bord antérieur. . . . . . . 


ilÿtres d’un rouge ochracé plus ou moins foncé. . 


Élytres d’un jaune testacé plus ou moins clair. . . 


Front occupé tout entier par une large excavaltion 
(1872) 


Lacordairei, 


10. 


astatica. 


propinquu. 


10 
DT IS 
73 © 


13. 
20. 


Steventi. 


14. 


sulcicollis. 


15. 
rufus 


16. 


66 ÉD. LEFÈVRE. 


rugueuse, très-profonde en avant au niveau des 
antennes s'AUSNRSUST NTENTNMNNANET NUL AN EEN 
— Front muni d’une impression plus ou moins large 
ei peu profondes: 2 5 814 Un UN 


17. Épistome entamé par une profonde échancrure 
_ quadrangulaire, simple dans son fond. . . ... 


— Épistome entamé par une échancrure munie dans 
son fond d’une petite dent obtuse. . « . « « » : 


18. Vertex parcouru dans son milieu par un sillon lon- 
situtinal bien marqué). 


—  Vertex sans sillon longitudinal. . . . . . . . s,. . 


19. Prothorax couvert de points enfoncés bien mar- 
qués et irrégulièrement espacés: écusson fine- 
ment ponctué sur ioute sa surface. . . . . .. 


—  Prothorax couvert de petits poinis peu marqués et 
régulièrement disposés ; écusson finement ponc- 
tué seulement à la base, lisse et brillant sur le 
reste dé sa suriage 20e A tot en 


20. Élytres munies chacune d’un point huméral noir. . 


— Élytres dépourvues de points huméraux. . « . . . 


91, Élytres ornées chacune avant leur milieu d’une 


petite tache arrondie noire ; prothorax très-bril- 
Int presque glabre, ask 2itenarshete 


— Élytres ornées ou non d’une ligne longitudinale 
d’un brun fuligineux, s'étendant du tiers au deux 
tiers de leur longueur ; prothorax couvert d’une 
pubescence blanchâtre très-dense. . . . . . , . 


22. Vertex divisé en deux petites éminences arrondies 
par un sillon longitudinal ; front occupé par une 
dépression bien marquée. . . . . 


—  Vertex simplement convexe ; front presque plan. . 


28. Prothorax légèrement pubescent, couvert de poinis 
enfoncés bien marqués et très-irrégulièrement 
DISPOSÉS RUE 


Greene tle ere te va) let eg)" alle 


(18) 


cavifrons. 


17: 


15. 


19. 


brevipennis. 


rugicollis. 


uralensis. 


metallica. 
21, 
29 


maculipennes. 


decipiens, ©. 


diversifrons, Q. 


CyANICOrNES. 


26 


29 


(19) Clytrides d'Europe, etc. 


Prothorax finement pointillé, couvert d’une pubes- 
cence blanchâtre très-dense. . , .., 


. Épistome tridenté, la dent médiane obtuse . . . . 


Épistome sans trace de dent au fond de l’échan- 


CUT M EN Te lines ete nets sue ele 


Vertex divisé en deux petites éminences arrondies 
par un sillon longitudinal assez profond; front 
occupé par une grande excavation très-profonde, 
renfermant elle-même une fossette arrondie bien 
“marquée au niveau des antennes; mandibules 
FÉSMHereMeNt ATAUÉCS Nes sure a le ste 


Vertex simplement convexe, parcouru dans son mi- 
lieu par une ligne longitudinale lisse ; front sim- 
plement déprimé ; mandibules droites. . . . . : 


Tête renflée sur ie vertex et déprimée sur le front ; 
épistome profondément échancré en iriangle, 
largement arrondi au sommet (pl. 4, fig. 17). . 

Tête plane avec une vague impression entre les 
yeux; épistome échancré en arc de cercle très- 
régulier (pl fie EG à à à nn ag à ait 


Labre jaune e ° » LEE ] L e e e ee e e L ° e e L] 5 ° . 
Labre noir. e e L a e L2 L] e e ° » L2 e e e ee ° e e e 


Élyires d’un fauve rougeâtre avec une grande ta- 
che ovale commune d’un bronzé obscur et deux 
autres petites taches marginales de même cou- 
leur et placées à peu près au niveau de la pre- 
TUE Me Ne ere le Dale ele le ee cecile 


Élytres d’un jaune de paille clair, avec un point 
huméral nüir'sur chacune. : - . 4 


Deux taches noires assez grandes sur chaque ély- 
tre, l'une arrondie sur l'épaule, l’autre placée 
au-dessous du milieu et sublatérale; ces deux 
taches sont tantôt séparées, tantôt se rejoignent 
pour former une bande longitudinale assez large. 


Élytres d’un noir foncé, entourées d’une étroite 


decipiens. 


diversifrons. 


pallidipennis. 


pélicollis. 
lepida. 
28. 


67 


centromaculata. 


bipunctata. 


U-notata 


68 


ÉD. LEFÈVRE. 


bordure d’un jaune fauve clair, qui commence 
près de l’écusson et se dilate subitement avant 
l'extrémité en une tache carré commune. . . . 


(20) 


li-notata, Q. 


variété {imbata. 


Élytres avec ou sans points noirs huméraux. . . . 


. Élytres d’un rouge de brique assez ONCE APE 


Élytres d’un jaune testacé plus ou moins clair. . . 


Taille supérieure à 6 millim. . . . . 
Taille inférieure à 6 millim . . . .. . .. . . .. 


. Prothorax très-brillant, à ponctuation fine plus ou 


moins abondante, parfois un peu aciculée. . . . 
Prothorax couvert de points enfoncés assez gros, 
bien marqués, très-serrés, confluents pour la 
DIUDANC PANNE 


. Un point noir sur chaque épaule. . . . . . . . .. 


Pas de point noir sur les épaules. . . . . . . . . 


. Élytres ornées de taches d’un jaune orangé clair. . 


Élytres unicolores, sans taches jaunes. . 


Une seule tache jaune commune à l'angle sutural 
CeSRCMITES NS IS NN SAN r RSR NS RAR 


Deux taches jaunes sur chaque élytre, l’une à l’an- 
gle sutural, l’autre à la base et formant une 
bande irrégulière qui part de l’écusson, va en 
s’élargissant rejoindre l'épaule et redescend un 
peulelonc tdu/bord latérales een eee 


“abrenritescent OÙ LeSlACÉ AMEN Ne tenue 


Labre noirâtre ou légèrement bronzé 


. Tête de la couleur du corps; trois petites fossettes 


peu profondes disposées en triangle sur le 
iront 


Tête soit en totalité soit en partie dorée ou cui- 


vreuse ; front presque plan ou occupé en entier 
par une impression  rUSUEUSE. UD UE 


90. 


armentact. 
91. 


92. 


longimana. 


lucida. 


99. 
humeralis. 


tridentata. 


Guerintir. 


Lejeunci. 
sibirica. 
97e 


3-foveolata. 


Horde. 


(21) Clytrides d'Europe, et. 69 


Division 4°. — Élytres d’un jaune testacé plus ou moins clair, parfois 
rougeûtres, ornées ou non de points ou de taches noires. 


% Quatrième article des antennes triangulaire, plus ou moins 
aigu à son côté antéro-externe. 


4. L. TaAxIcoRNIs Fabr., Ent. syst., t. Il, p. 56 (sub Cryptocephalus). — 
Dej., Cat., éd. 3°, p. 442.—Lacord., Mon. des Phytophages, t. IT, 
p. 38.— Jacquel. Duv., Gen. Coléop. d’Eur., t. IV, tab. 61, fig. 289. 


Clytra taxicornis Fabr., Suppl. entom. syst., p. 412, 16. — Oliv., Entom., 
t. VI, p. 843, pl. 4, fig. 2. — Clytra similis Schneid. Magaz., 
p19778 © 

Cylindrica, saturate cyaneo-viridescens, interdum cyanea, subopaca, 
subtus tenuiter albido-pubescens ; antennis latissimis, nigro-violaceis ; pro- 
thorace eroso-punctato, lateribus evidenter crenulato, angulis posticis 
obtusis atque reflexis; elytris punctulatis, flavo-testaceis, plus minusve 
infuscatis, interdum paulo rufescentibus. 


d. Robustior, capite magno, quadrato, rugoso; fronte late profundeque 
excavata ; epistomate supra transversim impresso, satisque profunde qua- 
dratim emarginato ; mandibulis validis, maxime exsertis, supra fortiter 
canaliculatis ; pedibus anticis longissimis, femoribus ejusdem paris subtus. 
paulum ante apicem obtuse dentatis; tibiis sat fortiter arcuatis. 


Long. 8-12 mill.; lat. 3 1/2-5 mill. 


Cd 
?. Paulo brevior, capite triangulari, fronte minus profunde excavata ; 
epistomatis impressione deleta ; mandibulis, antennis, pedibusque anticis 
brevioribus ; tibiis rectis. 


Long. 7 4/2-10 mill.; lat. 3 1/2-5 mill. 


Cette belle espèce habite l’Europe méridionale. En France elle n’est pas 
rare aux environs de Montpellier, de Marseille, de Cannes et dans toute 
la Provence, Assez commune en Espagne, elle se rencontre aussi en Corse, 
en Sicile, en Sardaigne et en Algérie. Les exemplaires les plus septentrio- 


70 ÉD. LEFÈVRE. (22) 


naux que j'aie vue proviennent du Tyrol et existent dans la collection de 
M. Chevrolat. Elle se tient de préférence sur les grandes espèces de 
Runiex. 


Les individus du midi de l’Espagne sont généralement plus colorés que 
ceux du midi de la France et ont souvent les élytres d’un rouge brique 
assez foncé ; quelques-uns, provenant de Sicile (coll. Ghevrolat et Bellier 
de %a Chavignerie), les ont d’un beau jaune clair et mat. 


M. Reiche en possède un exemplaire mâle venant de l'Algérie méridio- 
nale, dont le prothorax est muni de chaque côté du disque d’un assez 
gros point enfoncé bien visible. 


Certains exemplaires femelles, provenant des environs de Palerme, sont 
ornés sur chaque élytre d’un très-petit point huméral fuligineux ; mais ce 
cas m’a paru très-rare et je ne J’ai vu que dans la collection de M. Bellier 
de la Chavignerie. 


2. L. RUBRIPENNIS Lucas, Revue z00l., A, 1845, p. 120. — Deij., Cai., 
p. 442. — Lacord., Mon., p. 35. | 


Cylindrica, saturate cyanea, subnitida, subtus tenuiter albido-pubescens; 
capite violaceo, subtilissime villoso, vertice punctato, longitudinaliter cana- 
Liculato ; antennts latissimis, violaceis, basi inferne rubro-testaceis ; pro- 
thorace rude punctato, basi transversim sulcato lateribusque mar ginato : 
elytris punctulatis, rubescentibus, nitidulis. 


d. CGapite magno, quadrato, fronte profunde excavata, rugosa ; episto- 
mate declivi, fortiter rugoso, quadratim emarginato ; mandibulis validis, 
valde exsertis, supra fortiter canaliculatis ; pedibus anticis longissimis, 
femoribus ejusdem paris subtus inermibus. 


Long. 6-10 mill.; lat. 3-4 47/2 mill. 
D’Algérie, principalement aux environs d'Oran et d'Alger. 
La femelle de cette espèce ressemble beaucoup à celle du #axicornis 


quant à la forme générale; mais elle s’en distingue facilement par la cou- 
leur du corps, qui est toujours d’un beau bleu assez brillant, par les côtés 


(23) Clytrides d'Europe, etc. 71 


de son prothorax jamais crénelés, et surtout par les trois premiers articles 
des antennes, qui sont rougeâtres en dessous, 


J'ai vu un type de Lacordaire dans la collection de M. Chevrolat. 


3. L. LACORDAIREL (Reiche, Ann. Soc. ent. de France, 1858, p. 96). 


L, tibialis (Lacord., Mon., p. 36). 


Elongata, subnitida, viridi-ænea vel cærulescens, subtus tenuiter albido- 
pubescens ; capite prothoraceque pube minutissima certo situ sæpius tan- 
tum visibili adspersis; vertice valde convexo, fere levi; fronte profunde 
excavata; antennis sat validis, violaceis, basi inferne rufescentibus, arti- 
culo L° triangulare; prothorace undique sparsim punctulato, supra valde 
convexo, infra apicem utrinque impresso, basi bisinuato, lateribus dila- 
tato-rotundato, angulis posticis acutis reflexisque; scutello majusculo, 
crebre evidenter punctato, disco longitudinaliter carinato, apice obtuse 
rotundato ; elytris rufo-testaceis, undique minute et crebre punctulatis, 
singulo puncto humerali nigro mediocri signatis. 


d'. Valde elongatus, subcylindricus, interdum postice nonnihil atte- 
nuatus ; capite magno, saturate violaceo, sublevi, inter antennas carinato;: 
fronte late profundeque excavata, in cavitate rudius punctata ; epistomate 
arcuatim emarginato ; mandibulis validis, modice exsertis, forcipatis, su- 
pra valde canaliculatis ; pedibus anticis valde elongatis, femoribus ejusdem 
paris subtus ante apicem incrassatis ; tibiis valde arcuatis, quatuor pos- 
ticis apice intus dilatatis. 


Long. 6-11 mill.; lat. 3-4 1/2 mill. 


©. Brevior, oblongo-cylindrica, parallela, capite minore ; fronte minus : 
late sed etiam profunde excavata; prothorace elytrisque densius punctu- 
latis; pedibus anticis brevioribus, tibiis quatuor posticis nunquam intus 
dilatatis. 


Long. 5 1/2-7 3/4 mill.; lat. 2 1/2-8 3/4 mil. 


D’Espagne et du midi de la France. 


J'en ai vu un grand nombre d'exemplaires, parmi tésatiels un type de 
Lacordaire qui existe dans la collection de M. Reiche. 


72 ÊD. LErÈvRE. | (24) 
Suivant M. Chevrolat, cette espèce se prend en très-grand nombre en 
Espagne sur les plantes basses et particulièrement sur une espèce de 
Rumezx voisine du R. acetosella Linné. 
Les exemplaires du midi de la France sont généralement plus étroits et 
plus parallèles que ceux provenant d’Espagne; ces derniers sont ordinai- 
rement de grande taille et plus ou moins atténués en arrière. 


La fossette frontale du mâle, ponctuée seulement dans son fond, est 
limitée en arrière par une ligne courbe bien apparente et en avant par 
une saillie transversale assez forte qui relie les cavités antennaires; cette 
sorte de carène est tantôt lisse sur toute sa longueur, tantôt finement 
rugueuse dans son milieu. 

La femelle ressemble beaucoup à certaines femelles de la section sui- 
vante et surtout à celle du L. lucida, avec laquelle je l’ai trouvée souvent 
confondue: mais elle s’en distingue facilement par la forme du quatrième 
article de ses antennes et par la fine pubescence qui recouvre la tête et le 
prothorax en dessus. 


h. L. LUSITANICA Germar, [ns. Sp. nov., p. 549 (sub Clytra). 


L. scapularis Dej., Cat., éd. 3°, p. 4/42. 


L. meridionalis Lacord., Mon., p. 58. 


Larva : Rosenh., Ueber die Entw. und Fortpfl. der Clyt. und Crypt., 25, 
fig. 7. 


Elongatula, viridi-ænea aut cærulescens, nitida, subtus tenuiter albido- 
pubescens ; capite thoraceque glabris ; vertice levi, convexrusculo ; fronte 
subrugulosa ; antennis minus validis, nigro-cæruleis, bast inferne rufescen- 
tibus, articulo quarto fortiler triangulare; prothorace magis minusve 
punctato, Supra parum convexo, infra apicem utrinque mediocriter im- 
presso, basi parum profunde bisinuato, angulis posticis brevioribus, 
modice acutis reflexisque ; scutello minore, crebre punctato, fere ruguloso, 
disco obsolete carinato, apice rotundato ; elytris rufo- vel flavo-testa- 
ceis, undique crebre evidenter punctatis, singulo puncto humerali nigro 
signalis. 


(25) Clyirides d'Europe, ete. 78 


&. Subcylindricus, capite magno, inter antennas carinato, punctulato ; 
fronte late satisque profunde excavata, in cavitate rudius punctata ; episto- 
mate arcuatim emarginato ; mandibulis validis, porrectis, forcipatis, 
supra valde canaliculatis ; pedibus anticis valde elongatis, femoribus ejus- 
dem paris subtus ante apicem modice incrassatis, tibiisque arcuatis. 


Long. 6-7 1/2 mill.; lat. 2 1/2-3 mill. 


©. Minor, fronte minus late sed etiam profunde excavata; prothorace 
elytrisque densius punctatis ; pedibus anticis brevioribus. 


Long. 5 1/2-6 mill.; lat. 2-3 mili. 


Franee méridionale, Espagne, Portugal. 


Cette espèce est constamment de la taille des plus petits exemplaires 
du Lacordairei ; sa forme est moins allongée, la tête et le prothorax sont 
glabres, le vertex beaucoup moins convexe, et la fossette frontale, moins 
profonde mais tout aussi large, n’est pas limitée en arrière par cette ligne 
courbe bien marquée que l’on voit chez le Lacordairei ; le prothorax, plus 
court, moins convexe et très-peu impressionné au-dessous de son bord 
antérieur, a ses angles postérieurs plus courts, moins aigus et moins 
relevés ; sa ponctuation est généralement plus forte; enfin les quatre 
pattes postérieures sont à peine épaissies en dessous à leur extrémité. 


La forme plus courte et l'absence de pubescence sur la tête et le pro- 
thorax suffisent pour distinguer la femelle de celle du Lacordairei. 


Les élytres sont le plus ordinairement d’un testacé un peu rougeâtre 
plus ou moins rembruni; quelques exemplaires cependant les ont d’un 
beau jaune d’ocre clair et mat, mais ce cas m’a paru assez rare. 


5. L. BIGEMINA Suffrian, Ent, Stett., t. VIII, p. 200. 
? L. L4-maculata Motschulsky, Bull. de Moscou, 1849, p. 149, 225. 
(PLOAE,. fie. /2) 


Modice elongata, saturate viridi-cyanea, nitida, sublus sat dense, capite 


7 ÉD, LEFÈVRE. (26) 


prothoraceque subtilius, albido villosa; vertice valde conveæa, levt, 
nitido ; fronte late depressa, rugulosa; antennis sat validis, suturate vio- 
lacéis, basi inferne rufescentibus , articulo °. (riangulare; prothorace 
undique sat fortiter punctato, supra modice convexo, infra apicem non- 
nihil impresso, basi tenuiter bisinuato, angulis posticis brevioribus, modice- 
que reflexis ; scutello sublevi, longiludinaliter post medium carinato, apice 
subacuto; elytris rufo-testaceis, subnitidis, crebre sat fortiter punctætis, 
singulo puncto humerali nigro, maculaque elongata infra medium nigro- 
virescente, ornatis. 


&. Subcylindricus, capite magno, quadrato; epistomate abrupte declivr, 
satis profunde quadratim emarginato, sinu obtuse dentato, dentibus late- 
ralibus nonnthil reflexis; mandibulis validis, modice exsertis, supra valde 
canaliculatis, forcipatis ; pedibus anticis elongatis, tibiisque arcuatis. 


Long. 5 1/2-6 mill.; lat. 2 4/2-3 mill. 


Q. Paulo latior, densius villosa, capite minore, prothorace breviore, 
angulis posticis obtusis vix reflexis ; pedibus anticis minus elongatis. 


Long. 5 3/h mill.; lat. 2 3/4-3 1/4 mill. 


Variat macula elytrorum ne deficiente. 
Sardaigne (mus. vom Bruck), Espagne (Suifrian, loc. cit.). 


La forme de l'épistome et le dessin des élytres distinguent nettement 
cette jolie espèce de la précédente. 


J'en ai vu trois exemplaires, dont deux mâles et une femelle. 


6. L. HyBrIDA Lucas, Rev. Zool., 1845, p. 191, — Lacord., Mon., p. 39. 


Lachnaia hybrida Dej., Cat., éd. 3°, p. 442. 


Elongata, saturate cyanea, interdum virescente, parum nilida, subtus 
pube albida dense vestita; capile prothoraceque subtilius pubescentibus ; 
vertice confertim punctato, longitudinaliter canaliculato ; fronte late sed 
parum profunde impressa, Tugosa, utrinque antennarum basi leviter obli- 


ne es 


PS An ne ne AU Tee 


un, à NS Re 


(27) Clytrides d'Eurape, etc. 75 


que carinata ; antennis validis saturate violaceis, basi rufescentibus, arti- 
culo L° triangulare ; prothorace undique confertim punctulato, disco 
temuiter biconvexo, infra apicem late impresso, basi tlenuiter utrinque 
bisinuato, lateribus valde rotundato, angulis posticis brevioribus, sub- 
acutis, nonnthilque reflexis; scutello elongato, ruguloso, longitudinaliter 
cärinato, apice subrotundato; elytris subtiliter punctutatis, rufis, singulo 
punclo humerali nigro, maculaque quadrata infra medium, ornatis. 


d. Subcylindricus, capite mediocri fere ut in femina; epistomate 
arcuatim emarginato, mandibulis modice validis, vix exsertis, supra 
parum profunde canaliculatis ; pedibus anticis longissimis, femoribus ejus- 
dem paris nonnihil sublus ante apicem incrassatlis; tibiis modice ar- 
cuatis. 


Long. 9 mill.; lat. 3 1/2 mill. 


Q. Paulo robustior, capite mandibulisque paululum minoribus, protho- 
race densius villoso, angulis posticis obtusis vix reflexis; pedibus anticis 
brevioribus. 


Long. 9-9 4/3 mill.; lat, 4 mill. 


D’Algérie, principalement des environs d'Oran et de Mostaganem. 


Facile à distinguer de ses congénères par la petitesse de la tête chez le 
mâle. Le dessin de ses élytres la rapproche du bigemina, mais outre 
qu'elle est d’une taille beaucoup plus grande, elle en diffère par sa pubes- 
cence plus forte, l'impression de son front autrement faite et l’échancrure 
arquée de l’épistome. 


7. L. ASTATICA Falderm., Faun. ent. Transcauc., II, p. 370, tab. xuix, 
fig. 8-9. — Lacord., Mon., p. A2. 


Elongata, valida, viridi-cærulea vel ænea, subopaca, subtus, capite pro- 
thoraceque, pube molli grisea erecta sat dense vestita; capite inter antennas 
tenuiler carinato; vertice convexo, confertissime minute punctato, fronte 
late modiceque excavata, in cavitate rudius punctata ; labro brunneo : 
antennis validis, compressis, extrorsum valde dilatatis, obscure cyaneis, 
arliculis baseos tribus inferne ferrugineis, articulo 4° elongato, depresso, 


76 ÉD. LEFÈVRE. (28) 


leviter triangulare; prothorace magno, undique creberrime at obsolete 
rugoso-punclato, supra inæqualiter parum convexo, infra apicem arcua- 
tm nonnthil depresso, bast utrinque profunde sinuato, lobo medii obtuse 
rotundato, fere truncato, lateribus antrorsum valde deflexo, dilatato- 
rotundato, margine ipso laterali levi, reflexo, tenuilerque crenulato, 
angulis posticis productis, subacutis, modiceque reflexis ; scutello elon- 
gato, supra plano, basi densissime sed minutissime punctulato, apice rotun- 
dato ; elytris testaceis, magis minusve infuscatis, valde elongatis, ubique 
confertim grosse punctalis, concinne rugosis, singulo puncto humerali 
majore nigro, præterea lineis duabus elevatis quarum externa evidentiore, 
Signatis. 


d. Subcylindricus, apicem versus paulum attenuatus, nitidior, parcius- 
que villosus ; epistomate declivi late quadratim emarginato; mandibulis 
validis, modice exsertis, supra fortiter basi canaliculatis ; pedibus anticis 
elongatis, femoribus ejusdem paris sublus ante apicem obtuse dentatis 
tibüs modice arcuatis. 


Long. 42 4/2 mill.; lat. 5 4/3 mill. 


?. Oblongo-cylindrica, capite minore, fronte minus profunde excavata; 
epistomate leviter arcuatim emarginato ; prothorace densius villoso, bre- 
viore, angulis posticis valde obtusis, vix reflexis; pedibus multo gracilio- 
ribus, anticis brevioribus. 


Long. 41 mill.; lat. 5 mill. 


Caucase (mus. Chevrolat), Alpes pontiques (mus. Marquet), Syrie (mus. 
vom Bruck), Trébizonde (Ém. Deyrolle). 


La plus grande espèce du genre, bien reconnaissable à sa fossette fron- 
tale, qui est peu prolongée en arrière et atteint à peine le bord interne 
des yeux, 


8. L. PROPINQUA Falderm., Faun. entom. Transcauc., II, p. 372, tab. X1Ir, 
fig. 40-11 (sub Clytra). — Lacord., Mon., p. 40. — Küster, Käf. 
Europ., XV, 95. 


2? Clytra binotata Walt], Isis, 1838, p. 472, 139. 


Minus elongata, saturate cærulea aut viridi-ænea, nitidula, subtus, capite 


(29) Clytrides d'Europe, etc, 77 


prothoraceque, pube brevissima grisea prostrata modice vestita; capite vio- 
laceo, interdum nitidi-æneo, inter antennas valde transversim carinato; 
vertice convexiusculo , confertim punctulato; fronte rugosa late satque 
profunde excavata, in cavitate rudius punctata; labro brunneo; antennis 
validis, violaceis, articulo 1° baseos inferne ferrugineo , 4° elongato, 
depresso;, leviter triangulare, apice modice extrorsum acuto; prothorace 
magno, confertim evidenter punctulato, supra nonnthil convexo, huc 
illuc inæqualiter impresso, basi utrinque leviter sinuato, lobo medit sub- 
truncato, lateribus gibbo, margine ipso laterali reflexo tenuiter crenulato, 
angulis posticis prominulis, acutis, alteque elevatis; scutello elongato, 
crebre minute punctato, in medio disci ultra medium leviter carinato, 
apice rotundato; elytris flavo-testaceis, magis minusve infuscatis, opacis, 
ubique rude punctatis, singulo puncto humerali nigro majore signatis. 


d. Cylindricus, capite magno ; epistomate abrupte declivi, tridentato, 
dente medio lato, breviore, lateralibus majoribus acutis ; mandibulis vali- 
dis, modice exsertis, supra profunde canaliculatis ; pedibus anticis valde 
clongatis, femoribus ejusdem paris subtus modice incrassatis apiceque 
obtuse dentatis. 


Long. 7-9 mill.; lat. 4-4 1/2 mill. 


?. Paulo brevior, densius villosa, capite minore, fronte paulo minus 
excavata; K° antennarum articulo vix triangulare, fere obconico; elytris 
fortius densiusque punctatis, subrugosis ; pedibus anticis brevioribus. 


Long. 6 1/2-8 mill.; lat. 4-4 1/3 mill. 


Arménie (mus. Reiche), Alpes pontiques (Ém. Deyrolle), Caucase, Tur- 
quie, Trébizonde (mus. vom Bruck), Constantinople (mus. Javet et de 
Bonvouloir), Grèce (mus. Marquet), Chodshent (mus. Ballion). 


Cette espèce, voisine de l’asiatica, s’en distingue par les caractères sui- 
vants : 


Chez le mâle, l’épistome est plus profondément échancré et muni de 
trois dents, dont la médiane large, courte, obtuse, et les deux latérales 
très-fortes et aiguës. L’excavation frontale est limitée en arrière par un 
sillon arqué qui part des canthus oculaires, en avant par un fort bourrelet 
transversal, et sur les côtés par une profonde fossette trigone un peu 
arquée, placée à la base des antennes. 


78 > ÉD. LEFÈVRE. (30) 


Quant à la femelle, elle diffère par sa taille plus petite, sa forme plus 
cylindrique, sa pubescence bien moins abondante et couchée, enfin par 
les angles postérieurs du prothorax qui sont moins larges, aigus et plus 
relevés. 


9. L. DISTINGUENDA Rosenh., der Tyrol, Ins., p. 63 (sub Clytra). 


Larva : Rosenh., Ueber die Eniw. und Fortpf. der Clyt. und Crypt., 96, 
fig. 8. 


Elongata, læte viridi-ænea, corpore subtus, capite prothoraceque pilis 
prostralis dense vestita; capite mediocri, inter antennas modice carinato’ 
vertice convexo, punctulato : fronte transversim impressa, rugulosa ; labro 
flavo ; antennis saturate cæruleis, articulis tribus vel quatuor baseos fer- 
rugineis, primo macula cærulea Superne signaäto ; prothorace undique con- 
fertim punctulato, infra apicem nonnihil lransversim impresso, supra 
modice convexo, lateribus antice deflexo, paulo post medium foveola utrin- 
que notato, basi late bisinuato breviterque lobato, angulis posticis promi- 
nulis, subacutis modiceque reflexis; scutello crebre punctulato, villoso, 
apice rotundato ; elytris pallide testaceis, minute confertim punctulatis, 
lincisque nonnullis elevatis obsolete instructis; tibiis subtus apice summo 
testaceis. 


d. Valde elongatus, parallelus, supra paulum depressus ; epistomate sat 
profunde arcuatim emarginato ; mandibulis validiusculis, arcuatis, mo- 
dice esæertis, supra vix canaliculatis ; pedibus anticis elongatis, femoribus 
ejusdem paris sublus ante apicem obtuse dentatis:; tibiis arcuatis. 


Long. 9-10 mill.; lat. 3-8 1/2 mill. 


©. Paulo latior, capite minorez; mandibulis, antennis pedibusque anticis 
brevioribus ; elytris magis evidenter punctatis, plus minusve infus- 
calis. 


Long. 8 1/2-9 4/2 mill.; lat. 4-4 1/3 mil. 


Du Tyrol, de l’Autriche, de la Hongrie et des pays voisins jusqu’en 
Russie. 


J'ai vu un iype de Rosenhauer dans la collection de M. vom Bruck. 


(31) Clytrides d'Europe, etc. 79 


Cette espèce est très-voisine du pallidipennis décrit plus loin ; mais elle 
s’en distingue par sa taille toujours plus forte, la forme différente de 
l’épistome chez le mâle, les deux petites fosseties bien marquées qui 
existent de chaque côté du prothorax en dessus, et surtout par le qua- 
trième article des antennes qui est denté à son côté antéro-externe et 
non obconique comme dans l'espèce en question. 


5k % Quatrième article des antennes obconique, de longueur variable. 


+ Tête et prothorax couverts d’une pubescence plus ou moins dense, qui 
nest souvent visible que sous un certain jour. 


X Labre noir ou brunätre. 


10. L. STEvEnIt Lacord., Mon., p. 48. — Suffrian, Ent. Stett., 
t. VIII, p. 201. 


©. Oblongo-clongata, viridi-ænea, pube tenui crecta sat dense obtecta : 
antennis violaceis, fronte impressa, prothorace crebre punctulato, lateribus 
postice oblique truncato-sinuato, angulis posticis prominulis, vix refleæis ; 
elytris testaceis, dense evidenter punctatis, puncto majore humerali nigro. 


Long. 6 3/4 mill.: lat. 2 4/2 mill. 


De la Turquie d'Europe. 
(Ex Lacord., loc. cit.) 


Je n’ai pas vu cette espèce. Selon Lacordaire, elle serait voisine de 
l’asiatica, dont elle a la grande taille; mais elle s’en éloigne par les 
articles basilaires des antennes, dont le quatrième n’est pas denté, et 
par la forme de son prothorax, dont les côtés latéraux sont « non-seule- 
ment tronqués et redressés comme de coutume en arrière, mais encore 
sinués et presque échancrés en avant des angles postérieurs. » 


80 ÉD. LEFÈVRE. (32) 


411. L. RurA Waltl Isis, VI, 472% 1898 (sub Clytra). — Küster, Käf. 
Europ., VII, 96. — Lacord., Mon., p. 43, 1848. — De Mars., 
Abeille, t. VE p. 65, 1868. 


Sat elongata, saturate cyanca, opaca, lanugine molli grisea subtus erecta, 
supra capite prothoraceque prostrata, sat dense vestila ; capite depresso À 
eroso-punctato, rugulis longitudinalibus sat dense adsperso, vertice con- 
vextusculo ; antennis validis, basi inferne rufescentibus ; prothorace supra 
parum convexo, eroso-punctato, ruguloso, infra apicem nonnthil impresso, 
basi utrinque tenuiter bisinuato, lateribus antrorsum deflexo, post medium 
rotundato, angulis posticis subacutis modiceque reflexis ; scutello nonnthil 
elongato, minutissime punctato, apice rotundato ; elytris opacis, flavo-rufis 
confertim punclulatis, singulo puncto humerali nigro signatis. 


d. Capite mediocri, fere ut in femina, late depresso, foveola parva 
modiceque profunda ulrinque antennarum basi instructo; epistomate sat 
fortiter quadratim emarginato ; mandibulis validis, exsertis, basi rectis, 
apice summo forcipatis, supra valde canaliculatis; pedibus anticis elon- 
gatis, femoribus ejusdemi paris sublus ante apicem obtuse dentatis. 


Long. 8-10 mill.; lat. 3-3 3/4 mill. 


©. Latior, capite paulo minore, fere plano, foveola antennarum baseos 
fere deleta; prothorace angulis posticis late obtusis, vix reflexis ; mandi- 
bulis, antennis, pedibusque anticis brevioribus. 


Long. 8-9 mill.; lat. 4 4-4 474 mill. 


Des environs de Constantinople, de la Grèce et de l’Asie-Mineure, prin- 
cipalement aux environs de Bosz-Dagh et de Kulek. 


A9, ÏL CAVIFRONS. 


d. Elongatus, subcylindricus, cyanco-viridis, subopacus, subtus sat 
dense capite prothoraceque subtilissime griseo-pubescens ; capite mediocrt, 
violaceos vertice convexiusculo, punctulalo, in medio disci longitudinaliter 


(39) Clytrides d'Europe, etc. 8L 


sulcato; fronte late cxcavata, rugosa, fovea maxima antice profundissima 
tbique rudius punctata instructa, atque inter antennas valde carinata ; 
epistomate abrupte declivi, modice arcuatim emarginato, emarginatione 
obtuse dentata ; labro brunneo ; mandibulis validis, saturate nigro-viola- 
ceis, articulo 1° inferne ferrugineo; prothorace confertissime evidenter 
punctato, Subrugoso, Supra parum convezo, infra apicem transversim 
impresso, basi ulrinque bisinuato, lobo medii breviore, haud marginaio, 
lateribus antrorsum rotundato, angulis posticis late obtusis modiceque 
refleæis; scutello minute confertim punctulato, apice rotundato ; elytris 
rubro-testaceis, punctulalis , singulo puncto humerali nigro mediocri 


signatis ; pedibus anticis valde elongatis, feinoribus ejusdem par ts subtus 
ante apicem obtuse dentatis ; RUE modice arcuatis. 


Long. 9 Es lat. 4 mill. 
Q. Invisa. 


Tanger (mus. Reiche). 


Jé n'en ai vu qu'un exemplaire mâle, qui m'a élé communiqué par 
M, Reiche sous le nom que je lui ai conservé. 


Aucune espèce n’a le front aussi profondément excavé en avant. 


13. L. suLctconLis Lacord., Mon., p. 49. 


J. Satis elongatus, salurate viridi-cyaneus, nitidulus, sublus, capite 
prothoraceque supra, tenuiter albido-pubescens; capite satis magno, qua- 
drato; vertice gibbo, longitudinaliter canaliculato, fere binodoso, rugu- 
loso; fronte late deplanata, rugosa, postice oblique angulatim sulcata 
epislomatle quadratim emarginato, sinu obtuse dentato ; mandibulis valides, 
modice exsertis, arcuatis, supra fortiter canaliculatis; antennis nigro- 
violaceis, basi inferne rufescentibus ; prothorace minute confertim punc- 
lulalo, Supra parum convexo, antice evidenter sinuato, infra apicem pro- 
funde lransversim impresso, lateribus valde rotundato, basi lenuiter 
bisinualo, lobo medii brevissimo, angulis posticis latis, brevioribus, sub- 
acutis salisque elevatis; scutello creberrime et minutlissime punctulato, 
apice truncato; elytris supra paululum depressis, pallide testaceis, confer- 

(1872) 6 


89 : Ép. LEFÈVRE. (54) 


lim Subliliter punctatis, singulo puncto humerali nigro minulo signatis ; 
pedibus anticis elongatis, femoribus ejusdem paris subtus modice incras- 
satis ; tibiis modice arcuatis. 


Long. 7 mill,; lat. 2 3/4 mill. 


Q, Invisa. 
Des environs de Constantinople (mus. Chevrolat). 


Je n’ai vu que le type de Lacordaire conservé dans la collection de 
M. Chevrolat. 


Espèce facile à distinguer par la profonde impression dont est muni son 
prothorax un peu au-dessous du bord antérieur. 


1h. L. BREVIPENNIS Falderm., Faun. entom, Transcauc., If, p. 875, 
tab. xIV, fig. 3-4. — Lacord., Mon., p. 61. 


L. taurica Dej., Cat., éd. 3°, p. 442. | | 
? L, croceipennis Motsch., Bull. de Moscou, 1849, IIT, p. 148, 294. 


Brevior, viridi-cyanea vel ænea, nitidissima, subtus tenuiter, capite tho- 
raceque supra tenuissime vix visibiliter, pubescens; capite punctato, vertice 
modice convexo, subdidymo; fronte late excavata, cavitate antice densis- 
sime rugulosa; antennis cæruleis, basi inferne ferrugineis; prothorace 
magis minusve evidenter confertim punctato, supra nonnthil deplanato, 
infra apicem leviter impresso, lateribus antrorsum subilo late deflexo, 
ante medium valde dilatato-rotundato, margineque concinne reflexo, basi 
Leviter bisinuato, lobo medit vix marginato, angulis posticis subacumi- 
natis, modice reflexis; scutello crebre evidenter punctulato, disco longitu- 
dinaliter obsolete carinato, apice obtuse roltundato; elytris ochraceis, 
opacis, undique sat crebre punctulatis, obsoletissime longiludinaliter 
striatis, supra paululum depressis, singulo puncto humerali nigro medio- 
cri signalis. 

d. Subcylindricus ; capile magno, subquadrato, basi minuiissime sed 
lateribus, præsertim antice, rude punctato, foveola rotundata profunda in 


(35) Clytrides d'Europe, etc. 82 


medio inter oculos insiructo ; epistomate late subquadralim emarginato, 
lateribus arcuatim carinato ; mandibulis validis, exsertis, margine late- 
rali alte elevato instructis; pedibus anticis elongatis, femoribus ejusdem 
paris compressis, sublus ante apicem nonnihil incrassalis. 


Long. 7-8 mill.; lat. 3-3 1/2 mill. 


@. Magis cylindrica; capite minore, undique ruguloso ; fronte Mminus 
profunde excavata ; epistomate arcuatim emarginaio; mandibulis multo 
brevioribus ; prothorace elytrisque densius punctlatis ; his singulo puncto 
humerali nigro majore signatis ; pedibus anticis brevioribus. 


Long. 6-6 4/2 mill.; lat. 3 mill. 
De la Perse, du Caucase et de la Russie méridionale. 


La pubescence qui recouvre la tête et le prothorax est très-fine et n’est 
souvent visible que sous un certain jour; ce caractère a échappé à Lacor- 
daire, bien que Kaldermann en ait fait mention. 


Le L. taurica du Catalogue Dejean, dont il existe un exemplaire typique 
dans la collection de M. Chevrolat, ne diffère de l'espèce actuelle que par 


lexcavation frontale moins profonde et la ponctuation un peu moins forte 
du prethorax. | 


45. L, METALLICA. 


Brevis, viridi-ænea, nilidissima, sublus lenuiler albido-pubescens ; ver- 
lice valde convexo, sublevi, obsolete longitudinaliter canaliculato; antennis 
violaceis, articulis quatuor baseos inferne rufescentibus ; labro brunneo ; 
prothorace pube lenuissima prostrata obsilo, undique confertim minute 
punctulato, supra convexiusculo, infra apicem transversim vage impresso, 
laleribus antrorsum valde deflexo, margineque concinne reflexo, bast 
utrinque leviter bisinuato, angulis posticis oblusis, alle celevatis, apice 
summo nonnihil ferrugineis ; scutello parum elongato, infra basin densis- 
sime el minulissime punctalo ibique impresso, post medium convexo, levi, 
nitido, apice rotundato ; elytris pallide lestaceis, minute confertim punc- 

.tulatis, obsolele Striatis, singulo puncto humerali nigro minore signatis. 


8h ÊD. LEFÈVRE. (36) 


d. Subcylindricus, capile magno, quadrato, antice fortius punctalo ; 
fronte late sed haud profunde impressa, rugosa; epistomate modice quu- 
dratim emarginato, emarginatione obtuse dentata; mandibulis validis, 
modice exsertis, basi rectis, abrupteque paulo ante medium forcipatis, 
margine laterali supra alte elevato instructis ; pedibus anticis valde elon- 
gatis, femoribus ejusdem paris subtus incrassatis; libiis arcuatis, apice 
summo nonnthil ferruginets. 


Long. 6-6 4/2 mill.; lat, 2 1/2-3 mill. 


®. Robustior, paulo latior, oblongo-cylindrica; capite minore, nitidi- 
æneo, antice fere levi ; fronte late deplanata; prothorace elytrisque rudius 
punctulatis, illo breviore, angulis posticis subacutis, minusque reflexis ; 
pedibus anticis brevioribus, tibirs rectrs. 


Long. 6 1/2-7 mill.; lat. 3-3 1/4 mill. 


Var. À. — Prothorace pube albida prostrata dense obducto: elytris 
albido-testaccis. 


De la Russie méridionale, aux environs d’Orenburg (mus. Ballion) et de 
Sarepta (mus. vom Bruck et Reiche). 


J'en ai vu une quinzaine d'exemplaires. 


Cette espèce se distingue du L. brevipennis par sa taille plus petite, 
son front presque plan, l’échancrure de l’épistome munie dans son fond 
d’une petite dent obtuse, les angles du prothorax moins aigus et plus 
relevés, etc. 


Je n’ai vu que trois exemplaires de la variété À : ce sont des femelles 
originaires de la Russie occidentale, une de Chodshent (mus. Ballion) et 
deux d’Astrakan (mus. vom Bruck), chez lesquelles les élytres sont d’un 
testacé blanchâtre très-clair et dont le prothorax est en entier couvert de 
poils blancs très-nombreux et couchés. 


Malgré ces caractères, et comme d’ailleurs ces femelles ne m'ont pas 
paru différer autrement des femelles du metallica, j'ai cru devoir les rap- 
porter, au moins provisoirement, à cette espèce. Toutefois, il pourrait 


(37) Clytrides d'Europe, elc. 89 


bien se faire qu'ils appartinssent à une espèce parfaitement distincte, 
mais celte question ne pourra être absolument tranchée que par la con- 
naissance des mâles. Si cela arrivait, on pourrait donner à la nouvelle 
espèce le nom de nitidicollis, sous lequel; M. Ballion me l’a commu- 
niquée. 


16. L. URALENSIS Lacord., Mon., p. 75. 


Brevis, cyanco-viridis, sublus tenuiter, supra capite prothoraceque sub- 
tilissime, griseo-pubescens; capite violaceo, vertice convexo, punctulato, 
longitudinaliler canaliculato ; fronte late impressa, rugulosa ; antennis 
nigro-violaceis, articulis baseos tribus inferne ferrugineis; labro nigro; 
prothorace sparsim sat fortiter punctato, supra modice convexo, infra 
apèicem vage impresso, lateribus rotundato concinneque marginato, basi 
parum profunde bisinuato breviterque lobato, angulis posticis brevioribus, 
obtusis modiceque reflexis ; scutello creberrime atque minutissime punctato, 
postice rotundaio; elytris flavo-testaceis, confertim punctulatis, singulo 
punclo humerali nigro mediocri signatis. 


d. Parallelus, capite mediocri, subquadrato ; epistomate declivi, sat 
profunde arcuatim emarginato, sinu obsolete dentato ; mandibulis validis, 
exsertis, forcipatis, basi Ssuperne lamina valida auctis; pedibus anticis 
elongatis; femoribus ejusdem paris sublus ante apicem obtuse dentatis : 
tibiis arcuatis. 

Long. 5 4/2-6 mill,; lat. 3 mill. 
?. Gracilior, capite paulo minore; elytris rudius punctatis, singulo 


puncto humerali nigro majore lineisque nonnullis interruptis instructis : 
pedibus anticis brevioribus. 


Long. 5 mill.; lat. 2 4/2 mill. 


De l’Anatolie, aux environs de Tarsous et de Kulegh (mus. de Marseul), 
Bosz-Dagh (mus. vom Bruck), 


Je ne l'ai pas vu des monts Ouralks. 


De même que pour le Z, brevipennis, la fine pubescence qui recouvre 
la tête et le prothorax a échappé à l’observation du savant EM ephe 
des Phytophages. 


86. ÉD, LEFÈVRE. (38) 


47. L. RUGIGOLLIS. 


Longior, saturate cyanea, paululum virescens, nilida, subius, capite tho- 
raceque supra, pube tenui grisea prostrata leviter obsita; capite violaceo, 
fere plano; vertice modice convexo, confertim punctulato; fronte late 
impressa, rugulosa, utrinque foveola orbiculari parva sed profunda anten- 
narum. bast instructa ; labro brunneo; antennis sat validis, nigro-violaceis, 
ar Liculis quatuor baseos inferne rubescentibus ; prothorace ubique confer- 
lim minute punctato, supra valde convexo, infra apicem evidenter im- 
presso, lateribus antrorsum utrinque gibbo ibique deflexo, margine laterali 
concinne reflexo, basi parum profonde bisinualo breviterque lobato, angulis 
poslicis brevioribus, acutis, alteque clevatis; scutello intra basin evidenter 
émpresso, post medium convexo, postice subacuto; elytris fulvo-lestaceis, 
ubique crebre minutissime punctatis, singulo puncto humeralt nigro medio- 
cré Signalis. 


&. Subcylindricus, capite mediocri, subquadrato; epistomate sal pro- 
funde quadratin emarginato; mandibulis sat validis, exsertis, roectis, 
supra canaliculatis; pedibus anticis elongatis, femoribus cjusdem paris 
subius paulum incrassatis; libiis arcuatis. 


Long. 6 1/2 mill. : lat, 3 mill. 


©. Latior, capile paulo minore; prothorace antice evidenter sinuato, infra 
apicem haud impresso, rudius punclulato densiusque villoso ; elytris magis 
confertim punctatis obsoleteque striatis; pedibus anticis brevioribus. 


Long. 6 4/2-7 mill.; lat. 8 1/2-8 3/4 mill. 


De la Russie méridionale, aux environs de Chodshent. 


Cette espèce m'a été communiquée par M. Ballion, sous le nom que je 
lui ai conservé. MES 


1u en ai vu un mâle et trois femelles. 


Elle ressemble un peu à la précédente : mais outre, qu’elle est ne 
taille plus grande, elle s’en distingue par léchancrure de lépistome et 


< 


(39) Clytrides d'Europe, etc, 87 


par son prothorax très-convexe sur le disque, assez fortement impres- 
sionné en arrière du bord antérieur, renflé sur les côtés en avant, avec 
ses angles postérieurs plus longs, aigus et très-relevés. 


X X Labre jaune. 


18. L. MAGULIPENNIS Lef., Ann. Soc. ent de France, 1870, Bull. p. XLIL, 


(PL 4e, fig. 3.) 


Elongata, viridi-cyaneu vel ænea, nitida, sublus tenuiter, supra capite 
thoraceque minutissime, griseo-pubescens; capite inter antennas maxime 
carinalo ; vertice valde convexo, longitudinaliter canaliculato, binodoso, 
minutissime punctulaio ; fronte profunde excavata, in cavitate rudius 
punctata; labro flavo ; antennis validis, saturatle cyaneis, articulis quatuor 
baseos inferne rufescentibus ; prothorace nitido, disco præsertim evidenter 
punctato, pube grisea certo situ tantum visibili obducto, infra apicem late 
impresso, utrinque gibbo ibique fere levi, supra modice convexo, disco 
pone medium depresso, lateribusque apicem versus deflexo, basi evidenter 
bisinuato, angulis posticis acutis, alleque elevatis ; scutello parum elongato 
intra basin densissime punctulato, apice subrotundato; elytris flavo-testa- 
ceis, confertim evidenter punctatis, singulo duobus punctis nigris (primo 
humerali, altero paulo majore ante medium et versus suturam) signatis, 


S. Subcylindricus, postice paululum attenuatus ; capite magno, sub- 
quadralo ; epistomate late sed parum profonde subarcuatim emargènato ; 
mandibulis validis, modice exserlis, supra valde canaliculatis ; pedibus 
anticis elongatis, femoribus ejusdem paris subtus ante apicem obtuse den- 
tatis; tibiis valde arcualtis ; apice obscure ferrugineis. 


Long. 9 4/2-11 mill.; lat. 4-4 1/2 mill. 


©. Oblongo-cylindrica, capile minore, fronte rudius punctata; prothc- 
race densius villoso, pedibus anticis brevioribus. 


Long. 8 3/4-9 mill.; lat, 4 2/2-4 3/4 mill. 


88 ÉD. LEFÈVRE. (40) 


Paraît propre à la Russie méridionale et à la Turquie d'Asie : Amasie, 
Bosz-Dagh, Astrakan, Arménie, etc. 


Se trouve sur l’Acantholimon androsaceum Fairm., Ann. Soc. ent. de 
France, 1866, p. 280. | 


Cette belle espèce existait depuis longtemps dans les collections, mais 
sans jamais avoir élé décrite; elle y était considérée comme le L. bige- 
mina Suff., décrit plus haut et avec lequel elle n’a aucune espèce de 
rapports. 


L'excavation frontale ressemble à celle du Z. propinqua, et, comme 
dans cette espèce, est munie en avant d’un fort bourrelet transversal ; 
mais elle est plus profonde et le sillon arqué qui la limite en arrière relie 
les cavités antennaires situées de chaque côté et dont le rebord se pro- 
longe en une petite carène oblique et très-brillante. 


celte espèce ne serait-elle pas le Clytra binotata Klug cité par Walt, 
Isis, VI, 472 (1838), et que M. de Marseul rapporte comme variété au 
L. propinqua ? (Abeille, t. VI, 1868, p. 66). 


49. L. DECIPIENS Falderm., Faun. entom. Transc., IL, p. 373, tab. x1v, 
fig. 4-9, — Lacord., Mon., p. 46 (pro parte). 


Elongata, viridi-cærulea, interdum ænescens, sublus pube cinerea sat 
dense vestita; capile subnitido, saturate cæruleo, subpurpurascente, pube 
brevissima cinerca parce vestito ; vertice valde convexo, longitudinaliter 
profunde canaliculato, binodoso, minutissime remote punctulato ; labro 
flavo ; antennis saturate violaceis, articulis tribus vel quatuor basalibus 
testaceis, primo macula magna cærulea superne notato ; prothorace magno, 
subnitido, undique subtilissime crebre punctulato, pube cinerea brevissima 
sat dense obducto, infra apicem late arsuatim impresso, supra convexo, 
inæquali, disco pone medium valde depresso, utrinque gibbo, lateribus 
apicem versus valde dilatato, ampliato-rotundato, deflexo, foveola parva 
rotundata in medio dorsi utrinque obsolete notatlo, basi vix bisinuato bre- 
viterque lobato, angulis posticis acutis, reflexis, alleque elevatis; scutello 
parum elongato, confertissime punctulato, apice truncato; elytris protho- 
race nonnthil angustioribus, apicem versus paululum atlenuatis, albide 


(41) Clytrides d'Europe, cc. 89 


vel flavo-testaceis, opacis, ubique obsolete vage et minute punctatis, lineis 
nonnullis vix elevatis instructis. 


d. Longior, subcylindricus, capile magno, sublevi ; fronte late profun- 
deque excavala, fovea rotundata profundiore inter antennas instructa 
ibique valde transversim carinata; epistomate abrupte declivi, late qua- 
dratim emarginato, sinu obtuse obsoleteque dentato ; mandibulis validis, 
cæsertis, arcualis, supra canaliculatis; pedibus anticis valde elongatis ; 
femoribus ejusdem paris incrassatis, sublus ante apicem fortiter obtuse 
dentatis ; tibiis omnibus arcuatis, apice summo magis minusve introrsum 
Lestaceis. 


Long. 8 1/2-9 3/4 milk; lat. 3 1/2-3 3/4 mill. 


©. Minor, supra magis cylindrica, postice magis attenuata; capite 
minore; fronte rugulosa, minus profunde excavata atque inter antennas 
Laud carinata ; prothorace breviore, disco magis convexo, angulis posticis 
brevioribus minusque acutis ; elytris rudius punctulatis, singulo puncto 
humerali fusco parvo signatis; pedibus anticis brevioribus. 


Long. 7 1/2-8 1/4 mill.; lat. 3 3/4-3 1/2 mill, 


Var. À. — Elytris singulo puncto humerali majore lineaque longitudi- 
nali abbreviata fuscis, signatis. 


L. lineola Redtenb., In Russeyer’s Reise, IE, p. 990, tab. B, fig. 31. — 
Lacord., loc. cit., p. 45. 


Perse, Turquie, Russie méridionale, Asie-Mineure. 


La forme du vertex, celles de la fossette frontale et du prothorax dis- 
linguent nettement cette espèce. 


Le L. lineola n’est bien qu’une variété femelle; on trouve tous les pas- 
sages entre les exemplaires à élytres immaculées et ceux où elles ont sur 
chacune une ligne longitudinale plus ou moins allongée et d’un brun fuli- 
sineux., M. Abeille de Perrin a signalé le premier cette identité, d'abord 
dans les Annales de la Société entomologique de France, 1867, p. 70, 
puis dans l’Abeille de M. de Marseul, 1868, p. 15/. 


+ 


90 ÉD. LEFÈVRE. (42) 


20. L. DIVERSIFRONS. 


(PI. 4, fig. 5.) 


Magis elongata, validior, læte viridi-ænea, pube cinerea depressa subtus 
dense vestita; capite saturale cæruleo, subpurpurascente, parce villoso; 
vertice valde convexo, ubique minute punctulato, longitudinaliter obsolete 
sulcato ; labro flavo ; antennis saturate violaceis, articulis tribus baseos 
ferrugineis ; prothorace magno, undique minutissime confertim punctulato, 
pudbe cinerea densissime obducto, infra apicem late evidenter impresso, 
supra Cconvexo, utrinque gibbo, disco pone medium valde depresso, late- 
ribus apicem versus valde dilatato, ampliato-rotundato, deflexo, basi 
bisinuato brevitcrque lobato, angulis posticis acutis, reflexis, alieque elc- 
valis; scutello elongato, ruguloso, apice rotundato; elytris thorace non- 
nihil lalioribus, ubique vage minute punctalis, albido-testaceis, lineis 
nonnullis vix elevatis obsolete instructis. 


d. Major, subcylindricus, capile majore, fronte lale impressa, rugosa, 
inter antennas vix carinata; epistomale tridentato, dente medio breve, 
obtuso, lateralibus longioribus maxime acutis; mandibulis validis, maxime 
cxserlis, rectis, supra leviler canaliculatis ; pedibus anticis longissimis, 
femoribus ejusdem paris incrassatis, Sublus ante apicem fortiter obtuse 
dentatrs; libiis omnibus arcuatis, apice summo magis minusve testaceis. 


Long. 10-11 mill.; lat. 4-4 1/3 mill. 


Var. À, — Tibiis primoque tarsorum articuld omnino rubro-testaceis. 


®. Paulo minor, lalior, supra magis cylindrica, capite minore, fronte 
via tmpressa ; elytris magis evidenter punctulatis, singulo puncto hume- 
rali fusco signatis ; pedibus anticis brevioribus. 


Long. 8 1/2-8 3/4 mill.; lat. 4 1/2-4 3/4 mill. 


Var. B. — Elytris singulo puncto humerali majore lineaque longitudi- 
nali abbreviata, fuscis. 


Beyrouth (mus. Javet), Naplouse (mus. de la Brülerie), Russie méridio- 
nale (mus. vom Bruck). 


(43) Clytrides d'Europe, etc. 91 


Cette espèce, confondue jusqu'ici avec la précédente, me paraît bien 
distincte par plusieurs caractères, dont le principal consiste dans la forme 
toute différente de la tête chez le mâle. En effet, le vertex, tout aussi 
renflé, est seulement parcouru par un fin sillon superficiel, les mandibules 
sont droites, seulement un peu recourbées tout à fait à l'extrémité, et il 
n’y a plus sur le front qu’une large impression rugueuse au lieu de la 
profonde excavalion que l’on remarque chez le decipiens. | 


Quant à la femelle, il est facile de la distinguer de celle de l'espèce en 
question à sa taille toujours plus forte, son faciès plus robuste, son pro- 
thorax plus court et moins convexe, son front presque plan, rugueuse- 
ment ponctué, et son vertex qui est simplement convexe au lieu d’être 
nettement divisé en deux petites éminences arrondies. 


24. L, PALLIDIPENNIS Gebler, In Ledebour’s Reise, p. 499, 7. — Lacord., 
Mon., p. 50. — L. longipennis Dahl in Dej., Cat., éd. 8°, p. 442 
(pro parte). — L. elongata Gebler, inédit. — L. chalybeicornis 
Dahl in Dej., loc. cit., p. 442. | 


Elongata, læte viridi-ænea, subtus, capite prothoraceque supra, sat dense 
griseo-pubescens ; capile mediocri, subquadrato, antice subrugoso ; vertice 
convexo, punctulato; fronte late impressa, inter antennas modice carinata ; 
labro flavo; antennis saturate violaceis, articulrs quatuor baseos ferruginets, 
primo macula cærulea superne signato; prothorace huc illuc impresso, 
undique minute confertim punctulato, modice convexo, basi late bisinuato 
breviterque lobato; scutello ruguloso, apice truncato; elytris pallide testa- 
ceis, magis minusve infuscatis, crebre punctulatis, lineisque nonnullis 
elevatis obsolete instructis ; tibiis apice summo testaceis. 


d. Vulde elongatus, epistomate profunde subtriangulariter emarginato, 
emarginatione intus late rotundata; mandibulis sat validis, arcuatis, 
modice exserlis; supra vix canaliculatis ; prothorace lateribus rolundato, 
angulis posticis subacutis, nonnthilque reflexis ; pedibus anticis elongatis, 
femoribus ejusdem paris leviter sublus incrassatis. 


Long. 8-10 mill.; lat. 3 4/2-4 mill. 


©. Minus elongata, mandibulis, antennis, pedibusque anticis brevioribus ; 
epistomate semicirculariter emarginato; prothorace lateribus minus r'otun- 


99 ÉD. LEFÈVRE. (44) 


dalo, angulis posticis obtusis, supra planis; elytris magis evidenter 
punclulatis. 


Long. 7 1/2-9 1/2 mill.: lat. 3 3/4-4 1/4 mill. 


Midi de la France, Italie, Tyrol, Autriche, Hongrie, Sibérie, Russie 
méridionale. 


- 


22. L. piicoLLis Dahl, Coleopt. und Lepidopt., p. 76. — Lacord., 
l06. il, p.02. 


L. longipennis Dahl in Dej., Cat., éd. 3°, p. 442 (pro parte). 


Paulo brevior, læte viridi-ænea, subtus, capile prothoraceque supra, dense 
griseo-pubescens ; capite mediocri, fere plano, inter oculos obsolete trans- 
versim impresso; epistomate profunde semicirculariter emarginato ; labro 
flavo ; antennis saturate violaceis, articulis quatuor basalibus ferrugineis, 
primo macula cærulea superne notato; prothorace huc illuc impresso, 
undique minutissime confertim punclulato, disco fere plano, lateribus 
modice rotundato, basi late bisinuato breviterque lobato, angulis posticis 
acutis, prominulis atque refleæis ; scutello magis elongato, ruguloso, apice 
truncato : elytris pallide testaceis, magis minusve infuscatis, crebre punc- 
tulatis, lineisque nonnullis elevatis obsolete instructis ; tibiis apice sümmo 


lestaceis. 


&. Mandibulis sat validis, arcuatis, exæsertis, supra planis, pedibus 
anticis elongatis; femoribus ejusdem paris compressis. 


Long. 8-9 4/2 mill.; la. 3 3/4-3 1/2 mill. 


©. Mandibulis, antennis pedibusque anticis brevioribus; élytris magis 
evidenter punctulalis. 


Long. 7-7 4/9 mill: lat. 8 1/2-3 3/4 mill. 
Hongrie et Russie méridionale. 


Quoique extrêmement voisine de la précédente, cette espèce s’en dis- 
Ungue par sa forme moins allongée, son prothorax plus finement ponctué, 


+ 
(45) Ciylrides d'Europe, ete. $ 98 


son écusson plus étroit et plus allongé. De plus, chez le mâle, l’épistome 
est entamé par une échancrure moins profonde et en arc de cercle régu- 
lier (pl. 4, fig. 17 et 18). La tête, au lieu d’être renflée sur le vertex ct 
déprimée sur le front, est plane dans toute son étendue, avec une vague 
impression entre les yeux; le prothorax, plus plan sur le disque, a ses 
angles postérieurs plus longs, plus aigus et assez fortement relevés ; enfin 
les cuisses des pattes antérieures sont comprimées au lieu d’être réniées 
en dessous avant leur extrémité. 


23. L. CyYANICORNIS Germar, Faun. Ins. Europ., fase. VII, p. 7. — Dei., 
Cat., éd. 3°, p. 442. — Lacord., Mon., p. 53. — L. fulvipennis 
Besser in Dej., loc. cit. — L. dimidiaticornis Gysselen in Dej., 
loc. cit.. — L. hungarica Sturm in Dej., loc. cit.. — Z, salicis 
Kollar in Dej., loc. cit. 


Elongatula, læte viridi-ænea, nitidula, subtus sat dense, supra capite pro- 
thoraceque subtilissime, albido-pubescens ; capite mediocri, quadrato, antice 
ruguloso; vertice modice convexo, punctulato; fronte late impressa; labro 
flavo; antennis saturate violaceis, articulis quatuor basalibus ferrugineis, 
primo macula cærulea superne signato; prothorace sat grosse et inordi- 
nate punctato, infra apicem utrinque leviter impresso, ibique nonnihil 
gibbo, supra modice convexo, lateribus rotundato, basi bisinuato breviter- 
que lobato, angulis posticis brevibus, acutis modiceque reflexis ; scutello 
brevi, ruguloso, apice truncato; elytris pallide testaceis, confertim minute 
punclulatis lineisque nonnullis elevatis obsolete instructis. 


d. Longior, epistomate sat profunde quadratim emarginato, sinu obtuse 
dentato; mandibulis sat validis, paulo ante medium forcipatis, ibique mo- 
dice canaliculatis; pedibus anticis elongatis, femoribus ejusdem paris 
modice incrassatis, sublus ante apicem obtuse dentalis : tibiis arcuatis. 


Long. 7-8 4/2 mill.: lat. 5-8 1/2 mill. 


?. Minor; mandibulis, antennis pedibusque anticis brevioribus:; pro- 
thorace elytrisque magis evidenter punctatrs. 


Long. 6-6 1/2 mill.; lat. 2 3/4-3 mill. 


France méridionale (mus, Javet), Gap (mus. Reiche), Lombardie, Tyrol, 


94 ÉD, LEFÈVRE. (46) 


Serbie (mus. vom Bruck), Illyrie, Autriche (mus. Chevrolat), Hongrie 
(mus. de Bonvouloir), Manderstjen et Orenburg (mus. Ballion), etc. 


Facile à distinguer des deux espèces précédentes par sa taille constam- 
ment plus petite, la forte ponctuation du prothorax, son épistome muni, 
dans le fond de l'échancrure, d’une petite dent obtuse, et la fine pubes- 
cence qui recouvre la tête et le prothorax, pubescence qui n est souvent 
visible que sous un certain jour. À 


M. Chevrolat m’a obligeamment communiqué un type de Lacordaire. 


+ + Tête finement pubescente : prothorax glabre. 


n 2/j. L. LEPIDA, 


(Coque : Planche 4"°, fig. 49 et 20.) 


Elongatula, viridi-cærulea, nitida, corpore subtus pube albida prostrata 
sat dense vestita; capite nonnullis pilis brevissimis obducto, fere plano, 
inter oculos tlransversim modice impresso, antice ruguloso ; vertice punc- 
tulato ; labro flavo; antennis saturate violaceis, arliculis quatuor basalibus 
ferrugineis, primo macula cærulea superne signato ; prothorace minutis- 
sime Sparsim punclulato, infra apicem tenuiter impresso, modice convexo, 
lateribus utrinque deflexo, subrotundato, basi bisinuato, late lobato, tbi- 
que sat fortiter transversim impresso, angulis posticis prominulis, acutis 
alque refiexis; scutello salis magno, ruguloso, apice rotundalo; elytris 
fulvo-lestaceis, crebre subtililer punctulatis, lineisque nonnullis Apane 
obsolcte instructis. 


d. Capite mediocri, epistomate quadratim emarginalo, sinu obluse den- 
talo; mandibulis sat validis, ante medium abrupte arcuatis, ibique mar- 
gine lalerali supra alte elevato instructis ; pedibus anticis elongatis, femo- 
ribus ejusdem paris paululum incrassatis, apiceque sublus obluse angu- 
latis. 


Long. 6 4/2-7 mill.: lat. 2 3/4-3 mill 


?. Brevior, capite minore, plano, inter oculos vage impresso: epislomale 


(47) Clytrides d'Europe, elc. 95 


arcuatim emarginato; mandibulis, antennis, pedibusque anticis brevio- 
ribus ; prothorace elytrisque magis evidenter punctulatis. 


Long. 6-6 1/3 mill.; lat. 2 3/4-8 mill. 
Russie : Gorki (mus. Ballion). 


J'en ai vu une dizaine d'exemplaires. 


Cette espèce se rapproche du L. cyanicornis, mais elle s’en distingue 
facilement par sa forme moins allongée, sa couleur d’un bleu virescent 
jamais bronzé, et surtout par la ponctuation obsolète de son prothorax. 
Ce dernier caractère suffit à lui seul pour ne pas confondre les femelles 
des deux espèces. 


95. L. CENTROMACULATA Géné, Col. Sardin., fasc. IT, p. AA, 43, tab. 1, 
fig. 24. — Dej., Cat., éd. 8°, p. 442. — Lacord., Mon. p. 75. — 
L. syriaca Dej., loc. cit. 


Brevis, saturate viridi-cyanea vel ænea, nitidula, corpore subtus capi- 
teque supra tenuiter albido-pubescens ; capile ruguloso, inter antennas 
carinato ; vertice punctulato ; fronte magis minusve profunde lateque 
mpressa; labro nigro; antennis saturate violaceis, articulis tribus vel 
quatuor basalibus ferrugineis, primo macula cærulea superne signato ; 
prothorace brevi, grosse sparsim punctato, infra apicem modice impresso, 
supra convexiusculo, paulo post medium utrinque foveis duabus obsoletis 
notato, basi leviter bisinuato ibique lobato, angulis posticis obtusis reflexis- 
que ; scutello Levi, apice rotundato; elytris flavo-rufis, confertim punctu- 
latis, macula communi ovata singuloque plaga triangulari obscure æneis 
puncioque humerali piceo ornatis. | 


. Capite maximo, quadrato; epistomate declivi, profunde arcuatim 
emarginato, dentibus lateralibus acutis, paululumque apice reflexis ; man- 
dibulis mediocriter validis, valde exscrlis, supra modice canaliculatis 
apiceque reflexzis; pedibus anticis elongatis, femoribus ejusdem paris gra- 
cilibus ; tibiis arcuatis. 


Long. 5-5 4/2 mill.; lat. 2 1/2-2 3/4 mill. 


96 ÉD, LEFÉVRE. (48) 


Q. Capile minore; mandibulis, antennis pedibusque anticis brevioribus ; 
epislomate angulatim emarginato; elylris magis evidenter punctulatis. 


Long. 4-4 1/2 mill.; lat. 2-2 1/3 mill. 


Var. À. — Elylrorum punclis humeralibus deletis. 


Corse, Sardaigne, Algérie. 


Les exemplaires qui ont les points huméraux des élytres effacés sont de 
beaucoup plus communs que les autres, et c'est d’après eux que M. Géné 
a décrit l'espèce. 


J'ai vu un type de Lacordaire dans les cartons de M. Chevrolat. 


D'après M. Bellier de la Chavignerie, cette espèce se prend plus parti- 
culièrement en Corse, en battant les bruyères. 


26. L. BIPUNCTATA Mannerb. in Humm., Essais entom., n° IV, p. A0 
(sub Clytra). —Lacord., Mon., p. 68.— L. humeralis (bipunctata 
Gebler) Dej., Cat,, éd. 3°, p. 442. 


Satis elongala, cyanea vel viridi-cyanea, nitida, corpore subtus, capiteque 
supra, parce albido-pubescens ; vertice late convexo, punclulato, lineola 
nitida in medio disci longitudinaliter instructo ; fronte late profundeque 
excavala, rugosa : Labro nigro; antennis saturale violaceis, basi inferne 
ferrugineis ; prothorace tenuiter sparsim punctato, infra apicem utrinque 
evidenter impresso, supra modice convexo, lateribus utrinque gibboso, basi 
bisinuato ibique breviter lobato, angulis posticis prominulis, subacutis, 
reflexisque ; scutello levi, apice rotundato: elytris flavo-testaceis, subtiliter 
punctulatis, singulo punclo humerali piceo signatis. 


d. Capile magno, utrinque supra antennas profunde foveolato; episto- 
mate declivi, quadratim emarginato ; mandibulis validis, valde exsertis, 
arcuatis, margine laterali satis elevala superne instructis ; pedibus anticis 
valde elongatis, femoribus ejusdem paris subtus incrassatis. 


Long. 8 4/2-9 mill,; lat. 3 3/4-4 mill. 


(49) Clytrides d'Europe, etc. 97 


Q. Capite minore, fronte minus profonde excavata; epistomate arcua- 
tim emarginato; mandibulis, antennis, pedibusque anticis brevioribus. 


Long. 8-8 4/2 mill.; lat. 4 mill. 


Mongolie, Sibérie et Russie occidentale (mus. Ballion, Reiche et 
Lefèvre). 


+ + + Tête et prothorax glabres. 


27. L. QUADRINOTATA Fab., Entom. Syst., II, p. 54, 7 (sub 
Cryptocephalus). 


Clytra 4-notata Fabr., Suppl. Entom. Syst., p. 110, 5, — Oliv., Entom., 
VI, p. 861, 33, pl 2, fig. 13. 


Labidostomis hebræa Lacord., Mon., p. 55. 
Clytra jota Reiche et Saulcy, Cat., n° 632. 


(PL 4e, fig. 1-2.) 


Satis elongata, subparallela, paululum postice attenuata, obscure cha- 
lybæa, interdum cyaneo-virescens, corpore subtus parce albido-villosa ; 
capite quadrato ; vertice valde convexo, utrinque gibboso, confertim punc- 
tulato; fronte fere plana, dense rugulis longiludinalibus instructa; labro 
nigro; antennis sat validis, obscure violaceis, bas inferne ferruginers ; 
prothorace magno, undique tenuiter confertim punctulato, infra apicem 
vage impresso, disco convexiusculo, lateribus utrinque deflexo, ibique valde 
rotundato, basi late bisinuato breviterque lobato, angulis posticis oblusis, 
prominulis, modiceque reflexis; sculello longitudinaliter carinato, basi 
minutissime ct densissime punctulato, ante apicem convexiusculo ibique 
levissimo; elytris rufis vel rufo-testaceis, sutura nigra, subtililer punc- 
tatis, singulo maculis duabus nigris (prima humerali orbiculata, altera 
infra medium triangulari elongata, latera haud attingente) ornaltis. 


d. Epistomate profunde arcuatim emarginato ; mandibulis validis, 
(1872) 7 


98 ÉD. LEFÈVRE. (50) 


exsertis, forcipatis, basi lamina marginalx satis elevata instructis ; pedibus 
anticis elongatis, femoribus ejusdem paris subtus ante apicem obluse 
angulaits. 


Long. 7 4/2-9 1/2 mill,; lat. 3 1/3-3 3/4 mill. 


Var. À.— Elytrorum maculis longitudinaliter confluentibus ; humerali 
usque ad suturam nigram dilaiata. 


©. Capite minore ; mandibulis, prothorace, pedibusque anticis brevio= 
ribus : elytris magis evidenter crebre punctatis transversimque rugulosts. 


Long. 7 4/8-8 1/2 mill; lat, 3 4/2-4 mill. 


Var. B. — Elylris nigris, margine omnt apice dilatato læte fulvo 
signalise 


L. limbata Lacord., Mon., p. 56. 


Paraît spécial à la Syrie. — Nord de l'Afrique ? (Oliv., Entom., VI, 
p. 861} 


Le dessin des élytres varie beaucoup. 

Dans les exemplaires typiques, la tache humérale est assez grande et 
régulièrement arrondie, et la seconde tache, placée au-dessous du milieu et 
sublatérale, forme un triangle dont la base, très-large, est parallèle au bord 
externe et le sommet, très-arrondi, regarde la suture; celle-ci est noire, 
mais sur une faible largeur. 

Dans ia variété À (pl. 1, fig, 2), les deux ones se rejoignent pour for 
mer une assez large PAG longitudinale, interrompue à son côté interne : 
celle humérale se dilate en outre au point de toucher la suture. On arrive 
ainsi insensiblement à la variété B, qui affecte plus spécialement les 
femelles, et dans laquelle les élytres sont presque entièrement d’un noir 
assez brillant, entourées d’une étroite bordure d’un jaune fauve clair, qui 
commence près de l’écusson et se dilate subitement, un peu avant l’extré- 
mité, en une tache carrée commune. C'est cette variété que Lacordaire a 
décrite comme espèce distincte sous le nom de limbata, 


Ainsi que je l’ai déjà dit dans nos Annales (1870, Bull., p. xt), le 
L. hebræa (Lacord.) me paraît être le Clytra L-notata de Fabricius et 


(51) Clytrides d'Europe, ctc. 99 


d'Olivier. L’inspection de la figure qu’en a donnée ce dernier auteur 
(Entom., VI, pl. 2, fig. 23) ne me laisse aucun doute à cet égard. C’est 
pourquoi j'ai dû restituer à cette espèce le nom sous lequel elle était le 
plus anciennement connue, bien qu’elle n’ait pas été, à ma connaissance, 
rencontrée dans le nord de l'Afrique. 


28. L, ARMENIACA Lacord., Mon., p. 57. 


Satis elongata, saturate cyanco-virescens, corpore Subtus parce albido- 
pubescens ; capite inter antennas modice carinato, vertice late convexo, 
confertim minute punctato; fronte impressa, rugosa; labro brunneo; 
antennis obscure violaceis, articulis quatuor baseos inferne rufescentibus ; 
prothorace evidenter confertim punctatlo, infra apicem transversim im- 
presso, supra convexo, lateribus deflexo ibique rotundato, bast late bisi- 
nuato breviterque lobato, angulis posticis obtusis, prormunulis nonnihilque 
''efleæis ; scutello fere levi, apice rotundato ; elytris rufis vel rufo-testaceis, 
crebre punctatis, sinqulo puncto humerali nigro signalis, 


&. Subcylindricus, capite magno; fronte late satisque profunde im- 
pressas epistomate profunde quadratim emarginato; mandibulis validis, 
cæsertis, basi margine laterali satis elevato instructis; pedibus anticis 
valde elongatis, femoribus ejusdem paris transversim rugosis et subtus 
anêe apicem iNCTASSAUSe 


Long, 8-9 mill; lat, 8 1/2-4 mill. 


©. Paulo minor, fronte obsolete impressa ; prothorace, manñdibulis, pedi: 
busque anticis brevioribus, 


Long. 7 4/2-8 mill,; lat, 3 1/2-4 mili. 


De la Perse et de l’Arménie, 


Cette espèce ne peut être confondue qu'avec les L. rufa et propinqua, 
décrits plus haut ; mais elle s’en éloigne par plusieurs caractères essentiels 
dont le plus apparent consiste en ce qu’elle est glabre sur la tête et sur 
le prothorax. | 


100 ÉD, LEFÈVRE, (52) 


99. L. TRIDENTATA Linné, Faun. Suec., éd. 2°, n° 546 (sub Chrysomela).— 
Dej., Cat., éd 8°, p. 442 — Lacord., Mon., p. 58. 


Clytra tridentata Gyllenh., Ins. Suec., III, p. 587, 3. — Latr., Hist. nat. 
des Ins., XI, p. 356, 1 — Oliv., Entom., VI, p. 855, 24 (pro 
parte). 


Cryptocephalus tridentatus Rossi, Faun. Etrusc., I, p. 92, 234. 


Labidostomis viridicollis et cyanicollis Dahl in Dej., loc. cit. 


Elongatula, salurate cyaneo-virescens aut viridi-ænea, nitidula, inter- 
dun nigro-indigacea, opaca; corpore Subtus breviter albido-pubescens ; 
capile mediocri, triangulare, dense rugoso; labro piceo; antennis obscure 
véolaceis, articulis quatuor baseos inferne rufescentibus ; prothorace brevi, 
undique crebre evidenter punctato, infra apicem transversim impresso, 
supra parum convexo, lateribus deflexo, basi fortiter bisinuato leviterque 
lobato, angulis posticis subacutis, productis lateque reflexis ; scutello dense 
ruguloso, apice rotundato ; elytris testaceis, confertim punctatis. 


&. Capite ut in fœmina; fronte late depressa ; epistomate quadratim 
emarginato, sinu obtuse dentato; mandibulis modice validis, vix exsertis, 
forcipatis, mar gine laterali satis elevato instructis ; pedibus anticis modice 
elongatis. 


Long. 7-8 mill.; lat, 3 1/2-4 mill. 


©. Robustiors fronte vix impressa, fere plana ; epistomate arcuatim 
emurginato ; mandibulis pedibusque anticis brevioribus. 


Long. 8-8 1/2 mill.; lat. 4-4 4/2 mill. 


Cette espèce se rencontre dans la plus grande partie de l’Europe jus- 
qu’en Sibérie. Aux environs de Paris et de Chartres, on la prend en bat- 
tant, au mois de mai, les jeunes pousses de chêne. D’après Lacordaire, 
elle se trouverait également sur le noisetier, le saule et le tremble. 


LE 


(53) Clytrides d'Europe, etc. 401 


30. L. HUMERALIS Panzer, Entom., germ., p. 489, 5 (sub Clytra).— Dej., 
Cat., éd. 8°, p. 442. — Lacord., Mon., p. 64. 


Cryptocephalus tridentatus Fabr., Syst. ent., p. 106, 5. 
Clytra humeralis Schneid., Magaz., p. 192, 11. 


Clytra tridentata Fabr., Suppl. ent. syst., p. 119, 45. — Oliv., Entom., 
VI, p. 855, 24 (pro parte). | 
Labidostomis impressihumera Dahl in Dej., loc. cit. 


Larva : Rosenh., Ueber die Entw. und Fortpf. der Clyt. und Crypt., 
26, fig. 9. 


Magis elongata, valida, viridi-ænea, nitidula, corpore subtus parce 
pubescens ; vertlice late convexo, minute rugulis nonnullis immixtis punc- 
tato, in medio disci leviler sulcato; fronte impressa, rugosa; labro nigro 
vel piceo ; antennis obscure violaceis, articulis tribus baseos inferne rufes- 
centibus; prothorace undique confertim punctato, infra apicem transver- 
sim impresso, supra parum convexo, lateribus deflexo ibique antice recto, : 
basi leviter bisinualo, evidenterque lobato, angulis posticis subacutis modi- 
ceque reflexis ; scutello ruguloso, apice rotundato ; elytris albido-testaceis, 
magis minusve infuscatis, crebre punctatis, singulo obsolete lineis non- 
nullis punctoque humerali nigro signatis. 


d. Subcylindricus, capite magno, quadrato, inter antennas nonnthil 
carinato, fronte sat fortiter impressa ; epistomate quadratim emarginato, 
sinu obsclete dentato ; mandibulis validis, exsertis, lamina laterali satis 
elevata instructis; pedibus anticis valde elongatis ; femoribus ejuséem 
paris sublus leviter incrassatis. 


Long. 9-11 mill.; lat, 3 1/2-4 mill. 


©. Capite minore, inter antennas vix carinalo ; fronte ininus impressa ; 
mandibulis pedibusque anticis brevioribus, 


Long. 8 1/2-10 1/2 mill.; lat. 4-4 1/2 mill. 


France orientale, Autriche, Hongrie, Russie méridionale, Caucase, nord 
de l'Italie, Sicile. : 


102 ÉD, LEFÈVRE. (54) 


Outre les caractères tirés de la fossette frontale, de la forme du pro- 
thorax et de la différence notable qui existe entre les deux sexes, cette 
espèce se distingue nettement de la précédente par le point brunâtre qu’elle 
a sur chaque épaule, | 


314, L. LucIDA Germar, Ins., sp. nov., p. 548, 745 (sub Clytra). — 
Lacord., Mon., p. 67. 


Clytra notata Gebler in Ledebour’s Reise, IT, p. 108, 6, | 
Clytra bisignata Falderm., Coleopt. ab ill. Bungio, etc., p. 108, 87. 
Labidostomis fulgida Dahl in Dej., Cat., éd. 3°, p. 442. 
Labidostomis axillaris Dahl in Dej., loc, cit. 


Magis minusve elongatula, viridi cyanea aut ænea, interdum læte cya- 
nea, nitidissima, corpore subtus tenuiter albido-pubescens; vertice con- 
vexo, crebre punctulato, in medio disci obsolete sulcato:; fronte rugosa, 
magis minusve impressa, interdum fere plana; labro nigro; antennis sat 
validis, obscure violaceis, basi inferne rufescentibus; prothorace plus 
minusve confertim punctulato, infra apicem nonnihil transversim im- 
presso, supra modice convexo, lateribus rotundatim deflexo, bast vix 
bisinuato, angulis posticis brevioribus, subacutis, modiceque reflexis ; scu- 
tello ruguloso, apice rotundato ; elytris testaceis, crebre punctulatis, sin- 
gulo lineis nonnullis obsoletis punctoque humerali fusco signatis. 


&. Subcylindricus, interdum postice paululum attenuatus : capite magno, 
quadrato; epistomate salis profunde quadratim emarginato, sinu obsolete 
dentaio; mandibulis validis, ante medium abrupte forcipatis, supra pro- 
funde canaliculatis; pedibus anticis elongatis ; femoribus ejusdem paris 
subtus ante apicem obtuse angulatis. 


Long. 6-9 mill.; lat, 8-3 4/2 mill, 


Var. À.— Brevior, prothorace supra minus convexo, densius punctulato, 
angulis posticis brevioribus, obtusis apiceque reflexis, 


Clytra axillaris Dahl, Coleopt. und Lepidopt., p. 76. 
Labidostomis axillaris Dej., Gat., éd. 8°, p. 442.— Lacord., Mon., p. 69. 
Labidostomis laticollis Dahl in Dej., loc. ‘cit. 


(55) Clytrides d'Europe, etc. 103 


©. Paulo minor, capite, mandibulis, antennis, pedibusque anticis bre- 
vioribus ; elytris magis minusve infuscatis, densius punctatis, 


Long. 5 1/2-8 mill.: lat, 3-3 4/9 mil. 


L’habitat de cette espèce est extrêmement étendu; j'en a vü un grand 
nombre d'exemplaires provenant des diverses parties centrales de l’Europe, 
depuis le midi de la France jusqu’en Sibérie ; les plus méridionaux viennent 
de la Turquie et ont les élytres beaucoup plus foncées que ceux de la 
Russie et en général des parties orientales de l’Europe, 


Cette espèce varie beaucoup quant à sa forme générale: certains exem- 
plaires sont en effet plus courts que les autres et présentent ainsi un 
faciès plus ramassé et plus robuste ; mais on trouve tous les passages 
entre la forme la plus allongée et celle la plus courte, 


Le L. axillaris de Dahl a été établi sur quelques exemplaires provenant 
d'Autriche, dont le prothorax, un peu plus court, moins convexe sur 
le disque, couvert de points plus nombreux, a ses angles postérieurs 
obtus et relevés seulement à l’exirémité. Mais ces légères modifications du 
prothorax, qui ne sont guère appréciables que chez les mâles et dispa- 
raissent presque complétement chez les femelles, ne me semblent pas 
dépasser les limites d’une simple variété. 


92. L. LONGIMANA Linné, Faun. Suec., éd. 2°, n° 562 (sub Chrysomela), 
— Dej., Cat., éd. 3°, p. 442. — Lacord., Mon., p. 70. 


Cryptocephalus longimanus Fab., Sp. Ins., L., p. 440, 46. 
Clytra 3-dentata Panz., Ent. Germ., I, p. 489, 4. 


Clytra longimana Fabr., Suppl. ent. syst., p. 113, 22. — Oliv., Entom.. 
VI, p. 856, 25, pl 4, fig. 46. | 


Larva : Rosenh., Ueber die Entw. und Fortpf. der Clyt. und Crypt., 
27, tig.-40; 


Elongatula, modice convexa, interdum supra paululum depressa, viridi- 
ænea vel cyanea, corpore sublus parce albido pubescens; vertice longiludi- 
naliter sulcalo ; fronte rugosa, impressa; labro brunneo; antennis saturate 


16h ÉD. LeFèvRe. (56) 


violaceis, articulis tribus vel quutuor basalibus inferne ferrugüineis; pro- 
thorace ubique grosse punctato, infra apicem obsolete transversim impresso, 
supra convexo, lateribus deflexo, ibique rotundato, basi vix bisinuato, 
angulis posticis brevioribus, magis minusve acutis, modiceque reflexis ; 
scutello minute confertim punctulato; elytris flavo-testaceis, punctulatis, 
puncto minulo humerali fusco signatis. 

Variat elytrorum punctis humeralibus deletrs. 

&. Capite magno ; fronte excavata, nitidi-ænea; epistomate quadratim 
emarginato, sinu obsolete dentalo; mandibulis validis, exsertis, arcuatis, 
sat profunde supra canaliculatis ; pedibus anticis valde elongatis, femo- 
ribus ejusdem paris subtus ante apicem modice incrassatis. 


Long. 3 1/2-5 1/2 mill.; lat. 1 3/4-2 1/2 mill. 


©. Capile minore, fronte tantum impressa; prothorace, mandibulis, 
pedibusque anticis brevioribus. 


Long. 8 1/2-5 mill.; lat, 2-9 4/2 mill. 


Répandue dans toute l’Europe jusqu’en Suède et en Sibérie. 


Cette espèce, une des plus petites du genre, varie beaucoup pour la 
taille el la forme générale, certains exemplaires étant plus allongés et plus 
étroits que les autres; maïs elle est bien reconnaissable aux points 
enfoncés, arrondis, nombreux et très-gros qui couvrent son prothorax en 


dessus. 


Division Il. — Élytres bleues ou vertes avec ou sans taches d’un jaune 
orangé clair. 


33. L. LEJEUNEL Fairm., Ann. Soc. ent. Fr., 14866, p. 70. 
L. Pelissieri Buquet, Ann. Soc. ent. Fr., 1868, Bull., p. cv. 


(PI. 4°, fig. 6.) 


Parum elongata, læte viridi-ænea aut cyaneo-viridescens, corpore subtus 


(57) Clytrides d'Europe, etc. 405 


tenuiter albido-pubescens; capite saturate cæruleo, vertice punctulato ; 
fronte fere plana, rugulosa, foveis tribus triangulariter digestis instructa ; 
lLabro brunneo; antennis nigro-cæruleis, articulis quatuor basalibus inferne 
ferrugineis; prothorace nilido, sparsim minute punctulato, infra apicem 
modice impresso, supra convexo, lateribus rotundato, basi bisinuato brevi- 
terque lobato, angulis posticis brevioribus, oblusis modiceque reflexis ; 
scutello fere levi, apice truncato ; elytris ruguloso-punctatis, singulo ma- 
culis duabus læte aurantiacis (prima humerali transversa, altera apicis 
triangulari antice, extus emarginata) signatis. 


d. Cylindrico-dépressus, postice paulum aitenuatus ; capite magno ; epi- 
stomate dentibus æqualibus breviter tridentato; mandibulis validiusculis, 
exsertis, basi supra canaliculalis, apice forcipatis, ibique rufescentibus ; 
pedibus anticis elongatis, tibiis arcuatis. 


Long. 5-6 mill.; lat. 2 1/2-3 mill. 


©. Latior ; capite minore; fronte minus profunde 3-foveolata ; epistomate 
arcuatim emarginato ; prothorace densius punctulato, infra apicem pro- 
fundius impresso ; mandibulis pedibusque anticis brevioribus. 


Long. 4 1/2-5 1/2 mill.; lat. 2 3/4-3 1/3 mill. 


Cette jolie espèce, facile à reconnaître aux taches d’un jaune orangé qui 
ornent les élytres, provient d’Algérie, où elle a été rencontrée d’abord 
par M. Lejeune aux environs d'Oran, puis à Mostaganem par M. Pélissier. 


84, L. GUERINIT Bassi, Ann. Soc. ent. Fr., 1834, p. 472, pl. xi, fig. 8. — 
Lacord., Mon., p. 79. 


L. terminata Dej., Cat., éd. 3°, p. 42. 


Elongalula, supra paulum depressa, viridi-ænea interdum cærulescens, 
corpore subtus tenuiter albido-pubescens ; capite inter antennas modice cari- 
nato, vertice convexiusculo, punctulato; fronte fere plana, rugosa, punc- 
tata, foveis tribus triangulatim digestis instructa; labro nigro; antennis 
obscure violaceis, basi inferne rufescentibus; prothorace sparsim minutis- 
sime punctulato, supra parum convexo, lateribus utrinque obsolete im- 


106  Én, LeFÈvRE. (58) 


presso, margine laterali obtuse crenulato, basi vix bisinualo breviterque 
lobato, angulis posticis brevioribus, oblusis modiceque reflexis ; scutella 
fere Levi ; elytris ruguloso-punctatis, singulo macula læte aurantiaca com- 
inunt apicis triangulari antice, extus emarginata, ornatis, 


Sd. Subcylindricus, postice paulum atlenuatus; capite Mmagno; episto- 
mate breviter tridentato, dente medio minore : mandibulis validiusculis, 
valde exsertis, apice forcipatis, bast supra canaliculatis; pedibus anticis 
elongatis, tibiis modice arcuatis. 


Long. 4 1/2 5 mill,: lat, 2 1/2 mill, 


®. Paula lalior, capite minore; mandibulis, antennis pedibusque anticis 
brevioribus; epistomate breviter arcuatim emarginato. 


Long. 4 1/3-4 3/4 mill.; lat, 2 3/4 mill. 


Paraît spécial à la Sicile. 


30, L. TRIFOVEOLATA Desbrochers des Loges, Bull. Acad. d'Hippône, n° 2, 
1866, p. 42. — Fairm., Ann, Soc. ent. Fr., 1867, p. 412. 


Elongatula, supra paululum depressa, cyaneo-viridis aut viridi-ænea, 
corpore Subtus tenuiler albido-pubescens ; capite inter antennas nonnihil 
carinalo ; vertice convexiusculo, punctulato; fronte late evidenter depressa, 
rugoso-punctata, foveis tribus triangulatim digestis instructa ; labra 
nigro; antennis nigro-violaceis, articulis quatuor basalibus inferne rufes- 
centibus ; prothorace sparsim minutissime punclulato, supra parum con- 
vexo, lateribus leviter crenulato ibique rotundato, basi vix bisinuato, 
angulis posticis oblusis modiceque reflexis; scutello punctulato, apice 
rotundato ; elytris ruguloso-punctatis, immaculatis. 


d. Subcylindricus, postice paulum altenuatus; capite magno: episto- 
mate breviter quadratim emarginato, sinu obluse dentato; mändibulis 
validiusculis, exsertis, arcuatis, supra viæ canaliculatis ; pedibus anticis 
valde elongatis, tibits ejusdem paris arcuatis. 


Long. 5 8/4-6 4/2 mill.; lat. 2 1/2-8 mill. 


(59) Clytrides d'Europe, cle. RE 


. Latior ; capite minore; epistomate arcuatÿin tinpresso; mandibulis, 
ès pedibusque anticis brevioribus. 


Long, 4 1/2-5 mill.: lat, 2 4/2-3 mil 
D’Algérie. 


Cette espèce se distingue des Z, Lejeunei et Guerinii par ses élytres 
dépourvues de taches jaunes à l'extrémité; des Sibirica et Hordei par 
son front muni de trois petites fossettes disposées en triangle. 


M. Desbrochers des Loges m’a obligeamment communiqué le type qui 
lui a servi pour sa description. 


36, L, siBiricA Germar, Ins,, sp, nov., p. 545 (sub Clytra). — Dej., Cat., 
éd, 3°, p. 442, — Lacord., Mon., p. 78. 


Elongatula , nigro-cyanea interdum wirescens, corpore subtus parce 
albido-pubescens ; vertice punctulato; fronte rugosa, late sed parum pro- 
funde. impressa; labro testaceo ; antennis obscure violaceis, articulis tribus 
baseos inferne ferrugineis ; prothorace sparsim minute punctulato, infra 
apicem nonnihil transversim impresso, supra modice convexo, basi vix 
bisinuato breviterque lobato, angulis posticis prominulis, obtusis modice- 
que reflexis; scutello minute punctulato, apêge rotundato ; elytris sat grosse 
crebreque punctatis. 


d. Cylindricus, supra paululum depressus ; capite magno : epistomate 
breviter tridentato, dente medio breviore; mandibulis exsertis, supra 
canaliculatis, apiceque rubescentibus; pedibus anticis elongatis, femoribus 
ejusdem paris subius modice incrassatis. 


Long. 5-6 1/2 mill.; lat, 2-2 4/2 mill, 
Q. Gracilior ; capite minore; mandibulis pedibusque anticis brevio- 
ribus. 


Long. 4 1/2-6 mill.; lat, 4 4/2-2 mill, 


Dahourie (mus. Reiche); Sibérie (mus. Ballion). 


108 ÉD. LEFÈVRE. {60) 


37. L. HorDeï Fabr., Mant., I, p. 83. 61 (sub Cryptocephalus)., — Dei. 
Cat., éd. 8°, p. 442. — Lacord,, Mon., p. 80. 


Cryptocephalus Hordei Linné, Syst. nat., éd. Gmel., IV, p. 1708, 61. — 
Oliv., Encycl. méth. Ins., VI, p. 619, 57. 


Clytra Hordei Fabr., Suppl. ent. syst., p. 415, 34, — Oliv., Entom., VI, 
p.871, b9, pl. 2, fe. 98. 


Brevis, viridi-ænea aut cyanescens, corpore subtus parce albido-pubes- 
cens; capite nitide auralo vel cupreo, vertice punctulato; fronte rugosa, 
late satisque profunde impressa, inlerdum vix impressa, fere plana, sat 
grosse punctata ; labro brunneo vel obscure æneo; antennis nigro-violaceis, 
basi inferne rufescentibus ; prothorace undique minute punctlato, huc illuc 
impresso, supra convextusculo, lateribus rotundato, basi leviter bisinuato, 
angulis posticis brevioribus, subacutis, modiceque reflexis ; scutello punc- 
tulato, apice rotundato ; elytris confertim punctulatis, immaculatis. 


G. Cylindricus, postice paulum attenuatus ; capite magno, quadrato; 
epistomate profunde tridentato, dente medio latiore apice rotundato ibique 
obtuse reflexo ; mandibulis validiusculis, valde exsertis, modice arcuatis, 
basi supra parum canaliculatis ; pedibus anticis valde elongatis, femoribus 
ejusdem paris subtus incrassatis, tibiis arcuatis. 


Long. 3 1/2-5 mill.; lat 1 1/2-2 mill. 


©. Capite minore; fronte obsolete impressa; epistomate breviter arcua- 
tim emarginato; mandibulis pedibusque anticis brevioribus. 


Long. 3 3/4-4 4/2 mil: lat. 4 1/9-2 mill. 


Se trouve en Espagne, en Portugal, et plus communément en Algérie, 
où elle vit surtout sur les graminées. M. Rosenhauer l’a prise à Malaga 
sur des Chrysanthemum. 


Le mâle de cette espèce est bien reconnaissable à sa tête toujours d’une 
belle couleur dorée ou cuivreuse et à son épistome muni de trois dents 


(61) Clytrides d'Europe, etc. 409 


allongées, presque d’égale longueur êt dont la médiane est large, presque 
en spatule et un peu recourbée à l'extrémité. 


Quant à la femelle, elle ne peut être confondue qu'avec celle du érifo- 
veolata; mais elle s’en distingue facilement par sa taille toujours moindre 
et par son front presque plan et sans trace de fovéoles arrondies. 


Species invisæ et incertæ sedis. 


L, HISPANICA Dej., Cat., éd. 3°, p. 412. 


« Modice elongata, cyaneo-nitidula, subtus tenuiter albido-pubescens ; 
« antennis sat validis, obscure violaceis, basi inferne rufescentibus; fronte 
vage impressa; prothorace sat crebre evidenterque punctulato, parum 
« convexo, basi subrecte truncato, angulis posticis brevibus, obtusis, vix : 
reflexis ; elytris flavo-testaceis, confertim punctulatis, puncto majore 
humerali piceo. 


{ 


= 


L 


LOS 


Long. 2-2 17/3 lin.; lat. 4 4/5 lin. 


« d. Capite fere ut in femina, epistomate quadratim sut profunde emar- 
u ginato; mandibulis validiusculis, modice productis, margine lateralt 
supra alte elevato; pedibus anticis sat elongatis, femoribus ejusdem paris 

| modice incrassatis. 


ES 


a 


« Var. Humeris immaculatis. » 
(Lacord., Monogr., p. 74.) 


Voisine du /ongimana, cette espèce en serait très-distincte par la res- 
semblance qui existe entre les deux sexes. Elle a été découverte par Dejean 


en Espagne. 


L. Guiziani1 Lacord., Mon., p. 77. 


« Modice elongata, subdepressa, nigra, subtus tenuiter albido-pubescens, 
« oculis majoribus, prothorace obsolete punctulato, angulis posticis 


410 - . ÉD. LEFÈVRE. (62) 


« obtusis, vix prominulis; elytris sublilissime punctulatis, læte flavo- 
« luteis, singulo punctis duobus (altero humerali, altero majore pone 
« medium) nigris. 

Long, 2 472 lin.; lat. 4 lin. 


« &. Parallelus, capite parvo, inter oculos late minusque profunde exca- 
« vato ; epistomate vix emarginato,; mandibulis brevioribus , pedibus 
« anticis elongatis, femoribus ejusdem paris modice incrassatis, » 


| (Lacord., loc, cit,) 
Découverte en Espagne par M. Ghiliani. 


L. CHALYBEICORNIS Brullé, Exp. sc. de Morée, {. III, p. 268, 
pl. XLIV, fig. 5. 


« Véridis, metallico-nitida, subaurata, punctata; elytris pallide flavis, 
« dense et profunde punctatis; antennis cyanéo“virescentibus, basi cum 
« labro ét PIRIRES pariim flavidis, » 


Long. 9 mill: lat, 4 mill. 
l (Brullé, loc. cit.) 


Cetle espèce doit être voisine du pallidipennis. 


L. PUBICOLLIS Rosenh,, in Amitlicher Borichl uber die 23. Versammbung 
deutscher naturforsch und Aerzte in Nurnberg, p. 179. 


Je n’ai pu me procurer le mémoire où a été décrite cette espèce et suis 
par conséquent dans l'incertitude la plus complète sur la place qu’elle 
doit occuper, 


L, senicuLA Kraatz, Horæ Societ, entoim, Rossicæ, t. VIII, 1870, p. 29, 


« Elongata, late viridi-ænea, corpore sai dense albido-villoso, antenna- 
« rum basi, iibiisque anticis apice plerumque testaceis, capite thoraceque 
« ntidis, via punctulatis, hoc basi lateribusque albido-villoso, elytris 


(63) Clytrides d'Europe, etc. 414 


« pallide testaceis, subtiliter punctatis, singulo puncto humerali æneo- 
« piceo, n 


Long. 5-7 mill. 
(Kraatz, loc. cit.) 


Recueillie par M. Becker à Derbent et à Astrachan, 


Me parait voisine de la variété netidicollis de mon L, metallica. 


Genre 2°. Rfacrolenes, 


Dej., Cat,, éd. 3°, p. 443 (pro parte). — Lacord., Mon., p. 100. — 
Jacq. Duv., Gen. Coléopt. Europ., IV, p. 218. 


Étymologie : menpés, long : \üves, laine. 
Sexes dissemblables. 


d. Corps assez allongé, parallèle, très peu convexe, revêtu en dessous 
d’une pubescence blanche, villeuse, assez abondante. Tête petite, trigone, 
engagée dans le prothorax jusqu'aux yeux; épistome entamé par une 
faible échancrure demi-circulaire; mandibules assez robustes, très-peu 
saillantes; yeux grands, subarrondis, très-faiblement échancrés; palpes 
jaunâtres, noirâtres à l'extrémité; antennes (pl. 2, fig. 6) très-robustes, 
pectiniformes :-le premier article gros, ovalaire; le deuxième très-court, 
obconique ; le troisième de même forme, du double plus long; les suivants 
en triangle aigu et fortement transversaux. 

Prothorax assez grand, plus large que les élyires à la base, fortement 
cintré et coupé carrément à son bord antérieur, très-convexe sur le 
disque, fortement rabattu sur ses côtés antérieurs, droit et finement mar- 
giné à sa base, fortement arrondi sur les bords latéraux, puis se rétrécis- 
sant obliquement jusqu'aux angles postérieurs, qui sont irès-distincts et un 
peu relevés, 

Écusson médiocre, en triangle arrondi à son sommet. 


112 ÉD. LEFÈVRE. (64) 


Éiytres allongées, presque planes, très-finement pointillées, à dessin 
très-variable. 

Hanches antérieures subquadrangulaires, très-grosses et saillantes; les 
intermédiaires beaucoup plus petites, échancrées en dessous près de leur 
extrémité. 

Pattes antérieures excessivement allongées, leurs cuisses (pl. 2, fig. 9-10) 
un peu comprimées, droites sur la tranche dorsale, munies ou non en 
dessous, un peu avant leur extrémité, de deux fortes dents; leurs jambes 
assez robustes, fortement arquées et terminées en pointe courte; leurs 
tarses subcylindriques, à premier article plus long que les deux suivants 
réunis; pattes intermédiaires et postérieures à tarses plus couris, leur 
premier article de la longueur des deux suivants pris ensemble. 


© Corps oblong, un peu plus convexe ; tête, mandibules, antennes et 
pattes antérieures plus petites que chez le mâle ; prothorax plus court, plus 
cylindrique en dessus, avec ses angles postérieurs moins saillants. Le 
premier article de tous les tarses de la longueur des deux suivants réu- 
nis; une fossette assez grande et bien marquée sur le dernier segment de 
l'abdomen. 

Par la forme du prothorax, ce genre se rapproche des Labidostomis ; 
mais, outre la structure toute différente des antennes, il s’en éloigne encore 
par le premier article des tarses antérieurs des mâles, toujours d’un tiers 
plus long que les deux suivants réunis. | 


Des deux espèces qui le composent, l’une est répandue dans toute 
l'Europe australe, l’autre n’a encore été rencontrée qu’en Sicile. 


TABLEAU DICHOTOMIQUE DES ESPÈCES. 


1. d. Guisses antérieures munies en dessous avant leur extré- 
mité de deux dents dont l’externe est triangulaire et ob- 
tuse, et l’interne plus petite et spiniforme. — 4 Q. Écus- 
son très-lisse, brillant et slabre. . . . , .. 0e OPEN PePnR 


— 4. Cuisses antérieures inermes en dessous. — 4 $. Écusson 
finement ponctué, pubescent. . . . . . . . . . . + . .Bellient. 


(65) Clytrides d'Europe, ctc. 113 


4. M. RUFICOLLIS Fabr., Syst. ent., p.109, 17 (sub Cryptocephalus), 1775. 
— Küster, Käf. Europ, VII, 98. — Dej., Gat., éd. 3°, p. 443. — 
Lacord., Mon., p. 1400. — Jacq. Duv., Gen. Coléopt. Europ., IV, 
tab. 61, fig. 291. 


Cryptocephalus ruficollis Linné, Syst. nat., éd. Gmel., IV, p. 1705, 32 
(1788). 

Cryptocephalus 8-puncialus Panz., Naturi., tab. 4, fig. 22 

Clytra ruficollis Fabr., Suppl. ent. sysl., p. 114, 26. 


Clytra dentipes Oliv., Entom., VI, p. 857, 27, pl. 4, fig, 17, var. A spe- 
cimine typ. in mus. Chevrolat). 


Clytra 8-punctata Schneid., Magaz., p. 188, 


Macrolenes salicariæ Ménétr., Bull. de ue des Sc. de Saint-Pétersb., 
t. V. — Küster, Käf. Europ., VII, 99. 


Nigra, subtus pilis argenteo-sericeis sat dense obsita; ore, prothorace, 
elytris, pedibusque maxima ex parte fulvo-testaceis ; capite breviter villoso, 
inter oculos late satisque profunde depresso, vertice convexiusculo ; anten- 
nis validissimis, subpcctinatis, nigris, articulis tribus vel quatuor baseos 
fulvis ; prothorace levi; scutello nigro, nitido, levi, glabro, apice rotun- 
dato; elytris minutissine punctulatis, singulo punctis quatuor nigris 
(duobus basi, alteris infra medium sæpe conflucntibus) ornatis ; tarsis 
nigris. 


d. Longior, mandibulis validiusculis, parum cxsertis, arcuatis, fulvis, 
apice nigricantibus; epistomaic semi-circulariler emarginato, pedibus 
anticis longissimis, femoribus ejusdem paris sublus anle apicem biden- 
tatis ; tibiis valde arcuatis, apice breviter lateque mucronalis. 


Long. 4 4/2-7 mill.; lat. 2 1/2-3 1/4 mill. 


©, Minor, oblonga; mandibulis, antennis pedibusque anticis breviori- 
bus; tibiis anticis rectis; pedibus sæpe omnino fuscis. 


Long, 4-6 mill.; lat. 2-3 mill. 


Ulerque sexus variat elytris Vents 
(1872) 8 


11 ÉD. LEVÈVRE. (66) 


Répandue dans toute l’Europe méridionale et le nord de l'Afrique; 
remonte jusqu’au Piémont. Vit sur les jeunes chênes. (M. Bellier de la 
Chavignerie.) | 


Cette espèce est très-variable sous le rapport de la taille et du dessin 
des élytres; à l’état normal, celles-ci sont ornées chacune de quatre 
petites taches noires : deux à la base, dont l’une humérale, et deux post- 
médianes, très-souvent confluentes. Mais chacune de ces taches disparait, 
et l’on arrive insensiblement à rencontrer des exemplaires complétement 
immaculés; les individus qui n’ont qu'un point noir huméral sur chaque 
élytre sont généralement les plus communs. 


9, M. BELLIER: Reiche, Ann. Soc. ent de France, 1869, p. 785. 


Major, atro-picea, subtus pilis argenteo-sericeis sat dense obsila ; ore, 
prothoracc, elytris pedibusque maxima ex parte fulvo-testaceis ; capite seri- 
ceo-pubescente, ruguloso, inter oculos late satisque profunde depresso, ver- 
tice longitudinaliter obsolete sulcato ; antennis minus validis, subpectinatts, 
nigris, articulis quatuor vel quinque basalibus fulvis ; prothorace obsolete 
rugatulo ; scutello atro, punctulato, pilis argenteo-sericeis obsilo, apice 
rotundato ; elytris minutissime punctulatis, singulo punctis duobus nigris 
(uno humerali, altero infra medium versus suturam) ornatis ; larsis atro- 
piceis. 


d. Longior; mandibulis validiusculis, parum exsertis, arcuatis, fulvo- 
testaceis, apice nigricantibus ; epistomate brevissime arcuatim emarginato ; = 
pedibus anticis longissimis, femoribus ejusdem paris sublus ante apicem 
modice incrassatis, haud dentatis; tibiis valde arcuatis, apice breviter 
lateque mucronatts. 


Long. 7 4/2-9 mill.; lat. 3-3 1/2 mill. 
Variat elytris iminaculatis. 


©. Minor, oblongas mandibulis, antennis pedibusque anticis brevio- 
ribus ; tibiis ejusdcm paris haud arcuatis, 


Long. 6 1/2-7 milk, lat. 3-8 1/4 mill. 


(67) Clytrides d'Eurape, clc. 115 


Sicile (propriété de M. le prince de Belmonte, aux environs de Palerme, 
où elle a été découverte par M. Bellier de la Chavignerie). 


Cette espèee, très-voisine de la précédente, s’en distingue par sa taille 
plus forte, son vertex canaliculé, ses antennes moins robustes, son écus- 
son pubescent, finement ponctué, et surtout par les cuisses antérieures 
du mâle non dentées en dessous près de leur extrémité. Dans tous les 
exemplaires que j'ai vus, les élytres n’offrent, au maximum de coloration, 
qu'un petit point noir huméral sur chacune d'elles, accompagné d'un 
autre, de même couleur, situé au delà du milieu et plus près de la suture 
que du bord externe. Encore n'est-ce là que l’état particulier aux femelles, 
les mâles n'ayant que le point huméral, qui manque lui-même chez beau- 
coup d'individus. Tel qu’il est, ce dessin n’est certainement pas à l’état 
normal, et il doit y avoir des exemplaires plus colorés, présentant, comme 
chez le ruficollis type, quatre taches noires sur chacune des élytres. 


M. Reiche m'a obligeamment communiqué les exemplaires qui lui ont 
servi à établir l'espèce. 


Genre 3°, É'itubæa. 


Lacord., Monog., p. 144. — Jacq. Duv., Gen. Coléopt. Eur., IV, p. 219. 
MACROLENES (pars) Dej., Cat., éd. 3°, p. 443. 
Étymologie : ? titubo, chanceler. 


Sexes légèrement dissemblables. 


d. Corps massif, non métallique, le plus souvent cunéiforme, parfois 
cylindrico-conique, glabre en dessus sur le prothorax et les élvtres, revêtu 
en dessous et sur la tête d’une pubescence soyeuse argentée plus ou moins 
dense, 

Tête de forme et de grosseur variables, finement ponctuée-rugueuse, 
munie sous chaque œil d’une petile oreillette assez large et très-obtusce. 
Épistome de forme variable, Mandibules généralement peu saillantes, celle 


416 ÉD. LEFÈVRE. (68) 


de gauche plus longue que celle de droite, parfois de beaucoup et alors 
très-aiguë à son extrémité. Labre très-distinct. Yeux grands, allongés, 
plus ou moins saillants, faiblement échancrés. Antennes (pl. 2, fig. 7) 
plus ou moins robustes, à premier article gros, en massue arquée; les 
deux suivants subégaux, obconiques, plus ou moins allongés; le qua- 
trième et les suivants triangulaires-transversaux, plus ou moins larges et 
aigus. | 

Prothorax fortement transversal, plus où moins convexe, avec ses bords 
latéraux généralement arrondis dans leur partie inférieure et ses angles 
postérieurs obtus, parfois un peu relevés ; entre eux et le lobe médian, la 
base est plus ou moins distinctement impressionnée. Il est ordinairement 
d’un fauve vif, avec ou sans taches noires sur le disque, parfois, mais 
rarement, entièrement noir. 

Écusson assez grand, en triangle curviligne, arrondi ou tronqué à son 
sommet. 

Élytres plus ou moins distinctement sinuées sur les côtés dans leur 
milieu, puis un peu rétrécies en arrière, ordinairement d’un fauve plus 
clair que celui du prothorax, avec trois, quatre ou cinq taches noires 
ponctiformes sur chacune d'elles. 

Pattes antérieures beaucoup plus allongées que les autres; leurs hanches 
cylindriques, très-saillantes; leurs jambes arquées ; leurs tarses ordinaire- 
ment assez robustes, de forme variable, à premier article toujours au 
moins aussi long ou plus long que les deux suivants pris ensemble. 


Q. Corps le plus souvent ovale-oblong et plus convexe que celui du 
mâle. Tête plus petite; mandibules très-courtes, subégales; antennes 
moins robustes; prothorax un peu plus court et plus défléchi antérieure- 
ment sur les côtés, ce qui le fait paraître presque conique, avec ses angles 
postérieurs très-obtus, nullement relevés. Pattes plus courtes, subégales, 
avec les jambes droites et les tarses subégaux, à premier article aussi long 
que les deux suivants pris ensemble. Une fossette assez grande, plus ou 
moins profonde et souvent mal limitée, se voit sur le dernier segment 
abdominal. 

Ce genre, élabli par Lacordaire pour certaines espèces de Olytra qui 
avaient été placées par Dejean dans le genre Macrolenes, n’a de rapport 
qu'avec le genre Lachnæa, dont il est exirèmement voisin, mais dont il 
diffère essentiellement par le faciès général et le système de coloration. 


Les espèces qui le composent sont propres à la faune méditerranéenne. 


(69) Clytrides d'Europe, etc. +7 


TABLEAU DICHOTOMIQUE DES ESPÈCES, 


1. Élytres légèrement sinuées sur les côtés dans leur mi- 


lieu. — 4. Corps cylindrique, légèrement atténué 
CR ARTIÉFEn 2 arte aie te 2h 


CE s CNT NC s —_o 


— Élytres assez fortement sinuées sur les côtés dans leur 
milieu. — 4, Corps plus ou moins cunéiforme, . . 5. 


2. Prothorax noir avec une légère bordure d’un fauve fu- 


IE FEU SAP ET ENERAET ERSE RC EE PEAR es TE 


— Prothorax d’un rouge fauve avec 3 où 5 points noirs 
SHPIe ISQUE A A AS A AN ar diéene 


— Prothorax fauve sans points noirs sur le disque, . . . 8. 


3. Pattes entièrement noires. .. .. . ......... sexmaculata 


— Tibias d’un fauve jaunâtre ou rougeâtre ; tarses noirs. 4. 


L. Cuisses d’un fauve jaune clair avec les genoux noirs. . macropus. 


— Cuisses d’un fauve rougeâtre avec la trance dorsale 
CLICS SERONX ROIS TS SE SC LA CUIR TU: 


var. fulvipes. 


5, Premier articie des tarses antérieurs de la longueur 
, . L 
des deux suivants pris ensemble . . . . . . . . .. 6. 


— Premier article des tarses antérieurs du double au 
moins plus long que les deux suivants pris ensem- 


Die 4 AR Ras PE RUE di ST MES caS SnunEcRres 


6 Partesd'on fauve JAUNAtres 007 he es NORME 


= PALES MOESASUE SN A M NUT DNTEE  MN VEUT 


7. Élytres à peine visiblement ponctuées. . . . . . . . . Perrisi 


— Élytres lrès-visiblement poncluées. . . ........ 8. 


8. Écusson entièrement noir : . . .. 4... . 2. L. . fiitarsis. 


— Écusson entièrement fauve, ou noir à la base et fauve 
à l'extrémité L2 L2 L1 L] L] L] L L L] L L L L LL L] L L L] L ° 9. 


148 


9; 


ru 
>) 


ÉD, LÉFÉYPE, 


Taille assez forte (7-8 mill.). Points de la base des 
élytres disposés sur une ligne oblique, Dessous du 
corps plus ou moins varié de fauve et de noir . . 


Taille plus petite (4-5 miil.). Points Ge la base des 
élytres disposés sur une ligne droite. Dessous du 
corps entièrement noir sauf quelquelois le dernier 
segment de l'abdomen qui est fauve. : . ,. .., 

Élytres d’un rouge sanguin foncé. . . . . . . . . .. 


Élytres d’un fauve jaunàtre pius ou moins clair. . . . 


_Épistome largement échancré en triangle ; prothorax 


à peine marginé sur les côtés,.qui sont régulière 
ment arrondis. — &. Cinq taches noires sur le 
DEOLHOTAX 2 2120008 NASA PAM ARS 


Épistome légèrement échancré en demi-cercle; pro- 
thorax assez fortement marginé sur les côtés, qui 
sont d’abord droits en avant, puis arrondis obli- 
ment en arrière. — S. Prothorax entièrement noir. 


var. 


Épislome coupé carrément sur les côiés, arrondi en 
avant et iégèrement échancré dans son milieu. . . 
Épistome légèrement échancré en triangle ou en 
TéMIECERCIE EMMA TRE ENS ae EN SE 


Prothorax fauve, avec ou sans taches ou bande noires, 
Prothorax enlièrefient noir, & 24 54 so 68 4. 
Prothorax de la largeur des élytres à la base, assez 


fortement marginé Sur les côtés, qui sont droits 
en avant puis arrondis obliquement en arrière . . 
Prothorax un peu plus large que les élytres à la base, 
à peine margiré sur les côtés, qui sont régulière- 
HE T AEONUS 7.) MEN PANETE Le ONE 


5. Prothorax sans points ni bande noirs. Élylres ayant 


chacune quatre taches noires disposées sur deux 
rangées obliques, l’une près de la base, l’autre sous 
1e MALE NS AE Heu dE ee GA el da td rue 


(70) 


arabica. 


nigrivéntris. 


13-punctata. 


6-punctata. 
dispar. 


Paykulli, 


43. 
4, 


8-signata. 


G-punctata. 


laticollis. 


(74) Clytrides d'Europe, elc. 119 


— Prôüthorat noir, entouré sur les côlés et le long du 
bord antérieur d'une assez large bordure d’un 
fauve vif. Élytres traversées sous leur milieu par 
une large bande noire commune et ayant en outre, 
sur chacune d'elles, deux taches de même couleur, 
lune humérale, l’autre près de la suture et un 
.beu eh ärrière de la précédeñtes . . .: « 4 . à : « Olivieri 


Division I'°, — Élytres légèrement sinuées sur les côtés dans leur milieu. 


— d. Corps cylindrique, légèrement atlénué en arrière. 


4. T. ILLIGERI Lacord., Mon., p. 142. 


(PI. 2, fig. 1°.) 


Nigra, sublus pilis argenteo-sericeis sut dense vestita ; capite inter oculos 
iransversim impresso thique ruguloso, pube tenui albida certo situ obsito; 
vertice punctulato atque longitudinaliter obsolete canaliculato; antennis 
nigris, articulo primo tantum inferne, 2-3 sequentibus omnino, fulvis ; pro- 
thorace nigro, anguste flavo-limbato, levissimo, nonnullis tantum punctis 
minutissimis judta basin transversim adsperso, lateribus marginato, basi 
utrinque sulcato breviterque lobato, angulis poslicis subrotundalis, fere 
distinctis, haud elevatis ; scutello lato, nigro, levi, basi valde transversim 
ümpresso, in medio disci convexo, apice subrotundato ; elytris lateribus 
subsulcatis, læte flavo-luteis, irregulariter subserialim minute punctu- 
latis, singulo punctis tribus nigris (uno humerali majore, duobusque 
alleris infra medium transversim digestis, quorum eæteriore minore) 
signatis ; pedibus nigris ; ultimo tarsorum articulo apice rubescente. 


d. Elongatus, cylindricus, postice magis minusve attenuatus : capite 
majore, triangulare; mandibulis prominulis, forcipatis, nigris, apice 
rubescentibus, sinistra majore ; antennis robustis, prothoracis basin attin- 
gentibus; prothorace subcylindrico, antice nonnthil allénualo ; pedibus 
anticis longissimis. 


Long. 10-13 mill.; lat. 4 3/4-5 4/2 mill. 


1920 ÉD, LEFÈVRE. (72) 


$. Minus elongata, oblonga; capite minore ; mandibulis antennisque 
valde brevioribus ; prothorace antice valde altenuato, breviter obconico; 
pedibus anticis vix elongatis. 


Long. 11-12 1/2 mill.; lat. 5 mill, 


D’Algérie, principalement des environs d'Alger et de Blidah (mus. Javet, 
de Marseul, E. Allard, Ch. Brisout de Barneville); Marghnia (province 
d'Oran) (mus. Sédillot). 


J'en ai vu une vingtaine d'exemplaires. 


Les points noirs postmédians des élytres m'ont paru constants et sont 
seulement sujets à devenir très-petits et égaux. 


La couleur noire du prothorax distingue cette belle espèce des trois 
suivantes. 


2. ‘F. parviCcEPs Lacord., Mon., p. 148 


Nigra, sublus pilis albidis prostralis vestita ; capite suboblongo, rugu- 
loso, inter oculos nonnihil depresso; vertice convexo, obsolele confertim 
punclulato, pube albida erecta obsito; episiomate modice triangulariter 
emarginato ; labro nigro; mandibulis nigris, articulis 1-8 baseos fulvis; 
prothorace nitido, levé, salurate fulvo, punctis quinque nigris (tribus in 
medio disci triangularitler digestis, duobus utrinque ad laïera) insignito; 
scutello nigro, levi, modice convexo, apice rotundato: elytris fulvis, sub- 
nitidis, inordinate lineatin punctulatlis, singulo punctis tribus nigris 
(uno humerali majore, duobusque infra medium transversim digestis, 
quorum exteriore minore) ornatis; pedibus nigris. 


d. Modice elongatus. subcylindricus ; capite mediocri fere ut in fœmina; 
prothorace convexiusculo, apice lateribus valde deflexo, basi late bisi- 
nuato, totidem impresso ibique nonnullis punctis minutissimis transversim 
adsperso, angulis poslicis rotundatis, haud elevatis ; pedibus anticis lon- 
gissimis. 


Long. 9 3/4-12 mill.: lat. 4 4/9-5 mill. 


P. Oblongo-cylindrica, paulo latior ; capite vix minore; prothorace bre- 
viler obconico; pedibus anticis brevioribus. 


Long. 9-11 mill,; lat. 5-5 1/2, mill. 


(73) Clytrides d'Europe, etc. 1914 


LI 
Var. Prothorace in medio disci punctis tanlum duobus nigris notato. 


Var. Elytris puncio tantum humerali nigro ornatis. 


D’Algérie : Mostaganem (mus, Reiche), Alger (mus. Chevrolat), Tlemcen 
(mus, Sédillot). 


Se distingue des 6-maculata et macropus par les points noirs qui 
existent sur le prothorax et qu’on n’observe jamais chez ces deux der- 
nières espèces. 


Ces points sont très-variables : dans les exemplaires que j'ai pris pour 
type, ils sont au nombre de cinq, dont trois disposés en triangle renversé 
sur le milieu du disque et deux autres placés de chaque côté près des 
bords latéraux. Ces deux derniers disparaissent d’abord, puis c’est celui 
situé au sommet du triangle qui manque et il n’en reste plus que deux 
placés sur une ligne transversale et écartés. C’est sur un exemplaire ainsi 
conformé que Lacordaire a créé l'espèce. Ces deux derniers points sont, 
dans quelques exemplaires, réunis par une petite tache transversale 
arquée et fuligineuse. 


Quant à la variation que subit le dessin des élytres, elle consiste seule- 
ment en ce que les deux points posimédians disparaissent et qù’il ne 
reste plus alors que le point huméral que je n’ai pas vu manquer, du 
moins dans les exemplaires qui me sont passés sous les yeux. 


8. T. SEXMACULATA Fabr., Sp. Ins., I, p. 138, 2 (sub Cryptocepha'15), — 
Lacord., Mon., p. 148. 


Clytra sexmaculata Fabr., Suppl. Entom. syst., p. 110, 3.—Oliv., Entom., 
VI, p. 855, 23. 


Macrolenes sexmaculata Dej., Cat., éd. 3°, p. 443. 


LA 


Nigra, subtus pilis albidis prostratis vestita : capite elongato, vertice 
obsolete confertim punctulato, pube albida erecta obsito ; fronte rugulosa ; 
epistomale modice triangulariter emarginato ; labro nigro; mandibulis 
nigris, apice obscure rubescentibus, sinistra validiore; antennis nigris, 
articulis 1-3 basalibus fulvis; prothorace fulvo, nitido, levi ; scutello 
nigro, intra basin impresso, ibique minutissime pgunctulato, dein modice 


499 | ÉD. LEFÈVRE. | (74) 
convèæo, Levi, apice acuto ? elytris fulvis, inordinate lineatim punctulatis, 
singulo punctis tribus nigris (uno humerali, duobus infra medium trans- 
versim digestis quorumque exteriore minore) ornatis; pedibus nigris. 


d. Magis minusve elongatus, postice sæpius atténuatus, interduüm om- 
nino parallelus ; capite magno, inter oculos transversim evidenter sul- 
calo, ulrinque macula obscure fulva prope antennarum basin instructo; 
verlice nflato ; prothorace modice convexo, antice late deflexo, lateribus 
valde rotundato, bas btimipresso, angulis posticis obtusis nonnthilque ele- 
vatis ; pedibus anticis elongatis, tibiis ejusdem paris arcuatis. 


Long. 9-13 mill.; lat, 4-4 4/2 mill 


©, Oblongo-ovata, interdum parallela, subdepressa; capite minore, inter 
oculos obsolete transversim sulcato, utringue macula obscure fulva prope 
antennarum basin nunquam instructo ; vertice modice convexo ; prothorace 
breviter obconico, angulis posticis haud elevatis ; pedibus anticis brevio- 
rious. 
Long, 8-41 mill.; lat. 3 1/2-/4 mill. 


Uterque srœus variat elytris immaculatis. 


Répandu dans toute l’Europe méridionale; midi de la France, Espagne, 
Portugal, Algérie, Perse, Transylvanie, Russie méridionale , Asie-Mi- 
neure, efc. 

J'en ai vu un grand nombre d'exemplaires provenant de ces divers 


pays. 


Cette espèce varie beaucoup sous le rapport de ia taille, de la forme et 
du dessin des élytres : chez les mâles, certains (généralement les plus 
grands) sont plus ou moins rétrécis en arrière à partir des épaules et 
paraissent obconiques; d’autres, au contraire, des deux tiers au moins 
plus petits, ont les élytres parfaitement parallèles, ce qui les fait paraître 
subcylindriques. Les femelles varient autant que les mâles sous le rapport 
de la taille ; quant à la forme, elles sont le plus souvent régulièrement 
ovale-oblongüés ét très-convexes ; mais quelquefois, Surtout dans les exem- 
plaires de petile taille, cllés perdent un peu de leur forme ovaläire et 
convexe pour devenir simplement subcylindriques et souvent même un 
peu déprimées en dessus. 

À leur maximum de coloration, les élylres sont ornées Chacune de rois 


(75) Glytrides d'Europe, cle. 193 


points noirs, dont un gros placé sur l'épaule ei deux aulres situés sous 
leur milieu sur une ligne transversale : l’interne est gros et arrondi, 
l'externe beaucoup plus petit. Mais ce dernier n’a rien de Constant : les 
points deviennent d’abord plus pelits et égaux entre eux; puis le point 
externe postmédian disparaît le premier (ce qui n'est pas rare) et ne tarde 
pas à être suivi par l’interne. Il ne reste plus alors que le point huméral 
qui, finissant lui-même par s’effacer, conduit naturellement à la variété à 
élytres immaculées. 


Var. fulvipes. 


Antennaruïn basi, prothorace, elytris tibiisque saturate fulvis ; coxarum 
apice, genubus, femorum segmento dorsali, tursisque nigris. 


Cette variété est établie sur plusieurs individus rapportés de Jérusalem 
par M. de la Brûlerie et dont j'ai retrouvé un exemplaire dans la collec- 
tion de M. Javet, provenant des environs de Beyrouth. Ils sont de la taille 
des grands exemplaires typiques et de la même forme, c'est-à-dire sub- 
cylindriques, allongés et notablement rétrécis en arrière. La couleur seule 
des pattes est différente : elles sont d’un fauve rougeâtre semblable à 
celui du prothorax, à l'exception toutefois de l’extrémité des hanches 
antérieures, des genoux, de la tranche dorsale des cuisses et des tarses 
qui sont noirs, 


Cette variété est fort remarquable en ce qu’elle relie en quelque sorte 
l'espèce actuelle au T. macropus et tendrait à prouver que cette dernière 
espèce n’est elle-même qu'une variété du 6-mraculata. 


Je ne dois pas d’ailleurs dissimuler que j'ai des doutes très-prononcés 
sur la légitimité des quatre espèces de cette seclion. N'y aurait-il pas lieu, 
en effet, de les considérer comme des modifications d’un seul et même 
iype ? modifications qui suivraient la marche descendante que voici : 
Illigeri, maximum de coloration; parviceps;, 6-maculata et macropus, 
ces deux dernières reliées entre elles par la variété fulvuipes. Il y a là, je 
crois, une question importante à étudier, mais qu’il ne sera possible d’élu- 
cider que lorsqu'on aura uné connaissance exacte des mœurs et des pre- 
miers états de ces insectes. 


19h ÉD. LEFÈVRE. (76) 


h. T, MACROPUS Illig., in Wiedem. Arch., Heft. II, p. 128, 22 (sub Clytru). 


— Lacord., Mon., p. 146. — Jacq. Duv., Gen. Coléopt. d'Europe, 
IV, tab. 62, fig. 292. 


Clytra macropus Oliv., Ent., VI, p. 845, pl. 1, fig. 5. 
Clytra macropa Ahrens (Germar), Fauna Ins. Europ., I, 11. 
Clytra grandipes Foersberg, Nov. Act. Ups, VIIT, p. 262 (ex Lacord.) 


Macrolenes macropus Küster, Käf. Europ., XIII, 93. —: Dej., Gat., éd. 3°, 
p. LAS. 


Nigra, subtus pilis albidis tenuiter vestita ; capile elongato, inter oculos 
evidenter impresso ibique transversim sulcato et ruguloso; vertice obsolete 
confertim punctulato, pube albida erecta obsito ; epistomate modice trian- 
gulariter emarginato; labro piceo, antice tenuiter fulvo-marginato; man- 
dibulis nigris, articulis 1-h basalibus læte fulvis ; prothorace læle fulvo, 
nitido, levissimo ; scutello nigro, levi, apice rotundato; elytris læte fulvis, 
pallidioribus, obsolete sublincatim punctulatis, singulo punctis tribus (uno 
humerali, duabus infra medium transversim digestis sæpeque confluen- 
tibus) ornatis. 


d. Magis, minusve elongatus, subcylindricus, postice nonnihil atte- 
nuatus, interdum omnino parallelus ; prothorace subparallelo, modice 
convexo , basi leviter bisinuato totidemque impresso, angulis posticis 
rotundatis, haud elevatis ; coxis, femoribus (genubus exceptis) tibiisque 
læle fulvis; pedibus anticis longissimis, tibiis ejusdem paris arcuatis, 
apice fere mucronalis ; tarsis nigricantibus. 


Long. 6-10 mill.; lat. 2 1/2-/4 mill, 
®. Oblongo-cylindrica, interdum parallela, subdepressa, capite minore; 
prothorace breviter obconico; pedibus brevioribus, anticis vix elongatis ; 


femoribus tarsisque nigricantibus, tibiis læte fulvis. 


Long. 5 4/2-9 mill.; lat. 2 3/4-4 1/2 mill. 


Midi de la France, Espagne, Autriche, Hongrie, Transylvanie, Perse, 
Russie méridionale, Syrie. 


(77) Clytrides d'Europe, etc. 495 
J'ai vu un exemplaire type de Lacordaire dans les cartons de M. Reiche, 


Cette espèce, voisine de la précédente, varie autant qu’elle sous le rap- 
port de la taille, de la forme, du dessin des élytres, et les différences qui 
l'en distinguent portent sur les points suivants : 


Sa couleur est d’un fauve beaucoup plus clair sur le prothorax et sur- 
tout sur les élytres; les quatre premiers articles des antennes et les 
pattes sont de la même couleur, à l'exception des genous sur une très- 
faible étendue et des tarses, qui sont d’un brun noirâtre. Le prothorax, 
arrondi moins cbliquement en arrière, a ses angles antérieurs moins large- 
ment rabattus et les postérieurs à peine visiblement relevés; l’écusson est 
largement arrondi à son sommet; enfin les élytres ont chacune, outre un 
gros point huméral d’un brun noirâtre, deux autres points de même cou- 
leur et postmédians, dont l’externe est beaucoup plus petit que l'interne; 
ces deux derniers points sont le plus souvent accolés ensemble et figurent 
ainsi une tache transversale qui arrive très-près de la suture et du bord 
externe. Mais, de même que chez le G-maculata, ce dessin n’a rien de 
constant, et, par suite de la disparition de l’un ou de l’autre des points, 
on arrive à rencontrer des exemplaires à élytres complétement imma- 
culées. 


Division IL. — Élytres assez fortement sinuées sur Les côtés dans leur 
milieu. — &. Corps plus ou moins cunéiforme. 


% Premier article des larses antérieurs de la longueur des deux 
suivants réunis. 


5. T. SEXPUNCTATA Oliv., Entom., VI, p. 852, 49, ® (sub Clytra). — 
Lacord., Mon., p. 150. 


Clytra biguttata Oliv., entom., VI, p. 852, 19, &. 

Clytra novempunctata L. Dufour, Ann. gén. Sc. phys., VI, p. 809, 2, $. 

Clytra maculicollis Brullé, Expéd. Morée, LI, p. 267, 530, pl. xLIv, 
fig. 4, var. 

Macrolenes sexpunctata Dej., Cat., éd. 3°, p. 443. 


? Clytra umbellatarum Oliv., Entom., VI, p. 847, 9, pl. 4,.fig. 7, var. 


126 ÉD. LEFÈVRE. (78) 


Nigra, modice elongata, postice sat fortiler atlenuata, sublus cum 
capite pilis albido-sericeis tenuiter obsita; capite mediocri, leviter rugu- 
loso-punctato, inter oculos vage depresso; vertice convexætusculo, longilu- 
dinaliter obsolete sulcato: epistomate leviter arcuatim emarginato; labro, 
mandibulis, antennisque nigris, his prothoracis basin attingentibus, arti- 
culis 2-h basalibus fulvis;s prothorace nilido, subcylindrico, sparsim 
punclulato, antice attenuato, sat-fortiter marginato, lateribus antice recto, 
dein oblique rotundato, basi bisinuato brevissimeque lobato, angulis pos- 
ticis obtusis, viæ elevatis; scutello nigro, intra basin émpresso ibique 
minutissime punctulato, dein incurvato, levi, apiceque rotundato ; elylris 
flavo-luteis, sat crebre punctulatis, singulo punctis quatuor nigris (uno 
humerali, duobus infra prope suturam, quarto minuto submarginali) 
ornatis; pedibus nigris. 


& Modice conveæus ; prothorace nigro, antice fascia fulva transverse, 
magis minusve interrupta, Signato; pedibus anticis clongatis. 


Long. 6-9 mill.; lat. 2 3/4-4 mill. 


©. Magis convexe ; cupite minore ; prothorace inagis antice atlenuato, 
læte fulvo, punctis tribus nigris triangulariter digestis insignito ; pedibus 
brevioribus, subæqualibus. 


Long. 6-8 1/2 mill.; lat. 2 3/4-8 3/4 mill. 


Midi de la France, Espagne, Italie, Algérie, Sicile, Morée. 
se prend le plus ordinairement sur les chênes. 


Les deux sexes de cette espèce diffèrent constamment entre eux sous 
le rapport de la couleur du prothorax. Chez le mâle, cet organe est noir, 
avec une large bande fauve parallèle au bord antérieur, plus ou moins 
déchirée, et qui parfois même est divisée en {rois taches. Dans la fémelie, 
au contraire, le prothorax est entièrement d’un fauve un peu plus vif que 
celui des élytres, avec trois très-petits points noirs, dont deux sur le 
disque, placés sur une ligne transversale, et le troisième basilaire et 
médian. Ces points n’ont rien de constant, et il n’est pas rare de trouver 
des individus chez lesquels ils manquent complétement. 

Quant au dessin des élytres, il est constant, sauf en ce qui concerne Îe 
point submarginal, qui devient extrêmement pelit, mais dont il reste 
presque toujours quelque trace. 


(79) Clylrides d'Europe, elc. 127 


Var. dispar. 


Titubæa dispar Lacord., Mon., p. 152. 
Coptocephala dispar Lucas, Revue Zool., 193, 5 (1845). 
Macrolenes dispar Deji., Cat., éd. 3°, p. 443. 


Elytris rufo-sanguineis. 
d. Prothorace nigro. 


®. Prothorace rufo, maculis plurümis vel punciis tribus nigris 1n- 
signila. 


Gelte variété, que la plupart des auteurs ont élevée au rang d'espèce, 
ne diffère du type qu’en ce que les élytres sont d’un brun rouge sanguin 
vif et que le prothorax chez les mâles est entièrement noir. 


Chez ces derniers, le dessin des élytres varie beaucoup et est rarement 
à l’état normal : aussi rencontre-t-on un grand nombre d'individus chez 
lesquels tous les points noirs ont disparu, sauf le point huméral qui, bien 
que beaucoup plus constant, finit néanmoins par disparaître à son tour. 

Cette variété paraît se rencontrer plus spécialement en Corse, eñ Sar- 
daigne, en Sicile et en Algérie; je ne l'ai pas vue du midi de la France, 
ni de l'Espagne. D’après M. Bellier de la Chavignerie, qui en a capturé 
un grand nombre d'individus en Corse et en Sicile, elle vivrait exclusive- 
ment sur les Tamarix, tandis que le 6-punctata type, se prendrait tou- 
jonrs sur les chênes et les plantes basses, même dans les localités où les 
Tamarix abondent. Cette observation importante serait peut-être de nature 
à faire considérer cette variété comme une espèce distincte, comme Font 
fait MM. Lucas, Dejean et Lacordaire. A ne considérer que le mâle, cette 
assertion aurait chance d’être accueillie favorablement, car leur faciès 
toujours plus robuste, leur forme plus large et les couleurs différentes du 
prothorax et des élytres, seraient des caractères suffisants pour les distin- 
guer; mais quand on a sous les yeux un certain nombre de femelles, on 
est plutôt porté pour la réunion, car on arrive par des transilions insen- 
sibles à ne plus avoir comme caractère distinctif que la couleur un peu 
plus foncée des élyires, caractère de bien mince valeur, et l’on rencontre 
des individus de ce sexe qu'il est extrêmement dificile, sinon même 
impossible, de rapporter sûrement à l’une ou à l’autre des deux espèces. 
En présence de ces faits si contradictoires, je n’ai pas cru devoir trancher 
la question et j'ai la conviction qu’elle ne pourra l’être sûrement que par 
la connaissance exacte des mœurs et des premiers étals. 


198 ÉD. LEFÈVRE. (80) 


6. T. PAYKuULLI Lacord., Mon,, p. 161. 


(PL 2, fig. 4.) 


Modice elongata, nigra, subtus pilis argentco-sericeis tenuiter vestita ; 
capile parum elongato, suborbiculare, undique lenuiter ruguloso-punctato, 
inter oculos vage transversim impresso; vertice convexiusculo, pube tenui 
albida obsito ; labro, mandibulis antennisque nigris, his prothoracis basin 
attingentibus, articulis 3-4 basalibus fulvis ; prothorace læte fulvo, sub- 
cylindrico, undique obsoletissime punctulato, lateribus oblique rotundato, 
basi leviter bisinuato totidemque vage tmpresso, angulis posticis obtusis, 
haud elevatis; scutello elongato, confertim punctulato, pilis nonnullis 
minutis obducto, basi nigro, apice fulvo ibique rotundato; elytris dilutius 
fulvis, confluenter punctulatis, singulo quinque punctis majoribus nigris 
(quorum quatuor bifariam et oblique digeslis, quinto ante apicem et versus 
suturam) ornatis ; pedibus nigris. 


&. Subparallelus, postice nonnthil alienuatus, parum convexus ; episto- 
mate declivi, antice rotundato, in medio leviter emarginato; mandibulis 
modice exsertis, sinistra longiore, arcuata, apiceque acutissima; pedibus 
anticis elongalis. 


Long. 7-8 4/3-mill.; lat. 3 1/2-4 mill 


©. Oblongo-parallela ; epistomate arcuatim emarginalo ; capite minore; 
mandibulis pedibusque anticris brevioribus, illis subæqualibus. 


Long. 6 14/2-8 mill.; lat, 3 4/4-8 8/4 miH. 


Algérie (mus. de Marseul). 


Variat punclis tantum quatuor in singulo elytro nigris. 


Cette belle espèce se reconnait au dessin des élytres, qui sont ornées 
chacune de cinq taches noires, dent les quatre premières sont disposées 
sur deux lignes obliques, l'une près de la base, l’autre au-dessous du 
milieu ; la cinquième, arrondie et plus petite, est placée vers l'extrémité 
dans le voisinage de la suture. Getle dernière seule est sujette à dispa- 


(81) Clytrides d'Europe, etc. 129 


raître. Ces taches ont une forme particulière : l’externe de la première 
rangée est arrondie et placée sensiblement au-dessous du calus huméral; 
l'interne, plus allongée, est oblique; l’externe du deuxième rang est 
petite, arrondie ; l’interne, beaucoup plus grande, est transversale et s’ap- 
proche très-près de la suture, mais sans la toucher. 


Var. — fasciata. 


Capite pedibusque læte fulvis, illo inter oculos fuscia lata nigra tr'ans- 
versim insignito. 


La tête est d’un fauve clair, sauf une large bande noire transversale qui 
occupe toute sa partie postérieure jusqu’au niveau des antennes; les tibias 
et les tarses sont fauves et les cuisses plus ou moins variées de fauve et 
de noir. 

Cette variété est fort remarquable; mais comme rien n’est changé dans 
la forme des organes essentiels, je ne pense pas qu’il y ait lieu de l’élever 
au rang d'espèce. 


Elle provient également d’Algérie, 


7. T. TREDECIMPUNCGTATA Deshbrochers des Loges, in Abeille, 4870, p. 128. 
(PI, 2% fig, D) 


Modice elonguta, nigra, subtus cum capite pilis albido-sericeis obsita ; 
capile parum elongato, subquadrato, leviter ruguioso-punclalo, inter oculos 
obsolete sinuatim sulcato; vertice convexo, in inedio disci nonnihil 
depresso ; labro, mandibulis antennisque nigris, his prothoracis basin 
nonnihil superantibus, articulis 2-3 basalibus obscure fulvis; prothorace 
nilido, saturate fulvo, sparsim vage punctulato, maculis quinque nigris 
insignito, brevt, lateribus modice rotundato, basi leviler bisinualo, toti- 
demque nonnihil impresso, vix lobato, angulis posticis obtusis, haud cle- 
vatis; scutello nigro, intra basin late impresso, ibique punctulato, dein 
pone medium incurvato, levissimo, apice subrotundato; elytris fulvo- 
luteis, interdum rufo-sanguineis, confluenter punclulalis, singulo punclis 
quatuor majoribus nigris (uno humcrali, duobus prope suluram, quarto 
submarginali) ornatis ; pedibus nigris. 

(1872) 9 


130 ÉD. LEFÈVRE. (82) 


&. Modice convexæus, postice sat fortiter altenuatus; capite majore ; 
epistomate declivi, late triangulariter emarginato; mandibulis validés, 
parum exsertis, forcipatis, subæqualibus ; pedibus elongatis, anticis lon- 
gissimis. 

Long, 7 4/2-8 4/2 mill.; lat, 3 3/4-4 mill. 

@. Invisa. 


Algérie (mus. Desbrochers des Loges). 

La forme de la tête, l’échancrure de l’épistome, la structure de l’écusson 
et le dessin du prothorax distinguent nettement cetie espèce des deux 
précédentes. 

J'ai vu le type, que M. Desbrochers des Loges a bien voulu me commu- 
niquer. 


8. T. ocrosienaTA Fabr., Syst. Eleut., II, p. 36 (sub Clytra). — 
: Lacord., Mon., p. 155, 


Nigra, satis elongata, postice nonnthil attenuata, interdum parallela ; 
corpore sublus, capiteque supra, modice albido-pubescens; capite mediocri ; 
vertice punctulato; fronte inter oculos late sed parum profunde ümpressa, 
ibique sat forliter rugulosa; epistomate apice arcualim emarginato; labro 
nigro; antennis nigris, articulis tribus vel quatuor baseos rufescentibus, 
primo macula nigra superne signato; prothorace nigro, nitido, sparsim 
sat fortiter punctalo, supra convexo, lateribus rotundato, basi leviter 
bisinuuto, utrinque oblique sat profunde impresso, angulis posticis rotun- 
datis, haud elevatiss scutello nigro, elongato, intra basin punctulato, 
pilisque nonnullis albidis obducto, dein incurvato, levi, apice truncuto; 
elytris flavo-testaceis, vel rufis, nitidulis, sat crebre punctulatis, singulo 
punclis quatuor nigris (duobus anticis tolidemque pone medium oblique 
digestis) ornatis; pedibus nigris, 


d. Mandibulis validis, arcuatis, paru exsertis, subæqualibus; pedibus 
anticis elongatis, 


Long. 8-9 1/3 imill.: lal, 4 4/8 mill. 


Le 
©. Paulo latior ; prothorace brèviore, magis evidenter punétalo:; man: 


(83) | Clytrides d'Europe, etc. 131 


dibulis pedibusque anticis brevioribus ; elytrorum punctis majoribus 
nigris. 


Long. 8 3/4-9 mill.; lat. 4 1/2 mill. 


Alger (Mus. E. Allard et Chevrolat), Isser (province d'Oran) (mus. 
Sédillot). 


Cette espèce paraît rare dans les collections. Elle est bien reconnais- 
sable à son prothorax d’un noir assez brillant, muni de chaque côté, au- 
dessus des angles postérieurs, d’une impression oblique assez forte, et 
couvert sur toute sa surface de points enfoncés assez gros, disposés sans 
ordre et plus nombreux sur le disque qu’ailleurs. Les élytres ont sur cha- 
cune d'elles quatre points noirs assez gros disposés sur deux lignes 
obliques, l’une au-dessus, l’autre au-dessous du milieu. Ce dessin est 
constant, les: points sont seulement sujets à devenir très-petits et sont tou- 
jours plus gros chez les femelles que chez les mâles. Les tarses sont d’un 
tiers plus courts que dans les espèces précédentes, tout en conservant 
d’ailleurs leurs proportions relatives. 


9, T. Oxiviert LacorG., Mon., p. 159. 
(P1.,2, 0,93 


SG. Salis elongatus, parum conveæus, postice vulde attenuatus, niger, 
subius pube tenui albido-sericea vestitus; capite ruguloso, inter oculos 
tenuiter lateque impresso; epistomate deplanato, parum profunde semi- 
circulariter emarginato ; labro nigro ; mandibulis parum exsertis, arcua- 
tis, nigris, apice obscure rubescentibus, sinistra validiore; antennis nigris, 
prothoracis basin vix attingentibus, articulis 2-8 basalibus fulvis; pro- 
thorace brevi, elytrorum basi latiore, nigro, lateribus et antice fulvo, con- 
fertim punctulato, lateribus angulisque posticis valde rotundulo, bast 
bisinuato totidemque sat profunde impresso; scutello elongalo, nigro, 
intra basin leviter impresso ibique minute punctulato, ante medium incur- 
valo, levi, apice truncato; elytris punctalo-rugosis, flavo-rufis, singulo 
maculis duabus nigris (una humerali elongata, altera subquadruta retror- 
Sun prope suluram) fasciaque comMuni lala, nigra, infra modium 


182 ÉD. LEFÈVRE. (84) 


posita, ornatis ; pedibus anticis elongatis, tibiis ejusdem paris valde 
arcuatis. 
à Long. 9 mill.; lat. 4 4/3 mill. 


8. Invisa. 
D'Égypte (mus. Chevroiat). 


Je n’ai vu que le type provenant de la collection d'Olivier et conservé 
dans les cartons de M. Chevrolat. 5 


Le dessin du prothorax et celui des élytres distinguent netlement cetie 
belle espèce de toutes ses congénères, 


40. ‘T. LATICOLLIS Oliv., Entom., VI, p. 846, pl. 4, fig. 6 (sub Clytra).— 
Lacord., Mon., p. 155. 


Oblonga-elongata, minus convexa, latior, læte fulva, ventre nigro vel 
brunneo, subtus pilis argenteo-sericeis sat dense vestila; capite partim 
fulvo, interdum nigricante, pube tenui albida obsito; fronte deplanata, 
subtiliter rugulosa ; epistomate nigricante, abrupte declivi, triangulariter 
emarginato ; labro mandibulisque nigris, his apice rubescentibus ; antennis 
nigricantibus, prothoracis basin haud attingentibus, articulis L-5 baseos 
fulvis aut rubescentibus ; prothorace læte fulvo, transverso, levi, supra 
parum convexo, infra apicem leviter impresso, lateribus angulisque pos- 
iicis rotundato, basi bisinuato totidemque late impresso ; scutello elongato, 
læte fulvo, intra basin impresso ibique minute punctulato, paulo ante 
medium convexo, levi, apice subtruncato ; elytris flavo-testaceis, lateribus 
sat fortiter sulcatis, inordinate minute punctulatis, singulo punctiis qua- 
tuor nigris oblique digestis (duobus prope basin totidemque infra medium, 
quorum exteriore minore), ornatis ; pedibus nigris, interdum plus minusve 
fulvis: libiis valde curvatis. 


d. Capite paulo majore ; mandibula sinistra longiore, apice acutissima; 
pedibus anticis elongatis, femoribus ejusdem paris subtus ante medium 
sat fortiter abruple angulatis. 


Long. 9-10 mill.: lat. 4-4 174 mill, 


Q. Capite minore; mandibulis subæqualibus, obtectis : prothorace magis 


(85) Clytrides d'Europe, etc. 183 


cylindrico, paulum antice coarctato; pedibus anticis brevioribus, femo- 
ribus ejusdem paris subtus leviter incrassatis. 


Long. 8 1/2-9 4/2 mill.; lat, 3 1/2-4 mill. 


Paraît spécial à l'Algérie, notamment aux environs de Constantine. 
J'ai vu un type de Lacordaire, conservé dans les cartons de M. Reiche. 


Var. — Capite, pectore (lateribus exceptis), abdomine, pedibusque omnino 
nigris, coxis anterioribus basi fulvis; fronte inter oculos obsolete biim- 
pressa; prothorace sparsim minutissime punctulato. 


Clytra algerica Desbrochers des Loges, in Abeille, 1870, p. 498. 


On trouve tous les passages entre cetie variété et les exemplaires 
typiques. M. Desbrochers des Loges m'a obligeamment communiqué 
l'exemplaire qui lui a servi à établir son Clytra algerica. 


41, T. FILITARSIS Lacord., Mon., p. 460. 


Parum convexa, supra fulvo-testacea, subtus nigra pilisque minutis 
ar genteo-sericeis obsita; capite ruguloso, fulvo-testaceo, inter oculos fascia 
nigra signato; antennis fulvis, apice brunneis, prothoracis basin haud 
attingentibus; prothorace fulvo, subcylindrico, minutissime punctulato, 
basi paululum bisinuato atque impresso, angulis posticis obtusis, nonnihil 
reflexis; scutello nigro, levi, apice truncato; elytris læte fulvo-testaccis, 
lateribus paululum sinuatis, undique sat crebre profunde punctulatis, sin- 
gulo punctis quatuor nigris oblique digestis (uno subhumcrali, altero ante 
medium juxia sulturam, duobusque alteris majoribus pone medium) 
ornatis ; ultimo abdominis segmento pedibusque omnino fulvis. 


d. Elongatus, postice tenuiter attenuatus; mandibulis prominulis, for- 
cipatis, bast fulvis, apice nigris, sinistra longiore, apice acutissima : 
pedibus anticis elongaiis, tibiis nonnihil arcuatis, tarsis gracillimis. 


Long. 6 3/4 mill.; lat, 3 mill. 
Q. Invisa. 
De l’Arabie. 


Je n'ai vu que l’exemplaire mâle de la collection Chevrolat, 


13h ÉD. LEFÈVRE. (86) 


12. T. Perrisi Desbrochers des Loges, Mém, de l’Académie d'Hippône , 
1870, p. 79. 


Parum convexa, supra fulvo-testacea, subtus nigra pilisque minutis 
argenteo-sericeis obtlecta; capite fulvo-testaceo, fere levi, inter oculos non- 
nihil depresso ; antennis fulvis, apice nigris, prothoracis basin vix attin- 
gentibus; prothorace fulvo, subcylindrico, levissimo, lateribus rotundato, 
basi brevissime lobato ibique utrinque tenuiter émpresso, angulis posticis 
obtusis; scutello triangulare, intra basin sat fortiter impresso ibique 
nigro minuteque punclulato et villoso, dein levissimo, fulvo, longitudina- 
liter nonnihil carinalo, apice subacuto;: elytris flavo-testaceis, levissimis, 
singulo punctis duobus nigris longiludinaliter versus suturam digestis 
(uno ante, altero pone medium) ornatis; pedibus ultimoque abdominis 
segmento fulvo-testaceis ; unguiculis nigris. 


&. Modice elongatus ; mandibulis prominulis, arcuatis, fulvis, apice 
nigricantibus; epistomate breviter arcuatim emarginato ; pedibus anticis 
paululum elongatis ; tibiis nonnihil arcuatis ; tarsis gracillimis. 


Long, 6 mill.; lat. 2 3/4 mill. 


D, Invisa. 
D’Algérie (mus. Reiche et Perris). 


Cette espèce est voisine du flitarsis:; maïs elle s’en distingue par sa têle 
lisse et complétement fauve, sans trace de bande noire transversale entre 
les yeux, son écusson fauve à l'extrémité, et surtout par ses élytres 
imponctuées. 


J'ai eu entre les mains l’exemplaire mâle qui a servi à M. Desbrochers 
des Loges pour créer l'espèce et qui appartient à M. Éd. Perris. Ce mâle, 
sous les rapports du dessin des élytres, n’est certainement qu’une variété, 
et, à l’état normal, ce dessin doit être semblable à celui du filitarsis. 


& 


(87) Clytrides d'Europe, etc. 135 


13. T, ARABICA Oliv., Entom., VI, p. 860, pl. 2, fig. 21 (sub Clytra). — 
Lacord., Mon., p. 157. 


? Clytra parallelipipeda Walil (de Härold, in litt). 


Læte lutea, subtus pilis argenteo-sericeis obsita; capite fulvo, leviter 
ruguloso-punctato, inter oculos magis minusve impresso: vertice pro parle 
nigro, vel omnino fulvo, in medio disci obsolete longitudinaliter sulcato ; 
epistomate fere plano, modice arcuatim emarginato; labro, mandibulis, 
antennisque fulvis, his apice magis minusve fuliginosis; prothorace luteo, 
sparsim minute obsoleteque punctulato, antice nonnihil sinuato, basi bisi- 
nuato, totidem impresso ibique breviter lobato, angulis posticis valde 
rotundato, punctis duobus nigris minutis notato; scutello fulvo, satis 
elongato, levi, apice truncato: elytris luteo-croceis, punctato-rugosis; sin- 
gulo punctis quatuor nigris (duobus basi, totidemque pone medium, oblique 
digestis) ornatis ; pectore abdomineque magis minusve nigricantibus : 
pedibus læte fulvis. 


d, Elongatulus, modice convexus, magis minusve postice attenuatus ; 
mandibulis modice elongatis, basi rectis, abrupteque none medium arcuatis, 
fulvis, apice nigricantibus ; pedibus anticis elongatis ; tibiis modice ar- 
cuatis. 

Long, 7-8 mill.; lat. 3 1/2-4 mill. 


?. Obesior, subparallela ; mandibulis, antennis pedibusque àänticis bre- 
vioribus. 
Long. 7-7 1/2 mill.: lat. 4-4 1/3 mill. 


J'ai vu deux exemplaires typiques ({-S) de Lacordaire dans la collec- 
tion de M. Reiche et provenant d'Arabie. M, Javet en possède un venant 
d'Égypte; enfin M, de Harold m’en a donné deux (mâle et femelle) égale- 
ment d'Égypte, sous le nom de Clytra parallelipipeda Walt 


Var. — Prothoracis punctis nigris deficientibus. 


C'est d’après des exemplaires ainsi conformés que Lacordaire a décrit 
espèce; mais, bien qu’ils soient de beaucoup les plus communs, j'ai cru 


136 Ép. LEFÈVRE. (88) 


néanmoins devoir prendre pour lype ceux qui ont deux petits points noirs 
sur le prothorax, ces exemplaires représentant l’espèce à son maximum 
de coloration. Il en existe un mâle dans les cartons du Muséum d'Histoire 
naturelle de Paris, 

Quant aux élytres, leur dessin varie en ce que les deux points noirs de 
la base, devenant progressivement très-petits, finissent par disparaître, et 
que les deux postérieurs, se réunissant plus ou moins, arrivent à former 
une bande noire commune assez large, parfaitement droite et assez régu- 
lière sur ses bords. C’est cette variété qu'Olivier a seule connue, et c’est 
elle qu’il a figurée après avoir créé l'espèce. 


On peut la caractériser de la manière suivante : 


Var, — Elytris fascia nigra communi pone medium ornatis. 


Ah. T. NIGRIVENTRIS. 
(D ie te) 
? Clytra sericea Oliv., Entom., VI, p. 865, 42, pl. 2, fig: 30. 


Nigra, subtus pilis argenteo-sericeis obsita ; capite fulvo, inter oculos 
mnacula transversa nigra, magis minusve lata, notato; vertice convexo, 
Levi ; fronte leviter ruguloso-punctata, transversimque impressa; epistomate 
modice arcuatim emarginato ; labro, antennis, mandibulisque fulvis; his 
apice nigris ; prothorace læte fulÿo, levissimo, nitido, supra modice con- 
vexo, basi bisinuato totidemque impresso, angulis posticis subrotundatis, 
fere distinctis nonnihilque elevatis ; scutello brevi, incurvato, basi nigro, 
apice læte fulvo ibique rotundato; elytris flavis, punctato-rugosis, singulo 
punctis duobus nigris minutis, basi directa linea transversim digestis, 
fasciaque communi transversa nigra magis minusve interrupla, ornatis ; 
pedibus gracillimis, flavescentibus. 


&. Brevis, subparallelus, pedibus anticis modice elongatis. 


Long. {4 4/2-5 mill.; lat. 2 4/2-2 3/4 mill. 


(89) Clytrides d'Europe, etc. 137 


©. Paulo major, obesior, pedibus subæqualibus. 
Long. 5-5 1/3 mill.;. lat. 2 3/4-8 mill. 
Variat capite scutelloque omnino fulvis. 


Russie : Chodshent (mus. Ballion). 


Se distingue de l’arabica, la seule espèce avec laquelle on puisse la 
confondre, par sa taille de beaucoup plus petite, la couleur noire du des- 
sous du corps, et par ses palies très-grêles, presque filiformes. J’en ai vu 
quatre exemplaires, que je dois à l’obligeance de M. Ballion, de Saint- 
Pétersbourg. 


Je rapporte ici, mais avec doute, car je n’ai pas vu de type, le Clytra 
sericea d'Olivier, provenant du désert de l’Arabie, aux environs d’Anah. 
La description qu’en donne cet auteur convient, en effet, assez bien à 
l’espèce actuelle, sauf toutefois en ce qui concerne la couleur noire des 
antennes et la ponctuation du prothorax. 


<< Premier article des tarses antérieurs du double au moïns plus long 
que les deux suivants réunis. 


15. T. OCTOPUNCTATA Fabr., Ent, syst., II, p. 56, 48 (sub Cryptocephalus). 
— Lacord., mon., p. 168. 


Cryptocephalus 8-punctatus Linné, Syst. nat., éd. Gmél., IV, p. 1702. 


Clytra 8-punctata Fabr., Suppl. Ent. syst., p. 119, 47. — Oliv., Ent., VI, 
p. 860, 32, pl. 2, fig. 22 : 


Macrolenes 8-punctatus Dej., Gat., éd, 3°, p. 443. 


Elongatula, parum convexa, cuneiformis, nigra, corpore subtus capite- 
que supra pilis argenteis sat dense obducta ; capite ruguloso, inter oculos 
vage impresso ; labro antennisque nigris, his prothoracis basin superan- 
tibus, articulis tribus baseos rufescentibus, primo macula nigra superne 
signato; prothorace læte fulvo, nitido, levissimo, supra parum convexo, 
lateribus rolundato, basi vix bisinuato ibique utrinque sat fortiter im- 
presso, angulis posticis aculis elevatis ; scutello nigro, elongato, levi, apice 


138 ÉD. LEFÈVRE. (90) 


rotundato, disco pone medium convexo, intra basin transversim impresso : 
elytris fulvis vel fulvo-testaceis, sut crebre punctulatis, singulo punctis 
quatuor nigris (duobus anticis, totidemque pone medium oblique digestis) 
ornatis; tibiis fulvis. ANS 
d. Paulo longior ; epistomate leviter triangulatim emarginata; mandi- 
bulis arcuatis, nigris, apice rubescentibus ; pedibus anticis maxime elon- 
gatès, tarsorum ejusdem paris articulo primo duobus sequentibus simul 
sumptis valde longiore; tarsis nigris, sæpe magis minusve fulvis, 


Long. 6-8 mill.; lat, 3-8 1/2 mill. 


. ®. Capite minore ; mandibulis, antennis pedibusque anticis brevioribus ; 
prothorace angulis posticis obtusis; elytris magis evidenter punctatis, 
punctis nigris sæpius albido-cinctis, 


Long. 5 14/2-7 mill.; lat. 2 1/2-3 mil. 
Variat elytrorum punctis nigris, humerali excepto, deletis. 


D'Algérie. 

Cette jolie espèce est facile à distinguer de toutes ses congénères par la 
forme de ses larses antérieurs, dont le deuxième article est concave en 
dessous, et dont le premier, du double au moins plus long que les deux 
suivants pris ensemble, est grêle, cylindrique à sa base et grossissant peu 
à peu à son extrémité. 


A lélat normal, les élyires sont ornées chacune de quatre points de 
grosseur inégale, disposés sur deux rangées obliques, l’une près de la 
base, l’autre au-dessous du milieu. Ces points sont le plus généralement 
noirs, mais quelquefois, chez les femelles surtout, ils sont brunâtres et 
entourés d’une légère auréole blanchâtre. Dans quelques exemplaires, le 
point huméral subsiste seul, les trois autres ayant complétement disparu : 
mais ce cas m'a paru très-rare. 


(94) Clytrides d'Europe, ctc. 139 


Genre 4°. Clytra. 


Laicharting; Tyrol. Insekt., I, p. 165 (1781), 


CLyTarA Fabr., Suppl. Ent. syst., p. 4110 (1798). —Dej., Cat., éd. 3° (pro 
parte). — Lacord., Mon., p. 490, — Jacq. Duv., Gen. ET 


d'Europe, IV, p. 215. 
Étymologie : ? zaurés, beau. 


Sexes semblables. 


Corps cylindrique, glabre et très-lisse en dessus, revêtu en dessous 
d’une pubescence argentée plus ou moins dense. 

Tête perpendiculaire, engagée dans le prothorax, plus ou moins rugueuse 
et impressionnée ; mandibules très-courtes; yeux très-grands, allongés, un 
peu échancrés ; épistome largement sinué; labre très-distinct ; antennes 
(pl. 2, fig. 8) courtes, atteignant à peine la base du prothorax, à premier 
article peu allongé, turbiné et arqué, les deuxième et troisième très- 
courts, petits, obconiques, Te les suivants assez fortement trian- 
gulaires, transversaux. © : : : : 

Prothorax de forme variable, plus ou moins court, ordinairement rétréci 
en avant, distinctement rebordé sur les côtés, bisinué à la base, avec un 
lobe médian médiocrement saillant et les angles postérieurs fortement 
arrondis. 

Écusson assez grand, en triangle allongé. 

Hanches antérieures obconiques, peu saillantes: les intermédiaires non 
contiguës, 

Cuisses fortes, très-comprimées. 

Pattes courtes, robustes, toutes égales entre elles; à tibias grossissant 
de la base à l'extrémité, où ils sont un peu recourhbés. 

Tarses (pl. 2, fig. 20 et 21) larges, assez courts, à premier et deuxième 
article ordinairement en triangle renversé, variant de longueur; les troi- 
sième et quatrième variables, 


d. Dernier segment de l'abdomen moins pubescent dans son milieu que 


440 ÉD. LEFÈVRE, (92) 


sur le reste de sa surface, et même souvent tout à fait glabre et luisant 
(pl. 2, fig. 15). 
©. Tarses un peu moins larges ; dernier segment de l’abdomen occupé 


dans son milieu par une fossette généralement petite et plus ou moins 
profonde (pl. 2, fig. 46). 


Ce genre se rapproche des Titubæa par le système de coloralion ; mais 
il s’en distingue par la structure des antennes, la forme du prothorax et 
surtout par la brièveté et la grosseur des pattes dans les deux sexes. 


La plupart des espèces qui le composent ont un habitat extrêmement 
étendu et sont répandues dans toute l’Europe, depuis la Laponie et la 
Sibérie jusque dans ses contrées les plus méridionales. 


TABLEAU DICHOTOMIQUE DES ESPÈCES. 


4, Angles postérieurs du prothorax fortement arrondis, 
indistincts. . . . . Tea A ITS 2. 


— Angles postérieurs du prothorax distincis . . . . . 40. 
2, Prothorax entièrement noir . . . . . . . . .. « + à: 


— Prothorax d'un jaune fauve maculé ou non de 
points ou de taches noires. . ., .. eo + + 7. 


3. Quatrième article des tarses antérieurs allongé et 
fortement dégagé des lobes du troisième . . . . A. 
— Quatrième article des tarses antérieurs plus court 
et en grande partie engagé entre les lobes du 
(troisième ter ce Re Bio oimie 


[SA 


h, Forme allongée, cylindrique-oblongue; prothorax 
toujours rufescent le long de son bord antérieur. valerianæ, var. 


— Forme plus courte, oblongue-ovale ; prothorax ja- 
mais rufescent le long de son bord antérieur. . nigrocincta. 


5. Prôthorax très-lisse, sauf quelques très-petits 
points le long de sa base. . . . . . . . . - .. læviuscula. 


— Prothorax entièrement parsemé de petits points, 
plus nombreux sur les côtés que sur le disque. 6. 


(93) Clytrides d'Europe, etc, 441 


6, Côtés latéraux du prothorax largement marginés et 

rosnous (plie. 17} 5 do et au. lepunctata. 
— Côtés latéraux du prothorax faiblement marginés 

(PE SPHEAN TES, CR ST appendicins 


7. Tête d’un fauve rougeûtre avec ou sans tache noire 
sur le milieu du front. .. ........... maculifrons. 


= réte entiérementHolress 2.) Hi mé 8. 


8 Antennes, jambes et tarses entièrement d’un fauve 
Lestatt - . 2... OS en ce ae ete EN atraplarrities 


— Antennes, jambes et {arses noirs. Les premières 


rougeâtres à la base, les deuxièmes iégèrement 
rufescentes à leur tranche interne. . . . . ..,. 9, 


9. Tarses robustes, à premier article de beaucoup 

plus large, plus convexe et plus gros que les deux 

suivants, mais de longueur égale (pl. 2, fig. 21). valerianæ. 
— Tarses moins robustes, à premier article allongé, 

presque aussi long que les deux suivants réunis. 9-punctata. 


40. Une tache humérale noire sur chaque élytre ; tarses 
d'Hnroumealre CRir. 2... us se. < 0 FAULUTSIS, 


— Pas de tache humérale noire sur les élytres ; tarses 
HOITSLS APANGE e dal Pin se Pre 


4. G. NIGROGINCTA Dej., Cat., éd, 5°, p. 441. —Lacord., Mon., p. 200. 


C. unifasciata Ménélriès, Mém. Acad. Saint-Pétersb., série 6°, V° partie, 
2, p. 46. 


Oblongo-ovata, nigra, supra nitida, subtus lenuiter griseo-pubescens : 
capile certo Situ pube grisea tenui obducto; vertice convexiusculo, punctu- 
lato; fronte evidenter impressa atque rugulosa; antennis nigris, protho- 
racis basin fere allingentibus , articulis 2-3 baseos rufescentibus ; protho- 


142 ÉD. LEFÈVRE. (94) 


race nigro, levi, -inlerdum basi obsolete punciulalo, nitidissimo, vix 
duplo latitudine longiore; antice declivi atque paululum contracto, superne 
parum convexo, basi bisinuato, lateribusque marginato; scutello nigro, 
magno, levi, triangulariter elongato, apice truncato, nitidissimo; elytris 
subtilissime punctatis, flavo-luteis, nitidis, singulo puncto humerali nigro 
minuto fasciaque lata commun nigra pone medium ornatis ; pedibus 
nigris, tn ue griseo-pubescentibus. 


Long. 7-9 mill,: lat. 4-4 1/2 mill, 
De la Syrie et des environs de Constantinople. 


La femelle est un peu plus courte, par suite plus ovale que le mâle, et 
son dernier segment abdominal est occupé par une fossette assez profonde. 


La bande postmédiane des élytres est quelquefois moins large que dans 
les exemplaires typiques ; elle est alors arrondie à ses deux extrémités et 
n’atteint ni la suture ni les bords latéraux. Cette variété est étiquetée 
dans quelques collections comme étant le Clytra ovata de di Lacor- 
daire mentionnée. 


2. CG. QUADRIPUNCTATA Linné, Faun, Suec., 547 (sub Chrysomela), 1761. 
 — Fabr., Süppl Ént. syst, p. 410, 4. — Schônherr, Syn. Ins., 
1, 2, p. 34h. — Latr., Ins. et Crust,, HE, p. 54, 4. — Gyllenhai, 
Ans. Suec.; I, 3, p. 585, 1. — Ratzeburg, Fortins., I, p. 246, 4, 
t. XX, fig. 2.— Küsier, Die Käf. Eur., I, 98.— Dej., Cat., éd. 3°, 
p. 4h, — Lacord., Mon., p. 202. 


Le Mélolonthe quadrille à corselet noir, Geoffroy, Ins. Paris, I, p. 195, 
. pl 8, fig 4 (1764). 

Melolontha secunda Schæff., Ins. Ratisb., tab. vi, fig. 2. 

Cryptocephalus k-punctatus Fabr., Syst. ent., p. 106, 2 (4775). — Linné, 
- Syst. nat, éd. Gmel., IV, p. 1700, 3. 


Larva : Rosenh., Ueber die Entw. und Fortpi. der Clyt. und Crypt., 
p. 23, fig. 1. — Jacq. Duval, Gen. Col. Europ., t I, pl xv, fig. 40. 


(Coque : pl 2, fig. 22.) 


Elongata, oblonga, nigra, parum nitida, sublus pilis griseis prostratis 


(95) Clytrides d'Europe, etc. 143 


obtecta; capite punctulato, inter oculos evidenter impresso ; vertice convexo, 
tenuiter griseo-pubescente, atque longitudinaliter canaliculato ; fronte 
rugulosa ; antennis nigris, articulis 2-3 obscure fulvis; prothorace brevis- 
simo, parum convexo, lateribus late marginato, ibidem ruguloso atque 
vix refleæo, supra undique sat crebre inæqualiter punctato, huc illuc magis 
minusve impresso ; scutello elongato, nigro, apice obtuso, disco pone me- 
diun convexo, intra basin transversim tenuiter impresso, ibique minutis- 
sime et densissime punctato; elytris flavo-rufis, nitidis, subseriatim 
minute punclulatis, nonnullisque lineis (præsertim juxta suturam) obsolete 
instructis, singulo puncto humerali nigro maculaque pone ‘inedium, 
e punctis duobus confluentibus formata, signatis ; pedibus validis, nigris; 
ultimo tarsorum articulo apice rufescente. 


Long. 6 4/2-41 mill.: lat. 3-4 1/2 mil, 


Cette espèce est commune dans toute l’Europe, depuis la Sibérie et la 
Laponie jusque dans ses contrées les plus méridionales. On la trouve 
principalement sur le chêne, l’aubépine, le noisetier, le bouleau, le 
tremble, etc. 


3. C LÆVIUSCULA Patzeburg, Forstins., 1, p. 247. — Küsier, Die Käf. 
Europ., 1, 99. — Lacord., Mon., p. 206. 


Melolontha prima Schæff,, Ins., Ratish., tab. VI, fig. 4. 


Clytra L-punctata Laicharting, Tyrol. Inseckt., I, p. 167, 2. — Olivier, 
Encycl, méth., VI, p. 32, 8 — Panzer, Faun. germ., CVI, 10. 


Larva : Rosenh., Ueber die Entw. und Fortpf. der Clyt. und Crypt.; 
p. 13, fig. 2. 


— 


Elongata, oblonga, nigra, nitidior, subtus pilis griseis prostratis obsita ; 
capite punctulato, inter oculos vix impresso; vertice minus convexo, tenui- 
ter griseo-pubescente, longitudinaliter obsolete sulcato; fronte rugulis lon- 
gitudinalibus minutis instructa; antennis nigris, articulis 2-8 obscure 
fulvis; prothorace breve, convexo, lateribus anguste marginato ibique 
reflexo, supra lævissimo, nilido, nonnullis tantum punctis minutis juxta 
basin transversim adsperso ; scutello nigro, polito, levi, apice valde trun- 


A4l ÉD. LEFÈVRE. (96) 


cato; elytris nitide flavis, subseriatim minute punctulatis, nonnullisque 
longitudinalibus lineis (præsertim juxta suturam) obsolete instructis, sin- 
gulo puncto humerali majore nigro, maculaque magis minusve lata pone 
medium, fere fasciam constituente, ornafis ; pedibus sat validis nigris; 
ultimo tarsorum articulo apice tenuiter superne rufescente. 


Long. 6 1/2-11 mill.; lat, 3-4 4/2 mill. , 


Répandue également dans toutes les parties de l'Europe, depuis la 
Sibérie jusque en Asie-Mineure. Aux environs de Paris on la trouve, au 
commencement de mai, sur les jeunes saules. 


Facile à distinguer du 4-punctata par son prothorax, dont les côtés laté- 
raux présentent un rebord plus étroit, relevé et non rugueux, et dont le 
bord postérieur seul est finement pointillé, mais sur une très-faible lar- 
geur. 


M. Chevrolat possède dans sa collection un exemplaire-type de Lacor- 
daire. 


h. CG APPENDICINA Gysselen, in mus. Dejean., — Lacord., Mon,, p. 208. 


Clytra hungarica Dej., Cat., éd. 3°, p. hn2. 


Oblongo-elongata, nigra, nitidula, subtus cum capite pilis griseis pros- 
tratis sat dense obtecta; capite punctulato, inter oculos evidenter impresso ; 
vertice convexo, longitudinaliter sat fortiter canaliculatv; fronte rugulosa; 
antennis nigris, prothoracis basin vix attingentibus, articulis 2-L basa- 
libus fulvis ; prothorace breviore, parum convexo, lateribus anguste mar- 
ginalo-reflexo, supra subliliter undique punctulato:; scutello nigro, obsole- 
tissime punctulato, intra basin sat fortiter impresso, apice subacuto; 
elytris nitide flavo-lutcis, subseriatim minute punctulatis, nonnullisque 
longitudinalibus lineis (præserlim juxta suturam) obsolete instructis, sin- 
gulo puncito humerali majore nigro, maculaque nigra magis minusve lata 
pone medium, fere fusciam constituente, ornalis ; pedibus nigris ; larsis 
gracilioribus. 


Long, 9 4/2-14 mill.; lat, 8 1/2-4 4/2 miil. 


Italie (environs de Rome), Hongrie, Illyrie (mus. Chevroial), Toscane 
{mus. Chapuis), Turquie (wus. vom Bruck). 


(97) Clyirides d'Europe, etc. 4145 


cette espèce est en quelque sorte intermédiaire entre les 4-punctata et 
læviuscula. Elle s’en distingue par ses tarses antérieurs manifestement 
plus étroits et par la forme de son prothorax, qui tient à la fois de ces 
deux espèces : il est aussi court, pas plus convexe que celui du 4-punc- 
tata, et, comme dans cette espèce, couvert en dessus, sur toute sa sur- 
face, de points enfoncés bien visibles : seulement ces points sont moins 
nombreux et plus superficiels ; de plus, ses côtés latéraux sont semblables 
à ceux du læviuscula, c'est-à-dire étroitement marginés, relevés et non 
TUgueux. 


5. C. VALERIANÆ Ménétr., Cat. rais., p. 237, n° 4121. — Falderm., 
Faun. Transcauc., II, p. 367, n° 553, tab. xurx, fig. 6. — Waltl, 
Isis, A, 4838, n° 6. — Lacord., Monog., p. 211. — Jacq. Duval, 
Gen. Col. Europ., IV, tab. 62, fig. 295. 


Clytra Stevenit Dej., Gat., éd. 3°, p. 441. 


Elongata, -oblongo-cylindrica, nigra, subtus pilis longis cinereis pros- 
tratis dense vestita ; capite rotundato, antice paulum retracto, pilis bre- 
vibus cinereis obsito, foveola parva atque profunda in medio disci inter 
oculos instructo; vertice valde convexo, crebre minutissime punctulato, 
longitudinaliter obsolete sulcato; fronte paululum depressa, crebre pro- 
fundeque eroso-punctata, rugulis longitudinalibus dense adspersa; epi- 
stomate declivi ; antennis nigris, articulis 1-5 baseos rufescentibus ; pro- 
thorace majore, supra valde convexo, rufo-luteo, polito, levissimo, sed 
juxta basin nonnullis punctis minutis transversim adsperso, lateribus 
reflexo-marginalo, ibique ruguloso, duabus (interdum sed rarius quatuor) 
maculis nigris rotundatis in medio disci transversim digestis, signalo ; 
scutello aterrimo, levi, polito, apice truncato, supra plano, intra basin 
transversim concinne canaliculato ; elytris apice paululum attenuatis , 
luteo-flavis, nitidis, ubique minutissime vageque subseriatim punctalis, 
singulo maculis tribus nigris, una humerali alterisque duabus (quorum 
nteriore majore) paulo post medium transversim digestis, ornatis ; pedi- 
bus validis, nigris ; tibiis magis minusve rufescentibus, ultimo tarsorum 
articulo ferruginco. 


Long. 7 4/2-12 mill.; lat, 3 1/2-4 1/3 mill. 
(187:) 10 


146 ÉD. LEFÈVRE. (98) 


Var. — Major, prothorace nigro, margine antico anguste rufescente. 


C. tetrastigma Schmidt, Entom. Stett., À, 18/41, p. 1514. 
C. dissimilithorax Desbrochers des Loges, Abeille, 1870, p. 499. 


Propré aux parties orientales dé l'Europe : Caucase, Crimée, Perse, 
Constantinoplé, nord de la Grèce, Hongrie, Syrie, Chypre, etc. 


Gette belle espèce varie beaucoup sous le rapport de la taille et sous 
celui des taches du prothorax. Les exemplaires à quatre taches noires sur 
cet organe sont de beaucoup plus rares que ceux qui n’en ont que deux ; 
tantôt ces taches disparaissent complétement, d'autrefois l'organe est plus 
où moins varié de fauve et de noir, sans aucun dessin régulier, et l’on 
finit ainsi par arriver graduellement à la variété indiquée plus haut, dans 
laquelle le prothorax est en entier d’un noir brillant avec ün mince liseré 
rufescent le long de son bord antérieur. 

C’est cette variété qui a été décrite par Schmidt sous le nom de letra= 
stégma, et plus récemment sous celui de déssimilithorax par M. Desbro- 
chers des Loges, ainsi que j'ai pu m'en convaincre par l'examen de 
l’exemplaire-type que notre honorable collègue a bien voulu me commu- 
niquer. 

L'unique variation que subit le dessin des élytres consiste en ce que les 
deux taches submédianes se réunissent pour former une sorte de bande 
plus large près de la suture qu’en dehors et plus ou moins étranglée dans 
son milieu. 

La forme toute particulière du premier article des tarses (pl. 2, fig, 24), 
qui est de beaucoup plus large, plus convexe et plus gros que les deux 
suivants, ne permet pas de confondre cette espèce avec aucune de ses 
congénères. 


6. C. NOVEMPUNGTATA Oliv., Entom., VI, p. 859, pl 1, fig. 49. — Del., 
Cat, éd. 8°, p. 444. — Lacord., Mon., p. 214. 


G. clegans Falderm., Faun. Entom. Trañscauc., Il, ps 338, tab, Xiti, 
fig. 7. 
C. valerianæ Reïche et Saulcy, Cat, n° 654. 


Oblongo-elongaia , nigra ; sublus pilis griseis prostratis sat dense 


(99) ” Clytrides d'Europe, etc. 147 


adspersa; capite parvo, fere plano, pube brevissima obducto, confertissime 
rüguloso, antice leviore ; vertice longitudinaliter parce canaliculato; fronte 
evidenter impressa; antennis nigris, articulis quatuor baseos obscure rufo- 
éestaceis.; prothorace breve, transverso, supra valde convexo, rubro-flavo, 
polito, levissimo sed nonnullis punctis minutis juxta basin transversim 
adsperso, maculis quatuor nigris subrotundatis paulo post medium trans- 
dérsim dispositis (quarum exterioribus sæpissime déficientibus), alteraque 
macula parva triangulare supra Scutellum Signato} scutello parvo, elon- 
gato, nigro, apice rotundato, disco pone medium convexo, intra basin 
tenuiter impresso, ibique minutissime et densissime punctulato ; elyéris 
lateribus parallelis, rufo-flavis vel rubro-coccineis, nitidis, undique sat 
crebre sed minute punciulatis, singulo maculis tribus nigris, una hume- 
rali elongato-rotundata, magna, duabusque alteris (quarum interiore 
majore) vid pone medium transversim digesiis sæpeque confluentibus, 
ornatis ; pedibus mediocribus; femoribus nigris ; tibiis tarsisque piceis, 
illis præsertim quatuor anterioribus magis minusve inferne ferrugineis. 


Long. 6 1/2-9 mill.; lat, 2 4/2-8 mill 


Assez répandue dans la plus grande partie de l’Europe méridionale et 
le nord dé l’Afrique : midi de la France, Italie, Perse, Gaucase, Crimée, 
Constantinople, Syrie, Asie-Mineure, etc. 


Les exemplaires dont lé prothorax est marqué de trois points noirs dis- 
posés en triangle sont de beaucoup les plus communs. 

Lorsque les deux taches postmédianes des élytres se trouvent réunies, 
et ce cas est très-fréquent, elles forment une espèce de bande transversale 
plus ou moins étranglée dans son milieu et plus large en dedans, près de 
la suture, qu’au côté externe, 

J'ai trouvé dans quelques collections des individus étiquetés C, globulosa 
(Chevrolat); mais à part la couleur des élytres, qui èst d’un rouge cerise 
assez vif, et leur formé un peu plus courte, ils sont parfaitement iden- 
tiques aux exemplaires typiques, 


148 ÉD. LEFÈVRE. (100) 


7. C. ATRAPHAXIDIS Pallas, Reis, Il, p. 725 (1773) (sub Cryptocephalus). 
— Fabr., Suppl. Ent. sysl., IT, p. 8 (1798). — Oliv., Entom., 
VI, p. 851, 47. — Dej., Cat., éd. 3°, p. 441. — Lacord., Mon., 
D: 217 


Cryptocephalus atraphaxidis Fabr., Sp. Ins., 1, p. 188 (1781). — Linné, 
Syst. nat., éd. Gmel., IV, p. 1701. 


Brevis, oblonga, nigra, sublus pilis griseo-sericeis prostratis obtecta ; 
capite parvo, nigro, pube brevissima obsito ; vertice convexo, crebre minu- 
tissime punctulato, longitudinaliter obsolete sulcato; fronte eroso-punctata, 
rugulisque longitudinalibus adspersa; labro brunneo; antennis rufo-testa- 
ceis, interdum apice magis minusve infuscatis; prothorace breve, trans- 
verso, supra valde convexo, læte luteo, polito, levissimo sed nonnullis 
punctis minutissimis juxta basin transversim adsperso, maculis tribus ni- 
gris, paulo post medium triangulariter digestis, insignilo; scutello parvo, 
elongato, nigro, disco pone medium convexo, levissimo, apice acuto ; ely- 
tris apice nonnthil attenuatis, læte luteis, nitidis, obsoletissime punctu- 
latis, singulo fascia transversa magis minusve lata paulo post medium, 
maculisque duabus (quarum una humerali elongata, alteraque ante medium 
juxta suturam rotundata) notatis ; tibiis tarsisque rufo-testaceis, femoribus 
nigris. 

Long. 6 1/2-9 mill.; lat. 8 1/2-4 mill. 


Habite la plus grande partie de l’Europe, sauf ses contrées les plus 
boréales. 


Cette jolie espèce varie considérablement sous le rapport du dessin du 
prothorax. Le plus ordinairement cet organe est maculé de trois taches 
noires de forme et de grandeur très-variables et toujours disposées en 
triangle ; mais souvent ces trois taches, en augmentant de volume, finissent 
par se réunir pour former une large tache triangulaire unique; il ne reste 
plus alors de la couleur primitive qu’une bordure fauve, assez large en 
avant, plus étroite sur les côtés et le long de la base. Quelquefois enfin, 
mais bien plus rarement, cette tache s’allonge en se rétrécissant au 
point de toucher le bord antérieur du prothorax ainsi que de chaque côté 
jusque près es bords latéraux ; l'organe est alors complétement noir, sauf 
à ses quatre angles, qui restent fauves. 


(101) Clytrides d'Europe, etc. 449 


Les taches des élytres varient beaucoup moins : l’humérale est très- 
constante, et la seule modification qu'elle subit consiste en ce qu’elle 
s’unit quelquefois, mais très-lésèrement, à celle placée au-dessus, près de 
la suture. Cette dernière seule est sujette à disparaître, encore ce cas 
est-il extrêmement rare. Quant à la bande postmédiane, elle est plus ou 
moins étranglée dans son milieu et plus large en dedans qu’au côté 
externe ; parfois cependant elle s’élargit assez pour toucher la suture et 
s'approcher très-près du bord latéral de l’élytre. 


8. C. MACULIFRONS Zoubkoff, Bull. de Moscou, A, 1833. — Dei. 
Cat., éd, 3°, p. 441. — Lacord., Mon., p. 219. 


Brevior, oblongo-ovata, læte luteo-crocea, subtus pectore abdomineque 
nigra, pilisque griseo-sericeis obducta; capite luteo-croceo, levi, inter 
oculos vage impresso ; vertice valde convexo atque longitudinaliter subsul- 
cato; fronte magis minusve late nigro-maculata; antennis rufo-testaceis, 
interdum apice nonnihil infuscatis ; prothorace valde convexo, luteo- 
croceo, nitido, levissimo, punctis quatuor nigris in medio disci transver- 
sim digestis signato; scutello levi, elongato, nigro, interdum basi brunneo, 
apice acuto ; elytris obsolete punctulatis, singulo fascia lata communi 
pone medium transversa, maculisque duabus (quarum una humerali elon- 
gata, altera ante medium juxta suturam rotundata) ornatis ; tibiis, tarsis, 
femoribusque rufo-testaceis, his interdum pro parte vel omnino nigris. 


Long. 5-7 mill.; lat, 2 1/2-3 mill. 


De la Russie méridionale (mus. Chevrolat, Reiche et Ballion), Perse et 
Asie-Mineure (Lacordaire). 


Voisine de l’atraphazidis, cette espèce s’en distingue par sa forme plus 
courte, oblongue-ovale, la couleur de sa tête et les quatre points noirs du 
prothorax, qui sont toujours placés sur une même ligne transversale et 
jamais en triangle. Toutefois ce dernier caractère n'a de valeur que si on 
a sous les yeux des exemplaires typiques, car le nombre de ces points 
n’est pas constant, l’un ou l’autre manque souvent et tous finissent même 
par disparaître. J’en dirai autant de la tache frontale qui, très-large dans 
certains exemplaires, devient ponctiforme chez d’autres et finit également 
par ne plus exister. 


150 _. ÉD, LERÈVRE, (102) 


Le dessin des élytres présente les mêmes variations que celles déjà 
mentionnées pour l’atraphaæidis, c'esi-à-dire que parfois la tache humé- 
rale, en s’élargissant, vient s’unir un peu à celle voisine de la suture et 
que la bande postmédiane est plus ou moins large et étranglée dans son 
milieu, ï 


9, ©. rRurITARSIS Klug in Dej., Cat., éd. 3°, p. TE — Laure 
Mon., p. 226. 


« Elongata, cylindrico-depressa, subtus nigra griseoque villosa, supra 
cum capite læte fulvo-lutea, nitida; prothorace basi bisinuato, levi, 
« lateribus postice leviter rotundato ; elytris crebre punctatis, ante apicem 
subsulcatis, fascia lata communi infra medium singuloque maculis 
duabus magnis (altera humerali, altera juxta suturam) nigris ; tarsis 
« rufis. 


LS 


CL 
= 


( 


mn 


Long. 3-4 4/92 lin; lat. 1-1 3/4 lin. 


« Var. — Tibiis rufis. 
« Var. — Elytrorum fascia communi magis minusve interrupta. 


« De l'Arabie, » 
_ (Lacord., loc. cit,, p. 226.) 


N'ayant pas vu cette espèce de cette localité, je ne la mentionne que 
sur la foi de Lacordaire, en me bornant à reproduire la diagnose de cet 
auteur. 


Il en est de même pour l'espèce suivante : 
10. G. cROGATA Lacord., Mon., p. 226. 


« Elongata, cylindrico-depressa, subtus nigra griseoque villosa, supra 
« cum capile læte crocea, nitidula ; prothorace Levi ; elytris subtiliter 
« punclulalis, singulo fascia transversa punctoque medio infra basin, 
« nigris. 
Long. 4 lin.: lat. 4 3/4 lin. 
« De l’Arabie. » 
(Lacord., loc. cit.) 


(103) Clytrides d'Europe, etc. 151 


Genre 5°. Lachnæa. 


Chevrolat in Dejean, Cat., éd. 8°, p. 443. — Lacordaire, Mon., p. 168. — 
Jacquelin Duval, Gen, Col, d'Europe, IV, p. 244. 


Étymologie : aæxvhes, couvert de duvet, 


Sexes tantôt peu, tantôt très-dissemblables. 


d'. Corps massif, plus ou moins régulièrement cylindrique, de couleur 
noire, bleue ou verdâtre, jamais métallique, revêtu partout, sauf sur les 
élytres (et sur le prothorax dans puncticollis seulement), d’une pubescence 
villeuse' plus ou moins abondante. 


Tête plus ou moins engagée dans le prothorax, presque dépourvue 
d’oreillettes sous les yeux, tantôt presque pareille à celle des femelles, 
tantôt beaucoup plus forte et alors presque carrée, plus ou moins renflée 
sur le vertex, et couverte sur le front de rides longitudinales nombreuses ; 
mandibules assez saillantes, très-robustes, d’abord droites à la base, puis 
recourbées à leur extrémité ; épistome médiocrement échancré en triangle 
ou en demi-cercle ; labre très-distinct; yeux allongés, tantôt peu saillants 
et distinctement échancrés, tantôt très-gros, très-saillants et presque 
entiers (puncticollis); antennes assez robustes, à premier article gros, 
carré, arrondi en avant, les deuxième et troisième obconiques, très-courts, 
égaux, les autres larges, fortement triangulaires et serrés. 

Prothorax de la couleur du corps, plus ou moins cylindrique, droit et 
plus ou moins largement rebordé sur les côtés, coupé carrément à sa 
base, presque sans trace de lobe médian, avec les angles postérieurs très- 
obtus, non relevés. 

Écusson triangulaire, plus ou moins grand, large et fortement tronqué 
à son sommet. 

Élytres parallèles, parfois un pen élargies en arrière, variant unique- 
ment du jaune paille au rouge de brique et ayant chacune constamment 
(sauf chez les paradoæa et variolosa) trois points noirs ou bleuâtres, dont 
l'un huméral et les deux autres placés transversalement un peu au-dessous 
de leur milieu. 

Pattes généralement allongées ; les antérieures de longueur très-variable, 
tantôt beaucoup, tantôt seulement un peu plus longues que les autres : 
tarses de forme et de longueur très-variables. 


459 ÉD. LEFÈVRE. (104) 


©. Forme générale du mâle. Tête médiocre, oblongo-ovalaire, presque 
toujours assez fortement engagée dans le prothorax ; mandibules très- 
courtes ; antennes moins robustes ; prothorax un peu plus court et un peu 
plus rabattu sur les côtés en avant, du reste semblable à celui du mâle ; 
pattes antérieures un peu plus allongées seulement que les autres ; dernier 
segment de l’abdomen occupé dans son milieu par une fossette plus ou 
moins profonde et de forme variable. 

Les espèces qui composent ce genre se distinguent des Titubæa par leur 
faciès, leurs couleurs et leur pubescence, et des Clytra proprement dits 
par la forme des tarses et la différence notable qui existe entre les deux 
sexes. Ce dernier caractère disparaît cependant chez deux d’entre elles, 
les cylindrica et puncticollis ; mais la forme des tarses, celle des yeux et 
le dessin des élytres ne permettent pas de les confondre avec aucune fes 
espèces du genre en question. 

Les Lachnæa appartiennent essentiellement aux parties méridionales et 
centrales de l'Europe. 


TABLEAU DICHOTOMIQUE DES ESPÈCES. 


4: "Prothorax glabre.l. Jet ss etes en NAN 
— Brothorax plus où moins villeux 02 I AMIENS 
2. Élytres d’un rouge sanguin, couvertes de cicatrices va- R 

riolées dont le fond est d’un beau violet. . . . . . variolosa. 
— Élytres simplement ponctuées, ......,...... 8. 
8 Trois points noirs ou bleuâtres sur chaque élyire. . . 4. 
— Pas de points noirs ou bleuâtres sur les élytres. . . . paradoxa. 


h. Point antérieur de chaque élytre placé très-sensible- 
ment au-dessous du calus huméral. . . . . . . . cylindrica. 
— Point antérieur de chaque élytre placé sur le calus hu- 
MméTAl MEME. 7 RENAN NS RS ER RECENSE 
5. Épistome échancré en triangle (pl. 3, fig. 6). . .... 6 
— Épisiome échancré en demi-cercle (pl. 8, fig. 7). . . . 


6. 4. Premier article des tarses antérieurs presque deux 


(105) Clytrides d'Europe, etc. 153 


fois aussi long que les deux suivants pris ensem- 
ble (pl. 3, fig. 15). — %. Premier article de tous 
les tarses plus court que les deux suivants pris en- 
SÉRIE a le es 2e ent 2 etai le das ele sets : DACUNU, 


— Premier article des tarses antérieurs & et Q à peine 
de la longueur des deux suivants pris ensemble, . 7. 


7. Troisième article des tarses antérieurs d' très-grand, 
formant une plaque quadrangulaire un peu rétrécie 
en arrière et fendu dans un peu plus du tiers de 
sa loncueur (pa te 0 1t, 19). SUR) pubescens. 


— Troisième article des tarses antérieurs ' plus court, 
en cœur allongé et fendu jusqu’à moitié au moins 
de sa longueur (pl. 3, fig. 13, 14). . . . . . . . . longipes. 


8. Pubescence fine et médiocrement abondante. . . . . tristigma. 
— Pubescence villeuse très-abondante. . . . . CRC a re 


9. Élytres d’un fauve jaune un peu rougeâtre, parfois 
d'unitestacé pale. 0... 2 de sa... | 'OpunCtata: 


— Élytres d’un rouge sanguin très-foncé. . . . . . .. . hérite. 


Division E°, — Sexes semblables. 


4. L. CYLINDRICA Dej., Cat., éd. 3°, p. 442. — Lacord., Mon., p. 186.— 
Küster, Käf. Europ., XV, 96. 


Oblongo-elongata , subcylindrica , cyanea vel cyaneo-virescens , pube 
cinerea dense vestita ; capite mediocri, oblongo; vertice convexo, punctu- 
lato, in medio disci longitudinaliter, anticeque arcuatim, sulcato; fronte 
deplanata, rugulis longitudinalibus adspersa ; epistomate plano, modice 
arcuatim emarginato; labro, mandibulis, antennisque nigris, his protho- 
racis basin attingentibus, articulis 2-3 basalibus fulvis; oculis oblongo- 
elongatis, modice convexis, antice leviter emarginatis ; prothorace longitu- 


454 ÉD. LEFÈVRE, (106) 


dine duplo latiore, infra apicem utrinque transversim impresso, sparsim 
undique punctato, lateribus fere recto ibique breviter marginato, basi vix 
bisinuato, angulis posticis rotundatis ; scutello magno, triangulare, intra 
basin minutissime punctulato, dein levissimo, nonnihil reflexo apiceque 
valde truncato; elytris flavo-luteis vel testaceis, confertim punctatis, sin- 
gulo punctis tribus nigris (uno evidenter infra humerum posito, duobus- 
que infra medium transversim digestis) ornatis; pedibus brevioribus : 
duobus tarsorum articulis primis subæqualibus. 


d, Paulo minor, tarsis sat validis. 


Long. 8-10 mill.: lat. 3 4/2-4 mill, 


@. Major, tarsis gracilioribus; ultimo abdominis segmento foveola 
oblongo-ovata instructo. 


_ Long. 9-11 mill,; lat. 8 8/4-5 mill, 


Midi de [a France, Espagne, Italie, Sicile, Algérie, 


Un type de Lacordaire existe dans les cartons de M. Chevrolat. 


Par ses pattes courtes, subégales, la forme de ses tarses et la ressem- 
blance presque complète qui existe entre les deux sexes, celte espèce se 
rapproche de certaines espèces du genre Clytra, décrites plus haut; mais 
elle appartient certainement au genre actuel par son faciès, sa pubescence, 
ses yeux et le dessin de ses élyires. On la reconnaîtra facilement à sa 
forme allongée, régulièrement cylindrique quoique un peu rétrécie à ses 
deux extrémités, à ses tarses, dont les deux premiers articles sont sub- 
égaux, enfin au point noir antérieur des élytres, qui est constamment 
placé un peu au-dessous du calus huméral. 


2, L. puncrTicoLus Chevrol., Revue Zool., A, 1840, p. 175 (9). — Dej., 
Cat., éd, 3°, p. 442, — Lacord., Mon., p. 187. — Küster, Käf. 
Europ., XV, 97. 


Oblongo-cylindrica, brevior, cyanea vel cyaneo-virescens, corpore subtus 


(107) Clytrides d'Europe, etc. 155 


sat dense, capiteque supra subtilius, cinereo-pubescens; capile inediocri, 
plano ; vertice convexiusculo, sat crebre ruguloso-punctato, antice arcua- 
tèm sulcato; fronte rugulis longitudinalibus dense adspersa; epistomate 
plano, modice subtriangulatim emarginato; labro, mandibulis, antennis- 
que nigris, his prothoracis basin paulo superantibus, articulis 2-8 basali- 
bus fulvis ; oculis prominentibus, leviter emarginalis ; prothorace glabro, 
nitido, vixæ longitudine duplo latiore, subcylindrico, infra apicem utrin- 
que leviter impresso, ibique deflexo, undique sparsim magis minüsve crebre 
punctato, lateribus fere recto modiceque marginato, basi leviter bisinuato, 
angulis posticis rotundatis ; scutello nigro, intra basin minutissime punc- 
tulato, dein reflexo, levi, apice valde truncato; elytris nitidulis, flavo- 
rufis vel luteis, interdum. saturate rufis, confertim punctatis, singulo 
punctis tribus nigris (uno humerali, duobusque alteris infra medium 
transversim digestis) ornatis ; pedibus concoloribus ; duobus tarsorum 
articulis primis subæqualibus. 


&. Minor ; oculis ovalibus, valde convexis; pedibus änticis paululum 
elongatis. 


Long. 4 3/4-6 mill.: lat. 2 1/9-8 mill. 


Q. Major ; oculis oblongis, minus convexis; pedibus subæqualibus ; 
ultimo abdominis segmento foveola subrotundata instructo. 


Long. 6 1/2-8 mill.; lat. 3-38 1/2 mill. 
Espagne, Portugal, Algérie, — Illyrie (Lacord.). 


J'en ai vu un assez grand nombre d'exemplaires, et entre autres CE 
qui a servi à M. Chevrolat pour sa description. 


C’est la seule espèce du genre qui ait le prothorax glabre et les 10 
aussi gros et aussi saillants, 


Les individus du midi de l'Espagne sont, en général, d’une couleur plus 
foncée que ceux d’Algérie, 


456 ÉD. LEFÈVRE. (108) 


DivisiON IL. — Sexes plus ou moins dissemblables. 
+ Épistome échancré en demi-cercle. 


%  Élytres couvertes de cicatrices variolées. 


3. L, VARIOLOSA Linné, Syst. Nat., II, p. 491, 33 (sub Chrysomela). — 
Küster, Kaf. Europ., VII, 97. — Lacord., Mon., p. 184, — Jacqg.. 
Duv., Gen. Col. d'Europe, IV, tab. 1v, fig. 294, 


Chrysomela variolosa Fabr., Syst. Ent., p. 99. 

Cryptocephalus lentisci Fabr., Entom. syst., IL, p. 57. 

Clytra lentisci Fabr., Suppl. Ent, syst., p. 113. — Schônherr, Synon. Ins., 
p. 948, 43. 

Clytra variolosa Oliv., Entom., VI, p. 859, pl, 2, fig. 19. 

Lachnaia lentisci Dej., Cat., éd. 3°, p. 442. 


Modice elongata, oblonga, parum convexa, nigro-violacea, pube cinerea 
sat dense obtecta; capite subquadrato; vertice convexo, levi; fronte late 
depressa, rugulis longitudinalibus dense adspersa, foveola levi parumque 
profunda juxta antennas utrinque instructa; epistomate satis pr'ofunde 
arcualim emarginato; oculis oblongis, antice leviter emarginatis; labro, 
mandibulis, antennisque nigris, his prothoracis basin paulo superantibus ; 
prothorace longitudine duplo latiore, lateribus angulisque posticis modice 
rotundato ibique late marginato et ruguloso ; scutello magno, triangulare, 
levissimo, apice rotundatim truncato; elytris rufis, subnitidis, plurimis 
cicatricibus læle violaceis et fortiter punctatis dense obtectis ; pedibus 
nigris. Lis 


d. Gapile majore; mandibulis basi rectis, dein abrupte angulatis; pro- 
thorace modice convexo, in medio infra apicem evidenter transversim 
ümpresso, Sparsim minutissime punctulato, basi recte truncato ibique late 
lobato ; pedibus anticis elongatis. 


Long. 7-9 1/2 mill.; lat. 2 8/4-4 1/2 mill. 


$. Capite minore; mandibulis brevioribus ; prothorace convexiusculo, 


(109) Clytrides d'Europe, etc. 157 


in medio infra apicem minus evidenter transversim impresso, fortius 
punctulato, basi recte truncato ibique breviter lobato; pedibus subæqua- 
libus ; foveola abdominali elongata modiceque excavata. 


Long. 6 3/4-9 1/3 mill.; lat. 2 4/2-4 1/3 mil. 


Espagne méridionale et Algérie, où elle paraît assez commune, princi- 
palement sur les lentisques. — Corse (mus. Reiche). 


J'ai vu un type de Lacordaire dans les cartons de M. Chevrolat. 


3 % Élytres simplement poncluées, sans trace de cicatrices variolées. 


4. L. TRISTIGMA Hoffmann in Dej., Cat., éd. 3°, p. 442. — Lacord., 
Mon., p. 183. 


Larva : Rosenh., Ueber die Entw. und Fortpf. der Clyt. und Crypt., 
24, fig. 6. 


Subcylindrica, brevior, cyanea, interdum virescens, nitida, pube tenui 
prostrata parce vestita; capite plano; vertice convextiusculo, crebre punc- 
tulato; fronte inter oculos leviter depressa, rugulis longitudinalibus dense 
adspersa, juxta antennas carina levi parum elevata utrinque instructa ; 
epistomate arcuatim emarginato; labro, mandibulis, antennisque nigris, 
his prothoracis basin attingentibus, articulis 2-3 basalibus fulvis; oculis 
prominulis, convexis, oblongis, antice distincte emarginatis ; prothorace 
subcylindrico, magis minusve crebre punctulato, antice nonntihil sinuato 
ibique utrinque sat fortiter deflexo, supra huc illuc modice impresso, basi 
cvidenter lobato, lateribus valde rotundatis et reflexo-marginatis ; scutello 
triangulare, intra basin leviter impresso ibique minutissime punctulato, 
dein elevato, Levi, apiceque subrotundatim truncato ; elytris flavo-testaceis, 
crebre punctatis, singulo punctis tribus nigris (uno humerali, duobusque 
alteris infra medium transversim digestis, quorum exteriore paulo minore) 
ornalis; pedibus concoloribus ; primo tlarsorum articulo duobus sequen- 
tibus simul sumptis paulo breviore. 


158 ÉD. LEFèvRE. (110) 


- d' Gapite mediocri; prothorace longiore, pedibus anticis elongatis. 
Long. 6 1/2-9 mill.; lat. 3 3/4-4 1/2 mill. 


®. Capite vix minore; prothorace mandibulisque paulo brevioribus: pe= 
dibüs subæqualibus; foveola abdominali sulciforme satisque excavata 


Long. 6 3/4-9 1/4 mill.: lat, H-h 8/k mil. 
Fréieé méridionale, Espagne, Italie, Sicile, Algérie. 


M. Rosenhauer dit l'avoir prise en Espagne au mois d'avril, sur les 
Malvacées et les Hieracium. 


J'en ai vu un grand nombre d'exemplaires provenant de ces divers 
pays, et entre autres un type de Lacordaire, conservé dans les cartons de 
M. Chevrolat. | 


Cette espèce se distingue du 3-punctata par sa taille toujours plus petite, 
sa formé moins allongée, sa pubescence très-fine et médiocrement abon- 
dante tant en dessous du corps que sur la tête et le prothorax; celui-ci 
est un peu plus long, fortement arrondi et régulièrement marginé sur les 
côtés et paraît moins cylindrique, ses bords latéraux antérieurs étant plus 
rabattus que les postérieurs ; enfin les points noirs des élytres sont plus 
gros et le deuxième article des tarses est un peu plus rétréci à sa base. 


J'ai trouvé dans la collection de M, Javet plusieurs individus étiquetés 
ochraceipenris (Lacord., nov. sp.); ce n’est là, je crois, qu’un nom de 
collection, car Lacordaire n’en fait pas mention dans sa Monographie, et, 
à part une taille plus petite, je ne trouve aucune différence entre ces 
individus et les éristigma typiques. 

Lacordaire cite une variété remarquable rapportée du midi de l'Espagne 
par M. Rambur et dans laquelle le point huméral des élytres s’est deve- 
loppé au point de former une bande assez large qui sé porte, en se rétré- 
cissant, jusqu'auprès de l’écusson. Je n° ai rien vu de semblable dans toutes 
les collections qui m’ont été confiées. 


(114) Clytrides d'Europe, etc. 159 


5. L. TRIPUNCTATA Pelagna, Ins. Calab., p. 40, 51, tab. E, fig. 18 (1787). 
— Fabr., Entom. syst., I, p. 53 (sub Cryptocephalus), 1792. — 
Küster, Europ. Käf, III, 82. — Dej:, Cat, éd. 5°, p. 442. — 
Lacord., Mon., p. 180. 


Clytra 8-punctata Schneïid., Mag, p. 194, 7 — Fabric., Syst Eleuth., 
Il, p. 28, 2. — Id., Suppl. Ent. syst., p. 410. — Oliv., Entoïn., 
VI, p. 851, 16, pl. 1, fig. 11, — Schôünherr, Synon, Ins., II, 
244, 2 


Lachnæa hiriipes E. Allard, Ann. Soc, ent. France, 1864, p. 383 (Q). 


Elongata, Subcylindrica, postice nonnthil latior, cyaneo-viridis inter- 
dum æneo-virescens, longius densiusque griseo-villosa; capite validoi ver- 
ice maxime convéxo, crebre punctulato, longitudinaliter obsolete sulcato: 
fronte omnino depressa, rugulis longitüdinalibus dense adspersa, juxta 
antennas carina levi arcuata satisque elevata ulrinque instrucla ; episto- 
mate Sat fortiter arcuatim emarginato: labro, mandibulis, antennisque 
nigris, his prothoracis basin paulo superantibus, articulis 2-3 baseos 
r'ufescentibus; oculis elongatis, prominulis, distincle emarginatis, infe- 
riusque evidenter contractisi prothorace subcylindrico, ündique magis 
minusve punctulato, antice sinuato ibique utrinque forliler transversim 
impresso, basi breviter lobato, angulis posticis roltundatis satisque fortiler 
reflexo-marginatis; scutello triangulare; minutissime punctulato atque 
villoso, intra basin sat fortiter impresso, dein elevato apiceque valde 
truncato; elytris læte flavo-luteis, crebre punctulatis, singulo punctis tri- 
bus nigris vel brunneis (uno humerali, duobusque alteris infra medium 
transversim digestis) ornatis ; pedibus concoloribus ; primo tarsorum 
articulo duobus sequentibus simul sumptis paulo breviore, 


d. Capite maximo, mandibulis validis, exsertis, basi rectis, paulo ante 
medium abrupte forcipatis ; pedibus anticis elongatis. 


Long, 9-12 mill.; lat, 3 4-5 mill 


460 ÉD. LEFÈVRE. (119) 


Q@. Capite minore; mandibulis brevioribus ; pedibus subæqualibus; foveola 
abdominali mediocriter excavata. | 


Long. 9-12 mill.; lat. 3 1/2-4 3/4 mill. 


Midi de la France, Espagne, Portugal, Italie, Sicile. 


Je n'ai vu que très-peu d'exemplaires de cette espèce; les individus 
considérés comme tels dans la plupart des collections qui m'ont été con- 
fiées étaient des vicina ©, ou des cylindrica, ou des tristigma de grande 
taille. 


Le vrai 3-punctata, dont j'ai pu examiner deux exemplaires-types de 
Lacordaire, conservés dans les cartons de MM. Reiche et Chevrolat, 
diffère : 4° du vicina © par sa pubescence plus longue et plus abondante, 
son épistome largement échancré en demi-cercle et son prothorax à côtés 
antérieurs d’abord droits sur une faible longueur, puis insensiblement 
arrondis jusqu'aux angles postérieurs, qui sont plus fortement marginés 
que le reste des bords latéraux; 2° du cylindrica, par la différence qui 
existe entre les deux sexes, par les deux premiers articles des tarses sub- 
égaux, et surtout par le point noir antérieur des élytres, placé sur le calus 
huméral même, tandis que dans cylindrica ce point est situé très-visible- 
ment plus bas; 3° enfin du éristégma, par sa pubescence très-longue et 
très-abondante, son front plus fortement déprimé depuis sa base jusqu’à 
l'extrémité de l’épistome, par le bord des cavités antennaires relevé en 
une crête arquée beaucoup plus apparente, enfin par les angles posté- 
rieurs du prothorax plus fortement marginés que le reste des bords laté- 
Taux, 


Ainsi que j'ai pu m'en convaincre par l'examen de l’exemplaire femelle 
qui a servi à sa description et que M. E. Allard a eu l’obligeance de me 
communiquer, le L. hirtipes de cet auteur n’est qu'un 3-punctata ®, 
complétement identique au type de Lacordaire existant dans la collection 
de M. Chevrolat. 


(143) Clytrides d'Europe, etc. 161 


6, L, HIRTA Fabr., Syst. Eleuth., IT, p. 30, 8 (sub Clytra), — Lacord., 
Mon., p. 182. 


Clytra hirta Oliv., Entom., VI, p. 858, 28, pl, 2, fig. 18. 


d. Elongatus, postice nonnihil latior, saturate cyaneus, densissime lon- 
gissimeque griseo-hirtus ; capite mediocri, subquadrato ; vertice convexius- 
culo, crebre punctulato; fronte omnino depressa, inter oculos rugulis 
longitudinalibus sat dense adspersa ; epistomate sat fortiter arcuatim 
emarginato ; labro, mandibulis antennisque nigris, his prothoracis basin 
attingentibus, articulis 2-3 baseos rufescentibus ; oculis elongatis, promi- 
nulis, distincte emarginatis, inferiusque evidenter contractis ; prothorace 
subcylindrico, obsolete punctulato, lateribus fere recto ibique modice emar- 
ginato, basi breviter lobatlo, angulis posticis valde rotundatis ; scutello 
triangulare, intra basin impresso, dein elevato, levi, apiceque valde trun- 
cato; elytris saturate rufis, sat crebre punctatis, singulo punctis tribus 
nigris (uno humerali, duobusque infra. medium transversim digestis) 
ornatis ; pedibus saturate cyaneis, densissime griseo-hirlis ; primo tarso- 
rum articulo duobus sequentibus simul sumptis paulo breviore. 


Long, 8 4/2 mill. ; lat, 4 mil], 


LP. Invisa. 
Maroc (mus, Chevrolat), 


Je n’ai vu que l’exemplaire typique de Lacordaire, conservé dans ja 
collection de M. Chevrolat. 


* Très-voisine de la précédente, cette espèce en diffère par sa taille plus 

petite, sa pubescence encore plus longue et plus abondante, son prothorax 
à peine visiblement ponctué en dessus et dont les bords latéraux sont 
presque droits et moins largement marginés ; enfin les élytres sont plus 
fortement ponctuées et leur couleur est d’un rouge sanguin très-foncé 
assez brillant. 


(1872) 11 


162 ÉD, LEFÈVRE. (114) 


+ +  Épisiome échancré en triangle. 


7. LL. LONGIPES Fabr., Syst. Ent., p. 105 (sub Cryptocephalus). — Küsler, 
Käf. Europ., IIT, 80, — Dej., Cat., éd. 2°, p. 442. — Lacord., 
Mon., p. 178. 


Clytra longipes Laicharting, Tyrol. Inseckt., I, p. 166. — Fabr., Suppl. 
Ent. syst., p. 109. — Rossi, Faun. Etr., I, p. 89, 228. — Oliv., 
Entom., VI, p. 845. — Panzer, Faun. Germ., CVE, 9. — Latr., 
Hist. nat. des Ins., XI, p. 357. — Schœnh., Syn. Ins., IT, 
p. 945. 


Buprestis G-punctata Scop., Ent. Carn., p. 67, 208. 


? Lachnaia brachialis Küster, Europ. Käf., III, 81. 


Magis minusve elongata, sæpius postice latior, nigro-cærulea aut vires- 
cens, subtus cum capite prothoraceque griseo villosa; capite inter oculos 
depresso ibique rugulis longiludinalibus adsperso ; vertice valde convexo, 
crebre punctlulalo, longitudinaliter obsolete sulcato; epistomate triangu- 
lariter emarginato ; labro, mandibulis, antennisque nigris, his prothoracis 
basin vixæ attingentibus, articulis 2-5 basalibus fulvis ; oculis prominulis, 
antice emarginatis posticeque obscure fulvo-maculatis ; prothorace subti- 
liter punctulato, antice evidenter sinuato, supra parum convexo, lateribus 
magis deflexo ibique lale marginato, basi evidenter lobato, angulis pos- 
ticis fere distinctis atque reflexis; scutello triangulare, minutissime punc- 
tulato, intra basin impresso apiceque valde truncato ; elytris glabris, 
pallide testaceis, crebre sed minuile punctlulatis, singulo punctis tribus 
nigro-cyaneis (uno humerali, duobusque infra medium transversim digestis 
OrnaUS. 


d. Capite validissimo ; mandibulis exsertis, forcipatis, apice rufescen- 
tibus; pedibus anticis valde elongatis ; tibiis brevioribus, fere rectis, sensim 
apice dilatatis ; primo ejusdem paris tarsorum articulo duobus sequentibus 


(145) Clytrides d'Europe, etc. 163 


simul sumptis haud longiorez tertio breviore, cordato, usque ad medium 
emarginato. 


Long. 9-49 mill.; lat, 4 4/2-6 mill. 


®. Capite minore ; mandibulis, pedibus anticis, tarsisque brevioribus. 


Long. 9-11 mill; lat. 4 4/2-5 1/2 mill. 


Habite plus particulièrement le centre de l’Europe, où elle est assez 
répandue ; j’en ai vu cependant quelques exemplaires provenant de Sicile 
et d’autres d'Angleterre. 


Cette espèce se distingue assez facilement du pubescens : 1° par sa forme . 
moins allongée, sensiblement élargie en arrière, plus déprimée en dessus 
et par suite moins cylindrique; 2° par son prothorax plus déclive sur les 
côtés et à rebord latéral sensiblement plus large au-dessus des angles 
postérieurs ; 3° par ses élytres d’un testacé pâle uniforme et parcheminé ; 
L° par ses jambes antérieures, qui sont d’un quart moins longues que 
celles de l’espèce en question; 5° enfin et surtout par la forme du troisième 
article des tarses antérieurs qui, au lieu de former une plaque quadrangu- 
laire graduellement rétrécie en arrière, est beaucoup plus court, en cœur 
allongé et fendu au moins jusqu'à moitié de sa longueur. (Voyez pl. 5, 
fig, 41, 12, 13 et 14.) 


8. L. PUBESCENS L. Dufour, Ann. des Sc. phys., VI, p. 307. 
Larve, L Dufour, loc. cit., pl. 96, fig. 2; sa coque, fig. 1. 


L. rufipennis Dej., Cat., éd. 3°, p. 42. 
L, palmata Lacord., Mon., p. 175. 


Elongata, nigro-cyanea, interdum cyaneo-viridis, subtus cum capite 
prothoraceque supra albido-villosa; capite inter oculos impresso ibique 
rugulis longitudinalibus sat dense adsperso ; vertice valde convexo, crebre 
punctulato, longitudinaliter obsolete sulcato ; epistomate triangulariter 


164 ÉD, LEFÈVRE, (116) 


emarginato; labro, mandibulis antennisque nigris, his prothoracis basin 
haud superantibus, articulis 2-8 basalibus fulvis; oculis prominulis, 
evidenter emarginatis posticeque fulvo-maculatis ; prothorace subtiliter 
punctulato, antice late sinuato, angulis posticis rotundatis; scutello trian- 
gulare, elongato, intra basin impresso, levi, apice truncato; elytris gla- 
bris, saturate stramineis, crebre punctatis, singulo punctis tribus nigro- 
cæruleis (uno humerali, duobusque infra medium transversim digestis) 
ornalis. 


&. Subcylindricus, capite minus valido; mandibulis forcipatis, exsertis, 
apice rufescentibus ; pedibus anticis longissimis, gracilioribus ; prèmo ejus- 
dem paris articulo duobus sequentibus simul sumptis paulo minore ; tertio 
mazimo, quadralo-elongato, retrorsum gradatim contraclo, usque ad 
medium haud emarginato. 


Long. 10-13 mill,; lat, 4-4 1/2 mill. 


©. Paulo major, oblongo-cylindrica; capite minore: elytris magis evi- 
denter punctalis ; mandibulis pedibusque anticis multo brevioribus ; tarsis 
ejusdem paris sat elongatis. 


Long, 41-13 4/2 mill.: lat. 4-4 8/4 mil 


Se rencontre abondamment dans le midi de la France, dans toute 
l'Espagne, en Portugal, en Corse, en Sardaigne et dans le nord de 
l'Afrique, 


Le mâle est bien reconnaissable à ses pattes antérieures excessivement 
allongées et dont le troisième article des tarses est très-grand, en carré 
allongé, graduellement rétréci en arrière et fendu à peu près au tiers de 
sa longueur. 


Cette espèce diffère : 4° du longipes par les caractères énoncés plus haut 
à la suite de la description de cette espèce : 2° du paradoæa par ses élytres 
ornées chacune de trois points d’un noir bleuâtre ou violet, le plus sou- 
vent pelits et subégaux ; 3° du vicina par la forme toute différente des 
tarses antérieurs, dont le premier, dans cette dernière espèce, est grêle, 
subcylindrique, nu en dessous, prolongé en pointe à son angle antérieur 
interne (voyez pl. 3, fig. 15), presque deux fois aussi long que les deux 
suivants pris ensemble et dont le troisième article est en cœur allongé, 
fendu aux trois quarts de sa longueur. | 


(117) Clytrides d'Europe, etc. 165 


9. L. PARADOXA Oliv., Entom., VI, p. 844, 4, pl. 4, fig. h (sub Clytra). 
— Dej., Gat., éd. 5°, p. 442. — Lacord., Mon., p. 172. 


Modice elongata, parallela, nigro-cærulea, interdum paululum vires- 
cens, pube grisea modice vestita; capite levissimo, inter oculos tantum 
rugulis longitudinalibus sat dense adsperso; vertice convexo ; epistomate 
late declivi modiceque triangulariter emarginato; labro, mandibulis , 
antennisque nigris, his prothoracis basin attingentibus, articulis 2-3 basa- 
libus fulvis; oculis elongatis, prominulis, antice emarginatis posticeque 
obscure fulvo-maculatis ; prothorace subliliter sparsim punctulato vageque 
huc illuc impresso, lateribus modice rotundato ibique late reflexd-margi- 
nalo, basi breviler bisinuato, angulis posticis rotundatis ; scutello latis- 
simo, levi, apice valde rotundato; elytris flavo vel salurate rufs, tenuiter 
confertim punclulatis ; pedibus nigro-cæruleis vel obscure virescentibus. 


. Major, subcylindricus ; capite valido; prothorace nonnthil latiore ; 
pedibus anticis longissimis ; libiis fere rectis, sensim apice dilatalis ; 
primo tarsorum ejusdem paris arliculo subcylindrico, subtus denudato, 
apice inlus mucronato, duobusque sequentibus simul sumptis fere duplo 
longiore, 

Long. 10-12 mill.; lat, 4 4/2-5 mill, 


?. Minor, oblongo-cylindrica; capite minore ; prothorace elytris haud 
Latiore; pedibus brevioribus, subæqualibus, primo larsorum articuto duo- 
bus sequentibus simul sumptis haud longiore. 


Long. 8 1/2-9 3/4 mill.; lat. 8 4/2-4 1/2 mill. 


Sicile et Algérie. 


‘tte espèce est facile à distinguer par l'absence de tout dessin sur les 
élytres ; la pubescence grisâtre qui la recouvre est lanugineuse en dessous, 
redressée sur la tête, couchée sur le prothorax et très-caduque sur ces 
deux derniers organes. 


166 ÉD, LEFÈVRE. (118) 


40, L. vicinA Dej., Cal, éd. 3°, p. 442, —Lacord., Mon., p. 175. 


Larva : Rosenh,, Ueber die Entw. und Fortpf. der Clyt. und Crypt., 
p. 25, fig. 3. 


Satis elongata, nigro-cærulea aut virescens, pube grisea sal dense ves- 
tila; capile levi, inter oculos tantum rugulis longiludinalibus dense 
adsperso; vertice convexo ; epistomate late declivi modiceque triangulariter 
emarginato ; labro, mandibulis, antennisque nigris, his validioribus pro- 
thoracis basin attingentibus, articulis 2-8 basalibus fulvis ; oculis magis 
elongatis, prominulis, antice emarginalis postliceque obscure fulvo-macu- 
latis ; prothorace tenuiter sparsim punctulato vageque huc illuc impresso, 
laleribus modice rotundato ibique reflexo-marginato, basi breviler bisi- 
nuato, angulis posticis rotundatis; scutello minutissime punctulalo, intra 
basin impresso, apice truncato ; elytris luleo-ochraccis, flavo-teslaceis vel 
flavo-rufis, subcrebre punctulatis, singulo punclis tribus nigris (uno hume- 
rali, duobusque alteris infra medium transversim digestis), ornatis; pedi- 
bus nigris. 


& Subcylindricus, capite valido ; prothorace elytris nonnihil latiore ; 
pedibus anticis longissimus ; tibiis fere reclis, sensim apice dilatalis ; 
prüno tarsorum ejusdem paris arliculo validiore, sublus denudato, supra 
nonnthil depresso, apice intus mucronalo, duobusque sequentibus simul 
sumptis fere duplo longiore. 


Long, 5 4/2-13 mill.; lat. 2 1/2-4 3/4 mill. 


©. Oblongo-cylindrica, capite minore; prothorace elytris haud latrore ; 
pedibus brevioribus, primo tarsorum articulo duobus sequentibus simul 
sumplis haud longiore. 


Long. 5-11 mill.; lat. D 1/2-4 1/2 mill. 


Espagne méridionale et toute la côte septentrionale de l’Afrique, depuis 
l'Égypte jusqu’au Maroc. 


Celle espèce est très-voisine de la précédente; sa forme générale, sa 


(119) Clytrides d'Europe, elc. 167 


pubescence et sa tête sont absolument semblables ; elle s’en distingue 
néanmoins très-nettement par le dessin de ses élytres, par ses yeux un 
peu plus grands et plus allongés, par ses antennes plus robustes et par 
son prothorax un peu moins largement rebordé, surtout aux angles anté- 
rieurs. Les pattes antérieures du mâle sont sensiblement plus allongées et 
le premier article des tarses est plus robuste et un peu déprimé en 
dessus; de plus, l'espèce varie beaucoup sous le rapport de la taille, 
quelques individus étant souvent d’un tiers au moins plus petits que les 
aulres. 


Species invisæ. 


L. MACRODACTYLA Dej., Cat, éd, 3°, p. 442, 


« Valde elongata, subcylindrica, saturate cærulea, griseo-villosa, fronte 
« Smpressa, subtilius rugosa; prothorace obsolete punctulato, lateribus 
« anticis evidenter sinuato; elytris glabris, sat crebre punctatis, flavo- 
« Lestaceis, singulo punctis tribus (uno humerali, duobus infra medium 
« lransversim digestis) nigro-cyanetis. 


Long. 5 4/2-6 17/2 lin.; lat. 2 1/4-2 47/2 lin. 


« J. Pedibus anticis longissimis. » 
(Ex Lacord., Mon., p. 177.) 


D'après le savant monographe des Phytophages, cette espèce, établie 
sur deux exemplaires mâles de la collection Dejean et originaires de 
l'Espagne, différerait du L. pubescens par « la tête manifestement plus 
« allongée, impressionnée sur le front, mais, au lieu de rides longitudi- 
« nales, n'ayant dans cette impression que des rugosités assez fines, entre- 
« mélées de quelques points enfoncés. Les pattes antérieures sont encore 
« plus allongées que chez le L. pubescens, ce qui tient plutôt à l’accrois- 
« sement de leurs jambes qu’à celui de leurs tarses ; le troisième article 
« de ces derniers est un peu plus court, plus rétréci en arrière et fendu 
« jusqu’à moitié de sa longueur. » 


168 ÉD. LEFÈVRE. — Clytrides d'Europe, etc. (120) 


Je n'ai rien vu de semblable dans les collections qui m'ont été confiées, 
et tous les individus, sans exception, que j'ai trouvés étiquetés sous ce 
nom étaient ou des pubescens ou des longipes de grande taille. 


L, GLABRICOLLIS Suüffrian, Entom. Stett., 1851, p, 210. 


D’après M. Suffrian, cette espèce, établie sur un seul exemplaire femelle 
provenant de Sicile, serait voisine du Z, longipes et présenterait les carac- 
tères suivants : 


Noire; têle et prothorax entièrement glabres, le dessous du corps seul 
couvert de poils longs et épais: front plan entre les yeux et muni de 
grosses rides longitudinales ; vertex très-brillant, finement ponctué, forte- 
ment convexe et partagé en deux éminences arrondies; yeux munis en 
arrière de l’orbite postérieur d’une petite tache jaune ; antennes noires, 
avec les articles 2-3 rouges; prothorax du double plus large que long, 
finement ponctué, transversalement impressionné de chaque côté au-des- 
sous du bord antérieur, largement rebordé sur les côlés, qui sont arrondis 
ainsi que les angles postérieurs, bisinué au bord postérieur, avec son lobe 
médian court. Élytres d’un jaune clair un peu safrané, ornées chacune 
de trois points d’un brun noir et bordées de rougeâtre ; pattes antérieures 
un peu plus longues que les postérieures ; premier article des tarses anté- 
rieurs un peu plus large que le deuxième, mais plus court que les deux 
suivants pris ensemble ; fossette abdominale allongée et un peu rétrécie 
en arrière. 


Essai monographique du genre AGATIHOIUN Illis. 


Par M, Cuaries BRISOUT pe BARNEVILLE, 


_— 


(Séance du 24 Janvier 1872.) 


Corps plus ou moins globuleux et possédant la facullé de se contracter 
en boule. Suture frontale généralement indistincte. Labre transversal, 
échancré antérieurement. Tête offrant en dessous deux sillons convergents 
pour loger les antennes. Palpes maxillaires courts, premier article très- 
petit, deuxième et troisième courts, dernier aussi long que les deux pré- 
cédents réunis, atténué vers le sommet; palpes labiaux offrant leurs deux 
premiers articles subégaux, cylindriques, le dernier étroit, ovalaire; men- 
ton transversal très-rétréci en avant, lronqué au sommet, séparé de 
l’hypoglotte par une crête transversale élevée, largement excavé, légère- 
ment convexe en arrière ou avec une gibbosité de forme et de force 
variables. Mandibules en pointe simple. Antennes à massue très-pubescente ; 
premier article plus ou moins épaissi; deuxième plus court, subovalaire, 
subcylindrique ou arrondi ; troisième allongé; quatrième à huitième peu à 
peu plus larges; les sixième à huitième ou septième ct huitième transver- 
saux, subdentés en scie en dessous ; massue oblongue, ayec les deux pre- 
miers articles transversaux et le dernier courtement ovalaire ou subova- 
laire plus ou moins acuminé au sommet; le funicule est cilié en dessous 
de quelques poils raides assez longs, et la massue est garnie çà et là, des 
deux côtés, de poils analogues, mais plus longs; chez les espèces à épaules 
obtuses ces poils sont plus courts. Corselet transversal plus ou moins lar- 
gement échancré en avant, avec ses angles arrondis en arrière, près du 
bord postérieur, de chaque côté du disque, avec une petite saillie tuber- 
culeuse souvent obsolète. Jambes ciliées, rarement légèrement épineuses. 
Métaslernum tantôt à surface un peu oblique, très-fortement rétréci dans 


170 CH. BRISOUT DE BARNEVILLE. 


son milieu, avec deux lignes obliques élevées, complètes ou oblitéréés en 
dehors, venant se réunir entre les hanches intermédiaires ; ces deux 
lignes, que l’on appelle lignes fémorales, limitent la position que doivent 
prendre les cuisses lorsque ces insectes veulent se mettre en boule; avec 
celte forme de métasternum, les angles huméraux des élytres sont large- 
ment arrondis, et les hanches intermédiaires sont un peu distantes et 
très-obliques; d’autres fois le métasternum est très-large et très-court, 
légèrement rétréci au milieu, sans lignes fémorales; dans ce cas les angles 
huméraux des élytres sont très-obtus et les hanches intermédiaires sont 
un peu distantes et légèrement obliques. Enfin le métasternum offre aussi 
une troisième forme, il est assez long, légèrement rétréci au milieu, sans 
lignes fémorales ; dans ce cas (excepté le nigripenne ct l'atrum, qui ont les 
angles huméraux largement arrondis) les angles huméraux des élytres se 
rapprochent de l'angle droit, et les hanches intermédiaires sont plus ou 
moins rapprochées et légèrement obliques. Chez les mâles, les tarses sont 
de cinq articles et de quatre seulement aux postérieurs ; chez les femelles 
ils sont de quatre articles et de cinq aux antérieurs, ou de quatre articles 
à tous les tarses ; chez les mâles les antérieurs et les intermédiaires sont 
souvent dilatés plus ou moins distinctement. Le métasternum des mâles 
est creusé d'une petite fossette (excepté chez le discoideum), où il con- 
tient une touffe de poils dressés, variant de position suivant les espèces ; 
la mandibule gauche des mâles est un peu prolongée en pointe aigué et 
quelquefois armée en dessus de cornes plus ou moins développées. 


Ces insectes vivent dans les détritus végétaux dans les endroits humides, 
sous les écorces d'arbres pourris, dans les fagots et dans les bolets. 


4. Élytres avec des rangées striales de points, un peu irrégulières. 
Métasternum finement et courtement caréné dans sa partie 
postérieure. 


(Mat., Faune Fr., Il, p. 174.) — seriepunctatum Ch. Bris. 


D'un noir assez brillant, avec les bords postérieur el latéraux 
du corselet et l'extrémité des élytres d’un brun rougeûtre. 
Antennes ferrugineuses, avec la massue noirâtre; premier 
article épais, subovalaire; deuxième plus étroit, ovalaire, un 
peu plus court que le premier; troisième allongé, étroit, un 
peu plus long que le deuxième; les suivants courts, peu à peu 
plus larges ; le huitième transversal ; massue noire, très-pubes- 
sente, à premier article lécèrement transversal, un peu plus 


front 
EN | 
bn 


Genre Agathidium. 


étroit, mais pas plus long que le suivant; dernier un peu fer- 
rugineux, aussi large el de moitié au moins plus long que le 
précédent, acuminé au sommet. Tête d’un noir brunätre, à 
ponctuation fine et éparse, plus serrée et plus forte sur les 
côtés et en arrière; ligne frontale arquée et distincte; épi- 
stome assez long, avec quelques points; labre et palpes testa- 
cés. Corselet large, très-arrondi sur ses côlés et aux angles 
postérieurs, légèrement arrondi aux angles antérieurs, sa plus 
grande largeur tombant avant le milieu ; bord antérieur forte- 
ment sinué de chaque côté, avec la partie médiane légèrement 
arrondi: surface à ponctüation fine et assez serrée. Écusson 
très-finement pointillé. Élytres subarrondies, assez rétrécies 
en arrière, coupées presque carrément à leur base, avec les 
angles huméraux un peu obtus et arrondis; avec une strie 
suturale qui ne remonte pas jusqu’au milieu, et avec des 
séries striales un peu irrégulières de points enfoncés bien dis- 
tincts, et dans les intervalles avec une ponctuation beaucoup 
plus fine et éparse. Mélasternum assez long, légèrement rétréci 
dans son milieu, à poncluation fine et serrée dans son milieu, 
assez forte et écartée sur les côtés, sans lignes fémorales ; le 
mésosternum se termine entre les hanches intermédiaires en 
une saillie tubercüleuse transversale, Pattes d’un brun rou- 
geûtre ; cuisses assez grêles, arrondies à leur extrémité; tibias 
grêles; tarses tous de quatre articles, le premier des posté- 
rieurs un peu plus courts que les trois suivants réunis. 
Plusieurs femelles, trouvées à Fontainebleau. 


MM, Gemminger et de Harold ont commis une erreur en 
mettant celte espèce parmi les Anisotomes. 


— Élytres à ponctuation sans ordre, sans aucune trace de séries 
striales de points. Mésosternum toujours caréné ou subcaréné 
dans SD AR ÉRENTe es dE. SU D EN 


- 
2 


2. Côtés des élytres avec les angles huméraux très-largement arron- 


dis. Mésosternum caréné presque jusqu’à sa base. . . . 3 
— Angles huméraux plus ou moins obtus. Mésoslernum courtement 
caréné dans sa partie antérieure... . .. . ui. 143 


"= 
22 


Sirie suturale nulle, . . 0 0 L : , . ° . , ° » ° . ° ° L D lu 


5 


472 CH, BRISOUT DE BARNEVILLE. 


= ‘Strie suturale bien tracée ‘en”"arrières. 264 MO ERR RORR 


Lignes fémorales du métasternum très-obliques, presque com- 
plètes ; vers leur extrémité elles se rapprochent beaucoup du 
bord’antérieur dumétasternume. 200.200 Re 


— Lignes fémorales du métasternum moins obliques, presque paral- 
lèles au bord antérieur du métasternum, dont elles sont très- 
éloignées » L] e C2 Li e Li] L L2 L2 L2 Li © L2 LD L3 L] L2 LL L] L2 L e 6 


5. Troisième article des antennes au moins deux fois plus long que 
le deuxième, presque plus long que les trois suivants réunis ; 
sous le menton, avec une très-large et assez profonde dépres- 
sion qui présente dans sa partie postérieure une légère gib- 
bosité. 


(Opusc. Ent., XIE, 1861.) — dentatum Muls. et Rey. 


Taille du serminulum, d'un brun de poix brillant, avec la 
tête, le limbe du corselet largement et souvent l’extrémité des 
élytres d’un brun rougeûtre transparent. Antennes ferrugi- 
neuses ; funicule cilié en dessous de quelques poiis assez longs ; 
massue pubescente et ayant en outre quelques longs poils sur 

_ les côtés et à l'extrémité; premier article large, comprimé, assez : 
arrondi en avant; deuxième subcylindrique, plus de deux fois 
plus étroit et beaucoup plus court que le précédent ; troisième 
très-allongé, presque plus long que les trois suivants réunis; 
ceux-ci courts; huitième fortement transversal, à peine plus 
court que le précédent; massue à premier article légèrement 
transversal, à peine moins large et pas plus long que le sui- 
vant; dernier article court, à peine de moitié plus long que le 
précédent, rétréci dès le premier tiers de sa longueur. Palpes 
testacés. Têle à ponctuation fine, peu serrée, mais dictincte ; 
ligne frontale distincte. Corselet très-large, arrondi sur ses 
côtés et à tous les angles, sa plus grande largeur tombant un 
peu après le milieu ; bord antérieur de chaque côté forte- 
ment sinué, avec la partie médiane assez arrondie; surface à 
ponctuation très-fine et peu serrée. Écusson lisse, Élytres sub- 
arrondies, rélrécies en arrière, à ponctuation fine, peu serrée, 
mais distincte. Dessous du corps d’un brun ferrugineux, 
un peu plus obscur sur la base de l’abdomen. Métasternum 
alabre, fortement rétréci au milieu, lisse dans son milieu et 


Genre À gathidium. 175 


très-finement réticulé sur le reste de sa surface. Patles assez 
fortes ; tibias assez étroits; hanches intermédiaires assez dis- 
tantes et très-obliques ; premier article des tarses postérieurs 
plus long que les deux suivants réunis. 


Mâle. Métasternum avec une petite fossette contenant un 
bouquet de poils jaunes dressés, situé devant le milieu du 
bord postérieur; cuisses postérieures arrondies à leur exiré- 
mité et dilatées en dessous, avant leur extrémité, en une forte 
et large dent triangulaire ; tarses antérieurs et intermédiaires 
assez fortement dilatés à leur base, de cinq articles. Chez les 
femelles les tarses intermédiaires n’ont que quatre articles. 


France méridionale. Paraît rare. 


— Troisième article des antennes un peu plus de moitié plus long 
que le deuxième, plus court que les trois suivants réunis. 
Sous le menton avec une profonde dépression transversale en 
forme de coupe, limitée en arrière par une crête saillante assez 
élevée, qui forme la limite d’une forte saillie tuberculeuse. 


algiricum Ch. Bris. 


Les plus grands de la taille de l’atrwn, les petits de la taille 
du seminulum ; d’un noir brillant, avec le bord postérieur du 
corselet, irès-élroitement, ses côtés latéraux plus largement et 
quelquefois l’extrémité des élytres et le devant de ja tête d’un 
rouge brun obscur. Antennes d’un testacé ferrugineux ; premier 
article épais, arrondi en avant, oblong ; deuxième plus court 
et plus de moitié plus étroit que le précédent, subeylindrique ; 
troisième allongé, plus de moitié plus long que le deuxième; 
les suivants courts; septième et huitième transversaux ; le hui- 
tième un peu plus court que le septième; massue à premier 
article légèrement transversal, un peu plus étroit que le sui- 
vant ; dernier à peine plus étroit et presque deux fois plus long 
que le précédent, se rétrécissant dès avant le milieu de sa lon- 
gueur, Palpes d’un iestacé brunâtre. Tête à ponctuation très- 
subtile et éparse; ligne frontale distincle. Corselet, comme le 
précédent, presque lisse. Élytres comme chez le précédent, 
mais à ponctuation plus subtile. Dessous du corps entièrement 
ferrugineux ou d’un brun noirâtre, avec les pattes d’un brun 


17/ 


CH. BRISOUT DE BARNEVILLE, 


ferrugineux, les cuisses quelquefois plus obscures, Métaster- 
num comme le précédent, ainsi que les pattes. 


Mâle. Métasternum comme chez le précédent; cuisses posté- 
rieures un peu arrondies à leur extrémité, légèrement dilatées 
en dessous avant leur sommet, en forme d’angle obtus peu 
saillant:; tarses antérieurs et intermédiaires assez fort dilatés. 
Chez les pelits individus, contrairement à ce qui arrive d’ha- 
bitude, les cuisses postérieures présentent une saillie angu- 
leuse beaucoup plus saillante et plus aiguë. 


Cette espèce a été trouvée à Bone par MM. Lethierry et 
Leprieur. 


6. Surface du corps très-finement réticulée, sans ponctuation ou à 


ponctuation indistincte ; sous le menton, déprimé, une gibbosité 
arrondie assez saillante en arrière de la dépression. 


(Nat., LI, p. 98.) — lævigatum Er. 


D'un noir assez brillant, avec les bords latéraux et posté- 
rieurs du corselet, l'extrémité des élvtres et les pattes d’un 
brun rougeâtre. Antennes d’un brun clair, avec les deux pre- 
miers articles de la massue un peu plus obscures; premier 
article un peu épais; deuxième subcylindrique, un peu plus 
court et plus de moitié plus étroit que le précédent; troisième 
allongé, un peu plus long que le deuxième; les suivants 
courts ; le huitième transversal, à peine plus court que le pré- 
cédent ; massue à premier article légèrement transversal, à 
peine plus étroit que le suivant ; dernier court, aussi large et 
plus de moitié plus long que le précédent ; les antennes pubes- 
centes et poilues comme chez les précédents. Tête à ligne 
frontale distincte. Corselet comme chez les précédents, sa plus 
grande largeur un peu en avant du milieu. Dessous du corps 
d’un noir de poix, avec l’abdomen d’un brun ferrugineux. 
Pattes d’un brun ferrugineux clair, quelquefois avec les cuisses 
postérieures plus obscures. Métasternum fortement rétréci 
dans son milieu, très-finement réticulé et lisse dans sa partie 


_ médiane; hanches intermédiaires un peu distantes et très- 


obliques ; pattes assez fortes. 


Mâle, Métasternum avec une petite fossette contenant un 


Genre Agathidium. 175 


bouquet de poils jaunâtres dressés et située au milieu de sa 
longueur; larses antérieurs et intermédiaires assez fortement 
dilatés à leur base, 


Répandu en France. Se prend sous les feuilles en décompo- 
sition, dans les fagots et sous les écorces contenant des ma- 
tières champignonneuses. 


— Surface à ponctuation plus ou moins fine sur un fond très-lisse : 
sous le menton, légèrement déprimé, une gibhosité plane et 
péusaillante Situer en Année ee than pee 0 7 


7, Insecte d’un brun clair, à ponctuation distincte; antennes unico- 
lores ; cuisses postérieures des mâles subtronquées à leur 
extrémité et terminées en dessous par une saillie anguleuse et 
aiguë. 

(Nat., IL, p. 98.) — badium Er. 


D'un rouge brun brillant. Antennes d’un rouge ferrugineux ; 
premier article un peu épais, arrondi en avant; deuxième 
subovalaire, beaucoup plus court et plus de moitié plus étroit 
que le précédent; troisième allongé, un peu plus court que 
les trois suivants réunis; ceux-ci courts; huitième forlement 
transversal, un peu plus court que le précédent; massue à 
premier article légèrement transversal, un peu plus étroit que 
le suivant; le dernier à peu près aussi large, mais deux fois 
plus long que le précédent, se rétrécissant après le milieu de 
sa longueur. Tête à ponctuation très-subtile et peu serrée ; 
ligne frontale distincte. Corselet large, arrondi latéralement 
et aux angles; bord antérieur fortement sinué de chaque côté, 
avec sa partie médiane assez arrondie : sa plus grande largeur 
tombe derrière le milieu ; surface ponctuée comme la tête. 
Élytres subarrondies, rétrécies en arrière, à ponctuation éparse, 
mais plus distincte que celle du corselet. Métasternum comme 
chez le précédent. Paites assez grêles, testacées. 


Mâle, Métasternum avec une petite fossette contenant un 
bouquet de poils jaunâtres dressés, située un peu après son 
bord antérieur ; tarses antérieurs faiblement dilatés; cuisses 
postérieures élargies vers leur extrémité, qui est presque tron- 


476 CH. BRISOUT DE BARNEVILLE. 


quée carrément, avec l’angle interne saillant et terminé par 
une pelite pointe aiguë. Chez la femelle les cuisses posté- 
rieures sont simplement arrondies en dessous. 


Cette espèce se trouve aussi abondamment que la précé- 
dente et dans les mêmes localités. 


— Insecte noir, à ponctuation très-fine. Antennes avec les deux 
premiers arlicles de la massue noirâtres. Cuisses postérieures 
des mâles arrondies à leur extrémité et terminées en dessous 
par une saillie anguleuse peu aiguë. 
escorialensis Ch. Bris. 


Taille du badium, d’un noir brillant, avec les bords anté- 
rieur et postérieur du corselel étroitement, les côtés latéraux 
largement et l'extrémité des élytres, d’un brun rougeûtre trans- 
parent; quelquefois, comme pour beaucoup d’autres espèces, 
la région suturale passe aussi au rouge brun obscur. Antennes 
d’un rouge ferrugineux; premier article épais, arrondi en 
avant; deuxième plus court, subovalaire, plus de moitié plus 
étroit que le précédent; troisième allongé, un peu plus court 
que les trois suivants réunis ; ceux-ci courts; le huitième 
transversal, un peu plus court et plus large que le précédent : 
massue à premier article légèrement transversal, un peu plus 
étroit et pas plus long que le suivant; le dernier aussi large 
et presque deux fois plus long que le précédent, se rétrécis- 
sant dès avant le milieu de sa longueur. Tête presque lisse, 
d’un brun rougeâtre en avant et sur le disque ; ligne frontale 
distincte. Corselet très-large, comme chez le précédent, mais 
à ponctuation plus subtile. Élytres comme chez le badium, 
mais à ponctuation plus fine et moins distincte. Métasternum 
noir, du reste comme chez le précédent. Abdomen d’un brun 
obscur. Pattes d’un rouge ferrugineux; tibias assez grêles: 
hanches intermédiaires un peu distantes et très-obliques. 


Mâle. Métasternum avec une petite fossette contenant un 
bouquet de poils dressés, située au milieu de sa longueur: 
cuisses postérieures élargies vers leur extrémité, qui est arron- 
die, et terminées en dessous en une saillie anguleuse peu 
aiguë: tarses antérieurs légèrement dilatés. La femelle a les 


Genre Agathidium. 177 


cuisses postérieures un peu élargies et arrondies en dessous; 
elle a cinq articles aux tarses antérieurs et quatre aux autres. 


J’ai trouvé cette espèce aux environs de l’Escorial, sous des 
feuilles de pins décomposées. 


8. ‘Tête el corselet rouges. Élytres noires, ovalaires. Métasternum 
sans lignes fémorales ni strie transversale médiane distinctes. 


(Schn., Mag., p. 539.) — nigripenne Kugel. 


Taille du seminulum, d’un noir brillant, avec la tête, le 
corselet et les pattes rouges. Antennes d’un rouge ferrugineux; 
premier article assez épais, un peu arrondi en avant; deuxième 
très-court, subarrondi, à peine plus d’un tiers plus étroit que 
le précédent; troisième très-allongé, presque de la longueur 
des trois suivants réunis; ceux-ci courts; le huitième forte- 
ment transversal, un peu plus court et moins large que le 
précédent; massue noirâtre, avec le dernier article ferrugi- 
neux; le premier est transversal, à peine plus étroit et pas plus 
long que le suivant; le dernier est aussi large et deux fois 
plus long que le précédent; il se rétrécit seulement après le 
milieu de sa longueur. Tête à ponctuation distincte et écartée ; 
ligne frontale distincte. Corselet très-large, arrondi à tous ses 
angles, un peu moins sur les côtés latéraux, sa plus grande 
largeur tombant derrière le milieu; bord antérieur fortement 
sinué de chaque côté, avec la partie médiane assez fortement 
arrondie ; surface à ponctuation distincte et peu serrée. Élytres 
courtement ovalaires, rétrécies en arrière, avec une strie sutu- 
rale profonde remontant jusqu’au trois quarts de leur lon- 
gueur; surface à ponctuation assez forte et assez serrée, d’un 
noir brillant, avec l'extrémité plus ou moins brunâtre. Des- 
sous du corps d’un brun obscur ; sous le menton une dépres- 
sion large et assez profonde. Métasternnm assez long, légère- 
ment rétréci dans son milieu, finement réticulé, à ponctuation 
éparse, avec une trace de rugosité transversale au milieu. 
Pattes grêles, assez longues; tibias légèrement épineux ; tarses 
allongés; hanches intermédiaires assez distantes et légèrement 
obliques, 

(1872) 12 


478 CH. BRISOUT DE BARNEVILLE. 


Mâle. Métasternum avec une petite fossette située tout près 
du milieu du bord antérieur et contenant un bouquet de poils 
jaunes dressés ; cuisses postérieures légèrement élargies à leur 
extrémité, qui est un peu arrondie, avec l'angle interne sail- 
lant et peu aigu; tarses antérieurs très-légèrement dilatés. 


Cette espèce n’est pas rare en France, sous les écorces des 
arbres tombés sur le sol. 


— Tète, corselet et élytres de couleur analogue: métasternum avec 
des lignes fémorales ou une strie transversale médiane bien 
distinete, sue ant ail ARCS OMR MEN NES 9 


9, Métasternum sans lignes fémorales, mais avec une strie transver- 
sale médiane un peu sinueuse et irès-raccourcie des deux 


côtés. à 
(Fn. Sued., I, p. 67.) — atrum Payk. 


De grande taille, d’un noir brillant, avec le bord postérieur, 
les côtés latéraux du corselet étroitement et l'extrémité des 
élytres d’un brun de poix transparent. Antennes d’un rouge 
plus ou moins brunâtre, surtout à la massue; premier article 
un peu épais, légèrement arrondi en avant, subeylindrique ;: 
deuxième courtement ovalaire, beaucoup plus court et de 
moitié plus étroit que le précédent ; troisième très-allongé, 
presque plus long que les irois suivants réunis; ceux-ci 
courts ; le huitième fortement transversal, à peine plus court 
et aussi large que le précédent; massue à premier article 
transversal, à peine plus étroit et à peine plus long que le 
suivant; dernier courtement ovalaire, à peu près aussi large 
et plus de moitié plus long que le précédent, se rétrécissant 
un peu après le milieu de sa longueur. Tête à ponctuation 
assez forte et serrée; ligne frontale distincte. Corselet très- 
arrondi sur les côtés et aux angles, avec sa plus grande lar- 
geur après le milieu ; borû antérieur fortement sinué de 
chaque côté, avec la partie médiane assez fortement arrondie ; 
surface à ponctuation assez forte et serrée. Élytres de même 
forme que chez le badium, avec une strie suturale dépas- 
sant un peu le milieu. Dessous du corps noir, avec l'extrémité 


\ 


Genre Agathidium. 17S 


de l'abdomen un peu rougeâtre. Tout le dessous du menton 
largement et assez profondément déprimé. Métasternum court, 
assez fortement rétréci au milieu, finement réticulé et à ponc- 
tuation distincte; hanches intermédiaires assez distanies et 
très-obliques. 


Mâle. Métasternum avec une assez large fossette contenant 
des touffes de poils jaunâtres dressés, et située au-dessus de 
la strie transversale; cuisses postérieures élargies à leur extré- 
mité, qui est subtronquée, avec l’angle interne assez fortement 
prolongé en forme de large dent triangulaire ; tarses antérieurs 
et intermédiaires assez fortement dilatés. | 


Les femelles ont les cuisses postérieures élargies vers l’ex- 
trémité, qui est arrondie. 


Cette espèce est assez commune en France, dans les débris 
végétaux et les fagots altérés par l'humidité. 


—  Mélasternum à lignes fémorales bien distinctes, sans strie horizon- 
HO MÉMIANE ES CNE NAT ul EE ae ce PES CA 


40. Élytres couvertes de points très-fins, médiocrement serrés et 
réunis entre eux par des traits aciculaires très-fins qui s’entre- 
croisent dans tous les sens, ce qui rend les élytres un peu 
ruguleuses. 


siculum Ch. Bris. 


Taille du badium, entièrement d’un brun ferrugineux clair, 
très-subtilement réticulé. Antennes à premier article un peu 
épaissi, subovalaire ; deuxième court, un peu plus long que 
large et un peu plus étroit que le précédent ; troisième de trois 
quaris plus long que le deuxième; quatrième obconique, le 
cinquième court; les autres articles manquent. Tête à ponc- 
tuation très-fine et peu serrée; ligne frontale distincte. Corselet 
très-large, très-arrondi sur les côlés et aux angles, sa plus 
grande largeur tombant avant le milieu; bord antérieur forte- 
ment sinué de chaque côté, avec la partie médiaire légèrement 
arrondie; surface à ponctuation très-subtile et peu serrée. 
Écusson presque lisse, Élytres de même forme que chez le 
précédent, avec une strie suturale remontant jusqu’au milieu; 


180 CH. BRISOUT DE BARNEVILLE, 


surface très-subtilement ruguleuse. Métasternum finement réli- 
culé et légèrement ‘ponctué, avec deux lignes fémorales rac- 
courcies en dehors. Cuisses postérieures un peu élargies vers 
leur extrémité, qui est arrondie, ainsi que l’angle interne. 
Tarses antérieurs de cinq articles, les autres de quatre. 


Une seule femelle, venant de Sicile. 
— Élytres à ponctuation plus ou moins fine sur un fond très-lisse. 44 


41. Troisième article des antennes très-long, plus de deux fois plus 
long que le deuxième et plus long que les trois suivants 
réunis; dernier article de moitié plus long que large. Tibias 
postérieurs élargis, très-fortement rétrécis dans leur tiers 
basilaire. 


Leprieuri Ch, Bris. 


Taille des petits badium. Entièrement d’un rouge ferrugi- 
neux, quelquefois avec les élytres un peu plus obscures. 
Antennes à premier article épais, plus long que large, assez 
arrondi en avant ; deuxième ovalaire, plus de deux fois plus 
étroit que le premier ; troisième très-allongé, presque plus 
long que les trois suivants réunis; les septième et huitième 
légèrement transversaux, le huitième un peu plus court que le 
précédent; massue à premier article légèrement transversal, à 
peine plus étroit et pas plus long que le suivant; dernier assez 
long, au moins deux fois plus long et à peine plus étroit que 
le précédent, se rétrécissant après la moitié de sa longueur. 
Tête presque lisse, à ponctuation éparse et très-subtile ; ligne 
frontale distincte. Corselet très-arrondi sur les côtés et aux 
angles, sa plus grande largeur tombant un peu avant le milieu ; 
bord antérieur de chaque côté fortement sinué, avec la partie 

. médiane assez fortement arrondie ; surface à ponctuation très- 
subtile et assez serrée: on aperçoit de chaque côté du disque 
une petite tache ronde et noirâtre. Élytres comme chez les pré- 
cédents, avec une strie suturale qui atteint à peine le milieu ; 
surface à ponctuation assez forte et assez serrée. Dessous du 
menton assez largement déprimé, avec une surface convexe en 
arrière. Métasternum fortement rétréci au milieu, très-finement 
réticulé et lisse dans son milieu, avec deux lignes lg 


Genre Agathidium. 181 


obliques, raccourcies en dehors ; hanches intermédiaires un 
_ peu distantes et très-obliques; tibias assez larges, fortement 
sinués à leur base interne. 


Mâle. Métasternum avec une petite fossette contenant un 

bouquet de poils jaunâtres dressés, et située très-peu avant le 

. milieu de sa longueur; cuisses postérieures élargies à leur 

extrémité, qui est presque tronquée, avec l’angle interne pro- 
longé en angle aigu. 


Les femelles ont les cuisses postérieures un peu élargies et 
arrondies à leur extrémité, avec l’angle interne légèrement 
avancé, obtus et émoussé, 


Je dois la connaissance de cette remarquable espèce à 
M. Leprieur, qui l’a prise aux environs de Bone. Je me suis 
fait un plaisir de lui dédier cette espèce pour le remercier de 
ses intéressantes communications sur les espèces algériennes. 


— Troisième articlé des antennes au plus de trois quarts plus long 
que le deuxième, plus court que les trois suivants réunis ; 
tibias postérieurs médiocrement rélrécis tout à fait à leur 
DAS AM Es Re RO NS Re que. 19 


12. Antennes unicolores; strie suturale atteignant le milieu de l’élytre ; 
cuisses postérieures des mâles légèrement arrondies à leur 
- extrémité et à l’angle interne. 


(Fn. Sued., IT, 447.) — seminulum L. 


Noir, avec le bord postérieur du corselet étroitement, les 
bords latéraux plus largement et l’exirémité des élytres d’un 
rouge brun transparent. Antennes d’un rouge ferrugineux ; 
premier article un peu épais, légèrement arrondi en avant; 
deuxième subovalaire, beaucoup plus court et de moitié plus 
étroit que le précédent ; troisième allongé, à peine plus de 
moitié plus long que le deuxième; les suivants courts; le hui- 
tième fortement transversal, à peine plus court et aussi large 
que le précédent; massue à premier article assez transversal, à 
peu près aussi long et aussi large que le précédent ; dernier 
court, distinctement plus étroit et de moitié plus long que le 


182 4 CH, BRISOUT DE BARNEVILLE, 


précédent, se rétrécissant après le milieu de sa longueur. Tête 
d’un brun rougeâtre en avant et sur le disque, à ponctuation 
fine et serrée ; ligne frontale distincte; palpes testacés. Cor- 
selet très-large, très-arrondi sur ses côtés et aux angles, sa plus 
grande largeur tombant un peu avant le milieu; surface à 
ponctuation fine et assez serrée. Élytres comme chez le précé- 
dent, avec une strie suturale qui dépasse le milieu, à ponctua- 
tion bien distincte et serrée. Dessous et paties d’un rouge 
ferrugineux; dessous du menton assez largement déprimé et 
convexe en arrière. Métasternum comme chez le précédent. 


Tibias assez grêles. 


Mâle. Métasternum avec une petite fossette contenant un 
bouquet de poils jaunes dressés, située un peu après le milieu 
de sa longueur. 


Cette espèce est commune en France, sous l'écorce des 
arbres renversés et dans les vieux fagots. 


— Antennes à massue plus obscure ; strie suturale ne dépassant pas 
le tiers de la longueur des élytres; cuisses postérieures des 
mâles tronquées à leur extrémité et terminées en dessous par 


un angle saillant et aigu. 
: pisanum Ch. Bris. 


Taille du seminulum, d’un noir de poix, avec le bord anté- 
rieur du corselet très-étroitement, le bord postérieur plus lar- 
gement, les côtés latéraux très-largement et l'extrémité des 
élytres d’un brun ferrugineux transparent. Antennes ferrugi- 
neuses, avec les deux premiers articles de la massue noirâtres ; 
premier article épais, assez arrondi en avant; deuxième article 
légèrement ovalaire, plus de moitié plus étroit que le premier ; 
troisième allongé, presque deux fois plus long que le précé- 
dent: les trois suivants courts; le huitième transversal, un 
peu plus large et plus court que le précédent; massue à pre- 
mier article légèrement transversal, à peine plus étroit et pas 
plus long que le suivant; dernier courtement ovalaire, deux 
fois plus long et aussi large que le précédent, se rétrécissant 
après le milieu de sa longueur. Palpes testacés. Tête à ponc- 
tuation très-fine et éparse; ligne frontale distincte, d’un noir 
brunâtre plus clair en avant. Corselet comme chez le précédent. 


Genre Agathidium. | 


A 


Surface à ponctuation excessivement fine et peu serrée. Élytres 
avec une strie suturale qui atteint à peine au delà du tiers de 
de la longueur; surface couverte d’une ponctuation assez forte 
et assez serrée. Dessous du corps d’un brun ferrugineux. 
Métasternum comme chez le précédent. 


Mâle. Métasternum avec une petile fossette contenant un 
bouquet de poils jaunâtres dressés, située un peu après le 
milieu du bord antérieur; cuisses postérieures élargies à leur 
extrémité, qui est tronquée, avec l'angle interne prolongé en 
dessous en angle aigu. 


Un mâle, trouvé aux environs de Pise, 


43. Élytres, à leur base, coupées obliquement de chaque côté et for- 
mant avec les bords latéraux des angles huméraux très-obtus ; 
métasternum irès-court, cinq fois environ plus large que long 
dans sa:plus péliierhtanteur Luis NL ONE LPO 


— Élytres, à leur base, coupées presque en ligne droite et formant 
avec les bords latéraux des angles huméraux un peu obtus et 
arrondis à leur sommet: métasternum assez long, quatre fois 
au plus aussi large que long dans sa plus petite hauteur. . . 


44, Antennes à deuxième article ovalaire à peine plus d’un tiers plus 
court que le suivant. Femelles présentant toujours quatre 
ABLIGIES 4 OUR HEUTSN APS CSN et Re Ar Ne nn 


— Antennes à deuxième article court, subarrondi, deux fois plus 
court que le suivant. Femelles présentant cinq articles à leurs 
PAUSE AL PID RES SN A Pur rt. Li ot Are AA", US 


45, Antennes à premier article court, comprimé, fortement dilaté- 
arrondi en avant, deux fois et demie plus large que le suivant ; 
massue des antennes noire, avec le dernier article subquadran- 
gulaire légèrement rétréci, seulement à l’extrémité. 


185 


En 


2 


15 


17 


(Cat,, Gren., 1863, p. 9.) — confusum Ch, Bris. 


Forme et taille du rotundatum, d’un noir de poix brillant, 
avec le devant de la tête, les bords antérieur et postérieur du 
corselet étroitement, les côlés latéraux largement et l’extré- 


184 


CH. -BRISOUT DE BARNEVILLE. 


milé des élytres d’un brun rougeâtre transparent. Antennes 
d’un rouge ferrugineux, avec la massue noire; premier article 
épais, dilaté-arrondi en avant; deuxième légèrement ovalaire, 
plus court et deux fois et demie plus étroit que le précédent ; 
troisième oblong, à peine plus d’un tiers plus long que le 
deuxième ; les trois suivants courts; les septième et huitième 
subégaux , fortement transversaux ; massue à premier article 
légèrement transversal, un peu plus étroit et pas sensiblement 
plus long que le suivant; dernier assez long, un peu plus de 
deux fois plus long que le précédent et à peu près aussi large 


que lui, se rétrécissant seulement après le milieu de sa lon- 


gueur. Palpes testacés. Tête à ponctuation très-subtile et éparse, 
d’un brun rougeâtre en avant et sur le disque; ligne frontale 
distincte ; mandibules presque lisses, d’un brun ferrugineux. 
Corselet presque de la largeur des élytres, arrondi sur les côtés 
et aux angles, sa plus grande largeur tombant avant le milieu; 
bord antérieur fortement sinué de chaque côté, avec la partie 
médiaire un peu arrondie; surface à ponctuation très-subtile 
et éparse. Élytres subarrondies, rétrécies en arrière, avec une 
strie suturale remontant jusqu’au milieu; surface à ponctua- 
tion fine, peu serrée, mais distincte. Dessous du corps et 
paties d’un brun ferrugineux clair. Dessous du menton large- 
ment déprimé. Mélasternum légèrement rétréci dans son mi- 
lieu, finement réticulé et légèrement ponctué dans sa partie 
médiane ; hanches intermédiaires très-rapprochées , légère- 
ment obliques ; tibias grêles, deux fois et demie environ plus 
étroits que les cuisses. 


Mâle. Métasternum avec une petite fossette contenant un 
bouquet de poils jaunes dressés, et située au milieu de sa lon- 
sueur. Tarses antérieurs légèrement dilatés ; mandibule gauche 
prolongée en pointe plus ou moins aiguëé, souvent armée en 
dessus d’une corne presque lisse, recourbée de côté et en 
arrière, avec sa pointe tronquée obliquement au sommet : on 
trouve tous les passages depuis les mâles présentant une simple 
gibbosité sur la mandibule jusqu'à ceux qui présentent la 
grande corne dans tout son développement. 


Gette espèce est, d’après les types que j’ai vus, le polonicum 
Wank. et le clypeatum Scharp.; il-est probable que c’est le 


Genre Agathidium. 185 


piceum de Thompson ; mais serait-ce le piceum d’Erichson ? 
c’est ce que je ne puis affirmer. Notre espèce présente toujours 
la massue des antennes noire : or, Erichson, dans sa descrip- 
tion, semble indiquer des antennes unicolores. 


Gette espèce n’est pas très-commune aux environs de Paris; 
elle se prend sous les vieux fagots de chêne. 


— Antennes à premier article subovalaire, peu arrondi en avant, de 
moitié ou d’un tiers plus large que le suivant; massue des 
antennes noire, avec le dernier article ferrugineux, rétréci dès 
SORSDRÉMMEMUEESEe LE. nes Hatier Sas nl ex AG 


16. Pointe du mésosternum ne faisant pas de saillie tuberculeuse 
entre les hanches intermédiaires. 


(Fairm. et Laboulb., Fn. Fr., I, p. 324.) — pallidum Fairm. et Lab. 


Taille du seminulum, entièrement teslacé, avec le disque 
du corselet, la base des élytres et les deux premiers articles 
de la massue des antennes plus obscures. Antennes à premier 
article un peu épaissi en ovale un peu aliongé ; deuxième obco- 
nique, plus court et un peu plus de moitié plus étroit que le 
premier ; troisième oblong; environ d’un tiers plus long que 
le précédent; les trois suivants courts; les septième et hui- 
tième transversaux, subégaux ; massue à premier articie 
légèrement transversal, à peu près égal au suivant; dernier 
un peu plus long et beaucoup plus étroit que le précédent, se 
rétrécissant presque dès la base. Tête avec une impression 
transversale en arrière ; ligne frontale distincte; surface à 
ponctuation très-subtile et éparse ; mandibules à rugosités lon- 
gitudinales assez fines. Corselet presque de la largeur des 
élytres, arrondi sur les côtés latéraux et aux angles, sa plus 
grande largeur tombant un peu avant le milieu ; bord anté- 
rieur fortement sinué de chaque côté, avec la partie médiane 
assez fortement arrondie; surface à ponctuation très-subtile et 
éparse. Élytres comme chez le précédent, avec une strie sutu- 
rale qui atteint le milieu; surface à ponctuation très-subtile 
et éparse. Métasternum comme chez le précédent. Tibias assez 
étroits, environ deux fois et demie plus étroits que leurs 
cuisses. 


186 CH, BRISOUT DE BARNEVILLE. 


Mâle. Métasternum avec une petite fossette contenant un 
bouquet de poils jaunes dressés, située un peu avant le milieu 
de sa longueur ; mandibule gauche prolongée et relevée, ter- 
minée en pointe assez aigué. 


Je rapporte à cette espèce un individu férielle de Croatie, 
qui est d’un noir de poix, avec la tête, le limbe du corselet 
largement et l’extrémité des élytres d’un brun ferrugineux. 


Il est probable que les individus décrits par MM. Fairmaire 
et Laboulbène étaient immatures. Il n’est guère possible de 
rapporter sûrement le pallidum de Gyll. au pallidum Fairm., 
car les espèces voisines nouvellement développées pourraient 
s’y rapporter aussi bien. 


Mont-de-Marsan (Landes). 


— Pointe du mésosternum faisant une saillie tuber culeuse entre les 
hanches intermédiaires. 


(Beitz. Bayz. Ins., part. 1"°,t. I, fig. 2.) — varians Beck. 


Taille du badium, d’un rouge ferrugineux, avec le disque 
du corselet plus ou moins obscur; élytres d'un brun de poix, 
avec l'extrémité d’un brun rougeätre souvent assez clair. 
Antennes d’un rouge ferrugineux, avec les deux premiers 
articles de la massue plus obscures; premier article un peu 
épaissi, subovalaire; deuxième légèrement ovalaire, plus court 
et plus de moitié plus étroit que le précédent ; troisième 
oblong, d’un tiers plus long que le second; les trois suivants 
courts ; les septième et huitième transversaux , le septième un 
peu moins large et un peu plus long que le huitième ; massue 
à premier article légèrement transversal, égal au suivant; 
dernier un peu plus long que large, distinctement plus étroit 
et de moitié plus long que le précédent, se rétrécissant presque 
dès la base. Tête avec deux fossettes entre les yeux et une 
impression transversale postérieure, à ponctuation distincte et 
éparse; ligne frontale distincte; palpes testacés. Gorselet comme 
chez le précédent, sa plus grande largeur derrière le milieu ; 
surface à ponctuation distincte, mais légère et peu serrée, les 
deux gibbosités postérieures assez saillantes. Élytres comme 
chez le précédent, avec une strie suturale atteignant le milieu : 


Genre Agathidium. 187 


surface à ponctuation très-subtile et éparse. Dessous du corps 
d’un brun rougeâtre. Métasiernum comme chez le précédent. 
Pattes assez grêles. Dessous du menton largement déprimé. 


Mâle. Métasternum avec une petite fossette contenant un 
bouquet de poils jaunâtres dressés, située un peu avant le 
milieu de sa longueur; tarses antérieurs légèrement dilatés ; 
mandibule gauche un peu prolongée en pointe aiguê. 

Cette espèce paraît rare en France (Châteauroux, Aubé); 
M. Leprieur l'a retrouvée à Bone (Algérie). 


17. Premier article des antennes très-large, dilaté-arrondi en avant. 18 


— Premier article des antennes subovalaire, légèrement arrondi en 
avant rh @ e. . « ffliehratlrete cer el ete. "# Fe tire re e e 0 e , C2 19 


48. Surface de l’insecte à ponctuation éparse, mais distincte; corselet 
d’un jaune testacé, avec deux taches ovalaires noires et rap- 
prochées. 


(An. Soc. ent. Fr., 4869, p. 416.) — pulchellum Wank. 


Cette espèce a 2 millimètres de longueur. Elle est voisine du 
discoideum, mais sa forme est plus globuleuse et sa coloration 
est différente. 


Noir; corselet testacé, avec une petite tache noire bien 
limitée et séparée en deux par une bande longitudinale claire ; 
tous les bords des élytres sont noirâtres, avec une bande 
longitudinale testacée; massue des antennes obscure, avec 
deux petites impressions entre les yeux. Tête très-subtilement 
ponctuée, avec une impression transversale postérieure. Gor- 
selet presque de la largeur des élytres, latéralement presque 
droit; angles un peu arrondis, à ponctuation éparse et subtile. 
Élytres avec une strie suturale ne remontant pas jusqu’au 
milieu, à ponctuation éparse et distincte. 


N'ayant plus l'espèce dans les mains, je suis obligé de 
passer sous silence l’examen du dessous du corps. 


Cette espèce a été capturée par M. Wankowiez, aux envi- 
rons de Boryssow, dans le tronc d’un tilleul pourri. 


188 CH. BRISOUT DE PARNEVILLE. 


— Surface de l’insecte presque lisse; corselet d’un brun plus ou 
moins obscur, avec le limbe plus ou moins largement d’un 
brun clair, , 
(ins. Suec., If, p. 575.) — plagiatum GyIl. 


Taille du badium, d’un noir de poix brillant, avec les bords 
antérieur et postérieur du corselet, étroitement, les côtés laté- 
raux, largement, et une bande longitudinale sur chaque élytre 
d’un rouge jaunâtre. Antennes avec les six ou huit premiers 
articles d’un rouge ferrugineux ; massue noire, avec le dernier 
article ferrugineux ; premier article très-large, comprimé, forte- 
ment dilaté-arrondi en avant; deuxième très-petit, arrondi, 
deux fois et demie plus étroit que le premier; troisième article 
oblong, presque deux fois plus long que le deuxième: les 
deux suivants courts: les sixième à huitième transversaux, le 
sixième le moins large, le septième un peu plus long et un peu 
plus large que le huitième; massue forte, à premier article 
transversal, un peu plus étroit et à peine plus long que le sui- 
vant ; dernier court, distinctement plus étroit et à peine de 
moitié plus long que le précédent. Tête avec deux impressions 
entre les yeux, plus profondes chez les mâles, et en arrière 
avec une impression transversale et un court sillon longitu- 
dinal derrière l’impression; d’un noir de poix, avec la partie 
antérieure et le disque d’un brun rougeâtre; surface à ponc- 
tuation excessivement fine et éparse. Corselet à peine arrondi 
sur ses côtés latéraux, assez fortement arrondi aux angles, sa 
plus grande largeur tombant après le milieu, les deux gibho- 
sités postérieures légères; surface ponctuée comme la tête. 
Élytres subarrondies, rétrécies en arrière, avec une strie sutu- 
rale remontant au delà du milieu; surface presque lisse. Des- 
sous du corps d’un brun ferrugineux, avec l’abdomen et les 
pattes d’un rouge ferrugineux. Sous le menton déprimé large- 
ment et assez profondément. Métasternum comme chez le con- 
fusum. Guisses grêles ; tibias assez forts. 


Mâle. Métasternum avec une petite fossette contenant un 
bouquet de poils jaunes dressés, située un peu avant le milieu 
de sa longueur; tarses antérieurs et intermédiaires distincte- 
ment dilatés; mandibule gauche prolongée en pointe aiguë et 
souvent armée en dessus d’une corne courbe, cylindrique, 


Genre Agaihidium. 189 


_ dirigée en arrière et un peu de côté; cette corne varie beau- 
coup de développement suivant les individus. 


Cette espèce paraît commune en Croatie. Je ne l’ai pas vue 
de France. 


49, Antennes d’un brun ferrugineux clair. 


(Trans. Ent. Soc., 3° sér., IT, 1866, p. 449.) — convexzum Scharp. 


Taille du rotundatum, d’un noir de poix, avec les bords 
antérieur et postérieur du corselet étroitement, les côtés laté- 
raux largement et l’extrémité des élytres d’un brun rougeûtre 
transparent. Antennes d’un brun ferrugineux clair; premier 
article épais, courtement ovalaire, assez arrondi en avant; 
deuxième petit, presque arrondi, plus de deux fois plus étroit 

_que le premier ; troisième allongé, presque deux fois plus long 
que le précédent; les trois suivants courts; les septième et 
huitième transversaux, le huitième un peu plus large et un 
peu plus court que le septième; massue à premier article 
légèrement transversal, distinctement plus étroit et à peine plus 
long que le suivant; dernier article assez court, un peu plus 
étroit et de moitié plus long que le précédent, se rétrécissant 
avant le milieu de sa longueur. Palpes testacés. Mandibules 
couvertes de rugosités longitudinales assez fortes. Corselet 
arrondi sur ses côtés et aux angles, avec sa plus grande lar- 
geur tombant avant le milieu; bord antérieur fortement sinué 
de chaque côté, avec la partie médiaire assez fortement arron- 
die, les deux gibbosités postérieures distinctes. Élytres comme 
chez le confusum, avec une strie suturale atteignant à peine le 
milieu, à ponctuation fine et peu serrée, mais distincte. Des- 
sous du corps noir, avec l’abdomen et les pattes d’un rouge 
ferrugineux ; les cuisses postérieures et la base de l’abdomen 
sont plus obscures. Métasternum comme chez le confusum. 
Tibias assez grêles. Sous le menton une large dépression. 


Mäle. Métasternum avec une petite fossette contenant un 
bouquet de poils jaunâtres dressés, situé un peu après le 
milieu de sa longueur ; mandibule gauche prolongée en pointe 
plus ou moins aiguë; tarses antérieurs légèrement dilatés. 


Pas très-commun, sous les mousses, aux environs de Paris, 


190 CH, BRISOUT DE BARNEVILLE. 
— Antennes avec les deux premiers articles de la massue noirâtres. 20 


20. Insecte presque lisse, à ponctuation indistincte. Dernier article 
des antennes se rétrécissant seulement vers son dernier tiers. 
Ligne frontale presque indistincte dans son milieu. 


(Ins., IL, p. 58, tab. 27, fig, c.) — mandibulare Si. 


Les grands individus sont de la taille de l’atrum et les plus 
petits de celle du seminulum. D'un noir brillant, avec le 
limbe du corselet et souvent l'extrémité des élytres d’un brun 
rougeâtre transparent, Antennes d’un rouge ferrugineux, avec 
la massue noirâtre; le dernier article est en tout ou en partie 
d’un ferrugineux obscur ; premier article épais, un peu arrondi 
en avant; deuxième très-court, arrondi, plus de deux fois plus 
étroit que le premier; troisième allongé, égal en longueur aux 

_ deux suivants réunis; quatrième obconique; les deux suivants 
courts, les septième et huitième fortement transversaux, le 
huitième à peine plus large et plus court que le précédent ; 
massue à premier article légèrement transversal, à peine plus 
étroit, mais légèrement plus long que le suivant ; dernier un 
peu plus étroit et de moitié plus long que le précédent, se 
rétrécissant dans son dernier tiers. Tête déprimée transversa- 
lement en arrière, presque lisse; ligne frontale le plus sou- 
vent invisible dans son milieu ; mandibules à ponctuation assez 
forte et assez serrée et à rugosités longitudinales bien dis- 
tinctes. Palpes testacés. Corselet un peu plus étroit que les 
élytres, plus arrondi aux angles que sur les côtés latéraux, 
avec sa plus grande largeur tombant après le milieu; bord 
antérieur fortement sinué de chaque côté, avec la partie mé- 
diaire un peu arrondie. Élytres comme chez le confusum, 
avec une strie suturale qui n’atteint pas le milieu; surface 
presque lisse. Dessous du corps noir, avec l'abdomen moins 
obscur. Pattes assez grêles, d’un rouge brun, avec les cuisses 
souvent noirâtres. Métasiernum comme chez le confusum. 


Mâle. Métasternum avec deux petits points enfoncés, conte- 
nant chacun une touife de poils jaunâtres dressés, situés à 
côté l’un de l’autre avant le milieu de sa longueur. Mandibule 
gauche prolongée en pointe aiguë et souvent armée d’une 


Genre À gathidium. 194 


corne recourbée, ponctuée, cylindrique, dirigée en arrière et 
un peu de côté ; cette corne est souvent très-raccourcie et 
prend alors la forme d’une lame recourbée en arrière et ter- 
minée en pointe aigué. 

Cette espèce paraît propre aux parties montagneuses : on la 
prend dans les hautes Alpes et dans les Pyrénées, dans les 
débris des souches et sous les écorces des hêtres et des 
sapins. 


— Ponctuation distincte: dernier article des antennes commençant 
à se rétrécir avant le milieu de sa longueur: ligne fr ontale 
généralement distincte. 


(ins. Suec., IV, p. 513.) — rotundatum Gyll. 


D'un noir brillant, avec le limbe du corselet et souvent l’ex- 
trémité des élytres d’un rouge brun transparent. Antennes 
ferrugineuses, avec les deux premiers articles de la massue noi- 
râtres, le dernier en tout ou en partie ferrugineux ; premier 
article épais, un peu arrondi en avant ; deuxième court, 
arrondi, presque deux fois plus étroit que le premier; troi- 
sième allongé, un peu plus de deux fois plus long que le pré- 
cédent ; les trois suivants courts ; les septième et huitième 
transversaux, le septième à peine plus long et légèrement 
moins large que le huitième; massue à premier article irans- 
versal, un peu plus étroit que le suivant; dernier distincle- 
ment plus étroit et à peine de moitié plus long que le pré- 
cédent, se rétrécissant presque depuis sa base. Tête très- 
légèrement déprimée en arrière, à ponctuation bien distincte 
et assez serrée ou assez espacée; ligne frontale distincte, quel- 
quefois cependant indistincte au milieu; mandibules ponctuées 
et rugueuses. Corselet de même forme que chez le mandibu- 
lare, mais à ponctuation distincte et peu serrée, avec les deux 
gibbosités postérieures obsolètes comme chez le précédent. 
Élytres de même forme que chez le mandibulare, avec une 
strie suturale qui atteint à peine le milieu. Dessous du corps 
noir, avec l'abdomen plus clair. Pattes d’un rouge ferrugineux 
ou plus obscures, avec les cuisses noirâtres, Métasternum 
comme chez le précédent. Tibias grêles, 


Mâle, Métasternum avec une petite fossette contenant une 


199 CH. BRISOUT DE BARNEVILLE. 


ou deux touffes de poils jaunâtres dressés, située avant le 
milieu de sa longueur; mandibule gauche prolongée en pointe 
aiguë, quelquefois relevée en lame dentée à son sommet, ce 
qui fait paraître la mandibule plus développée en hauteur et 
échancrée à son extrémité ; plus rarement la mandibule est 
armée d’une épine droite, légèrement inclinée de côté et 
presque appliquée sur la tête. 

Cette espèce paraît très-répandue dans la plaine et dans la 
montagne, sous les débris végétaux provenant surtout des 
vieux fagots et des arbres morts envahis par les matières 
champignonneuses. 

J'ai vu, des environs de Bone, deux exemplaires femelles et 
un exemplaire mâle à épine sur la mandibule, qui diffèrent 
par leur coloration d'un brun ferrugineux avec une petite 
tache noirâtre de chaque côté du disque du corselet, et te 
leur ponctuation excessivement fine et éparse. 


Ces insectes avaient été pris par M. Leprieur., — Peut-être 
faut-il rapporter à cette espèce le globosum de M. Rey. 


21. Élytres sans strie suturale. 
(Ins., Il, p. 62, tab. 28.) — marginatum St. 


Une des plus petites espèces. D’un noir de poix brillant, 
avec le bord antérieur du corselet très-étroitement, le bord 
postérieur plus largement, les bords latéraux largement et 
l'extrémité des élytres d’un brun rougeâtre transparent. An- 
tennes d’un rouge ferrugineux, avec les deux premiers articles 
de la massue généralement noirâtres; premier article épais, 
un peu arrondi en avant; deuxième globuleux, presque deux 
fois plus étroit que lé précédent; troisième allongé, plus de 
deux fois plus long que le deuxième ; les trois suivants courts; 
le huitième fortement transversal, plus court et aussi large 
que le précédent; massue à premier article fortement trans- 
versal, à peine moins large et pas plus long que le suivant; 
dernier un peu plus long que large, moins de deux fois plus 
long que le précédent, se rétrécissant dans son dernier tiers. 
Tête très-subtilement, mais distinctement réticulée, à ponc- 
tuation fine et peu serrée ; ligne frontale distincte. Corselet à 
peine de la largeur des élytres, plus arrondi à ses angles que 


Genre Agathidium. 193 


sur ses côtés latéraux, sa plus grande largeur tombant après 
le milieu; bord antérieur fortement sinué de chaque côté, 
avec la partie médiane un peu arrondie; surface très-subtile- 
ment réticulée, avec une ponctuation très-fine et éparse; les 
deux gibbosités postérieures sont obsolètes. Écusson à peu 
près lisse. Élytres arrondies, un peu rétrécies en arrière, sans 
strie suturale, à ponctuation fine et assez serrée. Dessous du 
corps noir, avec l’abdomen d’un brun rougeûtre. Pattes d’un 
rouge ferrugineux; quelquefois cuisses postérieures rembru- 
nies; tibias assez grêles. Sous le menton une large et assez 
profonde dépression. Métasternum assez long, peu rétréci au 
milieu, très-finement réticulé et légèrement ponctué dans son 
milieu ; pointe antérieure entre les hanches, un peu relevé et 
avec une petite fossette transversale profonde ; hanches inter- 
médiaires assez rapprochées et à peine obliques. 


Mâle. Métasternum avec une petite fossette contenant un 
bouquet de poils jaunâtres dressés, située après le milieu de 
sa longueur; mandibule gauche prolongée en pointe aiguë ; 
tarses antérieurs et intermédiaires très-légèrement dilatés. 


Cette espèce n’est pas bien commune ; elle se prend en France 
et en Allemagne. Je l'ai trouvée dans des détritus, sous des 
genêtis. 


— Élytres avec une strie suturale. . . . . . . . . . . 


29, Tempes non dilatées derrière les yeux. Femelles présentant tou- 
jours quatre articles à tous leurs tarses. : . . . . . . . . 98 


— Tempes dilatées derrière les yeux. Femelles présentant cinq 
articles aux tarses antérieurs et quatre aux autres. . . . . . 2/ 


93. Tête noirâtre. Corselet et élytres d’un rouge ferrugineux ; celles- 
ci, ainsi que le corselet, à ponctuation très-fine et éparse. 
Taille moyenne. 
nigriceps Ch. Bris. 


Taille du seminulum, d’un brun ferrugineux clair, avec la 
tête noirâtre. Antennes ferrugineuses, avec les deux premiers 
articles de la massue noirâtres ; premier article épais, subcy- 
lindrique, tronqué presque carrément à son sommet ; deuxième 

(1872) 43 


49/ CH. BRISOUT DE BARNEVILLE. 


courtement ovalaire, de trois quarts plus étroit que le précé- 
dent; troisième allongé, de trois quarts plus long que le pré- 
cédent ; quatrième obconique; les deux suivants courts; les 
septième et huitième fortement transversaux, subégaux; mas- 
sue à premier article fortement transversal, un peu plus étroit, 
mais pas plus long que le suivant; dernier article plus long que 
large, un peu plus étroit et plus de moitié plus long que le 
précédent, se rétrécissant après le milieu de sa longueur. Tête 
avec deux légères impressions entre les yeux et une impres- 
sion transversale postérieure, à ponctuation distincte et serrée. 
Corselet plus étroit que les élytres, presque droit sur ses côtés 
latéraux, avec les angles postérieurs très-arrondis et les anté- 
rieurs plus légèrement, sa plus grande largeur tombant après 
.le milieu ; hord antérieur de chaque côté fortement sinué, avec 
la partie médiane assez fortement arrondie ; surface à ponctua- 
tion très-fine et peu serrée. Élytres subarrondies, rétrécies en 
arrière, avec une strie suturale qui atteint à peine le milieu ; 
surface à ponctuation fine et éparse. Dessous du corps noir, 
avec l'abdomen et les pattes d’un brun ferrugineux, le milieu 
des cuisses et les tibias couleur de poix. Métasternum comme 
chez le précédent, avec une petite fossette transversale pro- 
fonde sur sa pointe antérieure entre les hanches intermé- 
diaires. | 
Les deux femelles que j’ai vues présentent quatre articles à 
tous les tarses. 


Mâle. Métasternum avec une petite fosseitte contenant un . 
bouquet de poils jaunâtres dressés, située au milieu de sa 
longueur. 

Le seul mâle que j'aie vu est nouvellement éclos. 11 est 
entièrement d’un jaune testacé, avec la tête ferrugineuse. 

Cette espèce a été prise aux environs de Bone par M. Le- 
prieur, qui a mis gracieusement à ma disposition ses espèces 
algériennes. 


— Tête, corselet et au moins la moitié antérieure des élytres noirs: 
celles-ci à ponctuation forte et serrée. Taille très-petite. 


(Nat., HI, p. 104.) — hæmorrhoum Er. 


Taille très-petite, D'un noir brillant, avec les bords antérieur 


Genre Agathidium. 195 


et postérieur du corselet étroitement, les bords latéraux assez 
largement et la moitié postérieure des élytres d’un rouge fer- 
rugineux. Les antennes manquent. Erichson les indique comme 
d’un rouge brun, avec les deux premiers articles de la massue 
quelquefois noirâtres. Tête à ponctuation assez forte et assez 
serrée ; ligne frontale distincte. Corselet à peine de la largeur 
des élytres, légèrement arrondi sur les côtés, irès-arrondi aux 
angles postérieurs et plus légèrement aux antérieurs; bord 
antérieur fortement sinué de chaque côté, avec la partie mé- 
diane assez arrondie, sa plus grande largeur tombant un peu 
après le milieu ; surface à ponctuation assez forte et serrée. 
Écusson lisse. Élytres arrondies, rétrécies en arrière, avec une 
strie suturale remontant à peine au milieu ; surface à ponctua- 
tion assez forte et serrée. Dessous du corps, noir; pattes d’un 
rouge ferrugineux. Métasternum assez long, très-finement 
réticulé et légèrement ponciué dans sa région médiane, peu 
rétréci dans son milieu; pointe antérieure du métasternum 
entre les hanches, un peu relevé et creusé d’une petite fos- 
sette transversale profonde ; hanches intermédiaires très-rap- 
prochées et légèrement obliques. 


La femelle sur laquelle je fais cette description n'éfait pas 
encore connue ; elle a, comme le supposait le célèbre entomo- 
logiste allemand, quatre articles à tous ses tarses. 

Un seul exemplaire femelle, trouvé par mon frère Henri dans 
le bois du Vésinet. 


24. Extrémité du mésosternum non saillant entre les hanches inter- 
médiaires. Insecte d’un noir brillant, avec le limbe du corselet 
et l'extrémité des élytres d’un brun rougeûtre. 

(Nat., LL.) — nigrinum Er. 

Insecte de grande taille, d’un noir de poix brillant, avec les 
bords antérieur et postérieur du corselet étroitement, les bords 
latéraux asssez largement et l'extrémité des élytres assez sou- 
vent d’un brun rougeâtre transparent. Antennes d’un brun 
ferrugineux plus ou moins clair, avec la massue, moins l’extré- 
mité du dernier article, noirâtre; premier article très-épais, 
subarrondi, dilaté en avant; deuxième court, subarrondi, deux 
fois et demie plus étroit que le premier; troisième oblong, 
deux fois et demie plus long que le deuxième ; les deux sui- 


196 


CH. BRISOUT DE BARNEVILLE. 


vants courts; sixième à huitième fortement transversaux, le 


_sixième le moins large, le huitième plus court que le seplième ; ; 


massue à premier article légèrement transversal, un peu plus 
long et à peine plus étroit que le suivant; dernier un peu plus 
long que large, à peine plus étroit et plus de moitié plus long 
que le précédent, se rétrécissant après le milieu de sa longueur. 
Palpes testacés. Tête grande, avec deux fossettes peu profondes 
en avant et une impression transversale en arrière ; ligne fron- 
tale distincte; derrière les yeux, les tempes sont fortement 
dilatées en bourrelet; surface à ponctuation serrée et assez 
forte, et dans les intervalles des points avec une seconde ponc- 
tualion plus serrée el bien plus fine. Corselet un peu plus 
étroit que les élytres, fortement arrondi aux angles et légère 
ment sur les côtés latéraux, sa. plus grande largeur tombant 
après le milieu ; surface à ponctuation semblable à celle de la 
tête ; bord antérieur de chaque côlé fortement sinué, avec la 
partie médiane assez fortement arrondie ; les deux gibbosités 
postérieures assez saillantes. Écusson légèrement ponctué. 
Élytres arrondies, rétrécies en arrière, avec une strie suturale 
remontant au milieu, à ponctuation un peu plus forte que 
celle du corselet, et dans les intervalles des points avec une 
ponctuation serrée et excessivement fine. Dessous du corps 
noir ; abdomen d’un brun rougeûtre; pattes ferrugineuses, avec 
les cuisses souvent plus obscures ; tibias forts: cuisses grêles, 
à peine de moitié plus larges que les tibias à leur sommet. 
Métasternum assez long, très-finement réticulé et à ponctua- 
tion assez serrée dans sa région médiane: hanches intermé- 
diaires un peu distantes, légèrement obliques. 


Mâle. Métasternum avec une pelite fossette contenant un 
bouquet de poils jaunâtres dressés, située avant le milieu de 
sa longueur; tarses antérieurs et intermédiaires assez forte- 
ment dilatés. 

Cette espèce paraît bien être le nigrinum d’Erichson et de 
Thompson; mais elle ne se rapporte pas au nigrinum de M. 
Wankowiez, puisque son espèce présente un tubercule saillant 
entre les hanches intermédiaires, comme chez le discoideum, 
et que, de plus, la ponctuation de ses élytres serait simple. 


Cette espèce n’est pas bien rare; on la trouve surtout dans 


. certaines espèces de holets. 


Genre Agathidiur. 197 


— Exlrémité du mésosternum faisant saillie entre les hanches inter- 
médiaires en forme de tubercule caréniforme et arrondi. . . 


[ie] 
Qt 


25. ‘Tête et corselet distinctement alutacés. Élytres à ponctuation 
très-fine, jaunes, avec la suture, l'extrémité et les bords laté- 
raux noirs. 

(Nat., IT, p. 403.) — discoideum Er. 


Insecte de grande taille, d’un noir brillant, avec les bords 
antérieur et postérieur du corselet étroitement, les bords laté- 
raux assez largement et une large bande discoïdale, rétrécie 
en arrière et n’atteignant pas l'extrémité, d’un rouge brun 
clair. Antennes d’un brun ferrugineux plus ou moins clair, 
avec la massue noirâtre ; premier article très-épais, presque 
arrondi, dilaté en avant; deuxième court, ovalaire, près de 
treis fois plus étroit que le précédent; troisième chlong, à 
peine de moitié plus long que le deuxième; les deux suivants 
courts ; sixième à huitième fortement transversaux, le sixième 
le moins large, le septième un peu plus large que le suivant ; 
massue à premier article fortement transversal, pas plus long, 
mais un peu plus étroit que le suivant; Gernier beaucoup plus 
long que large, deux fois et demie plus long et un peu plus 
étroit que le précédent, se rétrécissant après le milieu de sa 
longueur. Palpes testacés. Tête large; tempes assez dilatées 
derrière les yeux, en forme de bourrelet ; en avant avec deux 
larges dépressions bien distinctes, séparées par une élévation 
tuberculeuse transversale, plus prononcée chez les mâles que 
chez les femelles ; en arrière avec une impression transver- 
sale ; surface très-finement alutacée, avec une ponctuation fine 
et peu serrée ; ligne frontale distincte. Mandibules rugueuses. 
Corselet un peu plus étroit que les élytres, presque droit sur 
ses côtés latéraux, avec ses angles très-arrondis; bord anté- 
rieur fortement sinué de chaque côté, avec la partie médiane 
un peu arrondie, la plus grande largeur tombant en arrière du 
milieu ; surface très-finement alutacée, avec une ponctuation 
très-fine et assez serrée. Écusson presque lisse. Élytres de 
même forme que chez le précédent, avec une strie suturale 
atteignant au delà du milieu, à ponctuation fine et éparse, et 
dans les intervalles avec une seconde ponctuation excessive- 
ment fine et plus serrée. Dessous du corps d’un brun ferrugi- 


198 CH, BRISOUT DE BARNEVILLE, — Genre Agathidium. 


neux, noirâtre sur le milieu de la poitrine. Métasternum 
comme chez le précédent: cuisses grêles, à peine plus de 
moitié plus larges que les tibias à leur extrémité. 


Mâle. Tarses antérieurs et intermédiaires bien distinctement 
dilatés ; mandibule gauche armée en dessus d’une forte corne 
alutacée et ponctuée, recourbée, dirigée de côté et en arrière ; 
métasternum sans signes particuliers. 

Cette espèce, qui paraît rare, se prend en France dans les 
hautes Pyrénées, dans les vieilles souches de hêtres et de 
sapins. Le docteur Hampe lenvoie de Croatie. 


— Tête et corselet non alutacés, Élytres brunes, à ponctuation assez 
forie. 
(Trans. Ent. Soc., 3° sér., Il, 4866.) — rhinoceros Scharp. 


N'ayant plus cette espèce dans les mains, je ne puis donner 
la description des antennes et du dessous du corps. D’après 
l’auteur, elle ressemblerait au nigrinum, mais serait plus acu- 
minée en arrière, plus distinctement ponctuée, avec une strie 
suturale plus profonde ; les antennes seraient plus courtes, 
plus fortes: les articles apicaux seraient plus transversaux. 


Les mâles ont la mandibule gauche prolongée et courbée, 
quelquefois avec une courte dent sur sa face supérieure, 
d’autres fois avec une très-longue corne aiguë et recourbée 
atteignant bien au delà de la tête. 


Cette espèce a été trouvée en Angleterre, sous des écorces 
de pins. 


Près cle cette espèce et du déscoideum viendrait se placer le 
nigrinum de Vankowiez; elle se dislinguerait du déscoideum 
par sa surface non alutacée et par ses élytres simplement 
ponctuées. 


L’arcticum de Thompson viendrait aussi se ranger ici: par 
sa couleur elle se raprocherait beaucoup du nigrinum de 
M. Vankowiez; mais par ses angles aniérieurs aigus et prohé- 
minents elle s’éloignerait des espèces voisines. 


DESCRIPTION 


DE 


Quelques Lépidoptères nouveaux ou peu connus, 


2e Partie (1). 


» 


Par M. Henre: DE PEYERIMHOFF, 


(Séance du 25 Octobre 1871.) 5 


10. COLEOPHORA 7%, GIsTORUM nobis, Petites Nouvelles entomologiques, 
n° 45 bis, 1370, 


(PE he 9 e0el 917105) 


Envergure du mâie, 44 à 45 millimètres. Les ailes supérieures sont 
d’un gris brunâtre foncé, avec une mince ligne blanche précédant la côte 
jusqu'aux trois qüaris de sa longueur, et une bande longitudinale, de 
même couleur, divisant l'aile en deux parties, depuis la base jusqu’au 
sommet. Gelie bande est traversée obliquement dans sa longueur par 
trois ou quatre nervures noires; enfin, deux ou trois courtes et fines ner- 
vures se détachent en blanc, vers la côte, au delà de Ia cellule. 

Les ailes inférieures et les franges des quatre ailes sont d’un gris 
foncé. 

La tête et le thorax sont d’un gris foncé, avec les sourcils et les épau- 
lettes blanchätres. Les antennes, dépourvues de renflement et de pinceau 
de poils au premier article, sont d’un gris foncé annelé d’un gris pâle. 


La femelle n’a que 42 millimètres d'envergure. Les ailes sont plus 
courtes et non falquées. Le fond du dessin reste le même, mais il est plus 
confus; la côte est totalement blanche; la bande blanche médiane se 


(4) Voir, pour la {re partie, Annales 1872, p. 7 et pl. 5. 


206 H. DE PEYERIMHOFF. 


mélange de gris pâle et s'étend jusqu’au bord interne, à partir du milieu 
de celui-ci; elle n’offre qu’une seule nervure noire. 

Un autre caractère, qui me semble particulier à cette espèce, c’est la 
longueur inusitée du deuxième article des palpes, qui dépasse la tête de 
toute la longueur de celle-ci; ce deuxième article se termine, comme chez 
les autres Coleophora, par un pinceau de poils pointu, à la base duquel 
prend naissance le troisième article, qui est nu, grêle et redressé. 

La Coleophora cistorum n’est pas commune, du moins à l'état parfait. 
Je l’ai trouvée à Hyères, dans une localité où abondaient presque exclu- 
sivement les Cistus monspeliensis et salviæfolius, et à Cannes, dans un 
endroit analogue. Elle vole en avril. 


Nora. Dans le n° 45 bis des Petites Nouvelles, année 1870, où j’es- 
quissai la description de cette espèce, j'exprimai la pensée qu'elle prove- 
nait peut-être d’une petite chenille à fourreau que j'avais trouvée à Hyères 
et reprise à Cannes, en compagnie de M. Millière. La suite m'apprit que 
celte larve était celle de la Crénopteryx familiella, signalée par moi dans 
le Bulletin de la Société entomologique suisse (volume IL, 8° livraison), 
et qui sera décrite plus en détail, avec ses mœurs, dans l’Iconographie de 
M. Millière. 


11. CORISCIUM Z. SULFURELLUM HW., variété ou aberration 
AURANTIELLUM nobis. 


(PL 6, fig. 10.) 


Voici encore une variété méridionale assurément intéressante, mais que 
je n’ose considérer comme spécifiquement distincte. 

L’insecte dont il s’agit a tout à fait le faciès de Coriscium sulphurelium 
Hw.; mais les ailes supérieures, le dos, la tête, les palpes et les pattes sont 
si fortement lavés de couleur de rouille, que la teinte sulfureuse a presque 
totalement disparu. Les points noirs et les taches grisâtres du type 
deviennent : les premiers, d’un brun rougeâtre foncé, et les secondes, 
rousses chez la variété. 

.J’ai pris un seul exemplaire de cette variété à Hyères, en Provence, en 
même temps qu’un petit nombre d'individus ordinaires. 


12 
(==) 
{=èn 


Lépidoptères nouveaux ou peu connus. 


12. LITHOCOLLETIS Z CERISOLELLÀ nobis. 


(PI. 6, fig. 11 ®, 11 a, mines.) 


A mon arrivée à Hyères, fin de novembre 1868, le sorbier cultivé, par- 
ticulier au Midi, et dont le fruit est connu sous le nom de cerisolle, avait 
à peu près perdu toutes ses feuilles. Néanmoins, en examinant celles qui 
avaient: résisté à l’automne, je ne tardai pas à trouver quelques-unes de 
leurs folioles pliées en deux par le travail d’un insecte. Je reconnus aussi- 
iôt la présence d’une Lrthocolletis Z., qui, comme ses congénères séetti- 
nensis, corylifoliella, betulæ, etc., pratique sa mine sur la surface supé- 
rieure de la feuille, 


La plupart de ces mines étaient occupées par les nymphes d’'Hyménop- 
ières qui en avaient dévoré l'architecte; deux seulement renfermaient des 
chrysalides de couleur fauve pâle, qui donnèrent l’insecte parfait dans le 
courant d'avril. 


Envergure (9), 6 1/2 millimètres. Il appartient au groupe si nombreux 
de la pomifoliella Z. Mais il s’en distingue immédiatement par le déve- 
loppement inusité des taches dorsales, au nombre de deux seulement, 
tandis qu’on en trouve une troisième, plus petite, vers l'extrémité de 
Paile, chez les espèces de ce groupe. Peut-être, toutefois, celte troisième 
lache exisle-t-elle chez le mâle, que je ne connais pas. 


Le fond de la couleur est le fauve rougetre doré, comme chez cydo- 
niella Frey. La ligne basilaire, médiocrement allongée, est dépourvue de 
bordure noire. La côte présente quatre dents blanches, très-réduites, 
dont la première (la plus grande) est nette, mince et oblique, et les trois 
autres, verticales, plus confuses et de plus en plus oblitérées. Les deux 
premières seules offrent en dedans une fine bordure noire. Elles font face 
aux dents dorsales, dont la première, très-grande, est recourbée et fine- 
ment bordée de noir, et dont la seconde, également grande, forme un 
large triangle intérieurement bordé de noir. Entre les pointes de toutes 
ces taches, l’axe de l'aile est chargé d’atomes noirs. Une fine bordure 
noire entoure l’apex. 


202 H. DE PEYERIMHOFF. 


La calotte laineuse de la tête est grisâtre. Le thorax est fauve rougeûtre, 
avec les épaulettes blanches. Les antennes et les pattes sont d’un gris 
argenté très-pâle. 


La Lithoc. cerisolella pourra précéder cydontella Frey dans les cata- 
logues. 


43, LITHOCOLLETIS Z. TRIFLORELLA NoObis. 


(PI. 6, fig. 49 9, 12 a, mines.) 


Dans le courant de décembre 1869, je trouvai, dans les parties les plus 
humides d’un petit bois de pins maritimes, près de Cannes, un Cyéisus 
triflorus, dont beaucoup de folioles offraient, en dessus, le long de la 
nervure médiane, une longue tache blanche qui trahissait la présence 
d’un insecte mineur. La cherchant avec plus d'attention, je vis de ces 
folioles dont les deux parties latérales, hoursoufiées, étaient ramenées 
l'une vers l’autre. J'avais sous les veux, à ses diverses phases, le travail 
d’une Lithocolletis encore inconnue, bien que peut-être déjà signalée par 
M. Slaudinger (voir The ‘Tineina of southern Europe, par M. Stainton, 
p'109)° 


La chenille, d’un jaune assez vif, ne m'a paru rien offrir de particulier, 
de même que la chrysalide. 


L’insecte parfait a une envergure de 7 millimètres. Les ailes supérieures 
sont d’un fauve doré peu vif, qui pâlit vers l'extrémité. La côte, à parlir 
de son milieu, présente quatre faibles taches blanchâtres, dont les trois 
premières sont précédées d’une poussière noire, très-étendue avant les 
deux plus rapprochées.de la base ; le bord interne en offre trois, égale- 
ment précédées d’un pointillé noir, et dont la première forme une dent 
très-mince, très-allongée et très-oblique. Enfin, une raie basilaire blanche 
s'étend environ jusqu'aux deux cinquièmes de la longueur de l’aile. 


La calotte laineuse de la tête est blanche et peu fournie. Le thorax est 


fauve, avec une ligne médiane et le bord interne des épaulettes blan- 
châtre. 


Lépidoptères nouveaux ou peu connus. :: 20e 


L’insecte, dans son ensemble, est l’un des plus ternes et des plus nébu- 
leux du genre, si l’on en excepte le groupe de populifoliella Tr. 11 devra 
être placé entre viminiella St. et corylifolielia HW. 


La Lith. triflorella a deux générations dans le courant de l'hiver, car, 
après avoir récolté les mines en décembre, je les retrouvai en mars, dans 
une autre localité, entièrement développées. C’est sur les bords frais et 
ombagés des ravines qu’on les renconire de préférence. L'éducation de la 
chenille m'a semblé difficile, car je n’ai obtenu que deux insectes parfaits 
sur une trentaine d'individus. Même dans la nature, les neuf dixièmes des 
mines n'arrivent pas au quart de leur taille. La chrysalide qui, pour se 
métamorphoser, dégage la partie antérieure de son corps, périt souvent 
dans cette position. Enfin cette espèce paraît être fréquemment ichneu- 
moniée. 1l est probable toutefois que cette mortalité n’est pas la même tous 
les ans. 


44. NEPTICULA Z, ILICIVORA nobis, 


(PL. 6, fig. 18 ©, 43 a, mines.) 


Dans le courant de mars 1870, je trouvai sur le chêne vert, aux envi- 
rons de Cannes, une mine de Nepticula qui me parut différer de celle de 
la Nept. suberivora Sit. par plusieurs caractères oulre celui qu’il était 
permis de tirer de la différence du végétal nourricier. 

Cette galerie, d’un jaune assez prononcé, teinté de pourpre à sa nais- 
sance, élait, en effet, plus torlueuse et plus courte que celle de l'espèce 
précitée, La chenille elle-même, que je n’ai qu'imparfailement observée, 
abandonnaït son habitation à une taille de moitié plus petite. Celte che- 
nille ne me parut, du reste, rien offrir de particulier et avoir la même 
teinte que sa congénère, c’est-à-dire le jaune d’ambre. 


Je n’ai pu distinguer le cocon du milieu de ceux des Nept. suberis Stt. 
et suberivora que renfermait la même boîle. Il est probable, d’après cela, 
que sa forme et sa couleur n’ont rien qui mérite d’être signalé. 

Vers le 15 juin, c’est-à-dire à une époque où la Nept. suberivora était 
passée depuis près de deux mois, j’obtins l’éclosion d’un pelit papillon de 


204 H. DE PEYERIMHOrF, — Lépidoplères nouveaux ou peu connus. 


même couleur que celte dernière, mais de moitié plus petit, et qui se 
distinguait au premier coup d'œil des nombreuses espèces unicolores par 
son abdomen dépourvu de poils et dont la teinte était d’un jaune 
d’ambre, à peu près comme chez Nept. trimaculella Hw. Cet insecte ne 
pouvait être que le papillon de la chenille mineuse du Quercus lex. 


Envergure, 5 millimètres. Les ailes supérieures sont d’un brun noirâtre 
bronzé et chatoyant, et offrant, vers leur extrémité, des reflets d’un bleu 
pourpre ; leur teinte générale est plus interne et plus profonde que celle 
de la Nept. pomella Vaughan, qui est la plus proche voisine de notre 
espèce. L’extrémité de la frange est blanche. 


Les ailes inférieures sont, ainsi que leurs franges, d’un gris foncé et 
Juisant, 

La calotte laineuse de la tête est d’un beau jaune orange. Un collier 
d’un noir intense la sépare du thorax, qui a la teinte des premières ailes. 
Enfin l’abdomen est d’un jaune d’ambre, sauf sur le dessus des derniers 
anneaux, où il est garni de poils brunâtres. 


La Nept, ilicivora ne n’a pas semblé abondante, ce qui peut n’être pas 
vrai tous les ans. il est à présumer que cette espèce est la même que 
celle que M. Stainton nous signale comme ayant été observée par lui à 
Rome en 1867 (voir The Tineina of southern Europe, p. 207). 


Ravages du DERMESTES LARDARIUS 


DANS LES GRAINAGES CELLULAIRES 


OPÉRÉS SUIVANT LA MÉTHODE DE M. L. PASTEUR, 


Par M. Maurice GIRARD, 


EL 


(Séance du 24 Juillet 1872.) 


ELLE 


Un fait nouveau et intéressant par ses conséquences, s’est produit cette 
année et l’année précédente, par suite de la voracité du Dermestes larda- 
rius Linné (Coléoplères, Dermestiens), dans les éducations de grainage 
de Vers à soie entreprises par M. Raulin, à Pont-Gisquet, près d’Alais 
(Gard). 


Il employait la méthode du grainage cellulaire, cette importante inno- 
vation de M. Pasteur, destinée d’une manière rationnelle et par le prin- 
cipe de sélection, à régénérer nos belles races indigènes. Dans ce procédé 
chaque femelle désaccouplée est mise sur un carré de toile pendu vertica- 
lement, de sorte qu’on obtient ainsi des pontes parfaitement isolées. 


La ponte terminée, on attache l’insecte avec une épingle dans un coin 
enroulé de la toile, et, plus tard, à loisir, chaque papillon est soumis à 
l'essai microscopique qui détermine l’acceptation ou le rejet de la graine 
si les corpuscules existent, ou au moins dépassent une certaine proportion. 


Une perte notable s’est produite par ce fait que beaucoup de papillons, 
sur lesquels avaient pondu des Dermestes lardarius, étaient remplis de 
larves destructrices qui, le corps mangé, rongent les toiles et dévorent les 
œufs. 


En 1871; le mal, dont on ne s’aperçut qu’en août, perdit un tiers du 
grainage. Il en résulte un grave préjudice pour le graineur, et en outre 
l'impossibilité de l'examen microscopique qui doit servir à classer la graine 
et lui donner sa valeur. 


206 MAURICE GirARD. — Sur les ravages du Dermestes lardarius. 


Une question importante pour l’éducateur est celle de savoir quand 
s’opèrent les pontes du Dermeste. M. Raulin n’a reconnu le mal qu'après 
coup, sur les papillons secs détruits par les larves voraces. Je crois qu'on 
peut affirmer que le Dermestes lardarius qui vole partout, quærens quem 
devoret, pond sur la femelle encore vivante, mais moribonde, peu active, 
et peu éloignée d’aspect d’une substance animale à demi desséchée. En 
effet, j'ai recueilli des faits qui rendent cette hypothèse très-probable. 
M. Boulard a surpris ce Dermeste pondant sur des grands Paons de nuit 
(Attacus pyri Linné), placés à l’étaloir et remuant encore. M. Fallou a vu 
cette année le même insecte ravageant des fourreaux, chrysalides et 
adultes de Psyche calvella (Lépid. Chalin.). Enfin, il y a plusieurs années 
j'ai constaté que le Derimestes lardarius a mangé beaucoup de chrysalides 
d’Attacus cynthia Drury, vera G.-Mén., conservées en hiver pour l’édu- 
cation de l’année suivante, et j'ai signalé ce Dermestien comme produisant 
de grands ravages dans la magnanerie de M. Nourrigat à Lunel (4). Ge 
Dermeste peut certainement attaquer des insectes encore vivants. 


M. Paulin, préocupé du danger, a eu l’idée celte année de séparer les 

femelles des toiles, aussitôt la ponte faite, en les éliquetant, puis de les 
_ soumettre, soit au chauffage, soit aux vapeurs de benzine, de manière à 
détruire les Dermestes en laissant subsister les corpuscules caractéris- 
tiques, nécessaires pour l'essai des graines. Mais ce moyen exige une 
main-d'œuvre nouvelle dans un moment de presse où il importe de sim- 
plifier et de diminuer le travail. Aussi M. Raulin se préocupe de chercher 
à empêcher les pontes sur les femelles en fermant la fenêtre de la chambre 
de grainage par un très-fin treillis métallique arrêtant le Dermeste. Il fau- 
dra en outre au préalable assainir les chambres de grainage cellulaire par 
un badigeon au phénol, ou une fumigation, soit au sulfure de carbone, 
soit au sublimé corrosif, ainsi qu’on le fait pour les punaices de lit (Cèmex 
lectucarius), alin de détruire les Dermestes qui pourraient exister dans les 
plafonds, les planchers, les fentes de muraille. Ilest bon d’appeler l’atten- 
tion des graineurs sur ces faits, la méthode de graïnage cellulaire prenant 
une extension légitimement méritée par ses succès. 


(1) Ann. Soc. ent, de France, 1868, Bulletin d'octobre, page xevri. 


DESCRIPTION er FIGURE 


DES 


Nids de l'ANTHOPHORA PARIETINA Linné, 


Par M. le docteur E. CARTEREAU. 


(Séance du 14 Février 1872.) 


Au mois de mai 1863, en traversant la ville de Châtellerault (Vienne), j'ai 
rencontré, près de la station du chemin de fer, sur un vieux mur de clô- 
ture, appartenant à M. le colonel d'artillerie Le Boiteux, une colonie nom- 
breuse d’Anthophora parietina qui avait envahi les interstices des moellons 
reliés entre eux par un sable jaune et friable. 


Vers le milieu de la journée et par un beau soleil, ces animaux étaient 
si nombreux qu’on aurait pu croire à la présence d’une ruche considé- 
rable. Ils voltigeaient, femelles et mâles, avec une activité prodigieuse, 
faisant entendre, les derniers surtout, un bourdonnement très-intense, qui 
souvent effrayait les passants. 


Ce qui attira particulièrement mon atiention ce fut un grand nombre de 
galeries alvéolées, coudées, ouvertes à leur bord intérieur, placées au-de- 
vant des ouvertures des nids; ce travail ingénieux s’offrait à différents degrés 
d'avancement, parfois, des circonstances accidentelles en avaient fait tomber 
une partie. 

Je n'ai surpris aucune de ces Abeilles occupée à l'édification de cette 
galerie ; elles paraissaient entièrement et uniquement absorbées par l’appro- 
visionnement de leurs nids. 

Les précautions prises par cette ingénieuse ouvrière pour protéger l’en- 
trée de son nid étaient bien nécessaire, car on voyait au milieu d’elles 
voltiger en rasant le mur plusieurs espèces de parasites que j'ai capturés. 


D'abord plusieurs espèces d’Hyménoptères parasites du genre Melecta : 


les M. armata et M, punctata, et suriout comme plus nombreuse : la 
M. aterrèma. 


208 CARTEREAU, — Nids d’Anthophora parietina. 


J’en ai surpris plusieurs pénétrant dans l’ouverlure béante des nids, mais 
je n’en ai apercu aucune cherchant à s’introduire par la galerie ou che- 
minée qui masquait l’orifice. 

Outre les Melecta, on voyait encore voltiger et pénétrer dans les nids 
un autre Hyménoptère : la Cælioxis rufescens et un Diptère : l'Anthraz 
sinuala. 

Ce mur était encore habité par une autre espèce : l’Anthophora personata, 
moins commune que la précédente et disséminée sur la longueur du mur, 
tandis que la parietina n’occupait pas une surface de plus de 10 mètres en 
longueur. 

Après avoir fait une ample provision de ces Apiaires et de leurs parasites, 
je fis tous mes efforts pour détacher du mur une de ces cheminées à jour, 
mais sans succès, leur friabilité ne leur permettait pas de se maintenir 
entière. è 

Je me contentai d’emporter comme souvenir le dessin exact, que j'offre 
à la Société. 

On connaît, depuis Réaumur, les revêtements des cheminées quiterminent 
les nids de quelques espèces d’Odynerus, et que Léon Dufour a étudiés de 
nouveau dans les Annales des sciences naturelles. Il m’a paru digne de la 
Société de lui offrir la description, avec figures, d’une nidification curieuse 
observée dans le genre Anthophora, et que Lepeletier de Saint-Fargeau 
avait seulement mentionnée (Hyménoptères, Suites à Buffon, de Roret, 
t. II, p. 24-25, 18/1). 


EXPLICATION DE LA PLANCHE A1. 


On a représenté sur celte planche des pierres unies entre elles par un 
sable friable et jaune, dans lequel l’Anthophora parietina L. a établi ses 
nids. Ceux-ci sont pourvus d’un tube extérieur ayant la forme d’une che- 
minée recourbée. | 

Sur le côté de la planche, une figure schématique indique la disposition 
intérieure du nid, 


NOTE 


SUR 


l'apparition d’une très-grande quantité de Diptères noirs 


(Bibio Marei L.) 


A PARIS, A LA FIN DU MOIS D'AVRIL ET EN MAI 1872, 


Par M. le docteur AïrExanpre LABOULBÈNE. 


(Séance du 22 Mai 1872.) 


On peut remarquer tous les ans au mois d'avril, pendant les belles 
ournées, un Diptère noirâtre, ayant l’apparence d’une grosse Mouche, volant 
lourdement sur les chemins et s’abattant sur le sol, ou bien venant se 
poser sur les arbres en floraison à cette époque. 

Ce Diptère commun toutes les années, a été excessivement abondant en 
4872, à la fin d’avril et pendant le commencement du mois de mai. Il existait 
en telle quantité qu’il a été vu partout, non seulement aux environs de 
Paris, mais dans l’intérieur de la ville. A la campagne, des murs de clô- 
ture, à partir du sol jusqu’à la hauteur d’un mètre, en étaient couverts 
au point d'en paraître noirs, et les arbres fruitiers, les fleurs du sorbier 
des oiseaux, celles des lilas en étaient surchagés à un point vraiment 
extraordinaire. Dans Paris, on voyait à tout instant pendant la journée 
de ces Diptères voler et s’abattre sur les murailles, ou même venir s’at- 
tacher aux vêtements des passants. 


A diverses reprises, j'ai saisi le mâle et la femelle accouplés, chaque fois 
je me suis assuré que les deux sexes étaient de couleur noire. La taille 
varie de 7 à 11 millimètres. Le mâle est remarquable par la forme 


(1872) 4 


210 AL. LABOULBÈNE. 


de ses gros yeux contigus, et par ses ailes diaphanes, à taches marginales 
noirâtres. La femelle beaucoup plus rare que le mâle, plus grosse et plus 
lourde que lui, a les yeux petits, ce qui fait paraître la tête avancée en 
museau, et ses ailes sont tout à fait noirâtres. 


Quand le mâle est posé, il s’accroche fortement par les ongles des pattes 
et se tient ras du plan de position. Si on le prend avec les doigts par l’ab- 
domen ou les pattes postérieures, il écarte les pattes libres et les redresse 
ou les renverse dans une position acrobatique. 

Cet insecte Diptère, qui dans la classification de Macquart finit la série 
des Tipulaires, est placé par Schiner entre les Phora et les Simulia. C’est le 
Bibio Marci de Linné, Meigen, Macquart, etc., la vrai Mouche de Saint- 
Marc de Réaumur, de Geoffroy et de De Géer. 

L'apparition insolite de ces insectes dans l’intérieur de Paris, avec une 
abondance prodigieuse, a provoqué des communications dans les Recueils 
scientifiques. D'autre part les journaux et le public ont répandu à leur 
sujet des écrits erronés, ou superstitieux, qu’il'est facile de réduire à leur 
juste valeur. 


Ce Diptère a élé désigné, à l'Institut le 29 avril 1879, sous le nom de 
Bibio hortulanus par une des plus grandes autorités entomologiques, 
(Comptes rendus, t. LXXIV, n° 18, p. 1173). Le savant professeur a parfai- 
tement indiqué le genre de vie de ces insectes, mais il est inconstestable qu’il 
a été induit en erreur sur l'abondance relative des Bibio Marci et hortu- 
lanus. Ce dernier, plus petit, et dont le mâle est noir, tandis que la 
femelle a le dessus du thorax et l'abdomen d’un rouge de vermillon, était 
fort rare comparativement au Bibio Marci. Je n'hésite pas à dire qu’on 
aurait trouvé plusieurs centaines, au moins, de celui-ci pour un seul 
Bibio hortulanus mâle et surtout femelle. | 


La couleur noire des Bébio les à fait regarder par beaucoup de personnes 
comme des Mouches charbonneuses. C’est là une assertion heureusement 
des plus erronées, car ces Diptères sont tout à fait inoffensifs: ils n’ont 
rien de commun avec les Somoxes ou les autres Muscides, qui peuvent 
propager-la pustule maligne ou le charbon, en inoculant des Bactéridies, 
ainsi que notre éminent collègue le docteur G. Davaine l’a démontré. 


Les Bibio ne provenaient pas de larves ayant vécu aux dépens des corps 
enfouis autour de Paris, pendant les deux siéges de lugubre mémoire, 
car ces larves, sur lesquelles Réaumur, De Géer, Lyonet, et tout récem- 
ment notre ami M. H. Lucas ont donné des détails multipliés, vivent dans 


Sur la grande abondance du Bibio Marci. 211 


la terre de substances végétales (Ann. ent. France, 1872, Bulletin, p. xLIv). 
M. Lucas avait prédit par l'abondance excessive des larves, observées dans 
un jardin de Paris, le grand nombre d'insectes parfaits qui en pro- 
viendraient, 


Je dirai encore que ces larves de Bibio apparaissant pendant les belles 
journées de la fin de l'hiver à la surface du sol, ont pour commensal, et 
peut-être pour ennemi, un Coléoptère rare l’Agyrtes bicolor ; je le signale 
aux recherches des jeunes entomologistes. 


Enfin, le Brbio Marci, ni aucun insecte du même genre, ne nous rend 
le service de détruire par ses larves les chenilles ou les insectes nuisibles 
à l’agriculture. Il n’a rien de commun avec les Tachinaïires, ni avec les 
Ichneumonides, comme on l’a avancé dans quelques journaux. 


En résumé, le Bibio Marci, insecte Diptère, bien décrit sous ses diffé- 
rents étais, a été excessivement commun cette année à Paris et dans 
plusieurs points de la France, mais il ne faut attribuer à cette appa- 
rition aucune cause extraordinaire ou inconnue. Il n’y a eu dans l’abon- 
dance prodigieuse de ces Diptères noirs qu'une question de quantité, 
beaucoup plus grande qu’à l’ordinaire. 


NOTE 


SUR L'EMPLOI DES 


Feuilles de laurier-cerise pour ramollir les insectes, 


Par M. E.-L. RAGONOT. 


(Séance du 10 Avril 1872.) 


Plusieurs de nos collègues me demandent des détails sur l'emploi des 
feuilles de laurier-cerise pour ramollir les insectes desséchés. Déférant à 
leur désir, j'ai l'honneur de présenter à la Société quelques observations 
à ce sujet; mais je dois faire observer que le procédé que je vais indiquer 
est depuis longtemps favorablement connu en Angleterre et que j'ai peu 
de choses nouvelles à communiquer. 


Voici en peu de mots ce que je fais. Je prends un vase (un bocal ou un 
pot à confiture) ayant une embouchure suffisamment grande pour y intro- 
duire facilement la main, et sur ce bocal je mets un bouchon en liége 
ou en autre matière fermant hermétiquement l'ouverture. 


Je cueille alors des jeunes feuilles et pousses du laurier-cerise (Laurus 
cerasus) que je coupe en petits morceaux et que je place dans un sac de 
toile grossière. J'écrase un peu, avec un maillet ou un marteau, les 
feuilles qui sont dans le sac, et j'en remplis à moitié mon bocal. Afin 
d'empêcher que les insectes ne touchent les feuilles, je les sépare au 
moyen, soit d’un morceau de toile métallique, soit d’un morceau de liége, 
que je fixe par un cercie en fil de fer assez fort. Un bocal ainsi préparé 
peut durer près d’un an, si on a soin de le tenir constamment bien 
bouché. 


Il faut choisir des feuilles tendres, parce qu’elles contiennent plus de 
séve, et par conséquent la vapeur qui s’en dégage ramollit bien plus vite ; 
mais il faut avoir soin de les cueillir à une heure assez avancée de la 
matinée et même de les essuyer, parce que la rosée ou l’humidité exté- 
rieure amènent la moisissure. On doit également rejeter les feuilles qui 
ont subi un commencement de gelée. 


E.-L. RAGONOT, — Laurier-cerise pour ramollir les Insectes. 213 


Les Coléoptères peuvent être jetés à même dans le vase; mais les Lépi- 
doptères doivent être piqués sur le liége ou dans les interstices de la toile 
métallique. La vapeur que dégagent les feuilles perle sur les parois du 
bocal, et il suffit, pour ramollir les insectes, de les exposer à son action . 
de deux à quarante-huit heures, suivant leur grosseur et leur degré de 
sécheresse, et ils deviennent alors très-faciles à préparer. 

Le grand avantage que présente ce procédé sur ceux employés ordinai- 
rement, tels que le sable humide, etc., c’est que les insectes peuvent 
être laissés plusieurs jours sans jamais se moisir. On assure, au contraire, 
que les émanations d’acide prussique qui proviennent des feuilles du 
laurier-cerise enlèvent la moisissure. En tout cas elles tuent radicalement 
les Acariens, Psoci, etc. Un autre avantage, qui n’est pas sans impor- 
tance, c’est que les épingles ne s’oxydent pas dans le vase, comme cela a 
lieu lorsqu'elles sont soumises à l’action du cyanure. 


Beaucoup de personnes, en Angleterre, se servent de petites boîtes en 
fer-blanc ou de flacons de verre avec des feuilles de laurier-cerise, comme 
on se sert en France de flacons de cyanure, et les insectes qu’on y place 
meurent aussi vite. On recommande spécialement ce moyen de tuer les 
insectes aux jeunes gens auxquels on n’aime pas à conseiller l'emploi du 
cyanure, à cause du danger qui existe dans sa manipulation. 


J'ai expérimenté avec succès le système suivant : j'ai, outre un vase 
préparé comme je viens de le dire, un petit bocal contenant des feuilles 
coupées, mais non écrasées. Le premier me sert à ramollir vivement, et 
l'autre, qui contient moins d'humidité, m'est très-utile pour conserver 
intact et toujours souple le produit de mes chasses pendant tout le temps 
nécessaire pour sa préparation. Les Goléoptères peuvent être conservés 
presque indéfiniment dans cet appareil et les Lépidoptères peuvent y 
rester une quinzaine de jours sans danger. 


Toutefois il vaut mieux ne pas trop se fier aux qualités conservatrices 
des feuilles de laurier-cerise et ne laisser les insectes exposés à son aclion 
que le temps strictement nécessaire, car en les laissant trop longtemps ils 
sont sujets à tourner au gras, 

Voici du reste comment je m’en sers : en chassant je transfère immédia- 
tement de mon filet dans des boîtes à pilules les Microlépidoptères que 
J'attrape et je les rapporte ainsi tout en vie chez moi. 


Pour axphyxier ces petites bêtes j’emploie de préférence le chloroforme. 
Je prends un petit morceau de ouate que je trempe dans le flacon et 


214 E,-L4 RAGONOT. —— Laurier-cerise pour ramollir les insectes. 


j'humecte tant soit peu le dessous de chaque boîte où à l'avance j'ai pra- 
tiqué un petit trou avec la pointe d’un canif. 


J'opère ainsi sur une douzaine de boîtes à la fois et c’est vite fait; la 
vapeur du chloroforme monte dans les boîtes el les papillons sont presque 
instantanément engourdis. Je les dépose alors sur un morceau de papier 
blanc que je place au fond de mon vase de laurier-cerise. 


Cela me prend une ou plusieurs matinées pour préparer mes captures 
suivant leur nombre et mes loisirs, et les spécimens sont CHUoIES bien 
souples et prêts à être étalés. 


En place de laurier-cerise j'ai essayé du sable mouillé, mais cela ne 
réussit pas, parce que l’humidité est trop grande et les ailes des papillons 
s’en imprègnent tellement qu’il est tout à fait impossible de les étaler. 


Au lieu de chloroforme on peut parfaitement se servir du laurier-cerise 
pour tuer les papillons ; on n’a qu’à mettre les boîtes, contenu et contenant, 
dans le bocal et, la vapeur de l’acide prussique pénétrant par les petits 
trous dans les boîtes, les insectes sont bien vite axphyxiés. Il faut seu- 
lement avoir soin de retirer ces boîtes après quelques instants (autrement 
l'humidité les décollerait) et les vider, comme j'ai dit, sur un morceau de 
papier qu’on remet dans le vase. 


Pour tuer les Microlépidoptères qui m'éclosent et les préparer sur-le- 
champ, je me sers du flacon de cyanure ou du chloroforme; mais il ne 
faut pas laisser trop longtemps ces petits insectes exposés à l’action de 
ces poisons, parce qu’ils se raidissent et il faudrait alors les mettre dans 
le bocal aux feuilles de laurier-cerise. - 


Avec un vase ne dégageant qu’un minimum d'humidité on ramollit par- 
faitement les Lycænides, et j’ai même réussi par le même procédé, mais en 
les laisant peu de temps, à rendre suffisamment souples des phalènes 
vertes telles que lodis vernaria et Nemoria viridaria sans trop leur enlever 
leur couleur. 


Je puis ajouter, en terminant, que j'ai communiqué ce procédé à plu- 
sieurs de nos collègues, entre autres à MM. Berce et J. Fallou, qui ne 
peuvent que confirmer son excellence. 


NOTICE 


SUR LES 


ARACHNIDES CAVERNICOLES et HYPOGES, 


Par M. EucÈNE SIMON. 


(Séance du 10 Janvier 1872.) 


Depuis que l'attention des naturalistes s’est portée sur la faune des 
cavités souterraines et que de nombreuses recherches ont été dirigées 
dans ce sens, des Arachnides de divers ordres ont élé signalés comme 
ayant élé trouvés en compagnie des Anophthalmus et des Adelops dans 
les parties obscures de plusieurs grottes. 


M. Tellkampf décrivit en 1844 (1), sous les noms de Phalangodes armata 
et d’Anthrobia Mammouthia, un Holetre et un Aranéide aveugle, de la 
fameuse grotte du Mammouth ; peu de temps après, Schiôte, dans un 
travail étendu sur la faune des grottes de Carniole, de Carinthie et de 
Lesina (Dalmalie), fit connaître deux Arachnides de grande taille : le 
Blothrus spelæus et la Stalita tænaria (2). Les mêmes grottes, explorées 
de nouveau, ont fourni à M. Wankel un Opilionidæ du genre Leiobunum 
et plusieurs Acariens (5), et à M. Keyserling un Aranéide aveugle de la 
famille des Agelenidæ : VHadites tegenarioides (h). 


En 1860 et 1866, M. H. Lucas a publié dans nos Annales trois espèces 
d’un petit genre d’'Holetre cavernicole appelé Scotolemon, très-curieux en 


(1) Tellkampf, in Arch. Wiegm.,t, X, 1844. 

(2) Schiôte, Kong. Dauska Vidensk. Selskabs Skrift., 5e série, t. II, 1851. 

(3) Wankel, Akad. Sc. Wien., XLIIL (Leiobunum troglodytes, Scyphius spe- 
laceus, Linopodes subterraneus, Gamasus loricatus et niveus.) 

(4) Keyserling, Zool. Bot. Wien. (1863). 


216 E. SIMON. 


ce qu'il représente seul en Europe la nombreuse famille des Gony” 
leptidæ (1). 

Enfin, plus récemment, M. Joseph, de Breslau, a découvert son genre 
Cyphophthalmus de la famille des Trogulidæ (2). 

Pour compléter cette liste nous devons encore ajouter le genre Jschi- 
ropsalis Ch. Koch, dont les espèces se rencontrent habituellement dans 
les cavernes et dont le type est le Phalangium Helwigii de Herbst. 


Les Arachnides qui font l’objet de ce travail ne sont pas tous caver- 
nicoles, comme ceux qui ont été décrits jusqu’à ce jour. Quelques-uns 
vivent simplement dans les terrains poreux, à de grandes profondeurs et 
probablement dans de petites galeries ; si, après les pluies abondantes du 
printemps, on arrache les pierres profondément enfoncées, on trouve, se 
tenant immobiles à leur face qui adhérait au sol, ces Arachnides hypogés 
qui ont fui devant l’inondation de leurs galeries. 


Bien que ces deux genres de vie soient entièrement différents, les 
Arachnides qu’on peut appeler kypogés appartiennent aux mêmes genres 
que les Arachnides cavernicoles, et leurs espèces sont souvent si voisines 
qu’il vient naturellement à l'esprit que ces deux exislences ne sont pas 
incompatibles et qu’une espèce peut vivre en même temps dans la profon- 
deur du solet dans les cavités souterraines, d'autant mieux que celles-ci se 
rencontrent presque toujours dans les terrains poreux : ainsi, il est pro- 
bable que s’il existait des grottes à Porto-Vecchio, où j'ai découvert le 
Scotolemon terricola et le Cyphophthalmus corsicus, ces deux espèces 
s’y trouveraient; &e même que si des recherches étaient faites dans le 
voisinage des grottes pyrénéennes, on découvrirait que les Scofolemon 
Lespesii et Querillacii sont aussi des Arachnides hypogés. : 


On pourrait ainsi facilement expliquer comment chaque grotte, même 
celles de formation récente, possède une faune tout à fait propre, si on 
admettait en principe que les animaux qui l’habitent préexistaient dans les 
terrains où elle s’est formée. ‘ 


(1) H. Lucas, Aun. Soc. ent. Fr., 1860 et 1866. 
(2) Joseph, Berl. Ent., 1868. 


Arachnides cavernicoles et hypogés. 217 


Plusieurs Aranéides cavernicoles sont complétement! dépourvus d’yeux, 
tels sont les Anthrobia, les Hadites et les Stalita; mais ce caractère a beau- 
coup moins d'importance qu’on ne l’a cru jusqu'ici, car il est de ceux que 
les conditions extérieures ont pu produire en agissant lentement sur une 
série de générations; ainsi M. Thorell a décrit une Séalita Schioti qui, 
prise à l’entrée de la grotte, dans une demi-obscurité, présentait des yeux, 
tout à fait rudimentaires il est vrai. 


Quand les Aranéides cavernicoles ont des yeux, ils sont toujours 
blancs, plats et transparents ; les yeux colorés et convexes disparaissent 
ou sont tellement réduits que leur utilité doit être tout à fait nulle; ce fait 
vient confirmer ce que j'ai avancé dans un mémoire précédent sur le rôle 
distinct des deux sortes d’yeux, dont presque tous les Aranéides sont 
pourvus (1). 

A part le Phalangodes armata, on ne connait, jusqu'à ce jour, aucun 
 Holetre aveugle; tandis que chez les Cheliferidæ, les yeux, qui sont peu 
développés, même chez les espèces ordinaires, disparaissent facilement. 


Tous les Arachnides lucifuges : cavernicoles et hypogés, ont plusieurs 
traits communs qui dénotent à première vue leur genre de vie et le milieu 
dans lequel ils se sont développés : leurs téguments, quelquefois très- 
épais, sont incolores, testacés, dépourvus de pubescence, mais garnis, de 
loin en loin, de longs crins raides qui ajoutent sans doute à leur sensibilité. 
Les membres sont plus grêles et plus longs que chez les congénères qui 
vivent à la lumière du soleil : la Séalita et le Blothrus en sont des exemples 
frappants; en effet, ces Arachnides appartiennent à des groupes, Dysdera 
et Obisium, chez lesquels les membres sont courts et trapus, et tous deux 
se font remarquer par la longueur et la finesse de leurs pattes. 


Dans l’ordre des Holetres, cet allongement porte surtout sur les appen- 
dices céphaliques : le genre Cyphophthalmus est inséparable des Trogulus, 
dont les appendices de la tête sont tellement courts, qu’une petile avance 
du front suffit pour les cacher; cependant ses pattes-mâchoires sont effilées 
et ses chélicères déployées sont au moins aussi longues que le céphalo- 
thorax. Les chélicères des Ischiropsalis sont encore plus remarquables 
par leur grand développement; cependant les genres voisins de la même 
famille ont des chélicères très-courtes. 


Ces appendices ainsi modifiées sont parfaitement adaptés à la vie luci- 
fuge : les pattes fines, longues, garnies de poils raides, sont des organes 


(1) Voyez Ann. Soc. Roy. des Sc. Liege, 187... \ 


218 E. SIMON. 


de tact délicat qui suppléent à l’absence des yeux; les grandes chélicères 
sont des organes de préhension lointaine qui permettent aux Holetres 
cavernicoles de saisir à distance une proie qu’il leur serait IMPR de 
poursuivre. 


Quelques-uns des Arachnides décrits dans les pages suivantes ont élé 
trouvés en Corse : ce sont les espèces hypogées ; d’autres, surtout les 
Ischiropsalis, mont été rapportés par M. Ch. de la Brülerie ; enfin 
je suis redevable du plus grand nombre à MM. Abeille de Perrin et H. de 
Bonvouloir, qui ont exploré dernièrement les principales grottes de lAriége, 
au point de vue entomologique. L 


1 ORDRE (ARANÉIDES). 


Trois Aranéides cavernicoles et dépourvus d'yeux ont été décrits : lAn- 
œhrobia Mammouthia Tellkampf, de la famille des Mygalidæ ; la Stalita 
tænaria Schiôte, de la familie des Dysderidæ, qui se rapproche plus du 
genre Ariadna Sav. que du genre Dysdera, principalement par ses griffes, 
qui sont au nombre de trois; l’'Hadiles legenarioïides Keyserling, de la 
famille des Agelenidæ. 
M. Thorell pense que la Stalita tænaria de Schiôte n’est pas la même 
que celle de M. Keyserling, et il propose de donner à cette dernière le 
nom de Schiolit (voyez On Eur. Spid., 1869). 


1, NESTICUS CELLULANUS Clerck. 


Araneus cellulanus Clerck, Sv. Spindl., 1757. 

Aranea cellulana Oliv., Encycl. méth., IV, 1789. 

Aranea crypticolens Walck., Faune Par., 1802. 

Aranea crypticola Lair., Hist. nat. des Crust., etc., 1804. 


Ll 


Arachnides cavernicoles et hypogés. 219 


Theridium crypticolens Walek., tab. Arn, 1805. 

Linyphia pallidula Blackw., Research. in Zool., 1834. 
Linyphia crypticolens Walck., Hist. nat. Ins. Apt., II, 18/41. 
Meta cellulana Ch. Koch, Arach., VIIT, 4841. 

Theridium cellulanum West., Ar. Suec., 1861. 

Linyphia crypticolens Black., Spid. of Gr.-Brit., II, 1864. 
Nesticus cellulanus Thor., On Eur. Spid., 1869. 


Get Aranéide, qui est l'hôte habituel de nos caves, quand elles sont 
tout à fait obscures et humides, a été trouvé dans presque toutes les 
grottes explorées jusqu'ici. 


2. ERIGONE LUSISCA, SP. nov. 
ER CR EME) 
Long. 9 4/4 mil. 


d. Gette espèce est du groupe de l’Erigone parallela BI. Elle est sur- 
tout voisine de lÆrigone picina BI. Le corselet est ovale et déprimé, mais 
la tête se relève en un large mamelon qui, en dessus, est un peu plus long 
que large, carré en avant, très-faiblement élargi et arrondi en arrière ; 
considéré de profil il s’abaisse sensiblement d’avant en arrière, et son côté 
postérieur est presque vertical; sa surface est plane et présente deux 
petites lignes longitudinales légèrement enfoncées. 

La partie thoracique porte des stries rayonnantes : les deux premières, 
placées sur les côtés du mamelon frontal, sont rapprochées entre elles, et 
leur intervalle est déprimé en forme de fossette triangulaire, 

Le bandeau est plus convexe et plus incliné en avant que chez E. picina, 
de sorte que les yeux antérieurs sont bien visibles quand on regarde la 
tête en dessus. 

Les deux yeux supérieurs, placés sur la parlie antérieure du mamelon, 
sont blancs, arrondis, entourés chacun d’un petit cercle noir; ils sont très- 
écartés ; les yeux antérieurs placés sur le devant de la face, vers le milieu 
de sa hauteur, c’est-à-dire à la base du mamelon, sont disposés en trois 
paires conniventes, mais fort écartées entre elles, car elles occupent toute 
la largeur de la face et figurent une ligne droile; la paire médiane, formée 


290 E. SIMON. 


par les yeux noirs, est extrêmement petite ; on voit que ces yeux, inutiles 
pour la vie lucifuge, tendent à disparaître. 

Le tégument est d’un fauve obscur, qui devient plus clair et testacé en 
avant. 

Les chélicères sont faibles et très-renfoncées. 

L’abdomen est entièrement d’un blanc mat. 

Les pattes sont peu épaisses et de longueur ordinaire dans le genre Eri- 
gone. Elles sont fauves comme Île corselet, 

La patte-mächoire est courte et robuste : le premier article de la jambe 
est cependant assez long et cylindrique; le second paraît excessivement 
court en dessous, mais en dessus il présente une grande dilatation lamel- 
leuse qui recouvre la base du tarse : cette dilatation est noire, plus déve- 
loppée et anguleuse du côté interne; son extrémité est surmontée d’une 
fine épine dirigée obliquement en avant ; le tarse et son digital forment une 
masse ovale; celui-ci se termine supérieuremeut par une petite pièce 
ovalaire, il présente sur ses bords plusieurs plis concentriques. 


©. Le corselet est court, faiblement rétréci en avant depuis la première 
paire de paltes et très-obtus; le front, sans être gibbeux comme chez le 
mâle”, est assez élevé et convexe; la ligne supérieure des yeux est forte- 
ment courbée en avant, les yeux latéraux étant beaucoup plus avancés que 
les médians; ceux-ci sont connivents; les médians sont relativement gros 
et bien séparés ; les médians antérieurs sont au moins aussi petits que 
chez le mâle, ils se touchent. 

Le bandeau est moins large que laire oculaire, vertical et lisse. — 

L'ouverture vulvaire présente deux plaques carrées, finement bordées 
de noir et se touchant sur la ligne médiane; chacune de ces plaques est 
marquée dans le milieu d’une large fossette arrondie. : 


Un mâle et deux femelles de ce curieux Erigone ont été pris par 
M. Abeille de Perrin dans les grottes de l’Ariége. 


Genus CHORIZOMMA. N. G. 


(Famille Agenelidæ.) 


Corselet ovale, rétréci et très-oblus en avant, marqué sur la partie tho- 
racique d’une strie médiane et de stries rayonnantes. 


Arachnides cavernicoles et hynogés. 294 


Yeux : six, tous blancs, presque égaux, disposés en deux groupes rap- 
prochés, formés de trois yeux chacun. 

Bandeau vertical étroit. 

Chélicères aussi larges et beaucoup plus longues que le bandeau. 

Patte-mâchoire de la femelle pourvue de griffes, son article basilaire 
(mâchoire) droit, non incliné sur la lèvre, carré à l'extrémité. 

Pattes longues, dars la proportion 4, 1, 2, 3; les deux premières très- 
robustes et comprimées ; premier article de la jambe très-court relative- 
ment au second. Tarses au moins aussi longs que les jambes aux paires 
postérieures, mais plus courts aux premières paires; jambes et tarses 
armés de poils spiniformes. | 

Filières : six, occupant un espace transverse comme chez les Hahnia, 
divisées en deux groupes de trois filières chaque, à peu près comme les 
yeux; les deux paires externes sont les plus longues et dépassent l’extré- 
mité de l’abdomen. 


Ce nouveau genre se place à côté des Tegenaria et des Hahnia; mais il 
s’en distingue de suite par le nombre et le placement de ses yeux. 


9. CHORIZOMMA SUBTERRANEA. SP. NOV. 
(PET He 64 9) 


Long. 4 1/3 mill. 


Q. Corselet ovale et convexe, à peine rétréci en avant à partir de la 
première paire de pattes ; la tête est fort longue relativement au thorax, 
car les dépressions qui la limitent sur les côtés ne se réunissent que vers 
le tiers postérieur ; la strie médiane thoracique est mince et profonde ; les 
stries rayonnantes sont au contraire peu sensibles. | 

Le front est large, très-obtus et arrondi ; les yeux placés sur son angle 
forment un groupe transverse qui occupe un peu moins de la moitié de 
sa largeur; ces yeux, qui sont tous blancs, plats et transparents, sont 
répartis en deux groupes de trois yeux chacun, séparés par un intervalle 
moins grand que chacun des groupes. Les trois yeux sont placés en 
triangle comme chez les Pholcus; les deux externes se touchent, l’interne 


9299 E. SIMON. 


est isolé: celui-ci est le plus petit, tandis que lantérieur est un peu plus 
gros que les deux autres. | 

Le bandeau est étroit et vertical ; il ne présente ni strie, ni dépression. 

Le corselet est lisse, glabre et d’un fauve rouge assez foncé; tous ses 
appendices sont de même teinte. 

Le plastron est un tiers ae long que large, régulièrement ovale, plat 
et lisse, 

Les chélicères sont aussi larges que la face et beaucoup plus longues ; 
leur base est un peu convexe, leur bord externe est droit, mais leur bord 
interne est coupé obliquement dans leur seconde moitié. 

La palte-mâchoire est relativement longue ; la cuisse est cependant 
assez mince et comprimée, la jambe est plus large, son premier article est 
très-court relativement au second ; le tarse, presque aussi long que la 
jambe, est terminé par une griffe; ce membre est d’un fauve ces avec 
les deux derniers articles rembrunis. 

Les pattes des deux premières paires ont les cuisses comprimées et 
renflées en dedans, surtout dans leur portion inférieure, le second article 
de la jambe est aussi sensiblement élargi mais plus cylindrique. Les pattes 
postérieures sont moins épaisses. 

Tous ces membres sont garnis de longs poils fins, mais le second 
article de la jambe et le premier du tarse portent seuls de véritables 
épines; ces épines sont grêles, plus longues que le diamètre des articles 
qui les upportent. 

L’abdomen est ovale et convexe, en avant il cache le bord postérieur du 
thorax ; son tégument est d’un blanc mat et glabre, en dessus et en des- 
sous. Les filières sont de même couleur. 

L'épigyne est une pièce relativement très-grande, d’un aspect corné 
très-brillant, en forme d’ovale allongé, fortement concave et rebordée, un 
peu tronquée en avant et légèrement rétrécie en arrière, où elle est 
arrondie. 


Une seule femelle de cette espèce a été prise par MM. Abeille et de 
Bonvouloir dans leur exploration des grottes de l’Ariége. 


1© 
(Ke) 
©2 


Arachnides cavernicoles et hypogés. 


IV° ORDRE (PSEUDO-SCORPIONES) (1). 


Genus BLOTHRUS Schiôte. 


Kong. Dauska Vidensk, Selsk, Skrifter, 1851. 


« Oculi nulli. 

Pollex antennarum mandibularum appendice nullæ (2). 

Cephalo-thorace integer. 

Pedes elongati, gracillimi ; tibiæ anteriores biarticulatæ (3) : femora 
posteriora sutura ante medium divisa spuria. 


T'arsi omnes biarticulati. 
Abdomen membranaceum scutis corneis obsoletis. 


Corpus setulosum. Setis simplicibus. » 


Cette diagnose publiée par Schiôte ne s'applique rigoureusement qu’à 
l'espèce type : le Blothrus spelæus de la grotte d'Adelsherg ; l'espèce 
nouvelle que je décris aujourd’hui est moins bien caractérisée et se rap- 
proche, sous bien des rapports, des véritables Obisium ; en effet, toutes 
ses pattes n’ont que six articles et les segments de son abdomen sont bien. 


dessinés, en dessus du moins. 


(1) Le second ordre (Pedipalpi) comprend les Thelyphonus et les Phrynus, qui 
sont inséparables ; le troisième ordre (Scorpionides) comprend les Scorpions. 

(2) Schiôte désigne ainsi l’appendice lamelleux des chélicères chez les Obisium. 

(3) Les articles des pattes me paraissent ici faussement déterminés. En effet, chez 
les Cheliferidæ, comme chez tous les Arachnides, les pattes se composent d’une 
hanche, d’un trochanter, d’une cuisse; cet article, qui est le plus long de tous 
dans le genre Blothrus, est, au contraire, très-réduit dans le genre Chelifer, et 
quelques auteurs l’ont appelé trochantin ; d’une jambe de deux articles et d’un 
tarse ordinairement d’un seul article, mais qui, par exception, en a deux aux pre- 
mières pattes du Blothrus spelæus. 


29/ E. SIMON. 


Le mâle ressemble beaucoup, par son faciès, à l'espèce typique, mais la 
femelle, dont les formes sont beaucoup plus trapues, n’aurait certainement 
pas été séparée du genre Obisium si elle était pourvue d'yeux. 


Les membres des Blothrus, qui sont d’une étonnante longueur et qui 
sont garnis de longs poils raides, sont probablement doués d’un tact très- 
délicat qui supplée chez ces Obisium à l’oblitération complète des organes 


de la vue. 


fj, BLOTHRUS ABEILLEI. Sp. nov. 


(PL 19, fig. 40.) 
&. Long. 4 mill. — Patte-mächoire, 8 mill. — 4° patte, 5 1/2 mill. 


Le corselet est à peine plus long que large, presque carré, cependant un 
peu rétréci en avant à partir de la première paire de pattes; ses deux 
extrémités sont largement tronquées : l’antérieure, qui est très-légèrement 
ondulée, est bordée d’une ligne foncée, un peu relevée; elle présente, 
dans le milieu, une petite pointe verticale, formée par une touffe de poils; 
l'extrémité postérieure est droite et aussi un peu rebordée. 

Le tégument de ce corselet est parfaitement lisse et d’un fauve testacé 
comme les autres parties du corps; il porte de chaque côté, à l’endroït 
ordinairement occupé par les yeux, un crin noir divergent. 

Les chélicères sont extrèmement développées ; à la base elles sont aussi 
larges que le front, et leur iongueur égale presque la moitié de celle du cor- 
selet ; les doigts forment la moitié de cette longueur, ils sont dépourvus 
de denticulations sur leur bord interne ; le doigt fixe est droit et très- 
aigu, le doigt mobile est un peu courbé à son extrémité, et en cet endroit 
il porte en dessus un très-petit tubercule, qui paraît représenter la lamelle 
des Obisium, qui, d’après Schiôte, manque complétement chez le Blothrus 
spelæus. (Voy. la diagnose générique.) 

L'abdomen est étroit, allongé et presque cylindrique, en dessus ses onze 
segments sont bien distincts; leur bord inférieur est un peu relevé, et 
garni d’une rangée transverse de crins blancs assez espacés, car il n’y 
en a que sept sur chaque segment, Le dernier segment ne porte que cinq 
crins, il est très-étroit et arrondi à son extrémité, 


Arachnides cavernicoles et hypogés. 225 


Les hanches sont courtes et épaisses ; les premières sont presque 
cubiques; celles de la patte-mâchoire, de la première et de la quatrième 
paire de pattes, sont en continuité sur la ligne médiane ; tandis que les 
deux autres sont un peu séparées comme chez les Obisium. 

La patte-mâchoire est grêle et très-développée, mais relativement moins 
longue que chez le Blothrus spelæus ; tandis que chez celui-ci elle est 
presque trois fois aussi longue que le corps, chez le B. Abeïllei elle n’a que 
le double de cette longueur ; son tégument est aussi d’un brun rouge plus 
foncé : le trochanter est assez étroit et presque trois fois plus long que 
large : la cuisse est grêle, Cylindrique, très-légèrement élargie à l’extré- 
mité; la jambe est de moitié plus courte; par ce caractère cette espèce se 
distingue encore du BL. spelæus chez lequel les deux articles sont presque 
égaux; cet article très-étroit à la base s’élargit sensiblement à l’extrémité ; 
la main qui est comme étranglée à son insertion (de même que chez beau- 
coup d'Obisium) s’élargit ensuite en forme d’ovale très-allongé; les doigts 
sont d’un tiers plus longs que la main, très-effilés, égaux en longueur: 
leurs bords sont dépourvus de denticulations : le doigt fixe est un peu 
plus épais que l’autre. 

Les pattes sont d’une finesse extrême et d’une grande longueur, surtout 
celles des deux paires postérieures ; elles sont d’un blanc testacé et sont 
garnies de poils sétiformes de même couleur. 

Toutes les pattes ont six articles comme celles des Obisium ordinaires ; 
tandis que chez le BL. spelæus, les deux premières paires en ont sept, leurs 
tarses étant divisés en deux articles. 

Les griffes sont longues, effilées, faciles à observer à la simple loupe. 


$. Long. 4 mill 


Le corselet et les chélicères sont comme chez le mâle, ils sont seule- 
ment d’un brun rouge plus foncé, 

La patte-mächoire est plus courte, elle n’a que les 9/5 de plus que le 
corps, elle est aussi beaucoup plus épaisse et se rapproche de celle des 
Obisium ; la cuisse est cylindrique, presque aussi large à l'extrémité que 
les chélicères à la base ; la jambe est d’un tiers plus courte, très-étroite à 
son insertion, elle se dilate ensuite et devient presque claviforme : près de 
sa base, elle présente en dessus, un très-petit tubercule: le tarse a un 
très-grand développement, il est aussi long que les deux articles précé- 
dents: il est convexe, presque globuleux à sa base, il se rétrécit ensuite 

(1872) 15 


2926 E,. SIMON. 


jusqu’à la naissance des doigts; le doigt fixe se relève un peü, el n’est pas 
tout à fait däns l'axe de là main. 

L'abdomen gonflé par les œufs est beaucoup plus volumineux que celui 
du mâle; les pattes sont aussi plus courtes. 

Cette curieuse espèce a été découverte par M; Abeille dans la grotte 
d'Estellas (Ariége). 


V° ORDRE (HOLETRA). 
4° Famille des Gpilionidæ. 


Cette famille, qui comprend tous les faucheurs ordinaires et qui corres- 
pond à celle de Ch. Koch, moins les Nemastoma et les Ischiropsalis, n’a 
jusqu'ici qu’un seul représentant dans la faune des cavernes : le Leio- 
bunum troglodytes des grottes de Carniole qui a été décrit par M. Wankel ; 
cêtle espèce est pourvue d’yeux aussi développés que ceux des Leiobunum 
ordinaires ; elle est remarquable par ses téguments incolores. 


2° Faille des Nemastomidæ. 


cette nouvelle famille a pour types les genres Nemastoma et Ischiro- 
psalis Ch. Koch. : 

Son principal caractère est l’absence de griffes aux pattes-mâchoires ; les 
téguments sont aussi beaucoup plus résistants que chez les Opilionidæ et 
les arceaux supérieurs de l’abdomen sont souvent soudés en une seule 
plaque. | 7 


Genus ISCHIROPSALIS Ch, Koch. 


Bien que plusieurs auteurs aient dil avoir vu les fschéropsalis à l'air 
libre, comme les Nemastoma, je pense que ce genre remarquable doit 
êlre regardé comme cavernicole ; en effet, toutes les espèces que je pos- 
sèdé ont été prises dans les parties les plus obscures de cavités souter- 
raines. 


Arachnides cavernicoles et hÿpogés. 227. 


Le gënre Ischiropsalis à été fondé par Ch, Koch sur le Phalangium 
Héliwigé dé Panzer et plusieurs autres espèces voisines. 

Îl se distingue du genre Nemustoma par Ses chélicères, qui sont exira- 
ordinairement développées, tandis que chez celui-ci elles sont fort courtes. 

J’emprunte au docteur L. Koch le tableau suivant, qui permet de dis- 
tinguer les espèces décrites jusqu’à ce jour. ; 


A. Yeux bien séparés, non réunis sur un mamelon. Helwigi Panz. 
B. Yeux réunis sur un mamelon commun. 


b. Paltes pourvues de poils assez longs et dis- 
tincts. Chélicères noires. 


* Paltes-mâchoires entièrément noires. « « . « manicata LL Koch. 
#* Article fémoral des pattes-mâchoires noir, les 
autres articles fauves : . 4 à 3 3 « : à « «à Herbsti Ch. Koch. 


c. Pois des pattes très-courts et indistincts. 
CHÉNCETÉS" BFURES: & : à io . . Kollari Ch. Koch. 


Les espèces nouvelles sont les suivantes : 


5: ISCHIROPSALIS DISPAR, Sp. nov. 
(PI. 49, fig. 11 ct 12.) 


Long. 5 2/3 mill. — Chélicères, 11 mill. — 4° patte, 49 mill.; 
-2° patte, 84 mill.; 8° patte, 19 2/3 mill.; 4° patte, 25 mill. 


d ? Le céphalothorax est plus large que long, en formé de parallélo- 
gramme transverse; son bord antérieur, largement tronqué, est un peu 
ondulé, étant légèrement échancré au-dessus de la basé des chélicères ; en 
arrière il présente üne strie transverse, très-profonde et droite très-près du 
bord postérieur ; le mamelon oculifère placé sur la ligne médiane, un peu 
avant le milieu, est grand, plus large que long, tellement déprimé dans le 
milieu qu'il parait formé de deux lobes; les yeux sont gros, arrondis, 
placés verticalement sur les côlés du mamelon, de sorte que leur axe est 
horizontal, De ce mamelon oculifère partent quatre petites strics, très- 


228 E. SIMON. 


faibles, dirigées en avant et qui joignent la base des chélicères : les deux 
externes sont divergentes, tandis que les deux internes sont convergentes. 

Le tégument du corselet est épais, très-noir, finement chagriné; son 
bord postérieur présente une série transverse de six petites épines aiguës 
et verticales, dont les deux médianes sont les plus fortes. En dessus, les 
cinq premiers segments de l’abdomen sont soudés et ne forment qu’une 
seule plaque plus longue que large; ces segments sont néanmoins distincts 
par des dépressions transverses, qui indiquent leurs sutures; chacun d’eux 
porte sur son bord postérieur une série transverse de petits tubercules, 
qui diminuent de nombre et de grosseur d’avant en arrière. Les trois 
segments suivants sont étroits, égaux et bien séparés par des espaces 
blancs membraneux; le troisième est aussi étroit que les deux autres, 
mais il s'étend beaucoup plus sur les parties latérales, où il s’élargit sen- 
siblement et se reconrbe en arrière pour entourer le dernier segment ; 
celui-ci est petit, trnangulaire et terminé par une pointe aigué. 

Les premiers segments ventraux sont soudés ensemble et soudés aussi 
avec la pièce sternale, de sorte qu'ils forment une très-grande plaque, 
étroite dans sa portion antérieure, où elle s’avance jusqu'aux hanches de 
la première paire, et large en arrière où elle est tronquée en ligne droite ; 
les segments suivants sont assez étroits, bien espacés et presque égaux. 

Les pièces dorsales sont noires, tandis que les pièces ventrales sont 
d’un brun olivâtre ; cependant la pointe antérieure, qui représente la pièce 
sternale, est plus foncée et garnie de crins courts et raides. 

Les chélicères sont plus longues et surtout plus grêles que chez les 
autres espèces du même genre, elles ont presque deux fois la longueur du 
corps, leur tégument, très-résistant, est d’un noir profond et lisse. 

L'article basilaire est cylindrique, graduellement élargi de la base à 
l'extrémité, où il se termine par un renflement géniculé, qui entoure la 
base de la main; il est entièrement dépourvu d’épines; ce caractère 
distingue à première vue cette espèce de tous les Ischiropsalis décrits 
jusqu’à ce jour. | 

La main est plus longue que l'article précédent, elle est étroite à la 
base, où elle est un peu coudée et armée de quelques petites épines 
obtuses, très-courtes, placées sur deux rangs; elle devient ensuite plus 
large et cylindrique jusqu’à la base des doigts; ceux-ci ne forment pas 
tout à fait le tiers de la longueur de l’article, ils sont grêles, très-aigus. 
égaux et croisés à l'extrémité quand ils sont rapprochés; le doigt fixe est 
légèrement infléchi eu dedans ; dans sa portion inférieure, son bord interne 
présente quatre dents obtuses dont la seconde et la troisième sont les plus 


Arachnides cavernicoles et hypogés. 229 


fortes ; le doigt mobile n’a que trois dents, semblables à celles du doigt fixe 
et qui se placent dans leurs intervalles. 

Les paltes-mâchoires et les paltes ne diffèrent pas, par leurs proportions 
et la longueur relative de leurs articles, de celles des espèces voisines : les 
hanches et le trochanter sont épais, noirs et sensiblement granuleux ; les 
cuisses et les jambes sont grêles, cylindriques, lisses et d’un brun olivâtre ; 
les tarses sont d’un fauve plus clair. 


© (ou autre sexe). Le corps et les membres, sauf les doigts des chéli- 
cères, sont d’un blanc testacé, et les pièces tégumentaires sont difficiles à 
distinguer des parties membraneuses. 

Le céphalothorax présente en arrière une strie transverse, ondulée, très- 
profonde, qui se recourbe en avant jusqu'aux angles du front, de manière 
à dessiner un grand carré ; la surface de ce carré est convexe et presque 
lisse. | | 

Il n’y a pas de mamelon oculifère proprement dit ; les yeux, légèrement 
soulevés, sont écartés entre eux; ils sont noirs et placés chacun sur une 
petite tache de même couleur; le bord postérieur, un peu relevé, est 
armé d’une série transverse de six petites épines, Gont les deux médianes 
sont seules bien développées. 

Les arceaux supérieurs de l’abdomen paraissent tous séparés, étant de 
même couleur et de même aspect que les parties membraneuses : ils sont 
au nombre de neuf, et chacun présente une rangée de très-petits tuber- 
cules surmontés de crins; le dernier segment est triangulaire et terminé 
en pointe aigué. 

Les chélicères sont aussi longues et aussi grèles que chez le mâle: mais 
elles diffèrent essentiellement en ce que l’article basilaire n’est pas géni- 
culé à l'extrémité et qu'il est armé dans toute sa longueur de fortes 
épines aiguës; ces épines diminuent de force et de nombre de la base à 
l'extrémité; elles sont disposées en séries longitudinales, mais celte dispo- 
sition ne présente pas une grande fixité, car chez l’un dé mes exemplaires 
les deux chélicères ne sont pas exactement semblables par leurs épines : 
en dessus se voit, du côté externe, une série de quatre épines égales ; dans 
le milieu sont deux épines semblables, mais plus près de l'extrémité; 
enfin, du côté interne, est encore une série de trois ou quatre épines. En 
dessous il y a aussi deux séries : l’interne, qui est la principale, est formée 
de cinq ou six épines, tandis que l’externe n’en a que deux ou trois. . 

A la base, dans la portion coudée, la main est hérissée d’épines plus 
courtes et plus épaisses que celles de l’article basilaire ; les doigts sont 
noirs, 


280 E. SIMON. 


Cette belle espèce a été découverte par M. Ch. de la Brulerie dans une 
grotte appelée Cueva de Albia, près Ordüno (Biscaye). 

Les individus testacés, à chélicères épineuses, ont été pris en même 
emps que les individus noirs à chélicères inermes. Jai été amené à les 
réunir par l'étude attentive de très-jeunes exemplaires, chez lesquels les 
caractères sexuels sont à l’état tout à fait rudimentaire. 


Les exemplaires noirs, que je crois être les mâles, ressemblent par la 
taille, la coloration et la proportion des appendices, à l’Ischiropsalis Hel- 
wigi:; cependant chez celui-ci tous les arceaux supérieurs de l’abdomen 
sont séparés par des espaces membraneux, et l’arlicle basilaire des chéli- 
cères est armé de plusieurs lignes de petites épines, 


6, ISCHIROPSALIS ROBUSTA, SP. noOY. 


Eong. 6 mill. — Chélicères, 8 mill. — 41" patte, 14 1/2 mill.; 2° patte, 
20 4/2 mill,; 3° patte, 11 2/3 mill.; 4° patte, 47 mill. 


Le céphalothorax est plus large que long, tronqué en ligne droite en 
arrière, très-faiblement rétréci en avant, où son bord est un peu échancré 
au-dessus de la base des chélicères ; il présente une sirie profonde qui, 
partant de langle du bord antérieur, converge un peu en arrière et se 
réunit en ligne droite à celle du côté opposé, non loin du bord postérieur, 
de manière à dessiner un grand carré; la surface de ce carré est assez 
convexe , ses côtés sont au contraire fort déprimés; le tégument, qui est 
d’un noir mat, est rugueux, étant couvert de fines granulations aiguës ; des 
granulations plus grosses et arrondies se remarquent de loin en loin; sur 
le bord postérieur, qui est un peu relevé, se voit une série transverse de 
quatre petites épines, dont les deux médianes sont les plus fortes. 

Le mamelon oculifère, placé au delà du tiers antérieur, est très-grand, 
beaucoup plus large que long et divisé en deux par une profonde dépres- 
sion médiane; les yeux, placés sur ses côlés, sont gros, convexes et 
arrondis. 

La plaque formée par les cinq premiers segments abdominaux est aussi 
large que longue, tout à fait carrée; elle est divisée par quatre stries 


Arachnides cavernicoles et hypogés. 284 

transverses, dont les deux postérieures sont plus rapprochées entre elles 
que les deux autres ; chacun de ces segments soudés présente une ligne 
transverse de petits tubercules obus. 
. Les deux segments suivants sont minces et égaux; chacun porte quatre 
petits tubercules, dont les latéraux sont les plus gros. Le troisième entoure 
le dernier ; celui-ci est petit et triangulaire ; il n’est pas surmonté d’une 
pointe comme chez I. dispar. | | 

Les segments ventraux sont presque lisses et d’un noir moins intense 
que les dorsaux ; la grande pièce est remarquable en ce que sa pointe 
antérieure, qui est ordinairement soudée chez les Ischiropsalis, est 
séparée par une suture membraneuse. 

Les chélicères, qui sont d’un noir brillant, ne sont que d’un cinquième 
plus longues que le corps; l’article basilaire est robuste, cylindrique, un 
peu arqué, à peine élargi à l'extrémité, qui est très-faiblement géniculée ; 
cet article est armé de trois séries longitudinales de ïortes épines, tres- 
aiguës et un peu recourhées en avant : la première placée en dessus, est 
formée de quatre épines égales équidistanles; la seconde, placée du côté 
externe, n’a que deux épines semblables ; la troisième, placée en dessous, 
a quatre épines, plus faibles que les précédentes et dont la première est 
même souvent tout à fait rudimentaire, 

La main est un peu plus longue et plus large que l’article précédent, 
cependant très-étroile à la base ; elle est Hisse et inerme; les doigts sout 
égaux, très-aigus, croisés à l’extrémité,; le doigt fixe a quatre denticula- 
tions, tandis que le doigt mobile n’en a que trois. 

Les patles-mâchoires sont fines et entièrement fauves. 

_ Les hanches et les trochanters des pattes sont fort épais, noirs et cou- 
verts de tubercules allongés, surmontés chacun d’un crin raides les 
pattes sont relativement plus courtes que chez les autres Ischiropsales ; 
elles sont grêles, cylindriques et garnies de petits crins disposés en séries 
longitudinales ; elles sont jaunes, avec le premier article de la jambe et 
souvent l'extrémité des tarses rembrunis; ce premier article de la jambe 
est légèrement renflé; le premier article des tarses est deux fois aussi 
long que les suivants; les farses ont vingt-huit articles à la première 
paire, tandis qu’il n’y en a que dix-huit à la quatrième. 

Cette espèce est extrêmement voisine de l’Isrhiropsalis manicata L. 
Koch ; cependant elle est d’un bon tiers plus grande, le mamelon oculifère, 
un peu moins large, est plus séparé de la base des chélicères; l’article 
basilaire de celles-ci a chez manicata un plus grand nombre d’épines, 
mais elles sont plus courtes et disposées en séries moins régulières. La 


9239 E. SIMON. 


coloration des membres est aussi différente, car toutes les parties qui 
sont jaunes chez robusta sont d’un brun foncé chez manicata. 


Deux exemplaires, que je suppose être des femelles, ont été pris dans 
une cavité peu profonde, mais néanmoins obscure, à Gerez, province de 
Tras-ds-Montes. 


Quelques individus plus petits, testacés, différant sensiblement du type 
par la disposition de leurs épines, ont été pris en même temps. 


3° Famille des Gonyleptidse. 


Les caractères de cette famille sont faciles à saisir : 


La patte-mâchoire n’est plus un appendice fin et délié comme chez les 
Opilionidæ et les Nemastomidæ; elle est très-robuste, hérissée d’épines, 
pourvue d’une griffe mobile et convertie en organe de préhension, à peu 
près comme chez les Phrynus. 

Les téguments ont une grande consistance : en dessus, la pièce céphalo- 
thoracique, soudée avec plusieurs segments abdominaux, ne forme plus 
qu’une vaste plaque dorsale qui cache plus ou moins complétement les 
arceaux restés libres de l’abdomen. 

Les tarses des pattes sont moins longs que les jambes; leurs articles 
sont beaucoup moins nombreux que chez les Opilionidæ ; généralement 
ils diminuent de nombre de la première à la quatrième paire. 

Les épines des pattes-mâchoires sont mobiles et portées à l'extrémité 
de pédicules cylindriques. 


Ces Arachnides, surtout les femelles, sécrètent un liquide particulier 
par les insterstices membraneux des segments de l’abdomen; ce liquide, 
qui devient d’un blanc laiteux dans l'alcool, se dissout quand on plonge 
dans l’eau chaude les individus séchés, tels qu’ils sont d'ordinaire dans les 
collections. Je n’ai pu m’assurer si le genre Scotolemon possède cette pro- 
priété, d’autant plus curieuse qu'elle est sans autre exemple dans la classe 
des Arachnides. 


Genus SCOTOLEMON Lucas. 


Les Scotolemon diffèrent par plusieurs points des genres exotiques connus 
jusqu’à ce jour : chez ceux-ci, en effet, les hanches de la quatrième paire 


Arachnides cavernicoles et hypogés. 233 


de pattes ont un développement considérable; elles sont soudées entre 
elles et soudées aussi avec plusieurs arceaux de l’abdomen, de manière à 
constituer une plaque ventrale analogue à la plaque dorsale, tandis que 
chez les Scotolemon les hanches postérieures sont de forme ordinaire et 
diffèrent peu de celles des Opilionidæ. 


Bien qu'important, ce caractère ne m’a pas paru suffisant pour séparer 
les Scotolemon des Gonyleptes. 


M. H. Lucas a fondé le genre SCOTOLEMON en 1860 et a fait connaître 
les trois espèces suivantes : 


Scotolemon Lespesi Luc. (Ariége). | 
Scotolemon Leprieuri Luc. (grotte de l’Ours, Lombardie). 


Scotolemon Querilhaci Luc. (Tarn). 


Auxquelles on doit joindre trois types spécifiques nouveaux : 


7. SCOTOLEMON LEsPesi Lucas, Ann. Soc. Ent. (1860). 


Cette espèce a été découverte par M. Lespès dans les groltes de l’Ariége, 
particulièrement dans celles de Badeiïlhac et de Mont-Sabarl, et a été 
décrite par M. Lucas dans nos Annales de 1860 ; elle a été reprise depuis, 
et en très-grand nombre par MM. Abeille et de Bonvouloir dans toutes les 
grottes de l’Ariége qu’ils ont explorées. 

Le corps du Scotolemon Lespesi est pyriforme, large et arrondi en arrière : 
il se rétrécit assez brusquement en avant à partir de la troisième paire de 
pattes ; les trois segments postérieurs de l'abdomen sont bien visibles en 
dessus et séparés par de fortes carènes, arrondies, horizontales; la pièce 
céphalothoracique ne forme que les deux tiers de la longueur du corps; 
les arceaux ventraux sont au nombre de six : le premier et le sixième sont 
les plus dévelpopés. 

Les pattes sont plus longues chez le mâle que chez la femelle, mais les 
sexes ne diffèrent pas autrement. 


Cette espèce, qui se reconnaît à première vue à la teinte foncée de ses 
téguments, est moins bien caractérisée que la plupart des Scotolemon et 
rappelle sous bien des points, particulièrement par son abdomen, la famille 
des Opilionidæ, 


284 E, SIMON. 


8, SCOTOLEMON LUCASI. Sp. nov. 


(PI. 49, fig. 44 et 45.) 


Long. 3 mill. 


” Le corps est triangulaire, tronqué en ligne droite à la partie posté- 
rieure, où il est un peu plus large que long ; il se rétrécit graduellement 
en avant, où il est tronqué, mais les angles de cette troncature sont arron- 
dis, tandis qu’en arrière ils sont aigus: ses côtés sont sensiblement creusés 
au niveau de l'insertion des troisième et quatrième paires de pattes; sa sur- 
face assez élevée en avant et en arrière, où elle est convexe est fortement 
déprimée dans le milieu, 


Le dessus du corps est presque Den recouvert par le bouclier 
Céphalothoracique, réuni aux premiers segments abdominaux et formant 
ainsi une vaste plaque triangulaire ; en arrière .se voit eependant le bord 
du premier segment libre de l'abdomen et le mamelon terminal. Cette pièce 
présente deux stries transverses assez profondes : la première au-dessous 
du mamelon oculifère, la seconde au niveau de la troisième paire de pattes; 
en arrière se yoient aussi quelques stries transversales, mais elles sont à 
peine marquées, son bord postérieur présente un rebord assez prononcé ; 
son tégument est presque lisse. 

Le mamelon oculifère, qui a un peu plus du tiers de Ja largeur du front, 
‘est un oyale transverse ; convexe et lisse en dessus. 

Les yeux sont pelits, arrondis, brillants et placés obliquement sur les 
faces latérales du mamelon. | 

Les premiers arceaux ventraux sont réunis en une grande plaque trian- 
gulaire, terminée en pointe très-obtuse entre les hanches de la quatrième 
paire et tronquée en ligne droite en arrière ; sa surface, qui est plane et 
lisse, présente vers le tiers postérieur une profonde strie horizontale, 

Considérée en arrière, la troncature postérieure de l'abdomen est ovale 
et les segments très-réduits deviennent des lignes concentriques ; le der- 
nier forme un mamelon central très-obtus. 

Les chélicères sont un peu plus courtes que le corps ; l'article basilaire 
est épais, géniculé et très-convexe en dessus ; le second article ou main est 


Arachnides cavernicoles et hypogés. 235 


un peu plus étroit et plus long, cylindrique et de Lan égale ; les doigts 
sont égaux et dépourvus de denticulations. 

Les pattes-mâchoires sont très-robustes et d’un tiers plus uaicol qe le 
corps; le trochanter est presque globuleux et armé d’une épine courte 
en desscus ; la cuisse est longue et dilatée en dessus; en dessous, près de 
la base, elle présente trois épines longues et cylindriques; près de l'extré- 
mité, du côté interne, se voient quelques épines plus grêles: le second 
article de la jambe est plus long que le premier et rétréei à l'extrémité ; 
tous deux sont armés d’épines disposées en deux rangs latéraux divergents : 
le rang interne est composé de cinq épines, tandis que l’exierne n’en a que 
trois. 

Le tarse, plus court et plus grêle que le second article de la jambe, se 
termine par une griffe aiguë recourbée ; il présente de chaque côté deux 
longues épines divergentes. : 

Les hanches des trois premières paires de pattes sont assez étroites et 
droites; celles de la quatrième paire, qui nesont pas conniventes comme les 
précédentes, sont beaucoup plus développées ; elles sont dirigées obliquement 
en arrière et s'étendent presque jusqu’au bord postérieur de la plaque ven- 
trale, de sorte que, vues en dessus, les pattes de la quatrième phire 
paraissent insérées à l’exirémité du corps. OL ELS 

Les pattes sont plus fines et plus longues que chez les autres Scotolemon. 
Les tarses de la première paire n’ont que trois articles, ceux de la 
seconde paire en ont cinq, et ceux de la quatrième paire quatre seulement; 
cependant le quatrième article présente dans son milien une strie annu- 
Jaire, de sorte qu’il est difficile de décider s’il y a quatre ou cinq articles. 

Les griffes, qui sont très-développées à la première et à la quatrième 
paire de pattes, sont au COBTrAITE très-réduites à la première et à la 
seconde paire. 


Cette espèce, plus rare que la précédente, a été découverte dans les 
mêmes grottes par MM, Abeille de Perrin et de Bonvouloir. 


9, SCOTOLEMON QUERILHACI Lucas, Ann. Soc. ent. Fr,, 1866. 


Je possède un Scololemon, pris dans la grotte de Beltharram, qui se rap- 
porte parfaitement à la description que M. Lucas nous a donnée de son 


236 E, SIMON. 


Scotolemon Querilhaci; cependant mon exemplaire est plus petit, même 
que le Scot, Lespesi, ce qui me fait supposer qu’il n’est pas complétement 
adulte. 

Le corps à presque la même forme que chez le S. Lespesi ; la pièce cépha- 
lothoracique est plus développée, moins cependant que chez S. Lucasi. 

Le mamelon oculifère est plus élevé que chez S. Lespesi, mais beaucoup 
moins que chez S. terricola. | 

La patte-mâchoire diffère en ce que le trochanter est épineux en des- 

sous, tandis qu’il est inerme chez les autres Scotolemon pyrénéens. 


40, SCOTOLEMON PIOCHARDI. Sp. nov. 


(PL 19; fis. 18.e140:) 
Long. 2 1/2 mill. 


Téguments d’un fauve rouge, avec une grande tache foncée sur le 
céphalothorax ; les membres d’un brun olivâtre, 


Le corps est à peu près de même forme que chez les Scotolemon Lespesi 
et Querilhaci; il est large, convexe et arrondi en arrière: il s’abaisse 
et se rétrécit sensiblement en avant, où il est obtusément tronqué; ses 
côtés sont très-légèrement échancrés au niveau de la troisième paire de 
paîtes. 

La plaque céphalothoracique n’occupe que les deux tiers de la longueur 
totale ; en arrière elle présente un tache brune transverse, très-large, qui 
se recourbe en avant, à ses deux extrémités, de manière à dessiner un 
espace clair, tout à fait carré. 

Le mamelon oculifère est ovale, transverse, un peu moins développé que 
chez S. Querilhaci, mais plus convexe entre les yeux, quand on le considère 
de profil. En dessus il y à quatre segments abdominaux bien visibles, larges 
et même séparés par de minces espaces membraneux : il faut dire que 


mon seul exemplaire est une femelle gonflée par des œufs; les trois pre- 
miers segments sont presque égaux en largeur et en longueur; chacun a 
son bord postérieur légèrement relevé et granuleux ; le segment terminal 
est plus étroit et plus long, c’est un triangle dont le sommet est très- 
obtus. 

Les segments ventraux, au nombre de sept, sont étroits, paralleles et 


Arachnides cavernicoles et hypogés. 237 


réguliers : le premier s’avance en pointe très-obtuse entre les hanches 
postérieures, mais il est à peine plus large que les suivants. 

L'article basilaire des chélicères est presque globuleux. 

Les pattes-mâchoires sont épaisses et aussi longues que le corps; elles 
diffèrent peu par la proportion de leurs articles et le placement de leurs 
épines de celles du S. Querilhaci; le trochanter a une épine en dessous, 
la cuisse en a trois en dessous dans sa portion inférieure : les deux pre- 
mières sont très-rapprochées entre elles, la troisième est plus avancée; 
près de son extrémité, le même article a deux épines du côté interne; le 
premier article de la jambe a deux épines du côté interne et une seule du 
côté externe; le second est d’un bon tiers plus long que le premier, ses 
épines sont aussi plus longues et plus robustes : le côté interne en a trois, 
le côté externe deux seulement ; le tarse est presque aussi long que l’article 
précédent ; il a de fortes épines divergentes de chaque côté, et il se ter- 
mine par une griffe simple, fine, mais très-longue et à peine recourbée. 

Les pattes sont relativement courtes et assez fines, sauf le trochanteret 
le premier article de la jambe qui sont sensiblement convexes ; elles sont 
d’une teinte brun verdâire, beaucoup plus foncée que celle du corps. 

Les tarses sont exactement les mêmes que chez le Scotolemon Queri- 
lhaci. 


Cette espèce a été trouvée par M. Piochard de la Brulerie dans la 
grotte Cueva de Albia, près Ordüno. 


11. SCOTOLEMON TERRICOLA. Sp. nov. 


(PL 12, fig. 16 et 17.) 


Long. 2 1/2 mill. 


Téguments entièrement d’un jaune vif chez le mâle ; d’un jaune rouge 
chez la femelle. 

Le corps est pyriforme et un peu plus long que large; la pièce cépha- 
lothoracique, réunie aux premiers segments abdominaux, recouvre 
presque toute la face dorsale; cette pièce, tronquée en ligne droite en 
arrière, s’arrondit et se rétrécit graduellement en avant; son bord anté- 
rieur est également tronqué, mais les angles de cette troncature sont 


238 NU LR SIMON 


éxcessivement arrondis; ses côlés sont sensiblement échancrés au niveau 
de la troisième paire de paltes; sa surface est creusée dans le milieu, mais 
elle se relève et devieht convexe en arrière, elle est presque lisse et mar- 
qüéé de faibles stries transversales indiquant la suture des segments. 

* Le mamélon ôculifère est plus developpé que chez les autres Soofolemon ; 
il occüpe plus du tiers de la largeur du front, il est presque arrondi et 
lisse : considéré de profil, il paraît très-élevé et conique ; son côté antérieur 
ést presque vertical, tandis que son côté postérieur est fort incliné; les 
yéux, placés sur ses parties latérales, sont petits, arrondis et noirs. 
En dessus, les deux premiers segments libres de l'abdomen sont bien 
visibles, ils sont irès-courts, égaux, mais aussi larges que la troncature de 
la piècé thoracique; lé dernier forme une large ne shtté 
semi-circulaire. 

‘Les arceaux ventraux Sn minces, égaux, également courbés en arrière, 
leurs bords sont marqués d’une ligne de très-petites grañülations ; le pre= 
ihier est plus développé qüe les suivants, beaucoup moins cependant que 
chéz le Scotolemon Lucüst ; il s’avance en pointe très-obtuse entre les 
hanches postérieures. 

Les chélicères sont relativement courtes, mais fort épaisses: l’article 
basilaire surtout paraît tout à fait globuleux en dessus. 

- Les pattes-mâchoires sont robustes et un peu moins longues que le 
corps ; elles sont, comme les chélicères, d’un blanc diaphane ; chacun de 
leurs articles est convexe en dessus et présente une surface irès-brillante : 
les épines pédiculées, sont plus longues et plus fines que chez les autres 
Scotolemon ; au premier abord on les prendraient pour de simples poils; 
la cuisse en a deux où {rois en dessous, la jambe trois du côté interne, 
l’une pour le premier article et deux pour le second. 

L'article du tarse est plus étroif, mâis aussi long que le second de la 
jambe ; ses épines sont longues et divergentes : la principale, placée près 
de la base, du côté interne, se divise-en deux branches inégales au-dessus 
de son pédicule. 

Les pattes sont peu allongées ; celles de la première et de la troisième paire 
sont surtout très-courtes ; le trochañter ét le premier article de la jambe 
sont assez renflés, mais les autres articles sont grêles et cylindriques ; ces 
pattes sont gafnies de crins Courts et éspacés ; les hanches des trois pre- 
mières paires sont égales, assez minces el droites, celles de la quatrième 
paire sont plus développées ; elles sont obliquemñent dirigées en arrière et 
S “étendent jusqu’au bord postérieur du premier segment ventral. 

Les tarsés de la premièré paire n’ont que trois articles : le premier est 


Arachnides cavernicoies eb hypogés. 239 


fort long, le second très-court, le dernier un peu plus long; les tarses des 
autres paîtes ont cinq articles ; à la seconde paire le premier, le second 
et le cinquième sont le plus allongés; aux deux autres paires, les trois 
derniers articles sont courts, égaux et un peu renflés, tandis que les pre- 
miers articles sont très-longs. 

Les griffes sont longues, grêles, recourbées, présentant à la base un 
talon aigu. 


Cet Arachnide hypogé est commun à Porto-Vecchio sous les très-gr osses 
pierres, après les grandes pluies du printemps. 


5° Famille des Frogulidéæ. 


. Genus CYPHOPHTHALMUS Joseph. 


Berliner Entomologische Zeischrift, 1868. 


Ce genre, pour lequel M. Joseph, de Breslau, $on fondateur, a cru pro 
voir former la famille des Cyphophthalmidæ, me paraît inséparable des 
Trogulus ; la forme générale du corps est la même, les segments coalisés 
ne sont distincts que par leurs sutures; les pattes ambulatoires ne différent 
que par la proportion de leurs articles; en effet, tandis que chez les Tro- 
gulus le dernier article des tarses est très-réduit, chez les Cyphophthalmus 
cet article est plus développé que les précédents ; les hanches sont très- 
développées et soudées: les tarses sont également terminées par unie seule 
griffe, longue et recourhée à l'extrémité. 


Par leur composition, les appendices céphaliques sont semblables, mais 
tandis que chez les Trogulus ils sont très-couris et complétement cachés 
par le chaperon, chez les Cyphophthalmus les pattes-mâchoires et les 
chélicères sont très-développées et dépassent de beaucoup le bord frontal, 


Le caractère le plus remarquable de ce genre est la position des yeux, 
qui est sans analogue dans l’ordre des Holeires ; ces yeux, au lieu d’être 
rapprochés sur le bord antérieur, sont très-écartés, placés sur les côlés 
du céphalothorax et élevés sur des pédoncules divergents: 

Le Cyphophthalmus duricortus Joseph, qui est le ‘type du genre, a eté 
trouvé dans plusieurs grottes de Carniole, 


2140 E. SIMON. 


42, CYPHOPHTHALMUS CORSICUS. Sp. nov. 
(PL. 12, fig. 20.) 


Long, 2 1/2 mill. ; larg. 4 mill. 


Le corps est ovale et plus étroit que chez l'espèce type ; il est également 
convexe en dessus, et tout à fait plan en dessous ; ses deux extrémités 
sont un peu rétrécies et également obtuses; les téguments, qui sont d’un 
brun rouge foncé, sont entièrement couverts de fortes granulations, arron- 
dies et régulières. 

Le céphalothorax, qui forme un peu moins de la moitié de la longueur 
totale, est limité en arrière par une strie un peu courbée; son bord anté- 
rieur, qui est rétréci, présente une troncature droite, qui n’est pas plus 
large que la base des chélicères ; sa surface est dépourvue des dépressions 
obliques, qui sont si apparentes chez C. duricorius. 

Les tubercules oculifères sont moins relevés que chez celui-ci et un 
peu plus courts, il sont presque horizontaux ; quand on les considère en 
dessus, ils paraissent placés entre l'insertion de la seconde et de la troi- 
sième paire de pattes. ÿ 

Les cinq premiers segments de l'abdomen sont égaux en largeur, leurs 
bords postérieurs sont droits; les deux suivants sont sensiblement rétrécis; 
le dernier, qui est le plus étroit, est arrondi, presque en demi-cercle; les 
derniers segments seulement sont garnis d’une rangée tranverse de poils 
blancs, assez courts. 

Ces segments sont intimement soudés entre eux et avec Île céphalo- 
thorax, mais ils sont séparés de leurs arceaux ventraux par un espace 
membraneux. 

En dessous il n’y a que cinq segments : les premiers sont confondus 
en une très-large plaque, sur les bords de laquelle se voient les stigmates, 
sous forme de deux points blancs, obliques. 

Les trois segments suivants sont égaux et droits: le dernier est beau- 
coup plus étroit, presque triangulaire ; il présente une grande pièce mem- 
braneuse, arrondie, au centre de laquelle s'ouvre l'anus. 

Les hanches des patles, qui sont très-développées, surtout celles de la 
quatrième paire, présentent une disposition semblable à celle du C. duri- 
cortus, qui diffère peu de celle des Trogulus. 


Arachnides caverntcoles et hypogés. 244 


Les chélicères sont ordinairement repliées ; quand elles sont étendues, 
elles sont plus longues que le corselet; elles diffèrent de celles de l'espèce 
type en ce que l’article basilaire est plus court relativement au second; 
cet article basilaire est cylindrique et de largeur égale; le second est 
un peu plus large, en forme d’ovale très-allongé et atténué en avant; les 
doigts ne forment que le tiers de sa longueur : le doigt fixe est court et 
obtus; le doigt mobile est plus long, aigu et recourbé à la pointe ; l’un et 
l’autre présentent quelque petites denticulations. 

Les hanches de la patte-mâchoire sont cachées par celles de la première 
paire de pattes, qui, dans ce genre, sont carénées du côté interne et doi- 
vent jouer le rôle de mächoires. 

Les pattes-mâchoires sont grêles, presque filiformes et d’une teinte plus 
pâle que les autres parties du corps; elles dépassent les chélicères de 
leurs deux derniers articles ; la cuisse, qui est l’article le plus long, est un 
peu arquée en dehors; les deux articles suivants sont égaux, le premier est 
sensiblement élargi; le dernier article est le plus court, il se termine par 
une petite grifte. 

Les pattes sont robustes, elles ne diffèrent pas par leurs proportions de 
celles du GC. duricorius ; leurs articles sont renflés, mais rétrécis aux arti- 
culations, ce qui leur donne l’aspect d’un chapelet dont les grains seraient 
inégaux. ù 

Les iarses sont plus longs et plus comprimés que les articles précédents; 
le premier article est plus long relativement au second chez C. corsicus 
que chez C. duricorius. 


La griffe est simple, grêle, très-longue aux quatre pattes postérieures. 


Cet intéressant Arachnide, que j'ai pris en abondance en Corse, princi- 
palement du côté de Porto-Vecchio, ne vit pas dans les cavernes comme 
son congénère le Cyphophthalmus duricorius; il se trouve, comme le 
Scotolemon terricola, sous les pierres très-profondément enfoncées dans 
la terre végétale et après les grandes pluies. 


(1872) 16 


2/42 -E.. SIMON. 


NoTA. Pendant l'impression de ce mémoire, M. le docteur L, Koch a 
fait paraître, dans le Verhandlungen der Zoologische-Botanischen Gesells- 
chaft in Wien, 1872, les descriptions de plusieurs espèces du genre 
Linyphia, trouvées dans les grottes du Jura franconien, principalement 
dans la grotte de Muggendorf (Lényphia cavernarum, L. Rosenhaueri, 
L. troglodytes). 


Ces Linyphia ont toutes huit yeux ; mais, comme chez l’Erigone lusisca, 
les deux yeux médians du premier rang sont extrêmement réduits. 


LISTE 


DES 


ARACHNIDES CAVERNICOLES ET HYPOGÉS DÉCRITS JUSQU’A CE JOUR. 


ARANEIDES. 


Anthrobia Mammouthia Tellkampf. — Grotte du Mammouth. 
Stalita tænaria Schiôte. — Caves de Lesina. | 
—  Schiüti Thorell. — Caves de Lesina. 

Chorizomma subterranca E. Simon. — Ariége. . . , , . . . . page 221 
Hadites tegenarioides Keyserling. — Caves de Lesina. 
Nesticus cellulanus Clerck. — De toutes les grottes. . . . . . . . p. 918 
Erigone lusisca E. Simon. — Grottes de ÉAriése. 2" 2 Rene 218 
Linyphia cavernarum L. Koch. — Grotte de Muggendorfi. 

—  Rosenhaueri L. Koch. — Grotte de Muggendorf. 

—  troglodytes L. Koch. — Grotte de Muggendorf. 


. Arachnides cavernicoles et hypogés. 243 


PSEUDO-SCORPIONES. 


Blothrus spelæus Schiôte. — Carniole. 
—  Abeillei E. Simon. — Ariége. ; 4: 4... 44: p. 224 


FHOLETRA. 


Ischiropsalis Helwigi Panzer. — Allemagne, Alpes, Pyrénées. 
— Herbsti Ch. Koch. — Allemagne, haute Italie. 
— Kollari Ch. Koch. — Allemagne. 
— manicata L. Koch. — Transylvanie. 


— HESPOP EPS EMOBISEAYE. 2. 5 MOT 
— robusta E. Simon. — Portugal. . . . .. . . . .. p. 230 
— dentipalpis Canestrini (1). — Gressoney-Saint-Jean 

(Alpes pen.). 


Leiobunum troglodytes Wankel. — Carniole, 

Phalangodes armata Tellkampf. — Grotte du Mammouth. 

Scotolemon Leprieuri Lucas. — Grotte de l’Ours (Lombardie). 
—  Lespesi Lucas. ==" Afiége 41414. 14 48. . 7 . . . m0 233 
— Querilhact Lucas, — Tarn, Pyrénées . . . .. ... p. 235. 
— Lucasi E. Simon. —1Anmége à : ve see 5... p. 234 
—  Piochardi E. Simon. — Biscaye. . . . . . . . se 198.286 
_— terricola FE, Simon, == Gorse 5 ss cute tet# 3 pe 237 

Cyphophthabnus duricorius Joseph. — Carniole. 

— corsicus E, Simon, — Corse . « « .…... << + +  p. 240 


(1) Voy. Gli opiniodi Italiani Memoria di G. Canestrini (estratto dugli Annali 
del Museo civico di Storia naturale di Genova, t. II, 1872). 

Je n’ai eu connaissance de ce mémoire que trop tard pour le mentionner dans les 
pages précédentes. 


24! E, SIMON: — Arachnides cavernicoles et hypogèés. 


EXPLICATION DES FIGURES DE LA PLANCHE 12, 


Fig. 1. Erigone lusisca. Front de face 


2° — Corselet de profil. 

5. — Patte-mâchoire du mäle en dessus. 
li. — — en dessous. 
5. — Épigastre de la femelle. 

6. Chorizomma subterranea. Femelle grossie. 

7. — Front et yeux en dessus. 
8. — Filières. 

9. — Épigastre de la femelle. 


10. Blothrus Abreillei, Mâle grossi. 
44. Ischiropsalis dispar. Mâle, corselelt et chélicère de profil. 


12, — — Femelle, — 

13. — robusta. Corselet et chélicère de profil. 
4h. Scotolemon Lucasi. Corps en dessus. 

15. — —  Patie-mâchoire. 

16. — terricola. Corps en dessus. 

17. _— — Patte-mâchoire. 

18. — Piochardi. Gorps en dessus. 

49, — — Patte-màchoire. 


20. Cyphophthalmus corsicus, grossi 


ARACHNIDES DE SYRIE, 


Rapportés par M. Charles Piochard de la Brulerie. 


(Scorpions ET Galéodes.) 


Par M. Evcène SIMON. 


(Séance du 8 Mai 1872.) 


Dans les deux voyages entomologiques qu’il a faits en Syrie, en 1869 
et 1870, M. Ch. de la Brulerie n’a pas borné ses recherches à l’ordre des 
Coléoptères ; il a aussi rapporté une nombreuse collection d’Arachnides, 
d’après la demande que je lui avais faite à son départ, connaissant depuis 
longtemps son extrême obligeance et son habileté pour la chasse des 
insectes. 


Cette collection est suffisante pour donner une idée exacte de la faune 
variée de la Syrie; aussi mon intention est-elle de publier dans nos 
Annales la liste des espèces qu’elle contient et les descriptions de celles 
qui sont nouvelles pour la science. 


Les pages suivantes sont consacrées aux Scorpions et aux Galéodes. Je 
m’occuperai plus tard des Aranéides, qui sont de beaucoup les plus nom- 
breux, quand le Rév. O.-P. Cambridge, le savant aranéologue anglais, aura 
terminé un ouvrage sur le même sujet, qui est en cours de publication. 


Les matériaux que nous possédons sur les Scorpions de Syrie sont 
jusqu'ici assez pauvres, ils se bornent aux descriptions de trois espèces : 
Buthus bicolor, nigrocinctus et Heterometrus palmatus, trouvés à Beyrouth 
et sur les premières pentes du Liban par Hemprich et Ehrenberg, et 
publiés par ces célèbres naturalistes dans le premier fascicule de leur 
grand ouvrage (Symbolæ physicæ) resté inachevé. 


246 E. SIMON. 


Parmi les Scorpions rapportés par M. Ch. de la Brulerie il en est 
quelques-uns qui étendent leur habitat sur presque toutes les côtes asia- 
tiques et africaines de la Méditerranée, comme les funetanus et palmatus; 
les autres sont beaucoup plus localisés, et: quelques-uns même paraissent 
tout à fait spéciaux à certains points de la Syrie, qui se font remarquer par 
une végétation et un climat tout à fait particuliers, eomme, par exemple, 
la vallée du Jourdain. 


Cette faune a plusieurs points de ressemblance avec celle des contrées 
plus éloignées de l'Asie, comme le prouve le genre Hemiscorpio, décou- 
vert récemment à Bagdad, et dont une espèce habite les rives de la mer 
Morte; mais elle paraît entièrement différente de celle de l'Égypte : ainsi 
le groupe des Buthus à large queue, appelé Prionurus par Ehrenberg, qui 
est si abondant dans la haute Égypte, n’a qu’un seul représentant en 
Syrie, le bicolor (crassicauda Olivier), qui fait exception dans le genre par 
l'étendue de son habitat, puisqu'il a été trouvé en Algérie, en Égypte, en 
Syrie, à Bagdad et même en Perse si on peut en croire Olivier. 


Ordo IIT (1). Scorpiones. 
Genus BUTHUS Leach, 


TABLEAU SYNOPTIQUE DES BUTHUS DE SYRIE. 


4. Vésicule caudale beaucoup plus étroite que le cinquième 

ANNEAU ts dater dieu Ale 2H TO URI MIS ARIANE PETER 
— Vésicule aussi large ou plus large que les anneaux 

précédents. 001,40 PAU et ANS EN FEES 


2. Carènes longitudinales postérieures du céphalothorax 
divergeant en avant. — Vésicule lisse ou presque 
SOU. SU STATION AMAR PUNC LETE- ER LOUE te MERS 


— Carènes longitudinales postérieures du céphalothorax 


(1) L'ordre Ie’ est celui des Aranéides ; le second ordre, ou Pedipalpi, comprend 
les Thelyphonus et les Phrynus. 


Arachnides de Syrie. 


parallèles ou convergeant en avant. — Vésicule gra- 
itnieuse CDS SU US de = ae 


3. Maïn plus étroite que l’article tibial. — Carènes cau- 
dales inférieures faibles, égales sur les quatre pre- 
miers anneaux. — Vésicule très-lisse et ovale. . . 

— Main aussi ou plus large que l’article tibial. — Carènes 
caudales inférieures plus élevées sur le deuxième et 
le troisième anneau. — Vésicule presque globuleuse, 
MI HE IUÉSAIE GI DÉBSINS 0e « » à = sie qu à 


L. Carènes caudales supérieures très-fortes. — Bords infé- 
rieurs du cinquième anneau dépourvus de denticu- 
LUI TÉNNEEEN APP APRRERTO  ARNEAR ASESENES ERRRe 
— Carènes caudales supérieures faibles. — Bords inférieurs 
du cinquième anneau pourvus de fortes denticula- 
HORS nn Mae en en Pl ae e e ebus sed ohoyte 


5. Ces denticulations inégales, obtuses. — Main un peu 
plus large que l'article tibial, à peine plus courte 
que es doigts An. Mau ADR rade us te 

— Ces denticulations régulières, aiguës. — Main plus 
étroite que l’article tibial, beaucoup plus courte que 
Poe SU AU E Dern, ITR À BSNREDS E 


\ 4, BUTHUS CRASSICAUDA Olivier, 


Scorpio crassicauda Olivier, Voy. Emp. ott., 1807 (1). 


leptochelis. 


lunetanus. 


judaïcus. 


peloponnensis. 


nigrocinctus. 


Androctonus (Prionurus) bicolor Hemp. et Ehr., Symb. phys. 


Androctonus bicolor Ch, Koch, Ar,, t. VIII (2). 


Les auteurs qui se sont occupés de ce remarquable Scorpion ont omis 


(1) Tome ILE, p. 97, pl. 42, fig. 2. « Piceus, manibus elongatis, levibus ; pecli- 


nibus 26 dentatis, » accompagné d’une bonne figure, pour l’époque. 


(2) L'Androctonus Hector et peut-être aussi l'Æneas de Ch, Koch, que l’on cite 
souvent à la synonymie du bicolor, se rapprochent beaucoup plus de l’Androctonus 
lybicus d'Ehrenberg, comme Ch. Koch en fait lui-même la remarque, Arach., t. XIE, 


p. 18. 


218 E. SIMON. 


de signaler les différences sexuelles, qui sont beaucoup plus prononcées 
que chez les autres espèces du même genre. 


Chez la femelle, la main de la patte-mâchoire est plus étroite que l’ar- 
ticle tibial et beaucoup plus courte que les doigts; mais sous ce dernier 
rapport il y a de petites différences individuelles, les doigts étant relative- 
ment plus longs chez les grands exemplaires. 


Chez le mâle, la main est plus large que l’article tibial, renflée du côté 
interne et très-lisse; elle est de même longueur que les doigts ; le doigt 
. fixe présente à sa base, du côté interne, une échancrure assez profonde (1); 
on voit que, par l’ensemble de sa patte-mâchoire, le mâle du Buthus cras- 
sicauda se rapproche du Buthus funestus. 


Il a été pris à Jaffa et à Jérusalem, toujours sous les pierres. 


9, BUTHUS PELOPONNENSIS Ch. Koch. 


Androctonus peloponnensis Ch. Koch, Arach., t. IIT et t. XIT. 


Ce Scorpion sort un peu du cadre géographique que je me suis tracé 
dans ce mémoire; en effet, il a été trouvé à Smyrne, en Asie-Mineure, 
mais il est jusqu'ici étranger à la Syrie. Grâce à une obligeante communi- 
cation de M. le docteur Koch, j'ai pu comparer mes exemplaires de Smyrne 
avec un type venant de Grèce. 


Les caractères spécifiques de ce Buthus sont beaucoup plus tranchés 
qu’on ne pourrait le croire d’après les planches de Ch. Koch. 


Les yeux médians sont relativement petits et situés un peu en avant du 
milieu du céphalothorax ; les carènes longitudinales postérieures sont rap- 
prochées entre elles; leur intervalle forme le tiers du bord postérieur, 
tandis que chez les espèces voisines il est beaucoup plus grand: ces 
carènes, au lieu d’être coudées en dehors et divergentes, s’avancent paral- 
lèlement jusqu'aux yeux médians et se rapprochent même un peu; les 
trois yeux latéraux principaux sont égaux en grosseur. Les côtés du cor- 
selet et de l'abdomen sont à peine granuleux; les trois carènes dorsales 


(1) Cette disposition des doigts caractérise le sexe mâle dans beaucoup d’espèces 
_de l’ordre des Scorpionides ; mais elle est ordinairement peu sensible dans le genre 
Buthus. 


Arachnides de Syrie. 219 


de l’abdomen sont rapprochées entre elles; les latérales ne s'étendent pas 
sur toute la longueur des arceaux. 

Par la portion uroïde de l’abdomen il se rapproche plus du tunelanus 
que du leptochelis, cependant les deuxième, troisième et quatrième anneaux 
sont plus courts, relativement à leur largeur, et un peu plus élevés, ce 
qui paraît surtout quand on les examine de profil. 

Les petits tubercules qui forment les carènes supérieures, sans être 
aussi gros que chez le tunetanus, sont plus distincts que chez le leptochelis, 
principalement à l’extrémité des irois premiers anneaux. 

Les denticulations qui forment les carènes inférieures du cinquième 
anneau sont obtuses et inégales; la cinquième est la plus forte. La dilata- 
tion qui termine cet anneau, de chaque côté de la vésicule, est trilobée : 
la vésicule est tout à fait caractéristique : elle est aussi étroite que l’article 
précédent, de forme ovale-allongé et d’un tiers plus longue que laiguillon ; 
en dessous, cette vésicule est garnie de granulations qui forment des lignes 
parallèles peu régulières. Ces granulations sont souvent assez fortes, aussi 
on se rappelle que dans l’ouvrage de Ch, Koch ce Scorpion fut primitive- 
ment figuré sous le nom de Tytius peloponnensis (1). 


Il est d’un fauve plus rouge que ses congénères et d’un aspect plus 
mat, ce qui tient à ce que les téguments sont finement chagrinés dans 
l'intervalle des carènes. 


3. BUTHUS NIGROGINCTUS Hemprich et Ehrenberg,. 


Androctonus nigrocinctus Hemp. et Ehr., Symb. phys. 


M. Ch. de la Brulerie a trouvé ce Scorpion à Beyrouth et dans le Liban, 
c’est-à-dire dans les endroits où l'espèce fut primitivement découverte. 
Hemprich et Ehrenberg n’ont décrit qu’un individu jeune, n'ayant pas 
atteint tout son développement ; adulte, c’est un Scorpion de 67 millimètres 
de longueur, dont 40 pour la portion caudiforme seule. 


1l est très-voisin du peloponnensis, et on pourrait peut-être le considérer 
comme une simple race locale de cette espèce. Le corselet a la même 
forme et ses carènes la même disposition ; les yeux médians sont encore 
un peu plus avancés; les yeux latéraux offrent une légère différence : chez 


(1) Pour Ch, Koch, le caractère principal du genre Tytius était la présence d’une 
forie denticulation sous l’aiguillon. 


250 …_ E, SIMON. 


peloponnensis les trois principaux sont égaux, le troisième un peu plus bas 
que les autres, et la carène sourcilière, qui est formée de huit tubercules 
inégaux, s’abaisse sensiblement au-dessus de cet œil; chez le nigro- 
cinctus les yeux forment une ligne droite, et la carène sourcilière se relève 
. un peu dans le milieu. 

La portion caudiforme ne diffère pas beaucoup chez les femelles, où 
elle est seulement un peu plus étroite ; mais chez les mâles elle est rela- 
tivement beaucoup plus longue et plus grêle, tous les anneaux, même le 
premier, sont plus longs que larges, le cinquième est plus de deux fois plus 
long que large ; les carènes supérieures sont formées de tubercules plus 
gros, plus distincts et plus aigus, principalement à l'extrémité des 
anneaux; les denticulations, qui garnissent les bords inférieurs du cin- 
quième, sont plus nombreuses, plus régulières et plus aiguës; les dilata- 
tions lamelleuses sont aussi denticulées, La vésicule est étroite et forte- 
ment granuleuse en dessous. 


Chez la femelle les peignes ne présentent aucune différence notable; 
mais chez le mâle les dents sont plus longues relativement à la lamelle, 
qui est très-étroite, et plus nombreuses, car on en compte 29, tandis que 
chez peloponnensis leur nombre varie de 24 à 24. 


C’est un Scorpion fauve, dont les carènes sont rehaussées de lignes et 
d'espaces noirâires. 


h. BUTHUS LEPTOCHELIS Hemprich et Ehrenberg. 


Androctonus (Leiurus) leptochelis Hemp. et Ehr., Symb. phys. 
Androctonus leptochelis Ch. Koch., Arach., t. XII. 
(?) Androctonus stenelus Ch. Koch, Arach., t. VI 


Ce Scorpion a été découvert au Sinaï par Hemprich et Ehrenberg ; mais 
il n’avait pas encore été signalé en Syrie, où il est cependant des plus 
communs. 


Il a le faciès, la taille, la coloration du tunetanus, el ses caractères spé- 
cifiques sont difficiles à saisir au premier abord. 

L’intervalle des yeux médians est un peu plus large ; les carènes granu- 
lifères qui surmontent ces yeux sont très-prononcées, mais elles s’effaceni 
en avant et n’atteisnent pas le bord antérieur ; les carènes longitudinales 


Arachnides de Syrie, 251 


postérieures sont plus faibles et plus écartées entre elles, leur intervalle 
est aussi large que le bord frontal. 

L'abdomen ne présente rien de particulier dans sa dfis large, mais 
la portion caudiforme est relativement plus longue; les anneaux sont 
moins élevés et leurs carènes supérieures et inférieures sont formées de 
granulations beaucoup plus fines, 

Le cinquième anneau est un peu plus étroit que le sréiiédent et il 
est plus étroit que la vésicule; ses bords latéro-inférieurs sont garnis 
d’une rangée de tubercules obtus inégaux; ses angles postérieurs se pro- 
longent, en forme de tubercules lamelleux, de chaque côté de la base de 
la vésicule; mais cette lamelle est elle-même denticulée, ce qui n’a pas 
lieu chez le {unetanus. 

La vésicule est lisse, ovale, plus longue que l’aiguillon, 

Le doigt mobile des chélicères se termine par une sorte de fourche dans 
les deux espèces ; mais tandis que chez le tunetanus la branche inférieure 
est plus courte que la supérieure, chez le leptochelis elles sont d’égale 
longueur. 

La main de la patte-mâchoire n’est jamais plus large que Particle tibial, 
même chez les individus les plus développés ; elle est aussi beaucoup plus 
courte que les doigts, 


5, BUTHUS TUNETANUS Herbst,. 


Scorpio tunetanus Herbst, Nat, d, Ungefl. Ins. 
Scorpio occitanus Savigny, Desc, Égypte. 
Androctonus tunetanus Hemp. et Ehr., Symb. phys. 
Androctonus Paris Ch. Koch, Arach,, t. V. 
Androctonus Halius Ch. Koch, Arach., t. V. 
Androctonus Clytoneus Ch. Koch, Arach., t, V (1). 
Androctonus Euryalus Ch. Koch, Arach, t, VI. 
Androctonus Ajax Ch, Koch, Arach., t. VI. 
Androctonus tunetanus Ch. Koch, Arach., t. XIT. 


Cette espèce, dont l’habitat est fort étendu, puisqu'elle se trouve com- 


(1) A propos de son Androctonus tunetanus, Ch. Koch dit que son Clytoneus en 
est extrêmement voisin, el en effet il ne parvient à mentionner aucun caractère dis- 
tinctif de quelque valeur, (Voyez t, XIE, p. 17.) 


252 "E. SIMON. 


munément sur presque toutes les côtes de la Méditerranée, depuis l'Es- 
pagne jusqu’à l'Égypte, n’a cependant pas été prise’en Syrie, où elle paraît 
remplacée par le leptochelis; mais elle est assez répandue dans l’île de 
Chypre. 

Les Buthus tunetanus de Chypre sont de taille moyenne ; leurs carènes 
granulifères sont très-élevées et rehaussées de lignes noires; les carènes 
inféro-médianes des troisième et quatrième anneaux caudiformes sont 
surtout très-développées. 


Cette espèce présente de légères variétés locales que plusieurs auteurs, 
Ch. Koch en particulier, ont trop souvent et trop légèrement élevées au 
rang d'espèces. La liste synonymique que j'ai donnée ci-dessus est encore 
incomplète, je n’ai voulu citer pour l'instant que les synonymies dont 
j'étais absolument certain, ayant examiné un très-grand nombre d’exem- 
plaires des localités dont ces prétendues espèces sont originaires (4). 


6. BUTHUS JUDAÏCUS. Sp. nov. 


Longueur totale : 63 mill. — Portion caudiforme : 37 mill, 
Patie-mâchoire : cuisse, 6 1/2 mill,; jambe, 7 14/3 mill.; main, 44 mill. 


Le céphalothorax est un peu plus large que long: il se rétrécit sensible- 
ment en avant; son côlé antérieur, qui n’a que cinq millimètres de large, 
est très-légèrement courbé en arrière; son tégument est inégal et revêtu 
dans toutes ses parties de forts tubercules arrondis, disposés en lignes 
peu régulières, comme réticulées, principalement sur les côtés; en dessus, 
des tubercules semblables forment, comme chez tous les Buthus, des 
carènes régulières, mais elles sont moins distinctes, à cause des nom- 
breux tubercules qui les environnent ; tout autour du céphalothorax 
s'étend un rebord élevé, surtout en avant, de granulations serrées; les 
deux carènes qui partent des yeux médians sont (rès-divergentes, elles 
se perdent promptement en avant, leur milieu est sensiblement déprimé : 


(1) L'Euryalus est de France, les Halius et Ajax sont d'Espagne. De mes deux 
voyages en Espagne j’ai rapporté plus de deux cents exemplaires des localités les plus 
variées. Le Paris est d’Algérie; il se rapporte à la variété intumescens d’'Hemprich et 
Ehrenberg. 


Arachnides de Syrie. 253 


les deux carènes postérieures, dont l'intervalle forme à peu près le tiers 
de la largeur du céphalothorax, sont parallèles, mais diffuses et plusieurs 
fois interrompues ; l’espace compris entre ces carènes présente une strie 
longitudinale profonde, coupée de trois stries horizontales, dont les inter- 
valles sont élevés et granuleux. 

Les yeux médians sont situés avant le milieu ; ils sont éloignés de trois 
millimètres du bord antérieur et de quatre du bord postérieur ; ils sont 
petits et écartés enire eux. 

Les yeux latéraux forment une ligne un peu courbe; le premier est 
plus petit que les deux autres, qui sont égaux; le troisième est un peu 
plus séparé ; leur carène sourcilière est basse, étant formée de très-petites 
granulations. | 

La portion large de l’abdomen est, comme le corselet, revêtue de forts 
tubercules arrondis, plus abondants sur le bord postérieur des segments, 
où ils deviennent un peu aigus ; ils diminuent dans le milieu et les irois 
carènes parallèles sont très-distinctes : la médiane est droite, les latérales 
sont obliques; elles n’occupent pas toute la largeur des segments et se 
recourbent en dehors dans leur partie supérieure; sur le septième seg- 
ment la carène médiane est peu importante, mais les latérales sont très- 
élevées et elles se rapprochent en arrière. 

La portion caudiforme est médiocrement large, à peu près comme chez 
le tunetanus. 

Le premier anneau est plus large que long; le second est exactement 
aussi long que large; les autres augmentent graduellement et le cin- 
quième est d’un bon tiers plus long que large ; les quatre premiers sont 
également élevés et leur hauteur est égale à la longueur du premier; en 
dessus ils sont déprimés longitudinalement et presque lisses; les quatre 
premiers se relèvent de chaque côté, où ils présentent une carène longi- 
tudinale formée de forts tubercules, d’abord obius, mais qui deviennent 
plus longs et aigus à l'extrémité de chaque anneau; les parties latérales 
verticales présentent supérieurement une carène granulifère parallèle à la 
dorsale, quoique plus droite, et inférieurement une carène semblable, mais 
beaucoup plus faible et qui n’est granuleuse que sur le premier anneau. 

Le cinquième anneau, qui diffère beaucoup des précédents, est caracté- 
ristique : il est un peu rétréci en arrière ; la strie canaliculée est faible en 
avant, mais elle s’élargit en arrière en forme de dépression ovale, très- 
lisse ; les bords sont à peine relevés, ils sont dépourvus de carènes supé- 
rieures et simplement garnis de petites granulations qui s'étendent un 
peu en dessus et sur les côtés; les bords latéro-inférieurs présentent bien 


25} E. SIMON. 


une carène très-basse, mais ils sont dépourvus de la série de fortes dila- 
tations qui se voit chez presque tous les Buthkus, PA 

En dessous, les carënes médianes sont faibles, tout à fait lisses, même 
sur les deux premiers anneaux ; sur le cinquième, la carèné médiane est 
environnée de tubercules épars. 

La vésicule est ovale, plus longue que large, lisse en dessus, mais forte- 
ment granuleuse en dessous ; elle est de même longueur que Paiguillon. 

En dessous, la portion large n’a rien de particulier ; le cinquièmé arceau 
a quatre carènes parallèles, dont les deux médianes occupént seules toute 
sa longueur. 

Les peignes sont assez étroits et allongés, ils ont de 22 à 25 dents, un 
peu moins larges que la lamelle. 

Les pattes présentent en dessus, sur les principaux articles, deux fines 
carènes granuleuses, rapprochées aux deux extrémités, 

L'ensemble de la patte-mâchoire est relativement assez grêle; la cuisse 
est à pans coupés et ses arêtes sont suivies de carènes granulifères assez 
fortes; sur l’article tibial les carènes sont beaucoup plus faibles et tendent 
à s’effacer à l'extrémité; en avant cet article présente, comme toujours, 
au-dessus de son articulation avec la cuisse, une avance nt sur- 
montée de quelques épines courtes, 

La main est petite, ovale, lisse, de même largeur que l’article tibial ; 
elle est un peu plus courte que les doigts. 


‘Ce Buthus n’est pas moins remarquable par sa coloration que par ses 
caractères; sa teinte générale est foncée et Varie du noir bleu lé plus 
intense au brun rouge obscur ; le dessous du corps et la main de la patte- 
mächoire sont toujours un peu éclaircis et d’üne teinte rougeâtre ; le 
dernier article de toutes les pattes est d’un jaune vif. | 

Ce Scorpion doit beaucoup ressembler à l'Andr octonus Thoas de Ch. 
Koch, aui est originaire d'Afrique. 


la été prisen grand nombre près de Jérusalem, dans la vallée du 


Jourdain, et sur les bords de la mer Morte ; il vit sous les pierres exposées 
au soleil. 


Arachnides de Syrie. 255 


Genus HEMISCORPIO Peters. 


HEMISCORPIO HIERICHONTICUS. Sp. NOV. 


Longueur totale : 61 mill. — Portion large, long. : 29 mill., larg. : 9 mill. 
— Patte-mâchoire : cuisse, 6 1/2 mill.; jambe, 6 1/3 mill.; main, 
14 mill.; doigt mobile, 8 1/2 mill. 


Le céphalothorax est aussi long que large, son bord postérieur est 
coupé en ligne droite ; ses côtés, qui sont presque droits, se rapprochent 
très-légèrement en avant jusqu’à l’insertion de la première paire de pattes ; 
à partir de ce point le rétrécissement est beaucoup plus sensible, le bord 
antérieur n'ayant que cinq millimètres de large, tandis que le postérieur 
en a huit et demi; les angles antérieurs sont arrondis ; le milieu du front 
présente une échancrure étroite moins profonde et arrondie ; les bords 
latéraux seulement ont un rebord finement denticulé, 

Le tégument est lisse, très-brillant ; il ne présente que quelques DE 
enfoncés très-disséminés. 

La ligne médiane est suivie d’une strie longitudinale non interrompue, 
mais plus profonde et un peu plus large à ses deux extrémités ; près du 
bord postérieur elle est coupée d’une strie horizontale profonde, qui n’a 
que trois millimètres de longueur ; un peu avant cette strie horizontale la 
surface est visiblement déprimée, mais au delà elle se relève en manière 
de bourrelet lisse ; de chacun de ses angles part une strie courbe, dirigée 
en avant, et qui aboutit vers l'insertion de la troisième paire de pattes, 
sans atteindre le bord latéral. 

Les yeux médians sont situés sur la première moitié du céphalothorax ; 
ils ne sont éloignés du bord antérieur que de trois millimètres, tandis 
qu’ils sont séparés du bord postérieur par une distance de cinq milli- 
mètres ; ils sont assez petits et arrondis; leur intervalle, qui est soulevé et 
profondément divisé par la sirie longitudinale, est plus large que leur 
diamètre, 

Les yeux latéraux, placés sur l’angle antérieur, forment une ligne droite : 
les deux premiers sont égaux et très-rapprochés, le troisième est un peu 


256 E, SIMON. 


plus pelit et un peu plus séparé, encore son intervalle est-il moins grand 
que son diamètre. 

Les chélicères sont petites et allongées; elles paraissent écartées à la 
base ; leur surface est d’un fauve très-lisse ; leur conformation rappelle 
celle des Heterometrus : le doigt fixe, qui est droit et terminé par une 
pointe aiguë, présente du côté interne, vers son milieu, une dent conique, 
et près de sa base une autre dent plus épaisse, bifide à l'extrémité; le 
doigt mobile est épais et divisé en deux pointes inégales qui forment la 
fourche ; son bord supéro-interne est armé de trois dents coniques, con- 
tiguës, dont la médiane est la plus forte. 

Les arceaux supérieurs de l’abdomen sont parfaitement lisses, sauf le 
septième, qui paraît légèrement chagriné, et sur lequel se voient, à l’ex- 
trémité, les rudiments de carènes granuleuses, promptement effacées. 

La portion caudiforme est étroite et allongée; ses anneaux se rétré- 
cissent et s’allongent graduellement de la base à l’extrémité : le premier 
est aussi long que large, tandis que le cinquième est Fous fois aussi long 
que large ; les autres sont intermédiaires. 

En dessus, cette porlion caudiforme présente une e dépression ou canal 
longitudinal peu profond, même presque nul sur la portion antérieure 
des deux premiers anneaux ; il y a en dessus quatre carènes longitudi- 
nales parallèles sur les quatre premiers anneaux; sur le cinquième il 
n’existe que deux carènes latérales, les deux supérieures faisant défaut ; 
ces carènes sont formées de fins tubercules obtus, rapprochés et irrégu- 
liers ; les côtés des anneaux sont verticaux et lisses ; ils présentent aussi 
une carène, parallèle aux autres ; elle est bien marquée sur le premier 
anneau où elle est lisse, mais elle est presque effacée sur les trois sui- 
vants ; elle reparaît sur le cinquième, où elle est formée de tubercules 
plus faibles que ceux des carènes supérieures et inférieures. 

En dessous, les quatre premiers segments présentent quatre carènes 
lisses, parallèles, dont les deux médianes sont très-rapprochées entre 
elles ; sur le cinquième il n’y en a que trois, qui sont formées de gros 
tubercules obtus, égaux ; les deux latérales deviennent ANSE à l’ex- 
trémité. 

En arrière, cet anneau présente un rebord élevé, formé de tubercules 
semblables à ceux des carènes ; la vésicule est aussi longue que l'article 
précédent et un peu plus large : c’est un ovale allongé; en dessus elle 
est plane et lisse, en dessous elle est renflée et garnie de petites granula- 
tions qui forment quatre lignes principales. L’aiguillon est faible et 


Arachnides de Syrie. 257 


recourbé ; il ne forme que le quart de la longueur de la vésicule; à sa 
base, en dessous, se voit un tubercule obtus hérissé de crins. 

Les arceaux ventraux de l’abdomen sont lisses, sauf le cinquième qui 
présente, dans sa seconde moitié, quatre carènes parallèles, lisses, extré- 
mement faibles. 

Les peignes génitaux ont chacun cinq millimètres de long sur deux seu- 
lement de large à la base; les pièces qui composent la lamelle sont dis- 
posées comme chez les Heterometrus; les dents sont au nombre de 15 
ou 16, presque égales entre elles, cependant un peu plus longues à l’ex- 
trémité. 

La pièce sternale est très-développée : c’est un parallélogramme large 
de deux millimètres et demi et long de trois, dont le côté antérieur 
s’'avance en pointe très-obtuse entre les hanches de la seconde paire de 
pattes, et dont le milieu esl marqué d’une profonde dépression longitu- 
nale. 

Les pattes-mâchoires rappellent celles des Ischnurus et des Scorpio ; 
l’article fémoral est plan en dessus et garni de forts tubercules obtus, 
suriout dans le milieu; sa face supérieure est limitée par deux arêtes 
formées de tubercules semblables; en dessous il est un peu déprimé et 
coudé dans sa seconde moitié ; il est plus lisse qu’en dessus, sans l’être 
complétement. La jambe est épaisse et à pans coupés; en dessous elle est 
plane et lisse; en dessus elle est garnie de tubercules bas, réticulés, 
qui deviennent plus forts du côté interne; vers l'articulation inférieure 
son bord interne s’avance en forme de pointe large et très-obtuse. 

La main est ovale et atténuée en avant; à la base elle est dilatée, et 
arrondie du côté interne; elle est limitée en dessus du côté externe par 
une arête vive, droite et lisse; sa surface, légèrement convexe, est cou- 
verte de très-fines granulations réticulées ; en dessous, elle présente deux 
arêtes vives et parallèles, l’une qui suit le bord externe, l’autre qui 
descend de l'articulation du doigt mobile ; l'espace compris entre les deux 
arêtes est lisse; mais le côté interne, dilaté, est au moins aussi granuleux 
que la face supérieure. Les doigts sont grêles, longs et presque lisses. 

Les pattes sont relativement longues; leurs principaux articles sont 
dilatés et comprimés comme chez les Heterometrus ; les tarses présentent 
aussi une disposition analogue. 


Ce Scorpion est d’un noir luisant, sauf les pattes qui sont d’un brun 
rouge assez vif et le dessous du corps qui est d’un fauve obscur. 


Deux exemplaires, venant de la vallée du Jourdain. 
(1872) 47 


258 E. SIMON. 


Genus HETEROMETRUS Hemprich et Ehrenberg. 


4, HETEROMETRUS PALMATUS Hemp. et Ehr, 


Buthus (Heterometrus) palmatus Hemp. et Ehr., Symb. phys., dec. Prima. 


Buthus teslaceus Ch. Koch in Wagner, Reis. in d. Regents, Alger, t. IIL. 


Bulkus palmatus Lucas, Expl, Ale, Arach., p. 272, pl. 18, fig. ds: 


L’Hcterometrus palmatus est extrèmement commun sur tous les points 
de la Syrie qui ont été explorés ; aussi le nombre d'exemplaires rapportés 
par M. Ch. de la Brulerie est-il très-considérable. 


Les trois variétés de couleurs, indiquées par Hemprich et Ehrenberg, 


s’y trouvent, mais principalement la variété fuscus. Il y a aussi quelques 
jeunes chez lesquels le corps et les membres sont d’un brun très-foncé, 
tandis que la main est d’un rouge assez vif avec les doigts noirs. 

J'ai constaté plusieurs variations dans le nombre des dents aux peignes ; 
ce nombre est presque constamment de huit chez les femelles, de neuf, 
de dix et plus rarement de onze chez les mâles. | 


Les deux sexes diffèrent encore par la forme de la main: chez les indi- 
vidus que je rapporte au sexe mâle, l’apophyse, ou doigt fixe, est très- 
large, déprimée, de forme conique, d’un tiers seulement plus longue que 
large ; tandis que chez la femelle cette même apophyse est deux fois plus 
longue que large. Les côtes obtuses que présente le dessus de la main, les 
fines granulations qni garnissent le bord des segments abdominaux, les 
tubercules qui forment les carènes caudales, sont aussi plus accusés chez 
les exemplaires qui ont atteint toute leur croissance que chez les exem- 
plaires plus jeunes et plus petits. 


Var. mninor. — Une femelle du Liban, dont le ventre est cependant gonflé 
par les jeunes, n’a que les deux tiers de la iaille normale; ses téguments 
sont presque lisses et d’un fauve clair. 

Du côté gauche seulement il y a quatre yeux latéraux ; l'œil surnumé- 
raire est placé le premier, moitié plus peut que les autres et accolé à 

elui de la première paire, 


RES 


Arachnides de Syrie. 259 


Du côté droit les trois yeux normaux paraissent plus gros et plus res- 
serrés qu'ils ne sont d'ordinaire. 


Ce fait téralologique montre que les caractères fournis par le nombre 
des yeux latéraux est loin d’avoir la valeur que les anciens naturalistes 
leur donnaient dans la classification des Scorpions. 


L’Heterometrus palmatus d'Algérie et du Maroc, que Ch. Koch a décrit 
sous le nom de Buthus testaceus, est une simple variété locale ou race de 
l'espèce de Syrie. Le céphalothorax et les membres ne présentent aucune 
différence appréciable; la portion caudiforme de l’abdomen est relative- 
ment plus Courte : elle n’est que d’un millimètre plus longue que la por- 
tion large, tandis que chez le type de Syrie elle a trois où quatre milli- 
mètres de plus. Considéré en dessous, le cinquième anneau caudiforme est 
plus étroit et plus long chez les exemplaires de Syrie; ses carènes laté- 
rales sont d’abord parallèles, elles ne s’écartent que vers le tiers posté- 
rieur de Particle, tandis que chez les palmatus d'Algérie ces carènes 
divergent presque depuis la base de l’article. 


Je ne pense pas que ces légères différences aient une valeur spécifique : 
elles se rencontrent néanmoins chez tous les individus. 


2. HETEROMETRUS PROPINQUUS. Sp. nov. 


Longueur tolale : 52 mill. — Portion large, longueur : 25 mill.: largeur : 
9 1/3 mill 


Patte-mâchoire : cuisse, 6 mill.; jambe, 6 1/3 mill.; main, 12 1/2 mill. : 
largeur : 9 4/3 mill.; doigt mobile, 7 4/2 mili. 


Très-voisin de l’H. palmatus, dont il a la taille et le faciès. Le bouclier 
céphalothoracique est exactement aussi long que large; son bord posté- 
rieur est coupé en ligne droite; ses bords latéraux, très-légèrement 
ondulés et rebordés, se rétrécissent un peu en avant, son bord postérieur 
ayant neuf millimètres de longueur, tandis que l’antérieur n’en a que sept 
et demi ; en avant ses angles sont arrondis, et le milieu du bord antérieur 
présente une échancrure large, mais peu profonde. 

La surface est lisse et luisante ; elle ne parait finement granulée qu’exa- 
minée à la loupe ; cependant, en avant, se remarquent quelques tubercules 


260 E. SIMON. 


isolés plus gros, qui se condensent même sur le bord antérieur, où ils 
forment une sorte de bourrelet. 

La ligne médiane est coupée d’une fine et profonde strie longitudinale 
continue et de largeur égale ; près du bord postérieur cette strie tombe 


perpendiculairement sur une autre strie transverse, droite et plus pro- 


fonde : celle-ci n’a que trois millimètres de longueur, mais de chacune de 
ses extrémités part une strie un peu plus faible, courbe, dirigée oblique- 
ment en avant où elle se termine vers l'insertion de la troisième paire de 
pattes, sans cependant se joindre aux bords latéraux. 

Les yeux médians sont placés au milieu du corselet; ils diffèrent de 
ceux du palmatus en ce qu’ils sont plus gros et plus rapprochés entre 
eux ; leur intervalle, qui est aussi large que leur diamètre, est aussi plus 
soulevé et coupé par la strie longitudinale. 

Les yeux latéraux occupent la même position; mais l’æil de la troisième 
paire est relativement moins séparé de celui de la seconde. 

Les sept arceaux de la portion large de l’abdomen ne diffèrent pas sen- 
siblement de ceux du palmatus, ils sont seulement un peu plus lisses. 

En dessus, les arceaux de la portion caudiforme ne diffèrent pas davan- 
tage ; les tubercules qui forment les carènes latéraies sont seulement plus 
faibles et plus obtus; considérés de profil, les deux derniers anneaux 
paraissent un peu plus élevés ; en dessous, le cinquième est plus large ; sa 
carène médiane est moins nette que chez l’espèce type, à cause des 
nombreux tubercules qui garnissent l'intervalle des carènes latérale et 
médiane. 

La vésicule caudale diffère au contraire beaucoup : tandis que chez 
l’H. palmatus cette vésicule est un ovale allongé, à peine plus large que 
l'anneau précédent, chez le propinquus elle est presque arrondie et un 
peu déprimée ; en dessus, sa surface est plane et lisse : en dessous, elle 


est granuleuse et marquée de deux stries longitudinales parallèles; l’ai- 


guillon est un peu plus court que celui du palmatus. 

Le dessous du corps ne fournit pas de caractères; les peignes D 
sont sensiblement différents : chez mes deux exemplaires ils ont quatorze 
dents, tandis que chez le palmatus il n’y en a que huit et exceptionnelle- 
ment dix ou onze. Les pièces qui forment la seconde rangée sur la lamelle 
du peigne sont aussi plus nombreuses; mais j'ai remarqué que chez le 
palmatus le nombre de ces pièces n’est pas constant et varie d’individu à 
individu. 

Je n’ai rien à dire sur les chélicères, les pattes et les pattes-mâchoires, 
qui ne présentent aucune différence appréciable ; on peut dire seulement 


Arachnides de Syrie. 261 


que la carène supirieure de Particle tibial de la patte-mâchoire est plus 
élevée et plus granuleuse que chez la plupart des exemplaires du palmatus 
que j'ai examinés. 

Geite espèce a été prise à Damas et à Naplouse par M. Ch. de la 
Brulerie ; elle est voisine de l’'H. palmatus; mais cependant trois carac- 
tères bien visibles permettent de la dislinguer : la grosseur des yeux 
médians, la forme et le développement de la vésicule caudale, enfin le 
nombre des dents aux peignes. 


Ordo V (1). Fetracera. 


4. GALEODES SYRIACUS. Sp. nov. 


Long. © 93 1/2 mill.; 4 18 mill. 


Très-voisin du Galeodes dorsalis (2) d'Espagne. La portion céphalique 


(1) Le quatrième ordre Pseudo-Scorpiones comprend les Chelifer. 


(2) Il est tout à fait inadmissible que le Galeodes d’Espagne ou G. dorsalis Latr. 
soit la même espèce que le Galeodes intrepidus décrit et figuré par Léon Dufour 
dans son bel ouvrage intitulé : Anatomie, physiologie et histoire naturelle des 
Galeodes. Dans son tableau des caractères des Galeodes algériens, Léon Dufour dis- 
tingue l’intrepidus des espèces voisines par ses ongles velus et son abdomen uni- 
color ; tandis que les ongles du dorsalis sont visiblement glabres et que son abdo- 
men est toujours orné d’une bande noire très-vive, ce qui lui a valu le nom de 
dorsalis. 

La figure ne présente pas moins de différences frappantes. Le front de l’intrepidus 
est représenté coupé en ligne droite, tandis que chez l'espèce d’Espagne il est arqué et 
arrondi en avant; enfin les tarses de Ja quatrième paire n’ont que deux articles 
comme ceux des paites précédentes. 

Les Galeodes intrepidus de Savigny et de Ch. Koch se rapprochent davantage de 
celui d’Espagne ; mais ils sont représentés beaucoup plus grands, ce qui me fait sup- 
poser qu’il s’agit d’une troisième espèce, d'autant mieux que les Galeodes se loca- 
lisent beaucoup et que cetLle exlension géographique ferait exception dans le genre. 


D'un autre côté, le Gal:0des intrepidus du second Mémoire de Léon Dufour res- 


262 . E. SIMON. 


du céphalothorax est un peu plus longue relativement à sa largeur ; son 
bord antérieur est coupé presque en droite ligne, tandis que chez le dor- 
salis il est avancé et arrondi ; ses côlés sont moins rétrécis en arrière el 
son bord postérieur est plus large; sa surface est plus plane, nullement 
relevée et convexe sur les côtés ; son milieu présente une strie longitudi- 
nale qui part du groupe oculaire et n’atteint pas tout à fait le bord posté- 
rieur. | 

Le mamelon oculifère occupe le milieu du bord frontal, qu’il ne dépasse 
pas en avant, quand on le considère en dessus. 

Les yeux sont très-gros, convexes, arrondis et obliques ; leur intervalle, 
qui est moins grand que leur diamètre, est profondément déprimé. 


semble si complétement au barbarus, que l’autenr n’a trouvé pour le distinguer que 
les deux caractères suivants : « point de peignes stigmatiques ; — abdomen uni- 
color. » Les peignes stigmatiques, dans les quelques espèces qui en sont pourvues, ne 
se montrent pas chez tous les indivicus et n’existent toujours que chez l'adulte. Quant 
à l'absence de bande dorsale, Léon Dufour dit à propos du barbarus : « Le ruban 
noir dorsal de l'abdomen est aussi un trait caractéristique, mais il peut disparaître en 
tout ou en partie, soit par le fait de la macération, soit par des variétés indivi- 
auelles. » 


Le barbarus a véritablement quatre articles aux tarses de Ja quatrième paire; 
mais ces articles sont souvent très-difficiles à distinguer chez les jeunes individus. 
Chez beaucoup de Galeodes les tarses se terminent par une petite expansion mem- 
braneuse, extensible, placée sous la base des griffes et qui peut très-bien être con- 
fondu avec un article tarsal. Les Galeodes barbarus et intrepidus Dufour ont les 
griffes des pattes velues : c’est un caractère qui ne se rencontre que chez les grandes 
espèces. 


Eu fin de compte, je pense que la synonymie des deux espèces peut êlre établie 
comme suit : 


10 GALEODES DonrsansS Latr., Nouv. Dict., t. XII. 


Galeodes intrepidus L. Dufour, Ann. Sc, phys., t. V. 
Galeodes intrepidus L. Koch in Rosenhauer. 


(Non) Galeodes intrepidus L. Dufour, Hist. nat. des Gal. 


20 GALEGDES BARBARUS Lucas, Expl. Alg. 


Galeodes barbarus L. Dufour, Anat. phys, et hist. nat. des Gal. 
Galeodes intrepidus KL. Dufour, loc. cit. (Junior). 


Arachnides de Syrie. 263 


Le tégument est lisse, luisant et d’un fauve obscur veiné de brun; il est 
garni de crins fauves espacés, très-inégaux en longueur. 

Les pièces thoraciques n’ont rien de particulier, 

L'ahdomen est ovale, cylindrique et deux fois plus long que large; les 
parties membraneuses sont d’un fauve testacé; les arceaux supérieurs, 
qui ont un peu plus du tiers de la largeur de l'abdomen, chez les grosses 
femelles, sont d’un brun foncé ; ils forment, par leur ensemble, une large 
bande brune longitudinale très-nette ; cet abdomen est revêtu de poils 
soyeux plus ou moins longs et d'un jaune vif, plus abondants à la partie 
postérieure. ; 

En dessus, les chélicères sont aussi larges que le bord frontal; elles 
sont relativement plus courtes que chez le G. dorsalis; chez celui-ci elles 
sont un peu plus longues que larges, tandis que chez le syriacus leur lar- 
geur est un peu plus grande que leur longueur (la largeur des deux 
chélicères mesurée à la base). 

Le bord interne des crochets est, comme toujours, armé de fortes denti- 
culations : le crochet fixe ou supérieur a d’abord deux fortes dents égales 
presque aiguës, ensuite une dent plus basse et bilobée qui est elle-même 
suivie d’une nombreuse série de très-petites dents obtuses; le crochet 
mobile ou inférieur n’a que deux dents isolées : la première est simple et 
aiguë, la seconde est beaucoup plus épaisse et inégale à son extrémité. 

Les membres, qui sont médiocrement allongés, comme chez le dorsalis, 
sont d’un fauve testacé assez clair, sauf les pattes-mâchoires et les pattes 
de la quatrième paire, dont les principaux articles sont sensiblement rem- 
brunis, 

Les pattes-mâchoires sont fort épaisses; l’article tibial est un peu, mais 
à peine, plus court que le tarse; celui-ci s’élargit très-faiblement de la base 
à l'extrémité; ce membre est ordinairement d’un fauve obscur plus ou 
moins foncé, mais chez un exemplaire du Liban, qui constitue une variété 
curieuse, la cuisse est noire à son extrémité, la jambe d’un jaune clair et 
le tarse d’un noir profond. 

Bien que peu épaisses, les pattes de la première paire sont moins grêles 
et moins longues que chez le G. dorsalis; leurs griffes ne sont visibles 
qu'avec une loupe assez forte (1); leurs tarses sont de deux articles ; les 


(1) Quelques auteurs regardent celle première paire de pattes ambulatoires comme 
une seconde paire de pattes-mâchoires ou de palpes. (Voyez L. Dufour, lor. cit.) 


26/4 E. SIMON. 


pattes suivantes ont toutes deux articles aux tarses; les spicules et les 
griffes ne présentent aucun caractère digne d’être signalé. | 


Le mâle diffère de la femelle par ses chélicères, qui sont hérissées exté- 
rieurement de crins beaucoup plus nombreux et plus forts, presque spini- 
formes ; en dessus, du côté externe, s’insère, vers le milieu de leur lon- 
sueur, un appendice cylindrique, qui est infléchi en avant et se Lermine à 
la base du crochet supérieur de la chélicère (4). En dessus, cet appendice 
est canaliculé; cette petite dépression est remplie par une lamelle membra- 
neuse transparente, qui prend naissance à la base du crochet et se pro- 
longe jusqu’à son extrémité, où elle se relève souvent; cette lamelle est 
l’appendice styloïde qui caractérise le sexe mâle dans le genre Galeodes. 

Les denticulations des crochets sont aussi différentes : le crochet infé- 
rieur a d’abord une petile dent rudimentaire, plus loin une dent très-forte, 
simple, aiguë, précédée immédiatement par une petite dent semblable à 
la première; le crochet fixe est presque inerme dans sa portion terminale ; 
il présente une rangée de petites dents obtuses à sa base, dans la partie 
qui forme le fond de fa pince. 

La patte-mâchoire est plus épaisse que chez la femelle. 

Les appendices malléiformes sont au nombre de dix. 

L’abdomen est dépourvu de peignes stigmatiques. 


C’est l'espèce la plus abondante sur tous les points de la Syrie qui ont 
été explorés. La conformalion des chélicères du mâle est très-remarquable 
et permettra de la distinguer facilement. 


2. GALEODES FURCILLATUS. SP. NOV. 


Long. 19 1/2 mill. 


Patte-mâchoire, 15 4/2 mill. — Pattes de la 4° paire, 24 mill. 


Le bouclier céphalique est petit, étroit relativement à sa longueur, car 


(1) Cet appendice n’existe, à ma connaissance, chez aucune autre espèce du genre ; 
il ne faut pas le confondre avec l'appendice styloïde qui est inséré sur le crochet 
même de la chélicère. 


Arachnides de Syrie. 265 


il n’est que d’un quart plus long que large ; son bord antérieur est presque 
droit, faiblement arqué en avant; ses côtés sont droits et se rétrécissent 
en arrière ; le bord postérieur est un peu arrondi et relativement large; la 
surface de cette pièce est légèrement convexe, finement chagrinée et 
dépourvue de strie médiane. 

Le mamelon oculifère est large et élevé, il fait saillie sur le milieu du 
bord antérieur quand on le considère en dessus. 

= Les yeux sont arrondis, convexes et obliques; leur intervalle, un peu 
moins grand que leur diamètre, est plan; autour de chaque œil se 
remarque un petit rebord sourcilier ; en avant des yeux se dressent plu- 
sieurs crins verticaux. 

Les téguments sont parsemés de crins fauves, longs et Hicdnécisiants 

L’abdomen est deux fois plus long que large et cylindrique; il est d’un 
blanchâtre testacé sans aucune partie rembrunie; ses poils sont soyeux, 
de longueur variable et d’un jaune vif. 

En dessous, les troisième et quatrième segments sont pourvus de peignes 
stigmatiques, formés de dents rouges, cylindriques, plus longues ei plus 
espacées que chez les autres Galéodes, principalement sur le quatrième 
segment, où l’on peut en compter vingt-quatre. 

Les appendices malléiformes sont très-développés ; ceux de la base sont 
presque sessiles, tandis que ceux de l'extrémité sont longuement pédi- 
culés. 

Les chélicères sont aussi larges à la base que le bord frontal et d’un 
tiers plus longues que le bouclier céphalique ; leur surface est hérissée 
de robustes crins, très-longs du côté externe, plus courts et beaucoup 
plus serrés du côté interne, où ils cachent l'intervalle des deux chélicères ; 
à l'extrémité ils sont mêlés à de véritables épines. 

Le crochet supérieur offre le caractère le plus remarquable de cette 
espèce : il est, dès la base, divisé en deux branches dirigées parallèlement 
en avant, au-dessus l’une de l’autre ; la branche supérieure, qui est un 
peu plus courte et plus grêle que l’inférieure, est complétement inerme ; 
l’autre présente inférieurement, dans son milieu, trois pelites dents égales, 
obtuses, et plus loin, dans le fond de la pince, une série de denticulations 
encore plus pelites. 

Le crochet inférieur est puissant et comprimé ; ses denticulations sont 
cependant très-faibles ; il n’y en a que deux de bien visibles ; elles sont 
écartées entre elles. 


Les membres sont relalivement allongés : les pattes-mâchoires, qui sont 


266 E. SIMON. — Arachnides de Syrie. 


presque aussi longues que le corps, sont cylindriques et d’une teinte fauve 
obscur; l’article tibial est de même longueur que les tarses ou un peu 
plus court ; le premier article des tarses présente une disposition particu- 
lière : dans sa partie supérieure il est un peu renflé du côté interne; ce 
léger renflement est surmonté de cinq ou six longues épines cylindriques, 
tronquées à leur extrémité qui présente même un petit rebord, Les poils 
de ces pattes-mâchoires sont fauves, très-longs et flexibles. 

Les pattes sont fines et relativement très-longues, surtout les posté-" 
rieures ; eles sont jaunes, sauf celles de la quatrième paire dont les 
cuisses et les jambes sont sensiblement rembrunies, 

Toutes ces pattes n’ont que deux articles aux tarses; à la première 
paire les griffes sont extrêmement petites : aux paires suivantes elles sont 
au contraire très-longues et toutes glabres; les tarses de la seconde et de 
la troisième paire ont seuls une rangée d’épines en dessus ; ceux de la 
première et de la quatrième n’ont que des crins flexibles, 

Cette jolie espèce, dont M. de la Brulerie n’a capturé qu’un seul exem- 
plaire femelle, à l’île de Chypre, s'éloigne de tous les Galcodes connus par 
la bifurcation du crochet supérieur de ses chélicères. 

Sous d’autres rapports, par son faciès, ses peignes stigmatiques (14), les 
épines tubulées de ses pattes-mâchoires, elle se rapproche des plus grandes 
espèces du genre : les Galeodes arancoïdes et arabs. 


Parmi les Galéodes rapportés de Syrie il se trouve d’autres espèces, 
mais elles sont représentées par des exemplaires tellement jeunes qu'il est 
impossible de les déterminer avec certitude. 


(1) La présence ou l’absence des peignes stigmatiques pourraient fournie un bon 
caractère générique, 


 Métamorphoses de la Puce du Chat 


(Pulex fel£s BOUCHE.) 
Par M. le docteur ALEXANDRE LABOULBÈNE. 


(Séance du 23 Juillet 1862.) 


Le présent travail offert à la Société, avec sa planche, il y a déjà dix 
années, et que je gardais avec l'espoir de le rendre plus complet, a échappé 
à l'incendie de ma bibliothèque, En le retrouvant, j'ai non-seulement 
éprouvé une satisfaction facile à comprendre, mais j'ai pensé à ceux qui 
m’avaient aidé de leur concours en me fournissant les sujets d'étude, à 
Pâris, à Charles Aubé surtout. Ils n’ont pas connu et subi l’abominable 
Commune, etils ne pouvaient se douter des malheurs qui nous étaient 
réservés, alors qu’ils me donnaient les œufs et les larves de la Puce du 
Chat. 

J'ai déjà dit dans nos Annales (1862, p. xxx11), comment j'avais été 
porté à étudier les premiers états de ce Pulex. Pâris possédait un gros 
chat qui placé d'ordinaire sur un coussin d’étoffe sombre, y laissait tomber 
une grande quantité de petits corps blancs, semblables à de la poussière 
et qui n'étaient autres que des œufs. Ges œufs placés dans des conditions 
convenables produisaient de petites larves. Aubé, en frottant à rebrousse- 
poil un chat placé sur un tissu noir, avait obtenu un bon nombre d’œufs 
tombés du pelage de cet animal domestique. 


S I. 
OEuf. (Voyez planche 13, fig. 4.) 


L'œuf pondu par la femelle du Pulex felis est gros, largement ovale et 
atteint quatre à cinq dixièmes de millimètre dans son plus grand dia- 
mètre, 


268 AI. LABOULBÈNE. 


Sa couleur est d’un beau blanc, rappelant la cire vierge, ou la teinte 
de la porcelaine opaque. La surface en est lisse et très-luisante. 


En écrasant plusieurs fois de ces œufs entre deux lamelles de verre, j'ai 
vu la petite larve enroulée, ou mieux courbée dans son enveloppe, mais 
je n'ai fait aucun dessin, ni aucune observation sur le développement 
embryonnaire. 


S II. 


Larve. (Voyez planche 18, fig, 2 à 14.) 


La larve est allongée, d’un blanc livide ou jaunâtre, avec des poils nom- 
breux; pourvue d'antennes, d’une bouche armée de mandibules et de 
mâchoires, d’une lèvre avec filière; l'extrémité du corps est terminée par 
deux appendices charnus. Les stigmates sont au nombre de dix. Les pattes 
manquent ainsi que les ocelles. — Longueur 4 à 5 millimètres. 


Le corps allongé, presque parallèle, est composé de douze segments. 
La tête, avancée et un peu plus foncée en couleur que le reste du corps, 
offre de chaque côté une antenne (fig. A) de trois articles : le premier 
court et large, presque carré; le second allongé, un peu échancré en haut 
vers le bord externe, et, quand on l’examine à un fort grossissemént, ter- 
miné par trois ou quatre pointes spinuleuses, courtes et épaisses; le der- 
nier article est formé par un gros poil d’égale largeur partout et assez 
allongé. 

La bouche se compose d’une lèvre supérieure (fig. 5) échancrée, placée 
sous un épistome transversal et un peu arrondi sur les côtés; de mandi- 
bules cornées (fig, 6 et 7) allongées, dentées à leur extrémité, placées 
presque transversalement (fig. 10); de snächoires arrondies sur leur lobe, 
qui offre quelques saillies piliformes au pourtour {fig. 10) et, au côté 
externe, un palpe de deux articles : le premier petit, le second triangu- 
laire, sécuriforme avec trois à quatre poils courts sur le bord externe et 
terminal formant une extrémité élargie (fig. 5, 9 et 10); d’une lèvre infé- 
rieure allongée (fig. 8), un peu naviculaire, divisée en avant en deux lobes 
palpiformes et ayant sur la partie médiane une filière mamelonnée. Pas 
d’ocelles appréciables. 

Le dessus de la tête présente quelques poils rares et courts ; le dessous 
est pourvu d’un tubercule terminé par deux gros poils, recourbés en 
arrière et fort remarquables (fig. 9). 


Métamorphoses de la Puce du Chat. 269 


Tous les segments, à partir de la têle et jusqu’au dernier, sont pourvus 
de poils, au nombre de quatre rangées supérieures, et placés en arrière 
des segments (fig. 2); les dixième et onzième segments ont six rangées et 
le douzième huit rangées de poils, quatre de chaque côtés, ainsi que 
l'indique la figure 2. Un appendice terminant le corps offre lui-même une 
bordure de poils. En dessous (fig. 3) le nombre des poils est de quatre ran- 
gées, deux de chaque côté. 


Il est facile de voir par transparence, sur la larve vivante, les diverses 
parties du tube digestif, et de plus, en arrachant la tête et en comprimant 
le reste du corps, on fait sortir facilement l'intestin et ses annexes 
(fig. 11). Les glandes salivaires ont la forme de petits tubes allongés; 
l’'œsophage est court, terminé par un renflement en forme de jubot: le 
ventricule chylifique est allongé, plus gros antérieurement; l'intestin grêle 
est mince; le gros éntestin est allongé, renflé, à bords festonnés et ter- 
miné par un rectum peu marqué. Les vaisseaux de Malpighi, au nombre 
de quatre, sont flexueux et arrondis à leur extrémité flottante; ils s’in- 
sèrent au bas du ventricule. 


Le système respiratoire, dont je me suis bien rendu compte, se compose 
d’un double rang de trachées latérales, reliées entre elles sur chaque 
anneau par des trachées transversales antérieures et unies en dessous 
par un connectif médian (fig. 13). Toutes ces trachées sont tubulaires, 
sans renflement. À part le deuxième et le douzième, chaque segment est 
pourvu de chaque côté d’un stigmate, ou ostiole respiratoire, terminant un 
tronc trachéen fort court; la figure rend cette disposition. Les stigmates 
(fig. 14) ont une forme spéciale, ils offrent un prolongement peu ordinaire. 


Le système nerveux, composé de ganglions arrondis, reliés par des 
connectifs, et au nombre d’une paire environ par segment, n’a pas été assez 
soigneusement étudié pour que je puisse le décrire. Il en est de même du 
système circulatoire. 


Les larves, tant les jeunes que les plus âgées, sont extrêmement vives. 
Leurs mouvements sont rapides, elles se courbent alternativement à 
droite et à gauche et s’agitent avec prestesse et impatience quand ont les 
inquiète, Leur progression a lieu au moyen des poils dont elles sont 
munies, et surtout au moyen du tubercule et des crochets piliformes du 
dessous de la tête. On voit à tout instant la larve vivante agiler sa tête 
comme si elle voulait fouir, puis la fixer et alors avancer le reste du 
corps, sans toutefois le courber en arc, ni sans arpenter à la manière de 
certaines chenilles. La larve progresse et gagne du terrain en prenant 


270 AL. LABOULBÈNE. 


un point d'appui et en glissant pour ainsi dire. Le corps qui avance ne 
peut reculer, soutenu qu’il est de tous côtés par les poils dirigés en 
arrière, 11 n’y a aucune trace de pattes. 


Comment celte larve vit-elle et où se développe-t-elle ? Celles que j'ai 
élevées provenaient des œufs récoltés, après être tombés de la toison du 
Chat. J'en ai placé sur de la poussière avec des plumes d'oiseaux impré= 
gnées de sang desséché, elles se sont parfaitement développées. D’autres 
ont été mises avec de la balayure d'appartement, elle se sont non mains 
bien développées. ad 

J'avais d’abord cru que le sang était nécessaire à la nourriture de ces 
larves, et le contenu rougeâtre du tube digestif me l'avait fait penser ; 
mais quand j'ai vu ces larves prospérer et accomplir leurs métamorphoses 
dans de la balayure où il n’y avait pas de gouttelettes hématiques, j'ai 
acquis la certitude que des matières azotées suffisent parfaitement à leur 
nourriture, sans liquide sanguin, | 

Il est possible que beaucoup de ces larves vivent dans les poils touffus 
qui revêtent la peau des Chats, mais je ne les y ai point vues, et je croi- 
rais, si ce fait existe, que ces larves vivent de la toison plutôt que du 
sang qu’elles puiseraient, où plutôt dont elles provoqueraient la sortie avec 
leurs mandibules. 

Tout ce qui a été dit au sujet du Pulex irritans nourrissant des jeunes 
larves avec du sang desséché me paraît fort problématique, A mon avis 
les larves du Pulex felis doivent en majeure parlie éclore à terre ou dans 
les endroits qu’affectionnent les Ghais, et elles vivent dans la poussière, 
dans les fentes de plancher, dans les minimes débris où elles trouvent leur 
subsistance, 

Ces larves si petites et si cachées doivent avoir des ennemis parmi les 
Hyménoptères Ghalcidiens, mais je ne les connais point; je puis seule- 
ment rapporter ici l'observation que j'ai faite sur un de leurs parasites 
internes et qui m'a émerveillé, 

Un dimanche soir, après une longue séance où j'avais fini par déler- 
miner plusieurs points de configuration sur lesquels je n’élais pas encore 
fixé, j'avais sous l'objectif du microscoque une belle larve vivante mon- 
trant par transparence le tube digestif, Pour mieux voir la disposition de 
ce dernier appareil, je fis glisser entre les lames de verre emprisonnant 
la larve quelques gouttes d’une solution de potasse caustique. L’enve- 
loppe du corps devenant plus transparente j’appréciais mieux les contours 
du ventricule et les vaisseaux de Malpighi, mais le contenu stomacal me 


Métamorphoses de la Puce du Chat. 274 


paraissait en mouvement. Je pris un grossissement approprié et alors je vis 
distinctement, dans ce frêle viscère, un grand nombre de corps qui s’agi- 
taient à la manière de petils tétards (voyez fig. 12). C'étaient ou des vers 
intestinaux, où peut-être des Grégarines, que la liqueur alcaline blessait et 
qui cherchaient à la fuir. Je demeurai en admiration devant ce fait encore 
nouveau pour moi chez cetle larve, devant cette quantité de parasites dans 
un si petit corps, et ce ne fut qu'après avoir constaté l’immobilité et la mort 
de la larve et de ses hôtes ventriculaires que mon œil se détacha de ce 
spectacle. 


Quand la larve du Pulex felis est parvenue au terme de sa croissance, 
et je l’ai observée de juillet en septembre, le tube digestif est vide, et 
elle choisit un lieu convenable pour se métamorphoser, puis elle file un 
cocon, 


S IL 


€Cocon et Nyamphe. (PL 45, fig. 156, 16 et 17.) 


Le cocon est ovoïde, presque arrondi, brun et grenu, parce qu'il est 
revêtu de poussière, peu résistant et cependant difficile à ouvrir, attaché 
ou plutôt fixé au plan de position par une surface un peu plate. Dans mes 
boîtes de carton ou de bois, il tenait au fond et, si on ne le détachait pas 
doucement, il se chiffonnait ou se brisait. — Sa longueur est de 2 4/2 à 
2 3/4 millimètres. 

Au-dessous du revêtement externe est un tissu peu serré; en dedans 
on trouve une toile soyeuse, bien plus fine et d’un blanc lustré, qui 
forme une cavité dans laquelle la nymphe repose, avec la dépouille rata- 
tinée @e la larve, dépouille ramassée à l'extrémité du corps. 


Léon Dufour (Ann. Soc. ent. France, 1862, p. 255-258) a décrit les cocons 
du Pulex irritans et il a fait connaître le revêtement arénacé qui faisait 
ressembler ces cocons à des granulations de terre ; ils sont ovales, arrondis 
aux deux bouts et mesurent 3 millimètres de longueur. Ceux du Pulex 
felis sont un peu plus petits et moins résistants; l'enveloppe du coton 
est bien moins nettement formée d’un tissu externe grossier et d’un tissu 
interne plus fin. De même que chez le Pulex irritans, le cocon du P, felis 
est ordinairement aplati légèrement sur un de ses côlés pour s'appliquer 
sur le plan de position. La partie plane n’est pas revêtue de détritus ou 
de poussière. 


272 AL. LABOULBÈNE. 


Je dois dire que je n'ai pas constaté, avec les larves vivant au milieu 
des débris de balayures, les grains noirâtres que Defrance admet comme 
étant du sang concrété préparé par la Mère-Puce pour la nourriture des 
larves. (Voy. Annales des Sc. naturelles, t, T, p. 441, 1824.) 


La nymphe, longue de 2 à 2 1/2 millimètres, est d’un blanc diaphane et 
de cire vierge, molle, avec les points oculaires plus foncés quand elle est 
sur le point d’éclore. Le corps vu de profil (fig. 15) est allongé, atténué 
en arrière, les antennes et les pattes sont repliées contre le corps, les 
cuisses postérieures énormément développées. À peine trouve-t-on quelques 
poils fins sur le dos des segments. 


Le corps vu de face est extrêmement aplati (fig. 16), avec les pattes 
saillant un peu sur les côtés. L’extrémité que j'ai représentée au-dessus 
(fig. 17) offre un rebord double, plus deux mamelons arrondis et elle est 
terminée, à la manière de la larve, par deux appendices. 


La nymphose, autant que j'ai pu m'en rendre compte, dure de une à 
deux semaines. Le cocon présente, sur un bout, une ouverture linéaire 
par laquelle le Pulex felis se fraïe un passage. Léon Dufour a vu sur d’autres 
points des cocons du Pulex trritans une ouverture anormale qui avait 
peut-être servi à la sortie de parasites (lof. cit., p. 258). 


S IV. 


Insecte parfait. — Pulex felis BOUCHÉ. 


Bemerkungen über die Gattung Pulex (in Nova Acta physico-medica 
Academiæ Naturæ Curiosorum, t. XVI, p. 505, 1835). 


Fr. Bouché me paraît être le premier qui ait décrit et distingué le 
Pulex felis des autres espèces. Une figure (loc. cit., fig. 2) de la bouche 
se rapporte à ce Pulex. 


On trouve dans ce travail la description de dix espèces qui sont : les 
Puleæ irrilans L.: P. canis BOUCHÉ; P. gallinæ SGHRANGK; P. felis 
Boucé; P. martis BOUCHÉ; P. sciurorum SCHRANCK ; P. erinacei BOUCHÉ ; 
P. talpæ BOUCHÉ ; P. musculi BOUCHÉ ct P. vespertilionis BOUCHE, Depuis 


Métamorphoses de la Puce du Chat. 273 


l’époque où les remarques de Bouché sur le genre Pulex ont été faites, 
d’autres travaux ont paru, et les mœurs de plusieurs espèces, entre autres 
du Pulex penetrans L. (Dermatophilus GUÉRIN-MÉNEY. — Rhynchoprion 
OKEN-KARSTEN) ont été fort étudiées. Il serait très-intéressant de résumer 
ces diverses recherches et de comparer, tant à l’état de larve, depuis les 
figures de Rœsel, qu'à l’état d’insecte parfait, les nombreuses espèces et 
les divers genres des Pulicides, puis d’en rechercher les analogies avec les 
familles voisines. Les Pulicides ressemblent à certains Diptères. 


Je ne suis point actuellement en mesure de donner une description 
complète du Pulex felis, d’après mes observations propres, parce que les 
figures que j'ai faites ont besoin de révision. De plus, n’ayant qu’une 
planche à ma disposition, j'ai préféré la destiner aux premiers états de 
larve et de nymphe. J'espère plus tard compléter ce travail. Toutefois, 
pour ne point laisser une lacune descriptive, je vais traduire le texte alle- 
mand de Bouché et rapporter ici sa diagnose du Pulex felis : 


Pulex felis BOUGHÉ. — D'un brun de poix un peu pâle, la tête lisse 
et brillante, ponctuée en ari@re; dessous de la face et joues frangées 
d’épines noires ; prothorax cannelé de noir ; jambes postérieures fortenient 
élargies à l'extrémité; le cinquième article des tarses est le plus long aux 
tarses antérieurs et le premier est le plus long aux tarses postérieurs. — 
Presque aussi grosse que le Pulex irritans. — Se trouve sur le Chat domes- 
tique. 


EXPLICATION DES FIGURES DE LA PLANCHE A5. 


Fig, 1. OEuf grossi du Pulex felis. 


2, Larve grossie du même insecte, vue en dessus, et, à côté d'elle, 
mesure de sa grandeur naturelle, 


3 Derniers segments de cette larve, vus en dessous, 


(1872) : AS 18 


294}; 


Fig. A. 
5. 


6. 
Ti 


8. 


9 


10. 


44. 
12: 


13. 


Li. 
15. 


16. 
17e 


AL. LABOULBÈNE. — Métamorphoses de la Puce du Chat. 


Antenne droite, très-grossie, ainsi que les figures suivantes. 

Lèvre antérieure, Où labre, placée sous l’épistome. On voit à 
droite le palpe maxillaire qui dépasse le rebord de la tête. 

Mandibule du côté gauche. 

Mandibule droite. 

Lèvre inférieure avec La filière et les deux lobes terminaux et 
palpiformes. 

l'éle vue de profil, pour montrer la position de l’antenne, de la 
mâchoire et du tubercule pilifère, qui sert en dessous à la 
progression de la larve. : 

Tête vue en dessous, pour faire voir les mandibules presque trans- 
versales et les mâchoires recouvertes par la lèvre inférieure. 

Appareil aigestif de la larve du Pulex felis. 

Helminthe ou Grégarine observé dans le ventricule chylifique de 
cette larve. ” 

Appareil respiratoire de la larve du Pulex felis, vu de profil. 
On aperçoit les doubles troncs trachéens et les rameaux trans- . 
versaux desquels part un tronc pour le stigmate, et, en des- 
sous, un connectif transversal. qui | 

Siigmates extrêmement grossis, avec leur prolongement. 

Nymphe du Pulex felis, vue de profil, et, à côté, mesure de sa 
grandeur naturelle. | 

La méme nymphe, vue de face et en dessous par la face ventrale. 

Extrémité du corps de cette nymphe, vue par le côté dorsal, ou 
en dessus. 


ÉTUDES 
SUR QUELQUES 


Coléoptères nouveaux du Thiket orientai, 


Par M. H. LUCAS. 


(Séance du 13 Mars 1872.) 


Quelques insectes de l’ordre des Coléoptères provenant, mais avec doute, 
du See-tchouen, m’avaient été remis en 4868 par M. le docteur Auzoux avec 
promesse de les décrire, de les faire figurer et de les déposer ensuite dans 
les collections entomologiques du Musée de Paris. Je m’empressai de donner 
dans les Ann. Soc. ent., t. IX, Bull., 4° série, p. x et x1r1 (1869) et t, X, 
Bull., p. Lxxx et Lxxx1 (1870), les diagnoses de ces espèces excessivement 
intéressantes et qui à cette époque étaient tout à fait uniques. 


Le Muséum de Paris ayant reçu, depuis cette communication, un envoi 
considérable d'insectes de tous les ordres, recueillis dans la principauté 
thibétaine de Mou-Pin, par M. l'abbé David, c’est avec une vive satisfaction 
que j'ai retrouvé les espèces que j'avais préalablement fait connaître. 
Ayant actuellement sous les yeux un plus grand nombre d'individus, je 
mets à profit cette circonstance favorable pour donner une plus grande 
exiension aux diverses notes que j'ai publiées dans le Bulletin de nos 
Annales. 

La véritable patrie des quelques espèces que j’ai fait connaître (Neophæ. 
dimus Auzouxi, Enoplotrupes sinensis, Carabus pustulifer) est la princi- 
paulé de Mou-Pin, région remarquable par sa grande altitude, encore 
très-peu connue et qui n’est signalée sur aucune carte. 


Cest une portion orientale du Thibet qui confine la Chine; elle est 


276 H. Lucas. 


. située entre le 30° et le 32° degré latitude nord et touche la province du 
See-tchouen. D’après M. l’abbé David, qui a eu la bonne fortune d’explorer 
ces régions, elle est d’un accès difficile à cause de montagnes qui sont 
raides, aiguës et semblent entassées les unes sur les autres. La principauté 
de Mou-Pin, qui est tout à fait indépendante, n’avait encore été visitée par 
aucun naturaliste, lorsque M. l’abbé David pénétra dans cette parlie du 
Thibet, restée jusqu'alors vierge de toute exploration scientifique, et y fit 
un séjour de huit années. D’après ce savant et infatigable ouvrier aposto- 
lique qui a étudié les productions naturelles de la Chine et des pays limi- 
trophes, la contrée est boisée et des ïifs d’une grandeur gigantesque se 
font remarquer sur les parties méridionales du Thibet; ils constituent la 
la principale essence des forêts de cette partie de l’extrème orient habitées 
par une foule d'animaux. 


Les collections entomologiques formées par M. l'abbé David dans Ia 
principauté thibétaine du Mou-Pin sont excessivement intéressantes et 
captivent d’une manière toute particulière l'attention du zoologiste qui y 
jette pour la première fois les yeux. 

En effet, parmi les insectes, on peut dire que tous les groupes de cet 
immense embranchement se trouvent représentés, par des formes jus- 
qu'alors inconnues, par des espèces déjà observées sur divers points de 
l’Asie centrale et par une ressemblance frappante avec certaines espèces 
européennes, sous le rapport de la forme, des couleurs et de leur distri- 
bution. 


On est réellement surpris, dit M. E. Blanchard, d’une telle association, 
et, à ce sujet, ce zoologiste présente des exemples qui donnent une idée 
précise de cette association de formes qui, au premier abord, a paru 
étrange à plusieurs naturalistes. 


Je n’entrerai pas dans de plus grands détails relativement à la faune 
entomologique de la principauté thibétaine de Mou-Pin, seulement j’enga- 
gerai les entomologistes qui voudraient avoir un aperçu de cette faune 
toute particulière, à prendre connaissance du travail de M. E, Blanchard, qui 
a pour titre : Remarques sur la faune de la principauté thibétaine du 
Mou-Pin, et qui a paru dans les Comptes rendus de AGE des 
Sciences, 1° semestre 1871, p. 807. 


Parmi les quelques espèces nouvelles de l’ordre des Coléoptères, dont 
j'ai publié les diagnoses dans le Bulletin de nos Annales, se trouvent 
deux coupes génériques nouvelles appartenant à la tribu des Lamellicornes 
et aux familles des Cétonides et des Géotrupides. 


Coléoptères nouveaux du Thibet oriental, 277 


Quand à la troisième espèce, elle fait partie de la tribu des Carabiques, 
famille des Carabides, et vient se placer dans un genre créé par Solier 
aux dépens des Carabus des auteurs et auquel ce savant a donné le nom 
de Coptolabrus. 

Relativement aux insectes Lamellicornes cités plus haut, je dois dire 
que M. le docteur Auzoux m'avait remis, avant de quitter Paris, une note 
sur une nouvelle espèce de Dicranocephalus, dont la description et la 
figure ont été présentées à la Société entomologique dans la séance du 
13 janvier 1869. Mais ayant appris, depuis cette présentation, que cette 
espèce, à laquelle M. le docteur Auzoux a donné le nom de Dicranoce- 
phalus Dabryi (loc. cit., Bull., p. 1v), avait déjà été décrite par M. Pascoë 
sous le nom de D. Adamsi (Journ. of. ent., t. IT, p. 23, 1863), j'ai dû 
accepter cette dernière dénomination et considérer comme non avenue 
celle imposée par M. le docteur Auzoux, afin de ne pas surcharger la 
synonymie. Cependant, comme cette espèce, qui a été rapportée aussi par 
M. l'abbé David est très-remarquable et qu’elle n’a pas encore été repré- 
sentée, j'ai pensé qu'il serait intéressant d’en donner une figure, laquelle 
a été faite avec soin par notre collègue, M. A. Poujade, à qui l’on doit 
aussi l'exécution de toutes celles de la planche 14. 


SS 


Avant d'établir le genre Neophædimus, j'ai dû naturellement consulter 
les auteurs qui se sont occupés des coupes génériques dans le voisinage 
desquelles ce nouveau genre vient se ranger et particulièrement de celles 
désignées sous les noms de Mycteristes, Phædimus, etc. 


Le genre Mycteristes, fondé par M. de Castelnau dans son Hist. nat. 
des Ins., t. 11, p. 162 (18/40), ne renferme qu’une seule espèce désignée 
sous le nom de M. rhinophyllus Wiedm., Zool. Mag., t. IT, 4, p. 82, © 
(1819); Westw., Arcan. Entom., t. I, p. 2, pl. 4, fig. 8, 4, pl. 29, fig. 4, £ 
(1849), et qui a pour patrie Java, une des grandes îles de la Sonde. 

Le genre Phædimus, créé par M. Waterhouse in Westw., Arcan, Ent., 
1, p. 5 (1843), comprend deux espèces : P. Cumingii Waterh., Ann. 
nat. hist., p. 221 (1841); Westw., Arcan. Ent., t. I, p. 5, pl. 4, fig. 1, &, 
fig. 2, © (1843); P. Jagori Gerstäck., in Wiegm., Arch., t. I, p. 362 (1862); 
dont la première a été rencontrée aux Philippines et la seconde a été 
découverte dans la partie septentrionale de l’île de Luzon. 


278 F "H. Lucas. 


M. Lacordaire, dans son immense travail ayant pour titre : Genera des 
Coléoptères, t. If, p. 375 (1856), n’adopte que la première de ces coupes 
‘génériques ; ce savant, de très-regrettable mémoire, ayant trouvé que leurs 
rapports sont trop limités pour que l’on puisse séparer les Mycteristes des 
Phædimus® 2 

Cependant, quand on étudie d’une manière comparative ces deux coupes 
génériques, on aperçoit à la première vue certains caractères qui résident 


dans les protubérances céphaliques et qui ne peuvent être considérées 
comme étant des caractères spécifiques. 


Si à ces caractères très-tranchés, qui ont une valeur générique, on joint 
ceux présentés par le corps, sa vestiture et surtout ceux offerts par les 
organes de la locomotion, il est difficile, pour ne pas dire impossible, de 
ne pas considérer les Phædimus comme étant bien distincts génériquement 
des Mycteristes. 


MM. Westwood et Burmeister adoptent cette coupe générique, le premier 
dans ses Arcana entomologica, t. T, p. 5, le second, dans son Handbug der 
Entomologie, t. I, p. 176. Ce dernier auteur la place après les Mycteristes, et 
MM. Gemminger et de Harold la rangent entre les Mycteristes, et la Nary- 
cius dans leur Catalosus Coleopterorum, t. IV, p. 1275 (1869). M. Burmeister 
surlout a exposé d’une manière très-lucide les caractères qui distinguent 
le genre Phædimus de celui des Mycteristes, avec lequel il ne pourra être 
confondu à cause des tarses des pattes de la première paire chez les 
mâles, qui sont sans dents, du corps qui est lisse, sans poils en dessus, 
ayant un éclat métallique et offrant une corne ou appendice fendu à son 
extrémité. De plus, le corps est un peu plus court et sensiblement plus 
large que dans les Mycterisles, et ses parties latérales ne soni pas complé- 
tement recouvertes par les élytres. Le mâle se distingue en outre par une 
corne céphalique plus large et plus courte, présentant à sa base une 
éminence analogue à celle qui existe à la base de la corne fendue que 
présente le métathorax: tous les tarses sont garnis ds poils robustes et 
sensiblement plus courts particulièrement sur ceux de la première paire, 
le contraire ayant lieu chez les Mycteristes. La femelle présente trois 
dents assez courtes aux tarses des pattes de la première paire et une 
épine assez forte sur l’angle des quatre derniers tarses, dont le mâle 
n'offre que des vestiges, et jamais ou rarement de cils sur le bord interne: 
ces tarses, à leur côté externe, présentent deux dents aiguës. Il est aussi 
à remarquer que la partie antérieure du prothorax de la femelle est ponce- 
_ tuée et offre des soies courtes et raides, placées çà et là; quant à la sculp- 


Coléoptères nouveaux du Thibet oriental. "979 


ture des élytres dans la femelle, elle est plus nettement accusée que chez 
le mâle. 

Le nouveau genre auquel j'ai donné le nom de Neophædimus venant se 
placer tout à côté des Phædimus, J'ai dû exposer les principales différences 
génériques de ces derniers et signaler en même temps celles qui les diffé- 
rencient des Mycteristes, coupe générique avec laquelle les Neophædimus 
ont aussi une certaine analogie. 

Quand on compare les Neophædimus avec les Mycteristes, ce qui attire 
l’attention, tout d’abord, c’est le prolongement céphalique ou frontal qui 
est beaucoup plus grand, plus allongé que dans les Mycteristes et qui se 
se divise en deux cornes ou branches à sa partie antérieure. Le tubercule 
sternal ou apophyse du métasternum est grand, plus développé, et forme 
une saillie beaucoup plus forte que dans ce dernier genre. Il est aussi à 
remarquer que les pattes de la première paire sont moins grêles et relati- 
vement bien plus allongées. De plus, tout le corps en dessus, au lieu de 
présenter une villosité peu serrée, couchée, comme cela a lieu chez les 
Mycteristes, est au contraire entièrement glabre chez les Neophædimus. 

Ce dernier genre, comme son nom l'indique, a aussi de l’analogie 
avec les Phædimus, mais dans cette coupe générique le prolongement 
céphalique ou frontal est très-court, non partagé en deux cornes ou 
branches comme cela a lieu chez les Neophædimus; de plus, le prolonge- 
ment thoracique dans les Phædimus est fendu ou partagé en deux pointes 
courtes et occupe le bord antérieur du thorax, tandis que chez les Neo- 
phædimus, il est très-prolongé, spiniforme, non divisé à son extrémité, et 
la place qu’il occupe sur le thorax est en arrière du bord antérieur de 
cel organe. Le tubercule sternal ou apophyse du métasternum est plus 
développé et forme une saillie plus grande que dans les Phædimus, où elle 
est sensiblement rétrécie vers les côtés latéro-antérieurs. Les pattes sont 
plus allongées, plus épaisses et les tibias des pattes de ia première paire, 
au lieu d’être lisses comme cela a lieu chez les Phædimus, sont au con- 
traire fortement bidentés dans les Neophædimus ; je ferai encore observer 
que tous les fémurs dans les Phædimus sont garnis au côté interne de 
poils courts, serrés, formant une espèce de brosse, tandis que ces mêmes 
organes chez les Neophædimus sont au contraire entièrement glabres ; 
enfin les tarses dans ce dernier genre sont plus épais et relativement plus 
courts que chez les Phædimus. 

D’après les caractères différentiels et comparatifs que je viens d’exposer, 
on voit que ce nouveau genre vient naturellement se ranger, à cause de 
ses affinités, entre les Mycteristes et les Phædimus. 


280 H. LUCAS. 


Genus NEOPHÆDIMUS Lucas, Ann. Soc. ent., 4° série, Bull., t. X, 
p. LXXX (1870). 


Lèvre inférieure plus longue que large, convexe, canaliculée dans son 
milieu, fortement échancrée à sa partie antérieure. Tête simple chez les 
femelles, à chaperon allongé, relevé sur les côtés et antérieurement où il 
présente une échancrure assez profonde ; allongée chez les mâles, à angles 
latéro-antérieurs saillants, ayant le prolongement frontal très-grand, 
allongé et se divisant en deux cornes ou branches assez fortes, recourbées 
en arrière. Prothorax plus large que long, un peu plus étroit que les 
élytres, à angles latéro-postérieurs arrondis, rebordé sur les côtés ; simple 
en dessus chez les femelles; son disque prolongé chez les mâles en une 
corne horizontale, à extrémité recourbée inférieurement et située en 
arrière du bord antérieur de cet organe. Écusson grand, large, triangu- 
laire, prolongé, fortement acuminé. Élytres planes, médiocrement allon- 
gées, sensiblement rétrécies en arrière des épaules, qui sont saillantes et 
arrondies. Pattes robustes, peu allongées, à fémurs comprimés ; celles de 
la première paire un peu plus grandes que les autres, surtout leurs tarses, 
chez les mâles; tibias de la première paire bidentés: ceux des quatre 
postérieures munis d’une petite dent externe médiane dans les mâles ; 
tibias des pattes de la deuxième paire bidentés chez la femelle seulement. 
Apophyse du métasternum ou tubercule sternal grand, très-développé, 
rétréci vers son milieu, arrondi à son extrémité qui est très-saillante et 
dirigée en avant. 


NEOPHÆDIMUS AUZOUXI G et ® Lucas, Ann. Soc. ent., t. X, Bull, 
p. LXXXI (1870). 


(PL 14, fig. 4, 2,14) 
Long. 26 mill., larg. 12 mill. 


Mâle. La tête d’un noir brillant, profondément creusée de chaque 
côté des antennes, est striée et présente dans son milieu une saillie longi- 


DA 


Coléoptères nouveaux du Thibet oriental, 281 


tudinale lisse: le prolongement frontal ou céphalique est d'un noir bril- 
lant, lisse, avec les cornes ou branches comprimées et profondément 
creusées longitudinalement à leur partie inférieure. Les antennes sont d’un 
noir brillant, ponctuées, à l’exception des articles en feuillet qui sont lisses 
et bordés de ferrugineux clair inférieurement. Les palpes maxillaires et 
labiaux sont d’un noir brillant avec les articles terminaux tronqués et fer- 
rugineux à l’extrémité. Le menton d’un noir brillant présente une ponc- 
tuation profondément marquée et peu serrée. Le prothorax, très-finement 
strié et obsolétement ponctué, est d’un noir brillant, ainsi que le disque 
prolongé en forme de corne; il est orné en dessus de trois bandes longi- 
tudinales d’un roux foncé, dont la médiane un peu plus étroite que les 
latérales se continue jusque sur le prolongement thoracique, où elle se 
termine en pointe. L'écusson d’un noir brillant, très-finement strié et 
obsolétement ponctué présente vers la partie postérieure une fossette lon- 
gitudinale assez profondément creusée. Les élytres, presque planes, dépri- 
mées dans le voisinage de la partie postérieure de l’écusson, sont d’un 
roux foncé, avec la suture, les épaules et le bord marginal noirs ; elles 
présentent une ponciuation composée de points très-fins, peu serrés et 
disposés longitudinalement ; elles sont très-légèrement rétrécies posté- 
rieurement et présentent de chaque côté de l’épine suturale qui est noire, 
quelquefois roussâtre, une échancrure arrondie, large et assez profonde, 
Le dessous est d’un noir brillant, guilloché, ponctué et couvert de poils 
courts, peu serrés, d’un fauve roussâtre ; l’apophyse du métasternum d’un 
noir brillant, entièrement lisse, est parcourue dans son milieu par un 
sillon longitudinal assez profondément marqué. L’abdomen, d’un noir 
teinté de ferrugineux, est obsolétement ponctué et présente des poils d’un 
fauve clair, peu serrés, couchés, à direction postérieure. Le pygidium, 
d’un brun teinté de roussâtre, est couvert de poils d’un fauve clair, courts, 
peu serrés; il est très-légèrement rétréci un peu avant sa partie posté- 
rieure qui est arrondie. Les pattes, ainsi que les tarses, sont d’un noir 
brillant avec les fémurs bordés en dessus de roux foncé et les tibias éga- 
lement marginés de cette couleur, mais seulement dans les pattes de la 
première paire. 


(PL 14, fig. 3, ©.) 
Long. 26 mill., larg. 13 mill, 


Femelle. Ressemble tout à fait au mäle et n’en diffère que par les 


9282 H. LUCAS. 


“tibias des pattes de la troisième paire qui ne sont pas bordés de roux 
foncé. L’abdomen manquait chez l'unique femelle qui fût à ma disposition. 


Cette remarquable espèce, que je dédie à M. le docteur Auzoux, comme 
un souvenir d'estime et d’amitié, a été rencontrée en août, dans la princi- 
pauté de Mou-Pin, sur des feuilles de maïs; les collections entomologiques 
du Musée de Paris possèdent deux mâles et une femelle de cette curieuse 
Gé tonid dont un mâle a été rapporté par M. l’abbé David. 


SSS 


Le genre Dicranocephalus créé par M. Hope in Gray (1), Zool. Miscell., 
‘fase. I, p. 24, 1831, a été établi aux dépens des Goliathus des auteurs. A 
l’époque où cette coupe générique a été fondée, on ne connaissait qu’une 
seule espèce : Dicranocephalus (Goliathus) Wallichii Gory et Perch. (2), 
Céton., p. 154, pl. 26, fig. 1, 1833; Westw. (3), Arcana entom., p. 5, pl 1, 
fig. 4, 1841. A ce sujet, je ferai observer que l'exemplaire mâle, figuré par 
Gory et Percheron, était de taille très-petite et que probablement c’est à 
l'exiguité de cet exemplaire qu’il faut attribuer l'arrêt de développement 
qui se fait remarquér dans les cornes ou prolongements céphaliques. Gette 
espèce habite le Népaul et a été ensuite retrouvée par M. Fortune, dans 
le nord de la Chine ; d’après M. Saunders, Trans. of the ent. Soc., 2° série, 
t. IE, p. 27, l'habitat de ce Lamellicorne serait très-étendue. Depuis les 
travaux de MM. Hope, Wesiwood, Burmeister, etc., sur cette coupe géné- 
rique, deux autres espèces ont été décriles pas M. Pascoë, sous les noms 


(1) Indiqué très-brièvement, mais sans aucune deseription générique. La dénomina- 
tion de Dicranocephalus était restée seulement comme nom de catalogue jusqu’à La 
publication du tome III di Genera des Coléopières; le savant professeur de Liége doit 
donc être considéré comme en étant l’auteur. Le nom de Dicranocephalus, peu 
euphonique, trop long, avait été préalablement proposé par Hahn pour désigner un 
genre de l’ordre des Hémiptères ; mais il paraît ne pas avoir été adopté. 

(2) Cette figure est caractéristique, correctement dessinée et coloriée. 

(8) Suivant M. Pascoë, la figure des Arcana ent., à cause de sa position, est moins 
satisfaisante et d’un vert pâle. L'expression de M. Hope est : pallide flavo-viridis. 
e J'avais pensé, poursuit M. Pascoë, que l'individu du British Museum et qui a servi 
de modèle à M. le professeur Wesiwood, à pu être vert dans le temps, maïs il est 
probable qu’au moment où on a fait la description de cet insecte, la He française 
gris jaunûätre a élé parfaitement applicable. » à 


Coléoptères nouveaux du Thibet oriental. 283 


de Dicranocephalus Bowringii Journ. of Ent., II, p. 25, 1865, et Adamsii 
ejusd., loc. cit, p. 25; la première a pour patrie la Chine boréale, la 
seconde provient de Chosan dans la péninsule de Corée. C’est à cette der- 
nière espèce qu'il faut rapporter le Dicranocephalus Dabryi de M. Auzoux, 
Ann Soc. entom., 4° série, t. IX, Bull., p. 1v, 1869, indiqué comme ayant 
été rencontré dans le See-tchouen, mais dont la véritable patrie est la 
principauté de Mou-Pin, dans le Thibel oriental, où elle a été découverte 
-par M. l'abbé David. 


Comme ce Dicranocephalus, très-curieux par son prolongement cépha- 
lique peu développé, n’a pas encore été représenté, j'ai pensé qu'il serait 
intéressant d’en donner une figure et surtout une description, mais avant 
de décrire cette curieuse espèce, je crois qu’il ne serait pas moins intéres- 
sant aussi de faire connaître les observations présentées par M. Pascoë sur 
les espèces qui composent actuellement celte coupe générique. 


M. Pascoë ne croit pas que les trois formes dont il va être ici question 
dans le genre Dicranocephalus soient ‘des espèces non douteuses, bien 
qu'il ne serait pas difficile de citer des exemples où on en à établi sur 
des caractères bien moins tranchés. Dans l’état actuel de nos connais- 
sances, ces Dicranocephalus ne peuvent être considérés comme des sous- 
espèces géographiques, et encore moins comme un exemple de dimor- 
phisme. Il est possible et même assez probable que l’on trouvera, dans un 
temps plus ou moins éloigné, des formes intermédiaires ; la lacune à com- 
bier n’est pas grande, mais, jusqu'alors, M. Pascoë, regarde comme une 
chose contraire à toutes les notions ordinaires de distinction spécifique de 
les réunir sous un même nom. 


Le Dicranocephalus Wallichit est un insecte beaucoup plus large que 
les autres; le prothorax très-convexe, renflé antérieurement et étant vu de 
profil, offre une courbure très-considérable. Les deux carènes et son disque 
sont manifestement saillants, nettement et parfaitement définis, .et à cause 
de la courbure qu’ils décrivent paraissent beaucoup plus prolongés. Les 
élytres sont plus longues et.plus carrées, c’est-à-dire moins rétrécies en 
arrière et les tarses sont d’un jaune testacé annelés de noir. 


Le Dicranocephalus Bowringii à aussi les tarses colorés de la même 
manière et les carènes du prothorax sont également nettes, mais moins 
longues ; quant aux autres caractères, ils présentent un contraste frappant. 


Le Dicranocephalus Adamsii a les tarses complétement noirs, et les 
carènes, ayant disparu presque entièrement, ne laissent plus que deux 
taches qui se fondent graduellement sur le côté, mais assez distinctes au 


284 _ H, Lucas. 


milieu, à cause d’une dépression subite de la cavité longitudinale qu’on 
observe dans les trois formes qui viennent d’être signalées ; mais ici l'angle 
huméral, formant une sorte de bosse, est arrondi et ne montre pas la 
cavité triangulaire que l’on observe chez le D. Bowringii. 


Ce ne sont pas là toutes les différences qui distinguent les deux der- 
nières formes. L'article basilaire du tarse antérieur dans le D. Adamsit 
n’est pas plus long que le second et les tibias intermédiaires et postérieurs 
sont beaucoup plus courts que les articles correspondants du D. Bow- 
réngüt ; il est aussi à remarquer que dans le premier de ces insectes, la 
tête est plus large en dedans des deux lignes qui s’étendent des cornes ou 
prolongements céphaliques le long du front, et on n’y remarque pas la 
concavité qui distingue la seconde espèce. 

Pour résumer, dit M. Pascoë, les traits principaux qui distingnent ces 
insectes, le D. Wallichit diffère des deux autres par la plus grande lar- 
geur et la turgescence ou renflement de son thorax ; le D. Bowringii ne 
pourra être confondu avec le D. Adamsii, à cause de l'existence chez le 
premier d’une dépression triangulaire sur les épaules, dépression qui est 
toujours garnie d’une pubescence que le frottement finit par faire dispa- 
raître des parties saillantes. 


DICRANOGEPHALUS ADAMSII G Pascoë, the Journ. of entom. t. II, 
p. 25 (1863). 


Dicranocephalus Dabryi d' Auzoux, Ann. Soc. entom., 4° série, t, IX, 
_ Bull., p. 1v (1869). 


(PM Get cr) 
Long. 22 à 25 mill., larg, 414 mill 


Mâle. La tête noire, quelquefois d'un noir teinté de roussâtre, est 
très-finement chagrinée ; elle présente de chaque côté en dessus, dans le 
voisinage des yeux et des antennes, une petite tache d’un gris pubescent, 
plus longue que large, tantôt arrondie, tantôt trianguliforme, et offrant 
au côté interne une fissure fine et profonde; les prolongements cépha- 
liques bien moins développés que dans les D, Wallichit et Bowringii, sont 


Coléoptères nouveaux du Thibet oriental. 285 


d’un brun teinté de roussâtre; ces organes sont sujets à varier, car dans 
les deux individus de cette espèce que possèdent les collections entomo- 
logiques du Musée de Paris, ces prolongements présentent des différences 
assez grandes dans leur développement; ils sont courts dans l'individu 
rapporté par M. le docteur Auzoux, tandis que ces mêmes organes sont, au 
contraire, manifestement plus développés chez lindividu rapporté par 
M. l'abbé David; ils sont comprimés, canaliculés et carénés en dessus, 
terminés à leur extrémité par deux crochets à peine recourbés, beaucoup 
plus petits que dans les D. Wallichii et Bowringit; ils offrent latéralement, 
vers le milieu de leur longueur, une dilatation spiniforme rappelant celle, 
mais bien moins exagérée, présentée par ces deux espèces. Les yeux 
sont d’un noir brillant. Les palpes maxillaires et labiaux sont d’un brun 
ferrugineux brillant. Les antennes sont d’un noir mat et leurs divers 
articles présentent des poils allongés, peu serrés, d’un jaune testacé. 


Le prothorax, sensiblement plus long que large, d’un cendré à reflets 
olivâtres, est gibbeux et arrondi en dessus; il ne présente pas de carènes 
comme dans les D. Wallichit et Bowringii, et celles-ci sont remplacées 
par deux bandes d’un noir foncé, séparées entre elles par une autre bande 
dela couleur du prothorax, c’est-à-dire d’un cendré à reflets olivâtres ; 
vers le milieu des bords latéraux, qui sont noirs et finement rebordés, 
on aperçoit de chaque côté une tache de couleur noire, petite, affectant 
une forme plus ou moins arrondie; il est déprimé longitudinalement 
dans son milieu où il présente une ponctuation assez forte et peu serrée ; 
il est sensiblement rétréci vers les côtés latéro-postérieurs et parait 
plus étroit dans cette région que chez les D. Wallichit el Bowringü; il 
n’est pas glabre comme dans ces deux espèces, car il est couvert de 
poils d’un jaune testacé, allongés, peu serrés. L’écusson en triangle 
rectiligne est noir et irès-finement ponctué ; chez les individus qui n’ont 
subi aucun frottement, il est recouvert d’une pubescence grise et toute 
sa partie antérieure est hérissée de poils allongés, d’un jaune testacé. 


Les élytres, entièrement revêtues d’une pubescence d’un cendré légè- 
rement violacé, rappellent par leur forme celles du D. Wallichü; elles 
ne sont pas glabres comme chez les deux espèces comprises dans cette 
coupe générique, car on aperçoit des poils assez nombreux, jaunes, allongés, 
à direction postérieure ; elles présentent aussi dans le voisinage de la 
suture une dépression plus grande que chez les D. Wallichii et Bowringit; 
les épaules, d’un noir brillant, rugueuses, sont beaucoup plus développées 
et plus saillantes que dans les espèces que je viens de signaler; elles sont 
arrondies et ne présentent pas de pubescence comme cela se remarque 


286 et H. Lucas. 


chez les D. Wallichit et Bowringii ; il est même à observer: que la con- 
cavité, où se trouve cette pubescenee, et que le frottement finit toujours 
par faire disparaître, est nulle ou au moins très-obscurément accusée, 
tandis qu’elle est au contraire très-grande et presque toujours distinctement 
marquée chez les D. Wallichit et Browringüi; vers leur milieu, dans le 
voisinage des bords latéraux, elles présentent de chaque côté une tache 
noire, quelquefois roussâtre, petite, plus ou moins arrondie, et enfin pos- 
térieurement, on aperçoit la saillie suturale ou anale qui est ferrugineuse, 
plissée et rugueuse; quant à la suture, elle est noire, ainsi que les bords 
lateraux, qui sont finement carénés. Le pygidium, entièrement recouvert 
d’une pubescence à reflets olivâtres, est grand et trianguliforme; il pré- 
sente des poils d’un jaune testacé, courts, peu serrés, et on aperçoit de. 
chaque côté de ses angles latéro-antérieurs une dépression sensiblement 


accusée. 

. Le prothorax en dessous et tout le sternum sont noirs, ornés de taches 
à reflets olivâtres, plus ou moins grandes, distinciement marquées et 
affectant des formes diverses : des poils allongés, peu serrés, d’un jaune 
testacé revêtent ces diverses parties. L’abdomen lisse, d’un brun ferrugi- 
neux, très-finement et densément ponctué, est couvert de poils allongés, 
peu serrés, d’un jaune obscur, disposés transversalement sur les segmenis; 
l'étui pénial qui protége l'organe mâle entièrement sorti chez Pindividu qui 
a servi à ma description, est d’un ferrugineux brillant; il est très-développé 
et composé de trois pièces : la première unique est plus large que longue; 
la seconde, double, montre deux tiges présentant à leur base, extérieu- 
rement, une profonde concavité longitunale; ces tiges qui, par leur forme 
rappellent un forceps ou plutôt un spéculum, sont noires à leur extrémité 
qui est recourbée et où elles présentent de chaque côté, extérieurement, 
un bouquet de poils d’un jaune ferrugineux ; c’est entre les tiges de cette 
armure copulatrice, destinées à faciliter et à préparer la copulation, que se 
trouve l’organe mâle, non érectile, dit-on, et qui. est d’un jaune testacé. 

Les pattes à tarses noirs, au lieu d’être rougeâtres comme chez les 

D. Wallichii et Bowringii, sont grêles, allongées, surtout celles de la 
première paire ; celles-ci ont leurs fémurs noirs, bordés inférieurement de 
rougeâtre et ornés à leur base des côtés externe et interne d’une tache de 
couleur cendvé olivâtre; les tibias sont noirs, marginés inférieurement de 
rougeûtre ; les pattes des seconde et troisième paires diffèrent de celles de 
la première paire par leurs fémurs, qui, à leur côté externe, sont revêtus 
chez les individus qui n’ont subi aucun frottement, d’une pubescence de 
couleur cendré olivâtre, et par les tibias qui sont plus fortement teintés de 


Coléoptères nouveaux du Thibet oriental. 287. 


rougeâtre; enfin il est encore à remarquer que l’article basilaire du tarse 
antérieur, dans cette espèce, n’est pas plus long que le second et que les: 
tibias des seconde et troisième paires de pattes sont sensiblement plus 
courts que les articles correspondants du D. Bowringü. 


Ayant signalé plus haut les caractères qui empêchent de confondre cette 
espèce avec les D. Wallichit et Bowringii, je ne reviendrai pas sur ces 
considérations, qui déjà avaient été exposées par M. Pascoë dans son inté-" 
ressant travail sur le genre Décranocephalus in the Journ. of Entom., t. IL, 
p. 23 (1863) ei que j’ai cru devoir reproduire en partie; seulement je ferai 
observer que cette espèce, qui vient se placer après le D. Bowringüi, 
habite la principauté de Mou-Pin, où elle a été rencontrée par M. l'abbé 
David ; je dirai aussi, d’après ce savant explorateur, que cette intéressante 
espèce, dont je ne connais pas la femelle, a été capturée, en juin, sur un 
pied de maïs. 


SSSS 


J'ai désigné sous le nom d’Enoplotrupes (Ann. Soc. ent., 4° série, t. IX, 
Buil., p. xur, 1869) un Lamellicorne stercoraire qui paraît ne pas être très- 
rare au Thibet oriental, particulièrement dans la principauté de Mou-Pin 
et dont un certain nombre d'individus des deux sexes ont été rapportés de 
cette localité, encore peu connue, par M. l’abbé David. Ce Lamellicorne 
très-remarquable par sa forme et surtout par son armature céphalique et: 
thoracique, qui hante les déjections excrémentitielles des animaux herbi- : 
vores, qui se creuse sous ces matières des trous obliques ou perpendicu- 
laires, ne pouvant prendre place parmi les genres établis par les anciens : 
auteurs, ni dans ceux récemment créés par M. Jekel, je me suis vu dans 
la nécessité d'établir une coupe générique nouvelle et dont les principaux 
caractères ont été exposés dans le Bull. des Ann. de la Soc. entom., t. IX. 
p. xi11, 4869. 


Quand on étudie compaïativement ce Lamellicorne essentiellement 
coprophage, on remarque que les feuillets des antennes sont beaucoup 
plus allongés que dans aucun des genres de la tribu des Géotrupides ; de 
plus, l’armature de la tête et du thorax, que l’on peut dire exceptionnelle 
et même exagérée chez le mâle, la grande brièveté de ce dernier organe 
derrière la corne qui est profondément bifurquée, sont des caractères qui 
n'engagent à placer cette nouvelle coupe générique près et même avant 


288 H. Lucas. 


les Ceralophyus de Fischer et les Ceratotrupes de M. Jekel. En effet, l’ar- 
mature céphalique du mâle chez cette nouvelle coupe générique est très- 
développée et au lieu de se montrer sous la forme d’une petite corne 
relevée obliquement en avant, embrassant la partie antérieure du chape- 
ron, comme cela a lieu chez les Ceratophyus et les Ceratotrupes, elle est 
au contraire représentée dans les Enoplotrupes par une corne très-grande 
située en arrière du chaperon et ne l’embrassant pas, prolongée, recourbée 
postérieurement, et rappelant pas sa forme et son grand développement 
celle du Copris hispana de Linné. Le thorax est beaucoup plus large et 
plus allongé que chez les Ceratophyus et les Ceratotrupes, car il n’est 
qu’une fois et demie plus large que long ; la corne dont le mâle est armé 
est beaucoup plus prolongée, plus robuste que dans les Ceratophyus et 
les Ceratotrupes, et au lieu d’être terminée en pointe aiguë comme chez 
les Ceratophyus, où de se présenter sous la forme d’une protubérance cor- 
niforme émarginée au sommet comme dans les Ceratotrupes, elle est au 
contraire très-avancée, profondément bifurquée à son extrémité, et c’est 
dans cette bifurcation, sans aucun doute, que doit venir se placer, à l’état 
de repos, l’armature céphalique. Les élytres, à peine le double plus 
longues que le prothorax, sont lisses et non striées comme chez les Gera- 
tophyus et les Ceratotrupes; elles sont un peu plus longues que larges, 
convexes en dessus, à épaules plus saillantes, plus arrondies et beaucoup 
plus développées que dans les genres que je viens de signaler ; elles sont 
très-déclives postérieurement et recouvrent une grande partie du pygidium. 
Les pattes sont généralement beaucoup plus robustes avec les dents pré- 
sentées par les tibias de la première paire moins développées que dans les 
Ceratophyus. Chez le sexe femelle du moins, comme dans tous les genres 
qui composent cetie tribu, l’abdomen chez les Enoplotrupes est d’une 
brièvelé extrême, malgré le développement plus considérable du corps. 


Genus ENOPLOTRUPES (1) Lucas, Ann. Soc. entom., 4° série, t, IX, 
Bull., p. x1it (4869). 


Lèvre inférieure plus longue que large, convexe longitudinalement dans 
son milieu, presque coupée carrément à la base, ayant sa partie anté- 


3 


(1) Evomaos, armé; Tpumaw, Percer. 


Coléoptères nouveaux du Thibet oriental. 289 


rieure très-profondément échancrée et ses angles latéro-postérieurs 
arrondis; premier article des palpes labiaux court, élargi à son sommet ; 
deuxième article un peu plus allongé, coupé droit à son côté externe, 
sensiblement dilaté et arrondi à son côté interne; troisième article le plus 
long de tous, subuliforme, tronqué à son extrémité. Palpes maxillaires 
grêles, allongés ; premier article court, second et troisième de même 
longueur, quatrième ou terminal le plus allongé de tous, subuliforme, 
terminé en pointe arrondie à son extrémité. Mandibules larges, grandes, 
comprimées, fortement arquées, terminées en pointe aiguë à leur extré- 
mité et armées à leur côté interne d’une forte dent aplatie, plus large 
que longue, coupée droit à son côté interne. Lèvre supérieure plus large 
que longue, arrondie sur les côtés et ayant son bord antérieur sensible- 
ment creusé. Tête plus longue que large, à chaperon avancé et arrondi; 
corne, chez le mâle, très-grande, située assez loin en arrière du chaperon, 
ne l’embrassant pas par conséquent, fortement recourbée en arrière ; rem- 
placée chez la femelle par un fort tubercule spiniforme. Joues s’élargis- 
sant beaucoup sur les parties latérales et présentant vers leur milieu, de 
de chaque côté, dans les deux sexes, une dent spiniforme, fortement 
relevée surtout chez le mâle. Antennes de onze articles, à feuillets très- 
grands, plus allongés dans le mâle que chez la femelle, avec l’article 
intermédiaire de la massue entièrement visible dans la contraction. 

Prothorax beaucoup plus large que long, transversal, muni chez le mâle 
d’une corne très-forte, à direction antérieure, fortement et profondément 
bifurquée à son sommet ; étroit à sa partie antérieure, dilaté et arrondi sur 
les bords latéraux et offrant de chaque côté, à la base de l’armure thora- 
cique, une dépression profonde; élargi antérieurement chez la femelle, 
bituberculé seulement dans ce sexe et présentant sur les côtés latéro-an- 
térieurs une dent spiniforme fortement relevée. Écusson trianguliforme. 

Élytres grandes, larges, à peine le double plus longues que le prothorax ; 
convexes, arrondies, non striées, déclives à la base et couvrant en partie 
le pygidium: sensiblement plus étroites antérieurement, à épaules arron- 
dies et saillanies. 

Pattes rubustes, à tibias arqués dans les deux sexes, ceux de la première 
paire armés de six dents chez le mâle comme dans la femelle; tarses 
grêles, allongés, surtout ceux des paires intermédiaire et postérieure et 
ayant leur premier article sensiblement plus long que les autres ; crochets 
généralement grands. Pygidium petit, trianguliforme. 


(1872) 19 


990 H. Lucas. 


ENOPLOTRUPES SINENSIS Lucas, & et ®, Ann. Soc. ent., 4° série, t. IX, 
Bull., p. xi1 (1869). 


(PI. 44, fig. 6, 7, 8.9, 10, di) 
Long. 28 à 30 mill.; larg. 45 mill. 


Mâle. La tête d’un noir brillant présente une granulation assez forte, 
irrégulière et peu serrée; elle est relevée et légèrement marginée sur les 
côtés et antérieurement où on aperçoit quelques points, assez forts, plus 
ou moins arrondis, irrégulièrement disposés, peu profondément enfoncés 
et des poils de couleur noire, courts, peu serrés ; postérieurement elle 
est lisse, à l'exception cependant de ses côtés latéraux qui présentent des 
points assez forts, profondément enfoncés et irrégulièrement disposés; la 
corne d’un noir brillant est terminée en pointe arrondie à son extrémité 
qui est lisse; elle est rugueuse avec sa partie postérieure parcourue par 
des sillons profondément creusés, mais qui s'arrêtent bien avant l’extré- 
itrémité de cette armure céphalique. Les yeux entourés de longs cils noirs, 
raides, sont d’un jaune testacé. La lèvre supérieure d’un noir mat est 
lisse à l’exception cependant de ses côtés latéro-antérieurs qui sont épais 
et sur lesquels on aperçoit trois gros points, arrondis, et de chacun 
desquels part un poil raide, assez allongé, de couleur noire; quant à la 
partie excavée du bord antérieur, elle est garnie de poils ferrugineux, 
courts, serrés. Les mandibules d’un noir mat, légèrement rugueuses en 
dessus, présentent quelques poils noirs sur leur bord externe inférieure- 
ment. Les mâchoires sont d’un noir brillant, hérissées de longs poils 
de cette couleur, avec ceux des lôbes internes entièrement ferrugineux ; 
les palpes maxillaires sont d’un noir brillant, lisses, avec l'extrémité de 
chaque article légèrement teintée de ferrugineux. La lèvre supérieure de 
même couleur que les mâchoires, carénée longitudinalement dans son 
milieu, est couverte de points très-gros, profondément enfoncés et dont 
chacun donne naissance à de longs poils noirs, assez épais, raides et plus 
ou moins courbés; quant à ceux qui se trouvent sur l’échancrure, ils 
sont courts, serrés et ferrugineux ; les palpes labiaux sont d’un noir bril- 
lant, ponctués, hérissés de poils d’un noir ferrugineux, excepté leur der- 
nier article ou terminal qui est lisse. Les antennes sont lisses, d’un noir 


Coléoptères nouveaux du Thibet oriental. 291 


brillant avec leur premier article couvert à Poele de longs poils 
noirs; les articles qui suivent sont ponctués et leur extrémité présente un 
ou deux poils noirs très-courts; quant aux articles en feuillets, ils sont 
d’un gris tomenteux. Le prothorax, d’un noir brillant, est parsemé en dessus 
postérieurement, en arrière de la corne et sur les côtés, d’une granulation 
très-forte, irrégulière et peu serrée; il est fortement cilié sur les parlies 
latérales qui sont finement denticulées; antérieurement il est déprimé, 
lisse, avec la corne bifurquée, dont il est armé, rugueuse postérieure- 
ment, lisse antérieurement, où elle présente une dépression longitudinale 
et profonde. L’écusson d’un noir brillant offre une rugosité assez forte et 
irrégulière. Les élytres d’un bleu mat, quelquefois d’un noir mat, sensi- 
blement rebordées avec les épaules d’un noir un peu plus brillant, sont 
couvertes d’une ponctuation très-fine, parmi laquelle on aperçoit des 
points un peu plus gros ; de plus, elles sont parcourues par des lignes 
irrégulières, petites, très-fines, interrompues et plus ou moins accusées. 
Tout le corps en dessous ainsi que les pattes sont d’un noir brillant et 
ciliés de poils allongés, peu serrés, d’un noir mat; il est aussi à remar- 
quer que les poils situés sur les fémurs et les tibias sont disposés en ran- 
gées et placés sur des carènes. 


Long. 27 à 28 mill. ; larg. 15 mill. 


(PI. 14, fig. 11, ©.) 


Femelle. Elle est de la taille, de la largeur et de la couleur du mâle. La 
tête plus ou moins rugueuse à sa partie antérieure est carénée longilu- 
nalement ; sur les côlés et postérieurement, clle est fortement rugueuse et 
ponctuée, avec la saillie tuberculiforme lisse à son sommet, fortement 
ponctuée sur les côtés et postérieurement; chez les individus qui n’ont 
subi aucun frottement, la base de cette saillie tuberculiforme, est entourée 
de longs cils noirs. Le prothorax, convexe, arrondi en dessus, est entière- 
ment granulé à l’exception cependant des côtés latéro-antérieurs et de tout 
l’espace situé en avant de la saillie ou protubérance bituberculiforme qui 
sont lisses. L’écusson et les élytres sont comme chez le mâle; il en est de 
même pour les organes de la locomotion et de tout le corps en dessous. 


Cette espèce varie beaucoup pour ce qui est relatif aux armures cépha- 
lique et thoracique. En effet, ayant eu à ma disposition un certain 


292 H. Lucas. 


nombre d'individus fles deux sexes de ce curieux Lamellicorne, j'ai 
remarqué que ce Géotrupien présente, suivant le développement que l’insecte 
a pris dans son jeune âge ou à l’état de larve des modifications analogues 
à celles qui s’observent chez le Ceratophyus typhæus et le Ceratotrupes 
fronticornis, c’est-à-dire qu’à mesure que dans les mâles s’affaiblissent les 
signes les plus distinctifs propres à leur sexe, ils se rapprochent des con- 
ditions extérieures qui caractérisent les femelles. 


Comme je lai dit plus haut, cette remarquable espèce se creuse sous 
les bouses et les matières excrémentitielles des animaux herbivores, dans 
la terre, des trous obliques, plus ou moins profonds et dans lesquels on 
rencontre quelquefois les deux sexes. L’Enoplotrupes sinensis, dont la 
véritable patrie est la principauté de Mou-Pin, dans le Thibet oriental, se 
trouve ordinairement, suivant M. l'abbé David, qui a observé cette espèce, 
pendant les mois de mars et d'avril. 


SSSSS 


Le genre Coptolabrus a été établi par M. Solier dans les Studi entomo- 
Jogici de MM. Baudi et Truqui, t. I, p. 58 (1848). Le caractère principal 
sur lesquels repose cette coupe générique réside dans le labre qui est 
coupé carrément au lieu d’être échancré. C’est aux dépens des Carabus 
des auteurs que ce genre a été établi, et l'espèce sur laquelle M. Solier l’a 
créé est le Carabus smaragdinus de Fischer. Cette coupe générique, que 
n’a pas adoptée le savant Lacordaire dans son Genera des Coléopières, t. I, 
p. 56 (1854), est rangée par MM. Gemminger et de Harold dans leur 
Catologus Coleopterorum, t. 1, p. 77 (1868), entre les Carabus et les 
Damaster, et comprend cinq espèces désignées sous les noms de Copto- 
labrus Lafossei, longipennis, monilifer, Schrenki et smaragdinus. 


La nouvelle espèce, que j'ai seulement signalée dans le Bulletin de nos 
Annales sous le nom de Carabus pustulifer, vient se ranger dans cette 
coupe générique et dans le voisinage du Coptolabrus Lafossei. 

Quand on compare cette espèce avec celles que je viens de citer, on 


remarque qu’elles forment un groupe particulier, assez homogène, carac- 
térisé par la forme générale du corps, la sculpture des élytres et surtout 


Coléoptères nouveaux du Thibet oriental. 293 


par les tarses des pattes de la première paire, qui sont semblables dans 
les deux sexes. 


M. Solier a fondé dans le genre Carabus cinq coupes génériques qu'il 
a caractérisées dans trois tableaux, in Stud. entom., t. [, p. 58, 59 
et 60. Lorsque l’on étudie comparativement ces genres entre eux, on 
remarque qu’ils varient plus ou moins, et, comme la forme générale du 
corps est elle-même très-sujette à se modifier, il est probable que ce 
sont ces diverses modifications qui ont engagé le savant auteur du Genera 
des Coléoptères à penser que les caractères qu’ils présentent ne sont pas 
assez tranchés pour pouvoir être admis. Toutefois cependant, on peut en 
excepter le genre Coptolabrus à cause du labre qui est coupé carrément 
au lieu d’être rétréci à sa base, échancré en avant, tantôt faiblement, 
tantôt fortement excavé en dessus comme cela a lieu dans les Carabus. 

La nouvelle espèce que je vais faire connaître dans ce travail présente 
ce caractère d’une manière frappante, c’est-à-dire le labre coupé carré- 
ment et la sculpture de ses élytres beaucoup plus forte; c’est donc à la 
tèle des espèces composant cette nouvelle coupe générique qu’elle doit 
être placée. 


COPTOLABRUS PUSTULIFER G' LUCas. 


Carabus pustulifer d\, ejusd., Ann. Soc. entom., 4° série, t. IX, Bull., 
p. x, 1869. 


(PL. 44, fig. 49 &.) 
Long. 38 à 40 mill.: larg. 13 mil & 


Mâle. Plus grand que le C. Lafossei, tout à côté duquel il vient se 
placer. La tête étroite, allongée, est entièrement d’un noir violacé et pré- 
sente une ponctuation plus forte et plus régulière que dans le GC. Lafossei ; 
elle est ridée, parcourue de chaque côté par une dépression longitudinale 
et marquée dans son milieu, vers la partie antérieure, d’une dépression 
trianguliforme profondément enfoncée; la lèvre supérieure, de même 
couleur que la tête, fortement déprimée dans son milieu, est marquée de 


294 H. Lucas. 


chaque côté d’un point arrondi, profondément enfoncé ; les mandibules, 
robustes, sont noires et entièrement lisses; les palpes maxillaires et 
labiaux d’un noir brillant sont lisses avec leur article terminal large, com- 
primé et fortement trianguliforme. Les antennes grêles, allongées dépassent 
de beaucoup en longueur le thorax; les quatre premiers articles sont 
d’un noir brillant, glabres avec le hasilaire présentant en dessus, à sa 
parlie antérieure, une dépression punctiforme assez profonde; les articles 
qui suivent sont également de couleur noire, mais hérissés de poils ferru- 
gineux, courts, peu serrés. 


Le thorax plus large que long, d’un noir violacé, présente une rugosité 
plus fine, plus serrée et plus régulièrement disposée que dans le GC. 
Lafossei; il est plus convexe, avec la ligne médiane qui le parcourt 
longitudinalement dans le milieu plus distinctement marquée que chez 
le C. Lafossei ; il est élargi vers le milieu de ses côtés latéraux qui 
sont fortement rebordés, lisses et d’un noir bleu foncé; les angles de 
chaque côté de la base sont saillants, arrondis el ne présentent pas de 
dépression comme cela se remarque chez le GC. Lafossei; sur les côtés, 
il est d’un noir violacé mat, finement ponctué avec le dessous obsoléte- 
ment ridé et entièrement d’un bleu violacé. L’écusson beaucoup plus 
large que long, fortement déprimé, est d’un noir bleu mat. Les élytres 
très-grandes, en ovale allongé, presque parallèles, finement marginées de 
noir, ayant à peine une fois et demie la longueur du thorax, sont d’un 
bleu violet foncé; elles sont convexes, arrondies en dessus et parcourues 
longitudinalement de chaque côté par trois rangées de tubercules d’un 
noir brillant ; ces tubercules arrondis, mais le plus généralement ovalaires, 
sont pustuliformes, très-développés, surtout ceux des lignes intermé- 
diaires; quant aux intervalles, ils sont larges, rugueux et présentent de 
chaque côté quatre lignes longitudinales sensiblement sinueuses de petits 
points élevés, arrondis, serrés, d’un noir brillant et assez semblables à de 
petites perles: ces organes à leur extrémité sont lisses, sensiblement pro- 
longés, relevés et forment deux pointes écartées l’une de l’autre, beaucoup 
plus spiniformes que chez le C. Lafossei; sur les côtés et en dessous, il 
est d’un bleu violacé, lisse, à l’exceplion cependant des segments abdo- 
minaux qui présentent de fines rides transversales. 


Les pattes sont lisses, grêles et entièrement d’un noir bleu. L'étui 
pénial qui cache l’armure copulatrice était saillant chez les individus dont 


je me suis servi pour faire ma description; il est noir, comprimé, recourbé 
et terminé en pointe arrondie à son extrémité. 


Coléoptères nouveaux du Thibet oriental. 295 


Long. 45 mill. ; larg. 45 mill. Q. 


Femelle. Plus grande et plus large que le mâle auquel elle ressemble 
entièrement. Cetie femelle, dont il n’a élé rencontré qu’un seul individu, 
présente sur l’élytre gauche une aberration assez curieuse. Si on étudie les 
gros tubercules formant la rangée intermédiaire, on remarque que les 
deuxième, troisième, quatrième et cinquième sont confluents, qu’un de 
ces gros tubercules s’est déplacé, et que, par suite de ce déplacement, la 
ligne longitudinale intermédiaire et sinueuse de fins tubercules se trouvant 
interrompue, présente une très-grande déviation, due aussi au sixième 
tubercule de la première rangée qui a acquis un développement exagéré. 


Ce Coptolabrus irès-remarquable rappelle par sa forme et par sa taille 
l'espèce décrite par Île général Feisthamel sous le nom de Carabus 
Lafossei, Ann. Soc. entom., 2° série, t. III, p. 103, pl. 2, fig. 4 4,2 9, 
(1844). En effet, il vient se ranger tout à côté de cette espèce, avec 
laquelle il ne pourra être confondu à cause de sa taille beaucoup plus 
grande, de la tête et du thorax qui sont d’un noir violacé au lieu d’être 
bleus et dont la ponctuation et les rugosités sont plus fines, plus régu- 
lières et plus serrées. Les élytres sont d’un bleu violet foncé au lieu d’être 
noires, et les tubercules qui les parcourent sont très-développés, ova- 
laires, lisses, pustuliformes et non en forme de larmes comme cela a lieu 
chez le C. Lafossei; de plus, l’espace qui existe entre ces rangées de 
tubercules, qui sont au nombre de trois de chaque côté, est occupé par 
quatre lignes de points, petits, élevés, d’un noir brillant, qui sont sinueuses 
au lieu d’être droites ; il est encore à remarquer que tout le corps en des- 
sous est d’un bleu violacé au lieu d’être entièrement noir. 


Cette curieuse espèce, remarquble par le développement des tubercules 
qui parcourent les élytres, et dont & et © ont été rapportés par M. l’abbé 
David, habite la principauté de Mou-Pin; elle se plaît sous les pierres 
situées sur les bords des torrents et a été rencontrée pendant les mois de 
mars et d'avril. 


———————“%———— 


296 


Fig. 


H. Lucas. — Coléoptéres nouveaux du Thibet oriental. 


EXPLICATION DES FIGURES DE LA PLANCHE 44. 


. Neophædimus Auzouxi d\, de grandeur naturelle. 


2. Le même au trait, vu de profil. 


. Neophædimus Auzouxi ®, de grandeur naturelle. 


Dicranocephalus Adamsit ', de grandeur naturelle. 


. Région céphalique et thorax, vus de profil. 


Enoplotrupes sinensis & de grandeur naturelle. 


Le même au trait, vu de profil. 


. Une mandibule. 


. Une mâchoire. 


. Le lèvre inférieure. 


. Enoplotrupes sinensis ®, de grandeur naturelle. 


Coptolabrus pustulifer d, de grandeur naturelle. 


Notice nécrologique sur le docteur RAMBUR, 


Membre fondateur de la Société entomologique de France, 


Par M. A. DE GRASLIN. 
(Séance du 26 Juin 1872.) 


Pierre-Jules Rambur naquit le 21 juillet 1801 à Ingrandes, près Chinon 
(Indre-et-Loire). Ses premières études eurent lieu dans le pensionnat 
Leguay, à Tours. C’est là que, vers l’âge de douze ans, se nouèrent entre 
nous les liens d’une amitié qui ne devait s’éteindre qu'avec la vie, qui à 
toujours élé la même, bien que nous eussions souvent des idées fort diffé- 
rentes en politique et en religion. Nous fümes amis dès notre première 
entrevue ; attirés déjà tous les deux par le désir d’observer les petits êtres 
qui nous entouraient, nous faisions des recherches dans nos promenades 
et même pendant nos récréations dans la cour du pensionnat ; c’est dans 
ce dernier endroit que nous trouvàämes ensemble notre première chenille 
sur un abricotier, trouvaille merveilleuse pour des écoliers, car c'était 
celle de la Lasiocampa quercifolia. À cette époque éloignée, singulier 
rapprochement, Rambur examinait avec soin et éludiait la conformation 
extérieure et intérieure des Hélices, qu’il se mit de nouveau à rechercher 
avec passion dans les dernières années de sa vie. 

Deux ou trois ans se passèrent ainsi dans la même pension, où cette 
amitié de l’enfance s’accrut encore; puis je quittai la France pour suivre 
mon père, qui avait été nommé consul en Espagne, el je perdis de vue 
Rambur perdant quelques années. Pendant ce temps il avait terminé ses 
humanités au collége de Tours, et je crois que ses premières études médi- 
cales se firent dans cette même ville ; puis il les continua à Montpellier, 
localité bien précieuse pour un jeune homme qui voulait employer ses 
moments de loisir à l’étude de l’histoire naturelle. Toutes les branches 
de celte science l’intéressaient à un haut degré ; cependant il avait surtout 


9298 À. DE GRASLIN. 


une véritable passion pour l’eniomologie, principalement pour les Lépi- 
doptères et les Coléoptères, et pour la botanique. 


Après avoir terminé ses études médicales à la Faculté de Montpellier, 
Rambur vint à Paris pour y soutenir sa thèse et s’y faire recevoir 
docteur (1). Il n’était pas arrivé les mains vides de son séjour dans la 
France méridionale : ses collections entomologiques et son herbier s’y 
étaient considérablement augmentés. Il y avait recueilli, en 4827, quel- 
ques espèces de Lépidoptères encore à peine connues ou même inédites, 
telles que Anophia Ramburii, Leucanitis Cailino, Mamestra sodæ, Leu- 
canta riparia, elc., dont il donna la description dans les Annales des 
Sciences d’observalion. 


Reçu docteur, Rambur revint habiter Tours. J'avais quitté l’Espagne à 
peu près à la même époque, aussi notre amitié d’enfance put-elle se 
renouer facilement , puisque j’habitais presque le même pays. J'étais 
enthousiasmé des récits qu’il me faisait de ses explorations dans le midi 
de la France; mais ses narrations étaient suivies de reproches sur ce que 
je n’avais pas fait de recherches scientifiques pendant mon séjour dans 
un pays aussi riche que la péninsule espagnole, aussi n’eut-il pas de 
peine à me faire repentir de ma négligence , et dès ce temps-là nous for- 
mâmes le projet de faire ensemble un voyage en Andalousie. 


Déjà des excursions aux environs de Paris, d’une part, et d’une autre 
jusqu'aux Alpes, étaient comme le prélude des voyages que Rambur 
méditait. Il se décida à faire, en 4829, une excursion dans l’île de Corse, 
et il y séjourna plus d’une année. L'espoir qui lui avait fait entreprendre 
cette exploration ne fut pas déçu : il retrouva la plus grande partie des 
espèces que l’on savait être particulières à cette île ainsi qu’à la Sardaigne, 
et en découvrit d’inédites fort curieuses, types de genres nouveaux créés 
par lui. Il n’écrivait à celte époque la vive impression qu’il ressentit en 
voyant voler les premiers exemplaires mâles du Trichosoma corsicum et 
sa joie en prenant l’Argynnis Cyrene. 


Après ce voyage, Rambur demeura quelques années à Paris. Il contri- 


(4) Voici les titres et diplômes qui lui ont été délivrés : 
Diplômes de bachelier ès lettres, octobre 1821 ; 
— de docteur en médecine, septembre 1827; 
— de membre fondateur de la Société entomologique de France, 29 février 
1832 ; 
_— de membre de la Société des sciences de Barcelone, 1835. 


Notice nécrologique sur Rambur. 299 


bua à fonder, en 1832, la Société entomologique de France, qui me fit 
l'honneur , dans la même année, de m’admettre au nombre de ses 
membres. Vers le même temps il me proposa de faire paraître, en colla- 
boration avec lui et notre savant collègue M. le docteur Boisduval, une 
iconographie des chenilles d'Europe. L'ouvrage commença à paraître sous 
le titre de : Collection iconographique et historique des chenilles d'Europe; 
mais il ne fut pas terminé et s'arrêta malheureusement à la 45° livraison. 


. Le rêve que nous caressions depuis longtemps, notre voyage en Anda- 
lousie, allait enfin se réaliser, et le départ était décidé pour l’année 1834 ; 
mais le choléra, qui sévissait alors dans ce pays, me retarda, sans arrêter 
Rambur, qui alla s’embarquer à Marseille pour Malaga. 


Il resta plusieurs mois dans cette première station. Mais ses désirs 
embrassaient trop d'objets à la fois, il était d’un esprit trop entreprenant 
pour séjourner longtemps confiné à Malaga. Il résolut donc d'aller faire 
par mer une exploration à Gibraltar et à Cadix. 


Peu de jours avant son départ, une première mésaventure lui arriva : 
un aventurier italien, qui habitait le même hôtel que lui, força sa malle 
et lui vola et son argent et ses papiers. Arrivé à Gibraltar il voulut gravir 
les pentes ardues de la montagne où croissent de gigantesques palmiers 
nains (Chamærops humilis), pour s'assurer si des singes (Macacus inuus) Y 
vivent en liberté, comme le rapportent divers vovageurs : mal lui en prit, 
car il ne vit aucun singe, et, n'ayant pas obéi aux soldats anglais qui vou- 
laient l'empêcher de faire son ascension, il fut arrêté et ne dut la liberté 
qu’à l'intervention du consul de France. 


Une autre aventure lui arriva encore dans les montagnes désertes de 
Chuviana, à quelques distances de Malaga : des pâtres le voyant occupé à 
boire dans une fontaine tentèrent de l’assassiner. Une fuite rapide à travers 
un ravin tellement abrupte que les chèvres elles-mêmes avaient peine à s’y 
tenir, le mit hors de danger. 


Les environs de Gibraltar et de Cadix étonnèrent et charmèrent Rambur, 
comme l'avaient déjà fait ceux de Malaga, par l’abondance et la grande 
diversité des insectes qui les habitent. 11 ne négligeait rien, recueillant en 
grand nombre les insectes et les plantes si abondantes dans ces contrées 
méridionales. Il lui suffisait de faire quelques lieues pour voir un notable 
changement dans les divers genres de Coléoptères et même parmi les 
espèces du seul genre Pimelia. Il prit auprès de Cadix des espèces très- 
intéressantes et nouvelles de Lépidoptères, telles que Trichosoma bæticum, 
Bombyx herculeana, etc. 


300 À. DE GRASLIN. 


On concevra facilement les douces émotions, l'enthousiasme chaleureux 
qui se saisirent de Rambur quand il se trouva dans un pays si abondant 
en espèces rares ou nouvelles et au milieu de végétaux en partie africains. 
Dans ses chasses, la moindre circonstance était pour lui digne d’attention : 
un jour il trouva par terre, dans un chemin, des ailes de l’Heliothis 
incarnata ; il reconnut à l'instant le genre de cette espèce, qu’il pensait 
être nouvelle ; il la chercha activement et trouva sa chenille sur des Caryo- 
phyllées, dont elle mange les capsules. Plus tard nous eûmes le plaisir de 
la reprendre ensemble aux environs de Grenade, dans les capsules de la 
jolie Viscaria rosa-cæli, qu’elle habite dans son jeune âge, ainsi que dans 
celles de quelques espèces de Silene. 


Aux environs de Malaga, Rambur récolta une multitude d'insectes de 
tous les ordres, principalement de ceux des Coléoptères et des Lépidop- 
tères : parmi ces derniers on doit citer les Liparis atlantica, Sesamia 
nonagrioides, Thalpochares candicans, Plusia Daubei (découverte presque 
en même temps à Montpellier par M. Daube), Zygæna bælica, Ino 
cognata, etc., espèces presque toutes nouvelles. Il y avait recueilli égale- 
ment un grand nombre de Microlépidoptères et de Géomètres et possédait 
surtout beaucoup d'espèces d’Acidalia ei d'Eupithecia alors inédites. 


Je parlis enfin au mois de mars 4835, et, m'étant embarqué à Barce- 
lone, j'arrivais à Malaga le 22 avril, après une longue traversée. Rambur 
en était parti depuis quelque temps, mais peu après je le rejoignis à 
Grenade, et là je le trouvai, lui qui, dans ses lettres, ne me parlait que 
de Lépidoptères, entouré de cartons remplis de Coléoptères qu’il étudiait. 
C’est, au reste, une surprise que mon ami m'a ménagée bien des fois 
dans sa vie. Il semblail éprouver le besoin de changer ses travaux, mais 
il n’abandonnait pas pour toujours la branche d'histoire naturelle qu'il 
quittait subitement, et, au moment où on s’y attendait le moins, on le 
trouvait, revenu comme par un bond, à la partie de la science qu'on 
croyait délaissée. 


À Grenade commencèrent nos fréquentes excursions entomologiques ; 
tout d’abord je dirai que, très-grands marcheurs tous les deux, nous par- 
tions dès quatre heures du matin pour ne revenir qu'à neuf heures du 
soir, explorant quelquefois la plaine, plus souvent les Alpuzarras et la 
Sierra-Nevada, lorsqu'il y eut une assez grande quantité de neige fondue 
pour nous permettre d’y monter, et où nous allàmes quelquefois passer 
deux jours en montant nous loger dans une ferme ou cortiga appartenant 
au couvent des Hyéronimites de Grenade. 


Notice nécrologique sur Rambur. 301 


Personne ne savait mieux s'orienter que Rambur et trouver la direction 
à suivre à travers les montagnes. Doué d’une constitution robuste et 
d’une grande vigueur musculaire, aucune fatigue ne l’arrêtait, nul péril 
ne l’effrayait, Je l’ai vu, après une course fatigante de dix heures sur la 
Sierra-Nevada, prendre, sans que cela lui fit aucun mal, un bain pendant 
plus d’une demi-heure, en se plongeant daus le Monachil, torrent dont 
les eaux sont alimentées par la fonte des neiges. | 

L'une de nos premières courses eut lieu dans les montagnes de la 
chaîne des Alpuzarras et plus spécialement dans la partie nommée Dientes- 
de-la-Vieza par le géographe espagnol Lopez. Avant d'arriver à un village 
qu’il faut dépasser pour atteindre aux montagnes, on traverse une colline 
offrant à mi-côte, dans une espèce de taiilis de chênes verts entremêlé de 
clairières incultes, une excellente localité pour le naturaliste. Nous y avons 
fail plusieurs promenades délicieuses, marquées par la découverte de 
Lépidoptères précieux et nouveaux, tels que la charmante Lycæna hespe- 
rica, et la chenille de l’Orgyia dubia? Hubner (splendida Rambur), la 
plus belle espèce du genre, bien plus abondante que sur la Sierra-Nevada, 
couvrait littéralement tous les buissons de chêne, de genêt, de Doryc- 
nium, etc. On y voyait voler aussi çà et là l’Heliothis discoïidaria. 

A une cerlaine distance au delà du village se trouve la première mon- 
tagne, qui n’a nullement le même aspect : ses flancs rapides, incultes, 
sont hérissés de roches grises déchiquetées. De ce point élevé on découvre 
au sud-est les masses gigantesques de la Sierra-Nevada, dominées par le 
Mulhacen et la Beleta ; nous nous trouvions dans une prairie marécageuse 
parsemée de touffes de joncs et formant un plateau incliné. En face de 
nous, mais séparée par une profonde vallée, nous apercevions une haute 
montagne dont les flancs étaient couverts d’une riche et verdoyante végé- 
tation ; nous résolûmes immédiatement de nous y rendre. Nous descen- 
dîmes par une gorge rapide, recueillant en passant quelques individus 
des Melitæa Desfontainii Godard et bætica Rambur. Arrivés enfin au pied 
de la montagne, nous dümes la gravir lentement par des pentes abrupies, 
tout en faisant une chasse active aux Lépidoptères que notre marche 
faisait fuir devant nous. Plusieurs espèces d’Argynnis, principalement 
d'énormes Pandora, la belle variété chlorodippe de l'Adippe et quelques 
très-grands exemplaires d’Hecate venaient se poser sur des chardons en 
fleur ; là aussi se trouvaient la Phorocera, Gn., Ganteneri Dup., la Phyto- 
metra sanctiflorentis Boisd., l’Acidalia concinnaria Dup.; nous y primes 
aussi pour la première fois quelques chenilles d’une Chélonite qui me 
donna l’espèce à laquelle j'ai assigné le nom de zoraïida. Arrivés au som- 


302 À. DE GRASLIN. 


met de la montagne nous nous trouvâmes dans une vieille forêt de chênes 
verts (Quercus Ilex) que le feu avait dévorée ; la végétation y était admi- 
rable : de jeunes chênes s’y développaient de toute part, sortant des 
troncs et des racines de leurs ancêtres; on y voyait plusieurs charmants 
_ Helianthemum et surtout une espèce remarquable du genre Adenocarpus 
(A. decorticans Boissier). Les Lépidoptères y étaient abondants ; je citerai 
seulement comme y ayant été prise la jolie espèce du genre Omia, que 
j'ai publiée sous le nom de cyclopea; nous y trouvâmes également de 
beaux Névroptères, tels que l’Ascalaphus bæticus, la Nemoptera lusita- 
nica, etc. 


Une autre de nos grandes excursions fut celle du Pic-de-la-Girouette 
(Picacho-de-Belela), qui n’est que de quelques mètres moins élevé que le 
Mulhacen, point culminant de toute la chaîne. Après avoir parcouru les. 
sommets et les replis de terrains habités par la Lycena Idas Ramb., alors 
nouvelle, et la belle variété Boabdil Ramb., du Satyrus Arethusa, nous 
allâmes coucher au cortiga de San-Juan. Le lendemain, au soleil levant, 
nous parlîmes accompagné d’un pâtre qui nous servait de guide. Après 
avoir gravi plusieurs pentes souvent abrupies nous atteignîimes la région 
des neiges et il nous fallut un temps considérable pour trouver un passage. 
Un peu plus haut le col était complétement dépouillé : les tempêtes en 
avaient balayé la neige et avaient mis à découvert une infinité de frag- 
ments de pierres schisteuses, dorés ou argentés, qui étincelaient au soleil ; 
mais les seuls êtres vivants qui volaient autour de nous furent une Vanessa 
urticæ et quelques Ichneumonides. Nous atteignimes enfin le sommet du 
pic, qui se termine par une surface plane d’une très-petite superficie et 
légèrement inclinée; en y arrivant, notre guide nous fit coucher à terre, 
puis nous nous traînâmes lentement jusqu’à l'extrémité de la petite espla- 
nade : nos yeux, en dépassant ses bords, plongèrent tout à coup dans un 
précipice de 4,500 à 2,000 mètres de profondeur. Le sommet où nous 
étions est suspendu sur une immense excavation dont il cache les parois, 
et au pied de laquelle le Xenil prend sa source dans un lieu nommé le 
Corral-de-Beleta. A la vue du gouffre, mes regards sondèrent ses abîmes 
pendant une minute à peine, puis je me traînai à reculons avec empresse- 
ment pour m'éloigner de ses bords; Rambur, au contraire, dont les yeux 
scrutaient les précipices de sang-froid et sans crainte de vertiges, se leva 
à peu de distance du gouffre, et, malgré nos remontrances, tenta d’y pré- 
cipiter, avec les épaules, une énorme pierre qui semblait en équilibre 
au-dessus du vide. Retirés peu après à quelque distance, nous pümes 
admirer la chaîne entière de la Sierra-Nevada, qu'à l’exception du 


“ 


Notice nécrologique sur Rambur. 303 


Mulhacen nous dominions en entier. Nous vîmes : dans le sud-ouest, les 
cimes des montagnes d’Antequerra surmontées de leurs cônes aigus, 
suivies, dans la même direction, par les larges sommets de la Sierra- 
de-Ronda; aux dernières limites de l’horizon, dans l’ouest, derrière les 
montagnes d’Elvira, les croupes arrondies d’un brun bleuâtre de la 
Sierra-Morena, semblables aux vagues d’une mer qui se serait pétrifiée 
tout à coup, dessinant leurs ondulations sur le ciel; la Méditerranée, au 
moins à dix lieues, séparée de nous par les Alpuzarras qui se présentaient 
comme une suite de collines, semblait battre les pieds de la montagne sur 
lagrelle nous nous trouvions; enfin au nord-est et au nord se dressait la 
chaîne des Sierras-de-Cogollos el des Dientes-de-la-Vieza. 

Certainement la Sierra-Nevada est une magnifique localité pour l’ento- 
mologie, mais Rambur pensait, et je le crois aussi, qu’elle est peut-être 
moins riche que d’autres montagnes moins élevées dont je viens d’indi- 
quer les noms. Cependant ce n’est que sur elle, aux environs de Grenade, 
que nous avons trouvé certaines espèces de Lépidoptères, comme Lycæna 
Idas, Satyrus Agave (Hippolyte), et cet insecte si étrange dont mon ami 
a fait connaître les caractères en le publiant sous le nom d’Heterogynis 
paradoxza. 

Nous quittèmes Grenade dans les derniers jours de septembre, et, en 
traversant les riches plaines qui entourent cette ville, je pris trois exem- 
plaires de cette nouvelle espèce d’Hadénide du genre Miana, à laquelle 
Rambur a donné plus tard le nom de microglossa. Nous allâmes passer le 
mois d’octobre à Malaga. C’est là que Rambur découvrit, dans une touffe 
de Salsola kali, sur les bords de la Méditerranée, un singulier petit Lépi- 
doptère, qui porte le nom de Chlorion dans le Catalogue systématique. 

Nous étant embarqués à Malaga, nous arrivâämes à Cadix dans les der- 
niers jours d’oclobre, pour y séjourner tout le mois de novembre. Nous 
trouvâmes, chacun de notre côté, plusieurs exemplaires mâles et femelles 
d’une belle espèce que Rambur a fait entrer dans son genre Cladocera : 
les dures et les bois de pins situés de l’autre côté de la baie, aux envi- 
rons de Rota et du Port-Sainte-Marie, nous attirèrent plusieurs fois. 
Quoique le temps fût magnifique et le soleil brillant, de légéres ondées 
passagères humectèrent plusieurs fois le sable et nous vimes sortir çà et 
là, dans les parties creuses des dunes, des femelles d’une espèce de Melo- 
lonthide de taille moyeune, d’un roux brillant, qui à l’instant furent cou- 
vertes de mâles accourus de tous côtés pour s’accoupler. 

Le temps que nous pouvions consacrer à notre voyage en Andalousie 
étant expiré, nous fûmes obligés, à défaut d'autre moyen de transport, de 


30/4 A. DE GRASLIN. 


nous embarquer sur un navire anglais qui faisait le service de Cadix à 
Londres. 

Nous retournâmes immédiatement en France, el nous nous séparèmes 
à Paris. Rambur y demeura assez longtemps et m’écrivit pour me proposer 
de faire paraître; en collaboration avec lui, une faune entomologique de 
l’Andalousie, où j'aurais fait une partie des figures. C’est avec regret que 
je ne pus accepter cette offre. | 

Rambur ayant épousé, en 1841, une demoiselle de la ville de Beaufort 
(Maine-et-Loire), vint se fixer à Seiches, autre ville du même départe- 
ment, pour y exercer la médecine. Cette habitation le rapprochait beau- 
coup, à notre grand contentement, du pays où je demeurais; peu après 
il choisit une nouvelle résidence dans le département d’Indre-et-Loire, à 
Saint-Christophe, qui le plaçait à 12 kilomètres du lieu que j'habite et 
nous permit de faire souvent ensemble des excursions entomologiques. 
Parfois nous allions à plusieurs lieues de sa demeure passer une grande 
partie de la nuit à chercher des chenilles, en fauchant dans les bois ainsi 
qu’au milieu des landes et des bruyères; il me fit prendre ainsi la che- 
nille de la Chersotis ericæ et celle de sa congénère erythrina, dont j'avais 
trouvé précédemment linsecte parfait sur un pin dans les mêmes localités. 

Rambur avait trop besoin de mouvement et était d’un esprit trop 
remuant pour se fixer définitivement dans un endroit. Il se lassa bientôt 
d'exercer la médecine à Saint-Christophe. Il quitta cette résidence où il 
s’élait acquis de la réputation dans son art, et son départ y causa de vifs 
regrets parmi les habitants, ce qui devait nécessairement arriver à un 
homme comme lui, ennemi de la routine, voulant tout observer et faisant 
de la médecine en entomologiste qui, habitué à se rendre un compte 
exacl de tous les caractères d’un insecte, veut aussi examiner, peser el 
comparer tous les symplômes d’un mal, lequel peut varier selon les indi- 
vidus et dont le traitement doit subir conséquemment des modifications. 

En quittant Saint-Christophe, il vint se fixer à Tours, où il acheta une 
maison avec un pelit jardin, dont les massifs, cultivés par lui, offraient 
des spécimens des plantes intéressantes qu’il rapportait de ses voyages, ou 
des espèces de végétaux qu’il pensait devoir être utiles à l'éducation des 
chenilles de certains Lépidoptères qu'il élevait. Un conchyliologiste, s’il 
n’avait connu les goûts du propriétaire, aurait été bien surpris en voyant 
les plantes et les murs de son jardin émaillés de Mollusques de diverses 
espèces qu’il rapportait de ses excursions dans la France méridionale ou 
des montagnes. J'aurais été moi-même bien étonné, en piquant un jour, 
sur un mur de la rue qu’il habitait, un exemplaire de Thais hypsipyle, Si 


Notice nécrologique sur Rambur. -805 


je n'avais pas su qu’il en avait reçu un grand nombre de chrysalides de 
la Russie méridionale. 

Rambur ne pouvait habiter longtemps dans une Ivealité sans y faire 
quelques observations intéressantes. C’est ainsi que, pendant son séjour à 
Tours, il trouva, sur les collines des bords de la Loire, des Lépidoptères 
qu'on n'aurait jamais cru devoir y exister, tels que : l’Endagria pantherina, 
de beaux exemplaires de Cleophana anarrhini et de l'Omia cymbalariæ. 
En étudiant cette dernière espèce avec l'attention si intelligente qui lui 
était propre, il eut le plaisir de voir la femelle pondre sur les capsules de 
THelianthemum vulgare ; cette découverte fut pour lui un trait de lumière 
‘et le mit sur la voie pour connaître les premiers étals, tout à fait ignorés 
jusqu'alors, d’autres espèces du genre Cleophana, comme Dejeanii et 
Foanii, que l’on aurait cru, d’après leur faciès, devoir vivre plutôt sur 
les Anthirrhinés ; mais, comme il ne put trouver la chenille d’anarrhint 
sur la même plante qui nourrit celle de cymbalariæ, bien que les deux 
espèces se renconirassent juste au même endroit, il pensait, et c’est aussi 
mon avis, qu'anarrhint doit vivre, Comme serrata, Sur certaines espèces 
de Scabieuses , telles que columbuaria, en Touraine, et pr Dee sur 
d’autres espèces dans le midi de la France, 

Tours, pas plus que les autres pays où Rambur s’était établi, ne pouvait 
être pour lui une demeure bien fixe; il s’en échappait souvent, non- 
seulement pour visiter les départements voisins, mais aussi pour faire des 
voyages beaucoup plus lointains, aux Pyrénées-Orientales, aux Hautes- 
Pyrénées, aux Basses-Alpes, en Savoie, à Montpeilier, à Marseille, en 
Espagne jusqu’à Madrid, à Genève, etc. Les déplacements lui étaient très- 
faciles, et la vue de nouvelles contrées lui causait un grand plaisir. Ces 
voyages se faisaient très-rapidement; et cependant il en rapportait tou- 
jours des observations scientifiques intéressantes. Lui ayant montré la 
Leucania littoralis, qui n’était alors connue qu’en Angleterre et dont je 
venais dé découvrir sur les côtes de Vendée l’insecte parfait et les pre- 

siers états, il fit, pour la prendre, un voyage aux Sables-d'Olonne. Il y 
trouva, ce qui devait nécessairement arriver, des chenilles de cette jolie 
espèce dont il oblint de beaux individus ; mais, chose plus étonnante, cette 
course lui fit recueilir aux mêmes lieux un exemplaire de l’Ateuchus sacer, 
semblable à ceux de la France méridionale, quoique d’une taille Ds 
pelite. : 
En voyant Rambur quitter la Touraine pour aller se fixer à Genève, 
j'éprouvai une véritable peine. J’ignore les motifs qui l’ont poussé à s’éta- 
blir hors de France. S’élait-il épris de Genève et de ceile partie des 

(1872) 20 


306 A. DE GRASLIN.— Notice nécrologique sur Rambur. 


_Alpes qu’il avait visitées plusieurs fois et qu'il admirait ? Était-ce par 
suite de son goût si prononcé pour le changement ? Malgré l'éloignement, 
nous continuâmes, quoique moins activement, une correspondance qui, 
commencée dès l’enfance, n’a jamais cessé. Quelques mois avant sa mort 
il m’engageait vivement à l’aller voir à Genève, afin de faire encore avec 
lui quelques bonnes chasses entomologiques ; nous avions même formé le 
projet de retourner ensemble en Andalousie. 

Peu de temps après la pressante invitation d'aller le voir qu’il m'avait 
adressée, une bien triste nouvelle m’arrivait : j’apprenais, avant de con- 
naître sa maladie, la mort de l’un de nos plus savants collègues, car 
Rambur était doué d’une grande aptitude pour toutes les sciences d’ob- 
servation, particulièrement pour l’entomologie. Il n’est pas une de ses 
branches qu’il ne fût capable d'approfondir et d’élucider. Bien qu'ayant 
une préférence marquée pour les Lépidoptères et les Coléoptères, il 
recueillait des insectes de tous les ordres dans ses explorations. Mais 
Rambur était encore plus un savant, un observateur qu’un faiseur de 
collections ; il ne lui coûtait pas de sacrifier un exemplaire d’une espèce 
précieuse pour s'assurer s’il possédait certains caractères qu’il supposait, 
ou afin d’en trouver d’autres qui pussent l’aider dans la classification. Il 
était un peu incrédule à l'égard des observations. qu’il n’avait pas con- 
trôlées et loin de marcher avec une entière confiance dans les sentiers 
battus. Enfin il était (ui, mais lui très-observateur, ingénieux, parfois 
légèrement systématique et aimant un peu le paradoxe ainsi que la con- 
tradiction, ce qu’il m'avait avoué plusieurs fois. Dans ses discussions 
scientifiques, il s’occupait plus du fond que de la forme ; ce qu'il croyait 
être la vérité il le présentait à ses adversaires sans fard et d’une manière un 
peu rude. Il étudiait avec tant d'attention, il était si perspicace, si clair- 
voyant, qu’il a pu lui arriver, mais rarement, d’attacher un peu trop d’im- 
portance à certains caractères qui, à la rigueur, pourraient bien n’ètre que 
des variations dans la même espèce. 


Rambur est mort à Genève, le 10 août 1870, des suites d’une dysen- 
terie qu’il avait gagnée dans un voyage à Barcelone. Il laisse un grand 
vide dans le rang des entomologistes. Je perds en lui un ami d’enfance, 
je dirais volontiers un maître; si Dieu m'’accorde quelques années de 
plus, je ne pourrai m'occuper de notre chère science, je ne ferai nulle 
excursion sans être accompagné de la mémoire toujours vivante de cet 
ami regretté. 


Notice bibliographique sur les travaux du D' P. RAMBUR, 


Par M. Pauz MABILLE. 
(Séance du 12 Juillet 1872.) 


Les travaux scientifiques de M. Rambur sont dispersés dans des recueils 
périodiques pour une partie; les autres ont été publiés par l’auteur lui- 
même. Comme ces travaux sont d’une grande importance et que les deux 
plus considérables sur les Lépidoptères sont, par une sorte de fatalité, 
restés inachevés, j’entrerai dans quelques détails qui, je l’espère, ne 
paraîtront pas déplacés. On m'en saura gré, sans doute, surtout pour la 
Faune entomologique de l’Andalousie, dont les livraisons et les planches 
sont restées dans un désordre inextricable. 

Je suivrai à peu près les ouvrages par leurs dates, ne faisant cependant 
qu'un article pour les diflérentes parties d’un même ouvrage, et cela afin 
d'éviter les longueurs. < 


4° Notice sur plusieurs espèces de Lépidoptères nouveaux du midi de la 
France. 
Annales des Sciences d'observation, mai, 1829. — Tirage à part, 
in-8°, 14 pages, 2 planches noires ou coloriées. 


Cette notice contient les descriptions des Vanessa elymi, Liodes 
tibiaria, Anophia Ramburii, etc. 


2° Catalogue des Lépidoptères de l’île de Corse, avec la description et la 
figure des espèces inédites. 


Première partie, Annales de la Société entomologique de France, 
48 avril 1832, 2 planches coloriées ; 


308 P. MABILLE. 


Deuxième partie, ibid., 1832, 3 planches coloriées. 


Ce travail contient un catalogue assez étendu des Lépidoptères 
de l’île, une monographie des espèces du genre Cucullia, section 
de la C. verbasci, et ces belles espèces insulaires restées assez 
rares et dont quelques-unes ont à peine été retrouvées par 
MM. Staudinger, Bellier de la Chavignerie et P. Mabille. Les prin- 
cipales sont : Sesia anthraciformis, Orgyia rupestris, Cucullia scro- 
fulariphaga, Thalpochares scitula, Polia corsica, Zethes insularis, 
Trichosoma corsicum, Pseudoterpna corsicaria, Fidecia assimilaria, 
Larentia dissimilaria, Eupithecia scopariata, ericeata, etc. 


8° Rectification d’une erreur commise à l'égard des chenilles des Cucullia 
umbratica et lucifuga. 
Annales de la Société entomologique de France, premier trimestre 
de 1834. 


4° Description de plusieurs espèces inédites de Lépidoptères nocturnes 
du centre et du midi de la France. 

Annales de la Société entomologique de France, mars 1834, 

1 planche coloriée. 


Ce travail fait connaître pour la première fois les Cucullia san- 
tolinæ, Eupithecia phæniceatu, Charadrina aspersa, Boarmia Solie- 
raria, elc. 


5° Notice sur plusieurs Lépidoptères inédits du midi de NES avec 
figures. 


Annales de la Société entomologique de France, septembre 1836. 


Les espèces publiées dans cette notice furent . nouveau décrites 
dans la IE de l’Andalousie. 


6° Gollection Icone Le et historique des chenilles, ou description 
et figures des chenilles d'Europe par MM. Boisduval, P. Rambur 
el de Graslin. 


Roret, 1832. 
Cette publication, qui promettait d’être si intéressante, fut brus- 


quement arrêtée à la 45° livraison. Les numéros d’ordre des planches 
ne se suivent pas toujours, ce qui donne à la collection l’air d’un 


Notice bibliographique des travaux de Rambur. 309 


livre dépareillé et incomplet. On a dit -que les auteurs avaient 
interrompu leur publication faute de matériaux : cela est inexact 
pour M. Rambur, car j'ai entre les mains de nombreux dessins et 

peintures qui étaient destinés à la collection, comme l’indiquent 
les notes mises au bas des feuilles. 


7° Faune entomologique de l’Andalousie par P. Rambur, docteur en 
médecine. 
2 forts volumes in-8° accompagnés de 50 planches, — Paris, 
Arthus Bertrand, 1837. 


Cet ouvrage devait comprendre tous les ordres d’insectes. De 
1837 à 1840 les premières livraisons des deux volumes parurent à 
peu près ensemble, puis l’ouvrage fut interrompu. A toutes les 
demandes qu’on lui faisait, l’auteur répondait que le graveur avait 
emporté les cuivres des planches. La vraie raison était qu’il s’était 
dégoûté de son travail ; il y eut même dans sa vie, à cette époque, 
un temps d'arrêt dans ses études entomologiques : il s’occupait 
beaucoup de médecine, de botanique et de géologie, 


Ce qui a paru de l’ouvrage peut faire juger de la perte que fit 
alors l’entomologie. Voici la liste des livraisons et des planches qui 
ont paru. Les feuilles 13 et 14 du deuxième volume n’ont jamais 
été mises en vente, mais un grand nombre ont été distribuées par 
l'auteur. ; 


1° VOLUME. 


Feuilles 4, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 et 9, ou 444 pages. 
17° livraison, 1837 ; 2° livraison, 1838 (mars). 


Planche 1. Carabiques : Drypta, Cymindis. 
— 2. Carabiques : Singilis, Brachinus, Siagona. 
— 19. Asida, 7 espèces. 
— 20. Asida, 9 espèces, 
Les deux dernières planches n’ont pas de texte. Je les rapporte 


au premier volume, parce que les Coléoptères devaient y être traités 
en entier. 


310 


P. MABILLE. 


II VOLUME. 


Feuilles 4, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 40, 11, 19, 13 et 14, où 366 pages. 

4"e livraison, décembre 1838; 2° livraison, janvier 1839 ; 3° livrai- 
son, mars 48/0. | 

Ces trois livraisons, qui portent aussi les N°° 3, 4 et 5, renferment 
les ordres suivants : 


ae livraison, contenant les Lépidoptères, a été tirée à part avec 
8 planches coloriées.) 


Dermaptères, page 4 à 11;—Orthoptèrers, 14 à 95 : — Hémiptères, 
95 à 2492; — Lépidoptères, 212 à 386. 


Planche 1. Orthoptères, 6 espèces. 


— 2, id. PÈRE 
— le id 62 
— 5. id. Odontura, Pterolepis. 
— 6. id. Acinipe. 
— 7. id. Gryllus. 
— 8. Lépidopières, Hesperia. 
— 9. Névroptères, 8 espèces. 
— 10. Lépidoptères, Zygæna, Lycæna. 
—— A1 id. Zegris. 
— 12. id. Satyrus, Syrichtus, Zygæna. 
— Ah. id. Trichosoma, Bombyx, Heterogynis. 
— 15. id. Bombyx, Orgyia, Liparis. 
— 17. id. Heliophobus, Agrotis. 
ue id. Nonagria, Clecphana, Charadrina. 


Tel est l'ouvrage que l’on a cru longtemps devoir être repris et 
continué ; je crois plutôt qu’il avait été condamné par son aulieur 
dès les premières livraisons, non pas faute de matériaux ou de 
courage, mais bien par manque de temps, et surtout parce qu'il 


- Jui fallait travailler comme à la tâche pour satisfaire aux époques 
indiquées par le prospectus et non plus tranquillement et à ses 


heures, 


Notice bibliographique des travaux de Rambur. 344 


8° Histoire naturelle des insectes Névroptères, 18/2. Suites à Buffon. 
Roret, 4 fort volume grand in-8°, avec planches coloriées. 


Get ouvrage considérable et toujours fort estimé, comprend les 
Névropières du monde entier. Dès que le livre eut paru, M. Rambur 
ne s’occupa plus de cet ordre d'insectes, et sa collection fut en 
partie cédée et en partie donnée. 


9° Monographie du genre Elaphocera. 


Annales de la Société entomologique de France, octobre 1843, 
avec figures noires. 


Tirage à part avec 4 planche. 


C’est le dernier iravail que M. Rambur ait entrepris sur les 
Coléoptères. 


40° Description de l’Agrotis Graslinii, avec quelques observations critiques 
sur la distribution de la famille des Agrotides, etc. 


Annales de la Société entomologique de France, 1848, avec 
figures coloriées. 


Outre d’excellentes observations sur les caractères des Agrotides 
et de quelques autres Nocluelles, on trouve dans cette notice la 
description des Agrotis Graslinit, lipara et Episema hispana. 


11° Description de Coquilles fossiles des faluns de la Touraine, par M. P.. 
Rambur, docteur en médecine. ; 


Journal de Conchyliologie, avril 1862. — Tirage à part, 1862. 


12° Diagnoses de plusieurs Hélices inédites de France et d’Espagne. 


Journal de Conchyliologie, volume XVI, 1868. 


45° Catalogue systématique des Lépidoptères de l’Andalousie par le doc- 
teur P. Rambur, 


1° Livraison, accompagnée de 8 planches et de 2 autres faisant 
partie de la 2° livraison. 


Paris, grand in-8° de 92 pages, chez Baillière, 1858. 


342% P. MABILLE. — Notice bibliographique des travaux de Rambur. 


.:22% Livraison, accompagnée de 8 planches coloriées et de kautres 
faisant partie de la 8° livraison. 
ï Paris, grand in-8° allant jusqu’à la page 419, 1866. 


Get ouvrage n’est pas terminé. M. Rambur avait envoyé à l’im- 
::_ primeur le manuscrit de la troisième livraison en avril 1870; mais 
il n’a laissé aucune note, aucune indication qui püt permettre de 
retrouver les traces de son travail. Chargé par lui de veiller à 
l'achèvement de son livre, je n’ai pas eu de repos que je ne me 
fusse adressé à tous les mprimeurs qui ont pu être en relation 
avec l’auteur, et jusqu'à présent j'ai eu l'immense regret de voir 
toutes mes demandes et toutes mes démarches sans résultat. On 
n'avait rien reçu, entendu parler de rien; c’est à croire que le 
. manuscrit a été détruit par l’auteur lui-même dans un moment de 
découragement causé par la certitude d’une mort peu éloignée. En 
mai 1870, après une première attaque de la maladie qui devait le 
tuer trois mois plus tard (une dysenterie chronique accompagnée 
de fièvre périodique), M. Rambur était arrêté à Lyon et y restait 
* un mois dans le plus grand affaiblissement. Quelque temps après il 
partait pour l'Espagne, et des chaleurs intenses le forçaient de 
quitter Barcelone, déjà malade, le 15 juillet. Le 10 août 1870 il 
expirait Sans avoir pu arrêter un instant les progrès du mal. Si 
 Phypothèse que j’ai hasardée, quelque invraisemblable qu’elle soit, 
se trouvait juste, tout serait dit sur ce grand et bel ouvrage, et le 
maître aurait tout emporté avec lui. 


1° Diagnoses de plusieurs Hélices inédites de France et d’Espagne, sui- 
vies d’observations et de rectifications concernant deux autres 
espèces. 


. Journal de Conchyliologie, juillet 1869. 


15° Description de plusieurs espèces de Lépidoptères nocturnes inédits ou 
mal connus. 


- Annales de la Société entomologique de France, 13 avril 4870, 
et publié dans le 3° trimestre de 1874, sans figure. 


TS GES TE 


- MONOGRAPHIE 


CLYTRIDES d'Europe et du bassin de la Méditerranée, 


Suite (1) 


Par M. Énouarr LEFÈVRE. 


(Séance du 11 Octobre 1871.) 


Genre 6°. Barathræa. 

Lacord., Mon., p. 164. —Jacq. Duv., Gen. Coléopt. d’Eur., IV, p. 214. 3 

LACHNÆA (pro parte) Dej., Cat., éd. 3, p. 4142. 
Étymologie : Bäpalpov, fosse profonde. 


Sexes très-dissemblables. 


. Corps court, massif, cylindrique, peu brillant, plus ou moins pubes- 
cent. Sn 

Tête (pl. 3, fig. 1) très-grande, engagée dans le prothorax, presque. 
aussi longue que large, assez fortement ponctuée-rugueuse, prolongée de 
chaque côté sous les yeux en une grosse oreillette tronquée et arrondie à 
l'extrémité; vertex proéminent, finement ponctué-rugueux, parcouru 
dans son milieu par un fin sillon longitudinal lisse et aboutissant en avant 
dans une petite fossette plus ou moins marquée ; front aplani, couvert de 
rides nombreuses, la plupart longitudinales et confluentes; épistome 
entamé par une échancrure quadrangulaire très-profonde, légèrement 
sinueuse dans son fond, et dont les côtés simulent une grosse dent ; labre 


(4) Voyez la première partie pages 49 à 168. 


314 ÉD. LEFÈVRE. (122) 


de forme variable, mais toujours placé sur un plan beaucoup plus bas que 
l’épistome. 

Mandibules assez fortes, plus ou moins saillantes, arquées dès leur base, 
rugueuses et de la couleur du corps à leur côté externe, très-lisses et 
noires intérieurement, bifides et un peu rougeâtres à leur extrémité. 

Palpes brunâtres. 

Yeux petits, peu saillants, oblongs-ovalaires, distinctement échancrés 
en avant, munis en arrière d’une petite tache rougeâtre. 

Antennes (pl. 3, fig. 4) assez robustes, finement pubescentes, de la lon- 
gueur du prothorax, à premier article gros, court, en massue un peu 
arquée; articles 2 et 3 petits, obconiques, subégaux; les suivants assez 
fortement triangulaires-transversaux. 

Prothorax court, cylindrique, très-arrondi aux angles postérieurs, for- 
tement ponctué et impressionné en dessus. 

Écusson assez grand, en carré allongé, un peu rétréci en arrière, coupé 
carrément à son extrémité. 

Élytres glabres ou finement pubescentes, à peine sinuées sur les côtés, 
très-parallèles ou un peu rétrécies en arrière, d’un testacé rougeàtre peu 
brillant, ayant sur chacune trois taches noires ou d’un noir bleuâtre, pla- 
cées l’une sur l’épaule et les deux autres un peu au-dessous du milieu. 

Poitrine et abdomen fortement pointillés et pubescents. 

Hanches antérieures cylindriques, très-saillantes, fortement ponctuées- 
striées. 

Pattes antérieures beaucoup plus longues que les autres: leurs cuisses 
comprimées, fortement ponctuées-striées ; leurs tibias légèrement arqués 
et leurs tarses (pl. 3, fig. 5) assez larges, allongés, à premier article aussi 
long que les deux suivants réunis; ceux des pattes intermédiaires et 
postérieures sont beaucoup plus courts, mais conservent les mêmes pro- 
portions relatives. 


@. Corps oblong-cylindrique ; tête semblable à celle du mâle, mais nota- 
blement plus petite, à épistome brusquement déclive, puis déprimé et 
entamé par une échancrure peu profonde, limitée de chaque côté par une 

dent aiguë et un peu relevée; mandibules courtes, celle de gauche plus 
forte que l’autre; pattes semblables à celles du mâle, seulement beaucoup 
plus courtes dans toutes leurs parties; une fossette grande, lisse et assez 
profonde occupe le milieu du dernier segment abdominal. 


Ce genre, établi par Lacordaire, a d’intimes rapports avec le genre 
Lachnæa qui précède ; mais il s’en distingue nettement, surtout en ce qui 


(123) Clytrides d'Europe, etc. 315 


concerne les mâles, par l'ampleur inaccoutumée de la tète, la structure du 
labre et de l’épistome, la petitesse relative des yeux et l’écusson qui est en 
carré allongé et non triangulaire. Les deux espèces qui le composent 
habitent le nord de l’Afrique et se rencontrent, paraît-il, plus spécialement 
sur les céréales. 


TABLEAU DICHOTOMIQUE DES ESPÈCES. 


4. Corps en entier d’un beau bleu foncé peu brillant ; 
élytres glabres. — 4. Labre brunâtre, muni en 
dessus d’une crête arquée assez forte (pl. 3, 
Re DD de 2e Ju Neue cerealis. 


— Corps en entier d’un vert bronzé clair assez brillant ; 
élytres couvertes de petits poils dressés, disposés 
en lignes longitudinales régulières. — «. Labre 
d’un vert bronzé plus ou moins clair, simplement 
déprimé, sans trace de crête arquée en dessus. . séraminipennis. 


4. B. cEREALIS Oliv., Entom., VI, p. 844, 8, pl. 1, fig. 3, a et b (sub 
Clytra). — Lacord., Monog., p. 165. — fe Duv., Gen. Coléopt. 
d’Eur., tab. 62, fig. 293. 


Lachnaia cerealis Dej., Cat., éd. 3, p. 4/42. 


Modice elongata, parallela sèu leviter postice attenuata, saturate cyanea, 
subopaca, subtus sat dense, capite prothoraceque supra levius, albido- 
pubescens ; antennis omnino nigris; scutello sublevi; elytris glabris, sub- 
tiliter punctulatis, rufo-testaceis vel saturate rufis, singulo punctis tribus 
majoribus (uno humerali nigro, duobusque nigro-cæruleis paulum infra 
medium suboblique digestis) ornatis. 


d. Capite maximn; epistomate profunde quadratim emarginato, caver- 
noso ; labro brunneo, supra arcuatim carinato; pedibus anticis longis- 
simis. 

Long. 8-11 mill.; lat. 4 1/2-5 mill, 


316 . ÉD. LEFÈVRE. (12%) 


$. Oblongo-cylindrica, capite minore; epistomate abrupte declivi, semi- : 
circulariter Re RE cs brevioribus. 


Na bre 8-10 mill.; lat. 4-/ 1/2 mill. 


Cette belle espèce est répandue sur tout le littoral algérien ; elle remonte | 
jusqu’en Syrie, où elle paraît abondante, principalement aux environs de 
Beyrouth et de Jérusalem. 


2. B. STRAMINIPENNIS Lucas, Revue z00l., À, 1845, p. 122 (sub Lachnæu). 
— Lacord., Monog., p. 167. 


Modice elongata, parallela, viridi-ænea vel cærulea, satis nilida, subtus 
capite prothoraceque supra sat dense albido-villosa; antennis nigro-cæruleis, 
articulis 2-3 inferne rufescentibus ; scutello crebre punctulato ; elytris 
lineariter pubescentibus, crebre punctatis, magis minusve rufo-testaceis, 
singulo punciis tribus minoribus nigris (uno humerali, duobusque paulum 
infra medium suboblique digestis) ornatis. 


d. Capite minore ; epistomate profunde quadratim emarginato, caver- 
noso ; labro viridi-æneo, antice late foveolato, nunquam arcuatim carinato ; 
pedibus PRES sas n 


Long. 7-9 nl. lat. 3-4 mill. 


@. Oblongo-cylindrica, epistomate quadratim impresso ; pedibus anticis 
brevioribus. 
Long, 6 1/2-8 mill.; lat. 2 1/2-3 1/2 mill. 


Paraît spéciale au nord de l'Afrique; elle se rencontre notamment aux 
environs d'Oran. 


Là 


(425) Clytrides d'Europe, etc. ‘347 


Genre 7°. @tiocephala. 


LABIDOSTOMIS (pro parte) Dej., Cat.. éd. 3, p. 442. 


CALYPTORHINA (pars) Lacord., Monog., p. 82. 
Étymologie : wriov, petite oreille; nepanñ, téte. 


sexes presque semblables. 


d. Corps court, parallèle, légèrement convexe, parfois un peu déprimé 
en dessus, d’un beau bleu foncé, glabre en dessus, couvert en dessous 
d’une fine pubescence blanchâtre. 


Tête (pl. 3, fig. 20) presque carrée, fortement ponctuée-rugueuse, pro- 
longée sous chaque œil en une forte oreillette perpendiculaire et obtuse ; 
épistome continu avec le front, très-légèrement échancré en demi-cercle ; 
labre brunâtre; mândibules courtes, peu saillantes, brusquement recour- 
bées à angle droit près de leur base, légèrement canaliculées en dessus : 
yeux peu saillants, subréniformes ; antennes comme dans les Calyptorhina. 

Prothorax (pl. 3, fig. 21) fortement transversal, coupé carrément en 
avant, bisinué à la base. arrondi sur les côtés ainsi qu'aux angles posté- 
rieurs, impressionné en dessus le long du bord antérieur et criblé de gros 
points enfoncés très-nombreux, confluents pour la plupart. 

Écusson pelit, fortement ponctué, en triangle rectilique aigu au sommet. 

Élytres parallèles, assez fortement ponctuées, d’un jaune testacé ou bru- 
nâtre, à dessin variable. Ps, 

Poitrine et abdomen finement pointillés. 

Hanches antérieures conico-cylindriques, assez saillantes. 

Pattes peu robustes, assez allongées, les antérieures un peu plus que les 
autres ; leurs cuisses médiocres; leurs jambes légèrement arquées, non 
élargies vers l'extrémité; leurs tarses grêles, à premier article un peu plus 
long que les deux suivants pris ensemble ; le troisième est tout petit, cor- 
diforme, fendu jusqu’à sa base, le dernier assez long, fortement dégagé des 
lobes du précédent. 


: 9. Un peu plus forte et plus convexe que le mâle; tête à peine plus 
petite, épistome presque coupé carrément ; mandibules plus courtes; yeux 


318 ÉD. LEFÈVRE. (126) 


un peu plus gros que ceux du mâle; pattes grêles, croissant d’arrière en 
avant, les antérieures à peine plus longues que les autres. Premier article 
de tous les tarses de la longueur des deux suivants pris ensemble. Der- 
nier segment de l’abdomen occupé, dans son milieu, par une fossette ova- 
laire assez profonde. 


J'établis ce genre pour le Labidostomis forcipifera de M. Lucas, et j'y 
réunis le Clytra opaca de Rosenhaüer. Ces deux espèces, qui sont très- 
voisines, m'ont paru, en effet, présenter un assez grand nombre de carac- 
tères pour être séparées des Calyptorhina, dont elles se rapprochent 
par la conformation des antennes et celles des tarses, mais dont elles 
s’éloignent par la tête prolongée sous chaque œil en une forte oreillette 
perpendiculaire, par la structure de l’épistome, des mandibules et de 
l’écusson, enfin par le faciès et le système de coloration qui sont tout 
différents. | 


TABLEAU DICHOTOMIQUE DES ESPÈCES. 


1. Élytres jaunes, avec deux bandes transversales d’un 
beau bleu violet, placées : l’une près de la base, 
n’atteignant ni la suture ni le bord externe; l’autre, 
très-régulière et commune, un peu au-dessous de 
leurimilieu test pa RE NE forces 


— Élytres d'un testacé jaunâtre, avec un gros point hu- 
méral d’un bleu foncé mat et une tache subqua- 
drangulaire de même couleur placée au-dessous de 
leur-malieu2 2er ste RS ete Se ODA 


1. O. FORCIPIFERA Lucas, Revue z0ol., À, 1845, p. 122 (sub Labi- 
dostomis) 


Labidostomis forcipifera Dej., Cat., éd. 3, p. 442. 
Calyptorhina forcipifera Lacord., Monog., p. 82. 


Breviter oblongo-parallela, parum convexa, saturate cyanea, subtus pube 
brevi albida obsita. 


(127) Clytrides d'Europe, etc. 319 


d. Capite quadrato, leviter convexo, inter oculos nonnihil impresso, 
antice fortiter rugoso-punctato ; vertice punctulato, longitudinaliter obso- 
lete sulcato; epistomate breviter arcuatim emarginato; labro pigeo ; man- 
dibulis vix exsertis, abrupte forcipatis, nigris, basi superne canaliculatis, 
apice acutis ibique obscure rufescentibus ; antennis nigris, prothoracis 
basin attingentibus, articulis 2-38 basalibus fulvis; prothorace grosse 
profundeque rugoso-punctato, infra apicem evidenter impresso, lateribus 
angulisque posticis rotundato, basi bisinuato; scutello levi, punctulato, 
apice acuto ; elytris lateribus evidenter sinuatis, profunde punctatis, niti- 
dulis, flavis, sutura postice saturate cyanea, fascia communi infra medium 
saturate cyanea singuloque macula transversa pone basin, ornatis ; pedibus 
anticis elongatis. 


L] 


Long. 4 1/2-5 mill.: lat. 2 24/9 mill. 


©. Invisa. 


Algérie. — N’a encore été rencontré jusqu'ici qu'aux environs d'Oran 
(mus. Reiche, Chevrolat et H. Brisout de Barneville). 


2. O. opaca Rosenh., die Thiere Andal., p. 308 (1856) (sub Clytra). 


Barathræa Lethierryi Chevr, Ann. Soc. ent. Fr., 1859, Bull., p. cxxvir. 


Gynandrophtalma bisbipunctata Desbrochers des Loges, Bull. Acad. 
d’Hippône, 1870, p. 81. 


Oblongo-parallela, supra nonnihil depressa, saturate violaceo-cyanea, 
opaca, subtus pube brevi albida vestita ; capite (pl. 3, fig. 20) subquadrato, 
fortiter punctato-rugoso, inter oculos nonntihil impresso, yube albida bre- 
vissima, certo situ tantum visibili, obsito ? epistomate vix arcuatim emar- 
ginalo; labro piceo; antennis nigris, prothoracis basin vix attingentibus, 
articulo 1° basi, 2-5 omnino fulvis; prothorace (pl. 3, fig. 21) valde con- 
fluenter rugoso punctato, infra apicem evidenter impresso, basi bisinuato, 
lateribus angulisque posticis rotundato; scutello intra basin impresso, ibi- 
que punctato, dein convexiusculo, in medio disci longitudinaliter carinato, 
apice acuto; elytris vix lateribus sinuatis, profunde punctatis, flavo- 


390 ÉD. LEFÈVRE. (128) 


testaceis, ex utraque parte baseos apiceque summo marginatim cyaneo- 
nigris, singuloque maculis duabus saturatle cyaneis, quarum una humerali 
or biculahi, altera majori infra medium subquadrata, ornatis. 


&. Gracilior; mandibulis modice exsertis, abrupte (RO basi 
superne nonnihil canaliculatis, apice obscure r'ubescentibus ; pedibus anticis 
elongatis. 

Long. 5 1/2-5 3/4 mill.; lat, 2 4/2 mill. 


©. Obesior; mandibulis, antennis pedibusque anticis brevioribus. 


Long. 5 1/2 mill.; lat. 2 3 [4-3 mill. 


D'Espagne et d'Algérie ; Andalousie (mus. Piochard de la Brulerie) ; 
Algésiras, Malaga (Rosenhaüer); Tiaret (mus. Chevrolat) ; FES (mus. 
Reiche); Lambessa et Boghar (mus. Desbrochers des Loges). 


Cette jolie espèce, voisine de la précédente, s’en distingue surtout par 
Ja couleur et le dessin des élytres : celles-ci sont d’un testacé jaunâtre 
presque mat et ont sur chacune, outre un point huméral d’un bleu foncé, 
une tache plus ou moins large de même couleur située un peu au-dessous 
de leur milieu et n’atteignant ni la suture ni les bords latéraux; leur bord 
antérieur, de chaque côté de l’écusson et leur extrémité, à langle sutural, 
sont plus ou moins maculés de noir bleuâtre. 


Genre 8% Calyptorhina. 


Lacord., Monog,, p. 81 (pro parte). — Jacq. Duv., Gen. Coléopt. d'Eur., 
t. IV, p. 213. 


LABIDOSTOMIS (pro parte) Dej., Cat., éd. 3, p. 442. 


Étymologie : æaavmrés, recouvert ; pis, pis, museau. 


Sexes dissemblables. 


(429) Clytrides d'Europe, etc. 394 


d'. Corps court, parallèle, cylindrique, un peu déprimé, glabre en des- 
sus, très-finement pubescent en dessous, de couleur variable. 

Tête (pl. 3, fig. 19) presque carrée, légèrement convexe en dessus, à 
. peine prolongée au-dessous des yeux en une très-petite oreillette obtuse ; 
front sans épistome proprement dit, tronqué brusquement et arrondi en 
avant au niveau des antennes ; labre brunâtre; mandibules saillantes, en 
forme de tenailles, inermes ou dentées à leur côté interne ; palpes brunâtres ; 
yeux subovalaires, saillants, très-légèrement échancrés; antennes (pl. 3, 
fig. 18) peu robustes, à peu près de la longueur du prothorax, finement 
pubescentes ; premier article en massue arquée, 2 et 3 courts, obconiques, 
subégaux , les suivants faiblement triangulaires-transversaux. 

Prothorax subcylindrique, coupé carrément en avant, faiblement lobé à 
la base, assez fortement arrondi sur les côtés et aux angles postérieurs, 
couvert de points enfoncés médiocres et assez régulièrement espacés. 

Écusson assez grand, subtriangulaire, fortement tronqué au sommet. 

Élytres parallèles, à peine sinuées, mais assez Jargement marginées sur 
les côtés, de la couleur du corps, avec ou sans taches à l’angle sutural. : 

Poitrine et abdomen très-finement pointillés. Hanches antérieures conico- 
cylindriques, très-saillantes. 

Pattes assez grêles, allongées, les antérieures beaucoup plus que les 
autres ; leurs cuisses médiocres, un peu comprimées, couvertes de petites 
stries obliques ; leurs tibias assez longs, légèrement arqués, un peu élargis 
à l'extrémité; leurs tarses grêles, à premier article plus long que les deux 
suivants pris ensemble, le troisième de tous cordiforme, fendu jusqu'aux 
trois quarts de sa longueur; le dernier assez long et fortement dégagé des 
lobes du précédent. 


®. Corps oblong ; tête ovale obtuse; front très-lésèrement échancré en 
avant ; mandibules très-courtes; yeux un peu plus gros que ceux du mâle: 
prothorax plus régulièrement cylindrique; pattes très-grêles, croissant un 
peu d’arrière en avant; premier article de tous les tarses de la longueur 
des deux suivants pris ensemble. 


Ce genre a élé établi par Lacordaire pour les Labidostomis forcipi- 
fera et Chloris du Catalogue Dejean. Mais, comme je l’ai déjà dit plus 
haut, j'ai cru devoir le limiter à la dernière de ces deux espèces, à laquelle 
j'en réunis une autre encore inédite, qui m’a été communiquée par M. Che- 
vrolat et que j'ai retrouvée dans la collection de M. Reiche. 

De ces deux espèces, l’une est originaire de la Hongrie, l’autre de la 
Turquie d’Asie. 

(1872) 21 


322 ÉD. LEFÈVRE. (430) 


TABLEAU DICHOTOMIQUE DES ESPÈCES. 


4. Élytres bleues, avec deux taches jaunes à l’angle sutural. biornata. 


— Élytres d’un beau vert métallique, sans taches jaunes à 
DEXITÉMME ST. de 0. ete ecole tee CE Chloris. 


4. A. CHLoris Lacord., Monog., p. 83. — Jacq. Duv., Gen. Goléopt. 
d'Eur., IV, tab. 61, fig. 290. 


Labidostomis Chloris (Dahl) Dej., Cat., éd. 3, p. 442. 


Læte viridis aut viridi-cyanea, interdum leviter ænea, nitidula, subtus 
vix pubescens; elytris punctato-rugosis, concoloribus ; tarsis æneis. 


d. Brevis, parallelus, cylindrico-depressus; capite (pl. 3, fig. 19) qua- 
drato; mandibulis prominentibus ; pedibus anticis longissimis. 


©. Oblonga ; capite ovali; mandibulis brevissimis. 
Long. 5 1/2-6 mill.; lat. 2-2 1/2 mill. 


De la Hongrie. 


J'ai vu un type de Lacordaire dans la collection de M. Chevrolat. 


2. C. BIORNATA. 


Læte cyanea vel cyaneo-viridis, nitidula, subtus vix pubescens ; elytris 
punctato-rugosis, singulo macula orbiculari apicis antice læte aurantiaca 
ornatts. 


(131) Clytrides d'Europe, etc. 323 


d. Brevior, parallelus, cylindrico-depressus ; capite quadrato ; mandi- 
‘ bulis valde exsertis, intus dentatis, apice acutissimis rubescentibusque. 


©. Oblonga; capite ovali ; mandibulis brevioribus. 


Long. 4 4/2-5 mill.; lat. 2 mill. 
Amasie (mus. Chevrolat); Diarbékir (mus. Reiche). 


J'ai trouvé cette jolie espèce dans les cartons de MM. Chevrolat et Reiche, 
où elle figurait comme étant le Clytra biornata de Kindermann. J'ai con- 
servé ce nom, mais je n’ai pu savoir où l’espèce a été décrite. 


: e 
Genre 9°. Gynandrophthaima. 
Lacord., Monogr., p. 256. — Jacq. Duv., Gen. Goléopt. d’Eur., IV, 215. 


CyANIRis et SMARAGDINA Dej., Cat., éd. 3, p. 443. 
Étymologie : ? yévavdess, hermaphrodite. 


Sexes pareils ou légèrement dissemblables. 


d. Corps court, oblong, peu allongé, subcylindrique ; glabre en dessus, 
tantôt presque lisse, tantôt fortement ponctué, à coloration très-variable, 
revêtu en dessous d’une pubescence argentée plus ou moins dense. 


Tête (pl. 4, fig 8 et 9) généralement petite, tantôt pareille dans les 
deux sexes, tantôt un peu plus forte chez les mâles, sans oreillette au- 
dessous des yeux, ordinairement plane en dessus, peu ou point impres- 
sionnée sur le front; épistome diversement échancré ; mandibules variables, 
le plus souvent très-courtes, mais parfois assez saillantes (gratiosa, copto- 
cephaloïides, brevicornis); Yeux assez gros et saillants, constamment un 
peu plus forts chez les mâles ; antennes (pl. 4, fig. 10) grêles, de longueur 
variable, à deuxième article obconique, court, le troisième variable, tantôt 


324 ÉD. LEFÈVRE. (132) 


plus petit, tantôt plus grand que le deuxième ; les autres très-faiblement 
triangulaires-transversaux. 

Prothorax le plus souvent subeylindrique, fortement arrondi aux angles 
postérieurs, variant beaucoup de couleur et de ponctuation. 

Écusson variable. 

Élytres peu ou point sinuées sur les côtés, à coloration très-variable. 

Hanches antérieures coniques, peu saillantes. 

Pattes généralement courtes, rarement un peu allongées, plus ou moins 
robustes, le plus souvent égales entre elles, les antérieures parfois un peu 
plus longues chez les mâles. Jambes droites ou légèrement arquées ; tarses 
(pl. 4, fig. 11) ordinairement grêles, à premier article de longueur 
variable ; le troisième toujours fendu jusqu’à sa base, le quatrième allongé, 
fortement dégagé des lobes du précédent. 


©. Forme générale des mâles; l’altération qu’elle subit dans sa ressem- 
blance avec ce sexe est parfois très-légère et se borne à ce que la tête est 
un peu moins forte et que les tarses sont un peu moins larges et un peu 
plus grêles. Le seul caractère sexuel constant est la fossetie plus ou moins 
large et profonde qui existe sur le dernier segment abdominal. 


Ce genre, caractérisé surtout par les antennes à peine dentées et par la 
ressemblance des deux sexes, a été établi par Lacordaire, qui y a fait rentrer 
la plupart des espèces de Clytra, dispersées par M. le comte Dejean 
dans les genres Cyaniris et Smaragdina, qu'il n’a pas été possible de 
conserver à cause des nombreux passages existant entre les caractères sur 
lesquels ils avaient été établis. Ces caractères reposaient principalement 
sur la différence de ponctuation des élytres et la longueur relative du 
troisième article des antennes. 


En ce qui concerne les espèces européennes, ce genre se compose d’es- 
pèces à taille constamment petite, à coloration très-variée et à faciès, par 
suite, très-divers. Les unes ont le corps d’un bleu foncé, avec le prothorax 
d’un jaune vif, soit en totalité, soit en partie; les autres sont d’un vert 
métallique très-brillant, tantôt unicolore, tantôt orné sur les élytres d’une 
tache apicale commune d’un beau jaune-orangé clair ; quelques-unes 
enfin sont entièrement noires avec le prothorax et les élytres d’un testacé 
fauve, ces dernières ressemblant par leur dessin à certaines espèces de 
Coptocephala. Cette diversité dans le système de coloration m'a permis 
d'établir quelques divisions qui sont purement artificielles et destinées 
seulement à faciliter la détermination des espèces. 


(133) Clytrides d'Europe, etc. 


325 


Les Gynandrophthalma sont un peu moins méridionales que les espèces 
des groupes précédents et remontent jusqu’en Angleterre, en Suède et 
en Sibérie; plusieurs espèces, cependant, sont spéciales aux côtes de la 


Méditerranée jusqu’en Asie-Mineure. 


TABLEAU DICHOTOMIQUE DES ESPÈCES. 


4. Élytres fauves ou rougeâtres, avec ou sans taches 
bleues, noires ou virescentes . . . . . . . .. 
— Élytres vertes ou bleues, entourées, sauf à la 
base, d’une bordure plus ou moins large d’un 
Jaune esta MMA A Te AU à. à nette 
— Élytres unicolores, avec ou sans tache apicale 
commune jaune ou rougeâtre. . . . . . .« . . 


2. Prothorac(d um jaune me fhrancoers are afrloue 
— Prothorax d’un beau vert métallique ou d’un 
beau bleu légèrement virescent. . . . . . .. 


8. Élytres couvertes de points enfoncés très-appa- 
rents et serrés, munies avant leur extrémité, 
près de la suture, de deux ou trois sillons 
longitudinaux courts et bien distincts. . . . . 


— Élytres presque lisses, sans trace de sillons lon- 
SUR 2 etienne. 
k. Prothorax fortement ponctué; pattes de la cou- 
leur du Cons cree 
— Prothorax très-finement ponctué; pattes d’un 
Janneiesmré chic... Si ne 


5. Élytres ornées à leur extrémité d’une tache com- 
mune rougeâtre ou d’un beau jaune orangé 
CHME SE CC A PA Le AR ARS 


— Élytres sans tache apicale jaune ou rougeâtre. . 


6. Prothorax de la couleur des élytres. . . . . . . 


Menetriesi. 


coptocephaloïdes. 


brevicornis. 


dorsalis. 


scutellaris. 


326 ÉD. LEFÈVRE. 


— Prothorax d’un fauve jaune clair, avec une tache 
discoïdale d’un bleu foncé ou noire. . . . . . 


— Prothorax d’un rouge pâle, sans tache discoï- 
dale ; élytres marginées de même couleur le 
long de la suture et du bord externe. . . . . 


7. Paties\de a couleur Au COrpS 1) RER 
— Pattes d’un testacé jaunâtre clair . . . . . . .. 


8. Prothorax de la couleur des élytres. . . . . de 


— Prothorax d’un jaune rougeâtre clair, avec ou 
sans tache discoïdale d’un bleu foncé ou noire. 


9, Prothorax muni de chaque côté des bords laté- 
raux d’une tache jaune plus ou moins étendue. 


— Prothorax sans taches jaunes sur les côtés. . . . 


10. Pattes de la couleur du corps. . . . . . . . .. 


— Pattes d’un testacé un peu rougeâtre. . . . . . 


11. Taille petite (3-8 1/2 mill.). Élytres d’un bien 
virescent foncé presque noir. . . . . - 


— Taille plus grande (4-5 mill.). Élytres d’un beau 
vert métallique, d’un bleu pur ou d’un violet 
ONCE NN NME RDS RARE RE RAR 


19. Corps parallèle, un peu déprimé en dessus; 
ponctuation du prothorax éparse et très-fine ; 
mandibules très-courtes, noires à l'extrémité. 


— Corps un peu atténué en arrière, très-convexe en 
dessus; ponctuation du prothorax très-régu- 
lière et assez forte; mandibules saillantes, 
rougeâtres à l'extrémité. . . . . . . . . . .. 


13. Base des cuisses d’un noir bleuâtre, extrémité 
d'un'testacé rougeatre 07-00. 0.7. 27.0 : 


— Cuisses entièrement d’un testacé un peu rou- 
geatre, e e e e e e e e e e e 8:09. )0118: 0, :0:1/ [1 ° 


(134) 


collaris. 


Raffrayt. 
amabilis. 


gratiosa. 


9. 


LA. 


bioculata. 
10. 


11. 
13. 


hypocrita. 


42? 


concolor. 


viridana. 


tibtalis. 


tibialis, Var. 


(hellenica de Marseul.) 


14. 


15. 


16. 


47: 


24. 


(135) Clytrides d’Europe, etc. 


Prothorax en entier d’un jaune rougeâtre assez 
brillant. 2x: 890: ASE AUS 6e, ARS 
Prothorax d’un jaune fauve clair, orné d’une 
tache discoïdale d’un bleu foncé ou noire. . . 


Dessus du prothorax parsemé çà et là de petits 
points enfoncés bien visibles à la loupe. . . . 


Dessus du prothorax entièrement lisse ou par- 
semé çà et là de points obsolètes à peine 


visibles à une forte loupe. . . .. ae NUE 
Harses AUIES SEAL AP MR SU HUE PEARL, Nob e 
” Tarses de la couleur des tibias . . . . . . .. ; 


Tête vaguement impressionnée entre les yeux. 
Prothorax très-finement ponctué, à points peu 
nombreux et très-épars. . . . . . . Late 

Tête assez fortement impressionnée entre les 
yeux. Prothorax beaucoup plus fortement 
ponctué, à points plus nombreux et plus rap- 
ProchES EE MP ns Nyess aie 


. Toutes les pattes d’un fauve jaune clair. . ... 


Les pattes postérieures et intermédiaires de la 
couleur du corps, les antérieures d’un jaune 
fauve clair avec la tranche dorsale noire. . . 


. Parties de la bouche d’un fauve jaune clair. . . 


Parties de H'bonehenoires 225500 Le Joe 


. Élytres d’un vert bronzé clair assez brillant ; 


dessous du corps revêtu d’une pubescence 
satinée d’un blanc argenté, courte mais assez 


Élytres d’un bleu virescent foncé; dessous du 
corps à pubescence presque nulle. . . . . .. 


Prothorax légèrement bisinué à la base, avec ses 
angles postérieurs arrondis non relevés. . . . 
Prothorax coupé carrément à la base, presque 
sans trace de lobe médian, avec ses angles 
postérieurs distincts et relevés . , , , , . .. 


45. 


22: 


16. 


18. 
nigritarsis. 
V7 


thoracica. 


græca. 


19. 


rufimana. 


20. 


salicina. 


ferulæ. 


21. 


flavicollis. 


djebellina. 


327 


328 ÉD. LEFÈVRE. (136) 


22. Prothorax entièrement lisse, sauf quelques fines 
rugosités le long de sa base; élytres noires : 
à ponctuation très-fine, paraissant presque . 
HSSCS SEM eds Neo Elbes OR EME ... aurila, 
— Prothorax muni sur le disque de petits points 
épars bien visibles à la loupe; élytres d’un 
bleu uniforme assez brillant, parfois un peu 
virescent, à ponctuation forte et serrée. . . 98. 


23. Élytres munies à leur extrémité, près de la su- 
ture, d’une ou deux lignes élevées longitu- 
dinales qui les font paraître comme sillonnées. 24. 
— Élytres lisses à leur extrémité, sans trace de 
lignes élevées longitudinales . . . . . . . .. 25. 


21. Mandibules très-courtes ; tête non pubescente. . æanthaspis. 
— Mandibules fortes, proéminentes, dentées à leur 

côté interne; tête recouverte de poils blan- 

Chaines bien visibles. a NAS judaïca. 


25. Parties de la bouche et pattes entièrement d’un 
jauneviauve CAP AU Ne pre ARS . affinis. 
— Parties de la bouche (sauf la base des mandi- 
bules) et pattes postérieures d’un noir bleuâ- 
LRO MR ATEN RE MES TE M OO AE manicata. 


DIVISION LE. — Prothorax de la couleur des élytres. 


4. G. HYPOCRITA Steven in Dej., Cat., éd. 3, p. 44h (sub Smaragdina). 
— Lacord., Monog., p. 288. 


Elongatula, subparallela, nitidula, sæpius saturate cyaneo-virescens , 
interdum ænescens ; vertice convexo, levi, obsolete longitudinaliter sulcato ; 
fronte paululum impressa, rugulosa; epistomate triangulariter emargi- 
nato ; antennis gracilibus, brunnets, articulis 2-L flavo-testaceis ; protho- 


(137) Clytrides d'Europe, etc. 329 


race sparsim vage punctulato, lateribus rotundato, angulis posticis dis- 
tinctis ; elytris punctato-rugosis; pedibus concoloribus. 


Long. 3-3 4/2 mill.; lat. 4-1 4/2 mill. 


Serbie (mus. vom Bruck); Crimée (mus. Ghevrolat) ; Constantinople 
(mus. Desbrochers des Loges). 


Le bleu virescent foncé est la couleur ordinaire de cette espèce ; mais 
parfois la tête et le prothorax prennent une légère teinte vert-bronze; les 
paltes sont toujours de la couleur du corps. 


2. G. BIOGULATA Lacord., Monog., p. 289. 


Elongatula, supra paululum depressa, saturate cyanea, subtus dix pubes- 
cens ; capite ruguloso, inter oculos obsolete impresso ; epistomate arcuatim 
emarginato; antennis gracilibus, flavo-testaceis, apice nigricantibus, pro- 
thoracis basin æquantibus ; prothorace cylindrico, sparsim subtiliter 
punctulato, lateribus postice rotundato, basi breviler lobato, angulis pos- 
ticis fere distinctis, punctis binis distantibus fulvis utrinque antice 
notato ; elytris lateribus sinuatis, punctato-rugulosis; pedibus modice 
elongatis, flavo-testaceis, femoribus posticis basi magis minusve nigro- 
cæruleis ; tarsis gracillimis. 


Long. 2 1/2-3 1/2 mill.; lat. 4 1/2-2 mill. 


Syrie (P. de la Brulerie, sur les chêne); Anatolie, île de Chypre, ci 
grec rene 


Espèce bien reconnaissable à son prothorax dont les angles postérieurs 

sont presque distincts et qui est orné de deux taches d’un fauve obscur, 
voisines du bord antérieur et situées à quelque distance des bords laté- 
Taux. 


330 ÉD. LEFÈVRE. (138) 


3. G. TIBIALIS Brullé, Expéd. Morée, p. 268, tab. xu1v, fig. 6 (sub Clytra). 


Elongatula, paululum postice latior, saturate cærulea, interdum vires- 
cens, nitudula, subtus cum capite supra parce pubescens ; capite punctu- 
lato, inter oculos modice impresso ; epistomate arcuatim emarginato ; ore 
palpisque brunneis; antennis fusco-flavescentibus , apice summo magis 
minusve infuscatis ; prothorace sparsim subtiliter punctulato, lateribus 
modice marginato, bast bisinuato, angulis posticis rotundatis; elytris 
crebre punctalis; femoribus apice, tibiis tarsisque pallide rufescentibus, 
illis basi magis minusve nigro-virescentibus ; unguiculis infuscatis. 


Long. 4 1/2-5 mill.; lat. 2 1/2 mill. 


Grèce (mus. de Marseul) ; Turquie (mus. vom Bruck); Constantinople 
(mus. de Bonvouloir et Desbrochers des Loges) ; Ghypre (mus. Chevrolat). : 


Var. — Paulo major, femoribus omnino pallide rufescentibus. 


G. hellenica de Mars., Abeille, t, V, p. 205. 


Syrie : Beyrouth (mus. de Marseuf); Djébel-Check (P. de la Brulerie, 
3,300 mêtres d'altitude, en battant de jeunes chênes). 


_ Se distingue de l’hypocrita par sa taille plus grande et la couleur des 
pattes, et du bioculata par l'absence de taches fauves sur les côtés du pro- 
thorax; les angles postérieurs de ce dernier sont arrondis. 


Le G. hellenica, dont j'ai vu le type dans les cartons de M. de Marseul, 
ne diffère du tibialis, type, que par sa taille un peu plus forte et par ses 
cuisses entièrement d’un jaune rougeâtre clair. 


(139) Clytrides d'Europe, etc. 331 


h. G, CONCOLOR Fabr., Ent. Syst., II, p. 69, 83 (sub Cryptocephalus). — 
Lacord., Monog., p. 290. 


Clytra concolor Fabr., Suppl. Ent. syst., p. 115. — Oliv., Entom., VI, 
p. 874, pl. 2, fig. 37. 


Smaragdina concolor Dej., Cat., éd. 3, p. 44h. 


Elongata, subparallela, parum convexa, viridi-metallica, vel cyanea, 
inter dum saturate cærulea, nitidissima, vix subtus pubescens; vertice con- 
vextusculo, levi; fronte evidenter depressa, rude punctata; epistomate 
triangulariter emarginato ; mandibulis brevissimis ; antennis fuscis, arti- 
culis 2-5 fulvo-testaceis; prothorace basi elytrorum latitudine, angulis 
posticis rotundato , subtiliter vageque, disco præsertim, punctato ; scutello 
triangulare, apice truncato; elytris creberrime punctalis ; tarsis obscure 
æneis. 


Long. 4-6 mill.; lat. 2-2 1/2 mill. 


France centrale et méridionale, Espagne, Portugal, Alpes du Piémont, 
Italie. : 


D'après Lacordaire, cetie espèce se rencontre principalement sur les 
céréales. 


5. G. VIRIDANA Lacord., Monog., p. 291, 


Coptocephala azurea Reïche et Saulcy, Cat. n° 634, in Ann. Soc. ent. de 
Fr., 1858, p. 26. 


Elongata, convexiuscula, læte viridis vel æneo-cuprea, interdum satu- 
rate cyanea aut violacea, nitidissima, vix subius pubescens ; capite punctu- 
lato, convexiusculo, inter oculos haud depresso ; antennis (basi excepta) 
nigris; prothorace requlariter crebre punctato, angulis posticis valde 
rotundato ; scutello triangulare, apice acuto; elytris thorace angustiori- 
bus, creberrime rugoso-punctatis ; tarsis nigris. 


332 _ ÉD. LEFÈVRE, (140) 


d. Capite satis magno; epistomate arcuatim emarginato ; mandibulis 
prominulis, nigris, interdum apice rubescentibus ; elytris apice paululum 
attenuatrs. 


®. Subcylindrica ; capite minore; mandibulis brevioribus ; elytris sub- 
parallelis; abdominis foveola satis magna. 


Long. 4 1/2-5 1/2 mill.; lat. 2-2 4/2 mill 


Syrie : Saïda (mus. de Bonvouloir et Chevrolat), Beyrouth, Béthléem 
(mus. P. de la Brulerie, Reiche, Javet, etc.). 


Cette jolie espèce se distingue facilement du concolor, la seule espèce 
avec laquelle on puisse la confondre, par la différence très-sensible qui 
existe entre les deux sexes, par sa forme plus convexe, sa tête presque 
plane, régulièrement ponctuée, ses mandibules saillantes, la ponctuation 
très-régulière et plus forte de son prothorax, etc. M. Reiche m'a obligeam- 
ment communiqué le type de son Copiocephala azurea. 


6. G. AMABILIS Lacord., Monog., p. 292. 


.Clytra terminalis Klug, inéd. 


Oblongo-elongata, subparallela, parum convexa, supra læte viridis aut 
viridi-durata, sublus cyaneo-viridis ; capite subquadrato, vertice convexo, 
subtiliter punctulato: fronte sat fortiter impressa, grosse punctata, fere 
erosa; epistomate triangulariter emarginato ; antennis nigris, articulis 
2-8 rubro-testaceis ; prothorace subcylindrico, punctulato, angulis posticis 
subrotundatis ; elytris rugoso-punctatis, singulo macula orbiculari læte 
aurantiaca apice ornatis ; femoribus tibiisque viridi-æneis; tarsis nigris. 


Long. 4 1/2-5 mill.; lat. 2 mill. 


Espagne : Escorial (mus. Chevrolat, Javet, de Bonvouloir), sierra Gua- 
darrama, La Granja (mus. vom Bruck). — Portugal (Lacordaire). 


Je ne l’ai pas vue de cette dernière contrée. 


(144) Clytrides d'Europe, etc. 339 


7. G. GRATIOSA Lucas, Rev. z00l., A, 1845, p. 124 (sub Smaragdina). — 
Lacord., Monog., p. 293. 


Smaragdina gratiosa Dej., Cat., éd. 3, p. 444. 


Elongatula, cylindrica, parum convexa, supra læte viridi-metallica, 
subtus viridi-ænea vix pubescens ; capite paululum elongato, vertice con- 
vexo , obsolete punctulato; fronte impressa, eroso-punctata ; epistomate 
triangulariter emarginato ; antennis flavo-testaceis, apice summo paulum 
infuscatis ; prothorace subcylindrico , sparsim punctato, angulis posticis 
obtusis evidenter autem distinctis ; elytris creberrime punctatis, singulo 
macula orbiculari læte aurantiaca apice ornatis ; femoribus, tibiis, tar- 
sisque flavo-testaceis, his interdum paulum infuscatis. 


d. Capite majore; mandibulis prominulis modice arcuatis. 


Q. Capite minore; mandibulis_ brevioribus ; abdominis foveola satis 
rRagna. 


Long, 3 4/2-4 mill.; lat. 4 1/2-1 3/4 mill. 


Algérie : Oran, Tanger (mus. Lucas, Reiche, Fairmaire, vom Bruck).— 
? Espagne (mus. vom Bruck). 


Cette espèce ressemble beaucoup au G. amabilis, dont elle a les cou- 
leurs; mais, outre qu'elle est plus étroite et plus grêle, elle est bien 
reconnaissable à la différence qui existe entre les deux sexes, à la forme 
et à la ponctuation du prothorax, et à la couleur jaune clair de ses pattes. 


33h ÉD. LEFÈVRE. (449) 


Division IL. — Prothorax d’un beau verl métallique. Élytres testacées en 
partie, ou d’un fauve rougeâtre avec ou sans taches bleues ou vertes. 


%  Élytres entourées, sauf à la base, d’une bordure plus ou moins large 
d’un jaune testacé. 


8. G. DorsALIS (1) Oliv., Entom., VI [1808] (sub Clytra). 


Clytra limbata Stév., Mém. des Nat. de Moscou, IT, p. 157, tab. X, fig. 1. 
— Schôünherr, Synon. Ins., IT, 353, 66. — Charp., Hor. Ent., 
p. 235, tab. VII, fig. 8. — Walil, Isis, 472 (1838). 


Smaragdina limbata Küster, Käf. Eur., VII, 100. — Dej., Cat., édit. 3, 
p. 44h. 


Gynandrophtalma limbata Lacord., Monog., p. 294. — Jacq. Duv., Gen. 
Coléopt. Eur., IV, tab. 62, fig. 296. 


(BL Mig 15e) 


Elongatula, parum convexa, postice latior, læte viridi-metallica vel 
cyanea, interdum cupreo-micans, sublus parce pubescens ; capite punctato- 
rugoso, inter oculos transversim depresso, vertice punctulato; epistomate 
plano, triangulariter emarginato ; mandibulis brevissimis, apice nigris ; 
antennis nigris, articulis 2-4 rubro-lestaceis, 1° viridi-aurato; prothorace 
crebre fortiter punctalo; scutello ruguloso, apice truncato ; elytris creber- 
rime punctato-rugosis, margine plus minusve late flavo-testaceo trregula- 


(1) Le rétablissement du nom d’Olivier, de beaucoup antérieur à celui de Stéven, 
oblige à changer celui de dorsalis donné par Dejean (Cat., éd. 3, p. 441) à une 
autre espèce originaire de l'Afrique australe, et que dès lors je propose d’appeler 
plagiata. 


L] 


(143) Clytrides d'Europe, eto. 335 


riter (basi excepta) circumdatis ; pedibus omnino obscure viridibus vel 
cyanets. 


Long. 5 1/9-6 mill.: lat. 9 1/2-3 mill. 


Caucase, Roumélie (mus. Chevrolat) : Hongrie, Constantinople (mus. 
Reiche); Grèce (mus. de Bonvouloir), Salonique, mont Parnès (mus. vom 
Bruck); Syrie : Saïda (mus. Chevrolat), Smyrne, Jérusalem (mus. P. de la 
Brulerie) ; île de Scio (Olivier, loc. cit., sous les fleurs de l’Yeuse); Boz- 
Dagh, sur les chênes (Fairm., Ann. Soc. ent. France, 1866, p. 280). 


La partie colorée des élytres varie beaucoup : quelquefois la bande tes- 
tacée marginale s’élargit au point de former presque la couleur générale 
de l’organe ; il ne reste plus alors de la couleur verte primitive qu’une 
tache plus ou moins grande qui se réduit parfois, mais rarement, à une 
bande suturale assez étroite. Les individus ainsi colorés ressemblent 
beaucoup à l'espèce suivante (scutellaris), mais la ponctuation du prothorax 
et des élytres, la structure de l’écusson, la couleur des antennes et celle 
des pattes ne permettent pas de confondre les deux espèces. 


9. G. SCUTELLARIS. 
(PL. 4, fig. 2.) 


Elongatula, subparallela, parum convexa, læte viridi-metallica, subtus 
parce pubescens; capite parum convexo, punctato-rugoso, inter oculos 
sat fortiter transversim impresso, vertice obsolete punctulato ; epistomate 
declivi, arcuatim emarginato; mandibulis prominulis, apice rubescen- 
tibus ; antennis nigris, articulis 1-L rubro-testaceis ; prothorace sparsim 
obsolete punctuluto; scutello fere levi, apice acuto; elytris fere omnino 
flavo-testaceis, ibique creberrime sed tenuiter punctulatis, disco solum 
stricte viridibus punctatoque rugosis ; femoribus metallico-viridibus, tibiis 
tarsisque flavo-testaceis, his magis minusve infuscatis. 


Long. 4 1/2-5 1/2 mill.; lat. 2 4/2-8 mill. 


Syrie (mus. Chevrolat et de Bonvouloir), FHIERASE (mus. Crotch), Jéru- 
salem (mus. Reiche et Ch. Brisout). 


336 ÉD. LEFÈVRE. (44) 


Espèce bien distincte du dorsalis, avec lequel je l'ai trouvée confondue 
dans quelques collections ; je lui ai conservé le nom sous lequel elle était 
inscrite dans les cartons de M. Reiche. | 


Le dessin des élytres varie peu, du moins dans les quelques exemplaires 
que j'ai vus. Il en existe cependant dans la collection de M. Crotch un 
individu chez lequel la tache colorée dorsale des élytres est très-élargie 
en arrière. 


# % Élytres d’un fauve rougeâtre, avec ou sans taches bleues ou vertes. 


10. G. MENETRIESI Falderm., Faun. transe., p. 378, tab. XIV, fig. 8 
(sub Smaragdina). — Lacord., Monog., p. 295. 


Clytra Menetriesi Falderm. in Ménétr., Cat. rais., p. 256. 
Smaragdina Menetriesi Dej., Cat., édit. 3, p. 444. 


(PI. 4, fig. 5.) 


Elongatula, cylindrica, læte viridis aut cyanea, nitida, subtus paululum 
griseo-villosa ; capite valde retracto, rotundato, subtilissime pubescente, 
punctis majoribus ubique æqualiter dense adsperso; fronte plana vel 
tenuiter impressa; epistomate triangulariter emarginato; antennis testa- 
ceis, apice paulum infuscatis, articulo primo superne maculato ; protho- 
race valde convexo, undique confertim punctato; elytris flavo-rufescen- 
tibus, grosse profundeque sat dense punctatis, singülo puncto humerali 
minuto nigro maculaque pone medium magna subquadrata læte viridi aut 
cyanea, ornatis ; femoribus viridi-æneis, lucidis ; tibiis, tarsisque testa- 
ceis ; unguiculis nigris. 


Long. 4-4 3/4 mill.; lat, 2-2 1/2 mill. 


Variat elytrorum maculis deficientibus. 


Caucase, Mésopotamie (mus. Reiche) ; plaines du Kour, sur les Tamarix 
(ex. spec. typ.de Ménétriès in mus. Chevrolat); Turquie (mus. H. de Bon- 
vouloir); Bagdad (mus. Desbrochers des Loges et vom Bruck). 


(145) Clytrides d'Europe, etc. 337 


Cette jolie espèce varie beaucoup quant au dessin des élytres. Le point 
huméral n’est à peu près constant que chez les femelles et manque le plus 
souvent chez les mâles. Lorsque la tache postérieure est à l’état normal, 
elle est un peu allongée, tronquée obliquement aux deux bouts, et se 
trouve placée à peu près à égale distance de la base et de l'extrémité de 
l'élytre ; mais souvent elle est réduite de moitié et située alors un peu 
sous le milieu de l’organe. Plus rarement les taches disparaissent complé- 
tement: dans ce cas la couleur des élytres est d’une nuance plus claire, 
la forme générale un peu plus allongée et plus parallèle, et, par suite, le 
faciès un peu différent du type. 


Cette dernière variété est inscrite dans quelques collections sous le nom 
de Clytra Ægyptiaca (Motsch.). 


MM. Reiche et Desbrochers des Loges m'ont communiqué chacun un 
exemplaire mâle étiqueté Clytra venusta (Lacord.). J’ignore complétement 
où Lacordaire a pu décrire cette espèce, mais malgré la taille un tant soit 
peu plus petite, la couleur plus foncée des élytres et la petitesse relative 
des taches, je n’hésite pas à la rapporter ici, car je n’y vois rien qui 
dépasse les limites des nombreuses variations que subit l’espèce. 


Le Clytra venusta, inséré dans la 3° édition du Catalogue de M. de 
Marseul, ne serait-il qu’un nom de collection ? , 


DivisiON III. — Prothorax d’un jaune fauve clair, avec une tache 
discoïidale noïre. 


%  Élytres sans tache apicale fauve. 


41. G. xANTHASPIS Germ., Ins., Sp. nov., p. 547 (sub Clytra)., — Lacord., 
Monos., p. 306. 


* Clytra collaris Schneïd., Magaz., p. 613. 
Cyaniris collaris Dej., Cat., éd. 3, p. 444. 


Oblongo-elongata, subcylindrica, saturate viridi-ænea vel cyanea, subtus 
tenuiler griseo-villosa; capite sat fortiter rugoso, inter oculos impresso ; 
(1872) 22 


338 ÉD. LEFÈVRE. (146) 


antennis brunneis, articulis 1-4 fulvis, prothoracis basin superantibus ; 
prothorace lateribus late luteo-flavo, disco sparsim punctulato, nitide 
nigro-cæruleo, basi bisinuato, angulis posticis valde rotundato; elytris 
saturate cyaneis, nitidulis, confertim profundeque punctatis, ante apicem 
versus suturam subsulcatis ; pedibus sat elongatis, l'utee-flavis ; femoribus 
basi magis minusve viridi-æneis. 


Long. 4 1/2-6 mill.; lat. 2 1/2-3 mill. 


Europe centrale : Autriche (mus. Javetet de Bonvouloir) ; Bohême (mus. 
Chevrolat).—Styrie, Volhynie et environs de Constantinople (Lacordaire). 


Bien reconnaissable aux lignes élevées longitudinales que présentent les 
élytres vers leur extrémité près de la suture et qui les font paraître comme 
sillonnées. 

La couleur vert-bronze, qui envahit la base des cuisses, s’observe indis- 
tinctement soit à toutes les pattes à la fois, soit à l’une ou à l’autre de 


leurs paires. 


42. G. AURITA Linné, Syst. Nat., p. 596 (sub Chrysomela). — Lacord., 
Monog., p. 308. 


Cryptocephalus auritus Fabr., Syst. ent., p. 107. — Linné, Syst. Nat., 
éd. Gmelin, IV, p. 1702. — Panzer, Faun. Germ., XXV, 20. — 


Rossi, Faun. Etrusc., I, p. 93, 236. 

Clytra aurita Fabr., Suppl. Ent. syst., p. 113 — Olivier, Entom., VI, 
p. 868, 46, pl. 2, fig. 32. — Schneid., Magaz., p. 193, 14. — 
Schônh., Synon. Ins., III, p. 349, 41. 


Cyaniris aurita Dej., Cat., éd. 3, p. 444. — Sturm, Cat., p. 304 (18/43). 
— Küster, Käf. Eur., III, 83. 


Clytra bicolor Grimmer, Steiermarks Coleopt., p. 46. 


Oblongo-elongata, subparallela, atro-cærulea vel nigra, nitida, subtus 
tenuissime albido pubescens ; capite plano, ruguloso, inter oculos depresso 
atque angulatim obsolete sulcato ; ore brunneo ; antennis brunneis, arli- 
culis 1-8 fulvis; prothorace lateribus late luteo-flavo, disco nitide atro- 


(147) Clytrides d'Europe, etc. 339 


cæruleo', levi, basi tenuiter ruguloso, supra transversim sulcato, modice 
convexo, angulis posticis rotundato ; elytris confertim atque partim regu- 
lariter punctatis, apice summo levibus; pedibus luteo-flavis; femoribus 
magis minusve nigricantibus. 


d. Minor; pedibus modice validis. 


?. Major ; pedibus gracilioribus ; abdominis foveola oblonga maximeque 
profunda. 


Long. 4 1/2-6 1/2 mill.; lat. 2 4/3-3 1/2 mill. 


Cette espèce est répandue dans toute l’Europe centrale. Elle est com- 
mune en France et il n’est pas rare de la prendre aux environs de Paris 
(notamment à Bondy) en mai et juin, en battant les bouleaux, les noise- 
tiers et les saules. 


Les individus provenant d’Autriche et de Hongrie sont généralement 
d’une taille supérieure à ceux de France. 


Parmi les nombreux exemplaires qui me sont passés sous les yeux, je 
nai rien vu qui se rapprochât de la variété remarquable mentionnée par 
Lacordaire et que cet auteur caractérise ainsi : 


« C’est une femelle de petite taille, recueillie en Styrie par M. Dejean, 
« un tant soit peu plus courte et moins parallèle que de coutume; sa tête 
« n'offre aucune trace du sillon anguleux signalé plus haut ; les parties 
« de la bouche, sauf les mandibules, sont d’un jaune fauve; son protho- 
« rax est plus court et la tache discoïdale noire est parsemée de très- 
« petits points, visibles seulement à la loupe: ses élytres sont d’un violet 
« foncé et leurs points enfoncés sont rapprochés au point d’être contigus 
« et de les rendre uniformément rugueuses, sans aucune trace de dispo- 
« sition linéaire, » 


Comme on le voit, cette variété s'éloigne notablement du type, et si la 
constance des caractères énoncés ci-dessus était dûment constatée par 
l’examen d’un certain nombre d'exemplaires, on serait peut-être en droil 
de la considérer comme une espèce distincte, à laquelle on pourrait don- 
ner le nom de dissimilis. 

Ne serait-ce pas cette variété que Küster (Käf. Europ., V, 99) a décrite 
sous le nom de fhoracica? 


340 ÉD. LEFÈVRE. (148) 


13. G. AFFINIS Rossi, Faun. Etrusc., éd. Helwig, p. 97 (sub Cryptoce- 
phalus) [1795]. — Lacord., Monog., p. 303. 


Chrysomela collaris Schrank, Enum. Ins. Austr., p. 176, 41. 


Chrysomela musciformis Schrank, in Fuessly’s New Mag. Entom., I, 2, 
p. 152. 


Clytra musciformis Schneid., New Mag. Entom., I, 2, p. 194, et L, 5, 
-p. 612. 


Cryptocephalus affinis Panzer, Faun. Ins. Germ., OUR p. 21. 
Clytra affinis Ulig., in Schneid., New Mag. Entom., p. 614, 17. 
Cyaniris affinis Dej., Cat., éd. 3, p. 44h. 


Oblongo-parallela, modice convexæa, subtus nigro-cærulea leviterque 
. pubescens ; capite plano, ruguloso, inter oculos vix impresso; ore, mandi- 
bulis, antennisque luteo-flavis, his summo paululum infuscatis, prothoracis 
basin haud atlingentibus ; prothorace lateribus late luteo-flavo, disco 
nigro, obsolete punctulato, basi recte truncato, angulis posticis valde 
rotundato; elytris cyaneis, interdum virescentibus, confertim punctatis, 
apice summo levibus ; pedibus tarsisque omnino luteo-flavis. 


d. Brevior ; pedibus modice validis. 


©. Paulo longior latiorque ; pedibus gracilioribus : abdominis foveola 
maxime profunda. 


Long. 2 1/2-4 mill.; lat. 4 1/2-2 mill. 


Cette espèce est répandue dans toute l’Europe jusqu’en Finlande; j’en 
ai vu des exemplaires provenant d'Algérie. Je l'ai prise plusieurs fois aux 
environs de Paris et notamment près de Chartres, en battant, au mois de 
mai, les jeunes pousses des chênes. 


Les pattes sont d’une couleur jaune-fauve clair uniforme; les cuisses 
seules, principalement les postérieures, présentent quelquefois une légère 
teinte fuligineuse à leur base. 


(149) Clytrides d'Europe, etc. 344 


44. G. MANICATA. 


G. affinis, var. A, Lacord., Monog., p. 304. 


Oblongo-parallela, modice convexa, subtus nigro-cærulea leviterque 
pubescens ; capite convexiusculo, ruguloso, inter oculos late evidenterque 
impresso ; ore nigro-cyaneo ; mandibulis nigris, apice rufescentibus : anten- 
nis brunneis, articulis 1-4 luteo-flavis, prothoracis basin paululum supe- 
ranlibus; prothorace lateribus late luteo-flavo, disco nigro, undique spar- 
sim punctato, basi evidenter lobato, angulis posticis valde rotundato:; 
elytris cyaneo-virescentibus, undique confertim punctatis ; pedibus anticis 
luteo-flavis, dorso interdum nigricantibus ; femoribus ejusdem paris basi, 
quatuorque pedibus posticis omnino, nigro-cyanets. 


d. Gapite majore ; mandibulis prominulis, valde arcuatis. : 


Q. Capite minore; mandibulis brevissimis. 


Long. 4-4 4/2 mill.; lat. 2 4/2 mill. 


Espagne : Galice (mus. Reiche et P. de la Brulerie), Castille (mus. Bel- 
lier de la Chavignerie). 


Espèce voisine de l’affinis, mais bien différente pour plusieurs carac- 
tères dont les plus apparents sont : l'impression large et bien marquée 
de son front, la ponctuation plus forte et plus abondante du prothorax, la 
couleur noir-bleuâtre des parties de la bouche et des pattes postérieures. 


Une femelle de cette espèce, recueillie en Espagne par M. Ghiliani, avait 
été communiquée à Lacordaire par M. Reiche, sous le nom de Chilotoma 
manicata et considérée par le savant monographe des Phytophages comme 
une simple variété du G. affinis. Depuis cette époque, un certain nombre 
d'exemplaires mâles et femelles, identiques à la femelle type conservée 
dans la collection de M. Reiche, ont été rapportés d’Espagne, et j'ai pu 
me convaincre, par leur examen, de la constance des caractères Lirés de 
la ponctuation du prothorax, de la couleur des parties de la bouche et de 


342 ÉD. LEFÈVRE. (150) 


celle des pattes postérieures. Je n’ai pas hésité dès lors à rétablir l'espèce, 
à laquelle je me suis fait un devoir de conserver le nom qui lui avait été 
simposé autrefois par M. Reïche. 


15. G. JUDAÏCA. 


Oblongo-parallela, cyaneo-viridescens, supra paululum depressa, subtus 
modice argenteo-sericea; capite plano, punctato, pilis argenteis obsito, 
inter oculos leviter impresso ibique ruguloso ; epistomate modice arcua- 
Lim emarginato; ore, labro, antennisque nigris, his prothoracis basin 
haud æquantibus, articulis 1-5 omnino luteo-flavis ; prothorace lateribus 
late luteo-flavo, basi recte truncato, angulis posticis rotundato, fere levi, 
disco cæruleo-viridi fortius satisque confertim evidenter punctulato , scu- 
lello levissimo, apice acuto ; elytris cyaneo-viridescentibus, confertim sat 
fortiter punctatis, apicem versus propeque suturam subsulcatis ; pedibus 
tarsisque omnino luteo-flavis, unguiculis brunneis, femoribus duobus pos- 
ticis interdum basi magis minusve nigro-viridibus. 


\ 


d. Oculis satis prominentibus ; mandibulis validis, sat fortiter por- 
rectis, forcipatis, acutis, intus dentatis, basi nigris, apice rufescentibus. 


Long. 4 1/2-5 mill.; lat. 4 3/4-2 mill. 


©. Paulo brevior ; oculis, mandibulisque brevioribus ; femoribus duobus 
posticis magis basi infuscatis ; abdominis foveola oblonga, satisque pro- 
funde excavata. 


Long. 4 mill.; lat. 4 3/4 mill. 


Syrie (mus. P. de la Brulerie). 


Cette espèce se rapproche du manicata ; mais elle en est bien distincte 
par ses mandibules plus fortes, plus allongées et dentées à leur côté 
nterne ; par la pubescence argentée qui recouvre la tête et le dessous du 
corps: par la couleur de la bouche et des pattes; enfin par les vestiges 
de une ou deux stries courtes, mais bien distinctes, qui existent à l’extré- 
mité des élytres. 


(151) Clytrides d'Europe, etc. 343 


% 3% Élytres ornées d’une tache apicale fauve. 


*® 


16. G. cozzaris Fabr., Syst. Entom., I, p. 443 (sub Cryptocephalus). 
— Lacord., Monog., p. 305. 


Cryptocephalus collaris Linné, Syst. Nat., éd. Gmelin, IV, p. 4706. 


Clytra collaris Gebler, in Ledebour’s Reise, IL, p. 198. 
Cyaniris lateralis Dej., Cat., éd. 3, p. 44. 


(PI. 4, fig. 4.) 


Oblongo-cylindrica, parallela, supra nonnthil depressa, ritidula, subtus 
nigro-cærulea, tenuiter pubescens; capite plano, ruguloso, viridi-cyaneo ; 
labro, palpis, antennarumque basi fulvo-tlestaceis ; prothorace lateribus 
late rufo, disco saturate cyaneo, undique sparsim punctato, basi tenuiter 
lobato, angulis posticis valde rotundato; elytris læte cyaneis, evidenter 
crebre punctatis, macula communi orbiculart flavo-testacea apice summo 
ornatis ; pedibus fulvis, dorso nigris. 


d. Nonnihil elongatus; capite majore, inter oculos arcuatim sulcato : 
pedibus anticis elongatis. 


©. Brevior, subcylindrica; capite minore, inter oculos subsulcato; pedi- 
bus gracilioribus ; abdominis foveola rotundata, modiceque excavata. 


Long. 4-5 mill.; lat. 2-2 1/3 mill. 


Daourie, Sibérie (mus. Chevrolat et Reiche). 


M. Chevrolat possède dans sa collection un exemplaire-type de Lacor- 
daire. 

La tache apicale des élytres remonte quelquefois le long du bord externe 
jusque près de l'épaule et forme alors une mince bordure fauve ; les tarses 
et la base des cuisses postérieures sont sujets à être envahis par une 
légère teinte fuligineuse. 


34 ÉD. LEFÈVRE. : (452) 


Division IV. — Prothoraæ entivrement d’un rouge pâle ou d’un fauve 


jaune clair, sans tache discoïdale. 


% Élytres d’un beau bleu, marginées de rouge pâle le long de la suture 


et du bord externe, avec une grande tache apicale de même couleur. 


47. G. RarrrAyi Desbrochers des Loges, in Abeille 4870, p. 130 (sub 
Cheilotoma). 


d'. Invisus. 


©. Oblongo-cylindrica, elongatula , subtus nigro-cærulea, tenuiterque 
albido-pubescens ; capite viridi-cyaneo, inter oculos sat fortiter depresso 
ibique ruguloëo, vertice levi, convexiusculo, atque longitudinaliter obsolete 
sulcato ; epistomate declivi, leviter arcuatim emarginato; labro, mandi- 
bulis antennisque nigro-violaceis, his prothoracis basin paulo superantibus, 
articulo tertio basali ferrugineo ; prothorace læte ferrugineo, levi, non- 
nullis tantum punctis minutis basi adsperso, lateribus utrinque transver- 
sim biimpresso, basi breviter lobalo, angulis posticis valde rotundatis ; 
scutello triangulare, crebre sed minute punctulato, longitudinaliter carina 
Levi instruclo, apiceque acuto: elytris cæruleo-nitidis, disperse punctulatis, 
subtiliterque alutaceis, sutura, margine laterali tenui, apiceque læte ferru- 
gineis:; pedibus cyaneo-nigris, subæqualibus. 


Long. 4 mill.; lat. 2 4/2 mill. 
_ Corse (mus. Desbrochers des Loges). 


J'ai eu le type sous les yeux, mais je n’ai pu comprendre ce qui avait 
pu engager l’auteur à le placer dans le genre Chilotoma. 


(453) Clytrides d'Europe, etc. __. 345 


_% % Élytres d'un bleu virescent ou d’un vert bronzé clair uniforme. 


48. G. FLAVICOLLIS Charp., Horæ entom., p. 236 (sub Clytra). — 
Lacord., Monog., p. 302. 


Cyaniris flavicollis Dej., Cat., éd. 3, p. 444. —Küster, Käf. Eur., XV, 98. 


Oblonga, minus convexa, corpore subtus capiteque supra nigro-cærulea 
vel ænea, vix pubescens; capite rugoso, inter oculos vix impresso; ore par- 
tim fulvo ; antennis flavo-lestaceis, summo paulum infuscalis; prothorace 

luteo-flavo, subnitido, basi fere recte truncato, disco obsolete punctulato, 

basi bisinualo, angulis posticis valde rotundato; scutello intra basin im- 
presso, dein incurvato, levissimo, apice acuto; elytris saturate viridi- 
cyaneis, nitidis, confertim punctatis ; pedibus omnino luteo-flavis. 


Long. 4-4 4/2 mill.; lat. 2-2 1/3 mill. 


France : Environs de Paris (mus. Chevrolat, Javet, Reiche), Dijon (mus. 
Javet), Pyrénées-Orientales (mus. vom Bruck), Alpes (mus. Reiche); 
Piémont (mus. Javet); Hongrie, Prusse-Rhénane (mus. vom Bruck); Algérie 
(mus. de Bonvouloir), etc. — Bannat, Silésie, Finlande (Lacordaire). 


Cette espèce a les plus intimes rapports avec l’affinis, dont elle a 
exactement la forme, mais dont elle s'éloigne par la taille toujours plus 
forte et surtout par le prothorax entièrement d’un jaune clair assez bril- 
lant, sans tache discoïdale noire. 


Var. 8. — Æneo-viridis; femoribus quatuor posticis concoloribus ; tibis, 
tarsis, pedibusque anticis omnino flavo-luteis ; antennis nigricantibus, 
basi fulvis. E 


Clytra diversipes Letzner, Entom. arbeit. d. Schlessische Gesellsch., À, 
1839, p. 8. 


Je n’ai vu que deux exemplaires de cette variété, l’un dans la collec- 


316 ÉD. LEFÈVRE. (454) 


tion de M. Chevrolat, l’autre dans celle de M. Allard; tous deux pro- 
viennent de Silésie. Lacordaire l’a mentionnée. 


M. vom Bruck m'écrit qu’elle a été également trouvée au mont Parnès, 
en Grèce, par M. Raymond. 


19. G.” GRÆCA. 


&. Invisus. 


2 Oblongo-parallela, subtus nigro-viridis, vix pubescens ; capîte fere 
guadrato, punctato, inter oculos sat fortiter impresso ibique ruguloso ; 
episitomate late arcuatim emarginato ; ore, labro antennisque nigris, his 
prothoracis basin fere æquantibus, articulis 1-4 rubro-flavis ; prothorace 
rubro-flavo, sæpius magis minusve infuscato, lateribus angulisque posticis 
rotundato, undique sparsim punctulato, basi leviter bisinuato ibique mar- 
ginato ;' scutello nigro, levissimo, intra basin impresso, dein incurvato, 
apice obtuso ; elytris cyaneo-viridibus, lateribus leviter sinuatis, confertim 
undique punctatis, apice summo fere levibus ; pedibus rubro-flavis ; femo- 
ribus quatuor posticis magis minusve basi cyaneo-viridibus ; abdominis 
foveola late satisque profunde excavata. 


Long. 5-5 4/2 mill.; lat. 2 mill. 


Grèce : au mont Parnès (mus. vom Bruck). 


Cette espèce se rapproche de la variété diversipes Au flavicollis, maïs, 
outre sa taille plus forte, elle s’en éloigne par sa fossette frontale bien 
marquée, qui doit certainement être plus prononcée chez les mâles, et 
par la ponctuation beaucoup plus forte et plus abondante de son pro- 
thorax. 


Je n’en ai vu que deux femelles, que je dois à l’obligeance de M. vom 
Bruck et qui ont été trouvées en Grèce par M. Raymond. 


20. G. FERULÆ Géné, Ins. Sard., fasc. 2, p. 42, tab. IL, fig. 19 (sub Sma- 
ragdina). — Lacord., Monog., p. 296. — Küster, Käf. Eur., XV, 99. 


Oblongo-elongata, parallela, viridi-ænea, nitida, subtus sat dense 


(155) Clytrides d'Europe, etc. 347 


argenteo-villosa; capite ruguloso, leviter pubescente ; ore flavo; antennis 
brunneis, articulis 1-4 vel 1-5 luteo-flavis ; prothorace luteo, subcylindrico, 
levi, huc illuc impresso, angulis posticis rotundato; elytris subplanis, 
viridi-æneis, punctato-rugosis ; pedibus omnino luteo-flavis. 


d. Capite majore; mandibulis prominulis, forcipatis ; tarsis anticis 
paulum elongatrs. 


@. Capite minore; mandibulis brevioribus ; abdominis foveola oblonga 
satisque profunda. 


Long. 3-5 mill.; lat. 4 4/2-2 1/2 mill. 


Espèce commune en Sardaigne et en Corse, où elle se rencontre sur les 
feuilles des Ombellifères et principalement sur le Ferula nodiflora (Linné) 
[Ferula communis D. C.]. 


L'extrémité des élytres présente quelques traces de deux ou trois lignes 
élevées, courtes et calleuses. 


21. G. NIGRITARSIS Lacord., Monog., p. 299. 
Cyaniris virens et fuscitarsis Dej., Cat., éd. 3, p. 444. 


Oblonga, saturate cyanea, interdum subænea, subtus vix pubescens ; capite 
plano, saturate viridi-æneo, rugoso, inter oculos magis minusve profunde 
impresso; antennis nigris, articulis 1-3 vel 1-h luteis ; prothorace luteo- 
flavo, subnitido, cylindrico, sparsim punctulato, angulis posticis rotun- 
dato; elytris plantusculis, cyaneis, interdum virescentibus, confertim sat- 
que profunde punctatis; pedibus luteo-flavis ; femoribus posticis basi 
viridi-æneis ; tarsis nigris, vel fuscis vel piceis. 


Long. 2 4/2-5 mill.; lat. 1 1/2-3 mill. 


J'en ai vu un assez grand nombre d’exemplaires provenant des envi- 
rons de Paris, du midi de la France et de diverses contrées de l’Espagne, 
jusqu’en Andalousie. 


Vit sur l’aubépine (M. Bellier de la Chavignerie). 


348 ÉD. LEFÈVRE. (156) 


Cette espèce varie beaucoup sous le rapport de la taille ; aussi les plus 
grands exemplaires paraissent-ils un peu plus allongés, et ont un faciès 
‘assez différent; mais on trouve tous les passages intermédiaires. . 


99, G. RUFIMANA Dej., Cat., éd. 3, p. 44h (sub Cyaniris). — Lacord., 
Monog., p. 299. | 


Oblonga, saturate æneo-viridis, nitida, subtus vix pubescens; capite 
ruguloso, inter oculos subimpresso; antennts nigris, articulis 1-4 luteis ; 
prothorace luteo-flavo, cylindrico, levi, angulis posticis rotundalo; elytris 
cyaneis interdum virescentibus, punctato-rugosis ; pedibus anticis luteo- 

flavis, dorso nigricantibus. | ANS 


Long. 3 4/2-4 1/2 mill.; lat. 1 3/4-2 mill. 


Algérie : Oran, Tanger (mus. Fairmaire et Reiche). 


Cette espèce se rapproche du G. nigritarsis, mais outre qu’elle est plus 
petite et plus grêle, elle s’en distingue par la couleur de ses pattes, dont 
les quatre postérieures sont de la couleur du corps, et les antérieures, 
seules, d’un jaune fauve avec la tranche dorsale noire. 


23. G. THORACICA Lacord., Monog., p. 299. 


Elongatula, oblongo-parallela, parum convexa, subtus saturate cyanea 
pilisque argenteis sat dense vestila; capite minore, ruguloso, villosulo, 
inter oculos vage impresso; ore brunneo; antennis brunneis, bast rufescen- 
tibus ; prothorace cylindrico, luteo-flavo, sparsim punctulato, nitido, basi 
fere recte truncato, angulis posticis haud elevatis rotundato; elytris cya- 
neis, confertim punctatis ; pedibus brevioribus, sat validis, femoribus qua- 
tuor posticis basi viridi-cyaneis, tibiis tarsisque omnibus luteo-flavis, 
interdum tamen paulum infuscatrs. 


Long. 4-4 4/3 mill,; lat. 4 3/4-2 mill. 


Portugal. 


(157) Clytrides d'Europe, etc. 349 


Cette espèce ressemble aux plus petits exemplaires du nigritarsis, mais 
s’en distingue par la petitesse de la tête chez le mâle, et par la brièveté 
et la grosseur des pattes; ces derniers caractères la rapprochent un peu 
du salicina. 


2h. G. DJEBELLINA. 


(PI. 4, fig. 3.) 


. Minor, oblonga, parum convexa, viridi-cærulea vel ænescens; capite 
rugoso-punctato, inter oculos obsolete impresso; epistomate vix arcuatim 
emarginato ; ore flavo-testaceo ; antennis flavis, apice magis minusve infus- 
catis ; prothorace luteo-flavo, nitidulo, sparsim sat fortiter punctulato, 
basi fere recte truncato, ibique in medium valde transversim impresso, 
angulis posticis distinctis evidenterque elevatis, subacutis ; scutello plano, 
minutissime punctulato, apice subacuto; elytris nitidulis, sat fortiter 
ruguloso-punctatis ; pedibus luteo-flavis. 


Long. 3-3 4/4 mill.; lat. 4 4/2-1 3/4 mill. 
Syrie (mus. P. de la Brulerie) : Beyrouth (mus. Sédillot). 


Gette espèce, voisine du fhoracica, en est bien distincte par son pro- 
thorax couvert çà et là de points enfoncés plus nombreux et plus forts, 
et muni au milieu de sa base, entre les angles postérieurs, d’une forte 
impression transversale; ceux-ci sont très-distincis et un peu relevés; la 
ponctuation des élytres est également plus forte. 

Je dois communication de cette espèce à M. Piochard de la Brulerie, 
qui l’a capturée en Syrie, sur le Djebel-Gheïk, en battant des jeunes 
chênes. 

Depuis, j'en ai revu, dans la collection de M. Sédillot, un exemplaire 
provenant des environs de Beyrouth. 


25. G. sALICINA SCopoli, Ent. Carn., p. 65, 199 (sub Buprestis) [1763]. 
— Lacord., Monog., p. 300. 


Cryptocephalus cyaneus Fabr., Syst. ent., p. 109. 


350 ÉD. LEFÈVRE. (158) 


Cryptocephalus saphirinus Linné, Syst. Nat., éd. Gmélin, IV, p. 1705. 


Clytra cyanea Fabr., Supp. Ent. syst., p. 114, 29. — Oliv., Entom., VI, 
p. 869. — Latr., Hist. nal. des Ins., XI, p. 360, 13. 


Cyaniris cyanea Dej., Cat., éd. 3, p. 444. 


Brevis, oblongo-parallela, modice convexa, nigro-cærulea, interdum 
virescens, vix subtus pubescens ; capite saturate æneo, rugoso, inter oculos 
evidenter impresso ; antennis brunneis, articulis 1-3 vel 1-l fulvis; pro- 
thorace luteo-flavo, levi, subnitido, angulis posticis valde rotundato ; ely- 
tris nigro-cyaneis aut virescentibus, interdum sed raro saturate violaceis, 
crebre punctatis ; pedibus luteo-flavis, femoribus nonnunquam basi magis : 
minusve æneo-viridibus. 


d. Oculis prominulis; pedibus parum elongatis, validis. 
®. Paulo latior; pedibus gracilioribus ; abdominis foveola maxima, 


oblonga, satisque profunda. 


Long. 4 4/2-6 1/2 mill.: lat. 2 1/2-3 1/4 mill. 


Espèce répandue dans la plus grande partie de l’Europe jusqu’en Sibérie ; 
elle est commune dans le centre de la France et se rencontre assez fré- 
quemment aux environs de Paris. 


% Je Ye Élytres fauves avec deux taches noires ou d’un bleu noirâtre 
sur chacune d'elles. 


26. G. COPTOCEPHALOIDES Lacord., Monog., p. 310. 


(PI. 4, fig:07.) 


Parum elongata, oblonga, nigra, subtus pube tenui albida vestita ; 
cäpite (pl. 4, fig. 9) convexiusculo, antice levissimo, nitido, inter oculos 
vage ruguloso ; antennis nigris, articulis 1-2 inferne rufescentibus, vix 
prothoracis basin æquantibus ; prothorace fulvo, nitido, levi, bhsi lobato, 
ibique evidenter marginato, angulis posticis valde rotundato ; scutello 


(159) Clytrides d'Europe, etc. 351 


nigro, levissimo, apice acuto; elytris læte fulvis, crebre fortiter sublinea- 
timque punctatis, ante apicem juxta suturam subsulcatis, singulo maculis 
duabus nigro-cyaneis, magis minusve latis (una baseos transversa, altera 
pone medium valde obliqua) ornatis; pedibus brevioribus, omnino nigris ; 
tarsis gracilibus, cylindricis, nigris, 


d. Mandibulis prominulis, arcuatis, apice valde acutis, atque rufescen- 
tibus. 


Long. 4 1/3 mill. ; lat. 2 mil]. 


?. Paulo major et latior ; capite minore; mandibulis brevissimis; elytris 
magis evidenter punctatis. 


Long. 4 1/2 mill.; lat. 2 1/3 mill. 


Syrie (mus. Chevrolat et P. de la Brulerie); Mésopotamie (Lacordaire). 


Cette espèce ressemble au premier abord au Coptocephala scopolina, mais 
la forme de la tête chez les mâles la fait rentrer bien certainement dans 
le genre actuel. | 


27. G. BREVICORNIS 


(PL 4, fig. 3.) 


Elongatula, nigra, subtus pube tenui albida obsita ; capite convexiusculo, 
mitido, inter oculos arcuatim impresso, ruguloso, pube grisea tenuissime 
vestito, antice levissimo; vertice longitudinaliler sulcato; antennis nigris, 
prothoracis basin haud aitingentibus, articulis 1-8 basalibus fulvo-rufis, 
primo macula magna nigra superne notato; prothorace fulvo, nitido, levi, 
utrinque infra apicem obsolele transversim impresso, lateribus sat fortiter 
deflexo, basi evidenter lobato, angulis posticis valde rotundato; scutello 
triangulare, nigro, intra basin pilis griseis nonnullis obsito, dein levis- 
simo, nitido, apiceque subacuto; elytris fulvis, obsolete sparsim punctu- 
latis, singulo maculis duabus nigris (una humerali, altera pone medium 
transversa, e punctis duobus coalitis conflata) ornatis ; pedibus nigris, gra- 
cilibus, elongatis. 


d, Capite paulo majore; mandibulis exsertis, arcuatis, ‘apice valde 


352 ÉD. LEFÈVRE. (160) 


acutis, ibique rufescentibus ; prothorace antice evidenter producto; pedibus 
anticis valde elongatis ; tibiis arcuatis; tarsis cylindricis. | 


Long. {4 1/2-5 mill.; lat. 2-2 1/3 mill. 


©. Capite, antennis mandibulisque brevioribus; prothorace haud antice 
producto; elytris fortius sublineatim punctulatis; pedibus subæqualibus ; 
abdominis foveola satis magna, oblonga, modiceque excavata. 


Long. 4 1/2 mill.; lat. 2 1/2 mill. 


Oran (mus. Chevrolat) ; Portugal (mus. P. de la Brulerie). 


Cette espèce, voisine de la précédente, s’en distingue par plusieurs 
caractères dont les plus saillants sont : la forme du prothorax, le dessin et 
la ponctuation des élytres, la longueur des pattes, etc. J’en ai trouvé un 
exemplaire mâle dans la collection de M. Chevrolat, sous le nom que j'ai 
conservé. M. P. de la Brulerie m'en a ensuite communiqué plusieurs indi- 
vidus capturés par lui sur la frontière hispano-portugaise. 


Nota. N'ayant pas vu, dans les collections qui m'ont été confiées, 
l'Ætheomorpha pumilio, que Lacordaire cite comme originaire de l’Égypte, 
je ne puis que reproduire ici la diagnose qu’en donne le savant mono- 


graphe des Phytophages : 


« ©. Breviter subcylindrica, flavo-testacea, subtus vix pubescens, an- 
« tennis validis, prothorace levi, elytris tenuiter punctato-striatis, singulo 


« punclo infra medium nigro. 


Long. 4 lin.; lat, 4 1/2 lin. 


Le genre Ætheomorpha ne diffère d’ailleurs des Gynandrophthalma que 
« par les antennes plus robustes, les élytres assez fortement lobées à la 
« base des épipleures et les tarses un peu plus courts. » 


(Lacord., Monog., p. 311.) 


(161) Clytrides d'Europe, etc. 358 


Genre 10°. Chilotoma. 


Chevr., in Dej., Cat., éd. 3, p. 444. — Lacord., Monog., p. 84. — Jacq. 
Duv., Gen. Coléopt. Eur., IV, p. 215. 


Étymologie : xenoc, lèvre: Tou#, coupure. 


- Sexes dissemblables. 


d. Corps court, massif, cylindrique, glabre en dessus, revêtu en des- 

sous d’une pubescence blanchâtre très-fine. | 
Tête (pl. 4, fig. 14, 15, 16) très-grosse, perpendiculaire, convexe, 

impressionnée sur le front, prolongée de chaque côté sous les yeux en une 
oreillette obtuse plus ou moins forte ; épistome entaillé par une profonde 
échancrure tantôt triangulaire, tantôt quadrangulaire ; mandibules 
robustes, plus ou moins saillantes, de forme variable; yeux petits, ova- 
laires; antennes (pl. 4, fig. 12) médiocres, à premier article allongé, en 
massue légèrement arquée, le deuxième obconique, le troisième de même 
forme mais plus petit, le quatrième et les suivants légèrement triangu- 
laires. | 

Prothorax court, cylindrique, plus ou moins fortement arrondi aux 
angles postérieurs, constamment d’un jaune fauve parlois rougeâtre, avec 
une grande tache discoïdale et orbiculaire d’un vert bleuâtre foncé. 

Écusson assez grand, en triangle aigu au sommet. 

Élytres faiblement sinuées sur les côtés, d’un bleu pur ou verdâtre. 

Hanches antérieures cylindrico-coniques, saillantes. 

Paites assez longues et assez robustes, les antérieures un peu plus allon- 
gées que les autres; cuisses. comprimées, assez fortes; jambes droites. 

Tarses (pl. 4, fig. 13) à premier article un peu plus large que les autres, 
de longueur variable, tantôt plus court, tantôt aussi long que les deux 
suivants pris ensemble, le troisième fendu jusqu’à sa base, le quatrième. 
allongé et fortement dégagé des lobes du précédent. 


9. Tête pareille à celle du mâle, mais plus petite et presque dépourvue 
d’oreillettes sous les yeux ; épistome très-faiblement échancré; mandibules 
el pattes plus courtes ; dernier article des tarses à peu près de la lon- 

(1872) : 23 


854 ÉD. LEFÈVRE. 


(162) 


sueur des deux suivants réunis; dernier segment de l’abdomen occupé 


par une fossette petite et plus ou moins profonde. 


Des trois espèces qui rentrent dans ce genre, l’une se trouve dans le 
centre et le midi de l’Europe, la seconde paraît spéciale à la Russie méri- 
dionale, et la troisième n’a encore été rencontrée jusqu'ici qu'en Espagne. 


La forme générale de ces insectes est celle des Coptocephala, maïs ils 
s’en distinguent par leur faciès plus robuste, leur tête autrement faite, la 
profonde échancrure de l’épistome chez les mâles, et leur système de colora- 
tion qui est le même que celui de certaines espèces de Gynandrophthalma 
du groupe de laffinis. Le premier article des tarses chez les mâles repro- 


duit exactement la forme de celui du Clytra valerianæ. 


TABLEAU DICHOTOMIQUE DES ESPÈCES. 


A, Épistome échancré en triangle ; parties de la bouche 
et base des mandibules entièrement noires. . . . 


— Épistome entamé par une profonde échancrure qua- 
drangulaire ; parties de la bouche, labre et man- 
dibules en entier d’un jaune fauve clair. : . . . 


9, Taille assez forte, supérieure à 6 millim.; élytres 
d’un vert bleuâtre clair et brillant; entaille de 
Vépistome visiblement arrondie dans son fond; 
prothorax ponctué seulement sur la tache discoi- 
dale ; tarses d’un vert bronzé. . ss ss ss: 

— Taille plus petite, inférieure à 6 millim.s élytres 
d'un bleu plus prononcé: entaille de l’épistome 
coupée carrément dans son fond ; prothorax fine- 
ment ponctué sur foute sa surface; farses noirs. 


Reyr. 


2 


erythosioma. 


musciformis. 
(Gucephala Auct.) 


(163) Ciytrides d'Europe, etc. 855 


% Epistome entamé par une profonde échancrure quadrangulaire ; 


parties de la bouche d’un jaune fauve clair. 


4. C. MuscIFORMIS Goeze, Entom. Beitr,, [, p. 319 [1777] (sub 
Chrysomela). 


« Le Mélolonthe Mouche » Geoffroy, Ins. Par, I, p. 497, 5 (1764). 
Chrysomela bucephala Schaller, Acta Halens., p. 276 bis (1783). 
Melolontha muscoides Fourcroy, Ent. paris., I, p. 72, 5 (1785). 
Cryptocephalus musciformis Linn., Syst. Nat., éd. Gmélin, IV, p. 17141, 83. 


Cryptocephalus bucephalus Fabr., Mant., I, p. 82, 41 (1787). — Ent. Syst, 
IL, p. 63, 64. — Linn., Syst, Nat., éd. Gmélin, IV, p. 4706, Ai. 


Clytra bucephala Fabr., Suppl. Ent, Syst., p. 414, 80. — Oliv., Entom. 
VI, p. 868, 47, pl. 2, fig. 38. 


Cheilotoma bucephala Dej., Cat., éd. 3, p. 44h. — Lacord., Monog. p. 345. 
— Jacq. Duval, Gen. Coléopt. Eur., IV, tab. 63, fig. 297. 


Subtus nigro-cærulea, pube albida tenui obsita, supra cyanca, interdum 
virescens, nilida ; capite (pl. 4, fig. 14) orbiculare, convexiusculo, antice 
sat fortiter punctato, in medio inter oculos transversim obsolete sulcato ; 
vertice levi ; ore luteo-flavo ; antennis prothoracis basin paulo superantibus, 
articulis quatuor vel quinque basalibus luteo-fluvis, reliquèis nigro-brunneis ; 
oculis rotundatis, prominulis; prothorace brevissimo, transverso, supra 
modice convexo ; Sparsim undique minutissime punctuluto, luteo-flavo, 
macula magna rotundata viridi-cærulea in medio disci insignito, late- 
ribus subrotundato , leviter reflexo-marginaio , ibique utrinque oblique 
impresso, basi late bisinualo; scutello triangulare, violaceo, levissimo, 
apice subacuto ; elytris concinne punctatis ; pedibus luleo-flavis, femoribus 
mMmagis minusve basi nigro-viridibus; tarsis nigris, 


d. Cylindricus ; capite valido, epistomate late profundeque quadratin 
emarginato, emarginatione intus recte truncata; mandibulis sat validis, 


856 ÉD. LEFÈVRE. (164) 


prominulis, luteo-flavis, apice nigricantibus, bast reclis, dein ante medium 
abrupte forcipalis ; pedibus anticis clongatis. 


Long. 4-5 1/2 mill.; lat. 2 1/2-8 1/4 mill. 


®. Oblongo-cylindrica ; cupite minore, epistomate vix emarginatos 
mandibulis brevissimis ; penses subæqualibus.: 


Long. 3 4/2-5 mill.: lat. 9-3 mill. 


Environs de Paris, sous les touffes de Rumex acetosella: France. méri- 
dionale; Autriche (mus. Javet); nord de Fltalie, Bavière (Lacordaire); 
Toscane, Cassel pus vom Bruck). : 


2. C. ERYTHOSTOMA Fald., Faun. Entom. Transc., IL, p. 376, tab. XIV, 
fig. 5, 6 et 7. — Dej., Cat:, éd. 3, p. san — Lacord., Monog., 
p. 321. 


Major, sublus obscure cyanco-viridis, pube grisea tenuissime obducta, 
supra viridi-cyanea, nitida; capite (pl. 4, fig. 15) suborbiculare, antice 
ruguloso-punciato ; vertice convexo, minutissime punctulato, longitudina- 
liter obsolete sulcato; fronte inæquali, deplanata, in: medio ‘inter ‘oculos 
linea arcuata satis impressa signata; .ore lutco-flavo; antennis prothoracis - 
basin vix attingentibus , articulis quatuor baseos luteo-flavis, reliquis 
obscure nigro-violaceis ; oculis subroltundatis, prominulis ; prothorace bre- 
vissèmo, transverso, longitudine triplo latiore, supra. modice convexo, in 
dorso tantum minuie punclulalo, luteo-flavo, macula, magna. rotundata 
dorsali viridi-cærulea insignito, laleribus obluse. rotundalo . et. leviter 
reflexo-marginato, basi late sed parum profunde bisinuato, ibique margine 
leviter reflexo et utrinque nonnthil. elevato ; scutello triangulare, violacro, 
nitido, postice paululum elevato; elytris ubique sat dense punctatis ; pedi- 
bus luteo-flavis, femoribus quatuor poslicis magis minusve basi nigro- 
violaceis : tibiis anticis extus leviter infuscatis; tarsis virescentibus. 


d. Cylindricus ; capite valido, epistomate late profundeque quadralim 
marginalo, emarginatione intus nonnikil arcuata; mandibulis validis, 


(165) Clytrides d'Europe, etc. 307 


prominulis, a basi valde arcuatis, luteo-flavis, apice infuscatis ; pedibus 
anticis elongatis. 


Long. 6-7 mill.; lat. 3 4/3-8 4/2 mill, 


$. Oblongo-cylindrica; capite minore; epistomate fere arcuatim parum- 
que profunde emarginato; mandibulis brevioribus; pedibus subæqualibus. 


Long. 5 3/4-6 1/2 mil: lat. 3-3 1/3 mill, 


Transylvanie (mus. Chevrolat) ; Russie méridionale : Sarepta (mus. Reiche, 
vom Bruck, Javet, H. de SH TE Orenburg (mus. Ballion), Caucase 
(Lacordaire). 


Quoique très-voisine de la précédente, cette espèce en est bien distincte 
par sa taille toujours plus forte, l’échancrure de l’épistome arrondie dans 
son fond, ses mandibules fortement arquées dès la base, son prothorax 
finement ponctué seulement sur la tache discoïdale, ses tibias noirâtres 
sur la face externe, enfin par la couleur de ses tarses qui sont consiam- 
ment d’un bronzé verdûtre. 


% %  Épistome échancré en triangle ; parties de la bouche noires. 


3, C. REYI Ch. Brisout de Barneville, Ann. Soc. ent. Fr., 1866, p. /22. 


Oblonga,. sublus obscure cyanco-virescens , pube albida obsolete vestita, 
supra cyaneo-nitida ; capite (pl. 4, fig. 46) suborbiculare, inter oculos sat 
fortiter arcuatim impresso, antice rugulis longiludinalibus adsperso, ver- 
tice convexiusculo, fere levi ; epistomate profunde triangulariter emargi- 
nato; labro, antennis, mandibulisque nigris, his apice r'ufescentibus, illis 
prothoracis basin vix superantibus, articulis quatuor basalibus rufis, 
primo macula nigra superne notalo; oculis elongatis, emarginaltis, poste- 
rius distincte contractis ; prothorace transverso , supra convexiusculo , 
sparsim undique sat fortiler punctalo, ferrugineo-testaceo, macula magna 
nigro-cærulea in medio disci ornato, infra apicem transversim impresse, 
lateribus modice rolundalo, levilerque rcflexo-marginato, basi breviler 


358 Êp, LEFÈVRE, (166) 


lobato: scutello triangulare, levissimo, apice nonnihil truncato; elytris 
cyaneis, subnitidis, creberrime fortiterque punctatis ; pedibus anticis 
maæima eæ parte luteo-flavis, posticis nigro-viridibus; tarsis nigris. 


&. Gracilior; capite maximo;: epistomate profunde emarginato ; mandi- 
bulis sat validis, eæsertiss pedibus intermedis magis mminusve luteo- 
flavis. | 

Long. 4-4 1/2 mill.; lai. 2 1/3-2 1/2 mill. 


©. Obesiors capite minore; epistomate minus profunde emarginato ; 
mandibulis brevissimis ; pedibus intermediis nigro-viridibus. 


Long. 4 4/2-5 mill.; lat. 2 4/2-2 3/4 mill. 
Espagne : Madrid, l’Escorial, La Granja, Reynosa; Plegnosa, Galice 
(mus. Ch. Brisout, H. de Bonvouloir, P. de la Brüûlerie, etc.). 
Se prend en battant les saules. 


J'ai vu le type que M. Ch. Brisout de Barneville a eu l’obligeance de 
me communiquer. 


Species invisa. 
C HÆMORRHOIDALIS. 


« Se trouve sur les plantes salines, non loin de la mer Caspienne. » 
(Stéven, Ménétr., Cat., 237, n° 4195.) 


Je n’ai aucune idée de ce que peut être cette espèce, dont il n'existe à 
ma connaissance aucune description. 


Ne esrait-ce pas le Coptocephala apicalis (Lacord.) ? 


(167) Clytrides d'Europe, etc. SAAB = 


Genre 11°, Coptocephala. 


Chevrolat in Dej., Cat, éd. 3, p. 443. — Lacord., Monog., p. 345. — 
Jacq. Duval, Gen. Gol. d’Eur,, IV, p. 216. 


Étymologie : xomrés, coupé 3 neparñ, tête. 


Sexes très-dissemblables. 


d. Corps médiocrement allongé, cylindrique, un peu déprimé, très-pa- 
rallèle ou légèrement atténué en arrière, glabre en dessus, à coloration 
variable, revêtu en dessous d’une pubescence een généralement peu 
dense, 

Tête (pl. 4, fig. 49, 20, 21) grande, perpendiculaire, suborbiculaire ou 
subquadrangulaire, aplatie, sans oreillette proprement dite au-dessous des 
yeux; épistome de structure variable; mandibules assez grandes, généra- 
lement peu robustes, arquées dès leur base et appliquées contre la 
bouche, celle de gauche souvent plus forte que celle de droite; labre de 
couleur variable, le plus souvent très-large et légèrement échancré en 
avant ;: yeux médiocres, oblongs, peu saillants, à peine échancrés; antennes 
(pl 4, fig. 22) peu robustes, de longueur variable, à premier article 
arqué, assez gros, les deuxième et troisième courts, turbinés, subégaux, 
le quatrième obconique de la longueur des deux précédents réunis, les 
suivants triangulaires faiblement transversaux. 

Prothorax cylindrique, droit sur les côtés en avant, plus ou moins forte- 
ment bilobé à la base, arrondi aux angles postérieurs, coupé carrément 
en avant ou évidemment avancé au milieu de son bord antérieur. 

Écusson généralement petit, en triangle plus ou moins aigu au sommet. 

Élytres faiblement sinuées sur les côtés, à coloration très-variable, 

Hanches antérieures cylindriques et saillantes, 

Pattes assez allongées, peu robustes ; les antérieures plus longues que 
les autres ; cuisses comprimées ; jambes légèrement arquées ; tarses (pl. 4, 
fig. 23) variables, ceux des pattes antérieures généralement plus longs 
que ceux des pattes postérieures; à premier article. de la longueur des 
deux suivants pris ensemble, le troisième médiocre, fendu jusqu’à sa 
base, le quatrième assez long, fortement dégagé des lobes du précédent. 


360: “OS ÉD. LEFÈVRE (168): 


Q. Oblongue-ovalaire; tête beauccup plus petite que celle du mâle 
en grande partie engagée dans le prothorax; épistome très-faiblement 
“échancré ; mandibules excessivement courles, à peine visibles. Prothorax 
un peu plus court et moins cylindrique. Pattes plus robustes et moins 


allongées;” tarses : des pattes : antérieures: de, même largeur que ceux des: 


pattes postérieures. Une; fossette assez, grande, oblongue et plus ou 
moins profonde occupe le milieu du dernier segment abdominal. 


Ce genre, bien reconnaissable . à.la forme toute: particulière de la tête 
chez les mâles, se compose d'espèces plus spécialement propres à la faune 
méditerranéenne ; quelques-unes, cependant, remontent jusqu’en Sibérie, 
et une seule (Scopolina) se rencontre dans presque toute: l'Europe, sauf 
dans ses parties les plus boréales. 


le | SAMRQUT tree ï É ANNE MAP à 
Ê 


© TABLEAU DICHOTOMIQUE DES ESPÈCES. 


1. Elytres d'un fauve plus: ou moins vi avec ou U sans k 
‘taches d'un bleu yirescent . . .2.,..400. 20 


—. * Éytres de la couleur. du corps. avec Ou. sans ‘tache #. ren 
| apicale d'un jaune un clair. . A 2: ASS 
“ ‘Labre:noirou‘brunâtre.: ::. . . ... esse 58 “ 
= Jabre d’ün fauve rougeâtré vif LES . e ec 9. : 
8 Prothorax. marqué sur, lè. disque de cinq taches à | 
reflet, verdâtre,. dont quatre disposées, transver- 


salement et. la. cinquième linéaire, : longitudinale. is 
et située au-dessus de l'écusson. …. ... . , .. quinquenotata. 


os 


—. Prothorax: sans-tache: sur le disque. …. : costs er QUE 


je Pattes de la “couleur du corps avec les tibias dan ÿ | 
A fauve clâir. RS 
— “pattes entièrement de la couleur du. corps. des ee sn NU : 
5. |Prothorax lisses Here re reel . floralis. | 

— Prothorax fiemébt pobétaésur pose . - æneo-picta. ‘ 


un 


(169) Clytrides d'Europe, etc. 


6. Élytres couvertes de très-petits: points à peine visi- 


bles à la loupe et n'ayant pour ‘tout dessin 
qu'une liture basilaire d'un bleu verdâtre foncé, 


allant de l'épaule jusqu’auprès de l’écusson. . 


— Élytres bien visiblement ponctuées. . . . .. ... 


2: 


O0 


— Épistome très-faiblement . et, obliquement tronqué . 
de chaque côté; sa portion médiane très-large 
et échancrée en demi-cercle. Élytres générale- 
ment ornées chacune de.deux taches d’un noir. 


:9.: Pattes ‘entièrement noires. Front occupé par une. 
_ fossette orbiculaire plus ou moins profonde. re 


_— Tibias. ‘fauves; cuisses plus ou moins variées de 


Taches des élytres formant deux bandes transver- 


sales plus ou moins larges d’un noir bleuâtre ou 
VITOSCONE RP ne Ne T a etat Pan CRU 


Taches des élytres jamais en forme de bandes. . . 


Épistômie : fortement et: obliquement tronqué de 


chaque côté; sa portion médiane arrondie aux 
angles, un peu sinuée ou légèrement échancrée 
en avant. Élytres généralement ornées chacune 
de trois taches d’un noir bleuâtre ou virescent, 
la première oblongue ou arrondie sur l'épaule, 


ah: ‘deuxième: formant-une linéole longitudinale à 
: la base et. près de l’écusson, la troisième : plus 


grande, transversale et placée à peu près aux 
trois quarts de leur longueur. . . . .,. .... 


bleuâtre ou virescent, l’une humérale oblongue, 


l’aûtre plus grande, transversale et placée un peu 


au-dessous de leur milieu. Élytres quelquefois 


ans Acer Per ue A ns. unie 


” fauve et de noir bleuâtre à la base. Front sim- 
plement déprimé transversalement . te due 


40: Tête en entier d’un noir bleuâtre "PE ME 


—— Tête d’un rouge fauve. vif,avec sa nié ou son 


tiers postérieur d’un bleu foncé brillant, .. . . 


361 


cyanocephala. 
7. 


Scopolina. 
8. 


melanocephala. 


tetradyma. 


fossulata. 


10. 


| L-maculata. 


Gebleri. 


362 ÉD. LEFÈVRE. (470) 


41. Prothorax et élytres unicolores, , . . . . . , , . . chalybæa, 
— Prothorax largement fauve sur les côtés. Élytres 

ornées à leur extrémité d’une tache terminale 

commune d’un jaune orangé clair, . . . . . . . apiculis, 


Division °°, — Élytres d’un fauve plus ou moins vif, avec ou sans 
taches d’un bleu virescent. 


% Labre noir. 


4. C. MELANOCEPHALA Oliv., Entom., VI, p. 854, pl. 1, fie. 45 (sub Cly- 
tra). — Lacord., Monog., p. 346, — Jacq. Duval, Gen, Coléopt. 
d’Eur., IV, tab. 63, fig. 298. 


Clytra 6-notata Fabr., Syst. Eleuth., IL, p. 35. 

Clytra bistrinotata Schôün., Synon. Ins., IT, p. 348. 
Coptocephala 6-notata Dej., Cat., éd. 3, p. 443. 

Coptocephala trinotata Foersberg, Nov. Act, Upsal, VIII, p. 264. 


: Parum elongata, nigro-cærulea, subtus modice griseo-pubescens; capite 
(pl. 4, fig. 19) fere plano, inter oculos late depresso, vageque rugulosa ; 
labro nigro: antennis nigris, prothoracis basin attingentibus, articulis 1-3 
basalibus rufis, primo macula nigra superne insignito; prothorace rufo- 
fulvo, subcylindrico,-levi, nitido, huc illuc vage impr'esso, lateribus leviter 
marginalo, basi bisinuato, angulis poslicis valde rotundato ; scutello 
nigro-cæruleo, satis elongato, intra basin impresso, ibique minutissime 
pnnctulalo, dein incurvato, levi, longitudinaliter carinato, apice acuto ; 
elytris flavis, subseriatim punctulatis, singulo maculis tribus nigro- 
cyaneis aut virescentibus (duabus baseos, quarum una humerali oblonga, 


(171) Clytrides d'Europe, etc. 363 


_ altera lineata prope scutellum, tertia transversa majore infra medium) 
ornatis ; pedibus nigris. | 

d. Cylindricus ; capite maximo, suborbiculare; epistomate utrinque 
valde et oblique truncato, in medio sinuato; mandibulis nigris, apice 
obscure rufescentibus ; prothorace evidenter antice producto ; pedibus 
anticis modice elongatis, validioribus. 


Long. 6-7 mill; lat. 3-3 1/2 mill. 


®. Oblongo-ovata ; capite multo minore ; epistomate late emarginato ; 
prothorace pedibusque brevioribus, his subæqualibus, illo haud antice 
producto, 
Long. 6-6 3/4 mill,: lat, 3-8 1/4 mill, 


D’Algérie, 


Les variations que subit le dessin des élytres consistent en ce que la 
linéole voisine de l’écusson et la tache postmédiane disparaissent tour à 
tour pour ne laisser que la tache humérale. Celle-ci doit être constante, 
car je ne l’ai vue manquer dans aucun des exemplaires assez nom- 
breux qui me sont passés entre les mains. 


2, C. CYANOCEPHALA Dej., Cat., éd. 3, p. 443. — Lacord., Monog., 
p. 348. 


Minus elongata, saturate cyaneo-virescens, subtus sat dense argenteo- 
pubescens ; capite ruguloso, inter oculos late impresso, vertice vage longi- 
tudinaliter sulcato ; labro antennisque nigris, his prothoracis basin vix 
attingentibus, articulis 1-3 basalibus rufis, primo macula nigra superne 
insignilo; prothorace rufo-fulvo, levi, nitido, basi bisinuato, angulis pos- 
ticis valde rotundato; scutello cyaneo-virescente, multo minore, intra basin 
impresso tbique minute punctulato, dein incurvato, levi, longitudinaliter- 
que carinato, apice subacuto; elytris flavis, obsoletissime punctulatis, sin- 
gulo litura basali obliqua nigro-cyanea ornatis ; pedibus nigris, 


d. Cylindrico-depressus ; capite maximo, transversim orbiculare; epi- 
stomate utrinque modice et oblique truncalo, in media sinuato ; labro 


364 ÉD. LEFÈVRE, (172) 


antice late emarginato ; mandibulis nigris; prothorace evidenter antice 
producto ; mes anticis elongatis, gracilioribus. 


Long. 5-5 3j4 mill.; lat. 2 3/4-3 mill. 


no: Brevior, oblongo-ovata ; capile mullo minore; labro antice rotun- 
dalo; prothorace haud antice producto ; pedibus anticis brevioribus, 


Long. 4 3 [4-5 mill.; lat, 21 12-2 3/4 mill. 
De Sardaigne. | 


Facile à distinguer de l'espèce précédente par sa couleur d’un bleu 
virescent obscur, sa taille toujours moins forte, son écusson beaucoup 
plus petit et la ponctuation presque obsolète des élytres. Ces dernières 
n’ont pour tout dessin qu'une liture basilaire d’un bleu verdâtre foncé et 
de forme arquée qui naît sur l'épaule et va, en se rétrécissant graduelle- 
ment, se porter jusque auprès de l’écusson. 


3. C. QUINQUENOTATA. 


(PI, 4, fig. 18.) 


Nigro-chalybæa aut virescens, subtus griseo-pubescens ; capite glabro, 
inter oculos vage depresso ibique ruguloso et foveolato; labro antennisque 
nigris, his prothoracis basin paulo superantibus, articulis 1-3 inferne 
r'ufis. ; prothorace rufo-fulvo, subcylindrico, nitido, pone medium 
utrinque late transversim impresso, basi bisinuato, lateribus angulisque 
posticis rotundato, maculis quinque nigro-virescentibus (quatuor subrotun- 
datis, quarum exterioribus majoribus , paulo postmedium transversim 
bifariamque digestis, præterea altera  longitudinali linearique supra 
scutellum) decorato ; scutello parvo, parum elongato, intra basin sat for- 
titer impresso, dein incurvalo, levi, longiludinaliter carinato, apice sub- 
rotundato, ibique nonnthil elevato ; elh ytris fulvo-flavis, minute sublineatim 
punctulatis, singulo maculis nigro-virescentibus binis (una baseos fasciam 
constituente, altera postmedium Suborbiculare et paululum ad latera 
latiore) ornatis ; pedibus nigro-chalybæis aut virescentibus. 


(173) Clytrides d'Europe, etc. 365 


. d. Cylindrico-depressus, postice paululum attenuatus; capile maximo, 
orbiculare; episiomate fere plano, utrinque oblique leviter truncato, in 
medio nonnthil sinuato; mandibulis sat validis, arcuatis, nigris, apice 
obscure fulvis, sinistra validiore, margine.laterali satis elevata basi 
instructa; prothorace antice valde producto, ibique ruguloso ; pedibus 
anticis elongatis. | | 


Long. 5 1/2 mill.; lat. 2 3/4 mill 


©. Invisa. 
Corse (ma collection). 


Les cinq taches à reflet verdâtre qui ornent le prothorax distinguent 
nettement cette jolie espèce de toutes ses congénères, 


h._C ScopozinaA.Linn., Syst. Nat., Il, p. 597, n° 81 (sub Chrysomela). — 
Küster, Eur. Käf., IL, 88 — Dej., Cat., éd. 3, p. 445. — 
Lacord.; Monog., p. 349, pro parte. . 


Cryplocephalus Scopolinus Fabr., Syst. Entom., p. 111, 30. — Ent. 
Syst, [, 2, p. 68, n° 79, — Linn., Syst. Nat., éd. Gmélin, IV, 
p. 1708, 58. 


Clytra. Scopolina Fabr., Suppl. Entom. Syst., p. 114, 31. — Syst, 
Eleuth., IL, p. 39, 52. — Latr., Hist. Nat. Ins., XI, p. 560, 14. 
- — Oliv., Entom., VI, p. 866, 44. — Schôn., Synon. Ens., I, 2, 

p. 350, 45. 


(Coque : pl. 4, fig. 24-25.) 


Nigro-cyaneus aut virescens, sublus modice griseo-pubescens ; capite levé, 
inter oculos late depresso ibique ruguloso et obsolele foveolato, vertice 
convexo ; labro, mandibulis antennisque nigris, his prothoracis basin 
paulo superantibus, articulis quatuor basalibus fulvis, primo macula 
nigra superne notalo ; prothorace subcylindrico, rufo-fulvo, levi, nilido, 
antice recto aut leviter producto, lateribus retrorsum rotundato, basi 


366 ÉD, LEFÈVRE. (174) 


leviter bisinuato, angulis posticis obtusis ; scutello intra basin late impresso, 
dein incurvato, levi, longitudinaliter carinato, apice acuto ; elytris fulvis 
vel fulvo-rufis, obsolete subseriatim punctulatis, Singulo fasciis duabus 
nigro-cyaneis aut vtrescentibus (una baseos, altera pone medium) latera 
haul attingentibus, ornatis ; pedibus nigro-cyaneis seu leviter virescen- 
dibus. 


Variat elytris immaculatrs. 
Clytra plagiocephala Fabr., Suppl. Entom. Syst., p. 115. 


&.. Cylindricus aut cylindrico-depressus ; capite maximo, suborbibulare ; 
fronte antice paululum transversim carinata ; epislomate abrupte declivi, 
utrinque leviter oblique truncato, in medio late arcualim emarginato ; 
pedibus gracilibus, anticis valde elongatis. 


Long. 5-7 mill.: lat. 2 4/2-8 3/4 mill. 


Q. Oblongo-ovata; capite multo minore; epistomate, prothorace, pedi- 
busque anticis brevioribus. 


Long. 4 1/3-6 1/2 mill.: lat. 2-5 1/3 ill. 


Europe centrale et méridionale : France, Allemagne, Tyrol, Italie, Corse, 
Sicile, Algérie, Turquie, Russie, eic. | 


Les exemplaires provenant de Sicile sont remarquables par leur grande 
taille, leur faciès extrèmement robuste et leur couleur générale plus fon- 
cée, 

À l’état normal, le dessin des élytres consiste en deux larges bandes 
d'un noir bleuâtre ou virescent, n’atteignant pas les bords latéraux : 
la première, placée à la base, touche l’écusson par son angle supérieur 
interne, et la deuxième, située un peu au-dessoûs du milieu, est générale 
ment droite, mais souvent un peu oblique et légèrement échancrée en 
arrière. Ce dessin n’est pas constant : dans certains cas, ces bandes 
venant à se rétrécir, celle de la base ne touche plus l’écusson et la 
postérieure ne forme plus qu’une tache assez large, située au milieu de 
lélytre à peu près à égale distance de la suture et du bord latéral. 
D'autres fois, les deux bandes sont interrompues dans leur milieu et les 
élytres paraissent alors ornées chacune de quatres taches ee à 
peu près d’égale grandeur. 


(175) Clytrides d'Europe, etc. 367 


5. C. TETRADYMA Küster, Käf. Eur., II, 89. — Dej., Cat., éd. 8, 
p. 44. ? 


C. Scopolina, var., Lacord., Monog., p. 353. 


? Clytra rubicunda Laïchart., Tyrol, Ins., I, p. 169. 
? Clytra rubra Oliv., Encycl. méth., VE, p. 85. 
? Cryptocephalus bimaculatus Fabr., Mant. Ins., I, p. 80. 


Satis elongata, nigro-chalybæa, interdum virescens , subius modice 
griseo-pubescens; capile levi, inter oculos transversim impresso et rugu- 
loso; labro, mandibulis antlennisque nigris, his prothoracis basin haud 
attingentibus, articulis tribus baseos inferne ruféscentibus; prothorace 
subcylindrico, rufo-fulvo, nitido, levi, nonnullis tantum punctis minutrs 
Juxta basin transversim adsperso, lateribus modice rotundato, basi sat 
fortiter bisinuato, angulis posticis obtusis: scutello salis magno, nigro- 
vérescente, Levi, plano, apice subacuto ; elytris fulvis, obsoletissime punc- 
tulatis, singulo maculis duabus (altera humerali oblonga, altera maÿore 
transversa infra medium) ornalis ; pedibus nigro-chalybærs. | 


Variat elytris immaculatis. 


. d. Cylindricus ; capite maximo, subquadrato ; fronte antice paululum 
transversim carinala { epistomate declivi, levissimo , utrinque obsolete 
foveolato, late sed modice arcuatim emarginato ; prothorace antice valde 
producto ; pedibus anticis elongatis. 


Long. 6-7 4/2 mill,; lat, 3 1/2-8 3/4 mill. 


®. Oblongo-ovata ; capite multo minore ; cepistomate fere plano, brevis- 
Simo; prothorace pedibusque brevioribus, his subæqualibus, illo hand 
antice producto. 


Long. 5 4/2-6 4/2 mill: lat. 2 1/3-3 4/9 mill. 


France méridionale; Allemagne. 


368 _. ÉD. LEFÈVRE. (176) 


Cette espèce, réunie par Lacordaire au GC. Scopolina (1), m'en paraît 
cependant bien distincte par plusieurs caractères, dont les principaux 
sont : la forme générale plus allongée, l’épistome muni de chaque côté 
(chez le mâle), au-dessus de l’échancrure, d’une petite fossette transver- 
sale bien marquée, le prothorax finement ponctué à la base, l’écusson 
plan, la ponctuation beaucoup plus obsolète des élytres et le dessin de 
ces dernières qui est bien différent. Il consiste simplement sur chaque 
élytre en deux taches d’un noir bleuâtre ou virescent, dont l’une est humé- 
rale et oblongue, l’autre transversale et placée un peu au-dessous de 
leur milieu. Ces taches, tantôt grandes, tantôt ponctiformes, avec tous les 
passages intermédiaires, n’ont rien de constant, car elles disparaissent 
quelquefois entièrement et alors les élytres sont immaculées. | 


6. C. FLORALIS Oliv., Encycl. méth. Ins., VI, p. 37, n° 28 (sub Ciytra 
Dei. Cal. Ed. 3; p. ul. — Lacord., Mono. , P: 856. 


? Coptocephala bistrimaculata Küster, Käf. Eur. ss 100. 


| Tous Rosenh., Ueber die Entw. und Fort de ciytr. und Gryptoc., 
p. 24, fig. 4. | 


… Nigro-cærulea aut virescens, subtus pilis argenteo-sericeis obsita; capite 
levi, inter oculos late impresso et foveolato; labro nigro ; epistomate plano; 
antennis nigris, articulis 1-h baseos rufescentibus, primo macula magna 
nigro-cærulea superne notalo; prothorace rufo-fulvo, levi, nitido, basi 
bisinuato, lateribus angulisque posticis rotundato; scutello nigro-vires- 
cente, intra basin impresso, tbique nonnullis pilis minutis argenteis obsito, 
dein incurvato, levi, apice subacuto; elytris flavis, obsoletissime sublinea- 
im punctulatis , singulo puncto huinerali maculaque transversa infra 
medium  nigro-cyaneis , ornatis ; femoribus nigro-virescentibus : tibiis 
flavis, tarsis picets. 


(1) D’après M. le capitaine Godart (Ann. Soc. ent. Fr., 1851, p. 668), les organes 
sexuels mâles de ces deux espèces seraient Lien différents. 


(177) Clyirides d'Europe, etc. 369 


. Cylindricus ; capite maximo, suborbiculare, plano ; mandibulis sat 
validis, apice obscure fulvis; prothorace antice valde producto ; pedibus 
anticis elongatis. 


Long. 4-6 mill.; lat. 4 1/2-3 mill, 


$. Oblongo-ovata ; capite multo minore, mandibulis brevissimis ; pro- 
thorace haud antice producto; pedibus gracilibus, subæqualibus. 


Long. 3 1/2-5 1/2 mill.; lat. 4 1/2-2 1/2 mill. 


Paraît spécial à l'Espagne. — Iles Baléares (mus. vom Bruck). 


M. Rosenhauer l’a capturé à Grenade sur l’Arfemisia campestris. 


Se distingue du C. Scopolina par la couleur fauve des jambes et le des- 
sin des élytres, qui consiste uniquement en un point huméral d’un noir 
bleuâtre et une tache transversale plus grande et de même couleur, située 
un peu au-dessous du milieu. Ce dessin le rapproche du C. tedradyma, 
mais la couleur des pattes ne permet pas de confondre les deux espèces. 


7. C. ÆNEO-PICTA Fairm., Ann. Soc. ent. Fr., 1863, p. 646 (sub Gynan- 
drophthalma). 


C. aghouutensis (Buquet, inéd.). 


(PI. 4, fig. 17.) 


Nigro-cærulea aut virescens, subtus minute griseo-pubescens ; capite non- 
nthil convexo, pube brevt grisea certo situ tantum visibili obsito, inter 
oculos punctulato ibique vage impresso; labro antennisque nigris, his pro- 
thoracis basin attingentibus, articulis 1-4 basalibus fulvis; prothorace 
brevi, rufo-fulvo, nitido, sparsim undique minute punctulato, basi bre- 
viter lobato, angulis posticis rotundato ; scutello parvo, virescente, intra 
basin transversim impresso, ibique minultissime punctulato, dein incur- 
. vato, levé, apice acuto; elytris flavo vel rufo-fulvis, sat fortiter crebreque 
(1872) 24 


370 ÉD. LEFÈVRE. (178) 


punctatis, singulo maculis quatuor nigro-cæruleis aut virescentibus (duabus 
baseos sæpe conftuentibus, tolidemque pone medium, quarum interiore sub- 
quadrala et exteriore elongata longitudinali lineolam constituente) orna- 
tis ; femoribus nigro-virescentibus ; tibiis lætc fulvis; tarsis piceis. | 


&. Cylindrico-depressus ; capite mediocri subovato; epistomate declivr, 
ulrinque oblique rotundato, in medio sat fortiter emarginato; mandibulis 
mediocribus, arcuutis, nigris (sinistra validiore, apice obscure fulva) ; pe- 
dibus anticis valde elongatrs. 


Long. 8 3/4-h 1/2 mill.; lat. 2-2 1/2 mil. 


©. Oblongo-ovata; capite paulo minore:; mandibulis do pedi- 
bus subæqualibus. * 


Long. 8 1/2-4 mill.; lat. 4 3/4-2 1/3 mill. 


Algérie : environs de Biskra (mus. Fairmaire), cercle d’El-Aghouat (coll. 
Buquet, Reiche et la mienne). 


Cette jolie espèce, par le dessin des élytres, la forme de la tête chez le 
mâle et surtout par la ponctuation du prothorax, ne peut être confondue 
avec aucune autre espèce du genre. 


x % Labre d’un fauve rougeâtre assez vif. 


8. C. QUADRIMACULATA Linné, Syst. Nat., IL, p. 596, n° 77 (sub Chryso- 
mela). — Küster, Käf. Eur., IL, 90. — Dej., Cat., éd. 8, p. 444. 
— Lacord, Monog., p. 354. 


Cryptocephalus h-maculatus Fabr., Syst. Entom., p. 407, 40. 
Cryptocephalus Scopolinus Panzer, Naturf., XXIV, p. 17. 
Clytra k-maculata Fabr., Syst. Eleuth, I, 36, n° 38, — Illig., Mag, II, 


(179) Clytrides d'Europe, etc. 974 


p. 164, 38. — Schôn., Synon. Ins., I, 2, p. 949, 44, — Gyllen., 
Ins. Suec., I, 3, p. 590, 5. 


Coptocephala Scopolina Sturim, Cat., p. 801 (1843). 


? Coplocephala femoralis Küster, Käf. Eur., Il, 94, var. 


Larva : Rosenh., Ueber die Entw. und Forlpf. der Clytr. und Cryptce., 
P29, fe, 5. 


Nigro-cyanca aut virescens, subtus pilis griseo-sericeis leviter obsita ; 
capite (pl. 4, fig. 20) Levi, inter oculos vage transversim impresso et rugu- 
loso ; labro fulvo; epistomate declivi, late arcuatim emarginato ; antennis 
nigris, articulis 1-8 basalibus fulvis, primo macula nigro-virescente 
superne signato ; prothorace rufo-fulvo, levi, nitido, antice leviler pro- 
ducto, lateribus rotundato, basi bisinualo, ançulis posticis obtusis: scu- 
tello nigro-virescente, intra basinh impresso, ibique minutissime punctu- 
lato, dein incurvato, levi, longiludinaliter carinato, apice obtuso ; ely- 
tris fulvo-ferrugineis, obsolelissime punctulatis, singulo fasciis duabus 
latis nigro-cæruleis aut virescentibus (una baseos, altera pone.medium) 
ornatis ; tibiis femoribusque fulvo-ferrugineis, his sæpius basi magis 
minusve nigro-virescentibus ; tarsis piceis. 


d. Cylindricus ; capite maximo, subquadrato; mandibulis sat validis, 
apice obscure fulois ; pedibus anticis valde elongatis. 


Long. 4 3/4-6 mill.; lat. 2 1/2-3 mill. 


@. Oblongo-ovata ; capite multo minore ; mandibulis brevissinis ; pedi- 
bus subæqualibus. 


Long. 4 4/2-5 1/2 mill.; lat. 2-1/3 2 1/2 mill. 


France : Amiens (mus, Javet), département du Cher (mus. Tappes), 
Pyrénées-Orientales (mus. vom Bruck); Suisse; Italie ; Autriche ; Russie : 
Kasan, Orenburg, Gorki, Saratow (Kolenati); Styrie (inus. de Bonvou- 
loir) ; Syrie (mus. vom Bruck et P. de la Brülerie). 


J'en ai vu un assez grand nombre d'exemplaires provenant de ces divers 
pays. 


372 : ÉD. LEFÈVRE. (180) 


Cette espèce se rapproche du C. Scopolina par le dessin des élvtres ; 
elle en diffère par son labre constamment d’un fauve rougeûtre vif, ses 
tarses d’un noir brunâtre, ses jambes et ses cuisses fauves; ces der- 
nières seulement sont plus ou moins largement tachetées, à la base, de 
noir bleuâtre ou virescent. Quelquefois les pattes sont entièrement d’un 
noir bleuâtre, mais les jambes et l'extrémité des cuisses sont toujours 
d’une nuance plus claire. 


9. C. FOSSULATA. 


Négro-chalybæa, subtus modice argenteo-pubescens ; capite (pl. 4, fig. 21) 
mediocri, subquadrato, vix deplanalo, inter oculos magis minusve pro- 
funde fossulato, ruguloso; epistomate abrupte declivi, late arcuatim emar- 
ginato ; labro crasso, fulvo-ferrugineo ; mandibulis nigro-chalybærs ; 
antennis nigris, prothoracis basin altingentibus, articulis quatuor basa- 
libus fulvis, primo macula picea superne nolato; prothorace læte rufo- 
fulvo, nitido, levissimo, laleribus rotundato, basi breviter lobato, angulis 
posticis obtusis ; scutello nigro-chalybæo, intra basin nonnthil impresso, 
dein incurvalo, levi, apice subrotundalo; elytris fulvis, minutissime 
punclulatis, singulo punctis duobus parvis nigro-virescentibus (uno hu- 
merali, altero infra medium et versus suluram sæpius deficiente) ornatis ; 
pedibus nigro-chalybæïs ; tarsis nigris. 


Sd. Cylindrico-depressus; capite magno; mandibulis sat validis, arcuatis, 
apice obscure fulvis ; prothorace evidenter antice producto; pedibus anticis 
modice elongatis. 


Long. 5-7 mill.; lat. 2 1/2-3 1/2 mill. 


©. Oblongo-ovata ; capite multo minore ; mandibulis brevissimis ; pro- 
thorace vix antice producto:; pedibus subæqualibus. 


Long. 4 4/2-5 4/2 mill.; lat. 2 4/2-2 8/4 mill, 


Sicile (coll. Bellier de la Chavignerie, Reiche et la mienne). 


J'en ai vu une douzaine d'exemplaires. 


(181) Clytrides d'Europe, etc. à 373 


Voisine du C. quadrimaculata, cette belle espèce en est bien distincte 
par la tête munie entre les yeux d’une fossette rugueuse plus ou moins 
profonde et bien limitée, par la couleur noir bleuâtre des pattes et par 
la ponctuation un peu plus forte des élytres. Celles-ci n’ont pour tout 
dessin que deux pelits points d’un noir légèrement virescent, dont l’un 
est situé sur le calus huméral et l’autre bien au-dessous du milieu, plus 
près de la suture que du bord externe ; ce dernier point manque le plus 
souvent, du moins dans les exemplaires que j'ai eus sous ies yeux. 


10. C. GEBLERI Dej., Cat., éd. 8, p. 444. — Lacord., Monog., p. 856. 


Cryptocephalus L-maculatus Fabr., Ent. syst., p. 57, 23, 


Clytra h-maculata Fabr., Suppl. Ent. Syst., 113, 24. — Panzer, Entom. 
Germ., T, p. 190, 9. — Latr., Hist, nat. des Ins., XI, p. 3614, 46. 


Clytra 4-maculata, var? — Gebler, in Ledebour’s Reise, II, p. 200, 8. 


Subius argenteo-pubescens, pectore abdomine capitisque dimidia part 
postica chalybæo-virescentibus, hujus dimidia parte antica rufo-fulva 
capite levi, inter oculos transversim impresso, ibique ruguloso; epistomate 
late emarginato; labro rufo-fulvo; antennis nigris, prothoracis basin 
atlingentibus, articulis tribus baseos omnino fulvis ; prothorace rufo-fulvo, 
levi, nitido, basi modice lobalo, lateribus angulisque posticis rotundato ; 
scutello chalybæo-virescente, intra basin impresso, dein incurvato, levi, 
apice subrotundato ; elytris flavis, obsolete punctulatis, singulo fasciis 
duabus chalybæo-virescentibus (una baseos, altera pone medium, latera 
haud attingentibus) ornatis ; pedibus (tarsis piceis exceptis) flavis. 


d. Cylindrico-depressus; capite maximo, orbiculare, pilis nonnullis 
albidis maxima ex yarte obsito; mandibulis sat validis, rufo-fulvis, 
arcualis, apice nigricantibus ibique aculissimis ; prothorace sat fortiter 
antice producto; pedibus anticis valde elongatis. 


Long. 4 3/4-6 4/2 mill,; lat. 2 4/2-8 4/3 mill. 


7h ÉD, LEFÈVRE, | (182) 


©, Oblongo-ovata; capite multo minore, glabro ; mandibulis brevissinris ; 
prothorace haud antice producto ; pedibus subæqualibus, 


Long, 4 1/2-6 mill,; lat, 2 4/3-3 mill. 


Paraît spécial à la Russie : Sibérie (mus, Chevrolat), Sarepta (mus, 
Javet, Reiche, de Bonvouloir), Saratow, Orenburg, Kasan (mus, Ballion), 
Derbent (mus. vom Bruck). — Steppes des Kirguises, Crimée, Caucase 
(Lacordaire). — Grèce, au mont Olympe (mus. vom Bruck). 


La couleur jaune rougeâtre des cuisses, du premier article des antennes, 
des mandibules et de la moitié ou des deux tiers antérieurs de la tête, 
distingue nettement cette espèce du 4-maculata auquel elle ressemble par 
le dessin des élytres. 


Division I. — Élytres de la couleur du corps, avec ou sans tache apieale 


d’un jaune orangé clair. 


14. ©. CHALYBÆA Germar, Ins. Sp. nov., p. 546, 740 (sub Clytra), — 
Lacord,, Monog., P:. 909, 


Coptocephala cærulea Dej., Cat, éd. 3, p. 4hh. 
Cyaniris unicolor Lucas, Rev. Zool., À, 1845, p. 195. 
Coptocephala unicolor Lacord., Monog., p. 361. 


Omnino saturate cyanea, interdum cyaneo-virescens aut viridi-ænea, 
nitidula, subtus vix griseo-pubescens; capite levi, inter oculos leviter 
transversim tmpresso ibique ruguloso ; labro mandibulisque nigris vel 
nigro-æneis; antennis nigris, prothoracis basin paulo superantibus, arti- 
_culis quatuor baseos r'ufescentibus, primo macula cyaneo-virescente notata; 
prothorace cylindrico, levi, basi vix bisinuato, lateribus angulisque pos- 
ticis valde rotundato: scutello parvo, levi, in medio disci longitudinaliter 
carinato, apice subacuto; elytris obsolctissime alutaceis et punctulatis ; 
pedibus concoloribus. 


(183) | Clytrides d'Europe, etc. | 375 


d. Cylindrico-depressus; capile maximo; epistomale plano, late et magis 
minusve profunde arcuatim emarginato ; pedibus anticis modice elon- 
gatis. | 

Long. 2 1/2-4 mill.; lat. 4-1 3/4 mill, 


®. Oblongo-ovata ; capite multo minore; epistomate fere triangulariter 
emarginato ; mandibulis, antennis, pedibusque anticis brevioribus. 


Long. 2-2 3/4 mill.; lat, 4-14 3/4 mill. 
Hongrie, Autriche, Serbie, Illyrie, Sicile, Algérie, etc, 


L'examen approfondi d’un assez grand nombre d'exemplaires provenant 
de ces divers pays, m'a conduit à réunir ici le Coptocephala unicolor, que 
M. H. Lucas avait antérieurement placé à tort parmi les Cyaniris du Cata- 
logue Dejean. Le seul caractère sérieux sur lequel s’appuie Lacordaire 
pour maintenir l’espèce, c’est-à-dire la profondeur de l’échancrure de 
l’épistome, n’a rien de constant et l’on trouve tous les passages intermé- 
diaires entre les exemplaires chez lesquels cet organe est assez profondé- 
ment échancré en demi-cercie et ceux où il l’est très-peu. Ge caractère, 
d’ailleurs, ne pourrait servir qu’à distinguer les mâles, car il disparait 
complétement chez les femelles, et j'avoue qu’il ne m'a pas été possible 
de trouver la plus légère différence entre les individus de ce sexe étiquetés 
chalybæa et ceux considérés comme apppartenant à l’unicolor. 


42, C, APICALIS Dej., Cat., éd. 3, p. 444. — Lacord., Monog., p. 361. 


Coptocephala Godetii Dej., Cat., éd. 3, p. 444. 


? Cheilotoma hæmorrhoïdalis Stév., Ménétr., Cat,, 337. 


Saturate cyaneo-virescens, interdum cyanea aut violacea, subtus leviter 
griseo-pubescens ; capite levi, inter oculos nonnihil ruguloso; labro, man- 
dibulis antennisque nigris, his prothoracis basin attingentibus, articulis 
quatuor baseos obscure rufescentibus, primo macula virescente superne 
notato; prothorace cylindrico, levi, lateribus læte fulvo ibique modice 
rotundato, basi vix sinuato, angulis posticis obtusis; scutello minimo, in 
medio disci incurvalo; apice subacuto; elytris obsoletissime punctulutis, 


376 ÉD. LEFÈVRE. _ (184) 
macwa communi aurantiaca apice summo ornatis ; pedibus obscure cyaneo- 
virescentibus. 


d'. Cylindricus ; capile maximo; fronte postice magis minusve transver- 
sim impressa, antice leviter transversim sulcata ; epislomate declivi, vix 
emarginato ; pedibus anticis modice elongatis. 


Long. 3 1/2-4 mill.; lat 4 4/3-2 mill. 


©. Oblongo-ovata ; capite multo minore, inter oculos vix transversim 
impresso ; epistomate fere plano, triangulariter emarginato; mandibulis, 
antennis pedibusque anticis brevioribus. 


Long. 3 1/4-3 3/4 mill.; lat. 4 1/2-4 8/4 mill. 


Sarepta (mus. Reiche, Jekel, Chevrolat, de Bonvouloir, Javet, de Mar- 
seul, etc.); Caucase (mus. Ballion). 


Facile à distinguer de Loutes les autres espèces du genre par son pro- 
thorax largement fauve sur les côtés, tant en dessus qu’en dessous et par 
ses élytres ornées à leur extrémité d’une tache terminale commune d'un 
aune orangé plus ou moins clair. 


Species invisa. 


C. MELANOCEPHALA Küster, die Käf. Eur., IX, 100. 


Je n'ai pas vu cette espèce en nature. D’après la description étendue 
qu'en donne l'auteur, elle serait voisine du melanocephala (Oliv.), dont 
elle ne se distinguerait que par le dessin des élytres, ornées de deux 
bandes communes d’un noir bleuâtre. . 


An species distincta ? 


Si cela était, il faudrait en changer le nom comme faisant double 
emploi avec l'espèce d'Olivier. 


DORE EE RE, 


(185) Clytrides d'Europe, etc. 377 


Ogs. Le genre Melitonoma, établi par M. Chevrolat dans la 2° édition 
du Catalogue Dejean, et adopté par Lacordaire (Monog., p. 371), Se Com 
pose d’espèces exotiques faciles à reconnaître à la forme des yeux, qui 
sont très-gros et envahissent la majeure partie des bords latéraux de la 
tête, 


S'il faut en croire un exemplaire que j'ai entre les mains et qui pro- 
vient de la collection Chevrolat, une espèce de ce genre, le M. sobrina, 
aurait été trouvée, il y plus de vingt ans, aux environs de Tunis. Comme 
il pourrait arriver qu’elle se rencontrât de nouveau dans le nord de 
l'Afrique, en voici la diagnose : 


Oblongo-cylindrica, nigra, subtus cum cupile sat dense griseo-tomentosa ; 
antennis prothoracis basin fere attingentibus ; prothorace flavo-rufo, leve, 
antice nonnihil producto, basi utrinque oblique truncato, ibique maculis 
tribus distantibus nigris notato; scutello triangulare, acuto; elytris flavo- 
rufis, nitidulis, subtiliter punctatis, singulo punctis quinque nigris (uno 
humerali, reliquis quadratim digestis) ornatis; femoribus nigris ; tibits 
tarsisque læte fulvis. 


Long. 5 1/2 mill.; lat. 8 mill. 


2° GROUPE. LAMPROSOMIDÉES. 


Différences sexuelles nulles; corps très-court, très-convexe, glabre, 
hémisphérique ; antennes reçues au repos dans des rainures prothoraciques ; 
prosternum distinct; pattes d’égale longueur, contractiles; crochets des 
tarses appendiculés ; pygidium indistinct. 


Genre Lamprosoma. 


Kirby, Trans. of the Lin. Soc., XIT, p. 445. — Lacord., Monog. Phyt., II, 


378 ÉD. LEFÈVRE. (186) 


p. 574. — Redtenb., Faun. Austr. die Käf., p. 563. — Jacq. Duv., 
Gen, Coléopt. FA IV, p.246. 


OomorPaus Curtis, Brit. Entom., VIIL, p. 847. 
ByrrHUS Sturm, Deuts. Ins., IT, p. 109. 
PHALACRUS Steph, Illustr. of Brit. Ent., If, p. 109. 


Étymologie : aeumpès, brillant ; cüua, corps. 


Corps ovalaire, allongé, graduellement rétréci d'avant en arrière, très- 
convexe, glabre. 


Tête suborbiculaire, légèrement convexe, entièrement enfoncée dans le 
prothorax ; épistome grand, fortement déclive, échancré en demi-cercle 
antérieurement et embrassant le labre sur les côtés; mandibules très- 
épaisses, fortement arquées dès leur base, inermes et concaves en dedans; 
yeux entiers, très-grands, allongés et peu saillants; antennes plus longues 
que le prothorax (dans l'espèce européenne seulement), à premier article 
robuste, arqué et trigone, le deuxième très-court, turbiné, les troisième 
et quairième un peu allongés et faiblement dentés au côté interne, les 
suivants transversaux et obtusément dentés, le dernier irrégulièrement 
arrondi et tronqué ; elles sont reçues au repos dans des rainures protho- 
raciques qui débutent par un sillon longeant le bord inférieur des yeux et 
destiné à loger le premier article. 

Prothorax très-convexe, cintré en avant pour embrasser la tête, un peu 
rétréci antérieurement, arrondi et non lobé à la base, avec ses quatre 
angles distincts mais non-saillants. 

Écusson très-petit, en triangle curviligne allongé. 

Élytres très-obtusément lobées sur les côlés, ponctuées en siries. 

Abdomen très-plan, muni à son bord postérieur d’une suite de cré- 
nelures très-régulières ; pygidium indistinct, 

Pattes courtes, contractiles, d’égale longueur entre elles et assez 
robustes ; tarses assez larges, courts, à articles serrés, les deux premiers 
triangulaires et subégaux, le troisième en cœur fendu jusqu’au milieu de 
sa longueur, le quatrième assez allongé, en grande partie dégagé des lobes 
du précédent ; crochets appendiculés. 


Ce genre, composé de nombreuses espèces exotiques, ne renferme qu'une 
seule espèce européenne. 


(187) Clytrides d'Europe, etc. Se 


L. concoror Sturm, Deutsch. Ins., IL, p. 409, 45, pl. xxxv, fig. A (sub 
_ Byrrhus). — Lacord., Monog., p. 631, — Jacq. Duv., Gen. 
- Coléopt. d’Eur., IV, tab. 64, fig. 204. 


Phalacrus maritimus Steph., Illustr. of Brit, Ent., If, p. 1497, pl. 45, 
fig. 1, : 


Byrrhüs concolor Steph., Illustr. of Brit. Ent,, III, p. 139. 


Oomorphus concolor Curtis, Brit, Entom., VIIT, p, 347. — Steph., loc. cit. 
V, p. {11 | 


Oomorphus unicolor Brullé, Hist. nat. des Ins., V, p, 355, —De Casteln,, 
Hist, nat. des Coléopt., I!, p. 39, 


Apterum, ovato-oblongum , nigro-æneum , nilidissimum ; capite con 
vexiusculo, vertice in medio disci fossulato; epistomate valde declivi, 
arcuatim emarginato ; antennis nigris, articulis 1-2 basalibus fulvis, 
primo macula magna nigra superne notato ; prothorace crebre punctulato, 
basi subarcuatim truncato; elytris distincte punctato-striatis, interstiliis 
sat dense punctulatis ; pedibus nigris. 


Long. 2 4/2-3 1/2 mill.; lat. 4 3/4-2 1/4 mill. 


Cette espèce se rencontre dans la plus grande partie de l’Europe, sauf 
dans ses contrées les plus méridionales. Elle n’est pas rare en Angleterre 
et en Allemagne, tant dans l’intérieur des terres que sur les bords de la 
mer. J’en ai vu également un certain nombre d'individus pris en France, 
mais je manque de renseignements précis sur les localités où elle se ren- 
contre plus particulièrement ; M, Chevrolat en a capturé quelques exem- 
plaires à Sèvres, près Paris, en battant des charmilles; MM, Sédillot et 
Bédel l'ont prise à Fontainebleau sur le lierre, 


L'histoire de cet insecte est assez compliquée : 


Sturm, le premier auteur qui l'ai fait connaître, l’avail placé d’abord 
parmi les Byrrhus. 


380 ÉD. LEFÈVRS. (188) 


Peu de temps après, Stephens, le croyant nouveau, le publia sous le 
nom de Phalacrus maritimus ; mais ayant bientôt eu connaissance du tra- 
vail de Sturm, il se rangea à l'opinion de cet auteur et adopta le nom de 
Byrrhus concolor. 

En 1831, Curtis, voyant bien que cet insecte ne pouvait rester dans 
le genre Byrrhus, l'en sépara et créa pour lui le genre Oomorphus, mais 
sans toutefois le sortir des Byrrhides. 


Ge ne fut qu’en 1839 qu'Erichson (Germar’s Zeitsch., 1, p. 369) 
établit ses analogies avec les Clytrides, sans se prononcer cependant sur la 
question de savoir si le genre Oomorphus de Gurtis devait être ou non 
conservé. 

Cette question fut enfin tranchée par Lacordaire en 1848, et cet entomo- 
logiste, après une savante dissertation sur la valeur des caractères attri- 
bués par Gurtis à son genre Oomorphus, démontra clairement qu’il y 
avait identité complète entre ce genre et les Lamprosoma. 


Addenda Er Errata. 


LABIDOSTOMIS MAROCCANA. (Nov. Sp.) 


Cylindrica, saturate cæruleo-virescens, interdum ænea, subopaca, subtus 
albido-villosa; capite prothoraceque rude punctato-rugosis, pube albida 
magis minusve adspersis ; antennis nigro-violaceis, latissimis; prothorace 
lateribus evidenter crenulato, supra parum convexo, basi recte truncato ; 
scutello triangulare, albido-villoso, rude punctato, De rotundato; elytris 
punctulatis, rufo-testaceis, subopacis. 


G. Maxime elongatus, parallelus; capite quadrato, inter antennas sat 
fortiter carinato, carina utrinque levi et lucida; fronte fovea orbiculare 
profunde instructa ; epistomate supra transversim excavato, fortiter arcua- 
tim emarginato ; mandibulis validis, maxime exsertis, apice forcipatrs, 
margineque laterali basi alte elevata instructis ; antennis prothoracis basin 


(189) Clytrides d'Europe, ete. 381 


valde superantibus ; prothorace infra apicem utrinque impresso, con-. 
vexiusculo, postice abrupte declivi, angulis posticis obtusis modiceque 
reflexis ; elytris minutissime punctulatis; pedibus saturate violaceis, 
anticis longitudine fere corporis; femoribus ejusdem paris subtus ante 
apicem fortiter obtuse dentatis ; tibiis arcuatrs. 


Long. 14-15 mill,; lat. 5-5 4/2 mill. 


®. Brevior, minusque elongata; capite prothoraceque magis albido- 
villosis ; fronte modice impressa ; vertice convexiusculo, longitudinaliter 
satisque profunde basi canaliculato; epistomatis impressionce deleta: man- 
dibulis, antennis, pedibusque anticis multo brevioribus; elytris confertim 
fortiusque evidenter punctatis; tibiis subarcuatis. 


Long, 41-12 mill.; lat. 5-5 1/4 mill 


Du Maroc (coll. von Heyden et la mienne). 


Cette magnifique espèce, qui doit se placer en tête du genre, ne peut 
être confondue qu'avec le taxicornis, dont elle a le faciès ; mais, outre sa 
taille plus forte, elle s’en distingue par plusieurs caractères essentiels dont 
les plus saillants sont : l’échancrure de l’épistome chez le mâle, et la 
pubescence d’un blanc argenté qui recouvre la tête et le prothorax, pu- 
bescence qui est bien plus abondante chez les femelles. 


Elle à été rapportée du Maroc par MM. Fristch et Rein, de Francfort, 
et m'a été communiquée par M. von Heyden. 


LABIDOSTOMIS TAXICORNIS. 


je dois à l’obligeance de notre collègue M. Leprieur communication de 
plusieurs œufs de cette espèce. Ces œufs ont 1 mill. de longueur sur 
1/4 mill. de largeur; ils sont d’un brun un peu rougeâtre, cylindriques, 
parallèles, très-lisses, arrondis à leur extrémité et fermés à leur partie 
antérieure d’une petite membrane mince, sorte d’opercule mobile qui 
rappelle l’épiphragme de nos Gasléropodes terrestres. 


Ces œufs ont été trouvés en Algérie. 


382 ÉD. LEFÈVRE. (190) 


LABIDOSTOMIS LUCANIFORMIS. (NOV. Sp.) 


CA 


Subcylindrica, paululum depressa, parallela, viridi-ænea, lucida, sub- 
tus, cum capite supra, albido-pubescens ; antennis sat validis, nigro-vio- 
laceis, prothoracis basin superantibus, articulis tribus primis inferne 
rufescentibus ; capile prothoraceque grosse punctato-rugosis ; scutello trian- 
gulare, basi punctato, dein levi apiceque subrotundato ; elytris testacets, 
minutissime confertim punctulatis ; pedibus viridi-cæruleis. 


&. Elongatus; capite quadrato, inter antennas modice carinato ; fronte 
late foveolata; epistomate abrupte declivi, fortiter rugoso, late quadratim 
emarginato; mandibulis maxime exsertis, rectis, apice Summo abrupte 
forcipatis, basi canaliculatis ; prothorace transverso, antice sinuato, supr& 
convextiusculo ultraque medium abrupte declivi, lateribus valde deflexo 
margineque ipso laterali levi nonnihilque reflexo, basi bisinuato, angulis 
posticis subacutis modiceque elevatis ; pedibus anticis longissimis; femo- 
ribus ejusdem paris subtus incrassatis ; tbiis arcuatis. 


Long. 42-13 mill.; lat. 4-4 1/2 mill 


©. Brevior ; capite minore, magis evidenter albido-villoso , inter oculos 
late depresso, vertice convexæiusculo; epistomate triangulariter emarginato ; 
mandibulis, antennis, pedibusque anticis mullo brevioribus ; elytris fortius 
punctatis ; tibiis modice arcuatis. 


Long. 7-8 mill.; lat. 3 1/2-4 mill. 


Du Maroc (coll. von Heyden et la mienne). 


Cette espèce a lé faciès du éaxicornis, mais elle en diffère essentielle- 
ment par la forme de son prothorax et par l'absence de fossette transver- 
sale sur le dessus de lépistome. 


Elle a été également rapportée du Maroc par MM. Fristch et Rein, de 
Francfort. | 


(191) Clytrides d'Europe, etc. 308 


LABIDOSTOMIS LUSITANICA (Germar). 


Dans un long travail intitulé : Bemer kungen über Europäische Cly- 
triden, et inséré dans les numéros 3 et 4 de 1872 du Berliner Entomolo- 
gische Zeitschrift, pages 193 et suivantes (1), M. Kraatz, de Berlin, rap- 
porte celte espèce au Lacordairei (tibialis Lacord.), en s'appuyant sur ces 
mots de Gyllenhal : « thorace vix punctulato » , qui s'appliquent mieux, 
selon lui, à cette dernière espèce qu’au meridionalis. 


Je ne puis me ranger à celte opinion, car la ponctuation du prothorax 
varie beaucoup dans le L, meridionalis, et l’on rencontre des individus 
de cetie espèce chez lesquels cet organe n’est guère plus ponctué que 
chez le Lacordaïrei (tibialis Lacord.). Les vrais caractères distinctifs sont 
la forme de la fossette frontale et la pubescence du prothorax. Bien que 
très-faible dans certains individus, cette pubescence est pourtant toujours 
bien visible à la loupe, et il est évident pour moi que Gyllenhal n’eût 
pas manqué de la signaler si, en décrivant le lusitanica (Germar), il avait 
eu en vue le Lacordaïrei (tibialis Lacord.). 


Les deux espèces me paraissent du reste bien distinctes par les carac- 
ières que j'ai signalés plus haut, page 73 (25). 


LABIDOSTOMIS DISTINGUENDA (Rosenh.). 


Malgré l'opinion émise par M. Kraatz (loc. cit., p. 202), je crois devoir 
continuer à considérer cette espèce comme parfaitement distincte du pal- 
lidipennis. 


LABIDOSTOMIS KINDÉRMANNI — Kraatz, loc. cit, p. 204, 


(Lab, h-notata Kindermann, in litt.) 


Cette espèce n’est autre que celle décrite par moi en 4870 sous le nom 
de maculipennis et figurée à la planche 1°, fig. 8, de cette Monographie, 


(1) Ces numéros du Berliner Entomologische Zeitschrift n’ont été distribués 
qu’à la séance du 8 janvicr 1873 de la Société enlomologique de France, au moment 
où la fin de ma Monographic était sous presse. 


384 ÉD. LEFÈVRE. (192) 


Deux exemplaires (é et ®) du Lab. l-notata, types de Kindermann, et 
qui existent dans la collection de M. le comte de Mniszech, sont exacte- 
ment os à ceux sur lesquels j’ai fait ma description. 


é 


LABIDOSTOMIS SPECULIFRONS — Kraatz, loc. cit., p. 200, 


Je n’ai pas vu cette espèce, mais, d’après la description, je suis porté à 
croire qu’elle fait double emploi avec celle que j'ai décrite sous le nom de 


diversifrons. 


LABIDOSTOMIS CENTROMACULATA. 


Variat elytrorum macula communi fere, striga laterali omnino, nulla. 
Kraatz, loc. cit., p. 205. 


M. Desbrochers des Loges m’a communiqué plusieurs exemplaires de 
cette variété. 


LABIDOSTOMIS GUERINII. 


Cette espèce, que j'ai indiquée comme spéciale à la Sicile, se trouve 
également en Algérie. — J’en ai vu quelques exemplaires, provenant de 
cette dernière contrée, dans la collection de M. Desbrochers des Loges. 


LABIDOSTOMIS PELISSIERT — Buquet, inéd. 


C’est à tort que M. Kraatz (loc. cit., 205) rétablit cette espèce. Elle est . 
complétement identique au Lejeune (Fairm.), ainsi que j'ai pu m'en con- 
vaincre par l’examen des types qui m'ont été communiqués. 


La forme générale, le dessin des élytres, etc., ne permettent pas de la 
réunir au Guerinii, comme parait vouloir le faire M. Kraatz. 


LABIDOSTOMIS TRIFOVEOLATA. 


Les œufs de cette espèce sont semblables à ceux du taxicornis, seule- 
ment ils sont d'une couleur plus foncée. 


(193) * Clytrides d'Europe, ctc. 385 


Ils m'ont été communiqués par M. Leprieur, qui les a rapportés de 
Bone (Algérie). 


TITUBOEA ILLIGERI (Lacord.). 


Variat prothorace rufo, maculis quinque nigris (tribus in medio disci 
triangulariter digestis, duobus utrinque ad latéra) insignito. 


Je possède un exemplaire de cette variélé remarquable et j'en ai vu un 
autre dans la collection de M. Sédillot; tous deux proviennent d’Algérie. 


La forme du prothorax ne permet pas de la confondre avec le T. par- 
viceps, dont elle a Le faciès, 


CALYPTORHINA ANDALUSICA (Heyden, Berl. Ent. Zeïtsch., 1870, p. 165). 


Cette espèce = Ofiocephala opaca (Rosenh.). 


GYNANDROPHTHALMA TIBIALIS (Brullé). 


M. Kraatz (loc. cit., p. 944) réunit cette espèce au bioculata (Lacord.). 


J'avoue n'être pas de cet avis : les deux espèces me paraissent bien dis- 
tinctes, et je n'ai pas vu de passages entre les exemplaires à prothorax 
entièrement noir et ceux chez lesquels cet organe est orné, sur les côtés 
latéraux, de deux petites taches jaunes. Je reconnais cependant que les 
deux espèces sont très-voisines, et l’examen d’un plus grand nombre 
d'exemplaires de chacune d'elles pourra seul militer en faveur de la 
réunion. Toutefois, si cette réunion devait être faite, ce serait toujours le 
nom de Brullé qui devrait rester à l'espèce et non celui de Lacordaire, 
comme l'indique M. Kraa{z. 


COPTOCEPHAL£ MELANGCEPHALA (Küsler). 


M. Kraatz (loc. cit., p. 230) rétablit cette espece, à laquelle il donne Île 
nom de Küstert. 
(1872) 25 


386 ÊD. LEFÈVRE. (194) 


COPTOCEPHALA RUBICUNDA (Laichart.). 


En rétablissant le C. tetradyma (Küster) comme espèce distincte du 
C. Scopolina, c’est avec le plus grand doute que j’y ai rapporté les C. ru- 
bicunda (Laichart,) et G. rubra (Oliv.); car, ainsi que l’a fait remarquer 
avec juste raison Lacordaire, ces auteurs signalent dans leurs descriptions 
une lache noire sur le prothorax, caractère complétement passé sous 
siience par Küster. 


La dissertation à laquelle M. Kraatz s’est livré (loc. cit., p. 226) ne m'a 
donc nullement convaincu que ce C. rubicunda (Laichart.) dût être sûre- 
ment rapporté au tetradyma de Küster. 


COPTOCEPHALA SCOPOLINA (Linné). 


Selon M. de Harold (in {itt.), cette espèce aurait été décrite dès 4763 
par Scopoli (Ent. Carn., p. 66, n° 205) sous le nom de Buprestis unifas- 
ciata, qui doit prévaloir sur celui de Linné, créé seulement en 1767. 


Je serais assez porté à partager cetle opinion ; mais la phrase de Scopoli 
est bien loin d’être précise et peut aussi bien se rapporter au GC. 4-macu- 
lata de Schneider, ainsi que l’a compris Lacordaire (Monogr. des Phyto- 
phages, Il, p. 854). — Dans l'incertitude la plus complète où l’on se trouve 
au sujet de ce Buprestis unifasciata, je crois préférable d’en faire abstrac- 
tion .et de conserver à l'espèce de Linné le nom si universellement connu 
de Scopolina. 


(195) Clytrides d'Europe, etc. 387 


Explication des Pianches. 


Planche 1°. 


Genre LABIDOSTOMIS. 


ig. 4, Labidostomis L-notata (Fabr.) &. 


2 — — Q (variété). 

8 — maculipennis € (nov. sp. ). 

li _ bigemina (Suffr.) d. 

5. — diversifrons & (nov. sp.). 

6 — Lejeunei (Fairm.) Q. 

7. Paite antérieure grossie du L. Lacordairei d. 

8 — _ — É 

9, Antenne grossie du L. Lacordairei & (quatrième article denté à 


son côté antéro-externe). 
10. Antenne grossie du L. rufa # (quatrième arliéle, obconique). 
41. Abdomen grossi du L. tawicornis d!. | 
42 — —_ — ©. 
13. Tète grossie et vue de face du L. Lacordaire d'. 


4. — _ L. lucida &. 
A5. — | —.. L. decipiens &. 
46. — mn L, diversifrons d. 


417. Épistome grossi du L. pallidipennis &. 
18. — EL. pihcollis €. 


49-20, Coque grossie du L. lepida (de la coliection Ballion). 


388 ÉD. LEFÈVRE, | (496) 


Planche 2. 
Genres MACROLENES, TITUBOEA,; CLYTRA. 


Fig. 14. Titubæa Illigeri (Lacord.). 
2 —  A3-punctata (Desbr. des Loges). 
de —  Olivieri (Lacord.). 
li. —  Paykulli (Lacord.). 
5. —  nigriventris (n0v. Sp.). 
6. Antenne grossie du Macrolenes rufcollis &. 
7 — Titubæa sexmaculata &.. 
— Clytra læviuscula &. 


8 
9, Cuisse antérieure grossie du Macrolenes ruficolhs d. 


10. æ — — Bellieri &. 
11. Tarses antérieurs grossis du HMacrolenes ruficollis d'- 
12. = = _ ne 
43. — — Titubæa sexmaculata & 
14. — — —  octopunctata &. 


15. Abdomen grossi du Clytra læviuscule &. 
46. — — Fe 
47. Prolhorax grossi du Clytra k-punctata. 
48: — —  læviuscula. 
19; — —  appendicina. 
20. Taïses grossis du Clyéra 4-punctata &. 

D LE — —  valerianæ 


99, Clytra h-punctata Uans sa coque (de la collection Ghevrolal}. 


Fig, 


(197) Clytrides d'Europe, etc. 8389 


Planche 8. 


Genres BARATHRÆA, LACHNÆA, CALYPTORHINA, OTIOCEPHALA. 


4. Tête grossie et vue de face du Barathræu cerealis &. 
2, Épistome et labre grossis du même. 
de — — du Barathræa straminipennis &. | 
h. Antenne grossie du Barathræa cerealis À. 
5. Tarses grossis du même, 
6. Tête grossie et vue de face du Lachnæa pubescens &. 
7 — — du Lachnæa 3-punctata &. 
| 8. Antenne grossie du Lachnæa pubescens. 
9, Prothorax grossi du Lachnæa 3-punctata d. 
10. — du Lachnæa vicina Q. 


41. Tarses antérieurs grossis du Lachnæa pubescens &, 


42. — du même, ©. 

43. — du Lachnæa longipes 
14. — du même, ©. 

A5. — du Lachnæa vicina &. 

16. — du Lachnæa 3-punctata &. 
17, — du Lachnæa cylindrica &. 


48. Antenne grossie du Calyptorhina Ghloris &. 
49. Tête grossie et vue de face du même, 
20. — — de l’'Ofiocephala opaca À. 


21. Prothorax grossi du même. 


390 ÉD, LEFÈVRE, (198) 


Planche /. 


Genres GYNANDROPHTHALMA, CHILOTOMA, COPTOCEPHALA. 


Fig. 4. Gynandrophthalma dorsalis (Oliv.). 
— scutellaris (nov. Sp.). 
3 — djebellina (nov. sp.). 
ll — collaris (Fabr.). 
5. — Menetriesi (Fald.). 
6. — brevicornis (nov. Sp.): 
7 — coptocephaloides (Lacord.). 
8. Tête grossie ef vue de face du Gynandrophthalma viridana 
9 — — du Gynandroph. coptocephaloides &. 
40, Antenne grossie du Gynandrophthalma concolor. | 
11, Tarses grossis du Gynandrophthalma viridana, 
49, Antenne grossie du Chilofoma musciformus. 
43. Tarses grossis du même. 
4h. Tête grossie et vue de face du Chilotoma musciformis &. 


45, — — du Chilotoma erythostoma à. 

16. — — du Chilotoma Reyi &. 

A7. Coptocephala æneo-picta (Fairm.) d!. 

418. — quinquenotata d (nov. Sp.). 

49. Tête grossie et vue de face du Coptocephala melanocephala &. 
20. — —— du Coptoccphala k-maculata &. 
91 — — du Coptocephala fossulata 4. 


29. Antenne grossie du Goptocephala Scopolina. 
93. Tarses grossis du même. 
24-25. Coque grossie du même (de ma collection). 


(199) 


LISTE DES CLYTRIDES DÉCRITS OU. CITÉS DANS CE MÉMOIRE. 


Clytrides d'Europe, etc. 


É 


Nota. La pagination indiquée dans cette table est celle spéciale au mémoire 
et placée entre parenthèses. 


ms 


JÉTHEOMOBPEHA, 5... 


pumilio Lacord ,........, 160 
BARATHRÆA Lacord.. ........ 191 
cerealis Oliv............. 1923 
Lethierryi Chevr........ 21427 
straminipennis Lucas. .... 124 
Buprestis. 
salicina Scopoli, ....,... 5 157 
sexpunctata SCOP..,...... 11/4 
unifasciata SCOp......... 194 
Byrrhus. 
éoncolor SEP. =... 186 
concolor "Sim... 186 
CALYPTORHINA Lacord..,.,.,.. 498 
andalusica Heyd......,.. 193 
biornata Lef, . 4... s.# 430 
Chloris Lacord.......,... 130 
forcipifera Lacord. .,,.,,.. 196 
CHILOTOMA Chevr........ 1.161 
bucephala Dej....,...... .. 163 
erythostoma Fald...,.,.. 164 


hæmorrhoïdalis Stév.. 166-183 


musciformis Goeze...,...,,. 163 
Raffrayi Desbr....,..,,. 159 
ReVECIE DNS. 790 se... 165 


160 | Chrysomela. 


atraphazxidis Pallas. ....., 
CUT SALUE Pit MSP ETS 
bucephala Schall..,...... , 
collaris Schrank..,...... 
longimana Lin.,.....,... 
musciformis Goeze.,.,... 
musciformis Schrank...... 
quadrimaculata Lin, ..... 
quadripunctata Lin.,..... 
Scopolina Lin...... NAT 
tridentata Ein se. sens . 
variolosa ins, sussssns 


CÉYTEN TAICNALE rer ee ; 


ægyptiaca Motsch...,.,.. 
affines Ilig... 3 ET 
algerica Desbr..... PRE 
appendicina Gysselen,.... 
arabica OÙN nee ssaddos as 
asiatica Fald...... che 
atraphaxidis Fabr.,,,.... 
aurita) Fabre sons 
axillaris Dahk,.:,,..... : 
bicolor Grimmer..,,..... 
biguttata Olv......, sale 
binatata KMS, sde er ne 
binotata Waltl........... 


100 
16 
163 
148 


163 
148 
178 
475 


4108 


445 


.« 148 


392 
CLYTRAs 
bipunctata Mannerh....…. L8 
bisignata Raid} 45.170 ol 
bistrinotata Schôünh...... 170 
bucephala Fabr.......... 163 
céneasON UE 193 
collaris Gebler.. 4e. ue 151 
collaris Schneid. ........ dub 
concolor Fabre. ts 139 
crocata Lacord.3..t.:220 102 
cyanra Fabre. Lee 158 
dentipes Oliv...... RE 65 
dissimilithorax Desbr..... 98 
distinguenda Rosenh..... 30 
diversipes Letzner........ 153 
CORSA NON EE EEE 1/42 
elegans Fald......,..... 1708 
flavicollis Charp......... 153 
floralis Oliv..... sue 176 
globulosa Chevr.......... 99 
grandipes Foersb..... a A0 
binaire etes 113 
Hornet Fabre ee 60 
humeralis Panz........., 53 
humeralis Schneid....... 53 
hungartca Deji.2--:-4220 96 
jota Reiche et Saulcy..... 19 
PaticoliS ONE PCR 8/1 
lenteser DAbriN SUR CNE 108 
LIMOGES IEN EEE 1/2 
lœviuscula Ratz........., 95 
longimana Fabr........ 7 00 
tongipes Laichart......... 41/4 
- tucida Germar........... 54 
lusitanica Germar........ 2! 
MAcropas OHV- LE EEE 76 
maculicollis Brullé....... 77 
maculifrons Zoubkoff...... 101 
melanocephala Olv....... 170 


ÉD. LEFÈVRE. (200) 


CLYTRA. 


Menctriesi Fald.....,.... 4l4h 
musciformis Schneid...,.. 148 


nigrocincta Dej... 0... 93 
notata Gebler.:.. 126 5l 
 novempunctata L. Duf.... 77 
novempunctata Oliv...... 98 
octopunctata Fabr..... ART 
_octopunclata Schneid..... 65 
octosignata Fabr.-CPERN62 
opaca Rosenh. ee 7 
ovata KIug....... SNS 94 
paradoæa OÙ... 417 
parallelipipeda Walil..... 87 
plagiocephala Fabr....... 47/4 
propinqua Fald.......... 28 


quadrimaculata Fabr.. 179-184 
quadrimaculata var.? Gebl. 181 
guadrimaculata Panzer.... 181 


quadrinotata Fabr........ 19 
quadripunctata Lin...:... 94 - 
quadripunctata Fabr...... 94 
guadripunctata Laichart... 95 
rubicunda Laïchart....... 193 
rubra OI :. PEER RES ES 
rufa Waltl..... RE 62 
ruficollis Fabr........ 55 08 


rufitarsis Klug..........., 102 
Scopolina Fabr.......... 173 


sericea Oliv...... Je ST 18 
sexmaculata Fabr........ 73 
sexnotata Fabr...... Re 170 
sexpunctata OÙv......... 77 
sibirica Germ.....…. EL 00 
similis Schneid. AL dE. re A 21 
Stevenii Dej........ en 07 
taxicornis Fabr.......... 91 
terminalis el Mare . 140 


tetrastigma Schmidt « Pie 98 


(201) Clytrides d'Europe, etc. | 393 


CLYTRA. 
tibialis Brullé.........., 138 
tridentata Fabr.......... 53 
iridentate CNE ss 2e, D2 
tridentata Panz......, PRET LS 
trinotata Foersb......... 170 
tripunctata Fabr......... 411 
umbellatarum Olv....... 17 
unifasciata Ménétr...... . 20 
valerianæ Ménétr......... 97 
valerianæ Reïiche et Saulcy. 98 
variolosa Oliv....... sous 108 
venusta Lacord. ..... ass 140 


æanthaspis Germ....:.... 145 


COPTOCEPHALA Chevr....,... 467 
æneo-picta Fairm..... ae L77 
aghouatensis Buquet...,.. 177 
dpicalsS DEL eee score 183 
azuren RÉCENT 139 
bistrimaculata Küst.,..,. 176 
cærulea Dej...... Re à 182 
chalybæa Germ....,..... 182 
cyanocephala Dej......... 171 
dispar Lucas............. 79 
femoralis Küst..... ee 19 
Hnrals Ov RP 176 
Josstiati DEL Hehe  à 180 
EDITÉ DEEE AR 181 
Gadetir Del.s..33.4 Sais - É00 
melanocephala Oliv....... 170 


melanocephala Küst... 184-193 
quadrimaculata Lin....... 178 


quinquenotata Lef........ 172 
rubicunda Laïchart...... + 193 
Scopolina Lin............ 173 
Scopolina Sturm.......,. 179 
sexnotata Dej......... tas 70 
tétradyma"Küst. à 0 175 


COPTOCEPHALA, 
trinotata Foersb.,...,... 170 
unicolor Lacord, ,.....,., 182 

Cryptocephalus. 
affinis Panz..............4l8 
atraphaxidis Fabr........ 100 
auritus Lin. .... or 146 
bimaculatus Fabr......, . 175 
bucephalus Fabr......... 163 
collaris Fabriss: 2580 EME MEL 
concolor Vale sie 110 139 
cyaneus Fabre, 3320580457 
hordei Fabr........ pe En 60. : 
lentisci Fabr....... era 108 
longimanus Fabr......... 55 
longipes Fabr....... RCA à NT 
musciformis Lin...,...... 163 
octopunctatus Fabr....... 89 


octopunctatus Panz....... 65 
quadrimaculatus Fabr. 178-181 


quadrinotatus Fabr....... 19 
quadripunclatus Fabr..... 94 
TUNCOUIS FAR _ 65 
saphirinus Lin........ ... 158 
Scopolinus Fabr.......... 173 
Scopolinus Panz..... 526479 
sexmaculatus Fabr....... 73 
TATICONNIS EADL 47 RS 24 
tridentatus Fabr......... 53 
tridentatus Rossi........, 59 
tripunctatus Fabr........ ail 
Cyaniris. 
1 DL UE PRÉ TENSRE sai LAS 
aurita Del DROLE T Mas > 146 
collaris Dej..... ace Ve in 145 
cyanee, DRRER PONS tree 158 


flavicollis Dej........... 158 
fuscilarsis Del re eat 155 


39/4 

Cyaniris. 
lateralis Dei. .......... .. 451 
rame Dés ei Lee 156 
unicolor Lucas. . 4,020 182 
virens Dej. 20029-00009 0 455 


GYNANDROPHTHALMA Lacord., 434 


ænco-picla Fairm. ........ 477 
AIS ROBSIS LL. DONONN 448 . 
amabilis Lacord.......... 140 
UMA UNSS PAU ANR 1/16 
bioculata Lacord........, 137 
bisbipunctata Desbr...... 127 
brevicornis Lef....,...... 159 
coHaris. Far. UM 451 
CONCOION AD. LR RUE 139 
coptocephaloïdes Lacord... 158 
cyanea Lacord..,.,.,. se 457 
djebellmaret, MENT: 157 
DorsalS DES ere 1142 
dorsalis OV. 3 R Un 142 
ferulæ Gené........,.... 15/4 
flavicollis Charp.......... 158 
pBcd Elie ie ie e tu 154 
gratiosa LuUCas......,..... A4A 
hellenica de Mars........ 138 
hypocrita Ste. env 136 
judaica Def, nn 150 
limbata Lacord.......... 1/2 
TManicata: APS PANNES 149 
Menetriesi Fald.......... 444 
nigritarsis Lacord...,... .. 155 
OT UN VOST E NE 412 
Raltrayl Desbr es 452 
ruimand De. 0 156 
salilcina SCOpoli..,..020) 457 
scutellaris (Lefs22, 4 /007 1438 
thoracica RUSSE ere 1/7 
thoracica Lacord......... 456 


ÉD, LErèvRE, (209) 


GYNANDROPHTHALMA. 
tibialis Brulle 200 138-193 
viridana LaCor(, Pen 139 


LABIDOSTOMIS Chevr,..... Pr O1 


armeniaca Lacord.....,.. 54 
asialica Fald,. 0e 


axillaris Dahl.., Sr 
asillaris Dei 4 to 
bigemina Suffrs...,..1 25 
bipunctata Mannerh...... 48 
brevipennis Fald........, 84 
cavilrons Le eee 1102 
centromaculata Gené... 17-192 
chalybeicornis Brullé..... 62 
chalybeicornis Dahl....... L3 
Chloris Dahl. 2 Eee 430 
croceipennis Motsch, ...... ol 
cyanicollis DahL Res 52 
Cyanicornis Germ eee 45 
decipiens Fald.......... L0 


dimidiaticornis Gyssel.... A5 
distinguenda Rosenh... 30-194 


diversifrons Lef.......... 42 
_elongata Gebler. ..….., sale 
forcipifera Lucas... ...,.. 126 
fulgida Dalle ee 5h 
fulvipennis Besser. ..,.... L5 
Ghilianii Lacord.....,..... 61 
Guerinil Bas 57-199 
hebræa Vacord. Se 
hispanica Lacord,........ 6L 
Hordei Fabr, "20002 60 
humeralis, Dej A ee S 
humeralis Panz.......... 03 
hungarica Sturm......... A5 
hybrida Lucas.,....... sais V20 


impressihumera Dahl..... 53 


(203) 
LABIDOSTOMIS. 

Kindermanni Kraatz,..... 191 
Lacordairei Reiche....... 93 
eticollis Dale EE 54 
Lejeunei Fairm......... . 06 
lepida. Let... 1442 H6 
limbata Lacord.......... 50 
lineola Redtenb...,...... NL 
Jongimana Lin.......,.... 55 
longipennis Dahl.....,... A8 
lucaniformis Lef......... 190 
luéida Germis 3% ::1./302 54 
lusitanica Germ....... 24-191 


maculipennis Lef...,..,,.. 39 


maroccana Lef........... 188 
meridionalis Lacord...... 2! 
metallica Eel..,.#534, 30 
pallidipennis Gebler...... L3 
Pelissieri Buquet, ..... 56-192 
pilicollis Dakls-"5.n. 7.2 ll 
propinqua Fald.......... 28 
pubicollis Rosenh........ 62 
quadrimaculata Motsch.... 25 
quadrinotata Fabr........ 119 
rubripennis Lucas........ 22 
Pate Va RE 92 
PHeiColis Bet. 38 
ste ROMAr CPS 5 
Scapularts DO. SN 2 
senicula Kraatz........,. 62 
SIDITIEA Gérer AU 59 
speculifrons Kraalz. ....., 492 
Stevenii Lacord......,.... 91 
sulcicollis Lacord. ........ 89 
syriaca Dej::. da srl 
laurieu: Dei: 220% san 3/ 
faxicornis Fabr....... 21-189 
“ternunata: Dei... ds sis. 56 
Hihialis VAeords Sr D AN 


Clutrides d'Europe, etc. 395 


LABIDOSTOMIS. 


iridentata Lin....,.....,.. 52 
trifoveolata Desbr. ..... 58-192 
uralensis Lacord.....,.. . 97 
viridicollis Dahl......... 52 
LACENÆA Chevr......:.. csv 408 
brachialis Küst.......... A1 
cerealis Dei: 3520 DU 123 
cylindrica Dej. ....., sacs 400 
glabricollis Suffr........, 120 
birta Fabre. à. 145 
hériipes ‘AWard. :.....2... 444 
Hybrid DETTE 26 
rlentisce Dee. Jour . 108 
longipes Fabr. ...,....... 11/4 
macrodactyla De]... 119 
palmata Lacord.......... 145 
paradoxa Oliv.........., 117 
pubescens L. Du. ....,.... 115 
puncticollis Chevr........ 106 
rafipennis Der EME 115 
siramineipennis Lucas.... 124 
tripunctaia Petagna....... 1144 
tristigma Hoffm.......... 109 
Variolosa bin. st: 408 
vicina Dei nes or 118 
LAMPROSOMA Kirby......... . 188 
concolor Sturm....... Pal C7. 
MACROLENËS Dej............ 63 
Bellieri Reiche. .......... 66 
dispar Del. 02 Im sh TO 
macropus Del... 2... 76 
octopunctatus Dej........ 89 
puficollis Fabrhis 6 65 
salicarig:Ménélr.. 5.540000 
sexmaculata Dej......... 73 


sexpunctata Dej.......... 77 


396 


ÉD, LEFÈVRE, — Clytrides d'Europe, etc. 


Melitonoma Chevr.....,,.... 185 | Smaragdina, 


185 
Mélolonthe Mouche Geoff. ...., 163 
Mélolonthe quadrille, etc. Geoff. 94 
Melolontha. 


sobrina Lacord.....,., os 


muscoïides Fourcr......... 163 

NTiMmA SCO. 

secunda Schæff........... 94 
Oomorphus. 

concolor Curtis. ...... oMEaR7 

unicolor Brullé.......... 187 
OTIOCEPHALA Lef........... 125 

forcipifera Lucas. ........ 196 

opaca Rosenh........ 127-193 
Phalacrus. 

maritimus Sleph......... 186 
Smaragdina. 

concolor DO SR tie 139 

ferulæ Gené............. 154 


DAS AD El ec ceci 444 


hypocrita SLÉV, 486 
limbata De] 226020 142 
Menetriesi Dej.....,..... A4 
TiTUBOEA Lacord.. PP 67 
arabica Olive. 05e nd 87 
dispar. LacOrA.-2 022008 ee AT 
filitarsis Lacord.. 22008 
fulvipes (var.)....... ee 70 
Illigeri Lacord........ 71-193 
läticollis Oliv. -.CEPERRee 8! 
macropus Illig........ 70 
nigriventris Lef......... * 1168 
octopunctata Fabr........ 89 
octosignata Fabr......... 108 
Olivieri Lacord........... 89 
parviceps Lacord...... 2e SA 
Paykulli Lacord......°..7 80. 
Perrisi Desbr.......,. + 1 100 
sexmaculata Fabr........ 73 
sexpunctata Oliv......... Pi 
tredecimpunctata Desbr... 81 


(204) 


Notes pour servir à l'étude des Carabiques 


Par M. Louis BEDEL, 


RER 


(Séance du 26 Juin 1872.) 


L'étude des Carabiques présente, en ce qui concerne. l'examen des 
caractères spécifiques ou génériques, de regrettables lacunes, et, malgré 
les nombreux travaux dont ils ont été l’objet, les insectes de cette famille 
offrent encore une foule de difficultés que l’on doit imputer plutôt à la 
négligence des auteurs qu’à un obstacle réel inhérent à leur nature. On 
n’étudie généralement d’un Carabique que la surface, et bien souvent un 
certain facies, des angles plus ou moins aigus ou obtus, des stries plus ou 
moins ponctuées jouent le principal rôle, au moins dans les descriptions 
spécifiques. C'est au moyen de ces termes vagues, qui évitent une 
recherche approfondie ou dissimulent l’absence de caractères sérieux, que 
s'accumulent les espèces douteuses ou nominales. Et de ce mode d’études 
superficielles, il suit tout naturellement que les genres réputés les mieux 
connus, tels que Carabus, Feronia ou Harpalus, sont aujourd’hui dans 
un désordre qu’aggravent encore chaque jour volontairement ou involon- 
tairement un certain nombre d’auteurs. C’est à peine si quelques groupes, 
tels que les Amara ou les Bembidium, sont sortis du chaos. 

Les caractères positifs surabondent pourtant dans cette famille, que la 
routine entomologique s’obstine à traiter à la légère. L'auteur de la Faune 
de Scandinavie, M. le professeur Thomson, l’un des premiers, s’il n’est 
le premier des entomologistes actuels, a, sous ce rapport, ouvert la voie 
des recherches sérieuses, et l’on n’a guère qu’à le suivre pour arriver à 
des caractères bien accusés et plus satisfaisants pour l’esprit qu’un angle 
de prothorax arrondi dans une espèce, subarrondi dans l’autre. 


Je ne veux qu’indiquer ici quelques-uns dé ces cas particuliers, encoré 
peu connus ou même absolument ignorés en France, dont l'ouvrage de 
M. Thomson nous a révélé l’exisience. J’y ajouterai seulement un certain 
nombre d'observations qui me sont propres et me paraissent nouvelles, 


998 L4 BEDEL. 


Chez les Carabiques, l’un des caractères les plus utiles, dans la pratique, 
pour la détermination des genres ou des espèces, consiste dans la pré- 
sence, le nombre ou la position des pores ou points séligères qui peuvent 
occuper diverses parties du corps et qui, suivant l'organe qui les porie, 
acquièrent une valeur spécifique ou générique, 

La tête présente au bord interne de l'œil un ou deux de ces points (4), et 
M. Thomson se sert avec succès de leur nombre pour grouper les genres 
de Carabiques. Leur disposition, facile à saisir, distingue au premier coup 
d'œil, par exemple, les Féronides des Harpalides : Les premiers ont deux 
points sétigères le long de chaque œil, les seconds n’en ont qu’un; et l’on 
peut remarquer, à ce propos, que la même différence existe entre les 
Féronides et les Zabrus, les Clivinides et les Scaritides, les Troncatipennes 
en général et les Brachinides. 

Le premier article des antennes porte généralement un point sétigère 
analogue : c’est le cas des Carabus, Procerus et Calosomaz: le genre Pro- 
crustes fait exception, et le défaut de pore antennaire suffit à distinguer 
du premier coup d'œil un Procrustes d’un de ces Carabus qui leur res- 
semblent tant, l’'Hemprichi, par exemple, ou l’émpressus (Procrustes). 

L'avant-dernier article des paipes labiaux présente dans le même groupe 
une disposition semblable : il est garni de soies raides, dont le nombre 
varie suivant les espèces; chez les Procerus, Procrustes, Calosoma et un 
petit nombre de Carabus, parmi lesquels je puis ciler éntricatus et ceux 
du même groupe, croaticus, catenulatus, Genei, purpurascens, helluo, lusi- 
tanicus, Hemprichi, Calleyi, Humboldti, Rossi, exaratus, Schænherrt, 
Creutzeri, depressus, etc,°le nombre des soies est de 4 à 7, et dans ce 
cas elles sont toujours plus ou moins rapprochées ou même réunies en 
faisceaux; dans la majorité des Carabes, au contraire, les palpes labiaux 
‘ne portent que deux soies écartées ; telles sont les espèces suivantes, que 
je prends parmi les formes les plus diverses : Scheidleri, guadarramus, 
Cristoforii, monilis, auratus, gallæcianus, nodulosus, alpinus, rutilans, 
Linnæi, pyrenæus, marginalis, Besseri, maurus, alyssidotus, osselicus, 
cychrocephalus, coarctatus, interruptus, etc. 

Je ne veux pas laisser de côté le genre Carabus sans signaler deux 
caractères qui s’y rapportent ei me paraissent inédits : la forme remar- 
quable des palpes, dont le dernier article est caréné au bord externe chez 


(1) Les Cychrus seuls me paraisseht faire exception; je n'ai pu détouvrie chez 
eux de points séligeres le long des yeux: | 


Notes sur les Carabiques. 399 


les C. intricatus, Lefebvrei et Adonis; et celle de l’épine terminale infé- 
rieure des tibias antérieurs qui, par exception, est longue, mince et 
arquée chez le C. nemoralis; le C. monticola, qui en diffère par la forme 
des antennes, présenterait le même caractère, d’après M. de la Brülerie. 


Les segments de l'abdomen n'ont offert un exemple frappant de Ja 
variété numérique des poinis sétigères dans le genre Zabrus : chez 
l’'obesus, le curtus, etc., il n’y a qu’un point sétigère de chaque côté de 
la partie médiane des segments ; chez l’énflatus chacun d'eux en présente 
une série transversale. 


Le même caractère se retrouve, également variable suivant les espèces, 
au bord interne des cuisses postérieures. Dans le genre Harpalus, le 
nombre des points du bord fémoral sépare nettement plusieurs espèces 
difficiles, et M. Thomson s’est heureusement servi de ces différences qu’il 
a, je crois, indiquées le premier. 


je termine ce qui concerne les pores sétigères en m'occupant de celui 
qui avoisine les angles postérieurs du pronotum et dont la position, par 
rapport à l'angle, varie suivant les espèces et suivant la forme de l'angle. 
Chez les Amara, on s’est appuyé avec raison sur la situation du point 
sétigère, qui peut être situé dans l'angle même ou s’en écarter notable- 
ment. J'ajouterai que le Calathus piceus, déjà si remarquable par la sim- 
plicité des tarses du mâle, signalée par M. de ja Brülerie, présente un fait 
du même genre, et que certaines espèces difficiles d'Anchomenus du groupe 
du viduus peuvent se distinguer de la même manière. 


La question des points sétigères m’amène à parler de l’importance spé- 
cifique des gros points ombiliqués dont la présence, notamment chez cer- 
taines espèces de Dyschirius ou d'Amara, contribuent à faciliter la déter- 
mination. Pour n’en citer qu’un exemple, l’Amara anthobia Villa, espèce 
à peine connue et cependant des plus vulgaires à Paris et jusqu’au bord 
de la Manche, se distingue à première vue des À. familiaris et lucida, 
qui lui ressemblent extrémement, par la présence d’un gros point ombili- 
qué placé contre la base de la striole située entre la première et la 
deuxième strie des élytres. 


La position de ces points préscutellaires me conduit naturellement à 
insister sur deux autres parties également voisines de l’écusson : la striole 
préscutellaire et le rebord basilaire &es élytres. 


La strie présculellaire où slriole raccourcie qui avoisine souvent l’écus- : 
son, a été plus d’une fois remarquée; on n’a guère étudié cependant sa : 
position trelativement à la suture et à la première sirie des élylres. 


400 L. BEDEL, 


M. Thomson s’est occupé de cette question au point de vue des divisions 
génériques, et je lui crois, en effet, une importance réelle, souvent 
plus que spécifique. Dans le genre Zabrus, par exemple, elle peut servir 
à former deux groupes; en effet, chez quatorze espèces de Zabrus que 
j'ai sous les yeux, la striole, sauf chez les Z. gibbus et piger, est juxta- 
scutellaire et libre, et par conséquent située entre la sulure et la première 
strie des élytres qui s’écarte de la suture près de l’écusson; le Pelor 
blapoides et le Polysitus puncticollis sont dans le même cas ; chez les 
Z. gibbus et piger, au contraire, la striole est placée entre la première 
et la deuxième strie, et la première strie se rapproche plutôt du sommet 
de la suture, : | 


Le rebord de la base des élytres est également important et variable 
suivant les différents groupes génériques. Il s'étend souvent sans solution 
de continuité de l'épaule à l’écusson comme chez les Harpalides; il est 
presque nul et s’arrêle vers l’épaule chez les Ditomides; la même diffé- 
rence éloigne les Pogonides des Patrobides et les Blethisa des Elaphrus. 
Souvent aussi, dans un même genre, celte partie affecte de légères modi- 
fications dont les Bembidium offrent plusieurs exemples (1). 


Il me reste à noter rapidement quelques traits relatifs aux pattes des 
Carabiques. C’est une des parties les moins négligées; aussi ne ferai-je 
que rappeler en passant les différences que l’on peut trouver dans l’épine 
terminale des tibias antérieurs, différences qui séparent si nettement les 
Amara, à épine terminale simple, des Triæna à épine tricuspide ; les 
Anisodactylus fournissent un exemple identique : l’épine terminale est tri- 
cuspide chez les À. virens et pseudoæneus, elle est simple chez leurs 
autres congénères. 


La pubescence interne des tibias intèrmédiaires ou postérieurs offre les 
coupes excellentes que l’on sait chez plusieurs mâles d’Amara ou de 
Calathus canariens ; un caractère moins connu consiste dans le nombre 
des soies internes des tibias postérieurs dans les deux sexes, nombre diffé- 
rent et distinctif chez les Pæcilus cupreus L. et versicolor Sieph., par 
exemple. 


(1) Le bord latéral des élytres peut de mème présenter un certain intérêt, suivarit 
ja forme de son extrémilé. Chez les Anchoménides, Calathides et dans le genre 
Platyderus, il est entièrement simple. Chez les Féronides et les Zabrus, le sommet 
de la marge est contourné et comine replié en dessus. Le même caractère confirme 
la séparation du genre Sfcmis du groupe des Broscides avec Lu il n'a que des 
rapports superficiels ; ; c'est une vraie Féronide. 


Notes sur les Carabiques. LOL 


Mais il est un point moins exploré encore et sur lequel je veux insister 
davantage : c’est la forme des articles des tarses postéri icurs ct intermé- 
diaires, dont personne ne me paraît avoir fait usage. 


Les articles des tarses antérieurs ont élé très-souvent étudiés chez les 
Carabiques, mais surtout au point de vue générique et sexuel; les tarses 
des autres pattes sont restés dans l’oubli, et cependant les caractères 
qu'ils présentent ont ce très-grand avantage d’être communs aux deux 
sexes et par conséquent absolus ; les Féronides vont me fournir un exemple 
du parti que l’on pourrait en tirer. 


La Feronia vernalis, tout d’abord, présente un cas exceptionnel même 
parmi les Féronides : ious ses tarses sont sillonnés sur le milieu de leur 
partie dorsale, et le sillon médian est accompagné, sur les tarses intermé- 
diaires et postérieurs, de sillons latéraux situés aux bords interne et 
externe. Cette curieuse disposition avait également été observée par M. de 
la Brülerie, avec qui l’on est toujours sûr de se rencontrer quand on étudie 
de près les Carabiques. 


* Chez la plupart des autres Feronia, les tarses HT ou ane 
diaires sont munis d’un sillon plus ou moins profond, prolongé sur un 
plus ou moins grand nombre d’articles; mais ce sillon est toujours latéral 
et situé au eûté externe du tarse. 

Les iarses postérieurs et intermédiaires peuvent, par rapport au 
nombre d'articles sillonnés, différer dans un même groupe : ainsi, parmi 
les Abax, qui paraissent tous avoir le premier article des tarses intermé- 
diaires sillonné, le premier des postérieurs est sillonné chez l'A. Becken- 
haupti et simple chez l'A. parallela. 


Mäintenant si l’on compare, également dans un même groupe, les tarses 
correspondants de diverses espèces, on peut trouver, entre espèces voi- 
sines, de notables différences. Je prends pour exemple les tarses posté- 
rieurs des Pæcilus : ici le sillon s’étend sur tous les articles chez énfus- 
calus, purpurascens, numidicus; sur les quatre premiers chez versicolor 
et cupreus; ce dernier offre parfois un sillon très-obsolète et très-court à 
la base du cinquième ; le sillon s'étend nettement sur les trois premiers 
articles dans quadricollis et obsolétement à fa base du quatrième ; très- 
distinctement sur les trois premiers chez lepida, puncticollis, crenata, 
bætica, et sur les deux premiers seulement dans dimidiata. 

D'autres Féronides ont tous les articles des tarses simples : tels sont les 
Molops et les Percus. 

Je n’ajoûte qu’un seul mot sur les arlicies des tarses : dans un même 

(1872) 26 


402 L. BEDEL, = Notes sur les Carabiques. 


genre, leur partie dorsale peut être glabre ou pubescente; leurs derniers 
articles sont pubescents chez les Molops, ce qui fait exception parmi les 
Féronides. Dans le genre Harpalus, cette disposition se retrouve égale- 
ment : le groupe des Ophonus a le dessus des tarses pubescent; il est 
glabre chez les vrais Harpalus, et c’est ici le cas de rappeler que ce 
caractère rapproche deux espèces, qui ont le bord externe des élytres 
ponctué et pubescent, l’une, calceatus, des Ophonus, l'autre, æneus, des 
Harpalus proprement dits. 

Enfin je relève un excellent moyen de classification dont l’usage serait 
fréquent chez les Carabiques : je veux parler du point de départ de la 
pubescence des antennes, point qui varie suivant les genres et parfois 
dans le même genre, surtout, et ceci est à remarquer, lorsqu'il ren- 
ferme des éléments hétérogènes. Ainsi je citerai les Molops qui se dis- 
tinguent des autres Féronides par la pubescence commençant dès le 
troisième article, et les Anchomenus, qui, sous ce rapport, sont tirès- 
remarquables ; les trois premiers articles des antennes sont glabres dans 
les espèces suivantes : scrobiculatus, angusticollis, cyaneus, oblongus, 
albipes, livens, sexpunctatus, viduus, etc.; la pubescence commence dès le 
troisième article chez le prasinus et les Agonum du groupe des Thoreyr, 
gracilis, etc # 

Je m’arrête, car l’on pourrait multiplier à l’infini de semblables exemples: 
j'ai voulu seulement attirer l’attention sur quelques faits de cet ordre 
d'idées en les signalant au hasard. Je serais heureux de provoquer à 
l'avenir plus d’éclaircissements sur les points que j'ai cités et que tant 
d'auteurs passent sous silence. Il est indispensable aujourd’hui d’insister 
sur toutes ces questions, sous peine de voir sans cesse augmenter la 
confusion déjà si grande en matière d’entomologie descriptive. 


SUPPLÉMENT 


À LA 


Révision du genre AULACOCHILUS Lacordaire 


ET 


DESCRIPTION DE QUATRE ESPÈCES NOUVELLES (2) 


Par M, Louis BEDEL. 


(Séance du 27 Novembre 1872.) 


À, AULACOCHILUS BREVIS L. Bedel. Nov. sp. 


Breviler ovatus, conveæus, nilidus, niger; elytris singulo maculis 
duabus fulvis, una basilari punclum nigrum undique, basi excepta, cir- 
cumdante; altera infra medium postice dentata ; striis parum conspicuis, 
intervallis crebre evidenter punctulatis. Pronoto brevi, antice regulariter 
emarginato, lateribus arcuatis, angulis anticis obtuse subrotundatis, 


Long, 6 mill. 


Voisin du 4-signatus Guérin-Mén.; en diffère par les caractères suivants : 
taille notablement plus petite, forme plus courte et plus convexe; corps, 
vu de profil, paraissant subtriangulaire ; pronotum un peu plus trans- 
versal, ses bords latéraux plus arqués, les angles antérieurs presque 


(1) Voyez Annales 1871, page 271. 

(2) L'espèce suivante, que je ne connais pas, vient d’être tout récemment décrite 
par M. Crotch : 

A, 3sponicus Crotch, Ent, Monthiy Mag., 1873, no 104, p. 189. — GOvatus, 
supra nigro-cyaneus, antennis pedibusque nigris ; capite thoraceque fortiter 
parce punctatis; scutello lœvi ; elytris seriatim punctatis (seriebus 8), inter- 
- stitiis evidenter parce punctatis, subtilissime vix visibiliter pubescentibus, sin- 
gulo vitta obliqua basali (a basi prope scutellum fere ad marginem pone 
humerum) fasciaque communi (antice subconcava) subapicali, marginem 
haud attingenti, rufo-ferrugineis. -— Long. 3 lignes 1/2. — Sur le Maiyasan 
Hiogo (Japon), deux exemplaires (eæ Crolch). 


404 L. BEDEL. 


arrondis et l’échancrure du sommet régulièrement arquée et non droite 
au fond et oblique sur les côtés comme dans le 4-signatus; élytres plus 
courtes, plus convexes à la base, plus arquées latéralement ; leur ponctua- 
tion relativement plus forte, celle des intervalles très-apparente ; couleur 
foncière du dessus noire, sans reflet bleuâtre ; tache basilaire en forme de 
croissant, entourant complétement le point huméral noir, excepté le long 
de la base ; tache postérieure tridentée en arrière. 


Dans l’unique exemplaire que j'ai sous les yeux, le dessous du corps 
est entièrement d’un brun plus ou moins foncé, ce qui tient peut-être à 
un défaut de maturité; en tous cas, la différence de coloration entre la 
poitrine et l'abdomen, si tranchée dans le 4-signatus, ne parait pas 
exister ici. : 

Malacca (M. de Castelnau, Collection Sédillol). 


2, AULACOCHILUS TETRADYMA L. Bedel. Nov. sp. 


Oblongus, sat convexæus, nitidus, niger. Antennarum articulis 2° et 
L°-8° subnodiformibus, oblongis, 38° elongato, L° et 5° simul sumptis sub- 
æquo. Elytris tenuisssime punctato-striatis, singulo maculis duabus fulois 
subreniformibus, una basilari, altera infra medium. Mesosterno antice 
stria integra angulata marginato. Lateribus metasternt simplicibus. Femo- 
ribus anticis sublus canaliculatis. 


Long. 11-12 mill. 


Oblong, subparallèle, assez convexe, d’un noir brillant; deux taches 
d’un roux fauve sur chaque élytre. — Tête resserrée entre les yeux, irré- 
gulièrement pointillée, plus finement au milieu, soudée à l’épistome par 
une suture droite à la base, oblique de chaque côté. Antennes d’un noir 
de poix, articles 4-8 médiocrement allongés; 8° égal aux deux suivants 
réunis. Palpes ferrugineux, dernier article des maxillaires fortement trans- 
versal. Pronotum assez convexe, transversal, son bord antérienr échancré 
en arc; côtés faiblement rétrécis et régulièrement arqués de la base au 
sommet, assez lésèrement rebordés, le rebord formant bourrelet; ponc- 
iuation extrêmement fine ; quelques gros points réunis le long de la base 
de chaque côté du lobe médian. Élytres à peine distinctement plus larges 
que le pronotum à la base, assez convexes, très-faiblement -et graduelle- 
ment atténuées de l'épaule à lextrémité; ornées chacune de deux larges 
taches fauves, la première un peu étranglée au milieu de son étendue, 


Supplément à la révision des Aulacochitus. 105 


subarrondie à ses extrémités, commençant à une faible distance de la base 
et du calus huméral et s'étendant transversalement du troisième interstrie 
jusque près du bord externe; la seconde, située vers les trois cinquièmes 
postérieurs de l’élytre, subréniforme, s'étendant du troisième interstrie 
jusque vers le bord externe, qu’elle n’atteint pas ; stries formées de points 
extrêmement fins : cinq dorsales atteignant la base, trois latérales et des 
traces obsolètes d’une quatrième: interstries encore plus finement poin- 
tillés que les stries; suture non déprimée vers le sommet. 

Dessous du prothorax presque lisse; saillie prosternale en forme de fer 
de flèche, subtriangulaire, la base du triangle échancrée au milieu. Méso- 
sternum saillant vers l’échancrure prosternale, garni dans son pourtour 
latéral et antérieur d’une strie entière, angulée au milieu et dont l’angle, 
émoussé, est dirigé vers l’échancrure prosternale. Métasternum et abdo- 
men très-finement pointillés. Cuisses antérieures nettement canaliculées 
en dessous. 


Distinct du propinquus Lac. (1) par son métasternum sans strie en S de 
chaque côté el par l’espace interoculaire resserré et comme étranglé; 
voisin des À. maximus Bed. et oceanicus Bed., mais la strie mésosternale 
angulée en avant et la forme des cuisses antérieures, qui sont nettement 
creusées en dessous, le séparent de tous deux. R 


Trois exemplaires de cette espèce, originaires de l’île de Poulo-Penang, 


et qui faisaient partie de la collection de M. de Castelnau, m'ont été com- 
muniqués par mon ami M. Sédillot, 


-  AULACOCHILUS OCEANICUS L. Beüel. Nov. sp. 


Oblongus, sat convexus, nitidus, niger. Antennarum articulis 4°-8° sat 
elongatis, subnodosis. Elytris punctato-striatis, singulo maculis duabus 
fulvis, una basilari, medio constricta, altera ante apicem arcuata. Meso- 
sterno antice stria integra subsemicirculari marginato. Lateribus meta- 
sterni simplicibus. Femoribus anticis subtus depressis. 


Long. 17 mill. 


Oblong, assez convexe, d’un noir très-brillant ; deux taches fauves sur 


(1) Je m’empresse de relever ici une omission grave qui s’est glissée dans la des- 
cription de l'A. propinquus (Ann. 1871, p. 278, ligne 2); au licu de : « articles 3-8 
des antennes allongés, » il faut lire : « beaucoup moins allongés, » 


4106 L, BEDEL. 


chaque élytre. — Tête notablement resserrée entre les yeux, faiblement 
pointillée, surtout au milieu ; suture de l’épistome semi-circulaire, Antennes 
d’un noir de poix; 8° article très-allongé, 4-8 assez allongés et légèrement 
noueux. Palpes ferrugineux ; dernier article des maxillaires fortement trans- 
verse, Pronotum transverse, échancré en arc à son bord antérieur; côtés 
légèrerement rétrécis en avant, leur rebord assez saillant ; ponctuation très- 
fine, excepté de chaque côté du lobe antéscutellaire, où quelques points 
assez forts sont rassemblés le long de la base. Élytres graduellement 
rétrécies en arrière des épaules, marquées chacune de deux taches fauves 
ou rougeâtres: l’une entourant la partie postérieure de l’épaule, très- 
resserrée au niveau de la cinquième strie et comme formée de deux taches 
carrées reliées entre elles; l’autre située vers le tiers postérieur, arquée en 
arrière, peu régulière; cinq stries dorsales, remontant jusqu’à la base, 
trois latérales et les traces d’une quatrième, formées de points fins; inter- 
valles marqués de points imperceptibles, irès-espacés. 

Dessous du prothorax presque lisse; saillie intercoxale du prosternum 
subtriangulaire. Mésosternum faiblement transversal, bordé d’une strie 
non interrompue presque semi-circulaire. Métasternum à peu près lisse. 
Abdomen finement pointillé, plus densément sur les côtés. Cuisses anté- 
rieures déprimées, indistinctement concaves à la partie inférieure, 

Encore plus grand que l'A. maximus Bed., dont il diffère par sa forme 
un peu plus large, ses antennes à articles moins allongés, par ses élyires 
de couleur foncière noire, sans reflet bleuâtre, par la tache basilaire très- 
resserrée au niveau de la cinquième strie, ce qui rend la partie noire de 
l'épaule plus étendue, par la tache apicale plus étroite et arquée, peu 
régulière, la ponctuation des stries peu marquée et celle des intersiries 
moins distincie encore. 

Deux exemplaires, l’un de l’île de Céram, l’autre indiqué de Nouvelle- 
Guinée (Collection Sédillot), 


L’addition de cette espèce et de la précédente doit faire modifier ainsi 
le tableau synoptique du genre (Annales 1871, page 273, n° 8) : 


8. Un sillon en S allant obliquement de la saillie 
_ intercoxale antérieure du métasternum à son 
bord postéro-externe. Tête non resserrée entre 
les.yeux . 20 MANN Ta ete IPTOPRMENNEe 
— Pas de sillon sinueux sur les flancs du métaster- 
num. Tête resserrée entre les yeux . . . . . . 9°. 


Supplément à la révision des Aulacochilus. 14107 


9, Strie du mésosternum angulée en avant. Cuisses 
antérieures nettement canaliculées en dessous, {etradyma. 


—  Strie du mésosternum arquée en devant. Guisses 
antérieures indistinctement creusées en des- 
SOUS Ts rate ads Us élle Ve Cecatia etistets Disto 40/47 


40”, Fond des élytres de couleur noire à reflet bleuâtre ; 
tache fauve de la base non resserrée au niveau 
de la cinquième strie .. . .......... Mmaxrimus Bed. 
— Fond des élytres de couleur noire; tache fauve de 
la base fortement resserrée au niveau de la | 
cinquiéhe sie ne sus ee son 04 de OcaniCnE (LU) 


BH, AULACOCHILUS NIGER L, Bedel, Nov, sp. 


Elongatus, fere parallelus, parum nitidus, niger. Pronoto transverso, 
toto punctulato, lateribus mediocriter marginato. Elytris elongatis, punc- 
tato-striatis, interstrits fere lævibus. Mesosterno siria antice integra mar- 
ginato. | 

Long. 8 4/2 mill. 


Allongé, presque parallèle, médiocrement convexe, d’un noir légère- 
ment soyeux, — Tête resserrée entre les yeux, fortement ponctuée; sou- 
dure de l’épistome en demi-cercle. Antennes assez courtes, d’un noir de 
poix ; articles 4-8 assez courts, épais; troisième égal aux deux suivants 


(1) Lacordaire, dans sa Monographie des Érotyliens, donne comme caractère 
générique spécial aux Encaustes la présence d’un seul crochet corné au lobe interne 
des mâchoires, et s'appuie sur ce caractère pour séparer ce groupe des Érotyliens 
vrais qui présentent deux crochets au même lobe. 

Or, une dissection attentive des Encaustes verticalis, malayana, lituraita et 
Lunulata, faite par MM. Henry Munier, Sédillot et moi, nous a permis de constater 
chez ces espèces la présence au lobe interne de deux dents absolument identiques à 
celles que l’on trouve chez les Érotyliens vrais. M. le docteur Chapuis, de son côté, 
avait fait récemment la même observation, déjà publiée, paraît-il, par Erichson, qui, 
dès 1843, avait relevé l'erreur de Lacordaire. 

11 résulte de ceci que le genre Encaustes, réuni à tort aux Érotyliens engidi- 
formes appartient à la seconde tribu des Érotyliens. 11 se rapproche même tellement 
du genre Aulacochilus, que certains d’entre ces derniers (A. maæimus, oceanicus 
et tetradyma) pourront peut-être entrer dans le genre Micrencaustes (Crotch, èn 
litteris) avec les Encaustes lunulata, lilurata et espèces analogues. 


h08  L. Bepez. — Supplément à la révision des Aulacochilus. 


réunis. Palpes ferrugineux. Pronotum transverse, COUpé droit au bord 
antérieur, avec les angles antérieurs saillants, coupés obliquement der- 
rière les yeux, à leur côté interne; rebord latéral médiocre; ponctuation 
assez irrégulière, plus forte vers les côtés du disque, plus fine sur la ligne 
médiane et surtout vers le lobe médian de la base. Élytres aussi larges à 
la base que le pronotum, allongées, au moins trois fois aussi longues que 
le pronotum, à peine rétrécies avant le sommet ; stries formées de points 
fins, cinq dorsales atteignant la base, trois latérales et les traces d’une 
quatrième ; interstries marqués de points extrêmement fins; suture enfon- 
cée en‘arrière. ii 

Dessous du prothorax en partie ponctué, surtout en avant. Mésoster- 
num transverse, garni d’une strie un peu arquée en devant, non inter- 
romp&e au milieu. Métasternum à ponctuation très-fine; sillons de la 
saillie-tntercoxale comme dans le groupe de l’A, micans. Abdomen poin- 
tillé, assez fortement sur les côtés. 


Diffère de toutes les espèces unicolores par sa couleur noire et sa forme 
allongée ; peut se placer à côté de l'A. sericeus Bed. 


Découvert à Malacca par M. de Castelnau. Un seul exemplaire (collection 
Sédillot). | 


Le 2 


Depuis l'impression de mon premier travail sur les Aulacochilus, j'ai eu 
entre les mains plusieurs exemplaires de l'A. teéraphacus Bedel, dont je 
ne connaissais encore qu’un seul individu. Deux d’entre eux, communi- 
qués par M. le docteur Chapuis, qui a bien voulu en abandonner un à 
M. Sédillot, étaient indiqués de Java; les autres provenaient de Malacca 
(de Castelnau, collection Sédillot). 


L’A. sericeus Bed. ne paraît pas rare à Bangkok, d’où M. de Castelnau 
’a rapporté ; le micans Bed. provient de Sumatra. 


Je profite de cetie occasion pour signaler le double emploi dans la 
nomenclature du nom de Triplax melanocephala, donné par Motschulsky 
(Études ent., 1859, p. 107) à une espèce de Ceylan, assez répandue dans 
les collections. Comme le Tréplax melanocephala Latr. (nec Lacord.) a 
l'antériorité, je propose d’appliquer à l'espèce asiatique le nom de 
Motschulskyi (Bedel). 


TEE D nn Eanee—— 


DESCRIPTION 


DE 


Plusieurs Coléoptères d'Espagne et de deux Gureulionites 


DU NORD DE L’AFRIQUE 


Par M. Auc. CHEVROLAT. 


(Séance du 27 Novembre 1872.) 


4, CEBRIO GETSCHMANNI. 


Ex minoribus generis, affinis CG. Garrenoi, niger, nitidus, elytris rubris 
multi-seriatim punctatis; capite lato, punctato, antice transversim foveato, 
piloso, mandibulis exsertis æqualiter arcuatis, palpis nigris, antennis 
piceis, brevibus pilosis, articulis 2° et 3° nodosis, oculis rotundatis : 
prothorace transverso, postice arcuatim emarginato , angulis posticis 
rotundatis, secundum basin canaliculatis, supra nitido æqualiter minu- 
teque punctato, pubescentia cinerea versus margines tecto ; scutello 
elongaio, longitudinaliter sulcato ; elytris vix prothoracis basi latioribus, 
in humeris apiceque rotundatis, multi-seriatim punctatis, pedibus brevibus, 
et corpore infra nigro-piceis valde pilosis. 

Long. 42 mill.; lat. 4 mill. 


Hispania (Huelva) Sierra-Morena. A dom. Getschmann, missus. 


2, STROPHOSOMUS PUBERULUS. 


Ovatus, squamulis griseis et fuscis variegatus, setulis declinatis albi- 
cantibus dense vestitus; rostro (antice angulose emarginato) et capite 
cinereis, striga transversa sulco verticali juncta, prothorace brevi, late- 
ribus rotundato, sat dense punctato, cinereo, lineis tribus fuscis, longi- 
tudinali orbiculata sulcata (in sulco cinerea); elytri$ orbiculatis, modice 
convexis, fuscis, punctato-strialis (striis impressis et punctis striarum 
ordine nigro pupillatis); corpore infra pedibusque cinereis. 

Long. 6-7 mill.; lat. 4-4 4/4 mill. 


Hispania (Huelva), Sierra-Morena. 


a10 A. CHEVROLAT. 


d STROPHOSOMUS AUREOLUS, 


Sirophosomo flavipedi vicinus, fuscus, squamulis aureis tectus; rostro 
subconico, apice angulose emarginato supraque angusle carinato, squa- 
mulis aureis teclo, capile declivi vage et fortiter punctato, antennis 
nigricantibus, oculis rotundatis nigris: prothorace transverso, antice late- 
ribusque recto, postice extus arcuatim producto transversimque ad mar- 
ginem sulcalo, supra vage et fortiter punctato; elytris in basi latitudine 
prothoracis, postice globosis, punctato-striatis (punctis striarum sub- 
contiguis), interstitiis subæqualibus modice convexis, aureolis, linecla 
humerali viridi; corpore infra pedibusque (tibiis anticis pallidioribus), 
auro-squamosis. | 

Long. (rost. excl,) 3 mill.; lat, 4 1/2 mill. 


_Hispania : Arvas, Asturies. 


Hi, STROPHOSOMUS CANUS. 


Strophosomo monacho affinis, obscure albido squamosus rostro (cum 
capite subconicis) apice truncato angulose emarginato, angustissime sul- 
caio, punctato, ante oculos transversim costato, in capite rugis elon- 
gatis, antennis fuscis, funiculo clavato, post oculos limitato, oculis 
exsertis, rotundatis nigris ; prothorace transverso, antice truncato, posticé 
ad medium oblique et modice angustato, marginibus tenue albis, supra 
punctaio, foveolis duabus dorsalibus posticis, carina longitudinali; elytris 
rolundatis, brevissime atque dense setulosis, tenue striato-punctatis ; 
pedibus fulvis. 

Long. 4 mill,; lat, 2 mill. 


Hispania, Sierra-Nevada, À dom. Getschmann, missus. 


5, OTIORHYNCHUS GOSSIPIIPES, 


O. atricolori proximus sed multo minor, niger nitidus, rostro tri- 
carinato creberrime punctato, ad basin scisso, capite Iævi, convexo, 
fovea punctiformi inter oculos, antennis nigris, primis articulis funiculi 
elongatis, 2° longiori, sequentibus nodosis ; prothorace elongato, antice 
posticeque (reflexo) recto, versus medium obtuse ampliato, supra con- 
jertim punctato et minute tuberculato ; elytris ovalibus, conjunctim 
obluse productis, punctato-striatis (punctis striarum minutis æqualiter 


Goléopières d'Espagne, etc. “ 11 


dispositis et subcontiguis), interstitiis coriaceis, abdomine depresso pedi- 
busque extus lanuginosis G. 
Long. (rost. excel), 7 mill.; lat. 4 4/2 mill. 


Hispania : entre Arvas et Pajares, Asturies. 
6, BARYPITHES RHYTIDICEPS, 


Elongato-oblongus, nigro-piceus: rostro lato, supra plano, minutissime 
siriolato, dense breviterque cinereo-pulvinato, antice excavato et in 
apice angulose emarginato et reflexo, foveola minuta inter oculos signato, 
antennis fusco-piceis, clava ovata cinerea, oculis rotundatis nigris ; 
prothorace vix longiori quam latiori, antice posticeque recto, marginibus 
obsulcato, lateribus ad medium rotunde ampliato ; supra modice convexo, 
crebre punctulaio, transversim strigoso, pube grisea sericea tecto ; ely- 
tris oblongis, in basi vix prothorace latioribus, ultra medium paululum 
latioribus, conjunctim rotundatis, convexis, punctato-striatis, interstitiis 
æqualibus punctulatis, tibiis tarsisque flavescentibus. 


Long. (rost. excl.) 3 1/2 mill,; lat, 2 4/3 mill. 


Hispania : Pajares, Asturies. 
7. PLATYTARSUS EBENINUS. 


Alatus, elongatus, niger nitidus, rostro brevissimo, subquadraio, sub- 
cylindrico, antice profunde et angulose emarginato, punctulato, ore longe 
albo piloso, capite duplo longiore punctulalo, fovea rotundata inter 
oculos, antennis piceis, scapo elongato, modice clavalo: oculis trans- 
versis, oblongis, nigris, antice et supra silis; prothorace latitudine vix 
longiori, antice posticeque recto, lateribus mediis rotundato, modice 
convexo, sat dense punctulato; scutello brevi, triangulare ; elytris 
oblongis conjunctim rotundalis, ultra medium paululum latioribus, pune- 
tato-striatis ; corpore infra nigro-subopaco, creberrime punctato ; abdo- 
mine segmentis quinque, propygidio et pygidio ultra elytra projectis pedi- 
busque piceis. 

Long, 4 mill,; lat, 12 mill, 

Hispania, Asturiis in loco vocato Pajanores. A dom, Gelschmann, captus 

et missus. 


Le scrobe de cet insecte qui longe la courbure terminant en avant la 
carène latérale du rostre est large et peu profonde ; l'antenne s’insère à la 


h12 A, CHEVROLAT, — Coléopières d'Espagne, etc. 


hauteur de l’œil en avant. Ses longs poils blonds qui ornent la bouche 
l'éloigneront peut-être de ce genre. 


Get insecte étant unique et collé, je n’ai pas osé le sacrifier pour en 
examiner les caractères, 


8. MONONYCHUS QUADRIFOSSULATUS. 


Griseo-obscurus, tomentoso-sericeus, rostro nigro, cCapite convexo 
nigro, creberrime punctulato, fovea antica inter oculos sita ad carinulam 
verlicalem juncta, oculis nigris; prothorace plano, lateribus rotundato, 
holosericeo, crebre punctato, foveis quatuor cruciatim dispositis impresso ; 
scutello elongato nigro; elytris oblongo-quadratis infra humerum obtuse 
angulatis, apice late emarginatis et in margine apicali griseo-fimbriatis ; 
singulo striis octo impressis, geminatis, intus punctatis; corpore infra 
pedibusque cinereo-tomentosis. 


Long. 4 mill.; lat. 3 mill. 


Je n’ai vu que deux exemplaires de cette espèce : l’un m'a été envoyé 
comme trouvé aux environs d'Alger par feu Poupillier. 


9, MONONYCHUS TANGERIANUS. 


Mononycho syriaco affinis, supra griseo, infra cinereo tomentosus , 
rostro tenui cylindrico (ad basin griseo) nigro, antennis, oculis tar- 
sisque nigris, capite convexo, anguste carinato; prothorace transverso, 
plano, lateribus valde rotundato, duabus foveis dorsalibus, lineola longi- 
tudinali impressa in dimidia parte postica; scutello elongato, obscuro; 
in elytris striis decem in singulo, intus conspicue punctatis et fuscis, qua- 
tuor suturalibus geminatis; pygidio conico longitudinaliter carinato, 
pedibus posticis elongatis, tibiis posticis versus apicem extus calearatis, 
in apice nigris, 
Long. 4 mill.; lat. 3 1/5 mill. 
Tanger. 


Cette espèce, unique dans la collection de mon savant collègue et ami 
M. L. Reiche, ressemble extérieurement pour la couleur aux M. syria- 
cus Rdt. et punctum-album Herbst (salviæ Germ.), mais la forme aplanie 
et arrondie du prothorax le rapproche de notre M. quadrifossulatus. 


MONOGRAPHIE 


DES 


BALANINIDÆ et ANTHONOMIDÆ (1) 


1° SUPPLÉMENT. 


Par M. J. DESBROCHERS DES LOGES. 


(Séance du 9 Octobre 1872.) 


AUBEUS. Nov. gen. 


Caput minutum, post oculos subito profunde acuteque constrictum. 

Oculi parvi, subperpendiculari, a latere acuti. 

Rostrum subteres, elongatum, curvatum. 

Antennæ breves, graciles, vix pubescentes, scapo subrecto, parum cla- 
vato, oculorum marginem anticam attingente ; funiculo 7-articulato, ar- 
ticulo L° irregulariter quadrato, basi torquato, cæteris transversis stric- 
tissimis, clava subfusiformi, acuminata, solida. 

Thoraz conicus. 

Élytra valde convexa, anum tegentia. 

Pedes elongati, graciliores, femoribus parum clavatis, tibiis subtere- 
tibus, non distincte sinuatis, apice truncatis, unco apicali indistincto ; 
tarsorum articulo 1° elongato triangulari, 2° subtransverso, 8° cordiformi 
profunde fisso ; unguiculis liberis, bifidis. 

Abdomen segmentis 2 primis sequentibus simul sumptis longioribus. 


(1) Voir Ann. Soc. ent. Fr., 1868, 2° trim., p. 331 à 368, et 3e trim., p. 411 
à 470. 


LUNA DESBROCHERS DES LOGES. 


Ce genre, extrêmement curieux, est actuellement représenté par deux 
espèces, l’une découverte à Alger par M. Lethierry, l’autre rapportée de 
Palestine par M. Piochard de la Brülerie. J'avais décrit la première comme 
Anthonomus, n'ayant pas osé créer un genre nouveau sur un individu 
unique qui était collé et que je n’avais pu étudier dans tous ses détails. 


INDEX SPECIERUM. 


A. Brunneus, pilis squamiformibus adspersus, ély- 
trorum striis distinctissime punctatis. . .« . Lethierryi. — Algérie, 


A’. Dilute ferrugineus, pilis squamiformibus dense 
vestitus elytrorum striis subohsoletis haud 
distincte punctatis. . . . . .,.. .. , ,. . Bruleriei, — Syrie. 


1. AUBEUS LETHIERRYI Desbr., Ann. Soc. ent, Fr., 1869, p. 387 
(Anthonomus). 


Long. 2 1/2 mill., lat. 4 1/2 mill. (rostro excluso), 


_ À la courte diagnose que j'ai donnée de cette espèce, j'ajouterai les 
détails suivants : , | 

Coloration de l’Anthonomus pomorum, d'un-brun rougeâtre aux épaules 
- des élytres ; antennes, tibias et tarses d’un ferrugineux jaunâtre ; couvert, 
mais peu densément, sur toutes ses parties, même sur le rostre, de poils 
épais, blanchâtres, subsquamiformes, sans ordre, formant une ligne longi- 
tudinale au milieu du prothorax. Téte petite, réduite à l’étranglement post- 
oculaire à une sorte de cou moins épais en cet endroit que la base du 
rostre. Yeux à saillie latérale anguleuse très-prononcée. Rostre légèrement 
atténué vers le sommet, régulièrement, assez faiblement arqué, ténu, à 
granulation et carène médiane à peine perceptibles, plus long que le pro- 
thorax. Prothorax un peu moins long que large, très-rétréci dès la base, 
en cône tronqué ou plutôt légèrement échancré au sommet, subdéprimé, 
à ponctuation peu régulière, dissimulée par les poils. Écusson oblong. 


Balaninidæ et Anthonomide. 415 


Élytres quaire fois, environ, plus longues que le prothorax, notablement 
plus larges que lui aux épaules, qui sont élevées bien que émoussées, à 
calus assez marqué, sans impression interne, de un tiers plus longues que 
larges, convexes, arquées latéralement, très-obstusément arrondies ensemble 
au sommet; stries bien marquées, à points oblongs peu rapprochés, inter- 
valles presque plans. Pattes peu épaisses, à cuisses antérieures pas plus 
renflées que les autres, munies, au delà de leur milieu interne, d’une 
petite épine extrêmement fine (les autres paraissent inermes); tibias légè- 
rement coudés seulement à la base, comprimés, de largeur uniforme d’un. 
bout à l’autre. 


Alger. Un seul exemplaire que M. Lethierry a eu la générosité de 
m’abandonner, bien qu’il fût unique dans sa collection. 


2. AUBEUS BRULERIEI Nov. sp. 


Brevis, totus ferrugineus, oculis nigris, squamositate subpiliformi 
albida dense veslitus; capite minutissimo, oculis parvis extus postice 
subacutis ; rostro opaco, sat curvato ; prothorace conico, apice subtrun- 
cato, longitudine paulo latiore ; elytris subglobosis, striis parum profun- 
dis, indistincte punctatis : pedibus brevioribus. 


Long. 2 mill. (rostro exciuso), lat 4 4/4 mill, 


Cette espèce diffère de la précédente par la couleur d’un ferrugineux 
clair tirant sur le jaunâtre, l’abondante pubescence squameuse qui la 
recouvre tant en dessus qu’en dessous (ayec quelques taches dénudées, 
sur les élytres, chez l’exemplaire que j'ai sous les yeux), les stries des 
élytres peu profondes, sans ponctuation distincte, peu visibles sous la 
pubescence, à intervalles un peu convexes, Le corps plus globuleux, la 
tête un peu plus petite, le rostre plus mince, les yeux moins saillants. 
Les cuisses antérieures sont munies d’une épine très-faible; les autres 
paraissent inermes,. ; 


déricho; recüeilli par M. de la Brülerie, sur les fleurs d'un arbuste 
ayant quelques rapports avec l’alisier, 


16 DESBROCHERS DES LOGES. 


M. de la Brülerie a bien voulu m'offrir l'unique exemplaire qui a servi 
à ma description. Je suis heureux de dédier cette jolie espèce à notre infa- 
tigable collègue, aussi zélé chasseur qu’entomologiste distingué. 


3. ANTHONOMUS STIERLINI Desbr., Soc. ent. de Suisse, LA LE 20 à AE 
1870, p. 189. 


Oblongo-subelongatus, piceus, antennis (clava excepta), femoribus basr, 
genubus, tibiis sutura et apice elytrorum dilutioribus ; rostro longo sat 
curvato; antennarum clava subfusiformi:; prothorace in disco utrinque 
late impresso, griseo-trilineato ; elytris elongatis postice paulo ampliatis, 
griseo fere circumcinctlis, cum fascia postica nigro-inclusa postice recla, 
antice obliqua ; femoribus anticis dente sat valido acuto integroque arma- 
dis ; tibiis anticis intus basi sinuatis postice subrectis. 


Long. 2 2/3 mil, lat. 4 1/3 mill. 


Cette espèce est très-voisine de l'A. Kirschi (près de laquelle elle doit 
prendre place), par le dessin des élytres; elle est moins allongée, moins 
parallèle, la pubescence blanche est plus abondante ce qui rend les fascies 
des élytres moins bien limitées ; la massue des antennes est plus étroite, 
moins arrondie vers la base, plus allongée ; les tibias sont plus fortement 
arqués à la base; enfin, et surtout, la dent des cuisses antérieures est 
droite sur sa tranche interne. Plus petit que l’A. pomorum; les bandes 
du prothorax et des élytres sont plus nettes, plus blanches, les siries des 
élytres plus fines, les pattes moins allongées, les cuisses moins droites sur 
leur tranche supérieure, la dent des antérieures moins grande ; en outre, 
chez l’A. pomorum, les tibias sont dilatés dans leur milieu interne en un 
angle très-cbtus, bien accusé, et la sinuosité profonde qui suit cet angle le 
fait paraître plus saillant : cette sinuosité est presque nulle chez l'A. Séier- 
lini. Ce même caractère distingue notre espèce de PA. incurvus, d’ailleurs 
d’une forme bien plus ramassée, à bandes du prothorax peu distinctes, à 
fascies des élytres encore plus vagues que chez l'A. pomorum, et à rostre 
plus court dans les deux sexes. 


Attique. Un mâle et une femelle communiqués par M. Stierlin, à qui 
j'ai dédié l'espèce et qui m’2 fait don d’un des deux exemplaires typiques. 


Balaninidæ él Anthonomideæ. 417 


L. ANTHONOMUS GRACILIPES. Nov. Sp. 


Sat breviter oblongus, modice convexus, brevissime parce griseo-pubes=- 
cens, ferrugineus, capite rostroque concoloribus ; oculis vix prominulis ; 
rostro valde elongato, apicem versus nitidiore, haud distincte ampliato, 
parum curvato; antennarum clava anguste fusiformi; prothorace longiori, 
opaco, creberrime tenuiter punctato; scutello angustiore : elytris bast 
rectis, humeris angulatis margine intus non reflexo: pedibus elongatis, 
femoribus spinula gracili armatis, anticis vix clavatis, tibiis linearibus. 


Long. 2 1/2 mill. (rostro excluso), lat. 4 1/4 mill. 


Oblong, médiocrement allongé, entièrement ferrugineux, dessous, mas- 
sue des antennes et pattes d’un ferrugineux brun, celles-ci plus claires à 
la base et aux genoux; une pubescence grisâtre très-courte, peu abon- 
dante, ne formant pas de bandes en dessus. Téte finement ponctuée, 
marquée d’une grosse fossette sur le front. Feux très-peu saillants. Rostre 
mince, deux fois de la longueur du prothorax, très-cylindrique, légèrement 
courbé, finement strié jusqu'aux deux tiers, avec une ponctuation obsolète, 
plus brillant et à points plus nets quoique fins vers l'extrémité. Antennes 
très-grêles, insérées au delà du milieu du rostre, à deuxième article du 
funicule filiforme, trois fois aussi long que large, les derniers à peine 
transverses ; massue étroite, allongée, distinctement 4-articulée. Pro- 
thorax presque aussi long que large, très-peu convexe, faiblement arrondi 
latéralement en arrière, couvert d’une ponctuation fine et extrêmement 
serrée qui le rend mat. Écusson assez étroit, pubescent de gris. Élytres 
tronquées-droit à la base, sans rebord près des épaules qui sont rectan- 
gulaires, parallèles dans leurs deux premiers tiers, régulièrement con- 
vexes ; stries profondes, les externes encore plus enfoncées à points rap- 
prochés très-nets. Intervalles convexes, finement alutacés, sans séries de 
points distincts. Pattes longues; cuisses antérieures pas plus renflées ue 
les autres; toutes munies d’une courte épine aiguë; tibias étroits et 
presque droits sur leurs deux tranches. 

La fine ponctuation du prothorax et l’ensemble des caractères rappro- 
chent cette espèce de l'A, britannus ; mais elle s’en distingue facilement par 

(1872) 27 


l18 DESEROCHERS DES LOGES. 


son rostre très-allongé, brillant et non dilaté au sommet, la massue des 
antennes atténuée aux deux bouts, les pattes grêles, beaucoup plus longues, 
l’épine très-fine dont toutes les cuisses sont armées, etc. 


Le Bonvouloiri a le rostre bien plus épais, plus fortement courbé, terne 
et les antennes assez épaisses, etc. 


France septentrionale (ma collection). 


Genre NOTHOPS (de Marseul) Abeille ent., 1868, p. 266. — Desbr., 
Mon. Bal., Ann. Soc. ent., 1868, p. 466. — Pseudomorphus Desbr. y 
loc. cit., p. 338-466. 


Je n’avais eu, tout d’abord, à ma disposition, pour la description de cet 
insecte, qu’un pelit nombre d'exemplaires, la plupart en mauvais état ou 
collés, Depuis, j'en ai reçu d’autres du département du Var où ilne 
paraît pas fort rare, et J'ai pu me livrer à un examen plus minutieux. Les 
caractères tirés de la forme des tibias et de la dent des cuisses ne sont 
pas très-constants et l’on trouve des individus, surtout femelles, chez 
lesquels ces parties ne diffèrent pas sensiblement de celles des Bradybatus. 
Les antennes, le rosire, les yeux, les segments inférieurs, etc., étant 
d’ailleurs conformés à peu près comme chez ces derniers insectes, il ne 
resie plus que la forme générale du corps pour les séparer et ce caractère 
est insuffisant. 


Le genre Nothops devra donc rester dans le genre Bradybatus où il for: 


mera en tête du genre une subdivision reliant entre eux les Anthonomus à 


ces derniers. 


BALANINUS ELEPHAS. — M. Croich m’a communiqué un exemplaire de 
celte espèce provenant d’Iméritie. On la trouve aussi à Bone (M. Le- 
prieur), dans les environs de Glermont-Ferrand (M, Talon), à Fon- 
tainebleau (M. Grouvelle). 


BALANINUS PELLITUS. — J'ai vu un exemplaire de cette éspècé provérant 
de l’Edough, près de Pone, dans la collection de M. Leprieur. 


Balaninidæ et Anthonomideæ. L19 
BALANINUS CERASORUM, — M. Bérard en a rapporté un individu d’Ajaccio. 


BALANINUS PYRRHOGERAS. — Je possède un exemplaire chez lequel les 
élyires et les pattes sont entièrement d’un brun rougeûtre, le pro- 
_ thorax, le rostre et le dessous noirs. 


ANTHONOMUS RUFUs. — Cette espèce n’est pas rare en Corse sur le Juni- 
perus phænicis, qui nourrit aussi le Nanophyes transversus. 


ANTHONOMUS PRUNI. — Je l'ai reçu également de Corse. M. H. Brisout 
de Barneville en a trouvé un exemplaire dans les environs de Paris. 
Il devient fort rare à Gannat (Allier). 


ANTHONOMUS SPILOTUS. — J'en ai vu plusieurs provenant de Céphalonie. 


ANTHONOMUS RUBRIPES. — Je possède deux individus provenant de Sa- 
repta, et qui appartiennent à la variété femoratus. La taille est plus 
petite (2 1/2 mill.). 


BRADYBATUS ELONGATULUS. — Cetie espèce se retrouve en Grèce. 


BRADYBATUS KELLNERI. — Est signalé par M. Bedel comme ayant été 
capturé aux environs de Paris. — Mais l’exemplaire en question ne 
sérait=il pas plutôt un individu foncé du B. subfasciatus, espèce très- 
voisine et qui habite en effet notre pays ? 


NolesË synonyriques. — Remarques diverses. — Description 


de Coléoptères nonveaux. 


Par M, J. DESBROCHERS DES LOGES. 


(Séance du 23 Octobre 1872.) 


A. Observations sur le genre Sitones. 


SITONES BISERIATUS E. Allard. — Je ne crois pas que cette espèce 
puisse être séparée du S. discoideus. Je possède des exemplaires qui 
feraient très-bien le passage : ils ont le calus apical moins. marqué, la 
double série de petites soies visible sur les intervalles des élytres dans 
toute leur longueur. Quant à la coloration, aucune espèce n’est plus 
variable sous ce rapport ; très-scuvent la tache brune discoïdale des 
élytres disparaît et certains individus sont entièrement blanchätres. Il 
n’est guère, du reste, de Stones discoideus chez lesquels on ne remarque 
avec une forte loupe, au moins sur les intervalles externes, la double 
série de poils dont il s’agit. 


SITONES NIGER E. Allard. — Ce Sétones n'est assurément qu'un exem- 
plaire défraichi du $S. ellipticus, dont il a tout à fait la forme. J'ai vu 
dans la collection de M. Raffray un individu recueilli par lui à Alger et 
qui, presque entièrement dépouillé de squamules sauf sûr lés bords des 
segments, fait très-bien le passage. 


SITONES CHLOROLOMA. — J’ai vu des exemplaires de cette espèce chez 
lesquels les pattes sont presque lotalement noires. 
_ SITONES PUNCYTICOLLIS. — Il me paraît impossible, en adoptant une 


RÉ RE me asie 


DESBROCHERS DES LOGES. — Notes diverses sur des Coléoptères. 491 


méthode naturélle, de ne pas rapprocher ce Sitones des S. flavescens et 
cinnamomeus, Qui s’en trouvent éloignés dans la plupart des catalogues 
par une série d’une vingtaine d'espèces. 


SITONES TIBIALIS, AMBIGUUS BREVICOLLIS. — C’est à tort, à mon avis, 
que M. E. Allard a séparé depuis peu (Berl. Ent., 4869, p. 321-399) ces 
trois prétendues espèces, qu’il avait d’abord réunies dans sa Monographie. 
Il suffit, du reste, de se reporter aux caractères indiqués (loc. cit.) pour 
se convaincre de leur peu d'importance ; ils sont uniquement basés sur la 
taille ! la forme du prothorax, la coloration, la profondeur des stries, qui 
n’ont absolument rien de constant. Si l’on trouve quelques individus 
extrêmes, qui peuvent rentrer dans chacune de ces trois catégories, on 
en trouve un bien plus grand nombre d’intermédiaires qu’il est impos- 
sible de savoir où placer. J'avoue pourtant n’avoir jamais vu S, #ibralis, 
var. ambiguus, « à prothorax carré, plus long que large » . 


SITONES LINEATUS, GENICULATUS. — Je ne considère également le 
geniculatus que comme une variation du /éneatus. Ces insectes sont 
extrêmement variables pour la taille, la coloration, et la dilatation latérale 
du prothorax a lieu tantôt un peu plus haut, tantôt un peu plus bas, 
“rarement au mieu. 


BB, Diagneses de quelques Brachydérides nouveaux. 


POLYDROSUS JUNIPERI. NOv. sp. — Elongato-ovatus, convexus, opacus, 
totus viridi-squamosus, anlennis.(clava brunnea) tibiarumque apice ferru- 
gineis. Rostro breviore obsolete carinato; oculis parum prominulis ; 
antennis articulo 2° præcedenti et sequenti multo longiore ; prothorace 
transverso, lateribus arcuatis, obsoletissime carinulato ; elytris sut tenui- 
ter minus profunde striato-punctatis, secundum suluram parce brevissime 
selulosis ; femoribus inermibus. — Long. 6-7 mill., lat. 2 1/2 mill. 

Ajaccio ; découvert sur le genévrier par M. Koziorowicz, qui m'en a 
communiqué trois exemplaires, probablement femelles. 


Celte espèce vient se placer à la suite du P. neapolitanus, auquel elle 
ressemble beaucoup. Elle en diffère par la taille plus grande, les pattes 


122 DESBROCHERS DES LOGES, 


squameuses et d’un brun foncé à l'exception des tibias, leurs cuisses com- 
plétement inermes, le rostre bien moins étroit et les yeux peu saillants, 


THYLACITES EMARGINATUS. Nov. Sp. — Forma et color T. heliophili 
Chevr., opacus, brevissime setosus, rostro latitudine paulo longiore, an- 
tennis crassioribus, articulis funiculi densatis brevissime subobconicis; 
elytris simul in medio profunde emarginatis, angulis humeralibus superis 
acutis; irregulariter striato-punctatis, interstitiis subconveæxis ; tibiis 
intus longissime extus breviter ac rigide pubescentibus. — Long, 7 4/2 
mill., lat, 8 1/8 mill. 


| Portugal. 


La pubescence très-courte, raide, à peine dressée du dessus (sauf 
quelques poils plus longs vers la naissance du rostre), la présence de points 
irréguliers au fond des stries, la brièveté des poils qui garnissent la 
tranche externe des tibias, et l’échancrure profonde des élytres, détermi- 
nant à la base des épaules un angle aigu, permettent aisément de distin- 
guer cette espèce du T, heliophilus. 


TANYMECUS ZUBERI. Nov. Sp. — Angustior, parum elongatus, squalide- 
griseo-squamosus et distincte pubescens ; rostro brevissimo ante medium, 
utrinque impresso ; antennis brevibus, clava ovata ; oculis non prominen- 
tibus ; prothorace longiori versus basin magis altenuato ; elytris in medio 
parallelis sat profunde striatis, basi leviter emarginatis, ad callum api- 
calem nigro-punctatis. — Long. 5 mill., lat. 4 2/3 mill. 


Astrakan (Russie méridionale). Un seul exemplaire que M. Zuber m’a 
gracieusement offert. 


Voisin du T. cinereus par la couleur et la pubescence, beaucoup plus 
plus étroit, à élytres beaucoup plus courtes (elles sont ici d’un tiers plus 
longues, à peine, que les segments antérieurs réunis); le rostre est 
transversal, fortement impressionné au milieu, de chaque côté de la carène 
longitudinale, et non au sommet; le scape, courbé, atteint seulement le 
milieu des yeux. 


AMONPHUS Dissimicis. Nov. sp. — Cet insecte se rapproche du Wes- 
tringi, mais sa forme est bien plus large, les élytres sont sensiblement 
arquées, ce qui le fait plutôt ressembler au Ph. thalassinus. Le corps est 
recouvert, ainsi que les pattes, d’une squamosité d’un vert pâle, le dessons 


Notes diverses sur des Goléoptères. 41238 


est de cette couleur avec une légère teinte blanchâtre, ceile dernière 
nuance ne formant sur les côtés, qu’une bande très-obsolète, au lieu de la 
bande cuivreuse du Westringi ; pas de tache blanche sur le prothorax ni 
sur les intervalles des élytres; rostre presque égal; antennes à peu près 
conformées comme chez le P. Westringi. 


Serait-ce une variété femelle de cette espèce ? ? 


Carthagène (collection von Heyden). 


CHLOROPHANUS CROTCHI. Nov. sp. — In dorso obscurus, in lateribus 
late viridi-squamosus ; rostro tricarinato intra carinam mediam profunde 
impresso, in mare apice sub ampliato ; antennis nigris, articulo 3° præ- 
cedenti et sequente multo longiore (S); prothorace longitudine latitudini 
subæquali, versus apicem solummodo attenuato ; elytris apice distincte 
mucronatis ; tibiis posticis rigide pilosis. — Long. 11-13 mill, lat, 
3 1/3-4 mill. 


Iméritie; plusieurs exemplaires mâles et femelles communiqués par 
M. Croitch. 


La femelle se distingue du mâle par sa forme plus large, le rostre moins 
long, plus parallèle, moins profondément creusé de chaque côté de la 
carène médiane, le prosternum non saillant horizontalement à son bord 
antérieur, l’éperon des tibias intermédiaires très-court comparativement, 
le dernier segment abdominal bombé, comprimé de chaque côté et faisant 
ainsi ressortir au milieu une carène longitudinale. Ces caractères sexuels 
sont, du reste, communs à la grande majorité des espèces du genre. 


Le C. Crotchi se rapproche du C. graminicola par sa forme et sa colo- 
ration; il en diffère par ses antennes entièrement noires, à deuxième 
article du funicule beaucoup plus allongé chez le mâle, le front et le 
rostre beaucoup plus déprimés, à carène médiane très-tranchante, les 
externes parallèles aux bords latéraux, etc. 


CHLOROPHANUS NITIDULUS. Nov. sp. (#). — C. sellato Sch. affinis, an- 
gustior, sat nitidus. Fronte convexiore ; rostro versus apicem paululum 
attenuato ; antennis totis flavis, articulis funiculi 1° et 2° subæqualibus, 
ullimis brevioribus, clava versus apicem constricta, acuminata ; protho- 
race lateribus modice rotundato, apice constricto; elytris dorso subplano 


h2/ DESBROCHERS DES LOGES. 


thorace medio haud elevatiore, concinne strialo-punctatis, punctis approæi- 
mätis'; apice vix distincte mucronatis ; larsis rufescentibus. — Long. 
“9 mill., lat. 8 1/8 mill. 


Sareple. 


CHLOROPHANUS SEPARANDUS. Nov. sp. (GS). — G. pollinoso affinis forma 
et celore ; antennis rufescentibus, articulo funiculi 2°, 1° longiori, clava 
oblonga elongatiore, basi vix rotundata; roslro distinctissimo 3-carinato, 
carina media valde elevata ; sulcis lateralibus profundissimis, apice pro- 
funde emarginato, valde ampliato; prothorace suboblongo, fere plans ; 
elytris tenuiter striatis, apice longe mucronatis. — Long. 9 mill., lat. 
9 À J3 mill. 


Rassie. 
> 


Cette espèce ressemble extrêmement au C. pollinosus ; le dos des 
élytres et du prothorax ont une teinte d’un gris roussâtre, comme chez 
une des variations de cette espèce ; le reste est d’un vert assez brillant. 
La forme du rostre est très-différente : cet organe, au lieu d’avoir les 
côtés presque parallèles, les a sensiblement échancrés, de sorte que les 
scrobes sont visibles en dessus dans presque toute leur étendue et que 
l'extrémité paraît sensiblement dilatée en formant deux lobes divergents, 
grâce à la profonde échancrure triangulaire médiane. 


€. HDeseription de deux genres nouveaux 
de Cureulionides. 


e 


Genre LEPTOLEPURUS (aemros, Mince: asmopoy, pelure). 


Corpus globosum subpellucidum, squamosum. 
Caput thorace multo angustius, post oculos fere constrictum. 
Oculi parvi, rotundati, modice prominuli. 


Notes diverses-sur des Goléoptères. 125 


Rostrum sat elongatum, a fronte sulco haud distinctum, capite paula 
* angustius, supra deplanatum, apice attenuatum ; scrobes laterales, caver- 
nosæ ad oculorum marginem inferum oblique flexæ, latiores. 

Antennæ fractæ, breviores, minus graciles ; scapo subrecto versus apicem 
clavalo, oculos attingente ; funiculo 7-articulato, 1° elongato subobconico, 
2° latitudine vix longiori, cæteris brevibus, pressis, transversim rotun- 
datis ; clava solida, brevi. 

Thorax basi et apice subtruncatus, infra oculos non lobatus. 

Scutellum minutum, sublriangulare. F 

Elytra ovata, basi leviter simul emarginata, apice non producta. 

Pedes parum elongati ; coxis anticis et intermediis subcontiguis ; femo- 
ribus omnibus crassis, énermibus ; tibiis extus evidenter curvatis, anticis 
intus et extus apice angulatim productis ; corbulis posticorum modice 
CAVETNOSS. 

Tursis posticis versus apicem fortiter dilatatis ; articulo 4° subtrian- 
gulari, 2-sequentibus vix breviori, 2° subtransverso, 3° cordiformi, un- 
guiculis connexis. 

Abdomen suturis segmentorum fere rectis, 2° solummodo paululum 
arcuata ; segmento 1° intra coxas quadratim producto, 2-sequentibus sub- 
æquali ; 8°, L° subæquali, præcedenti paulo breviore, ultimo transverso, 
subogivalr. 


Ce genre doit prendre place à la suite du genre Cneorhinus. 


LEPTOLEPURUS OLIVIERI. NOV. Sp. — Obscure-ferrugineus , antennis 
pedibusque rubro-testaceis ; supra squamulis minutis rotundatis albido- 
subargenteis fere conspersus, in intervallis elytrorum ad suturam dis- 
tinctius tenuiler griseo-setulosus ; fronte plana fovea parum profunda 
notata ; rostro plano longitudinaliter obsoletissime sulcatulo ; antennis 
mediocribus, parce pubescentibus ; prothorace transversim convexo, brevi, 
nitidiore, tenuiter punctato ; elytris thorace quadruplo longioribus, hu- 
meris obliquis non prominentibus, striis tenuissimis, punctulatis ; pedibus 
longe pilosis. 


Cet insecte rappelle un peu par son fasciès le Cyclomaurus metalles- 
cens, mais le rostre et les scrobes sont tout autrement conformés. 


J’en ai vu deux exemplaires, trouvés sur la montagne de l’Edough, près 
de Bone, par M. Olivier-Delamarche à qui je lai dédié, 


126 | DESBROCHERS DES LOGES, 


Genre TAINOPHTHALMUS (raivix, bandeau; cofaauos, œil). 


Corpus angustius, oblongo-elongatum, subdepressum, nudum. 

Caput subplanum a fronte sulco profundo angulato distinctum. 

Oculi sublaterales margine superiore capitis tecti. 

Rostrum subquadratum sublus ad apicem incrassatum, apice supra 
emarginatum ; scrobes laterales profundæ, postice latiores, deflexæ, infra 
non contiguæ ; mandibulæ latæ, modice prominulæ. | 

Antennæ validæ, breviores, fractæ, scapo subrecto, gradatim crassiore, 
oculorum marginem anticum attingente; funiculi articula 4° obconico 
laitiudine fere duplo longiori, 2° breviter conico, latitudine non lon- 
giori, cæleris brevibus, transversis, separatis ; clava magna, basi trun- 
cata. 

Prothorax basi apiceque truncatus, post oculos ciliatus, non lobatus. 

Scutellum triangulare, elongatum, 

Elytra suboblonga, basi emarginata, a latere abrupte declivia. 

Pedes elongati, femoribus parum clavatis, inermibus ; tibüs sublinea- 
ribus, intus spinulosis, apice pectinatis ; viæ distincte cavernosis. 

Tarsis elongatis subtus canaliculatis, utrinque spinosis, anticis arti- 
culo 1° obconico, latitudine longiori, 2 transverso, subquadrato, 8° cor- 
dalo; posticis 2-primis subconicis valde elongatis ; unguiculari distincte 
clavato ; unguiculis liberis, distantibus. 

Coxæ anticæ approximatæ; metasternum mediocre, apice arcuatim sub- 
marginatum. 

Segmenti abdominales À et 2 a latere longitudine subæquales (sutura 
intermedia subrecta), secundum sequentibus simul sumptis paulo brevius; 
ultimum, 8° et L° simul fere longius, apice rotundatum. 

Pygidium apertum. 


Ce genre doit être placé à la suite du genre Brachycerus dans le cata- 
logue des Insectes d'Europe et confins; mais il doit former une tribu à 
part (TAINOPHTHALMIDÆ), la forme des scrobes rostrales non réunies en 
dessous, celle des mandibules qui sont peu saillantes, non voütées, lab- 
sence de lobes au prothorax, etc., ne permettant pas de le comprendre 
dans la tribu des Brachyceridæ. 


TAINOPHTHALMUS CROTCHI Nov. sp. — Allongé, assez élroit, entière- 
ment noir, un peu luisant, le pygidium seul et le dernier segment abdominal 


Notes diverses sur des Coléoptères 427 


d’un brun ferrugineux ; glabre en dessus, sauf quelques petits poils raides 
irès-courts et rares vers l’extrémité des élyires ; poitrine avec quelques 
poils plus longs, grisâtres; une touffe de poils blonds au bord antérieur 
du prothorax, ombrageant les yeux; tête à granulation obsolète, du 
double plus large que longue, largement déprimée en avant vers le sillon 
qui la sépare du rosire, à bords avancés horizontalement jusqu'au niveau 
externe des yeux, au-dessus desquels ils forment une sorte de paupière, 
comme chez les Brachycerus; yeux un peu oblongs, convexes vus de côté, 
mais peu saillants si on les examine en dessus; rostre un peu élevé sur 
les bords, sillonné au milieu, avec une vague impression triangulaire vers 
le sommel, marqué de quelques points inégalement disséminés, peu forts; 
antennes comme il a été dit; prothorax subtransverse, élargi et médio- 
crement arrondi en avant, à marges antérieure et postérieure légèrement 
impressionnées et rebordées en dessous, à granules très-aplatis sur le 
disque, plus distincts latéralement ; en outre, un pointillé très-clair-semé: 
élytres presque parallèles, peu convexes, atténuées obtusément au som- 
met, marquées de séries de points larges, de forme irrégulière et peu pro- 
fonds, qui rendent leur surface ridée, comme cela a lieu chez certains 
Mélasomes. — Long, 142 mill, 


Astrabad (coll. Crotch). 


ED, Féemarques synonymiques sur divers Cureulionides. 


- LARINUS SAINTPIERRI E. Allard. — Cette espèce remarquable par son 
prothorax brillant et à ponctuation espacée au milieu, n’est autre que 
le L. afer Gyll. in Sch., II, p. 410, 9. 


AMONPHUS CONCINNUS Küst, — J'ai vu un {ype de cette espèce dans la 
collection von Heyden, Il est absolument identique au type du Westringi 
Sch, que j'ai eu entre les mains. M. Küster à envoyé à M. von Heyden un 
autre Amnonphus sous le nom de Westringi et dont je viens de donner le 
. Signalement sous le nom d’A. dissimilis. 


PSALIDIUM FORCIPATUM, PACTOLUM Reiche. — Ces deux espèces doivent 
être réunies : le premier est un mâle, le deuxième une femelle, 


128 DESBROCHERS DES LOGES. 


PHOLICODES BREVIUSCULUS de Marseul, Abeille entom., IV, p. 496. — 
M. de Marseul fait erreur quand il compare son espèce au Pholicodes 
MurINus Boh. et qu'il la dit «moins trapue » que ce dernier. Évidemment 
l'auteur n’a pas connu le PA. murinus, qui, d’après la description de 
Boheman, V’, 934, 9, serait une espèce allongée, « un peu plus étroite 
que le Brachyderes incanus » , voisine conséquemment du Ph. syriacus. 
Cela est si vrai que Schônherr avait placé cet insecte, dans une section à 
part, parmi les Brachyderes. L'espèce dont le brevtusculus se rapproche 
le plus est le nubiculosus. 


PHOLICODES LEPIDOPTERUS, INAURATUS. — Les caractères indiqués par 
 Schônherr pour distinguer ces deux insectes font présumer qu’ils ne sont 
que les deux sexes d’une même espèce. 


PHOLICODES vrisris Motsch, — J'ai vu dans la collection de M, Jekel 
un insecte envoyé sous ce nom par de Motschulsky et qui n’est autre que 
le Ph. trivialis Sch. 


CNEORHINUS CÆSIFRONS Desbr, — L’insecte décrit par moi dans les 
Bulletins de la Société suisse d’Entomologie appartient au genre Holcho- 
rhinus, qui m'était inconnu à cette époque, et n’est très-probablement que 
le sexe mâle du seriehispidus. 


PLÆOPHAGUS SPADIX, SCALPTUS. — Ces deux insectes ne sont que le 
mâle et la femelle d’une même espèce. L’épaisseur du rostre et la dilata- 
tion du prothorax sont un peu variables. 


Pozyprosus vVIRENS Kiesenw. — J'avais d’abord rapporté cette espèce: 
au Phyllobius Celadoinus, mais M. von Kiesenwetter me fait obsérver, 
avec raison, que certaines expressions de la description de Brullé ne con- 
viennent pas très-bien à son espèce. L'auteur n'ayant pas décrit les 
organes essentiels (scrobes, antennes, etc.), il est impossible de rien aflir- 
mer à cet égard, ni même de savoir s’il appartient ou non au genre 
Phyllobius. 


EUSOMUS SMARAGDINUS. — L’insecte que j'ai reçu de M. Gougelet, de 
qui M. Fairmaire tenait les types de son espèce et ceux que j'ai vus dans 
la collection acquise par M. Sédillot, n’est autre que le Polydrosus salsi- 
cola Var. — M. Fairmaire aurail-il fait sa dernière description sur des 
exemplaires collés, ce qui ne lui aurait pas permis de distinguer la dent 
des cuisses, ordinairement très-visible ? 


Notes diverses sur des Coléopteres. 429 


E. Description de deux Longicornes nouveaux. 


HYLOTRUPES KOZIOROWICZI. NOV. sp. — Oblongus, parum elongatus, 
totus brunneus, parce, tenuissime griseo-tomentosus ; capite basi con- 
stricto, utrinque intra antennas non distincte tuberculato ; oculis promi- 
nulis ; antennis filiformibus, articulis apice haud nodosis, intus tenuiter 
pilis argenteis ciliatis, ultimo præcedenti evidenter longiore; thorace 
supra bituberculato, in disco sublævi, a :latere et subtus profunde, spar- 
sim punctato, subinæquali ; elytris elongato-quadratis, humeris rectangu- 
latis, sublævibus, subtiliter coriaceis, non punctatis ; abdomine polito, 
non punctato ; femoribus minus clavatis.— Long. 8 mill., lat. 2 3/4 mill. 


L’exemplaire que j'ai sous les yeux est d’un brun clair; cet insecte doit 
varier comme le bajulus pour la coloration. Il diffère de cette espèce, en 
outre des caractères que je viens d’indiquer, par sa petite taille, l’im- 
pression du devant de la tête non distinctement limitée en arc; l’étrangle- 
ment brusque de la base précédé d’une petite boursouflure derrière les 
yeux (tandis que chez le bajulus le rétrécissement a lieu peu à peu et 
obliquement); la saillie intra-antennaire bien moins saillante, terminée 
par un angle obtus; le prothorax peu dilaté, anguleusement arrondi laté- 
ralement et pourvu d’une pubescence très-peu abondante, ne formant pas 
sur les bords une bande plus condensée; les bords et le dessous de ce 
segment sont rendus grossièrement rugueux par des points espacés très- 
profonds, tandis que ces parties sont peu distinctement ponctuées et den- 
sément ruguleuses chez le bajulus. Les élytres, presque lisses au milieu, 
sont d’un tiers plus courtes, à épaules très-carrées, nullement tombantes ; 
les cuisses sont sensiblement moins renflées, moins pubescentes. 


Ajaccio. Un seul individu trouvé par notre collècue Koziorowicz dans 
un appartement. 


CLYTUS AUBOUERI. NOV. Sp. — Niger, elytris griseo-trifasciatis, larsis 
rufescentibus ; antennis articulo 2° elongato ; prothorace subtransverso 
elytris fere latiore, ad angulos posticos rotundato-ampliato, dein ad api- 
cem attenuato, supra inæquali, antice elevato, distinctissime aspere gra- 


130 DESBROCHERS DES LOGES. 


nuloso ; scutello semicirculari ; elytris brevioribus, postice attenuutis, 
apice oblique truncatis, extus vix distincte spinosis. — Long. 10 1/2 mill., 
lat. 3 1/2 mill, £ 


Cette remarquable espèce a été trouvée dans les environs de Saint- 
Pourçain (Allier), par un de mes parents, M. Aubouér, qui, bien que 
n'étant pas entomologisté, chasse pour moi dans ses environs et né mañque 
pas de m'envoyer chaque année, au milieu d’un très-grand nombre de 
bonnes espèces, quelques insectes fort rares ou nouveaux pour la faune de 
notre département. Je lui dédie cétte espèce én RES de ma recon- 
naissance. R 

Elle se rapproche, pour la coloration, du C. HAS ést Sénsible- 
ment plus courte: les bandes, formées d’un duvét cendré, oût à peu 
près là mêmé direction, mais elles sont beaucoup plus vagues: la bande 
arquée naissant de l’écusson n’est pas interrompue ; les deux points qu’oñ 
remarque en dedans de l'épaule et au-dessous de celle-ci manquent chez 
le C. Auboueri: la bande située après le milieu est arquée à son bord 
te l'estrémite est plus largement cendrée; le deuxième article des 
antennes, au lieu d'être très-court et presque carré, est ici du double 
aussi long que large; le prothorax, au moins aussi large que la plus 
grande largeur des élytres, est très-singulièrement conformé : au lieu 
d’être globuleux et régulièrement arqué latéralement, il s’élargit recti- 
linéairement du sommet aux deux tiers, ayant ainsi sa plus grande largeur 
près des angles postérieurs où il s’arrondit ; il est peu convexe, un peu 
plus élevé sur le bord antérieur, marqué de chaque côté, vers le milieu, 
d’une impression distincte et de deux autres moins visibles au devant de 
celles-ci; sa surface est irrégulièrement couverte de granules saillants 
séparés par quelques gros points et formant au milieu une sorte de crête 
longitudinale très-visible; l’écusson est exactement en demi-cercle ; les 
élytres, deux fois et demie environ de la longueur du prothorax, sont sub- 
tilement granulées; elles s’atténuent sensiblement dès la base et sont 
ironquées un peu obliquement au sommet, mais non échancrées et sans 
épine proprement dite à l’angle externe ; les pattes sont allongéeés, ré 
et les tarses en partie roussâtres. 


Notes diverses sur des Goléopteres. 131 


F. Notes sur Les Galérueides. . 


LUPERUS MEGALOPHTHALMUS. — M. Joannis a décrit son espèce sur uñ 
seul mâle de la France méridionale. J'en ai pris moi-même un assez grand 
nombre au Mont-Genis sur une sorte d’osier. La femelle est assez diffi- 
cile à distinguer de la femelle du L. véridipennis ; indépendamment de là 
couleur des élytres, qui est noire, elle est généralement plus grande, son 
prothorax plus droit latéralement, moins arrondi en avant, à angles posté- 
rieurs un peu aigus (tandis qu'ils sont ordinairement obtus chez la femelle 
de Fautre espèce), à disque indistinctement pointillé; les anténnes ont 
tous leurs articles plus allongés, surtout le troisième, plus pubescents; la 
ponctuation des élytres, moins forte, va en s’affaiblissant sensiblement 
vers l’eXtrémité. Quant au mâle, il se distingne aisément par ses yeux 
très-gros, dépassant manifestement par léur saillie le niveau des bords du 
prothorax ; par ses antennes au moins aussi longues que le corps, beaü- 
coup plus épaisses et très-distinctement velues en dedans et en dehors à 
partir du quatrième article; elles sont le plus souvent brunes à partir de 
ce même article. | 


LUPERUS FLAVIPES, Var. ? MACULICORNIS Mihi. — Deux exemplaires de 
Corse, que m’a donnés M. le docteur Grenier et que j'ai séparés sous ce 
nom dans ma collection, diffèrent assez notablement du flavipes normal 
par les caractères suivants : forme plus parallèle, plus allongée; yeux 
plus saillants, arrivant à peu près au niveau-des bords latéraux du pro- 
thorax ; antennes de la longueur du corps, ayant les trois premiers articles 
testacés, le premier marqué d’une tache noire, le quatrième et le cin- 
quième brunâtres, les autres noirs ; prothorax d’un jaune clair dans son 
pourtour, assombri au milieu; élytres a ponctuation très-fine, ruguleuse, 
tres-serrée, marquées de quelques côtes longitudinales obsolètes ; pattes 
jaunes à l’extrémité des cuisses et à la base des tibias, noires sur tout le 
reste de leur étendue, 


LUPERUS GENICULATUS, NIGRIPES. — L'auteur de la Monographie des 
Gallérucides, dans son tableau, fait consister la différence spécifique du 
geniculatus dans la couleur des genoux et des premiers articles des 


432 DESBROCGHERS DES LOGES. — Noles diverses sur des Coléopteres. 


antennes. Le premier caractère n’a pas grande valeur, puisque l’auteur 
indique une variété du nigripes ayant les genoux ferrugineux ; le second 
n’est peut-être pas bien solide, les articles n’étant ferrugineux que partiel- 
lement. M. de Marseul, tout en faisant remarquer cette sorte de contra- 
diction à la fin de la Monographie, page 164, émet l’opinion que M. Y, 
Kiesenwetter a dû confondre les deux espèces, puisque le type envoyé 
par lui et ayant servi à la descriptiou de M. Joannis « a les genoux rous- 
sâtres. » Il est plus probable que M. V. Kiesenwetter n’a pas attaché la . 
même valeur à la coloration des paltes ; je crois qu’il a eu raison et que 
le geniculatus, établi sur un individu unique, n’est qu'une varialion du 
nigripes. J'ai pris cette espèce en nombre au Mont-Cenis. Les exemplaires 
de cette localité ont les genoux presque toujours roussâtres et les pre- 
miers articles des antennes tantôt noirs, tantôt à peine rouges à la base, 
plus rarement entièrement ferrugineux. 


ADIMONIA DISPAR. — Les caractères indiqués pour distinguer cette 
Adimonia de l'A. tanaceta sont d’une faiblesse extrême, et je crois bien 
qu'il faudra réunir ces deux insectes, sous peine de voir créer d’autres 
espèces aussi mal tranchées et reposant sur des différences analogues. 


NOTE 


SUR LES 


Genres PERIBLEPTUS Sch., PAÏPALESOHUS Sch. 
et PAÏPALEPHORUS Jekel 


Par M. H. JEKEL. 


(Séance du 11 Septembre 1872.) 


L'histoire et la synonymie de ce petit groupe de Curculionites sont 
assez compliquées, si l’on considère son peu d’extension. La première 
description spécifique de son principal genre (Paipalesomus) est due à 
M. Boisduval, qui en fit un A/cides sous le nom de dealbatus (Faun. 
Ocean., p. 425, 1832-35), sur des individus de Dorey (Nouvelle-Guinée). 


En 1847, dans sa « Mantissa secunda, p. 69,» Schôünherr établit le genre 
Paipalesomus sur un insecte des Philippines, qui resta inédit comme 
toutes les autres espèces signalées dans cet opuscule générique. Presque 
aussitôt en possession de ce travail dû à la gracieuseté de feu Boheman, 
— l'ouvrage n’avait été tiré qu’à cent exemplaires, — je reconnus que le 
Dealbatus, déjà distrait par moi des Alcides de la collection Dupont, 
acquise en 1846, était un Paipalesomus, ses hanches antérieures étant 
connexes. Aussi, dès 1849 je l’expédiais à plusieurs correspondants, 
MM. Gehin et Spinola, entre autres, sous cette appellation : Paëpalesomus 
dealbatus Boisd. (Alcides) = pistriarius Sch. litt. 


Quelques années après figurait, à la pl. 14, fig. 17, du « Voyage au 
Pôle Sud » un Alcides notatus de la baie de Lombo, îles Arrow (plus 
(1872) 28 


L3l H. JEKEL. 


récemment orthographiées Aarou, Arou et Aru), décrit plus tard par 
M. Blanchard, vol. IV, p. 243, 1853, dudit Voyage, et qui n’est, à mon 
avis, qu’une des nombreuses variétés de cette espèce, dont l'habitat est 
très-étendu. 


Lacordaire partagea ma manière de voir (Gen. Col., VI, 415), ajoutant 
qu’il connaissait deux autres espèces de ce genre, l’une de Bornéo, l’autre 
de Cochinchine, qui ne sont probablement que des modifications de cette 
espèce variable à l'infini. | 


M. Pascoë a publié dernièrement une sous-variété de celle de Blanchard, 
sous le nom de zonatus (Journ. Linn. Soc., vol. XI, p. 168, 1871). 


Enfin, une simple sous-variété de cette dernière a été signalée par 
M. Chevrolat (Ann. Soc. ent, Belgique, vol. XIV, p. 94, séance du 
44 octobre 1871), sous le nom de Peribleptus decemmaculatus, description 
basée sur un individu à bandes des élytres interrompues. 


Les riches et intéressantes captures de MM. Lorquin et Wallace dans 
les Moluques nous ont fait connaître un insecte qui, par sa forme cylin- 
drique et la pulvérulence farineuse dont il est entièrement couvert à l’état 
frais (1) a les plus grands rapports avec le Paipalesomus dealbatus, mais 
bien différent par les antennes, la tête, les pattes, etc. Je nomme cette 
coupe générique : Paipalephorus. 


Lacordaire place les Peribleptus de Schônherr parmi ses Cléonides 
(Lixides Jekel), tout en observant qu’ils font exception dans cette tribu 
par leurs ongles libres. On ne comprend guère alors pourquoi il ne les a 
pas transportés parmi les Hylobides, près de leur congénère Paipalesomus, 
qui les a également libres, bien que cet auteur les ait probablement vus 
soudés, puisqu'il les place dans son groupe des Pacholenides. Ce savant, 
tout en ayant eu en communication le type de Schünherr, a peut-être, 
par inadvertance, vérifié la constitution des ongles sur un individu du 
Paipalephorus, insecte arrivé en abondance dans ces dernières années (2), 


(1) On a l’habitude de regarder les insectes susceptibles d’être entièrement cou- 
verts de substance pulvérulente, pollineuse, farineuse ou crétacée, comme frais, 
lorsque cette substance les recouvre entièrement, et comme déflorés ceux qui en 
sont dépourvus, bien qu’ils soient également frais, du moment qu’ils possèdent leur. 
tomentosité ou pilosité. (Voy. Jeke]l, Journ. of Entom., I, p. 12.) 


(2) il provient aussi de Ternate du Voyage de l’Asirolabe dans les anciennes 
collections : il aura donc pu être confondu avec le dealbatus par M. Boisduyal lui- 


Note sur trois genres de Curculionites. 435 


et simulant, à s’y méprendre, surtout lorsque l’on a sous les yeux un de 


ses plus petits individus, le dealbatus, et qu'il aura confondu avec lui. 
Sans cela l'erreur est inexplicable. 


Si donc on accepte les trois groupes établis par Lacordaire dans les 
Hylobides, le Paipalephorus, par ses ongles soudés à la base, sera un 
Pacholenien, et les Paipalesomus et Peribleptus des Hylobiens sens. Sir. 
par leurs ongles libres. Du reste, à mon avis, ses Hylobiens devraient seuls 
être des Hylobides, car ses Sternechiens à ongles soudés à la base, insectes 
au corps court et trapu, généralement très-convexe, même gibbeux, à 
élytres armées d'une saillie anguleuse subhumérale, et à métasternum 
très-court, surmonté d’une forte élévation tuberculeuse au-dessus de la 
hanche postérieure, ne peuvent leur rester associés, et forment avec les 
Goniptérides, Rachiodes, Physarchus, Melatyges, etc., un ensemble assez 
naturel parmi mes Jsogynes (Ann. Soc. ent. Fr., 1864, p. 547). Alors les 
autres Pacholeniens pourraient, avec Paipalephorus, s’interposer entre les 


Lirides et les Hylobides, qui commenceraient par Paipalesomus et Peri- 
bleptus. 


Ces trois genres peuvent se caractériser ainsi : 


I Unguli basi connexi. — Funiculus antenna- 
rum abnormis, seu apparenter 6-articulatus : 
articulo 7° valde elongato-conico, cupuli- 
forme, articulum primum clavæ simulante; 
illa L-articulata, articulis omnibus brevissi- 
mis, simul conum brevissimum formantibus. 
— Caput latum, iransversum, versus oculos 
parum angustatum, latitudine basali brevius, 
postice convexius, fronte lata integra pla- 
niore, a rostro impressione transversa sepa- 
rata; oculis exacte lateralibus. — Femora 
linearia, haud clavata, antica dente elongata 
postica brevi armata. . . . . . . . . . . . . Paipalephorus Jekel. 


même ; cependant la taille indiquée s’y oppose, ainsi que la description de la tèle, 
deux signalements qui ne concordent qu’avec le pistriarius ! 


4136 H. JEKEL. 


IT. Unguli omnino liberi, divergentes. — Funiculus 
antennarum normaliter 7-articulatus, clava 
normaliter constructa, seu oblongo-acula , 
articulo 1° longiore. — Caput elongatum, 
conicum, latitudine basali longius, fronte per 
oculos partim superos angustata, ante illos a 
rositro non iransversim separala. 


a. Rostrum basi capite angustius, versus apicem 
evidenter ampliatum, supra utrinque leviter 
sulcatum, sulcis in fronte angustiore conti- 
nuatis posterius angulatim connexis.—Thorax 
lateribus rotundatus, versus basin parum — 
versus apicem magis — angustatus, basi pa 
rum bisinuatus, lobo medio obtusissimo. — 
Elytra basi singulatim parum rotundata, 
lateribus parallela, cylindrica. — Femora — 
præserlim antica — clavata, antica subtus 
valde angulato-dentata, intermedia et postica 
dente parva spiniformi armata. . . . . . . .  Paipalesomus Sch. 


b. Rostrum capite contiguum, versus apicem an- 
gustatum, cum illo conum apice truncatum 
simulans, supra utrinque profunde sulcatum ; 
fronte non depressa, leviter trisulcata. — 
Thorax oblongo-conicus, lateribus versus 
basin rectim ampliatus, basi profunde bi- 
sinuatus, lobo medio angulisque posticis an- 
gulato-productis. — Elytra basi singulatim 
valide rotundato-subangulato-lobata, ultra 
medium ampliata. — Femora ut in Paipale- 
phoro linearia et dentata. . . . ... .. 2." Pertoleptusieee 


Note sur trois genres de Gurculionites. 137 


Genus PAIPALEPHORUS Jekel. 


Il résulte du tableau ci-dessus que ce genre diffère des deux suivants 
par ses ongles soudés à la base, à partie libre très-courte, non divergente; 
par l’anomalie apparente du funicule des antennes, dont le septième, 
beaucoup plus allongé que de coutume, conico-cupuliforme et corné 
comme les autres, bien séparé du précédent à cause de cette forme inso- 
lite, semble être le premier article de la clave, d'autant plus que, ayant 
pris son développement au dépens du véritable premier article de ladite 
clave, qu’il emboîte presque à l'instar des Calandrides, et qui est réduit, 
comme les trois suivants, à une tranche très-courte, sans une observation 
-attentive on prendrait ce dernier pour le second. Il en diffère encore par 
sa tête courte, plus large que longue, dont le front, nullement rétréci par 
Jes yeux, qui sont entièrement latéraux, est aussi large que le rostre et 
séparé de celui-ci par une dépression transverse. Le rostre a bien un 
léger sillon longitudinal de chaque côté comme chez les Paipalesomus, 
mais ce sillon est flanqué extérieurement d’une côte élevée marginale et 
intérieurement d’une autre plus faible, et son milieu a une large dépres- 
sion longitudinale. Ces côtes et sillons s'arrêtent postérieurement à la 
dépression frontale transverse, et antérieurement au niveau de l’attache 
de l’antenne, qui esl insérée à la naissance de la scrobe, c’est-à-dire 
presque au tiers antérieur de l’organe. Celle-ci est profonde, oblique, se 
terminant en dessous des côtés assez loin de l’œil. — Le rostre est un peu 
élargi de la scrobe à l'extrémité et uni en dessus. — Les antennes ont le 
scape court, claviforme, loin d'atteindre l'œil; le premier article du funi- 
cule médiocre, obconique, le deuxième à peine plus long, plus mince, 
plus cylindrique ; les troisième à sixième courts, égaux, un peu plus courts 
que larges. — Le thorax est arrondi sur les côtés comme dans ledit genre, 
mais plus court et plus large et profondément bisinué et lobé comme dans 
Peribleptus. — Les élytres, lobées à la base comme chez ce dernier, sont 
parallèles et cylindriques comme chez le premier, avec les épaules plus 
saillantes, et plus développées en dehors de la base du thorax. — Cuisses 
minces et à peine claviformes comme dans Peribleptus ; antérieures plus 
longues, à dent aiguë et peu élargie à la base; intermédiaires et posté- 
rieures égales, celles-ci atteignant le milieu du troisième segment abdo- 


L138 H. JEKEL. 


minal, leur dent petite. — Tibias conformés de même, mais plus courts 
et plus larges, les postérieurs ne dépassant guère la moitié de leur cuisse, 
un peu courbes à la base, sinueux extérieurement, un peu élargis inté- 
rieurement vers le milieu, rétrécis vers l'extrémité; comprimés; leur épe- 
ron terminal extérieur perpendiculaire, allongé et courbe. — Métasternum 
presque aussi long entre les hanches intermédiaires et postérieures que 
les deux premiers anneaux de l'abdomen en cet endroit ; troisième anneau 
de celui-ci plus court que le deuxième, quatrième encore plus court, cin” 
quième de la longueur du deuxième ; saillie intercoxale assez étroite, en 
ogive allongée, subcunéiforme. — Tarses presque aussi longs que les 
tibias ; premier articlé en triangle très-allongé, deuxième presque du 
double plus court, subtriangulaire, troisième un peu plus long et plus 
large, profondément bilobé, quatrième presque aussi long que le premier, 
subclaviforme; ongles petits, soudés à la base. : 


Cette constitution de l’antenne, rare chez les Curculionides proprement’ 
dits et assez semblable à celle des Calandrides, sauf l’articulation de la 
clave composée de quatre articles comme à l’état normal, me conduit natu- 
rellement à supposer que bien des genres de cette famille, auxquels on n’a 
cru voir que six articles au funicule, pourraient bien être construits comme 
celui-ci, qui, sans mon interprétation, compterait cinq articles à la clave, 
dont le premier serait corné ! Mais normalement, cette dernière partie de 
l’antenne n’a que quatre articles, tous non cornés, spongieux, tomenteux, 
dont le dernier, formant l'extrémité de ce cône terminal, est fort petit, 
souvent même peu distinct. Qui sait même si, par sa constitution cornée, 
le premier article de la clave des Calandrides ne devrait pas être reporté 
au funicule, et celle-ci être réduite à sa partie spongieuse ? Sans doute 
cette manière de procéder couperait la clave ou bouton en deux parties, 
et ce ne serait plus alors une clave; mais la question est de savoir s’il 
faut sacrifier la réalité à l'apparence. Et ne pourrait-on pas aussi bien dire 
des Calandrides : clave composée du dernier article corné du funicule et 
du spongium terminal qu’il emboîte ? Et celui-ci n'est-il pas d’une sub- 
stance toute différente, qui doit jouer un rôle tout particulier dans ces 
organes du toucher ? 


Je ne connais qu’une espèce de ce remarquable genre, qui simule 
davantage les Alcides cylindriques que le Paipalesomus, par ses élytres 
fortement lobées à la base, 


Note sur trois genres de Curculionites. 139 


PAIPALEPHORUS MUCOREUS Jekel. 


Elongatus, cylindricus , niger vel nigro-piceus , antennis pedibusque 
magis minusve rufescentibus; rostro crassiusculo capite subtriplo — tho- 
race haud — longiore, ultra medium sulcato et costato, apice punctulato ; 
thorace rude rugoso-punctato, medio carinato; elytris usque ad declivi- 
tatem seriatim subscrobiculato-punctatis, punctis rugis transversis sepa- 
ratis, interstitis angustis, postice anguste striato-punctatis, interstitiis 
latis planis, ante apicem callosis, pilis tenuibus albidis præsertim postice 
et in fasciculis nonnullis dorsi callisque posticis ornatus ; corpore subtus 
confertissime punctulato ; femoribus rugosis. 


Long. (rostro cum mandib. 4 8/10-2 6/10 excl.) 10-16 mill; 
latit. elytr. 3-4 7/10 mill. 


Var. a (Typus non pollinosus.) Mucore albido (fronte canaliculisque rostri 
albo-pulverulentibus exceptis) destitutus, omnino griseo-albo- 
pilosus; elyirorum fasciculis dorsalibus callisque posticis cum 
declivitate longius erectius pilosis. — &. 


Var. b. Plus minusve albo— aut niveo pulverulentus seu RGROSNEE rostro 
apice pedibusque nudis. — 4, ©. 


Var. c. Ut in præcedente, sed farina seu mucore crassissime obductus, 
thorace elytrisque e fasciculis ejusdem mucoris plus minusve 
numerosis et longis obductus, — ©, 


Patria : Moluceas (sine distinct. : Lorquin), Bac., Ternate, Gilolo, Maki, etc. 
(Wallace). — Mus. D. Saunders et Jekel. 


Varie comme le Puipalesomus dans la quantité de substance farineuse 
dont il est couvert, mais la dénudation est toujours irrégulière et ne 
laisse jamais de dessins, bandes ou macules régulièrement disposés sur 
le thorax et les élytres, comme chez beaucoup de variétés de ce dernier. 
Les mâles se distinguent par la taille généralement plus petite et un peu 
plus étroite en proportion, leur thorax un peu plus allongé, quoique pas 
plus long que large, l'abdomen moins convexe, à dernier anneau un peu 
plus allongé et moins obtus; les femelles ont le thorax évidemment trans- 
versal, et c’est chez elles seulement que j'ai rencontré ce maximum de 
matière farineuse accompagnée de fascicules analogues, floconneux, 


L/10 H. JEKBL. 


Genus PAIPALESOMUS Sch. (1). 


J'ai dit que je regardais les diverses espèces citées plus haut comme 
variétés d’un seul et même type spécifique, et j'y suis sollicité par les 
considérations suivantes : 


4° Je ne puis constater aucune différence dans les contours, la con- 
vexité, la sculpture ni les proportions des divers organes selon le sexe ; 


9° Ja dénudation de la substance farineuse offre des degrés divers, lais- 
sant entrevoir chez les individus moins dénudés des dessins blancs plus 
amples aux places où les bandes ou macules seront réduites chez les 
zonätus Pasc., notatus Blanch. et 10-notatus Chevr.; puis des réductions 
successives de cette malière ne laissent plus que l’ombre, de tout ou partie, 
de ces zones ou macules ; il y a enfin des individus entièrement dénudés, 
noirs, brillants, dont le derme nitide n'offre plus que les fins poils blancs 
existant chez tous sur la déclivité et l'extrémité des ‘ess mais plus ou 
moins recouverts chez les individus enfarinés ; 


3° ce qui paraît aider à la persistance de la substance farineuse en 
bandes ou taches, est la présence sur le derme de la tomentosité soyeuse, 
blanche, couchée, plus ou moins densément accumulée : d’abord sur les 
côlés du prothorax, ensuite sur les élytres en trois lignes transverses, 
la 4'° au premier sixième, la 2° au-dessous du milieu, et la 3° au dernier 
sixième de la longueur; accumulation encore perceptible chez beaucoup 
d'individus dénudés, surtout chez les femelles, et bien plus ténue que les 
poils postérieurs libres. 


La taille varie entre 7 et 42 millimètres. 


J'ai classé les principales variétés de cette espèce ainsi qu'il suit, en 
observant que toutes sortes de combinaisons intermédiaires existent ou 
peuvent se présenter : 


(1) Vu les considérations ci-dessus, et le mélange qu’a dû faire Lacordaire, il est 
bon de s’en tenir à la description générique de Schünherr, et aux différences signalées 
dans mon tableau de ces trois genres. 


Var. 


Var. 


Note sur trois genres de Curculionites. VUE 


PAIPALESOMUS DEALBATUS Boisd. 


a. Plerisque minoris magnitudinis (4, raro ©); supra subtusque 


omnino farinosus, capite cum rostro pedibusque solum denu- 
datis. — Philippines, Dorey, Ternate, Ké, etc. — pistriarius SCh., 
loc. cit. 


b. Minor et medius, «, ®; thorace omnino scutelloque farinosis ; 


elytris partim denudatis, macula magna basali fascia lata irre- 
gulari media, altera maculari ante-apicali lateribusque partim 
farinosis; corpore subtus partim farinoso et denudato. — Phi- 
lippines, Aru, Dorey, Ternate, etc. — Alcides dealbatus BA., 
loc. cit. 


Var, c. Minor et medius, d', ®; thoracis linea laterali, elytrorum macula 


Var. 


Var. 


Var. 


Var. 


obsoleta media, fascia ante-apicali, nebulositate basali albis. — 
Aru, Dorey, etc. 


d. Medius; thorace linea laterali, fasciis tribus macularibus elytro- 


rum albis. — Moluccas (sine dist. Lorquin), Ké, Bac., Gilolo, etc. 
(Wallace). — Peribleptus decemmaculatus Chevr., loc. cit. 


e, Medius et major, sæpius ©; linea laterali thoracis, elytrorum 


fasciis tribus integris albis. — Moluccas (sine dist. Lorquin), 
Aru, Gilolo, Nov.-Guinea, etc. (Wallace). — Paipalesomus zona- 
tus Pasc., loc. cit. 


f. Ut in d' aute, sed linea laterali thoracis antice intus continuata, 


medio anguste interrupta. — Nova-Guinea, etc. 


g. Ut in d'aute, sed thorace antice medio macula geminata ornato. 


— Gilolo. 


Var. h. Medius, fascia media posticaque aut integris aut macularibus, 


cum thorace ut in d aut e, sed signaturis basalibus elytrorum 
e punctis duobus utrinque, uno vero basali, altero pone illum 
effectis. — Lombo (Aru), Nova-Guinea, etc. — Alcides notatus 
Blanch., loc, cit. 


Var. :. Minor, d ut in præcedente, sed linea thoracis ut in var. f. 


1h92 H. JEKEL. — Note sur trois genres de Curculionites. 


Var. j. Major, ®, linea laterali thoracis maculisque fasciformibus elytrorum 
majoribus, fundo albo-irrorato. — Bac. (Wallace). — Mus. dom. 
Saunders. — Var. niveomucosus Jekel. 


Var. 4. Minor, &, linea thoracis utrinque, maculis vel fasciis elytrorum 
obsoletis. — Aru, Noyva-Guinea, etc, 


Var. {. Medius, 9; lateribus thoracis late, elytrorum apice solum evi- 
denter albo-farinosis. — China (an ?). — Mus. D. Saunders. 


Var. m. Medius, ©; omnino denudatus, nitidus, pilis posticis albis ely- 


N trorum persistentibus. 


Var. n. Minor; piceus aut rufescens, fere denudatus, vel lineis maculisque 


obsoletis, antennis pedibusque lætioribus. — Dorey (Wallace), 
Mus. D. Saunders, 


Genus PERIBLEPTUS Sch. 


La seule espèce de ce genre qui me soit connue, scalptus Sch., varie pour 
la taille: le mâle, plus étroit en proportion et un peu moins élargi en 
arrière des élytres, descend à 42 millimètres sans le rostre (qui a près de 
2 millimètres et est moins incliné, presque horizontal, que chez les deux 
genres précédents), et les macules ochracées (bien marquées chez la 
femelle) sont quelquefois obsolètes; ce dernier sexe atteint 16 millimètres 
sans — plus de 48 millimètres avec — le rostre. 


Quant au Cleonus de Haani Sch. (VI, If, 57), que M. Chevrolai rapporte 
à ce genre, l'ayant eu en communication pour sa révision des Cléonides, 
je n’en puis rien dire, ne l’ayant pas vu, ce que je regrette beaucoup. 
Cependant, par sa description, il ne me paraît pas appartenir au genre 
actuel, pas davantage que son Peribleptus 10-notatus. 


Terminons cette note en ajoutant que ces trois genres ont un caractère 
commun : une petite crête longitudinale sous-basale à chaque élytre, à 
une petite distance de la suture, mais beaucoup moins élevée chez le 
Païpalephorus que chez les deux autres. 


NOTES POUR SERVIR A L'ÉTUDE 


DES 


COLÉOPTÈRES CAVERNICOLES 


Par M. Cg. PIOCHARD DE LA BRULERIE. 


(Séance du 27 Novembre 1872.) 


L 


Descriptions d'un ANOPHTHALHUS et de sept ADELOPS 


nouveaux des Pyrénées. 


ANOPHTHALMUS TiresiAs La Brül. N. sp. 


Long. 5 4/2 mill. 


Pallide testaceus, maxime convexus, capite magno, ovali, postice for- 
titer constricto et in collum producto, prothoracis latitudinem dimidio 
fere superante, mandibulis angustis, valde acutis, antennis corpore qua- 
drante circiter brevioribus ; prothorace fere globoso, latitudine sua parum 
longiori, antice posticeque fortiter attenuato ; elytris ovalibus, mediocriter 
elongatis, basi maxime obliquis, angulis humeralibus nullis vel vix indi- 
calis, stria suturali satis pérspicua, seriebus punctorum irregularibus 
impressis quatuorque poris setigeris in situ tertit intervalli tribusque ad 
marginem exleriorem signatis ; pedibus elongatis, tarsis anterioribus in 
mare articulo primo satis, secundo minus incrassatis. 


Cette espèce vient se placer près des An. Pluto et Cerberus; elle est 
plus petite que le premier, à peu près de la même taille que le second, 
mais beaucoup plus robuste que lui. La tête est grosse, ovalaire, convexe, 
près de moitié plus large que le prothorax, et, en y comprenant les man- 


EU PIOCHARD DE LA BRULERIE. 


dibules et le cou, près de deux fois plus longue que lui; elle est fortement 
et assez brusquement étranglée en arrière pour former un cou qui va en 
s’élargissant jusqu’à son insertion dans le prothorax; les sillons frontaux 
sont plus profonds que chez le Cerberus ; le labre est un peu plus échan- 
cré, les mandibules sont plus étroites, ce qui les fait paraître plus aiguës ; 
les antennes sont visiblement plus courtes et un peu plus épaisses, leur 
deuxième et troisième article sont un peu plus renflés au sommet. Le 
prothorax est plus étroit à la base qu’au sommet, plus court et surtout 
plus large que celui âu Cerberus; il est un peu plus étroit en avant, plus 
arrondi sur les côtés, qui sont légèrement sinués près de la base; les 
angles postérieurs sont un peu obtus et nullement saillants; il est plus 
convexe en dessus, la ligne médiane est peu marquée. Les élyires sont 
en ovale allongé, très-convexes et un peu inégales à leur surface; 
mesurées ensemble elles sont moins de deux fois et demie plus longues 
que larges, par conséquent beaucoup plus courtes que celles du Cerberus 
et même que celles de Pluto; obliques à la base à peu près comme chez 
ce dernier, avec les angles huméraux nuls ou à peine indiqués; leur 
plus grande largeur est à peine au delà du milieu; la strie suturale est 
assez bien marquée, au moins dans ses deux tiers antérieurs ; la deuxième 
strie est à peine indiquée ; les autres sont remplacées par des séries irré- 
gulières de points superficiels de force variable, suivant les individus, 
plus ou moins effacés en arrière. Il y a quatre pores sétigères sur l’em- 
placement du troisième intervalle et trois autres moins visibles, dont un 
presque à l’angle huméral, près du bord externe, comme chez le Cerberus 
et le Pluto. Les pattes sont fort longues, toutefois un peu moins allongées 
que celles du Cerberus et un peu moins grêles. Les tarses, dans les deux 
sexes, sont un peu moins longs que chez cette espèce ; les antérieurs ont, 
chez le mâle, le premier article dilaté assez sensiblement, le deuxième 
moins fortement, les troisième et quatrième un peu épaissis, pas beaucoup 
plus longs que larges, presque globuleux. 

J'ai trouvé quatre exemplaires de cette espèce dans la grotte de Peyort, 
près Prat (Ariége), marchant sur la boue autour d’une petite flaque d’eau, 
en compagnie de l'An. Cerberus. 


4. ADELOPS CURVIPES La Brüûl. N. sp. 
Long. 3 à 3 1/4 mill. 


Rufo-testaceus, plerumque dilutior, oblongus, vix conveæus, postice 


Coléoptères cavernicoles. 445 


attenuatus, mare quam femina multo latiori, eodem in medio dorsi fere 
deplanato ; prothorace brevi, antice attenuato, lateribus sat fortiter rotun- 
dato, ad basin vix vel minime coarctato; elytris transversim sirigosis, 
longitudinaliter præcipue apud marem substriatis, stria suturali ceteris 
paulo magis perspicua, sutura ipsa plerumque depressa, antennis satis 
tenutbus, elongatis, apud marem corporis longitudinis trientem bis ad- 
æquantibus, apud feminam evidenter brevioribus, apice parum incrassatis, 
pedibus longiusculis et validiusculis, tibiis intermediis in mare sat for- 
titer, posticis fortius intus curvatis, in femina fere rectis, tarsis anterio- 
ribus in mare dilatatis, patellam formantibus. | 


Cette espèce est très-remarquable pour ses caractères sexuels. Elle se 
reconnaît à première vue aux tibias intermédiaires et surtout postérieurs 
du mâle, qui sont fortement arqués. Les antennes, dans ce sexe, sont 
notablement plus longues que chez la femelle, elles dépassent sensiblement 
la longueur de celles de l’Ad. pyrenæus, leurs articles 5°, 6° et 7° sont 
visiblement allongés et moins épais, les 9° et 10° sont à peu près de la 
même épaisseur et à peine plus allongés que chez cette espèce. Le mâle 
diffère encore beaucoup de la femelle par sa forme plus élargie; ses 
élytres sont marquées de stries obsolètes, mais pourtant presque toujours 
assez visibles ; chez la femelle, ces stries sont le plus souvent plus ou 
moins effacées et laissent quelquefois seulement des traces à peine per- 
ceptibles. Quand il en est ainsi, la femelle ressemble entièrement aux 
deux sexes de lAd. Perieri, et si l’on n’avait les mâles pour trancher la 
question, il serait fort difficile de distinguer les deux espèces. Je trouve 
seulement que la femelle du curvipes est de forme un peu plus élargie 
que les deux sexes du Peréeri. 


J'ai pris cetle espèce assez communément dans les grottes de Rieufour- 
cand et de Lamparou, près Bélesta (Ariége). 


2. ADELOPS NOVEM-FONTIUM La Brül. N. sp. 


Long. 3 mill. 


Rufo-teslaceus; oblongus, leviter conveæus, postice leviter attenuatus, 
prothorace antice sutis attenuato, postice modice coarctato, circa quadran- 
tem posticum suæ longitudinis maximam latitudinem attingente, elytris 
transversim strigosis, stria suturali obsolescente, pedibus antennisque 


/ 


L16 PIOCHARD DE LA BRULERIE. 


magis elongatis, harum ultimis articulis elongatis et vix incrassatis, tarsis 
anticis in mare dilatatis, patellam lalam formantibus. 


Ii ressemble extrêmement aux Ad. pyrenæus et Discontignyr. 11 est 
un peu plus petit que le pyrenæus, son prothorax est ordinairement un 
peu plus rétréci en avant et atteint sa plus grande largeur un peu plus 
en arrière ; la convexité générale paraît un peu pius forte ; les antennes 
sont plus allongées, chacun de leurs articles pris séparément est visible- 
ment plus long; les pattes sont aussi plus longues ; les tibias sont un peu 
plus étroits et plus allongés, ce qu’on pourra constater surtout en com- 
parant ensemble les tibias intermédiaires des deux espèces ; de plus, ces 
tibias, chez le Novem-Fontium, sont presque absolument droits, tandis que 
chez le pyrenæus ils sont sinués en dedans, très-légèrement, mais toute- 
fois d’une façon appréciable ; les tarses antérieurs des mäles sont plus 
largement dilatés. Il est de la même taille que le Discontignyt et son 
faciès est presque semblable; la longueur des anternes est à peu près la 
même, maïs les articles de la massue sont visiblement moins épais chez le 
Novem-Fontium, et les tarses antérieurs des mâles sont fortement dilatés. 


J'ai pris cette espèce abondamment dans la grotte de Neuf-Fonts, près 
d’Aulus (Ariége). | 


3. ADELOPS PERIERI La Brül. N. sp. 


Long. 2 3/4 à 3 mill 


Rufo-testaceus, oblongus, parum convexus, postice satis attenuatus; 
prothorace breviori, antice fortiter attenuato, postice vix aut minime 
coarctato, circa quadrantem posticum suæ longitudinis vix quam ad basin 
latiort; elytris transversim strigosis, stria suturali obsolescente, sutura 
tpsa plerumque depressa ; pedibus antennisque elongatis, gracilibus, his in 
ambobus sexibus fere similibus, ultimis articulis leviter incrassatis, tarsis 
anticis in mare dilatatis, patellam formantibus. 


Intermédiaire, pour la forme, au Novem-Fontium et à l’Abeïllei, il a le 
prothorax plus atténué en avant et plus large à la base que le premier, 
moins que le second ; ses antennes sont de la longueur de celles du Novem- 
Fontium, maïs leurs articles 3°, 4° et 5° sont un peu plus grêles, les 7°, 
9° et 10°, au contraire, un peu plus renflés; elles sont visiblement moins 


Coléoptères cavernicoles. L47 


longues et moins grêles que celles de l’Abeillei. Les élytres sont plus 


atténuées en arrière que chez le Novem-Fontium, et autant, ou presque 
autant, que chez l’Abeiller. 


J'ai pris une dizaine d'exemplaires de cette espèce, grimpant contre les 
paroïs, dans la grotte de Lavelanet (Ariége), dout le sol est occupé 
presque tout entier par un cours d’eau abondant. Je la dédie à 
M. Alexandre Périer, de Bélesta, jeune amateur d’entomologie, chez les 
parents de qui j'ai trouvé la plus gracieuse hospitalité. Puisse ce souvenir 
l'engager à persévérer dans l’amour des insectes et à continuer, dans la 
contrée qu'il habite, des recherches qui ne manqueraient pas &’être récom- 
pensées par de nouvelles découvertes. 


h. ADELOPS GRASSICORNIS La Brül. N, sp. 


Long. 2 1/4 mill. 


Rufo-testaceus, oblongus, satis convexus, postice leviter attenuatus, pro- 
thorace antice attenuato, postice leviter angustato, lateribus rotundatis, 
elytris transversim strigosis, stria suturali obsolescente, sutura ipsa 
depressa, antennis trientem corporis longitudinis bis saltem adæquan- 
tibus, articulis 5, 6, 7, 9, 10 in mare fortiter inflatis, pedibus sat elon- 
gatis, tarsis anterioribus in mare fortiter dilatatis, patellam forman- 
tibus. 


De la taille de PAG. clavatus, à lui ressemble aussi extrêmement pour 
la forme ; il paraît toutefois un peu plus convexe ; maïs il s’en distingue 
facilement par les antennes du mâle, qui sont un peu plus courtes et dont 
les articles 5°, 6° et 7° surtout, et les 9° et 10° dans de moindres pro- 
portions, sont visiblement plus courts en encore plus renflés. 


J'ai trouvé deux exemplaires mâles de cette espèce dans la grotte de 
Peyrounard, près du Mas-d’Azil (Ariége). 


5. ADELOPS OVIFORMIS La Brül. N. sp. 


Long. 2 mill 


Bufo-testaceus, reghlariter oviformis, conveæus, postice paulatim atte- 


48 PIOCHARD DE LA BRULERIE. 


nuatus, prothorace antice angustato, postice vix aut minime constriclo, 
ejus lateribus rotundatis cum elytrorum mar ginibus externis curvilinea- 
tim fere regulariter et absque sinu continuatis ; elytris evidenter transver- 
sim strigosis, stria suturali fere nulla, sutura ipsa depressa; antennis 
corporis longitudinis trientem bis circiter ad æquantibus, articulis 5, 6, 7 
in mare parum incrassatis, in femina fere similibus, octavo in utroque 
sezu minuto, latitudine sua vix sesqui longiore, decimo octavi longitudi- 
nem parum superante, cum nono et undecimo clavam parum crassam for- 
mante; pedibus satis elongatis, tarsis anterioribus in mare dilatatis, 
patellam formantibus. 


Cette espèce diffère de l’Ad. clavatus par sa taille plus petite, sa forme 
plus régulièrement ovalaire, un peu moins allongée et plus convexe. Son 
prothorax n’est pour ainsi dire pas rétréci en arrière et ses bords latéraux 
se continuent avec ceux des élytres en formant une courbe non inter- 
rompue, sans angle rentrant sensible à leur point de jonction. Ses 
antennes sont notablement plus grêles et un peu moins longues que celles 
de l’Ad. clavatus; leurs articles cinquième, sixième et septième sont 
beaucoup moins renflés chez les mâles et diffèrent à peine des mêmes 
articles chez la femelle; le huitième est notablement plus court dans les 
deux sexes; les neuvième, dixième et onzième sont aussi un peu moins 
allongés. 

J'ai trouvé quelques exemplaires de cette espèce dans les deux grardes 
cavernes du Queire (ou du Ker), près de Massat (Ariége), en compagnie 
de l’'Ad. Discontignyti. J'avais d’abord cru reconnaître dans mon espèce 
l'Ad. zophosinus, dont je n’ai pas encore vu le type; mais une étude plus 
attentive de la description de ce dernier, qui d'a illeurs a été découvert 
dans une grotle des environs de Prat et non de Massat, m’a fait changer 


d'opinion. 


6. ADELOPS VASCONICUS La Brül. N. sp. 


Long. 1 2/3 à 2 mill. 


Rufo-leslaceus, pube sericea micanti dense indutus, ovatus, valde con- 
vexus, postice sat fortiter attenuatus, prothorace brevi, longitudine sua 
fere triplo latiore, lateribus valde rotundato, antice valde aitenuato, pos- 
ice haud constricto, basi emar ginato: elytris tYansversim tenuissime 


Coléoptères cavernicoles. 419 


Strigosis, Stria suturali tenuissima, parum impressa, aliquando omnino 
deleta ; antennis tenuibus, apice parum incrassatis, apud marem corporis 
longitudinis dimidium paululum superantibus , apud feminam paulo bre- 
vioribus, articulo octavo nono vix dimidio breviore, paululum angustiore; 
pedibus mediocriter elongatis, satis tenuibus, tibiis intermedis apud 
marem præcipue intus leviter curvalis, posticis paululum sinuatis, tarsis 
anterioribus in eodem dilatatis, apice tibiæ correspondentis paulo latio- 
ribus, patellam formantibus. 


Cette espèce rappelle un peu, par le faciès, l’Ad. infernus ; mais elle est 
d’un tiers plus pelite, pas tout à fait aussi convexe et de forme un peu 
moins raccourcie. Ses tarses antérieurs, dilatés chez les mâles, et ses 
antennes plus longues chez les deux sexes, à huitième article moins rac- 
courci, l’en éloignent encore davantage. 


J'ai pris cet insecte au mois d'octobre 148714, dans trois cavernes au 
sommet de la Peña de Orduña, près de la ville de ce nom (province de 
Vitoria), dans les Pyrénées cantabriques. Il était assez commun dans la 
grotte dite Cueva-de-Albia, plus rare dans la Cueva-Perules, et dans une 
autre dont je n’ai pu savoir le nom. 


7. ADELOPS CROTCHI Sharp (1). 


Ann. Soc. Esp. Hist. nat., I, 1872, p. 270. 
Long. 2 à 2 1/4 mill. 


Rufo-testaceus, pube sericea micanti dense indutus, oblongo ovatus, con- 
vexus, postice satis atlenuatus, prothorace longitudine sua duplo latiorc, 


(1) Au moment même où je venais de rendre à l’imprimeur l'épreuve corrigée de 
mon mémoire, j'ai reçu le 3° cahier de 1872 des Anales de la Sociedad Española 
de Historia natural, dans lequel cet Adelops se trouve décrit par M. Sharp sous 
le nom d’Ad. Crotchi, d’après les exemplaires recueillis pendant le voyage qu’il a 
fait dans le Nord de l'Espagne en compagnie de MM. Crotch et S. de Uhagon. 

Je m’empresse d'effacer le nom que j'avais choisi pour adopter celui de M. Sharp, 
mais je laisse imprimer ma description faite d’après des exemplaires des deux sexes, 
tandis que M. Sharp n’a connu que la femelle. 


(1872) 29 


450 PIOCHARD DE LA BRULERIE. 


antice attenuato, lateribus rotundato, ad basin haud constricto, elytris 
transversim tenuissime strigosis, stria suturali tenuissima, vix perspicua, 
sutura ipsa depressa, antennis dimidio corporis vix æqualibus, apud 
marem paululum crassioribus apice satis incrassatis, articulo octavo noni 
longitudinis dimidium vix superante eodemque angustiore, pedibus sub- 
elongatis, tarsis anticis in mare fortiter dilatatis, apice tibiæ correspon- 
dentis latioribus, patellam formantibus. 


Cetle espèce a quelque analogie de forme avec l’Ad. vasconicus : comme 
lui elle est convexe et atténuée en arrière ; mais elle est notablement plus 
allongée, son prothorax est moins large et moins court, ses antennes sont 
un peu plus épaissies à l’extrémité, leur huitième article est proportion- 
nellement plus court et plus étroit. 


J'ai trouvé l’Ad. Crotchi dans la grotte dite Cueva-de-Ulayar (je ne 
garantis pas l'orthographe de ce nom, que je n'ai jamais vu écrit), près 
d’Alsasua (province de Pampelune), au mois d’octobre 1871. M. Crotch 
avait rapporté cette espèce avant moi; j'en ai vu chez M. Ch. Brisout de 
Barneville un exemplaire provenant de ses chasses et indiqué comme pris 
à Alsasua, dans la grotte de Orobe, qui est très-voisine de celle de Ulayar. 


OBSERVATIONS. 


J'ai vu dans la collection de M. Ch. Brisout de Barneville la plupart 
des types des espèces d’Adélops de l’Ariége, récemment décrites par 
MM. Abeille de Perrin et Félicien de Saulcy; l’examen attentif de ces 
types et leur comparaison avec les Adélops que j’ai capturés dans la même 
région m'a suggéré les réflexions suivantes. 


Les deux auteurs du Synopsis des Adelops pyrénéens réunissent sous le 
même nom d'Ad. Abeillei Saulcy l’Adélops qui vit dans la grotte d’Olot, 
près Saint-Girons, et celui qui provient du Mas-d’Azil. J'ai vu, en effet, 
inscrits indifféremment sous le nom d’Ad. Abeïllei, dans la collection de 
M. Ch. de Barneville, des Adélops identiques à ceux que j'ai pris dans 
chacune des deux grottes susdites et que je crois devoir séparer comme 
espèces distinctes. Réservant le nom d’Ad. Abeillei à l'espèce du Mas- 
d’Azil, à laquelle s'applique le plus parfaitement la description de M. EF, de 
Saulcy, j'en sépare sans hésitation l’Adélops d’Olot, qui en diffère par sa 


. Coléoptères cavernicoles. 454 


taille sensiblement plus petite, ses antennes plus courtes, ayant les articles 
de la massue sensiblement moins allongés et plus épaissis. La différence 
est surtout facile à voir si l’on compare ensemble le huitième article des 
antennes chez les deux espèces. Mais avant de baptiser l’Adélops d’Olot, 
je voudrais être bien sûr que ce n’est pas à lui qu'il faudrait réserver la 
dénomination d’Ad. stygius Dieck, Saulcy ; la diagnose du stygius donnée 
par les auteurs du Synopsis s’applique en effet assez exactement à l’in- 
secie d’Olot. Il est certain que M. Dieck a répandu dans les collections 
sous le nom d’Ad. stygius l'espèce commune dans les grottes d’Aubert et 
de Moulis, à laquelle M. F. de Saulcy a donné le nom d’Ad. clavatus ; 
mais aurait-il confondu avec lui une autre espèce qu’il aurait envoyée à 
M. F. de Saulcy sans indication précise de localité et qui serait précisé- 
ment. l'espèce d’Olot et le stygius du Synopsis ? 


Dans la grotte de Montesquieu-de-Lavantès, j'ai pris avec l’Ad. Saulcyi 
Abeille un seul exemplaire mâle d’une espèce qui en est très-distincte par 
l’allongement beaucoup plus considérable des articles de la massue de ses 
_ antennes. Sous ce rapport il paraît emporter un peu même sur l’Ad. 
Abeillei du Mas-d’Azil, dont il a la taille et le faciès. Je crois qu’il y a là 
encore une espèce nouvelle, mais je n’ose la décrire sur un seul individu; 
et je me contente d'appeler sur elle lattention des futurs explorateurs de 
la grotte de Montesquieu. 


Les auteurs du Synopsis citent l’Ad. Saulcyi Abeïlle comme pris dans 
trois grottes, celles de Montesquieu-de-Lavantès, de la Bastide-de-Sérou 
_et de l’Herm. Je n'ai visité que la première de ces trois grottes, mais j'ai 
vu dans la collection de M. Ch. de Barneville quelques individus étiquetés 
Ad. Saulcyi et pris dans chacune des deux autres. En les comparant aux 
exemplaires provenant de la grotte de Montesquieu, que je crois devoir. 
prendre pour types du Saulcyi, car ce sont eux surtout que le descripteur 
semble avoir eus en vue, d’après les particularités de structure des 
antennes qu’il indique et la taille qu’il assigne à son espèce, je trouve 
que les Adélops de la Bastide et de l’'Herm diffèrent -entre eux et 
s’éloignent l’un et l’autre du Saulcyi de Montesquieu par des caractères 
suffisants pour qu’on doive y reconnaître deux espèces distinctes. Celui de 
la Bastide est sensiblement plus gros et a les articles cinquième, sixième 
et septième de ses antennes moins épaissis chez les mâles; celui de 
l’'Herm, dont je n’ai vu qu’un exemplaire femelle, dépasse aussi un peu la 
taille de l’Ad. Saulcyi véritable, et les articles de la massue de ses 
antennes, le huitième surtout, sont plus courts que dans le même sexe 


452. PIOCHARD DE LA BRULERIE. 


de cette espèce. Je ne puis me permettre de décrire ces Adélops que je 
n’ai pas pris moi-même et dont j’ai vu seulement un petit nombre d’indi- 
vidus, mais j'appelle sur eux l'attention des chasseurs qui les ont décou- 
verts. 


si ma manière de voir est adoptée, les Adélops de l’Ariége confirmeront 
une règle à peu près générale pour les espèces de ce genre dont l’habitat 
ést exclusivement cavernicole et qui ne se trouvent jamais dans les 
mousses, à l’air libre, comme les Ad. Schiodtei et ovatus, règle qui cons- 
tate que les espèces sont confinées dans une grotte unique ou dans un 
groupe de grottes très-rapprochées, pouvant vraisemblablement avoir 
entre elles ou avoir eu jadis des communications souterraines praticables 
aux insectes. C’est ainsi que les cavernes d’Aubert et de Moulis, si voi- 
sines l’une de l’autre, posséderaient toutes deux l’Ad. clavatus, tandis que 
la grotte d’Olot, séparée des deux précédentes par une vallée profonde et 
le cours du Salat, aurait une espèce différente ; que les grottes d’Estellas 
et de Saleich, situées dans la même montagne, nourriraient lune et 
l’autre Ad. infernus ; que le groupe de cavernes des environs de Taras- 
con : Lombrive, Sabart et Bédeillac auraient en propre l’Ad. pyrenæus. On 
ne trouverait pas d’exemple, au moins dans cette partie des Pyrénées, 
d’un Adélops vivant à la fois dans deux cavernes éloignées et séparées par 
des vallées et des cours d’eau importants. Toutefois il ne faudrait pas 
s’empresser trop de généraliser les conclusions de ces faits et de les étendre 
à tous les genres de Coléoptères cavernicoles. On sait, en effet, que. 
l’Anophthalmus Cerberus, qui pourtant n’a pas été trouvé comme son con- 
génère Orpheus ailleurs que dans les grottes, qui, par son organisation, 
semble approprié aussi parfaitement que possible à l'habitat cavernicole 
et ne paraît guère pouvoir vivre ailleurs que dans ces cavités souterraines, 
incapable qu’il est, avec ses membres longs et grêles, de fouir le sol et 
de faire autre chose qu’arpenter les parois des grottes, a cependant un 
cercle d’extension assez large et se trouve dans des cavernes éloignées et 
évidemment indépendantes les unes des autres. | 


Coléopières cavernicoles. 153 


IL 


Rectifications synonymiques. 


A. Sur le genre PRISTONYECHEUS, 


Dans ces dix dernières années, le genre Pristonychus s’est enrichi d’un 
certain nombre d’espèces françaises, surtout pyrénéennes, décrites isolé- 
ment, et, en dépit de l’opinion de M. Schaufuss, qui, dans sa Monographie 
des Sphodrini, les a toutes ou presque toutes admises comme valables et 
même a cru devoir encore en augmenter le nombre, on est loin d’être 
d’accord sur la validité de la plupart d’entre elles. Tandis que les derniers 
catalogues publiés enregistrent sans protester tous ces noms, M. Abeille 
de Perrin (Études sur les Coléoptères cavernicoles, p. 9) incline vers un 
parti radical et pense qu’il faut réunir en une seule espèce tous les Pristo- 
nychus des Pyrénées, bleus ou noirs. 


Mon récent voyage dans l’Ariége m’a donné l’occasion de récolter des 
Pristonychus en nombre considérable ; j’ai pu, sur ces matériaux, étudier 
les variations des espèces que j'ai rapportées, et, grâce à l’obligeance de 
M. Reiche, qui a bien voulu me confier tous les représentants de ce genre 
qui existent dans sa collection, et de M. Sallé, qui m'a montré et permis 
d'étudier longuement chez lui celle de M. de Chaudoir, où j'ai trouvé les 
types de Dejean, je suis arrivé à me faire une opinion sérieusement 
motivée, non seulement sur les Pristonychus des Pyrénées, mais aussi sur 
toutes les espèces de Sphodrides de France. 


Les espèces françaises de ce groupe sont au nombre de neuf: Sphodrus 
leucophthalmus Lin., Pristonychus complanatus Dej., venustus Clairv., 
alpinus Dej., janthinus Duftsch. (cæruleus Dej.), algerinus Gory (barbarus 
Luc., australis Fairm.), sur lesquelles je n’ai rien à dire qui ne soit déjà 
connu, et enfin Préstonychus inæqualis Panz. (terricola Herbst), oblongus 
Dej. et angustatus Dej., auxquelles, selon moi, se rapportent toutes les 
autres soi-disant espèces décrites jusqu’à ce jour comme se trouvant en 
France. 


54 PIOCHARD DE LA BRULERIE. 


Le P. inæqualis est toujours bleu, du moins je n’ai vu aucune exception 
à cette règle chez les nombreux exemplaires de provenances très-variées 
que j'en ai examinés. Sa nuance peut être plus ou moins foncée, mais 
jamais il ne devient noir ; le séjour des cavernes peut le décolorer dans 
une certaine mesure, j'en ai vu des individus dont le tégument avait quel- 
que tendance à prendre la couleur fauve du gros Pristonychus cavernicole 
de Dalmatie (Æacus Mill.), mais il leur restait malgré cela un reflet bleu 
ou violet bien visible. La forme de son prothorax varie dans des limites 
assez larges : les exemplaires méridionaux l’ont ordinairement un peu plus 
allongé que ceux des environs de Paris, avec les bords latéraux plus forte- 
ment sinués et tombant un peu plus carrément sur la base, Les élytres 
peuvent aussi être plus ou moins allongées, plus ou moins convexes ; les 
intervalles des stries sont tantôt à peu près plans, tantôt assez convexes ; 
la couleur est tantôt assez luisante, tantôt presque mate. On trouve com- 
munément dans le midi de la France, et notamment dans la région pyré- 
néenne, des individus dont la forme générale est un peu plus allongée 
que cela n’a lieu ordinairement aux environs de Paris : ils vivent comme 
notre Pristonychus parisien, soit dans les caves, soit à l’entrée des 
cavernes, parfois même sous les pierres, en rase campagne. C’est sur 
eux que M. Fairmaire a établi son P. cyanescens. Les passages les plus 
insensibles réunissent cette variété au P. inæqualis typique. 


On trouve dans toute la péninsule hispano-lusitanique des Pristonychus 
à peu près semblables au cyanescens, mais souvent encore un peu plus 
allongés que lui et atteignant fréquemment, surtout en Andalousie, une 
taille un peu plus grande. Avec ces Pristonychus on a voulu faire trois 
espèces : bæticus Ramb., Polyphemus Ramb. et Reichenbachi Schauf. Ces 
trois soi-disant espèces n’en forment certainement qu'une seule; elles ne 
peuvent pas même être distinguées entre elles à titre de variétés appré- 
ciables, et les passages les plus insensibles les rattachent à l’inæqualis. 
Je n'ai pas besoin de dire que c’est par une erreur flagrante que 
M. Schaufuss a placé les P. Polyphemus et Reichenbachi dans la division 
des Pristonyques à ongles simples, tandis qu'il a laissé le P. bæticus parmi 
les espèces à ongles dentelés; s’il n’a pas vu de denticulations aux ongles 
des Polyphemus et Reichenbachi, c'est qu’il a mal regardé. 


Le P. inæqualis est donc moins facile à caractériser par la forme de 
son prothorax qu’on ne l’admeitait jnsqu’à présent; mais il lui reste un 
caractère qui ne permettra pas de le confondre avec aucune autre des 
espèces bleues qui habitent les mêmes pays que lui : c’est l’arcuature de 


Coléoptères cavernicoles. 455 


ses tibias intermédiaires chez les mâles. Le P. algerinus mâle a aussi ses 
tibias arqués, mais ils le sont beaucoup plus fortement que chez l’inæ- 
qualis ; Ses pattes, prises dans leur ensemble, sont plus courtes et plus 
robustes ; son prothorax est notablement plus arrondi sur les côtés, qui 
se redressent bien plus brusquement et très-près des angles postérieurs. 


Voici, en résumé, la synonymie du P. inæqualis : 


P. INÆQUALIS Panz. — Europe tempérée. 


— subcyaneus Illig. — Id. 


— terricola Herbst. — Id. 
var. cyanescens Fairm. — France méridionale, Pyrénées.] 


bæticus Ramb. — Espagne et Portugal. 
var, 4 Polyphemus Ramb. 
Reichenbachi Schauf. 


Parlons maintenant des P. oblongus Dej. et angustatus Dej. Si on les 
distingue sans peine tous les deux de l’inæqualis par leur couleur d’un 
noir de poix qui peut être plus ou moins foncé ou plus ou moins clair, 
mais qui ne devient jamais bleuâire, par leurs antennes plus longues et 
plus grêles, par leurs tibias intermédiaires droits ou à peine arqués, par 
la forme de leur prothorax, etc., il est bien moins facile de les séparer 
Pun de l’autre. Le P. oblongus a les tibias intermédiaires légèrement 
arqués chez les mâles, tandis que le P. angustatus a ces mêmes tibias 
droits dans les deux sexes. Telle est la seule différence que j'ai trouvée 
constante et qui m’a permis de séparer ces deux espèces ; tous les autres 
caractères tirés de la forme du prothorax et des élytres, et même de la 
longueur des membres, je les ai surpris en flagrant délit de variation. 
Dejean donne pour patrie à son P. oblongus « les provinces méridionales 
de la France et particulièrement le département des Basses -Alpes. » Cette 
indication montre que l’auteur üu Species possédait des exemplaires de 
cette espèce venant du midi de la France, mais dont il ignorait la loca- 
lité précise, et d’autres qu’il savait provenir des Basses-Alpes. Or, j'ai vu 
dans la collection de M. de Chaudoir plusieurs types de Dejean du 
P. oblongus; au plus grand nombre, identiquement semblabies aux Présto- 
nychus portant ce nom dans la collection de M. Reiche et provenant des 


456 PIOCHARD DE LA BRULERIE. 


Pyrénées, la description de Dejean s’appliquait parfaitement, notamment 
ce caractère : « Jambes intermédiaires très-légèrement arquées:; » mais à 
un exemplaire confondu avec les autres, portant à son épingle une éti- 
quette avec ces mots : « Basses-Alpes, » la description ne s’appliquait plus, 
car celui-là avait les tibias intermédiaires droits. Ce dernier, par sa forme 
allongée, se rapprochait complétement du P. angustatus Dej., décrit par cet 
auteur d’après un seul individu pris également dans le département des 
Basses-Alpes. Une différence de taille avait induit Dejean en erreur et 
l'avait empêché de rapporter à son angustatus et lui avait fait joindre à 
tort à son oblongus un exemplaire des Basses-Alpes qui appartient certai- 
nement à la première de ces espèces. Les autres oblongus types de Dejean, 
ceux qu’il avait évidemment en vue quand il a fait sa description, mais 
dont il ignorait la provenance exacte, doivent venir des Pyrénées ou des 
Cévennnes. Tous les Pristonychus noirs de cette région que j'ai pu voir 
se rapportent en effet à l’oblongus, tandis que ceux des Alpes sont tous 
des angustatus. Le. P. oblongus habite les Pyrénées proprement dites et la 
chaîne cantabrique, ainsi que les Corbières et les Cévennes, jusqu'aux col- 
lines des environs de Montpellier. 


Le P. angustatus se rencontre seulement dans les Alpes, en Provence, 
en Dauphiné, en Piémont et peut-être plus loin. La vallée du Rhône 
établit donc la ligne de démarcation entre ces deux espèces. Toutes 
deux vivent volontiers dans les cavernes, soit près de leur entrée, soit 
dans leurs parties les plus profondes et les plus ténébreuses ; mais on 
les prend aussi à l'air libre, sous les grosses pierres ou dans les troncs 
d'arbres pourris. Elles se trouvent à des hauteurs très-diverses, depuis 
les collines les moins élevées jusqu'à la limite des neiges. Une particu- 
larilé à noter : c’est que l’espèce des Pyrénées est commune dans la 
contrée qu’elle habite, tandis que celle des Alpes paraît assez rare. 


Le P. oblongus a reçu, postérieurement à Dejean, sept noms différents : 
pyrenæus Duf., hypogæus Faïrm., Jacquelini Boield., latebricola Fairm., 
balmæ Delar., latus Schauf. et ellipticus Schauf. Le P. angustatus a été 
décrit une seconde fois sous le nom d’obtusus par M. de Chaudoir. | 


Rien ne serait plus facile que de distinguer l’un de l’autre les P. oblon- 
gus et angustatus si l’on avait seulement à comparer, d’une part, les 
exemplaires des Hautes et des Basses-Pyrénées, auxquels s’appliquent par- 
faitement à la fois les descriptions des P. oblongus Dej., pyrenæus Duf., 
Fairm., hypogæus Fairm. et latus Schauf., et, d'autre part, le P. angus- 
tatus des Basses-Alpes, 


Coléoptères cavernicoles. 457 


- L'oblongus est, en effet, assez court et robuste, son prothorax est 
_médiocrement allongé et peu rétréci en arrière, avec les angles postérieurs 
quelquefois simplement droits, mais le plus souvent un peu aigus et sail- 
lants extérieurement, toujours nettement coupés; ses élytres sont peu 
atténuées à la base et assez convexes; ses antennes sont seulement un 
peu plus longues que celles du P. inæqualis ; $es pattes sont assez robustes 
et ses tibias intermédiaires très-légèrement, mais toutefois visiblement 
arqués chez les mâles. 

L'angustatus est de forme allongée et svelte, sa tête et son prothorax 
sont allongés ; celui-ci a les angles postérieurs droits ou légèrement obtus, 
point saillants extérieurement ; ses élytres sont atténuées à la base et peu 
convexes ; ses antennes et ses pattes sont notablement plus longues et plus 
grêles que chez l’oblongus typique, avec les tibias intermédiaires droits 
dans les deux sexes. 


Mais certains exemplaires de la variété Jacquelini, variété qui habite 
les Pyrénées orientales et se rattache par les transitions les plus insen- 
sibles au P. oblongus des parties centrales de la chaîne, affectent presque 
à s’y méprendre les formes sveltes du P. angustatus, en même temps leurs 
antennes s’allongent et deviennent à peu près de la même dimension que 
chez cette espèce; seuls les tibias intermédiaires des mâles conservent la 
légère arcuature qui caractérise le P. oblongus. Il y a encore une parti- 
cularité qui m'a paru constante, mais elle est si légère qu’elle échappe 
presque à l’appréciation : c’est que chez le P. Jacquelini, de même que 
chez l’oblongus typique, les bords latéraux du prothorax sont relevés un 
peu plus brusquement et forment un bourrelet un peu plus épais que 
chez le P. angustatus ; mais, je le répète, ce: caractère est à peine pro- 
noncé-d’une façon sensible. 

Le P. latebricola Fairm., des Corbières et des Cévennes, tient à la fois 
du P. oblongus ordinaire et de la variété J'acquelini ; plus svelte et moins 
convexe que le premier, il est un peu moins élancé et de taille un peu 
plus forte que le second; il se réunit d’ailleurs à l’un et à l’autre par des 
transitions insensibles. 

Le P. balmæ Delar., de la grotte ou Baume des Demoiselles, près 
Montpellier, ne diffère du lafebricola que par son prothorax un peu plus 
rétréci à la base et les intervalles des stries de ses élytres un peu plus 
convexes. 


Le P, ellipticus Schauf., des Pyrénées cantabriques (je l'ai pris à 


h58 PIOCHARD DE LA BRULERIE. 


Reïinosa) se distingue à peine de l’oblongus typique par. de légères parti- 
cularités absolument inverses de celles qui caractérisent la variété Jacque- 
‘ini : la forme générale un peu plus courte, les côtés du prothorax un 
peu plus arrondis en avant, les élytres en ovale un peu plus court. Mais 
les deux types de M. Schaufuss que j'ai vus dans les collections de MM. de 
Chaudoir et Reiche sont loin de présenter ces légers caractères à un égal 
degré d’accentuation. L’exemplaire de M. Reïche est déjà très-près de 
l’oblongus ordinaire, et certains individus que j'ai pris moi-même près 
d’Alsasua, en Navarre, tiennent à la fois de la façon la plus intime audit 
P, oblongus et à l’ellipticus, entre lesquels ils achèvent de combler l’in- 
tervalle, nù 


Quant au P. angustatus, il faut lui réunir, comme simple variété, 
d’abord le faux oblongus de Dejean, provenant des Basses-Alpes, puis 
lobtusus Chaud. J'ai vu le type de ce dernier ; il ne diffère de l’angustatus 
que par de très-légères particularités portant sur la taille et sur les angles 
postérieurs du prothorax, qui sont légèrement obtus. | 


Je dois enfin accuser un scrupule qui me reste, Le seul caractère que 
je n’ai jamais trouvé en défaut pour séparer l'espèce des Alpes de l'espèce 
des Pyrénées, l’angustatus de l'oblongus, est tellement léger, puisqu'il 
consiste dans les tibias intermédiaires des mâles, droits chez le premier, 
à peine sensiblement arqués dans le second, si peu sensiblement que 
Schaufuss l’a exprimé par ces mots dans ses descriptions se rapportant à 
l’oblongus : « tibiis intermediis rectis aut subincurvis. » Ce seul caractère 
est si léger, dis-je, que je ne serais pas étonné qu’on vint, lui aussi, à le 
voir manquer quand on examinera un plus grand nombre de P. angus- 
tatus que je n’ai pu le faire. 


J'ai vu dans la collection de M. Reiche un Pristonychus que je rapporte 
à l’'angustatus et qui a été déterminé obtusus par M. de Chaudoir et 
Jacquelini par M. Schaufuss. Dans sa propre collection, M. de Chaudoir, 
non-seulement a laissé réunis tous les exemplaires auxquels Dejean avait 
appliqué le nom d’oblongus et parmi lesquels, comme je lai dit, il y a au 
moins un angustatus véritable, mais il y a encore rapporté de véritables 
P. Jacquelini venant des Pyrénées orientales. Si donc en acquiesçait à ces 
déterminations, on admettrait en réalité la réunion en une seule espèce 
des P. oblongus et angustatus, qui ne seraient plus que deux variétés 
locales d’une même unité spécifique, propres, l’une aux Pyrénées, lautre 
aux Alpes. Aussi, en donnant, comme je le fais ci-dessous, la synonymie 


Coléoptères cavernicoles. 159 


des deux espèces, je tiens à faire une distinction. Je présente comme l’ex- 
pression d’ane conviction entière et arrêtée, et avec la confiance la plus 
grande que des études ultérieures ne feront que confirmer ma manière de 
voir, les réunions des espèces nominales que j'attribue, soit comme syno- 
nymes, soit comme variétés, au P. oblongus et au P. angustatus, mais en 
indiquant comme distinctes ces deux espèces elles-mêmes; j'entends seu- 
lement dire que, d’après les matériaux qu’il m’a été donné d'étudier, leur 
séparation m'a paru légitime, sans prétendre qu’on ne pourra pas un jour 
ou l’autre trouver la transition de l’une à l’autre. 


Voici ces deux synonymies résumées : 


P, ANGUSTATUS Dej. — Alpes de Dauphiné et de Provence. 
— oblongus Dej., Schauf. (ex parte). — Id. 


var. obtusus Chaud. — Alpes de Piémont. 


P. oBLONGUS Dej. — Pyrénées franc. et espag., Guipuzcoa, Navarre. 


— pyrenæus Duf., Fairm. — Id. 
— hypogæus Fairm. — Id. 
— latus Schauf. — Id. 


var. Jacquelini Boield. — Pyrénées orientales. 
var. latebricola Fairm. — Corbières et Cévennes. 


var. balmæ Delar. — Montpellier. 


var. ellipticus Schauf, (1), — Pyrénées cantabriques (Reinosa). 


(1) Je profite de l’occasion pour confirmer tout ce que M. de Chaudoir a dit de la 
synonymie de son P. carinatus, et qui depuis a été contesté. D’après les types, que 
j'ai vus tous, le P. carinatus Chaud. a pour synonymes parviceps Fairm. et cari- 
nulatus Schauf. Sa patrie est la Corse et la Sardaigne, et, d’après M. Schaufuss, 
Vlialie. I1 ne se rapporte pas au P. pinicola Graëlls, de l’Espagne centrale. 

Pour ce qui est du P. acutangulus Schauf., de Naples, l'examen du type de cette 
prétendue espèce, existant dans la collection de M. Reiche, m’a convaincu qu’il est 
identique au P. elongalus Dej. L’aspect noirâire de l’exemplaire que j'ai vu est acci- 
dentel et tient surtout à son mauvais état de conservation, 


469 PIOCHARD DE LA BRULERIE, 


B. Sur le genre ANOPHTHALMUS. 


L’An. Orpheus Dieck, découvert par M. Dieck à l'entrée de la grotte 
d'Auberl, près Saint-Girons, a été depuis retrouvé par M. Abeille de 
Perrin, enfoncé dans la terre, sur la montagne d’Estellas, près Prat et 
Join de toute groite, puis par moi, dans la grotte de Peyort, au pied de 
cette même montagne. Les exemplaires de cette dernière provenance, qui 
vivent au fond de la grotte, dans un ‘endroit tout à fait ténébreux et 
enterrés dans la boue, c’est-à-dire dans des conditions assez différentes de 
celles où se trouve l'An. Orpheus dans la grotte d’Aubert, constiluent une 
variété de taille un peu plus petite, avec le prothorax un peu plus étroit 
et la base des élytres un peu plus oblique. J'en ai examiné un certain 
. nombre d'individus chez qui ces particularités sont accusées à un degré 
un peu variable, de sorte qu'ils se lient par des passages tout à fait insen- 
sibles à l'An. Orpheus d’Aubert. Mais ils s'unissent aussi par les passages 
les plus formels à l'An. consorranus Dieck de la grotte d’Aspet, J'ai pris 
trois exemplaires de ce dernier dans la grotte où il a été découvert, et je 
défierais qui que ce fût de les distinguer de mes Anophthalmus de la 
grotte de Peyort si je les mêlais à eux. La conséquence de ceci, c’est 
qu’il faut revenir à la manière de voir de M. Dieck, qui a décrit son 
An. consorranus comme simple variété de l’Orpheus. M. Abeille a été 
conduit à adopter l'opinion contraire par l'étude qu’il a faite des Anoph- 
thalmus récoltés par lui à Aubert et à Aspet; ceux de Peyort lui ont 
manqué, et, faute d’avoir sous les yeux les passages, il ne pouvait guère 
conclure autrement qu'il a fait; mais je suis persuadé que s’il voyait ma 
série d’An. Orpheus, il reconnaîtrait la vérité de mon assertion. 


Coléopteres cavernicoles, 461 


IIL, 


Étude des variations de PANOPHTHALMUS CERBERUS, 


SUIVIE DE 


REMARQUES SUR L'INFLUENCE QUE PEUT AVOIR L'HABITATION DES 


CAVERNES SUR LA VARIABILITÉ DES ESPÈCES. 


De tous les Anophthalmes pyrénéens, l'An, Cerberus est celui dont 
l’habitat est le plus étendu. On l’a en effet rencontré dans bon nombre 
de grottes disséminées dans les bassins de deux affluents importants de 
la Garonne, le Salat et l’Ariége. C’est aussi, comme l'extension insolite de 
son habitat pouvait le faire prévoir, l’espèce que j'ai trouvée la plus 
variable parmi toutes celles de ce genre qu’il m'a été donné d'observer. 
Les nombreux exemplaires sur lesquels a porté mon examen proviennent 
de six groltes : celles d’Aubert et de Moulis, près Saint-Girons ; celles de 
Peyort, d’Estellas et de Saleich, près Prat, et celle de Peyrounard, qui 
peut être considérée comme une annexe de la grande caverne du Mas- 
d’Azil, dont elle est très-voisine. Malgré les nombreuses varialions de 
forme que j'ai observées, je crois fermement à l’unité de l'espèce en ques- 
tion. Si on avait seulement sous les yeux ses variations extrêmes sans les 
intermédiaires qui les unissent par des gradations insensibles, on serait 
naturellement conduit à adopter une opinion toute contraire. Il est donc 
heureux que celte espèce, lors de sa découverte, ait été trouvée tout de 
suite en nombre et dans plusieurs cavernes par le même explorateur, car 
si ses formes diverses étaient tombées successivement entre les mains de 
plusieurs chasseurs, il est presque certain qu’elle aurait été décrite cinq 
ou six fois sous des noms différents. 


En effet, dans chacune des grottes qu’il habite, toutes les fois au moins 
que ces grottes sont séparées par un espace suffisant et qu’on peut affir- 


462 . PIOCHARD DE LA BRULERIE. 


mer avec certitude qu’elles n’ont entre elles aucune communication sou- 
terraine praticable aux insectes, l'An. Cerberus est modifié dans sa forme 
d'une manière particulière. Mais dans chaque caverne, à côté des indi- 
vidus qui affectent bien évidemment la forme propre à la race locale, il 
s’en rencontre d’autres, en proportion variable, suivant les grottes, aux- 
quels ce cachet particulier s’est imprimé-à un degré moins prononcé ; ces 
individus deviennent très-difficiles et même impossibles à distinguer entre 
eux, de quelque grotte qu’ils proviennent, et ce fait prouve manifestement 
qu’on a affaire à des races diverses d’une même espèce et non à plusieurs 
espèces légitimes. | 

Ainsi, dans la grotte d’Estellas, où l’An. Cerberus est plus commun que 
partout ailleurs, il a presque toujours l'angle huméral des élytres irès- 
obtus, mais coupé nettement, leur base fortement oblique, mais sensible- 
ment rectiligne, leurs côtés assez parallèles, leur surface relativement 
large et peu convexe. La irès-srande majorité des exemplaires de cette 
provenance présente ces particularités de forme prononcées à un degré à 
peu près égal, et c’est à peine si on en trouve dans le nombre quelques- 
uns qui les possèdent d’une manière notablement atténuée. 

Les quelques exemplaires de l'An. Cerberus que j'ai pris dans la grotte 
de Saleich, grotte qui est peu éloignée de celle d’Estellas, ne m'ont paru 
différer par aucune particularité bien accentuée de ceux qui proviennent 
de cette dernière. | : : 

‘Dans la grotte de Peyort, au contraire, bon nombre d’An. Cerberus ont 
les angles huméraux des élytres bien plus ouverts et presque entièrement 
effacés au sommet, de sorte que ce sommet est à peine indiqué, comme 
cela a lieu chez FAn. Tiresias de la même grotte et chez le Pluto 
d’Aubert et de Moulis ; la base des élytres est par suite plus oblique, leur 
largeur est moindre et leur forme se rapproche davantage d’un ovale très- 
allongé; en même temps, la tête et le prothorax se rétrécissent ou 
s’allongent un peu. La tendance générale des An. Cerberus de Peyort est 
de présenter cette conformation ; mais les exemplaires qui la réalisent au 
plus haut point sont en proportion numérique bien moindre relativement 
au total de ceux que j’y ai pris que ne l’est dans la grotte d’Estellas le 
nombre des individus qui revêtent à un degré bien accusé la forme spé- 
ciale de cette grotte à l'égard du total de ceux qui y vivent. Beaucoup 
d'exemplaires de Peyort ont, en effet, les angles huméraux conformés 
comme ceux des individus d’Estellas qui ne présentent pas au plus haut 
degré d’accentuation la forme qui caractérise la variété propre à cette 
grotte. di 


Coléoptères cavernicoles. 463 


Dans les grottes d’Aubert et de Moulis, grottes situées dans la même 
montagne et peu éloignées l’une de l’autre, qui ont peut-être entre elles 
des communications souterraines, l’An. Cerberus constitue une seule et 
même race caractérisée par une conformation des angles huméraux des 
élytres intermédiaire à celle qu’affectent les races d’Estellas et de Peyort:; 
la forme la plus ordinaire dans les grottes d’Aubert et de Moulis res 
semble donc complétement aux individus peu caractérisés qui proviennent 
des deux grottes précitées. 

L’unique An. Cerberus que j'ai pris dans la grotte de Peyrounard, annexe 
de celle du Mas-d’Azil, répond bien à la description que M. Abeille de 
Perrin a donnée de son An. Cerberus, variété inæqualis, qui habite cette 
dernière grotte. Il a, en effet, la tête et le corselet plus robustes que 
la grande majorité de mes An. Gerberus autre provenance; j'en trouve 
un cependant parmi ceux de Saleich qui est encore un peu plus favorisé 
que lui sous ce rapport. Pour ce qui est de la position des pores sétigères 
de la première série sur les élytres dont les deux avant-derniers sont, 
d’après M. Abeille, plus rapprochés Fun de l’autre chez l'inæqualis que 
chez le Cerberus ordinaire, je ne vois rien de bien caractéristique sur mon 
exemplaire de Peyrounard; ces pores sont, en effet, un peu plus rappro- 
chés entre eux qu'ils ne le sont du premier et du dernier, mais ils ne sont 
pas situés tout à fait en face l’un de l’autre sur chaque élytre, et je cons- 
tate que, si le nombre de ces pores est constant, leur position varie nota- 
blement et d’une façon tout à fait capricieuse chez les Cerberus de toute 
provenance. - 

Un caractère non signalé par M. Abeille existe chez mon Anophthalmus 
de Peyrounard : ses antennes sont proportionnellement un peu plus courtes 
que celles des autres Cerberus; en effet, elles atieignent seulement ou 
dépassent à peine les trois quarts de la longueur du corps. Mais je ne 
crois pas que ce Caractère unique permette de voir dans mon insecte une 
espèce particulière. J'observe, en effet, des variations analogues, quoique 
moins prononcées, chez d’autres An. Cerberus, et j'ai vu des cas plus 
accentués encore de variabilité de la longueur des antennes chez une 
même espèce dans un autre genre de ‘Carabiques, les Nebria; chacun sait 
d’ailleurs, que dans la famille des Longicornes, où ces organes sont déve- 
loppés démesurément, des différences bien autrement considérables dans 
la longueur des antennes s’observent chez des individus appartenant 
incontestablement à la même espèce. 


J’approuve donc entièrement M. Abeille de n’avoir vu dans son Anoph- 
thaime du Mas-d’Azil qu'une variété ou race locale du Cerberus, Mais 


U64 PIOCHARD DE LA BRULÉRIE. 


pourquoi, puisque telle était son opinion, a-t-il donné un nom à cette 
variété ? Parce qu’un faiseur d’espèces à outrance aurait pu survenir et 
baptiser l’Anophthalme en question afin de s’attribuer la paternité de la 
prétendue espèce ; voilà la raison que donne M. Abeille. Je ne trouve pas 
cette raison plausible, car donner un nom à une variété qu’on reconnaît 
pour telle, c’est réaliser tout de suite et sciemment le mal qui serait peut- 
être arrivé plus tard au cas où un entomologisite mal avisé aurait voulu 
faire de cette variété une espèce imaginaire; dans un cas comme dans 
l’autre, le résultat est le même, la nomenclature se trouve surchargée 
d’un mot inutile de plus. 

De même je blâmerai M. Dieck d’avoir donné un nom (4n. Cerberus, 
var. Caron) à quelques individus de cette espèce, un peu plus petits que 
de coutume, ayant le prothorax et les élytres légèrement rugueux. Ici il 
ne s’agit plus même d’une race locale, mais seulement d’une variation 
individuelle insaisissable. 

Qu’arriverait-il si, imitant ces exemples, j’imposais un nom à chacune 
des races que je viens de signaler; si, après cela, remarquant que parmi 
les individus rentrant dans chacune de ces races, il y en a de plus ou 
moins fortement ponctués, de plus ou moins rugueux, etc., je distinguais 
dans chacune d’elles des variétés et des sous-variétés que je doterais cha- 
cune d’un nom ? Après moi, un autre descripteur plus minutieux pourrait 
venir qui, ayant fait de nouvelles chasses dans les grottes de l’Ariége, et 
trouvant que ses An. Cerberus rentrent mal dans mes variétés nommées, 
créerait encore pour eux des noms nouveaux, et ainsi on pourrait remplir 
les pages d’un catalogue en se donnant le plaisir puéril de distinguer dans 
une seule espèce d’insecte quelques centaines de races, sous-races, 
variétés ou aberrations, et d’affubler d’un nom chacune d'elles, comme 
font les horticulteurs pour les innombrables variétés de roses ou de 
tulipes qu’ils voient tous les jours naître dans leurs plates-bandes. Puisque 
l’usage de donner des noms aux variétés pourrait conduire à de semblables 
résultats pour peu qu’on l’exagérât dans la pratique, le plus sage n'est-il 
pas de le proscrire absolument ? 

Une dernière remarque à propos de l’An. Cerberus. M. Abeille pense 
que l’étude des insectes cavernicoles pourrait fournir des arguments aux 
partisans de la non variabilité des espèces : « Dans les grottes, en effet, 
dit cet entomologiste (1), on ne comprend que difficilement l’action des 


(1) Études sur les Coléoptères cavernicoles, par M. Elzéar Abeille de Perrin, 
p. 12. | 


Coléoptères cavernicoles. 465 


milieux différents ; la témpérature, la nature du sol sont le plus souvent 
les mêmes. » Je ne puis partager l’avis de mon cher collègue, car j'ai 
constaté que la température est loin d’être la même dans toutes les 
grottes, et comme, pour chaque grotte, cette tempéraiure propre est 
plus ou moins constante en toute saison, je la crois d’autant plus 
capable d’agir toujours dans le même sens sur les êtres qui y sont soumis 
pendant toutes les périodes de leur existence. Sous le rapport de l’hu- 
midité, de l’état de calme ou d’agitation de l’atmosphère, suivant que 
la grotte est ou n’est pas sujette à des courants d’air, mème, quelque- 
fois, de la composition chimique du milieu respirable, les différences 
possibles de grotte à grotte ne sont pas moindres. Le sol, bien que les 
cavernes se trouvent presque exclusivement dans les terrains calcaires, 
peut aussi varier considérablement dans sa composition, comme dans sa 
consistance et sa perméabilité : ici je trouve l'argile pure, là c’est une 
terre imprégnée profondément ou incrustée à sa surface de concrétions 
diverses. Ces différences dans les conditions du milieu ambiant ne peuvent 
guère être sans relation avec les différences souvent si accentuées qu’on 
remarque dans la population des diverses grottes. Pourquoi telle caverne 
nourrit-elle seulement des Anophthalmus et telle autre seülement des 
Adelops ? Pourquoi celle-ci possède-t-elle ces deux genres à la fois, tandis 
que celle-là est veuve de l’un et de l’autre ? Pourquoi ailleurs la classe 
des Insectes fait-elle défaut sans que les Arachnides et les Myriapodes 
soient exclus ? Pourquoi enfin les Chauves-Souris hanteni-elles une grotte 
de préférence à une autre ? Quand les légions de ces Chéiropières ont pris 
possession d’une caverne, quelles conséquences n’en doit-il pas résulter 
pour tous les autres êtres qui l’habitent ! La grotte inférieure de Massat 
est envahie à tel point par ces animaux que le sol et les paroïs y sont 
presque partout couverts d’une couche épaisse de leurs fentes; leur urine 
imprègne ces tas de guano et y fermente en produisant des exhalaisons 
ammoniacales qui prennent à la gorge. Des millions de larves de Diptères 
pullulent dans ce milieu putride; des Acariens innombrables s’y déve- 
loppent, et, si petits qu’ils soient, suffisent souvent par leur nombre à 
dérober entièrement aux regards le sol qu’ils recouvrent. Des Pristonyques 
par centaines vivent au sein de ce monde grouillant et s’y gorgent sans 
cesse des proies faciles qu’il leur offre à satiété. L'Homalata subcavicola, à 
l’état de larve comme à l’état parfait, recherche aussi le fumier de Chauves- 
Souris en état de fermentation ; mais les Adelops paraissent n’y pas pou- 
voir vivre, bien qu’ils ne dédaignent pas les matières excrémentielles de 
toute origine et fassent même volontiers leur régal de la fiente des 


(1872) 30 


466 PIOCHARD DE LA BRULERIE. 


Chauves-Souris quand ils en trouvent de suffisamment récente amassée 
en quantité trop faible pour qu’une fermentation intense puisse s'yétablir. 
C’est ce que j'ai pu constater à Massat, où j'ai en vain cherché des Adelops 
sur les tas de guano, mais où j'en ai trouvé quelques-uns attäblés juste- 
ment autour d’une crotte récente de Chauve-Souris dans certain coin où 
la couche de guano n'existait pas. 


Les influences que les êtres vivants peuvent subir dans les cavernes, 
tant de la part du milieu ambiant que de la part des autres êtrés avec 
lesquels ils cohabitent sont donc très-variées, et on peut y chercher en 
particulier l'explication de la formation des races qu’on observe chez les 
espèces cavernicoles. Comme la population de chaque caverne forme un 
petit monde à part, sans Communication avec ses voisins, qu'y a-t-il 
d'étonnant que ces races, dont aucun croisement n’altère jamais la pureté, 
aient encore plus de tendance à se fixer que les races des animaux qui 
vivent à la surface de la terre? Ces races peuvent-elles parvenir à la 
dignité d’espèce, c’est-à-dire procédant d’une origine commune et ayant, 
alors qu’elles commençaient à se former, possédé la faculté de reproduire 
entre elles en donnant lieu à un produit constamment fécond ? Peuvent- 
elles, à la longue, et à mesure qu’elles se différencient davantage, perdre 
cette faculté et obtenir ainsi une existence spécifique propre ? C’est là une 
grave question à la solution de laquelle manquent les données positives de 
l'expérience, et les observations jusqu'ici recueillies et discutées ne peuvent 
conduire sur son objet qu’à des vraisemblances encore tout hypothétiques. 
La race d’An. Cerberus, qui vit dans la grotte d’Estellas, serait-elle plus 
près de devenir espèce par extinction des individus de forme ambiguëê que 
celle de Peyort, puisque, comme je le disais plus haut, dans la première 
grotte on trouve proportionnellement moins d'individus présentant à un. 
faible degré les modifications caractéristiques de la race propre à cette 
localité que cela n’a lieu dans la deuxième ? 


Les Anophthalmus procèdent-ils des Trechus et les Adelops des Catops, 
dont, à part le manque d’yeux, ils reproduisent respectivement d’une 
manière si fidèle toute l’organisation ? Les mœurs des deux génres ter- 
restres actuels, Trechus et Catops, fournissent un argument en faveur de 
cette supposition. On sait, en effet, que les Trechus et les Catops oculés 
qui vivent habituellement à l'air libre recherchent toujours les endroits 
peu éclairés et aiment même à pénétrer dans les cavernes où ils peuvent 
avoir autrefois reproduit et où leurs générations successives confinées 
ont pu perdre, par défaut d'usage, des organes devenus inutiles, en 


Coléopteres cavernicoles. 4167 


même temps qu'ils acquiéraient dans ceux qui leur restaient les perfec- 
tionnements rendus nécessaires par la disparition de l'organe de la vision. 
En tous cas, les Anophthalmus et les Adelops d’une région géographique 
naturelle riche en cavernes comme les Pyrénées, bien qu’on commence à 
les connaître depuis quelques années seulement, nous apparaissent déjà 
fort nombreux en espèces distinctes, leurs formes sont plus diversifiées 
que celles des genres terrestres correspondants, et il est permis de croire 
que, quand la faune souterraine de cette contrée sera aussi bien connue 
que sa faune terrestre, le nombre des Anophthalmus qu'on y signalera 
l’emportera de beaucoup sur celui de ses Trechus et celui de ses Adelops 
sur celui de ses Catops. De plus, les espèces des deux genres aveugles 
sont bien plus localisées que celles des deux genres oculés analogues. Ges 
deux faits ne portent-ils pas à admettre que la diversification des formes 
plus grande et le nombre des espèces plus considérable dans les deux 
genres de Coléoptères aveugles que dans les deux genres oculés corres- 
pondants qui vivent à la lumière du jour doivent être attribués à une 
double cause : Les différences dans les conditions de la vie plus accentuées 
pour la population des diverses grottes que pour celle des différents points 
de la surface du sol, et l'isolement absolu de ces petits mondes hypogés 
entre eux ? 


IV. 


LES INSECTES PRIVÉS D’YEUX SONT-ILS NÉANMOINS CAPABLES 
D'ÊTRE IMPRESSIONNÉS PAR LA LUMIÈRE ? — COMMENT PEUVENT- 
ILS SUPPLÉER, POUR LES BESOINS DE LEUR VIE, A L'ABSENCE 
DE L'ORGANE DE LA VISION ? 


M. le docteur G. Pouchet vient de publier dans la Revue et Magazin de 
Zoologie un mémoire traitant de l’action de la lumière sur les larves de 
Diptères privées d’organes extérieurs de la vision. Les nombreuses expé- 
riences auxquelles ce savant s’est livré sur ces animaux ont prouvé qu'ils 
sont affectés par les rayons lumineux, qu'ils en apprécient dans une cer- 
taine mesure l’intensité et qu’ils ont surtout le sentiment de leur direc- 


68 PIOCHARD DE LA BRULERIE. 


tion. En effet, quand on les expose à la lumière, on les voit toujours cher- 
cher à l’éviter et fuir en se dirigeant constamment du côté opposé à celui 
par lequel arrivent les rayons lumineux qui les frappent. Mais les mouve- 
ments exécutés par ces larves sous l'impression de la lumière, dans le but 
d'échapper à une sensation désagréable et sans douie à une influence nui- 
sible, sont toujours fort simples et ne sauraient être comparées à la série 
de mouvements très-compliqués et parfaitement coordonnés qu’exécutent 
des insectes aveugles, tels qu’un Anophthalme ou un Adélops, soit pour 
chercher leur nourriture, soit pour fuir un danger. Que les mouvements 
exécutés par les larves de Diptères, lorsqu'on les expose à la lumière, 
soient la résultante d’une sensation, la chose est trop évidente pour qu’il 
y ait lieu d’y insister, mais il n’est pas nécessaire, pour Îles expliquer 
d’une façon plausible, de supposer que cette sensation‘a quelque chose de 
commun avec celle que la lumière fait éprouver à nos yeux; il paraît 
même plus naturel d'admettre que l’impression produite sur elles est ana- 
logue à celle que nous ressentons quand une partie quelconque de notre 
corps est exposée à la chaleur. Cette sensation nous donne à la fois la 
notion de l'intensité des rayons caloriques qui nous frappent et de la 
direction dans laquelle ils arrivent; sous son influence nous pouvons ins- 
tantanément exécuter des mouvements, soit pour nous éloigner, soit pour 
nous rapprocher de la source de chaleur, et cela sans qu’on puisse dire 
que la partie de notre corps qui a été impressionnée ait vu le rayon 
calorique ou la source qui l’émet. Rien ne nous autorise donc à penser 
que les larves de Diptères privées d'organes visuels puissent percevoir une 
image et acquérir par la vue la moindre notion de la forme des objets; 
une pareille faculté leur serait d’ailleurs tout à fait inutile, puisqu'elles 
doivent passer toute leur vie au sein du milieu putride où elles sont nées, 
et que c’est à la Mouche dont elles procèdent qu’a été dévolu le soin de 
les y déposer. Bien que M. Pouchet semble admettre qu’on puisse expli- 
quer les mouvements de ses larves aveugles autrement que je viens de le 
faire et qu’il indique même qu’on pourrait placer le siége de la sensation 
dont ils résultent dans les bourgeons oculaires, rudiments des yeux futurs 
de l’insecte parfait, qu’on observe déjà, flottant dans la cavité viscérale, 
. chez la larve lorsqu'elle a acquis toute sa croissance, ce savant a voulu 
montrer clairement toute la différence qu’il y a entre la faculté qu’il a 
reconnue chez les larves de Diptères et la vision proprement dite, puis- 
qu’il a créé un nom nouveau pour désigner cette faculté, celui d’actines- 
thésie. 


Mais pour des animaux privés d’yeux, qui doivent malgré cela chercher 


Coléoptères cavernicoles. 469 


activement leur nourriture et souvent même donner la chasse à une proie 
vivante, qui sont capables de reconnaîlre à distance un danger qui les 
menace et de l’éviter par la fuite, tels que le sont à l’état parfait comme à 
l’état de larve les Anophthalmus, où à l’état de larve seulement un grand 
hombre d’autres insectes, comme le sont aussi bon nombre d’Arachnides, 
de Crustacés et de Myriapodes, l’actinestnésie seule serait tout à fait 
insuffisante, même en supposant que dans le milieu qu’ils habitent, quel- 
ques rayons lumineux pussent leur parvenir. En effet, bien que privés 
d’yeux, ces êtres se conduisent absolument comme s'ils voyaient clair, 
comme s'ils savaient non-seulement ressentir l'impression des rayons 
lumineux qui les frappent, mais apprécier la forme des objets, aussi bien 
de ceux qui sont éloignés que de ceux qu’ils touchent. Rien dans leurs 
allures ne dénote leur cécité : on les voit marcher, courir, s’arrêter, 
explorer le terrain, chercher leur nourriture, fuir les doigts du chasseur 
qui veut les saisir, absolument de la même façon que les insectes qui ont 
des yeux. 


Lorsque, dans une caverne, la lumière de la bougie que porte le chas- 
seur vient tout à coup à surprendre un Anophthalme aveugle ou un 
Pristonyque dont les yeux sont parfaitement développés et qui peut vivre 
à la lumière du jour comme dans les endroits les plus ténébreux, les 
deux insectes se conduisent de la même manière. S'ils sont au repos sur 
la paroi de la caverne, il leur arrive le plus souvent de ne pas bouger : 
est-ce à dire que la lumière est incapable de les impressionner ? Non 
certes, car si, bien souvent, l’insecte aveugle, comme l’insecte pourvu 
d’yeux, reste insensible en apparence et comme livré au sommeil, d’autres 
fois aussi il semble s’éveiller et se met tout à coup à fuir au plus vite, et 
cela alors que le chasseur est encore à distance. Maintes fois il m’est 
arrivé de rencontrer des Pristonyques ou des Anophthalmes errant sur le 
sol qu’ils paraissaient sonder avec leurs palpes et avec leurs antennes, sans 
cesse animées pendant la marche, comme cela a lieu dans la généralité 
des insectes chez qui ces appendices sont suffisamment allongés, d’un 
mouvement de va et vient dans le sens vertical pendant lequel alternati- 
vement elles s’élèvent en lair et se rapprochent du plan de position au 
point de l’effleurer avec les poils dont elles sont revêtues ; ils marchaient 
lentement, se détournaient sans cesse à droite ou à gauche, s’arrêtaient 
souvent, et, quel que fût le but de leur promenade, leur attention parais- 
sait fortement caplivée. Quand la lumière de ma bougie commençait à se 
projeter sur eux, ils continuaient quelquelois à marcher sans rien changer 


470 PIOCHARD DE LA BRULERIE. 


à leur allure et sans paraître distraits de leur préoccupation ; mais le plus 
. souvent, et alors que ma bougie était encore assez loin, ils prenaient 
brusquement leur course et s’enfuyaient, cherchant à se cacher dans une 
fissure ou dans un coin moins éclairé. En approchant davantage la lumière, 
je réussissais toujours à faire fuir ceux qui avaient d’abord paru ne pas s’in- 
quiéter de ma présence, et j'ai constaté par des expériences réitérées un 
grand nombre de fois que j’obtenais ce résultat à une distance moyenne 
beaucoup plus grande lorsque je les surprenais étant en mouvement que 
quand je les trouvais au repos, et cela pour tous les insectes, oculés ou 
non, que j'ai observés dans les cavernes, aussi bien les Anophthalmes et, 
les Adélops que les Pristonyques. Quand ils étaient au repos, il me fallait 
le plus souvent, pour les décider à fuir, approcher d’eux ma bougie à une 
distance où ma main en aurait ressenti assez sensiblement la chaleur, 
tandis que lorsqu'ils étaient déjà en mouvement j'obtenais le même résul- 
tat bien avant d’atteindre ce point. Les insectes aveugles ou oculés sont 
donc impressionnés par la lumière, mais ils le sont plus ou moïns facile- 
ment et ils donnent plus ou moins promptement des signes extérieurs de 
la sensation qu’ils éprouvent suivant qu’ils sont au repos, peut-être à 
l’état de sommeil, ou qu’ils se trouvent en état d'activité au moment où 
la lumière vient les frapper. 


Toutefois on pourrait se demander si c'était bien la lumière de ma bou- 
gie qui impressionnait ces insectes. Les faits que je viens d'exposer pour- 
raient en effet s'expliquer, à la rigueur, en supposant que c'était la chaleur 
quils ressentaient, même à une distance assez grande, et que c’était elle 
qui les décidait à fuir. Maïs si l’on réfléchit que les insectes aveugles qui 
vivent soit en rase campagne, soit à l’entrée des cavernes, protégés contre 
la lumière du jour par les grosses pierres sous lesquelles ils se tiennent 
ou par l’épaisseur du sol dans les profondeurs duquel ils s’enfoncent, 
donnent les mêmes signes d'inquiétude lorsqu'on met leur retraite à nu 
que les insectes qu’on surprend dans les cavernes, armé d’une bougie, on 
sera forcé de renoncer à cette explication. De plus, j'ai constaté maintes 
et maintes fois que, quand j’approchais mes doigts ou ma pince pour 
saisir un insecte aveugle, et bien avant que je l’eusse touché, lPinsecte 
comprenait parfaitement que le danger le plus pressant à éviter était celui 
que ma poursuite lui faisait courir, il accélérait alors sa course ou bien en 
changeait la direction, savait profiter des moindres accidents du terrain 
pour se dérober, et souvent, lorsque je le serrais de près, prenait le parti 
de se blottir fans la plus petite cavité FApOrIRIEe et de s’y raser pour 


Coléopitres cavernicoles. U74 


ainsi dire, ne s’inquiétant plus alors de la lumière de ma bougie que je 
devais approcher de lui assez près pour le brûler presque, si je voulais 
par ce moyen le forcer à déguerpir. 

Par quelle faculté un insecte privé d’yeux peut-il arriver à régler ses 
mouvements d’une façon si parfaite et à se conduire en toutes circon- 
stances absolument comme s’il possédait ces organes ? Bien que l’insecte 
aveugle soit impressionné par la lumière, on ne peut pas admettre qu’il 
voie les objets comme nous les voyons, et pourtant, sans aucun doute, il 
- est capable d'acquérir à distance la notion de leur présence. Ce n’est pas, 
par conséquent, le toucher, au moins le toucher tel qu’il existe chez nous, 
qui lui donnera cette notion. Parmi les sens dont nous pouvons nous faire 
une idée, il ne reste plus aux insectes aveugles que l’odorat et l’ouïe 
pour suppléer au défaut des yeux. Mais ces sens, si perfectionnés qu’on 
les suppose, peuvent-ils suflire à une pareille tâche ? L’odorat, ils l’ont 
certainement bien développé, c’est par lui, sans doute, qu’ils sont guidés 
lorsqu'ils cherchent leur nourriture, même quand elle consiste en une 
proie vivante. Pour ce qui est de l’ouïe, il est difficile de rien affirmer: 
je n’ai observé, pour ma part, aucun fait qui puisse prouver que les 
insectes aveugles perçoivent les sons mieux que n’importe quel insecte 
oculé. On peut faire du bruit près d’eux sans qu’ils paraissent s’en 
inquiéter. 

Une particularité remarquable de la structure des Coléoptères aveugles, 
à quelque genre qu’ils appartiennent, c’est la tendance qu'ont tous leurs 
membres à s’allonger. Si cette tendance souffre des exceptions, on les 
rencontre surtout chez des insectes tels que les Claviger, qui, vivant en 
société avec les fourmis, sont soignés et nourris par elles, et qui, sans 
l'intervention de ces Hyménoptères, ne pourraient subvenir aux besoins 
de leur existence. Les poils qui recouvent les antennes et les pattes des 
insectes aveugles sont aussi ordinairement plus longs que chez les insectes 
oculés. Chez les Anophthalmes, les soies raides émargeant de pores ombi- 
liqués, qu’on remarque sur plusieurs points de leur corps, prennent un 
développement très-remarquable qui n'existe jamais à un pareil degré 
chez aucun Carabique oculé, et ce développement atteint son maximum 
chez les espèces telles que Leschenaulti, Pluto, Cerberus, où l’œil perdu a 
laissé le moins de traces et qui semblent le plus parfaitement appropriées 
à la vie cavernicole, Ce n’est pas seulement chez les Coléoptères que l’al- 
longement des membres et le développement des poils et des soies accom- 
pagne ordinairement la perte de l'organe de la vision, on le remarque 


472 PIOCHARD DE LA BRULERIE. — Coléoptères cavernicoles. 


aussi, d’après M. Simon, chez les Arachnides, et cela non-seulement chez 
ceux qui ont perdu toute trace d’yeux, mais aussi chez les espèces caver- 
nicoles dont les yeux sont plus ou moins réduits et paraissent peu propres 
à remplir leurs fonctions. 


La constance de ces particularités de structure chez les Articulés 
aveugles conduit naturellement à admettre qu’elles sont en relation avec 
Ja perte de l’organe de la vision, et qu’elles doivent, en partie au moins, 
suppléer à son absence. Il y a tout lieu de croire qu’il en résulte un per- 
fectionnement de la sensibilité tactile, mais ce perfectionnement, si grand . 
qu’on le suppose, peut-il expliquer toutes les sensations qu’éprouvent les 
Articulés aveugles et qu'ils trahissent par leurs mouvements ? 


Pour que ces poils pussent faire connaître à l’animal qui en est pourvu 
l'existence des objets éloignés, par exemple, lui décéler la présence d’un 
ennemi, il faudrait qu’ils possédassent la faculté d’entrer en vibration au 
moindre mouvement de l’air ambiant, provoqué soit par les mouvements 
propres de l’animal, soit par ceux d’un être étranger ; ces vibrations per- 
çues par le système nerveux lui permettraient non-seulement de ressentir 
la présence de l’objet qui les aurait fait naître, mais d'apprécier d’après 
leur intensité relative sa position et sa distance. C’est là une supposition 
purement hypothétique, mais elle me paraît expliquer d’une façon plau- 
sible les sensations que le monde extérieur fait éprouver aux Articulés qui 
sont dépourvus d’yeux. 


NOTICE COMPLÉMENTAIRE 


ARACHNIDES CAVERNICOLES et HYPOGÉS, 


Par M. EucÈNE SIMON. 


(Séance du 11 Décembre 1872.) 


La Société entomologique de France m'avait fait l'honneur de décider 
l'insertion, dans son quatrième numéro des Annales pour 1872, d’un 
mémoire sur les Thelyphonus de l’Ancien-Monde ; mais, au moment de 
mettre sous presse, j'ai reçu communication d’une petite brochure de 
M. Butler (1) sur le même sujet, contenant les descriptions des trois 
seules espèces nouvelles qui faisaient tout l'intérêt de mon travail. 


J'ai donc été obligé de retirer mon manuscrit, devenu inutile ; mais j'ai 
pensé que la Société entomologique voudrait bien le remplacer par une 
notice complémentaire sur les Arachnides cavernicoles et hypogés. 


En effet, mon petit mémoire sur les Arachnides hypogés était à peine 
imprimé (voyez ce volume, page 215 et planche 12) que j'ai reçu de 
M. Ch. de la Brüûlerie une nouvelle série d'espèces cavernicoles, trouvées 
par cet habile entomologiste dans ces mêmes grottes de l’Ariége qui 
avaient déjà fournies tant de faits nouveaux et curieux aux précédents 
explorateurs. 

Les espèces nouvelles sont assez nombreuses pour faire l’objet d’un 
travail spécial ; de plus, presque toutes les espèces découvertes par 
M. Abeille de Perrin ont été reprises en grand nombre par M. Charles de 
la Brûlerie, ce qui me permettra d’ajouter sur leur compte des indications 
de localités plus précises et quelques faits de mœurs. 


(1) Voyez Monograph of the genus Thelyphonus, by A.-G. BuTLeR (from the 
Annals and Magazine of Natural History, for september 1872). 


74 | E. SIMON. 


1. ERIGONE SPELÆA. Sp. nov. 


(PL. 46, fig, 8 et 9.) 


Long. 3 mill. 


Voisine des Erigone rufa et sylvatica. 


d. Céphalothôrax fauve rouge, ovale, large et arrondi sur les côtés, 
rétréci en avant depuis les hanches de la première paire. 

Front large et très-obtus. Strie thoracique profonde, fine, longitudinale 
et reculée; stries rayonnantes presque nulles. 

Ligne dorsale légèrement élevée d’arrière en avant. Angle frontal très- 
obtus. 

Bandeau plus large que l'aire oculaire, très-lésèrement convexe, ne 
présentant ni stries, ni dépressions. 

Ligne supérieure des yeux droite; les médians, un peu plus petits et 
plus écartés que les médians antérieurs, un peu anguleux et finement 
bordés de noir. 

Yeux antérieurs formant une ligne droite, un peu moins large que la 
supérieure; les médians très-petits, séparés par un espace moins grand 
que leur diamètre, et placés sur une même tache noire; bien séparés des 
latéraux, qui sont les plus gros de tous et qui sont connivenis avec ceux 
de la seconde ligne. | 

Abdomen étroit, ovale, noirâtre et revêtu de poils blancs soyeux. 

Plastron large, triangulaire, lisse, un peu convexe. 

Chélicères plus longues que la face, très-robustes, convexes et lisses, 
rétrécies et un peu divergentes à l'extrémité; le bord supérieur de la rai- 
nure présentant quatre petites dents égales et contiguês. 

Pattes dans les proportions 4, 4, 2, 3, assez longues, toutes d’un jaune 
rouge, garnies de poils fauves SOyeUx, et sur les tibias de quelques erins 
noirs plus longs. 

Fémurs assez robustes et un peu comprimés; patella très-courte; méta- 
tarses un peu plus courts que les tibias. 

Patte-mâchoire assez courte : patella petite, non renflée ; tibia de même 
longueur, un peu renflé en dessus; article génital plus long que les deux 
articles précédents; tarse assez long, élargi et bilobé à l'extrémité; bulbe 
présentant à la base une grande pièce noire, recourbée en crochet à la 


Arachnides cavernicoles et hypogés. 475 


partie supérieure, un peu repliée et surmontée d’une épine à la base; 
extrémité du bulbe divisée en plusieurs lobes, mais dépourvue d’apophyses 
externes. 


©. Céphalothorax un peu plus large et moins élevé en avant. 

Chélicères plus courtes et plus robustes; bord supérieur de la rainure 
présentant cinq denticulations, dont les trois premières plus longues et 
égales. 


Épigyne très-développée et simple, en forme de lamelle rougeñtre assez 
épaisse, ovale et bien détachée ; son extrémité très-obtuse. 


Je pense que cette espèce doit se placer dans le groupe de l’Erigone 
rufa Reuss, pour laquelle M. Menge a créé le genre Bathyphantes, Plu- 
sieurs caractères importants la rapprochent cependant du genre Linyphia. 


Plusieurs exemplaires trouvés par M. Ch. de la Brülerie dans la grotte 
de Neuf-Fonts, près Aulus (Ariége). 


2. LINYPHIA PROSERPINA. Sp. nov. 
(PL 16, fig. 6 et 7.) 
d. Long. 3 mill. 


Céphalothorax brun olivâtre; pattes jaunes; abdomen blanc mat. 

Céphalothorax ovale allongé, à peine tronqué en arrière, très-obtus et 
arrondi en avant ; partie céphalique longue, graduellement rétrécie depuis 
les hanches de la première paire et assez convexe ; stries rayonnantes bien 
marquées; téguments glabres et lisses, présentant quelques longs poils 
noirs, dirigés en avant, dans la région des yeux. 

Yeux médians supérieurs petits, blancs, finement bordés de noir, 
séparés par un intervalle double de leur diamètre; ce groupe oculaire 
éloigné des yeux latéraux de la même ligne par un espace au moins aussi 
grand que celui qu’il occupe; yeux médians antérieurs extrêmement petits 
et très-rapprochés entre eux, placés sur une petite tache noire, largement 
séparés des médians supérieurs et des latéraux ; yeux latéraux connivents, 
formant deux lignes obliques, les antérieurs étant plus internes ; ces der- 
niers sont plus gros que les latéraux supérieurs et que les médians des 
deux lignes. 

Bandeau vertical ne présentant ni strie, ni dépression, un peu (mais à 
peine) plus large que l'aire oculaire, 


476 _E. SIMON. 


Chélicères plus longues que la face, fortes, cylindriques, à peine rétré- 
cies à l'extrémité, qui est légèrement divergente. 

Plastron large, plan et lisse, triangulaire, tronqué en ligne droite à la 
partie antérieure, graduellement rétréci et terminé en pointe en arrière. 

Pattes assez longues, pourvues de crins deux fois aussi longs que le dia- 
mètre des articles; fémurs assez épais et un peu comprimés, surtout à la 
base: les autres articies grêles et cylindriques ; patella et tibia un peu 
moins longs que les métatarses et les tarses. 

Patte-mâchoire : fémur grêle et un peu arqué; patella très-courte et 
non renflée en dessus ; tibia au moins deux fois plus long, élargi de la 
base à l'extrémité, armé du côté interne de deux crins très-longs dirigés 
en avant ; tarse large et convexé à la base, terminé par une pointe lamel- 
leuse, obtuse, dépassant le bulbe génital et hérissée de longs crins diver- 
gents. Ensemble du bulbe presque arrondi, son extrémité présentant une 
petite pointe et son milieu deux pointes semblables, très-courtes ; une 
petite lamelle noire, partant de sa base, le contourne et s’avance jusqu’au 
milieu de sa longueur. 


Gette petite espèce ressemble complétement à la L. Rosenhaueri L. Koch, 
mais elle s’en distingue par les yeux médians de la seconde paire moins 
écartés entre eux et plus éloignés de ceux de la première ; la patte- 
mâchoire du mâle est aussi différente ; en effet, chez L. Rosenhaueri le 
tibia, relativement plus court, est dépourvu des deux longs crins; de 
plus, la lamelle du bulbe est beaucoup plus développée et plus longue que 
le bulbe lui-même. 


Deux mâles, pris par M. Ch. de la Brülerie dans la grotte de Rieufour- 
cand, près Belesta (Ariége). 


d LINYPHIA SANCTI-VINCENTI. SP. nOV. 


(PL. 16, fig. 10.) 
d. Long. 1 3/4 mill. 


Céphalothorax fauve testacé, ovale et rétréci en avant depuis les hanches 
de la première paire; front large et très-obtus. 

Strie thoracique indistincte; dépressions céphaliques bien marquées, 
peu reculées, se réunissant à angle très-obtus, 


Arachnides cavernicoles et hypogés. 477 


Yeux supérieurs formant une ligne droite et presque équidistants, les 
médians un peu plus gros que les latéraux; chacun de ces yeux entouré 
d’un petit cercle noir, un peu prolongé en arrière. 

Yeux antérieurs formant une ligne droite, presque aussi large que la 
supérieure ; les médians très-petits, presque connivents; les latéraux bien 
séparés et plus gros que tous les autres yeux. 

Plastron aussi large que long, triangulaire, légèrement convexe. 

Abdomen ovale, testacé, entièrement revêtu de longs poils soyeux; pré- 
sentant en avant une large bande brune transverse et en arrière trois 
lignes transverses de même couleur. 

Bandeau incliné en avant, à peine plus large que l'aire oculaire. 

Chélicères longues, robustes, non divergentes à l’extrémité ; rainure du 
crochet présentant en dessus une faible dilatation surmontée de deux très- 
petites dents. 

Pattes-mâchoires et pattes dans les proportions ordinaires aux Linyphia, 
entièrement d’un fauve testacé. 

Epigyne élevée, présentant supérieurement un long crochet recourbé 
en arrière, terminé par une dilatation coupée obliquement; de chaque 
côté de ce crochet s’élèvent parallèlement deux lamelles presque’ carrées 
et verlicales. 


Cette espèce est très-voisine de la Lényphia pallida O.-P. Cambridge, 
qui se trouve dans les caves humides et qui a aussi tous les caractères 
d’une espèce cavernicole ; elle en diffère cependant d’une manière certaine 
par ses chélicères plus épaisses et non divergentes, ses yeux antérieurs 
plus inégaux, le dessin de son abdomen, enfin et surtout par la confor- 
mation de son épigyne. 


_ Une seule femelle, trouvée dans la grotte de Saint-Vincent ou de Melan, 
entre Thoard et Sisteron (Basses-Alpes). 


Genus LEPTONETA. Nov. Gen. 


(Famille des DYSDERIDÆ.) 


Céphalothorax arrondi sur les côtés, rétréci, tronqué ou échancré en 
avant, à strie thoracique et stries rayonnantes plus ou moins marquées. 


h78 E. SIMON. 


Yeux tous nocturnes, au nombre de six, de quatre ou quelquefois tout 
à fait oblitérés ; disposés en deux groupes écartés entre eux longitudinale- 
ment : le premier composé de quaire yeux contigus formant un demi-cercle 
ouvert en arrière, le second formé de deux très-petits yeux se touchant 
sur la ligne médiane. 

Chélicères longues, étroites, divergentes à l'extrémité, pourvues d’un 
crochet grêle et allongé. 

Plastron très-large et hanches très-écartées. 

Pièce labiale courte et tronquée. Lames maxillaires droites; étroites, 
au moins trois fois aussi longues que larges, rétrécies et terminées en 
pointe obtuse à l'extrémité. 

Filières, quatre (1) : les deux inférieures un peu plus longues, cylin- 
driques, obtuses; les deux supérieures coupées obliquement à l'extrémité, 
qui paraît aigué. 

Pattes beaucoup plus longues que le corps, très-fines, comme celles des 
Pholcus, dans les proportions 4, 4, 9, 8. 

Patella très-courte; tibia aussi long ou un peu plus court que le fémur ; 
tarses plus longs que le tibia; point d’épines. 

Griffes au nombre de trois ; les deux supérieures longues, fines, pré- 
sentant à la base une seule denticulation très-longue ; l'inférieure courte 
et simple. 

Patte-mâchoire de la femelle terminée par une griffe pente 


Trois espèces de ce genre singulier ont été découvertes par M. Ch. de 
la Brülerie dans les grottes de l’Ariége: elles vivent, paraît-il, sous les 
-pierres non adhérentes au sol et quelquefois sur les parois rocheuses, au 
milieu d’une petite toile irrégulière, mal définie. 


Une espèce du même genre s’est trouvée parmi mes Aranéides de 
Corse, sans que je me souvienne des conditions dans lesquelles elle a été 
prise (2). 


(1) Ces organes sont très-difficiles à observer à cause de leurs téguments incolores 
et de leur petitesse ; aussi est-il possible que la troisième paire, tout à fait rudimen- 
taire, m’ait échappé. 

(2) Cette espèce, que j’ai appelée ZL. pholcoides, est décrite dans un mémoire que 
j'ai présenté depuis longtemps à la Société Royale des Sciences de Liége, mais dont 
l'impression a été ajournée. : 


Arachnides cavernicoles et hypogés. 479 


h, LEPTONETA CONVEXA, Sp. NOV. 
(PI. 46, fig. 11, 49, 13 et 44.) 
d. Long. 8 1/2 mill 


Pattes : 4'° paire, 10 mill.; 2° paire, 7 4/2 mill.; 3° paire, 6 3/5 mill.: 
L° paire, 9 mill. 


Céphalothorax fauve rouge, presque aussi large que long, arrondi sur 
les côtés, assez long et rétréci en avant à partir de la première paire de 
pattes, son bord antérieur tronqué en ligne droite, ses angles obtus; partie 
céphalique très-convexe et arrondie en dessus, ses dépressions latérales 
bien marquées, ainsi que la strie médiane oragques qui est étroite, lon- 
gitudinale et très-reculée. 

Six yeux : ceux du premier groupe ovales et presque égaux, les médians 
obliques et un peu séparés sur la ligne médiane, les latéraux touchant 
aux médians et presque droits; ces yeux bordés de noir du côté interne ; 
yeux du second groupe très-petits, contigus, arrondis, éloignés des anté- 
rieurs d’une distance égale à la largeur de ce groupe. 

Abdomen d’un blanc mat, ovale, aussi long que le corselet, 

Plastron plan, d’un fauve rouge. 

Chélicères plus longues que la face, rétrécies et divergentes à l’extré- 
mité ; dépassant à peine en dessous le bord des lames maxillaires. | 

Pattes d’un fauve rouge obscur; fémurs légèrement élargis à la base et 
atténués jusqu’à l'extrémité, présentant en dessus une série de longs crins 
très-espacés; poils des autres articles très-courts. | 

Patte-mâchoire assez longue : fémur un peu courbe à la base, légère- 
ment élargi à l'extrémité; patella assez convexe en dessus ; tibia d’un tiers 
plus long, cylindrique et droit ; tarse articulé, presque à angle droit, étroit, 
lacinié , légèrement élargi de la base à l'extrémité, un pewrenflé à ses 
deux extrémités et fortement déprimé dans le milieu, terminé par une 
pointe très-obtuse, garnie de longs crins noirs; bulbe très-volumineux, 
globuleux, lisse, présentant en avant deux petites pointes lamelleuses. 


@. Long. 4 mill 


Très-semblable au mâle par sa forme générale et sa coloration; les yeux 
latéraux du premier groupe un peu plus petits et plus divergents: ils sont 


480 | E. SIMON. 


reliés entre eux par une petite dépression transverse, qui n’existe pas chez 


le mâle. 
Les petits yeux postérieurs sont allongés et terminés en pointe en 


arrières 

La patte-mâchoire grêle et presque aussi longue que le corps; le fémur 
un peu courbe à la base; la patella très-courte et surmontée d’un long 
crin; le tibia légèrement élargi de la base à l'extrémité, présentant quel- 
ques crins divergents ; le tarse aussi long et plus étroit que les deux 
articles précédents, garni de nombreux crins, très-longs, dirigés en avant. 


Plusieurs exemplaires, trouvés dans la grotte de Peyort, près Prat 
(Ariége). 


5. LEPTONETA MICROPHTHALMA. SP. NOV. 


(PL 16, fig. 17, 18 et 19.) 
Long. 8 1/10 mill.; ? 3 1/2 mill. 


d'. Céphalothorax fauve rouge très-clair, presque aussi large que long, 
arrondi sur les côtés, rétréci en avant depuis la première paire de pattes, 
ses angles antérieurs très-arrondis, son bord antérieur légèrement échan- 
cré; partie céphalique convexe, limitée par des stries sensibles ; strie 
thoracique bien marquée, longitudinale, très-reculée. 

Yeux, quatre : extrêmement petits, visibles seulement sous un assez fort 
grossissement, formant un demi-cercle très-légèrement soulevé et assez 
éloigné du bord frontal; ces yeux égaux: les médians connivents, les 
latéraux obliques et Tone très-difficiles à distinguer. 

Bandeau très-allongé. 

Plastron plan, blanc testacé, présentant quelques poils noirs. 

Abdomen ovale, aussi long que le corselet, d’un blanc mat. 

Chélicères très-longues, un peu obliques, rétrécies et légèrement diver- 
gentes à l'extrémité ; bord HU de la rainure présentant seul deux 
petites dents. 

Pattes d’un blanc diaphane, semblables par leur longueur et leurs 
proportions à celles du Leptoneta convexa; leurs poils plus longs, prin- 
cipalement ceux des hanches (il a déjà été remarqué, chez les articulés 
cavernicoles, que les poils s’allongent en même temps que les organes de 
la vision perdent de leur importance). 

Patte-mâchoire allongée, pourvue de très-longs crins, principalement 


Arachnides cavernicoles et hypogés. L81 


sur le tibia et le tarse ; patella à peine convexe et un peu courbe: tibia 
allongé et droit ; tarse presque aussi long, assez convexe à la base et à 
l’extrémilé, mais déprimé dans le milieu, terminé par une pointe fine et 
aiguë (cette extrémité est très-obtuse chez les deux autres espèces); bulbe 
volumineux, arrondi, lisse, dépassé en avant par deux petites lamelles 
membraneuses. 


Q. Semblable au mâle. 

Abdomen un peu plus renflé, d’un blanc légèrement violacé. 

Orifice génital surmonté d’une forte saillie membraneuse très-obtuse 
et large, du milieu de laquelle s’élève une très-petite pointe aiguë, visible 
seulement quand on examine l’abdomen de profil. 


Habite exclusivement la grotte d’Estellas. 


6. LEPTONETA INFUSCATA. Sp. nov. 
(PI. 46, fig. 15 et 16.) 


Long. 2 mill 
Long. de la 4°° paire de pattes, 5 4/2 mill. 


d. Céphalothorax fauve brunâtre, plus foncé sur les bords, large et 
arrondi sur les côtés, un peu plus long et plus rétréci en avant que dans 
l'espèce précédente, aussi moins convexe ; son bord antérieur tronqué et 
légèrement échancré ; stries rayonnantes presque nulles ; strie médiane 
thoracique reculée, longue et bien marquée. 

Six yeux : ceux du premier groupe ovales et presque égaux, les médiaus 
légèrement obliques et à peine séparés sur la ligne médiane, les latéraux 
touchant aux médians, droits ou très-légèrement convergents en arrière; 
ces yeux bordés de noir du côté interne. 

Yeux du second groupe petits, contigus, arrondis, éloignés des anté- 
rieurs d’une distance moindre que la largeur de ce groupe. 

Bandeau au moins aussi large que l’aire oculaire, très-incliné en avant, 
son bord antérieur un peu échancré. 

Abdomen brunâtre, convexe en dessus, plus long que le corselet. 

Chélicères longues, obliques, cylindriques, rétrécies et un peu diver- 
gentes à l’extrémité. 

Plastron très-légèrement convexe, &’un brun rouge. 

(1872) | ; 31 


Pattes fauve bruñâtre, très-longues et très-grêles, sauf les fémurs, qui 
sont un peu renflés et comprimés, surtout à la base; ceux des deux 
premières paires ont leur face antérieure couverte de très-petits tubercules 
rapprochés entre eux, surmontés chacun d’un poil fin; disposés en séries 
longitudinales très-régulières (4). 

Patte-mâchoire peu longue : tibia étroit, plus court, relativement à la 
patella, que chez les deux précédentes espèces ; tarse plus long et plus 
large que le tibia, renflé à la base et à l'extrémité qui est irès-obtuse, 
déprimé transversalement dans le milieu; bulbe très-volumineux, lisse, 
presque arrondi. 


©. Céphalothorax et yeux comme chez le mâle. 

Abdomen brun rouge, présentant dans la région vulvaire une forte 
saillie transverse très-obtuse. 

Granulalions des fémurs plus fines et moins nombreuses que chez 2 
male. 

Patte-mêchoire grêle et presque aussi longue que le corps, ses articles 
dans les mêmes proportions que chez Leptoneta convexa. 

Cette petite espèce, très-bien caractérisée, représente le genre Leptoneta 
dans la grotie de Neuf-Fonds, près Aulus (Ariége). 


7. SGOTOLEMON Lespesi H. Lucas. 


Trouvé en grand nombre par M. de la Brülerie dans les grottes de 
Lombrive (près Ussat), de Le Quère (près Massat), de Neuf-Fonts (à Aulus), 
de Poyort (à Prat), ainsi que dans celles d’Estellas, d’Aubert et Moulis et 
de Belesta. 


Ce Scotolemon, le plus commun et le plus répandu de toutes les espèces 
du genre, ne se trouve pas exclusivement dans les grottes, il a été pris 
aussi dans des mousses, mais non loin de cavités souterraines où il était 
très-abondant. 


Quelques individus présentent une épine pédiculée sur le trochanter de 
la patte-mâchoire. Ce caractère n’est donc pas exclusivement propre au 
S. Querilhaci. Les tarses des pattes postérieures se terminent tantôt par 
trois, tantôt par deux petits articles, sans que ce caractère puisse être 
attribué au sexe. 


(4) Ces rugosités n'existent pas chez les autres Lepioneta. 


Arachnides cavernicoles et hypogés. 483 


Le mâle diffère de la femelle par un corps plus court, plus large et plus 
tronqué en arrière, ressemblant à celui du S. Lucasi; cependant ses 
angles postérieurs sont toujours arrondis, tandis que chez celui-ci ils sont 
aigus. ; 


S& SCOTOLEMON LUCASI FE. Simon, 


Un seul exemplaire de ce remarquable et distinct Scotolemon a été pris 
par M. de ia Brülerie dans la grotte de Rieufourcand, près Belesta, en 
compagnie de l'espèce précédente. 


- 9. ISCHIROPSALIS HELWIGI Panz 


(PI. 16, fig. 4.) 


Phalangium Helwigi Panz. 
Ischiropsalis Helwigi C. Koch. 


Variété Pyrenæa. 


Une Ischiropsalis, venant de la grotte d’Estellas, diffère de l’espèce 
typique du genre par de si faibles caractères, que nous ne pouvons la con- 
sidérer comme spécifiquement distincte. 

Les épines qui arment l'article basilaire des chélicères sont plus 
longues et plus espacées : chez l'Helwigi type, celles qui forment la série 
externe sont au nombre de six, égales et équidistantes, tandis que dans 
la variété pyrenæa on n’en compte que cinq, dont la troisième et la cin- 
quième sont plus courtes que les trois autres. 

Les cinq premiers segments dorsaux de l'abdomen, qui sont étroits et 
largement séparés chez l’exemplaire qui m’a été communiqué par le doc- 
teur L. Koch, sont au contraire soudés chez Ischiropsalis d’Estellas, où 
ils forment une plaque rectangulaire légèrement festonnée sur les bords 
et marquée de quatre profondes dépressions transverses. 


Là se bornent les différences dignes d’être signalées. 

M. Ch. de la Brülerie m’a dit avoir trouvé cette belle Ischiropsalis au 
plus profond de la grotte d’Estellas, sous une grosse pierre non adhérente 
au sol. Sa démarche était lente et compassée. 


Vues sous un assez fort grossissement, les épines des chélicères chez 
les Ischiropsalis sont obtusément tronquées à l’extrémilé et présentent 


L84 L E. SIMON. 


en cet endroit un pore donnant naissance à une soie qui est sans doute 
un organe de tact ; chez quelques espèces, le luteipes, par exemple, cette 
soie, très-développée, est presque visible à l'œil nu. (Voyez pl. 16, 
fig. 5 a.) | 


10. ISCHIROPSALIS LUTEIPES. Sp. nov. (1) 
(PI. 16, fig. 2.) 


Corps : long. 6 1/2 mill.; larg. 4 mill — Chélicères : long. 9 mill. — 
Patte-mâchoire : long, 8 1/2 mill. — Pattes : 1° paire, 18 mill.; 2° paire, 
23 1/2 mill ; 3° paire, 12 1/2 mill.; 4° paire, 17 mill. 


Céphalothorax presque deux fois plus long que large, tronqué en ligne 
droite à sa partie postérieure; un peu arqué et rétréci en avant sur les 
côtés; son bord antérieur légèrement échancré au-dessus de la base de 
chaque chélicère. 

En arrière, parallèlement au bord postérieur, se voit une très-profonde 
strie horizontale qui a au moins les deux tiers de la largeur du céphalo- 
thorax ; de chacun de ses angles part une strie, également profonde, 
dirigée obliquement en avant jusqu’à l'angle antérieur. L'espace ainsi cir- 
conscrit a la forme d’un carré rétréci en arrière et légèrement convexe. 
Le bord postérieur présente un très-faible rebord, garni, dans le milieu 
seulement, de trois ou quatre petites épines courtes et obtuses. 

Le tégument est d’un noir rougeâtre mat; examiné à la loupe, il est 
uniformément revêtu de fines granulations râpeuses; quelques tubercules 
plus gros, arrondis et très-bas, forment, à quelque distance des yeux, une 
sorte de grand cercle peu régulier et difficile à suivre. 

Les cing premiers segments dorsaux de l’abdomen sont soudés en une 
plaque aussi large que le céphalothorax et presque carrée ; les sutures des 
segments sont indiquées par quatre faibles dépressions transverses ; cha- 
cun d’eux présente une ligne de petits tubercules arrondis, bas, peu 
constants dans leur nombre et leur position. 

Les quatre derniers segments dorsaux, qui sont isolés, ainsi que les 
pièces ventrales, n’ont rien de particulier à signaler; le segment terminal, 
qui est triangulaire, n’est pas prolongé en pointe. La grande pièce ventrale 
se termine antérieurement, entre les hanches des pattes, par une pointe 
obluse, garnie de crins noirs et non divisée par une suture. 


(1) M. H. Lucas a communiqué dernièrement à la Société entomologique un exem- 
plaire de cette Ischiropsalis sous le nom de Lerimia spinipes. 


Arachnides cavernicoles et hypogés. 185 


Toutes ces pièces abdominales sont d’un brun olivâtre clair. 

Les chélicères, qui sont entièrement d’un noir intense, sont robustes et 
peu longues relativement au corps, comme chez l’Is. robusta E. Simon ; 
l'article basilaire est cylindrique, assez étroit à son insertion frontale ; il 
s’élargit promptement, dès les premières épines, et est ensuite d’une 
largeur continue jusqu’à l'extrémité, qui est légèrement courbée, mais 
non géniculée; cet article est armé d’épines de deux sortes : les unes 
longues, aiguës, un peu recourbées en avant, les autres plus courtes et 
plus obtuses ; les grandes épines forment trois séries qui n’atteignent pas 
l'extrémité de l’article : l’une dorsale, qui n’occupe que sa moitié infé- 
rieure, formée de trois épines égales, équidistantes ; la seconde, du côté 
externe, formée de cinq épines, dont la deuxième et la troisième sont 
plus longues que les autres, et dont la première est plus isolée; enfin ane 
troisième série ec dessous, formée de six épines, dont la troisième et la 
quatrième sont les plus fortes. Les intervalles de ces rangées d’épines sont 
garnis d’épines courtes qui ne présentent pas de régularité dans leur dis- 
position. 

La main de même longueur que l'article précédent, maïs plus large, 
en forme d’ovale très-allongé, légèrement rétréci aux deux extrémités, 
surtout à la partie supérieure ; elle est lisse, sauf à la base, qui est garnie 
de tubercules obtus, dont l’un surtout est irès-distinct et presque spini- 
forme. | 

Les pattes-mâächoires et les pattes sont toutes d’un fauve verdâtre ; elles 
n’ont rien de particulier. 


Cette Ischinopsalis est voisine des 1s. manicata L. K. et robusta E. Simon: 
mais ses chélicères permettront toujours de la distinguer de l’une et de 
l’autre : de manicata par l’article basilaire non élargi à l'extrémité, et de 
la robusta par la présence d’épines secondaires entre les épines princi- 
pales du premier article, et par les denticulations de la base de la main. 


Deux exemplaires, dont l’un adulte, pris dans la grotte de Le Quère, 
près Massat (Ariége). 


Je pense utile d'ajouter ici. un tableau dichotomique des caractères des 
Ischiropsalis qui me sont connus : 


1 PveE placés 1000 à IL ADR 1. . . |... 1.0 Henpian 


— Yeux soulevés, soit isolément, soit sur un mamelon 
commun. L2 . L L L LL LL L L L L] LL L © L L L L] . L L1 L L] e 


1186 E. SIMON. 


9, Article basilaire des chélicères élargi et géniculé au som- 
si (e ANR QE ei tot La de à 0e EE TORRES 
— Article basilaire des chélicères un peu courbe, maïs non 
élargi AU SOMME. 4 4 ses en e ee eee ENS NE 


3. Chélicères dépourvues d’épines (du moins chez le mâle). 
Tarses de ja 2° paire de pattes ayant plus de A0 ar- 
Hole Se de ee uen ee NS EPST 
— Chélicères armées d’épines. Tarses de la 2° paire de 
pattes composés de 33 articles , . . . .. . . : .. . manicaiæ 


h. Épines principales des chélicères environnées d’épines 
plus petites. Base de la main tuberculée . . . . . . . luteipes. 
— Intervalles des épines principales des chélicères et base | 
de la main tout à fait lisses. . . . . . . . . . « « « . robusta, 


SRE) 


. Nora. Jusqu'ici les ordres des Araneides, des Pseudo-Scorpiones et 
des Holetra étaient seuls à posséder des représentants cavernicoles et 
hypogés ; il faut maintenant y ajouter l’ordre des Pedipalpes, qui, jusqu’à 
ces derniers jours, ne renfermait que les deux types bien connus des 
Phrynus et des Thelyphonus. 


M. O.-P. Cambridge vient de décrire une troisième famille de Pedipalpes, 
celle des Tartaridæ, qui rentre dans la catégorie des Arachnides hypogés. 
Cette famille renferme le seul genre Nyctalops, dont les deux espèces, 
complétement aveugles, ont été trouvées à Ceylan par M. Ferdinandus 
sous de grosses pierres enfoncées et humides. 


La découverte de Pedipalpes hypogés me paraît si importante que je 
crois intéressant de donner ici la traduction presque entière des M | 
de la famille et du genre. 


Famille des Wartaridæ. 


« Voisine des Thelyphonus, maïs différant par la forme générale plus 
allongée et par le céphalothorax divisé en deux parties ou segments : le 
premier comprenant la tête et supportant les deux premieres paires de 
pattes ; le second, beaucoup plus court, portant la troisième et la quatrième 
paire de paites. Chacun de ces segments lisse, dépourvu de granulations 


Arachnides cavernicoles et hypogés. 487 


et de stries, L’abdomen segmenté : les arceaux dorsaux et ventraux 
séparés, sur- les parties latérales, par un espace membraneux:; le dernier 
segment très-court et cylindrique (posi-abdomen), prolongé par un appen- 
dice caudiforme court, de forme variable selon les espèces. » 


Genus NYCTALOPS O.-P. Camp. 


O.-P. Cambridge, Ann. and Mag. of nat. Hist. Décembre 1872, 


« Céphalothorax oblong, légèrement convexe en dessus, divisé en deux 
parties : la première beaucoup plus grande, plus large en avant qu’en 
arrière, ses angles antérieurs déprimés et arrondis, le milieu du bord 
antérieur prolongé en pointe en forme de rostre un peu déprimé; la 
seconde partie plus large que longue, couvrant les hanches des deux der- 
nières paires de pattes. 

« Point d'yeux. , 

« Chélicères robustes, beaucoup plus hautes que larges, de forme com- 
primée-cylindrique, articulées dans le même plan que le céphalothorax et 
terminées par une griffe mobile, dépourvue de denticulations. 

« Pattes-mâchoires irès-robustes, de cinq articles, insérées sur un 
article basilaire (mâchoire) épais, allongé, presque cylindrique, doni 
l'angle interne est prolongé par une forte pointe aiguë ; les autres articles 
armés de denticulations variables; le dernier terminé par un fin crochet 
courbe, apparemment mobile. 

« Pattes assez longues, de sept articles : celles de la première paire de 
beaucoup les plus longues, fines et palpiformes, leur partie tarsale divisée 
en plusieurs petits articles et dépourvue de griffe; le tarse des autres 
paires indivis et terminé chacun par trois griffes simples, courbées; les 
fémurs de la quatrième paire très-robustes, claviformes. 

« Abdomen couvert en dessus et en dessous de plaques chitineuses ; ter- 
miné par un.appendice caudiforme court et variable. 

« Sternum situé sous la première portion du céphalothorax, entre les 
hanches des deux premières paires, un peu déprimé et pentagonal, pro- 
longé en pointe en arrière. 

« Point de pièce sternale entre les hanches des deux paires posté- 
rieures. » 


M. O.-P. Cambridge décrit ensuite deux espèces : Nyctalops crassicau- 
data et N. tenuicaudata. Dans la première, l’article basilaire des pattes- 


188 E. SIMON. — Arachnides cavernicoles et hypogés. 


mâchoires est armé de deux fortes dents, et l’appendice caudal, très- 
étroit à la base, est terminé par une dilatation triangulaire. Dans la 
seconde espèce, la patte-mâchoire est complétement inerme, et l’appendice 
caudal, très-court, est filiforme. 


EXPLICATION DES FIGURES DE LA PLANCHE 16. 


Fig. 4. Ischiropsalis dispar E. S, 
2. Ischiropsalis luteipes E. S. 
3. Ischiropsalis robusta E. S. 
h. Ischiropsalis Helwigi Panz. Chélicère. 
5. Ischiropsalis luteipes E. S. Chélicère. 


5 & — —  Extrémité de l’une des épines DS 
grossie. 

6. Linyphia on E. S. Face et chélicères. 

: — — Patte-mâchoire du mâle. 

8. Erigone spelæa E. S. Face et chélicères. 

9.  — —  Patte-mâchoire du mâle. 


10. Linyphia Sancti-Vincenti E. S. Épigyne. 
14. Leptoneta convexa E. S., grossie. 


12; — — Pièces de la bouche en dessous. 

13  — —  Cephalothorax en dessus. 

14, — —  Paite-mâchoire du mâle. 

15. Leptoneta infuscata E. S. Céphalothorax en dessus. 

16. — — Patte-mâchoire du mâle. 

47. Leptoneta microphthalma E. S. Cephalothorax en dessus. 
18. — — Patte-mâchoire du mâle. 

49, — _— Griffes des tarses. 


Nora. Une erreur s’est glissée dans l'explication des figures de la planche 12 : 


Les figures 16 et 17 se rapportent au Scotolemon Piochardi, 
Les figures 18 et 19, au Scotolemon ierricola. 


ER SRI = —— 


Recherches et observations lépidoptérologiques 


ire PARTIE 


Par M. Pauz MABILLE. 


(Séance du 24 Juillet 1872.) 


ER 


Je reproduis dans la présente notice les descriptions complètes de plu- 
sieurs Eupithécies dont les diagnoses sommaires ont paru soit dans les 
Petites Nouvelles entomologiques de M. E. Deyrolle, soit dans d’autres 
recueils. De courtes phrases ne pouvaient suffire pour des espèces d’un 
genre aussi délicat ; l'absence de figures était aussi un empêchement pour 
que l’on püût bien se rendre compte des insectes décrits. Tout en parlant 
de quelques autres Lépidoptères nouveaux ou peu connus, je reviens sur 
des observations qui ont été contestées, ou mal comprises, et que j'ai 
vérifiées de nouveau. En Corse et dans le midi de la France, j'ai ramassé 
de nombreux détails, qui me serviront à éclaircir beaucoup de questions. 
Sur la planche qui contiendra les espèces nouvelles, on verra une belle 
et rare Noctuelle, décrite dans nos Annales, par M. le docteur Rambur. 
J'ai l’intention par la suite de faire figurer les autres espèces décrites par 
le même auteur afin que les Annales ne contiennent point des descriptions 
seules, et qui, sans gravure, sont toujours obscures. 


J'ai été amené par mes recherches à des considérations dont j'expo- 
serai ici les principales. Je dis cela surtout à propos du nouveau Cata- 
logue du docteur Staudinger qui, par son étendue et son aspect scienti- 
fique, est appelé à faire loi dans l'esprit de beaucoup d’entomologistes et 
tend à donner sans appel un brevet de validité aux espèces favorisées 
d’un numéro particulier. 11 ne serait pas juste d’accorder plus d’attention 
et de confiance à un Catalogue, qui n’est après tout qu’une œuvre d’éru- 
dition, qu’à l’observation, qui doit seule décider des questions embarras- 
santes. Il y a tant d’articles dans le nouveau Catalogue, où les espèces 


1190 P. MABILLF. 


litigieuses, peu connues ou non retrouvées sont réunies à d’autres avec 
un ? devant leur nom, qu’il est facile de prévoir que la science en souf- 
frira. Si l'espèce est bonne et qu’on la retrouve un jour, on la mécon- 
naîtra certainement, induit en erreur par ces réunions provisoires, et on 
la publiera de nouveau. Comment croire, en effet, qu’un Catalogue sérieux 
et aussi considérable ait passé légèrement sur une espèce? Il serait donc 
de toute nécessité que les entomologistes qui cherchent, publiassent leurs 
observations ; malheureusement en France on étudie trop pour soi ; aussi 
quand on connaît des entomologistes consciencieux, vivant au fond des 
provinces, on est tout étonné de les trouver sur beaucoup de points, bien 
plus instruits que les livres et les Catalogues. Si tous ces savoirs particu- 
liers élaient réunis et mis au jour, la science n’en retirerait-elle pas le 
plus sérieux et le plus solide avantage ? 


C’est la pensée qui m'est venue en feuilletant le livre que je viens de citer. 
Et je ne parle pas ici des endroits que la critique a déjà signalés dans la 
première édition, de ces genres Agrotis et Cidaria, où l'accumulation des 
espèces et leur arrangement font regretter qu’il n’ait pas été tenu compte 
des travaux antérieurs sur la classification. Un genre, qui avec les exotiques 
comprendra des centaines d'espèces, appelle évidemment un travail de 
révision et une étude sérieuse. Du reste, il ne faut pas se préoccuper 
outre mesure de ces Catalogues énormes, qui depuis quelques années sont 
devenus à la mode ; considérés comme dictionnaires, ils sont d’une utilité 
incontestable : mais comme les genres n’ont pas de diagnoses caractéris- 
tiques, ils échappent à la critique. Pour moi, sans vouloir entreprendre 
une révision des espèces maltraitées, je me contenterai de parler de celles 
dont les mœurs me sont bien connues, ou dont Forpanisauion m'a paru 
présenter des détails particuliers. 


4, BOARMIA BUXICOLARIA. 
(PLIS, ne L'Er 2 
. B, buxicolaria P. Mab. in mus. 


Boarmia perversaria e vicina, alis rufo-velutints, lineis tribus, prima 


Recherches lépidoptérologiques. LOL 


basilari rufa, dilutiori, secunda obliqua, nigra, maculari, ferrugineo 
geminata, ad apicem flexuosa ; subterminali denique sinuata, albida 
utrinque umbra nigra signata; alis subtus pallide flavis, puncto-nigro, 
margine nigrescente, cum tribus maculis lutescentibus, duobus in ante- 
riori, tertia in inferiori ala. 


Envergure et port de la B. perversaria3 voisine aussi de la rhomboidaria, 
mais plus petite. 


Les quatre ailes sont d’un gris jaunâtre, clair et velouté, la ligne basi- 
laire partant d’un point noir costal est rousse, oblique, l’ombre médiane 
est à peine indiquée en roux ; la coudée très-oblique, est noire, maculaire, 
doublée d’une ombre ferrugineuse, formant à l’angle externe un coude ou 
crochet, dont le sinus se rapproche beaucoup de la subterminale comme 
dans rhomboidaria. Subterminale blanchâtre, interrompue en face de 
l’'apex, doublée des deux côtés d’une ombre d’un roux noirâtre, plus fon- 
cée intérieurement, et épaissie sur les trois rameaux de la composée anté- 
rieure. Frange entrecoupée. Dessous des quatre ailes d’un gris jaunâtre 
clair, et brillant avec quatre points cellulaires noirs, sans aucune ligne; 
bordure marginale, bien continue, d’un roux noirâtre, avec trois espaces 
plus clairs, deux aux supérieures, un aux inférieures. 


Corps jaunâtre, marqué sur chaque anneau de deux points noirs. 


La chenille est d’un jaune clair, avec de petits dessins sur chaque 
anneau, elle varie à peine, elle vit de février à mars sur le Buvus semper- 
virens; le papillon éclot de juillet en août et n’a qu’une génération par 
an. La chenille de la rhomboïdaria se trouve parfois avec celle-ci, mais 
l’insecte parfait éclôt en mai, et a, dans le Midi, plusieurs générations. 
La B. buxicolaria est assez répandue sur les pentes abruptes du mont 
Alaric (Aude), 


Est-ce l’abstersaria Bdv., regardée par plusieurs auteurs comme une 
variété claire de la rhomboidaria? Il est assez difficile de décider la ques- 
tion, et j'ai cru qu'il était mieux de donner un nom nouveau à une espèce 
maintenant facile à reconnaître, que de restaurer une vieille appellation, 
qui, n'étant accompagnée ni de figure, ni de description complète, peut 
toujours laisser des doutes, 


1192 P. MABILLE. 


2. EUPITHECIA PYRENÆATA. 


(PL 45, fig, 5.) 


E. pyrenæata P. Mab., Petites Nouv. entom. — Goossens, Ann. Soc. ent. 
Fr., 4871, pl. 4, fig. 1, larva. 


Eupithecia E. linariatæ et pulchellatæ vicina, a priore diversa fascia 
media, latiori, lineis distinctis consita, et fasciola terminali ferruginea, 
pleniori, non interrupta, fere rectæ; ab altera nervis non nigro-punolaits, 
a duabus colore cæruleo nigro et alis non vartegatis. 


On pourrait faire une longue description de cette espèce, mais il est 
plus court de la comparer à ses deux voisines, la pulchellata ei la linariata. 


Ailes arrondies; taille de pulchellata, dont elle est plus proche; bande 
fauve de la base de l’aile plus droite, plus rouge; bande noire médiane plus 
mélangée de gris et formée distinctement de petites lignes serrées, bien plus 
large que chez linariata, moins étranglée au milieu, non ponctuée sur les 
nervures comme chez pulchellata; bandelette fauve antéterminale, bien 
continue, plus étroite, à peine teintée par les deux taches noires margi- 
nales si apparentes chez les deux autres. 

Bordure et frange d’un noir bleuâtre : ailes inférieures d’un noirâtre 
uni, avec les dessins peu visibles. Point cellulaire noir, réuni à la côte 
par un trait oblique qui se confond avec la bande. 

Dessous plus clair, excepté sur les bords; ligne médiane très-marquée, 
sinuée et formant près du po interne un sinus prononcé comme chez 
pulchellata. 

La chenille, voisine de celle de la pulchellata, est verte avec quelques 
lignes noirâtres longitudinales, qui manquent souvent. La stigmatale est 
jaune, et le ventre d’un vert clair. | 

Elle a été figurée et décrite par M. Goossens, dans nos Annales, 1871, 
3° trim., page 287, pl. 4, fig. 4. ; 

Elle vit en juillet par familles sur la Digitalis lutea dont elle mange 
l’épi floral alors en graine : elle perfore les capsules et même les tiges. 
Le papillon éclôt en juin. L'espèce ne paraît pas rare sur les pentes qui 
mènent à Montlouis. 


Recherches lépidoptérologiques. 493 


3% EUPITHECIA CHLOERATA. | 


(PI. 45, fig. 7.) 


E. chloerata P. Mab., Petites Nouv. entom. — Goossens, Ann. Soc. ent. 
Fr., 1871, pl. 4. 


Eupithecia rectangulatæ affinis, alis lineo-griseis lineis multis obscure 
viridibus, subrectis et angulum obtusum in posterioribus efficientibus. 
E. coronatæ statura, alis rotundatis. 


C’est de l'E. coronata qu’il faut la rapprocher, non pour les dessins, 
mais pour la coupe des ailes et la taille. 


Verte en éclosant, elle passe vite au gris de lin uniforme, et le vert 
obscur des lignes ordinaires s’obscurcit et se confond dans la couleur géné- 
rale. | 

Ligne coudée fine, arrondie, sans aucun angle, comme chez debiliata, 
mais continue, non ponctuée, et n’ayant pas les deux dents, qui, placées 
sur la courbe, caractérisent cette espèce. Point cellulaire, noir, oblong, 
joint à la côte par une tache noire, carrée, d’où part un faisceau de lignes 
peu marquées, dentées, presque droites. Bordure noirâtre, avec la subter- 
minale, dentée, écrite en vert pâle; ailes inférieures concolores, toutes les 
lignes formant la courbe comme chez coronata, et non l’angle. Dessous à 
peu près comme chez rectangulata, un peu plus rembruni; la coudée des 
supérieures bien reproduite, et ne faisant pas un angle droit, mais un 
coude arrondi ou quelquefois un sinus pointu et obtus. Corps brun, zoné. 

Le reste comme chez rectangulata. 


La chenille est courte, épaissie en avant, avec le dos coloré en rose, 
et a été très-bien figurée et décrite dans nos Annales (loc. cit.) par M. Th, 
Goossens. 


Cette jolie espèce habite les environs de Paris, où elle n’est pas très- 
commune. C’est dans la forêt de Saint-Germain qu’elle paraît le plus 
répandue. Elle y a été découverte il y a trois ans par M. Goossens. 


494 P. MABILLE. ; 


Hi. EUPITHECIA SANTOLINATA. 
(PL 15, fig. 4.) 
E. santolinata D, Mab., Petites Nouv. entom. 


Eupithecia statura magna, ochracea, lineis duabus nigris, subterminali 
ad apicem interrupta ; umbra media nigra non mediam alam excedente, 
cum puncto-nigerrimo conjuncta, lineola diluta exterius adjacente eadem- 
que ad punctum angulosa, costam non tangente : alis tnferioribus palles- 
centibus, margine leniter obscuriori ; corpus dilute ochraceum, vix rufes- 
cens in prioribus annulis. 


Taille et port de nillefoliata; couleur générale d’un jaune ochracé 
clair ; base de l’aile uniforme, sans dessins, ou avec la basilaire à peine mar- 
quée en roux. Ombre médiane jointe au point cellulaire qui est rond et très- 
noir, s’arrêtant à la composée inférieure, dont les deux derniers rameaux 
sont, depuis leur naissance jusqu’à la coudée, chargés d’écailles noires, qui 
imitent deux traits horizontaux; une petite bandeletie claire tournant le 
point cellulaire et formant un angle aigu, mais sans toucher la côte, 
accompagne extérieurement l'ombre noire et descend jusqu’au bord interne. 
Coudée anguleuse, décrivant un angle plus fort, ombrée de noir en face de 
l’éclaircie blanchâtre, qui, interrompant la subterminale, va jusqu’à l’apex, 
et un sinus rentrant qui se réunit aux deux traits noirs déjà indiqués. 
Subterminale presque nulle, à peine indiquée par des taches blanches et 
remplacée intérieurement par une ombre rousse, interrompue trois fois, 
et formant trois tronçons de bande : le premier à la côte et descendant 
jusqu’à l’éclaircie, le deuxième placé sur les rameaux de la composée anté- 
rieure, et formant deux taches noires un peu anguleuses: enfin le troi- 
sième formant un V couché, très-ouvert, dont la pointe correspond à l’en- 
droit de la coudée où s’insèrent les deux traits-noirs déjà décrits. Les 
ailes inférieures sont d’un gris jaunâtre, pâle, avec la bordure rembrunie, 
le point cellulaire faible et petit, et une ligne médiane, suite de la coudée, 
mince, oblitérée, très-visible cependant, et arrondie. Le dessous reproduit 
les dessins du dessus, mais mieux écrits en noirâtre, la couleur générale 


Recherches lépidoptérologiques. 49 


est un gris blanc luisant; la subterminale dentée est mieux marquée. Le 
corps est jaune, un peu roux sur les premiers anneaux; les palpes, un 
peu aigus, sOni roux. 


. La chenille est grise, avec des dessins angulaires sur chaque anneau : 
elle est veloutée et hérissée. 


Elle ressemble à celle de la millefoliata, mais elle est bien plus noire, 
plus allongée, et les dessins sont différents : je ne connais pas d'Eupi- 
thecia plus difficile à élever ; l'œuf, pondu en mai, éclôt vers la mi-juin au 
moment où la Santolina est en fleurs. La chenille est alors filiforme d’un 
jaune d’or, et reste sans grossir jusqu’en août; à ce moment la santoline 
est complétement grillée, et c’est un véritable problème que de savoir de 
quoi se peut nourrir Pinsecie; on le retrouve à sa taille fin septembre et 
octobre ; il se met en chrysalide et le papillon paraît en mai. 

Il est assez commun en chenüle autour de Carcassonne sur quelques 
pentes.arides où croît la santoline, à Saint-Jean, à Villemaus-Toussou, à 
Capendu. Je décris et figure une magnifique femelle; l'espèce se place 
tout de suite après la méllefoliata. 


5. EUPITHECIA LENTISCATA P. Mab., Ann. Soc ent. Fr., 1869, p. 75. 
(PL 45, fig. 6.) 


Je ne décris pas à nouveau cette espèce dont on peut voir la description 
dans nos Annales (Loc. cit.) ; elle est très-abondante à Bonifacio, à Porto- 
Vecchio sur le Pistacià lentiscus. Le papillon éclôt en janvier et février, 
du moins en captivité. L'espèce doit se placer près de l’exiguata, et peu 
loin de la vulgata, car elle tient à la fois de ces deux espèces. J’ai en 
vain cherché sa chenille à Narbonne, à Sainte-Lucie et à Leucate, Ce 
papillon est probablement particulier à la Corse. 


6. EUPITHECIA PAUXILLATA Rbr. in Bdv., Gen. et Ind. méth., n° 4744, 
et in not., non H.-S, nec alior. 


(PI. 45, fig. 3.) 


Eupithecia fere sobrinariæ statura; alæ cinereo-pallidæ pulverulentæ ; 


496 _P. MABILLE. 


anticæ lanceolatæ, fasciis angulato-flexis punctoque discoidali signatæ ; 
posticæ unicolores, immaculatæ. (Bdv., p. 210, note.) | 


Cette espèce n’a pas été reconnue par les auteurs allemands, qui ont 
commencé de faire naître l’obscurité où elle s’est perdue; trompé par la 
figure d’Herrich-Schäffer, 278, je crus, moi aussi, que la pauæillata était 
une forme de la Gymnoscelis pumilata, et je l’ai dit, quoiqu’avec doute, 
dans ma première notice sur les Lépidoptères de la Corse : ce qui me faisait 
déjà hésiter alors, c'était la diagnose latine de M. Boisduval, et surtout sa 
comparaison avec la sobrinata. Quoi qu’il en soit, je suivis les indications 
des iconographies teutoniques, pour lesquelles on a beaucoup trop de 
déférence chez nous, et qui voulant, bon gré mal gré, figurer toutes les 
espèces nommées, les ont quelquefois inventées de toutes pièces, comme il 
apparaît par le fait présent. Du reste, à quelque chose erreur est bonne, 
car j'ai dû à ces fausses indications de rechercher toutes les formes de la 
Gymn. pumilata, et j'en ai trouvé de si extraordinaires, que je m'étonne 
de ne pas les voir figurer comme espèces dans les iconographies. 


Aujourd'hui nous possédons la pauxillata âe la collection Rambur, et 
les individus mêmes qui ont élé communiqués à M. Boisduval ; il est 
donc facile de rétablir l'espèce et de la décrire. De plus, nous lavons 
aussi de chenilles provenant des Pyrénées, et enfin nous en avons reçu un 
exemplaire de M. Millière. C’est par suite de la même erreur que cet 
auteur prenant la pauxillata, sans la reconnaître, pour l’expressaria 
d'Herrich-Schäffer, m’a reproché d’avoir mal à propos réuni deux espèces 
distinctes, quand de l’aveu même des auteurs allemands l’expressaria est 
tout au plus une race de l’ericearia; M. Staudinger, pour trancher la 
question, réunit comme moi l’expressaria à l’ericearia, et nomma Müllie-. 
rata (Cat. 1871, n° 2847) l'espèce de M. Millière, c’est-à-dire la pauxillata. 
Je regrette de ne pouvoir lui laisser le nom de notre honorable collègue, 
mais la vérité doit toujours passer devant (1). 


(1) On peut dire à ce propos que M. Millière fait trop bon marché des observa- 
tions d’autrui : ne pouvant admettre que l’£. merinata Gn. paraisse en avril. il 
dit dans une note de son Iconographie (t. IT, p. 146, note), que j'ai dû prendre pour 
elle une pumilata. — Il est difficile de rencontrer une assertion plus malencon- 
treuse ; el, puisque M. Millière lit avec soin nos Annales, il aurait pu se rappeler le 
travail que j’ai donné sur la pumilata, où je suis conduit à la séparer des Eupi- 
thecia par des caractères organiques. De là à la confondre avec la merinata, il faut 
avouer qu'il y a loin; nous ne pouvons empêcher les faits de se produire : nous ne 


Recherches lépidopt&r"ologiques. 197 


L'espèce en litige, dont je viens d'exposer l’histoire, est donc maintenant 
débrouillée, je vais la décrire en la faisant figurer. Voici d’abord la syno- 
nymie : ( 


EUPITHECIA PAUXILLATA Rbr. in Bdv., Gen. et Ind. méth., 4840, 
n° 1711, et in not., non H.-S. nec alior. 


E. expressaria Mill. non H.-$. 


E. Millierata Stgr., Cat. 1871, n° 28/7. 


L'espèce a été prise en Provence par Cantener, dans les Maures par 
Rambur, enfin elle habite les Pyrénées au Canigou. Elle vit sur le gené- 
vrier. | 


La description de M. le docteur Boisduval est fort bonne; elle est seule- 
ment un peu courte ; les mots, cinereo-pallidæ, pulverulentæ ne peuvent 
convenir qu’à notre espèce. Posticæ unicolores, rend tout rapprochement 
avec pumilata impossible. 


L’E. pauxillata est voisine de la sobrinata : ses ailes sont d’un gris de 
poussière foncé et terne ; les supérieures ont deux lignes très-apparentes, 
obliques, parallèles au milieu du limbe ; le point discoïdal est souvent con- 
fondu avec la deuxième qui est la coudée ; la subterminale est arrondie 
en son milieu et formée d’une ombre noire intérieure très-fine, bien conti- 
nue, jamais interrompue ; l’aile, en outre, est concolore, non marbrée d’es- 
paces blanchâtres comme dans ericearia. Les ailes inférieures sont plus 
pâles, avec une seule ligne médiane, peu visible; la marge est un peu plus 
obscure. La frange est grise, soyeuse. Le dessous des quatre ailes est plus 
pâle, unicolore, seulement les quatre points discoïdaux sont visibles. Le 
corps est gris, avec le deuxième anneau marqué d’un anneau noir très- 
étroit. 


Il est inutile de faire ressortir les différences qui existent entre cette 
espèce et la sobrinata; c’est avec ericearia qu’elle à le plus de rapports : 


pouvons qu’aider les autres à se convaincre, et nous tenons à la disposition de 
M. Millière les deux exemplaires de merinala pris à Calvi et à Bastia, l’un le 
21 avril 1872, l’autre le 12. 


(1872) 32 


498 Py MABILLE. 


et quand on-compare un certain nombre d'exemplaires, on se demande si 
ericearia, expressaria et pauxillaria ne seraient pas trois formes ou races 
d’un même type. Cependant les chenilles présentent des différences assez 
notables, et les dessins de la dernière espèce sont manifestement différents. 


J'ai donné, fig. 3, le meilleur de mes exemplaires, parce que je trouve 
la figure de M. Millière bien grande et d’une couleur trop brillante. Du 
reste, les dessins sont les mêmes, et ils varient un peu dans la nature d’un 
exemplaire à l’autre. (V. Mill, pl. 440, 49.) 


7. EUPITHECIA NEPETATA P. Mab., Ann. Soc. ent. Fr., 1868, pl. 2, fig. 4. 


M. Staudinger a préféré le nom que j'ai donné à cette espèce et lui 
réunit comme synonymes les semigrapharia Brd. et modicaria H.., 
tab. 29, fig. 4178. Je pensais que l'espèce corse pouvait être séparée; si 
elle est réellement une variété plus foncée de la semigrapharia, ce 
nom devait prévaloir; mais il y avait encore une raison qui m'a fait 
décrire à nouveau l'espèce. Où Bruand a-t-il décrit son Eupithécie ? 
M. Staudinger ne cite que M. Guenée, Spec. 4409, a, et M. Millière en 
donnant une très-belle figure de la chenille et du papillon, met bien le nom 
de Bruand, mais cite Herrich-Schäffer. Or, cette figure, t. 87, 537, Se rap- 
porie bien plutôt à änpurata ; de plus, les trois exemplaires de semigra- 
pharia que je trouve dans la collection Rambur, et qui viennent de Bruand 
se rapportent à d’autres espèces : l’un est l’impurata ©, les deux autres 
sont des scriptaria. M. Millière dit, au contraire, qu'il tient de la même 
source cinq exemplaires identiques à la nepetata. Il s'ensuit que j'avais 
affaire avec un nom de catalogue, encore mal appliqué parfois, et que 
j'ai bien fait de décrire l'espèce. Si je l’ai comparée à merinata Gn., c’est 
que j'avais sous les yeux les singulières variétés que j'ai obtenues, mar- 
brées de blanc et même de roux. 


J'ai élevé à Carcassonne une chenille vivant dans les mêmes conditions 
que celle de Corse : la chenille est plus pâle et ses dessins tout à fait obli- 
térés; le papillon ne se peut pas toujours distinguer de nepetata quand elle 
est grise et a dessins réguliers. 

Je suis donc tout disposé à me rendre à l’opinion de M. Millière, après 
avoir expliqué pourquoi j'ai publié mon espèce; et à cause de cela même 


Recherches lépidoptérologiques. 499 


je continue à nommer cette Eupithécie comme M. Staudinger l’a fait dans 
son Catalogue ; car les dénominations existant avant ma publication étaient 
desnoms de catalogue, et les figures ne se rapportaient pas certainement à 
l'espèce que j'avais. Il me reste cependant une hésitation, en ce que la semi- 
grapharia Mill. ou nepetata de France ne paraît pas varier ; celle de Corse, 
au contraire, varie beaucoup. 


Je voudrais pouvoir élever les deux chenilles en même temps. Quant 
à la modicata H.-S., t. 29, 178, je ne suis pas de l’avis de M. Staudinger, 
ni de celui de M, Dietze qui en fait la femelle d’impurata. J'ai des 
impurata mâle et femelle et des modicaria mâle et femelle, et je crois 
encore que cette dernière que j'ai obtenue de chenilles prises sur la cam- 
panule peut être séparée. 


De plus, j'ai deux exemplaires de l’émpurata venus de chenilles vivant 
sur une caryophyllée, je ne sais malheureusement plus laquelle ; ces exem- 
plaires sont semblables aux #mpurata qu'on prend au vol et n’ont jamais 
cette couleur bleue qui persiste même chez les exemplaires défiorés de 
modicaria. 


J'inscris donc ces trois espèces comme il suit : 


4, E. nepetata P. Mab., Ann. Soc. ent. Fr., 1868, pl, 2, fig. 4. — GO0Ss,, 
ibid., 1869, pl. 41, fig, 1, larva, 


E. semigrapharia (Brd.) in mult, mus. — Mill, Icon., pl, 410, fig. 19. 
— ? Guen., sp. 1402, a. 


2, E. impurata Hbn., 349. — minoraria Dpcl, IV, 59, 4. — semigra- 
pharia H.—S., 537, tab. 87, — modicaria H.-$., tab. 29, 178, var. 
— ? unitaria H.-$S., 524-25. 


8. E. modicaria Hbn., 361, non alior. — proluaria Frey, 595, 4 


Une étude complète de toutes les chenilles peut seule décider s’il y a là 
deux espèces seulement ou plus de trois. J'ai mis un ? devant la citation du 
Spec., parce que la description semble se rapporter trop à l'émpurata. La 
proluaria Fr. dont j'ai un bon exemplaire dû à l’obligeance de M. Stau- 
dinger, est certainement la modicata de Hubner. 


500. P. MABILLE. 


8. CERIGO AMATHUSIA Kbr., Ann. Soc, ent. Fr., 1871, p. 315. 


(PI. 45, fig. 8.) 


Il n°y a qu’un exemplaire connu de cette magnifique espèce ; il est main- 
tenant dans ma collection; au premier &bord on la prendrait. pour la 
vitalba; mais on peut voir en consultant la description et la figure, qu’il 
n’en est pas ainsi. L’Amathusia se placera après la matura Hufn., St. 
Cat. 1381. Elle a été prise en chenille à Perpignan dans les touffes de 
graminées des terrains secs. Le papillon vole en juin. 


Voici la liste des Eupithecia que j'ai rencontrées dans le département de 
l'Aude. 


4. E. oblongata Thbg. = centaureata S. V. — Très-commune sur une 
| foule de plantes. Plusieurs générations par an. 


©. E. linariata Fabr. — Commune sur les Linaires. 


3. E. gemellata H.-S. — Je rapporte à cette rare espèce, que j'ai de 
Sicile, un mauvais mâle pris en mai dans les Corbières. 


li: E. laquæaria H.-., 181. = merinata Gn. — Prise au vol au pied de 
PAlaric, où l’Odontites lutea n'existe cependant pas. 


5. E. rectangulata L. — Assez commune dans les jardins. 


6. E. pusillata Fab. — Commune à Salsigne dans un parc planté de 


_ sapins. 
7. E. venosata Fab. — Assez commune sur les Silene inflata et nutans. 
8. E. nepetata P. Mab. — semigrapharia Mill. — assez rare, sur le 


Calamintha nepeta. 


9. E. santolinata P. Mab. — La chenille assez commune en août et 
. septembre sur la Santoline. 


A0. E. 
AE: 
42..F: 


49. E. 


. castigata Hb. — Peu commune. Sur diverses plantes. 


15. E. 


16. E. 


47. E. 


18. E. 


19. E. 


Recherches lévidoptérologiques. | 501 


subnotata Hbn. — Très-commune sur les Atriplex et les Cheno- 
podium, aux bords de l’Aude. 


assimilata Gn. — La chenille sur le Houblon, à la Montagne- 
Noire. 


scopariata Rbr. — Sur l’Erica scoparia ; type très-voisin de celui 
de la Corse, mais un peu plus rouge. 


vulgata HW. — Rare. Sur les Senecio ? 


denotata Hbn. — Je crois décidément cette espèce différente du 
campanulata H.-S. Je l'ai obtenue d’une chenille très-caracté- 
risée vivant sur la Ballota fœtida L. en octobre. Le papillon a 
une teinte claire, d’un blond luisant, qui lui donne un faciès 
spécial. Je l’aurais fait figurer si mes deux exemplaires eussent 
été plus frais; mais ils se sont débattus en éclosant et.m’em- 
pêchent d’avoir une opinion bien arrêtée. Cetie espèce est fort 
rare. 


Euphrasiata H.-S. — E. constricta Mill., non Gn. — Une femelle 
éclose d’une chenille prise sur l’Odontites serotina De. 


sextiata Mill, 89, 5. — Trouvée abondamment sur le Thymus 
vulgaris L. le 27 mai. Pentes de l’Alaric. La Nola thymula Mill 
était aussi commune sur la même plante; mais elle ne vit que 
des maigres lichens qui croissent sur les troncs de ce petit sous- 
arbrisseau. La chenille de la sextiata est bien figurée par 
M. Millière, Iconogr.; elle est très-jolie et rappelle celle de la 
scopariatas é 


ultimata Rbr. in Bdv.— Assez commune sur les Tamarix gallica; 
graviers de l’Aude, en juin; plus commun à Narbonne, où on 
trouve facilement le papillon äans les haies de Tamarix, mais 
toujours défloré. 


massiliata Mill., 67, 4. — E. Peyerimoffata Mill — Très-com- 
mune sur les fleurs des Chênes verts de l’Alaric, en juin, alors 
que cocciferata et dodonnæata sont presque passées. La chenille 
est dans l’Aude presque toujours verte, et sur une trentaine 
prises en un jour, il n'y en avait que trois qui eussent des des- 
sins ferrugineux. 


502 


20. E. 


21. E. 


58. €. 


, 24. E, 


25. E. 


P. MABILLE, — Recherches lépidoptérologiques. 


innotata Hbn., — Très-commune sur l’Artemisia campestris L. 
J'ai trouvé en juillet une chenille verte, à stigmatale blanche, 
sur le Tamarix gallica : elle m'a donné des innotata tellement 
semblables à celles de l’Artemisia, que je crois à une génération 
estivale de l’innotata, et non point à une espèce ({amarisciata 
Frey). 


nanata Hbn. — Assez commune sur l’Erica calluna, à la Male- 
peyre, sur les côteaux. 


. rosmarinata Mill., 63, 4. — Très-commune à Conques sur le Ro- 


marin, en mars ; moins commune dans les Corbières. La chenille 
est très-belle, d’un vert velouté, avec une stigmatale rose ou 
blanche. Je ne l’ai jamais trouvée qu’en mars. 


L’Arbousier est répandu dans la Malepeyre, mais © de en vain 
que jy ai cherché l’unedonata P. Mab. 


cocciferata Mill., Iconogr., 56, 4-4, et var. semitinctaria P. Mab. 
— Commune sur les fleurs du Chêne vert et du Quercus cocci- 
fera, particulièrement dans les Corbières, avec Lasiocampa sub- 
erifolia Dp., Orgya trigonotephras Lel., Bombyx cratægi Hbn., 
etc. La variété semitinctaria est aussi commune que le type. 


dodonnæata Gn, — Aux mêmes endroits et presque aussi com- 
mune. 


oxycedrata Rbr. — Sur le Genévrier oxycèdre, à l’Alaric et dans 
les hautes Corbières. 


26. Gymnoscelis pumilata Hbn. — Très-commune sur une foule de plantes 


en fleurs. 


NOTE 


SUR LES 


Mœurs de l'ANTHOMYIA SPRETA Meig., 


Par M. le docteur J. GIRAUD. 


(Séance du 25 Septembre 1872. 


Vers la fin de mai et pendant le mois suivant j'ai rencontré abondam- 
ment, il y a trois ans, dans le bois de Vincennes, sur plusieurs grandes 
Graminées, telles que Arrhenatherum elatius Presl., Dactylis glomerata . 
et Holcus lanatus L., une curieuse production végétale, sans doute très- 
connue des botanistes et dont j'ai dit quelques mots dans une des séances 
de notre Société, pour faire appel aux lumières de mes collègues pouvant 
me renseigner sur ce sujet. Notre très-savant et très-obligeant collègue 
M. Édouard Perris m’apprit bientôt que le végétal en question était la 
Sphæria typhina Dec. Cette production, qui fait partie de la famille des 
Champignons, forme sur les Graminées que j'ai nommées des anneaux 
d’abord blanchâtres, puis d’un jaune d’ocre; ils sont formés par un nombre 
considérable de corps subarrondis, succulents, d'apparence glandulaire et 
serrés les uns contre les autres comme les alvéoles d’un gâteau de miel: 
ces sphérules reposent sur une couche blanchâtre, mince, un peu granu- 
leuse et très-adhérente au chaume. Le siége de l’anneau se trouve immé- 
diatement au-dessus du dernier nœud, et sa longueur, très-variable 
d’ailleurs, atteint quelqueïois jusqu’à 7 centimètres; son épaisseur est 
double ou triple de celle de la tige. Sa présence arrête la croissance de la 
plante en longueur; la panicule ne se développe pas, ou l’on n’en voit que 
très-rarement quelques rudiments rabougris. Le parasite envahit souvent 
tous les chaumes d’une touffe, tandis que ses voisines restent intactes. On 
voit encore des anneaux de même nature, mais très-pelits, sur d’autres 
Graminées à tiges très-minces, telles que les Agrostis et les Poa. 

C’est de la substance des anneaux des trois grandes Graminés nommées 
en première ligne que se nourrit la larve de lAnthomyia spreta, dont 
voici les principaux traits biologiques, 

Dès que les anneaux ont acquis un certain développement, on peut ren- 


5904 J. GIRAUD. 


contrer à leur surface un seul œuf, très-rarement deux, facile à recon- 
nailre à sa couleur, d’un blanc mai, qui tranche sur celle des sphérules, 
sans que celui-ci éprouve de changement apparent, ni dans sa forme, ni 
dans sa position. La larve, abritée sous la coque qu’elle vient de quitter, 
entame la première sphérule qu'elle rencontre et la creuse, puis passe à 
uue autre et ainsi de suite. Elle établit ainsi une galerie, d’abord couverte 
par la coque de l’œuf, puis des parties détachées des glandules ou peut- 
ètre aussi par des déjections, à mesure que l'étendue de la galerie 
augmente. Bientôt la poche que forme ce toit protecteur se développe 
sensiblement et forme une saillie très-notable sur laquelle l’œuf vide reste 
adhérent. C’est en général dans le sens de l’axe de l'anneau que la galerie 
est prolongée, quelquefois à une assez grande distance; la larve la par- 
court avec beaucoup d’agilité et n’en sort que quand elle a besoin de se 
rendre sur la terre pour s’enfouir, ce qui a lieu pendant le mois de juin ou 
même dès les derniers jours de mai pour les plus précoces. Le passage à 
l’état de pupe se fait au bout de quelques jours. L’éclosion de linsecte 
parfait a eu lieu, chez moi, pendant la dernière quinzaine d’avril de l’année 
suivante. 
OEtFr. 


Long. 4 mill. Il est allongé, assez plat, d’un blanc grisâtre, d'aspect 
finement chagriné et parcouru dans le sens de la longueur par deux 
carènes ou côtes élevées qui lui donnent quelque ressemblance avec une 
pacelle. Son grand axe est constamment dans la direction de celui du 
chaume. 

LARVE. 


Long. 5 mill. D’un jaune très-pâle, apode, nue, molle, subcylindrique, 
un peu rétrécie vers le bout céphalique el tronquée au bout anal. 

Tête petite, obconique, rétractile, l’appareil buccal noir, terminé par 
deux crochets médiocrement courbés et presque parallèles; de chaque 
côlé de la tête deux très-petites saillies, l’une supérieure plus sensible, 
biarticulée, paraissant représenter les antennes, et l’autre les palpes. 

Corps de onze segments, plus distincts du côté du ventre que sur le 
dos ; le premier plus étroit en avant et obconique, portant, très-près de 
son bord postérieur, deux stigmates assez saillants, de la forme d’un crois- 
sant à extrémités libres et un peu relevées et dont le bord présente une 
vingtaine de digitations très-régulièrement alignées. Le segment anal esl 
ironqué obliquement et armé à son pourtour de petites saillies charnues 
au nombre de trois à quatre de chaque côté; à la base de la troncature 


Murs de l’Anthomyia spreta Meig. 505 


se trouvent les stigmates postérieurs, assez écartés l’un de l’autre, dirigés 
droit en arrière et terminés par une surface irrégulièrement arrondie et 
de couleur rousse. A l’aide d’une forte loupe on distingue des aspérités 
très-courtes sur les plis les plus saillants du milieu du ventre. 


PUPE. 


Long. 4 mill En ovale un peu allongé, d’un roux pâle, terne; le bout 
céphalique atténué, plat en dessous et déprimé sur les côtés en dessus; 
les stigmates saillants, à deux cornes, conservant des vestiges de digita- 
tion; le bout anal subtronqué, avec deux tubercules stigmatiques placés 
au-dessous d’un bourrelet épais au milieu et plus mince sur les côtés, où 
il se termine. La sortie de l’insecte se fait par une fenie transversale qui 
écarte le premier segment auquel les stigmates restent adhérents. 


INSECTE PARFAIT (1). 


Meiïgen (Dipt. Europ., 5° partie, n° 451) a publié cette espèce, mais n’en 
a connu que le mäle. Pour faciliter la comparaison des deux sexes, je 
crois devoir reproduire la courte description de cet auteur, en la faisant 
suivre de celle de la femelle, que M. Schiner a eu la gracieuse attention de 
rédiger pour moi. 


d' (L 1/2 L.). Hypostome blanc, quelquefois bleuâtre, changeant au 
noir. Palpes et antennes noires, la soie nue. Front blanc, à triangle noir, 
qui est souvent ferrugineux en avant. Yeux séparés par une suture noire. 
Corselet d’un gris noirâtre, avec trois stries peu visibles. Abdomen linéaire, 
plat, cendré; ligne dorsale et incisions noires; cuillerons et balanciers 
blanchâtres. Ailes presque transparentes ou bien brunâtres ; nervure 
transversale oblique, droite. 


Pas très-rare. (Meigen.) 


©. Corps saupoudré de gris clair. Cinq stries étroites et assez indis- 
tinctes sur le dos. Abdomen luisant, noir, chatoyant, sans dessin. Tête à 
reflets blanc argenté ; front large, avec une large strie médiane, noire en 
arrière et d’un rouge de cinabre en avant. Pattes d’un noir de poix. Ailes 
un peu plus claires que chez le mâle. Le reste comme chez ce sexe, sans 
excepter la taille. (Schiner.) | 


(1) La détermination est due à l'obligeance de M. le docteur Schiner, mon ami, 
si compétent en pareille matière. 


506 J. GirAUD. — Mœurs de l’Anthomyia Spreta Meig. 


Remarque. Sa taille est quelquefois un peu au-dessus de celle indiquée 
par Meigen, surtout chez le mâle. 


La femelle est à peu près aussi abondante que le mâle. 
PARASITE. ; 


Pimpla graminellæ Schr., ®. — Ephialtes inanis Gr., d', ex parte. 


Sous le nom d’Ephialtes inanis, Gravenhorst a compris plusieurs espèces 
de mâles dont les femelles sont de véritables Pimpla. Ces mâles, très- 
ressemblants entre eux, ont un caractère commun très-frappant : c’est 
une forte échancrure des cuisses et la courbure des tibias de la prémière 
paire de pattes. Des éclosions nombreuses, que j'ai obtenues d'origines 
diverses, m'ont permis de reconnaître trois espèces qui peuvent se distin- 
guer par les traits suivants et que je puis avec assurance rattacher à leurs 
femelles. 


4° P. arundinator F., d. Cuisses antérieures biéchancrées. Hanches 
postérieures entièrement fauves, les tibias de la même paire très-faible- 
ment tachés de roux ou de brun. Premier segment de l'abdomen long, 
droit et fortement canaliculé. Métathorax avec un sillon très-prononcé. 
Les deux premiers articles des antennes blanchâtres en dessous. 


Parasite des Lipara qui vivent dans le chaume du roseau commun. 


2 P. gallicola M., stercorator Gr., var. 8 et A, G, Pattes antérieures 
et base des antennes comme chez l'espèce précédente. Hanches posté- 
rieures noires, les tibias plus fortement marqués de noir. Premier segment 
abdominal beaucoup plus court, quelque peu voûté, canaliculé ; le sillon 
du métathorax moins nettement limité ou quelquefois presque effacé, 
lisse. 

Habite un assez grand nombre de galles du chêne et se trouve aussi 
dans celles du saule produites par le Nematus gallarum. 


8 P. graminellæ, d. Cuisses antérieures à une seule échancrure peu 
profonde. Hanches et tibias postérieurs comme chez l’espèce précédente. 
Premier segment de l’abdomen à peu près de même longueur, mais beau- 
coup plus étroit. Sillon du métathorax faible et moins lisse. Antennes plus 
sombres, les deux premiers articles noirâtres. 

Parasite d'Anthomyia spreta et d’un autre Diptère que je n’ai pas obtenu 
d’éclosion et qui occasionne des déformations fusiformes sur le chiendent 
(Triticum repens). 

01000 


Genera Pentatomidarum, Coreidarum, Lygæidarum 
et Reduvidarum Europæ, 


Auctore CAROLO STàL. 


ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE 


Par M. le docteur Auc. PUTON, 


(Séance du 11 Décembre 1872.) 


La littérature entomologique s'enrichit de jour en jour, et les quatre 
brochures que vient de publier M. Stàl dans les numéros 3, 6 et 7 des 
Mémoires de l’Académie des Sciences de Stockholm de 4872, doivent mal- 
gré leur apparence modeste être signalées au monde entomologique comme 
un travail remarquable d’analyse de quatre des plus importantes familles 
de l’ordre des Hémiptères. 


En quelques pages d’un style clair, précis et condensé, le savant direc- 
teur du Musée de Stockholm donne les caractères de tous les genres qui : 
composent ces familles; il les groupe et les dispose suivant un ordre 
nature], et en se servant de caractères précis et nouveaux, qui le font le 
plus souvent sortir des sentiers battus par ses prédécesseurs. 


Une connaissance approfondie des espèces exotiques a conduit l’auteur 
à des divisions, que ne peuvent saisir les naturalistes qui se bornent à la 
faune de l’Europe, et cette connaissance, jointe à l'emploi de caractères 
non encore utilisés, est une garantie de l’excellence de ce travail. 


Il faut bien avouer que les formes si variées des Hémiptères passent 
souvent de l’une à l’autre avec des passages insensibles, et tout en don- 


508 A. PUTON. 


nant à cette étude beaucoup d'intérêt, rendent aussi leur classification 
fort difficile. Il en est résulté que tous les auteurs récents ont été entraînés 
à multiplier le nombre des genres d’une manière qui paraît exagérée. 
L'auteur a-t-il évité cet écueil? nous ne saurions le dire, n’ayant pas 
encore fait une étude suffisante de son travail; nous devons faire remar- 
quer au moins qu’il l’a senti, et que certains genres anciens ont été divisés 
seulement en sous-genres destinés à faciliter la détermination des espèces. 
Beaucoup de genres de Fieber ont été réunis, beaucoup de nouveaux sont 
décrits; mais pour ces derniers ce sont des découvertes récentes qui les 
ont motivés ; et, à ce sujet, nous avons eu le plaisir, M. Lethierry et moi, 
de communiquer à M. Stàl un certain nombre de genres, les uns qu’il 
n'aurait pas pu décrire de visu, les autres complétement nouveaux. 


Les importants travaux de M. Stàl (Hemiptera Africana, Fabriciana, etc.) 
en font le continuateur de cette longue série de naturalistes illustres, qui 
se perpétue sans interruption en Suède, sur cette terre féconde en savants; 
et nous devons ajouter que le nouveau travail de M. Stàl est, comme les 
précédents, écrit dans la langue des savants. 


Le Genera qui fait l’objet de cette note, Genera qui, nous l’espérons, 
sera bientôt continué, n’est pas susceptible d'analyse, il doit être à une 
place d'honneur dans la bibliothèque de tous les amateurs d'Hémiptères ; 
je me bornerai donc à signaler quelques points de ce travail. 


4° PENTATOMIDES. 


Sous le nom de Pentatomides, M. Stàl comprend une partie des Scutel- 
lérides et des Pentatomides des auteurs, dont il détache comme deux 
familles distinctes, les Arthroptérides et les Cydnides. Il divise ses Penta- 
tomides en deux sous-familles : les Scutellerina et les Pentatomina, dont, 
pour lui, le caractère distinctif n’est plus la longueur de l’écusson, mais 
un ensemble de caractères tirés des nervures des ailes, du sillon ros- 
tral, elc. Cette manière de voir, déjà adoptée par des hémiptéristes émi- 
nents, conduit peut-être à des groupes plus naturels, et un genre nouveau 
découvert à Batna par M. Lethierry (Putonia torrida Stal), genre à 
écusson court, qui présente une grande analogie avec un genre à écusson 
long, le Leprosoma, vient confirmer cette classification. Cependant on ne 
peut se refuser à reconnaître que ce caractère tiré de l’écusson, tout arti- 
ficiel qu’il était, donnait uue grande facilité pour la détermination. 


Note bibliographique, 7 009 


9° CORÉIDES. 


M. Släl divise cette famille en quatre groupes, les Coreina, Pseudo- 
phlæina, Alydina et Corizina. Dans une étude précédente sur cette famille, 
j'avais proposé un groupe spécial pour le genre Prionotylus, que M. Stàl 
réunit aux Coreina; il est vrai qu’il le reconnaît comme anormal dans ce 
groupe, et peut-être ne l’y a-t-il inséré que pour éviter la formation d’un 
groupe d’une seule espète. Quant aux Coreina et Pseudophlæina, les dif- 
férences qui les séparent ne me paraissent pas aussi importantes que celles 
qui existent entre les autres groupes, et pour ce motif je préférerais les 
réunir. | 

Un genre curieux, faisant transition entre les Myrmus, dont il a la forme 
et la taille, et les Maccevethus, dont il a plusieurs caractères, est décrit 
sous le nom de Agraphopus Lethierryti Stäl. L'exemplaire type provient de 
Bone, des chasses de M. Olivier-Delamarche, mais depuis je l’ai reçu de 
M. le professeur Ferrari comme pris à Alexandrie (Italie), 


; 9° LYGÆIDES. 


Cette nombreuse famille est divisée en dix groupes qui paraissent des 
plus naturels. J'ai constaté avec plaisir que l’auteur joint les Pyrrhocoris 
aux Lygæides ; peut-être aurait-il fallu aussi y réunir les Zosmenus, qui 
paraissent plus près des Lygæides que des Tingides, et alors la transition, 
au lieu de se faire par les Heterogaster, me paraîtrait plus naturelle par 
les Cymus et les Artheneïs, qui sont si voisins des Zosmenus et des Mo- 
nanthia. 


Les espèces et genres nouveaux suivants de cette famille sont d'Algérie, 


1° Engistus exsanguis Stal. — De Biskra. 


2° Piocoris obesus Stal. — De Biskra. — Ce genre comprend aussi 
l'Ophthalmicus erythrocephalus. 


8° Mallocoris discifer Stal, — De Biskra. — Genre voisin aussi des 
Ophthalmicus. 


510 A. PUTON. — Note bibliographique. 


L° Cymophyes decolor Stäl. — De Biskra. — Ce genre, créé-par Fieber, 
est le seul représentant européen des T'eracrüna. 


5° Metopoplax fuscinervis Stàl, — De Bone. 


6° Bycanistes naso Slàl. — De Bone. — Ce genre nouveau du groupe 
des Oxycarenina est très-curieux par sa tète rétrécie en arrière comme les 
Anthicus. 


7° Drymus scambus Stâl, — De Bone. — J'ai vu aussi cette espèce de 
Madrid et de Gênes; le Drymus pilipes Fieber me paraît ne pas en être 
distinct. 


Le nom générique Pterotmetus À. S, est remplacé par Aphanosoma Costa, 
comme antérieur. Je ne partage pas cette manière de voir, La description 
primitive de M. Costa, de 48/41, a été faite sur un insecte mort, privé de 
ses pattes et de ses antennes, et entièrement méconnaissable, que l’on a 
cru un Lygæide. Depuis, en 1860, il en a donné une figure et une nou- 
velle description, d’où il résulte que ce nouvel Aphanosoma est un Capside, 
qui pour moi n'est autre que le Gryllocoris angusticollis Baer. Il faut 
donc à mon avis maintenir les noms de P{erotmetus et de Gryllocoris. 


f° RÉDUVIDES. 


Les Réduvides sont divisés en six groupes, les Nabides formant une 
famille à part. 


Je dois signaler parmi ces groupes celui des Saicina, formé par le seul 
genre Acanthothorax Costa, dont l'unique espèce a été trouvée en Corse 
par M. Damry; c’est cette espèce que j'ai indiquée comme Tagalis san- 
. guinea Dohrn, nom inédit que j'avais vu dans la collection du Musée de 
Turin. 


Note nécrologique sur GOUGELET, 


Membre fondateur de la Société entomologique de France, 


Par M. EucÈènE DESMAREST. 


(Séance du 8 Janvier 1873.) 


DE 


Jean-Scipion Gougelet naquit à Lyon le 18 février 1798. Fils d’un officier 
attaché à l'École militaire de la Flèche, il fut élevé aux frais de l'État 
et termina ses études à l’École de Saint-Cyr. Mais, ne se sentant pas 
de vocation pour la carrière des armes, il entra de bonne heure dans 
l'administration publique, et il occupa pendant un long espace de temps 
une position honorable dans les bureaux de l'octroi de la ville de Paris. 
Ce n’est qu'après quarante-cinq ans de bons et loyaux services qu’il prit 
sa retraite, il y a une douzaine d’années. 


Constamment, depuis sa jeunesse, Gougelet se livra à l’étude de l’ento- 
mologie ; tous les loisirs que lui laissaient ses fonctions publiques étaient 
consacrés à l’étude des Insectes, surtout des Coléoptères, qu’il recherchait 
presque exclusivement. Aussi, dès qu’il fut en retraite, c’est-à-dire vers 
1858, prit-il la résolution d’entreprendre des voyages dans le seul but 
de faire des explorations entomologiques. C’est alors qu’il parcourut 
une partie de l’Espagne, particulièrement la Galice et l’Andalousie; qu’il 
se rendit en Algérie et en Italie et qu’il revint en France après avoir 
séjourné quelque temps dans l’île de Corse. Il avait alors plus de soixante 
ans ; mais, doué d’une forte constitution, il put se livrer à des recherches 
fatigantes qui lui donnèrent d’excellents résultats, car il rapporta une 
riche récolte qui lui permit de répandre parmi les entomologistes un grand 
nombre d’espèces rares ou nouvelles de Coléoptères. 

Les privations que le siége de Paris lui occasionnèrent détruisirent sa 
santé jusque-là excellente; aussi dans le courant de l’année dernière 
remarqua-t-on chez lui un affaiblissement cérébral accompagné d’une 


512 E. DESMARET. — Note nécrologique sur Gougelet. 


paralysie partielle. Le 24 décembre 1872 il fut frappé subitement, dans 
une promenade aux environs de Colombes, village qu'il habitait alors, 
d’une hémiplégie qui se termina par la mort trois jours après, sans qu’il 
reprit connaissance. Il avait près de soixante-quinze ans. 


Gougelet fut du nombre des trente-cinq entomologistes qui, en 1832, 
fondèrent notre Scciété, et dont aujourd’hui notre liste de membres ne 
compte plus les noms que de six. Forcé par des circonstances particu- 
lières de se séparer de ses collègues; il donna sa démission en 1837; 
mais quinze ans après, en 1852, il rentra parmi nous, el dès lors nous 
le vimes régulièrement à nos séances, où il nous fil quelques commu- 
nications. Sa nature ne le poussait pas à écrire, aussi ne nous donna-t-il 
qu’un petit nombre de travaux. Parmi ceux-ci nous devons citer, outre 
une note biographique sur notre confrère M. Boucher, de la ville d'Eu 
(Bulletin 1859, p. xxvin1), deux notices publiées en collaboration avec 
M. Henri Brisout @e Barneville (Annales 1859, Bulletin, p. cexxxvit, et 
4860, p. 335), notices contenant la description de neuf nouvelles espèces 
de Coléoptères propres à la France, à l'Espagne et à l’Algérie (1), ainsi 
que des remarques synonymiques sur diverses espèces de Ceuthorhynchus. 


(4) Ces espèces sont les suivantes : Cosmiocomus hispanicus, de Galice ; C. Pou- 
pillieri, d'Algérie; Lathrobium concinnum, d'Algérie ; Rhagonycha galiciana, 
de Galice ; Smicronyæx opacus, d’Algerie ; Ceuthorhynchus Gougeleti H. Bris., de 
Galice; C. Grenieri, d'Aix; C. fulvitarsis, de la France méridionale ; C. pallidi- 
cornis, des environs de Paris (Saint-Germain-en-Laye). 


Note sur la vie et les travaux entomologiques 
d'Auguste BRULLÉ, 


Ancien Secrétaire de la Société entomologique de France, 


Par M. EucÈène DESMAREST. 


(Séance du 12 Février 1873.) 


Gaspard-Auguste Brullé est né à Paris, le 7 avril 1809. Dès sa jeunesse, 
à l’époque même où il se livrait aux travaux scolaires, il montra un goût 
très-déterminé pour l'étude des sciences naturelles, et il recueillit un 
grand nombre d’Insectes dans nos environs. Aussi fut-il heureux en 1829 
de pouvoir faire partie de l’expédition scientifique envoyée en Morée par 
le gouvernement français, sous la direction du colonel Bory de Saint- 
Vincent. Pendant tout le voyage et à son retour à Paris, il se livra avec 
une grande ardeur à l’étude presque exclusive des Insectes. De 1833 à 
1839, il fut attaché au Muséum d'Histoire naturelle en qualité d’aide- 
naturaliste près de la chaire d'Entomologie. Au commencement de 1832, 
il contribua, avec quelques autres entomologistes, à la fondation de la 
Société entomologique de France, dont il devint dès l’origine secrétaire 
adjoint, et plus tard, au mois de janvier 1837, secrétaire, en rempla- 
cement d'Alexandre Lefebvre. Il n’occupa ces dernières fonctions que 
pendant deux ans et demi, car il dut donner sa démission de secrétaire 
dans la séance du 8 mai 1839. Il quittait alors Paris pour aller remplir à 
Dijon la chaire de Zoologie et d’Anatomie comparée qui venait de lui être 
confiée. Depuis cette époque, les exigences de l’enseignement, ainsi que 
des travaux sur diverses branches de l’histoire naturelle et même des 
publications de littérature, ne lui permirent plus de continuer que de loin 
en loin les recherches entomologiques dont il s'était occupé avec autant 
de zèle que de savoir pendant plus de dix ans, et, en 4852, il disparut de 
la liste de nos membres, 

(1872) 99 


5ll E. DESMAREST. 


Chevalier de la Légion d'honneur et de l'Ordre grec du Sauveur, Doyen 
de la Faculté des Sciences depuis 1861, membre de l’Académie des 
Sciences, Arts et Belles-Lettres de la ville qu’il habitait, Brullé, tout en 
marquant sa place parmi les savants français, avait acquis la confiance de 
ses concitoyens : aussi fut-il nommé adjoint au maire de la ville de Dijon. 
C’est au milieu de ses travaux scientifiques et des devoirs exigés par les 
fonctions publiques, si difficiles à remplir pendant ces dernières années 
dans une ville aussi importante que le chef-lieu de la Côte-d'Or, qu’une 
douloureuse maladie vint l’assaillir. Il mourut dans sa soixante-quatrième 
année, le 21 janvier 1878. 


Nous n’avons pas la mission de faire une biographie complète de Brullé; 
aussi, après le peu de mots que nous venons de dire, devons-nous nous 
borner à indiquer les ouvrages d’entomologie qu’il a publiés, renvoyant 
pour la liste de ses autres travaux à une notice que notre collègue M. le 
professeur Paul Gervais a donnée dans le premier numéro de 4878 de son 
Journal de Zoologie 


1° Sur quelques points de la méthode en histoire naturelle, et en parti- 
culier sur les limites du genre et de l’espèce (Thèse de la Faculté 
des Sciences de Paris), 1839. 


2 Considérations sur la classification des animaux en séries parallèles 
(Annales des Sciences naturelles, 2° série, tome XVII, page 257), 
18/12. 


° Idées nouvelles sur la classification des Insectes (Comptes rendus de 
l'Académie des Sciences, t. XIII, p. 1069, et-t. XIV, p. 226), 1841 
et 18/2. 


L° Les gisements des Insectes fossiles et le secours que l'étude de ces 
animaux peut fournir à la géologie (Thèse de la Faculté des 
Sciences de Paris), 1839. 


© 


5° Histoire naturelle des Animaux articulés, par MM. Laporte de 
Castelnau, Blanchard, Lucas et Brullé. Introduction par ce dernier, 
1840. 

6° Résumé des travaux de la Société entomologique de France pendant 
l’année 1832 (Annales de la Société entomologique de France, 1855, 
p. 321). 


Note sur Auguste Brullé. - 945 


7° Bulletins des séances de la Société entomologique de France, recueillis 
par son Secrétaire, depuis le 16 novembre 1836 jusqu’au Ê juin 
1839 (Ann. Soc. ent. Fr., 1836-1839). 


‘8° Recherches sur la transformation des appendices dans les Articulés 
(Gompt. rend. Ac. Sc., t. XVIIL (1844), et Ann. Sc. nat., 3° série, 
t. II, p. 271), 1844. 


9° Observations sur l’absence des tarses dans quelques Insectes (Ann. 
Sc. nat., 2° série, t. VIII, p. 246), 1837. 


10° Dictionnaire universel d'Histoire naturelle. Articles : Bouche, Entomo- 
logie, Insectes, etc., 1841-18/9. 


11° Histoire naturelle des Insectes, en collaboration avec Audouin. Ouvrage 
non terminé. Coléoptères, Orthoptères et Hémipières, par Brullé, 
1834-1837. 


12° Coup d’œil sur l’'Entomologie de la Morée (Ann. Sc. nat., 1"° série, 
t. XXII, p. 244), 1831. 


13° Expédition scientifique de Morée : Arachnides, Myriapodes, Insectes et 
Annélides, 1831-1835. 


14° Voyage scientifique d’Alcide d’Orbigny dans l’Amérique méridionale : 
Carabiques, Dytiscides et Palpicornes, 1837-18/3. 


15° Espèces nouvelles de Cicindélètes de la collection du Muséum de 
Paris ; en collaboration avec Audouin (Archives du Muséum, t. L 
p. 115), 1839. 


16° Observations sur la synonymie des Carabiques (Revue entomologique 
de Silbermann, t. II, p. 89), 183/. 


47° Description du Procerus Duponchelii (Magasin de Zoologie), 1832. 


18° Examen des genres Brachinus et Ditomus (Ann. Soc. ent Fr., 1835, 
p. 621). 


19° Différence entre les deux sexes chez les Anthrènes (Ann. Soc. ent. 
Fr., 1837, Bulletin, p. Lxxx). 


20° Remarques sur les tarses des Lamellicornes coprophages (Afeuchus) 
(Ann. Soc, ent, Fr,, 1838, Bull., p. xvir et xIx). 


516 E. DESMAREST. — Nole sur Auguste Brullé. 


91° Essai sur le genre Diaperis des auteurs ; en collaboration avec 
M. Laporte de Castelnau (Ann. Sc. ent., 1°° série, t. xx1II, p. 325), 
1837. 


29° Nouveau genre de la famille des Charançons de la division des Cryp- 
torhynchides (Gasterocercus); en collaboration avec M. Laporte de 
Castelnau (Mémoires de la Société d'Histoire naturelle de Paris, 
t. I, p. 197), 1828. 


23 Observations sur les dégâts produits par l’Altica napi (Ann. Soc. ent. 
Fr., Bull, p. vit, 1855). 


94° Histoire naturelle des Hyménoptères dans les Suites à Buffon de l’édi- 
teur Roret. — Les trois premiers volumes par Lepeletier de Saint- 
Fargeau; le tome quatrième et dernier par Brullé : contenant la 
description d’un grand nombre d’espèces nouvelles appartenant au 
Muséum de Paris. — 18/40. 


95° Monographie du genre Crabro, de la famille des Hyménoptères fouis- 
seurs:; en collaboration avee Lepeletier de Saint-Fargeau (Ann. 
Soc. ent. Fr., 1834, p. 683). 


96° Transformations du Cladius difformis, de la famille des Tenthrédines 
(Ann. Soc. ent. Fr., 1832, p. 308). 


97° Genre nouveau d’Hyménopières parasites, voisin du genre Alyson 
(Nephridia) (Ann. Soc. ent Fr., 1833, p. 483). 


28° Études zoologiques sur la famille des Ichneumonides (Mémoires de 
l’Académie des Sciences de Dijon, 1856, p. 171 et 259). 


29° Note sur une nouvelle disposition de l’ordre des Névroptères (Ann. 
Soc. ent. Fr., 1832, p. 239). 


30° Observations sur la bouche des Libellulines (Ann. Soc. ent Fr., 1833, 
p. 345). 

31° Mémoire sur le genre Xzphura, de la famille des Diptères Tipulaires 
(Ann. Soc. ent. Fr., 1832, p. 205 et 444). 

32° Notice sur le même genre Xéphura, Îormé aux dépens de celui des 
Ctenophora de Meigen (Ann. Soc. ent. Fr., 1833, p. 398). 


Notice sur P.-G. DAURBE, 


Par M. LICHTENSTEIN. 


(Séance du 22 Janvier 1873.) 


> 


La mort vient de nous enlever un des membres les plus anciens de 
notre Société, celui qui bien certainement a ramassé le plus de Lépidoptères 
et de Coléoptères de la région méditerranéenne dans sa longue carrière 
de chasseur d'insectes, car si notre regretté collègue n’était pas un savant 
courbé sur les livres, il était le type le plus complet du chasseur passionné, 
connaissant toutes les habitudes, toutes les ruses de son gibier. Il savait 
le traquer, le poursuivre, l’atteindre à toutes les heures du jour et de la 
nuit, dans les localités et aux époques qu’il connaissait bien. 


Pierre-Gustave Daube naquit à Montpellier, le 24 février 1807. Son père 
était un brave restaurateur qui paraît avoir joui à cette époque d’une 
réputation méritée dans une ville où le culte des sciences et des aris n’a 
jamais exclu le goût des jouissances plus solides et plus matérielles de la 
bonne chère. 

Je suis trop peu âgé pour savoir comment le jeune Daube fit ses études ; 
je sais par son fils qu’il ne fit pas ses classes au collége et n’apprit pas le 
latin, ce qui ne l’'empêcha pas, une fois épris de l’entomologie, de lire les 
diagnoses en latin et d’arriver à les comprendre aussi bien que si elles 
eussent été écrites en français. Je n’ai gardé de souvenir de lui que depuis 
l’année 1825 ou 1826. 

Montpellier, vers cette époque-là, renfermait des savants distingués : 
Amoreux et de Villers avaient laissé à la Faculté des Sciences leurs collec- 
tions entomologiques; Marcel de Serres cumulait avec ses fonctions de 
conseiller à la cour le professorat de géologie, et trouvait encore le temps 


518 LICHTENSTEIN. 


de s'occuper d’insectes; enfin, un froid et savant Germain, Philippe 
Salzmann, aussi remarquable entomologiste que savant botaniste, récoltait 
pour les musées et pour les savants du Nord les trésors de la faune 
méditerranéenne. On le voyait toute la journée en chasse : c'était un des 
personnages typiques de l’époque; on disait qu'il gagnait LAS d’ar- 
gent à vendre des papillons. 


Le goût de lentomologie était à la mode; des savants il passa aux pro- 
fanes : un pâtissier, Daube; un confiseur, Guinard ; un coiffeur, Germain, 
furent atteints de cette passion irrésistible et se mirent à l’entomologie 
avec fureur. 


Dès que les travaux de leur métier le permettaient, ces ardents cher- 
cheurs oubliaient les soucis de la boutique pour courir dans les champs 
après les insectes. Leurs chasses étaient fructueuses, car notre riche 
département de l'Hérault, si bien exploré déjà par les botanistes, n’avait 
pas encore été beaucoup étudié au point de vue entomologique (4). 


Nos amateurs trouvaient donc du nouveau, et notre honoré collègue 
M. le docteur Boisduval dédiait successivement à chacun un Lépidoptère 
inédit : c'était la Caradrina Germainii, V'Eupithecia Guinardiaria ; enfin 
Daube découvrait l’'Ennemos Daubearia et la Plusia Daubea. 


Qu'il me soit permis d'exprimer ici mes regrets d’être trop peu versé 
dans l’étude des Lépidoptières pour énumérer toutes les découvertes faites 
par notre collègue. MM. Boisduval ou Guérin-Méneville auraient pu, bien 
mieux que moi, rappeler ce que notre Société doit à cet infatigable cher- 
cheur, qui était fier de sa liaison avec nos savants collègues et qui parlait 
si souvent. soit d’eux, soit encore de Rambur et d’Audouin, de ce dernier 
surtout, qu’il avait eu l'honneur de voir de plus près lorsqu'il fut envoyé 
dans le Midi pour éludier la Pyrale. 


(1) 11 faudrait joindre aux noms des entomologistes amateurs de Montpellier un 
de nos collègues, M. Manuel, greffier à la Cour, qui s’occupait des Lépidoptères , et 
qui a été recu dans notre Société en 1857, lors de l’excursion entomologique à 
Montpellier. 

Ce collègue nous a été enlevé vers la fin de l’année terrible de 1870, et sa mort 
passa inaperçue au milieu de nos caiamités. Je saisis avec empressement l’occasion 


actuelle pour rappeler au moins dans nos Annales le nom d’un des membres les plus 


modestes de notre Société, C'était un des compagnons les plus assidus de Daube, 
Germain et Guinard. 


LE 


Notice nécrologique sur P.-G. Daube. 519 


Daube fut recu membre de la Société entomologique en 1832; c'était 
donc un des doyens de notre association, et dans ce long intervalle de 
quarante ans il n’a pas cessé de s'intéresser à tout ce qui s’est publié 
relativement aux Lépidopteres, aux Coléoptères et à la Conchyologie, car, 
à côté des insectes, il possédait une fort jolie collection de coquilles. 


Ses communications directes à la Société ont été peu nombreuses; en 
1834 il débuta par des observations sur laccouplement du Cebrio gigas 
(Bu p.' xx): 


En 1836, il fit part d’un procédé très-simple pour détruire la Golaspis 
atra, fléau des luzernes dans notre pays et dans tout le Midi (Bull, 
p. XLv). Malgré la simplicité du procédé, qui consiste à recueillir les 
femelles pondeuses de cette Chrysomélide avant la ponte, nos insouciants 
paysans laissent très-régulièrement dévaster leurs champs et ne pensent 
au remède que quand le mal est fait. 


Enfin, pour les Lépidoptères, Daube a appelé lattention sur quelques 
variétés accidentelles (Bull., 1836, p. xxnr). 


Il a établi en 4846 (Bull., p. xvu) les différences qui existent entre les 
Anthocharis belia et ausonia. 


En 1860 (Bull., p. xxvin, il nous fit part, par l'intermédiaire de notre 
collègue M. H. Lucas, d’un cas de longévité curieux observé sur les che- 
nilles de l'Ophiusa thyrræn. 


Mais s’il écrivait peu, notre regretté collègue récoltait beaucoup. Je 
crois qu’il existe peu de collections dans le Nord où ne figure pas quelque 
capture de Daube. 


Adiirablement taillé pour la chasse aux insectes, ayant bon pied et bon 
œil, celui dont je parle ne craignait ni la fatigue, ni les intempéries. 
Grand, sec, marcheur intrépide, il explorait avec une rare habileté les 
vastes terrains de chasse qui entourent Montpellier. Tantôt sur le bord de 
la mer, dans les dunes sablonneuses, tantôt dans les montagnes, sur les 
garrigues arides, il épiait ses victimes avec une sagacité merveilleuse. Un 
journal exactement tenu, où il consignait ses observations depuis longues 
années, lui permettait de dire presque à coup sûr : tel jour, à telle heure, 
à tel endroit, vous trouvererez tel papillon. Il était debout à trois heures 
du matin au printemps pour prendre je ne sais plus quelle Psyche qui ne 
vole qu’à cette heure-là. Il passait des nuits pour chercher des chenilles 
à la lanterne. 


920 LICHTENSTEIN. — Notice nécrologique Sur P.-G. Daube. 


Aussi ses cartons sont-ils en abondance rémplis de bien des raretés, en 
trop d’abondance même, car l’ordre n’y est pas et tout est un peu pêle- 
mêle. 

Daube s’est éteint à l’âge de soixante-cinq ans, le 48 novembre 4879. 11 
laisse plusieurs fils, dont l’un, pharmacien à Montpellier, est resté dépo- 
sitaire des trésors entomologiques récoltés par son père, 


Le souvenir d’un collègue qui prit part si longtemps aux travaux et 
actes de la Société entomologique se conservera parmi nous comme celui 
d’un modeste et actif pionnier de notre aimable science, dont le passage 
a été marqué par plusieurs découvertes intéressantes. 


Mon CD 


BULLETIN ENTOMOLOGIQUE 


Recueilli par M. E. DESMARENT, Secrétaire. 


ANNÉE 18792. 


SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE. 


#x0- 


MEMBRES DU BUREAU : 


Présidents 25 ERREUR ME MM. le docteur Al. LABOULBÈNE. 
Méce-Président2e: Minas. ny Ch. BRISOUT DE BARNEVILLE. 
SECRET ei PAU OL ES Eugène DESMAREST 
Secrétaire CIO et ue Hippolyte Lucas. 
ÉTESGTICR, DS ER ARE EEE Lucien BUQUET. 
Hrésorter CAO Ne re A: Léon FAIRMAIRE. 
Archiviste-Bibliothécaire . ... . . Jules FALLOU. 
Archiviste-Bibliothécaire adjoint . Louis BEDEL. 

Dors 


Séance du 19 Janvier 1872. 


Présidence de M. le docteur Az. LABOULPÈNE. 


M. Guérin-Méneville, membre honoraire, assiste à la séance. 


Après l’adoption du procès-verbal de la précédente séance (27 décembre 
1871), lu par le Secrétaire, M. E. Desmarest, M. l'abbé de Marseul, prési- 
dent de 1871, prend la parole et s'exprime ainsi : 


Mes chers Collègues, voilà enfin mon mandat terminé ! A défaut d’autres 
qualités, je puis me rendre le témoignage d’avoir apporté du zèle et de 
(1872) Bulletin 1. 


If Bulletin entomolagiqur. 


l'exactitude dans l’accomplissement de cette fonction si honorable, mais 
en même temps si lourde pour mes faibles épaules. J'aurais voulu contri- 
buer au développement de notre antique et noble Société, voir nos 
Annales devenir plus volumineuses et suivre une marche régulière dans 
leur publication, et au contraire elles n’ont fait que diminuer et paraître 
avec plus de lenteur : heuréux encore que le cours des séances n'ait pas 
été interrompu et l'impression suspendue. Mais les terribles épreuves 
qui ont assailli notre année sociale me feront trouver grâce à vos yeux. 
Le calme et la paix vont réparer le temps perdu et tout va prendre un 
nouvel essor. C’est un devoir pour moi, et je le fais de cœur, de remer- 
cier les Membres du Bureau de leur précieux concours, et vous tous, 
Messieurs, de la bienveillante sympathie, de l’indulgence que vous m'avez 
constamment accordée et qui m’a soutenu pendant tout le temps de ma 
charge. Membre de la Société depuis bientôt quarante ans, je continuerai 
à lui offrir humble tribu de mes étuces, et, quoi qu’il arrive, je lui resterai 
à jamais dévoué. 


Maintenant je cède avec plaisir la présidence à M. le docteur Laboulbène, 
qui vous apporte avec ses litres scientifiques l’auréole de son dévouement 
patriotique pendant nos désastres et sa parole qui captive, et saura 
défendre vos drois et vos priviléges. Je l'invite à venir prendre place au 
fauteuil. | 

M. le docteur Alexandre Laboulbène, en prenant possession du fauteuil 
de la présidence, prononce le discours suivant : 


Messieurs, l’année qui finit nous a cruellement éprouvés et elle a laissé 
notre pays couvert de ruines. Pour diriger notre Société entomologique 
dans de telles circonstances, vous auriez pu choisir un collègue plus expé- 
rimenté; mais, en me confiant pour la seconde fois la présidence, vous 
m’imposez des devoirs auxquels je ne faillirai pas. Laissez-moi vous 
remercier, et du fond du cœur, de votre vote unanime et vous témoigner 
combien je vous suis reconnaissant d’une sympathie qui m'est si pré- 
cieuse. 

Le temps n’est pas, Messieurs, aux longs discours, mais aux résolutions 
viriles. Permettez-moi donc d’énumérer avec vous les questions impor- 
tantes du moment. di 

Et d’abord, après une guerre funeste, pendant laquelle les procédés 
employés n’ont pas été ceux des peuples vraiment civilisés, vous avez 
recu des demandes pour la radiation de membres étrangers appartenan 


Séances de l’année 1872, III 


à la nation aïlemande. Ces demandes ont trouvé de l'écho dans ceile 
Société, et quand nous avons perdu plusieurs des nôtres tués devant 
l'ennemi, quand nous avons assisté à la destruction calculée de nos éla- 
blissements scientifiques et hospitaliers, il ne faut point en être étonné. 
Mais, d'autre part, il faut envisager froidement et sans faiblesse le parti 
à prendre. J'ai, en temps et lieu, protesté, comme médecin d’hôpital 
et avec tous mes Confrères, contre les actes d’une barbarie raffinée 
envoyant de préférence des projectiles sur les hôpitaux et les édifices. 
publics; j’ai exprimé devant vous, au commencement de l’année dernière, 
mes sentiments contre la sauvagerie employée à notre égard. Les Acadé- 
mies et les autres Sociétés savantes ont toutes manifesté leur réprobation, 
et cependant la mesure de la radiation de membres étrangers librement 
élus, devenus par ce droit les égaux de leurs collègues français, a été 
presque partout sinon repoussée, du moins mise à l'écart. C’est qu'il est 
difficile, Messieurs, de faire peser sur des personnes qui obéissent la res- 
ponsabilité prise par les chefs. Le soldat qui exécute une consigne ne peut 
pas rendre compte de l'acte qu’il a ainsi commis. 

Vous connaissez, comme moi, en Aïlemagne, des savants dont nous 
étions heureux de serrer la main, et &’autres avec lesquels nous entrete- 
nions une correspondance amicale sans les avoir jamais vus, et que nous 
estimions par suite des meilleurs rapports scientifiques. Pouvons-nous 
reprocher à ces collègues, qui ont peut-être déploré la guerre affreuse 
que nous avons tous subie, une participation avérée ? Si un de nos Col- 
lègues avait sûrement, et par écrit, manifesté des sentiments hostiles, je 
n’hésiterais pas à vous proposer sa radiation, mais aucun, que je sache, 
n’a failli à ses devoirs confraternels et aucun n’est encore marqué du 
stigmate indélébile de ce professeur s’excusant de porter un nom français, 
et qui a insulté notre nation publiquement pour faire le courtisan. Vous 
avez tous, sans que je lui fasse l’honneur de prononcer son nom, reconnu 
le grand chancelier de l’université de Berlin. | 

A mon avis, Messieurs, nous devons passer outre et ne pas faire d’ex- 
pulsion générale. Si un membre de la Société, qu’il soit étranger ou 
français, manque à l’honneur ou à ses engagements envers la Société 
entomologique de France, nous prendrons avec justice à son égard des 
mesures personnelles. Mais il me paraîtrait indigne de nous, et excessif, de 
nous exposer, par une exclusion en masse, à comprendre de véritables 
amis scientifiques dans une mesure regrettable. 

Quelle conduite devons-nous tenir dans une exploration future des ter- 
ritoire de Metz et de Strasbourg ? La réponse ne saurait être douteuse et 


IV Bulletin entomologique. 


je vous engage à regarder toujours comme françaises ces deux provinces 
séparées momentanément de la mère-patrie. 

Et maintenant, recommençons nos travaux, confiants en l’avenir, nous 
appuyant sur nos Annales déjà publiées et sans crainte des rivalités 
jalouses. Faisons mieux que par le passé. Pour cela insistons dans nos 
travaux sur les points inexplorés, cherchons les meilleurs sujets d'étude, 
renonçons à la banalité facile des espèces douteuses, établies sur de 
simples variétés. 

Les Crustacés, les Arachnides, les ordres d’insectes autres que les Coléop- 
tères et les Lépidoptères sont trop négligés. Que nos jeunes Collègues les 
adoptent de préférence et que leurs investigations nous fassent connaître 
tous les Orthoptères, les Névroptères, les Diptères, les Hyménoptères de 
notre pays. Abstenons-nous et sincèrement, en dehors des monographies, 
de décrire hâtivement tous les exemplaires aberrants à la suite desquels 
se trouve la phrase stéréotypée : « Ce n’est peut-être qu’une variété de 
telle espèce. » 

Les Microlépidoptères sont plus recherchés que jadis; mais combien 
avons-nous encore à faire pour les bien connaître ! J’engage nos Gollègues 
en Lépidoptérologie à quitter le champ si rebattu des grandes espèces 
pour le monde inconnu et si attrayant des pelites. 

Ce qu’il nous faudrait, surtout parmi ceux de nous qui habitent la cam- 
pagne, ce sont des observateurs patients des mœurs des insectes. Là s’éta- 
blit la science entomologique ; les faunes les mieux faites ne sont que des 
calalogues descriptifs et des moyens de reconnaître les espèces dont lhis- 
toire n’est complétée et définitive que par la constatation des premiers 
états et des habitudes. La description des larves et des métamorphoses 
importe autant pour la vraie science que l’état parfait. Les classifications 
méthodiques s’établiront finalement sur l’ensemble de la vie évolutive el 
non point exclusivement sur un seul état de l’insecte. 

Un mot encore, Messieurs, pour vous dire que nous devons tendre au 
progrès et garder le rang élevé que nous occupons dans la Zoologie, mais 
rappelons-nous que l'agitation stérile n’est pas le progrès véritable. Faï- 
sons mieux, toujours mieux, et que nos publications ne décroissent Jamais 
d'importance, de bonne direction et soient d’une exécution irréprochable. 


Messieurs et chers Collègues, je vous ai tenu un langage grave, mais 
tout m'en a fait un devoir : les pertes que nous avons éprouvées en Gol- 
ègues estimés, en collections et en livres, les malheurs dont nous garde- 
rons toujours la mémoire, la tristesse dont nous sommes encore environnés 
et à laquelle il faut opposer le travail. 


Séances de l’année 18792. V 


Votre bureau a fait preuve du plus grand zèle, et nos Annales témoignent 
de leur activité. Je vous propose, Messieurs, de donner à nos Collègues, 
membres du Bureau de la néfaste année 1871, un témoignage de votre 
approbation et de leur voter des remerciments. 


Après avoir entendu cette lecture, la Société, à l’unanimité, vote des 
remerciments aux membres de son Bureau de l’année dernière, et décide 
l'impression dans son Bulletin du discours que viert de prononcer M. le 
docteur Al. Laboulbène, ainsi que de l’allocution de M. l'abbé de Marseul. 


Lectures. M. Bonnaire adresse, par l’entremise de M. Albert Léveillé, 
la notice nécrologique sur M. Capiomont, dont il a été chargé par la 
Société. 

_ — M. E. Simon dépose sur le bureau deux méinoires, accompagnés de 
planches, et ayant pour titres : 


1° Notice sur les Aranéides cavernicoles et hypogées ; 
2° Révision des Thélyphones de l’Ancien-Monde. 


Communications. M. le docteur Al. Laboulbène annonce que M. Lich- 
tenstein lui a écrit que la femelle du Vesperus Xatarti, montrée à la 
Société (Bulletin 4871, page LxxIx), vient de pondre en captivité une cin- 
quantaine d'œufs et qu’elle est morte peu de temps après, le 28 décembre 
dernier. M. Lichtenstein ajoute qu’en liberté les Vesperus sont des Coléop- 
tères qui éclosent vers la fin de l’automne, et il pense que l’on pourrait 
peut-être les prendre assez communément en hiver si on les recherchait 


pendant cette saison. 


M. le docteur Grenier dit qu’il n’est pas du même avis. Il croit que 
les Vesperus sont des insectes du premier printemps. En effet, au moins 
dans les Pyrénées-Orientales, il n’a commencé à trouver de ces Longi- 
eornes au pied des arbres que vers le milieu de février: plus tard ils 
deviennent rares et l’on n’en rencontre plus en été, ni en automne. 


Au sujet de ces remarques, quelques observations sont présentées sur 
deux Coléoptères dont l'apparition ordinaire est hivernale. 


MM. Berce et Ch. Brisout de Barneville disent qu’à l’époque de l’année 
où nous sommes, c’est-à-dire au milieu de janvier, on rencontre en grand 
nombre l’Agyrtes bicolor aux environs de Paris et dans des circonstances 


VI Bulletin entomologiqur. 


spéciales. Lorsque la température s'élève un peu on peut voir dans les 
bois des amas noirâtres formées par une grande quantité de larves de la 
Mouche de Saint-Marc (Bébio Marci Meigen); c’est au milieu d’elles que 
l'on rencontre abondamment des larves, des nymphes et des insectes par- 
faits de l’Agyrtes, que plus tard dans l’année on ne trouve plus qu’acci- 
dentellement sur les tas de bois coupés, sur les troncs des pins, dans les 
-sablières, etc. 


M. Leprieur fait remarquer qu'aux environs de Bone, en Algérie, il a 
observé un Amphymalus volant exclusivement vers le solstice d'hiver, 
c’est-à-dire pendant cinq ou six jours, du 18 au 25 décembre. 


Membres recus. 1° M.Tgnacio Bolivar, à Madrid, présenté par M. Martinez ; 
9° M. Clément, chimiste, aitaché à la Monnaie de Paris, présenté par 
M. Künckel; 3° M. Ernest Dollfus, à Paris, présenté par M. Puton; 
L° Henry Donzel, à Lyon, présenté pr M. E. Deyrolle; 5° M. Léon d'Halloy, 
à Amiens, présenté par M. le docteur Marmottan, et 6° M. Ernest Roman, 
à Lyon, présenté par M. Munier CGhalmas. 


Séance du 24 Janvier 4892. 


Présidence de M. le docteur AL. LABOULBÈNE. 


MM. Guérin-Méneville, membre honoraire, Follias, de Reims, membre 
de la Sociélé, et Lajoie, entomologiste de Reims, assistent à la séance. 


Lecture. M. Ch. Brisout de Barneville fait connaître un mémoire qu'il 
dépose sur le bureau, et qui a pour titre : Essai monographique sur le 
genre Agathidium, de l’ordre des Coléoptères. 


Communications. M. Aug. Chevrolat fait passer sous les yeux de la 
Société six Coléoptères éclos à Paris, mais provenant pour la plupart de 
graines étrangères à l’Europe et l’un d’entre eux d’une bûche d’un arbre 
exotique. Ces insectes, qui ont été recueillis par son ami M. le docteur 
Huel, qui les tenait lui-même d’un grainetier bien connu, M. Rougier 


Séances de l’année 1872. Vi 


Chauvière, constituent tous des espèces nouvelles et ont reçu de notre 
collègue, dans les Annales de la Société entomologique de Belgique, où il 
vient d’en donner la description, les noms de : Allorhinus Hueti, Céto- 
nide provenant de l'intérieur d’un tronc d’arbre dans lequel avait vécu 
une Orchidée ; Rhinochenus Rougieri, Cryptorhynchide trouvé dans une 
graine brésilienne; Aræcerus seminarius, espèce d’Anthribides; Pachy- 
merus lineola et Spermophagus interstitialis, Bruchides vivant dans des 
semences du courbaril (Hymenæa rugosa), et enfin Spermophagus gossypii, 
trouvé à l'Exposition universelle de 1867 et éclos d’une graine d’une 
espèce de coton nain cultivé à Natal (Afrique australe). 


— Le même membre entretient ses collègues d’une monographie du 
genre Rhinochenus Lucas, qu’il vient de publier dans les Annales de la 
Société entomologique de Belgique. Ce genre de Curculionites, voisin de 
celui des Gratosomus, est exclusivement propre à l'Amérique méridionale, 
et il renferme aujourd’hui dix-huit espèces : les Rhënochenus Reichet (Du- 
pont) Boh. in Schœnherr, de Bahia; Hercules (Jekel) Chev., de Colombie : 
subcruciatus (Dej.), Chevr., du Brésil; X-rubra Chevr., de Cayenne ; Lucasi 
Chevr., de l’Amazone; sériatus Chevr., du Brésil; fimbriatus Chevr., du 
Brésil; érélineatus Chevr., de l’Amazone; stigma Linné, de Cayenne: 
piger Fabr., de l'île de Trinité; stenaspis Chevr., de la Nouvelle- 
Grenade; cinereopunctatus Chevr., de Bahia; brevicollis (Jekel) Chevr.: 
transversalis Chevr., de Cayenne; bahiensis Chevr., de Bahia; 2nnotatus 
Chevr., de Colombie; séiciicus Lucas, de Minas-Geraes, et Rougteri 
Chevr., de Bahia, 


— M. L. Bedel montre à ses collègues des gousses d’ail perforées par 
la larve du Brachycerus algirus Fabr., et dans lesquelles deux de ces 
Curculionites ont subi leur dernière métamorphose. Cette découverte, 
communiquée par M. Ancey, de Marseille, est d'autant plus intéressante 
que les mœurs des Brachycerus élaient jusqu'ici inconnues; Lacordaire, 
dans son Genera, indiquait seulement quelques-unes des plantes au pied 
desquelles on trouvait en général l’insecte parfait. De ses renseignements 
il semblait résulter déjà que ce genre s’attachait uniquement aux Liliacées, 
et le fait important dont nous devons la connaissance à M. Ancey paraît 
confirmer une règle générale pour les espèces du genre, 


Notre collègue espère que, grâce aux nouvelles recherches qu'ont bien 
voulu Jui promettre MM. Abeille et Ancey, il pourra donner la description 


VIII Bulletin entomologiqur. 


complète des métamorphoses du B. algirus dans la monographie qu'il des- 
tine à la Société. 


M. Reiche dit qu’il peut ajouter un fait venant confirmer les obser- 
vations de M. Ancey. En effet, pendant son voyage en Syrie, c’est tou- 
jours au pied de Liliacées que M. de Saulcy a trouvé diverses espèces de 
Brachycères. 


M. Gandolphe fait remarquer qu’en Algérie il a pris plusieurs Brachy- 
cerus sur les chemins mêmes, mais que, comme plusieurs espèces de 
Liliacées ne sont pas rares dans le pays, ces insectes devaient s’être déve- 
loppés dans quelques-unes de ces plantes. | 


— M. Javet fait passer sous les yeux de ses collègues une boîte renfer- 
mant de rares Coléoptères provenant des cavernes de la Carniole. On peut 
principalement remarquer parmi ces insectes : l’Anophthalmus spectabilis, 
nov. sp.; les trois espèces de Leptoderus, ainsi que la larve du Hohenwarti ; 
PAntisphodrus Schreibersi Küster ; un Machærites mâle et femelle d’es- 
pèce nouvelle ; le Glyptomerus cavicola Müller ; le Troglorhynchus anoph- 
thalmus Schmidt; lOryotus Schmidti Miller; le Pristonychus elongatus 
Dejean, et plusieurs espèces d’Adelops. 


Notre collègue montre également le Metoponcus brevicornis Er., ainsi 
que les genres Ghennium et Centrotoma ; ces derniers Goléoptères prove- 
nant de la Bohême. 


— M. le docteur Giraud fait connaître la note suivante : 


Toutes les observations qui se rapportent à l’économie des insectes 
forestiers méritent une attention particulière ; à ce titre, permettez-moi 
de vous dire quelques mots sur un parasite de l’ordre des Hyménoptères 
et de la tribu des Braconides, vivant aux dépens du Bostrichus typogra- 
phus L. et qui paraît n'avoir pas encore été signalé dans de semblables 
conditions. Son rôle pondérateur me paraît fort important et son utilité 
ne saurait être mise en doute. Pendant un séjour fait, en 1870, au mois 
d’août, sur les bords de l’Enns, en Styrie, au centre d’une contrée admi- 
rablement boisée de diverses essences d'arbres à aiguilles et surtout de 
sapins, j'appris que certaines parties des bois aux environs d’Altenmarkt 
étaient fort maltraitées par les insectes, et je m’empressai de me rendre : 
sur les lieux pour profiter d’une si bonne occasion pour un entomolo- 
giste. Je commençai mes recherches avec ardeur. Mais, hélas, les désastres 


Séances de l’année 1872. IX 


qui vinrent affliger la France me forcèrent à partir en toute hâte, et je 
quittai avec un vif regret un champ d'exploration que je n’avais fait 
qu'effleurer. Le Bostrichus typographus, un peu aidé par le laricis F., 
exerçait ses ravages sur de grandes étendues de bois de sapin. Les arbres 
attaqués étaient âgés de trente à quarante ans environ. L’unique moyen 
employé pour s'opposer à l'extension du mal était l’abatage de tous les 
arbres infestés. Les bûcherons étaient à l’œuvre. A mesure que les arbres 
tombaient je les passais en revue dans toute leur longueur. L’écorce était 
criblée de trous et se détachaïit avec plus de facilité que celle des parties 
saines. Beaucoup de troncs étaient envahis jusqu’à la cime, mais la base, 
dans une étendue d’environ un mètre, était généralement épargnée ou 
n'avait que peu de dévastateurs. Après avoir été abattus, les arbres 
étaient écorcés le plus promptement possible ; mais cette opération était 
souvent bien incomplète et si l’on ramassait les écorces pour les mettre 
en tas, les insectes n'avaient que peu à en souffrir, et, en attendant 
qu’elles fussent desséchées ou qu’on eût le loisir de les brüler, les Bostri- 
chus adultes se répandaient sans doute dans la forêt, et ceux qui n'étaient 
encore qu'à l’état de nymphe avaient le temps de se développer et de 
suivre leurs devanciers. Il est manifeste, cependant, que si toutes les 
écorces élaient enlevées avec soin et aussitôt brûlées on exterminerait un 
nombre incalculable d'individus qui, sans cette précaution, vont porter 
ailleurs leurs ravages. 


Passons au remède, ou au moins au palliatif que la nature a placé à 
côté du mal. Je n’ai jamais été plus frappé de l’imporlance du rôle des 
parasites que dans cette circonstance. Je ne crois pas exagérer en avan- 
çant que, par leur action, la moitié environ des Bostrichus avait péri. Le 
nombre des espèces de ces précieux auxiliaires était assez grand, mais je 
me borne à mentionner celles qui, par leur immense multiplication, ont 
une action prépondérante. Parmi elles, trois sont déjà connues comme 
ennemies des Bostrichus et ont été décrites par Ralzeburg. Ce sont : 


1° Pteromalus multicolor Ratzb. (genres Acrocormus et Rhopalicus 
Fürst) (1). — Gette jolie espèce, remarquable par les taches brunes des 
ailes, surlout très-prononcées chez les mäles, se promenait en nombre 
surprenant sur le tronc de tous les arbres qui venaient d’être abattus ou 


(1) Dans ses variations, le P£. multicolor offre le caractère distinctif de chacun 
de ces deux genres. 


X Bulletin enlomologique. 


se dégageait des galeries des écorces aussitôt que celles-ci étaient écartées 
du tronc. On aurait pu la prendre par milliers. 


9° Pteromalus abicticola Ratzb. — Je crois devoir rapporter à cette 
espèce un petit Péeromalus de 2 millimètres de longueur qui se trouvait 
aussi en grand nombre avec le précédent. 


3° Roptrocerus xylophagerum Ratzb.—Ge Ptéromalien, qui, par la lon- 
sueur de sa tarière, rappelle le genre Gallimome, était aussi très-nom- 
breux et se trouvait mêlé aux précédents. 


L° Cæloides scolyticida ? Wesm. — Le parasitisme de cette espèce, chez 
les Bostrichus, n’a pas été, que je sache, observé par les auteurs : c’est ce 
qui m'a engagé à écrire cette note. En me servant du synonyme de 
Wesmael, je cède au scrupule de me hasarder à décrire comme nouvelle 
urc espèce que je ne puis distinguer par aucun caractère anatomique de 
quelque valeur, mais qui, à première vue, paraît bien différente de celle 
décrite par Wesmael, par sa taille constamment plus petite, ses ailes plus 
claires et la couleur plus obscure de l’abdomen. Mais on sait que, dans 
ce genre, la taille est assez variable et la couleur fort inconstante. Si, 
néanmoins, on devait regarder la forme dont je veux parler comme espèc2 
nouvelle, je proposerais de l’appeler Cæloides bostrichorum. La véritable 
espèce scolyticida n’a encore été observée que chez diverses espèces du 
genre Scolytus. Je ne saurais mieux faire que de comparer, pour la 
décrire, la forme nouvelle avec l’ancienne : 

Celle-ci varie de taille. Les plus petits individus n’ont que 4 millimètres; 
tandis que les plus grands en ont 6; ce sont les plus nombreux. Elle a les 
antennes et les pattes noires, la tête testacée avec le sommet noirâtre, le 
thorax noir et l'abdomen testacé, les ailes enfumées ou noirûtres, la 
tarière en général de la longueur du corps. 

Chez l’autre, la taille varie très-peu ; elle est de 4 millimètres chez 
presque tous les individus, soit mâles, soit femelles, et n’est un peu infé- 
rieure que dans quelque cas. La couleur noire de la tête en occupe souvent 
toute la partie supérieure; les antennes sont d’un noir moins intense el 
les palpes bruns ou testacées. Le thorax est noir, quelquefois nuancé de 
châtain, surtout en arrière. L’ab&omen est testacé chez la femelle, avec 
une faible nuance brune en arrière ; chez le mâle, il est quelquefois sem- 
blablement coloré, mais plus souvent d’un châtain foncé ou presque noir, 
à l’exception du second segment, qui est moins obscur. Les ailes sont 

- très-pures chez la plupart des femelles ; quelquefois cependant on remarque 


Séances de l’année 1872. XI 


vers la base une très-faible teinte roussâtre : le stigmate est päle. Les 
mâles offrent plus souvent que l’autre sexe le même obscurcissement de 
la base. Les pattes ne sont jamais noires comme chez le C. scolyticida, 
mais d’un testacé plus ou moins sombre, avec les cuisses, surtout les pos- 
térieures, plus obscures. La sculpture n'offre pas de différence; le corps 
est partout lisse et imponctué. Les antennes ont la même conformation; 
les articles deuxième, troisième et quatrième sont courts et égaux. La 
tarière a les mêmes proportions. 

En résumé, une taille plus petite et constante, des pattes plus claires, 
un abdomen presque toujours obscurci au bout et souvent noirâtre chez 
les mâles, des ailes claires ou avec une faible nuance ‘plus obscure à la 
base, tels sont les traits qui distinguent le parasite des Bostrichus de celui 
des Scolytus. Ces traits, joints à la différence d'habitat, légitimeraient 
peut-être la création d’une espèce particulière. Un autre trait, tiré des 
nervures des ailes, vient encore appuyer cette opinion, Les deux cel!- 
lules discoïdales internes des ailes antérieures ne sont pas ici tout à fait 
de niveau à leur base, comme cela a lieu chez l'espèce ancienne; mais 
dans celle-ci on trouve aussi quelquefois la même différence, ce qui 
diminue la valeur du caractère. 


Quoi qu'il en soit, l’insecte doit être compté parmi les plus utiles et un 
des destructeurs les plus efficaces du Bostrichus typographus, et, sans 
doute, il ne se borne pas à cette seule espèce. Je le rencontrais en 
merveilleuse abondance. En enlevant les écorces, j'étais frappé du grand 
nombre des petites taches blanches qui étaient répandues dans les gale- 
ries du Bostrichus. Cétait autant de petites coques très-minces, d’un 
blanc grisâtre et très-peu pellucides, qui avaient été abandonnées par 
notre insecte ou qui étaient encore habitées par lui. L’éclosion de ceux 
qui se trouvaient encore dans les écorces que j’emportai chez moi ne se 
fit pas attendre. 


M. Guérin-Ménevilie, à la suite de cette communication, prie son col- 
lègue de vouloir bien déposer quelques sujets des espèces qu’il vient de 
montrer dans la collection spéciale d’entomologie appliquée, dont il a fait 
don au pays en la déposant au Muséum d'Histoire naturelle. M. Guérin- 
Méneville ajoute que, pour augmenter cette collection ainsi que la Biblio- 
thèque qui y est jointe, ouvertes à toutes les personnes qui veulent élu- 
dier les insectes utiles et nuisibles, il ne craindra pas de demander Pappui 
de ses collègues de la Société entomologique, qui voudront ainsi s'associer 


XII Bulletin entomologique. 


à une œuvre utile, non-seulement à l’agriculture, mais aussi à l’entomo- 
logie. 

Il ajoute que la fondation d’une collection spéciale d’entomologie appli- 
quée et pratique a été accueillie avec la plus grande bienveillance par la 
direction du Muséum ainsi que par M. le professeur E. Blanchard. Il est 
heureux de remercier les savants de ce grand établissement scientifique 
. du zèle éclairé avec lequel ils veulent bien l’aider à donner au pays le 
fruit de ses longs travaux d’entomologie théorique el pratique. 


Du reste, l’annonce de cette fondation faite à l’assemblée générale de 
la Société des Agriculteurs de France, dans sa séance du 19 janvier 1872, 
a été accueillie avec une grande faveur, ainsi qu’on peut le voir dans un 
passage du compte rendu de cette séance, rédigé par M. A. de Lavalette 
el publié dans la Revue d’Économie rurale, 1872, p. 84. 


M. le docteur Giraud acceple avec empressement la demande de 
M. Guérin-Méneville, et la Société, s’y associant également, prie ses 
membres, ainsi que les entomologistes de tous les pays, d'apporter leur 
tribu à une œuvre utile à l’entomologie en déposant dans cette collection 
nationale et publique les types des insectes utiles et nuisibles ayant servi: 
aux observations qu’ils auront pu faire. 


Membre recu. M. André Dubouchet, de Paris, présenté par M. E. 
Desmarest. 


Séance du 14 Février 18272. 


Présidence de M. CH. BRISOUT DE BARNEVILLE, Vice-Président. 


Rapport. M. Lucien Buquet, trésorier, présente un rapport détaillé, 
avec pièces à l’appui, sur les recettes et les dépenses de la Société pen- 
dant l’exercice de 1874. M. le Trésorier montre que, malgré les circons- 
tances difficiles que nous avons traversées et malgré les dépenses occa- 
sionnées par la publication de la première partie du mémoire de M. de 
Bonvouleir sur les Eucnémides, que nous avons donnée en dehors des 
numéros ordinaires de nos Annales, ja Société a pu faire face à toutes les 


Séances de L’'annee 1872. XIII 


dépenses de l’année dernière et qu’elle possède en outre un encaisse de 
plus de 1,000 francs. 


Une Commission spéciale, composée de MM. Berce, le docteur Grenier 
et Ragonot, est chargée par M. le Président, aux termes du Règlement, 
de présenter à la prochaine séance un rapport sur les comptes que le 
Trésorier vient de déposer sur le bureau. 


— Sur le rapport de M. Reiche, Président de la Commission de la 
Bibliothèque, la Société décide qu'’elie fera, sur les ressources fournies par 
le revenu des fonds Pierret, l'acquisition des deux ouvrages dont les titres 
suivent : 1° Les Annales des Sciences physiques, par Drapiez et Van Mans, 
8 vol. in-8° ; 2° Entomologie et Histoire naturelle en général du voyage 
de Pallas dans la Russie méridionale, par Lamark, 4 vol. in-8°. 


Proposition. M. E. Deyrolle fait connaître une proposition de M. Ch. 
Oberthür tendant à ce que la Société prenne part à la souscription natio- 
nale organisée dans le but de hâter la délivrance des départements encore 
occupés par les troupes allemandes. 


Notre collègue de Rennes voudrait que ceux de nos collègues qui sont 
en mesure de le faire contribuassent à cette œuvre patriotique en offrant 
soit des collections d’insectes, soit des livres d'histoire naturelle, qui, 
ensuite, mis en loterie, pourraient produire une somme assez importante 
qui serait remise au Gouvernement. 


Après avoir exposé cette proposition, M. E. Deyrolle, tout en en adop- 
tant les principes, pense qu’il serait plus avantageux, pour parvenir au 
but que l’on se propose, une fois les objets offerts pour la souscription, 
_ d’en faire une vente publique. 


Plusieurs membres prennent la parole au sujet de cette proposition, qui 
est prise en considération et renvoyée à l'examen d’une Commission com- 
posée de MM. Berce, Chevrolat, E. Deyroile, J. Grouvelle et Ch. Oberthür. 


Lecture. M, le docteur V. Signoret adresse la 9° partie de son Essai sur 
les Cochenilles ou Gallinsectes, comprenant la suite des Lécanites ; travail 
accompagné d’une planche. 


Communications. M. L. Buquet informe la Société que notre collègue 
M. le docteur Desmartis s'occupe depuis longtemps de l'influence des 


XIV Bulletin entomologique. 


rayons lumineux sur divers principes morbides ; qu’il a fait également, 
dans le même sens, des expériences sur les plantes et sur les animaux, et 
en pârticulier sur les œufs d'insectes, faits qu’il se PropIEE de communi- 
quer à la Société avant de les publier. 


Les premières observations de M. le docteur Desmartis sur cette matière 
ont élé insérées, en 1851, dars la Revue thérapeutique de Montpellier. 


— M. A. Grouvelle signale deux espèces nouvelles pour la faune fran- 
çaise : 


L’une est le Litargus coloratus, qu'il a recueilli à Tonneins (Lot-et- 
Garonne). Cette espèce était déjà connue comme provenant de l'Espagne. 


L'autre est un Læmophlæus inédit, qui vit dans la forêt de Fontainebleau, 
sur le genévrier en parasite des Hylesinus thuyæ et Auber. 


Afin d'éviter les inconvénients d’une description isolée, M. A. Grouvelle 
intercalera cette nouvelle espèce sous le nom de Læmophlæus juniperi 
dans une révision des Cucujides (limites du Catalogue de Marseul) qu'il 
prépare en ce moment. Il prie ses collègues de vouloir bien mettre à.sa 
disposition leurs collections, afin de lui permettre de faire un travail aussi 
complet que possible. 


— M. Ch. Brisout de Barneville indique quelques Coléoptères rares ou 
nouveaux pour la faune parisienne, et qu’il a trouvés aux environs de 
Paris. Ce sont : le Cymindis humeralis, pris à Saint-Germain-en-Laye; le 
Cymindis axillaris, trouvé au bois de Boulogne et à Bouray; l’Apion 
lævigatum, rencontré à Marly, et le Tychus tuberculatus, capturé dans la 
même localité. 


— M. J. Fallou, au sujet d’une note communiquée par MM. Berce et 
Ragonot, relative à une Géomètre, la Phibalapicryx aquata, insérée dans 
les Annales de 4874, Bulletin, p. xxx1, demande, sur un malentendu, à 
faire la rectification suivante : 


Ce n’est pas la chenille de la Phibalapteryx aquata qu'il a trouvée sur 
le genévrier, mais bien l’insecte parfait qu’il a pris plusieurs fois dans 
différentes localités où il n’a vu aucune clémalite. 


— M. J. Künckel communique la note qui suit : 


Permettez-moi, Messieurs, d'appeler votre attention sur des faits nou- 


Séances de Fannée 1872. XV 


veaux que vous lrouverez, j'espère, dignes d'intérêt. Notre collèsue M. A. 
Clément m'avait remis des œufs trouvés par lui entre deux briques dans 
un jardin de Paris; ces œufs, assez volumineux, sphériques, de couleur 
bianche, me parurent très-particuliers ; maïs, détourné de leur étude et 
craignant de les voir perdre sans profit pour la science, je les remis à 
M. Balbiani, dont tous nos collègues connaissent le (alent d'observation. 
Ce sont les résultats inattendus fournis par l’examen de ces œufs qu’il m’a 
prié d’exposer à la Société. Je suis fâché &e n'être que son interprèle, 
car sa parole plus autorisée eût fait ressortir les traits saillants de ses 
recherches. 

Ces œufs inconnus donnèrent naissance à des êtres transparents, remar- 
quables par leurs deux yeux volumineux placés sur le céphalothorax et se 
détachant, par leur coloration foncée, du fond blanc du tégument. A pre- 
mière vue il fut aisé de reconnaître que ces êtres étaient des Phalangium 
qui ne différaient des adultes que par la taille, la longueur des paites et la 
teinte générale du corps. M. Balbiani a fait là une découverte fort curieuse, 
car on croyait et l’on enseignait que ces Arachnides devaient affecter dans 
leur jeune âge une tout autre forme et subir des métamorphoses. 


Les embryons des Phalangium présentent des caractères qui sont des 
plus singuliers. La plupart des naturalistes regardaient les chélicères des 
Arachnides comme des mandibules ou des organes spéciaux : Latreille, le 
premier, émit l’opinion que ces chélicères étaient des antennes modifiées, 
des antennes-pinces; M. E. Blanchard, faisant une belle application de 
l'étude des homologies, démontra que le nerf qui se rend à ces appendices 
n’est autre que le nerf antennaire. M. Balbiani constata que les chélicères 
sont placés dans lembryon des Phalangium à la région supérieure du 
céphalothorax dans la position normale des antennes, et que, par les pro- 
grès du développement, ils sont refoulés en avant pour venir occuper leur 
position définitive au voisinage de la bouche, position qui, en apparence, 
justifie les interprétations des anciens auteurs. 

En arrière de ces antennes transformées, l’embryon es Phalangium 
porte une pointe aiguë qui donne au jeune animal une physionomie très- 
étrange. Cette pointe sert à rompre la coquille de l'œuf, Je la considère, 
bien que ce ne soit pas l’avis de M. Balbiani, comme représentant les très- 
petites antennes qui sont siluées en avant des yeux chez les Galeodes, et 
qui correspondent à la seconde paire d'antennes des Crustacés. Lors de 
la première mue, qui s'effectue peu après la sortie de l'œuf, cette pointe 
disparait. 


XVI Bulletin entomologique. 


Je me bornerai à cette exposition sommaire, renvoyant au mémoire él. 
aux figures que notre collègue M. Balbiani va publier dans les Annales 
des Sciences naturelles. 


Membre reçu. M. Maurice Schenk, teneur de livres, à Prague (Hongrie). 


Membres démissionnaires. MM. de Beaulieu, à Guebwiller (Alsace), et 
Loew, à Gaben (Saxe). 


Séance du 28 Février 1872. 


Présidence de M. le docteur Az. LABOULBÈNE. 


Rapport et Décision. M. le docteur Grenier donne lecture du rapport 
de la Commission (composée, conjointement avec lui, de MM. Berce et 
Ragonot), chargée de l'examen des comptes du Trésorier pour l’année 
1871. 


Ce rapport se résume comme il suit : 


Recettes, y compris l’encaisse au 31 décembre 1870 


(CAB 26 cent) D PP 10,542 fr. 08 c. 
DÉPENSES nn Ne AR A Ar 9,521 fr. 39 c. 
Reste disponible au 4° janvier 4872. . . . .. . .. 4,020 fr. 69 c. 


Après un examen attentif, et avoir constaté que les recetles, de même 
que les dépenses, sont justifiées par pièces à l’appuisparfaitement en 
règle, la Commission constate que si la position financièré de la Société a 
pu donner lieu à quelques préoccupations, son avenir n’a jamais été un 
seul instant mis en question, et elle conclut en priant la Société de vouloir 
bien ratifier par un vote favorable les propositions suivantes : 


1° D’approuver les comptes du Trésorier pour l’exercice 4871, de lui 
en donner décharge et de lui voter les remerciements les plus chaleureux 


Séances de l’année 1872. XVII 


pour le zèle maintenant traditionnel qu’il ne cesse de déployer dans 
l'exercice de ses fonctions ; 


2° D’accorder également un vote de remerciement et de reconnaissance 
au Secrétaire, M. E. Desmarest, toujours si dévoué, à M. H. Lucas, 
Secrétaire adjoint, l’auteur de nos tables annuelles, et à M. J. Fallou, 
Archiviste-Bibliothécaire, pour les services qu’il nous rend chaque jour 
avec une telle aménité qu’il paraît toujours être notre obligé. 


Les conclusions qui précèdent, mises aux voix par le Président, sont 
adoptées à l’unanimité par la Société. 


Communications. M. A. Bonnaire dépose sur le Bureau des notes de 
M. Capiomont, relatives aux deux monographies des genres Lixus et 
Larinus, que notre regretté collègue se proposait de donner à la Société. 


Ces travaux importants, d’abord soumis à l'examen de la Commission 
de publication, ont été depuis (séance du 27 mars 1872) remis à nos 
collègues MM. Ch. Brisout de Barneville et Leprieur, qui se proposent de 
les coordonner, de les compléter, s’il y a lieu, et de les remettre à la 
Société pour être publiés dans les Annales. 


— M. Al. Laboulbène fait passer sous les yeux de ses collègues un 
grand dessin échappé à l’incendie de sa bibliothèque et appartenant à 
M. le docteur Cartereau. Ce dessin représente les nids de l’Anthophora 
parietana placés dans leur position naturelle, et il doit accompagner une 
note de M. le docteur Cartereau, adressée à la Société il y a déjà plusieurs 
années. (Voir Annales 1866, Bull., p. Lv.) 


Séance du 13 Kiars 1852. 


Présidence de M. le docteur Az. LABOULBÈNE. 


M. Guérin-Méneville, membre honoraire, assiste à la séance. 


Rapport. Le rapporteur de la Commission précédemment nommée pour 
étudier la proposition de M. Ch. Oberthür, amendée par M. Ém. Deyrolle, 
relativement à la part que pourrait prendre la Société dans l’œuvre patrio- 
tique de la délivrance du territoire, donne lecture d’un rapport dont les 
conclusions sont les suivantes : 


(1872) Bulletin I, 


XVIII Bulletin entomologique. 


« Nous vous proposons de décider que la Société entomologique de 
France, désireuse de participer à la libération du territoire, organise et 
prend sous son patronage une vente publique de collections d'insectes, 
livres et autres objets d'histoire naturelle, offerts par ses membres, dont 
le produit sera versé au Trésor public et mis à la disposition fa Gouver- 
nement. » 


Après avoir entendu cette lecture ainsi que les observations de plu- 
sieurs de ses membres, la Société n’adopte pas les conclusions du rannort 
qui vient de lui être soumis. 


Lectures. M, H. Lucas dépose sur le bureau un travail ayant pour titre : 
Études sur quelques Coléoptères du Thibet oriental. 


— M. Elzéar Abeille de Perrin adresse, par l'entremise de M. le doc- 
teur Grenier, un mémoire ayant pour litre : Études sur les Coléoptères 
cavernicoles de l’Ariége, suivies d'un synopsis des Adelops pyrénéens et 
d’un tableau des Anophthalmes français. 


Dans la première partie de ce travail, notre ottégné À fait connaître jour 
par jour les diverses explorations que MM. H. de Bonvouloir, L. Discon- 
tiguy, Ehlers et lui, ont faites, du 7 au 27 juin 4870, dans toutes les 
grottes, au nombre d’une quarantaine, qui leur ont été signalées dans le 
département de l’Ariége, et il indique les espèces, dont plusieurs sont 
nouvelles, qui ont été rencontrées dans ces grottes. Son but est de 
signaler aux entomologistes les conditions spéciales dans lesquelles ils 
peuvent trouver les Coléoptères des cavernes, et surtout de leur indiquer 
les moyens de transport et de logement dans un voyage de cette nature. 
En terminant ses remarques générales, contenant de nombreuses observa- 
tions entomologiques, il dit que la meilleure saison pour la chasse dans 
les cavernes est incontestablement le premier printemps, époque où les 
grandes pluies, inondant les fissures des rochers, forcent les insectes à se 
réunir dans les grandes excavations ou les engagent à se rapprocher de la 
surface d’un sol détrempé. 


Les espèces nouvelles, décrites complètement dans le travail aujourd'hui 
publié par notre collègue et dont nous ne reproduisons que les diagnoses 
latines, sont les suivantes : 


4. TRECHUS ABEILLEL Pandellé. — Sat abbreviatus, depressus, glaber, 
omnino lestaceus vel rufescens : caput angustum, poris orbitalibus retror- 
sum leviter convergentibus, interstitio post oculari oculis longitudine cir- 


Séances de l’année 1872, XIX 


citer æquanti; antennis validioribus quarlam elytrorwn partean modo 
attingentibus, articulo secundo quarto parum longiore ; pronotum sat 
angustum, lateribus postice versus 6-7 paulatim constricto-erectis, angulis 
Posticis acumine obluso extus non prominulo, fossulis basalibus profundis 
& margine laterali interstitio depressiusculo separatis ; elytra Lk° vix 
parte longiora quam latiora disco depresso, lateribus paulatim decumben- 
libus, basi rotundata marginibus anterius curvatim convergentibus, siria 
1° apice 6° versus ducta, 5° versus recurva et confluente, interstitio 3 tri- 
poroso, poro ultimo apicem versus disposito. — Long, 2 1/2 à 2 4/5 mill. 


Espèce intermédiaire aux Trechus pyræneus et distinctus des Pyrénées. 
— De ia grotte de Bentayou. 


2. ANOPHTHALMUS TRoPHONIUS Abeille. — Parum elongatus, convexus ; 
capite magno ; thorace subcordato; elytris pubescentibus rugulosis striatis, 
siriis ad suturam magis perspicuis ; antennis pedibusque brevibus, — 
Long. 2 1/2 mill. 


Voisin de l’Anophthalmus Oreinus. — Trouvé au Maz d'Azil 


3. ANOPHTHALMUS EHLERSI Abeille. — Pallide testaceus ; caput elonga- 
tum, parallelum; antennis dimidio corporis vix longioribus; thorace elon- 
gato, subcordato, ad basim vix angustiore; etytris subparallelis angulo 
humerali obtuso, punctis lævibus tmpressis, strias formantibus, obsoletis 
ad apicem ; pedibus brevibus. — Long. 4 mill.; lat. 4 mill. 


Cet insecte forme le passage enire les Anophthalmes vrais et aphænop- 
siens ; le parallélisme remarquable de sa tête et de son corselet empêchera 
qu’on ne le confonde avec aucun de ses congénères. — De la grotte 
d’Estellas, près Prat. | 


h. MACHÆRITES CRISTATUS Saulcy. — Rufus, cæcus, capite lævigato, 
excavato, vertice longitudinaliter cristato; thorace longitudinaliter cari- 
nato; elytris parum dense punctatis ; antennis gracilibus, articulis duobus 
primis simplicibus, primo longissimo. — Long. 4 1/2 mill. 

Extrèmement remarquable par la structure de son corselef, qui est tout 
à fait spéciale. — Trouvé à lenirée de la grotte d’Estellas, 


M. Abeille indique aussi une variété de PAnophthalmus Gerberus, prise 
au Maz d’Azil, qu’il nomme inæqualis, et qui diffère du type par la tête et 
le corselet plus robustes et les deux derniers pores sétigères de la pre- 
mière série des élytres très-rapprochés entre eux au lieu d’être également 
distancés, —11 donne également les caractères qui tendent à lui faire regar- 


XX Bulletin entomologique. 


der comme une espèce distincte l’insecte que M. Dieck a décrit comme 
variété sous la dénomination de consorranus, de l’Anophthalmus Orpheus. 


Dans la deuxième partie de ce. mémoire, l’auteur présente le synopsis 
des Adelops pyrénéens, qui sont au nombre de vingt, dont la moitié envi- 
ron constitue des espèces nouvelles, trouvées toutes, sauf une dans l’Ariége. 
Ge sont les suivantes, dont nous bornons à indiquer les diagnoses la- 

tines : 


4. ADELOPS EHLERSI Abeille.— Brunneus, ovatus, minus convexus, pos- 
tice attenuatus, stria suturali parum conspicua; thorace breviore ; elytris 
transversim striolatis et longitrorsum ad latera obsolete bicostatis ; sulco 
angusto costis separatis, antennis pedibusque elongatis. Femina. — Long. 
k mill. 


C’est la plus grande espèce du genre. — De la grotte de Saleich. 


2. ADELOPS DIECKI Saulcy. — Rufo-testaceus, ovatus, minus convetus, 
postice haud attenuatus; stria suturali cbsolescente; elytris transversim 
striolatis; antennis pedibusque elongatis ; tarsis anterioribus in mare for- 
titer divatatis, patellam formantibus. — Long. 3 3/4 mill. 


Voisin des A. Bonvouloiri et pyrenæus. — De la grotte d’Aubert. 


3. ADELOPS DISCONTIGNI Saulcy.—T'estaceus, oblongus, minus convexus. 
postice parum attenuatuss stria suturali obsoleta; elytris transversim 
striolatis ; pedibus antennisque elongatis, his in mare longioribus ; tarsis 
anterioribus n mare fortiter dilatatis, patellam formantibus. — Long. 
8 mill. 


Voisine de l’A. pyrenæus. — De la grotte dite Le Ker, à Massa. 


L. ADELOPS BARNEVILLEI Saulcy. — Rufo-testaceus, oblongus, minus 
conveæus, postice attenuatus ; stria suturalt obsoleta ; elytris transversim 
striolatis ; pedibus antennisque elongatis, harum articulis 7°, 9°, 10° pau- 
lum inflatis; tarsis anterioribus in mare parum dilatatis, patellam non 
formantibus. — Long. 8 mill. 


Également voisin de l'A. pyrenæus. — De la grotte de Bédeilhac. 


5. ADELOPS LONGICORNIS Saulcv. — Rufo-lestaceus, oblongus, minus 
convexæus, postice vix attenuatus; stria suturali parum conspicua, sulura 
ipsa depressa; elytris transversim striolatis ; pedibus antennisque elonga- 
tès, his in mare longicribus, articulis ‘7°, 9°, 10° in femina, 5°, 6°, 7°, 9°, 


Séances de l’année 1872. YA 


40° ën mare inflatis ; tarsis anterioribus in mare fortiter dilatatis, patel- 
Lam formantibus. — Long. 3 mill. 


Rappelle l’A. Discontigni, dont elle diffère par les articles antennaires. 
— De Ia grotte de Sarguet ou Campagna. 


6. ADELOPS SAULCYI Abeille. — Brunneo-testaceus, ovatus, minus con- 
veæus, postice parum attenuatus ; Stria suturali parum conspicua, sutura 
îpsa depressa; elytris transversim striolatis; pedibus antennisque elon- 
gatis, harum articulis 7°, 9°, 10° ën femina, 5°, 6°, 7°, 9°, 40° in mare 
tnflatis ; tarsis anterioribus in mare fortiter dilatatis, patellam forman- 
tibus. — Long. 2 2/3 mill. 


Assez voisine de la précédente espèce. — Des grottes de Montesquieu, 
La Bastide de Sérou et Lhern. 


7. ADELOPS ABEILLEI SaulCy. — Brunneo-testaceus, ovatus, convexus, 
postice attenuatus, Stria suturali fere nulla; elytris transversim striolatis : 
pedibus antennisque elongatis, his gracilibus, in mare paulo longioribus : 
tarsis anterioribus in mare fortiter dilatatis, patellam formantibus. — 
Long. 2 2/3 mill. 


Se rapproche des deux précédentes. — Des grottes d’Olote et du Maz 
d’Azil. 


8. ADELOPS CLAVATUS Saulcv. — Rufo-testaceus, oblongus minus con- 
veæus, postice parum attenuatus ; stria suturali obsolescente, sutura isa 
depressa ; elytris transversim striolatis; pedibus antennisque elongatis, his 
in mare longioribus, articulis 7°, 9°, 10° in femina, 5°, G°, 7°, 9° et 40° 
in mare inflatis; tarsis anterioribus in mare fortiter dilatatis, patellam 
formantibus. — Long. 2 1/4 mill. 


. Elle se rapproche des À, longicornis et Saulcyi par la disposition des 
antennes, et a été confondue avec l'A, stygius. — Des grottes d’Amoulis, 
d’Aubert et de Fontsaint. 


9. ADELOPS ZOPHOSINUS Saulcy. — Rufo-testaceus, oblongus conveæus, 
postice attenuatus ; stria sulurali fere nulla; elytris transversim strio- 
latis ; pedibus antennisque elongatis, his articulo decimo latitudine sua 
in mare sesqui, in femina vix longiore: tarsis anterioribus in mare for- 
titer dilatatis patellam formantibus. — Long. 1 4/5 mill. 

Très-voisine de VA. stygius et ayant comme elle une forme rappelant 
celle de certains Zophosis. — D'une grotte près de Prat. 


XXII Bulletin entomologique. 


A0. ADELOPS GRENIERI Saulcy. — Brunneus, oblongo-ovatus, parum 
conveæus, postice attenuatus ; stria suturali nulla; elytris transversim 
striolatis ; antennis pedibusque brevioribus ; larsis anterioribus mare dila- 
tatis, patellam non formantibus. — Long. 1 4/2 à 2 mill. | 


Difficile à distinguer de l’A. Schiodtei. — Trouvé sous les mousses, aux 
environs de Vernet (Pyrénées). 


41. ADELOPS SUBASPERATUS Saulcy. — Rufo-testaceus, ovatus, parum 
conveæus, postice attenuatus ; stria suturali obsoleta; elytris confertim 
punclatis, haud striolatis ; antennis pedibusque brevioribus ; tarsis ante- 
rioribus in mare fortiter dilatatis, patellam formantibus. — Long. 4 1/2 
mil]. 

Se distingue surtout de l'A. Schiodtei par ses élytres couvertes d’une 
ponctuation serrée, irrégulière, un peu râpeuse et non striolées à travers. 
— Pris sous les mousses, dans les bois au-dessus d’Ornolac. 


49. ADELOPS LAPIDICOLA Saulcy. — Brunneus, testaceus, ovatus subde- 
pressus, postice attenuatus ; stria suluralt nulla ; elytris transversim 
punctato striolatis ; antennis pedibusque brevioribus ; tibiis posterioribus 
in mare validioribus, ad basin intus sinuatis ; larsis anterioribus in eodem 
dilatatis. — Long. 4 8/4 à 2 1/3 mill. 


Espèce voisine des précédentes. — Trouvée sous des pierres, près des 
grottes d’Aubert et d’Estellas, et plus rarement dans l’intérieur de ces 
mêmes grottes. 


Enfin, dans la troisième partie de ce mémoire, M. Abeïlle donne un 
tableau des espèces françaises du genre Anophthalmus, qui sont au 
nombre de dix-neuf, et, dans les considérations générales qu’il présente, 
et qui seront très-avantageusement consultées par tous les entomologistes 
qui s’eccupent de Coléoptères cavernicoles, il indique les caractères qui, 
joints au genre de vie spécial de ces insectes, l'engagent à les partager en 
cinq groupes particuliers, établissant toutes les transitions entre les Ano- 
phthalmus et les Aphænops, qui doivent par cela même être réunis au- 
jourd’hui en un seul genre et probablement être regardés comme de 
véritables Trechus. 


Communications M. Desbrochers des Loges adresse : 


4° L'erratum qui suit, relatif au 8° numéro des Annales de 1874 : 


Séances de l’année 1872. XXIII 


Page Lxx1v, 5° $, 2° ligne, après : Fabricius, ajoutez : Forte ? 
—  LxxXv, 44° ligne, au lieu de : T. opacus, lisez : T. præcox. 


Même trimestre, page 242, 48° ligne, au lieu de : n'étant, lisez : n 
sont. 


2° Les remarques synonymiques suivantes : 


A. D’après M. Chevrolat, le Polydrosus arvernicus est très-distinct du- 
P. melanostictus. 


B. À en juger par les descriptions, l’Hydroporus avunculus, décrit par 
M. Fairmaire, Bull. 14874, zxx11, 3, serait identique à l’H. distinguendus 
(Aubé) Desbr., Bull. Soc. ent. suisse, n° 7, p, 338, 3, et l’H. nigricollis 
ie à l’insecte publié ie M. Desbrochers sous ce même nom, loc. 

it, p. 439, 5 


— M. I, Bedel ajoute aux remarques précédentes que, ainsi que le 
supposait M. Desbrochers des Loges (Bull. 4874, p. Lxxv), la Cetonia 
Athalia Reiche, d’après l'examen des types qu’il a été à même de faire, 
doit être rapportée comme synonymie à la Cetonia subpilosa Desbr. 


— M. Ch, Brisout de Barneville lit la note qui suit : 


Les entomologistes qui auront fait usage de l’ouvrage de M. Thompson 
sur les Coléoptères de Suède, auront remarqué le soin et même la minutie 
avec lequel l’auteur suédois étudiait les insectes, aussi bien en dessous 
qu’en dessus. Ses observations sont très-exactes et souvent d’un grand 
secours pour arriver à la détermination précise des espèces. 


Malheureusement son travail ne s'applique qu'aux espèces suédoises. 
J'ai cherché, en appliquant sa méthode à quelques familles de nos espèces 
françaises, si je ne trouverais pas des observations nouvelles et utiles à 
signaler, et je n’ai pas tardé à m’apercevoir combien généralement avait 
été négligée l'étude des pièces du dessous du corps et des pattes. 

Ainsi, M. Thompson signale dans les Corticaria de la deuxième division 
des caractères de mâles assez curieux. 


La gibbosa offre au côté interne de ses tibias antérieurs une dent épi- 
neuse, située après les deux tiers de leur longueur, et le premier article 
des tarses antérieurs est légèrement dilaté. 


Chez la fuscula de Thompson les tibias antérieurs sont aussi dentés, 


XXIV Bulletin entomologique. 


mais les deux premiers articles des tarses antérieurs sont fortement 
dilatés. | 

Chez l’espèce que nous regardons comme fuseula nous voyons bien les 
tibias antérieurs avec une dent épineuse située un peu après le milieu de 
leur longueur, mais le premier article seul des tarses antérieurs est forte- 
ment dilaté. Il est donc probable que ses deux espèces sont distinctes. 


Chez la fulvipes, la subtilis et la fruncatella, les caractères mâles sont 
les mêmes que chez notre fuscula. 

Les C. fuscipennis, transversalis et distinguenda présentent un carac- 
tère commun : c’est d’avoir deux lignes obliques sur le premier segment 
abdominal, partant de l'insertion interne des hanches. Les deux premiers 
n’offrent pas de caractères particuliers dans les pattes ; mais les mâles de 
la distinguenda présentent un caractère singulier : le dernier article des 
tarses antérieurs est armé en dessous d’une dent épineuse ; c’est la seule 
espèce présentant ce caractère. 


Chez les Lathridius on peut tirer un très-bon parti de la forme du pro- 
sternum. Chez la plupart des espèces, Le prosternum ne fait pas de saillie 
après les hanches antérieures; mais chez les ransversus, cordaticollis, 
rugosus et carbonarius, le prosternum est caréniforme et fait fortement 
saillie après les hanches antérieures ; les impressions du métasternum et 
des segments abdominaux offrent encore chez certaines espèces d’excel- 
lents caractères pour les grouper. 


Ayant trouvé quelques Anthicus vulgaires, je me mis à les coller sur le 
dos à mon retour de la chasse, afin de pouvoir les étudier facilement. 


M. Thompson décrit deux espèces dans le floralis. Le vrai floralis pré- 
sente à la partie antérieure du corselet deux saillies tuberculeuses rap- 
prochées ; le mâle n’offre sur le métasternum aucune trace de carène. 

L'espèce que M. Thompson décrit sous le nom de quisquilius, et qui 
est aussi commune en France que la précédente, ne présente jamais de 
tubercules sur le corselet; mais le mâle offre de chaque côté du sillon 
médian du métasternum une carène fine et courte toujours bien distincte. 
Ce caractère n’a pas été observé par l’entomologiste suédois. 

M. Thompson dédouble aussi l’antherinus * il décrit sous le nom de 
setulosus une espèce qui m'est inconnue; son antherinus, qui est très- 
commun en France, offre chez les mâles les trochanters antérieurs et 
postérieurs armés en dessous d’une dent saillante et aigué. 

Mais il se trouve chez nous une seconde espèce très-voisine, qui diffère 


Séances de l’année 1872. XXV 


par les bandes rouges des élytres plus étroites et non prolongées sur la 
suture. Les mâles de cette espèce ont les trochanters antérieurs armés en 
dessous d’une épine longue et étroite; les postérieurs présentent une 
épine courte et aiguë. 


En examinant quelques autres espèces d’Anthicus, je m’aperçus que 
chez l’humilis de M. de Laferté plusieurs espèces se trouvaient confondues 
bien probablement. Chez le véritable humslis le mâle présente le dernier 
segment abdominal tuméfié et terminé par une très-petite dépression; le 
Bremii se distingue par une tête plus allongée,une coloration plus claire 
avec deux bandes étroites noires, et les mâles offrent leurs trochanters 
postérieurs terminés en dessous en un angle saillant et aigu; cetie dent 
n'existe pas chez l'humilis. 


L'espèce que j'ai décrite sous le nom de longipilis, et qui se retrouve 
en Andalousie, offre des caractères remarquables qui m’avaient échappé, 
ainsi qu'à MM. Rey et Mulsant. Chez les mâles le dernier segment abdo- 
minal est un peu tuméfié, avec une assez large dépression triangulaire à 
son extrémité. Chez les deux sexes, le premier article des antennes est 
épaissi et est terminé en dessus, à l’angle interne, par une dent saillante 
et aiguë. Ce caractère ne semble pas exister chez aucune autre espèce 
voisine. 


Le longicollis mäle présente bien, comme les auteurs l’ont indiqué, une 
dent saillante à la base des cuisses antérieures ; mais, en outre, Les tro- 
chanters antérieurs sont armés d’une épine longue et étroite, et le troi- 
sième segment abdominal présente dans son milieu une grosse dent sail- 
lante et obtuse. 


Plusieurs espèces espagnoles offrent sur le dernier segment abdominal 
des mâles des impressions ou excavations profondes, quelquefois avec un 
tubercule au milieu. 


La forme du métasternum varie chez les espèces de ce groupe : quel- 
quefois il est linéaire et très-étroit, comme chez l’olivaceus, d'autres fois 
il est relativement assez large, comme chez le flavipes. 


Chez les Epurea, la forme plus ou moins large du métasternum présente 
encore un moyen de grouper ces espèces. La forme des sillons antennaires 
donne le moyen de séparer la florea et la neglectu des autres espèces; ces 
sillons sont ici profonds et bien limités, tandis que chez les autres ces 
sillons sont connivents et pas distinctement limités en arrière, ce qui 
donne, par exemple, le moyen de séparer la longula de la florea. 


XXVI Bulletin entomologique. 


Il n’y a pas pour ainsi dire de familles de petits insectes où l’on ne 
trouve des observations nouvelles en étudiant le dessous du corps. | 


Ainsi la plupart des Gis mâles présentent une fossette poilue sur le 
premier segment abdominal. | 

M. Thompson décrit plusieurs nouvelles espèces de Cryptohypnus ; 
parmi celles-ci il s'en trouve une que nous prenons dans le midi de la 
France et même jusqu’à Orléans : c’est le sxbulicola Thomps. Cette espèce, 
qu'il a séparée du pulchellus, est distincte par son corselet plus long, à 
angles postérieurs plus courts, non divergents, par ses élytres à stries 
plus profondes, à intervalles convexes jusqu’à leur extrémité, par ses 
cuisses obscures dans leur milieu, et par la ponctuation du dessus et du 
dessous du corps plus forte. 


Je pourrais présenter encore des détails intéressants sur plusieurs genres 
que j'ai étudiés nouvellement ; mais le but de cette note est de donner 
l'idée à tous nos jeunes et zélés entomologistes d'étudier dorénavant leurs 
insectes en dessous aussi bien qu’en dessus. 


M. le docteur Al. Laboulbène, après la lecture de cette note, fait 
remarquer que déjà, il y a plusieurs années, dans un mémoire publié 
dans les Annales, il s’est servi des caractères tirés des particularités que 
présente le dessous du corps chez les insectes, et qu’il a appelé l'attention 
des entomologistes sur les études qui devaient être faites à ce sujet. 


— M. Ed. Reitier, de Paskau, en Moravie (Autriche), écrit au Tré- 
sorier que, s’occupant des monographies des Meligethes et des Nitidulaires 
en général, tant d'Europe que des pays étrangers, il désirerait beaucoup 
recevoir en communication les espèces rares ou nouvelles qui peuvent se 
trouver dans les collections françaises. 


— M. H. Lucas communique la note suivante, relative aux Geophilus 
Gabrielis et rubrovittalus : 


M. P. Gervais a signalé, dans son Histoire naturelle des Insectes Apières, 
t. IV, des Myriapodes très-curieux comme ayant été trouvés à Paris et 
dans les environs. Parmi les espèces les plus remarquables je citerai les 
Geophilus electricus, sanguineus, simpleæ, etc. Le Geophilus vivant que je 
fais passer sous les yeux de la Société, et que je rapporte à la Sco/opendra 
Gabrielis de Fabricius, est remarquable par sa taille, car il égale en lon- 
gueur 26 centimètres environ. 


Séances de l'année 1872. XXVII 


Dans le même ouvrage, M. le professeur P. Gervais rapporte, mais avec 
doute, mon Geoph. rubrovittatus, Hist. nat. des Anim. art. de l’Algérie, 
t. I, p. 347, pl. 2, fig. 9, au G. (Scolopendra) Gabrielis de Fabricius, 
espèce dont la géographie est très-étendue ; mais quand on étudie com- 
parativement ces deux Myriapodes, on remarque qu'ils sont bien distincts 
et qu’ils diffèrent par des caractères faciles à saisir. 


En effet, chez le le G. rubrovittatus la tête, sensiblement acuminée à la 
partie antérieure, est plus large que longue, tandis que dans le G. Gabrielis 
ou Walckenaerit elle est au contraire presque aussi large que longue. De 
plus, la bande rouge longitudinale qu’il présente en dessous part de la 
partie antérieure, se continue sans interruption jusque sur les derniers 
segments abdominaux, tandis que chez le G. Gabrielis la partie inférieure 
du corps est bien parcourue aussi par une bande rouge pourpre, mais 
celle-ci n’est pas continue comme dans le G. rubrovittatus ; elle est au 
contraire interrompue et cela est dû à ce que les pores de la peau qui 
produisent cette bande n’ont pas les intervalles qui les séparent teintés de 
rouge. L 

Ce Geophilus, remarquable par sa grande taille et qui a été rencontré 
dans le Jardin des Plantes, ne se plaît pas sous les pierres comme la 
plupart des espèces comprises dans cette coupe générique; il se tient, au 
contraire, dans la terre excessivement humide, habite des profondeurs 
assez grandes, où il établit des galeries généralement tortueuses, acqué- 
rant parfois de très-grands développements, dans lesquelles il se tient et 
qu’il se plaît souvent à parcourir, 


— MM. Grouvelle font passer sous les yeux de leurs collègues un enfu- 
moir dont ils se servent dans leurs chasses depuis deux ans: 


C’est une pipe qui fonctionne par insufflation, de sorte que l'opérateur 
n’a pas besoin d’aspirer la fumée du tabac. Cette fumée s'échappe par un 
tube en caoutchouc et peut être envoyée dans les trous d’arbres, dans les 
fissures et autres retraites où les insectes vont se cacher. Cette pipe est 
en laiton, de forme cylindrique assez allongée; à l’une de ses extrémités 
est le petit orifice par lequel s'échappe la fumée; l’autre extrémité est 
filetée et reçoit un obturateur qui se visse sur le corps de la pipe. L’obtu- 
rateur est lui-même perforé, de manière à donner passage à l’air insufflé 
par le chasseur. Une poignée en bois permet de tenir l’enfumoir sans se 
brûler. 

Voici comment on s’en sert : on bourre l'instrument comme une pipe 


XXVIII Bulletin entomologique. 


ordinaire, on place un morceau d’amadou allumé sur le tabac, et, après 
avoir rapidement vissé l’obturateur, on souffle; le tabac s’allume, et, 
en entretenant un courant d'air modéré, on peut avoir pendant plus de 
quinze minutes un jet de fumée continu très-puissant. 


A l’aide de cet instrument, MM. Grouvelle et plusieurs de leurs col- 
lègues ont capturé un grand nombre d’espèces rares ou réputées rares, 
parce que les moyens de recherches ordinaires ne permettaient de s’en 
emparer qu’accidentellement. 


Membre recu. M. Power, ingénieur civil, à Saint-Ouen-de-Thoberville, 
près La Bouille (Seine-Inférieure), présenté par M. A. Léveillé. 


Séance du 2% Mars 1892. 


Présidence de M. le docteur Ar, LABOULBÈNE. 


Rapport. M. Reïiche annonce que, d’après la décision prise dans la pré- 
cédente séance, la Commission de la Bibliothèque a acquis, au moyen des 
ressources des fonds Pierret, divers ouvrages ou mémoires de Clairville, 
Eschscholtz, Fischer de Waldheim, Gerstäcker, Gravenhorst, Kollar, 
Reich, Rettenbacher, Say et Schaum. 


Proposition. M. E. Deyrolle, en son nom et en celui de neuf de nos 
collègues, revenant sur la décision prise dans la précédente séance qui, 
tout en n’admettant pas les conclusions du rapport présenté, ne repousse 
probablement pas la demande elle-même de M. Ch. Oberthür, donne lec- 
ture de la proposition suivante : 


a Nous demandons que la Société veuille bien prendre sous sa direction 
l’œuvre patriotique pour la délivrance du territoire, proposé par M. Ch. 
Oberthür. » 


Cette nouvelle proposition est prise en considération par la Société, qui, 
au scrutin secret, nomme une commission composée de MM. Reiche, 


Séances de l’année 1872. XXIX 


Fallou, Berce, A. Léveillé et Ragonot, chargée de l’étudier et de lui pré- 
sentier un rapport. 


Communications. On annonce à la Société la mort de deux de nos 
collègues, MM. Pictet, de Genève, et Ernest Dollfus, de Paris; et 2° celle 
de plusieurs entomologistes célèbres : MM. Dale, de Londres ; le docteur 
Fieber, directeur de la Chancellerie autrichienne, à Chrudin; de Mots- 
chulsky, de Saint-Pétersbourg, et Ratzeburg. 


La Société charge MM. P. Gervais et de Gaulle de lui donner pour les 
Annales des notices nécrologiques sur MM. Pictet et Dollfus. 


— M. le docteur Laboulbène dit que, comme cela a été déjà plusieurs 
fois signalé, il a pu constater la présence en assez grand nombre d’un 
Coléoptère, le Gibbium scotias, dans une momie égyptienne. 


Lecture. M. Maurice Girard adresse une note bibliographique contenant 
une analyse de l'ouvrage de M. Pasteur sur les maladies des Vers à soie. 


Membre recu. M. E. Quinquand, docteur en médecine, à Paris, présenté 
par M. le docteur AL Laboulbène. 


Séance du 19 Avril 1872. 


Présidence de M. le docteur Az. LABOULBÈNE. 


M. Packart, entomologiste de Boston, assiste à la séance. 


Rapport. M. A. Léveillé, au mom de la Commission chargée d’étudier 
la proposition de M. E. Deyrolle, portant que la Société prenne sous sa 
direction l’œuvre patriotique pour la libération du territoire, demandée 
par notre collègue M. Ch. Oberthür, donne lecture d’un rapport dont les 
conclusions sont les suivantes : 


1° La Société entomologique de France accorde son patronage à une 


XXX Bulletin entomologique. 


souscription parmi ses membres, tendant à faciliter la libération du ter- 
ritoire ; 

9° Elle engage ses membres à souscrire individuellement, soit en argent, 
soit en nature : c’est-à-dire en livres d'histoire naturelle, principalement 
d’entomologie, ou collections d'insectes, destinés à être vendus en adjudi- 
cation publique; 

3° Les souscripteurs nommeront un Comité chargé de recuëillir les dons 
et de les réaliser. 


Les conclusions de ce rapport, mises successivement aux voix par le 
Président, sont adoptées par la Société. 


Communications. M. Leprieur dit que M. Ch. Brisout de Barneville et 
lui ont examiné les manuscrits de M. Capiomont sur les genres Rhino- 
cyllus, Cælostethus, Larinus et Lixus, et qu’ils ont reconnu que, avant 
Pimpression, ce travail devait être entièrement revu et complété dans 
plusieurs de ses parties. | 


— M. le docteur V. Signoret, dans une lettre adressée de Venise au Pré- 
sident, rappelle que, dans les Annales de 1868, à la fin de son travail sur 
les Aleurodes, il a indiqué une nouvelle espèce sous le nom de Boisduvalia 
lataniæ et qu’il a dit alors qu’il lui était impossible de définir ce qu'était 
véritablement cet insecte, mais qu'aujourd'hui ce problème est résolu. En 
effet, M. Targioni-Tozzetti vient de démontrer que c’est un état particulier 
d’un Aphidien attaqué par des Grégarines; il y a arrêt de développement 
et formation d’un état tout particulier. M. Targioni a eu la bonne fortune 
de suivre le développement normal de cet Aphis qui vit sur les Lataniæ, 
et ilen donnera la description détaillée dans le Bulletin de la Société 
entomologique italienne. 

Notre collègue ajoute quelques détails sur les Coccites qu'il a recueillis 
dans le midi de la France et en Italie, et il ajoute qu'il en entretiendra 
ses collègues lors de son retour prochain à Paris. 


— M. R. Mac-Lachlan, dans une lettre adressée à M. J. Fallou, engage 
instamment ses collègues à rechercher les premiers états d’un Névroptère 
de la tribu des Phryganiens ou Trichoptères, le Brachycentrus subnubilus 
Curtis (Pogonostoma vernum Rambur). Quoique cet insecte soit très-com- 
mun en Angleterre et en France, très-abondant surtout au premier prin- 
temps sur les bords de la Seine, presque dans Paris même, comme à 


Séances de l’année 1872. XXXI 


Ivry, On ne connait pas encore sa larve, ni son fourreau. M. Mac-Lachlan 
soupçonne que le fourreau doit affecter la forme quadrangulaire et pense 
qu'on le trouvera fixé aux plantes aquatiques, ou adhérent aux pierres 
et autres objets au fond de l’eau le long des rives. 


— M. Leprieur communique une noie sur une nouvelle application de 
l'acide phénique à l’entomologie : 


Tous les entomologistes, dit-il, quel que soit d’ailleurs le groupe d’in- 
secies auquel s’appliquent leurs études, ont plus ou moins recours au 
ramollissoir, et tous aussi savent combien délicat est le maniement de ce 
moyen et avec quelle facilité les insectes se perdent, si par malheur on 
oublie pendant quelque temps ceux qu’on y a déposés, ou si des circons- 
tances imprévues vous empêchent de les retirer aussitôl qu’il le faudrait. 


La moisissure se développe quelquefois avec une rapidité extrême dans 
le sein de cette atmosphère au maximum d’humidité, et il n’est pas rare 
de trouver des insectes formant une sortie de masse feutrée, de laquelle il 
est absolument impossible de retirer quelque chose de présentable. Heu- 
reux celui qui ne perd pas de cette manière des pièces uniques ou fort 
rares ! J'ai moi-même été plus d’une fois victime de semblables acci- 
dents ; mais depuis que j'ai eu l’idée de verser dans le ramollissoir cinq à 
six grammes d'acide phénique en dissolution dans l'alcool, je puis y aban- 
donner les insectes pendant un temps pour ainsi dire indéfini sans qu'il 
se développe la moindre trace de moisissure. 


L’addition de ce même acide, dans la proportion de 2 0/0 environ, à la 
gomme dont on se sert pour coller les insectes a également pour effet de 
l'empêcher de se moisir, et je crois pouvoir ajouter qu’elle doit, par l’ac- 
tion de ce corps, être mise aussi à l’abri des attaques des Acarus. 


Ce sont, du reste, des expériences des plus faciles à répéter, et je suis 
convaincu que tous ceux de nos collègues qui voudront mettre mes idées 
en pratique en seront comme moi très-satisfaits. 


M. Ragonot, à la suite de la communication de M. Leprieur, dit qu’à 
l'exemple des entomologistes anglais, il a employé avec succès les feuilles 
de laurier cerise coupées en petits morceaux et placés au fond d’un vase 
pour ramollir les insectes, mais en ayant soin que ces derniers ne touchent 
pas la matière végétale elle-même. Notre collègue a observé qu'aucune 
trace d'humidité, ni de moisissure ne se développe dans ces sortes de 


XXXII Bulletin entomologique. 


ramollissoirs, ni même plus tard chez les insectes qui y ont séjourné 
souvent pendant longtemps; et il promet une note à ce sujet. 


MM. Berce et J. Fallou confirment par leurs observations particulières 
les remarques de M. Ragonot. 
a 


Séance du 24 Avril 1872. 


Présidence de M. le docteur AL. LABOULBÈNE 


Proposition administrative. M. le Président annonce que M. J. Dollfus, 
père d’Ernest Dollfus, que nous n’avons possédé comme membre que trop 
peu de temps et qui avait fondé à Mulhouse la Feuille des Jeunes Natura- 
listes, journal ayant pour but de faciliter les débuts de ceux qui com- 
mencent l'étude des sciences naturelles, lui a écrit qu'il a l'intention de 
consacrer à la Société entomologique de France une somme de cinq mille 
francs, si elle veut se charger de continuer l’œuvre entreprise par son fils 
en ce qui concerne l’entomologie. Aucun plan n'est encore arrêté dans 
l'esprit de M. Dollfus pour trouver les meilleurs moyens d'encourager les 
jeunes gens qui ont du goût pour la science entomologique, et il voudrait 
avoir l’avis de la Société à ce sujet. 


M. le docteur Al. Laboulbène ajoute qu’il a reçu, depuis la lettre qu’il 
vient de communiquer à la Société, la visite de M. J. Dollfus, qui est tout 
disposé, soit à donner à la Société une somme de cinq mille francs, soit 
plutôt même à lui constituer une rente annuelle de trois cents francs, s’en 
rapportant à elle pour atteindre le but auquel Ernest Dollfus tendait à 
parvenir. 


+ 


La Société, à l’unanimilé, accepte en principe l’offre de M. J. Dollfus : 
mais elle pense qu’il faut que chacun de ses membres réfléchisse müûre- 
ment avant qu’une décision définitive puisse être prise. Aussi renvoie-t-elle 
à un mois la nomination d’une Commission chargée de préparer un rap- 
port, dont les conclusions seront ensuite discutées en séance et commu- 
niquées à M. J. Dollfus après leur adoption. 


Séances de l’année 1872. XXXIIL 


En attendant, la Société charge son Bureau d’exprimer immédiatement 
à M. J. Dollfus tous ses remerciments. 


Lectures. M. de Gaulle adresse, par l’entremise de M. de Marseul, une 
notice nécrologique sur Ernest Dollfus. — La Société décide que cette 
notice sera insérée immédiatement dans les Annales. (Voir page 5.) 


— M. R. Mac-Lachlan envoie une note sur la Phryganea (Setodes) inter- 
rupta Fabr. (Mystacida trifasciata Thévenet. (Voir Annales, page 18.) 


— M. Ragonot dépose sur le bureau une note sur l'emploi des feuilles 
de laurier-cerise pour ramollir les insectes. 


Communications. M. H. Lucas lit la note suivante : 


J'ai l'honneur de faire passer sous les yeux de mes collègues, comme 
complément du travail que j'ai présenté à la Sociélé dans la séance du 
13 mars 1872, une planche représentant le Neophædimus Auzouxi & et 9, 
l’'Enoplotrupes sinensis 3 et ©, et le Coptolabrus pustulifer &. Toutes ces 
figures, qui sont dues à l’habile pinceau de notre collègue M. A. Poujade, 
et qui représentent deux genres nouveaux et trois espèces nouvelles, ont 
été exécutées avec soin par cet entomologiste iconographe. Sur cette 
même planche est représentée aussi une espèce excessivement curieuse : 
c’est le Dicranocephalus Adamsi & de M. Pascoë, Lamellicorne qui avait 
été désigné dans nos Annales, Bull., p. 1v (1869), sous le nom de Dicra- 
nocephalus Dabryi par notre collègue M. le docteur Auzoux, mais posté- 
rieurement au travail du savant naturaliste anglais qui a paru en 1863, 
In the Journ. Entom., t. II, p. 25. 


— M. J. Fallou montre à ses collègues une boîte contenant un très- 
grand nombre de Dorcadions qui semblent se rapporter à la variété à 
élytres d’un brun blanchâtre cu même entièrement noires, parcourues 
dans le sens de la longueur par des lignes blanches, du Dorcadion fuli- 
ginator. C’est dans le village même de Champrosay, commune de Draveil 
(Seine-et-Oise), que, dans un potager, notre collègue a trouvé des milliers. 
de ce Coléoptère; mais ce que l’on doit surtout noter, c’est que son habi- 
tat élait exclusivement circonscrit au lieu très-restreint où on le voyait 
en nombre si considérable qu’on ne pouvait ‘faire autrement que de 
l’écraser en marchant ; et M. J. Fallou a parcouru à plusieurs reprises 
tous les environs de ce lieu, et cela à une assez grande distance, sans 
jamais en rencontrer ailleurs. 


M. Chevrolat dit que le Longicorne qui vient d’êlre montré n’est pas 
(1872) Bulletin 111. 


XXXIV Bulletin entomologique. 


une simple variété du Dorcadion fuliginator, et qu’il constitue l'espèce à 
laquelle M. Mulsant a appliqué la dénomination de D. mendax. 


Piusieurs membres objectent cependant à notre collègue qu’il ne peut 
y avoir là qu’une seule et même e:pèce et que le D. mendax de Mulsant 
ne doit être considéré que comme une variété du D, fuliginator, car, si 
l'habitat des individus à élytres d’une coloration uniforme n’est pas iou- 
jours le même que celui des individus à lignes plus ou moins marquées, 
on prend aussi parfois les deux Lypes réunis, et surtout, qu'en outre, tous 
les passages des exemplaires bien rayés à ceux qui sont, au contraire, 
entierement blanchâtres, sont fréquemment observés, comme on peut le 
voir même dans les nombreux individus recueillis par M. 3. Fallou. 


Divers membres indiquent quelques-unes des localités où le Dorcadion 
fuliginator, qui n’est jamais rare, se trouve en plus grand nombre, sur- 
tout dans nos environs, et cela aussi bien dans les terrains frais que dans 
les endroits arides, et ils cherchent, enfin, à se rendre compte du genre 
- de vie que doit avoir la larve. 


MM. Émile Deyrolle, Alexandre et E. Desmaresi signalent spécialement 
les fossés des fortifications de Paris : le premier ceux du côté de Saint- 
Denis, et les deux autres ceux de Montrouge, comme en renfermant une 
très-grande quantité d'individus, principalement vers le mois d'avril ; 
M. Gandolphe dit qu’il est abondant sur les bords de la Seine et qu’à 
Gallipoli une autre espèce du même genre se trouve dans les mêmes con- 
ditions; M. le docteur Giraud l’a vu communément dans les fossés de 
Vincennes, et, à Vienne, en Autriche, il a pris, dans des travaux ana- 
logues de fortifications, d’autres espèces, les D. morio, rufipes ; etc. 


Quant à ses habitudes naturelles, M. Grouvelle fait observer qu’on 
prend souvent cet insecte des le mois de février, au moment où il vient 
.de se transformer, au pied des arbres, et que les larves vivent peut-être 
dans les racines de ceux-ci. M. le docteur Laboulbène dit qu'il a vu en 
grande abondance, dans un endroit très-aride des environs de Clermont- 
Ferrand, des Dorcadions se rapportant probablement au P. pyrenæum. 
M. le docteur Grenier indique le D. navaricum comme se trouvant au 
mois d'octobre auprès de Bagnères-le-Bigorre dans un lieu dépourvu 
d'arbres. M. Piochard de la Brülerie rapporte que c’est toujours dans 
des endroits couveris d'herbes que, vers le mois d'avril et même un peu 
plus tard, on renconire en Espagne les nornbreuses espèces du genre 
Dorcadion signalées par les auteurs comme propres à ce pays; il a même 
trouvé une larve de Longicorne devant probablement se rapporter à une 
espèce de ce groupe dans lintérieur d’une racine de Graminée; auss; 


Séances de l’année 1872. XXXV 


pense-{-il, comme la plupart de nos coilègues, que les larves des espèces 
de ce genre se nourrissent des racines de Graminées. 

M. J. Fallou (séance du 8 mai) ajoute que les Dorcadions qu’il a trou- 
vés en si grand nombre dans un potager de Champrosay s’y rencontre 
encore aujourd’hui, quoiqu'en moins grand nombre, et qu’il semble que 
la durée de l'apparition de cet insecte soit d'environ deux mois. 


— M. Albert Léveillé, en montrant à la Société un individu de la Sym- 
ptiesocera Laurasi Lucas, dit que son oncle, notre collègue, M. Prosper 
Léveillé, d’après les indications de M. le docteur Marmottan, a trouvé 
récemment dans la forêt de Fontainebleau une trentaine d'exemplaires de 
ce beau Longicorne, qui doit définitivement être compris au nombre des 
Coléoptères de la faune française. C’est dans l’intérieur du tronc d’un 
vieux genévrier que ces Sympiésocères ont été capturées, et toutes étaient 
mortes, quoique parfaitement bien conservées. 


Dans la séance du 8 mai, M. Albert Léveillé ajoute qu'il a été, le 
28 avril dernier, avec MM. Grouvelle et Prosper Léveillé, dans la forêt de 
Fontainebleau chercher de nouveau cet insecte, mais qu’ils n’en ont re- 
trouvé que quelques exemplaires, et cela uniquement dans l’arbre signalé 
par M. Prosper Léveillé. Dans tous les autres genévriers attaqués par la 
Sympiesocera l’insecte était éclos et la loge était vide. La Sympéesocera se 
trouve dans le fond de galeries ayant près de deux centimètres de profon- 
deur et creusées dans lintérieur du tronc de genévriers malades. Comme 
d’autres Callidites, elle doit se métamorphoser à la fin de l'automne, rester 
tout l’hiver dans l'intérieur de ses galeries et apparaître de très-bonne 
heure, probablement dès le mois de février. Ces particularités explique- 
raient pourquoi on ne l’a pas découverte plus tôt dans la forêt de Fon- 
tainebleau, si explorée par les entomologistes, et où elle ne doit pas être 
rare. Il est certain que sans l'accident qui a tué tous ces insectes dans 
leur arbre, et dont la cause est inconnue, notre collègue M. Prosper 
Léveillé aurait pu voir ses efforts demeurer infructueux, l'animal deyant 
être éclos un mois ou deux plus tôt, 


— M. le docteur V. Signoret fait la communication suivante : 


De retour d’un voyage dans le midi de ia France et en Italie, permettéz 
moi de vous entretenir un instant du résultat entomologique que j'ai 
obtenu au point de vue des Cochenilles. Comme d'habitude j'en ai récolté 
un grand nombre et parmi elles quelques espèces que je considère comme 
très-rares ou tout à fait nouvelles. 

C'est sur des graminéés et festuques, dont la détermination est très- 


XXXVI Bulletin entomologique. 


difficile, que j'ai trouvé les meilleures espèces. Une Cochenille surtout que 
j'ai d’abord considérée comme élant le Coccus phalaridis Linné, Geoffroy, 
Olivier, etc.; mais à l'étude j'ai vu que cet insecte ne se rapporte pas aux 
descriptions de ces auteurs. Elle se trouve à la racine même des plantes ; 
elle est noire, lisse, entourée d’un nid cotonneux, d’où part, à l'extrémité 
anale, un long filet blanc. Elle est apode et ne présente que des rudi- 
ments d'antennes, ce qui l’éloigre des descriptions d'Olivier et de Geoffroy. 
Elle constituera donc une nouvelle espèce que je nommerai Antonia pur- 
purea. . 

Une seconde espèce, décrite par M. le professeur Targioni-Tozzetii, 
semblerait se rapprocher du GC. phalaridis Geoffroy; elle est indiquée 
sous le nom de Lecanopsis rhyzophylla T. Elle se rencontre dans la racine 
de l’Agropyrum campestre ? qui croît au bord de la mer, dans les sables. 
J'ai pu prendre un grand nombre d'individus de cette intéressante espèce, 
dont le Musée de Florence ne possédait qu’un seul exemplaire et encore 
mulilé par l'étude. J'ai donc été heureux d’en offrir plusieurs à M. Tar- 
gioni. 

Gelte espèce est très-grosse, d’une longueur qui atteint quelquefois 
6 millimètres sur 8 ou A de large. Elle est blanc jaunâtre brillant, avec 
une ponctuation rare et quelquefois présentant une macule noirâtre. Gette 
coloration soulevée, on voit dessous un léger duvet blanc. Elle présente 
des antennes et des pattes ; les antennes offrent six articles épais avec 
quelques poils rares. Au premier aspect l’insecte est mou, ce qui ferait 
supposer que l’on a affaire à un Coccite et non à un Lécanide. 

La troisième espèce dont je veux parler est tout à fait nouvelle; elle se 
rencontre sur un festuque, le F. ovina ? Elle se trouve disséminée sur le 
chaume de la plante et se présente sous l'aspect d’une tubérosité d’un 
blanc nacré, plus longue que large, aplatie en hauteur dans le sens longi- 
tudinal : c’est un Lécanide dont l’étude assez longue ne peut être impro- 
visée : ce ne sera donc que plus tard que je la décrirai dans la suite de 
mes études sur les Cochenilles; je me borne à lui assigner actuellement 
la dénomination de Fairmairia bipartita. L’habitat ne me semblant pas 
indifférent, je dois le signaler : c'est sous des Mesembrianthemum, au 
bord de la mer, que cette espèce, abritée ainsi, se trouvait en très-grande 
quantité. Vers le 20 mars les œufs éclosaient et j'ai pu décrire plusieurs 
jeunes. | 

J'ai aussi à signaler une production tout à fait extraordinaire sur le 
hêtre : je n'ose pas me prononcer sur sa nature, mais elle a lout à fait 
l'aspect d’un immense Lecanium. Je verrai à l'étude ce qu'elle me don- 


Séances de l’année 1872. XXXVII 


nera : elle m’a été communiquée à Florence par M. Piccioli. Mais je pense 
que c’est une production végétale. 

Tel est le résultat avantageux de mes recherches; mais à côté des 
espèces que je viens d'indiquer j'en ai pris une quantité d’autres que 
j'avais déjà trouvées. 

Il y à encore à signaler cependant sur le genêt épineux ur Lecanium 
qui est irès-extraordinaire par sa taille et qui viendrait se ranger tout 
près des L. mori, persicæ, etc. 

J'ai récolté aussi bon nombre de L. mesambrianthemi, des mâles et des 
femelles (biplicatum Targioni): c’est surtout dans Ges vases où l’on culti- 
vait le Mesambrianthemum que j'en ai fait une ampie provision. 

Sur l’aubépine j'ai pris plusieurs espèces, le Pulvinaria oxyacanthæ, le 
L. genevense Targ. et le L. bituberculatum Targ. Seulement je signalerai 
la présence d’un plus grand nombre de tubercules sur l’insecte rencontré 
à Cannes : tandis qu’il n’y en a que deux sur les exemplaires florentins; 
à Caunes j'en ai vu qui en offraient six, dont deux longitudivaux sur le 
côté. J’ai pris également un mâle de cette espèce, mais la moisissure 
ayant attaqué en route ces Cochenilles, je crains de ne pouvoir nettoyer 
ces insectes si fragiles et si petits. ; 

-Sur le chêne vert, à Cannes, et surtout à Gênes, dans la promenade 
publique, j'ai pris une grande quantité de GC. pulvinatus, le L. Bauhinü et 
l’'Asterolecanium quercicola. 

Sur la lavande, à la racine de la plante, j'ai découvert un Coccus pro- 
bablement nouveau; sur le bouillon blanc, j'ai pris également un GCoccus. 
Il me reste à étudier bon nombre de ces exemplaires qui tous seraient le 
C. brevispinus de M. Targioni-Tozzetti; mais je pense qu’à l'étude je 
trouverai des caractères pour distinguer ces espèces. Car il n’est pas pos- 
sible que celui qui vit sur le thym, la lavande, etc., et qui est d’un jaune 
clair, soit le même que celui qui vit sur la vigne et qui, jeune, est d’un 
brun lie de vin. 


Relativement à la vigne, permetlez-moi d’ajouter encore un mot : 

L'on m'avait signalé quelques vignes malades. J’ai été les voir, j'en ai 
fait arracher queiques pieds et je n’ai rien rencontré sur la racine; mais 
en compensation j'ai trouvé sur la plupart des vignes de la colline Saint- 
Antoine des myriades de Coccus vitis qui venaient d’éclore, En passant 
la main sur les ceps on la retirait toute rouge et remplie de jeunes 
Coccus. Je ne sais où. j'ai lu que ces insectes faisaient périr la vigne en 
se réfugiant l’hiver dans les racines. Je pense que c’est une erreur. Les 
mères se réfugient seulement sous les écorces du cep même, et là jen ai 


XXXVIIT Bulletin entomologique. 


récolté des quantités prodigieuses. Si l’on me demande ce que deviennent 
ces vignes, je répondrai qu'elles n’ont pas l’air d’en souffrir beaucoup et 
que, dans ce pays, elles se portent assez bien, 


uant au Phylloxera, je n’en ai trouvé aucune trace à Cannes, 
y J 


J'ajouterai, en terminant, que les oliviers et les orangers qui, il y 4 six 
ans, réclamaient les soins de tous les agriculteurs et les secours du gou- 
vernement, se portent bien aujourd’hui, grâce aux bons soins qu’on leur 
a prodigués. À peine trouve-t-on cette fumagine qui donnait un aspect si 
lugubre à tout le département des Alpes-Maritimes. Espérons qu’il en sera 
de même pour la vigne, lorsque l’on ne se contentera plus de la planter 
plus ou moins bien et de la voir pousser. 


— M. Ragonot fait connaître la note qui suit sur la chenille et la chry- 
salide de la Chelonia Hebe : 


J'ai l'honneur de présenter à la Société quelques détails sur les mœurs 
de la chenille de l’écaille Chelonia Hebe, qui me paraissent inédits. 

Tous les amateurs savent combien il est difficile d'élever cette chenille 
en captivité; il est donc préférable de prendre cette espèce dans l’état de 
chrysalide, puisqu'on peut être presque sûr alors d’obtenir le papillon, et 
de grosseur naturelle. 

Il y à huit jours, j'ai été, en compagnie de deux amis, à La Varenne- 
Saint-Hilaire pour tâcher de trouver quelques chenilles de l’Hebe. Remar- 
quant qu’elles n’étaient pas aussi communes qu’à l'ordinaire, quoique 
nous ayons devancé de plusieurs jours la date à laquelle j'avais l'habitude 
de les prendre, je pensais qu’elles s'étaient peut-être déjà retirées pour 
accomplir leur transformation en chrysalides. 

Je me mis à chercher sous les pierres, et effectivement je trouvai une 
ou deux chrysalides ; maïs bientôt j'acquis la certitude que les chenilles 
ne se mettaient sous les pierres qu’exceptionnellement, c’est-à-dire que 
quand la terre était trop dure; en effet j’appris bientôt à mon profit où 
elles se retiraient pour se métamorphoser. 

Ces cheniiles, quand elles vont subir leur mue, se cachent sous les 
pierres et filent, comme protection, une légère toile de soie ; où elles ne 
trouvent pas de pierres elles se préparent une retraite dans des petits 
coins, près d’une touffe d'herbe ou dans les inégalités du sol. Après le 
changement de peau elles quittent leur demeure temporaire et se remeltent 
à manger, et ou peut presque toujours être sûr que la chenille n'est point 
loin quan on trouve ces nids abandonnés. 

Vers la fin du mois d'avril, quand la chenille a atteint toute sa gros- 


Séances de l'annee 1879. X£XIX 


seur, elle cherche un endroit où la terre est dépourvue de plantes et plus 
élevée que le reste du terrain, tei que les remblais d’un sillon dans les 
champs; elle creuse, en se tournant de côté et d'autre, un trou d’environ 
quaire centimètres de profondeur dans cette terre sablonneuse et friable, 
Elle tisse alors une toile par-dessus l'ouverture, mêlant avec sa soie, ses 
poils, des brins d’herbes et des grains de sable. Ensuite elle tapisse soli? 
dement les parois de sa cellule afin de les empêcher de s’écrouler sur 
elle, et, une fois ces préparatifs terminés, elle file une petite coque de 
soie blanche sans consistance et se transforme en chrysalide. 


Ces nymphes étant au ras de la terre et recouvertes en partie, comme 
j'ai dit, de brins d’herbes, etc., il est très-difficile, pour ceux qui n’ont pas 
les yeux exercés, de les trouver; cependant les oiseaux, qui ne touchent 
pas à la chenille, sont très-friands des chrysalides; en effet je remarquais 
pas mal de cellules dont la toile protectrice était trouée et dont la chry- 
salide avait été extraite, quoique la dépouille de la chenille restât. 

A La Varenne nous avous pris la chenille invariablement sur l’euphorbe, 
dont elle dévore de préférence les plantes les plus basses et jeunes; mais 
elle mange aussi la millefeuilles, le seneçon, la laitue, etc. 


Notre collègue M. J. Fallou recommande de mettre les chenilles en 
cornets de papier à l’époque de leur transformalion en chrysalides ; autre- 
ment elles périssent souvent sans se transformer, ne trouvant pas d’en- 
droits convenables pour se cacher. 


M. J. Fallou fait remarquer qu’il a souvent trouvé aux environs de 
Paris la chenille et la chrysalide de la Chelonia Hebe, mais dans des cir- 
constances différentes que celles que signale M. Ragonot, C’est surtout 
dans un terrain inculte et aride, au bord de la Seine, aux environs du pont 
de Sèvres, à peu près où se trouve actuellement le village de Billancourt, 
que, vers le commencement du mois d'avril, il prenait en grand nombre, 
il y a une trentaine d'années, les chenilles prêtes à se métamorphoser et 
les chrysalides de ce Lépidoptère. Les chenilles se trouvaient sur le sol, 
qui, par sa dureté, ne leur aurait pas permis de creuser, cachées par de 
petites pierres et couvertes par des brins d'herbes ou autres matières 
végétales ; elles filaient alors dans ces retraites un nid grossier pour leurs 
chrysalides, qui n'étaient également pas rares. Notre collègue a été il y a 
une quinzaine de jours à La Varenne-Saint-Hilaire, et il a pu recueillir, 
encore dans les mêmes conditions que jadis au bord de la Seine, c’est-ù- 
dire entre de petites pierres, quatre ou cinq chrysalides de la Chelonuia 
Hebe. 


XI. Bulletin entomologique. 


— M. le docteur Giraud adresse la rectification suivante : 


Au bas de la page 384 du volume précédent (Annales 1874), lisez : 
albida, au lieu de : albiventris. 


Séance du S Mai 1872. 


Présidence de M. Ca. BRISOUT DE BARNEVILLE, Vice-Président. 


Lecture. M. Eugène Simon adresse à la Société un mémoire sur les 
Scorpions et les Galéodes rapportés de Syrie par M. Ch. Piochard de la 
Brülerie en 1869 et 1870 : 


Les Scorpions sont au nombre de neuf : Buttus crassicauda Olivier 
(bicolor auct.), leptochelis Ehremberg, tanetanus Herbst, judaïcus, sp. 
noV., peloponnensis Ch. Koch, nigrocinctus Ehremberg ; Heterometrus pal- 
matus Ehremberg, propinquus, Sp. nov.; Hemiscorpio hierichonticus, Sp. 
nov. Ce dernier est très-intéressant, car il appartient à un genre composé 
jusqu'ici d’une seule espèce découverte récemment à Bagdad par M. Peters. 


Deux espèces de Galeodes sont nouvelles et décrites sous les noms de 
Galeodes syriacus et furcillatus. 


Communications. On annonce la mort de notre collègue M. le docteur 
Télèphe Desmartis, décédé à Bordeaux le 20 avril 1872. 


— M. Leprieur fait connaître la note suivante : 


Voici ce que dit Suffrian dans le Linnea entomologica, TI, p. 104, au 
sujet du Cryptocephalus frontalis : 


« Espèce peu connue, manquant dans presque toutes les collections, et 
« sous le nom de laquelle j'ai vu de bonnes autorités envoyer souvent de 
a petits mâles du Cr. flavipes G. Limitée dans l’Europe moyenne, comme 
« il semble, et dans un petit canton de l’Allemagne, puisque à l’excep- 
« tion d’un seul individu de localité inconnue, existant dans la collection 
« de Germar et provenant de feu le docteur Mewer, tous ceux que jai 
« vus proviennent de mon ami Hornung et ont été pris, partie à Franken- 
« hausen, en Thuringe, partie à Aschersleben et dans le Harz inférieur. 


Séances de l’année 1872. XLI 


« — Suède (Gyllenhall), Angleterre (Stephens) et localités de Allemagne 
« ci-dessus indiquées, mais très-rare partout. » 


M. Ch. Brisout de Barneville avait déjà trouvé quelques individus de cet 
insecte dans la forêt de Marly, sur des bouleaux, et avait été assez aimable 
pour me conduire, le 3 mai dernier, dans cette localité, là même où nous 
avions précédemment rencontré en si grand nombre les Apion simile et les 
Cæliodes rubicundus. Malgré nos efforts et nos recherches, le nombre de ces 
Cryptocéphales tombés dans nos filets fut fort peu considérable. Le temps 
était beau et le soleil brillant. Le lendemain, par un ciel couvert et pour 
mieux dire un temps pluvieux, jy suis retourné seul et j’ai pu en caplurer 
près d’une centaine. 


Le point assez restreint de la forêt où nous avons fait cette chasse est 
en coupe régulière depuis plusieurs années successives; on y trouve donc 
des jeunes bouleaux d’âge très-variable, depuis un an jusqu’à deux, trois 
au plus. Notre chasse du 3 mai avait lieu principalement sur les plus âgés 
de ces arbres et avait, comme je l’ai dit, très-peu produit; celle que j'ai 
faite seul, au contraire, n’a eu lieu que sur les jeunes pousses datant d’un 
an au plus, et celle-là a été très-fructueuse. Ayant même essayé de battre 
des arbrisseaux plus âgés, je n’ai pas pris davantage de ces Coléopières 
que la veille, et pourtant si les conditions différentes amenées par le 
temps pluvieux et incertain avaient élé seules prépondérentes, il n°y 
aurait pas eu de raison de trouver moins d’insectes sur les bouleaux de 
deux ou trois ans que sur ceux d’un an seulement. 


Et voilà encore une fois l’occasion de répéter avec notre regretté Aubé : 
I n'y a point d'insectes rares, la seule difficulté consiste à les rencontrer 
au moment favorable. 


Outre cette espèce nous avons encore pris les Cryptocephalus fulcratus, 
Orchestes rusci et iola, sur les bouleaux ; Carinops pumilio, en battant 
un chêne ; Crepidodera nitidula et V'Erirhinus affinis, sur les trembles. 


— M. Elzéar Abeille de Perrin adresse à la Société une épreuve d’une 
notice qu’il vient de publier sous le titre de : Études sur les Coléoptères 
cavernicoles, suivies de la description de Coléoptères nouveaux propres au 
midi de la France. 

Une partie de ce mémoire a déjà été analysée dans le Bulletin; les des- 
criptions des espèces nouvelles non cavernicoles sont très-détaillées, indis- 
pensables à consulter pour faire reconnaître ces espèces, et nous nous 
bornons à en indiquer les diagnoses latines : 


XLII Bulletin entomologique. 


4. PITHYOPHAGUS LÆVIOR Abeille. — Pallide ferrugineus, conveæus, 
prothorace depresso, corporis punctis aciculalis, in elytris lævibus, versus 
apicem evanescentibus ; elytris inter puncta lævissime reticulatis sub oculo 
quam fortissime armato. — Long. 5 à 6 mill 


Voisin, mais bien distinct du P. ferrugineus. — Habite l’extrême-midi 
de la France, sur les pins. 


2, TROGODERMA HIEROGLYPHICA Abeille. — Oblonga, nigra, antennis 
rufis, clava septem articulata in mare; elytra maculis et fasciis varirs 
ornatla, his rufis pube cinerea vestitis ; pedes rufescentes. — Long. 2 à 
2 4/5 mill. 

Se rapproche des T. fuscicornis et Costæ Rey. — Se prend, mais rare- 
ment, dans les environs de Marseille, de Toulon et à Sainte-Baume. 


3. ANTHAXIA DITESCENS Abeille. — Oblonga, depressa, attenuata; tho- 
race leviter et non dense reticulato, viridi, plagis duabus nigris ornato ; 
elytris aureo micantibus, ad basim viridibus iriangulo non recte délimi- 
tato et ad latera basalia prolongato ; corpus subtus viridis, non dense reti- 
Culatum. — Long. 7 mil. : lat. 2 4/2 à 9 4/5 mill. 

Ne pourrait être confondue qu'avec les A. parallela, viminalis et fulgi- 
dipennis. — Prise dans le bois de Montrieux, près Toulon. 


h. MELANOTUS SUBLUCENS Abeille. — Niger, nitidus, pube breviore 
cinerea vestitus, nigricante elytrorum ad latera; pectus et thorax subtus 
picei, venter dilutior antennæque pedesque; caput convexum ; thoraæ haud 
longior quan latior, lateribus non inflatus, sat confertis, sed non pre- 
fundis nec grossis punclis cribratus, angulis posticis sat prolongatis acu- 
lis, carenis mediocribus, distantibus a luteribus, sulcis haud peripiscuis; 
elytra mediocriter elongata regulariter punctulata, striis non profundis. 
— Long. 10 à 419 mil. | 

Se distingue surtout de toutes les espèces françaises du même genre 
par son corps brillant. — Se trouve à Sainte-Baume et dans les Dourbes, 
près Digne, sur les chênes fleuris, en mai et juin, Il est très-rare. 


5. HELODES CHYSOCOMES Abeille. — T'estaceus, elongatus, pectore, abdo- 
mine, 8 articulis ultimis antennarum et sæpe elytris ad apicem et capite 
nigricantibus : thorax angustior quam elytræ ad basim; elytra dense et 
minute punciata, pube longa et sericea oblecta; ultimum abdominis seg- 


mentum in mare valde et profunde incisum, tr'angulo impresso. — Long. 
h 4j5 à 5 4/2 milL. 


Séances de l’année 1872. XLIIT 


se rapproche surtout de l’H. Kiesemvetteri. — Découvert à Colmars 
(Basses-Alpes). 


6. DRYOPHILUS DENSIPILIS Abeille. — Oblongo-ovalis, sat longe pubes- 
cens, nigro-brunneus vel piceus, antennis pedibusque ferrugineis; caput 
et thorax dense punctati, sed non rugosi ; hic transversalis, vix carinatus. 


Espèce formant un peu le passage entre les D. pusillus et rugicollis. — 
Assez abondante dans les environs de Marseille et à Sainte-Baume. 


7. RHIPIDIUS QUADRICEPS Abeille. — Nigro-piceus, elytris dilutioribus : 
caput elongatum, parallelum, oculis contiguis, dimidiam partem capitis 
occupantibus ; antennæ Al articulatæ, flabellatæ, longiores, nigricantes ; 
thorax trapezoidalis, subnitidus, quamquam confertim rugulosus, angulis 
anticis rotundatrs, posticis acutis, lateribus emarginatis ; scutellum latius, 
quadratum ; elytra angusta distantica; corpus compressum, alæ hoc multo 
longiores. Mas. — Long. 4 mill. 


Se distingue de suite du R. lusitanicus Gerst., qui n’a que dix articles aux 
antennes. Vit probablement en parasite dans le corps d’une petite Blaite 
jaunâtre, — Un seul mâle a été capturé dans la vallée de la Charmetie 
(Isère). : 


8. XYLOPHILUS PATRICIUS Abeille, — Niger, punctatus, thorace rufo, 
antennis nigricantibus, secundo articulo rufo, tertio nigro; pedibus infus- 
catis, libiis dilutioribus. Mas longior, thorace nigricante; tertio articulo 
antennarum duplo longiore quam latiore; femoribus posticis ad apicem 
‘subdentaltis, tibiis incurvalis; elytris ad apicem prope suturam denticu- 
lato armatis. — Long. 2 mill. 


Get insecte, voisin des X. nigrinus et Sanguinolentus, a les pattes posté- 
rieures du premier, les élytres du second et offre des antennes à troisième 
article de forme intermédiaire aux deux. — Trouvé en grand nombre 
à 508. 


9. LARINUS SANCTÆ-BALMÆ Abeille. — Elongatus, nigro-griseus, dense 
et subtiliter punctato-coriaceus ; rostro ut in L. maculato, minus crasso ; 
thorace elongato, conico; elutris leviter striatis, maculis punctiformibus 
et distantibus ornatis, in tertio ad basim et apicem elongato densis, in 
8° et 9° interstriis transversalibus, — Long. 11 à 12 mill. (rostro excluso): 
lat. 5 3/10 mill. 


Cette espèce ne ressemble qu'au L. maculatus, dont sa laille, sa forme 


XLIV Bulletin entomologique. 


allongée, sa faible ponctuatiou thoracique et son dessin la distinguent faci- 
lement. — Trouvée, mais rarement, à Sainte-Baume (Var). 


10. RAYMONDIA CURVINASUS Abeille. — Rufa, mediocriter elongata ; ros- 
trum valde arcuatum ; thorace fortiter punctato, punctis densis et requla- 
riler sex serialis ; elytra striato punctata, striis postice evanescentibus : 
interstitio seplimo ad apicem valde carinato; tibiis triangulo externo 
dentatis. — Long. 3 mill. 


_ Très-différent de ses congénères. — Il n’a été pris qu’un seul exem- 
plaire de cette espèce sous une grosse pierre profondément enfoncée le 
long de l’'Haveaune-au-Rouet, près-Marseille. 


— M. H. Lucas communique les deux notes qui suivent : 
1° Remarques relatives aux Bibio Marci et hortulanus : 


Je ne puis m'empêcher de signaler à l'attention de la Société le passage 
suivant qui à paru dans le journal la France, du 28 avril, et qui démontre 
comment est interprélée l’apparition des insectes qui se voient en si 
grande quantité dans les rues, les promenades, les jardins et sur les quais 

de Paris : ï 


« Tous les journaux de Paris ont parlé de la pluie de Mouches qui s’est 
abattue sur la capitale ces jours derniers. Ces Mouches, dont le corps est 
très-étroit, les ailes veinées et les pattes longues et grêles, ont effrayé les 
bonnes gens, qui les ont considérées comme les avant-coureurs de quelque 
fléau. Les moins superstitieux disaient que c'était une importation de 
l’armée allemande, et l’on rappelait à ce propos les puces du Don que les 
Cosaques ont acclimalées en France. 


« Renseignements pris, ces Mouches, qui appartiennent à la famille 
ichneumonéenne de l’ordre des Hyménoplères, non-seulement ne sont 
pas nuisibles, mais font une guerre acharnée aux nids de chenilles qui 
infestent les environs de Paris. ; 

« Les Ichneumoses femelles, à l’aide de leur longue tarière, percent la 
peau d’une chenille ou d’une larve et y déposent leurs œufs ; à l’éclosion, 
les Moucherons se nourrissent de l’insecte dans lequel ils sont logés. 

« Ces ingénieux parasites nous ont été apportés par les ouragans qui 
ont soufflé sur Paris la semaine dernière. » 


On peut dire que chaque ligne contient une erreur : ces Mouches ne 
sont pas des Hyménoptères, encore moins des Ichneumons, et la guerre 


Séances de l’année 1872. XLV 


acharnée qu’elles font aux nids de chenilles qui infestent les environs de 
Paris n'existe que dans l'imagination de l’auteur de l’article précité. 


Il est fàâcheux, je dirai même il est triste d'imprimer de semblables 
hérésies dans un journal destiné à éclairer l'opinion publique et qui passe 
pour être sérieux. 


Enfin je dirai que ces prétendus Hyménopières, qui ont fixé l’attention 
de MM. les journalistes, et qui, suivant eux, auraient été apportés par les 
Ouragans qui ont soufflé sur Paris vers le milieu d’avril, sont dus à la 
présence des Bibio Marci et hortulanus, principalement la première de 
ces deux espèces, insectes nullement nuisibles et qui appartiennent à 
l’ordre des Diptères, tribu des Némocères, famille des Tipulaires florales. 
Ces deux espèces, surtout la première, dont j'ai signalé la présence en 
immense quantité à l’état de larve à Paris en octobre dernier, et dont 
une note sur ce sujet a été insérée dans le Bulletin de notre Société, 
p. zxvii, 1871, sont ordinairement très-abondamment répandues pendant 
toute la saison du printemps. 


2° Observations au sujet du Limulus polyphemus : 


Les œufs que j'ai l’honneur de faire passer sous les yeux de la Société 
ont été pondus par le Limulus polyphemus Linné, Crustacé qui appartient 
à la sous-classe des Xyphosures de M. Milne-Edwards et dont M. Packard 
a fait connaître l’embryologie dans un travail très-intéressant, ayant pour 
titre : In the embryology of Limulus polyphemus, et qui a été inséré dans 
le Read refore the American Association for the advancement of Science, 
août 1870, p. 3. Sur le point d’être pondus, les œufs du Limulus polyphe- 
mus sont de couleur rose- ou verte; dans un âge moins avancé ils sont 
ordinairement blancs. Le vitellus est dense, homogène ; les cellules ou 
granules sont petites et assez difficiles à distinguer, à cause de l’épaisseur 
et de l’opacité de leur enveloppe ou coquille. 


Je ne crois pas devoir m'étendre davantage sur leur composition, 
M. Packard ayant fait connaître dans son mémoire, auquel je renvoie, leur 
organisation et leur développement; seulement je ferai observer, d’après 
M. Packard, que les œufs sont d’abord déposés par la femelle dans le 
sable en grande quantité; ils sont libres et le mâle ne les féconde qu'après 
qu’ils ont été pondus. C’est là une exception, dit M. Packard, à la loi 
connue relative au dépôt des œufs chez les Crustacés et la seule signalée 
jusqu’à présent parmi ces animaux, qui, à cause de Ja disposition de leur 
système nerveux, appartiennent attuellement à la classe des Arathnides. 


XLYI Bulletin entomologique: 


— M. André Dubouchet met sous les yeux de la Société une portion 
d'un morceau de bois fossile qu’il a trouvé dans une carrière auprès 
de Vaugirard. Ce morceau de bois pétrifié, provenant des dépôts de 
l'époque du diluvium, offre plusieurs trous symétriques présentant com- 
plétement l'aspect des cellules cloisonnées formées par la larve des Xylo- 
copes, et il semble probable que ce sont les empreintes de cellules de 
larves d’une grande espèce d’Hyménoptères apiens, voisine, sinon ana- 
lôgue, aux Xylocopa, ayant vécu avant la formation entomologique actuelle. 
— Notre collègue reviendra sur cétie communication lorsqu'une coupe du 
bois fossile aura pu mieux monñtrér encore la disposition des cellulés et 
qu'on aura étudié la nature végétale même du fossile. 


Membres recus. MM. Jules Harmand, chirurgien de la marine nationale, 
présenté par M. J. Künckel; Jules Bourgeois, de Sainte-Marie-aux-Mines 
(Alsace), et Enrico Ragusa, à Palerme; ces deux derniers présentés par 
M. Émile Deyrolle. 


Séance du 22 Mai 1872. 


Présidence de M. le docteur Az. LABOULBÈNE: 


Décision. La Société nomme une commission de neuf membres : MM. L. 
Bedel, E. Deyrolle, de Gaulle, J. Grouvelle, A. Léveillé, Piochard de la 
Brülerie, Poujade, Ragonot et L. Reiche, chargée d'étudier les meilleurs 
moyens à employer pour parvenir au but que se propose M. Dollfus père 
en offrant à la Société une rente annuelle de 300 francs pour faciliter les 
débuts des personnes qui commencent l’étude de l’entomologie. Un rapport 
à ce sujet sera présenté à la prochaine séance. 


Lecture. M. L. Fairmaire adresse des notes contenant la description 
d’une espèce nouvelle de Sphodrus et des remarques sur la synonymie de 
quelques Coléopières. 


— M. Ragonot lit uné ñôte intitulée : Description d’une nouvelle espèce 
de Phycides du genré Aérébasis, à laquelle il assigne la dénomination 
d'A. Pallbuella; travail acéompagné d’une figure coloriée. 


Séances de l'année 1872. XLVIE 


La diagnose de cette espète est la suivante : 


Envergure des ailes 19 à 90 mill. Ailes supérieures grés cendré mat, 
plus pâle vers la côte et la base, et légèrement teintées de brunâtre au- 
delà du milieu. Des deux bandes brunâtres qui les traversent, la premièré 
est oblique et part d’une tache costale triangulaire notrâtre et fortement 
accusée, et elle s’oblitère presque totalement dans la plupart des individus 
avant d'arriver au bord interne. Sur ce bord interne, entre la première 
bande et la base de l’aile, se trouve une tache brundtre, droite et tres- 
prononcée, rejoignant souvent la tache costale et paraissant, au prémiér 
ahord, former la première bande. Au centre de l’aile il y a deux pointé 
noirâtres, dont l’inférieur est le seul bien marqué, l’autre étant générale- 
ment invisible. Abdomen couleur d’ocre. 

Cet insecte a déjà été figuré par Duponchel, mais indiqué à tort Éomme 
une variété de la Phycis rhenella (t. X, pl. 280, fig. 16). 


Communications. M. Ch. Brisout de Barneville annonce que M. J.-B. 
Montagné, notre ancien collègue, vient de trouver, dans le lit d’un ruis- 
seau des environs de Saint-Cucufa (Seine-et-Oise), le Siomodes agrosicollis 
Boheman, Otiorhynchide qui, jusqu’à présent, n’avait encore été signalé 
que de quelques provinces autrichiennes. 


— Le même membre signale aussi quatre Coléoptères rares pour la 
aune parisienne, qu'il a trouvés récemment auprès de Saint-Germain-en- 
Laye. Ce sont les Cryptocephalus coryli Linné, marginatus Fabr. et punc- 
tiger Gyll., et Clytra (Labidostomis) tridentata Linné. 


— M. L. Reiche dit que, dans une excursion qu'il a faite sur les côtes 
de Normandie, dans les dunes des environs de Granville, parmi les Coléop- 
tères peu nombreux qu’il a pu recueillir, il a rencontré plusieurs individus 
d’une espèce de Timarcha, qu’il croyait d’abord devoir être nouvelle, 
mais qui se rapporte très-probablement à la T, sinuatocollis Fairmaire, 
que l’on n’a signalée jusqu’ici que comme propre aux Pyrénées orientales. 


— M. le docteur V. Signoret fait passer sous les yeux de la Société une 
branche de Mimosa nilotica, sur laquelle il y à une grande quantité d’un 
Coccus faisant partie du genre Ceroplastes et auquel M. le docteur Boiïs- 
duval donne le nom de C. mimosæ. Cette espèce intéressante provient du 
Caire, d’où elle a été envoyée par le jardinier en chef des jardins du vice- 
roi d'Égypte. Elle cause de grands ravages en desséchant les extrémités 
des rameaux de la plante sur laquelle elle vit et qui produit la véritable 
gomme arabique. 


XLVIII Bullelin entomologique. 


— Le même membre montre un tube dans lequel il a placé une 
feuille de laurier-tin (Viburnum tinus), couverte d’un nouveu Lecanium 
que vient de lui envoyer netre collègue M. Lichtenstein et qui a été 
récolté aux environs de Montpellier. Cette feuille fait voir en même temps 
des Lecanium femelles nus et d’autres entièrement renfermés dans un sac 
formé d’une sécrétion blanche. Au fur et à mesure que la femelle pond 
les œufs dans ce sac, son corps se trouve repoussé vers une des extré- 
mités. On voit aussi des écailles cireuses sous lesquelles le mäle s’est 
transformé; mais ce dernier avait déjà quitié cetle enveloppe et on n'a 
pu le récolter. 


— M. le docteur Al. Laboulbène, au sujet de la note lue par M. H. 
Lucas, dans la dernière séance, sur le Bibio Marci, dit qu'il a préparé 
une notice sur le même sujet, car il pense que la Sociélé doit rectifier les 
nombreuses erreurs reproduites par les journaux de Paris ainsi-que par 
ceux de province sur la Mouche de Saint-Marc. 


— M. H. Lucas communique la note suivante, relative à deux variétés 
de l’Astacus fluviatilis : 


La Ménagerie des Reptiles au Muséum possède actuellement dans son 
aquarium deux variélés très-curieuses de l’Astacus fluviatilis. La première 
variété, au nombre de six individus, est d’un bleu cobalt foncé; la 
seconde, représentée seulement par deux exemplaires, est d’une belle cou- 
leur rouge minium. A ce sujet, je ferai observer que malheureusement 
après la mort ces diverses couleurs ne persistent pas : ainsi le bleu cobalt 
tourne au vert bouteille foncé et le minium devient d’un rouge très-pâle. 
J'ai déjà fait connaître, dans le Bulletin de nos Annales, plusieurs variétés 
de ce Macroure, mais je n’en avais pas encore observé chez lesquelles les 
couleurs bleu et rouge soient aussi tranchées. 


Ges jolies variétés, qui ont été rencontrées dans des ruisseaux aux envi- 
rons de Berlin, ont été données au Muséum de Paris par M. de Courmont. 


Membre recu. M. Santiago-Angel Saura, membre de l’Académie des 
Sciences de Barcelone (Espagne), présenté par M. L. Buquet, au nom de 
M. A.-S. Comendador. 


Membre démissionnaire. M. Boisgiraud, à Montplaisir (Charente-Infé- 
- rieure). 


Séances de l’année 18792. XLIX 


Séance du 42 Juin 1872. 


Présidence de M. L. REICHE.,. 


En l'absence des Présidents annuels, M. L. Reiche, ancien Président, 
occupe le fauteuil. 


Rapport. M. Jules Grouvelle, au nom de la Commission chargée d’étu- 
dier les meilleurs moyens à employer pour parvenir au but que se propose 
M. Dollfus père en offrant à la Société une rente annuelle de trois cents 
francs pour faciliter les débuts scientifiques des personnes qui commencent 
l'étude de l’entomologie, donne lecture d’un rapport très-détaillé. Les 
conclusions de ce rapport sont prises en considération par la Société et 
seront soumises à M. Dollfus. 


Communications. M. Ragonot, à propos de la proposition de M. Dollfus, 
dit qu’il croit que si les membres de la Société, chacun dans leur spécia- 
lité, pouvaient consacrer quelques soirées par mois pour réunir chez eux 
les personnes qui commencent l'étude de l’entomologie, ils faciliteraient 
ainsi leurs débuts scientifiques. Pour donner l’exemple il se met à Ja dis- 
position des entomologistes, les premier et troisième jeudis de chaque 
mois, de huit à dix heures du soir (rue de Buffon, n° 27), excepté toutefois 
quand ces jours tomberont le 45 ou fin de mois, pour leur montrer sa 
collection de Microlépidoptères, leur indiquer la manière de rechercher 
et de préparer les Lépidoptères de cette division, et surtout pour déter- 
miner les espèces qu'on lui communiquera. ïl offre également d’aider les 
entomologistes de la province dans la détermination des Microlépidoptères 
qu’ils possèdent ; mais les frais de transport des boîtes seront à leur 
charge. 


— M. Poujade dit qu’il a pris à la Varenne-Saint-Hilaire l’Ochodæus 
chrysomelinus Fabricius, Lamellicorne rare de la faune parisienne; insecte 
qui y avait déjà été signalé cependant comme trouvé au bois de Boulogne 
par nos collègues MM. L. Reiche (Bull. 1847, p. zx1v) et Tappes (1860, 
p. LXXXVIII). 


— On annonce qne l’excursion entomologique annuelle de la Société a 
eu lieu dans la forêt de Fontainebleau le dimanche 9 juin. 


Membre recu. M. l'abbé Clair, à Paris; présenté par M. Louis. Bedel. 


unless 


(1872) Bulletin iv. 


Las Bulletin entomologique. 


Séance du 26G Juin 1872. 


Présidence de M. le docteur Ar. LABOULBÈNE. 


Correspondance. M. le Ministre de l’Instruction publique écrit qu’il met 
à la disposition de la Société, pour l’année 1872, une somme de cinq 
cents francs sur les fonds accordés comme encouragement aux Sociétés 
savantes. 


Lecture. M. de Graslin adresse une notice nécrologique sur M. Rambur. 


— M. L. Bedel donne lecture d'un iravail intitulé : Notes pour servir 
à l'étude des Carabiques. 


Communications. M. L. Bedel lit la note suivante : 


.! LL e © , LI 
La bienveillance de plusieurs de nos collègues m’a permis de vérifier 
sur des types authentiques diverses synonymies de Coléopières européens. 
Je crois utile de les faire connaître : 


Le Brachycerus difformis Fald. ne diffère en rien du sinuatus Ol.; le 
puiverulentus OI. est une légère variété du cinereus du même auteur. Le 
cribrarius O1. est une bonne espèce à laquelle se rapporte le fimbriatus 
Desbr., que j'avais, par erreur, rattaché à l’orvipennis Reiche. Le B. super- 
ciliosus Gyl. est synonyme du lutosus Gyl Quant à l'europæus Thunb., 
que j'avais cru reconnaître d’après sa description dans le Pradieri Fairm., 
il est distinct de cette espèce. Les Brachycerus perodiosus Gyl. et cir- 
rosus Gyl. ne diffèrent pas de lalgirus F. 


Parmi les Curculionides français du genre Liophlæus, deux espèces, 
dont les types uniques font partie de la collection de M. Chevrolat, sem- 
blaient douteuses d’après les descriptions. L’une d'elles, L. geminatus Sch., 
que M. Desbrochers des Loges (Bulletin 1871, p. Lxxiv) signalait déjà 
comme synonyme probable du L. nubilus, n’est en effet qu'une variété de 
cette espèce à squamules entièrement blanches ; l’autre, L. opacus Chev., 
que nous avons, MM. Grouvelle et moi, retrouvée à Saint-Germain-en- 
Laye, n’est également qu’une variété à squamules entièrement noires du 
même Liophlæus. Elle se prend sur le lierre, avec ie type. Le L. atricornis 
Desbr., que M. Chevrolat appelle nigricornis et réunit au L. opacus 
(Voyez Bull. 4874, p. xLu1), en diffère complétement. 


Séances de l'année 1872. LI 


Après examen altentif du type de l’Hæmonia Ghevrolati Lac., je ne 
puis trouver la moindre différence réelle entre elle et l’'H. Mosellæ Belley. 
Cette dernière devra donc prendre le nom d‘'H. Chevrolati Lac., qui a 
pour lui l’antériorité. L'Hæmonia Chevrolati, qui se trouve dans PI, la 
Moselle, la Seine et la Loire, a été rencontrée dans la Maine par notre 
collègue M. Gallois (1). 


J'ajoute deux détails sur les mœurs d'insectes également français : 


J'ai trouvé à Fontenay-aux-Roses, en avril dernier, le Trichonyx sulci- 
collis vivant en société avec une Fourmi anophthalme, la Ponera con- 
tracta; je ne crois pas que lassociation de ces deux espèces ait été 
signalée. 

Dernièrement, à la fin de mai, chassant dans une sablière de Bellevue, 
j'ai été frappé de trouver assez abondamment le Pinus sexpunctatus à 
l’entrée de nids d’Abeilles maçonnes, creusés dans les parois de la 
sablière. Tous les Ptinus que j'ai rencontrés étaient morts, mais en assez 
bon état ; les mâles étaient en très-grande majorité. Ce fait m’a rappelé 
qu’une observation analogue avait été faite par notre collègue M. le doc- 
teur Giraud, et citée dans la Fauna austriaca de Redtenbacher. L'Ebæus 
thoracicus visitait également ces nids d’Abeilles avec une insistance qui 


semble indiquer des relations de parasitisme entre lui et la Ghalicodoma 
murarid. 


— M, Ch. Brisout de Barneville dit qu’il a trouvé dans la forêt de Saint- 
Germain-en-Laye le Colon calcaratus, qui n’avait pas encore été signalé 
comme propre à la faune française. 


— M. Javet montre à la Société plusieurs insectes vivant dans des four- 
milières du Tetramorium cæspitum, rencontrées dans les environs de 
Paris. Les Coléoptères sont le Chennium bituberculatum et le Centrotoma 
lucifuga ; on y remarque en outre : un Orthoptère des plus remar- 
quables, la Myrmecophila acervorum, jadis signalée par Audouin comme 
prise à Meudon dans des conditions analogues (Bull. 1835, p. zx1); une 


espèce d'Hémiptères et deux espèces d’Hyménoptères qui n’ont pas encore 
été déterminées. : 


(1) M. Leprieur, au sujet de cette dernière remarque, fait observer que, comme 
il Va déjà indiqué, l'Hæmonia Mosellæ elle-même ne diffère pas de l’espèce connue 
depuis longtemps sous la dénomination d'A. equiseti. 


Lii Bulletin entomologique. 


— MM. J. Grouvelle et A. Léveillé font passer sous les yeux de leurs 
collègues la coque d’un Braconide, parasite de la Symprezocera Laurast. 
Cette coque, d’une forme tout à fait caractéristique, a été recueillie à 
Fontainebleau dans les galeries creusées par les larves de ce Longicorne. 
Elle était placée immédiatement au-dessous de l'écorce, de telle sorte que 
la larve de la Sympiezocera avait succombé après avoir atteint un dévelop- 
pement assez grand, mais avant d’avoir creusé dans l'épaisseur du bois la 
cavité où s'opère sa transformation en nymphe. 


— M. H. Lucas communique la note suivante, relative aux Aranéides 
qu’il a observées dans le département de l’Yonne : 


Les quelques semaines que j'ai passées en 1871 dans la Bourgogne, 
particulièrement à Quarré-les-Tombes, ont été employées à parcourir cette 
partie accidentée du département de l'Yonne. Le temps ayant presque tou- 
jours été favorable, il m’a été possible d'explorer cette région dans un assez 
grand rayon et même de pousser mes recherches jusqu’à Pierre-qui-Vire. 
Cette localité, excessivement remarquable, située presque à la lisière du 
Morvand, représente un plateau couvert de bois regardant le Midi et le 
Couchant, entouré d'énormes rochers et abrité au Nord et à PEst par de 
hautes montagnes. Une gorge profonde, étroite, court du Sud au Nord- 
Ouest en décrivant des courbes nombreuses et dans laquelle coule une 
rivière torrentueuse qui se précipite avec bruit contre les rochers. Ge 
lieu, tout à fait sauvage et très-retiré, m'ayant fourni plusieurs Aranéides 
intéressantes et en ayant ensuite rencontré d’autres non moins curieuses 
dans les environs de Quarré-les-Tombes, j'ai pensé qu’il y avait un certain 
intérêt, au point de vue de la géographie entomologique, à en dresser la 
liste. 

J'ai déjà publié dans nos Annales, 5° série, t. 1, p. 374, 1871, deux 

notes, dont une est relative à la Scolopendrella notacantha Gervais, 
Myriapode de l’ordre des Chilopodes, tribu des Géophilides, et l’autre 
(loc. cit., p. 461, 1874) à l'habitation soyeuse tissée avec un art réelle- 
ment admirable par la femelle du Marpissus muscosus de Clerck. 
Dans cette troisième note, entièrement consacrée aux Aranéides, mon 
intention est de signaler les espèces que j'ai rencontrées, en ayant le soin 
d'indiquer, autant que cela me sera possible, les condilions particulières 
dans lesquelles elles ont été irouvées : 


Segestria senoculata $ Walck., rencontrée sous les écorces d’un vieux 
chêne : 


Séances de l’année 1872, LHEÉ : 


Melanophora atra @ Latr., subterranea & Koch, se plaisent dans les bois 
et affectionnent les lieux humides et ombragés; 


Amaurobius atror ? Walck., similis © Blackw., vivant retirées dans les 
trous des vieilles murailles ; 

Erygona deniata $ Reuss, rurestris ® Koch, vagans © Sund., habitent 
les lieux humides et se tiennent particulièrement au pied des grandes 
herbes; 

Enyo variegata & Koch, affectionne la base des grandes herbes; 


Asagena phalerata & © Sund., rencontrées errant dans les sentiers légère- 
ment humides, non abrités; 


Theridium truncatum ® Clerck, bipunctatum $ Linné, sisyphum © Clerck, 
denticulatum & Walck., tinctum £ Walck., pictum © Walck., varians $ 
Hahn, lineatum © Clerck, guttatum © Reuss, flavomaculatum ® Koch, 
en frappant les buissons, les chênes, et en fauchant les grandes 
herbes; 

Phlurolithum festivum © Clerck, sous les pierres légèrement humides : 


Dictyna uncinata & Sund., sous les pierres, dans les anfractuosités: wzri- 
dissima G ©, abondamment répandue sur les feuilles de chênes, de la 
vigne, du lilas, du lierre, etc.; le mâle et la femelle vivent en bonne 
intelligence; j'ai souvent rencontré les deux sexes sur la même feuille 
et habitant la même toile; 

Anyphæna accentuata ® Walck., affectionne les feuilles desséchées des 
chênes; 

Tegenaria civilis 4 Walck., rencontré errant dans la campagne ; 

Agelena labyrinthica © Clerck, affectionne les buissons, dans lesquels 


elle construit ordinairement sa toile ; similis S $ Keys.; cette espèce, 
qui n’avait encore été signalée que de Allemagne et de l’Italie, éta- 
blit aussi, comme la précédente, son habitation dans les buissons : 
lorsqu'on étudie la toile de cette Aranéide, on remarque qu’elle est 
très-irrégulière et qu’elle rappelle, par sa forme et surtout sa construc- 


tion, celles de certains Theridium ; 
Linyphia tenuis $ Blackw., triangularis & © Clerck, bucculenta & Clerck, 


tenebricola ? Wider, clathrata © C. Koch, rencontrées en frappant 
les buissons, la sommité des jeunes chênes et en fauchant les grandes 


herbes ; 
Pachygnatha Listeri ? Sund., en frappant les chênes; 


LIV Bulletin entomologique. 


Meta segmentata © Clerck, en secouant les buissons et les jeunes chênes ; 


Zilla X-notata & ®, Clerck, très-commune, recherche les lieux abrités, 
particulièrement l’encadrement des vitres des fenêtres, les angles des 
murailles ou les rebords des boiseries; la femelle semble vivre en 
bonne intelligence avec son mâle ; atrica ® Koch, moins commune que 
la précédente et se tenant dans les mêmes conditions ; 


Tetragnatha extensa $ Linné, en fauchant les grandes herbes sur les 
bords des ruisseaux : 


Epeira solers 9 Walck., diademata & & Clerck, quadrata © CGlerck, umbra- 
ticola & ® Clerck, angulata © Clerck, cucurbitina ® Clerck, petagiata S 
Clerck, agalena ® Walck., en frappant les bouleaux, les jeunes chênes, 
les buissons et en fauchant les grandes herbes ; 

Attus frontalis $ Walck., promptus $ Black., sous les écorces; erra- 
ticus ? Walck., sous les pierres légèrement humides ; rnedius ® Koch, 
falcatus S' $ Clerck, errant ; muscosus ® Clerck, sous les écorces des 
chênes; 

Callietherus scenicus & & Glerck, errant sur les murailles, poutres, portes 
et fenêtres exposées au soleil; hëstrionicus $ Koch, sous les pierres 
légèrement humides, se tenant sous une tente de soie d’un blanc 
argent ; 

Trochosa ruricola ® De Géer, oblonga & Walck., terricola £ Thorell, dans 
les lieux marécageux ; 

Lycosa saccata ® Walck., nemoralis © Linné, monticola $ Clerck, tarsata 
© Thorell, syluicola © Sund., amentata $ Clerck, se plaisent à errer 
dans les lieux desséchés, arides et exposés au soleil; 

Ocyale mirabilis $ Walck., le long des tiges des grandes herbes, dans les 
lieux humides; 

Thanata oblonga $ Walck., formicaria $ Clerck, en frappant les jeunes 
chênes ; 

Philodromus limbatus Sund., en fauchant les grandes herbes; 

T'homisus sabulosus © Tahn, sous des pierres, dans des lieux arénacés ;: 
vätius $ Clerck, brevipes $ Hahn, en frappant les jeunes chênes, par- 
ticulièrement ceux situés sur la lisière des bois. 


Séances de l’année 1872. LV 


Séance du #0 Suiilet 1832. 


Présidence de M. le docteur AL. LABOULBÈNE 


Communications. M. H. Lucas annonce la mort de notre savant collègue 
M. C. Lespès, décédé à Marseille, où il professait à la Faculté des Sciences. 


— M. H. de Bonvouloir fait savoir qu’il vient de trouver dans une 
grotte des environs de Bagnères-de-Bigorre lAdelops Discontignyt Saulcy, 
découvert récemment par M. Abeïlle de Perrin dans la grotte dite Le Ker, 
à Massat, et dont on n’avait pris jusqu'ici qu'un petit nombre d'individus. 


— M. Ch. Oberthür fait savoir, par l'entremise de M. J. Fallou, qu'il 
s’occupe, conjointement avec notre collègue M. Bar, de recueillir les 
matériaux d’une monographie des Lépidoptères de la famille des Palin- 
didées propres à la Guyane française ; travail destiné aux Annales de la 
Société. 


— M. J. Kallou, revenant sur des communications plusieurs fois pré- 
sentées à la Société relativement à la coloration différente de chrysalides 
et de chenilles äe diverses espèces de Lépidoptères, et sur l'influence 
supposée que cette coloration peut avoir sur les papillons à l’état parfait, 
ainsi que sur la cause première qui a dû produire des différences dans le 
système de coloration des chenilles et des chrysalides, fait connaître le 
résultat d'observations nouvelles qu’il a été à même de faire. Ainsi qu’il 
s’en était déjà assuré les années précédentes, il a vu encore récemment 
qu'un grand nombre de chrysalides du Papilio Mackhaon, les unes grises 
et les autres vertes, et quoique adhérentes à des objets de teintes diverses 
nullement en rapport avec leur propre coloration, ont donné des papillons 
qui tous avaient une couleur semblable, et il a pu reconnaître également 
qu’il n’y avait aucune influence de sexe sur la coloration de ces chrysa- 
lides. Il ajoute qu’il a fait des remarques analogues en ce qui concerne 
une cinquantaine de chenilles et de chrysalides de la Vanessa Io, et que 
les chenilles et chrysalides grisätres, de même que celles qui étaient ver- 
dâtres, ont produit des papillons de teintes semblables. 


M. Paul Mabille, au sujet de ces remarques, dit qu’en Corse il a 
élevé les chenilles de plusieurs espèces de Lépidoptères qui lui ont donné 


LVI Bulletin entomologique. 


des chrysalides présentant des différences notables de coloration sans que 
l’on puisse nullement prouver que lPinsecte ait le pouvoir de colorer sa 
chrysalide de manière à ce qu’elle puisse se confondre par ses teintes 
avec les objets auxquels elle adhère. En effet, dans des boîtes closes ou 
à jour il a observé chez le Papilio Hospilon des chrysalides vertes et 
d’autres grises ; il a élevé les chenilles de l’Hospiton sur le Peucedanum 
paniculatum à Bastia, sur la Ruta corsica, dans le centre de l’île, et sur 
la Ferula nodiflora dans le Midi, et dans les diverses chrysalides obtenues 
par lui les deux couleurs qu’il signale se sont toujours présentées. Chez le 
Satyrus tigelius, notre collègue a vu aussi des chrysalides de deux cou- 
leurs : des noires et des vertes: il les a isolées les unes des autres et 
cependant il a obtenu des mâles et des femelles des deux sortes de chry- 
salides. Il ne croit pas qu’on puisse voir dans ces divers faits autre chose 
qu’un de ces phénomènes secondaires que l'observation n’a pu encore 


expliquer jusqu'à présent. 


— M. le docteur Laboulbène montre à la Société le dessin d’une che- 
nille très-grossie de la Pachetra leucophæa venant de sortir de lœuf, et 
ne présentant que trois paires bien apparentes de pattes membraneuses au 
lieu de eing, comme cela a lieu chez les Hadénides, et en général chez 
toutes les Noctuelles, lorsqu'on les étudie à un état plus avancé de déve- 
loppement : les deux paires de pattes du milieu du corps ne sont qu'à 
l’état de vestiges, surtout celle du troisième segment abdominal, et elles 
ne doivent prendre que plus tard leur entier accroissement. 


Notre collègue ajoute que le fait important qu’il vient de signaler a été 
observé par M. Goossens, qui lui a communiqué cetie jeune chenille en 
le priant de l’étudier. Il ne veut pas entrer dans d’autres considérations à 
ce sujet : il avait été choisi pour arbitre; il se borne à dire ce qu'il a vu. 
et il l’indique ici avec un dessin qu’il a fait pour M. Goossens. 


M. Th. Goossens fait remarquer que les chenilles d’Aplecta nebulosa et 
d'Hadena atriplicis, qui viennent d'éclore chez lui, ont aussi dans le 
jeune âge les deux paires de pattes ventrales à l’état rudimentaire, comme 
cela a lieu chez les Pachetra leucophæa, ainsi que chez les Xylomyges 


Séances de l'année 1872. LVII 


conspicillaris et Mamestra brassicæ qu’il a étudiés et dont il a parlé dans 
une note détaillée sur les pattes membraneuses des chenilles, publiée dans 
nos Annales de 1868, p. 745. 


Notre collègue ajoute que l’étude des œufs pourrait peut-être aussi nous 
offrir des caractères génériques, et qu’il a réuni, d’après ses chasses et 
celles de M. J. Fallou, ur certain nombre d'exemples qu’il pourrait citer. 
Pour le plus grand nombre, les œufs de Géomètres sont elliptiques, avec 
deux excavations ventrales ; et le plus grand nombre des œufs de Noc- 
tuelles sont en forme de melon, à côtes plus ou moins serrées et saillantes; 
mais il ne veut pas essayer de donner une théorie générale n’ayant recueilli 
relativement encore que peu de renseignements. Sepp, dit-il en termi- 
nant, dans son bel ouvrage, complétait l’histoire de l’insecte en publiant 
l'œuf; malheureusement les iconographes de notre temps ont compléte- 
ment négligé ce sujet important. 

M. J. Fallou confirme ce que viennent de dire MM. Laboulbène et 
Goossens relativement au nombre des paites membraneuses chez de 
jeunes chenilles de Noctuelles. Il a observé des faits analogues à diffé- 
rentes époques sur un assez grand nombre de chenilles de genres et d’es- 
pèces divers. 

M. Paul Mabille fait observer qu’il y aurait une observation curieuse et 
détaillée à faire et à insérer avec figures dans les Annales de la Société re- 
lativement à l’étude des pattes membraneuses des chenilles, dont l’insecte 
parfait ne garde point de traces apparentes, car les pattes membraneuses 
ont été employées comme caractères de familles äans la classification des 
Lépidoptères. Il serait donc important également de savoir si ces caractères 
sont solides et si l’on n’en pourrait pas tirer d’autres de la présence ou 
de l’absence des pattes avant la première mue: si l’inconstance même 
observée chez ces organes ne devrait pas les faire considérer comme d’un 
ordre très-inférieur, et enfin il serait utile de savoir à quel âge de la chenille 
ils prennent de l’importance. 


M. Künckel présente quelques remarques sur l'importance de la forme 
des pattes membraneuses des chenilles ainsi que de la disposition et du 
nombre des crochets qui les garnissent. Les caractères que fournirait 
l'étude de ces organes seraient certainement précieux pour la distinction 
de certains genres et de beaucoup d'espèces. M. E. Blanchard (Métamor- 
phoses, mœurs et instincts des Insécies, 1868, p. 168 et 175) a le premier 
appelé l'attention sur la valeur des caractères fournis par les paties mem- 
braneuses. Réaumur et les auteurs ne se sont pas attachés à tirer de leurs 


LVIII Bulletin entomalogique. 


observations sur ce sujet, des conclusions ayant irait à la séparation plus 
précise des genres et des espèces. 


M. Paul Mabille répond à notre collègue que la question des pattes 
membraneuses des chenilles et celle de leur constitution est aujourd’hui à 
l'étude, et, qu'au reste, on a déjà beaucoup écrit à ce sujet: Réaumur, 
Geoffroy en ont parlé; Lyonnet, qu'a cité M. Künckel, ne parle que d’une 
seule chenille qui vit dans le bois, y creuse des galeries, et qui pour cela, 
semble avoir des organes particulièrement conformés. En somme, la ques- 
tion a été beaucoup étudiée par divers naturalisles et si l’on n’a pas tiré. 
jusqu'ici de caractères sérieux des crochets, des crêtes, des ventouses ou 
organes de préhension que présentent les pattes membraneuses chez les 
chenilles, c’est que ces diverses parties de l'organisme varient dans le 
même genre, on peut presque dire à l'infini, et qu'ils sont sans cesse 
modifiés par la manière de vivre des chenilles. 


—M. Leprieur, à l’occasion des remarques qui viennent d’être présentées, 
fait observer que l’on peut également trouver des particularités remar- 
quables dans la disposition de certaines parties des pattes chez les Coléop- 
ières, comme cela, du reste, a été dit plusieurs fois. On connaît la struc- 
ture particulière des tarses des Hæmonia et des Macronychus qui leur 
permet de se cramponner fortement aux plantes sur lesquelles ils vivent 
dans le sein des eaux. Deux espèces du genre Apéon, les A. tamarisci et 
Poupilieri, contrairement à ce qui a lieu chez leurs congénères, devant 
vivre dans des conditions à peu près analogues, quoique dans un mileu 
tout différent, c’est-à-dire à l'air libre à l'extrémité des rameaux excessi- 
vement flexibles du Tamarix, Soumis presque continuellement à Paction 
parfois très-violente du vent, ont des tarses bâtis à peu près de la même 
manière que ceux des Hæmonia et Macronychus, pour leur permettre 
de se cramponner tirès-fortement. 


— M. H. Lucas communique la note suivante relative à deux Crustacés 
de l’ordre des Isopodes : 


Si on jette les yeux sur le morceau de bois (Pinus maritima) que j'ai 
l'honneur de faire passer sous les yeux de la Société, on remarquera 
qu'il est perforé longitudinalement par des galeries cylindriques, nom- 
breuses, profondes et ayant toutes leur ouverture affectant un rond par- 
fait. Ces dégâts qui sont considérables, sont dus à la présence, en immense 
quantité, de deux petits Crustacés appartenant à l’ordre des Isopodes, 
section des Marcheurs, tribu des Asellotes homopodes et dont un a été 


Séances de l'année 1872. LIX 


décrit et figuré par M. Hesse sous le nom de Limnoriu æylophaga dans 
les Aun. des Sc. Nat., 5° série, tom. X, p. 104, pl. £, fig. 4 à 37, 1868. 
Cette espèce a exactement les mêmes mœurs et les mêmes habitudes que 
la Limnoria terebrans des auteurs avec laquelle elle vit complétement 
confondue. Gette coexistence a longtemps trompé les carcinologistes et 
M. Hesse est parvenu à distinguer ces deux espèces et à signaler les carac- 
tères qui les différentient en étudiant leur embrycgénie, 


La Limnoria æylophaga nage, comme l’autre espèce, avec une grande 
facilité; elle se tourne pour cela sur le dos, qui lui sert alors de carène, 
et, à l’aide de ses pattes thoraciques couvertes de poils et de lames bran- 
chiales flabelliformes qu’elle emploie comme des rames et de ses longues 
fausses pattes abdominales qu’elle fait fonctionner à la manière d’un gou- 
vernail, elle exécute, en peu de temps et en divers sens, les trajets qu’elle 
veut opérer et qui consistent à passer d’une pièce de bois à l’autre. 

Ces Crustacés attaquent en général tous les bois submergés, de quelque 
essence qu'ils soient ; cependant, ils donnent la préférence aux bois tendres 
et principalement au Pin, surtout s’il y a peu de temps qu'il a été abattu 
et s’il conserve encore sa sève. 

Les bois sabmergés, reposant sur le fond et surtout ceux qui, comme les 
pieux, sont enfoncés dans des terrains vaseux sont de préférence attaqués 
par les Limnoria æylophaga et terebrans. 

Une fois qu’ils se sont établis sur une pièce de bois, ils ne la quittent 
que lorsqu'il n'en reste plus de vestiges ; ils la réduisent en peu de temps 
en poussière en la creusant en tous sens et en la criblant de trous qui 
aboutissent à des galeries qui généralement suivent le fil du bois, c’est 
per La surface périphérique qu’ils commencent, et à laide de petits trous 
verticaux, ils pénètrent graduellement, par couche parallèle, jusqu’au 
centre qui est aussi rongé successivement. Le bois attaqué de cette ma- 
nière a l’aspect d’une éponge; l’eau pénètre avec facilité dans toutes les 
galeries qui y sont creusées. 

Les dégâts occasionnés par ces petits Crustacés, qui ont tout au plus 
3 à 4 millimètres de longueur, sont considérables, surtout dans les ports 
de mer où se trouvent des constructions en bois et particulièrement dans 
les arsenaux où ils attaquent la carène des navires, dont ils diminuent suc- 
cessivement l’épaisseur et finissent par les rendre perméables, en les cri- 
blant de trous. C’est surtout lorsque l’eau est tranquille el à l’abri du cou- 
rant que leur travail est plus actif, aussi est-on obligé, pour garantir de 
leurs ravages les pièces de bois que l’on veut conserver, de les couvrir de 
plaques métalliques qu’ils ne peuvent percer. 


Lx Bulletin entomotogique. 


Pour obvier à ces dégâts, il serait bon peut-être de mettre en usage le 
procédé de M. Boucherit, qui consiste à injecter dans les pores du bois, 
un liquide vénéneux, du sulfate de cuivre, qui, tout en conservant Le bois, 
peut le préserver des attaques de ses ennemis. Cependant, M. Hesse pense 
que le moyen que l’on emploie pour conserver le bois de construction 
pour les navires, qui consiste à les renfermer dans un bassin où l’on intro- 
duit alternativement de l’eau douce et de l’eau salée, est très-bon, parce 
que ces eaux ainsi modifiées détruisent tour à tour les êtres qui ne vivent 
que dans l’un ou l’autre de ces éléments. M. Hesse a remarqué aussi 
que c’est surtout quand les objets sont immobiles et placés dans un 
endroit où l’eau est tranquille que les ravages de ces Crustacés ont une 
grande activité; on les préviendrait donc, ou du moins on en atténuerait 
les effets, dit M. Hesse, en plaçant les bois que l’on veut conserver dans 
upe situation contraire à la réunion de ces conditions. 

Enfin d’après les observations que je viens de faire connaître et que l’on 
doit à M. Hesse, on peut dire que ces Isopodes, qui habitent nos ports de 
l'Océan et de la Méditerrannée, à cause des dégâts qu’ils causent aux bois 
employés dans les constructions navales, représentent parmi les Crustacés 
les Anobides de la classe des Insectes. 


Séance du 24 Juillet 1822. 
Présidence de M. Cu. BRISOUT DE BARNEVILLE, Vice-Président. 


Lectures. M. P. Mabille dépose sur le bureau un travail intitulé 
Recherches et observations lépidoptérologiques, 1° partie. Ce travail con- 
tient, outre des observations critiques sur plusieurs espèces de Lépidop- 
téres, les descriptions et les figures des espèces suivantes : 


Boarmia buxicolaria Sp. nov. 


Eupithecia pauxillaria Ramb, et Bdv., Gen., n° 4711, non alior. 
omn., Vera. 
— lentiscata P. Mab. 
— pyrenæata P. Mab. 
_— santolinata P. Mab. 
— chloerata P. Mab. 


Gerigo Amathusia Ramb. 


x 


Séances de l’année 1872. LXI 


— Le même membre fait connaître une notice sur les travaux entomo- 
logiques du docteur Rambur. 


— M. Maurice Girard lit un travail intitulé : Ravages du Dermestes 
lardarius dans les grainages cellulaires opérés suivant la méthode de M. L. 
Pasteur. 


Communications. M. Lartigue montre à la Société deux cas de monstruo- 
sité par duplication d’organe. Ce sont deux insectes du genre Carabus. 


Dans le premier (CG. splendens, des Pyrénées), la deuxième patte de 
droite offre les anomalies suivantes : la cuisse se bifurque presque à l’in- 
sertion sur la hanche qui est normale. Une des parties est à peu près 
régulière ainsi que la jambe et le tarse qui la terminent. L'autre est de pro- 
portion très-réduite et de forme irrégulière, elle porte un moignon qui 
représente la jambe. Le tarse n’existe pas. Il semble, à l’inspection à la 
loupe, que la partie avortée est le véritable membre sur lequel la partie 
développée serait en quelque sorte greffée. 


Dans le second insecte (C. monilis) trouvé récemment à Rueil par 
M. Pizzetta, c’est l’antenne gauche qui présente l’anomalie, Le sixième 
article est bifurqué, l’une des parties se continue régulièrement par des 
articles de forme normale, et l’autre supporte seulement trois articles 
très-irréguliers. Le dernier se iermine par une espèce de bouton jaunâtre; 
il est entièrement glabre. 


Ces deux insectes font partie de la collection de notre collègue Albert 
Léveillé. 


— M. Maurice Girard donne communication de plusieurs notices sur 
divers points de l’entomologie : 


4° Sur un cas de longévité observé chez une chenille de Cossus : 


Un certain nombre d’insectes, hors de l’état de nymphe où cela est 
la règle, peuvent passer un temps parfois considérable sans prendre de 
nourriture. On sait, par exemple, que beaucoup de larves (fausses chenilles) 
de Tenthrédiniens restent tout l'hiver dans le cocon et, ne deviennent 
nymphes qu’au printemps ou même en été, peu de temps avant l’éclosion 
de l'adulte. La chenille de Cossus ligniperda (Lépidoptère Chalinoptère 
ou Hétérocère), a été signalée pour des faits de même ordre, mais rare- 
ment, je crois, avec la longue durée de lexemple que je vais mentionner : 


LXIT Bulletin entomologique. 


Une chenille de celte espèce, provenant d’un arbre des cours du collège 
Rollin, trouvée en septembre 4871, me fut remise, parvenue à: toute sa 
taille, au commencement d'octobre. Elle fut enfermée dans une boîte de 
carton, avec de la sciure de bois, et se construisit une coque presque com- 
plète avec les débris de carton arrachés par ses mandibules. Elle demeura 
vivante sans prendre de nourriture, maigrissant, mais conservant toujours 
l'odeur forte qui caractérise son espèce, et ne se changea pas en chrysa- 
lide. Elle périt en se desséchant à la suite des fortes chaleurs de la 
seconde quinzaine de juin 4872. 


9 Sur quelques faits pour servir à l'étude de la parthénogénésie : 


La science a déjà enregistré un certain nombre de faits de production 
d'œufs féconds par des femelles de Lépidoptères vierges d’accouplement, 
notamment dans les Psychides et dans les Bombycides, soit qu’il y ait une 
véritable parthénogénèse, soit par le fait d’un hermaphrodisme interne, un 
certain nombre de capsules ovigères étant remplacées par des réservoirs à 
spermatozoïdes. Le vers à soie de l’ailante (Attacus Cynthia Drury, vera G.- 
Mén.) a déja été signalé plusieurs fois comme ayant offert ce curieux phéno- 
mème. Cette année (juillet 1872), à la magnanerie expérimentale du Jardin 
d’Acclimatation qui a été confiée à ma direction, deux femelles nées avant 
les mâles et privées de toute copulation, d’après l'observation de la magna- 
nière, femme fort intelligente et à qui j'avais recommandé cette question, 
ont produit des œufs féconds, et on élève les chenilles à part. Je re puis 
pas encore donner une affirmation complète à cet égard, car il ne serait pas 
impossible, malgré les affirmations contraires de la magnanière, que des 
mâles sauvages du dehors (on sait que l'espèce est acclimatée tout autour 
de Paris) aient pu pénétrer; mais j'aurai soin de séquestrer les cocons de 
ces chenilles, et de soumettre les femelles à un isolement scientifique qui 
me permettra de certifier le fait, s’il tend à se reproduire à la seconde 
génération. Chez les Psychides il est constaté pour plusieurs générations. 


3° Sur des dégâts produits dans divers vignobles par les Vers gris : 


J'ai été consulté par un propriétaire de vignobles à l’occasion de dégâts 
assez sérieux commis cette année, 4872, au mois de mai, par des Vers gris, 
qui me furent remis, et qui étaient des chenilles de l’Agrotis exclamationis 
Linné. Cette espèce s'attaque de préférence aux racines des légumes et 
des plantes basses, el a d’abord ravagé les asperges plantées dans les 


Séances de l’année 1872. LXIII 


vignobles, et diverses cullures de légumes ; mais elle a fini, et le fait offre 
de l'intérêt, par manger les racines de la vigne elle-même, dans les sols 
légers de Mer (Loir-et-Cher), tellement que chez un seul propriétaire, à 
Montbouillon, 4 hectares de vignes ont subi une perte considérable. 

J'ai conseillé, comme remède, pour s'opposer aux dégâts de la seconde 
éclosion, la chasse des adultes à la lanterne au début de l’éclosion, et sur- 
tout un léger déchaussement des pieds des ceps, et une injection concentrée 
de solution de brou de noix et de feuilles de noyer. Cette liqueur doit 
agir sur les chenilles souterraines comme sur les lombrics, les faire sortir 
aussitôt de terre, stupéfiées, de sorte que le soleil en ait bientôt raison. 
Il serait fort difficile en vignoble d'appliquer le moyen préconisé par M. E. 
Blanchard pour combattre les ravages de lAgrotis segetum dans les bet- 
teraves du Nord, à savoir le tassement énergique du sol pour empêcher 
l’éclosion des adultes et leur ponte en terre. 


Membre recu. M. W.-J. Griffith, conservateur-adioint au Musée de 
Vannes (Morbihan), présenté par M. J. Fallou au nom de MM. Oberthür. 


Séance du #4 Août 1872. 


Présidence de M. le docteur Ar. LABOULBÈNE. 


Communications. M. Ch. Brisout de Barneville dit qu’il vient de trouver 
dans la forêt de Saint-Germain-en-Laye deux espèces de Goléoptères ; 
dont le premier, le Triarthron Maærkeli Schmid, n'avait pas encore été 
signalé comme propre à la faune parisienne; et dont le second, l’Agritus 
hyperici Creutzer, qu’il a rencontré sur le millepertuis, signalé jadis comme 
des environs de Montpellier par Jacquelin du Val et Lareynie, n’avait été 
indiqué dans nos environs que comme trouvé dans la forêt de Compiègne. 


— M. Leprieur parle d’un individu de lAnisotoma lucens Fairmaire, 
qu’il a récemment pris dans la forêt de Saint-Germain; et il rappelle que 
cet insecte, découvert en 1855 (Bull., p. Lxxvi) par M. Ch. Prisout de 
Barneville dans les bois de Bondy, n'avait pas été retrouvé depuis dans les 
environs de Paris. 


LXIV Bulletin entomologique. 


— M. Goossens dit que les chenilles ont des appendices qui de tout temps 
ont occupé les entomologistes; mais que, malgré les recherches, on en est 
encore à ignorer à peu près leur destination. Notre collègue a remarqué 
que sur la chenille des Saturnia pyri, qui a des mamelons surmontés de 
sept tubercules en forme de corne d'Hélix et rétractiles à la volonté de 
l'animal, il a remarqué que si à l’aide d’une pince on presse la base du 
mamelon, il s’en échappe une sécrétion. Des recherches semblables sur la 
chenille du Saturnia Cynthia lui ont donné un résultat analogue; maïs il 
faut pour vérifier le fait, passer un papier avide d’humidité au moment où 
on fait la pression, car la sécrétion est bien faible, surtout chez la Cynthia 
où elle transpire de toute la partie dorsale et paraît se former en sel au 
contact de l'air, lequel sel s'attache plus ou moins aux feuilles. 

On n’en est pas plus avancé qu'avant, malgré ses remarques, car, à quoi 
sert cette sécrétion ? M. Goossens continue ses recherches et il indiquera 
les résultats qu’il pourra obtenir ; aujourd'hui son but n’est que de stimu- 
ler les recherches de nos collègues pendant que les grosses chenilles sont 
faciles à étudier. 


— M. Berce confirmant des observations déjà présentées par M. Ragonot 
(Ann. 1872, page 212), montre un flacon contenant des feuilles de 
Laurier-cerise qui ont parfaitement ramolli divers Lépidoptères. Il fait 
voir particulièrement deux papillons, qui très-secs vers le 20 juillet, ont 
été soumis depuis cette époque, à l’action de ces feuilles et qui aujour- 
d'hui (44 août), quoique parfaitement bien conservés, sont très-mous et 
peuvent être facilement préparés. 


— M. Leprieur, au sujet de cette communication, fait remarquer qu’il 
se pourrait que le résultat obtenu d’après le procédé indiqué par M. Ra- 
gonot ne füt pas exclusivement propre aux feuilles de Laurier-cerise 
employées et à l’acide prussique qu’elles produisent, et que probablement 
d’autres feuilles charnues et susceptibles de laisser dégager de l'humidité 
en même temps qu’une huile volatile spéciale, pourraient ramollir égale- 
ment les insectes sans nuire à leur conservation. Il se propose, du reste. 
de faire quelques essais sur ce sujet intéressant. 


Membres recus : 1o M. Louis Albanel, étudiant en droit, au Broc près- 
Issoire (Puy-de-Dôme), présenté par M. Bedel ; 2° M. Alexandre Richard, 
médecin-dentiste, à Marraham, près Rio-Janeiro (Brésil), présenté par 
M, Auguste Alexandre. 


Séances de l’année 18792. LXY 


Séance du ?$S Aoùt 1872. 


Présidence de M. Cæ. BRISOUT DE BARNEVILLE. Vice-Président. 


Correspondance. M. le Secrétaire donne lecture de la lettre suivante 
qui lui a été adressée le 21 août dernier par notre Président, M. le doc- 
teur Al. Laboulbène : 


« Ayant appris ce matin par les journaux qu’un incendie avait eu lieu 
hier au n° 30 de la rue Hautefeuille, j’ai été, en sortant de l’hôpital Necker, 
chez noire excellent Archiviste, M. J. Fallou, pour savoir ce qui s’était 
passé. Je craignais un désastre pour lui et pour la bibliothèque de la 
Société. Vous comprendrez mon angoisse en vous rappelant qu’incendié 
moi-même par les insurgés de l’abominable Commune, j’ai fait des pertes 
irréparables et dont je ne puis encore me consoler. 

« J’ai eu le bonheur de trouver notre ami sain et sauf, à part une bles- 
sure à la tête; j'ai constaté le dégât, qui aurait pu être beaucoup plus 
grand, et je le dis bien haut pour que vous le répétiez à tous nos Collègues : 
nous devons au sang-froid et au dévouement de notre Archiviste la con- 
servation de nos livres. 

« Voici comment les choses se sont passées : M. Fallou était occupé 
dans l’atelier de son fils absent, et qui, vous le savez, est un des meilleurs 
fabricants d'instruments de précision pour la chirurgie, lorsque, vers 
onze heures et demie du matin, il a été frappé par les cris : Au feu ! au 
feu ! Les flammes sortaient par les ouvertures des combles de sa maison, 
tout près de lui, et l’incendie consumait, au-dessus de son appartement, 
l'atelier de M. Kœnig dans la portion occupée par les ouvriers ébénistes ; 
ceux-ci étaient sortis à onze heures pour aller déjeuner et le feu s'était 
déclaré avec une extrême violence. 

« Tout le personnel des ateliers Fallou s’est mis à l'œuvre, dirigé par 
son ancien chef, et on s’est efforcé d'arrêter les progrès du feu ; mais il 
était déjà trop tard, Plusieurs ouvriers couraient de suite, sur l’ordre de 
M. Fallou, avertir les pompiers dans divers postes, et, dans l'intervalle, 
arrivaient la pompe de la librairie Hachette et celle de l'imprimerie 
Chardon; M. Fallou essayait de dévisser le robinet de la fontaine située 
dans la cour, afin d’avoir une plus grande quantité d’eau, et il y parvint, 

(1872) Bulletin v. 


LXVI Bulletin entomologique. 


En ce moment le danger était grand, les tuiles et les débris de verre tom- 
baient du toit et des croisées sur le pavé de la cour, et il y eut un moment 
d’hésitation parmi les sauveteurs qui affluaient de tous côtés. C’est alors 
que M. Fallou fut blessé à la tête par la chute d’une tuile du toit. 

« Notre collègue ne s’arrêta pas et il guida les pompiers qui pénétrèrent 
dans les combles par plusieurs côtés. Une pompe fut établie, suivant 
l’idée de M. Capron, au n° 32, et les tuyaux placés au niveau du foyer 
de l'incendie. Une autre pompe put être mise sur la terrasse de la maison, 
à l'endroit même où M. Fallou élève ses Lépidoptères, et l'incendie, atta- 
qué par trente de ces braves sapeurs-pompiers dont nous avons tous 
admiré le courage, fut concentré dans son foyer. Dit vers deux heures, 
on était maître du feu. 

« Pendant ce temps, M*° Fallou, aidée des personnes de sa maison, 
travaillait dans son appartement à sauver ce qu’il y avait de plus pré- 
cieux. Elle organisa le sauvetage de la collection de Lépidoptères, tandis 
que son mari s’occupait de notre bibliothèque. Il y eut un moment suprême 
où le capitaine des pompiers prévint qu’il fallait au plus tôt sortir de lap- 
partement, car les plafonds, surchargés d’eau et de débris, fléchissaient 
et pouvaient d’un moment à l’autre s'effondrer en écrasant les sauve- 
teurs. 

« Vous connaissez notre ami Fallou : sa douce fermeté et sa décision 
rapide ne l’abandonnèrent pas. La tête ensanglantée, il montra un endroit 
du plafond au capitaine et il lui dit: «Faites un trou par ici, l’eau s’écou- 
lera et nous pourrons continuer à déménager, » ce qui fut fait et rapide- 
ment, je vous l’assure. 

« Jusqu'à quatre heures du soir, il a fallu travailler sans relâche au 
milieu d’une inondation d’eau brülante; mais heureusement cette eau 
tombée du plafond n’a pu endommager sérieusement qu’une partie de nos 
Annales rangées en magasin : ce sont les années 1871 et 1872 qui ont 
souffert. Parmi nos livres il n’y a de gâté qu’un nombre limité de volumes, 
et enfin plusieurs parties du mobilier. 

« C’est quand tout danger a été conjuré que M. Fallou s’est fait panser, 
et aussitôt après, c’est-à-dire à quatre heures passées, il s’est rendu chez 
notre Trésorier M. L. Buquet, pour l’informer de l’événement et pour le 
prier d’écrire à la Compagnie d'assurances. 

« Avais-je raison, mon cher Desmarest, de vous dire que la Société 
devait être reconnaissante envers son Archiviste ? 

« J'ai voulu connaître le nom des personnes qui ont aidé M. Fallou, et 


Séances de l'année. 1872. LXVH 


nous devons à MM. Arthur Bertrand, Capron, Buisson et Prieur et à tous 
les employés de la maison les plus sincères remercîments, car sans eux le 
dégât de la bibliothèque eût été bien plus considérable. Ils ont préservé 
tous les dons envoyés pour la souscription relative à la libération du ter- 
ritoire, et aucun objet n’a été soit atteint par le feu, soit détérioré. 

« Je vous prie, cher Secrétaire et ami, de remercier publiquement en 
mon nom, comme Président, M. Fallou dans la prochaine séance de la 
Société, à laquelle je crains de ne pouvoir assister. Si vous le jugez con- 
venable, donnez connaissance de ces détails à tous nos chers Collègues, 
en leur offrant mes souvenirs les plus cordiaux et les plus affectueux. 


« Bien à vous de vieille amitié, D' A. LABOULBÈNE. » 


Après avoir entendu celte lecture, la Société vote, à l’unanimité, des 
remerciments à M. J. Fallou ainsi qu’aux personnes qui l’ont secondé dans 
le sauvetage de notre bibliothèque, et décide que la lettre de M. AL. 
Laboulbène sera insérée dans le Bulletin. 


M. le Trésorier rend compte ensuite des dégâts causés par l'incendie en 
ce qui regarde la Société, et il fait remarquer que ces dégâts ont presque 
exclusivement porté sur les Annales de 1871 et de 1872 qui étaient en 
magasin. Il annonce que le matin même (28 août), dans une réunion qui 
a eu lieu entre les membres de la Commission de la bibliothèque, assistés 
de M. Papin, notre imprimeur, d’une part, et de l’autre les experts de la 
Compagnie l’Union, à laquelle nous étions assurés, une somme de 831 fr. 
nous à été accordée comme indemnité des perles que nous avons subies. 


La Société ratifie les arrangements qui ont été pris et remercie son 
Trésorier du zèle que, comme toujours, il a déployé dans cette affaire. 


* Communications. M. Prosper Léveillé fait passer sous les yeux de la 
Société un individu vivant de la Sympiezocera Laurast, pris par lui dans 
l'intérieur d’un tronc de genévrier dans la forêt de Fontainebleau vers le 
commencement de ce mois. Il dit qu’il a également obtenu cet insecte 
d’éclosion. Sur une demi-douzaine de nymphes (1) recueillies par lui, il a 
obtenu quatre individus à l’état parfait; les deux autres ont avorté. 


Après de nombreuses recherches dans toutes les parties de la forêt de 
Fontainebleau, notre collègue à pu réunir de nombreuses observations 


(1) Les nymphes ne se rencontrent plus dès les premiers jours de septembre. 


LXVIIT Bulletin entomologique. 


qui lui permettent d’affirmer que, sur cent larves de Sympiezocera, trente 
ou quarante à peine arrivent à l’état parfait, et que, sur ces dernières, 
dix à quinze seulement peuvent sortir des genévriers pour perpétuer l’es- 
pèce. Ce qui semble prouver que ce Coléoptère est, dans la localité où il 
Va observé, sur la limite extrême de sa zone et qu’il y est exposé à des 
intempéries qui l’empêchent de devenir un insecte très-commun, comme 
cela semblerait devoir être. Une larve, probablement de Clérite, trouvée 
avec des Sympiézocères, paraîtrait montrer qu’il y a là un parasite nuisible. 


L’éclosion de ce Coléoptère dès le commencement du mois d’août donne 
lieu à une question importante. Comment se fait-il que l’on ne l’ait jamais 
pris à une époque où beaucoup d’entomologistes chassent dans-la forêt 
de Fontainebleau et peuvent voir les genévriers portant les traces de la 
sortie de ce Longicorne ? Est-il nocturne ? ou attend-il dans son alvéole 
un moment plus propice, qui est peut-être le premier printemps ? Mais 
cela cependant ne semble guère probable. Tels sont les problèmes pen- 
dants que des observations ultérieures parviendront sans doute à résoudre. 


M. Albert Léveillé, depuis cette communication, fait savoir que son oncle 
a encore trouvé dans l’intérieur des genévriers des Sympiezocera, non- 
seulement pendant tout les mois d'août et de septembre, mais encore en 
octobre. 


Les individus trouvés vers la fin de ce dernier mois étaient presque tous 
avortés. 


— M. le docteur Al. Laboulbène fait passer sous les yeux de ses collègues 
plusieurs cocons formés sur des branches de bruyères par un Arach- 
nide, ainsi que des Hyménopières parasites de cet Articulé. Il reviendra 
sur ce sujet, quand il aura déterminé l’Arachnide et les Hyménoptères 
provenant de Saint-Denis-d’Anjou (Mayenne). - 


— Le même membre adresse des tiges qui lui ont été envoyées par 
notre collègue M. Lichtenstein et qui présentent des coques d'Hyménop- 
tères attaqués par des Anthrazx; il ajoute que ce fait est une confirmation 
nouvelle du parasitisme de ces derniers insectes. 


— M. Leprieur lit le passage qui suit d’un ouvrage de M. le docteur 
Saffray, intitulé : Voyage à la Nouvelle-Grenade, travail publié dans le 
ieme XXIV, 605° livraison, page 93, de la collection du Tour du Monde : 


« — Des Cocuyos ! des Cocuyos ! mesdames, criait un négrillon. 


Séances de l’année 1872. LXIX 


« Je m'approchai et vis que l’étalage du petit marchand consistait en 
quatre ou cinq tronçons de canne à sucre. 

« — Où sont tes Cocuyos ? demandai-je. 

« L’enfant me regarda d’un air étonné; mais comprenant que j'étais un 
Anglais — ici tout étranger passe aux yeux du peuple pour un fils d’Al- 
bion, — et dans l’espoir sans doute de réaliser une affaire, il prit la peine 
de ramasser à terre un des nœuds jaunes de la canne, me montra qu’il 
avait été creusé et en fit sortir avec précaution une couple de ces curieux 
insectes que j’achetai pour le remercier de sa complaisance. 

« Le Cocuyo (Lampyris cocuyo) est un Scarabée de la famile des Cha- 
rançons (!!!), long d'environ trois centimètres, dont les yeux (sic), très- 
gros et un peu proéminents, jettent dans l'obscurité une vive lueur phos- 
phorescente. Les dames de Carthagène, comme celles de Cuba, ornent 
souvent leur chevelure de ces insectes, renfermés dans de petites cages de 
gaze. Quand elles passent ainsi le soir dans les jardins, on dirait les génies 
de la nuit de nos féeries portant un diadème d'étoiles. 

« On a souvent dit et écrit que trois ou quatre de ces Lampyres mis 
dans un flacon donnaient assez de clarté pour permettre de lire ou de 
coudre. Il ne faut pas leur demander tant que cela, sous peine de désap- 
pointement; ils n’ont jamais éclairé que des gravures de fantaisies, mais 
ils peuvent simuler une päle veilleuse. 

« Pour les conserver vivants, on les enferme pendant le jour dans un 
tronçon de canne à sucre et où ils mangent philosophiquement les murs 
de leur prison. 

« Les larves des Cocuyos sont des vers blancs qui vivent de la moelle 
des roseaux ou des palmiers. Les nègres de quelques cantons en sont 
assez friands, mais les Européens ne peuvent prendre sur eux de goûter à 
ce genre de friture, qui ferait les délices d'un Chinois. » | 


Je crois n’avoir presque pas besoin de faire remarquer à la Société, | 
ajoute M. Leprieur, qu'il y a dans cet article, tiré d’une publication 
sérieuse, autant d'erreurs que de mots. 


Les Cocuyos ne sont pas des Lampyris el encore moins des Scarabées ou 
des Charançons ; — ce ne sont pas leurs yeux qui sont phosphorescents, 
et l’auteur, après avoir comparé les dames qui les portent dans leurs che- 
veux à des fées couronnées d’un diadème d’étoiles, ce qui semble indiquer 
une lueur assez vive, dit un peu plus tard que ces insectes simulent à 
peine une pâle veilleuse. Il a voulu faire des phrases et rien de plus. 


À 


LXX Bulletin entomologique. 


Je ne pense pas non plus que les larves des Élatérides lumineux, connus 
réellement sous le nom de Cucuyos, soient assez charnues pour être man- 
_gées, et je suppose qu'ici encore l’auteur aura accepté sans le moindre 
contrôle les fables des indigènes et confondu les larves de quelques Calen- 

rides avec celles des Taupins, qui doivent être à moitié cornées comme 
celles de nos pays. 


Notre collègue ajoute qu’il croit que la Société doit relever des erreurs 
entomologiques aussi graves que celles qu’il vient de signaler ; erreurs que 
semblent se plaire à reproduire chaque jour les feuilles publiques (1). 11 
cite à ce sujet quelques lignes récentes du Moniteur universel, dans les- 
quelles on cherche à tort à effrayer les lecteurs en s’occupant d’innom- 
brables chenilles-noires, vénéneuses, qui couvraient, rapporte-t-on, pen- 
dant le mois dernier, les rues et les murailles de la ville d’Agen, et qui 
pénétraient même dans les habitations (2). 


M. J. Grouvelle insiste également sur lintérêt qu’il y aurait pour la 
Société à pouvoir réfuter aussitôt après leur publication les grossières 
erreurs scientifiques qui se propagent dans les journaux et même dans 
des ouvrages sérieux ; il pense qu'il serait utile de donner des articles sur 
les faits entomologiques qui viennent à se présenter, et que tout le monde 
devrait connaître. Mais pour cela il faudrait que le Bulletin des séances 
fût publié mensuellement, et aussi qu’il fût beaucoup plus répandu qu'il 
ne l’est aujourd’hui. 


M. Paul Gervais, à la suite de ces communications, rappelle que la 
lumière des Pyrophores, nommés au Mexique Cucuyos, a été étudiée au 
spectroscope par MM. Pasteur et Gernez, et que le premier de ces deux 
savants en a fait l’objet d’une courte communication à l’Académie des 
sciences dans la séance du 19 septembre 1864. M. Pasteur dit que la 
lumière des Cucuyos fournit un spectre fort beau, mais continu et sans 


(1) Sans rappeler de nouveau à ce sujet toutes les absurdités qni ont été dites à 
l’occasion de l’apparition à Paris et dans les environs au mois d'avril dernier du 
Bibio Marci, on pourrait encore citer le récit publié dans beaucoup de journaux 
de myriades de chenilles qui, en se répandant sur les rails d’un chemin de fer voisin 
d’Odessa, aurait, dit-on, arrêté la marche d’un train de voitures ? E. D. 

(2) M. le docteur Al. Laboulbène pense que ces chenilles se rapportent probable- 
ment à une Lithosia ; en effet notre collègue a déjà signalé, il y a plusieurs années, 
une apparition nombreuse de chenilles de ce genre dans l’intérieur de la ville 
d’Agen, A. L, 


Séances de l’année 1872. LXXI 


aucune {race de raies. Il rappelle, à cette occasion, les observations anté- 
rieures faites par MM. P. Gervais et Diacon, desquelles il résulte que la 
lumière des Lampyres ordinaires et celle des Lombrics phosphorescents 
est également monochromatique. 


— M. H. Lucas communique la note suivante relative à un insecte de 
l’ordre des Thysanures : 


J’ai déjà publié dans nos Annales de 1871, p.374 et 461, plusieurs notes 
relatives aux Aranéides et aux Myriapodes que j'ai rencontrés dans le 
Morvan, particulièrement aux environs de la Pierre-qui-Vire et de Quarré- 
les-Tombes. C’est vers le milieu d'août 1871 que j'ai eu le plaisir d’ex- 
plorer ces localités remarquables, et, en cherchant à me procurer des 
Scolopendrella notacantha, j'ai découvert, dans cette partie accidentée de 
la Bourgogne, un insecte Thysanure ou Névropière que j'avais déjà ren- 
contré en France, mais dont il ne m'avait été possible, malgré toutes mes 
recherches, de me procurer que deux ou trois indiviaus. 

Cet insecte, que les auteurs rangent, les uns parmi les Thysanures, les 
autres parmi les Névroptères, est le Iapyx lucifugus de notre très-regretté 
collègue M. Haliday. J'ai déjà fait connaître dans nos Annales de 1867, Bull., 
p. xx, l’intéressant mémoire de ce naturaliste distingué, et, à ce sujet, jai 
signalé les localités très-diverses dans lesquelles ce genre singulier a été 
rencontré. En France, je ne le connaissais que de Paris et des environs 
de Toulon. Les exemplaires que je fais passer sous les yeux de mes 
collègues ont été capturés dans les bois qui entourent la Pierre-qui-Vire. 

Le Japyx lucifugus, qui habite aussi les environs de Chambéry et de 
Genève, et dont il m'a été possible d’étudier plusieurs individus, est très- 
agile dans ses mouvements et affectionne particulièrement les lieux 
humides ; il se tient sous les pierres, mais le plus souvent dans les fourrés 
épais et vit à l'ombre des plantes, dans la mousse, sous les feuilles mortes 
et toujours dans des lieux où la terre est riche en humus. Je l'ai quel- 
quefois surpris en compagnie des Scolopendrella notacantha, Nicoletia 
geophila et Campodea staphylinus, et il est à supposer que sa nourriture 
doit sans doute consister en débris de matières organisées, particulière- 
ment de substances végétales. 

Quand on étudie les allures de ce singulier insecte, on remarque qu’il 
rappelle par sa forme et ses mouvements les insectes du genre Forficula, 
car, comme chez ces Orthoptères, ses antennes et son abdomen sont 
sans cesse agités, et ce dernier organe cherche à pincer, avec les deux 


LXXI Bulletin entomologique. 


crochets ou pinces dont l’extrémité abdominale est armée, les doigts ou la 
brucelle qui menacent de le saisir. 

La rencontre de ce Thysanure dans cette partie de la Bourgogne est un 
fait curieux au point de vue de la géographie entomologique ; de plus elle 
me permet de confirmer que cette espèce n’est pas sensible aux influences 
climatériques. Il est probable que si des recherches étaient faites sur 
d’autres points de la France, on y rencontrerait cet insecte, qui se plaît 
particulièrement en Italie et que j'ai retrouvé jusqu’en Algérie. À ce sujet 
je ferai remarquer que les individus que j'ai rencontrés dans cette partie 
du nord de l'Afrique ont été trouvés à des altitudes très-diverses, et pen- 
dant mon second voyage en Algérie, j’en ai pris dans la plaine de la 
Mitidja, près de la Maison-Carrée et sur les hauts plateaux des provinces 
d'Alger et de Bone, particulièrement aux environs de Boghar, de Médéah 
et de Constantine. 


Depuis le travail intéressant de M. Haliday, d’autres naturalistes ont 
étudié ce genre remarquable, et parmi eux je citerai M. Meinert (Fr.). Cam- 
podeæ : en famila af Thysanurernes ordent in : Naturhistorisk Tidsskrift, 
8° série, vol. III, 14865, p. 400 à 440, pl. x1v. Ce naturaliste danois, dans 
son travail, en a particulièrement bien décrit les organes buccaux et a 
constaté chez les Tapyx la présence d’appendices mobiles aux angles pos- 
_térieurs des sept premiers segments abdominaux et qui avaient Aer: | 
aux yeux investigateurs de M. Haliday. 

M. Aloïs Humbert, Rev. et Magas. de Zool., 2° série, t. XX, p. 345, 
1868, qui a étudié aussi ce singulier genre, dit que M. Meinert a tort sur 
un seul point contre M. Haliday : c’est en ce qui concerne la partie ven- 
trale du neuvième segment abdominal. En effet, M. Haliday considère les 
deux pièces de ce segment, qui sont visibles en dessous, comme une por- 
tion réfléchie de l’arceau supérieur, tandis que M. Meinert les interprète 
comme la lame ventrale du segment, fendue sur le milieu. Or, M. Aloïs 
Humbert s’est convaincu, sur une espèce très-voisine du Zapiæ lucifugus 
et de beaucoup plus grande que lui, que ces deux pièces visibles en des- 
sous se continuent bien avec la lame dorsale sans qu’il y ait de trace de 
suture intermédiaire. On peut donc les regarder comme des prolonge- 
ments de l’arceau dorsal. Ce développement envahissant d’un arceau n’a, 
dit M. A. Humbert, rien qui soit contraire à la théorie de la composition 
des segmenis. 

Cette coupe générique, dont les représentants ont une géographie assez 
étendue, puisqu'ils habitent l’Ancien et le Nouveau-Monde, comprend 


Séances de l’année 13872. LXXIII 


actuellement deux espèces : l’une, qui se trouve en Europe et en Algérie, 
porte le nom de Japyx lucifugus Halid., Linn., Soc. Trans., vol. XXIV, 
1864, et l’autre, qui a pour patrie Santa-Cruz, Moyoapam, près Orizaba, 
au Mexique, est désignée sous celui de Tapyx Saussurii Humb., Rev. et 
Mag. de Zool., 2° série, t. XX, p. 351, pl. 22, fig. 1 à 5, 1868. 


Membres recus : MM. Félix Quinquarlet et Marcel Le Brun, à Troyes, 
présentés par MM. le docteur Al. Laboulbène et Ray. 


Séance du 11 Septembre 18272. 


Présidence de M. CH. BRISOUT DE BARNEVILLE, Vice-Président. 


MM. Mulsant, de Lyon, et Pascoë, de Londres, assistent à la séance. 


Lectures. MM. Jules Lichtenstein et Valery Mayet adressent un mémoire 
avant pour titre : Note pour servir à l’histoire du Vesperus Xatarti, travail 
accompagné d’une planche représentant la larve de ce Longicorne à ses 
différents âges. 


— M. Jekel lit un mémoire intitulé : Note sur les genres Peribleptus Sch., 
Paipalosomus Sch., et Paipalephorus Jekel. 


Communications. M. Jules Lichtensiein, dans une lettre envoyée au 
Président, après l’avoir prié d'offrir en son nom, pour la bibliothèque de 
la Société, un travail qu’il vient de publier sous le titre de : Manuel 
d’Entomologie à l’usage des horticulteurs du midi de la France, donne les 
détails entomologiques qui suivent : 


Je pourrai continuer cette année-ci à fournir à nos collègues, plus 
savants que moi, quelques matériaux pour des communications qui me 
semblent intéressantes. M. le docteur Al. Laboulbène voudra bien, je l’es- 
père, étudier lAnthrax parasite des Osmia dans les sarments secs. Notre 
savant collègue M. le docteur Giraud pourra vous parler de la Ceratina 
pygmæa nobis, la seule du genre qui ne niche pas dans la ronce; et enfin 
j'envoie à M. le docteur V. Signoret le Dactylopius vitis, le Phteir de 
Strabon, le Puceron asiatique, le seul insecte que les Grecs aient pu voir, 
sans microscope, courir sur les ceps de vigne. 


LXXIV Bulletin entomologique. 


de vous ai déjà entretenu des trois formes de Pucerons de la vigne : 
1° Le Lecantum européen, dont je n’ai pas à faire l’histoire après Réaumur : 
2° le Phylloxera américain, dont j'ai fait l’histoire aussi; 3° le Dactylopius 
asiatique, dont l’histoire est à faire et regarde surtout notre ami M. le 
docteur V. Signoret, auquel je fournirai les détails biologiques. À première 
vue le Dactylopius vitis différerait de la figure Dact. adonidum ou longi- 
spinum (Ann. de 1868, pl. 4, fig. 9), en ce qu'il n’aurait qu’une pointe 
unique au lieu de deux dents entre les deux longs filets qui terminent 
l'abdomen. 


— M. H. Lucas communique la note suivante, relative à des AT 
et à des Myriapodes cavernicoles : 


Dans les derniers jours du mois de juin, jai eu le plaisir d’avoir la visite 
de M. Lethierry, qui est venu au Jardin-des-Plantes, afin d'étudier, pour 
M. Puton, les Hémiptères que j'ai recueillis en Algérie et que j'ai décrits 
et figurés dans mon grand ouvrage sur l’entomologie de cette partie du 
nord de lAïfrique. Cet obligeant collègue a eu la bonté de me remettre 
plusieurs animaux articulés qu’il a recueillis, de concert avec M. Puton, 
dans les grottes de l’Ariége et de Tarn-et-Garonne. | 

J'ai jeté un coup d’œil sur ces produits des cavernes, et grande a été 
ma salisfaction en rencontrant une espèce que j'avais déjà fait connaître. 
Ces représentants cavernicoles ou hypogés appartiennent aux classes des 
Arachnides et des Insectes, et je crois devoir les signaler dans nos 
Annales, où déjà quelques espèces et quelques genres nouveaux ont été 
décrits et figurés. 

En explorant l'entrée de la grotte supérieure du Mas-d’Azil, entre 
Saint-Girons et Pamiers (Ariége), MM. Lethierry et Puton ont découvert 
un Jæodes remarquable par la longueur et la gracilité de ses organes loco- 
moteurs et que je n’ai pas trouvé signalé par les auteurs qui ont étudié 
ces Arachnides ; il en a été rencontré deux individus, et je nie de dési- 
gner cetie espèce sous le nom d’Ixodes longipes. 

Dans cette même grotte, mais à une très-grande profondeur, nos col- 
lègues ont aussi trouvé une Aranéide curieuse par ses pattes, qui sont 
excessivement grêles, très-allongées, filiformes, et qui rappellent un peu 
celles des espèces du genre Pholeus. Les yeux, portés sur une éminence, 
sont groupés, surtout ceux des deux premières paires; quant à la troi- 
sième, elle est située beaucoup plus en arrière. Ges organes de la vision, 
examinés avec soin, ne m'ont paru qu’au nombre de six, dont la premitre 
paire, dirigée en avant, est la plus grosse. Gette Aranéide, dont deux indi- 


Séances de l'année 1872. LXXN 


vidus seulement ont été rencontrés, formera RFODeRECEne une coupe 
générique nouvelle (4). 

C’est dans celle même grotte et dans les mêmes éohditions qu'on à 
trouvé un Scotolemon au nombre de trois individus. Étudié comparative- 
ment avec les espèces que j'ai décrites et figurées, j’y ai reconnu le Scoto- 
lemon Lespesii, qui déjà avait été signalé comme habitant les grottes de 
l’Ariége, où il avait été découvert par notre très-regretté collègue Ch. 
Lespès, tout récemment et trop tôt enlevé aux sciences naturelles qu'il 
aimait passionnément et qu’il cultivait avec succès. 

Parmi les Myriapodes, je signalerai un Blaniulus, peut-être le guittulatus 
des auteurs, dont trois individus, ont été pris dans la grotte de Moulis, 
près Saint-Girons (Ariége), et deux autres, ‘appartenant à la même espèce, 
qui Ont été trouvés dans celle de Saïint-Antonin (Tarn-et-Garonne). Je 
signalerai encore comme ayant été capturé dans cette même grotie un 
Diplopode du genre Polydesmus, qui rappelle beaucoup par sa forme l’es- 
pèce désignée par les auteurs sous le nom de complanatus et chez laquelle 
les segments sont comprimés sur les côtés inférieurs, avec une saillie en 
forme de rebord ou d’arête au-dessus. 

Enfin j'attirerai encore l'attention de la Société sur une larve de Coléop- 
tère, peut-être de Carabique, qui a été découverte dans la grotte de Saint- 
Antonin et rencontrée dans les mêmes conditions que les Myriapodes que 
je viens de signaler. 

_J’ai l'intention d'étudier ultérieurement d’une manière plus approfondie 
ces diverses espèces, mais en attendant ce travail, j’ai pensé que je pouvais 
les signaler préalablement à l’attention de la Société. 


— Le même membre communique l’errata suivant : 

Page zut, ligne 8 : Enyo, lisez Ero; — ligne 16 : Clerck, lisez : Koch: 
— ligne 33 : Koch, lisez : Sund. 

Page r1v, ligne 21, supprimez : oblonga $ Walck.; — ligne 28 : for- 


micaria, lisez : formicina. 


Membre recu. M. Paul Socard,. professeur au collége de Bar-sur-Aube, 
présenté par MM. le docteur AL Laboulbène et Rav. 


(1) Leptoneta conveæa E. Simon, genus et spec. inéd. 


LXXVI Bulletin entomologique. 


Séance du 235 Septembre 1872. 


Présidence de M. L. REICHE, ancien Président. 


MM. Mulsant, de Lyon, et Scudder, secrétaire de la Société entomolo- 
gique de Boston, assistent à la séance. 


Lectures. M. H. Lucas fait connaître un travail accompagné d’une 
planche et ayant pour titre : Observations sur un nouveau genre d'Or- 
thoptère sauteur de la famille des Locustiens (Tdioderus grandis). 


Cette coupe générique est fondée sur un individu femelle recueilli aux 
environs de Pékin par M. Armand David ; Orthoptère que M. H. Lucas 
avait déjà indiqué en 1863 dans le Bulletin de nos Annales, p. xIx, sous 
la dénomination de Callimenus grandis. 


— M. le docteur Giraud lit une note sur les mœurs de l’Anthomyia 
spreta Meigen, Diptère de la famille des Muscides. 


Après avoir fait connaître celte curieuse espèce sous ses divers étais 
d'œuf, de pupe et d’insecte parfait, notre collègue décrit son parasite 
(Pimpla graminella Schr., Ephialtes inanis Grax.). 


Communications. M. le docteur Al. Laboulbène écrit qu’il a trouvé dans 
le département de la Mayenne, près de.Saint-Denis-d’Anjou, plusieurs 
insectes intéressants, parmi lesquels il cite spécialement : 4° un Névrop- 
tère à aspect tipuloïde, d’un jaune roussâtre, se rapportant au genre Bit- 
tacus ; 2° des Yponomeuta qu'il compte déterminer et qui ont causé beau- 
ceup de dégâts aux pommiers, dont ils ont presque détruit toute la récolte; 
3° un bel Asilus, grand Diptère brun et jaune; et 4° des Tetranychus 
lintearius, Acarien décrit par Léon Dufour comme provenant de Saint- 
Sever, et que M. H. Lucas a retrouvé sur les côtes de Normandie, dont 
il a constaté la présence d’un grand nombre ainsi que l’existence de toiles 
sur les ajoncs. Le même Acarien a été vu aussi sur les bords de la mer 
par M. le docteur Giraud. 


M. Mulsant, au sujet de cette communication, dit qu'aux environs de 
Lyon beaucoup de pommiers ont été tués cette année par les chenilles des 
Yponomeuta qui s’y étaient développées en quantité innombrable. 


Séances de l’année 1872. LXXVII 


Séance du 9 Octobre 1872. 
Présidence de M. le docteur AL. LABOULPÈNE. 


M. And. Ioanovich-Bey, d'Égypte, assiste à la séance. 


Lectures. M. H. Lucas donne lecture d’une note ayant pour titre : 
Quelques remarques sur les Euryades Corethrus et Duponchelit, Lépidop- 
ières Achalinoptères de la tribu des Papilionides. 


— M. Desbrochers des Loges adresse deux notices : 


Dans la première, intitulée : Premier supplément à la Monographie des 
Balaninidæ et Anthonomidæ, il donne la description d’un nouveau genre 
voisin des Anthonomus, celui des Aubeus (espèces A. Lethierryi, d'Alger, 
et Bruleriei, de Jéricho); il décrit deux Anthonomus nouveaux (A. Séierlint, 
de l’Aitique, et gracilipes, de la France septentrionale), et il présente des 
remarques sur plusieurs espèces de Balaninus, Anthonomus, Bradybatus et 
Nothrops, ce dernier genre devant être réuni, selon lui, à celui des Bra- 
dybates. 


Dans la seconde, ayant pour titre : Notes synonymiques, remarques 
diverses et descriptions de Coléoptères nouveaux, les espèces indiquées 
comme nouvelles ont reçu les dénominations de Polydrosus juniperi, 
d’Ajaccio; Thylacites emarginatus, du Portugal; Tanymecus Zuberi, 
d’Astrakan; Amonphus dissimilis, de Carthagène ; Chlorophanus Crotchi, 
nitidulus, de Sarapta, et separandus, de Russie ; Leptolepurus (g. n., voisin 
des Cneorhinus) Olivieri, de Bone; Tainiophthalmus (g. n.) Crotchi, 
d’Astrabad; Hylotrupes Koziorowiczi, d’Ajaccio, et Clytus Auboueri, du 
département de l'Allier, et les remarques synonymiques s’appliquent à de 
nombreuses espèces des genres Sztones, Larinus, Amonphus, Psalidium, 
Pholicodes, Cneorhinus, Phlæophagus, Polydrosus, Luperus et Adimonia. 


Communications. M. And. Ioanovich-Bey entretient la Société de dégâts 
très-considérables produits par des chenilles dans les cultures du coton- 
nier en Égypte. Les papillons dévastateurs, qui ont plusieurs générations 
annuelles se succédant sans interruption, pondent ordinairement leurs 
œufs sur les fleurs du cotonnier; les chenilles se développent dans les 
ovaires et ies chrysalides se trouvent dans les capsules, mais elles se ren- 


LXX VIII Bulletin entomologique. 


contrent aussi parfois dans l’intérieur des tiges et des feuilles. Ces insectes 
ont déjà été soumis aux Sociétés entomologique de Londres et zoologico- 
botanique de Vienne. M. Stainton les indique sous le nom d'Halias sili- 
quana H.-Schæf. 

Les exemplaires présentés à notre Société sont en trop mauvais état 
pour que l’on puisse les déterminer d’une manière certaine, et il semble 
qu’ils doivent être rapportés à deux espèces distinctes. 


M. Ioanovich indique le moyen qu’il a proposé au gouvernement égyp- 
tien pour détruire ces Lépidoptères, moyen consistant à plonger pendant 
quelque temps dans l’eau les capsules du cotonnier qui viennent d’être 
récoltées, de manière à tuer les chrysalides avant leur dernière transfor- 
mation. J1 compte remettre à la Société une note à l’occasion des remarques 
qu’il vient de présenter, ainsi que le résumé de ce qui a été publié à 
Londres et à Vienne sur le même sujet, et il nous enverra des individus 
frais, afin qu’on puisse complétement les étudier. 

Enfin M. loanovich termine ses intéressantes communications en mon- 
trant à la Société un autre Lépidoptère qui, en se développant dans les 
racines du maïs, tue un grand nombre de pieds de ces ee et cause 


ainsi des pertes notables à l’agriculture. 


M. Goossens (séance du 23 octobre 1872) dit que le Lépidoptère 
dévastateur du coton qu’a montré M. Ioanovich-Bey se rapporte probable- 
ment à l’Halias siliquana H.-Schæî. (insulana Bdv., chlorion Ramb.). 1] 
ajoute que la chenille de ce Lépidoptère, malgré son apparence épineuse, 
ne présente ni épines, ni poils, organes protecteurs qui lui seraient par- 
faitement inutiles d’après son genre de vie habituel dans les capsules 
du cotonnier, mais qu’elle est simplement couverte d’appendices verru- 


queux. 


— M. Maurice Girard fait les communications verbales suivantes sur 
divers sujets : 

4° J'ai parlé dernièrement à la Société de chenilles d’Attacus Cynthia 
vera (Drury, Guér.-Mén.), provenant d'œufs éclos de femelles regardées 
comme vierges et dont il était curieux d'examiner les derniers états, dans 
l'espérance de voir se continuer la parthénogénèse à la deuxième généra- 
tion. 1l n’y à eu que très-peu d’éclosions, dont une seule femelle, comme 
il arrive d’habitude chez les Vers à soie de l’ailante et du chêne. Cette 
femelle, maintenue rigoureusement vierge, n’a donné que des œufs infé- 


Séances de l’année 18792. LXXIX 


conds qui se sont bientôt aplatis. L'expérience, étant négative, est donc à 
recommencer. 


2° J'ai eu l’occasion de faire, avec notre collègue M. Poujade, dans les 
derniers jours de juillet dernier, une excursion à Champigny, dans les 
terrains très-secs de cailloux d’alluvion de l’ancien parc de Saint-Maur. 
Cette localité, plus accessible encore aux amateurs parisiens que Lardy et 
Fontainebleau, a également l'avantage d’offrir des espèces méridionales. 
Nous y avons trouvé assez fréqueute la Scolia quadrimaculata (Hyménop- 
tère fouisseur), indiquée d’ordinaire de Fontainebleau. La capture la 
plus intéressante a été celle d’un Gryllien (Orthoptère), l’OEcanthuüs pellu- 
cens, Scupoli. Il s’y trouvait par places en très-grand-nombre, en nymphes 
et en adultes des deux sexes encore immatures. C’est donc en août qu’on 
devra rechercher à Champigny cette curieuse espèce. M. Poujade en a 
rencontré aussi des sujets isolés à Lardy et à Joinville-le-Pont. M. H. 
Brisout de Barneville l’a prise à Saint-Germain et M. H £Lucas l’a 
trouvée à Honfleur pondant dans des tiges de bruyère (Ann. Soc. ent. Fr., 
1871, Bull., p. xv et xxvi.) On peut donc ranger cet Orthoptère parmi 
les insectes parisiens. Audinet-Serville, M. E. Blanchard, M. Ed. Perris, 
M. Fischer, de Fribourg (Orthoptera europæa), ne le mentionnent que 
parmi les Orthoptères de l’Europe méridionale. Il manque en Belgique 
(Catal. des Orth. de Belgique de M. de Sélys-Longchamps) et sans doute 
dans la France septentrionale. 


3° Pendant mon séjour, à la fin d'août et en septembre 1879, dans le 
nord de la Bretagne, j'ai pu faire quelques explorations sur les falaises, 
les dunes et les nombreuses petites plages de sable de Saint-Servan, 
Dinard, Saint-Enogat, Saint-Lunaire, Saint-Briac, etc. (Ile-et-Vilaine). 
J'ai observé, comme d'habitude pour le climat marin de nos côles, des 
espèces qui sont d’ordinaire plus méridionales. Aïnsi, dans les jardins de 
Saint-Servan, où croissent, indifférents aux gelées à peine sensibles de ces 
régions, les figuiers, les arbousiers, les -Bambusa, etc., volait, à la fin 
d'août, le Cetonia morio, que nous n’avons pas aux environs immédiats 
de Paris, qui a été pris à Essonne et que les amateurs vont chercher à 
Fontainebleau. Sur les petites plages de sable de Saint-Servan se trouvait, 
mais peu abondant, le Cicindela littoralis, variété nemoralis. Il volait 
aussi sur la plage, entourée de verdure, de Dinard, et même sur les quais 
poudreux du port de Saint-Malo. Cette espèce est aussi abondante à Can- 
cale. Les Cicindèles littorales disparurent en seplembre. 


LXXX Bulletin entomotogique. 


Le Callimorpha hera (Lépid. Hétér.), fréquent à la fin d’août dans les 
jardins et sur les plantes des grèves, offrait autant de sujets à ailes rouges 
(type central de France) que de sujets à ailes jaunes. C'est ce que 
MM. Fallou et Oberthür ont aussi constaté à Cancale, localité toute voi- 
sine, et ce qui arrive sur l'étendue des côtes de Bretagne et d’une partie 
de la Normandie. D’après M. Oberthür, la variété jaune serait même plus 
fréquente au Mont-Saint-Michel que le type rouge. 


Les dunes et les falaises arides offraient en troupes énormes l’OEdipoda 
cærulescens (Orth.), à ailes bleues et noires, et aucun individu à ailes rouges 
(variété ou espèce germanica des anciens auteurs). Il me paraît probable 
que germanica exige, non-seulement la chaleur, mais la sécheresse pour 
que la variation se produise (les vapeurs acides ne changent pas en rouge 
le bleu des ailes de cærulescens). En effet, les côtes offrent des espèces 
méridionales, ce qui se comprend comme température, mais leur extrême 
humidité ne peut les assimiler aux régions à la fois sèches et chaudes de 
l’intérieur. Ainsi, près de Paris, la variété rouge du germanica est bien 
plus localisée que le type bleu, se trouve surtout sur les côteaux très-secs 
et insolés, dans les vignes, est bien moins commune à Sénart et à Cham- 
pigny que cærulescens. C’est à Lardy seulement que les Criquets rouges 
et bleus sont en égale abondance. Dans de longs séjours à Compiègne je 
n'ai jamais rencontré la variété rouge, mais seulement le Criquet aux ailes . 
bleues en nombre immense. C’est aussi le seul qu’on trouve en Belgique 
(Gatal. de Sélys-Longchamps). 

Je ferai observer en terminant qu’il ne faut pas confondre, comme le 
font certains auteurs, l’OEdipoda variété germanica avec le Pachytylus 
stridulus, aussi à ailes rouges, mais manquant près de Paris, existant 
dans l’Est et le Sud-Est et rencontré accidentellement en Belgique, dans 
les bruyères, près de Maëstricht. 


— M. H. de Bonvouloir adresse la rectification qui suit à une note 
insérée à la page Lv du Bulletin 1872, dans laquelle une grave erreur a 
été commise : 


Je n'ai nullement pris l’Adelops Discontigny aux environs de Bagnères- 
de-Bigorre, ce qui donnerait à cette espèce un habitat des plus étendus : 
mais j'ai repris tout simplement l’Anophthalmus Discontigny dans une 
grotie que je ne connaissais pas encore à Asques, qui n’est qu'à quatre 
lieues environ de Bagnères de Bigorre. 


Séances de l’année 1872, LXXXI 


Séance du 23 Octobre 1872. 


Présidence de M. le docteur AL. LABOULBÈNE. 


Communications. M. H. Lucas communique les notes suivantes relatives 
au Vesperus Xatarti et au Pelopæus spirifex : 


4° Lorsque MM. Lichtenstein et Valery-Mayet nous ont fait présenter à 
la Société leur travail sur la vie évolutive du Vesperus Xatarti Muls. (Hist. 
nat. des Coléopt. de France, Long., p. 219, 1839), j'ai fait remarquer, au 
sujet de cette communication, que la larve de ce Longicorne avait déjà été 
décrite et même représentée. Quand j'ai fait cette observation, je n'avais 
pas bien présent à la mémoire l’ouvrage et la date du volume dans lequel 
cette description a paru ; mais ayant fait quelques recherches depuis cette 
communication, je me suis aperçu que ce sont MM. Mulsant et Lichtenstein 
qui ont fait connaître la larve de ce curieux Longicorne. Ce travail, qui a 
pour titre : Histoire des métamorphoses du Vesperus Xatarti de la tribu 
des Longicornes, a été inséré dans les Ann. de la Soc. Linn. de Lyon, 
t. XVIII (année 1870-1871), p. 306, 31 janvier 1872. Quant à la figure, 
elle à été donnée dans l’Atlas qui accompagne le Traité élémentaire 
. d’Entomologie, t. I, page 784, par notre confrère M. Maurice Girard, 
ouvrage qui vient de paraître (février 1873) ; cette larve est représentée 
à la planche 55, figure 40, et le dessin en a été fait par notre collègue 
M. Poujade. L’individu qui a servi à cet iconographe pour exéculer cette 
figure provient des environs de Collioure, et je le dois à l’extrème obli- 
geance de M. Naudin. Suivant ce botaniste, qui habite ceite localité 
depuis quatre ans environ, cette larve est non-seulement nuisible aux 
vignes cultivées dans [a campagne et les jardins, mais elle attaque aussi 
les racines des Cucurbitacées, particulièrement celle du potiron commun, 
Cucurbita maximu. 


2° Dans le même recueil (Ann. Soc. Linn. de Lyon, t. XVIII, p. 311, 
paru le 31 janvier 4872), MM. Mulsant et Valery-Mayet ont inséré une 
note sur le Pelopæus spirifex qui approvisionne ses larves d’une Aranéide 
appartenant au genre Menemerus, M. (Attus) vigoratus Koch. Cette nou- 
velle observation vient confirmer celle à peu près semblable que j'ai déjà 

(1872) | Bulletin VI, 


LXXXII Bulletin entomologique. 


faite sur cet Hyménoptère et que j'ai signalée dans nos Annales, 4° série, 
t. IX, p. 427 (1869). Ces mêmes auteurs décrivent aussi, dans cette même 
note, la larve et le nid de ce Sphégien. 


Au sujet de cette dernière observation, je ferai remarquer que j'avais 
déjà figuré et décrit la larve et le nid du Pelopæus spirifeæ dans mon 
grand ouvrage sur les Animaux articulés de l'Algérie, t, IE, p. 275, Hym., 
pl. 44, fig. 40, 10 a et 10 b (1849). 


— M. Maurice Girard adresse la noie qui suit : 


J'ai l'honneur de faire connaître à la Société un fait intéressant, relatif 
à l’ordre des Lépidoptères. En 1868, M. Braine, à Arras (Pas-de-Calais), 
recut un certain nombre de cocons de l’Aitacus Atlas Linné, qui lui 
étaient envoyés de l’Himalaya par M. le capitaine Thomas Perton, et qui 
avaient été filés en 1868. Ces cocons donnèrent des papillons en août et 
septembre, puis des œufs. Les chenilles vinrent à éclosion en juin 4869 
et filèrent en août suivant des cocons d’où provinrent des papillons et des 
œufs (première génération en France). Les désastres ayant détourné 
M. Braine des soins suffisants à donner à cette curieuse tentative, il 
n’obtint des chenilles de 4870 que quatre papillons nés en août et qui 
grainèrent (deuxième génération en France). Les chenilles sorties de ces 
œufs de 4870 en juin 4871 ont produit en août de la même année des 
papillons d’où M. Braine a retiré de la graine (iroisième génération en 
France). Enfin une quatrième génération fut obtenue dans l’été de 1872, 
et environ 500 graïnmes d'œufs furent produits. : 

En comparant les énormes papillons nés à Arras et les cocons avec les 
types de l'Himalaya de 1868, on peut s'assurer que l'espèce n’a subi 
aucune dégénérescence, et que tout fait préjuger un nouveau succès en 
1873. En effet, les éducations ont toujours eu lieu en plein air sur l’épine- 
vinette rose. Les œufs, gros comme des petits grains de chénevis, sont 
collés sur les branches par la femelle. Le cocon ouvert, peu régulier, très- 
soyeux, mais grossier, ressemble beaucoup à celui de l'A. cecropia, de 
l'Amérique du Nord, sauf qu'il est plus fort, plus gris de ton et plus 
brillant. 

Il n’y à plus lieu de s’occuper de ce cocon au point de vue de la sérici- 
culture, car il n’a pas plus d'intérêt que celui de l’Atfacus cynthia vera ; 
mais si on réfléchit que le Ver à soie de l’ailante s’est naturalisé en 
France à l’état sauvage en peu d’années, on peut, d’après ce qui précède, 


Séances dc l’année 1872. : LXXXIII 


espérer que les catalogues français pourront plus tard inscrire le géant 
des papillons à côté d’un assez grand nombre d’espèces importées, comme 
Acherontia atropos, Chariclea Delphinit, etc. 

C’est au point de vue de la curiosité scientifique que j'ai signalé et fait 
encourager par une médaille d'argent la tentative de M. Braine, qui a 
obtenu quatre reproductions en France et qui avait envoyé à la troisième 


Exposition des Insectes les cocons, papillons et œufs de 1872 à côté des 
types asiatiques de 1868. 


Ce qui ressort de curieux, au point de vue entomologique, des éduca= 
tions de M. Braine, c’est que l’Attacus Atlas, au moins dans le climat 
du Nord de la France, passe dix mois dans l’œuf, l’évolution complète, 
de l’éclosion à la ponte, ne durant que deux mois : juillet et août. 


Nous rappellerons à ce sujet que notre collègue M. Guérin-Méneville 
a obtenu en France, il y a déjà longtemps, l’éclosion de ehrysalides de 
l’Aitacus Atlas ; mais il n’y eut pas de reproduction. 


— M. Poujade montre à la Société un individu à l'état de chrysalide de 


la Pieris rapæ, qui porte adhérent à la partie antérieure du corps la tête 
non modifiée de la chenille. 


Membre recu. M. Henry de la Cuisine, de Dijon (Côte-d'Or), présenté 
par MM. Bouchaud de Bussy et J. Fallou. 


Séance du 13 Novembre 1872, 


Présidence de M. le docteur Az. LABOULBÉNE. 


M. le commandant Félissis Rollin, de Nevers, assiste à la séance. 


Lectures, M. 1. Bedel fait connaître une note ayant pour titre : Supplé- 
ment à la Révision du genre Awlacochilus Lacordaire, et description 
d’espèces nouvelles de ce groupe, 


LXXXIV Bulletin entomologique. 


_ — M. le docteur V. Signoret adresse une nouvelle suite à son Essai sur : 
les Cochenilles ou Gallinsectes (Homoptères-Coccides), comprenant le 
genre Pulvinaria ; travail accompagné d’une planche. 


— M. H. Lucas transmet, par l'entremise du Secrétaire, une notice, avec 
des figures, intitulée : Un mot sur le Polistes canadensis Linné, Hymé- 
noptère social de la tribu des Vespides. 


Communications. On annonce la mort du savant entomologiste belge 
Constantin Westmaël, décédé à l’âge de 74 ans, le 25 octobre dernier, à 
Saint-Josse-ten-Noodo. 


— M. J. Desbrochers des Loges envoie les notes entomologiques sui- 
vanies : 


‘ 4° Coléoptères rares ou non encore rencontrés par lui dans le centre de 
la France : 


Masoræus Weterhalii (Nevers, M. Félissis-Rollin); Licinus cassideus (Gan- 
nat); Acinopus tenebrioides (Issoire); Amara crenata, glabrata (Puy-de- 
Dôme); Necrophorus ruspator (Thiers); Anisotoma cinnamomea, Saprinus 
specularis (Gannat); Byrrhus similaris Muls. (Allier et Puy-de-Dôme); 
Rhizotrogus cicatricosus (Gannat, en mars); Athous villiger, Lamprorhiza 
Mulsanti &, ®, Troglops Dufourii, cruentus ; Priobium castaneum, Dryo- 
philus pusillus, anobioides ; Liozoum angusticolle, parens, fuscum, molle ; 
Ptinus 6-guttatus, Ochthenomus punctatus, Agnathus decoratus (Allier) 
(ce dernier insecte rarissime découvert par M. Aubouër à Saint-Pourçain); 
Anthicus hispidus (Riom); Serropalpus striatus (Riom et Mont-Dore); 
Rhipiphorus paradoxzus (M. H. Lamotte); Carida affinis (tous deux de 
l'Allier); Amphibolus thoracicus (Randan); Tribolium confusum, Tychius 
squamosus (Puy-de-Dôme); Orchestes decoratus, Acalles Aubei, Cleonus 
crinipes, Lethierryt, Graëlsi Chevrolat, guttulatus (Allier); Cleonus obli- 
quus (Vierzon, M. H. Lamotie); Apion sedi, Schænkherri, flavimanum, 
cineraceum ? vel n. sp., subpubescens (Gannat) (ce dernier indiqué seule- 
ment d'Algérie et que j'ai été fort surpris de prendre ici sur un piu); 
Orobitis cyaneus, Tropiphorus sellatus, Gerambyx miles, Gallidium casta- 
neum, Toxotus meridianus (Allier); Astynomus griseus et Parmena fas- 
ciata (Riom); Agapanthia asphodeli, Stenostola ferrea (Puy-de-Dôme); 
Pogonocherus decoratus (Lurcy, Allier, pins rabougris); Leptura rufipennis 
(Vichy, M. de la Perraudière); Donacia obscura (Gannaÿ; Clytra affinis, 


Séances de l’année 1872. LXXXV 


3-dentata, distinguenda ! (A) Cryptocephalus L-punctatus, tetraspilus ! 
(Puy-de-Dôme); Chrysomela limbata (Vierzon, M. H. Lamotte); Lina 20- 
. punctata (Mont-Dore); Cassida vittata, languida (Allier); Drapetes eques- 

tris (Puy-de-Dôme, M. Chardon); Enedreytes oxyacanthæ (Allier). 


2° Note pour servir à l’histoire des Brachycères : 


M. Raffray a remarqué, ainsi que plusieurs de nos collègues (voir Bull. 
1872, p. vu), que les Brachycerus vivent aux dépens des Liliacées. Il y a 
deux ans, il m’adressa un dessin représentant une tête d’ail perforée par 
les insectes dont il s’agit. 


3° .Remarques au sujet des Dorcadions : 


Dans le Bulletin des Annales de 1872, page xxx1r1, je trouve diverses 
réflexions de quelques-uns de nos collègues au sujet de Dorcadions trouvés 
cette année (1872) en très-grande abondance dans les environs de Paris. 
Les avis sont parlagés relativement à la synonymie de l'espèce en question. 
À Gannai, le D. mendax (qu’on veuille en faire une espèce ou une race 
locale) était extrêmement aborfdant, contrairement à ce qui a eu lieu 
depuis neuf ans que je suis ici. J’en ai fait ramasser cinq ou six cents. 
Dans le nombre, pas un seul fuliginator. Tous les exemplaires récoltés 
ici sont noirs à bandes blanches, mais ces bandes varient beaucoup de 
nombre et de longueur; la bande médiane est parfois courte, ainsi que 
cela a lieu chez les D. meridionale, monticola, eic., parfois prolongée 
jusqu’à l'extrémité avec'une autre bande obsolète intermédiaire : ces der- 
niers exemplaires ne diffèrent ainsi, en apparènce, des pyrenæus que par 
la couleur plus foncée. À Clermont, M. H. Lamotte a également recueilli 
un très-grand nombre de ces insectes ; parmi eux se trouvent quelques 
individus assez pâles, se rapprochant ainsi du fuliginator, maïs le type à 
étytres cendrées, sans bandes, n’a pas été rencontré. De Moulins, j’ai reçu 
une grande quantité de fuliginator, tous cendrés à bandes obsolètes ou 
nulles, mais parmi eux pas un seul mendax. 


Maintenant, je me demande si le Dorcadion qui se prend à Paris et qui 
présente, d’après nos collègues, fous les passages depuis la couleur blan- 


(1) C’est par oubli que M. Éd. Lefèvre n’a pas signalé ce £abidostomis comme 
français dans sa Monographie des Clytrides, quoiqu'il eût entre les mains mon 
exemplaire étiqueté Gannat. La provenance est très-sûre, et M. H. Lamotte vient 
du reste, de trouver dans nos environs un exemplaire de cette même espèce. 


LXXXVI Bulletin entomologique. 


châtre sans lignes jusqu'à la teinte brune avec bandes, est bien le même 
insecte que nous prenons ici, et ne serait pas plutôt la variété foncée du 
D. fuliginator ? Cette question mérite d’être approfondie, car si on admet 
la réunion du mendax au fuliginator, il faut réunir également à cette 
dernière espèce : navaricum, monticola, pyrenæum, meridionale, striola, 
et supprimer beaucoup d’autres espèces qui, abstraction faite de la vesti- 
ture, ne se distinguent pas facilement de leurs congénères. | 


Il me paraît à peu près certain, comme l’observe M. de la Brülerie, que 
les Dorcadions vivent aux dépens de la racine des Graminées. Au moment 
de l’éclosion, dès le mois de mars, j'ai fréquemment trouvé ces insectes 
sous les pierres recouvrant du gazon et profondément engagés dans les 
racines de cette plante. 


Quant à l’objection qui a été faite que ces insectes se 1000 fré- 
quemment au pied des arbres et dans les lieux arides, je répondrai que, 
le plus souvent, le pied des arbres est entouré de gazon et que, même 
dans les terrains les plus desséchés, is Li bien rare qu’il ne pousse pas 
quelque touffe de Graminées, 


A l’occasion des dernières observations présentées par M. Desbrochers 
des Loges, plusieurs membres prennent la parole : 


M. Aug. Chevrolat dit qu’il ne serait pas éloigné de croire que le Dor- 
cadion observé en grande quantité à Gannat, que notre collègue indique 
comme le D. mendax, ne soit le pyrenæum. 


M. J. Fallou, au sujet de l'habitat de ce Longicorne, fait remarquer que 
les innombrables Dorcadions qu’il a trouvés à Champrosay étaient tous 
réunis dans un endroit assez restreint, tout à fait dépourvu d'arbres et 
de Graminées, dont le sol, cultivé soigneusement et plusieurs fois 
retourné chaque année, ne permettait pas le développement de ces végé- 
taux. 


M. Piochard de la Brülerie ajoute que, près de Sens, il a trouvé des 
Dorcadions sur une pente crayeuse où il n’y avait aucune trace de végé- 
tation : mais cela, dit-il, est peu important pour l'habitat originaire de 
l’insecte, car les Dorcadions, quoique dépourvus d'ailes, peuvent facile- 
ment et rapidement, par la marche seule, se transporter d’un lieu dans 
un autre, aussi leur transformation dernière a-t-elle pu se faire ailleurs 
que là où on les observe. De même que beaucoup de nos collègues, il 


Séances de l’année 1872. LXXXVIT 


pense que les larves du Longicorne dont il est question se nourrissent des 
racines des Graminées. 


— M. Piochard de la Brülerie dit que, dans une excursion qu’il a faite 
dans le courant de cette année dans un grand nombre de grottes du 
département de l’Ariége, il a retrouvé la plupart des espèces de Coléop- 
ières qui y avaient été signalées. Parmi les Anophthalmus il a pris une 
espèce qui lui semble nouvelle; sur seize espèces d’Adelops qu’il a 
recueillies il croit en avoir découvert cinq nouvelles; enfin il a capturé 
un Machærites oculé. 


— M. Émile Deyrolle donne à la Société des détails intéressants sur les 
mœurs de l’Aphænops Leschenaulti. Plusieurs individus de ce Carabique 
cavernicole aveugle envoyés par M. le professeur Perez, de Bordeaux, à 
M. le docteur Georges Pouchet, ont été remis à notre collègue, qui les a 
conservés vivants depuis le mois de septembre en les plaçant dans une 
cave où la chaleur reste constante et modérée, et il a pu ainsi les étudier 
avec soin. 


Le siége de l’odorat chez ces insectes semble être plutôt les palpes que 
les antennes. Quand ils pénètrent dans une fissure où ils ne peuvent tenir 
ces derniers organes en avant, ils les laissent se replier et se contourner 
sans paraître gênés de la position anormale de ces appendices; quand ils 
marchent ils tâtent le terrain devant eux avec leurs antennes et aussi 
avec leurs palpes maxillaires, qui leur servent probablement en même 
temps à sentir leur proie. La transparence du corps dénote que l'intestin 
est vide; quand ils viennent de prendre de la nourriture, ils ont l’abdo- 
men distendu, dépassant beaucoup les élytres, et ces dernières semblent 
alors opaques. 


M. G. Pouchet leur avait donné d’abord des Mouches à viande (Sarco= 
phaga carnaria), deux des quatre exemplaires reçus s'étaient accommodés 
de cette nourriture et en étaient repus quand il me pria de soigner ces 
intéressants insectes. Je recherchai la nourriture qui pouvait leur conve- 
nir, et, après leur avoir offert de irès-jeunes Arachnides, de tout petits 
Cloportes et des Coléoptères de diverses tailles, sur lesquels je les voyais 
passer constamment sans y prendre garde, je leur offris cette larve 
aquatique de Diptère connue sous le nom de Ver rouge. Je remar- 
quai alors que lorsqu'ils touchaient en passant une de ces larves avec 
leurs antennes ou leurs pattes ils ne la sentaient pas, mais que quand 


LXXX VIII Bulletin entomologique. 


les palpes maxillaires l’effleuraient ils s’arrêtaient brusquement et fon- 
daient sur leur proie, plongeant bientôt leurs mandibules et leurs mâ- 
choires dans le corps de la larve qui, malgré ses contorsions, ne pouvait 
se délivrer. On voyait, chez les Aphænops qui äbsorbaient le liquide rouge 
contenu dans le corps de ces larves, la partie centrale des élytres se 
colorer en brun rougeâtre: le corps perdait sa transparence. 


Ces Coléoptères cavernicoles sont batailleurs; cependant souvent ils 
passent l’un près de l’autre sans y prendre garde, mais chaque fois qu’ils 
sentent leur adversaire avec leurs palpes, ne serait-ce que le bout d’un 
tarse, aussitôt ils cherchent à le pincer avec leurs mandibules. Après avoir 
échangé quelques mauvais procédés de ce genre, ils se sauvent bientôt 
dans une direction opposée. J'en ai vu qui, marchant dans un sens inverse, 
se sont rencontrés au point de se pincer mutellement les mandibules, 
qu'ils tiennent du reste constamment ouvertes, même au repos, ce qui 
leur donne un faciès tout particulier. . 


D'après ce que j'ai vu, ce sont des insectes très-vifs, qui courent avec 
agilité et qu'on ne soupçonnerait pas d’être aveugles à premiere vue, 
tant ils ont l'air de marcher avec assurance. Parmi mes quatre exemplaires 
un était privé d'antennes; il ne paraissait pas gêné de la privation de ces 
organes et marchait avec autant d’assurance que les autres. Ils ne 
paraissent pas sensibles à la lumière, mais la chaleur, le vent ou le 
moindre choc les font fuir prestement. 


M. G. Pouchet m'a fait remarquer que le Pholeuon Querilhaci possède 
sur le septième article des antennes, qui est renflé, une plaque qui 
‘semble percée d’une foule de petits trous et qui doit évidemment être le 
siége d’un organe. N'ayant pas observé cet insecte vivant, je signale le 
fait aux entomologisies, les engageant à l’étudier. 


M. Charles Brisout de Barneville, au sujet de cette communication, dit 
qu’il a eu l’occasion d’observer souvent dans les grottes de Bagnères-de- 
Bigorre l'Aphænops Leschenaulti, et qu’il a admiré avec quelle agilité et 
quelle sûürelé cet insecte parcourait les parois de la grotte ; malgré les 
inégalités et les cavités nombreuses qui se rencontrent sur son chemin, il 
se dirige aussi bien que nos Carabiques oculés en pleine lumière ; cepen- 
dant lorsqu'on l'approche doucement, la lumière à la main, il ne semble 
pas s’apercevoir de votre présence, ni s’inquiéter de la lumière, et ce n’est 
que lorsque celle-ci est plus rapprochée de lui, et que, par suite, il en 
sent la chaleur, qu’il s’'empresse de décamper sur ses longues jambes. 


L 


Séances de l’année 1872. LXXXIX 


Les Aphænops Eacus et crypticola se conduisent absolument de même. 
Ces insectes semblent se nourrir en partie de petites Phryganes qui se 
rencontrent abondamment dans les grottes. 


M. Jules Grouvelle fait remarquer que les antennes, chez les Coléoptères 
dont il est question, étant toujours munies de poils, doivent leur servir 
pour se guider dans leur marche. 


M. Piochard de la Brülerie ajoute que les insectes cavernicoles ont des 
poils d’autant plus développés que leurs yeux le sont moins, ce qui semble 
indiquer que les poils doivent servir pour suppléer, comme organes de 
tact, aux yeux qui leur manquent. Dans un mémoire qu’il doit prochai- 
nement présenter à la Société, il compte entrer dans des détails circon- 
stanciés sur les mœurs de quelques Goléoptères habitant les grottes. 


— M. H. Lucas adresse la note suivante, relative à la femelle de 
l'Eurycus Cressida, Lépidoptère Achalinoptère de la tribu des Papilio- 
nides : | 


MM. Doubleday et Hewitson ont eu raison de considérer, In the Genera 
of Diurn Lepidopt., p. 23 (1846), l'Eurycus (Papilio) Harmonia de Fabr., 
Entom. syst., t. III, p. 20, n° 63 (1793); Donov., Ins. of New.-Holland 
(1805); God. Encycl. méthod., t. IX, p. 76, n° 2 (1819); Boisd., Spéc. 
génér. des Lépid., t. [, p. 293, n° 2 (1836), comme étant la femelle de 
l’Eurycus (Papilio) Cressida du même auteur, loc. cit., t. ILE, p. 30, 
n° 62 (1793); Donov., Ins. of New.-Holl. and. (1805); God. Encycl. méthod., 
t. IX, p. 75, n° 145 (1819); Boisd., Spéc. génér. des Lépid., t. I, p. 492 . 
(1836). 

A ce sujet je ferai observer que cette espèce, qui forme le passage des 
Papilio aux Parnassius, semble représenter dans l’Australie cette der- 
nière coupe générique répandue en Europe, en Asie et dans l'Amérique 
septentrionale. 

Comme les femelles du genre Parnassius, celle de l’Eurycus Cressida 
présente une poche cornée qui diffère beaucoup par sa forme et sa posi- 
tion de celle que l’on observe chez les femelles du Parnassius. En effet, 
chez ces dernières, la direction de cet organe singulier est postérieur, 
tandis que dans les Ewrycus elle est, au contraire, tout à fait en avant. 
Quand on jette les yeux sur cet organe qui, d’après Godart, est destiné 
chez les Parnassius à recevoir les œufs, mais dont l’usage, suivant M. le 


XC Bulletin entomotogique. 


docteur Boisduval et M. Guenée, serait encore inconnu, on remarque que 
cette poche dans l’Eurycus Cressida dépend du huitième segment ; elle est 
nue, foliacée, plus large que longue et tronquée postérieurement. Si 
ensuite on étudie sa partie antérieure, très-curieuse par sa conformation, 
on voit que cette poche présente de chaque côté, sur ses parties laté- 
rales, une expansion foliacée, acuminée à son extrémité et profondé- 
ment échancrée. Quant à sa partie médiane, elle offre une saillie en 
carène creusée dans son milieu, échancrée et dilatée sur les côtés latéro- 
antérieurs ; cette dilatation, qui est biépineuse sur les côtés, ne dépasse 
pas en longueur les expansions latérales. 


Je ne sais si cet organe est caduque et tombe après la ponte ou s’il est, 
d’après M. de Siebold, In Stettin Entom., Zeitung, p. 476 (1854), formé, 
comme chez les Parnassius, d’une sécrétion particulière que le mâle 
dépose pendant l’acte de l’accouplement, mais les auteurs qui ont fait 
connaître la femelle de l’Eurycus Cressida ne font aucune mention de cette 
poche si singulière par sa forme, sa contexture et sa disposition, et qui 
cependant ne peut avoir échappé aux yeux des observateurs qui ont étudié 
ce curieux Lépidoptère. Cependant je dois dire que M. le docteur Bois- 
duval, in Spéc. génér. des Lépidopt., t. L p. 392 (1836), avait déjà soup- 
çonné la présence de cet organe; mais ce naturaliste ne l’a vu que très- 
imparfaitement, à cause de l’état mutilé de Pindividu soumis à son 
observation, Cet organe , au contraire, a été très-bien signalé par 
M. Guenée, qui a fait connaître sa forme, sa position et sa direction dans 
un travail ayant pour titre : Notice sur divers Lépidoptères du Musée de 
Genève, et qui a été imprimée dans les Mémoires de la Société de phy- 
sique et d'histoire naturelle de cette ville, p. 6, tirage à part, 1872. 


— M. Ragonot dit qu’au commencement de cette année les lauriers- 
cerises ayant été presque tous gelés à Paris et dans les environs de cette 
ville, on ne pouvait que très-difficilement se procurer les feuilles néces- 
saires pour confectionner les ramollissoires dont il a plusieurs fois parlé. 
Il a cherché s’il ne pourrait remplacer ces feuilles par celles d’autres 
végétaux, et il croit y être parvenu en employant des feuilles de péchers, 
qui, disposées de la même manière que celles du laurier-cerise, semblent, 
quoique plus lentement, ramollir les insectes que l’on soumet à leur 
action. | 


Décision. La Société décide que le nom de M. J.-B. Montagné, qui, par 


Séances de l’année 1872. XCI 


suite d’une regrettable erreur, ne figure pas avec ceux de nos collègues, 
sera immédiatement rétabli sur la liste des membres. 


Membre recu. M. Ed. Pictet, conservateur du Musée d'Histoire naturelle 
de Genève, présenté par M. l'abbé de Marseul. 


Séance du 27 Novembre 1872, 


Présidence de M. le docteur AL. LABOULPBÈNE. 


MM. le docteur Auzoux et de Peyerimhoff, membres de la Société ; 
Roeloefs, membre de la Société entomologique de Belgique, et Scudder, 
secrétaire de la Société entomologique de Boston, assistent à la séance. 


Lectures. M. Aug. Chevrolat fait connaître une note intitulée : Descrip- 
tion de plusieurs Coléoptères d’Espagne et de deux espèces de Curculio- 
nites du nord de l’Afrique. 


— M. Piochard de la Brülerie lit une notice sur les mœurs des Coléo- 
ptères cavernicoles et la description de plusieurs espèces nouvelles. 


Communications. On annonce à la Société la mort de deux de nos 
collègues, MM. Daube, membre depuis 1832, décédé à Montpellier, le 
18 novembre dernier, à l’âge de 66 ans, et Paul Rattet, membre depuis 
1868, mort le 16 novembre, à l’âge de 58 ans. 


— M. P. Missol, au sujet de remarques présentées à la dernière séance 
sur un procédé nouveau pour ramollir les insectes, dit qu’il a ramolli au 
sable mouillé une Dicranura bifida qui n’a subi aucune altération, et qu’il 
a ramolli plus tard, avec les feuilles de laurier-cerise, la même espèce qui 
s’est très-considérablement graissée. 


Pour notre collègue, ce résultat n’est pas accidentel, il est dû à la pré- 


sence d’une petite quantité d'huile volatile existant naturellement dans 
ces feuilles, et qui, se volatisant avec l’eau de végétation, imprègne le 


XCII Bulletin entomologique. 


sujet, rend la graisse (quand il en renferme) plus fluide et facilite son 
apparition. 

Toutes les feuilles fraîches, à son avis, peuvent servir à ramollir les 
insectes ; mais aussi, comme toutes les feuilles fraîches renferment une 
huile volatile quelconque, toutes présenteront le même inconvénient que 
les feuilles de laurier-cerise. 


— M. H. de Peyerimhoff présente quelques remarques à la Société : 


1° En faisant passer sous les yeux de ses collègues plusieurs dessins 
représentant des espèces de Microlépidoptères français qu’il croit nou- 
velles, il annonce que, dès qu’il en aura complété létude, il compte en 
adresser la description à la Société ; 


2° Il montre une sorte de piége de son invention et qui est destiné à 
prendre, la nuit, par l’action de la lumière, les petits Lépidoptères ; ce 
piége, dont la description en a été donnée dans les Petites-Nouvelles ento- 
mologiques, semble avoir un grand avantage sur les appareils employés 
jusqu'ici, et il permet de prendre des individus beaucoup plus frais que 
ceux que l’on capture à la miellée; 


3° Il explique un projet d'association pour faciliter les échanges entre 
les entomologistes. 


Membres démissionnaires. MM. le Révérend Père Pinot, à Saint-Brieuc, 
et Varin, à Passy-Paris. 


Séance du 14 Décembre 1832. 


Présidence de M. le docteur AL. LABOULBÈNE 


Lectures. M. E. Simon fait connaître deux mémoires, accompagnés de 
planches, et ayant pour titres : 4° Notice complémentaire sur les Arach- 
nides cavernicoles: et 2° Note sur trois espèces françaises du genre 
Atypus. 


Séances de l’année 1872. XCIII 


— M. le docteur A. Puton adresse une note intitulée : Genera Pentato- 
midarum, Coreidarum, Lygæidarum et Reduvidarum auctore G,. Stàl ; 
note bibliographique. 


—M. Éd. Perris envoie, par l'entremise de M. le docteur Al. Laboulbène, 
un mémoire intitulé : Résultats de quelques promenades entomologiques. 


Communications. M. L. Buquet annonce la mort de M. Émile Estienne, 
lieutenant au 51° régiment de ligne. Notre collègue, qui s’occupait avec 
passion de l’étude des Coléoptères, était un artiste distingué, peintre et 
sculpteur ; plusieurs de ses œuvres avaient été remarquées aux expositions 
du Gouvernement. Il est mort en 1871, à la suite des fatigues qu'il avait 
éprouvées pendant la guerre. 


— M. H. Lucas communique la note suivante, relative aux transforma- 
tions du Sagra splendida Fabr, purpurea ejusd. : 


On ne connaissait pas encore les métamorphoses des Sagra, Coléoptères 
subpentamères de la famille des Phytophages, et dont les espèces peu 
nombreuses sont répandues en Afrique et surtout en Asie. Ce sont géné- 
ralement de beaux insectes, pour la plupart de grande taille, remar- 
quables par leurs formes élégantes et dont les couleurs, qui sont, quoique 
uniformes, d’un riche éclat, attirent toujours l'attention. La larve et la 
nymphe que j'ai l’honneur de faire passer sous les yeux de la Société 
appartiennent au Sagra splendida de Fabr. Cette espèce subit toutes 
les phases de sa vie évolutive dans les tiges de l’Igname (Dioscoræa 
Batatas Decaisne), auxquelles elle produit des déformations longitudinales 
très-considérables. En effet, les tiges attaquées présentent toutes des 
nodosités qui décèlent la présence de ces larves. C’est dans ces nodosités 
ou hypertrophies qu’elles se transforment, et c’est en société qu’elles 
subissent ordinairement leurs diverses métamorphoses. Suivant M. Auzoux, 
qui les a observées, elles vivent aussi en famille, car il en a rencontré 
jusqu’à vingt individus réunis dans une seule nodosité. 


Avant de se changer en nymphe, ces larves peu agiles, recourbées en 
arc, se construisent chacune une coque assez vaste, de forme cylindrique, 
arrondie à ses deux extrémités, et c’est dans cette habitation qu’elles 
subissent leurs dernières transformations. Quand linsecte parfait s’est 
débarrassé des langes qui le retenaient prisonnier, il brise celte enve- 
loppe, qui est très-friable, et gagne l'extérieur par des ouvertures que les 
larves ont préalablement préparées. 


XCIV Bulletin entomologique. 


Je ne m’étendrai pas davantage sur les métamorphoses de ce Coléo- 
ptère subpentamère, mon intention étant de les faire connaître in extenso 
dans nos Annales, et de représenter la larve, la nymphe ainsi que la coque 
dans laquelle cette espèce subit les principales phases de sa vie évo- 
lutive. 


Enfin, je ne terminerai pas cette note sans dire que c’est à notre col- 
lègue M. le docteur Auzoux que je dois la connaissance de la larve et de 
la nymphe du Sagra splendida, qu’il a observées, en décembre 1869, à 
Whampoa, dans la rivière de Canton, et à Hong-Kong, où cette espèce de 
l’extrême-Orient est très-abondamment répandue. 


— M. E. Simon demande à reprendre la notice sur les espèces euro- 
péennes du genre Thelyphone, qu’il avait présentée à la Société il y a 
quelque temps. Un travail sur le même sujet vient d’être publié en Angle- 
terre, et l’auteur y fait connaître les nouvelles espèces que comptait 
décrire notre collègue. 


— M. le docteur Al. Laboulbène, qui, dans la précédente séance, avait 
montré un ramollissoir préparé depuis quelques jours avec des feuilles de 
pêcher et contenant des insectes qui s’y étaient bien conservés, dit que 
l'expérience, en se prolongeant, a donné un résultat tout à fait négatif. 
Si les insectes se sont ramollis sans se moisir pendant huit à dix jours, 
aujourd’hui, après avoir été soumis vingt à vingt-cinq jours à l’action de 
la vapeur produite par les feuilles de pêcher, ils sont complétement cou- 
verts d’une forte moisissure, | 


M. Leprieur fait remarquer que des insectes placés dans un baïn de 
sable mouillé, dans lequel on avait mis une petite quantité d’acide phé- 
nique, ont pu se conserver parfaitement trois ou quatre mois sans pré- 
senter aucune trace de moisissure; et que depuis plusieurs années il 
n’emploie pas d’autres moyens pour ramollir les Insectes. 


— M. L. Reiche, président de la Commission de la Bibliothèque, fait 
connaître les titres des ouvrages qu’il vient d'acquérir pour la bibliothèque 
de la Société, au moyen du revenu de la donation Pierret, à la vente des 
livres de M. Guérin-Méneville, 


— M. de Graslin adresse l’errata suivant relatif à sa notice nécrolo- 
gique sur le docteur P. Rambur : 


Page 301, ligne 9, au lieu de : Alpuzarras, lisez : ARNO : ; 


Séances de l’année 1872. XCV 


Même page, ligne 40, au lieu de : Dientes-de-la-Vieza, lisez : Dientes- 
de-la-V'ieja ; 


Page 303, lignes 8 et 41, faire les mêmes rectifications. 


— M. javet indique également un erratum à une note du Bulletin, 
page viri, ligne 45, relative à des Coléoptères propres aux cavernes de la 
la Carniole. Ce n’est pas de la larve du Leptoderus Hohenwarti, que l’on 
n’a pas encore découvert, dont il a voulu parler, mais bien de l’insecte à 
l'état parfait du Leptoderus Hohenwarti, variété Schinidti, qui est très-rare 
dans les collections. 


— M. L. Buquet indique, comme il le fait chaque année, les noms des 
entomologistes qui, en 1872, nous ont adressé leurs portraits photogra- 
phiés, et il prie de nouvean tous nos collègues de compléter autant que 
possible cette intéressante collection (4). 


Nominations annuelles. La deuxième séance du mois de décembre ne 
pouvant avoir lieu en raison de sa coïncidance avec la fête de Noël, la 
Société, aux termes de son Règlement, et pour la quarante-deuxième 
fois depuis sa fondation, procède au renouvellement des membres de 
son Bureau et de ses Commissions spéciales. 


Ont été nommés pour 1873 : 


(1) Les portraits parvenus jusqu’ici à la Société sont au nombre de deux cent 
soixante; ce sont, outre les deux cent trente-neuf dont les noms des entomo- 
logistes qu’ils représentent sont indiqués aux pages x1, xvInt, £ et Lx du Bulletin 
de 1863, zv du Bulletin de 1864, Lxxt1 du Bulletin de 1865, zxvir du Bulletin 
de 1866, xcv du Bulletin de 1867, cxvi du Bulletin de 1868, Lxxxux du Bulletin 
de 1869, et zxxxvi et LxxxvII du Bulletin de 1871, ceux de MM. : 


240. J. Bolivar. 251. F. Buchanan-White. 
241. À. Grouvelle. 252. H. de la Cuisine. 
242. J. Grouvelle. 253. Ch. Zuber. 

243. S. Comendador. 254, P. Socard. 

244. J. Bourgeois. 255. Dr H. Auzoux. 
245. M. Schenk. 256. H. Hémard. 

246. J. Gallois. 257. P. Mabille. 

247. S.-A., Saura, 258. À. Houry. 

248. Dr Sénac. 259. S. de Uhagon. 

249. A. Raffray. “ 260. L.-A, Lajoye. 


250. E. Quinquarlet. 


XCVI Bulletin entomologique. — Séances de l’année 1872. 


MEMBRES DU BUREAU. 


President. ie) ie ee out Meet MM. Ch. BRISOUT DE BARNEVILLE. 
Wace-Présidente ae ADEME C.-E. LEPRIEUR. 

SECTEUR NET EN EN EUSTER EEE Eugène DESMAREST 
Secrétaire AHjoint ts DENON: Hippolyte Lucas. 

PrÉSGrERs PT DEN ANTENNES Lucien BUQUET. 

PÉCSORLER AU JON EN ENCORE Émile RAGONOT. 
Archiviste-Bibliothécaire . . . . . Jules FALLOU. 
Archiviste-Bibliothécaire adjoint . Louis BEDEL. 


COMMISSION ADMINISTRATIVE. 


MM. BERCE. 
le docteur Alexandre LABOULBÈNE. 
Albert LEVEILLÉ. 
Maurice SÉDILLOT. 


Et, en outre, les Secrétaire, Trésorier et Archiviste, qui en font partie 
de droit. 


COMMISSION DE PUBLICATION. 


MM. Théodore GoossEens. 
Jules KUNCKEL. 
le docteur Alexandre LABOULBÈNE. 
Louis REICHE. 
Eugène SIMON. 


Et, en outre, les fonctionnaires titulaires du Bureau. 


COMMISSION DE LA BIBLIOTHÈQUE. 


. MM. Louis BEDEL. 
Émile RAGONOT. 
Louis REICHE. 


Et, en outre, les Président, Secrétaire, Trésorier et Archivisle. 


L2 
D e—<—— 


BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE 


POUR L'ANNÉE 4872 (1). 


SOCIÉTÉS SAVANTES ET PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. 


ALLEMAGNE. 


Berliner entomologische Zeitschrift, 15° année, 1871, parties 2 ei 3; 


46° année, 1872, parties 1-4. 


Année 1871. — F. BAUDI, p. 89, Europæ circummediterraneæ 
Faunæ Dascillidum et Malacodermatum specierum quæ Dejean in suo 
Catalogo ed. 3 consignavit cum hodierne accepta denominatione 
collatio (Description de plusieurs espèces nouvelles). — EIcHOFF, 
p. 131, Neue exotische Tomiciden-Arten. — In., p. 137, Ueber Xy- 
loterus lineatus Er. — Ip., p. 187, Ueber die Gattung Pityophthorus. 
— Ip., p. 438, Zwei neue deutsche Tomicus-Arten. — Ip., p. 139, 
Ueber zwei neue europ. Crypturgus-Arten. — HABELMANN et KRAATZ, 
p. 440, Orthoperus Kluki Wanc. in Deutschland nachgewiesen. — 
KRAATZ, p. 441, Ueber die europäisch-deutschen Throscus-Arten. — 
1p., p. 443, Uebersicht der deutschen Triplax-Arien. — In., p. 446, 
Ueber einige deutsche Dorcatoma-Arten. —ScriBA et KRAATZ, p. 149, 
Für Deutschland neue Homalota-Arten. — KRAATZ, p. 162, Zeugo- 
phora rufo-testacea, nov. sp. — Wenncre, p. 463, Drei neue euro- 


(1) Ce Bulletin comprend la liste des ouvrages : 19 ‘offerts à la Société par leurs 


auteurs, par diverses associations ou par plusieurs personnes (*); 2° échangés contre 
les Annales (ne portant aucun signe particulier); et 30 acquis sur Îles fonds 
Pierret (**). Paris, Février 1873. Y. BEDEL, 


(1872) Bullelin VIr. 


XGVIII Bulletin bibliographique. 


päische Hydroporus (corsicus, opacus, pyrenæus). — Ip., p. 164, 
Ilybius Badenii, nov. sp. (de Hambourg).—1p., p. 165, Synonymische 
Bemerkungen über deutsche Hydroporus-Arten. — KRAATz, p. 166, 
Einige für Deutschland neue Wasserkäfer. — In., p. 169, Bagous 
nigritarsis Thoms. et muticus Thoms., Gronops semi-niger AI. — 
In., p. 170, Ueber die schlesischen Hypera-Arten. — TH. KirsCH, 
Zur Kenntniss der deutschen Hyperiden (avec tableau synoptique). 
— KRAATZ, p. 192, Ueber Rhynchites uncinatus Thoms. und Hister 
succicola Thoms. — Ip., p. 193, Ueber die Zahl und Benennung der 
deutschen Dorcadion-Arten. — WEHNCKE, KRAATZ, KIRSCH, VON 
SOLSKY, J. SAHLBERG, p. 206, Synonymische Bemerkungen. — WIiTTE, 
p. 207, Purpuricenus Hausknechti (sp. nov. du Kurdistan et d’Alep). 
— Von HEINEMANN, p. 209, Nachtrag zu den Bemerkungen über die 
Arten der Gattung Nepticula. — SCHREIBER, p. 224, Sammelbericht 
von Karst. — VON ROTTENBERG, p. 225, Beiträge zur Coleopteren- 
Fauna von Sicilien (3° partie). — Ip., p. 248, Cryptocephalus princeps, 
nov. Sp. (Naples). — Von HAROLD, p. 249, Beiträge zur Kenniniss 
einiger coprophagen Lamellicornien (7° partie, Aphodius). — Waz- 
DEMAR Fucus, p. 288, Zwei Worte über das Tôdten der Insekten. 


Année 1872. — G. LOHDE, p. 17, Insektenepidemnien, welche durch 
Pilze hervorgerufen werden. — Tax. Kirscx, p. A5, Ueber die Arten 
der Gatiung Coniatus. — KRAATZ, p. 45, Ueber andalusische Nano- 
phyes-Arten. = LOEW, p. 49, Diptera Americæ septentrionalis indi- 
gena. — Ip., p. 116, Catalogus generum et specierum quæ insunt in 
Dipterorum americanorum cenluriiss — REiTTER, p. 425, Erster 
Nachtrag zur Revision der europäischen Meligethes- Arten. — 
WEnncke, p. 135, Fünf neue europäische Dytisciden. — LEDER, 
p. 137, Beschreibungen neuer Käfer aus Oran (Dichirotrichus barba- 
rus, Reitteria lucifuga, Holoparamecus occultus). — KRAATZ, p. 440, 
Ueber andalusische Lixus und Larinus. — 1n., p. 143, Ueber die 
deutschen Lixus und Larinus. — Weise, p. 445, Die Magdalinus 
Monographie von Desbrochers des Loges. — Sammelberichte, p. 153. 
— VON KIESENWETTER, p. 463, Uebersicht der Arten der Gaitung 
Merophysia. — REITTER, p. 1467, Neue Käfer-Arten von Oran. — 
KrAAïTz, p. 487, G. Pseudocolaspis Lap. — V. von RôDERr, p. 194, 
Verzeichniss andalusischer Diptera. — KRAATz, p. 193, Bemerkungen 
über europäische Clythriden. — W. HEUÆCKER, p. 283, Noctuæ des 
nôrdlichen Harzgebirges. — In., p. 238, Zanclognatha Zelleralis, 
Scoparia Zelleri == REITTER, p. 241 et 269, Die Südafrikanischen 


Année 1872. XCIX 


Meligethes, — In., p. 264, Zweiter Nachtrag zur Revision der 
Europäischen Meligethes. — KRAATZz, p. 271, Synonymische Bemer- 
kungen. — HAAG-RUTENBERG, p. 273. Monographie der Cryptochi- 
liden. — Von KIEsENWETTER, p. 314, Revision der G. Cerallus. — 
KRAATZ, p. 319, Ueber Criocephalus epibata Schiôdte. — D° STIERLIN, 
p. 321, Nachtrag zur Revision der europäischen Otiorhynchus (avec 
caialogue général). — Von KiESENWETTER, p. 369, Revision der euro- 
päischen Arlen der G, Malthodes (2 pl. noires). 


AUSTRALIE. 


* The Transaction of the Entomological Society of New South Wales, 
- vol II, 4° partie. 


W. Mac-LeAy, p. 239, The Insecis of Gayndah (des Buprestides à 
la fin des Hétéromères). 


BELGIQUE. 


Annales de la Société entomologique de Belgique, tome XIV, 1870-71 : 
Bulletins (n°° 67 à 80) de 1872. 


CHEVROLAT, Description de six Coléoptères exotiques éclos à Paris, 
p. 5, pl. color. — DE Sézys-LoNccHawrs, Nouvelle révision des 
Odonaies de l’Algérie, p. 9. — DE CHaupoir, Essai monographique 
sur le groupe des Pogonides, p. 21. — PREUDHOMME DE BORRE, 
Catalogue synonymique et description d’une petite collection de four- 
reaux de larves de Phryganides de Belgique, p. 62. — L. QuÆDvELIG, 
Description d’nne anomalie de Hestia Belia, p. 72, une planche. — 
J. SAUVEUR, Supplément au Catalogue des Coléoptères de la Faune 
belge, p. 74. — CHEVROLAT, Monographie du genre Rhinochenus 
(18 espèces), p. 85. — Ip., Description d’un Peribleptus nouveau 
(10-maculatus, des Moluques), p. 94. — DE CHAUDOIR, Essai mono- 
graphique sur les Orthogoniens, p. 95. 


Comptes rendus des Séances. — DE SÉéLys-LoNGCHAMPs, Résumé 
d’une nouvelle classification de la sous-famille des Cordulines, p. ur. 
— Puszexs, Amara indivisa, nov. Sp., P. VIII. — PREUDHOMME DE 


3 


et Bulletin bibliographique. 


Borre, Description d’une nouvelle espèce du genre Hyphydrus (lugu- 

. bris, du Sinaï), p. x — Ip., Description d’une nouvelle espèce d’Hy- 
droporus (Crotchi, du Sinaï), p. x. — PuTzeyxs, Comparaison des 
listes de Carabiques de Néerlande et de Belgique, p. xx. — DE SÉLYS- 
LonccHAmrs, Renseignements du professeur Stefanelli sur les Deile- 
philus euphorbiæ et esulæ, p. xx11. — CANDÈZE, Lamellicornes ren- 

. Contrés à Verviers dans les laines de Buenos-Ayres, p. xxIII. — 
PREUDHOMME DE BORRE, Liste des Saturnides du Musée royal de Bel- 
gique, p. XXVII. — DE SÉLYs-LonGcHAMPs, Notice sur quelques AsCa- 
laphides, p. xxxIr. 


ESPAGNE. 


* Anales de La Sociedad española de Historia natural, tomo I, cuaderno 1, . 
Madrid, 1872. 


PEREZ ARCAS, p. 89, Especies nuevas 6 criticas de la Fauna espa- 
ñola (une planche coloriée). 


ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE. 


Annual report of the board of regents of the Smitsonian Institution, 
4 vol. in-8°, Washington, 1871. 


Bulletin of the Museum of Comparative Zoology, p. 121-442, brochure 
in-8°. 
Essex Institute, Bulletin, vol. II, 1870. 
P. 85, Notice on Packard’s Guide to the Study of Insects. 


Essex Institute, Proceedings, vol. VI, part. 2, 1868-71, broch. 


Monthly reports of the departement of Agriculture fort the year 1871, un 
vol. in-8° relié, Washington, 1872. 
Proceedings of the Boston Society of natural History, 1870, p. 225-568. 


D' H. HAGEN, p. 263, Synopsis Pseudoscorpionidum synonymica. — 
S. SCUDDER, p. 272, On the synonymy of Thecla calamus. 


Année 1872. €I 


* Report of the Commissioner of Agriculture for the year 1870, un vol., 
Washington, 1871. | 


* Report of the Commissioner of Fisheries of the State of Maine for 1870, 
broch. in-8°, Augusta. 


* Salem, Peabody Academy of Science, Annual Reports for 1869 and 1870. 


A, PAcKkaRD, p. 85, List of Insects collected ai Pebas, Equador. — 
SIDNEY SMITH, p. 87, List of Crustacea collected in Gentral America. 


The American Naturalist, vol. IV, n° 3-12; vol. V, n° 1. 


Vol. IV. — PackARD, p. 83, Certain parasitic Insects. — Ip., 
p. 225, À few Words about Moths (une planche). — Locxwoon, 
p. 257, The Horse foot Crab (une planche). — Srimpsow, p. 403, On 
the Deep-Wäter Fauna of lake Michigan. — PACKARD, p. 588, The 
Borers of certain Shade Trees (avec figures). — EMERTON, p. 664, 
The Lycosa at Home (avec figures). — Ip., p. 705, The Ant-Lion 
(Myrmeleo immaculatus, avec figures). 


Revues. — Recent works on the Embryology of Articulates, p. 122. 
— The Record of American Entomology for 1869, p. 182. — Brazilian 
Crustacea, p. 485.— The Polyps and Coral of the North Pacific Explo- 
ring Expedition (Note sur le genre Cancrisocia, parasite d’un Crustacé), 
p. 488. — Economical Entomology in Missouri (avec figures), p. 610. 
— American Crabs, p. 615. — Injurious Insects (avec figures), 
p. 684. 


. Mélanges d'Histoire naturelle. — Malformations in Insects, p. 51. 
— The organs of Hearing and Smell in Insects, p. 127. — A new 
Insecticide, p. 313. — Position of the Brachiopoda in the Animal 
Kingdom, p. 314. — Flight of Birds and Insects, p. 439. — Pædo- 
genesis in the Stylopidæ, p. 439. — Parthenogenesis in a Wasp, 
p. 440. — List of New-England Lepidoptera, p. 440. — Improving 
Intelligence in Birds and Insects, p. 440. — How many Lepidoptera 
are there in the World?, p, 441. — A new Insect parasite of the 
Beaver, p. 443. — On Brachiopods as a division of the Annulata, : 
p. 495. — Embryology of Limulus Polyphemus (avec figures), p. 498. 
— On three new generic forms of Bracbiopoda, p. 510. — The cau- 
dal styles of Insects sense organs, p. 620. — A remarquable My- 
riapod, p. 621. — Morphology and Ancestry of Limulus, p. 754. — 
Ancestry of Insects, p. 756. — Scudder’s work on new England But- 


CII Bulletin bibliographique. 


terflies, p. 760, — Callidryas Eubule, p. 761. — Mephitis bicolor, 
p. 761. 


Vol. V. — ALLEN, p. 4, The fauna of the Prairies. — P. 29, The 


flight of Birds and Insects. 
Revues. — The Early Stages of Ichneumon parasites (genre Platy- 
gaster, avec figures), p. A2. 


Mélanges d'histoire naturelle. — A new genus of Brachiopods, 
p. 55. — Embryology of Limulus, p. 55. — Parthenogenesis in the 
Pupa state of Insects, p. 57. 


To-Day, Journal de l'Institut d’Essex, Salem 1870. 


FRANCE. 


Annales de la Société entomologique de France. 


1° Annales, L° série, t. X, 1870, partie supplémentaire, 2° et 3° ca- 
hier de la Monographie des Eucnémides, par M. HENRY DE BoONvOu- 
LOIR, comprenant 272 pages (47 feuilles) et 45 planches (8 feuilles et 
7 planches pour le 2° cahier, et 9 feuilles et 8 planches pour le 8°), 
parus les 45 juillet et 31 décembre 1872. (Deux exemplaires pour la 
Bibliothèque.) 


2° Annales, 5° série, t. II, 4872, 4 vol. de 692 pages (43 feuilles 
1/2), avec 16 planches, dont 7 coloriées et 9 noires, Paris, 1872- 
1873. (Deux exemplaires pour la Bibliothèque.) 


Le contenu et l’époque de la publication de chacun des numéros 
des Annales de 1872 sont les suivants : 


1° trimestre : texte, pages 1 à 96; Bulletin des séances, pages 1 à 
xLVIIT (9 feuilles) et planches 1, 5, 7 et 8. — Paru le 10 juillet 1872. 


2e trimestre, texte, pages 97 à 294: Bulletin, pages XLIX à LXIV 
(9 feuilles), et planches 2, 6, 9 et 41. — Paru le 25 septembre 1872. 


8° trimestre : texte, pages 225 à 352; Bulletin, pages LXY à Lxxx 
(9 feuilles), et planches 3, 10, 12, 43 et 14. — Paru le 31 décembre 
1872, 

L° trimestre : texte, pages 358 à 520 ; Bulletin des séances, Bulletin 
bibliographique, Liste des Membres en 1872 et Tables des matières 
et des auteurs, pages Lxxxr à cLxxit (45 feuilles 1/2), et planches 4, 

15 et 16, — Paru le 23 avril 1873. 


Année 18792. CIII 


Annales de la Société Linnéenne de Lyon, année 1870-1871, tome XVIII. 


MILLIÈRE, p. 4, Iconographie et description de chenilles et Lépi- 
doptères inédits. — MuLsanT et Rey, p. 81, Description de diverses 
espèces de Coléoptères. — Ip., p. 99, Description d’une espèce nou- 
velle de Pentatomide.—MuLsanT et GopaRT, p. 102, Espèce nouvelle 
de Coccinellide. — Ip., p. 104, Somoplatus nouveau. — HALIDAY, 
p. 125, Rhynchites nouveau (caligatus). — MuLsanT et Rey, p. 126, 
Lygée nouvelle (Saundersi). — Ip., p. 129, Insectes nouveaux ou 
peu connus. — In., p. 176, Nouveau genre d’Aléochariens français 
(Diestola Mayeti). — Ip., p. 179, Nouveau genre d’Aphodiens (Hexa- 
lus simplicipes. — Ip., p. 198, Description de quelques espèces 
d’Aphodiens. — MuzsanT et PELLET, p. 201, Melanophila Legrandi, 
espèce nouvelle d'Algérie. — MucsaAnT et Rey, p. 283, Études sur 
les espèces du genre Orsillus (Lygéens). — Muzsanr et GODART, 
p. 212, Nouvel Anthrenus (nocivus), d'Algérie, — Ip., Nouvel Am- 
phimallus (Logesi), d'Italie. — MuLsANT et LICHTENSTEIN, p. 306, 
Histoire des métamorphoses du Vesperus Xatarti. — MucsanrT et 
VALERY MAYET, p. 811, Note pour servir à l’histoire du Pelopæus 
spirifex (Sphégien). — MuLsanT et GODART, p. 315, Onthophagus 
nouveau (crocatus), d'Algérie. — MuLsanT et REY, p. 317, Serica 
Ariasi, espèce nouvelle d’Espagne. — MuLsanT, p. 321, Description 
de quelques Coccinellides exotiques. 


Bulletin de la Société des Sciences historiques et naturelles de l'Yonne, 
années 1870 et 1871, tomes XXIV et XXV, 2 vol. in-8°. 


Tome XXIV, partie des Sciences naturelles. — CH. BAZIN, p. 8, 
Note sur deux espèces de chenilles (Tortrix viridana et Bombyx dis- 
par), qui ont ravagé les bois sur plusieurs points du département de 
l'Yonne de 1865 à 1868. 


Comptes rendus hebdomadaires de l’Académie des Sciences, tome LXXITII, 
n° 26 et Tables, 1871; tome LXXIV, n° 4 à 26, 1° semestre 1872 ; 
tome LXXV, n° 4 à 27 et Tables, 2° semestre 1879, 

Tome LXXIV. — S. CHANTRAN, p. 201, Sur la fécondation chez 
les Écrevisses, — G. PoucæeT, p. 757, Note sur les rapides change- 
ments de coloration provoqués expérimentalement chez les Crustacés. 
— E. BLANCHARD, p. 1173, Sur la mulliplication inusitée, observée à 
Paris, de l’insecte connu sous le nom de Bibion des jardins, — ANez 
et Dumas, p. 1232 et 1234, Notes sur le Phylloxera vastatrix, — 
P. 1386, Note sur l’emploi du cuivre contre le Phylloxera vastatrix. 


C2 


CIV 


Bulletin bibliographique. 


— N.etE. Jouy, p. 1413, Sur le prétendu Crustacé au sujet duquel 
Latreille a créé le genre Prosopistoma, et qui est un Insecte hexa- 
pode. — FISCHER, p. 1589, Sur la distribution géographique des 
Crustacés podophthalmaires du golfe de Gascogne. — LaLIMaAn, 
p. 1601, Sur le Phylloxera vastatrix. — E. ROBERT, p. 1602, Lettre 
concernant l'emploi du cuivre contre le Phylloxera vastatrix. 


Tome LXXV. — SoLLIER, p. 21, Note relative à un procédé de 
destruction du Phylloxera vastatrix au moyen d’une décoction de 
tabac. — J. KünckeL, p. 359, Sur le développement des fibres mus- 
culaires striées chez les Insectes. — TRouYET, p. 427, Note concer- 
nant les moyens propres à combattre les fléaux qui désolent la sérici- 
culture. — P. 429, Note sur le Phylloxera vastatrix. — P. 638, 
Informations sur les habitudes du Phylloxera vastatrix. — L. FAUCON, 
p. 683, Observations nouvelles sur le Phylloxera. — GUÉRIN-MÉNE- 
VILLE, p. 684, Sur la maladie de la Vigne et le Phylloxera, prétendue 
cause de cette maladie. — Dumas, p. 722, Analyse de documents 
adressés à la commission du Phylloxera. — THENARD, p. 725, Obser- 


_ vations sur le même sujet. — DucHARTRE, p. 727, Traitement em- 


ployé en Irlande contre le Phylloxera. — LICHTENSTEIN, p. 771, 
Procédé de destruction du Phylloxera par l’enfouissement et la des- 
truction ultérieure des jeunes sarments. — A. RAINAUD, p. 772, 
Procédé de destruction du Phylloxera au moyen des résidus des 
moulins à huile d'olive. — PEyrAT, p. 772, Documents relatifs à la 
poudre insectivore contre le Phylloxera. — Louver, p. 772, Emploi 
du sulfure d’arsenic contre le Phylloxera. — P. 871, Notes sur le 
Phylloxera, emploi de l’urine contre son développement. — J. PLAN- 
CHON, p. 4007, Sur l'extension actuelle du Phylloxera en Europe. — 
HERVIER, p. 1022, Destruction du Phylloxera par le sulfure d’arsenic. 
— BEÉRENGER-FÉRAUD, p. 1133, Sur des larves de Mouches qui se 
développent dans la peau de l’homme au Sénégal. — E. BLANCHARD, 
p. 1134, Observations sur le même sujet. — LarREy, p. 4958, Note 
sur le FPhylloxera. — E. SAINT-PIERRE, p. 1258, Note concernant [a 
présence du Phylloxera sur les racines des vignes sauvages dites 
Lambrusques. — E. BLANCHARD, p. 1707, Rapport sur un mémoire 
de M. Alph. Milne-Edwards intitulé : Recherches sur l'anatomie des 
Limules. — P. 1612, Notes sur le Phylloxera. — Ducraux et CORNU, 
p. 1686, Extrait de leur rapport sur le Phylloxera. — PLATEAU, 
p. 1743, Extrait de ses recherches physico-chimiques sur les Articulés 
aquatiques. 


Année 1872. Ev 


* Feuille des Jeunes Naturalistes, n° 18, 4° avril 1872. 


* Mémoires de la Société des Sciences naturelles et historiques de Cannes, 
2° vol., 1872. 


P. MILLIÈRE, p. 89, Catalogue raisonné des Lépidoptères du dépar- 
tement des Alpes-Maritimes, 1"° partie. 


* Nouvelles Archives du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, tome V, 
1869, fasc. 4 ; tome VI, 1870, fasc. 1-1 ; tome VII, 1871, fasc. 4-3 (1). 


Tome V, Bulletins. — À. MiLNE-EDWARDS, p. 25, Note sur quelques. 
nouvelles espèces du genre Sesarma. 


Tome VI, — A. MILNE-EDpwaRpDs, p. 75, Révision du genre Callia- 
nassa. 


* Répertoire des travaux de la Société de statistique de Marseille, tome 
XXXI, 1870. 


# Revue et Magasin de Zoologie, 1870, n°* 4 à 19 (2), 


CLOETE, p. 32, Acarus des Vignes. — E. Simon, p. 51, 97 et 1/2, 
Arachnides d’Espagne, — H. Lucas, p. 229, 249 et 266, Aranéides. 
— TiGri, p. 62, Bactéries des Vers à soie. — BoRDONE, p. 232, 
Même sujet. — HEnzi, p. 216, Bombyx mylitta hermaphrodite, — 
BRUNNER DE WATTENWYL, p. 414, Catalogue du British Museum, 
critique, — M. GIRARD, p. 35, Chaleur des Insectes. — PLANCHON, 
p. 236, Cochenille de la Vigne. — PLATEAU, p. 150, Crustacés d’eau 
douce de Belgique. — Guyox et OLLIVIER, p. 198, Invasion de l’He- 
terogaster salviæ à Batna. — BORDONE, p. 232, Maladies des Vers à 
soie. — GUÉRIN-MÉNEVILLE, p. 217, 235 et 287, Même sujet. — 
HuMBERT et DE SAUSSURE, p. 172 et 202, Myriapoda nova americana, 
— CH10ZZA, DUMAS, GUÉRIN-MÉNEVILLE, p. 286, OEuis de Vers à 
soie donnant plusieurs cocons, — BRUNNER DE WATTENWYL, p. 1144, 
Orthoptères. — GUÉRIN-MÉNEYILLE, p. 78, Parasites des œufs de 
Yama-Maï. — PLANCHON, p. 44, Le Phylloxera n’est pas la cause de 
la maladie des Vignes. — DELONDRE, p. 189, Sériciculture en Cochin- 
chine. — P. 45, 72, 1214, 1452, 189 el 214, Sériciculture comparée, 


(1) Ouvrage donné par le Ministère de l’Instruction publique. 
(2) Id. id. 


CVI Bulletin bibliographique. 


— DE VALLIER, p. 303, Sériciculture dans les Basses-Alpes, — BAU- 
MANN, p. A5, Ver à soie du chêne. — CHazy, p. 47, Même sujet. — 
GUÉRIN-MÉNEVILLE, p. 75 et 214, Même sujet. — P. 62, 149, 217, 
219, 232, 271, 283 et 285, Vers à soie. — DE SAUSSURE, p. 55, 103 
et 141, Vespidæ americanæ, 


** Revue Zoologique par la Société Cuviérienne, 1838-1848, 11 volumes. 


* Séance publique de l’Académie des sciences, agriculture, arts et belles- 
lettres d’Aix, 1870 et 1871, 2 broch. in-8°. 


* Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen, année 1869. 


 MocquERyYs et LEVOITURIER, p. 188, Liste des Coléoptères recueillis 
au Marais-Vernier (Eure). 


* Société Linnéenne du Nord de la France : Mémoires, tome I, 1868, 
tome II, 1869-71 ; Bulletins, n° À à L, 1872. 


Tome I. — D° Dours, p. 5, Monographie iconographique du genre 
Antophora Latr. (planches noires et coloriées). 


Tome IT. — D" Dours, p. 272, Note nécrologique sur le docteur 
Sichel. — Ip., p. 395, Histoire du Cephus pygmæus. 


GRANDE-BRETAGNE. 


* The Entomologists Monthly Magazine, tome VIIL, 1871, n° 92-96; 
tome IX, 1871-72, n° 97-103. 


Tome VIIL (fin). — BucHAnAN WuiTe, p. 469, Description of a 
British species of Scoparia (scotica). — W. BucxLer et Rev. HELLINS, 
p. 169, Notes on the earlier stages of some species of Lithosidæ. — 
T. CHAPMAN, p. 475, Description of a new African Butterfly (Crenis 
Benguelæ). — H. Barres, p. 176, 199, 237, 263 et 285, Notes on 
Cicindelidæ and Carabidæ and descriptions of new species. — Rev. 
MARSHALL, p. 191 et 243, Descriptions of new genera and species of 
Corsican Hemiptera by Jonh Scott (suite et fin). — BUCHANAN WHITE, 
p. 196, Life-history of Dendrophagus crenatus. — E. Rye, p. 205, 


Année 1872. CvI! 


Description of Anisotoma (lunicollis, nov. sp.) from Great Britain. — 
TROVEY BLACKMOORE, p. 228, Macrolepidoptera observed in Marocco. 
—H. STAINTON, p. 239, Tortricina and Tineina collected in Marocco.— 
C. BARRETT, p. 246, Description of Sericoris (Doubledayana, nov. sp.) 
from Britain. — Rev. MARSHALL, p. 257, Wesmaëlia cremasta, a new 
Braconid. — W. BucKLER, p. 258, Natural history of Melitæa Athalia. 
— CG. WATERHOUSE, p. 260, Description of Prionocalus Buckleyi, nov. 
sp., with notes on the other species of the genus. — G. VERRALL, 
p. 281, On the species of Empis allied to E. stercorea. 


Notes. —P. 479, Cryptophagus grandis, C. Waterhousei. — P. 180, 
Dorcatoma bovistæ, Nemosoma elongata, Pezomachus trux, P. fas- 
ciatus. — P. 181, On Dipterous pupæ on Athyrium. — P. 182, Agro- 
tis helvetina. — P. 183, Argynnis Niobe, A. Adippe ; Larva 
of Ephyra punctaria. — P. 184, Lepidoptera from Sheerness. — 
P, 185, Entomological visit to Braemar., — P. 187, Euperia fulvago, 
variety. — P. 188, Lepidoptera from Guestling. — P. 204, Hydnobius 
spinipes : Homalium rugulipenne. — P. 205, Earlier stages of Hypera 
polygoni ; Ceuthorhynchideus Chevrolati; Atomaria fimetarii; Sudden 
and unaccountable disappearance of particular species of Insects. — 
P, 206, Argynnis Adippe et Niobe; Larva of Arctia caja; Liparis 
salicis, — P. 207, Natural history of Apamea unanimis. — P. 208, 
Larva of Tephrosia crepuscularia. — P. 209, Tinea pallescentella. — 
P. 210, Incurvaria canariella; Lepidoptera from Morayshire. — 
P. 211, Lepidoptera from Sussex; Additions to the list of Manx Le- 
pidoptera. — P. 247, British Homalota; Homalota atrata. — P. 248 
et 288, Meloe cyaneus. — P. 248, Nitidula flexuosa ; Platydema vio- 
lacea ; Natural history of Leucania straminea. — P. 250, Lepidoptera 
from Lewes; Tineina feeding upon Fungi. — P. 251, Noles on Mi- 
micry. — P. 253, Nomenclature. — P. 254, 274, 290 et 294, Generic 
and specific Names. — P. 267, British Meligethes. — P. 269, Pogo- 
nus littoralis ; Larva of Clythra 4-punctata. — p. 270, Captures of 
Coleoptera. — P. 271, Zelleria saxifragæ ; Pempelia albariella ; Lepi- 
doptera from Norwich. — P. 272, British Tortricidæ ; Experiments 
on Tephrosia crepuscularia. — P. 273, The variation of Triphæna 
orbona ; Limnophilus from the Falkland Islands; Eristalis attracted 
by painted flowers. — P. 274, Disappearance of particular species. 
— P. 288, Meligethes pictus; Deformed antenna in Hydroporus, — 
P. 289, Tachyporus nitidicollis ; Coleoptera from Manchester ; Penta- 


CVIIT Bulletin bibliographique. 


toma juniperina. — P. 290, Effect of temperature upon the develop- 
ment of Lepidoptera; Eupithecia subciliata; Anerastia Farrella. 

Tome IX. — MAc-LACHLAN, p. 4, A remarkable new species of 
Agrionira from Madagascar (Psilocnemis alatipes). — CG. WARD, p. 2, 
New species of Diurnal Lepidoptera from Madagascar. — J. Douczas, 
p. 4, Emblethis verbasci, British Hemiptera. — E. RYE, p. 5, Addi- 
tions to the list of British Coleoptera and Descriptions of new species 
(Scydmænus præteritus, Phalacrus Brisouti, Anthicus scoticus). — 
— GC. BARRETT, p. 25, British Tortrices of the genera Dicrorampha 
and Endopisa. — CG WaATERHOUSE, p. 31, Meloëtyphlus fuscatus 
(nov. gen. and sp. allied to Meloë) from Peru. — H. BATES, p. 49, 
Notes on Cicindelidæ and Carabidæ and descriptions of new species 
(suite). — CG. Waterhouse, p. 53, Neolucanus marginatus (nov. sp.) 
from Northern India. — H. STAINTON, p. 54, Notes on the breeding 
of Antispila Rivillei. — W. Buckzrr, p. 56, Natural history of Tri- 
phæna subsequa. — G. VERRALL, p. 74, A list of British Dolicho- 
podidæ. — Mac-LACHLAN, p. 74, Descriptions of a new genus and 
5 new species of exotic Psocidæ. — DH. HAGEN, p. 78, Mimicry in 
the colors of Insects. — W. HEWITSON, p. 83, Descriptions of 7 new 
exotic Rhopalocera. — J. BATESs, p. 97, 133 et 149, Notes on Hete- 
romera and Descriptions of new genera and species. — MAC LACHLAN, 
p. 99 et 468, Instructions for the collection and preservation of Neu- 
ropterous insects. — H. STAINTON, p. 105, The recent invasion of 
Great Britain by Vanessa Antiopa. — C. RiTSEMA, p. 121, New exotic 
genus and species of Larridæ (Hyménoptières). — Rev. MARSHALL, 
p. 123, New Aphidius (gregarius) from Britain. — C. BARRETT, p. 124, 
Notes on Tortrices, with description of 2 new species. — F. BucHA- 
NAN WHITE, p. 430, Recent invasion by Vanessa Antiopa. — SHARP, 
p. 181, Même sujet. — E. RYE, p. 131, Damaster Lewisii (nov. sp.) 
from Japan. — DE SéLys-LoNGCHAMPS, p. 445, Notes on two new 
genera of Psocidæ. — W. HEWITSON, p. 146, Papilio Kirbyi (nov. sp.) 
from Lagos. — C. WARD, p. 147, New species of African diurnal 
Lepidoptera. — BuCHANAN WHITE, p. 449, Extraordinary migration 
of Pyrameis cardui. — D. SHARP, p. 152, Cyloma (nov. gen.) Lawso- 
nus (nov. sp.), Hydrophilidæ from new Zealand, and Philhydrus su- 
turalis (nov. sp.) from Great Britain. 


Notes. — P. 41, Carabus intricatus in Devon, C. auratus in Lon- 
don ; Locality for Acrognathus. — P, 12, Coleoptera near Maidstone ; 


Année 1872. CIX 


Blind beetles in bees’-nets : Hydradephaga near York; Agriotes sor- 
didus. — P. 13, Chalcididous larvæ in the imago of Cynips : Ha- 
bits of Acanthosoma griseum; Thrips soiling framed engravings. — 
p. 14, Forms of Zygæna trifolii; Natural history of Agrotis cursoria. 
— P. 15, Larva of Nola strigula. — P. 16, Larva of Eupithecia sub- 
ciliata. — P. 17, Larva of Tephrosia consonaria ; Aspidisca bred from 
poplar leaves. — P. 18, Lepidoptera from Norfolk. — P. 21, Lepi- 
doptera of the Lancashire and Cheshire; Captures during March. — 
P. 33, Notes on the Coleoptera of Slapton, description of Scopæus 
Ryei (nov. sp.). — P. 36, Notes on British Coleoptera. — P. 39, 
Food-plant of Magdalinus carbonarius ; Natural history of Anchocelis 
litura. — P. 41, Larva of Brephos nota. — P. 42, Larvæ of Eupithe- 
cia pygmæata; Lepidoptera from Aberdeen. — P. 44, Lepidoptera 
taken in the Isle of Man; Eidophasia messingiella and Catoptria aspi- 
discana. — P. 45, Relations between colour and edibility in larvæ ; 
Practical hint for Lepidopterists ; Fungoïd epidemic among Xantho- 
chlorus. — P. 46, Extraordinary circumstances regarding a Dipterous 
insect. — P. 59, Ravages of Anobium; Lebia chrysocephala Mots. 
— P. 60, Ilybius ænescens Th.; Ocypus morio; Sound of Pelobius 
Hermanni ; Oviposition of Chrysops. — P. 62, Sisyra Dahli. — P. 63, 
Stenoposcus stigmaticus. — P. 64, Larva of Dianthæcia cæsia. — 
P. 65, Larva of Eupithecia pygmæata ; Habits of Eupithecia subciliata. 
P. 66, Orthosia ypsilon; Captures at Witherslack. — P. 67, Dicro- 
rampha consortana and Retinia Buoliana at Preston ; Eidophasia mes- 
singiella near Wolverton.—P. 68, Colias edusa, Triphæna subsequa ; 
Lepidoptera from the Isle of Man (voy. p. 113 et 164): Relation 
between colour and edibility in larvæ. — P. 69, Mimicry between 
spiders and flowers. — P. 86, Change of Nomenclature (Anthribidæ); 
Coleoptera of the New Forest. — P. 88, Cicada anglica; Lasiosomus 
enervis ; Egg-state of Chrysopa 7-punctata ; Hemerobius inconspicuus ; 
Crambus verellus; Vanessa Antiopa ; Plusia orichalcea. — P. 89, 
Insects of the Fen-district. — P. 92, Larva of Cloantha solidaginis ; 
Natural history of Carsia imbutata. — P. 94, 112 et 164, Notes on 
Tarsolepis remicauda and Crinodes Sommeri. — P. 95, Notes on a 
paper entitled : « Die Arten der Gattung Anthidium, » by Walther 
Schmid. — P. 111, Vanessa Antiopa, Pieris Daplidice and Argynnis 
Lathonia; Zygæna meliloti; Acronycta alni. — P. 413, Rare Insecis 
from the Isle of Man; Depressaria Douglasella ; Larva of Depressaria 
Yeatiana ; Habits of Eupithecia togata. — P. 114, Larva of Eupithecia 


ex Bulletin bibliographique. 


togata, — P. 115, Natural history of Acidalia degeneraria. — P, 117, 

Scymnus arcualus ; Calosoma sycophanta; Baridius scolopaceus. — 

P. 118, Coleoptera from Kent. — P. 119, Strange habitat of Licinus 

silphoides ; Saltatory power of Rhinoncus subfasciatus; Abundance 

of Niptus hololeucus:; Captures at Weybridge ; Agrothereutes Hopei. 

— P. 120, Formica fusca, 2 G'in copula with one ©. — P. 135, Ani- 

sotoma brunnea, — P. 136, Anisotoma lunicollis; Notes on « Car- 

ding » beetles. — P. 137 et 138, Vanessa Antiopa. — P. 139, Eu- 

lepia cribrum; Sterrha sacraria: Zelleria saxifragæ ; Insects from 

Sherwood Forest (voy. p. 140). — P. 140, Argyrolepia luridana, etc. 

P. 441, Morayshire Noctuæ. — P. 143, Larva of Ephestia Artemi- 

siella. — P. 144, Larva of Depressaria depressella ; Oviposition of 
Pierophorus pentadactylus. — P. 154, British Dascillidæ (Cyphon 
punctipennis, nov. sp.). — P. 156, British Coleoptera (Thyamis dis- 
tinguenda, nov. sp.). — P. 158, Lymexylon navale. — P. 159, Ta- 
chinus rufipennis ; Coleoptera at Caterham. — P. 160, Syntomis phe- 
gea. — P. 161, Argynnis Lathonia; Vanessa Antiopa; Crambus ve- 
rellus ; Cucullia absinthïii. — P. 162, Cucullia asteris ; Lepidoptera 
from Fleetwood ; Lepidoptera from the Isle of Sheppy. — P. 168, 

Mimetic Analogy among the British Geometræ. — P. 166, Larva of 
Brachycentrus. 


Journal of the Linnean Society, tome X, n° 47-48 : tome XÏ, n°’ 522 
53. — Proceedings, session 4869-70 (4). 


Tome X. — Rev. CAMBRIDGE, p. 995, Catalogue of Ceylon Ara- 
neida (suite). — In., p. 398, Description and Sketches of 1wo new 
species of Araneidea with characters of a new genus (une planche 

_ noire). — J. BLACKWALL, p. 405, A list of Spiders captured in the 
province of Lucca. — F. PAscor, p. 434, Contributions towards a 
know-ledge of the Curculionidæ (5 planches noires). — W. KIrBy, 
p. 494, On the necessity of a Reform in the generic nomenclature of 
Diurnal Lepidoptera. — ROLAND TRIMEN, p. 503, On the occurence 
of Astraptor illuminator Murr. or a closely allied Insect near Buenos- 


Ayres. 


Th 


LS) 


Philosophical Transactions of the Royal Society of London, vol. 160, 
parties I et II; vol. 161, part. L 


(4) Voyez, page exi, Transactions of the Linnean Society. 


Année 1872. | CxI 


Proceedings of the Royal Society, vol. XVIII, n° 119-122; vol. XIX, 


n° 423-129. 


Proceedings of the Scientific Meetings of the Zoological Society of London, 


48714, part. IL; 1872, part. I. 


4874, — À. BUTLER, p. 721, On a small collection of Butterflies 
from Angola. — In., p. 725, Description of a new genus of Lepidop- 
tera allied to Apatura. 


1872. — Rev. CAMBRIDGE, p. 212, General list of the Spiders of 
Palestine and Syria, wilh descriptions of new species and characters 
of two new genera (planches x111-xvi). | 


* The Scottish Naturalist, vol. I, n° virt, 4872, 


Th 


Lao] 


ALLEN HARKER, p. 249, The Study of Entomology. — J. Harpy, 
p. 254, Scottish Diptera. — BucHANAN WHITE, p. 258, The nest of 
Formica rufa and its inhabitants. — ID., p. 263, Scottish Hemiptera, 
— P. CAMERON, p. 265, Acilius fasciatus. — Ip., p. 266, Leaf-Galls. 
— À. MÜLLER, p. 266, Popular entomology. — DouGLAS-ROBINSON, 
p. 266, Crymodes exulis. — BucHANAN WHITE, p. 266, Vanessa An- 
tiopa. —GARROW, p. 267, Vanessa polychloros. — BUCHANAN WHITE, 
p. 267, Noctua ditrapezium.— W. Simsow, p. 267, Perarge Megæra, 
— BucHANAN WHite, p. 267, Xylophasia Zollikoferi. —W. PATERSON, 
p. 268, Deilephila livornica. — BucHanan Wuite, p. 273, The Lepi- 
doptera of Scotland. — D. Sxarp, p. 277, The Coleoptera of Scot- 
land. 


Transactions of the Entomological Society of London, années 1871, 
parties IT-IV, et 1872, parties I-III. 


Année 1871. — HEWITSON, p. 165, New species of Diurnal Lepi- 
doptera from South and Central America. — BUTLER, p. 169, Des- 
criptions of a new genus and six new species of Pierinæ. — ALB, 
MÜôLLER, p.175, On the dispersal of non-migratory Insects by atmo- 
speric agencies. — SHARP, p. 187, Notes on some British species of 
Oxypoda, with descriptions of new species. — LOowne, p. 493, Obser- 
vations on immature sexuality and alternate generation in Insects. — 
WOLLASTON, p. 203, Additions to the Atlantic Coleoptera (description 
de 15 espèces nouvelles), — WATERHOUSE, p. 315, Description of a 


GXII 


The 


Bulletin bibliographique. 


new genus (Aplerocyclus honoluluensis, sp. nov., Lucanide) from the 
Sandwich Islands (figure dans le texte). — Lewis, p. 317, An Exa- 
mination of the arrangement of Macrolepidoptera introduced in En- 
gland by M' Doubleday. — Wesrwoop, p. 353, Descriptions of some 
new exotic species of Lucanidæ (2 planches). — BATES, p. 375, Des- 
criptions of a new genus and of 2 new species of Longicorn (Bolbo- 
tritus, nov. gen., Bainesi, Mallaspis præcellens). — Ip., p. 377, Des- 
criptions of 3 new species of Cicindelidæ (2 Oxygonia, 1 Gicindela). 
— Bazy, p. 381, Descriptions of new genera and of some recently 
discovered species of Australian Phytophaga (Duboulaia, nov. gen., 
fulvipennis, Carpophagus excavatus, Elaphodus albohirsutus, Ditro- 
pidus, 41 espèces nouvelles, Lachnabothra, 8 espèces nouvelles). — 
BuTLER, p. 401, Descriptions of 5 new species and a new genus 
(Palœonympha) of Diurnal Lepidoptera from Shanghaï. — WATER- 
HOUSE, p. 405, On some black species of Cantharis with red heads 
and filiform antennæ (description de 5 espèces dont 3 nouvelles). — 
DE SÉLYS-LONGCHAMPS, p. 409, Aperçu statistique sur les Névroptères 
Odonates. — Brices, p. 417, On the forms of Zygæna trifoli. — 
Mac-LACHLAN, p. 441, Remarks concerning the identification of 
Myrmeleon formicaleo, formicarium and formicalynæ of Linné. 


Année 1872. — S, SAUNDERS, p. 4, Stylopidarum Monographia. — 
A. BUTLER, p. 49, On certain species of Pericopides. — J. BaLy, 
p. 59, Descriptions of Cassididæ new to science. — PARRY, SNELLEN 
VON VOLLENHOVEN et WESTwOOD, p. 73, Descriptions of new Luca- 
noïd Coleoptera, with remarks on the genus Cantharolethrus and 
supplementary list (2*planches noires). — J. Wesrwoop, p. 85, Des- 
criptions of new Papilionidæ (3 planches coloriées). — W. KirBy, 
p. 111, Notes on the Diurnal Lepidoptera described bv Jablonsky and 
Herbst. — DunninG, p. 121, On the genus Acentropus. — Mac- 
LACHLAN, p. 157, On the external sexual apparaties of the males of 
the genus Acentropus. — H. BATES, p. 163, On the Longicorn Co- 
leoptera af Chontales, Nicaragua. — En. SAUNDERS, p. 239, Descrip- 
tions of twenty new species of Buprestidæ (une planche coloriée). — 
A. BUTLER, p. 255, Notes on certain species of Pericopides omitted 
in a list of species reed before the Society. 


Transactions of the Linnean Society of London, vol. XXVI, 4° partie, 
et vol. XXVIT, 1'° et 2° partie. 


Année 1872. CXIII 


Tome XXVII. — J. Lugsock, p. 277, Notes on the Thysanura 
(4° partie, 2 planches noires). 


Transactions of the Zoological Society of London, vol. VII, part. 7 et 8, 
et vol, VIII, part. 4 et 2 (4). 


ITALIE, 


Aït: della Academia delle Scienze di Torino, vol. VI, n° 4-7, 1870: 
vol. VII, n° 1-7, 1871 et 1872. 


* Ati della Societa Veneto-Trentina di Scienze naturali, vol. I, fase. 4 
et 2, Padoue, 1872. 


FANZAGO, p. 75, Sugli Scorpioni Italiani (Scorpio Canestrinii, nov. 
Sp.). — TACCHETTI, p. 97, Materiali per una Fauna Entomologica del 
Padovano (Lepidotteri Ropaloceri). 


* Bulletino meteorologico ed astronomico del Osservatorio di Torino, 
années V° et VI*, 1871 et 1872. 


Bolletino della Societa entomologica italiana : 1° année (1869), 4° fasc,: 
8° année (1871), fasc. 3-4; 4° année (1872), fasc. 1-8. 


Année 1869, — TARGIONI-TOZZETTI, p. 257, Sopra due generi di 
Coccidæ (2 pl. n.). — V. GHizrani, p. 268, Acclimatazione spontanea. 
—À. GARBIGLIETTI, p. 271, Catalogus Hemipterorum Heteropterorum 
Italiæ (fin). — F. Picciout, p. 282, Descrizione di un nuovo genere 
d’Imenotteri. — D° BERTOLONI, p. 286, Dei danni che ha recato ai 
frutti ed alle foglie del Fico (Ficus carica) il bruco della Xylopoda 
nemorana. — P. STEFANELLI, p. 295, Catalogo iliustrativo dei Lepi- 
dotteri toscani (Rhopalocères, suite). — G. Roster, p. 806, Di alcuni 
mezzi ed apparati destinati a riproduire in disegno le immagini mi- 
croscopiche. 

Tables, p. 317. 


Année 1871.— C. RONDANI, p. 217, Degli Insetti parassiti e delle loro 


(1) Nous avons également reçu les deux ouvrages suivants de la même Société : 
Revised list of the Vertebrated Animals living in the Gardens of the Zoolo- 
gical Society 1872, ct Catalogue of the Library of the Society, 1872. 


(1872) Bulletin vit. 


Gxiv Bulletin bibliographique. 


vittime. — PAsSERINI, p. 244 et 333, Flora degli Afdi italiani. — 
PrrazzoLt, p. 261 et 305, I Carabi italiani. —RAGUSA, p. 289, Attalus 
panormitanus, nov. sp. della Sicilia. — Piccior, p. 284; Catalogo 
sinonimico e topografico dei Coleotteri della Toscana. —Gurd, p. 347, 
Di una nuova forma di Erebia e della Gastropacha arbusculæ. — 
BARGAGLI, p. 352, Materiali per la Fauna dellisola di Sardegna, 
Coleotteri. — Der APELLE, p. 860, Relazione sui danni degli Insetti, 
41871. — RAGUSA, p. 366, Excursione sulle Madonie e ne boschi di 
Caronia. — GANESTRINI, p. 881, Nuove specie di Opilionidi italiani. 
— TARGIONI-TOZZETTI, p. 386, Note anatomiche interno agli Insetti. 
sm DE SIEBOLD, p. 411, Sulla partenogenesi del Bombyx mori. 

Rassegna entomologica, p. 288. 

Année HoLPe — O. PIRAZZOLI, p. 3, Cicindele italiane (avec tableau 
synoptique). — C. RonDANt, p. 29, Sulle specié italiane del genere 
Culex L.—V. GHiziANt, p. 82, Un consiglio agli Agricoltori.— BAuDI, 
p. 35, Osservazioni sulle specie italiana del genere Limnebius (4 esp. 
nouv.). — G RonDANI. p. 41 et 229, Degli Insetti parassiti e delle 
loro vittime (suite). — P. SrEFANELLI, p. 79, Nuovo esame compa- | 
rativo su varie specie di Lepidotteri d'Italia. — E. RAGUSA, p. 83, 
Haplocnemus irinacriensis, nov. sp. (pl I, fig. 1). — TARGIONI< 
TozzeTTi, p. 85, Ornitholepes australis, un nuovo genere di Girripedi 
Lepadidei (planche T°). — BARGAGLI, p. 97, Coleotteri dell’isola di 
Sardegna (Catalogue, suite).—G. PinciTore MarorT, p. 105, Specie 
nuove per la Lepidottero-Fauna della Sicilia. — C. RONDANI, p. 108, 
us specie del genere Phytomyptera (Halidayana, nov. Sp.). — . 

. DE BERTOLINI, p. 409, Cenni sui Coleotteri della valle di Sole nel 
ne — A. KALCHBERG, p. 119, Rettificazione (Lépidoptères). — 
S. DE BERTOLINI, p. 121, Catalogo dei Coleotteri d'Italia (Cincindélides 
et Carabiques). — C. RONDANI, p. 137, Degli Insetti nocivi e dei loro 
parassiti. — C. EmERyY, p. 166, Descrizione di una nuova specie ita- 
liana (Cychrus Costæ), fig. noire. — G. RosTER, p. 169, Sopra un 
Acaro dellallodola (pl. noire). — TARGIONI-TozzETTt, p. 175, Note 
anatomiche intorno agli Insetti (pl. noire). — G. VIMERCATI, p. 188, 
Sulla posizione del centro di gravita negl’Insetti. — C RONDANI, 
p. 204 et 209, Sopra alcuni Muscarii et Vesparii parassiti. — F, Pic- 
Giozt, p. 259, Catalogo dei Coleotteri della Toscana (suite). — 
À. GARRACCIO, p. 273, Diägnosi di una nova specie di Pelopœus — 
J. Curd, p. 276, Ancora della partenogenesi del Bombyx mori. — 


Année 1872. Cxv 


P. BARGAGLI, p. 276, Coleotteri dell'isola di Sardegna (suite). — 
TARGIONI-TOZZETTI, p. 291, Allevamento dei Bachi da seta in Italia. 

Rassegna entomologica ed entomologia agraria. Sulla partenogenesi 
negli Arthropodi, p. 215.— Correspondenze, p. 225.— Insetti dennosi 
elle Coltivazioni, p. 226.—Sulla natura delle ali negli Insetti, p. 300. 
— Partenogenesi delle Api, p. 302. — Diagnosi di specie italiana, 
p. 305.—Di un Insetto che danneggia l’Olivo, p. 316. — Sulla Phyl- 
loxera vastatrix, p. 317. 


Memnore della reale Accademia delle Scienze di Torino, tomes XXV et XXVI. 


* Reale Accademia del Osservatorio di Torino. Atlante di Carte celesti 
(in-folio). 


Societa entomologica Italiana, Resoconto delle adunanze generali e parziali 
per l’anno 1872. 


PAYS-BAS. 


Tijdschrift voor Entomologie (Société entomologique néerlandaise) 1870, 
n°” 4-6, et 1871, n° 1-6. 


Année 1870.— VAN HASSELT, p.159, Studien over den Pholcus opi- 
lionides, —WEYENBERGEH, p. 190, Nederlandsche Diptera (3 pl. colo- 
riées). — VAN DER WuLp, p. 207, Opmerkingen omtrent Uit- 
landsche Asiliden (pl. noire). — DE GRAAF et T. SNELLEN, p. 218, 
Microlepidoptera van Nederland. — Van Der Wüzp, p. 227, Psilopus 
flexus LÜW. — ZELLER, p. 229, Beobachtungen über die spätlinge 
ünter den Lepidopteren der Nordôsilichen Deutschlands. — SNELLEN 
VON VOLLENHOVEN, p. 263, De inlandsche Hemipteren (Lygæides), 
avec 3 pl, dont 2 coloriées. 


Année 1871. == HERKLOTS, p. 69, Misvormingen bij Schaaldieren 
waargenommen (Crustacés), avec une planche. — VAN DER WüLr, 
p. 79, Oberzigt van D' Schiner’s jongste stelset der benamingen 
voor het aderbeloop der vleugels van Diptera (concordance des termes 
employés par les diptérologistes pour la description des ailes des 
Diptères), 2 planches. — J. HeyLAERTS, p. 99, Les Macrolépidoptères 
de Bréda ; liste supplémentaire n° 4. — SNELLEN VON VOLLENHOVEN, 
p. 401, Espèces nouvelles de Curculionites et de Longicornes (2 pl. 


CXVI Bulletin bibliographique. 


coloriées). — D' PIAGET, p. 113, Parasites du genre Docophorus 
(2 pl). — GC RiTseMA, p. 157, Geschiedkundig overzigt van het 
Geslacht Acentropus Curt. — VAN HASsSELT, p. 173, Araneæ exoticæ. 
— VAN MEDENBACH DE ROOY, p. 179, Beschryving der rups van 
Lobophora viretata. — T. SNELLEN, p. 181, Nieuwe Noctuine. — 
M. HeycaErTs, p. 182, Kleine lepidopterologische Opmerkingen. — 
Van Der Wup, p. 186, Dipterologische aanteekeningen (1 pl. col.) 
— SNELLEN VON VOLLENHOVEN, p. 211, Les Batocérides du Musée 
de Leyde (1 pl. col.). —H. WeYENBERGH, p. 221, Waarnemingen van 
Vliegenzwermen.—De GRAAF et T. SNELLEN, p. 232, Microlepidoptera 
nieuw voor de Fauna van Nederland. — SNELLEN VON VOLLENHOVEN, 
p. 237, De inlandsche Bladwespen (3 pl. color.). 


RUSSIE. 


Académie des Sciences de Saint-Pétersbourg, tome XV, mémoires n°’ 5-7, 
bulletins 1-5 ; tome XVI, mémoires n° 1-14, bulletins 1-6 ; tome XVII, 
mémoires n° 1-10. Dee 


Tome XVI. — FR. BRANDT, n° 5, Einige Worte über fossile mio- 
cœne Insektenresie des Hochnordens, p. 81. — A. KOWALEVSKI, 
n° 42, Embryologische studien an Würmern und Arthropoden, avec 
12 planches. 


** Bulletin de la Société impériale des Naturalistes de Moscou, tome I (édi- 
tion Lequien, Paris, 1836). 


Bulletin de la Société impériale des Naturalistes de Moscou, années 1870, 
n° 1'a/4, et 4874 n° :5"etue 


Année 1870. — MOTSCHULSKY, p. 18, Nouvelles espèces de Coléop- 
tères (Lucanides), avec une pl. noire. — Erscxorr, p. 412, Descrip- 
tion d’un Argynnis nouveau de la Sibérie orientale. — A. BECKER, 
p. 115, Reïse nach Mangyschlak (liste des Coléoptères). — ERSCHOFF, 
p. 219, Note sur les Lépidoptères de la Sibérie occidentale. — DE 
CHAUDOIR, p. 284, Monographie des Graphiptérides. —MoTscHULSKY, 
p. 379, Énumération de Coléoptères nouveaux (Mélasomes), 2 planches 
noires.—DE CHAUDOIR, p. 411, Monographie des Lébiides (3 planches). 
— BALLION, p. 270, Leptura Jægeri —Stenura oxyptera.ÆRSCHOFF, 


Année 1872. CXVII . 


p. 307, Eversmann’s Lepidopteren Species. — BALLION, p. 329, Cen- 
turie neuer Käfer aus der Russlands Fauna. 


Année 1871. — HOCHHUTH, p. 85, Enumeration der in den Gouvern. 
Kiew und Volhynien bisher aufgefundenen Käfer (Staphylinides). — 
DE CHAUDOIR, p. 279, Remarques sur le Catalogue de MM. de Harold 
et Gemminger, tome I, 


Comptes rendus des séances, p. 12, Notes sur les mâchoires des Tri- 
chopteryx, sur les antennes du Cis Jacquemarti, sur une Algue para- 
site de la Mouche domestique. 


Horæ Societatis entomologicæ Rossicæ, tome VIITI, 1871, n° 3, et tome IX, 
167274 


Tome VIII.—SoLskY, p.177, Matériaux pour servir à l’entomologie 
de la Russie (une pl. col.). — RAposzkovsky, p. 187, Hyménoptères 
de l’Asie, description et énumération d’espèces reçues de Samarkand, 
Astrabad, Himalaya et Ning-Po (une pl. col.).—D* MorAwWITZ, p. 204, 
Neue sûdeuropæische Bienen. — Sozsxy, p. 232, Coléoptères de la 
Sibérie orientale (suite). 


Tome IX. — H. CrisTOPH, p. 3, Neue Lepidoptera des europæis- 
chen Fauna-Gebietes. — G. von Emicx, p. 40, Beitrag zur Lepidop- 
teren-Fauna Transkaukasiens (Cidaria et Sesia nouvelles). — D' Mo- 
RAWITZ, p. 45, Neue südrussiche Bienen. — Ip., p. 63, Synony- 
mische Bemerkungen (Hyménoptères). —L. TACZANOWSKI, p. 64, Les 
Aranéides de la Guyane française. 


* Zapiski Noworossiiskago Obsczestwa Estestwoispitatelei (Mémoires de la 
Société des Naturalistes de la Nouvelle-Russie), année 1872 (en 
russe). 


SUËDE. 


Kongliga Svenska Vetenskaps-Academiens Handliger, band 8, 1869, 
band 9, 1870, 2 vol. in-4°. 


Année 1869. — Sràz, n° 4, Fabricianska Hemipterarten, efter de i 
Kôpenhamn och Kiel fürvarade typexemplaren. — A. HOLMGREN, n° 5, 


CXVIII Bulletin bibliographique. 


Bidrag till Kännedomen om Beeren Eilands och Spitzhergens Insekten- 
fauna. 


Année 1870.—STàLz, n° 4, Enumeratio Hemipterorum (4' partie). 


Lefnadstechningar üfoer Kongl. Svenska Vetenskaps-Academiens, band I, 
hàfte 2, 1870. 


OEfoersigt af Kongl. Vetenskaps-Academiens Fôrhandlingar, années 1869 
et 4870, n° 1-10. 


Année 1869.— LiNNARSsON, p. #94, On nya fossila Crustaceer. — 
STäL, p. 231, Bidrag till membracidernas Kannedom (texte latin). 


Année 1870. — FanroœŒuUS, p. 243, Coleoptera Caffrariæ. — VON 
PorarTa, p. 513, Myriapoder frän Azorerna. — REUTER, p. 597, 
OEfversigt of Sveriges Berytidæ. — STuxBERG, p. 891, Bidrag till 
Skandinaviens Myriapodologi. — Sràz, p. 477, Hemiptera insularum. 
Philippinarum.—THoreLL, p. 367, Araneæ nonnullæ Novæ-Hollandiæ. 
— WALLENGREN, p. 445, Anteckningar i Entomologi. 


SUISSE. 


Mémoires de la Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève, 
tome XXI, 2° partie. 


GUENÉE, p. 369, Notice sur plusieurs Lépidoptères du Musée de 
Genève. 


Mittheilungen der Schweizerische eñtomologischen Gesellschaft, vol. HIT, 
n°’ 9 et 40, 1872. à 


H. TourNIER, p. 136, Coléoptères européens nouveaux (Clavicornes). 
— W. Sam», p. 448, Die Schweïizerischen Arten der Bienengattung 
Anthidium (2 pl. noires). — D° STIERLIN, p. 475, Necrophorus sepul- 
chralis Heer. — D' KRIECHBAUMER, p. 477, Anfrage ünd Bitte an die 
Schlupfwespen- und Schmetterlingszüchter. — H. FREy, p. 478, 
Kleine Mittheilungen (G. Exapate, Crambus, Arctia). — D’ KRIECH- 
BAUMER, p. 482, Neue Schlupfwespen aus der Alpen (Ichneumon alpi- 
cola et capito). — BISCHOFF-EHINGER, p. 48b, Vorkommen der Nemo- 


Année 1872. CXIX 


soma elongata in Nadelhôlzern, — CHEVRIER, p. 487, Hyménoptères 
divers du bassin du Léman. — D' HUGUENIN, P. 510, Beïtrag zur 
Kenntniss des G. Deilephila. — DE PEYERIMHOFF, p. 513, Matériaux 
pour la Faune des Lépidoptères de Suisse. — GAUTIER DES COTTES, 
p. 520, Description d’un genre nouveau (Schismatocera) et de plu- 
sieurs espèces nouvelles de Goléoptères de la Russie méridionale. — 
J. ERNÉ, p. 525, Ueber Entwickelung und Lebenweise von Serro- 
palpus striatus (planche noire), — A. HuMBERT, p. 530, Note sur 
l'accouplement et la ponte des Glomeris. 


Catalog der Bibliothek der Gesellschaft. 


IT. 
OUVRAGES DIVERS. 


* ABEILLE (Elzéar). Études sur les Goléoptères cavernicoles, suivies d’un 
tableau des espèces françaises du genre Anophthalmus et de la 
description de 27 Coléoptères nouveaux français, dont 17 aveu- 
gles. Marseille, 1872. Broch. in-8°. 


* AGassiz (L.). À letter concerning Deep-Sea Dredaings, addressed io 
Prof, Benjamin Peirce. Broch. in-8°. 
* Bec (pr). Guérison des Vignes atteintes du Phylloxera par la submer- 
sion, Avignon, 1872, Broch. in-8°. 
BECKMANN (Johann). — Voyez LINNÉ. 


** BERTOLONI. Illustratio rerum naturalium Mozambici. 4 vol in-4° (ren- 
fermant 5 mémoires sur les Goléoptères et les Lépidoptères). 
Bologne. 


** Boispuvaz. Lépidopières de la Californie, Bruxelles, 1869. Broch. 
in-8°, À | 

** BORY DE SAINT-VINGENT, DRAPIEZ et VAN Mons. Annales générales 
des Sciences physiques. Bruxelles, 1819-1821. 8 vol. in-8° reliés. 


CXX Bulletin bibliographique. 


#** BRACKENRIDGE (D° Clemens). Synopsis of North American Sphingidæ. 
In-A° broché, avec une planche noire. (Extrait du Journal of the 
Acad. of Nat. Sciences of Philad., 1859.) 
* — The Tineina of North America. Londres, 1872. 1 vol. broché. 
* BRIGHAM (W.). Historical notes on the Earth-quakes of New England, 
1838-1869. Broch. in-/4°. 


* CANDÈZE (E.). Notice sur Th. Lacordaire. Bruxelles, 1872. Broch. 
in-12, avec portrait. (Extr. de l’Annuaire de l’Académie royale 
de Belgique.) 

* CHAUDOIR (baron DE), 4. Essai monographique sur le genre Abacetus 

de Dejean. Moscou. 

* — 9, Essai monographique sur le groupe des Pogonides. 


#* — 3, Essai monographique sur les Drimostomides et les Cratocé- 
rides, et description d’un genre nouveau de Morionides. 


1872. 
L. Essai monographique sur les Orthogoniens. 1872. 
5, Mémoires sur les Thyréoptérides et les Coptodérides. 1869. 
#* — 6. Monographie des Graphiptérides. Moscou, 1870. 
7. Monographie des Lébiides. Moscou, 1870. 3 planches. 
8. Note sur le genre Carenum Bon. 
9. Note sur le genre Oxystomus Latr. 


* — 10. Remarques sur le Catalogue de MM. de Harold et Gemminger, 
tome I‘. Moscou, 1872. 
#  — 11. Révision des Trigonotomides. 
— 19. Révision du groupe des Ozénides. 
(Les n° 2 à 5, 8 et 9, 11 et 42, sont extraits des Annales de la 

Société entomologique belge.) 

* CHEVROLAT. Monographie du genre Rhinochænus. — Description d’un 
Peribleptus nouveau. (Extr. des Ann. de la Soc. ent. belge.) 

* — Description de 6 Coléoptères exotiques éclos à Paris, avec une 
planche coloriée. (Extr. des Ann. de la Soc. ent. belge.) 


** CLAIRVILLE. Entomologie helvétique (Coléoptères). Zurich, 1798. 2 vol. 
in-8°, planches coloriées, texte français-allemand. 


Année 1872. CXXI 


** CooueBErT. Illustratio iconographica insectorum quæ in musæis pari- 
sinis observavit Fabricius. Paris, 1798. 4 vol. in-4° relié, 
30 planches noires et coloriées. | 


** DELESSERT (A.). Souvenirs d’un voyage dans l'Inde. Paris, 1843. 
1 vol. in-8° relié, 35 planches noires et coloriées. 


** DROUET. Coléoptères açoréens. Broch. in-4°. 


** EscHsCHOLTz. OEuvres entomologiques, tome I : Entomographien. Pa- 
ris, 4835, édition Lequien. 4 vol. in-4°, 2 planches coloriées. 


* Fanræus. Coleoptera Caffrariæ a J. Wahlberg collecta (Scolytides, 
Paussides, Bostrichides, Gioides, Brenthides, Anthribides, Bru- 
chides, Longicornes), 1871-1872, 3 broch. in-8°. (Extr. des Mé- 
moires de l’Académie de Stockholm.) 

** FALLEN. Diptera Sueciæ. Lund, 1814-1818, tomes I et II en un vol. 
in-8° relié. 

## — Hemiptera Sueciæ. Lund, 1899. 4 vol. in-8° relié. 

* FANZAGO. (Voyez Soc. Veneto-Trentina, p. CXIII.) 


## FISCHER (J.-B.). Tentamen conspectus Cantharidiarum. Munich, 1827. 
Broch. in-8°. 

** Forskar. Descriptiones animalium quæ in itinere orientali observavit 
Hauniæ. 1775. Petit in-4° broché (Entomologie, p. 77). 

** Friscx. Beschreibung von Insecten. Berlin, 1720. 4 vol. in-8° relié, 
planches noires. 

** Fuesscy. Archives de l'Histoire des Insectes, traduction en français: 
Wintherthour, 1794. 1 vol. relié, petit compart. 


* GEMMINGER (D°) et von HArOLD. Catalogus Coleopterorum, vol. VI, 
VII et VIII (14°° partie) (des Malacodermes aux Curculionides in- 


clusivement). 
** GERMAR. Reise nach Dalmatien und Ragusa, Leipsick, 1817. 1 vol, 
in-8° relié, 9 planches coloriées. 


** GERSTÆCKER. Rhipiphoridum dispositio systematica. Berlin, 1855. 
Broch. in-4°, 4 planche noire. 


XXII Bulletin bibliographique. 


* Gervais (Paul). Allocution à la Société géologique de France, le 4 sep- 
tembre 1871. 

** — Remarques sur la famille ds Scorpions et description de plusieurs 
espèces nouvelles de la collection du Muséum. Broch. in-4°, avec 
2 planches, noire et coloriée. (Extr. des Archives du an | 
1839.) 

* — Sur un singe fossile, d'espèce non encore décrite, qui a été décou- 
vert au Monte-Bamboli (Italie). (Extr. des Comptes rendus de 
l’Académie des Sciences.) 

* GioTro ULIvi. Esame critico della teorie sulla partenogenesi delle 
Api. Forli, 1872. Broch. COHRPÈEE (Extr. de l’Industriale Ita- 
liano.) 

#* GOEzE. Entomologisehe Beyträge. Leipsick, 4777-1781. 5 vol. in-8° 
brochés. 

** GRAVENHORST, Monographia Coleopterorum Micropterorum. neue 
gue, 4806. 4 vol. in-8°. 14 

* GuEnÉE. L’échenillage. Broch. grand in-8°, (Extr, du Bulletin de la 
Société Dunoise.) 

*#* GUÉRIN-MÉNEVILLE. Histoire naturelle des Crustacés, Arachnides et 
Insectes recueillis dans le Voyage autour du Monde de la cor-. 
vette la Coquille. À vol. in-folio relié, 27 pRoGeA e coloriées,. 
Paris, 1832. 

*%. — [conographie du Règne animal de Cuvier, Insectes. Paris, 1829- 
4838. 1 vol. in-8° relié et 4 atlas broché de 104 planches noires. 

#* — Revue zoologique. (Voyez p. CvI.) 

## — Voyage aux Indes orientales, de 1825 à 1829, partie entomelo- 
gique. 4 vol. in-A4° relié, 5 planches coloriées. 


* HAAG-RUTENBERG (D°' Georg). Monographie der Cryptochiliden, Broch. 
in-8°. (Extr. du Berliner entom, Zeïtschr.) 


* HALL (James). Natural history of New York, pari. VE, me 
‘tome IV. 4 vol. in-4° avec planches. 


HaroOLD (baron von). (Voy. PREUDHOMME DE BORRE.) 


** HERMANN. Mémoire aptérologique. Strasbourg, 1804. 1 vol. in-folio 
relié, 9 planches coloriées, 


Année 1872. CXXIII 


* HEwITsOoN (W.) Exotic Butterflies (suite), parties 81-84 (Heliconidæ, 
Satyridæ, Pieridæ, Nymphalidæ, Erycinidæ). 1872. 12 planches 
coloriées. | 

* HEYDEN (Ludwig von). Entomologische excursion auf den Hohen Vo- 
gelsberg. 

** HOFVERBERG. Supplementum Cimicidum Sueciæe. Lund, 4826. Broch. 

in-8°. 

* Horn. Catalogue of Coleoptera from South Western Virginia. Broch. 
in-8°. (Extr. des Trans. of the Amer. entom. Society.) 

* — Contributions to the Coleopterology of the United States. Broch. 
in-8°. 

* — Description of a new Pseudomorpha from California with notes on 
the Pseudomorphidæ. (Extr. des Trans, of the amer. entom. 
Society.) 

— Description of some new Cicindelidæ from the Pacific Coast. — 
Description of some new genera and species of Central American 
Coleoptera. Broch. in-8°. (Extr. des Proceed. of the Acad. of 
nat. Sc. of Philad.) 

* — Notes on the habits of a few California Coleoptera. Broch. in-8°. 

* — Revision of the Tenebrionidæ of America, North of Mexico. Phi- 

ladelphie, 4870. Broch. in-4°, 2 planches noires. (Extr. des 
Trans. of the amer. philos. Society.) 

#* — Synopsis of the Parnidæ of the United States. Broch. in-8°. 

* — Synopsis of the species of Corphyra of the United States. Broch. 

in-8°. 


* 


** HumBerr (Aloïs). Essai sur les Myriapodes de Ceylan, Genève et Bâle, 
1865. Broch. in-4°, 5 planches noires. 


petit in-4°, 2 planches coloriées. 
** Kozrar. Monographia Chlamydum. Vienne, 1824. 4 vol. in-folio, 


2 planches coloriées. 


#* LATREILLE. Histoire naturelle des Crustacés et des Insectes (Suite aux 
œuvres de Buffon). 44 volumes in-8° brochés,. 


CXXIV Bulletin bibliographique. 

#** LATREILLE. Histoire naturelle des Fourmis et recueil de mémoires 
divers sur les Articulés. Paris, 1802. 4 vol. in-8° relié, figures 
noires. 

#* LECONTE (John). Synopsis of the Melolonthidæ of the United States. 
Broch. in-/°. 

* LICHTENSTEIN (Jules). Manuel d'Entomologie à l’usage des horticul- 


teurs du Midi de la France. Montpellier, 1872. Broch. in-8°. 
(Extr. des Annales de la Société d’hortic. et d’hist. natur. de 


l'Hérault.) 
* LINDEMANN (Ed. DE). Prodromus Floræ Chersonensis. Odessa, 1872. 
1 vol. in-8°. | 
#* — Index plantarum usualium Floræ Chersonensis. Odessa, 1872. 
4 vol. in-8°. 
** LINNÉ. Amcœnitates Academicæ. 1749-1785. 9 vol. in-8° reliés, figures 
noires. 
#*# — Caroli a Linné Systema naturæ, editio XIII. Vindobonæ, 4767. 
L vol. in-8° reliés. 
#*  — Caroli a Linné Systema naturæ; ex editione duodecima in episto- 
men redactum a Johanne Beckmanno. GϾttingue, 1772, 2 vol. 
* Lucas (Hippolyte). Note géographique sur le Theridium tepidariorum. 
(Extr. de la Revue et Magasin de Zoologie, 1872.) 
# — Quelques remarques sur les Aranéides du Calvados. (Extr. de la 
même publication, 1870.) 


* May (D' Gustav). Die Belostomiden (Monographie). (Extr. des publi- 
cations de la Société zoologique et botanique de Vienne.) 


* Mercé. Discours prononcé sur la tombe d’Ernest Dollfus. 
* MILLET DE LA TURTAUDIÈRE. Faune des Invertébrés de Maine-et-Loire, 
Angers, 1870 et 1872. 2 vol. in-8°. 


* MILLIÈRE (P.). Catalogue raisonné des Lépidoptères du département 
des Alpes-Maritimes, 4"° partie. (Mémoires de la Société des 
Sciences naturelles et historiques de Cannes, 2° vol, 1872, 


page 89.) 


Annee 1872. CXXV 


* MILTON Ross (Alex.). A classified Catalogue of the Birds of Canada. 
Toronto, 1872. Broch. in-12. 


* — A classified Catalogue of,the Lepidoptera of Canada. Toronto, 
1872. Broch. in-12. 
** MOTSCHULSKY. (Voyez VICTOR.) 


* MuzsanT. Histoire naturelle des Coléoptères de France : Lamellicornes 
et Pectinicornes. 2° édition, 1874. 


#* NEWPORT (George). On the natural history, anatomy and develop- 
ment of the Meloë and Strepsiptera. Broch. in-4°, une planche 
noire. (Extr. des Trans. of Linn. Soc. of London, 1845.) 


* OLMEDILLÀ Y PuIG (D. J.). Elogio historico de D. Fernando Amor y 
Mayor. Madrid, 1872. Broch. in-8°. 


PACKARD. Six brochures in-8°. 
#* — 1. Bristle-Tails and Spring-Tails (fig.). 
— 2, Catalogue of the Phalenidæ of California. 


— 8. List of Insects collected at Pebas, Equador, and presented by 
prof. J, Orton. 


* — 4, Morphology and Ancestry of the King Crabs. 
* — 5, Onthe Insects inhabiting Salt Water (fig.). 


* 


* 


* — 6, The caudal styles of Insects sense organs 7, « abdominal an- 
tennæ. 
# — Record of american Entomology for 1869. Broch. in-8°, Salem. 


(Revue des publications entomologiques de l’année,) 


+ 


* PaLLas. Voyages du prof. Pallas dans plusieurs provinces de l’empire 
de Russie et dans l’Asie septentrionale, tome VIIL (contenant 
toute la partie entomologique). 4 vol. in-8° relié. 


#** PALLIARDI, Beschreibung zweyer decaden neuer Carabicinen. Vienne, 
1825. 1 vol. in-8° relié. 


** PAYKULL (DE). Monographia Caraborum Sueciæ. Upsal, 1790. 4 vol. 
in-8° relié. 

* PELLET. Histoire naturelle du département des Pyrénées-Orientales. 

. Entomologie (Coccinellides). Perpignan, 1872. Broch. in-8°. 


CXXVI Bulletin bibliographique. 


(Extr. du Bulletin de la Société agricole, scientifique et littéraire 
des Pyrénées-Orientales.) 

+ PerRis (Ëd.). Les Oiseaux et les Insectes. Broch. in-8°. (Extr. des 
Mémoires de la Société Royale des: Sciences de Liége.) 

* PEYERIMHOFF (H. DE). Catalogue des Lépidopières d’Alsace, 8° publi- 
cation et révision générale des publications Press Col pas 
1872. In-8°. 

#* PLATEAU (F.). Matériaux pour la Faune belge, 2° note : Myriapodes. 
Broch. in-8°, 2 planches noires. (Extr. du Bulletin de l’Académie 
royale de Belgique.) 

* — Recherches expérimentales sur la position du centre de gravité | 
chez les Insectes. Genève, janvier 1872. Broch. in-8°. (Extr. des 
Archives des Sciences de la Bibliothèque universelle.) 


* PREUDHOMME DE BorRe. Catalogue synonymique et description de 
fourreaux de larves de Phryganides de Bavière. (Broch. exir. 
des Annales de la Société entom. belge, tome XIV.) 

# — Monographie du genre Glaphyrus, par le baron von Harold, tra- 
duction en français. Broch. petit in-8°. (Extr. de l’Abeiïlle.) 


# QUÆDVLIEC (L.). Description d’une anomalie observée chez un exem- 
plaire de Hestia Belia Westw. Broch. avec planche. (Extr. des 
Annales de la Société entom. belge, tome XIV.) 


#% Rercn. Mantissæ Insectoram, 4° fascicule : Curculionides, Noribergæ, 
4797. Broch. petit in-8°, une planche coloriée. 

+ RRICHE et LALLEMANT. Catalogue des Coléoptères de l'Algérie et con- 
trées voisines, avec description d'espèces nouvelles, 4° partie, 
Caen, 4872. Broch, compari. 

#* REICHENBACE et Kunze. Monographia Pselaphorum. Leipsick. Broch, 
petit in-8°, 2 planches coloriées. 

# SazyañaA Comas. Apuntes para la Geografia y Fauna entomologicas 
de Mataro (Meloe Iluronensis et ineditus, Forficula Graëllis, nov. 
sp.). Madrid, 14870. Broch. in-8°. 

#* GAUSSURE (H. DE). Mémoire pour servir à l'histoire naturelle du 
Mexique, des Antilles et des États-Unis : Crustacés. Genève, 
4858. Broch. in-4°, 6 planches noires. 


Année 1872. CXXVII 


## Say (Thomas). American Entomology, Philadelphie, 1824-1898, 8 vol. 
grand in-8°, planches coloriées, 

** Description of North American Insects. (Extr. des Trans. of the 
Amer. philos. Society.) 

** ScHÆrrer. Abbildung und Beschreibung des Mayenwurmkæfers (Ge | 
Meloe). Ratisbonne, 1778. Broch. in=8°, une planche coloriée. 

## SCHAUM. Symbolæ ad Monographiam Scydmænorum, thèse pour la 
médecine. Hall. 

* Serrrrz. Fauna Baltica, Die Käfer (tableaux synoptiques des Coléop- 
tères du nord-ouest de la Russie et du nord-est dè l’Allemagne), 
4% et 2° partie. Dorpat, 1872. 2 broch. in-8°, une planche 
noire. 

* SCUDDER. A SsyStematic revision of the ämerican Butterflies, Salem, 
1871. In-8°. : 

*# SILBERMANN. Note monographique sur le genre Odontopus. Stras- 
bourg, 4834. Broch. in-8°, une planche noire. 

*# Sozier. Molurites. Copie manuscrite d’Ogier de Baulny, comprenant 
seulement les espèces méditerranéennes et le genera des Molu- 
rites. Broch. in-8°. (Extr. de l’Académie des Sciences de Turin.) 

* SOUVERBIE et MONTROUZIER. Description d'espèces nouvelles (Mollus- 
ques) de l’Archipel calédonien. Une planche coloriée. (Extr. du 
Journal de Conchyliologie.) 

* Star. Enumeratio Hemipterorum. Stockholm, 1870. In-4°. 


* — Hemiptera Insularum Philippinarum. 3 planches noires. (Extr. des 
Comptes rendus de l’Académie de Stockholm, 1870, n° 7.) 
* — Orthoptera quædam Afriéana. (Extr. des Comptes rendus de PAca- 


démie de Stockholm, 1871, n° 8.) 


* STAUDINGER et Wocke. Catalog des Lepidopteren des Europäischen 
Faunengebiets : I. D° Otto Staudinger : Macrolepidoptera ; — 
II. D° Wocke : Microlepidoptera. Dresde, 1874. Broch. petit 
in-/°. 

# SUsANI (Guido). Éducations des Vers à soie par ponles isolées. Milan, 
1872. Broch. in-/°. 


* THomsON (James). Physis, 9° partie. 


ExXXVIII Bulletin bibliographique. — Année 1872, 


* THORELL. Om Arachnider fran Spetsbergen och Beeren-Eiland, 4872. 
(Extr. des Comptes rendus de l’Académie de Stockholm.) 


* — Om nàgra Arachnider fran Grœnland. 1872. (Extr. des Comptes 
rendus de l’Académie de Stockholm.) 
#* — Remarks on Synonyms of European Spiders, n°3. Upsal, 1872. 
Broch. grand in-8°. : 
** THUNBERG. Novæ Insectorum species (Coléoptères et Hemerobius), 
Broch. in-12, une planche noire. | 
* Tribune de Bordeaux (La), n° du 24 avril 1872. (Discours prononcé 
aux obsèques du D’ T. Desmartis.) 


#* VICTOR (T.). Description de quelques Coléopières recueillis dans un 
voyage au Caucase et dans les provinces transcaucasiennes russes 
(Psélaphides et Endomychides). Broch. in-4°, une planche col. 


#** WEBER (Fr.). Observationes entomologicæ. Kiliæ, 4804. 4 vol. in-12. 
* WELLS (Walter). The Water-Power of Maine. Augusta, 1869. 4 vol. 
in-/° cartonné. 


* YunG (Edw.). Special report on Immigration. Washington, 1872. 4 vol. 
in-8°. 


LISTE DES MEMBRES 


DE LA 


SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE. 


ANNÉE 19272. — Quarante et unième de sa fondation, 


Nola. L'astérisque (*) indique les Membres fondateurs. Les noms en majuscules 
sont ceux des Membres honoraires. 


MM. 


1864. ABEILLE DE PERRIN (Elzéar), rue Grignan, 7, à Marseille (Bouches- 
du-Rhône). — Goléoptères d'Europe. 

1872. ALBANEL (Louis), étudiant en droit, au Broc, près Issoire (Puy-de- 
Dôme), et à Paris, passage du Commerce, 24. — Coléoptères 
d'Europe. 

4869. ALEXANDRE (Auguste), médecin-dentiste, rue Brezin, 4, à Mont- 
rouge-Paris. — Coléoptères d'Europe et du bassin de la Méditer- 
ranée ; Lépidoptères de France. 


1853. ALLARD (Ernest), chef de bureau au chemin de fer d'Orléans, rue 
Paradis-Poissonnière, 4. — Coléoptères d'Europe. 

1863. ALLARD (Gaston), route des Ponts-de-Cé, à la Maulevrie, près An- 
gers (Maine-et-Loire). — Coléoptères d'Europe. 

1853. AMBLARD (Louis), docteur en médecine, rue Paulin, 44, à Agen 
(Lot-et-Garonne). — Hyménoptères. 

1861. ANcCEY (Félix), négociant, rue Bel-Air, 3, à Marseille (Bouches-du- 
Rhône), — Coléoplères et Lépidoptères de France, 

(1872) Bulletin 1x, 


CXXX 


1897. 


1869. 


41865. 


1859. 


1865. 


1860. 


1854 


1871. 


1866. 


1868. 


1899. 


1868. 


1816. 


1865. 


1851. 


1867. 


Liste des Membres. 


ANDRÉ (Ernest), notaire, à Gray (Haute-Saône). — Coléoptéres 
d'Europe. 

ANTESSANTY (l'abbé Gabriel d’), rue Saint-Jacques, 12, à Troyes 
(Aube). — Coléoptères de France. 

Auzoux (Hector), docteur en médecine, attaché au service mari- 
time des Messageries nationales, à Marseille (Bouches-du-Rhône). 
— Entomologie générale, principalement Coléoptères. 


Bagr (Gustave-Adoiphe), maison J.-G. Weiss, à Manille (iles Phi- 
lippines); et à Paris, chez M. A. Léveillé, boulevard Magenta, 152, 
— Coléoptères ; Entomologie générale. 

BALBIANI, docteur en médecine, rue de Médicis, 13. — Entomologie 
générale et appliquée ; Embryogénie entomologique. 

BaLy (Joseph-S.), docteur en médecine, the Butts, à Warwick 
(Angleterre). — Goléoptères, principalement Ghrysomélines exo= 
tiques. 

Bar (Constant), propriétaire, à Cayenne (Guyane française), — 
Entomologie générale, principalement Lépidoptères. 

BARBAT (Pierre-Michel), imprimeur-éditeur, à Châlons-sur-Marne 
(Marne). — Coléoptères d'Europe. 

BARBIER-DICKENS, rue du Delta, 4, — Coléoptères d'Europe. 


BARON, avocat ; chez M. Grouvelle, rue des Écoles, 26. —Coléoptères 
d'Europe. 

BATES (H.-W.), esq, 4, Savile Row W., à Londres (S. W.). — 
Coléoptères et Lépidoptères. 

BATES (Frédéric), Stockdale terrace, à Leicester (Angleterre). — 
Coléoptères. 

BAUDI DE SELVE (le chevalier), rue Charles-Albert, 44, à Turin. — 
Coléoptères. 

BAUDUER (Paul), pharmacien, à Sos, près Nérac Core 
— Coléoptères d'Europe. 

BAZIN (Stéphane), au Mesnil-Saint-Firmin, près Breteuil (Oise). — 
Coléopières, Entomologie appliquée. 

BECQUEMONT, ancien greflier de 1"° instance, avenue des Ternes, 64, 
— Entomologie générale du bassin de la Seine. 


Année 4872. CXXXI 


6. BEDEL (Louis), rue Garancière, 5. M Coléoptères d'Europe. 
. BELLEVOYE, graveur, rue du Four-du-Cloître, 5, à Metz (Lorraine). 


— Coléoptères d'Europe et d'Algérie. 


. BELLIER DE LA CHAVIGNERIE, rue Saint-Louis, 35, à Évreux (Eure). 


— Lépidoptères et Goléoptères d'Europe. 


. BÉRARD (Charles), capilaine au 413° de ligne, à La Garde, par 


Monilieu (Charente-Inférieure). — Coléoptères d'Europe. 


. BERCE, boulevard de Vaugirard, 132, — Lépidoptères et Goléoptères 


d'Europe. 


. BERGER (Eugène-Louis), sous-caissier à l'Octroi de Paris, rue Ber- 


tholet, 47. — Coléoptères et Lépidoptères d'Europe. 


. BIANCONI (Jean-Antoine), docteur en mathématiques, à Bologne 
(Italie). — Coléoptères d'Europe. 


. BIGOT (Jacques), rue de Luxembourg, 27. — Diptères. 
. Bicor (Just), rue Michel-Ange, 23, à Auteuil-Paris. — Coléoptères 


d'Europe. 


. BISCHOFF-EHINGER (André), négociant à Bâle (Suisse). — Coléo- 


ptères. 


. BLANCHARD (Émile), %, membre de l’Institut, professeur d’ento- 


mologie au Muséum, rue de l’Université, 84. — Entomologie 
générale. Anatomie. 


. BoïeLpIEU (Anatole), chef de bureau à la Grande Chancellerie de 


la Légion d’honneur, à Bourg-la-Reine (Seine). — Coléoptères 
d'Europe. 


* 1866. BOISDUVAL, #, docteur en médecine, rue des Fossés-Saint- 


Jacques, 22. — Lépidoptères. 


1872. Boivar (Ignacio), rue Hita, 4-2°, à Madrid.— Coléoptères et Ortho- 


ptères d'Europe. 


1860. BonnaIRE (le baron Achille), rue Hallé, 62, Montrouge-Paris. — 


Coléoptères d'Europe et du bassin de la Méditerranée. 


1858. BonNEUIL (le vicomte Roger pe), rue Saint-Guillaume, 31. — Co- 


léoptères. 


4859, BonvouLoir (le vicomte Henry pe), rue de l’Université, 15, et à 


Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées). — Coléoptères. 


CXXXII Liste des Membres. 


1869. 


1865. 


1862. 


BORDES (Numa), banquier, rue Esprit-des-Lois, 3, à Bordeaux 
(Gironde). — Coléoptères d'Eurôpe. 

BoucHAUD DE Bussy (Paul DE), propriétaire, au château de Roussan, 
par Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône). — Goléoptères 
et Lépidoptères d'Europe. 

BoupiER (Émile), pharmacien, à Montmorency (Seine-et-Oise). — 
Coléoptères d'Europe. 

BourGeot1s (Jules), fabricant, rue Saint-André, 7, à Rouen (Seine- 
Inférieure). — Coléoptères d'Europe. 


. BOUTEILLIER (Ed.), professeur d'histoire naturelle au collége, à 


Provins (Seine-et-Marne). — Goléoptères. 


. Bouvier, naturaliste-voyageur, boulevard de Port-Royal, 85. — 


Entomologie générale. 


. BRANNAN junior (Samuel), à San-Francisco (Californie), — Entomo- 


logie générale. 


. BRISOUT DE BARNEVILLE (Charles), rue de Pontoise, 45, à Saint- 


Germain-en-Laye (Seine-et-Oise). — Coléoptères de France. 


. BRISOUT DE BARNEVILLE (Henri), rue de Pontoise, 15, à Saint- 


Germain-en-Laye (Seine-et-Oise). — Coléoptères d'Europe. 


. BROWN (Edwin), à Burton-on-Trent (Angleterre). — Coléopteres, 


principalement Cicindélides et Carabiques. 


. BRUCK (Emil vom), rentier, à Créfeld (Prusse-Rhénane)., — Coléo- 


ptères. 


. BRÛLERIE (Charles PIOCHARD DE LA), rue du Montparnasse, 41, — 


Coléoptères d'Europe et du bassin de la Méditerranée. 


. BUCHANAN Vite (le docteur F.), président de la Société des 


Sciences naturelles, à Perth (Écosse). — Entomologie générale, 


. BuGnioN (Charles-Juste-Jean-Marie), à Lausanne (Suisse). — Coe- 


léoptères et Lépidoptères. 

Buquer (Lucien), 3%, ancien chef de bureau au Ministère de la 
Marine, rue Saint-Placide, 52 (faub. St-Germain). — Goléoptères 
d'Europe et d'Algérie. 

BurLe (Émile), négociant, rue Neuve, 41, à Gap (Hautes-Alpes). — 
Coléoptères d'Europe. 


1867. 


1863, 


1856. 


1871. 


1858. 


1860. 


1856. 


Année 1872. CXXXIII 


BURMEISTER (Hermann), directeur du Musée d'Histoire naturelle de 
Buenos-Ayres. — Entomologie générale. 


CABARRUS (A.-V.), rue Judaïque, 93, à Bordeaux (Gironde). — 
Coléoptères en général, Lépidoptères d'Europe. 

CANDÈZE, docteur en médecine, à Glain-lès-Liége (Belgique). — 
Entomologie générale, Larves de Coléoptères ; Élatérides, Lamel- 
licornes et Longicornes. 

CAPRONNIER (J.-B.), peintre-verrier, rue Rogier, 246, à Bruxelles 
(Belgique). — Entomologie générale, Lépidoptères de Belgique et 
exotiques. 

CARTEREAU, %, docteur en médecine, à Bar-sur-Seine (Aube). — 
Entomologie générale, Goléoptères , Hyménoptères et Diptères 
d'Europe, Mœurs et métamorphoses des Insectes. 

CHARDON (Gabriel), attaché à l’Administration des lignes télégra- 
phiques, avenue de la Motte-Piquet, 25.— Coléoptères de France. 

CHARLIER (Eugène), docteur en médecine, faubourg Saint-Gilles, 19, 
à Liége (Belgique). — Entomologic générale, principalement 
Coléoptères et Lépidoptères. 


. CHAUDOIR (le baron Maximilien DE), gentilhomme de la chambre 


de S. M. l'Empereur de Russie, à Jitomir (Wolhynie, Russie 
méridionale), et faubourg Saint-Gilles, 79, à Bruxelles (Belgique). 
— Coléoptères, principalement Carabiques. 

CHEVROLAT (Auguste), rue Fontaine (quartier Saint-Georges), 25. 
— Coléoptères. 

CLAIR (l’abbé), précepteur, rue de Bellechasse, 11, — Coléoptères 
d'Europe. 


. CLAUDON (Albert), rue de Rouffach, 56, à Colmar (Alsace). — 


Coléoptères en général. 

CLÉMENT, chimiste attaché à la Monnaie, avenue d'Orléans, 61, 
Montrouge-Paris. — Entomologie générale, principalement Lépi- 
doptères. 

CouBEAU (Jules), chaussée de Wavre, 178, à Ixelles-Bruxelles (Bel- 
gique). — Entomologie générale. 

COMENDADOR (Antonio-Sanchez), professeur à l’Université de Barce- 
lone (Espagne). — Entomologie générale. 


CXXXIV Liste des Membres. 


1854. 
1866. 
18/1. 


1859. 


1871. 


1869. 
1861. 


1869. 


1872. 


1869. 
1836. 
1858. 
1870. 
1865. 
1859. 


1872. 


ConsTANT fils, banquier, à Autun (Saône-et-Loire). — Lépidopibres 
d'Europe. 

CoRET (Paul), cultivateur, rue Malissier, 7, à Puteaux (Seine). — 
Lépidoptères d'Europe, Entomologie appliquée à l'Agriculture. 
Costa (Achille), directeur du Musée zoologique, via Santa Antonia 

aila Vicaria, 5, à Naples. — Entomologie générale. 

Corryx (Ernest-Paul), officier comptable des subsistances militaires 
à la manutention, à Tours (Indre-et-Loire). — Coléoptères d'Eu- 
rope et d'Algérie. 

CourAGe (l'abbé Émile), vicaire de Sainte-Clotilde, au presbytère: 
à Paris. — Coléopières d'Europe et du bassin de la Méditerranée. 

Courson (Alfred), boulevard Beaumarchais, — Coléoptères. 

CoyE, 3, capitaine au dépôt de recrutement, à Limoges (Haute- 
Vienne). — Coléopières d'Europe et d'Algérie. 

Crorcx (George-Robert), attaché à la bibliothèque de l’Université, 
à Cambridge (Angleterre). — Goléoptères d'Europe. 


Cuisine (Henry DE LA), rue d’Assas, à Dijon (Côte-d'Or). — Coléo- 


ptères, surtout le genre Garabus, et Lépidoptères, principalement 
les genres Morpho et Urania. 


DANIELS (F.-W.), Hottegaard, à Maribo, près Copenhague (Dane- 
mark). — Entomologie générale. 

DARDOUIN, peseur du commerce, rue Paradis, 17, à Marseille (Bou- 
ches-du-Rhône). — Lépidoptères d’Europe. 

DAT (Charles), attaché à la navigation de la Loire, quai des Vio-. 
lettes, 4, à Amboise (Indre-et-Loire). — Goléoptères. 

DauDer (Henri), rue Lallier, 8. — Lépidoptères, spécialement che- 

_ nülles, 

DAVAINE (Casimir), %, membre de l’Académie de Médecine, rue 
Laffitie, 3. — Entomologie générale, Helminthologie. 

DELACOUR, juge en retraite, à Beauvais (Oise). — Hyménoptères 
d'Europe. 

DELAHAYE (Jules), employé à la Caisse des Dépôts et Consignations, 
rue Brézin, 24, Montrouge-Paris. — Entomologie générale, prin- 
cipalement Lépidoptères. 


1855. 
1856. 


1845. 


1856. 


1859. 


1838. 


1856. 


1866. 


1869. 
1851. 
1861, 


1872. 


1872. 
1859. 


1845. 
1852. 


1854. 


Année 1879. CXXXY 


DELAMAIN (Henry), à Jarnac (Charente), — Lépidoptères. 

DELAMARCHE (Charles), #, ancien chef de bureau au Ministère de 
la Justice et des Cultes, rue Saint-Jacques, à Beaumont-sur-Oise 
(Seine-et-Oise). — Lépidoptères. 

DEMOULIN (Gaspard), membre de la Commission administrative du 
Musée d'histoire naturelle, rue de Nimy, 46, à Mons (Belgique). 
— Hyménopières et Diptères. 

DEPUISET, naturaliste, rue des Saints-Pères, 17. — FHOneÈ 
générale, principalement Lépidoptères et Coléoptères. 

DESBROCHERS DES LOGES (Jules), percepteur des contributions, à 
Gannat (Allier). — Coléopières d'Europe et des pays limitrophes, 
Élatérides et Curculionides du globe. 

DESMAREST (Eugène), officier d’Académie, du laboratoire d’ana- 
tomie comparée au Muséum d'histoire naturelle, rue Linné, 3. 
— Entomologie générale, principalement Coléoptères et Ortho- 
ptères d'Europe et du bassin de la Méditerranée. 

DEYROLLE (Henri), naturaliste, rue du Faubourg-Saint-Honoré, 191. 
— Coléopières, Lépidoptères exotiques. 

DEYROLLE (Émile), naturaliste, rue . la Monnaie, 23, — Entomo- 

- logie générale. 

DIEGK (G.), à Iéna-sur-Saale (Saxe). — Coléopitres d’Europe. 

DoRN (C.-A.), à Stetilin (Prusse). — GColéoptères. 

DOoLLÉ (Maurice), rue Saint-Jean, 16, à Laon (Aisne). — Coléo- 
ptères. 

DonzEL (Hugues), rue sole, 6, à Lyon (Rhône), — Coléoptères 
d'Europe. 

Dozrrus (Ernest), avenue Montaigne, 29. — Entomologie générale. 

DorrA (le marquis Jacques), Strada Nuova, 6, à Gênes (Italie). — 
Coléopières. 

DOUBLEDAY (H.), à Epping (Angleterre), — Lépidopitres. 

Dours (Antoine), docteur en médecine, boulevard Longueville, 38, 
à Amiens (Somme). — Coléopières et Hyménoptères. 

DREWSEN, négociant à Strandmollen, près Copenhague (Danemarck), 
— Coléoptères et Hyménoptères. 


CXXXVI Liste des Membres. 


1872. 


1867. 


4364, 


1865. 


1865. 


4850. 


1858. 


DUBOUCHET (André), rue Saint-André-des-Arts, 29. — Coléoptères 
d'Europe. ETS 

DucxamP (G.), d'Autun, étudiant en médecine, rue de la Bourse, 
37, à Lyon (Rhône). — Coléoptères d'Europe. 

Ducoupré, proviseur du Lycée, à Lons-le-Saulnier (Jura). — Coléo- 
ptères d'Europe. 

Durour (Gustave), %, médecin-major de 1'° classe, rue de l’Uni- 
versité, 3, à Toulouse (Haute-Garonne). — Entomologie générale. 

DurarG (Georges), quai du Louvre, 50. — Coléoptères. 

DurTrEux (Aug.), »X, ancien receveur général, au Château-de-la- 
Celle-Saint-Cloud, par Bougival (Seine-et-Oise). — Lépidoptères 
d'Europe, Diurnes exotiques. 

DuvErRGER (Joseph-Alexandre), à Dax (Landes). — Lamellicornes, 
Longicornes, Libellulides, Orthoptères, Hémiptères et Lépidopteres 
d'Europe. 

ÉBRARD (Sylvain), employé aux aciéries, à Unieux (Loire). — Lépi- 
doptères d'Europe. 

Euers (Gocteur Guillermer), Murälla-del-Mar, 37, à Carthagène 
(Espagne). — Coléoptères. 

Euicx (Gustave d’) fils, écuyer de S. M. l'Empereur, à Pesth (Hon- 
grie). — Colcoptères. 


. ErscHOFrF (Nicolas), Wassili Ostraw, 42° ligne, n° 15, à Saint- 


Pétersbourg. — Lépidoptères. 
EuSTACHE (Oscar), avoué près le tribunal, rue de Bonsi, 6, à Béziers 
(Hérault). — Goléoptères d'Europe. 


. FAIRMAIRE (Léon), directeur de l’Hôpital Saint-Louis, rue Bichat, 40. 


— Coléoptères, Hyménoptères et Hémiptères. 


, FALLOU (Jules), rue Hautefeuille, 30, — Lépidoptères d'Europe. 


FarHÆæus, chef du département de l’Intérieur, à Stockholm (Suède). 
— Coléoptères, 


. FAUVEL (C.-A.), officier d’Académie, licencié en droit, rue d'Auge, 


16, à Caen (Galvados). — Entomologie générale dela Basse-Nor- 
mandie, Coléoptères et Lépidoptères de France, Staphyliniens 
exoliques. 


1857. 


1868. 


1856. 


1863. 
1858. 


1867. 


1867. 


1866. 


1867. 


1869. 


1857. 
1867. 
1870. 
1856. 
4870. 


1842. 


Année 1872. | CXXXVIL 


FELDER (Gaëtan), burgermeiïster, Kohlmarkt, n° 4149, à Vienne 
(Autriche). — Lépidoptères et Coléoptères. 

FÉLIssIS-ROLLIN (Jules), inspecteur des forges, chef d’escadron 
d'artillerie, à Nevers (Nièvre). — Coléoptères de France. 

FôErsTER (Arnold), professeur à l’École supérieure de 
pelle (Prusse). — Goléoptères et Hyménoptères. 

Fozzras, rue Colbert, 16, à Reims (Marne). —Coléoptères d'Europe. 


FripRici (Christian), professeur d'histoire naturelle aux écoles mu- 
nicipales, à Metz (Lorraine). — Entomologie générale francaise. 

Fucs (Waldemar), à Francfort-sur-le-Mein, et rue Hariéna, 8, à 
Nice (Alpes-Maritimes). — Coléoptères. 

Fumouze, docteur en médecine, rue du Faubourg-Saint-Denis, 78. 
— Entomologie appliquée à la Médecine et à la Pharmacte, 


GABILLOT (Joseph), quai des Célestins, 5, à Lyon (Rhône). — Co- 
léoptères d'Europe. 

GAGE (Léon), docteur en médecine, rue de Grenelle-Saint-Ger- 
main, 9. — Entomologie générale et appliquée à la Médecine et 
à la Pharmacie. 

GALLOIS (Joseph), secrétaire de l’Asile départemental d’aliénés, à 
Sainte-Gemmes, par les Ponts-de-Cé, près Angers (Maine-et- 
Loire). — Coléoptères d'Europe et des pays circumméditerra- 
néens. 

GANDOLPHE (Paul), rue de la Montagne-Sainte-Geneviève, 3. — 
Coléoptères. 

GARBIGLIETTI (Antoine), agrégé de la Faculté royale de Médecine, 
rue de l’Académie Albertine, 5, à Turin (Italie). — Coléoptères, 
Hyménoptères et Hémiptères. 

GAULLE (DE), rue de Vaugirard, 286. — Coléoptères d'Europe. 

GAUTIER DES COTTES (le baron), rue Truffaut, 402, à Batignolles- 
Paris. — Coléoptères. 

GAvoy (Louis), rue de la Préfecture, 5, à Carcassonne (Aude). — 
Coléoptères d'Europe. 

GÉHIN, propriétaire, à Remiremont (Vosges). — Insectes nuisibles 
de tous les ordres et leurs produits, Coléoptères d'Europe. 


CXXXYTII Liste des Membres. 


4861. GermiNy (le comte Paul Le Bkeue px), receveur particulier dés 
finances, à Mauléon (Basses-Pyrénées). — Coléopières d'Europe. 

4835. Gervais (Paul), O %, professeur d'anatomie comparée au Muséum 
d'Histoire naturelle de Paris, étc., rue Rollin, 11. — Entomologie 
générale, Myriapodes et autres Aptères. 

4859. GERVAIS D’ALDIN, juge à Péronne (Somme). — Coléoptères. 

4866. GILNICKI (Henri), rue de la Monnaie, 23. — Coléoptères. 

4857. GIRARD (Maurice), professeur au collége municipal Rollin, rue Thé- 
nard, 9. — Entomologie générale et appliquée, Physiologie. 

4852, GIRAUD (Joseph-Jules), docteur en médecine, rue Magnan, 24. — 
Hyménoptères. 

41869. GirAuUx (Henri-Alexandre), médecin à Loisy-sur-Marne (Marne), — 
Entomologie générale. 

1868. GoBerT (docteur Émile), rue de la Porte-Campet, à Mont-de-Marsan 
(Landes). — Entomologie générale. 

4859. Goossens (Th.), rue du Faubourg-Saint-Martin, 99. — Lépido- 
pières, Chenilles préparées. 

4844. GouBerT (Léon), ancien entreposeur des tabacs, place Stanislas, 46, 
à Saint-Dié (Vosges). — Coléoptères en général. 

1860. Gouzeyx (Albert), avoué, rue des Cordeliers, 7, à Caen (Calvados). 
— Lépidoptères d'Europe. 

4864. GOURÉ DE VILLEMONTÉE (Gustave), rue Crébillon, 3. — GColéopieres 
de France. 

1835-1866. GOUREAU, O #, colonel du génie en retraite, à Santigny, 
près et par Guillon (Yonne). — Entomologie générale et appliquée, 
Mœurs des Insectes. 

1833. GRAELLS (Mariano DE LA PAZ), conseiller honoraire de l’Instruction 
publique, directeur et professeur d’anatomie comparée et de 
zoonomie au Musée d'histoire naturelle, calle de la Bola, 4 pre- 
mier, à Madrid. — Entomologie générale. Mæœurs des Insectes et 
des Larves. 

4832. GRASLIN (DE), à Château-du-Loir (Sarthe). — Lépidoptères d'Eu- 
rope ; étude de leurs mœurs et métamorphoses. 

4857. GrAY (John), Wheaifeld House near BURQI IE Lancashire 
(Angleterre). — Goléoptères. 


Année 187% CXXXIX 


1857. GRENIER, docteur en médecine, rue de Vaugirard, 55, et à Bagnères- 
de-Bigorre (Hautes-Pyrénées). — Goléoptères d'Europe. 


4872. GRIFFITH (W.-J.), conservateur adjoint au Musée, place du Marché- 
au-Seigle, à Vannes (Morbihan). — Coléopières et Lépidoptères 
d'Europe. 

4866, GRONIER, rue Sainte-Catherine, 49, à Saint-Quentin (Aisne). — 
Lépidoptères d'Europe ; Ghenilles préparées. 

1869. GROUVELLE (Jules), ingénieur civil, rue des Écoles, 26. — Coléo- 
ptères d'Europe et du bassin de la Méditerranée. 


4870. GROUVELLE (Antoine), ingénieur à la Manufacture des Tabacs de 
Dieppe, et à Paris, rue des Écoles, 26. — Coléoptères d'Europe. 


4860. GRuBE (Édouard), professeur de zoologie et directeur du Muséum 
d'histoire naturelle de l’Université, à Breslau (Prusse). — Ara- 
chnides et Annélides. 

4836. GUÉNEAU D'AUMONT (Philibert), O %#, s.-intendant militaire en 
retraile, boulevard Carnot, à Dijon (Côte-d'Or). — Coléoptères. 

1832. GUuENÉE (Ach.), avocat, à Châteaudun (Eure-et-Loir). —Lépidoptères. 

* 1866. GUÉRIN-MÉNEVILLE, 2%, membre de la Société centrale 
d'Agriculture, rue Corneille, 3. — Entomologie générale et 
appliquée. 

1846. GuErnisac (le comte DE), président de la Société. d’horticulture, à 
Morlaix (Finistère). — Lépidoptères. | 

1865. GuicHARD (Joachim), rue d'Algérie, 22, à Lyon (Rhône). — Coléo- 
ptères d'Europe. 


1858, HAAG-RUTENRERG (G.), docteur en philosophie, à Gruneburg, près 
Francfort-sur-le-Mein. — Coléopttres. 


1872. HALLOY (Léon D’), rue Porte-Paris, 2%, à Amiens (Somme). — 
Coléoplères et Lépidoptières d'Europe. 

1858. HAmPE (Clément), docteur en médecine, Baurenmarkt, 6, à Vienne 
(Autriche). — Coléoptères d'Europe. 


1872. HARMAND (Jules), médecin de la Marine nationale, rue Neuve, 44, 
à Versailles (Seine-et-Oise). — Entomologie générale. 


CXL 


1858. 


1861. 


1858. 


1835. 


1852. 


1866. 


1857. 


1870. 


1870. 


1866. 


41854. 


48/7. 


1843. 


1858. 
1871. 


Liste des Membres. 


HaroLD (le baron Edgard DE), %k, capitaine de la garde du roi 
de Bavière, Barerstrasse, 52, à Munich (Bavière). — Ch ores, 
spécialement Lamellicornes. 


HÉmarD (Hippolyte), receveur des Postes, à Briey (Meurthe-et- 
Moselle). — Lépidoptères d'Europe. 


HÉNor, %, ancien interprète près le 1°’ conseil de guerre, rue de 
la Nation, 4, à La Flèche (Sarthe). — Coléoptères et Lépidoptères. 

HERRICH-SCHÆFFER, %k, docteur en médecine, à Ratishbonne (Ba- 
vière). — Coléoptères, Lépidoptères et Hémipteres. 

HEWITSON, The Oatlands, cottage Walton on Thames, à Surrey (An- 
gleterre). — Lépidoptères Diurnes exotiques. 

HEYDEN (L. von), capitaine, Z. D. Eckenheimer Landstrasse, 82, à 
Francfort-sur-le-Mein. — Insectes de tous les ordres, principale- 
ment Coléoptères. 

HIMMIGHOFFEN (Jacob), calle del Putchet, 25, Putchet, cerca de 
Barcelona (Espagne). — Entomologie générale. Lépidoptères, Go- 
léoptères et Dipieres. 

Houry (Alphonse), négociant, à Mer (Loir-et-Cher). — Goléopteres 
et Lépidoptères d'Europe. 

HuBERsON (Charles), rue Servandoni, 8. — Entomologie Dénérale 


HuE, place Centrale, 3, à Fontainebleau (Seine-et-Marne). 
Entomologie générale. 


JANSON (Edward), Museum street, 28, à Londres, W. C. — Ento- 
mologie générale. 

JAVET (Charles), rue Jean-Bologne, 43, à Passy-Paris. — Coléoptères 
en général, 

JEKEL (Henri), naturaliste, cabinet et librairie éntomologiques et 
d'histoire naturelle, rue Letort, 2 (18° arrondissement). Mardi et 
samedi. — Coléoptères cons et exotiques, surtout Gurculio- 
niles. 

JOURDHEUILLE, juge, à Troyes (Aube). — Lépidoptères d'Europe. 

JULLIAN (Camille), banquier, boulevard du Nord, 45, à Marseille 
(Bouches-du-Rhône). — Hémiptères et Hyménoptères de la Pro- 
VENCEe 


1850, 


18/49, 


1869. 


1866. 


1857. 


1868. 


1855. 


1865. 


1846. 


1857. 


1858. 


1837. 


1867. 
1864. 


18/8. 


1870. 


1848. 


Année 1872. CXLI 


KEFERSTEIN, Conseiller de justice, à Erfurth, en Thuringe. — Le- 
pidoptères d'Europe. 

KIESENWETTER (Hellmuth von), Roue à Dresde (Saxe). — 
Coléoptères d'Europe. 

KirBY (W.-F.), 1, Upper terrace, upper Rathumnies, à Dublin (An- 
gleterre). — Lépidopttres. 

KirscH, pharmacien, Grosse Planeustgasse, 13, à Dresde (Saxe). 
— Coléoptères. 

KOECHLIN (Oscar), à Dornach (Alsace). — Coléoptères. 

Koziorowicz (Édouard-Ladislas), ingénieur des Ponts-et-Chaussées, 
à Ajaccio (Corse). — Goléoptères d'Europe et d'Algérie. 

KRAATZ (Gustave), docteur en philosophie, Linkstrasse, 28, à Berlin. 
— Coléoptères. 

Küncxez D'HERGuULAIS (Jules), aide-naturaliste au Muséum d’His- 
toire naturelle, rue Gay-Lussac, 28. — Entomologie générale, 
Anatomie. 


LABOULBÈNE (Alexandre), O 3%, professeur agrégé à la Faculté de 
médecine de Paris, rue de Lille, 41. — Entomologie française, 
Anatomie, Mœurs des Insectes. 

LAGERDA (Antonio DE), à Bahia (Brésil). — Entomologie générale. 

LAFAURY (Clément), docteur en médecine, à Saugnac et Cambran 
(Landes). — Lépidoptères d'Europe. 

LAFERTÉ-SÉNECTÈRE (le marquis DE), rue Nicolas-Simon, à Tours 
(Indre-et-Loire}. — Coléoptères. 

LAGARDE (Jules), rue de Douai, 14. — Lépidoptères d'Europe. 

LALLEMANT, pharmacien, à l’Arba, près Alger (Algérie). — Coléo- 
ptères d'Europe et du nord de l'Afrique. 

LAMBERT (Paul), docteur en médecine, à Saumur (Maine-et-Loire). 
— Coléoptères d'Europe. 

LAMBIN (Charles), rue Saint-Antoine, 164. — Coléoptères d'Europe, 
Maœurs des Insectes. 
LAMOTTE (Martial), professeur suppléant à l’École de médecine, 
barrière d’Issoire, maison Riocros, à Clermont-Ferrand (Puy-de- 

Dôme). — Lépidoptères, Coléoptères. 


CXLII 


1855. 


1866. 


1862. 


1860. 


1856. 


1872. 


1855. 


1869, 


1859, 


1865. 


1897. 


1857. 


1869. 


1860. 


1867. 


1861. 


Liste des Membres. 


LARRALDE D'ARANCETTE (Martin), percepteur des contributions di- 
rectes, quartier Saint-Léon, à Bayonne (Basses-Pyrénées). — 
Lépidopteres. 

LARTIGUE (Henry), rue du Marché, 16, à Passy-Paris. —Coléoptères 
d’Europe. 

LAUzUN (Philippe), rue des Beaux-Arts, 8. — Lépidoptères. 
LAVERGNE DE LA BARRIÈRE, directeur particulier de la Compagnie 
générale d'assurances, rue Laffitte, 5. — Coléopières d'Europe. 
LEBOUTELLIER, rue Malatiré, près celle de la Corderie, à Saint- 

Aignan, près Rouen (Seine-Inférieure). — Coléoptères de France. 

LE Brun (Marcel), rue du Cloître-de-Saint-Pierre, 28, à Troyes 
(Aube). — Coléoptères de France. 

LE Conte (Jchn-L.), docteur en médecine, à Philadelphie (Pensyl- 
vanie). — Coléoptères de l'Amérique septentrionale. 

LErèvre (Édouard), employé au Ministère des Travaux publics, rue 
de Constantine, 28, à Plaisance-Paris. — Coléoptères d'Europe, 
Clytrides et Eumolpides exotiques. 

LEJEUNE (L.-P.-D.), %, officier comptable des subsistances en 
retraite, à Saint-Eugène, commune d'Alger (Algérie). — Coléo- 
ptères en général. 

Lemoro (Eugène), rue Guichard, 2, à Passy-Paris. — Coléoptéres 
de France. 

LEPRIEUR (C.-E.), O. #, pharmacien principal à l'hôpital militaire, 
à Vincennes (Seine). — Coléopteres d’Europe et d’Algérie. 

LETHIERRY (Lucien), rue Blanche, faubourg Saint-Maurice-lès-Lille 
(Nord). — Coléoptères et Hémiptères. 

LETZNER, président de la Société entomologique de Silésie, à Breslau 
(Prusse). — Entomologie générale. 

LEVASSEUR (Benoist), contrôleur des contributions directes, rue des 
Poulies, aux Andelys (Eure). — Coléoptères. 

LEVASSEUR (Henri), consul de France à Panama (Nouvelle-Grenade). 
— Entomologie générale. 

LÉVEILLÉ (Albert), boulevard Magenta, 459, — Goléoptères d'Eu- 
rope, d'Algérie et des îles Philippines. 


1868. 


1868. 


1852. 


1861. 


1861. 


1864. 


1368. 


1846. 


1865. 


1853. 


1864. 
1858. 


1835. 


1855. 
1861. 


1860. 


Année 1872. CXLIII 


LÉVEILLÉ (Prosper), Boulevard de la Chapelle, 402. — Coléoptères 
d'Europe. 

LICHTENSTEIN (Jules), négociant en vins, cours des Casernes, 29, à 
Montpellier (Hérault). — Hyménoptères d'Europe, Mæurs des : 
Insectes et Entomologie appliquée. 

Lucas (Hippolyte), #, aide-naturaliste d'Entomologie, au Muséum, 
rue Monsieur-le-Prince, 10, et au Muséum d'histoire naturelle, 
rue Cuvier, 57. — Entomologie générale. 


MABILLE (Paul), professeur au Lycée Charlemagne, place de la 
Halle-aux-Veaux, 5. — Lépidoptères d'Europe, Phalénites exo= 
tiques, Coléoptères d'Europe. 

MAC-LACHLAN (Robert), Limes Groves North Lewisham, 39, S. E., 
à Londres. — Névropières. 

MADoN, avocat, boulevard Napoléon, 68, à Toulon (Var). — Coléo- 
ptères d'Europe. 

MAïLLEFER (Léon), naturaliste, rue de Douai, 48. — Entomologie 
générale, Coléoptères d'Europe. 

MANDERSTIJERNA, %k, général au service de S. M. l'Empereur de 
Russie, à Saint-Pétersbourg. — Coléoptères. 

Maxès (Adolphe), %, capitaine d'infanterie, à Ajaccio (Corse), — 
Coléoptères d'Europe et d’Algerte. 

MANUEL DE LOCATEL (le comte Alfred ne), à Albertville (Savoie).— 
Coléoptères d'Europe et du bassin de la Méditerranée, 

MarCILLY (Charles), à Bar-sur-Aube (Aube). — Coléoptères. 


MARMOTTAN, docteur en médecine, rue Desbordes-Valmore, 34, à 
Passy-Paris. — Coléoptères d'Europe. 

MaArsEuL (l'abbé pe), boulevard Péreire, 271, aux Ternes-Paris. — 
Coléoptères d'Europe et des pays circonvoisins, Héléromères et 
Histérides exotiques. 

MARTIN (Emmanuel), propriétaire, à Creil (Oise). — Lépidoptères. 

MARTIN (Henri-Charles), %, docteur en médecine, rue Vital, 44, à 
Passy-Paris. — Coléoptères. 

MARTINEZ Y SAEZ (Francisco), professeur d’Institut, calle Vergara, 
1, 4°, à Madrid (Espagne). — Goléoptères, 


-CXLIV Liste des Membres. 


4870. Masson (Edmond), percepteur des contributions au Meux, par 
Compiègne (Seine-et-Oise). — Coléoptères de France. 

1860. MATHAN (le baron René Hue DE), conseiller de préfecture à Albi 
(Tarn). — Coléoptères d'Europe et du bassin de la Méditerranée. 

4861. Mayer (Valéry), négociant en vins, rue d'Alger, 5, à Montpellier 
(Hérault). — Coléopières d'Europe. 

4865. Mees, docteur en médecine, Ohlmullerstrasse, 9, à Munich (Ba- 
vière). — Goléoptères. 

4853. MIGNEAUX (Jules), peintre d'histoire naturelle, rue du Cloitre-Saint- 
Merry, 16. — Iconographie entomologique. 

4851. MiLLIÈRE (Pierre), dans sa villa, à Cannes (Alpes-Maritimes). — 
Lépidoptères d'Europe, Mœurs des Chenilles. 

* 4866. MILNE-EDWARDS (Henri), C #, membre de l’Institut, etc., 
rue Cuvier, 57. — Entomologie générale, Crustacés, Anatomie. 

4862. Mizne-Enwarps (Alphonse), #, aide-naturaliste au Muséum d’His- 
toire naturelle, etc., rue Guvier, 57. — Entomologie générale, 
Crustacés. 

4861. Mimonr (np), au château de la Houssaye par Fontenay-Trésigny 
(Seine-et-Marne). — Entomologie générale, Goléoptères. 

4870. MissoL, pharmacien, rue Montorgueil, 19. — Lépidoptères d'Eu- 
rope, préparation des Chenilles. 

4851. Mniszecu (le comte G. DE), rue Balzac, 22. — Coléoptères. 

1844. Mocouerys (Émile), rue de la Préfecture, 28, à Évreux (Eure). — 
Coléoptères d'Europe, Entomologie appliquée. 

4866. Monnier (Frédéric), notaire, à Châlon-sur-Saône (Saône- et-Loire). 
— Lépidoptères d'Europe. 

1854. MONTAGNE (J.-B.), rue de la Chopinette, 56.— Coléoptères d'Europe. 

4865. MonTiLLor (Anatole-Louis), attaché à la Trésorerie, à Alger (Algérie). 
— Coléoptères d'Europe et du bassin de la Méditerranée. 

1870. MonTILLOT (Louis) employé au Ministère de l'Intérieur, bureau des 
lignes télégraphiques, rue Monsieur-le-Prince, 24. — Coléoptères 
d'Europe. 

1858. MoNTROUZIER (le Révérend Père), missionnaire apostolique, à Lyon. 
— Entomologie générale. 


1850. 


1852. 


4871. 


1860. 


1858. 


1860. 


1861. 


1871. 


1859. 


1869. 


1860, 


Année 1872.' CXLY 


. Mora (Manuel pe), agriculteur, bachelier ès arts, calle del Osario, 


45, à Cordoue (Espagne). — Coléoptères d'Europe. 


+ MoriTz, naturaliste, rue de l’Arbre-Sec, 16.— Entomologie générale. 


. Mons (Louis), ingénieur civil, rue Saint-Pétersbourg, 23. — Coléo- 


ptères et Lépidoptères d'Europe. ‘ 


. MÜLLER (T.-A.-Clément), mécanicien, Falkenstrasse, 15, à Dresde 


(Saxe). — Coléoptères. 


+ MONIER-CHALMAS, préparateur de géologie à la Faculté des Sciences, 


18, rue de la Sorbonne. — Entomologie générale, principalement 
Insectes fossiles. 


Murray (Andrew), Kensington-gore, S. W., à Londres. — Coléo- 
pières, 


NarCILLAG (le comte pe), rue de l’Université, 104, — Entomologie 
générale et anatomique. 


Nevinson (Basile-Georges), Southfield, à Leicester (Angleterre). — 
Coléopteres. 

Nréro (José-Apolinario), à Cordova (Brésil), — Entomologie génc- 
rale, | | 

NiviLer (Charles), dessinateur, boulevard Richard-Lenoir, 134. — 
Lépidopteres, 

NorGUuET (Anatole DE MADRE De), rue de Jemmapes, 64, à Lille 
(Nord). — Coléoptères d'Europe et d’Algérie. 


OBErRTHÜR (Charles), imprimeur, faubourg de Paris, 20, à Rennes 
(Ille-et-Vilaine). — Lépidoptères, 


OBERTHÜR (René), volontaire au 23° d'artillerie (batterie à cheval), 
à Versailles (Seine-et-Oise). — Coléoptères. 


OpiEr (James), banquier, Cité, 24, à Genève. — Coléoptères 
d'Europe. 
Oz1vEIRA (Manuel-Paulino p°), professeur à la Faculté de Philosophie 


de Coïmbre (Portugal). — Entomologie générale, principalement 
… Coléoptères. 
OrZA (Paul DE L'), naturaliste, rue des Fossés-Saint-Jacques, 96. 
— Lépidoptères, Goléoptèrcs. 
(1872) Bulletin x. 


CXLVI 


1871. 


1871. 


1850. 
1862. 
1869. 
_. 
1862. 
1862, 


1850. 


1838. 
1851. 
1866. 
1854. 
1857. 


1872. 


1870. 
1862. 


Liste des Membres. 


OsMonT, vérificateur des Douanes, rue de Strasbourg, 4, à Caen 
(Calvados), — Lépidoptères d'Europe. 

OusTaLET, géologue, rue des Écoles, 10, — Entomologie générale, 
principalement Insectes fossiles. 


Panpezzé (Louis), rue du Lycée, 17, à Tarbes (Hautes-Pyrénées), 
— Coléoptères. 
Pasco (Frans.-P)., 1, Burlington Road Westbourne Park, W., à 
Londres. — Goléoptères, principalement Longicornes. 
Péussier (Émile), chef de bataillon au 70° régiment de ligne, à 
Toul (Meurthe-et-Moselle). — Coléoptères. R 
PELLET (P.), avocat, rue du Figuier, 4 bis, à Perpignan (Pyrénées- 
Orientales). — Goléoptères de son département. : 
PERAGALLO (Al), directeur des Contributions indirectes, à Au- 
rillac (Cantal). — Coléoptères d'Europe. 
DÉREZ, professeur à la Faculté des Sciences, rue Prosper, 7, à Bor- 
deaux (Gironde). — Entomologie générale, Anatomie. 
Perez Arcas (don Laureano), professeur de zoologie à la Faculté 
des Sciences, calle de las Huertas, 14, à Madrid (Espagne). — 
Coléoptères d'Europe et du bassin de la Méditerranée. 
P£rris (Édouard), :%X, conseiller de préfecture, à Mont-de-Marsan 
(Landes). — Entomologie générale, Mœurs des Insectes. 
PEerrOUD (Benoît-Philibert), quai Saint-Vincent, 43, à Lyon (Rhône). 
— Coléopteres. 
PEYERIMHOFF (DE), à Colmar (Alsace). — Lépidoptères d'Europe. 
PEyrON (Edmond), négociant, à Beyrouth (Syrie). — Goléoptères. 
Piccioui (Ferdinand), s.-inspecteur du Musée royal d'Histoire 
naturelle, via Romana, 19, à Florence (Italie). — Coléoptères et 
Hyménoptères. 
PicTer (Ed.), conservateur du Musée d'Histoire naturelle, à Genève. 
— Entomologie générale. 
Piotr (Charles), rue Soufflot, 47. — Dipieres. 
Pissor, inspecteur des forêts, conservateur du bois de Boulogne, 
à l’Abbaye-de-Longchamps, près Neuilly (Seine). — Entomologie 
appliquée à la Sylviculture et à l'Agriculture. 


1872. 


1857. 


1867. 


1867. 


1867. 


1856. 


1865. 


1872. 


1872. 


1862, 


4867. 


Année 1872. CXLVYII 


Pory, professeur de zoologie et d'anatomie comparée à l'Université, 
calle San-Nicoldi, 96, à la Havane (Cuba). — Lépidoptères et 
Coléoptères. 


. Poxsox fils, place Kléber, 2, à Lyon (Rhône). — Coléopteres d’Eu- 


rope. 


. POouJADE (Gustave-Arthur), préparateur au laboratoire d’Entomo- 


logie du Muséum d'Histoire naturelle, rue des Écoles, 15. — 
Coléoptères et Lépidopteres, Iconographie entomologique. 

Power (Gustave), ingénieur civil, à Saint-Ouen-de-Thomberville 
(Eure), par La Bouille (Seine-Inférieure). — Coléoptères de 
France. 

PRADIER (Ernest), G. O. %, général de brigade, rue des Bourdon- 
nais, 13, à Versailles. — Coléoptères. 

PRÉsas (Manuel y), bachelier en BÉdEInE, à Matanzas (île de Cuba). 
— Entomologie générale. 

PREUDHOMME DÉ BoRRE (Alfred), conservateur-secrétaire du Musée 
royal d'Histoire naturelle, place du Musée, à Bruxelles (Belgique). 
— Entomologie générale, Coléoptères, principalement Hétéro- 
mères. 

Puzs, pharmacien, place de la Calandre, 14, à Gand (Belgique). — 
Hyménopitres et Diptres. 

PuToN (A.), docteur en médecine, à Remiremont (Yosges). — 
Coléopières, Hyménoptères et Hémiptères d'Europe. 

Pror (Victor), ex-contrôleur des contributions directes, à Gien 
(Loiret). — Coléoptères de France. 


QuINQUARLET (Félix), filateur, rue de Preize, 46, à Troyes (Aube). 
— Hémiptères de France. 

OQuinquAuD, docteur en médecine, boulevard Saint-Michel, 31. — 
Entomologie générale, Mœurs des Insectes, 


RADOSCHKOVSKI (Octave), général d'artillerie de la Garde pee 
à Saint-Pétersbourg, — Hyménoptèr es, 

RarrrAŸÿ (Achille), à Boghari, province d'Alger (Algérie). — Coléo- 
ptères d'Europe. 


CXLVIII ; Liste des Membres. 


4869. Raconor (Émile-L.), rue de Buffon, 27. — Lépidoptères d'Europe, 


1872. 


4855. 


1868. 


43870. 


1866. 


1849. 


1872. 


1862. 


1848, 


spécialement Microlépidoptères, 
RAGusA (Enrico), hôlel Trimacria, {à Palerme. — Coléoptères d’Eu- 
T0PEe 


RATTET (Frédéric), sous-caissier à la Banque de France, rue de 
Trévise, 97. — Lépidoptères. 


Ray (Jules), conservateur du Musée d'Histoire naturelle, à Troyes 
(Aube). — Entomologie générale, principalement Microlépidop- 
tères et Arachnides. 


REICHE, négociant, rue du Vingt-Neuf-Juillet, 10. — Coléopteres. 


. REICHENBACH, directeur du Muséum royal d'Histoire naturelle de 


Dresde (Saxe). — Coléoptères. 


, REVELIÈRE (Jules), receveur de l'enregistrement, à Blain (Loire- 


Inférieure), — Coléopières. 


: REVELIÈRE (Eugène), naturaliste, à Porto-Vecchio (Corse). —Goléo- 


ptères d'Europe. 


. RicHArp (Alexandre), médecin-dentiste, à Marrahant, près Rio- 


Janeiro (Brésil). — Entomologie générale, principalement Coléo- 
ptères et Lépidoptères. 

RILEY (C.-V.), State Entomologist Room, 29, Insurance Building, à 
Saint-Louis (Missouri, Étals-Unis). — Entomologie générale et 
appliquée, Mœurs, Transformations, Galles des Insectes. 


RIZAUCOURT (Jean-Baptiste), rue de la Rotonde, 63, à Marseille 
(Bouches-du-Rhône). — Coléoptères d’Europe. 


RoBIN (Charles), #%, membre de l'Institut, professeur à l’École 
de Médecine de Paris, etc., rue Hautefeuille, 49. — Anatomue, 
Acariens, Annélides. 


Roman (Ernest), quai Saint-Clair, 4, à Lyon (Rhône). — Coléoptères 
d'Europe. 

Romans (baron Fernand pe), rue d'Orléans, 6, à Angers mr 
Loire), — Entomologie générale. 


ROSENHAUER (W.-G.), professeur d'histoire natdtélle. à l'Université, 
à Erlangen (Bavière). — à générale, Biologie des 
Insectes. 


4870. 


18/1. 


1852. 


1855. 


1851. 


1858. 


1835. 


18/42. 


1869. 


4872. 


1851. 


1861. 


1869. 


1872. 


1862. 


Année 1872 CXLIX 


ROTTENBERG (le baron DE), à Mubhlgast, près Rauden (Silésie infé- 
rieure, Prusse). — Coléoptères d'Europe. 


ROUGET (Auguste), rue de la Préfecture, 28, à Dijon (Côte-d'Or). 
— Coléoptères, surtout ceux d'Europe, Mœurs des Insectes. 


SALLÉ (Auguste), naturaliste-voyageur, rue Guy-de-Labrosse, 13. 
— Entomologie générale, Coléoptères d'Amérique. 


SAND (Maurice), %, au château de Nohant, près La Châtre 
(Indre). — Eniomologie générale, Lépidoptères du centre de la 
France 

SAULCY (Félicien-Henry CAIGNART DE), rue Châtillon, 3, à Metz 
(Lorraine). — Coléoptères d'Europe, e 

SAULCY (Félix CAIGNART DE), C. %, membre de l’Institut, rue du 
Faubourg-Saint-Honoré, 54. — Entomologie générale. 

SAUNDERS (le chevalier Sidney-Smith), ancien consul général de 
S. M. Britannique, à Corfou (Grèce). — Entomologie générale de 
la Grèce, spécialement Hyménoptères et Strepsiptères. 


SAUNDERS (William-Wilson), à Hilyfeld, Reigate Surrey (Angle- 
terre). — Entomologie générale. ‘ 

SAUNDERS (Edward), à Hilyfeld, Reigate Surrey (Angleterre). — 
Entomologie générale, principalement Buprestides. 


SAURA (Santiago-Angel), propriétaire, membre de l’Académie des 
Sciences de Barcelone, rue de la Canuda, n° 35, 8°, à Barcelone 
(Espagne). — Coléoptères d'Europe. 

SAUSSURE (Henri DE), %, licencié ès sciences, Cité 23, à Genève, 
et à Bonne-sur-Ménage (Haute-Savoie). — Entomologie générale, 
Hyménoptères. 

SCHAUFUSS (L.-W.), ane en philosophie, Vettinerstrasse, Vetti- 
nerhof, à Dresde (Saxe). — Entomologie générale, 

SCHEIDEL, attaché au Museum, à Francfort-sur-le-Mein. — Coléo- 
pières. 

SCHENK (Maurice), teneur de livres, Elisabethstrasse, 26, II, à 
Prague (Bohême). — Coléoptères d'Europe. 

SCHLUMBERGER (Gustave), à Pau (Pyrénées-Orientales). — Coléo- 
ptères d'Europe. 


CL 


4869. 


4858. 


4869, 


1864, 


185/ 


4860. 


1860. 


1865. 


18/58. 


1865. 


1872. 


1863. 


1850. 


1854. 


1858. 


1868. 


Liste des Membres. 


SCHLUMBERGER-DOLLFUS (Jean), à Guebwiller (Alsace). «= Goléo= 
ptères et Lépidoptères. 

ScHusTER (Maurice), 614, South Fourth street, à Saint-Louis (Mis- 
souri, États-Unis). — Coléoptères. 

SÉDILLOT (Maurice), avocat, rue de l’Odéon, 20, — Coléoptères 
d'Europe ; Érotyliens, Clérites et Hétéromères exotiques. 

Serpzirz (docteur George), naturaliste, à Dorpat (Russie). — Go- 
léoptères. 

SÉLYS-LONGCHAMPS (Ed. DE), %, membre de l’Académie royale des 
sciences de Belgique, sénateur, boulevard de la Sauvenière, 34, 
a Liége (Belgique). — Névropières, principalement Odonates ; 
Lépidoptères d'Europe. 

SENAC (Hippolyte), docteur en médecine, à Vichy (Allier). — 
Coléoptères. 

SENNEVILLE (Gaston DE), auditeur à la Cour des Cet rue 
de l’Université, 8. — Coléoptères de France. 

SHARP (David), Eccles Tornkill, Dumfries (Écosse). — Coléopières. 

SIGNORET (Victor), docteur en médecine, avenue de Chevreuse, 3, 
à Clamart (Seine). — Hémiptères. | 

Simon (Eugène), rue Cassette, 24. — Arachnides, surtout Aranéides 
d'Europe. 

SocarD (Paul), professeur au Collége, rue Carré, 2, à Troséé 
(Aube). — Coléopteres de France. 

Socsky (Simon), Wassilieusky Ostrow, 2 ligne, 19, log. n° 5, à 
Saint-Pétersbourg. — Coléoptères. w 

STAINTON, Mountsfield, Lewisham, near London, S. E, — Lépido- 
Ptères, spécialement Tinéites. 

SrTÂL (Charles), professeur d’Entomologie et directeur du Musée de 
l’Académie royale des Sciences, à Stockholm (Suède). — Ento- 
mologie générale, Hémiptères. | 

STAUDINGER (Otto), docteur en philosophie, An der Bürgerwiese, 15, 
à Dresde (Saxe). — Lépidoptères du globe. 

STEFANELLI (Pietro), professeur des sciences physico-chimiques au 
lycée royal Dante, via Pinti, 57, à Florence (Italie). — Entomo- 
logie générale, principalement Lépidoptères d'Europe. 


4862, 


1870. 


1856. 


1868. 


1871. 


1816. 


41854. 
1370. 


1858, 


1867. 


Année 1872. CLI 


STIERLIN, docteur en médecine, à Schaffausen (Suisse), — Coléo= 
pières, 


TACZANOSWSKI (Wladislas), conservateur du Musée zoologique, à 
Varsovie (Pologne). — Entomologie générale, principalement Ara- 
néides. 

Tappes (Gabriel), caissier à la Banque des chemins de fer d'intérêt 
local, rue Nollet, 27, à Batignolles-Paris. — Coléoptères d'Europe, 
Cryptocéphalides européens et exotiques. 

TeinTurier (Victor-Maurice), médecin-major au 11° régiment d’ar- 
tillerie, à Versailles (Seine-el-Oise). — Coléoptères d'Europe et 
d'Algérie. 

THEVENET (Jules), ingénieur civil, rue de Douai, 61.— Entomologie 
générale, principalement Coléopières. 

THIBÉSARD, rue Saint-Martin, 149, à Laon (Aisne). — Coléoptères et 
Lépidoptères. 

THOMSON (James), rue de l’Université, 23. — Coléoptères. 

TœuAn (l'abbé Théodore), vicaire, au Champs, par Saint-Lambert- 
du-Lattay (Maine-et-Loire). — Coléoptères de France. 

TourNIER (H.), négociant, à Genève (Suisse). — Coléoptères d’Eu- : 
TOPEe 


UxAGoN (Serafin DE), calle de la Serrano, 6, 2°, à Madrid (Espa- 
gne). — Coléoptères d'Europe et des pays limitrophes. 


VALDAN (DE), C. %, général de brigade, à l’Isle-Adam (Seine-et- 
Oise). — Coléoptères. 

VALLETTE (René), place du Marché, à Fontenay-le-Comte (Vendée). 
— Coléoptères et Lépidoptères de France. 


, VESCO, %, médecin principal de la Marine, rue Saint-Roch, 9, à 


Toulon (Var). — Goléoptères. 

VILARO (Jean), bachelier en médecine, à la Havane (Cuba). — Ento- 
mologie généräle. 

VozxEN (Camille van), membre de la Société entomologique belge, 
boulevard du Régent, 5, à Bruxelles, — Goléoptères, principale- 
ment Lamellicornes et Longicornes. 


.CLII Liste des Membres. 


4862. VUILLEFROY-CASSINI (Félix vob rue de Laval, 27. — Coléoptères et 
Hémipieres. 


4856. Waca, professeur d'histoire naturelle, à Varsovie (Pologne). — 
Entomologie générale et appliquée. 

4865. WANKOWIEZ (Jean), naturaliste, à Minsk, par Varsovie (Lithuanie). 
— Coléoptères, principalement ceux de Pologne. 

1857. WENCKER, à Viterne, près Nancy (Meurthe-et-Moselle). — Goléo- 
ptères d'Europe et d'Algérie. 

4856. WESTRING, employé supérieur des douanes, à Gothenbourg (Suède), 
— Coléoptères. 

4833-1860. WESTWOOD, professeur à l'Université d'Oxford, Taylorian 
Institute (Angleterre). — Entomologie générale. 

1865. Weyers, secrétaire de la Société entomologique belge, rue du 
Persil, 3, à Bruxelles. — Coléoptères, principalement nu  : 
et Longicornes d'Europe. 

1849. WVoLLASTON (T. Vernon), 4, Barnpark Terrace, Teignmouth, à De- 
vonshire (Angleterre). — Coléoptères. 

1871. Wr1iGur (Edward-Perceval), professeur de botanique à l’Université, 
à Dublin (Angleterre). — Entomologie générale, principalement 
Coléoptères. 


1870. XAmBeu (Vincent), lieutenant au 22° régiment de ligne, au Puy 
(Haute-Loire). — Goléopières et Lépidopières d'Europe et d’Al- 
gérie. 


4870. ZAPATER (Bernardo), place San-Miguel, 5, à Madrid (Espagne). — 
Coléoptères et Lépidoptères d'Europe. 


1833-1858. ZETTERSTEDT, professeur de zoologie, à Lund (Suède). > 
Entomologie générale, Diptères. 


1869. Zuser-Horer (Charles), négociant à Dornach (Alsace). — Goléo- 
ptères de France. 


368. 


Année 4872. CLIIT 


MEMBRES DÉCÉDÉS EN 41872. 


MM. 


DAUBE, à Montpellier (Hérault). 

DESMARTIS (Télèphe), à Bordeaux. 

Dozzrus (Ernest), à Paris. 

ESTIENNE (Émile) décédé en 1871. 

GOouUGELET, à Colombes (Seine). 

LEsPÈËs, à Marseille (Bouches-du-Rhône). 

NickErL, professeur de zoologie, à Prague (Bohème), décédé en 1870. 
PicTeT père, professeur de zoologie et d’anatomie comparée, à Genève, 
RATTET (Paul), à Paris. 


MEMBRES DÉMISSIONNAIRES EN 1872. 


MM. 


BEAULIEU (DE), à Guebwiller (Aïsace). 

BorsGIRAUD, à Montplaisir (Charente-[nférieure). 
Low, à Guben (Saxe). 

PiNoT (révérend père), à Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord). 
VARIN, à Passy-Paris. 


AVES ENMPORTANT 


à RELATIE AU 
BULLETIN DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE 


DE FRANCE 


Sur une proposition qui lui a été faite par M. Henry de Bonvouloir, la 
Société, après avoir entendu la lecture d’un rapport de sa Commission 
administrative, a décidé dans les séances des 12 et 26 mars 1873 : 


1° Que le Bulletin des séances, auquel sera joint le Bulletin bibliogra- 
phique qui s’y rapporte, sera publié en dehors des Annales ; 

2° Que cette publication aura lieu deux fois par mois, et avant l’adop- 
tion du procès-verbal qu'elle relate ; 

3° Que ce Bulletin sera envoyé gratuitement : 4° à tous les membres 
français qui auront soldé le montant de leur cotisation de l’année courante 
ou tout au moins celui de l’année précédente, et 2° aux diverses Sociétés 
avec lesquelles nous sommes en rapport d’échange de publications ; 

h° Qu'il sera tenu à la disposition des membres étrangers qui le feront 
prendre chez le Trésorier adjoint ou qui adresseront une somme corres- 
pondant au prix du transport; 

5° Que ce même Bulletin sera reproduit dans les cahiers trimestriels 
des Annales, avec les modifications qu’il pourrait paraître nécessaire dy 
faire : 
6° Que cette mesure sera mise à exécution à partir de la séance du 
9 avril 1878. 

Toutes les réclamations relatives au Bulletin, ainsi que les demandes 
d’envoi à l'étranger (contre remboursement des frais de transport) doivent 
être adressées au. Trésorier adjoint, M. E. RAGONOT, rue de Buffon, 27. 


TABLE ALPHABÉTIQUE ET ANALYTIQUE 


DES 


MATIÈRES CONTENUES DANS CE VOLUME (1). 


A, 


Acrobasis Fallouella (sp. nov.), Ragonot, , . . . . . . XLVI @l XLVII 


Adelops Abeillei xx1, Barnevillei xx, clavatus xx1, Discontignyi, 
Dieckit, Ehlersi xx, Grenteri, lapidicola XX11, longicornis XX, 
Saulcyi Xxx1, subasperatus XX1I, zophosinus, Abeille de Per- 
Tin, . ff nt MN aa arbre nt 

Adelops et Anophthalmus nouveaux (Note sur des), Piochard 
de là Pébleriest su Re pts aie pen este 

Adelops (Observations sur les) Abeïllei 450, clavatus 451, Crot- 
chi Hh1, curvipes Whh, infernus 452, novem-fontium 4l5, 
oviformis H47, Perieri 46, pyrenæus 452, Saulcy 51, sty- 
gius 451, valconicus, Piochard de la Brüûlerie . . . . . . . 

Adimonia dispar (Note sur l’), Desbrochers des Loges, . . . . 

Ætheomorpha (genus) pumilio, Éd. Lefèvre . . . . . . . . . 

Agathidium (Essai monographique du genre), Gh. Brisout de 
Bernenillé RS eee ; 

Agathidium algiricum 173, atrum 178, badium 175, A 
183, convexum 189, dentatum 172, discoideum 197, escoria- 
lense (2) 176, hæmorrhoum 194, lævigatum 174, Leprieuri 
180, mandibulare 190, marginatum 192, nigriceps 193, ni- 
grinum 195, nigripenne 177, pallidum'185, pisanun 182, 
plagiatum 188, pulchellum 187, rhinoceros 198, rotundatum 
491, semilunum 181, sertepunctatum 170, siculum 179, va- 
rians, Cb,. Brsout dé Pare. 2: CUT ATEN 


XXI 


LXXXVIIT 


LS 
132 
992 


169 


186 


(1) M. H. Lucas, secrétaire-adjoint, a bien voulu, comme les années précédentes, 


depuis 1850, se charger de dresser cette table ainsi que celle des Auteurs. 
(2) Et non escorialensis, par erreur typographique. 


CLYI Table des matieres. 


Agelena labyrinthica, similis (Notes sur les), H. Lucas . . . . 
Agrilus hyperici (Note géographique sur l), Gh. Brisout de Bar- 
neville paie an Ar A An TRES RE 
Agrotis exclamationis (Note sur les dégâts produits dans divers 
vignobles par l} Maurice’ Girard 77/0005 eee 
Agyrtes bicolor (Des conditions dans lesquelles on nie D}, 
Berce et Ch. Brisout de Barneville . . . . . . . . 
Allorhinus Hueti (Note sur l’), A. Ghevrolat. . . . . . . . . 
Amaurobius atrox, similis (Note sur les), H. Lucas. . . . . . 
Amonphus concinnus Küst. (Note synonymique sur l), Desbro- 
chers des Loges 2: 42440 ei RU NES PI PNRERE 
Amonphus dissimilis (sp. nov.), Desbrochers des Loges . . . . 
Anthaxia ditescens (sp. nov.), Abeille de Perrin. . . . . . . . 
Anophthalmus Cerberus (Études sur les variations de l’), suivies 
de quelques remarques sur l'influence que peut avoir l’habi- 
tation dans les cavernes sur la variabilité des cp Pio- 
chard de la Brülerie4, 12202 0e 
Anophthalmus consorranus, Orpheus in sur les), Pio- 
chard de la Brülerie ., . . Lu. 


LIIT 
LXIIT 


LXIT 


h61 


460 


Anophthalmus Descontignyi (Note sur l, H 1 Bonvouloir. LY et LXXx 


Anophthalmus Ehlersi, Trophonius (sp. nov.), Abeille de Perrin. 
Anophthalmus Tiresias (sp. nov.), Piochard de la Brülerie. . . 
Anthicus antherinus XXIV, flavipes XXN, floralis XXIV, humilis, 
longicollis, longipilus, olivaceus XXV, quisquilius, selulosus 
(Sur les caractères présentés par les), Ch. Brisout de Barne- 
Rien un DUR dite Got e SIMON 
Anthomyia spreta (Note sur les mœurs de l), J. Giraud. . . . 
Anthonomus gracilipes M7, pruni, rubripes, rufus, spilotus 4149, 
Stterlini, Desbrochers des Loges. #0, 2402 ene 
Anthophora parietina an À et figure des nids de l’), E 
GATLÉTEAUS AE OA T OS PPS ES eee RS NES 
Anthophora parietina (Note sur un dessin représentant des nids 
d'};>AlsLaboulbène 11022 PR CR | 
Antonia purpuren (Sp. nOV.), Vs Signoret...::. 1.1. NP Le 
Anyphæna accentuata (Note sur F), H. Lucas . . . . . . . . 
Aphænops Eacus, cr ne (Note sur les), Ch. Brisout de Bar- 
Deville Re Rs Re, ae : 
Remarques relatives à cette. nole, Jules Fe 


sl'.:1e) Mie tre Pile 


XIX 
4h83 


XXIV 
508 


L16 
207 
XVII 
XXXVI 
LIT 


LXXXIX 
LXXXIX 


Année 1872, CLVII 


Aphænops Leschenaulti (Détails sur les mœurs de l’), Émile Dey- 
dOle. "TE ROUE SON RP CSS RUE 

Remarques relatives à celte note, Ch. Brisout de Barne- 
Ville ed em meet a ere ae del, NP NES ENT 


Apion lævigatum (Note sur l), Ch. Brisout de Barneville. . . . XIV 
Apion Poupillieri, tamarisci (Note sur les tarses des), Leprieur. LVIII 
Apion simile (Note sur l’)}, Ch. Brisout de Barneville . : . . . XLI 
Aræcerus seminarius (Note sur l’), A. Chevrolat. . . . . . . . VIL 
Arachnides cavernicoles et hypogés (Notice sur les), E. Simon. 215 
Arachnides cavernicoles et hypogés (Notice AMENRRIE sur 

les), E.: SIMON ONE ROM flan ee ed RP 473 
Arachnides de Syrie (Scorpions et Galéodes), E. Simon. . . . 245 
Asagena phalerata (Note sur l), H. Lucas. . . . . . . . . . ÉTII 


Astacus fluviatilis (Note sur deux variétés de l”), H. Lucas, . .  XLVIII 
Attacus Atlas (Note sur plusieurs nAUmn de l’), Maurice Gi- 


TATL Se SE DONS ENERR AUS ÉD SN TR Le PE LXXVIL 
Attacus Cynthia (Faits de parthénogénésie observés chez un), 

Maurice" Cr ee ES NS een JPA LXII 
Attus erraticus, falcatus, frontalis, medius, muscosus, promptus 

(Noté SUIS) nes ae OUR OU enr ne ns de  LIV 
Aubeus (genus) 413, Bruleriei 415, Lethierryi, Desbrochers des 

Loges 77 CPS RER ES CARE EE Er Rens L14 
Aulacochilus (Supplément à la révision du genre) et description 

de quatre espèces nouvelles, L. Bedel. . . . . . . . . . : 403 
Aulacochilus brevis 403, niger 407, oceanicus 406, tetradyma, 

L. Bédel At cer ss ETS nee ane 40% 

B. 


Balaninus cerasorum 19, Elephas, pellitus 418, pyrrhoceras, 


Desbrochers des Loges . . . . . . . M ta te PEINE 119 
Barathræa (genus) 61, 313, cerealis 315, straminipennis, Éd. 

LeRYTe ane PNA ae te 1e Late e eee ER CRTC 
Barypithes rhytidiceps (Sp. nov.), A. Ghevrolat. . . . . . . . 441 
Bibio hortulanus et Marci (Observations sur les), H. Lucas. . . XLIV 


Remarques relatives à cette note, Al. Laboulbène. . . . .  XLvitt 
Bibio Marci (Note sur l'apparition d’une très-grande quantité de 
Diptères noirs appartenant au), Al. Laboulbène. . , . , . . 209 


CLVIIL T'able des matières. 


Blaniulus guttulatus ? (Note sur le), H. Lucas . , . . . , 
Blothrus (genus) 223, Abeillei, E, Simon . . ., . . . . D 


Boisduvalia lataniæ (Observation sur la), V. Signoret. . . , ,. 


Boarmia buxicolorartia,:P, Mabilles 1. M 


Bostrichus typographus et laricis (Note sur les eee causés | 


aux sapins en Styrie par la présence des), J. Giraud. , . , . 


Brachycentrus subnubilus (Note sur les), R. Mac-Lachlan . . , 


Brachycères (Note pour servir à l’histoire “ie Desbrochers des 
Loges . .: ee MEL Ne Ver ler TUE e en) Mit ete Us) Re Ve ER EUR 


Brachycerus algirus, cirrosus, nb lus, difformis, europæus, 


fimbriatus, lutosus, or bipennis, perodiosus, Pradieri, pulveru- 
lentus, sinualus, superciliosus (Remarques synonymiques sur 


des); Le: Bedel 4 RMS PR PER AE ANNE 


Brachycerus algirus atlaquant des gousses d'ail (Note sur la nb 
du), Ancey'et D Bedela assis à là 
= Observations relatives à cette note, L. Reich 1 SO ANNE 

Bradybatus elongatulus, Kellneri (Note sur les), Desbrochers des 
EOges or 70 US se eee 0 pe ENS 


Buthus crassicauda 916, *9N7, judaicus 907, 252, leptochelis 


247, 250, nigrocinctus 247, 249, peloponnensis 247, 248, tu= 
247, 254 


netanus, E, Simon, de letre ie euros TETE TES ne Mer SITE 


C. 


Cæliodes rubicundus (Note sur le), Ch. Brisout de Barneville. . 


Callietherus histrionichus, scenicus (Note sur les), H. Lucas . . 
Callimorpha hiera (Note sur la), Maurice Girard. . . . . .. 
Calyptorhina (genus) 61, 320, biornata, Chloris, Éd. Lefèvre. . 


Carabiques (Note pour servir à l'étude des), L. Bedel. . ... 
Carabus monilis, splendens (Monstruosités observées chez les), 
LarHene ee Un" Ur a 


Garcinops pumilio (Note sur le), Ch. Brisout de Barneville. 
Centrotoma lucifuga rencontré dans une fourmilière (Note sur 
UN), JAVÉL entr SUP Re PS  E RE UE 
Cebrio Getschmannt (sp. Ron). A. Chevrolat, , 0? 0e 
Ceratina pymæa (Note sur la), Lichtenstein , . . . . . . . . 
Gerigo Amathusia, P. MADIle . , à. ORNE 
Ceroplastes (genus) 35, australasiæ A5, Cassiæ 15, ceriferus 40, 


419 


BG nn: 
LIV 


| LXXE 


922 
997 


LxI 
XLI 


LT 
109 
DXXIII 
500 


Année 18792. CLIX 


chilensis 4, Fairmaïrei 3, jamaicensis 45, janeirensis h9, 
mimosæ L5, myricæ 39, psidit 40, rusci 35, Vinsoni, V. Si- 


DnOreÉ VE NS Lt CR 6 OM OPEN 98 
Ceroplastes mimosæ (sp. nov.), V. FN à MORE ER XLVII 
Getonia Athalia et subpilosa (Note synonymique relative aux), L. 

Bedel.:. 6 2. <ROAN Tete 54. setiiues F XXII 
Cetonia morio (Note sur la), Maurice Girard. , . . . . . . . LXXIX 
Chelonia Hebe (Note sur la chenille et la chrysalide de la), Ra 

ÉOROL. ;4 00202 ie ane RCA DT Ale SP RSR NT RE SERPENT Te XXXVIII 

Observations relatives à cette hote, PFalons ane. XXXIX 
Chiloloma (genus) 353, erythrostoma 354, 356, hæmorrhoidalis 

358, musciformis 354, 355, Reyi, Éd. Lefèvre. . . . . . 854, 857 
Chennium bituberculatum (Note sur la manière de vivre du), Ja- 

vet. . 2406 M ARR a PR UE PSE Ven APTE Ste Ne LI 
Chlor ere Croiehe. nitidulus 423, separandus, Desbrochers 

des. Loges ZAR SOS ea EC ASUS be 42% 
Chæradodis squilla, Orthoptère coureur de la famille des Man- 

tides (Un mot sur le), H. Lucas . . .… . . . . ET AT Me me 22 
Chorizomma (gen. nov.) 220, subterranea, E. Simon . . . . . 221 
Cicindela littoralis (Note sur la), Maurice Girard . . . . , . . LXXIX 
Cis (Sur un caractère présenté par les mâles des), Ch. Brisout 

de Barneviles nie ee mn en ie RONA AE XXVI 


Clytra appendicina A4, 144, rs 141, 148, crocata 

141. 150, læviuscula, 140, 143, maculifrons 141, 149, nigro- 

cincta 449, 441, novempunctata Al, 146, quadripunctata Al, 

449, rufitarsis 141, 150, valerianæ, Éd. Lefèvre. . . . . . 441, 445 
Clytra tridentata (Note sur le), Ch. Brisout de Barneville | . . XLVII 
Clytrides d'Europe et du bassin de la Méditerranée (Monographie 


des), Éd. LÉREVEENS 28 MA RARE TAN OEM RIT 49 
Clytrides (Tribu des), Éd: Lefèvre . . . . . . . . . .. .. 59 
Clytridées (Groupe des), Éd. Lefèvre . , . . . . . . . , . . 60 
Clytus Auboueri (sp. nov.), Desbrochers des Loges : . . . . . 429 
Cneorhinus cæsifrons (Note synonymique sur le), Desbrochers 

des, LoBess PRE EN EIRE FORCER SAR ARS 128 


Coccus brevispinus, pulvinatus, vitis (Note sur ay Y. Signoret XXXVII 
Cochenille ou Gallinsectes (Homoptères-Coccides), 9° partie (Es- 

sai sur les}, Vi'BISNDrOR MMM APT SEX OT OEM 33 
Cœloides scotyticida destructeur du Bostrichus typographus 

(Note. sut: 10), Gr RE EAN OS re XI 


CLX T'able des maticres. 


Observations relatives à ce sujet, Guérin-Méneville . . . . xI 
Coleophora cistorum (sp. nov.), H. de Peyerimhoff . . . . . . 199 
Coléoptères cavernicoles (Notes pour servir à l'étude des), Pio- 

chard dela; Brülerie, 1,440 6 te TENNIS 
Coléoptères d'Espagne et de deux Gurculionides du nord de l’A- 
frique (Description de plusieurs), A. Chevrolat. . . . . . , 109 


Coléoptères (Diagnose et synonymies de divers), L. Fairmaire. . 47 
Coléoptères nouveaux du Thibet oriental (Études sur quelques), 

15 ELLE (0 AE NAQU AA nn tete ps 16 CS ANNEES 275 
Coléoptères provenant des grottes de la Carniole (Note sur des), 

JANET US ae nn MS Ve D A CN AS : VIII 


Coléoptères rares ou non encore rencontrés par lui dans le cen- 

tre de la France (Note sur les), Desbrochers des Loges. . . . LXxXXIV 
Colon calcaratus (Note géographique sur le), Ch. Brisout de Bar- 

(ES LPS HA UD A ARR PER ER ST DEL LI 
Coptocephala (genus) 359, æneo-picta 360, 369, apicalis 362, 

375, chalybea 362, 374, cyanocephala 361, 365, floralis 368, 

fossulata 361, 372, Geblert 361, 372, melanocephala 361, 

876, 385, quadrimaculata 361, 370, quinquenotata 360, 364, 

Scopolina 361, 465, 386, tetradyma, Éd. Lefèvre. . . . . 364, 367 
Coptolubrus (genus) 282, pustulifer & et, H. Lucas. . . xxx, 293 
Corides, AS PONS A ER se een 509 
Coriscium sulfurellum, H. de Peyerimhoff. . . . . . . . . . 200 
Corticaria distinguenda, fulvipes XXIV, fuscula, gibbosa XXII, 

subtilis, transversalis, truncatella (Sur les caractères présentés 


par les), Ch. Brisout de Barneville. . . . . . . : À Leila XXIV 
Cossus ligniperda (Longévité observée chez une ROULE au) 

Maurice Girard Abe cR n e ses edte is LXI 
Crepidodera nitidula (Note sur la), Ch. Brisout de Barneville. . XLI 


Cryptocephalus coryli, marginatus et punctatus (Note sur les), | 
si: se PRET 


Ch: Brisout de Barneyilen het. uno Nas At 
Cryptocephalus frontalis (Observation sur le), Leprieur . . . . XL 
Cryptocephalus fulcratus (Note sur le), Gh. Brisout de Barneville. XLI 
Cryptohypnus pulchellus, sabulicola (Sur les caractères présentés 

perles); Ch: Brisout.de Barneyille .:.. 44) . XXVI 

Observations relatives à cette note, Al. Laboulbène. . . . XXVI 


Cymindis axillaris et humeralis (Note géographique sur les), 
Ch. Brisout de Barneville, . . . . A D do XIV 
Cyphophthalmus (genus) 239, corsicus, E, Simon . . . . . . 240 


Année 1872. | CLXI 


D. 

Dactylopius vitis (Note sur le), Lichtenstein, . . . . . LXXIII et LXXIV 
Dermestes lardarius dans les grainages cellulaires (Ravages du), 

Maur CE PE eV al ae a lat eee Rte 205 
Dicordylus albidovärius, Argus, balteatus, exquisitus (Note sy- 

nonymique suPMesh  Parmaire 0.4 ne Lt. 2e - L8 
Dicranocephalus (genus) 282, Adamsi #, H. Lucas. . . . xXXxIII, 28/ 
Dictyna uncinata, viridissima (Note sur les), H. Lucas . . . . LIII 


Dorcadions (Remarques au sujet des), Desbrochers des Loges. .  Lxxxv 
Observations relatives à cette note, A. Chevrolat, J. Fallou, 


Piochard ide Ri BIHIEME 0 ne à Le eue AU ete LXXXIV 
Dorcadion fuliginalor xxxu1, mendax (Note sur les), J. Fal- 

Joui: ORNE PE ER PE ART a XXXIV Et XXXV 
Dorcadion fuliginator (Note sur le), Alexandre, Ém. Deyrolle, 

E DéSRares EN GAndoIDne AN URSS EE RAT NES XXXIV 
Dorcadion morio, rufipes (Note sur les), J. Giraud . . . . . . XXXIV 


Dorcadion navaricum, pyrenæum (Note sur les), J. Grouvelle. .  xxxiv 
Dryophilus densipilis (Sp. nov.), Abeille de Perrin . . . . . . XLIII 


E. 


Ebæus thoracicus (Note sur la manière de vivre de l”), L. Bedel. LI 
Enoplotrupes (genus) 287, 288, sinensés S ®, H. Lucas. xxxitr, 290, 294 
Entomologie (Nouvelle application de l’acide phénique à l’), Le- 


prieur "7 2#/542 Monmnnes Ntem ei et eur mnt ee tt Rte XXXI 

Observations reltaives à cette note, Ragonot. . . . . . . XXXI 

Enyo variegata (Note sur |”), H. Lucas . . . . . . . . Fee LIII 
Epeira agalena, angustata, cucurbitina, diademata, petagiata, 

quadrata, solers, umbraticola (Note sur les), H. Lucas. . . . LIV 
Epurea florea, longula (Sur les caractères présentés par les), Ch. 

Brisout de Barneville fran ..2 2 es one NE XXV 
Erigone dentata, rurestris, vagans (Note sur les), H. Lucas . . LIII 
Erigone lusisca (sp. nov.), E. Simon. . . . . . . . . . . . 219 
Erigone spelæa (sp. nov.), E, Simon... . . . . . . . . . . « . U74 


(1872) Bulletin xt. 


CLXII T'able des maticres. 


Eupithecia assimilata, castigata 504, chloerata, cocciferata 509, 
denotata 501, dodonæata 502, Euphrasiata 501, gemellata 500, 
innotata 502, laquæaria 500, lentiscata, 495, linariata 500, 
massiliata 501, nanata 502, nepetata 498, 500, oblongata 500, 
oxycedrata 502, pauxillata 495, 497, pusillata 500, pyre- 
neata 492, rosmarinata 502, santolineata 94, 500, scopa- 
riata, sextiata, subnotata, ultimata 501, venostata 500, vul- 
gain Pa MAbile se étui un AN A LS 

Eurycantha (Remarques sur une nouvelle espèce d’), précédées 
de quelques observations synonymiques sur cette coupe géné- 
rique de l’ordre des Orthoptères et de la famille des Phas- 
mides EL LUCAS LUNA rte NA RATS ANSE 

Eurycantha calcarata mâle 24, femelle 25, larve, H. Lucas. . . 

Eurycus Cressida (Note relative à la femelle de l}), H. Lucas. . 

Eusomus smaragdinus (Note synonymique sur l’), Desbrochers 
UÉSIRODER D aie a Er SA Ale sn se 


Galeodes furcillatus 264, syriacus, E. Simon. . . . . . . . . 
Gelechia squamutella (sp. nov.), H. de Peyerimhoff . . . . . . 
Geophilus Gabrielis el rubrovittatus (Note relative aux), H. Lu- 


Gibbium scotias trouvés en grand nombre dans des momies 

(Note sûr des), AL Labouibèene 02701) IREM SERRE 
Gonylephidz (Famille des), E.: Simon . : . . 2 . MON 
Graphoptera Pflugiana 10, pusillana, H. de Peyerimhoff. . . . 
Gymnoscelis pumilata (Note sur la), P. Mabille. . . . . . . . 
Gynandrophthalma (genus) 61, 325, affinis 328, 340, amabilis 

396, 332, aurita 398, 841, bioculata 326; 329, brevicornis 


325, 351, collaris 826, 343, concolor 326, 331, coptocepha- 


501 


19 
29 : 
LXXXIX 


128 


XXXVI 


261 


. Année 1872. 


loides 325, 350, djebellina 327, 349, dorsalis 8925; 339, fe- 
rulæ 327, 346, flavicollis 327, 345, græca 3927, 846, gratiosa 
326, 333, hypocrita 326, 328, judaica 328, 342, manicata 


928, 341, Menetriesi 325, 336, nigritarsis 327, 347, Raf- 


frayi 326, 344, rufimana 327, 348, salicina 327, 819, scu- 
tellaris 825, 335, thoracica 357, 318, tibialis 826, 330,385, 
viridana 331, 826, zanthaspis, Éd. Lefèvre. . . . . Re 


H. 


Hæmonia Ghevrolati et Mosellz (Remarques synonymilques sur 

les)... LxBede nn de ne one an ur En TU AE an PURE 
Hæmonia et Macronychus (Note sur les tarses des), Leprieur. . 
Helodes chysocomes (sp. nov.), Abeille de Perrin. . . . . . . 
Hemiscorpio hierichonticus (Sp. nov.), E. Simon . . . . . . . 
Heterometrus palmatus 258, propinquus, E. Simon. . . . . * 
Hydroporus avunculus, distinguendus, nigricollis (Note relative 

aux). Désbrochers des Losesips 2 atouts, DER tee 
Hylotrupes Koziorowiczi (Sp. nov.), Desbrochers des Loges. . . 


Iapyx lucifugus (Remarques géographiques sur le), H. Lucas. . 
Insectes phosphorescents appelés Cocuyos (Note sur des), Le- 


Prieur à ae 000220 PNR ENS SON SE AIMER AS 
Insectes (Note sur l’emploi des feuilles de laurier-cerise pour 
ramollir les), E: Ragônot. 24 SNS RON NAN, PO 


Insectes (Les) privés d’yeux sont-ils néanmoins capables d’être 
impressionnés par la lumière ? Comment peuvent-ils suppléer, 
pour les besoins de leur vie, à l'absence de l'organe de la vi- 
sion ? Piochard de la Brülerie . . . . . PDP CEE ? 

Ischiropsalis (genus) 226, dispar 227, 186, Helwigi 483, 185, 
luteipes h84, 486, manicata 186, robusta, E. Simon. . . . 

Ixodes longipes (sp. nov.), H. Lucas : ; . . . . . . se XD 


GEXIII 


928, 997 


LI 
LVIII 
XLII 
255 
259 


XXII 
1129 


LXXI 


LXVIII 


212 


467 


230, 486 
_ LAXIV 


CLXIV Table des matieres. 


L. 


Labidostomis (genus) 61 et 62, armeniaca 68, 99, asiatica 65, 
75, bigemina 6h, 73, bipunctata 67, 96, brevipennis, 66, 82, 
cavifrons 66, 80, centromaculata 67, 95, 38h, chalybeicornis 
110, cyanicornis 66, 93, decipiens 66, 88, distinguenda 64, 
78, 383, diversifrons 66, 93, Ghilianit, 109, Guerinir 68, 105, 
884, hispanica 109, Hordei 68, 108, humeralis 68, 101, hy- 
brida, 64, 74, Kindermanni 383, Lacordaire 65, 71, Lejeu- 
nei 68, 404, lepida 67, 94, longimana 68, 103, lucaniformis 
882, lurida 68, 109, lusitanica 64, 72, 883, maculipennis 66, 
87, maroccana 380, metallica 66, 83, pallidipennis 67, 94, 
Pelissieri 38h, pilicollis 67, 92, propinqua 65, 76, pubicollis 
110, guadrinotata 67, 97, rubripennis 64, 70, rufa 65, 80, 
rugicollis 66, 86, senicula 110, sibirica 68, 107, speculifrons 
984, Stevenit 65, 79, sulcicollis 65, 81, taxicornes Gh, 69, 381, 
tridentata 68, 100, trifoveolata 68, 106, 384, uralensis, Éd. 
HefOVres +, 5 Leu OU ROMAINS QE RE CIE RON SRE 

Lachnæa (genus) 62, 51, cylindrica 152, 153, glabricollis 168, 
hirta 153, 161, longipes 153, 162, macrodactyla 167, para- 
doxa 152, 165, pubescens 153, 163, puncticollis 152, 154, tri- 
punctata 155, 159, tristigma 153, 157, variolosa 152, 156, 
Dicnne bd DeleVre. 0) AR LAURE NU ER 4) 

Læmophlæus parasite des Hylesinus thuyæ et Aubei (Note sur 
un), A. Grouvelle «ne AN delai ot LANSNNOMNÉSAER 

Lamprosoma (genus), 377, concolor, Éd. Lefèvre, . . . . . . 

Lamprosomidées (Groupe des), Éd. Lefèvre. . . . . . . . . . 

Larinus Saintpierri, qui n’est autre que le D. ater Gyll. (Note 
synonymique sur le), Desbrochers des Loges. . . . . . . . 

Larinus sancte-balmæ (Sp. nov.), Abeïlle de Perrin. . . . . . 

Lathridius carbonarius, cordaticollis, rugosus, transversus (Note 
sur les caractères présentés par les), Ch. Brisout de Barne- 
MILLE ARS A M PART A A QC RE 

Lecanium des environs de Montpellier (Note sur une nouvelle 
espèce de), V. Signorel, a 20e eNau Lal ne où SHARE 


66, 85 


153, 166 


XIV 
379 
377 


h27 . 


XLIII 


XXIV 


XLVIII 


Année 1872. CLXV 
Lecanium Bauhinii, bituberculatum, genevense, mesambrianthemi 

d'et S'(Note:suriles},: V. 'Signoret 2024 501 Dir OS .  XXXVII 
Lecanopsis rhyzophylla (Sur la manière de vivre du), V. Signo- 

FÉVR E TANT SRE DER Poe SN a SAS à UE A. DT EE XXXVI 
Lépidoptérologiques (Recherches et observations), P. Mabille. . 489 
Lépidoptères nouveaux ou peu connus (Description de quelques), 

H. de; PEYCrIRHO IE Sea An MORT FRS DAT SERRE 77499 
Lépidoptères nuisant au cotonnier (Note sur les), A, Ioanovich- 

DEV SR ER LU A EU et A Ace ons LXXVII 
Leptoneta :conveza {Note sûr a), :HaEucas. «> 2.20. 400 LXXIV 
Leptoneta (gen. nov.) 477, convexa 79, infuscata 481, micro- 

phthilmepts Sons ns ES ne US Tite L80 
Leptopleurus (genus) 424, Olivieri, Desbrochers des Loges. . . 425 
Limnoria xylophaga (Note sur la), H. Lucas. . . . . . . . . LVIII 
Limulus Polyphemus (Observations sur les œufs et les jeunes 

du}, RER ER le en RE nu Ru RON AS XLY 
Linyphia bucculenta, clathrata, lenebricola, tenuis, triangularis 

(Note: SES EE ETES SEE ER ON ARS Len LIIL 
Linyphia Proserpina 475, Sancti-Vincenti, E. Simon . . . .. 476 
Liophlœus atricornis, geminatus, nubilus, opacus (Remarques 

syhonymigquessunles) LhBedé] 1 HE OUT Chaire L 
Litargus coloratus (Sp. nov.), A. Grouvelle . . . . . . . . . XIV 
Lithocolletis cerisolella 201, triflorella, H. de Peyerimhoff. . 202 
Luperus flavipes, geniculatus, megalophthalmus (Notes sur les), 

Desbrochersidesknges on us mel ur ces 131 
Lycosa amentaia, monticola, nemoralis, sylvicola, tarsata (Note 

sur les} HjEueashe a es sh NL nt ns LIV 
Eygæidess-ARPON NS RME PRE N nn : 509 

M. 
Machærites cristatus (sp. nov.), de Saulcy. . . . . . . . .. XIX 
Mononychus quadrifossulatus, tangerinus, A. Chevrolat . . . . 112 
Macrolenes (genus) 64, 111, Bellieri 119, 114, ruficollis, Éd. Le- 

fOvre PAT ES Ut RTE CE ARS EME A NN ee 112 et 113 
Melanophora atra, sublerranea (Note sur les), H. Lucas . . . . LIII 
Melanotus sublucens (sp. nov.), Abeille de Perrin , . ., . . . . RUES 


CLXVI Table des matières. 
Meta segmentata (Note sur la), H. Lucas. . . . . . . . . . . LIV 
Myrmecophila acervorum rencontrées dans des fourmilières 

(Note sumTes); AVC, MN INT DRE NS BR A LI 

N. 

Nécrologie tn, 5, 297, 511, 513, 517, XXIX, XL, LXXXIV, XOT. LCR 
Nemastomidæ (Famille des), E. Simon. . . . . se eee 266 
Nemophila Reaumurella (Sp. nov.), H. de Round e è 13 
Nemotois inauratellus, H. de PeVerIMNON 1.700 MONS 14 
Neophædimus (genus) 277, 280, Auzouxi mâle 280, xxxirr, Îe- 

DELLE ESS SAP RER PARA RARE ET A 281, XXXIII 
Nepticula ilicivora (Sp. nov.), H. de Peyerimhoff. . . . . . , 206 
Nyctalops (genus) 487, crassiuscula, tenuicaudata, E. Simon. . 187 

O. 
Ochodæus chrysomelinus (Note sur F), Poujade. . . . . . . . XLIX 
Oryatemirabuis (Note sur D), UCI. 0e OU TS MARINES LIV 
OEcanthus pellucens (Note sur l), Maurice Girard. , . . . . . LXXIX 
OEcophora hirticruralis, H. de Peyerimhoff . . . . . . . . . 16 
OEdipoda cærulescens et germanica (Note sur les), Maurice Gi- 

LE RCA LA AN LA ASE ERA RE BR AR SERRES OR AU RU LUN LXXX 
Orchestes iota et rusci (Note sur les), Ch. Brisout de Barne- 

DIE RER I ee BL EE ren 40! de ETES XLI 
Opilionidæ (Famille des), E. Simon. . . . . . . . . 226 
Otiocephala (genus) db 947, forcipifera 318, opaca, fa. 12. 

NA E SCA PARU ARE NERO SL SA LA NS En ST NOTONS 285 
Otiorhynchus gossipiipes (Sp. nov), À. Chevrolat. . . . . . . 410 

p. 


Pachetra leucophæa (Note sur les organes locomoteurs de la), 
J. Fallou, Th. Goossens, J. Künckel, AL. Laboulbène, P. Ma- 
Die AU eat ER ALU HO RENE AR M . < EVIL ENVIES 


Année 1872. CLXVII 


Pachygnatha Listeri (Note sur le), H. Lucas . . . . . . . . . LIIT 
Pachymerus lineola (Note sur le), A. Ghevrolat. . . . . . . . VII 
Paipalephorus (genus) 435, 437, mucoreus, H. Jekel. . . . . 439 
Paipalesomus (genus) 436, 440, dealbatus, H. Jekel. . . . . . TER 
Papilio Hospiton, Machaon (Note sur la coloration des chrysa- 

lides appartenant aux), J. Fallou, P. Mabille. . . . . . . . LV 
Pelopæus spirifeæ qui approvisionne ses larves d’Aranéides (Note 

sur le} HR tes D nr AR 7 nn nn Ci MSN LXXXI 
Pentaiomides AS PUTOMRE En ee AE ARS 508 
Peribleptus (genus), 436, 442, sculptus, H. Jekel. . . . . . . L42 
Peribleptus Sch., Paipalesomus Sch. et Paipalephorus (Note sur 

les senres) HÉRAIERC IR MESSE, Au LE ETC RE 133 
Phalangium (Observations sur les œufs des), J. Künckel. . . . XIV 
Phibalopteryx aquata (Note relative à la), J. Fallou. . . . . . XIV 
Philodromus limbatus (Note sur le), H. Lucas . . . . . . . . LIV 
Phlurolithum festivum (Note sur le), H. Lucas. . . . . . . . LIII 
Pholicodes breviusculus, inauratus, lepidopterus, tristis (Note 

synonymique sur les), Desbrochers des Loges . . . . . . . 128 
Phryganea interrupta (Note synonymique sur la), R. Mac-Lach- 

ns ee Et CES LR er ERA 18 
Phthoroblastis fraxinana (Sp. nov.), H. de Peyerimhoff . . . . 12 
Pieris rapæ (Note sur une chrysalide appartenant à la), Pou- 

jade." ART bee HAN ARS tr en ES UE LXXXIII 
Plæophagus scalptus, spadix (Note synonymique sur les), Des- 

brocherssdes NBgnes di nr. ee 128 
Platytarsus ebeninus (sp. nov.), À. Ghevrolat, . . . . . . . . 11 
Polydesmus complanatus (Note sur le), H. Lucas . . . . . . . LXXV 
Polydrosus arvernicus et melanostictus (Note relative aux), A. 

ChevtOfs av de SR AA At ne XXII 
Polydrosus juniperi (Sp. nov.), Desbrochers des Loges . . . . L21 
Polydrosus virens Kiesenw. (Note sur le), Desbrochers des 

OBS, ARE ten Sabine at CAE die A 1428 
Pristonychus (Observations synonymiques sur les) 458, angus- 

tatus 459, inæqualis, Piochard de la Brülerie . . . . . . . 455 
Psalidium forcipatum. À cette espèce doit être rapporté le P. 

pactolum Reiche, Desbrochers des Loges . . . 4 . . . 427 


Pteromalus abieticola, multicolor (Note sur les), J. Giraud, . . 1ixet x 
Ptinus sexpunctatus (Note sur la manière de vivre du), L. Bedel. LI 


CLXVIIT Table des matitres. 


Puce du chat (Pulex felis) (Métamorphoses de la) 267, œuf 267, 
. larve 268, cocon et nymphe 271, insecte parfait, Al. Laboul- 


Pulvinaria oxyacanthæ (Note sur la), V. Signoret : ». 15074400 
Pithyophagus lævior (sp. nov.), Abeille de Perrin. . . . . . . 


R. 


Raymondia curvinasus (sp. nov.), Abeille de Perrin, . , . . . 
REduvides AS PDO 0, PULL sp etre. ONE RAIN 
Rhinochenus Lucas (Note sur le genre) et sur 5 espèces qui le 

composent, A: CHevrDIAt. 1. ue Au a ER NeN ARESS 
Rhipidius quadriceps (sp. nov.), Abeille de Perrin . . . . . : 


Sagra splendida (Note sur les métamorphoses du), H. Lucas. . 
Saturnia Cynthia, pyri (Note sur les mamelons FRQUS par 
Is) Dh GObSSeNS in UNI, ARR Sur 
Scolia quadrimaculata (Note sur la), Maurice Girard . , . . . 
Scotolemon (genus) 232, Lespesi, 233, L82, Lucasi 23h, 483, 
Piochardi 236, Querilhaci 235, terricola, E. Simon. 
Scotolemon Lespesii (Note sur le), H. Lucas . . . . . . . . : 


Segestria senoculata (Note sur la), H. Lucas . . . . . . . . . | 


Stones biseriatus, chlorosoma 20, lirieatus L21, niger, puncti- 
ticollis 120, tibialis (Observations synonymiques sur ur Des- 
brochers des Loges SALE 

Spermophagus interstitialis (Note sur le), A. Chevrolat . . . . 

Sphodrus parumstriatus (Sp. nov.), L. Fairmaire. . . . . . . 

Stomodes agrosicollis (Note géographique sur le), Ch. Brisout de 
BARRE" PAM ACER ANS RRRNenNr AU a ARS | 

Strophosomus aurcolus, canus 110, puberulus, A. Chevrolat . . 

Sympiezocera Laurasi Lucas rencontré dans la forêt de Fontai- 


272 
XXVII 
XLII 


XLIA 
510 


VII 
XLIII 


XCIII 


XLIV 
LXXIX 


237 
LXXV 
LIT 


121 
VII 
l7 


XLVII 
109 


nebleau (Note sur le), Alb. Léveillé . , . . . . . XXXV, LIT, LXVIII 


Année 1872. 


Tainophthalmus (genus) Crotchi, Desbrochers des Loges . . . 
Tanymechus metallinus. A cette espèce doit être rapporté le T. 

femoralis DESDE TN mAre. rt 0 eee 
Tanymechus Zuberi (sp. nov.), Desbrochers des Loges. . . . . 


Tartaridæ (Ramnle AESE SIMON, à 2 0e te à AUaiaue | 


Tegenaria civilis (Note sur la), H. Lucas . . . . . AE Le 
Terax mixtana (Note sur le), H. de Peyerimhoff. , . . . . . 
Tetragnatha extensa (Note sur la), H. Lucas. . . . . AS TE 
Tetranychus lintearius (Note sur le), Al. Laboulbène . . . . . 
Thanata formicina, oblonga (Note sur les), H. Lucas . . . . . 
Theridium bipunctatum, denticulatum, flavomaculatum, gutta- 
tum, lineatum, picltum, sisyphum, tlinctum, truncatum, va- 
rians (Note.sur les); ti Eucas SRE ENS rm harmens tee 
Thomisus brevipes, sabulosus, vatius (Note sur les), H. Lucas. . 
Thylacites araneiformis, congener, insidiosus, persulcatus (Noles 
synonymiques sur les), L. Fairmaire . | . . . . . . . . . 
Thylacites emarginatus (Sp. nov.), Desbrochers des Loges. . . 
Timarcha sinuatocollis (Note sur la), L. Reiche . . . . . . . 
Titubæa (genus) 62, 115,. arabica 118, 135, filitarsis 117, 185, 
Illigeri 117, 119, 385, laticollis 118, 132, macropus 117, 12/4, 
nigriventris 118, 136, octopunctata 119, 137, octosignata 118, 
430, Olivieri 119, 130, parviceps 117, 190, Paykulli 118, 
428, Perrisi 117, 134, sexmaculata 117, 121, sexpunctaia 
118, 195, tredecimpunctata, Éd. Lefèvre. . . . . . . . . 
Trogoderma hieroglyphica (Sp. nov.), Abeille de Perrin. . 
Trechus Abel (spraone) ePandelié. "PRE PSS PEN 
Triarthron Maærkeli (Note géographique sur le), Ch. Brisout de 
BarnE VIRE NME ARR MN MAS QUE EX PARMRS MORE ttes 
Trichonyæ sulcicollis (Note sur la manière de vivre du), L. Be- 


Trochosa oblonga, ruricola, terricola (Note sur les), H. Lucas. 
Tychius tuberculatus (Note sur le), Ch. Brisout de Barneville. . 


CLXIX 


XLII 


CLXX Table des matitres, — Année 1872. 


V. 


Vesperus Xatarti (Note sur une ponte du), Al Laboulbène, 
d'aprés iiCRtensten à ta de A At IN RO 
Observations relatives à cette note, Grenier . . . . . . . 
Vesperus Xatarti (Note sur la description de la larve du), H. 
ÉUCAS NME OAT EN AL D SM ennee e RTS RTS ES R RRE 


X. 


Xylocopa ? (Bois pétrifié présentant des empreintes ayant l’as- 
pect de cellules cloisonnées formées par les larves d’un), A. 
DUDOUCHÉ ELA MMRIMONRPES CARTER LAETENRNIE à Re | MEN 


Zilla X-notata (Note sur la), H. Lucas . » .. . . 


LXXXI 


LIV 


TABLE ALPHABÉTIQUE PAR NOMS D'AUTEURS 


DES 


MÉMOIRES CONTENUS DANS CE VOLUME (1). 


BEDEL (Louis). Notes pour servir à l'étude des Carabiques. . . . . 397 


— Supplément à la Révision du genre Aulacochilus Lacordaire et 
description de quatre espèces nouvelles. . . . . . RE EDS 


— Bulletin bibliographique. Ouvrages offerts à la Société, échan- 
gés ou acquis sur les fonds Pierret en 4872. . . . . . . . . XOGVII 


BRISOUT DE PBARNEVILLE (Charles). Essai monographique du genre 
AGathiiant MIE 0 OO ES RO SIREN SNA MERS 


BRÔLERIE (Ch. Piochard pe LA). Notes pour servir à l'étude des 
Coléoptères cavernicoles, comprenant : I. Description d’un 
Anophthalmus et de sept Adelops nouveaux des Pyrénées. 
— IT. Rectifications synonymiques : A. Sur le genre Pris- 
tonychus; B. Sur le genre Anophthalmus. — III. Étude 
des variations de l’Anophthalmus Cerberus, suivie de remar- 
ques sur l'influence que peut avoir l’habitation des cavernes 
sur la variabilité des espèces. — IV. Les Insectes privés 
d’yeux sont-ils néanmoins capables d’être impressionnés par 
la lumière ? Comment peuvent-ils suppléer, pour les besoins 
de leur vie, à l'absence de l'organe de la vision? .. .,. . 443 


CARTEREAU (le docteur E.). Description et figure des nids de 
l’'Anthoghora parietina Linné. — PI 41, .,.....,... 207 


(1) Pour les noms d’auteurs des communications du Bulletin, nous renvoyons à la 
Table des matières. 


CLXXII Table des Auteurs. 


CHEVROLAT (Auguste). Description de plusieurs Coléoptères d’Es- 
pagne et de deux Curculionites du nord de l'Afrique. . . . 


DESBROCHERS DES LOGES (J.). Monographie des Balaninidæ et An- 
thonomidzæ, 4" Supplément. : . .. 6 NOIRE 


— Notes synonymiques. Remarques diverses. Description de Co- 
léoptères nouveaux, comprenant : A. Observations sur le 
genre Stones ; — B. Diagnoses de quelques Brachycérides 
nouveaux; — CG. Description de deux genres nouveaux de 
Curculionides ; — D. Remarques synonymiques sur divers 
Curculionides ; —E. Description de deux Longicornes nou- 
veaux; — F, Notes sur:les Galérucides. . . . . . . . . . . 


DESMAREST (Eugène). Note biographique sur Gougelet, membre 
fondateur de la Société entomologique de France. . . . . . 


— Note sur la vie et les travaux entomologiques d’Auguste Brullé, 
ancien Secrétaire de la Société entomologique de France. . 


109 


L15 


913 


— Bulletin des séances de la Société pendant l’année 1872. . 1 à xcvi 


— Liste des Membres en:4872. 54 4 0 4 1. 0. . © 2 SONO 


FAIRMAIRE (Léon). Diagnose et synonymies de divers Coléoptères : 
1° Description d’une nouvelle espèce de Coléoptère de la 


famille des Carabiques ; — 2° Note sur la synonymie de 
quelques Coléoptères du Chili: — 3° Note sur la synonymie 
de quelques Curculionites. . . . . D gr Ph se CE 


GAULLE (Jules DE). Notice nécrologique sur Ernest Dollfus. . . . 


GIRARD (Maurice). Ravages du Dermestes lardarius dans des grai- 
nages cellulaires opérés suivant la méthode de M. L. Pas- 
[OUT a an te ee Re 


Giraup (le docteur J.). Note sur les mœurs de l’Anthomytia spreta 
Meier $2 POMET BR Ne APR M AMOR SR SE 


GRASLIN (A. DE). Notice nécrologique sur le docteur P. Rambur, 
membre fondateur de la Société entomologique de France. 


JEKEL (Henri). Note sur les genres Peribleptus Sch., Paipalesomus 
Sch el Paipalephorus JeKel". CN RESTE 


7 


505 


297 


1138 


Année 4872. CLXXIII 


LABOULBÈNE (le docteur Alexandre). Note sur l'apparition d’une 
très-srande quantité de Diptères noirs (Bibio Marci L.) à 
Paris, à la fin du mois d'avril et en mai 4872. . ... .. 


— Métamorphoses de la Puce du Chat (Pulex felis Bouché). — 
Planche 49e goss ee OT 25 SR ee 


LerËvRe (Édouard). Monographie des Clytrides d'Europe et du 


209 


267 


bassin de la Méditerranée. — Planches 1, 2, 3 et 4. . . 49 et 313 


LICHTENSTEIN (J.). Notice sur P.-G. Daube. .......,..., 


Lucas (H.). Remarques sur une nouvelle espèce d’Eurycantha (E. | 


calcarata), précédées de quelques observations synonymi- 
ques sur celte coupe générique de l’ordre des Orthopières 
et de la famille des Phasmides. — Planches 8, 9 et 10. . . 


— Un mot sur le Chæradodis squilla de Saussure, Orthoptère 
coureur, de la famille des Mantides. .. .......... 


— Études sur quelques Coléoptères nouveaux du Thibet oriental. 
dE OEM LE 


— Table alphabétique et analytique des matières contenues dans 
le volume de 1872 . .. .. sat anale RNA 


— Table alphabétique par noms d’auteurs des mémoires conte- 
nus dans ce one PLU era ne 


MABILLE (Paul). Notice bibliographique sur les travaux du docteur 
P. RaMDUER Se, MN ARMES RUES 
— Recherches et observalions lépidoptérologiques, 1° partie. — 
Planche 19e er SRE TE Te à SRE 


MaAc-LACHLAN (Robert). Note sur la Phryganca (Setodes) interrupta 
Fab. (Mystacida trifasciata Thévenet). . ......... 


PEYERIMHOFF (Henri DE). Description de quelques Lépidoptères 
nouveaux ou peu connus, 1° partie, — Planche 5, . ... 


— Id., 2° partie. — Planche 6. SNS .s:. 16, 6-5 ee sU'at etre es" ee) etiotte 
Puron (le docteur Auguste). Genera Pentalomidarum, Coreidarum, 


Lygæidarum ct Reduvidarum Europæ, auctore Carolo Stàl. 
Étude: DIbHOSraBHIQUe. d'a due URSS STE 


517 


49 


92 


275 


CLV 


CLXXI 


907 


CLXXIV Table des Auteurs. — Année 1872. 


RAGONOT (E.-L.). Note sur l'emploi des feuilles de laurier-cerise 
pour ramollir les insectes . . . . .. 


SiGNorET (le docteur V.). Essai sur les Cochenilles ou Gallinsectes 
(Homopières—Coccides) : 9° partie (genres Vinsonia et Ce- 
roplastes). — Planche 7. e + e © + à 6 6 6 + » 


d 6e se 6 


SIMON (Eugène). Notice sur les Arachnides cavernicoles et hypo- 
gés. — Planche 12. . .. 


pee Ve) ee tonre2Ter/errentebe é à + 


— Notice complémentaire sur les Arachnides cavernicoles et hy- 
pogés. — Planche 16 


— Arachnides de Syrie, rapportés par M. Charles Piochard de la 
Brülerie (Scorpions et Galéodes). 


elles le ler lié: alle lier er ter rariente 


——# © GE — — 


"912 


Ge ) 


215 


175 


MEMBRES DU BUREAU pour l’année 1873 : 


Président. ............. MM, Cn. BRISOUT DE BARNEVILLE, rue de Vaugirard, 55, 
et à Saint-Germain-en-Laye, rue de Pontoise, 15. 


Vice-Président......... — LEPRIEUR, rue Linné, 3, et à l’hôpital militaire de 
Vincennes. 

Secrétaire... ........... == E. DESMAREST, rue Linné, 3. 

Secrétaire adjoint...... — MH. Lucas, au Muséum, rue Cuvier, 57, et rue 
Monsieur-le-Prince, 10. 

ÉTOSONIOTL ER nee — L. Buquer, rue St-Placide, 52 (faub. St-Germain). 

Trésorier adjoint ...... — Em. RAGONOT, rue de Buffon, 27. 

Archiviste-Bibliothre... — J. FArLou, rue Hautefeuille, 30. 

Archiviste adjoint... — Louis BEDEZ, rue Garancière, 5. 


COMMESSION ADMIRESTRATEVE 


La Commission se compose du Secrétaire, du Trésorier, de l’Archiviste et de : 


MM. BercCE, boulevard de Vaugirard, 132. 

— le docteur ALEXANDRE LABOULBÈNE, rue de Lille, 11. 
— ALBERT LÉVEILLÉ, boulevard Magenta, 152. 

— MAURICE SÉDILLOT, rue de l’Odéon, 20. 


COMMISSION DE PUBLENICATEON : 


La Commmission se compose des Membres titulaires du Bureau et de : 


MM. THÉODORE Go0ssENs, rue du Faubourg-Saint-Martin, 99. 
—  JuLEs KuNCKEz, boulevart Saint-Michel, 133, 
— le Dr ALEXANDRE LABOULBÈNE, rue de Lille, 11. 
— Louis REICHE, rue du 29-Juillet, 10. 
— EUGÈNE SImon, rue Cassette, 24. 


COMMISSION DE LA BIBLIOTHÈQUE ! 


La Commission se compose des Membres titulaires du Bureau et de : 
MM. Louis BEDEL, rue Garancièré, 5. 

— EMILE RAGONOT, rue de Buffon, 27. 

— Louis REICHE, rue du 29-Juillet, 10. 


SÉANCES PENDANT L'ANNÉE 1875 


Quarante-deuxième de sa fondation 


{ 2 }danvier 93 | Juillet. 
Février. Le ê Août. 
LES 26 Mars. LES dy, Septembre, 
MERCREDIS À 9 | avril MERCREDIS À 8 | octobre. 
He Mai. A Novembre. 
: Juin. pu Décembre. 


——— "6" Ch S—— 
LES SÉANCES ONT LIEU A 9 HEURES H/® TRÈS-PRÉCISES DU SOIR, 
Mairie du L° arrondissement, place Baudoyer, près l'Hôtel-de-Ville. 


BIBLIOTHÈQUE DE LA SOCIÉTÉ : rue Hautefeuille, 30. 


EXTRAIT DU RÉGLEMENT 


DE LA 


SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE 


Année 1893. — 42°: de sa fondation. 


Le montant de la cotisation, pour les Membres de la Société, est: 
par an, de : 


24 fr. pour les Membres résidant à Paris; 
26 fr. pour les Membres habitant tant en France qu’à l’étranger. 


Les Membres résidant à Paris paient leur cotisation d’avance et par 
trimestre. ; 


Les Membres non résidant à Paris doivent faire parvenir la leur au 
Trésorier de la Société, sans frais, immédiatement après l'annonce de 
leur nomination, et, pour les années suivantes, dans le courant du mois 
de janvier. 

Les Membres de la Société ne reçoivent leurs Annales que par la So- 
ciété. Les numéros auxquels ils ont droit sont envoyés francs de port, 
jusqu’à résidence, aux Membres non résidants (hors Paris et à l'étranger), 
après réception de leur cotisation de l’année courante. 

La Société correspond par l'entremise de son Secrétaire, de son Tréso- 
rier et de ses Archivistes-Bibliothécaires. Le premier a dans ses attribu- 
tions la correspondance scientifique; le second, celle qui concerne le 
recouvrement des cotisations et l’envoi des numéros des Annales, et les 
derniers, ce qui regarde la Bibliothèque. Les lettres et paquets doivent 
être adressés, francs de port, à M. E. DESMAREST, Secrétaire, rue Linné, 3; 
à M. L. BUQUET, Trésorier, rue Saint-Placide, 52; et à M. J. FALLOU, 
Archiviste-Bibliothécaire, rue Hautefeuille, 30, à Paris. | 

Pour tout ce qui a rapport au Bulletin bi-mensuel, s'adresser au Tré- 
sorier adjoint, M. Émile RAGONOT, rue de Buffon, 27. 


Nora. Pour ne pas éprouver de retard dans l'envoi de leurs Annales, il 
est essentiel que MM. les Membres français et étrangers adressent, dans 
le courant de janvier de chaque année, le montant de leur cotisation au 
Trésorier de la Société, soit par un mandat sur la poste aux lettres, soit 
par la voie du commerce. 

Tout Membre doit la cotisation de l’année dans laquelle il a été reçu, 
quelle qu'en soit la date, et reçoit, en conséquence, les Annales de ladite 
année. 

Chaque auteur d’un mémoire inséré dans les Annales (à l’exception du 
Bulletin) a droit à un tirage à part de 20 exemplaires (texte et planches 
noires). Au delà de ce nombre il doit en faire la demande. Le prix des 
tirages à part supplémentaires est de 5 centimes par feuille d'impression, 
de 40 centimes par planche noire et de 30 centimes par planche coloriée. 
L'auteur doit informer le Secrétaire ou le Trésorier de ses intentions à 
cet égard en même temps qu'il envoie son travail, et solder les dits tirages 
aussitôt après l'impression de son mémoire. 


CV n—— 


Annales de la Socièté entomolngique de France. 5 Serie, Tome I {1872} PI.1 


Lefevre del | L ebray re 


Clytrides. PLI. 


GT Labidoslomes 


mp. Hourste, 5 r Mignon, Laris 


Annales de la Société entomologique de France. #2 Série, 1bme IL [1872/ PL. 2. 


Leforre. pr! Debray we. 


Cytrides. PLEL: 


GT Macrolenes. Tilubæwa. (ylra. 


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Annales de la Socieleé entomologique de France . 5 € Serie Tome Il. [1872/ PL. 3. 


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np. Houaste, ,rue Mignon. 
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Annales de la Societe entornologique de France . 


5<Wérce, Tome IL {1872} PL. 4. 


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np. Houiste, 6 r Mignon. Paris . 


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2, td. Murlara, Bb. Var. Provineiana. 6. Wernophora leaumarella 


5 Crapholitha l’usillara . 


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. Gelechta Jyuarmulella , 


L. id. flaugiana, Ho. Jar Alsalicana. 8, Beophora Hrlicruralis, Frey. 


Znp. Pourrte 5 r. Mignon, Llartis . 


Annales de la Societé entomologique de France . | 5£2Serie, Lome IL 1872.) PL 6 


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de L eyerimhoff é pt Debray se. 
9. Coleophora  céslorum . zz Lithocolletis certsolellu. 
20. Cortseium sulphurellum, Hi, 12, 74 lriflorella . 
7 ab. aurantellum . 13. Nepticula tlctnora. 


mp Horste 5.7. Mignon .Faru 


es de la Socité entonologique de France . 52 Serie, Tome IT. [1872.) PL. ]. 


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mp. Houiste, 8,r, Mignon . 


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L Eurycantha calcarala, Lucas. 


Znp Houssle, à r. Miynon Parts 


52 Serie, Tome [l. (1872/ PL 9. 


Annales de la Societé entomologique de france . 


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{np. Houuvte, 8 r. Mignon. Parks 


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Z, Eurycantha calcarala le Larve À) Lucas, 


24, 774 fdétails de L insecte parfait je Lucas, 


12, 774 Aorrida , Borsd. 
23 2 auslralis, Most, 


{mp. Houurte,ë, r. Manon . 


Annales de la Sociele entomologique de France. # Serie, Tome] (1872) PI. 11. 


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Z. Simon del, Debray re. 
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Inp. Houirte, 6, rue Mignon k 


5*Série Tome IL. 1872.) PL.13. 


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Imp Hourrte, 6,7. Mignon 


Annales de la Societe entomolbogique de France . 


5€ Série Tome IT{1872)P1.H. 


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F & D, Veophædius AUXOUAL , 


L et 5, Dicranocephalus  Adamst, 


PAPAS 72 Enoplotrupes J'UTERSTS , 


22, Coplolabrus pPurtulifer, 


Imp. Houiste, 6 rue Mignon 


Debray se. 


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5e Série Tome L (1872) PL. 


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1 et2, Boarnua buxicolaria,  P.Mab. 6. Eupithecta pyrenæwata, P Mab. 


5. Eupithecia pauxillata,  Rbr. 6. td. lentscala, P. Mub. 
L. 774 saudolinata, ? Mab. 7: ZA chloerata, P. Mab. 


8. Cerigo Amalhusia , Rbr. 


mp. Houste, & r. Mignon. 


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5.*Serte Tome IL (1872) PL.I6. 


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mp. Houiste, 6, r Mignon. 


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