Skip to main content

Full text of "Annales de la Soci�et�e g�eologique du Nord"

See other formats


Google 



This is a digital copy of a book thaï was prcscrvod for générations on library shelves before it was carefully scanned by Google as part of a project 

to make the world's bocks discoverablc online. 

It has survived long enough for the copyright to expire and the book to enter the public domain. A public domain book is one that was never subject 

to copyright or whose légal copyright term has expired. Whether a book is in the public domain may vary country to country. Public domain books 

are our gateways to the past, representing a wealth of history, culture and knowledge that's often difficult to discover. 

Marks, notations and other maiginalia présent in the original volume will appear in this file - a reminder of this book's long journcy from the 

publisher to a library and finally to you. 

Usage guidelines 

Google is proud to partner with libraries to digitize public domain materials and make them widely accessible. Public domain books belong to the 
public and we are merely their custodians. Nevertheless, this work is expensive, so in order to keep providing this resource, we hâve taken steps to 
prcvcnt abuse by commercial parties, including placing lechnical restrictions on automated querying. 
We also ask that you: 

+ Make non-commercial use of the files We designed Google Book Search for use by individuals, and we request that you use thèse files for 
Personal, non-commercial purposes. 

+ Refrain fivm automated querying Do nol send automated queries of any sort to Google's System: If you are conducting research on machine 
translation, optical character récognition or other areas where access to a laige amount of text is helpful, please contact us. We encourage the 
use of public domain materials for thèse purposes and may be able to help. 

+ Maintain attributionTht GoogX'S "watermark" you see on each file is essential for informingpcoplcabout this project and helping them find 
additional materials through Google Book Search. Please do not remove it. 

+ Keep it légal Whatever your use, remember that you are lesponsible for ensuring that what you are doing is légal. Do not assume that just 
because we believe a book is in the public domain for users in the United States, that the work is also in the public domain for users in other 
countiies. Whether a book is still in copyright varies from country to country, and we can'l offer guidance on whether any spécifie use of 
any spécifie book is allowed. Please do not assume that a book's appearance in Google Book Search means it can be used in any manner 
anywhere in the world. Copyright infringement liabili^ can be quite severe. 

About Google Book Search 

Google's mission is to organize the world's information and to make it universally accessible and useful. Google Book Search helps rcaders 
discover the world's books while helping authors and publishers reach new audiences. You can search through the full icxi of ihis book on the web 

at |http: //books. google .com/l 



Google 



A propos de ce livre 

Ceci est une copie numérique d'un ouvrage conservé depuis des générations dans les rayonnages d'une bibliothèque avant d'être numérisé avec 

précaution par Google dans le cadre d'un projet visant à permettre aux internautes de découvrir l'ensemble du patrimoine littéraire mondial en 

ligne. 

Ce livre étant relativement ancien, il n'est plus protégé par la loi sur les droits d'auteur et appartient à présent au domaine public. L'expression 

"appartenir au domaine public" signifie que le livre en question n'a jamais été soumis aux droits d'auteur ou que ses droits légaux sont arrivés à 

expiration. Les conditions requises pour qu'un livre tombe dans le domaine public peuvent varier d'un pays à l'autre. Les livres libres de droit sont 

autant de liens avec le passé. Ils sont les témoins de la richesse de notre histoire, de notre patrimoine culturel et de la connaissance humaine et sont 

trop souvent difficilement accessibles au public. 

Les notes de bas de page et autres annotations en maige du texte présentes dans le volume original sont reprises dans ce fichier, comme un souvenir 

du long chemin parcouru par l'ouvrage depuis la maison d'édition en passant par la bibliothèque pour finalement se retrouver entre vos mains. 

Consignes d'utilisation 

Google est fier de travailler en partenariat avec des bibliothèques à la numérisation des ouvrages apparienani au domaine public et de les rendre 
ainsi accessibles à tous. Ces livres sont en effet la propriété de tous et de toutes et nous sommes tout simplement les gardiens de ce patrimoine. 
Il s'agit toutefois d'un projet coûteux. Par conséquent et en vue de poursuivre la diffusion de ces ressources inépuisables, nous avons pris les 
dispositions nécessaires afin de prévenir les éventuels abus auxquels pourraient se livrer des sites marchands tiers, notamment en instaurant des 
contraintes techniques relatives aux requêtes automatisées. 
Nous vous demandons également de: 

+ Ne pas utiliser les fichiers à des fins commerciales Nous avons conçu le programme Google Recherche de Livres à l'usage des particuliers. 
Nous vous demandons donc d'utiliser uniquement ces fichiers à des fins personnelles. Ils ne sauraient en effet être employés dans un 
quelconque but commercial. 

+ Ne pas procéder à des requêtes automatisées N'envoyez aucune requête automatisée quelle qu'elle soit au système Google. Si vous effectuez 
des recherches concernant les logiciels de traduction, la reconnaissance optique de caractères ou tout autre domaine nécessitant de disposer 
d'importantes quantités de texte, n'hésitez pas à nous contacter Nous encourageons pour la réalisation de ce type de travaux l'utilisation des 
ouvrages et documents appartenant au domaine public et serions heureux de vous être utile. 

+ Ne pas supprimer l'attribution Le filigrane Google contenu dans chaque fichier est indispensable pour informer les internautes de notre projet 
et leur permettre d'accéder à davantage de documents par l'intermédiaire du Programme Google Recherche de Livres. Ne le supprimez en 
aucun cas. 

+ Rester dans la légalité Quelle que soit l'utilisation que vous comptez faire des fichiers, n'oubliez pas qu'il est de votre responsabilité de 
veiller à respecter la loi. Si un ouvrage appartient au domaine public américain, n'en déduisez pas pour autant qu'il en va de même dans 
les autres pays. La durée légale des droits d'auteur d'un livre varie d'un pays à l'autre. Nous ne sommes donc pas en mesure de répertorier 
les ouvrages dont l'utilisation est autorisée et ceux dont elle ne l'est pas. Ne croyez pas que le simple fait d'afficher un livre sur Google 
Recherche de Livres signifie que celui-ci peut être utilisé de quelque façon que ce soit dans le monde entier. La condamnation à laquelle vous 
vous exposeriez en cas de violation des droits d'auteur peut être sévère. 

A propos du service Google Recherche de Livres 

En favorisant la recherche et l'accès à un nombre croissant de livres disponibles dans de nombreuses langues, dont le français, Google souhaite 
contribuer à promouvoir la diversité culturelle grâce à Google Recherche de Livres. En effet, le Programme Google Recherche de Livres permet 
aux internautes de découvrir le patrimoine littéraire mondial, tout en aidant les auteurs et les éditeurs à élargir leur public. Vous pouvez effectuer 
des recherches en ligne dans le texte intégral de cet ouvrage à l'adresse fhttp: //book s .google . coïrïl 



SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DU NORD 



S'adresser pour lous reoseigaentienls, k H. LAURIËRE 
Trésorier- A rchiviale. Square Jussieu, 24 



ANNALES 



DE LA 



SOCIETE GEOLOGIQUE 



DU NORD 


m 

TOME VII 


1879-1880 


• 





LILLE 

IMPRIMERIE ET LITHOGRAPHIE SIX-HOREATANS 

1880 



« • 



* » 
t " * 



Qb ( 



f 



■i 






• « 



'. , • • 



SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DU NORD 



BUREAU POUR 1879 

Président. MM. P. Hallez. 

Vice- Président Bertrand. 

Secrétaire Six. 

Trésorier-Archiviste Laurière. 

Bibliothécaire -Adjoint Debray. 

Directeur M. Gosselet. 



membres titulaires AU 1" janvier 1880. 

MM. ALLAYRAC, Ingénieur principal aux Mines de Gourrières à Billy- 

Moniigny. 

AULT (d*)-DUMESNlL, rue de i Eauette. 1, Abbeville. 

BARROIS Charles, Maître de conférences, à la Faculté des Sciences 
de Lille. 

BARROIS Jules, Docteur ès-sciences, boulevard Vauban, 48. 

BARROIS Théodore, rue de Launoy, 35, Fives-Lille. 

BARROIS Théodore, Licencié ès-sciences naturelles, rue de 
Lannoy, 85, Fives-Lille. 

BÉGOURT, Sous-Inspecteur des Forêts au Quesnoy. 

BERGAUD, Ingénieur aux Mines de Bruay. 

BERTRAND, Professeur à la Faculté des Sciences de Lille, Grande- 
Route de Béthune, à Loos. 

BILLET Albert, Licencié ès-sciences, 48, rue de Gand, Lille. 

BOLLAERT, Directeur des Mines de Lens 

BOUVART, Inspecteur des Forêts, en retraite au Quesnoy. 

BRETON Ludovic, Ingénieur de la Compagnie du Chemin de fer 
sous-marin, rue Saint-Michel, 180, Calais. 

GAFFIERI Georges, Avocat à A^esnes. 

CHELLONNEIX Emile, Receveur des Douanes, Baisieux. 

COLAS, Licencié ès-sciences, rue des Jardins, 34. 

CORENWINDER Benjamin, Chimiste, rue Solférino, 61, Lille. 

COSSERAT Léon, Professeur, Grande-Place, 21, Armentiéres. 

CREPIN, Ingénieur aux Mines de Bully-Grenay. 

CRESPEL Richard, Fabricant, rue des Oyers, 27, à Lille. 

DABURON, Ingénieur aux Mines de Lens. 

DANEL Léonard, rue Royale, 85, à Lille. 

DAUBRES8E, Ingénieur-Directeur des Mines de Carvin. 

DEBOUZY, Docteur en Médecine, à Wignehies (Nord). 






MM.DEBRAY Henri, rue Jean-Sans-Peur, 44, Lille. 

DEFERNEZ Edouard, Ingénieur à Liévin-lez-Lens (Pas-de-Calais). 
DEL ADERRIËRE, Avocat, r«e Gapron, 8, Valeociennes. 
DELEPLANQUE, Directeur du Musée d'histoire naturelle à Douai. 
DELÉTANGT Jules, Industriel à Fumai (Ardennes). 
DESAILLY, Ingénieur aux Mines de Liévin, par Lens. 
DESGAT Jules. Manufacturier, rue de Bélhune, 56, Lille, 
DKSROUSSEAUX Jules, rue de THÔpital Militaire, 35. 
DESTOMBES Pierre, boulevard de Paris, à Roubaii. 
DUPONGHELLE. rue Colbert, 142. à Lille. 
DUTERTRE Emile. Etudiant à Boulogne-sur-Mer, et 88, boulevard 

Montparnasse, Paris. 
DUVILLIER Paul, rue d*Antin. 28, Lille. 

EVRARD. Directeur des Mines de Ferfay, à Auctiel (Pas-de-Galais). 
FEVER. Ghef de division à la Prélecture. 8, rue Saint-Biaise, Lille. 
GIARD. Prof, à la Faculté des Sciences de Lille, rue Colbert, 87. 
GOSSELET, Prof, à la Faculté des Sciences de Lille, rue d'Anlin, 18. 
GUERNE (de). Préparateur à la Faculté de Médecine, rue Puebla, 86. 
GGILLEMIN, Avocat et Député, à Avesnes. 
HALLEZ Paul, Maître de Conférences à la Faculté de Médecine, 

rue de Gand, 45. Lille. 
BERLIN Georges, Square Jussieu, 1*7, Lille. 
HUMBERT Georges, Étudiant, boulevarl de la Libcité, 56, Lille. 
JEANNEL, Dessinateuren chef au Chemin de fer de l'Est, Charleville. 
JULIEN Étudiant à.Saint-Amand (Nord). 
LADRIÉRE Jules, Instituteur, Square Jussieu, Lille. 
LALOY Roger, Fabricant de sucre, à Flines-lez-Racbes. 
LEBLANC Jules, Filateur, rue des Carliers, 23, Tourcoing. 
LECLERCQ Eugène, Professeur au Collège du Qucsnoy (Nord). 
LEGOGQ Gustave, rue du Nouveau-Siècle, *?, Lille. 
LEFEBVRE Alphonse. Garde-Mines, rue Barlhemy-Delespaul, 24. 
LELOIR Henri, Interne des Hôpitaux, rue Monge. 1*7, Paris. 
LEPAN René, rue de TEntrepôt. 14, Lille. 
LE ROY Gustave, Inspecteur commercial du Chemin de fer du 

Nord, rue de Tournai, 47. 
LEVAUX, Professeur au Collège de Maubeuge. 
LISBET, Ingénieur, rue de la Louviôre, 17, Lille, 
LOUISE, Principal du Collège de Sedan. 
MAURICE Charles, Étudiant, rue Saint-Julien. 24, Douai. 
MAURICE Jules, Etudiant, rue Saint-Julien, 24. Douai. 
MICAUD, Ingénieur en chef aux Mines de Béthune, à BuUy-Grenay. 
MONIEZ. Préparateur à la Faculté des Sciences, à Lille. 
MORIAMEZ Lucien, à Saint-Waasl-lez Bavai (Nord). 



MM. OLIVIER, Éludianl, rue Solférino, 814. 

ORTLIEB Jean, Chimiste à Groix-lez-Roubaix, 

OZIL, Bibliothécaire de la Faculté de Médecine, Lille. 

PAËILE, Bibliothécaire de la Ville, rue d'Anlin, 18. 

REUMAUX, Ingénieur aux Mines de Lens. 

RIGÂUT Adolphe, Adjoint au Maire, rue de Valmy, 3, Lille. 

RIGAUX Henri, Archiviste de la ville, rue de l'Hôpital-Militaire, 112,. 
Lille. 

SâVOYE Emile, Chimiste, rue du Bleu-Mouton, 4, Lille. 

SIMON, Ingénieur aux Mines de Liévin. 

SIX Achille, Préparateur à la Faculté des Sciences. 

TAINE, Pharmacien à Fourmies. 

THIRIEZ, Professeur au Collège de Sedan, 

THOMAS Emile, Professeur à l'École Normale de Charleville. 

THOREZ Emile, Ingénieur aux Mines d*Azincourt. à Aniche. 

TILMAN Victor. Directeur de PEcole supérieure, rue des Lom- 
bards, 2, Lille. 

TOFFART Auguste, Secrétaire général de la Mairie, Lille. 

TORDEUX-PEGQUERIAUX. Filateur à Avesnelles-lez-Avesncs(NordK 

VIALAT, Ingénieur en Chef aux Mines de Liévin. 

VUILLEMIN, Directeur des Mines d*Aniche. 

WALKER Ambroise, boulevard Montebello, 19, Lille. 

WALKER Emile, Constructeur, rue d'Anlin, 29, Lille. 

WARTEL, Licencié, rue de Lannoy. 85, Lille. 

MEMBRES CORRESPONDANTS. 

(résidant en dehors de la circonscription académique). 

MM. BUCAILLE, rue Saint-Vivien, 182, Rouen. 
GOGELS Paul, rue de la Bascule, 2, Anvers, 
DESCAMPS J., rue de l'Aqueduc, 5, Paris. 
DOLLPDS Gustave, rue de Chabrol, 45, Paris. 
DORLODOT (l'Abbé de), au château de Floreffe (Belgique). 
FLAHAULT Evariste, Ingénieur civil à Tulle (Gorrèze). / 
FRANÇOIS, Ingénieur des Mines de Ronchamps (Vosges). 
HERMITE, Prof, à l'Université catholique, rue Volney, 17, Angers. 
LAFFITE Henri, élève de l'Ecole des Mines, rue Heslay, 21, Paris. 
ROLAND Carolus, Arsdorf, Luxembourg. 

ROUVILLE (de). Doyen de la Faculté des Sciences de Montpellier. 
RUTOT, Ingénieur, rue du Chemin de fer, Saint*Josse-ten-Noode. 

Bruxelles.^ 
VANDEN BROECK. Conservateur au Musée d'Histoire naturelle, 

rue de Terre-Neuve, 124, Bruxelles. 



MEMBRES ASSOCIÉS. 

MM.BIGSBY, Gloucestcr place, Porlman Square, 89, Londres. 
BRIâRT, Ingénieur k Mariémont. 
GAPELLINI, Professeur à i'Universilé de Bologne. 

CORNET, Ingénieur des Charbonnages du Levant du Flenu, à 

Guesmës, près Mons, 
GORTAZAR (de), Ingénieur des Mines, Galle Isabel laGatollca. 25, 

Madrid. 
DECHEN (von). Inspecteur général des Mines de la Prusse 

Rhénane, Bonn. 
DELESSE. Inspecteur général dés Mines, rue Madame, 59, Paris. 
DEWALQUE, Professeur à l'Université de Liège. 
DUPONT, Directeur du Musée d'histoire naturelle de Bruxelles. 
DU SOUICH, Inspecteur général des Mines, rue Férou, 4, Paris. 
GUISCARDI, Professeur de Géologie à l'Université de Naples. 
HALL, Directeur du Musée d'histoire naturelle de l'Etat de 

New-York, à Albany. 
HAYDEN, D' F. V., Directeur du Géological Survey. des Territoires 

Washington. 
HEBERT, Prof, à la Faculté des Sciences, rue Garancière, 10, Paris. 
JUDD J., Professeur de Géologie à l'Ecole des Mines, science 

schools, South Kensinglon, S. W. Londres. 
KAYSER Ë., Prof, de Géologie, Bergakademie, Invalidenstrasse, 46, 

Berlin. 
LAPPARENT(de).Prof. à l'Université catholique, rueTilsit, 3, Paris. 
LA VALLÉE-POUSSIN (de), Professeur à l'Université de Louvain. 
LESLEY, Directeur du Géological Survey, de TElat de Pensylvanie. 
MAC-PHERSON. Salon del Prado, 12, à Madrid. 
MALAISE, Professeur à l'Institut agricole de Gembloux. 
MERGEY (de), à Hyèrcs. 

MEUGY, Inspecteur général bon. des Minés, rue Madame, 53, Paris. 
MORRIS, 15, Upper Gloucester place, Dorset square, N. W. Londres. 
MOURLON, Conservateur au Musée d'histoire naturelle de Bruxelles. 
KYST, Conservateur au Musée dlhistoire naturelle de Bruxelles. 
PELLAT Ed., rue de Vauglrard, n, Paris. 
POTIER, Ingénieur des Mines, rue de Boulogne, l. Paris. 
PRESTWIGH, Professeur de Géologie à l'Université d'Oxford. 

Darenl-Hulme, near Shoream, Sevenoaks. 
RENARD, Conservateur au Musée d'hist. naturelle de Bruxelles. 
ROEMER F.. Professeur de Géologie à l'Université de Breslau. 
SCHLUTER, Professeur de Géologie à l'Université de Bone. 
TERQUEM, rue de la Tour, 78, Paris-Passy. 
TOURNOUER, rue de Lille, 43, Pans. 
VELAIN, Maître de coufércnce.s de Géologie à la Sorbonne, Paris. 



I 



• • •• • 

• 3 ■ '-• • 






, • • 



» * • - ^o 



• • • • « 



ANNALES 



DE LA 



SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE 



DU NORD 



Séance du 5 Novembre 1879. 

M. Ladriëre fait la communication suivante : 

Documents nouveaux 

pour tétude du 

Terrain déTonien des environs de Bavai. 

par H. liadrière 

Dans une note publiée en 1875, j'annonçais que tous les 
calcaires exploités comme marbre ou pierres de taille dans 
la vallée de THogneau appartiennent au dévonien moyen; et 
j'établissais comme base de cette importante assise, dans 
cette région, une masse de calcaire compacte, grisâtre, 
à surface mamelonnée, pétri de polypiers, et traversé 
en tous sens par une multitude de petites veines de calcite. 
Ce calcaire, qui fournit un des marbres les plus estimés : 
le Saint'Anne^ et qui n'était connu que dans une seule 
localité des environs de Bavai, Hon-Hergies , j'ai pu constater 
son existence d'une manière continue sur un parcours de 
plusieurs lieues, depuis l'extrémité ouest du Dois d'Angre, 
jusqu'à la limite Est de Taisniëres sur Hon : c était une 
précieuse découverte pour ce pays. 

1 

Annales de la Société géologique du Nord, t. vu. 






• »_•_" » •»•» 



••• • ' 

• • • • 



• • • • 



« • 



-2- 

M. le Comte de Louvenconrt en tire parti actaellement : 
l'exploitation qu'il fait du Saint-Ânne, dans ses domaines du 
Bois d'ÂDgre, confirme en tous points mes prévisions, et 
montre une fois de plus combien la science peut rendre de 
services à Tindustrie. Le marbre extrait est. d'une beauté 
remarquable et le banc qui le fournit a près de trois mètres 
d'épaisseur ; je ne doute nullement qu'à peu de profondeur 
dans le sol on ne rencontre plusieurs couches semblables à 
celle qui est exploitée. 

Dans la même note, j'analyse succintement l'ensemble des 
couches qui recouvrent le Saiiit-Anne dans la vallée de 
THogneau ; et j'arrive à distinguer dans cette masse, de cent 
trente mètres environ d'épaisseur, un certain nombre de 
niveaux pétrographiques et paléontologiques ; mais lorsqu'il 
s*agit des roches que l'on rencontre le long du ruisseau de 
Bavai, affluent de l'Hogneau, je déclare que leur étude 
présente de grandes difficultés, et que de nouvelles recherches 
sont nécessaires. 

A celte époque, en effet, le géologue assez hardi pour 
oser s'aventurer au milieu des ronces et des broussailles qui 
garnissaient les deux rives de ce ruisseau tortueux, ne 
découvrait souvent, après mille efforts, que quelques rares 
affleurements de calcaire argileux, noirâtre^ complètement 
décomposé et sans fossiles, c'est-à-dire tout à fait indé- 
terminable. 

La compagnie du Nord s*est chargée d'aplanir ces 
difficultés. Une nouvelle ligne de chemin de fer^ celle 
de Cambrai à Dour, côtoiera bientôt le ruisseau de Bavai, 
à peu près depuis sa source jusqu'à son confluent avec 
l'Hogneau ; de nombreuses tranchées sont déjà creusées pour 
le passage de la voie, et presque toutes entament assez 
profondément les roches calcaires; c'est pourquoi j'ai pu 
recueillir une foule de renseignements qui m'ont permis 
de compléter l'étude du terrain dévonien de ce pays. 



— 3 - 

An dessus de ce que j'ai appelé Goqailler de Gassignies 
ou couches à Bellorophon lineatiis et à Strigocephalus 
Burtini, on rencontre, à Âutreppe, au coin du bois, et à 
Gassignies, sur la rive gauche de l'Hogneau, une masse 
fort épaisse de schistes gris ou de calcaire argileux noirâtre. 

Un peu plus au midi, au lieu dit le Piémont, dans une 
ancienne carrière, on voit, de bas en haut, les couches 
suivantes : 

Calcaire argileux, grisâtre avec Spirifer mediolextus ; 
Calcaire argileux, noirâtre ; 
Calcaire noirâtre avec Produclus subaculeaCus ; 
Calcaire noir, sans fossiles; 
Calcaire bleuâtre avec Murchisonia coronafa ; 
Calcaire avec Cyrt/ioceras depressum^ Cyathophyllum cl 
noyaux de calcile. 

Tous ces bancs relèvent au nord d'environ 75». 

Entre le chemin du Piémont et le sentier de Bettrechies, 
les travaux de terrassement sont à peine commencés : la 
tranchée, qui atteindra une douzaine de mètres de profon- 
deur, rencontrera certainement toutes les couches dont je 
viens de parler. 

Vers THogneau, le long de la voie, où a enlevé un certain 
nombre de bancs plongeant au midi, formés de calcaire 
compacte, bleuâtre, renfermant les uns des polypiers, les 
autres, des Bellorophons et des Murchisonies. Non loin de 
là, en face de lusine de Gussignies, les mêmes couches 
se replient et plongent au nord. 

Avant de traverser le ruisseau, la voie s'engage dans 
une nouvelle tranchée, aussi profonde que celle du Piomont, 
et creusée dans du calcaire argileux noirâtre; les bancs 
s'enfoncent sous le lit du ruisseau, pour se relever un 
peu plus loin, sur l'autre rive, avec une inclinaison diffé- 



rente. On peut suivre ce calcaire noir sur une longueur d'une 
centaine de mètres et bientôt se présente une magnifique 
tranchée, dite du Bois d'Encade, qui montre la succession 
des couches suivantes de bas en haut : 



Calcaire noir, schisteux, avec polypiers ; . 

Calcaire bleuâtre^ compacte, avec noyaux de calcite ; 

Calcaire noirâtre, sans fossiles ; 

Calcaire bleu&tre avec Murchisonia coronala ; 

Ces divers bancs, après avoir formé deux plis successifs, 
disparaissent sous une nouvelle série de couches, qui sont : 

Calcaire noirâtre, schisteux, avec Cyathophyllum; 
Schistes noirs, grossiers; 
Calcaire bleuâtre, avec Pleurotomaria bilineaia ; 
Calcaire noir-bleuâtre avec Strigocephalus Burtini ; 

Macrocheitas et Pleurotomaria; 
Calcaire noirâtre, avec nombreuses veinules de calcite ; 
Calcaire noir, schisteux ; 
Calcaire bleuâtre, avec Murchisonia coronata ; 
Calcaire bleuâtre, avec Macrocheilus ; 
Calcaire bleuâtre, avec nombreux Strigocephalus Buriini, 

Bellerophon slrialus et Murchisonia coronata ; 
Calcaire compacte noir, fin, très pur, 1res beau pour marbre; 
Calcaire bleuâtre avec Murchisonies ; 
Calcaire grisâtre, schisteux; 
Calcaire bleuâtre, avec Murchisonies et Polypiers ; 
Calcaire noir, schisteux; 
Calcaire avec Cyathophyllum; 

Toutes ces couches constituent un massif calcaire aussi 
remarquable au point de vue industriel que sous le rapport 
géologique : nulle part, dans les environs de Bavai, la 
faune du dévonien moyen n'est mieux caractérisée. Ces 
couches sont tout à fait identiques à celles que mon savant 



— 5 — 

maître, M. Gosselet, a rencontrées sur les bords de la 
Sambre^ et désignées sous le nom de Coquiller de Boussois. 

Après une série de selles et de fonds de bateaux, ce 
calcaire s'enfonce sous de nouveaux bancs dont Pinclinaison 
est au nord d'environ 15°. 

A la base de cette assise, on trouve un calcaire grisâtre, 
très dur, pétri de coraux; au-dessus, un calcaire bleuâtre 
renfermant SpirifermediotextuSy Atrypareticularis, Spirigera 
œncentrica. 

Plus loin, en face de l'usine de Bettrechies, dans une 
grande carrière aujourd'hui comblée, on exploitait autrefois 
un calcaire argileux, noirâtre ; les couches étaient presque 
horizontales, et présentaient un développement d'une 
cinquantaine de mètres de longueur, sur une épaisseur 
totale de dix mètres : aujourd'hui elles apparaissent dans 
la tranchée du chemin de fer. 

Si Ton se basait uniquement sur les caractères minéralo- 
giques de la roche, on serait tenté de rapporter ce calcaire 
noir à l'assise du calcaire de Frasnes ; mais en avançant vers 
Bettrechies, on voit ces couches surmontées de quelques 
bancs blQuâtres, plus compactes, renfermant : Pleurotomaria 
bilineata, Ludna anliquay eic; de plus, le long du chemin de 
Bettrechies à Bellignies, j'ai recueilli dans un calcaire 
dolomitique, supérieur au précédent, un certain nombre de 
fossiles essentiellement caractéristiques du dévonien moyen, 
et qui ne laissent par conséquent aucun doute sur Tâge 
des dépôts qui les renferment. Ce sont : 

Cirrhus Leonhardt, Unciles gryphus^ 

Bellerophon Urii, Alrypa reticularfs, 

Conocardium ali/orme, Ludna antiqua, 

Spirifer mediotextus^ Ludna proavia, 

Spirifer undiferu^^ Mérista prunutum, 

Cyrthia helerodila. Polypiers, 
Spirigert^ concenlricaf 



— 6 - 

A cinquante mètres environ, au dessus du pont de Bettre- 
chies, le calcaire noirâtre plonge au sud, sous le Riez-des- 
Trieux, petit ravin qui, après avoir traversé le bois de 
Breaugies, vient déverser ses eaux dans le ruisseau de Bavay. 
L^exploration de ce courant est très intéressante, mais elle 
présente de sérieuses difficultés. 

A la jonction des deux cours d'eau, les observations sont 
impossibles, attendu que les alluvions modernes recouvrent 
partout les terrains primaires ; plus haut, dans le Bois de 
Breaugies, on trouve, dans le lit du ruisseau, un calcaire noir, 
schisteux, avec Cyrthoceras et Spirifer Verneuili. Celui-ci est 
surmonté par d'autres couches un peu plus compactes. Vers 
le milieu du bois, on rencontre, toujours au fond de Teau, 
une masse assez épaisse de schistes gris, feuilletés. Enfin, 
près d'un petit pont, on voit, sur les schistes gris, quelques 
bancs de calcaire argileux, grisâtre, micacé, renfermant en 
très-grande abondance : 

spirifer Verneuili Rhynchonella Schnurii, etc. 

11 est évident que nous avons ici un petit bassin dans lequel 
se sont déposés des sédiments qui représentent Tétage du 
calcaire de Frasnes ; peut-être môme pourrait-on rapporter 
à une assise supérieure les schistes gris, feuilletés, et les 
quelques bancs de calcaire argileux à Spirifer Verneuili, 

A partir du Riez-des-Trieux, la tranchée du chemin de fer 
ne pénètre plus jusqu'aux roches dévoniennes; et, dans 
le ruisseau de Bavai, sur un parcours de quelques centaines 
de mètres, les affleurements calcaires sont recouverts par des 
dépôts récents. 

Il est donc assez difficile d'indiquer Page et la nature des 
roches qui constituent le bord méridional du petit bassin de 
Breaugies. Je crois cependant pouvoir admettre que ce sont 



les calcaires noirs da chemin de Bellignies qui se relèvent en 
cet endroit ; car, un peu plus loin, à la limité du territoire de 
Saint- Vaast^ j'ai pu reconnaître un certain nombre de bancs 
qui leur sont immédiatement inférieurs ; ils se relèvent au 
midi d'environ 15 degrés. Ce sont» de bas en haut : 

• 

Calcaire bleu, compacte, avec polypiers; 
Calcaire noir, schisteux ; 
Calcaire bleu&tre. avec Luctna aniiqua; 
Calcaire bleuâtre, avec Murchisonia coronata. 

En face de la nouvelle usine de M. Luc, j'ai recueilli les 
fossiles suivants dans un calcaire noduleux, que je rapporte 
aussi au dévonien moyen. 

Murchisonia coronala. Spirigera concenlrica, 

Cirrhus Leonhàrdi, Alrypa reticularis, 

Bellerophon sMalus, Produclus subaculeatus. 

Conocardium aliforme, Orlhis intertinii. 

Spirifer mediotextus, Orlhis strialula, 

Spirifer undi férus, Faoosiles polymorpha, 
Cyrthia heleroclita, — cervicornis, 

Dans la pâture du Moulin de la Tour, sur la rive droite du 
courant, on voit affleurer un certain nombre de bancs, formés 
de calcaire bleuâtre, très dur; quelques-uns de ces bancs 
présentent en très grande abondance : Pleurotomaria bili- 
neata, Bellerophon striatus^ etc ; je crois y reconnaître le 
calcaire coquiller de la belle tranchée du Bois d'Encade, aussi 
serait-il à désirer que Ton fît en ce point quelques tentatives 
d'exploitation, car je suis convaincu que ce massif calcaire 
renferme de grandes richesses. 

Plus loin, le relief du sol se modifie sensiblement : de 
moins en moins escarpés, les flancs de la vallée s'étalent bien- 
tôt en pente douce des deux côtés de la rivière, ce qui semble 
indiquer un sous-sol schisteux, facilement décomposable. 



— 8 — 

• 

Avant d'arriver au village de Saint-Yaast, on rencontre 
deux carrières habilement exploitées par un de nos collègues, 
M. Horiamez, directeur des usines de M. Luc. Dans la 
première, on extrait d'énormes blocs de calcaire gris-bleuâtre, 
remplis de coraux : Favosites bobniensis, Cyathophyllum 
cœspitosum. Le marbre qu'il fournit me parait identique à 
celui d*Hestrud-lez-Maubeuge, l'un et l'autre sont fort recher- 
chés. La seconde carrière présente les mêmes bancs, recou* 
verts par les couches suivantes : 

Calcaire noir, fin ; 

Calcaire noir, à veines blanches ; 

Calcaire noir, à petits points blancs; 

Calcaire bleuâtre, avec grands gastéropodes, grandes Orlhis et 
Loxonema sinuosum. 

Au dessus, on voit en stratification concordante, une masse 
considérable de schistes feuilletés, grisâtres, micacés, avec 
nodules calcaires, contenant en abondance : 

Sptrifer Vemeuili, Orlhis striatula, 

Spirigera concentrica, Productus subacuiealus^ 

Atrypa relicularis, Acervalaria pentagona. 

C'est dans cette carrière que se trouve le dépôt aachénien, 
dont j'ai parlé dans une note publiée en 1873. 

Les schistes à. Acervularia forment le sol sur lequel est 
construite la majeure partie du village de Saint-Yaast. Ils sont 
recouverts par des schistes fins, gris ou verdâtres ; malheu- 
reusement, il n'y a plas de carrières ouvertes au midi de 
cette commune, de sorte qu'il est bien difficile de juger de la 
nature de ces dernières couches. 

Si on continue à remonter le ruisseau de Bavai, on voit 
bientôt déboucher sur la rive gauche un de ses petits 
affluents, le Riez-de-Marvy. Dans le lit de ce ruisseau^ 



— 9 — 

on peut suivre sar un parcours d'une centaine de mètres, un 
certain nombre de bancs, assez épais^ de calcaire grisâtre, 
argileux, micacé, alternant avec des bancs plus compactes, 
de calcaire bleuâtre, pétri de tiges d'encrines. 

On y trouve le Spirifer Verneuilien très grande abondance* 
Les couches plongent au midi et se relèvent à un kilomètre 
plus loin, au hameau du Pissotiau. Dans une ancienne 
carrière, où on les a longtemps exploitées pour empierrer les 
routes^ j'ai recueilli : 



spirifer Vemeuill. Orthis slrialuia, 

Mynchancila pugnus. Atrypa relicularis. 

— Boloniensis 



LMntervalle est rempli par les Psammites du Condros : 
dans la tranchée du chemin de fer ils sont brun-rougeâtre, 
micaôés, et se divisent en -fragments très irréguliers* ils 
renferment de nombreux nodules calcaires, et quelques 
empreintes de végétaux ; dans le lit du ruisseau de Bavai, où 
Dû peut les suivre depuis le village de Saint-Yaast jusqu'au 
château de Ramez, ils sont gris-foncé ou verdâtres, et se 
divisent en plaques rhomboidales souvent très-minces. 

Le dernier afDeurement de psammites visible le long du 
ruisseau de Bayai , se trouve dans une grande prairie en 
face de l'usine de H. Lèvent ; les bancs s'enfoncent au 
midi, la roche est assez quartzeuse, elle parait avoir une 
certaine consistance. Plus loin, les terrains primaires dispa- 
raissent sous des couches plus récent^. 

L'été dernier, la Compagnie du Nord, en construisant un 
pont sur le ruisseau de Mecquignies, a rencontré les roches 
dévoniennes en un point situé à plus de quinze cents 
mètres au midi du dernier affleurement que je viens de 
signaler. 



- 10 - 

Je dois à Tobligeance i» M. Herpin^ ingénieur, un 
échanlillon de la roche qui a été traversée : c'est un grès 
micacé, grisâtre, rempli de S'pirifer Verneuilit qui appartient 
à rétage des psammites du Condros. 

Résumé. 

Le calcaire de Givet des environs de Bavai, présente 
comme celui des bords de la Sambre, si bien étudié par 
H. Gosselet, deux niveaux distincts, séparés par des schistes 
gris ou des calcaires argileux : 

1» Un niveau inférieur qui comprend tous les calcaires 
exploités dans la vallée de THogneau, depuis le Bois d'Angre 
jusqu'à Tâisniëres : on peut y faire plusieurs subdivisions. 
Je citerai parmi les couches les plus remarquables : le 
Saint-Ânne, les bancs à Lucines, le banc à Strigocephales, et 
le banc à Bellorophons. 

2» Un niveau supérieur dans lequel je range tous les 
calcaires visibles dans la tranchée du chemin de fer de 
Cambrai à Dour et le long du ruisseau de Bavai, depuis le 
Piémont à Gussignies, jusqu'au-dessus du Moulin de la 
Tour, à Sainl-Vaast; j'en excepte toutefois les diverses roches 
qui constituent le petit massif du Bois de Bréaugies. Je 
^ignale comme appartenant à ce niveau, la magnifique 
tranchée du Bois d'Encade, où abondent les Strigocephales, 
les Murchisonies, les Bellorophons. 

Le Frasnien de cette région peut également se diviser en 
deux zones : 

1» Une zone calcaire à laquelle appartiennent les roches 
actuellement exploitées dans les carrières de Saint-Vaast, et 
les calcaires noirs du Bois de Bréaugies ; 

2» Une zone schisteuse comprenant les couches à Acervu- 
laria, le calcaire argileux du Bois de Bréaugies et du Riez- 
de-Marvy. 



- 11 — 

Enfin, les Psammites du Condros présentent aussi deux 
faciès bien différents : 

^^ Â la partie inférieure, ils sont brun-rougeâtre, argileux, 
avec nodules calcaires et quelques empreintes de végétaux. 

2° Â la partie supérieure, ils sont grisâtres , quartzeux et 
contiennent de nombreux Spirifer Yerneuili. 

M. Ladrïëre résume de la manière suivante ses obser- 
vations sur le terrain quaternaire du Nord. 

Le Terrain quaternaire du Nord 
par M. liadrlère. 

L'étude du terrain quaternaire a de tout temps préoccupé 
les géologues; mais elle présente de telles difficultés que, 
malgré les nombreux et savants mémoires qui ont été publiés 
sur cette question, on est loin d'être d'accord sur l'âge, l'ori- 
gine et même la nature des différents dépôts qui constituent 
cette importante formation. La construction de quelques voies 
ferrées dans les environs de Bavai m'a fourni Toccasion 
d'entreprendre celte étude. Mes observations onlporté d'abord, 
d'une manière toute spéciale , sur la région comprise entre 
Valenciennes, Le Quesnoy et Maubeuge, puis, je les ai éten- 
dues successivement dans le sud de l'arrondissement d*Âves- 
nes, vers Fourmies et Féron, dans le département de l'Aisne, 
jusque Guise ; dans le Pas-de-Calais, vers Hénin-Liélard et 
Harnes : enfin dans les environs de Lille. 

Le terrain quaternaire des environs de Bavai n'a jamais 
fait Tobjet d'aucune étude spéciale, mais comme cette région 
est comprise entre le Cambrésis, si bien décrit par mon maître* 
M. Gosselet, et le Hainaut belge , que MM. Cornet et Briart 
ont tant exploré, je crois utile, avant de faire connaître le 
résultat de mes recherches, d'indiquer d'abord les diverses 



— 12 - 

opinions émises par ces savants sur la constitution du terrain 
diluvien. 

H. Gosselet, dans son mémoire sur le Cambrésis, publié en 
1865, divise le terrain quaternaire en trois assises qui sont : 

1° Le diluvium formé d'un amas de cailloux roulés, de 
galets, de sable grossier , etc., renfermant des ossements de 
Mammouth, de Rhinocéros, etc. 

2o Le loess ou limon argllo-sablonneux, jaune-pâle, quel- 
quefois panaché et argileux à sa partie inférieure. 

3<> La terre végétale ou argile à briques formant une assise 
distincte du Loess^ bien qu'elle y passe souvent par des degrés 
insensibles. 

Il ne se prononce pas quant à Torigine des dépôts quater- 
naires, et déclare qu^aucune des théories émises jusqu'à ce 
jour pour expliquer la formation de ces différentes couches 
ne le satisfait complètement. 

MM. Cornet et Briart, dans un travail publié en 1867, et 
réimprimé en 1872, sur les découvertes géologiques et 
archéologiques faites à Spiennes, établissent dans le terrain 
quaternaire des environs de Mous trois divisions qui se 
rapportent exactement à celles que M. Gosselet a reconnues 
dans le Cambrésis ; ils attribuent au terrain diluvien une' 
origine fluviatile, et séparent nettement la terre à briques du 
Loess, quUls nomment Ergeron. 

On verra dans le cours de cette étude que mes observations 
ne concordent pas toujours avec celles de ces savants 
géologues. 

Dans la région que j'ai particulièrement étudiée et dont 
Bavai est le centre, le relief du sol est assez remarquable. 
Qae l'on se figure • sur une espace d'une dizaine de lieues , 
une suite de collines sensiblement parallèles , distantes de 
trois à quatre kilomètres , orientées presque exactement du 
sud-est au nord-ouest, et dont l'altitude varie entre 120 et 
160 mètres; entre chacune d'elles, une vallée profonde de 



— 13 - 

20 à 30 mètres, dont les flancs plus ou moins escarpés sont 
généralement disposés en pente douce sur le versanl occi- 
dental et en gradins sur la rive opposée , et Ton aura une 
idée assez exacte de Taspect du sol de ce petit pays. 

Deux nouyelles lignes de chemin de fer : celle de Yalen- 
ciennes à Haubeuge, et celle du Quesno; à la frontière belge, 
le traversent maintenant de part en part , coupant presque 
perpendiculairement à leur direction tons ces accidents de 
terrain. C*est en suivant pas à pas, pendant plusieurs années, 
les travaux de construction de ces lignes qae j'ai pu acquérir 
une connaissance assez exacte , je le crois du moins , de la 
constitution du terrain quaternaire. 

Dans cette région , le terrain quaternaire existe partout^ 
sur les hauteurs comme dans les vallées, mais sa composition 
diffère essentiellement suivant les lieux où on l'observe. Elle 
n'est pas la même au sommet des collines que sur les pentes 
et dans les dépressions du sol. 

Son histoire présente deux grandes séries de phénomènes 
parfaitement distincts qui correspondent à deux périodes de 
formation tout à fait différentes. 

l^* Une période ancienne , antérieure à la grande dénuda- 
tien qui a produit le relief actuel du sol : c'est la période de 
formation proprement dite. 

2<> Une période récente, qui commence avec cette dénu- 
dation et qui se continue encore de nos jours c'est une période 
de destruction et de remaniement. 

Je donne le nom de quaternaire ancim à Tensemble des 
dépôts qui se sont formés pendant la première période, c'est- 
à-dire depuis la fin de l'époque tertiaire jusqu'au moment où 
les grands courants diluviens ont creusé ou plutôt approfondi 
nos vallées actuelles. L'origine de ces dépôts est encore pro- 
blématique; leur composition dépend de la nature des roches 
sous-jacentes ; elle n'est pas tout à fait la même sur les sables, 
landéniens que sur l'argile à silex, ni sur les collines créta- 



- 14 - 

cées que sur les plateaux primaires. Leur formation a dû 
exiger un temps considérable. 

Excepté la couche inférieure dont Tallure est assez tour- 
mentée, toutes les autres sont régulièrement superposées et 
parfaitement stratifiées, de sorte que, quelle que soit leur 
faible épaisseur, elles conservent toutes leur parallélisme 
sur des espaces parfois considérables. 

Primitivement elles ont recouvert tout le pays, s'étendant 
aussi bien dans les dépressions du sol que sur les hauteurs, 
se moulant pour ainsi dire sur le relief du sol tertiaire. 
Toutes présentent une faible pente vers les vallées actuelles, 
mais j'ai hâte d'ajouter que cette pente n*est jamais compa- 
rable à celle des dépôts d'alluvions. Je n'y ai trouvé aucun 
débris organique. 

Dans la période récente, je range sous le nom i*alluvions et 
de limons de lavage les dépôts de toute nature gui se sont 
formés sous Tinihience des cours d'eau et des agents atmos- 
phériques, depuis le creusement des vallées jusqu'à nos jours. 

Cette époque dont la durée n'est rien en comparaison 
de la précédente, n*offre plus que des phénomènes relative- 
ment peu importants. Le volume des immenses courants 
diluviens ne faisait que diminuer de jour en jour ; leurs 
vallées se sont remplies peu à peu^ soit par des éboulements, 
soit par des alluvions de toute nature, formées de débris 
arrachés aux deux rives du cours d'eau ou apportées de plus 
loin par divers agents atmosphériques. 

D'époque en époque, quelques grandes crues ont marqué 
leur passage par une destruction nouvelle, ou par^une 
nouvelle formation; mais jamais aucun de ces dépôts d'dllu- 
vions n'atteint le sommet des collines. On trouve dans les 
dépôts de cet âge des coquilles terrestres en grande quantité 
*et quelques débris de l'industrie humaine. 



— 15 - 
Période de fortAation. — Quaternaire ancien. 

Dans les environs de Bavai, le sous-sol est généralement 
constitué par l*argile à silex, cependant sur les flancs de cer- 
taines vallées, on rencontre quelques lambeaux de sables 
landéniens. 

Sur l'argile à silex, le quaternaire ancien commence par un 
diluvium à silex brisés (^4, PI. I, fig. 1), renfermant une certaine 
quantité de nodules de craie, quelques rares galets de silex, 
quelques fossiles silicifiés , Micraster breviporus et autres, 
quelques fragments de grès landéniens, etc. Ces éléments 
grossiers sont empâtés soit dans du sable roux ou verdâtre^ 
soit dans de l'argile grasse, rougeâtre ou jaune ; du reste, la 
masse pâteuse varie souvent sur un court espace. 

Sur les couches landéniennes, le diluvium est formé de 
sable roux, très grossier, contenant de nombreux galets de 
silex, quelques blocs de grès tertiaires remaniés ou brisés, 
quelques petits fragments de silex et des nodules de craie en 
assez grande quantité. 

Celle couche, dite petit gravier, présente ordinairement sa 
plus grande épaisseur sur les flancs des vallées, où les élé- 
ments grossiers sont disposés pôle-môle dans toute la masse; 
tandis que sur les hauteurs, où la couche a une importance 
un peu moindre, les éclats ou galets de silex paraissent 
avoir obéi davantage aux lois de la pesanteur. Le diluvium 
n'est pas toujours facile à distinguer de l'argile à silex pro- 
prement dite, encore moins de certaines alluvions avec silex. 

L'allure tourmentée de ce dépôt indique qu*ii s'est formé 
sous une action violente, mais de courte durée, qui a rema - 
nié les couches sous-jacentes sans les raviner bien profondé- 
ment, surtout lorsqu'elles présentaient une certaine résis- 
tance. 

Peu à peu la tourmente diminue, les éléments grossiers 



- 16 - 

deviennent plus rares, à peine la seconde couche diluvienne 
en contient-elle encore quelques-un». Celle-ci est constituée 
par un limon gris-bleuâtre (B) très argileux à la base, plus 
sableux à la partie supérieure : c^est la glaise bleue des pui- 
satiers; elle forme une couche à peu près imperméable dont 
répaisseur peut atteindre 2 à 3 mètres. 

Après ce dépôt, le calme est presque complet ; il y a même 
sur de grands espaces , arrêt dans la sédimentation ; le sol 
forme un continent couvert de végétaux dont les débris 
constituent une couche noire (C) ai^ilo-tourbeuse , ayant 
0,20 à 0,30 d'épaisseur. 

Si une division doit être faite dans le quaternaire ancien, 
c'est ici qu'il faut rétablir. 

Pnfs d'autres dépôts excessivement purs, tantôt plus argi- 
leux, tantôt plus sableux, se succèdent lentement, mais sans 
aucune interruption ; entre eux , pas de lits de cailloux, pas 
de traces de ravinements, rien qu'un léger changement dans 
la nature minéralogique de la roche. 

Au dessus du limon tourbeux on rencontre : 

!<" Limon panaché (D) gris, blanchâtre, argileux, veiné de 
limonite, renfermant de nombreux septarias et quelques no- 
dules de manganèse. 

2® Limon jaune-clair (E) sableux, très-ûn, très doux au 
toucher. 

3<> Limon fendillé (F) plus foncé, plus argileux, se divisant 
en fragments prismatiques dont la surface est ocreuse. 

i° Limon blanchâtre (G) avec nombreux nodules de manga- 
nèse. 

5» Limon fin (fl), sableux, jaune d'ocre, très-doux au 
toucher. 

6"" Limon feuilleté (i) (terre à briques, limon des plateaux), 
brun-rougeâtre, très argileux. 

Ce dernier limon, qui forme la couche supérieure, se 
divise en feuillets plus ou moins épais, disposés verticale- 



- 17 — 

ment ; il ne contient ni fragments de silex, ni nodules de 
craie, ni concrétions d'aucune sorte ; ces deux caractères 
permettent toujours de le distinguer de certaines couches 
d'alluvion avec lesquelles on Ta souvent confondu. 

Tel est dans les environs de Bavai Tensemble des dépôts 
que je rapporte au quaternaire ancien; leur épaisseur atteint 
quelquefois une vingtaine de mètres ; aucun d'eux ne contient 
de traces de carbonate de chaux, et je n'y ai pas trouvé le 
moindre débris d'être organisé. 

Parmi les nombreuses tranchées que j'ai visitées, je me 
bornerai à en citer quelques-unes des plus remarquables, 
réservant les autres pour une étude de détail que je prépare. 

La tranchée de Wargnies-le-Petit est fort belle , j'en ai 
parlé dans ma noie sur les limons des environs de «Bavai. 
C'est là que j'ai commencé mes études sur le terrain quater- 
naire. On y voit toutes les couches que j'ai indiquées plus 
haut, moins le limon feuilleté. Celui-ci est remplacé en cet 
endroit par deux couches d'alluvions nettement séparées des 
antres par un lit de cailloux dont je parlerai plus loin. Les 
eaux de l'AuûeUe diluvienne sont venues jusque-là ; mais 
un peu plus haut, vers le village de Bry, la série des dépôts 
qui constituent le quaternaire c^ncien est tout à fait complète. 

Je n'avais pas suffisamment distingué tout cela en 1877. 

A Saint-Waast'les-Bavai, le chemin de fer de Valenciennes 
à Maubeuge passe sous la route nationale n" 49. Dans la tran- 
chée, on voit une fort belle coupe du terrain quaternaire : le 
limon panaché, le limon jaune d'ocre, la couche à manganèse, 
sont très nettes ; quelques grandes veinules blanches 
traversent toute la masse. Le pont est assis sur le limon 
gris bleuâtre ou glaise bleue. 

Vers Maubeuge, les tranchées sont peu profondes, néan- 
moins, près de la route de la Longueville à Haulmonton 
constate, le long de la voie ferrée : 
Annales de la Société Géologiqm du Nordf t. vu. 

2 



- 18 - 



Limon feuillelé (/). 
Limon jaune d'ocre (H), 
Limon à manganèse {G). 
Limon fendillé (F)i 
Limon jaune clair (£i. 



Le long de la ligne da Qaesnoy à la frontière belge, on 
rencontre anssi de très-belles tranchées. Je citerai celle de 
Tout'Vent^ non loin de Bavai, qui est fort intéressante. On y 
voit de haut en bas : 



Limon feuilleté, brun-rougeàtre (/). 

Limon jaune d'ocre, fin, sableux (i7). 

Limon blanch&ire, à manganèse (G). 

Limon fendillé, plus argileux, plus foncé (F). 

Limon jaune-clair, sableux, très doux {E). 

Limon panaché (D). 

Limon tourbeux (C). 

Limon gris-bleuàtre, très argileux, très flastique (B). 



L'ensemble de ces conches a nne épaisseur de plus de dix 
mètres ; ici encore de grandes bigarrures blanches traversent 
toute la masse. 

La tranchée du Bois de Gommegnies est aussi très remar- 
quable. Toutes les couches, quoique généralement plus 
sableuses qu'à Tout-Vent, sont encore parfaitement distinctes 
les unes des antres ; les grandes bigarrures blanches n^exis- 
tent plus. La voie ferrée est établie sur le limon panaché ; 
près de là, en construisant un pont sur le chemin de la Sottise ^ 
on a traversé non seulement la couche tourbeuse, mais 
on a entamé assez profondément la glaise bleue qui lui est 
inférieure. ^ 

La région que nous venons d'étudier est comprise tout 
entière dans le bassin hydrographique de TEscant. Si nons 
voulons examiner le quaternaire ancien dans les régions 



- 19 — 

voisines , dans la vallée de la Sambre par exemple , nous 
devrons traverser un immense plateaa qui se dirige assez 
exactement da sud-ouest au nord-est, et dont Taltitude 
moyenne peut atteindre environ 160 mètres. C'est à cette 
grande arête transversale , constituant le sol de la Forêt 
de Mormal, que prennent naissance les nombreuses collines 
et les différents cours d^eau dont je viens de parler. 

Le sol de la forêt de Mormal est essentiellement formé de 
limon. H. Gosselet Ta étudié d'une manière générale en 1878, 
en traçant la carte géologique du pays ; et, sans s'occuper 
particulièrement du terrain quaternaire, il a néanmoins par- 
faitement reconnu à cette époque que le limon panaché for- 
mait une couche spéciale, et qu'il existait à une certaine 
profondeur dans le sol. 

En effet, les divisions que je viens d'établir se voient par- 
tout dans cette région : au nord-est de la forêt, sur les hau- 
teurs du village d'Obies, à une altitude de 160 mètres ; dans la 
forêt même, le long de la tranchée du chemin de fer de Yalen- 
ciennes à Aulnoye, à une altitude de 170 m ; enfin^ au sud- 
ouest de la forêt, sur la rive gauche de la Sambre, le long de 
la route de Landrecies au Quesnoy, également à une altitude 
d'environ 170 m. 

Nous les avons reconnues, H. Gosselet et moi , sur la rive 
droite de la Sambre, en montant au village du Favril, puis 
sur les hauteurs de Zobieau, hameau du Sart , où le limon 
panaché et le limon fendillé sont très-nets. 

Entre Hiron et La Neuville (Aisne), au fur et à mesure que 
Ton s'élève de la vallée vers le coteau, on voit successive- 
ment apparaître le limon panaché, le limon jaune d'ocre Qn, 
le limon ftndillé qui est ici à une altitude de 170 m. 

Pour terminer je donnerai la coupe suivante que j'ai relevée 
dans la vallée de l'Oise. 
Sur les hauteurs qui dominent la ville de Guise, le long du 



X 



— 20 — 

chemin de Macquigny, dans une tranchée de briqueliers , on 
voit ce qui suit du haut en bas : 

Limon feuilielé, brun-rou^eàlrc (/) ; 

Limon jaune d'ocre , fin , sableux (H) ; 

Limon blanchàlre, à manganèse (G) ; 

Limon fendillé, jaunâtre, argileux, se divisant en fragments 

prismatiques, recouverts de limonite {F); 
Limon jaune d*ocre . fin , sableux (£); 
Limon panaché, gris&tre, avec septarias (/». 

Cette coupe est complètement identique à toutes celles que 
j'ai indiquées dans les environs de Bavai. iMes observations 
ne se sont pas étendues plus loin dans cette direction. 

Si nous jetons maintenant un rapide coup-d'œil sur les 
contrées avoisinantes , nous voyons la composition du qua- 
ternaire ancien se modifier peu à peu suivant la nature des 
couches sous-jacentes. 

Dans les environs d'Avesnes, par exemple, où ce terrain 
repose sur les couches primaires, le diluvium renferme de 
nombreux fragments plus ou moins roulés, de roches dévo- 
niennes ou carbonifères, des silex à nummulites: et autres, du 
sable grossier, de Targile plastique, etc. 

Les couches argileuses et sableuses ne se rapportent pas 
toujours bien exactement à celles des environs de Bavai ; 
cependant, il est très rare que dansTensemble Ton ne puisse 
distinguer nettement, soil l'une, soit l'autre de mes divisions. 

Je me bornerai à citer une coupe que j'ai relevée dans une 
briqueterie, sur la route de Fourmies à Féron, avant d'arriver 
à la Fontaine-Rouge. 

Dans celte briqueterie, on voil, de haut en bas. à une 
altitude de plus de 200 mètres : 

Limon feuilleté, un peu sableux, de couleur brun-rougeàlre ; 
Limon jaune clair, avec manganèse ; 
Limon jaune foncé . avec quelques septarias ; 
Limon panaché, grisâtre, avec nombreux septarias. 



- 21 — 

Toutes ces couches sont bigarrées de reinules blanchâtres. 

Dans le puits, à 7 mètres de profondeur, on a rencontré 
une couche d'argile plastique, verdâtre, renfermant à la base 
quelques silex ànummulites; celte couche qui représente 
évidemment la glaise bleue de Bavai, est presqu'imper- 
méable ; elle forme un niveau d'eau assez abondant, c'est 
pourquoi, sans doute, on n'a pas cherché à atteindre le 
diUivium. 

Autour de Valenciennes, du côté de Marly, Curgies, Artres, 
là où la craie est ou a été recouverte par le tuffeau ou les 
sables landéniens, les couches moyennes du quaternaire 
ancien sont beaucoup plus sableuses que dans les- environs 
de Bavai ; elles le sont bien davantage encore sur les collines 
crétacées du Pas-de-Calais. 

Dans cette région , où la craie blanche forme le sous sol^ 
le dilu^ium est composé presque exclusivement de fragments 
de craie plus ou moins gros, plus on moins arrondis ; au- 
dessus du diluvium en certains points, comme à la gare de 
Courriëres par exemple , on voit un limon panaché, gris- 
blanchâtre , rempli de septarias ; ailleurs, comme sur les 
hauteurs d'flarnes, à une altitude de 40 mètres environ, le 
diluviam est recouvert par quelques lits de petits nodules de 
craie; puis on voit un limon calcaro-sableux, assez grossier, 
dans lequel les petits nodules de craie sont disséminés un 
à un, ou forment des lits irès-irréguliers et sans continuité. 

Partout , dans cette région comme dans les environs de 
Bavai et de Guise, on trouve couronnant les hauteurs, un limon 
brun-rougeâtre , limon des plateaux , très-argileux , non 
calcaire, et se divisant en feuillets verticaux assez épais. 

Près de Lille , la composition du quaternaire ancien est 
encore un peu différente. 

Au mont de Prémesques, sur Targile d'Ypres, on voit da 
baut en bas ; 



— 22 — ' 

10 Diluyium assez épais, formé de sable grossier, quarl- 
zeux, dans lequel on trouve une immense quantilé de 
petits nodules de craie, de très-nombreux silex roulés 
assez gros, et quelques éclat» de silex ; 

2o Limon panaché gris-blanchàlre, rempli de septarias; 

80 Limon calcaro-sableux, fin, doux au loucher; 

4o Limon feuilleté brun-rougeàlre, non calcaire (terre à 
briques, limon des plateaux). 



Dans une note publiée en 1868, nos collègues, MM. Chel- 
lonneix et Orllieb ont donné une coupe du mont de la Masure- 
lez-Roubaix, à peu près identique à celle de Prémesques. 

Ainsi^ quelles que soient Timportance des modifications 
que l'on rencontre dans la nature des dépôts qui constituent 
le quaternaire ancien suivant que l'on passe d'une région 
dans une autre où le sous-sol n'est pas le même, il existe 
toujours, dans Pensemble^de ces formations, un certain 
nombre de caractères généraux qui permettent d'établir par- 
tout leur parallélisme. 

A la Société géologique du Nord, nous avions admis, avec 
HM. Gosselet, Cornet et Briart et d'autres géologues , qu'il 
existe toujours entre le limon feuilleté ou terre à briques et 
la couche inférieure une séparation très nette ; nous étions 
dans Terreur; je n^ai vu nulle part entre ces deux dépôts ni 
le moindre silex, ni la plus petite trace de ravinement. Sur 
ce point, je suis parfaitement d'accord avec nos collègues de 
Bruxelles^ MM. Vandcn Broeck et Rutot, qui ont signalé le 
même fait en Belgique. 

Cette erreur est, je crois, toute naturelle et facile à expli- 
quer. Jusqu'ici on a souvent confondu les plus anciens dépôts 
d'alluvions avec le limon feuilleté des plateaux, et cela parce 
que les belles tranchées faisant souvent défaut, on n'avait 
pour se guider que quelques mauvaises coupes, relevées dans 
les chemins creux, sur les pentes, justement là où le limon 
feuilleté est remplacé par des alluvions ou du limon de lavage, 



- 23 - 

nettement séparé des couches sableuses da quaternaire 
ancien par un lit de cailloux arrondis. 

Dans ]a seconde partie de cette note , je montrerai quelle 
a été rimportauce des courants diluviens , en étudiant les 
effets qu^ils ont produits pendant la deuxième période quater- 
naire ou période récente. 

Période récente. — Alluvions et limons de lavage. 

Cette période ne comprend en réalité que Thistoire de nos 
cours d'eau actuels. Je Tai appelée période de destruction, 
de remaniement et de reconstitution, parce que les courants 
diluviens n^ont pas seulement détruit, mais ont aussi un peu 
édifié. 

Pendant Tépoque quaternaire proprement dite, de nom- 
breux sédiments très purs, très homogènes, se sont déposés 
partout, dans les vallées et sur les hauteurs. Il s^est formé 
pour ainsi dire un nouveau continent sur lequel Thomme a 
laissé de nombreuses traces de son existence. Après un temps 
assez long, une modification profonde a dû se produire dans 
les phénomènes météorologiques du pays ; des pluies abon- 
dantes ont amené des crues considérables; d'immenses 
courants ont sillonné toutes nos plaines du Nord, et occasionné 
partout de puissantes érosions. 

Dans les anciennes vallées, les eaux avaient une force pro- 
digieuse ; elles ont complètement enlevé le terrain quater- 
naire ancien et même certaines couches secondaires et 
tertiaires. Sur les pentes et dans les faibles dépressions du 
sol, leur action a été moins violente, et les diverses couches 
de terrains ont résisté plus ou moins suivant leur degré de 
ténacité. 

Bientôt, par suite de l'approfondissement des vallées et 
des changements survenus dans les conditions climatologiques 



— 24 — 

du pays, les eaux diminuèrent et se retirèrent graduellement. 

Quelles furent les causes primordiales de ces phénomènes? 

Je crois que nous ne possédons pas encore assez de docu- 
ments sur cette question pour tenter de la résoudre, c'est 
pourquoi je me borne à citer des faits. 

Lorsqu'on parcourt les environs de Bavai, en suivant soit 
Tune, soit l'autre des deux lignes de chemin de fer dont j'ai 
déjà parlé, on est frappé de l'importance de. cette dénudation 
générale que les courants diluviens ont produite sur le sol, 
dans une région où les différentes couches quaternaires pré- 
sentent tant de consistance. 

J'ai pu constater, par exemple, le long du Chemin de fer 
de Cambrai àDour(voir PI. I,Fig. 2), qu'entre deux de 
nos petits cours d*eau, la Rhonelle et lAunelle, distants de 
2800 mètres, le limon feuilleté, couche supérieure du qua- 
ternaire ancien , n'existe plus que dans la tranchée de 
Berlandois, sur une longueur de 350 mètres, et dans celle 
du. Bois de Gommegnies, sur une étendue de 200 mètres 
environ ; ceci n'est point un cas particulier. 

Les eaux de la Rhonelle. de TAunelle et de l'Hogneau, etc., 
qui se trouvent aujourd'hui fort à l'aise dans un lit de 
quelques mètres de largeur, coulaient autrefois à pleins 
bords dans des vallées larges de plus d^un kilomètre « jamais 
cependant elles n'ont atteint le sommet des collines, puisque 
là on retrouve complète la série des dépôts que j'e rapporte 
au quaternaire ancien. 

Examinons quelle dût être la structure de nos vallées à la 
fin de cette première période de l'époque récente. 

Évidemment les diverses couches de terrain présentaient 
à peu près la même disposition sur les deux rives du cours 
d'eau; elles formaient un certain nombre* de terrasses con- 
centriques que de nouvelles influences atmosphériques n'ont 
pas sensiblement modifiées, puisque nous les retrouvons 
aujourd'hui sous les dépôts- récents. 






— 25 — 

Voici ce qu'on observe généralement : le limon feuilleté 
(1) (voir planche I, fig. I), facilement délayable, n'existe plus 
qu'au sommet des collines ; il forme avec les deux couches 
inférieures, le limon jaune d'ocre (H) et le limon avec nodu- 
les de manganèse (G) une première terrasse, en pente douce, 
peu importante ; le limon fendillé (F), plus argileux, forme 
une deuxième terrasse qui affleure sur un espace plus 
considérable. En dessous, le limon fin, sableux (E) est tota- 
lement enle\^é et coupé verticalement ; le limon panaché (D) 
au contraire, excessivement argileux, se montre partout à 
mi côte des vallées, constituant une troisième terrasse très 
étendue, enfin, un peu plus bas, on rencontre un nouveau 
et quatrième gradin aussi remarquable que le précédent, c'est 
Je limon gris-bleuâtre {B) ou glaise bleue. 

Il existe de nombreuses dépressions où le sous-sol est for- 
mé soit par le limon panaché, soit par la glaise bleue. Ces 
deux couches, étant peu perméables, donnent naissance 
à de nombreux cours d'eau, et constituent des terrains 
de médiocre qualité sur lesquels sont établis les prés et les 
marécages que Ton rencontre dans cette partie du départe- 
ment. 

# 

Mais, dans nos profondes vallées, le limon panaché et la 
glaise bleue n'ont pas résisté à la violence du courant qui n*a 
pas môme épargna le Diluvium ancien et l'Argile à silex. Ces 
dernières couches constituent également, au fond des vallées, 
des terrasses fort importantes. 

J'ai dit plus haut que les courants diluviens n*ont pas seu- 
lement détruit, mais qu'ils ont encore édifié. On comprend 
sans peine cette action double et simultanée des cours d'eau, 
parce qu*on la voit se produire encore tous les jours. 

11 est évident, en effet, qu'au moment même de leur pins 
grande crue, ces eaux boueuses devaient déposer sur les 
deux versants de la colline une partie des sédiments qu'elles 
avaient pris plus haut. Sans doi|(e les blocs les plus voluiQi- 



— 26 — 

nenx roulaient vers Iq centre de la vallée ; cependant un 
certain nombre d'éléments grossiers, cailloux simplement 
arrondis ou galets, ont pu se fixer sur ces plans faiblement 
inclinés où ils sont recouverts par d'autres couches plus 
ou moins stratifiées. 

Au fur et à mesure que le courant approfondissait son lit, 
des masses énormes de matière solide devaient se détacher 
des bords des terrassés laissées à nu, et en s'éboulant, recou- 
vrir les dépôts stratifiés de sédiments amenés par le courant. 
Il se produisit ainsi des alternances très curieuses qui peuvent 
dérouter au premier abord. 

Il semble qu*au commencement de celte période toutes les 
influences atmosphériques aient agi de concert pour cons- 
truire d'un côté et détruire de l'autre. 

Les dépôts de cet âge sont tout aussi divers que les causes 
qui les ont produits : leur étude présente de grandes diffi- 
cultés. 

Dans le fond de la vallée, sur la craie marneuse, il y a 
généralement un diluvium à gros éléments roulés, de roches 
de toute espèce, dévoniennes, crétacées, tertiaires. Il ren- 
ferme une partie des silex brisés ou roulés, des fossiles sili- 
cifiés et des nodules de craie qui constituent le diluvium 
ancien ; on y trouve aussi parfois des ossements profondé- 
ment altérés. 

Sur ce diluvium repose un lit de tourbe ou de limon tour- 
beux avec des troncs d*arbres plus ou moins brisés où roulés. 

Ce dépôt tourbeux est surmonté lui-même par quelques 
petits lits de silex brisés, qui alternent avec différentes cou- 
ches de limon gris-blanchâtre, bariolé de' veinules de limo- 
nite, et rempli da Planorbes, de Lymnées, etc. 

La couche superficielle est formée par un limon brunâtre, 
contenant de petits débris de roches diverses, silex, calcaire 
dévonien et autres, des fragments de poteries, etc. 

Il renferme de nombreuses coquilles terrestres, j'y ai 
ramassé : 



— 27 — 

Hélix nemoralis. Zonites nitidua, 

— rotundata. Balœa perversa. 

— hispida, CarpcMum minimun, 
•- pulcàeila Zua luMca, etc. 

Sar les flancs de nos collines, les dépôts récents ne sont 
pas de même natare que dans le fond de la vallée ; ils pré- 
sentent même une assez grande difTérence, selon qu'on les 
étudie sur Tun ou l'autre des deux rives. (*) 

Il a été dit plus haut que dans ce pays les cours d'eau cou- 
lent généralementdu S.-E. au N.-O. Sur leur rive droite, 
c'est-à-dire sur le flanc du coteau exposé au Sud- Ouest, 
on voit, reposant en stratification discordante sur les couches 
supérieures du qaateinaire ancien, un lit de cailloux de silex 
ou de calcaire dévonien, assez volumineux, roulés ou simple- 
ment arrondis ; parmi eux j'ai souvent trouvé quelques 
débris de poterie très grossière ; ces cailloux sont généra- 
lement recouverts par un limon feuilleté gris-blanchâtre, 
fluviatile. 

Au-dessus^ il y a une autre couche de limon qui forme la 
surface du sol vers la partie supérieure du versant. On Ta 
souvent confondu avec le limon feuilleté des plateaux, il en 
diffère par les caractères suivants : il est de couleur plus ter- 
ne, d*une nature moins argileuse^ et traversé en tous sens 
par de nombreuses veinules sableuses, blanchâtres ; il con- 
tient dans toute sa masse des septarias remaniés, des débris 
de silex et des nodules de craie excessivement petits. Je Tai 
appelé limon homogène ou limon de lavage. C'est évidem- 

(1) Plusieurs gôologucs, entre autres M. Tingénieur Dejcac, expli- 
quent ce fait de la manière suivante. 

Sur le flanc S.-O. qui est directement exposé aux vents violents et 
aux pluies torrentielles, il s*opère une dénudation continuelle; tandis 
que sur le. flanc opposé, il y a, au contraire, accumulation de matières 
meubles. J*ai pu reconnaître partout la justesse de cette observation. 



- 28 — 

ment uû dépôt formé par entraînement des matières solides 
du plateau vers la yallée. 

Un peu plus bas, au niveau du diluvium ancien, ce limon 
de lavage n'existe plus; il est remplacé à la surface du sol par 
un limon brunâtre avec silex brisés formé, comme le précé- 
dent, par le remaniement des matières solides de la couche 
sous-jacente, mélangées aux matières meubles qui se déta- 
chent continuellement du sommet de la colline; j'y ai recueilli 
des silex taillés, provenant sans doute du diluvium ancien. 

Le limon à silex brisés et le limon homogène me parais- 
sent à peu près de même âge ; ils ont commencé à se former 
sur cette pente aussitôt après la grande dénudation ; depuis 
lors^ ils se sont modifiés chaque jour sous les influences 
atmosphériques par l'apport de matières venues d'en haut, 
et rentratnement de leur propre substance jusque dans le 
fond dé la vallée. 

Sur la rivç gauche ou sur le coteau exposé au nord-est, on 
voit aussi fort souvent vers le sommet des collines, le lit de 
cailloux arrondis et le limon fluviatile dont je viens de par- 
ler ; mais sur les terrasses inférieures, c'est-à-dire sur le 
limon panaché, la glaise bleue et même sur le diluvium, on 
trouve généralement deux couches : d'abord un limon gris, 
sableux, très calcaire, rempli de Succinées, et au-dessus, un 
autre limon gris-jaunâtre, excessivement sableux, contenant 
d'énormes seplarias : c'est le niveau des boulants du pays ; 
il renferme parfois quelques Succinées. Le limon de lavage 
recouvre indistinctement toutes les couches que je viens de 
citer. 

En 1877, j'avais fait des couches à Succinées et du limon 
gris àseptarias, les équivalents du quaternaire ancien ; j'ai re- 
connu depuis que ces deux dépôts sont généralement adossés 
contre la pente des coteaux qui bordent la rivière sur sa rive 
pccidentale. Leur allure fluviatile est très nette \ leur stratit}- 



— 29 — 

cation est tantôt fort tourmentée, tantôt plus calme ; en cer- 
tains points^ ils affleurent presque à la surface du sol. 

Enfin on recontre encore dans la plupart de nos vallées, 
un certain nombre de lambeaux isolés d'alluvions tout à fait 
modernes. 

Cette disposition des diverses couches quaternaires en gra- 
dins recouverts par des alluvions et du limon de lavage me 
semble générale. Je l'ai constatée dans la vallée de la Rho- 
nelle, à Potelle, Villereau et Harly. 

Le long de TÂunelIe, à Gommegnies^ par exemple, en sui- 
vant la tranchée du chemin de fer, on voit parfaitement sur la 
rive occidentale du cours d'eau, le Ut de cailloux arrondis 
reposant sur le quaternaire ancien et, un peu plus bas, la 
couche à Succinées. 

A Wargnies, sûr le même versant, on voit également le li- 
mon à Succinées adossé contre les différentes couches du 
quaternaire ancien. Le limon gris à septarias, qui le sur- 
monte, renferme ici quelques Succinées, ils forment ensemble 
un dépôt qui a plus de trois mètres d'épaisseur et qui est 
recouvert par une faible couche de limon de lavage ; celui-ci 
s*étend depuis le sommet du plateau jusque dans la vallée. 

Sur Tautt e versant, dans la tranchée du chemin de fer, on 
retrouve encore vers le haut de la colline, sur une longueur 
d'une centaine de mètres, le lit de cailloux arrondis séparant 
nettement le quaternaire ancien des alluvions récentes ; plus 
bas, sur la pente^ le limon à silex affleure. Dans la vallée, j*ai 
signalé déjà quelques couches d'alluvions avec poteries 
romaines. 

A Sebourg , les mêmes faits se reproduisent. Le sable 
gris (boulant) à gros septarias se voit dans la berge du chemin 
du Moulin; et la couche à Succinées a été rencontrée à moins 
d^un mètre de profondeur, en creusant une cave non loin de 
rÉglise du village. 
De l'autre côté de la vallée, c'est le limon de lavage et le 



^80- 

limon brunâtre à silex qui affleurent parlent. Dans la carrière 
Mégré» à 150 mètres de la rivière, et à une altitude de 4 à 5 
mètres environ, an-dessus du niveau de Teau, il existe, 
reposant directement sur les marnes à graciliSy un dépôt 
d*alluvions assez important ; on y trouve avec de nombreux 
éclats de silex, des fragments de poteries grises que notre 
collègue^ H. Rigaux, a reconnues pour être du treizième 
siècle. 
Cette couche contient : 

Heiix nemoralis, Hélix rotundata, etc. 

Un dépôt qui me parait à peu près de même âge, existe 
aussi à Elh, dans la carrière Leduc, sur la rive septentrionale 
du ruisseau du Sart, affluent de THogneau. On trouve en cet 
endroit, sur les marnes à gracilis^ une espèce de brèche 
crayeuse, contenant des débris de silex, des nodules de craie, 
des fragments d'épongés et d'Inocérames, et des coquilles 
terrestres en immense quantité. 

M. de Guerne a déterminé les espèces que j'y ai recueillies. 
Ce sont : 

Succinea oblonga. Hélix rotundata. 

— pulris Qeune) — hispida. 

Zoniles fulvus. — sericea. 

— nilens. Cocàlicopa lubrica. . 
Hélix pomaUa. Achatina adcuta, 

» nemoralis. ClatLsilia biblicaCa. 

— hortensis, Carychium minimum» 

— ericetorum, Cyclostoma elegans. 

— pulchella, Zua lubrica. 

Les alluvions du ruisseau de Bavay sont fort intéressantes. 

A Louvignies, dans une tranchée établie à 15 mètres envi- 
ron du ruisseau actuel, j'ai vu, à plus d'un mètre de profon- 
deur dans le sol, une petite ^couche de limon noirâtre, 
tourbeux, avec cailloux brisés et roulés, poteries romaines, 
ossements, etc. 



— 31 — 

A Saiût-Yaast, la série des dépôts quaternaires anciens et 
récents est très complète. La couche à Saccinées existe géné- 
ralement sur la rive occidentale, et le limon à silex afQeure 
aa même niveau sur Pautre rive. Au hameau du Pissotiau^ 
dans la sablonnière Delfosse, j'ai trouvé, à la base des plus 
anciens dépôts d^alluvions, une hache en silex polie et un 
nuclens. 

La dénudation qui a suivi le dépôt du quaternaire ancien, 
a peut être été plus considérable encore dans la vallée de 
THogneau que dans toutes celles que je viens de citer. 
Jasque vers la Longueville, le lit de cette rivière est creusé 
dans le limon panaché et la glaise bleue ; plus loin, les coupes 
d'Houdain, de Gussignies, du Bois d*Angre, sont excessive- 
ment remarquables : j'y reviendrai plus tard. 

Cette disposition des diverses couches quaternaires telle 
qae je viens de la décrire, si elle est un fait général, doit se 
retrouver également dans les grandes vallées du Nord, c'est 
ce que j'ai pu constater. 

Dans la vallée de la Sambre, à Landrecies, lorsqu'on 
s'élève sur le coteau septentrional, en suivant la route du 
Qaesnoy, on voit apparaître successivement les diverses 
couches de terrain dans Tordre de superposition que j'ai 
indiqué pour les environs de Bavai. A cinq cents mètres 
environ de la rivière, on a rencontré dans le jardin de 
M. Bonnaire, maire de la ville, à une profondeur de un 
mètre environ, le limon gris à Succinées recouvrant le limon 
panaché ; un peu plus haut, chez M. Millot, ce dernier limon 
forme le fond des abreuvoirs, qui, au dire des cultivateurs, 
ne sont jamais à sec. La série des couches qui constituent le 
quaternaire ancien n'est complète qu'au sommet du plateau, 
c'est-à-dire à 800 mètres environ de la Sambre. 

Sur l'autre rive, le long de la route du Favril, le niveau 
des boulants formés par le§ sables gris avec septarias, se 
rencontre recouvrant le limon panaché à deux kilomètres 
environ de la rivière. 



— 32 - 

Dans la vallée de TOise, comme dans les environs de 
Bavai, le quaternaire ancien est nettement séparé des allavions 
et du limon de lavage. 

Au midi de la ville de Guise, sur la route de Proix, il existe 
entre ces deux grandes formations, un lit de silex arrondis, 
assez volumineux, qui descend en certains endroits jusque sur 
le limon panaché. 

Il serait trop long d'indiquer les nombreuses observations 
que j'ai faites dans le Pas-de-Calais, sur les bords de la Sou- 
ciiez et de la Deûle : toutes viennent à Tappui de ce que j*ai 
avancé jusqu'ici. 

Près de Lille, les faits que j'ai vus partout, sur les bords 
de la Sambre comme dans les environs de Bavai, se repro- 
duisent également. Le plateau qui sépare la vallée de la Lys 
de celle de la Deùle, a été largement entamé par ces deux 
cours d'eau à l'époque de leur plus grande crue Sur la rive 
droite de la Lys, entre Houplines et la côte de Pérenchies, 
la dénudation s'est produite sur une largeur de plus de 4 
kilomètres (voir la coupe PI. I, Fig. 3), l'argile d'Ypres n'a 
même pas résisté à l'action du courant. 

APrémesques, au pied du Fort; à Ennetières, carrières 
Liénard et Waymel; à Englos, non loin de l'église, sur la rive 
droite de la Lys et sur le versant nord du coteau, on voit 
les diverses couches du quaternaire ancien disparaître une 
aune: vers le haut de la colline, c'est le limon de lavage 
qui les recouvre; plus bas, un limon qui contient à l'état 
remaniés, les silex du diluvium ancien. . 

Telle est Tidée générale que je me suis faite de la cons- 
titution du terrain quaternaire du Nord. Je reprendrai cette 
étude dans une séance ultérieure et donnerai à la Société le 
détail des nombreuses observations que je viens de résumer. 



-33- 
Séance du 19 Décembre 1S79. 

» 

Sont élus membres titulaires : 

MM/DABibrcMi€^ Ingénieur des mines de Caryin. 
Crépln, Ingénieur des mines de Béthune. 

Membre correspondant : 
H. l'abbé de Doriodot^ au château de Floreffe. 

H. Vanden Broeck fait la lecture suivante. 

Les phénomènM post-tertiaires 

en Belgique 

dam leurê rapports avec Vorigine des 

dépéte iioaterBAlree et modernee, 

Par A. Rntot et E. Vanden Broeek. 

C'est avec le plus grand plaisir que nous ayons pris 
connaissance des intéressantes réflexions que notre ami et 
collègue M. Ortlieb a bien youlu émettre à la suite de notre 
article intitulé « Quelques mots sur le Quaternaire. > 

Il ressort, en effet, de ces observations que nous sommes 
entièrement d^accord sur routes les questions principales ; 
il ne nous reste plus à préciser qup quelques questions de 
détail. 

H. Ortlieb admet avec nous que YErgeron des plateaux, 
décalciflé et oxydé à sa surface par les eaux pluviales, finit 
par s^altérer sur une certaine épaisseur, de manière à pro-- 
voquer la formation d'une couché que Ton est convenu 

3 

Annales de la Société géologique du Nord, t. tu. 



— 34 — 

d'appeler le c limon supérieur > ou c terre à brique > 
et qui semble à première vue être distincte, comme origine et 
comme âge, de Tergeron normal sous-jacent« alors qu*en 
réalité elle n'en est qu'une modification chimique,, ayant 
généralement affecté la partie supérieure j?Itis ar^iJat^^^ du 
dép&t, modification opérée postérieurement au phénomène 
de sédimentation. Le limon argileux supérieur n'a par con- 
séquent aucune valeur stratigraphique propre. 

De notre côté, nous avons toujours admis avec M. Ortlieb, 
l'existence en dehors des plateaux^ — c'est-à-dire dans les 
vallées et le long des pentes, —de limons divers, d'origines et 
d'âges très-différents, avec éléments très-grossiers (cailloux 
roulés, etc.) à la base, limons provenant du remaniement de 
Tergeron normal et de son dérivé « le limon supérieur > 
ainsi que du remaniement des diverses assises géologiques 
qui affleurent dans la contrée. 

Loin de nous donc la pensée, qui semble nous être 
attribuée, d'après laquelle nous paraîtrions avancer qu'en 
règle générale tout limon est une altération sur place de 
Tergeron. 

Dans notre précédente Note, nous avons précisément dit 
le contraire et nous sommes d'autant plus éloignés de 
contredire les observations particulières de nos collègues de 
Lille, que nous avons nous-mêmes fait des observations 
analogues en Belgique. 

L'essentiel est de ne pas donner une importance égale 
aux phénomènes généraux et aux phénomènes locaux et 
dussi de ne pas confondre les dépôts quaternaires avec les 
dépôts modernes. 

L'état actuel des connaissances géologiques nous permet 
de constater que dans nos contrées et même dans une partie 
du nord de l'Europe, la suite des temps comprise entre la 
fliï de l'époque pliocène et celle où nous vivons 'peut être 



— 35 — 

facilement divisée, au point de vue de l'origine des. dépôts, 
en trois grandes phases ou périodes, bien caractérisées par 
la manière dont les eaux se sont comportées et qui ont 
chacune laissé des traces importantes de leur existence. 

Première phase 
ou période des eatAx sauvages. 

La première phase, la plus ancienne, pourrait s'appeler 
période des eaux sauvages. 

C'est pendant ce laps de temps que les eaux pluviales répan- 
dues sur les continents, j/lb pouvant entamer et remanier, à 
part un mince lit ds terre végétale, que les éléments divers du 
sol, alors constitué par une série d'affleurements de roches 
variées, d'origine marine, déposèrent les sédiments hété- 
rogènes et de nature variable qui constituent le c dilumum 
ancien ou caillouteux. > 

Les eaux sauvages, dévalant de Tintérieur élevé ou mon- 
tagneux du continent, sont donc arrivées sur nos plaines, 
où elles ont entraîné les sables, délayé les argiles, démantelé 
et roulé les roches dures. 

Lear extrême mobilité , le déplacement continu de leur 
cours à la surface des anciens fonds de mer émergés sur 
lesquels elles coulaient, ont donné lieu à des dépôts extrê- 
mement irréguliers dans leur composition comme dans leurs 
allures. Souvent ces eaux indomptées détruisaient leur 
propre ouvrage pour le réconstruire plus loin dans d'autres 
conditions ; abandonnant ou modifiant leur lit, elles don- 
naient parfois naissance à de vastes tourbières qui étaient 
ensuite envahies, recouvertes ou même entièrement ravinées. 

Il suffit d'étudier les effets actuels produits par les 
eaux sauvages dans les pays de montagnes, placés dans des 
conditions analogues à celles de nos régions à la fin de 



— 36 — 

Pépoqué tertiaire, pour se convaincre de la puissance 
extraordinaire de ces eaux , relativement à leur pea de 
volume et à la simplicité de leur mode d'action. 

• Le moindre torrent y acquiert un lit d'une largeur consi- 
dérable, encombré de cailloux roulés. Cette largeur qui , au 
premier abord, ne semble nullement en proportion avec 
le volume des Baux, provient d'une part du peu de profon- 
deur du lit qui; en temps de crue, doit s'étendre horizontale- 
ment et, d'autre part, de ses déplacements continus et 
successifs. Les eaux, coulant sur des roches meubles, 
sableuses ou tout au moins peu cohérentes, s^étendent, 
s'éparpillent, se divisent en mille ruisselets qui changent 
continuellement la direction de leur cours. 

Les phénomènes actuels ne sont que la répétition, l'image, 
souvent à peine affaiblie, de ceux qui s'opéraient autrefois 
lorsque Thomme ne luttait pas contre les forces de la 
nature. Aussi est-ce bien à tort que Ton a considéré les 
éléments constituant le quaternaire ancien ou les sédiments 
abandonnés pendant notre première phase, comme déposés 
rapidement par d'immenses nappes torrentielles, animées 
d'une vitesse et d*une force destructive énormes. Les dépôts 
généralement grossiers, caillouteux, qui forment ordinai- 
rement la base de notre quaternaire ancien, n'ont pas exigé 
pour leur formation Taction de phénomènes aussi violents 
^ue ceux généralement invoqués. Ils sont simplement le 
résultat de la désagrégation lente et successive de roches 
diverses par les eaux sauvages superficielles, qui dénudaient 
et recouvraient tour à tour les diverses parties de la surface 
d'immenses plaines, entraînant avec elles des cailloux, les 
uns déjà roulés depuis longtemps par les torrents, dans les 
parties montagneuses de ces régions, les autres enlevés aux 
lits de galets des formations marines dénudées. 

Les bras multiples et changeants de ces eaux superficielles 
ont donc fini par produire à la surface du sol, par les 



- 37 - 

déplacements et les superpositions successives de leur réseau 
mobile : d'une part, un phénomène d'arasement continu, 
tendant à abaisser sans cesse le niveau des plaines et des 
vallées; d'autre part, à donner naissance à une couche plus 
ou moins étendue de dépôts irréguliers, de constitution 
éminemment variable, dépendant en tous points de la nature 
de la roche sous-jacente et dont la stratification oblique ou 
confuse indique clairement Torigine fluviale. 

Quant aux massifs dé roches et de dépôts anciens (géné- 
ralement tertiaires dans nos plaines) qui s'élèvent, soit en 
buttes isolées ou bien orientées à la file, soit en chaînes plus 
ou moins continues et souvent parallèles entre elles , massifs 
formant au milieu des plaines et dans les grandes vallées 
diluviennes les témoins irrécusables des phénomènes de 
dénudation quaternaire, leur origine a souvent été bien mal 
interprétée. 

Plus d'une fois, en effet, ces massifs épars ont été consi- 
dérés comme des ilôts respectés — on ne saurait trop dire 
pourquoi, par exemple •— au sein des violents et immenses 
courants diluviens dont la théorie quaternaire actuellement 
admise se plaît à faire recouvrir nos vallées, nos plaines et 
nos collines pendant les premiers temps de la période 
quaternaire. 

Le volume d'eau et la puissance qu'il faudrait accorder à 
ces gigantesques « nappes torrentielles > étant tout-à-fait 
hors de proportions avec ce que nous montre Tobservation 
des phénomènes actuels, on se trouve alors obligé, pour 
soutenir cette première hypothèse, d'en échafauder une , 
autre, présentant cette première période quaternaire sous 
des conditions climatériques et hydrologiques toutes spéciales, 
que Ton ne peut réellement évoquer que plus tard, et dans 
une certaine mesure encore, pendant la période glaciaire 
proprement dite 

Toutes ces difficultés et bien d'autres encore, amenées 



-38- 

avec elles, s'évanouissent lorsqu'au lieu d'accepter à priori 
un régime extraordinaire pour les eaux courantes de la 
période dite c diluvienne » on veut bien se donner la peine, 
comme nous Pavons fait tantôt, d'analyser, dans sa marche 
logique et rationnelle, le phénomène du creusement du sol 
par les eaux sauvages de la première époque post-pliocène. 

On comprendra aisément alors que si le niveau des vallées 
et surtout des plaines s'est considérablement abaissé, c*est 
non pas par suite d'un phénomène rapided'arasement et de 
dénudation d'une violence et d'une extension latérale prodi- 
gieuses , mais par suite d'une ablation lente, graduelle et 
successive, produite par les affouillements et le dépla- 
cement continu de cours d'eaux nombreux et locaUsés, 
ayant certainement un volume et une énergie plus considé- 
rables que ceux qui sillonnent encore aujourd'hui nos 
vallées et nos plaines, mais nullement dans les proportions 
qui ont été souvent invoquées. 

Les massifs anciens restés intacts et indiquant le niveau 
primitif des plaines ou des vallées représentent donc, non 
pas des Ilots qui se dressaient de toute leur hauteur au 
milieu des eaux impétueuses remplissant à plein bords les 
vallées déjà profondément creusées, mais des points plus ou 
moins locaux, non atteints par l'arasement dû aux déplace- 
ments latéraux et au creusement des méandres et des boucles 
« des cours d^eaux diluviens. :i> 

Ces massifs, d'abord simples tertres à peine élevés au- 
dessus de la plaine légèrement affouillée, voyaient le sol 
s'abaisser peu à peu autour d'eux et dominèrent bientôt la 
région environnante au fur et à mesure que les eaux^ 
affouillant le sol^ se creusaient un lit plus profond et plus 
étroit. 



39 — 

Deuxième phase 
ou période d'inondation générale. 

On sait que la saite des temps qui s^écoula depuis la 
sédimentation des derniers dépôts pliocënes fut marquée 
par un phénomène graduel de refroidissement général , qui 
s'accentua bientôt et deyint Torigine de ce que Ton a appelé 
la période glaciaire. 

Notre deuxième phase ou période dMnondation générale 
n'est en réalité que la dernière manifestation de cette 
période ; car, suivant toute apparence, elle fut provoquée 
par la fonte rapide des neiges et des glaciers qui s'étaient 
peu à peu accumulés dans une grande partie de TEurope 
centrale et du Nord. 

Tandis que, malgré son immense durée, la période glaciaire 
proprement dite n'a laissé dans nos contrées que des 
vestiges insignifiants de son action, si puissante ailleurs^ la 
phase d'inondation qui Ta terminée y a au contraire laissé 
presque partout d'irrécusables témoins de son action 
uniforme et générale. 

Gomme nous avons surtout en vue , dans ce travail , 
l'origine des sédiments déposés et non Pimportance relative 
des causes qui leur ont donné naissance , nous laisserons 
donc de côté la période glaciaire proprement dite. Nous 
nous bornerons seulement à faire remarquer que, princi- 
palement vers les débuts comme vers la fin de cette période, 
la fonte estivale des neiges devait donner lieu à des phases 
périodiques d'augmentation considérable dans le volume 
comme dans la force des cours d*eaux et par conséquent 
dans rétendue latérale des zones d'alluvionnement. Ce 
phénomène devait aussi produire de grandes variations 
dans la nature des sédiments transportés ; les limons surtout 
devaient alors s'élever à de grandes hauteurs dans les 



-40 — 

vallées et s'étendre même au loin , par dessus les plaines 
environnantes. 

Les effets d'arasement et d'alluvionnement qne nous 
avons décrits dans le chapitre précédent s'accentuèrent 
donc de plus en plus et se continuèrent pendant toute la 
période glaciaire sans changer sensiblement de nature» là 
du -moins où les phénomènes de transport dûs aux glaciers 
ou bien aux glaces flottantes ne firent pas sentir leur 
influence, comme c'est généralement le cas dans nos contrées. 

Mais bientôt le régime des eaux changea. Il dut se 
produire un phénomène dont les géologues n'ont pas encore 
pu se rendre un compte exact, mais que Ton attribue, avec 
une grande apparence de raison, au réchauffement du 
climat et à la fonte des glaciers qui couvraient , comme nous 
Pavons dit pltis haut, une grande partie du continent. 

Des masses considérables d'eau douce, chargées de limon, 
descendirent vers l'Océan et couvrirent de leurs flots boueux 
des étendues immenses. 

Cette inondation fut-elle unique, rapide et générale, ou 
bien multiple, successive et produite par les crues estivales 
répétées des eaux descendant des glaciers? On ne sau- 
rait encore le préciser Q;mais, quoiqu'il en soit, il est 

(1) L*bypotbèse d*uoe inondation unique et générale à un montent 
donné, couvrant à la fois nos plaines et nos collines, submergeant, en 
France par exemple, des plateaux de 200 mètres d'altitude, a en sa 
faveur l'uniformité et la constance de caractère du limon ou loess, 
ainsi que sa composition, généralement un peu sableuse vers le bas et 
de plus en plus fine et plus chargée d'argile vers le sommet. Ce 
earactère dénote en effet un résidu de sédimentation déposé en une 
fois par une masse d'eau limoneuse, diminuant graduellement de 
vitesse et de volume, sans retours ou maximums périodiques d'accrois- 
sement. 

H serait difficile d'expliquer la présence d*une vaste nappe d'eau 
douce couvrant les immenses surfaces des plaines européennes où 
s'observe le manteau da loess et surtout de l'expliquer aux altitudes 
élevées ott l'on a parfois constaté ce dépôt, s^ns admettre que le toi se 



- 41 - 

certain que le yolmoe des eaax augmenta rapidement et 
qu'un épais manteau de limon calcareo-sableux appelé 
f ergeron > ou c lœss > se déposa alors à peu près uni- 
formément sur toutes les inégalités du sol, dont la surface 
venait sans doute d'être de nouveau affouillée par les 
premiers effets de Tinondation croissante (témoin les galets 
diluviens qui s'observent souvent remaniés à la base de 
l'ergeron). 

Le dépôt de Tergeron semble avoir dû s'opérer sous 
une épaisseur d'eau relativement considérable, mais animée 
d'une faible vitesse, car tout parait s'être passé comme s'il y 
avait eu en. quelque sorte précipitation verticale d'éléments 

fins et limoneux abandonnés par une eau peu rapide. 

« I I ■ Il i— — ^^ ■ 1^1—^ 

soit exhaussé depuis le dépôt du limon, et qu*à l'époque de la fonte des 
grands glaciers le continent se trouvait en (général moins relevé vers 
l'intérieur qu'il l'est aujourd'hui. Ces oscillations du sol à l'époque 
quaternaire nous paraissent d'ailleurs plus plausibles et mieux 
fondées qu'une autre hypothèse qui a été proposée pour expliquer le 
dépôt du limon à de grandes altitudes et d'après laquelle l'étendue et 
l'épaisseur de la nappe d'eau douce qui recouvrait le continent à l'épo- 
que de la fonte des glaciers, s'expliqueraient par une débftclede 
glaces flottantes descendues du Nord et ayant formé, par leur accumu- 
lation, d'immenses lignes de barrages le long des ri?ages du Nord de 
l'Europe, retenant ainsi, à une certaine hauteur, les eaux limoneuses 
venues de Tintérieur par suite de la fonte des neiges. 

L'bypothèse d'inondations estivales successives, atteignant pendant 
la fonte des glaciers, une étendue et un développement inconnus 
avant la période glaciaire, et déposant une succession de limons 
bientôt confondus en un seul dépôt, cette hypothèse, disons-nous, est 
peut-être assez conforme à la marche normale des phénomènes qui se 
passent sous nos yeux (dans la vallée du Nil, par exemple), Toutefois, 
les caractères et la composition du lœss sont moins favorables à ces 
vues qu'à l'hypothèse d'une inondation générale et unique. 

Dans l'un comme dans Tautre cas, il nous parait impossible de 
ne pas invoquer l'Influence ultérieure de mouvements du sol, ayant 
porté le Icess ou limon quaternaire à des altitudes que o'pnt jamais pu 
atteindre les ^ux qui Pont déposé. 



— a — 

• 

C'est encore ce que prouvent, d^nne part, la disposition 
môme da manteau limoneux, qui partout se moule fidèle- 
ment sur le relief préexistant du sol, et d'autre part, sa 
stratification en lignes légèrement ondulées, serrées et tour- 
mentées. 

Comme dans tous les dépôts de cette nature, les premiers 
éléments précipités ont dû être un peu plus grossiers et plus 
sableux que les suivants, de sorte que la partie supérieure 
de la masse est sensiblement plus fine et plus argileuse que 
la partie inférieure- 
Or, ce sont précisément ces caractères que noui^ retrou- 
vons dans Tergeron , qui est sableux vers le bas ^et argileux 
vers le haut, et c'est ce qui explique les résultats des divers 
phénomènes d'altération superficielle qu'il a eu à subir et 
sur lesquels nous reviendrons plus loin. 

Quoiqu'il en soit, nous constatons, au moins pour la 
Belgique, Texistence d'un dépôt caractérisant notre deuxième 
période et dont les éléments et la masse sont aussi homo- 
gènes et aussi réguliers sur dUmmenses étendues que les 
éléments et la masse des dépôts de la période précédente 
sont irréguliers et hétérogènes , même entre les points les 
plus rapprochés. 

Troisième phase 
ou période fluviale et d^altération. 

Un fait qui peut être considéré comme acquis, c'est qu'en 
aucun des points où s'est déposé le manteau continu 
d'ergeron, il ne s'est plus produit aucun autre phénomène 
d'ordre stratigraphique analogue au précédent par sa gran- 
deur et par luniformité de ses résultats. 

Les eaux pluviales, tombant -à la surface du manteau 
limoneux, durent bientôt se rassembler dans les dépressions 
du sol, Quelles ne tardèrent pas à attaquer Tergeron— roche 



— 43 - 

homogène, facilement délayable, — à le crenser et à s'écouler 
dans diverses directions déterminées par les ondulations 
de la surface, dues pour la plupart aux cours d'eau de la 
première phase post-pliocène. 

Les ruisseaux et les rivières qui coulaient dans les plus 
faibles dépressions eurent bientôt^ en réunissant leurs eaux, 
donné naissance à un réseau fluvial fixe, dont les plus grosses 
artères, c'est-à-dire les fleuves^ coulaient dans les dépressions 
les plus profondes^ 

Ce réseau fluvial s'organisa; la direction des cours 
d'eau se fixa de plus en plus par l'approfondissement 
continuel des vallées sans cesse érodées. 

Les dépressions du sol étaient évidemment beaucoup moins 
profondes à l'origine de cette époque que de nos jours : le 
manteau d'ergeron avait plus ou moins nivelé les dépressions 
précédentes. Aussi , sans élre obligés d'accorder à ces cours 
d'eau un volume supérieur à celui qu'ils ont actuellement, 
notis devons admettre que., occupant des vallées moins 
profondes, ils devaient atteindre une largeur plus grande. 

Mais à mesure que les ^eaux creusaient le manteau 
d'ergeron sur . lequel elles coulaient, la largeur de leur lit 
diminuait en raison inverse de la profondeur, qui s'accroissait 
sans cesse. 

Les fleuves et les rivières en arrivèrent ainsi peu à peu 
à la largeur restreinte que nous leur voyons aujourd'hui, 
sans que pour cela le débit des eaux ait diminué propor- 
tionnellement. 

Il est facile de concevoir que dès qu'un cours d'eau s'est 
établi, il a déposé des alluvions. Ces aliuvions se sont tout 
d'abord déposées dans l'ancien lit, très-large, du cours d'eau ; 
mais cette largeur s'étant peu à peu amoindrie, par suite de 
l'approfondissement du lit, les alluvions ne sont plus déposés 
que plus h^s, sur une largeur moindre et ainsi de suite» 



— 44 — 

abandonnant sur les versants de la vallée à partir d'une 
assez grande hauteur, les anciens sédiments déposés. 

On voit donc que l'on aurait graad tort de déduire de la 
présence d'aluvions à une certaine hauteur dans une large 
vallée que le volume du fleuve devait nécessairement 
comprendre des dimensions extraordinaires comparées à 
celles qu'il offre actuellement au fond de la même vallée. 

Il y a d^âbord lieu de tenir compte des déplacements 
latéraux et de la formation des anses et des boucles, 
phénomènes qui, partout où Thomme n'est pas là pour 
lutter contre les forces de la nature , tend à rendre la zone 
d'alluvionnement et de sédimentation plus large que ne le 
comporte le volume réel des eaux. De plus, il va de soi que 
lorsque les eaux d'un fleuve quaternaire atteignaient le 
niveau des alluvions supérieures de la vallée où il coulait, 
celle-ci était beaucoup moins profondément creusée qu'au- 
jourd'h.ui. Le fond sur lequel coulaient les eaux était donc 
plus élevé qu'aujourd'hui , le volume de celles-ci pouvait 
être peu supérieur à celui qui s'observe encore actuelle- 
ment. 

Pour en revenir à l'ensemble des phénomènes ayant 
marqué la période dont nous parlons en ce moment, il 
résulte, du relief préexistant dû aux premiers courants 
quaternaires, de la continuité du manteau limoneux de 
l'ergeron , et de la nature facilement délayable de cette 
roche, que les eaux superficielles, au lieu de couler à 
l'état sauvage et en tous sens, comme pendant la première 
période, se sont rapidement tracé des voies d'écoulement 
fixes par le creusement de lits, qui se localisaient et s'appro- 
fondissaient sans cesse. 

Nous nous trouvons donc en présence d'un état de choses 
nouveau, d'une période différente des précédentes , caracté- 
risée par le régime fluvial et que nous avons conséquemment 
Résignée sQus le UQm de c phase fluviale,:^ 



- 45 — 

Hais pendant que les phénomènes que nous venons de 
décrire se passaient dans les vallées, d'autres, d'une nature 
différente, s'effectuaient sur les plateaux. 

En effet,- la concentration des eaux dans les vallées 
excluait leur présence sur les plateaux ou tout au moins ne 
lear permettait qu'un séjour temporaire, ou plus ou moins 
prolongé, mais en tous cas d'une nature toute différente que 
dans les vallées. 

Les eaux pluviales tombant sur la surface plane des 
plateaux, devaient évidemment sMnfiltrer dans le sol au fur 
et à mesure de leur arrivée, ou bien former des mares, des 
étangs ou des lacs qui, eux-mêmes constituaient des réser- 
voirs, aussi bien pour les eaux d'infiltration que pour les 
eanx courantes. 

C'est assez dire que pendant rétablissement du régime 
fluvial dans les vallées, le régime des infiltrations super- 
ficielles et son corollaire inévitable, le phénomène de 
Taltération sur place (décalcification et oxydation des 
roches^ s'établissaient sur les plateaux. Or, de quelle nature 
étaient ces plateaux? Ils étaient toujours constitués, dans nos 
régions du moins, par le manteau d'ergeron, roche altérable 
en raison du calcaire et des matières ferreuses qu'elle ren* 
ferme. 

Nous ne recommencerons pas ici la théorie de Taltération 
de Pergeron par les eaux atmosphériques, que nous avons 
exposée en détail dans notre précédente Note ; nous nous 
bornerons à en faire ressortir les effets, 

Le premier et le plus important de ces effets consiste 
généralement dans la transformation lente et successive de 
la partie supérieure plus fine et plus argileuse de Tergeron 
intact des plateaux en une couche d'aspect et de composition 
différente^ par suite de la dissolution du calcaire et de Toxy- 
dation des matières ferreuses, ilfat^ par le fait même de son 



— 46- 

ùriginey cette couche 'devenue différente a une valeur strati- 
graphique nulle. 

Il est donc aisé de comprendre pourquoi il n^est pas 
possible de séparer stratigraphiqaementrer(/^on(fes j^Ia/^atio? 
de son dérivé par altération sur place le c limon > ou «terre 
à brique > ni de reconnaître entre ces deux couches des 
ravinements ou des lits de cailloux roulés. Ces ravinements 
et ces lits de cailloux , n'existant pas d'avance dans la masse 
normale et homogène de Tergeron, ne peuvent s'y trouver 
après une simple altération sur place. 

L'on nous permettra d*ouvrir ici une parenthèse pour 
répondre à une objection qui nou^ a été présentée au sujet 
des phénomènes d'altération de Tergeron, et pour faire 
remarquer à cette occasion que jamais nous n'avons 
prétendu que Vargile, si abondante dans la terre à brique 
ou « limon supérieur argileux » fut uniquement le résultat 
chimique de l'altération de Pergeron ou c limon inférieur 
calcareo-sableux. > 

Nous avons^ au contraire, clairement dit dans notre 
précédente Note que c la partie supérieure du limon, 
déposée par des eaux plus calmes, a dû être formée de 
particules plus fines et plus argileuses que celles constituant 
la base de Forgeron . > Tel est le motif pour lequel le 
sommet de Pergeron, plus spécialement soumis au phéno- 
mène d'altération , a presque partout été transformé en un 
résidu contenant plus d'argile que la base , plus grossière et 
plus sableuse, du dépôt. 

Il est d'ailleurs aisé de constater que, lorsque par suite 
de Tablation du sommet de Pergeron , le phénomène 
d'altération atteint les zones moyenne ou inférieure du 
limon calcaire,. ces parties du dépôt, transformées en terre 
à brique, tout en ayant Paspect et la couleur du « limon 
supérieur > sont infiniment plus sableuses et ne contiennent 
qu'une minime portion de matières vraiment argileuses. 



- 47 - 

Gela est tellement vrai que les briqueliers ne sont pas alors 
obligés d*y ajouter du sable, compe ils le font ordinairement 
lorsque la terre à brique qu'ils exploitent est formée aux 
dépens du sommet, plus argileux, du dépôt. 

Il est donc bien entendu que lorsque nous disons que la 
terre à brique représente le résidu altéré de Tergeron, nous 
avons en vue la partie de celui-ci qui a été modifiée et 
non celle sous-jacente, d^autant plus différente dans ses 
proportions d'argile et de sable qu'on s'éloigne davantage 
du sommet du dépôt. 

On notera également que c'est à Tinfluence de l'argile qui, 
dès Torigine, se trouvait en plus grande abondance au 
sommet de Tergeron, que l'on doit attribuer la protection 
relative dont a joui ce dépôt, qui n'est jamais altéré, c*est-à- 
dire changé en terre à brique, sur plus de deux ou trois 
mètres au maximum. C'est aussi à Pinfluence de cette 
proportion d'argile que Ton doit attribuer la disposition 
régulière, uniforme et souvent parallèle aux irrégularités de 
la surface du sol, que présente la terre à brique ou c limon 
$upérieur. i 

Par suite de la présence de cette argile, en effet, la partie 
supérieure du dépôt était relativement peu perméable et 
rebelle aux infiltrations superficielles, qui n'ont pu se 
propager que lentement, gagnant graduellement et d'une 
manière uniforme toute la masse du dépôt. 

Lorsque, le phénomène, s'étendant plus bas, a atteint et 
affecté la partieplus calcaire et plus sableuse de rergeron,les 
infiOitrations sont rendues plus» faciles et la dissolution du cal- 
caire plus active. Il en est de même lorsque, par suite de 
l'ablation du sommet argileux de l'ergeron, le phénomène 
d'altération attaque directement les zones moyenne et infé- 
rieure, plus sableuses de ce dernier. Dans les deux cas on 
constate une allure différente dans la ligne de contact entre 
Tergeron normal et la zone altérée ou terre à brique. La sépa- 



— 48 — 

ration deyient alors bmsque, nettement tranchée; elle forme 
une ligne accidentée, irrégnliëre, simulant parfois des ravine- 
ments, comme les poches d'altération de nos sables tertiaires. 
C'est Tallure habituelle des zones et des poches d'altération 
dans les dépôts sableux ou suffisamment perméables et 
riches en matières calcaires. 

Ce sont ces différences d'allures , variables suivant le plus 
ou moins de perméabilité de la zone d'ergeron affectée par 
les phénomènes dinfiltration qui ont , dans plusieurs 
cas, conduit les observateurs à envisager et à décrire de 
manières différentes les rapports et la nature du contact du 
c limon argileux supérieur :» sur Tergeron calcarifère. 

Nous fermons maintenant cette longue parenthèse pour 
revenir, d'une façon plus générale, aux phénomènes ayant 
caractérisé la troisième période post-tertiaire. 

Nous avons passé en revue les faits qui se sont passés sur 
les plateaux ; revenons maintenant aux phénomènes qui se 
sont effectués dans les vallées, à mesure de leur formation 
et de leur approfondissement. 

Comme nous parlons ici d'une époque postérieure au 
dépôt général de Tergeron, nous reconnaîtrons sans peine 
que toute vallée a dû être creusée d'abord aux dépens de ce 
dépôt, dont les éléments, délayés et entraînés, ont évidem- 
ment dû contribuer à former en contre-bas et dans le sens 
du courant un premier dépôt de limon local ayant conservé 
la plupart des caractères de l'ergeron in situ. 

Si, en s'approfondissant, le lit du cours d'eau atteint les 
roches sous-jacentes à Tergeron, celles- ci se délayent à leur 
tour, sont entraînées et vont encore former, à l'endroit ou le 
permet la précipitation due au ralentissement des eaux, un 
autre dépôt de limon local. Les éléments successivement 
atteints par approfondissement étant de nature différente , 
il s'en suit inévitablement le dépôt, en difers points 
de la vallée, d'une infinité de variétés de limons locaux 



- 49 - 

offraat toutes les combinaisons possibles qui peuvent se 
produire avec les éléments entraînés. 

D*un autre côté, les flânes des vallées, formant des talus 
inclinés, sont battus par les pluies chassées par les vents 
dominants ; ils sOnt par conséquent exposés à des dénu- 
dations par délayage, par entraînement , par glissement et 
par éboulement. Les résultats inévitables de tous ces phéno-* 
mènes sont de nouvelles couches, dont la composition varie 
àPinfini. 

Telle est l'origine des c limons locaux i dont nos confrères 
de Lille parlent souvent dans leurs travaux et auxquels ils 
semblent attacher une importance que nous ne pouvons leur 
accorder. 

Pour nous résumer maintenant, jetons un coup-d'œil 
d'ensemble sur les trois grandes phases que nous venons 
d'esquisser et qui comprennent, ainsi que nous Pavons dit, 
les temps écoulés depuis la fin de Tépoque tertiaire juiqu à 
nos jours. Nous voyons qu'il est aisé de les grouper de 
manière à les rattacher à deux périodes distinctes. 

En effet, les sédiments déposés pendant les trois phases 
décrites ci-dessous comprennent des restes organiques, des 
débris de l'homme et de son industrie, dont l'antiquité rela- 
tive peut être facilement appréciée. 

Les deux premières phases, celle des eaux sauvages et 
celle d'inondation générale ou de dépôt de Tergeron n*ont 
* jamais fourni que des faunes à faciès ancien, aujourd'hui 
presque entièrement éteintes , ainsi que des débris de Tiu- 
dustrie humaine indiquant un genre de vie bien différent du 
nôlre. 

La troisième phase, au contraire, fournit, avec les vestiges 
d'une faune identique à celle de nos jours, des objets de 
lindustrie humaine dont Page ne remonte pas au-delà de 
Phistoire ou des traditions. 

Où donc placer la limite entre les terrains quaternaires et 

Annales de la Sociélé Géologique du Nord, t. vu. 4 



— 50 — 

les terrains modernes^ si ce n'est entre les deuxième et 
troisième phases ! 

C'est là ce que nous avons fait et c*est ce qui explique 
notre insistance, ainsi que Timportance que nous avons 
donnée à la question de Pergeron et de son dérivé le 
€ limon supérieur c ou c terre à brique n à Pexclusion des 
c limons locaux » infiniment moins importants au double 
point de vue de leur masse et de leur valeur dans la chro- 
nologie géologique. 

Le seul intérêt qu'offre Tétude de ces c limons locaux » 
consiste en ce que , se formant encore sous nos yeux, ils 
peuvent ainsi nous rendre compte de la manière dont se 
sont opérées les formations anciennes. Mais pour ce qui a 
rapport à leur nature propre et à Pépoque de leur formation, 
il devient d un médiocre intérêt — pour les géologues — de 
savoir s'ils datent de Tépoque de Confucius, de Jules César 
ou de Charlemagne« 

Il va sans dire que dans tout ce qui précède, nous n'avons 
eu en vue que les phénomènes qui se sont passés sur les 
parties émergées ou continentales pendant les temps post- 
tertiaires. 

Il est évident que pendant l'époque quaternaire, tout 
comme pendant les époques antérieures et suivantes, de 
larges parties du globe terrestre étaient recouvertes par les 
eaux de la mer, qui a continué le long de ses côtes, comme 
dans ses profondeurs, son travail incessant de remaniement, 
de sédimentation et de déplacement des rivages. 

Pendant que se déposaient sur les continents les sédi- 
ments qui ont fait l'objet du présent travail, d'autres couches 
se formaient sur les côtes et au fond des mers et des baies, 
dont une partie s'est émergée depuis. Nous n'avons pas à 
nous occuper aujourd'hui de l'étude des couches quater- 
naires marines; nous réservons cette question pour plus 
tard, lorsque nos recherches seront plus complètes et nos 
arguments plus décisifs. 



- 51 - 
- Appendice (^). 

La précédente communication était déjà présentée à la 
Société qaand parât la réponse de M. Ghellonneix (*) à notre 
première note intitulée : Quelques mots sur le quaternaire, 
Ayant pris connaissance de cette réponse, nous avons été 
surpris de nous voir attribuer des opinions que nous n'avions 
jamais émises. C'est ainsi que M. Ghellonneix nous reproche 
d'admettre que les altérations des couches sont dues à l'action 
€ d'eaux artificielles. > 

Nous ne savons où notre honorable contradicteur a été 
prendre ces eaux artificielles; quant à nous, nous n'avons 
jamais parlé que d^altérations dues à Tinfiltration des eaux 
superficielles, ou d'origine météorique , ce qui est tout diffé- 
rent. 

Enfin^ M. Ghellonneix cile une quantité de. cas dans lesquels 
il y a, d'après lui, ravinement manifeste entre deux termes 
quaternaires, qu'il appelle ergeron et limon. 

Grâce aux éclaircissements qui sont résultés de nos 
entretiens récents avec MM. Gosselet et Ladriëre, confirmés 
par l'examen d'échantillons quaternaires du département du 
Nord, il est maintenant avéré que ce que nous appelons en 
Belgique limon ou terre à brique et ergeron, est loin de 
toujours correspondre à ce que nos collègues de Lille ont 
désigné sous les mêmes noms. 

Toute discussion à ce sujet devient dès lors inutile et 
inopportune. Nous tenons cependant à faire remarquer ce 
fait important à nos yeux, c'est que les termes ergeron et 
limon (ce dernier pris avec la signification que lui avait 

(1) Cet appendice a élé présenlô à la Société géologique daLS la 
séance du "7 Janvier 1880. 

(2) Ann. Soc. Gcol. du Nord, l. VI, p. 383. 



— 52 — 

donnée Dumont sons le nom de limon hesbayen sont d'ori- 
gine essentiellement belge. 

Ergeron est le terme vulgaire exprimant, dans nos 
provinces wallonnes, la partie stérile et inutilisable, c*est- 
à-*dire calcareuse et sableuse, de la masse quaternaire 
supérieure. 

Limon hesbayen est un terme scientifique employé par 
Dumont pour désigner, éoit la partie superficielle altérée de 
cette même masse, soit la masse entière, suivant le cas. 

Nous avons donc eu raison d'employer ces termes 
A'ergeron et de limon dans nos travaux sur la Belgique, 
d'affirmer que ces subdivisions ne sont qu'apparentes, 
attendu qu'elles ne sont séparées par aucun phénomène 
d'ordre stratigraphique quelconque, et enfin de dire que 
l'ergeron représente bien la roche primitive, dont la partie 
supérieure, plus fine et plus argileuse, a produit sous 
l'action des causes d'altération^ le limon ou terre à 
briques. 

En revanche 9 les géologues du déparlement du Nord, en 
attribuant à des terrains de nature et d'âge différents les 
mêmes noms que ceux employés en Belgique pour désigner 
tout autre chose, devaient fatalement tomber en désaccord 
avec nous et il est facile de concevoir que si cette erreur 
d'assimilation n^avait pas été découverte, les discussions 
eussent pu durer encore longtemps sans amener la moindre 
entente. 

Nous engageons donc vivement nos amis et collègues 
de Lille à tendre tous leurs efforts vers la détermination 
rigoureuse de ceux de leurs dépôts quaternaires qui se 
rapportent réellement à notre type ergeron et à son dérivé le 
limon, et nous les engageons aussi à désigner sous des 
appellations différentes les dépôts quaternaires d'âge plus 
ancien, qui sont restés confondus jusqu'à ce jour avec ces 
derniers. 



— 53 — 
M. lAdrlère expose de nouveau ses idées sur les limons 

t 

du Nord de la France (Voir page 11). 

Ces communications provoquent une vive discussion à 
laquelle prennent part MM. Potier, Rutot , Barrois, Chellon- 
neix et Gosselet. 

M. Batot donne connaissance d'une coupe de TÂrgile à 
silex prise à la gare de Framerie. 

M. Potier résume une lettre qu'il avait adressée précé- 
demment à M. Gosselet. 

Lettre à M. Gosselet au sujet de l'ârfftle à silex, 
. par M. A. Poller. 

Je viens de recevoir le tirage à part delà note sur l'argile à 
silex de Vervins, que vous avez bien voulu m'envoyer, et dans 
laquelle la part à faire aux érosions préalables au dépôt, et 
aux affaisements postérieurs, me parait aussi bien déterminée 
que possible, et je crois d*une manière définitive. 

Je vois que vous imputez au sei^vice de la Carte géologique 
détaillée Topinion que Targile à silex de Vervins n'est pas 
éocëne; j'ignore d'où vient la mention faite sur la légende, 
mais la même légende porte à la division ey : Conglomérat de 
silex dans le Secteur des Ardennes. J'ai sous les yeux les 
feuilles de Rethel et Rocroy, exposées en 1855 par E. de 
Beaumont, qui ne portent que des conglomérats, et nulle 
part la teinte violette de l'Argile à silex de la Picardie et de 
la Normandie. Je regrette moins que vous n'ayez pas eu ces 
feuilles entre les mains, puisque la mention de la légende a 
été l'occasion de votre travail, mais je dois constater qu'ÉIie 
de Beaumont avait bien vu. 



- 54 — 

Eu parlant de la petite couche d'argile qui accompagne 
toujours la surface de la craie, vous paraissez hésiter entre 
deux hypothèses, un apport extérieur des eaux ayant filtré à 
travers les masses sus-jacentes, ou bien le résidu de la disso- 
lution de la couche de craie sous-jacente. Il me semble que 
la dernière hypothèse rend seule compte des faits observés ; 
lorsqu'on effet Térosion anté-tertiaire a été arrêtée par un lit 
de silex, on ne voit point cette couche d'argile, d'aspect 
si particulier, et: si identique avec celui des argiles que Ton 
rencontre dans les fissures les plus profondes de la craie ; il 
est de plus bien difficile de concevoir comment le filtrage de 
Teau à travers les sables, et surtout le tuffeau n'aurait pas 
arrêté cette argile. 

J'ai eu occasion bien des fois de penser à cette question ; 
vous savez que les buttes de Sables de Fontainebleau ne sont 
pas rares dans les environs de Paris, et que le sable est 
recouvert en beaucoup d'endroits par les argiles bigarrées 
avec fragments de meulières, on par un cailloutis argileux, 
faisant partie, je crois, du diluvium rouge de M. Hébert. 
Les environs de Versailles, de Sèvres, montrent à chaque 
instant le premier contact ; à leur partie supérieure, sur un 
mèlre ou un mètre cinquante au plus, les sables d*un blanc 
si pur partout ailleurs sont traversés par des bandes rouges 
et blanches, mélange du sable et des argiles supérieures; 
mais la «rubéfaction» s'arrête toujours là, et on ne peut 
l'attribuer à la présence ancienne d'éléments calcaires à 
la surface des sables comme le prouve l'exemple suivant. 

Sur un petit plateau qui borde la rive gauche de la rivière 
d'Yères (feuille de Meiun) et non loin du château de Gros Bois , 
se trouvent deux sablières, l'une porte le nom de Sablière 
d'Yeres, l'autre celui de Sablière de Yillecresnes ; dans les 
deuix. le sable de Fontainebleau est exploité, mais ce sable 
n'a que 8 à 9 mètres d'épaisseur, au lieu des 30 mètres qui 
sont l'épaisseur nonnale, parce que lès lits supérieurs, lea 



- 55 — 

seols qui soieiU quelquefois calcaires, daus le voisinage du 
calcaire de Beauce, ont disparu. Ce sable est recouvert par 
deux mètres environ de Diluvium. composé de silex peu 
roulés de la craie, grès et poudingues do l'argile plastique, 
quelques meulières et grès de Fontainebleau empâtés 
dans une argile rougeâtre, identique avec celle d'Ivry.' 
Hontreuil, etc. 



/± 




4. Diluvium. 

8. Sable de Fontainebleau. 

2. Calcaire CeritMum plicatutn, 

I. Meulière de Brie. 

e. Ebonlis. 

Cette argile contient eo outre de nombreux grains de quartz 
granitique, au milieu est un lit irrégulier de sable plus fin. 
Là encore les colorations rouges descendent à 1 mètre 
an plus du haut ^ le reste est de sable pur et blanc ; 
mais tout à fait à la base, dans la sablière de Yillecresnes, 
on trouve à la surface du calcaire à Cerilhium plicatumy une 
bande continue d^argile très-foncée, compacte, se polissant 
sous l'ongle, et qui ne peut être attribuée qu'à la dissolution 
du calcaire sous-jacent, me semble-t-il, et non à la pénétra- 
tion d'une matière argileuse à travers les sables. 

Ce petit lit d'argile foncée est bien connu dans presque 
toutes les poches du nord, et il n'est pas très-rare d'y rencon- 
trer de petits |[rains die craie ; et il existe ai^si bjèi} sous le 



- 56 - 

limon ^ (ou quand celui-ci remplit les poches) que sous 
le tuffeau, mais on ne l'a jamais signalé à la surface de for- 
mations non calcaires. 

Vous TOUS posez encore une autre question relative à Tori- 
gine de Targile qui entoure les silex; il me semble que cette 
argile est bien rare, el que lorsque les silex sont incontesta- 
blement éocënes, comme tous ceux dont vous avez parlé, leur 
gangue est généralement de même nature que le terrain immé- 
diatement supérieur, soit sable vert, soit argile dé Lou.vil, soit 
marne de la Porquerie. 

La question est toute différente lorsqu'il s*agit du Bief, c'est- 
à-dire de Targile superficielle des plateaux de la Picardie et 
de TArtois, je persiste à penser que cette argile, à laquelle 
vous ne refuserez pas un aspect tout à fait différent de ce que 
Ton voit sous les sables du plateau de Yervins, esl beaucoup 
plus moderne, puisqu'elle contient des grès, de l'argile 
plastique, des galets de silex, des grès à nummulites, et sur- 
tout parce qu'il m'a été impossible de la retrouver dans les 
différents gisements éocënes que j'ai signalés sur la feuille 
d*Arras, à la légende de laquelle je vous prie de vous reporter % 
je ne puis assimiler ce dépôt puissant aux très-rares silex 
qu'on trouve dans la région, sous les sables, et j'y vois 
le prolongement des argiles rouges si nettes que vous avez 
certainement vues à Giv/3nchy, au-dessus dé l'argile plas- 
tique, et qui se prolongent avec les mêmes caractères jusque 
dans le bois d'Olbain. 

Dans les environs de Saint-Pol, notamment, le sable se 
mélange à Targile à silex, et en lavant des échantillons pris 
un peu partout, sur le plateau entre TAuthie et la faille de 
l'Artois, j'ai toujours recueilli des grains dont les uns 
paraissent qaartzeux, tandis qaejes autres sont du silex blanc, 
certainement, je pense qu'on a affaire à un terrain de trans- 
port, rubéfié, terminé à sa partie supérieure par un petit lit 
de cailloux anguleux, qui est à la base du limon. 



— 57 - 

Dans sa note du Tome XXI du Balletin, i^^ série, M. Hébert 
donne une coupe de la falaise de Normandie qui est exac- 
tement applicable à toute la rive gauche de la Seine (plateau 
de lËure), aussi bien qu'à la rive droiie, et il est facile 
de se convaincre de la* continuité absolue des plateaux de 
la Seine à l'Artois. 

Si de l'autre côté de cette faille on étudie les dépôts ana- 
logues, entre Saint-Omer et Fruges, par exemple, on voit les 
caractères de terrain superficiel, se modifier bien insensible- 
ment depuis Blandecques, en passant par les bruyères d'Hel- 
faut et Dohem, jusqu'au haut plateau, dételle sorte que M. du 
Souich avait placé tous ces dépôts dans le même étage. 

Si l'équivalent du conglomérat éocène des environs de 
Vervins a jamais existé dans cette région (ce dont je doute 
puisqu'on devrait le retrouver sous les sables'), cet équivalent 
a été détruit et remanié-complètement^ et remplacé par un 

dépôi de transport, qui, j'ajouterai, a été non moins complè- 
tement rubéfié. 

J'emploie à dessein ce mot, car après une visite récente de 
H. Yanden Broeck à Paris , je suis absolument d'accord avec lui 
tout en restant d'accord avec H. de Mercey et partiellement 
avec M. Hébert. 

. Tout le monde admet bien entre le système du limon et le 
diluvium gris, une distinction signalée par les cailloux brisés; 
ceux-ci sont à la base de l'ergeron véritable et du loss 
parisien, où on les retrouve même en lits à diverses hauteurs 
dans les carrières de la rue de Patay, par exemple. 11 y a 

(1) 11 existe bien, en dehors des points siiçnalés sur les cartes 
d'Arfas et de Sainl-Omer. des traces de glauconie au contact de la 
craie, par exemple sur le chemin de fer' de Bruay à Lens, mais elles 
sont toujours inférieures aux silex, et ne paraissent plus sur le pla- 
teau que bien rarement. 

Aux Noires Mottes, sous le landéuien inférieur, il n*y a pas trace de 
l'argile à silex qui couronne les hauteurs voisines. 



- 88 - 

toujours, à ce niveau une séparation, mais il importe pem qtie 
]b cailloutis et les sables qui sont dessous soient blancs ou 
rouges; sMls sont rouges « on ne trouvera dessus que du 
limon (terre à briques), s'ils sont blancs, on peut encore 
trouver du loss (ergeron) dessus, ou de la terre à briques, 
mais la limite et le banc de cailloux brisés, passera indiffé- 
rente à la couleur. 

Quand le loss manque, le diluvium est rouge au moins 
dans sa partie supérieure, les cailloux brisés proviennent tou- 
jours des éclats des silex, qui sont au-dessous entiers, mais 
déjà fendus. Ceci m'était bien connu, et j'avais suivi Topinion 
de M. Benoit (Tome XXW, P. 64), mais j'avais cru que la 
couleur rouge du diluvium caillouteux provenait de Pinfiltra- 
tion du limon qui le recouvre le plus souvent. 

H. Yanden Broeck m'a montré que j'étais dans l'erreur ;il 
m'a montré dans la présence des cailloux calcaires du dilu- 
vium gris, la source parfaitement suffisante de cette argile 
rouge. 

Voici, en effet, ce que nous avons vu : sur le plateau qui 
sépare la Bièvre de la Seine, à 300 mètres en dehors de 
Tenceinte fortifiée se trouvent des carrières de calcaire gros- 
sier; dans Tune d'elles, voisine delà Bièvre, on voyait sur les 
bancs du calcaire grossier supérieur, 6 à 7 mètres de 
diluvium gris classique, reposant soit directement sur le 
calcaire en place, soit sur des agglomérations de blecs cal^ 
caires à peine déplacés et cimentés. 

Ce diluvium est composé de lits bien distincts, de gros 
silex et de cailloutis peu roulés, de sable plus fin avec cailloux 
plus roulés, de sable fin, de sable marneux, présentant 
l'espèce de stratification habituelle à ces dépôts; sur une 
partie seulement de la carrière existe un banc de sable gras 
surmonté d'ailleurs d'un nouveau Ut de cailloux, engagé dans 
une gangue argilo-sableuse grossière; en haut, enfin, cailloux 
brisés, recouverts par un loss trës*char|;é de concrétions 



- 59 - 

calcaires, passant presque à un tuf, avec lit de cailloux 
anguleux. 

Le sable contient de nombreux cailloux calcaires, 
de toutes dimensions, depuis dix centimètres jusqu'à un demi 
millimètre, les gros blocs calcaires étant à la base ; il contient 
eo dehors des silex, de petits cailloux granitiques venant du 
Horvan. 

Ce diluvium est sillonné de veines rougeâtres, ou plus exac- 
temeut, dont la coloration varie du jaune clair au rouge-vif; 
veines grossièrement parallèles à la stratification, et dans 
lesquelles les caiUoax calcaires se présentent avec un aspect 
particulier ; aucun n'est intact, les uns sont seulement cou- 
verts de dendrites, les autres sont devenus entièrement 
friables, sont jaunes jusqu*au centre, et sont alors couverts 
d'un enduit argileux très-fin, gélatineux à Tétat frais , et qui 
abandonne à la potasse de la silice. 

Les feldspaths et le mi6a blanc des granités, intacts dans 
les veines blanches, tombent en poussière rouge dans ces 
veines colorées ; là, il est impossible de nier que la coloration 
et la présence de l'argile sont liés intimement à la dissolution 
des éléments calcaires par des eaux venues du haat; dans une 
autre partie de la môme carrière, le lOss, suivi au dessus du 
lit de cailloux brisés, devient de la terre à briques. 

Sur le môme plateau, à la môme hauteur et en se dirigeant 
vers la Seine, est une autre carrière qui borde le chemin 
conduisant au cimetière dlvry ; là, au dessus des bancs du 
ealcaire grossier, les choses se passent tout différemment ; 
les six mètres de diluvium sont rouges du haut en bas, 
aucune stratification n'est visible ; on voit d abord, sous 0,20 
de terre végétîile, 0,40 de terre à briques, puis, un lit de cail- 
loux brisés, anguleux et tassés, surmontant une masse de 
cailloux engagés dans un sable quartzeux, d'origine grani- 
tique (mais sans feldspath), noyés dans une argile rouge ; la 
couleur rouge cache toute strati&cation^ mais w sondant lo 



— 60 - 

terrain, on voit bien un lit de sable fin, dont tons les grains 
sont réunis par le même ciment rouge, sous le cailloutis 
reconnu en haut ; les silex sont brisés dans le ciment, mais 
les fragments sont encore soudés de manière à garder la 
forme des cailloux roulés ; on ne trouve plus un seul petit 
caillou calcaire, quelques gros blocs, profondément altérés, 
se trouvent seulement à la base, représentant les aggloméra- 
tions de Tautre carrière. Le contact avec le calcaire grossier, 
ou avec ces gros blocs, donne lieu aux poches bien connues, 
toujours limitées par la couche d'argile brune. 

En un point, vers la base^ se trouve un véritable minerai 
de fer, agglutinant des silex, et dans lequel se trouvent des 
nombreuses cavités ayant la forme des cailloux calcaires, mais 
ne contenant plus qu'un peu de matière jaunâtre, analogue 
au résultat de la dissolution de ces calcaires à Pabri de Tair, 
ce qui rappelle les poudingaes autrefois appelés Diestiens de 
nos régions, où Ton trouve dans le grès ferrugineux, tantôt 
des galets de silex, tantôt des cavités remplies par la craie 
altérée. 

Plus on examine ces deux carrières, et plus la théorie de la 
dissolution sur place parait satisfaisante. 

En marchant toujours au sud-est, on arrive sur le flanc 
du coteau dominant la Seine, dans la partie inférieure 
duquel sont ouvertes des carrières de lôïs avec lits de 
cailloux brisés. 

L'intérêt de ces carrières n'est pas seulement dans ceci, 
qu'on peut saisir sur le fait, le processus de Taltération, mais 
aussi dans la parfaite identité du dépôt rouge diluvien, avec 
celjai de Villecresnes, qui est à une cote plus élevée (un peu 
plus de 100 mètres), et d'autres dépôts encore plus élevés 
(180 mètres à la montagne de Trin), en même temps qu'avec 
le dépôt décrit par M. Hébert; la présence de débris grani- 
tiques montre que ce dépôt, comme le diluvium gris vulgaire, 
vient du Morvan,. source également du sable granitique asso- 



- 61 - 

cié aux terrains d'argile à menliëres supérieures : on est 
donc dispensé d'invoquer des courants venus du Nord, au 
moins pour cette partie caillouteuse du diluvium rouge; dis- 
pensé également d'imaginer, après le creusement complet des 
vallées, un retour des eaux déposant ce diluvium. Cette 
théorie ne pourrait être invoquée que pour expliquer la for- 
mation du limon et Pétat Q) anguleux des cailloux. 

Si on se restreint aux terrains caillouteux des plateaux et 
des vallées, on peut se borner à constater, sur les plateaux 
très-élevés, absence de'dépôt de transport caractérisé, et sur 
tous les autres, dépôts de plus en plus roulés à mesure qu'on 
descend, correspondant à un creusement successif des vallées, 
et suivant toute probabilité, à un exhaussement du sol, pour 
le bassin de la Seine, la Picardie et TÂrlois. Ces divers dépôts, 
et la craie, ont été plus ou moins transformés ensuite par les 
eaux météoriques. 

J'ai insisté sur Page de l'argile à silex des hauts pla- 
teaux de notre bassin, et j'y reviens encore : on peut bien 
dire théoriquement qu'elle est d'un âge quelconque, posté- 
rieur à Témersion de la craie, émersion sur la date de 
laquelle tout le monde est loin d'être d'accord ; mais lors- 
qu'on cherche les rapports de cette argile avec les sédiments 
tertiaires, autoul* de la proéminence dont le Boulonnais est le 
centre, ou autour du pays de Bray, ou encore plus au sud, 
sur le bord du bassin parisien, de Louviers à Houdan, ou 
encore autour du petit affleurement crétacé de Beynes, qui 
est un pays de Bray microscopique,on est toujours dans 
l'impossibilité de trouver ladite argile à silex sous le terrain 
tertiaire. 

Pour ce dernier petit lambeau, en particulier, on est bien 
sûr qu'à partir des marnes vertes au moins, jusqu'aux meu- 
lières de Beauce, les couches tertiaires ont dû se déposer 

(1) État que les actions almosptiériques suffisent à expliquer. 



— 6Î — 

au dessus de la craie, sur les flancs de laquelle paraissent 
appuyés des bancs de calcaire grossier^ qui n'ont peut-être 




M. Meulière. 

5. Sable de Fontainebleau. 

E. Eocène. 

A. Argile à silex. 

CG, Calcaire grossier. 

C. Craie. 

pas passé sur elle partout; la craie est couverte d'argile à 
silex qui n'existe pas sous le calcaire grossier, il est bien 
clair que cette argile ne peut être éocène et est postérieure 
même à un Tort creusement des vallées. 



■> 




Fig. 8. 



Dans les environs de Broglie, Lyons, la coupe ordinaire des 
plateaux est figurée ci-dessuâ. .C. Graie^ 1 . Conglomérat 



— 63 - 

éacëne de silex ; 2. Poodingues et Grès ; 3. Argile à silex , 
souvent mélangée de sable grossier ; parfois 1 et 2 sont 
complètement masqués ou ravinés. 

La distinction des deux argiles à silex, a du reste été faite 
avec soin par M. Hébert (Tome XXI), en parlant du Thime- 
rais, qui est construit sur le même plan que la Normandie, 
et lorsqu^on s'approche des meulières de Rambouillet, soit en 
venant d'Evreux, soit en venant de Chartres, on doit cons- 
tater que cette argile à silex est postérieure à une grande 
dénudation des sables de Fontainebleau et post-miocène. (Dans 
la coupe du Tome XXIX, du Perche à TArtois, M. Hébert n'a 
pas indiqué de silex éocène entre la Seine et Lille). 

Aussi bien en France qu'en Angleterre, les silex se montrent 
toujours dans Tune des positions suivantes : ou bien infé- 
rieurs à toute la série tertiaire, ou bien supérieurs à toute 
cette série, et postérieurs à de grandes dénudations ; les 
silex éocènes n'ayant été, dans le Nord du bassin de Paris, 
conservés que lorqu'ils étaient recouverts, à peu d'exceptions 
près. Si cela est évident pour les exemples que Je viens de 
citer, évident encore pour l'extrémité méridionale du Bray. 
si Ton tient compte de la position des sables de Fontainebleau 
aax environs, il n'est plus possible de le démontrer dans le 
nord, où manque toute trace de miocène ; pour un dépôt 
souvent en contact avec la craie, et non recouvert, Vanalogie 
ou la continuité peuvent seules nous guider. 

Peut-être trouverez-vous quelqù'intérêt, aussi bien au 
point de vue de Textension ancienne de la mer tertiaire, 
qu'au point de vue de la question du remaniement subsé- 
quent des silex aux observations suivantes, bien qu'elles 
datent de 1871 ou 1872. 

i.— Chemin montant de Dennebroucq à la route de 
Fmges à Saint-Omer, vers le haut du plateau, côte 188. cr. 
craie, à JUicrasler breviporm, contre laquelle est appliquée 



— 64 — 

une mince bande d'argile noire ; des argiles verdàtres, et de 
sables jaunes avec quelques silex verts , remplissent en 




couches contournées les intervalles, l'argile rongea silex (^4) 
ravine ces sables. 

2. — Sur le plateau élevé (180), entre Pernes et Boyaval, 
se bief, sous le limon, renferme des cailloux verts et roulés, 
il répose sur une couche d*argile verte recouvrant la craie à 
Terebratulina gracilis ; sur le flanc N.-O , vers Sachin ou 
vers Pressy, grès abondants dans Targileàsilex. 

3. — Vers Maisoncelle, commune de Créquy (près de la 
route de Fruges au point culminant de Saint-Philibert), 
exploitation de sables, un peu micacés, contenant des silex 
entièrement transformés en silice pulvérulente ; le sable est 
grossier, à grains très-inégaux, comme près de Laires, et est 
surmonté par de Targile rouge. 

4. — En descendant des bois de Sainte Wandrille sur 
Humbert (tout-à-fait à l'Ouest de la feuille d'Arras), craie à 
breviporiiSf surmontée d'une argile rouge avec sable grossier 
et cailloux verts, le tout intimement mélangés. 

5. — Au sud de cette feuille, en montant au Nord-Onest de 
Frévent, j'ai vu (fig. 5 ) : 

1. Limon. 

2. Arjçilc noire. 

8. Blocs de grès dans un bit f rouge, 4 m. 

4. Sables mélangés de veinules d'argiles noires. 

5. Sable pur, assez fln. 



— 65 - 



et à cdié aa trou donaait : 



M'^ 



f^.5 





B. Biefi 6 m. 
5. Sable, d m. 
t Glaise noire. 
1. Marne. 

Vous voyez que la ceinture du Bouloboais est suivie de bien 
près parles gisements 1 , 2, 3 et 4, ainsi que par ceux marqués 
sar la feuille de Boulogne , que Plie crétacée était en 
France du moins, bien peu étendue, et que les traces de re- 
maniement postérieur au dépôt de Targile plastique, sont 
visibles, partout où des dépôts tertiaires ont été conservés; 
c'est-à-dire presqu^uniquement daas des poches, qui, for- 
mées par la dissolution de la craie, les ont protégés contre 
une dénudation ultérieure, dont l'existence me semble impor- 
tante à constater. 

5 

Annales de la Sodélé géologique du Nord, t. vu. 



- 66 — 

Aujourd'hui, Ae nombreux chemins de fer permettent de 
circuler facilement dans ces parages ; je serais bien heureux 
que quelques-uns de vos élèves s'intéressassent à cette 
question : y a-t-il eu une dénudation postérieure à Féocëne 
sur les plateaux de TArtois ? et viennent appuyer ou combattre 
ma thèse. 

Pavais commencé cette lettre afin de vous adresser deux mots 
de remerciements, et j'ai bien divagué ; permettez-moi de 
continuer encore un instant pour vous signaler : 

1® Que la théorie des poches par dissolution de la craie 
sous-jacente, n*est pas une nouveauté , et que M. Lyell 
(5^ édition), 82 et 280, H, Philipps, Geology of Oxford and 
the Thames Valley^ pages 442 et 487, qui Texposent, ne 
paraissent la considérer comme une nouveauté. 

2" Que l'existence de dépôts résidus, comme Targile des 
terrains jurassiques, carbonifères, et la théorie des cavernes 
sont deux choses connexes, et traitées, je crois, comme 
telles dans les classiques. 

3° Qu'un très- bel exemple est donné par M. Lory : 
Description du Dauphiné, p. 629, des produits d'épuisement 
d'un terrain à cailloux calcaires, exemple intéressant en ce 
que le maslodon arvernensis a été rencontré dans les glaises 
provenant de cet épuisement, tandis que les produits d'épui- 
sement des autres régions n'ont guère donné que la faune des 
cavernes. 

4" Que depuis Girard, les auteurs qui ont écrit sur la plaine 
du nord de TAllemagne, ne distinguent pas au point de vue 
géologique, le limon des Loss mergel^ c'est-à-dire le loss 
décalcifié et le loss encore calcaire; nous appesantir outre 
mesure sur ce sujet nous ferait passer pour arriérés. 

M. Gosselet dit avoir vu le limon jusque sur les hauts 
plateaux de PArdenne même à la Groix-Scaille. Il a constaté 
que ce limon, sur le plateau de Rocroi, a une épaisseur 



- ft7 - 

de 10 mètres ; il recoavre aussi bien les schistes siluriens 
qae les sables tertiaires. Sur les pentes de TArdenne, on 
tnure un limon de lavage bien différent du limon des 
plateaux. 

Il a aussi observé des dépôts diluviens de cailloux roulés à de 
grandes distances de la Meuse et à une certaine hauteur au 
dessus de la vallée. L'un de ces dépôts est à Cons-la-granville, 
SDr la rive droite et à 3 kilom. de la Meuse ; son altitude est de 
278<», la Meuse étant à 140*" environ. L'autre dépôt est sur 
la ri?e gauche, près de Sorel, également à Taltitude de 
ÎW, et à une distance de 3 à 4 kilom. de la vallée. 

Je n'y ai pas trouvé de galets des Vosges^ comme on en 
rencontre dans le diluvien de la vallée de la Meuse. Tous les 
galets sont des quartzites qui semblent venir des hauts 
plateaux de TÂrdenne et des grès tertiaires qui pourraient 
aussi bien venir du Nord que du Sud. 

M. Ortlieb fait la lecture suivante : 

Compte rendu d^une excursion géologique 
à Renais (Belgique) [*]. 

Par M. Ortlieb. 

SonAiRK : Système Yprésicn : argile des Flandres et sable à Nummu- 
Utes planulata. — Système Paniselien : composition, étendue, 
discussion. — Remarques sur l'absence de sédiments bruxelliens et 
laekéoieos inférieurs.— Présence du Laekénien supérieur récemment 
appelé Wemmelien. — Passage des sables chamois aux grès 
ferrugineux. — Dieslien et Diluvium. Discussion. 

■ 

Dans sa séance du 5 Avril dernier, la Société malacologique 
de Belgique convoquait ses Membres pour une excursion 
dans les environs de Renaix. 

(1) Ce compte-rendu a été rédigé quelques jours après i^excursion, 



— 68 — 

Les impressions que j'ai rapportées de cette course m'en- 
gagent à TOUS en faire part. 

J'ai donc Thonneur de vous entretenir de quelques-un«g 
des observations recueillies sur place, et principalement des 
appréciations émises par nos confrères belges, sur différents 
points géologiques observés récemment par MM. Rutot, 
Vanden Broeck et Vincent, aux environs de Bruxelles. Nous 
verrons, par la suite, que le pays de Renaix offre d'autres 
exemples également favorables aux vues de nos collègues. 

L'objectif principal de la journée était Texploration du 
Mont de la Musique, le géant des collines de la région. Son 
altitude est de 155™ environ, altitude que nous trouvons 
à peu près constante pour la plupart des collines remarquables 
de notre bassin tertiaire anglo-flamand : Mont Gassel, Mont 
des Chats, Mont de la Trinité, etc. Cette coïncidence peut 
surprendre, mais ces massifs, aujourd'hui isolés les uns 
des autres, doivent être considérés comme des témoins 
ménagés par d'importantes érosions dans une ancienne plaine 
soulevée au niveau actuel, vers la fin de l'époque éocène. 
Ces érosions se continuent encore de nos jours, maJ3 sur une 
échelle presque imperceptible : la petitesse de la plupart des"" 
.vallons tertiaires et le tarissement des sources qui les arrosent 
réduisent, en effet, la corrosion actuelle aux simples influences 
atmosphériques. 

Quant à la petite ville de Renaix, elle occupe le. centre 
d'une de ces vallées latérales d'érosion. Son ouverture fait 
face au Mont de la Trinité dont la silhouette se détache de 
rhorizon au Sud-Ouest, sur la rive gauche de l'Escaut, tandis 

m I I ■ I ■ I I , , ^ 

mais il n'a été lu à la Société géologique du Nord qu'en Novembre 1879. 
Dans rintervaile, la Société a visité les environs de Bruxelles (voir 
Annales 18*79, page 431) el depuis lors plusieurs passages de celte 

communication, relalifsauxassisesUekanienneetdiestienncue possèdent 
déjà plus ViQiévéi (ïactualilé qui, dans la pensée de Tau leur, justifiait 
^'abord cette relation, La Société en a jugé autrement. I. 0. 



— 69 — 

qae le Mont de la Musique occupe le sommet de la vallée. 
Dans cette situation, il forme le nœud duquel partent deux 
branches : Tune se confond avec une ligne qui joindrait 
Cassel à Bruxelles ; l'autre est sur le prolongement de la 
ligne Bctive qui passerait par Mons-en-Pévèle et le Mont de 
la Trinité. Cette dernière branche, qui comprend les collines 
de Frasnes et de Saint-Sauveur, a déjà fait Tobjet d'une 
description géologique 0). La branche septentrionale non 
encore décrite, offre une composition semblable à la 
première. 

Avant l'ascension du Mont de la Musique, nous nous 
arrêtons quelques instants au tunnel du chemin de fer de 
Renaix à Audenarde pour y constater la présence et la position 
des sables à NummulUes planulata. Les déblais qui se 
remarquent au dessus de rentrée du souterrain constituent 
an bon type de ce niveau. La Société y a constaté la plupart 
des fossiles caractéristiques et en outre^ quelques débris 
d'une grande huître attribués à VOstrea rarilamella. 

Un tunnel dans les sables Yprésiens, cela n'est pas probable 
selon H. Cornet. La vérification confirme les doutes de ce 
géologue. En effet, la Société constate que le pied et la voûte 
du tunnel sont creusés dans deux masses d'argile entre 
lesquelles lesdits sables forment un lit peu épais. Elle 
adopte comme con( lusion, que l'argile grise supérieure au 
lit à Nummulites est la base de l'assise paniselienne , 
l'argile noire inférieure étant le sommet de Targile des 
Flandres. 

M. Rutot dit que le Paniselien débute toujours par 
un faciès argileux qui le soude en quelque sorte encore à 
VYprésien. 

La Société géologique se rappelle que nous avons tout 



(1) Mémoires de la Société des Sciences de Lille : Etude géologique 
des collines tertiaires du département du Nord, comparées avec celles 
de la Belgique, par J. Ortlieb et Ë. Chellonneix, 1870. 



— 70 - 

récemment, H. Ghellonneix et moi, (0 émis devant elle 
une opinion qui se rapporte à cette manière de voir, en 
assimilant la partie sapérienre dePargile, dite de Ronbaix, à 
la formation paniselienne dont la zone inférieure/ argileuse, 
s'étendrait jusque dans les environs de Lille. Rien ne semble 
plus s'opposer à considérer ce point de notre géologie 
locale comme bien fondé. Nous pouvons donc admettre 
le fait que, dans les premiers temps de Tépoque paniselienne, 
il s'est déposé une vaste nappe d'argile généralement douce 
au toucher, de couleur grisâtre ou brunâtre par altération, 
tandis que Targile Yprésienne est plus sèche, d'un noir 
bleuâtre et schistoïde* 

L*argile paniselienne a plus de iO^ d'épaisseur à Rénaix; 
de plus, elle est en concordance de stratification avec 
TYprésien qui lui sert en quelque sorte de bordure. M. Rutot 
confirme également ce point, par ses observations person- 
nelles : sur les rivages seulement, remarque- t-iU lePaniselien 
ravine TYprésien, et alors la formation paniselienne est à 
rétat siliceux. 

Du tunnel, la Société se rend à une sablière que Ton 
distingue à mi-côte du Mont, à la lisière d*un bois. Chemin 
faisant, nous observons avec beaucoup ' de facilité les 
principales modifications minéralogiques de l'assise panise- 
lienne : l'argile devient peu à peu calcaire, puis calcaro- 
siliceuse, enfin, vers le sommet du s)stème,rélément siliceux 
règne seul. Chacun fait sa petite moisson de fossiles dans le 
tuffeau, les grès argileux et les grès lustrés que nous fran- 
chissons dans leur ordre de superposition. 

Dans le tnffeau supérieur, M. Briart a ramassé l'empreinte 
d*un magnifique crabe, presqu'au même point où dix années 
auparavant, j*avais également trouvé un de ces fossiles. 
Lyetl et M. Dewalque (Prodrome d'une description géologique 
de la Belgique, 1868, page 201.) avaient déjà mentionné le 

(l) Ado. de la Soc. géol. da Nord. T. VI, p. 5L 



— 71 — 

Cmcer Leachi de Renaix. li semble donc que les crustacés 
soient assez fréquents à ce niveau, eu égard à la rareté 
extrême qu'ils présentent dans les horizons voisins. Cette 
circonstance ne nous permettrait-elle pas de rapporter 
également au Paniselien, comme gisement d'origine, les 
nombreux débris de crustacés trouvés dans le Diluvium lor$ 
du creusement du canal de Ronbaix (^ où nous les avions 
annoncés comme Yprèsiens ? On ne distinguait pas alors le 
niveau dit de l'argile de Roubaix (*). Or, aujourd'hui que I9 
lamiëre semble se faire sur la géologie de notre bassin 
tertiaire, nous pouvons mieux apprécier Tâge probable des 
vestiges de cet âge, non encore retrouvés en place, disséminés 
parmi les cailloux diluviens de nos environs. 

Nous voici arrivés à la petite carrière. On y exploite un 
sable grisâtre, pointillé de grains de glauconie. Il est sans 
fossiles. Minéralogiquement, il possède la composition de 
certains grès à Pinna vus plus bas. Il rappelle également 
certains sables exploités à Cassel, au Mont Noir, etc., que 
dans notre Étude sur ks collines tertiaires, nous avions 
reconnus Paniseliens. Enfin, dans Pouvrage cité, nous 
mentionnons encore d'autres affleurements de sables analogues 
et en position identique à ceux dont il est question, 
notamment dans les environs de Saint-Sauveur, au Mont 
Saint -Laurent, à la Croisette, etc.; mais l'âge de ces derniers 
ne s'accordait pas, dans notre esprit, avec l'indication de 
la carte de Dumont. Ce géologue avait vu et indiqué ces 
sables comme Bruxelliens. C'était surtout aux pages 161, 
177 et 204 que nous nous sommes attachés à justifier notre 
doute sur cette détermination. Toutefois l'autorité de 
Dûment était si puissante , que tout en nous déclarant en 

(1) Notice géologique sur le Monl de la ferme Masure, près Roubaix, 
par E. Chellonneix el Ortlieb. Mémoires de la Société des Sciences de 
Lille, 1861. 

(2) 6. PoUfus : Ann. de la Soc. géol. du Nord, 18'V2, p. 19. 



- 72 — 

faveur d'une ancienneté plus grande de ces sables, celte 
influence nous avait fait maintenir Texpression de Brnxelliens 
dans les chapitres relatifs à la branche méridionale d(*s 
collines de Renaix, à Grammont et aux environs de Gand. 

Je rappelais ces souvenirs à mes compagnons et une 
discussion s^est aussitôt établie sur ce sujet. MM Briard, 
Cornet et Rutot confirment notre manière de voir de 1870 
et reconnaissent que, non-seulement le sable glauconifère 
de la petite sablière, est bien d'âge panisetien et doit, comme 
tel, encore rentrer dans Tétage éocène inférieur, mais ils 
admettent' encore , comme complètement hors de doute, 
quMl n'y a aucun représentant du groupe bruxellien» ni 
dans la chaîne entière de Renaix, ni au Panisel, malgré les 
indications contraires de la carte de Dumont . Ce fait est 
explicable : Tillustre géologue n'avait sans doute pas alors 
suffisamment établi ou appliqué les caractères définitifs 
qu'il voulait donner au système paniselien qu'il venait 
de créer. 

De ce qui précède, on conclura de suite, à l'importance de 
la formation sableuse glauconifère en question, puisqu'elle 
se trouve sur tout le littoral ouest, en Jongueur, au moins 
depuis Cassel jusqu'à Mons, et en rayon, jusqu'à Grammont 
et Gand. 

Enfin, au dessus du sable précédent, M. Rutot nous fait 
observer une autre zone de sable. Celui-ci est blanc et à 
peine pointillé de glauconie : il rappelle un sable de dune. 
M. Rutot le rattache encore à la série panisélienne dont il 
représenterait le faciès continental, ou plus exactement^ le 
cordon littoral. Donc, la mer, manifestement plus étendue 
dans la période précédente, se retire insensiblement. L'Eo- 
cëne inférieur se termine par une période d'émersion pro-' 
gressive à laquelle participe tout le pays compris au sud 
d'une ligne courbe passant par Cassel , Gand , et le midi de 
Bruxelles, 



-- 73 - 

Anx sables blancs, de dune ou d^émersion, dont nous 
venons de parlor, correspondent, d'après MM. Rulot. Vanden 
Broeck et Vincent, les points coliers désignés sous le nom de 
Couches à TtirritelleSy dont les points les plus connussent 
Gassel, le Mont Rouge, Gand et Aeltre. 

Plus tard, lorsque la mer bruxellienne vint recouvrir les 
parties basses du pays, par une transgression des flots venant 
da bassin de Paris, comme on est fondé de l'admettre, elle 
réoccupa Cassel, Gand, Bruxelles, etc., oii ses sédiments se 
déposèrent avec une faune nouvelle dont les formes 
nombreuses se sont conservées dans les localités nommées, 
mais sans dépasser sensiblement la ligne indiquée plus haut, 
et sans atteindre les collines de Renaix relevées par des 
aUerrissements, ou un mouvement du sol tel que Ton en 
pourrait concevoir si l'on supposait prolongée la faille de la 
Senne, ou plutôt encore un système de failles dont l'un des 
éléments serait dirigé de TEst à TOuest, en passant au Nord 
des collines de Bailleul qui se rattachaient ainsi aux collines 
de Renaix, sans interruptions connues. Cette interprétation 
concorde avec l'absence, qu'elle explique, de toutes traces 
bruxelliennes au sud .de la ligne supposée, comprenant les 
hauteurs qui dominent les vallées de la Lys, de l'Escaut et 
de la Dendre, jusqu'au delà de Grammont. Elle expliquerait 
donc la différence entre les deux collines bien voisines de 
Cassel et du Mont des Chats, sans avoir besoin d'exagérer , 
en la généralisant trop, Timporlance des dénudations que 
d'autres preuves ont cependant fait admettre 9 mais en 
d'autres parages. Ces distinctions , permettront peut-être , 
un jour , d'arriver à délimiter plus exactement le contour de 
la mer, ou plutôt du golfe, dans lequel se sont déposés les 
bancs à Cerithium giganteum et à Nautilus de Cassel. 

L'hypothèse contraire consisterait dans Vidée que les 
assises bruxelliennes et laekéniennes inférieures auraient 
été enlevées des collines ou nous ne les retrouvons plus, 



— 74 — 

mais dans cette hypothèse , n'auraient - elles pas laissé 
quelques vestiges comparables aux grès à Nummulites trouvés 
par M. Gosselet (^l en maintes localités ? 

Or, on n'en connaît pas encore* Il n'est même pas 
probable que les assises dont nous recherchons les traces 
dans les collines de Renaix , s'y trouvaient à l'état de sables 
dont la disparition pouvait s'opérer sans laisser de témoins, 
puisque nous reconnaissons dans le sable blanc de la petite 
carrière les traces d'une dune plus ancienne ! 

La suite de Texamen du pays de Renaix, nous instruira 
encore sur ce point. En effet, la petite excavation du mont 
de la Musique nous fournit l'exemple du sable paniselien 
susdit recouvert d'un autre sable, jaunâtre^ assez fin, séparé 
du précédent par un lit mince de gravier quartzeux. Ce sable 
appartient manifestement à une autre assise. Il a été reconnu 
par tous les géologues comme appartenant au Laekéuien 
supérieur, c'est-à-dire à la partie de cette assise que 
MM. Rutot , Yanden Brœck et Vincent désignent sous le 
nom nouveau de WemmMen. Elle correspond à un mou- 
vement d'enfoncement du sol. La superposition de ces deax 
horizons sableux nous autorise d'admettre que la limite des 
mers bruxellienne et laekénienne était réellement au nord 
de l'Escaut; que la merwemmelienne gagnait sur les rivages 
précédents et conquérait un espace beaucoup plus considé- 
rable, dont d'assez nombreux témoins attestent encore Tan- 
cienne étendue. Le lit de gravier quartzeux, bien que très- 
mince partout, est la ligne séparative la pins constante et la 
plus générale de notre éocène. Ce caractère lui attribue une 
grande valeur stratigraphique à laquelle il a déjà été fait 
allusion. C'est dans ce gravier qu'il faudrait chercher l'his- 
toire de l'éocène moyen du pays compris entre la Lys et h 
Dyle. 

Le sable (laekénien supérieur pour les auteurs, wemmelien 

^1) BuileUp de la Soc. ^éol. de France, 8* série. T. 1|, p. 51. 



— 75 — 

font DOS amis), n^a pas, ici, conservé ses fossiles, mais la 
ligne graveleuse de la base s*est fréquemment silicifiée et 
alors les Nummiditcs variolaria, et d'autres fossiles, y sont 
bien coaservés. La Société a observé ce cas dans la branche 
septentrionale des. collines de Renaix, à une faible distance 
de la ville. 

LYtode de la faune du système wemmelien autorise les 
auleurs à synchroniser cette nouvelle division avec Téocène 
supérieur. Nos confrères de Bruxelles confirment ainsi, mais 
avec des preuves réelles, des appréciations sur cet étage, 
que vous avez déjà entendu émettre ici même, en 1875 (*) et 
«n 1876 ('). C'était également l'avis de M. Potier qui pendant 
l'excursion à Cassel des Membres de TAssociation française 
pour l'avancement des sciences (congrès de Lille), assimilait 
Pargile glauconifère supérieure aux caillasses du bassin de 
Paris. 

La lacune, ou la période continentale du pays de Renaix, 
comprend donc toute la durée de Téocène moyen. 

L'échelle stratigraphique du système wemmelien est la 
suivante : 

Au sommet ; 5 Sable glauconifère, ferrugineux, par allé- 

ralioD dans le haut. 
4 Sable chamois micacé. 
8 Argile glauconifère. 
2 Sable caicareux à Nummuliles variolaria 
cl à Nvmmuiîles planulataysir.mittOT, 
ou par altération, sable sans fossiles. 
1 Mince lit graveleux. 

L'ascension du mont de la Musique nous a permis de revoir 
la superposition de toute cette série de dépots que nous avions 

(1) Rutcl : Annales de la Soc. géol. du Nord, T. V, p. 488. 

(2) Orilieb : Annales de la Soc. géol. du Nord, t. H, p. loi et 201, 

(3) Gh. Barrois ; ^ \. UI, p. 84. 



- 76 — 

déjà en grande partie relatée dans les collines leriiaires.VdX" 
gile glâuconifëre (ancien Tongrien deDumont) y est très-nette. 
Il en est de même des sables chamois dont les nombreuses et 
larges paillettes de mica brillaient au soleil. La Société a 
constaté que ce sable devient plus grossier vers le haut où il 
passe insensiblement à l'état de grès ferrugineux, autrefois 
assimilés au Diestien et, par suite, confondus avec ceux de 
celte assise (^) . 

Enfin, toul-à-fait au sommet, gisent d'autres bancs de 
grès, également ferrugineux, reposant sur un lit de cailloux 
roulés de silex de la craie [C'est le Diestien proprement dit 
des auteurs. 

Le passage du sable jaune au grès ferrugineux que je 
viens de mentionner, tire son grand intérêt de ce que ce 
passage est rarement visible dans la nature. Il faut des cir- 
constances spéciales, telles que le percement d'une tranchée 
ou rélargissement d'un chemin, pour mettre ce phénoûiëne 
au jour. C'est pour cette raison que ce double aspect, d'une 
seule et même zone, est resté si longtemps inaperçu. Lorsque 
les grès ferrugineux sont fossilifères, comme dans bien des 
localités de notre bassin tertiaire (*), la paléontologie triom- 
phait toujours, à un moment donné, de la difficulté, mais ce 
sont là des cas particuliers, La règle est l'absence de fossiles 

(1) Lorsque nous avons parcouru les collines de Renaix, M. E. Ghel- 
lonneix cl moi, nous avons remarqué (voir: Collines tertiaires, p. 165), 
au-dessus de Targile glauconifèré : a un sable jaune-rougeâtre, légè- 
rement argileux et agglutiné, offrant à sa base un Ut ondulé de silex 
parfaitement arrondis et non brisés» Ce sable, épais de 1" 80, paraît 
se rapporter au terrain miocène. » Aujourd'hui il me semble que le 
sable se rapporte bien aux sables chamois* Dans son excursion, la 
Société malacologique n'a plus revu ce lit de galeUs II serait intéres- 
sant de le retrouver, car aucun lit continu de silex n'a encore été relaté 
ailleurs, à ce niveau. J. 0. 

(2) MoDt des Chats, Roûge-Cloftre, etc. (Bruxcllien) ; Mont Noir, 
(Laeckénien), Litchaert. Poderlé, Herenthals (Scaldisien). 



— 77 - 

dans les grès ferrugineux et en cette circonstance, il ne res- 
tait au géologue que les caractères tirés de la stratigraphie, 
caractères qui, appliqués seuls, sont non-seulement insuffi- 
sanls, mais même généralement équivoques dans les 
passages où nous rencontrons ces formations. 

Aussi n'est-il pas d*assises tertiaires dans tout notre bassin, 
dontrorigine ait donné lieu à autant d'hypothèses ingénieuses 
ou originales : éjaculations , cordon littoral , fleuve, etc.? 
Les circonstances d'examen étant favorables, M. Rutot en 
profile pour nous donner sur place d'intéressantes expli- 
cations. Les faits sont ici, en effet, plus saisissants qu'ail- 
lears. On y voit les sables chamois se colorer en rose et en 
ronge, puis s'agglutiner pour former soit des grès ferru- 
gineux normaux, soit des plaques très-dures, à cassure 
métalloïde, celles-ci traversent irrégulièrement les bancs et 
représentent les joints d'infiltration des eaux superficielles : 
donc Taltération est manifeste. C'est la glauconie qui s*est 
décomposée et la coloration est due au peroxyde de fer. Au 
Mont de la Musique, le passage du sable janne au grès ferru- 
ginenx est donc facile à suivre et l'on ne saurait pas recon- 
naître deux assises lorsque Ton n'y trouve que deux faciès 
différents. 

Quant aux roches supérieures au lit de cailloux roulés, 
dits diesliens , M. Rulot les assimile au diluvium formé aux 
dépens des sables éocènes simplement remaniés, altérés et 
cimentés Cette explication est neuve et bien différente de 
celles qui ont été émises jusqu'à ce jour, mais elle n'a pas eu 
le don de convaincre tous les membres présents. On a 
demandé des preuves de Tassimilalion des cailloux de 
silex du poudingue pliocène aux cailloux de silex diluviens ; 
mais la question réciproque peut être posée également. Ce 
débat a seulement prouvé, pour le moment du moins, qu'il 
est toujours plus facile de poser bien une question que d'y 
bien répondre. Quoi qu'il en soit, l'hypothèse de M. Rutot 



— Ig- 
né présenle rien d^invraisemblable, si Ton s'en tient aux 
eollines. Elle est, également plos aisée à comprendre 
que l'assimilalion, faite par Dnmont et les géolognes qai ont 
adopté sa manière de voir, de la formation dont nons nous 
occopons avec les sables noirs d^ Anvers. Cette assimilation 
n'eiige-t-elie pas également l'intervention d'nne hypothèse 
particulière t Enfin, la Société s*est rappelée que j'avais éga- 
lement essayé (i) de concilier l'harmonie d'âge entre les 
poudingaes et les grès diestiens avec les sables d'Anvers, en 
supposant pour les uns que ce sont les alluvions d'un ancien 
fleuve, tandis que les autres sont les sédiments qui ont com- 
blé son emboQcbure. Entre les dépôts d'un ancien fleuve et 
ce que Ton est convenu d'appeler le c Diluvium », la diffé- 
rence n'est pas très-grande. Il est parfois déme difficile de 
les dislinguer Tun de l'autre, bien qu'en d'autre cas la dis- 
tinction ne semble pas douteuse, comme le prouvent les 
expressions de < Diestim en place, Diestien remanié^ Dilu- 
vium formé aux dépens des éléments du Diestien » que Ton 
trouve dans les livres et dans la nature. Elles ont un sens : 
il s'agit de les bien interprêter. 

Quant aux distinctions basées sur les silex roulés du Dies- 
tien et ceux du Diluvium, c'est un sujet très-difficile, peut- 
être même insoluble , car les éléments roulés et remaniés y 
sont les mêmes de part et d'autre : leur témoignage ne tire 
pas à conséquence, 

Nous voyons donc que l'idée du démembrement du Dies- 
tien, tel qu'il est admis aujourd'hui, règne encore. Après les 
localités fossilifères viennent celles, bien plus difficiles à 
traiter, des localités sans fossiles. C'est sur elles que la dis- 
cussion est venue s'engager, mais non encore se résoudre. 
En effet, les membres les plus éminents de la Société mala- 
cologique ont déclaré maintenir leur doute, tout en recon- 

(1) Ann. de. la Soc. géol. du Nord, 1. 111, p. 94. 



naissant que les grès ferrugincnx supérieurs aux hancs de 
poudingue constituent une masse muette que les idées de 
M. Rutot, si elles pouvaient être démontrées, éclaireraient 
d'un jour tout nouveau. Nous verrions alors l'ancien Diestien 
des auteurs se réduire aux couches marines et fossilifères 
d'Eddeghem et de Kiel et bien des obscurités disparaître. 
Tel est, Messieurs, le résumé des observations et des 
discassions qui ont animé cette promenade. Pour les relater, 
j'ai cm devoir introduire dans ce compte-rendu quelques 
réflexions rétrospectives afin de donner plus de cohésion au 
sujet, tantôt par un résumé de certaines questions, d'autre- 
fois par un aperçu rapide sur d'autres régions de notre 
bassin tertiaire. J'ai voulu vous montrer ainsi que Renaix est 
Taa des points les plus intéressants de nos environs : 
Renaix complétée par Cassel constituent assurément les 
deux pivots autour desquels se groupent tous les éléments de 
Thistoire géologique de TEocène de notre contrée. 

Séance du 3 Décembre 1879. 

m 

M. Gosselet donne lecture d'une notice sur d'Omalias 
d*Hallor. 

La Société géologique du Nord désireuse de témoigner son 
admiration pour le caractère et les travaux de d'Omalius 
d'Halloy décide d'insérer cette notice à la fin du tome VI de 
ses Annales. 

Le Secrétaire lit la note suivante : 

Note sur FArgUe à silex du Nord de la France 
par M. de JLapparent» 

J*ai lu avec grand intérêt les deux notes sur l'argile à silex 
que MH. Gosselet et Barrois ont publiées récemment dans les 
Annales. On me permettra de me féliciter de la précieuse 



- 80 - 
adhésion donnée par nos deux savants confrères à la théorie 
de la dissolution avec effondrements, que j'avais proposée 
dans le Bulletin de la Société Géologique de France. Néan- 
moins, il subsiste encore entre nous certains désaccords que 
je crois opportun de bien préciser, afin que ceux qui. vou- 
dront travailler à la solution définitive de ce litige, sachent 
exactement sur quel point doivent porter leurs observations. 

Mon opinion est que, en admettant une argile à silex 
éocène, dans le Nord de la France, MH. Gosselel et Barrois 
confondent deux choses distinctes, savoir: le conglomérat 
éocène^ caillouteux et graveleux, qui forme la base de Téocëne, 
et la forme argileuse que ce conglomérat a revêtue, postérieu- 
rement à son émersion, sous les influences qui ont changé les 
affleurements oxfordiens en argile à chailles, ceux du grès 
à nummulites, en meulières à nummulites, ceux du calcaire 
de Brie, en meulières de Brie, ceux du calcaire de Beauce, en 
meulières de Beauce. 

Dans le Nord de France, partout où il existe une épaisseur 
suffisante de couches tertiaires non remaniées au dessus d'une 
craie à silex, je trouve à la base de la craie, en couches par- 
faitement réglées^ le conglomérat à silex, à gangue sableuse ; 
ce conglomérat, vert à Bracheux, aux environs de Gompiègne 
et dans toute la Picardie, devient plutôt roux et graveleux 
dans le nord-est : mais il n*est pas argileux là où il existe, 
par dessus, des couches tertiaires, en place; je n'en veux 
pour preuve, d'ailleurs, que les coupes mômes publiées par 
M. Gosselet, et où je vois constamment la soi-disant argile à 
silex éocène désignée sous le nom de « gros silex, ^ c silex 
avec sable, » « gros silex mélangés de sable, if etc." 

L'argile à silex est^ mes yeux, un phénomène très-géné- 
ral, accompli, pendant une longue durée, aux dépens des for- 
mations déjà émergées et consistant en deux choses : 
1» l'introduction de l'élément argileux, souvent bariolé ; 
2o la dissolution du substratum calcaire avec effondrement 
dans les cavités ainsi produites. 



-^SI- 
MM. Gosselet et Ban^ois n*hésiteront pas^ je pensé, à 
reconnaître que les meulières de la Brie et de la Beauce ne 
se sont point formées à Tétat de blocs anguleux dans une 
argile bigarrée. Ils savent que, partout où ces meulières 
sont recouvertes par quelque cbose de stratifié, elles existent 
àPétat de bancs réglés, sans argile. Or il en est ainsi, à mes 
jeux, du moins, du conglomérat éocène du nord de la France. 
Ce conglomérat était certainement émergé quand se sont pro- 
duites les actions dissolvantes qui ont enrichi le bassin de 
Paris 4e toutes ses diverses argiles à meulières et à silex, y 
compris celle à meulières nummulitiques du détroit de Saint- 
Qaentin. Comment donc une action aussi générale aurait-elle 
respecté le conglomérat éocène sans lui imprimer, en quelque 
sorte, sa marque de fabrique? Or, elle n'y a pas manqué^ et 
c'est par là que ce conglomérat, d'abord graveleux (excepté 
peut-être quand il reposait directement sur les dièves), serait 
devenu Pargile à silex de la Thiérache. 

J'arrive maintenant à Torigine de l'argile à silex. Je n'en 
dirai qu'an mot : c'est que la théorie de M. Gosselet, fondée 
sur la pénétration des «aux pluviales à travers des formations 
eatièrement perméables, me parait en désaccord formel avec 
ce que Tobservalion nons apprend sur le Pays de Caux. Dans 
ce pays, la terra classique de l'argile à silex, il est de toute 
évidence que cette argile, caractérisée par ses couleurs 
rutilantes, a été faite, tant aux dépens de la craie (et peut-être 
d'un conglomérat qui la recouvrait), qu'aux dépens d'une 
wflppg continue d*argile plastique rouge et violette, qui a 
recouvert autrefois toute la Seine-inférieure. De nombreux 
lambeaux de cette argile sont encore bien visibles ; celui de 
Mélamare, près Bolbec, est en place et exploité pour 
poteries. Une foule d'autres s'observent dans les poches 
effondrées, en compagnie des sables et grès éocènes du 

niéme âge. Comment donc parler de perméabilité quand 

6 
Annales de la Société géologique du Nord, t. yi. 



~ 82 — 

une nappe conlinue d'argile recouvrait ainsi taute la 
contrée ? 

Est-ce à dire qae je prétende avoir entrevu , d'une 
manière très* claire, le mode de formation de Targile à silex ? 
Assurément non ; mais il m'est impossible, ou tout au moins 
bien difficile, d'attribuer à Peau depluie^ filtrant à travers des 
terrains perméables, la puissance de creuser dans la craie des 
poches de trente à quarante mètres, comme celles du Pays 
de Caux, séparées, quelquefois, les unes des autres, par de 
simples piliers, sans épaisseur, preuve manifeste que des 
érosions antérieures ne sont pour rien dans cette disposition. 
Tout cela me parait nécessiter Pintervention d'agents plus 
actifs que ceux que nous voyons à Toeuvre de nos jours et 
voilà pourquoi, remarquant une coïncidence manifeste» en 
Normandie, entre le phénomène des failles et le développe- 
ment des poches avec effondrements, j'avais été conduit 
à établir entre ces deux ordres de faits un rapprochement 
que les observations de M. Gosselet ne me semblent pas avoir 
détruit. 

M. CSoaselet attendra pour répondre à M. de Lapparent 
la publication d une note plus détaillée que son savant 
contradicteur a lue il y a quelques jours à la Société géolo- 
gique de France. 

M. Charles Barrois lit la note suivante : 

Note sur les Alluvious de la Serre (Aisne) 
par le D^ Cltarles Barrois» 

La Serre est une rivière dont le cours a environ 100 
kilomètres ; sa source est dans les Ârdennes^ et elle passe 
par 4 chefs-lieux de canton du département de l'Aisne, 



- 83 -- 

Boz&j, Montcaraet^ Marie, Grécy, avant de se jeter dans 
rOise, rive gaacbe, dans les vastes prairies de La Fère. /Ses 
principaux tributaires sont le Vilpion, la Brune, le Hurtaut, 
et la Souche. 

Les alluvions de ce cours d*eau ont été étudiées par 
4'Ârcbiac(*) comme celles des autres rivières du département 
de P^^isne. La Serre dépose dans ses grandes crues un limon 
dont répai3seur totale n'a pas moins de 1 mètres entre Assy 
et La Fère ('). En remontant le cours de la Serre, Palluvion 
moderne diminue, et de Mortiers à Marie la rivière coule sur 
le dépôt de cailloux diluviens. Son lit est très peu profond et 
les berges montrent partout Kalluvion récente reposant sur 
les cailloux; au dessous de Crécy, au contraire, la rivière est 
fort encaissée et son lit est entièrement creusé dans Talluvion 
moderne qui parait être formée aux dépens de Palluvion 
ancienne argilo-sableuse. 

€ Le dépôt de cailloux roulés ^quaternaire) de la vallée de 
la Serre renferme, d'après d'Ârchiac (*), outre les silex et les 
fragments de craie qui à la vérité, en forment la plus grande 
partie, des éléments étrangers aux terrains que parcourt 
aajourd'hui cette rivière. Ce sont d'abord les fragments de 
roches et les coquilles tertiaires qu'on ne trouve en place 
qu'à trois lieues au Sud et qui n'ont pu y être amenés par 
aucun des cours d'eau actuels, et ensuite des cailloux de 
quartz dont le gisement était sans doute beaucoup plus au 
N.-E. que le plateau de la Fèrée, où cette rivière prend sa 
source. On pourrait donc en conclure que les eaux qui les 
ont apportés étaient au moins à 123 mètres au dessus 
de son niveau actuel à Rozoy. La conséquence serait 
la même si Ton supposait qu'ils ont suivi le cours du Vilpion 
ou de ses autres affluents. > 

(1) D'Archiac ; l'Aisne, Mém. soc. géol. de France. ' 

(2) D'Archiac, Descriplion de l'Aisne, p. 87. 

(3) D'Archiac, Description de i*Aisne, p. 68. 



- 84 — 

L'étnde détaillée que j'ai faite de cette région m'empêche 
d'admettre une semblable supposition : je ne crois pas que 
les eaux de la Serre se soient jamais élevées à 123 mètres 
au dessus de leur niveau actuel à Rozoy, c'est-à-dire à 
l'altitude de 262 mètres. J'ai montré dans une note précé- 
dente que la Souche s'était élevée à 50 métrés au dessus de 
son niveau actuel, la Serre a laissé des alluvions anciennes 
jusqu'à 40 mètres près la ferme de Dormicourt ; au Vilpion 
se rattachent les cailloux roulés de Cbevennes^ qui sont à 45 
mètres au dessus du niveau de la rivière. Je ne crois pas 
qu'il y ait de dépôt diluvien dans cette région à plus de 40 ou 
50 mètres au dessus du niveau actuel des cours d'eau voisins ; 
cette manière de voir serait du reste plus conforme aux 
observations générales faites par M. Belgrand dans ce bassin 
de la Seine 0): c L'es lambeaux des terrains quaternaires 
dans les vallées, se trouvent jusqu'à 15, 20, 30, et même 
jusqu'à 50 mètres au dessus du niveau des eaux actuelles. » 
— Il convient toutefois de se rappeler ici (') que les altitudes 
atteintes par les eaux de l'époque quaternaire^ ne sont pas 
dues à des cours d'eau comparables à ceux qui rempliraient 
les vallées actuelles, puisque ces vallées n'étaient à l'origine 
que de faibles dépressions des plateaux : Tapprofondissement 
graduel des vallées, a contribué pour beaucoup dans la 
diminution en étendue superficielle et en altitude , des eaux 
qui y circulent. 

Je décrirai dans cette note les principaux caractères da 
terrain diluvien de la vallée de la Serre, en remontant le 
cours des rivières pour reconnaître Torigine des différentes 
roches trouvées dans les alluvions. Les éléments dominants 
de ce diluvium, sont comme pour les autres rivières de 



(1) Belgrand : la Seine, Paris 18*72. p. 83. 

(2) Lodin : Du mode de formation des terrains superficiels. Bull. Soc. 
Linnéenne de Normandie, 8« Sér , T. 2, 1878, p. 5. 



-^ 85 — 

Picardie qui eoalent sur l'argile à silex , des silex remaniés 
et roulés, alternant avec des lits de sable grossier ; il y a en 
outre des fragments de craie, de grès tertiaire, des roches et 
des fossiles dn calcaire grossier, et des galets parfaitement 
arrondis de quartz. On exploite ces cailloux à la gare même 
de Mortiers, ainsi qu'à Yoyenne où MM Papillon et Rogine 
oniivowfé Elephas primigenius ; les cailloux ne constituent 
pas toutefois la formation diluvienne la plus ancienne de ce 
district ; on en.a la preuve en suivant la route de Dercy à 
Srlon, qui est à un niveau plus élevé que lea graviers que je 
viens de citer. On voit la coupe suivante à la limite de ces 
deux communes. 

Coupe de Dercy. 




1 Limon jaune ordinaire , de lavage. 
2. Limon jaune ordinaire, avec quelques silex brisés. 
8. Apparence de stratificalion. 

4. Argile rougeàtre avec silex brisés, silex roulés, et quelques 
galels de quartz blanc (base de l'ergcron). 



Dans le chemin creux, au N. de Dercy, il y a de la grève 
crayeuse à la base du limon. Il faut sans doute aussi 
rapporter à la même formation les cailloux brisés de silex, 
de jaspe, et les galets de quartz qui sont abondants dans les 



— 86 — 

ravins, près da bois da Baty. Ces cailloux de silex et ces galets 
de quartz que Ton trouve à la base du limoo rappellent < les 
galets diluviens qui s'observent souvent remaniés à la base de 
l'Ergeron», d'après MM. jVanden Broeck et RutotO; nous 
devons noter qu'ils ne se trouvent dans cette région qu'au 
voisinage des Outîiers Landéniens , où Ton voit en place 
et déjà roulés les galets signalés ici à la base du limon. 
L'origine de ces galets est donc essentiellement différente de 
celle des vrais galets dihviens , roulés dans les vallées par 
les eaux sauvages. 

De Voyenne à Marie, ensuit le Diluvium des vallées, formé 
par les eaux sauvages de MM. Vanden Broeck et Rulot ; il y a ' 
de nombreuses exploitations de ces silex pour les routes à 
Montigny-sous-Marle. A Touest, dans le bois de la ferme 
d'Haudreville, et à 12 mètres au dessus du niveau delà vallée, 
il y a de grandes exploitations de silex diluviens; les tran- 
chées ouvertes à 5 et 6 mètres de profondeur montrent des 
alternances de lits irréguliers de sable argileux , et de 
cailloux brisés el roulés ; la plupart sont des silex, mais on y 
trouve en outre des roches tertiaires et des galets de quartz. 
En remontant la Serre, les affleurements diluviens deviennent 
plus rares, car ils sont recouverts par des dépôts récents ; 
près la ferme Dormicourt, le Diluvium s'élève jusqu'à 40 
mètres: MM. Papillon et Rogine y ont trouvé Elephas 
primigenius. A Sechelles, près du mouUn, exploitation de 
silex roulés diluviens. Dans le ravin de Dolignon, au N.-O. 
du village, on exploite encore des silex analogues. Aux 
Molineaux^ près de Raillimont, autres exploitations du même 
genre ; avec les silex de la craie qui constituent la plus grande 
partie de cette formation, on trouve des blocs de grès 
Landéniea, très durs, analogues à ceux qu'on voit en place 

W^^— ^»^»^M I I I II I I I I. I »^— ^— — *p— , 

(l) Vanden Broeck el Rutol. Les phénomènes posl-terliaires, Annal, 
de la Soc. Géol. du Nord, T, VIÏ. 



— 87 — 

sar dd nombreax plateaux des environs. An S.-E. de 
Grandrieux^ vers Hainbresson, exploitation de cailloux 
diluviens, silex roulés, fragments de gaize, et rares galets 
qaarzeax empâtés dans une argile sableuse, grossière, 
renfermant de nombreux grains de glauconie. 

En remontant le cours du Hurtaut, affluent de la Serre, on 
trouve des dépôts de cailloux quaternaires analogues à ceux 
de la Serre^ dans les ravins au N.*0 de Berlise, ainsi qu'à 
Fraillicourt. Au sud de Fraillicourt, il y a au dessus de 
Targile à silex (éocëne), qu'elle enlève parfois, une autre 
formation diluvienne, épaisse de 1 à 2 mètres, et consistant 
en une argile blanchâtre, avec quelques points de glauconie, 
petits fragments de craie et de silex brisés, patines. On trouve 
la même formation au sud de la Maison Rouge, commune de 
Wadimont. 

Au N. de Fraillicourt^ le limon qui recouvre les sablières 
Landéniennes montre à sa partie inférieure comme à Dercy, 
des galets roulés de silex. On en a un exemple dans le n^ 3 
de la coupe suivante prise à !2 kil. au N. de Fraillicourt: 

1 Limon argileux rouge 1" 

2 Limon calcaro-sableux, devenant de plus en plus 

sableux à la base . 2* 

8. Galets de.quariz roulés, formant un petil lit. 

4. Sable blanc (Landônien sup') rubané de veines brunes. 

La constance du gisement de ces galets roulés de silex et 
de quartz (n^S), à la base du limon du Nord de la France 
lorsque celui - ci repose sur des formations tertiaires , 
m'empêche de les regarder avec MM. Vanden Broeck 
et Rutot comme des galets diluviens , témoins remaniés 
de nouveaux affouilléments du sol par une inondation crois- 
sante. Ces galets roulés ne sont pour moi qu'une des nom- 
breuses preuves à Tappui de ce fait remarquable, qu*il existe 



— 88 —. 

des relations intimes entre la. composition de TErgeron et 
celle des couches qu'il recouvre : que ce manteau uniforme 
d'Ërgeron ne présente pas les mêmes caractères, dans le dépar- 
tement des Ardennes par exemple, sur les terrains tertiaires, 
sur les terrains crétacés, ou sur les terrains oolitiques. 

La rivière de la Malacquise qui est la continuation du 
Hurtaut, coule sur la Craie inférieure, le Gault, et le Callovien. 
Les éléments dominants de ses alluvions sont les silex dérivés 
de Targile à silex, des nodules de phosphate de chaux, de 
quartz, et des fragments de grès*: cette formation diluvienne 
a une eïtension considérable sur le territoire de Saint-Jean- 
aux-Bois, à IVst de la Petite-Picardie. C'est dans la grande 
Forêt de Signy que se trouvent les affluents les plus élevés 
de la rivière ; j'ai pu relever un certain nombre de coupes 
dans cette forêt, grâce au concours de H. G(Vard, garde 
général des Forêts, qui voulut bien m'y servir de guide Le 
ruisseau de la Fontaine-Rouge montre sur ses rives quelques 
cailloux diluviens, il en est de même des ruisseaux situés à 
Test de Maranwez, où j'ai relevé la coupe suivante dans une 
nouvelle tranchée du chemia du curé, au point dit « la passe 
du curé > : 

1. Limou brun marneux (lûnon de lavage) . . . . i<*50 

2. Argile sdbleuse à gros grains de glauconle, avec 

silex brisés el galets de quartz ..*.... o"50 
8. Marne grisâtre, profondément ravinée (callovien). 

Dans le chemin des Neufs-Prés, marne gris-blanchâtre, 
avec glauconie ; les tranchées ouvertes pour établir le Pont 
des Neuf-Près ont montré 1 "50 de cette môme marne gris- 
blanchâtre, sous laquelle il y avait un lit de silex roulés 
diluviens et de galets de quartz : M. GéArd y a trouvé des 
micraster breviporus en silex^ des éponges de la craie 
silicitiées, et des ossements de cheval. 



- 89 — 

Aa S. -O, de la Gainpiette» vers la Canogoe, sable argileux 
glaaconieax, difficile à distinguer à première vue ^es forma- 
tioDs crélacées environoantes^ mais qui contient de nombreux 
éclats de silex patines et arrondis, et des galets de quartz. 

On ne peut terminer cet examen des dépôts des cours 
d'eau de la Forêt de Signy, sans dire quelques mots du 
phénomène particulier que Ton observe généralement à leur 
source, et qui leur a valu dans le pays le nom de Fontaines- 
Ronges. Ces fontaines jouissent d'une certaine notoriété dans 
iepajs; telle est la Fontaine-Rouge qui se trouve dans la 
grande Forêt de Signy, à la côte 236» près de la Vierge 
Cayase, et la Fontaine*Rouge qui se trouve au N.-O. du boiS' 
de la Férée : les eaux en sont assez limpides, tandis qae les 
feuilles et les branchages qui tombent dans leur bassin se 
recouvrent d'une épaisse couche ocreuse. L'explication de 
ces faits est bien facile quand on prend en considération la 
composition des terrains dans lesquels circulent ces eaux 
avant de couler à la surface du sol ; ils contiennent tous en 
abondance dés grains de glaucçnie. Cette glauconie com- 
posée essentiellement de silice, de protoxyde de fer et d'un 
peu de potasse, d'alumine et de magnésie, est décomposée 
dans le sol sous Faction continue des eaux pluviales chargées 
d'acide carbonique qui s*y infiltrent : l'acide carbonique 
s'unit aux bases et Tacide silicique devient libre. Le carbonate 
de protoxyde de fer arrive en dissolution à la surface du sol 
dans les eaux de la source, grâce à l'acide carbonique libre 
que ces eaux renferment, mais ce fer se dépose bientôt après 
son arrivée au dehors à Pétat de iimonite. Ce dépôt est dû â 
deux causes : d'abord à l'action de Tair sur Peau courante de 
la source, d'oA résulte une perte d'acide carbonique et une 
absorption d'oxigène par les carbonates ; et pnsuite à l'action 
des plantes qui vivent dans lé ruisseau, elles absorbent aussi 
de l'acide carbonique et dégagent de l'oxygène. C'est par ces 
moyens que le carbonate ^rreux est rapidement décomposé, 



— 90 — 

et que le fer à l'état d'oxyde bruD vient revêtir d'une couche 
continue les plantes, les pierres, et jusqu'aux rives des cours 
d'eau appelés Fontaines-Rouges dans les Forêts de Signy. 

Le Yilpion, affluent de la Serre, a un cours moins long 
que les rivières précédentes» il coule constamment sur la 
craie et dans une région où Targile à silex est très déve- 
loppée ; aussi ses alluvions anciennes sont- elles très 
puissantes, et les silex y dominent de beaucoup. II y a des 
exploitations de ces graviers diluviens dans les ravins entre 
Montigny et Rogny ; il y en a dMmportantes dans le village 
même de Rogny, près le ruisseau, les silex alternent avec des 
lils de sable grossier brun, il y a beaucoup moins de galets 
de craie que dans les graviers de la route de Montigny. Prèâ 
de Rogny, la Brune vient se réunir au Vilpion ; on observe 
bien le Diluvium des vallées dans le bassin de cette rivière 
à Prisces, il y est formé par des silex roulés, des fragments 
de craie et du sable grossier ; on l'observe encore dans les 
ravins à TE. et à l'O. de Dagny, au N. de Morgny-en-Thiérache, 
où j'ai trouvé des ossements de Bas primigmius^ et au S.-O* 
d'Iviers. 

Au Vilpion, il faut rattacher le petit ruisseau de Harfontaine, 
dont la source se trouve actuellement dans le bois de ce nom; 
il était à répoque quaternaire plus important que de nos 
jours, car son cours est non seulement jalonné par des 
débris diluviens à travers le bois de Marfontàine, mais on 
les suit bien au delà jusqu'à Chevennes et Lcmé. Les gravières 
de Chevennes ont fourni à MM. Papillon et Rogine une 
magnifique série de silex taillés et d^ossements quaternaires : 
Ursus spelœus, Elephas primigenius^ Rhinocéros tichorhinus, 
Bos primigenius. Voici la coupe des ravins de Chevennes : 

1. Limon fin, jaune, stratifié 1» 

2. Limon plus brun, non stratifié 1* 

3. Silex diluviens» roulés, ei lits irréguliers de sable 
grossier argileux, ossements, pierres taillées • . • &■» 






— 91-' 

Les allavioAs da Yilpion et de ses afflaents ont été trop 
bien étudiées par MM. Papillon et Rogine (') pour qu'il soit* 
nécessaire dMnsisler davantage sur ce sujet: les alluvions 
modernes sont assez développées ; le terrain diluvien affleure 
encore à Gambron, où ces géologues ont trouvé un squelette 
d'Éléphant presque entier. 

Les ruisseaux de Lemé, Chevennes, Marfontaine, Youlpaix, 
qni se rendent dans le Yilpion, expliquent facilement la 
présence des galets et fos«les tertiaires dans les alltivioQs de 
la Serre, sans que Ton doive recourir à des changements de 
niveau de 123 mètres; en effet les collines comprises entre 
Lemé et Youlpaix sont couronnées d'Outliers de sables 
tertiaires (Landénien), contenant des lits de galets roulés, de 
silex et de quartz ; à leur sommet se trouvent des fragments 
de grès à Nummulites. (*) 

Conclusion : Tous les éléments du Diluviuoi de la vallée de 
la Serre se retrouvent donc dans le bassin actuel dé cette 
rivière, et on ne doit pas admettre le changement de niveau 
de 123 mètres proposé par d'Archiac ; les eaux de la Serre 
à Tépoque quaternaire n'étaient guère à plus de 45 mètres 
an dessus de leur niveau actuel, altitude où se trouvent 
encore des formations diluviennes dans cette vallée. 



(1) p. Rogine : Noie sur la géologie de la Thiérache, La Thiérache, 

2* vol. 1872, p 92 On doit pourtant rapporter les graviers de ' 
la Reinetlc au terrain Aaehénien. 
Papillon : La ligne du chemin do fer dans Tarrondissennenl de . 
Vervins, Journal de Vervins, 1868 69. 

(2) Gosselet: Bull soc. géol de France, 3« sér. T. 2. p. 51^ 

De Lapparent: Bull. soc. géol. de France, 8* sér. T. 2,p. 134. 1874. 
Rogine : Notes sur la géologie de la Thiérache, La Tbiérache, 

2- vol. 1872, p. 121. 
Ch. Barrois : Ann. soc. géol. du Nord, T. 5, 1878» p, 846.' 



— 98 — 

H. 6o88elet dépose de la part de M. Riti«t une commani- 
cation sur une coupe observée à Frameries. La Société donne 
acte de ce dépôt et décide que la lecture de la note sera 
reportée à la séance suivante. 



Séance du 48 Dééembre 1879. 
Le Secrétaire lit la note suivante : 

Note sur une coupe de terrain 
observée dam la Ciare de Fraufteries pris Mons (Belgique) 

Par A. Rotot. 

PI. IL 

Dans ces derniers temps, Targile à silex a fait Tobjet de 
nombreuses et intéressantes études à la Société géologique 
du Nord. 

Ayant eu récemment l'occasion de visiter les travaux 
considérables que la Compagnie du Nord-Belge fait exécuter 
en ce moment pour ragrandissementde la gare de Frameries, 
près Mons, j^ai observé dans toute sa fraîcheur une coupe 
que j'ai cru utile de faire connaître à la Société. 

Pour préciser, au point de vue géologique, remplacement 
de la tranchée dont il est question, j'ai figuré dans la planche 
qui accompagne cette note, une coupe allant de Mons à 
Frameries. 

Ainsi qu'on peut le voir, la gare de Frameries se trouve 
au sommet d'un monticule; et entre la tranchée et la ville de 
Mons, on rencontre une très belle série de couches tertiaires 
et crétacées, qui se présente comme suit en partant de la plus 
récente : 



PànîselieD. (Au moDt Panisel). 

Sable yprésien à Nxtmmulites planulaia. (Kont Panisel). 

Argile ypresienne. (Mont Panisel el Eribus}* 

Sables glauconifôres landéniens. 

Calcaire de Mons à grands Cerilhes. 

Tuffeao de Maestricht. 

Poudingue de la Malogoe. 

Craie bruue de Ciply. 

Craie blanche. 

Craie grise. 

Rabots. 

Fortes toises et diôves. 



Tontes ces couches , tertiaires et crétacées, sont assez 
fortement inclinées vers le Nord et Ton reconnaît d'après 
leur disposition, que la tranchée de Frameries doit se trouver 
sur l'affleurement des rabots, 

La longueur totale de la tranchée est d'entiron 800 mètres, 
nous allons donner ci-après la description détaillée des 
direrses couches qui ^'y rencontrent en commençant par te 
bas: 

Couche N^ 7. (Voir PI. XIII vue d'ensemble de la tranchée). 
— Lit entièrement composé de gros silex, de volume consi«> 
dérable, irréguliers, visible sur 0"^ 60 à 0» SO et suivant une 
allure sensiblenlent horizontale. 

Ces silex sont d'un noir brunâtre à Tialérieur, leur surface 
est blanchâtre, ils sont entassés les uns sur les autres, sans 
ordre. Leur surface extérieure est comme corrodée et 
nettoyée, les aspérités sont intactes et ne présentent aucune 
trace d'usure par entraînement. Quelques silex sont brisés* 
mais tous les fragments se trouvent réunis au complet. Les 
interstices entre les blocs sont absolument vides, sauf pour la 
partie la plus supérieure du banc, où les silex les plus 
élevés sont reliés entr'eux par un sable siliceux, blanchâtrOj 
durci et adhérent. 



-94 - 

Couche N"* 6. — Bande d*argtie fine, grise^iméftre, très 
compacte et très ptaMiqne quand elle est humide, subissant 
un fort retrait et se fendillant en petits feuillets courts 
lorsqu'elle est sèche. Toute la masse semble très pure et 
homogène, cependant on aperçoit disséminés, de petits 
amas-calcaires blanchâtres, en concrétions pulvérulentes ou 
tapissant des fentes. 

La partie inférieure de cette argile se moule fidèlement sur 
le lit de silex sur lequel elle repose et en suit toutes les 
aspérités, elle n'est arrêtée dans sa descente que par le sable 
agglutiné qui cimente les premiers silex. Cette argile ne ' 
renferme aucune trace de débris organiques. 

Cmche iVo 5. — La couche 5 n'est pas une couche à 
proprement parler, elle n'est que la partie inférieure d'un 
ensemble comprenant les lits indiqués sous les N<>* 5, 4 et 3. 
Le contact de la couche 5 avec la précédente est net et indique 
d'iine manière évidente un ravinement. Cette ligne de contact 
est ondulée, au point qu'en beaucoup d'endroits l'argile 
verte sous-jacente est réduite à une très faible épaisseur et 
même complètement enlevée. 

La couché 5 n'a guère que 0,10 à 0,15 d'épaisseur, elle 
est constituée par un sable grossier blanchâtre, empâtant des 
cailloux roulés de nature très diverses. 

Les uns sont formés de marnes crétacées durcies^ les 
autres sont en silex rouge, translucide, d'autres encore sont 
en calcaire (probablement dévonien) altéré et blanchi. Quant 
au volume de ces cailloux qui, en général sont imparfaitement 
roulés, il est ordinairement assez réduit et ne dépasse guère 
celui d'une petitc^noix. 

Couche iVo 4. — A 0™ 10 ou 0»» 15 du contact des couches 
5 et 6, apparaissent de gros silex de même nature que ceux 
qui composent la couche 7, mais généralement plus petits et 
formés de fragments de ceux-ci. 



- 95 - 

Ces fragments sont anguleux, les angles et les arêtes ne 
paraissent pas émoassées, quoique portant en certaines 
places des traces d'éclats produits par des chocs. 

Ils sont disposés irràguliérement dans une m^sse sableuse 
dont le tiers inférieur est blanchâtre, et n'est que la 
continuation de la couche 5, dont les deux tiers supérieurs 
rechargent de giauconie jusqu'à devenir rapidement d'un 
fert foncé. Dans ces conditions la surface extérieure des 
fragments de silex empâtés prennent également une teinte 
Terddtre. Le banc de silex qui constitue la couche 4 a en 
moyenne 0,80 d'épaisseur. 

Couche N^ S. — Au dessus du lit de silex fragmentaire 
dont il vient d'être question, se continue à Tétat pur le sable 
glauconifëre qui en empâtait la partie supérieure. 

Ce sable est d'un beau vert foncé, très glauconifëre, et 
m'a paru dépourvu de fossiles^ il n'est du reste visible qu'en 
certains points de la tranchée, car le plus souvent il a été 
raviné profondément et même totalement enlevé par le 
phénomène qui a provoqué la formation du dépôt supérieur. 

Partout où Ton pouvait l'observer, le sable vert était 
homogène et ne présentait aucune apparence de stratification. 

Couche N" 2. — Le contact des couches 2 et 3 indique, 
comme nous venons de le dire, un ravinement considérable; 
tout le long de ce contact qui est très net, on aperçoit une 
ligae de cailloux de silex roulés, semblables à ceux qui 
caractérisent partout en Belgique la base du diluvium. Au 
dessus de ce lit de cailloux, se développe sur une épaisseur 
très variable, mais qui, vers le milieu de la tranchée pouvait 
atteindre 4 à 5 mètres, un limon très argileux, compact, 
constitué par des strates ondulées d'une façon assez irrégu- 
lière et diversement colorées. 

La masse inférieure, la plus épaisse et la plus homogène, 
se présente sous forme d'une argile verdâtre clairOf zonée 



— 96 — 

de lignes rougeâtres oa panachée de points bruns on noirs, 
lîgniteux ou manganesifëres. 

Dans la masse supérieure , on aperçoit des traînées 
bléncliâtres, minces, paraissant plus sableuses, et Tensemble 
prend une teinte brunâtre ou rousse, plus ou moins 
régulièrement disposée. 

Couche N*^ 1. — Enfin, au dessus du limon précédent et le 
ravinant nettement^ vient s*étendre le manteau d'ergeron, 
épais de 4 à 5 mètres et plus peut être dans les parties basses 
'delà tranchée; réduit à moins d'an mètre dans les parties 
élevées, et présentant tous ses caractères les plus évidents 
comme couleur, composition chimique, etc. 

Tout naturellement, la surface de cet ergeron, modifiée par 
les infiltrations superficielles et dépouillé ainsi de son 
calcaire , s'est tranformée sur une épaisseur, à peu près 
constante d'un mètre, en ce que Ton appelle vulgairement en 
"Belgique t terre à briques >. 

Il ne m'a pas été possible de voir d'une manière certaine 
si le contact de Pergeron N^ 1 avec le limon argileux panaché 
N"" 2, présentait des cailloux roulés, ainsi que cela existe 
' généralement Je n'ai pu approcher suffisamment de ce 
contact à cause de la verticalité des talus et de la hauteur à 
laquelle s'opérait le contact, il m'a cependant semblé voir 
quelques rares silex disséminés le long de la ligne de 
ravinement. 

Telle est la composition détaillée de la coupe de 
Frameries, il me reste maintenant à donner quelques 
appréciations concernant Page des différentes couches 
reconnues. 

En ce qui concerne les couches N^ 7 et 6, je crois qu il ne 
se présente aucune difficulté. Nous sommes en présence 
d'un affleurement des rabots soumis aux influences . des 
infiltrations superficielles, dont toutes les parties calcaires 



— 97 — 

ont été dissoutes et dont il ne reste qu'un lit d'argile au lieu 
de marne et un amas de silex à interstices vides, en place de 
parties calcaires qui primitivement les cimentaient. 

L'ensemble des couches 7 et 6 rappelle Vargile à silex qui 
a fait l'objet de si consciencieuses études de la part de nos 
confrères de Lille, et je crois qu'il y a lieu d'assimiler ces 
coaches à Vargile à silex. Les caractères et la nature des 
roches ne sont cependant pas identiques, mais il est à 
remarquer que les matières premières , c'est-à-dire les 
couches primitives qui ont servi à la formation de Vargile à 
silex proprement dite d'une part, et notre lit de Frameries de 
l'autre, ne sont pas les mêmes. 

L'argile à silex proprement dite a surtout été formée aux 
dépens de la craie blanche, dont la nature diffère sensiblement 
de celte de la roche connue des mineurs sous le nom de 
rabots et qui, du reste, est plus ancienne. 

Quoiqu'il en soit, les rabots ayant été modiQés sur place et 
transformés ainsi peu à peu en une variété particulière 
i^argile à silex, il convient de prendre pour âge du dépôt 
l'Age de la roche normale primitive, en conséquence on doit 
considérer nos couches 6 et 7 comme rentrant dans la série 
crétacée, entre la craie grise qui les surmonte et les Dièves et 
Forles-toises qui suivent. 

Passons maintenant aux couches 3, 4 et 5 de la 
tranchée. 

J'ai d'abord hésité sur l'âge de ces couches qui se relient 
intimement entre elles et forment un ensemble continu. 
J'avais cru devoir en faire du quaternaire inférieur, mais 
une élude plus attentive m'a mis d'accord avec M. l'Ingénieur 
E' Dejaer, et nous sommes d'avis que l'ensemble des strates 
3) 4 et 5 représente le Landénien inférieur, réduit ici à 
sa base. 

Ce qui m'a confirmé dans cette manière de voir, c'est 

l'existence du Landénien inférieur en place sur tout le 

7 
Annales de la Société géologique du Nord, l. vu. 



- 98 — 

plaleau et bien visible dans divers chemins creux, notammenl 
vers Qaévy-le-Grand. 

La seule différence consiste en ce que dans ces parages, le 
Landénien ne repose plus sur les rabolSy mais sur les Dièves 
et les Forles'toises dont raffleurement ne fournit plus de 
silex. 

Du reste, l'homogénéité du sable et sa pureté constituaient, 
un indice sufQsant, démontrant qu*on ne pouvait être en 
présence d*un remaniement qualernaire. 

L'ensemble des couches 3. 4 et 5 représente donc la base 
du Landénien inférieur. 

Ce qui m'a été d'uu grand secours pour arriver à la 
précédente détermination, c'est la ligne de séparation nette, 
trouvée entre les couches 1 et 2 et que je n'avais pu voir 
pendant longtemps à cause de la manière dont s'exécutait 
le travail. 

Depuis que les talus ont été bien aplanis, la séparation que 
je soupçonnais, mais qui m'avait échappée à cause de la 
constitution et de la couleur assez semblable des roches, est 
apparue nettement et je n'ai plus eu de difficulté à séparer 
Yergeron bien caractérisé, des couchées argileuses sous- 
jacenles. 

Nul doute maintenant que ces couches de limon argileux 
zôné et panaché ne représentent le diluvium inférieur y ainsi 
que l'indique du reste le lit de cailloux de silex roulés qui en 
forme la base, et que les deux grandes divisions que nous 
avons si généralement retrouvées dans le quaternaire, 
n'existent encore ici très bien représentées. 

La seule observation que nous ayons à faire consiste en 
ce que d'ordinaire, dans nos plaines flamandes, où le 
sous-sol tertiaire est souvent sableux, le diluvivm inférieur 
ou ancien est généralement constitué par des éléments 
sableux assez grossiers, arrachés aux couches sous-jacentes. 
Il est composé de sables paniseliens, bruxelUens , laekeniens, 



— 99 - 

wefflmelieDs , etc; remaniés, irrégulièrement stratifiés et 
irayersés par des lits discontinus de galets ou par des veines 
ou lentilles d'argile provenant des strates argileuses de 
TYpresien, du Paniselien et du Wemmelien. 

Sur le plateau élevé de Frameries, au contraire, le 
diluvium ancien a une constitution analogue à celle reconnue 
par M. Ladrière et ses collègues de Lille, aux couches 
quaternaires inférieures qui recouvrent une grande partie 
du département du Nord et qui sont elles-mêmes rerouvertes 
soit par des limons divers sur les pentes, soit par lergeron 
proprement dit aux environs de la frontière, au nord de 
Lille, etc. 

Le diluvium inférieur du plateau de Frameries a donc cette 
parlicularité commune avec le diluvium inférieur du dépar- 
tement du Nord, qu'il est composé de limons argileux, 
stratifiés et panachés, au lieu d'être constitué principalement 
par des sables comme dans les Flandres. 

J'ai été fort heureux de rencontrer à Frameries cette 
liaison des limons anciens de Picardie avec notre diluvium 
aocien, et cette découverte vient parfaitement à point pour 
mettre d'accord des observations exactes faites de part et 
d'autre et que Ton ne parvenait pas à relier, parce qu'on ne 
s'entendait pas sur les termes. En effet, nos collègues de 
Lille appelaient ergeron ce qui pour nous constituait le 
dilumm ancien; on conçoit que dans de pareilles conditions 
il y avait impossibilité de s'entendre. 

Voici les premiers pas vers l'accord absolu, je crois que 
les derniers ne se feront pas attendre. 

M. liadrière fait les observations suivantes : 

La communication de M. Rutot présente la question qui 
nous divise d'une manière toute nouvelle. 
Il y a un mois, lorsqu'il nous avait fait le plaisir de venir 



— 100 — 

nous voir, il ne nous avait pas parlé du limon panaché, 
ni de son diluvium inférieur argileux d^ la tranchée de ^ 
Frameries ; à C( Ue époque il désignait encore, je crois^ tous 
ces limons sous le titre d'ErgeroUy que M. Cornet leur avait 
donné. 

En effet, MM.' Cornet et Briaitont, les premiers, en 1869, 
appliqué à la partie inférieure du limon le nom d'Ergeron, 
peut-être ont-ils confondu sous ce litre du limon ancien 
et du limon récent, mais là n^est pas la question. 

M. Gosselet, en 1865, dans sa Géologie du Cambrésis, 
s'était servi du nom de Loess pour le même terrain ; plus 
tard, il adopta celui d'Ergeron en Tentendant dans le sens 
que lui donnaient MM. Cornet et Briart, et c'est aussi le sens 
que nous avons jusqu'ici attaché à ce mot. 

On ne peut, je crois, le prendre dans une acception 
différente; il faut, ou l'abandonner, ou s'en servir pour 
désigner tout le quaternaire ancien , graveleux, argileux 
ou sableux, y compris la terre à briques des plateaux; je 
préfère la première détermination et je crois que l'on peut 
donner atout l'ensemble des couches quaternaires antérieures 
à l'approfondissement des vallées le nom de quaternaire 
ancien. 

M. Gosselet fait la communication suivante : 

Notes sur les sables tertiaires du plaieaa de 

TArdeone, 

par M. Gosselet. 

On admet généralement que le terrain silurien de TAr- 
denne, entre Hirson et Louelte-Sainl-Pierre, était émergé 
dès l'époque dévonienne et qu'il n'a pas été recouvert par 
les mers successives. En effet, à Mondrepuits, à Textrémité 






-. 101 — 

orientale de ce plateau silurien , on trouve les traces des 
rivages dévonien, jurassique et crétacé, sous forme de 
trois poudingues, qu^on distinguerait difOciiement Tun de 
l'autre, si on ne pouvait voir leurs rapports avec les 
roches fossilifères voisines. 

A Mondrepuits môme, le poudingue gédinien repose en 
stratification discordante sur les tranches des schistes silu- 
riens ; la mer dévonienne était au N.O. et son rivage se 
dirigeait de l'E.-N.-E. à l'O -S -0. 

A 3 kilomètres, au S., au Petil-Loudier, le poudingue 
liasien constitue également des bancs presqu'horizontaux, 
directement superposés aux schistes siluriens fortement 
redressés. La mer jurassique était au S.-O. et son rivage se 
dirigeait de E.-S.-E. à TO.-N.-O., formant avec le rivage 
dévonien un angle aigu dans lequel est compris le plateau 
silurien de l'Ardenne. 

A. 4 kilomètres au S -E. de Mondrepuits, près de Blangy, 
MM. Papillon et Rogine ont signalé dans les tranchées du 
chemin de fer, au dessus des schistes siluriens, des bancs 
horizontaux de poudingue que M Ch. Barrois (^j a rapportés 
àl'Apiien. La mer crétacée s'étendait à TO. et au S.-O. et 
son rivage décrivait une courbe d'un quart de cercle, à peu 
près à l'endroit où est maintenant Hirson. 

Ou pouvait présumer que ce qui s'était passé pour les 
ïûers dévonienne et crétacée, avait aussi dû se produire 
^ l'époque tertiaire Tous les géologues en avaient jugé 
aiûsi. Que Ton jette les yeux sur la carte géologique 
de Belgique, par Dumont, sur celle du département de 
l'Aisne, par d'Archiac, ou sur celle du département des 
Ardennes par Sauvage et Buvignier , on voit que le plateau 
ardennais est libre de tout dépôt postérieur au silurien et 
q^e les terrains tertiaires, en particulier, s'arrêtent assez 
loin. 



(0 Ann. Soc. ^6ol. du Nord, v. p. ^46, 









— 102 — 

Aussi M. Ch. Barrois a-l-il fait faire un grand progrès à la 
géologie de celle région en élablissant (') que la mer éocène 
s'est élevée sur les hauteurs de l'Ardenne et y a laissé des 
traces de ses* sédiments. 

L'exploration de TÂrdenne pour la carte géologique 
détaillée de la France m'a permis d'apporter de nouveaux 
faits à Tappui de celle thèse. 

Les sables landéniens du terrain éocène s'avancent jusque 
près d'Hirson : à Quiquengrogne, vers le N.-O., et à Lan- 
douzy-la-Ville, vers le S.-jO. A Hirson môme les travaux du 
fort ont' mis à découvert un^ lambeau de sable qui est peut* 
être éocène. 

m 

Le puits y a coupé les couches suivantes : 

1 Limon 0,40 

2 Diluvium 1,10 

3 Limon rouge veiné de sabie gris. ... l,5o 

4 Sable pur 1,50 

5 Gravier 0,50 

Le sable m 4 a tous les caractères du sable d'Oslricourt et 
la présence d'un gravier de silex en dessous ne suffit pas 
pour le classer dans le diluvium. 

Le sable tertiaire ne s'observe pas à l'E. d'Hirson sur les 
terrains secondaires ; il y a été enlevé par les courants dilu- 
viens avec d'autant plus de facilité, que, reposant sur les 
couches argileuses du gaull ou du lias , il a formé un 
niveau de sources et a dû glisser sur le flanc des collines. 
On pourrait peut-être rapporter au terrain tertiaire un sable 
que Ton voit à Blombay, près de Maubert-Fonlaine, formant 
une émiçence au sommet d'un escarpement de lias. Je l'ai 
visité avec M. Ch. Barrois et nous étions assez incertains 
sur son âge. 

(1) Ann. Soc. géol. du Nord, VI, p. 866. 



— 103 — 

Mais si le sable a été enlevé , il D*en a pas été de môme des 
parties plus solides, grès, poudingue ou galets, qui étaient 
mélangés au sable. M.Ch. Barroisles a retrouvés à l'état erra- 
tique sur toute cette région. I.es galets de silex' parfaitement 
arrondis sont particulièrement fréquents à la base du limon 
et, quand celui-ci manque, à la surface du sol. 

Le sable déposé sur la surface des plateaux primaires de 
l'Ardenne, a mieux résisté aux agents diluviens. Je n'en ai 
pas trouvé dans la forêt de Saint-Michel ; mais il est abon- 
dant à Signy-le-Petit et aux environs. 

La sablière de Signy-le-Petit est située au hameau de la 
Croix-Colas. On y exploite un banc de sable fin, blanc ou 
jaune, épais de 2 à 3 mètres et recouvert par 1 à 2 mètres 
de limon avec galets. 

A 500 mètres à l'O., sont les sablières du Pavillon 
(commune de La Neuville-a ux- Joules), dont voici la coupe : 

Limon brun o,80 

Sable fin, jaune 3 

Gravier, grès, cailloux roulés de qnarlz, clc. 0,30 

. Sable blanc un peu plus gros i 

Argile blanche. 

Des minerais de fer ont été exploités sous tout le plateau 
entre la Croix-Colas et le Pavillon ; leur coupe, donnée par 
Sauvage et Buvignier (') fait connaître les couches inférieures 
aux précédentes. 



Argile sableuse jaune avec lâches et infillralions blanches \ 
(limon panaché). ^ 

Sable de couleur jaune plus foncé i 4 ^ 5in 

Lit de sable et d'argile sableuse . . v 

Argile blanche à potiers * 

Sable jaune 



(1) Géologie du départ, des Ardennes, p. 418. 



— 101 — 

Minerai en gôodes. Petits cailloux du terrain ardoisicr. . \ 

Sable avec lits d'argile 

Minerai 

Sable. Mà3«. 

Minerai * 

Schiste ardoisier / 



Le minerai de fer est donc subordonné au sable et il y a 
lieu de le rapporter au môme âge. Cet âge serait diluvien 
pour Sauvage et Buvignier, mais je prouverai plus loin 
qu'en réalité il est tertiaire. 

Dans une autre sablière de La Neuville-aux-Joutes , au 
hameau du Corps-de-Garde , j'ai fait creuser au fond d'une 
sablière. On en a ramené des silex pyromaques, de forme 
très irrégulière, non roulés, mais profondément altérés; 
quelques-uns atteignent la grosseur de la tôle ; ils forment 
une couche dont je n'ai pu apprécier l'épaisseur, mais ils 
sont serrés les uns contre les autres. 

Le sable du Corps-de-Garde est isolé de tous côtés. A 200 
mètres au N.-O., sur la route de la forge Philippe, un puits 
construit pour une briqueterie, est descendu à 12 mètres 
sans rencontrer de sable Un peu au S., dans le hameau de 
Rouge-Ventre, les puits ont aussi 10 mètres et ne traversent 
pas de sable ; enfin, à TE., on voit affleurer les schistes à 
quelques mètres de la sablière, sur la pente, vers la rivière. 

A Brognon , à l'entrée du chemin qui va à la forge 
Philippe, on a ouvert une petite sablière dans du sable 
rouge avec grès ferrugineux. 

AEleignères, entre Signy-le Petit et Maubert-Fontaine, 
il y a aussi une sablière très intéressante; elle est située dans 
le village, à 100 mètres de l'Eglise ; le sable est tin dans le 
bas, gros et mélangé de silex à la partie supérieure. Ces 
silex, souvent fort volumineux, sont profondément altérés, 
presque complètement cachalonnés. C'est à peine si on peut 



- 105 — 

y trouver une partie iùtacie. Ils ne sont pas roulé$, néan- 
moins ils sont dans rintérietir da sable ; leur position est 
tout^à-fait analogue à celle des silex que j'ai mentionnés 
dans les environs de Maubeuge , à la partie inférieure dû 
sable éocène. 

On exploite du sable au nord d'Eteignëres, au Bas-Taillis 
et sar le chemin de Beaulieu, dans le bois défriché. 

Au N. d*Eteignëres, on trouve un grand massif de sable 
qui s'étend sous le bois de Beaulieu, de Susanne, etc.. et 
sous les rièzes de Rocroi. 

Il y a une carrière dans le bols de Beaulieu; dans le bois 
Susanne, j'ai observé un mo'nticule de sable qui sert de 
retraite aux renards. Au hameau de la Grunerie, à Texlré- 
mité de la forôt de Signy, le long du ruisseau, dès que Ton 
fait un trou de quelques décimètres, Peau monte en entraî- 
nant du sable, et un peu plus loin du cours d'eau, on ouvre 
de petites sablières pour Tusage des habitants. 

A la Loge-Rosette, près du bois Susanne , sur le territoire 
de Regnowez , un puits a atteint le sable à 4 mètres de pro- 
fondeur. Entre la LogeRosette et la censé Dupont, un autre 
puits a trayersé : 

Limon. 2" 

Sable • . . . , 2 

Limon argileux bleu , avec nombreux 

débris de schisles et de quarzites . . 5 

Une sablière ouverte au S.-O. du village de Regnowez 
m'a présenté la coupe suivante : 

Limon brunâtre. . . 4 . , . . . • 0,50 
Limon sableux , jaune , panaché, avec 

débris de grès ferrugineux à la base . 0,40 à 1°. 

Sable jaune 1 à 2". 

3able blanc avec ooncrétions ferrugineusea 5 



— 106 — 

L'eaa empêche d'atleindre le fond da sable. 

On a aussi reconnu ou même exploité le sable dans plu- 
sieurs points des Rièzes : à la censé Beauchamps, à la censé 
Meunier, au S. des censés Rouily, à la Patte-d'Oie. Ce der- 
nier puits a traversé : 



Argile jaune sans cailloux 6". 

Sable blanc. 



Une sablière est ouverte à 1 kilomètre de la Patte-d'Oie, 
près de la censé Gallois, une autre, à i kilomèlres, au S, 
contre la briqueterie Rose et contre la lisière voisine du bois, 
des Potées. 

Dans rintérieur du bois des Potées, je n'ai pas trouvé de 
sable, mais le village de Sévigny-la-Forôt est construit sur 
une butte de sable ayant plus de 6 mètres d'épaisseur ; il 
repose sur une couche de galets de quartz blanc .semblables 
à ceux qui accompagnent aussi le sable dans les environs de 
Maubeuge. A Sévigny, le sable est fréquemment pénétré 
de limonite, qui Ta cimenté en un grès ferrugineux 
assez cohérent ; mais en outre, il y a un banc de grès blanc 
compacte, beaucoup plus dur et fort analogue au grès de 
Marlemont. Enfin, quelques affleurements et exploitations 
de sable existent à Bourg-Fidèle, entre Rocroi et le Tremblois. 
Je n'en connais pas plus loin à l'Est 

On le voit, le sable s'étend sous presque toutes les rièzes de 
Rocroi. à l'altitude de 370 m.; mais il n'y est pas en couche 
continue, car, dans un grand nombre de puits, on ne l'a 
pas rencontré. Il y repose sur une couche d'argile bleue, 
remplie de débris de quarzites et de schistes. C'est une 
sorte de limon antérieur à Tâge tertiaire, et qui se laisse 
difficilement pénétrer par Teau. Aussi cette argile forme-t-elle 
un niveau de sources d'où sortent une foule de ruisseaux qui 
se rendent les uns dans l'Oise, par le Gland, les autres dans 



— 107 - 

la H6use,par la Sormonne et l'Eaa-Noire. La ligne qui sépare 
le bassin hydrographique tle la mer dn Nord de celui de 
la Manche, passerait donc au milieu du plateau de Rocroi. Il 
est si peu indiqué que la carte d'état-major fait couler dans 
rOise des eaux qui vont à la Meuse. 

Sar les hauteurs du territoire belge au nord de Regnowez 
et de la Grunerie, à Escourmont (propriété des Trappistes), à 
la Loge, on trouve aussi du safole qui repose sur le dévonien 

inférieur. 

Ces sables étaient primitivement en relation de continuité 
d'une part avec ceux du plateau, d'autre part avec les sables 
de Seloignes, Bourlers, Momignies, Trélon, Fourmies, qui 
sont également tertiaires. 

Sauvage et Buvignier ont évidemment connu les sables des 
environs de Rocroi, mais il les ont placés dans le terrain 
dilavien C) sans en indiquer la raison. 

Peut-être subirent-ils l'influence de d'Archiac. qui rangeait 
aussi dans ses alluvions anciennes les mômes sables, situés 
dans le département de l'Aisne. 

La situation des sables au môme niveau^ et sur les points 
les plus élevés du plateau, leur éloignement des cours d'eau, 
leurs relations avec les sables tertiaires des environs de 
Fourmies excluent cette hypothèse ; d^un autre côté, les sables 
du plateau de Rocroi ne sont pas antérieurs à Tépoque 
tertiaire, puisqu'ils contiennent les silex pyromaques à Etei- 
gnières et à La Neuville-aux-Joutes. 

La présence- môme de ces silex constitue un problème 
difQcile à résoudre, car la craie à Micraster breviporus, dont 
ils proviennent, ne se voit que bien loin des rivages de 
l'Ardenne. 

L'hypothèse qui se présente la première à l'esprit, c'est que 
la craie à silex a existé anciennement à Eteignières et à la 

(1) Géolof^ie des Ardennes, p. 4i5. 



- 108 — 

Neuville-anx-Joutes et qu'elle a été enlevée par déaudation 
ou ravinement. 

Pour admettre que la craie à silex a existé sur TÂrdonne, 
une première difâculté se présente. Tous les étages crétacés 
dans Test du bassin de Paris forment des ceintures concen> 
triques, et les plus récents sont les plus intérieurs. II fant 
donc, ou que la craie à Micraster breviporus ait dépassé 
beaucoup sur ce point les limites des autres assises, ou que 
le gault, le cénomanien et les diëvcs aient aussi existé sur le 
plateau des Ardennes, en môme temps que la craie à 
breviporus. Plus on supposera que les dépôts crétacés ont été 
nombreux et épais sur le plateau de l'Ârdenne , plus il sera 
difficile d'admettre qu'ils ont élé complètement enlevés, sans 
qu'il en reste un lambeau en place. 

Si le ravinement avait eu lieu à l'époque diluvienne, on 
retrouverait le terrain crétacé sous le sable, c'est ce qui n'a 
jamais lieu. 

DoDc la dénudation, si dénudation il y a, a du se produire 
avant l'époque tertiaire. Encore peut-on s'étonner qu'elle 
ait été aussi complète, que les silex soient IrëB localisés 
(Eteignères et La Neuville), et qu'on les trouve non pas à' la 
base du sable, mais dans son intérieur, séparés du fond par 
plusieurs mètres de sable fin. On ne peut donc faire intervenir 
dans celte circonstance la théorie de dénudation aérienne, 
que j'invoquais pour expliquer l'argile à silex des environs 
de Vervins. 

Les silex d'Éieignières ne sont pas remaniés sur place ; ils 
ont été apportés en mêâie temps qu'il se faisait un dépôt de 
sable grossier succédant à une formation de sable fin. Cepen- 
dant leur forme irrégulière, nullement arrondie, exclut l'idée 
qu'ils aient pu être roulés par les eaux sur une plage, en 
môme temps que leur altération profonde et leur corrosion 
démontrent qu'ils sont restés longtemps exposés à l'air. 

Ainsi, apport sans roulis^ origine lointaine, exposition 



— 409 — 

préalable à i'air, telles sont les conditions auxquelles doit 
' satisfaire riiypolbèse destinée à expliquer la présence des 
silex à Ëteignières. 

Voici celle qui me parait la plus probable. 

Le plateau ardennais constituait an commencement de 
l'époque éocène une plaine basse, voisine de la mer, où le 
vent amoncelait des dunes; au mijieu de ces danes, il y avait 
des marais, peut-être même des lacs, et les ruisseaux qui, 
descendant des parties les plus élevées du plateau , y 
amenaient le minerai de fer comme le font encore la fontaine 
de Laifour et bien d'autres ruisseaux de FArdenne. Telle 
serait rorigine des minerais de fer de Signy. 

Plus tard, par suite peut- être d'un affaissement du sol, se 
produisit un formidable raz de marais venant du sud qui 
apporta à Eteignèces des silex arrachés à Pargile à silex de 
Vervins, ou môme enlevés à la surface du sol de certaines 
îles crayeuses qui pouvaient exister dans la mer tertiaire. 
Nous avons dans la nature actuelle de nombreux exemples 
de phénomènes analogues. Il est tout aussi facile à un flot 
envahissant une terre iasse. peut-être déjà inférieure au 
nireaude la mer. d'y porter au loin quelques silex, que de 
transporter un vaisseau sur le flanc d'une montagne, comme 
cela s'est vu sur la côte du Chili. 

J'ai dit que les sables de Riez de Rpcroi atteignent une 
altitude 370% et qu'ils ne dépassent pas à TE. la latitude de 
Rocroi. Je ne crois pas que le terrain tertiaire ait couvert les 
^ants plateaux de PÂrdenne. 

Sauvage et Buvignier qui plaçaient les sables des environs 
de Rocroi \}) dans le terrain éthivien. y rattachaient les 
poudingues qu'ils avaient trouvés sur le plateau ardoisier 
des bois de Revin et de Fumai. 

J'ai vu ces poudingues en place dans le howtîe Reyin, près 



i « ^' 



(1) Statistique minéralogique et géologique, p. 415. 



— no — 

do moulin. Ils forment nn banc horizontal à 80°^ environ 
aa*dessnsda niveau delà vallée; je les considère comme 
nn dépôt diluvien sms relation avec les sables tertiaires 
de Rocroi. 

Si les sables éocënes ne se sont pas déposés sur les 
sommets de TArdenne, ils les ont contournés, car on les 
retrouve au nord, vers Givet. 

Tout le plateau entre Foische, Doische et Vaueelles est 
couvert de petits galets blancs parfaitement arrondis. Au 
premier abord on pourrait se croire en présence d'un 
diluvium, et telle avait été ma première opinion. Je crus 
avoir affaire à on ancien lit de la Meuse. Hais lors du 
congrès préhistorique de Bruxelles, nous observâmes des 
galets semblables au Nord de Namur et Belgrand , à qui je les 
fis remarquer, me dit que jamais les fleuves ne roulaient de 
galets aussi sphériques, que c'étaient nécessairement une 
formation littorale, due, soit à un lac, soit à une mer. 

La pensée me vint alors de rapporter les galets de quartz 
de Foische à un lambeau d'aachénien, d*autant mieux qu'eu 
approchant de Givet, ils sont en relation avec les grès dont il 
va être question plus loin. 

L'ouverture de carrières près de la censé de La Haye^ à 
Hierges, a fourni des preuves en faveur de cette hypothèse. 

Covpe de la Sablière de la Censé de La Haye. 




— m — 

1 Limon avec nombreux galets blanc . . l » 

2 Àrt^ile réfracLaire 1 » 

3 Sable jaune « 1.50 

4 Sdble rouge panaché \ 

4* Sable blanc > 8 à IQ m. 

4" Sable bien slraiifié, incl. 2V . . . i 

5 Gros sable et galets, la plupart de quartz 

blancs , quelques uns de quaiisute 
ardennais, traversés sur . • . . • i« » 

6 Argile plastique jaune, traversée par un 

sondage sur une épaisseur de ... . 8 » 

Ces dépôts sont contenus dans une poche à la surface du 
calcaire dévonieu. 

A 500 mètres vers Foische, il y a eu anciennement une 
exploitation semblable; entre les deux, on a tiré delà 
lerre réfractaire n? 2. 

Le plateau calcaire se prolonge jusqu'à Charlemont. Avant 
d'arriver à cette forteresse on voit à la surface du sol, près 
du signal d'Asfeld, de nombreux blocs siliceux parfois 
accompagnés de galets de quartz blancs. J'ai montré ces blocs 
à la Société géologique de France en 1863, sans oser me 
prononcer sur leur origine, le mode et Tépoque de leur 
transport (^j. 

Depuis lors, en considérant l'abondance de ces blocs et 
leur localisation, j^ai abandonné Tidée de transport et trou- 
vant des roches analogues associées aux sables aachéniens 
des environs de Matagne, je les ai aussi considérées comme 
un dépôt aachénien démantelé à Tépoque diluvienne (*). 

L'année suivante, M. Ch. Barrois rapporta ces dëpdts au 
terrain éocëne , en se basant sur l'analogie des grès d^Asfeld 
avec ceux de Marlemont ('). J'admets entièrement celte 
manière de vok. 

(1) Bull. Soc. géol. de France, 2* Série, XX, p. 866, 1863. 

(2) Ann. Soc. géol. du Nord, IV. p. 219, 222, 1877. 

(3) Ann. Soc. géol. du Nord, V, p. 165, ISlô. et T. VI, 1879. 



Un autre gisement de sable se trouve à Fromelennes, à 
l'Ë. de Givet. Le sable est rouge ou jaune, sans stratification; 
il remplit une poche au milieu dii calcaire, je crois qu'on 
doit aussi le rapporter aii terrain tertiaire. Tout le long du 
bord nord de l^Ârdenne , il existe des dépôts analogues. Le 
plus remarquable est celui qu'on trouve entre Forges, 
Bourlers et Bailieux , il ie compose de poches irrégulières 
remplies de Sable blanc , de galets de quarz^ parfaitement 
arrondis , d'argile blanche et bigarrée et de minerai de fer. 
Il est tout- à-fait semblable à celui des environs de Givet et à 
ceux que j'ai signalés précédemment aux environs de Mau- 
beuge. 

A Fromelennes comme à Hierges , le sable est à Tisiltitude 
deSSO"* au-dessus du niveau de la mer, iOO™ environ plus 
bas qu'à Rocroi. Les mêmes sables sont à 230<^ aux environs 
de Trélon. Comme il est probable qu'ils se sont déposés 
an même niveau tout autour de PArdenne, nous pouvons 
présumer qu'à l'époque tertiaire le bord méridional de l'Ar- 
donne était plus bas qu'il ne l'est aujourd'hui , relativement 
du bord septentrional. 

M. Ortiieb communique de la part de M. Potlev les 
résultats de deux sondages de fÊanégmtte. 

1" Sondage 
à Cextrémiié ouest du village de Sandgatte, 

Profondeur. Épaisseur. 

1 Gazon 0,*70 

2 0,70 Sable terreux 0,20 

8 0,90 » tourbeux gris-violacé 0,86 

4 i,lQ » blanc coulant . . . . < 0,25 

5 2,01 Tourbe (mal formée), poterie vernissée, <?oquilies 

d*eau douce 0,33 

6 2,84 Sable gris-violacé avec quelques lits de glaises et 

coquillfs marines (modioles) 0,74 

7 8,08 Glaise sableuse; . 0,87 



-Hâ- 

ProfoDëênr* Épùeiear* 

8 3,95 PeliU galets rouies, mélangés de sable, argileux en 

haut, plus maigre eu bas 0,n 

9 4.12 Glaise plastique, bleu-gris . 0,l5 

îo 4,27 Tourbe compacte et cailloux roulés 0,47 

il 4,'Ï4 Galets m/^langés de sable gras vaseux 1,25 

12 5,99 Glaise vcrdàtre grasse O.Sl 

13 6,30 . » sableuse avec silex et galets isolés, 

petits morceaux de craie 1,02 

14 '7.32 'Glaise gris-clair, galets de silex, coquilles marines, 

sable gris, crayeux, morceaux de craie, quelques 
galets • 0,88 

15 8,20 Craie jaun&tre, remaniée avec sable blanc (calcaire), 

quelques silex roulés; reposant sur la craie en place l,8d 

16 9,50 Craie turonienne 26,4^ 

n 35,95 Craie de Rouen 

2« Sondage à la Ferme Mouron , à 8 kilomètres de Sangatte 
vers Calais, fait par les ingénieurs anglais, non publié. 

1 Limon, argile et tourbe noire. ........ 0,90 

2 90 Sable gris aquifôre 14,60 

3 15 50 Sable gris avec cailloux uoirs roulés 1,50 

4 n.oo Argile brune 0,60 

5 n.60 Gravier 2,70 

6 20,30 Sable (gris-clair) 0,30 

*? 20,60 Silex (rindication du sondeur est^ simplement Flint.) 0.90 

B 21.50- Craie en fragments .* 1,50 

9 23,00 Craie dure à silex. 0,90 

10 23,90 Craie blanche 57,60 

11 81,50 Arrêt du sondage. 

H. Ortlleli ajoute que pour le premier de ces sondages, 

beaucoup mieux décrit que le second, on voit avec intérêt la 

succession des influences, tantôt terrestres , tantôt marines, 

qui ont présidé à la sédimentation et par conséquent les 

oscillations de notre plage depuis des temps presque récents, 

contemporains mêmes pour la partie supérieure. 

8 
Annales. de la Sociélé géologigtie du Nord, t. vu. 



— 114 -. 

Ainsi, les couches 1 à 5 sont alternativement lacustres et 
côtiëres : leur ensemble mesare 2'*34. Les numéros 6 à 9 
sont marines : épaisseur 1°*93. La couche 10 est lacustre : 
0'°47. — Les 3<°46 qui suivent comprennent les n*^ 11 ft 14 : 
origine marine. La craie remaniée mesure 1^30. En résumé, 
la craie en place a été atteinte à la profondeur de 9n50. 

Dans le forage N*» 2, au contraire, la craie en place s'est 
trouvée à la profondeur plus notable de 23«, ce qui. donne à 
Fensemble des alluvlons de la ferme Mouron i3>B50 en plus 
d^épaisseur qu'au sondage de Sangatte. Ils sont compris, 
presqu'en entier sous le N» 2 portant la désignation de sable 
gris aquifëre. 

En poursuivant la comparaison pour les dépôts inférieurs, 
on arrive facilement au tableau suivant qui résume les deux 
sondages que H. Potier a bien voulu présenter à notre 
Société. 

Sondage de Sangatte. Sondage de ta ferme Mouron. 

1 Gazon ) "* ^ Limou. J 

' . (2 • j lablf gril aqiiftM } 

il Galets mélangés de sable 8 Cailloux noirs, roulés, 

gras vaseux 1,25 "" avec sable gris . . . 1,50 

12 Glaise verdâtre grasse . 0,81 t 4 Argile brune .... 0.60 
18 Glaise verdâlre, sableuse, 

avec silex el galets isolés >_ 5 Gravier 2.10 

el pelils morceaux de 
craie 1,02 

14 Glaise gris-clair , galels 
de silex, coquilles mari- ( ~ ^ ^^^^^ gris-clair , * 0,80 
nés, sablegris, morceaux I ~* '7 Silex. ...... 0,90 

de craie, quelques galels 0,88 

15 Craie jaunâtre remaniée 

avec sable blanc, quel- , « ^ - , . , .^ 

,^ , ) 8 Craie en fragments. . 1,50 

quesMlex roulés reposant 

sur la craie en place . . 1.80 

9,50 28,00 



— «5 — 
La Société nomme membre titulaire : 

M. Jannel, Dessinateur principal au Chemin de fer de 
rSst, à Charleville ; 

Et membre correspondant : 

M. P. Coi^els, à Anvers. 

Séance du 7 Janvier 1880, 

Il est procédé au renouvellement du bureau pour 1880 ; 
sont élus : 



Président. . 
Vice-Président 
Secrétaire . 
Trésorier . . 
Bibliothécaire 



. MM. P. Hallez. 
Bertraod» 
A. Six. 
liadrlèpc. 
Debray. 



La Société nomme membres titulaires : 

MU. Colas, Licencié ès-sciences naturelles ; 
Biilief , Licencié ès-sciences naturelles. 

M Ach. Six lit le résumé suivant : 

Le genre Oldhaiiila Forbes 
d'après Ferd. Roemep. 

La première livraison du texte de la LethaBa palœozoïca, 
du savant paléontologiste Ferdinand Rœmer, vient de 
paraître 0- Il est intéressant d*y voir les opinions que ce 

(i) Ferd Rœmer, Lelhsea palœozoïca, Siutlgart 1880. 



— 116 - 

savant maître en paléontologie exprime sur plusieurs fossiles 
importants, entre autres les Oldhamia, qui nous touchent de 
plus près à cause de leur présence dans les couches cam- 
briennes de TArdenne. Après avoir passé en revue les 
opinions de Forbes, de Baily, qui considèrent tous deux 
Toldhamia comme un animal, de Schimper qui la décrit 
comme une algue, Rœmer s^exprime ainsi : 

« Pour moi, je ne considère pas du tout comme organique 

> le corps appelé Oldhamia. mais seulement comme un 
» ridement ou un plissement du schiste argileux, produit soit 

> par pression, soit par contraction. » 

Les raisons qui Tout engagé à penser ainsi sont les 
suivantes : 

€ 1° Le désordre complet, sans aucune loi, des parties de ce 
» corps, malgré les apparences de régularité que l'on observe 
) parfois sur un type isolé. 

» On ne peut, en effet, ni reconnaître à ce corps un point 
) médian d'où partiraient les rayons, ni suivre tous les 
» rayons jusqu'à un point central, mais ils cessent tout à 
i coup, en majeure partie, avant d'avoir atteint le centre. 

> 20 Uabsence d'une masse fossilifère d'origine organique^ 
» différente du reste de la roche. 

» Ce fait se présente de la manière la plus évidente quand 
» on observe des plaques minces. Sur ces plaques , on 
» reconnaît en effet que le soi-disant fossile est tout-à-fait 
) la môme chose que la masse de roches enveloppantes, 
» composée de tous petits grains d'un minéral noir et d'un 
» minéral vert d'émeraude. 

» 3» Le manque d^autres organismes dans la roche en 
question, > 

Ces raisons, surtout la dernière, ne sont pas indiscutables; 
aussi cette question va sans doute prendre sa place à côté 
de celle de TEezoon, d'autant mieux que M. Ferdinand 



-—117- 

Rœmer ne s'attaque pas seulement aux Oldhamia, mais qu'il 
fait une véritable hécatombe dans les genres d*algues marines 
décrits par Hall, Lesquereux, etc. Pour lui, les Ëophyton, 
les Bilobites , les Rhyssophycus , les Palaeophycus , les 
Asterophycus, les Conostichus, les Spirophyton pins connus 
sons le nom de Fucoides Cauda galli, qui servent de 
caractère à un étage dévonien en Amérique, les Physophycus, 
les Alectornrus, les Phycodes, les Harlania (Arihrophycus 
Harlani Hall des États-Unis) , les Spongillopsis c sont les 
produits de certaines actions mécaniques Q). o Ils auraient 
été produits par contraction ou pression, ou par Faction des 
vagues sur les plages, qui, comme on Tobserve pour les 
schistes rouges à Vireux^ auraient formé des empreintes, 
analogues aux c riple-marks, » de nos plages actuelles. 

• 

M. Ch. Barrolfl présente un échantillon d'^Eopieris 
Criei des ardoises d'Angers. A cette occasion il résume les 
études de M. de Saporta sur ce sujet. 

H. Debraj dit quelques mots au sujet des poteries du 
XIV« siècle trouvées dans la plaine maritime. 

H. Ortlieb présente les remarques ci -jointes : 

Note sur les moillAeaiioias réeenies de la côte 

à Sani^atte. 

Par J. OrUieb. 

Dans un séjour à Sangatte, que nous flmes, M. E. Chellon- 
neix et moi, au mois d'Août dernier, M. le D^ Robbe nous fit 
remarquer sur la plage quelques puits maçonnés, visibles à 
marée bas£e, dans un banc de tourbe. 

T 

CD F. Ifœmer, Loc. cit. p. 181. 



— 118 — 

La coupe suivante donne une idée de la position de ces 
puits par rapport à la mer. 






2 



ii!ii 



iibIPmiirilliilliiii: 



4««»« •••• •• •• • • «^ • • • I 
• ••• ••«••••••• «^w • • • 



Reulc mar 




1 Sable des dunes. 

2 et 2> Bancs de galets. 

3 Tourbe. 

4 Sable marin à Cardium. 
P Puits. 



Les puits sont disposés sur une môme ligne et distants 
Tun de l'autre de 5 à 6 mètres ; leur ouverture, d'environ 
0J5 de diamètre, est sensiblement ronde ; leur profondeur 
actuelle ne dépasse pas deux mètres. Les moellons qui 
forment le cuvelage sont en craie du Blanc-Nez. 

La tourbe a été reconnue comme s*étant formée à Tépoque 
romaine : les puits sont, par conséquent plus récents. 
Les recherches que M. Robbe fit au fond de ces puits 
amenèrent la découverte de différents objets, de poteries 
notamment. 

Je laisse tout-à-fait de côté le point de vue archéologique 
que M. Robbe voudra sans doute bien publier dans nos 
Annales, pour ne m*attacher qu'à Tintérét géologique de 
cette découverte. Elle nous démontre, en effet, l'importance 
de quelques-uns des changements éprouvés par la côte de 
Sangatle et, par conséquent, par la plaine maritime tout 
entière, depuis les temps historiques. Elle nous fait toucher 
du doigt les preuves d un affaissement du sol, et Tenvahisse- 
ment par les eaux de la mer, d'une localité régulièrement 
bâtie. Nous voyons là les ruines d'un village aisé, où chaque 



— «9 — 

maison possédait son puits, enlevé par les flots on noyé sous 
le sable et les galels. 

Ce mouvement d'enfoncelnent du sol, ou, en d'autres 
termes, Tenvahissement de la côte par la mer, continue 
encore de nos jours. Comme preuve à Tappui de la 
continuation de ce phénomène, M. le D' Robhe nous a 
appris que, lors dé son arrivée à Sangatte, la route figurée 
sur la coupe passait entre deux rangées de maisons dont 
Pane se trouvait sur remplacement même de la dune 
actuelle: derrière ces maisons s^étendaient encore des 
jardinets et du terrain vague. Voilà donc un second exemple 
tout-à-fait actuel d'une modification rapide et de nature 
à intéresser la Société géologique dont Tattention est depuis 
longtemps attirée sur notre plaine maritime par les inté- 
ressantes communications de MM. Debray, Gôsselet et 
Rigaux. 

Comme exemple de modification plus ancienne de cette 
même contrée, je rappellerai que la tourbe de Tépoque 
romaine a pour substratum une formation marine de sable 
gris, légèrement argileux, dans lequel abondent des coquilles 
bivalves, parfaitement en place, telles que Cardium ednle^ 
Scrobicularia compressa,,., dont les descendants vivent encore 
de nos jours dans les mêmes parages. 

La série des modifications de la côte de Sangatte peut donc 
se résumer par le tableau suivant : 

Époques ?? ? La mer ocupe une grande parlie de la plaine 

maritime. Dépôt du sable à Cardium edule, 

Scrobicularia compressa, 
? ? ? Retrait de la mer. 

Époque romaine. Le pays est marécageux : formation de la tourbe 

de Sangatte et autres localités. 
Moyen-àge. Nouvel envahissement de la mer : Destruction 

d'une partie du village de Sangatte. 
Époque actuelle. ContiLuation de l'envahissement et nouveaux 

changements dans la disposition du village. 



— 120 -- 

Enfin, il existe derrière le village de Sangatte, une mince 
couche de limon avec quelques silex roulés. Elle constitue 
la terre végétale de la localité et semble être descendue des 
hauteurs voisines par voie de lavages par les eaux atmosphé: 
riques. 

Doit-on l'intercaler dans le tableau ci -dessus entre 
répoque romaine et le moyen-âge? ou bien est-elle encore 
plus récente? Cette dernière hypothèse parait plus probable. 
Ce serait donc un dépôt fort récent et intéressant pour la 
géologie. Il mérite d'être signalé aux archéologues de notre 
compagnie qui pourraient posséder des matériaux pour 
résoudre cette question. 

M. Henri Hlgaas demande à présenter une observation 
qui nenlève rien de l'intérêt géologique des constatations 
faites par MM. Ortlieb et Chellonneix. 

En 1873, il a eu occasion de visiter la collection d objets 
recueillis par M. le D^ Robbe sur la plage de Sangatte 

Parmi ces objets, plusieurs, datant de Tépoque romaine ou 
d'époques antérieures, avaient été ramassés sur la couche 
de tourbe ou dans le sable qui la recouvre : les autres, qui 
étaient tous des objets céramiques, avaient été tirés des puits 
des habitations reconnues sur la plage. Ces habitations, 
MM. Robbe et Cousin ont cru pouvoir les attribuer à Tépoque 
romaine ; or, il résulte de Pexamen des poteries trouvées 
dans les puits que toutes appartiennent au moyen-âge. Il s'en 
suit donc que les habitations auxquelles ces puits servaient 
sont de beaucoup postérieures à la domination romaine 
dans notre pays, l'âge des poteries trouvées ne pouvant être 
reculé au delà du XIIP siècle. 

 ce propos/M. Rigaux fait remarquer que les archéolo- 
gues se sont souvent trompés sur la date de poteries 
semblables à celles recueillies dans les puits de Sangatte. Leur 
facture grossière les a fait attribuer par les uns à l'époque 



— 121 — 

gauloise, par les antres à Pépoque romaine ; c'est ainsi qn^un 
vase à anse de la colleclion Herrewyn, trouvé à Hoy mille, 
près Bergnes^ sons nne couche de tourbe et attribué aux 
Gaulois, est bien évidemment un vase de la même époque 
que ceux de Sangatte. On comprend quelles graves erreurs 
ces attribuations fautives peuvent faire commettre, et combien 
il est important que toute description «oit accompagnée d'un 
dessin ou d'un croquis. 

• 
H. Goflselei demande à M. Rigaux de vouloir bien 

indiquer les caractères qui distinguent les poteries des deux 

époques. 

M. Rii^aax répond que plusieurs de ces poteries ne 
peuvent être classées que très difficilement ; c'est par la 
grande habitude et surtout par les monnaies avec lesquelles 
on les trouve qu'il est possible de leur donner une date 
indubitable. Toutefois celte incertitude cesse à peu près 
complètement lorsqu'il s'agit de vases à anse ; à Tépoque 
romaine le goulot est toujours très étroit, au moyen-âge le 
goulot est largement ouvert. Un autre signe distinctif c*est le 
plissé qu'on remarque presque toujours à la base des vases 
du moyen-âge (voir planche ni). 

Pour en revenir à Sangatte, M. Rigaux insiste sur ce que 
ses conclusions ne s'appliquent qu'aux découvertes faites par 
M. Robbe jusqu'en 1873; si de nouveaux puits et de 
nouveaux olqets ont été trouvés depuis cette époque, il y 
aurait lieu d'examiner ces objets et de déterminer leur 
date. 

En tout cas nu point reste acquis, c'est qu'au moyen-âge 
la partie de Sangatte située maintenant aunlelà des dunes 
était encore habitée. Elle dut môme l'être à une époque assez 
rapprochée de nous, puisqu*on voyait encore en mer au XYP 



- 122 — 

et même au XVII« siècle, des vestiges da vieux chemia de 
Térouanne (*). 

Cette conclasion peut d^ailleurs s'appliquer à beaucoup 
d'autres points du littoral. Pendant tout le moyen-âge et 
depuis, de nombreuses et terribles inondations ont non^ 
seulement forcé les populations du littoral à émigrer en 
Angleterre ou en Allemagne, mais encore ont modifié complè- 
tement la configuration des côtes. 

Il serait on ne peut plus intéressant de faire riiistoriqae 

m 

de ces inondations ; cet important résultat pourra être atteint 
moyennant le concours de la géologie et de Tarchéologie. 



Séance du 22 Janvier 1880, 
H. B. Lcpao est élu membre titulaire. 

M. Gosselet lit la note suivante : 

De Vmage du droit de priorité et de son application 
aux noms de quelques Spirifèrcs, 

Par H. Gosveiet. 

Lors de la réunion du Congrès international à Paris, en 
1878, j'émis le vœu de voir nommer un jury international 
chargé d'apporter quelque réglementation à la nomenclature 
spécifique des fossiles. 

Tons ceux qui se sont occupés de détermination ont 
déploré la difficulté de la synonymie et la multiplicité des 
noms donnés à la même espèce. 

C'est un inconvénient qui résulte de la marche même de 

(l) Consultera ce sujel Paul Mérula, Sanson, Malbrancq. 



- 123 — 

la science, qu'on ne peut détruire complètement, mais auquel 
on pourrait^ je crois, apporter quelque atténuation. 

11 y a plusieurs causes qui contribuent à compliquer la 
synonymie. 

lo Nous ne sommes pas tous d'accord sur Tidentification 
des formes spécifiques. Tel paléontologiste réunit sous le 
même nom les formes qui nô présentent entr^elles que de 
très légères différences; tel autre, au contraire, en fait 
autant d*espèces et leur donne autant de nonis. Ce sont des 
appréciations qui touchent aux points vitaux de la science et 
pour lesquelles chacun doit conserver son libre arbitre. 

î° D'autres fois une même espèce dont Tautonomie est 
admise par tous, porte plusieurs noms, soit qu^elle ait été 
décrite en même temps par plusieurs paléontologistes, soit 
que, décrite une première fois d'une manière incomplète, elle 
n'ait pas été reconnue par lés savants qui s'en sont occupés. 

m 

Obligé de faire un choix entre ces noms multiples et 
complètement synonymes, on a jugé qu'il était juste de 
donner à l'espèce fossile le nom qui lui a été imposée par 
le premier descripteur, c'est ce qu*pn a appelé le droit de 
priorité. 

Hais ce droit lui-même a donné lieu à des abus. 

Quelques auteurs pour s'assurer la priorité d^un nom se 
sont bornés à une description très courte, de quelques lignes 
à peine, tout à fait insuffisante, pour permettre aux autres 
savants de reconnaître le fossile dont ils ont voulu parler. 
Quelques-uns même, se sont contentés de publier des listes 
avec des noms nouveaux et sans y joindre aucune caracté- 
ristiqae, procédé non seulement ridicule, mais indélicat, car 
Tauleur qui consulte ces listes passe beaucoup de temps à 
chercher en vain les figures ou les caractéristiques de 
fossiles, dont l'étude se borne souvent à un nom mis au bas 
d'un carton. 



- 124 - 

Ainsi le premier abtis du droit de priorité est de faire 
naître des descriptions insuffisantes. 

De l'avis de tous les hommes sérieux ces descriptions 
insuffisantes doivent être considérées comme non avenues 
et ne donnant aucun droit à la priorité. Mais la difficulté est 
de juger quand une description est insuffisante. 

Pourquoi n'établirait -on pas une sorte de tribunal inter- 
national chargé non pas de juger de la valeur de l'espèce, 
mais d'enregistrer et de faire connaître son nom et l'époque 
exacte de sa publication, si la description est jugée suffisante. 
Ce serait en quelque sorte Tétatcivil des fossiles. Les frais 
de publication du journal seraient facilement couverts par 
les abonnements des savants. 

Quant au travail demandé aux commissaires, il se réduirait 
à peu de choses; car ils n'aqraient besoin d^étre consultés 
que dans les cas douteux. Un secrétaire pourrait faire le 
travail ordinaire. 

Le droit de priorité a encore un autre inconvénient, et 
c'est peut-être le plus grand. Quelques paléontologistes 
poussant à Textréme les conséquences de la priorité, ont été 
amenés à changer les noms les mieux établis et admis 
d'un consentement unanime , par suite de recherches 
archaïques et de jugements qui ne reposent souvent que sur 
des présomptions. 

Le droit de priorité a été établi dans un but de justice 
envers les auteurs, mais aussi, et surtout, d'utilité pour la 
masse des savants. C'est la règle qui doit leur servir pour se 
reconnaître dans la synonymie. Mais si cette règle vient à 
chaque instant changer leurs habitudes, si au lieu de 
simplifier la synonymie, elle la . complique, on peut sinon 
blâmer la règle,, trouver au moins qu'on en fait un usage 
abusif. 

La Commission dont je parlais tout à l'heure pourrait 
prononcer dans ce cas, et tout en rendant hommage au^ 



— 125 — 

éludes des anciens, aux recherches archéologiques des 
modernes, déclarer : soit, que, dans Tintérét de la science^ 
il y a plus d'inconvénients que d'avantages à modifier un 
nom universellement établi; soit, que les descriptions 
anciennes sont trop imparfaites pour établir une certitude ; 
soit, que tel nom a été employé dans tant de circonstances 
différentes, qu'il y a lieu de Tabandonner. 

Ces jugements rendus par des hommes impartiaux, ne 
pourraient blesser Tamour-propre d'aucun auteur et seraient 
acceptés par tous les hommes sérieux. 

Quelques jours avant que je fisse cette proposition an 
congrès, et sans que j'en eusse eu connaissance, H. Flower 
faisait une proposition semblable au congrès de l'association 
britannique, à Dublin. 

Les exemples suivants feront connaître plus facilement que 
de longues explications les cas où le jury aurait, selon moi, à 
donner une décision. 

Spirifer ITernciilli. 

Ce Spirifer est très fréquemment désigné sous les noms 
de disjunclas et de calcaratus. D'après beaucoup de paléon- 
tologistes, on doit aussi y rapporter les Sp. Archiaci, Lons-- 
dalit etc. 

Les noms de Spirifer disjunclus ont été donnés en 1840 
par James Sowerby à des Spirifer du terrain dévonien du 
Devonshire. (Trans. Soc. géol. de Londres, S"* série, t. Y, 
pi 53 et 54). 

Lorsque M. Lonsdale communiqua, le 25 Mars 1840^ à la 
société géologique de Londres, ses notes sur Page des 
calcaires du sud du Devonshire, il donna la liste des fossiles 
qu'il y avait recueillis. Il ne cite pas les noms de H. James 
Sowerby, bien qu'il eût consulté les travaux de ce savanl. 

Néanmoins il connaissait fort bien le Spirifer du dévonien 



^ 126 — 

supérieur du Boulonnais que lui avait montré H. Murcliison. 
Il avait même eu entre les mains les types du Musée de 
Boulogne. 

Il compare ce Spirifer au S. attenuata du terrain carboni- 
fère de Belgique, signale exactement leurs différences, mais 
ne lui donne pas de nom spécial. 

Murcbison, parti de Londres immédiatement après la 
séance du 25 Mars, lut sa note sur le terrain dévonien du 
Boulonnais, à la société géologique de France, le 6 Avril, 
et rédigea la partie paléontologiquH de' son mémoire en 
commun avec MM. de Verneuil et d'Ârchiac (>), pendant 
son séjour en France. 

En même temps, Sowerby décrivait les fossiles dévoniens 
d'Angleterre. Les planches où sont figurés les Spirifer 
diyunctus et calcaratus sont signées comme gravées et 
décrites en Mai 1 8 iO. 

La description d*un fossile, pas plus que la gravure d'une 
planche ne sont suffisants pour établir une priorité» la 
priorité ne date que du jour où le travail est livré au public. 

Or quel a été le premier publié de la livraison de la 
Société Géologique de France ou du volume de la Société 
Géologique de Londres. Rien ne rétablit. 

En r absence de preuves authentiques sur Tordre d'appa- 
rition des deux publications, il faut s*en tenir aux dates 
portées par les mémoires Le nom de Verneuili est du 
6 Avril, celui de disjunctm du mois de Mai. 

Dans le fait, on peut dire que la première notion de Tespèce 
est due à Lonsdale qui ne lui a pas attribué de nom, que 
Murchison et les paléontologistes français ont parfaitement 
caractérisé Tespèce et l'ont appelée Verneuili, queC. Sowerby 
n'a pas reconnu l'identité du Spirifer d'Angleterre avec celui 
du Boulonnais, et lui a donné le nom de disjunctm. 

(1) Bull. soc. géol. de France, !'« série, i. XI, p. 251. 



— 127 — 

La distinction des deux formes a longtemps prévalu. 

En 1841; Phillips (Paleozoic fossils ofComwallf Devon 
mi WestSommerset, p. 74 et 75), cite Tanalogie de forme 
entre le calcaratus, le disjunctus et le Vernetiilij mais il 
maintient la distinction des espèces. 

En 1845, De Vemeuil {Russiaand Vrai.) conserve la même 
distinction, il énonce formellement que le mémoire sur les 
fossiles du Devonshire est postérieur à celui sur les fossiles 
du Boulonnais. 

Maintenant tous les paléontologistes sont d'accord pour 
réunir les deui types, les uns se servent du nom de 
Yemeuiliy les autres du nom de disjunctus, d'autres enfin 
rappellent calcaratus. Ils se basent sur ce que le Sp. calcc^ 
raitts porte le signe defig. 7, tandis que le Sp, disjunctus^ 
placé à côté , ne porte que le signe de fig. 8« 

Si un tribunal composé de paléontologistes choisis par 
leurs collëgaes, exprimait publiquement son jugement, tout 
savant, fût -il même d'une opinion contraire, ferait 
volontiers le sacrifice de sa manière de voir, dans Tintérét 
de la science. 

Spirifcr apér tarai u9. 

Scklotheim créa ce nom en 1822, (Nachtrag, pi. 17, fig. 1) 
pour un fossile de Paffrath, près Gologae. Il le décrivit et le 
figura. 

En 1850, M. Davidson (') prétendit que ce nom devait être 
changé et que Tespëce en questionétait celle que Valenciennes 
avait appelée en 1819 le Terebratula (Spirifer) canalifera. 
[in Lamarck, Animaux sans vertèbres). 

Valenciennes, après une très courte description, renvoie à 
TEncyclopédie méthodique» pi. 244, fig. 5 et 4. La figure 5 
est celle de l'espèce type et la figure 4 celle d'une variété 
plus petite. 

(1) Ann. of Nal. bistory, 2« série, V, p. 850 p. 442. 



- 128 — 

Celte petite variété est le Spirifer Verneuili, d'après 
M. Davidson, et je suis camplè^^ment de son avis Dans la 
forme type, Tillustre paléontologiste croit reconnaître le 
Spirifer aperturatus ieSchXoiheim et il propose de substituer 
le nom de Valenciennes à celui de Schlotheim. 

Je pense qu'il a tort, la fig. 5 de TEncyclopédie se rapporte 
comme la flg. 4 au Spirifer Verneuili. 

Elle ne présente nullement le caractère du Spirifer 
aperturatus dont les intervalles des plis sont plus larges que 
les plis eux-mêmes. 

Ainsi les figures désignées par Valenciennes s'appliquent 
au Spirifer Verneuili et la description lui convient aussi bien 
qu'à tous les autres Spirifer analogues. 

Donc si l'on voulait suivre les règles absolues de la priorité 
telles qu'on les entend, les noms de calcaratus, disjunciusy 
Verneuili disparaîtraient devant celui de camli férus. Ce 
iserait un des plus fâcheux abus du droit de priorité contre 
lequel je réclame maintenant. ^ 

Il ne faut pas songer k recourir aux collections que 
Valenciennes a eues entre les mains pour connaître le fossile 
qu'il a voulu désigner, elles ne peuvent guère nous être 
utiles, car on y trouve^ H. Davidson lui-même nous l'apprend, 
téunis sous le même nom, Sp. aperturatus, Sp. Verneuili, 
Sp. Bouchardi et même Sp. rostratus du Lias. 

Spirifer ostlolatu». 

En 18:22, Schlotheim donnait ce nom à un fossile de 
lEifel {Nachtragen.ipl. 17, flg. 3), quil décrivait el figurait 
assez exactement. 

Ce nom fut adopté par tous les paléonlologistes jusqu'en 
1850. 

Cependant dans la l**^ édition de Lamarck : Animaux sans 
vertèbres, 1819, dans laquelle Valenciennes s'était chargé 
des Mollusques, on trouve le nom de Terebratula lœvicosla 



— 429 — 

poar on fossile que Valenciennes dit avoir rapporté de 
Bemberg, près de Cologne. 

Il n^en donne et n'en indique aucune figure ; la description 
esl très courte et peut s'appliquer à plusieurs espèces de 
Spirifer. 

En 1850, M. Davidson, ayant demandé à Valenciennes 
commnnication de son type, y reconnut le Spirifer ostiolalust 
de Schlotheim, et proposa (') de substituer au nom de 
Scblolheim, celui de Valenciennes. Il me semble qu'il faisait 
abus de la priorité. La description de Valenciennes était 
tellement vague qu'on avait été pendant 30 ans sans recon- 
naître de quel fossile il avait voulu parler. Il Tindiquait de 
Bemberg, et le fossile en question ne s'y trouve pas. 

Est-il étonnant que dans ces conditions, Schlotheim et 
bien d'autres n'aient pu assimiler le fossile de l'Eifel avec 
celai qu'on disait avoir trouvé à Bemberg ? 

Spirifer bj^sierlcns. 

Le nom A* Hyslerolites hystericm a été donné eu 1820 par 
Schlolheim (Petrefacienkunde, p. 429, pi. 29, fig. 1) à un 
fossile de TEifel dont il ne connaissait que le moule. 

M Kayser a reconnu dans la collection de Schlotheim 
conservée au Musée de Berlin qu'il y a plusieurs espèces 
portant l'étiquette de Spirifer hystericus. 

\^ Des moules internes du dévonien inférieur qui pour 
Quenstedt, Ferd. Rœmer et Kayser sont identiques au Spirifer 
Umcosta, 

20 Des moules appartenant au Sp. subcuspidatus. 

30 Des moules appartenant au Sp, elegans. 

le ne partage pas l'opinion de mes collègues allemands 
sur ridenllfication du Spirifer ostiolatus ou lœviœsta de 
Paffralh avec l'espèce de la grauwacke de TEifel désignée 
sous ce nom. 

(l) Ann. of nalural hislory, »• série, vol. V, p. 443. 
Ànnaies de la Société Géologique du Nord, t. vu. ^ 



^ 130 -* 

Quoiqu'il en soii, d'après M. Kayser, c'est cette forme qui 
a été figurée par Schlotheim sous le nom A^hystericus et il 
rappelle lawicosta. 

En 1843, M. de Koninck rapporta un fossile carbonifère 
au Sp. hystericus de Schlolheim. En 1 851^ le savani paléonto- 
logiste belge reconnut son erreur et inscrivit sous le nom de 
tricornis le fossile carbonifère, mais celui-ci avait déjà reçu 
en 1844, de M. Coy, le nom de lamino.^u$ sous lequel il doit 
être connu. 

En 1876, M de Koninck reprit le nom à^hystericus de 
Schlotheim et rappliqua au Sp micropterm de Goldfuss. Déjà 
en 1864, M. Davidson avait émis I avis que le Sp. hystericus 
de Schlolheim est identique au Sp. micropterus de Goldfuss 
qui dalle de 1839. Mais M. Kayser considère comme très 
vraisemblable que le Sp. micropterm de Goldfuss est syno- 
nyme de Sp. elegans de Steininger. 

Dans ces condilions.ie nom de Spirifer hystericus ne doit-il 
pas ôlre abandonné en raison de rincertitude où on est pour 
l'appliquer à une espèce plutôt qu'à une autre. 

Ainsi, dans le cas du Spirifer Verneuili ou disjuncttis , la 
Commission aurait à prononcer un jugement sur la priorité 
des deux noms. 

Dans le cas du Spirifer ostiolatm ou lœvicosta, elle pourrait 
décider ce qui est le plus avantageux pour la science, de 
revenir à l'ancien nom de Schlotheim ou de conserver celui 
de Valenciennes. 

Dans le cas du Spirifer aperiuratvs ou canalifernsy je crois 
qu'il ne peut pas y avoir doute, la forme de Paffrath doit 
reprendre le nom i'aperturatus; quant à celui de canaliferus 
à la Commission à juger s*il ne vaut pas mieux le laisser 
tomber dans Toubli. 

Enfin, pour le Spin/fer hystericus, la Commission déciderait 
d'abandonner définitivement le nom, ou, si on le conserve, 
elle désignerait l'espèce moderne qui doit le porter. 



— 431 — 

Saurais pu maltiplier ces remarques, mais celles qae j'ai 
faites me paraissent suffisantes pour montrer l'utilité de ma 
proposition et la nécessité d'une entente, au point de vue du 
droit, au sujet de la nomenclature. 

On aura pu constater la difficulté de s'assurer de ^identité 
des fossiles qu'ont voulu désigner les auteurs anciens; 
OD aura, par conséquent, pu juger combien il est important 
d^éiablir un point de départ qui dispense chaque paléon- 
tologiste de faire lui-même ces recherches archéologiques 
oa de devoir s'en rapporter à Topinion d'un de ses confrères; 
celui-ci, si compétent qu'il soit, n'a pas l'autorité morale 
d'arbitres nommés par les savants et jugeant en leurs noms. 

. On pourra penset* que ces arbitres se trompent; mais 
les sages s'inclineront devant leur jugement en réfléchissant 
qu'il importe peu à la science qu'un Sffirifer s'appelle 
hystericm ou micropterus, une fois que l'on est fixé sur la 
valeur du nom. La gloire d*un Goldfuss ou d'un Schlolheim 
en sera-t-elle diminuée parce que le nom qu'il a donné à 
un fossile ne lui aura pas été conservé ? 

Il est bien entendu que la Commission dont je propose 
l'instilution ne peut avoir la prétention de décider les 
questions scientifiques; celles-ci doivent rester toutes 
entières. 

J'explique celte réserve par un exemple. On trouve 
dans les terrains silurien, dévonien et carbonifère, des formes 
très voisines, sinon identiques, de Strophomènes, que Ion 
désigne sous les noms de Strophomena iepressa^ Strophomena 
analoga, Strophomena rhomboidalis. 

Beaucoup de paléontologistes admettent que toutes ces 
formes ne constituent qu'une seule espèce. Quel nom doit- 
elle porter? à la Commission à décider. Mais son jugement 
ne sera obligatoire que pour ceux qui réunissent toutes ces 
variétés. Les paléontologistes qui admettent plusieurs espèces 
pourront naturellement conserver les différents noms. 



- 438 — 

* ËQ se renfermaDt dans le rôle arbitral qae je propose, la 
Commission rendrait de grands services et verrait son aatorilé 
d'autant mieux respectée qu'elle même respecterait la 
liberté de la science. 

M. Cb. BarroUi présente à la Société divers fossiles qui 
lui ont été communiqués par M. de Lapparent, et qui ont été 
trouvés par M. Maurice Gourdoû à Cathervieille, dans la 
yallée de TArboust. Ces fossiles sont à Tétat d'empreintes 
dans des schistes grossiers gris-hoirâtre, et paraissent se 
rapporter comme Ta indiqué M. de Lapparent à la partie 
tout-à-fait supérieure du terrain silurien. L'espèce la plus 
commune se rapporte au Phacops fecundus de Bohême, une 
autre forme tribobitique parait très voisine du Dalmanites 
Hausmanni, les orthocères ne sont pas déterminables. 

M. Cb. Barrols parle à la Société des intéressantes 
recherches encoro inédites, faites par M. Ernest Westlake, 
dans le Terrain crétacé du sud de l'Angleterre. M. Westlake 
vient de reconnaître la zone à Belemnites plenus, dans le pli 
anticlinal de Winchester, à Chilcombe. tl a également 
découvert de nombreux gisements nouveaux de la zone à 
Belemnitella mucronata ; tous ces gisements sont confinés au 
bassin crétacé du Hampshire. Ils se trouvent cutre Salisbury 
(Wiltshire) et Fordingbridge (Hampshire) , près du contact 
des terrains crétacés et tertiaires. 

Séance du 18 Février mO. 

H. Gosselet fait la communication suivante : 

Rocbes crislalline» dem Ardeones 
Par M. Gosselet. 

Lorsqu'on suit les bords de la Meuse entre Deville et 
Revin, on rencontre au milieu des schistes et des quarzites 



— 133 — 

siluriens un certain nombre de roches cristallines qni ont 
depuis longtemps appelé Tattention des géologues. 

Le premier écrivain qui en ait parlé, Coquebert de Mon- 
bret (1804) , les prit pour du Granité (^). 

D'Omalius d'flalloy fit de la roche cristalline de Mairus 
l'objet d'un mémoire spécial (1810) : Sur Vexistence dans le 
département des Ardennes d'une roche particulière renfermant 
du feldspath (*) Il la désigna sous le nom i' ardoise porphyroïde, 
il observa qu'elle passe à Tardoise véritable et il en conclut 
qu'elle est conlemporainc des roches environnantes. 

M. Von Dechen visita plusieurs gites(1823); il reconnut la 
structure gneissique de ces roches; il vit également qu'elles 
sont régulièrement intercalées dans les schistes et il admit 
qu'elles leur sont subordonnées. 

En 1835, la Société Géologique de France visita le gîte du 
Moulin de Mairus. 

En face de ces rochers sauvages, il y eut une longue discus- 
sion à laquelle prirent part les premiers géologues de France, 
de Belgique et d'Angleterre. 

Dumont et D'Omalius jugeaient que le porphyre était 
éruptif , Constant Prévost , Buckland et Greenough , qu'il 
était élastique. 

Ceux-ci^ invoquant la forme arrondie des gros cristaux de 
feldspath et la structure schistoide de certains bancs, soute- 
naient que la roche de Mairus est un conglomérat contem- 
porain des schistes et formé aux dépens d'un porphyre 
antérieur. 

D'Omalius et Dumont demandaient qu'on leur fit voir ce 
porphyre; ils ajoutaient que si certains, cristaux sont 
arrondis, d'autres ont leurs arêtes trôs vives ; enfin ils 
voyaient dans un conglomérat ferrugineux situé entre les 

(1) Journai des Mines, T XVI, p. 203 

(2) Journal des Mines, T. XXIX, p. 55. 



porphyroides et les ardoises, la preuve d^un frottement 
exercé par une masse éruplive violemment injectée. 

Mais les uns et les autres reconnaissaient que la roche 
porphyrique est en stratification concordante avec les schistes 
ardoisiers. 

Éiie de Beaumont dans Texplication de la carte géologique 
de France émit Tidée que les roches de Mairus pourraient 
bien être* métamorphiques. 

Sauvage et Buvignier (1842) décrivirent les principales 
roches cristallines sous les noms de porphyroïde et de 
diorile ; ils en firent tantôt des roches éruptives, tantôt des 
roches métamorphiques. 

Dans son Mémoire sur le terrain Ardennais (1847), 
Dumont désigna les roches cristallines des bords de la 
Meuse sous le nom d'eurite, d'hyalophyre , de diorite 
chloritifère. d'albite chlorilifère et dalbite phylladifère. 
Il admit comme en 1834 que ce sont des filons couches. 

Dans mes publications précédentes, j'adoptais les idées 
régnantes sans rien y ajouter qu'une remarque sur l'analogie 
des roches cristallines de l'Ardenne avec celles du Brabant : 
je désignais les amphiboliles comme des porphyres à base 
d'oligoclase, d'épidote et d'hypersthène. 

M. Dewalque, en 1874, considéra encore la roche de 
Mairus comme éruptive, et admit, avec une certaine restric- 
tion toutefois, qu'elle a coulé à la manière des laves (*). 

M. Daubrée (1876) fît remarquer que la structure schis- 
teuse de ces roches n'est pas une preuve de leur origine 
sédimentaire ; car si ces masses , supposées éruptives , 
n'étaient pas encore solidifiées lorsqu'un mouvement général 
a produit le feuilleté des schistes, elles ont pu participer 
à ce mouvement et acquérir la structure feuilletée (•). 



(1) Ann. Soc. Géol. Belg. I, p. 69. 

(2) Bull. Soc. géol. de France, V. p. 106. 



— 135 - 

En 1876, MM. de La Vallée-Poussin et Renard publièrent 
un travail magistral sur les roches c istallines des Arden- 
nics (*), j'y ai emprunté les considérations générales et la 
plupart des faits particuliers qui suivent {*). 

MM. de La Vallée et Renard rapportent les roches cristal- 
lines des Ardennes aux porphyroïdes et aux amphiboliles. 

Les porphyroïdes ont été définies par M. Lossen, des 
roches sédimentaires qui présentent des cristaux de quarz 
et de feldspath dans une pâte euritique ou gneissique , 
rendue plus ou moins schisteuse par Tintercalation de miné- 
raux du groupe des phyllites. 

MM. de La Vallée-Poussin et Renard distinguent trois 
variétés de porphyroïdes. 

jo — La porphyroïde compacte, dont le type est à l'usine 
de Mairus, présente les caractères suivants : 

Le quartz est en cristaux bipyramidés, atteignant parfois 
1 centimètre de longueur ; leur cassure donne une surface 
hexagonale plus ou moins curviligne ; ils sont d'une transpa- 
rence laiteuse et do couleur bleuâtre. 

Les cristaux de feldspath appartiennent les uns à Torthose, 
d'autres à Toligoclase. 

Les premiers, d'un beau rose, sont les plus gros : ils arri- 
vent parfois h une longueur de 10 centimètres ; leurs arêtes 
sont toujours émoussées comme s'ils avaient été roulés et ils 
se détachent de la masse comme des galets d'un poudingue. 
Mais leur structure ne permet pas d'admettre que leur forme 
arrondie soit due à un transport. 

(1) Ce travail a éié présenté au concours de l'Académie des Sciences 
pour 1874. Il a élô complété en iS're, et ce complément se rapporte 
surtout aux roches cristallines de r\rdenne française. 

(2) J'ai pensé que les Membres de la Société (géologique me sauraient 
gré de leur donner une analyse de cet important mémoire, que beau- 
coup d*eDtr*eax ne peuvent se procurer. 



— 436 — 

Ils sont entouras d^une zone plas oa moins mince d'oligo- 
clase en très petits cristaux, tous orientés de la même manière 
que le noyau d'orthose. 

Cette croûte cristalline d'oligoclase, en se développant 
autour des cristaux d'orthose, a pu contribuer à leur donner 
leurs formes arrondies; mais d'autres crtstaux d'orthose 
portent la marque évidente d^une courbure primitive des 
faces, comme s'ils s'étaient développés dans une masse 
plastique où la cristallisation était gênée Les cristaux 
d'orthose sont généralement fissurés dans la direction des 
clivages, et ces fissures sont remplies de quarz; on 
remarque qu'elles s'étendent dans la zone périphérique 
d'oligoclase, mais qu'elles ne la dépassent pas. Elles sont 
donc antérieures à la formation de la pâte. Il arrive souvent 
que les diverses parties fragmentaires ont joué Tune sur 
Tautre avant d'être resoudées par le quarz. Or, on remarque 
que ces fissures sont toutes parallèles entr* elles dans les 
cristaux d'un même bloc de roche, et qu*elles sont à peu 
près perpendiculaires aux feuillets de la pâte, elles seraient 
donc aussi le résultat des actions mécaniques qui ont 
déterminé la schistosité de la roche. 

Ainsi les gros cristaux arrondis ne sont pas roulés , ils se 
sont formés en place ; on peut le déduire : 

^^ De la régularité de la zone d'oligoclase qui les entoure 
et du parallélisme des petits cristaux qui la constitue. 

2^ De ce que ces petits cristaux présentent parfois des 
groupements délicats que le roulis eût détruit. 

30 De l'existence de faces courbes sur des cristaux à arêtes 
vives. 

4» Dé ce qu'on ne trouve aucun fragment irrégulier de 
feldspath comme cela aurait lieu s'il y avait eu roulis. 

L'oligoclase se présente tantôt eu petits cristaux à arêtes 
vives , peu translucides, d'une couleur verdâtre, d'un éclat 



k 



- 137 — 

gras (*), tantôt en aggrégats sphéroïdanx formés d^nn très 
grand nombre de petits cristaux d'oligoclase mêlés à des 
cristaux de quarz. 

Ces nodules d'oligoclase ne peuvent donc pas être confondus 
non plus avec des cailloux roulés, puisque si leur surface est 
courbe, on constate qu'elle est formée par la juxtaposition 
d'une série de petites protubérances arrondies. 

La pâte de la porphyroïde est un aggrégat granulo- 
cristallin de quarz, de cristaux microscopiques d'oligoclase, 
de microlites analogues à ceux des schistes voisins et d'une 
infinité de paillettes de pbyllite. 

La phyllile est très variable. C'est la biotite au gîte n» 2, 
la sérielle et la chlorite au gîte n^ 3. 

Elle est sous forme de paillettes fibreuses alignées dans le 
sens des couches, ce qui donne à la roche une apparence 
gneissique. Elle enveloppe les cristaux en décrivant autour 
d'eux des lignes ellipsoïdales. 

Les gros cristaux eux-mêmes sont orientés de manière 
à ce que leur grand axe soit parallèle à la stratification. 

Les phyltites se sont parfois amassées sur une surface 
restreinte de manière à former des nids que l'on a souvent 
pris pour des fragments de roches plus anciennes^ empâtés 
dans la porphyroïde. 

2^ — La deuxième variété est la porphyroïde scbistoïde, 
elle diffère de la précédente par Tabondance des phyllites et 
en particulier de la séricite, ce qui lui donne un éclat soyeux 
el argentin. 

Les cristaux de feldspath y sont plus petits, plus fendillés 
qne dans la porphyroïde compacte; Torlhosey est plus rare, 
et y manque même souvent. 

Le quartz y est tantôt en cristaux, tantôt en globules 

>"■ — . ■ ■ ■ ■ , . I II. il .1. I - 

(l) Il arrive parfois (gîie no 3) que les cristaux d'oligoclase sont 
fortement altérés et transforn^és ep une su))stanc'e pinitoTde verdâtre. 



- 138 — 

lenticulaires dont le grand axe est parallèle à la schistosilé; il 
domine dans la pâte : celle-ci renferme souvent de la calcite 
qui parait ôlre le résultat de Taltération du feldspath. 

La séricite est souvent accompagnée de biotite et de 
chlorite ; lorsque cesphjllites dominent^ elles communiquent 
à la roche une couleur brune ou verte. 

3® — La troisième variété dont le type est à Revin, 
peut être désignée sous le nom de porphyroïde euritiqne 
ou môme d'eurite. Damont rappelait albite phylladifère. 

C'est une roche schistoïde, compacte, composée de cristaux 
très petits de quarz et de feldspath plagioclase, entrelacés 
par des filaments tous parallèles d'une phyllite qui est proba- 
blement la séricite. La pyrrolhine s'y trouve en petits 
aggrégats lenticulaires. Certaines parties de la roche sont 
calcaires, et ce calcaire est probablement le produit de l'alté- 
ration du Feldspath. 

Cette roche forme la transition de la porphyroïde typique 
"^.ux schistes euriliques sériciteux (albite phylladifëre de 
Dumont), qui presque partout accompagnent les porphyroïdes 
et forment une couche intercalée entre ces roches et les 
schistes devillo reviniens ; ils sont formés de cristaux micros- 
copiques de quarz et de feldspath, surtout de feldspath, 
traversés d*une foule de filaments soyeux et argentins de 
séricite. Quelquefois (gîte n» 10) la chlorite se substitue à la 
séricite, et alors la roche passe au chloroschiste. 

Dans certains cas (gîte n'' 7), le schiste euriiique sériciteux 
est parsemé d'une foule de petites tâches noires ou brunes 
qui sont de la pyrrhotine. 

Une variété particulière de cette roche euritique est celle 
qu*on trouve à Mairus dans le gUe «n" 2, et que Dumont a 
appelée albite chloritifère. Elle est verdâtré, compacte, 
tenace. Elle est formée d'une masse fondamentale, composée 
de cristaux de feldspath et de calcite, de grains de quarz, de 



- 189 - 

graoules de pyrrotbiae et d'ane foule de microlites; au 
milieu de cette masse courent des lamelles fibreuses de 
pbjllites : biotite, chlorite, séricite. 

Uoe antre espèce de roche verte qui parait aussi en 
relalioQ avec la porphyroïde est le chloroschiste. Dumont 
ravait appelée albite chloritifëre comme la précédente. 

C'est une roche schisteuse, cristalline, à structure feuilletée, 
d'ua vert noirâtre. Elle est formée essentiellement de pail- 
lettes et de filaments de chlorite enlaçant des grains de quarz 
et des lamelles calcaires provenant probablement de l'altéra- 
tioD du feldspath (celui-ci y est très rarej^ 

Elle contient aussi un grand nombre de petits cubes de 
pyrite M de la pyrrhotine. 

Dans le gtte n"" 10^ on trouve le chloroschiste, il forme une 
couche au milieu de la porphyroïde schisteuse. Il y a passage 
des deux roches Tune à l'autre. Dans le voisinage du chloro* 
schiste, la porphyroïde .se charge de nids de chlorite ; ceux- 
ci augmentent bientôt, et Ton voit des lentilles de porphyroïde 
enveloppées de feuillets chloriteux. 

Les roches amphiboliques des Àrdennes, diorite de Dumont 
se rapportent d'après MM. de La Yallée-Poussin et Renard 
à 4 types. 

i'» — Diorite schistoïde, roche schisto-grenue, d'un vert 
foncé, tachetée de blanc verdâtre. 

Elle est formée de grains de quarz, de petits cristaux de 
feldspath plagioclase et de masses fibreuses d'horneblende ; 
on y trouve aussi des lamelles de chlorite qui déterminent la 
schistosité, de la pyrrothine et de Tépidote. 

^0 ~ Amphibolite granitoïde, roche finement granitoïde, 
formée de lamelles fibreuses d'horneblende. d'écaillés chlo- 
riteuses qui paraissent le produit de Taltération dePamphibole. 
Ces divers éléments sont enclavés dans du quarz limpide 



— 140 — 

avec des honppes d'asbeste , des cristaux d'épidote et des 
grains de pyrite et de pyrrhotine. 

30 — Amphibolite schistoïde ( Diorite chlorilifère de 
Du mont). Cette roche qui diffère peu de la précédente, s*en 
distingue par sa texture schisteuse due à l'alignement mieux 
marqué de ses éléments. 

Les grains cristallins de calcaire y sont assez abondants. 

40 — Chtoroschiste amphibolique. C'est une roche feuil- 
letée , d'un vert sombre , composée essentiellement de 
chlôrile associé à de la horneblende ; les auteurs pensent 
même que la chlorite est le produit de l'altération de la 
horneblende. Avec ces minéraux on trouve des grains 
brillants de quarz et de calcite. Enfin la biolite et la séricite 
s'y présentent parfois en quantité considérable. Il se trouve 
généralement aux limites inférieures et supérieures des 
bancs d'amphibolites. 

MM. de La Vallée-Poussin et Renard repoussent Torigine 
éruptive des porphyroïdes par les raisons suivantes : (') 

1** Ces roches forment des bancs parfaitement réguliers et 
parfaitement concordants au milieu du schiste et des quar- 
zites du silurien. 

2o Elles ne montrent aucune apophyse pénétrant dans les 
roches encaissantes. 

30 On ne peut y observer comme dans les filons éruptifs 
une structure plus cristalline au centre que sur les bords. 

40 La brèche ferrugineuse qui les accompagne à Mairus, 
et dans laquelle d*Omalius voyait la preuve d'une action 
mécanique, est un dépôt de source qui s'est produit dans 
un grand nombre de points des Ardennes. 

5^ L'analogie que présentent certaines parties des porphy- 
roïdes avec les porphyres quarzifères (et en particulier la 

■ ' ■ I ■ ■ ■ H ■ I I I II . !■ 

(1) P. 205 



- 1« — 

tome cristalline des grains de qaarz), est compensée par le 
passage de la même roche à des schistes satinés. 

60 Où n'y trouve aucun dés caractères que le microscope 
rèyèle d'habitude dans les roches éraptives 0;. 

D'un autre côté, les mêmes savants rejettent l'idée de 
copglomérat présentée par Buckland et Constant Prévost. 
Ils combatteot Torigine élastique des porphjroïdes par les 
arguments suivants : (') . 

i** On n'y découvre jamais un seul fragment de feldspath 
isolé. 

2o II y a des cristaux d'oligoclase d'ane netteté irrépro* 
cbable, même dans les couches les plus schistoïdes. 

S^* Les cristaux arrondis de feldspath et les aggrégal<( cris- 
tallins d'oligoclase doivent leurs formes non pas à ce qu'ils 
ont été roulés, mais aux circonstances de leur cristallisation « 

40 Les masses fragmentaires que Ton a cm reconnaître 
dans les porphyroïdes, sont des accidents de structure, de 
ségrégation. 

Enfin ils n'admettent pas que ce soit une roche métamor-' 
phique, car on ne comprendrait pas que le métamorphisme 
se soil produit sur certaines couches à l'exception des 
couches voisines, et d'ailleurs les fractures des cristaux 
d'orlhose prouvent que ces roches sont antérieures aux 
pressions qui ont déterminé la schistosité et le relèvement 
des couches (*). 

MM. de La Vallée-Poussin et Renard pensent que les 
porphyroïdes ont cristallisé sur place 0, au fond de la mer, 
peu après la sédimentation et lorsque . les matériaux étaient 
encore plastiques C). 

(1) Zeilsch. dcr Deulsch Geolog;. Geselischaft, ibie, p« 768. 

(2) Loc. cit. p. 209. 

(3) Loc. cit. p. 188,'207. 

(4) Loc cit. p. 200. 

(5) Loc. cit. p. 207. 



MM. Sauvage et Bavignier signalèrent tO gUes de roches 
cristallines, Dament en indiqua 12 nouveaux, mais il 
déclara en même temps que beaucoup ponvaient être 
cachés par la végétation et que ceux qu'il connaissait peuvent 
se développer ou disparaître dans leurs prolongements. 

MM. de La Yallée-Poussin et Renard ont reconnu 4 nouveaux 
gîtes, et accentuent encore la remarque de Dumont. 

Depuis leur travail, H. Jeannel, l'habile explorateur des 
Ardennes, trouva quelques gites nouveaux ; j^en découvris 
moi-même, dans mes explorations, soit avec M. Jeannel, soit 
avec M. Ch. Maurice, soit seul. 

L'on compte maintenant 54 gîtes de roches cristallines, 
savoir : 20 de porphyroïde, 6 d'eurite, 25 d'amphibolite, 
2 qui contiennent à la fois un banc d*amphibolite et un banc 
de porphyroïde, 1 avec eurite et amphibolite. 

Mais comme ou ne peut découvrir ces roches que dans les 
vallées là où le sol est fortement entamé et où le limon a été 
enlevé, ou peut assurer qu'elles sont extrêmement abon- 
dantes dans les Ardennes et qu'elles forment un des traits 
caractéristiques du terrain silurien de ce pays. 

Leur distribution donne lieu à plusieurs remarques qui ne 
sont pas sans importance. 

l"" Elles ne s'étendent pas au N. de Revin, et à TO. ne 
dépassent pas le méridien de Rocroi. Elles n'existent donc 
que dans les Hautes Ardennes. 

2*" Dans la région de la rive droite de la Meuse , on ne 
trouve guère que des porphyroïdes ; dans la région de la 
rive gauche ce sont les amphibolites qui dominent 

d^ Elles existent aussi bien dans la zone des schistes de 
Deville que dans celle des schistes de Revin, mais tandis que 
vers l'Est elles sont uniquement dans la zone de Revin, vers 
rOuest, elles sont surtout situées dans la zone de Deville. 

Il en résulte qu'elles s'étendent sur une bande oblique à la 
stratification. 



-• 143 — 

Ces circonstances ne sont pas favorables aux idées émises 
par MM. de La Vallée -Poussin et Renard; car si les roches 
cristallines sont des couches sédimentaires, ayant acquis 
leur composition et leur structure spéciale avant leur conso- 
lidation, pourquoi les conditions qui leur ont donné naissance 
n'ont-elles pas été générales à Tépoque où se formaient les 
porphjroïdes de Hairus et de Laifour ? En admettant leur 
localisation, pourquoi les dites conditions, spéciales d'abord 
à la vallée de la Meuse et à ses environs, se transportent-elles 
plus tard du côté de Rimogne, pour s'y localiser également ? 

Ce sont au contraire des caractères que Ton est habitué à 
considérer comme propres aux roches métamorphiques, et 
les objections que MM. de La Vallée-Poussin et Renard font 
à rhypothèse métamorphique sont de même ordre que celles 
que je fais à leur théorie. 

Du reste si depuis les travaux de MM. Daubrée et Delesse, 
on ne peut mettre en doute le métamorphisme, il faut 
néanmoins dans Tapplication se défier de ces explications 
qui ont pour résultat d^arrêter les investigations en abritant 
notre ignorance sous Tégide d'une théorie qui a acquis avec 
jaste raison droit de cité dans la science. 

Nous rencontrons bien peu de roches qui ne soient 
métamorphiques dans le sens rigoureux du mot , c'est-à-dire 
qui depuis leur dépôt n'aient éprouvé quelque modification 
pins on moins importante. Mais rarement nous avons le 
secret des causes qui ont amené ces modifications. 

Lestravauxdes.savants illustres dont je citais tout-à-rheure 
les noms, ont montré que dans bien des cas, la pression, 
la chaleur, les vapeurs, les eaux minéralisées étaient des 
agents puissants de métamorphisme. Peut -on expliquer 
simplement par l'intervention de ces agents la présence des 
roches cristallines dans TArdenne? Je ne le crois pas Gomme 
Tont fait remarquer MM. de La Vallée- Poussin et Renard, 
pourquoi toutes les couches de TArdenne n'ont-elles pas 



— 144 - 

éprouvé le même métamorphisme? ont-elles sobi ans 
pression moindre ou une chaleur moindre? trouve-t-on la 
trace dans le voisinage des roches cristallines de matières 
émptives, de filons, de canaux ayant livré passage à dès 
liquides ou: à des gaz ? 

Si ce sont les couches cristallines elles-mêmes qui ont 
servi de voie aux agents métamorphiques , qu^étaient-elles 
avant le métamorphisme? en quoi différaient elles des schistes 
et des quarzites voisins? Elles devaient être d'une natare 
bien particulière, bien appropriée à l'action métamorphique, 
car nous ne voyons jamais celle-ci dévier de sa voie et passer 
d^une couche dans une autre. 

Dans les 54 gîtes que j'ai observés, toutes les fois que j^ai 
pu voir la disposition de la roche cristalline, elle formait une 
couche parallèle aux schistes encaissants : c'est général. 

Aussi, comme MM. de La Vallée-Poussin et Renard, je ne 
puis voir dans les roches cristallines des Ardennes, ni des 
filons éruptifs, ni des conglomérats , ni des roches méta- 
morphiques. Mais l'explication qu'ils donnent de leur 
formation ne me parait pas suffisante. Il a dû y avoir inter- 
vention d'une cause inconnue, peut-être contemporaine du 
dépôt de sédiments, mais assurément locale (quand on 
envisage Tensemble de l'Ardenne), d'une durée très longue, 
et se déplaçant en gagnant peu à peu de Test à l'ouest. 
J'admettrai volontiers que cette cause est éruptive , si j'avais 
pu découvrir les traces des ouvertures qui auraient livré 
passage aux éléments de ces roches cristallines. 

Les roches cristallines de l'Ardenne soulèvent encore 
d'autres problèmes. On n'a observé leurs différents gttes que 
sur une faible étendue. On ne sait pas s'ils se prolongent au 
loin. MM. Sauvage et Buvignier. et à leur exemple Dumont, 
supposent que les bancs de la vallée de Faux sont les mêmes 
que ceux qui sont coupés par la vallée de la Meuse. 

Je n'ai pas trouvé qu'il y eut similitude, je suis plutôt 



disposé à admettre que les roches cristallines constUaeat des 
amas lenticulaires indépendants les uns des autres. 

Je me suis en outre demandé si les divers amas étaient 
homogènes dans toutes leurs parties? au gîte n<» 10, la 
porphyroide est divisée en deux bancs distincts par uneeoucbe 
de chloroscbiste ; au gUe n^ 13 , la porphyroïde et 
ramphiboiite sont, au contact, réunies par une couche 
schisteuse qui participe de Tune et de Paulre ; au gUe n« 19, 
à Revin,. au pied de l'escarpement, dans la vallée de la Meuse, 
on ue trouve que de Teurite ; si on suit ce banc d'eurite dans 
.^escarpement de la montagne, on le voit se modifier, devenir 
plus schisteux et se rétrécir ; puis il se charge de cristaux 
d^hornebïende et dans son prolongement on rencontre un 
banc d'amphiboliie que Ton peut suivre sur plusieurs 
centaines de mètres dé distance. Il faut donc admettre que 
dans ce cas les deux roches passent latéralement de Tune â 
Tautre. 



Giles dans la vallée de la Meuse. 

Voie ferrée, borne 16). 58. C'est probablement elle qui 
se montre à '700 m. dans la montagne. 

Voie ferrée, borne 164.7. Dans le ravin, à 500 m. de 
son ouverture. 

Voie ferrée, borne 165. Au nord et à l'entrée du ravin 
de Mairus. 

Voie ferrée, borne 165.09. 

Voie ferrée, borne 166. 

Rive droite de la Meuse , entre la Grande et la Petite- 
Commune. 

Voie ferrée à la borne Kilom. 166.04 à 166.12. 

Dans la montagne, sur la rive droite de la Meuse, dans. 
le ravin de la Petite-Commune. 

20 m. au nord du giie 7. 

Vis à vis Laifour. 

10 

Annales de la Société géologique du Nord, L vu. 



Gtlei 




1 


P 


2 


P 


8 


P 


4 


P 


5 


P 


6 


A 


7 


P 


S 


A 


9 


A 



10 


P 


H 


P 


12 


A 


13 


PA 


14 


E 


15 


• A 


16 


A 


n 


P 


IB 


E 


19 


EA 



— 146 — 

Un peu au sud du tunnel de Lalfour» 

Rive gauche près du barrage. 

A 200 m. au N. du précédent. 

Au nord du petit vallon qui descend des Dames de la 

Meuse. 
A l'entrée du tunnel de Laifour vers Revin. 
Rive gauche en face du canal de dérivation. 
Dans le lit de la Meuse, vis à vis Anchamps. 
Rive droite, vis à vis le passage k niveau d*Anchamps. 
A 50 m. au sud du moulin de la Pile. 
A 800 ni. à TE. du pont du chemin de ferdeRevin, dans 

le chemin des Ardennes et dans le ravin des Cocboni . 
to E Dans la tranchée de la route de Revin A Roeroi, avant 

la vallée de Faux. 
A 100 m. au nord de rentrée de la vallée de Faux. 
A 600 m. au nord de rentrée de la vallée de Faux. 

Gttes à r Est de la Meuse. 

Vallée des forges de la Grande-Commune, à rentrée, 
id. à 200 m. au N. du m. de la Pilette. 

id. à l k. au N-E de la Pilette. 

id. à 1 k. au N de la Pileite. 

id. à 800 m. au S. des Hauts-Buteaux* 

A l'église de Buleaux. 

Vallée de la Petite-Commune à 'loo m. de la bifurcation 
des ruisseaux. 
80 E Vallée de la Petite-Commune à 1 k. 1/2 plus loin. 

Gîtes à rOuest de la Meuse. 

Alk.àTE. S.-E.desMazures. 

A 1 k. au S. du moulin de la Pile, route des Mazures. 

Vallée de Faux, devant le laminoir. 

Près de Notre-Dame des Hermites. 

Vallée de Misère, près du pont Hardy. 

Vallée de Faux, à 600 m. au S. du moulin Dumaine. 

id. 800 m. en amont. 

id. 1 k. au N. de la Neuve-Forge. 

id. 200 m. au N. de la Neuve-Forge. 

id. vis à vis la Neuve-Forge. 

id. route des Mazures. 



21 


A 


22 


£ 


28 


P 


24 


P 


25 


P 


26 


P 


n 


P 


28 


P 


29 


P 



81 


E 


82 


A 


88 


D 


84 


A 


85 


E 


86 


P 


81 


P 


88 


D 


89 


A 


40 


P 


41 


A 



42 


A 


43 


P 


44 


A 


45 


A 


46 


A 


47 


A 


48 


A 


49 


A 


50 


A 


51 


AP 


52 


A 


53 


A 


54 


A 


55 


E 



— 147 — 

Vallée da ruisseau de Bourg-Fidèle,. moulin Rulutu. 
Vallée de Faux entre la Neuve et la Vieille-Forge. 
A l k. au N. de la Vieille-Forge. 
Bois d'Harcy , embouchure du ravin de la Haque , 

sentier de la Vieilte-Porge à Rimogne. 

Id. môme sentier , à 1800 m., à TesL 

Roule de Bourg-Fidèle à Rimogne , à l k. au S. de 

la censé Recollet. 
Id. à 800 m. au S., entrée du chemin de la colline 887. 
Vallon entre les routes de Bourg-Fidèle à Rimogne et 

à Harcy. 
A 800 m. au N de la station de Rimogne. 
Au S-0 de rétang de Rimogne. 
A la Fosse au bois. 
1 kilom. au N de Ghâlelet. 

Roule du Trembloy, à 100 m. au S du chemin de fer. 
Route de Revin à Rocroi , à 400 m. en aval du Moulin 

Dumaine. 



GUe «• / (a, de La Vallée-Poussin et Renard). — Ce gtte 
découverl par MM. de La Vallée-Poussin et Renard, se 
trouve sur la voie ferrée à la borne 164,68. 

Il présente la coupe suivante du sud au nord : 

« 

Schistes noirs, inc1.de 42o. 

Schiste euritique sériciieux l ^0 

Porphyroïde schistolde 4 50 

Schiste euritique sériciteux l » 

Schiste sériciteux. 

Schistes noirs, imprégnés de limonite. 

Schistes noirs, incl. de 81». 

Le porphyroïde de ce glle présente les caractères ordinaires 
des porphyroïdes de Mairus, mais il est plus schistoïde. La 
séricite y est très abondante. 

Celte veine se prolonge dans la montagne ; c'est elle proba- 
blement qui se montre à 700 m. environ dans le ravin de 
Mairus. 



Gîte n» 2 (6, de La Vàllée-Poassm et Renard; !•>' filon de 
Dumont). — Ce gîte est visible dans la tranchée de chemin 
de fer à la borne 164,7, et dans le chemin qui est en dessous 
à 200 m. au sud du ravio de Hairus, sa coupe est la suivante 
<lu sud au nord : 

Schistes noirs. 

Schiste tendre, séridleux 6 25 

Schiste compacte, verdâtre, tenace, passant 
auchloroschislectconienant des cristaux 
de quarz ei de feldspath au contact de la 

porphyroïde 2 > 

Porphyroïde massive 10» 

Schiste compacte verd&ire comme plus haut 
Schiste tendre, sériciteux. 
. Schistes noirs. 

Ce gîte est remarquable par Paspect porphyrique de la 
porphyroïde; c'est là que MM. de La Vallée et Renard ont 
pris le type de leur porphyroïde massive. 

Il a été question plus haut de la roche verdâtre que Dumont 
appelait albite chloritifère. 

La porphyroïde du gîte n^ 2 présente en outre une dispo- 
sition qui a appelé l'attention des observateurs. 

M. Dewalque (>) a observé que la porphyroïde a la forme 
d'un coin, le bord nord étant incliné de 60^^ et le bord sud de 
35®. J'ai trouvé des nombres un peu différents, 48o et 28«, 
mais qai ne changent rien au résultat général. En remarquant 
aussi la symétrie qui existe des deux côtés de la masse de 
porphyroïde compacte, M. Dewalque conclut qu'il y a là 
évidemment un pli anticlinal et même le sommet d'un pU. 
Cette hypothèse serait corroborée par un autre fait signalé 
par MM. de La Vallée-Poussin et Renard. On remarque dans 
la porphyroïde massive des joints courbes qui paraissent 
indiquer un reploiement. 

(1) Ann. Soc. géol. Belg. 1, p. 67. 



- 149 — 

M. Dewalque donne une autre preave à l*appm de son 
opinion, tandis que. le porphyroïde est bien visible dans la 
tranchée du chemin de fer, un chemin d'exploitation, établi 
à quelques mètres plus haut , ne montre plus que des 
schistes sans trace de roche porphyrique. 

Le raisonnement était juste mais reposait sur une observa^ 
lion incomplète. En effet, M. Jeannel en gravissant la colline 
a retrouvé le porphyroïde à une vingtaine de mètres plus 
haut. J'ai vu moi-même le prolongement du même banc de 
l'autre côté du vallon sur le sentier qui va à Secheval. Quant 
à l'absence du porphyroïde sur le chemin d'exploitation, 
y a-t-il étranglement du banc, y a*t-il une faille, je ne puis le 
dire. 

Gite no S (r, La Vallée-Poussin et Renard ; 2* filon de 
Dumont). — Ce gîte situé au nord et à l'entrée du ravin de 
Mairus s'étend jusqu'en face du kilom. 165. C'est la roche 
célèbre qui a été étudiée par tant de géologues et qui a 
donné lieu aux discussions de la Société Géologique de 
France. 

Voici la coupe du sud au nord : 



Porphyroïde schisloïde (a). 

Porphyroïde massive (fi) 5 à 6* 

Schfsle feldspathique et quarzeux très altéré . 1* 

Schiste sériciieux (h» 90 

Schistes noirs. 



La porphyroïde schistoïde a diffère de la porphyroïde 
typique du gite n" 2 parce que Torthose y est plus 
rare, que le grain de la pâte est plus fin, que la phyllite 
qui y joue le rôle le plus important est, non la biotite brune 
du gite no 2, mais la chlorite associée à la séricite ; en même 
temps sa structure est plus schisteuse. 



— 150 - 

La porphyroïde massive b a une pâte pins quarzeuze que 
celle du gtte n° % et sa phyllite dominante est la séricite. 
La pâte.est très riche en quarz, elle contient de nombreuses 
lames de sérielle ; elle renferme de nombreux paquets noir- 
bleuâtre qui sont des nids de biotite, et à la base des masses 
brunes d'apparence schistotde que Dumont avait prises pour 
des portions de schistes, mais qui d'après MM. de La Vallée- 
Poussin et Renard ne seraient que des paquets de phyllite 
altérée séparés par ségrégation de la masse générale au 
moment de sa consolidation. 

lis ont suivi la veine n» 3 jusqu'à plus de 100 m. au-dessus 
du niveau de la Meuse. 

On le voit, le gite n» 3 diffère beaucoup du gtte n» 2. 
Néanmoins MM. de La Vallée-Poussin et Renard supposent 
que c'est la continuation dé la même veine et que la couche 
a n'est que la porphyroïde du gîte n« 2 repliée sur elle- 
même 0). Les différences précédemment signalées sont trop 
grandes pour qu'on puisse admettre cette hypothèse, que 
détruit du reste le prolongement du gîte n" 2 découvert dans 
la montagne. 

GUen^ d.— Bdinc de porphyroïde de 1^50 d'épaisseur, 
visible dans la voie ferrée, vis-à-vis la borne 165,09, par 
conséquent avant le passage à niveau qui est à la 
borne 165,20. 

Gtte n° 5 (d, de La Vallée-Poussin et Renard. — 3*»*' filon 
de Dumont). — Le banc de porphyroïde est en grande partie 
sehistoïde ; le feldspath qui est de Toligoclase, est très altéré 
et transformé en veridite ; la porphyroïde a 7 à 8 m d'épais- 
seur ; elle est située au milieu des quartzites, on la voit dans 
le chemin de fer à la borne 166 et dans le chemin qui est 
au-dessous du pont où passe un petit ruisseau. 

^^■^ j^— — n i II > . I ' n i I ■ . I ■ 

(1) p. 190. 



— 451 - 

J'admets avec Damont que c'est le même banc qui se voit 
snr la rive droite de la Meuse, entre la Grande et la Petite- 
Conmiune (p. de La Yallée-Poussin et Renard). 

Voici la coupe de cette carrière d'après Dumont du sud au 
nord : 



Schistes noirs. 

Schiste sériciteux • • 1* » 

Porpbyroïde massive .....••.• 5 • 

Schiste sériciteux, calcarifère ....... 1 30 

Schiste compacte avec grains de leberliise. . l 50 
Schistes noirs. 



Gilen^6(e, f, q, de La Vallée-Poussin et Renard.— 4« filon 
de Damont). — Amphibolite granitoïde en banc très épais 
qui passe sur la voie ferrée entre les bornes kilométriques 
166,04 et 166,12. Elle a été exploitée dans une carrière sur 
le bord de la Meuse, contre le chemin de fer. MH. de La 
Yallée-Poussin et Renard supposent qu'elle est divisée en 
deux parties par un banc de 15 m. de schiste ; je n'ai pas 
pu constater le fait. On peut la suivre dans la montagne où 
elle a été exploitée en plusieurs endroits. 

On la retrouve, mais fort altérée, sur le sentier de Laifour, 
aux Mazures , près de la côte 312 de la carte de Tétat-majori 
puis de l'autre cdté de la Meuse, près de la Petite-Commune^ 
où elle forme la masse q de MM. de La Vallée-Poussin et 
Renard ; elle suit parallèlement la vallée de la Petite-Commune 
et on la voit encore sur le sentier de la Petite-Commune au 
moulin de la Pillete. 

Gtie n« 7 (f, de La Vallée-Poussin et Renard. — 5"w filon 
de Dumont). — A 1 kilom. au nord de la Petite-Commune 
on trouve un banc de porpbyroïde schistoïde déjà connu de 
Sauvage et dont MM. de La Vallée-Poussin et Renard donnent 
la coupe suivante : ^ 



- I5i - 



Schiste euritique pailleté. 
Porphyroîde schi»toï(te soyeuse 
Schiste eurilique t&chetô. 



La porphyroîde de ce gtte est le type de la porphyroîde 
schisteuse. 

Gffano'f. --k Couche 4'eurite schisteuse découverte par 
M. JeaiïTief à 50™-environ du gîte n» 7. Celte eurite a environ 
l»n50 d'épaisseur; • • • • 

G(tenr9(s,AeLdi Vallée-Poussin et Renard). — Amphi- 
boiite schistoïde visible près du rivage, au hameau de 
Devant-Laifour, et que Ton peut suivre jusqu'en haut de la 
colline. 

Gtte n» 10 •(!, de La Vallée-Poussin et Renard ; 5« filon 
de Dumont). •— Glle remarquable situé à SÛO*» au sud du 
tunnel de Laifour et déjà signalé par Sauvage. 

HM. de La Vallée-Poussin et Renard en ont donné la coupe 
suivante : 

• « « • 

Schistes noirs. 

Schiste euritique !■ 

, , Porphyroîde schistoïde ...... J . 2 

Chloroschfsie. . 2 

Porj^hyroïdc scbisloïfle . . , 5 ^ 

Schiste gris luisant ' . 

^ Schistes noirs. * 

f r - 

La porphyroîde est rendue schistoïde par là présence des 
JaiQ^Ues de biQtite, de chlorite ou de séricite; sa.ootuleur 
varie selon que domine. Tune ou Tautra de ces phyliites. i 

MM. de La Vallée-Poussiu et Renard voient dans'la cooche 
jde chlorçschiste int^rcalé^ dans la porphyroîde, la preuve 
que cette dernière roche est sédimentaire ; toschiste eurîiiqu^ 



— 158 - 

qai snrmoatd la porphyrolde ressemble assez au cbloroschista 

du centre. 

Gite nrH (g ei h de La Vallée-Poussin et Renard ; 5»fllon, 
Dnmont) — Ce gtte également connu de Sauvage est situé 
tin peu au nord du barrage de Laifour ; il est formé par 
une porphyroîde schisteuse surmontée d'un banc asiez 
épais d'eurite ; rinclinaison est au Sud 15<> Est. 

Je n*ai pu observer qu'une seule veine de porphyroîde, la 
masse h de HH. de La Vallée- Poussin et Renard me parait le 
prolongenoent de leur masse g* 

Dûment rapporte ce gtte à son 5'' filon qui comprendrait 
ainsi les gîtes n° 7, n^ 10 et n'^ i\ ; c'est possible, mais 
ridentité de composition . de ces trois gîtes n'est pas 
parfaite. 

Giten^ 12 (t, de La Vallée-Poussin et Renard). — Couche 
d'ampbibolite située à 200<" au nord des préeédents. 

Gite n« 1S (k, de La Vallée-Poussin et Renard, 6' filon de 
Dûment). — Situé au nord d'un petit ravin qui descend des 
Dames de Meuse. Voici sa coupe donnée par MM. de La Vallée- 
Poussin et Renard : 



Schisles noirs. 

Schiste euriiique, séricilenx onio 

Porphyroîde 8 • 

Chloroscbiste amphibolique 80 

Amphibolite granitoTde 6 » 

Schistes noirs. 



La porphyroîde de ce gîte est massive, elle est formée de 
bancs alternatifs foncés et pâles. Dans les premiers, l'orthose 
est le feldspath dominant; dans les seconds, c'est Toligoclase. 
La couleurmoire des premiers est d&e à la biotite qui y est 
tràs ré|iaiidiie ^ réclusion de la sériçite. Pans le prolon|[e* 



— 154 — 

ment de la couche , veçs le haut de la montagne, la por- 
pbyroïde contient des lentilles de chloroschistes. 

MH. de La Vallée-Poussin et Renard font remarquer que 
Pépaisseur de3 schistes euritiques supérieurs n'est pas en 
rapport avec la masse dei porphyroïde, ce qui prouve qu'ils 
n'ont pas été produits par métamorphisme. 

Gite no f4.— Découvert par M. Jeannel , il consiste en 
deux bancs d'eurite, l'un de 0"60, l'autre de 1°», séparés par 
quelques mètres de schistes noirs et situés dans la tranchée, 
à l'entrée du tunnel de Laifour, du côté de Revin. 

Gite »o /5(J,de La Vallée-Poussin et Renard).— Connu de 
Dumont et de Sauvage ; il est situé sur le territoire d'An- 
champs, et sur la rive gauche en face de l'entrée du canal : 
amphibolite .schistoïde. 

GUe n^ 16, — Vis-à-vis Ânchamps, on a fait sauter à la 
mine, du fond de la Meuse, d'énormes blocs d'amphibolite 
granitoïde ; il doit passer là un banc qui n'a pas encore été 
reconnu sur les rives. 

GUe w« 17 (w, de La Vallée-Poussin et Renard). — Connu 
de Dumont, situé sur la rive droite, en face du passage à 
niveau d'Anchamps. C*est une Porphyroïde schisteuse à 
feldspath rouge. MM. de La Vallée-Poussin et Renard y virent 
à tort le prolongement de la porphyroïde de Revin. 

GUeiv 18 (w, de La Vallée-Poussin et Renard). — Connu 
de Sauvage et de Dumont; située à 50 m. au sud du moulin 
de la Pile et exploitée dans une carrière sur le chemin des 
Mazures, c'est une eurite ; Dumont y cite plusieurs bancs. 

Gite n^ 19 (v, de La Vallée-Poussin et Renard). — Signalée 
par Dumont comme eurite et parfaitement étudiée par 
MM. de La Vallée-Poussin et Renardi qui en font le type de 
leur porphyroïde euritique. Ce gite est situé à l'Est de la yiUe 



- 455 - 

de Reyin et à 300 m. da pont dn chemin de fer. Il forme nn 
banc de 2 m., incl. S. 25» E. = 35°. Il est exploité dans 
plusieurs carrières le long de la montagne et il est coupé 
plusieurs fois par le chemin des Ardennes. Dans le bas 
de Fescarpement, Teurite est plus porpbyroïde qne dans le 
haut. A partir An 4« lacet de la. route, le banc d'eurite n'a 
plus qu'un mètre d'épaisseur et il est traversé de nombreux 
filons de quarz. Au delà , il se charge d'amphibolite et passe 
à l'aipphibolite ; celle-ci a été exploitée au 5® lacet , sur le 
bord du ravin des Cochons : l'inclinaison y est au S. lO» 
0. = 380. 

On peut suivre ce banc d'amphibolite schistolde dans la 
vallée du ravin des Cochbns jusque sur le côlé septentrional, 

où on a jadis exploité dans unepetite carri^e. 

• 

Giten'' 20 (n, de La Vallée -Poussin et Renard). —Dans 
la tranchée de la route de Revin à Rocroi, avant l'entrée du 
ravin de Faux, il y a un banc d'eurile schistoïde d'un 
mëlre d'épaisseur. MM. de La Vallée-Poussin et Renard le 
considèrent comme le prolongement des bancs du gtte n°19. 

Gîte no 2f. — Ce gîte qui m'a été indiqué par M. Jeannel, 
est une amphibolite granltoïde, il est situé à 150 m. au nord 
du ravin de Faux, sur la rive gauche de la Meuse. M. Jeannel 
y a relevé la coupe suivante : 



Schiste euritique,sériciteux.. ...... O'^SO * 

Schisle amphibolique verdàtre 80 

ÂnipbiboHlc schistoïde dans le haut , devenant 

graniloïde dans le bas . . 2 50 visibles. 



Dans le prolongement de ce banc, à 300 m. au sud du 
cimetière de Revin, M. Jeannel a trouvé une masse d'amphi- 
bolite grenue qui pourrait bien être en place. 



- 16©- 

Gtte n« 2t- — H. Jeannel a troavé à 500 m. an nord du 
gtte précédent , dans le chemin en constrnction qni longe la 
Mense, un banc d'eurite épais de O^ôO. 



Gttes sur la rive droite de la Meuse ^ 
en dehors de la vallée. 

Gite n« 23. — Porphyroïde schistoïde dans la vallée des 
Forges de la Grande-Commune. Un premier afflenrement 
se voit à rentrée du sentier qui va à Monthermé, on peut 
suivre le banc sur la rive droite dn ruisseau, sur un espace 
de près de 1500 mètres. Sauvage le connaissait. Dumont le 
considère comme le prolongement du gîte n« 2 ; il en signale 
des blocs sur la rive gauche du ruisseau, mais ces blocs 
ne m*ont pas paru en place. MH. de la Vallée-Poussin et 
Renard assimilent ces porpbyroïdes à ceux du gite n^ 1. 

Gite n^ 24. — Au Pont» à 200 mètres au nord du moulin 
de la Pilette, on trouve un banc de porphyroïde massive au 
milieu des schistes, incl. S. 10» E. 

Gtte no 25. —' k 1 kilomètre environ au N.-E. du 
gisement précédent, banc de porphyroïde schistoïde soyeuse. 

Giie n* 26. — ki kilomètre environ au nord du Pont de la 
Pilette, sur le chemin de la Passée-Chalmart , banc de 
porphyroïde schisteuse à éclat soyeux, au milieu de schistes 
qui plongent auiS. Ipo E. ==42o. 

Gite n* :?7. — A 800 m. au sud des Hâuts-Buteaux, an 
point où le sentier qui conduit de ce hameau a Monthermé 
descend dans la vallée, il y a un banc de porphyroïde très 
schisteuse. 

Giie n» 28. — Un banc de- porphyroïde schisteuse a été 
exploité contre, la vieille église des Bateaux, et dans le 



— 157 - 

chemin qui descend à Bas^Bnteaax j^ai rencontré des frag- 
ments probablement éboulés de la même porphyroïde. 

Gile no S9. — Dans le ravin de la Petite-Commune, sur le 
sentier de Kevin, j*ai trouvé, en compagnie de M. Jeannel, un 
banc de porphyroïde schistoide à 700 mètres environ de la 
bifarcation du ruisseau. 

Gtie n^SO. — \ kilomètre et demi plus loin, près d'une 
nouvelle bifurcation^ nous avons rencontré un banc d'eurite 
schistoïde. 

Giles situés à VOuest de la Meuse. 

Giten^Sf. — A 1 kilom. à l'E. S.-E. des Mazures, à 
renu:ée d*un chemin qui monte dans le bois des Webes, 
on trouve au milieu de schistes noirs un petit banc d*eurite. 

GUe n*" 32. — Amphibolite schistoïde sur le chemin des 
Hazores à Revin, à 1 kil. au sud du moulin de la Pile ; déjà 
vue par Sauvage et par Dumont. 

Gile no 33. — Banc d'amphibolite exploitée devant le 
laminoir St-Mcolas, dans la vallée du ravin de Faux; il 
parait dans le prolongement de Tamphibolite exploitée au 
nord de l'entrée de la vallée. 

Les gites 19 , 21 et 33 semblent n'être qu'un même 
banc qui serait à Tétat *de diorite aux deux extrémités 
et d'eurite au centre. 

* 

GUe n"" 34. — Si on remonte le premier ruisseau sur la 
droite, qui vient de la place auxMérains à la vallée de Faux, 
on rencontre à 2 kil. environ de Tembouchure du ruisseau, 
un arbre portant une petite chapelle dite Notre-*Dame des 
Hennîtes ; à 200 mètres à l'ouest de ce^ point , sur un sentier 
qui conduit à la Yiei^e Maillart, j^ai trouvé des amphibolites 
schisteuses. 



— 158 — 

Gite n^ S5. — Dans la vallée de Misère <roisseaa de la 
Marée), à 200 m. da pont de la route de Rocroi, on trouve 
dans le ruisseau de nombreux blocs d'amphibolite schisteuse; 
nul doute que celte roche ne forme un banc dans les 
environs. On en trouve aussi sur le bord de la route à TE. 
du pont. 

Gite no 36, — Dans la vallée de Faux, à 600 m. environ du 
moulin Dumaine, on trouve de nombreux débris de porpby- 
roïde indiquant la présence d*un banc. 

Gîie n* 37. — Dans la même vallée^ 800 m. plus haut, il y 
a encore un banc de porphyroïde indiqué par la présence de 
débris abondants. 

Gite n» 38. — k\ lil. au nord de la Neuve-Forge, amphi- 
bolite exploitée formant un banc de 3 m. d^épaisseur, au 
milieu de schistes noirs ; incl. S. = 52o. 

Gîte w 39. — A 200 m. au nord de la Neuve-Forge, contre 
le bâtiment en ruine dit la Platinerie, gros banc de diorite 
pyritifëre et aimantifëre très compacte, on en trouve des 
fragments dans le ruisseau qui débouche sur ce pointet qui 
vient du nord des Mazures. Ce gisement est signalé par 
Dumont. 

« 

Gîte n« 40, — Contre la *Neuve -Forge, j'ai trouvé des 
débris de porphyroïde schistoïde 4éjà signalés par Dumont. 

Gîte n"" 4L^^ Amphibolite constituant un banc visible 
dans le fossé de la route de Rocroi aux Mazures, du côté des 
Mazures. 

Gîte n» 42» — Dans la vallée du ruisseau qui descend de 
Bourg-Fidèle, on rencontre un banc de diorite qui passe 
sur la rive droite du ruisseau et qui affleure entre le 
moulin Jlututu et le moulin Chaton ; peut-être est-il le 
prolongement de celui du gite précédent. 



— 159 — 

OUe n9 43. — Domoni cite entre la Vieille et la Neuve- 
Forge des blocs de porphyroïde (Hyalophyre) • 

Gîie n« 44. — A 1 kil. environ au nord de la Vieille-Forge, 
on trouve sur là rive droite du ruisseau de Faux, le long 
da bois du Gué du Four, de nombreux blocs d'amphibolite. . 

GUe n» 45. — Dans le bois d'JSarcy, vers Fembouchure de 
lallaque, sur le sentier des Vieilles-Forges à Rimogne, on voit 
m banc d'ampbibolite schisteuse, très altéré, q\xi a bien une 
vingtaine de mètres d'épaisseur, il est dans les schistes de 
Deville. 

000 n« 46. — A 1800 m. plus à Test, sur le même sentier, 
on trouve de nombreux . débris d*amphibolite qui indiquent 
la présence d'un banc. 

Gite no 47. — Sur la route de Bourg-Fidèle à Rimogne, à 
1 kil. au sud de la censé Recollet, on tronve dans une tran- 
chée du chemin des roches arénacées vertes, qui pourraient 
bien être de Tamphibolite altérée. 

Gite n"" 48. — Sur la même route, à 800 m. au sud, à 
rentrée d'un chemin qui se dirige vers la hauteur portant la 
côte 387 sur la carte de Tétat-major, on trouve des grès 
rouges qui me paraissent de la diorite altérée. 

Gite w*» 49. — Dans le vallon, entre les routes de Bourgr 
Fidèle à Rimogfie et de Bourg-Fidèle à Harcy, on trouve de 
nombreux blocs d*amphibolite qui paraissent être dans les 
schistes de Deville. 

Gite no 50. — A 300 m. de la station de Rimogne, et à 
Test du chemin de Bourg-Fidèle, il y a dans le bois des blocs 
d'ampbibolite déjà vus par Dumont. 

Gîte no 51. — Au S.-O. de Tétang de Rimogne, on trouve 
deux bancs, Tun de porphyroïde, l'autre d'ampbibolite, 
séparés par 50 m. de schistes et intercalas Tun et l'autre dans 
la zone de Deville. Sauvage et Dumont !es connaissaient. 



Gite n^ Si. -r- Banc d'amphibolUe rencontré à la Grande- 
Fosse. Cité par Dumont. 

Gite n° 5S, — Banc d*amphibolite de 3 mètres d'épaisseur, 
aitaé à 1/4 de lieue au nord de Chatelel. Cité par Damont. 

Giten'' 54. " Bàuc d'amphibolite exploité sur la route du 
Trembloy, à iOO m. au sud du chemin de 1er. Il m'a été 
signalé par H. Jeannel. 

C'est le dernier affleurement de roche cristalline que Ton 
connaisse à Touest. 

Gîte »• 55. — Pendant l'impression de cette note, j'ati 
trouvé une couche d'eurite schistoïde sur la route de Revin 
à Rocroi, à 400 m. en aval du Moulin Dumaine. 



Séance du 8 Mars 1880. 

M. Berlin lit un rapport sur la bibliothèque. 

M. Charles BarroUi lit une note sur une roche 
cristalline de TArdenne. 

M. Charles Barrois expose les recherches géologiques 
de W G. K. Gilbert dans les monts Henry (>)« Ces recherches 
qui lui furent d'abord communiquées par l'auteur, viennent 
d*étre publiées par le Geological Survey de la Rocky mountain 
Région. 

Elles portent Air des montagnes qui n'ont encore été 
étudiées que par Fauteur ; celles-ci méritent cependant de 
fixer Pattention des géologues par le type tout spécial de leur 
formation , reconnu et exposé avec tant de talent par 

(1) G. K. Gilbert: Report on the geology of the Henry mouutains 
Washington, 1877. U. S. Geographical and geological Survey of tbe 
Rocky mountain Région. J. W. Poweli,geoiogist in charge. 



— 161 — 

G. K. Qilbert. Ces moats Heory ne figuraient sur aucona 
carte avant 1869, et on n'en avait fait mention dans aucun 
des travaux sur les montagnes rocheuses. Powell en 1869 
leur donna leur nom , dans une exploration scientifique où 
il descendait le Colorado en barque. 

Les monts Henry sont situés dans le sud de PUtah, sur la 
rive droite du Colorado occidental. lis ne forment pas une 
chaine et ne présentent pas de direction générale : ils 
constituent un simple groupe de cinq montagnes plus 
ou moins indépendantes, séparées par des cols peu élevés. 

Les roches qui les forment sont d'origine sédimentaire, 
et comprises entre le terrain crétacé et le terrain carbonifère: 
il est probable que le terrain tertiaire les couronnait 
autrefois avant sa dénudation ; on voit aujourd'hui, de haut 
en bas : 

Terrain crétacé 8500 pieds. 

Jura-Trias 2930 pieds. 

Garbonifôre, quelques centaines de pieds, formant la base. 

Cet ensemble est en stratification concordante ; la série 
stratigraphique n*est cependant pas continue, et il y a eu des 
interruptions marquées par des ravinements locaux et par 
des lits de houille dans le terrain crétacé ; elles n*ont pas 
altéré le parallélisme des couches. 

Ces couches sédimentaires ont été soulevées dans les 
monts Henry, où elles présentent actuellement une struc- 
ture en gerbe ; toutes inclinent autour des différentes 
montagnes, à partir d'un point central qui est le sommet de 
chacune d'elles. Cette structure anormale s*explique d'après 
M"f G. K. Gilbert par des Laccolithes, 

La Laccolithe [laccoSt citerne, lithos^ pierre) est une roche 
éruptive qui s'est amassée entre deux couches stratifiées au 
lieu de se déverser au dehors. Le volume de la nouvelle 

11 
Annales de la Société géologique du Nord, i, vu. 



— 162 — 

montagne ainsi formée, est évidemment le même dans les 
deux cas. 

Toute lave injectée par des forces souterraines (qne nous 
n^avons pas à étudier ici) à travers des couches sédimentaires, 
doit toujours finir par s'arrêter grâce à la résistance des 
couches solides trayersées, et grâce surtout à la tendance de 
la masse de lave injectée d'arriver en un point où elle soit 
en état d'équilibre hydrostatique. Si donc la lave injectée a 
une densité moindre que celledes couches soUdes encaissantes, 
elle les traverse toutes, et s'épanche à la surface du sol où 
elle forme un volcan. Si au contraire la lave injectée a une 
densité intermédiaire à celle des différentes couches sédimen- 
taires qu'elle devrait traverser, elle s'élèvera encore, mais 
pour s'arrêter au niveau où sa densité est supérieure à celle 
de l'ensemble des couches sous-jacentes, et inférieure à 
celle des couches recouvrantes: elle forme dans ce cas une 
Laccolithe. 

Tous les monts Henry sont formés par des Laccolithes. 
Dans le mont Ëllen il y a une trentaine de Laccolithes, dans 
le mont Holmes il y en a deux, dans le mont Ëllsworth, un ; 
le mont Pennell et les monts Hillers en ont une grande et 
plusieurs petites. La distribution horizontale et la distribution 
verticale de ces Laccolithes sont également irrégulières; il 
n'y a pas plus d'ordre dans leur distribution horizontale que 
dans l'arrangement de la plupart des évents volcaniques; on 

■ 

n*y reconnaît aucune direction, aucun alignement, elles 
forment parfois des groupements qui sont alors indépendants 
les uns des autres et ont des centres distincts. 

La distribution verticale des Laccolithes est aussi irrégu- 
Uère : il s'en trouve à différents niveaux d'une série sédimen- 
taire épaisse de 4500 pieds au moins. On les trouve cependant 
rassemblés à deux niveaux principaux (du Blue gâte au 
Flaming gorge, et du Vermillon cliff au Shinarump). Cette 
remarque est vraie pour les Laccolithes, ou masses 



-.163 — 
cristallines, mai^ non pour les filons qui en dépendent ; car 
^6^ Laccolithes partent toujours' des filons qui coûpenl ou 
suivent diversement les couches sédimentaires supérieures. 

Considérées isolément, ces montagnes se ressemblent 
entre elles par leur structure rayonnée et par le noyau 
cristallin qu'elles renferment; les roches cristallines qui 
constituent ce noyau ou Laccolilhe appartiennent toutes à un 
ffiéme type lilhologique. 

C'est surtout par leur aspect extérieur, dûauxdénudations, 

6t au mode d^affieurement de leurs Laccolithes que les 

Dîonts Henry diffèrent les uns des autres. Ces Laccolithes 

'fl/ectées en effet dans les couches, lors de la formation de 

ces montagnes, en nombres différents et à des hauteurs 

différentes, furent pour cela môme dénudées avec plus ou 

moins de facilité. Aussi trouve-t-on aujourd'hui dans ces 

inontagnes des Laccolithes entièrement dénudées , sans 

relation avec les couches soulevées et formant des sommets, 

d'autres sont encore recouvertes et ne montrent à la surface 

î^ô le chevelu de filons qui les couronnent, d'autres 

montrent leur masse trachytique au milieu des couches 

sédimentaires relevées, d'autres ne montrent pas leur 

nature cristalline sous le dôme resté intact des couches 

slraliflées. 

^a roche des Laccolithes a été étudiée avec soin par le 
capitaine Dulton. Il y a reconnu de grands cristaux d'Orlhose 
^^ parfait état de conservation et empâtés dans une masse 
fondamentale compiacte, où se trouvent d'assez nombreux 
cristaux de Hornblende. Avec l'Orthose qui domine de 
l^eaucoup , on observe aussi un feldspath triclinique ^ 
rapporté avec doute à Talbite et en partie à l'oligoclase. 
La masse fondamentale est isotrope, elle contient par places 
^cs parties feldspathiques qui polarisent, ainsi que des 
cristaux de fer magnétiques et d'autres bien plus rares 
.<l'apaiiie, de néphéline et de quarz. L'absence du mica est 



— 164 — 

remarqaable. D*aprës H. Dutton, une partie de ces roches 
sont des Trachytes vrais, d'autres sont des felsit-porphyres, 
et le reste est intermédiaire entre ces deux extrêmes ; aussi 
les range-t-il toutes sous la même dénomination de Trachytes- 
porphyriques. 

On ne peut songer à voir dans ces roches des Tufs 
porphyriques ou Trachytiques, dont Paccumulation sous- 
marine aurait formé les Laccolithes avant les couches qui les 
recouvrent. Ces strates supérieures toutefois ne sont pas 
brisées et entrecoupées de failles comme on pourrait le 
croire de couches soulevées ; elles se sont bombées sans se 
briser, et ont ainsi gagné en développement superficiel. Ces 
faits ne peuvent se comprendre qu'en prenant en considération 
la plasticité relative des roches solides, soumises à l'énorme 
pression des massifs sédimentaires qui les recouvraient avant 
les dénudations. 

Les parties du Colorado situées prés de la région des 
monts Henry, présentent également quelques exemples de 
montagnes formées par Laccolithes. Leur forme est alors la 
même que celle des monts Henry, et il n'est pas sans intérêt 
de noter que les roches cristallines qui en forment le noyau 
sont aussi des Trachyles-porphyriques. Dans la région 
limitrophe connue sous le nom de Plateau, il y a aussi un 
certain nombre de montagnes, mais qui cette fois sont de 
véritables volcans, et les roches qui les constituent diffèrent 
de celles des Laccolithes ; ce sont des Trachytes-basiqaes et 
des basaltes. Il y a donc une relation simple, qui serait même 
d*aprës Fauteur une relation de cause à effet entre les deux 
types de roches éruptives de ces régions et les deux types 
différents de montagnes, les volcans superficiels et les.< 
volcans souterrains ou Laccolithes. 

La théorie des Laccolithes de H' G. K. Gilbert, contraire 
à ce qui est admis et à ce qui existe dans les régions 
volcaniques les mieux étudiées de l'Europe, étonne au 



— 165 — 

premier abord. Qaand cependant on envisage que les 
couches sédimentaires qui renferment ces Laccolithes dans 
les monts Henry sont horizontales et Tout toujours été, que 
cette ré^on est dépourvue de failles, que de plus, de 
nombreux ravins, des lits de torrents, des escarpements 
montrent partout l'affleurement de couches que ne cache 
pas une végétation inconnue dans ce pays aride, quand 
on reconnaît surtout le soin et la science avec laquelle 
l'auteur a développé sa thèse, on doit fermer le travail de 
H^* G. E. Gilbert avec un vif désir de voir le pays curieux 
qu'il a découvert à la science. 

M. Cil. Barrols parle à la Société d'une roche cristal- 
line trouvée aux Masures (Ardennes) par H. Gosselet. 

Division à établir dam le terrain dllnwlen 

de la vallée de la Somme 

Par M. Gosselet* 

Les communications qui nous ont été faites il y a quelques 
séances par HBI. Ladrière, Vanden Broeck et Potier m'ont 
remis en mémoire des observations qui datent de plus de dix 
ans et que j'avais réservées pour faire un travail général sur 
le terrain diluvien du Nord. 

Gomme seloa toute probabilité, ce travail ne verra jamais 
le jour, je demande à la Société la permission de lui 
communiquer mes observations, en les accompagnant de 
courtes réflexions. Je parle de localités déjà bien étudiées 
par des géologues d'une haute valeur, malheureusement je 
n'ai pas le temps, pour le moment, de vérifier tout ce qui a 
été publié à ce sujet; je m'expose donc à présenter comme 
nouveaux des faits déjà connus. Cependant il est quelques 
observations de détail que je ne me rappelle avoir vu dans 
aucun mémoire et qui ont une certaine importance dans les 
discussions actuelles. 



— 166 — • 

Je suis obligé de prendre pour point de départ la coupe 
des célèbres graveliëres de St-Acheul déjà donnée tant de 
fois et que je dois cependant représenter de nouveau pour 
insister sur quelques détails. 

Fig, 1. 



A 




im » 
1 » 

1 SO 



1 50 



i' 



A Limon argileux, rouge -brun . . . . . 
a Stratification suivant une ligne ondulée 
B Couche ar^ilo-sableuse jaune-clair, remplie 

de silex brisés et de petits galets calcaire 
^ Stratification très ondulée, 
C Argile rouge avec quelques silex brisés à la 

base, dé0"60à * 

y Stratification fortement ravinée. 

P Sable jaune-clair avec petits galets les uns 

très nombreux, en craie, les autres plus 

rares, en silex; marmolites, 0*50 à . . 
a. Ligne ondulée. 
E Sable gris (terre à pipe des ouvriers), avec 

nombreuses coquiUesterrestresetfluvialiles 
ç Ligne ondulée, 
F Diluvinm formé de galets de silex et aussi 

de petits galets de craie, surtout à la 

partie supérieure. 

C'est avec une grande défiance que je compare ma coupe 
avec celles de mes devanciers , dans la crainte de mal 
interpréter leurs opinions, car la forme et l'épaisseur des 



I 



— 167 — 

coaches change continaellement avec les progrès de Teiploi- 
tation. 

La coache F correspond, je crois, aax sables et cailloux 
roulés de M. de Mercey ; la couche E à son sable aigre^ et la 
coache D représente son sable gras. 

L'argile rouge E appartient au diluvium rouge de mon 
savant ami, et c'est probablement aussi à cette division ou à la 
terre à briques qu'il faut rapporter ma couche B. 

En haut de la colline de St-Acheul, et au delà de Torphe- 
linat, il y a d'autres carrières qui laissent voir des coupes 
assez analogues aux précédentes. 

Fig. 2. 




A 

c 




A Limon argileux brun 1" à 40 

a Stralificalion suivant une ligne ondulée 
B Couche ar{?iIo-sableuse, Jaune-clair; pelits 

galets et graviers de craie. ... l" à 1 60 
^ Ligne de passage insensible avec la 

couche suivante. 
C Argile rouge remplie de silex brisés el de 

petits fragments de craie roulée ... 1"» 
y Stratification ravinée. 
F Diluvium gris avec quelques lambeaux de 

sable à la partie supérieure. 

A 1Û0« de ce point, dans une autre carrière, la ligne de 
séparalion est nettement marquée ; elle est ondulée , 
surmontée par un grand nombre de petits galets , en même 
temps la couche C est devenue plus argileuse, un lambeau de 
sable fossilifère semblable au sable E de St-Acheul, est 
intercalée entre la couche F et la couche C. 



- 168 - 

Enfin à mi-côte d'an yallon $itné à TO. de St^Âchenl, on 
exploite de Targile sableuse, jaune-clair, remplie de petits 
fragments de craie et surmontée de limon rouge-brun. 

Entre ces trois observations il y a accord, et nous pouvons 
distinguer dans cette partie du terrain diluvien deux assises 
séparées par un profond rayinement (ligne y). 

IA Limon argileux brun. 
B Argile sableusejaune clair avec débris de craie (Presle). 
. C Argile sableuse rouge avec silex bris<^s cl craie. 

iD Sable jaune-clair, avec pelits galels de craie. 
E Sable gris — terre à pipe. 
F Diluvium gris. 

Dans le haut de la ville d'Amiens^ rue Laurendeau, les 
fondations d'une maison m'ont montré la coupe suivante : 

Fig. 8. 




A Limon argileux brun avec silex brisés. . 

a Ligne ondulée, 

C Ârgiie sableuse ronge avec nombreux silex 

brisés, épaisseur maximum 

y Stratification profondément ravinée. 
P Limon sableux ]aune rempli de petits galets 

de craie. 
E Marne grise au maximum. 
F Sable gris rempli de petits galets de craie. 



60 



1 50 



\ 00 
40 



Le limon argileux brun A est superposé directement à l'argile 
rouge C, la couche B manque ; aussi le limon renferme 
quelques silex brisés comme la couche C dont il est séparé 
par une surface ondulée. 



- 169 — 

Les couches inférieures au grand ravinement y diffèrent 
aussi un peu de celles de St-Acheul. 

Enfin contre le chemin de fer, à un niveau inférieur aux 
carrières de St-Acheul, il y a une carrière signalée par 
H. de Hercey et aujourd'hui inexploitée : elle présente la 
coupe suivante : 

Fig. 4. 




A Argile sableuse rouge avec silex brisés. 

y Slraliflcation ravinée . 

Z)' Galets de silex et sable gris avec quelques 
fragments de craie. 

D Sable jaune-clair avec petits galets de craie 

très nombreux. 

J'appelle Taltention sur la couche D, plus chargée de 
fragments de craie qu'elle ne Test à St-Acheul. 

Les ouvriers du pays la désignent sous le nom de Presie, 
H. de Mercey Tavait observée dans une carrière située près 
du chemin de fer. U la rapporte au Diluvium rouge, 
c'est-à-dire qu'il la réunit à la même assise que la couche C, 
je ne puis partager son avis, je l'en vois séparée par le 
profond ravinement y qui partout forme la base de Targile 
sableuse rouge. 

Sa position est plus nette peut-être encore à Menchecourt, 
près d'Abbeville. 

Fig. 5. 
A 




— 170 — 

A Limon altéré par la cullure 50 

« Ligne ondulée. 

C Argile sableuse rougeàlre presque sans silex 60 

c* Argile brune avec nombreux silex. 

y Stratification profondément ravinée, 

P Presle r limon jaune rempli de silex brisés 
el de fragments de craie. 

P^ Môme limon renfermant moins de craie et 
de silex ; il parait passer à la couche sous- 
jacentc dont on peut cependant le distin- 
guer avec quelque attention. 

9 Ligne de stratification ondulée. 

D Limon jaune.— Sable gras de M. deMercey. 

Dans les autres sablières des environs d'Abbeville, on ne 
trouve ni la presle, ni la couche D. Ainsi à l'entrée du 
chemin de Gamaches, la couche rouge C recouvre le sable 
aigre E. 

A Moulin- Quignon, on constate très nettement que le 
diluvium gris F est surmonté par une petite couche de 
diluvium rouge C, qui souvent pénètre dans des poches 
creusées au milieu du diluvium gris ; d^autres fois, celui-ci 
est simplement coloré en rouge par infiltration de la 
matière colorante. 

Si on passe de la vallée de la Somme aux petites yallées 
adjacentes, on voit disparaître le diluvium gris, il ne reste 
plus que la presle et les couches supérieures. 

Aussi en face de Boves, il y a sur la route, entre le chemin 
de fer et TArve, une tranchée qui montre à la partie 
inférieure le sable argileux jaune-clair, avec lignes de petits 
silex brisés et de galets de craie parfaitement stratifiés ; vers 
la partie inférieure, ces fragments sont quelquefois si 
abondants qu'on dirait de la craie remaniée. 

Sur l'autre rive de TArve, et sur la route de Colteiichy, le 
sable argileux jaune-clair forme une couche de 2 mètres 
d'épaisseur, remplie de fragments roulés de craie disposés 
par zones inclinés, il est surmonté d'argile sableuse rougefttr^ 



— ni - 

avec silex disséminés. Dans le haut de Tescarpement, cette 
couche se divise en deux, Tinférieure d'un rouge foncé, la 
supérieure passant au jaune-clair; on aurait donc là les 
assises B et C de St-Acheul. 

A Glisy, sur le flanc de la vallée de la Somme, on voit sous 
le pont du chemin de fer le sable argileux jaune-clair, épais 
de 3 mètres , surmonté d'argile sableuse rongeâtre avec 
débris de silex et de craie. 

Ainsi dans la vallée de la Somme on peut distinguer dans 
les couches diluviennes deux assises bien différentes. Il m'est 
impossible de dire quels sont leurs rapports exacts, soit 
avec ce que Ton a nommé à Paris diluvium gris et diluvium 
rouge, soit avec les deux assises reconnues par M. Ladriëre 
dans le limon du Nord. Je me borne à signaler quelques faits 
où le diluvium supérieur ( diluvium rouge ? ) n'est pas 
uDiquement le résultat de l'altération du diluvium inférieur 
[àilumum gris\ 

H. Yanaen BroecU fait les observations suivmcites : 

Pour tout ce qui concerne la distinction entre lé diluvium 
gris et le diluvium rouge, ainsi que les relations mutuelles 
de ces couches, on ne peut raisonnablement s'appuyer sur 
des coupes et des observations notées autrefois. En effet, de 
nombreux et frappants exemples ont montré tout récemment 
que des aspects qui avaient été signalés et décrits comme 
présentant les incontestables caractères de poches de ravine- 
ment et de dénudation, n'étaient en réalité que de pures 
apparences. Les phénomènes relatifs à l'altération des 
couches par l'infiltration des eaux météoriques n'ont pas été 
suffisamment étudiés pour qu'il soit possible, — sans revoir 
de nouveau le terrain, — de les distinguer des phénomènes 
de ravinement réel, à la simple lecture des notes et des 
coupes prises autrefois, lorsqu'on ne soupçonnait môme pas 
la possibilité d'actions de ce genre. En somme^ M*. Vanden^ 



— 172 — 

« 

Broeck croit dangereux d'évoquer ces matériaux anciens, et 
tout au moins peu utile de les discuter. Ce que Ton peat 
admettre, c'est quMl convient de signaler et de faire explorer 
à nouveau les coupes qui ont été vues jadis et qui pourraient, 
soumises à de nouvelles observations, fournir des données 
utiles à la discussion. 

M. Gosselet répond qu'à Pépoque où il a fait ses observa- 
tions son attention était déjà appelée sur la transformation du 
diluvium gris en dilumum rouge ^ sinon par suite d'altération, 
du moins par infiltration de matières ferrugineuses. Les faits 
lui ont paru contraires à cette théorie. 

M. Ortlleli présente quelques dents du diluvium de la 
vallée de la Sambre, H. Charles Barrois les a examinées : 
il les rapporte au genre cheval. Elles ont été trouvées à 
2 mètres de profondeur sur les hauteurs qui bordent la 
Sambre^ dans le lit des galets anguleux à 40 mètres au-dessus 
du niveau actuel de la rivière, par M. C. Walter, ingénieur 
en chef de la fabrique de produits chimiques d*Auvelais 
entre Charleroi et Namur. 



Séance du 17 Mars 18 fO. 



M. L. C«rton est élu membre titulaire. 

M. Ch. MAurlce fait un rapport sur les finances de la 
Société. Conformément à ses conclusions, les comptes de 
Tannée 1879 sont approuvés et des remerciements sont votés 
à H. Ladrière^ trésorier. 



H. Gh. Barrois lit la note sairante : 

Note sur rÉlage Turonleii de Tlrlande 
Par M. CiftArte» Barrobi. 

Le lerraia crétacé de Tlrlande vient d'être Tobjet d'une 
nouvelle étude, due à M' W. Gault, de Belfast. Ce travail C), 
où Fauteur a bien voulu rappeler mes recherches sur 
la géologie de l'Irlande en des termes pour lesquels je 
loi dois tous mes remerciements, contient de très inté- 
ressantes listes de fossiles. Un certain nombre de dé- 
terminations doit être revu d'après Fauteur qui n'a donné 
son travail que comme une communication préliminaire ; 
il en est toutefois d'autres qui présentent un haut intérêt. 

H' W. Gault m'a communiqué un certain nombre de ces 
dernières espèces ; elles viennent confirmer l'existence de 
rétage turonien que j'avais découvert en Irlande. Sans 
revenir sur T historique des études faites sur le terrain 
crétacé de l'Irlande^ je rappellerai seulement que le travail 
principal, écrit sur ce sujet par H. Ralph Tate (*), avait 
reconnu dans la série crétacée de ce pajs la succession 
suivante : 

Calcaire b'anc. 
Vpper Chaikt } Zone des éponges. 

Zone ft Echinocorys gibbus. 

Zone à Exogyra columba. 
_ , , Zone à Inoceramus Cripsû. 

Hiberman Greensand. ^ zone k Os trea carinata. 

Zone k Exogyra conica. 



(1) William Gault : Observations on Ihe geology of the Black moun- 
tein, wiih spécial référence to Ihe creiaceous rocks. — Proceed. Belfast 
nal. Field Club, 21 Feb. 18T7. 

(2) Ralph Tate : Quart. Journ. Geol. Soc. Vol. XXI, p. 15. 1865. 



. - f 74 ..- 

M' Ralph Tate avait assimilé les divisions supérieures 
à rassise Sénonienne à BelemDitelles du Bassin de Paris, 
et ses divisions inférieares au Cénomanien (groupe du 
Peclen asper el groupe de Ammonites navicularis de la 
Sarlhe). Réunissant les deux niveaux supérieurs du 
Sable vert Hibernien- sous le nom de Chloritic sand and 
Sandstone (D), qui lui avait été anciennement assigné, 
j'avais pensé que la faune de ces niveaux devait les faire 
rapporter à Tétage turonien, et je les avais assimilés aux 
divisions à TerebratuUna gracilis et à Holaster planus de 
l'Augleterre 0). 

Cette opinion basée sur mes listes de fossiles, trouve 
une curieuse confirmation dans les découvertes de M' W. 
Gault ; un des fossiles turoniens les plus intéressants qu'il 
ait recueilli, est une Callianasse indiquée comme nouvelle 
dans sa liste. 

Cette espèce est limitée d'après Hl^ W. Gault à la partie 
supérieure de notre Chloritic sand and sandstone (D) ; elle y 
est si abondante, quMl a donné le nom de lit à Callianasses 
à la couche de grès tendre verdâtre rempli des pinces de 
celte espèce, qui affleure dans le ravin de Colin- Glen. Le 
corps de ces crustacés est d'une mollesse remarquable, tous 
leurs téguments sont membraneux, à Texception de ceux des 
pattes qui au contraire présentent une grande consistance 
et dont ils se servent pour creuser le saille. Il n'est donc 
pas étonnant de rencontrer ces pattes presque seules, à 
Texclusion des autres parties, dans la couche à Callianasses 
de Colin-Glen. 

Les pinces de droite el de gauche sont très inégales, 
c*est tantôt lune tantôt Tautre qui atteint la plus grande 
taille. La main, presque quadrilatère, est comprimée 

(\) Ch. Barrois: Recherches sur le lerrain crélacô de l'Irlande» Mém* 
Soc. Géol. du Nord, Lille, 187ô, p. 203. 



— 175 — 

laléralement, ses bords inférieur et supérieur sont tranctiants ; 
sa face extérieure est lisse, sans granulations ; la face 
interne moins bombée que la précédente est lisse, elle offre 
vers sa partie postérieure un tubercule aplati qui disparaît 
dans la plupart de nos échantillons, sans doute un peu 
roulés. L^index est presque droit ; le pouce plus recourbé 
que l'index n^offre, aussi que des dents à peine marquées. 
La main s'articule avec Tayanl-bras par une ligne un peu 
oblique. 

L'avant-bras égale a peu près la main en longueur; il se 
rétrécit légèrement en arrière, son bord supérieur est droit 
comme celui de la main ; ses faces sont lisses et portent un 
petit tubercule à peine visible à la partie interne ; Tangle 
antéro-inférieur se prolonge en une pointe, brisée dans la 
plupart de nos échantillons. 

Le bras est court et renflé, il est très grêle comparé à 
Tavantr-bras, et s'articule à l'angle supérieur et postérieur de 
ce dernier. Le Trochanter est long et grêle, il est formé 
comme le bras de deux pièces, Tune externe convexe, 
l'autre interne plate et lisse. 

Tous ces caractères rapprochent la Callianasse d'Irlande 
de la forme la plus commune dans le terrain crétacé de 
France, et décrite par M"^ Alphonse Milne-Edwards {») sous le 
nom de Callianassa Archiaci; les échantillons qui m'ont été 
communiqués par M' W. Gault me paraissent identiques aux 
figures de M' Milne-Edwards, je ne puis les distinguer non 
plus d'échantillons typiques que j'ai recueillis dans le terrain 
luronien de la Sarthe, en compagnie de M. Guillier. 

La Callianassa Archiaci est caractéristique en France 
du terrain turonien ; on ne Ta pas encore reconnue en 
dehors des limites de cet étage, ni dans le Génomanien, 

(i) Alphonse Milnb-Edwards ; Sur les crustacés fossiles: Annales des 
Sciences naturelles, zoologie, 4^ sér. T. XIV, 1860. p. 832, pi. XIV, Qg. 1. 



— 176 — 

ûi dans le Sénonien. M' Alphonse Hilne-Edwards (i) la cite 
à Gourdon dans le département dn Lot, ainsi qn'à Boltène 
(Dauphiné) d'après d'Archiac, dans Tétage tnronien; 
H. Guillier (*) la considère comme caractéristique de la zone 
supérieure à Terebratella Bourgeoisi du terrain turonien de 
la Sarlhe. M. Hébert (*) l'indique comme caractéristique de 
ses divisions supérieures (2 et 3) des grès d'Uchaux. 

On doit donc admettre que la Callianassa Archiaci est 
limitée en France au terrain turonien, et môme comme en 
Irlande à la division supérieure de cet étage ; on Ta trouvée 
à ce niveau dans toutes les parties de la France où les 
sédiments mécaniques dominent, on ne Ta pas encore signalé 
dans les parties plus profondes et calcaires du nord du bassin 
de Paris et des bassins anglais. Ce crustacé parait avoir 
vécu à la même époque dans la région comprise entre 
le nord de l'Irlande et le midi de la France^ dans 
tous les points où il rencontrait les mêmes conditions 
d'existence. 

Les espèces actuelles de Gallianasses dont on a pu 
observer les mœurs, et il y en a dans le Pas-de-Calais, à 
Wimereux, vivent à quelque distance du rivage, au-dessous 
du niveau des plus basses marées et enfouis dans le sable. 
La Callianassa Archiaci devait précisément trouver ces mêmes 
conditions d'existence, qui nous y expliquent son abondance, 
dans le golfe formé par la mer crétacée en Irlande, tel que je 
l'avais précédemment décrit C) . 

La découverte de M' W. Gault en Irlande nous fournit 
donc non seulement une nouvelle preuve de l'existence du 

(1) ALPHONSI MlLNB-ËDWARDS : LOC. Cil- p. 332. 

(2) GuiLLiBR : Nolice accompagnant les proQls géologiques des roules 
de la Sarlhe, Paris 1868. p. 36. 

(3) Hubert: Description du Bassin d'Uchaux. Annales des Sciences 
géologiques, 1875. p. 94. 

(4) Gh. Barrois : Loc. cit. p. 217. 



— 177 — 

terrain tnronien dans ce pays, mais nous fait connaître de 
plus, la yaste répartition géograpbiqne de la Callianassa 
Archiaci à cette époqne. 

M. ChariM Barroto présente à la Société le 28« Rapport 
da Musée d'Histoire naturelle de New-York (State muséum 
Edition) publié par M. le professeur James Hall, d'Albany (0* 

Ce volume continue d'une façon brillante la série des 
fiombreuses publications paléontologiques, qui ont rendu 
les États-Unis une région classique, où les géologues de 
toutes les parties du monde qui étudient les formations 
paléozoïques doivent aller chercher leurs types et leurs 
termes de comparaisons dans les ouvrages du professeur 
James Hall . 

Nous ne parlerons pas ici du Rapport du directeur sur 
Fétat du Musée et sur les additions qui y sont faites annuel- 
lement: nous nous laisserions entrainer trop loin par le 
désir de décrire et de faire connaître ainsi le Musée 
géologique d'Albany, sans égal en Europe. Ce n'est pas le 
nombre des pièces, ni leur rareté (quoiqu'il en soit de très 
précieuses), qui donae sa valeur au State Muséum de New- 
York; mais bien le choix scrupuleux qui a été fait des pièces 
exposées : toutes sont utiles à l'étudiant; toutes sont 
importantes pour le géologue étranger, qui veut comparer 
les faunes ancieDines de l'Amérique avec celles de son pays. 
On apprend plus à Albany en une heure, qu'ailleurs en 
une semaine. 

Le mémoire principal contenu dans le présent volume est 
dû au Professeur James Hall, il a pour objet la faime du 
groupe de Niagara dans le centre de TÉtat d'Indiana. 
Ce mémoire est accompagné de 34 planches où soni figurées 

(1) Prof. James Hall : Tweoly-eighlh annual report of Ihe New-York 
Staie Muséum of natural Hislory, State Muséum Edition» Albany 18*39. 

12 
Annales de la Société géologique du Nord, t. tu. 



— 178 - 

les nouvelles formes décoavertes réceounent dans cette 
division da terrain silurien : Annélidès., Brachiopodes , 
Lamellibranches, Gastéropodes, Céphalopodes. Crustacés, 
Crinoïdes, Coralliaires et Spongiaires. Les espèces nouvelles 
sont nombreuses, on remarque surtout les études sur les 
Coralliaires et les Bryozoaires, formes si peu connues en 
France , et si bien décrites dans le présont travail. On 
remarque encore la description des Annélidès (Spirorbes, 
Gornulites) ; le professeur Hall a pu faire rentrer dans ce 
dernier genre les genres récents Concholites et Ortonia de 
Nicholson. Il a pu suivre le développement de ces animaux ; 
dans leur jeune âge, ce sont de petits tubes enroulés qui se 
fixent sur diverses coquilles, on les a souvent confondus 
alors avec des Tentaculites et môme avec des tiges de 
Cystidées ; à Tétat adulte elles restent fixées ou deviennent 
libres, mais prennent un développement considérable et 
n^ont plus guère de ressemblance extérieure avec leur 
premier étal. 

Le groupe de Niagara du centre de l'Indiana (Waldron)^ 
contient plus d'espèces connues dans ce groupe dans l'état 
de New-York, que dans les états plus occidentaux du 
Wisconsin et du Tennessee. Les formes nouvelles découvertes 
dans rindiana appartiennent aux mêmes genres, et sont sou- 
vent alliées aux espèces connues de Niagara (New-York). Il 
faut toutefois signaler que tandis qu'il y a deux fois plus d'es- 
pèces deCrinoïdes à ce niveau dans Tétat dlndiana que dans 
celui de New-York, et qu'il y a au moins dix fois plus d'indi- 
vidus dans le premier de ces États que dans le second ; on n'y 
trouve pas un seul Caryocrinus, forme si commune dans 
les États de New-York, de Wisconsin, de l'Iowa et du 
Tennessee. 

Les conditions physiques dans lesquelles le dépôt s'ac- 
complissait dans rindiana devaient surtout se rapprocher de 
celles qui présidaient à leur dépôt dans Touest de TÉtat de 



— 179 —, 

New-Tork. Dans le Wisconsia et l'Iowa^ les afflenrements 
sont surtout formés de calcaires magnésiens, les Gastéropodes 
et les Céphalopodes sont les formes les pins communes, il y 
a presque autant de Cystidées que de Grinoïdes. Dans 
rindiana, les Gystidées deviennent au contraire très rares, 
elles étaient aussi peu répandues dans le Tennessee; leur 
nombre était un peu plus élevé dans l'État de New- York. 
Il y a toutefois différents niveaux fossilifères dans ce groupe 
de Niagara ; ainsi le niveau de New-York qui correspond à 
celai de Tlndiana et du Tennessee occidental est vers le bas 
de la série, tandis que celui du Wisconsin et de Tlowa est 
près du sommet. 

Ce que Ton connaît actuellement de celle faune du 
Niagara-group j conduit à penser que la mer de cette 
époque était peu profonde, et que son fond était trè-s 
inégal. 

Ce 28' volume des Rapports du Musée de New-York 
contient encore plusieurs autres mémoires. Je ne ferai que 
citer celui de M' C. D. Walcott qui annonce avoir découvert les 
appendices natatoires et branchiaux des Trilobites. Les 
sections transparentes faites par M>^ G. D. Walcott des 
nombreux trilobites si bien conservés du calcaire de 
Trenton, sections que M' G. D. Walcott a bien voulu me 
communiquer, ne peuvent laisser de doutes sur sa découverte. 
Nous reviendrons sur cet important travail lorsque les 
planches à Tappui seront publiées, ce qui, nous l'espérons, 
ne saurait tarder. 

Un article du professeur J. Hall sur quelques formes 
aberrantes de Grinoïdes du Lower Helderberg group termine 
le volume. Ce n'est pas le moins intéressant. On sait combien 
sont variées les formes des Grinoïdes, et combien parmi 
celles-ci les genres Edriocrinus^ Ancyr&crinus, Lichenocrinus ^ 
différent de toutes les autres par leur structure ; les nouvelles 
formes décrites ici par le professeur James Hall sous le nom 



.- 180- 

de Camarocrinus ne sont pas les moins curieuses. Elles 
diffèrent totalement de tontes celles qui ont été décrites 
jusqu'à ce jour; et il est bien difficile de reconnaître au 
premier coup-d'œil leurs caractères et leurs relations. 
On ne peut mettre en doute leur parenté avec les 
Crinoïdes, mais on ne voit pas d'analogie entre leurs 
différentes parties et celles des Crinoïdes ordinaires. Elles 
paraissent avoir un sommet élargi en forme de ddme ; la 
cavité viscérale serait une petite cavité située à l'intérieur, 
immédiatement au-dessus du point d'attache de la colonne, 
les lobes seraient un développement exagéré des espaces 
interbrachiaux ou iDterradiaux. Le professeur James Hall 
voit toutefois surtout dans le dôme, un organe d'adaptation 
comparable à la racine des eacrines ordinaires ; il rappelle 
surtout le bulbe qui se développe à l'extrémité de la colonne 
de Ancyrocrinus du Upper Helderberg^ et 
qui devait servir de flotteur ou d'ancre au 
corps et aux bras de Tencrine. Il est donc 
porté à considérer les Camarocriiitts comme 
formés par une masse bombée, ou bulbe 
divisé en chambres, et auquel est attachée 
la colonne; cette colonne devait porter à son 
autre extrémité le calyce et les bras de l'en- 
crine, mais ces parties sont malheureuse- 
ment encore inconnues. I.a figure idéale 
donnée par H. le professeur Hall et que 
nous reproduisons ici , peut seule donner 
une idée de cette forme étrange. 

M. Corenwlnder fait part à la Société d'un procédé 
nouveau qu'il vient de trouver avec M. Contamine pour doser 
rapidement et facilement les potasses. 

M. DupoBcbeile présente à la Société quelques fossiles 
trouvés à Bouvines, parmi lesquels se trouve un crusiacé 
provenant des dièves^ qu'il rapporte au genre Clytia. 




--» 181 — 



Séance du 17 Mars 1880. 

Note sur la faune quaternaire 
de Sansatte 

Par M. Charles Barrola. 

^9 Gominission da Musée d'Histoire natarelle de Lille a 

^^is récemment ponr ce Musée la précieuse collection 

^^'^^Kique du D' Robbe, de Sangatte. La plus grande 

ûn^ des fossiles a été trouvée dans la falaise crétacée 

^ ^lano-Nez, un certain nombre provient des couches 

H^^X&tnaires de la falaise de Sangatte : L'intérêt qui 

%'^\iache à ces dernières formes nous a engagé à en 

donner de suite la liste dans les Annales de la Société 

géologique. 

Les études de MM. Prestwich, Sauvage et Hamy, Ghel- 
lonneix, ont fait connaître dans tous ses détails la composition 
du terrain quaternaire de la falaise de Sangatte; tous 
ces mémoires sont d^accord pour répartir ces couches 
diluviennes en trois séries principales, qui sont de haut 
en bas : 

A. Mélange confus de silex entiers ou brisés, et de grès ferrugineux, 
dans une argile sableuse brune. Epaisseur 8 à 7 mètres. 

B. Dépôt formé de craie délayée ei de sable en lits irréguliers alter- 
nants ; couche de marne, d*argile, de sable, de grève crayeuse, et 
à petits fragments de silex. Epaisseur 15 à 25 mètres. 

C Lit de gros silex roulés de la craie, contenant des blocs roulés 
d'autres roches, et recouvert d'une couche mince de sable grossier, 
glauconieux. L'épaisseur de cette couche est de 1 à 4 mètres : elle 
bute contre la falaise crétacée à 5 mètres au-dessus de Testran. 

Les fossiles trouvés par le D' Robbe dans cette série 
proviennent des couches B et C, la première ne contient 






— 182 — 

qae des formes terrestres, la coacbe inférieure n'a fourni 
qae des espèces marines. J'ai reconnu dans la couche B les 
espèces suivantes : 

Succinea oblonga. Drap. 
Pupa marginata. Drap. 
Hélix conctnna, 
» pMlchella, Miill. 

Ces espèces ont , déjà été indiquées en partie par 
MM. Prestwicb 0) et Ghellonneix; c'est dans cette même 
division et dans une couche plus marneuse que celle où se 
rencontrent les coquilles, que M. Robbe a découvert les 
débris i^Elephas primigeniiis d(^jà signalés à la Société 
par M. Ghellonneix (*). La couche B qui contient cette 
faune correspond donc à notre diluvium des vallées (a^ de la 
carte de France,) et à la craie remaniée de la falaise 
de Brighton. 

La couche C a fourni à M. Robbe une faune nouvelle pour 
nous, j'y ai reconnu : 

Purpura lapillus, Lin. 
Liitorina liUorea, Lin. 
> obtusata^ Lin. 
Modiola modiolus. Lin. 
Tellina ballhica. Lin. 
Myfilus edulis. Lin. 
Cardium edule. Lin. 

Celte liste nous apprend à la fois qu'une faune marine 
vivait dans le Pas-de-Calais au commencement de Tépoque 
quaternaire, et que cette faune était la même que celle 
qui vécut à l'époque romaine (*) dans le golfe voisin 



(l) Prkstwich : Quart. Journ. Geol. Soc. novembre 1865. M. Preslwich 
cite en outre à ce niveau Arion aler et Lima^v agreslis (p. 442). 

(3) GHELLomiEix : Annal. Soc. Géol. du Nord, T. I, p. 88, 18*78. 

(8) Debrat : Élude des tourbières du littoral flamand, Soc. des 
Sciences de Lille, 1818. 



— 183 — 

de TAa, et qui vit encore de nos joars (^) sur cette 
même côte. 

Les coquilles sont assez mal conservées dans le sable 
grossier du diluvien de Sangatte, ce qui explique pourquoi 
la liste n'en est pas plus complète. Toutes cependant se 
retrouvent dans les Raised-Beaches d'Angleterre^ étudiées 
par MM. Godwin-Ansten et Prestwich, et auxquelles nous 
assimilons aussi par conséquent la plage soulevée de 
Sangatte. La faune de cette époque dans le sud de TAngle- 
terre, a été étudiée par M. Gwyn-Jeffreys, la compétence 
bien connue de ce savant nous engage à reproduire ici 
son appréciation des caractères de cette faune, puisqu'elle 
existe aussi (quoiqu'à peine connue) en France, du 
Pas-de-Calais à TOcéan^ de Sangatte à Kerguillé en 
Bretagne (*). 

D'après M. Gwyn-Jeffreys {*) les espèces des Raised-Beaches 
sont plutôt septentrionales que méridionales, il n'a pas 
reconnu pourtant parmi elles d'espèce arctique, mais encore 
moins de formes méditerranéennes ou lusitaniennes. Toutes 
ces espèces se trouvent sur les côtes actuelles de l'Angleterre, 
entre les Shetlandes et le Yorkshire , à l'exception d'une 
seule, qui lui paraît nouvelle, la Rissoa subcylindrica. Une 
autre espèce Trochus helicinus n*a pas encore été rencontrée 
au midi du Yorkshire, ou de la baie de Dublin ; le Trochus- 
umhilicatus (du Raised-Beach de Portrush) a été trouvé 
jusqu'à Stornoway dans les Hébrides. Toutes les coquilles 
appartiennent à la zone littorale. 



(1) La Modiola modiolus ne fait pas exception, M. de Guerne m*a 
assuré l*avoir trouvée communément à marée basse à Wimereux, où 
elle vit au bas de Teau. 

(2) Annal. Soc. Géol. du Nord, T. IV, p. 186, 18T7. 

(3) Quart Journ. GéQl. Soc. 1875. p. 52. 



— 184 — 



Séance du il Avril 1880. 

é 

Le Président •annonce la mort de M. ivyst, membre 
associé. La Société décide qu'une notice nécrologique sera 
lue à la réunion extraordinaire sur notre regretté Confrère. 

Le Président fait aussi part du décès de M. HermUe* 
membre correspondant. 

M. Ladrière fait la communication suivante : 

Observations sur le Terrain créiacé 
des environs de Bavai. 

Dans une excursion aux environs de Bavai, j*ai pu étudier 
quelques tranchées nouvellement établies dans le terrain 
crétacé de cette région ; les notes que j'ai recueillies m'ont 
paru présenter un certain intérêt, c'est pourquoi je me 
permets de les communiquer à la Société. 

A St-Waast-lez-Bavai, sur la rive droite de l'Hogneau, le 
chemin de fer de Yalenciennes à Douzies entame assez 
profondément les psammites du Gondros. Les bancs relèvent 
au N. et leur extrémité au lieu d'être nivelée comme cela se 
voit généralement, présente au contraire de nombreuses 
dépressions ; dans Tune d'elles, il existe un petit lambeau de 
poudingue ferrugineux, jaunâtre, avec points verts de glau- 
conie, renfermant de nombreux galets de quarz blanc, de 
psammites et de schistes dévouions. Cette roche qui a 
beaucoup d'analogie avec le Tourtia de Montignies-sur-Roc, 
contimit les fossiles suivants : 

Otodus appendieulatus. Rhynchonella icUissima, 

Spondylus striatus, Cidaris vesiculosa. 
Terebratula iineata. — àirudo. 

— ' depresstt» 



Att-dessos, ily a on sable argilenx, rerdâtre, glaucooifèra, . 
dans lequel i'ai trouvé de très nombreas fossiles, enir'antrea : 

Lamna, TerebraluUna graciUt. 
Vermtcularia ambcmitta. — rigida. 

Janira guadricoslala. — atriala. 

Oïlrea hippopodium. Rhync/tonella talUsima. 

— lulcaia, Cidaris Sorigneti. 
~~ tateralis. • — Airudo. 

— Bayteif — veskvioia- 
Spondytug tlriatus. MiÈTies. 

-- spitumti. Ëponges(t. ab,) 

Tonl cela est recoarerl par une faible couche de marne à 
Terebratvlina gracilis. 

La coacbe argilo-rerdSlre me semble appartenir à la zone 
à Beletnnites plenus; elle est identique à celle qne j'ai 
signalée près du château de ftametz et dont M. Barrois a 
parlé dans son travail sur le Terrain crétacé des Ardennes. 

Au pont de Beitrechies, sur la roule de Bellignies, 
j'ai relevé une coilpe beaucoup plus complète que la 



Tranchée de Beitrechies. 



- 186 — 

Dans une poche des terrains primaires, on voit la sncces- 
sion de couches saivantes : 

a Limon de lavage grisâtre, sableux y fin , avec Hélix 
nemoralis et pomatia , Cyclosioma elegans, etc. 0,40 

b Limon brun-jaunâtre, argileux, renfermant dans toute 
la masse et surtout à la partie inférieure une quantité 
de petits éclats de silex. 0,45 

c Argile verdâtre. très pure, très plastique, se divisant en 
fragments parallélipipédiques assez volumineux : c'est 
la marne de la Porquerio de M. Gosselet. On trouve à 
la base quelques rares galets de silex. 0,20 

d Marne blanchâtre, argileuse, à Terebratulina gracilU. 

0,30 
Plychodus mamillaris Inoceramus Brongniarli. 

Oslrea àippopodium, Rhynchonella Cuvieri. 

Spondylus spinosus. 

Marne verdâtre , argileuse, glauconifëre, à Belemf^Ues 
plenus (t. ab.) 0.10 à 0,20 

Dentalium déforme, Spondylus spinosus, 

Oslrea suicata — striatus. 

— àippopodium. Cidaris veéiculosa. 

f Sable glauconifère à Pecten asper (t. ab.) 0,10 à 0,30 

Ostrea phyllidiana. Oslrea nummus, 

g Sable argileux, brun-verdâtre, avec nombreux galets de 

grès rouge et de sarrazin formant une espèce de 

conglomérat. 0,20 à 0,40 

On y trouve quelques Pecien asper et de nombreux 

fossiles roulés parmi lesquels M. Barrois a reconnu : 

Plychodus polygurus. Janira quadricoslala. 

Pleurolomaria. Trigonia. 

Cyprina ligeriemis. Eponges ( Ventriculites) . 

Arca malleana. Bryozoaires. 



— 187 — 

h Sarrazin de Bellignies. Calcaire coqniller, très dur, 

formé de débris de fossiles, de grains de limonite et 

de galets, empâtés dans un ciment calcaro-ferru- 

gineox. 0,50 

J'y ai trouvé : 

Ptychodua décor ens. Rhynchonetla compressa. 

Janira quadricostata, Cidaris vesicalosa. 
Ostrea carinata. — àirudo. 

Oslrea f Quantité d'épongés 

i Argile jaunâtre, calcaire, schisto/de, contenant des 

grains de quarz blanc assez gros. * 0,30 

i Argile brun-violet, plastique, très douce au toucher. 0,30 

k Sable grossier, quarzoferrugineux 0,20 

l Argile brun-violet, très pure. 0.20 

m Calcaire de Givet (zone supérieure). 2™ 

Dans le bois d'Encade, le long du chemin de fer de 

Cambrai à Dour^ il existe, à la surface du calcaire dévonien, 

(une foule de petites dépressions contenant des dépôts 

identiques à ceux que je viens d'indiquer. Je me bornerai à 

lonner le détail d une coupe que j'ai prise vers le milieu du 

lis, elle montre de haut en bas : 

a Limon récent, très fin, très doux, avec petits éclats de silex. 
h Petit lit de silex brisés. 

larne de la Porquerie. 

[Châtre, à Terebratulina gracilis. 
[arne verdâtre. 

îre, avec Pecten asper. 
avec v^^» asper, galets de grès rouge. 



argileux, 



h Sarrazin de Bellignies. 
Argile plastique, brun-vHt. 

lits de sable fin .^p^aouleux, blanc ou jaunâtre, 

its de quarz et de phtanite de 
iioolithiqueou géodique, plaques 
de limonite passant au grès ferrugineux, 
m Calcaire de Givet (zone supérieure]. 



- 188 - 

Enfin, an bois d^Angre, en crensant une tranchée an lieu 
dit la Fontaine Lhermite, on vient de rencontrer également 
à la sarface des terrains primaires différentes conches 
aachéniennes : argile blea-noirâtre et sable grossier ferru- 
gineux. 

Ces diverses observations établissent d'une manière 
évidente la position du sarrazin de Bellignies entre les 
dépôts aachéniens et la zone à Pecien asper; elles moptrent 
de plus que, dans notre région, il existe en certains points, à 
la base des couches* à Pecien asper y un niveau de fossiles 
roulés, semblable à celui que H. Barrois a signalé dans 
r Aisne et les Ardennes. 

H. lioMelet fait la communication suivante : • 

Sondage de Henln. 

J'ai rhonneur de présenter à la Société, de la part de 
M. le baron Van Ertborn, des échantillons provenant du 
sondage de Menin. M. Van Ertborn fait gracieusement don 
de ces échantillons au musée géologique de Lille. 

Les ouvriers sondeurs ont relevé la coupe ci-jointe : 

- Profondenr Epainenr 

Terre végétale o 50 

50 Sablejauoe légèrement argileux .... o 80 

1 80 Sable Jaune Q 10 

9 50 Limon jaane 1 50 

Limon grisâtre 8 00 

18 10 Limon gris bleuâtre . ^ ...... , 1 20 

Sable et fossiles 1 10 

Cailloux • 20 

20 » Argile bleuâtre 85 *75 

55 '75 Une pierre 25 

Argile bleuâtre 8 00 

La môme plus plastique. ....... 9 00 , 

68 » Argile sableuse grisâtre 1 50 

Argile très dure ..*....... 1 50 



1 



- 189 — 

71 » Argilite • • • ^^ 

Argile verte sableuse ... ^ ... . 50 

76 50 Argilite 8 50 

Argile . . . .' 3 00 

Argile très dure 5 90 

Une pierre , 10 

Argile très dure 2 00 

Une pierre . , 42 

Argile Ires dure 2 58 

Une pierre 85 

Argile très dure 2 85 

Une pierre 12 

Argile très dure 9 18 

Argilite 1 95 

Argile très dure 40 

Une pierre tendre o 75 

Argile dure i 10 

Une pierre dure ' 15 

Argilite 2 oo 

113 50 Craie blanche 16 30 

Silex . • • 85 

Craie blanche o 85 

Silex 42 

Craie blanche . . . ' 2 58 

134 » Marne grisâtre avec silex noirs 6 oo 

140 » Marne bleuâtre avec silex grisâtre .... 12 90 
. 152 90 Pierres bleues brisées, cailloux et coquilles . 

155 00 Pierre bleue, la source augmente de 5 lit. par minute. 

156 00 id id id 7 lit. par minute. 

156 50 La source s'élève à 130 lit. par minute môme • 

pierre. 

J'ai examiné les échantillons et je les ai classés de la 
manière saivanle : 

Profondear. ÉpaiaMor. 

0"50 Sable argileux. \ 



1 80 Sable. I 



8 00 Sable fin, argileux. ^Quaternaire. 20"Oo 

9 50 Sable plus fin, glauconifère. 
18 70 Sable à gros grains, silex, débris de coquilles. 



— 190 — 

20 00 Argile grise. Argile de Roubaix 35 75 

55 '75 Argile grise, plus plastique. Argile d*Orchies 12 25 

68 00 Sable gris, glauconifère, à grains fins. ) Sable 

'71 50 Sable plus glàuconifére. ) d'OstricourL 8 50 

76 50 Argile sableuse, grise. \ 

88 90 Argile plastique, grise. > Argile de Louvil 8*7 00 

97 22 Argile avec débris de craie. ; 

113 50 Craie blanche. Sénonien. 20 50 

134 00 Craie marneuse, grise. )^ . 

140 00 Dièves. JTuronien. 18 90 

Les derniers échantillons rapporiés'par la sonde sont composés de : 
Dièves. 

Silex gris foncé, à cassure conchoïdale. 
Craie grise, avec parties siliceuses et peu de glauconie. 

152 90 Les échantillons provenant de ce niveau sont composés de : 

Marne grise. 

Calcaire concrétionné 

Galets de dolomie. 

Nombreux fossiles : 
Pseudodiadema, Spondylus t. vois, de slriaius Goldf. 

Cidaris dissimilis. Oslrea Lesuerii d'Orb. 

Oslrea naumani Reuss. • Inoceramus. 
Terebratula striala Schlot Osselets d'A stéries. 
Ontoirochus Carleri Dunck. 

Ces fossiles ont été déterminés par H. Barrois qui les 
rapporte à la zone à Bel. plenus. 

Cénomanien. 2 50 
1 55 Dolomie grenue, avec cristaux Dévonien. 1 50 

Si on compare ce sondage de Menin avec celai de Quesnoy- 
sur-Deûle, dont M. Corenwinder nous a donné les échantillons, 
et avec celui d'Halluin, ou a : 

Menin. Qaesnoy. Hallnia. 

Terrain diluvien ou quaternaire 20,00 12 \ 

Argile de Roubaix et d'Orchics 48,00 23 / 

Sable d'Ostricourt 8,50 18 

Argile de Louvil 37,00 28 

Craie blanche (Sénonien) . 20,50 18,00 

Craie marneuse (Turonien Cl Cénomanien) . 2l,oo .22,50 



; 113,00 



— 191 — 

M. Daponclielle commence la lecture du compte-rendu 
de l'excursion de la Faculté à Spa et dans TEifel. 

Séance du 5 Mai 1880. 

H. Gosselet lit la lettre suivante, de la part de H. le baron 
Vao Crtborn. 

Je crois vous avoir dit dans ma dernière lettre que 
HH. Rutot et Vanden Broeck voulaient transformer le diestien 
de Dnmont en quaternaire marin. J'ai suivi ce terrain des 
environs d'Anvers, où je l'ai vu recouvert par les sables 
scaldisiens à Trophon antiquum, jusqu'à Pellenberg, près de 
Loavain. De ce point, je l'ai de nouveau suivi pas à pas 
jusqu'à Hérenthals, où je Tai vu disparaître sous le Scaldisien. 
La question est donc vidée, le diestien reste donc bien dans 
le pliocène. 

Cette recherche a nécessité un certain nombre de sondages 
et m'a permis de faire une autre découverte. Vous savez que 
près d*Hérenthals, des collines courent parallèlement à la 
Néthe. Ces collines ont une vingtaine de miHres de hauteur. 
Lear sommet est formé de grès ferrugineux fossilifères, et 
leur base de sable blanc ou jaune, fin ou demi-fin, micacé. 

Dumont a pris les grès pour son diestien; mais M. De- 
walque a prouvé depuis qu'ils représentent, sur ce point, la 
partie supérieure du scaldisien, c'est-à-dire le niveau des 
Trophon (Ann. Soc. Géol de Belg. T. III). 

Les sables (') qui se trouvent en dessous de ces grès que 
Dumont considérait comme diestiens, il devait en faire du 
boldérien, et, de plus, la ressemblance minéralogique est 
frappante. De là son erreur. 

Ces sables, je les ai vus reposer sur le diestien. Ce sont les 
sdibles k Isocardia cor, partie inférieure du scaldisien. Cette 

(1) Dumont désigne môme souvent le boldcricn sous le nom de sable 
de Gaslerlë Gaslerlé et Lichtaerl, villages près d*Hcrenlhals. 



- 102 — 

erreur a en. pour la carte de Dnmont, une conséquence 
grave, car il a représenté le N.-E. de la Belgique avec la 
teinte bolderienne, et il faut la remplacer par le Scaldisien. 

Cette indication de la carte avait beaucoup intrigué les 
géologues; on ignorait le mobile qui Pavait amené à cela. 
La solution de la question, la voilà. Cette solution n'était pas 
bien difficile à trouver ; avec une bonne sonde et une bonne 
équipe de sondeurs, nous avons abouti promptement. 

Lettre à M le Maire de Tourcoing y 

au sujet de Pétablissement d*un Cimetière, 

Par M. J. OrUieli. 

M. Ortlieb fait part à la Société que l'Administration de 
la ville de Tourcoing s'est préoccupée de l'emplacement d'un 
nouveau cimetière, et qu'il a été consulté sur ce sujet par 
M. Roussel-Défontaine» maire de Tourcoing. 

Comme rétablissement d'un cimetière touche par un de 
ses grands côtés à la géologie autant qu'à Thygiène qui n'en 
est qu'une conséquence, H. Ortlieb pense que sa réponse 
pourrait peut-être offrir quelque intérêt pour la Société. 

Voici cette réponse ; 

Monsieur le Maire, 

Ainsi que vous avez bien voulu me le dire dans notre 
entrevue, la question des cimetières se rattache de la manière 
la plus intime à Thygiène publique. 

Étudiés au point de vue de leurs effets nuisibles, les 
cimetières offrent à considérer les infiltrations aqueuses 
chargées des produits divers provenant de la décomposition 
des cadavres, puis les gaz et les miasmes qui, dans certaines 
conditions, peuvent vicier l'air. 

Si les cas d'altération de l'air sont très rares, il n'en est 
pas de même de l'importante question des infiltrations 



— 193 - 

aqueuses chargées des produits divers de la décomposition 
patride des cadavres. C'est, en effet, un point de vue qui 
doit toujours préoccuper les personnes chargées de choisir 
un emplacement pour un cimetière destiné à recevoir les 
inhumations d une grande ville. 

Le D^ Bouchardat recommande' de choisir un terrain 
perméable^ poreux, non inondé ; mais il n^en dit pas plus. 
Lorsqu'en 1873 ou 1874, MM. Belgrand, Delesse et Heuzel 
se sont occupés de cette question pour la ville de Paris, ils 
ont choisi la localité de Méry-sur-Oise, où l'on trouve sous 
0<^>5û de limon et de terrain de transport diluvien» la puissante 
assise sableuse dite des sables de Beauchamp. 

Ces ingénieurs se sont certainement basés dans leur choix 
sur des faits d'observation démontrant que la décomposition 
complète d'un cadavre exige un temps d'autant plus long que 
le sol est plus compacte, attendu qu'un tel sol conserve tous 
les produits do la décomposition, et l'œuvre de la destruction 
se ralentit de plus en plus, le sol étant devenu impropre à 
opérer les changements qui constituent la putréfaction : il se 
sature. Des sols ainsi saturés sont toujours malsains, surtout 
si on les remue, môme après un temps extrêmement long. Il 
faut donc, de toute nécessité, diriger les recherches vers un 
terrain où la putréfaction puisse toujours faire son offlce. 

Par contre, et là est recueil, dans nos environs, c'est que 
si le sol est dune nolable perméabilité, il admet par cela 
même facilement les infiltrations pluviales dont une partie 
se vaporise, mais dont l'autre constitue la première nappe 
aquifère du sous-sol. Autour de nous, cette nappe est très 
exploitée, bien qu'elle offre le double défaut d'être très peu 
filtrée et d'avoir un caractère intermittent, ce qui peut la 
rendre dangereuse à la reprise. Les eaux de pluie en s'enfon- 
çant dans le sol dissolvent les produits solubles, naturels ou 
artificiels qu'elles rencontrent; elles acquièrent ainsi de 

13 

Annales de la Société géologique du Nord, t. th. 



nouvelles propriétés qu'elles communiquent à la nappe 
aquifëre, formant une tache de plus en plus étendue lorsque 
la stratification est sensiblement horizontale, ou unetrainée 
lorsque celle-ci est en pente. Il y a donc lieu d'envisager 
également la structare et Thydrologie de votre canton. Cette 
double considération soulève une question géologique que 
Ton ne peut résoudre qu'en s'aidant, d'une part, des.notions 
que Ton a pu recueillir dans les différents quartiers de 
Tourcoing à propos de terrassements ou de foncages de puits 
domestiques ou industriels ; d'autre part, à Taide d'une série 
de sondages nouveaux, à entreprendre spécialement au point 
de vue du nouveau cimetière. 

En nous plaçant spécialement au double point de vue du 
pays de Tourcoing, et des rapports du sol avec le sous-sol 
généralement imperméable au nord de Lille, nous voyons 

• qu'il y a également lieu d'éviter les localités où le sous-sol 
imperméable pourrait être trop rapproché de la surface, parce 
que la compacité de ce dernier nous mettrait facilement en 
présence d'une zone trop humide, impropre à une prompte 
destruction et par suite trop disposée à la saturation. Or, 
comme tout le territoire de Tourcoing est formé par l'argile 
tertiaire compacte, à quelques lambeaux près, qui sont un 
peu plus. sableux, le tout étant uniformément recouvert par 
le limon, l'emplacement le meilleur semble devoir coïncider, 

• soit avec un ilôt sableux au milieu de l'argile tertiaire s'il 
peut s'en découvrir un , soit avec un autre point où le limon 
se présente sous sa plus forte épaisseur avec une pente 
générale, non habitée, vers un ruisseau situé à quelques 
centaines de mètres de distance, atin de profiter d'un 
drainage spontané et d'une filtra lion souterraine assez longue 
avant que les eaux du Champ de repos ne se rendent vers 
leur écoulement naturel. 

H. Dnponclielle continue la lecture du compte-rendu 
commencé dans la séance précédente. 



— 195 — 

S* note sur le Famcnnicn. r- 

Tranchée du Chemin de fer du Luxembourg. — 

Les Sclftlstes de Barvaax. 

Par M. GoMiclet. 

LeFamennien est encore peu connu et on sait pourquoi (*). 

En étudiant cette assise dans Touest du bassin de Dinant, 
aax environs de Givet, de Philippeville, et surtout d'Avesnes, 
j'ai montré que l'on peut y distinguer plusieurs niveaux 
paléontologiques distincts. Il me reste à prouver que les 
niveaux ont une certaine étendue. Dans l'impossibilité où je 
me trouve d'entreprendre maintenant une étude complète de 
ces couches, je dois me borner à publier mes observations à 
mesure que je.les fais! 

Grâce à l'obligeance de TAdministration des chemins de fer 
de Belgique', qui m'a autorisé à parcourir à pied la ligne du 
Luxembourg, je viens de reconnaître quelques faits dignes 
d'intérêt. 

A. — En sortant de la gare de Marloye, la voie ferrée 
traverse des tranchées ouvertes au milieu des schistes à 
nodules argilo- calcaires, faiblement inclinés au S -E., au S. 
750 E et au N. 159 E Entre la station d'Aye on voit les 
mêmes schistes plonger au S. 10» E. 

Je n'ai pas recueilli de fossiles entre Marloye et Aye, mais 
dans le prolongement des mêmes couches, du côté de 
Marche, d'Hotton, de Barvaux, j'ai trouvé : 

Camarophoria formosa, Spirifer pachyrhynchus, 
Camarophoria megislana, Spirifer Verneuili, grosse variété. 

B. — Au nord de la station d'Aye, on voit successivement 
des schistes vert foncé avec nodules moins abondants. 

Wiynchonella semiiœvis, 
(1) Ann. Soc Géol. du Nord. t. IV, p. 303. 



- 196 — 

C — Schistes brunâtres et violacés avec les Spirifers à 
ailes très allongées, de Barvaox. J*y ai recoeilli en outre : 

Cyrtia Mvrchisoniana. Orfhoceras, 

Spirtgera coiicenlrica, . Baclriles. 

Hhynchonella, Convlaria. 

Slreptorhynchus. Entomis seiTalo-slriataJ 

Cette faune est intermédiaire entre celle du frasnien et 
celle du famennien, mais le mélange peut être dû à ce que 
ne voyant pas de limites minéralogiques entre cette couche 
et la suivante, j^ai mélangé moi-même les fossiles qui eu 
provenaient. 

F. — Schistes verdâtres, brunâtres ou violacés, sans 
nodules. 

Spirifer Vef^neuiti. Productus subaculeatus. 

Spirigera reticulata. Càoneles. 

Rhynchonella Omaliusi. 

G, — Schistes verdâtres. 
fl. — Schistes verdâtres 

Cyrlia Murchisoniana, Rhynchonella pugnus. 

Rhynchonella Orna linsi • Productus suùa culea tus . 

K, — Schistes verdâtres quelquefois violacés, contenant 
quelques nodules. 

Spirifer Verneuili^ Irès abondant. 
M, — Schistes verdâtres, incl. S. 35" E = 55«. 

Spirifer Verneuili. RhynchoneUa Omaliusi. 

Cyrtia Alurchisoniana, Productus subaculeatus. 

Spirigera reticulata. 

Tranchées de Sérinchamps. 

N. — Schistes verdâtres, à grandes lames; incl. N. 2(^ 0. 
Cyrtia Murchistmiana, Rhynchonetta. 



— 197 — 
0. - Schistes verls, compactes. 

Cyrlia Murcàisoniana. Rhynchonella Iriœgualis. 

SpiriyeraRoyssi, Streptorhynchus, (<). 

P. — Schistes bleus. 

Q. — Schistes plus psammiliques, incl N 55« 0. 

Spirifer Vemeuili, Productus éubaculealus. 

Cyrtia Murchisoniana Belleropàon, 

R, — Schistes compactes gris, en masses qu^on enlève à la 
mine, peu de fossiles. 

Camarophoria crenulûta. 

Tranchée de Basse. 

S. — Schistes verdâtres à divisions très irrégulières. 
T. — Schistes bleus, compactes, incl. N. 45» 0. 
V. — Schistes verts, compactes. 

Tranchée d'Raversin. 
V. — Schistes calcarifères. 

Cyrtia Murchisoniana. Rhynchonella Iriœgualis, 

Spirifjera Royssi. 

X. — Schistes avec nombreux nodules calcaires. 
Z. — Psammites verls, plissés. 

Spififer Vemeuili. Rhynchonella leliensis. 

Z'. — Psammites avec banc nodulaire. 

Ainsi , j'ai retrouvé dans les schistes de Famenne du 
Luxembourg, les mômes zones fossilifères que j'ai reconnues 
dans le Hainaut et dnns TEntre-Sambre-et-Heuse. 

(1) Cette espèce se retrouve à Senzeilles et à Saios (schistes de Sains). 



— 198 — 

Les diverses couches que j*ai indiquées plus haut, peuvent 
se grouper de la manière suivante : 

A, B. — Zone à Rh, culoides, caractérisée par : 

Camarophorta megistana. RhynchonellaseniUœois^ elc. 

C. — Zone à Cardium palmatum* 

JB, G, fl, Ky M. -r- Zone à Rh. Omaliusi^ caractérisée par: 

Cyrtia Murchisoniana, Rhynchonella Omalivsi. 

Spirigera reticulala» 

N, 0, P. 0, B, S, T, ir, 7, X. — Zone à Rh. Dumonti, 
caractérisée par : 

Cyrtia Murchisoniana, Rhynchonella triœqualis. 

Spirigera Royssi. 

Z. — Commencement de la zone à Rh. Lèliemis. 

J'ai peu d'observations à faire au sujet des couches supé- 
rieures. Je constate seulement que dans le Luxembourg, on 
retrouve les mêmes associations de fossiles que dans l'ouest, 
on peut donc considérer ces niveaux paléontologiques 
comme parfaitement caractérisés pour toute là partie sud du 
terrain dévonien supérieur de la Belgique. 

Les couches que j'ai rapportées à la zone à Cardium 
palmatum demandent quelque réflexion. 

Je n'y ai pas rencontré le Cardium palmatum dans les 
tranchées du chemin de fer, mais j'y ai reconnu les fossiles 
qui raccompagnent ordinairement. 

Bactrites, Enlomis, 

Dans les mêmes couches, ou dans des couches très 
voisines, j'ai recueilli des fossiles qui annoncent la zone 
suivante : 

c. Murchisoniana, Orlhoceras, 

Spirigera concentrica. Conularia. 

Slreptorhynchus, 



- 199 — 

Il y a en oulre de grands Spirifers à ailes extrêmement 
allongées, comme ceax que l'on trouve en très grande abon- 
dance dans la tranchée de Barvaux. 

Tout me porte à croire que les schistes de Barvaux 
représentent dans cette région les couches à Cardium 
palmalum. 

La faune des schistes de Barvaux n'est pas très riche, les 
seuls fossiles que j*y ai recueillis sont : 

Sptfifer Verneuili, Strophomena bielensis, 

Âtrypa reUcularis. Autopora repens, 

Streptorhynchus elegans. Spirorbis. 

Ces espèces n'appartiennent pas au Famennien, elles sont 
plutôt du Frasnien. 

Le Strophomena est une espèce peu différente peut-être de 
Leptœna Duteririi, mais que je trouve constamment dans 
le Frasnien. 

Le Slreptorhynchus elegans ne m'est connu que du 
Frasnien du Boulonnais. 

La position des schistes de Barvaux n'a pas encore été 
nettement définie au point de vue stratigraphique; il y a 
quelques difficultés à le faire, à cause des nombreux ' plisse- 
ments dont les couches sont affectées La grande tranchée de 
Barvaux est parallèle aux couches et ne montre par conséquent 
aucune relation. 

Au S.-E. de la tranchée de Barvaux, j'ai relevé la coupe 
suivante, il y a huit ans, avec HM. Charles et Jules Barrois. 

Cette coupe montre : 1<» la coexistence dans les mêmes 
couches des Cardium palmatum et des Spirifer à grandes 
ailes dans des schistes violets qui ne peuvent être distingués 
de ceux de Barvaux ; 2» la multiplicité des failles, des plisse, 
ments et des renversements dans cette région. 



— 200 — 



Covpe du Famennien aux environs de Barvaux. 




a Schistes violets contenant quelques nodules calcaires à 

Cardium palmatum et Spirifer Yemeuili très allongés 
b Schistes avec nodules et bancs calcaires, Spirifer Ver- 

neuili, Camarophoria megistana, Acervutaria. 
c Schistes à Spirifer Vemeuili très allongé, et Cardium 

palmatum. 
d Schistes avec nodules, Sp, pachyrhynchus^ Sp. Verneuili 

C. megistana. 
e Schistes à Cardium palmatum, 
f Schistes avec nodules. 
g Schistes violets, Spirifer Verneuili, à ailes très allongées, 

Cardium palmatum, 
h Schistes avec nodules, Spirifer Verneuili, individus gros 

mais non ailés, iucl. S. 30* E. 
i Schistes avec nodules. 
k Schistes violets à Cardium palmatum, incl. Ë. 
r r' K Failles. 

Ainsi, les schistes de Barvaux sont inférieurs aux schistes 
de Senzeilles, ils sont supérieurs aux schistes de Frasne ; ils 
contiennent une faune frasnienne , et dans certains schistes 
qui ne peuvent en être distingués, on trouve le Cardium 
palmatum. 

On peut donc les regarder comme correspondant aux 
couches à C palmatum. 

Les schistes de Frasne à nodules argilo-calcaires sont très 
développés aux environs de Marche et de Barvaux, ils y 
offrent tout à-fait le même aspect qu'aux environs de Givet, 
mais quelques espèces fossiles sont remarquables par la 
taille qu'elles y acquièrent, entr'autres Spirifer Verneuili^ 
Spirifer pachyrhynchus^Camarophoriamegistam, C. formo$a. 



Ces quatre fossiles y possèdent une taille supérieure d'un 
quart à la taille ordinaire. Ce fait, ajouté à ce qui a lieu 
aassi pour les Spirifer Verneuili à grandes ailes, des 
schistes de Barvaux, prouve qu'à Tépoque frasnienne^ le 
rivage oriental du bassin de Dinant était très favorable au 
développement de certains habitants des mers. 

La base des schistes de Frasne est caractérisée dans le 
Luxembourg comme dans TO. par la zone à Sp, Orbelianus, 
Le Spirifer Orbelianus y est probablement rare, car je ne l'y 
ai pas ramassé ; le point le plus oriental où je l'ai trouvé est 
à Martousln, près Beauraing. 

A Marche comme à Hotton, on rencontre à la partie 
supérieure du calcaire de Givet, de grosses Atrypa reticularis, 
Orthis striatula, Spirifer aperturatus^ 

Séance du 26 Mai 1880, 

La Société décide qu'elle tiendra sa séance extraordinaire 
del880,àSaint-Omer. 

Le Secréiaire lit li note suivante : 

Noie sur la présence de phosphates 
dans le lias des Ardennes et de la Mease. 

Par M. JaDDel. 

L*dnnée dernière, H. l^Ingénieur des Mines, Nivoit. appe- 
lait mon attention sur la présence possible de gisements de 
phosphates dans le lias des Ârdennes. Il n'était pas sans 
intérêt de se mettre à leur recherche, j*y consacrai toutes 
mes excursions. 

Les résultats obtenus méritent de fixer l'attention, bien 
qu'ils ne permettent pas encore de provoquer les spéculations 
de l'industrie , et dès maintenant il convient de les publier. 



*< 



— 202 — 

M. l'Ingénieur Nivoit vient d^en présenter le compte-rendu 
et Tanalyse à la Société Géologique de France; de mon côté, 
je m'empresse d'en faire part à mes collègues de la Société 
Géologique du Nord. 
J'ai découvert des nodules : 

1« Dans les grès inférieurs ; 
i^ Dans le calcaire sableux ; 
3« Dans le calcaire ferrugineux ; 
40 Dans les marnes supérieures. 

1® Dans les grès inférieurs. 

On trouve Tacide phosphorique en concrétions dès la base 
du lias. J'ai retiré de l'ancienne minière de Fleigneux 
quelques nodules du minerai et du calcaire cot|uillier qui le 
surmonte. 

Les champs, dont le sol est formé aux dépens des grès 
proprement dits, sont parsemés de nodules sur les territoires 
de Floing, d'Illy, deSt-Menges. V Ammonites angulatm^ est 
quelquefois transformée en phosphate. 

Le banc à 3JontlivaUia sinemuriensis qui termine ce sous- 
étage en renferme également. 

Les nodules échappent à première vue, et il faut une 
certaine attention pour les remarquer, ce qui sans doute est 
cause qu'ils n'ont pas été signalés. Ils sont disséminés sous 
l'aspect de petits graviers d'un gris cendré et de formes 
diverses : mais leur légèreté, leur cassure violacée, cons- 
tantes et caractéristiques, ne permettent pas de s'y méprendre 
quand on les a vus une fois. 

Je n'ai rien trouvé dans les calcaires à gryphées arquées. 

2<' Dans le calcaire sablmx. 

On les rencontre dans le sable et dans le calcaire. Dans le 
sable, ils sont pulvérulents ou solidifiés; dans le calcaire, ils 
ont l'apparence d'une auréole ou se dégagent sous le marteau. 



- 203 — 

Ils ont aussi la cassure violacée, sont plas volumineux que 
ceax des grès et empâtent des fossiles. Leur forme est le plus 
souvent ovoïde, ils atteignent jusqu'à 0,10 de longueur. 
Malgré leur fréquence en quelques points, ils ne présentent 
pas comme ceui du gault de couche continue exploitable. 

L'une des carrières Est du mont 3ertaucourt, près de 
Charleville, m'en a fourni quelques-uns. J'en ai recueilli 
d'autres avec la gryphea obliquata dans la carrière de la 
Ferme du Temple (territoire de Damouzy), dans celles de 
Romery et dans la redoute du mont Bertaucourt. 

Près de Mohon, le petit coteau qui, de Yillers, s^avance 
dans le triangle de la gare, confient au milieu d une gaize 
tendre, des nodules, des Gryphœa cymHum, des Belemniies 
dont Bel. clavatus, des plicaiules, un grand peigne, une 
pholadomie. 

AAvioih (Meuse), on exploite dans la côte, au nord du 
village, des calcaires bleus où les nodules sont nombreux et 
accompagnent une pinna. une grande modiole. 

On peut se rendre compte de leur abondance en examinant 
le dallage de Téglise. 

A Sapogne , les calcaires à Gryphœa cymbium en sont 
également incrustés. Les champs qui s'étendent de ce village 
à Margut (rive gauche du ruisseau de la Marche) sont 
couverts de nodules, de Gryphœa cymbinum et lobata dont 
rintérieur est quelquefois phosphaté, de fragments d'ammo- 
nites transformés en phosphates, de plicatules, de plaquettes 
ocreoses et de belemnites. M, Six y a reconnu Am, planiœsla 
et Plicatula spinosa, 

L^étude des ravins permet de mettre un peu d'ordre dans 
toutes ces épaves En effet, on observe à la base des bancs de 
sable et de calcaire dont les derniers se composent d'une 
gaize tendre où se confondent des nodules, des Gryphœa 
cymbium et lobata, des Plicatula spinosa, un grand peigne, 
des Belemnites, et rappellent le gisement de Mohon. 



— 204 — 

Au-dessus s'élèvent quelques mètres d'un calcaire bien, 
pyriteux, brunâtre par altération, avec lit de lumachelle 
subordonné et quantité de nodules, A* Ammonites planicosta, 
de Belemnites. 

Ces calcaires sont surmontés par les ovoïdes et plaquettes 
ocreuses et par les marnes grises dont Tensemble constitue 
l'étage des marnes moyennes. 

Entin, la côte est couronnée par le minerai du calcaire 
ferrugineux. 

J*ai exploré sans résultat les marnes moyennes à ovoïdes 
sur les hauteurs qui dominent Hoiry et au fort des Ayvelles 
où elles ont une puissance considérable. 

3® Dans te calcaire ferrugineux. 

Cet étage est bien connu dans les Ârdennes. IF commence 
par un minerai quelquefois pisolithique en bancs ou dalles 
grossières et se termine par des calcaires gréseux, gris; 
verts ou bleus, brunâtres par altération. Les fossiles suivants. 
y sont communs : Terebratula tetraedra et subpunctata, Am. 
communiSy Pleuromya Jauberli, AesBelemnites. 

Le minerai offre quelques rares nodules, mais les calcaires 
sont particulièrement riches et remarquables et peuvent être 
comparés aux zones à Gryphœa lobata et Am. planicosta. Les 
nodules y sont pareillement volumineux, et, quoiqu'ils soient 
inégalement distribués, on constate leur présence dans les 
calcaires ou à la surface des champs, partout oii affleure 
rétage, de Petit- Verneuil et LaFerté-Sur-Chiers à Si-Marcel 
(vallée du Thin) où ils tendent à disparaître. 

40 Dans les marnes supérieures, 

La roule de Petit-Verneuil â Thonne-la-Long permet de voir 
le contact du calcaire ferrugineux et des marnes supérieures. 
Un lit dovoldes ocreux les sépare. Les marnes, d'abord 



— «05 - 
jaunes et micacées^ avec lits d'aoe gaize tendre» feuilletée, à 
Am, serpenlinus ^ Inoceramus , deviennent noires et sont 
divisées par plusieurs lits ferrugineux de lumachelle ou de 
leolilles calcaires à Am, bifronsei Raquinianus: enfin, elles 
redeviennent jaunes à la partie supérieure. 

Les nodules sont dispersés dans toutei la hauteur de l'étage, 
mais Taspect qu'on leur connaît d'habitude est bien changé.. 
Us sont petits, graveleux, le plus souvent de la grosseur 
d'une fève, sunt noirs ou gris suivant les lits d'où ils 
proviennent, et relativement lourds. Leur cassure n'est plus 
violacée, mais gris cendré. Les nombreux débris A^Am raqui- 
nianus sont également phosphatés. 

Je les ai observés entre Grand et Pelit-Verneuil, au nord- 
ouest de ce dernier village et entre Mairy et Âmblimont. 

La teneur de tous les gisements en acide phosphorique 
étant donnée dans la notice de M. Nivoit, je n'entre dans 
aucun détail à ce sujet. 

Mes explorations sont loin d'être terminées, et cependant 
* Ton peut déjà dire que le lias est aussi riche en niveaux de 
phosphates que la formation crétacée. La présence des 
nodules libres au milieu du sol prouve qu'ils sont diffici- 
lement destructibles et me font espérer de les trouver 
accumulés quelque part. 

A la suite de ce travail, nous nous proposons, M. llngé- 
' nieur Nivoii et moi, d'entreprendre la monographie du lias 
lorsque tous les matériaux que nous nous efforçons de réunir 
seront au complet. 

M. Ortiieb fait remarquer que dans un travail récent, 
M. Riche a constaté jusqu'à 8 <>/» d'acide ptiosphorique dans 
les eaux de la source de la Bourboule. 

M. Cli. nanrlce commence la lecture du compte- rendu 
de l'excursion faite par les Elèves de la Faculté, dans la 
région volcanique de l'Ëifel. 



- 206 - 

H. Billet lit à la Société la traduction d'un mémoire de 
M. Hugghes sur les mouvements du sol de la Grande- 
Bretagne. 

Séance du 2 Juin, 

M. Clt.Manrlce continue la lecture du compte-rendu 
de l'excursion de TEifel. 

M. Cb. Barroifl fait une communication sur le granité 
des Asluries. 

M. GoBscict lit une note sur le Famennien. 

4e Note sur le Famennien, Divisions à établir 

dans les Schistes et les Fsainmltes des environs de 

illiialieiise, par M, Gosselet. 

Dans la 2^ Note que j'ai présentée à la Société sur le 
Famennien 0, après avoir établi des niveaux paléonto- 
giques dans ce que Ton appelait les schistes de Famenne, je 
disais qu'il me restait à comparer ces couches schisteuses 
avec les Psammiles du Gondros des environs de Maûbeuge. 
J^avais déjà quelques faits pour m'aider dans cette compa> 
raison. Je viens de les vérifier et bien qu'ils ne forment pas 
encore un tout complet, je suis obligé de les publier pour la 
deuxième édition de VEsquisse géologique, 

A la base du Famennien des environs de Maûbeuge, on 
rencontre des schistes argileux finement feuilletés, verts ou 
noir-verdâtre. A la surface du sol, ils s'allèrent rapidement 
et deviennent si fragiles qu'on a la plus grande peine à en 
obtenir les fossiles. Geux-ci sont en grande partie des Lamel- 
libranches d'espèces nouvelles. Le Spirifer Verneuili y est 
abondant. Je désigne ces schistes sous le nom de Schistes de 
Cousolre. Ils reposent directement sur le calcaire frasnien ou 
sur les couches à A cervularia, 

(1) Ann, Soc. géoi. du Nord, VI, p. 889. . * 



— 207 - 

A Golleret, on rencontre à une certaine distance au-dessus 
du frasnien des schistes grossiers, moins fissiles, se divi- 
sant en petits éclis prismatiques et contenant quelques 
plaquettes de psammites 

Ils sont très fossilifères. J'y ai recueilli : 

Spirifer Verneuili. 
Cyrtia Murchisoniana, 
Rhynchonella Dvmonli, 

et aussi de nombreux Lamellibranches. Les Schistes de 
Colleret appartiennent certainemenlà la zone du Famennien 
du sud que j'ai désignée sous le nom de schistes de Marien- 
boorg ou schistes à Rhynchonella Dumonti. 

Malheureusement je ne puis établir quelles sont exacte- 
ment leurs relations avec les schistes de Cousolre. Ceux-ci 
sont certainement inférieurs, mais peut-être ne sont-ils que 
la partie la plus basse de la même zone. 

A Wattissart, hameau de Jeumont, on voit les couches sui- 
vantes, en commençant par les plus anciennes. 

Calcaire frasnien à Cyalhophyllum hexagonum. 
Schisles ei nodules calcaires à Acervularia. 
Schistes verls, fissiles (i). (Schisles de Cc.usolre). 
Espace caché. 

Grès et psammilcs exploités pour pavés. 
Schisles avec noyaux calcaires. 

A Colleret, on voit la succession suivante : 

Calcaire frasnien à C. hexagonum. 

Schisles et nodules calcaires à Acervularia {V. 

Espace caché. 

Schistes de Colleret. 

Grès et psammites. 



U) Ce sont ces schistes dont on a voulu faire des ardoises. 

(2) Je viens de reconnaître leur présence un peu à l*E de la scierie. 



— 208 -r 

Les deux coupes présentent chacune une lacune d'obser- 
vation au point même où l'on devrait trouver la superposition 
des schistes de CoUeret sur ceux de Cousolre. 

A CoUeret, au-dessus des schistes de ce nom, et à Wattis- 
sart, à une certaine distance des schistes de Cousolre, on 
voit des grès et des psammites qui sont très développés 
dans les environs de Maubeuge ; on les exploite dans plu- 
sieurs endroits pour en faire des pavés ou des matériaux 
destinés aux chemins. 

Au N. de Cerfontaine, sous le fort> ils constituent un petit 
bassin au centre d'un pli synclinal. Je les désigne sous le 
nom de Grès de Cerfontaine On y trouve beaucoup de fossiles 
et en particulier des Lamellibranches. Le Spirifer Verneuili 
y abonde. 

Le grès de Cerfontaine est surmonté à Wattissart par des 
schistes verts remplis de noyaux calcaires; souvent ces 
noyaux ont été dissous par les eaux chargées diacide carbo- 
nique ; ils ont disparu, et à leur place, il ne reste plus qu'un 
vide. Ces schistes à nodules calcaires se voient très bien à 
Choisies, au Pont-des-Bôles; ils y sont associés à des schistes 
verdâtres, luisants, et à des psammites beaucoup plus schis- 
teux que ceux qui accompagnent le grès de Cerfontaine. Les 
fossiles y sont rares, cependant j'y ai trouvé Spiri;er 
Verneuili et Rhynchonella leliensis. Cette zone est assez déve- 
loppée entre Maubeuge et Solre-le-Château ; on doit lui 
rapporter les psammites^ dans lesquels on a ouvert la belle 
tranchée de Solrinne, sur le chemin de Dlmechaux. 

Autour du village de Dimont, on trouve des psammites 
schisteux remplis de débris végétaux et associés à des 
schistes avec bancs calcaires subordonnés. On y trouve 
abondamment : 

Spirifer Verneuili de grande taille et à larpie ar^i. 
Rhynchonella letiensis. 



- 209 - 

J& les désigne soas le nom de Schistes de Dimmt. Ils sont 
certainement supérieurs aux schistes de Choisies, et ils me 
paraissent correspondre à la partie des schistes de Sains que 
Ton rencontre entre la gare de Sains et le passage à niveau 
de Sémeries. 

Enfin, la zone d'Eirœungt existe aussi dans les environs de 
Maubeuge. Elle y est formée de schistes alternant avec des 
psammites et avec bancs épais de calcaire encrinitique. 

Les fossiles que j'y ai recueillis sont : 

Pàacops lalifrons. Orthis arcuata, 

Spirifer Verneuili, Slreptorhyncàus crenistria, 

Spfrigera concenlrica. Clisiophyllun Omaliusi, 

Le calcaire est exploité à Damousies, Âibes, Quiëvelon : 
je lui rapporte aussi les schistes avec bancs calcaires qui 
forment un petit bassin au S. de Wattignies, sur le chemin 
de Dimont. Il serait cependant possible que les schistes de 
Wattignies dépendissent de ceux de Dimont. 

Si on cherche à comparer le Famennien des environs de 
Maubeuge avec celui des environs d'Avesnes, on peut établir 
te parallélisme suivant : 

Environs de Macbedge. Environs d'àyesnes. 

Faciès arénacé ou septentrional Faciès schisteux ou méridional, 

f Schistes de Cousoire. Schisles de Senzeiilcs. 

Schistes dt; Colleret. Schisles de Marieobourg. 

Grés* et psammiles de Cerfonlaine i ^ ^. ^ „ . . . *^ 

^. . . . . .. . /,. • ! Schistes de Sains, partie infér'*. 

fcchistes et psAinmiies de Choisies ) - 

Schisles et psammites de Dimont. Schistes de Sains, partie super'*. 

Calcaire de Damousics et schisles Calcaire et schistes d'Eirœuagt. 

do Wattignies. 

Le faciès schisteux est riche en fossiles et particulièrement 

en Brachiopodes et en Céphalopodes. Le faciès arénacé est 

plus pauvre^ les Lamellibranches y dominent de beaucoup. 

14 
Annales de la Société géologique du Nord, t. vu. 



— 210 - 

Si^ dans ce dernier faciès^ les zones paraissent plus tranchées 
au point de vue paléontologique, c'est parce que les sédi- 
ments ont fréquemment changé de nature, tandis que là où 
les sédiments sont restés schisteux pendant toute la durée de 
répoqne famennienne, il y a passage insensible d*une faune 
à rantre. 

Je ne yeux pas entreprendre, pour le moment, la comparai- 
son des couches que je viens d'étudier avec les diverses assises 
que M. Hourlon à établies dans les psammites du Condros 
en Belgique* J'espère que notre savant confrère voudra bien 
faire lui-même cette comparaison et venir étudier le Famen- 
nien du département du Nord, il se convaincra alors que Je 
n^ai pas pris pour des schistes les produits de Taltération 
du Psammite. J*ai une haute confiance dans l'expérience 
quMl a dû acquérir au sujet de ces roches depuis le temps 
qu*il les étudie; mais cependant je ne crois pas m'étre trompé 
aussi grossièrement. 

M. €h. Barrols, demande à M. ûosselet s'il peut rendre 
compte des différences qu'il a constatées entre les deux 
faciès. 

M. Gosseict répond : 

Si on examine les cartes géologiques que je. viens de cons- 
truire pour la seconde édition de mon Esquisse, on reconnaît 
qu'à l'époque du Dévonien supérieur, il y avait dans notre 
région un bras de mer étroit faisant communiquer la mer 
qui couvrait le nord de l'Europe avec celle qui s'étendait à 
travers l'Atlantique jusqu'en Amérique. Ce bras de mer était 
séparé de la mer d'Allemagne par un détroit situé aux 
environs de Liège. Un courant dirigé de l'est à l'ouest venait 
peut-être, en sortant du détroit, buter contre le haut fond 
formé par la crête silurienne du Condros. Il s'y divisait en 
deux branches. La branche septentrionale suivait le bassin 
de Namur, la branche méridionale, après avoir tournoyé du 



— 211 — 

côté de rOàrthe, longeait la côte seplentrionale du bassin de 
DinaDt. Partout où passait le courant, les sédiments étaient 
peu épais et de nature aréoacée. Au contraire, dans le sud 
du Bassin de Dînant, en dehors de Faction du courant, 
les eaux moins agitées déposaient des sédiments plus 
menus qui donnèrent naissance aux schistes. 

Ce n^est pas seulement à 1 époque famennienne que ce fait 
s'est produit ; il a duré pendant toute la période dévonienne. 
Déjà aux époques gédiniennes et coblenziennes, les forma- 
tions arénacées se produisaient presqu'exclusivement sur le 
rivage nord du bassin de Dinant, tandis que le côté sud du 
môme bassin, abrité par Tile silurienne de Stavelot ne 
recevait guère que des sédiments de nature argileuse. 

Séance du 16 Juin 1880. 

H. Ejadrière lit la note suivante : 

Note sur les tranchées du chemin de fer 
d'HénIn-Llétard à Corwln. 
Par M. Ladrière. 

La région parcourue par cette ligne de chemin de fer 
présente Taspect d'une vaste plaine légèrement ondulée par 
quelques ramifications des collines de PArtois. 

Deux larges sillons entament le sol assez profondément : 
le canal de la Haute-Deûle, qui se dirige du nord-ouest au 
sud-est, unissant La Bassée et Lille à Douai, et la Souchez 
OQ Deûle proprement dite, qui vient de Lens et jette ses 
eaux dans le canal à Courrières. . 

En côtoyant la Deûle sur une grande partie de son cours, 
la compagnie a pu éviter les principaux accidents de terrain ; 
les plus grandes tranchées n'ont pas trois mètres de profon- 
deur; les dépôts secondaires et tertiaires n'affleurent qu'en 
un point, le terrain quaternaire seul offre quelque intérêt. 



— 212^ — 

Sar le territoire d'Hénin-Liétard, la TOie ferrée est établie 
presque partout au niveau du sol, mais entre ce yillage et 
Hontigny, on rencontre quelques petites tranchées do 0,50 
à un mètre, creusées dans le limon. On y voit deux couches 
parfaitement distinctes. 

l<> A la partie supérieure, un limon fin, sableux, jau- 
nâtre {limon de lavage), très doux au toucher, contenant 
quelques petits éclats de silex et quelques nodules de craie ; 
épaisseur moyenne 0,40. 

On y trouve : 

Sucdnea oblonga. Acàalina fasciculala. 

J'ai ramassé à la base de cette couche plusieurs débris de 
poterie grossière. 

2*" A la partie inférieure, un limon brun-rougeâtre, très 
argileux, fragmentaire (quaternaire ancien), partie visible 
0.40. 

Dans la gare de Hontigny, le sol est constitué par un 
limon sableux, feuilleté, grisâtre, bariolé de veines jaunes 
de limonite (alluvions récentes). 

Il contient en abondance : 

Vatvala piscinalis, Succinea oblonga. 

Hélix puicMia, Zua lubrica, 

— sericca- Cyclas. 

Un peu plus loin, près du chemin du Marais, dans un 
vallon transversal qui aboutit à la Souchez, la terre cultivée 
consiste en un limon récent, noirâtre, tourbeux, avec 
nodules de craie. Il ne renferme pas de coquilles terrestres, 
mais j'y ai recueilli quelques fragments d'unies. 

Il y a en dessous de ce limon, une couche de sable 
argileux, gris-verdâtre, très fin, contenant une grande quan- 
tité de nodules de craie, elle me parait également d'âge récent 
et pourrait bien correspondre à celle que Ton rencontre à 
Lille sous la tourbe, dans certaines constructions du boule- 



— 213 — 

YardYanban Un léger coteaa que la voie traverse avant 
d'arriver à la stalion d'Harnes^ un peu au-dessus du chemin 
de Fouquières, présente une constitution assez remarquable. 
On y voit, formant pour ainsi dire le noyau central de la 
colline, les trois couches suivantes qui appartiennent an 
quaternaire ancien, ce sont de bas en haut : 

10 Amas de nodules de craie, plus ou moins 
Itrossiers et roulés, formantun véritable 
diiuvium !■». 

20 Limon jaune-clair, très sableux, grossier, 

avec petits nodules de craie .... 0,30 à l". 

30 Limon rouge-brun, fragmentaire, très 

argileux, très pur . 0,15 à 0,80. ^ 

Au-dessus, il y a une couche qui semble avoir été formée 
par le remaniement des précédentes, c*est le limon de lavage 
que nous avons vu à Montigny ; celui-ci est gris-jaunâtre, 
sableux, fin, il contient aussi dans toute sa masse de très 
petits éclats de silex, quelques rares nodules de craie, quelques 
fragments de poterie, etc. 

On y trouve : 

Succinea oblonga. Achatlna fasciculala. 

Contre les flancs du coteau en partie dénudé, sont adossés 
les dépôts modernes suivants : 

l"" Limon grisâtre, sableux, feuilleté avec 

Hélix pulchella, Succinea oblonga. 

— sericea. 

2o Limon noirâtre, tourbeux, recouvrant le précédent et 
s'étendant même assez loin sur la hauteur. 

J'y ai recueilli : 

Hélix nemoralis. Umnœa limosa. 

Succinea oNonya. Planorbif (eticostofifa, 

Umnœa staçnaliSr 



— 214 — 

La craie blanche, fendillée, afOeufe dans la gare d'Harnes, 
elle y est recouverte en partie par un petit lambeau de tuffeau 
landénien, celui-ci est argileux et ne contient pas de fossilesi 
il présente tout à fait les mêmes caractères que celui de 
Lesquin- lez-Lille. • 

Près du chemin de Courrières. on voit sur ce dépôt : 

1® Amas de nodules de craie. 

go Limon très sableux , jaune-clair , avec nodules de 
craie. 

3* Limon argileux, brun-rougeâtre. 

Cette dernière couche affleure sur les plateaux,, mais dans 
les dépressions du sol elle est surmontée et quelquefois même 
remplacée par le limon de lavage. 

Sur l'autre versant de la Souchez la constitution du sol 
est identique à ce que je viens d'exposer. En effet, si l'on 
traverse la rivière au village d'Harnes, par exemple, lors- 
qu'on se trouve sur la hauteur, près du Moulin, le limon des 
plateaux affleure; vers l'Église il diminue d'épaisseur et est 
surmonté par une faible couche de limon de lavage qui 
augmente d'importance au fur et à mesure que l'on descend 
dans la vallée; plus bas enfin, c'est le limon noir, tourbeux^ 
avec hélix que l'on rencontre à la surface du sol. 

En continuant à suivre la ligne du chemin de fer, on peut 
avant de franchir le pont établi sur la Souchez, étudier 
encore dans une petite tranchée les deux couches d'alluvion 
dont j'ai déjà parlé, savoir : 

io Limon tourbeux, noirâtre, contenant : 

Bithynia téntaeulata. Planorbis complanattis. 

Hélix serieea. Pisidium amnicum^etc, 

Limnea paluslris, 

2o Limon gris, sableux, feuilleté, avec quelques débris de 
poteries grossières à la base, il renferme : 

fielix pulchelta. Suçcinea oblonga. 



— 215 — 

Mais c'est surtout de Tautre côté du cours d^eaa, et parti- 
culièrement dans la gare de Courriëres que les dépôts récents 
sont bien développés. 

En cet endroit^ la voie ferrée coupe transversalement 
Textrémité orientale d'une colline qui aboutit à la Deûle ; 
dans le milieu de la tranchée', on observe ce qui suit, de bas 
en haut : 

1* Limon sablo-argileux, gris-jaunâtre, panaché, ren- 
fermant une grande quantité de sepiarias et 
quelques nodules de craie. 

2** Limon sableux, grisâtre* avec veinules blanches, 
contenant également des septarias et de nom- 
breuses poupées. 

3» Limon de lavage. 

Les couches m» i et 2 qui appartiennent au Quaternaire 
ancien ont été profondément ravinées. Le flanc sud- 
ouest de la colIiDe est recouvert par le limon gris-sableux, à 
Succinées, et par le limon tourbeux avec Hélix. 

Sar le versant nord-est il y a, à la séparation des couches 
anciennes et récentes, un lit de poupées, de septarias et de 
nodules de craie remaniés, puis au-dessus, on voit : 

i"* Limon sableux, grisâtre^ renfermant en immense 
quantité : 

HHix pulchella. Limnœa stagnalis. 

— serieea — iimosa, 

Succinea ofeifTeri, — truncatula. 

2» Petite veinule d'argile noire, tourbeuse, assez pure. 

3^ Limon gris, feuilleté, avec nodules de craie et poupées, 
renfermant les mêmes coquilles que la couche n^ 1. 

ÂP Limon noirâtre , tourbeux , recouvrant les couches 
précédentes. 



- «6 — 

J'y ai recueilli : 

Bythinia tentacula. Limnœa stagnalis. 

Ileiix memoralis. Physa hypnorum, 

Zonilen — Planorbis fœvis. 
Sxicdnea obionga, — ieucosioma, 

Limnœa limosa, • — complanalus. 

— truncatula, Cycias scatdiana. 

— auricula, Pisidium amnicum. 

ACourrières, l'établissement d'un pont sur le canal a 
nécessité des travaux importants. Sous les différents dépôts 
dont je viens de parler, on a rencontré une argile grisâtre, 
feuilletée, q^ui représente, je crois, la partie inférieure de 
rassise Landénienne. 

M. Meugy signale, en effet, Targile landénienne sur une 
grande partie du territoire de Carvin. Un forage creusé entre 
Oignies et Courrières, non loin du point qui nous occupe, l'a 
également traversée sur plusieurs mètres d'épaisseur. 

Près du canal, la partie supérieure de l'argile est remaniée, 
on y trouve quelques coquilles terrestres et fluvlatiles. 

Sur le flanc de la vallée, en montant vers Carvin, on revoit 
encore le limon noir, tourbeux^ avec Hélix, il recouvre un 
véritable diluvium formé de sable vert, de nodules de craie 
et de silex roulés assez volumineux ; un peu plus haut, vers 
le chemin des Préaux, à 200 mètres environ du lit de la 
Deûle, le limon tourbeux disparait et ce n'est pas encore le 
limon des plateaux qui affleure à la surface du sol. 

Dans la tranchée, on voit de bas en haut : 

lo Limon jaune-clair, sableux, grossier, avec nodules de 
craie. 

2o Limon grisâtre, bariolé de veines de limonites rou- 
geâtres ou jaunes et de veinules blanches dé sable fin ; il 
renferme : 

Bythinia tentaciUa, Succinea obionga. 

ffeligs sericea* ^mlubricu- 



— 217 - 

Un petit lit de poupées et de nodules ferrugineux indique 
nettement la séparation de ces deux couches qui appartien- 
nent la première au quaternaire ancien^ la seconde au 
quaternaire récent. 

Au fur et à mesure qu'on s^élëre sur le plateau, le limon 
de lavage diminue dMmportance. A ciriquante mètres environ 
du passage à niveau, j*ai relevé la coupe suivante : 

1* Limon jaune-clair, sableux, fin, avec petits 
nodules de craie disséminés dans la 
masse ou formant des veinules irrégu^ 
iières de 0,10 à 0,80 d'épaisseur. ... 1". 

2* Limon rouge-brun, très argileux, très pur. 

(Limon des plateaux) i» 

ao Limon sableux, gris-jaun&tre, très fin (limon 
de lavage), avec Succinea oblonga. 

Achalina fasciculata. 0.15 à 0,B0 

En avançant vers Carvin, la voie ferrée s'exhausse peu à 
peu, les quelques tranchées que Ton rencontre ne traversant 
plus la couche supérieure du quaternaire ancien ne méritent 
pas d'être signalées. 

M Ch. Barrold lit une note sur les kersantites récentes 
des asturies. 

Séance extraordinaire du 20 Juin à Salnt-Omer. 

Discours de M. Panl Halles, Président. 

Messieurs, 

Le but que notre Société se propose, en se réunissant tous 
les ans dans Tune des villes du Nord de la France, est un but 
de propagande.. 

Répandre le plus possible le goût de la géologie, vulgariser 
cette science si attrayante et si éminemment utile, faire de 
bonnes recrues : tel est le résultat que nous désirons 
Atteindre. 



— 218 — 

Attirer les nonveanx prosélytes dans le sein de notre 
Société, lenr ouvrir notre bibliothèque dont Timportance 
s^accrott tous les jours, leur procurer les moyens de publier 
leurs observations ; tels sont les avantages que nous oITrons 
aux hommes désirenxdesinstruire ou d'apporter leur modeste 
contingent de matériaux à cet édifice immense qui s'élève 
tous les jours et qui restera toujours inachevé : i la Science. 

Les avantages que nous leur offrons sont réels, car nos 

.Annales sont aujourd'hui répandues dans le monde entier, 

et sont lues partout, chose rare, vous le savez, pour une 

publication faite en province, et qui démontre bien la valeur 

qu'on accorde aux travaux de notre Société. 

L'importance de la Géologie, considérée au point de vue 

« 

de la science pure, est considérable. 

Les notions qui nous sont fournies par la Géologie n'ont- 
elles pas la même valeur, n'offrent*elIes pas le môme intérêt 
que celles que nous enseignent les autres sciences? 

Quel spectacle plus digne d'attrait que celui des transfor- 
mations lentes, mais continues, qu'a subies notre planète 
depuis son origine ? 

La mer modifiant sans cesse ses limites, les continents 
successivement envahis puis abandonnés par les eaux, les 
bouleversements grandioses dont nous retrouvons les traces 
encore imposantes, les variations climatériques, l'évolution 
lente et graduelle des êtres organisés s*accomplissant à 
travers des siècles sans nombre^ tous ces phénomènes que 
nous révèle la Géologie, sont certes bien propres à captiver 
les esprits! La terre, ce soleil encroûté, comme rappelait 
Laplace, étant le seul astre que nous puissions fouiller à 
notre aise, n'est-il pas juste que nous cherchions, par une 
étude approfondie de son histoire, à satisfaire, du moins en 
partie, ce désir irrésistible qui nous pousse à pénétrer tou- 
jours plus avant dans le détail des grandes lois qui régissent 
l'univers ? 



— 219 - 

Je n'essaierai pas défaire passer sous vos yeux la série des 
cartes et des paysages antiques de notre planète, tels que h 
science géologique nous permet de les tracer. -Cette tâche 
serait de beaucoup au-deseus de mes forces. Je me conten- 
terai d'emprunter au livre de Thistoire de la terre une page 
qai vous intéressera peut-être, car elle concerne une époque 
presque moderne du pays où nous nous trouvons réunis 
aujourd'hui. 

Je veux parler de la tourbe que nous rencontrons sur tout 
notre littoral flamand. 

Il me sera facile de traiter ce sujet, grâce aux remarquables 
travaux de savants que notre Société s*houore de compter 
parmi ses membres, HM. Gosselet, Debray et Rigaux. 

La tourbe, cette houille récente, forme une couche régu- 
lière que Ton peufsuivre depuis Sandgatte jusqu'en Hollande. 
EUo renferme de nombreux débris végétaux. Les mousses, 
les Equisetum, les Joncs, les Typha, les Iris et un grand 
nombre d'arbres vivant encore dans nos forêts actuelles, s'y 
rencontrent abondamment. Personne n'ignore que c'est 
précisément le carbone de ces plantes qui donne à la tourbe 
sa valeur comme combustible. 

Les coquilles appartiennent toutes à des espèces d*eau 
douce ; Tabsence complète de coquilles marines est impor- 
tante à constater, car elle nous démontre que la tourbe s'est 
formée dans un 4errain marécageux^ à Tabri des incursions 
delà mer. 

Les Insectes, agents ordinaires de la fécondation chez les 
plantes, ont aussi laissé de nombreux débris dans cette 
couche d'origine essentiellement végétale. 

Mais je me hâte de vous parler de l'homme des tourbières 
qui nous intéresse bien autrement. 

On connaît -aujourd'hui un certain nombre d'objets de 
Tindastrie humaine, qui ont été trouvés tant dans les tour- 
bières du littoral que dans celles de la Somme, et qui offrent 



^220 — 

nn intérêt considérable pour la détermination de Tâge de 
notre tourbe. 

Ce sont des haches en silex po!i, des pointes de flèche en 
silex, des grattoirs en silex, des os dirersement travaillés et 
ornementés, une gaine de hache avec casse-téte en bois de 
cerf, des poteries grossières, durcies au soleil, antérieures à 
l'époque gallo-romaine, en un mot, tous objets indiquant 
nettement Page de la pierre polie^ Ces trouvailles archéolo- 
giques ont été faites toutes à la base et dans ri&térieur même 
de la tourbe. 

A la partie supérieure, on trouve des poteries grises ou 
rouges, gallo-romaines, dont quelques-unes en parfait état 
de conservation, des haches et des fers de lance en bronze, 
des objets en cuivre et des médailles romaines de Domitien, 
d'Adrien, de Faustine mère, de Quintilte et de Posthume. 

Cet exposé rapide nous montre que la tourbe est contem- 
poraine de la pierre polie, qu'elle a été habitée par les 
Gaulois, et que ses dernières couches datent de la domination 
romaine ou même sont postérieures à cette domination. 

Les hommes qui fabriquaient ces haches et ces flècbes en 
silex poli que nous exhumons aujourd'hui, habitaient nos 
tourbières. 

Bien que Ton n*ait pas encore rencontré, dans ce terrain, 
de vestiges d'habitations, nous pouvons croire, par analogie, 
que les terrains marécageux où se formait la tourbe portaient 
plusieurs cités établies sur pilotis et composées de cabanes 
construites à l'aide de branches d'arbres tressées et couvertes 
d'argile à Tintérienr, ainsi que nous l'indique César. Des 
cités semblables, datant de la même époque, ont été décou- 
vertes sur les bords des lacs de la Suisse, de la Savoie, et 
dans notre pays même, à Uouplin. 

Il est infiniment probable que les hommes de notre littoral 
devaient construire comme ceuxd'Houplin ; et, dans cette loca- 
lité, M. Rigaux a retrouvé desPalaffites de l'époque néolithique. 



— Ml - 

Ces habitations étaient reliées aux rires du marécage par 
des ponts mobiles que les hommes levaient sans doute le 
soir, pour se mettre à Pabri des animaux sauvages» ou encore 
quand ils craignaient un assaut de Tennemi. 

Nous possédons, des hommes de cette époque, plusieurs 
ossements, des crânes et un squelette entier, trouvé à Âveluy 
par M. Debray, et qui a figuré à l'exposition de 1878. Le crâne 
de ce dernier squelette présente, au-dessus de Tapophyse 
mastoïde gauche, une perforation de forme irrégulièrement 
elliptique, de deux centimètres environ de diamètre. Comme 
ce crâne a été transporté à Lille avec la masse de tourbe qui 
Tenveloppait encore entièrement, comme il a été dégagé petit 
à petit et avec le plus grand soin dans les laboratoires du 
Musée de notre ville, il ne parait pas possible d'attribuer la 
perforation que je viens de signaler à un coup de pioche. 
D^ailleurs, les contours en sont trop nets, et plusieurs anthro- 
pologistes qui font autorité dans la science ont admis qu'il y 
avait ici un de ces cas de trépanation sur lesquels Tattention 
a été appelée, il y a quelques années, par H. le D^ Prunières 
et par M. Broca. 

Le premier de ces sarants a étudié un grand nombre de 
crânes ainsi perforés et provenant des dolmens. 

Il résulte de ses observations que les populations de 
l'époque néolithique devaient faire très fréquemment Topé* 
ration du trépan. D*autre part , « nous savons , dit 
» M. Prunières, par les récits des voyageurs, que beaucoup 

> de peuplades sauvages pratiquent aujourd'hui encore et 

> journellement, souvent môme pour des mobiles insigni- 

> fiants, cette opération devant laquelle hésitent nos plus 

> illustres chirurgiens, i Dans quelques lies de la mer du 
Sud, les maux de tête, les névralgies, les vertiges et autres 
affections analogues sont traitées par la trépanation. Certaines 
tribus kabyles ont également recours à ce genre de traitement 
pour des maladies relativement peu graves. 



— 224 — 

Od sait aussi < qa*à la fin du siècle dernier, c'était nn 

> principe généralement incontesté que toute fracture da 

> crâne réclame l'emploi du trépan sur le point où elle 

> siège ; et ce principe fut admis par TAcadémie jusqu'au 

> moment où Desault et Bichat tentèrent de le renverser. » 
Des chirurgiens de grande valeur ont même «: recommandé de 
» traiter les fractures simples du crftne par Tapplication 
» préventive du trépan, sans attendre les accidents. > 

Cette pratique très ancienne a pris bien certainement son 
origine dans des faits d'observation, car les hommes de la 
pierre polie, comme tous les peuples sauvages, étaient* de 
bons observateurs, ainsi quMlest facile de s'en convaincre en 
examinant leurs dessins, d'un réalisme souvent complet. 

La vue d'une plaie du crâne donnant lieu à des accidents 
épileptiformes, puis s'abcédant et guérissant enfin spontané- 
ment après que quelques esquilles osseuses auraient été 
rejetées au dehors, a peut-être suffi, comme Texplique 
H. Prunières, pour faire de la trépanation une pratique 
chirurgicale qui aurait ensuite été étendue à une foule 
d'autres cas. 

Peut-être même la superstition a-t-elle poussé les hommes 
de l'époque néolithique à porter ces esquilles dans le but de 
se préserver de certaines maladies. Cette manière de voir 
nous expliquerait une autre coutume qui consistait à découper 
post mortem des rondelles osseuses autour des perforations 
crâniennes qui avaient été suivies de guérison, et à les percer 
d'un trou pour les porter comme amulettes. 

Cette croyance superstitieuse, qui nous fait sourire 
aujourd'hui, s'est pourtant transmise, bien que sous uue 
autre forme, presque jusqu'à nos jours. En effet, au XVIIP 
siècle encore, la poudre de crâne humain était employée 
comme antiépileptique, et des livres sérieux, approuvés par 
toutes les autorités scientifiques du temps, recommandaient 
même de choisir le crâne d'un jeune homme d'un bon tem- 



— 223 — 

pérament, qui soit mort d'ane mort violente et qui n'ait 
point été inhumé. Toutes ces conditions n'étaient pas de 
trop pour assurer la gùérison. 

Ne sommes-nous pas d'ailleurs, encore aujourd'hui môme, 
tout aussi crédules que nos ancêtres de la pierre polie, 
quand nous employons les Orehis comme aphrodisiaques, la 
pulmonaire contre les affections de poitrine, etc. ? 

Quoiqu'il en soit, la perforation crânienne du squelette 
d'Aveluy est intéressante à constater, parce qu'elle nous 
montre une similitude remarquable dans les mœurs et les 
coutumes des populations néolithiques de notre contrée et 
celles mieux étudiées du midi et du centre de la France. 

D'ailleurs, nous avons la preuve que ces différents 
peuples avaient des relations les uns avec les autres, ear nos 
hommes des Palaffites d*Houplin notamment, se servaient 
d'objets en silex provenant du Grand-Pressigny. 

Les hommes de nos tourbières avaient, à n'en pas douter, 
une civilisation relativement très avancée. Ils devaient 
former un peuple pasteur; ils avaient, en tout cas, de nom- 
breux troupeaux de bœufs dont ils faisaient leur nourriture 
ordinaire. 

Le Musée de Lille possède plusieurs tombereaux d'osse- 
ments d'animaux de cette époque. Ceux du bœuf sont les 
plus nombreux, et je me suis assuré, en les étudiant avec 
soin, qu'ils appartenaient à trois espèces ou races bien 
distinctes. 

Je citerai d'abord le Bosprimigenius. Cette grande et belle 
espèce est trop bien connue pour que je m'y arrête, je ferai 
seulement remarquer que ses ossements sont assez rares 
dans nos tourbières, et ne présentent aucun caractère de 
domesticité. 

Il est probable qu'il était chassé comme tous les animaux 
sauvages, et que l'homme de la pierre polie n'en faisait sa 
nourriture qu'accidentellement. Il existe au Musée de Lille 



- 824 — 

une tète incomplète de ce bœuf, ^yant encore ses deux cortiès. 
ainsi qu'un radius brisé transversalement «t portant les 
marques d*un couteau en silex. 

Les bœufs domestiques, qui formaient les troupeaux de 
cet âge reculé, appartenaient à deux races distinctes. La 
première^ grande et forte, quoique de taille moins considé* 
rable que le Dos primigenius, avait un squelette rappelant 
entièrement par Tensemble de ses caractères, celui de l'espèce 
sauvage. Ses cornes fortes, tordues rt dont la pointe se 
dirigeait en avant, présentaient aussi les plus grandes 
analogies, bien que dans des dimensions plus réduites, avec 
celles du Bos primigenius. Je considérerais volontiers cette 
race domestique comme dérivant directement du grand bœuf 
des tourbières, 

L*autre race était très différente. De taille petite, elle avait 
des formes élancées qui devaient singulièrement contraster 
à cdté de la musculature puissante de la grande race. Les 
cornes étaient courtes, légèrement courbées en arc et dirigées 
latéralement. 

A l'époque de la pierre polie, ces deux races paraissent 
avoir été représentées par un nombre d'individus à peu pr^s 
égal, peut-être même la grande race prédominait-elle sur la 
petite. A l'époque gallo-romaine, au contraire, la grande 
race diminue beaucoup en importance, elle parait même 
s'être profondément modifiée, peut-être par suite de croise- 
ments avec la petite race, car j'ai examiné un très grand 
nombre d'ossements dont les caractères sont mixtes. Quant à 
la petite race, elle était alors beaucoup plus répandue que 
l'autre, si j*en juge par le nombre de ses os qui me sont 
passés par les mains. 

Tous les os longs datant de cette époque néolithique sont 
intentionnellement brisés en travers, et plusieurs présentent 
la trace du couteau qui en a séparé la cbair. Il n'est pas 
douteux que les hommes de cet époque . en extrayaient la 



— 225 - 

moelle, il n'est pas douteux non plus qu'ils savaient mettre 
leurs pièces de viande à la broche, car un certain nombre 
d'os présentent des traces manifestes du feu. 

Si les hommes des tourbières faisaient^ de leurs troupeaux 
de bœufs, leur nourriture ordinaire, cependant ils ne dédai- 
gnaient ni le Bas primigeniusy ni le cerf, ni le chevreuil, ni 
le sanglier, quand les hasards de la chasse leur faisaient 
tomber ces animaux entre les mains. 

Je ne connais aucun débris osseux du cheval ni du chien 
à cette époque. 

Parmi les autres vertébrés qui ont laissé leurs traces dans 
la tourbe, je citerai Testurgeon, le coq, le canard, la buse, le 
putois, le castor, etc. Je ne connais aucun os pouvant être 
attribué au loup. 

Et cependant, il est bien difficile d*admettre que cette 
espèce n'habitât pas notre région à celte époque. Hais cet 
animal ne devait pas pouvoir s'aventurer facilement dans les 
habitations suspendues de nos ancêtres, et il est fort probable 
que ceux-ci se contentaient de le chasser, de le tuer comme 
animal nuisible, et ne le rapportaient jamais dans leurs 
cabanes. 

Les vues que je viens d'émettre relativement à la faune de 

# 

Tâge de la pierre polie, sont établies d'après des documents 
extrêmement nombreux, accumulés dans le Musée de Lille 
depuia une dizaine d'années, et recueillis avec le plus grand 
soin par M. Rigaux et surtout par H. Debray. 

Il doit me suffire de citer les noms de ces infatigables 
chercheurs, pour prouver qu'il ne peut y avoir aucun doute 
sur la détermination de Tâge des gisements où les ossements 
ont été trouvés. 

La tourbe, dont l'épaisseur varie de i à 3 mètres, repose 
sur une argile bleue marine, imperméable, qui, en retenant 
à sa surface les eaux pluviales et celles provenant des 

15 

Annales de la Société géologique du Nord t. vu. 



^ 226 - 

inondatioas de TAa, a été le point de départ da dépôt que 
nous venons d'examiner. 

Âu-dessas de la tourbe, on rencontre des argiles et des 
sables renfermant des coquilles marines. La mer est donc 
venue recouvrir le sol qu'avaient habité les hommes de la 
pierre polie, les Gaulois et les Romains. 

La date de cet envahissement, qui dût être brusque, car la 
surface de la tourbe est ravinée et présente de nombreux 
objets roulés, a été précisée par les savants que j'ai cités 
plus haut. C'est vers le IV^ siècle que la mer vint ravager le 
pays qui s'étend de Sandgalle à Ardres, d'Ardres à Watten, de 
Watten à Bergues, et forma ainsi un grand golfe dans lequel 
se trouvaient quelques lies : celles de Marck et FréthuD, 
celle de Coulogne, celle de Grand- Synthe et celle de Bergues. 

La mer ne séjourna sur ce pays que quelques siècles. Le 
mouvement lent d'exhaussement du sol, combiné au comble- 
ment du golfe par les sédiments, ne tarda pas à restreindre 
les limites de là mer. Au X« siècle, il n*existait plus qu'an 
petit golfe qui se dirigeait de Sangatte à Fréthun, et un autre 
en Belgique. 

Aujourd'hui, ce mouvement d'exhaussement du sol est 
arrêté depuis longtemps. 

Le mouvement d'affaissement a repris sa marché progressive, 
et si bien, que le sol de la contrée est, de nos jours, à un 
niveau peut-être plus bas qu'à Tépoque de la pierre polie. Si 
la mer faisait une nouvelle irruption sur notre territoire, 
elle s'étendrait sans doute plus loin qu'elle ne l'a fait au 
IV« siècle. 

Heureusement, la civilisation humaine suit, comme toute 
chose, sa marche progressive. 

Si nos ancêtres étaient industrieux, nous le sommes plus 
qu'eux. Ils peuvent, pour employer une phrase de Bembard- 
Cotta empreinte de la plus grande vérité, « ils peuvent nous 
» faire beaucoup d'honneur, mais il vaut bien mieux que ce 



— 227 — 

) soit noas qui leur eu: fassions. > S'il était nécessaire, nous 
saurions, comme les Hollandais, mettre nos habitations à 
Tabri de la fureur des flots. 

L'exemple restreint et peut-être mal choisi que je viens de 
vous citer, peut vous donner une idée de Tintérét que pré* 
sentent les études géologiques. Il pourrait servir aussi à vous 
montrer jusqu'à quel point toutes les branches du savoir 
humain sont solidaires les unes des autres. Pour ne pas 
sortir du domaine de Thistoire naturelle, voyez s'il est possible 
de faire une étude sérieuse de nos races domestiques sans 
tenir compte des données de la paléontologie. 

Et cette branche de ^histoire naturelle, encore si peu 
explorée et pourtant si intéressante, qui s'occupe de la 
distribution géographique des animaux et des plantes, peut- 
elle être abordée d'une manière réellement scientifique, si 
Ton ne se préoccupe pas des découvertes paléontologiques et 
géologiques? Si les géologues n'avaient pas déterré le castor 
de répoque néolithique, qui nous aurait dit que cet animal 
avait habité notre pays ? Bien mieux, dans beaucoup de cas, 
c'est la géologie seule qui pourra donner la cause des 
émigrations, préciser leurs dates, nous faire connaître la 
/oute suivie par les animaux émigrants et nous révéler les 
changements climatériques qui ont contribué à former des 
variétés et à élever ensuite celles-ci au rang de véritables et 
bonnes espèces. 

Si la Géolo(;ie, comme science, présente une importance 
considérable, son utilité pratique n'est pas moins grande. 

On pourrait dire d'une manière générale que tous, quelle 
que soit notre condition, quelle que soit notre .profession, 
nous trouverons toujours à tirer profit de nos connaissances 
en géologie.. 

Ëtes-vous propriétaire ? La géologie vous dira ce que vous 
pourrez tirer de votre terrain. L'Argonne était, il y a quelques 



— 228 — 

aimées, un pays pauvre, tous les propriétaires de terrain y 
font en ce momeûl leur fortane, en* retirant des coquins de 
phosphate de chaux du soi. 

Avez-^vous de l'argent à placer ? Avant de le lancer dans 
une exploitation métallurgique ou houillère, réfléchissez à 
deux fois. 

Avez-vous besoin d*eau ? Les géologues seuls pourront 
vous renseigner. 

A ceux qui seraient tentés de me dire : mais qu*avons- 
nous besoin d'être géologues pour cela ? Nous saurons bien, 
à l'occasion^ consulter un homme compétent. — A ceux là, 
je leur répéterai, avec une variante, les paroles de Béralde et 
de Toinette à Argan : Faites-vous géologue vous-même. 
La commodité sera encore plus grande d'avoir en vous tout 
ce quMl vous faut. Cela est vrai, voilà le vrai moyen de vous 
renseigner bientôt. 

Messieurs^ je sais bien que, parmi les personnes qui se 
sont données rendez-vous dans cette enceinte, il en est, et 
c'esl la majorité, qui, depuis plus longtemps que moi peut- 
être, sont de fervents adeptes de la Géologie. A celles-là, je 
leur demande pardon des quelques minutes d'ennui que je 
n'ai pas su leur éviter. Mais il est aussi d'aulres auditeurs, je . 
Tespëre, qui ne voyaient peut-être, dans la géologie^ qu'une 
science aride, abstraite, purement descriptive, qui n'aperce- 
vaient pas suffisamment les nombreux et importants pro- 
blèmes, les vastes horizons qui sont cachés derrière cette 
foule d'observations de détail, base nécessaire de toutes 
les sciences. C'est pour ceux-là que j'ai pris la parole. Je 
m'estimerais heureux, si j'avais l'espoir d'avoir fait quelques 
conversions. 



— 829 — 

Rapport de M. Théodore Barrols, Secrétaire, 
sur les travaux de la Société m 1878-79. 

Messieurs, 

La Société Géologique du Nord a bien voulu me confier 
Thonneur de vous rendre compte des travaux de ses membres 
pendant Tannée 1878-1879. 

Et d^abord, Messieurs, je suis heureux de pouvoir vous 
dire que notre Société ne s'est pas arrêtée dans son essor, 
toujours croissant depuis sa fondation. Nos publications 
prennent chaque année un plus grand développement: notre 
bibliothèque s'enrichit tous les jours, soit par des dons, soit 
par des échanges ; le nombre de nos membres s'est encore 
accru, en un mol, notre Société a continué l'ère de prospérité 
qu'elle a toujours suivie depuis qu'elle a été créée par notre 
savant directeur et maître, M. Gosselet. 

Notre dernière séance extraordinaire, tenue à Lens, a 
fourni une notable quantité de recrues à notre Société ; 
presque tous les ingénieurs des bassins houillers ont tenu à 
nous témoigner leur sympathie en s'enrôlent sous notre 
drapeau. Puisse notre voyage à St-Omer être aussi favora- 
blement marqué. 

Hais il n*est pas de médaille sans revers ; après la joie que 
j'ai éprouvée à vous signaler l'augmentation de notre 
personnel, j'ai la douleur de vous annoncer que la mort a 
promené dans nos rangs sa faux implacable. 

Deux de nos collègues ont succombé sous ses coups, ce sont 
MM. Ilermite et Nyst. Ce dernier surtout était connu de 
beaucoup d'entre nous ; tous ceux qui se sont occupés du 
terrain tertiaire de nos régions ont pu apprécier les hautes 
qualités de ce géologue, et savent avec quelle bienveillance 
il mettait toute sa science et toute son expérience à la dispo* 



-J80- 

sition des membres de noire Société. II est de notre devoir 
de rendre ici un dernier hommage à cet honune d'intelli- 
gence et de bien qni fût longtemps des nôtres. 

Nous allons maintenant passer à Tanalyse rapide de$ 
principaux travaux publiés cette année, dans nos Annales, 
et nous nous occuperons spécialement dé ceux qui ont trait à 
notre région. 

Terrains primaires. 

M. Gosselet a fait sur la roche à Fépin de nouvelles obser- 
vations qui Pont engagé à changer sa manière de voir 
primitive. Tous ceux d'entre nous qui ont suivi les excursions 
du maître dans les Ardenues, connaissent ce mont Fépin , où 
nous allions étudier le contact du silurien et du dévoniea. 
HH. Gosselet et Malaise avaient admis que le poudingue de 
Fépin n'était autre chose qu'un lit de galets qui s'était déposé 
aux pieds de» roches siluriennes disposées en falaises. 
Depuis, M. Gosselet a totalement modifié sa manière de voir. 
11 a pu constater un renversement dans le poudingue et dans 
Farkose ; ces roches se sont donc déposées horizontalement, 
et ne se sont plissées que plus tard, lors de la grande 
poussée du nord au sud qui s'est produite dans toute 
TArdenne. 

Noire directeur, chargé de la carte géologique de la 
feuille de Maubeuge, nous a donné une grande partie de 
ses résultats dans un travail qu'il a intitulé c Description 
géologique du canton de Maubeuge >. M. Gosselet à suivi 
ici la même marche que dans sa description géologique du 
Gambrésis, c'est-à-dire qu'après avoir exposé d'une façon 
générale la géologie du canton, il décrit chaque village Tun 
après l'autre, en signalant les carrières qui s'y trouvent et les 
particularités stratigraphiques ou paléontologiques qu'il y a 
observées. 



— 231 — 

M. Gosselet a résolu, en outre, une question intéressante ; 
il a pu démontrer que les schistes de Senzeilles étaient infé- 
rieurs aux schistes de Harienbourg. Dans la même note. 
M. Gosselet a aussi décrit une nouvelle zone du Famennlen, 
qu'il a nommée c schistes de Sains ». 

Nos Annales ne donnent pas seulement asile aux travaux 
concernant notre région, mais elles sont ouvertes à tous nos 
membres qui veulent y consigner les résultats des études 
qu'ils ont entreprises dans des pays étrangers. C*est ainsi 
que cette année nous avons à mentionner deux notes de 
M. Charles Barrois , sur le dévonien inférieur de la 
province de Léon (Espagne), et sur le marbre griotte des 
Pyrénées. 

M. Barrois a pu ramener la série dévonienne inférieure 
espagnole aux couches qu'il avait observées dans la Bretagne ; 
mais il n'en a pas été de même pour le dévonien supérieur. 

Tout le monde connaît ces belles cheminées de marbre 
vert ou rouge, qu'on retrouve dans les monuments construits 
sous Louis XIV et dans nos riches hôtels actuels; elles 
sont taillées dans un marbre qu'on appelle marbre griotte 
quand il est rouge, et marbre Gampan quand il est vert. 

C'est ce marbre que M. Barrois a étudié ; il est caractérisé 
par la présence des Goniatites, et appartient au carbonifère 
inférieur et non dévonien comme on l'avait cru jusqu'alors. 

Passant de l'ancien monde au nouveau, M. Charles 
Barrois nous a donné le résumé de ses recherches sur le 
carbonifère de TAmérique. Après une intéressante description 
des bassins américains, Tauteur nous a exposé les comparai- 
sons qu'on pouvait établir entre notre terrain houiller et celui 
des États-Unis. 

Profitant de notre passage sur la concession de Liévin, 
lors de notre séance extraordinaire à Lens, M. Desailly, 
ingénieur des mines, nous a fait une communication sur 
quelques sondages exécutés au sud de Liévin. Ces sondages 



— 232 — 

sont d'ane grande importance géologique et même indas- 
trieile,. car ils traversent le calcaire carbonifère renversé 
avant d'arriver au terrain houiller. M. Desailly a pu en tirer 
des renseignements intéressants an point de vue des failles 
qai traversent le bassin houiller du Pas-de-Calais. 

Nous en arrivons maintenant aux 

Terrains secondaires. 

De même que notre Société fait tous les ans une excursion 
extraordinaire dans une des villes de notre ressort acadé- 
mique, TAssociation géologique de Londres organise chaque 
année une excursion plus ou moins lointaine. En 1S78, elle 
a choisi le Boulonnais, et c'est à deux de nos membres, 
MM. Pellat et Charles Barrois, qu'est revenu Thonneur de 
guider les géologues d'Outre -Manche dans une de nos 
contrées les plus curieuses au point de vue géologique. 

M. Charles Barrois nous a donné un résumé de cette 
intéressante excursion. 

Après avoir terminé son important travail sur le crétacé de 
l'Angleterre et de l'Irlande , M. Charles Barrois a voulu 
comparer les séries qu'il avait données avec d'autres plus ou 
moins éloignées. L'année dernière, il publiait dans nos 
Annales un important travail sur le crétacé des Ardennes ; 
cette année ci, se$ recherches ont porté sur le crétacé du 
bassin d'Oviédo. 

En outre, M. Barrois a décrit quelques espèces de la craie 
du Nord, et spécialement un Inocéramus de la craie de 
Lezennes, découvert par un de nos collègues, M. Décocq, 
dont nous avons à regretter la perte. 

La faune de notre terrain crétacé s*est encore enrichie 
d'un Rudiste, trouvé par M. Ladrière dans la zone à 
micraster breviporus^ à Sebourg, près de Yalenciennes. Il est 
intéressant de retrouver dans une z4ne aussi basse un de ces 



- 233 — 

Rudistes si rares chez nous, et si nombreux, au contraire, 
dans la craie da Midi. On en avait signalé quelques espèces 
dans la craie supérieure de Mons. mais c'est la première 
fois , il me semble , qu'on en a trouvé à un niveau aussi 
inférieur. 

La Société Géologique fait tous ses efforts pour propager 
le goût de la géologie parmi les jeunes gens de nos Facultés. 

Dans ce but, elle a décidé qu'après chaque excursion 
préparatoire à la licence, le meilleur résumé serait imprimé 
dans nos Annales, après avoir été lu par son auteur dans une 
de nos séances. 

Deux de ces résumés ayant trait aux terrains secondaires 
ont été reçus cette année. Les auteurs sont du reste membres 
de notre Société, ce sont MH. Six et Charles Maurice. 

Le premier nous fait suivre pas à pas une intéressante 
excursion dans les Ârdennes ; le second nous a conduit dans 
la craie des environs de Mons 

Terraifi^s tertiaires. 

Les terrains tertiaires ont été non moins étudiés que les 
terrains primaires et les terrains secondaires. 

H. Gosselel nous a montré une fois de plus que la plupart 
du temps les prétendus sables aacbéniens doivent se rap- 
porter au tertiaire ; il a trouvé à Haiitmont, dans des sables 
ayant toute Tapparence d'un dépôt aachénien, un superbe 
silex pyromaque. 

Poursuivant ses études sur Targile à silex tertiaire, dont il 
a toujours été un défenseur assidu, M. Gosselet a lu à la 
Société un travail sur Targile à silex de Yerdns. Cette argile 
remplit toujours des poches plus ou moins profondes creusées 
à la surface de la craie. On sait que beaucoup de géologues 
ne voulaient pas admettre Page landénien de cette argile. 
M. Gosselet a tranché la question d'une manière définitive 



-Î84 - 

en montrant qne ces argiles à silex étaient inférieures am 
sables d'Ostriconrt. 

Cette question de Pargile à silex était à Tordre du jour, 
aussi M. Barrois, dans ses voyages en Ârdenne n'a pas 
manqué de Pétndier : il est arrivé aux mêmes conclusions que 
M. Gosselet. Dans ce même voyage^ notre Président de 
Tannée dernière^ s'est occupé aussi du tertiaire inférieur, en 
général, dans les Ârdennes. La couche la plus inférieure du 
Landénien inférieur, est formée par Pargile de Marlemont; 
au-dessus vient Targile à silex> puisTargile de Vaux. 

Le Landénien supérieur est représenté par des sables 
quarzeux, plus ou moins ferrugineux. 

Pour achever de vous exposer les travaux qui ont été faits 
sur le tertiaire, il me reste encore à citer les noms de 
MM. Billet, Six et Legay, tous trois élèves de la Faculté 
des Sciences, qui ont vu insérer dans nos Annales les 
comptes-rendus de plusieurs excursions, à Tournai, Bruxelles 
et Anvers. 

Terrains quaternaires. • 

Une importante question a été souvent soulevée dans nos 
séances, et a amené plus d'une chaude discussion, c'est la 
question des limons 

M. Ladrière a étudié le limon des environs de Bavai. Pour 
ce géologue, le diluvien, Tergeron et le limon supérieur ne 
forment qu'une seule assise; le limon ancien, qui s'est 
déposé sans interruption. Plus tard, dans des ravinements 
creusés à la surface de ce limon ancien, s'est déposé un autre 
limon, le limon récent, à la base duquel on trouve toujours 
des fragments de poterie ancienne. 

J'aurais encore à mentionner les travaux de MM. Gosselet, 
Ortlieb, Chelloneix, Debray, Charles Barrois, sur les 
terrains quaternaires, mais je craindrais d'abuser de votre 
bienveillance. 



— ÎS5 — 

Le coup-d^œil rapide que f ai jeté avec vous sur les travaux 
de notre Société a pu vous convaincre, Messieurs, qae nous 
ne sommes pas restés inactifs. J'aurai complètement rempli 
mon but, si ce court exposé a pu vous attirer vers la géologie 
et vous faire bien sentir Tintérét puissant que présente 
l'étude de cette science. 

Compte-rendu de Vexcursion aux environs de fÊtAmi-Onè^r^ 
par M. le Professeur ClwMielet. 



Pai l'habitude de rendre compte de l'excursion qui pré- 
cède la séance; je vais le faire en peu de mots. 

En venant à Saint -Omer, la Société géologique voulait 
étadier quelques questions spéciales. Il s'agissait d'abord de 
déterminer l'âge de la craie exploitée entre Blandecques et 
Wizernes. Ce fut par là que nous commençâmes. 

Dans les carrières de Wizernes nous trouvâmes quelques 
fossiles tels que : 

Micrasler cor anguinum, 
Ecàinoeorys gibbiis. 
Inoceramus inwlutus, 

H. Gh. Barrois y reconnut le niveau iofétieur de la z6ne 
à Micraster coranguinum. Cette détermination a une certaine 
importance, car elle permet de prévoir à peu près la pro- 
fondeur à laquelle se trouverait la nappe aqùifère si abondante 
le long des falaises du Blanc-Nez, dans les couches de craie 
grise du cénomanien. Ces sources sont à ilO mètres environ 
sous la base de la craie à Inoceramus involutus. On les ren- 
contrerait donc à Wizernes à 120 ou 130 mètres de profon- 
deur. 

A cette occasion je dois vous exprimer un r^ret. Piu- 
sienrs sondages ont déjà été entrepris dans la Flandre et 
toujours on s'est découragé avant d'avoir atteint la nappe 
aqaifère. 



— 236 — 

II y aurait cependant un intérêt de premier ordre à con- 
naître quelle est la profondeur de cette nappe, de manière à 
ce que ceux qui youdraient entreprendre un forage puissent 
prévoir la dépense à laquelle ils s'engagent. 

Pourquoi les industriels intéressés et les hommes désireux 
d'être utiles au pays ne constitueraient-ils pas une société 
de recherche. La dépense serait relativement minime et le 
résultat aurait une très grande importance. 

Nous désirions étudier aussi le dépôt de cailloux roulés qui 
couvre les hauteurs des environs de Saint-Omer ; nous Tavons 
vu au camp d'Helfaut et aux Bruyères de Longuenesse. 
Dans ces deux points il recouvre les couches tertiaires. On 
est d'accord pour lui trouver une très grande analogie de 
composition avec le dépôt de cailloux roulés de Fontinettes. 
Mais tandis que celui-ci n'est pas à plus de 30 mètres au-dessus 
du niveau de la mer, les cailloux sont à Longuenesse à 
70 mètres et à Helfaut à 95 mètres. 

M. Potier a appelé Tattention de la Société sur cette diffé- 
rence de niveau. Il a fait remarquer aussi que les cailloux 
roulés des hauts niveaux ne contenaient jamais de débris de 
l'industrie humaine, tandis qu'on en trouve dans les cailloux 
roulés des bas niveaux. Les premiers lui paraissent s'être 
déposés, soit à la fin de la période tertiaire, soit au commen- 
cement de répoque quaternaire, avant le creusement des 
vallées. 

Nous avons constaté les faits signalés par M* Pottier, mais 
nous n'avons pu rien ajouter à ses observations. 

Enfin notre attention a aussi été appelée sur le singulier 
phénomène des puits naturels que l'on voit si bien à Tatin- 
ghemet à Saint-Marlin-au-Laërt, à la surface de la craie. Nous 
nous sommes assurés que ces cavités, profondes parfois d'une 
dizaine de mètres, sont terminées en pointe vers le bas et 
ne ressemblent en rien à des cheminées ayant servi à . 
l'évacuation de matières intérieures. 



— 237 - 



Séance du 7 Juillet 1880. 

hoie sn,r la confusion résultant de Vemploi de la dénomination 
d'Argile h silex appliquée à deux dépôts placés, 

Tm à la base^ et Vautre au sommet de la série tertiaire 

du Nord de la France 

Par M. N. de nercey. 

La continuation des discassions sur VArgile à silex^ 
provient certainement d'une confusion résultant de l'emploi 
de cette dénomination appliquée à des dépôts très distincts. 

L'Argile à silex de Vervins ou le Conglomérat à silex, 
étudié par M. Gosselet ('), n*a rien de commun avec l'argile à 
silex proprement dite de l'Artois, du pays de Caux, de la 
Picardie et de TEure. 

Ce conglomérat, essentiellement glauconieux, se retrouve 
partout en Picardie, à la base de la Glauconie inférieure de 
la Fère, comme l'a dit avec raison M. de Lapparent {*). L'âge 
de ce dépôt remonte ainsi dans le nord de la France au 
début de la période tertiaire. 

Quant à son origine, elle ne doit pas être atmosphérique 
comme le pense M. Gosselet avec M. Boussinescq ('), mais 
sédimentaire comme l'atteste Timprégnation des silex par la 
matière colorante verdâtre qui caractérise minéralogiquement 
la première assise éocène. 



(1) GossBLCT : Ânn. Soc. Géol. du Nord, t.VI, p. 31*7 ; 1878. 

(2) A. DE Lapparent : Bull. Soc. Géol. de Fr.; 2e sér., i. VHl, p. 35; 

1879. 

(3) Gosselet : Ânn. Soc. Géol. du Nord, t. VI, p. 330-831. 



— J38 — 

Il ne peut y avoir de doutes pour les géologaes parisiens 
sur Page de ce premier dépôt à silex. Aussi H. Hébert (') 
refuse-t*il comme M. de Lapparent le nom i' Argile à silex, 
à ce conglomérat de la base de la glauconie inférieure. Mais, 
si M. de Lapparent admet une succession de plosiears 
argiles à silex formées pendant toute la durée delà période 
tertiaire, M. Hébert n'applique cette dénomination qu'à un 
dépôt de cette période, plus ancien que les sables tertiaires 
inférieurs du Nord de la France et étudié par lui dans le 
Perche et dans d^autres contrées voisines (*). Ce dépôt se 
trouverait ainsi sans analogue dans le Nord. 

Je ne. puis ici me prononcer sur ce dépôt d'après son 
étude sur le terrain ; mais je puis faire observer qae les 
indications relatives aux environs de Dreux, données par 
M. Hébert en 1863 (') et auxquelles il vient de renvoyer en 
dernier lieu 0, me paraissent susceptibles d'une inter- 
prétation différente de celle quMl a présentf^e. 

En effet, dans la coupe figurée par M . Hébert les bancs 
horizontaux de la craie se trouvent coupés sous une très- 
forte incidence par l'Argile à silex à laquelle s'adosse du 
sable qui lui-même supporte de Fargile plastique. 

Mais, dans cette coupe, là ou M. Hébert voit un glissement 
de couches, dont la plus voisine de la craie est la plus 
ancienne, je crois moi-même pouvoir voir une cheminée 
ayant servi au passage successif de dépôts d'émanations de 
divers âges, dont le plus récent doit être celai qui se trouve 
appliqué contre la paroi de la cheminée, c*esl à dire V Argile 
à silex. Ce dépôt représente la dernière salbande resiée 
appujée contre Téponte de craie, après le passage antérieur 
du sable qui se trouve habituellement lié à TArgile à silex 

(i; HÉBERT 1 Bull. Soc. Géol. de Fr. 8e série, t. VIII, p. 89; IS*?*. 
(2) Hébbrt : Bull. Soc. Géol. de Fr., ^e sér., t. XIX, p. 445: 1862. 
(8; HÉBERT : Bull. Soc. Géol. de Fr , Se série, t. XXI, p. 69 et '70: 1863. 
(4) HÉBSRT : BttU. Soc. GéoL de Fr., 8« &ér., t. YllI, p. 8^, ; 1879. 



— 289 — 

comme on le Terra plus loin, et de TAriple plastique, 
dépôt d'émanation beaucoup plus ancien. 

Cette explication s'accorde, d*und part, avec le mode d'ori- 
gine que j'ai attribué dernièrement à l'Argile plastique ('j, et 
d'autre part avec- le mode d'origine que MM. Potier et Dou* 
YiUé (') ont indiqué pour l'Argile à silex et les sables grani- 
tiques des environs de Vernon dont l'éruption aurait eu lieu 
par une faille, postérieurement à la formation du calcaire de 
Beauce. 

L'argile rougeâtre avec silex, s'observerait d'après 
M. Douvillé C), d'une manière générale au contact des 
Sables granitiques et de la Craie, c'est-à-dire dans une 
situation absolument conforme à celle qui se trouve indiquée 
dans la coupe de M. Hébert pour l'Argile à silex appliquée 
presque verticalement contre la Craie et en contact avec du 
sable qui parait correspondre aux sables granitiques. 

Ces deux termes, Sables granitiques et Argile à silex ne 
.doivent pas être considérés comme distincts, car ce que 
l'on appelle argile à silex n'est, en réalité, comme je l'éta- 
blirai plus loin, que du sable dont les grains, d'une très- 
grande ténuité sont liés par une certaine proportion de 
matières diverses habituellement colorées en brun ou en 
rouge. 

Mais, ayant de parler de la composition de ce dépôt, je 
dois exposer quelques-uns des motifs qui me font regarder 
son âge comme exactement établi par MM. Potier et Dou- 
villé. 

(1) N. DE Mercet : Bull. Soc. Géol. de Fr, Si sér., t. Vtll, p. 19 ; 1879 

(2) Potier et Douvillé : Comples-rendas, Ac Se., 6 mai 1872. — 
H. DouTiLLé : Bull. Soc. Géol. de Fr., 2^ sér., t. XXIX, p. 472 ; 

1872. 

(3) DooYiLLiâ : Op. cit., p. 475.et 477 — M. Douvillé a anssi eniplo>'é 
pour ce dépôt Texpression de Conglamirai qoeje ne reproduis pas. 
afin d'éviter toute équivoque avec le dépôt de la base dessables 
éocénes. 



— 240 — 

M. de Lapparent a admis dans une de ses pablications (*) 
un âge analogue, c'est-à-dire très yoisin de la fia de 
la période tertiaire (*), pour T Argile à silex étudiée par lui 
dans diverses parties du nord de la France ; il a cherché en 
même temps, dans les dislocations du sol qui se trouvent en 
rapport avec la formation de ce dépôt et dans la dissolution 
de la craie qui Ta accompagnée, l'explication de fréquents 
effondrements des couches éocènes inférieures. 

Une manière de voir, relativement à Tâge du dépôt, très 
différente de la précédente et que M de Lapparent avait 
primitivement soutenue ('), c'est-à-dire l'hypothèse de la 
récurrence de l'Argile à silex c produit d'une transformation 
» opérée à bien des reprises pendant la période tertiaire 
» aux dépens de formations d'âges très divers i vient d'être 
en dernier lieu C), reprise par son auteur. Je crois que 
M. de Lapparent a renoncé sans nécessité à attribuer un âge 
bien défini à l'Argile à silex. 

Si, en effet, il est rationnel de chercher, comme le fait 
H. de Lapparent, à comparer avec PArgile à silex proprement 
dite, dépôt formé en partie par réaction au contact delà 
craie, les dépôts analogues formés au contact de divers 
autres dépôts de la région, il n'est pas nécessaire de 
regarder les dépôts ainsi formés comme séparés dans le 
temps. Rien n'empêche de les considérer comme synchro- 
niques et comme formés tous à la même époque, sous ' 
rinfluence d'un même phénomène s'étant manifesté lorsque 
le sol de la région avait déjà subi une première dénudation 
préparatoire de sou valonnement. En outre de sa disposition 

(0 A. DE Lapparent : Bull. Soc. Géol. de Fr.. de sér., t. IV, p. 348; 
1876. 
(2) Idem, p. 851. 

(8) A. DE Lapparbut : Bull, géol de Fr., 8* sér., 1. 1. p. 186; 1872. 
(4) A. DE Lapparrbnt : Bull. Soc. géol. de Fr.. 8 sér., t. VIII, p. 37; 

1879. 



-«II- 

snr QBe surface valonnée, PArgile à silex ne s*est jadiais 
montrée recoaverte par aacan autre dépôt tertiaire. A 
semble donc en résulter qu'elle forme un dernier dépôt 
effectué à la surface de la région déjà émergée du sein des 
eaux marines. 

Je ne ferai pas ici de comparaison entre les divers faciès 
de contact pouvant correspondre avec le faciès de contact de 
la Craie et du dépôt d'émanation appelé Argile. Je dirai 
seulement que cette dénomination est impropre, et que j^ai 
préféré faire emploi, pour le dépôt non argileux en réalité 
dont il s'agit, du nom picard de Bief. 

Le bief est un dépôt essentiellement sableux. Voici quel- 
ques indications que je donnais en 1875 sur ses principaux 
caractères 0). 

c Le lavage d'une petite quantité de ce bief rouge 

t montre que ce dépôt, improprement appelé argile, se 
) compose essentiellement de grains de quartz plus onmdins 
1 limpides et d'une proportion assez notable de peroxyde de 
) fer hydraté ou même anhydre, qui enveloppe ces grains 
» en les souillant et en déterminant la coloration de la 
» masse. 

» L'examen des grains de quartz qui composent ainsi la 

> plus grande partie du bief apprend qu'ils forment un 
» mélange de grains de rr- ^^ millimètre et même plus, 

> avec des grains de -^^ de -^ et de g7$ de millimètre. 

> Ces grains se précipitent sans former de dépôts aussi 
» distincts que ceux du limon. L*eau ne reste que peu de 
» temps laiteuse. Cela indique que les grains de -tô- et de 

> -^h de millimètre sont relativement peu nombreux dans 
» le bief. 

(1) N. dbMercet : Butl. Soc. Linu. du Nord de la France, t. II, 

p. 286-287 ; 18'75, 

i6 

Annales de- la Sociélé géoiogiqm du Nord, t. tu» 



> .... La structure du bief indique, par le mélaDgede 

> grains de diverses dimensions, et surtout par l'interpo- 

> sition entre ces grains de la matière ferrugineuse, qu'il 
» s'est déposé à Tétat de boue. 

> La nature de cette boue fait supposer qu^elle est le 
D résultat d'émanations siliceuses, ferrugineuses et manga- 
» nésiennes, sorties à travers la craie et les assises du 
» terrain éocène, par des cheminées dont on retrouvé 
» quelquefois les traces en^ suivant certaines lignes de 
» fracture. . 

» Les éjections boueuses du bief paraissent avoir eu lieu 
» à une température assez élevée, d'après Tétat du peroxyde 
» de fer qui le colore et qui est en partie anhydre. 

> D'Omalius d'Halloy. auquel on doit depuis longtemps 
n la théorie de réjaculation de Pargile ou bief à silex , avait 

> étendu sa théorie à la formation du limon de Picardie 

> qu'il attribuait à une cause analogue. 

» La probabilité de la théorie de d'Omalius s'est trouvée 
» confirmée par Tobservation en ce qui concerne le bief à 
» silex ; mais il n'en a pas été de même au sujet du limon.' 

J'ajouterai à ces indications sur les caractères du Bief que, 
si la préseÉee des silex de la craie empâtés dans le Bief, où 
Us se trouvent à l'état d'éléments non roulés, témoigne d'un 
effet intense de destruction sur place et probablement d'une 
dissolution de la craie par des eaux acides, on ne peut néan- 
moins, comme on l'a fait quelquefois, regarder le Bief 
comme un simple résidu de la dissolution de la Craie. 

La Graie ne laisse pour résidu de sa dissolution que 
quelques centièmes de matières argilo -sableuses, ainsi que 
l'ont établi les analyses de MM. Savoy e et Duvilier, rappelées 
à l'appui de celte manière de voir par M. Barrois (*) et ainsi 
que M. Meugy l'a également reconnu (*) . 

^t) Ch. Barrois : Ânn#soc. géol. du Nord, t. VI, p. 363; 18*78. 
(2) Meugy : Bull; soCi géoL de Fr.,.8vsér., l. !, p. 160; 1872. 



— 243 — 

II est bien certain qae la craie a été dissoute par les eaux 
acides qui amenaient de lUatérieur les éléments du Bief; 
mais elle n^a laissé pour résidu appréciable de sa dissolution 
que les silex, dont la proportion peut permettre de se rendre 
compte approximativement de la masse de craie dissoute, et 
toujours à peine suffisante pour former quelques centièmes 
du Bief ou argile à silex. Pour voir dans ce dépôt essentielle- 
ment siliceux et ferrugineux, un résidu de la dissolution de 
la craie, il faudrait avoir recours à une véritable transmu- 
tation. 

Enfin, on ne doit pas oublier que Tun des caractères du 
Bief ou Argile à silex, consiste dans l'épaisseur, souvent 
considérable, présentée par ce dépôt. Des épaisseurs de 
40 mètres dans le Perche, de 35 mètres dans le pays de Caux, 
ont été indiquées par H. Hébert (*) et par H. de Lapparent (*) 
En Picardie et dans l'Artois» les épaisseurs, sans atteindre 
les précédentes, sont encore suffisantes pour que ce dépôt 
conserve son importance jusqu'aux limites de son extension, 
c'est-à-dire jusqu'aux approches de la Flandre. 

C'est de cette Argile à silex que M. Gosselet (*) a voulu 
parler en rendant compte de l'exploration faite par les 
membres de la Société aux environs de Souchez. 

Hais au lieu de chercher ce dépôt à TEst de Souchez, sur 
le dernier plateau de TArtois, à Givenchy, il eût fallu, pour le 
rencontrer, s'élever au nord-ouest de Souchez, sur un plateau 
beaucoup plus élevé que le précédent. 

Le dépôt rougeâtre que les membres de la Société ont vu 
à Givenchy, où il recouvre des cailloux roulés quaternaires 
ou des sables tertiaires, en empruntant à ces dépôts sous- 
jacents une partie de ses éléments, n'est autre que ce Diluvium 
rouge, objet lui-même de discussions que je cherche à éclairer 
dans une note présentée en même temps que celle-ci. 

(1) HÉBERT : Bull. SOC. géol. dé Fr., 2e 8ér.,<> t. XXI, p. iSS : 1864. 

(2) A. Db LAPPAàKNT : BqIL. soc géol. de Fr., 8fl sér.. t. lY, p. 840, 1876. 
(8) GossELiT : Ann. soc. géol. du Nord, t. YI, p. 856-258. 



— 2U — 

La confusion à laquelle il a donné lieu à Givenchy, n^est 
pas nouvelle ; elle a été faite, par exemple, d'une façon 
identique par H. Hfeugy ('), qui a compris dans le dilavium 
rouge placé entre le diluvium gris et le loess, l'Argile à silex 
des plateaux d*Othe, dépôt incontestablement tertiaire, dans 
cette contrée comme dans le reste du bassin de Paris. 

La véritable Argile à silex du plateau de Souchez au bois 
d'Olhain, ne contient que des silex entiers, non roulés et 
n'ayant subi aucune usure appréciable (^). J'ai observé ce 
dépôt à 165 mètres d'altitude au-dessus de Souchez, au lieu 
dit N.-D. de Lorette, à environ 60 mètres plus haut que le 
plateau de Givenchy. H. Ghellonneix Ta vu comme moi 
au-dessus de Bouvigny. Enfin, je Tai rencontré sur la lisière 
du bois d'Olhain, entre Verdrel et Fresnicourt, comme mani- 
festement intercalé entre le limon superficiel et les sables et 
grès éocènes (*). 

(1) Mrugt: Bull, soc.géol. de Fr., 3« sér., 1. 1, p. 161 ; 18*72. 

(2) Pour M. Ghellonneix (Ann. soc. géol. du Nord, 1. 1, p 50), les 
angles des silex soni simplement émoussés. Aucun observateur ue 
pourra eousidérçr ces silex comme roulés. En réalité, ces silex sont 
entiers et ils se distinguent par une certaine imprégnation de la colo- 
ration rougeâtre du Bief, et surtout par un endurcissement extrême, 
qui en fait des matériaux d'empierrement très difficiles à casser. 

Les silex des hancs de cailloux roulés quaternaires forment au 
contraire, un bon empierrement sans difficultés de cassage. 

Les silex du conglomérat de la base des sables éocènes, exploités 
comme matériaux d'empierrement dans le Sanglerre, sont trop friables* 

(3) N.* DE Merget : Ann. soc. géol. du Nprd, t. II, p. 121 ; 1875. 

M. G. Barrois (Ann. soc géol. du Nord, t. VI, p. 361) paraît avoir 
observé le même fait dans la Thiérache, et il en a conclu, comme M. de 
Lapparent, quMl y avait des argiles à silex de divers âges. 

Ëi\ rappelant, en môme temps, les diverses opinions émises relative- 
ment à la question d'origfne de Targite è silex, M. Barrois m*a rangé 
parmi les géologues qui en oui IhiinnQ formation glaciaire^ au lieu de 
me placer au nombre de ceux qui y voient un dépôt chimique, comme 
je n*ai cessé de le faire, notamment dans les deux publications citées 
(Bull. soc. gtfol. de Fr., 8e sér., 1. 1, p. 184 et 198, 1812«'38). 



— S45 — 

Ce dépôt est d'aillears facile à observer dans tout rArtois ; 
il a été teinté comme miocène sur la Carte de France, ainsi 
que l'a rappelé. M. Gosselet en le rapportant à la période 
quaternaire, par confusion avec un dépôt de cette période. 
Quoiqu'il en soit, ce dépôt se reliant bien certainement à celui 
dePEure dont Tâgeest voisin de la fin delà période tertiaire, 
il dejûent intéressant de s'arrêter sur une remarque dont le 
dépôt de TArtois (normal et dégagé, comme je viens de 
l'expliquer, d'une erreur d'observation) a été l'objet de la 
part de H. Gosselet. Il importe, a dit M. Gosselet, de ne 
pas confondre cette argile à silex avec T argile à silex infé- 
rieure aux sables éocënes. 

En faisant cette remarque M. Gosseleta donné une solution 
du problème qui se trouve^ au fond, conforme à celle que je 
viens, dans ce travail de chercher à faire prévaloir. 

Il n^y a entre nous de différences qu'en ce qui concerne la 
nomenclature relative aux deux dépôts à distinguer, et en ce 
qui regarde les caractères et l'ige du dépôt des plateaux de 
l'Artois. 

En effet, je propose : 

1<» De retirer avec M. de Lapparent et M. Hébert le nom 
d'argile à silex au dépôt de la base des sables éocènes, en lui 
appliquant la dénomination de conglomérat primitivement 
employée par M. Gosselet ; 

2o De réserver le nom i' Argile à silex pour le dépôt des 
plateaux de l'Artois, de la Picardie, du pays de Caux et de 
TEurej dépôt d'émanation postérieur au calcaire de Beauce. 

C'est ainsi, je le crois, que l'on pourra faire cesser la 
confusion entre deux dépôts non- seulement distincts, mais 
bien éloignés comme époque de formation, puisque par ime 
particularité remarquable, ils se trouvent placés, Tun à la 
base et l'autre au sommet de la série tertiaire du nord de la 
France. 



-246 - 



Observations à Poccasion de quelques' travaux 

publiés dans les Annales de la Sociélé géologique du Nord 

sur le Qnaicmalre imcleii, 

Par M. N. de nercejr. 

J^ai cra quMI pouvait être utile de communiquer à la 
Société géologique du Nord quelques observations à l'occasion 
de travaux publiés dans ses Annales sur le Quaternaire ou 
sur ce que j'appelle le Quaternaire ancien (>), en distinguant 
ce groupe du groupe moderne de la même période, dont je 
considère la durée comme se prolongeant encore actuel- 
lement. 

Deux ordres de faits concernant l'un les limonsy et Pautre 
la description ainsi que le classement des divers dépôts du 
groupe ont été étudiés par les auteurs des travaux dont je 
vais avoir à nroccuper. 

(t) J'ai employé dernièrement cette dénomination dans une note 
adressée à la Société géologique de France. Sous celle dénomination de 
Quaternaire ancien je comprends, d*aprés le système de classification 
que j'ai présenté en 1875 à la Société Linnéenne du Nord de la France 
(t. lY des Méni., p. 18), tous les dépôts de la période quaternaire ou du 
terrain humain formés jusqu'à et y compris la terre à briques que j'ai 
appelée Umon glaciaire. 

C'est après la formation de cedépôt superficiel, d'une extension géné- 
rale et qui coîucide avec une leumne entre les âges paléolithiques ou de 
la pierre taillée et i'àge néolithique ou de la pierre polie ainsi que les 
âges métalliques, que je fais commencer le groupe moderne. 

Ces deux groupes correspondent à ce que l'on appelle ordinairement 
terrain quaternaire et terrain moderne. 

La dénomination de Quaternaire ancien a été employée également 
par M. Ladrière dans un travail que je n'avais pas encore lu en faisant 
moi-môme usage de la même expression; mais dans ce travail, dont je 
parlerai plus loin, la dénomination de quaternaire ancien ne supplique 
qu'à une partie de ce que je désigne ainsi. 



Hais dans ces di?èri^ travaux, la question des limons a primé 
toutes les autres, et rimpoftance exceptionnelle attribuée à 
cette question par mes collègues de la Société géologique du 
Nord, démontre bien que sur le terrain qu'ils étudient comme 
près de Paris, il n*existera de base solide pour Tétude du 
Quaternaire ancien que lorsqu'on aura clos le débat dont 
cette question est Tobjet et lorsque raccord se sera fait entre 
les partisans, jusqu'à présent si complètement divisés, de 
roiïité et de la pluralité des limons. 

La doctrine de runité des limons, soutenue dernièrement 
en Picardie par M. d'Âcy dans un travail sur le Limon des 
plateaux dont M. Gosselet a parlé dans ce recueil (i) et que je 
dois discuter moi-même dans les Mémoires de la Société 
Linnéenne du Nord de la France, a été défendue, dans les 
Annales, par MH. Vanden Brœck etRutot(*), qui ont soutenu 
que le limon et l'ergeron ne font qu'un (*), qu'il n'existe 
entre le limon et l'ergeron aucune séparation sensible offrant 
les caractères d'un ravinement réel, que le limon n'est que 
Taltération superficielle de la partie supérieure deTergeron 0. 

Déjà, précédemment, M. Yanden Brœck avait soutenu la 
même thèse dans le Bulletin de la Société géologique de 
France 0, en y exposant une théorie sur l'altération des 
roches quaternaires par les agents atmosphériques que je 
viens de discuter dans le même recueil et d'interpréter en 
partie dans un sens favorable, relativement à certaines péné- 
trations du Diluvium gris par la matière colorante rouge, qui 
se présente normalement à la base de la terre à briques ; 

(1) GossKLET : Ann. soc. géol, du Nord, t. IV, p. 107; 18*79. 

(2) A. RuTOT et Ë. Vanden Brqeck: Ann. soc. géoi. du Nord, t. Vi, 
p. 215; 1879. 

(8) Id., p. 216. 

(4) Id.. p. 217. 

(5) E. Vanden Brcegk : Bull. soc. géol. de Fr., 2« sér., t, V, p. 298 et 
p. 326 ; 1877. - T, VII, p. 216 ; 1879. 



mais je n'ai pa admettre, à aacim point de Tne, la réttiion 
en an seul et même dépôt de la terre à briques et de 
Tergeron. 

Je dois ici me prononcer de nouTean contre cette manière 
de voir et m'associer à mes collëgnes de la Société géologique 
du Nord, MM. Gosselet, G. Barrois» Ortlieb, Chellonneix, 
Ladrière, qui ont soutenu, dans les Annales, la doctrine de 
la pluralité des limons. 

Je rappellerai en quelques mots les principaux caractères 
différentiels inroqués pour attribuer i deux dépôts distincts 
les deux limons, c'est-à-dire Tergeron m et la terre i 
briques. 

Un premier caractère tiré de la puissance habituellement 
considérable de Pergeron et de la faible épaisseur de la terre 
à briques a été invoqué également par les partisans de Tunité 
des limons, qui ne voient dans la terre à briques qu'une alté- 
ration superficielle de Tergeron n'ayant pas pénétré à une 
grande profondeur. 

Mais la véritable explication de la différence entre les 
épaisseurs des deux dépôts doit, en réalité, se déduire de 
Torigine elle-même de chacun d'eux (*). L'origine de Tergeron 
ou plutôt des ergerons,cariIyen a de plusieurs âges comme 
je le rappellerai plus loin, est fluviatile, tandis que celle de la 
terre à briques est, d'après moi, atmosphérique et glaciaire. 
Ce dernier point de vue peut sembler, en ce qui concerne 
l'influence d'une cause atmosphérique, établir un point de 
contact entre la manière de voir de MM. Yanden Brœck et 
Rutot et la mienne, mais, là où mes deux collègues ne voient 
qu'une aUératian atmosphérique, je vois moi-même un 

(1) VErgeron des géologues belges correspond aux dépôts que]*ai 
appelés» en Picardie, sable gras et aigre. 

(2) Cette différence d'origine explique aussi l'épaisseur variable de la 
^erre à briques et même son absence quelquefois complète sur Tergeron 
comme M, Chellonneix en a donné un exemple (Ânn. soc. géol. du 
Nord, t. VI, p. S82; 1879) et comme je Tai moi-même souvent observé. 



- 8*9 — 

rmamement atmosphérique, remaniement C) aya^n^ atteint 
sous rinfluence d^on phénomène glaciaire terrestre tous les 
dépôts, quels qu'ils fussent, affleurant à la surface du sol 
après le creusement des vallées. 

Les autres caractères dont on a fait mention viennent, 
d'ailleurs, témoigner tous de cette différence d'origine entre 
les deux dépôts. 

En regard de la structure grossière et uniforme, de la 
stratification, de l'infertilité de l'ergeron et de l'existence de 
coquilles et d'ossements dans ce dépôt, viennent se placer la 
structure fine et tenue au haut de la terre à briques, variable 
à la base suivant la nature des dépôts voisins (*), la non 
stratification, la fertilité de ce dépôt ainsi que l'absence 
complète de coquilles et d'ossements que Ton y constate 
toujours. 

Enfin, il me reste à parler d'un caractère sur lequel j'ai 
souvent insisté depuis 1866 et dont sans remonter à mes indi- 
cations, M. Chellonneix (") vient à son tour d'invoquer spon- 

(1) M. Ortlieb, dans une réponse à MM. Rulot et Vanden Brœc:k(Ann. 
soc. géol. du Nord, t. VI, p. 806; 18*79), a très bien distingué les phéno* 
mènes chimiques d'altération des phénomènes stratigraphiques de 
remaniement ou bien les apparences de superposition des super- 
positions évidentes. 

(2) J'ai souvent parlé de cette relation entre la composition du limon 

glaciaire et celle des dépôts sous-jacents. M. Gosselet vient également 
de faire très bien ressortir ce caractère dans sa description du canton 
de Maubeuge (Ann. soc. géol. du Nord, t. IV, p. 151 ; 18*79). 

(3) Çheli^ihibix : Ann. soc. géol. du Nord, t. Vl, p. 88*7; 1879. 

Dans Texemple qu'il donne aux environs de Lens, M. Chellonneix 
fop. cit., p. 883) indique, au contact de la terre à briques et de Tergeron, 
uoe ligne de séparation très ondulée, marquée par un lit de silex brisés 
mêlé de quelques fragments de craie. Ces silex sont très anguleux, 
décolorés et d'nn.voiume de l à2 cent, cubes. 

Le limon brun avec silex, etc., que M. Ladrière a observé dans la 
même localité, en recouvrement de la tene à briques correspondait a 
des dépôts terreux, piqués de silex, paraissant, en Picardie, dater de 
r&ge néolithique. 



- 25Ô — 

tanément la Taléar. Il s'agit des silex brisés oa anguleux (ponr 
moi, éclatés sous rinflaence d'un refroidissement glaciaire) 
qui se présentent si fréquemment à la base de la terre à 
briques. 

La valeur de ce caractère, franchement séparatif pour 
H. Chellonneix, et que j'ai moi-même, à de nombreuses 
reprises, signalé comme tel, peut néanmoins ne pas être 
regardée par les partisans de l'unité des limons, comme suffi- 
sante en elle-même au point de vue stratigraphique, en 
Tabsence de données paléontologiques ou archéologiques. 

Hais cette pénurie, du moins en ce qui touche les données 
tirées de Tarchéologie préhistorique/ parait sur le point de 
cesser dans le Nord de la France. 

Je crois, en effet, qu'il existe conjointement avec les silex 
éclatés, des silex taillés à la base de la terre à briques. 

Ces silex taillés, d'un type distinct du type acheuUen de 
M. de Mortillet, et se rapprochant plutôt du tvpe moustiérien 
caractérisé par la taille sur une face seulement, Tautre étâDt 
restée plate, se présenteraient tion roulés à la base de la terre 
à briques, aussi bien sur les plateaux (plateaux de Cologne 
et de Busigny, étudiés par M. Pilloy) que sur les flancs des 
vallées (Saint-Acheul). 

Des observations faites par M. Chouquet et par M Maufras 
dans le bassin de la Seine et dans celui de la Charente 
s'interpréteraient d'une façon favorable à cette manière de 
voir. 

II semble donc probable que l'on arrivera à distinguer I}) la 

(1) Par exemple, dans In coupe que MM. Vanden Brœck et Rutol ont 
donnée (Ânn. soc. géol du Nord. t. Yl, p. 224), c'est à la base du dépôt 
superficiel /, considéré par mes deux collègues comme représentant 
l'ensemble de la terre à briques et de l'ergeron et où je ne vois que de 
la terre à briques, c'est-à-dire dans la couche H (Lit de galets ? contiuu) 
que devraient, d'après ma manière de voir, être cherchés les silex 
moustiériens. 

Les couches sous-jacéntes, sableuses et limoneuses G eiE corres- 
pondent, pour moi. à TErgeron et aux sables boulante ^u à mes sables 
gras et aigre (alluvions des rives). 



~ t5! — 

terre à briqnes des dépôts sous-jacents et à en déterminer 
partout rage comme poBt-mowtiérien, puisque les silex mous- 
tiériens, dont le gisement normal à Tétat ronlé se troure 
dans les dernières alluvions anciennes à Eléphants des bas 
niveaux, se présentent à la base de la terre à briques comme 
enfouis sans aroir été roulés» et dans les mêmes conditions 
que les autres matériaux remaniés à la base de ce dépôt, que 
j'ai appelé limon glaciaire. 




z, ^ Limou glaciaire (terre à briques avec cailloux 

éclatés à la base). 
Xj X' x" — Âlluvions des rives (sables aigres et gras, 

sables k)ouIants ou Ergeroos), contemporaines des 

graviers y, y* y" 
y* y y*' ~ Graviers de fond de divers niveaux. 



Le diagramme ci-dessus, extrait d^on travail que je viens 
de présenter à la Seciété géologique de France, dans le but 
de chercher à élucider la théorie du Quaternaire ancien par 
la discussion des doctrines de M. Preswitch, de Belgrand, etc, 
permettra de bien saisir le rôle que j'attribue à la terre à 
briques Z, avec cailloux anguleux ou éclatés à la base et 
silex taillés moustiériens, dépôt formé par voie de remanie- 



— Î5S — 

ment^ le plas souvent â«x dépens del dépôts de gra?iers de 
fend et d'alluvions des rives de divers âges, dont les plus 
anciens correspondent à Tâge de VElephas meridionalis ei\es 
plus récents à Page de VElephas primigenius Ç). 

Je dois ici foarnir quelques explications relativement aux 
dépôts de divers âges relevés dans le diagramme. 

En ce qui concerne les plus anciens de ces dépôts, une 
allusion a été faite par M. Potier (*) à un ossement trouvé à 
la base du limon des plateaux. Il s*agit d*un fragment de 
fémur d'un très grand Eléphant signalé en 187:2 par Buteux('), 
comme rencontré sous plus de 5">00 de dépôts limoneux sur 
le plateau dTtalon (Somme). M'étant rendu Tannée suivante 
dans cette localité, j*ai pu constater que Tossement avait été 
rencontré, vers 84^ d'altitude, dans la couche de cailloux 
verts remaniés du Tertiaire et que je venais de décrire {^) 
aux environs d'Amiens, comme appartenant probablement à 
l'âge de VElephas meridionalis. Il me fut, en outre, facile de 
me convaincre, par la comparaison avec le gisement de 
Saint-Prest, dé Tidentité qui existe entre les plus anciens 
dépôts caillouteux de la Somme et de FEure. Enfin, au 
commencement de 1878, je pus annoncer dans une commu- 
nication à la Société Géologique de France C), que 
j'étais arrivé à rapporter également à Tâge de VElephas 
meridionalis, les alluvions des rives ou sables gras des hauts- 
plateaux qui format partout, dans le Nord de la France, la 
partie inférieure et principale de ce que Ton appelle ordinal- 

(1) Dans ce diagramme ihéorique et réduit à la plus simple expression 
on n^ pas indiqué tous les niveaux do graviers de fond et d*alluvion 
des rives qui sa présentent en réalité sur les bords de la vallée de la 
Somme, à laquelle il s'applique. 

(2) Potier : Ann. soc. géol. du Nord, t. VI, p. 878, 18*79. 

(3) BoTEux : Bull. soc. linn. du Nord de la France. 1. 1, p. 29, 18*72. 

(4) N. DE Mbrcet : Bull. soc. linn. du Nord de la France, t. I, p. 88 
etp. 119. 18*72. 

(5) N. DB MERCEt : Bull. soc. géol. de Fr,. 3e sér., t. VI, p. 201, 1878 



— 283 — 

rement le Limon desplaieaux, dépôt que je cessais de cansi- 
dérer comme un, et dont la partie sapérieure et relalirement 
peu épaisse, formée par la terre à briqaes avec cailloux 
anguleux ou éclatés à la baae, se trouvait seule correspondre 
à mon limon glaciaire ou au dépôt général superficiel, posté- 
rieur au creusement des vallées. 

Ce démembrement du limon des plateaux en deux parties 
absolument distinctes, dont Tune aurait précédé et Tautre 
suivi le creusement des vallées, et dont les formations 
auraient ainsi été séparées par tout Tinlervalle du temps 
correspondant au^ creusement, ne s* est trouvé sans doute 
énoncé que trop sommairement. 

En effet, M. Yanden Brœck (') a cru d'après une lettre de 
H. de Lapparent que je considérais totU le limon des 
plateaux comme antérieur au creusement des vallées et que 
ce limon était formé tout entier pour moi p^r la terre à 
briques avec cailloux anguleux à la base, tandis que, en 
réalité, je ne regarde comme antérieure au creusement que 
la partie du limon des plateaux inférieure à la terre à briques, 
formation superficielle qui elle-même est postérieure an 
creusement. 

Eh insistant ici sur la véritable interprétation de mes 
indications, je puis ajouter que cette interprétation se trouve 
au fond conforme aux vues que M. Potier a exprimées 
d'après sa propre manière de voir, en réponse à une 
question, posée par M. Gosselet, sur la légende des Limons 
de la Carte de France C). 

Il me reste maintenant à parler des travaux publiés dans 
les Annales, qui ont eu. pour objet la description et le 
classement des divers dépôts dont S3 compose ce que 
j'appelle ici le Quaternaire ancien. 

(1) £. Vanden Brgeck : Bail. Soc. Géol.de Fr , d« sér., t. Vil, p. 215 ; 
1879. ' 

(2) Gosselet : Ânn: Soc. G(^ol. du Nord. t. VI, p. 876-877.— Potier 
Op. cil, p. 877-879 ; 1879. 



— «54 — 

M. Hallez a bien mis en évidence, dans âne cdope de 
la colline de TEtnpenpont 0), la discordance qui existe 
toujours entre la terre à brigues n** 1 et les dépôts sous- 
jacents limoneux ou sableux n"* 2 et 3 (alluvions des rives de 
mon diagramme), qui eux-mêmes se séparent nettement de 
la couche de silex et grès roulés n9 4 (gravier de fond de 
mon diagramme). 

M. Barrois, dans son travail sur les sables de Sissonne (*), 
a également donné sur les âges relatifs des divers dépôts 
qu'il a étudiés des indications tout à fait conformes à la 
manière de voir que je viens d'exposer dans cette note. En 
effet. M Barrois a montré, dans deux coupes d'ensemble (*), 
que le limon des plateaux qui bordent la vallée de la Souche 
(première alluvion des rives de mon diagramme) est 
antérieur au creusement de la vallée et à la sédimentation 
sur ses flancs des deux couches de grève crayeuse et de sable 
de Sissonne (gravier de fond et alluvion des rives de mon 
diagramme); il a en même temps dû tenir compte de la. 
superposition évidente (^) sur le sable et sur la grève crayeuse 
d'un limon qu*il a considéré (*) comme entraîné sur les 
terrasses par un remaniement du limon des plateaux. Pour 
moi, ce limon correspond au limon glaciaire ou terre à 
briques Z de mon diagramme, dépôt dont il ne resterait, 
pour vérifier complètement mon système, qu*à reconnaître 
la présence sur les plateaux où il formerait la partie super- 
ficielle de ce que H. Barrois a appelé le limon des plateaux. 

H. Barrois s'est aussi occupé dans uu travail sur les 
alluvions de la rivière d*Âisne d'un dépôt limoneux avec 

* 

fi) p. Hallbt : Ann Soc. Gôol. du Nord, t. V, p. 82; 1878. 

(2) C. Barrois ; Ânn. Soc. GéoL du Noid. l. V, p. 84; 1878 

(3) Id , Ck)upe I, p. 88 ; coupe 4, p. 97. 

(4) la., p. 95,96; coupe V, p. 98. 

(6) Id., p. 95. 

(6) G. Barrois : Ann. Soc. Gôol. du Nord. t. V, p. lio; 1878. 



- 255 - 

fragments de craie et silex, grève crayeiue antérieure an 
Diluvium gris. D'après son extension plas grande et son 
altitude plus considérable (*), et qui me parait correspondre 
à la partie des alluvions des rives que j'ai décrite sous le 
nom de Prèle (*). Ce dépôt serait pour moi de la même 
nature que celui qui termine TaUuyion des rives à la colline 
de TEmpenpont (n® 4 de la coupe de M. Hallez ci-dessus 
mentionnée). 

M. Gosselet, qui a fourni sur le quaternaire du Nord de la 
France des indications locales toujours si exactes, a visité de 
nouveau H la sablière de Cologne, et il regarde le limon 
argileux qui recouvre Targile plastique et le sable tertiaire, 
comme présentant les caractères du limon supérieur. Ce 
limon contiendrait là, à sa base, non -seulement des silex 
taillés, mais même des poteries grossières. 

Je n'ai moi-même recueilli à Cologne que les silex taillés 
décrits par M. Pilloy; j'ignorais, lors de mon exploration, 
qui a eu lieu l'automne dernier, la découverte de poteries 
faite par H. Gosselet. Ma manière de voir, relativement à 
Page du limon de Cologne, que je considère comme corres- 
pondant à la terre à briques et qui a d'ailleurs été employé* 
comme propre à la fabrication des briques, se trouve d'accord 
avec celle de M. Gosselet. 

4 

MM. Ortiieb et Chellonneix C) ont donné sur les affleu- 
rements quaternaires coupés par la voie ferrée entre 
Tourcoing et Menin des détails très-intéressants, non-seu- 
lement en ce qui louche les dépôts eux-mêmes, mais encore 
en ce qui concerne un mouvement du sol postérieur à la 
formation de couches qui pour moi correspondent à une 

(1) C. Barrois : Ann. Soc. Géol. da Nord. t. V, p. 124 ; 18 1S, 

(2) N. DE Mbrgey : Bull. Soc. Linn. du Nord de la France, t. VI^ p. 51 ; 
1873. 

(3j Gosselet ; Ann. Soc. Géol. du Nord, t. VI, p. 1 ; 18*78; 

(4) Ort^bb et Chbllonheix : Ann. Soc. Géol. du Nord, t. VI, p. 51; 

18*78 

(5) ld.,.pl.II.fig.l. 



-286 - 

allavion des rives, el autérieur à la formation d*aiie coocha 
superficielle de limon qui pour moi correspond à la terre à 
briques on à mon limon glaciaire. 

Ce dernier dépôt se distinguerait i»ussi par un ra? inement 
prononcé entamant même le tertiaire 0)f Les auteurs de ce 
travail se fondent avec raison sur ce caractère pour repousser 
la tnéorie attribuant une origine et un âge communs aux 
deux limons (^). 

M. Ladriëre, dans son étude sur les limons des environs de 
Bavai (*), a donné des indications très détaillées et des coupes 
d*oû je crois pouvoir conclure que l'auteur a décrit sous le 
nom de limon supérieur A et limon inférieur B, limon 
homogène a et limon à silex 6, deux terrasses disposées 
comme celles figurées dans mon diagramme et présentant 
chacune un dépôt de limon glaciaire ou terre à briques en 
recouvrement d'une alluvion de rives sous laquelle se ren- 
contrerait du gravier de fond. 

Dans un dernier travail plus spécialement consacré à 
rétude du terrain quaternaire du Nord (^) . M. Ladrière s*est 
placé à un point de vue sensiblement différent de sa pre- 
mière manière de voir. Sous le nom de Quaternaire ancien, 
Tauteur décrit divers dépôts superposés au Tertiaire et ayant 
été formés lors d^un creusement préliminaire des vallées, 
bien distinct du creusement principal. Je ne puis ici me pro- 
noncer avec certitude sur Tige de ces dépôts ; mais je serais 
disposé à ; voir des dépôts correspondant à ceux de Tige de 
VElephas meridionalis dans la Somme et dans l'Eure, et peut- 
être aussi de l'âge de Baulder-Clay anglais, dont la formation 
correspond en Picardie à une lacune entre l'âge de VElephas 
meridionalis et celui ieVElephas primigenius. 

(1) Ortlieb et Chbllonniix : Anu. Soc. Géol. du Nord, l. VI. pL 11, 
fig. 2 ; 1878. 

(2) Id., p. 60. 

(8) J. Ladrière : Ann. Soc. Géol.du Nord, t. VI, p. '74, pi. III et p. 800, 
pi. vn ; 1879. 
(4) J. Ladrièrb : Ann. Soc. Géol. du Nord, t. VII, p. Il, pi. I ; 1879. 



— 257 — 

D'aatresdép6tss<mt décrits comme formés pendant la période 
récente et après le creasement des vallées, sur les flancs 
desquelles ils se seraient déposés de bas en haut, et néces* 
sairement alors pendant un mouvement d'abaissement du 
sol. 

Les alluvions modernes formées en dernier lieu rem- 
pliraient le fond de la vallée. 

Je dois me boiiier ici à mentionner les vues théoriques 
de ce dernier travail, sans chercher à les interpréter comme 
les vues précédemment exprimées par lé même auteur et 
qui m* ont seules paru susceptibles d*étre mises en parallèles 
avec ce que je connais en Picardie. 

M. Gosselet(l). dans une analyse du livre de M. d'Acy sur 
le Limon des plateaux, eu repoussant, comme je l'ai déjà dit, 
Tattribution des deux couches de limon à un seul et même 
dépôt, réclame {^), en ce qui concerne Tâge du limon des 
plateaux, des preuves du creusement préalable des vallées 
admis par U. d'Acy. J'ai pu répoudre à cette demande en 
démontrant que la partie inférieure du limon des plateaux est 
antérieure au creusement, et que la partie supérieure lui 
est seule postérieure, 

M. Gosselet a fait aussi ressortir avec raison la ressem- 
blance qui existe entre plusieurs des silex figurés par 
M. d'Acy et les silex taillés de Cologne (silex du type 
Mousliérien). 

Il me sera donc de nouveau permis, en terminant cet 
examen, de rappeler que le moment parait arrivé, dans le 
Nord de la France, de tenir compte des caractères archéolo- 
giques dans le classement des dépôts anciens de la période 
quaternaire. 



(1) GossiiLET : Ann. Soc. Géol du Nord, t. VI, p. 107; 1879. 

(2) id., p. 108 

17 
Annales de la Société géologique du Nord, t. vil • 



— 258 - 

Depuis i'enyoi de cette note, j'ai en eonnaissance d'ane 
commanication faite à la Société par M. Gusselel, au mois de 
Mairs dernier (Ann. soc. géol. du Nord^ t. VU, p 165>, sur le 
Terrain diluvien de la vallée de la Somme, 

L'interprétation des coupes présentées par mon savant ami 
se trouve tout à fait d*accord avec la manière de voir que je 
viens d'exposer dans ce travail 0. 

M. Gosselet a distingué, dans la vallée de la Somme, et 
sans chercher à faire de comparaisons avec les environs de 
Paris ou le Nord, deux assises séparées par un profond 
ravinement. L'une de ces assises ou la plus inférieure 
(couches F, £, D, de M. Gosselet) correspond aux graviers 
de fond et aux allumons dérive; l'autre (couches C, B^ A, de 
M. Gosselet) au <tmon glaciaire ou terre à briques avec 
cailloux éclalés et coloration rouge à la base. 

M. Ch. Barrois fait la communication suivante : 

Séance du 2i MM 1880. 

Sur le Terrain allarien supérieur 

de la presqu'île de Crozon. 

Par le D^* Charle» Barrois. 



J'ai relevé dans la presqu'île de Crozon (département du 
Finistère) diverses coupes qui m'ont permis de reconnaître 
la succession des couches de la faune troisième silurienne, 
dans celte région peu étudiée jusqu'à ce jour. 

(1) La divergence qui, d'après M. (iosselel (p. 169), existerait entre sa 
manière de voir et celle que j'ai exprimée en 1864 relativenient à un 
des éléments de ces coupes formé par la Preste, drsparaîi, en tenant 
compte de ce que j'ai définitivement admis en l872-'75 (Bull. soc. linn. 
du Nord de la France, p. 116. 24(5 24*7, 260-261) au sujet de cette Presle 
que j'ai rattachée au sable gras et décrite comme formant la couche 
lermhiale des atluvions de rive de divers âiges. 



— 259 — 

La falaise de Lostmarc'h montre da Sud au Nord la 
succession suivante, de la Palue à Lostmarc'h : 



1 Pàammiles blancs, micacés, avec scolilhes. 

— Schistes et quarziles verts. 

— Diabase. 

8 Scliistes noirs, avec minces lits de quarzite. 

— Schistes noirs pyriteux, avec nodules à ortho- 

cères, et Cardiola interrupia. 

4 Diabase, grauwaclie métamorphique , et lits 

atternaots de calcaire métamorphisô (calcaire 
de Rosan). 

5 Schistes et quazites verts compactes de Plougastel 



La falaise au Sud de Gamaret, montre au-dessus de la 
faune seconde, la coupe suivante dans la partie Est de la 
baie, en se dirigeant vers la pointe de la Tavelle : 

1 Psammites blancs, lustrés micacés. 

2 Schistes noirs, ampéliteux, à graptolites. 

s Schistes avec minces lits de quarzite et nodules à 
Ceratiocaris. 

— Faille. 

— Calcaire de Néhou à Spirifer lœvtcosta. 

— Grès ferrugineux de Landévennec. 

— FqiUe, 

•^ Grès armoricain (grès blancs à scolithes). 



La falaise Ouest de Morgat montre très bien développées les 
couches 1 et 2 des coupes précédentes ; il est difficHe d'y étu- 
dier leurs relations avec les autres couches, à cause des 
constructions qui couvrent cette partie, et des modifications 
qui y ont été produites par les filons de diabase. 

La rive gauche de TAber, près Tembouchure de cette 
rivière, montre du Sud au Nord la succession suivante : 



— ^60 — 

1 Schistes et quarzites très métamorphisés, diabase 

et d^rauwACkes cristallines métamorphiques. 
S Schistes ampéliteux noirs à graptolilhes. 

— Diabase. 

3 Schistes avec nodules à Ceratiocaris, 

— Diabase. 

8 Schistes avec nodules. 

4 Calcaire de Rosan. 

— Dial)ase. 

8 Schistes avec nodules. 

La rive de la rivière de Châteaulin, entre Treuzeulom et 
Lanneurec, montre encore ces mômes couches, dans le même 
ordre de succession, mais entrecoupées de failles et diver- 
sement métamorphisées par des diabases. Ceis coupes, comme 
celles qui précèdent, ont été relevées en détail, mais elles 
sont destinées aux Mémoires de la carte géologique détaillée 
de la France, et je n^en donne ici à la Société que le résultat 
général. Ces coupes permettent d'établir quatre divisions 
constantes (numéros i à 4) dans le terrain silurien supé- 
rieur (faune 3»«) de cette partie du Finistère ; ce sont de bas 
en haut : 

1 Psammites blancs à scolithes. 

2 Schistes ampéliteux à graptolites. ' ^ 
8 Schistes à nodules à Cardiola interrupta. 

4 Calcaire de Rosan à Orthis. 

Je vais indiquer successivement les principaux caractères 
de ces quatre divisions, en commençant par la plus ancienne : 

1 . Les psammites blancs à scolilhes forment le membre le 
plus caractéristique de la division inférieure du terrain silu- 
rien supérieur (faune 3®) dans le Finistère, ils sont en rela* 
tion avec des schistes et quarzites également sans fossiles. 
L'épaisseur des psammites blancs est d'environ 30 mètres ; 
bien que d'assez nombreuses carrières soient ouvertes à ce 
niveau (Morgat, Rundaoulin^ la Palue, Argol^ Kérivin, etc.). 



— 261 — 

il ne m'a pas été possible d'y trouver d'autres fossiles que les 
traces obscures décrites sous les noms de TigilUtes prœcy- 
lindricuSf etc. Ce niveau correspond sans doute au grès 
blanc de Poligné, de Bourg-des-Gomptes et de Beslé, décrits 
par MM. de Tromelin et Lebesconte, qui ont parfaitement 
reconnu et indiqué la succession de ces couches dans l'IUe-et- 
Vilaine. Ces psammites à scolithes que je considérerai avec 
ces géologues comme formant la base de la faune S""® ne 
reposent pas directement dans le Finistère sur les schistes 
ardoisiers d'Angers à Calymene Tristaniy ils en sont séparés 
par des grès schisteux, grisâtres, tendres, assez grossiers, 
où l'on peut espérer trouver uq jour la faune de May et de 
Saint-Germain. 

2. Les schistes ampélHeux à graptolites forment une boue 
noire charbonneuse dans beaucoup de chemins creux du 
Finistère ; leur affleurement dans l'anse de Dinan fut déjà 
Tobjet d*une demande en concession dès 1790, et a môme 
été indiquée comme anthracite sur la carte générale de 
France. Ce fut toutefois M. Guillier qui reconnut le premier 
Texistence de graptolithes à ce niveau, au Maudennou 
(commune de Dinéault), et put ainsi les rapporter à la faune 
troisième silurienne. 

^ Leur position entre les schistes à nodules à Cardiola 
interrupta et les psammites blancs s'observe dans la plu- 
part des coupes; ce n'est toutefois que dans des affleurements 
privilégiés qu'il arrive de trouver des graplolites. Ils y sont 
alors en grand nombre, mais en assez mauvais état de con- 
servation ; c'est dans la falaise de Morgat, sous les premières 
maisons à l'Est du bourg, que j'ai trouvé les plus beaux. 
J'en ai trouvé également dans la falaise au N. de la Mort- 
Anglaise, ainsi que dans la falaise basse au S. de la pres- 
qu'île de Rosan, mais les schistes sont là altérés, très 
compactes, et les espèces sont difficilement détermioables ; il 
en est de même dans le beau gisement au Sud de Camaret,dans 



— 262 — 

les falaises an Nord de la pointe de la Tavelle, où ils se 
détachent nettement en blanc sur le fond noir dn s^chiste. 
Les pressions ont été si puissantes en ce point, que ces 
graptolites sont disposés perpendicnlairement au clivage 
facile du schiste, qui est par conséquent ici le plan de 
flssilité, et non le plan de stratification. Lé pins abondant de 
tous ces graptolites est le Monograplus colonus, Barr., il s'y 
trouve associé à nombre d'autres formes : Monograptus 
Sedgwickii, Port. , Monograptus priodon, Brohn., Monograptus 
Hisingeriy Garr , auxquelles est souvent associée VHyolites 
simplcx, Barr. 

3. Les Schistes à nodules à Cardiola interrupta^ se trouvent 
immédiatement sous le calcaire de Rosan ; ils sont très fossili- 
fères dans toute cette presqu'île de Crozon. J*ai signalé 
pour la première fois leur présence dans le Finistère 
Tannée dernière, au Congrès de Montpellier ; il serait 
fastidieux de citer toutes les localités où je les ai 
reconnus, je ne citerai que celles qui m'ont fourni des 
fossiles : Clouchouren, Kerclunhiou,Kervéneuzé,Landaoudec, 
Kerlaboussec, falaise S. de Camaret, Lo>tmarch, Keradennec, 
Rosan, Kerivoas, Moulin de Rouvarch, Argol et hameaux 
environnants, le Roscoat.Kernivinen, Treuzeulom, Lescoat, 
Coat-Garec, Neizic, le Cosquer, Trégarvan et hameaux envi* 
ronnants , Pen-ar-ros , Penarster , Lanvian , Dinéault et 
hameaux environnants, Lestrélan, Kerarvaill, etc. La faune 
très riche de ce niveau est en grande partie nouvelle, elle 
contient dans le Finistère de nombreux restes àeCeratiocariSy 
d'orlhocères (0, styloïdeuirty 0, subannulare, etc.), Bolbozoe 
anomala, Cardiola in terrupta y Cardium œstulatum, Grapto- 
litus priodon, Scyphocrinus, 

C'est la faune connue depuis longtemps à FeugueroUes 
(Calvados), correspondant à l'étage E de M. Barrande, et 
étudiée récemment, avec succès, en divers point de la 
Sarthe, de la Mayenne, d'Hle-et-Vilaine, de la Loire-lnfé- 



- Î63 ' 

rieure et de Maine-et-Loire, par MM. Guillier, Oehlert, de 
Tromelin et Lebesconte, Farge, Hermite. 

4. Le calcaire de Hosan à Orihis n a été exploité que dans 
la presqa*Ue de ce nom; il est toutefois bien exposé aussi et 
fossilifère dans la •pointe de Lostmarc'h. ainsi que sur la 
riTiëre de Châteaulin à Coat-Garec et à Trégarvan ; il est de 
pins reconnaissable en divers points intermédiaires, comme à 
Kerlouantec, Horgat, etc , et Ton ne peut douter de sa position. 

Ce calcaire a été signalé pour la première fois par M. de 
Fourcy 0), en 18ii; l'année suivante, M. Frapolli (^) publiait 
une carte détaillée de cette région dans le bulletin de la 
société géologique de France, il assimilait ce calcaire de 
Rosan, à celui qui est exploité en de nombreux points de 
la rade de Brest (RoscanveU Lanveoc, Armorique, etc.) et 
dans lequel on trouve la faune dévonienne, bien caractérisée, 
de Néhou et d'Izé ; sa présence à Rosan était due d'après 
Frapolli^ à un pli synclinal qui ramenait ces couches au 
milieu d'une région formée de strates plus anciennes, c'est 
dans ce môme synclinal que se trouvait Tembouchure de la 
rivière Aber. Toutes les coupes que j'ai relevées montrent 
qu'on ne peut considérer ce calcaire de Rosan comme un lam- 
beau de calcaire dévonien conservé dans un polit synclinal, 
ipais qu'il fait, au contraire, partie d'une bande calcaire 
distincte quej'ai pu suivre sur une longueur de 25 kilomètres, 
depuis la falaise de Lostmarc'h jusqu'à Trévargan, sur la 
rivière de Châteaulin. 

Cette bande calcaire est régulièrement interstratiflée entre 
les schistes à nodules, contenant la faune silurienne de Feu- 
gueroUes, et les quarzites de Plougastel à faune dévonienne. 
Elle représente donc la couche silurienne la plus récente du 
Finistère, ou la couche dévonienne la plus ancienne. 

(1) Db Fourct : Description gôoi. du Finistère, Paris, 1844. p. i28. 

(2) FiUPOLLi ; Mémoire sur le terrain silurien du Finistère buli. soc. 
géol. France, 2* sôr., T. 2., 1845, p. 548, pi. XVIll, 



- 264 — 

Les géologues au courant de la géologie de la Bretagne, 
recoanaîtront de suite dans ce calcaire, un représentant des 
célèbres calcaires d'Erbray, découverts par Gailliaud dans la 
Loire-Inférieure, calcaires si curieux parle mélange d'espèces 
siluriennes et dévoniennes qu'on y renconire. Je fus bien 
surpris en examinant la faune du calcaire de Rosan, de ne 
trouver aucune espèce commune entre sa faune et celle 
d'Erbray. A l'exception d'une grande Orthis et de tiges d'en- 
crines, les fossiles sont peu répandus dans le calcaire de 
Rosan ; c'est cette circonstance, jointe à l'état de métamor- 
phisme avancé du calcaire, qui explique comment il a échappé 
jusqu'ici à l'attention des géologues stratigraphes. Les 
curieuses modifications du calcaire de Rosan avaient cepen- 
dant été remarquées déjà par Durocher (0, qui les rapportait 
au contact du Kersanton et indiquait Rosan comme une des 
localités ou le métamorphisme produit par le Kersanton sur 
les roches adjacentes, s'est manifesté de la manière la plus 
saillante. Les nouveaux procédés d'examen microscopique 
des roches montrent que la roche éruptive de Rosan, que 
Durocher rapportait au Kersanton, est formée essentiellement 
de cristaux de feldspath triclinique, de pyroxène, et d'une 
matière serpentineuse dérivant sans douie du pyroxène ; elle 
contient en outre, comme minéraux accessoires, des grains 
de fer oxydulé, et à leur voisinage, quelques lamelles de mica 
brun dichroïque : on doit donc rapporter cette roche comme 
nous le faisons ici, aux diabases. Les modifications produites 
par le contact de cette diabase (métamorphisme exomorphe) 
sont réellement remarquables comme l'indiquait déjà Duro- 
cher ; on y reconnaît des grauwackes cristallines, des amyg- 
daloïdes, des spilosites, et les autres roches de contact décrites 
dans les mômes conditions dansleHarz, parKayser et Lossen. 

(l) Durocher ; Etudes sur le métamorphisme des roches, Bull, soc, 
géol. de France, T 3, p. 593, 1846. 



- 265 — 

Il y a tontefois ici une variété étonnante dans ces rocties de 
contact ; cette variété est due à ce que les roches éruptives 
qui ont déterminé leur formation ne sont pas, comme on Ta 
indiqné jusqu'ici . des masses isolées» mais qu'elles se 
rattachent à un énorme filon que j'ai pu suivre sans interrup- 
tion sur une longueur de près de 50 kilomètres, suivant le 
versant nord du Menez-Hom et des Montagnes Noires 

A part quelques variations Acales, sur lesquelles je revien- 
drai plus tard, ce filon reste limité sur cette grande longueur 
à l'affleurement des couches de la faune troisième silurienne : 
il simule donc à première vue sur la carte, un véritable filon- 
couche. Il n'en est pas toutefois ainsi, et la roche éruptive qui 
a suivi, dans sa venue au jour, la ligne de moindre résistance 
fournie par cette division des terrains sédimentaires de la 
région, a coupé irrégulièrement et obliquement, les quatre 
assises différentes de cet étage silurien. La composition de 
ces différentes assises étant très hétérogène, les nombreuses 
modifications produites au contact par la roche éruptive, 
donneront lieu à d'intéressantes études. 

Un filon de quarz oligistifère, épais de 2 à 3"*, est sensible- 
ment parallèle à cette venue de diabasé^ et a la même ex- 
tension. J*ai dû constater, que dans des recherches de 
minerai de fer, faites il y a quelques années sur la rivière de 
Châteaulin, on avait confondu cette roche Plutonienne (Rosan, 
Trégarvan, Penenezj avec le minerai stratifié du niveau dévo- 
nien de Landévennec, le Faou, etc. 

Le calcaire de Rosan est argileux, gris, gris-bleuâtre, à 
grains fins, parfois pas plus cristallin que les calcaires 
dévoniens de la même région, mais il présente d'autre part 
une série étendue de modifications. Nous ne citerons ici que 
la plus ordinaire, qui consiste dans sa dolomitisation, il est 
souvent aussi chargé de chlorite, ou est changé en marbre 
blanc au contact de la diabase ; on en a un bel exemple à 
Trégarvan, où ce calcaire est à l'état de marbre blanc sur une 



- 266 - 

épaisseur de ^^y la plupart da temps, le calcaire gris- 
jauuâlre argileux recueilli au contact, ne révèle que sous le 
microscope les modifications intimes qu*il a éprouvées. Ce 
calcaire en plaques minces, se montre uniquement formé 
de petites perlés de calcite striées par Tinterposition de 
lamelles hémitropes, et sillonnées par des lignes de clivage 
coupant ces stries ; la mâcle de ces lamelles est la mâcle qai 
a été reconnue dans les maîtres cristallins par Oschalz, 
Inoslranzeff, Renard ; son plan d^assemblage est parallèle et 
son axB d*hémitropie est normal à — f- R. Les stries d'hémi- 
tropie sont parallèles entr'eiles, elles sont courbes. Ces perles 
de calcite sont isolées, et noyées dans une pâte verte, serpen- 
tineuse, avec nombreuses sphérolites; cette matière, que je 
ne puis distinguer de la serpentine, est postérieure à la 
calcite ; il s'est enfin infiltré dans cette roche postérieurement 
à la serpentine, de la calcédoine en grains irréguliers. 

La faune du Calcaire de Rosan nous est encore trop 
imparfaitement connue pour qu il soit possible de fixer 
absolument sa place. dans le terrain silurien supérieur; ce 
qui ne laisse pas de doutes à nos yeux, c est sa position 
stratigraphique enire les schistes à nodules avec Cardiola 
interrupta et les quarzites dévoniens de Plougastel. J'ai 
terminé actuellement la carte géologique au jôiôô ^® celte 
région pour le service de la carte de France, et ce travail per- 
mettra de reconnaître la position assignée ici au calcaire de 
Roian. Je n*ai pu toutefois trouver dans ce calcaire aucune des 
formes caractéristiques de Tétage F de M. Barrande^ ni 
aucune forme hercynienne de M. Kayser, que Ton devait 
s'attendre à rencontrer au-dessus des couches à Cardiola 
interrupta : cette circonstance m'a rendu très prudent dans 
la détermination des fossiles, elle expliquera les incertitudes 
et les lacunes de ma liste. 

Les espèces que j'ai trouvées appartiennent aux genres 
suivants : 



— 2»T — 

Trilobites (fragments indéterminables). Coat-Garec. 

Rhynchonella, 2 espèces Rosan. 

Stropàomena, l espèce Goat<Garec. 

Ortàis, 8 espèces Rosan, Trégarvan. 

Goat-Garec. 

Ungula, I espèce Rosan. 

Feneslella, l espèce Rosan, Coat-Garec. 

Crindides Rosan.Lostmarc'h. 

Trégarvan, Goat-Garec. 

Cfiœtetes , 1 espèce Rosan, Goat-Garec. 

FavosUes, l espèce Rosan. 

Les Orthis sont les seuls fossijes de celte liste dont Je puisse 
donner ici la détermination avec un degré de certitude sufnsant. Ge 
sont les formes les mieux conservées, et les seules communes dans le 
calcaire de Rosan : une grosse espèce plissôe s'y rencontre par cen- 
taines, d'autres or tais striées, plus petiies, y sont moins communes, 
mais quant aux autres genres, on ne les trouve 'qu*à Télat d'échan- 
tillons isolés, qu'on ne ramasse qu'en cherchant bien. 

Orthis actoniœ, Sow.(*) — La grande Orthis si commune à Rosan où 
elle atteint 0,04 sur O.OS appartient au groupe des Plicosœ de de Ver- 
ncuil, et à sa division à plis dichotomes et à crochet dorsal très- 
recourbé. La coquille est semi-circulaire, plus large que longue, ayant 
sa plus grande largeur au bord cardinal, et terminée de chaque côté 
par des angles sensiblement droits; front et côtés arrondis. Vahe 
dorsale (petite) déprimée, peu convexe et sans aréa. Valve ventrale, 
très gibbeuse, sans sinus, sans aréa apparente; crochet fortement 
recourbé et dépassant le bord cardinal. La surface externe des deux 
valves couverte de gros plis rayonnants, anguleux, inégaux et dicho- 
tomes piar inten^osition d'une ou deUx petites cotes qui se placent 
entre les premières. On compte ordinairement 14 à 20 plis près de 
la charnière, 30 à 60 au bord. Ils sont traversés sur les deux valves, 
et surtout sur la dorsale, par des stries concentriques, écailleuses, 
d'autant plus serrées que la coquille est plus âgée. 



(*) Depuis que ces lignes sont écrites, M. Davidson a bien voulu 
comparer mes échantillons à ses types ^"Orthis actoniœ d'Angleterre, 
le savant paléontologiste anglais me fait savoir qu'il croit à l'identité de 
ces coquilles. (Note ajoutée pendant riinpressiou). 



— 268 — 

A Tiniérieur, la valve dorsale porte une dent médiane proéminenie, 
prolongement d*une arôle médiane, qui ne s'éiend pas tout-à-fiilt 
jusqu'au milieu de la valve, et qui sépare deux impressions oblon{;ues. 
Des deux côtés s'élèvent verticalement deux autres petites dents. 
Le limt>e fortement épaissi est strié. La valve ventrale a deux dents 
cardinales séparées par une petite fente médiane triangulaire où 
pénètre la dent médiane de la valve opposée. 

Cette forme rappelle les espèces pi us petites, flî;urées par de Yerneuil. 
sous le nom û^Orthis oàlusa (Russie d'Europe, p. 212), et par 
M. Barrande sous le nom de Orthis honorata; elle a des analogies 
avec Strophomna Murchisoni, mais elle me semble identique à 
VOrthis acloniœ de Sowerby, telle qu'elle est décrite par Salter et 
M. Davidson. 

Orikis 8tnée9 : En outre des grandes Orthis précédentes à gros 
plis, il s*en trouve un assez bon nombre de plus petites, et qui s*en 
distinguent non seulement par la taille, mais encore par les striés dont 
leurs valves sont ornées. Ces coquilles sont petites, arrondies, leur 
aréa est toujours plus courte que le diamètre transversal ; leurs stries 
latérales, en quittant le crochet, décrivent un arc et reviennent sur le ^ 
bord cardinal. Elles appartiennent à la section des Arcuaio-strialœ de 
de Verneuil ; il avait subdivisé les espèces de celte section en Filiariœ 
et en Elegantulœ^ selon qu*elles avaient les stries plus ou moins 
fines. Les Filiariœ appartiennent en général, d'après ses observations 
au système dévonicn ; les Elegantulœ sont toutes siluriennes, sauf 
\' Orthis lunata,* qui se trouve à la lois dans les système silurien et 
dévonien. 

L'abondance des Elegantulœ donne un caractère franchement silu- 
rien à Rosan. J'en distingue deux espèces : 

Orthis teslydinaria^ Daim., mes échaniillons de Goat-Garec me 
semblent identiques à ceux de Gembloux; ils s'en rapprochent par leur 
forme suborbiculaire plus large que longue, arrondie ou un peu 
émarginée, sur le devant ; la charnière droite, plus courte que la 
longueur de la coquille. Valve ventrale peu convexe, un peu élevée 
longitudinalement vers le milieu; bec petit incurvé, aréa étroite. 
Valve dorsale, à peu près aplatie, avec une dépression longitudinale le 
long du milieu. Surface des deux valves couverte de nombreuses côtes 
radiées, minces, qui s'accroissent en nombre, à différentes distances 
du bec, par bifurcation ou par l'interposition d'une ou de deux petites 



— 269 - 

stries placées entre chaque paire de grandes côtes ; celles-ci si:>nt 
marquées de lignes concentriques d'accroissement. Les caractères 
intérieurs de ces coquilles concordent également. 

J'ai ramassé celte espèce & Goal-Garec et à Rosan, elle se distingue 
de YOrthis Budleighensis (variété du 0. redux d'après Davidson), à 
plis plus fins, moins arqués sur les bords, et aussi de toutes les autres 
OrthU(\\xQ ]'ai trouvées dans le niveau des schistes d'Angers. 

OrtMs elegantula^ Daim. Cette espèce est la moins abondante à 
Rosan, elle concorde bien avec les figures qu'en a données Davidson 
(Pal. Soc.Brit. Brach.. p. ItW, pi. XXYII, fig. 1, 9), ainsi qu'avec mes 
échantillons de Wenlock. On sait qu'elle a un très grand développe- 
ment dans le T. silurien, du Ludiow au Llandeilo en Angleterre, et de 
£à Fen Bohème. Elle se distingue surtout de 0. testudinaria par la 
plus grande convexité de sa valve ventrale, son aréa moins large, et par 
ses stries moins grosses» moins séparées, moins anguleuses. 

Le peu que Ton connaît jusqulci de la faune du calcaire de 
Rosan suffit toutefois à faire voir qu'elle est absolument diffé- 
rente de celle dudévonien auquel on Ta rapportée jusquMci ; 
elle est aussi distincte de celle du silurien supérieur (faune 3«) 
sur laquelle elle repose ; si enfin on prend en considération les 
OrlAt^qui donnent par leur abondance son cachet spécial à cette 
faune, on est amené à la rattacher à la faune seconde du ter- 
rain silurien. La présence de ces fossiles de la faune seconde 
an-dessus des couches à graptolites et à Cardiola interrupta^ 
(faune 3") fournit un curieux exemple de' migration dans le ter- 
rain silurien de France ; peut-être pourra-t-on même y recon- 
naître une colonie, au sens de M BarrandeîDe nouvelles 
recherches sont nécessaires pour fixer cette question, dont la 
solution dépend aujourd'hui d'une bonne liste de fossiles. 

La découverte du calcaire de Rosan porte à trois le 
nombre des calcaires d'âge différent qui existent dans la 
presqu'île de Grozon : i<> le plus ancien est le calcaire silu- 
rien de Rosan que nous décrivons ici ; ^^ le second est le 
calcaire dévonien de l'âge de Néhou, c'est le mieux connus 
il affleure dans la presqu'île, au Lez, à la Pointe-du-Diable, 
à Quélem, au N. de la Tavelle, au Fret, à Lanveoc, dans la 



— 370 — 

baie du Poulmic, à Landévennec; 3<» le troiûème et ie plos 
récent, est uq calcaire à Goniatites, visible à' Rostellec, et n 
rOuest de l'Ile Longue, où il forme une leniille dans les 
schistes dévoniens de Porsguen. 

M. Gosselet fait la communication suivante : 

Description Géologique 
du canton de Berlalmont (*) 

par M. Gosselet. 

Le canton de Berlaimont forme un plateau élevé de 150 à 
170 mètres au-dessus du niveau de la mer et coupé en deux 
par la vallée de la Sambre. Il présente une légère inclinaison 
versTC, c'est-à-dire vers la forêt de Mormal et vers le S., 
c'est-à-dire vers le canton de Landl'ecies. 

L'orographie du pays à Page tertiaire était peu différente 
de ce qu'elle est actuellement; c'était un littoi*al sur lequel 
se déposaient quelques sédiments grossiers et où se formaieQt 
quelques dunes. 

Plus anciennement, à l'époque crétacée^ l'angle compris 
entre la Sambre et la Grande-Helpe était un promontoire 
où il ne se produisait aucun sédiment, tandis que les couches 
crétacées se déposaient à 10. de la Sambre et au S. de la 
Grande-Helpe. 

A rage primaire, le territoire de Berlaimont faisait partie 
du bassin de Dinant. Il était même situé au milieu de ce 
bassin, de sorte que les couches inférieures du dévonien, 

(0 Pour faciliter la lecture, les roules sont indiquées par leurs 
Duméros adminislratifs. 

Roules départementales, 
N« 12, d^Avesnes au Quesnoy. 
No 13, de Maroilles à Maubeuge. 

Chemins de grande communication, 
l No S4, d'Avesncs à Ghissignies 
No 29, de Berlaimont à Aulaoye. 

chemin vicinal d'intérêt commun. 
Nki u, de Berlaimont à Yillereau par la Graode Carriôre. 



— 27! — 

qui ne sont visibles que sur le& bords du bassin, dans les 
cantons de Bavai et de Maubeuge, sont inconnues dans le 
canton de Berlaimont. 

Les couches primaires du canton comme celles de toute 
la région, sont redressées et plissées» disposées en une série 
de petits plis synclinaux, et dirigées sensiblement de Fest 
à rônest. 

La liste des terrains que Ion trouve dans le canton de 
Berlaimont est la suivante : 



Terrains 



Terrain Etages Assises 



Contemporains Diluvien 



Récent 



( 



Couches da canton de 
Berlaimanté 

Alluvions des vallées. 
( Limon. 
( Diluvium. 



Tertiaires 



Néogène 
Oligocène 



Eocéne 



/ supérieur 
) moyen 






inférieur 



Yprésien. 

Argile d'Or- » 

chies. \ Sables d'Ostriconrt. 
Landénien. { Marne de la Porquerie. 
Argile à silex. 



/ Danien. 
Séuonien. 



sopérienrL^onlen. 



Secondaires 



Crétaeé 



''lurassi<Tue 
Triasique 



I Mariette à Inoceramus Brofi' 



Dièvet à Jnoceram. lablatvs 
CéDomaDien. j Marne à Belemnites plenus. 
* Blamc à Pecten asper. 
inférieur | Aacbénien. Sable^ Argile, Minerai de Fer. 



/Supérieur 



Carbonifère } moyen 1 "^"*"' ^Vf, a k" . . o ,. 
I ' \ » mfér' Schistes et Bouille. 

^inférieur CarbooiférieD Calcaire carbonifère. 



Tertiaires 



Dévonicn 



Silurien 



i Si-histes d'Etrœungt. 

ÎFamennien .Psammites. 
' Si'histes feuilletés 
Frasnien { Schistes à Acervularia. 
' Calcaire de Ferrières. 
nooyen > 

inférieur 



» 



Azoîques 



— 872 — 

TERRAIN DÉVONIEN. 

FraaiileD. 

La couche la plus aucienne du caalon est le calcaire 
frasnieo, qui forme une voûte dans le village de Boussières. 
C'est un calcaire compacte, noir bleuâtre, du môme âge que 
celui de Ferrières. On n*y a pas encore trouvé de fossiles. 

Le calcaire de Boussières est recouvert par des schistes 
remplis A^Acervularia. On le voit sur le chemin qui va de ce 
village au moulin de la Fosse. 

Famennien. 

Le famennien du canton de Berlaimont a le même faciès 
psammitique que celui du cantonade Maubeuge; mais il 
présente si peu d'affleurements qu'on n'en possède aucune 
coupe. Les zones inférieures pourraient s'observer le long de 
la Sambre à Boussières. Au N. de ce village, on a exploité 
des psammites arénacés qui doivent être rapportés aux grès 
de Gerfontaine (*) • Les zones supérieures eonsiiluent la voûte 
qui sépare la bande carbonifère de Taisnières de celle de 
Berlaimont, et vers Test du carton, les petites bandes schis- 
teuses qui séparent les divers plis de la bande calcaire de 
Berlaimont. 

Au nord ( e St-Remy-Chaussée, la route départementale 
N<» 12 a été ouverte en tranchée dans des psammites accom- 
pagnés de schistes calcarifères. On y trouve les fossiles sui- 
vants : 

Spirifer Verneuili, Rynchonella leliensis, 

Spirifer slrunianus. Productus subaculealus. 

Ces couches paraissent se rapporter soit à la zone des 
schistes de Choisies, soit à celle de Wattignies. 

(1) Esquisse géologique du Nord de la France, 2* édilioD. 



- 273 — 

La zone d'Etrœungl formée de schistes contenaot des bancs 
calcaires affleure en plusieurs points entre Levai etSt-Remy- 
Ghaussée. On a exploité le calcaire sur le chemin de Levai à 
St-Waast, les fossiles y sont abondants. 

Spirifer distans, Spirigera Royssi. 

OrlMs cremistria. Clisiophyllum Omalittsi. 

TERRAIN CARBONIFÈRE. 

Carboiilférlen ou Calcaire carboalfèra 

Le calcaire carbonifère qui constitue le sol primaire de la 
plus grande partie du canton de Berlaimont, appartient au 
massif de la Sambre et à la bande de Berlaimont(*). 

Cette bande calcaire de Berlaimont, qui s'étend sur la rive 
gauche de la Sambre %epuis Levai jusqu'à Pantignies, est 
formée par la réunion de plusieurs petits plis synclinaux 
qui se séparent vers Test. 

La bande calcaire de Taisnières traverse aussi le canton 
à St-Remy-Gbaussée. 

. Les diverses zones du carboniférien que Ton peut distin- 
guer dans le canton de Berlaimont, sont les suivantes : 

Calcaire de Bâchant. 

/<" Faciès de Bâchant. — Calcaire noir compacte ou sub- 
grenu, plus ou moins traversé de veines blanches, et con- 
tenant à la partie supérieure des nodules de silex phtanites. 
Les fossiles y sont nombreux ; les principaux sont : 

Bélier ophon àuilcus. Eomphalus àelicoides. 

Ce faciès existe dans presque toutes les parties de la bande 
deBerlaimont et peut-être aussi dans celle de Taisnières (à la 
Cressinière, commune de Monceau). 



(l) Esquisse géologique du Nord de ia France. 

18 
Annales de ia Société géologique du Nord^ t. vu. 



— 274 — 

2« Faciès de Dompierre. — Calcaire dolomitiqae légère- 
ment grenu, criblé de géodes qoi sont tantôt creuses, tantôt 
pleines. Les premières sont tapissées par des cristaux de 
calcite ; les secondes sont remplies par un mélange de quarz 
grenu et de calcaire spatbique. On voit ce faciès à Levai. 

Dolomie de Namur. 

Dolomie compacte ou pulvérulente alternant avec des bancs 
calcaires. 

Cakaire du Haut-Banc. 

Calcaire blanc ou bleu clair, disposé souvent en bancs très 
épais où on ne distingue pas de stratification ; on y voit df s 
couches de dolomie. Le fossile le plus commun est Productus 
cor a. 

Cakaire de Visé. 

Calcaire compacte, noir, à reflets rougeâtres. Souvent il 
est fendillé et les fentes sont remplies, soit par de la calcite 
oligislifère, soit par une matière rouge argilo-calcaire. 

Au contact du calcaire de Visé et du calcaire du Haut- 
Banc, il y a tanlôi un banc argileux rempli de galets de cal- 
caire noir, t/intôt une brèche formée de fragments calcaires 
à cassure irrégulière, ressoudés par de la matière argilo- 
calcaire. 

HonlUer. 

Dans le bassin de Berlaimont. les schistes hoaillers rem- 
plissent deux peUts bassins ; Tun, situé à Aulnoye, a été 
Tobjet de quelques tentatives d'exploitation, Tautre passe 
sous la limite sud du canton, près de Riez-Wyart. 

Vers le milieu de Tépoque houillère, un ensemble de phé- 
nomènes désigné sous le nom de Ridemetit du HainatH 
redressa et plissa les couobes {râiaires qui dès loirs firent 
partie d'un couliBent 



- 275 — 

TERRAIN CRÉTACÉ. 

Pendant toute la période continentale qai comprend les 
êpoqnes carbonifère supérieure, triasique, jurassique et cré- 
tacée inférieure, la surface du sol fut ravinée. Il s'y déposa 
çâ et li des sables, des argiles et des minerais de fer dont 
l'âge est indéterminé. On les désigne sous le nom d'Aachénien. 

Pendant les périodes cénomanienne et turonienne, la mer 
s'avança sur les bords du canton de Berlaimont et y déposa 
quelques sédiments de caractère littoral. Un peu plus tard, à 
répoque sénonienne, la mer s'éloigna complètement du ter- 
ritoire du canton. 

AachenlcD. 

Dumont et après lui, M. Meugy ont rapporté à leur 
assise dite aachénienne, les dépôts de minerai de fer que Pon 
rencontre dans des poches, à la partie supérieure des terrains 
primaires. Le minerai de fer est du sesquioxide hydraté 
jaune et du carbonate mélangé de sable ; il se présente à 
l'état de concrétions plus ou moins arrondies, souvent géo- 
diques. Les poches qui le contiennent sont en général situées 
à la limite entre les schistes et le calcaire. On'y trouve avec le 
mineTai de fer, des sables et de Pargile plastique rouge ou 
blanche. 

Ainsi, à Monceau- St-Waast, on signale sous la zone à 
Pecten asper du sable à gros grains et du sable blanc qui 
doivent se rapporter au terrain crétacé. 

Lés exploitations de minerai de fer ont été très actives 
dans le canton de Berlaimont ; mais elles sont actuellement 
complètement abandonnées. La plupart des gites sont épuisés 
et d'ailleurs le minerai n'est pas assez riche pour suffire aux 
nécessités présentes de l'industrie. 



— 276 — 

Ceacmaalea. 

Le Cénomanien existe toat le loog de la rive gauche de la 
Sambre, de SassegQies à Boiissières; on le coooait aussi au 
S. du territoire de Honceau-St-Waast. Il commence par on 
poudingue à ciment calcaire et ferrugineux et se termine par 
une masse sablonneuse verle. Dans ces deux niveaux, on 
rencontre : ^ 

Pecien asper Ostrea conica 

P. iaminosus 0. vestcuioêa 

Janira guadricostaia O. phyllidiana 

La zone supérieure à Belemnites plenus n'existe que près 
de Boussiëres. 

Le Turonien du canton de Berlaimont présente deux zones : 
1« La zone à 'Inoceramus labiatus ou Dièves est formée par 

une argile plastique bleue. Elle n^exisle que sur la rive gauche 

de la Sambre et au sud du ruisseau de Levai. 
2" La zone à Inoeeramw Brangniarti ou Mariette est cons- 

située par une marne grise remplie d'un petit fossile, Tere^ 

bratulina gracilis; on laconnait sur la rive gauche de la 

Sambre à Berlaimont. 

TERRAIN ÉOCÉNE. 

Màmndemien, 

Le dépôt tertiaire le plus ancien du canton de Berlaimont 
est la Marne de la Porquerie (>). Elle couvre tout le plateau 
de la rive gauche de la Sambfe, depuis Pont jusqu'à Sasse- 

(i) Le hameau de la Porquerie est dans la cummune de Pont-sur* 
Sambre, 






- 277 - 

gnies. Elle contient parfois à la base de gros silex pyromaques 
ce qui prouve bienqa^elle appartient aux terrains tertiaires 
et non an terrain crétacé comme on Tavait d*abord supposé ; 
on ; trouve anssi à la base une couche d'argile noire pyri- 
tease. 

La marne de la Porqucrie présente une épaisseur moyenne 
de 4 à 5 m ; cette épaisseur peut aller jusqu'à 8 m. (Bous- 
siëres). 

Sur la rive droite de la Sambre, on rencontre, au-dessus du 
calcaire carbonifère et tapissant les poches creusées dans ce 
calcaire, de Ta^gile plastiqae brune, verte ou rouge, contenant 
de nombreux silex. Ces silex sont tantôt en blocs volumineux, 
tantôt en fragments plus petits. Ils sont toujours cachalonnés 
et fortement altérés à la surface. Lorsque ces silex sont m 
petits fragments et que Targile est impure, il est bien difficile 
de les distinguer de Targile sablonneuse et caillouteuse qui 
esta la base du limon diluvien. La difficulté s'accroit encore 
quand les silex sont dans du limon, soit que le limon ait 
pénétré dans leurs interstices, soit qu'ils aient été eux mêmes 
remaniés à Tépoque diluvienne, mais dans quelques cas, 
comme à St-Remy-Ghaussée, Targilc à petit silex est recou- 
verte par du sable. 

Le sable éocëne est très développé dans le canton de 
Berlaimont, sur les deux rives de la Sambre. Il est blanc ou 
roux ; il alterne avec des couches d'argile grise employée pour 
la fabrication des poteries. 

Les couches tertiaires pénètrent dans les poches creusées 
dans le calcaire carbonifère ; elles y sont descendues lente- 
ment au fur et à mesure que les poches se creusaient sous 
Tinfluence des eaux pluviales. On en trouve un exemple très 
curieux aux carrières d'Estrées, près d^Aulnoye. 

Le calcaire carbonifère y est creusé d'une poche profonde 
de "5 m., large de 1 m 50 dans le haut et de m. 30 dans le 
bas. Les parois de cette poche sont tapissées par une très 



— 278 — 

I 

mince couche d^argile rouge compacte et la poche elle- 
même esl remplie de sable argileux. Au contact de Targile et 
du sable, il y a une ligne de silex disposée presque verticale- 
ment. Ces silex n'ont pu se déposer dans un- telle position; 
ils ne Font acquise que par suite d*un glissement lent dans 
l'intérieur de la poche. 




e Calcaire carbonifère. 
m. Argile rouge compacie. 

b. Sable argileux avec ligne de silex disposée verlicalemenl 
au contact de l'argile. 

TERRAIN DILUVIEN. 

Le canton de Berlaimont offre un des rares affleurements 
de dilnvium dans la vallée de la Sambre. Â Aulnoye, à Tangle 
des voies ferrées de Saint-Quentin et de Valenciennes, on a 
exploité pour balast un amas de caUlonx plus ou moins 
roulés, empâtés dans du limon rougeàtre. On y reconnaît des 
silex de la craie qui dominent de beaucoup, des petits galets 
de quarz blanc provenant des sables tertiaires, des blocs de 

grés éocënes, des morceaux arrondis de silex à NummulUes 

• 

et des fragments de psammites dévoniens , c*est-à-dire des 
débris de toutes les roches solides que Ton rencontre dans 



— 279 — 

les basAîns hydrographiques de la Sambre, de la Riviérelie, 
des deux Helpes etda roissean de Levai. Ce dépôt est âPâlti- 
tade de 140 m. 

A aae altitude égale, sar la rive gauche de la Sambre, on 
rencontre à la surface des terrains primaires pu secondaires 
une couche de petits silex brisés à angles arrondis ; ils sont 
généralement empâtés dans du limon et la première pensée 
est de les rapporter au diluvium, mais dans quelques points, 
on constate la présence d^une couche analogue sous les sables 
tertiaires. Ce fait m'a engagé à rapporter presque partout la 
petite couche de silex au terrain éocëne. Une autre preuve à 
Tappui de cette opinion, c^est quon n y a encore signalé, au 
milieu des silex pyromaques, aucun débris de roches à Num- 
mulites comme dans le diluvium d*Aulnoye. Cependant il 
est probable qu'outre la couche de silex tertiaire, il y a aussi 
une couche analogue formée des mômes silex remaniés à 
répoque diluvienne et enfermés dans le limon. 

Le limon qui couvre tous les plateaux du canton de Ber- 
latmont, n'a encore donné lieu à aucune étuJe de détail; 
mais il est probable qu'on pourrait y distinguer plusieurs 
zones comme Ta fait H. Ladrière pour le limon des environs 
de Bavai. 

TERRAIN MODERNE. 

Dans la vallée de la Sambre et dans celle du ruisseau de 
Levai, il y a des dépôts d*alluvion moderne qui s'accroissent 
encore de nos jours. Ils n'ont, comme les précédents, été 
l'objet d'aucune étude. 

DESCRIPTION DES COMMUNES 

/kntmoje. 

Le sol d'Aulnoye est constitué par le terrain carbonifère 
recouvert de limon ou de diluvium. La vallée de la Sambre 
est formée d'alluvions modernes. 



— 280 — 

Le limoD est parfois très épais : les puits de la gare Tont 
recoupé sur une épaisseur de 90 m. et un puits fait chez 
M. Cambon, fabricaDtde briques sur le chemin de Berlaimûol 
n'a rencontré le calcaire carbonifère qu'à 17 m. 

A la base dujimon, on rencontre parfois du sable gras avec 
silex. 

Le diluvium s'observe très bien^ comme il a été dit plus 
haut, dans une carrière de balast, entre le chemin de fer de 
Yâlenciennes et celui de Saint-Quentin. 

A la -surface du terrain carbonifère, on trouve par place 
quelques petits lambeaux éocènes composés de sable ou 
d'argile plastique. On a rencontré celle-ci avec une épaisseur 
de 3 m. dans un puits près de la gare d'Aulnoye. 

Quant au sable, il est exploité dans le village. 

Les schistes houillers forment à Aulnoye une bande qui est 
large de 150 mètres environ, près de la Sambre, mais qui 
doit se rétrécir vers l'Est. Ils affleurent tout autour de la 
nouvelle maison d'école. On y a ouvert ua puits, d'où on a 
retiré du charbon, mais la faible largeur du bassin ne permet 
pas d'espérer qu'on puisse y établir une exploitation avan- 
tageuse. 

A Texception de cette mince bande houillère, tout le sous- 
sol est formé par le calcaire carbonifère. Les puits du village 
sur le chemin d'Aymeries le rencontrent à 2 ou 3 mètres de 
profondeur. A l'entrée du chemin, ils sont dans les zones 
supérieures du calcaire; au-delà de l'église, ils atteignent le 
calcaire de Bâchant. 

Au S. de la bande houillère, le calcaire est moins connu, il 
est à quelques mètres à peine de profondeur à l'usine métal- 
lurgique. Autour de la gare, on rencontre un calcaire rose 
concrétionné, accompagné de brèche et appartenant, je crois, 
à la zone du Haut-Banc. Au S. de la gare, à la bifurcation da 
chemin de fer de Hécrimont, il y a de la dolomie. 



— 281 — 

A Texception de la vallée de ia Sambre, où les alluvions 
moderDes recouvrent le diluvium, tout le terriloire de la 

* 

commune est formé de limon. Sur le plateau de la rive gau- 
che, on doit rencontrer sous le limon le sable d'Ostricourt et 
la marne de la Porquerie; sur la rive droite, ces couches 
manquent et le limon recouvre directement les terrains 
primaires. 

Puits : i"" A la dernière maison sur le chemin de Pont : 

Limon 11 m. 

Gravier diluvien. «....* 8 

Calcaire carbonifère 

2« A Hurtebise, le puils a 13 m. et va dans le sable. 

Bâchant* 

Le calcaire carbonifère forme seul le sous-sol de la com- 
mune de Bâchant. 

Sa surface est très inégale; elle est creusée de poches nom- 
breuses et profondes, tantôt remplies, tantôt simplement 
tapissées par une argile plastique rouge, brune ou verte. 
. Au-dessus de Targile il y a un sable argileux panaché avec 
quelques silex ; ceux-ci sont en amas irréguliers ou disposés 
en couché assez régulière. A l'extrémité orientale du terri- 
toire, sur le chemin d'Ecuélin, un puits a rencontré à 6 m. 
un de ces amas de silex épais de 12 m. Au fond il y avait du 
minerai de fer. 

Le calcaire carbonifère exploité sur le territoire de Bâchant 
appartient tout entier à la bande de Berlaimont II y a plu* 
sieurs plis synclinaux, Fun d'eux «est exploité dans les 
carrières de THoripette, Tautre dans les carrières de la 
Sambre II y a en outre quelques carrières disséminées qui 
appartiennent à d'autres plis synclinaux. 



Les carrières de riloripette montrent la coupe saifanle» de 
bas en haut : 

Calcaire noir bleuâtre à veines blaochea, environ ..5m. 
Calcaire noir bleuâtre, à vrines apathiques plus rares . 5 

NauUtus suicalus. Eomphatus co»wides. 

Ori/loeeras Munsleriantu. E. . Mtccidei» 

Cyrlhoceras Verneuflfanum, E. œqualis. 

Cfiemnitzia Lefebvrei Deilerophofi hiulcut. 

Serita ampHata. B, Mcarenus. 

Serpularia serpula. Denialium prtscum, 

Calcafrc noir subgrenu. . lo m. 

Ces trois calcaires sont en conches fortement plissées ; les 
suivants ont une inclinaison légnlière vers le S. 20» E. 

Cfilcaire grenu dolomiliquc, avec phtanites. .... » 80 

Calcaire avec phtanites 1 10 

Banc régulier de phtanites » 20 

Calcaire schistolde «20 

Calcaire noir. suh<^rcnu 8 » 

Dolomie 2ô » 

Calcaire blanc légèrement dolomittqueProe/uc/(/5Cora.'' 8 *. 

Calcaire bleu clair, Produclus Cora ....... 80 » 

Banc d*or. — Calcaire argileux, rougcfttre, avec nodules 

roulés de calcaire noir compacte 1 50 

Calcaire noir rougràtre. . > » 

Elles se prolongent le long dn chemin de Fontaine Jusqn'aa- 
delà du four à chaux; puis elles se relèvent de manière à 
constituer nn petit bassin; mais leurs affleurements ne sont 
pins visibles. 

Sur les bords du canal où les carrières sont cependant 
nombreuses, la coupe est moins netle en raison des plis et 
des failles qui les affectent. On n'y voit du reste, que les 
couches supérieures. Cette bande du canal est séparée de 
celle de THoripette, par des schistes que Ton a atteint à mi- 
route entre Bâchant et Aulnoye. 

La série des carrières du canal commence au S. d'Estrées, 
par la carrière Leblanc. On y exploite du calcaire noirâtre et 



— 283 — 

blanchâtre. Une partie des couches «st verticale. Les antres 
incliaées de 62<> au S., 15o 0., reposent sur les premières, 
avec Tapparence d^une stratification discordante, c^est pro- 
bablement le résultat d'une faille accompagnée d'un glisse- 
ment. 

A 150 m. au N. de cette carrière, se trouve la carrière 
Dollez, où on y exploite un calcaire gris de fer et gris bleuâtre 
avec Prodwitns Cora; au N. se trouve le Banc d or, puj^ le 
calcaire noir. Dans une carrière voisine, on voit une brèche 
grossière et le calcaire noir en bancs verticaux, dirigés de 
TE. à ro. Les calcaires noirs se prolongent jusqu'au delà du 
pont. Dans la première carrière au N. du pont, on exploite 
la brèche. Au tournant du chemin, on voit du calcaire gris, 
blanc et vis-â-vis TÉglise. du calcaire blanc. Plus loin , près 
d'une fontaine, qui touche au canal, le calcaire est blanc 
rosâtre. Au N. et près du canal, il y a de nouveau, une 
grande carrière de calcaire compacte noir rougeâtre. Tous 
ces bancs plongent au S. 10" E. Il est probable que les 
calcaires blancs, constituent une voûte inclinée au milieu des 
calcaires noirs. 

Le calcaire carbonifère est encore exploité : 

1° A ro. de la Censé de Thôpital; il y a une ancienne 
carrière dans la dolomie surmontée de quelques silex. 

2* A la Toque -à-Sorcières ; cette carrière est ouverte dans 
le calcaire gris à Productm cora, recouvert d'argile plastique 
rouge, brune ou verte. 

S"" Aux Quatre bras, un puits a atteint le calcaire carbonifère 
supérieur à 7 mètres. 

BerlalmoBt. 

Le limon couvre presque tout le territoire de Berlaimont 
sur une épaisseur qui va jusqu'à 10 m 

Le sable tertiaire est exploité au S. 0. du bourg; il est 
accompagné d'argile noire que l'on emploie pour la fabrica- 



— Î84 — 
tion des poteries. Ces sablières sont remarqoaUes par les 
exemples de la striUflcation croisée (■) qu'on y observe. 

Sablière de Btrlaimont. 




Dans Tune de ces sablières on voit des couches d'argile 
plastique noire contenant quelques reines de sable blauc qui 
sont inclinées de H," et Tiennent buler contre ane masse de 
sable blanc ; celle-ci contient une lentille d'argile presqn'ho- 
rizoDtale. 

Sablière à lest de la précidente. 



(1] Lf! nom iIp straiiflcslion crnispc n CLé propose p«r M. Vanurs- 
BRtKCi, h 1b réunion do la Soci'^lti ;iéoIo(;ic|UR ilr France, & Bnuloenc-s- 
Mer, |iour une dispo'iiion icIIr qui; Iph couches sonl divirsemcnt 
inclinËes dans des conditions où on ne pcui admettre un mouvement 
des cooctiea InKrieam avtni le depfti des couches supirienres. 



— 285 - 

Dans une aatre sablière située an peu à Test, la partie 
supérieure du dépôt est formé de lits alternatifs de sable et 
d'argile ; elle est en couches inclinées de i5<» tandis que la 
partie inférieure est inclinée de 10° dans un sens opposé. 

Le sable accompagné d^argile noire a encore été exploité à 
Tangle du chemin de Sassegnies et du chemin du Sarbarras, 
ainsi qu*à Taiigle du bois de Mastaing. 

Dans les anciennes carrières du calcaire carbonifère qui 
sont à la sortie de Berlaimont sur le chemin de Sassegnies, 
ce calcaire dont la surface est très inégale est recouvert par 
de Pargile plastique qui descend dans toutes les anfractuosités 
de la roche. On peut se demander si cette argile est tertiaire 
ou aachénienne. En effet, on lit dans les notes de Dumont : 

€ Au S. et près de Berlaimont, calcaire bréchiforme, au- 
dessus : 

» B. Argile bréchiforme, gris-pâle, hétérogène, renfermant 
des fragments de calcaire, quelques ossements^ fossiles 
et des végétaux. 

» A. Lit d^argile verte, glauconifère, qui pourrait bien être 
du greensand remanié ; il y a une terebratule. > 

La Société géologique de France lors de sa réunion à 
Yalenciennes, en 1853, a étudié à Berlaimont une argile 
rouge remplissant les fentes verticales du poudingue ; elle Ta 
jugée aachénienne. 

Le sable a été rencontré dans presque tous les puits du pla- 
teau et on indique à sa base unecouchede petits cailloux. J'ai 
vu ceux qui proviennent du puits de la mairie ; ce sont des 
fragments de silex jaunes, très usés, mais non arrondis. Je 
les rapporterais volontiers au diluTium, sans leur position sous 
le sable. Cette petite taille des silex tertiaires parait générale 
sur le territoire de Berlaimont. Un puits les a rencontrés 
sur la route du Quesnoy, à 3 kilom. de la vallée, ils y 
sont signalés comme de la grosseur d'un œuf. Faul-il voir 



- 286 - 

dans ces petits silex, TargUe à silex oa un premier c^pôt 
littoral indiquant le commencement de la formation sableuset 

Au hameau de la Grande Carrière et sur le chemin qui i 
conduit, on a trouvé la marne blanchâtre ou grise, superpo&ée 
au gravier tertiaire et qui doit être la marne de la Porqaerie; 
elle ^ est accompagnée d^argile noire pyriteuse. 

La Marhtte ou marne à Terebratulina gracilis^ est ex- 
ploitée au S. de Marohelle et sur le chemin ïï? 96. à l'angle 
du chemin du Sarbarras. On Ta rencontrée à la briqueterie 
sur ce même chemin n^ 96. 

Les Diives sont . plus générales : elles affleurent sur le 
chemin de Ribaumelz et le long des petits ruisseaux; 
cependant elles n'arrivent pas jusqu'à la Sambre. ËUes ont 
15 m. au puits de M. Saint-Aubin, sur le chemin du Sarbarras 
et plus de 33 m. à l'extrémité du Sarbarras, chez M. Savoye. 

Les marnes vertes à Pecten asper du cénomanien^ existent 
par place. On les voit très nettement au dessus des carrières 
de calcaire carbonifère qui sont le long de la Sambre, 
dans la tranchée du chemin de fer et à la Fontaine Zeblée 
près du Sarbarras. 

La bande houillère d'Aulnoye doit passer sous Berlaimont, 
dans le bas du Bourg et suivre quelque temps au sud le 
chemin n° 96* Je lui rapporte les schistes que Ton a ren- 
contrés contre le ruisseau des Abreux, sur le chemin de 
la Grande-Carrière à Sarbarras. 

A Peiception de cette bande étroite tout le sous-sol pri- 
maire, appartient au calcaire carbonifère. 

Au N. de la bande houillère, un puits situé à la dernière 
maison sur le chemin de laPorquerie a atteint le calcaire 
gris du carbonifère supérieur à 7 m. de profondeur et un 
autre ouvert sur le chemin de la Grande-Carrière a trouvé la 
brèche à 17 m. 

Au S. de la bande houillère, le calcaire carbonifère forme 
Tescarpement sur lequel est construit le bourg de Berlaimont. 



— an — 

Le ehemia de fer de Yatendeimes a ouvert une tranchée 
dans la brèche. Cette roche est exploitée dans de petites 
carrières autour de la voie, elle a aussi été trouvée à 18 m. 
de profondeur sur le chemin du Sarbarras. (Puits de H de 
Saint-Aubin), et dans une carrière voisine. Ces derniers 
points sont trop éloignés dès précédents, pour que Ton puisse 
croire que ce soient les mêmes bancs ; il est plus que probable 
qu'il y a un pli. 

Dans les carrières situées au S. du bourg et en face du 
haut fourneau d'Aulooye, le banc de brèche plonge de bi^ 
au S., i5<^ ; il est accompagné de calcaire noir compacte. 
Uue grande carrière située au S de la précédente/ est ou- 
verte dans du calcaire gris à Productus cora. Je n^ai pas pu 
déterminer les relations de ces deux calcaires. 

Les puits de la route n* 12 atteignent le calcair^ à des 
profondeurs d'autant plus grandes, qu'ils sont plus éloignés 
vers rOuest. 

Puits : 1« A la Mairie. 

Limon . . • 4« 

Sable 1 80 

Gravier de peliis silex brisés 

i^ A la Sucrerie, contre la Sambre. 

Limon moderne • 4 50 

Sable mouvant 1 

30 Sur la route n^ 13, borne kilométri pie 14,2. 

Limon , I j^ ^ 

Sablu boulant / 

Gros bloc de calcaire 

40 Même route, à la Croix Daniel. 

Limon 5 » 

Argile plasiique 410116 5 • 

Sable 5 • 

Calcaire 1 ^ 



- 288 — 
5>M6me roale, borne Idlométriqae 15,8. 

Limon 8" 

Sable • 8 

Gravier de |ieliia tUez - o 50 

Dièves 3 

Marne? « 5 

Calcaire carbonifère à 20"* 

6<» Même route, borne 16. 

Limon 

Sable (peu épaii). •.••.•..... 

Gravier de petits silex . . . . .. • 

Dièves & 16- 

7« Même roate, près de la forêt. 

Limon. •• 10 

Sable y 6 

'Gravier de silex. i 

Dièves'à li" 

S"* A l'extrémité da Sarbarras, chez H. Savoye. 

Limon jaune 10. 

(au milieu de ce limon on a trouvé une zone 

sableuse qui a fourni de reau)< 

Terre noire 30 

Dièves 83 

90 Chemin du Sarbarras, chez M. de S^-Aubin. 

Limon . . . ' 1 20 

Gravier. 1 20 

Argile blanch&tre (Dièves?). . 120 

Dièves avec marcassite .14 

Tuf dur avec coquilles (Tourtia). ..... l 20 

Calcaire brèche à IS^SO. 

10^ Chemin n^ 96^ à la Briqueterie, 

Limon 8 

Marne blanche (Marne de la Porquerie 7 ) . . 5 

Argile noire avec pyrites 8 

Débris de schistes 60 

Calcaire. 



— 289 — 
11<> Id., au boat de la Grande Carrière. 

Limon 3 

Marne grise collante (Marne derla Porqueric) . 5 

Gravier 6 

Argile brune. 

12<^ I(J.) chez H. Bascoart. 

Limon. • 2 

Argile noire ,...,. l 

Argile blanche avec quelques silex 1 

Marne (Mariette P) , 10 

13» Id • à rentrée du chemin de Terre-Noire. 

On m'a aftirniô avoir rencontré 21" de marlette. Il est 
probable que dans ce chiffre sont comprises les 
dièves. 

14^ Id ^ près du Rnisseau. 

Dièves 12 

Schistes houillers. 



Bonssières. 

Le territoire de Boassiëres est couvert par le limon sur le 
plateau et dans la vallée de la Sambre, il est formé par les 
alluvions modernes. 

Sur le bord de cette vallée, on trouve des fragments de 
silex brisés enfermés dans du limon; ils appartiennent à une 
couche tertiaire, mais ils ont peut-être été remaniés à Tépoque 
diluvienne. 

Le sable tertiaire n'affleure nulle part ; peut-être existe-t-il 
sous la partie nord du territoire, du côté du bois d'Hautmont. 

La marne de la Pori|uerie a été rencontrée par plusieurs 
puits; on Ta exploitée à l'entrée du chemin du Vieux-Mesnil. 

19 
Annales de la Société géologique du Nord, t. vu. 



— 290 — 

Elle doit se trouver le long de rescarpement de la Sambre. 
Ainsi que les marlettes et les marnes à Pecten asper yisiblcs 
un peu au delà du territoire dans la carrière du bois 
d'Haulmont (•). 

Le village de Boussiëres est sur une voûte de calcaire fras- 
nien ; mais le calcaire n'affleure nulle part. On ne le connaît 
que par les puits. Il doit passer sous l'église. La couche à 
Acervularia se rencontre sur le chemin de Lauroy. 

Les schistes argileux feuilletés, ou schistes de Cousolre, ont 
été entamés en tranchées sur la rue qui monte du passage à 
la rue principale ; on les voit encore dans une ruelle voisine. 
Leur inclinaison est au N. 25^ 0. 

Le psammite forme Fescarpement entre le village et les 
carrières du bois d'Hautmont; il a été exploité dans une car- 
rière oii rinclinaison est au S, 

Puits : l" au milieu du village, chez M. Forez. 

Calcaire à 18" sous le limon. 

2o Id., en face du chemin de Pont, — ancien puits , très 
profond. 

Argile grise 

Schisie argileux 

Calcaire 

3^ Sur le chemin de Pont, chez M. Mailtet. 

Limon . 6* 

Calcaire 20 

4*» A l'entrée du chemin 4e Vieux-Mesnil. 

Limon ". 3 

Silex dans du limon 2 

Argile brune • . . . . 8 

Silex dans du sable blanc 



(l) Géologie du canlon de Uaubeuge. 



— 291 — 
b"" Sur le même chemin. 

Limon S 

Siiex dans le limon l 50 

Marne grise 1 50 

Gros silex dans l'argile 2 50 

Ecuélin. 

Presque toat le sol est convert de limon. An pied de la 
hauteur du bois de Dourlers, il y a dit sable; on en a tiré 
sur la lisière du bois, près du Pot-de-Vin. Le sous-sol pri- 
maire est formé de schistes ou de psam mites. Cependant, au 
Pot-de-Vin, contre le bois de Dourlers , on a rencontré du 
calcaire intercalé dans les psammites. 

Puits : !<> Près de rÉglise. 

Limon 5 

Argile noire savonneuse (Eocène) 5 

Sable trace. 

Schiste. 

2^ Au S. du Pot-de-Vin, contre le bois de Dourlers. 

Limon 

Sable 

Schiste 

Calcaire à 1". 

Hars^nles* 

• Sur ce territoire, il n*affleure aucune couche inférieure 
au limon. 

Puits de la Briqueterie. 

Limon 5 

Sable S 

Gravier (argile à silex ?) SO 



— 292 — 



A TeicepUon de la vallée de la Sambre et de celle du ruis- 
seau de Levai , dont le sol est formé par des alluvions , le 
limon recouvre presque tout le territoire ; à sa base il con * 
tient des silex, et quand il repose sur le sahie il est panaché. 

Sous le limon, on voit des sables^et des argiles qui se rap- 
portent soit au terrain éocène, soit à Taachénien. 

Dans la carrière Vitrant- Loiseau, contre la route u^ 13, on 
voit la coupe suivante : 



Disposition des couches superficielles dans une carrière 
de calcaire carbonifère à Levai. 




liV 



Z Limon avec petits débris de silex. 

V Très nombreux débris de silex cassés et cachalonnés 

avec quelques galets de psanimilrs 
Y* Débris de même nature empâtés dans du limon sableux 

rougeàtre ; ils recouTrcnt alors directement le 

calcaire. 
U Limon argileux brun avec quelques débris de silex 

pyromaque. 
T Blocs relativement volumineux de silex dans de l'argile 

rouge. 
C Calcaire caibonifére 

Dans la carrière Bois, à lE. de la précédente, on voit la 
suite de la coupe. 



- 293 — 

Disposition des couches superficielles dans une autre carrière 

de calcaire carbonifèie à Levai. 




T Argile plastique avec silex el gros sable rouge. Les 
silex sonl 1res volumineux : ils ni*onl fourni Mi* 
craster brfiviporus, 

S Argile plastique verte. 

R Argile plastique brune. 

C Calcaire carbonifère. 

Ces coQches d'argile plastique avec oa sans silex me 
paraissent devoir être rapportées aux terrains tertiaires. 

Dans le prolongement des bancs de cette carrière, dePautre 
côté du chemin de fer, on exploite du sable à gros grains de 
quartz et de Pargile plastique blanche qui présentent les 
caractères de Taachénien. 

Toutes les carrières de Levai sont ouvertes dans du cal- 
caire bleu grisâtre , géodique. Certaines géodes sont creuses 
et tapissées de calcite, d'autres sont pleines et remplies 
d*un mélange de calcaire spathique et de silice grenue. 
Cest tantôt Tune, tantôt Tautre substance qui domine. 
Certains bancs sont dolomitiques ; d'autres qui paraissent 
inférieurs aux précédents sont plus lamellaires. L'inclinaison 
est au nord : elle varie du N. 7» 0. au N. 20* E. 

La carrii^re la plus occidentale, sur le chemin de Monceau, 
appartient au terrain dévonien et à la zone d'Élrœungt. On 
peut y recueillir : 

Spirifer distans, Orthis crenUtria. 

OrtMs arcuata. CUsiophyllum OmaliusL 



- 294 — 

Puits : Presque tous les puits du plateau s'arrêtent à la 
base du limon. 

Au PetitMaubeuge, sur la route n® 12. 

Limon 4 80 

Silex 1 70 

Calcaire à 6 mèlres. 

nonceiiu-SI.-l^aast. 

Le territoire est traversé du S.-E. au N.-O. par la vallée 
du ruisseau de Levai, dont le sol est formé d'alluvions. Sur 
les plateaux, on trouve le limon ; mais les terrains primaires 
se montrent sur la rive droite de la vallée et dans quelques 
ravins. 

Au Bout-du-Diable , existe sous le limon une couche de 
marnes vertes avec Pecten asper qui repose sur de gros sables 
aachéniens. Dans le voisinage, il y a une mine de fer dont le 
puits traversait ; . 

Limon 6 

Marne verte 3 

Touriia ; poudingue ferrugineux à ciment 

marneux 30 

Minerai de fer 20 

Sable blanc 2 

C'est la seule trace de terrain secondaire sur le territoire 
de Monceau. Mais on a exploité du sable tertiaire près de la 
ferme Rombise, et on voit à côté, dans le fossé, de la marne 
verle de môme âge. 

La bande de calcaire carbonifère de Taisnières passe sous la 
partie sud du territoire ; elle affleure près de la route du 
hameaii du Roi, où il y a eu des carrières, et dans un ravin 
au S. du village. 

A la Cressinière, il y a une carrière dans la zone de 
Bâchant. Le calcaire est noirâtre, il ne conlienl pas de silex, 



— 295 - 

mais il est recouvert d'énormes phtanites qai proviennent de 
la destruction des couches supérieures. Celles-ci doivent se 
rencontrer un peu au sud. Plus loin, vers le chemin de fer. 
on a tiré de la pierre grise ; plus loin encore, il y a une car- 
rière de calcaire noir compacte incliné vers le S 

Le terrain dévonien affleure dans le village môme et sur la 
rive gauche de la vallée. 

La zone d'Étrœungt formée de bancs calcaires mêlés de 
schistes constitue en grande partie le sol de ce village. Les 
psammites se montrent surtout sur la rive droite, à la ferme 
St.-Waast et dans le bois voisin , à la ferme Rombise et sur la 
chaussée n* 24. Ils contiennent à leur partie supérieure, des 
bancs calcaires qui affleurent dans la chaussée et sur la 
route n» 12. 



Noyeileii. 

Le limon couvre en grande partie le territoire de Noyelles.. 
Les vallées de la Sambre et de THelpe sont formées d'allu- 
vions. Le long de ces vallées, on trouve une ligne do gravier 
que Ton peut rapporter au diluvium, et il existe encore une 
autre couche de gravier à un niveau plus bas dans la vallée. 
Le pont de Noyelles avait été primitivement construit sur ce 
dernier gravier; lorsqu'il eût été emporté par une inondation, 
ses fondations furent établies sur le calcaire. 

Du sable argileux, trop bas pour être en place, se voit à 
un niveau un peu ihférieur à la ligne de gravier ; il doit 
aussi être rapporté au diluvium. La sablière de la rue du 
Marais donne la coupe suivante : 

Limon jaunâtre avec silex roulés et corrodés, o 50 

Sable très argileux 8 

Gravier conlenant des galets de quarz «l de 

psammites o 50 



- 296 - 
Les dièves et la marne verle à Pecten asper existent sur la 
rive gauche de THelpe. Parloul où les terrains primaires ont 
été atteints, on a trouvé le calcaire carbonirëre. 

Puits : 1« Sur la rive gauche de l'Helpe, route n» 13, borne 
kilométrique 16.9, presqu'au niveau de la rivière. 

Limon ^ 

Gravier de silex de la grosseur d'une noix . 2 
Calcaire carbonifère. 

2« Sur la route n« 13, au Moulin au nord du village, 

Galciiîre cariMnirère à 12* 

3'' Id , à l'extrémité nord du territoire. 

Limon ® 

Argile noire (dièves) ^ 

Calcaire à '7« 

4« A la ferme Gabet. entre Noyelles et Maroilles. 

Argile grise ^* 

Calcaire argileux 1res dur O ^0 

Argile noire (dièves) • • a 

Sable vert à gros grains de glauconie. . . . ^ 1 
Calcaire carbonifère à l6"^o 

Pont-sar*8anilire. 

La vallée de la Sambre est remplie d'allavions. Le limon 
couvre toutes les hauteurs et toutes les pentes. La base du 
limon dans le voisinage de la vallée contient de nombreux 
fragments de silex nisés. Par exemple à Pantignies et an bois 
S*-Georges. 

Le sable tertiaire peut se rencontrer sur les hauteurs ; 
mais on ne l'exploite qu*au hameau de la Porquerie et au N. 
de Pantignies, sur la rive droite de la Sambre ; dans ce point 
le sable est gris ou jaune, très peu glauconieux, recouvert de 



— 297 - 

limon panaché qui contient un grand nombre de silex. 
M. Meogy, signale à TE. de Pont, du sable que je n'ai pu 
découvrir. 

La marne de la Porquerie couvre toui le plateau de la rive 
gauche ; elle forme le sol du bois de la Marliëre, où elle est 
exploitée. On la voit aussi autour de la ferme de la Fosse et 
le long du ruisseau de la Porquerie, à sa sortie du bois. 

Le terrain crétacé est inconnu sur le territoire de Pont. 
Peut-être faudrait il rapporter à Taachénien le sable qu'on 
exploite près du moulin ; mais je le crois plutôt tertiaire. 

Le calcaire carbonifère supérieur se voit^sur la rive gauche 
autour de Téglise de Quartes et sur la rive droite à Paniignies. 
Dans le jardin de Tancienne ferme de Pantignies. on a 
entaillé des rochers de calcaire compacte avec phtanites, qui 
me parait se rapporter au calcaire carbonifère supérieur. 

Les psammites dévoniens existent à Lauroy. à la ferme de 
la Fosse (incl. S. ib"* E.) et tout le long de l'escarpement, 
jusqu'au bois de la Marliëre. On les a atteints au moulin de 
Quartes à iO^ de profondeur. 

Puits : 1» Au Moulin à Test du chemin n"" 24. 



Limon *;• 

Limon avec silex. 

Sable? 

Argile plastique. 

Psammiles à 20» 

2** Au Petit-Bavai, sur le chemin n® 24. 

Limon 12" 

A '<"> on trouve une petite couche de gravier. 

3" Au chemin de la Porquerie. chez Bruyère César. 

Limon 10 

Marne. . , 3 

Argile à silex. 



— 298 — 

k^ A la Porqaerie, près du bois. 

Limon . a 

Limon avec silex l 

Sable , 6 

5<^ En haut de la Porqaerie , sar le chemin d'Hai^ies. 

Limon. 

Limon avec silex. 

Marne à 10". 

Salnt-Remj-Chanssée. 

Le limon couvre les plateaux des deux côtés du ruisseau. 

Des silex ont été trouvés au Pot-de-Vin, à l'angle du ter- 
ritoire ; ils proviennent probablement de la base du limon. 

Au S -0. du village, il y a une sablière où on exploite du 
sable jaune surmonté de limon qui contient quelques petits 
cailloux. 

Ce sable est tertiaire. Il en est de même de celui que Ton 
rencontre dans la carrière de calcaire au-dessus d'une couche 
de marne verte avec petits silex i}). 

On a tiré du gros sable aachénien ? dans le point où on a 
fait un puits pour tirer du charbon, et au N. de la Malmaison, 
on a exploité de la mine rouge, d'apparence sableuse. 

Le terrain houiller n'existe pas sur le territoire de S^Remy- 
"Chaussée ; les couches où on a voulu tirer du charbon appar- 
tiennent au terrain dévonien. 

Au S. du village, contre la route, il y a une carrière où on 
exploite le calcaire carbonifère blanc avec dolomie dure ou 
pulvérulente. 

D'autres carrières existent à la Queue-Noire-Jean ; mais 
elles sont en grande partie sur le territoire de S^-Aubin. Dans 
le voisinage de ces carrières, il y a quelques affleurements de 



(1) Argile à silex de Vervinspar M. Gosselet. Ann. soc.|géol. do Nord, 
l. VI. p. 838, pi. IX, fig. 18. 



— 899 - 

doîomie et de calcaire carbonifère supérieur. Rue Miraunois, 
on a retiré d'une, cave du calcaire bleu foncé avec nombreuses 
géodes et taches blanches de silice ; ce sont des bancs ana- 
logues i ceux de Levai. 

La zone d'Élrœungt se voit sur la rive gauche. Au S. du 
Moulin, il y a dans une pâture quelques trous où on a exploité 
du calcaire noir, légèrement encrinilique, qui me parait 
intercalé dans les schistes dévoniens. 

La partie supérieure des psammites avec une inclinaison 
générale vers le sud se voit au Moulin et le long de la rue 
au N. du ruisseau. On y a taillé une belle tranchée pour la 
chaussée n^ 24. Ces couches supérieures contiennent des 
bancs de calcaire argileux et des fossiles. 

Les psammites se voient encore à rentrée et le long du 
chemin du Point-du-Jour; on y a fait un puits pour la 
recherche de la houille. 

A la Halmaison, les psammites sont à 2"^ de profondeur; il 
en est de même à Tangle du territoire» près du Pot-de-Vin 



Les alluvions modernes remplissent la vallée delà Sambre. 
el le limon couvre le plateau. Le diluvium proprement dit 
n'a pas encore été signalé à Sassegnies. 

Le sable tertiaire doit exister sur Ja hauteur; mais il n'af- 
fleure nulle part d'une manière bien nette. On doit considérer, 
comme la base de cette assise sableuse^ le sable grossier 
mélangé de gravier, qui affleure rue de Sambre, avec une 
épaisseur de 2 à 7°*, et que l'on rencontre dans un puits à 
rO. du village. C'est au même niveau qu'il faut placer la 
couche de gravier visible près de la Haye-Mastaing, et celle 
qui est remaniée à la base du limon à la carrière du Pont- 
de-Bois. 



- 300 — 

Dans cette carrière, des silex reposent sur nne couche d^ar- 
gile plastique verdâlre ou jaunâtre ; à la Haye-Hastaing an 
puits traverse cette argile sur une épaisseur de 10 mëlres; je 
la crois aussi tertiaire et appartenant à la marne de la 
Porquerie. 

La carrière de rÉcluse-du-Pont-de-Bois est classique poar 
le cénomanien ('), 

On y observait, il y a quelques années, la coupe suivante : 



Limon contenant à la base un très grand nombre 
de petits silex brisés o 40 à 1* 

Argile plastique verdfttre ou jaunftlre (marne 
de la Porquerie) o 20 à !■ 

Marne verte formée de grains verts de glau- 
conie disséminés dans une marne grise. . . 1" 

Ces grains vrrts dominent à la partie supé- 
rieure et impriment leur couleur à la roche, 
(à Texception toutefois de la surface de con- 
tact avec l'argile plastique , surface qui est 
grise sur une épaisseur de 0,10). Dans le bas, 
les grains de glauconie diminuent de plus 
en plus, et la marne a un aspect grisâirc ; 
elle passe à la couche suivante. 

Poudingue formé de petits cailloux de silex 
jaunes, empalés dans une marne grise argilo- 
calcaire. On y voit aussi quelques grains de 
glauconie 1" 



(1) Consultez: Léveillë : Mt'm, Soc, Géol, de France — D'ABCHtAc: 
Histoire des Progrès de la Géologie, IV p. 190. — Mboct : Recherches 
sur le terr, crétacé du nord de ta France et Bull. Soc géol. de France, 
2* s., XIII, p. 881. — Hilbert; Bull. Soc. géol. de France. 2* s., XVI, 
p. 2S6. — Gossblet; Descript, Géol du Cambrésis, p. 18. - Cormt 
et Briart : Descript. du T. crét, du Hainaut, p. T7. — Dumoht; Métn. 
sur tes terr. crétacé et tertiaires^ édiles par M. Mourlon. — Barrois : 
Âtém sur le T. crétacé des Ardennes et des régions voisines, Ann. 
Soc. Géol. du Nord, V, p. 889. 



— 301 — 

La liste la plus complète des fossiles de Sassegnies est 
celle donnée par M. Barrois : 

Olodus Sp. • 

Serpuia Sp. voisiue mais dis- 
tincte de amphisbœna. 



Serpuia cf. sexangularis, 
Janira guinqttecostata. 

• gueuiricostata, 
Spondpius strialus. 
Oslrea vesicuiosa, 

» conica, 
Dilrupa déforme. 
Vermiciilaria elongata. 
Anrnuniiles Bochumensis. 
Ammonites Manteiii, Sow 
Nautitus subrcuiialus. 
Pteuroiomaria cf perspeclioa 
Trigonia scabra. 
Cypina Ugeriensis, d*Orb. 
» quadrata 



Pecten asper. 

laminosus. 

metnbranaceus ? 

serralus. 

elongatus. . 

conica . 

iateraiis. 

halioloi'dea. 

Lesueurii. 

carinata, 

plicaiuia. 

phyllidiana \}) 

nummus. 
Terebratella pectifa, Sow. 
Terebraluiina slriata. 
Rynchonnella Grasiana. 
Cidaris vesicuiosa 
FtabeUina. Sp. 



lima simplex. 

Deax puits signalent à la surface des terrains primaires 
une couche de 2 à B"' de terre noire avec ou sans minerai de 
fer. Serait-ce de Taachénien ou tout simplement la marne 
Yerte à Pecten asper ? 

Le calcaire carbonifère constitue le sous sol de tout le ter- 
ritoire de Sassegnies. 

Puits : 1« A 200« au S.-E. de PÉglise. 

Argile Tf» 

Gravfer el sable .* 2 50 

Terre noire et minerai 5 

Calcaire 2 50 

(1) La (orme désignée sous ce nom est générait ment connue dans 
le Nord sous le nom de 0. Diluviana, Linné. M. Hébert (bassin 
d'Uchaux. p. 119) ayant montré que le type de Scanie de Osirea dilu- 
«fana (Nilssonn. pi. 6. f. l A. Bet f. 2) était sénonien. fait remarquer 
qu'on lui rapporte à tort les échantillons cénomanicns du Nord. 



— 302 — 
2« Près da Calvaire. 

Limon , . 2 

Gravier . . . . • *. . . 2 

Sable 15 

Gravier. . . • l 

Terre noire 2 

Calcaire a 10" 

Vlenz-niesnil. 

Le sol est couvert par le limon. Le sable tertiaire existe 
presque partout ; il a été exploité sur le chemin de Neof- 
Me^nil et au N. du village, sur la droite du ruisseau. 

Sous le sable, on rencontre la marne de la Porquerie à 
l'état d'argile plastique grise, et sous la marne les gros silex 
de Pargile à silex. On voit ceux-ci dans un chemin sous 
l'église. L*argile avec ou sans silex forme le fond du ruisseau 
et le niveau des sources. 

Puits : Près de TÉglise. 

Limon 2 

Sable . - 1 

Ar(i;il(' filasliqtte . . 2 

Gros silex. 

M. Ladriëi e fait la communication suivante : 

Etude sur les Limons 

des environs de Bavai (suite ^ 

Par H. S, Ladrière. 

En 1875, lorsque j'ai commencé mes études sur les limoDs 
des environs de Bavai , je croyais, avec mes collègues de la 
Société géologique du Nord , que le terrain quaternaire se 
composait de trois assises nettement séparées les unes des 
autres, à savoir : le diluvium, le limon inférieur, loess ou erge- 
ron, et le limon supérieur ou terre à briques. 

(ij Ans. Soc. Géol. du Nord, t. VI, p. 74 et 800. 



— 303 — 

C'est sous l'influence de ces idées trop théoriques que j'ai 
publié les deux premières parties de cette note; mais l'obser- 
vation ultérieure de certains faits. a modifié peu à peu mes 
opinions. J*ai exposé ma nouvelle manière de voir à la 
Société dans la séance du 5 Novembre 1879. Si Ton veut 
bien se reporter à cette communication et la comparer aux 
précédentes, on verra en particulier que la couche désignée 
en premier lieu sous le nom de limon supérieur, est tantôt 
le limon des plateaux, c'est à dire du quaternaire ancien ; 
tantôt du limon de lavage qui appartient à l'époque récente. 

La communication que j*ai Thonneur de faire aujourd'hui, 
apporte de nouvelles preuves en faveur de la manière dont 
je comprends maintenant la classification des limons. 

Territoire de Wargnies-le-Petit (suite) 



A partir de la route de Bry, les tranchées sont, peu pro- 
fondes; la voie ferrée traverse quelques faibles éminences 
couronnées par le limon feuilleté des plateaux. Dans les 
dépressions qui séparent chacune d'elles, il y a toujours une 
couche plus ou moins épaisse de limon de lavage. La limite 
de ces deux assises de terrain est indiquée par une ligne de 
silex à demi roulés et quelques débris de poterie grossière (■). 

Les inflexions du sol sont dues non seulement au relief 
plus ou moins accentué des dépôts sous-jacents, tertiaires et 
crétacés , mais encore à la disposition en plis synclinaux ei 
anticlinaux des couches qui constituent le quaternaire ancien^ 
et au ravinement de ces couches postérieurement à leur for- 
mation: c'est ce dernier cas qui se rencontre le plus souvent. 
■ 1 1 ■ ' . . Il „ 

(iL) Le icrrain quaternaire du Nord. Annales, T. Vil, p. il, 

(2) Une découverte récente m'a permis de déterminer exactement 

j*àge de ces poteries ; j'en ferai l'objet d'une note qui sera publiée 

ultérieurement. 



— 304 - 

Lorsque le limon de lavage s^est formé dans un pli syn- 
clinal du terrain quaternaire, s'il repose sur les couches 
supérieures : limon des plateaux, limon fin sableux etc. le sol 
conserve toujours une grande perméabilité qui lui permet 
d'absorber facilement les eaux pluviales ; c'est pourquoi, au 
fond des vallons ainsi constitués, il n'existe presque jamais 
de courant. 

Si, au contraire, il recouvre le limon panaché ou la glaise 
bleue, toute Peau qui tombe est retenue à la surface de ces 
couches imperméables et donne naissance à de nombreux 
ruisseaux; c'est ce qui se voit tout près du chemin de la Bois- 
crette, dans les prairies marécageuses que Ton rencontre le 
long de la voie ferrée. 

Au lieu dit : Ferme-au-Lait-Buré , en creusant un puits 
pour le garde-barrière, on a atteint le limon panaché à 4 
mètres de profondeur ; Teau fournie a un goût ferrugineux 
très prononcé, c'est pourquoi on la trouve mauvaise. Elle tarit 

en été. 

La tranchée qui touche à la maisonnette du garde n'a guère 
plus de i^oQ de hauteur; les couches traversées, malgré leur 
marbrure blanchâtre, appartiennent à la partie supérieure du 
terrain quaternaire, il en e^t de même de celles que Ton voit 
un peu plus loin dans une autre petite tranchée : ni Tune ni 
Tautre ne présentent guère d'intérêt. 

A la limite do territoire de Wargnies, le chemin de fer 
coupe un tout petit cours d'eau : le ruisseau du Sart, dont 
l'étude est bien intéressante. 

Le ruisseau du Sart descend de la forêt de Moi mal. Dans le 
village d'Amfroipret, c'est-à-dire à moins de trois kilomètres 
de sa source , il a raviné toutes les couches supérieures du 
quaternaire ancien et il coule sur le limon panaché; à partir 
du pont du chemin de fer, c'est la glaise bleue que l'on trouve 
dans le fond du ruisseau, elle forme même sa berge occiden- 
tale sur un assez long parcours ; dans la vallée proprement 



— 305 — 

dite cette couche est recouverte par un amas de silex roulés 
ou brisés, ainsi que Pont montré quelques petits sondages 
que f ai pratiqués en différents endroits. 

Ce courant atteint Targile à silex en amont du village de 
Bry; plus loin, il ravine la craie à Micrasler breviporus; enfia 
à Elh et à Sebourg, il coule sur les marnes à gracilis, voire 
même sur les diëves. Il descend donc une à une toutes les 
couches qui constituent le sol de cette région. 

Sur ses deux rives, on rencontre de distance en distance 
desdépôts torrentiels qui contiennent des débris de poteries 
d'âges différents; j'en ai signalé quelques uns dans une note 
précédente 0), leur étude permettrait de reconstituer en partie 
Pbistoire de nos cours d'eau. 

Territoire de la Flamengrie, 

Près du cabaret nommé le S'-Quentinois, le limon, visible 
dans la tranchée du chemin de fer, à une altitude de 130 
mètres, est sablo-argileux, brun-rougeâtre, un peu feuilleté ; 
il est traversé de nombreuses bigarrures blanchâtres fort 
irréguliërcs. Le puits du garde -barrière a rencontré le limon 
panaché à 5 mètres de profondeur. 

Avant d'arriver au chemin de Ruiuce^ la voie ferrée entame 
une petite éminence dans laquelle on remarque, sous la cou- 
che arable, une marne argileuse, blanchâtre, épaisse de 0,40 
centimètres. Ce dépôt, qui n'a guère plus de 100 mètres de 
longueur , forme une espèce de lentille imperméable, qui 
nécessite l'établissement d'une prairie en un point où Ton 
rencontre ordinairement les meilleures terres aVables. 

m 

Dans la gare de St-Waast-la-Flamengrie, (à la côte 43:2 
mètres) la couche supérieure a été exploitée en partie pour la 
fabrication des briques; cependant, sur le bord sud du quai 
de déchargement, on peut encore l'observer : elle est d'un 

(1) Le lerraiD qualcrnaire du Nord. AnD. t. VII, p. II. 

20 
Annales de la Société géologique du Nord, t vu. 



— 306 — 

brun jaunâtre, argileuse, un peu friable et bigarrée de nom- 
breuses petites veinules de limonite ou de limon blanchâtre; 
en dessous, il y a du limon fin, sableux , jaune clair , égale- 
ment bariolé de veinules de différentes couleurs. 

Ces diverses couches offrent peu de ressemblance avec les 
dépôts qui constituent ordinairement la partie supérieure du 
quaternaire ancien ; aussi, me suis-je trouvé longtemps fort 
embarrassé pour les rapporter à Tune ou l'autre des divisions 
que j^ai faites dans ce terrain. 

II y a quelques jours, «n de mes amis, M. Dassonville, en 
creusant un puits près d'une habitation qu^il fait construire à 
cent mètres de la gare, a rencontré, immédiatement sous la 
terre arable, la couche â manganèse, puis le limon fendillé 
et le limon panaché ; il a traversé également la couche tour- 
beuse sur une épaisseur de 0,30 centimètres ; enfin, il s'est 
arrêté à i^f>0 dans la glaise bleue. Le puits a une profondeur 
totale de 10 mètres. 

D'après les renseignements que j'ai pu recueillir, la glaise 
bleue acquiert, dans les environs de Bavai, une assez grande 
importance ; ici elle peut avoir 4 mètres d'épaisseur. 

Je viens de montrer que le limon des plateaux a subi une 
modification profonde sur toute la partie du territoire de la 
Flamengrie traversée parle chemin de fer; or, il y a quelque 
trente ans, il existait dans cette région, sous le nom de bois 
de Roisin , une magnifique plantation d*arbres de haute 
futaie et de taillis; né pourrait-on pas admettre que les 
travaux de défrichement, et surtout l'action prolongée que 
1 es racines Qt les radicelles des plantes ont exercée sur le 
f>ol sont la cause principale de cette transformation du limon! 

Territoire de Sl-Waastrlez-Bavai. 

En quittant la commune de la Flamengrie, la voie ft- rrée 
s'enfonce de plus en plus ; elle passe sous la route nationale 



— 307 — 

de Valendennes à Maubeuge dans une tranchée profonde de 
5 mètres environ» où l'on observe les couches suivantes : 

1. Limon feuilleté, b*un rougcàlre; l 10 

2. Limon jaane clair, fiQ 50 

3. Limon blanchâlre , contenant de nombreux 

nodules de manganèse et quelques concré- 
tions ferrugineuses 30 

4. Limon fendillé, jaun&tre argileux l i» 

5. Limon jaune, fin, sableux 40 

6. Limon jttunc clair l 50 

De même qu'à la Flamengrie, et sans doute pour la même 
raison, toutes ces couchés sont bariolées de grandes veinules 
blanches, fort irréguUëres. 

Sous la couche n» 6, on a rencontré, en établissant la culée 
du pont : 

7. Limon grisàlre, sableux, panaché, contenant, 

surtout à la partie inférieure, une immense 
quantité de septarias et de nodules de man- 
ganèse. 

8. Petite veinule d'argile brune. 

9. Limon gris bleuâtre, très argileux, très compacte. 

Les couches supérieures de 1 à 6 sont visibles dans la 
tranchée sur cent mètres de longueur seulement ; puis, vers 
le ruisseau de Harvy , on rencontre un faible vallon , dans 
lequel la s^^paration des deux grandes assises du terrain qua- 
ternaire est assez nettement indiquée. Sous le limon de 
lavage , on voit le limon fendillé ou le limon panaché ; de 
nature plus argileuse que les couches supérieures , ils ont 
résisté davantage aux influences atmosphériques; cependant 
la moditication qu'ils ont subie est parfois si profonde qu^il 
n'est pas toujours facile de les distinguer du véritable limon 
des plateaux. 

Le ruisseau de Marvy fournit une' coupe aussi intéressante 
qne celui du Sart. Il doit son origine aux eaux pluviales qui 
lui arrivent d'un certain nombre de plis de terrain s' étendant 
des hauteurs de Criauleux et de Bermeries jusqu'au May; dans 



— 308 — 

ce hameau, comme il a raviné non-sealement toutes les cou* 
' ches quaternaires mais encore Targile à silex et même la 
craie à graciliSy de nombreuses sources jaillissent de toutes 
parts dans le ravin ; Tune d'elles, dite Fontaine-des-Malades, 
a un débit considérable , Teau qu'elle fournit est renommée 
pour ses propriétés curatives : il serait utile d'en faire 
lanalyse. 

Le cours du ruisseau de Marvy a été détourné pour le pas- 
sage du chemin de fer; en creusant le lit actuel, on a traversé: 

1. Limon brun&trc, sableux, renfermaDt de petits éclats 

de silex, quelques hélix, quelques lymnées, etc. 

2. Limon jaune, assez clair, plus argileux que le précé- 

dent, et contenant les mômes coquilles. 

8. Limon gris-blancb&tre, très sableux, avec des septa- 
rias très abondants et de nombreux petits lits irré- 
guliers de silex. 

4. Amas de silex assez gros, ^ demi roulés. 

Toutes ces couches m*ont semblé appartenir à Tépoqne 
récente. Près du village de St.-Waast, le ruisseau coule sur 
le calcaire dévonien, zone du calcaire de Frasnes. 

Si l'on continue à suivre là voie ferrée, on voit dans le talus 
du chemin de May à St.-Waast : 

1 . Limon argileux, brunâtre 30 

2. Limon grisâtre avec veinules de limonile, 

nodules de manganèse, nombreux septarias, 

etc 40 

3. Limon gris-blancbâtre, contenant d'énormes 

septarias 60 

4. Mélange de petits silex brisés, d'argile plas- 

tique jaunâtre , et de sable ferrugineux 
grossier 50 

Dans une autre tranchée, non loin du ruisseau de Bavai • 
il y a vers la partie inférieure quelques couches qui méritent 
d'être signalées, ce sont : 

1. Limon blanchâtre, sableux, fin, avec nombreux scp- 
1 arias et quelques succinées. 



— 309 — 
2. Amas de silex brisés, emp&iésdans uneargileocreuse, 

jaun&lre ou roage, quelquefois gris&ire, 
8. Argile à silex. 
4. VLdiTne k gracilis. 

Les concfaes supérieures ayant été remaniées et exploitéiss 
en partie pour la fabrication des briques, il est assez difficile 
de les déterminer d*une manière certaine; je crois cepen- 
dant que toat cet ensemble de dépôts appartient au quater- 
naire ancien. 

J^ai relevé la coupe suivante dans le nouveau lit du ruis 
seau de Bavai : 

1. Limon brun&lre, tourbeux, avec Hélix, petits 

silex brisés, Uôbris de psammiles. etc. 20 à 80 

2 Petits amas de silex brisés, de galets de silex, 
de sable graveleux, contenant quelques frag- 
ments de poterie grisâtre iXIlI siècle ?). . o 20 

8. Limon sableux, blanchâtre, bariolé de veines 
de limonite. On y trouve des succinées, des 
planorbes, etc 10 à o 50 

4. Tourbe ou limon tourbeux rempli de débris 
végétaux , troncs et branches de saule, de 

chêne, etc o 40 à [^ 

5. Gravier composé de blocs énormes de grès 

tertiaires roulés, de galets de psammites, de • 
schistes et de calcaire à Spirifer venievili , 
de silex brisés ou roftilés, d*ossemenls indé- 
terminables et de fragments de tuiles ro- 
maines roulées o 50 a 2" 

De nombreuses recherches m*ODl permis de reconnattre 

dans la plupart de nos vallées deux graviers bien distincts. 

Le premier à éléments petits et peu variés, contient parfois 

des fragments de poterie grossière, que notre collègue, 

M. Rigaux, rapporte au XIII* siècle. Son épaisseur varie entre 

0*10 et 1 mètre. Le second, inférieur, est formé de blocs 

volumineux de roches très diverses ; il renferme ordinaire- 

ment des ossements de bœuf, de cheval^ etc., des débris de 

meulière eiûe^ tuiles on paieries romaines à Tétat de galets; 

90n épaisseur peut atteindre 3 mètres. 



— 340 — 

En gravissant le côleaa qui forme la rive droile da ruisseau 
de Bavai, on voit, â la surface du sol, un limon brunâtre, 
argileux , rempli de petits silex brisés et cachalonnés, de 
fragments de grès landéniens et de psammites de Condros. 
Cette couche, assez peu épaisse d'ailleurs, repose sur uq 
amas de silex éclatés, à patine blanchâtre, fortement 
altérée* 

Les psammites du Condros se montrent en place un pea 
plus loin , dans la tranchée, à une altitude de 105 mètres. Il 
n'est pas rare de rem^ontrer, à la surface de certains bancs 
de psammites , quelques lambeaux de poudingue crétacé , 
recouvert de sable argileux, glauconifère, à Belemnites plenus 
ou de marne à Terebratulina gradlis (*). 

Dans ce pays, Targile à silex a complètement disparu du 
flanc des vallées. Au-dessus des marnes à gradlis il y a une 
argile brun-verdâtre , très grasse , se divisant en fragments 
parallélipipédiques. M. Gosseletqui, le premier a signalé 
cette couche, Ta nommée Marne de la Porquerie. 

Entre le chemin du Pissotiau et celui de Bermeries, on voit 
de bas en haut, dans une tranchée de sept mètres : 

1 . Marne bleue, très grasse . sans fossile, formant un 

niveau d*eaa très abondant, 

2 . Marne blanchâtre, argileuse à Terebratulina gradlis. 

Celle couche, qui a environ 3^ d'épaisseur, est 
divisée en trois bandes par deux lits parallèles de 
nodules calcaires assez volumineux. 

3. Petite veine d'argile brun-verd&tre (marne de la 

Porquerie). 

4. Amas de silex quaternaires et blocs de grés landé- 

niens remaniés dans un ciment argileux ou sablo- 
ferrugineux. 

5. Limon à silex. 

Ces diverses couches affleurent dans les talus du che- 
min de fer â peu près jusqu'à Bavai. 



(1) Note sur le terrain crétacé des environs de Bavay. Annales t. VII. 
p. 184. •' 



— 3ii — 

Vis-à-vis du moulin Hiolle, Tescarpement nor de la 
rivière est formé par la marne à gracilis et la marne de la 
Porquerie, disposées en plan très incliné, et recouvertes par 
da limon récent. Cette dernière couche , qui est grisâtre et 
panachée à la base , noirâtre et tourbeuse à la partie supé- 
rieure, contient de petits silex éclatés ou roulés, des frag- 
ments de tuiles, de briques, etc. Comme elle est détachée 
des dépôts sous-jacents par un niveau d eau considérable , 
cédant à une pression énorme occasionnée par les milliers 
de mètres cubes de remblais qui la recouvrent* elle a glissé 
lentement vers la rivière, emmenant avec elle non seule- 
ment tous les travaux d*art, mais encore la prairie tout 
entière, y compris les arbres fruitiers. 

De Tautre côté du chemin de fer^ dans les talus d un fossé 
de deux mètres de profondeur , on voit encore du limon 
récent, grisâtre, sableux, fin, renfermant pôle-môle quelques 
silex roulés ou brisés, quelques fragments degrés landéniens, 
de tuiles et de poteries romaines. J'y ai trouvé des coquilles 
terrestres : Hélix, Lymnées, Planorbes, Succinécs. 

Le môme limon se continue jusqu'au château de Rametz, 
où il repose sur la marne de la Porquerie. Arrivé en ce point, 
si on quitte la voie ferrée pour remonter le coteau jusqu'à la 
route de Valenciennes, par exemple, on remarque que le 
limon récent diminue peu à peu d'importance , et qu'il es 
bientôt remplacé par la couche à silex, et celui-ci parle limon 
homogène. 

Ce dernier est très développé dans la sablonniëre Delefosse 
où j'ai relevé la coupe suivante, de bas en haut : 

1 . Sable blanc avec veines jaun&tres et petits 

lits d'argile plastique brune 2m 

2. Sable grossier gris&tre , glauconieux, raviné 

à sa surface . 1 eTo 

8. Sable jaune, grossier, ferrugineux . . o 80à l oo 
4. Amas de fer carbonate, de limonitef^ de galets 

de silex, de fragments de grès etc. o 10 à o 80 



— 312 — 

5 Limon Jaunfttre, sableux, grossier, renfermant 
des fragments de grès et même des blocs 
fendillés assez volumineux, quelques silex 
éclatés ou roulés. J*al trouvé, aux 2/8 infé- 
rieurs de cette couche, une hache en silex 
polie, un nucléus, et quelques débris de 
poterie grossière 50 

6. Limon fin, sableux, grisâtre* avec veinules 
blanches, contenant quelques éclats de grès 
ou de silex, quelques fragments de poterie, 
elc !■ 

Cette couche passe insensiblement à la précédente ; toutes 
les deux constituent le limon homogène , que je considère 
comme le plus ancien dépôt de la période récente. Il me 
parait formé, comme je Tai déjà dit, par le remaniement des 
couches supérieures du quaternaire ancien. On Tobserve ici 
à une altitude de 125 mètres, c'est-à-dire à 20 mètres environ 
au dessus du niveau de la rivière. 

Un peu plus au nord, vers la côte 132, se trouve la carrière 
Fiévet. Dans celle ci, on voit, le long de la route nationale , 
les couches qui forment généralement le quaternaire ancien, 
lorsqu'il recouvre les sables landéniens. Ce sont : 

1 . Limon brun-jaunâtre, très argileux (limon des 

plateaux) 1 lo 

2. Limon jaune clair, fin, sableux 1 80 

8. Limon argileux, brun rougeâtre 50 

4. Limon jaunâtre, sableux 50 

5. Sable roux, assez grossier. . 1 20 

6. Sable roux, très grossier, avec galets de silex 

et blocs de grès très volumineux et très 

compactes, formant des bancs réguliers. . 50 

7. Argile plastique, brune 80 

8 . Sable glauconifère 00 

Vers le milieu de la tranchée et dans la partie sud, il y 
a, au-dessus de la terre à briques, une couche de 0,50 cen- 
timètres de limon hoiçogène identique à cehii que nous 
avons étudié dans la sablonnière Delefosse. 



< 



— 313 — 

Territoire de Bavai-Louvignies, 

En descendant par le petil chemin qui longe la sucrerie de 
Rameiz, on regagne facilement la voie ferrée. 

A cent mètres du pont du chemin de fer, dans une prairie 
située en face de T usine de M. Lèvent, un ancien trou d'ex-*- 
ploitation monire les psammites du Condros recouverts par 
un sable argileux, très glauconifëre, que M. Barrois rapporte 
à la craie à Belemnites plenus; au-dessus, il y a une très 
petite couche de marnes à Terebratulina gracilis; puis la 
marne de la Porqucrie et le limon à silex, avec débris de 
poteries romaines. 

J'ai recueilli dans les couches crétacées les fossiles suivants : 

Olodus Terebratulina rigida^ 
Ditrupa déforme. — gracilis. 

Belemnites plenus Plicatula nodosa 

Ostrea hippopodium. Cidaris Sorigneti, 
Oslrea sulcata. — vesiculosa. 

Spondilus spinosus, — hinido. 

• Inoceramvs Brongniarti, Nombreuses éponges. 
Terebralula semi-globosa. 

Non loin de la route du Quesnoy à Bavai, derrière chez 
M Trouillèt, on voit : 

1. Limon brunâtre ^ silex. . 20 

2. Amas de silex brisés dans de rargile verte ou 

brune 50 

3. Petit lit d'argile plastique brune, fendillée, 

ferrugineuse 10 à 20 

4. Udivne^ gracilis blanchâtre, fortement ravinée 

à la surface. . . . , 2 

Un peu plus au nord, vers Bavai, le limon homogène forme 
la couche superficielle du sol. Il est sableux , fin, grisâtre 
avec veinules blanches. On trouve dans toute sa masse quel- 



— 3i4 — 

qnes petits éclats de silex , quelques ga4ets, des débris de 
poteries, etc. Son épaisseur atteint quelquefois 1"*50. 
La sablonnière Trouillet fournit la coupe suivante : 

1. Limon homogèn<) !■ 

2. Sable jaune rerrugineux avec grès 1^ 

8. Sable 1res glauconilère o 80 

4. Argile à silex * . . 50 

' Au-dessus du sable, les silex quaternaires sont générale- 
ment remplacés par un lit de petits galets de silex. 

La ville de Bavai «est située au sommet d^une colline en 
grande partie constituée par les sables landéniens. 

C'est sur le flanc méridional de cette colline et à peu près 
à mi-côte de Tescarpoment que se trouve la gare , dont la 
construction a nécessité un nivellement général du terrain 
sur une étendue considérable. Les deux nappes aquifëres les 
plus importantes du pays : Targile à silex et les marnes à 
gradlis , mises à nu dans la tranchée sur une longueur de 
plus de 500 mètres, ont produit une telle abondance d'eau » 
que les travaux ont dû être interrompus plusieurs fois. 

Au début de la tranchée, derrière le gazomètre Wanty, on 
observe ce qui suit : 

1. Limon homogène , 60 

2. Amas de galeis de silex ei de fragments de 

grès dans du sable grossier 15 

8. Sableroux, avecgrès à v^gélaox. ... là 4" 

4. Sable verdfttre, formani une bande régulière 

et continue, plus ou moins épaisse, ravmée 

à la surface 20 à 1" 

5. Argile ou conglomérat à silex verdis, un peu 

roulés, perforés, plus volumineux à la base 

du dépôt qu'à la partie supérieure .... 80 

6. Marne blanchâtre avec : 

Oslrea hippopodium» Terebratula semi-globosa. 

Jnoceramui Brongniarti. Terebralulina giacilis. 

Rhynchonella Cuvieri, — rigida, 

7. Argile plastique, bieu&tre, sans fossUes (dièves?) 



— 315 - 

Non loin de la gare des marchandises, un ravin qui descend 
de Bavai a son lit en usé dans du limon noirâtre qui ren- 
ferme des silex j des débris de poterie, etc.; en dessous-, mais 
en quelques points seulement, on reconnaît le petit amas de 
silex quaternaires, puis l'argile à silex; celle ci pénètre dans 
les nombreux ravinements de la craie. 

Près de Louvignies , le limon superficiel présente deux 
niveaux différents. A la partie supérieure , il est rempli de 
débris de constructions romaines: briques, tuiles, grès et 
silex; on y trouve aussi des fragments de poteries grises ou 
rouges, et de nombreux ossements de bœufs : c'est un véri- 
table dépôt d'immondices. Vers la base, tous ces éléments 
grossiers n'existent pas. Le limon a une apparence fluviatile, 
il contient quelques nodules de craie, quelques fragments 
d'unios, etc. 

L'argile à silex, les marnes à gracilh et les dièves affleu- 
rent tout le long de cette tranchée. 

Les principales couches qui constituent le terrain 
récent sont parfaitement représentées à Louvignies, près de 
la chaussée Brunehaut, dans le nouveau lit du ruisseau de 
Bavai. J'y ai relevé la coupe suivante : 

1 . LimoD sabio-argileux, fiuemenl feuilleté, brun 

rougcâtre , avec quelques veinules blau- 
ches. On le confondrait facilement avec le 
limon des plateaux 50 

2. Limon grisâtre bariolé de blanc^a/ec petites 

veiflcs de iimonile ocreuse et nombreux 
septanas; on y trouve des coquilles terrestres: 
hélix, p1anorbes,succinées. A la base de cette 
couche, on voit, en certains points, quelqut^s 
petits lits de silex, au milieu desquels il y a 
ordinairement des débris de poterie .... 40 

3 . Limon tourbeux, noirâtre 20 à 50 



— 316 — 

4. Amas de cailloux plus ou moins roulés, assez 
volumineux: grès, calcaire, silex, tuiles, etc. 
dans du sable grossier. J*y ai ramassé des 
poteries romaines, des ossements brisés ou 
taillés, et quelques galets de calcaire ooli- 
thique • ^ 4o à 1» 

Ce gravier repose sur une argile gris-verdâtre , que je 
considère comme la glaise bleue du quaternaire ancien. 



Territoire d'^udignies. 



Enire la route d'Avesnes et le ruisseau de Bavai, la voie 
ferrée s'engage dans une petite tranchée on l'on voit, de haut 
en bas : 



1 . Limon fin, sableux, grisâtre. . i 50 

2. Limon Jaunâtre, contenant de très gros sep- 

larias l* 

8. Limon blanchâtre, sableux, avec mccinées*. o 50 
4. Limon gris bleuâtrcf ou glaise bleue. 



Cette dernière couche forme le sous-sol des nombreuses 
prairies marécageuses que Ton rencontre en se dirigeant 
vers la Longueville. 

Près du chemin de Mal-Garni, à une altitude de 152 mètres, 
il y a quelques affleurements de sable landénien et de grès 
avec empreintes végétales ; mais un peu au-dessus, on ren- 
contre une petite colline constituée comme suit : 

1. Limon-brun rougeâfre, feuilleté 

2. Limon jaune d'ocre, fia, doux 

3. Limon blanchâtre à manganèse 

4. Limon lendillé. 



— 317 — 

Territoire de la Longueville. 

C'est sar le territoire de celte commune que la voie ferrée 
traverse la vallée de THogneau. Le lit da courant est 
creusé dans le limon panaché qui donne naissance à de 
nombreuses sources; il est recouvert d'une couche de 
limon gris, sableux (limon de lavage), et de quelques dépôts 
brunâtres un peu tourbeux. 

Le puits de la gare a traversé : 

1. Limon Jaun&lre, très argileux, très plastique, 

avec grandes veinules bfanches (Umon pana- 
ché) 3" 

2. Limon gris-bleuàlre ou glaise bleue. 

A partir de la gare, la voie ferrée est établie à peu près 
partout au niveau du sol ; en quelques points seulement, j'ai 
vu affleurer le limon des plateaux et le limon jaune d'ocre 
qui lui est inférieur. 

Avant d'arriver à la route de la Longuevilhe à Hautmont, à 
la côte 160"", la tranchée montre les couches suivantes : 

1. Limon feuilleté l 20 

2. Limon jaune d*ocre 40 

8. Couche *à manganèse 20 

4. Limon fendillé 80 

5. Limon panaché 40 

Cette coupe est excessivement nette. 

Au-dessus de la route , on traverse une suite de marécages 
où le limon panaché forme le sous-sol ; il est recouvert par 
une couche plus ou moins épaisse de limon fin, sableux, 
blanchâtre. 



— 318 — 

Territoire de Douzies 

Non loin du chemin de Liniëre, dans une pelile colline on 
voit : 

Limon fpuilletC des pialcaux. 
Limon jaune, fin, sableux. 
Couche à manganèse. 

Le limon de lavage existe sur les flancs de celte colline ; il 
est séparé des couches précédentes par quelques silex arron- 
dis, assez volumineux. 

Enfin, avant d'arriver à la station de Douzies. on rencontre 
une dernière tranchée dans le fond de laquelle le limon pana- 
ché affleure sur une épaisseur de i^bO ; au dessus, il y a 
environ 1<" de limon jaunâtre, fin, bariolé de veinules 
blanches ; puis 0,50 de limon de lavage. 

La station de Douzies est établie sur la hauteur qui borde 
au midi le ruisseau de la Flamenne ; le puits de la gare a 
traversé 6 mètres de limon, non compris la glaise bleue qui 
a 1"b50 d'épaisseur. 

Sur Taulre versant, le calcaire dévonien supérieur apparaît 
en différents points. 

On Texploite dans la carrière de Sous le Bois, où j'ai 
relevé la coupe suivante : 

1. Limon roiïgeâlre avec silex.. ...... . o 80 

2. Amas de pcliis silex, à surface altérée blanche 

ou rouge, dans une argile ferrugineuse ... 40 
8. Argile plastique brun-verdâtre (marne delà 

Porquerie) 30 

4. Sable glauconifére à Pecten asper 8o 

5. Poudingue ferrugineux . 30 

6. Terrain dévonien 4 00 

M. de OaerDe montre à la Société des échantillons de 
Lignites de Fuveau , et donne des indications sur leur 
gisement. - 



— 319 — 
COMPTES-RENDUS DES EXCURSIONS GÉOLOGIQUES 

DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE LILLE (') 



Conipte-rendu de F Excursion du 29 Août au 7 Septembre 1879 
dans les terrains primaires de T JLrdeDne et de TBifel (*) 

Par M. Paul Daponelicllc* 

Élève de la Faculté, 
Licencié ès-Sciences naturelles. 

PL. IV. 

L'excursion qui a eu lieu du 29 Août au 7 Septembre 1879 
sous la direction de M. le professeur Gosselet, a eu pour but 
rétude des terrains primaires de TArdenne et de TEifel. 

Je me propose, dans ce compte-rendu, de passer rapide- 
ment sur les résultats de nos études, déjà connus par les 
travaux de M. Gosselet, et d'insister, en revanche, sur les 
coupes que nous avons prises dans l'Ei^'el ainsi que sur les 
assimilations des couches dévoniennes de cette région avec 
celles de la Belgique. 

Première joumde. 

Partis de Liège le matin en chemin de fer, nous arrivons 
au village de Nessonvaux. Nous nous trouvons sur le flanc de 
TArdenne, et les couches qui devraient plonger vers le bassin 
d'Aix-la-Chapelle, ont par renversement une disposition pré- 
cisément inverse. 



(1) La Sociélô a décidé d'imprimer dans ses Annales les comptes- 
rendus de ces excursions rédi<;és par les élèves qui y ont pris part. 
Ces comptes- rend us sont classés par les prorosscurs de géologie de la 
Faculté; celui qui occupe le premier rang est lu à la Société et imprimé 
dans les Annales. 

(2) Cette excursion a été dirigée par M. le I rofcsseur Gos£e!et. 



- 320 — 

Nous voyons d'abord des schistes rouges avec grès et 
quelques bancs de poudingue (schistes de Burnot). 

Un peu plus loin nous observons à distance, à notre droite, 
des exploitations de calcaire frasnien. Enfln plus loin encore, 
au village de Fraipont, nous voyons, de près celle fois, des 
schistes et grès famenniens. 

Ces trois niveaux, vus à une certaine distance les uns des 
autres, sont séparés par des couches que nous allons chercher 
à reconnaître. 

Nous revei.ons sur le calcaire frasnien, d'où une montée 
assez rude nous conduit à des schistes rouge amaranthe 
(coblentzicn supérieur). 

Nous avons donc, plongeant vers le sud par renversement, 
la série suivante : 

Psam mites. 
Calcaire frasnien. 
Schislcs rouge amaranlbe. 
Schistes de Burnol. 

Une carrière (îoxxv à chaux de Fraipont) ncus permet 
d'examiner avec soin le calcaire frasnien. 

Il se présente à l'état compacte, bleu-foncé, avec des 
parties vertes stéatiteuses. 

Nous y ramassons de très nombreux Siromatopora. 

Cpalh. hexagonum. Sp. VemeuiU, 

Ces derniers sont plus nombreux dans les schistes qui 
occupent tout un côté de la carrière. 

La détermination de Page de ces schistes serait d'un 
grand intérêt, parce que M. Gosselet y a ramassé de grands 
Spirifer fort semblables à ceux de Barvaux, et l'on sait que 
cette couche de Barvaux n'est pas encore nettement placée (M. 

(1) Depuis que ces lignes ont été écrites, de nouvelles ctiidos ont 
permis à M. Gosselet, d'établir avec une parfaite co.rlilude la position 
des schistes de BarvauK dans le Frasnien; et dans une excursion récente 
dans le pays de Liège, où Je l'ai accompagné, nous avons de nouveau 
confirmé cette détermination par de nombreuses coupes. 



— 321 — 

Comme ici les recherches paléontologiqaes seraient 
longues , pénibles, et probablement infrnctneases , la 
méthode slratigraphique est appelée à rendre de grands 
services. 

Nous prenons donc avec soin la coupe ci-jointe : 

1 Calcaire frasnien. 

2 Schistes (Sp. Vemeuili). 

a Schistes rougc&tres à grands Spirifer. 

4 Schistes verd&tres (Sp. VemeuUi). 

5 Schistes à nodules calcaires. 

Or, M. Gosselet, dans une excursion précédente, à quel- 
ques pas de Pendroit où nous sommes actuellement, a trouvé 
un calcaire rouge directement sous-jacent, c'est-à-dire, à cause 
du renversement, reposant directement sur les schistes à 
nodules calcaires. On sait que le calcaire rouge est un 
horizon assez constant que Ton rencontre soit à la partie 
supérieure du calcaire frasnien, soit à la partie inférieure 
des couches de Hatagne, mais qui n'en caractérise pas 
moins la partie supérieure de l'étage frasnien. Nous sommes 
donc en droit de considérer comme frasnien tout Tensemble 
schisteux que nous venons d*é(udier ; et si Ton admet le 
parallélisme, au moins très possible, entre les schistes rouges 
et les schistes de Barvaux, ceux-ci se trouvent ainsi rangés 
dans le frasnien. 

Enfin, à la gare de Nessonvaux, en y revenant prendre le 
train pour Pepiuster, nous voyons des schistes fissiles à 
divisions irréguliëres constituant la partie inférieure du 
famennien. 

Nous n'avions pu trouver, bien que nous l'eussions cher- 
ché, le calcaire de Givet à Fraipont. Plus heureux à Pepinster, 
nous voyons la succession de couches suivante. 

21 
Annales de la Société géologique du Nord, t. vu. 



— 322 — 

Calcaire frasnien avec Slromalopora, 

— Cyathophyllum. 

— FavosUes. 

Banc calcaire à Strigocéphales, enclavé au fond d'une 

ancienne carrière. ^ 

Grauwacke rouge amaranlhe. 

Nous verrons quelle extension prendra dans TEifel le 
givétien, ici réduit à 5 mètres au maximum. 

De r autre côté de la Vesdre, nous prenons, en suivant la 
route, la coupe classique de Pepinster à Spa. 

La grauwacke amaranthe constitue un pli anticlinal dans 
lequel coule la rivière de la Vesdre. Elle est accompagnée de 
grès vert foncé avec bancs de poudingue encrinitifère ; ces 
grès n'ont d'aillears qu'une faible épaisseur ; puis viennent 
des schistes rouges (sch. de Burnot) au milieu desquels se 
dresse le mur du Diable, formé par un banc vertical de pou- 
dingue dénudé. 

Ils reposent sur des grès verts (grès de Yireux) et ceux-ci 
sur une grauwacke verdâtre avec schistes rouges (grauwacke 
de Montigny). 

Bientôt, à un passage à niveau, une faille amène au 
contact du gédinnien que nous n'avons pu nettement recon- 
naître^ le calcaire et les schistes carbonifères, ceux-ci étante 
par renversement, sous le calcaire. 

Nous sommes dans le bassin houiller de Theux. 

En reprenant notre route après le déjeuner, nous voyons 
le calcaire reposer directement sur des psammites très 
riches en mica, avec bancs calcaires remplis d'encrines, ces 
psammites forment les hauteurs sur lesquelles se dressentles 
ruines du château de Franchimont. 

Le limon d'une vallée met ensuite une lacune dans notre 
coupe. Nous arrivons sur les schistes rouges de Burnot, 
reposant sur les grès de Yireux, grès verts, fournissant de 
bons pavés et formant un pli. 



— 823 — 
Nous voyons ensuite la série descendante régulière : 

Grauwacke de Monligny. 
Grès d'Anor. 
Schistes bigarrés. 

Puis une double faille intercale au. milieu des schistes 
gédinniens un lambeau de quarzophyllades salmiens. 

Avec les schistes bigarrés que Ton retrouve ensuite , 
alternent des bancs d'arkose quUl ne faut pas confondre 
avec Tarkose de Weismes, bien que minéralogiquement on 
ne I*en puisse distinguer. 

Enfin une faille amène au Marteau, les quarzophyllades 
zonaires (incl. S. lO^ £. = 31^) au contact des schistes 
bigarrés. 

Les observations interrompues sur la route de Marteau à 
Spa sont reprises au-delà de Spa, sur la route de Sart, où 
nous voyons des schistes à Dictyonemay intercalés entre 
deux couches de quarzophyllades dont l'une est le banc de- 
Marteau prolongé. 

La base du salmien, contre le noyau de Tile de Stavelot, 
est bordée par une petite ligne de schistes qui sont entre les 
quarzites du noyau et les quarzophyllades de Spa. Ces 
schistes, moins résistants, ont formé la vallée à laquelle est 
due Torigine de Spa. 

Enfin, dans le bois de Spa, nous constatons de la manière 
la plus nette la stratification discordante entre le gédinnien, 
représenté par Tarkose de Weismes avec poudingue, et les 
quarzophyllades siluriens. 

i^ journée. 

Nous allons, pendant cette journée, traverser le noyau 
devillo-revinien de Stavelot, pour arriver au salmien de 
Viel-Salm. 

Nous partons en chemin de fer de Spa pour Francorchamps. 
 la station de Hokai, nous ramassons dans la tranchée des 



— 324 — 

silex crétacés, témoignant de l'extension de la mer, qni a 
laissé les dépôts da plateau de Hervé. 

A Francorcbamps nous voyons les quarzites, et nous nous 
dirigeons vers Malmédy, pour étudier les dépôts triasiques. 
Ce sont des couches presque horizontales de poudingue avec 
galets siluriens, dévoniens et même carbonifères, des schistes 
et des grès rouges, couches qui remontent vers TArdenne 
belge et constituent probablement la trace d'un ancien fleuve 
déterminé par une faille dans le silurien. 

Nous revenons à Stavelot où nous déjeûnons et prenons le 
train pour Grand-Halleux. Nous y voyons des schistes et 
quarzites verdâtres, contrastant avec la couleur que nous 
venons de voir aux couches des Hautes-Fanges, et que nous 
allons retrouver plus loin. On sait que ces couches, de môme 
que celles de Deville, ont été Tobjet de nombreuses hypo- 
thèses de la part des géologues. MM. Gosselet et Malaise se 
bornent à constater Tintercalation des roches vertes dans 
les roches noires, en invoquant à Test et à Touest une 
faille dont la probabilité s'accroît du brusque passage des 
couches, et de Texistence des filons de quarz dont on yoit 
tant de débris au S.-E. de Grand-Halleux. 

Ces couches vertes nous présentent plusieurs niveaux : 

Schistes verdâtres à Oldhamia, 
Schistes ardoisiers bleuâtres. 
Quarzites blancs de Hour. 
Schistes verdâtres aimantifères. 

Nous constatons pour les quarzites, l'inclinaison S. 20« E. 
c= 41° que nous rapprochons de celle des quarzophyllades 
du Marteau, S. 25® E. = 3r. 

Puis vient le second système de roches noires, les schistes 
de Brûcken qui, pour M. Gosselet, seraient plus récents que 
les quarzites des Hautes-Fanges. 

Le Salmien commencepar des quarzophyllades semblables 
à ceux de Spa, puis les schistes ardoisiers olîgistifères de 



- 325 - 

Viel-Salm, recouverts par un banc de quarzophyllades, enfin 
les schistes violets manganésifères avec veines de coticule. 
Nous n'avons pas réussi à trouver en place les schistes oltré- 
litifëres qui surmontent les couches précédentes. 

Enfin, en gravissant la colline, nous voyons l'arkose dévo- 
nienne reposer en stratification discordante sur les schistes 
manganésifères. 

3« journée. 

Nous partons le matin de Viel-Salm pour Prûm. A Burton- 
ville, nous voyons l'arkose reposant sur les schistes ardoisiers ; 
à Salm-le-Ghàteau, elle reposait sur les schistes mangané- 
sifères; plus loin, on la voyait au contact des quarzo- 
phyllades. 

C'est un bel exemple de ce que Ton appelle stratification 
transgressive. 

Nous nous trouvons sur une chaîne parallèle aux Hautes- 
Fanges, chaîne à laquelle appartient la colline du Colanhan, 
près de Salm-le-ChâieaUi et qui est formée de schistes oligis- 
tifères. 

Au-dessus de l'arkose est nn petit banc de schistes arénacés 
grisâtres (sch. de Mondrepuits)^ le sommet de la colline est 
occupé par du limon qui cache le contact de ces schistes avec 
les grès taunusiens qui les surmontent et forment une 
seconde colline. 

A Hinterhausen, nous voyons des schistes noirs avec filons 
de quarz. C'est le caractère sous lequel se présente, dans 
cette région, la grauwacke de Montigny, faciès qui rappelle 
celui de Houffalize et du Hundsriick. (Incl. S. 30" E) 

D'Hinterhausen à Rodt, nous marchons parallèlement aux 
couches. Puis le grès taunusien se relève et forme un 
bombement qui sépare deux bassins de schistes noirs. 

C'est la structure du Hundsrûck» ainsi formé par une série 



— 326 — 

de plis. Les collines, correspondant à la yonte anticlinale de 
ces plis, sont en grès taunusiens, et les yallées sont creusées 
dans les schistes noirs qui forment la partie synclinale des 
plis. Cet étage taunnsien n'est pas très développé dans 
TEifel. Dans le Hundsrûck, il prend une grande extension 
et deyient fossilifère. 

Les schistes noirs se présentent à nous à St-With ayec un 
grand développement. Ils sont fissiles, passant à Tardoise ; 
un peu plus loin, ils sont recouverts par un petit bassin de 
grès verts avec schistes ondulés représentant les couches de 
Vireux. 

Les schistes de St-Wiih se relèvent à Atzrath, enclavant 
ainsi le bassin de grès ondulés. Plus loin, sur la route de 
Schonberg, nous voyons d'abord des schistes fissiles, puis 
des schistes passant à la grauwacke avec grès noirs et 
vert sombre, formant des couches fortement plissées. Il est 
probable qu'il y a là un pli des schistes de St-With, séparant 
les deux massifs de grès de Vireux. 

Toutes ces couches présentent d'ailleurs des connexions 
étroites. 

En approchant de Bleialf, nous observons des schistes 
rouges avec grès verdàtres (schistes de Bumot). 

Un peu plus loin, vers Sellerich, on revoit les grès avec 
grauwacke qui viennent buter par une faille . contre des 
schistes de Bumot d'inclinaison différente. 

Si nous faisons abstraction des accidents stratigraphiques, 
nous voyons qu'à notre entrée dans TEifel nous retrouvons 
sur le bord du bassin dévonieui des couches identiques à 
celles que nous avons coutume de rencontrer en Belgique et 
disposées de la même manière. 

4« journée. 

La matinée fut consacrée à l'étude de la grauwacke de 
Hierges. La coupe de Nieder-Prum à Elveratb nous montre 



— 327 — 

d'abord le niveau inférieur à Sp. arduennensis^ où nous 
ramassons : 

sp. arduennensU. Chonetes plebeia 

— hystericia, Ràynchaneiladalei densis. 

— carinaius. Phacops, 
Streptoràyncàusumbracutum Pterinea coslata. 

Pois, au-dessas, un calcaire encrinitique impur avec 

Sp. cuitrijugatus. Chonetes dilatata. 

— hystericus. Produclus siibaculealtis. 
Chonetes plebeia* 

C'est le niveau à Sp. cultrijugatus. 
Enfin; au sommet de la colline, nous voyons la base des 
couches à calcéoles où nous ramassons : 

Favosites polymorpha, Pentamerus galealus, 

CyalhophyUumvermiculare. Alrypa reticularis, 
— heliantoides. Calceola sandalina» 

Après déjeûner, nous nous mettons en route pour Gerols- 
tein. Nous revoyons rapidement la grauwacke de Hierges 
avec ses deux niveaux, les schistes à calcéoles, avec noyaux 
calcaires beaucoup mieux développés près de Weinheim et 
dont la saillie produit de petites chaînes de collines perpen- 
diculaires à la direction de la coupe. Le givétien se présente 
sous forme de dolomie, passant, à la partie supérieure, à un 
calcaire en plaquette avec 

Favosites. Cyathophyllum, 

Stromatopora Alvéolites. 

Nous pénétrons dans le bassin de dévonien supérieur de 
Bûdesheim. 

D'abord, nous voyons des schistes avec bancs calcaires, 
représentant les couches à cuboïdes (frasnien et homologue 
des Kramenzelkalke de la rive droite du Rhin). En certains 
points , nous recueillons des Favosites dans ces lentilles 
calcaires. 



— 328 — 

Plus loin, reposant sur les couches à cuboides^ nous voyons 
des schistes contenant de petites plaquettes de grès, avec 

GonialUes relrorsus. Baclriteê graçilis. 

Cardium paltnatum. 

Cette faune qui est celle de la partie supérieure du Arasnien 
(schistes de Matagne de Belgique), est ce qu'il y a de plus supé- 
rieur dans TEifel ; on n'y trouve rien de correspondant au 
famennien. 

Plus loin, au contact, nous retrouvons le frasnien à 
Camarophoria formosa et la dolomie givétienne qu'une faille 
fait buter contre les schistes de Burnot. 

Il y a là évidemment un relèvement de tout le côté sud qui 
a été rejeté sur le côté nord. 

Nous avons donc vu le centre du bassin de TEifel, présen- 
tant un pli fortement anguleux de chaque côté duquel les 
couches se succèdent régulièrement. 

Cet ensemble est limité de chaque côté par une faille. 

5« journée. 

Nous allons le matin étudier à Pelm le calcaire rougeâtre 
à Crinoïdes, Celle couche est formée d'articles de tiges de 
Crinoïdes, de Coraux, de Brachiopodes, et parait établir dans 
FEifel un passage très net entre les couches à Calcéoles et le 
calcaire à Strigocéphales, dont nous étudions, à Pelm, la 
superposition aux couches à crinoïdes. 

Dans l'escarpement de dolomie qui se dresse en face de 
Gerolstein, sous le volcan, M. Kayser a signalé une faille qui 
rejette à un niveau plus élevé les couches à crinoïdes et la 
dolomie qui les surmonte 0). 

Reprenant, après déjeûner, notre route vers Daun» nous 
voyons d'abord les schistes à calcéoles avec bancs calcaires 
remplis de polypiers, rappelant les calcaires de Weinheim. 

(i) Katsbr : Zeit der deutsch. géol. gesell. XXIII Bd, p 888. 



— 829 — 

Plus loin, à Gaes, nous Toycms de la graawacke à Sp. cuUri- 
ivgalùs^ aa milieu de laquelle» évidemment par suite d'une 
dislocation locale, nous trouvons des couches à Sp. spedo^ 
sus; puis viennent les grès rouges et verts de Burnot, 
reposant, vers Stadtfeld, snr une grauwacke noirâtre, avec 
grès vert sombre, qni est homologue aux couches vues entre 
St-With et Bleialf . et représente le grès de Vireux. 

Cette graawacke fort intéressante mérite de nous arrêter 
un instant. Elle contient : 

* 

Ctenocrinus typas. Pteurodyctium proàlemaUcum 

Spirifer macropterus. Rhyncàonella daleidensis. 

— arduennensis. Chonetes sarcinulata. 
Leptœna laticosta. Plerinea costata. 

— Murcàisoni, 

Or, nous sommes conduits, par l'étude des relations 
stratigraphîques, à y voir le représentant des couches de 
Vireux ; et d'autre part, la grauwacke de Stadtfeld est pour 
les Allemands le membre le plus inférieur de la formation 
dévonienne dans TEifel {^). Cependant, nous avons reconnu 
en divers points des couches plus anciennes, notamment les 
schistes fissiles de St-With, le Taunusien et le Gédinien, de 
Burtonville. 

Nous sommes ainsi amenés à établir un parallélisme 
absolu entre les couches dévoniennes de TEifel et celles de 
la Belgique, et en cela nous ne faisons que confirmer les 
opinions de Dumont. Dans la carte de la Belgique et des 
contrées voisines, il a parfaitement reconnu les divisions du 
dévonien inférieur de FEifel. 

La grauwacke peut se suivre sur un long parcours, de 
Daun jusqu'à Lutzerath. Vers Bertrich, elle fait place à des 
schistes noirs que nous assimilons à ceux de St*With. Enfin, 
de Bertrich à Alf, nous voyons des grès taunusiens sur 
lesquels reposent les couches précédentes. 

i^i) Katskr : Zcil der deulsch. feoL gesell. Bd, XXIU, 2 Hefl p. 821. 



— 330- 

Le résultat principal de notre excursion a donc été de 
constater la ressemblance presque absolue des couches dans 
les deux bassins de Dinant et de TEifel, et d'en conclure 
d'une part : 

La communication large entre les mers qui déposaient ces 
sédiments ; 

D'autre part : La concordance des faunes dans les divers 
points où affleure une même couche. C'est une des hypo- 
thèses fondamentales de la géologie, et qui tend de jour 
en jour à s'établir avec plus de certitude^ et sur des 
bases plus irréfutables. 



EXPLICATION DE LA PLANCHE IV. 



Q Qaarzopbyllades siluriens. 

S Schistes ardoisiers siluriens. 

a Arkose. 

s Schistes arénacés. 

g Grès blancs. 

8* Schistes noirs, fissiles. 

g' Grès verts, ondulés 

s** Schistes rouges. 

g' Grés à Chonetes plebeia. 



(Scb. de Hondrepuits). 
(Taunusien). 

(Grauwacke de Montigny). 
(Grès de Vireux). 
(Schistes de Burnol). 






^'* Gx2î\x?fd,c}Lt^Sp,arduennensi8\ (Grauwacke de Hierges). 

c Calcaire à Sp cuUrijugatus. 

Schistes à caicéoles avec 

G* lentilles calcaires. 

X Calcaire à crinoïdes. 

st Calcaire à Strigocéphales. 

d Dolomie givetienne. 

(T Calcaire en plaquettes. 

p Schistes avec bancs calcaires 

D Dolomie frasnienne. 

p" Couches à Cardium palmatum. 

r Faille. 



1 
i 

1 



(Eifelien). 



(Givetien). 



(Calcaire de Frasnes). 
(Scb. de Matagne). 



-331 - 



Campt&^eniu de l'excursion du S au 7 Septembre W9, 
dans les ré^loiiMi Tolemiliiiieft dé rsifel. 

Par M. Oiarleii Haiirlee* 

Elève de la Facalté, licencié ès-scienoes naturelles. 



Depuis déjà quatre jours nous parcourions, sous la 
direction de M. Gosselet, les formations primaires de l'Ar- 
denne et de l'Eifel, lorsqu'il nous fut donné de yoir le pre- 
mier et en même temps le plus célèbre des yolcans de cette 
région dans laquelle nous entrions et qui nous ménageait 
plus d'une surprise. 

Journée du S Septembre» — Partis de Gérolstein, le 3 
Septembre, par un brouillard intense, nous nous dirigeons 
vers Lissingen ; nous passons au pied de beaux rochers de 
dolomie givélienne qur surplombent la route, puis nous 
commençons à gravir le volcan en Fabordant par le côté 
nord-ouest. Nous traversons d'abord des champs remplis de 
scories, fait dont nous nous rendons compte lorsque nous 
arrivons aux deux tiers de la montée. Là, en effet, nous 
voyons, en nous retournant, que nous avons longé une 
ancienne coulée de lave qui s'est étendue au loin dans la 
plaine et dont on peut très bien suivre la trace ; les cendres 
donnent, en effet, par leur décomposition, un excellent sol 
végétal et les moissons sont de beaucoup plus belles en cet 
endroit qu'en tout autre. Cette lave n'est pas sortie du 
cratère lui-même, mais d'une fente qui s'est produite sur le 
flanc de la montagne, fente qui n'a nullement changé la 
stratification de la dolomie ou altéré sa composition. Cette 
lave est descendue dans la vallée et, comme dans toute 
coulée, il s'est formé tout autour du courant, de chaque 
cêté, aussi bien qu'en dessus et en dessous de lui, 
une épaisse couche de scories due au refroidissement 



— 832 — 

des régions superficielles de la coulée. Cette couche de scories 
a fini par constituer un tube gigantesque dans lequel circulait 
la lave liquide pour aller se répandre dMs la campagne. 

Ce tube, après Téruption, est donc resté vide sur les 
pentes escarpées du cône volcanique ; et plus tard, par suite 
de l'infiltration des eaux pluviales, la voûte que formaient 
les scories au-dessus de la coulée s'est efibndrée. Voilà ce 
qui fait qu'aujourd'hui on ne voit plus sur la montagne, à 
l'endroit de la coulée, que deux sortes de murailles arrondies, 
formées de scories et de blocs de lave durcie^ murailles qui 
limitaient et protégeaient la lave pendant Péruption ; et au 
centre même de la coulée quelques rares scories, derniers 
vestiges de l'écrasement de la voûte, entraînées et en partie 
décomposées par les agents atmosphériques. 

Nous continuons à monter et nous arrivons ainsi au 
sommet du volcan. La première chose que nous remarquions, 
c'est, comme nous Tavons déjà fait observer plus haut, 
que la dolomie est parfaitement intacte, tant au point de vue 
de la stratification qu'au point de vue de la structure et de 
la composition de la roche, partout dû elle est en contact 
avec des produits volcaniques et sur les bords mêmes du 
cratère. C'est ainsi qu'au-dessus de la coalée de lave dont 
nous venons de parler, entre elle et le cratère, nous voyons 
de la dolomie en place qui est absolument dans le même 
état qu'avant la formation du volcan. Celui-ci a déplacé une 
masse de rochers juste pour livrer passage aux produits 
volcaniques, mais n'a nullement ébranlé les blocs voisins. 
N'est-ce pas là un fait caractéristique qui réduit à néant la 
théorie des cratères de soulèvement que Ton avait invoquée 
pour expliquer le volcan de Gérolstein. 

Nous descendons dans le cratère et nous pouvons étudier 
les débris qui forment le cratère du volcan. Ce sont des 
scories stratifiées et dont Tinclinaison se fait vers le centre 
du cratère. Il y a, au milieu des cendres, des morceaux de 



— 333 - 

schistes qui ont été rejètés par le volcan avec les cendres et 
les bombes volcaniques. Quelques-uns ont même été si peu 
altérés par ce séjour au sein du volcan qu^en les cassant on 
peut y retrouver des fossiles encore intacts. 

Nous traversons le cratère de Touest et nous arrivons à 
une colline formée de scories et de cendres ; c^est une crôte 
qui sépare le cratère que nous venons d'étudier d*un seceud 
situé à Test du premier et beaucoup plus grand que lai ; 
elle résulte évidemment des déjections des denx cratères. Il 
n'y a pas de cône spécial pour chacune des deux bouches du 
volcan de tiérolstein ; toutes deux s'ouvrent au sommet d*une 
même montagne, formée presqu'exclusivement de dolomie. 

Après avoir encore longé quelque temps la crête de la mon* 
tagne, nous redescendons sur la dolomie à Gérolstein et nous 
ipassons près d une source d'éau minérale, dernier vestige 
des émanations volcaniques. 

Le reste de la journée fut employé à ùentinuer TétHde 
stratigraphique des divenses assises des terrains primaires 
de TEifel. Nous passâmes près du Mont Neroth, mm sans 
pouvoir Téiudier. Le soir nous étions à Daun, d'où nous 
devions partir pour nous enfoncer au sein de la région dans 
laquelle nous venions de faire le premier pas. 

Journée du 4 Septembre. — De Daun à tiemund nous 
continuons notre étude stratigraphique de la veille. Après 
avoir traversé Gemund, nous gravissons une colline boisée, 
et arrivés au faite de la hauteur, nous nous trouvons devant 
un spectacle splendide. Nous avons devant nous un immense 
cirque, bordé de toutes parts par des coIUnes boisées, élevées 
d'une cinquantaine de mètres au-dessus du fond du cratère, 
fond qui est occupé par un beau lac sans écoulement et sans 
affluent. Nous sommes en présence d*un Maar. 

On a beaucoup discuté sur les causes qui ont pu 'donner 
naissance à ces maar. On a prétendu qu'rls n'étaient que le 
résultat de l'explosion et de la i'uptùre momentanée d'une 



- 334 - 

portion de la croûte terrestre. Les gaz volcaniques, en s'accu- 
molant sur nn point où Fépaissenr des couches sédimentaires 
était relativement faible, auraient brisé l'obstacle qni les 
maintenait an sein de la terre et auraient projeté à l'extérieur 
des morceaux de grauwacke arrachés à la croûte terrestre 
en même temps que des blocs de tuf, des scories et des 
cendres. On les a appelés crat^es d'explosion et Pon 
suppose qu'après cette éruption, de très courte durée, le 
volcan s'est éteint pour toujours, laissant, à la place des 
roches projetées au dehors, une cavité dans laquelle viennent 
se rendre les eaux pluviales. D'après ces auteurs, un maar 
serait donc le premier pas fait par un volcan pour arriver à 
constituer nn cône volcanique et Ton trouverait, d'après 
eux, tous les passages entre ces maar et les volcans stratifiés, 
produits par des éruptions successives et répétées sur l'empla- 
cement d'un ancien maar. 

C'est là une explication que je ne saurais admettre, il me 
semble, et c'est d'ailleurs Popinion professée par M. Gosselet, 
que loin d'être le premier des stades parcourus successi- 
vement par un volcan, un maar est au contraire le dernier 
état que nous présente un cône volcanique. Après l'éruption , 
par suite du retrait résultant du refroidissement de la partie 
qui occupait le centre du cratère, il s'est produit au centre 
du cône volcanique une immense cavité qui n'était fermée 
à la partie supérieure que par une mince croûte de scories 
et de laves. Cette croûte, en s'effondrant, a laissé béante 
cette cavité, dans laquelle se sont accumulées les eaux 
pluviales, de manière à constituer ces lacs intérieurs qae 
nous admirons aujourd'hui. 

Nous continuons notre route en suivant la crête des 
hauteurs et nous arrivons à un second maar dont les bords 
sont dénudés. C'est le Weinfelder-Maar. Une église isolée se 
reflète dans l'eau bleue de ce lac sauvage. Nous constatons 
les mêmes choses qu'au Gemund-Maar. Les hauteurs qui 



l'aToUinent sont également reconvertes d'une couche pen 
épaisse de scories et de morceaux de grauwacke altérée par 
le feu; les couches slratifiées de la grauwacke coblentzieaae 
sont également iotactcs sur les bords du maar, elles n'ont 
nullement été dérangées par l'éruption ; nous en relrouvans 
même un superbe bloc toat aa bord de l'eau. 

Une crête peu élevée sépare le Weinfelder-maar d'un troi- 
sièmelac, an bord duquel est bâti le petit village de Schalken- 
mebrea ; ce troisième maar est à an niveau moins élevé que 
les deux précédents ; de sorte que le village de Schalken- 
mehren serait bien vite inondé si la faible crête qui sépare 
les deai maar venait à se rompre. Yoici la coupe que qqus 
aTons pu relever le long d'une route qui passe sur la crête 
elle-même. Elle nous montre la stratlOcalion irrégulière que 
présente tout dépAt aérien constitué par des déjections 
volcaniques, dépôl régi complètement par la plus ou moins 
grande prédominance du vent de tel ou tel cdlé. 

Tranchée dam let débris volcanique* prêt du 
Schatkenmeliren-JUaar, 



1 LapiUU avec débris de grauwaeke l- 

2 . M. id. 10 

s Ceodre* 10 

4 "d 16 

B Lapillis avec débris de Rrauwacke 1 oo 

6 Cendres , .' o 10 

1 Scories et greowftcke dans du limoD rouge 40 



- 336 — 

. Nous nous dirigeons alors vers Mehren et nous prayissons 
la hautear qui domine le Schalkenmerhen-maar ; nous pou- 
yons en prendre le plan et noter la disposition des champs 
cultiyés et des terres marécageuses autour du lac et du 
yillage. 

Nous passons à Mehren qui est sur le bord d'un ancien 
cratère, puis à Steiningen et à jSteinberg. Près de ce der- 
nier village, nous allons voir une colline de basalte qui 
présente un phénomène remarquable. 

Nous avons bien affaire à une roche éruptive, mais, d^une 
part, on ne peut voir le point d'où elle serait sortie, il n*y a 
aucune trace de cratère dans les environs, et, d'antre part, on 
ne trouve tout autour de ce bloc aucune trace de scories ni 
de lapillis; on n'y constate la présence d'aucune bouche 
volcanique ; les deux éminences que nous avons vues border 
la coulée de lave du volcan de Gérolstein font ici complè- 
tement défaut , nous sommes en présence d*un bloc com- 
pacte, d'un dôme homogène de lave basaltique. C'est là un 
fait qui embarrasse au premier abord, mais qui n'étonnera 
plus lorsque Ton songera que nous n'avons pas affaire ici à 
une coulée, mais bien à la masse homogène et basaltique 
qui remplit la cheminée de certains volcans. Nous avons vu, 
à propos des maar, que quelquefois la cheminée volcanique 
est vide et ne présente aucune trace des déjections volca- 
niques ; mais, d'autres fois^ cette même cheminée est com- 
plètement obstruée par la lave qui n'a pu s'écouler au 
dehors. Que Ton se place dans cette dernière hypothèse et 
que Ton suppose que, par suite de l'action des agents atmos- 
phériques, toutes les cendres, les lapillis qui constituaient le 
cône du volcan ou limitaient extérieurement le dôme basal- 
tique aient disparu et Ton comprendra comment il se 
fait que nous trouvons ici une masse compacte sans qu'aucun 
des<^rps environnants ne garde^Pempreinte de son passage. 

Nous . passons ensuite aux villages d;£Llscheid 0t de 



- 337 - 

Gitlenfeld où nous déjeunons ; puis, continuant notre route» 
nous allons voir un quatrième lac, le Pulver-Maar. La beauté 
du sUe nous retient un instant. C'est certainement, au 
point de vue pittoresque, ce que nous ayons vu de plus beau 
pendant toute notre excursion. Les grands châtaigniers dont 
sont complètement garnies les collines qui bordent le maar 
nous laissent apercevoir par place ^ à travers leur noir 
feuillage, Tazur des eaux du lac. 

Nous passons à Immerath, puis à Lutzerath, en nous 
dirigeant à travers bois et nous pressons le pas pour arriver 
avant la nuit au grand volcan de Bertricb, qui est le dernier 
de l'Eifel, quand on se dirige vers le sud-est, à la limite de 
l'Eifel, du côté du Hundsrûck. 

Arrivés à Kennfus, au crépuscule, nous pouvons encore 
constater que nous sommes sur des cendres et par suite 
dans le voisinage d'un cratère qui se trouve à gauche de la 
toute. Nous descendons dans la vallée et les sinuosités de la 
route nous amènent en un point où elle est traversée par un 
courant de lave sorti du cratère situé dans le haut, nous 
nous bornons à en constater la présence, devant l'étudier 
le lendemain. 

Journée du 5 Septembre. — Bertrich est situé au fond 
d'une des vallées du Hundsrûck, région composée essen- 
tiellement d'un vaste plateau de 2 à 300» d'altitude et où 
chaque petit ruisseau s* est creusé une vallée ou plutôt une 
gorge d'une profondeur inouïe; les pentes des vallées 
sont excessivement abruptes et couvertes d'une végétation 
luxuriante. C'est sur un de ces affluents de la Moselle, le Us> 
que se trouve bâti Bertrich, qui est une ville d'eaux fort 
visitée par les touristes. Il existe en effet au pied du volcan, 
des sources d*eaux minérales. 

Nous nous dirigeons le matin vers le point où nous 
n'avons pu continuer nos observations la veille; nous 

Annaies de la Société géologique du Nord, t. tu. 



— 338 — 

arrivons^ au boat de quelque temps, au pied d^un escar- 
pement assez élevé en haut duquel nous ayions constaté la 
présence de la lave. Nous trouvons en ce point une très 
grande coulée de basalte qui descend évidemment du haut 
de la montagne. Or, entre ce^ endroit et celui où nous avons 
trouvé une coulée, à la partie supérieure du volcan, on ne 
constate aucune trace de lave, mais il existe un mur presque 
vertical de grauwacke. Il a donc dû y avoir une véritable 
cascade de liquide incandescent qui, descendant du haut du 
volcan, s'est répandu dans la vallée dont il occupe presque 
tout le fond. Le courant s'est dirigé vers Berfrich, situé à 
2-3 kilomètres de là, et, à son extrémité, au point où il s'est 
arrêté, a formé un monticule sur lequel est bâti le temple 
protestant de la ville. 

Nous allons voir au bas, dans la vallée, une belle carrière 
de basalte qu'on exploite pour empierrer les routes. Noos y 
trouvons de très beaux cristaux que je ne cite que pour 
mémoire, ne m'occupant nullement dans tout ce travail de 
la constitution minéralogique des roches, mais seulement de 
leur stratigraphie. 

Ce basalte se décompose au bout d'un certain temps en 
prismes aplatis qui, altérés par l'acide carbonique de Tair et 
des eaux pluviales, prennent une forme arrondie et finissent 
par ressembler complètement à des fromages empilés les uns 
sur les autres; cest ce que nous avons été admirer à Kas- 
Keller (Grotte des fromages). Ce mode de décomposition est 
spécial au basalte. 

Nous rentrons à Bertrich, puis nous gagnons Alf à pied. 
D*Alf, qui est situé sur la Moselle, nous nous rendons ea 
chemin de fer, à Goblentz. 

Après avoir séjourné quelque temps dans la ville, nous 
prenons le train pour Niedermendig. Une marche de nuit de 
4 kilomètres nous amène au grand hôtel situé sur- les bords 
du Laacher See. 



— 339 — 

Journée du 6 Septembre, — Le lac de Laach peut être 
considéré comme on grand maar ; c'est, en tout cas, le plus 
grand de toute la région. Il présente une surface d'eau qui 
n'a pas moins de 9 kilomètres carrés. Il est entouré au nord^ 
à l'est et à Touest par des pentes abruptes de montagnes^ au 
sud, par des collines à pentes douces* 

Le matin du 6 Septembre nous nous dirigeons vers Bell^ 
en tournant le dos au lac, nous longeons Tancien couvent 
de Maria Laach et nous passons dans un chemin creux qui 
nous montre de beaux dépôts de cendres dont les couches 
inclinent vers Niedermendig. Elles ont donc été disposées sur 
les pentes du volcan^ et, comme celles du Schalkenmehren- 
Maar, elles sont en couches irréguUëres et de formation 
aérienne. Nous traversons Bell, puis Obermendig où, nous 
relevons une belle coupe ; nous sommes en présence de dépôts 
alternatifs de cendres et de ponce^ mais ici les couches ne sont 
plus irréguUëres comme celles du bord du lac, elles sont 
régulièrement et horizontalement stratifiées ; cela indique 
nettement qu'elles ont été déposées tranquillement et unifor- 
mément au fond d'un lac. 

Nous allons, de là, voir les laves de Niedermendig que l'on 
exploite pour faire des meules, ce sont des Leucitophyres 
avec Sanidine et Angile. 

C'est en extrayant cette lave que Ton a creusé les caves 
dans lesquelles on fait la bière renommée de Nieder- 
mendig. 

Nous revenons à Thôtel par la route que nous avions 
suivie la veille au soir^ et, après le déjeuner, nous montons 
en barque pour nous faire conduire en différents points du 
Jac particulièrement intéressants. Nous naviguons un certain 
temps jusqu'à ce que nous soyons arrivés à la Jâger Spitz 
(pointe du diasseur), où nous descendons. 

Nous trouvons tout au bord de l'eau des scories basaltiques 



— 340 — 

allérées, ce sont les dernières laves sorties du volcan. En 
montant un peu, nous arrivons à une splendide carrière où 
noas constatons la trace de deux éruptions différentes, quant 
aux roches qu'elles ont émises et quant au point du lac et au 
cratère d'où elles semblent provenir. 

Dans le bas nous trouvons une lave basaltique contenant 
du pyroxène et du mica rouge. Au dessus de cette couche, 
et reposant en stratification complètement discordante sur 
elle^ il y a des dépôts provenant^ cette fois, d'une éruption 
trachytique, c'est un tuf ponceux renfermant des blocs 
énormes de basaltes lancés par le volcan ou provenant des 
coulées des éruptions antérieures. Tout à fait à la partie 
supérieure de la carrière, il existe un tuf ponceux plus fin 
et des bombes basaltiques plus petites que les précédentes : 
on constate là le ralentissement graduel de Péruption. 

Coupe de JfagersfJ^iz. 




1 Lave basaltique. 1'* éruplion* 

2 Tuf ponceux trachytique, et blocs de basaltes. 2* éruption. 

3 Le même avec des blocs de basalte plus petits. 



Nous avons là, ai-je dit, la trace de deux éruptions diffé- 
rentes et venant de cratères différents. C'est ce qui a permis 
à M. Gosselet d'émettre Popinion suivante, justifiée d'ailleurs 
par la forme même du lac, dont voici le plan. 



j 



WissrnacA 







y.".'.*.*.V.V.*.'"'C^'^ ^ fltejywf 


( 


/ '/>n/(fTr j 


4 

/ 
B^ 


Jaixchersu. \ 


NiedPTiîjonJlq 



— 841 — 

IL Gosselet suppose qall y a ea deux cratères au Laacher- 
See. 

Le plus petit, situé du 
côté de PMtel, aurait don- 
né les laves de Niedermen- 
dig, les scories et cendres 
du couvent et les tufs pon- 
ceux de Bell et d'Ober- 
mendig, ainsi que le tuf 
trachytique de la partie 
supérieure de la carrière 
de la pointe du Chasseur. 
L'autre cratère, le plus 
grand des deux> serait situé dû ciMé du couvent des novices ; 
il aurait donné la coulée basaltique de la partie inférieure de 
la pointe du Chasseur, et les diverses laves et scories que 
nous verrons dans la direction de Wassenach. 

Pour en revenir à la pointe du Chasseur, nous y trouvons 
la trace de trois éruptions successives. 

Le premier dépôts le dépôt basaltique de la partie infé- 
rieure a été effectué par une éruption du grand cratère ; le 
tuf ponceux, trachytique, qui lui est supérieur, est sorti du 
petit eratère ; enfln, les cendres et bombes du haut de la 
earrière proviennent également du petit cratère. 

Nous remontons en bateau et nous arrivons en un point 
au bord du lac, où Ton voit bouillonner Teau absolument 
comme si elle était en ébullition ; c'est là un dégagement 
d'acide carbonique qui se fait assez activement, et qui nous 
montre que le volcan duLaacher See n'est pas encore 
complètement éteint. 

Nous passons près du couvent des novices, où Ton peut 
remarquer des blocs de grauwacke parfaitement intacts, ils 
n'ont pas bougé et n ont subi aucune altération par suite des 
noBobreuses éruptions dont ils ont été témoins. C'est là, nous 



— 348 " 

Tavons déjà dil^ on argament irrëfatable contre la théorie 
des soulèvements. 

Nous débarquons dans nn fourré, et après avoir gravi à 
travers bois la colline qui borde le lac, nous débouchons dans 
les champs, en vue de Wassenach, nous voyons encore des 
cendres qui, vu leur inclinaison, proviennent évidemment 
d-une éruption du grand cratère du Laach. 

Nous descendons à Wassenach qui est bâti sur la grau- 
wacke. Devant nous se dresse un immense cône volcanique, 
entièrement dénudé à la base et garni de bois à son sommet» 
c'est le volcan du Kunkskopfe. 

Voici la coupe que nous avons relevée en gravissant cette 
montagne. 

Au dessus de la grauwacke • nous avons constaté la 
présence d'une couche de limon, puis une belle carrière 
nous montra de grands amas de cendres au dessus du limon 
qui forme le sous-sol de la carrière et dont le dépôt est par 
conséquent antérieur à la dernière éruption du Kunskopfe. 
Au milieu de ces cendres, on trouve des bombes volcaniques 
parfois très volumineuses, des scories et des lapillis, le tout 
disposé sans stratification. Une seconde carrière nous 
montre, au-dessus des cendres, des masses de scories 
entremêlées de coulées de laves inclinées parfois deSS». 
Nous continuons à monter et nous nous engageons dans te 
bois, dans Tespoir de trouver enfin le cratère du volcan, 
mais nos recherches demeurent infructueuses, nous ne 
voyons partout que des scories et nous redescendons. Le 
cratère a donc été presqu'entièrement obstrué par les érup- 
tions successives. 

Nous tournons autour du Kunkskopfe et nous arrivons 
dans un ravin qui divise en deux parties très inégales le 
volcan ; mais il y a ici un fait de première importance à 
noter et qui nous montre bien les valeurs différentes qu'ont 
les diverses éruptions d'uq mÔQie volcan. Tandis t}ue le 



— 343 — 

grand cône du Knnkskopfe était presqu'exclusivement 
formé de cendres et de lapillis, celui-ci, qui n'en est séparé 
que par un ravin de minime importance, est exclusivement 
composé de basalte compacte. Est-ce le résultat d'une 
éruption d'un cratère voisin du premier ou d'une éruption 
différente et antérieure du même cratère? 

Sur la pente, de l'autre côté du petit cône du Kunkskopfe 
nous trouvons une couche de limon qui recouvre le basalte, 
lequel sous Tinfluencjd des agents atmosphériques se 
décompose et prend un aspect qui le rend méconnaissable, 
même pour Toeil le mieux exercé. 

Sous le basalte, on aperçoit la grauwacke légèrement modi- 
fiée par son contact : 

Coupe du Kunskopfe. 




..M» 



L Limon. 

g Gnauwacke. 

B Basalte compacte. 

s Gendres et lapillis. 

t Seories et coalées de lave. 

K Scories, 



Avant Burgbrohl, nous allons voir dans la vallée d'un 
petit affluent du Rhin, une belle carrière de trass. On appelle 
ainsi un tuf pumîcitique enfermant des débris de pierre 
ponce» de grauwacke, de schistes argileux, de basalte, etc.. 
ainsi que de nombreux cristaux. Sa couleur est blanc- 
jaunâtre, il devient noir par altération. La partie inférieure 



— 344 — 

du banc est beaucoup plas compacte que la partie supérieure^ 
on exploite le trass pour la fabrication du mortier hydrau- 
lique. C'est donc une boue volcanique qui s^est répandue 
dans la vallée qu'elle remplit entièrement de Burgbrohl 
jusqu'à Brohl sur le Rhin. Le petit affluent du Rhîn qui 
arrose la vallée a dû se frayer un chemin à travers le traas 
qui s'élève jusqu'à une hauteur de 20 à 30 mètres au-dessus 
du fond de la vallée. En la suivant jusqu'à Brohl, on 
traverse des localités ou le trass a coulé sur le sol d'une 
forêt; on retrouve, en effet, en parfait état de conservation, 
des feuilles et des arbres entiers. Le trass provient très pro- 
bablement d'une éruption du Kunkskopfe. 

En quittant Burgbrohl nous gravissons une montagne 
au pied de laquelle se trouve le village ; nous arrivons alors 
à une splendide carrière. A la base on voit un basalte fendillé 
probablement par une exposition prolongée à Pair et dans 
lequel pénètre du limon. Sa surface profondément ravinée 
s'est recouverte de débris de basalte empâtés dans du limon. 
C'est évidemment un dépôt fait sur la pente de la colline, ce 
que la carte géologique de France a appelé un dépôt sur les 
pentes. Ce basalte passe insensiblement à un autre beaucoup 
plus altéré et d'une toute autre couleur. Le tout est recouvert 
de limon assez pur. Ces diverses roches volcaniques pro- 
viennent d'un volcan situé derrière Burgbrohl, et que nous 
ne gravissons pas jusqu'à son sommet. 

Nous continuons notre route vers Brohl en suivant la 
ligne des hauteurs; nous marchons toujours sur des cendres 
et des scories, ce qui prouve que nous ne sommes pas loin 
d'anciens volcans. 

Nous arrivons enfin au Leitenkopf, le dernier volcan que 
nous devions étudier de la journée. 

Le Leitenkopf , comme le montre la coupe suivante, est un 
bel exemple de cratère situé sur le flanc d'une montagne et 
ouvert du côté de la vallée. A une certaine hauteur au-dessus 



-3iK — 
du «ratftrft noa> trenTon» un dépAt de scories bBsattiqves 
réanies en un eoDglomérat solide et rentsnnani de très 
Dombrent débris de paawacfce. 

Coupe de la valKe de Brohl, prêt du Leilenla^. 



g GreuvrBcke. f Scoriet, aneieD eralèn. . 

s Scoriei conglontirées. T tnxt. 

Sons one très faible épaisseur de ces scories vient la 
grauwacke, puis plus bas, sar les bords mêmes dn cralére, 
on troDTe encore un dépAt de cendres ei de scories. Le 
cralëre n'est dessiné que do c6té de la montagne, sur 
l'antre bord, il eslourert et bordé parla granwacke en bancs 
réguliers. De Tantre cAté de la vallée, nons apercevons 
toujours le trass- 

Nous descendons presqn'aossitdt de la ligne des hauteurs 
pour venir nons embarquer à Brohl snr le Rhin et gagner 
Bonn où nous passons la nuit. 

Joumie du 7 Septembre. — Le 7 Septembre fiit entièrement 
consacré à l'étude du Siebengebii^e. Un train qai traverse le 
Rhin en bac peu de temps après avoir qoitlé Bonn, nous 
transporte à la station de Dollendorf. 

Le Siebengebirge constitue & lui âenl l'enseèble volcanique 
que l'on tfonve sur la rive droite dn Rhin ; comme son nom 
l'indiqâe, il se compose de sept cdnes volcaniques. Derrière 
Iqî commence le Tauons, région exclusivement formée de 
roches sédimentaires. 



— 346 — 

Nous faisons de suite rascension da Petersberg ; bous 
montons d*abord sor la grauwacke et nous arri? ons & un 
terrain de formation tertiaire qui va BOttS sertir pear déter- 
miner l'âge des volcans du Siebengebirge dont nous parlerons 
plus loin ; ce sont des sables très grossiers entremêlés de 
blocs de grès, de poudingue et de galets de quarz ; notons, 
en passant, que comme aspect ils ressemblent très fort aux 
sables grossiers de raachénien; en Allemagne, on les place 
dans Toligocëne ; ils seraient de Page des lignites du bassin 
de Hayence. On ne trouve dans ces sables que des débris 
végétaux sur lesquels on s'est appuyé pour les rapprocher de 
l'oligocène. 

Au-désstts de ces sables, nous constatons la présence 
d'une coulée de basalte qui les recouvre et est, par. consé- 
quent, postérieure à leur dépôt. 

Nous redescendons au village de Winter Hûhlendorf que 
nous traversons et nous arrivons à un petit ruisseau tout 
près duquel nous relevons la coupe vivante de haut en bas : 

Conglomérat trachylique avec dendriies 5 00 

Minerai de fer, ancien sol végétal . . 30 

Grès 1 00 

Poudingue 1 50 

Grès schisteux o 50 

Grès • . . . 2-00 

A la partie inférieure, on retrouve des grès et poudingue 
oligocènes, ce sont les mêmes que ceux que nous avons vus 
au Petersberg. Immédiatement sur ces grès repose un con- 
glomérat trachytique contenant beaucoup de ponce et compa- 
rable au trass de Brohl. Mais entre les deux il y a une ligne 
de ravinement et la trace d'un ancien sol végétal; on voit 
encore des restes de troncs et des racines qui ont pénétré 
dans les grès. Il y a beaucoup de dendrites très étendues 
dans le conglomérat. Au-dessus de la carrière, et sur un 
côté seulement, il y a 3 m. de limon; ailleurs, le tuf 



— 347 — 

poaceox est en, contact directement avec rbiunns et légè- 
remenl décomposé à sa surface. 

Nous rq'oignons à trafers des prairies la routé qui monte 
au Drakensfèld, nous admirons tout d'abord vn filon de 
basalte qui a tra?ersé le conglomérat trachytique et est 
entouré par lui de tontes parts. Le coni^omérat est légère* 
ment altéré sur tout le pourtour du basalte. 

La première montagne que Ton gravit pour atteindre le 
sommet du Drakensfeld en suivant la route carrossable qui y 
mène s'appelle le Hlrschberg. On trouve d'abord la grauwacke; 
ensuite, tout le long de la pente, on voit alternativement du 
conglomérat trachytique du limon tantôt pur et tantôt chargé 
de débris d'andésite décomposée ; le limon repose sur le 
conglomérat trachitique ; enfin on arrive à Tandésite amphi- 
bolique qui forme le sommet du mont. Ainsi, pour classer 
les roches par ordre d'éruption, la plus ancienne serait le 
conglomérat, viendrait ensuite l'andésite, dont les débris 
sont venus recouvrir les autres roches. 



Coupe de deux montagnes du Siebengebirge» 
Hirschberg. 



Volkênburg. 




t GoDglomérat tracbytiqac. 

/ Limon. 

a Scories et débris d'andésite dans du limon. 
A Andésite amphiboHque. 



— 348 — 

Après être redesoeadus un peu, nous monlOQs immédia- 
tement sur le Volkenbarg. Ici comme «a ifirscbberg, c'est le 
conglomérat trachytique qui formo le oœnr même do yolcan. 
Noos trouToos donc d'abmrd le conglomérat, vient ensuite du 
limon puis des scories et bombes d'andénte, et enfin le con- 
glomérat qui reparaît de nouveau. La route quitte alors le 
Yolkenburg au point où il se rattache au Drakensfeld, nonS' 
allons néanmoins constater que le sommet du Yolkenburg 
est formé comme celui du Hirschberg, par une andésite 
amphibolique compacte. Cette andésite est donc la dernière 
des roches qui apparat sur le Yolkenburg. 

Noas quittons alors le conglomérat et nous nous trouvons 
de suite sur le tradiyte da Drakensfeld, disposé en couches 
verticales et contenant d'énormes cristaux de Sanidine. 
Nous ne quittons plus cette roche jusqu'au sommet de la 
montagne. 

Maintenant que nous avons terminé notre étude des 
volcans de TEifel et de ceux da Siebengebirge, nous pouvons 
nous étendre un peu sur Tâge supposé des volcans de toute 
cette région. 

On trouve dans TEifel diverses roches sédimentairés, mais 
qui appartiennent tontes, soit au dévonien, soit à roligocène 
ou aux terrains postérieurs. Le dévonien a été plissé et 
redressé après la période carbonifère, mais, avant F âge 
permien, à une époque où aucun volcan n'existait encore 
dans la région. Sur le dévonien^ il s*est déposé des grès 
triasiques que l'on voit encore en couches horizontales. 
Pendant tout le temps qui s'écoula depuis le trias jusqu'à 
roligocène, l'Eifel fut un continent; aucun dépôt ne s*y 
forma qui put, en s'intercalant dans les roches éruptives, 
nous donner l'âge des premières éruptions volcaniques. 
Néanmoins, il est probable que la période d'éruption ne 
commença guère avant l'oligocène : voici sur quelles raisons 
M. Yon Dechen, l'illustre savant de Bonn, qui a si bien étudié 



r- 349 — 

toute C6tle région,, se fonde pour ayancor ce làil dans son 
étude sur le Siebengebirge 0). 

Il divise Tétage des ligoites du bassin de Mayence en trois 
zones. Ce sont : 

lo A la base, des sables et grès dans lesquels on retrouTO 
de U^ès nombreuses feuilles d'arbres dicotylidonés de nos 
forêts. 

2o i,e dépôt ^uiv£|nt se compose du conglomérat traeliy" 
tique, ieqael se rattache au conglomérai basaltique. . Or le 
conglomérat trachytique ne se trouve que dans le voisinage 
du trachyte et est du même âge que'lui. 

30 Enfin viennent des grès, des sables et lignites riches en 
abiétinées^ m:âis ces dépôts ne sont nullement mêlés aux 
roches éruplives. 

On voit, d'après cela, que Page des éruptions qai ont 
donné le trachyte et par- suM le conglomérat, est par- 
faitement fixé par les dépôts de sable et Ugnites oligocènes. 
Mais les volcans de TEifel ne se sont pas éteints après cette 
période, les basaltes ont en effet, ici comme dans toute 
éruption volcanique, apparu les derniers et par conséquent 
postérieurement à Tépoque oligocène. Le Yorderberg est 
même de Tâge du loess, son cratère est rempli de dépôts de 
cette époque. 

Gomme conclusion, on peut dire que les volcans de la 
Prusse rhénane ont apparu quelque temps avant ToUgocène 
pour rester en éruption, du moins si on les prend dans leur 
ensemble, j usqu'au loess. 

Du soDimet du Drakensfeld nous admirons la vue dont on 

jouit sur toute la vallée du Rhin ; on aperçoit jusqn'am 

tours de la cathédrale de Golog^o^ dans un lointain brumeiix. 

Nous redescendons cc^tte fois du côté du.Rhin ; unecoui^ 

précipitée nous amène au pied de lam/QQtagne.à Kônigs- 

(1) Geognostischer Pfthrer in das Siebengebirge am Rbein. — Voif 
Db. h. Von Dechin, Kôniglichen obergbauplmann. — Bonn. IMI. 



^350 - 

winter. De là nons regagnons Bonn en bateau à rapear 
laissant à notre droite le massif dn SiebMigebirge. 

Notre excnrsion était dès lors terminée. De Bonn nous 
regagnons la France par Cologne, * Aix-la-Chapelle, Liège el 
Bruxelles, et nous nous séparons alors de Téminent profes- 
seur qui nous avait guidés pendant quinze jours sur la terre 
étrangère. Il est de mon devoir de lui payer ici, en mon nom 
et en celui de mes camarades, un juste tribut de reconnais- 
sance et de remerciements. 

Comptê'rmdu de V Excursion géologique 
du 29 Mareau /«' Avril 1880, dans le Bonlonaai* (>) 

fo Falaise 4ku Blanc-Mes 
par M. Obarles Havrlée 

élève de la F^eaUé, lieenciô ès-sciences naturelles. 

Pl.V 

/w Journée. — I^undi 29 Mars 1880. 

Partis de Calais de très bonne heure , nous arrivons à 
Sangatte à temps pour pouvoir doubler le Blanc-Nez ayant la 
marée haute. 

Jusqu*à Sangatte , nous sommes dans le vaste stuaire de 
l'Âa. La mer formait encore au X"^ siècle un vaste golfe qai 
s'enfonçait jusqu'à SM)mer. Les dépôts de la mer de cette 
époque sont des sables et des argiles qui affleurent tous deux 
alternativement. On trouve à la partie supérieure une argile 
4 Rissoay dessous des Sables à Cardium^ et plus profondément 
encore de la fotirte , dans laquelle on retrouve des objets ro - 

mains, preuve inoontestaMe de Texistence de la terre ferme • 

- ■ II... . 

" (1) Cette excursion a été dirigée par M. le D' Gh. Babrois, maître de 
conférences. 



— ^4 — 

on du moins des marais an commencement de Père chrétienne. 
Cette région a donc snbi pendant la période historique trois 
changements snccessifs, deux exhaussements séparés par nn 
a£fd)ssement. Nous allons voir qnecene sont pas là les seules 
modifications de la géographie de cette contrée. 

En qoittant Saogatte, noas nous dirigeons vers la plage, et 
là nous commençons à longer la falaise. Je donne ci-après 
la coupe des dépôts diluviens que l'on remarque en ce point. 

l"" On trouve immédiatement, et recouvrant par suite tous 
les autres dépôts , une couche composée d'une argile brune^ 
sableuse, remplie de silex hrisis et sans fossiles. 

2» Dessous Ton trouve une argile sableuse analogue à la pré- 
cédente, niais dans laquelle les $ilex sont devenus beaucoup 
plus rares, et qui contient énormément de petits morceaux 
de craie ; c^est la grève crayeuse des Ardennes. 

Si Ton compare entre elles les deux couches^ 1 et 2, on 
Voit que la principale différence qu'il 7 a entre «lies consiste 
en ce que Ton trouve beaucoup de fragments de craie à la 
partie inférieure dans la couche n^ 2, tandis qu'il n'y en a 
pas à la partie supérieure. Mais cette absence de craie dans 
la couche n^ 1 n'est que le résultat de Paltération de la roche 
et de la dissolution du calcaire, par suite du contact avec les 
agents atmosphériques. On se rend aisément compte de la 
façon dont cela se produit par Pexamen de la ligue de sépa- 
ration B des deux couches. La surface de contact est en effet 
poreuse , on remarque dans son sein de nombreuses cavités 
arrondies qui ont la forme des petites boules de craie de la 
couche n*" 2 ; seulement tout le calcaire a été dissout par les 
eaux pluviales. 

Maintenant, si la couche n* 1 ne contient plas ces cavités, 
c'est qu*elle a subi un tassement postérieur à la disparition 
de la craie. Ce qui prouve d'ailleurs surabondamment ce 
tassement, c'est la plus grande abondance de silex à la partie 
'svpérieure que dans la zone inférieure. Ces silex ^ par suite 



- 3»- 

de la dûainotion du ?olame de Fargile ae sont eu effet troayés 
rapprochés les us des autres. 

. Sous la couche n* V nous trouvons une argile (n<» 2) et des 
nwnM». qui alternent par petits lits de 0,30 avec d'autres lits 
plus rares formés de tout petits %il6x brisis. Nous y avons 
trouvé des jS^Iîa;puIcAaUa, des Pupa, ainsi qu'un fragment de 
défense d'éléphant. Le docteur Robbe, de Sangatte , y avait 
d^ailleursdéjà trouvé des traces de VElepkasprifnigeniu$ qu'on 
retrouve dans le diluvium de Brighton. Ces découvertes 
simultanées ont de l'importance au point de vue de la com- 
munication qui devait alors exister entre la France et 
lAngleterre. 

Sous cette couche» nous trouvons encore jukegrhe crayeuse 
(p*" 2") avec grandes Hélix nemoralis. Ici, nous constatons 
comme dans les couches précédentes des fausses stra- 
tifications : il n'y a presque plus de silex. Cette stratification 
sans ordre, que l'on appelle stratification fluviatile ou tor-* 
rentielle, nous prouve que nous avons évidemment affaire à 
un dépôt fluviatile ou tout au moins lacustre. 

Nos deux premières zones appartiennent donc au Dihivium^ 
et ce sont des dépôts essentiellement d'eaa douce. 

3r A la base de notre couche n« 2'* on trouve on petit banc 
de sable vert de 0,10 (n® 3), dans lequel il y a des silex roulés 
nous n'avons donc plus affaire à un dépôt fluviatile, mais bien 
à un dépôt marin. Voici d'ailleurs les fossiles que nous avons 
pu y ramasser : 

Modiola modioltts. Trochus. 

Nassa reticulala. Cordium edule. 

Mytilus edulis. 

En Angleterre , aux environs de Brighton , où ces eoucbes 
ont été mieux étudiées » on a pu constater que ces fossiles 
sont semblables à ceux que Pon retrouve aujourd'hui aa 
BDfd de l'Éoosse et de l'Irlande* La faine était doao 



— 353 - 

faane analogue à celle de la période glaciaire, et nallement àr 
celle de nos mers du Sud. La mer était donc alors large- 
ment ouverte vers- le Nord. 

Sous ce banc de sable 3 on trouve une couche d'un mètre 
environ (n^ 3'), uniquement formée, de silex rouf^s beaucoup 
plus gros que ceux du banc de sable. Ces silex viennent butter 
contre le terrain crétacé. Nous avons donc là les restes d'une 
ancienne falaise que la mer venait battre dans une direction 
perpendiculaire à celle qu'ont les mêmes falaises de craie de 
nos jours. M. Prestwich prétend avoir trouvé quelques galets 
de granité dans cette coache inférieure, ce qui pourrait faire 
supposer que la mer charriait alors, comme à Tépoque gla- 
claire, des glaçons flottants qui apportaient * de Suède ces 
galets de Syénite. Malgré nos recherches, nous ne trouvâmes 
aucun de ces galets. 

Ce banc de silex rdulés s'élève à 6"" au-dessus du niveau 
actuel de la mer^ ce qui tend à prouver qu'elle était plus 
élevée alors que de nos jours. 

Au nombre de ces galets, on en trouve un certain nombre 
en calcaire jurassique ; il y a aussi des galets de craie et 
des galets de grès ferrugineux diestien. 

La calcite s'est par place dissoute dans Teau, et a ensuite 
empâté et réuni entre eux les galets roulés. Ces morceaux de 
calcaire proviennent probablement du Bas-Boulonnais. Le 
Pas-de-Calais aurait dès lors déjà existé àcetteépoquepuisque 
les galets venaient librement de Boulogne à Calais. 

Pour nous résumer, retraçons sommairement l'histoire de 
cette région depuis l'époque Pliocène jusqu'à nos jours : 

io A l'époque Pliocène les mômes eaux recouvraient uni- 
formément le Boulonnais et l'Angleterre, puisque nous 
retrouvons de part et d'autre, au haut des North-Downs 
comme aux Noires-Mottes un dépôt de crag, c'est-à-dire de 
sable rouge noirâtre avec grès ferrugineux ("c'est le dépôt 
diestien de Cassel). 23 

Annales de la Société géologique du Nord, t. vu. 



— 354 -. 

. ^ Alors se produisit un exhaussement du sol , et il se 
forma un isthme que la mer vint battre par le nord et par 
le sud ; elle avait par conséquent, par rappprt aux falaises de 
craie, une direction perpendiculaire à celle que nous cons- 
tatons aujourd'hui. 

30 Elle rompit cette digue en un point quelconque de 
risthme, et ce qui le prouve , ce sont les galets portlandiens 
deSangatte. 

¥ Puis il y eût un nouvel exhaasimMnt qui commença 
une période pendant laquelle l'Angleterre communiqua 
largement encore et pour la deuxième fois avec le continent. 
Ce qui le prouve , ce sont les restes A'Elephas primigenius^ 
et de la faune 2% que Ton retrouve des deux côtés du détroit. 

b^ La mer* revint ensuite, et cette fois elle forma défini- 
tivement le .détroit qui n'a d'ailleurs que 50"^ de profondeur 
au maximum. 

6"^ Puis elle envahit postérieurement é Tépoque romaine, 
la région comprise entre Calais, Dunkerque et S^)mer, et 
forma ainsi le golfe de SL-Omer. 

7° Enfin elle se retira de ce golfe vers le X>n« siècle de 
notre ère. 

Terrain crétacé. 

Nous commençons alors l'étude de la falaise crétacée du 
Blanc-Nez. 

Afin de mettre de Tordre dans Texposé des couches, je vais 
commencer par les plus récentes. 

Turonien. — l"" Au sommet du Blanc-Nez, au point le plus 
élevé et se poursuivant même jusqu'aux dépôts diluviens, on 
trouve une couche de craie E, que nous irons voir à Ëscalles, 
dans laquelle on remarque de nombreux bancs de . silex 
visibles à l'œil nu du bas de la falaise. C'est la zoneàMicraster 
Breviporus; c'est ce qu'il y a de plus récent dans le crétacé 
du Boulonnais. 



— 355 - 

2« Immédiatement ad-dessous vient une zone (D) de craie 
blanche compacte de 20<n d'épaisseur , et qui, elle non plus, 
n'est pas visible au bas de la falaise Malheureusement pour 
le géologue les couches crétacées du Blanc-Nez sont trop 
horizontales ; celles qui occupent le sommet n'apparaissent 
pas au pied de la falaise. 

Cette zone est la zone à Inoceramus Brongniarti ou à Tere- 
bratulina gracilis. Nous avons pu ramasser dans des blocs 
éboulés de cette zone reconnaissable aux nodules, les fossiles 
suivants : 

Spondylus spinosus, Terebralulina gracilis, 

EchinocontLS vulgaris. Inoceramus Brongniarti. 

Denis de Plycàodus. Dercetis elongalus, Cop'^oliles. 
Terebratuia semigtobosa. 

30 Dessous vient (C) la craie conglomérée à A. nodosoïdes 
et In. laHatus. Cette touche n'affleure pas plus que la précé- 
dente au bas de la falaise. On trouve dans les blocs éboulés : 

* 

A,peramplu8. Ter.semiglobosa. 

A. nodosoides. In. labialus. 

A. ruslicus. Discoïdea minimà. 
A. Lewesiensis. 

Ces trois zones constituent tout le turonien du Boulonnais. 

Cénomanim. — 4® Vient ensuite une petite couche (Bj, trop 
faible pour qu'on puisse l'apercevoir du bas de la falaise , 
c'est la zone à Belemnites plenus. 

On peut la retrouver sur la plage, en face à peu près du 
milieu de la falaise diluvienne, à cause du pli que nous expli- 
querons tout à r heure. C'est une marne calcareuse verdâtre 
dans laquelle on peut recueillir des échantillons de H, plenus. 

b^ Vient alors une nouvelle zone . de la craie glauco- 
nieuse, c'est la zone à A. Cenomanensis ou à ^. Rothoma- 
gensis. Elle forme tout le bas de la falaise jusqu'au cran 



— 356 — 

d'EscalIes et le sommet du Petit-Blanc-Néz. Elle a une 
épaisseur de 40"". Noqs y distioguons deux niveaux ^4 et A*. 

1. Dans le niveau supérieur (^4) la craie est compacte, gris 

verd&tre. On y trouve peu de fossiles. 

2. Dans le nifeau inférieur au contraire (A')^ où la craie 

est plus compacte, plus argileuse, nous trouvons : 

A* Rothomagensis, In. slriatus. 

' A. Cenomanensis. Peeten Beaveri, 

Des Pyrites présentant des formes variées, et la plupart 
des fossiles de la zone suivante. 

» 

6» Sous cette zone, nous trouvons avant le cran d'Escalles 
une zone [ïï) très argileuse, et qui, par suite, retient Teau et 
forme un niveau constant de sources dans toute la falaise au 
grand comme au petit Blanc-Nez. G^est la zone à A. varians. 
C'est sur cette couche que Ton compte pour arrêter les eaux 
qui pourraient s'introduire dans le tunnel sons-marin projeté. 
Nous trouvons : 

A. varians. TarriUles tvU)erculatU8y\, abondant, 

A . navicularis, — coslatus. 

A. Mantelli, — Scheiichzerianus. 

A . sulcatus, Rà . MantelUana. 

Kingena lima, Rà. Cuvieri. 

0. carinata. PUcatula creiacea. 

Magas Geinilzii. . Ter. disparilis et semigloàosa. 

Ces deux dernières zones à A. varians et à ^. Cenomà- 
nensis sont très argileuses, par suite elles se délaient facile- 
ment au contact de la mer , et les zones supérieures plus 
dures surplombent jusqu'au jour où elles s'éboulent en 
blocs énormes. C'est là un fait général, partout où des cou- 
ches argileuses se trouvent sous d'autres plus dures. Ici ce 
sont les couches à A. nodosoïdes et à /n. Brongniarti qui 
surplombent. 

Nous allons déjeuner à Escalles. 



— 357 — 

Après le déjeûner, en attendant que la mer baisse , nous 
allons voir la zone à M, Wmporus^ au haut da Grand-Bianc- 
Nez. Nous ramassons : 

Holasier ptanus. Micraster àre^porus. 

Spondplus spinosus In. undulalus. 

Nous revenons au cran d'Escalles» où nous récoltons beau- 
coup de fossiles des couches A^ et H. 

Nous continuons notre marche, cette fois nous sommes au 
Petit- Blanc-Nez. Entre les couches JT et 6 , nous trouvons 
un banc de marnes de 0,50 à Plocoscyphia meandrina, 

7<> La couche G est une marne glauconieuse , dans laquelle 
les fossiles sont en phosphate de chaux, elle a 3 à 4°". C'est 
la zone à A . laticlavius des Ardennes. 

8® Avec la zone suivante (K) nous entrons dans le gault , 
c'est une argile gris bleu, très-plastique, Targile à poteries. 
C'est la zone à A. inftatus. Nous trouvons : 

In, mlcatus.. A. Candolleanus, 

Bêlemnites minimus. 

C'est cette zone qui constitue TArgonne toute entière ; on 
rappelle la gaize. C'est alors un sable congloméré et avec les 
mômes fossiles quMci. 

En Angleterre, on appelle cette zone Fupper green sand. 

M. Barrois la range dans le Cénomanien. Il faut, en effet, 
distinguer dans le gault des géologues anglais le Vraconnien 
des géologues suisses. 

A la base de K, on trouve un banc de nodules de phos- 
phate de chaux. 

Albien. — 9*" La zone L est une argile noirâtre à A . inter- 
rupluSy A. aurituSf In. concentricus. C'est le gault propre- 
ment dit. 

10<> La couche M est composée d-un sable vert kA.mamil- 
laris. Cette couche contient des coquins, nodules de phosphate 



— 358 — 

de chaux, qu'on a autrefois exploités. Le ûiveaa où on en 
rencontre le plus est la ligne de contact entre ces sables et 
la zone suivante. 

Aplien. — 41» Sous ces sables, nous voyons de gros grès 
durs verts dont nous allons constater la présence au loin 
sur la plage. Ces grès affleurent très Icoigtemps, pendant près 
d'un kilomètre à marée basse: ils forment comme le sol de 
la plage, cela tient au peu d inclinaison des couches et au pli 
qui existe immédiatement après la falaise. En Angleterre^ on 
range ces grès dans le Néocomien. flous en ferons de TÂptien 
supérieur. 

12<* Sous ces grès, on peut trouver (mais en général le 
sable des dunes recouvre tout) la zone à grandes huttres, à 
0. Leymerii et 0. Aquila^ qui est TAptien proprement dit. 

Toutes les couches crétacées que nous venons d'étudier 
sont plissées immédiatement sur la plage ; elles prennent une 
direction très accentuée vers le nord; nous ^vons pu le 
constater pour les grès de la zone à mamillaris. 

Mais si ces couches continuaient dans cette nouvelle direc- 
tion, elles iraient passer bien au nord de Folkestone ; il faut 
donc qu'elles reviennent sur elles-mêmes. Près de la côte 
anglaise, il existe d'ailleurs un second pli comme l'indique 
H. Chellonneix dans son travail sur le Blanc Nez. (*) Le 
tunnel pour rester dans la couche à A, varians^ qu'il ne 
devra pas dépasser, sera donc peut-être obligé de suivre les 
sinuosités de la couche. 

Néocomien. — 13° Sous les argiles à grandes huttres , on 
trouve quelquefois des sables ferrugineux sans fossiles, 
lower green sand ou sables de Hastings. Cette couche très 

(1) Note sur le Diluvium de Sangalte et les assises orélacées du cap 
Blanc-Nez. Mémoires de la Société des sciences, de l'agriculture cl des 
arts de Lille. Année 1872, 3- série, 10* Yolume. 



— 859 — 

inégale^ et sur Page de laquelle on discute encore, est le seul 
représentant dans le Pas-de-Calais de rassise du Néocomien. 
Nous verrons demain qu'une partie de la ville de Wissant 
est bâtie sur ces sables. 

Nous continuons notre route en longeant les dunes jusqu'à 
Wissant. A l'embouchure du petit ruisseau qui descend de 
S^-Pot , nous relevons la coupe suivante : 

En dessous du sable des dunes et au-dessus de Targile du 
gault , on trouve , en allant de haut en bas , les couches 
suivantes : 

8. Sable tourbeux.. . . . o 80 . • 

2. Sable verd&tre 50 

1. Tourbe; à la base, tout à fait contre Taptien, il y a 
un banc de silex brisés, mais non roulés. 

Dans la tourbe n*" i , nous avons rencontré des coquilles 
terrestres (Hélix et autres) avec des poteries et des ossements 
d'animaux probablement domestiques. Dans la tourbe supé- 
rieure n9 3, nous avons trouvé encore quelques ossements et 
des coquilles marines à la partie supérieure. 

Le relevé de cette coupe présente un intérêt assez grand. 
Dernièrement, en effet, H. Day a assimilé les silex que nous 
voyons ici aux silex roulés de Sangalte, qui reposent directe- 
ment sur le crétacé, et des sables verdâtres qui sont sous les 
deux bancs de tourbe, aux sables marins de Sangatte. M. Day 
a retrouvé à marée basse à 200°^ vers la plage les mêmes 
bancs de tourbe avec ossements de bison. 

Mais les assimilations que M. Day établit pour les couches 
inférieures ne sont pas certaines. En effet, les silex que 
nous trouvons dans la couche inférieure ne sont pas roulés 
comme ceux de Sangatte. On ne peut donc les comparer. 
Ces divers dépôts sont donc plus récents que tous ceux de 
Sangatte. 



- 360 - • 

Eq face de Wissant et au-delà, la mer découvre à marée 
basse un «banc de tourbe de 0,46 dans lequel pous avons 
trouvé des morceaux de bois, des Succinées et autres 
coquilles iluviatiles. C'est probablement le banc que H. Day 
a observé et qui est la prolongation de ceux que nous avons 
étudiés dans les dunes. 

Nous entrons à Wissant où nous retrouvons les sables néo- 
comiens. 

2° Grla«NeB et enwlroof» die Marquifle 

Par M. PavI DuponcKi^lle 9 

Élève de la Faculté, Licencié es-Sciences- naturelles. 

Le résumé de la partie de Texcursion consacrée aux falaises 
crétacées du Blanc-Nez ayant été publié par M. Charles 
Maurice, je n*ai à m'occuper que des études faites dans les 
terrains jurassiques et primaires. Pour ces derniers , je ne 
ferai que relater brièvement nos observations , dont l'intérêt 
n'est plus que tout-à-fait secondaire en présence des travaux 
de M. Gosselet. 

En partant de Wissant, nous constatons à distance des 
exploitations de sable jaune ferrugineux, situées au hameau 
du Colombier. Ces couches sont Néocomiennes, et recouvrent 
en stratification discordante les couches jurassiques. Elles 
correspondent aux sables de Hastings des Anglais. 

Après une heure de marche, nous arrivons au cap Gris- 
Nez, où nous relevons la coupe suivante (de haut en bas] : 

a. Argile noire feuilletée, qui représente les couches à 

Oslrea expansa (Porllandien moyen). Tous les 
niveaux sous-jacents jusqu'au bas de la falaise, 
sont du Portlandicn inférieur ...... 1 50 

b. Sable jaune avec petits lits argileux. ... 2" 

c. Grès calcareux et argileux à Panopées . . l 50 
â?. Lit mince d'argile noire avec ligoites.. . . 50 



— 3M - 

e. Sable Janne avec lits de (^rès, prôsenlaot ia 

slratificatioD dite ilUTialile 6" 

Nous y trouvons Pema Suessi, 

f Grès jaunâtres 1 50 

g. Argile schisteuse noir- bleuâtre â Pema 

Suessi, , 2 50 

A. Sable â OsL virgula avec galets 1" 

t. Sable jaune avec lits de gros grès noduleux 
et mamelonnés en certains points du pou- 
dingue. 

r. Munieri 

Osl. virgula (spiraHs du pays). 



D'ane façon générale, on peut faire dans ces couches deux 
divisions, la supérieure, sables à Pernes, Tinférieure, grès 
noduleux à T. Munieri. 

En Angleterre, noire Portlandien inférieur du Gris*-Nez 
manque complètement. Au contraire, dans la Marne el 
TYonne , le Portlandien supérieur fait presque enlièrement 
défaut. 

Ce sont de nouveaux exemples de ces lacunes que Ton 
retrouve dans les couches Génomaniennes. 

Cette coupe prise en détail , nous suivons le haut de la 
falaise jusqu'en face du phare > où nous trouvons dans la 
couche e des Pema Suessi dans un état de conservation très- 
remarquable, avec leur test nacré. 

Après en avoir fait une ample provision, nous descendons 
sur la plage, et continuons notre route par le bas de la falaise 
vers Audresselles. Nous y relevons la coupe suivannie ; 

1 . Argile noire et calcaire (Portlandien moyenj. 

2. Sables à Pernes (Portlandien inférieur). 
8. Sable avec grès noduleux id. 

4. Argile à Osl, virgula, 

5. Grès id. 

6. Argile id. 



— 362 - 

7. Calcaire marneux à Pholadomya horiulana. 

Ceromya. 
Pinna. 
(Couches de Bréquerèque de M. Peilat). 

« 

Après déjeûner, nous quittons le bord de la mer ponr noos 
engager, presque à angle droit de la direction que nous 
venons de suivre, dans Tintérieur des terres vers Marquise. 

Les couches plongeant vers la côte, nous allons passer sur 
des zones successivement de plus en plus anciennes. 

Nous voyons en effet : 

1 . Sable jaune avec gros t;rès corrodés. 

2. A Onglevert, argile grise h Ostrea virguta. 

Nous n'en constatons la présence que par une seule obser- 
vation, dans un fond, mais elle nous est clairement indiquée 
par la v^étation (joncs, pâturages). 

8. A la grande maison de Bazinghien, Cale-aire jaune 

pisolithique à Nerinea Goodhalii, 

constituant la base de l'astartien, et que M. Pellat range 
avec différents autres faciès difficiles à paralléliser dans son 
étage séquanien. 

Le corallien , fort réduit dans le Boulonnais , nous fait 
défaut, et dans un chajnp où Ton creusait des sillons de drai- 
nage, à Golincthun, nous constatons : 

4. Argile plastique oxfordîenne à OsL dilatata, 
6. Un peu plus loin , vers Berne, nous voyons un 
calcaire oolithique à Terebratula et à Rh, Hop- 
kinsii , couche qui tbéoriquemenl est séparée 
de la précédente par le Callovien et la partie supé- 
rieure de l'oolithe que nous ne voyons pas. 

Cependant une sablière nous montre du sable jaune ferru- 
gineux, bien semblable à celui de Wissant, et reposant en 
stratification discordante sur les couches jurassiques. 



- 363 — 

5. A quelque disUnce de Berne , nous trouvons à la 
carrière Leieu, reposant sur le calcaire à AA. 
Bàpkinsii. une partie des couches qui nous 
manquaient tout à l'heure. C'est un calcaire mar* 
neuz très fossilifère, où nous ramassons : 
Rh. elêgantula. Acrosalenia Lamarckii, 

» concinna. Ana^acia Bouchardi. 

Cette zone correspond an forest marble des Anglais. 
Sons la conche à Rh. Hopkinsii, nous avons une lacnne, cor- 
respondant peut-être au. calcaire d'Aubenlon des Ardennes. 

7. En descendant vers le ruisseau de Blacourt nous 

voyons sous les couches à Rà. Hopkinsii un cal« 
caire compacte alternant avec des bancs marneux 
à Tereb, maxitlataei Ost. acuminata^ qui repose 
directement sur le 

8. Calcaire carbonifère bleu, constituant le rivage 

jurassique, et percé de trous de lithophages. Une 
partie de la surface de ce calcaire est à nu, et 
nous y constatons des traces ondulées, dans les> 
quelles on a voulu voir l'empreinte des vagues 
de la mer jurassique. 

Il est intéressant de rapprocher cette observation de celle 
qne nous avons faite dans une excursion précédente à Hydre- 
quent, de Tâ^utre côté du plateau primaire , où nous avons 
pris la coupe suivante : 

Calcaire oolitbique à Tereb. maxillata, 

Marne à Osi, Sowerbpi, Mytilus (1.50). 

Sable et grès (8»). 

Calcaire carbonifère à P. gïganteus (marbre Joinvllle) 

en couches inclinée:*, et dont la tranche est perforée 

de trous de lithophages 0). 

(1) On peut rappeler, au même point de vue, la coupe dps carrières 
d'Assevent, près de Maubcupe, où Pon voit du calcaire frasnicn bleu 
coroprcle à surface perforée par des trous de lithophages. 



- 364 - 

En remoDUnl la colline vers Marquise , nous avons rêva 
les coaches précédentes , mais ici nne couche de limon à 
silex brisés nous a empêchés de combler la lacune que nous 
avions sous les couches à Ost. dilatata. 

Le lendemain , nous partons de Marquise vers Bléquene- 
ques, et constatons d'abord dans les tranchées de la route la 
superposition de Pargile grise oxfordienne à Bel. hastalus^ 
Amm. cordatus , Pecten vagans , sur Toolithe de Marquise à 
Rh. Bopkinsii. Le Callovien manque donc ici complètement 
ainsi que la partie supérieure de la grande oolithe. 

Nous suivons la ligne des carrières de Blequeneques en 
refaisant la coupe établie par M. Gosselet. On y voit en cou- 
ches horizontales les niveaux suivants (de haut en bas) : 

Argile grise à Osl. dilatata' 
Oolilhe à Rà, Hopkinsii. 

Calcaire marneux à Ost. Sowerbyi. Afodioles, partie 
inférieure du BaJocieD, représenlantlefullers-earih. 
Sable grossier blanc-jaun&lre avec ligniles. 

Ces zones reposent en stratification discordante sur la 
tranche des couches suivantes : 

A Calcaire bleu-violacé avec banc dit de il pieds et 

marbre taché de puce dans le bas. 
B Cale, bleu à veines violacées avec Produclus cora.' 

Terebn hastata 

m 

^ Ulhosirotion, 

Calcaire gris-clair avec bancs violacés dans le bas. 
Calcaire gris-clair avec banc blanc dans le haut. 
Cale, blanc à Sp. gtaber en couches presque hori- 
zontales. 

Pr. undatus^ 
Pr.semireticulates. 

Entre les couches A et JB, il y a des couches A* qui passent 
entre les carrières Beisir et Régnier , et que Ton peut voir 
très nettement dans la carrière du Haut-Banc. Ce sont les 
marbres Henriette et Caroline. 



— 365 — 

Quant à Texistence de la houille dans ces environs , voici 
l'opinion de M. Gosselet : [^) 
€ Cette étroite bande hoaillère ne peat évidemment four- 

> nir les frais d'une exploitation lucrative, mais rien ne nous 

> prouve encore que la faille qui la sépare du calcaire de la 

> bande du Haut-Banc soit verticale. Si elle était inclinée et 

> que les calcaires fussent coupés en sifflet , la partie supé- 

> Heure du terrain houiller pourrait se développer sous eux. 

> C'est une hypothèse que je ne considèreonéme pas comme 

> probable, mais que l'observation seule pourrait résoudre. > 
Nos observations ne nous ont pas permis de constater au- 
delà de la faille le calcaire noir à P. gigantens (que Ton 
retrouve dans le bois des Aulnes^ près d'Hardinghem), ni le 
calcaire blanc à Spirifer glaber. A la carrière des Ramo- 
nettes, nous voyons le calcaire bleu violacé à Pr. cora plon- 
geant en direction précisément inverse de celle qu'il avait à 
la carrière Régnier. 

Plus loin , dans les champs, nous rencontrons des mon- 
ceaux de dolomie qui nous indiquent la présence de cette 
roche sous le cakaire violacé. Dans cette dolomie , on trouve 
des tiges d*encrines (dolomie du Hure). Elle correspond à la 
dolomie de Brugelettes, en dessous de laquelle on trouve en 
Belgique le calcaire de Tournai, qui manque dans le .Boulon- 
nais. A partir de ce point, nous entrons dans le Dévonien du 
Boulonnais , identique à celui du bassin de Namur , et qui^ 
comme ce dernier, se distingue de celui du bassin de Dinant, 
par l'absence du Dévonien inférieur. 

1. Sable argileux et grès.^ 

2. Psammites jaunes et grès, que nous éludions dans 

une carrière. 
8. Calcaire bleu foncé de Ferqaesà 
Sp. Vemmaii. . Rhyncàmetia boloniensis. 

A trypa reticularis. Cyathophylium. 

Spirigera concentrica. Acervularia. 

(1) GossBLBT et BniTAUT : Loc. cit., p. 16, du tirage à part. 






— 366 — 

qoi correspond aa calcaire de Frasaes, et spécialemeDt dans 
le bassin de Nanrnr, an calcaire de Rhisnes. 

« 

4. Schistes au milieu de$quels une ieniille de dolo- 

mie ÎDlercalée constitue : 

5. Le Rocber des Noces. ^ 

Ces schistes de Beaulieu nous présentent un cer- 
tain nombre de fossiles, que nous ramassons 
dans un ravin. Ce sont : 

OriMs eleganlula, * S/?. Bouchardi. 

Polypiers (grand nombre). 

Ils sont netleoaent assimilables aux schistes de Bovesse. 

Ici s^arréle le Dévonien supérieur. 

Près de la ferme de la Cédule. on rencontre : 

6. Calcaire de Blacourt, bleu argileux, avec polypiers. 
Cyalh. gvadrigeminum. Spirigera concenlrica. 
Proâuctus suàaculeaius. Spirifer (voisin du) medkh 
Lucina proavia, textus. 

C*est la faune de la région des monstres, partie supérieure 
du calcaire de Givet. Lors de l'excursion de la Geologist 
Association, H. J. Grant y a ramassé le Sp. Orbelianus. 

7. Schistes ronges et grès verts à Psilophyton, corres- 

pondant à ceux de Pairy-Bony et d*Horrues. 

8. Terrain silurien, schistes de Galfiers à QraptoHlhm 

colonus. 

Quand nous étions au sommet du Rocher des Noces, 
H. Barrois nous a fait observer les principaux traits orogra- 
phiques du Boulonnais. Je ne puis mieux faire que de ren - 
Yoyer au compte-rendu qu'il a donné lui-même de Texcursion 
de la Société Géologique de Londres dans le Boulonnais {*). 
Nous nous dirigeons vers Fiennes , afin d'étudier les cou- 
ches dont se compose l'escarpement de craie. Nous y voyons 

■ I I. ■ I II! I ». 

(1) Gh. Barrois : Excursion de la Gcoiogis*l Association de Londres 
dans le Boulonnais. Ann. Soc. Géol. du Nord, t. VI, p. 1 13. 



— 367 — 

la craie à silex cornas et à Mieraster breviporus reposant snr 
une craie blanche compacte, exploitée comme pierre à cbanx^ 
et contenant : 

Spandylus spinosus. 
Jnoc» Brongniarti, 

En descendant vers Hardinghem , nous avons constaté la 
présence du gault sons forme d'argile grisâtre retiré d'un 
puits. Le Cénomanien nous a échappé dans l'interralle. 

Nous avons ainsi une excellente idée de ce que l'on entend 
par la ceinture du Bas-Boulonnais. En se réunissant aux 
downs qui en Angleterre entourent la région des Wealds,elle 
constitue un ovale dont le grand axe est à peu près perpen- 
diculaire à la direction du détroit, et qui représente une 
sorte de gigantesque boutonnière, par Touverture de laquelle 
nous pouvons examiner les terrains plus anciens. 

Ces terrains se présentent à nous sous Taspect d'un Ilot de 
roches primaires redressées, sur lequel se sont déposées 
des couches horizontales de terrain jurassique, qui ont 
avancé très irrégulièrement 0) sur cet Ilot. Elles ne sont 
jamais arrivées jusqu'à TE. ou le S.-E., où l'on voit le terrain 
crétacé reposer directement sur les terrains primaires en 
stratification discordante. 

En passant aux mines de Réty , nous avons vainement 
cherché dans les déblais des empreintes de plantes. L'exis- 
tence de ces mines est due à ce qu'un système compliqué de 
failles amène à ce niveau, la bande houillère (*) qui appar- 

(1) Comparer à ce sujel la coupe d'Hydrequenl, où i*OD voit sous les 
couches à T. maxillata 2 à 8 mèlres des couches à Osl. Sowerbyi et des 
sables sans fossiles, avec la coupe du ruisseau de Blacourl où la couche 
à Tereb. maxillata repose directement sur le calcaire carbonifère, et 
avec la coupe de Blenqùenecques où Ton voit le calcaire G' à Ostr* 
Sowerbyi s*avancer beaucoup plus loin que les sables inférieurs S. 

(2) Voir la carte géologique des terrains primaires du Boulonnais par 
MM. GossELBT et Bertàot, loc. cit., pi. I* 



— 368 — 

tient au bassin d'Hardioghem, lequel est le prolongement des 
bassins de Valenciennes et de Mons, partie synclinale du bas- 
sin de Namur. 

H. Tabbé Boulay a fixé Page des houilles de Réty et d'Har- 
dinghem. Il les place au dessous des houilles grasses de 
LenSy mais au dessus du charbon de Fresnes. 

Le lendemain, ane carrière au nord de Marquise nous 
montre la succession des couches bathoniennes : 

1. Gale, ft Rh. elegantula, 

2. Gale, à Rh, badensis. 

8. Cale, roameoi à Rh, concinna. 

4. Oolitbe miliaire à Rh, Uopkinsii (pierre de Marquise). 

Le tout est recouvert par une couche de limon bmn-^ 
rougeâtre qai repose sur la surface irrégulièrement cmdalée 
du baïic à Rh. badensis. 

Ce limon forme, dans une carrière yoisine, une poche fort 
curieuse dans la couche k Rh. continua. 




4 



ï 



T- 

I 

•4— 



I " ,^? , 



x_i: 



zzEunzî 



« i i ■ j . » ■ 1, 



1 — T- inr"! 



I 






a. Limon. 

2. Gale* à Rh. badensis. 



8. Gale. kRh, concinna. 
4. Oolitd à Rh. HopkinsH. 



— 369 - 

Edûû plas loin, à St-Godelaine, noas voyons soqs ces 
couches et en stratificalion discordante des psammitos avec 
bancs de schistes N. AO^ E. = 50o. Nous y voyons Ctœullea 
Uardingi. Ce sont les grès de Fiennes, constituant en ce 
poiut la bande méridionale du bassin de Naniur, et qui, pour 
M. Mourlon, représentent uniquement (es psammites de 
Monfort du bassin de Dinant. 



Comple-rendu de VExcnnion du Jeudi 29 Avril 1880 

à §aiashin , 

par M. S. Coroënne , 

Èièvcdc ia Faculté. 

La première carrière qui se présente à Sainghin montre : 

Limon argileux et terre vôgcialc 30 

Limon sableux el poches contenant des silex et des 
fragments de poteries gauloises découvertes par 

M. Ladriôre 1 40 

Limon argileux, Jaune-clair, avec Hélix et Bulimcs. 60 
Craie marneuse en plaquettes à In, Brongniarii . . 1" 
Marne grise en plaquettes (vulg. marlette) à nom- 
breuses Terebralulina gracilis 5' 



m 



Les deux couches inférieures (/n. Brongniarii ^i Ter , 
gracilis) appartiennent à la partie moyenne du Turonien; 
quant aux couches supérieures, elles sont do Tépoque dilu- 
vienne. 

Au fort de Sainghin^ nous voyons une nouvelle coupe : 

1. Limon des plaleatix caràciéTisé par un aspect 

tout spécial; il est perce d'uu iiès grand 
nombre de cavités analogues à des trous de 
vers. 

2. Ergeron^ limon jauno-clair, sableux. 

24. 
Annales de la Société géologique du Nord, t. vu. 



— 370 - 

Ces limons sont lout à fait différents de ceux de la carrière 
précédente ; c'est qne l'altitade est, en effet, supérieure d'au 
moins 30 mètres, -fin somme, la coupe des dépôts diluviens 
serait la même qu'à Mons, si, toutefois au limon des plateaux, 
on substituait la terre à briques. 

On prétend souvent que le limon des plateaux résulterait 
dune altération de Tergeron. Mais on sait que le premier 
dépôt est, pour ainsi dire, homogène, que le second, an con- 
traire, renferme des morceaux de craie, voire même de petits 
silex. Comment pourrait-on expliquer la transformation de 
ces derniers fragments, lors de la transformation de Tergeron 
en limon des plateaux? Voilà Tobjection de M. Ladrière. 

Puis commence le Turonien : 

8. Craie glauconieuse d'un aspeci vcri-ardoise très p&lc . 
avec nodules de phosphate de chaux. 

4. Craie avec siiex à Aficrasler brevipqrus el Terebratula 
semiglobosa,^ Celle couche apparlienl à la parlle supé- 
rieure du Turonien ; plusieurs liis 1res minces de siiex 
la traversent d'une façon plus ou moins régulière , 
mais on n*y voii pas comme à Vervins les deux couches 
à Epia-iler brevis el à Hofasler planus. 

5. Craie sans silex, marneuse, blanche ; se cassanlconco'i- 
diiement. — C'est la môme couche en plaquettes de 
Sainghiu {Inoceramus Brongniarti et Terebralulina 
gracias). 

On observe au fort deux poches creusées dans la craie, et 
remplies par l'argile supérieure. 




— 37i — 

En face de l'ane d'elles, on est tenté d'admettre certaines 
exploitations anciennes, mais dès lors la profonde sinuosité 
de Tun des bords ne s'explique pas, et, da reste, celte 
explication n'aarait rien de bien vraisemblable. 

Considère-t-on Taatre poche dont la largeur moyenne 
est de 5 mètres, la première hypothèse est aussitôt rejetée, 
et on sent qae cette formation se complique^ qu'elle devient 
difficile à concevoir. On trouve d'abord de petits galets roulés 
tout le long de la face gauche de la poche, ce qui ne s'ex- 
plique pas, soit par le passage de courants diluviens ravinant 
la craie, soit par la sédimentation tranquille dans une mer 
postérieure à la formation de la cavité primitive. De plus, on 
voit deux gros silex noirs, fortement roulés, placés tout à la 
base, auxquels s'ajoute un troisième sur la face gauche , 
et à un niveau plus supérieur. Enfin , des ravinements assez 
profonds s'étendent de part et d'autre du bord supérieur. 

Quant au contenu de la poche, il est argileux, et cette argile 
grise, qui remplit exactement toutes les sinuosités, est la couche 
tertiaire la plus ancienne du pays. Voici, je crois, comment 
on peut résumer l'explication que donne M. Gosselet, de la 
formation de ces poches ; supposons des couches horizon- 
tales de craie sillonnées de cornus ; des phénomènes météo- 
rologiques y occasionnent des ravinements, séparent les silex 
et les réunissent dans les parties profondes : la mer terliaire 
survient, nivelle la région, et la couvre d'argile; par la 
suite, Igs eaux pluviales chargées d'acide carbonique s'y 
infiltrent , et séjournent dans les cavités primitives, qu'elles 
creusent en profitant du drainage naturel que forment les 
silex du fond. Les poches s'élargissent donc encore de nos 
jours, en même temps les silex de la craie , mis en liberté , 
s'ajoutent latéralement à ceux de l'argile à silex. Ainsi, les 
petits galets latéraux ont été entraînés dans le dépôt de 
Targile , les gros silex inférieurs ont été roulés à la fois par 
la mer tertiaire et par les eaux qui ravinèrent antérieurement 



— 372 — 

la craie. Quant au silex latéral, il a été sans doute isolé dans 
Tagrandissement de la poche au dépens de la craie dissoute. 

M. de Lapparent admet la formation sur place de Targile 
par Taclion corrosive locale des eaux acides, mais à cela on 
objecte surtout que les canaux ayant donné lieu à ces sources 
n'ont jamais été constatées. 

En revenant, nous passons par Ronchin et dans un ravin 
assez éloigné du village, nous prenons la coupe suivante : 

1. Limon brun des plateaux. 

2. Limon argileux renfermant d'innombrables petits frag- 

ments de craie. — Celte couche , sorte de diluvium, 

pourrait, si l'on n'y prenait garde, passer pour de i*cr- 

gcron. 
8. Tuffeau. C'est une roche calcaro-sableuse grise, où sont 

disséminés des morceaux de craie plus ou moins 

aUérés. 
4. Craie. 

Compte-rendu de l'excursion du 2 Mai 1880 

à CaMcl (0 

parCltArle« naaricc, 
élève de la Faculté, licencié ès-sciences naturelles. 

Yprésien. — l** De la gare de Cassel au pied du mont, on 
marche environ un kilomètre au milieu de prairies qui nous 
aitesteni la présence en ce point d*un sous-sol imperméa- 
ble et que Ton a d'ailleurs pu étudier dans des ^uits. Ce 
soussol est constitué par V Argile des Flandres qui s'étend an 
loin sur toute la plaine et a une épaisseur d*environ 100 m. 

2® Nous gravissons alors un premier gradin de la colline 
sur laquelle est bâtie Cassel; là une tranchée nouvellement 
ouverte pour la construction d'un chemin nous donne une 
coupe qui présente un assez grand intérêt. Nous y voyons 

(l) Cetie excursion a été dirigée par M. Gosselet. 



— 373 — 

en effet sous une faible couche de limon, une argile sableuse 
et jaune sans fossiles, constituant la partie supérieure de 
Targile des Flandres. Elle n'est autre que VArgile de Roubaix 
ou faciès argileux des Sabks de Mons-^n-Pévèle. 

Panisélien. — 1» Au-dessus de cette argile, nous trouvons 
des sables gm verdâtres, glauconieux, renfermant des 
blocs de grës^ nous n'y avons pas trouvé de fossiles; mais 
c'est là évidemment là Glaucome du mont PaniseL 

â"" Vient ensuite une argile sans fossiles, partie supérieure 
des sables précédents. 

Bruxellien. — l"" Après une faible descente, nous gravis- 
sons le mont proprement dit et nous trouvons sous du limon 
et des blocs de poudingue diestien éboulés, des marnes dans 
lesquelles nous ramassons en grand nombre : 

Cardium porrulosum. Cardita planicosta. 

— obliquum, Turritella edila. 

Nucula fragilis, — mullisutcata, 

Ostrea flabellula, . Venus suberycinoides. 

• 

Ces bancs de marne se trouvent à un niveau plus élevé 
que les couches précédemment observées et sont horizontales 
comme elles. Ils sont donc plus récents qu'elles, et nous 
sommes en présence des marnes à turritelles, base du Bru- 
xellien. 

%"* Sur ces marnes vient un sable blanc sans fossiles. C'est 
cependant à ce niveau que MM. Ortlieb et Chellonneix ont 
recueilli des débris de tortue. 

Des éboulement^ et les maisons empêchent de poursuivre 
la coupe jusqu'au sommet du monl. Remarquons seulement, 
que le limon ne recouvre pas le sommet du mont Cassel ; les 
collines tertiaires du golfe d'Hazebrouck formaient des Ilots 
isolés au milieu du bassin où il s'est déposé. 



— 374 — 

Pour continuer notre coupe nous allons nous transporter 
de suite au mont des Hécollets et étudier la grande carrière 
Grande], bien qu'en réalité nous l'ayons vue après la car- 
rière du mont Cassel. Je serai très bref dans ce résumé, la 
coupe ayant été donnée avec les plus grands détails et une 
parfaite exactitude par MM. Ortiieb et Chellonneix. (i) 

Nous constatons d'abord à gauche du sentier qui conduit 
à la carrière, dans un chemin creux, l'existence Jcs marnes 
à Tiirritelles. Voilà donc notre coupe parfaitement reliée à 
la précédente. Dans la carrière, on trouve à la base, le sable 
blanc, très pur et sans fossiles que nous avions vu à Cassel. 
Il a une épaisseur de 3 à 4 mètres. 

3^ Vient ensuite un sable très fossilifère, mais dont les 
fossiles se brisent au moindre attouchement. Il est caracté- 
risé par 

Lenita paiellaris, Osirea flabellula- 

Roslellaria ampla. 

On remarque 2 à 3 bancs de grès dans celte zone. 

4'' Puis une petite couche de sable et un banc de grès 
'caractérisé parrabondance des Nummuliies lœvigata eiscabra. 

Un important ravinement, encore plus visible dans la i^^ 
carrière Grandet que dans celle-ci, est venu nettement séparer 
cette zone de la suivante. C'est ici que MM. Ortheb et Chel- 
lonneix placent la limite entre le Bruxellien et le Laekénien. 

Laekénien. —- Sables fins calcareux caractérisés par les 
Nummulites variolaria et la Terebratula Kickxii, A sa base on 
trouve des fossiles de la zone précédente roulés et remaniés. 
Ce sont des Nummulites lœvigata et scabra libres ou agglomé- 
rées en galets ; on trouve également des dents de squales et 
de myliobates. 

(l)Elude géologique des co'.iines tertiaires du département du Nord 
comparées avec celles de la Belgique, Lille 18*70. 



— 375 — 

Dans ces sables on remarque 3 bancs de grès dont le plas 
inférieur est caractérisé par le Cerithium giganieum, le 
second par le NautUus Burtini et le supérieur par VOslrea 
inflata, et des Turritelles, 

En ce point, on remarque les traces d^un second ravine- 
ment et des Nummulites Heberli roulées. 

Wemmélim. — /"" Sable fin sans fossiles^ on y remarque 
cependant à la base quelques N. planulata minor» 

i^ Sab'e /In, surmonté d'un banc de grès durs, siliceux 
et caractérisé par Nummulites variolaria, Oslrea inflatay Tur- 
ritella imhricatoria^ Dentalium Deshayesianum. 

30 Petit lit de sable sans fossiles. 

40 Bande sableme et glauconifére, parfois fossilifère^ c'est 
ce que les ouvriers appellent la bande noire. Elle présente des 
ondulations. 

5" Argile sableuse jaunâtre plus ou moins glauconifère^ 
ayant bien 4 à 5 mètres d'épaisseur et contenant comme fos- 
siles caractéristiques : 

Pecten corneus. Oslrea inflata, 

Cortula pisutn. Cardium Edwarsii. 

Ce sont les caractères paléontologiques qui ont décidé MM. 
Ortlieb et Chellonneix à placer cette argile glauconifëre dans 
leur laekénien. Cette, assise laekénienne a depuis été divisée 
par les géologues belges en laekénien* proprement dit et en 
wemmélien. C'est. cette division que nous adoptons ici. 

Nous avions vu. ai-je dit, avant d*aller au mont des Récol- 
lets, une carrière nouvellement ouverte presque au sommet 
du mont Casse! et derrière la ville; nous ne reviendrons pas 
sur la coupe que nous avons relevée en ce point, elle nous 
montre les mêmes bancs, mais beaucoup moins nettement 
que la carrière Grandel. 



— 376 — 

En quittant iemont des Récollets, nous sommes allés voir au 
sommel du mont Casscl une argile grise avec, filets de lignite» 
Cette argle surmonte le wemmélien dont elle serait séparée, 
d'après M. Heugy, par une couche de sable intercalée. Ce^^t 
cetle couche d'argile qui alimente la plupart des puits 
du Mont. Cette zone rappelle minéralogiquement, d'après 
HM. Ordieb et Chellonneix, Tassise Tongrienne supérieure 
du Limbourg (miocène). 

Tout à fait au sommet du mont Cassel, on peut encore voir 
par place des sables ferrugineux avec plaquettes de grès cl 
blocs de poudingue à ciment siliceux et ferrugineux. On ne 
trouve 1res souvent cette assise qu'à Tétat remanié. Ce sont 
les sables de Diest (Pliocène) qui couronnent la plupart des 
collines de noire dé parlement. 

Notre excursion terminée, nous retournons à la gare où 
nous prenons le train pour Lille. 

Compte-rendu de Vexcursion du 6 Juin 1880 
à Ath et à liCBSy 

par M. S. Coroénitc, 
élève de la Faculté, 

Nous arrivons à Ath par le train et nous nous dirigeons 
vers Maffle. . 

A MafDe, la carrière Rivière que nous visitons est creusée 
dans le petit granité et le calcaire à géodes. Elle montre de 
haut en bas : 

1. Calcaire pclil (;ranile. à pâle compacte el encriniiiquc, 

couleur bleu foncé, (incl. S. 40* 0= 10®) .... . lO" 

2. Calcaire encriniiiquc 8 

8. Calcaire avec {{ôodcs remplies de cristaux de quartz 

très brillants; c'est le calcaire dit à diamaals. . . 2 
4. Calcaire encriniiiquc 6 

Le tout rentre dans la zone du Petit Granité. 



— 377 — 




Les sables aachénieas remplissent des poches dans ces 

calcaires. 

L'une d'elles se trouve dans 

le banc supérieur du petit gra- 
nité. Le cours d*eau qui Ta 
formée a délité une partie du 
calcaire, de sorte qu'on peut 
observer sur touB les bords une 
région blanchâtre, où les fos- 
siles sont mis en liberté. Des 
sables à lignites la remplissent, 
des galets en constituent le 
fond, et favorisent récoutement 
de Teau par le drainage qu'ils 
forment. Â la partie supé- 
rieure, et sur une face seule- 
ment, apparaît Targile ligniteuse(i4) analogue à celle qui ren- 
fermait les Ignanodons à Bernissart. 

Une seconde poche pénètre plus avant, et s'avance jusqu'à 
quelques mètres de la couche à géodes Tous ses bords sont 
formés par une épaisse bande d'argile ligniteuse; elle montre 
en haut une argile crétacée avec limonite sur les bords. 

Encore actuellement , il se forme à cet endroit des inflU 
Irallons. Dans la couche encrinitique la plus inférieure, se . 
sont produits des délits. Ces délits sont parcourus par 
d'étroits fiiets d'eau qui n'apportent que de faibles quantités 
de sédiments. Quon accumule à la longue ces dépôts, et on 
aura des infiltrations sableuses» dont la formation sera iden- 
tique à celle des poches précédentes. 
De Maffle on se dirige sur Attre. 
i^a carrière Piermann laisse voir de haut en bas : 

Dépôts quaternaires. 

Terre rapporlôc I» 

Limou argileux. 040 



— 818 — ' 
Couches tertiaire.^. 

Sables argileux micacés, gris-jaune, à grains fins l dO 

Argile sableuee avec moucbes de ligniles, gris-foncé 50 

Argile sableuse colorée par la limonile 1 60 

Sable brun très argileux, à grains moyens 1 50 

Sable argileux verdàlre, panacbé de brun , formant . 
le passage entre les deux coucbes supérieure et 

inférieure 40 

Sable à grains moyens micacé, gris-verdàtre. — La 

couleur est due à la glaucome 1* 

Héme sable coloré en Jaune par un peu de limonite o 80 

Même sable, gris ^^ 

Argile schisteuse noire l* 

Jusqu*ici les coucbes sonl horizontales, elles couvrent les 
terrains primaires qui inclinent au S. 10^ 0. = 12*". 

Couches primaires. 

Schistes et petits bancs de calcaire noir encrinitique 5™ 
Schistes argileux noirs, légèrement bleus, pyritifères 

avec Spirifer Afosquensis, Cypridinés et Pecten, 2"» 

Xirès gris 2" 

Grès bleu 5" 

Les schistes bleus présentent un intérêt tout particulier. 

En effet , il y a ici passage du Dévonien supérieur au cal- 
caire carbonifère. Ces schistes bleus sont-ils dévoniens comme 
le grès qu'ils surmontent, ou bien remplacent-ils une couche 
de calcaire carbonifère? La dernière hypothèse est la 
plus probable , puisqu'on voit peu à peu les schistes alterner 
^ifBc le calcaire encrinitique qui leur fait suite. 

La carrière Duchaleau, à Allre , présente sous quelques 
mètres de sables, et avec Tinclinaison S. 70" 0. = 17o : 

Sch. noirs dévoniens. 

Grès blanc-gris&lre 20 

Schistes noirs 40 

Grès intermédiaire 50 

Schistes noirs. 80 



y 



- 379 — 

Il y a donc ici passage insensible des grès aux schistes, 
et nous avions remarqué dans la carrière Piermann^ 
une transition analogue des schistes au calcaire encrini- 
iique. Ceci nous porte, une fois de plus, à considérer les 
schistes comme une couche transitoire du Dévonien au 
Carbonifère. 

Restait à voir lé calcaire carbonifère faisant suite au petit 
granité, à en déterminer la nature et les rapporti avec les 
couches suivantes de dolomie. 

Voici la coupe de trois carrières des environs de Mever^ 
gnies, où Tinclinaison est S. = 70, on y voit de haut en 
bas : 

Carrière Mauroy. 

Calcaire schisteux avec phlanites. (Incl. » 130). 

Calcaire noir com pacte avec quelques lamelles d'encrines 

alternant avec des schistes. 
Môme calcaire formant un seul banc épais. 

Carrière Declercq. 

Calcaire encrinilique avec grand nombre de polypiers 

Calcaire noir, compacte 4» 

Calcaire encrinitique et géodique im 

Carrière voisine. 

Calcaire et schistes noirs. 
Grès. 

Toutes ces couches se, suivent. L'espace qui sépare la 
seconde carrière de \a troisième ne permet pas , il est vrai , 
d'apercevoir les couches qui pourrai^t être intermédiaires ; 
cependant, tout.porte à croire que la série est complète. 
C'est» en effet, la même succession qu'à Attre : grès, schiste 
et calcaire encrinitique. 



— 380 - 

Les bancs supérieurs de ces calcaires sont exploités pour 
faire de la chaux hydraulique; ils portent le nom de Calcaire 
de Mévergnies. 

M. Dupont croit y retrouver le même niveau qu'à Dinant 
et à Tournai. 

En faveur de ce rapprochement , il invoque la succession 
des couches qui est analogue de part et d*autre et Texistence 
de caischistes et de bancs avec rognons de phtanite comme 
on peut le constater à la carrière Mauroy; en un mot, le 
calcaire de Hévergnies rentrerait dans la zone du calcaire 
de Tournai. 

D'autre part^ M. Gosselet a mentionné les rapports qui 
existent entre ce niveau et le calcaire de Bâchant. 

En passant à Brugelette^nousr rencontrons, près du moulin, 
un escarpement de dolomie à pâle nettement, cristalline. Il 
faut élucider la question du passage de ces deux couches , 
le calcaire et la dolomie. 

Revenus à la carrière Hauroy, on constate la présence 
d'un banc assez épais de phtanite : c'est le niveau transitoire 
. cherché. On saisira Tinsensibilité de ce passage si Ton se 
rappelle Texistence de nombreux phlanites dans l'escar- 
pement du moulin de Brugelette. 

Ainsi, au-delà de ce point, on aborde la dolomie deNamur. 
Le village entier de Brugelette est bâli sur la même roche 
cristalline. 

Celle-ci est-elle en bancs continus? S'est-il formé une 
faille ou des plissements qui font retrouver au-delà le calcaire 
encriniiique ou alterne-t-elle simplement avec des calcaires? 
Leil observations suivantes vont justifier, après une certaine 
discussion, la valeur de la dernière hypothèse : au-dessus de 
la grotte du bois de la comtesse de Tienne , à Brugelette , on 
remarque une roche paraissant faire transition entre le cal- 
caire encrinitique et le calcaire dolomitique. Son existence 



- 381 — 

an sud de la dolomie, précédemment étadiée» nous fait 
fiadre les deax hypothèses suivantes : 

1* II y aurait un plissement anticlinal dont la dolomie de 
Brugelette constituerait le centre, en d'autres termes la 
couche de la grotte opérerait le passage entre le bom- 
bement de dolomie et le calcaire à encrines qui serait 
au sud. 

2* H y aurait une faille entre la dolomie de Brugelette et le 
calcaire encrinititue de la grotte. 

Or, en poursuivant notre marche au nord de Cambron- 
Casteau, nous rencontrons, à la Roquette, la dolomie à 
encrines reposant sur du calcaire compacte avec encrines et 
géodes. 

n y a donc impossibilité d'admettre Tune ou Tautre de ces 
deux hypothèses. 

Plus au sud, c'est encore la dolomie. Â Pexlrémité du mur 
qui limite le parc de Gambron-Gasteau , elle est pulvérulente 
ou compacte et contient de nombreux phtanites. (Incl. S. 
25» 0. = 8".) 

Au-delà, on verrait encore à un kilomètre environ, au nord 
de Lens, la dolomie caverneuse. 

Ainsi, nous cesserons d'admettre Texistence d'une faille ou 
d'un pli, et nous considérerons la dolomie de Namur comme 
directement superposée au calcaire de Mévergnies. 

Si on rencontrée la grotte ou en d'autres endroits des cal- 
caires soit légèrement dolomltiques , soit nettement encrini- 
tiques, c'est que dans toute cette région, au milieu de la 
dolomie, il y a des bancs intercalés de calcaire à encrines. 



- 382 - 

Compta-rendu de rExcursion géologique du 16 au 18 Mai 1880 

dans Varrondissemenl d*At>esnes (') 

r 

par M. Traeltet, 

£lè¥e de la Faculté. 

Cette excnrsion a été consacrée à Tétude des terrains pri- 
maires des environs de Haabeuge e^d^Avesnes. 

Arrivés à Jeumont, nous allons de suite étudier quelques 
couches tertiaires visibles dans de fo'rt belles carrières exploi- 
tées non loin de Jeumont. 

L'une d^elles nous donne la coupe suivante : 

1. Sable el marne blanche en zônos alternantes. 

2. Sable à stratification peu visible, 3 mètres. 

8. Couche régulière de sable à slratification fluvîalile. Ce 
sable renferme des grains de gfaucoDie, des silex 
usés, roulés, mais non transformés en galets; il ren- 
ferme encore des galets de quarz et de gros galets de 
psammltes. Cette couche a l"50 

4. Sable JauDàtre homogène sans stratification apparente, 
8 nii^tres. 



Ces couches tertiaires reposent sur le terrain crétacé ; nous 
sommes ici sur le bord du bassin crétacé de Mons. 

Une deuxième carrière, située contre la précédente, nous 
montre ces mêmes couches avec quelques particularités 
nouvelles toutefois. Sur les sables homogènes de la base , 
nous revoyons la couche de cailloux roulés très réduite (40^) 
et» se terminant en pointe des deux côtés. Puis viennent 
5 mètres de sablés en stratification fluviatile, renfermant trois 
couches de galets d'argile. Au-dessus , on voit des lentilles 
d'argile et des couches de sables qui alternent. 



(I) Cette excursion a été dirigée par M. le Professeur Gosselet. 



— 383 - 

La présence des galets d'argile nous indiqae on littoral ; 
ils ont été enlevés aux couches inférieures» probablement 
aux marnes de la Porquerie. 

Une troisième carrière ne nous apprend rien de nouveau. 

Dans la quatrième carrière étudiée , H. Gosselet signale 
quelques faits non observés : la discordance de stratification 
de la couche n*" 3 (sables à stratification fluviatile) , sur la 
couche no 1 (sable jaunâtre homogène), l'inclinaison des 
couches plus prononcée que dans les premières carrières , 
enfin, la présence à la surface de la craie (entre la craie et le 
sable jaunâtre homogène) d'une petite couche de 2 centi- 
mètres d'argile sableuse noirâtre, qui représente un ancien 
soF végétal. La surface de la craie est irréguliëre et altérée. 

Nous quittons ces intéressantes carrières, et revenons vers 
Jeumont. Nous allons voir, sur la rive droite de la Sambre, 
une ancienne carrière de calcaire dévonien , où l'on exploi- 
tait un calcaire compacte caractérisé par des Favosites nom- 
breux. L'inclinaison de ce calcaire est Sud 12" Est Hag. = 34« 

Nous longeons ensuite la rive gauche de la Sambre , en 
cherchant les couches supérieures. Nous les trouvons dans la 
carrière Maillart, où nous voyons un calcaire noir argileux , 
se délitant à Pair , surmonté par un calcaire noir compacte 
avec Strigocephalus Burtini, Murchisonies, Macrocheilus,' 

LMnclinaison est au Sud 15'' Ouest. = 45». 

La couche supérieure à ces calcaires est formée de schistes 
que nous venons voir sous Téglise même de Jeumont. Ces 
schistes sont surmontés par un calcaire gris-clair, sur lequel 
est bâtie une partie de Jeumont. 

Ces deux dernières couches, schistes et calcaire gris, appar- 
tiennent au Frasnien. 

Nous allons ensuite un peu au-delà de Jeumont, au Watis- 
sart, étudier les couches supérieures du Dévonien. 
La couche la plus inférieure est le calcaire à Cyathophyllum 



— 3» — 

heùBogùnum» Oe caldaire , exploité au Watissart , eât assez 
développé. L'inclinaison dé la partie infétienre do calcaire 
est au Sud 5® Ouest. = 8i<>. Elle diffère de iUncHnaison 
des parties supérieures du même banc II s^est, en effet, pro- 
duit, au milieu de cette couche à Cyathophyllum^ une faille qui 
a fait glisser les couches supérieures sur les couches infé- 
rieures, et leur a donné des inclinaisons différei;ites. 

Nous rencontrons, un peu au-delà de cette carrière, sur le 
bord de la route» un affleurement de schistes où abon- 
dent les Acervularia. Ces schistes à Acervularia reposent 
sur le calcaire à Cyathophyllum. Ils sont surmontés par des 
schistes verts * minces;» renfermant des encrines; on a 
voulu en faire des ardoises* Supérieurement, nous rencon- 
trons des grès à Cncullies et à Spirifer Verneuili : c'est la 
zone J des psammites du Condroz; au Watissart, cette zone est 
plutôt représentée par des grès que parades psammites. Nous 
obs^vons à la surface de ces grès quelques ondulations , 
considérées comme des traces de vagues. 

Au-dessous de toutes ces couches, nous voyons des schistes 
quarzeux percés d^un grand nombre de petites cavités , rem- 
plies à Torigine de calcaire que les eaux pluviales ont dissout. 

2^ Journée. — Nous quittons M^ubeuge, et nous nous 

* dirigeons vers Assevent , en suivant le cours de la Sambre. 

Contre les fortifications de Haubeuge » nous remarquons un 

affleurement de schistes verts que nous déterminons comme 

appartenant au Famennien. 

La carrière d' Assevent noi^s montre la superposition du 
crétacé sur le calcaire frasnien. 

Ce calcaire frasnien , noir^-bleuâti^e, compacte:, en bancs 
inclinés vers le Sud , à surface perforée de nombreux trous 
de pfao^ides, estsurmonté d'un caM^e sableux, glauconifëre 
avec concréticms , oà l'on trouve Amm^iies Cenomanensis . 
Oslrea columbf i Ostreaunc^m. Ce calcaire a <«50 d'épais- 



— 385 - 

sear. Nous trouvons au-dessus : d'abord 0"^50 de marne 
glauconifère à Belemnites plenus , puis i^QO de marne grise 
désignée sous le nom de la marne de la Porquerie. 
Au-dessus, vient le limon à silex. , 

Nous passons la Sambre à A^event. 

Un peu au-delà de Rousies, nous rencontrons une carrière 
où nous voyons des sables gris rapportés à Tassise indéter- 
minée de l'Aachénien. Ils sont surmontés par une argile verte 
glauconifère d'une épaisseur de 2 à 3 mètres , qui parait 
former une pocbe au milieu des sables. Uabsence de fossiles 
et de tout renseignement slratigrapbique ne nous permet pas 
de résoudre cette fois encore la question de rAachénien. 

Nous commençons ensuite une longue coupe de Dévonien 
et de Carbonifère, qui nous occupe une grande partie de la 
journée. Celte coupe s'étend de Rousies à Ferrières-la-Petite. 

Nous rencontrons dans les champs, près du château Ray- 
mond^ à Ferrières-la-petite, une carrière où Pon exploite une 
argile grise employée pour la fabrication des poteries ; nous 
▼oyons, sous ces argiles, des sables jaunes aachéniens, dont 
rage est encore ici indéterminable. La surface de séparation 
des sables et de Pargile fait un angle de 6(y*avec Phorizontale. 

Nous nous dirigeons ensuite du côté de Damousies. 

Dans ce village, nous rencontrons les schistes d'Étrœungt 
qui forment un petit bassin. Au-delà de Damousies, nous 
voyons, à l'entrée du chemin de Choisies, dei^ psammites 
accompagnés de schistes avec Rhynchonella leliensis. 

Les schistes de Choisies renferment en abondance Rhyn- 
chonella leliensis. Nous avons trouvé dans les psammites 
quelques débris de végétaux, des fragments de Rhacophytum 
en particulier. Sur la route, au pont desBétes, les psammites 
renferment des nodules calcaires ; ces couches de psammites 
sont presque verticales. Elles sont surmontées par les schistes 

25 

Annales de la Société géologiqm du Nord, t. vil 



l 



- 386 — 

d*Étrœungt que nous vojons au sud de Waltignies. Les psam- 
mites se relèvent de nouveau, et forment un bassin enclavant 
les schistes d'Étrœungt. 

La fin de la journée approchant, nous nous dirigeons du 
côté de Solre-Ie Château. 

A- Offies, village situé à quelques kilomètres de Solre-îe- 
Château , nous rencontrons deux carrières où Ton exploite 
une argile tertiaire accompagnée de sable blanc et de 
lignites. Cette observation termine notre seconde journée 
d'excursion. 

5*"* Journée. — De Soire-le Château nous allons à Heslrud, 
village célèbre par ses carrières 'et par ses marbres. Nous 
trouvons à la partie supérieure des carrières d'Heslrud le 
calcaire à Spirifer Verneuili et Cyalhophyllum hexagonum. Au- 
dessous, nous voyons un calcaire gris avec veines blanches : 
c'est le marbre d*Hestrud. 

Ce marbre repose sur le marbre de Cousolre , caractérisé 

par de nombreux Slromatoiora. Au-dessus, se trouve un 

calcaire schisteux à Spirifer Legayi^ puis des schistes, et 

' enfin un calcaire noirâtre à polypiers. Ce calcaire forme une 

voûte sur laquelle est bâti le village d'Uestrud. 

Un peu au-delà de ces carrières , nous rencontrons une 
ancienne carrière où Ton exploitait autrefois du marbre rouge. 
Ce marbre rouge provenait d'un nodule enchâssé an milieu 
des schistes à Acervularia, Ces schistes sont supérieurs au 
calcaire à Cyalhophyllum hexagonum. 

Après un rapide déjeuner que nous revenons faire à Solre- 
le-Château> nous nous remettons en route dans la direction 
de Liessies^ et de Liessies, nous nous rendons à Sains. 

Le fait le plus intéressant de cette partie de l'excursion , 
c'est la détermination de Tàge de l'Aachénien. Nous rencon- 
trons, en effet, à Sains, près d'une sablière 9 où cette assise 
est exploitée, un gros silex de la craie empâté dans du sable 
aachénien : première preuve que l'Aachénien est postérieur 



— 387 — 

au crétacé; de plus, la coupe d'une ancienne carrière située 
près de là est concluante. 

Nous y voyons, en effet , les sables aachéniens reposant 
sur une argile qui contient des silex delà craie, et surmontés 
d'une couche de lignites. 

Le sable aachénien est donc certainement, au moins en ce 
point, de Page tertiaire. 

Après cette importante détermination, nous marchons 
pendant un certain temps, sans rien voir , dans la direction 
d'Avesnes. 

A Semeries, nous ramassons d^ns les schistes famenniens 
de nombreuses Rhynchonella letiensis. 

A Avesnelles, nous voyons (dans la carrière du Diable) la 
couche la plus inférieure du calcaire carbonifère , c'est le 
calcaire d'Avesnelles à Productus Flemingii ; il plonge vers 
le Nord. Ce calcaire repose sur le calcaire d'Étrceungt ; il 
est surmonté par les schistes à Plcurodyclium, puis par un 
calcaire noir géodique , formant un bassin dans lequel on 
trouve des couches de dolomie. 

Cette coupe d'Avesnelles est désignée sous le nom découpe 
du camp de César. 

La coupe de la tranchée du chemin de fer nous montre la 
superposition du calcaire noir d'Avesnelles sur le calcaire 
d'Ëtrœungt, et la superposition des schistes à Pleurodyctium 
sur le calcaire noir. 

Nous allons ensuite aux environs d'Avesnes étudier les 
carrières de Gaudin. 

Chemin faisant, nous signalons sur le bord de la route un 
affleurement de sables à Peclen asper recouverts de limon 
d^altération. 

Le calcaire carbonifère repose sur les schistes d'Ëtrœungt, 
que le manque de temps ne nous permet pas d*aller voir de 
près. Le calcaire d'Avesnelles est caché ainsi que les schistes. 
La coupe de la carrière commence par un calcaire petit 



— 388 — 

granité d'ane épaisseur de 10">, au-dessus viennent 20*^ de 
calcaire géodique, surmontés d'un calcaire compacte, sans 
géodes, d'une épaisseur de 10""; puis reparaissent dans le 
calcaire des géodes nombreuses. Ce calcaire à géodes est 
exploité dans les carrières de M. Berlaimont. 

Nous quittons ces carrières et continuons la coupe perpen- 
diculairement aux couches. 

Au-dessus du calcaire à géodes nous rencontrons 50"^ de 
dolomie tendre, sableuse; puis un calcaire à Productus 
sublœvis employé à faire des pavés. II est surmonté par un 
calcaire compacte bleu-foncé. Sur cette couche reposent des 
couches de dolomie compacte ou pulvérulente, alternant 
avec des bancs de calcaire noir ou de calcaire gris-bleuâtre, 
légèrement dolomitique. 

Nous marchons pendant quelque temps, puis nous rencon- 
trons de nouveau, plongeant dans une direction contraire, 1^ 
calcaire bleu dolomitique ; le calcaire forme donc un bassin-, 
et nous allons revoir de l'autre côté la série des couches que 
nous venons d'observer. 

Après un certain temps de marche , nous retrouvons en 
effet le calcaire à Productus subkem, puis successivement le 
calcairegéodique, le calcaire compacte, le calcaire faible- 
ment géodique, et enfin le calcaire petit granité. 



Errata. - Page 847 et suivanies, au lieu de Drakensfeld, lisez 
Drachenfels. 



- 389 — 

TABLES DES MATIERES 
par M. J. Orllteb. 

Page». 

Table par ordre géologique 

Table par noms d'autears 

Table géographique des localités citées des 

départements du Nord et du Pas-de-Calais. . . . 

Table des planches 



î^ TABLE DES COMMUNICATIONS 

par ordre géologique, 
jo TerrAini6 primaires. 

Documents nouveaux pour Tétude du terrain dévonien des 
environs de Bavai, par M. Ladriëre, 2. r Roches cristallines 
des Ardennes, par M. Gosselet, 432. — 3® note sur le Famen- 
nien: les schistes de Barvaux, par M. Gosselet, 195. — 
4fi note sur le Fainennien : divisions à établir dans les schistes 
et les psammites des environs de Haubeuge, par M. Gosselet^ 
206. — Sur le terrain silurien supérieur de la presqu'île de 
Crozon, par M. Gh. Barrois, 258. ^ Description géologique 
du canton de Berlaimont, par M. Gosselet, 270. 

2o Terrains «eecndairee. 

Sur les recherches inédites de H. E. Wesllake sur le ter- 
rain crétacé d'Angleterre, par M. Gh. Barrois, 132. — Note 
sur rélage turonien de Tlrlande, par M. Gh Barrois, 173. — 
Observations sur le terrain crétacé des environs de Bavai, 
par M. Ladrière, 184. — Note sur la présence de phospha- 
tes dans le lias des Ardennes et de la Meuse, par M. Jeannel, 
201. — Description géologique du canton de Berlaimont, par 
M. Gosselet, 275. 



— 390 — 

3o Terrains terllaire». 

Les phénomènes post-ierliaires en Belgique dans leurs 
rapports avec Torigine des dépôts qaaleruaires cl modernes, 
par MM. A. Rulot el E. Vanden Broeck, 33. — Sur l'argile à 
silex, par M. Potier, 53. — Sur l'argile à sile\ du nord de 
la France, par M. de Lapparenr, 79. — Note sur une coupe 
de terrain observée dans la gare de Frameries. près Mons, 
par M. Rutot, 92. - Observations sur ce sujet, par M. 
J.adrière, 99. — Note sur les sables tertiaires du plateau de 
TArdenne, par M. Gosselet, iOO. — Sur la position du 
diestien et l'âge du sable de Uerenlhals, par M. le baron Van 
Ertborn, 191.— Noie sur la confusion résultant de l'emploi de la 
dénomination d'argile à silex appliquée à deux dépôts placés, 
l'un à la base et l'autre au sommet de la série tertiaire du 
nord de la France, par M. de Mercey, 237. — Description 
géologique du canton de Berlaimont, par M. Gos>elel, 276. 

40 Terrains quaternaires et récents. 

Le terrain qualeinaire dn Nord par M. Ladrière, il. * — 
Noie sur les ailuvions de la b^erre, par M. Cb. Barrois, Si, — 
Deux sondages à Simgdttc, par M. Potier, 112. — Remar- 
ques sur ce sujet, I ar M. Ortiiob, 113. - Note sur les modiû- 
calions récentes de la côte de Sangalle, par M. Ortiieb, 117. 
— Observations sur ce sujet, par M. Rigaux, 120. — Divisions 
à établir dans le terrain diluvien de la vallée de la Somme, 
par M. Gosselet, 165. — Observations sur ce sujet, par M. 
Vanden Broeck, 171 . — Note sur les tranchées du chemin de 
fer d'Hénin-Liétard à Carvin, par M. Ladrière, 211. — 
Observations à l'occasion de quelques travaux publiés dans 
les annales de la Société géologique du NoFd, sur le quater- 
naire ancien, par M. de Mercey, 266. — Description géolo- 
gique du canton de Berlaimont,* par M. Gosselet, 278. — • 
Etude sur les limons des environs de Bavai (Suite), par M. 
Ladrière, 302. 



- 391 — 

PAléontolog^le. 

Le genre Oldhamia (Forbesj. d'après Ferd. Roemer, pai* M. 
Six, il5 — Antiquités de Sangatte, par M. Rigaux, 120 — 
Fossiles siluriens de Calher vieille, par M. Gh Barrois,132. — 
Dents de cheval dans le diiuviuin de la valléo do* la Sambre, 
par M. Orllieb» 172 — Crustacc du genre Glytia dans les 
dièves de Bouvines, par M. Duponchelle, 180. — Sur la faune 
quaternaire de Sangatte, par M. Gh. BarroJs, 181. 

Deux sondages à Sangatte, par M. Potier, 112. — Sondages 
à Menin, Quesnoy, Halluin, par M. Gosselet, 188. 

Compteii-rciidtis, elc. 

Compte-rendu d'une excursion géologique à Renaix, par 
M Ortiieb, 67 — De l'usage du droit de priorité et de son 
applicalion aux noms^de quHques spirifères, par M. (ïosselel, 
122. — Exposé des recherches de M. Gr.-K. Gilb:rt dans 
les Monts Henry, par M. Gh. Barrois, IGO. — Résumé du 
28« rapport du Musée d'histoire naturelle de New-York, publié 
par M. J Hall, par M. Gh. Barrois, 177. — Projet d'établis- 
sement d'un nouveau cimetière à Tourcoing, par M. Ortiieb. 
192. — Description géologique du canton de Berlaimont, par 
M. Gosselet, 270 — Compte-rendu de l'excursion de la 
Faculté dans les terrains primaires de TArdenne et de l'Eifel, 
par M. Duponchelle, 319. — Idem, dans les régions volcani- 
ques de l'Eifel, par M. Gh. Maurice, 331 — Idem, dans le 
Boulonnais, \^^ partie; Falaise du Blanc-Nez, par M. 
Gh. Maurice, 350. — 2c partie, Gris-Nez et environs de 
Marquise, par M. P. DuponchelUe, 360 — Idem, à Sainghin, 
par M. J. Coréenne, 369. — Idem, à Gassel, par M. Gh. 
Maurice, 372. —Idem, à Ath et à Lens, par M. J. Goroënne, 
376. — Idem, dans l'arrondissement d'Avesnes, par M. 
Trachet, 382. 



- 392 — 

Séanre exlraordlnatre à Sàlnt-Omer 

Discoars de M. P. Hallez, PrésideDi, 217. — Rapport de 
de M. Th. Barroissar les travaux de la Société en 4878-79, 
229. — Compte-renda de Texcarsion aax environs de Saint- 
Omer^ par it. Gosselet, 235. 



Table par noms d'autenra. 

Barrola (Cb.) — Note sur les allavions de la Serre (Aisne) , 
82. — Fossiles silariens de Cathervieille, 132. — Sur les 
recherches inédites de H. E. Westlake, sur le terrain 
crétacé d*Angleterre, 132. — Exposé des recherches de M. 
G.-K. Gilbert sur les. Monts Henry, 160. — Note sur l'étage 
turonien de l'Irlande, 173 —Résumé du 28" rapport du 
Musée d'histoire naturelle de New- York, publié par M J. 
Hall. 177. — Note sur la faune quaternaire de Sangalte, 
181. — Sur le terrain silurien de la presqu'île de Crozon, 
258. 

Barroia <Th.) — Rapport sur les travaux de la Société en 
1878-79, 229. 

» 

Coroêniie (J.) — Compte-rendu de l'excursion à Sainghin, 
369. — Idem, à Ath et à Lens, 376. 

Dopanebelle. — Grustacé du genre Glytia» dans les dièves 
de Bouvines, 180. — Compte-rendu de.rexcursion dans les 
terrains primaires de l'Ardenne et de l'Eifel, 319. — Idem> 
au Gris-Nez et environs de Marquise, 360. 

Ctoaselet (J.) — Note sur les sables tertiaires du plateau de 
l'Ardenne, 100. — De l'usage du droit de priorité et son 
application aux noms de -quelques Spirifëres, 122. — 
Roches cristallines des Ardennes, 132. — Divisions à 
établir dans le terrain diluvien de la Somme, 165. — Son- 
dage à Menin , 1 88. — 3« note sur le famennien : les 



- 393 — 
schistes de Barvaux, 195. — 4" note sur le famennien: 
divisions à établir dans les schistes et les psammiies des 
environs do Maubeugc, 206. — Compte-renda de Texcar- 
sion aux environs de Saint-Omer, 235. — Description 
géologique du canton de Berlaimont, 270. 

€nern€ (de) — Les ligniles de Favean, 318. 

■ailes (P.) — Discours présidentiel à la réunion extraordi- 
naire à St-Omer, 217. 

Jeannel. -— Note sur la présence des phosphates dans le 
lias des Ârdennes et de la Meuse, 201 . 

Ladrlère (J.) — Documents nouveaux pour Tétude du ter- 
rain dévonien des environs de Bavai, 1. — f-e terrain 
quaternaire du Nord. 11. — - Observations sur une commu- 
nication de M. Rutot, 99. — Observations sur le terrain 
crétacé des environs de Bavai, 184. — Note sur les tran- 
chées du chemin de fer d'Hénin-Liétard à Carvin, 2t1. — 
Etude sur les limons des environs de Bavai (suite), 302. 

Lapparent (de) —Sur Targile à silex du Nord de la France, 
79. 

Maiirlce (Ch.) — Compte-rendu de Texcursion dans les 
régions volcaniques de TEifel, 331 . — Compte-rendu de 
Texcursion dans le Boulonnais, l^» partie: Falaise du 
Blanc-Nez, 350 — Idem, à Cassel, 372. 

Hereejr (de) — Note sur la confusion résultant de remploi 
d^ la dénomination d'argile à silex appliquée à deux 
dépôts placés, l'Un à la base et l'autre au sommet de la 
série tertiaire du Nord de la France, 237. — Observations 
à Toccasion de quelques travaux publiés dans les annales 
de la Société géologique du Nord sur le quaternaire 
ancien, 246. 

Opilleb (J.) - Compte-rendu d'une excursion géologique à 
Renaix, 67. - Remarques sur deux sondages à Sangatte, 
112. ~ Note sur lès modifications récentes de la cOte de 
Sangatte, 117. — Dents de cheval dans le diluvium de la 



— 394 — 

vallée de la Sambrp, 172. — Sur le projet d'élablissement 
d^un Doaveau cimetière à Tourcoing, 192. 

Potier (A ) — Sur Targiie à silex, 53, — Deux sondages à 
Sangalte, 112. 

Rlffftam (H) — Remarques archéologiques à propos d'une 
communication sur Sangatte, 112. 

Rntot (A.) — Note sur une coupe de terrain observée dans 
la gare de Frameries, près Mons, 92. 

Bntot et VAnden Brocck. ~ Les phénomènes post- 
tertiaires en Belgique, dans leurs rapports avec Torigine 
des dépôts quaternaires el modernes, 33. — Appendice, 51. 

Six (Ach./ — Le genre Oldhnmia (Forbes), d'après Ferd. 
Roemer, 115. 

Traciict — Comple-rendu de l'excursion dans l'arrondis- 
sement d'Avesnes, 382. 

Vanden Brocck (Er) — Observations sur une communi- 
cation de M, Gossclet (terrain diluvien de la Somme). 171. 

Waod^n Broeck (Er.) et Riitot. — Voyez Rutol. 

Van Ertboro(le Baron) — Sur la position du dieslien, et 
l'âge des sables blancs de Hérenthals, 191 . 



- 395 - 



TABLE GÉOGRAPHIQUE 
des localUés citées des départements du Nord et du Pas-de-Calais. 



Aibes, 209 
Angre. 1,2, lo, 8i. 
Arlres, 2i, 
Assevent, 384. 
Audignies. 316. 
Aulnoye, 27i, 218, 2"79. 
Aunelle (R) 24. 
Aulreppe, 3. 
Audresselles, 361. 
Avesnes, 20, 209, 382. 
Avesnelles, 387. 
Aymerios, 281. 

Bâchant, 273, 281. 
Bavai, 15-17, 24, 184, 
. 256. 
Bavai (R.) 2-11, 302, 

818. 
Bellignics, 5, 184. 
Berlaimont. 270, 283. 
Beriandois (tranchée) 24 
Bettrechies, 3,5, 184. 
Blanc-Nez, 350, 354, 355. 
Blandecques, 57., 
Bléquenecques, 364. 

Boisd'Encade((ranchée) 
4, 10. 187. 

Boussières, 272. 2"6, 289 
Bouvigny, 244. 
Boyaval. 64. 
Brangies. «, 10. 
Bruay, 57. 
Bry, 17. 



Calais, 358, 854. 
Carvin. 211,216. 
Gassol. 372-376. 
GerfonlaiUL». 208. 
Choisies. 208. 385. 
Colleret, 207, 208. 
Courrières, 214 , 215, 

216. 
Créquy, 64. 
Curgies, 21. 

Damousies, 209, 385. 
Dennebroucq, 63 
Deûle (R ) 32, 21 1 
Diinont, 208, 209. 
Dohem, 57. 
Dompierre, 274. 
Douzies, 818, 
Dunkerque, 354. 

Ecuélin, 291. 
Encade (bois) 4, lo, 187. 
Englos, 32. 
Enneliéres, 32. 
Enapenpont, 254, 255. 
Escalles, 354. 356. 
Eslrées, 217. 
Eth, 30. 

Favril, 19, 
Ferrières, 272. 
Ferrières-la- Petite, 835. 
Fiennes, 866. 
Fiamengrié, 805. 
Fouquières, 213. 



Fresnicourt, 244. 
Frévent. 64. 
Fruges, 57. 

Givenchy, 58, 248, 244. 
Goramegnies, 18,24,29 
Gris-Nez, 860. 
Gussignie», 8, 10. 31 

Halluin, 140. 
Hardinghem. 365, 867, 

868. 
Hargnies, 294. 
Harnes, 2r3, 214. 
Hautmonl, 17. 
Heifaut, 57, 236. 

Henin-Liétard, 211,21*2. 
Hcstrud, 886. 
Hiron, 19. 
'^ogueau (R) l, 2, 3, lo, 

24, 31, 184. 
Hoii-Hcrgîes, 1. 
Uoudain, 81. 
Houplines, 82. 
Huiiiberl, 64. 
Hydrequent, 3G3, 367. 

Jeumont, 207, 382, 333. 

Landrecies, 31. 

La Porquerie, 276 

Lens, 57, 249. 

Usquin, 214. 

Levai, 273, 274, 276, 292. 

Longuenesse, 286. 



Loogueville, n SKSIT 
Louvignies, 30. 818. 
Lys (R.) 82. 

Marly. 21, 29. 
llarqaise, 862, 364, 868 
Maubeuge. n, 206, 299, 

882, 884. 

Mecquignies, 9. 
MeoiD, 188, 255. 
Monccan-S» - Waasl, 273, 

275. 276, 294. 

Monllgny, 212. 218. 
Normal (forêt) 19. 

Noircs-Moltes, 57, 858 
Noyelles, 295. 

Obies, 19. 
Offies, 886. 
Oignies. 216. 
Olhain (bois) 56, 244. 

Pantignies, 273. 
Pérenchies, 32. 
Pernes, 64. 
Piémontî(tranch6e)8, 10 

Pissoliau (ham ) 9, 31. 
Pont-des-Bétes, 208. * 



— 293 — 
PonUsur-Sambre, 276. 

296. 

Potelle, 29. 
Prémesques, 21, 81. 
Pressy, 64. 

Quesnoy-8ur-Deûle, 190, 
Quiéveloo, 209. 

Ramez (chat.) 9, 185. 
Réty, 867, 868. 
Riczde-Marvy (R) 8, 10. 
Riezdes-Trieux (R ) 6. 
Rhooelle (R.) 29. 
Roussies, 885 

Sachin, 64. 
SainghlD, 869 
Sains, 386. 
St-Godelaine, 869. 
St-Martio*au-Laërt. 236 
St-Omer, 57, 235, 354. 
St-Pol, 56. 
SuRemy-Chaussée, 272, 

273,217,298. 
Si- Waasl, 7-10. 17.80. 
]84, 273, 806. 



SaDgatte. 112. 117 -il 

181-183,850, 859. 

SassegDies, 276, 299. 
Sebourg, 29. 
Semeries, 887. 
Souchez, 248. 
Souchez(R.)211 
Solre-le-Gbftteau, 

886. 
Solrione, 208. 

Taisnières, 1, 10, 272. 
TatiDgbem, 236. 
Tourcoing, 192-194,22 
Tout-Vent (tranchée) 

Verdrel, 244. 
Vieux-Mesnil, 802. 
Viliereau, 29. 

Wargnies- le -Petit, r 

27. 303. 
Waitignies. 209. 886. 
Watttssart, 207, 383. 
Wissant. 359, 360. 
Wizernes, 285. 

Zobicau, 19. 



TABLE DES PLANCHES 

Pl. L l4adrlère. Fig. 1, Coupe d'une vallée. — Fig. 2, 
Relief du sol entre la Rhonelle et TAunelle. - 
Fig. 3, Plateau entre la Lys et la Deûle. 
A. uutot. Coupe de la tranchée de Frameries, 

près Mons. 
H. Hisaoz. Poterie du Moyen-Age. — Poterie 

romaine. 
DupoDclielle. Coupe géologique de FEifel. 
Dopoiicfaelle. Coupe de Sangatte à Wissant. 



PL. IL 

PL. m. 

PL. VI. 
PL. V. 




StaLiDTi de Gommefimes 

«û. 130. 



r.>mnns de 



Id. ûx^^ww «™ç^ ^t' til*''''**"" 






N 

C 

o 

ta- 
»— ( 

O 



o 



o 



o 
o 

o 

o 

fi 

c 





H 
P 

W 
(X 

D 

O 

O 



•oo