Skip to main content

Full text of "Annales de la Société entomologique de France"

See other formats


RAS di Poe ddl mit A 
ge a a D ro RE PROS CR Gr re er te Le sine. Le ét 
je Re A Te nn IE AE ARE a ue 
tn A er moe Ra A a canette LD GE PO 
: ut ee Re ee A SR do mp e= o  Pe 884 
NE F 
eux L 


Late ” 


D à nr D 
- orme Mn tehte br > nr nn 7 + 
mt Menton rat autialahrntenht Bei RES PTE nn ie petites ete Ma ads Av er 9 - : 
a  — e 
RS 
RE Re 
et D D Aie rm RE Aer SE ES CE a A mer En dm 


emmener haie dt 
nn ans nant oran er ton . eo Penéen nine e rahe m ne Stan does-m-s-Ptasrehene teen ET 

rente mn hnrente entirh attestant tn RTE RAR de EN tt PE ONE 
: D one y os 


am meranaahmnetnnréaneir# te 











RUE 
£ 











ANNALES 


SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE 
DE FRANCE 


18553 


ARTICLE 90 DES STATUTS ET DU RÈGLEMENT. — Les opinions émises 
dans les Annales sont entièrement propres à leurs auteurs: la Societé 
n'entend aucunement en assumer la responsabilité. 





TYPOGRAPHIE FIRMIN-DIDOT ET Cif, — MESNIL (EURE). 


ANNALES 


DE LA 


SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE 


DE FRANCE 


FONDÉE LE 29 FÉVRIER 1832 
RECONNUE COMME INSTITUTION D'UTILITÉ PUBLIQUE 


PAR DÉCRET DU 23 AOUT 1878 


Natura maxime miranda 
in Mminimis. 


ANNÉE 1906. — VOLUME LXXV 


PARIS 
MUSIC DElTEA SOCIALE 
HOTEL DES SOCIÉTÉS SAVANTES 
28, rue Serpente, 28 


1906 














DE FRANCE 


|); FONDÉE LE 29 FÉVRIER 1832 
/ RECONNUE COMME INSTITUTION D'UTILITÉ PUBLIQUE va 

È te k 5 ut PAR DÉCRET DU 23 AOUT 1878 FA 
ANS Rs | Natura maxime miranda to 
PNA ARE PRES PE in minimis. tar 
2 VOLUME LXXV. — ANNÉE 1906 | ni 





4°* TRIMESTRE 


PARIS 
SIEGE DE LA SOCIETE 


* HOTEL DES SOCIÉTÉS SAVANTES 
28, rue Serpente, 28 


AVRIL 1906 

















(en premier prix est pour les: mi es 
pour les personnes ét ngères à la So 


“Pen de. la Societé  ERIOTROIOG UE 
1843 à 1846 et 1859 à 1890. : : ni. 
Les années 1847, 1848, ‘4836 et is, dent il 
reste moins de 10 exemplaires . MONA BOL TU NERES 
‘Annales (années 1891 à 4904)" REP 0 095 
Tables générales alphabétiques et analytiques des An- & 
.! males de la Société entomologique de France: (FER 
1860), par AS, PARIS USE RUE ARE on 
Tables générales des Annales de 1861 à Lies incl Fe 
dément, DATE: LBREVRE ARS ANT er OR Use 
Tables générales des Annales de 1881 à 1890 inclusi- 
X vement, DATES LEFE VAR ESS Er ONIe OLE SANERS 7 à 
Bulletin {années 1895 à 1904), chaque. .,.. . . . .. 
: Bulletin (numéros isolés), chaqué : ... : 20 1 .. 
Bulletin, comptes rendus du Congrès (4 ou plus. N°5). 
 L’Abeille {série complète in-12, vol. 1 à 27). . . .. 
 L’Abeille {série in-12, la plupart des volumes) chacun. 
-L’'Abeille (série in-8°}. Prix del’abonnement par volume 
' (DOLT-COMPTISIE NA CS A ER NET LENS nRe ne AU ReT AS 
Faune des Coléoptères du bassin de lu Seine, par L. BEper : 
T.I (Carnivora, Palpicornia) épuisé. . :., .. . 
TY. Phytophaga) . EE Pa de SAT 
TT. VE CROIRE DOTE RE RE RE IE 
Catalogue raisonné des Coléoptères du Nord de 
l'Afrique, par Louis Bepe, t I, 1° fase, pp. oi 
RE Re SAME LL a 41 PRIE A SU AL te NA AS VAE 
‘ Catalogue syn. et géogr. des Coléoptères de l'anc. Monde : 
| Europe et contrées limitrophes en Afrique et en Asie. 
Catalogue étiquettes, pour collections. . . . : . . . « .: 
_Catalogqus Coleopterorum Europae et CE HAE 
Id. avec Index (Suppl. du Catalogus) . 1: . 2 
Monographie de la famille des Eucnémides , par H. de 












BoNvouLoiR, in-8° avec 42 planches dravées ASS 

Monogragine générale des Mylabres, 1872, 6 pl, dont 

2 COR DL AAITOSS EN ARR PO TRE, RS k 
a pL:COIIPISRE ENS SRE NME Es A RS 


Étude sur les Malachides d'Europe.et du bassin de la Médi- 
Lorranbe DA PETRON ET NE Eee RS 
Mylabr ides d'Eur Que (Monogr. des), par de MARSEUL, 2 pl. : 
He Noires Le OR AA CPE NS SR TE 00 AR RP A EEE 


ne Télephor iles et Malthinides (Monogr. des), par de Mar 
TA S SUR ADS ME NS ANNEE RE ER ES re 
… Silphides (Précis des genres et espèces des), p. de MARSEUL. 
© Tableaux synoptiques des Paussides, Clavigérides, Pséla- 
phides et Scydménides, par RELDTER (trad. E. Leprieur). 
Nouveau Répertoire contenant les descriptions des espèces 
de l'Ancien Monde : 
Hydrocanthares, Palpicor MES ÉD EUR): NN 
Baupr'es ps "SRE ER ST ES L UN SRG DS , 
teur la sue page 3 de la couver ue) 





ANNALES 


DE LA 


SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE 


AVIS 


En raison du temps qu'exige le coloriage à la main, les 
planches 1, 2 et3 ne peuvent paraître dans le présent fasci- 


cule. 


Elles seront distribuées avec les trimestres suivants à mesure 


qu’elles seront achevées. 


Il en sera de même pour une auire planche coloriée qui 
; 
accompagne un mémoire de M. J. de Joannis en cours d’im 


pression. 


D ue suvuvuv CH AUIGIIQUE au CUUIS UES L'ente dernières années ont 
rendu nécessaires certaines modifications dans le tracé des limites assignées 
par A. R. Wallace et d’autres naturalistes à cette vaste sous-région. Au sud, 
le Dr H. von Ihering, qui s'occupe depuis longtemps des questions concernant 
la zoogéographie du Brésil méridional et des régions limitrophes, fait partir 
cette frontière, de l'embouchure de l'Uruguay dont elle remonte le cours, 
jusqu'aux Missions qu’elle contourne, et la fait passer par Corrientes; à partir 
de ce point, d'après les renseignements nouveaux que nous avons sur la faune 
Ann. Soc. ent. Fr., Lxxv [1906]. 1 


pe A est pour les m > 
robe! %es donne GE. 


cas années ner 
28e, moins de 10 Pie du 


à 490 


Ke V'rance, “par PEVRON. QU 
(ride M bé a, des), pard de M. Manet, BPLE) 


Iph a ns ‘des genres el espèces des ), p. de MARSÉUL | 
'ableaux synoptiques des Paussides, Clavigérides, Pséla- 
plides. et Scydinénides, par REITTER (trad. E. Leprieur). 

L DAS, contenant les descriptions des espèces 


Ly CIE Ancien Monde : 


Hydrocanthares, Palpicornes. . Fr "ES 
apres Sie Le ROSE RUES 
 (Poin, la suile, page 3 de ta couver rite. ) 


Î 





Ad Len Lo 
RE : = 
ME ERA. | 


ANNALES 


DE LA 


SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE 








CÉRAMBYCIDES NOUVEAUX OU PEU CONNUS 
DE LA RÉGION NÉO-TROPICALE 
PRINCIPALEMENT DE LA SOUS-RÉGION BRÉSILIENNE (!) 
par E. GOUNELLE. 

1 Mémoire. 


Avec la planche 1. 


Revision des genres Cyclopeplus Thoms., Hoplistocerus Bates et 
Taurolema Thoms., du groupe des Anisocerinae (Lamiaires). 


Les auteurs qui se sont occupés du genre Cyelopeplus connu d’eux 
par un nombre restreint d'individus, n’ont signalé qu’une partie de 
ses caractères. Ayant eu à ma disposition des matériaux d'étude plus 
importants, grâce surtout à l’ebligeance de M. R. Oberthür qui a bien 
voulu me communiquer les exemplaires de sa collection, parmi lesquels 
figurent les types des trois espèces décrites jusqu’à ce jour, je puis 
donner de ce genre une définition rectifiée et plus complète. 


(1) Les connaissances acquises à la suite des découvertes et des explorations 
qui se sont succédé en Amérique au cours des trente dernières années ont 
rendu nécessaires certaines modifications dans le tracé des limites assignées 
par A. R. Wallace et d’autres naturalistes à celte vaste sous-région. Au sud, 
le D' H. von Ihering, qui s'occupe depuis longtemps des questions concernant 
la zoogéographie du Brésil méridional et des régions limitrophes, fait partir 
cette frontière, de l'embouchure de l’'Uruguay dont elle remonte le cours, 
jusqu'aux Missions qu’elle contourne, et la fait passer par Corrientes; à partir 
de ce point, d'après les renseignements nouveaux que nous avons sur la faune 

Ann. Soc. ent. Fr., LXxXv [1906]. 1 


2 E. GOUNELLE. 


CYCLOPEPLUS Thomson, Classif. Ceramb., 1860, p. 32. — Bates, 
Ann. and Mag. of Nat. Hist. ser. 3, IX, 1862, P. 487. — Lacordaire, 
Gen. Col. IX, 2, p. 276. 


Vertex sillonné longitudinalement; front grand, quadrangulaire, un 
peu plus long que large, concave entre les antennes, puis, marqué 
d'une grande impression de forme arrondie que divise une étroite 
carène longitudinale et dont le bord inférieur se relève pour former 
deux petites cornes médianes très voisines l’une de l’autre. Yeux 
profondément échancrés, assez finement granulés, leur lobe inférieur 
aussi long que large; antennes assez robustes, de onze articles, le 
premier allongé, mince à la base puis se terminant en une forte 
massue inégalement renflée, le second et le troisième armés chacun 
d’une forte épine externe, ce dernier plus long que les autres, le qua- 
trième soit normal, soit renflé à l’extrémité et orné extérieurement 
d’une lamelle arrondie et velue, le onzième en forme de crochet aigu ; 
thorax transverse, très court, bisinué à la base, rétréci au sommet 
fortement sillonné en avant et en arrière, plurituberculé sur le disque 
et latéralement, muni en dessous de chaque côté près de la tête d’une 
petite dent entourée à la base de rides circulaires et ayant sa pointe 
dirigée en avant: écusson arrondi au sommet; élytres grands, hé- 
misphériques, beaucoup plus larges que le corselet, avec leurs épi- 
pleures horizontales très dilatées à la base et allant progressivement 
en se rétrécissant; pattes un peu allongées, fémurs en massue de 
grosseur variable, tibias peu robustes, les antérieurs un peu courbés 
et échancrés au sommet: tarses courts, assez larges, crochets diva- 
riqués ; lobe prosternal étroit, fléchi en arrière, lobe mésosternal large, 
renflé transversalement et coupé presque droit à l'extrémité. 


des régions septentrionales de l'Argentine, elle suit appraximativement le 
29° degré de lat. sud et englobe les provinces de San Juan del Esterro, Tu- 
cuman et Salta. A l’ouest, la frontière qui traverse d'énormes étendues encore 
en partie inexplorées, est naturellement plus flottante; mais, dans ses grandes 
lignes, elle longe le versant oriental de la chaine des Andes, laissant en de- 
hors la moitié occidentale de la Colombie que Wallace comprenait dans la 
sous-région brésilienne. Quant à la frontière nord, plus difficile à indiquer, 
peut-être suit-elle le cours de l'Orénoque jusqu'à son embouchure, peut- 
être, ce qui est plus probable, continue-t-elle à longer la chaîne Andine en 
englobant les vastes Llanos du Venezuela et va-t-elle aboutir en face de l’ile 
de Trinidad; dans tous les cas elle ne dépasse certainement pas ces monta- 
gnes dont le versant nord tourné vers la mer des Antilles possède une faune 
ayant beaucoup plus d’affinités avec celle de ces îles, de l'Amérique centrale, 
de la Colombie et de l'Équateur qu'avec celle du Brésil et des Guyanes. 





 Cérambycides de la région néo-tropicale. 3 


c Antennes du double plus longues que le corps; mandibules dé- 
passant un peu l’extrémité du labre ; pattes antérieures assez allongées 
et robustes; tarses antérieurs dilatés et frangés; dépression frontale 
bien marquée; bord inférieur du front échancré dans son milieu, les 
côtés de l’échancrure dentiformes {1). 

Q Antennes un peu plus longues seulement que le corps; mandi- 
bules entièrement cachées par le labre; pattes antérieures de même 
longueur que les autres; tarses antérieurs non frangés, très peu dila- 
tés; dépression frontale obsolète, les cornes qui la terminent très 
petites; bord inférieur du front bisinué et non denté. 


Cyclopeplus castaneus, n. Sp. — PI. 1, fig.7 (©). — Supra 
subtiliter griseo-pubescens, sublus subglaber, castaneus, capite thorace- 
que supra, pleuris, pedibus abdominisque segmentorum marginibus pos- 
ticis nigro-fuscis, antennis nigris, corpore subtus, labro, scutello, tho- 
racis marginibus anticis et posticis epipleurisque laete rufis; caput 
ininute rugoso-punctatum et punctis grossis sparsim ümpressum ; anten- 
narum art. 1 basi minute punctato-striatus, art. 4 apice turgescens et 
crista pilorum extus ornatus; thorax subtiliter tomentosus punctisque 
grossis passim notatus, Spatio discoidali glabro laevique excepto; scu- 
tellum transversum, apice rotundatum, glabrum, laeve ; elytra latitudine 
haud longiora, subtilissime alutacea et vermiculata, obsolete punctulata. 
— Long. 10-12 mill., fat. maxim. 8-9 mill. 


État de Goyaz : Jatahy (Pujol), G Q. Collection R. Oberthür, nom- 
breux ex. ; la mienne, 4 ex. 

Cette espèce et la suivante sont les seules connues jusqu'ici qui 
soient revêtues d’une pubescence pruineuse fine mais assez serrée, au 
moins sur les élytres. Chez C. Batesi la pubescence est rudimentaire 
et difficilement visible. 


Cyclopeplus Germaini, n. Sp. — PI 1, fig. 5. — Supra sub- 
tiliter griseo pubescens, subtus subglaber, niger, elytris ardesiaco-caeru- 
leis, labro rufo; caput minute rugoso-punctatum, punctisque grossis 


(1) Les élytres des quelques * que j'ai pu voir ont une teinte un peu plus 
mate que celle des femelles; cet aspect est produit par une granulation extré- 
mement fine, indépendante des rides et ponctuations propres à chaque espèce 
et visible seulement à un fort grossissement, Il est très probable que c'est là 
également un caractère sexuel particulier au genre. 

(2) La figure est faite d’après un exemplaire ®, seul sexe que j'avais en ma 
possession quand M. Millot a bien voulu se charger de dessiner la planche 
qui accompagne ce travail. : 


% E. GOUNELLE. : 


sparsim impressum; antennarum art. 1 bas minute punctato-striatus, 
art. 4 apice turgescens et crista pilorum ornatus ; thorax nitidus, sub- 
glaber, basi, apice lateraliterque punctis grossis passim notalus; scu- 
tellum longitudine haud latius, lateraliter in longitudinem striatuin, 
apice rotundatum, glabrum ; elytra longitudine paulo latiora, alutacea 
et vermiculata, sparsim obsoleteque punctulata. — Long. 13-15 mill., 
lat. maxim. 8,7-10 mill. 


Bolivie : Province de Cochabamba (P. Germain), 2 ex. Collection 
BR. Oberthür. 

Plus grande que la précédente et de Coloration différente, cette 
espèce s’en distingue encore par son thorax presque glabre, son 
écusson plus étroit et la forme un peu plus allongée de ses élytres 
qui sont en outre plus chagrinés et assez fortement vermiculés. 

C. cyaneus Thoms., dont je donne la figure faite d’après le type 
(pl. 4, fig. 4) est d’un beau bleu métallique passant plus ou moins au 
violet; un autre exemplaire de la coll. Oberthür, indiqué, peut-être 
par erreur, comme provenant de Cayenne, a les élytres d’un bleu 
tournant au vert. C’est la variété qui a été représentée dans « Aïd for 
the identification of insects (Waterhouse, V. 1, 1880, pl. 61) d’après 
un individu capturé dans le Haut-Amazone. Cette espèce, la plus 
grande du genre, est nettement caractérisée par l'absence de crête 
poilue à l'extrémité du 4° art. des antennes. 

Je n'ai pu distinguer chez C. Lacordairei, dont le ty pe est un indi- 
vidu avorté, les anomalies de structure que Thomson à signalées dans 
sa diagnose; le renflement interne du scape indiqué par cet auteur 
comme étant un caractère propre à l'espèce ne lui est pas particulier ; 
il en est de même du nombre des tubercules du corselet (!); enfin 
la forme des élytres, d’après un second exemplaire bien développé 
de la coll. Oberthür, n’est pas plus convexe que celle des autres 
espèces ; leur couleur définie « violette » par Thomson est plus exac- 
tement lie de vin clair. 


(1) Le thorax des Cyclopeplus est sillonné à partir des hanches par deux 
rides saillantes transverses, parallèles et que renflent de distance en distance 
des tubercules plus ou moins proéminents. La ride antérieure en a 4 : 2 mé- 
dians arrondis et 2 sublatéraux allongés, sans compter les 2 petites dents 
inférieures dont la pointe est tournée en avant; la postérieure en a 4, 3 mé- 
dians allongés et assez faibles pour ne paraître qu'un léger soulèvement de 
la ride et 4 externes accouplés 2 à 2 formant les angles latéraux du corselet. 


Cérambycides de la région néo-tropicale. b) 


TABLEAU DES ESPÈCES. 


1. 4 art. des antennes terminé par une lamelle arrondie et 
velue; coloration métallique nulle ou faible sur le disque 
ASIN TRS Les. da ae NL AE A ET Se 2. 

À* 4° art. des antennes inerme ; corps entièrement métallique. 

à SET PPT D OL PAR ME or, EU cyaneus Thoms. 

Écusson pas plus large que long; élytres sans reflets mé- 

talliques et d’une autre couleur que le thorax........ 3. 

2* Écusson plus large que long ; couleur des élytres semblable 
à celle du thorax ou seulement d’une teinte plus claire; 
bles FelleLS MERINQUES., 1 =. de. 

3. Élytres entièrement glabres, aussi longs que larges, imper- 
ceptiblement vermiculés, couleur lie de vin clair...... 
LE 7S EPL EN PONS PRE TOR MR CR EPA FPE Lacordairei Thoïms. 

3* Élytres revêtus d’une pubescence pruineuse, vermiculés, 
plus lôngs que larges, de couleur bleuâtre. Germaini n. sp. 

4. Pubescence des élytres peu visible; celle du corselet nulle ; 
élyires submétalliques >... ....:......0.. Batesi Thoms. 

4* Pubescence des élytres et du corselet fine, serrée et d’as- 
pect pruineux. Reflets métalliques sur le disque à peine 
perceptibles, nuls chez certains exemplaires. castaneus n. sp. 


LL 


FSI 


DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. — Guyane Francaise; Haut-Amazone ; 
Bolivie; sud du plateau central brésilien. Une ligne reliant les loca- 
lités encore peu nombreuses ou les Cyclopeplus ont été rencontrés 
décrivait un vaste demi-cercle partant de la Guyane pour revenir à 
peu près sous le même degré de longitude, mais à 2600 kilomètres plus 
au sud et contournant toute la région centrale et orientale de l'Amé- 
rique méridionale où ces insectes paraissent ne pas exister. 


HOPLISTOCERUS (Blanch.) Bates, Ann. Nat. Hist. ser. 3, IX, 
1862, p. 456. — Lacordaire, Gen. Col. IX, 2, p. 729. 


Demophoo Thomson, Syst. Ceramb., 1864, p. 21. 


Les caractères de ce genre résident surtout dans les antennes; celles- 
ci assez robustes, à scape allongé et plus ou moins régulièrement renflé 
en massue, ont leurs premiers articles fortement épineux au sommet, 
le dernier étant terminé par une griffe aiguë et recourbée (1). La tête 


(1) Dans le groupe des Anisocerinae, on ne trouve un système analogue 
d’armature des antennes que chez Acanthotrilus dorsalis White. Quant à la 


6 E, GOUNELLE. 


est courte avec un faible sillon médian et longitudinal; le front est 
bombé, un peu plus large que long; les yeux sont fortement échan- 
crés, leur granulation est assez fine et leur lobe inférieur petit ; les ély- 
tres déprimés et rebordés latéralement s’élargissent faiblement mais 
régulièrement jusqu'à leur extrémité qui est arrondie. Les pattes sont 
subégales, les fémurs fortement renflés en massue, les tibias antérieurs 
légerement incurvés en dedans, les intermédiaires sillonnés ; les han- 
ches antérieures sont grosses, saillantes, angulées en dehors, les inter- 
médiaires séparées par une saillie mésosternale large, trapéziforme, fai- 
blement cintrée en arrière; les crochets des tarses sont divariqués; 
enfin les mâles diffèrent des femelles par la longueur un peu plus 
grande des antennes et par leurs tarses antérieurs ciliés. Quant à la 
forme du thorax, elle varie suivant les espèces ainsi que le genre de 
sculpture et de coloration des téguments. 

Six espèces, parmi lesquelles je comprends, ainsi que l’a fait Bates, 
Demophoo hamatus Thoms., qui possède les caractères essentiels du 
genre, ont été décrites jusqu’à ce jour ; mais l’une d’elles, comme on le 
verra plus loin, doit être placée en synonymie. J’en fais connaître trois 
nouvelles, 


Hoplistocerus Iheringi, n. Sp. — Pi. 1, fig. 5. — Ovatus, 
depressus, pilis griseis brevibus, passim glomeratis parce hirtus, supra 
viridi metallicus vel certo situ cyaneo aut purpureo-micans, subtus vi- 
ridi-metallicus, thorace nitido, in medio amethystino, lateraliter aureo, 
antennis atro-violaceis, sutura aureo vel purpureo-nitente, femoribus 
anticis — macula basali excepta — tibiis anticis et mediis, posticis 
apice, larsis, quatuorque primorum segmentorum abdominalium mar- 
gine infera atris, labro, palpis apice, femoribus intermediis — linea 
basali excepta — pedibus posticis, ultimoque segmento ventrali apice 
rufo-testaceis ; caput crebre striato-punctatum, vertice utrinque obliqui- 
terstriato anticeque profunde et transversim sulcato ; antennae robustae, 
subtiliter punctulatae, art. 1 elongato, gradatim clavato, tertio aequali, 
art. 2-4 exlus apice valde Spinosis, art. 11 unguiculato; thorax trans- 
versim Striatus, basi bisinuatus, lateraliter perparum tumidus, antice 
el postlice sulcatus, dorso inaequalis ; scutellum transversum, apice ro- 
tundatum; elytra latitudine baseos sesquilongiora, postice gradatim 
rotundato-dilatata, subtilissime striata, crebre et profunde reticulato- 
punclala, Sutura excepta; prosterni et mesosterni processus crebre, me- 


griffe apicale du 11° article, elle caractérise également les genres Onycho- 
cerus, Cyclopeplus et Xylotribus. 


Cérambycides de la région néo-tropicale. 7 


tasternum autem obsoletissime transversim striata. — Long. 9-10 mill., 
lat. hum. 4-3,5 mill. 


Fazenda Cerqueira Cesar, forêts de la vallée du Rio Pardo, sud de 
l’État de Säo Paulo. 2 ex. G© capturés par moi en novembre 1898, 
ma collection; À ex. dans les collections du British Museum sans loca- 
lité précise. 

Cettenouvelle espèce, que je dédie au savant Directeur du Musée de 
Säo Paulo, le D' H. von Ihering, à des rapports assez étroits avec 
H. dives Bates, dont elle se distingue toutefois par la couleur diffé- 
rente des tibias et de l'abdomen, par la ponctuation des élytres plus 
forte et par les petites rides légèrement saillantes qui entourent chacun 
de ces points; de ceux-ci sortent des poils blanchâtres très courts qui 
font défaut chez H. dives et rappellent le genre de vestiture de H. gem- 
matus Bates; mais chez ce dernier insecte la pilosité est beaucoup plus 
dense et les rides qui sont lisses forment sur les élytres un réseau à 
mailles plus larges et plus saillantes. Comme chez H. dives et la se- 
conde espèce que je vais décrire, les élytres de H. Iheringi sont rayés 
de stries d’une finesse extrême, ce qui donne à ces organes un aspect 
soyeux et légèrement mat. 


Hoplistocerus callioides, n. Sp. — PI. 4, fig. 8. — Ælon- 
gatus, depressus; pilis albidis minutis non nisi sublente conspicuis 
parce pubescens, obscure caeruleo-metallicus vel certo situ purpureus, 
labro testaceo, pedibus atro-caeruleis ; caput crebre punctatum, vertice 
haud striato anticeque impressione longitudinaliter canaliculata sat 
profunde notato ; antennae robustae, subtiliter punctulatae, scapo elon- 
gato gradatimque clavato, art. 2-6 apice extus valde Spinosis, art. 11 
unguiculato; thorax transversus, basi bisinuatus, lateraliter tumidus, 
antice et postice coarctatus, crebre punctatus, tuberculis nonnullis dor- 
salibus obsoletis luevibusque exceptis; scutellum subquadratum, apice 
transversim sulcatum; elytra latitudine baseos duplo longiora, postice 
gradatim rotundato-dilatata, subtilissime striata, crebre et profunde 
reticulato-punctata, plagaque humerali crocea et foveolata utrinque 
ornata ; corpus subtus subtililer punctato-scabrosum, lateraliterque mi- 
nute villosum; abdominis segmentum ultimum fovea longitudinali in 
medio et prope basim impressum. — Long. 7,6 mill., lat. hum. 
2,8 mill. 

État de Goyaz : Jatahy (Pujol). 4 ex. GS, ma collection. 

Cette espèce très distincte diffère de ses congénères par sa forme 
plus étroite, par ses antennes munies chacune de six épines au lieu 
de quatre et par les deux taches jaunes qui ornent ses élytres. Ces 


8 E. GOUNELLE. 


taches en recouvrent la base mais sans envahir l’écusson et sans attein- 
dre la suture; elles s’éloignent obliquement de celle-ci, s’incurvent en 
arrière puis vont rejoindre les bords latéraux en émettant le long des 
épipleures un fin rameau qui s'arrête au delà de leur milieu; elles sont 
en outre étroitement bordées d’un liséré violet-pourpre; la suture 
finement striée mais non ponctuée est également de cette dernière 
couleur. 

L'exemplaire que je possède a été trouvé dans un petit lot de Callia 
arillaris Dalm., parmi lesquelles il était confondu ; sa forme et sa colo- 
ration lui donnent en effet une ressemblance surprenante avec ce petit 
Lamiaire qui appartient à un tout autre groupe. 


Hoplistocerus dichrous, D. Sp. — À. gemmato Bates, valde 
affinis ; ovatus, depressus, setis griseis passim glomeratis hirtus ; supra 
viridi-metallicus vel certo situ (in quibusdam speciminibus) purpureo- 
micans, subtus rufo-testaceus, antennis, femorum apice subtus, tibiis 
anticis et mediis, tibiarum posticarum apice tarsisque laete viridibus 
aut viridi-cynaneis ; caput crebre striato-punctatum, vertice utrinque 
obliquiter striato et inter oculos impressionne trigona profunde notato, 
fronte convexa; antennae subtiliter punctulatae, scapo elongato, gra- 
datim clavato, art. 2-4 extus apice spinosis, art. 11 unguiculato, art. 2-4 
basi griseo-pilosis apiceque nigro-tomentosis, art. 5-11 omnino nigro- 
tomentosis; thorax basi bisinuatus, lateraliter perparum tumidus, an- 
lice posticeque sulcatus, dorso obsolete quinque nodosus, passim puncta- 
tus et vage transversim striatus; scutellum transversum, apice rotun- 
datum ; elytra latitudine baseos haud sesquilongiora, postice rctundato- 
dilatata, valde reticulata, rugis elevatis nitidioribus interstitiisque 
depressis, grosse punctatis et passim griseo-villosis, sutura sublaevi; 
corpus sublus in medio subglabrum, lateraliter autem sat dense pilosum. 
— Long. 8-9 mill., lat. hum. 3,5- 4 mil. 

Colombie : Ibagué. 3 ex. G 9, ma collection; Rio Dagua, 3 ex. Bri- 
tish Museum. 

La partie inférieure du corps chez cette espèce est toujours d’un 
jaune roux assez vif, ce qui la distingue à première vue de H. gemma- 
tus qui est noir verdàtre en dessous et dont les pattes ne présentent 
aucune trace de coloration jaune; en dessus, les téguments ont une 
teinte plus claire prenant chez la plupart des exemplaires que j'ai vus 
des reflets violet-pourpre qui n'existent pas chez H. gemmatus; les 
nodosités du corselet sont beaucoup moins apparentes et moins lisses ; 
les rides des élytres ne sont pas aussi accentuées et les courtes touffes 
de poils gris qui naissent dans les intervalles que ces rides laissent 


Cérambycides de la région néo-tropicale. 9 


_entre elles sont plus petites et moins nombreuses; enfin le scape plus 
fusiforme n’a pas la faible nodosité qui se remarque. sur cel organe chez 
H. gemmatus vers les deux tiers de sa longueur. 

Pascoe a décrit en 1878 (Ann. and Mag. of Nat. Hist. ser. 5, I, 
p. 377), sous le nom d’eximius, un Hoplistocerus provenant de Bahia 
comme H. dives que Bates avait fait connaître trois années auparavant 
(Ent. Month. Mag. 1875, II, p. 276). Depuis longtemps, la comparaison 
des deux diagnoses qui ne diffèrent entre elles que par d’insignitiants 
détails, la communauté d'origine des deux insectes types et ce fait sin- 
gulier que Pascoe semble avoir ignoré la description antérieure de 
Bates (!), m’avaient inspiré les doutes les plus grands sur la validité de 
l'espèce créée par le premier de ces auteurs. 

Ayant eu l’occasion de voir dans la collection de M. R. Oberthür le 
type de H.dives et celui de A. eximius au British Museum, où d’ailleurs, 
d’après l'étiquette que porte l’insecte, l’identification a déjà été faite, 
j'ai acquis la certitude que les deux espèces ne pouvaient être sépa- 
rées et que la deuxième devait être placée en synonymie. 

L'unique différence entre Æ. dives et sa variété eximia réside dans 
la teinte des téguments, cette dernière ayant les élytres verts sans au- 
cune trace des reflets violet-pourpre que possède le type et ses fémurs 
intermédiaires étant jaunes comme les postérieurs qui seuls sont de 
cette couleur chez l’exemplaire que Bates a décrit. Ce sont là des va- 
riations d'ordre purement individuel et dont les insectes à couleurs 
métalliques offrent de nombreux exemples. Chez un exemplaire que 
j'ai capturé sur les frontières des États de Bahia et de Pernambuco, la 
teinte pourpre est même devenue dominante et la couleur jaune roux 
des fémurs postérieurs s’est étendue à la moitié basilaire des fémurs 
antérieurs. Seule la coloration jaune de l’abdomen paraît constante. 


TABLEAU DES ESPÈCES 


1. Téguments non métalliques, couverts d’une pubescence très 
serrée; scape robuste et fortement renflé en massue; 
thorax armé sur les côtés d’un tubercule conique; ély- 


(1) En note de sa diagnose Pascoe dit : « In coloration very distinct, accor- 
ding to descriptions, from H. gloriosus Bates and AH. refulgens Blanch. » Si 
cet entomologiste avait connu la description antérieure de son compatriote. 
ce n’est pas dñdes espèces aussi différentes qu'il aurait comparé la sienne, maïs 
à H. dives, l’origine commune et la grande ressemblance des deux insectes, 
devant dans ce cas l'obliger à signaler les caractères susceptibles de les dis- 
tinguer l’un de l'antre. 


10 E. GOUNELLE. 


tres parsemés de petits tubercules, à épaules saillantes. 
TEE CPAM Pr à FOREREAENE .... hamatus Thoms. 
: M Téguments partiellement ou entièrement métalliques, gla- 
bres ou revêtus de poils plus ou moins parsemés; scape 
moins robuste; thorax simplement renflé sur les côtés ; 
élytres ponctués ou ridés, à épaules non saillantes... 
2, Scape renflé dès sa base; élytres métalliques, brillants, 
lisses, leur ponctuation faible et espacée. $ 
2* Scape renflé graduellement; élytres métalliques, peu bril- 
lants, ridés ou densément ponctués d.- 
3. Corps parsemé de poils courts et assez grossiers formant “ 
petites taches sur les élytres; ceux-ci faiblement plus 
longs que larges, ponctués et sillonnés par un réseau 
assez lâche de rides saïllantes et lisses... 0... 
3" Corps glabre ou parsemé de poils peu visibles ; élytres no- 
tablement plus longs que larges, densément ponctués, 
les intervalles qui séparent ces points couverts de stries 
d'une extrême RESSENTI D. 
4. Dessous du corps vertnoirâtre ainsi que lespattes. gemmatus Bates. 
Dessous du corps jaune; pattes en partie de cette couleur. 
ME As RE RHIN RENONCE ...... dichrous n. Sp. 
>. Vertex et thorax ponctués; art. 2-6 des antennes épineux ; 
élyvitres du double plus longs que larges, ornés d’une 
tache jaune sur chaque épaule. ........... callioides n. Sp. 
> Vertex et thorax striés finement; art. 2-4 des antennes épi- 
neux; élytres de moitié plus longs que larges, sans ta- 
ches aux épaules ir SE CRIME. FRA 2 DUREE ER 6. 
6. Corps parsemé de poils courts, espacés, peu visibles, aggio- 
iérés par places; élytres fortement et densément ponc- 
tués ; le pourtour de ces points formant de légères rides 
saillantes et réticulées; tibias ant roux testacé ; 
abdomen vert métallique......... ARR . Jheringi n.Sp. 


LL 


. 
. 
. 
. 
. 
1 


& 


6° Corps glabre; ponctuation des élytres assez serrée mais plus 
line et plus superficielle; le pourtour de ces points ne 
formant pas de rides ; tibias postérieurs noirs; abdomen 
lOUX lestacé.. ...... APR RE dives Bates. 
Fête ettthorax vert métallique FR refulgens Blanch. 
JT el thorax roux} Châtain. . EE gloriosus Bates. 
DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. — Nicaragua ; Colombie ; Haut-Amazone; 


Llanos de Bolivie ; Brésil central, oriental et méridional. 


Cérambycides de la région néo-tropicale. Il 


TAUROLEMA Thomson, Essai class. Longic., 1860, p. 15. — 
Lacordaire, Gen. Col. IX, 2, p. 727. 


Megalopresthes Chevrolat. 


L’accroissement qu'a pris le genre Taurolema, depuis l’époque où 
Thomson en a donné la diagnose, nécessite la mise au point de cette 
formule devenue trop étroite. L'exposition des caractères qui suit est 
copiée presque littéralement sur celle de Lacordaire plus complète et 
plus exacte que celle de Thomson; ce que j'ai ajouté ou modifié est 
imprimé en italiques. 


Corps plus ou moins oblong, métallique ou non, hérissé de longs 
poils fins ; ces poils dont les antennes sont egalement parsemées s’agglo- 
mèrent sur certains articles qui different suivant les espèces et forment 
des franges plus ou moins longues et épaisses tantôt rayonnantes, tantôt 
situces sur un seul côté; ces mêmes articles sont en outre renflés lége- 
rement à leur sommet et méme parfois épaissis dans toute leur lon- 
queur : tête concave entre ses tubercules antennifères, front plat 
ou légèrement bombé, muni parfois de cornes chez le G; antennes 
plus longues que le corps, à scape fusiforme ou piriforme; art. 4 en 
general plus grand que les autres (!); veux largement divisés, leurs 
lobes supérieurs punctiformes, les inférieurs assez petits, arrondis ; 
thorax transversal, rebordé en avant et à sa base, tubereulé sur les 
côtés; écusson de forme variable ; élytres oblongs, parallèles dans leur 
moitié antérieure, déclives et arrondis en arrière, débordant médiocre- 
ment le thorax à leur base: pattes courtes, cuisses robustes, en massue 
elliptique presque dès leur base; les antérieures munies souvent près 
des hanches, chez les G, d’une brosse ovalaire formée de poils courts 
et serrés; tibias antérieurs légèrement courbes en dedans, sans sillon 
perceptible, intermédiaires en général non sillonnes (?); tarses courts, 
les antérieurs jamais dilatés ni franges chez les & connus, leurs cro- 
chets divariqués ; 5° segment abdominal presque éqal en longueur «a 3 et 
4 réunis ; saillies mésosternale et prosternale de largeur égale et mé- 
diocre, la 1° recourbée en arrière, la 2° plane et horizontale. 


Ce genre, l’un des plus remarquables du groupe des Anisocerinae, n'a 
compris jusqu'ici que trois espèces : 

T. bellatrix Thoms., Essai classif. Ceramb., 1860, p. 45 (type du 
genre). 


(1) Chez T, albopunctata, c'est le 5° art. qui est le plus long. 
(2) Les tibias médians sont nettement sillonnés chez T, flavocincta. 


12 E. GOUNELLE. 


T. pretiosa Chevrolat, Journ. of Ent., 1862, p. 187. 
T. hirsuticornis Chevrolat, loc. cit., p. 188. 


J'en décris dans ce mémoire quatre nouvelles. 

Très différentes les unes des autres pour la plupart, au point de 
vue du facies, ces sept espèces ont cependant entre elles beaucoup de 
aractères communs; comme d'autre part plus de la moitié de celles 
qui nous sont connues ne sont représentées que par un unique exem- 
plaire souvent défectueux, et qu'il est très probable qu'il en existe 
d’autres qui ont échappé jusqu'ici aux recherches des collecteurs, 
il me parait difficile de songer à sectionner le genre, au moins tant 
qu'on ne sera pas en possession de matériaux plus nombreux et plus 
complets. 


Taurolema Oberthuri, n. Sp. — PI. 1, fig. 2. — Nitida, 
pilis flavis hirtula, testaceo-rufa, elytris flavis, lateraliter sutura 
apiceque saturioribus, thoracis marginibus anticis et posticis, anten- 
narum articulis apice scutelloque nigris; caput laeve, frons qua- 
drata, valde concava, in medio canaliculata, apice bicornis — corni- 
bus Spiniformibus, recurvis apiceque fuscis — ; oculi parvi, profunde 
ercisi, minute granulati, lobo inferiore rotundo; antennae distantes, 
corpore sesquilongiores, pilosae, art. 3-5 crista parva, art. 6-7 crista 
magna pilorum nigrorum ornatis, art. ultimo gracili, acuto; thorax 
transversus, lateraliter infra medium utrinque valde tuberculatus — 
luberculis turbinatis —; scutellum subquadratum, laeve ; elytra lati- 
tudine fere duplo longiora, subparallela, apice rotundata et laevia, basi 
valde punctata, maculis duabus nigris transversim ante medium po- 
sitis — [1% discoidali rotunda, depressa cristaque pilorum nigrorum 
obsita, 2 marginali — fasciaque transversa, multangula, postmediana, 
suturam haud attingente singulatim ornata; pectus subtiliter flavo pu- 
bescens; abdomen laeve, subglabrum; pedes breves, femoribus crassis 
el'valde clavatis, anticis impressione ovali setis flavis villosa in modum 
peniculi figurata instructis; tibiis anticis paululum arcuatis apiceque 
intus lumidis, sulco apicali haud conspicuo, mediis etiam haud sul- 
catis ; tarsi breves, unguiculis divaricatis, antici nec dilatati, nec fim- 
briati. — Long. 5,5 mill. ; lat. hum. 2,5 mill. 

Itajuba, Rio Tapajos (D' Hahnel). 1 ex. G. Collection Oberthür. 

Cette espèce a les plus grandes affinités avec T. bellatrix Thoms., dont 
elle diffère par la ponctuation beaucoup plus serrée des élytres, par la 
présence d’un pinceau de poils redressés sur chacune des deux taches 
qui les ornent à leur premier tiers antérieur et d’une fascie transverse 


Cérambycides de la région néo-tropicale. 13 


en zigzag à leur 2° tiers postérieur. Enfin les élytres, à l'exception des 
bords latéraux, de la suture et du sommet, sont uniformément de la 
même. couleur que la bande jaune qui traverse ces organes chez 
T. bellatrix. 


Taurolema flavocineta (Chevrolat M. S.), n. sp. — Nitidu, 
pilis nigris erectis sparsim hirta, brunnea, elytris, abdomine — seg- 
mentorum margine infera excepta — pedibusque dilutioribus, labro, 
thoracis margine antica et postica, scutello, elytrorum marginibus, 
sutura costaque ab humeris paululum obliquiter utrinque ducta et 
apicem haud attingente testaceis ; caput linea longitudinali subtiliter 
impressa, vertice inter antennas concavo, fronte plana, obsolete trans- 
versim punctulato-striata, oculis profunde excisis, sat minute granu- 
latis, lobo inferiore rotundo; antennarum scapus piriformis, nitidus, 
basi punctulatus, art. 3 quoque subtiliter punctulatus, apice paulatim 
incrassatus, pilisque nigris annulatus, artieuli ceteri desunt; thorar 
transversus, supra aequalis, lateraliter ante medium obtuse tubercu- 
latus; scutellum subquadratum ; elytra latitudine fere duplo longiora, 
apice singulatim rotundato-acuminata, quatuor striis profunde punc- 
tatis, 12 et 4? juxta suturam et marginem, 2 et 31 costam testaceam 
cingentibus singulatim ornata, punctis basi fortius, apicem versus le- 
vius impressis ; pedes Sat breves, femoribus crassis et valde clavatis, 
tibiis anticis sulco apicali haud conspicuo, mediis sulcatis, posticis ce- 
teris paulo longioribus ; tarsi breves, unguiculis divaricatis : abdominis 
segmenta 2-4 Subaequalia, segmentum ultimum longius et fovea tri- 
gona impressum, — Long. 5,5 mill.: lat. hum. 2 mill. 


Colombie : Honda. 4 ex. British Museum. 


Non métallique ainsi que T. bellatrix et T. Oberthuri dont elle pa- 
rait assez voisine, cette petite espèce un peu plus étroite, plus profon- 
dément ponctuée et colorée autrement d’ailleurs, en diffère encore par 
la forme de ses élytres qui sont beaucoup moins arrondis à leur som- 
met et par son thorax moins fortement tuberculé latéralement. L'exem- 
plaire mutilé qui a servi à cette description est peut-être une femelle, 
comme le donnerait à penser l'impression triangulaire qui termine le 
»° arceau ventral. 


Taurolema albopuncetata, n. Sp. — Pilis nigris erectis pas- 
sim hirta; caput, thorax scutellumque brunnea, polita; caput linea 
longitudinali subtiliter impressa, vertice inter antennas concavo, fronte 
quadrata, plana, subtiliter in longitudinem striata, pilisque minutis 
parce pubescente, tuberculis antenniferis prominentibus, oculis pro- 


14 E. GOUNELLE. 


funde eæcisis et sat minute granulatis, lobo inferiore rotundo, labro 
testaceo ; antennae brunneae, corpore paulo longiores, scapo piriformi, 
nitido, subtiliter punctulato, art. 3-5 basi punctulatis, apice transver- 
sim punctato-striatis pauloque inerassatis, art. 5° ceteris longiore, 
art. 4° tertio breviore, art. 3-6 basi albido-annulatis, apice nigro-fim- 
briatis, art. 7-11 etiam nigro-annulatis ; thorax transversus, tuberculo 
turbinato lateraliter ante medium utrinque armatus pilisque albidis 
setulosus, disco trituberculatus ; scutellum subquadratum; elytra apice 
rotundata, basi obsolete bigibbula, sparsim cicatricoso-punctata, punctis 
plerumque ordinatis et ante apicem evanescentibus, haud mitida, coe- 
ruleo-violacea, Spatio trigono basali, sutura, marginibus, facia obliqua 
utrinque ab humeris ducta et suturam ante medium attingente fascia- 
que postica curvata obscure testaceis, septemque maculis minutissimis 
albo-pilosis singulatim conspersa, linea etiam subtilissima subapicali 
albo-pilosa ; coxae testaceae; femora antica brunnea, sparsim et minute 
pilosa, media violaceo vel coeruleo nitentia — basi testacea excepta — ; 
tibiue brunneae, sparsim et minute pilosae, anticae intus paululum cur- 
vatae, sulco apicali haud conspicuo, mediae etiam haud sulcatae; tarsi 
breves, unguiculis divaricatis, pectus dilute brunneum certo situ caeru- 
leo-micans; pedes postici abdomenque desunt. — Long. 7 mill.; lat. 
hum. 2,7 mill. 


Guatemala. À ex. British Museum. 


La livrée de cet insecte est complètement différente de celle des 
autres espèces; comme chez T. pretiosa les premiers articles des an- 
tennes sont annelés de blanc, mais les poils noirs redressés qui oceu- 
pent le sommet de ces mêmes artieles sont plus longs et forment de 
lines touffes annulaires ; les trois tubercules du disque thoracique sont 
disposés en triangle; celui qui en occupe le sommet, plus gros que les 
autres et un peu allongé est situé à la base; les deux autres arrondis 
sont placés sur une même ligne au delà du milieu; les élytres ont une 
teinte toute spéciale; mats et soyeux tout à la fois, ils présentent des 
reflets bleuâtres sous certains jours. Sexe inconnu. 


Faurolema rutilans, D. Sp. — PI 1, fig. 3. — Ampla, nitidis- 
sima, pilis nigris erectis sparsim hirta, viridi-aeneo vel cupreo-rubro- 
metallica, labro, antennarum art. 2 toto, art. 3-5 basi rufis, scapo el 
art. 3-5 apice cupreis vel amethystinis, art. 6-11 caeruleis aut nigris ; 
caput inter antennas paulo concavcum, ipsarum basi paululum elevata, 
vertice transversim striato medioque longitudinaliter sulcato, fronte 
quadrata, striata, striis triangulum effingentibus; oculi profunde 
eæcisi, minute granulati, lobo inferiore rotundo; antennae distantes, 


Cerambycides de la région néo-tropicale. 15 


robustae, pilosae, corpore longiores, basi puncetis aliquibus validis 
impressae, scapo modice elongato, clavalo, art. 4 tertio longiore, ceteris, 
ultimo excepto, decrescentibus, art. 3-5 apice, nodosis, 6-7 dilatatis, 
art. 3-4 apice 5-7 omnino crista magna pilorum nigrorum instruclis ; 
thorax transversus, subglobosus, antice et postice transversim sulcatus, 
dorso laevis, lateraliter utrinque transversim striatus ; scutellum paulo 
transversum, apice subrecte truncatum, lanugineque alba tenuiter obsi- 
tum ; elytra latitudine vix duplo longiora, apice rotundata, laevia, la- 
teraliter punctis magnis ordinatis profunde et longitudinaliter im- 
pressa, dorso gibbula, — gibbis laevibus, ovalibus — et 5 depressionibus 
punctis magnis nitidissimis subseriatinmque dispositis variolosis singulu- 
tim ornata, duabus una post alteram et juxta suturam positis, — 14 an- 
tica, magna, ovali, gibbam includente, 2 infra medium, rotunda, minore 
— tribusque lateralibus — 1 sub humeris elongata, bifariam divisa, » 
subrotunda media, 3% magna, trifariam divisa, inferiore — ; pectus qla- 
brum ; abdomen subtiliter griseo-pubescens, segmento ultimo 3° et 4° 
simul sumptis haud breviore, apice truncato et ciliato; corae anticae 
extus angulatae; pedes validi, subaequales, femoribus crassis, nitidis, 
valde et subito clavatis, tibiis punctatis, anticis paululum arcuatis et 
apice intus tumidis, sulco apicali haud conspicuo, mediis etiam hau 
sulcatis; tarsi breves unguiculis divaricatis. 

G Frons plana, quatuor cornibus minutis — duobus juxta oculos 
duobusque gemellis prope apicem sitis — ornata; femora antica èm- 
pressione ovali setis flavis dense villosa in modum peniculi fiqurata 
instructa; abdominis segmentum ultimum apice haud depressum ; tarsi 
antici nec dilatati nec fimbriati. 

© Frons perparum convexa, inermis ; femora antica haud penicillata ; 
abdominis segmentum ultimum fovea trigona impressum. 

Long. 7,5-8,5 mill. ; lat. hum. 3-5 mill. 

Deux ex. 1 G pris par moi en janvier dans les Catingas des envi- 
rons de la ville de Condeuba, sud de l’État de Bahia, ma collection; 
1 © Bahia, collection R. Oberthür. 

Cette espèce remarquable, l’une des plus grandes et des plus larges 
du genre, rappelle assez par la disposition des dépressions élytrales 
T, hirsuticornis, chez qui d’ailleurs elles sont plus superficielles et 
moins fortement ponctuées:; bien qu’également métallique, ce dernier 
insecte, qui m'a paru mériter d’être figuré (pl. 1, fig. 6), n’a pas les 
teintes brillantes et variées de T. rutilans; il est beaucoup plus allongé, 
son front est toujours inerme et ses franges antennaires sont disposées 
autrement; mais il a comme lui le 4° art. des antennes plus grand que 
les autres, les tibias antérieurs sans sillon apparent et les intermé- 


46 E. GOUNELLE. 


diaires également non sillonnés. Je n’ai pu distinguer les sexes avec 
certitude. 

Vivant, T. hirsuticornis tient enroulés les derniers articles de ses 
antennes de telle sorte que celles-ci paraissent être terminées par une 
sorte de disque. C’est là probablement une habitude qui n’est pas par- 
ticuhière à cet insecte, car j'ai remarqué chez certains exemplaires ap- 
partenant à d’autres espèces du même genre que ces organes avaient 
gardé en séchant une tendance assez prononcée à l’enroulement en vo- 
lute. Un petit Lamiaire inédit du genre Antodyce (groupe des Amphio- 
nychinae) prend une attitude semblable. 

J'ai capturé un certain nombre d'individus de T. hirsuticornis dans 
les États de Minas (Serra do Caraca, janvier) et de Saô Paulo (Ribeirao 
Pires, novembre); deux autres exemplaires de ma collection pro- 
viennent de Jatahy, État de Goyaz (Pujol). Type au British Museum 
provenant de la coll. Chevrolat. 

Le type de T. pretiosa, seul exemplaire connu, se trouve aussi au 
British Museum; il est en assez mauvais état et le ventre manque. 
Chez cet insecte les houppes des antennes qui caractérisent le genre 
sont presque à l’état rudimentaire. Quant à l'expression dont se sert 
Chevrolat pour en dépeindre les articles qu'il dit être « comme brisés », 
je n'ai pu en saisir le sens; ces articles en séchant ont pris simplement 
les uns par rapport aux autres une position un peu coudée qu'ils n’a- 
vaient vraisemblablement pas quand l’animal était en vie. 


TABLEAU DES ESPÈCES 


1. Téguments non métilliques- 77 P2rRerES en 

4* Téguments métalliques en totalité ou partiellement ....... 4. 

2. Front terminé chez les G par deux cornes spiniformes; tu- 
bercules latéraux du thorax forts et coniques ; sommet 


LR) 


des élytres arrondis CRE DEC IER TON SI Anne 9: 
2* Front inerme (!), tubercules latéraux du thorax obtus et 

plus faibles ; sommet des élytres en ovale aigu. ....... 

re tsefe RTL AIN AO RETRO PER EEENES flavocincta n.sSÿ. 
3. Élytres ornés de 2 pinceaux de poils noirs et d’une fascie 

postmédiane de même couleur........... Oberthuri n. Sp. 
3* Élytres avec 4 taches noires lisses transverses, antemé- 

dianes, sans fascie postérieure........... bellatrix Thoms. 


4. Antennes hérissées de poils noirs qui s’agglomèrent sur 


(1) Un certain doute subsiste, bien entendu, à cet égard, tant qu'on ne pos- 
sédera pas un C* authentique. 


Cérambycides de la région néo-tropicale. 17 


certains articles pour former des houppes plates assez 
TORRES CASSETTE TMS No à 5. 
4* Articles basilaires des antennes annelés de blanc, leur 
sommet hérissé circulairement de poils noirs plus courts 
PHDHISTESDACÉS dune ri Len tre ue Ca 6. 
5. Front armé chez le G de 4 cornes petites et très courtes; 
art. d-7 des antennes et sommet de 3 et 4 fortement 
ANGES) Ne per En PS 2 av dre rutilans n. Sp. 
5* Front inerme; franges situées sur les articles 6-11......... 
Re ce dr M COURS LOS DO DEEE hirsuticornis Chevrol. 
6. Thorax trituberculé sur le disque, armé sur les côtés d’un 
fort tubercule conique; corps en dessus non métallique. 
LL ORER RO EP PT PT ET EE albopunctata n. sp. 
6* Thorax uni en dessus, obtusément et faiblement tuberculé 
sur les côtés; téguments ornés de brillantes couleurs 
LCR LE DO SRE LR RSA an AL pretiosa Chevrol.. 


DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. — Nicaragua; Colombie; Guyanes; 
Amazones; Brésil central, oriental et méridional : Etats de Bahia, 
Minas, Goyaz et Sao Paulo. 


Description de deux espèces nouvelles 
du genre Gymnocerus Serv. 


Aux huit espèces déjà décrites du genre Gymnocerus Serv. (!), genre 
qui appartient également au groupe des Anisocerinae, j'ajoute les 
deux suivantes dont la seconde, bien que connue depuis longtemps, 
est restée inédite jusqu'ici. Je lui ai conservé le nom qu’elle porte 
dans quelques collections. 


Gymnocerus Bruchi, D. Sp. — Ovalis, perparum contetus, 
niger, macula verticis, genis, maculis duabus clypei epipleurisque mi- 
niaceis ; fascia subbasali elytrorum lutea, scutello 
et plus dimidia parte apicali elytrorum — maculis 
duabus nigris exceptis — albido-flavescentibus vel 
griseis; caput breve, subtiliter canaliculatum, fronte 
quadrata, paulo scabra; antennae graciles, ® cor- 
pore dimidio longiores, art 3° apice modice clavato 


(1) Gymmn. scabripennis Serv., cralosomoides Bates, 
crassus Bates, capucinus White, dulcissimus White, 
monachinus White, Belti Bates, Badeni Bates. Fig. 1. 

Ann. Soc. ent. Fr., LxxV [1906]. 





19 


18 E. GOUNELLE. 


et nigro-velutino ; prothorax nigro-velutinus, disco minute bitubercula- 
tus, tuberculo valido et turbinato utrinque armatus; elytra ampla, 
humeris prominulis et obtusis, margine antica suturaeque dimidio 
apicali nigris, fascia magna granulata, nigro-velutina ante me- 
dium maculisque duabus posticis nigro-velutinis et paulo obliquis con- 
junctim ornata, postice rotundata et «à medio sensim dilatata; tarsi 
antici haud fimbriati: mesosterni processus intercoæalis latus, postice 
arcuatus et bituberculatus, tuberculis breviter brunneo-cristatis. — 
Long. 44 mill.; Lat. hum. 6,4 mill. — Lat. max. 7,4 mill. — Fig. 4. 


République-Argentine : Gobernacion del Chaco(C. Bruch). 1 ex q. 


Les taches rouges des joues et celles qui se trouvent sur l’épistome 
forment un demi-cercle autour de la tête en dessous des veux ; l’ex- 
trème base des élytres de chaque côté de l’écusson est noire et par- 
semée de quelques tubercules assez luisants ; la bande jaune qui suit 
forme un trait droit jusqu'aux épaules dont l'extrémité est noire et où 
“elle se coude brusquement sur les côtés, sans toutefois atteindre l’épi- 
pleure. Plus de la moitié inférieure de chaque élytre est occupée par 
une grande tache d’un blanc jaunâtre ornée elle-même dans son milieu 
d’une tache noire ovalaire et un peu oblique ; cette tache claire est ar- 
rondie aux angles antérieurs et n’atteint ni le bord marginal dans son 
tiers postérieur ni la suture qui se renfle en une sorte d’étroit bour- 
relet d’un noir velouté un peu après le milieu de l’élytre; la base de 
cet organe est dépourvue du tubereule qui existe chez quelques espèces 
du genre; mais à la place qu'il occupe d'ordinaire, on remarque un 
léger renflement arrondi, non velouté et un peu luisant, ce qui rend 
plus visibles les quelques granulations dont il est parsemé. 


Gymnocerus histrio, n. Sp. — Ovalis, convexus, niger, 
genis maculaque minuta apicali elytrorum miniaceis, elytris — fasciis 
el maculis nigris exceptis — sulphureo-flavescentibus; caput breve , 
subtiliter canaliculatum, fronte scabra: antennae graciles, GS cor- 
pore duplo, ® dimidio longiores, art. 3° apice clavato 
et nigro-velutino, art. undecimo 10° dimidio bre- 
viore; prothorax nigro-velutinus, disco bitubercula- 
tus, tuberculo valido et turbinato lateraliter utrin- 
que armatus ; elytra ampla, humeris prominulis et 
obtusis, margine antica suturaeque dimidio apicali 
nigris, fasciis duabus piceo-nigris — 1* transversa 
lata, postice concava,granulata ante medium, 2° valde 
arcuatla, angusta, sparsim punclata in medio — 
maculisque duabus subapicalibus obliquis, cuneatis et 





Cérambycides de la région néo-tropicale. 19 


nigro-fuscis conjunctim ornata, postice rotundata et « medio sensim 

dilatata et deflexa; tarsi antici in utroque sexu paulo fimbriati, haud 

dilatati; mesosterni processus intercoxalis latus, postice areuatus et bi- 

tuberculatus, tuberculis parvis breviterque brunneo-cristatis. — Long. 

44-12 mill. ; lat. hum. 6-5,7 mill.; lat. max. 7,5-6,5 mill. — Fig. 2. 
Amazones. 


Les élytres de cet insecte sont plus convexes et plus déclives en 
arrière que ceux de la précédente espèce; sur l’épistome et sur le 
vertex il n’y a pas de taches rouges, mais entre les lobes oculaires su- 
périeurs on voit deux petits traits obliques d’un noir velouté qui s’ar- 
rêtent à la base des tubercules antennifères; les tubercules médians 
du thorax sont bien prononcés; l’extrème base des élytres est noire 
avec quelques petits tubercules luisants assez espacés ; le large trait 
jaune orangé qui suit s’infléchit brusquement sous les épaules pour 
rejoindre les épipleures à peu près au niveau des hanches intermé- 
diaires ; l’étroit espace submédian de teinte jaune soufre compris entre 
la première bande noire et la seconde, décrit en arrière comme cette 
dernière une courbe très régulière et très prononcée ; le grand triangle 
de même couleur qui se trouve à l'extrémité de chaque élytre n’at- 
teint pas la suture dont plus de la moitié postérieure est renflée en une 
sorte de bourrelet étroit; la tache cunéiforme qui occupe le centre de 
ce triangle est également un peu saillante; sa teinte est d’un brun 
noir. 

G. Bruchi et G. histrio ont avec G. capucinus et dulcissimus White, 
les caractères communs suivants qui ne se trouvent réunis chez au- 
cune des autres espèces du genre décrites jusqu'ici : système de co- 
loration analogue, renflement apical du 3 art. antennaire, absence 
de tubercules à la base des élytres. Ces quatre espèces qui s’écar- 
tent un peu de la formule du genre Gymmocerus, doivent former une 
section particulière. 


NOTES SYNONYMIQUES 


— Ctenodes thoracica Redtenb. — C. geniculata Klug. J'ai trouvé 
dans les campos des environs de Diamantina (État de Minas) les deux 
espèces accouplées. La coloration de C. geniculata est très variable; le 
type est jaune avec le sommet des élytres noir; mais cette dernière 
couleur s'étend plus ou moins sous forme de taches chez certains in- 
dividus et finit par envahir la surface entière des élytres et la plus 
grande partie de la tête et du corselet. C’est cette variété noire que 
Redtenbacher a décrite sous le nom de thoracica. 


’ 


20 E. GouneLcE. — Cérambycides de la region neéo-tropicale. 


— Phacellus purpureus Lacord., dont le type se trouve au Musée 
de Bruxelles — P. Cuvieri Buquet. J'ai capturé trois exemplaires de 
cette espèce à la Fazenda Cerqueira Cesar, vallée du Rio Pardo, sud 
de l’État de Saô Paulo. 


— Hammatichaerus consobrinus Gahan, est la femelle de H. lasiocerus 
du même auteur. Un certain nombre d'individus des deux sexes ont 
été capturés par M. Pujol à Jatahy, État de Goyaz. Quatre G et trois 9 
se trouvent dans ma collection. 


— Sphaerion detritum Lameere (type au Musée de Bruxelles), n’est 

qu'une variété insignifiante de Sphaerion blandum (Nephalius blandus) 

: Newman (type au British Museum). Les antennes, les tibias et le 

sommet des cuisses qui ont chez ce dernier insecte une teinte noirâtre, 

sont d’un rouge obscur dans la variété detrita; en outre, les taches 

éburnées des élytres, assez régulièrement ovales chez celle-ci, présen- 
tent chez blandum une échancrure à leur côté externe. 


LÉPIDOPTÈRES PALÉARCTIQUES 


NOTES COMPLÉMENTAIRES SUR QUELQUES ESPÈCES 
ET VARIÉTÉS RÉCEMMENT DÉCRITES 


par Ch. BLACHIER. 


Avec la planche 2. 


Deilephila vespertilio Esp. ab. flava Blachier, Bull. Soc. ent. 
Fr. 1905, p. 52. — Planche 2, fig. 6. — Dans le 1* fascicule de ses 
belles Études de Leépidoptérologie comparée, M. Ch. Oberthür a décrit 
et figuré, sous le nom d’ab. salmonea, une aberration de vespertilio 
dont « les ailes inférieures sont, en dessus, d’une couleur rose sau- 
mon pâle et un peu jaunâtre, au lieu d’être d’un rose de fleur de pê- 
cher, comme dans la forme normale ». L'auteur ajoute : « salmonea 
fait la transition de la forme ordinaire rose-carminé de vespertilio à la 
forme jaune qui doit nécessairement exister pour vespertilio, comme 
pour euphorbiae, mais que je n’ai pas encore eu l’occasion de voir. » 

Or le Musée de Genève possède depuis longtemps un exemplaire 
de cette aberration jaune prévue par l’éminent entomologiste. Ce sujet 
unique, manifestement obtenu er larva, est un mâle. Les ailes infe- 
rieures sont d’un jaune mat, uniforme, peut-être un peu plus clair en 
leur milieu. Em dessous le disque des supérieures et les inférieures 
sont colorés de la même couleur jaune. 

Cette aberration doit être extrêmement rare, puisqu'elle n’a été si- 
gnalée nulle part, bien que, chaque année, les entomologistes de Ge- 
nève et d’ailleurs élèvent les chenilles par centaines. 


Zygaena carniolica Scoop. ab. jurassica Blachier, Bull. Soc. 
ent. Fr. 1905, p. 52. — Planche 2, fig. 1. — On a déjà décrit et 
figuré un grand nombre de variétés géographiques et d’aberrations de 
cette Zygène. Je n’aurais pas songé à l’augmenter encore, si la remar- 
quable aberration que je désigne sous le nom de jwrassica n'avait été 
trouvée à plusieurs reprises dans la même localité. En effet, décou- 
verte par M. Mongenet de Genève, au pied du Jura, près de Gex, en 
août 1902, elle fut capturée de nouveau en 1903 et 1904, dans la 
même région soit par lui, soit par M. Lacreuze, soit en dernier lieu 
par moi-même. Cette aberration paraît donc être constante dans ces 
parages. 


929 CH. BLACHIER. 


di à 


Voici ce qui la distingue de toutes celles que je connais : 

4 Les taches 3, 4 et 5 sont confluentes et forment un vaste espace 
rouge, marqué, à peu près au centre, d’un point noir, seul reste de la 
couleur du fond en cet endroit. 

90 La tache de la base — formée des taches 1 et 2 confluentes — est 
réunie à cet espace rouge du milieu de l'aile par un large trait rouge 
le long de la côte. 

3° la 6° tache reste isolée. 

Le fond des ailes est d’un noir bleu profond: les taches nettement 
limitées sont d’un carmin vif. Dans l’exemplaire que je figure, les 
parties rouges ne sont presque pas bordées de jaune. Parmi d’autres 
que j'ai sous les yeux, il s’en trouve dont le rouge est entouré plus 
ou moins largement de jaune pâle. 

Cette aberration affecte les deux sexes. On rencontre naturellement 
dans la même localité, outre carniolica typique, des individus qui 
se rapprochent de cette aberration et qui présentent un ou plusieurs 
de ses caractères distinctifs. 

C’est au pied du Jura, dans le voisinage du col de la Faucille qu’elle 
a été capturée en juillet et aont. 

Un G (figuré), coll. Blachier: deux G, une © et transitions, coll. 
Mongenet; deux & coll. Lacreuze (Genève) (1). 


Zygaena jucunda Meissner, ab. segregata Blachier, Bull. Soc. 
ent. Fr. 1905, p. 52 et ab. pygmaeoides, ab. nov. — S'il n'est 
pas absolument prouvé que jucunda, décrite par Meissner en 1818, 
soit une simple variété géographique de fausta L., il est certain qu'il 
faut l'identifier avec genevensis Millière (1861). En effet, la description 
très exacte de Meissner, faite sur des individus provenant d’Anzein- 
daz, au pied des Diablerets (Alpes vaudoises), s'applique parfaitement 
aux individus que l’on rencontre au pied du Mont Salève ou du Jura, 
dans les environs de Genève. Entre autres détails, Meissner dit que 
les taches rouges sont confluentes et que l'abdomen peut avoir des 
traces d’anneaux rouges ou en manquer complètement, 

C’est cette forme typique qui a été admirablement figurée par Mil- 
lière dans les Annales de Ja Soc. ent. de Fr., 1887, pl. 5, fig. 6. 


(1) M. Fritz Wagner, de Vienne, a décrit depuis (Socielas entomologica, 
15 août 1905), sous le nom d’ab. Bohatschi, une aberration qui se rapproche 
beaucoup de celle que j'ai fait connaitre. Autant qu’on en’peut juger d’après 
une description, les taches de la base paraissent un peu plus confluer avec les 
suivantes que ce n'est le cas chez jurassica. 


Lépidoptères palearctiques. 23 


On rencontre parfois, mêlée au type, une aberration qui frappe par 
son aspect insolite : toutes les taches rouges, finement bordées de 
jaune pâle, sont nettement séparées et se détachent vivement sur le 
fond noir bleu, lequel occupe par conséquent un plus grand espace. 
C’est l’aberration que je désigne sous le nom de segregata. Comme dans 
jucunda, l'abdomen peut avoir quelques anneaux bordés de rouge. 


Mont Salève, en juillet et août. 


On rencontre aussi une aberration absolument minuscule de cette 
même Zygaena jucunda. Tandis que la forme typique varie entre 23 
et 26 mill., la taille de cette ab. n'excède pas 17 mill. C’est assuré- 
ment la plus petite des Zygènes connues. Zuleima Pierret, qui s’en 
rapproche pour l’envergure,a les ailes comparativement beaucoup plus 
larges. 

J'en possède trois exemplaires G, pris au pied du Mont Salève, en 
juillet ; il en existe d’autres au Musée de Genève et dans les collections 
genevoises. 

Vu son extrême exiguité et sa fréquence relative, je crois pouvoir 
la désigner sous un nom spécial, celui d’ab. pygmaeoides. 


Lasiocampa Josua Stgr., var. Vaucheri Blachier, Bull. Soc. 
ent. Fr. 1905, p. 52. — Planche 2, fig. 4 G, fig. 5 9. — M. Ch. Ober- 
thür, à qui une paire de cette Lasiocampide du Maroc à été soumise, 
n’a pas hésité à y reconnaitre une variété géographique intéressante 
de Lasiocampa Josua Sigr., originaire de Palestine. 

A en juger par la description minutieuse et comparative de Stau- 
dinger (!), par la figure qu’il donne du G de Josua et enfin par une 
paire de cette espèce que j'ai sous les yeux, la variété géographique 
Vaucher: présente tous les caractères distinctifs sur lesquels Staudinger 
s’est appuyé pour établir la validité spécifique de Josua et le sépareï 
de trifolii et de ses variétés. 

En effet, comme Josua, la var. Vaucheri présente sur les ailes supé- 
rieures une tache basale claire, prolongée vers le milieu de l'aile et 
terminée par deux petites pointes nettement marquées; en outre les 
bandes transversales se détachent vivement en jaune ocre sur le fond 
brun ferrugineux des quatre ailes. Sur les supérieures, la tache basale, 
souvent salie de brun en son milieu, est limitée par du brun ferrugi- 
neux plus foncé que la couleur du fond, et la bande claire transver- 
sale est bordée intérieurement de cette même couleur. 


(1) « Iris » de Dresde, VIII (1895), p. 296, et pl. 5, f. 8. 


2% CH. BLACHIER. 


Les bandes claires sont sinueuses et se rapprochent de la forme d’un 
S, surtout aux inférieures en dessous. Frange brune aux supérieures, 
ordinairement jaune aux inférieures. 

Les femelles sont d’une coloration moins constante que les mâles. 
J'en possède une d’un brun ferrugineux foncé et uniforme; à part 
quelques vestiges de la tache basale, seule la bande claire des supé- 
rieures se détache très nettement sur la couleur du fond. 


Tanger. — Plusieurs paires, ex larva. Coll. Vaucher et Blachier. 


On pourrait être tenté de reconnaître en cette var. Vaucheri une 
forme de la var. Cocles de trifolii. Cependant en examinant les figures 
originales de Hübner-Geyer, puis les figures correspondantes des Ico- 
nographies de Duponchel et de Freyer, on constate que toutes attri- 
buent au G de la var. Cocles une couleur jaune de cuir de teinte li- 
vide (sordide-ochracea, selon l'expression de Herrich-Schaffer). En ou- 
tre, si on retrouve dans la tig. de Hübner-Geyer la ligne transversale 
commune aux quatre ailes, on ne voit pas de tache basale bien dé- 
finie, mais seulement une éclaircie dans la partie du bord interne 
qui avoisine la base. 

J'ai nourri pendant quelques jours, au mois de mars, une chenille 
adulte de la var. Vaucheri. Elle avait la livrée de celle de trifoli, si ce 
n’est que les poils sur les cinq premiers anneaux, disposés en forme 
de crêtes, étaient d’un fauve doré, contrastant avec le fauve obseur du 
reste du corps. Les stigmates d’un blanc pur, d’un blanc de neige, 
ressortaient vivement au milieu des villosités latérales. On sait que la 

chenille de trifolii a les stigmates roussâtres et peu distincts. 


Calophasia albolineata Blachier, Bull. Soc. ent. Fr. 1905, p. 53. 
— Planche 3, fig. 2. — La description que j'ai donnée dans le Bul- 
letin était faite d’après un seul exemplaire G en très bon état. De- 
puis, grâce à l’obligeance de M. Bang-Haas, j'ai pu la controler sur deux 
exemplaires G et ©. Je n’ai rien à ajouter à ma description, si ce 
n’est que le collier est bordé de blanc, que dans la cellule 2 des ailes 
supérieures le petit trait blanc oblique est géminé et que la frange 
des inférieures est blanche. La © est semblable au SG: 

Gaîfsa. — Coll. Romieux, un G ; Coll. Blachier, une ©. 


Cleophana gafsana Blachier, Bull. Soc. ent. Fr. 1905, p. 53. — 
Planche 2, fig. 2. — Je complète ma description sommaire, en disant 
que la base des ailes supérieures est teintée de roussâtre, que le tho- 
rax, le collier, le toupet frontal sont d’un gris clair mêlé de blanc. 


Lépidoptères paléarctiques. 25 


La © est semblable au ©, elle a les ailes inférieures un peu plus fon- 
cées, avec la trace d’une ligne transversale; antennes filiformes. 


Gafsa. — Coll. Romieux un G; coll. Blachier une €. 


Explication des figures de la planche 2. 


Fig. 4. Zygaena carniolica Scop., ab. jurassica Blach. — G. 
2. Cleophana gafsana Blach. — G. 

3. Calophasia albolineata Blach. — G (grossi). 
4 


. Lasiocampa Josua Sigr., var. Vaucheri Blach. — G. 
[@) 
®. 


e). > = EU 


6. Deilephila vespertilio Esp., ab. flava Blach. — G. 


NOTES SUR QUELQUES LÉPIDOPTÈRES 
par Daniel Lucas. 


Avec la pl. 3, fig. 6-8. 


Description d’une nouvelle espèce de Lymantria Hbn. 


Au mois de mars 1904, j'ai reçu de Nefta (Tunisie méridionale), un 
male et une femelle d’une nouvelle espèce appartenant au genre Ly- 
mantria Hbn. Ces deux insectes, qui font partie de ma collection, sont 
remarquables par leur fraicheur. L’absolue similitude de leurs carac- 
ières, jointe à ce fait qu’ils ont été capturés le même soir et au même 
lieu, attirés par la clarté d’une lampe, me donnent la certitude que 
ces deux Lépidoptères sont l’un le mâle, l’autre la femelle d’une espèce 
nouvelle dont je vais donner la description. Les recherches bibliogra- 
phiques auxquelles je me suis livré, ainsi que l'examen attentif auquel 
notre excellent collègue, M. Charles Oberthür, a bien voulu soumettre 
ces deux insectes, ne m'ont permis de les rapporter à aucune des es- 
pèces de Lymantria actuellement décrites. 

Voici les renseignements qui m'ont été communiqués sur l’habitat 
de cette espèce : je les transmets avec plaisir à nos aimables collègues, 
dans l'espoir que les recherches qu'ils pourront exécuter dans des 
localités semblables amèneront la découverte d’autres spécimens de ce 
nouveau Lépidoptère, remarquable à divers points de vue. Nefta est une 
grande oasis située à l’entrée du Sahara, au sud d’un chott, oasis peu- 
plée de palmiers, de dattiers, d’oliviers, d'arbres fruitiers variés et de 
cultures maraichères. Elle est irriguée par de belles sources avec ca- 
nalisations très ramifiées. L’altitude varie de plus de 20 à moins de 40 m. 
L'oasis est bordée de dunes sablonneuses. Dans ces dunes se trouvent 
des Tamarix tarfa. I y existe de rares touffes d’une plante appelée 
retem parles indigènes, et sur laquelle les Lépidoptères diurnes aiment 
à se poser. 


Lymantria Oberthuüri, D. Sp. 


Description du mâle. — Env. : 30 mill. — PI. 3, fig. 6. 


Alis anticis, supra : Albo-griseis; duobus nigris, irregularibus punc- 
lis ad basin : unum ad costam, alterum sub vena, inferiorem partem 
areae limitante, deinde, linea sinuosa brunnea, angulo recto formata, 
et parte recti anguli; vena supra dicta latus superioris recti anguli 
secante; vicina apicis, altera linea sinuosa, brunnea, cum angulo vi- 
sibili, imo ad extremum marginalem eunte, super eadem supra dicta 


Notes sur quelques Lépidoptères. 27 


vena posito; alba lunula proximante parti superiori hujus sinuosae 
lineae; tertia brunnea linea pariter sinuosa, nigris lunulis formata, 
angulum cujus imum stat semper super eadem vena dante; denique, 
quarta brunnea linea apice profisciscente, maculis interruptis formata, 
cum quatuor lineis sicut sagittae parti superiori, deinde multis punctis 
tertiae lineae parallelis ; fimbria cum aliquibus punctis brunneis. 

Alis anticis, subtus : Eisdem lineis, minus accusatis colore roseo- 
pallido juxta thoracem. 

Alis posterioribus, supra : Colore roseo-carneo fulgente ; margine 
nigro, crasso, cum colore roseo ad extremum marginalem mixto; 
fimbria fere unicolore. 

Alis posterioribus, subtus : Sicut supra, coloribus pallidioribus. 

Alis anterioribus, thorace, abdomineque concoloribus. 

Antennis crassis, griseis.Tibiis albis, colore brunneomirtis. Palpis albis. 

Ailes supérieures : Couleur gris-blanchâtre. En dessus, près de la 
base, deux points noirs polygonaux, l’un à la côte, l’autre en dessous 
d’une grosse nervure très apparente, formant la partie inférieure de 
la cellule discoïdale; ensuite, une ligne noire en zigzag, composée 
d’un angle droit et d'une fraction d'angle droit, l’un des côtés de 
l'angle droit équilatéral est coupé en deux parties égales par la ner- 
vure apparente déjà citée; en se rapprochant de l’apex, une ligne si- 
nueuse présentant un angle fortement accusé, ayant son sommet du 
côté du bord marginal, sommet situé sur la même nervure que ci- 
dessus; une lunule blanche partant de ce sommet est tangente exté- 
rieurement à la partie supérieure de cette ligne sinueuse ; une troi- 
sième ligne également sinueuse, composée de lunules noires tournant 
leur concavité vers le bord marginal, forme un angle équilatéral dont 
le sommet occupe la même nervure médiane; enfin, une quatrième 
ligne partant de l’apex, formée de taches interrompues, présentant 
trois traits sagittés entre l’apex et la nervure médiane, un dernier 
trait semblable en dessous de cette nervure, puis une série de points 
formant une ligne parallèle à la partie inférieure de la troisième ligne 
sinueuse; la frange contient une série de taches brunes. 

En dessous, les lignes semblent être celles de la face supérieure 
vue par transparence; elles ont la même disposition. La ligne issue 
de l’apex est très fortement chargée de noir; la deuxième ligne, voi- 
sine de la côte, présente le même caractère; enfin, une teinte rose 
pèle est. visible en dessous de la nervure médiane et se fond dans la 
teinte gris-blanchâätre du fond de l’aile. Le maximum d'intensité du 
rose est près du thorax; cette partie rose, voisine du thorax, présente 
une tache brune, en demi-lune, très bien indiquée. 


28 DANIEL Lucas. 


Ailes inférieures : En dessus, d’un rose-carné vif, avec une marge 
noire limitée par une parabole dont l’axe, perpendiculaire au corps 
dans la position où l’insecte est figuré, passe par le centre de l'aile; 
tache noire limitée à une frange blanche; dans la partie voisine de la 
frange, surtout à la partie inférieure de l’aile, cette marge noire est 
fortement lavée de rose carné vif; frange presque unicolore. 

En dessous, la marge noire est la reproduction de ce qu’elle est 
en dessus; vers la côte, elle est fortement lavée de gris-blanchâtre. 

Thorax et abdomen de la couleur des ailes supérieures en dessus et 
dessous. Antennes épaisses, blanchâtres, à cils bruns. Pattes grises, 
très légèrement annelées de brun. Palpes blancs. Au point de vue 
de la nervulation, la comparaison attentive avec celle de Lymantria 

.. Mmonäacha nous donne les résultats sui- 

nn, vants : la disposition générale des nervures 

/ LAIT dont le groupe est situé au-dessous de 
AG "celle limitant supérieurement la cellule 

TE) “* discoidale, est extrêmement analogue à 
——— celles que l’on observe dans monacha. Les 
us S ramifications se produisent suivant les 

Tu IV, mêmes principes. Les deux nervures par- 

Fig. A. tant du point y (fig. A) et s’éloignant de 

la cellule discoïdale sont disposées comme 

les nervures analogues de monacha. Mais l'angle fxy, au lieu d’être 

équilatéral, comme dans ce Lépidoptère, présente la particularité sui- 
vante : af est plus long que «y. 

De la même localité que le Papillon décrit ci-dessus, quelques jours 
plus tard, je reçus un Lépidoptère mâle qui ne diffère du précédent 
qu’en ce que la couleur rose des ailes inférieures est remplacée 
par du jaune. Ce doit être une aberration de l’Oberthüri (mihi). 

L'état de délabrement dans lequel il se trouve ne m’a pas permis 
de le décrire. 


Description de la femelle. — Env. 40 mill. — PI. 3, fig. 7. 


Ailes supérieures : En dessus, couleur brune mêlée de gris foncé; 
en dessous de la cellule discoïdale et, près de la base, un trait sa- 
gitté noir assez apparent; la ligne noire en zigzag dont il est ques- 
tion est peu visible chez le mâle; les autres lignes sont à peine in- 
diquées ; la troisième et la quatrième lignes sinueuses comme dans 
le mâle, sont assez nettement indiquées à leur partie inférieure près 
du bord interne de l'aile; elles sont séparées, comme dans le mäle, 
également, par une ligne blanche en forme d’S; les traits sagittés 


Notes sur quelques Lépidopteres. 29 


‘voisins de l’apex se retrouvent dans la femelle; frange nettement 
marquée de taches de couleur gris foncé. 

Ailes supérieures : En dessous, grisâtres légèrement nuancées de 
rose ; lignes des ailes en dessus à peine indiquées; entre la deuxième 
et la troisième, un espace plus clair, légèrement rosé. 

Ailes inférieures : Dessus d’un rose pâle avec marges brunes dis- 
posées comme pour le mâle; dessous entièrement conforme au dessus. 

Palpes blancs. Thorax brun foncé. Antennes de même couleur, légè- 
rement pectinées. Abdomen rose-pâle à larges anneaux bruns. Pattes 
d’un gris-rosé, légèrement annelées de brun. 

Les aquarelles de Me Trottet, jointes à ce travail, sont d’une ad- 
mirable précision. 

Je dédie cette espèce à mon ami M. Charles Oberthür, le savant 
lépidoptériste, en faible témoignage de reconnaissance pour les bons 
offices entomologiques dont je lui suis redevable. 


Description de l’œuf, de la chenille et de la chrysalide 
de Melanargia Lucasi Rbr. — PI. 3, fig. 8. 


En juin 1904, je reçus du Tarf, près la Calle (Algérie), de la localité 
où fut capturé l’Hepialiscus ab. Joannisi Dan. Luc., récemment décrit 
dans les Annales de la Société entomologique de France, une femelle 
vivante de Mel. Lucasi. Elle pondit quelques œufs de forme polyé- 
drique, sans dessins apparents, jaunâtres à taches brunes. — Dans le 
courant du mois de juillet de la même année, j’observai l’éclosion de 
petites chenilles jaunes à dessins bruns, que j’élevai à l’aide de gra- 
minées dans un endroit bien sec. 

Ces chenilles cessèrent de se nourrir au mois de novembre et se 
préparèrent à l’hivernage en se cachant dans la mousse. Je pris la 
précaution de les mettre dans un emplacement découvert, sur un 
pot où j'avais planté des graminées, pot recouvert d’un cylindre en 
fine toile métallique. Je ne crois pas possible de réussir autrement 
qu'en plein air un aussi long élevage. 

Les chenilles recommencèrent à se nourrir en mars. Elles atteigni- 
rent toute leur taille à la fin d'avril, époque à laquelle elles offri- 
rent l’aspect suivant : Robe vert-jaune. Ligne dorsale d’un vert foncé; 
sous-dorsale d’un vert un peu plus foncé que la robe. Au-dessous des 
stigmates, on remarque deux lignes de même couleur que les sous- 
dorsales. La région abdominale et les fausses pattes membraneuses 
d’un vert-bleu plus foncé que celui de la robe. Stigmates indiqués 
par des points noirs très apparents sur les premier, quatrième, cin- 


30 DaxiEL Lucas. — Notes sur quelques Lépidoptères. 


quième, septième, huitième, neuvième, dixième et onzième anneaux. 

Chenille légèrement velue : petites touffes de poils blancs irrégu- 
lièrement répartis sur les anneaux, et même sur les pattes mem- 
braneuses, sur les appendices rouges, et sur la tête. 

Deux appendices rouges en dessus, jaunâtres en dessous, à l'ex 
trémité anale, prolongeant les sous-dorsales. 

Un quadrilatère équilatéral formé de quatre points bruns, sur la 
tête; les deux sommets inférieurs du quadrilatère sont composés chacun 
de trois petits points bruns superposés. Les contours des mandibules 
sont indiqués en brun. A l'extrémité anale, sur la dernière paire de 
pattes membraneuses, et près de l'anus, un trait brun (surmonté 
d'un petit point brun), trait parallèle à l’appendice. Avant le réveil 
de la chenille, au printemps, elle présente l'aspect suivant : 

Elle diffère de la chenille adulte en ce que les stigmates sont mar- 
qués en noir sur tous les anneaux, sauf sur le troisième. La sous- 
dorsale est surmontée d’une ligne très fine qui lui est parallèle. La 
ligne située en dessous des stigmates est, elle aussi, surmontée d’une 
line ligne parallèle. La tête ne présente que les deux sommets supé- 
rieurs du quadrilatère. 

Pendant l’hivernage, la chenille présente les mêmes lignes qu’au 
printemps; mais la robe est jaunâtre, ses dessins et appendices étant 
d’un jaune brun. 

La figure, due à l’habile pinceau de Me Trottet, représente la che- 
nille adulte. 

L'élevage de cette chenille, jusque-là inconnue, n'a permis de cons- 
tater les rapports étroits existant entre elle et celle de Mel. Galathea L. 
La similitude des formes et des caractères de ces deux larves, la cou- 
leur de la robe, la disposition des lignes caractéristiques, la couleur 
rouge des appendices, tendent à prouver que Mel. Lucasi doit être une 
forme darwinienne de Mel. Galathea, fait d’ailleurs confirmé par les 
faibles différences qui séparent les insectes à l’état parfait. 

La chrysalide diffère de celle de Galathea en ce que les anneaux 
abdominaux sont plus resserrés. La partie supérieure, située au-des- 
sus des antennes est moins arrondie que dans Galathea. Les petits 
appendices noirs, sont plus fortement en relief dans Mel. Lucasi. La 
couleur générale est la même, blanchâtre, à dessins finement écrits 
en brun pâle, dont la disposition est la même dans les deux espèces. 
On voit que les caractères différentiels des deux chrysalides sont bien 
faibles. Les deux figures noires représentent deux aspects diamétra- 
lement opposés de la chrysalide de Mel. Lucasi. — PI. 3, fig. 82 8. 

2 — 


NOTES SUR PLUSIEURS LÉPIDOPTÈRES 


DE LA FAUNE PALÉARCTIQUE 


par P. MABirce. 
Avec la planche 3, fig. 1-5. 


Je réunis ici diverses notes sur un certain nombre de Lépidoptères 
de la faune paléarctique. Elles se rapportent le plus souvent à la dis- 
tribution des espèces en France, en Espagne et en Algérie. Parfois quel- 
ques espèces nous ont paru non décrites et nous en donnons la des- 
cription et autant que possible la figure. On remarquera, je l'espère, 
pour la France, combien il y a encore dans nos meilleurs catalogues, 
d'incertitude sur l’habitat d’un grand nombre de Lépidoptères. 


I. ESPAGNE. 
Localités et espèces nouvelles. 


Caradrina hispanica, nov. Sp. — PI. 3, fig. 4. — C. statura 
C. quadripunctatae: alae anticae saturate griseae, lineis tribus 
notatae nigris, una in basi fere recta; secunda in disco inter duas maculas 
valde angulata sub macula orbiculari; tertia per ramos currente, 
dentata, obliqua. Quarta autem linea paulo ante apicem nascens recta 
descendit ad angulum internum, albido-grisea, dentata. Alae inferiores 
griseo-albidae. 

Subtus alae anticae albidae, ad costam obscuriores ; margo externus 
late albido-cinereus cum linea punctorum nigrorum inter nervos posito- 
rum ante fimbriam. Alae posticae albidiores cum puncto centrali nigro. 
linea media punctorum nigrorum, elongatorum et altera terminali 
punctoruni fuscorum. 

Elle est de la taille de quadripunctata et lui ressemble à première vue, 
mais le détail de ses dessins est bien différent. L’aile supérieure est 
d’un gris foncé sur lequel on voit d’abord trois lignes noires, trans- 
versales. La première sur la base est épaisse et presque droite; la 
deuxième passe entre les deux taches orbiculaire et réniforme qui sont 
indiquées en noir; elle fait un angle très fort qui va jusqu’à la base 
de la réniforme. La troisième ligne est dentée, noire, elle n’est pas 
simple, mais composée de deux lignes semblables d’abord, puis de 
trois ensuite, une troisième ligne partant du bas de la réniforme et se 
joignant aux deux premières; ces lignes sont un peu confondues et 
bien visibles à la loupe seulement. Enfin une quatrième ligne blanc 


32 P. MABILLE. 


cendré commence avant l’apex et va directement au bord interne. 
Les ailes inférieures sont blanchätres avec les bords enfumés. 

En dessous les supérieures sont blanchâtres, avec la côte d’un gris 
luisant; une bande blanc cendré, assez large, précède la frange et sur 
elle on voit une rangée de points noirs, placés entre les nervures. Les 
inférieures sont plus blanches avec un point noir central, une raie 
médiane de points noirs allongés et une autre terminale avant la frange. 
Le corps est d’un gris de poussière, plus clair en-dessous. 

Cette espèce a été prise par M. C. Dumont à la Granja. 


Ellopia? Dumonti, nov. sp. — PI. 3, fig. 2. — E. statura 

N. pulverariae. Antennae maris bipectinatae. Alae anteriores linogri- 

_seae, fascia rosea sectae ex origine ramorum usque ad tertian partem 
extensa, sat lata : in qua rami nigro lineati. Margo externus roseo 
tinctus ; finis cellulae lineola fusca clausa. Alae inferiores albidae, ad 
margines leviter roseo tinctae. Corpus et antennae grisea. 

Elle est de la taille de la N. pulveraria où un peu plus petite. Les 
ailes supérieures sont gris de lin, poudrées de rose. Elles offrent deux 
lignes noirätres à grandes dents : l’une basilaire et l’autre passant sur 
les rameaux ; l’espace placé entre elle et la fin de la cellule qui est fer- 
mée par un trait brun, est teinté de rose vif. Les rameaux dans leur 
premier tiers sont écrits en noir; l’espace terminal est également teinté 
de rose, surtout à l’apex. 

Les ailes inférieures sont d’un gris clair, presque blanchâtre au mi- 
lieu, faiblement teintées de rose aux bords. 

Le corps est de la couleur des ailes inférieures ; les antennes à tige 
rosée sont assez longuement pectinées. 

Cette jolie espèce se rapproche beaucoup du genre Ellopia, mais 
s’en éloigne par des caractères qui paraissent nécessiter un genre dis- 
tinct; voici les principaux : la côte et le bord interne sont droits et 
le bord externe convexe. Aux ailes supérieures la nervure 3 naît un 
peu au-dessous de la discocellulaire ; 7 naît de 8 bien au-dessous de la 
cellule. Je n'ai vu que deux exemplaires et dans l’un d’eux la nervu- 
lation varie d’une aile à l’autre. 

Cette espèce à été prise à la Granja par M. C. Dumont, à qui je l'ai 
dédiée. 

Ctenus, nov. gen. 


Antennes pectinées d’un seul côté, courtes, à lames très longues. 
Palpes maxillaires lôngs, porrigés, formant le bec; palpes labiaux velus, 
longs, appliqués sur le 2° article des précédents et faisant paraître leur 
base triangulaire. 


Lépidopteres de la faune paléarctique. 33 


Aux ailes supérieures 5 partant du même point que 6, 11 rencon- 
trant 12 et absorbée par elle. 
Dans la clé de M. Hampson le genre aura la place suivante : 


a? Ailes- antérieures avec 11 absente.............. Rhaphiptera. 
b? 11 anastomosée avec 12 : antennes unipectinées....... Ctenus. 
Ctenus malaceHus, n0V. Sp. — PL 3, fig. 3, 3%. — Alae su- 


periores paleaceae cum costa et nervis intensius coloratis. Fimbria 
concolor cum Septem punctis nigris eam praecedentibus. 

Alae inferiores pure albae. Ommnes alae subtus similes. Corpus con- 
color. | 

Les ailes supérieures sont étroites, d’une jaune paille (linsecte 
ayant vieilli, le jaune actuel peut être blanc de crème); la côte et les 
principales nervures sont un peu plus colorées. On voit au-dessous 
de la cellule une bande longitudinale ou éclaircie mal définie, plus 
claire. Au bout des nervures se trouve une rangée de petits points 
noirs, au nombre de 7, qui précèdent la frange. 

Les ailes inférieures sont d’un blanc pur. 

Le dessous des ailes est semblable au dessus. Les ailes inférieures 
sont légèrement jaunâtres à la côte. Le corps est de la couleur des 
ailes. Les antennes sont courtes, pectinées d’un seul côté : leurs lames 
sont longues et ne décrojissent qu'après les deux tiers de la Ross 
de l'antenne. 

Malaga, dans les lieux humides. 


Nemotois pantherellus Luc. — Cette jolie espece, si curieuse 
par sa coloration, à été prise à Malaga sur un coteau voisin de la mer. 
Je ne la vois signalée que d'Algérie. Elle appartient désormais à la faune 
du continent européen. 


Il. ALGÉRIE. 
Localités et espèces nouvelles. 


J'ai reçu d'Algérie un certain nombre de Lépidoptères, recueillis 
presque tous dans les parties les plus méridionales. Beaucoup d’entre 
eux sont intéressants au point de vue de la distribution des espèces ; 
quelques-uns n’ont paru inconnus jusqu'ici à la science. 


Palpangula cestis Mentr. — Celte Noctuelle remarquable n’était 
connue que de l'Asie centrale. Je l'avais communiquée au D° 0. Stau- 
dinger qui a pu la citer dans son nouveau catalogue. Elle a été prise 
aux environs de Biskra. 

Ann. Soc. ent. Kr., LXxv [1906]. 3 


34 P. MABILLE. 


Fidonia pratana Fabr. — C’est à cette espèce qu’il faut rapporter 
la Cid. ectypata Mab., décrite sur un exemplaire incomplet et trop usé. 
L'espèce n’est pas rare sur les bords des chotts où paraît en mars une 
certaine végétation. 


GALLERINAE 


Arenipses sabella Hamps. et Rag. — Cette espèce était indiquée 
de Perse et d'Arabie. Le premier exemplaire connu provenait d'une 
chrysalide importée de provenance incertaine. À. sabella ayant élé prise 
à Biskra en mars, il est probable qu’on la rencontrera en Tunisie, en 
Égypte et de là en Syrie. 


CRAMBINAE 


Eromene ocellea H.-S. — Cette espèce est regardée comme im- 
portée en Europe : cette opinion ne me parait pas fondée; j'ai pris 
autrefois l'espèce en Corse, aux environs de Bastia. 


PHYCITINAE 


Syria arenicola Rag. — Indiquée d’Andalousie et, avec un doute, 
de Syrie. Deux exemplaires ont été pris près de Biskra, en mars. 


Heterographis sabulosella Stgr. — Cette espèce n’était encore 
connue que de la Russie méridionale. — Environs de Biskra. 


Heterographis costalbela, nov. sp. — Alae superiores villa 
candidae basi usque ad apicem marginatae, in qua rami costales el 
licium tenuissimum in ipsa costa nigra cernuntur. Haec vitta inferius 
limitata est striga nigranti plus minusve expressa quae apicem dividit 
paulo supra ejus apiculum et puncto nigro notata in extrema cellula. 
Caetera pars alae, id est interior, fusca, in puris exemplaribus ita 
squamis candidis consita ut ala omnino alba videatur, strigaque nigra 
punclumque vix appareant. Fimbria obscura, licio fusco marginata et 
viltula quae manifestior si discus alae fuscus est. 

Alae yposteriores candidae, ad margines leviler fumatae, cum fimbria 
candida. Subtus alae anticae plumbeae cum costa albida. Corpus supra 
album. Pterygodes candidae, parte exteriori fusca. Abdomen candidumr. 


Cette espèce ressemble un peu à aegypliacellu Rag. Les ailes supé- 
rieures n’offrent aucune raie transversale. 
Algérie méridionale : Birk-Djeida — Chott Aslaud, 


Staudingeria labeculella Rag. — Biskra, en mars. 


Lépidoptères de la faune palearctique. 39 
Staudingeria fractifasciella Rag. — Biskra, en mars, 


Euzophera pusilla, nOV. Sp. — Siatura parva; alae anticae 
pallide ochraceae aut albido-lutescentes offerunt vittam marginalem 
pallide luteam, licio nigro fimbria concolori separatam et interius 
linea nigra fere recta a limbo Sejunctam post quam area discalis est 
adumbrata; in cellula est macula fusca et tres lineae fuscae, longi- 
tudinales limbum secant : prima e costa in maculam cellularem absor- 
betur ; duae aliae mediae, quarum inferior usque in thoracem perdu- 
citur. 

Alae posticae albae, linea terminali fusca circumdatae ; fimbria prae- 
longa dividitur altera linea pallide fusca. Subtus alae similes, lucentes, 
priores cum signaturis paginae superioris obsoletis. 

Palpi nivei, elongati, recurvati, frontem superantes. Corpus albido- 
cinereum : thorax lutescenti griseus. Calcaria exteriora interioribus 
multo longiora. 

Biskra. 

Je ne possède qu’un exemplaire en bon état de cette espèce. Il est 
de petite taille et paraît au premier abord une Ephestia. 


Nephopteryx Cleopatrella Rag. — Biskra. 


Nephopteryx caenulentella Rag. — Biskra. 
Connue déjà de Corse, de la France méridionale, de la Grèce et de 
la Syrie. 


Ambesa umbriferella, nov. sp. — Alae superiores, obscure 
griseae aut pallide cinereae; basis dilutior, fere lutescens, anterius 
fasciola transversa, nigranti, obliqua, sat late delimitata, Quae fasciola 
a disco sejungitur linea albida ; licio nigro geminata quae non infra 
cellulam producitur. Deinde cellula extrema areu nigro signata, cine- 
reo interius illustrato. Duae virquiae ab apice nigrae ductae usque sub 
arcum cellulae. Fimbria albida. 

Alae posticae albae vix ad angulum anteriorem, in © fumatae. Sub- 
tus quatuor alae albae, sericeae, superiores tantum in medio plum- 
beae. Thorax griseus; abdomen albidum, subtus album. Palpi erecti, 
grisei, frontem superantes. Pedes albidi tarsorumque articuli fusco no- 
tati. 


Algérie méridionale : Région des chotts, en mars. Le genre Amnbesa 
est très voisin du genre Pristophora, dont il se distingue par les 
palpes droits, dépassant le front et non courts. Si ces deux genres 
sont maintenus, la présente espèce enrichira d’un genre nouveau la 


36 P. Mamie. — Lepidoptères de la faune palearctique. 
faune paléaretique. Les antennes dans notre espèce m'ont paru droites, 
sans pubescence ni sillon. 
Christophia pempeliella Rag. — Je ne trouve cette espèce indi- 
quée que d'Hyrcanie et de Tura. — Biskra. 
PYRALINAE 


Aglossa cuprealis Lin. — Les ailes supérieures jaune pâle pres- 
que sans taches, ni dessins. — Algérie méridionale. 


Constantia syrtalis Rag. — Biskra. 
PYRAUSTINAE 


Cornifrons ulceratalis Ld. — Biskra et ses environs, en mars. 


Euschraemon nigronaevalis, nov. Sp. — PI. 5, fig. 4. — 
Statura mediocris : Alae superiores pallide luteae. Basis fusco adum- 
brata, maculam formans irregqularem, bilobatam, cujus lobus inferior 
est longior. Arcus niger, spissus, e costa nascens cellulam claudit et 
lineae jungitur nigrae, punctiformi quae ante apicem oriens ad mar- 
ginem inferiorem descendit ante angulum. Denique margo alae ante 
fimbriam concolorem nigris atomis obscuratur. 

Alae inferiores pallide luteae. Linea fusca antemarginalis leviter 
scripta marginem praecedit, margoque ipse punctis nigris in lineam 
coadunatis notatus est. Fimbria concolor, pilis nigris interrupta. 

Alae sublus fere unicolores, pallide lutescentes; in anticis virqulia 
fusca in ertrema cellula et punctum nigrum in costa. Pedes et palpi 
albentes. 

Algérie méridionale, en mars. 

Staudinger semble dans son dernier catalogue réunir le genre Eus- 
chraemon au genre Tegostoma. Cependant le genre de Lederer peut 
être maintenu et devra être ajouté à la faune paléarctique. 


GELECHIDAE 


Psecadia vittalbata Ch. — Cette espèce n’est encore citée que 
de Tura (Turcomanie). Elle a été prise en mars près de Biskra. 


ESSAI SUR LA FAUNE DE L'ILE D'OLÉRON 


par P. MABILLE. 


Avec la planche 3, fig. 5. 


Je vais faire connaître ici le résultat d’un mois de chasses dans Pile 
d'Oléron. C’est à St-Trojan, bourg assez considérable situé à l’extré- 
mité méridionale de l’île, que j’ai passé le mois d’août 1902. Toute la 
pointe qui regarde Marennes et longe le pertuis de Maumusson a été 
plantée de pins. On pourrait s'attendre à y retrouver la faune des 
côtes de Gascogne. Mais à Oléron le sable est à nu sous les pins, la 
végétation, qui doit être riche et abondante au printemps, disparaît 
presque entièrement avec les chaleurs de l'été; les bruyères qui cou- 
vrent les dunes au sud de Bayonne font complètement défaut. Joi- 
onez à cela que le climat de l’île est très sec, qu'il y pleut rarement en 
été et que dès le mois d’août tout est absolument grillé. Cet état de cho- 
ses n’est point favorable au développement des insectes et je n’aurais pas 
pris la peine d'exposer le résultat de chasses actives et minutieuses, si 
je n'avais trouvé l’occasion de présenter des remarques importantes 
sur lhabitat et l'aire de dispersion d’un certain nombres d’espèces. 
Une des principales raisons qui m'ont encouragé, vient de la nature 
primitive du sol. On sait en effet qu’un nombre assez considérable de 
plantes accompagnent l’homme partout et se trouvent en abondance 
autour des lieux habités. Ces plantes comme les orties, certaines 
malvacées, des chénopodées, les ronces, les prunelliers, etc., se mul- 
tiplient le long des chemins, autour des villages, et surtout, s’il y à 
des troupeaux, se répandent de proche en proche et finissent par 
gagner les forêts. Or à St-Trojan ces plantes n'existent pour ainsi dire 
pas. Il faut des recherches pour découvrir une touffe d’orties. Jen 
ai conclu que Ja faune devait être toute primitive et que les insectes 
rencontrés devaient être vraiment indigènes et sans aucun mélange. 
Ce qui me confirma dans cette opinion, c’est que la lorêt de pins qui 
couvre plus de 6 kilomètres de longueur sur deux ou trois de large 
ne m'a pas présenté les espèces pinicoles que nous avons vues ap- 
paraître et se propager autour de Paris, à mesure que les semis de 
pins ont grandi. Je n'ai pu voir que très imparfaitement les autres 
parties de l'ile. Le centre doit présenter une faune différente : le 
sol y est calcaire, le sable casse et il y a des bois de chênes (Q. pu- 
bescens et Q. ilex) assez étendus en approchant de Dolus. A St-Tro- 


38 P. MABILLE. 


jan les sables vont sans interruption depuis le bourg jusqu’au per- 
tuis de Maumusson où commence la grande plage et les grandes 
dunes, trop souvent dévastées par des vents violents et des ouragans 
terribles. C’est une étendue d'environ 8 kilomètres sur une largeur 
parfois assez grande; elle présente les localités suivantes que je ci- 
terai souvent : d’abord Saint-Trojan et la plage des bains ou Petite- 
Plage: le Sanatorium, le domaine du Ru de Bry, précédé d’une 
prairie maritime remarquable et d’une longue digue en pierres où se 
développe une abondante végétation de terrains salés; la Maison de 
sauvetage, le pertuis de Maumusson et les bancs de Gatsau aujour- 
d'hui réunis à la côte de l'ile. Au nord de St-Trojan et le long de 
la route qui va au château d'Oléron sont d'immenses salines dont 
les bords et les intervalles offrent une flore très variée. 

J'ai noté les insectes de tous les ordres et j'en ai dressé une liste 
avec les remarques que chaque espèce peut comporter. 


COLEÉOPTÈRES 


Je n’ai rien de bien particulier à citer dans cet ordre, Le mois d’août 
est d’ailleurs un des moins favorables et la sécheresse dont j'ai parlé 
rend les recherches stériles. Les Carabiques que j'ai fini par recueilir 
se tiennnent enterrés äu pied des plantes. Nous ne citons donc que 
les espèces qui appartiennent à la faune des côtes et peuvent passer 
pour n'être pas ubiquistes. 

Cicindela hybrida L. — Dans la forêt de pins, pas très commune. 


GC. flexuosa F. — Sur les plages à certains endroits : Maumusson, 
la Grande Dune; plage des sables Vigné. 


C. littoralis F. — Sur les plages et bien plus répandue que les 
deux autres; court au soleil sur le sable humide où on la trouve assez 
fréquemment accouplée. 


Acinopus picipes OI. — La grande plage. 


Calathus fuscus F.; C. micropterus Duît.; GC. mollis Marsh. 
— Ces trois espèces se trouvent enterrées au pied des ÆZelichrysum et 
des Artemisia. 


Amara fusca Dej. — Dans les lieux sablonneux, au pied des 
plantes. 


Ocypus ophthalmicus SCop. 
O. pedator Gray. 


Essai sur la faune de l'ile d'Oléron. 39 


Cafius xantholoma Grav. — Sous les algues rejetées par la mer. 
Silpha laevigata F. 

Dermestes Frischi Kugel. 

Saprinus semipunctatus F. 

S. nitidulus Payk. 

S. chalcites Illig. 

S. rugifrons Payk. 

Agrilus cinctus O1. — Sous les pins, en fauchant. 

Melanotus crassicollis Er. — Sous les pins, en fauchant. 


Olocrates gibbus F. — Dans les dunes, enterré au pied des 
plantes. 


Tentyria interrupta Latr. — Sur presque toutes les dunes. Ordi- 
nairement enterrée, Doit être très commune, d’après le nombre de 
débris desséchés qu’on trouve dans le sable. 

Sitones griseus F. 

Hypera pastinacae Rossi. 


Coniatus tamarisci F. — Très commun sur les Tamarix où l’on 
trouve la larve et l’insecte parfait en même temps. 


Lixus algirus L. — Commun sur le Tamarix au BryY. 

L. vilis Rossi. 

L. junci Bohem. 

Apion Pomonae F. — Était très commun sur les tiges du Sulir 
repens L. en plusieurs endroits de la forêt. 

On voit par cette liste bien courte que la saison était à sa fin et 
que, cependant, la faune méridionale parait annoncée par quelques 
espèces. 


ORTHOPTÈRES 


Les Orthoptères, sans être très nombreux, étaient cependant assez 
répandus dans tous les terrains, surtout dans la région maritime. La 
faune de lile présente un caractère méridional, qui du reste est celui 
de tout leS.-0. de la France. L'influence de la mer en est la princi- 
pale cause : elle entretient une température moyenne assez élevée 
dont le principal effet est l'absence de la gelée. 


40 P. MABILLE. 


FORFICULES 


Labidura riparia Pall. — Sables encore humides des grandes 
dunes. L’insecte n’était qu’à l’état de larve. J'ai été étonné de n’avoir 
rencontré aucune autre Forficule ; je crois qu’il faut attribuer leur ab- 
sence à l'extrême sécheresse qui à régné dans l'ile pendant tout l'été. 


BLATTES 


Blatta livida F. — C'est la seule espèce que j'aie rencontrée; elle 
n'était pas rare. 


MANTES 


Mantis religiosa L. — N'est point rare partout où il reste un peu 
de verdure. Elle habite l’intérieur de la forêt comme les salines. La 
variété à ailes brunes est aussi commune que le type à ailes vertes. 

Empusa egena Charp. — J'ai trouvé la larve si remarquable de 
cette espèce dans les touffes de l’Helichrysum, sur les plages. Je n'ai 
pas-vu l’insecte parfait. L'Empuse est une espèce méridionale. M. Finot 
l'indique des landes de Bordeaux; la station d'Oléron est la plus 
septentrionale qui ait été encore signalée. 


ACRIDIENS 


Oxycoryphus compressicornis Latr. — Ceite espèce si caracté- 
risée par ses antennes semble assez rare en France. Elle est assez ré- 
pandue dans la partie sud d'Oléron, sur les plages et dans la forêt de 
pins. Elle varie du vert vif au gris et même au brun. L'espèce se re- 
trouve à La Rochelle, et aux Sables d'Olonne. 


Stenobothrus pulvinatus Fisch. Wald. 
St. biguttulus Charp. 


Gomphocerus maculatus Thunb. 
Ces trois espèces sont assez communes partout. 


Stauronotus Genei (OEskay. — N'est pas rare sur les dunes et dans 
les sentiers sablonneux. 

_Epacromia thalassina F. — Assez commune dans les terrains 
salés. 


Ep. tergestina Mülhf. — Cette espèce assez rare en France et si- 
gnalée depuis peu de temps est très abondante dans les prairies ma- 
ritimes. Un fait assez remarquable, c’est que l’insecte se laisse recou- 
vrir par la marée et ne paraît pas en souffrir. Dans une de ces prairies 


Essai sur la faune de l'ile d'Oléron. 41 


situées au sud de St-Trojan, un peu au delà du Sanatorium, j'ai ob- 
servé plusieurs fois ce phénomène. La prairie est composée de Spar- 
tina stricta qui prend là une taille très élevée, et d’Obione portula- 
coides jointe à des Suaeda, et à des Statice. L’Ep. tergestina y est très 
commune; le soir elle monte sur les tiges et v reste accrochée. Si 
la marée survient la nuit ou le matin, l’insecte engourdi ne peut 
éviter l’eau qui monte et se laisse submerger. Au retrait de la marée 
on le trouve tout humide et incapable de voler. Aux premiers rayons 
du soleil il reprend son activité et son vol est long et soutenu. 

L'espèce se présente sous deux formes bien distinctes. La première 
semble la forme typique : elle est d’un brun foncé, uniforme; le mâle, 
moitié plus petit que la femelle, est de la même couleur. La seconde 
forme que nous décrivons ci-dessous n’affecte que des femelles. Nous 
n'avons jamais pu trouver un individu de l’autre sexe, ni un inter- 
médiaire qui reliàt les deux formes. 


Epacromia tergestina var. wiridis, var. nov. — Elle est entiè- 
rement d’un beau vert, qui tantôt brunit par la dessiccation et tantôt se 
conserve. Les élytres, le corselet et les pattes sont de ce vert uniforme. 
Les cuisses postérieures sont marquées en dedans de deux grosses 
taches noires et il y en a une autre plus petite sur le genou à la face 
interne. La jambe a deux petites taches noires à la partie supérieure 
interne et une moucheture à son articulation avec le tarse. Les épines 
qui garnissent la jambe, placées sur les côtés dans sa longueur et les 
quatre plus grandes qui la terminent sont noires à l'extrémité. Les 
antennes sont rousses et parfois rosées. 

Commune dans toutes les salines et prairies maritimes autour de 
St-Trojan. 


Sphingonotus caerulans L. — Assez commune dans les routes 
sablonneuses de la forêt de pins et beaucoup moins sur les grèves. 
Je n'ai vu aucun individu pouvant se rapporter à la var.cyanopterus Ch. 

Œdipoda caerulescens Lin. — Très commune partout. Je n’ai 
pas rencontré l’Oed. miniata L. 

Pachytylus cinerascens Fab. — Cette grande espèce n’est pas 
rare dans les endroits où l’eau a séjourné l'hiver, aux Grandes Dunes et 
dans la forêt de pins au delà de la Maison de sauvetage. Presque 
tous les individus sont de couleur verte. 

Œdaleus nigrofasciatus de G. — Assez commun. 

Caioptenus italicus L. — Très répandu et abondant presque par- 
tout. La var. marginellus est aussi commune que le type. 


42 P. MABILLE. 


Tettix subulata L. — Peu commune, les grandes dépressions aux 
Grandes Dunes. 


LOCUSTAIRES 
Leptophyes punctatissima Bose. — Dans les bois de pins. 
Phaneroptera falcata SCop. — Peu commune. 
Xiphidium fuscum L. — Prairies sèches des dunes : bords des 
sentiers. 
Conocephalus mandibularis Chrp. — Assez commun dans les 
prairies et les lieux humides des Grandes Dunes. Domaine de Bry. 


Locusta viridissima L. — Un seul exemplaire rencontré aux 
Grandes Dunes. 


Platycleis grisea Fabr. — Commun. 


PI. tessellata Chrp. — Répandue, mais localisée. 


GRILLONS 
Gryllus campestris L. — Commun. 
Gr. domesticus L. — Les habitations. 


Gryllotalpa vulgaris Latr. — Jardins et cultures. 

Sur 26 espèces recueillies, cinq seulement sont étrangères au bas- 
sin parisien : Lab. riparia, Empusa egena, Oxycoryphus rompressicor- 
nis, Stauronotus Genei, Epacromia tergestina. I est vrai que Pachyt. 
cinerascens, et Epacromia thalassina qui ne sont pas rares dans le 
centre et dans le midi de la France, doivent à peine compter dans la 
faune parisienne; le premier ne se rencontre qu'accidentellement et 
la seconde à disparu de Fontainebleau depuis longtemps déjà. Par 
contre il y a lieu de s'étonner de l'absence de plusieurs espèces ré- 
pandues sur le littoral du continent en face de l’île comme Oedipoda 
miniala, Stenob. lineatus, St. dorsatus, ete. 


PSEUDONÉVROPTÈRES 
ODONATA 


LIBELLULIDAE 


Diplax meridionalis Selys-Longchamps (Libellula hybrida, Ram- 
bur). — Très abondante dans la forêt de pins des dunes de S'-Trojan, 
surtout aux bords de la mer. Espèce assez répandue dans toute lé- 
tendue de la France et dans la majeure partie de l'Europe. 


Essai sur la faune de l'île d'Oléron. 43 


Crocothemis erythraea Brullé. — Rare. Forêt de pins vers la 
pointe de Maumusson. L’aire de dispersion de cette espèce est particu- 
lièrement étendue : recueillie, d'abord, en Grèce par Brullé, elle à, 
depuis, été observée en Hongrie, en Sicile, aux environs de Lyon, au- 
pres de Paris (Rambur, Selys-Longchamps). 


AESCHNIDAE 


Anax formosus Vanderlinden. — Vole dans les allées des bois sur- 
tout aux bords de la plaine cultivée traversée par Je fossé dénommé 
Rivière de Bry. N'est pas très rare. Espèce répandue dans presque 
toutes les parties de l'Europe. 


Aeschna affinis Vanderlinden. — Nous l'avons capturé volant et 
planant dans les routes des bois, dans les mêmes localités que le précé- 
dent, cet Aeschna est répandu, surtout dans la France méridionale. Il 
se retrouve dans une grande partie de l’Europe; n'existe ni en Suède 
ni en Laponie. 


AGRIONIDAE 


Lestes barbara KF. — Ce Lestes est peu abondant; nous la- 
vons trouvé se reposant sur les touffes des plantes du littoral, à la 
pointe de Manson et dans les dépressions herbeuses et humides, pour- 
vues d’eau en hiver et au printemps, situées dans la forêt vers la pointe 
de Maumusson. 


Sympycna fusca Vanderlinden.— Assez rare; dans la forêt et à la 
pointe de Manson. Espèce plus répandue que la précédente en France 
et en Europe, mais souvent localisée. 


Ischnura elegans Vanderlinden. — Très rare: habite avec les 
deux précédentes espèces dans les mêmes conditions. 

Le nombre des espèces contenues dans la liste qui précède est bien 
restreint, et cependant nous devons reconnaitre qu'en nous rendant 
dans l'ile d'Oléron nous n’espérions pas v voir un seul Odonate. L'ile 
passe pour privée de marais, mares, étangs, et c’est précisément le con- 
traire qui existe, au moins dans les environs de S'-Trojan. Au bord 
des salines, à la base des sables plantés de pins, existent des écoule- 
ments d’eau douce, constituant des fossés, des marais plus ou moins 
privés d’eau en cette année de sécheresse extrême, qui, en saison ré- 
gulière, sont certainement pourvus d’eau, sans doute peu abondante, 
mais permettant aux larves de nos insectes de se maintenir en bon état 
de conservation et de se développer complètemént. Dans ces condi- 
tions, ce qui doit étonner est l'absence de certains Odonates. Ainsi 


4 P. MABILLE. 


aucun représentant du genre Libellula (sensu stricto) n’a été observé 
dans cette contrée. Le Diplax sanguinea, une des Libellulidées les plus 
répandues et que nous voyons jusqu’en octobre et même en novembre, 
semble ne pas exister dans les environs de S'-Trojan; de même nous 
n’y avons pas vu l’Aeschna juncea, insecte répandu dans toute la France 
moyenne et septentrionale et l’un des plus tardifs. E y a encore lieu 
d'observer que les Platycnemis et les Calopteryx paraissent faire com- 
plètement défaut en cette contrée. 


NÉVROPTÈRES PLANIPENNES 


Mantispa pagana L. — Dans la forêt de pins. 


Myrmeleo plumbeus Oliv. — Commun dans les terrains sablon- 
neux, dans Ja forêt. Espèce commune dans la région méditerranéenne 
et qui à St-Trojan vole presque partout. 

M. variegatus F. — Plus rare. Dans la forêt de pins. 

M. insconspicuus Ramb. — Cette espèce des Pyrénées-Orientales 
et des plages voisines de Montpellier est assez rare, mais répandue dans 
tout le midi de l’île. 

Chrysopa vulgaris L. — Commun. 


Hemerobius humuli L. — Assez fréquent dans le feuillage des 
pins. 

Le manque d'eaux stagnantes persistant en été est sans doute la 
cause de l'absence complète des phryganides. Je n’en ai pas rencontré 
une seule. 


HYMENOPTÈRES 


Tous les Hyménoptères que j'ai pu observer appartiennent aux es- 
peces qui fréquentent les lieux sablonneux ou les fleurs qui y erois- 
sent. Je ne mentionne que ceux qui sont étrangers à la faune pari- 
sienne ou y sont rares. 


Scolia hirta F. — Sur les fleurs de l'Eryngium campestre. 
Sc. 4-punctata L. 

Sc. 6-maculata F. — Rare. 

Pompilus 4-punctatus F. — Sur différentes fleurs. 

P. cingulatus V. 


Mutilla europaea L. 5. — Sur les sables. 


Essai sur la faune de l'ile d'Oléron. Pa) 


Sphex occitanicus Lep. 

Sp. maxillosus F. 

Sp. subfuscatus Ex, 
Psammophila lutaria k. 
Ammophila sabulosa (L) Latr. 
Larra nitida Spin. 

Myzine 6-fasciata (Red) D. T. 
Bembex repanda F. 


Bembex glauca L. Voltige en nombre dans les prairies maritimes. 
Sur les fleurs de la Statice limonium.… 


Bembex olivacea F. 
Andrena labialis Ill. 


Anthidium manicatum F. — Sur les fleurs de l'Origanum. 


Outre ces espèces j'en ai trouvé beaucoup d’autres qui sont com- 
munes partout et appartiennent aux genres Vespa, Bombus, ete. J'ai vu 
dans les talus sablonneux beaucoup de trous d’Hyménoptères fouis- 
seurs, mais leur saison était sans doute passée, car je n’ai pu rencon- 
trer un seul de leurs habitants. 


HMEMIPTÈRES ET DIPTÈRES 


Ces deux ordres ne m'ont pas présenté d'espèces intéressantes. C’est 
à peine si j'ai recueilli quelques individus d’espèces très répandues. 
Aux bords de la mer, sur les débris rejetés par les flots, volaient une 
certaine quantité de petits Diptères que je n’ai pas eu le temps de 
réunir. Je le regrette, car dans les autres parties de la contrée je n'ai 
vu que des espèces communes. 


LÉPIDOPTÈRES 


Les Lépidoptères ne m'ont paru abondants ni en espèces, ni en indi- 
dividus. Cela tient sans doute à la sécheresse de la saison et à la 
maigre végétation du terrain sablonneux. J'ai trouvé seulement 
29 diurnes. Excepté deux espèces, ils appartiennent à la faune moyenne 
de la France, celle des plaines, où l'influence des montagnes ne se fait 
pas sentir. L'absence de certaines espèces, comme Colias hyale, Satyr. 


46 P. MABILLE. 
jurtina, maera est plus digne d'attention, si toutefois elles ne se trou- 
vent pas dans quelque autre partie de l'ile. 


Papilio Machaon L. — Abondant dans les salines en remontant 
vers le Nord: il ne dépasse pas S'-Trojan au Sud. 


Pieris brassicae L.; P. rapae L. — Toutes deux assez répan- 
dues. 


Colias edusa L. — Assez commun sur les Grandes Dunes, avec la 
var. helice T. 


Leptidia sinapis L. — Commune et variable. Toutes les variétés 
sont intermédiaires entre subgrisea Stgr et diniensis Belv. 


Pyrameis Atalanta L.; P. cardui L. 

Grapta C.-album L. 

Argynnis Pandora L. — l'A, paphia L. manque. 
Arg. Latona L. 


Melitaea Phaebe L.. (Mel. didyma L.). — Localisée au domaine 
de Bry. Mel. cinxia L. 2° génération. 

Melanargia Galathea L. 

Satyrus statilinus Hin. 

S. megaera L. 

Pararge Aegeria L. (forma australis). 

P. Tithonus L. 

Caenonympha pamphilus L. 

Chrysophanus phlaeas L. 

Lycaena Argus L. — Astrarche Bergsir. — Icarus R. 

L. bellargus Rti. 

Adopaea thaumas F. — Ad. Actaeon |. 

Carcharodus alceae Esp. 

L’Arg. Pandora L. appartient à la faune occidentale de l'Europe, et 
remonte jusqu’au delà de Nantes. La Mel. didyma est une espèce mé- 
ridionale qui s’avance jusqu’à Fontainebleau et Lardy, Le St. stati- 
linus est plus commun dans le Midi que dans le Nord où il n’habite 
que les collines. 


Essai sur la faune de l'ile d'Oléron. 47 
HÉTÉROCÈRES 


Les premières familles ne nous ont offert que quelques espèces : 
plusieurs d’entre elles ne nous sont connues que par la rencontre de 
la chenille. , 


Lymantria dispar L. — Jardins et ormes plantés. 
Lasiocampa quercus L. 
Saturnia piri L. 


Drepana binaria H. — Là où croit le chêne vert qui à été semé 
dans la forêt de pins. Cette espèce a peut-être été importée, 


Agrotis linogrisea Schf. 
Agr. pronuba L. 

Agr. comes Hin. 
Mamestra oleracea |. 
M. trifolii Rott. 

M. brassicae L. 

Miana strigilis L. 
Bryophila muralis Forst. 


Leucania sicula Tr. var. fascilinea Grasl. — Cette espèce peu 
répandue et rare est particulière à la France occidentale. Elle a déjà été 
trouvée en Vendée (de Graslin, Lucas). Je l’ai rencontrée éclosant sur 
le bord d’une prairie maritime le 12 août. 


Caradrina quadripuncta F. 

Car. noctivaga Bell. (énfusca Cst.). — Cette espèce, rapportée à la 
Selini par le catal. Staudinger, semble suivre les côtes de l'Océan. Elle 
est commune dans les landes de Bordeaux. 


Calophasia platyptera Esp. — Espèce méridionale qui s’avance 
au Nord jusqu’en Touraine. 

Cucullia tanaceti Schff. — Commune. 

Cuc. gnaphalii Hbn. — Éclôt en août. 

Heliothis dipsacea L. — Les champs cultivés. 

Hel. maritima Grasl. — Cette espèce à mœurs particulières n’habite 
que les prairies maritimes, autour des salines. Elle butine en plein 
jour sur les fleurs des Statice. Elle est réunie comme variété à la pré- 
cédente par le catal. Staudinger; c’est un fait singulier qu'aussitôt 


48 P. MABILLE. 


qu'on s’écarte des bords de la mer, on ne trouve plus que dipsacea. 
Hel. peltigera Sch{f. — Cette espèce, plus méridionale qu'armigera, 
suit les plages de l'Océan. 
Acontia lucida Hin. et var. albicollis F. 


Thalpochares purpurina Hbn.— Je n’ai trouvé cette jolie espèce 
qu'une fois, éclosant dans une toulfe d’Helichrysum stoechas. Elle a été 
signalée des landes de Royan (Hucherard). Je crois qu’Oléron est son 
habitat le plus septentrional. 


Thalpochares candidana F. var. impura Stgr. — Cette espèce 
méridionale vit sur PHelichrysum stoechas. Sa chenille réunit par 
quelques fils les capitules d’un corymbe de la plante et semble exister 
toute l’année; les chrysalides que j'ai obtenues sont écloses du 25 août 
au 10 septembre et presque tous les individus se rapportent à la var. 
impura où l’espace médian de l'aile supérieure est plus ou moins 
chargé d’écailles grises. 

Erastria argentula Hbn. — Emmelia trabealis SCop. — 
Abrostola triplasia L. — Plusia gamma L. — Euclidia gly- 
phica L. 

Toutes ces espèces, sans être communes, se trouvent çà et là dans 
les lieux cultivés ou les prairies naturelles. 


Catocala elocata Esp. — Prise dans le bateau faisant le service 
entre St-Trojan et le Chapus. 


Catocala? — Nous avons vu dans le bois de pins deux Catocala que 
nous n'avons pu prendre. L’une d'elles nous a semblé avoir les ailes 
inférieures jaunes. 


GEOMETRIDAE 


Aplasta ononaria Fuessl. — Une seconde génération très abon- 
dante parait depuis le commencement d’août et vole partout où croît 
l’Ononis repens L. 


Euchloris smaragdaria L. — Vit sur l’Artemisia gallica var. 
maritima. Le type est d’un vert uni, presque sans trace de ligne blanche. 


Hemithea strigaria Müll. 
Acidalia incanaria Hbn. 


Ac. circuitaria Hbn. — Rare; vit cachée dans les touffes d’Heli- 
chrysum stoechas. Ne s'éloigne pas de la région maritime. 


Ac. rubiginaria Hin. 


Essai sur la faune de l'ile d'Oléron. 49 


Ac. marginepunctata Gocze. 


Ac. emutaria Hbn. — Espèce de l’Europe méridionale répandue 
dans les salines et les dunes. Provient d'une deuxième génération. 


Ac. imitaria |. 

Ephyra pupillaria. — Provenant d’une deuxième génération ; 
individus petits, peu colorés et intermédiaires entre la var. gyrata et la 
var. nolana Hubn. Elle se rencontre dans les fourrés de chênes verts. 

Timandra amataria L. 

Ortholitha plumbaria L. 

Larentia sociata BK. 

Lar. bilineata L. 

Lar. comitata L. 

Eupithecia Curt. (Tephroclystia Hubn. non descript.). 

Eup. oblongata Thbg. 


Eup. albipunctaria Hw.— Je l’ai obtenue d’une chenille trouvée 
sur l’'Ammi majus L., ombellifèére commune dans les terrains salés. 


Gymnoscelis pumilata Hbn. 

Phibalapteryx polygrammata — Bk. Espèce méridionale qui 
s’avance jusque dans le bassin de la Loire. 

Ph. vitalbata Hbn. — Dans les jardins. 

Abraxas marginata Hbn. 

Stegania trimaculata Vill. 

Deilinia pusaria L. 

Deil. exanthemaria SCop. 

Macaria HW. semiothisa Hbn. 

Mac. notata L. 

Mac. aestimaria Hubn. Espèce méridionale qui suit les Tamarix. 

Diastietis Hbn. artesiaria F. — Vit sur les Salix des dunes. 

Phasiane Dp. clathrata L. — Commune. 

Eubolia murinaria F. 


Aspilates Tr. ochrearia Ross. 
J'ai cité loutes les espèces que j'ai rencontrées, non pour démontrer 
la pauvreté relative de cette partie de l’île, mais pour faire voir les es- 


Ann. Soc. ent. Fr., LXXV [19061]. % 


50 P. MABILLE. 


pèces qui semblent primitives dans une contrée que la culture wa 
encore qu'à peine modifiée. Ainsi les plantes qui accompagnent partout 
les travaux et le séjour de l'homme sont rares ou nulles autour de 
St-Trojan, comme les orties, la carotte sauvage, etc. Fait remarquable, 
je n’ai trouvé aucune des espèces qui sont propres au pin, et qu’on 
rencontre à cette époque de l'année dans les bois, où cet arbre a été 
planté. Faut-il croire qu’elles n’y sont pas encore parvenues ou que le 
pin maritime ne leur est pas aussi favorable que le pin silvestre; c’est 
une question qui ne peut être résolue que par un plus long séjour 
dans l'ile. 
ARCTIDAE 


Spilosoma menthastri L. 
Arctia caja L. 
Callimorpha hera L. 
Coscinia striata L. 
Cosc. cribrum L. 
LITHOSIDAE 


Lithosia lutarella L. 


ZYGAENIDAE 
Dans les endroits encore frais des grandes dunes on rencontre Îfré- 
quemment la coque de deux Zygènes. L’une d'elles est certainement 
celle de la lonicerae Sch. 


PYRALIDAE 
CRAMBINAE 
Crambus fascelinellus Hbn. — Espèce méridionale qui semble 
suivre les côtes. Dans les dunes. 
Cr. inquinatellus Schff. — Cr. geniculeus Haw. — Cr. culmel- 


lus Tr. — Cr. perlellus SCop. 
Ces quatre espèces n’étaient pas rares, mais déjà passées. 
Eromene Ramburiella Dp. — Cette espèce n’est encore indiquée 
que de Corse, de Sardaigne et de Sicile. Le Catalogue Staudinger et 
Rebel l'indique aussi de Provence suivant Millière. Sa présence à 
Oléron est un fait remarquable. Elle nous montre que beaucoup d’es- 
pèces méridionales ne méritent ce titre que parce qu'elles ont été prises 


Essai sur lu faune de l'ile d'Oléron. 54 


pour la première fois dans le midi. La Ramburiella n’était pas rare sur 
une digue plantée de Tamarir ; mais elle était déjà passée. Je l'ai prise 
autrefois en Corse en mai et juin. 

Quoique je sois assuré de la détermination de cette Eromene, il y a 
cependant à son sujet un point qui reste obscur. Le Cat. Staudinger 
et Rebel cite la figure de Millière (Icon. pl. 83, f. 10-12) à l’article de 
l'Er. bella et la considère conséquemment comme cette espèce. Or il 
n’en est pas ainsi. La figure de Millière représente certainement l’es- 
pèce que j'ai prise à Oléron, et je ne puis séparer celle-ci de la Ram- 
buriella Dp. dont je possède le type même qui a servi à la figure de 
Duponchel. 

Ancylolomia tentaculella Hbn. — Habite de prélérence les en- 
droits secs. 


PHYCITINAE 
Homaeosoma sinuella F. — Endroits secs. 
Hom. nimbella Z. — Rare. 


Etiella zinckenella Tr. — Lieux secs où croît le Cistus salvifolius. 
Epischnia Boisduvaliella Gn. — Landes des grandes dunes. 
Rare, indiquée déjà du S.-0. 
ENDOTRICHINAE 


Endotricha flammealis Scop. — Commune. 


PYRALINAE 
Aglossa cuprealis L. — Varie de couleur; les exemplaires sont 
souvent d’un jaune clair. 
PYRAUSTINAE 
Glyphodes unionalis Hbn. — Cette espèce semblait jusqu'à présent 
particulière à la région des oliviers, sur lesquels j'ai trouvé autrefois 
la chenille. A S'-Trojan elle n’est pas rare dans les jardins où se trou- 
vent des haies de clématites. 


Evergestis extimalis SCOp. — Parait commune, 
Nomophila noctuella Hbn. — Très commune, 
Sylepta ruralis SCop. — Commune. 

Pionea ferrugalis Hbn. — Commune, 


Pi. verbascalis Schiff. 


52 P. MABILLE. 


Pyrausta tsrrealis Tr. — Assez répandue dans les bois. 


Pyr. asinalis Hbn. — N'est pas rare. Il est rare que le mâle ait la 
tache noire centrale sur les ailes supérieures, comme le dit Duponchel. 


Pyr. cespitalis Schilf. 

Pyr. purpuralis Lin. 

Pyr. funebris Strom. 
PTEROPHORIDAE 


Stenoptilia bipunctidactyla Harv. — Semble assez commune 
dans les endroits herbus des dunes. 

Jai trouvé plusieurs autres Ptérophores: mais le mauvais état des 
exemplaires ne permet pas une détermination exacte. 


Agdistis statices Mill. (staticis emend.). — Ne semble pas rare au 
bord des prairies maritimes. Cette espèce, quoique en médiocre état, me 
semble bien être celle qu'a décrite Millière. Elle semble suivre la Côte 
avec les Statice sur lesquelles vit la chenille. Il est probable que c’est 
cette même espèce qui vit dans les mêmes conditions en Angleterre 
où elle est connue sous le nom de Barrettii Curt, 


TORTRICINAE 


Tortrix couwayana F. — Buissons de troène, doit provenir 
d’une 2° génération (12 août). 
Lozopera francillana F. 


Conchylis clavana Cst. — Cette grande et belle espèce a été ren- 
contrée à la digue de Bry, dans les touffes de l’Artemisia gallica var. 
marilima où Sanguenite. Sa présence à Oléron est un des faits les 
plus remarquables que j'aie constatés dans l’île. En effet l’espèce n'a 
encore été indiquée que du littoral de la Provence. Je lui rapporte 
une galle qui est commune sur l’Artemisia:; malheureusement je n’ai 
pu obtenir l’éclosion du papillon. La chenille est plate, d’un blanc d’os 
avec la tête noire. La galle qu'a décrite Constant semble différente ; 
mais cela provient de ce qu’il n’a décrit que la galle qui a passé l'hiver, 
quand les tiges de la plante sont desséchées. Pendant les mois d'août 
et de septembre l'extrémité de chaque tige où linsecte a pondu se 
gonfle : autour de ce point, trois ou quatre rameaux courts se déve- 
loppent en rayonnant et plusieurs feuilles s'ajoutent à leur base. La 
galle grossit et reproduit assez bien l’aspect d’un capitule de composée. 
La chenille vit dans l’intérieur et descend même assez bas dans la tige. 
La clavana qui paraît en juin était encore fraîche en août, 


Essai sur la faune de l'ile d'Oléron. D3 


Conchylis implicitana \WVIk. — Cette espèce est assez commune 
dans les touffes de l’Helichrysum stoechas. La chenille est d’un blanc 
sale avec la tête plus colorée. Elle réunit deux ou trois capitules par 
des fils lâäches ou colle les jeunes pousses contre les rameaux plus 
forts. Le papillon se tient au pied des tiges, parmi les débris des 
feuilles sèches; dérangé, il saute plutôt qu’il ne vole et sa vivacité le 
rend difficile à prendre. Les catalogues l’indiquent de l'Europe cen- 
trale et je n'ai pu trouver une indication précise de son habitat en 
France. Il est commun autour de S‘-Trojan. 


Olethreutes helychrysana Rag. — Je n'ai rencontré que deux 
exemplaires de cette rare espèce, l’un sur lÆelichrysum et l'autre sur 
l’'Artemisia campestris. L’'helychrysana est indiquée de la France occi- 
dentale (Dax), et du Portugal. Il est probable que l’espèce suit les côtes 
de l'Océan. 

Acroclita consequana H.-S. — J'ai élevé cette espèce sur les Eu- 
phorbia paralias et portlandica. Le papillon est éelos en septembre, 
L'espèce est signalée des bords de la Méditerranée. 

Steganoptycha minutana Hbn. — Commune sur lé Salix repens 
dans les grandes dunes. Les variétés à ailes supérieures presque uni- 
colores et foncées sont rares. Le type d'Oléron porte toujours une 
bande blanche médiane. 

Bactra lanceolana Hbn,— On la trouve assez communément dans 
les touffes de Juncus maritimus ; il se tient le long des tiges et l’in- 
secte semble vivre dans leur intérieur. 

Semasia aspidiscana Hbn. — Trouvée sur les grèves. 

Sem. Wimmerana Tr. — Vole en assez grand nombre sur la San- 
guenite. La chenille doit vivre sur cette plante. La Wämmerana n’est 
encore indiquée que de Hongrie, de Russie méridionale et d'Allemagne. 
C’est donc une espèce tout à fait nouvelle pour l'ouest de l'Europe. 

Epiblema fulvana Steph. — Ep. cana Hw. 

Ces deux espèces dont l’époque était passée se rencontrent çà et là 
dans les salines. 


YPONOMEUTIDAE 


Yponomeuta cognatella Hbn. — Commune dans les bois de pins 
où l’on à planté le chêne vert. 


GELECHIDAE 


Bryotropha terrella Hbn. — Sur les grèves. 


54 P. MABILLE. 


Gelechia (Lita)junctella Del. — Je n’ai trouvé que deux fois cette 
espèce. Pendant le jour elle se tient presque enterrée dans le sable 
au pied des plantes. D’après les catalogues, elle se trouve en Allemagne, 
en Hongrie, en Angleterre, mais ne semble pas avoir encore été 
signalée en France. Elle serait nouvelle pour notre faune. 


Gel. instabilella Dgl. — Dans les salines et les prairies maritimes. 
Elle vit sur la Beta marilima, et sans doute aussi sur lObione portu- 
lacoides S. Elle n’est encore indiquée que d'Angleterre et de Livonie. 
M. de Joannis l’a élevée sur la Beta à Jersey. C’est une espèce à ajouter 
à la faune de France. D’après les stations observées, l'espèce doit 
habiter toutes les côtes de l'Océan où croissent les plantes que nous 
citons, et très probablement elle vit aussi sur des plantes de genres 
voisins comme les Chenopodium et les Suaeda. 


Gel. ocellatella Boyd. — Elle semble plus répandue que la précé- 
dente et vit surtout dans les salines, cachée dans les feuilles et les 
rameaux de la Suaeda maritima. Cette espèce qui semble avoir été 
observée dans beaucoup de pays différents comme l'Angleterre, VAI- 
lemagne, la Sicile, la Dalmatie, n’a pas encore été signalée en France. 
Le papillon est variable et j'ai hésité longtemps à la rapporter à cette 
espèce, Mais comme un de mes exemplaires est absolument conforme 
à l’horticolella de Rôssler, j'ai pensé que le nom d'ocellatella ui con- 
venait bien. 


Lita suaedicola, nov. sp. — pl. 3, [. 5. — Cette espèce de petite 
taille m'avait paru d’abord se rapporter soit à la suaedella soit à la 
salicorniae; mais après examen des descriptions et comparaison de 
quelques exemplaires nous nous sommes convaincu que l'espèce 
élait très différente et non encore décrite. Elle nous a semblé vivre à 
Fextrémité des rameaux de la Suaeda fruticosa : du moins c’est à elle 
que nous avons rapporté les traces assez visibles d’une chenille qui 
réunit les feuilles et ronge les bourgeons de la plante. Un fait parti- 
culier est que M. l'abbé de Joannis a élevé sur la Suaeda fruticosa, à 
Marseille, une Lila qui nous à paru identique à la nôtre : sa taille est 
seulement un peu plus grande et son corselet varie du gris au blan- 
châtre au lieu d’être gris foncé. Les premières ailes sont étroites; le 
bord interne est un peu creusé à partir de son deuxième tiers et 
oblique de ce point à l'angle interne. L’apex est obtus. La frange est 
très longue. Le fond de l'aile est ocracé; il pâlit à la côte et est lavé 
de ferrugineux entre les taches qui se voient sur le disque. On voit 
d’abord à la base de l'aile une tache noire, puis trois points assez gros, 
en triangle dont la pointe est en avant. Le point supérieur est sur la 


hs 


Essai sur la faune de l'ile d'Oléron. 4 DD 


côte affectant souvent la forme d’une moucheture, l’inférieur est près 
du bord interne et le 3° est au milieu de la cellule. Une ombre ma- 
culaire d’un noir bleuâtre réunit ces trois points et, continuant selon 
la longueur de l'aile, suit la nervure médiane pour s’arrêter à un gros 
point noir géminé qui occupe le bout de l’aile et est entouré d’écailles 
noirâtres rayonnant autour de lui. Ces dessins forment dans leur 
ensemble une raie noire, irrégulière, longitudinale, suivant le milieu 
de l'aile; mais elle varie, tantôt envahissant la côte, tantôt en se divi- 
sant en petits segments lavés entre eux et en dessous de ferrugineux 
clair. Les ailes inférieures sont blanches à longues franges. Le dessous 
de l’aile supérieure est d’un gris plombé presque uniforme. D'ordi- 
naire le point noir subapical y est reproduit. Presque toujours la tête, 
le collier et les ptérygodes sont d’un blanc jaunâtre. Les pattes sont 
blanches : les tibias et les tarses sont coupés de gris noirâtre. Les 
palpes sont longs, recourbés, le 2° article velu en dessous et le 3° 
coupé de noir et de blanc. 


Ptocheuusa littorella Del. — J'ai rencontré cette intéressante 
espèce sur les grèves, au pied de différentes plantes. J'ai cru d’abord 
à une espèce différente; la figure d'Herrich-Schäffer étant colorée en 
bleu et les raies jaunes sur lesquelles sont placés les points noirs étant 
oblitérées chez mes exemplaires. Mais la description des British Insecta 
de Stainton s’y applique trop bien pour laisser des doutes. La littorella 
a été signalée jusqu'ici d'Autriche, d'Angleterre et de Corse. Comme 
beaucoup d’autres espèces, il est possible que celle-ci suive les côtes 
de la mer et se retrouve sur beaucoup d’autres points. 


Ptocheuusa dejectella Sigr. — Petite espèce indiquée jusqu'ici de 
l'Andalousie. M. l'abbé de Joannis m'a montré des exemplaires qui 
proviennent du Portugal et de Plouharnel, près de Vannes, où son 
frère les à recueillis. Cette espèce lointaine et nouvelle pour notre 
faune à donc déjà deux localités en France. 


Brachmia rasilella H.-S. — C’est là certainement l'espèce la 
plus curieuse et la plus inattendue que nous ayons rencontrée. Elle 
est nouvelle pour la faune française et celle de l’Europe occidentale. 
Les catalogues ne l'ont mentionnée jusqu’à présent que de lAu- 
triche, de la Hongrie et de la Croatie. Sa présence à Oléron est un 
fait assez déconcertant pour établir les lois qui concernent la répar- 
tition des espèces. 


d6 P, Magice. — Essai sur la faune de l'ile d'Oléron. 


OECOPHORINAE 
Pleurota aristella L. — Bois de pins. — Depressaria cos- 
tosa Haw. — Dep. assimilella Tr. — Dep. scopariella Hein. 


Ces trois espèces n'étaient pas rares dans les bois de pins, où 
abondent les genêts. 


MOMPHINAE 
Poderces argyrogrammos Zell. — Trouvé sur le sable des 
grèves, 
COLEOPHORINAE 


Coleophora settari Wke. Cette espèce du Tyrol a déjà été 
trouvée dans la France orientale. J'ai rencontré son fourreau sur 
l'Artemisia campestris var. maritima Prs. Il était abondant par loca- 
lités sur la grève même de St-Trojan, à la pointe de Mançon. 

J'ai trouvé une autre Coleophora sur la même plante. Son fourreau, 
au lieu d’être cylindrique et d’un gris blanc, est noir luisant, aplati, à 
bord intérieur presque tranchant. 

Je n'ai pu obtenir l'insecte parfait, mais d’après la figure et la des- 
cription de Stainton, il y a tout lieu de croire que c’est la Col. di- 
tella Z. 

Cette espèce est indiquée d'Allemagne, de Danemark et d'Afrique. 
Je ne l'ai vue aucune part signalée de France et elle serait alors 
nouvelle pour notre faune. 

Lithocolletis. — J'ai remarqué sur divers arbres et arbrisseaux les 
mines d'espèces de ce genre, mais trop anciennes pour se prêter à 
une détermination exacte. Cependant, celles du chêne vert qui se 
rencontrent fréquemment, pourraient se rapporter à la messaniella Z. 
longuement décrite par Stainton. Si mon hypothèse se vérifie, c’est 
encore une espèce à ajouter à la faune française. 


EE OC ————— 


NOUVELLE ESPÈCE DU GENRE PERGAMASUS BERLESE 
[ACAR.] 
ORIGINAIRE DE LA GUYANE ET DU BRÉSIL 


par les D" F. Hem et A. OUDEMANS. 


Avec les pl. 4, 5 et 6. 


L'un de nous a trouvé, à deux reprises, dans la terre végétale, ex- 
pédiée autour de plantules, provenant de Cayenne (Guyane française) 
et de Säo Paulo (Brésil), un Acarien qui se rapporte à une espèce 
nouvelle de Pergamasus. Donner la description complète de la deuto- 
nymphe, du mâle et de la femelle de cet Acarien est le but de cette 
note. C’est un type carnassier, vivant aux dépens d’autres Acariens 
détriticoles, hôtes de l’humus ; nous proposons pour lui le nom spéci- 
iique : P. prèmitivus. (Une note de quelques lignes, partant très in- 
complète, à été consacrée par l’un de nous à cette espèce, — Entom. 
Berichten, n° 16, p. 140, 1, IIT, 190%, — depuis le dépôt déjà ancien 
{mai 1904) du présent travail sur le bureau de la Société entomologique 
de France.) 

DEUTONYMPHE. — Long. : 780 &. — PI. 4. — Couleur des téguments : 
très pâle, mais que rend plus foncée la teinte des viscères. 

Forme : semblable à celle de Pergamasus crassipes (L.). Cuticule 
munie d’écailles à peine visibles sur les écussons, finement plissée 
dans les régions non protégées. 


Face dorsale {fig. 1) : protégée par deux écussons, l’antérieur un 
peu plus long, le postérieur un peu plus court que la longueur du 
corps. Entre les écussons, une bande tégumentaire étroite non protégée, 
bien distinete. Écusson antérieur convexe à sa partie postérieure, plus 
ou moins tronqué à sa partie antérieure, présentant une échancrure 
sinueuse entre les pattes 1 et 2, ne formant pas d’épaulement, mais 


58 D'S F. HeiM ET A. OUDEMANS. 


cependant porteur d’un mince poil en forme de languette légèrement 
courbé en avant. Cet écusson présente à chacun de ses angles posté- 
rieurs une petite ouverture ovale, probablement en rapport avec une 
glande odoriférante. Les poils de la face dorsale sont répartis comme 
suit : sur l’écusson antérieur environ 16 paires de poils fins, flexueux, 
dont la paire antérieure verticale est dirigée plutôt en arrière; sur l’é- 
cusson postérieur environ 8 rangées transversales, d’à peu près 40 poils 
chacun, également fins, flexueux, inclinés vers l'arrière. 


Face ventrale (fig. 2). Tristosternum : construit sur le type com- 
mun, mais un peu plus long (fig. 3). Écusson sternal construit sur le 
type commun, mais un peu plus large dans sa partie antérieure, de 
telle sorte qu’il affecte la forme d’un triangle renversé, et dont le som- 
met postérieur affleure entre les plaques coxales 4. Écusson anal : petit, 
presque circulaire, muni du crébrum ordinaire. 

Écussons péritrématiques : construits sur le type commun. 

Poils : répartis sur la face ventrale de la façon suivante : sur l’écus- 
son sternal, 4 paires de poils fins ; soyeux et relativement longs; sur 
la partie antérieure de l'abdomen, 2 paires de poils courts; sur la partie 
postérieure nombreux poils agminés autour de l’écusson anal. 

Epistoma (fig. 4) : à 5 dents, les latérales et médianes fortes, les in- 
termédiaires remplacées par 2 ou 3 plus petites. k 

Mandibules (fig. 5) : assez courtes pour dépasser à peine, lorsqu'elles 
sont complètement rétractées, le bord antérieur de l’écusson sternal. 

Chélicères (fig. 5) : longs et minces. Pince supérieure (partie du 
tibiotarse) munie sur la partie basilaire de la face dorsale d’un singu- 
lier appendice bifide, transparent, de nature sensorielle (?), de 3 mo- 
laires rudimentaires irrégulières, de 2 petites canines, d’un petit organe 
sensoriel, et de deux petites incisives, avant l’incisive terminale bien 
développée. 

Mächoire inférieure (télotarse) : dépourvue de molaires, munie de 
3 petites canines et d’une incisive distale. 

Maxilles. Plaques coxales (hypostome, fig. 6) : avec les trois poils 
ordinaires ; cornes avec saillie extérieure, quelque peu en forme ®S, 
pièce médiane triangulaire à joues munies de franges intérieures, dont 
la première bande plus large est incurvée en dedans. 

Palpes (fig. 7) : du type commun, présentant du côté ventral les 
particularités suivantes : 

Trochanter à extrémité proximale munie d’une soie, à extrémité dis- 
tale munie d’un poil velu et dressé; à ongle distal et interne, muni 
d’un éperon transparent. 


Nouvelle espèce de Pergamasus. 59 


Basifémur muni à son angle distal et interne d'un poil transparent, 
en forme de couteau à dos dentelé. 

Telofémur muni du côté interne de 2 poils trifides, transparents. 

Tibia, sans caractères spéciaux. 

Tarse, muni à la base et en dedans du poil trifide transparent ordi- 
naire. 

Pattes grèles, longues, respectivement de 1190, 760, 672 et 1053 g.. 
Tarses avec basitarse distinct, prætarse long. Ambulacres très pe- 
tits. 


Mae. — Long. : 880 p. — PI. 5. — Couleur brun foncé. 

Forme : semblable à celle de P. crassipes (L.), mais avec des sinuo- 
sités, en arrière du rebord frontal et en arrière de l'épaule qui porte 
un petit poil soyeux, brusquement incurvé en avant. Texture nor- 
male. 


Face dorsale {{ig. 8) : protégée par un écusson continu, présentant 
cependant une cannelure étroite, à la place de la mince bande de tégu- 
ment mou de la deutonymphe. Partie antérieure de l'écusson tombant 
brusquement, tronquée en avant pour former une espèce de collier sur 
la face dorsale du Capitulium. Les angles antérieurs de l’écusson por- 
tent chacun une portion du péritrème, de telle sorte que ces angles 
appartiennent en fait aux écussons péritrématiques, qui se sont fu- 
sionnés avec l’écusson dorsal. Cet écusson dorsal porte 4 poils verti- 
caux dirigés en avant, et 3 zones glabres : 2 au-dessus des plaques 
coxales 1 et 2, et 1 médiane à la partie postérieure ; on retrouve d’ail- 
leurs les poils scutellaires ordinaires, au nombre d'environ 46 paires. 
Les angles de la troisième sinuosité portent la même ouverture que 
l’écusson antérieur de la deutonymphe. La partie postérieure est sem- 
blable à celle de la deutonymphe. 


Face ventrale (fig. 9) : tous les écussons fusionnent à l'exception 
du petit écusson génital, libre, trifide (fig. 10). Particularité curieuse : la 
partie de l’écusson péritrématique qui porte le stigmate forme une proé- 
minence distincte. En arrière des plaques coxales 4, se voient 3 petites 
empreintes chitineuses. Régions latérales et médianes de l'abdomen 
glabres; les autres régions sont couvertes des poils ordinaires, soyeux, 
fins, un peu courbés. En arrière de l’anus, se trouve le cribrum, 
petit. 

Tristosternum (fig. 10) : petit, muni de prolongements laciniés, 
longuement barbelés. 

Epistoma : sensiblement 5-denté (fig. 11) avec une grande dent mé- 


60 D's F. HEeIM ET A. OUDEMANS. 


diane, les dents latérales petites, et les intermédiaires encore plus pe- 
tites, quelquefois accompagnées d’une denticulation ténue. 

Mandibules : semblables à celles de la deutonymphe. 

Chelicères (fig. 12) : longues et grêles, à branche supérieure (por- 
tion du tibio-tarse) présentant le même organe sensoriel que chez la 
deutonymphe, une molaire longue, lamelleuse, pas de canine et pas 
de petites incisives. La pince inférieure (télotarse) est dépourvue de 
molaires, pourvue d’une canine émoussée et porte, tout en avant, une 
incisive émoussée ; de plus, elle présente un long organe de copulation, 
dont la base a à peu près la forme d’un 4, et qui est incurvé comme 
la mâchoire. 

Maxilles. Plaques coxales (hypostosme, fig. 13) : semblables à celles 
de la deutonymphe, à ces exceptions près, que entre les dents et les 
joues internes il y a deux mucrons distincts, et que la première bande 
frangée se dirige droit vers l'extérieur. 

Palpes : semblables à ceux de la deutonymphe. 

Pattes : longues respectivement de 1300, 800, 820 et1100 y, grèles. 
Il est à noter que le mâle n’a pas la patte IT plus forte que la femelle. 
Le seul caractère sexuel distinetif consiste dans la présence d’une pro- 
tubérance épineuse, plutôt petite, sur la face ventrale du basifémur, du 
télofémur et du tibia (fig. 14). Tous les tarses avec un basitarse dis- 
tinct et un long proetarse. Ambulacres très petits. Le basifémur II pré- 
sente à sa face ventrale une démarcation entre une pièce basilaire et 
le reste du membre, de sorte que, probablement le basifémur des Pa- 
rasitides est le résultat d’un fusionnement du basifémur et du méso- 
femur. 


FEMELLE. — Long. : 1040 g. — PI. 6. — Couleur : brune plus 
claire que chez le mâle. 

Forme : semblable à celle du mâle, mais plus élargie, et sans les 
sinuosités que l’on trouve chez le mâle en dedans en arrière de l’é- 
paule. Texture : semblable à celle du mâle. 

Face dorsale (fig. 15) : protégée par un écusson. Dépourvue de 
toute dépression en cannelure distincte, à l'endroit où la deutonymphe 
possède une mince bande de tégument mou. En avant des angles fron- 
taux, le dos est légèrement déprimé, formant comme chez le mâle, un 
collier, avec cette distinction cependant, que les poils verticaux sont 
chez la femelle implantés sur ce collier, tandis qu’ils sont chez le-mâle, 
situés en arrière du collier. Les poils ont une plus grande longueur 
que chez le mäle, mais sont en mème nombre. Les 2 poils, qui flan- 
quent les poils verticaux, sont petits et incurvés en avant et en dedans. 


Nouvelle espèce de Pergamasus. 61 


Face ventrale (lig. 16). Tritosternum : semblable à celui de la 
deutonymphe. Écussons jugulaires : distincts. Écusson sternal : extrê- 
mement large à sa partie antérieure, s'étendant jusqu'aux angles anté- 
rieurs de l’écusson, et postérieurement jusqu’au milieu des plaques 
coxales 3, formant une excavation, par rapport à un plan situé entre 
les plaques coxales 2 et 3, pour recevoir les écussons metasternaux qui 
s'étendent jusqu'au milieu des plaques coxales 4. 

L'écusson génital par sa partie antérieure ne touche pas à lécusson 
sternal; il est situé loin derrière les plaques coxales 4, arrondi, avec 
une partie latérale dépassant en arrière les coxales 4. Derrière l’écus- 
son génital, se trouve une région non protégée, en forme de croissant. 
Les ecussons péritrématique, ventral et anal sont fusionnés. Poils : 
sur l’écusson sternal se trouvent les 3 poils ordinaires, sur l’écusson 
métasternal la paire de poils ordinaires de même que sur l’écusson gé- 
nital ; sur la partie anale ies 3 poils ordinaires; sur la région circum- 
ventrale non protégée de nombreux poils fins. Le cribrum est présent. 

Epistoma (fig. 17) : presque 5-denté, muni d’une ou deux dents, 
entre la grande dent médiane et les dents latérales plus petites. 

Mandibules : courtes, dépassant un peu, à l’état de rétraction com- 
plète, le bord antérieur de l’écusson sternal. Chélicères (fig. 18), grands 
et minces. Pince supérieure (partie distale du tibiotarse) portant environ 
4 molaires émoussées, deux canines plutôt fortes, et une petite incisive 
en avant de l'organe sensoriel. Pince inférieure (télotarse) avec 3 ca- 
nines, un peu inclinées en arrière, 

Maxilles. Plaques coxales (hypostome, fig. 19). Presque semblables à 
celles de la deutonymphe; dents plus fortes; les premières (externes), 
bandes de franges des joues internes, courtes et courbées en dedans ; 
les bandes médianes des joues internes un peu divergentes. Palpes 
semblables à ceux de la deutonymphe. 

Pattes : longues, respectivement de 1640, 900, 760 et 1360 x, grêles, 
avec un basitarse distinct, un long protarse et des ambulacres très 
petits. 

Type : dans collection Oudemans et collection Heim. 

Dans la note préliminaire consacrée par l’un de nous à cet Acarien 
(v. plus haut), le nom de Parasitus primitious lui avait été imposé; 
mais comme les espèces affines de Parasitus crassipes L. doivent être 
distraites du vieux genre : Parasilus, pour constituer le genre auto- 
nome : Pergamasus BERLESE, le type ci-étudié doit porter le nom de Per- 
gamasus primitivus. 

Ses caractères différentiels d'avec P. crassipes, sont essentiellement 
ceux-ci : 


62 D'S F. Hem er A. OupEeMmaxs. — Nouvelle espèce de Pergamasus. 


Corps plus svelte — pattes toutes plus grêles, même celles de la 
deuxième paire du mâle — épistome d'ordinaire à 5 dents, les inter- 
médiaires plus courtes que la médiane et les latérales — pinces mandi- 
bulaires grèles — pattes de la 2° paire du mâle, munies d’éminences 
dentiformes sur le basifémur, le télofémur et le tibia — croc inférieur 
de la pince, chez le mâle, portant un organe copulateur incurvé, plus 
court que le croc — écusson génital du mâle, porteur d’une fente mé 
diane. — Deutonymphe 780 &. — Mâle 880 y. — Femelle 1000 y. 


————— Br FRS OO —— 


NOTICE NÉCROLOGIQUE 


SUR LE D' JOSEPH-ALEXANDRE LABOULBÈNE 


par L. FAIRMAIRE 


Président honoraire de la Société entomologique de France. 


Peu d'hommes ont eu une existence remplie autant que le fut celle 
du D' Joseph-Alexandre Laboulbène, aussi sa perte a-t-elle causé un 
grand vide parmi nous. 

Lorsqu'une mort prématurée vint rompre, le 10 décembre 1898, les 
liens d’une amitié de cinquante-trois années, qui jamais n'avait été 
troublée, je sentis les regrets que le Dr Laboulbène ne pouvait man- 
quer de laisser à tous ceux qui, Payant connu, l’avaient apprécié et 
affectionné. Regrets profonds, car la mort de Loboulbène fut pour la 
Science comme pour ses amis une perte irréparable. 

Toutefois une consolation était réservée à ceux qui l'avaient fré- 
quenté davantage : c'était de rappeler tout ce qu'avait été ce savant 
modeste et bon. 

Aussi je remercie la Société entomologique de France d’avoir songé 
à moi pour rendre à mon collaborateur, à mon ami, cet hommage pos- 
thume d’admiration et de sympathie. Maïîtrisant de mon mieux mon 
émotion, je m'efforcerai de retracer cette vie de labeur et de probité. 


4 


+ 


C'est dans la ville d'Agen, la patrie de Lacépède, que naquit, le 
25 août 4825, Joseph-Alexandre Laboulbène. Peu porté vers la profes- 
sion commerciale que son père exerçait fort honorablement, Alexandre 
Laboulbène abandonna sa ville natale, dans le courant du mois de sep- 
temibre 4845, pour venir se fixer à Paris. Il fit ce voyage sous la con- 
duite de Léon Dufour et avec les deux fils de ce dernier, dans l’ami- 
cale compagnie desquels il devait faire une partie de ses études 
médicales. C’est à cette époque que je fis sa connaissance ; il m'avait 
été recommandé par Léon Dufour qui m'avait donné l'hospitalité l'été 
précédent. 

Bien que d’autres aient dit avant moi, et avec les détails que mérite 
cette partie de sa carrière, le médecin que fut Laboulbène, je ne puis 
cependant passer entièrement sous silence ces études qui remplirent 


6% L. FAIRMAIRE. 


la plus grande partie de sa vie, sans altérer le portrait que je veux 
tracer de cette belle et chère figure. 

Après avoir été successivemment externe, puis interne des Hôpitaux 
de Paris, lauréat de l’École pratique de la Faculté de Médecine (1® prix 
au concours de 1849), lauréat de l'Internat (1851 et 1853) et de l’Aca- 
démie de Médecine (1850 et 1852), Laboulbène fut recu Docteur, le 
8 mars 1854. Il fut ensuite deux fois couronné par l’Institut en 4855 et 
1861 et, au concours de 1860, il obtint le titre d’Agrégé de la Faculté 
de Médecine de Paris. Appelé au Bureau central des Hôpitaux de Paris 
(1861), il passa successivement à St-Antoine, à Necker, à la Charité, 
avant d’être nommé professeur d'Histoire de la Médecine et de la Chi- 
rurgie (1879). Entre temps l’Académie de Médecine, en 1873, lui avait 
ouvert ses portes, et le courage, le dévoñment et le patriotisme dont il 
fit preuve en 1871 lui avaient valu la croix d’officier de la Légion 
d'honneur. Déjà lui avaient été conférés le grade d’officier de l’Ins- 
truction publique et celui de commandeur de l’ordre du Sauveur de 
Grèce. 


# + 

Mais, si Laboulbène est devenu un maïtre de la science médicale, 
c'est, ne l’oublions pas, à un goût précoce pour l'Entomologie qu'il le’ 
dut. De bonne heure, en effet, Laboulbène s'était intéressé aux choses 
de la Nature. Il faisait, dans la camnagne Agenaise, de fréquentes pro- 
menades au cours desquelles il reeueillait une foule d'échantillons 
qu'il déterminait et rangeait en collection. 

C’est ainsi qu’il s’occupa d’Ornithologie, mais surtout d'Entomologie. 
Si, dans cette science, les Lépidoptères ne le passionnèrent que mé- 
diocrement, il s’'adonna du moins avec la plus grande ardeur à létude 
des Coléoptères et des Insectes d’autres ordres. C’est à cette époque 
de sa jeunesse que Laboulbène se Jia avec plusieurs collectionneurs, 
savants naturalistes et, en particulier, avec Léon Dufour, correspon- 
dant de l’Institut, L’ascension du Pic du Midi, de Bagnères-de-Bigorre, 
faite en la compagnie de ce dernier, en 1844, décida sa vocation pour 
la Médecine. 

Présenté à la Société entomologique de France, le 11 mars 1846, par 
Guérin-Méneville, Laboulbène fit paraître dans nos publications un 
nombre considérable d'observations et de travaux intéressants. D’autres 
sociétés où publications, en particulier la Société des Agriculteurs de 
France et la Société de Biologie, dont il avait été un des fondateurs, 
bénéficierent des productions de cet esprit infatigable, mais ce fut tou- 


Notice necrologique sur le D° J.-A. Laboulbène. 65 


jours notre Société qui eut ses préférences; la longue série de ses 
travaux entomologiques en fait foi et motive au plus haut point l’hom- 
mage que ses anciens collègues et amis devaient lui rendre. 


Son œuvre est frappante au premier abord par la diversité des con- 
naissances qu’elle embrasse; pour ne parler que de ses travaux ento- 
mologiques, nous y voyons étudiés des Arthropodes de presque tous 
les ordres: les détails de la morphologie externe ou interne étaient, 
pour Laboulbèné, objets d'étude aussi bien que les mœurs et, partant, 
le rôle utile ou nuisible que les Insectes peuvent jouer vis-à-vis de 
l'Homme. Il s’occupa successivement des parasites de l’Olivier, du 
Noyer, du Hêtre, de l’Oranger, de l’'Orme, du Poirier et de ceux qui 
vivent sous la peau de l'Homme. Il signa un certain nombre de dia- 
gnoses nouvelles, telles que : Trechus (Aepus) Robini, Laemophloeus 
Dufouri, ete., mais il s’occupa surtout des Insectes à l’état larvaire 
dont il étudia les métamorphoses avec un soin et une exactitude re- 
marquables. 

Comme nous l'avons fait remarquer plus haut, ce sont les publica- 
tions de notre Société entomologique qui toujours ont eu ses préféren. 
ces. Outre les descriptions que nous venons de citer, nous y trouvons 
un grand nombre de notes et d'observations relatées par de longues 
listes dans les Tables décennales (1832-1860, 1861-1880, 1881-1890, el 
qui font foi de la grande étendue aussi bien que de la diversité de ses 
connaissances entomologiques. 

Quelques-unes de ces observations ont été publiées avec Le concours 
d’autres entomologistes dont voici les noms : Amblard, Follin, colonel 
Goureau, Reiche, D' Robin. 

Non content de publier des observations séparées, il travailla avec 
moi à la « Faune entomologique française », ouvrage que des circons- 
tances indépendantes de notre volonté ne nous permirent pas d’a- 
chever. 


Les enfants de son ancien ami L. Dufour lui firent don de Ia col- 
lection paternelle; il la laissa à son tour au Muséum d'Histoire natu- 
relle de Paris où elle peut être consultée utilement, surtout pour les 
Hyménoptères. 

Que pouvait faire de mieux la Société entomologique de France 
que de l’appeler à l'honneur de diriger ses séances? C’est ce qu'elle fit 
à trois reprises en le nommant président pour les années 1860, 1872 et 
1889. Tous purent alors apprécier l’énergie, la modestie, en même 
temps que la bonté de ce savant: et ces paroles qu'il prononca au 

Ann. Soc. ent. Fr., LXXV [1906]. 5 


66 L. FAïRMaAIRE. — Notice nécrologique sur le D' J.-A. Laboulbène. 


cours de l’un de ses discours témoignent de la modération de ses 
idées : « J’engage tous à éviter dans leurs écrits toute personnalité, 
toute allusion dépassant les limites de la discussion la plus sincère et 
la plus courtoise. » C’est, aujourd’hui, l’épigraphe du journal anglais 
The Entomologist®s monthly Magazine, juste hommage à l’homme qui 
les a prononcées. 


Cette science entomologique qu’il aima tant fut la consolation et le 
passe-temps des dernières années de sa vie. Condamné, par un mal 
qui ne pardonne pas, à une immobilité qui était un véritable supplice 
pour cette intelligence ardente et ce travailleur infatigable, Alexandre 
Laboulbène fut enlevé prématurément à ses nombreux amis et à la 
Science, le 10 décembre 1898. 

Son œuvre marque une époque dans la science médicale en même 
temps qu'elle laissera un souvenir sérieux dans l'Histoire naturelle, et 
surtout dans l'Entomologie biologique. 


CONTRIBUTION 
A L'ÉTUDE DES COLÉOPTÈRES DE MADAGASCAR 


NITIDULIDAE,COLYDIIDAE,CUCUJIDAE, MONOTOMIDAE. 
CRYPTOPHAGIDAE, MYCETOPHAGIDAE, 
DRYOPIDAE, HETEROCERIDAE 


par Ant. GROUVELLE. 


Avec les pl. 7 et 8. 


NITIDULIDAE 


Brachypeplus (Lesopeplus) plagiatipennis, D. Sp, — 
Elongato-oblongus, modice convexus, sat nitidus, glaber, niger, antennis 
clava excepta, macula elongata juxta scutellum, apice segmentorum 
abdominis pedibusque rufo-testaceis; capite prothoraceque dense forti- 
terque punctato, hoc transverso, antice subangustato; scutello trian- 
gulari ; elytris striato-punctatis, intervallis unilineato-punctatis, punctis 
striarum et intervallorum subaequalibus; abdomine tenuiter et sat 
dense punctato. — Long. à mill. 


Allongé, oblong, moyennement convexe, assez brillant, glabre, noir. 
Antennes, sauf la massue, rougeätres. Tête densément et assez forte- 
ment ponctuée; bouche rougeätre. Prothorax environ une fois et un 
tiers aussi large que long, peu rétréci en avant, densément et assez 
fortement ponctué; marge antérieure faiblement échancrée; angles 
antérieurs arrondis. Écusson triangulaire, assez densément ponctué. 
Élytres environ une fois et un quart aussi longs que larges ensemble, 
ponctués-striés; intervalles des stries avec une ligne de points compa- 
rables sur le disque à ceux des stries; ponctuation confuse sur la 
marge apicale; sur chaque élytre, contre l’écusson, une tache basi- 
laire, longitudinale, d’un testacé un peu sale, s'étendant à la base vers 
l'épaule et atteignant environ le milieu de la longueur de l’élytre. 
Segments abdominaux étroitement bordés de roux au sommet, épar- 
sement et finement pointillés. Pattes d’un testacé jaunûtre, plus claires 
que les taches des élytres. 


Madagascar : Fort-Dauphin. Collection Ch. Alluaud. 


68 À. GROUVELLE. 


Brachypeplus thoracicus Lap. (Cilaeus thoracicus Lap., Ét. 
ent., p. 134). — D'après un type conservé dans la collection du 
Muséum d'Histoire naturelle, le Cillaeus thoracicus Lap. doit être 
rapporté au genre Brachypeplus. Une nouvelle description de cette 
espèce parait utile pour compléter la courte diagnose publiée par 
Laporte de Castelnau dans les Études entomologiques. 


Elongatus, subparallelus, subdepressus, nitidulus, rufo-piceus, flavo- 
griseo-pubescens, elytris obscurioribus; capite dense punctato, angulis 
posticis dentatis, temporibus tertiam partem oculi aequantibus; pro- 
thorace transverso, dense punctato, lateribus rotundatis, margine 
antico transversim Subelevato, disco depresso; scutello triangulari, 
punctato; elytris subelongatis, striato-punctatis, intervallis striatis, 
subelevatis ; segmentis abdominis punctatis, ad apicem stricte flavo- 
piceo marginatis. — Long. 3 mill. 


Allongé, subparallèle, presque déprimé, faiblement brillant, roux de 
poix très peu foncé; élytres un peu rembrunis, couverts d’une pubes- 
cence d’un gris flave, disposée en lignes sur les élytres. Antennes 
concolores. Tête transversale, densément ponctuée, angles antérieurs 
dentés, tempes égales environ au tiers de la longueur de l'œil. Pro- 
thorax environ une fois et demie plus large que long, aussi large au 
sommet qu’à la base, un peu arrondi sur les côtés, densément ponctué, 
marge antérieure faiblement relevée, disque subdéprimé, avec une très 
faible trace de courte carène longitudinale. Écusson plus large que 
long, triangulaire. Élytres un peu plus longs que larges ensemble, 
ponctués-striés, intervalles des stries à peu près de la largeur des 
points, légèrement relevés. Abdomen densément ponctué, segments 
étroitement bordés de jaunâtre. Dessous entièrement rougeûtre. 


Madagascar (Goudot). Coll. Muséum de Paris, 1 exemplaire. 


Remarques sur les Cillaeus de Madagascar décrits 
par Laporte de Castelnau. 


L'étude des types des Cillaeus de Madagascar décrits par Laporte 
de Castelnau dans les Études entomologiques 1835, p. 133 et 134, 
d’après des insectes provenant des chasses de Goudot 1834, nous a 
conduit aux observations suivantes : 

Le Cillaeus castaneus Lap. n’est pas la même espèce que le C. cas- 
taneus Murray; par contre, le C. megacephalus Murr., qui a les élytres 
tantôt rembrunis au sommet, tantôt concolores, doit lui être rapporté. 
En conséquence, C. castaneus Murray, doit recevoir un autre nom. 


Coléoptères de Madagascar. 69 


Nous l’appellerons €. ambiguaus, nom. nov. Il correspond à un 
insecte plus étroit que C. castaneus Cast., à pygidium plus allongé, 
plus acuminé au sommet. 


C. suturalis Lap., est une espèce valable, voisine de C. obscurus 
de Laporte et de Murray, distincte par sa coloration spéciale. 

C. thoracicus Lap. Nous avons dit précédemment que cette espèce 
doit être rapportée au genre Brachypeplus (subg. Brachypeplus s. str.). 

C. megacephalus Lap. (nec Murr.), à été redécrit sous le nom de 
scapularis par Fairmaire. 

C. filiformis Lap., est une espèce valable, bien distincte de C. ver- 
mis Murr. 

En tenant compte de ces notes, la synonymie des Cillaeus castaneus 
et megacephalus de Laporte et de Murray s'établit ainsi qu'il suit : 


Cillaeus megacephalus Murr. (1ps. terminata Dej., non descr.). — 
C. castaneus Lap. 


Cillaeus castaneus Murr. — C. ambiquus Grouv. (nom. nov.). 
Cillaeus scapularis Fairm. — C. megacephalus Lap. 


Cillaeus Alluaudi, n. Sp. — Elongatissimus, parallelus, sat 
convezus, nilidus, glaber, testaceus, elytris ad apicem late infuscaltis; 
capile transverso, sat parce et non forte punctato; prothorace subqua- 
drato, sat parce punctato; elytris elongatis, sat tenuiter striato-punc- 
tatis. — Long. 3,5-4 mill. — PI. 7, fig. 4. 


Très allongé, parallèle, assez convexe, brillant, glabre, testacé, avec 
le sommet des élytres très largement rembruni. Tête convexe, fine- 
ment et peu densément ponctuée. Prothorax sensiblement aussi long 
que large, moins densément et moins fortement ponctué que la tête; 
bords latéraux faiblement arqués, tous les angles arrondis. Écusson 
pentagonal presque lisse. Élytres environ une fois et un tiers aussi 
longs que larges ensemble, assez finement striés-ponctués ; stries dis- 
paraissant avant l'extrémité. Tête du mäle souvent élargie. 


Madagascar : Fort Dauphin. Coll. Ch. Alluaud et A. Grouvelle; 
Diego Suarez. Coll. Sicard. 


Cillaeus Argodi, n. Sp. — Elongatissimus, subparallelus, ni- 
tidulus, niger, tenuiter alutaceus; antennis rufis, clava infuscata; 
capite subdepresso, sat dense punctato, bucca rufo-picea; prothorace in 
disco parce punctato, punctis oblongis ; elytris striato-punctalis, inter- 
vallis striarum latis, unilineato-punctatis. — Long. 6 mill. 


70 A. GROUVELLE. 


Très allongé, subparallèle, à peine brillant, noir; antennes sauf la 
massue, bouche et sommet des segments abdominaux roux de poix; 
téguments très finement alutacés. Tête subdéprimée, couverte d’une 
ponctuation assez dense, formée de points assez gros, un peu oblongs. 
Prothorax un peu moins long que large: marges latérales très fine- 
ment rebordées, ponctuation formée de points allongés, épars sur le 
disque, progressivement plus serrés sur les côtés; angles arrondis. 
Écusson subtriangulaire. Élytres environ une fois et demie aussi longs 
que larges ensemble, assez finement ponctués-striés; intervalles des 
stries larges, chacun avec une ligne de petits points allongés. Segments 
de l'abdomen finement ponctués, ponctuation éparse sur le segment 
contigu aux élytres, plus dense sur le suivant et encore plus dense 
sur le dernier; sommet des segments bordé de roux. 


Madagasear : Fort-Dauphin. Coll. Ch. Alluaud. 


Cillaeus rufulus, n. Sp. — Élongatissinus, parallelus, opacus, 
sordido-ferrugineus, alutaceus : capite prothoraceque sat dense fortiter- 
que punctato, punctis elongatis: elytris multo lineato-punctatis. — 
Long. 6 mill. 


Très allongé, parallèle, opaque, d'un brun ferrugineux clair, alu- 
tacé. Massue des antennes rembrunie. Tête et prothorax couverts 
d’une ponctuation assez dense et assez forte, formée de points allongés. 
peu profonds. Tête déprimée. Prothorax un peu plus long que large; 
marges latérales étroitement explanées; tous les angles arrondis. 
Écusson subtriangulaire. Élytres environ une fois et demie aussi longs 
que larges ensemble, couverts d’une ponctuation linéaire, disposée en 
lignes serrées. Segments de l’abdomen assez éparsement et peu forte- 
ment ponctués, bordés de testacé au sommet. 


La Réunion. Coll. Muséum de Paris et A. Grouvelle. 


Cillaeus Fairmairei, n. sp. — Elongatissimus, parallelus, sub- 
filiformis, nitidulus, niger, alutaceus ; antennis rufo-testaceis, clava in- 
fuscata; capite subconvexo, grosse parceque punctato: prothorace qua- 
drato, sat dense punctato, punctis elongatis ; elytris duplo longioribus 
quam simul latioribus, striato-punctatis, intervallis striarum unili- 
neato-punctatis. — Long. à mill. 


Très allongé, parallèle, subfiliforme, un peu brillant, noir; bouche, 
antennes sauf lx massue et sommet des segments abdominaux rougeà- 
tres: pattes brun de poix. Téguments alutacés. Tête subconvexe, 
assez fortement et peu densément ponctuée. Prothorax sensiblement 


Coleoptères de Madagascar. 741 


aussi long que large, arrondi aux angles, couvert d’une ponctuation 
un peu allongée, moins dense sur le disque que sur les côtés; marges 
latérales très étroitement rebordées, finement rougeâtres. Écusson 
subtriangulaire. Élytres environ deux fois aussi longs que larges en- 
semble, assez profondément ponctués-striés, intervalles des stries 
larges, chacun avec une ligne de points beaucoup plus fins que les 
points des stries. 

Ponctuation devenant confuse à l’extrême marge apicale des élvtres. 
Segments abdominaux assez éparsement ponctués. 


Madagascar : Fort-Dauphin. Collection Ch. Alluaud. 


TABLEAU DES Cillaeus DE LA-RÉGION MALGACHE (1). 


A. Prothorax avec des impressions longitudinales plus ou 


moins ponctuées; roux, sommet des élytres noir...... 
RENE ST D Eee apicatus Fairm. 
— Ponctuation du prothorax régulière...........,......... 2: 
2. Ponctuation des élytres dessinant des stries laissant des 
intervalles plus larges que les points des stries, ponctués 
chacun d’une ligne de points beaucoup moins forts que 
DEP CE RTS SRANER De SENTE RE A RER PE 3- 
— Ponctuation effacée, presque effacée ou disposée en lignes 
serrées, laissant par suite des intervalles étroits non 
PORC UES PT Re NU em mn se en co ose c 10. 
D'APRÈS TROIE RE Eee 4. 
Ne esta AMI. 05 A. RSA PAM 8. 


k. Élytres environ deux fois aussi longs que larges ensem-. 

ble; couieur foncée lorsque l’insecte est bien développé. 5. 
—— Élytres très nettement moins d’une fois et demie aussi 

longs que larges ensemble; coloration en majeure partie 

RAGE LE RES Re 4 te AREA RE eee teee Bt 6. 
5. Forme allongée; stries fines, lignes de points des inter- 

stries très fines, médiocrement visibles..... Argodi, n. Sp. 
— Forme très allongée; stries bien marquées, ponctuation des 

intersiriésntrés nette: .:.4. 1... Fairmairei, nN. Sp. 
6. Taille petite, 3 à 4 mill. Filiforme, bicolore..... Alluaudi, n. sp. 
Hole -srande seit, JUS SE sie chuibitt. MATE 7 


— 


(1) Nous n'avons pas vu les types des C. longipennis et vermis Murr.; de 
même nous n'avons pas vu de type bien authentique du C. castaneus Murr. 
nec Lap. 


72 A. GROUVELLE. 


7. Prothorax presque lisse sur le disque; insecte conco- 
lore ; pygidium plus long que large (castaneus Murr.) 
DR A ER ee nl LS ambiguus, nOIM. NOV. 
— Prothorax très nettement ponctué sur le disque; élytres 
souvent bordés de noir au sommet; pygidium aussi long 


que darges Ave. HOME. APE HEURE, castaneus Lap. 
8. Coloration foncée, uniforme: prothorax un peu moins long 

que lante te HAMMAM LE 1e LIEN MERE obscurus Lap. 
— Coloration double Hot. MANS: Ne TÉIRORREE 9e 


9. Prothorax moins long que large; insecte de coloration 
foncée, largement marqué de jauntre aux épaules... 
RP En co à suturalis Lap. 


Re M PS M A TE TE . longipennis Mur. 
10 mSecte PiAbre te ce eee Fa DE ns GUN AIE rufulus, n. Sp. 
— HnSecie DUPeSCEDER VEL2E ete see at ane Fe 
A1. Ponctuation des élytres fine, peu serrée, ne dessinant pas 
de stries ; pubescence des élytres dense, mais fine et pas 
AHODHOBE eme ce Fe a NL EN CR nt filiformis Lap. 
— Lignes de points des élytres serrées, formant des stries... 12. 
12. Pubescence courte; prothorax très nettement transversal; 
forme assez large...... ES La . megacephalus Lap. 
— Pubescence longue, couchée; prothorax à peine moins 
long que large; forme très allongée. ....... .. vermis Murr. 


Carpophilus piceus, n. Sp. — Ovatus, converus, nilidus, pi- 
ceus, flavo-pubescens; antennis clava excepta pedibusque rufis; capite 
convex0, dense profundeque punctato, fronte medio in longitudinem 
stricte laevi; prothorace transterso, antice sat angustato, dense profun- 
deque punctato, margine antico vix emarginato, lateribus rotundatis, 
stricte explanatis ; basi leviter arcuata; angulis anticis obtusis, haud 
acutis, posticis obtusis; scutello rufo-piceo; elytris in disco dense pro- 
fundeque punctatis, ad apicem oblique truncatis, ad humeros rufo-piceo 
notatis ; duobus segmentis abdominis expositis. 

G Segmentum ultimum infra profunde emarginatum. — Long. 
3-4 mill. 


Oblong, convexe, brillant, brun de poix, couvert d’une pubescence 
flave, couchée, assez longue, peu dense. Antennes sauf la massue, 
bouche, bord réfléchi du prothorax, écusson, épaules et pattes roux 
de poix. Tête convexe, densément et profondément ponctuée; pone- 


Coleoptères de Madagascar. 73 


\tuation laissant sur le disque une étroite bande lisse. Prothorax en- 


Wron de moitié aussi long que large à la base, fortement rétréci en 
a\ant, densément et fortement ponctué ; bord antérieur à peine échan- 
cri, bords latéraux arrondis, très étroitement explanés, base faible- 
méat arquée; de chaque côté de la base, vers les angles, une légère 
déprission ou impression. Écusson subpentagonal, densément ponctué 
dans la partie basilaire. Élvtres un peu moins longs que larges en- 
semble, tronqués obliquement au sommet, densément et fortement 
ponctués sur le disque; ponctuation s’atténuant sur les côtés et sur la 
partie apicale; bords latéraux très étroitement explanés. Segments 
dorsaux de l'abdomen bordés d’un fin liséré rougeûtre, dernier seg- 
ment inférieur laissant à découvert, chez le mâle, le segment supplé- 
mentaire. Tibias postérieurs du mâle élargis dans la moitié apicale. 


Madagascar : Fort-Dauphin. Coll. Ch. Alluaud ; Diego Suarez. Coll. 
Sicard et A. Grouvelle. 


Haptoncus minutus Reitt. (Epuraea), Verhandl. Naturf. Vereines 
Brünn, 1873, XIE, p. 40 — Haptoncus nitescens Grouv. 1897, Ann. Mus. 
Gen. XXX VII, p. 362. — Cette espèce à un habitat des plus étendus. 
Décrite de Java, elle a été retrouvée dans plusieurs des îles de l'Océanie, 
dans toutes les Indes Orientales, aux Indes et dans toute la Région 
Malgache. 1] faut s'attendre à la retrouver sur la côte orientale de l’A- 
frique. L'examen des types d’H. minutus Reitt., obligeamment commu- 
niqués par le Musée de Vienne, montre que l’H. nitescens Grouv., doit 
être rapporté à cette espèce. 


Haptoncus picinus (piceus Alluaud (nec Reitter) in Cat. Col. 
Rég. Malg., p. 116) n. sp. — Oblongo-elongatus, sat conveæus, nitidulus, 
sat parce flavo-griseo-pubescens, picinus, antennis pedibusque dilutio- 
ribus ; antennis subincrassatis, articulo 2 sesquilongiore quam latiore, 
clava oblonga, L° articulo longiore quam 2°, capite haud dense punctato; 
oculis magnis, temporibus nullis; prothorace transverso, minus dense 
fortiterque punctato, antice quam postice paulo angustiore, margine 
antico truncato, lateribus rotundatis, stricte emarginatis, angulis om- 
nibus rotundatis ; scutello pentagonali : elytris sat elongatis, subparallelis, 
ad apicem subtruncatis, parce punctulatis: pygidio parce punctulato. 
— Long. 1,75 mill. 

Oblong, allongé, assez convexe, peu brillant, très finement alutacé, 
couvert d’une pubescence peu allongée, éparse, flave-cendrée ; brun de 
poix moyennement foncé; antennes, pattes, bouche et extrémité de 
l'abdomen plus clairs. Antennes un peu épaissies; 1° article épais, 


7% A. GROUVELLE. 


arrondi en dehors, 2° environ une fois et demie aussi long que large; 
massue oblongue, 4° article un peu plus long que le second, celui-ci 
très transversal. Tête plus densément ponctuée sur les côtés que sur 
le disque, biimpressionnée en avant; yeux gros, atteignant les angles 
postérieurs de la tête qui ne sont pas marqués. Prothorax un peu plus 
rétréci en avant qu’à la base, arrondi sur les côtés, présentant sa 
plus grande largeur vers le tiers basilaire, arrondi à tous les angles, 
presque deux fois plus large dans la plus grande largeur que long; 
bord antérieur subtronqué, marges latérales très étroitement expla- 
nées, à peine plus fortement vers les angles postérieurs; ponctuation 
moins forte et plus éparse que celle de la tête. Écusson pentagonal. 
Élytres à peine plus larges que le prothorax, subparallèles, environ 
une fois et un liers aussi longs que larges ensemble, subtronqués au 
sommet, éparsement et subrugueusement pointillés. Pygidium éparse- 
ment pointillé. 


La Réunion. Coll. A. Grouvelle. 


Haptoncus dispersus, n. Sp. — Elongatus, subparallelus, 
convezus, vir nilidus, fulro-testaceus, alutaceus, flavo-pubescens ; cu- 
pite transverso, parce punctato, antice inter insertiones antennarum 
transtersim dmpresso el bifoveolato, labro haud magno, oculis mag- 
nis, prominulis, tenentibus omnino latera capitis ; prothorace trans- 
verso, antice angustalo, parce punctato, apice haud emarginato, 
lateribus arcuatis, praecipue ad angulos posticos reflexis, angulis 
omnibus rotundatis vel subrotundatis; scutello triangulari, punctato ; 
elytris vix latioribus quam prothorace, subparallelis, ad apicem late 
truncatis, haud dense punctatis. — Long. 1,75-2 mill. 


Allongé, subparallèle, convexe, à peine brillant, roux testacé, alu- 
tacé, couvert d’une pubescence flave. Antennes un peu épaisses, ar- 
ticles 4 à 7 transversaux, 8 très transversal; massue oblongue, al- 
longée. Tête transversale, éparsement ponctuée, transversalement 
impressionnée et bifovéolée entre les naissances des antennes; labre 
saillant, mais non très grand: yeux gros, saillants, occupant tout le 
côté de la tête. Prothorax plus de deux fois moins long que large 
dans la plus grande largeur, éparsement ponctué ; côtés arrondis, ré- 
fléchis surtout à la base; tous les angles arrondis ou subarrondis ; 
sommet droit; base droite, très finement rebordée ‘de chaque côté. 
Écusson triangulaire, éparsement ponctué. Élytres à peine plus larges 
que le prothorax, subparallèles, légèrement arrondis sur les côtés, 
environ une fois et demie aussi longs que larges ensemble, large- 


Coléoptères de Madagascar. 75 


ment tronqués au sommet, laissant à découvert une partie du pygi- 
dium; celui-ci ponctué, subacuminé. 

Madagascar : Fort-Dauphin. Coll. Ch. Alluaud; Afrique tropicale : 
Zanzibar, Libreville. Coll. A. Grouvelle. 

Cette espèce comme structure de la tête et des yeux se rapproche 
de ZZ. picinus Grouv. Peut-être faut-il lui rapporter une série d’'Hap- 
toncus de l'Inde, des Indes orientales, etc., présentant des différences 
de sculpture assez importantes, mais semblant très variables. 


TABLEAU DES Haptoncus DE LA RÉGION MALGACHE 


1. Marge antérieure du prothorax tronquée, non échancrée.. 2. 
— Marge antérieure du prothorax échanerée............... 3. 
APUDUICUT TER A6 DOC 10... picinus, n. Sp. 
ÆAJoUIeUr TOUR LESIACÉ, TS OUEN: dispersus, n. Sp. 
3. Angles postérieurs de la tête distincts, aigus............ L. 
— Angles postérieurs complètement occupés par lœil...... ù. 


k. Élytres à peine plus longs que larges ensemble... minutus Reitt. 
— Élytres sensiblement plus longs que larges ensemble... 


Nantes Pr ns entr re A EN et te NS sobrinus Grouv. 
5. Élytres variés de noir; tibias postérieurs des mâles simples. 

esse D Ie RER EE decoratus RE 
— Élytres concolores; tibias postérieurs des mâles dilatés 

COS PIOINEPADICAIE PM EME EEE Se 6. 
6. Élytres à peine plus longs que larges ensemble. ......... 

oct AR EE A TO DR INT M Supauadratus-Rettt. 


— Élytres notablement plus longs que larges ensemble. luteolus Er. 


Nitidula fusula Gebl., Bull. Moscou, VI, 1833, p. 233. — Je rap- 
porte à cette espèce un exemplaire de Nitidula récolté à Belumbé par 
. M. Perrier. 


Platychora australis Grouv., Ann. Soc. ent. Fr.'1899, p. 138. — 
Je rapporte à cette espèce quelques exemplaires de Platychora récoltés 
à Suberbieville (Perrier) et à Diego Suarez (Sicard). On peut trouver 
que ces insectes ont, par rapport au Platychora australis type du Natal; 
une ponctuation plus forte, des rebords marginaux du prothorax et des 
élytres plus étroits, mais ce ne sont pas là des différences suffisantes 
pour justifier la création d’un nom spécifique nouveau. 


Pria crassa, n. Sp. — Breviter ovata, conveæa, sat nitida, sal 


76 A. GROUVELLE. 


dense sed breviter ac tenuiter griseo-pubescens, tenuiter alutacea, fus- 
co-testacea, capite prothoraceque rufo-lestaceo, antennis pedibusque 
lestaceis, capile prothoraceque dense punctulato, hoc transverso, an- 
lice angustato, lateribus haud late explanatis, margine basilari utrin- 
que ad angulos posticos haud late depressa; elytris circa scutellum, 
subinfuscatis, non longioribus quam simul latioribus, dense punctu- 
latis, ad apicem separatim late rotundatis, lateribus stricte explanato- 
marginalis. 
Clava antennarum quadri-articulata. — Long. 1,5 mill. 


Courtement ovale, convexe, assez brillant, très finement aluiacé; 
pubescence grise, courte et fine, assez dense ne masquant pas la cou- 
leur du tégument; antennes et pattes testacées, têle et prothorax tes- 
tacé-rougeàtres; élytres testacés, légèrement assombris et faiblement 
enfumés autour de l’écusson. Tête et prothorax densément pointillés ; 
celui-ci environ deux fois plus large vers la base que long, arrondi 
sur les côtés, rétréci en avant; bords latéraux assez étroitement expla- 
nés; marge basilaire rebordée sur les côtés par une dépression plane, 
peu accentuée, Écusson en triangle curviligne. Élytres sensiblement 
aussi longs que larges ensemble dans leur plus grande largeur, séparé- 
ment et très largement arrondis au sommet, encore plus finement et 
plus éparsement ponctués que le prothorax: strie suturale marquée 
dans la région apicale ; bords latéraux très étroitement rebordés, ex- 
planés. Massue des antennes du mäle quadri-articulée; partie in- 
terne de la massue plus développée que la partie externe; massue de 
l'antenne de la femelle également quadri-articulée ; 1° article peu ac- 
centué par rapport aux précédents, légèrement dissymétrique. 


Madagascar : Diego Suarez. Coll. Sicard et A. Grouvelle. 


Pria pygidialis, n. Sp. — Ovala, convexa, nitidula, parce gri- 
seo-pubescens, nigra, basi antennarum pedibusque rufo-vel testaceo- 
piceis, prothorace transterso, antice angustato, basin versus fere paral- 
lelo, dense punctato, alutaceo, lateribus stricte marginatis; elytris 
parce punctulatis, reticulatis, ad latera transversim leviter aciculatis, 
stria suturali ad apicem impressa. — Long. À mil. 


Ovale, convexe, modérément brillant, garni d’une pubescence grise, 
peu longue, éparse, alutacé, noir. Base des antennes d’un testacé un 
peu rembruni. Tête assez fortement et assez densément ponctuée, 
substriolée de chaque côté, alutacée, Prothorax rétréci en avant, plus 
de deux fois plus large à la base que long; bords latéraux subrecti- 
lignes à la base, arqués en avant, étroitement rebordés; ponctuation 


Coléoptères de Madagascar. 77 


assez dense, moins forte que celle de la tête. Écusson triangulaire, 
environ deux fois plus large que long, alutacé, ponctué. Élytres atté- 
nués vers le sommet, environ une fois et un quart aussi longs que 
larges ensemble dans leur plus grande largeur, subtronqués séparé- 
ment au sommet, plus finement et moins densément ponctués que le 
prothorax, finement et transversalement aciculés, surtout sur les côtés ; 
strie suturale marquée au sommet. Pygidium terminé au sommet 
par une saillie épineuse, marge apicale supérieure de l’avant-dernier 
segment, longuement échancrée, anguleuse dans le milieu. Pattes d’un 
testacé enfumé. Antennes du mâle plus allongées ; massue plus longue, 
formée de quatre articles dont le premier est notablement moins large 
que les suivants. 


Madagascar : forêt de Tanala. Coll. Ch. Alluaud et A. Grouvelle. 


Pria parvula, D. Sp. — Ovala, convexa, nitida, nigra, subli- 
liter griseo-pubescens, antennis pedibusque testaceo-piceis, lateribus 
prothoracis rufo stricte marginatis; prothorace parce punctulato, alu- 
taceo; elytris tenuiter alutaceis, ad apicem separatim subrotundatis, 
parcius quam prothorace punctulatis, Stria suturali haud integra, ad 
apicem valde impressa. — Long. 1,35 mill. 

Ovale, convexe, brillant, noir, couvert d’une pubescence grise, 
très fine ct très épaisse. Antennes relativement courtes, d’un testacé 
un peu rembruni. Tête assez densément pointillée ; bouche rougeûtre. 
Prothorax rétréci en avant, subparallèle à la base, environ une fois 
et deux tiers aussi large à la base que long, plus éparsement ponctué 
que la tête, très finement réticulé ; bords latéraux arqués, étroitement 
explanés, rougeâtres. Élytres atténués vers le sommet, environ une 
fois et un tiers plus longs que larges dans leur plus grande largeur, 
subarrondis séparément au sommet, encore plus éparsement ponctués 
que le prothorax, finement réticulés, surtout vers le sommet; strie 
suturale marquée seulement dans la moitié apicale; sommet rou- 
geatre. Pattes d’un brun de poix clair. Antennes du mâle plus lon- 
gues, massue plus allongée, formée de quatre articles dont le premier 
est plus étroit que les suivants. 

Madagascar : forêt de Tanala. Coll. Ch. Alluaud et A. Grouvelle. 


TABLEAU DES Pria DE MADAGASCAR 


1. Pygidium terminé au sommet par une saillie épineuse. 
RS au te oO AIO EE ICE EPP pygidialis, n. Sp. 


78 A. GROUVELLE. 


—’Pyédium férrondi at SOMMEL CM PRERUN FIL SOEUR 2. 
2. Coloration testacée, au plus légèrement assombrie...... 3. 
==NColoration foncée. . 47. 17. REG SEL TINEE GR 4, 


3. Coloration testacée, claire; rebords latéraux du prothorax 

très étroits ; élytres nettement plus longs que larges en- 

Sembie 54 EL RSR RE Reitteri Grouv. 
— Coloration testacée, assombrie; rebords latéraux de protho- 

rax bien marqués, non très larges; élytres sensiblement 

aussi longs que larges ensemble........ +... Crassa, N. Sp. 
4, Taille grande, au moins 2,35 mill.; pubescence bien visi- 

ble, assez serrée; couleur brun foncé.. clavicornis Fairm. 
— Taille petite, au plus 4,35 mill.; pubescence courte assez 


SerrbesACONIEnt Moine ira ser LUS 5£ 
>. Ponctuation des élytres rugueuse, serrée... ... nigritula Reitt. 
— Ponctuation des élytres très fine, écartée. .... parvula, n. Sp. 

Meligethes instabilis, D. Sp. — Ovatus, converus, nitidus, 


glaber, nigro-castaneus, dense punctatus, haud reticulatus ; clava anten- 
narum infuscata; margine antico capitis truncato; prothorace trans- 
verso, antice angustato, angulis anticis rotundatis, lateribus arcuatis ; 
elytris quam prothorace fortius punctatis, ad apicem separatim sub- 
truncatis, transversim praecipue ad latera striolatis, margine externo 
tibiarum anticarum denticulato, denticulis sensim fortioribus. — 
Long. 2 mill. 


Oblong. convexe, brillant, glabre, noir de poix très foncé, densé- 
ment ponctué, non réticulé. Antennes sauf la massue et tibias anté- 
rieurs plus clairs. Bord antérieur de la tête tronqué. Prothorax forte- 
ment rétréci en avant, un peu plus de deux fois plus large à la base 
que long, arqué sur les côtés; angles antérieurs arrondis, base un peu 
saillante en arrière dans son milieu; ponctuation assez dense, mais peu 
forte. Écusson éparsement ponctué. Élytres, à la base, de la largeur 
du prothorax, atténués vers le sommet, environ aussi longs que larges 
dans leur plus grande largeur, subtronqués séparément au sommet, 
plus fortement ponctués que le prothorax, substriolés transversale- 
ment surtout sur les côtés. Tibias antérieurs denticulés sur le bord 
externe, denticules progressivement plus forts en allant vers l’extré- 
mité. 


Madagascar, sans localité précise. Coll. A. Grouvelle. 


Meligethes atomus, n. Sp. — Ovalus, converus, nitidus, te- 
nuissüme pubescens, nigro-brunneus, dense et sat fortiter punctatus, haud 


Coléoptères de Madagascar. 79 


reliculatus; antennis pedibusque testaceis ; margine antico capitis trun- 
calo; prothorace transverso, antice angustato, angulis anticis rotunda- 
tis, lateribus subrectis, stricte rufomarginatis; elytris ad apicem con- 
junctim rotundatis, transversim praecipue ad latera striolatis; margine 
externo tibiarum tenuiter denticulato, duobus ultimis articulis majori- 
bus. — Long. 1 mill. 


Ovale, convexe, brillant, couvert d’une pubescence grise très fine 
et très épaisse, noir de poix très foncé, densément et assez fortement 
ponctué; intervalles des points lisses. Antennes et pattes testacées, 
Bord antérieur de la tête tronqué. Prothorax presque deux fois plus 
large à la base que long, rétréci en avant; angles antérieurs arrondis; 
côtés presque droits, finement bordés de rougeûtre ; base légèrement 
saillante en arrière dans sa partie médiane. Écusson très éparsement 
ponctué. Élytres à peine plus larges à la base que le prothorax, rétrécis 
vers le sommet, un peu plus longs que larges ensemble dans leur plus 
grande largeur, un peu moins densément ponctuës sur le disque que le 
prothorax, striolés transversalement surtout sur les côtés et en avant, 
arrondis ensemble au sommet. Tibias antérieurs finement denticulés 
sur le bord externe, avec deux dents plus fortes sur la partie arrondie 
de l’angle apical externe. 


Madagascar : forêt de Tanala. Coll. Ch. Alluaud. 
TABLEAU DES Meligethes DE MADAGASCAR 
1. Crochets des tarses dentés (subg. Acanthogethes). Couleur 


roux de poix clair; élytres arrondis ensemble au som- 
met; tibias antérieurs finement dentés avec trois denti- 


cules épineux, plus forts au sommet....... FAURE 

LEGS CNE ETS AE RETRRN EE EE .. madagascariensis Grouv. 
— Crochets des tarses simples {(subg. Meligethes s. str.)...... 2. 
2. Élytres subtronqués séparément au sommet.............. 3. 
— Élytres arrondis ensemble au sommet................... 4. 


3. Forme allongée, plus de deux fois plus long que large: ti- 
bias antérieurs finement denticulés à la marge externe, 
terminés par deux ue plus fortes ; taille petite. ..... 
LE EVE TES PR LP à PU MR EE 5 ET D minimus Grouv. 
— Forme courte : environ une fois et demie plus long que 
large: tibias antérieurs armés à la marge externe de 
denticules progressivement plus forts; taille moyenne. 
RS Borne ED Cu cet Lo DO À RADEON AN EUR RS tabAiSs) NE Sp. 


80 A. GROUVELLE. 


4. Insecte ferrugineux, environ deux fois aussi long que large, 
densément pointillé; tibias antérieurs finement denti- 
oulés £a: tete: DERERM MEL SEE phalacroides (rouv. 
— Insecte noir de poix, environ une fois et demie aussi long 
que large, densément et fortement ponctué; tibias anté- 
rieurs finement denticulés-.-7 "#07 atomus, n. Sp. 


Circopes bimaculatus, n. Sp. — Previler ovatlus, convexrus, 
nitidulus, griseo-pubescens, ater, antennis, pedibus, et una macula in 
singulo elytro rufis; prothorace transverso, ad apicem arcuatim angus- 
tato, basi marginata, ante scutellum recta, utrinque bisinuata ; elytris 
lineato-punctatis et lineato-pubescentibus, macula rufa subovata, obli- 
qua, ultra medium; pygidio dense punctato. — Long. 4,75 mill. 


Courtement ovale, convexe, peu brillant, couvert d’une pubescence 
grise, fine, couchée, peu serrée, ne masquant pas la couleur du tégu- 
ment, disposée en lignes sur les élvtres ; couleur noire, antennes, pattes 
et une tache sur chaque élvtre rougetres. Prothorax densément ponc- 
tué, transversal, rétréci de la base au sommet; côtés arrondis, sommet 
tronqué; base droite devant l’écusson, bisinuée de chaque côté. Écus- 
son subdemicirculaire. Élytres à peine plus longs que larges ensemble, 
obliquement tronqués au sommet, ponctués en lignes ; intervalles des 
lignes de points environ deux fois plus larges que les points; tache rou- 
getre placée vers le deuxième tiers de la longueur, subovale, oblique. 
Pygidium densément ponctué. 


Madagascar : Diego Suarez. Coll. Sicard. 


Circopes Decorsei, n. Sp. — Breviter ovatus, converus, pube 
tonga et inclinata nigra, vel flavo-grisea, vel flavo rufa vestitus, niger, 
antennis, pedibus et lata plaga humerali rufis; ultimo segmento abdo- 
minis maris emarginato. — Long. 3 mill. 


Courtement ovale, convexe, noir, antennes, pattes et deux larges 
taches sur les élytres rougeûtres; pubescence longue et couchée, en 
général brunâtre, jaune cendrée, plus épaisse sur le sommet, les côtés 
et surtout sur la base du prothorax, ainsi que sur l’écusson, rousse 
jaunâtre sur les taches humérales des élytres et sur le pygidium. Mas- 
sue des antennes oblongue, atteignant un peu plus du tiers de la lon- 
gueur totale de l'antenne. Prothorax tres transversal, presque demi- 
circulaire ; tégument presque caché à la base et sur les côtés par la 
pubescence jaune cendrée qui rappelle celle de certains Dermestides. 
Écusson pentagonal; tégument également presque caché par la pubes- 


Coléoptères de Madagascar. 8l 


cence. Élytres un peu moins longs que larges ensemble, arrondis sé- 
parément au sommet, chacun avec une grande tache humérale rou- 
geètre enclosant une tache noire sur le calus huméral; ponctuation peu 
serrée, un peu râpeuse. Pattes larges et comprimées. Dernier segment 
de l'abdomen du mâle échancré au sommet. 


Madagascar : Région de l’Androy (Decorse). Collection du Muséum 
d'Histoire naturelle de Paris. 


Circopes pubescens, n. Sp. — Breviler ovalus, convexus, 
nitidus, ater, pube inclinata, albido-cinerea, longa ac sat densata in 
capite et praecipue in lateribus prothoracis et fusco-cinerea ac lineato- 
disposita in elytris vestitus, antennis pedibusque rufo-fuscis ; prothorace 
praecipue in disco parce et tenuiter punctato; scutello subtriangulari, ad 
apicem rotundato; elytris regulariter striato-punctatis, striis tenuibus 
et intervallis planis. — Long. 2,35 mill. 


Courtement ovale, convexe, brillant, noir; antennes et pattes rou- 
seûtres, légèrement enfumées. Tête, prothorax principalement sur les 
côtés, régions humérales des élytres et pygidium, couverts d’une pu- 
bescence couchée, grise-blanchâtre, assez dense et longue, ne masquant 
pas sensiblement la couleur du tégument; pubescence des élytres plus 
foncée, disposée en lignes régulières. Prothorax très transversal, épar- 
sement et finement ponctué, principalement sur le disque. Écusson 
triangulaire, arrondi au sommet. Élytres un peu plus longs que larges 
ensemble, arrondis séparément au sommet, régulièrement et finement 
ponctués-striés ; intervalles plans, stries très nettes, non débordées par 
les points. 


Madagascar : Région de l’Androy (Decorse). Coll. A. Grouvelle. 


Circopes tomentosus, n. Sp. — Breviter OVALUS, CONVETUS, 
nitidus, ater, pube inclinata, albido-cinerea ac densata in capite et pro- 
thorace et fusco-cinerea in elytris vestitus; antennis rufis; prothorace 
transversissimo, haud dense et fortiter punctato, praecipue in disco ; scu- 
tello subtrapeziformi, elytris sublineato-punctatis ; pygidio dense albido- 
cinereo pubescenti; pedibus rufjis. — Long. 2,35 mill. 

Courtement ovale, convexe, brillant, noir. antennes et pattes rou- 
geàtres. Tête, prothorax, écusson, extrême base des élytres et pygi- 
dium couverts d’une pubescence couchée, tomenteuse, grise-blanchà- 
tre, relativement longue, masquant en partie la couleur du tégument ; 
pubescence des élytres plus foncée, plus fine et moins dense. Prothorax 


très transversal, peu densément et peu fortement ponctué sur le dis- 
Ann. Soc. Ent. Fr., LXXv [1906]. 6 


82 A. GROUVELLE. 


que. Écusson trapéziforme, arrondi aux angles antérieurs. Élytres en- 
viron aussi longs que larges ensemble, arrondis séparément au sommet ; 
ponctuation formant des stries serrées, peu régulières, surtout à la 
base. 

Madagascar : Région de l'Androy (Decorse). Coll. du Muséum de 
Paris et A. Grouvelle. 


TABLEAU DES Gircopes DE LA RÉGION MALGACHE 


À. Ponctuation des élytres disposée en lignes régulières... 2. 
— Ponctuation des élytres disposée en lignes irrégulières. ... 3. 
2. Entièrement noir; pubescence de la tête et du prothorax 

gris Dlanchatre, PIS Jensen se pubescens, n. Sp. 


— Une tache rouge sur chaque élytre; pubescence uniforme. 
bimaculatus, n. Sp. 


estelle le een fete le eioteletehtee Lies ele eletalla sn sis 


3 Bubescence 2unifonme HA ECM EEE rotundatus, Grouv. 
— Pubescence gris blanchâtre plus dense sur le prothorax...  %. 
4. Une grande tache humérale rouge sur chaque élytre ; ponc- 


tuation des élvtres fine sur le disque...... Decorsei, n. sp. 
— Insecte noir; ponetuation des élytres plus forte. ......... 
AA io CC De oise ir cioie'e tomentosus, n. Sp. 
Amphicrossus Fairmairei, n. Sp. — Oblongus, sat convexus, 
subnitidus, haud dense fulvo-pubescens, piceus, pygidio pedibusque et in 
elytris duabus maculis basilaribus juxta scutellum et macula discoidali 
rufo-piceis, capite Sat dense fortiterque punctato, inter antennas ar- 
cuatim subimpresso; prothorace minus fortiter punclato quam capite, 
lateribus breviter ciliatis, basi utrinque bisinuata, angulis posticis ro- 
tundatis; scutello subpentagonali, punctato ; elytris ad apicem separa- 
Lim rotundatis, parce punctatis, sublineato-setosis, setis retrorsum incli- 
natis, unciformibus, stria suturali juxta suturam, ad apicem impressa. 
d, Fasciculo acuminato, nigro, prope suturam in medio elytrorum 
notatus. — Long. # mill. ‘ 


Oblong, assez convexe, peu brillant, peu densément pubescent, 
brun de poix; antennes rougeûtres, sauf la massue. Sur chaque élytre, 
deux taches roux de poix, mal limitées : la 4° petite, basilaire, près 
de l’écusson, la 2° grande, discoïdale, s'étendant sur les deux élytres; 
pygidium et pattes également rougeàtres. Tête assez densément et for- 
tement ponctuée, subimpressionée en are entre la naissance des 
antennes. Prothorax très transversal, fortement échancré en avant, 


Coléoptères de Madagascar. 83 


moins fortement et moins densément ponctué que la tête, base faible- 
ment bisinuée de chaque côté de l’écusson, angles postérieurs arron- 
dis, côtés arqués, peu longuement ciliés. Écusson subpentagonal, sur- 
tout lorsqu'il est bien découvert, ponctué. Élytres environ aussi longs 
que larges ensemble dans leur plus grande largeur, arrondis séparément 
au sommet, éparsement et finement ponctués, couverts d’une pubes- 
cence couchée, peu dense, d’un brun fauve, entremêlée de soies in- 
clinées en arrière, en forme de croc, assez dispersées. Strie suturale 
très rapprochée de la suture, marquée vers le sommet. Sur le milieu 
de l’élytre du mâle, contre la suture, une fascie de poils noirs formant 
une dent aiguë, inclinée en arrière. Dernier segment de l'abdomen peu 
profondément échancré, présentant dans le milieu de l’échancrure un 
petit lobe saillant, subrectangulaire. 


Madagascar : Soalaba (Perrier). Coll. L. Fairmaire et A. Grouvelle. 


Strongylus Fairmairei, nom. nov. — Strongylus ruficeps 
Fairm., 1883, Ann. Soc. ent. Fr., p. 96. — Je rapporte à cette es- 


pèce, décrite primitivement par Fairmaire sous le nom de $, ruficeps, 
un insecte de Madagascar recueilli par M. Perrier à Suberbieville. Cet 
insecte ne présente que des différences d'ordre secondaire avec le type 
de Fairmaire, provenant de l’Abyssinie : aspect un peu plus brillant, 
ponctuation un peu plus forte. 

Le nom de ruficeps, déjà attribué par Reïtter, Ann. Mus. Genova 1880, 
p. 459, à une espèce australienne, devra être remplacé par celui de 
Fairmairei.  « 


Strongylus Sicardi, n. sp. — Breviler ovatus, convexus, sub- 
hemisphaericus, nitidus, glaber, ater, antennis clava excepta, tarsis et 
plaga basilari in singulo elytro rufis ; capite sat dense fortiterque punc- 
talo; prothorace sat parce punctulato, basi late ac modice producta : 
elytris parce punctulatis, vir striatis, plaga rufa suborbiculari basin 
attingente ; pygidio dense fortiterque punctato. — Long. % mill. 


Courtement ovale, subhémisphérique, brillant, glabre, noir ; antennes 
sauf la massue, tarses et sur chaque élytre une assez forte tache sub- 
orbiculaire touchant la base, rougeàtres. Tête convexe, assez densé- 
ment et fortement ponctuée. Prothorax assez éparsement pointillé sur 
le disque, un peu plus densément et fortement sur les côtés; base un 
peu saillante en arrière, devant l'écusson. Écusson transversal, très 
largement 6btus au sommet, peu densément pointillé. Élytres environ 
aussi longs que larges ensemble dans la plus grande largeur, arrondis 
aux épaules, arrondis séparément au sommet, plus fortement ponctués 


84 A. GROUVELLE. 


que le prothorax, surtout vers le sommet; tache rouge basilaire plus 
rapprochée de l’épaule que de l’écusson. Pygidium densément et forte- 
ment ponetué. 


Madagascar : Diego Suarez. Coll. Sicard. 


TABLEAU DES Strongylus DE LA RÉGION MALGACHE 


1. Écusson moins large que long, triangulaire, en angle très 

ATOM AU PROMO EEE ET EE cÉ cn ce scutellaris Fairm. 
— Écusson plus large que long, arrondi ou en angle très lar- 

pEMent ODIUS AU /SOMINDÉLPE ST entre VOL PUIMERREES 
2, Élytres noirs avec une tache orbiculaire rouge contre la 

DAS E RNA OMAN  R En ..+ Sicardi, n°5p: 
M PIrESINOITS Sans AACREMONSE A ENS NN EAN 0. 
Élytres très nettement plus En à la base que longs... 

M RS RS SANT EE step cn te Gronrelot Fairm. 

— Élytres à peine aussi larges à hs base que longs.......... 4. 
4. Entièrement noir ......... PERS ERR CRPNTAT AE À corax Brancsik. 
— Tête rougeûtre ...... (ruficeps Fairm.) Fairmairei, n0M. nov. 


co 


Pallodes orthogonius, n. Sp. — Facies P. Perrieri, sed om- 
nino testaceus, clava antennarum excepta; capite prothoraceque sat 
dense punctulato; scutello transverso-rectangulari. — Long. 3,5 mill. 


Espèce très voisine comme aspect de P. Perrieri Grouv., mais en- 
tièrement testacée, sauf la massue des antennes qui est noire. Très 
nettement distincte des espèces voisines P. Perrieri et scutellaris par 
la forme de son écusson qui est rectangulaire, deux fois plus large 
que long. La tête, le prothorax et l’écusson sont à peine visiblement 
alutacés ; sur le second la ponctuation fine est assez serrée et les points 
plus forts entremêlés sont rares; les stries ponctuées des élytres sont 
relativement fines, presque effacées vers le sommet. 


Madagascar : Suberbieville (Perrier). Coll. L. Fairmaire. 
oO 


Palilodes scutatus, n. Sp. — Ovatus, conveæus, nitidus, glaber, 
niger, antennis clava excepta tarsisque rufo-piceis; capite sat parce 
punctato; prothorace transversissimo, antice angustato, parce punctu- 
lato, aliquot punctis majoribus intermixtis, apice late el sat profunde 
emarginato, basi ante scutellum producta, angulis anticis rotundatis, 
posticis obtusis, haud hebetatis, scutello orthogonio, parce punctato ; 
elytris lineato-punctatis, ad apicem vit substriatis, intervallis linea- 


Coléoptères de Madagascar. 85 


rum vix perspicue parce punctulatis ; pygidio parce punctato. — Long. 
4 mill. 

Ovale, assez large, convexe, brillant, glabre, noir; antennes, la 
massue exceptée, et tarses roux de poix. Massue des antennes dissy- 
métrique, développée seulement en dedans. Tête peu densément et 
peu fortement ponctuée. Prothorax environ trois fois plus large à la 
base que long, rétréci en avant, arrondi sur les côtés, couvert d’une 
ponctuation très fine, assez espacée, entremêlée, surtout devant la base, 
de quelques points plus forts; sommet largement échancré; base sail- 
lante dans le milieu sur l’écusson, subéchancrée et finement rebordée 
de chaque côté de la partie saillante; angles antérieurs arrondis, pos- 
térieurs un peu obtus, non émoussés. Écusson transversal, rectangu- 
laire, éparsement ponctué; sommet subsinué, Élytres un peu plus 
longs que larges ensemble, arrondis séparément au sommet, ponctués 
en lignes ; intervalles des lignes de points à peine visiblement pointil- 
lés. Pygidium éparsement ponctué. 


Madagascar : Diego Suarez. Coll. Sicard et A. Grouvelle. 


Pallodes Sicardi, n. Sp. — Breviler ovatus, convexzus, nitidus, 
glaber, ater, antennis clava excepta, lateribus prothoracis, pygidio cor- 
poreque subtus rufo-testaceis, elytris Submicantibus; capite sat dense 
punctato; prothorace transversissimo, antice angustato, parce punc- 
tulato ; apice late et sat profunde emarginato, basi ante scutellum pro- 
ducta, angulis omnibus rotundatis ; scutello trapeziformi, parce punc- 
tato, punctis inaequaliler distributis; elytris lineato-punctatis, ad 
apicem substriatis, intervallis linearum vix perspicue punctulatis, ali- 
quot punctis majoribus intermirtis; pygidio fortiter punctato. — 
Long. 5 mill. 


Ovale, assez large, convexe, glabre, brillant, noir: base des antennes, 
une bande très ondulée sur chaque côté du prothorax, dessous du corps 
et pygidium roux teslacé. Massue des antennes dissymétrique, rejetée 
en dedans. Prothorax près de quatre fois plus large à la base que long, 
très rétréci en avant, arrondi sur les côtés; bord antérieur largement 
et assez profondément échancré; base arquée, assez saillante en arrière 
devant l’écusson ; tous les angles arrondis; ponctuation très fine, très 
écartée, entremêlée, surtout vers la base devant l’écusson. de quelques 
gros points espacés ; bandes latérales claires remontant le long de la 
base et du sommet et enclosant une saillie noire à trois lobes. Écus- 
son trapézoidal, très finement pointillé, avec quelques gros points 
irrégulièrement répartis. Élytres un peu plus longs que larges en- 


86 A. GROUVELLE. 


semble, arrondis séparément au sommet, ponetués en lignes, substriés 
au sommet, intervalles des lignes de points finement et pas densément 
ponctués, avec quelques rares points plus gros entremêlés. Pygidium 
fortement ponctué. 


Madagascar : Diego Suarez. Coll. Sicard et A. Grouvelle. 


Pallodes aestimabilis, n. Sp. — Breviter ovatus, convexus, 
nitidus, piceus ; antennis clava eæcepta, circuitu prothoracis praecipue 
lateribus, pygidio corporeque subtus rufo-testaceis ; capite parce punc- 
tato, punctis majoribus intermixtis; prothorace transversissimo, antice 
angustato, sat parce punctato, punctis ad basin et ad latera majoribus : 
basi in medio sat late producta; scutello trapeziformi, apice vix subar- 
cuato; elytris punctato-lineatis, ad latera substriatis, linea punctata 
suturali nulla, intervallis juxta suturam sat dense fortiterque puncta- 
tis, aliis punctulatis cum punctis majoribus intermixtis. — Long. 
3-0 mill. 


Courtement ovale, convexe, brillant, couleur de poix ; base des an- 
tennes, contour du prothorax surtout les côtés, pygidium et dessous du 
corps roux testacé. Massue des antennes noire, dissymétrique, environ 
aussi longue que la moitié de la longueur de l’antenne. Prothorax très 
transversal, rétréci en avant, couvert d’une ponetuation fine, inégale, 
peu dense, entremêlée, surtout sur les côtés et vers la base, de points 
plus forts; bord antérieur largement échancré, saillant légèrement en 
avant dans le milieu; base largement et faiblement saillante en arrière 
devant l’écusson, finement rebordée de chaque côté de la partie saillante, 
mais les stries marginales n’atteignant pas les angles postérieurs du 
prothorax ; tous les angles de celui-ci arrondis. Écusson trapéziforme, 
assez densément et irrégulièrement ponctué; sommet presque droit, à 
peine arqué. Élytres environ un peu plus longs que larges ensemble, 
arrondis séparément au sommet, ponctués en lignes, substriés sur les 
côtés, intervalles près de la suture assez densément et fortement ponc- 
tués, les autres finement, avec quelques gros points espacés disposés 
en ligne. 


Madagascar : Diego Suarez. Coll. Sicard et A. Grouvelle. 


Voisin de P. Fairmairei Grouv., mais distinct par la forme de l’écus- 
son qui est bien plus nettement trapéziforme. 


Paliodes nitidus, n. sp. — Breviler ovatus, conveæus, nitidis- 
simus, glaber, ater; antennis clava excepta, lateribus prothoracis 
stricte, pedibus corporeque subtus testaceis, plus minusve infuscatis : 


Coleoptères de Madagascar. 87 


capile parce punctulato; prothorace transversissimo, antice angustato 
parce punctulato cum punctis majoribus intermixtis, margine antico 
late emarginato, basi ante scutellum producta, angulis anticis rotundatis, 
posticis obtusis, subrotundatis ; scutello trapeziformi, parce punctulato, 
cum punctis majoribus intermixtis; elytris ad apicem separatim subro- 
tundatis, fere truncatis, sat parce punctulatis cum punctis majoribus 
intermirtis, lineato-punctatis, ad latera subsulcatis, lineis punctatis in 
disco et ad apicem evanescentibus; pygidio parce punctato. — Long. 
2,9-3,9 mill. 


Courtement ovale, convexe, très brillant, glabre, noir; base des 
antennes, extrême bordure latérale du prothorax, pattes et dessous 
testacés plus ou moins couleur de poix. Massue des antennes com- 
pacte, n’atteignant pas la moitié de la longueur totale de l'antenne, 
subeylindrique, rejetée un peu en dedans de la direction générale de 
l’antenne. Tête éparsement ponctuée. Prothorax à ponctuation double 
plus serrée, plus de trois fois plus large à la base que long, très 
rétréci en avant, arrondi sur les côtés; bord antérieur largement et 
profondément échancré, base arquée, saillante en arrière devant l’é- 
cusson, assez largement et peu profondément échancrée, rebordée de 
chaque côté de la saillie. Écusson en forme de trapèze; ponctuation 
double, éparse. Élytres notablement plus longs que larges ensemble, 
obliquement subtronqués au sommet, assez éparsement pointillés avec 
quelques gros points entremêlés, rares sur le disque, plus nombreux 
vers le sommet, ponctués en lignes, subsillonnés sur les côtés; lignes 
de points se fondant avec la ponctuation générale dans la région 
apicale. Pygidium éparsement ponctué. 


Madagascar : Diego Suarez. Coll. Sicard et A. Grouvelle. 


Pallodes nigrocyaneus, n. Sp. — Breviter ovatus, conveæus, 
nitidus, glaber, nigrocyaneus; antennis clava excepta, pedibusque 
rufo-piceis; capite parce punctato: prothorace transversissimo, antice 
angustato, parce punctato, margine antico late emarginato, basi ante 
scutellum producta, angulis anticis rotundatis, posticis obtusis ; scutello 
ad basin parce punctaio, triangulari, ad apicem late subtruncato ; ely- 
tris ad apicem separatim rotundatis, lineato-punctatis, lineis punctatis 
ad apicem subsulcatis; pygidio sat parce punctato. — Long. 3-4 mill. 


Courtement ovale, convexe, brillant, glabre, noir bleuâtre surtout 
sur les élytres; base des antennes et pattes roux de poix. Massue des 
antennes compacte, notablement plus courte que la moitié de la lon- 
gueur totale de l'antenne, plus développée du côté interne que du 


88 A. GROUVELLE. 


côté externe. Tête à ponctuation double, peu serrée. Prothorax environ 
trois fois plus large à la base que long, très rétréci en avant, arrondi 
sur les côtés; bord antérieur largement et profondément échancré ; 
base arquée, saillante en arrière devant l’écusson, largement échan- 
crée et finement rebordée de chaque côté de la saillie; ponctuation 
très éparse, Écusson plus large que long, triangulaire, largement sub- 
tronqué au sommet, éparsement ponctué à la base. Élytres à peine 
plus longs que larges ensemble, arrondis séparément au sommet, 
ponetués en lignes, subsillonnés vers le sommet et sur les côtés; 
intervalles deux et trois, comptés en dehors de l'intervalle sutural, 
présentant une vague strie longitudinale. Pygidium assez éparsement 
ponctué. 


Madagascar : Diego Suarez. Coll. A. Grouvelle et Sicard. 


Pallodes militaris, n. Sp. — Breviter ovatus, conveæus, nili- 
dus, dilute castaneus ; clava antennarum nigra, elongata, oblonga ; capite 
parce punctato, antice sinuato, stria interantennali profunde impressa ; 
prothorace transversissimo, antice angustato, in disco sat dense punc- 
tulato, angulis anticis rotundatis, marginatis, basi medio sat late pro- 
ducto; scutello subpentagonali, parcissime punctato; elytris lineato- 
punctatis, substriatis, ad apicem separatim rotundatis, striis haud 
confusis. — Long. 4,5 mil. 


Courtement ovale, convexe, brillant, glabre, marron clair. Antennes 
terminées par une massue oblongue, allongée, noire; 6° à 8° articles 
très transversaux, le 8 commencant à dessiner la massue. Tête épar- 
sement et très nettement ponctuée, sinuée en avant; strie interanten- 
naire presque droite, bien marquée. Prothorax près de trois fois plus 
large à la base que long, assez densément et très finement ponctué 
sur le disque, plus fortement dans les régions basilaire et latérale; 
angles antérieurs arrondis, rebordés comme les côtés; base saillante 
sur lécusson. Écusson subtrapéziforme, très éparsement ponctué. 
Élytres environ aussi larges que longs ensemble, assez fortement 
ponctués en lignes, très légèrement substriés; lignes de points régu- 
lières, non confuses. 

Madagascar : Diego Suarez. Coll. A. Grouvelle. 


Pallodes aterrimus, n. Sp. — Breviter ovatus, conveæus, niti- 
dus, glaber, ater ; antennis clava excepta pedibusque plus minusve rufo- 
piceris; capite parce punctato; prothorace transversissimo, antice an- 
gustato, parcissime punctulato, aliquot punctis majoribus praecipue ad 
basin intermixtis, margine antico late emarginato, basi ante scutellum 


Coléoptères de Madagascar. 89 


producta, angulis anticis rotundatis, posticis obtusis; scutello sat parce 
punctato, triangulari, ad apicem late rotundato ; elytris ad apicem sepa- 
ratim rotundatis, sat tenuiter lineato-punctatis, intervallis linearum 
vix perspicue punclulatis, aliquot punctis majoribus intermirtis; pygidio 
parce punctato. — Long. 3-4 mill. 


Courtement ovale, convexe, brillant, glabre, noir; antennes sauf Ia 
massue et pattes plus ou moins roux de poix. Massue des antennes 
dissymétrique, n’atteignant pas la moitié de la longueur totale de l’an- 
tenne. Tête éparsement ponctuée. Prothorax un peu plus de trois fois 
plus large à la base que long, très rétréci en avant, arrondi sur les 
côtés; bord antérieur largement et assez profondément échancré; 
base arquée, saillante en arrière devant l’écusson, étroitement échan- 
crée et finement rebordée de chaque côté de la partie saillante; ponc- 
tuation à peine marquée, très espacée, entremêlée devant la base et 
sur les côtés de quelques points assez forts. Écusson assez fortement 
et peu densément ponctué, en forme de triangle très largement arrondi 
au sommet. Élytres un peu plus longs que larges ensemble, arrondis 
séparément au sommet, assez finement ponctués en lignes; intervalles 
des lignes ponctués, à peine visiblement pointillés, avec quelques rares 
points plus forts. Pygidium éparsement ponctué. 


Madagascar : Diego Suarez. Coll. Sicard et A. Grouvelle. 


Pallodes niger, n. sp. — Breviter ovatus, convexus, nilidus, 
glaber, ater, antennis clava excepta pedibusque rufo-piceis ; capite parce 
punctato; prothorace transversissimo, antice angustato, parce punctato, 
margine antico late emarginato, basi ante scutellum producta, angulis 
anticis rotundatis, posticis obtusis; scutello punctato, triangulari, ad 
apicem late rotundato; elytris ad apicem separatim rotundatis, lineato- 
punctatis, punctis dispersis in locum lineae suturalis supponentibus , 
intervallis aliarum linearum vix perspicue punctulatis, aliquot punctis 
majoribus intermirtis; pygidio sat dense punctato. — Long. # mill. 


Courtement ovale, convexe, brillant, glabre, noir; base des antennes 
et pattes roux de poix peu foncé. Massue des antennes dissymétrique 
atteignant environ la moitié de la longueur totale de l'antenne. Tête 
éparsement ponctuée. Prothorax à peine trois fois plus large à la base 
que long, très rétréci en avant, arrondi sur les côtés; bord antérieur 
largement et assez profondément échancré; base arquée, saillante en 
arrière devant l’écusson, largement échancrée et finement rebordée 
de chaque côté de la saillie; ponctuation irrégulièrement distribuée, 
très espacée. Écusson plus large que long, triangulaire, largement 


90 A. GROUVELLE. 


arrondi au sommet, ponctué. Élytres à peine plus longs que larges 
ensemble, arrondis séparément au sommet, ponctués en lignes pas 
très fines; ligne suturale remplacée par une ponctuation irrégulière 
envahissant les deux premiers intervalles; les autres intervalles pres- 
que lisses, avec quelques rares points plus forts. Pygidium assez den- 
sément ponctué. 


Madagascar : Diego Suarez. Coll. Sicard et A. Grouvelle. 
Voisin de P. aterrimus Grouv., distinct par la ponctuation confuse 
des deux premiers intervalles suturaux des élytres. 


Pallodes Perrieri, n.Sp. — Oblongus, convexus, nitidus, glaber, 
rufo-testaceus ; elytris nigris, circa scutellum late rufo-testaceis ; clava 
antennarum oblonga, elongata, nigra; capite parce punctulato, punctis 
Majoribus intermixtis, epistomo convexiusculo, ad basin stria arcuata, 
fortiter impressa terminato; prothorace parcissime punctulato, punctis 
majoribus praecipue ad basin, basi medio late et parum producta; scu- 
tello triangulari ad apicem late rotundato; elytris subquadratis, ad 
apicem separatim rotundatis, punctato-striatis, striis tenuiter impressis. 
— Long, 4 mill. 


Oblong, convexe, brillant, glabre, roux testacé ; massue des antennes 
et élytres, sauf une grande tache scutellaire échancrée anguleusement 
sur la suture, noirs. Tête finement alutacée; front convexe, séparé de 
l’épistome par une forte strie arquée; ponctuation double, formée de 
petits points espacés entremêlés de points beaucoup plus forts; épi- 
stome convexe, sinué en avant, plus densément ponctué que le front, 
points intermédiaires comme dimension entre les gros et les petits 
points du front. Prothorax environ trois fois aussi large à la base 
que long, rétréci en avant, finement et peu densément ponctué avec 
quelques gros points entremêlés surtout dans les régions basilaire et 
latérale ; base largement et peu saillante en arrière, dans le milieu. 
Écusson transversal, triangulaire, largement arrondi au sommet, fine- 
ment alutacé; ponctuation assez serrée, double. Élytres un peu plus 
longs que larges ensemble, arrondis séparément au sommet, ponctués- 
striés; points des stries bien marqués effacés au sommet, stries peu 
enfoncées; intervalles des stries larges, à peine convexes, finement et 
peu densément pointillés, avec quelques gros points très espacés sur 
les intervalles alternes; ponctuation de la marge apicale confuse, sans 
liaison avec les stries. 


Madagascar : Suberbieville, Soalala (Perrier). Coll. L. Fairmaire et 
A. Grouvelle. 


Coléoptères de Madagascar. A1 


Pallodes scutellaris, n. Sp. — P. Perrieri simillinus, sed 
scutello trapeziformi, ad apicem truncato. — Long. 3,5-4 mill. 


Espèce très voisine de P. Perrieri Grouv., mais nettement distincte 
par son écusson en forme de trapèze, c’est-à-dire nettement tronqué 
au sommet alors qu'il est arrondi chez le P. Perrieri. 


Madagascar : Suberbieville (Perrier). Coll. L. Fairmaire. 


En l'absence de matériaux plus nombreux, établissant la variabilité de 
la forme de l’écusson chez les Pallodes, je n’ose considérer le P, scutel- 
laris comme une simple variété de P. Perrieri. La forme de la zone 
noire du sommet des élytres n’est pas identiquement la même chez 
les deux espèces; chez le P. Perrieri elle s’avance en pointe sur la 
suture, tandis qu’elle est transversalement tronquée chez le P. scutel- 
laris; mais cette simple différence ne suffirait pas si elle m'était 
appuyée d'aucun autre caractère pour justifier la création d’un nou- 
veau nom spécifique. 


TABLEAU DES Pallodes DE LA RÉGION MALGACHE 


4. Intervalles des stries pubescents (Ile Maurice)........... 

SHOP RE HD DOS CE CRD TU NUE fe Emmerezi (Grouv. 
EmsectesahbTest/ rte. à Diet rt sfr den 2. 
2. Écusson rectangulaire, transversal. .................... 3. 
=_Gotéstderlécussontnon: parallèles. bu fautes mulet 5. 
3. Angles postérieurs du prothorax arrondis; insecte entiè- 


rement testacé, sauf la massue des antennes (Wadagas- 


ÉD Se rt pro Se deb at) tits ... orthogonius, n. Sp. 
— Angles postérieurs du prothorax obtus............. RE TEE 
L. Insecte. noir (Madagascar)... ............ scutatus, n. Sp. 
— Insecte roux-testacé sur la tête et le prothorax, noir sur 

lestélNtres fNossi2 BA) A entire -c2b door Klugi Grouv. 
5. Écusson largement tronqué ou subtronqué au sommet... 6. 
— Écusson arrondi ou aigu au sommet................... 13: 
6. Massue des antennes formée d'articles non serrés, den- 

téeren, dedans (Madagascar)... 4000. Sicardi, n. Sp. 
— Massue des antennes formée d'articles serrés. .......... de 
7. Ligne ponctuée suturale des élytres effacée, remplacée 

paltune ponctuation confuse................ has 8. 
— Ligne ponctuée suturale des élytres bien marquée. ...... du. 
8. Écusson tronqué au sommet; massue des antennes de 


moitié aussi longue que la longueur totale de l'antenne ; 


© 


10. 


vie 


12. 


À. GROUVELLE. 


élytres très nettement arrondis séparément au sommet 

(Madagascar). 11:20 AMIENS RER aestimabilis, n. Sp. 
Écusson subarrondi au sommet; massue des antennes 

moins longue que la moitié de la longueur totale de 

l’antenne:; élytres subtronqués obliquement au som- 

DOI SOMATANANCAT) RES RPET LORCEEES nitidus, n. Sp. 
4° article des antennes au plus aussi long que large; lignes 

ponctuées des élytres complètes. .......:......4.. 10. 
4° article des antennes plus long que large............. sk EL 
Insecte noir, ponctuation du prothorax grosse; écartée 

(MAG Gus) LUN RULES LE. nigrocyaneus, nn. Sp. 
Insecte roux ferrugineux ; ponctuation du prothorax fine, 

assez serrée (Madagascar)... militaris, n. Sp. 
Insecte noir; ponctuation du prothorax très fine écartée, 

avec quelques gros points (Madagascar)...  aterrimus, n. sp. 


Insecte en: parte (OSACÉ ne 2e. 27 RU RATES 12. 
Insecte d’un testacé un peu fauve, très largement n noir au 
sommet des élytres (Madagascar) RE 4 RE . scutellaris, n. Sp. 
Coloration en majeure partie foncée, à reflets bleuâtres 
(HO GESCONT EME RARE NE ZUNE Sikorai Grouv. 
Écusson acuminé au sommet................ ER entr MES 
Écusson plus ou moins largement arrondi au sommet... 16. 


. Base du prothorax presque rebordée par une rangée de 


points plus forts; couleur roux ferrugineux (Madagas- 

ANR A LES ARC CU LU À Es QU À LE à incertus Grouv. 
Base du prothorax non rebordée par des points plus forts. 15. 
Coloration noire; ponctuation du prothorax, fine très écar- 


160 MAULQUECAR) PARISIENNE MR DRE VER niger, N. Sp. 
Coloration roux ferrugineux ; ponctuation du prothorax 

plus forte, moins écartée (Madagascar)... AlNuaudi Grouv. 
Lignes ponctuées des élytres relativement fortes, com- 

pIèteS Ma TR QUs CUT PE AUATNERNrENRNENRe Perrieri, n. Sp. 
Lignes ponctuées des élytres fines, ligne suturale dispa- 

raissant dans la ponctuation générale. 2... 7.0" A7: 
Écusson subtrapéziforme (Nossi-Bé)...... Fairmairei Grouv. 
ÉCusson subtriangulaires M 3: TNUEANTARENTEERRPAUIS 18. 
Noir,un peu bleuâtre, ponctuation du pygidium assez forte 

CLOSCIMEEN IN OSSE De) LS EN EN ANNPN dorsalis Grouy. 


Brun rougeûtre; côtés du prothorax clairs; ponctuation 
du pygidium forte, très espacée (Nossi-Bé)........... 
SR M NE Rate D PAT RE I en Cole variabilis Grouv. 


Coléoptères de Madagascar. 93 


Cryptarcha Sicardi, 0. Sp. — Oblonga, contexa, nitidula, 
fusco vel flavo-aurantiaco-pubescens, atra, singulo elytro aurantiaco-bi- 
maculato, antennis, pedibus corporeque subtus fulvo-testaceis; antennis 
gracilibus, clava leviter infuscata, articulis haud densatis ; capite sat 
parce punctato ; prothorace transverso, antice angustato, sat parce punc- 
tulato, lateribus marginatis, leviter rufescentibus, basi utrinque mar- 
ginata ; scutello transverso, subtriangulari ; elytris oblongis ad apicem 
separatim rotundatis, pygidium fere obtegentibus ; 1* macula basilari, 
suboblonga, transversa, 22 post medium, suboblonga, transversa, sutu- 
ram non attingente. — Long. 3 mill. 


Oblong, convexe, un peu brillant, couvert d’une pubescence fon- 
cée sur les parties noires, jaune orangé sur les parties colorées, noir 
avec deux taches orangées sur chaque élytre ; carène et une étroite 
bordure sur les côtés du prothorax rougeâtres; antennes sauf la 
massue roux testacé; dessous entièrement fauve, légèrement teinté de 
poix. Antennes grèles, articles de la massue non serrés. Tête assez 
éparsement ponctuée, garnie de poils assez longs, couchés. Protho- 
rax environ deux fois plus large à la base que long, rétréci-arrondi 
vers le sommet, peu densément pointillé ; base finement et étroitement 
rebordée sauf devant l’écusson, légèrement sinué de chaque côté de 
celui-ci ; angles postérieurs s’avançant en arrière, embrassant la base 
des élytres. Écusson transversal, en triangle curviligne, presque lisse. 
Élytres un peu plus longs que larges ensemble, arrondis séparément 
au sommet, couvrant presque le pygidium, assez densément et fine- 
ment ponctuës, 1" tache contre la base, presque suboblongue, 
transversale, 2° commençant un peu au delà du milieu également sub- 
oblongue, un peu oblique. 


Madagascar : Diego Suarez. Coll. Sicard et A. Grouvelle. 


TABLEAU DES Cryptarcha DE LA RÉGION MALGACHE 


1. Pubescence des élytres présentant des séries de soies en li- 
gnes ; taches claires des élytres en bandes transversales 
TESÉACÉES CMUIRÉES ANIME ENT DAT APIOEPOEERT Klugi Reitt. 
— Pubescence des élytres sans lignes de soies ; taches claires 
des élytres régulières, rappelant par la forme et la cou- 
leur celle de certains Librodor........... . Sicardi, n. Sp. 


9% A. (GROUVELLE. 


COLYDIIDAE 


Ditomoidea nov. gen. 


Antennae insertae infra marginem capitis, prope oculos: clava 
biarticulata: tertio articulo haud elongato. Sulci antennarum nulli. 
Latera prothoracis explanata, dentata. Acetabula coxarum anticarum 
aperta. Processus prosternalis fere nullus. Processus primi segmenti 
abdominis acuminatus. Tibiae sine calcaribus. Primum articulum tar- 
sorum haud elongatum. 


Nouveau genre se placant entre les Endophloeus et les Ditoma. 


Ditomoidea Alluaudi, n. Sp. — Ælongala, parallela, subde- 
press, opaca, flavo-setulosa, nigra, elytris nigro-maculatis ; antennis 
brevibus, sal crassis, rufo-fuscis, ultimo articulo angustiore praece- 
denti: capile rugoso. rufescente, vix transverso, antice rotundato, ocu- 
lis ad angulos posticos sitis; prothorace transterso, granoso, in lon- 
giludinem sulcato, lateribus dilutioribus, sat late explanatis, fortiter 
irregqulariterque dentatis ; anqulis anticis productis ; elytris subparalle- 
lis, fortiter lineato-punctatis, intervallis strictis, allernis elevatis, sin- 
qulo elytro rufo trimaculato ; 1° macula basilari, subhumerali, ® dis- 
coidali, 3% ante apicem: pedibus rufis. — Long. 2 mill. — PIS, 
hg. 2,22. 

Allongé, parallèle, presque déprimé, opaque, garni de courtes squa- 
mules sétiformes d’un jaune cendré: noir, un peu rougeâtre sur la tête 
et le prothorax. varié de rouge sur les élytres. Antennes courtes, 
assez épaisses, terminées par une massue de deux articles dont le 
dernier est plus étroit, insérées sous la marge de la tête, très peu en 
avant des yeux. Tête granuleuse, un peu plus large que longue, ar- 
rondie en avant, angles antérieurs arrondis, bords latéraux arqués en 
dedans, yeux latéraux, placés aux angles postérieurs, échancrés en 
avant par l'extrémité d’une carène qui part du rebord latéral du front 
et limite en dessus la cavité d'insertion de l'antenne. Prothorax en- 
viron deux fois plus large que long, granuleux, longitudinalement et 
assez largement subsillonné sur le disque ; marges latérales plus claires, 
arrondies, assez larges, explanées irrégulièrement et assez fortement 
dentées; bord antérieur échancré arrondi en avant dans le milieu, 
angles antérieurs saillants. Élytres subparallèles, environ deux fois 
aussi longs que larges ensemble, fortement et densément ponetués 
en lignes ; intervalles alternes élevés ; sur chacun trois taches rouges : 


Coleoptères de Madagascar. 95 


la 4'e à la base, contre l'épaule, carrée, prolongée obliquement à l'angle 
apical interne jusqu’à la suture; la 2° discoïdale, prolongée de la 
même manière jusqu’à la suture, la 3° antéapicale; pubescence plus 
dense sur les parties rouges de la suture et sur la partie interne de 
la 3° tache. Pattes rougeûtres. 


Madagascar : forêt au nord de Fort Dauphin. Coll. Ch. Alluaud. 


Ditomoidea Fairmairei, D. Sp. — Praecedenti simillima 
sed major, et singulo elytro bimaculato; 1% macula superhumerali 
quadrata, 2 ante apicem transversa. Latera prothoracis angustiora 
explanata, dentibus minoribus. — Long. 2,5 mill. | 


Espèce très voisine de la précédente, mais distincte par sa taille plus 
erande, par le prothorax plus étroitement explané sur les côtés, moins 
fortement denticulé et par les taches des élytres réduites à deux sur 
chaque élytre : la 1"° subhumérale, carrée, la 2° subapicale, trans- 
versale. Enfin la marge antérieure de la tête présente, de chaque côté, 
vers la base de l'antenne, une impression linéaire beaucoup plus lon- 
gue que celle qui existe chez D. Alluaudi. 

Madagascar : Sud de Fort-Dauphin. Coll. Ch. Alluaud. 


Ditomoidea tuberosa, n. Sp. — Oblonga, convera, opaca, flavo- 
aureo parce setulosa, nigra ; basi antennarum et ultimo articulo clavae, 
aliquot maculis in elytris pedibusque rufo-piceis, capite dense, fortiter 
irregulariterque punctato; prothorace transverso, basin versus angus- 
tato, tuberoso, in longitudinem subcanaliculato, medio late et haud 
profunde foveolato, lateribus rotundatis, stricte explanatis, dentatis ; 
elytris oblongis, striatis, intervallis latis, subtuberosis, in singulo elytro 
septem tuberculis modice elevatis, rufo-piceis, pubescentioribus : tuber- 
culis 1-3 elongatis, basilaribus ; 4 suturali, elongato ; 5 minimo, discoi- 
dali, haud procul sutura; 6 et 7 ad apicem, in Secundo intervallo stria- 
rum. — Long. 2 mill. — PI. 8, fig. 4. 


Oblong, convexe, opaque, couvert d’une pubescence squameuse 
très courte, d’un jaune doré, plus dense sur les parties saillantes des 
élytres, noir avec la base et le dernier article de la massue des an- 
tennes, les parties saillantes des élytres et les pattes d’un roux de poix. 
Antennes assez épaisses, 3° article plus long que les 2 et 4, dernier 
article de la massue plus étroit que le précédent. Tête subtriangulaire, 
élargie à la naissance des antennes, couverte d’une ponctuation peu 
profonde, grosse, inégale et très serrée qui lui donne un aspect ru- 
gueux: insertions des antennes placées chacune au-dessous d’une ca- 


96 A. GROUVELLE. 


rène latérale se séparant du rebord latéral vers cette insertion et s’é- 
tendant jusqu’à l'œil. Prothorax environ une fois et demie aussi long 
que large dans sa plus grande largeur, rétréci à la base; côtés arrondis, 
dentés, étroitement explanés; bord antérieur arqué en avant, angles 
antérieurs non marqués; sur le disque un sillon longitudinal, peu 
profond, traversant une large fossette également peu profonde. Élytres 
un peu plus larges que le prothorax, environ une fois et trois quarts 
aussi longs que larges ensemble, striés:; intervalles des stries très lar- 
ges, non unis, subtuberculeux ; sur chaque élytres 7 tubercules peu 
saillants : les trois premiers allongés situés sur les 2°, 4° et 6° interval- 
les, le 4% et le 3° contre la base, le 2° légèrement éloigné de celle-ci; 
le 4° sur la suture, vers le 1 tiers de la longueur, allongé ; le 5° dis- 
coidal, sur le 2 intervalle; les 6° et 7° vers l’extrémité sur le 2° inter- 
valle; 4° et 6° intervalles légèrement relevés ; marge latérale réfléchie. 
Madagascar : Centre-Sud. Coll. Ch. Alluaud. 


Rhechodes spinosus, n. Sp. — Oblongus, convexus, tuberculis 
plus minusve spinosis asperatus, niger, squamulis albidis vel albido- 
castaneis vestitus; articulis antennarum 1-% elongatis, 5 subelongato, 
6-8 subtransversis, clava oblonga, ultimo articulo tam lato quam prae- 
cedente ; capite granoso, margine antico antice truncato, utrinque ar- 
cuato et tridentato; prothorace transversissimo, lateribus explanatis, 
rotundatis, dentato-spinosulis, margine antico medio duabus spinis erec- 
tis armato, disco in longitudinem sulcato, ultra medium duabus spinis 
elongatis instructo, basi utrinque emarginata; elytris converissimis, 
juxta suturam tuberculis spinosulis armatis; singulo elytro in disco 
duobus tuberculis elongatis et elevatissimis instructo; lateribus expla- 
natis, valde dentato-spinosulis. — Long. 6 mill. — PI. 7, fig. 2. 


Oblong, convexe, noir, couvert sur la tête et sur les marges laté- 
rales du prothorax d’une pubescence couchée, squamiforme, blan- 
châtre, ne masquant pas la couleur du tégument, sur la tête d’un en- 
duit squameux d’un gris blanchâtre et, sur les élytres, d’un enduit 
squameux feutré, marron clair dans la région suturale, plus blanchâtre 
sur les côtés. Antennes noires; articles À à 4 allongés, 5 un peu plus 
long que large, 6 à 8 légèrement transverses; dernier article de la 
massue aussi long que le précédent. Tête transversale, granuleuse, 
tronquée en avant, arquée et armée de trois dents épineuses de chaque 
côté de la partie tronquée. Prothorax environ quatre fois plus large 
que long, plus étroit au sommet qu’à la base, largement arrondi et 
explané sur les côtés; bords latéraux garnis d’une double rangée de 
7 dents épineuses ; bord antérieur peu profondément échancré, présen- 


Coleoptères de Madagascar. 97 


tant dans le milieu deux épines dressées ; base fortement échancrée en 
arrière de la dent épineuse de l’angle postérieur; disque très convexe 
dans la direction transversale, longitudinalement sillonné ; sillon par- 
tant en avant entre les deux épines de la marge antérieure, passant en 
avant du milieu entre deux longues dents épineuses et vers la base 
entre quatre petites saillies; de chaque côté sur le disque quelques 
petites saillies épineuses. Élytres très convexes, largement explanés 
sur les côtés; bords latéraux garnis, surtout vers l'extrémité, de dents 
épineuses; sommet de chaque élytre marqué par une double dent; sur 
le disque, près de la suture, une rangée de petits tubercules épineux, 
en dehors de cette ligne de tubercules, une carène longitudinale peu 
accentuée, relevée à la base et vers le sommet en deux forts reliefs 
allongés, le premier largement émoussé au sommet, le second bidenté; 
entre ces deux reliefs et sur la partie déclive de chaque élytre quel- 
ques petits tubercules épineux. 


Madagascar : Diego Suarez. Coll. Ch. Alluaud, Sicard et A. Grouvelle. 


Rhechodes dorsalis, n. Sp. — Oblongus, convexus, niger, 
dense sordido-fulvo-squamosus : antennis nigris, subelongatis, articulis 
1-5 elongatis, 6-8 subquadratis, clava oblonga, 2 articulo vix latiore 
quam primo et tertio, hoc longiore quam duobus alüis ; capite transverso, 
depresso, granoso, antice arcuato et dentato, in epistomo sex tuberculis 
elevatis et in vertice quatuor inter oculos secundum lineam transver- 
sam dispositis ; prothorace transversissimo, antice angustato, late emar- 
ginato, lateribus explanatis, rotundatis, serratis, angulis omnibus ro- 
tundatis, serratis, basi in medio arcuata, utrinque dentata, dein sat 
late emarginata posteaque serrata ; disco in longitudinem suicato, utrin- 
que juxta sulcum quadri-tuberculato; elytris striatopunctatis, margi- 
nibus lateralibus late explanatis, serratis, intervallis striarum latiori- 
bus quam punctis, intervallo suturali serie tuberculorum minorum 
armato, 2, 4 et 6°, praecipue 2, tuberculis majoribus armatis, inter- 
vallis externis tuberculis parvis et remotioribus. — Long. 6-7 mill. — 
PI. 8, fig. 3. 

Ceite espèce est très voisine comme aspect général, structure du 
prothorax, etc., de R, Coquereli Fairm. Elle s’en distingue par la dis- 
position des tubercules des élytres. Chez le R. Coquereli les saillies du 
2° intervalle compté en dehors de l'intervalle sutural, forment presque 
‘sur le milieu du disque un groupe de trois tubercules rapprochés ; 
chez le À. dorsalis on constate sur le même intervalle deux tubercules 
dans la région seutellaire, un vers le premier tiers de la longueur, 
3 rapprochés, formant un groupe qui atteint la partie déclive de l’é- 

Ann. Soc. Ent. Fr., LXXV [1906]. 7 


98 A. GROUVELLE. 


lytre. Sur cette partie, comme du reste chez le R. Coquereli, se trou- 
vent plusieurs tubercules moins marqués. Enfin il y à lieu de signaler 
chez le R. dorsalis une large tache noirâtre qui envahit presque tout 
le disque des élytres et se détache sur le fond ferrugineux sale du 
reste du tégument. Chez le R. Coquereli la coloration générale est plus 
blanchâtre ; mais il est si difficile de pouvoir examiner des Rhechodes 
entièrement frais qu’il faut enregistrer ces différences de coloration à 
titre de simple renseignement. 


Madagascar : Diego Suarez. Coll. Ch. Alluaud, Sicard et A. Grouvelle. 


Rhechodes Sicardi, n. sp. — À. Coquereli Fairm. similli- 
mus, sed basis prothoracis utrinque late emarginata et eminentiae gib- 
biformes elytrorum alio modo dispositae; in secundo intervallo inter 
basin et declivitatem apicalem quatuor gibbis remotis et pariter in 
quarto; gibbis ejusdem ordinis in lineas obliquas dispositis. — Long. 
»,6 mill. 

Espèce voisine de R. Coquereli Fairm. et R. dorsalis Grouv., mais 
distincte par la forme de la base du prothorax et par la distribution 
des saillies gibbeuses des élytres. Chez le R. Sicardi, la base du pro- 
thorax présente, de chaque côté, après la dent saillante qui limite la 
partie arrondie saillante en arrière, une large échancrure qui s'étend 
jusqu’au rebord latéral. Chez la même espèce les 2° et 4° intervalles 
des stries des élytres comptés en dehors de l’inter valle sutural, présen- 
tent chacun entre la base des élytres et leur déclivité apicale, quatre 
gibbosités tuberculeuses espacées, placées deux à deux sur des lignes 
obliques parallèles, inclinées environ à 45 degrés sur la direction de 
la suture. — PI. 8, fig. 4. 


Madagascar : Diego Suarez. Coll. Sicard et A. Grouvelle. 


Rhechodes interruptus, n. Sp. — À. Coquereli Fairm.… 
simillimus, sed in secundo intervallo striarum elytrorum, inter basin et 
declivilatem apicalem, tres eminentiae elongatae, cariniformes. — Long. 
5,5-6,5 mill. — PI. 8, fig. 9. 

Espèce voisine de R. Coquereli Fairm., mais distincte par la forme 
des saillies gibbeuses des élytres. Chez le R. interruptus, le 2° intervalle 
des stries des élytres compté en dehors de l'intervalle sutural, est 
chargé, entre la base des élytres et leur déclivité apicale, de trois sail- 
lies allongées, caréniformes, les deux extrêmes plus longues que l’in- 
termédiaire. De plus, chez le R. interruptus la base du prothorax pré- 
sente de chaque côté, après la dent saillante qui limite la partie arrondie 


Coléoptères de Madagascar. 99 


saillante en arrière, un échancrure beaucoup plus considérable que 
celle qui existe chez le R. Coquereli. 


Madagascar : Diego Suarez. Coll. Sicard et A. Grouvelle. 


Rhechodes Fairmairei, n. Sp. — Oblongus, convexus, niger, 
dense squamosus; antennis rufis, elongatis: articulis 1-4 elongatis, 
3 elongatissimo, 5-6 subelongatis, 7-8 quadratis, clava oblonga, 2? ar- 
ticulo vix latiore quam primo et tertio; capile transverso, antice ar- 
cuato, granoso, utrinque ad basin antennarum impresso, fronte trans- 
versim quadrituberculata, tuberculis externis majoribus, juxta oculos 
positis ; prothorace transversissimo, antice angustato, late profundeque 
emarginato, lateribus rotundatis, serratis, late explanatis, angulis an- 
ticis rectis, posticis obtusis, basi ad angulos posticos utrinque oblique 
trumecata, serrata, dein profunde emarginata, medio arcuata, disco in 
longitudinem subsulcato quinque denticulis erectis armato, 1 juxta 
marginem anticum majore, 2 et 3° vicinis, 4° extrinsecus posito, 
ÿ° ante basin ; elytris striato-punctatis, marginibus lateralibus late expla- 
natis, praesertim ad apicem serratis ; intervallis striarum latis, inter- 
vallo suturali serie tuberculorum minorum armato, 2  tuberculis 
majoribus et vicinioribus, intervallis externis tuberculis parvis et remo- 
tioribus. — Long. 3,5-4 mil. — PL 7, fig. 4. 

Oblong, convexe, noir, densément couvert de squamules grisâtres, 
un peu terreuses, masquant la couleur du tégument. Antennes longues, 
rougetres; articles À à 4 allongés, le 3° plus de deux fois plus long 
que large, le 4° une fois et demie, 5° et 6° un peu plus longs que lar- 
ges, 8° aussi long que large, 9° à 41° formant une massue oblongue 
dont le 2° article est à peine plus large que les deux autres côtés. 
Tête transversale ; marge antérieure arrondie, légèrement sinuée aux 
extrémités ; angles antérieurs subaigus, obliquement tronqués en avant 
des yeux; front granuleux, transversalement chargé de quatre petits 
tubercules, les deux externes, contre les yeux, un peu plus forts; de 
chaque côté en avant de la naissance de l’antenne, une impression bien 
marquée. Prothorax près de trois fois plus large que long; bord anté- 
rieur largement et profondément échancré; marges latérales très lar- 
sement explanées, bords arrondis, garnis de denticules serrés et 
émoussés ; angles antérieurs droits, postérieurs obtus ; base obliquement 
tronquée et dentelée à partir du sommet de l'angle postérieur, puis 
fortement sinuée et arrondie dans le milieu, devant l’écusson; disque 
longitudinalement subsillonné ; de chaque côté de ce sillon cinq tuber- 
cules dentiformes : le 1% plus fort, contre le bord antérieur, les 2e et 
3° rapprochés, le 4° plus en dehors, le 5° un peu avant la bäse; de 


400 A. GROUVELLE. 


chaque côté extérieurement à la série des à tubercules sur la partie 
déclive du disque 3 tubercules dentiformes : les 2 premiers plus en 
dehors, le 3° près de la base et plus rapproché du milieu du disque. 
Élytres un peu plus longs que larges ensemble, ponctués-striés ; marges 
latérales assez largement explanées, côtés dentés, surtout vers le som- 
met; sur le disque de chaque élytre, sur l'intervalle sutural une série 
de petits tubercules espacés; sur le 2° intervalle une série de tuber- 
cules plus forts, formant deux crêtes crénelées : la première à la base, 
la 2° avant la déclivité apicale de l’élytre; extérieurement à ces crêtes 
deux séries de petits tubercules espacés. 
Madagascar : forêt de Tanala. Coll. Ch. Alluaud. 


Rhechodes brevicornis, n. Sp. — Oblongus, conveæus, niger, 
dense sordido-ferrugineo-squamosus ; antennis fulvis, brevibus, articulis 
1-3 vir elongatis, 4-5 subelongatis, 6-8 subtransversis, 2 articulo 
clavae latiore quam 1° et 3°; capite transverso, antice subtruncato, 
utrinque striato; prothorace transversissimo, antice angustato et late 
profundeque emarginato, lateribus rotundatis, serratis, late explanatis, 
basi utrinque ante angulos posticos bidentata, his rotundatis, margine 
antico medio sex dentibus erectis armato, disco in longitudinem sul- 
cato; sulco utrinque, dentibus marginis antici exceptis, tribus dentibus 
elevatis armato, 2 dente maximo ; elytris lineato-punctatis, marginibus 
late explanatis, praesertim ad apicem serratis, 2 intervallo linearum 
punctorum trituberoso; 1° tubere elongato, apice rotundato, 2° ininimo, 
dentato, 3° maximo, dentato, ad basin marginis postici dente minore 
armato, in 4 et 6 intervallis pluribus dentibus minimis instructis. — 
Long. 4,5 mill. — PI. 7, fig. ÿ. 

Oblong, convexe, noir, densément couvert de squamules ferrugi- 
neuses, un peu terreuses, masquant la couleur du tégument. Antennes 
courtes, un peu plus clairés que les squamules, articles À à 3 légère- 
ment allongés, 4 à 5 à peine, 6 à 8 subtransverses; 2° article de la 
massue plus large que le 1% et le 3°. Tête transversale, tronquée en 
avant, fortement arrondie sur les côtés, obliquement sillonnée de 
chaque côté, en avant des yeux; front un peu inégal, relevé de chaque 
côté contre les yeux. Prothorax environ trois fois plus large que long; 
bord antérieur largement et profondément échancré; marges latérales 
très largement explanées, bords arrondis, garnis de deux séries super- 
posées du 10 denticules; angles postérieurs subobtus ; base armée de 
chaque côté, dans la partie détachée de l’élytre, de deux dents plus 
fortes que celles des bords latéraux; disque longitudinalement sil- 
lonné ; de chaque côté de ce sillon quatre dents dressées : la 4° petite, 


Coléoptères de Madagascar. 101 


contre le bord antérieur, la 2° également petite, la 3° avant le milieu 
beaucoup plus forte et plus écartée du sillon, la 4° petite, contre la 
base; de chaque côté sur la partie déclive du prothorax une ou deux 
dents plus ou moins marquées. Élytres environ une fois et un tiers 
aussi longs que larges, assez largement explanés sur les côtés, ponc- 
tués en lignes ; bords latéraux dentés, surtout vers le sommet; épaules 
obtuses, dentées également dans la partie basilaire ; sur l'intervalle su- 
tural quelques légers reliefs tuberculeux se prolongeant parfois trans- 
versalement; sur le 2° intervalle une série de saillies dentiformes : la 
première à la base, allongée, forte, terminée au sommet par une assez 
longue marge arquée; la 2 vers le milieu, beaucoup plus petite, 
aiguë; la 3° vers la déclivité de l’élytre, grande, aiguë, un peu incli- 
née en arrière, armée à son bord postérieur, vers la base, d’une petite 
dent aiguë; les autres beaucoup plus petites, dressées sur la partie 
déclive de l’élytre; sur le 4° intervalle 3 petites dents dressées. 


Madagascar : forêt de Tanala. Coll. Ch. Alluaud. 


Espèce voisine R. fungosus Fairm., comme sculpture des élytres, 
mais beaucoup plus petite et ayant sur le disque des élytres des saillies 
présentant un autre profil. 


Rhechodes minimus, n.sSp. — Oblongus, convexus, niger, dense 
sordido-ferrugineo squamosus ; antennis fulvis, sat elongatis, articulis 
1-4 leviter infuscatis, elongatis, 3 longissimo, 5 quadrato, 6-8 subtrans- 
versis; clava oblonga, 2? articulo latiore quam 1° et 53°, capite trans- 
verso, antice biimpresso, margine antico subtruncato, utrinque ad 
extremitates emarginato, angulis anticis rectis, lateribus lobatis, fronte 
transversim sat fortiter quadri-tuberosa; prothorace transversissimo, 
antice angustato, margine antico late profundeque emarginato, medio 
arcuato, lateribus arcuatis, late explanatis, serratis, angulis anticis 
rectis, posticis subrectis, bidentatis, basi utrinque emarginata et den- 
tata, medio arcuata, disco in longitudinem subsulcato, sulco utrinque 
quadri-tuberculato : 1° tuberculo juxta sulcum et marginem anticum, 
2° et 3° vicinis, discoidalibus, remotioribus ub sulco, 4 ante basin et 
juxta suicum, utrinque juxta marginem anticum et declivitatem late- 
ralem quatuor tuberculis minoribus, binis inter se junctis, elytris 
striato-punctatis, marginibus lateralibus sat late explanatis, serratis, 
intervallis Striarum latis. intervallo suturali serie tuberculorum mi- 
norum instructo, 2 et 4° tuberculis elongatis et majoribus, declivitati- 
bus lateralibus et apicalibus pluribus dentibus minimis instructis. — 
Long. 3,5 mill. — PI. 7, fig. 3. 


102 A. GROUVELLE. 


Ovale, convexe, noir, densément couvert de squamules ferrugineu- 
ses, un peu terreuses, masquant la couleur du tégument surtout sur le 
prothorax. Antennes longues rougeâtres, un peu rembrunies à la base ; 
articles 4 à 4 allongés, le 3° plus de deux fois plus long que large, le 4° 
une fois et demie, le 5° sensiblement aussi long que large, les 6° à 8° 
subtransversaux ; massue oblongue, 2° article plus large que les 4‘ et 
3°. Tête transversale, granuleuse, fortement biimpressionnée en avant, 
armée sur le front de quatre tubercules assez forts, placés sur une 
ligne transversale, les deux externes contigus aux yeux; bord anté- 
rieur subtronqué, échancré aux extrémités contre les angles anté- 
rieurs, ceux-ci droits; bords latéraux développés devant les yeux en 
lobes demi-circulaires. Prothorax trois fois aussi large que long, ré- 
tréci en avant; bord antérieur largement et profondément échancré, 
milieu de l’échancrure arrondi en avant; marges latérales largement 
explanées, arrondies, armées de denticules assez forts, base échancrée 
aux extrémités, arrondie en arrière au milieu, armée d’une dent de 
chaque côté, dans léchancrure ; angles antérieurs droits, postérieurs 
presque droits, bidentés au sommet; disque longitudinalement sillonné ; 
de chaque côté du disque deux séries de tubercules : la 1° dessinant 
presque une demi-cireonférence comprenant 5 petits tubercules : 3 le 
long du bord antérieur et 2 contre le bord supérieur de la déclivité la- 

_térale ; la 2 formée de 3 dents assez rapprochées, plus fortes, placées 
sur la moitié basilaire, la 4° moins éloignée que la 2 du sillon longi- 
tudinal et la 3° plus rapprochée que la 4e. Élytres environ une fois et 
un quart aussi longs que larges ensemble, moins largement explanés 
sur les côtés que le prothorax, également denticulés, ponctués-striés ; 
intervalles des stries larges; sur l'intervalle sutural une série de petits 
tubercules écartés; sur le 2° intervalle dorsal, 7 tubereules : le 4°° 
petit, contre la base, le 2° saillant allongé en forme de dent, le 3° sail- 
lant encore plus allongé, sinué au sommet, le 4° saillant allongé, tron- 
qué au sommet avant la déclivité, le 5° semblable au 4° contre la dé- 
clivité, les 6° et 7° petits sur la déclivité; sur le 4° intervalle, deux 
petits denticules à la base, deux dents allongées, tronquées au som- 
met avant la déclivité postérieure et deux petites dents sur cette dé- 
clivité; sur le 6° intervalle quelques petits tubercules. 


Madagascar : Forêt de Tanala. Coll. Ch. Alluaud. 
TABLEAU DES Rhechodes DE LA RÉGION MALGACHE 


1. Sur le 2 intervalle des stries des élytres, deux saillies très 
élevées, avant l'aspect d’une épine brisée.. spinosus, n. sp. 


D. 


| 


14; 


( joléop teres de Madagascar. 103 


Sur le 2° intervalle plus de deux saillies gibbeuses relati- 


PenentnOMa SAlaNntes |: 4 SNMP ee. 2e 
Bords latéraux du prothorax dentés en forme de roue 
ÉLEVÉE SO SNMP E circumcrenatus Fairm. 
Bords latéraux du prothorax simplement dentés......... 3- 
Gibbosités du 2° intervalle des stries des élytres allon- 
DORE CET PRO PS LM ELEC CAR Pi 4. 
Gibbosités du 2° intervalle des stries des élytres non al- 
ATTESTANT 2 AE RES OA Tr 8. 
Pas de gibbosités allongées sur le 4° intervalle des stries 
GÉRANTS LE ERP SO EPRRR PERS RERO PIRE RES >. 
Des gibbosités allongées sur le 4° intervalle des stries des 
ÉNTRE LE  SR PREOIO TE NE PT RE RAT ARE 7e: 
Base du prothorax à peine ou faiblement échancré de 
chaque côté, après la partie arrondie médiane... ...... 


Bi DE à: Le RE GEI À MR € BR 9 4 PEN À BU A RS brevicornis, N. Sp. 
Base du prothorax largement échancrée de chaque côté, 
apres latpartie’ arrondie médiane. ‘2/59 422244. 4 6. 


. Deux gibbosités allongées sur le 2 intervalle des stries 


DENON ESPN PURE AN CRE CARE fungosus Fairm. 
Deux gibbosités allongées, séparées par une plus courte 
sur le 2° intervalle des stries des élyires. interruptus, n. sp. 


. Base du prothorax très largement échanerée de chaque 


côté, après la partie arrondie médiane. emarginatus Grouv. 
Base du prothorax présentant deux échancrures de chaque 

côté, après la partie arrondie médiane... minimus, n. SP. 
Sur le 2° intervalle des stries des élytres, sensiblement à 

égale distance de la base et de la déclivité apicale, trois 


tuhérCules rapprochés MENT der Coquereli Fairm. 
Pas de tubercules rapprochés sur le 2 intervalle des stries 

D ÉRAOIRARES AE MAR EE LP NT RTE Sa er ts De 
Pas de tubercules accentués sur le 4° intervalle des stries 

RE UE SN AR et RE RARE Le 10. 
Des tubercules accentués sur le 4° intervalle des stries des 

CN RO NN RS ee Ein 1 Ua enet ELIS AL. 


. Forme moyennement convexe; 6 ou 8 tubercules moyens 


sur le 2° intervalle des stries des élytres; taille petite. . 
nl lea a tnt ces hteahn Aielatete ects Fairmairei, n. Sp. 

Forme très convexe; 4 forts tubercules sur le 2% inter- 
valle des stries des élytres ; taille grande.. Humbloti Fairm. 

Une large échancrure de chaque côté de la base du pro- 


410% A. GROUVELLE. 


thorax, contre la dent qui limite la partie médiane ar- 

RONA" Le MERS EE SANS Pre Sicardi, n. Sp. 
— Pas de large échancrure de chaque côté de la base du pro- 

thorax, contre la dent qui limite la partie médiane arron- 


12. Disque des élytres plan jusqu’après le 4° intervalle... .... 
OL NO On LE D planidorsis Grouv. 
— Disque des élytres, déclive après le 2° intervalle......... 
RME DIEU ? RE e à ht stunt NOTA IIS TEEN 
Je n'ai pu faire figurer dans ce tableau les R. fuberosus et variegatus 
C. Schauf. 
Toutes les espèces qui figurent dans ce tableau proviennent de Ma- 
dagascar, à l'exception du À. Humbloti Faïrm., qui provient de Mayotte. 


Diplotoma colorata Er., Deuts. ent. Zeitschr. 1878, p. 114. — 
Grâce à l’obligeance de M. le professeur Kolbe, de Berlin, j'ai pu exa- 
miner un exemplaire typique de Diplotoma colorata Reiïtt., l’une des 
espèces signalées par Erichson lorsqu'il à établi le genre Diplotoma 
(Naturg. Ins. Deutsch], II, p. 257). Cet insecte se rapproche des Cicones, 
comme physiénomie générale. La collection L. Fairmaire renferme un 
exemplaire de cette espèce. 

Le D. Erichsoni Reitt., Deuts. ent. Zeitschr. 1878, p. 114, présente au 
contraire une forme plus parallèle qui le rapproche des Synchita euro- 
péens. Je rapporte à cette espèce dont le type unique est conservé aw 
Musée de Berlin, un Colydien appartenant au genre Diplotoma, récolté 
en trois exemplaires à Fort-Dauphin (Coll. Ch. Alluaud) et en un 
exemplaire à Suberbieville (Coll. L. Fairmaire). 

Il faut rattacher au genre Diplotoma, le Cicones insularis Grouv., 
Ann. Soc. ent. Fr., 1899, p. 163 et par contre rejeter de ce genre Di- 
plotoma transvaalica Grouv., Ann. Soc. ent. Fr. 1895, p. 163. Cette 
dernière espèce pourrait être rapportée, mais avec un certain doute, au 
genre Caprodes Pascoe (Journ. of Ent. IF, p. 126). 

Caprodes Perrieri, n. Sp. — Elongatus, parallelus, convexus, 
opacus, nigricans, fusco-griseo selosus; antennis clava excepta rufis, 3° 
articulo subelongalo, vix longiore quam 4, clava bi-articulata, 1 arti- 
culo latiore quam secundo ; capite granoso, depresso, subconcavo, antice 
late et haud forte rotundato, oculis setosis ; prothorace transverso, gra- 
noso, lateribus subparallelis, sat longe setosis, apice late subrotundalto, 
utrinque ad angulos vix emarginato, basi arcuata, marginata; elytris 


Coléoptères de Madagascar. 105 


elongatis, ad apicem conjunctim rotundatis, lineato-granosis et setosis, 
granis elongatis, setis erectis et inclinatis. — Long. 3,75 mill. 


Allongé, parallèle, convexe, opaque, noirâtre, couvert de soies dres- 
sées, courtes, d’un gris flave un peu enfumé. Antennes rougeûtres 
sauf la massue; 3° article un peu plus long que large, à peine plus 
long que le 4°; massue biarticulée; 1° article en forme de tronc de 
cône, 2° plus étroit, subsphérique plus clair à l'extrémité; 9° article 
de l'antenne subépaissi, formant presque l’amorce de la massue. Tête 
transversale, densément granuleuse, largement et peu fortement ar- 
rondie en avant, déprimée, subconcave; yeux garnis de grosses soies 
courtes. Prothorax environ une fois et demie plus large que long, 
subrectangulaire, densément granuleux; bord antérieur faiblement 
arrondi en avant dans le milieu, à peine sinué vers les extrémités ; 
côtés subparallèles, garnis de soies dressées, assez longues; base ar- 
quée, rebordée. Élytres environ deux fois et demie aussi longs que 
larges ensemble, arrondis ensemble au sommet, garnis de lignes de 
granules étroits et allongés séparés par des points servant d'insertion 
à des soies dressées, inclinées en arrière, intervalles des lignes de gra- 
nules onduleux. 

Madagascar (Perrier). Coll. L. Fairmaire et A. Grouvelle. 


Je rapporte avec un certain doute cette espèce au genre Caprodes 
Pasc. 

Xuthia parallela Sharp, Linn. Journ. 1885, XIX, p. 70. — Je 
rapporte à cette espèce une série d'exemplaires provenant de La 
Réunion, Madagascar et Nossi-Bé. Chez ces exemplaires une carène 
presque contiguë au bord latéral masque la fine denticulation de ce 
dernier. Un exemplaire de La Réunion présente la tache humérale 
rougetre indiquée dans la description originale comme se rencontrant 
fréquemment chez les exemplaires japonais. 


Colobicus latiusculus Motsch., Bull. Moscou 4863, I, p. 504% 
(C. Dejardinsi Faïrm., inédit). — Il faut rapporter à cette espèce le 
C. conformis Grouv. non Pasc., du Catalogue des Insectes Coléoptères 
de la Région Malgache, par Ch. Alluaud, page 125. Les exemplaires 
de l’Ile Maurice, de La Réunion et de Madagascar doivent être séparés 
du véritable C. conformis Pasc., originaire des Indes orientales. L’es- 
pèce de la Région Malgache a les stries des élytres plus fines et la tête 
plus triangulaire que les C. parilis Pasc. et C. conformis Pasc. 


Mecedanum carinifrons, n. Sp. — Ælongatissimum, cylin- 


4106 A. GROUVELLE. 


dricum, nigrum, parcissime pilis erectis vestitum; capite sat nitido, 
inter carinas laterales parce profundeque punctato, punctis elongatis, 
fronte in longitudinem tricarinata, carinis externis ad basin magis 
productis et minimis tuberculis terminatis, vertice dense punctato; ca- 
rinis prothoracis in medio laevibus; carinis elytrorum subcrenulatis, 
intervallis bilineato-punctatis. — Long. 8-13 mill. 


Très allongé, presque cylindrique, noir, portant sur les élytres quel- 
ques poils dressés. Tête un peu moins longue que large, assez bril- 
lante, carénée de chaque côté, éparsement et profondément ponctuée 
entre les carènes, très densément sur le vertex; sur le front trois ca- 
rènes longitudinales rapprochées, les externes plus prolongées en ar- 
rière, renflées à la base, atteignant le niveau du bord antérieur des 
yeux; intervalles entre ces carènes avec une série de points espacés. 
Carènes longitudinales du prothorax presque lisses, sauf aux extré- 
mités. Carènes longitudinales des élytres très finement crénelées, leurs 
intervalles avec deux lignes de points carrés, laissant entre elles un 
intervalle équivalent à la longueur des points. 


Madagascar : Diego Suarez. Coll. Sicard et A. Grouvelle. 


Mecedanum puncetatum, 0. Sp. — Elongatissimum, cylin- 
dricum, nigrum, parcissime pilis erectis vestitum ; capite inter carinas 
laterales punctato, punctis inter oculos densatissimis, inaequalibus, 
subconfluentibus, in fronte striolatis; carinis prothoracis in medio 
laevibus; carinis elytrorum subcrenulatis, intervallis bilineato-punc- 
tato-foveolatis. — Long. 9-10 mill. 


Très allongé, presque cylindrique, noir, portant sur les élytres quel- 
ques poils dressés. Tête un peu moins longue que large, carénée de 
chaque côté, profondément ponctuée entre les carènes latérales ; ponc- 
tuation assez régulière en avant des marges antérieures des veux; 
serrée, irrégulière et parfois confluente et en forme de striole en arrière 
de ces marges. Carènes longitudinales du prothorax presque lisses, 
sauf aux extrémités. Carènes longitudinales des élytres, très finement 
crénelées; leurs intervalles avec deux lignes de gros points carrés 
très serrés. 

Madagascar : sud de la baie d’Antongil. 

Espèce se distinguant par la sculpture spéciale de la tête. 


Coléoptères de Madagascar. 107 


TABLEAU DES Mecedanuim DE LA RÉGION MALGACHE 


1. Front sans saillies ou protubérances; ponctuation de la 


partie antérieure de la tête serrée, ..... punctatum, n. Sp. 
— Front avec des saillies; ponctuation de la partie antérieure 

AOL IPC" CDAPSE ARR En dec LS TAN SU COUT 2. 
2. Front avec trois carènes longitudinales. .. carinifrons, N. Sp. 


— Front chargé d’une protubérance longitudinale. ÆErichsoni Sharp. 


Toutes les espèces du genre Mecedanum Er. présentent une simili- 
tude de facies qui permet de les grouper à première vue. Ces espèces 
sont spéciales à l'Afrique. 


Il faut rapporter au genre Mecedanum les Colydium antennatum et 
giganteum Kr. (Deutsche ent. Zeitschr. 1895, p. 158, 159), de l’Afrique 
occidentale : Benito; Togo. 


Sosylus frater, n.sp. — Elongatus, parallelus, subcylindricus, 
niger, antennis, tibiis tarsisque rufo-piceis ; capite depresso, antice juxta 
buccain elevato, dense punctato, lateribus carinatis, prothorace subelon- 
gato, cordiformi, in longitudinem dense et irrequlariter striolato, basi 
ad angulos posticos breviter carinata et medio breviter biplicata, disco 
in longitudinem subsulcato, sulco basin versus et inter plicis basilaribus 
magis impresso; singulo elytro in disco septem carinato : carinis 3* et 
D magis elevatis, 2-44 ante apicem abbreviatis, 5 et 7? cum margine 
apicali simul conjunctis, stria subhumerali haud integra. — Long. 
4 mill. 


Allongé, subcylindrique ; noir; antennes, tibias et tarses roux de 
poix. Antennes pubescentes ; dernier article plus étroit que le précé- 
dent. Tête déprimée, relevée dans la partie antérieure, densément 
ponctuée, bordée de chaque côté par une fine carène. Prothorax en- 
viron aussi long que large dans la plus grande largeur, cordiforme, 
couvert de strioles allongées, très serrées; présentant à chaque angle 
postérieur une petite carène oblique et dans le milieu de la base de- 
vant lécusson deux petits plis longitudinaux enfermant une dépres- 
sion qui forme la base d’un vague sillon longitudinal s'étendant sur le 
disque, base saillante en arrière dans le milieu. Écusson ovale, allongé. 
Élytres environ quatre fois aussi longs que larges ensemble chacun 
avec sept carènes sur le disque : la 1'° fine bordant la suture, attei- 
onant l'extrémité, la 2 fine, effacée avant le sommet, la 3° forte plus 
longue que la 2°, mais n’atteignant pas le sommet, la 4° fine, sensible- 


108 A. GROUVELLE. 


ment aussi longue que la 2°, la 5° fine, atteignant le rebord apical, la 
la 6° arrêtée avant le sommet, la 7° humérale, jointe à l'extrémité avec 
la 5°; au-dessous de l'épaule une 8° carène incomplète. Élytres sur- 
baissés brusquement au sommet, terminés par une partie lisse, con- 
cave, comprise entre les extrémités des stries incomplètes, les prolon- 
gements des »° stries et le rebord apical. 


Madagascar : Fort-Dauphin. Coll. Ch. Alluaud. 


Sosylus carinifrons, n. Sp. — Elongatus, parallelus, subcy- 
lindricus, glaber, nitidulus, rufo-piceus; clava antennarum abrupta, 
latissima, 1° articulo latiore quam 2; capite parce punctato, fronte 
antice, in longitudinem carinala; prothorace subquadrato, suboblongo, 
haud dense sed sat fortiter punctato, disco in longitudinem praecipue 
ad basin impresso, juxta basin utrinque impressione brevi, haud pro- 
funda; singulo elytro in longitudinem quinque-carinato, carina sutu- 
ral mediocri, ad apicem elevatiore, 2 et 3 manafestissimis, ante 
apicem abbreviatis, 41 ante humerum, integra, cum suturali juncta, 
> humerali parum elevata, ante apicem evanescenti. — Long. 4 mill. 


Allongé, parallèle, subcylindrique, roux de poix peu foncé, un peu 
brillant, glabre. Antennes un peu plus claires, glabres ; massue brus- 
que, large, à 2° article notablement plus étroit que le 4%. Tête épar- 
sement ponctuée, portant une carène longitudinale, bien marquée, 
partant du niveau de l'insertion des antennes et s'étendant à peu près 
jusqu'au niveau du milieu du diamètre des yeux. Prothorax à peu 
près aussi long que large: oblong, pas densément mais assez forte- 
ment ponctué, présentant contre la base trois impressions longitudi- 
nales atténuées en avant, les deux externes courtes, l’interne dépas- 
sant le milieu de la longueur du prothorax. Écusson suborbiculaire. 
Sur chaque élytre cinq carènes longitudinales : la première suturale, 
entière, peu marquée surtout dans Ja moitié basilaire, les 2° et 3° bien 
marquées, n'atteignant pas le sommet, la 4° avant l'épaule, réunie au 
sommet avec la suturale, la 5° humérale, peu marquée, s’éteignant 
avant le sommet, strie suturale entière; intervalles concaves, chacun 
avec une double ligne de points superficiels. 

Madagascar : Suberbievielle (Perrier). Coll. L. Fairmaire. 


TABLEAU DES Sosylus DE LA RÉGION MALGACHE 


1. Tête longitudinalement carénée en avant; 2 article de la 
massue des antennes moins large que le 4°'; intervalles 


Coléoptères de Madagascar. 109 


des carènes des élytres non striés, assez fortement et 

peu profondément ponctués en lignes... carinifrons, n. Sp. 
TE EINOnrCMénee. LL. AE LICE NOIR ANT LE Ar 2: 
2. Prothorax couvert de points allongés, plus ou moins con- 

fluents, assez serrés ; frontglabre; intervalles des carènes 

des élytres striés, non ponctués............ Goudoti Fairm. 
— Prothorax couvert de fines rides longitudinales très serrées ; 

front pubescent; intervalles des carènes des élytres fine- 

Men CArÉNÉS a MINENAE Le ae Ah frater, n. Sp. 


Les genres Metopiestes Pasc. et Pycnocephalus Kr., établis, le premier 
pour des insectes des Indes orientales, le second pour des insectes de 
l'Afrique occidentale, ne différent pas sensiblement du genre Sosylus 
Er. Chez ce dernier les hanches antérieures sont contiguës, tandis 
qu'elles sont subcontiguës chez les deux premiers. C’est là un carac- 
tère générique trop faible. 

Le Pycnocephalus angustus Kr. (Deutsche ent. Zeits., 1895, p. 161), 
est identique au Sosylus bistriatus Fairm. (Ann. Soc. ent. Fr. 1891, 
p. 235). 


Bothrideres distinctus Pering., Trans. South Aîfr. Phil. Soc. 
1892, p. 112. — Je rapporte à celte espèce quatre exemplaires pro- 
venant de la partie sud de Madagascar : Andrahomana. 

Le Bothrideres distinctus se rapproche beaucoup du B. angusticol- 
lis Ch. Bris. 


TABLEAU DES Bothrideres DE LA RÉGION MALGACHE 


4. Élytres avec des taches pubescentes dorées; prothorax 
sans impression nettement limitée sur tout son contour. 
signatus Grouv. 


HElyires Sinsitaches done ee NS ER MN Ne MEN 2. 
2. Prothorax hexagonal, sans impressions discoidales...... 
ee de SR jar ea nee ee side hexagonus Grouv. 
EP TO HOT SUDCOLANIONMES Pt NS LEE Une, 3 
3. Prothorax coupé par trois impressions longitudinales ; taille 
NS HN AU QU AE CAR EP AS MMA RE RARE castanescens Fairm. 
— Prothorax présentantune impression discoïdale bien limitée ; 
RBSMOYenTer QULETANTEe Er MER PRRERe 4. 


4. Impression discoiïdale du prothorax très arquée à la base; 
ponctuation du prothorax plutôt fine; couleur noire; 
Huile moyennes 2 MS ne fissicollis Grouv. 


110 A. GROUVELLE. 


— Impression discoïdale du prothorax arrondie à la base, 
ponctuation du prothorax forte; couleur de poix plus 
claire sur les élytres; taille plus forte... acuticosta Fairm. 


Metacerylion, nov. gen. 


Antennae 10 articulatae; clava uniarticulata, piriformi. Ultimrum 
articulum palporum haud subulatum. Processus prosterni coxas supe- 
rans, latus, ad apicem latior, et subarcuatim truncatus. Acetabulae 
coxarum anticarum clausae. Processus primi segmenti abdominis trun- 
catus modice latus. Striae femorales rectae, apicem segmenti haud 
attingentes. Pedes robusta. 


Nouveau genre se placant parmi les Cerylini en raison de linser- 
tion des antennes, mais s’éloignant des véritables Cerylon par la 
structure des palpes maxillaires qui sont terminées par un article 
allongé, non subulé. Ce genre viendrait se placer en tête du groupe 
des Cerylini. 


Metacerylon parallelum, 0. Sp. — Elongatum, parallelum, 
convezum, nitidum, glabrum, castaneum ; antennis brevibus, 1° articulo 
incrassalo, 4°-9 transversis, 10° piriformi: capite punctato; protho- 
race quadrato, sat parce punctalo, margine antico emarginato, angulis 
anticis rotundatis, basi medio producto; scutello transverso, subortho- 
gonio; elytris punctato striatis, intervallis sat latis, unipunctulato- 


lineatis; striis ad apicem evanescentibus. — Long. 2,25 mill. — PI. 7, 
fig. 8. 


Allongé, parallèle, convexe, brillant, glabre, marron. Antennes 
courtes ; 1% article épais dilaté en dedans, 2° subsphérique, 3° trans- 
versal, 4°-9° très transversaux, serrés; massue en forme de poire. 
Tête ponctuée. Prothorax sensiblement aussi long que large, assez 
éparsement ponctué; bord antérieur sinué en dedans: angles anté- 
rieurs arrondis ; base sinuée de chaque côté, saillante en arrière devant 
l'écusson. Écusson transversal, subrectangulaire. Élvtres environ deux 
fois aussi longs que larges ensemble, assez finement ponctués-striés ; 
intervalles des stries assez larges chacun avec une fine ligne de points ; 
stries effacées au sommet. Pattes et antennes d’un roux de poix clair. 
Métasternum longitudinalement sillonné. Épipleures des élytres im- 
pressionnés avant le sommet, contre le bord marginal. 

Nossi-Bé. Coll. A. Grouvelle; Madagascar : Fort-Dauphin. Coll. 
Ch. Alluaud. 


Coléoptères de Madagascar. tt 


Je rapporte à la même espèce trois exemplaires de coloration plus 
foncée provenant de la côte occidentale de l’Afrique : Ile San Thomé. 


Cerylon solidum. n. Sp. — Oblongum, vix converum, qla- 
brum, nilidum, nigrum; antennis pedibusque rufo-picers ; antennis sat 
incrassatis, 2 articulo quadrato, clava oblonga: capile parce punctu- 
lato; prothorace transverso, parce punctato, lateribus parallelis, an- 
gulis anticis rotundatis, posticis obtusis, margine antico late et haud 
profunde emarginato; elytris subparallelis haud fortiter striato-punc- 
tatis, striis subintegris, intervallis striarum latis, unilineato-punctu- 
latis. — Long. 1,75 mill. 


Oblong, à peine convexe, déprimé sur le disque, glabre, brillant, 
noir; antennes et pattes roux de poix. Antennes assez épaisses ; 
deuxième article sensiblement aussi long que large ; massue oblongue, 
partagée transversalement en 3 zones; la première glabre, les deux 
autres pubescentes. Tête éparsement pointillée. Prothorax environ 
une fois et un quart aussi large que long, subrectangulaire, arrondi 
aux angles antérieurs, un peu rétréci avant les angles postérieurs, 
ceux-ci obtus; bord antérieur largement et peu profondément échan- 
cré; ponctuation éparse, plus forte que celle de la tête; contre la base, 
de chaque côté, une impression ponctiforme. Élytres environ une fois 
et un tiers aussi longs que larges ensemble, subparallèles à la base, 
ponctués striés; stries moyennes, atteignant presque le sommet; 
interstries larges, chacun avec une ligne de petits points espacés. 


Madagascar : forêts au nord de Fort-Dauphin. Coll. Ch. Alluaud. 


Cet insecte, en raison de la fermeture des cavités cotyloïdes des 
hanches antérieures, est bien un Cerylon. Lorsque la massue des an- 
tennes est distendue, on constate que la zone glabre forme une cavité 
semblable à une coupe, dans laquelle se loge le second article, formé 
des deux zones pubescentes. La massue de lantenne peut donc 
paraître formée d’un article ou de deux. En fait elle est de deux arti- 
cles : le second enchässé dans le premier. 


Cerylon insulare, n. Sp. — Oblongum, converum, nitidum, 
glabrum, rufo-castaneum; 2 et 3° articulis antennarum elongatis, 
clava oblonga; capite lacvi; prothorace modice transverso, ad angulos 
anticos arcuato, parce punctato, basi marginata; elytris punctato- 
substriatis, Stria ante-humerali brevissima, humerali basin versus paulo 
abbreviata, striis ad apicem evanescentibus. — Long. 4 mill. 42. 


Oblong, convexe, brillant, glabre, marron clair. 2° article des an- 


4112 A. GROUVELLE. 


tennes environ une fois et demie aussi long que large, 3° un peu plus 
long que large, 9° un peu plus large que le 8°; massue oblongue, 
partagée transversalement vers le milieu en une zone basilaire glabre 
et une zone apicale pubescente. Tête convexe, lisse. Prothorax 
environ d’un quart plus large que long, parallèle, arrondi vers les 
angles antérieurs, éparsement ponctué, très finement alutacé, sans 
impressions discoiïdales ou basilaires; base rebordée par une strie 
bien marquée. Écusson transversal, subtriangulaire, lisse. Élytres 
oblongs, un peu plus de deux fois plus longs que larges ensemble; 
angles huméraux dentés; stries ponctuées, peu marquées; inter- 
alles des stries sur le disque, un peu plus larges que les points; 
strie suturale seule entière, enfoncée au sommet. 

Madagascar : Suberbieville (Perrier). Coll. L. Fairmaire et A. Grou- 
velle. 

Lorsque la massue de l’antenne est distendue, on distingue :le 
deuxième article enchâssé dans le premier comme dans une coupe. 


Cerylon singulare, n. Sp. — Oblongum, modice convexum, 
nitidum, glabrum, piceum: antennis sat crassis, ad apicem paulatim 
incrassatis, clava oblonga, uni-articulata terminatis ; 3° articulo elon- 
gato, 4°-9 transtersis; capite parce punctato; prothorace transverso 
parce punctato, antice ad angulos rotundato, utrinque bi-impresso: 
1% impressione basilari, 2 in medio longitudinis; scutello subtrian- 
gulari; elytris oblongis, striato-punctatis, striis tenuibus, subintegris. 
oO, Tibiis anticis maris sinuatis ad apicem abrupte dilatatis. — Long. 
3,9 mil — PI. 7, fig. 8. 


Oblong, assez large, à peine convexe, brillant, glabre, brun de 
poix. Antennes légèrement poilues, s'épaississant progressivement vers 
l'extrémité, terminées par une massue uniarticulée, ovale, partagée 
en trois zones transversales : la {re très courte, de la couleur et de la 
nature du tégument, la 2° plus claire à pubescence éparse, la 3° éga- 
lement plus claire, très pubescente; 3° article allongé, 4-9 trans- 
versaux. Prothorax un peu moins de deux fois plus large que long, 
parallèle à la base, arrondi aux angles antérieurs, éparsement ponctué 
sur le disque, impressionné de chaque côté contre la base et dans le 
milieu de la longueur ; ponctuation plus forte et moins éparse sur les 
côtés et dans les impressions latérales; base rebordée entre les im- 
pressions par une ligne de gros points. Écusson en triangle curviligne 
lisse. Élytres ovales, à peine deux fois aussi longs que larges ensemble, 
finement striés-ponctués; stries presque entières. Tibias antérieurs du 


Coléoptères de Madagascar. 113 


mâle sinués, brusquement dilatés, en dedans, vers les deux tiers de 
la longueur, en un lobe concave, de nuance plus claire, ayant l'inser- 
tion du tarse à son angle apical interne. 


Madagascar : Diego Suarez. Coll. A. Grouvelle, 4 ex. G. 


Cerylon Perrieri, n. Sp. — Oblongum, vix convexum, nitidum, 
glabrum, dilute castaneum; antennis sat crassis, 2 articulo quadrato, 
3° subtransverso, ultimo ovato, ad apicem pulvinato; capite parce 
punctato, margine antico antice producto; fronte utrinque profunde 
striolata: prothorace subtransverso, antice vir ampliato, in disco sub- 
depresso, haud dense punctato, punctis antice et ad latera minoribus, 
lateribus basique stricte marginatis, scutello laevi; elytris sat fortiter 
punctato-striatis, striis subintegris, intervallis vix perspicue punctu- 
latis ; stria suturali ad apicem fortiter impressa. — Long. 2,5 mill. 

Oblong, faiblement convexe, brillant, glabre, marron clair. Antennes 
assez épaisses ; 2° article aussi long que large, 3° subtransversal, 4 à 9 
très transversaux, 10° ovoide, glabre dans la partie basilaire, pubes- 
cent dans la partie apicale, représentant le 11° article enchàssé dans 
le 10° comme dans une coupe; 4° article un peu plus large que le 3° 
et le 5°. Tête éparsement ponctuée, marge antérieure saillante en avant 
en forme de lobe anguleux, largement émoussé; de chaque côté du 
front, à la base, une courte striole longitudinale, enfoncée. Prothorax 
faiblement transversal, un peu élargi en avant, côtés subrectilignes, 
arrondis dans la partie antérieure, étroitement rebordés; sommet 
tronqué ; base faiblement sinuée de chaque côté, étroitement rebordée ; 
ponctuation peu serrée, moins forte en avant et sur les côtés. Écusson 
transversal, suboblong, lisse. Élytres ovales, un peu moins de deux 
fois plus longs que larges dans leur plus grande largeur: assez forte- 
ment ponetués-striés: stries presque entières; intervalles à peine visi- 
blement ponctués ; strie suturale profondément enfoncée. Métasternum 
et premier segment de l’abdomen rebordés au sommet par une ligne 
de gros points enfoncés. 

Madagascar : Suberbieville (Perrier). Coll. L. Fairmaire et A. Grou- 
velle. 


TABLEAU DES Gerylon DE LA RÉGION MALGACHE 


1. Une forte dépression de chaque côté du prothorax...... 2. 
— Pas de forte dépression de chaque côté du prothorax... 3. 
2. Épistome terminé par un pli longitudinal très accentué en 

Aun. Soc. Ent. Fr., LXXV [1906]. 3 


11% 


= 


© 


A. GROUVELLE. 


avant; stries ponctuées des élytres fortes; taille 5 mill. 

(Madagastar) 4525. AO epistomale Grouv. 
Épistomie ‘plan. :1.7 RAR EE RER EE À me L: 
Stries ponctuées des élytres fines; tibias antérieurs du 

mäle non brusquement dilatés avant l'extrémité... .... 

UE NS UT GT du Me PL 0 DS do à amplicolle Grouv. 
Stries ponctuées des élytres plus fortes; tibias antérieurs 

du mâle brusquement dilatés vers le milieu de la lon- 


SUCRES SEE Re ER PRO ES Or RTE singulare, n. Sp. 
Stries des élytres arquées à la base vers l’écusson....... 

Re de Es NE RP ee. dy ns ie quadricolle Sharp. 
Stries des élvtres parallèles à la suture............... >. 
Prothorax très nettement rebordé et réfléchi sur les côtés. 

LB A Armes Bee NT AE ARS EE EE re RUES nitidum Grouv. 
Prothorax non ou à peine rebordé sur les côtés......... 6. 


2e article des antennes beaucoup plus long que large... 7. 
2: article des antennes carré où à peine plus long que 


TARDE EDS LA NT SEC ME EE EE COLE ER 9 
Prothorax à bords latéraux arrondis, rétréei à la base... 

ET PQ, er ere NN ne marginatum Grouv, 
PrOfHOTAX NON TE UÉGI Id BASE EE CE CRE 8. 
Taille petite (4 mill.); brun foncé; prothorax rebordé à la 

base par des gros POInIS. ... .. mauritianum (:rouv. 
Taille plus grande (2 mill.); marron clair: prothorax re- 

bordé à la base par une strie... "0 insulare, D. Sp. 
Prothorax rebordé à la base... ....... Re Con Er: 10. 
PTOIHOLAX ON EMEDOTAE An eee Pet CU DEC En 12: 
Côtés du prothorax arrondi; 2° article des antennes un 

peu plus 10m IQUué Marre re EC rotundicoile Grouv. 
Côtés du prothorax presque droits, sauf tout à fait en 

AVANT enr EME c PR RUES NT NT EU PUS RES LHLe 
Couleur claire; cinquième strie des élytres, comptée à 

partir de la suture, rudimentaire.. ..:.... Perrieri, n. Sp. 
Couleur foncée; cinquième strie des élytres, comptée à 

parür:dée la suture, ‘enlière.e; RER solidum, n. Sp. 
Forme DYalei center EE RRnsS PE PRÈRSe brevicolle Fairm. 
Formeïoblongue;:subparallèle. ze eee eee. 13. 
Prothorax quadrangulaire "cmt ee cr humerale Grouv. 
Prothorax rétréci en Avant MER APRES 14. 


Élytres allongés, près de deux fois aussi longs que larges 
ENS MIE IE ARR RER .. madagascariense Grouv. 


Coléopteres de Madagascar. 115 


— Élytres ovales, moins d’une fois et demie aussi longs que 
RAS MenSEMPIeS. . 2.4.4... 000 . Sikorai Grouv. 


Philothermus sesminiger, N. Sp. — Oblongus, modice con- 
veæus, nilidus, glaber, castaneus; clava antennarum prothoraceque 
nigro; antennis modice incrassatis, 2 et 3° articulis subelongatis, ae- 
qualibus, 9 transverso, latiore quam praecedenti, 10° et 11° transversis 
subaequalibus, 11° ad apicem pulvinalo; fronte convexa, parce punc- 
tata; prothorace transverso, sat parce punctato, basin versus parum 
angustato, lateribus tenuiter marginatis, antice rotundatis, basi utrin- 
que marginata et foveolata; scutello subtriangulari, laevi; elytris 
oblongis, lineato-punctatis, praecipue ad basin substriatis, punctis et 
striis ad apicem et ad latera, Stria suturali excepta, evanescentibus. 
— Long. 2,5 mill. 


Oblong, modérément convexe, brillant, glabre, marron; massue des 
antennes, tête et prothorax noirs. Antennes peu épaissies, 2 et 3° ar- 
tüicles un peu plus longs que larges,subégaux ; massue ovale presque 
formée de trois articles : le 4% formant très nettement comme largeur 
la transition entre le 8° article de l’antenne et le 10°, les 10° et 41° 
tranversaux, sensiblement de même largeur, le 44° plus long que le 
10e, terminé par un bouton pubescent. Tête convexe, éparsement ponc- 
tuée, très finement alutacée. Prothorax environ une fois et un tiers 
plus large dans sa plus grande largeur que long, un peu rétréci à la 
la base ; côtés finement rebordés, droits dans la partie basilaire, arrondis 
es avant, bord antérieur à peine échancré; base très faiblement si- 
nuée de chaque côté, rebordée par une strie fine sur les côtés, con- 
tinuée devant une faible impression par une série de gros points et 
interrompue dans le milieu ; disque assez éparsement ponctué. Écusson 
lisse. Élytres en ovale allongé, moins de deux fois plus longs que 
larges ensemble, ponctués en lignes; lignes de points formant presque 
des stries à la base, s’effaçant à l'extrémité et sur les côtés; strie su- 
turale bien marquée au sommet. 


Madagascar : Diego Suarez. Coll. Sicard et A. Grouvelle. 


Cautomus armatus, n. Sp. — Oblongo-elongatus, modice con- 
vexus, nigro-piceus, fere glaber, subnitidus ; antennis sat elongatis, 
2 el 3° arliculis elongatis, subaequalibus, clava oblonga, biarticulata, 
ultimo articulo transversim bidiviso; capite fortiter rugoseque punc- 
lato, margine antico subtruncato; prothorace vix transverso, antice 
quam postice «ugustiore, densissime profundeque punctato, lateribus ar- 


116 A. GROUVELLE. 


cualés, stricte carinato-marginatis, disco in longitudinem sulcato et 
utrinque prope latera carinato ; scutello subsemicirculari, punctato ; ely- 
tris valde striato-punctatis, intervallis striarum strictis, subcarinatis, 
humeris dentatis; femoribus intermediis et praecipue posticis ante 
apicem valde dentatis. — Long. 4 mill. — PI. 7, fig. 7. 


. Assez allongé, oblong, modérément convexe, noir de poix, presque 
glabre, peu brillant. Antennes d’un brun rougetre, assez allongées ; 
articles deux et trois allongés, subégaux ; massue oblongue, biarticulée, 
deuxième article engagé en partie dans le premier, partagé en deux 
zones transversales. Tête très densément et fortement ponctuée, sub- 
rugueuse, bord antérieur tronqué. Prothorax environ aussi long que 
large dans sa plus grande largeur, plus rétréci en avant qu’à la base, 
très densément ponctué; bord antérieur tronqué; angles antérieurs 
arrondis, postérieurs obtus, bien marqués; bords latéraux arrondis, 
relevés en un fin bourrelet caréniforme; sur le disque un sillon lon- 
gitudinal médian et de chaque côté près des bords latéraux une carène 
longitudinale arquée, assez forte. Écusson subdemicireulaire, densé- 
ment ponctué. Élytres environ une fois et demie aussi longs que larges 
ensemble, arrondis ensemble au sommet, fortement striés-ponctués ; 
intervalles des stries étroits, caréniformes, granuleux. Carène du 
3° intervalle, en partant de la suture, n’atteignant pas le sommet; 
épaules dentées. Fémurs intermédiaires et postérieurs dentés avant 
l'extrémité; dent des fémurs postérieurs allongée, très marquée; marge 
interne des tibias très finement dentée dans la moitié apicale. 


Madagascar : Tamatave. Coll. A. Grouvelle. 


Lapethus crassus Reitt. (Philotermus), Deutsche Ent. Zeits. 
XX, 1876, p. 303. — Je rapporte à cette espèce, après comparaison 
avec le type de Reitter, un Lapethus récolté entre Majunga et Tanana- 
rive. Le L. crassus Reitt. a en Amérique un habitat des plus étendus : 
Brésil, Bolivie ; il est possible que le L. discretus Casey, des États-Unis 
et du Mexique, soit la même espèce. 


CUCUJIDAE 


Hemipeplus madagascariensis, n. Sp. — Ælongatus, pa- 
rallelus, depressissimus, opacus, castaneus ; antennis sat brevibus, rufo- 
piceis, 1° articulo intus dilatato, subtriangulari, # et 5° articulis sub- 
quadratis ; capite tenuiter aspero, oculis ante angulos posticos sitis, 
his rotundatis; prothorace subtransverso, cordiformi, margine antico 


Coleoptères de Madagascar. 117 


vit marginato, basi medio producta, angulis anticis rotundatis, pos- 
ticis rectis, disco ad angulos posticos, in longitudinem, breviter  li- 
neato-impresso; sculello subovato; elytris ad apicem subseparatim 
rotundatis, lateribus plicatis. — Long. 6 mill. 


Allongé, parallèle, très déprimé, opaque, brun-marron clair. An- 
tennes atteignant la base du prothorax ; 1% article dilaté en dedans, 
subtriangulaire, 4° et 5° à peine plus longs que larges, 11° à peine 
plus long que le 10°. Tète transversale; subtronquée à la base, fine- 
ment chagrinée; angles postéricurs bien marqués, arrondis ; yeux gros 
placés notablement en avant des angles postérieurs. Prothorax moins 
long que large dans sa plus grande longueur, cordiforme ; bord an- 
téricur subtronqué, base saillante en arrière, dans le milieu; angles 
antérieurs arrondis, postérieurs droits; sur le disque, vers chacun 
des angles postérieurs, une courte impression linéaire, longitudinale. 
Écusson en triangle curviligne, à sommet très arrondi. Élytres plus 
larges que le prothorax à la base, environ cinq fois aussi longs que 
larges ensemble, presque arrondis ensemble à l'extrémité, couvrant 
l'abdomen, pliés longitudinälement au bord externe. 


Madagascar, sans localité précise. Coll. A. Grouvelle. 


Inopeplus major, n. Sp. — Oblongo-elongatus, depressus, ni- 
tidus, glaber ; antennis, capile prothoraceque rufo-testaceis, elytris tes- 
taceis, ad apicem infuscatis, abdomine pedibusque testaceis; capite 
sat dense punctato, antice transtersim sulcato, utrinque basin versus 
antennarum breviter striolato, fronte in longitudinem striata: pro- 
thorace transverso, punctato, angulis posticis rotundatis, lateribus ad 
angulos posticos breviter et leviter emarginatis, disco utrinque juxta 
lilera impresso; scutello laevi; elytris sat elongatis, in disco oblique 
subsulcatis. — Long. 7 mill. 


Allongé, oblong, déprimé, brillant, glabre. Antennes, tête et pro- 
thorax roux-testacé ; élytres testacés, noirs au sommet ; abdomen et 
pattes testacés. Tête transversale, assez densément ponctuée, sillon- 
née transversalement en avant, courtement siriolée vers les naissances 
des antennes: sur le front, une strie longitudinale partant du sillon 
transversal antérieur, n’atteignant pas le sommet du front; sur la par- 
tie du vertex cachée au repos une courte strie transversale arquée, 
continuée aux extrémités, en arrière, par des petites strieslongitudinales. 
Prothorax transversal, rétréei à la base, un peu moins densément et 
moins fortement ponetué que la tête; bords latéraux faiblement 
échancrés un peu avant les angles postérieurs; ceux-ci arrondis; de 


118 A. GROUVELLE. 


chaque côté, presque contre le bord, au niveau de léchancrure, une 
impression courte et assez profonde; en avant contre la marge anté- 
rieure deux faibles impressions ; à la base, devant l’écusson, une petite 
impression qui entaille le rebord marginal. Écusson subdemicireulaire, 
lisse. Élytres environ une fois et demie aussi longs que larges en- 
semble, obliquement rayés par des sillons mal définis, irrégulière- 
ment ponctués. 


Madagascar, sans localité précise. Coll. A. Grouvelle. 


TABLEAU DES Inopeplus pz LA RÉGION MALGACHE 


1. Antennes grêles; 2° article allongé, aussi long le 3°. Han- 
ches antérieures et postérieures écartées (subg. Eury- 
DIUtUSIMOISCR: RU ARR SERRE ES ARR HMS D ES 2. 

— Hanches plus épaisses; 2° article à peine aussi long que 
large, plus court que le 3°, Hanches antérieures à peine 
écartées, postérieures très rapprochées ({nopeplus sensu 


SMIC) RE ME EE De EE se RP RSR 3. 
2. Insecte concolore, bronzé (Ile Maurice)...... . Darutyi Grouv. 
— Insecte en partie testacé (Madagascar)...  breviusculus Sharp. 
3. Téte lisse CMUHUOUSCR TN) RS TREME ARESeRREe Coquereli Fairm. 
——"-Téte"et)protHOTAX SDONCiUEs NN PR PONTS, RER %. 
4. Tête et prothorax foncés (Madagascar)........... pictus Lap. 
—.Tête et prothorax roux-testacé. . . . :... 2 Me à. 
>. Insecte très étroit; élytres près de deux fois plus longs que 


larges dans leurs plus grande largeur (Hadagascar)... 

te A TR AR RE EP NE PES PTS ustulatus Fairm. 
— Insecte plus large; élytres à peine une fois et demie aussi. 

longs que larges dans leur plus grande largeur (Mada- 

gaSCar sr ARS ele heart Me (Rate de major, n. Sp. 


Le genre Pseudino Fairm., Ann. Soc. ent. Fr. 1869, p. 208, ne 
semble pas réellement distinet d’Inopeplus Smith (/no Lap.), 1851. La 
faune malgache comprendrait donc pour le moment quatre Inopeplus 
sensu stricto : pictus Lap. Cast.; Coquereli Fairm.; ustulatus Fairm.; 
major Grouv. 

Les deux autres : I. breviusculus C. Schauf. et Darutyi Grouv. (je ne 
connais pas breviusculus C. Schauf.), se rapporteraient plutôt au sous- 
genre Euryplatus Motsch., ou peut-être même à deux sous-genres dis- 
tüincts. 


Coleoptères de Madagascar. 119 


Laemophioeus brevipennis, n. Sp. — Oblongus, sul latus, 
depressus, nitidus, glaber ; antennis elongatis, haud clavatis, rufo-tes- 
taceis, ad apicem infuscatis ; capite transverso, rufo-piceo, dense punc- 
tato, antice inter insertiones antennarum quinque-sinuato, ore rufo- 
testaceo, labro magno, subquadrato, oculis ad angulos posticos sitis ; 
prothorace transverso, antice quam poslice minus angustato, rufo-tes- 
taceo, haud dense punctulato, in disco late infuscato, utrinque in longi- 
tudinem striato, lateribus rotundatis, non semel subemarginatis, angulis 
posticis oblusis, subdentatis, basi marginata: scutello transverso, sub- 
triangulari, parce punctato; elytris subparallelis, ad apicem separatim 
rotundatis, abdomen non obtegentibus, sordido-testaceis, antice posticeque 
infuscatis, lineato-punctatis; pedibus testacers; pygidio sat dense punc- 
tato. — Long. 2,5-3 mill. 


Oblong, assez large, très déprimé, brillant, glabre. Antennes très al- 
longées, d’un roux testacé, enfumées vers l'extrémité, dernier article 
plus clair; 4% article aussi long que 2 et 3 ensemble, 2, 5, 4 subc- 
gaux, moins longs que les suivants. Tête environ deux fois plus large 
au niveau des yeux que longue, déduction faite du labre, roux de 
poix, densément ponctuée ; bord antérieur sinué cinq fois entre les 
naissances des antennes; yeux contigus aux angles postérieurs ; strie 
occipitale bien marquée, réunie à ses extrémités aux stries marginales 
des côtés; strie longitudinale du front peu marquée; bouche roux-tes- 
tacé; labre presque aussi long que large. Prothorax environ deux fois 
plus large dans la plus grande largeur que long, plus rétréei à la base 
qu’au sommet, peu densément pointillé, roux-testacé, largement en- 
fumé sur le disque; de chaque côté une strie longitudinale réunie à 
sa base à la strie marginale de la base; côtés arrondis, très faiblement 
onduleux ; angles postérieurs obtus, subdentés au sommet. Écusson 
subtriangulaire, éparsement ponctué. Élytres d’un testacé sale, enfumés 
à la base et au sommet, de la largeur du prothorax, subparallèles, 
environ une fois et demie aussi longs que larges ensemble, arrondis 
séparément au sommet, laissant à découvert le dernier segment de 
l'abdomen, ponctués en lignes; points atténuës vers le sommet: ligne 
de points ante-humérale, mieux marquée, surtout à la base, formant 
presque strie. Pygidium assez densément ponctué. Pattes testacées. 
Mandibules du mâle saillantes en avant. Tête plus développée. 


Madagascar : Diego Suarez. Collections Sicard et A. Grouvelle. 


Espèce très voisine de L. Coquereli Grouv. Distinete par sa ponc- 
tuation bien moins forte, son labre plus saillant et par les veux placés 
contre les angles postérieurs de la tête. Ces deux espèces forment 


120 A. GROUVELLE. 


parmi les Laemophloeus un groupe caractérisé par les antennes allon- 
gées, sans massue, par l'épistome trisinué et par les élytres arrondies 
séparément au sommet et ne couvrant pas l'abdome 1. 


Laemophioeus Alluaudi, n. Sp. — Oblongo-elongatus, dr- 
pressus, nitidulus, rufo-ferrugineus, flavo-pubescens ; antennis elongalis, 
arliculis 3 et 4 subaequalibus, tribus ullimis elongatis, subincrassatis ; 
capite subtriangulari, vix transterso, haud dense punctato, utrinque «ad 
basin antennae impresso, margine antico truncato, strüs tnterantenna- 
libus et occipitalibus nullis; prothorace subquadrato, subcordiformi, 
punctato, utrinque leviter unicarinato, angulis anticis leviter productis, 
posticis subacutis; scutello transverso, pentagonali; elytris ovatis, de- 
pressis, ad apicem conjunctim rotundatis, singulo elytro tenuiter sex- 
striato, 2, 4 et 6° intervallis (suturali haud numerato) stricte cari- 
natis. — Long. 4,5 mill. 


Allongé, oblong, déprimé, presque opaque, roux-ferrugineux. An- 
tennes allongées, atteignant les trois quarts de la longueur du corps: 
3e et 4° articles subégaux, articles 9 à 11 allongés, très légèrement 
épaissis. Tête triangulaire, sensiblement aussi longue que large au ni- 
veau des yeux, tronquée en avant, impressionnée de chaque côlé vers 
la naissance de l'antenne ; pubescence formée de poils flaves, couchés, 
très espacés; stries interantennaires et frontales nulles. Prothorax en- 
viron une fois et un quart aussi large en avant que long, rétréci à la 
base, subcordiforme, peu densément ponctué, couvert d’une pubes- 
cence semblable à celle de la tête, mais plus longue; angles antérieurs 
un peu saillants en avant, postérieurs subaigus; de chaque côté du 
disque une faible carène longitudinale. Écusson transversal, penta- 
gonal. Élytres ovales, un peu plus d’une fois et demie plus longs que 
larges dans la plus grande largeur, arrondis ensemble au sommet; cha- 
cune avec six fines stries, la 4° suturale, la 6° humérale; 2°, 4° et 6° 
intervalles, en re comptant pas l'intervalle sutural, relevés chacun en 
une faible carène garnie de poils flaves ; carènes entières atteignant le 
sommet. 


Madagascar : Bassin du Mandari. Collection Alluaud. 


Laemophioeus mirificus, n. sp. — Oblongo-elongalus, niti- 
dulus, subdepressus, glaber, castaneus; antennis moniliformibus, clava 
leviler infuscata; capite elongato, subtriangulari, fronte in longitudinem 
canaliculata, antice ad bases antennarum oblique bisulcata, margine 
antico truncato; prothorace vix elongato, antice parum angustato, par- 
cissime punctulato, utrinque in longitudinem tenuiter carinato, margine 


Colcoptères de Madagascar. 121 


antico late et haud profunde emarginato, lateribus arcuatis, stricte pul- 
vinatis, angulis anticis acutis, haud productis, posticis rectis, marqgine 
basilari utrinque emarginato, medio elevato; seutello subelliptico ; ely- 
tris oblongo-elongatis, ad angulos suturales sat profunde emarginatis, 
singulo elytro in disco bicostato, ad latus carinato. — Long. 2 mill. — 
Po te9: 

Allongé, oblong, pas très brillant, subdéprimé, glabre, marron. An- 
tennes moniliformes, 2° et 3 articles subégaux, massue un peu rem- 
brunie. Tête subtriangulaire, plus longue que large, yeux petits, non 
contigus à la marge antérieure du prothorax ; dessus de la tête partagé 
en trois lobes légèrement convexes par un fort sillon frontal bifurqué 
en avant en deux sillons obliques dirigés vers les bases des antennes ; 
bord antérieur tronqué. Prothorax sensiblement aussi long que large, 
légèrement rétréci en avant, arrondi aux côtés, très éparsement poin- 
tillé, longitudinalement caréné de chaque côté; bord antérieur large- 
ment et très peu profondément échancré, bord latéraux finement re- 
bordés, angles antérieurs aigus, peu saillants, postérieurs droits, base 
échancrée de chaque côté ; disque subdéprimé, vaguement impressionné 
en avant et, de chaque côté vers la base, relevé devant l’écusson. 
Écusson transversal, demi-elliptique. Élytres plus de deux fois plus 
longs que larges ensemble dans la plus grande largeur, à peine plus 
larges à la base que le prothorax, assez profondément échancrés aux 
angles suturaux; sur chacun une carène humérale et deux côtes dis- 
coidales peu marquées. 

La Réunion. Coll. A. Grouvelle. 


Laemophloeus Perrieri, n. Sp. — Oblongus, sat latus, de- 
pressus, glaber, rufo-testaceus ; elytris testaceis ; antennis elongatis, haud 
clavatis, 2 el 3° articulis subaequalibus ; capite sat dense fortiterque 
punctato, antice subtruncato, utrinque inter marginem anticum et basin 
antennarum sat profunde emarginato, fronte in longitudinem striata, 
stria interantennali arcuata, ad extremitates magis tmpressa, oculis sat 
procul ab margine antico prothoracis admotis ; prothorace transverso, 
basin versus angustalo, utrinque in longitudinem unistriato, disco sat 
dense punctato, margine laterali ante scutellum elevato; scutello trans- 
verso; sinqulo elytro in disco sex punctato-striato, ad latus plicato. — 
Long. 2 mill. 

Oblong, assez large, déprimé, glabre, roux-testacé ; élytres testacés. 
Antennes sans massue, atteignant la longueur du corps; 2° et 3° arti- 
cles subégaux. Tête assez densément et fortement ponctuée, subtron - 


122 À. GROUVELLE. 


quée en avant, profondément échancrée de chaque côté entre les extré- 
mités de la partie tronquée et la naissance des antennes; front 
longitudinalement sillonné, strie interantennaire arquée, bien marquée 
aux extrémités, yeux non contigus au bord antérieur du prothorax: 
labre très transversal. Prothorax moins de deux fois aussi large en 
avant que long, rétréci à la base, avec une seule strie longitudinale de 
chaque côté vers les extrémités; angles postérieurs obtus bien mar- 
qués. Écusson très transversal, subpentagonal. Élytres ovales, environ 
une fois et demie aussi longs que larges ensemble, arrondis séparé- 
ment au sommet; chacun avec six stries ponctuées bien marquées, 
atteignant l'extrémité ; épaules arrondies ; marges latérales pliées, sub- 
tronquées. 

Madagascar : Suberbieville (Perrier). Coll. L. Fairmaire et A. Grou- 
velle. 


Laemophloeus Janeti Grouv., Ann. Soc. ent. Fr. 1899, p. 177. 
— Je rapporte à cette espèce un exemplaire trouvé à Suberbieville par 
M.Perrier. 


Laemophloeus Raffrayi Grouv., Ann. Soc. ent. Fr. 1894, p. 16. 
— L’unique exemplaire rapporté à cette espèce a été recueilli par 
M. Perrier. 


Laemophloeus atratulus Grouv., Ann. Soc. ent. Fr. 1903 [Bull !, 
p. 349. — Je rapporte à cette espèce décrite sur des exemplaires pro- 
venant de Sumatra, trois Laemophloeus étiquetés : Ile de la Réunion, 
trouvés dans la collection de feu Léséleue avec d'autres insectes éti- 
quetés également : [le de la Réunion, et dont la provenance ne peut être 
considérée comme douteuse. Le L. atratulus trouvé assez fréquem- 
ment dans les tabacs importés de Sumatra peut être transporté comme 
le L. minutus OI. (pusillus Schônh.) dans les produits coloniaux. 


Laemophiloeus (Microbrontes) Fairemairei, N. Sp. — 
Oblongus, modice convexus, glaber, subnilidus, rufo-ferrugineus ; capite 
parcissime punctulato, alutaceo, antice emarginato; prothorace trans- 
verso, antice posticeque angustato, parcissime punctulalo, alutaceo, 
utrinque in longitudinem bicarinulato, lateribus bisinuatis, antice obli- 
que subtruncatis ; scutello subpentagonali ; elytris subparallelis, ad apicem 
conjunclim rotundatis, ad latera carinatis, singulo elytro sex-striato, 
striis allernis mullo parvioribus ; primo artisulo antennarum maris 
elongato, intus fortiter incurvato. — Long. 1,35 mill. 


Oblong, médiocrement convexe, glabre, à peine brillant, roux-fer- 


Coléoptères de Madagascar. 123 
rugineux. Tête et prothorax alutacés, très éparsement pointillés. Bord 
antérieur de la tête échancré; labre tronqué, très transversal. Pro- 
thorax environ une fois et demie aussi large que long, cordiforme, 
obliquement subtronqué aux angles antérieurs, finement bicaréné de 
chaque côté. Écusson transversal, subpentagonal. Élytres subparal- 
lèles, un peu plus larges que le prothorax, environ une fois et demie 
aussi longs que larges ensemble, arrondis ensemble au sommet, cha- 
cun avec six stries et une carène humérale: stries entières, les de, 
3°, 5e et 6° fines, mais beaucoup plus marquées. 

Premier article de l'antenne du mâle très développé, élargi en avant 
et faiblement incurvé en dedans; articles 2 à 11, moniliformes. 


Madagascar : Région du centre-sud. 


TABLEAU DES Laemophloeus DE LA RÉGION MALGACHE 


1. Premier article des antennes présentant chez le mâle une 
forme irrégulière, courbé, arqué, etc. ; en général 2 stries 
ou côtes longitudinales sur chaque côté du pronotum 
Moro Robes Re) Tee ee AN ER: PARC RR Al 2° 
— Premier article des antennes présentant chez le mâle une 
forme régulière ; une seule strie ou côte longitudinale 
SuPCHaque cote dudpronotum!. MEET : retiens. 4 3. 
2. insecte testacé, convexe; 4°" article de l'antenne du mâle 
allongé en crochet recourbé en dedans (Madagascar)... 
RER ER TERRA AR PRES Fairmairei, n. 
— Insecte enfumé, déprimé; 1° article de l’antenne du mäle 
allongé en massue recourbée en dedans (La Réunion; 
MARIA Lite SORT AT RTE planulatus Grouv. 
3. Des stries fémorales sur le premier segment de l'abdomen; 
antennes filiformes:; élytres subtronqués au sommet, ne 
cachant pas entièrement le dernier segment de labdo- 


nn 
—_— 
æ 


men-(Madagascar; Afrique)... 0.04 mirus Grouv. 
— Pas de stries fémorales sur le premier segment de lab- 
FAN ETES à DID LR CR GREEN E 0 CAGE PORS FAC DENT LE PIE EEE ES EVER EI ES 4. 


4. Elytres ne recouvrant pas entièrement le dernier segment 
de l'abdomen; antennes filiformes; tégument rappelant 


cehnidesppetits Jnopeplus ss... ANS RS RMR A ÿ. 
— Elyires recouvrant entièrement le dernier segment de l’ab- 
CORRE TARN: tes SON LE) RS. ON, RAT IG 


>. Tête et prothorax densément et fortement ponetués ; élytres 
nettement ponetués en lignes (La Réunion). Goquereli Grouv. 


12% A. GROUVELLE. 
— Tôte, prothorax et élytres presque lisses (Madagascar)... 

RP NVECELR, AIN ARR PRES NE M brevipennis; MES: 
6. Deuxième article des antennes nettement plus court que 

le 3°; épistome du mâle armé de chaque côté d’une 


épine saillante (Madagascar)... ..... LUE cornutus Grouv. 
— Deuxième article des antennes nettement plus long que 

less Lin, AUUNONE SIRAPERR ALES HASVE AREA. DE es 
— Deuxième article des antennes égal ou subégal au 3°.,... 8. 
7. Forme large; une carène latérale de chaque côté du pro- 

thorax; massue des antennes formée d'articles pas plus 

longs que larges (Madagascar ; Afrique orientale). ..... 

RE NN Tr ee tn EN CCR LEE . Rañffrayi Grouv. 
— Forme étroite; une strie latérale de chaque côté du pro- 

thorax ; antennes filiformes, derniers articles allongés 

CMATOTOS COPIER RE RE AE EU Alluaudi, n. Sp. 
8. Trois derniers articles des antennes beaucoup plus longs 

que darpes/surtontichez lenmâle HR MORE ECEr dE 
— Trois derniers articles des antennes carrés ou subcarrés.. 41. 
J-ÉCouleur noire (ie Maurice) Er CPE atratulus Grouv. 
— Couleur testacée:#7+ 02000 EL SCORE DAPAMER CUS 10. 


10. Taille petite; yeux placés peu en avant du bord antérieur 

du prothorax; épistome tronqué; base du prothorax 

relevée devant l’écusson; striation des élytres peu ac- 

CENUPE MMM RU ORN EE Qt Ars ee minutus O1. 
— Taille plus grande; veux placés notablement en avant du 

bord antérieur du prothorax; épistome légèrement 

sinué; base du prothorax non relevée devant l’écusson, 

striation des élytres bien marquée. ...... Perrieri, n. Sp. 
11. Tétesavecrunisillon lonsitndinalee 22 GMEr LA RENE 42: 
— Tête sans sillon longitudinal, au plus avec une fine strie. 135. 
12. Tête plus longue que large; prothorax sans impressions 

longitudinales sur le disque (La Réunion). mirificus, n. sp 
— Tête pas plus longue que ‘large; prothorax avec deux 

impressions longitudinales sur le disque (La Réunion). 


d'HRR RRR ME d MRhnEOEE ci RÉ TR sulcifrons Grouv. 
13. Insecte noir; prothorax densément et fortement ponctué 

(Lt AREURION NI AR ORNE tenebrosus Grouv. 
— Insecte testacé; prothorax lisse ou finement ponctué..... 14. 
1%, Insecte convexe, épistome sinué (Madagascar; Afrique 

occidentale) Ste IREM TER Janeti Grouv. 


un 


— Insecte déprimé, épistometronqué. (Cosmopolite). capensis Wall. 


Coléoptères de Madagascar. 125 


Je n'ai pas pu faire figurer dans ce tableau le L. palpalis Waterh.. 
que je ne connais pas. 

Silvanus Lewisi Reitt. Coleopt. Heîte, 1876, XV, p. 56. Les deux 
exemplaires examinés ont les angles antérieurs du prothorax moins 
saillants et par suite moins aigus que chez les S. Lewisi provenant 
du Japon; nous les rapportons à celte espèce à titre de variété. 

Madagascar : forêts au nord de Fort-Dauphin. 

Psammoecus trimaculatus Motsch., Étud. ent. 1858, p. 45. — 
Madagascar : Suberbieville (Perrier). 

Cette espèce décrite de Ceylan a élé successivement retrouvée au 
Japon, dans l’Archipel Malais, La Birmanie et les Iles de l'Océanie. 


Psammoecus Hacquardi Grouv., Ann. Soc. ent. Fr. 1889, 


p. 107. — Madagascar : Diego Suarez (Alluaud); localité incertaine 
(Raffray). 


Le type de l'espèce provient de la côte orientale de l'Afrique 
Zanzibar. 


Psammoecus Simoni Grouv., Ann. Soc. ent. Fr. 1892, p. 287. — 
Madagascar : forêt au nord de Fort-Dauphin (Alluaud) ; Soalala (Per- 
rier). — Seychelles : Mahé. 

Le type de l'espèce provient des Philippines ; l'espèce a été retrouvée 
dans tout l’Archipel Malais ainsi qu'à Ceylan. 


Airaphilus Simoni Grouv., Ann. Soc. ent. Fr. 1895, p. 163. — 
Plusieurs exemplaires provenant de Suberbieville (Perrier), Maeva- 
lanana (Decorse), ne semblent qu'une simple variété de l'espèce de 
l'Afrique australe. 


Shoguna Sicardi, n. sp. — Elongala, subcylindrica, nitida, 
glabra, nigra; antennis pedibusque rufo-piceis; capite parce punctu- 
lato, tenuiter aciculato, margine antico sat profunde emarginato ; 
prothorace elongato, basin versus angustato, trapeziformi, parce punc- 
tato, punctis elongatis; elytris striatis, striis vir perspicue punctatis : 
pygidio fortiter sed haud dense profundeque punctato. — Long. 
6 mill. 


Allongé, subeylindrique, brillant, glabre, noir; antennes et pattes 
testacées, un peu rembrunies. Massue des antennes biarticulée, 2° ar- 
ticle allongé, terminé par une partie saillante, acuminée. Tête un peu 
moins de deux fois plus longue que large dans la plus grande largeur ; 


126 A. GROUVELLE. 


très finement alutacée; épistome profondément échancré, avec une 
petite partie saillante dans le fond de l’échancrure; ponctuation 
écartée, formée, sur le front, de petits points allongés, et de points 
beaucoup plus forts et plus serrés sur le cou. Prothorax trapézoïdal 
légèrement rétréci à la base, environ une fois et demie aussi long que 
large en avant; ponctuation formée de points en forme de strioles, 
assez écartés, laissant sur le disque une bande longitudinale et, sur 
chaque côté, une assez large bande latérale lisses; base bordée par 
une forte strie anguleuse dans le milieu. Écusson petit, discoïdal. 
Élytres environ trois fois aussi longs que larges ensemble, assez fine- 
ment striés, tronqués au sommet; stries à peine visiblement ponetués ; 
intervalles des stries très larges, non convexes. Ponctuation du pygi- 
dium forte, mais peu serrée et peu profonde. 


Madagascar : Diego Suarez. Coll. Sicard et A. Grouvelle; Baie d’An- 
tongil. Coll. Ch. Alluaud. 


Se distinguant à première vue de Shoguna chlorotica Fairm., par sa 
couleur, sa taille plus importante et par la sculpture du disque du 
prothorax qui ne présente pas de sillon longitudinal. 


MONOTOMIDAE 


Momotoma madagascariensis, n. Sp. — Ovala, convera, 
opaca, Setosa, nigra: antennis pedibusque rufis; articulis 4-9 anten- 
narum moniliformibus ; capite longiore quam lato, densissüme punctato, 
fronte utrinque in longitudinem striolata, inter striolas punctato-im- 
pressa, temporibus parvis, angulis posticis haud acutis, penicillatis ; 
prothorace densissime punctato, transverso, antice angustato, lateribus 
arcuatis, tenuiter crenulatis, margine antico late emarginato et ergo 
angulis anticis, ante prominulis, angulis posticis obtusis, haud hebetatis, 
basi arcuata, utrinque sinuata, disco ante scutellum biimpresso ; elytris 
ovalis, parum elongatis, in disco seriatim punctatis. — Long. 1,75 mill. 


Ovale, convexe, à peine brillant, garni de soies courtes, noir; an- 
tennes et pattes rougeûtres. Articles 4 à 9 des antennes subcarrés, 
moniliformes, 40 un peu plus long que large, subcylindrique ter- 
miné au sommet par un bouton comprimé. Tête plus Jongue que 
large y compris les yeux, très densément ponctuée, présentant sur le 
front deux strioles longitudinales et entre celles-ci un point enfoncé: 
tempes petites ; angles postérieurs arrondis, garnis d’un petit faisceau 
de poils. Prothorax très nettement transversal, assez fortement rétréci 


Coléoptères de Madagascar. 4127 


en avant, très densément ponctué; côtés finement crénelés, arqués:; 
sommet largement et assez profondément échancré: base arquée en 
arrière, sinuée de chaque côté; angles antérieurs aigus, saillants en 
avant, postérieurs obtus, non émoussés; sur le disque deux profondes 
impressions. Élytres ovales, environ une fois et demie aussi longs que 
larges dans leur plus grande largeur, ponctués en lignes; points atté- 
nués vers le sommet, donnant un aspect rugueux à la surface des 
élytres, principalement sur le disque. Métasternum densément ponctué. 
o, Métasternum déprimé; 5° segment de l'abdomen largement et su- 
perficiellement impressionné ; 1e à peine fovéolé. 


Madagascar : Diego Suarez. Coll. Sicard et A. Grouvelle. 


Europs crenicollis, n. Sp. — Oblongo-elongatus, vix convexus, 
nitidus, vix perspicue pubescens, piceus: antennis pedibusque rufis 
ultimo-articulo clavae antennarum oblongo, puleinato, longiore quam 
praecedenti; capite parce punctato, angulis posticis acutis; prothorace 
subquadrato, subcordato, parce punctato, disco depresso, basin versus 
leviter concavo, adhuc parcius punctato, lateribus, praecipue basin 
versus crenulatis ; elytris punctato-striatis, punctis minimis, intervallis 
latis. — Long. 4,35 mill. 

Allongé, oblong, faiblement convexe à peine pubescent, brun de 
poix, un peu plus foncé sur la tête et le prothorax. Antennes et pattes 
rougeàtres. Dernier article de la massue, oblong, terminé par un 
bouton distinct, au moins trois fois aussi long que l'article précédent. 
Tête éparsement ponctuée, angles postérieurs aigus. Prothorax à peu 
près aussi long que large, subcordiforme, éparsement ponctué, surtout 
sur le disque; celui-ci déprimé, relevé contre la base, bords latéraux 
crénelés surtout dans la partie basilaire. Élytres un peu moins de 
deux fois aussi longs que larges dans leur plus grande largeur; 
ponctués striés; points des stries petits; intervalles des lignes de 
points très larges surtout sur le disque; chaque ligne de points accom- 
pagnée d’une ligne de soies courtes, fines et dressées. Dernier segment 
de l'abdomen convexe, peu densément ponctué. 

Madagascar : forêt au nord de Fort-Dauphin. Coll. Ch. Alluaud. 


TABLEAU DES Europs DE LA RÉGION MALGACHE 


1. Taille #emill. Côtés du prothorax sans denticulation bien 
nette; prothorax avec deux impressions longitudinales 
linéaires ponctuées sur le disque (La Réunion). brevis Grouv. 


128 A. GROUVELLE. 


— Taille 2 mill. Cotés du prothorax très nettément denti- 
culés; prothorax simplement très éparsement ponetué 
sur le disque (Madagascar)............ crenicollis, n. Sp. 


CRYPTOPHAGIDAE 


Diphyllus Alluaudi, 0. Sp. — Oblongus, conterus, modice ni- 
tidus, flavo-pubescens, niger, singulo elytro rufo-ferrugineo bimaculato ; 
1 macula humerali, subtriangulari, > ante apicem, transversa, capile 
prothoraceque sat dense fortiterque punctato, hoc transversissimo, an- 
lice angustato, utrinque in longitudinem bicarinato, marginibus latera- 
libus stricte pulvinatis; elytris lineato-punctatis. — Long. 2 mill. 


Oblong, convexe, médiocrement brillant, noir taché de roux ferru- 
gineux sur les élytres, couvert d’une pubescence flave, couchée, assez 
dense et assez serrée, entremêlée sur les élytres de poils plus longs, 
plus redressés, disposés en lignes sur les intervalles des lignes de 
points. Antennes d’un roux de poix clair; dernier article courtement 
ovale, plus long que le précédent. Tête assez densément et fortement 
ponctuée. Prothorax plus de deux fois plus large que long, rétréci en 
avant, un peu moins densément ponctué que la tête, présentant de 
chaque côté deux fines carènes longitudinales, l’externe partant de 
l'angle postérieur du prothorax, l’interne presque parallèle à l’externe ; 
bords latéraux faiblement arqués, rebordés par un fin bourrelet. 
Écusson transversal, subovale. Élytres environ deux fois plus longs que 
larges ensemble dans leur plus grande largeur, ponclués en lignes; 
intervalles des lignes de points beaucoup plus larges que ceux-ci; sur 
chaque élytre deux taches d’un roux ferrugineux, la 1° humérale, 
subtriangulaire, la 2 vers le dernier tiers de la longueur, transver- 
sale, un peu inclinée, n’atteignant ni la suture, ni le rebord latéral. 
Dessous roux de poix, pattes plus claires. 


Madagascar : forêt de Tanala. Coll. Ch. Alluaud; Andrangoloaka, 
près Tananarive. Coll. A. Grouvelle. 


Diphyllus undulatus, n. Sp. — Oblongus, convexus, sat niti- 
dus, fulvo-pubescens, ater, elytris fulvo variegatis, antennis pedibusque 
rufis: capite prothoraceque sat parce punctalo, hoc transversissimo, 
antice angustato, utrinque bicarinulato, carina interna basin versus 
abbreviata; elytris lineato-punctatis, intervallis linearum valde latiori- 
bus quam punctis, singulô elytro fulvo quadrimaculato; 1° macula hu- 


Coléoptères de Madagascar. 129 


merali, suborbiculari, ® inter scutellum et latus sita, arcuata et un- 
dulata, 3* ultra medium, transversa, undulatissima, 4 apicali. — 
Long. 2,3 mill. 

Oblong, convexe, assez brillant, couvert d’une pubescence fauve, 
couchée, assez serrée, dessinant de fines lignes plus pubescentes sur 
les intervalles des lignes ponctuées des élytres, noir avec les élytres 
variés de fauve. Antennes et pattes d’un fauve un peu rougeàtre ; der- 
nier article de l'antenne ovale, plus long que le précédent. Tête et pro- 
thorax non densément ponctués. Prothorax un peu plus de deux fois 
plus large à la base que long, rétréei en avant, présentant de chaque 
côté deux fines carènes; l’externe partant de l'angle postérieur, l’in- 
terne subparallèle à la 1", presque effacée dans la moitié basilaire. 
Écusson transversal, suboblong. Élytres de la largeur du prothorax à 
leur base, subacuminés ensemble au sommet, environ deux fois aussi 
longs que larges ensemble dans leur plus grande largeur; chacune 
avec quatre taches d’un faune un peu orangé : la 4° humérale, orbi- 
culaire ; la 2° arquée, ondulée, s'étendant de l’écusson au premier tiers 
du bord latéral; la 3° au delà du milieu, transversale, fortement ondu- 
lée, s'étendant entre la suture et le bord latéral; la 4° apicale. 


Madagascar : Diego Suarez. Coll. Ch. Alluaud, Grouvelle et Sicard. 


Diphyllus magnus, D. Sp. — Oblongus, convexus, parum niti- 
dus, sat dense fulro-pubescens, nigro-olivaceus, antennis piceis, ultimo 
articulo dilutiore, subovato; capite prothoraceque sat parce et profunde 
punctato; hoc transverso, antice angustato, utrinque bicarinato, carina 
interna basin versus abbreviata: elytris lineato-punctatis, ad apicem, 
dateraque subsulcatis ; intervallis linearum punctorum latissimis, singulo 
elytro pubibus auratis quinque fasciato, 1* fascia humerali, aliis dis- 
coidalibus, in duabus lineis obliquis dispositis : antennis piceis, pedibus 
rufis. — Long. 4 mill. 

Oblong, convexe, peu brillant, noir-olivätre, couvert d’une pubes- 
cence assez dense, couchée, uniformément fauve, sauf sur-les élytres où 
elle forme des macules plus dorées. Antennes brun de poix: dernier 
article plus clair, subovoide, plus long que le précédent. Tête et pro- 
thorax profondément et assez éparsement ponctués. Prothorax envi- 
ron deux fois plus large à la base que long, présentant de chaque côté 
deux fines carènes : l’externe partant de l'angle postérieur, entière, 
linterne parallèle à l’externe fortement écourtée dans la partie basi- 
laire. Écusson transversal, suboblong. Élytres de la largeur du pro- 
thorax à la base, ovales, à peine acuminés ensemble au sommet, 

Ann. Soc. Ent. Fr., LXxV [1906]. 9 


430 A. GROUVELLE. 


environ une fois et demie aussi longs que larges ensemble, ponetués 
en lignes, substriés vers l'extrémité; intervalles des lignes ponctuées 
très larges, lignes ponctuées plus marquées vers les côtés; sur chaque 
élytre cinq macules formées de poils plus dorés que le fond; la 4° hu- 
mérale, les quatre autres disposées deux par deux sur deux lignes 
obliques. Pattes rougeûtres. 


Madagascar : Diego Suarez. Coll. Alluaud, Grouvelle et Sicard. 


Diphyllus maculadus, n. Sp. — Oblongus, conveæus, nilidus, 
flavo-griseo-pubescens, nigro-piceus, elytris rufo variegatis; antennis 
rufo-piceis, ultimo articulo subtransverso, capite dense et haud  pro- 
funde punctato; prothorace subrugosulo, sat parce punctalo, intervallis 
punclorum tenuiter punctulatis, antice quan postice angustiore, utrin- 
que bicarinato, carina interna basin versus abbreviata: scutello trans- 
versissimo, subsemioblongo ; elytris lineato-punctatis, singulo elytro qua- 
drimaculato ; maculis 1-2 et 3-4 in duabus lineis obliquis disposilis. — 
Long. 3 mill. 


Oblong, convexe, brillant, couvert d’une pubescence peu dense et 
peu longue d’un gris flave, brun de poix varié de roux sur les élytres. 
Antennes rousses un peu foncées ; dernier article ovoide, subtransver- 
sal. Tête densément et peu profondément ponctuée, subruguleuse. 
Prothorax un peu moins de deux fois plus large que long, plus rétréci 
au sommet qu'à la base, couvert d’une ponctuation formée de gros 
points assez épars, entremèêlés de petits points; de chaque côté deux 
‘arènes longitudinales; Pexterne entière partant de la base à une dis- 
tance notable du sommet de l'angle postérieur du prothorax, l'interne 
écourtée dans la partie basilaire. Écusson très transversal presque à 
demi ovale. Élytres à la base de la largeur du prothorax, moins de deux 
lois aussi longs que larges ensemble, subparallèles, acuminés ensemble 
au sommet, assez finement ponctués en lignes; chacun avec quatre 
taches rouges disposées deux par deux sur deux lignes obliques, la 
4e partant de l'écusson et allant vers le tiers basilaire du bord latéral 
de l’élvtre, la 2° subparallèle à la première, partant du milieu de la 
longueur de la suture; taches 4-2 et 3-4 soudées parfois ensemble et 
déterminant alors deux bandes ondulées, Pattes brun-rougeûtre. 


Madagascar : Andrangoloaka, près Tananarive. Coll. A. Grouvelle. 
Diphyllus concoler, n. Sp. — Oblongo-elongatus, converuws, ni- 


tidulus, flavo-pubescens, nigro-piceus ; ultimo articulo antennarum sub- 
hemisphaerico: capite haud profunde punctato: prothorace h'ansverso, 


Coléoptères de Madagascar. 131 


antice angustato, grosse et sat parce punclato, utrinque bicarinato, ca- 
rina interna basin versus abbreviata; elytris sat elongatis, fortiter li- 
neato-punctatis, intervallis punctulatis, Seriatim pilosis. — Long. 
3,9 mill 

Obloag, allongé, convexe, assez brillant, brun de poix, couvert d’une 
pubescence d’un flave doré, formée de poils assez longs inclinés et re- 
courbés en arrière entremêlés de poils plus petits. Dernier article des 
antennes, subtransversal subhémisphérique. Tête non profondément 
ponctuée, Prothorax presque deux fois plus large que long, rétréci au 
sommet, assez fortement et densément ponctué, présentant de chaque 
coté deux carènes longitudinales : l’externe entière, partant de l'angle 
postérieur du prothorax, l’interne écourtée à la base; carènes et bords 
latéraux garnis de soies plus longues que celles du disque. Écusson 
transversal, suboblong. Élytres de la largeur du prothorax à la base, un 
peu plus de deux lois plus longs que larges ensemble, acuminés ensem- 
ble au sommet, ponctués en lignes, points plus forts sur les côtés que 
sur le disque; sur chaque intervalle des lignes de points, une ligne de 
petits points donnant naissance à des soies plus longues inclinées qui 
dessinent une ligne. 


Madagascar : Andrangoloaka, près Tananarive. Coll. A. Grouvelle. 


Diphyllus canaliculatus, n. Sp. — Oblongus, converus, sat 
nitidus, flavo-pubescens, testaceus ; capite prothoraceque vix obscuriori- 
bus; ullimo articulo antennarum subsphaerico; capite parce punctato : 
prothorace transverso, antice angustato parce sed fortius punctato quam 
capite, utrinque bicarinato; carinaexterna acutissima, angulum posti- 
cum attingente, interna minus indicalu, hebetata, intervallo inter has 
carinas concavissimo, laevi; scutello transversissimo : elytris ad apicem 
conjunclim rotundatis, punctaio-lineatis, substriatis, intervallis stria- 
run latis. — Long. 2 mill. 


Oblong, convexe, assez brillant, testacé, couvert d’une pubescence 
flave assez longue et embrouillée sur le prothorax, moins longue sur 
les élytres, mais disposée sur les intervalles en petits groupes plus 
ou moins convergents vers le milieu de l'intervalle. Antennes peu al- 
longées, dernier article de la massue subsphérique. Tête et prothorax 
à peine plus sombre que les élytres, légèrement rougeûtres. Tête épar- 
sement ponctuée. Prothorax un peu moins de deux fois plus large à la 
base que long, rétrécien avant, éparsement, mais plus fortement ponc- 
tué que la tête; côtés faiblement arqués; sommet faiblement arqué en 
avant, sinués vers les extrémités ; base légèrement arquée en arrière, 


132 A. GROUVELLE. 


faiblement sinuée de chaque côté; angles antérieurs un peu saillants, 
émoussés, postérieurs pas tout à fait droits; de chaque côté du dis- 
que un profond canal longitudinal, lisse, brillant, limité à l'extérieur 
par une carène très marquée, tranchante, partant de l'extrémité de la 
base du prothorax, rapprochée du bord latéral et limilée à l'intérieur 
par une carène peu marquée, émoussée. Écusson très transversal. 
Élytres de la largeur du prothorax à la base, à peine élargis dans leur 
plus grande largeur, arrondis ensemble au sommet, environ deux fois 
aussi longs que larges ensemble; ponctués en lignes, substriés ; inter- 
valles des lignes de points iarges. 

Madagascar sud : nord du pays Androy. Coll. Ch. Alluaud; Diego 
Suarez. Coll. Sicard; Suberbicville. Coll. Fairmaire et A. Grouvelle. 


Diphyllus variegatus, D. Sp. — Oblongus, convexus, sal ni- 
tidus, flavo-pubescens, niger ; elytris testaceo variegatis; antennis, clara 
excepta, rufis, ultimo articulo transverso; capile prothoraceque sat pro- 
funde punctato, hoc transverso, antice angustato parce et sat fortiter 
punctalo, utrinque in longitudinem unicarinato ; scutello transrersis- 
simo, subquadrato; elytris ad apicem conjunctim acuminatrs, lineato- 
punctatis, singulo testaceo quadrimaculato; 1 macula humeralr, 2 obli- 
qua, undulata, inter scutellum et marginem lateralem: 5° juxta 
suluram; 4 arcuata, inter apicem et marginem lateralem. — Long. 
2 mill. 


Oblong, convexe, assez brillant, couvert d’uné pubescence flave plus 
ou moins couchée, assez longue, se condensant par convergence à la 
base du prothorax en une ligne longitudinale, comprenant sur les é1y- 
tres des poils plus longs disposés par petits groupes de poils conver- 
vents. Antennes rougeàtres; massue noire, dernier article transversal. 
Tête et prothorax noirs assez fortement ponctués. Prothorax environ 
deux fois aussi large à la base que long, rétréci en avant, ponctué plus 
éparsement que la tête: de chaque côté du disque une carène subpa- 
rallèle au bord latéral partant de angle postérieur et en dedans de 
cette carène la trace d'une élévation longitudinale à peine saillante, des- 
sinée par une bande imponctuée. Écusson très transversal. Élytres à 
la base de la largeur du prothorax, ovales, subacuminés ensemble au 
sommet, environ une fois et demie aussi longs que larges ensemble 
dans leur plus grande largeur; ponctués en lignes atténuées vers le 
sommet; sur chaque élytre quatre taches testacées, la 4"° humérale 
suborbiculaire, placée sur un calus lisse, la 2 s'étendant entre l’écus- 
son et le premier tiers basilaire de la longueur, limitée en dehors à la 


Coléoptères de Madagascar. [BH] 


ligne ponctuée humérale, en forme de bande peu large déterminant 
deux arcs très accentués ayant la convexilé dirigée vers le sommet: 
la 3° un peu au delà du milieu, contre la suture, subcarrée; la 4° entre 
le sommet et le deuxième tiers de la longueur de l'élytre, atteignant. 
presque le rebord latéral, en forme de bande transversale plus large 
que la 2° tache sur la partie discoïdale de l’élytre et de bande étroite 
contre la suture sur la partie apicale. Pattes testacées. 


Madagascar, sans localité précise (Sikora). Coll. A. Grouvelle. 


Diphyllus sordidus, n. Sp. — Ublongus, modice converus, 
subnitidus, sat dense flavo-cinereo-pubescens, piceus; elytris dilutiori- 
bus ; antennis pedibusque rufo-piceis ; ultimo articulo antennarum obco- 
nico, ad apicem pulvinato ; capite parce fortiterque punctato: prothorace 
transversissimo, antice angustato, in disco sat parce punctato, ad latera 
fortius et sat dense punctato, utrinque in longitudinem bicarinalo ; ca- 
rina extlerna integra, interna basin versus attenuata; scutello trans- 
versissümo; elytris lineato-punctatis, intervallis linearum mullo latio- 
ribus quam punctis. — Long. 4,65 mill. 


Oblong, modérément convexe, un peu brillant, couvert d'une pubes- 
cence flave cendrée, double, assez dense, relativement courte, brun 
de poix peu foncé, sur les élytres. Tête fortement, profondément et 
pas très densément ponctuée; antennes noir de poix, dernier article 
en forme de cône renversé, bombé à l'extrémité. Prothorax rétréci en 
avant, légèrement à la base, plus de deux fois plus Jarge à la base que 
long, assez éparsement ponctué sur le disque, plus densément et plus 
fortement sur les côtés; de chaque côté deux carènes longitudinales : 
l'externe partant de l'angle postérieur, entière, assez marquée, lin- 
terne également assez marquée, écourtée à la base; intervalle de ces 
carènes assez concave, surtout en avant; bord antérieur subtronqué, 
sinué aux extrémités, côtés arrondis surtout en avant: base légèrement 
arquée en arrière ; angles antérieurs droits, légèrement saillants; posté- 
rieurs droits. Écusson très transversal. Élytres de la largeur du pro- 
thorax, environ une fois et deux tiers aussi longs que larges ensemble 
à la base, ponctués en lignes; intervalles des lignes de points au moins 
deux fois aussi larges que les points sur le disque. Pattes roux de 
poix. 

Madagascar : Fort-Dauphin. Coll. A. Grouvelle et Ch. Alluaud. 


Diphyllus parvulus, n.sp. — Oblongus, modice convexus, sub- 
nitidus, longe cinereo-pubescens, piceus ; elytris rufis, transversün nigro- 


134 . GROUVELLE. 


maculatis, antennis pedibusque rufo-testaceis; ullimo articulo anten- 
narum obconico ad apicem  pulvinato: capite parcissime punctato ; 
prothorace transversissimo, antice angustato, in disco parcissime punc- 
tato, ad latera magis dense punctato et utrinque in longitudinen bica- 
rinalo : carina externa integra, interna basin versus attenuata ; scutello 
transversissimo ; elytris lineato-punctatis, punctis magnis, intervallis 
linearum sat latis. — Long. 4,5 mill. 


Oblong, modérément convexe, un peu brillant, couvert d’une pubes 
cence cendrée, longue, un peu lanugineuse, brun de poix, élytres 
rougeàtres, coupés par une bande transversale foncée, mal limitée, 
antennes et pattes d’un roux plus clair. Dernier article de la massue 
des antennes obconique, bombé à l'extrémité. Tête très éparsement 
ponctuée, Prothorax rétréci en avant, plus de deux fois plus large à Ia 
base que long, très éparsement ponctué sur le disque, plus densément 
sur les côtés; de chaque côté deux carènes longitudinales : l'externe 
partant de l'angle postérieur, entière, assez marquée, Pinterne égale- 
ment assez marquée, mais écourtée à la base: bords latéraux légère- 
ment arqués; bord antérieur subtronqué; base faiblement arquée en 
arrière; angles antérieurs obtus, postérieurs presque droits. Écus- 
son très transversal. Élytres de la largeur du prothorax à la base, 
subarrondis ensemble au sommet, environ une fois et demie aussi 
longs que larges ensemble à la base, ponetués en lignes; points gros, 
surtout dans là région basilaire; intervalles des lignes de points moins 
de deux fois plus larges que le diamètre de ceux-ci. 

Madagascar : Fort-Dauphin. Coll. Ch. Alluaud. 


Diplhyllus vw notatus, n. Sp. — Ovalus, converus, sat nilidus, 
flavo-pubescens, ochraceo-testaceus; clava antennarum infuscata, capite 
prothoraceque rufo, elytris nigro-variegatis: ultimo articulo anten- 
narum hemisphaerico, longiore et vix angustiore quam praecedenti : 
capile parce punctato ; prothorace transverso, antice angustato, in disco 
parce et ad latera densius et fortis punctato, utrinque in longitudinem 
bicarinato, carina externa ab angulo postico proficiscente, interna ab 
latere sat remota,vix indicata et antice evanescente ; elytris ovatis, pro- 
thorace latioribus, ad apicem conjunctim subacuminatis, duabus fusciis 
nigris transversis maculalis : 1 jurta scutellum in formam v, À ultra 
medouin, in sulura pariter in formam v et dein usque ad latera trans- 
versa et dilatata. — Long. 1,65 mil. — PL 8, fig. 6. 


Ovale, convexe, assez brillant, couvert d’une pubescence flave assez 
longue et assez dense, mais ne masquant nullement la couleur du té- 


Coléoptères de Madagascar. 5 


gument, jaune testacé avec la massue des antennes enfumée, la tête 
et le prothorax roux testacé légèrement enfumé et deux bandes trans- 
versales, noires sur les élytres : la 1° auprès de l’écusson en forme de 
V ouvert, n’atteignant pas les côtés, la 2° juste après le milieu égale- 
ment en forme de V sur la suture, puis rejoignant de chaque côté le 
bord latéral par une bande transversale plus large que les branches 
du V. Dernier article des antennes plus long et à peine plus étroit 
que le précédent. Tête ponctuée. Prothorax près de deux fois plus 
large que long, à peine rétréci à la base, plus fortement au sommet, 
arrondi sur les côtés, éparsement ponctué sur le disque, densément 
et fortement sur les côtés: présentant de chaque côté deux carènes 
longitudinales : la 4"° bien marquée partant de l'angle postérieur du 
prothorax, la 2° peu accentuée, émoussée, effacée vers le sommet 
assez éloignée du bord latéral. Écusson transversal, suboblong. Ély- 
tres plus larges que le prothorax, environ une fois et demie aussi 
longs que larges dans leur plus grande largeur, ponctués en lignes 
très finement près de la suture, plus fortement vers les côtés: pubes- 
cence uniformément répartie, mais formée de petits groupes de poils 
convergents. 


Madagascar : Diego Suarez. Coll. Sicard et A. Grouvelle. 


Hbiphyllus fhistrio,n. Sp. — Ovatus,converus, sat nitidus, flavo- 
pubescens, ater ; antennis, clava excepta, pedibus elytrisque flavo-ochra- 
ceis, his nigro variegatis; ultimo articulo antennarum hemisphaerico, 
tam lato et elongato quam praecedenti; capite punctato: prothorace 
transverso, antice angustato, in disco parce et ad latera fortius punc- 
tato, utrinque unicarinato: elytris ovatis, prothorace latioribus, ad 
apicem conjunctin subacuminatis, duabus fasciis nigris transversis ma- 
culatis : 1* jurta basin, latera haud attingente, utrinque arcuata et 
in sutura dilatata et subquadrata, 2 ultra medium, in sutura ad 
apicem angulatin dilatata, dein usque ad latera transrersa et dilatata. 
— Long. 4,5 mill, 


Ovale, convexe, assez brillant, couvert d’une pubescence flave assez 
dense, mais ne masquant nullement la couleur du tégument, noir avec 
les antennes (sauf la massue), les pattes et les élytres {sauf deux 
bandes transversales) d’un roux testacé. Dernier article des antennes 
subhémisphérique, sensiblement aussi large et aussi long que le précé- 
dent. Ponctuation de la tête ni très forte, ni très serrée. Prothorax à 
peine plus de deux fois plus large dans sa plus grande largeur que 
long, à peine rétréci à la base, plus fortement au sommet, arrondi sur 


136 A. GROUVELLE. 


les côtés, éparsement ponctué sur le disque, densément et fortement 
sur les côtés, présentant de chaque côté une carène longitudinale en- 
tière partant à la base presque de l’angle du prothorax. Écusson trans- 
versal. Élytres ovales, plus larges que le prothorax, un peu plus de 
une fois et demie aussi longs que larges ensemble dans leur plus 
grande largeur, subacuminés ensemble au sommet, assez finement 
ponctués en lignes; points effacés vers le sommet: intervalles des li- 
gnes très larges sur le disque, par rapport aux points; pubescence 
uniformément répartie, mais formée de petits groupes de poils conver- 
gents ; 1° bande transversale noire, près de la base, n’atteignant pas 
les côtés, arquée vers la base aux extrémités, dilatée en carré sur la 
suture; la 2° contre le milieu, dilatée aux extrémités contre les côtés, 
prolongée jusqu'a la suture par une bande étroite partant de l’angle 
postérieur interne de la partie dilatée et anguleusement dilalée vers le 
sommet sur la suture. 


Madagascar : Diego Suarez. Coll. Sicard et A. Grouvelle. 


Diphyllus Sicardi, n. Sp. — Oblongus, sat elongatus, converus, 
nitidulus, flavo-rufo-pubescens, ater, sinqulo elytro aurantiaco-bimacu- 
lato : antennis rufo-piceis, ultimo articulo subhemisphaerico, breviore et 
angustiore quam praecedenti; capite sat dense sed haud fertiter punc- 
tato ; prothorace transverso, antice angustato, in disco parce et ad latera 
fortius punctato, utrinque bicarinato, carina interna basin versus ab- 
breviata ; elytris sat elongatis, subparallelis, lineato-punetatis, punctis 
ad apicem evanescentibus, intervallis latioribus quam punctis, singulo 
elytro late bimaculato : 1* macula humerali, 2 ultra medium fere su- 
turam attingente. — Long. 1,5 mill. 


Oblong, subparallèle, assez allongé, un peu brillant, couvert d'une 
pubescence flave-orangée, assez dense, mais ne masquant pas la cou- 
leur du tégument, noir avec deux larges taches orangées. Antennes 
rougeàtres ; dernier article subhémisphérique, plus étroit et plus long 
que le précédent. Ponctuation de la tête assez dense, mais peu forte. 
Prothorax environ deux fois et demie aussi large vers la base que 
long, à peine rétréci à la base, plus fortement au sommet, éparsement 
ponctué sur le disque, plus fortement et plus densément sur les côtés ; 
présentant de chaque côté deux carènes longitudinales : l’externe en- 
tière, partant de la base en dedans de l'angle postérieur, l’interne 
écourtée à la base. Écusson transversal, suboblong. Élytres à peine 
plus larges que le prothorax, environ deux fois aussi longs que larges 
ensemble, subacuminés ensemble au sommet, ponctués en lignes; 


Coléoptères de Madagascar. 137 


points assez forts sur le disque, s’effacant vers le sommet; intervalles 
des lignes de points plus larges que les points ; pubescence uniformé- 
went répartie, mais formée de petits groupes de poils convergents ; 
sur chaque élytres deux larges taches : la 47° humérale, la 2 transver- 
sale, au delà du milieu atteignant presque la suture. 

Madagascar : Diego Suarez. Coll. Sicard et A. Grouvelle, 


Diphyllus madagascariensis Grouv., Ann. Soc. ent. Belg. XLIT. 
p. 438. — Cette espèce à été rapportée par erreur au genre Tri- 
phyllus dans les Annales de la Société entomologique de Belgique. 


TABLEAU DES Diphyllus DE LA RÉGION MALGACHE 


1. Deux carènes latérales entières sur chaque côté du pro- 


RO Ron p er iientnct2 Te 2 dans. aline 20 
— Une de ces deux carènes nettement écourtée à la base 

ASE RER vod IMALA. à: Pod 41 Liu Qu: L. 
2. Intervalle entre les carènes très profond, concave, pres- 

que lisse; insecte concolore.......... canaliculatus, n. Sp. 
-— Intervalle entre les carènes ponctué, non profond....... 3. 
sopinsectecuncoloren renal Le tout nus ane concolor, nn. Sp. 
— Insecte varié de roux ou de testacé........ Alluaudi, n. Sp. 
Lenranerdes mil ra ont. Dee. 2 RO ONE ÿ. 
1 Haillendesomiltd 2 aûamaximums ie 204 Loin er. 6. 


». Forme large: élytres ovales environ une fois et demie 

aussi larges que longs ensemble; quelques petites ta- 

Res CIATeS SUP IS ÉVITE... re magnus, ND. Sp. 
— Forme étroite; élytres deux fois aussi longs que larges 

ensemble; plusieurs taches rougeàtres sur les élytres. 
maculatus, n. Sp. 


sen bielphnle ele elmHelsinife sa) eee) atsle ess » 2lere eee). 


6. Élytres d’un roux fauve, variés de noir et coupés en par- 
üiculier par une bande transversale noire............ De 
— Élytres rougeitres ou fauves coupés par une ou des lignes 
noires transversales, mais onduleuses ou anguleuses.. 8. 
— Insecte concolore ou presque concolore; taille de 4,5 mill. 
CAMERA AMAR ALU. ns 2 NC EUR 11 
7. Forme plus allongée; élytres deux fois aussi longs que 
larcesiensemblel 4:42 il 240 4 madagascariensis Grouv. 


— Forme plus large, élvtres environ une fois et demie aussi 
longs qué larges ensemblé. .::.:......:.0. Sicardi, n. Sp. 


138 À. GROUVELLE. 


8. Élytres présentant plus de deux bandes transversales 
noires, complètes ou interrompues; couleur foncière 


POSBE A. EE. RUE SO NRCT ER EE AE VRNOREREPREAER VAE M 
— Élytres présentant deux bandes transversales noires... 10. 
9. Forme plus allongée; bande transversale intermédiaire 

n'enfermant pas sur la suture un espace elair....... 

RE Re ER CEE TES undulatus, n. Sp. 


— Forme plus large : bande transversale intermédiaire en- 
lermant sur la suture un espace clair.. variegatus, n. sp. 
10. Bande transversale antérieure en forme de v 
M ne nee en ie a TEE Den me tas on ae net Le . v notatus, ND. Sp. 
— Bande transversale antérieure formée de deux branches 
arquées réunies sur la suture par une tache subcar- 
CÉBAIEAR I ad NOM ACT DE Set A MNAURRsE histrio, n. Sp. 
11. Pubescence un peu lanugineuse; couleur plus foncée; 
taille plus petite 1,25; forme plus étroite... parvulus, 
— Pubescence non lanugineuse ; couleur plus claire; taille 
plus grande 1 mill. 2/3; forme plus large.. sordidus, n. sp. 


= 
un 
= 


Loberus insularis Grouv., Ann. Soc. ent. Fr. 1896, p. 89. — 
Je rapporte à cette espèce comme simple variété des exemplaires 
de coloration plus foncée sur la tête et le prothorax. Chez ces exem- 
plaires, les 15 et %S articles de la massue sont également plus 
foncés, parfois noirs. La figure qui accompagne la description ori- 
ginale est inexacte en ce qui concerne la base des bords latéraux du 
prothorax. L'échancrure caractéristique du L. insularis n’a pas été 
figurée. | 


Hapalips Alluaudä, n. Sp. — ÆElongato-ovatus, modice con- 
veæus, nilidus, griseo-pubescens, niger; antennis pedibusque rufo-tes- 
taceis; capte parce punctulato ; prothorace transterso, parce punctato, 
disco ante basin transversim lineato-impresso, impressione utrinque 
foveola punctiformi limitata, lateribus canaliculato-marginatis, elytris 
elongatis ad apicem attenuatis, conjunctim rotundatis, punctato-stria 
lis, punclis ad apicem evanescentibus, stria suturali basin versus 
abbreviata. — Long. 3 mill. 


Allongé, ovale, faiblement convexe, brillant, noir ou noir de poix, 
couvert d’une pubescence grise faiblement jaunâtre, pas allongée, peu 
dense sur le prothorax, disposée en lignes sur les lignes ponctuées des 
élytres. Antennes d’un roux testacé un peu foncé, atteignant presque 
la base du prothorax, 3° article environ une fois et demie aussi long 


Coléoptères de Madagascar. 139 


que large. Tête éparsement pointillée, marge antérieure. rougeûtre. 
Prothorax environ une fois et demie aussi large que long, éparsement 
ponctué; marges latérales, faiblement arquées, sinuées vers la base, 
rebordées par une cannelure étroite; angles postérieurs aigus, bien 
marqués; sur le disque près de la base, une impression transversale, 
linéaire, terminée à chaque extrémité par une fossette ponctiforme. 
Écusson transversal, subpentagonal. Élytres un peu plus larges que 
le prothorax à la base, atténués vers le sommet, environ trois fois plus 
longs que larges ensemble dans leur plus grande largeur, arrondis 
ensemble au sommet, ponctués en lignes, à peine striés; points at- 
ténués vers le sommet; strie suturale bien marquée dans la région 
apicale. Pattes d’un roux testacé. 


Madagascar : forêt au nord de Fort-Dauphin. Coll. Ch. Alluaud, 


Paramecosoma breve, n. Sp. — Oblonqum, convexum, niti- 
dum, pube flava sat longe et dense vestitum, rufo-piceum, elytris rufo- 
ferrugineis ad latera nigro-maculatis ; capite punctato, rufiore quam 
prothorace, hoc transverso antice posticeque angustato, dense punctato : 
dateribus rotundatis, stricte reflexis ; margine basilari utrinque punc- 
talo-impressa, medio breviter subcarinata; elytris parce punctatis. — 
Long. 1,75 mill. 


Oblong, convexe, brillant, couvert d'une pubescence flave, assez 
longue et serrée. Antennes rougeätres, sauf la massue qui est en- 
fumée. Tête rougeâtre, non densément ponctuée. Prothorax roux de 
poix, environ deux fois aussi large que long, un peu plus rétréci au 
sommet qu'à la base, plus densément ponctué que la tête; côtés ar- 
rondis, étroitement réfléchis ; bord antérieur arrondi, saillant en avant: 
angles antérieurs émoussés, postérieurs obtus; de chaque côté de la 
base une impression ponctiforme, dans le milieu une courte carène 
longitudinale, peu marquée. Écusson très transversal. Élytres d’un 
roux ferrugineux, un peu plus larges que le prothorax, environ une 
fois et demie aussi longs que larges ensemble, aussi fortement ponc- 
tués que le prothorax mais très éparsement, chacune avec une grande 
tache noire, latérale, laissant à découvert à lPépaule le ealus humé- 
ral, n’atteignant pas la suture sur le disque, limitée dans cette par- 
tie par une ligne subparallèle à la suture et envahissant ensuite le 
sommet, mais en prenant une teinte moins foncée et en laissant à dé- 
couvert un espace transversal, de la teinte du fond de Pélytre. 


Madagascar : forêt de Tanala. Coll. Ch. Alluaud. 


140 A. GROUVELLE. 


Micrambe consors, n. Sp. — Oblongus, converus, nitidus, fer- 
rugineus, griseo-pubescens ; prothorace transversissimo , dense punctato, 
angulis anticis fortiter incrassatis, margine antico rotundato, lateri- 
bus antice parallelis, postice tenuiter crenulatis et convergentibus ; 
elytris minus fortiler denseque punctis quam prothorace ; Stria sutu- 
rali ad apicem impressa. — Long. 2 mill. 


Oblong, convexe, brillant, ferrugineux, couvert d’une pubescence 
grise courte et peu dense. Antennes grèêles., Tête densément ponctuée ; 
environ une fois et demie aussi large au niveau des yeux que longue. 
Yeux gros, arrondis. Prothorax environ deux fois aussi large que 
long, densément ponctué; bord antérieur assez fortement arrondi ; 
angles antérieurs fortement épaissis, callosités occupant le tiers de la 
longueur des bords latéraux, ceux-ci parallèles dans la partie contiguë 
aux calus des angles, puis finement crénelés et convergents dans la 
partie basilaire. Élytres environ deux fois aussi longs que larges en- 
semble, plus finement et moins densément ponctués que le prothorax ; 
strie suturale marquée au sommet. 


Madagascar : forêt de Tanala. Coll. Ch. Alluaud et A. Grouvelle. 


Micrambe opaculus. n. Sp. — Oblongus, convexus, ferrugi- 
neus, subopacus, dense punctatus, griseo-pubescens ; prothorace trans- 
versissümo, angulis anticis fortiter incrassatis, lateribus tenuiter 
crenulatis, antice parallelis, postice convergentibus ; elytris sat dense 
pubescentibus, pilis elongatis, erectis, praecipue ad latera intermirtis. 
— Long. 1.25 mill. 


Oblong, convexe, ferrugineux, presque opaque, densément ponctué, 
couvert d'une pubescence couchée d'un gris blanchâtre, pas très lon 
cue, assez dense, entremêlée sur les élvtres, surtout sur les côtés, de 
longs poils dressés. Antennes assez grêles. Tête beaucoup plus de deux 
fois plus large au niveau des yeux que longue. Yeux petits, saillants. 
Prothorax environ deux fois et un tiers plus large que long; bord 
antérieur tronqué; angles antérieurs fortement épaissis; callosités oc- 
cupant environ le tiers de la longueur des bords latéraux, ceux-ci très 
finement crénelés, parallèles dans la partie antérieure, convergents 
dans la partie basilaire. Élytres oblongs, un peu plus larges que le 
prothorax, un peu moins densément ponctués, environ une fois et 
un quart aussi longs que larges ensemble; strie suturale marqué au 
sommet. 


Madagascar : forêt de Tanala. Coll. Ch. Alluaud. 


Coléoptères de Madagascar. 141 


Micrambe modestus, n. Sp. — Oblongus, converus, subni- 
tidus, rufo-castaneus, griseo-pubescens, pubibus in elytris sat longulis, 
suberectis, sublanuginosis; antennis sat crassis; capile dense punctato, 
oculis prominulis; prothorace transterso, dense punctato, angulis 
anticis fortiter callosis, marginibus lateralibus antice parallelis, postice 
convergentibus ; elytris minus dense et fortiter punctatis quam protho- 
race. — Long. 4,5 mil. 


Oblong, convexe, un peu brillant, roux marron clair, couvert d’une 
pubescence grise, assez longue sur les élytres, redressée, sublanugi- 
neuse, à peine entremêlée de longs poils dressés. Antennes relative- 
ment épaisses, concolores. Tête densément et assez fortement ponctuée, 
plus de deux fois et demie aussi large au niveau des yeux que longue: 
yeux petits, saillants. Prothorax un peu plus de deux fois plus large 
que long, densément et assez fortement ponctué; bord antérieur fai- 
blement arrondi, angles antérieurs fortement épaissis, callosités occu- 
pant le tiers environ des bords latéraux, ceux-ci parallèles en avant, 
convergents dans la partie basilaire. Élytres plus larges que le pro- 
thorax à la base, environ une fois et demie aussi longs que larges 
ensemble, plus éparsement et moins densément ponctués que le pro- 
thorax. 


Madagascar : centre-sud de lIle. Coll. Ch. Alluaud. 


Micrambe apicalis, n. Sp. — Oblongus, convexus, subnitidus, 
tenuiter et sat parce sed uno modo pubescens, rufo-castaneus : capite, 
prothorace et clava antennarum, ultimo articulo excepto, infuscatis ; 
capile dense punctato, oculis prominulis; prothorace transverso, sat 
dense punctato, angulis anticis fortiter incrassatis, lateribus antice sub- 
parallelis, postice convergentibus ; elytris parce punctulatis, setis erectis 
in pubescentia intermixtis. — Long. 4,5 mil. 


Oblong, convexe, un peu brillant, couvert d'une pubescence fine, 
couchée, assez éparse, uniformément distribuée sur les élytres mais 
entremêlée de longues soies dressées, roux-marron, tête et prothorax 
plus foncés. Antennes assez grêles, premier et deuxième articles de 
la massue rembrunis. Tête densément et assez fortement ponctuée, 
beaucoup plus de deux fois plus large au niveau des yeux, que longue ; 
veux petits, saillants. Prothorax environ deux fois aussi large que 
long; bord antérieur faiblement arrondi; angles antérieurs fortement 
épaissis, callosités occupant environ le tiers des bords latéraux, ceux- 
ci parallèles dans la partie antérieure, convergents dans la partie 
basilaire. Élytres oblongs, plus larges que le prothorax, environ une 


122 A. GROUVELLE. 


fois et demie aussi longs que larges ensemble, plus finement et moins 
densément ponctués que le prothorax. 


Madagascar : forêt de Tanala. Coll. Ch. Alluaud. 


TABLEAU DES Micrambe DE LA REGION MALGACHE 


1. Tête très transversale, beaucoup plus de deux fois plus 

large que longue, yeux petits, saillants, subconiques. . 

A TS pou pe VO LT EN ES PL SAR ARMES opaculus, n. Sp. 
— Tête transversale, au plus deux fois plus large que longue. 2. 
2. Yeux saillants, subconiques, saillie de l'œil sensiblement 


équivalente à son diamètre à la base. : ............. 3 
EU MLTON IS SAMOA EE FRANS 4 
3. Pubescence double; les deux premiers articles de la massue 
destantennes TeMOTUNIS CORNE EE apicalis, n. Sp. 


— Puabescence simple; massue des antennes concolore...... 
AR PR AU TS UE A AL PR RES OT du 2 modestus, n. Sp. 


4. Taille relativement grande; élytres près de deux fois aussi 
lones que arses ensemble EEE eLe eSERE consors, NN. Sp. 
— Taille petite; élytres à peine une fois et demie aussi longs 
que larges ensemble..,....... madagascariensis Grouv. 
MYCETOPHAGIDAE 
Litargus insolitus, un. Sp. — Ovalus, sat convexus, nitidus, 


ater, rufo-ferrugineo maculatus, fusco vel ferrugineo-pubescens, pilis 
inclinatis; antennis teslaceis, clava infuscata: capile prothoraceque 
vir punclulatis, hoc transverso, antice viæ emarginato, lateribus rufo- 
testaceo marginatis; scutello sublriangulari; elytris ad  apicem con- 
junctim subacuminatis, singulo elytro quadrimaculato : 1° macula 
juæta basin, oblonga, usque ad latus continuata per fasciam linearem, 
2 orbiculata, ad primam tertiam parlem à basi et juxta suturam, 
3" orbiculata, ultra medium et ad latera, 4* suboblonga, ad apicem. 


2 


— Long. 2 mill. — PI. 8, fig. 7. 


Ovale, assez convexe, un peu brillant, noir avec des taches d’un 
roux jaunâtre sur les élytres, couvert d’une pubescence couchée 
formée de poils uniformément répartis, mais convergents par petits ‘ 
groupes et formant ainsi toute une série de petits faisceaux. Antennes 
testacées : massue rembrunie. Tête et prothorax à peine ponctués. 


Co léoptères de Madagascar. 143 


Prothorax très transversal, fortement rétréci en avant, assez étroite- 
ment rebordé de roux; bord antérieur assez largement et peu pro- 
fondément échancré. Écusson subtriangulaire. Élytres environ une 
fois et demie aussi longs que larges dans la plus grande largeur. 
subacuminés au sommet, finement pointillés; chacun avec quatre 
taches orangées : la 1" oblongue, contre la base entre l'épaule et 
l’'écusson, se prolongeant au sommet par une bande oblique, étroite, 
qui rejoint le bord latéral; la 2° orbiculaire, vers le premier tiers à 
partir de la base, contre la suture; la 3° orbiculaire, contre le bord 
latéral, au delà du milieu; la 4° orbiculaire un peu avant le sommet 


Madagascar : Diego Suarez. Coll. Sicard. 


Litargus madagascariensis, D. Sp. — Ovalus, sat converus, 
nitidulus, dense fusco vel fulvo-pubescens, rufo-piceus, elytris nigris, 
fulvo maculatis; antennis fulvis, clava infuscata, ultimo articulo haut 
elongato ; capite prothoraceque punctulatis, hoc transverso, antice vix 
emarginato, lateribus et basi utrinque stricte ferrugineo mardginatis, 
scutello subtriangulari; elytris ad apicem conjunctim subacuminatis, 
breviter lineato-setulosis, singulo elytro ferrugineo quadrimaculato : 
1% macula orbiculari, juxta basin propius humerum quam suturan ; 
> ad primam quartam partem longitudinis, oblonga et obliqua juxta 
suluram; 3% ad secundam tertiam parlem transversa, lata, latus vix 
attingente; #* minima, subapicali. — Long. 2 mill. — PI. 8, fig. 8. 


Ovale, assez convexe, un peu brillant, roux de poix sur la tête et 
le prothorax, noir taché de ferrugineux sur les élytres, couvert d’une 
pubescence fauve, assez dense, entremêlée sur les élytres de lignes 
de courtes soies plus redressées. Antennes d’un roux fauve; massue 
enfumée; dernier article non allongé. Tête et prothorax finement 
ponctués. Prothorax très transversal, fortement rétréci en avant, étroi- 
tement rebordé de roux clair, sur les marges latérales et sur les côtés 
de la base. Écusson subtriangulaire. Élytres un peu plus d’une fois 
et demie aussi longs que larges ensemble dans leur plus grande 
largeur, subacuminés ensemble au sommet, finement pointillés; cha- 
cune avec quatre taches ferrugineuses : la 1'° arrondie, contre la 
base, plus près de l'épaule que de la suture ; la 2 vers le premier 
quart basilaire, ovale, oblique; la 3° vers le deuxième tiers de la lon- 
oueur, contre la suture, transversale, large, se rétrécissant en allant 
vers le bord latéral qu’elle atteint presque; la 4° subapicale petite ; 
suture étroitement bordée de ferrugineux. 


Madagascar (Perrier). Coll. Fairmaire et A. Grouvelle. 


[Un A. GROUVELLE. 


TABLEAU DES Litargus DE LA RÉGION MALGACHE 


1. Pubescence des élvtres sans lignes de petites soies dressées ; 
sur chaque élytre quatre taches plus ou moins ovales, 


ferruSINENSRS Eten ALT ES CCE ROUE insolitus, n. Sp. 
— Pubescence des élytres plus dense, entremêlée de lignes 
de petites-Soies TEUTESSÉBEREC se RULES RNA MEN 4 


2. Élvtres ferrugineux, maculés de noir, présentant, particu- 
lièrement dans la deuxième moitié, près de la suture, une 
tache noire en forme de larme allongée. — PI. 8, fig. 9. 
RTS SES ST ER RATES D EVE des PT Cet CRM militaris Grouv. 
— Élytres noirs, maculés de ferrugineux, coupés, particu- 
lièrement vers le dernier tiers de la longueur, par une 
bande ‘ferrugineuse:.......... madagascariensis, N. Sp. 
‘ 

Berginus madagascariensis, D. Sp. — Oblongo-elongatus, 
conveæus, opacus, niger, setis brevibus, albidis squamiformibusque ves- 
titus, setis in capite prothoraceque confusis, in elytris lineato-positis : 
prothorace transverso, lateribus subparallelis, angulis anticis subrotun- 
datis, posticis rotundatis, setis albidis, latera, basin apicem que prae- 
texentibus ; elytris latioribus quam prothorace, a lineis setarum squu- 
miformium 4-6 ante apicem conjunctis. — Long. 1,25 mill. 


Oblong, allongé, convexe, noir, couvert de courtes soies squami- 
formes blanches placées confusément sur la tête et le prothorax, for- 
mant une fine bordure autour de ce dernier et disposées en lignes 
sur les élytres. Antennes grêles. Tête environ aussi longue que large, 
parallèle à la base, transversalement impressionnée entre les naissances 
des antennes; yeux assez gros, placés un peu en avant des angles 
postérieurs de la tête. Prothorax subrectangulaire, environ une fois et 
un tiers aussi large que long; angles antérieurs subarrondis, posté- 
rieurs plus largement arrondis; sommet subtronqué:; base arquée en 
arrière, sinuée, de chaque côté vers les extrémités. Écusson subrec- 
angulaire. Élytres plus larges que le prothorax, environ une fois et 
demie aussi longs que larges ensemble, portant des lignes de granu- 
lations déprimées donnant naissance aux soies squamilormes; lignes 
de soies 4 à 6 réunies avant le sommet, 3 à 7 réunies presque au 
sommet. Pattes brun de poix. 


Madagascar sud : Fort-Dauphin et Andrahomana. Coll. Ch. Alluaud. 


Annales de la Soctète entomologique de france Vol ZXXV 900 PL. I 





AMillot pinx 


VAE 50 2p let ncerus ÎlwrtngE Cour a, Cl peples Cermmairit 
2?  Taurolema UOberthurt Cow 6. Taurolema” Plarsulicornus C4 
8. laurolema  rudtdans CG TON Cr lopeplus Castlareus Cour 


#4. Cyclopeplus cyarneus &. Hopléstocerus calliordes 





Annales de la Société entomologique de France Vol. LXXV (1906) PL. 2. 





CA. Blachier pinx. Ed. Bry imp. à Paris. A. Maillot, sculps. 


LÉPIDOPTÈRES PALÉARCTIQUES. 


esta Ba AT re 


FL ME ce à 
TR RER Tue EAU e- 2e VEN EUX 


12 





Annales de La Société entomotogique de france Vol. ZXXV (7906) PL, 3 





Poujade\1 à 5) ME Jrottt 6 à 8) pirx Æ Lartaud sculp 


Lépidopteres palarctiques 


{mp Cony-Cros Paris 





Annales de la Société entomologique de France. Vol.LXXV(19006)P14 





Oudemans del. mp. L. Lafontaine, Parts. Hél. Mauge 


Pergamasus primitivus (Deutonymphe) 













Par RUTAUN EEE 
Monogr. des) et complément, par E. Ouvier, 





PR ST QC LE SP ES eds re 2et 3 fr. 
 Apionides (Monogr. des), par WENCKER . . . : . . - . . . 2 et 3 fr. 
_… Oedemerides (Synopse des), par GanezBauer (traduction de k 
RE 0 I 3 ASE CAO PP ENEES CU EL RER DONNE APR OISE L'et 2 fr. : 
… Ditomides (Monogr. des), par P. de la BauLERE. . . . . . 2 et 3 fr. 
_ Eumoipides (Synopse des), par E. Lerèvre (Appendice par de 
DO MANSEUL ). 12 NS TRAME duree ‘4 Let2fr 
Histérides de l’Archipel Malais, par de MARSEUL. . - . - ROME QUI € 
Histérides nouveaux (Description d’), par de MarseuL. . . 1 50 et 2 fr. 
 Magdalinus d'Europe et cica, p. Nessrocners pes LoGes. . { 50 et 2 fr. 
Nanophyes (Monogr. du genre), par H. Br. de Bannevitce. . 1 50 et.2 fr. 
Éro lides el Endomychides de PAncien Monde (Revision des) 1 50 et 2 fr. 
Glaphyrus (Monogr. du genre), par Harozn (traduction 
+4. Preud’homme de Borre).......,: +... .. * Q fr. 50 
Oxyporus (Tableau synopt. du genre), par A. FauveL. . . ufr. 40" 01 
Characters of undescribed Lepidoptera heterocera, par dE 
ON ONCE RMS One Rate. ER NL Me A ME SL A A: Eee 
Tableaux unalytiques pour. déterminer les Coléoptères | à 
+ d'Europe 2 A D 
IL. Nécrophages {traduit de REITTER). . . . . es def: De 
I Colydiides, Rhysodides, Trogositides (traduit de Er 
4 TLFRRNS MR eu HAL PAPE MRES E NTE 0 fr. 50 5 


Le prix du port de ces ouvrages (sauf lagFaune et les Cala- 
.logues syn: èt pour éliqueltes, envoyés franco) et celui des tirages 
à part sont à la charge de l'acheteur. 


— 





L'Abeille, Journal d’Entomologie, fondé par S. De Marseul, 
continué par la Société entomologique de France, publie spécia- 
lement des travaux sur les Coréorrères de l'Ancien Monde. 

M. L. Bedel, 20, rue de l'Odéon, est chargé dela publication du Journal 
(examen et admission des mémoires et correspondance scientifique). 


Le 19 fascicule du vol. XXX a été distribué. 


Le montant des abonnements aux volumes de l'Abeille doit étre 
adressé à M. V. VAUTIER, agent de la Société, 28, rue Serpente, 





COLLECTIONS 


ts Collection H. Sénac (Tenebrionidae) : 
2° Collection Ch. Brisout de Barneville (Coléoptères d'Europe) ; 


Chez M. L. Bedel, 20, rue de l'Odéon. 


3° Collection Peyerimhoff (Hicrolépidoptères) ; 
4° Collection H. Brisout de Barneville (Coléoptères d'Europe); 
‘5% Collection Aubé (Coléoptères d'Europe): 
6° Re Ve complète des Orthoptéres de France donnée à la Société 
par Ms À: Finot; 
7° Gollections E. Gobert et L. Pandellé (Dipières); 
8° Collection entomologique française de tous les ordres ; 
. 9° Collection d'exemplaires typiques ; 
- Au Siège social, 28, rue Serpente. 
La « Gommission des Collections » est chargée de créer ces deux der- 
nières Collections. A cet effet, une vaste salle attenant à la Bibliothèque à 


été louée et, est: prête à recevoir les insectes français de tous ordres et 
_ les Types que les membres voudront bien envoyer, avec localités precises. 














Et HR f eu be san ' 


CT 


JE. Gounelte. Cérambycides de la région éo-tropicale FA 
pl. let fig}, 98 M Eee PA RER Per ERA N is 


| Ci Biacmen. — Lépidoptères paléaretiques [pl ET - EUR 
( Lucas. —- Notes sur quelques Lépidoptères. {pl 3 et ie 26 | 6 


P. MABILLE. — Notes sur plusieurs LÉRMORIETR de la faune 
paléarctique [pl. AN A RENAN PP AMP RTE CAPES éd LU NS Le 


pi MABILLE. — Essai sur la faune de l'ile d’ Oiéran. 


F. Him et A. OUDEMANS. — Nouelle espèce du ne Pérnasc Hu 
 masus[pl. 4, 5 et 6]. LE DANSE ANT A RES PAIE Bt ECAUE Br SAT A 













‘u L. FAIRMAIRE. — Notice nécrologique sur Al. Laboulbène  . :. 63. 
|A. GRouvELLE. — Contribution à l'étude des Coléoptères de : |. 
1 Madagascar [pl Ai SR Par Aie CA ta ANR OR CEA CEE 


Avis aux Libraires et aux personnes étrangères 


à la Société 





Les ouvrages mis en vente par la Société entomologique de France 
_ sont livrés contre paiement, au siège social, Æôtel des Sociétés savantes 
_ (rue Serpente, 28), à la Bibliothèque, tous les jours, de heures 12: 
. à 6 heures 1/2 du soir, excepté les mercredis et Jours de fêtes. 
On y prend des abonnements pour les Annales ou le Bulletin : 
de la Société entomologique de France et pour PAbeiïlle, Journal 
d'Entomologie, 





Pour la correspondance scientifique et les annonces, s'adresser 


y 


au Secrétaire de la Société entomologique de France 


28, rue Serpente, Paris, 6°. 








Typographie Firmin-Didot et C', — Mesnil (Eure), 





DE FRANCE 


FONDÉE LE 










29 FEVRIER 1832. 






\ | RÉCONNUE COMME INSTITUTION D UTILITÉ PUBLIQUE 







PAR DÉCRET DU 23 AOÛT 1878 






ae Natura maxime miranda 
NE ro \ É in minimes. 






VOLUME LXXV. — ANNÉE 1906 







2° TRIMESTRE 






PARIS 


AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ 
| HOTEL DES SOCIÉTÉS SAVANTES 
| Là 28, rue Serpente, 28 
















JUILLET 1906 


e, 
æ 





Re à Annales de la Société entomologique de. France, années eue 
1843 à à 1846 et 1859.à 189077 Re Re 42 et 15 fr. 0 












La Société dispose des ouvrages suiva 


Le premier prix est pour les membres ÿ 
pour les personnes étrangères à à la Société ») 


Les années 1847, 1848, 1856 et 1858, dont il 
reste moins de 40 exemplaires . LE SMART  b0 fr. 


Annales (années 1894°a 1904) Me LA 4 “Se 20:61:30 1T: 


: . Tables générales alphabetiques et nue ei An- 


nales de la Société entomologique de France (18382- 


1860), par A:-STPARIS UN PIE PCA ere 2 et der 









Sr 


Tables générales des Annales de 1861 à 1880 inclusi- RER 
vement, par FE: LEFEVBEL Mie te tre ie 0e 10 CR A2 RES 
Tables générales des Annales de 1881 à 1890 inclusi- HU 
2 Sgement, DATE, DREBVRE AN Re SE 7 50 et 40 fr. 
Bulletin (années 1895 à 1904), chaque. . : . . . . .. 48 fr. 
- Bulletin {numéros isolés), chaque . : : : . . . . Let Æifr, 
Bulletin, comptes rendus du Congrès (4 ou plus. N°). Bet .5'fr. 
L'Abeille (série complète in-A9, vol. 4 à 27). . . . . 450 et 475 fr. 
 L’'Abeille (série in‘19, la plupart des volumes) chacun. . 8 et 12 fr 
L’Abeille (série in-8°}. Prix de l'abonnement par volume ET 
; s LDOTT COMPTIS) EE TT NE CEA AA PES NES MO et ARR 
_ Faune des Coléoptères du bassin de la Seine, par L. BEDEL : 19 
T.I1 (Carnivora, Palpicornia) épuisé D nr Ad > et 8 fr. 
TN Phytophaga) A RSR NS A AS Va AN DA 8 et 10 fr. 
TNT CRAYNCROPROTG NT TEE ARTS ES V0 a 0 OIAD TT 


Catalogue raisonné des Coléoptères du Nord de 
l'Afrique, par Louis BepeL, t. 1,4% fasc., pp. 1208, : 
n-80 48064000 MAR Re 10 et 12 fr. 


Êe Catalogue syn. et géogr. des Coléoptères de l’Anc. Monde : 


Europe et contrées limitrophes en Afrique et en Asie. . 3 et 5 fr. 


Catalogue étiquettes, pour collections: : . : . . . . : .. Set 42.fr. 
 Catalogus Coleopterorum Europae et confinium. :.. : 0 fr. 50 
Id. avec Index (Suppl. au Catalogus) : 2: : +. . L:fr.25 
Monographie de la famille des Eucnemides, par H. de 5 
BonvouLoiR, in-8° avec 42 planches gravées. . ., Det 7. fr. 
Monographie générale des Mylabres, 1872, 6 Ph dont 1 SPAS 
EX 9 COE — ph NOIRS IR TU ERP PAR A PAR RE 8.et 10 fr. 
— DL: :COlOTIBES "SES NES ne te 102% 2278 
Étude sur les Malachides d Europe et ri bassin de la Médi- 
terr'anes, Dar  PETRON ER EVER Re 2, 4 et 5 fr. 
Mylabrides dEur ope (Monogr. des), par de MARSEUL, 2 pl. : 
— Noires LRU RS SR NN ARTE Er LEE, OT Let 5 fr. 
—" Colis ER RE TT Et > et 6 fr. 
Télephorides et Malthinides (Monogr. des), par de Mir 
SEUL, À DIS CS NE PT CR RE AN EME k et D fr 
Silphides (Précis des genres et espèces des), p. de MARSEUL. 8 et 4 fr. 
Tableaux synoptiques des Paussides, Clavigérides, Pséla- > 
.… phides et Scydménides, par REITIER (trad. E. Leprieur). 3 et: 4 fr. 
Nouveau Répertoire contenant les descriptions ae espèces a 
… de l’Ancien Monde : ; 
Hydrocanthares, Palpicornes. : :,..... nu: 3 et 4 
Dupr'e iles RE RTE ONE RSR een A'et 22 


(Voir La suite, page 3 de la couverture.) 


SL 





Coléoptères de Madagascar. 145 


POTAMOPHILIDAE 


Potamodytes latus, n. Sp. — Ohlonqus, convexus, nigro-fuscus, 
nitidulus ; prothorace transverso, antice angustato, dense profundeque 
punctato, antice transversim angulatimque striato, utrinque in longi- 
tudinem breviter impresso, ad angulos posticos concavo: scutello sub- 
triangulari; elytris striatopunctatis, apice separatim emarginatis et 
ad angulos externos acuto-productis. — Long. 8 mill. 

Oblong, convexe, noir olivätre, un peu brillant, couvert d’une pu- 
bescence très courte et très dense, gris-flave, entremêlée sur les élytres 
de poils noirs, modérément longs, dressés, inclinés en arrière. An- 
tennes relativement courtes, 3° article moins de deux fois plus long 
que large, les suivants transversaux. Prothorax environ deux fois 
plus large à la base que long, rétréci au sommet, profondément et 
densément ponctué, présentant vers le sommet une strie transversale, 
anguleuse, très nette, plus marquée seulement à sa réunion à l'angle 
antérieur avec la bordure marginale ; de chaque côté une courte im- 
pression longitudinale peu accentuée, et, vers l'angle postérieur, une 
dépression concave. Écusson triangulaire, convexe. Élytres environ 
trois fois plus longs que larges ensemble dans leur plus grande 
largeur; chacun très obliquement échancré au sommet et par suite 
terminé à l’angle externe en pointe saillante, ponctués-striés: stries 
fines atténuées vers le sommet; après la strie suturale, deux stries 
rudimentaires enclosant une légere élévation longitudinale, gibbitorme ; 
calus huméral assez marqué. 


Madagascar : baie d’Antongil. Coll. Muséum de Paris et A. Grou- 
velle. 


Potamodytes Perrieri, D. Sp. — Oblongus, convexus, nigro- 
fuscus, nitidulus ; prothorace transverso, antice angustato, dense punc- 
tato, antice transversim angulatimque striato, utrinque in longitudi- 
nem impresso, stria antica, in medio vit impressa, utrinque magis 
sensimque excavata et ad angulos anticos prothoracis, cum sulco laterali 
juncta, hoc ad angulos posticos late dilatato et subeæcavato ; scutello trian- 
qulari ; elytris praecipue ad apicem tenuiter striato-punctatis, apice obli- 
que circumciso. — Long. 7-8 mill. 


Oblong, convexe, noir olivätre, un peu brillant, couvert d’une pu- 
bescence très courte et très dense gris-flave, entremêlée sur les éiytres 
de poils courts, inclinés en arrière, plus sombres. Antennes relative- 
ment courtes, 3° article moins de deux fois plus long que large, Les 

Ann. Soc. ent. Fr., LXxv [1905]. 10 


146 A. GROUVELLE. 


suivants transversaux. Prothorax moins de deux fois aussi large à la 
base que long, rétréei en avant, densément ponctué, présentant dans 
la partie antérieure, une impression sulciforme, anguleuse, à peine 
marquée dans le milieu, de plus en plus accentuée vers les extrémités, 
réunie aux angles antérieurs avec une fine bordure marginale qui se 
dilate à l'angle postérieur pour former une dépression subconcave ; 
disque très superficiellement impressionné devant l’écusson, de chaque 
côté une courte striole longitudinale. Écusson triangulaire. Élytres plu- 
tôt plus de trois fois plus longs que larges ensemble dans la plus grande 
largeur, obliquement échancrés au sommet et par suile terminés à 
l’angle externe en pointe peu saillante, finement ponetués-striés sur- 
tout au sommet; calus huméral assez marqué. 


Madagascar : Suberbieville (Perrier). Coll. Fairmaire et A. Grouvelle. 


Potamodytes oxypterus Fairm. (Potamophilus), Ann. Soc. ent. 
Belg., XX XIII [Comptes rendus}, p. xc. — J'ai réuni à tort, Bull. 
Ann. Soc. ent. Fr., 1896, p. 75, cette espèce au P. abdominalis C. 0. 
Waterh., Cist. ent. If, p. 529. L'étude des nombreux Potamodytes qui 
ont été rapportés de Madagascar par MM. Alluaud, Decorse, Sicard, ete., 
justifie son maintien comme espèce distintce. Les Potamodytes sem- 
blent présenter des variations de forme et de sculpture d’une ampli- 
tude relativement considérable, mais bien que leur facies général soit 
toujours d’une uniformité parfois déconcertante, il est nécessaire de les 
grouper sous plusieurs noms spécifiques. 

Dans ce travail se trouvent seuls comprises les espèces qui ont pu 
être étudiées sur un nombre d'exemplaires d’une certaine importance, 
quelques exemplaires isolés, à facies tout spécial, semblent indiquer 
que la faune de Madagascar ne doit pas être limitée au point de vue 
des Potamodytes aux quatre espèces comprises dans le tableau qui 
suit 


TABLEAU DES Potamodytes DE LA RÉGION MALGACHE. 


1. Deux points enfoncés à la base du prothorax, devant l’é- 
cusson; strie transversale anguleuse de la partie anté- 
rieure du prothorax, sulciforme, à peine marquée au mi- 
lieu ; élytres non terminés au sommet en dent très sail- 


HnTe ner fe ENTIER USER RE ET oxypterus Fairm. 
— Pas de points enfoncés à la base du prothorax devant 
l'écusSONL 107. 277 NES ERPELERMENS I PETREL TMC ECRNE 2 WALRE 


2. Strie transversale anguleuse de la partie antérieure du pro- 


Coléopteres de Madagascar. 147 


thorax entière, bien marquée, nettement en forme de 

strie; angles antérieurs du prothorax à peine explanés ; 

prothorax environ deux fois plus large à la base que 

long; élytres terminés au sommet en pointe très sail- 

TERRE NE RTE TE NT LI CAT TRE latus, n. Sp. 
— Strie transversale anguleuse de la partie antérieure du 

prothorax peu marquée au milieu, angles antérieurs du 

prothorax assez largement explanés, excavés ; prothorax 

moins de deux fois plus large à la base que long; som- 

met des élytres non en forme de pointe très saillante... 3. 
3. Sommet des élytres tronqué un peu obliquement; antennes 

plus.allongées, 3° article plus long que large, les sui- 

vants vus dans leur plan notablement plus longs que 

larges ; ponctuation du prothorax très fine............ 

La PO PPS SN TMS RL NEO PSP ACTE abdominalis Waterh. 
— Sommet des élytres obliquement échancré; 3° article des 

des antennes aussi long que large; les suivants vus dans 

ieur plan à peine aussi longs que larges ; ponctuation du 


prothorax relativement forte. ............. Perrieri, n. Sp. 
DRYOPIDAE 
Dryops rufiventris, n. Sp. — Oblongo-elongatus, convexus, 


nigro-fuscus, flavo-griseo-sericeus, pube brevi, grisea, tenuiter vestitus ; 
prothorace sat-dense punctato, striis lateralibus antice evanescentibus ; 
elytris elongatis haud striatis, minus dense punctatis quam prothorace ; 
corpore subtus plus minusve rufescente. — Long. 3,5 mill. 


Oblong, aliongé, convexe, noir olivâtre, couvert d’une pubescence 
double, formée de poils très courts, d’un flave grisätre, soyeux, serrés, 
entremêlés de poils grisâtres un peu inclinés, relativement longs par 
rapport aux poils qui forment la pubescence de fond. Prothorax ré- 
tréei en avant, environ deux fois plus large à la base que long, assez 
densément pointillé, strié de chaque côté; stries bien marquées dans 
la moitié basilaire, effacées ou presque effacées dans la moitié anté- 
rieure, Élytres un peu plus larges que le prothorax à la base, plus de 
deux fois plus longs que larges ensemble, présentant parfois des traces 
de stries dans la partie basilaire, couverts d’une ponctuation fine 
comme celle du prothorax, mais plus espacée. Dessous rougeûtre, par- 
lois rembruni. 

Madagascar : pays Androy; Fort-Dauphin; Baie d’Antongil. Coll, 
Ch. Alluaud et A. Grouvelle. 


148 A. GROUVELLE. 


Dryops Grouvellei Fairm. (Parnus), Ann. Soc. ent. Belg., 1899, 
XLIII, p. 517. — Le mâle de cette espèce a les tibias des pattes inter- 
médiaires échancrés en dedans, puis fortement recourbés. 


TABLEAU DES Dryops DE LA RÉGION MALGACHE. 


1. Taille très grande pour le genre; 9 à 10 mill. ; élytres assez 


lésérementsiniésss Reese Grouvellei Fairm. 
— Taille ne dépassant pas /60mill PR AE CREER 2. 
2. Élytres très nettement striés ; fortement ponetués......... 

RUE Let ASS ETS RIT ARS Lra € EE .... sulcatulus Fairm. 
— Élytres au plus vaguement striés....... RE URSS 
3. Forme naviculaire; taille de 6 mill. ; pubescence du fond des 

élytres claire et dense... ....:442. 041.0 .12 militaris Grouv. 
— HQE 0blOnsUESE MEME TRES EN FAR RRLEUT. RÉ TAL 4. 
4. Taille d'environ à à 6 mill.; pubescence du fond des ély- 

tres claire et dense; forme assez large. .... vestitus Grouv. 
Taille au:plus de 30m A ee EEE RER >. 
>. Pubescence du fond des élytres rare; taille d'environ 

PA 1 1N 0] EE De RE RARE SERRE Ph A EPA A NEPAL . Alluaudi Grouy. 
— Pubescence du fond des élytres dense, taille de 3 mill. 4/2 

ÉRVITOR PER ES PME TER RS Re ARR PAS ENS An 6. 
6. Ponctuation des élytres très fine, forme très allongée... .. 

SAUNA D Pen ST Le MEN EN ES EN Ce AT rufiventris, n. Sp. 
Ponctuation des élyires Ordinaires Me MEET 7e 
7. Élytres plus de 2 fois plus longs que larges ensemble; des 

vestiges de stries sur les élytres.......... Raffrayi Grouv. 
— Élytres au plus de deux fois plus longs que larges ensemble ; 

pas de vestiges de siries sur les élytres... umbrinus Grouv. 

HELMINTHIDAE 
Limnius trilineatus, 0. Sp. — Ovatus, modice convexus, niti- 


dus, glaber, ater ; antennis testaceis, pedibus praecipue femoribus infus- 
catis; capite parce punctato, fronte impressa; prothorace transverso, 
antice angustato, lateribus roduntatis, tenuiter crenulatis, margine an- 
tico antice producto, rotundato, basi trisinuata, in disco utrinque in 
longitudinem carina humerali marginem anticum non attingente et ad 
basin magis notata, inter illas carinas, duabus striis angulosis, mag- 
nan profundamque impressionem includentibus et, in medio disci, stria 
illam impressionem transeunte, marginem anticum non attingente et 


; Coléoptères de Madagascar. 149 


ad basin magis impressa; elytris latioribus quam prothorace, ad apicem 
conjunclim subacuminatis, in singulo carina laterali, integra, tenuiter 
granosa et inter illam carinam et suturam tribus lineis punctatis, in 
disco fortiter impressis et antice posticeque deletis ; lateribus tenuiter 
crenulatis; spatio inter marginem lateralem et carinam humeralem 
parce punctato, alutaceo, opaco. — Long. 4,35 mill. 


Ovale, médiocrement convexe, brillant, glabre, noir; antennes tes- 
tacées, pattes surtout les fémurs rembrunis. Tête éparsement ponc- 
tuée, front impressionné. Prothorax un peu moins de deux fois plus 
long que large à la base, rétréci, arqué en avant; sommet saillant en 
avant, arrondi, bords latéraux finement crénelés; sur le disque de 
chaque côté une carène longitudinale, très accentuée à la base, n’attei- 
gnant pas le sommet; entre ces deux carènes deux fines stries angu- 
leuses en dehors, n’atteignant pas le sommet, enfermant une large et 
assez profonde impression discoïdale, traversée par une strie longitu- 
dinale, bien marquée à la base, n’atteignant pas le sommet. Écusson 
triangulaire. Élytres plus larges que le prothorax à la base, arrondis 
aux épaules, subparallèles, atténués ensuite vers le sommet, subacu- 
minés ensemble, environ une fois et un tiers aussi longs que larges 
ensemble dans leur plus grande largeur; chacune avec une carène 
humérale entière, finement granuleuse, dans le prolongement de la 
carène latérale, correspondante du prothorax et trois lignes de points 
entre cette carène et la suture; points gros, formant presque des stries 
sur le disque, effacés à la base et au sommet; bords latéraux finement 
crénelés; espace entre les bords latéraux et les carènes humérales 
éparsement ponctué, lisse, opaque. 


Madagascar : nord du pays Androÿ. Coll. Ch. Alluaud. 


Helmis subfuliginosa, n. Sp. — Ovala, convexa, Subopaca, 
vit perspicue pubescens, nigra; elytris atro-purpureis, antennis tibiis- 
que rufo-fuscis ; capite sat dense granoso, fronte plana; prothorace sub- 
cordiformi, sat dense granoso, lateribus pulvinatis, disco in longitu- 
dinem striato et ante basin utrinque breviter carinato, stria dorsali 
antice posticeque attenuata, carina externa longiore ad tertiam partem 
longitudinis evanescente; elytris prothorace latioribus, ovatis, ad api- 
cem conjunclim acuminatis, granosis, sat fortiter striatopunctatis, tn- 
tervallis striarum 4-5 et 6-7 carinatis, margine laterali pulvinato, 
subcrenulatos — Long. 2,5 mill. 


Ovale, acuminé au sommet, convexe, subopaque, à peine pubescent, 
noir; élytres d'un roux brunâtre, antennes, tibias et tarses roux, légè- 


150 A. GROUVELLE. 


rement rembrunis.” Front plan, couvert de granulations assez denses. 
Prothorax subcordiforme d’un tiers moins long que large dans sa plus 
grande largeur, densément granuleux; bords latéraux relevés, re- 
bordés par un bourrelet granuleux ; sur le disque une strie longitudi- 
nale assez profonde, atténuée vers les extrémités, n’atteignant ni le 
sommet, ni la base; sur la marge basilaire, de chaque côté deux courtes 
carènes longitudinales : l’externe plus longue, atteignant environ le 
tiers de la longueur du prothorax, beaucoup plus rapprochée du bord 
latéral que du milieu du prothorax, l’interne très rapprochée du mi- 
lieu; base tri-échancrée; angles postérieurs aigus. Écusson un peu 
plus long que large, subcireulaire, Élytres plus larges que le pro- 
thorax, arrondis aux épaules, ovales, acuminés ensemble au sommet, 
présentant leur plus grande largeur vers le milieu de la longueur, en- 
viron une fois et un tiers aussi longs que larges ensemble dans la 
plus grande largeur; chacune avec huit stries ponctuées bien mar- 
quées, assez fortement ponctuées: intervalles des 4° et 5e et des 6° 
et 7° stries assez fortement relevés en carènes; bord latéral légère- 
ment relevé après la 8° strie rebordé par un bourrelet granuleux, 
suberénelé. 


Madagascar centre-sud. Coll. Ch. Alluaud et A. Grouvelle. 


Espèce voisine des H. Perrieri Fairm. et fuliginea Fairm. Distincte 
par sa sculpture beaucoup plus accentuée; ses stries élytrales plus 
fortes et les carènes latérales de ses élytres. Chez H. fuliginea Fairm., 
les carènes basilaires externes sont fortement convergentes en avant, 
elles sont presque parallèles chez ÆH. subfuliginosa. 


Elmidolia soror, n. Sp. — Breviter oblonga, convexa, nitida, 
vit perspicue pubescens, atra; elytris ad apicem plaga rufo-ferruginea 
ornata; antennis tarsisque rufo-testaceis ; capite prothoraceque nigro- 
livente, alutaceo: fronte impressa, parce punctata; prothorace sub- 
cordiformi, parce granoso, in longitudinem striolato, ad basin breviter 
quadri-carinato, carinis externis longioribus, angulis posticis acutis, 
prominulis ; scutello subtriangulari, elongato; elytris punctato-striatis, 
intervallis subconvexis, utrinque praecipue extra tenuiter granosis, in- 
tervallis 4 et 6 leviter carinato-granosis. — Long. 2 mil. 


Courtement oblong, convexe, brillant, à peine pubescent, noir avec 
une tache oblongue d’un roux ferrugineux sur chaque élytre entre la 
2° et la 6° strie, vers le dernier tiers de la longueur ; antennes et tarses 
roux-lestacés. Tête et prothorax noirs-plombés, alutacés. Front con- 
vexe éparsement pointillé, impressionné. Prothorax subcordiforme, 


Coléoptères de Madagascar. 151, 


presque deux fois aussi large dans sa plus grande largeur que long, 
éparsement couvert sur le disque de petites granulations lisses; an- 
gles postérieurs aigus, saillants; sur le disque une strie longitudinale 
n'atteignant pas la base et le sommet; contre la base quatre courtes 
stries, les deux externes plus rapprochés du bord que du milieu, attei- 
gnant le tiers de la longueur du prothorax, carénés au bord externe, 
limitant une impression recourbée contre la base, les deux internes 
rapprochées, subfovéiformes, plus courtes. Écusson plus long que 
large, en triangle curviligne. Élytres ovales, environ une fois et un 
quart aussi longs que larges ensemble, ponctués-striés; intervalles 
faiblement convexes, présentant de chaque côté, surtout au bord ex- 
terne, une ligne de petites granulations ; 4° et 6° intervalles, intervalle 
sutural non compté, portant chacun une faible carène granuleuse n’at- 
teignant pas le sommet. 


Madagascar centre-sud. Coll. Ch. Alluaud et A. Grouvelle. 


La tache claire des élytres doit, comme chez E. biapicata Fairm., 
envahir plus où moins le disque. E. soror se distingue de sa congé- 
nère par sa taille beaucoup plus avantageuse, les strioles du milieu de 
la base du prothorax très marqués alors qu’elles manquent presque 
complètement chez cette dernière, la sculpture du prothorax plus ac- 
centuée. E. soror deviendra peut-être une variété ({maxima) de E. bi- 
apicata Fairm. 


Elmidolia sordida, n. Sp. — Ovala, convera, subopaca, glabra 
nigro-livens: antennis tarsisque fulvescentibus, elytris fulvescenti-um- 
brinis, pedibus rufo-piceis; capite prothoraceque alutaceo, sat dense 
granoso; fronte depressa, breviter striolata ; prothorace transverso, an- 
ice angustato, lateribus ad basin subparallelis, antice rotundatis, basi 
utrinque late el haud profunde emarginata, angulis posticis acutis, pro- 
ductis, disco in longitudinem striato, margine basilari utrinque bicari- 
nata : carina externa prope angulum posticum longiore, interna 
juxta scutellum brevi; scutello subtriangulari, elongato, levi: elytris 
ampliatis, elongatioribus quam Sümul latis, punctato-strialis, inter- 
vallis planis, leviter coriaceis, intervallis 4* et 6% tenuiler granoso-ca- 
rinatis. — Long. 1,5 mill. 


Ovale, convexe, un peu opaque, glabre; tête et prothorax noirs, 
plombés, élytres jaunes, légerement enfumés sur le disque, pattes 
brun de poix peu foncé, antennes et tarses légèrement rougetres. Tête 
et prothorax alutacés, couverts de granulations brillantes, assez ser- 
rées. Front plan, brièvement striolé. Prothorax environ une fois et 


152 A. GROUVELLE. 


demie plus large dans sa plus grande largeur que long, très rétréci en 
avant, à peine à la base, subparallèle dans la région basilaire, arrondi 
en avant; sur le disque une strie longitudinale n’atteignant pas la base 
et le sommet; contre la base, de chaque côté deux carènes longitudi- 
nales, l'externe rapprochée du rebord marginal atteignant presque la 
moitié de la longueur du prothorax sur le côté, l’interne vers l’écus- 
son beaucoup plus courte. Écusson en triangle curviligne, plus long 
que large, allongé. Élytres oblongs plus longs que larges ensemble, 
plus larges que le prothorax, ponctués striés; intervalles plans, légè- 
rement coriacés; 4° et 6° intervalles portant une fine carène granu- 
leuse. 


Madagascar centre-sud. Coll. Ch. Alluaud. 


Elmidolia Stulta, n. Sp. — Breviter oblonga, convera, glabra, 
nigra; antennis pedibusque rufo-piceis; capile prothoraceque subopaco, 
aciculato, livente, hoc sat dense granoso, fronte in longitudinem 
striolata ; prothorace transversissimo, antice angustato, lateribus rotun- 
datis, basi utrinque late emarginata, angulis posticis acutis, extus haud 
productis, disco jurta basin, utrinque in longitudinem breviter cari- 
nato; scutello subtriangulari, vir elongato, laevi; elytris haud longio- 
ribus quam Ssimul latis, striato-punctatis, intervallis striarum sub- 
converis intervallis 4 et 6° carinatis. — Long. 1,75 mill. 


Courtement oblong, convexe, glabre, noir: pattes et antennes plus 
ou moins roux de poix. Tête et prothorax finement alutacés, subopa- 
ques, plombés. Front légèrement convexe, très brièvement sillonné 
au sommet, éparsement pointillé. Prothorax très transversal, plus de 
deux fois plus large dans sa plus grande largeur que long, rétréei en 
avant, un peu à la base, arrondi sur les côtés, couverts de fines gra- 
aulations relativement serrées; angles postérieurs aigus, non saillants 
en arrière; base largement el peu profondément sinuée de chaque eôté 
entre l’écusson et l'angle postérieur; à la base de chaque côté, plus 
près du bord latéral que du milieu, une carène longitudinale atteignant 
environ le tiers de la longueur du prothorax, limitant en dedans une 
dépression subtriangulaire, s'appuyant sur la base. Écusson en triangle 
curviligne, à peine plus long que large, lisse. Élytres ovales, à peine 
moins longs que larges ensemble dans leur plus grande largeur, for- 
tement ponctués striés ; intervalles des stries subconvexes, 4° et 6° in- 
tervalles finement carénés. 

Madagascar centre-sud. Coll. Ch. Alluaud. 


Elsmmidolia crassa, n. Sp. — Breviter, oblonga, conveæa, niti- 


Coléoptères de Madagascar. 153 


dula, glabra, nigro-picea: antennis tarsisque dilutioribus; capite pro- 
thoraceque alutaceo, sat parce granoso; fronte Subimpressa : prothorace 
transversissimo, antice angustato, lateribus rotundatis, angulis posticis 
acutis, extus haud productis, basi utrinque late et haud profunde emar-- 
ginata, disco in longitudinem breviter Striato, juxta basin utrinque 
bicarinato, carina externa sat elongata, interna prope medium, breviore 
et minus elevata: scutello subtriangulari, subelongato, laevi, elytris 
oblongis, vix elongatioribus quam simul latis, punctato-striatis, inter- 
vallis striarum subconvexis, intervallis 2, 4° et 6° granoso-carinatis. 
— Long. 2 mill. 

Courtement oblong, convexe, un peu brillant, glabre, noir de poix, 
plus clair sur les élytres; antennes et tarses rougeàtres. Tête et pro- 
thorax moins brillants, légérement plombés, alutacés, couvert de fines 
granulations brillantes, peu serrées, surtout sur la tête. Front faible- 
ment impressionné. Prothorax plus de deux fois plus large dans sa 
plus grande largeur que long, très rétréci en avant, à peine à la base, 
arrondi sur les côtés ; angles postérieurs aigus, non saillants en dehors, 
base largement et peu profondément échancrée de chaque côté entre l’é- 
cusson et les angles postérieurs; sur le disque une strie longitudinale 
n’atteignant pas la base et le sommet; devant la base, de chaque côté 
deux carènes longitudinales ; externe rapprochée du bord latéral, n’at- 
teignant pas le tiers de la longueur du prothorax, l’interne presque au 
niveau de l’écusson, plus courte, moins marquée, limitant en dedans 
une faible impression. Écusson un peu plus long que large, en triangle 
curviligne lisse. Élytres à peine plus longs que larges ensemble dans 
la plus grande largeur, stries ponctuées; intervalles des stries légère- 
ment convexes; contre les 2e, 4e et 6° stries une fine carène granu- 
leuse. 

Madagascar : Fort-Dauphin. Coll. Ch. Alluaud. 


Elmidolia pinguis Fairm., Ann. Soc. ent. Fr., 1902, p. 343. — 
Breviter oblonga, contexa, nitida, vix perspicue pubescens, atra: an- 
tennis tarsisque rufo-piceis ; capite alutaceo, parce punctato, fronte im- 
pressa: prothorace transverso, antice angustato, sat dense, praecipue 
ad latera punctato, disco in longiltudinem striolato, ad basin utrinque 
breviter striato et ante scutellum oblique bistriolato, lateribus ad basin 
parallellis, antice arcuatis ; scutello triangulari, elongato, laeri; elytris 
striatopunctatis, intervallis striarum convezris, 4° et 6° intervallis, inter- 
oallo suturali non numerato, vix carinato-granosis. — Long. 1,75 mill. 

Oblong, assez large, convexe, brillant, à peine pubescent, noir. An- 
tennes et tarses d’un roux légèrement brunâtre. Tête alutacée, éparse- 


154 À. GROUVELLE. 


ment ponctuée; front impressionné. Prothorax environ deux fois plus 
large à la base que long, subparallèle à la base, arqué, rétréei en avant, 
couvert d’une ponctuation pas très dense sur le disque, plus serrée 
sur les côtés; points légèrement râpeux donnant, lorsqu'on les regarde 
à la lumière sous un jour oblique, l'apparence de fins granules bril- 
lants; sur le disque une fine striole longitudinale, à la base devant l’é- 
cusson deux courtes strioles obliques, de chaque eôté, plus près du bord 
latéral que du milieu, une carène longitudinale n’atteignant pas le milieu 
de la longueur du prothorax ; bords latéraux assez fortement rebordés 
à la base. Écusson en triangle curviligne, plus long que large. Élvtres 
environ une fois et un tiers aussi longs que larges ensemble, un peu 
plus larges à la base que le prothorax, en ovale peu accentué, ponc- 
tués-striés ; intervalles des stries convexes, non lisses, 4° et 6° inter- 
valles, en ne comptant pas l'intervalle sutural, chargés d’une fine ca- 
rène granuleuse peu accentuée. 
Madagasear : Suberbieville { Perrier). Coll. Fairmaire. 


Elmidolia striolata Fairm., Ann. Soc. ent. Fr. 1902, p. 343. — 
Oblonga, postice sat amplicta, convexa, nitidula, vix perspicue pubes- 
cens; antennis rufo-ochraceis; capite prothoraceque nigro-ænescente, 
alutaceo; capite punctato, fronte leviter impressa; prothorace trans- 
verso, Subcordiformi, parce et subtiliter granoso, in longitudinem bre- 
viler striato, juxta basin quadricarinato, carinis externis brevibus, 
internis apprortünmatis brevissimis, angulis posticis acutis, subproductis, 
sculello levi, subtriangulari, elongato ; elytris ovatis, ampliatis ochraceis, 
striatopunclatis, intervallis planis, 4 et 6° leviter granoso-carinatis : 
pedibus rufo-ochraceis. — Long. 1,5 mill. 


Oblong, élargi en arrière, très convexe, un peu brillant, à peine vi- 
siblement pubescent, jaune ochracé, tête et prothorax noirs, plombés, 
légèrement métalliques. Tête alutacée, ponctuée, sur le front une petite 
impression ponetiforme. Prothorax un peu moins de deux fois aussi 
large que long, à peine rétréci à la base, subcordiforme, alutacé, peu 
densément et très finement granuleux, longitudinalement strié sur le 
disque, strie n’atteignant ni la base, ni le sommet; devant la base 
quatre carènes, les deux externes longitudinales, n’atteignant pas le 
quart de la longueur du prothorax, plus rapprochées du bord latéral 
que du milieu, limitant en dedans une étroite impression, les deux 
internes très rapprochées, réduites à de simples rudiments, limitant 
en dedans une faible impression; angles postérieurs du prothorax 
aigus, saillants en un lobe déprimé; écusson lisse, allongé, en triangle 
curviligne; élytres légèrement ventrus, environ une fois et un tiers 


Coléoptères de Madagascar. 155 


aussi longs que larges ensemble, ponctués striés; intervalles des stries 
plans, très légèrement rugueux; 4° et 6° intervalles, en ne comp- 
tant pas l'intervalle sutural, relevés en une fine carène granuleuse. 

Madagascar : Suberbieville (Perrier). Coll. Fairmaire et A. Grouvelle. 


Elmidolia lateritia Fairm., Ann. Soc. ent. Fr., 1902, p. 344. — 
Ovata, sat elongata, convexa, nitidula, glabra, atra; antennis, tibiis 
Larsisque rufo-ochraceis; capite prothoraceque nigro-livescente, alu- 
taceo, parcissime punclulato, fronte subplana, haud impressa: protho- 
race Subtransverso, antice posticeque angustato, lateribus arcuatis, an- 
qulis posticis acutis, productis, disco in longitudinem striato, juxta 
basin utrinque bicarinato, carina externa sat elongata, interna breviori, 
prope medium: scutello subltriangulari, vix elongato, punctato: elytris 
sat elongatis, ad apicem conjunctim-subacuminatis, umbrino-ochraceis, 
transversim et in sutura leviter infuscatis, punctatostriatis, intervallis 
striarum sat latis, subconveris. — Long. 4,5 mill. 


Ovale, assez allongé, convexe, glabre, modérément brillant, noir. 
Antennes, tibias et tarses d’un jaune rougeûtre. Tête et prothorax 
comme revêtus d'un enduit un peu brillant, plombé, alutacés, très 
éparsement ponctués. Front très légèrement convexe, non impres- 
sionné. Prothorax un peu moins long que large dans sa plus grande 
largeur, un peu plus rétréci en avant qu’à la base, arrondi sur les 
côtés, aigu, saillant aux angles postérieurs ; sur le disque une strie 
longitudinale n’atteignant pas la base et le sommet, contre la base, 
vers les extrémités, deux plis longitudinaux, caréniformes, atteignant 
presque les trois quarts de la longueur du prothorax, plus marqués 
en dedans, à la base et dans le milieu, deux courtes carènes rap- 
prochées. Écusson à peine plus long que large, en triangle curviligne, 
ponctué. Élytres ovales, subacuminés ensemble au sommet, environ 
une fois et demie aussi longs que larges ensemble, jaune orangé, un 
peu rembrunis, surtout dans la région suturale et sur une bande dis- 
coïdale, transversale, ponctués striés; intervalles des stries très peu 
convexes, 4° et 6° finement carénés. 


Madagascar : Suberbieville (Perrier). Coll. L.Fairmaireet A. Grouvelle. 


Elmidolia umbrina Fairm., Ann. Soc. ent. Belg., 1898, p. 466. —- 
Je rapporte à cette espèce un exemplaire provenant de la forêt de Ta- 
nala, présentant la même distribution de couleur, mais de forme plus 
courte, plus bombée. Les différences entre cet exemplaire et la forme 
type n’atteignent pas l'amplitude des variations que nous constatons 
chez les Helininthidae connus. 


156 A. GROUVELLE. 


Elmidolia odiosa, n. Sp. — Oblonga, convexa, modice nitida, 
glabra, nigra, antennis pedibusque piceis: prothorace parce granoso, 
disco in longitudinem breviter subsulcato, sulcis basilaribus haud brevis- 
simis; elytris 4/3 tam elongatis quam simul latis. — Long. 1-1,35 mill. 


Oblong, convexe, modérément brillant, glabre, noir, antennes et 
pattes brun rougeàtre, les premières plus claires. Tête et prothorax 
finement alutacés, couverts de fines granulations peu serrées sur la 
tète, assez espacées sur le prothorax. Celui-ci un peu plus d’une fois 
et demie aussi large que long, rétréci en avant, arrondi sur les côtés, 
présentant sur le disque un court sillon longitudinal peu marqué et 
de chaque coté de la base un sillon longitudinal atteignant presque la 
moitié de la longueur. Écusson oblong. Élytres environ une fois et 
un tiers aussi longs que larges ensemble, un peu ventrus, ponetués 
striés ; 5° et 7° intervalles, en comprenant l'intervalle sutural, finement 
carénés ; et granuleux. 


Madagascar : Fort-Dauphin ; pays Androy. Coll. Alluaud. 


Elmidolia conspecta, n. Sp. — Oblonga, convexa, vit per- 
spicue pubescens, subopaca; capite prothoraceque nigro-livente, elytris 
ochraceis, circa scutellum et in disco levissime infuscatis: antennis tes- 
taceis: capite alutaceo, parce punctato, fronte impressa; prothorace 
transverso, antice quam postice angustiore, alutaceo: sat dense punc- 
tato; lateribus arcuatis, angulis posticis rectis, haud hebetatis, disco in 
longitudinem striato, stria antice quam postice abbrevialiore, regione 
basilari quadricarinato, carinis externis longioribus, obliquis, internis 
brevibus, approximatis, intus foveolatis; scutello subtriangulari, elon- 
gato, elytris breviter-oblongis, tenuiter punctatostriatis, intervallis 
striarum planis, alutaceis, tenuissime rugulosis, 4° et 5° juxta striam 
internam leviter granoso-carinatis ; femoribus nigricantibus, tibiis plus 
minuste infuscatis, tarsis testaceis. — Long. 2 mill. 


Oblong, relativement court, très convexe, à peine pubescent, sub- 
opaque. Tête et prothorax noirs plombés, alutacés. Front éparsement 
ponctué, fovéolé. Prothorax un peu plus de deux fois plus large que 
long, plus rétréci en avant qu’à la base, arrondi aux côtés; angles 
postérieurs droits, non émoussés; ponctuation assez forte et assez 
dense surtout vers les côtés: sur le disque une strie longitudinale attei- 
gnant presque la base, très écourtée en avant; devant la base ‘quatre 
stries carénées en dehors : les externes plus près des angles postérieurs 
que du milieu. obliques, atteignant le tiers de la longueur du protho- 
rax, limitant en dedans une dépression recourbée contre la base, les 


Coléoptères de Madagascar. 197 


internes rapprochées plus courtes, limitant en dedans de véritables 
fossettes presque contiguës contre l'écusson. Écusson allongé, en 
triangle curviligne. Élytres un peu plus larges à la base que le protho- 
rax, oblongs, environ d’un cinquième plus longs que larges ensemble 
dans leur plus grande largeur, finement ponctués striés; intervalles 
des stries plans, très finement ruguleux ; 4 et 6° intervalles, l’inter- 
valle sutural non compté, finement carénés contre la strie interne. 
Fémurs rembrunis; tibias plus clairs, plus ou moins enfumés, tarses 
testacés. 
Madagascar centre-sud. Coll. Ch. Alluaud et A. Grouvelle. 


Elmidolia conspicua, D. Sp. — Oblonga, convera, nitida, vix 
perspicue pubescens, nigra; antennis tarsisque rufo-piceis : capile pro- 
thoraceque livente, alutaceo, fronte parce punctata: prothorace cor- 
diformi, ad angulos posticos acuto, producto, sat parce punctato, in lon- 
gitudinem breviter striato, juxta basin quadricarinato, carinis externis 
longioribus, internis approrimatus, intus foveolatis ; scutello laeri, sub- 
triangulari, elongato : elytris oblongis, profunde punctato-striatis, in- 
tervallis convexis, 4° et 6° elevatis. — Long. 2,35 mill. 


Espèce voisine de E. soror Grouv. s’en séparant par la forme du 
prothorax qui est subcordiforme, et plus transversal, par les strioles 
carénées du milieu de la base du prothorax qui sont très marquées et 
par sa taille plus avantageuse. Un des trois exemplaires examinés a les 
élytres entièrement d’une teinte jaunâtre; les deux autres sont noirs: 
il est probable que l'E. conspicua doit présenter les mêmes variations 
de couleur que E. biapicata Fairm. et soror Grouv. 

Madagascar centre-sud. Coll. Ch. Alluaud et A. Grouvelle. 


Pachyelmis silvatica, n. Sp. — Ovala, conveza, subnitida, 
vix pubescens, atra; antennis testaceis; prothorace vix transverso, 
antice angustato et rufo-piceo marginato, dense punctulato, utrinque 
carinalo, carinis antice convergentibus, lateribus tenuiter crenulatis, 
disco in longitudinem subsulcato et ante scutellum leviter biimpresso ; 
scutello triangulari, haud elongato : elytris ad basin prothorace paulo 
latioribus, lineato-punctatis, praecipue in regione scutellari subsul- 
catis ; singulo elytro externe bicarinato; femoribus plus minusve infus- 
catis, tibiis tarsisque rufo-piceis. — Long. 4,5 mill. 

Ovale, convexe, un peu brillant, à peine pubescent, noir. Antennes 
d’un testacé jaunâtre. Prothorax presque aussi long que large à la base, 
très rétréci en avant, bordé de brun clair au sommet, densément 
pointillé; bords latéraux très finement crénelés, sur le disque deux 


158 A. GROUVELLE. 


carènes latérales convergentes en avant, un sillon longitudinal médian 
peu marqué et deux impressions également peu marquées, contre la 
base de chaque côté du sillon longitudinal. Écusson en triangle, à peu 
près aussi long que large. Élytres ovales, environ. aussi longs que 
larges ensemble dans leur plus grande largeur, un peu plus larges à la 
base que le prothorax, subacuminés ensemble au sommet, présentant 
leur plus grande largeur vers le dernier tiers; ponetués en lignes, 
subsillonnés surtout dans la région scutellaire; marges latérales de 
chacune d'elles avec trois fines carènes entières, granuleuses:; bord 
latéral non visible de dessus, bord latéral apparent formé par la carène 
externe. Fémurs plus ou moins rembrunis, tibias et tarses roux de poix. 

Madagascar sud : rivière Tarasy. Coll. Ch. Alluaud et A. Grou- 
velle. 


Pachyelmis ingens, n. Sp. — Ovata, sat lala, convexa, nitida, 
viæ perspicue pubescens, atra; antennis testaceis, pedibus tarsisque 
rufo-piceis; capite sat dense punctulalo; prothorace transverso antice 
angustato, sat dense punctulato, in longitudinem subsulcato, utrinque 
carinato, lateribus crenulatis; scutello subtriangulari: elytris ovatis, 
ad apicem conjunctim subacuminatis, punctato-subsulcatis ; singulo 
elytrio ad latus tricarinato. — Long. 2,5 mill. 


Ovale, assez large, convexe, brillant, à peine visiblement pubescent, 
noir. Antennes d'un jaune testacé; tibias et tarses d’un roux de poix. 
Tête assez densément pointillée. Prothorax un peu moins long que 
large à la base, arrondi et très rétréci en avant; disque longitudinale- 
ment subsillonné, assez densément pointillé, de chaque côté une assez 
forte carène longitudinale, limitant au côté interne un canal bien 
marqué dans la partie basilaire, se recourbant contre la base et s’é- 
teignant avant le milieu; espaces entre les carènes et les bords laté- 
raux mals et couverts de granulations assez denses; bords latéraux 
finement crénelés. Écusson lisse, en triangle curviligne, sensiblement 
aussi, long que large à la base. Élytres ovales, subacuminés ensemble 
au sommet, sensiblement aussi longs que larges ensemble dans leur 
plus grande largeur, à peine plus larges à la base que le prothorax, 
c’est-à-dire épaules presque effacées, subsillonnés-ponctués, chargés 
sur les côtés de trois carènes presque entières. 

Madagascar centre-sud. Coll. Alluaud. 

Espèce remarquable par sa taille relativement grande. 


Pachyelmis Regimbarti, n. Sp. — Ovala, convexa, nitida, 
vix pubescens, plus minusve piceo-nigra; antennis testaceis ; prothorace 


Coléoptères de Madagascar. 159 


h'ansverso, antice angustato et rufo marginato, vir punctulato, utrin- 
que sat tenuiter carinalo, juxta scutellum tri-impresso, lateribus te- 
nuiter crenulatis; scutello subtriangulari, elongato; elytris lineato- 
punctatis, Singulo elytro ad latus et praecipue ad basin mediocriter 
tricarinato; pedibus nigro-piceis, tarsis testaceis. — Long. 1,35 mill. 


Ovale, convexe, brillant, à peine pubescent, noir de poix, un peu 
rougeñtre. Antennes testacées. Prothorax un peu moins long que 
large, arrondi et très rétréei en avant, bordé de roux au sommet, à 
peine visiblement pointillé sur le disque, chargé de chaque côté d’une 
carène longitudinale peu accentuée, inclinée en dedans ; sur le disque, 
devant l’écusson trois impressions ponctiformes ; espaces entre les ca- 
rènes latérales et les bords latéraux, chargés de granulations dépri- 
mées. Écusson lisse, en triangle curviligne, allongé. Élytres environ 
aussi longs que larges ensemble, subacuminés ensemble au sommet, 
chacune avec trois carènes latérales ; les deux internes peu accentuées, 
la troisième latérale, plus marquée, ponetués en lignes, subsillonnés : 
strie suturale enfoncée dans la région seutellaire, formant presque 
une impression longitudinale; points des lignes petits; intervalles des 
lignes de points très larges. Pattes noir de poix; tarses testacés. 

Madagascar : baie d’Antongil. Coll. Ch. Alluaud, A. Grouvelle et 
Régimbart. 


Pachyelmis obliqua, n. Sp. — Ovata, antice posticeque suba- 
cuminala, convexa, glabra, nigra; antennis tarsis et margine antico 
prothoracis rufo-piceis; prothorace sat dense punctulato, utrinque in 
longitudinem carinato, disco juxta carinam depresso et ante scutellum 
oblique biimpresso, spatio inter marginem lateralem et carinam dense 
punctato, subvarioloso ; scutello subtriangulari, laevi; elytris punctato- 
striatis, intervallis striarum latis, vix convexis, intervallis 4 et Go, 
intervallo suturali non numerato, carinatis. — Long. 1,25 mill. 

Ovale, assez large, subacuminé aux extrémités, convexe, glabre, 
noir; antennes, tarses, et une étroite bordure à la marge antérieure 
du prothorax roux de poix, tibias moins foncés que les fémurs. Pro- 
thorax très rétréci en avant, environ deux lois plus large à la base 
que Jong, assez densément pointillé, longitudinalement caréné de 
chaque côté; disque sensiblement abaissé contre les bords internes 
des carènes latérales, impressionné obliquement à la base de chaque 
côté de l’écusson, impressions s'étendant respectivement jusqu'aux 
dépressions contiguës aux carènes et enclosant avec elles et la base 
de chaque côté un espace ‘triangulaire convexe, espaces entre les 


160 


A. GROUVELLE. 


carènes et les bords latéraux à ponctuation dense, irrégulière et va- 
rioleuse. Écusson subtriangulaire, lisse. Élytres environ aussi longs 
que larges ensemble dans leur plus grande largeur, ponetués striés ; 
intervalles des stries larges, à peine convexes; stries peu marquées, 
surtout vers le sommet, 4° et 6° stries bordées au côté externe par une 
carène assez accentuée. 


Madagascar sud : pays Androy. Coll. Ch. Alluaud et A. Grouvelle. 


1 


TABLEAU DES Helmides DE LA RÉGION MALGACHE. 


Carènes ou sillons latéraux du prothorax entiers { Pachyel- 


LU D LE AL DORE ARTE EL 0 GROS A pe 2 Pen Me 
Carènes ou sillons latéraux du prothorax nuls ou écartés 
ED AVAL ARE LE PE PRES CAUSE En CE AE AU ESS SL 


Une impression basilaire oblique rejoignant la dépression 
contiguë à la carène latérale, de chaque côté de l’écusson. 


ST OS NE PORT EST TE DT SR ES AE ENS Ne obliqua, n. Sp. 
Pas d'impression basilaire oblique rejoignant la dépression 
Contioué à la carène latérale: Pt TERRES 3. 


Stries ponctuées du disque des élytres peu marquées, 
points petits; strie suturale formant une impression lon- 


gitudinale dans la région basilaire..…..:......44.4: L. 
Stries ponctuées du disque des élytres bien marquées, 

points plus forts; strie suturale plus enfoncée à la base, 

mais diminuant progressivement d'importance vers le 

STE) D 1 LE MARNE SET es Re EEE PL LEE Ds ea RAC RSS OPA hi pus D. 
Prothorax densément ponctué.............. silvatica, n. Sp. 
Prothorax presque lisse." L me Regimbarti, n. sp. 
Toule Cran0e © 2,0 AIR PRE PRE AR Tee ingens, n. Sp. 
Taille petite * 1,90 MUL AU PIS RER ERROr 6. 


Taille très petite : moins de À mill.; élytres rougeûtres; 

stries ponctuées fortes, intervalles à peine plus larges 

que les pointe MLPEMUT MIURLENONT ES Fairmairei Grouv. 
Taille un peu moins petite : 1,35 mill.; élytres foncés 

moins fortement striés-ponctués ; intervalles sur le dis- 


que au moins 2 fois aussi larges que les points. ....... 7 
Élytres plus longs que larges ensemble; prothorax den- 

Sément ponctué 204 HR SIMON subsulcata Fairm. 
Élytres pas plus longs que larges ensemble... HIHI AUE 8. 


Prothorax brillant, éparsement pointillé; sillons longitu- 
dinaux du prothorax dilatés contre la base ; intervalles 


Coléoptères de Madagascar. 161 


des stries ponctuées des élytres à peine convexes..... 

Le se SON NNIR validipes Fairm. 
— Prothorax presque mat, à ponctuation très dense; sillons 

longitudinaux du prothorax à peine dilatés à la base; 

intervalles des stries ponctuées des élytres convexes... 

POLAIRE ral hist ART SUOMI FC Pipes (FaItTE 
9. Élytres striés-ponctués ou avec des lignes de points peu 

accentués; prothorax avec une strie longitudinale sur 

letdisquevtrèsnette 2H 2 LUS ALT EME APN 10. 
— Élytres avec trois lignes de très gros points; prothorax 

sans impression linéaire sur le disque, assez ou forte- 

ment impressionné et longitudinalement strié de chaque 

CHERS EMI POULE snnnt. à LU MR SANTE 30, 
10. Au milieu de la base du prothorax deux carènes un peu 

obliques, atteignant au moins le tiers de la longueur 

du PrOthROTAE RE NEERE HAE. HMAQSE FLE SAMAMA EE IEMENTA : 4 12 
— Base du prothorax sans carènes dans le milieu ou avec 

desrudimenisudércarenessrat tou enr ant 13. 
11. Prothorax densément ponctué, brillant. (Helmis) Perrieri Fairm. 
Proton eranulenx Mat. 64... CDR Iih, TRUE 12. 
12. Sillons latéraux du prothorax à peine marqués......... 

RS AL IR DT SEUIL CARRE QEE TEE MARNE PE (Helmis) fuliginosa Fairm. 
— Sillons latéraux du prothorax bien marqués............ 

SE SORTE LEP RE ES TIRE (Helmis) subfuliginosa, n. sp. 


13. Élytres ponctués en lignes sur le disque............... 14. 
— Élytres striés-ponctués (Elmidolia Fairm.).............. 17. 
14. Insecte mat; taille moyenne ou grande; une courte strie 
de chaque côté de la base du prothorax............... D. 
— Insecte brillant; taille petite; un court sillon de chaque 
côté deslarbase/dur prothorax suit an rio ont 16. 


15. Taille moyenne; ponctuation des élytres très fine, nulle au 
sommet; sillon longitudinal du prothorax bien marqué. 
RNA Ent Ge ne MAN 2e (Elmidolia) sericans Fairm. 

— Taille relativement grande; ponctuation des élytres mar- 
quée jusqu’au sommet; sillon longitudinal du prothorax 


bien marqués eut rreniLe (Helmis) binervosa Grouv. 
16. Prothorax peu brillant, très finement chagriné, granuleux 
vers les angles antérieurs..... (Lobelmis) cucullata Fairm. 


— Prothorax presque lisse, brillant. (Limnius) lineicollis Fairm. 
17. Prothorax presque aussi long que large................ 


PAU FRS TN... (Elmidolia)lateritia Fairm. 
Ann. Soc. ent. Fr., LXXV [1906]. 11 


162 A. GROUVELLE. 


— Prothorax très nettement transversal. :...::.....:.....1 18. 
18. Insectes noirs, concolores..... PR nn 6 à La me 49. 
— Insectes en partie jaune-ochracé, parfois rembruni....... 22. 
19. Élytres à peine aussi longs que larges ensemble.. stulta, n. sp. 
— Élytres nettement plus longs que larges ensemble. ...... 20. 
20. Prothorax pas densément, mais assez fortement ponctué ; 
taille petite, 4,35:muûl 2087.27. Ne LEONE odiosa, n. Sp. 
— Prolhoraxigrantleux 980 sr EUR RON RES 1 
21. Prothorax peu densément granuleux, angles postérieurs 
explanés, concaves............. mi lEo conspicua, n. Sp. 
— Prothorax densément granuleux, angles postérieurs non 
explanés, concaves............ (Elmidolia) pinguis Fairm. 
22. Élytres à peine aussi longs que larges ensemble. crassa, n. sp. 
— Elytres nettement plus longs que larges ensemble. ...... A 
23. Insectes noirs ou noirâtres avec une tache latérale ou api- 
cale jaunâtre vers le sommet de chaque élytre......... 24. 


— Élytres entièrement jaunâtres, parfois un peu rembrunis. 25. 
24. Taille moyenne; coloration brunâtre; tibias testacés, un 

peu enfumés; petites carènes du milieu de la base du 

prothorax divergentes...... (Elmidolia) biapicata Fairm. 
— Taille plus grande, 2 mill.; coloration noire; tibias noirs; 

petites carènes du milieu de la base du prothorax pa- 


r'alôles. is AE UARNE Annee AIT. 15e soror, D. Sp. 
25. Élytres nettement une lois et demie aussi longs que larges 

ensemble; 4.0 tie SAN RARE Aer 26. 
— Élytres très nettement moins d'une fois et demie aussi 

longs que larsesensemhle 4: HUE SR TERRE 21: 


26. Taille assez grande, 2 mill.; carènes latérales de la base 

du prothorax peu nettes ; marge antérieure du prothorax 
finement bordé de testacé...... (Elmidolia) umbrina Fairm. 

— Taille petite, À mill.: carènes latérales de la base du pro- 

thorax bien marquées; marge antérieure du prothorax 


concolDre#. eme ni le. (Helinis) ochraceipennis Groux. 
21. Prothoraxdeñsémentponciuert. ane RACE EE 28. 
— Prothorax:non!densémentiponctué:- ME AP OEREnE Rte 29. 


28. Prothorax subparallèle à la base ; stries discoidales des ély- 
tres peu profondes, ponctuées de gros points.......... 
RU. LR a ER ESS (Elbmidolia) sordida, n. sp. 
— Prothorax arqué sur les côtés, rétréci à la base; stries 
discoidales des élytres bien marquées, ponctuées de points 
plutot petits metre. (Elmidolia) conspecta, n. sp. 


Coleoptères de Madagascar. 163 


29. Taille petite : 1 mill.; carènes du milieu de la base du pro- 
thorax bien marquées; strie longitudinale du disque du 
BroMordnires courte, 24.2. 3. 4e (Elimidolia) minor Fairm. 
— Taille moyenne : 4,5 mill.; carènes du milieu de la base 
du prothorax presque nulles; strie longitudinale du dis- 
que du prothorax assez longue. (Elmidolia) striolata Fairm. 
30. Pas d'impression sur le disque du prothorax............ 
CAS. PORTE de EMA el th EEE Pi (Helmis) nitidula Fairm. 
Uné forte impression sur le disque du prothorax; taille 
1 4 ES ay DUO) LILAS La ace A: AD ARS EURE EE SEE SE CAS SES 31. 
31. Impression discoïdale bien marquée, ponctiforme........ 
LE Me NL CEE EN AEE: {Limnius) Ikopae Fairm. 
— Impression discoidale du prothorax moins marquée, for- 
mant un faible sillon transversal 
RE SEA ME MX 52 .. (Limnius) atomarius Fairm. 


Je n'ai pu faire entrer dans ce tableau les espèces suivantes qui me 
sont inconnues : 

Pachyelmis interstilialis Fairm., Ann. Soc. ent. Fr., 1902, p. 344 et 
Limnius bothrideres Fairm., loc. cit., p. 345. 


HETEROCERIDAE 


Heterocerus montanus, n.Sp. — Oblongus, converus, opacus, 
flavo-griseo pubescens, nigro-olivaceus, elytris ochraceo variegatis ; pro- 
thorace transversissimo, antice angustato, lateribus arcuatis, basi mar- 
ginata, angulis anticis obtusis, posticis rotundatis ; elytris punctulatis, 
maculis ut in H. laevigato dispositis ; femoribus et abdomine praecipue 
ad latera Pr strüs femoralibus apertis, sutura metasternali ma- 
nifesta. — Long. 4-5 mill. — PI. 8, fig. 10. 


Oblong, convexe, opaque, noir un peu verdàtre, varié de jaune sur 
les élytres, couvert d’une pubeszence gris flave : courte sur les élytres, 
brune, feutrée, entremêlée de poils dressés sur la tête et le prothorax. 
Antennes noirâtres sauf à la base. Bord antérieur de la tête frangé de 
poils gris-blanc. Prothorax trois fois plus large dans sa plus grande 
largeur que long, rétréei en avant, arrondi sur les côtés; base droite 
dans le milieu, subtronquée de chaque côté, rebordée: bord antérieur 
légèrement arqué en avant, frangé de poils blanchâtres; angles anté- 
rieurs obtusy postérieurs arrondis. Élytres finement ponctués; suture 
étroitement bordée de jaune dans la moitié basilaire ; taches des élytres 
bien limitées distribuées comme chez l’H. laevigatus. Fémurs et abdo- 


164 A. GROUVELLE. 


men, surtout sur les côtés, jaunâtres. Plaques fémorales ouvertes. Su- 
tures métasternales marquées. 


Madagascar : Andrangoloaka (E .S.-E. de Tananarive, alt. 4.600 m.). 
Coll. A. Grouvelle. 


Heterocerus Fairmairei, D. Sp. — Oblongus, convexæus, opa- 
cus, nigro-olivaceus, ferrugineo variegatus; capile prothoraceque dense 
breveque brunneo-pubescentibus, pilosis; antennis fusco-testaceis ; pro- 
thorace transversissimo, antice angustato, dense punctato, lateribus ar- 
cuatis, antice posticeque ferrugineo-marginatis, basi areuata, margi- 
nata, anqulis anticis rotundatis, posticis subobtusis ; elytris substriatis, 
dense punctatis, pube brevi flavo-grisea vestitis, basi stricte lateribus 
sat lale ferrugineo-marginatis, singulo elytro ferrugineo bimaculato, 
maculis cum fascia laterali conjunctis, suturam non attingentibus un- 
dulatis : 1% macula transversa, antice uni postice bilobata, » obliqua 
antice posticeque lobata, corpore sublus nigro-piceo striis plus minuste 
dibuto ; femoralibus apertis; suturis metasternalibus manifestis. 

Long. 3 à 4 mill. — PI. 8, fig. 12. 


Oblong, convexe, opaque, d’un noir légèrement ochracé, varié de 
jerrugineux. Tête et prothorax couverts d’une pubescence feutrée, 
brune, entremêlée de poils dressés, assez longs. Antennes testacées, lé- 
serement enfumées. Prothorax environ deux fois et demie aussi large 
dans sa plus grande largeur que long, densément ponctué, rétréei en 
avant: côtés arrondis, bordés de ferrugineux en avant et en arrière, 
base arquée, rebordée; angles antérieurs arrondis, postérieurs subob- 
tus. Élytres environ une fois et un tiers aussi longs que larges ensem- 
ble, substriés, étroitement bordés de ferrugineux à la base et sur les 
côtés ; sur chaque élytre deux bandes ferrugineuses, ondulées, réu- 
nies à la bande latérale ferrugineuse et n’atteignant pas la suture; la 
première avant le milieu, transversale, saillante, dans le milieu, vers 
la base, présentant à sa jonction avec la bande latérale un épanouis- 
sement; la deuxième au delà du milieu, oblique vers la base, dilatée à 
la jonction avec la bande latérale et à l'extrémité. Dessous noir de poix, 
plus où moins éclairci. Plaques fémorales ouvertes. Sutures métaster- 
nales marquées. 

Madagascar. Coll. A. Grouvelle. 


Heterocerus Alluaudi, D. Sp. — Oblonqgus, subelongatus, con- 
vexus, nilidulus, nigro-brunneus, ferrugineo-variegatus ; capite protho- 
raceque dense breveque brunneo-pubescentibus, pilosis; antennis infus- 
catis ; prothorace transverso, antice angustato, dense punctato, lateribus 


Coléoptères de Madagascar. 165 


arcuatis, antice subsinuatis, basi marginata, in medio subrecta, utrin- 
que oblique subtruncata, angulis anticis acutis, subproductis, posticis 
obtusis ; elytris dense punctatis, ferrugineo marginatis, singulo elytro- 
ferrugineo quadrimaculato; 1% et 2 macula basilaribus, externa elon- 
gata, interna brevi, 3 ultra medium, in formam /\, cum margine late- 
rali juncta, suturam haud attingente, 4* apicali, elongata, cum margine 
laterali juncta; striis femoralibus apertis; suturis metasternalibus ma- 
nifestis.— Long. 4 mill. — PI. 8, fig. 44. 


Oblong, un peu allongé, convexe, un peu brillant, d’un noir bru- 
nâtre varié sur les élytres de ferrugineux. Tête et prothorax couverts 
d’une pubescence brune, feutrée, entremêlée de poils dressés. An- 
tennes enfumées. Prothorax densément ponctué à peine deux fois plus 
large dans sa plus grande largeur que long, rétréei en avant: côtés ar- 
rondis ; base rebordée droite dans le milieu, obliquement tronquée de 
chaque côté; angles antérieurs aigus, subsaillants, postérieurs obtus. 
Élytres un peu moins de deux fois aussi longs que larges ensemble, 
densément et assez fortement ponctués, couverts d’une pubescence 
grise courte et peu serrée, bordés de ferrugineux; bordure latérale 
laissant à découvert le calus huméral, s’épanouissant un peu avant le 
milieu, puis de nouveau après le milieu et donnant naissance, à l’angle 
antérieur de la partie élargie, à une bande transversale en forme de / 
n'atteignant pas la suture; vers le sommet une tache allongée, parallèle 
à la suture, réunie à la bande marginale. Dessous noir; pattes testa- 
cées, légèrement enfumées. Plaques fémorales ouvertes, sutures mé- 
tasternales marquées. 


Madagascar sud : nord du pays Androyÿ. Coll. Ch. Alluaud. 


Heterocerus vulpes, n. Sp. — Oblongus, converus, opaculus, 
nigricans, ochraceo variegatus;: capite prothoraceque dense breveque 
flavo-brunneo pubescentibus, parce pilosis ; antennis infuscatis ; protho- 
race transversissimo, antice angustato, dense punctulato, lateribus ar 
cuatis, ochraceo-marginatis, basi arcuata, marginata, angulis anticis 
obtusis, posticis rotundatis ; elytris dense punctatis, pube brevi flavo- 
grisea vestitis, ochraceis nigro-variegatis, in singulo elytro sutura, re- 
gione discoidali excepta, duabus maculis basilaribus elongatis, 1° hu- 
merali, sat lata, 2 longiore basin versus cum prima conjuncta et 
duabus vittis plus minusve transversis 1* ad latera et in media longi- 
tudine posita, sat lata, haud elongata, 2? ante apicem, obliqua in formam 
gradus, cum suturata conjuncta nigris: striis femoralibus apertis : su- 
turis metasternalibus nullis. — Long. 3 mill. — PI. 8, fig. 41. 


166 A. GROUVELLE. 


Oblong, convexe, presque opaque, noir un peu verdtre, varié de 
jaune testacé. Tête et prothorax couverts d’une pubescence feutrée 
d’un brun jaunâtre, entremêlée, surtout sur les côtés, de poils dressés 
assez longs. Antennes rembrunies. Prothorax environ deux fois et un 
tiers aussi large dans sa plus grande largeur que long, densément 
pointillé, rétréci en avant, arrondi et largement bordé de jaune testacé 
sur les côtés ; base arquée, rebordée ; angles antérieurs obtus, postérieurs 
arrondis. Élytres environ une fois et demie aussi longs que larges en- 
semble, couverts d’une pubescence gris flave, courte, jaunâtres, très 
légèrement enfumés: sur chaque élytre une série de taches noires 
comprenant : 1° une bande suturale, étroite à la base, interrompue 
sur le disque, subsuturale vers lé milieu, puis suturale et plus large 
vers la partie apicale; 2° deux taches basilaires longitudinales, sou- 
dées à la base : la 1" large, humérale un peu arquée, la 2° étroite, 
plus longue, atteignant presque le milieu de la longueur de l'élytre ; 
3° une tache oblique, placée presque au milieu sur le côté, presque 
en forme de losange ; 4° une fascie oblique en forme de double marche 
d'escalier, placée vers l'extrémité, ne touchant pas le bord latéral 
et se soudant en dedans à la bande suturale. Plaques fémorales ou- 
vertes. Stries métasternales nulles. 


Madagascar sud : nord du pays Androÿ. Coll. Ch. Alluaud. 


Heterocerus Perrieri, D. Sp. — Oblongus, convexus, nili- 
dulus, brunneus, testaceo-variegatus ; antennis piceis : capite dense bre- 
veque flavo-griseo pubescenti ; prothorace minus dense pubescenti, punc- 
tulato, transverso, antice angustato, lateribus arcuatis, ad apicem 
sinuatis, sat late testaceo-marginatis, basi arcuata, marginata, angulis 
anticis acutis, posticis subobtusis ; elytris substriatis, haud dense punc- 
tatis, tenuiler pubescentibus; testaceis, brunneo-variegatis, in singulo 
elytro macula humerali subquadrata, fascia lineata, subsuturali, et tri- 
bus fasciis linearibus in longitudinem positis : 1° discoidali, basilari, ad 
apicem cum fascia suturali conjuncta; 2 et 3° apicalibus, ad apicem con- 
junctis, % interna ad basin cum fascia suturali conjuncta, externa ad 
basin intus infleæa et dilatata cum 1* subconjuncta; striis femora- 
libus apertis; suturis metasternalibus vix manifestis. — Long. 2,5 mill. 
— PI 8, fig. 13. 

Oblong, convexe, un peu brillant, brun varié de testacé. Antennes 
sauf la base brun de poix. Tête couverte d’une pubescence feutrée 
flave-cendrée. Prothorax environ deux fois plus large dans la plus 
orande largeur que long, rétréci en avant, densément pointillé, cou- 
vert d’une pubescence analogue à celle de la tête mais beaucoup moins 


Coléoptères de Madagascar. 167 


dense, entremêlée surtout, sur les côtés, de poils plus longs, dressés ; 
côtés arqués, redressés presque contre les angles antérieurs, assez 
largement bordés de testacé ; base arquée, rebordée; angles antérieurs 
aigus, un peu saillants, postérieurs subobtus. Élytres environ deux 
fois aussi longs que larges ensemble, couverts d’une fine pubescence 
flave, ne masquant nullement le tégument, plus éparsement et plus 
fortement ponctués que le prothorax, testacés, variés de brun; sur 
chaque élytre une assez forte tache humérale, subrectangulaire, une 
bande subsuturale plutôt un peu large et trois bandes longitudinales 
linéaires ; la 4°° partant du bord interne de la tache humérale et se 
joignant au sommet à la bande suturale un peu avant le milieu de la 
longueur de l'élytre; la 2° et la 3° réunies vers le sommet, l’interne 
réunie à la base à la bande suturale, vers les deux tiers de la lon- 
gueur de l’élytre, par une assez large bande oblique; l’externe infléchie 
en dedans vers le milieu de la longueur de l’élytre, s'épanouissant en 
une tache oblique assez large, atteignant presque la 1'° tache linéaire. 
Plaques fémorales ouvertes. Sutures métasternales peu marquées. 


Madagascar (Perrier). Coll, Ch. Alluaud. 


Heterocerus dubitabilis, D. Sp. — Subelongatus, converus, 
nitidulus, sordido-testaceus; capite dense breveque flavo-griseo pubes- 
centi; antennis rufo-testaceis; prothorace transrersissimo, antice an- 
gustato, flavo pubescenti, dense punctulato, lateribus rotundatis jurta 
angulos anticos abrupte parallelis, angulis anticis obtusis, posticis 
subobtusis, basi arcuata, marginata, disco in longitudinem sulcato; ely- 
tris dense punctatis, in regione scutellari substriatis: striis femora- 
libus apertis ; suturis metasternalibus nullis. — Long. 2,5 mill. 

Assez allongé, convexe, à peine brillant, entièrement d’un testacé 
un peu sale, un peu plus foncé sur la tête et le prothorax et sur les 
élytres dans la région suturale. Tête couverte d’une pubescence feu- 
trée d’un gris jaunâtre ; antennes rougeàtres. Prothorax près de deux 
lois et demie plus large dans sa plus grande largeur que long, couvert 
d’une pubescence flave cendrée pas très dense; côtés subparallèles, 
puis arrondis en avant et se redressant brusquement un peu avant 
l'extrémité; base arrondie, rebordée; angles antérieurs obtus, posté- 
rieurs subobtus, disque longitudinalement sillonné. Élytres environ 
deux fois aussi longs que larges ensemble, densément et assez fortement 
ponctués; substriés dans la région basilaire. Plaques fémorales ou- 
vertes. Sutures métasternales nulles. 


Madagascar (Perrier). Coll. A. Grouvelle. 


168 A. GROUVELLE. — Coléoptères de Madagascar. 


3. 


. 


). 


6. 


| 


TABLEAU DES Heterocerus DE LA RÉGION MALGACHE. 


Angles postérieurs du prothorax à peine rebordés à la base. 


Let into ISA ET CPAS elongatus Grouv. 
Angles postérieurs du prothorax très nettement rebordés à 
la base re ARC NÉ RIRE RUES Ho. 


Élytres clairs, presque concolores, tout au plus variés de 
dessins très légèrement rembrunis, analogues comme 
coloration aux élytres de l’H. flavidus Rossi. 


bite Av Theo - HS en Det dubitabilis, n. Sp. 
Élytres noirs, variés de téstacé ou testacés variés de taches 
iongées. CEA: ot RO GRADE AIS NAT 3. 


Une bande longitudinale claire, à la base de chaque élytre à 


cote del'éCUSS On ER ere PE M ÉMTIpiMore 4. 
Pas de bande longitudinale claire à côté de l’écusson. ..... 6. 
Élytres clairs, tachés de sombre...,.......... Perrieri, n. Sp. 
Élytres foncés, tachés de clair: +... 2.1. 4e ÿ. 
Deux taches claires subapicales............. monticola, n. Sp. 
Une tache claire subapicale arrondie, réunie à la marge 

APICAIE Sur ne er eR te TS EST vulpes, n. Sp. 
Une bordure rougeûtre à la base des élytres. Fairmairei, n. Sp. 

Pas de bordure rougeàtre à la base des élytres............ 7. 
Une bande rouge humérale:; pubescence très fine SP TA 

D te MU eue a AE EL CNE CINE NS CS ET PE PUALe Alluaudi, n. Sp. 
Pas de bande rouge humérale: pubescence piutôt large. 

ee Mes cree den lee Se af elec saisis 0 PINCE EU ENGINE 


DESCRIPTION DE LÉPIDOPTÈRES NOUVEAUX 
DE L’ILE MAURICE 


par l'abbé J. pe JoanNis. 


Avec la planche 9. 


Notre collègue M. P. Carié m'a envoyé un certain nombre de Lépi- 
doptères de l’ile Maurice parmi lesquels j'ai trouvé les suivants qui 
m'ont semblé inédits. 


SYNTOMIDÆ 


Dysauxes florida, 0. Sp. — PI. 9, fig. 1. 


®. Brunnea, anticis cum maculis vitreis duabus in cellula, duabus 
elongatis infra angulum cellulae, quinque in serie submarginali; pos- 
ticis cum striga lata aurantiaca, a margine interno ad angulum ex- 
ternum, ab initio infra cellulam se protendente, ad angulum cellulue 
constricta., et ultra e tribus maculis contiquis constanti; intra cellulan 
macula minuta âurantiaca. Capite et corpore brunneis, oculis flavo 
circumpictis; collari, pectore et femoribus flavo conspersis; abdomine 
latis strigis aurantiacis, lateralibus et ventrali, insignito. 

Supérieures brunes avec des taches transparentes : deux dans la 
cellule, deux autres, allongées, de part et d'autre de la nervure 3, 
au-dessous de l’angle de la cellule, et une série submarginale de cinq 
taches semblables dans les intervalles 3 à 7, celles des intervalles 5 
et 7 étant plus petites et manquant parfois; en dessous de laile ces 
taches sont bordées de jaune clair. Inférieures brunes avec une bande 
orangée commençant au bord interne, longeant la cellule en dessous, 
rétrécie à l'angle de la cellule et formée au delà de trois taches allon- 
gées et contiguës dans les intervalles 3, 4 et 5, les nervures qui les 
séparent marquées en brun. Une petite tache orangée dans la cellule, 
près de l’angle. Dessous semblable. 


170 J. DE JOANNIS. 


Tête, antennes, thorax, ptérygodes bruns: yeux bordés de jaune, 
collier brun saupoudré de jaune en arrière, abdomen brun avec de 
larges lignes orangées en long sur les côtés et en dessous, poitrine et 
cuisses brunes saupoudrées de jaune, tibias et tarses bruns. 


Envergure : 22,5 mill. 


Deux exemplaires, dont l’un marqué : 23 novembre 1900, Kanaka. 


NOCTUIDÆ 


Conservula cinisigna, n. sp. — PI. 9, fig. 2. 


®. Anticis rosaceis, lineis brunneis geminatis, subbasali recta et 
post eam umbra obliqua brunneo fulova à margine interno ad plicam ; 
antemediana convera, leviter angulosa in plica dorsali: postmediana 
recta, cum levi angulo ad venam 4: subterminali simplici, margini 
parallela: maculis orbiculari et reniformi rectangularibus, obliquis, 
inter eas macula quadrata castaneo-brunnea et infra eas macula 
triangulari cinerea infra et ante quam inter medianas lineas discus 
brunneo-fulro adumbratur; ciliis roseo-fulvis; infra, rosaceo tinctis 
praeter marginem internum. Posticis albidis, brunneo-rosaceo tinctis 
supra ad marginem extlernum et infra ad costam et marginem exter- 
num. Capile fulvo, collari pallide rosaceo, corpore et pedibus rosaceis, 
scapularibus cum linea tenui nigra transtersa, calcaribus brunneis 
albo cingulatis. 


Supérieures d’un rose terne, lignes brun-rosé, géminées, la demi- 
ligne droite, suivie d’une ombre d’un brun fauve, oblique, allant du 
bord interne au pli dorsal; antémédiane convexe, légèrement anguleuse 
sur le pli; postmédiane à peu près droite et parallèle au bord, avec 
un léger angle sur la nervure 4; subterminale simple, parallèle au 
bord ; taches orbiculaire et réniforme rectangulaires, obliques, conver- 
gentes, bordées sur les côtés de rose pàle, séparées par une tache 
carrée d’un brun marron soulignée de rose pâle; au-dessous de ces 
taches se trouve un triangle gris cendré bleuûtre, délimité vers la 
base par des portions de la médiane et de la nervure 2 marquées en 
gris blanchâtre et vers l'extérieur par une ligne brune fine continuant 
la bordure extérieure de la réniforme; le commencement de la ner- 
vure 3 traverse cette tache grise et est aussi marqué en gris blan- 
châtre. Cette tache grise réunit les deux taches ordinaires et forme 
avec elles une sorte de V très large; l’espace médian est teinté de 
brunätre au-dessous et en avant de ce V, formant une ombre oblique 


Lepidoptères nouveaux de l'ile Maurice. 171 
D 


sur le disque; frange rose fauve. En dessous rose brunâtre sauf au 
bord interne qui est blanchâtre. Inférieures blanches, légèrement 
teintées de rose brunâtre au bord externe, nervures brun clair, un 
liséré brun au bord suivi d’une ligne blanche à la base de la frange 
qui estrosée. En dessous, blanchätres, teintées de rose brunâtre au bord 
antérieur et au bord externe, une petite lunule noire à l’angle infé- 
rieur de la cellule. 

Tête fauve, collier rose pâle, ptérygodes rose terne avec une fine 
ligne noire transversale, thorax portant à l'arrière une crête terminée 
par des écailles noires. Abdomen, dessous du corps et pattes rose 
terne ; éperons brun foncé avec un anneau blanc et la pointe blanche. 

Envergure : 32 mill. 


Un exemplaire portant l'indication : Curepipe, IX, 1898. 


Voisine de Cons. V. brunneum Gn. et indica Moore, dont Appana 
rosacea Saalm., (Lep. v. Madag., I, Abth., p. 311, pl. 13, f. 218), 
semble être un synonyme; mais s’en distingue par la présence du 
triangle gris cendré sur le disque et la forme de l’antémédiane, con- 
vexe au lieu d’être droite. 


Plusia rhodochrysa, n. Sp. — PI, 9, fig. 3. 


?. Chrysochalcea, subbasali et antemediana aureis, extus nigro mar- 
ginatis, secundo vero intus roseo marginata et in litteram y incurvata : 
postmediana tenui a margine interno ad venam 4, primo aurea usque 
ad plicam in qua acute sed breviter frangitur, dein rosea et geminata, 
postea denuo aurea, et post venam 4 latiori, geminata et rosco-aurea, 
duabus lineis pallidis ante marginem; orbiculari parva, rotunda, 
nigra; reniforni obliqua brunnea duabus striqulis nigris parallelis 
limitata. Infra griseo-fuscis, postmediana et submarginali fuscis, mar- 
gine externo pallido. Posticis in utraque pagina fuscis, basi pallidiore. 
Capite, collari, thorace fulvis, squamis albis inspersis, abdomine griseo. 
Pedibus anticis roseo-griseis, coxis pilis densis nigris infra instructis. 


Supérieures mordoré, deux petites taches noires à la base; subba- 
sale dorée, bordée extérieurement de noir; antémédiane dorée, bordée 
de rose pâle intérieurement et de brun noir extéricurement, sauf 
sous la lettre y, continue, que cette ligne dessine, le bord interne est 
également brun noir entre cette ligne et la base; postmédiane simple 
et dorée du, bord interne au pli dorsal sur lequel elle forme un petit 
angle rentrant très aigu, au delà rose et géminée, bordée en dedans 
d'orangé au-dessous de la pointe du y et de brun noir au-dessus, 


172 J. DE JOANNIS. 


puis dorée et très fine, formant des festons entre les nervures 3 et 4, 
au delà épaissie, géminée, d’un or rose pâle; submarginale fine, claire, 
bordée de brun noir en dedans; une ligne blanc rosé un peu avant 
la frange, le bord lui-même brun, frange brun clair; tache orbicu- 
laire petite, ronde, brun noir, réniforme brun clair, oblique, limitée 
par deux traits brun noir, parallèles. En dessous, grisàtre, postmé- 
diane et submarginale marquées en noirâtre, bord plus elair. Inférieures 
des deux côtés noirätres, avec la base claire, submarginale foncée, 
lunule petite. 

Tête, collier, thorax fauves avec des écailles blanches terminales ; 
abdomen gris avec une touffe gris-rose sur la base. Pattes antérieures 
oris rose, garnies de poils noirs denses au-dessous des cuisses, (pattes 
médianes absentes), postérieures jaunâtres avec les éperons externes 
fortement annelés de noir. 

Envergure : 30 mill. 


Un exemplaire. 


Polydesma nigrocyanea, n. Sp. — PI 9, fig. 4. 


 Q. Anticis nigro-cyaneis; subbasali, antemediana et  postmediana 
tenuibus, undulosis, nigris, squamis aurantiacis utrinque marginalrs, 
et puncto albo costali insignitis ; postmediana recurva, ad venam 2 des- 
cendente, inde ad angulum cellulae ascendente et hine ad marginem in- 
ternum descendente : umbra mediana recta praeter in plica dorsali in 
qua postmediana undulationem sequitur: orbiculari vix apparente, 
reniformi albis squamis extus notata; striga aurantiaca subcostali à 
basi usque ad postmedianam ; subterminali obsoleta, undulosa, squamis 
albis juxta costam extus notata, tribus maculis costalibus albidis. 
Posticis brunneis cum quatuor lineis nigrocyaneis, mediana  bene 
scripta, aliis paululum diffusis. In quatuor alis, striqulis margina- 
libus nigris, ertus albo notatis, margine unduloso, ciliis nigris. Infra 
brunneo-grisea, squamis albis raris inspersa; in anticis apparent 
postmediana, reniformis, et maculae subalbidae costales, in posticis 
quatuor lineae paginae superioris, in omnibus strigulae marginales ut 
supra sed minores. à 

Capite, thorace, abdomine concoloribus; crista squamosa metallica 
ud basim abdominis, et in sequenti annulo cristula minore. Pedibus 
concoloribus, tarsis albo cingulatis. 

Supérieures noir bleuûtre, lignes fines, ondulées régulièrement, 
noires, bordées de lignes d’écailles d’un orangé foncé et accompagnées 
d’un point blanc à la côte, intérieurement pour la subbasale et la 


Lépidoptères nouveaux de l'ile Maurice. 173 


postmédiane et extérieurement pour l’antémédiane; la subbasale et 
l’antémédiane droites dans leur direction moyenne: la postmédiane 
courbe, descendant jusqu’à la nervure 2, remontant près de l’angle 
de la cellule puis redescendant au bord en longeant l'ombre médiane ; 
celle-ci, noire et droite, ne forme qu’une seule ondulation sur le pli 
dorsal où la postmédiane la suit; orbiculaire réduite à un point noir 
peu visible; réniforme marquée par une bordure très discontinue 
d’écailles blanches, abondantes seulement à l'extérieur. Une strie d’un 
orangé foncé part de la base et longe la sous-costale jusqu'à la post- 
médiane. Subterminale peu apparente, ondulée, marquée d’un point 
blane à la côte et accompagnée de deux petites taches blanches un peu 
au-dessous ; trois points blancs costaux entre la postmédiane et la sub- 
terminale, une série de traits noirs terminaux bordés de blanc à l’ex- 
térieur, le bord festonné, la frange noire. Inférieures brun clair, tra- 
versées par quatre lignes noir bleuâtre, une médiane bien écrite et 
légèrement ondulée, les autres, antémédiane, postmédiane et subter- 
minale, plus larges et un peu diffuses ; traits terminaux, bord et frange 
comme aux supérieures. Dessous des quatre ailes brun grisätre, sau- 
poudré de quelques écailles blanches, avee l'indication, aux antérieures, 
de la postmédiane, de la réniforme et des traits costaux, et aux infé- 
rieures des quatre lignes du dessus; aux quatre ailes, des traits noirs 
terminaux, comme en dessus, mais plus petits. 

Tête, thorax, abdomen et pattes concolores ; une crête d’écailles à 
reflets métalliques sur la base de l'abdomen, une seconde crête plus 
petite sur l'anneau suivant; tarses annelés de blanc. 

Envergure : 35 mill. 

Une ©. 


Corgatha argillacea, n. Sp. — PI. 9, fig. 5. 


da. Argillacea; alis cum quatuor lineis undulosis, cominunibus, nigro- 
grisescentibus. In anticis, mediana et postmediana paulo acutius anqu- 
losis ad venam 2, et utraque gd costam versus basim inflexis ; regione 
marginali obscuriore, magis grisea, punctis marginalibus nigris 
notata; orbiculari punctiformi, nigrescente; cilis, capite et corpore 
concoloribus. Infra flavidiore, versus apicem, in anticis, rubrescente. 
Abdomine infra pallidiore, femoribus et pectore albescentibus. 


Gris jaunâtre argileux : ailes traversées par quatre lignes communes 
gris noirâtre, à ondulations légèrement anguleuses:; aux supérieures 
l’antémédiane avec deux angles légèrement rentrants, la médiane et la 
postmédiane rentrant un peu plus fortement sur la nervure 2, et toutes 


L 


174 J. DE JOANNIS. 


les deux infléchies vers la base près de la côte. Espace terminal gris 
plus foncé aux quatre ailes avec une série de points noirs terminaux. 
Tache orbiculaire réduite à un point noirâtre. Franges, tête, thorax, 
abdomen concolores. Antennes filiformes, très finement ciliées. Dessous 
d’un jaunâtre plus clair, moins gris, tournant au rougeàtre dans la 
région apicale aux supérieures. Le corps, en dessous, est aussi plus 
clair, les cuisses et la poitrine blanchâtres. 
Envergure : 20 mill. 


Un &, avec l'indication : Curepipe, 22 octobre 1899. 


Sarrothripa mauritia, D. Sp. — PI. 9, fig. 6. 


d. Anticis albis, Squamis griseo-brunneis conspersis ; basi alba; lineis 
geminatis, nigris, unduloso-angulosis ; subbasali breviter sed acute an- 
gulosa infra costam, intus umbra nigra marginata; antemediana striga 
tenui nigra ad plicam intersecta, juxta dorsum acutius angulosa ; post- 
mediana paululum convexa, angulosa ad venas 6 et 4, concava ad plicam 
ibique nigro notata; macula triangulari costali lata nigra, reniformi 
rubra albo intus marginata juxta extremitatem inferiorem dicti trian- 
guli; sublerminali leviter angulosa, paulo magis ad plicas; extremo 
margine albo, punctis nigris inter venas notato; ciliis albidis, linea 
grisea intersectis ; infra fuscis, costa alba maculis nigris notata. Posti- 
cis fuscis in utraque pagina; ciliis griseis. 

Facie alba, pilis frontalibus griseis, collari albido-griseo, cum lata 
linea nigra rubricantibus squamis mixta ; thorace et scapularibus albido 
griseis; abdomine supra griseo, infra albido. Pedibus anticis albidis 
nigro inspersis, tibiis albo ciliatis, tarsis supra nigro cingulatis ; mediis 
albis praeter quatuor ultimos tarsorum articulos infuscatos, posticis 
albis. 


Supérieures blanches, saupoudrées de gris brun. Voisin de S. nola- 
lella Hmpsn. et S. indicatana WIK., mais avec la direction générale des 
lignes plus droite et plus parallèle; base blanche, ce qui le distingue 
d'indicatana ; lignes géminées, noires, ondulées anguleuses; ligne sub- 
basale formant un angle court mais très aigu au-dessous de la côte, 
ombrée de noir en dedans; entre cette ligne et la suivante quelques 
nébulosités grisâtres, surtout au bord interne, au lieu de l'ombre noire 
très oblique qui existe chez nolalella et indicatana. Antémédiane 
coupée par un petit trait noir sur le pli dorsal et formant un angle, 
très accentué, vers l'extérieur tout près du bord interne. Espace mé- 
dian rembruni et marqué d’un large triangle noir costal recouvrant à la 
côte les extrémités des antémédiane et postmédiane et avec le sommet 


Lepidoptères nouveaux de l'ile Maurice. 175 


inférieur descendant un peu au-dessous du pli; la rénilorme rougeûtre, 
bordée de blanc intérieurement, est placée en dehors et près de ce 
sommet. Postimédiane un peu courbe, anguleuse sur les nervures 6 et 
4, rentrant nettement sur le pli dorsal où elle est marquée de noir à 
l'extérieur. Espace subterminal très blanc près de la côte et marqué de 
deux traits costaux noirs, ombré de gris plus bas. Subterminale ren- 
trant un peu sur les plis, lisérée de gris noirâtre en dedans; espace 
terminal gris, bord extrème blane avec des taches noires triangulaires 
dans chaque intervalle. Frange blanchâtre, divisée par une ligne basale 
grise entrecoupée, En dessous, gris noir uni, côte blanche avec des 
taches costales noires correspondant aux lignes du dessus. — Inférieures 
gris-noir uni des deux côtés, un peu éclaircies à la base en dessus. 
Frange grise, plus claire à l'extrémité. 

Face blanche, palpes blancs, saupoudrés de quelques écailles noires, 
ayant de deux à trois fois la longueur de la tête, toupet frontal gris, 
antennes filiformes, noirâtres, collier gris-blanc à la base, largement 
noir avec quelques écailles rouges au milieu, et gris-blanc à la pointe, 
thorax et ptérygodes gris-blanc, abdomen gris en dessus et blanc en 
dessous. Pattes antérieures blanches, tachetées de noir, avec les ti- 
bias largement frangés de poils blancs et les tarses annelés de noir en 
dessus; pattes médianes blanches sauf les quatre derniers articles des 
tarses qui sont noirs; pattes postérieures blanches, à peine marquées 
de quelques atomes gris. 

Envergure : 20 mill. 


Quatre G, dont l’un marqué : Jamblonnier, Curepipe, 8 novembre 
1900, et six ç. 

Cette espèce semble peu variable pour les dessins ; deux G et deux & 
sont moins blancs, le fond est teinté de gris brunâtre plus uniformé- 
ment, le triangle costal est en même temps moins noir. 


=" 


Catada obseura, n. Sp. — PI 9, fig. 7. 


3 ©. Alis leviter denticulatis ; anticis nigro-brunneis, purpurascenti- 
bus, costa rufo notata; antemediana et mediana undulosis, vix appa- 
rentibus ; postmediana recta, praeter ad finem cellulae ubi maculam ni- 
gram, albida strigula transversa intus notatam exterius circumcingit, 
rufo-brunnea in S, rufo-albida in & ; subterminali squamis albis dis- 
persis et duabus dentibus nigris infra costam notata; orbiculari nigra; 
ciliis concoloribus. Subtus ad costam et marginem externum pallide brun- 
neis, nigro Conspersis, disco et margine interno fuscis, postmediana 
ad costam fusca. Posticis nigro-brunneis, ciliis in medietate basali 


176 J. DE JOANNIS. 


concoloribus, ad apicem atbidis, pallidis punctis intersectis : infra pallide 
brunneis, nigro inspersis, postimediana nigra denticulata. Capite, tho- 
race, abdomine supra concoloribus ; subtus, abdomine pallidiore ; pedibus 
pallide brunneis, tarsis obscurioribus albido cingulatis, tibiis anticis et 
mediis, in G, longiusculis pilis instructis. 


Ailes avec le bord légèrement festonné. Supérieures brun noir à reflet 
pourpre, la côte marquée de petits traits roussâtres; antémédiane et 
médiane ondulées, peu visibles ; postmédiane droite (sauf à l'extrémité 
de la cellule où elle contourne.une tache noire précédée d’un petit trait 
blanc transversal), peu visible chez le G, brun fauve chez le G, plus 
claire et presque blanche chez la © ; subterminale peu visible, ondulée, 
indiquée par quelques écailles blanches clairsemées et formant deux 
dents noires sous la côte; tache orbiculaire noire; frange concolore; 
en dessous côte et bord externe brun clair marquetés de noir, le reste 
noiratre uniforme, postmédiane indiquée à la côte par une forte ombre 
noirâtre. Inférieures brun noir, frange concolore à la base, entrecoupée 
de points blanchâtres, l'extrémité blanchâtre; en dessous brun clair 
marqueté de noir, postmédiane noire, très nette, denticulée, quelques 
traits vagues, noirâtres, transversaux, dans la cellule, suivis d’une petite 
éclaircie. 

Tôte, thorax, abdomen en dessus concolores; pattes brun clair, 
saupoudrées de brun foncé, les tarses plus noirs, annelés de blanc ; une 
petite touffe en dedans des tibias antérieurs et médians chez le G. Pal- 
pes noirs marquetés de blanc. 

La nervure 40 est présente aux supérieures et part d’une petite 
aréole. 

Envergure : G 32 mill., © 30 mill. 


Un &, une 9, que je considère comme appartenant à la même espèce. 


GEOMETRIDAE 


Chlorociystis exilipicta, D. Sp. — PI 9, fig. 8. 


©. Alba, lineis denticulatis, rubris el squamis rubris et nigris passim 
inspersa. Anticis : subbasali duplici ad costam nigro notata, post ipsam 
macula rubra costali elongata et duabus lineis tenuibus rubris; ante- 
mediana duplici, nigro impleta usque ad medium cellulae ; mediana 
rubra, intus diffusa, exterius cum duplici angulo ad finem cellulae ; post- 
mediana triplici, umbris rubris marginata nigroque intus descripta 
usque ad venam 2, cum triplici angulo ultra cellulam; subterminali 


Lépidoptères nouveaux de l'ile Maurice. 177 


simplici, alba, intus aliquot maculis nigris notata; regione marginali 
nigro et rubro inspersa ibique venis rubro notatis. Posticis cum subbu- 
sali nigra, antemediana duplici rubra, mediana duplici paululum dif- 
fusa, postmediana triplici cum linea anteriore nigra denticulata, éon- 
vera & costa ad angulum cellulae ; subterminali alba. In quatuor alis 
strigulis marginalibus nigris, ciliis pallide brunneis, albido intersectis : 
subtus albescenti, in anticarum regione costali infuscata ; linea postine- 
diana fusca. Capite et thorace albis, rubro conspersis, collari albo, sca- 
pularibus albis, macula nigra notatis: abdomine ad basim albo, dein 
nigro, dein rubro supra cingulato, postice carneo, cum strigis dorsalibus 
rubris. Corpore inferius et pedibus albis, tarsis anticis supra nigris 
albo cingulatis. 


Ailes blanches traversées de nombreuses lignes rouge clair, angu- 
leuses, et d’une ligne noire postmédiane. Supérieures allongées, la 
côte droite, l’apex arrondi, le bord externe un peu oblique; la ligne 
subbasale marquée de noir en dedans à la côte, droite et oblique entre 
la nervure médiane et le bord interne, suivie d’une tache costale rouge 
allongée et de deux fines lignes rouges; antémédiane double, remplie 
de noir jusque vers le milieu de la cellule; ligne médiane rouge diffuse 
en dedans et présentant deux petits angles saillants, extérieurs, à l’ex- 
irémité de la cellule; postmédiane triple, accompagnée de part et 
d'autre d’ombres brun rouge et avec la ligne intérieure écrite en noir 
jusqu’à la nervure 2, formant trois petits angles au delà de la cellule ; 
subterminale simple, blanche, marquée intérieurement de deux dents 
noires sous la côte et de trois autres dans la région plicale; espace ter- 
minal blane, saupoudré de noir et de rouge à la côte et au bord interne, 
fortement ombré de brun entre 4 et 6 et avec des traits rouge clair sur 
les nervures. Inférieures avec la ligne subbasale large, noire, un peu 
diffuse; antémédiane double; médiane formant une ombre rouge ; 
postmédiane triple, la ligne intérieure noire, dentée, convexe de Ia 
côte à la nervure médiane, remontant alors le long de celle-ci puis 
droite et dentée jusqu'au bord interne et recouvrant dans cette région 
Fombre médiane rouge; subterminale blanche, peu visible, accompa- 
gnee intérieurement de petites ombres noirâtres dans la région du pli 
et près de l’angle interne. Aux quatre ailes, des traits noirs marginaux 
en dessus et en dessous, la frange brun clair, entrecoupée de blanc. 
Dessous blanchâtre, un peu enfumé aux supérieures dans la moitié 
costale, lignes postmédianes noirâtres. 

Tête et thorax blancs tachés de rougeûtre ; les palpes de la longueur 
de la tête, rougeàtres, tachés de blanc; collier blanc; ptérygodes blancs, 

Ann. Soc. ent. Fr., LXxV [1906]. 12 


178 J. DE JOANNIS. 


marqués d’une tache noire; abdomen marqué à la base en dessus d’un 
anneau blanc suivi d’un anneau noir et d’un anneau rouge, le reste 
rose chair, chaque anneau bordé de blanc et marqué d’un trait rouge 
clair dorsal. Dessous du corps et pattes blancs, tarses antérieurs noirs 
annelés, de blanc en dessus. 

Envergure : 18,5 mill. 


Deux ©, dont l’une marquée : Curepipe, 6 août 1904. 


Chloroclystis chlamydata, n. Sp. — PI. 9, fig 9. 


d. Anticis valde convexis ante medium; pallide brunnescenti-oliva- 
ceis : Subbasali et antemediana regulariter converis ; mediana fere obso- 
leta praeter ad costam, venis in disco nigro signatis ; postmediana undu- 
losa, nigro marginata intus a costa ad venam 4, angulosa ad plicam 
discoïdalem ; regione marginali infuscata ad costam et ad plicam discoi- 
dalem, et squamis albis inspersa ; linea subterminali crenulosa ; strigu- 
lis marginalibus nigris, ciliis albidis griseo interruptis. Posticis palli- 
dioribus, subbasali nigra, reliquis lineis ut in anticis. Infra pallide 
griseis, postmediana fusca ad costam tantum in anticis, integre scripta 
in posticis. 

Capite roseo-griseo: thorace et duobus primis abdominis annulis 
brunnescentibus; aliis annulis pallidioribus, rufis Squamis inspersis. 
Coxis anticis cum penicillo piloso griseo, ad basim squamis nigris operto ; 
anticis et mediis pedibus cum femoribus griseis, tibiis infuscatis, tarsis 
nigris albo cinctis : posticis pedibus griseis. 

Q. Anticis cum costa regulariter et leviter convexa; magis rufa. 


d. Supérieures avec la côte présentant une forte bosse convexe un 
peu avant le milieu, suivie d’une petite dépression à l’origine de la 
postmédiane, bord externe un peu oblique. Pâle, teinté de brun olivâtre ; 
ligne subbasale double, régulièrement convexe, noire; antémédiane, 
médiane et postmédiane triples, étant formées d’un fond blanchâtre li- 
mité par deux fines lignes noires parallèles et divisé par une troisième ; 
l’'antémédiane régulière, légèrement dentée; médiane peu marquée 
sauf à la côte; au delà, sur le disque, nervures marquées par des 
écailles noires discontinues; postmédiane forte, ondulée, lisérée de 
noir à l’intérieur, de la côte à la nervure 4, formant un angle court et 
rentrant sur le pli discoidal; espace submarginal ombré de noir entre 
les nervures 4 et 6 et près de la côte, et saupoudré de blanc irrégu- 
lièrement; subterminale fine, festonnée; des traits marginaux noirs ; 
frange légèrement entrecoupée de gris. la pointe blanchâtre. Inférieures 
plus claires, le fond presque blane, subbasale noire, antémédiane et 


Lépidoptères nouveaux de l'ile Maurice. 179 


médiane doubles, des traits nervuraux noirs sur le disque; postmé- 
diane triple formant un angle rentrant sur le pli discoïdal et un autre. 
sortant, au-dessous; bord lavé de blanc, ligne submarginale peu dis- 
tincte; traits marginaux et frange comme aux supérieures. Dessous 
gris clair, uniforme, la postmédiane noirâtre, indiquée seulement à la 
côte aux supérieures. 

Tête gris rosé, thorax brunâtre ainsi que les deux premiers segments 
de l’abdomen, le reste de l'abdomen gris clair avec des écailles rousses. 
Hanches de la première paire de pattes avec une forte touffe de poils 
gris recouverte d’écailles noires à la base; aux première et seconde 
paires, les cuisses gris clair, tibias lavés de noirûtre, tarses noirs an- 
nelés de clair; pattes postérieures gris clair. Palpes gris, le troisième 
article noir, le deuxième avec quelques écailles noires. 

La © a la côte des ailes antérieures légèrement et régulièrement 
convexe, et sa coloration générale est plus rousse. 

Envergure : 9,5 mill. 

Deux G et une ©, portant lindication : Yatti, Curepipe, 4 novem- 
bre 1900. : 


&Gymnoscelis nigella, n. Sp. — PI. 9, fig. 40. 


G. Nigro-brunnea, squamis metallescentibus inspersa, lineis nigris ; in 
anticis subbasali regulariter incurvata; antemediana bis angulosa : me- 
diana valde conveæa in cellula, infra recta, albida, limitata intus linea 
nigra et extus linea grisea diffusa; postmediana incurvata in angulum 
rotundatum ad venam 4, dein recta, grisea, linea nigra intus limitata, 
squamis rubris intra partem convexam marginata, extus autem ali- 
quot squamis albis ; submarginali regulariter angulosa, alba; apice gri- 
seo tincto. Posticis cum quatuor lineis nigris, antemediana et postme- 
diana extus albo marginatis. Ciliis griseis, strigis marginalibus nigris. 
Subius grisescentibus, postmediana fusca. Capite, thorace, pedibus con- 
coloribus. 

Ailes brun noir, saupoudrées d’écailles à reflet métallique et traver- 
sées par des lignes noires. Aux supérieures : subbasale régulièrement 
courbée, antémédiane formant deux angles, médiane très bombée dans 
la cellule, droite au-dessous, blanche, limitée intérieurement par une 
ligne noire et extérieurement par une ligne grise peu apparente; post- 
médiane courbée en forme d'angle obtus arrondi sur la nervure 4, 
puis droite jusqu’au bord, triple, formée de deux lignes grises, peu vi- 
sibles, extérieurement, et d’une ligne noire intérieure, bordée de rouge- 
brun dans la partie convexe et de quelques écailles blanches à l’exté- 


180 J. DE JOANNIS. 


rieur ; submarginale régulière, finement anguleuse, blanche, apex lavé 
de gris cendré. Inférieures traversées par quatre lignes noires, antémé- 
diane et postmédiane bordées d’écailles blanches à l'extérieur, celle-ci 
anguleuse en dehors sur la nervure % et venant recouvrir la médiane 
près du bord interne. Frange grise aux quatre ailes, précédée de traits 
noirs marginaux. Dessous gris, la postmédiane noirâtre. 

Tête, corps et pattes concolores. 

Envergure : 9 mill. 


Un &, portant l'indication : Mont Corps-de-Garde, 9 novembre 1900. 


Camelopteryx, nov. gen. — PI. 9, fig. 414%, 14. 


Palpes porrigés, le second article écailleux en dessous, ne dépassant 
pas la touffe frontale; antennes du G ciliées ; abdomen ayant de petites 
crêtes dorsales. Aïles antérieures du G présentant à la côte une forte 
convexité avant le milieu, apex arrondi; 3 près de l'angle, à de l'angle 
des discocellulaires, 6 de l'angle supérieur, 7 tigée avec 8 et 9, 10 et 
A1 tigées. 10 anastomosée avec 8 et 9 en formant une longue aréole, 
12 infléchie vers 11, mais non anastomosée avec elle; aux inférieures 
3 un peu avant l'angle, à de l’angle des discocellulaires, 6 de l’angle 
supérieur, 7 un peu au delà, 8 anastomosée avec le milieu du bord su- 
périeur de la cellule. Pattes avec les éperons complets. 

Ce genre est voisin de Tephroclystia, Chloroclystis et Gymnoscelis. 
mais il se distingue des trois par la position des nervures 7 et 10 aux 
supérieures, et de plus de Tephroclystia parce que 6 et 7 ne sont pas ti- 
gées aux inférieures et des deux autres genres parce que 12 n’est pas 
anastomosée avec AL (?). 


Camelopteryx multicolor, n. Sp. — PI. 9, fig. 41. 


ga. Cette espèce semble très variable ; des deux exemplaires reçus, 
l’un est vert, rouge et noir, tandis que chez l’autre le vert est comple- 
tement absent. Je considérerai le premier comme type. 


Anticis cum costa valde gibbosa ante medium; virescentibus, passim 
rubro nigroque tinctis, cum pluribus lineis transversalibus et umbra me- 
diana nigra; basi rubricanti, subbasali parum convexa, nigro ad cos- 
tam notata; antemediana, mediana et postmediana trinis lineis cons- 


(1) Il est difficile de décider en présence de celte unique espèce si la con- 
vexité remarquable de la côte des ailes supérieures doit faire partie des carac- 
lères génériques. 


Lépidoptères nouveaux de l'ile Maurice. 181 


lantibus : antemediana fere recta, extus nigro rubroque marginata ; 
mediana leviter undulosa, convera in celiula, virescenti à costa ad me- 
dium, infrarubricanti et ad marginem internum infuscata, extus fusco- 
virescenti amargine interno ad angulum cellulae ; postmediana virescenti, 
denticulata, cum duobus angulis ad plicam, valde incurvata, extus rubro 
marginata; regione terminaii infuscata, pallide virescenti inter venas 
3 et 4, Sublerminali alba, denticulata. 

Posticis similiter signatis, disco infuscato, postmediana valde angulosa 
inter venas 3 et 4. 

Infra uniformiter grisescenti. 

Capiteet collari flavescentibus, scapularibus antice flavis rubro insper- 
sis, postice nigris ; thorace et abdomine, flavescentibus rubro maculatis. 
Pedes antici : tibiis cum penicillo squamoso interno, tarsis fuscis pal- 
lide cingulatis, (desunt in typo pedes medii et postici, ast in secundo 
exemplari, flavide grisescentes sunt). 


Verdâtre taché de rouge et de noir avec de nombreuses lignes noires 
fines et une ombre médiane noire; aux supérieures la côte très lorte- 
ment bossue un peu avant le milieu ; la base rougeûtre, subbasale un 
peu convexe, noire à la côte, antémédiane triple, à peu près droite, un 
peu oblique, marquée extérieurement de rouge et de noir, médiane 
triple, légèrement ondulée, convexe dans la cellule, contiguë à l’anté- 
médiane au bord interne, verdätre de la côte au milieu, rougeâtre plus 
bas et enfumée de noirâtre au bord interne et extérieurement jusqu’à la 
postmédiane, du bord interne à l'angle supérieur de fa cellule, avec 
les nervures marquées en noir dans cet espace; postmédiane triple, à 
fond verdâtre, denticulée, avec deux angles dans la région plicale (l'in- 
férieur plus prononcé), très courbée, bordée extérieurement de rouge 
brun; espace terminal teinté de noirâtre et traversé par une trainée 
vert pâle entre les nervures 3 et 4, ligne subterminale blanche, den- 
ticulée, interrompant les nervures qui sont marquées en noir. Frange 
noire, pâle à l'extrémité, marquée à la base de points blanchätres aux 
extrémités des nervures. Inférieures colorées et marquées comme les 
supérieures, l'espace médian enfumé de noir, postmédiane très angu- 
leuse entre les nervures 3 et 4. 

Dessous gris clair uniforme, sans dessins. 

Tête et collier jaunâtres, palpes noirs, ptérygodes jaunes dans la 
partie antérieure et marqués de quelques écailles rouges et noires dans 
la partie postérieure; thorax et abdomen jaunätres teintés de rouge. 
Pattes antérieures noirâtres avec une touffe d’écailles à l’intérieur du 
tibia, tarses noirâtres annelés de clair, les pattes médianes et postérieures 


182 J. DE JOANNIS. 


manquent sur le type, mais sur le second exemplaire elles sont gris 
jaunâtre clair. 

Ce second exemplaire, semblable comme structure et comme dessin, 
ne présente aucune écaille verte, cette couleur est remplacée par du 
rouge brique. 

Envergure : 20 mill. 


Deux exemplaires, dont un seulement typique. 


PYRALIDÆ 


Glyphodes mascarenalis, n. Sp. — PI. 9, fig. 12. 

d. Anticis brunneis, basi cum linea metallica cyaneo-violacea : plaga 
antemediana hyalina obliqua, versus éostam dilatata, iridescenti: post 
medium macula costali hyalina ad venam 3 descendente, paululum coarc- 
tata extus infra costam ; regione mediana cum aliquot lineis brunneis 
saturatioribus ad marginem internum convergentibus et lineis metallicis 
cyaneo-violaceis ; ciliis pallidis, nitescentibus ; posticis hyalinis, irides- 
centibus, ad marginem externum brunnescentibus cum duabus lineis 
rectis nigro-brunneis. 

Capite, palpis Superne, antennis, thorace, scapularibus brunneis ; ab- 
domine pallidiore ; scapularibus thorace longioribus et linea longitudi- 
nali saturatius brunnea notatis ; infra albida. 


Ailes supérieures brun cannelle, à teintes très douces, avec une 
bande translucide oblique antémédiane et une tache costale translucide 
postmédiane : région basale brune, traversée tout près de la base par 
une ligne double un peu plus foncée très oblique, et limitée extérieure- 
ment par une ligne double semblable un peu moins oblique, légèrement 
convexe à la côte et précédée d’une petite ligne à reflet métallique 
bleu violacé ; bande translucide antémédiane un peu jaunâtre et irisée, 
s’élargissant à la côte, son bord externe presque vertical et un peu si- 
nueux ; au delà sur la région médiane brune une sorte de V délimité 
par des lignes brun plus foncé traversant l'aile, et renfermant une tache 
costale hyaline jaunâtre, descendant de la côte, au-dessous de laquelle 
elle est un peu étranglée, à la nervure 3. Dans la branche antérieure 
de ce V, une tache réniforme et une seconde tache au-dessous de la ner- 
vure 2, brun plus foncé, marquée d’écailles métalliques bleu violacé: 
la branche postérieure du V traversée dans sa longueur d’une ligne 
régulièrement et finement festonnée à reflet métallique bleu violet; 
région marginale brune; une fine ligne noire marginale ; frange claire, 


Lépidoptères nouveaux de l'ile Maurice. 133 
luisante. Inférieures hyalines, irisées, légèrement rembrunies sur la 
région externe, laquelle est traversée par une fine ligne brun noir 
droite et précédée d’une courte ligne double droite, brun noir, allant 
de l’angle interne à la nervure 4; bord de l'aile et frange comme aux 
supérieures. 

En dessous, irisé, les dessins du dessus se voient par transparence. 

Tête, dessus des palpes, antennes, thorax, ptérygodes brun cannelle ; 
abdomen plus clair; les ptérygodes dépassant le thorax et marqués 
d’une ligne longitudinale brun plus foncé; dessous des palpes et du 
corps blancs. Pattes blanches, sauf les tibias antérieurs qui sont brun- 
jaune ; les extrémites des tarses de toutes les pattes teintées de la même 
couleur. 

Envergure : 26 mill. 

Un G, avec l'indication : 9 février 1901. 


Cette espèce est voisine de G. basifascialis Hmpsn., mais s’en dis- 
tingue notamment par la forme de la bande hyaline antémédiane, beau- 
coup plus oblique chez mascarenalis et par l'absence de lunule dis- 
coïdale aux inférieures. 

M. E. Fleutiaux m'a communiqué un assez bon nombre d'exemplaires 
de cette jolie espèce provenant de Djouna Dougna, Mohéli (Iles Co- 
mores) et qui lui avaient été envoyés par M. Pupier. 


LES LYCIDES DU SARAWAK MUSEUM 
(BORNÉO) 


par J. BouRGEoïs. 


Les Lycides actuellement connus de Bornéo — une cinquantaine 
d'espèces environ — proviennent presque tous du district de Sarawak 
(côte nord-ouest de l’île) et se répartissent entre les treize genres sui- 
vants : Lycus, Dictyopterus, Cladophorus, Bulenides, Cautires, Xylo- 
banus, Taphes, Metanaeus, Trichalus, Metriorrhynchus, Melampyrus, 
Calochromus et Dilophotes. 

Ces genres — à l'exception peut-être du dernier — sont tous plus 
ou moins représentés dans d’autres parties de la région orientale; 
quelques-uns même, tels que Cladophorus, Cautires, Trichalus, Me- 
triorrhynchus et Calochromus, franchissent la « ligne de Wallace » et 
pénètrent dans la région australienne. 

Au point de vue spécifique, les Lycides de Bornéo montrent de 
grandes affinités avec ceux de Sumatra. Les deux îles ont en commun 
une dizaine d'espèces, dont la moitié environ se retrouvent dans la 
presqu’ile de Malacca. Par contre, les rapports avec Java sont beau- 
coup moins étroits. 

A part un petit nombre d'espèces dont le dessus du corps est en to- 
talité ou en partie rouge ou orangé, ces insectes sont presque toujours 
d'aspect sombre et terne, avec les élytres densément pubescents et 
parfois comme veloutés. L’arrangement des couleurs varie peu et 
consiste presque uniquement dans l'association du noir avec le roux 
ou le testacé. Un des modes de coloration les plus caractéristiques est 
celui que présentent un assez grand nombre d'espèces dont les élytres, 
d’un noir plus ou moins fuligineux, ont les côtes et souvent aussi les 
réticulations transversales rouges ou flaves sur une étendue variable 
de leur région basilaire. Les Cladophorus atrofuscus, Cautires excellens, 
Bulenides pauper, indus et pauperulus, Xylobanus fumigatus, senescens 
et reticulatus, Trichalus Shelfordi, Dilophotes Shelfordi offrent des 
exemples remarquables de ce singulier isochroïsme. 

Comme dans toutes les régions du globe où ils se rencontrent en 
grand nombre, les Lycides de Bornéo sont fréquemment mimés par 
d’autres insectes appartenant à des familles et même à des ordres dif- 
férents. Ce mimétisme a fait l’objet d’un très intéressant mémoire pu- 
blié en 1902 par M. R. Shelford sous le titre de « Observations on 
some mimetic Insects and Spiders from Borneo and Singapore » (Pro- 


Les Lycides du Sarawak Museum. 185 


ceedings of the Zoological Society of London, 1902, pp. 230-284, 
pl. XIX-XXIIT (1). 

Les espèces énumérées ou décrites dans le présent travail font partie 
des collections du Sarawak Museum et m'ont été communiquées par 
M. R. Shelford, alors directeur de cet établissement scientifique. Grâce 
à son extrême obligeance, j'ai pu en conserver une série complète 
pour ma collection. 


À. Lvous (Lycosromus) WArERHOUSEI Bourg., Ann. Mus. civ. Genov. 
XVIII, 1883, p. 626. (9). 

Matang, juin (5); Kuching, septembre (©). 

Feminam hujus speciei solum adhuc noveram. Was differt antennis 
paulo longioribus et acutius serratis, abdomine segmento penultimo (7°) 
postice arcuatim emarginato, ultimo angustato, valde elongato, trian- 
quiari, bivalvato, tibiis sat valde curvatis. 

L’abdomen, habituellement brun de poix, est susceptible de passer 
au roussâtre plus ou moins clair, surtout dans sa partie apicale. Le 
pronotum est souvent plus ou moins rembruni sur son disque. 

Peut être seulement une variété de coloration du L. angustatus 
C. Waterh. 


Aussi à Sumatra (Musée de Stettin). 

2, Dicryoprerus (PYROPTERUS) SCULPTURATUS C. Waterh., Trans. Soc. 
ent. Lond., 1878, p. 112: Illustr., p. 63, pl. XV, fig. 8. 

Kuching, janvier, avril, août (5, ©). 

3. TAPHES BREVICOLLIS C. Waterh., Trans. ent. Soc. Lond., 1878, 
p. 410; Illustr., 1879, p. 62, pl. XV, fig. 9 (5, ©); Bourg., Ann. Mus. 
civ. Genov., XVIIT, 1882, p. 645. 

Kuching, février (GS); Santubong, février (9). 

Aussi à Sumatra (var. frontalis C. Waterh.). 

4. CLADOPHORUS ATROFUSCUS C. Waterh., Illustr., p. 56, pl. XIV, 
fig. 1 (SG). 

Kuching, janvier, mars (SG, €). — Aussi à Sumatra (Musée de Leyde). 

Les différences sexuelles dans cette espèce sont les suivantes : 

(1) Dans ce mémoire, les noms de Metriorrhynchus acutangulus (p. 269, 


tableau V) et de Melampyrus acutangulus (explication de la pl. XXII) sont 
à remplacer tous deux par celui de Melampyrus allernans C. Waterh. 


186 J. BouRGEo!ïS. 


d. Oculis magnis, prominentibus ; antennis subflabellatis ; abdominis 
segmento penultimo (7°) medio profunde arcuatim emarginato, ultimo 
triangulari, bivalvato. 

©. Oculis minus productis; antennis acute serratis; abdominis seg- 
mento ultimo semilunato, apice utrinque leviter sinuato, simplici. 


Espèce de taille très variable; les exemplaires que j'ai sous les yeux 
atteignent environ le double de la longueur de ceux sur lesquels 
M. Waterhouse a fait sa description. 


). Cladophorus Satanas, n0V. Sp. — Parum elongatus, medio 
sat dilatatus, brevissime pubescens, omnino fusco-niger ; prothorace 
trapeziformi, latitudine basali breviore, apicem versus sat attenuato, 
antice subrotundato, lateribus rectis, angulis posticis subacutis sed 
haud productis, basi utrinque leviter sinuata, disco in dimidio pos- 
Leriori areola angusta, mediana, antice in carinulam evadente exarato ; 
seutello quadrato, longitudinaliter canaliculato, apice trianqulariter 
emarginato; elytris basi thorace haud latioribus, inde vero usque ultra 
medium subarcuatim dilatatis, dein communiter rotundatim attenuatis, 
4 costatis, costis 1-2 paulo magis elevatis, intervallis costarum a cari- 
nula longitudinali clathrisque transversis biseriatim areolatis, areolis 
subquadratis; corpore subtus paulo nitidiore. 

G. Antennis dimidium corporis longitudine vix Superantibus, a 
3° articulo inde breviter flabellatis, ramulis articulo ipso circa sesqui 
longioribus, articulo ultimo simplici, elongato-elliptico; abdominis 
segmento penultimo profunde triangulariter emarginato, ultimo elon- 
gato-triangulari, bivalvato. 

?. Hucusque invisa. 

Long. 7 1/2 mill. ; lat. hum. 1 3/4 mill.; lat. max. 4 mill. 

Kuching, février (G). 

Petite espèce entiérement noire, à faciès de Calopteron, qui se 
différencie de toutes ses congénères de même coloration par ses ély- 
tres dilatés dans leur partie médiane au lieu d’être parallèles et par 
son pronotum ne présentant qu'une seule fossette, s'étendant de la 
base au milieu, d’où elle se continue sous forme de carène jusqu’au 
sommet. À ce dernier point de vue, et de même que pallidulus et 
obsoletus déjà décrits par moi de Nouvelle-Guinée (Ann. Mus. civ. 
Genov., XXXII, 1892, pp. 505 et 513), C. satanas relie les Cludo- 
phorus aux Bulenides. 


6. Bucexines PAUPER C. Waterh., Ilustr., 1, 1879, p. 35, pl. IX, 
fig. 2, var. 


Les Lycides du Sarawak Museum. 187 


Kuching, janvier-février (S, $). 

Ces exemplaires ne diffèrent du B. pauper typique de Sumatra que 
par une coloration plus foncée et il ne me paraît pas possible de les en 
séparer spécifiquement. Au lieu d’être d’un rouge ocracé vif, le front, 
le prothorax et l’écusson sont ici d’un noir plus ou moins fuligineux 
et les réticulations basilaires des élytres sont également d’une couleur 
plus sombre, avec une tendance à passer au flave-grisâtre pâle. 


7. BuLENIDES ixus Kirsch, Mitth. k. zool. Museums Dresden, I, 1875, 
p. 36; Bourg., Ann. Mus. civ. Genov., XVIII, 1883, p. 637. 

Kuching, mai-octobre (9). — Aussi à Malacca. 

La forme du pronotum varie suivant l’inclinaison des bords laté- 
raux. 


8. BULENIDES PAUPERULUS Bourg., Ann. Mus. civ. Genov., XVIII, 
1883, p. 638. 


Kuching, janvier (5). 


2 


9. CAUTIRES EXCELLENS C. Waterh., Trans. ent. Soc. Lond., 1878, 
p. 410; Hustr., I, 4879, p. 36, pl. VI, fig. 9 (9) et pl. IX, fig. 3 (SG) 
Bourg., Ann. Mus. civ. Genov., XVIII, 1883, p. 640. 

Kuching, Buri, toute l’année (9). — Aussi à Sumatra (Musée de 
Leyde). 

Espèce des plus variables au point de vue de la taille, de la forme 
des antennes chez la © (Cf. Ann. Mus. civ. Genov., XVIII, 1883, p. 640) 
et de l’aspect du prothorax. Comme j'ai déjà eu l’occasion de le faire 
remarquer pour d’autres espèces, la grande diversité de forme qu’af- 
fecte ce dernier segment chez beaucoup de Lycides tient surtout à la 
disposition foliacée de ses bords latéraux et à leur plus ou moins 
erande inclinaison sur le plan diseal. Dans le cas de l’espèce qui nous 
occupe, lorsque les bords latéraux sont situés à peu près dans le même 
plan que le disque, le prothorax présente, vu d’en haut, la forme 
d’une ogive régulière, plus ou moins émoussée au sommet, avec les 
angles postérieurs rentrants et arrondis. Quand, au contraire, ces 
mêmes bords sont fortement relevés, le prothorax paraît trapéziforme 
ou subearré, avec les angles postérieurs bien marqués et souvent un 
peu saillants. Il peut se faire aussi que les bords latéraux soieni plus 
fortement relevés dans leur moitié antérieure que dans leur moitié. 
postérieure# le prothorax paraîtra alors transversalement triangu- 
laire et plus ou moins étranglé dans son milieu, cet étranglement se 
manifestant toujours au point de jonction de la carène transversale 


188 J. BourGrors. 


avec le bord marginal. Enfin, si c’est l'inverse qui se produit, c’est- 
à-dire si c’est dans leur moitié postérieure que les bords latéraux 
offrent le plus d'inclinaison, le prothorax sera subcarré ou trapézi- 
forme avec les côtés plus ou moins sinués dans leur milieu. Les an- 
gles postérieurs, toujours assez bien marqués, seront subrentrants 
dans le premier cas et un peu saillants dans le second. Il ne m'a pas 
paru possible de séparer spécifiquement toutes ces formes; elles se 
relient, d’ailleurs, les unes aux autres par des passages insensibles et 
je suis d'avis de ne les considérer que comme des variations acciden- 
telles d’une seule et même espèce. 

Cautires excellens rappelle tout à fait, par son facies et sa coloration, 
Cladophorus atrofuscus et il est même souvent difficile de distinguer 
les deux espèces quand on n’a que des femelles sous les yeux. Il y à 
lieu de remarquer, cependant, que C. atrofuscus © est presque tou- 
jours de taille moindre, que ses antennes sont généralement moins 
profondément serriformes, son prothorax plus allongé et les côtes 
principales des élytres un peu moins épaissies à la base. La couleur 
basilaire des réticulations élytrales varie, dans les deux espèces, du 
rouge plus ou moins vif au fauve fuligineux. 

Les différences sexuelles, chez C. excellens, sont les suivantes : 


d. Oculis magnis, prominentibus ; antennis longe flabellatis, articulis 
a 3° inde ramulum compressum, articulum ipsum longitudine trifa- 
rian superantem, a basi emittentibus, articulo ultimo flabelliformi : 
abdominis segmento penultimo (7°) profunde triangulariter emargi- 
nalo, ullimo triangulari, bivalvato (d'après 2 ex. appartenant au 
Musée d'Oxford). 

®. Oculis minus productis; antennis vel acute serratis, vel subfla- 
bellatis; abdominis segmento ultimo semilunato, simplici. 


10. XYLOBANUS FUMIGATUS C. Waterh., Ilustr., p. 42, pl. XI, fig. 1(9). 
Kuching, janvier (9). 


11. Xylobanus senescens, n0V. Sp. — Ælongatus, parallelus, 
opacus, subtilissime pubescens, fuliginoso-niger ; mandibulis rufis: an- 
tennis compressis, profunde serratis, paulum ultra medium corporis 
prolongatis, articulis sat elongatis; prothorace nitidiusculo, latitudine 
basali haud longiore, apicem versus attenuato, undique marginato, 
. antice arcuato, lateribus obliquis, medio sat coarctatis, angulis anticis 
rotundatis, posticis lateraliter sat longe productis, apice subacutis, 
disco 7-areolato, areola dorsali elongato-rhomboidali, antice in carinam 
evadente, lateralibus obsolete divisis ; scutello apice triangulariter exciso : 


Les Lycides du Sarawak Museum. 189 


elytris parallelis, prothorace paulo latioribus, 4-costatis, intervallis 
clathris transversis uniseriatim areolatis, areolis regulariter quadratis, 
costis, clathris transversis sicut et sutura in triente anteriori sordide 
lestaceis. 

Long. 6 mill.: lat. 1, 3% mill. 

Kuching, mai. 


Très voisin de sener C. Waterh. et ne présentant comme lui que 
cinq aréoles prothoraciques nettement limitées, mais la médiane est 
plus large et plus longue et les élytres ne sont réticulés de flave 
testacé que sur le tiers antérieur, alors que chez senex, cette colora- 
tion s'étend jusqu’au milieu « elytris.. dimidio basali sordide testaceo, 
loveis atris ». (Ilustr., p. 41). 

L’unique exemplaire qui à servi à cette description étant dépourvu 
d’abdomen, il ne m’a pas été possible d’en déterminer rigoureusement 
le sexe, mais la forme des antennes semble indiquer un GS. 


12. XYLOBANUS RETICULATUS Gorh., Notes Leyd. Mus., IV, 18892, 
p. 96 {©); Bourg., Ann. Mus. civ. Genov., X VIII, 1883, p. 642 (©); 
Gorh., Proc. Zool. Soc. Lond., 1892, pl. IV, fig. 6. 

M' Siban, mai-juin (©). 

Espèce décrite de Sumatra. Les exemplaires de Bornéo sont en 
général de taille plus grande; celui que j'ai sous les yeux mesure 
43 1/2 mill. de longueur et se rapporte en tous points à la figure 
donnée par le Rév. Gorham (loc. supr. citat.), avec cette seule diffé- 
rence que la coloration noire des élytres occupe toute la moitié pos- 
térieure et que les aréoles intercostales sont un peu plus serrées. Mais 
ce ne sont là, à mon avis, que des différences individuelles. 

15. METANAEUS CoNFORMIS C. Waterh., Trans. ent. Soc. Lond., 
1878, p. 115; Illustr., 1879, p. 74, pl. XVI, fig. 3 (SG). 

Kuching, janvier (5). 

1%. MeraxaAEUS pisPaR C. Waterh., Trans. ent. Soc: Lond., 1878. 
p. 415; Ilustr., 1879, p. 74, pl. XVII, fig. 1 (SG). 

Kuching, janvier, mars, juin (GS, Q). — Aussi à Malacca. 

Les différences sexuelles de cette espèce sont les suivantes : 

3. Oculis magis productis; antennis longitudine corporis, articulis 
a 3° inde ramulum compressum, articulum ipsum longitudine duplo 


superantem, à basi emittentibus, ultimo simplici, flabelliformi : abdo- 
minis segmento penultimo (7°) postice arcuatim parum emarginato. 


190 J. BourGeots. 


ultèmo triangulari, bivalvato, lobis lateralibus magnis, fere usque ad 
apicem ultimi segmenti prolongatis. 

©. Oculis minus productis; antennis corpore brevioribus, acute 
serratis ; abdominis segmento ultimo (7°) fere semilunato, postice leviter 
sinuato. 


15. TRICHALUS HYPOCRITA Bourg., Notes Leyd. Mus., XIV, 892, 
p. 40. (SG, 9). 

Santubong, février (GS, ®). 

Aussi à Sumatra { Wallace) et à Singapore. 


16. Trichalus Shelfordi, n0V. Sp. — Elongatus, subparallelus, 
subplanatus, opacus, subtiliter pubescens, fuliginoso-niger ; rostro lati- 
tudine basali dimidio breviori; antennis in utroque sexu serratis ; pro- 
thorace elongato, sat angusto, trapeziformi, apicem versus attenuato, 
antice subrotundato, postice utrinque leviter sinuato, lateribus plus 
minusve refleris, angulis anticrs retusis vel subrotundatis, posticis late- 
raliter paulum productis, subacutis, disco medio foveola profunda, elon- 
gato-elliptica, ad apicem in carinulam evadente exarato; scutello sub- 
quadrato, apice arcuatim emarginato ; elytris basithorace multo latiori- 
bus, 4-costatis, prima costa basi trifida (ramulis lateralibus tenuissimis, 
[ere inconspicuis), intervallis costarum irreguiariter uniseriatim areola- 
lis, margine, sutura, costisque quatuor in triente anteriori rufis vel 
testaceo-flavis ; corpore subtus nitidiore, abdomine interdum cyaneo- 
micante. 

S. Segmento ventrali 7° postice medio arcuatim emarginato ; ultimo 
elongato-triangulari, bivalvato. 


/ 


®. Segmento ventrali 7° (ultimo) semilunato. 

Long. 7-9 mill. 

Kuching, juillet (9). 

Cette petite espèce se reconnaitra facilement au mode de coloration 
de ses élytres, dont les côtes longitudinales saillantes (y compris la 
marginale et la suturale) sont d’un jaune ferrugineux dans leur partie 
basilaire. La côte juxta-suturale, qui est trifide à la base, comme dans 
toutes les espèces du genre Trichalus, ne présente cette coloration que 
sur son rameau médian et à partir de la trifurcation, c’est-à-dire sur 
une longueur sensiblement moindre que chez les suivantes. Les inter- 
valles intercostaux sont divisés en aréoles très irrégulières; celles du 
3° intervalle sont bisériées postérieurement. 

Dédiée à M. R. Sheliord, directeur du Sarawak Museum. 


Les Lycides du Sarawak Museum. 191 


417. MerRioRRHYNCHUS KirscHt C. Waterh., Ilustr., 1879, p. 50. — 
lineatus Kirsch., Mitth. k. Zool. Mus. Dresd., [, 1875, p. 35 (Dictyopte- 
rus). 

Matang, juin (SG); Kuching, octobre (9). 

Aussi à Sumatra, à Penang et dans la presqu’ile de Malacea. 

Les caractères sexuels secondaires de cette espèce sontles suivants 


d. Oculis paulo magis prominentibus; antennis ultra medium cor- 
poris prolongatis, acutius serratis, articulis minus latis ; abdominis seg- 
mento ventrali 7° medio profundissime exciso, fere bipartito; ultimo 
angusto, triangulari, parum producto. 

©. Oculis minus prominentibus ; antennis medium corporis vix attin- 
gentibus, minus acute serratis, articulis latioribus, abdominis segmento 
ventrali 7° (ultimo) transverso, trapezoïdali, postice utrinque leviter si- 
nuato. 


18. METRIORRHYNCHUS SERICEUS C. Waterh., Illustr., 1879, p. 52, 
pl. XII, fig. à ; Bourg., Ann. Mus. civ. Genov., XVIII, 1882, p. 643. 

Kuching; juillet-octobre (9). 

Chez ces exemplaires le prothorax en entier et la moitié postérieure 
des élytres sont d’un brun noirâtre. 

L'espèce se trouve aussi à Java et à Sumatra. Elle varie considéra- 
blement, non seulement pour la coloration, mais aussi pour la forme du 
prothorax qui peut paraître plus ou moins atténué en avant suivant 
le degré d’inclinaison de ses bords latéraux. Dans la plupart des indi- 
vidus, l'abdomen à un reflet bleuâtre prononcé; parfois, cependant, ce 
reflet est à peine perceptible. 

Les caractères sexuels secondaires sont les mêmes que dans l'espèce 
précédente. 

P. sericeus et P. Kirschi sont deux espèces très voisines, mais cepen- 
dant faciles à distinguer, même à première vue. Chez P. Kirschi les 
côtes principales des élytres sont beaucoup plus épaisses, surtout à la 
base (d’où résultent des intervalles sensiblement plus étroits), leurs 
réticulations transversales sont moins serrées, presque cachées sous la 
pubescence et les costules secondaires qui les partagent longitudina- 
lement apparaissent seules comme de fines lignes rougeàtres dans la 
portion basilaire des intervalles. 


19. MELAMPYRUS ALTERNANS C. Waterh., Trans. ent. Soc. Lond., 
1878, p. 108; Ilustr., 1879, p. 30, pl. VILLE, fig. 7 (©). — acutangulus 
Bourg. in litt. (5). 

Kuching, mai (9). 


192 J. BOURGEOIS. 


Les caractères sexuels secondaires de cette espèce sont les suivants : 


3. Antennis pectinatis; abdominis Segmento penultimo (7°) postice 
ere recte truncato, haud emarginato, ultimo trianqulari. 
( » ÿ 
©. Antennis serratis ; abdominis segmento ultimo (7°) semilunato. 


20. Melampyrus Shelfordi, n0vV. Sp. — Modice elongatus, pa- 
rallelus, depressus, opacus, dense pubescens, fuliginoso-niger ; antennis 
breviter hirsutis, a tertio articulo inde serratis, articulis sat latis, la- 
titudine sensim paulum decrescentibus ; prothorace transverso, trapezi- 
formi, apicem versus sat angustato, antice subrotundato, postice fere 
recte truncato, lateribus anguste refleæis, angulis anticis retusis, posticis 
lateraliter paulum productis, subacutis, carinulis 2 brevibus juxta me- 
dium basis utrinque ; elytris thorace vix latioribus, 4-costatis, costis basi 
crassioribus ibique cum sutura et margine ferrugineis, intervallis a 
costula longitudinali parum distincte biseriatim areolatis. (9). 

Long. 13 4/2 mill. 

Kuching, mai (©). 

Espèce voisine de la précédente, mais facile à distinguer par la 
forme trapézoïdale du prothorax et la coloration des élytres dont les 
côtes seules (v compris la marginale et la suturale) sont ferrugineuses 
à la base, tandis que chez M. alternans le tiers basilaire des élytres est 
en entier de cette dernière couleur et la pubescence est plus longue. 


21. CaLocHRoMus pispaR C. Waterh., Cistul. entom., IL, 1877, p. 202. 
pl. IL, fig. 13: Ilustr., 4879, p. 8, pl. I, fig. 4. 

Matang, août (9, G). 

Cette espèce et la suivante sont très remarquables par leurs carac- 
ières sexuels secondaires et devront former une section distincte dans 
le genre Calochromus. Les G ont les trochanters intermédiaires (et non 
les hanches, comme l’a écrit, par erreur, M. C. 0. Waterhouse) pro- 
longés en arrière sous forme d’épine et les cuisses de la même paire 
notablement épaissies et armées d’une petite dent vers le tiers basilaire 
de leur côté interne. Les tibias des deux dernières paires sont, en ou- 
tre, fortement arqués en dedans. 


22. Calochromus gratiosus, nov. sp. — Valde elongatus, 
parum convezus, Supra dense sericeo-pubescens, niger, prothorace ely- 
trisque flavis, his apice cyaneo-nigris, capite subtilissime punctulato, 
longitudinaliter canaliculato, vertice utrinque rufomaculato, epistomate 
labroque sordide testaceis, mandibulis rufis; antenns basi remotis; 
pronoto latitudine basali paulo breviori, apicem versus sat angustato, 


Les Lycides du Sarawak Museum. 193 


antice rotundato, undique marginato, disco medio longitudinaliter cana- 
liculato et utrinque oblique plicato, angulis'anticis et posticis rotundatis ; 
elytris elongatis, fere parallelis, vix conspicue costatis; corpore subtus 
pedibusque nigro-cyaneis, nitidis. — G. Antennis gracilioribus pauloque 
longioribus ; trochanteribus intermediis spinosis, femoribus ejusdem paris 
incrassatis, denticulo prope basin intus armatis, tibiis intermediis et 
posticis valde curvatis; segmento ventrali 7° triangulariter exciso. 
ultimo triangulari, bivalvato. 

Long. 11-12 1/2 mill. ; lat. 3 mill. 

Matang, août (SG, ©). 


Espèce très voisine de la précédente, mais distincte par la? colora- 
tion. 


23. CALOCHROMUS MELANURUS C. Waterh., Cistul. entom., II, 1877, 
ANG pl Il Ge.s- lustre" 14879, p:.2;.pl. L, fig. 5: Bourg., Ann. 
Mus. civ. Genov., 1883, p. 622 (GS, Q). — Eucycerus pretiosus Dei. 
at sed: p;:113. 


Kuching, janvier (@). 
Espèce répandue dans toute la sous-région malaise. 


24. CaALocHROMUS AEMULUS C. Waterh., Cistul. entom., IF, 1877, 
DS Dire ro Ilustr, "18791 3 ph fie. AA (CG, 9} 


Matang, avril; Santubong, février (©). 


Ces exemplaires different de ceux sur lesquels M. C. 0. Waterhouse 
a fait sa description, par la taille plus grande (long. 13 à 4% mill.) et la 
- coloration noire des élytres ne couvrant que le tiers postérieur ; mais 
tous les autres caractères sont identiques. Il y a une petite tache d’un 
noir bleuâtre au-devant de chaque calus huméral. 


25. CALOCHROMUS VESTITUS C. Waterh., Cistul. entomol., Il, 1877, 
p. 200: Illustr., 1879, p. 6. pl. IL, fig. 2 (G, 9). — Var. 


Santubong, février. — Aussi à Penang. 


Il m'est impossible de voir dans cet exemplaire autre chose qu’une 
variété © du C. vestitus à prothorax noir et pubescent de brun, alors que 
dans les individus typiques de Penang le prothorax est plus ou moins 
varié de jaune avec la pubescence d’un rouge soyeux. Les élytres ne 
sont tachés de noir bleuätre qu’à l'extrême sommet. 


26. Calochromus nigromarginatus, nov. sp — Elongatus. 
fere planatus, niger, prothorace nilidiusculo, viridescente, elytris (hu- 
Ann. Soc, ent. Fr., LXxXV [1906]. 13 


194 J. BourGeoïs. — Les Lycides du Sarawak Museum. 


meris, margine dimidioque posteriori exceptis) densissime rufo-sericeo 
pubescentibus; capite subviridescente, longitudinaliter canaliculato, rostra 
brevissimo, antice recte truncato, mandibulis rufis; antennis basi sat 
remotis, articulo tertio quarto vix breviori; prothorace parum trans- 
verso, latitudine basali vix quadrante breviori, apicem versus paulum 
angustato, antice subrotundato, undique marginato, disco medio lon- 
gitudinaliter canaliculato et utrinque oblique plicato, angulis anticis 
el posticis retusis; elytris apicem versus paululum dilatatis, evidenter 
3-costatis, costulis obsoletis intermirtis ; corpore subtus pedibusque sat 
nitidis, cyaneo-nigris (®). 

Long. 9 4/2 mill.; lat. 3 mill. 

Kuching, avril (9). 

Cette espèce est voisine d'aemulus, mais elle en diffère par ses 
élytres dénués de pubescence soyeuse sur le calus huméral et le long 
du bord marginal, par les côtes élytrales plus saillantes et accompa- 
gnées de costules longitudinales intermédiaires, ainsi que par le reflet 
métallique plus prononcé du pronotum, du dessous du corps et des 
pattes. Le 3° article des antennes est aussi relativement un peu plus 
long et plus large que chez aemulus. 


27. Dilophotes Shelfordi, nov. sp. — Ælongatus, subparal- 
lelus, niger, elytris fuliginosis, sutura costisque in triente anteriori 
sordide flavis ; capite nitidiusculo, longitudinaliter canaliculato, rostro 
brevissimo, apice recte truncato, mandibulis rufotestaceis; antennis 
compressis, sat latis, parum acute serratis ; prothorace latitudine basali 
paulo breviore, apicem versus anqgustato, antice subrotundato, niti- 
diusculo, carinula laevi in dimidio anteriori, disco utrinque impresso, 
angulis anterioribus rotundatis, posticis extrorsum productis, acutis ; 
seutello triangulariter apice exciso : elytris apicem versus paulum atte- 
nuatis, opacis, 3-costatis, costis ad basin sat crassis, a triente anteriori 
inde (praesertim 1* et 5) multo tenuioribus, intervallis planatis, rugo- 
sulis, subroelutinis ; corpore subtus nilidiusculo, segmento ventrali ul- 
timo (7°) fere semilunato ; trocheranteribus interdum flavescentibus (9). 


Long. 6-7 mill.; lat. 1 3/4 mill. 

Kuching, juillet (9). 

Cette espèce se reconnaitra facilement à son système de coloration, 
qui ressemble à s’y méprendre à celui du Trichalus Shelfordi, décrit 
plus haut. 


MATERIAUES 
POUR SERVIR 


A L’HISTOIRE DES CICINDÉLIDES ET DES CARABIQUES 


I (1). — Notes sur divers Carabidae de l'Amérique du Sud 
par MAURICE MAINDRON (?). 


Oreodicastes () Gounellei, n. Sp. — Niger, elongatus; capite 
ovali, epistomate fere quadrato, mandibulis porrectis ; palpis rufis : an- 
tennarum articulo tertio evidenter infuscato. Staturam O. subeyaneo 
Chaud. sémilis, sed gracilior ; capite magis elongato ; prothorace anqus- 
tiori, hujus angulis anticis prominulis ; tibiis posterioribus elongatis. — 
Long. 12,5 mill. 

Brasilia : Ltatiaya, À ©. 

Espèce bien différente à première vue de l'O. subeyaneus Chaud. (} 
par sa stature plus élancée et sa livrée d’un noir brillant sans reflets 
bleus. La tête en ovale allongé et étroit a sa région postérieure très 
étirée, ne présente pas d'impression transversale la séparant du cou, 
entre les deux sillons frontaux existe une fossette en forme de V. 
L’épistome, peu atténué en avant, est presque carré. Les mandibules 
longues, légèrement courbes, sont carénées à l'extrémité. Le prono- 
tum, en ovale allongé, rétréci en arrière, est à peine échancré en 
avant, mais ses angles antérieurs, nettement détachés, arrondis, sont 
très saillants. Les élvtres ovales, convexes, assez longues, n’atteignent 
pas dans leur plus grande largeur le double de celle du pronotum: 
leurs stries, lisses, sont plus profondes ct plus fines que chez l'espèce 
précitée. Les tibias postérieurs sont beaucoup plus longs. 

Je dédie cette nouvelle espèce à mon excellent confrère E. Gounelle 
qui la découvrit à Itatiaya, dans l’État de Rio Janeiro, par 2.400 mé- 
tres d'altitude, en février 1899. Je n’en possède qu’un exemplaire €. 


(1) Cfr. Annales Fr., 1899, p. 379; et 1905, p. 331. 

(2) Les insectes dont il est fait mention dans ce mémoire proviennent pour 
une grande partie des chasses de MM. E. Gounelle au Brésil, E. Simon au 
Venezuela, G Baer au Pérou. 

(3) Pour la synonymie de ce genre cfr. Bull. Fr., 1905, p. 95. 

(4) Bull. Moscou, 1843, p. 427. — Ann. Belg., 1869, p. 114. 


196 MAURICE MAINDRON. 


Phloœotherates (!) luctuosus, n. Sp. — Niger, subnitidus, 
modice convexus, tarsis, antennis, ore ferrugineis ; pronoto postice cons- 
tricto, cum angulis posticis obtusis, reflexis, hujusque basi et margine 
leviter rugosulis ; elytris latis, valde striatis, haud punctatis. — Long. 
12-1% mill.; lat. élytr. 5-6,5. 

Brasilia : latahy, GS, Q. 

La plus grande espèce connue jusqu'ici de ce genre, remarquable 
par son pronotum un peu plus long que large, légèrement rétréci en 
arrière, très lisse, avec sa large gouttière latérale et la dépression de 
sa base un peu rugueuses; épaules rondes, fortement rebordées, du 
double plus larges que le pronotum. Il existe trois points sur le 5° in- 
terstrie. Les 4 premiers articles des antennes sont noirs avec leur 
base et leur extrémité rougeûtres; les autres d’un ferrugineux sale, 
plus ou moins rembrunis à l’extrémité. Articles 1, 3 et 4 égaux entre 
eux en longueur, avec une forte soie dressée à leur extrémité, le 2° très 
court. Fémurs du & poilus en dessous. L’onychium est beaucoup 
plus faiblement et légèrement denticulé à la base de chacun des cro- 
chets que dans les autres espèces du genre. Par son pronotum un peu 
rétréci en arrière, le P. luctuosus semble faire le passage entre les 
formes à pronotum quadrangulaire telles que gagatinus Dej. (?) et le 
P. stricticollis que je vais décrire. 

M. H. Donckier m'a cédé quelques exemplaires de cette nouvelle 
espèce provenant de Jatahy, dans la Province de Goyaz. 


P. stricticollis, 0. sp. — Staluram et colorem P. gagatino Dei. 
sünilis, sed robustior; niger, nitidus; labro, ore, antennis, tibiis tar- 
sisque ferrugineis ; prothorace longiori quam latiori, postice constricto, 
hujus angulis rectis, reflexis ; elytris valde striatis, horum apice oblique 
sinuato; in regione humerali valde rotundata setae duo magnae 
erectae adsunt. — Long. 40 mill. ; lat. elvtr. fere 5 mill. 

Rio Mixiollo (in peruviana regione), À SG. 

Toisin du P, gagatinus Dej., mais plus trapu. Comme lui, d’un 
noir brillant, La tête est un peu plus étroite, le pronotum plus allongé, 
plus étroit, est un peu étranglé en arrière, et ses angles postérieurs, 
droits, réfléchis, remontent obliquement. Le contour des élvtres est 
plus arrondi, leurs stries sont moins fines, leur sommet plus large- 
ment et profondément échancré, le dernier point du 3° interstrie en 


(1) Pour la synonymie de ce genre cfr. Bates, Biol. Centr. Amer. (Ins. 
Col. I, 1884), p. 176. 
(2) Spec. V, p. 394 (Coptodera). — Chaudoir, Ann. Belq., 1869, p. 119. 


Histoire des Cicindélides et des Carabiques. 197 


est très rapproché. Les deux soies dressées sur le côté de l'épaule 
sont très longues. Chez le P. gagatinus la largeur des élytres esi 
moins de deux fois celle du pronotum, tandis que chez le P. stricti- 
collis, elle est de plus du double. À défaut d’autres caractères, les 
proportions du pronotum, graduellement rétréci d'avant en ärrière, 
suffiraient à différencier la nouvelle espèce. Très étranglé postérieu- 
rement chez P. stricticollis, il est presque quadrangulaire chez le 
P, gagatinus sans l'être autant cependant que chez le P, nigropiceus 
Bates, du Brésil. 

Mon confrère et ami G. Baer m'a cédé le seul individu qu'il a pris 
au bord du Rio Mixiollo, en août 1900 (Pérou, province de Huallaga, 
par 1.200 mètres d'altitude). 


P. nigropiceus Bates, Ent. Monthl. Mag., 1869, VI, p. 80. — 
M. E. Gounelle m'a donné un individu G de cette espèce, pris par lui 
à Pery-Pery (Pernambuco) en juin 1892. Le P. nigropiceus est l'espèce 
type de ce genre établi par Bates en septembre 1869. Presque en 
même temps Chaudoir fondait son genre Ferus qui en est synonyme 
sur une forme très voisine, également brésilienne, la Coptodera gagu- 
tina Deï. 


P. gagatinus Dej. Spec. V, p. 394 (Coptodera). — Chaud. Ann. 
Belg., 1869, XII, p. 119 (Ferus). — De cette espèce je possède deux 
exemplaires provenant de la collection Bates, avec la mention : Nou- 
veau-Fribourg. 

Les genres Stenognathus, Oreodicastes, Phloeotherates, ne diffèrent 
des Anchoménides (Sphodrini) que par leurs paraglosses soudés, plus 
larges et plus longs que la languette, caractère qui les rapproche des 
Coptodérides. Ce sont des formes faisant le passage entre les deux 
groupes. Les mœurs des Stenognathus et des Phloeotherates ont été 
observées par Bates (Ent. Monthl. Mag., 1869, p. 80). — Ils vivent sur 
les vieux arbres, parmi les bolets, en compagnie des Coptodera. 

On peut ainsi grouper les cinq espèces du genre Phloeotherates, 
d’après la forme de leur pronotum, de leurs élytres, etc. 


A. Pronotum quadrangulaire. 


a. Plus large à la base: élytres fortement sinueuses à leur 
sommes Ranle,9 à 11 milles quadricollis |!). 


(1) Ne possédant pas cette espèce en nature, je ne puis donner les propor- 
tions de longueur des élytres et du pronotum, dont Chaudoir ne fait pas men- 
tion. 


198 MAURICE MAINDRON. 


a. Forme nettement transversale, sa base à peine égale en 
largeur à l'extrémité antérieure; élytres trois fois aussi 
longues que lui. Taille 9 mill................ mnigropiceus. 

a’. Forme plus allongée: base un peu plus étroite que l’extré- 
mité antérieure, élytres trois et demie aussi longues que 
luis Tdille:8:5 àV10 millier. JE SRE gagatinus. 


A’. Pronotum rétréci postérieurement. 


b. Sa longueur inférieure à sa plus grande largeur, élytres un 

peu plus de trois fois plus longues que lui, leur lon- 

gueur étant avec leur largeur dans la proportion de 6 

à 8. — Quatre premiers articles des antennes brun 

foncé. .— Taille 12 AAA mue. luctuosus. 
b'. Sa longueur égale à sa plus grande largeur: élvtres à peine 

trois fois aussi longues que lui. — Antennes entière- 

ment ferrugineuses. Taille 410 mill............ stricticollis. 


CATALOGUE DES ESPÈCES DU GENRE 
PHLOEOTHERATES 


PHLOEOTHERATES NIGROPICEUS, Bates, Ent. Monthl. Mag., 1869, p. 80. 
— Brésil : Ega, Tapajos (Bates). Le type existe dans la coll. R. Ober- 
thür. — Pery-Pery (Gounvlle), ma coll. ! 

P. GAGATINUS Dej., Spec. V, p. 394. — Chaud., Ann. Belg., 1869, XII. 
p. 119. — Brésil (Lacordaire). Le type existe dans la coll. R. Oberthür. 
— Nouveau-Fribourg (Bescke), coll. Chaudoir, id. ibid. — Coll. Bates, 
id. ibid. et ma coll. ! 

P. QquapricozLis Chaud., Ann. Belg., 1869, XIT, p. 121. — Bates. 
Biol. Centr. Amér., 1881-84, p. 176. — Mexique (Salle), coll. Chaud. 
types, 5 ind. CoH. Oberthür. — Cordova (Sallé). — Nicaragua : Chon- 
talès (Janson). — Panama : Volcan de Chiriqui (Champion), coll. Bates, 
id. ibid. 

P. LUCTUOSUS, n. sp. — Jatahy, province de Goyaz. Ma coll. 5 ind.! 

P. STRICTICOLLIS, n. sp. — Pérou, province de Huallaga, Rio Mixiollo 
(Baër). Ma coll. 1 ind.! | 


Menidius Gounelleïi, n. sp. — Angustus, glaber, nitidus, pal- 
lide testaceus, thorace capiteque rufioribus. Elytrorum signatura nigra 
crucem revocat. Vitta angusta, utrinque suturalis nigra, nec scutellum 
nec apicemn attingit ; regionem cireascutellarem amplectitur, et in parte 
posteriori disci, haec vitta nigra, valde incrassata, triangularis fit, fas- 


Histoire des Cicindélides et des Carabiques. 199 


ciamque br'ansversam undulatam utrinque, emiltil, quae marginem 
non attingit. — Long. 6 mill. 

Habitat in Brasilia, in loco Novo Friburgo dicto. Anno 1903 Dominus 
Em. Gounelle deterit. 


Très voisin du Menidius circumseptus Bates (1), du Guatemala dont 
il diffère surtout par l’absence de bordure noire aux élvytres et par les 
deux épaississements de la ligne noire suturale qui, très étroite, n'at- 
teignant ni l’écusson ni le sommet des élytres, s’épanouit autour de la 
région scutellaire, qu’elle dégage, en couvrant les 2°, 3° et 4° interstries, 
et, sans atteindre le rebord huméral. Dans la région postérieure du 
disque, la ligne suturale s'étale en une tache triangulaire dont le som- 
met, à partir du 5° interstrie, se continue en une fascie noire, brisée, 
très fine, remontant d’abord vers la base de l’élytre, puis redescen- 
dant en crochet pour mourir sur le 7° interstrie. 

Tout l’insecte est d’un testacé pâle, glabre, luisant, avec la tête et le 
pronotum d’un roux ferrugineux ; les élytres sont légèrement striées, 
à peine perceptiblement ponctuées, avec leur sommet chargé d’impres- 
sions profondes, grossières, alvéolées, visibles seulement à un fort 
erossissement. Le 3° interstrie porte en son dernier quart un point 
enfoncé. Les soies tactiles de la tête et du pronotum sont très longues. 

Mon confrère et ami, M. Émile Gounelle m'a donné deux individus 
o, 9 de cette jolie espèce qu'ila découverte à Nouveau-Fribourg en mai 
1903, et je me fais un plaisir de la lui dédier. J'en ai acquis un troi- 
sième exemplaire de M. Henri Donckier qui l'avait recu de Jatahy 
(Province de Goyaz), avec une autre espèce voisine, également nou- 
velle, et dont voici la description : à 


Menidius rufocruciatus, n. Sp. — Pallide testaceus, glaber, 
nitidus, elytrorum signatura rufa, crucem revocante, illorumque basis 
et margo linea rufa intus limbatis. Elytris profunde ruguloso striato- 
punctatis, ad apicem grosse foveolatis ; interstitiis laevibus, converis. — 
Long. 6-7 mill. 

Habitat in Brasilia : Jatahy. 


Espèce remarquable par sa coloration. Les nuances foncières sont 
les mêmes que chez le M. Gounellei, mais les marques des élytres sont 
rousses et non pas noires; la bande transversale, en outre, n’est pas 
en ligne brisée mais elle court en ligne droite, et elle s’élargit à son 
point de jonction avec la bordure. Le prothorax parait plus large en 
arrière, ses angles postérieurs plus aigus et plus relevés, son disque 


(1) Biol. Centr. Americ., Coleopt. I, part. 1, p. 197, pl. 8, fig. 16. 


200 MAURICE MAINDRON. 


est distinctement couvert de fines impressions transverses. Le Meni- 
dius rufocruciatus appartient, comme les M. Gounellei, pictipennis 
Reiche (!) et cércumseptus Bates, à ce groupe dont les espèces portent 
sur le front une impression en V très ouvert. Très voisin du pictipen- 
nis, il en diffère par la bordure de ses élytres rousse, encadrant com- 
plètement chacune d’elles en se rejoignant avec la ligne suturale au- 
dessous de l’écusson, tout en laissant le rebord huméral et le rebord 
latéral de la couleur du fond, et en n’atteignant pas le sommet de l’é- 
lytre. Au contraire de ce qu’on observe chez le M. Gounellei, les 
orosses fossettes de ce sommet sont régulièrement disposées au fond 
de chaque strie, etc. 

M. Donckier m'en a cédé cinq individus qu’il avait reeus de Jatahy 
(Goyaz). 


Euproctus Baeri, D. Sp. — Niger, nitidus, elytris chalybaeis, 
punctato-striatis; antennarum articulis 1-4 rufis, tibiis in media parte 
piceis, — Long, 6 mill. 

In peruviana regione, Tumbez dicta, D. G. Baer legit, anno 1899. 


Noir luisant: tête lisse; les quatre premiers articles des antennes 
roux, glabres, avec deux soies seulement à leur sommet, les autres 
bruns, très poilus. Pronotum cordiforme, nettement étranglé en arrière, 
sa base coupée carrément; le sillon médian très net et profond; toute 
la surface finement ridée en travers. Au milieu de la rigole latérale se 
dresse une forte soie. Élytres parallèles, d’un beau bleu métallique 
tirant sur le vert, avec la suture violacée, ponctuées-striées. 

Par sa forme robuste, cette jolie espèce se rapproche de l’Euproctus 
subdeletus Bates (?), décrit et figuré du Mexique et du Guatemala ; mais 
elle est, à ma connaissance, la seule dans tout le genre qui ait une 
livrée noire et bleue rappelant celle de tant de Calleida. Mon confrère 
et ami G. Baer m'a cédé le seul exemplaire qu'il avait pris en 1899 à 
Grau (Tumbez). 


Onota longipennis, n. Sp. — Pallide testacea, oculis nigris, 
elytrorum vitta lateralis viridiobscura, ab humeris usque fere ad api- 
cem extensa. Species elongata, gracilis, O. fulvellae Bates (%), vatde 
affinis. Ab illa differt elytris fere parallelis, prothorace et capite duplo 


(1) Dromius pictipennis Reiche (Rev. Zool. Soc. Cuv., 1842, p. 310). — 
Menidius id. Chaudoir, Monographie des Callidides (Ann. Belg., XV, 
1872; p- 4174): 

(2) Loc cit p.196 D MIT fe; 

(3)MZoc.rcit, p 297 pl exXLIEShe025. 


Histoire des Cicindélides et des Carabiques. 204 


longioribus, horumque vitta marginali mullto longiore, ete. — Long. 
7-8 mill. 
Habitat in Brasilia : Jatahy (Prov. Goyaz). 


Appartient au groupe des Onota à livrée testacée avec une bande 
marginale verte, étroite, occupant les 8° et 9° interstries, dont l'O. ful- 
vella Bates, de Panama, est le type. Elle en diffère par sa forme encore 
plus parallèle et allongée, sa bande latérale d’un noir verdâtre qui 
atteint presque l'angle extérieur du sommet de l’élytre, ses stries gros- 
sièërement et confusément ponctuées, ses interstries plans. Le troi- 
sième porte trois points enfoncés : des deux premiers, situés dans la 
région du disque, largement et peu profondément excavée, le premier, 
à partir de la base, est presque obsolète; le troisième est placé en 
arrière, assez près du sommet, à cette hauteur même où la bande 
verte prend sa fin. Le pronotum, très étranglé en arrière, a son bord 
excavé en large gouttière avec son rebord extérieur peu saillant; dans 
la partie la plus élargie de celle-ci, environ au premier tiers de sa 
hauteur, existe un pore avec une longue soie dressée. Dans un des 
trois individus que m'a cédés M. Donckier, la bande verte est à peu 
près complètement effacée. 


æ 


Onota vitticollis, n. Sp. — Testacea, tam infra quam supra ni- 
tida, episternis obscurioribus. Pronoto nigro bivittuto. Elytrorum vitta 
lateralis viridiaenea quam in O. longipenne latiore, sed parum lon- 
giore. Species oblonga, elytris prothorace duplo latioribus, profunde 
striato-punctatis, punctis acutis. — Long. 6 mill. 


Habitat in Brasilia : Jatahy. 


Élégante espèce voisine de la précédente, mais beaucoup plus courte 
et plus large. Le pronotum présente de chaque côté de son disque une 
ligne noire qui ne touche ni le bord antérieur ni le bord postérieur. 
La fossette du sommet de son sillon médian est très accusée. Le con- 
tour du pronotum s'inscrit dans un carré; ses angles antérieurs sont 
largement arrondis, puis les côtés s’incurvent profondément jusqu'aux 
angles postérieurs aigus, réfléchis, à partir desquels la base descend 
obliquement. La bande verte latérale des élytres couvre les interstries 
6-9, borde toute l'épaule et rejoint presque l’écusson: elle m’atteint pas 
le sommet de lélytre. Chacun des anneaux ventraux porte en son 
milieu deux pores sétigèeres et sur ses côtés une impression plus ou 
moins obsolète. — M. H. Donckier m'en a cédé un individu. 


Onota limbipennis, nOV. Sp. — À praccedente differt pronoto 


202 Maurice MaixpRoX. — /istoire des Cicindélides et des Carabiques. 


angusto, testaceo, atque viridi vitta a callo humerali tantum ad tertiam 
elytrorum partem extensa. — Long. 6 mil. 


Habitat in Brasilia, in prov. Pernambuco. D. Em. Gounelle detexit. 
anno 1892. 


Tres voisin du précédent: en diffère à première vue par son prono- 
tum beaucoup plus étroit ct allongé, sans bandes noires, et par la 
bordure verte des élytres plus étroite et plus diffuse. Cette bordure, 
en effet, s'étend à peine jusqu’au calus huméral, couvre à peine les 
interstries 8 et 9 ct s'arrête au second tiers de l’élytre; elle est toujours 
assez diffuse, et d’ailleurs toute l’élytre a en général un reflet verdâtre. 

Mon ami E. Gounelle m'a donné un individu de cette remarquable 
espèce découverte par lui en juin 1892 à Pery-Pery, dans la province 
de Pernambuco, et j'en ai acquis deux autres de M. Donckier qui les 
avait reçus de Jatahy, dans la province de Goyaz, en 1903. 


Otoglossa lagenula, n. Sp. — Nigro-violacea. Elytris verrucci- 
feris: abdomine, trochanteribus, femorum basi, tibiarum media regione 
larsisque pallide rufis ; antennis testaceis, articulorum omnium secunda 
parte nigro-violacea. — Long. 6 mill. 


Habitat in Brasilia : Sao Paulo. D. Em. Gounelle detexit, Dec. 1898. 


Espèce remarquable, très voisine d’O. tuberculosa Chaud., dont elle 
diffère par l'absence complète de bordure brune et fauve aux élytres, 
et par Ja réduction des expansions de la base du pronotum. Les saillies 
verruqueuses des élytres, très grosses, ont des reflets d’un beau violet 
clair ; elles sont disposées assez confusément en deux séries alternées, 
les postérieures étant de beaucoup les plus fortes. Jen possède un 
exemplaire que m'a donné M. Gounelle, il en a pris un certain nombre 
d'individus en décembre 1898 dans la vallée de Rio Pardo. — J'ai essayé 
d'indiquer par le mot lagenula l'aspect singulier de ce curieux insecte 
à étytres quatre fois plus larges que le corselet et qui simulent la panse 
arrondie d’une bouteille dont celui-ci, pris avec la tête, formerait le 
goulot. 

Les nombreux individus d’une espèce du même genre, Otoglossa 
terminalis Chaud., pris par M. Gounelle en diverses régions du Brésil, 
ne me paraissent différer en rien de ceux récoltés au Venezuela par 
M. E. Simon et au Pérou (province de Huallaca) par M. G. Baer. Chez 
certains individus, de provenances les plus diverses, une teinte rous- 
satre envahit la suture et une partie du disque, mais toujours irrégu- 
lièrement, 


RECHERCHES SUR LA FAUNE CAVERNICOLE 
DES BASSES-ALPES 


par P. DE PEYERIMHOFF. 
Avec une carte. 


Les cavernes des Basses-Alpes, comme celles des Alpes-Maritimes, 
sur lesquelles M. J. Sainte-Claire Deville a récemment publié un 
mémoire si intéressant (Ann. Soc. ent. Fr.. 1902, 695), ont été jusqu’à 
ces dernières années, à peu près négligées au point de vue de leur 
faune vivante. La grotte de S'-Vincent de Mélan, visitée en 1872 par 
MM. Bedel et Simon, est peut-être la seule du département où 
aient été esquissées avant 1900 des recherches entomologiques. 

La raison en est que, de dimensions généralement restreintes, 
d'accès éloigné, quelquefois difficile, ces grottes ne tentent pas les 
touristes, et ne sont guere connues, au surplus, que des bergers ou 
des chasseurs (!). Au cours de quelques années de séjour dans les 
Basses-Alpes, et grâce à l’aide du personnel forestier, j'ai pu découvrir 
et visiter un certain nombre de cavités souterraines, dont on trouvera 
la description dans ce mémoire. Je dois de particuliers remerciements 
à M. G. Champsaur, Inspecteur des Eaux et Forêts à Digne, qui 
s’est intéressé à mes recherches et m'a signalé de nombreuses grottes. 
M. Ph. Zürcher, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées à Digne, 
dont la compétence est si connue en matière de géologie, a bien voulu 
contrôler la partie de mes notices concernant cette science. Enfin jai 
beaucoup d'obligation aux spécialistes qui se sont chargés d'étudier 
mes récoltes autres que les Coléoptères : le Prof. K. Absolon pour 
les Thysanoures, M. Henry-W. Brôlemann pour les Myriapodes, 
et M. Eugène Simon pour les Arachnides. 


Les cavernicoles se rencontrent à des altitudes variant entre quel- 
ques mètres et 1.500 mètres. La nature géologique du sol leur est 
indifférente. La tectonique elle-même ne parait jouer aucun rôle dans 
leur biologie, mise à part son action évidente sur la formation des 
diaclases par où débute toute caverne. L’immigration de la faune 
hypogée est d’ailleurs, comme on le verra plus loin, un phénomène 


(1) L'« Essai géographique sur les cavernes de la France et de l'étranger » de 
Lucante (1880) n'en mentionne (p. 76) pas plus de quatre, y compris celles 
citées par Heckel dans son article « Les grottes des Basses-Alpes ». 


204 PAUL DE PEYERIMHOFF. 


trop récent, pour n’obéir en somme qu’à des conditions gé due 
assez grossières. 

Considérées au point de vue faunique, les cavernes des Basses-Alpes 
seront donc simplement classées ici, du Nord au Sud, d’après les 
bassins des affluents de la Durance où elles ont leur ouverture. 


I. VALLÉE DE L'UBAYE. 


On m'a signalé près de Fours (arrt de Barcelonnette) une grotte 
appelée Baumelonge. Je ne lai pas visitée. 

Le pic de Siolane-Haute (jurassique supérieur) renferme des grottes 
peu profondes, ouvertes à haute altitude (2.500 mètres) et où nichent 
les ramiers. J'en ai exploré un certain nombre sans y rencontrer de 
cavernicoles. 


II. VALLÉE DE LA SASSE. 


Je n’y connais aucune grotte. 


III. VALLÉE DU RIOU DE JABRON. 


Les grottes dites du « Trou d'Argent » près Sisteron (cf. HeckelE 
et Lucante), assez connues au point de vue préhistorique, ont peut- 
être une faune actuelle intéressante. Je ne les ai pas explorées. 


IV. VALLÉE DU VANSON. 
Saint-Vincent de Mélan. 


Ouverture N. — Cote 1.500. — Lias calcaire. — Mélan, 
commune de Thoard, arrt de Digne. 


Cette grotte, à laquelle s’attachent des souvenirs religieux, est une 
des plus connues et des plus visitées de la région. D’accès et de 
parcours très faciles, elle offre l’aspect d’une grande poche de décolle- 
ment à plafond mince, paraissant avoir peu de ramifications. En temps 
de pluie, les eaux s'accumulent dans des bassins, pour filtrer ensuite 
dans le calcaire. 

Au point de vue entomologique, elle a été explorée pour la pre- 
miere fois en 1872, par MM. Bedel et Simon. M. Simon y décou- 
vrit à l’entrée un Arachnide, alors inédit, Lyniphia (Leptyphantes) 
Sancti-Vincenti E. Sim., retrouvé depuis dans d’autres grottes (gr. 
des OEufs à la S'e-Baume [Var], gr. des Demoiselles [Hérault]) et dans 
les mousses, en forêt (Isère, Hautes-Alpes, Basses-Alpes, Var); il y 
recueillit également des Myriapodes Chilognathes que Fanzago dé- 


Faune cavernicole des Basses-Alpes. 205 


crivit en 1877 sous le nom de Craspedosoma Simoni, mais d'une 
manière trop insuffisante pour permettre d'identifier actuellement 
l'espèce (!). Il s’agit très certainement de l’un des Ceratosoma étudiés 
depuis par Brolemann, et que l’on rencontre abondamment auprès 
des débris organiques de toute nature : C. gallitarum Brôlm., décrit 
d’abord de la grotte dite « Tête de Monier » près Allos, et des 
montagnes du Haut Verdon, et surtout C. pectiniger Brolm., espèce 
particulière aux grottes bas-alpines et dont les types proviennent pré- 
cisément de S'-Vincent de Mélan. Dans les mêmes conditions, vit en 
abondance un Thysanoure sauteur, d’un blanc argenté, qui m'a paru 
être un Lepidocyrtus. 

C’est dans les parties profondes de la grotte que l’on peut rencon- 
trer les espèces les plus intéressantes : Obisium (Blothrus) Peyerimhoffi 
E. Simon, qui vit dans les pierres et dans la terre ; ce Chernète est 
jusqu'ici spécial à la grotte de Mélan, à celles de Méailles (v. énfra) et 
à celle de Bossea près Mondovi (Piémont) où il vient d’être retrouvé par 
M. A. Dodero. — Kaenenia spelaea Peyerimhoff, seul représentant 
français des Arachnides Palpigradi; il fréquente les parties terreuses 
et obscures, autour des débris organiques, et s’avance par saccades, 
la 2° paire de pattes (la première après les palpes) et le flagellum 
relevés. Jusqu'à présent la femelle seule est connue, et l’espèce est à 
peu près exclusive à la grotte de S'-Vincent, car le seul exemplaire 
rencontré au « Traou de Guille » {v. énfra) où il courait sous une 
plaque stalagmitique, a été égaré, et l'espèce .n’a plus été revue dans 
cette caverne. Avec Kaenenia, et dans les mêmes conditions exacte- 
ment, vit un Thysanoure assez vulgaire, Onichiurus (Aphorura) ar- 
matus Tullb. — Enfin, autour des bassins où se rassemblent Les eaux, 
et dans le boyau qui termine la grotte sur la gauche, j'ai recueilli 
3 exemplaires d’un Lesteva que je crois pouvoir rapporter à L. Villardi 
Rey, espèce décrite de la grotte de S'-Même (Isère) et retrouvée depuis 
dans celle de Brudour (Drôme) ainsi qu’au col du Lautaret (2). 


({) Fanzago décrit son espèce à la fois sur des individus francais (gr. de 
St-Vincent et sur des individus espagnols (Cueva di Albia près Arnedillo). La 
présence d'une même espèce dans deux grottes aussi éloignées est absolu- 
ment invraisemblable. 

(2) Il est difficile de voir dans ZL, Villardi Rey autre chose qu'une forme 
extrême de Z. Pandellei Fvl., espèce très variable, surtout quant au déve- 
loppement des yeux, et à large répartition. Les exemplaires du littoral (Hyères. 
Alpes Maritimes) et d'Algérie ont des yeux gros et saillants; ceux recueillis à 
haute altitude (Alpes d’Allos, etc.) ont des yeux sensiblement réduits et font 
exactement passage à L. Villardi. 


206 PAUL DE PEYERIMHOFF. 


FAUNE DE LA GROTTE DE ST-VINCENT. 


Espèces accidentellement Espèces régulièrement 
cavernicoles. cavernicoles. 
COLÉOPTÈRES 


Quedius mesomelinus Marsh. 

Lesteva Villardi Rey. 
THYSANOURES 

? Lepidocyrtus sp. 

Onychiurus armatus Tullb. 
ARACHNIDES ARACHNIDES 


Linyphia Sancti-Vincenti E. Sim. | Blothrus Peyerimhoffi E. Sim. 





Kaenenia spelaea Peyrh. 


MYRIAPODES MYRIAPODES 
Ceratosoma gallitarum Brôlm. Ceratosoma pectiniger Brolm. 
Polyxenus lagurus L. (exemplaires 

décolorés). — Cité par Fan- 
zago d'après les échantillons 
recueillis par M. Eugène 
Simon. 


V. VALLÉES DE BLÉONE ET DU BÉS. 
Mouréon. 


Ouverture N.-0. — Cote 1.350. — Crétacé supérieur. — La Favière, 
commune de Prads, arrt de Digne. 


Grotte d'accès assez difficile, s’ouvrant à 6 mètres de hauteur 
environ dans la barre de Mouréon, à peu près en face de la jonction 
des torrents du Riou et du Jet des Eaux. Elle débute par un boyau, 
soit d’érosion, soit provenant d'une diaclase cimentée par des dépôts 
calcaires: le Dolichopoda Azami S1ey s'y présente en abondance, mêlée 
à la faune ordinaire des entrées de cavernes : Phalangides, Lépido- 
ptères, Oniscus, etc. Au bout d’une trentaine de mètres, cette galerie 
est traversée de droite à gauche par un rapide courant d’eau, qu’il 
est impossible de remonter à cause de l’étroitesse de son parcours, 
et qui aboutit à une bétoire où il filtre rapidement pour déboucher 
dans la barre, à peu de distance de l'ouverture de la grotte. Ce ruisseau 


Faune cavernicole des Basses-Alpes. 207 


souterrain traversé, on pénètre dans un système de galeries ascen- 
dantes, où la roche fait place à une terre assez meuble, parfois argi- 
leuse : ce sont sans doute des avens obstrués ; leur longueur ne 
dépasse pas 80 mètres. La faune y est pauvre. Je n’y ai recueilli — 
en une seule visite, il est vrai, — que Ceratosoma pectiniger Brôlm., 
espèce répandue dans diverses grottes de la région. 


Grotte et dolines (!) de Cousson. 


Ouverture O0. — Cote 4,500. — Lias moyen. — Gaubert, section de 
Digne (à 2 h. environ de la ville). 


Les calcaires bleus du lias qui forment une partie de la montagne 
de Cousson paraissent avoir été le siège de dislocations puissantes, qui 
ont abouti, entre les deux sommets terminant la montagne, à un effon- 
drement compliqué de fractures. Élargies par des efforts mécaniques ou 
par l’action des eaux, ces diaclases se sont disposées suivant deux di- 
rections perpendiculaires. Les unes sont béantes, soit primitivement, 
soit par suite de l'effondrement de leurs voussoirs, et offrent l'aspect 
de dolines de 2 à 3 mètres de large sur une dizaine de mètres de pro- 
fondeur; une seule reste voütée; encore son plafond est-il en voie 
d’effondrement, et s'est-il percé au printemps de 1902. 

C'est cette grotte, de dimensions très restreintes, puisqu'elle n’a 
guere qu'un mètre de large sur 10 mètres de longueur environ, ou- 
verte presque sans dénivellation et tout près de la surface du sol dans 
un mamelon rocheux, que lon nomme quelqaelois dans le pays 
« Traou Farnès ». Une ancienne tradition dignoise, appuyée par 
- divers témoignages locaux, affirmait l'existence au fond de cette grotte, 
d’un puits profond, dont la bouche se serait trouvée précisément en 
regard de la cavité ouverte dans le plafond de la grotte. J'ai fait pra- 
tiquer à cet endroit des fouilles qui sont restées sans résultat. Les ma- 
tériaux détachés de la voûte ont comblé ce puits, si tant est qu'il ait 
jamais existé. 

Le sol terreux, parsemé de pierres, de la caverne, est ordinairement 
sec, et, hors l’époque des grandes pluies, on ne peut espérer y rencon- 
trer grand’'chose d’intéressant. Par contre, dès l'humidité revenue, la 
faune y est fort riche, au moins en espèces. C’est en juin 1901 que j'y 
découvris, dès la première visite et tout à l'entrée, dans la terre, l'A- 
nophthalmus diniensis Peyrh. Depuis, j'ai repris assez régulièrement 

(1) « Dolinew est le mot usité en Carniole pour désigner les abimes en gé- 


néral. Martel l’applique spécialement aux larges dépressions à ciel ouvert, 
par opposition aux gouffres étroits et profonds, qui sont les « avens ». 


208 PAUL DE PEYERIMHOFF. 


l'espèce, de préférence dans le fond de la caverne, et en usant d’appäts 
divers dont les meilleurs sont des cadavres d’Helix pomatia écrasés. 
On rencontre dans les mêmes conditions deux autres espèces réguliè- 
rement carvernicoles, Ceratosoma pectiniger Brôlm., et Chthonius 
microphthalmus E. Sim., ce dernier largement répandu, depuis les 
grottes du Tarn jusque dans celles des Alpes-Maritimes et de l'Italie 
septentrionale. C’est également sur des appâts organiques que j'ai re- 
cueilli en nombre un Thysanoure Achorurite nouveau, appartenant au 
genre Schäfferia Absolon, dont l'espèce typique, $. emucronata Abs., 
a été décrite des grottes de Moravie (Studie o jeskynnich Supinuskäch, 
podävä K. Absolon, 1900, p. 26, fig. 1-13). Quant au Xenobythus 
Serullazi Peyrh. (conf. Ste-Cl. Deville in Ann. Soc. ent. Fr., 1902, 
p. 704), je ne l'ai jamais rencontré qu’en hiver et au printemps, par 
exemplaires isolés. La répartition de cette espèce, qui n’a été observée 
jusqu’à présent, et sans aucune modification morphologique, que dans 
deux grottes distantes de 50 kilomètres, est des plus remarquables. 

Le long des parois de la grotte, et principalement en automne, on 
voit sauter quelques exemplaires de Dolichopoda Azami Saulcy, 
proie ordinaire d’une grosse Araignée, Meta Menardi L., propre aux 
endroits sombres, et d’ailleurs fréquente dans les cavernes. 

Au voisinage de l'entrée, j'ai recueilli deux espèces épigées qui mé- 
ritent une mention spéciale. L'une est Quedius angulicollis Fau v., es- 
pèce encore rare, à tendances lucifuges et connue déjà de la Drôme, des 
Alpes-Maritimes et des Basses-Alpes. L'autre est Chionea araneoides L., 
étrange Diptère aptère, décrit du Nord de l'Europe, dont je dois la dé- 
termination à notre éminent collègue M. l'abbé Kieffer et qui, de 
l'avis de ce savant, n’a pas encore été signalé en France. 


FAUNE DE LA GROTTE DE COUSSON : 


Espèces accidentellement Espèces régulièrement 
cavernicoles. cavernicoles. 
COLÉOPTÈRES COLÉOPTÈRES 

Atheta trinotata Kr. (1). Anophthalmus diniensis Peyrh. 
Quedius mesomelinus Marsh. Xenobythus Serullazi Peyrh. 


angulicollis F VI. 


(1) Espèces à tendances lucifuges (ainsi d’ailleurs que divers Quedius du 
sous-genre Wicrosaurus : ochripennis Mén., fulgidus F., mesomelinus Marsh., 
maurus Sahlb.). M. A. Dodero m'en a communiqué un couple pris dans la 
grolte Solto Paulin, au Mont-Fasce (Ligurie). 


Faune cavernicole des Basses-Alpes. 209 


DIPTÈRES ORTHOPTÈRES 
Chionea araneoides L. Dolichopoda Azami S1e y. 
ARACHNIDES THYSANOURES 


Meta Menardi L. Schäfferia, n. sp. 


MYRIAPODES 
ARACHNIDES 


. Chordeuma sylvestre Koch. L s : 
; | Chthonius microphthalmusE.Sim. 


Cryptops hortensis Leach. : 


Lithobius  pilicornis - hexodus 
Brôlm. Ceratosoma pectiniger Brôlm. 


MYRIAPODES 


CRUSTACÉS ISOPODES 





Trichoniscus pusillus Brandt. 


On a l'impression, en assistant à la destruction progressive de cette 
petite grotte de Cousson, qu’elle ne tardera pas à prendre l'aspect des 
dolines voisines. A l'inverse, peut-être celles-ci ont-elles été autrefois 
des cavernes. Actuellement, elles servent de refuge aux moutons, et le 
sol y est formé de fumier consommé, tassé entre les pierres. Il était 
intéressant d'examiner si leur faune terricole présenterait des diffé- 
rences avec le reste de la montagne. Effectivement, jy ai rencontré, 
outre Bathyscia Aubei-foveicollis Peyrh., forme exclusive à cette sta- 
tion et aux hautes forêts résineuses des Basses-Alpes, et dont l'aire 
géographique se trouve enclavée ici, dans celle de B. Aubei forma 
typica, d’autres espèces des régions froides et élevées : Geostiba incisa 
Peyrh., Bythinus Argodi Croiss., Boreaphilus velox Heer. Cette fau- 
nule démontre que les conditions biologiques réalisées dans ce fond 
de doline se rapprochent de celles des sommets ou des forêts anciennes. 
J'y ai même recueilli, sous une pierre de dimensions médiocres, un 
Anophthalnus diniensis, Vivant là, presque à l'air libre, à quelques 
mètres de la grotte où il est normalement établi. 

Je suis persuadé qu'il y aura toujours intérêt à explorer soigneuse- 
ment les stations analogues, où peuvent persister des espèces anciennes, 
témoins d'un climat plus humide et plus froid. 


Traou de Guille. 


Ouverture N. — Cote 850. — Mollasse miocène. — Le Péoure 
d’'Esclangon, arrondissement de Digne. 


La grotte est située à 50 mètres environ au-dessus de la Route na- 
tionale n° 100, qui longe le torrent du Bès, exactement au kil. 25 
Ann. Soc. ent. Fr., LXXV [19061. 14 


210 PAUL DE PEYERIMHOFF, 


c’est-à-dire à 16 kilomètres de Digne. Son ouverture est peu apparente. 
C’est une diaclase à peine modelée par les eaux, et qui ne se prolonge 
guère que sur 25 mètres environ. Une galcrie supérieure, dans laquelle 
on peut se hisser, se ferme aussi rapidement. Dès l'entrée, fourmile 
le Dolichopoda Azami Saulcy mêlé à des Phalangides, des Oniscus, 
des Diptères, etc. L'intérêt faunique de cette caverne et dans la dé- 
couverte de trois espèces hypogées, restées d’ailleurs, malgré des re- 
cherches réitérées, représentées chacune par un seul exemplaire. C’est 
le 22 septembre 1901, dès la première visite, que je rencontrai sous 
une pierre l'unique An. diniensis subsp. cautus Peyrh. Peu de jours 
après, sous une plaque de calcaire stalagmitique soulevée par des ra- 
cines, je recueillais Kaenenia spelaea Peyrh. bientôt égaré d’ailleurs, 
et un Scotodipnus Mayeti Ab. {!), espèce propre jusqu'ici aux environs 
de Grasse. Toutes les recherches effectuées depuis ne m'ont jamais 
procuré, en fait de cavernicoles réguliers, que des Ceratosoma pectini- 
ger Brolm. 


FAUNE DE LA GROTTE TRAOU DE GUILLE. 


Espèces accidentellement Espèces régulièrement 
cavernicoles. cavernicoles. 
COLÉOPTÈRES COLÉOPTÈRES 

Scotodipnus Mayeti AD. Anophthalmus  diniensis - cautus 
Re SAR Peyrh. 
THYSANOURES ; 
ORTHOPTÈRES 


Japyx solifugus L. 
Dolichopoda Azami Sauley. 


ARACHNIDES 
Meta Menardi L. ARACHNIDES 
Nesticus cellulaneus CI. Kaenenia spelaea Peyrh. 

MYRIAPODES MYRIAPODES 


Lysiopetalum foetidissimum Savi. | Ceratosoma pectiniger Brôlm. 
Polydesmus coriaceus Porat. 
subinteger Latzel. 





Chordeuma sylvestre C. K. 


(1) C'est le premier Scolodipnus rencontré dans une caverne. Le genre 
est plutôt terricole, Se. Pandellei a été trouvé, non dans la grotie de l’'Herm, 
mais « devant l'entrée » (Conf. Abeille, Coléoptères cavernicoles, p. 8). 


Faune cavernicole des Basses-Alpes. 211 


VI. VALLÉES DE L'ASSE ET DE L'ESTOUBLAÏSSE. 
Grottes de Chaudon. 


Il existerait, dans le prolongement de la barre des Dourbes qui do- 
mine Chaudon, des excavations méritant peut-être des recherches 
entomologiques. 


Baume du Pas de l’Escale. 


Ouverture N. — Cote 800. — Calcaires tithoniques. 
Pas de l’Escale, commune du Poil, arrt de Castellane. 


Diaclase à peu près verticale, sans travail d’érosion appréciable, 
s’ouvrant au col même, près du chemin de Trévans au Poil. Elle est 
d'accès et de parcours très faciles, et ne s'étend d’ailleurs que sur 
50 mètres de longueur environ. A 30 mètres de l'ouverture, des suin- 
tements ont recouvert les parois d’un enduit calcaire. Hors le Dolicho- 
poda Azami Saulcy, qui y est partout abondant, je n’ai recueilli dans 
cette grotte qu'un seul Myriapode, Lithobius (Polybothrus) impressus- 
corsicus Léger et Dubosq, race propre au littoral francais du L. im- 
pressus, si répandu dans le Nord-Africain : nouvel exemple d’une es- 
pèce méridionale prolongeant son aire vers le Nord, à l’état hypogé. 


Baume de la Maline. 


Ouverture N. — Cote 1.050. — Jurassique supérieur. 
Montagne de la Maline, com"° de Majastres, arr! de Castellane. 


Boyau presque rectiligne, creusé dans la barre de la Maline auprès 
du lieu git « Le Pont de tuf ». On y accède par une corniche inter- 
rompue. J'ai trouvé, vers le milieu de la grotte, dans une salle de 
petites dimensions, des poteries néolithiques et des ossements très 
frustes. Les parois sont parcourues par des suintements dont l’eau se 
réunit dans des cuvettes. Le sol, presque partout rocheux, présente 
quelques parties argileuses. Au bout de 80 mètres, un bouchon stalag- 
mitique ferme tout passage. A part le Dolichopoda Azami SIcv. qui 
fourmille comme toujours, je n’y ai recueilli aucun cavernicole. 

Non loin de là, sur le causse dépendant du hameau des Chabauds 
s'ouvrent deux avens inexplorés. 


PAUL DE PEYERIMHOFF. 


1O 
red 
Lo) 


VII. VALLÉE DU VERDON. 
Tête de Monnier. 


M. H.-W. Brolemann a visité cette grotte (Feuille des Jeunes Na- 
turalistes, 1900, p. 200), proche d’Allos, et qui s'ouvre sans doute 
dans les calcaires du crétacé supérieur. Il en a rapporté Ceratosoma 
gallitarum Brôlm.. précisément décrit de cette localité et qui vit aussi, 
soit à l’état libre sur les sommets voisins, soit dans certaines cavernes 
des Alpes-Maritimes. 


Juan. 


Ouverture $. — Cote 1.750. — Crétacé supérieur. 
ce de Villars-Colmars, arrt de Castellane. 


La Chasse est un torrent qui se jette dans le Verdon, à hauteur de 
Villars-Colmars. Elle recoit sur la droite, à hauteur du hameau de 
Chasse, un affluent appelé le Juan, qui descend de la chaine partageant 
les eaux du Verdon et de Bléone. Vers le milieu du parcours de ce 
torrent, qui à utilisé un pli synelinal, l'érosion a enlevé les grès num- 
mulitiques et une partie des calcaires priaboniens, laissant affleurer le 
crétacé supérieur qui apparaît de chaque côté de la vallée, vers la 
cote 1.750, sous forme de barres verticales. C’est à ce niveau que 
s’ouvre la grotte de Juan, simple diaclase assez étroite, mais profonde 
et peu comblée, presque constamment verticale, où les eaux paraissent 
avoir joué un rôle assez restreint. La portion praticable s’étend sur 
150% environ, et le plancher en est descendant. A une centaine de 
mètres de l'entrée, la galerie principale traverse un grand puits d’effon- 
drement, à cannelures verticales. Pendant les pluies, la grott@est par- 
courue par un faible ruisseau, dont les eaux s'accumulent çà et là, et 
finissent par se perdre tout au fond de la grotte dans un sol argileux en 
voie d’effondrement. Il y a très peu de dépôts stalagmitiques. Certains 
passages mènent à des galeries supérieures parfaitement sèches, ou à 
des couloirs terreux. La faune se borne, — autant qu’on en peut juger 
par une seule visite, — à un Campodea (? fragilis Mein.) et à Cerato- 
soma pectiniger Brôlm. Je n'ai pas vu le Dolichopoda Azami Sauley, 
dont l'aire en altitude est peut-être dépassée ici, bien que mon guide 
n'ait parlé de « cigales blanches » qui se réfèrent sans doute à cette 
espèce. ? 

Par contre, à l’entrée de la grotte, autour des traces d’un carnassier, 


Faune cavernicole des Basses-Alpes. 213 


j'ai recueilli un couple d’Atheta orcina Lind., espèce des plus inté- 
ressantes, propre jusqu’à présent aux cavernes des Pyrénées. 


Aven de Séoune. 


A très peu de distance du col de Séoune, sur le chemin de Digne 
à Thorame-Basse, s'ouvre dans la lande un aven de cinq mètres de 
profondeur environ, percé dans les bancs du crétacé supérieur. Il a 
la forme d’une bouteille prolongée vers le Sud par un couloir à pente 
extrêmement rapide, que l’on ne saurait visiter sans agrès. Je n’ai pas 
eu l’occasion d'explorer cette cavité. 

Il existe également, m’a-t-on dit, sur la chaine du Cheval-Blanc, un 
aven appelé « Traou des Dindolines », dont je n’ai pas reconnu l’em- 
placement. 


Grotte du Partus. 


Excavation peu importante, également creusée dans le crétacé su- 
périeur, sur les premiers contreforts de la montagne de Côte-Longue, 
en face de Château-Garnier. On y pénètre par un passage fortement 
surbaissé, et ce n’est qu'une poche d'argile où fourmille le Dolichopoda 

zami Saulcy.Py ai recueilli un Ceratosoma immature, probablement 
pectiniger Brolm., ou sa forme palmata Brôlm. 

Tout près de cette grotte « doû Partus », la crête de la montagne est 
traversée par un couloir naturel, creusé dans la roche sur une dizaine 
de mètres. Je n’y ai pas trouvé trace de faune cavernicole. 


Fongaillarde. 


Ouverture N.-0. — Cote 950. — Crétacé supérieur. 
com’ de Thorame-Haute, arr! de Castellane. 


L'ouverture de cette caverne se voit de l’hôtel même de Fongail- 
larde; on y accède sans aucune difficulté, et le parcours à l’intérieur 
est parcillement aisé. C’est une excavation d’assez grandes dimensions 
(80 de longueur environ), constamment large et haute. Elle parait 
n'avoir qu'un plafond très mince, qui ne présente cependant aucune 
trace d’effondrement. Elle est partagée en deux salles, dont la plus 
intérieure, humide et obscure, offre des conditions apparemment fa- 
vorables à la faune souterraine. Je n’y ai recueilli cependant qu’une 
seule forme intéressante, Ceratosoma pectiuiger-palmata Brülm., pré- 
cisément décrite de Fongaillarde (et du Pertuis de Méailles), où elle 
est assez commune, mêlée à un Thysanoure (? Entomobrya) et à quel- 


214 PAUL DE PEYERIMHOFF. 


ques exemplaires de Polydesmus subinteger Latr. et de Quedius meso- 
melinus Marsh.; Dolichopoda Azani Saulcy, par contre, y est assez 
rare. 


Grottes d'Argens. 


Le village d’Argens est bâti au pied d’une barre priabonienne, 
étendue du S.-0. au N.-E. vers la cote 1.350. Non loin des maisons, on 
peut visiter trois belles grottes de 100 à 150" de longueur, dues à des 
diaclases combinées à des décollements. Le plancher est descendant: 
en temps de pluie, de nombreuses gouttières fonctionnent, jusqu’à 
former des ruisseaux qui se perdent dans des cavités étroites. Ces 
grottes sont encombrées de cadavres de moutons, et malgré des appâts 
aussi excellents, la faune y est très pauvre : elle se borne à Ceratosoma 
pectiniger Brolm. 


La Palud. 


On peut visiter, auprès de ce village, une des plus belles grottes de 
tui de la région. Etant donné son origine récente, il est probable qu’elle 
g’a qu’un intérêt pittoresque. 


Moustiers Sainte-Marie. 


Dans le banc de rocher sur lequel est bâtie la ville de Moustiers, 
s'ouvre une grotte qui servait autrefois de chapelle. Elle est insigni- 
fiante au point de vue faunique, et je n’y ai recueilli qu’un exemplaire 
de Quedius fulgidus L. 


Le Cañon du Verdon 


Le cours du Verdon, entre Gréoux et La Palud, est creusé dans un 
véritable causse où il s'enfonce à des profondeurs considérables. D’in- 
nombrables cavités percent les murailles, mais la plupart sont inacces- 
sibles avec les moyens ordinaires. On peut en visiter quelques-unes 
le long du canal d'Aix. L'une d’entre elles abrite un Gryllomorpha 
qu'aucun de nos collègues spécialistes en Orthoptères n'a pu me 
nommer exactement. Il est possible que ce soit une espèce inédite. 


Baume des Pierres de Malassauque. 
ven, — Cote 550. — Oolithe moyenne. — Forêt de Malassauque, 
commr® de Quinson, arrt de Digne. 
Un accident de géographie administrative a attribué au département 
des Basses-Alpes quelques hectares situés sur la rive gauche du Ver- 





Faune cavernicole des Basses-Alpes. 215 


don, et qui se trouvent enclavés, pour ainsi dire, dans le département 
du Var, dont ils ont le caractère géographique. Ces terrains forment 
en grande partie la forêt communale de Malassauque, taillis de chène- 
vert assis sur un Causse jurassique de grande étendue. C’est sur ce 
causse, dans une propriété particulière, que s'ouvre l’aven dit « Baume 
des Pierres ». Son origine est analogue à celle de la grotte Dozol 
(Ann. Fr., 1902, 697). Un jour, le propriétaire s’aperçut que son champ 
s’elfondrait en un point. Ayant dégagé l'ouverture, il pénétra dans 
une grotte de dimensions médiocres, encombrée de blocs détachés du 
plafond, et assez humide pour présenter, presque en tout temps, une 
cuvette d'eau potable et fraiche, particularité précieuse dans une loca- 
lité aussi sèche et aussi éloignée de toute source. 

Cette « Baume des Pierres », dont l’accès est très aisé, mais dont 
l'ouverture, perdue dans le causse, est difficile à trouver sans guide, 
est habitée par un grand nombre d’Arthropodes divers, vivant dans 
les débris putréfiés des torches de genêts que l’on y allume fréquem- 
ment. Un des plus intéressants est Bythorenus Guignardi Peyrh., jus- 
qu’à présent spécial à cette grotte; on le prend sous les pierres, ou 
en tamisant les débris. Bathyscia Aubei-Champsauri Peyrh. vit dans 
les mêmes conditions : c’est le seul Bathyscia du groupe d’Aubei, 
qui soit cavernicole. Un troisième coléoptère hypogé, dont je n’ai pu 
d’ailleurs recueillir qu’un seul exemplaire dans l'argile humide, est le 
Scotodipnus glaber Baudi (typicus), forme terricole propre aux par- 
ties méridionales du Var, des Alpes-Maritimes et de la Ligurie. Les 
Myriapodes sont représentés par un Blaniule blanc, Trichoblaniulus 
hirsutus-cavernicola Brôlm., jusqu'ici spécial à cette grotte; les Arach- 
nides par Nesticus cellulaneus CI., Chthonius microphthalmus E. Sim., 
et Porrhomma subterraneum E. Sim. (espèce (!) que l’on rencontre 
d'habitude sous les grosses pierres enfoncées) ; les Crustacés Isopodes, 
enfin, par un Wicroniscus blanchâtre et microphthalme, probablement 
inédit d'après M. A. Dollfus. Il est à remarquer qu'aucune de ces 
espèces ne représente la faune cavernicole fixée; toutes semblent 
s'ètre récemment introduites dans la grotte et, pour celles qui ont 
varié, ÿ avoir pris rapidement leurs légers caractères spécifiques. 


(1) Le genre a plusieurs représentants cavernicoles. 


216 PAUL DE PEYERIMHOFF. 


FAUNE DE LA GROTTE DE MALASSAUQUE. 


Espèces accidentellement 
cavernicoles. 


COLÉOPTÈRES 


Scotodipnus glaber Baudi. 


Espèces régulièrement 
cavernicoles. 


COLÉOPTÈRES 


Bythoxenus Guignardi Peyrh. 


Bathyscia  Aubei - Champsauri 
Peyrh. 


Conurus pubescens Payk. 


THYSANOURES 


: ; ARACHNIDES 
? Lepidocyrtus Sp. 
fe ne - Chthonius microphthalmus E. Sim. 
Campodea sp.(? fragilis Meinert). “5 p EST 
MY 
ARACHNIDES FAIQUES 
Trichoblaniulus hirsutus-caverni- 


Nesticus cellulaneus CI. “ 
cola Brôlm. 


Porhomma subterraneum E. Sim. 


ISOPODES 
MYRIAPODES 


Microniscus sp. 





Lysiopetalum foetidissimum S a vi. 


Aven de Saint-Jurs. 


Il existe à quelque distance du village de Saint-Jurs un monticule 
rocheux où la tradition place un camp sarrasin. Il est fendu par une 
diaclase ouverte vers l'Est, où l’on peut pénétrer par une sorte d’aven, 
mais qui est rapidement bouchée par des éboulis cimentés de dépôts 
stalagmitiques. Je n’y ai recueilli aucun Arthropode. 


Gréoux. 


Près de la ville de Gréoux, dans une propriété particulière, on peut 
visiter une série de galeries primitivement très étroites, puis artificiel- 
lement agrandies. Leur faune est celle des caves : Philoscia cellaria 
A. Dollfus, Nesticus cellulaneus C]., Scutigera coleoptrata L., Lysio- 
petalum foetidissimum Savi, etc. 


VIII VALLÉE DE LA VAÏRE (AFFLUENT DU VAR. 
Grotte de Méailles. 


Ouverture N. — Cote 1.548. — Calcaire priabonien. 
ce de Méailles, arr! de Castellane. 
Le plateau priabonien de Méailles renferme un certain nombre d’ex- 
Cavaliops, parmi lesquelles assurément la plus belle grotte des Basses- 


Faune cavernicole des Basses-Alpes. 217 


Alpes. Elle s'ouvre presque à l'extrémité du rocher du Brec; on y 
accède et on la parcourt avec la plus grande facilité. C’est une vaste 
galerie de 300 mètres de long, dont le plafond, le plus souvent en 
poudingue nummulitique, s’abaisse latéralement sur des éboulements 
terreux. Le plancher est constamment descendant. Vers le milieu du 
parcours, les suintements sont assez abondants, même en temps ordi- 
paire, pour constituer un ruisseau et remplir une série de cuvettes 
ou gours. Le fond de la grotte est occupé par un lac à niveau variable. 
Il existe quelques galeries latérales rapidement bouchées, et un puits 
mal exploré. La faune de la grotte de Méailles est pauvre, mais très 
intéressante, Autour des débris de torches de genêts, on trouve assez 
abondamment, mêlé à un Lepidocyrtus (Thysan.) et au Polydesmus 
subinteger Latzel (Myriap.), le Ceratosoma PeyerimhoffiBrülm., spécial 
à la grotte. Dans les mêmes conditions, mais beaucoup plus rarement, 
vit Blothrus Peyerimhoffi E. Sim., déjà rencontré à Saint-Vincent de 
Mélan. Enfin, dans le ruisseau et dans les gours, circule en petil 
nombre un Amphipode entièrement décoloré, et pareillement exclusif 
à Méailles, Niphargus ciliatus Ed. Chevreux, sp. nov. (1). Jai tou- 
jours été surpris de n'avoir rencontré aucun Coléoptère dans cette 
grande cavité. 

Entre la grotte et le village de Méailles, on montre dans la lande 


(1) M. Ed. Chevreux a bien voulu, en attendant une description plus 
complète, rédiger de cette espèce la diagnose suivante : 


€ Niphargus ciliatus, n. sp. — Mûle. — Antennes, propodes des gna- 
thopodes et plaques épimérales du métasome semblables aux organes corres- 
pondants du Niphargus subterraneus (Leach) [= AN. puteanus auct.]. 
Plaques coxales des trois premières paires un peu plus hautes que les seg- 
ments correspondants du mésosome. Dactyles des gnathopodes garnis de nom- 
breux cils au bord externe, Dactyles des pattes des cinq dernières paires épi- 
neux au bord interne, comme ceux du N. Ladmiraulti Ed. Ch. Uropodes de 
la dernière paire atteignant la moitié de la longueur du corps, le deuxième 
article de leur branche externe étant un peu plus court que le premier. Telson 
très allongé, beaucoup plus long que le pédoncule des uropodes de la der- 
nière paire, et fendu sur les trois quarts de sa longueur, chacun de ses deux 
lobes portant une épine au milieu du bord interne et quatre épines à l'extré- 
mité. — Longueur du corps 14 millim. 

Femelle. — Uropodes de la dernière paire n'atteignant que le quart de la 
longueur du corps, le deuxième article de leur branche externe ne dépassant 
pas le tiers de la longueur du premier. — Longueur du corps 11 millim. 

Le nom spécifique fait allusion aux cils qui garnissent les dactyles des gna- 
{hopodes. » 


218 PAUL DE PEYERIMHOFF. 


l'ouverture assez étroite d’un aven auquel on attribue, comme de 
coutume, une profondeur démesurée, qui se réduit probablement à 
quelques mêtres. 


Pertuis de Méailles. 


Ouverture O. — Cote 1.050. — Même roche. 


A vingt minutes du village, sous le sentier qui longe le plateau, et 
dans ce même calcaire de l’éocène moyen, se trouve une grotte autre- 
fois fortifiée, et utilisée actuellement comme bergerie. Vers le fond, 
encombré de pierres et d’ossements de moutons, le plafond s’abaisse, 
et sur la gauche (Nord) s'ouvre un couloir qui mène à une salle assez 
spacieuse, elle-même percée d’un aven en entonnoir complètement 
inexploré. 

C’est avant ce couloir, au fond de la bergerie, que lon rencontre 
assez abondamment Anophthalmus convericollis Peyrh., absolument 
spécial d’ailleurs au Pertuis de Méailles; il vit sous les pierres ou dans 
la terre. On prendra dans les mêmes conditions Polydesmus subinteger 
Latzel, Ceratosoma pectiniger-palmatum Brôlm., et Blothrus Peyer- 
imhoffi E. Sim. 


Grotte des Scaffarels. 


Tout près du hameau des Scaffarels, dans une propriété particu- 
lière, M. A. Dodero et moi avons visité une petite grotte à plafond 
très surbaissé où nous n'avons rien rencontré d’intéressant, à part 
Dolichopoda Azami S1cy. et Chthonius microphthalmus E. Sim. 


Saint-Benoît. 


Assez connue dans la région, cette grotte s'ouvre au-dessus de la 
route de Nice, dans un précipice, entre les Scaffarels et le Pont de 
Gueydan. C’est une grande excavation, hantée par les chauves-souris 
dont le guano s’accumule cà et là, et entretient une faune dont le seul 
représentant modifié par la vie souterraine est la forme décolorée de 
Trichoniscus roseus Br., si répandue dans les grottes des Alpes-Mari- 
times; les autres sont deux Staphylinidae : Aleochara diversa Sah1bg. 
(moesta Gravh.) et Atheta Linderi Bris.. ce dernier régulièrement ca- 
vernicole en Europe (Pyrénées, Cévennes, Ligurie, Sardaigne). 

Peut-être y aurait-il intérêt à reprendre l'exploration entomologique 
de cette caverne. 


Faune cavernicole des Basses-Alpes. 219 


Pr 

Telles sont les grottes dont j'ai eu connaissance dans le départe- 
ment, hors celles situées à l’ouest de la Durance, par conséquent sur 
l'arrondissement de Forcalquier et une partie de celui de Sisteron. 
Cette dernière région, qui comprend les deux versants de la montagne 
de Lure, et que je n'ai pas eu le temps de visiter, diffère assez sensi- 
blement de l’ensemble du département, par son caractère provençal 
bien plus accusé. Au point de vue qui nous occupe, on saura que 
c’est un pays percé d’avens très profonds, dont quelques-uns ont été 
visités par Martel (Groupe des Basses-Alpes. Voir « Les Abimes », 
p. 22), et dont la faune, qui offre sans doute un grand intérêt, mérite- 
rait de faire l’objet de recherches spéciales. 

L'enquête qui vient d’être exposée n’a guère porté, on l’a vu, que 
sur la faune réellement hypogée et lucifuge. Je ne me suis aperçu 
qu’assez tard qu'il y aurait intérêt à examiner avec le même soin la 
faune des entrées de grottes si riches en tous ordres, surtout en My- 
riapodes et en Arachnides, et dont les représentants sont peut-être 
en voie de pénétrer définitivement dans les cavités souterraines pour 
échapper à l’asséchement progressif du sol. Je laisse, sinon à des occa- 
sions prochaines, du moins à des successeurs, le soin de terminer à 
ce point de vue l’exploration souterraine des Basses-Alpes, et de visiter 
aussi les cavernes dont je n’ai pu donner qu’un signalement plus ou 
moins vague. 

Telle qu’elle est pourtant, cette enquête n’a pas été dépourvue de 
résultats intéressants. Si l’on veut faire le compte des formes absolu- 
ment propres à la région explorée, qui toutes, par conséquent, se 
trouvaient inédites, on aboutit à un total de quinze cavernicoles : 


COLÉOPTÈRES 
Anophthalmus diniensis Peyrh. Cousson. 
subsp. cautus Peyrh. Traou de Guille. 
convexicollis Peyrh. Pertuis de Méailles. 
Xenobythus Serullazi Peyrh. (1). Cousson. 
Bythoxenus Guignardi Peyrh. Baume des Pierres. 
Bathyscia Aubei-Champsauri Peyrh. Baume des Pierres. 


(1) Ce Psélaphide a été découvert en premier lieu dans la grotte du Chat, 
à Daluis (Alpes-Maritimes), bien voisine du département des Basses-Alpes, à 
la faune duquel l’espèce peut être rattachée. 


290 PAUL DE PEYERIMHOFF. 


THYSANOURES 
Schäfferia, n. sp. Cousson. 
ARACHNIDES 
Blothrus Peyerimhoffi E. Sim. Méailles, Pertuis, S'-Vin- 
cent de Mélan. 
Kaenenia spelaea Peyrh. S'-Vincent de Mélan. 
MYRIAPODES 
Ceratosoma pectiniger Brolm. à la plupart des cavernes 
subsp. palmata Brôlm. Ÿ visitées. 
Peyerimhoffi Brolm. Méailles. 
Trichoblaniulus hirsutus-cavernicola Brôlm. Baume des Pierres. 
ISOPODES 
Microniscus n. sp. Baume des Pierres. 
AMPHIPODES 
Niphargus ciliatus Ed. Chevreux. Méailles. 


Il y à eu également intérêt à vérifier par un certain nombre d'exem- 
ples, un fait de géographie faunique déjà constaté, à savoir l’exter- 
sion vers le Nord, à l’état hypogé, de certaines espèces ou de certains 
genres nettement méridionaux à l’état épigé. Ainsi Scotodipnus glaber 
Baudi fs. str.), exclusivement propre au versant méridional 
extrême de l’are alpin (on ne le prend pas au nord de la montagne du 
Cheyron [Sainte-Claire Deville]), existe dans la grotte de Malas- 
sauque. Sc. Mayeti Ab. n'était connu que de Vence, près Grasse; on 
le voit remonter jusqu’au Péoure d’Esclangon, dans une caverne qui 
débouche sur un torrent nettement alpin. Trichoblaniulus hirsutus 
Brolm. est essentiellement propre au littoral de la Riviera française 
(Menton, Monaco, etc.) ; mais il s’'avance, un peu modifié, il est vrai 
(subsp. cavernicola Brôlm.) jusqu’à Quinson. Même remarque pour 
Lithobius (Polybothrus) impressus-corsicus Léger et Dubosq, qui se 
retrouve, sans modification aucune, au Pas de l’Escale, en pleines 
Alpes provencales. Enfin le genre Kaenenia ne remonte pas, je crois, 
au nord de Rome et la majorité de ses représentants sont des types 
subtropicaux ; il existe cependant, dans une caverne bas-alpine où il 
est représenté, cette fois, par une espèce extrêmement caractérisée. 
Ces faits s’expliqueront plus aisément après l'étude des circonstances 
dans lesquelles s’est produite l'immigration de la faune souterraine, et 
qui va être maintenant abordée. 


Faune cavernicole des Basses-Alpes. 221 
x" 
Bibliographie des grottes bas-alpines. 
. Eugène Simon. — Notice complémentaire sur les Arachnides caverni- 


coles et hypogés (avec une planche) èn : Annales de la Société ento- 
mologique de France, 1872, p. 473. 
Linyphia Sanctli-Vincenti. 


. Filippo Fanzago. — Sopra alcuni cavernicoli della Francia et della 


Spagna, in : Alli del Academia reale dei Lincei, 1877, Memorie, 
p. 407. 
Myriapodes recueillis par M. Simon à S'-Vincent de Mélan. 


. D' E. Heckel. — Les grottes des Basses-Alpes, in : La Nalure, n° 230, 


27 octobre 1877. 
Quelques mots sur S'-Vincent de Mélan. Description détaillée, avec plan 
et coupe, du « Trou d'Argent » (préhistorique). 


. À. Lucante. — Essai géographique sur les cavernes de la France et de 


l'étranger. — Angers, Germain et Grassin, 1880. 
P. 60 : Quelques mots sur S'-Vincent de Mélan, Moustiers, le « Trou 
d'Argent ». 


. H. Brôülemann. — Matériaux pour servir à une faune des Myriapodes 


de France (avec fig.), èn : La Feuille des Jeunes Naturalistes, 1896 

"41905: 

Descriptions de Myriapodes cavernicoles bas-alpins : Ceratosoma galli- 
tarum, 1900, n° 22. — C, pectiniger et var. palmala, 1902, n° 30. — 
C. Peyerimhoffi, 1902, n° 31. — Trichoblaniulus hirsutus-caver- 
nicola, 1905, n° 32. 


. J. Sainte-Claire Deville. — Exploration entomologique des grottes 


des Alpes-Maritimes (avec une carte), in : Annales de la Société ento- 
mologique de France, 1902, p, 695. 
P. 704: Xenobylhus Serullazi à Cousson. 


. P, de Peyerimhoff. — Découverte en France du genre Xaenenia 


[Arachn. Palpigradi] (fig.), in : Bulletin de la Sociélé entomologique 
de France, 12 novembre 1902, p. 280. 
Kaenenia spelaea. 


. Id. — Coléoptères cavernicoles inédits recueillis dans les Basses-Alpes. 


Première note : Carabidae (fig.). — Ibid., 13 juillet 1904, p. 201. 
Anophthalinus diniensis, A. diniensis-cautus, A. convexicollis. 


. Id. — Deuxième note : Pselaphidae et Silphidae. — Ibid., 27 juillet 


1904, p. 214. ; 
Bythoxenus Guignardi, Bathyscia Aubei-Champsauri. 


10. Eugène Simon. — Description d'un Blothrus nouveau [4rachn.] des 


grottes des Basses-Alpes. — Zbid. 13 décembre 1905, p. 282. 
Blothrus Peyerimhoff. 


229 PAUL DE PEYERIMHOFF. — Faune cavernicole des Basses-Alpes. 





LISTE DES GROTTES 


1. SVincent de elen 7 ; Juan 
2; Monreon: 8. Fongaillarde 
3. Cousson 9, B“des l'rres 


4. Traou de Cuile 10. Meailles 


5. BE du pas de lEscale 11. Pertuis deMeailles 
6. Be la Makne 2. StBenoit 
13. Grotte du chat de Daluis 


Forcalquier © 





GROTTES 
du Département 
DES 
BASSES-ALPES 








ÆLartud 10 


—— © 22 RO ———————— 


CONSIDÉRATIONS SUR LES ORIGINES 
DE LA FAUNE SOUTERRAINE 


par P. DE PEYERIMHOFF. 


Toutes les transitions existent, comme on sait, tant au point de vue 
des modifications morphologiques que des conditions biologiques, 
entre les articulés cavernicoles et ceux vivant dans la terre ou dans 
les mousses, hors des grandes cavités. Ceux-ci, à leur tour, se lient 
insensiblement aux formes libres, et ainsi, dans son ensemble, la faune 
souterraine ne paraît pas essentiellement différente de la faune épigée 
[(voyez, dès 1875, l'introduction de la « Liste » de Bedel et Simon (!)|. 
L'atrophie des veux, en particulier, qui constitue le signe le plus 
frappant des espèces lucifuges, se présente à tous les degrés, et on la 
voit varier aussi bien dans des groupes strictement cavernicoles, que 
dans les terricoles ou les aquatiques. 


Si tous les intermédiaires relient à la normale la faune des milieux 
souterrains, celle-ci se distingue cependant par une allure et des ten- 
dances, que d'incessantes découvertes confirment tous les jours, et 
dont les principales caractéristiques sont les suivantes : 


1. Dépigmentation, sauf chez certains groupes. 

2. Atrophie plus ou moins prononcée des organes visuels. 

3. Développement corrélatif des autres organes sensitifs. 

%. Distribution de la faune hypogée selon des” groupes systématiques 


privilégiés. 
Exigences très étroites quant à l'humidité et à la température du 
milieu. 
6. Répartition spéciale de cette faune, suivant des latitudes, au moins 
pour les plus modifiés des cavernicoles. 


CE 


C'est à l’aide de ces faits, dont la plupart sont d’ailleurs connus, 
que l’on va essayer de préciser les conditions biologiques et histori- 
ques de l'immigration souterraine. 


(1) M. Eugène Simon avait déjà démontré, avant cette date, l’analogie 
existant entre les Arachnides cavernicoles et terricoles. 


22% PAUL DE PEYERIMHOFF. 


La dépigmentation, l’atrophie des organes visuels et le développe- 
ment corrélatif des autres organes sensitifs sont, à des degrés divers, 
les modifications habituelles des formes hypogées. Observées depuis 
longtemps et familières à tous, on a cru pouvoir les attribuer directe- 
ment à l’absence ou à la rareté des radiations lumineuses, et la chose, 
en effet, a été expérimentalement démontrée par A. Viré pour les 
Isopodes aquatiques du genre Asellus chez lesquels on voit se produire, 
au bout de 45 mois d’obscurité artificielle, l’atrophie des yeux et du 
pigment général, et l’hypertrophie concomitante des organes tactiles, 
auditifs et olfactifs. Mais il reste acquis qu’elles ne sont ni exclusives 
aux animaux hypogés, ni constantes dans les limites d’un groupe ou 
même d’un genre. Bien des Arthropodes vivant à l’air libre, les para- 
sites, par exemple, sont aveugles, et beaucoup de cavernicoles vrais, 
Arachnides ou Coléoptères, sont parfaitement oculés. 

Il semble donc assez malaisé, ainsi que l’a remarqué Hamann, de 
se prononcer sur le point de savoir si la faune cavernicole provient, 
ou de formes colorées et oculées qui n'auraient acquis leurs caractères 
qu'après avoir pénétré dans les cavités souterraines, ou au contraire 
de formes déjà microphthalmes ou mêmes aveugles qui auraient seu- 
lement changé de station. 

Ce n’est pas, au reste, ce problème difficile, lié à l’éternelle question 
de l’hérédité des caractères acquis, qui sera discuté ici, où l’on vou- 
drait plutôt examiner les causes de l’immigration dans les cavités 
souterraines d'espèces primitivement épigées, et l’époque probable 
de ce peuplement. 


Les groupes systématiques qui se partagent la faune hypogée sont 
actuellement bien connus, et il me paraît inutile d’y revenir. Une 
différence assez remarquable se montre entre le peuplement caverni- 
cole, composé en général des formes les plus grandes, à membres 
élancés et à allures vives, et le peuplement terricole, comprenant au 
contraire des formes petites, à membres médiocres et à allures sou- 
vent lentes. Mais l’un et l’autre présentent des espèces communes, et 
leur biologie paraît entièrement analogue. 

On sait aussi qu’à côté de cette faune spéciale, les cavilés souter- 
raines sont constamment visitées par des espèces de plein air, dont le 
nombre est d’ailleurs assez restreint, et dont les tendances lucifuges 
méritent d’être notées. 

A l'inverse, et c’est peut-être, dans cet ordre d'idées, le fait le plus 
important, les vicarients de nombreux cavernicoles exclusifs existent, 
soit dans les forêts anciennes, mais toujours dans les parties constam- 


Origines de la faune souterraine. 229 


ment humides (Anophthalmus, Linyphia), soit à des altitudes assez 
considérables sur la face méridionale de l’are alpin (Anophthalnus, Ce- 
ratosoma, Antisphodrus...), soit dans les régions chaudes ou tempé- 
rées, mais abondamment arrosées (Bathyscia, Kaenenia…), Certaines 
espèces se rencontrent à la fois dans ces conditions et dans les ca- 
vernes voisines (An. Clairi, lantosquensis, Orpheus ; Bathyscia Schioed- 
lei, ovata; Scotolemon flavescens.…, démontrant qu’elles recherchent 
seulement, dans ces différentes stations, l'humidité qui leur est indis- 
pensable. 


Pour peu qu'on ait observé personnellement les facteurs biologiques 
dans lesquels évoluent les Arthropodes souterrains, on s’apercoit vite, 
en effet, que l'élément principal qui les conditionne est l'humidité du 
milieu (1). Il est d'expérience banale qu’on ne rencontre jamais de ca- 
vernicoles dans une grotte sèche, ni de terricoles qu'après les pluies, 
ou à une profondeur suffisante pour réaliser le degré d'humidité né- 
cessaire à leur présence. En somme, très sensibles à la dessiccation en 
raison de leur faible chitinisation, on peut dire que les Arthropodes 
souterrains ne s’accommodent guère que d’une atmosphère voisine de 
la saturation. 

La température parait aussi jouer un rôle important, soit directe- 
ment, soit par l'intermédiaire des influences hygrométriques qui en 
sont fonction. Viré a montré combien les Amphipodes cavernicoles 
du genre Nipharqus étaient exigeants à ce point de vue, puisqu'ils 
meurent en dessous de 6° et au delà de 20°, et succombent même à des 
variations moindres, dès qu'elles sont rapides. On sait d’ailleurs que 
les cavernes habitées ont une température peu variable et comprise 
entre 9° et 14° (?). 

Outre l'obscurité, les milieux hypogés fréquentés sont donc caracté- 
risés par une température uniforme et relativement basse, et par un 
état hygrométrique beaucoup plus voisin de la saturation. Le manque 
de rayonnement les soustrait également aux variations brusques de 
ces facteurs, et même à l'amplitude de ces variations. Bref, ce sont des 
milieux constants. 


Le fait le plus intéressant peut-être dans la biologie des cavernicoles 


(1) I ne s’agit ici, bien entendu, que des formes terrestres. Les cavernicoles 
aquatiques paraissent d’ailleurs se régler sur des lois d'origine et de réparti- 
Lion toutes différentes de celles auxquelles obéissent les terrestres. 

(2) 13° à 14° pour les cavernes pyrénéennes (Viré). — 9° à 10° pour Ade!s- 
berg (Schmidt). 

Ann. Soc. ent. Fr., LXXv [1906]. 15 


296 PAUL DE PEYERIMHOFF. 


exclusifs très modifiés est leur répartition en latitude. Tandis que les 
terricoles se trouvent un peu partout, avec un maximum d'espèces et 
d'individus au pourtour de la Méditerranée (!), il paraît démontré que 
les cavernicoles les plus modifiés, surtout les Coléoptères, ne dépassent 
pas au Nord, en Amérique (?) comme en Europe, le 46° de latitude. 
Encore cette limite ne s’applique-t-elle qu'aux espèces françaises, c’est- 
à-dire à celles de l'extrémité la plus chaude du continent européen. 
De plus, ils ne fréquentent que les grottes situées au pourtour des 
grands massifs montagneux, hors du périmètre des extensions les plus 
prononcées des glaciers quaternaires. Ils ne paraissent pas dépasser 
l'altitude de 1.500 mètres, peut-être précisément parce que les grottes 
situées à une cote supérieure s'ouvrent généralement dans les limites 
de cet ancien périmètre glaciaire. Enfin ils sont indifférents à la nature 
géologique du sol : j'ai trouvé, pour ma part, des cavernicoles vrais 
dans des grottes liasiques, jurassiques, crétacées, éocènes, et jusque 
dans des molasses priaboniennes {miocène) (*), qui sont presque des 
orès. Si les cavernicoles se rencontrent presque toujours dans des ca- 
vités calcaires, c’est que celles-ci sont précisément les plus fréquentes, 
parce que la roche s’y est prêtée plus aisément qu'aucune autre aux 
actions mécaniques amenant le décollement ou la diaclase, puis aux ac- 
tions chimiques et de dissolution qui ont assuré la constitution actuelle 
des cavernes. Quant aux terricoles, ce sont de préférence des bêtes d’ar- 
gile, parce que cette terre, en raison de ses propriétés physiques, re- 
tient le maximum d’eau, quels que soient létat hygrométrique et la 
température. 


Ainsi, qu'il s'agisse des terricoles ou des cavernicoles, l’obseurité ne 
joue dans la biologie des hypogés qu’un rôle secondaire, tandis que 
l'humidité et la constance thermique en sont les facteurs prédominants. 
Leur présence ou leur absence conditionnent absolument la présence 
dela faune souterraine. Dans les cavités calcaires, dans les crevasses argi_ 
leuses ou les sols profonds, c’est l’eau que recherchent ces Arthro- 
podes prétendus lucifuges, et c'est la constance de ces milieux au 


({) Au moins en ce qui concerne la faune paléarctique. 

(2) La faune cavernicole de l'Amérique du Nord est à latitude sensiblement 
plus basse que celle de l'Europe. L'immense grotte de Mammoth-Cave 
(Kentucky, U. S. A.), qui a fourni plus de vingt-cinq espèces d’Arthropodes 
aveugles, est à 37° 14. C’est presque le parallèle de Carthagène, extrème sta- 
tion méridionale où l'on ait recueilli en Europe des Coléoptères cavernicoles. 

(3) Mammoth-Cave, comparable à Adelsberg pour sa richesse en Arthro- 
podes cavernicoles, est creusée dans un calcaire carboniférien. 


Origines de la faune souterraine. 227 


double point de vue de l'humidité et de la température qui les force à 
s’y maintenir lorsque, pendant les pluies, l'air extérieur est momenta- 
nément voisin de la saturation. Au moins à ces époques, les voit-on 
quitter les profondeurs pour se rapprocher de la surface, où les condi- 
tions de nutrition sont infiniment moins précaires. Et si les facteurs 
humidité et constance thermique se réalisent normalement en certains 
points de la surface, les vicarients des espèces hypogées ou ces espèces 
elles-mêmes s’y présentent et s’y reproduisent régulièrement. 

Il semble qu'il suffise d’un minimum d'hypothèses pour concevoir 
que la faune actuellement hypogée n’a pas toujours été réduite à mener 
cette existence souterraine, et que si on la voit s’en affranchir quelque- 
fois, tout en restant subordonnée à la condition d'humidité, ces sta- 
tions à la surface du sol, exceptionnelles maintenant, pourraient bien 
avoir été normales autrefois. Les grandes cavités du sol auraient-elles 
pu d’ailleurs, à toute époque, abriter une faune terrestre ? Les évalua- 
tions les plus larges montrent que l'immigration n’a pu s’y produire 
qu’à une date récente. « On peut dire, écrit Martel (C. R. Acad. Sc. 
15 juin 1903) que certains gouffres ont dû s’entr'ouvrir vers l’éocène ; 
que, vers la fin du miocène, le percement des cavernes a commencé 
par le soutirage des grands lacs, et que leur développement accompli. 
surtout par les captures des immenses cours d’eau pliocènes, a été 
complété par les ruissellements du début du pleistocène. Bref, le creu- 
sement des cavernes, d'ordre avant tout hydrologique... est un phéno- 
mène de longue étendue, débutant au tertiaire et qui, avec une consi- 
dérable déchéance, se continue sous nos yeux. » Aïnsi, non seulement 
les cavernes ne se sont formées qu'assez tard, mais elles n’ont été ha- 
bitables qu’à une date toute récente, au début du quaternaire, après 
l'asséchement des cours d’eau qui les ont forées, ou tout au moins leur 
transformation en courants paisibles, laissant au-dessus d’eux des ca- 
vités libres accessibles à la faune terrestre. Mais il est possible de pré- 
ciser davantage cette première approximation. Connaissant les exi- 
gences, assez étroites dans les conditions actuelles, de la faune 
souterraine, n’a-t-il pas existé autrefois un climat qui les réalisàt et lui 
permit de vivre à la surface du sol? Etsi ce climat, caractérisé par une 
atmosphère très humide et une température constante, plus basse que 
l'actuelle, s’est modifié, alors que les cavités souterraines se trouvaient 
accessibles, ne pourra-t-on en conelure que l'immigration de la faune 
hypogée remonte à cette transition climatérique ? 

Or cette période humide, à température constante, est bien connue : 
c’est précisément le glaciaire récent, le moustérien de Mortillet, qui 
le décrit en ces termes (Le Préhistorique, p. 524) : « La température 


298 PAUL DE PEYERIMHOFF. 


à cette époque n’était pas très inférieure à celle de nos jours. Elle de- 
vait seulement être plus uniforme ; il y avait moins de différence entre 
la saison chaude et la saison froide, ce qui s'explique par la présence 
d’une forte humidité qui tempérait les ardeurs du soleil en été et em- 
pêchait l’irradiation en hiver. » Ne sont-ce pas là, d’une manière frap- 
pante, les conditions actuellement réalisées dans les grottes, remplies. 
comme on l’a vu, d’une atmosphère presque saturée, et soustraites à 
la lois à l’échauffement diurne et au rayonnement nocturne? Rien, à 
cette époque moustérienne, n'empêche la faune, actuellement hypogée, 
de vivre à la surface du sol; rien ne la contraint à gagner les cavernes, 
qui se trouvent d’ailleurs en période de formation, et que parcourent 
des eaux violentes. Les ancêtres immédiats des cavernicoles, Trechus 
probablement microphthalmes, Silphides coprophages peut-être aveu- 
gles déjà, Bythinus, Arachnides, Myriapodes, etc., fréquentent alors 
la surface du sol, tout au pourtour des grands glaciers, et principa- 
lement sur leur front méridional. 

« Au solutréen, continue Mortillet (p. 529), le climat s’est trans- 
formé. De très humide qu'il était pendant l’époque précédente, le 
moustérien , il est devenu beaucoup plus sec... Les glaciers... ont 
commencé leur mouvement de recul... Les brouillards et les nuages 
ont dû diminuer, ce qui a augmenté les différences entre les tempéra- 
tures extrêmes. Le soleil s’est montré davantage en été, aussi cette 
saison est-elle devenue plus chaude. Par contre, l'hiver, la radiation 
du calorique à été plus grande et le froid s’est accentué. » A leur 
tour, ne sont-ce pas les conditions actuelles de notre climat? N'est-ce 
pas entre ces deux périodes, selon toute vraisemblance, que limmigra- 
tion de la faune souterraine a dû commencer? Incapables de s'adapter 
à cette atmosphère sèche et à ces variations de température étendues 
et brusques, les espèces délicates disparaissent ou émigrent : quelques- 
unes remontent sur les hauteurs nuageuses et bien arrosées, ou 
restent dans les anciennes forêts; d’autres pénètrent dans les cavités 
du sol où le climat moustérien s’est conservé jusqu’à nos jours. Les 
formes grandes et agiles peuplent les cavernes; les formes petites et 
lentes se contentent du sol et des crevasses. La faune hypogée est 
constituée. 

Ainsi, d’une manière générale, on peut admettre que cavernicoles 
ou terricoles ont même origine. Exigeants sous le rapport de l’humi- 
dité et de la constance thermique, ils ont vécu d’abord à la surface du 
sol pendant la période glaciaire qui satisfaisait ces exigences, et ils ne 
sont descendus dans les cavités du sol que quand elle à pris fin. A 
titre de curiosité, appliquons à cette immigration les conjectures chro- 


Origines de la fuune souterraine. 229 


mologiques de Mortillet. Ce savant assigne au solutréen une durée 
de 11.000 ans environ, au magdalénien, âge suivant, plus froid et 
encore plus sec, une durée de 33.000 ans. Ajoutés au 6.000 ou 
7.000 ans historiques, ces 44.000 ans ne donnent guère que 50.000 ans 
aux cavernicoles terrestres (1). Encore ces chiffres ne s’appliqueraient- 
ils qu'aux espèces les plus anciennement immigrées, car il est infini- 
ment probable, étant donné l’extrême variation dans le degré des mo- 
difications subies par les divers hypogés, que le peuplement des 
cavernes n'est pas synchrone. La tendance que présentent certaines 
espèces ou certains groupes épigés à pénétrer dans les cavités souter- 
raines donne même à penser qu'il se poursuit de nos jours, et que la 
faune hypogée s'enrichit constamment. 


Cette théorie n’explique pas encore pourquoi certains groupes parmi 
les cavernicoles, les Coléoptères par exemple, ne se montrent pas au- 
dessus du 46° de latitude, ni dans les grottes situées à l’intérieur des 
grands massifs montagneux, M. Viré, qui appelle l'attention sur la 
- première de ces particularités, pense qu’on n’y peut trouver d'autre 
raison que l’abaissement progressif de la température souterraine (de 
14° dans les Pyrénées à 7° dans l’Artois). Si l'on considère que les 
formes normales alliées à ces Coléoptères cavernicoles (les Bythoæenus, 
par exemple, ou les Trechus vrais) (?) sont actuellement encore des 
formes méridionales, on s'explique aisément que le groupe entier 
l'était aussi au moment de la période moustérienne, et qu’il ne se pré- 
sentait à cette époque qu'aux bords méridionaux des centres glaciaires. 
Lorsque le changement climatérique s’est produit, les formes délicates 
ont suivi, dans les milieux où elles se présentaient, les conditions qui 
leur étaient nécessaires, mais se sont arrêtées vers le Nord dès que la 


(1) Les aquatiques sont éventuellement plus anciens, puisqu'ils ont pu ac- 
compagner les eaux qui ont foré les cavernes les plus âgées (tertiaires). Les 
remarquables Isopodes découverts par M. Viré sont probablement dans ce 
cas. En ce qui concerne, par contre, le Sietlilia, qui constitue également une 
des plus intéressantes acquisitions de notre faune souterraine, je ne crois pas 
qu'elle représente un type plus àgé que les Aphaenops ou les Leptodériles. 
Avec M. Régimbart, j'y vois un Hydroporus modifié au même litre que 
les Anophthalmus vis-à-vis des Trechus. 

(2) On cite souvent les C'alops comme représentant la faune épigée des 
Bathyscia. C'est là une opinion entièrement inexacle. Les Leploderini sont 
séparés des C'holevini par des caractères morphologiques très importants, et 
l'isolement du premier groupe, exclusivement composé d'espèces aveugles, 
doit élre très ancien. 


230 PAUL DE PEYERIMHOFF. 


température s’est trouvée inférieure à leurs exigences thermiques. 
Quant aux cavernes situées à l’intérieur des grands massifs monta- 
gneux et dans le périmètre d'extension glaciaire, la faune hypogée 
avait déjà gagné ses habitats actuels, quand elles se sont trouvées 
libres d'accès et de parcours. Elles ne seraient donc peuplées, à l'heure 
actuelle, que d’une faune plus récente et moins exigeante aussi quant 
à l'humidité, puisqu'elle a résisté plus longtemps au desséchement de 
la période postglaciaire. 

Il reste enfin à expliquer le fait précisément inverse, des plus re- 
marquebles également, et dont la biologie des cavernicoles bas-alpins 
a fourni, on s’en souvient, plusieurs exemples nouveaux. Certaines 
espèces méridionales, épigées dans leur aire géographique normale, 
remontent vers le Nord à l’état hypogé. M. Adrien Dollfus en a si- 
gnalé trois dans son Catalogue des Crustacés isopodes terrestres (Clo- 
portides) de France (Feuille des Jeunes Naturalistes, 1899, 136). « No- 
tons enfin (p. 208) que cerlaines espèces méridionales, telles que 
Porcellio dilatatus, Metoponorthus sexfasciatus, Philoscia cellaria, qui, 
dans leur pays d’origine, vivent sous les pierres, etc.. se propagent 
fort avant dans le Nord, mais seulement dans les caves à température 
constante. » M. H.-W. Brolemann en a rapporté un cas analogue, celui 
du Lysiopetalum sp. (an foetidissimum Sa vi) trouvé par M. Viré dans 
les Catacombes de Paris. « Il est intéressant, dit-il, de retrouver dans 
de semblables conditions une forme dont les représentants sont loca- 
lisés dans les provinces méditerranéennes » (Myriapodes caverni- 
coles, etc., in Ann. Soc. ent. France [1900], p. 81). Pour les espèces se 
trouvant dans les caves, peut-être faut-il attribuer leur rencontre, 
comme on l’a suggéré d’ailleurs, à des causes artificielles récentes, 
telles que le transport des bois. Pour celles exclusivement méditerra- 
néennes dans leur aire normale et qui remontent, intactes ou peu mo- 
difiées dans les cavernes des Basses-Alpes, par exemple, il faut y voir 
encore, à mon avis, l'obligation où elles se trouvent d'échapper à la 
sécheresse qui caractérise actuellement le climat de la Haute-Provence, 
et qui refoule peu à peu vers les bords de la mer, des espèces autre- 
fois plus étendues en latitude. Trouvant sur leur route d’émigration, 
des stations souterraines à humidité constante, ces espèces s’y sont 
établies et y ont varié au prorata de leur instabilité spécifique. Il n’est 
pas impossible enfin que certaines localisations remarquables, telles que 
celles de l'Ancyrophorus aureus Fauv., Staphylinide qui à l'état libre 
ne dépasse pas la latitude de l'Ain, et qui se rencontre cependant dans 
plusieurs grottes d'Irlande (Johnson a. Halbert, A List of the Beetles 
of Ireland, in Proc, of the R. Irish Acad., VI [19027, 673) soient dues 


Origines de la faune souterraine. 231 


à des modifications climatériques plus anciennes encore. Peut-être la 
période froide et sèche du magdalénien, succédant au climat relative- 
ment doux du solutréen, et refoulant vers le Sud des espèces qui s’é- 
taient avancées en latitude, n’y serait-elle pas étrangère (!). 

En résumé : la faune hypogée aquatique peut être beaucoup plus 
ancienne que la terrestre; elle date, éventuellement, des cavités les 
plus âgées (tertiaires) puisqu'elle à pu accompagner les eaux qui les 
ont forées. La faune terrestre, certainement plus récente, est due à 
deux phénomènes simultanés, l’asséchement relatif des cavernes, qui 
les a rendues accessibles, et la transformation du climat qui a forcé 
certaines espèces à y pénétrer. Ce n’est donc pas le hasard des grandes 
crues qui à amené la vie dans les cavités souterraines, c’est une obli- 
gation normale analogue à celles qui règlent toutes les distributions 
géographiques. Débutant immédiatement après la période glaciaire 
(moustérienne) par l'immigration des espèces les plus délicates, ce 
peuplement s’est constamment poursuivi. Au fur et à mesure du des- 
séchement de l’atmosphère, il a porté avec lui des espèces de plus en 
plus résistantes; ainsi, le degré de résistance à la sécheresse extérieure, 
s’il était susceptible de mesure, pourrait dater l'immigration des di- 
verses formes souterraines. De nos jours, les profondeurs du sol se 
peuplent encore, et il semble que cette faune si remarquable, con- 
temporaine des débuts de lespèce humaine, soit destinée, dans les 
conditions actuelles, à s'enrichir indéfiniment. 

PA 

Je veux rappeler en terminant que c’est à l’école américaine, a 
Packard en particulier, que l’on doit les meilleures études d’en- 
semble sur l’origine de la faune souterraine. Packard le premier à 
démontré (2?) que l'immigration des cavernes remonte à une date 
récente, qu'il ne recule même pas au delà de quinze mille ans. 


(1) Il faudrait connaître en outre, les conditions physiques de ces grottes 
irlandaises, en particulier leur température. 

(2) Dans son mémoire The cave fauna of North America, ete., cette ques- 
tion est exposée (p. 23) sous le litre : The geological age of the caves and 
their present inhabitance. — « This topic, dit-il, we have formerly discussed 
in the American Naturalist (December, 1871) and we then coincided with Pro- 
fessor Cope « that our true subterranean fauna probably does not date far- 
ther back than the beginning of the Quaternary, or Post-Pliocene period ». 

N'ayant pu me procurer ce mémoire qu'après avoir entièrement élaboré les 
considérations qui précèdent, j'ai eu du moins la satisfaction de constater 


232 AUL DE PEYERIMHOFF. 


La faune américaine, comme on sait, est très analogue à celle 
d'Europe. Mais elle est sensiblement moins riche en Invertébrés, 
surtout en Arthropodes. Ainsi, pour se borner aux Coléoptères, qui 
forment assurément notre contingent hypogé le plus important, elle 
n'a pas un Psélaphide: elle n’a que le seul Adelops hirtus en regard 
de la foule sans cesse grandissante de nos Leptoderini; dans toute la 
famille des Carabidae, elle n’a que 9 Anophthalmes. Des différences 
analogues se montreraient pour les autres groupes (1). 

Composées — en ce qui concerne les Arthropodes — d'éléments 
presque identiques, réparties dans les deux continents sous des lati- 
tudes voisines et au pourtour méridional des anciens glaciers de l’hé- 
misphère boréal, ces deux faunes constituent un ensemble qui jusqu’à 
présent n’a rien d’analogue sur le globe. 

Il serait cependant fort inexact d'en conclure qu'il n'existe nulle 
part ailleurs des faunes cavernicoles. Depuis les recherches de Bilimek 
(4867) à Cacahuamilpa (Mexico), continuées depuis par Herrera, et qui 
ont abouti à la découverte d’une douzaine d’Arthropodes spéciaux à 
cette grotte, on a recueilli des cavernicoles en Nouvelle-Zélande (Chil- 
ton, 1882), en Tasmanie (anon., 1884), aux Philippines (E. Simon, 
1892), au Transvaal (E. Simon, 1894), au Cap (E. Simon, 1896), en 
Kabylie (Giard, 4899), au Tonkin (E. Simon, 1905); on a observé des 
Locustides cavernicoles non seulement en Europe et aux États-Unis, 
mais en Nouvelle-Zélande, au Mexique, à Cuba et en Birmanie. Un 
carabique cavernicole aveugle (Brachinus?) aurait été recueilli dans 
l’'Est-Africain allemand, etc. Ces recherches isolées ont besoin d’être 
complétées. Tout ce qu’on peut avancer, c'est que le groupe européo- 
américain est jusqu’à présent seul à posséder ces formes très modifiées, 
qui précisément pour cela le caractérisent et l'isolent. Mais sait-on ce 
que réservent les découvertes futures? 


que mes conclusions, à quelques détails près, élaient conformes à celles de 
l’'entomologiste américain. 

(1) Par contre, elle a en propre sa remarquable série de Poissons aveugles, 
Amblyopsis, Chologaster, Typhlichtys, Typhlogobius, Othonops……, qui 
n'ont rien de commun avec ceux récemment trouvés dans les cours d’eau 
souterrains de Bosnie (Chondrostomum, Paraphozxinus, Aulopyx.…) et 
représentés par des espèces à yeux encore apparents, bien que réduits. Et 
quant au Proteus anguinus qui a longtemps réservé à la Carniole le seul 
Batracien aveugle et hypogé connu, on doit y ajouter depuis une quinzaine 
d'années plusieurs Urodèles américains découverts dans les eaux souter- 
l'aines,. 


1 


ot 


Origines de la faune souterraine. 233 


* 


x 


Bibliographie des principaux ouvrages cités. 


. L. Bedel et E. Simon. — Liste générale des Articulés cavernicoles de 
l'Europe, in Journal de zoologie, t. IV, 1875. 

. A. Viré. — La faune souterraine de France. — Thèse, Paris, Baillière, 
1899. 

. Prof. D' Otto Hamann. — Europäische Hôhlenfauna, eine Darstellung 
der in den Hühlen Europas lebenden Tierwelt, mit besonderer Berück- 
sichtigung der Hühlenfauna Krains. — Jena, Ilermann Costenoble, 
1896. 

. Gabriel et Adrien de Mortillet. — Le Préhistorique. Troisième 
édition. — Schleicher, 1900. 


. À. S. Packard. — The Cave fauna of North America, with remarks on 
the anatomy of the brain and origin of the blind species. — National 
Academy of Sciences, vol. IV, first memoir, read November, 1886. 

. Id. — On the origin of the subterranean fauna of North America. — 
The American Naturalist, september, 1894, 727. 





VOYAGE DE M. CH. ALLUAUD 
DANS L’AFRIQUE ORIENTALE 


DYTISCIDAE, GYRINIDAE, HYDROPHILIDAE 


par le D° M. RÉGIMBART. 


HALIPLIDAE 


Haliplus venustus Rég. — Plusieurs exemplaires entierement 
semblables à ceux d'Afrique occidentale. — Afrique orientale anglaise : 
Bura (Wa-Taita), Kibwezi (Wa-Kamba) (1). 


Peltodytes speratus (Kolbe, in litt.), n. sp. — Long. 3 3/4 mill. 
— Oralis, latus, brevis, subquadratus, lateribus parallelis, apice breviter 
acuminato, testaceus, pedibus rufis ; capite inter oculos angustato, rubro- 
fulro, modice parum dense punctato, postice inter oculos macula nigri- 
cante antice arcuata ornato, vertice testaceo, oculis magnis, rotundatis : 
pronoto pentagonali, fortiter et irregulariter punctato, ante basin trans- 
versim depresso et utrinque fusco maculato, lateribus obliquis et rectis, 
angulis posterioribus truncatis, basi fortiter in scutello angulatim pro- 
ducta; elytris fortiter seriatim punctatis, punctis nigris, ad basin multo 
majoribus, ad latera et ad apicem mullo minoribus, basi interna anguste 
maculisque duabus vel tribus in utroque, sat vagis fuscis. 


Assez voisin de P. quadratus Rég., de Madagascar, mais un peu 
plus petit et non déprimé sur la suture. Les yeux très gros et arrondis 
rétrécissent le front qui est d’un fauve rougeûtre avec une macule pos- 
térieure. noire arquée en avant, et est modérément et peu densément 
ponctué ; le pronotum est absolument pentagonal, le sommet échancré 
à l'avant pour recevoir la tête, les bords latéraux rectilignes et obli- 


(1) Au sujet de l'itinéraire de M. Ch. Alluaud et de l'hydrographie de la 
région explorée, ef. : 1° H. p'OrBIGNY, Onthophagides, Ann. Soc. ent. Fr., 
[1905] p. 38f et notes pp. 382, 383, 386, 388, 392. — 9e Cu. ALLUAUD, Hydro- 
graphie et procédés de pêche (Poissons), Hém. Soc. zool. Fr., [1905], p. 167- 
174. 

Au lieu de Bura, Samburu, etc., orthographe anglaise adoptée dans ce mé- 
moire, on peut écrire aussi Boura, Sambourou, etc., la lettre u devant se 
prononcer ou. 


236 D' M. RÉGIMBART. 


ques, la base oblique et un peu concave de chaque côté, formant au 
milieu une forte saillie angulaire sur la région scutellaire, les angles 
postérieurs nettement tronqués et ne se continuant pas par conséquent 
avec le contour des élytres; la ponctuation est très irrégulière, très 
erosse et inégale sur les côtés, moyenne au milieu, la moitié poslé- 
rieure du disque presque lisse; en avant de la base se trouve une dé- 
pression profonde, se terminant en dehors bien avant l’angle externe 
par deux ou trois gros points situés sur une tache brune foncée. Les 
élytres épais, courts, à bords parallèles jusqu'aux deux tiers, à sommet 
en ogive et brièvement acuminé, présentent une tache occupant le mi- 
lieu de la largeur dans la première moitié, une seconde juxtasuturale au 
milieu et parfois une troisième très vague au milieu de la seconde 
moitié, leurs points rangés en séries assez régulières, sauf en arrière, 
sont très gros le long de la base dont la moitié interne est étroitement 
noire, de moins en moins gros, mais non effacés, à mesure qu'on 
s'approche des côtés et dans la seconde moitié où ils sont fins et 
serrés. 

Découvert en un seul exemplaire par M. O. Neumann à la baie de 
Kavirondo, Nord-Hist du lac Victoria Nyanza : repris dans les mêmes pa- 
rages en une belle série par M. Ch. Alluaud. 


DYTISCIDAE 


Hydroporus kilimandiarensis, D. Sp. — Long. 7 mill. 
— Ovalis, elongatus, conterus, subtus niger, antennis pedibusque rufis, 
illorum articulis ultimis ad apicem fuscis, tarsis anterioribus et inter- 
mediis infuscatis. Capite flavo-rufo, late ad oculos et postice nigricante, 
subtilissime reticulato, tenuissime et dense punctulato, punctis majoribus 
el haud densis interjectis, utrinque ad oculos sulco punctato et antice 
ad latera fovea punctata instructo; pronoto transtersali, G- postice 
quan antice fere eadem latitudine, ® postice multo magis angustato et 
cordiformi, lateribus fortiter arcuatis, fusco, lateribus sat late, fascia 
transversali subapicali variabili, maculisque duabus connatis in medio 
rufis ornato, persubtilissime et obsolete reticulato, tenuiter dense punc- 
tulato, punctis multo majoribus praecipue ad apicem, ante basin et in 
medio interjectis ; scutello ad apicem plus minusve visibili, latissimo et bre- 
vissimo; elytris elongatis, sat convexæis, ad apicem truncatis, angulo 
externo G obluso, ? fere recto et magis prominulo, haud reticulatis, te- 
nuiler dense punctulatis, quadriseriatim punctatis, nigro-fuscis, margine 
laterali sat lato vittisque septem gracilibus plus minusve interruptis flavis 


Dytiscidae, Gyrinidae, Hydrophilidae. 237 


ornatis. — G Tarsis anterioribus magis dilatatis, unguiculis simplicibus, 
sed fere duplo longioribus. 


Comme chez un grand nombre d’Hydroporus du sous-genre Dero- 
nectes, le pronotum est assez différent dans les deux sexes : chez le 
mâle plus large, plus transversal, à peu près de même largeur en avant 
qu’en arrière, chez la femelle beaucoup plus rétréci en arrière, ce qui 
lui donne un aspect cordiforme sans que les côtés très arqués soient 
relevés aux angles postérieurs qui sont obtus dans les deux sexes; la 
troncature des élytres chez le mâle est rectiligne avec l'angle externe 
obtus et non saillant, chez la femelle elle est plus accusée, légèrement 
concave, avec l’angle externe presque droit et plus saillant; des quatre 
lignes ponctuées, l'interne est juxtasuturale et assez régulière avec les 
points ronds et bien isolés, la seconde au tiers interne est très sensi- 
blement enfoncée, presque canaliculée, avec les points plus gros et plus 
rapprochés; la troisième est plus irréguliere, à points moins gros et 
plus rapprochés en avant qu’en arrière, et la quatrième située très près 
de la bordure latérale jaune est très irrégulière et bien moins appa- 
rente; toutes les pattes sont robustes et longues, les mäles ayant les 
tarses à peine plus dilatés et les ongles antérieurs simples et du double 
plus longs: les organes génitaux de ce sexe sont très développés. 

Kilimandjaro, zone des forêts, torrents, vers 3.500 mètres, plusieurs 
exemplaires. 

La forme allongée et atténuée en arrière, la conformation du prono- 
tum et surtout la visibilité de l'extrémité de l'écusson me paraissent 
pouvoir autoriser la création d’un sous-genre pour lequel je proposerai 
le nom de Nebrioporus, nov. subg. 


Hydroporus (Deronectes) abyssinicus Sharp. — Afrique orien- 
tale anglaise : lac de Nakuro (Rift Valley). Les exemplaires de cette 
localité diffèrent de ceux d’Abyssinie et régions voisines par la tête en- 
tièrement jaune, simplement rembrunie près des veux, par le pronotum 
n'ayant de noir que la bordure du sommet et deux taches basales, et 
par la petite ponctuation moins rugueuse et plus fine, principalement 
sur le pronotum. 


Herophydrus guineensis Aubé, ({urgidus Er., hyphydroides Per- 
ris). — Baie de Kavirondo, rive N.-E. du lac Victoria Nyvanza; Kijabé 
(Rift Valley). 

Herophydrus inquinatus Boh. — Belle série de cette jolie es- 
pèce assez variable comme forme et ponctuation. Naivasha et Nakuro 
(Rift Valley), exemplaires de forme un peu plus allongée, à ponctua- 


238 D:° M. RéGimBarrT. 


tion un peu inégale dans la première moitié des élytres, les gros points 
et les petits points ayant des intermédiaires de toute taille ; Nairobi (Wa- 
Kikuyu et Masai), exemplaires de forme plus elliptique, moins allongée 
et moins atténuée en avant, à ponctuation très inégale dans la pre- 
mière moitié des élytres, les gros points très apparents et sans inter- 
médiaires avec les autres qui sont fort petits et égaux. Ces deux for- 
mes, à première vue, paraissent différentes, mais on trouve des passages 
entre les deux, notamment parmi les exemplaires de Nairobi et de Na- 
kuro. Dans Afrique australe les deux formes existent également : 
la première principalement en Natalie : Dumbready ; en Orange : Bloem- 
fontein; au Transvaal : Hamman’s Kraal ; la seconde au Mashunaland : 
Salisbury. 


Herophydrus variabilis, n. sp. — Long. 4 3/4-5 1/4 mill. 
— Elliptico-ovalis, haud curtus, crassus et converus:; capite evidenter 
reticulato, mediocriter dense punctato, utrinque antice foveolato, nigro- 
piceo, vertice transversim, oculorum margine interno, clypeoque rufo- 
ferrugineis, hoc in medio emarginato et planato utrinque sat late incras- 
salo ; pronoto sat brevi, cum elytris continuo, sat fortiter dense punctato, 
q antice et ad latera, & ubique reticulato, rufo, margine anteriore et 
praecipue posteriore late nigris ; elytris haud reticulatis, biseriatis, dense 
sat fortiter, post medium aequaliter, ante medium tenuius et inaequa- 
liter punctatis, punctis multo majoribus praecipue ad basin et suturam 
interjectis, griseo-flavis, sulura angusta lineisque quatuor plus minus 
regularibus et aliquoties confluentibus nigricantibus vel obscuris : corpore 
subtus nigro-piceo, pedibus antennisque rufis. 


Coloration offrant à peu près la même disposition que chez H. in- 
quinatus Boh.; cependant la tête est presque entièrement noirâtre avec 
le clypeus, la région interne des yeux etle vertex étroitement rougeà- 
tres; pronotum roux avec le sommet et surtout la base largement noirs 
ou d’un brua plus ou moins foncé; lignes noires des élytres rarement 
aussi bien limitées et plus rarement confluentes, presque toujours plus 
isolées, plus foncées, plus abrégées à la base et même parfois entière- 
ment effacées, ce qui laisse les élytres d’un jaune grisàtre uniforme; 
dessous du corps noir ou brun noir. Réticulation très apparente sur la 
tète dans les deux sexes, presque aussi bien imprimée sur le prono- 
tum chez la femelle, n’existant chez le mâle que le long du bord anté- 
rieur et sur les côtés, nulle sur les élytres; ponctuation dense et 
moyenne sur la tête, le pronotum et la seconde moitié des élytres, plus 
fine sur la première moitié où elle est mêlée de points beaucoup plus 
gros le long de la base et de la suture. 


Dytiscidae, Gyrinidae, Hydrophilidae. 239 
Escarpment (Wa-Kikuyu), Kijabé (Rift Valley). 


Hyphydrus impressus Klug, (Coquereli Fairm.). — Nombreux 
exemplaires bien semblables à ceux de Madagascar et des Iles Masca- 
reignes : baie de Kavirondo, Maji-Chumwvi (Wa-Niyka), Mombasa. 


Hyphydrus maculiceps, n.sp. — Long. 4 1/%-4 3/4 mill. — 
Late ovalis, sat brevis, sat crassus ; capite subexcarato, utrinque fovea 
lata instructo, flavo, fascia transversali nigra et sat lata inter oculos 
ornato, subtiliter reticulato, mediocriter dense punctato, clypeo rotun- 
dato et marginato; pronoto dense inaequaliter punctato, nigricante, 
utrinque praeter ad angulos posteriores rufo limbato; elytris medio- 
criler sat dense punctatis, punctis majoribus praecipue ante medium 
conspicuis interjectis, tenuiter uniseriatis, quoad colorem valde varia- 
bilibus, nunc nigris et flavo variegatis, nunc griseo-flavis et postice 
plus minus fusco tinctis et viltarum vestigia praebentibus, nunc fere 
concoloribus; corpore subtus nigricante, abdomine rufo-ferrugineo, 
pedibus antennisque rufis. — GS Nitidus, magis nigro variegatus, tarsis 
anterioribus paulo longioribus et vix crassioribus. — © Subopacus, pro- 
noto et elytris subtilissime reticulatis. 


Grande espèce très variable de coloration, tantôt foncée avec le 
mode de coloration d'H. signatus Sharp, tantôt beaucoup plus pale 
ayant des dessins très vagues dans la seconde moitié des élytres, 
comme chez certaines variétés de H. puncticollis Sharp, mais toujours 
reconnaissable à la bande transversale noire qui occupe sur la tête 
l'intervalle des yeux; la tête est un peu excavée, avec deux larges 
jossettes, et réticulée dans les deux sexes, avec une ponctuation 
moyenne très dense; sur le pronotum la ponctuation est très inégale, 
beaucoup plus grosse et serrée en avant, en arrière et sur les côtés ; 
sur les élytres elle est plus fine, un peu moins dense et accompagnée 
de points plus gros, clairsemés et bien distincts dans la première 
moitié, et se confondant avec les autres qui deviennent plus gros en 
arrière. Les mâles ont les tarses antérieurs simples, seulement un peu 
plus longs et à peine plus gros. 


Escarpment (Wa-Kikuyu), Kijabé (Rift Valley), Londiani (Maü-Es- 
carpment, 2.500 mètres). 


Hyphydrus variolosus, n. Sp. — Long. 4 13-5 mill. — Bre- 
viler ovalis,scrassus, convexzus, infra rufo-flavus, pedibus antennisque 
rufis, capite flavo, pronoto nigro-piceo et macula magna laterali 
triangulari flava, ornato, elytris pallide flavis, sutura, linea discali 


240 D' M. RÉGIMBART. 


maculisque ad latera infuscatis et parum distinctis! capite antice 
transversim depresso, mediocriter, sat dense et subaequaliter punctato, 
clypeo in medio parum rotundato et fortiter marginato: pronoto et 
elytris tenuiter sat dense punctulatis simul ac fortissime et parum 
dense punctatis, his fortiter unistriatis. — G Capite et pronoto haud 
reliculatis, tarsorum anteriorum articulo 3° maximo et elongato. — 
© Paulo minor, capite et pronoto subtiliter sed distincte reticulatis et 
subopacis. 


Cette grande espèce, très voisine de H. perforatus Rég., s’en dis- 
tingue par sa taille plus grande, sa coloration beaucoup plus claire 
en dessous, sur les pattes et les élytres, par le pronotum plus foncé 
avec une grande tache latérale triangulaire étendue sur tout le bord 
externe; la série ponctuée des élytres est encore plus imprimée, en 
forme de strie disparaissant vers le milieu; chez le mâle le 3° article 
des tarses antérieurs, également très développé, a une forme plus 
oblongue, tandis qu'il est beaucoup plus ovale, plus large et plus 
court chez lPautre espèce: la tête et le pronotum sont finement et 
distinctement réticulés sur toute leur étendue chez la femelle, non 
réticulés chez le mâle; chez H. perforatus la tête est densément réti- 
culée et opaque au premier tiers dans les deux sexes, lisse en arrière 
et le clypeus coupé plus carrément est en même temps plus finement 
rebordé. 


Afrique orientale anglaise : Londiani (Maü-Escarpment, 2.500 mètres). 


Hypbydrus nigrovittatus, n. sp. — Long. 3 1/2-4 mill — 
Breviter ovalis, antice et postice leviter attenuatus, sat crassus, subtus 
nigro-piceus, aliquoties fumigatus, abdomine ferrugineo, pedibus an- 
tennisque rufis, tarsis piceis, supra rufo-flavus, pronoto nigro-piceo, 
lateribus triangulariter late flavis, fascia transversali obscure ferru- 
ginea ornato, elytris sutura, vittis quatuor in disco ({* et ® antice 
paululum abbreviatis), puncto humerali maculaque oblonga sublaterali 
ad medium nigris, ornatis: capite omnino flavo, sat fortiter dense 
punctato, antice late depresso, multo densius coriaceo-punctato, clypeo 
rotundato, sat tenuiter marginato, elevato; pronoto et elytris tenuiter 
punctulatis, fortissime parum dense punctatis, illo lateribus obliquis 
et fere rectis, his in disco unistriatis. — G Capite et pronoto haud 
reticulatis, tarsis late dilatatis, tarsorum anteriorum articulo 3° late 
ovato et supra tenuiter canaliculato. — & Paulo minor, capite (praeter 
postice) et pronoto (vix in disco) distincte reticulatis, tarsis sat dila- 
tatis. 


Dytiscidae, Gyrinidae, Hydrophilidae. 241 


Espèce appartenant au même groupe que la précédente, mais très 
distinctement colorée sur les élytres qui sont pourvus d'une ligne 
suturale, de quatre bandes longitudinales régulières (dont les deux 
impaires sensiblement abrégées en avant), d’un gros point huméral et 
d’une tache oblongue sublatérale au milieu et souvent d’une autre 
sublatérale dans le dernier tiers, tous ces dessins noirs et distincts; 
pronotum noirâtre, marqué sur les côtés d’un large espace jaune 
triangulaire dont l’angle interne se continue avec les extrémités d’une 
bande transversale médiane d’un ferrugineux obscur. Les antennes 
sont courtes et grêles ; le 3° article du tarse antérieur mâle est large- 
ment ovale et moins long que les deux précédents réunis. 

Afrique orientale anglaise : Nairobi (Wa-Kikuyu et Masai), Bura 
(Wa-Taïta). 


Hyphydrus grossus Sharp. — Nombreux exemplaires provenant 
de l'Afrique orientale anglaise : baie de Kavirondo, Nairobi, Bura, 
Kibwézi, Kijabé, Naivasha, Nakuro. 

L’A. grossus Sharp, qui parait très répandu dans l'Afrique orientale 
et méridionale, y remplace complètement l'A. signatus Sharp, également 
assez commun, mais confiné à l’Afrique occidentale, principalement 
dans la région du Congo et de lAngola. Ces deux espèces sont extrê- 
mement voisines et je ne serais nullement surpris qu'on dût les 
réunir en une seule. 

H. grossus à la grosse ponctuation plus développée et surtout plus 
distincte jusqu'aux environs de l'extrémité des élyvtres où tous les 
points se confondent et ont la même grosseur intermédiaire; le 3° ar- 
ticle des tarses dans les deux sexes est brun foncé et même noirâtre; 
enfin la femelle est dimorphe, habituellement non réticulée et brillante, 
parfois réticulée et plus ou moins opaque. 

Chez 1. signatus, la grosse ponctuation est moins développée, et se 
confond avec la petite en arrière dans le dernier quart, c’est-à-dire 
plus tôt, le 3° article des tarses est roux comme les autres et enfin je 
n'ai jamais rencontré de femelle opaque. Les dessins sont exacte- 
ment les mêmes et présentent la même variabilité chez les deux 
espèces, ainsi que les trochanters antérieurs et le tubereule abdominal 
chez les deux mâles. 


Hyphydrus cycloides Rég. — J'attribue à cette rare espèce un 
exemplaire unique @ capturé par M. Ch. Alluaud dans la baie de 
Kavirondo et qui diffère du type (décrit du Congo méridional : Hum- 
pata) par sa taille plus petite (2 3/4 mill. au lieu de 3 1/4 mill.) et sa 
grosse ponctuation plus écartée. 

Ann. Soc. ent. Fr., LXXV [1906]. 16 


242 D' M. RÉGIMBART 
Clypecdytes cribrosus Schaum. — Baie de Kavirondo. 


Clypeodytes meridionalis Rég. —Mombasa, Samburu (!) et Maji- 
Chumvi (Wa-Nyika). 

Je décris ici l'espèce suivante provenant d’une région voisine et 
capturée par M. O0. Neumann, dans son expédition de 1893. 


Clypeodytes Neumanni, 1. Sp. — Long. 13,4 mil. — Breviter 
ovalis, antice paululum attenuatus, sat conveæus, rufus, capite postice 
anguste, pronoto angustissime antice et postice, in elytris basi, sutura, 
viltisque duabus longitudinalibus nigris, antennis pedibusque pallide 
r'ufis; capite persubtilissime et vix distincte reticulato, tenuiter haud 
dense punctulato, clypeo rotundato, vix elevato, pronoto in disco et an- 
tice fere laevi, Secundum basin et ad latera tenuiter punctato, plica 
utrinque obliqua et sat profunda, lateribus leviter arcuatis; elytris 
late ovatis, sat fortiter dense punctatis, lateribus fere laevibus, stria 
discali sat brevi, stria suturali nulla. 


Cette espèce estextrêmement voisine de C. curtuius Rég., du Sénégal, 
dont elle se distingue par sa convexité un peu plus grande, par 
l'absence de réticulation sur le pronotum et les élytres et par la strie 
discale des élytres moitié moins longue; les dessins noirs des élytres 
sont les mêmes : la bande noire basale des élytres est étroite et se ter- 
mine extérieurement avant l’épaule en se joignant à la bande longi- 
tudinale externe, la bande suturale assez large s’amincit un peu à son 
extrémité et se continue avec la bande basale, la bande longitudinale 
interne entière part de la bande basale et se dilate anguleusement en 
dehors à sa terminaison postérieure avant le sommet, la bande longi- 
tudinale externe est interrompue dans le premier tiers et se termine 
un peu en arrière du milieu entre la dilatation de la bande interne 
avec laquelle elle ne se réunit pas; en outre, chez quelques exem- 
plaires on voit dans la seconde moitié une ligne foncée oblique sub- 
latérale. 

Afrique orientale allemande : Pori (), entre Ugogo et Usandawe, 
27 août 1893. 


Yola costipennis Fairm. — Mombhasa, Samburu et Maji-Chumvi 
(Wa-Nyika). 


(1) I ne faut pas confondre ce Samburu du pays des Wa-Nyika avec celui 
qui se trouve beaucoup plus au Nord, près du Lac Rodolphe. 
(2) En langue swahili, Pori signifie « région désertique ». 


, 


Dytliscidae, Gyrinidae, Hydrophilidae. 243 


Var. tuberculata Rég. — Baie de Kavirondo. Cette variété est 
caractérisée principalement par la tête plus déprimée en avant à l'épi- 
stome, par les points des élytres un peu plus gros et surtout par la 
côte médiane terminée en angle beaucoup plus élevé et saillant. 


Yola frontalis, n. sp. — Long. 2 1/5 mill. — Ovalis, breris, 
sat crassa, ad apicem subacuminata, sat nitida, ubique evidenter sed 
subtiliter reticulata; capite nigro, in fronte et antice rufo-flavo, postice 
sat fortiter et dense punctato, in medio et antice tenuiter et remote 
punctulato, clypeo postice et praecipue utrinque ad antennarum basin 
leviter incrassato; pronoto flavo, antice et postice nigro marginato, 
mediocriter dense punctato, utrinque oblique et sat longe plicato, late- 
ribus sat fortiter (praecipue antice) arcuatis, angulis posterioribus 
rectis; elytris sat fortiter, parum profunde et sat dense punctatis, 
quadricostatis, costa interna in medio sila, majore et magis elevata, 
post medium leviter et sine angulo desinente, externa in margine sita 
et duabus intermediis mullo minus elevatis, quoad colorem nigris, 
lateribus, fascia subbasali postice marginato-bilobata, maculis elongatis 
duabus post medium et macula obliqua ante apicali flavis ornatis ; 
subtus fuscus, plus minus ferrugatus, antennis et pedibus flavis, tarsis 
infuscatis. 


Forme plus ovale, moins rhomboïdale, à angle thoraco-élytral bien 
accusé, réliculation bien nette, ponctuation assez forte, régulière, peu 
profonde. 


Kilimandjaro, zone inférieure, Rift Valley, Naivasha, Nakuro, Kijabé. 


Voila dilatata, n. Sp. — Long. vix 2 mill. — Ovalis, brevis, la- 
tissima, antice et postice attenuata, subrhomboidea, rufo-flava, pedibus 
et antennis concoloribus, capite planato, ad antennarum basin utrinque 
tuberculato, tenuiter punctulato, postice fortius punctato, pronoto antice 
et postice transversim nigro notato, tenuiter (ad angulos posteriores 
fortius) punclato, utrinque oblique plicato, lateribus, obliquis et rectis, 
elytris ovatis et postice subacuminatis, haud reticulatis, fortiter punc- 
tatis, quadricostatis, costa interna nigra, maxime elevata et multo 
post medium leviter desinente, tribus externis modice elevatis, sutura 
ipsa leviter elevata, pallide flaris, basi et sutura anguste, fascia media 
transversa extra costas plus minus continuata sed marginem non attin- 
gente, macula sublaterali postmediali, viltaque longitudinali intracos- 
tali post medium sita, antice cum fascia conjuncta et postice dilatata, 
apicem attingente, nigris ornalis. 


24% D' M. RéGIMBART. 


Espèce se rapprochant beaucoup de Y. Peringueyi Rég., d'Afrique 
méridionale, comme forme, mais beaucoup plus grande; d’un jaune 
roussätre en dessous, plus pâle en dessus avec une bande noire au 
milieu du sommet du pronotum et une autre bilobée à la base; les 
dessins noirs des élvtres sent ainsi disposés : une bande étroite le long 
de la base et de la suture un peu dilatée au sommet, une ligne noire 
sur la grosse côte interne, une bande transversale un peu irrégulière 
au milieu, une tache sublatérale postmédiane en dehors de la côte, 
une bande longitudinale postmédiane en dedans de la côte, partant en 
avant de la bande transversale et se dilatant en arrière en atteignant 
le sommet. La côte interne est extrêmement élevée et saillante au 
milieu, se terminant insensiblement aux trois quarts. La ponctuation 
est fine sur la tête et le pronotum, très forte sur les élytres, sans 
aucune réticulation. 

Baie de Kavirondo. 


Yola natalensis Rég. — Deux exemplaires semblables aux types 
d'Afrique méridionale, mais un peu plus grands. 


Bidessus ovoideus Rég. — Très nombreux exemplaires de cette 
jolie espèce connue seulement par les deux types du Natal que j'avais 
décrits et présentant une grande variabilité soit par la taille (4 4/2 à 
2 mill.), soit par les dessins qui consistent en lignes jaunes tantôt en- 
tières, tantôt interrompues en taches; le clypeus est épaissi en arrière 
où il présente la trace de quatre tubercules fondus ensemble. 

Nairobi et Escarpment (Wakikuyu et Masai), Nakuro, Kijabé et Nai- 
vasha (Rift Valley), Londiani (Maü-Escarpment). 


Bidessus Peringueyi Rég., (sechellensis Rég.). — Une très nom- 
breuse série de cette espèce variable prouve que B. sechellensis Rég. 
doit tomber en synonymie. Outre la Natabé, le Mashonaland et les Sé- 
chelles, elle se trouve à Madagascar, à Zanzibar, et dans l'Afrique orien- 
tale anglaise : Mombasa, Nairobi, Maji-Chumwvi, Kijabé, baie de Kawi- 
rondo (Ch. Alluaud). 


Bidessus Andreinii Rég. — Londiani (Maü-Escarpment, 2.500"), 
trois exemplaires. Cette espèce qui a été découverte en grand nombre 
en Érythrée : Adi Ugri, riviere Mai-Tacala, par le D' Andreini, diffère 
de la précédente par la taille plus grande et par la ponctuation plus 
accusée sur les élytres ; malgré ces différences je ne suis pas éloigné 
de croire qu’elle n’est également qu’une variété de B. Peringueyi. 


Bidessus Sharpi Rég., (Simoni Wehncke in litt.). — Plusieurs 


Dytiscidae, Gyrinidae, Hydrophilidae. 245 


exemplaires de Naivasha, différents du type d’Addah par la forme plus 
large et la taille un peu plus grande. Cette espèce est du reste varia- 
ble, et d’après de nouveaux exemplaires que j'ai vus, il me semble 
que les B. Sedilloti Rég., de Tunisie méridionale : Tozzeur et granulum 
Rég., du Congo ne doivent être considérés que comme variétés, le 
premier plus oblong avec ponctuation moins forte et dessins bien dé- 
veloppés sur les élytres, le second plus court à côtés plus arqués, à 
coloration des élytres brune ou noire tantôt absolument privée de des- 
sins, tantôt n'ayant que la bordure plus pâle. Le B. longistriga Rég., 
de Madagascar, plus gros et plus rond, paraît former une espèce plus 
distincte. 


Bidessus brevistriga, 0. sp. — Long. 1 12 mill. — Oblongo- 
ovalis, haud dilatatus, angulo thoraco-elytrali evidente, modice con- 
vezus, subtus piceus, abdomine saepe ferrugineo, pedibus rufis, femori- 
bus et tibiis posterioribus ad apicem infuscatis, antennis pallide rufis, 
articulorum apice infuscato ; capite flavo, subtilissime reticulato, tenuis- 
sime punctulato, clypeo rotundato incrassato et elevato, pronoto flavo, 
ad basin transversim nigro bimaculato, subtiliter punctulato, in disco 
[ere laevi, utrinque plica obliqua, profundu et sat brevi instructo, late- 
ribus arcuatis; elytris ovatis, haud brevibus, nigris, margine laterali, 
fasciis irregqularibus quarum L ante medium, ® post medium et 5 sub- 
apicali, cum margine conjunctis, pallide flavis, ornatis, sat fortiter et 
parum dense punctatis, serie punctata suturali a scutello usque ad api- 
cem evidente, strigaque profunda et sat brevi ad basin instructis. 


Cette petite espèce, à première vue très voisine de la précédente, en 
diffère par sa forme beaucoup plus oblongue, non courte, par l’angle 
thoraco-elytral rendu bien net par la courbure des côtés du pronotum, 
par la strie discale des élytres beaucoup plus courte, ne dépassant pas 
le quart de la longueur, tandis qu’elle atteint la moitié chez l'espèce 
précédente et chez ses variétés, et par le dessous du corps plus foncé. 
La disposition des dessins est la même sur les élytres, mais les bandes 
larges en dehors, s’amineissent en dedans et se disjoignent en plusieurs 
points isolés. 


Baie de Kavirondo, une petite série. 


Bidessus geminus Fab., var. capensis Rég. — Nairobi, Lon- 
diani (2.500 m.), Bura, Escarpment, Kijabé. Cette série montre des 
exemplaires bien semblables à ceux d'Afrique méridionale et d’autres 
qui se rapprochent davantage de la forme européenne. 


246 D' M. RÉGIMPART. 


Bidessus geminodes Rég., var. zanzibarensis Rég., — Trouvé 
en nombre considérable : Zanzibar, Mombasa, Samburu, Bura, Escarp- 
ment, Londiani, baie de Kavirondo, île de Lusinga (lac Victoria 
Nyanza). La var. zanzibarensis plus pâle, plus oblongue et à bandes 
élytrales plus prolongées en arrière, domine au voisinage du littoral, 
tandis que les exemplaires du lae Victoria Nyanza sont plus larges et 
ont les bandes plus courtes, se rapprochant ainsi de la forme type de 
Madagascar et des Mascareignes. 


Bidessus Koppi Wehncke. — Un seul exemplaire de l'ile de Lu- 
singa (lac Victoria Nvanza). Je crois que cet insecte doit être rapporté 
à Bidessus Koppi Wehncke, bien qu'il ait un aspect un peu particulier, 
c'est-à-dire une forme un peu plus parallèle, et la bordure jaune des 
élytres plus régulière; j’en possède un second exemplaire semblable 
du Mashonaland : Salisbury, envoyé par M. Peringuey. 


Bidessus sordidus Sharp. — Très grand nombre d'exemplaires 
offrant une très grande variabilité : Nairobi, Naivasha, Escarpment, 
Londiani, Bura, Kibwézi. Ce doit être une espèce extrêmement com- 
mune dans l'Afrique orientale; elle à été prise également par centaines 
en Abyssinie par le D' Andreini. 


Bidessus octoguttatus Rég. — Bura, trois exemplaires: les types 
sont de Salisbury. 


Hydrovatus Simoni Rég. — Nairobi, un seul exemplaire bien 
conforme aux types rapportés d'Afrique méridionale par M. Eug. Simon 
et à un autre exemplaire de Salisbury. 


M. Ch. Alluaud a pris cinq autres exemplaires d’Hydrovatus ; un, de 
la baie de Kavirondo, ressemble au précédent, mais se distingue par 
une taille plus grande, une ponctuation plus forte et les antennes 
beaucoup plus épaisses ; trois de Samburu se rapprochent de H. sordi- 
dus Sharp, d'Égypte, mais ont le pronotum beaucoup moins ponctué, 
et enfin un dernier, de l’île de Lusinga, diffère des trois précédents 
par les élytres encore moins fortement ponctués. 


Methles cribratellus Fairm., (punctipennis Sharp). — Baie de 
Kavirondo, deux exemplaires. 


Synchortus sparsus Sharp. — Baie de Kavirondo. Ces quelques 
spécimens sont semblables à ceux de l'Afrique occidentale; cette espèce, 
que je crois décidément valable, diffère de S. simpleæ Sharp, (© acicu- 
latus Sharp), par la taille un peu plus grande, la forme un peu plus 


Dytiscidae, Gyrinidae, Hydrophilidae. 247 


large et les aspérités de la femelle moins nombreuses et moins sail- 
lantes. 


Canthydrus biguttatus Rég. — Nombreuse série de cette espèce 
également commune dans l'Afrique occidentale. Zanzibar, Mombasa , 
Nairobi, Maji-Chumvi, Samburu, Bura, Kibwézi, baie de Kavirondo, 
ile de Lusinga. 


Canthydrus Sedilloti Rég. — Belle série de cette espèce rare 
qui n’était encore connue que par le type unique décrit d’Abyssinie. 
Les insectes de cette série viennent de Nairobi et Kibwézi et ont la 
tache médiane du pronotum moins étendue et ne touchant pas la base. 


Canthydrus Alluaudi, 0. Sp. — Long. 3 mill. — Ovalis, pos- 
tice leviter attenuatus, converus, nitidus, infra piceus, supra rufo- 
flavus, elytris castaneis, macula basali media rotundata, macula hume- 
rali elongata, tertiaque oblonga sublaterali paulo post medium rufis 
ornatis, tregulariter et tenuiter triseriatim punctulatis, pedibus an- 
tennisque pallide testaceis. 


Vient se placer au voisinage des C. apicicornis Rég., bisignatus 
Wehncke, etc. Les taches rousses des élytres sont relativement peu 
apparentes, le fond étant châtain ; la basale est arrondie et à peine sé- 
parée de la base, l'humérale est allongée, parfois assez mal limitée en 
arrière, souvent plus nette et alors coupée carrément, la sublatérale 
située un peu en arrière du milieu et oblongue; quelques exemplaires 
sont très vaguement rembrunis au milieu du pronotum. 


Nairobi, quatre exemplaires. 


Hydrocanthus ferruginicollis Rég. — Deux exemplaires, l’un 
de Voi, l’autre de Maji-Chumwi. 


Hydrocanthus constrictus Rég. — Baie de Kavirondo, un exem- 
plaire, le seul à ma connaissance capturé sur le continent africain, tous 
les autres étant de Madagascar. 


Laccophilus pilitarsis, n. Sp. — Long. 4 34-5 12 mill. — 
Ovalis, ad humeros Sat latus, postice attenuatus, modice convexus, tes- 
taceus, pronoto secundum apicem et basin in medio anguste fusco mar- 
ginato, elytris dense et confuse caslaneo irroratis, linea suturali angus- 
tissima, margine ercteriore, basi confusissime, macula lalerali ante 
medium, fascia transversali post medium intus plus minus interrupta et 
angustata, maculaque minula subapicali flavis: reticulatione duplici. 
— G Nitidus, tarsis anterioribus et intermediis dilatatis, compressis et 


248 D' M. RéGimBaART. 


longe pilosis. — Q Subopacus, fortius reticulatus, tarsis Simplicibus et 
minus longe pilosis. 


Grande espèce voisine de L. ampliatus Rég., de Natalie, mais beau- 
coup plus large aux épaules et atténuée en arrière, avec les dessins 
des élytres bien évidents consistant en : une fine ligne suturale, une 
bordure latérale étroite, une aire basale peu large et très vague sou- 
vent divisée en trois taches confuses, une tache latérale antémédiane 
oblique et reliée à la bordure, une bande transversale postmédiane 
large et réunie à la bordure en dehors, plus étroite en dedans, un peu 
arquée, souvent divisée en deux ou trois taches et parfois réduite à 
une seule tache externe, enfin une tache subapicale isolée et petite, La 
réticulation est double, la petite ronde et peu imprimée, la grande po- 
lyédrique à contours très imprimée surtout chez la femelle. Le mâle 
est remarquable par les longs cils glandulaires des tarses antérieurs et 
intermédiaires qui sont sensiblement dilatés et comprimés. 


Nairobi, Bura, Voi, Taveta. 


Laccophilus modestus Rég., (Kobbi Wehncke, in litt.). — Mom- 
basa, Samburu, Maji-Chumvi. 


Laccophilus adspersus Boh. — Nairobi, baie de Kavirondo. 


Laccophilus taeniolatus Rég. — Mombasa, Samburu, Maiji- 
Chumvi, Kibwézi, baie de Kavirondo, ile de Lusinga. 


Var. — Presque tous les exemplaires de Samburu constituent une 
variété remarquable par l'isolement de toutes les lignes vermiculées 
des élytres et par l'extrême étroitesse des marques noirâtres transver- 
sales du sommet et de la base du pronotum ; tous sans exception sont 
un peu immatures et présentent au moins la trace très nette de la 
bande transversale pâle postmédiane formée par l’amincissement ou 
même la suppression des lignes ondulées qui sont au contraire renfor- 
cées en avant et en arrière de cette bande. 


Laccophilus pallescens Rée. — Bura, Maji-Chumvi, baie de Ka- 
virondo, île de Lusinga. Je ne connaissais encore cette espèce que de 
Madagascar; les spécimens capturés par M. Alluaud dans l'Afrique 
orientale anglaise sont identiques; c’est une espèce qui présente Ja 
même sculpture que L. modestus Règ., mais avec une forme un peu 
plus large aux épaules et une coloration toute différente des élvtres; 
celle-ci consiste en nébulosités très accentuées formées par des lignes 
flexueuses très anastomosées laissant à la base et en arrière du milieu 


Dytiscidae, Gyrinidae, Hydrophilidae. 249 


de larges bandes transversales pàles formées de laciniures longitudi- 
nales plus ou moins séparées les unes des autres. 


Laccophilus flaveolus, n. sp. — Long. 4-4 13 mill — 
Ovalis, postice attenuatus, sat convexus, omnino pallide rufus, capite et 
pronoto angustissime et parum evidenter nigro notatis, elytris nebuloso- 
vermiculatis, his signaturis ad basin et saepe post medium plus minus 
late deletis, sed contra ad medium leviter transversim condensatis ; reti- 
culatione duplici, magna, polyedrica et bene impressa, minore subtilis- 

-sima et obsoleta. — G Postice longe attenuatus, magis nitidus, tarsis 
parum latis, compressis et pilosis. — © Minor, nitidus, fortius reticu- 
latus, a) maris formam praebens, b) elytris ultra medium dilatatis. 


La marque transversale située en arrière de la tête et du pronotum 
est extrêmement étroite et peu apparente; les dessins des élytres sont 
constitués par des irrorations, nébulosités ou vermiculations assez 
confuses et fines qui se disjoignent et se raréfient largement et d’une 
manière variable à la base et souvent en arrière du milieu, formant 
ainsi des bandes irrégulières et plus ou moins irrorées, se condensant 
au contraire plus ou moins vers le milieu en forme de bande trans- 
versale terminée en dehors par un point qui se détache nettement sur 
la bordure jaune pâle. La réticulation est double, les grandes aréoles 
à contours polyédriques et bien imprimés, les petites rondes, extrême- 
ment fines et à peine apparentes chez le mâle qui est ainsi plus bril- 
lant et a les tarses antérieurs fortement comprimés et garnis de brosses 
de poils glandulaires moyens. La femelle est dimorphe, tantôt de forme 
atténuée en arrière comme le mâle, tantôt offrant aux élytres une di- 
latation très notable en arrière du milieu. 

Londiani (2.500 mètres), baie de Kavirondo, belle série. 


Laccophilus grammicus Sharp. — Nakuro, Nairobi, quatre 
exemplaires ayant les marques foncées du pronotum très peu accu- 
sées. 


Laccophilus lineatus Aubé, (brevicollis Sharp). — Nairobi, baie 
de Kavirondo, trois exemplaires. 


Laccophilus productus, n. sp. — Long. 4-4 4/2 mill — 
Ovalis, valde elongatus, postice attenuatus, sat convexus, capile et pro- 
nolo rufis, hoc in medio baseos transversim sat late nigro-fusco, elytris 
nigris, margine laterali, fascia postbasali extus latissima, intus an- 
qusta, allera fascia postmediali extus quoque latiore, his fasciis plus 
minus undulatis vel disjunetis, maculaque apicali fulvis ornatis ; reli- 


250 D' M. RéGimBarr. 


culatione simplici, subtilissima sed fortiler impressa; corpore subtus 
piceo vel piceo-ferrugineo ; antennis pedibusque rufis, posterioribus fulris. 


Cette remarquable espèce se distingue de toutes les autres par sa 
forme allongée et les deux larges fascies qui ornent les élytres. La ré- 
ticulation est simple, bien imprimée et formée d’aréoles extrêmement 
fines et rondes qui n’empêchent pas le brillant des téguments:; la tête 
et le pronotum sont fauves, celui-ci largement plus jaune sur les côtés, 
avec une bordure noirâtre assez large sur le milieu de la base; les 
elytres sont noirs avec les dessins suivants fauves : une bordure laté-. 
rale assez étroite, une première bande transversale située exactement 
au milieu de la première moitié, très large et tout à fait réunie à la 
bordure en dehors, infiniment plus étroite vers la suture qu’elle ne 
touche pas et vers laquelle elle est souvent divisée en taches longitu- 
dinales plus ou moins séparées, une seconde bande transversale située 
aussi exactement au milieu de la seconde moitié, large en dehors où 
elle est plus ou moins séparée de la bordure par un trait brun, se ré- 
trécissant en dedans où elle se sépare aussi en taches plus ou moins 
irrégulières sans toucher la suture, et enfin en une tache apicale peu 
développée mais très apparente. Le mâle ne diffère que par les tarses 
antérieurs plus larges et comprimées. 

Samburu. Cinq exemplaires. 





Agabus Raffrayi Sharp. — Londiani (2.500 mètres), Kilimandijaro, 
zone des forêts (2.000 mètres). Ces exemplaires ne diffèrent pas de ceux 
d'Abyssinie, Mais varient beaucoup de couleur, suivant qu'ils sont 
plus ou moins immatures. 


Copelatus aethiopicus, n. sp. — Long. 6-6 12 mill. — Uva- 
lis, elongatus, parum convexus, persubtilissime reticulatus, tenuiter et 
obsolete punctulatus, supra plus minus livide castaneus, capile antice, 
pronoto elytrisque ad latera dilutioribus, antennis pedibusque rufis, 
corpore sublus nigro: pronoto ad latera plus minus breviterque striqu- 
loso, elytris striis sex in disco gracilibus sed profundis saepissimeque 
alia submarginali instructis. — G Tarsis ad basin modice dilatatis. — 
? Pronoto magis striguloso, elytris striolis brevibus, plus minus nume- 
rosis, ad basin impressis. 


Espèce variable qui se fait remarquer par la présence ou labsence 
d'une strie submarginale peu développée dans la seconde moitié des 
élytres; les six autres stries sont à peu près entières et commencent à 
la base, sauf la cinquième un peu plus courte en avant, et ont presque 
toutes la même longueur en arrière. Chez les femelles d’Abyssinie il 


Dytiscidae, Gyrinidae, Hydrophilidae. 251 


existe entre la première et la seconde strie et souvent aussi entre la 
2 et la 3°, une strie supplémentaire très incomplète et parfois nulle; 
chez celles de lAfrique orientale anglaise ces deux stries supplé- 
mentaires manquent, mais la région postbasale des élytres est pourvue 
d’un nombre plus ou moins considérable de strioles très courtes. Les 
tarses antérieurs du mâle sont relativement peu dilatés. 


Cette espèce a été découverte par M. O. Neumann en Abyssinie, à 
Anato, sur le Nil Bleu, dans le Gindeberat en un certain nombre 
d'exemplaires. Eile à été trouvée en nombre considérable par M. Al- 
luaud dans l'Afrique orientale anglaise : Londiani, Kibwézi, Kijabé, 
Escarpment, Naïvasha. 


Copelatus discoideus Sharp. — Nairobi, un seul exemplaire. 


Copelatus Erichsoni Guérin et var. polystrigus Sharp. — Bura, 
Nairobi, Kibwézi. — Les deux formes sont mélangées, avec exem- 
plaires intermédiaires, quelques-uns ayant la sirie interne des élytres 
abrégée en avant. 


Copelatus propinquus Rég. — Maji-Chumvi, un seul exemplaire, 
se rapportant bien aux types du Congo. 


Copelatus atrosuleatus, n. Sp. — Long. 6-7 mill. — Ovalis, 
sat elongatus, postice leviter attenuatus, persubtilissime reticulatus, te- 
nuissime et obsolete punctulatus ; capite rufo, postice leviter adumbrato, 
pronoto nigro-piceo et ad latera rufo, elytris rufis vel castaneis, ad la- 
tera dilutioribus, striis decem profundis aliaque submarginali ante 
medium abbreviata, instructis, his striis in lineis nigris sitis: corpore 
subtus nigro vel nigro-piceo, pedibus et antennis rufis; pronoto striolis 
brevibus sat numerosis impresso. 


Cette espèce est remarquable par sa taille assez grande et par les 
stries des élytres profondes et situées sur des lignes noires d'autant 
plus apparentes que le fond de l’élytre est plus clair, en particulier 
chez les exemplaires mis en alcool. Les premiers ont été capturés par 
le capitaine Bottego à Ganale Gudda, chez les Gallas Arussis, en mai 1893, 
et je les avais considérés comme une variété de C. howa Rég., de Ma- 
dagascar. Elle à été retrouvée en nombreux exemplaires par M. Al- 
luaud à Nairobi, Bura, Kibwézi, l'ile de Lusinga et il ne fait pas de 
doute pour moi que ce soit une espèce distincte. C. howa se distingue 
par sa forme un peu plus étroite et plus convexe et par les lignes 
noires des élytres moins distinctes et les stries plus fines. 


252 D' M. RÉGIMBART. 


Rhantus capensis Aubé. — Londiani, Kibwézi, Nairobi, Escarp- 
ment, Nakuro. 

Hydaticus flavolineatus Boh. — Bura; Kilimandjaro (zone in- 
férieure). 


Hydaticus Dregei Aubé. — Bura; Kilimandiaro (zone inférieure). 


Hydaticus caffer Boh. — Bura; Kilimandiaro (zone inférieure 
et zone des cultures). 

Hydaticus galla Reiche. — Bura, Londiani, Nairobi, Kibwézi, 
Escarpment, Kijabé. 

Hydaticus matruelis (Clark, — Bura, Kibwézi. 

Hydaticus dorsiger Aubé. — Bura. Nairobi, baie de Kavirondo. 

Hydaticus Leander Rossi. — Nairobi, Maji-Chumvi, baie de 
Kavirondo. 

Hydaticus exclamationis Aubé. — Escarpment, un seul exem- 
plaire. 

Rhantaticus signatipennis Cast. — Mombasa, Samburu, Nai- 
robi. 

Eretes sticticus L.. var. succinctus Klug. — Mombasa, Sam- 


buru, Nairobi. 
Cybister senegalensis Aubé. — Maji-Chumvi, un exemplaire de 
la variété à dessous du corps ferrugineux. 


Cybister tripunctatus O1., var. africanus Aubé. — Mombasa, 
Kibwézi, Escarpment. 





Cybister immarginatus Fab. Mombasa, Bura. 
Cybister pinguis Rég. — Kibweézi, une femelle. 
Cybister binotatus Klug. — Escarpment, baie de Kavirondo. 


Cybister marginicollis Boh.,(auritus Gerst., filicornis Sharp). — 
Maji-Chum vi. 


GYRINIDAE 


Dineutes africanus Aubé. — Nombreux exemplaires : Baie de 
Kavirondo ; Kilimandiaro, zone des cultures; Nyangnori, Bura, Nairobi, 
Kijabé. 


Dytiscidae, Gyrinidae, Hydrophilidae. 293 


Dineutes aereus Klug. — Ile de Zanzibar : rivière Mwéra ; Nyan- 
enori, Maji-Chumvi, Bura, Samburu, Kibwezi, Mwataté, Bura, baie de 
Kavirondo; Kilimandijaro, zone inférieure. 


Dineutes subspinosus Klug. — Nairobi, Maji-Chumvi, Samburu, 
Voi. 


Aulonogyrus flaviventris, n. Sp. — Long. 6-7 1,2 mill. — 
Ovalis, parum elongatus, modice converus, infra flavo-rufus, pedibus 
concoloribus, supra metallicus, tirescens, ex viridi, coeruleo, aureo, cu- 
preo et purpureo variegatus, flaro limbatus; capite subtilissime reticu- 
lato, tenuiter remote punctato; pronoto dense tenuiter punctato, utrin- 
que plaga lata fortiter reliculata, opaca et viridi ornato, elytris ad 
apicem subrotundatim truncalis, angulis rotundatis et deletis, striis de- 
cem viridibus, reticulatis, opacis, omnibus conspicuis, ertus magis ap- 
proximatis et profundis, postice geminatim conjunctis, instructis, in- 
tervallis quatuor externis conve.ris. 


Cette espèce, au premier abord, ressemble tout à fait à A. abyssini- 
cus Rég., mais elle se distingue aisément, d’abord par le dessous du 
corps entièrement jaune, sans aucune région brune ou noire, ensuite 
par la forme un peu moins élargie à la base des élytres et enfin par la 
ponctuation beaucoup mieux accusée sur la tête et beaucoup plus im- 
primée et dense sur le pronotum et les élytres. 


Trois exemplaires, Kijabé (Rift-Valley oriental). 


Aulonogyrus hypoxanthus, n. Sp. — Long. 5 12-6 mill. — 
Ovalis, vix elongatus, sat convexus, infra flavo-rufus, supra metallicus 
et variegatus, flavo limbatus, caeterum praecedenti fere omnino similis. 


Espèce intermédiaire entre la précédente et A. amoenulus Boh., plus 
courte, plus petite et plus convexe que la première, plus largement et 
beaucoup plus régulièrement ovale, moins comprimée, moins gibbeuse 
et plus grande que la seconde; la coloration en dessous et en dessus est 
la même, mais les nuances métalliques, quoique également très variées, 
sont un peu moins vives: la troncature est sensiblement plus arrondie 
et l’angle externe encore plus effacé. 


Belle série capturée à Nairobi (Wa-Kikuyu et Masai). 
Aulonogyrus epipleuricus, n. sp. — Long. 9-10 mill. — 
Oblongo-ovalis, haud dilatatus, modice convexus, supra nigro-olivaceus, 


sat nitidus, plus minus metallicus, ex aeneo, cupreo, purpureo, viridi et 
coeruleo variegatus, infra niger, nitidissimus, aliquoties plus minus fer- 


254 D' M. RÉGIMBART. 


rugatus, ultimo abdominis segmento ferrugineo, pedibus rufo-ferrugineis, 
epipleuris rufo rubris et [ere verticalibus, supra dense tenuiter punctu- 
tus; elytris postice fere recte truncatis, angulis obtusis et anguste ro- 
tundatis, sulcis decem punctatis geminatim dispositis et postice conjunc- 
Lis, quorum erternis bene impressis et internis deletis, instructis ; pedibus 
anterioribus robustis, tibiis ad marginem externum medium convexis, 
angulo erterno obtuso et deleto: tarso S semiovatim late dilatato, Q fere 
parallelo. 


C'est de beaucoup la plus grande espèce connue du genre, remar- 
quable par la facon dont les épipleures sont relevés en dehors, presque 
verticalement; la ponctuation est fine et serrée et en plus on remar- 
que un pointillé extrêmement fin et à peine imprimé sur les élytres ; 
le pronotum présente la même ponctuation sans pointillé et une réti- 
culation très subtile plus visible sur les côtés qui sont ainsi rendus 
opaques; la tête est lisse et brillante au sommet, très subtilement ré- 
ticulée et très finement ponctuée en avant et au milieu; les dix sillons 
des élytres, dont le fond est réticulé et pourvu de point assez gros, sont 
très nets en dehors, à peu près complètement effacés en dedans, rap- 
prochés deux à deux et réunis deux à deux en arrière, les deux in- 
ternes se recourbant en dehors pour former une ellipse plus ou moins 
régulière et apparente. 

Kilimandiaro, zone des prairies, vers 3.500 mètres d'altitude. 


Aulonogyrus caffer Boh. — Bura (Wa-Taïta), Londiani (Maü-Es- 
carpment, 2.500 mètres), Kijabé (Rift Valley), Nairobi (Wa-Kikuyu et 
Masai), Kilimandijaro {zone des cultures et des forêts), baie de Kawi- 
rondo. 


Aulonogyrus virescens Rég.— Kilimandjaro (zone des cultures), 
baie de Kavirondo, Londiani (Maü-Escarpment), Nairobi {Wa-Kikuyu 
et Masai), Nyangnori (Nandi occid.). 


Aulonogyrus algoensis Rég. — Ile de Zanzibar (rivière Mwéra), 
Nyangnori, baie de Kavirondo, Nairobi. 


Orectogyrus laticostis, n. sp. — Long. 8 12 mill. — Ovalis, 
sat latus, sat convexus, infra fortiter carinatus, supra nitidissimus, 
metlallicus, infra rufo-ferrugineus, utrinque late infuscatus ; capite vi- 
ridi-coeruleo, in medio violaceo, postice aeneo tincto, subtilissime reti- 
culato; pronoto subtilissime reticulato, aeneo-cupreo, transtersüm violu- 
ceo anguste trifasciato, lateribus late punctato-tomentosis et anguste rufo 
limbatis ; elytris nigricantibus et punctato-tomentosis anguste rufo lim- 


Dytiscidae, Gyrinidae, Hydrophilidue. 299 


batis, spatio suturali communi lato et utrinque costa lata in disco laevi- 
bus, nilidissimis, persubtilissime transversin reticulatis, viridi-aeneis, 
truncatura vix obliqua, [ere recta, angulo externo recto, leviter pro- 
minulo, suturali recto: pedibus rufis, concoloribus. — G Tibiis ante- 
rioribus sat latis, angulo apicali externo leviter obtuso et rotundato, 
tarso parallelo, parum dilatato; spatio suturali communi postice bifido 
et medium haud superante, costa longiore. — Q Spatio suturali medium 


superante etad extremum apicem tantummodo leviter bifido, costa simili. 


Cette très belle espèce a une réticulation très fine et ronde sur la tête 
et le pronotum, transversale et extrêmement fine sur les parties lisses 
des élytres. La tête est d’un bleu verdâtre teinté de violet au milieu 
et de bronzé en arrière; le pronotum est d’un bronzé plus ou moins 
cuivré, avec trois bandes transversales étroites violettes, l’une au bord 
antérieur, la seconde avant le milieu et la troisième au bord postérieur ; 
l’espace lisse sutural, d’un vert bleuûtre à reflets bronzés ainsi que la 
côte, est large, presque parallèle, largement bifide chez le mäle dans sa 
seconde moitié et ne dépassant pas le milieu, prolongé chez la femelle 
jusqu'aux deux tiers et seulement à peine bifide à l'extrême sommet ; 
la côte, semblable dans les deux sexes, est large, atténuée à la base et 
en arrière où elle ne dépasse pas les trois quarts. 


Kilimandijaro, zone des cultures et zone des forêts, vers 2.000 mèe- 
tres, deux mâles et une femelle. 


Orectogyrus rugulifer, n. Sp. — Long. 7-8 mill. — Ovalis, 
subrhomboideus, convexæus et subtus carinatus, supra variegatus, me- 
tallicus, Subliliter reticulatus, nitidus, ad latera punctato-tomentosus 
et anguste flavo limbatus, infra rufus, abdomine ad latera plus minus 
fusco tincto, pedibus pallide rufis, anterioribus fusco notatis: capite 
aeneo-viridi, plus minus cupreo variegalo, pronoto violaceo-coeruleo, 
ante basin fascia transversa aeneo-viridi ornato, cupreo et purpureo 
variegato, utrinque late punctato-tomentoso; elytris ad basin aeneo-vi- 
ridibus, postice nigro-violaceis, saepe coeruleo et cupreo tinctis, anguste 
flavo limbatis, punctato-tomentosis, spatio suturali comnuni latissimo 
costaque discali laevibus, paululum ante truncaturam terminatis, trun- 
catura sat convexru, extus sinuata, angulo apicali externo sat acuto et 
prominulo, suturali fere recto. — & Tibiis anterioribus fere rectis, an- 
gulo apicali externo obtuso, margine interiore fusca, tarso parallelo et 
parum lato, spatic laevi suturali sat late lanceolato, cireiter a medis 
longissime et angustissime bifido, ante truncaturam desinente, costa dis- 
cali sat elevata et postice fere simul ac spatio laevi desinente. — & Spu- 


256 D' M. RÉGIMBART. 


tio suturali multo latiore, oblique ruguloso, vix ad ectremum apicem 
bifido, cum costa paulo longius ad truncaturam prolongato. 


Cette espèce est extrêmement voisine de l'O. Leroyi Règ., dont elle 
a la taille, la forme, la coloration et à peu près la même structure des 
parties lisses aux élytres; elle diffère par les caractères suivants : l’es- 
pace lisse sutural commun est sensiblement moins rétréei vers la base, 
par conséquent moins ventru au milieu, principalement chez la fe- 
melle où il est toujours beaucoup plus largement lancéolé et la côte 
discale dans les deux sexes est semblable, assez convexe et nullement 
terminée chez la femelle en un tubercule élevé et saillant ; l'abdomen 
est sensiblement teinté de brun sur les côtés, au lieu d’être entière- 
ment testacé. 


Kilimandjaro, zone des cultures, belle série. 


Orectogyrus Leroyi Rég. var. mairobiensis, NOV. var. — 
Spatio suturali communi & paulo, @ mullo latius dilatato, simul ac pos- 
tice longius terminato, costa quoque postice longiore et, apud feminam, 
truncaturam fere atlingente. 


Chez 0. Leroyi Rég.c, l’espace lisse sceutello-sutural est légèrement 
lancéolé et divisé un peu avant le milieu, par une bande étroite ponc- 
tuée tomenteuse, en deux lobes qui deviennent alors juxta-suturaux 
et qui se terminent en pointe vers les quatre cinquièmes de la longueur ; 
chez la femelle ce même espace est largement lancéolé, fortement ré- 
tréci à la base, obliquement ridé et se termine par une extrémité très 
brièvement bifide ou plutôt bilobée vers les cinq sixièmes de la lon- 
gueur; la côte discale est de largeur à peu près uniforme chez le mâle 
et se termine vers les cinq sixièmes de la longueur, tandis que chez la 
femelle elle se termine encore plus près de la troncature et se dilate 
légèrement en un tubercule un peu élevé. 

Dans la var. nairobiensis nous trouvons ces caractères des espaces 
lisses augmentés en largeur et en longueur, principalement chez la Îe- 
melle, le mâle n’offrant que peu de différence avec le type. 


Nairobi (Wa-Kikuyu et Masaï), plusieurs mâles et femelles. 


Var. tavetensis, nov. var. — Winus latus, paulo magis compres- 
sus, regionibus laevibus postice minus prolongatis, spatio suturali G fere 
sünili, & mullo angustiore, in medio tantummodo leviter dilatato; costa 
= simili, & ad apicem multo minus fortiter tuberculata. 

Contrairement à la précédente cette seconde variété a les espaces lisses 
beaucoup moins développés en longueur et en largeur que le tvpe 


Dytiscidae, Gyrinidae, Hydrophilidae. 297 


chez la femelle, le mâle offrant ces mêmes caractères à un degré beau- 
coup plus faible. 


Afrique orientale anglaise : Taveta, plusieurs mâles, une seule fe- 
melle. 


Orectogyrus feminalis, D. Sp. — Long. 6 1/4-7 1/2 mill — 
Ovalis, sat elongatus, conveæus et compressus, supra metallicus, varie- 
gatus, subtiliter reticulatus, anguste flavo limbatus, pubescentia griseo- 
albida, infra omnino pallide rufus, pedibus rufis, anteriorum genubus 

el tibiarum margine interno fuscis, tarsis G nigris, © rufis; capite 
_aeneo-viridi, in medio plus minus purpureo violaceo, labro valde por- 
recto, obscure cupreo, fortiter dense punctato, semielliplico, longe nigro 
ciliato ; pronoto aeneo-viridi vel coeruleo, transversim purpureo varie- 
gato, leviter (occipile quoque) longitudinaliter ruguloso, regione externa 
tomentosa intus antice leviter lobatim dilatata; elytrorum truncatura 
fortiter convexa, extus sat profunde sinuata, angulo apicali externo 
aculo et prominulo, suturali recto, spatio suturali S parum lato, haud 
dilatato, rugulis aliquot remotis et obliquis instructo, ante medium fere 
parallelo et integro, post medium linea suturali punctata anqustissima 
diviso, bifido, ante apicem utrinque attenuato et subacute terminato, 
® lanceolato ad basin paulo latiore et remote oblique ruguloso, in medio 
modice dilatato, subdepresso, oblique profunde et densissime ruguloso , 
postice fortiler attenuato, ante apicem fere parallelo et in truncatura 
terminato; costa discali S sat latu, postice attenuata et paululum ante 
truncaturam desinente, ® postice minus angustata et in truncatura 
apice extus dilatato et elevato terminata. 


Chez cette espèce le mâle est encore très voisin d’O. Leroyi Rég., 
mais la femelle est très différente, étant déjà plus petite et plus com- 
primée que le mâle. Le labre est plus projeté en avant, plus longue- 
ment semi-elliptique ; l’espace lisse sutural du mäle est peu large, 
presque parallèle en avant et pourvu de quelques rides obliques très 
espacées et très peu imprimées, très étroitement divisé à partir du 
milieu par une très fine ligne ponctuée suturale en deux lobes qui se 
rétrécissent légèrement pour se terminer par une extrémité plus ou 
moins fine vers les quatre cinquièmes de la longueur; chez la femelle 
cet espace sutural lancéolé est un peu plus large à la base et pourvu 
également de rides obliques espacées et peu profondes, puis au milieu 
il se dilate modérément, se déprime et se couvre de rides très serrées 
et très imprimées situées souvent sur une tache rousse, enfin se ré- 
trécit et se termine par une extrémité lisse et presque parallèle sur la 

Ann. Soc. ent. Fr., LXXV [1906]. 47 


258 D' M. RÉGIMBART. 


troncature même. La côte discale du mâle est assez large en avant et 
au milieu, plus ou moins rétrécie en arrière et se termine en pointe 
plus ou moins fine à peu de distance de la troncature; chez la femelle 
elle est moins rétrécie en arrière et se termine sur la troncature même 
par un sommet dilaté en dehors et élevé. Les tarses sont noirs, large- 
ment et parallèlement dilatés chez le mâle, roux et étroits chez la 
femelle. 


Kilimandiaro. région inférieure. 


Orectogyrus coptogynus, n. Sp. — Long. 8 mill. — Ovalis, 
elongatus, haud parallelus, anfice attenuatus, compressus et valde con- 
veæus, infra pallide rufus, pedibus concoloribus, anterioribus leviter 
fusco adumbratis; capite, prothoracis elytrorumque regione laevi niti- 
dis, aeneo-viridibus, leviter cupreis, subtiliter reticulatis, regione ex- 
terna latissime punctato-lomentosa et anguste flavo limbata;: pronoto 
conico, basi fortiter concava, elytrorum truncatura valde obliqua, an- 
qulo externo valde acuto, spinose producto, suturali S subacuio, © le- 
viler producto et emarginatim anguste truncato; spatio suturali longe 
lanceolato, fusiformi, postice GS breviter, © longius acuminato et ante 
truncaturam terminato. — 5 Tibiis anterioribus fere rectis, angulo api- 
cali externo recte, leviter prominulo, tarso sat late dilatato. 


Cette espèce, très voisine de 0. Oscaris Apetz, comme taille et aspect 
sénéral, s’en distingue par la troncature et l’espace lisse des élytres, 
ainsi que par la couleur gris argenté plus uniforme de la pubescence 
et par le labre moins allongé et semi-elliptique. La couleur des régions 
lisses est d’un vert bronzé brillant assez uniforme et faiblement teinté 
de cuivre; l’espace lisse du pronotum assez étroit n’occupe qu’à peine 
le tiers moyen de la largeur et représente un tronc de cône régulier ; 
l’espace lisse des élytres est étroitement lancéolé ou plutôt fusiforme, 
commencant à la base à chaque angle externe de l’écusson d’où il s’é- 
largit jusqu’au premier quart de la longueur, puis parallèle, ensuite 
se rétrécissant progressivement par une extrémité acuminée briève- 
ment chez le mâle où elle atteint environ les quatre cinquièmes, plus 
longuement chez la femelle où elle se termine beaucoup plus près de 
l'angle sutural. 


Kilimandjaro, région inférieure, avec le précédent. 
Orectogyrus erosus, D. Sp. — ©. Long. 5 1/2-6 mill. — Ova- 


lis, sat elongatus, haud dilatatus, modice convexus, sat nitidus, metalli- 
cus, utrinque pubescens, anguste flavo limbatus, infra pallide testaceus, 


Dytiscidae, Gyrinidae, Hydrophilidae. 259 


pedibus concoloribus, anterioribus ad genu vix fusco anguste marginatis : 
capile viridi-aeneo et pronoto aeneo-viridi subtilissime sed fortiter reti- 
culatis, illo cum labro rotundato et brevi, hoc ad latera parum late pu- 
bescente; elytris sat nitidis, minus fortiter reticulatis, ad latera fere 
duplo latius pubescentibus, spatio suturali communi lato, levissime ante 
medium dilatato, postea leviter angustato et in medio truncaturae ter- 
minato, truncatura biemarginata et valde obliqua, angulo externo bre- 
viter acuto et prominulo, intermedio recto, suturali majore et magis 
lobatim producto, margine flavo angusto, post medium leviter dilatato : 
tibiis anterioribus brevibus, latiusculis, angulo apicali externo omnino 
deleto. — G Ignotus. 


Assez voisin d’O. semisericeus Gestro, mais beaucoup plus petit et 
pourvu d’une troncature très différente. La couleur métallique et mo- 
dérément luisante est d’un vert bronzé sur la tête, d’un bronzé verdâtre 
sur le pronotum, d’un noir à peine bronzé sur les élytres, la bordure 
jaune étroite est faiblement dilatée après le milieu jusqu’à l’angle ex- 
terne des élytres; la région tomenteuse du pronotum peu large et n’en 
occupant guère que le sixième extérieur, est presque du double plus 
large sur les élytres et se termine au milieu du lobe médian de la tron- 
cature, l’espace sutural ayant ainsi une forme allongée, à peine dilatée 
en avant, légèrement rétrécie en arrière pour se redilater de nouveau 
légèrement en gagnant la troncature dont il occupe à peu près la moitié 
interne; la troncature présente deux échancrures assez profondes, 
l'externe un tiers plus étroite, l'angle externe brièvement aigu, le 
médian droit et en forme de lobe court, l’interne plus allongé et plus 
émoussé. : 

Kilimandijaro, zone des cultures, 2 femelles. Le mâle doit certaine- 
ment ètre différent. 


HYDROPHILIDAE 


Stethoxus (Temnopterus) aculeatus Sol., (spinipennis Gory). — 
2 exemplaires, Samburu, Bura. 


Hydrophilus fulvofemoratus Fairm., var. uniformis Fairm. — 
Exemplaires bien conformes à ceux de Madagascar, mais sensiblement 
plus petits. Carène prosternale terminée en arrière par un angle très 
aigu, mais Sans épine ; épine métasternale n’atteignant pas la première 
suture ventrale ; dernier segment abdominal avec un espace lisse ter- 
minal presque conique; fémurs intermédiaires finement et densément 


260 D' M. RéGiImBaRT. 


ponctués; points systématiques de la tête et du pronotum nombreux 
et assez diffus en dehors des lignes qu'ils forment. 


Bura, six exemplaires. 


Hydrophilus spinicollis Eschsch. — Baie de Kavirondo, deux 
exemplaires mâles. Forme moins élargie et un peu moins convexe, 
carène prosternale terminée en arrière par une longue épine horizon- 
tale très aiguë, points systématiques de la tête formant des lignes plus 
régulières et beaucoup mieux limitées, séries ponctuées des élytres 
beaucoup plus régulières. 


Sternolophus Solieri Cast., (rufipes Solier). — Nairobi, Maji-Chum- 
vi, Kibwézi, ile de Lusinga. 


Helochares melanophthalmus Reiche, var. crenatostriatus 
Rég. — Kilimandijaro, baie de Kavirondo. Plusieurs exemplaires qui 
ne différent pas sensiblement des types du Congo, ayant la même 
forme large et assez courte, les points sériaux des élytres gros et 
rapprochés et la tête marquée d'une large bande noirâtre longitudinale 
sur le milieu. 


Var.notaticollis, nov. var. — Long. 6 12-7 mill. — Taille grande, 
forme plus allongée, large en arrière, atténuée en avant, élytres plus 
longs avec les points sériaux des élytres comme chez le précédent; 
tête avec la bande noire longitudinale très marquée, pronotum orné 
d’une tache médiane en forme de v dont le sommet est inclus dans 
une autre tache postérieure en forme de demi-cercle, à branches 
tournées en avant, ces taches brunes et généralement bien apparentes 
quoique vagues sur leurs bords. — Nairobi, une belle série. 

Var. curtus, n0v. var. — Long. 6-6 1/2 mill. — Mêmes caractères 
que chez la var. crenatostriatus, mais forme encore plus courte et 
plus ventrue, à cause de la largeur et de la brièveté des élytres, se 
distinguant de la var. sechellensis Rég., par les points sériaux beau- 
coup plus gros et par la tête pourvue de la large bande noire longi- 
tudinale. — Bura, cinq exemplaires. 

Chez H. melanophthalmus et ses variétés, le limbe de lélytre compris 
entre la strie externe très rapprochée de l’avant-dernière et le bord 
latéral est couvert de points assez fins et peu rapprochés accompagnés 
de points beaucoup plus gros disposés en ligne longitudinale très 
irrégulière. 


Helochares nigrifrons Brancs. — Cette espèce est encore plus 
variable que la précédente comme taille (3 4/2-5 1/2 mill.) et aussi 


Dytiscidae, Gyrinidae, Hydrophilidae. 261 


comme ponctuation, au point que les exemplaires extrêmes des deux 
espèces sont à peu près impossibles à distinguer les uns des autres, 
les plus petits exemplaires d'A. melanophthalmus n'ayant que 4 1/2 mill. 
Les points sériaux des élytres sont modérément forts, plus ou moins 
rapprochés et sensiblement plus longs que larges; en général le limbe 
de l’élytre a une ponctuation plus rapprochée et plus grosse au point 
que la ligne longitudinale irrégulière a les points à peine plus gros et 
très difficiles à distinguer. Il faut reconnaître que les petits exem- 
plaires de H. melanophthalmus sont les points du limbe sensiblement 
plus forts que les gros spécimens et par suite les points de la rangée 
irrégulière moins différents comme force. 


Rapporté en nombreuse série des localités suivantes : ile de Lu- 
singa, baie de Kavirondo, Kibwézi, Nairobi, Bura., Escarpment. 
Nakuro, Kijabé, Voï, Samburu, Mombasa. 


Helochares laeviuseulus, n. Sp. — Long. 2 1/2-3 mill. — 
Ovalis, postice dilatatus, antice attenuatus, parum convexus, capite 
nigro, ante oculos utrinque late testaceo: pronoto testaceo, in medio 
latissime nigricante; punctis quatuor nigris notato, cum capite tenuiter 
sat dense pjunctato; elytris testaceis, lineis novem fuscis longitudina- 
libus (quarum duabus internis et duabus externis punctis seriatis 
constitutis) ornatis, tenuissime et sat remote punctulatis, serie discali 
punctorum majorum distincta instructis ; corpore subtus fusco, pedibus 
testaceis, femoribus infuscatis, palpis flavis et ad apicem leviter in- 
fuscatis. 


Cette petite espèce a l'aspect extérieur d'H. minutissimus Kuw.: 
elle s’en distingue par les élytres très finement et presque impercep- 
tiblement pointillés, et par la coloration foncée du milieu de la tête 
et du pronotum. Les lignes brunes et fines des élytres sont continues, 
sauf tes deux internes et les deux externes qui ont l'apparence de 
séries régulières de points noirs: la série ponctuée discale est formée 
de points beaucoup plus gros, bien apparents et placés assez irrégu- 
lièrement. 

Étant donné la grande variabilité des Helochares, il ne me paraitrait 
pas étonnant que des exemplaires intermédiaires vinssent faire de 
cette espèce une simple variété de la suivante. Elle a été prise en 
une dizaine d'exemplaires dans la baie de Kavirondo. 


Helochares minutissimus Kuw. — Baie de Kavirondo, un seul 
exemplaire. 


262 D" M. RÉGIMBART. 


Philhydrus Alluaudi, n. sp. — Long. 4 3/4-5 3/4 mill. — 
Ellipticus, vir elongatus, ronvexus, brunneus, macula magna trian- 
qulari ante oculos flava, capite nigro, prothorace elytrisque ad latera 
late sordide testaceis, in disco fuscis, pedibus, palpis antennisque rufis, 
clava infuscata; punctatura mediocri sat densa, elytris irregulariter 
triserialim fortius punctatis. 

Ressemble comme taille, forme et couleur à notre P. halophilus 
Bedel. Coloration d’un brun assez foncé sur le milieu du pronotum et 
des élytres, s’éclaircissant progressivement sur les côtés qui sont d’un 
testacé pale sur les bords et au sommet, ainsi que sur les pattes, les 
antennes et les palpes dont le sommet est concolore; tête noire avec 
une grosse tache triangulaire ou subquadrangulaire jaune au-devant 
des yeux; ponctuation moyenne, assez dense et régulièrement disposée 
sur tout le dessus du corps; de chaque côté de la tête, on remarque 
quelques points plus gros sans ordre en dedans des yeux; points 
systématiques du pronotum formant une série antéro-externe oblique 
et curviligne en dedans et une autre transversale plus courte de 
chaque côté en arrière du milieu; élytres pourvus de trois rangées 
irrégulières de gros points très apparents. 


Londiani (2.500 mètres), Escarpment. 


Cette espèce également voisine de P. circumductus Rég., d'Érythrée, 
s’en distingue par sa forme moins allongée, sa couleur beaucoup 
moins noire, jaunâtre et non rougeàtre sur les côtés, par les taches 
de la tête moins grandes et plus écartées en avant, et par les séries 
ponctuées des élytres plus apparentes. 


Philhydrus anticus Rég. et var. fulvescens Rég. — Très nom- 
breuse série de cette espèce qui paraît répandue dans une grande 
partie de l'Afrique; long. : 3 1/3-4 mill.; couleur d’un brun plus ou 
moins foncé sur le pronotum et les élytres, avec les bords plus ou 
moins largement pâles, laissant souvent voir par transparence (prin- 
cipalement vers le sommet) des lignes de points bruns plus ou moins 
nets, tête plus noire, avec deux larges taches jaunes en avant des 
yeux, ponctuation moyenne bien imprimée, dense sur la tête, plus 
écartée sur le pronotum et surtout sur les élytres, forme ovale ellip- 
tique, peu allongée, points sériaux des élytres un peu plus gros que 
ceux du fond et très distants les uns des autres. — Ile de Lusinga, 
baie de Kavirondo, Escarpment, Kijabé, Nairobi. 


Philhydrus parvulus Reiche. — Nombreuse série : ile de Lu- 
singa, baie de Kavirondo, Kibwezi, Escarpment, Nairobi, Bura, Samburu. 


Dytiscidae, Gyrinidae, Hydrophilidae. 203 


Philhydrus mollis Rey. — Un exemplaire assez immature comme 
presque tous les exemplaires connus, d’un brun assez uniforme, plus 
pâle sur les quatre côtés du pronotum, avec la tête noire en arrière, 
rougeàtre en avant. — Nairobi. 


Paracymus punctillatus Rey. — Une centaine d'exemplaires se 
rapportant bien à ceux d'Europe méridionale, avec l'extrémité des 
élytres tantôt concolore, tantôt plus ou moins marquée de roux. — 
Ile de Lusinga, baie de Kavirondo, Londiani, Nairobi, Bura, Kibwézi, 
Maji-Chumvi, Mombasa, ile de Zanzibar. — Érythrée : Adi-Ugri, rivière 
Mai Tucala (D' Andreini). Transvaal : Hamman’s Kraal (E. Simon). 


Paracymus chalceus Rég. — Un exemplaire semblable à ceux de 
Madagascar. — Baie de Kavirondo. 


Paracymus minor Rég. — Je rapporte avec beaucoup de doute à 
cette espèce de Madagascar deux exemplaires, l'un de Bura, lautre 
du Kilimandiaro: ils diffèrent par la ponctuation des élytres beaucoup 
plus fine et par la taille un peu plus grande (4 2/3 mill. environ). 


Laccobius parumpunctatus Rég. — Une quinzaine d’exem- 
plaires, identiques à ceux rapportés d'Érythrée par les D'S Tellini et 
Andreini, me paraissent bien devoir être rapportés à cette espèce, 
dont un seul exemplaire, de Tananarive, m'est connu, Ils différent 
cependant par les points du pronotum plus gros, à peu près égaux à 
ceux de la tête, par la bordure jaune prothoracique souvent prolongée 
en tache derrière les yeux, par la coloration plus foncée et la macu- 
lature bien accentuée, comme chez notre L. regularis Rey.; la tailie 
varie entre 2 1/4 et 2 3/4 mill. L’exemplaire unique de Madagascar 
est insuffisant pour affirmer sûrement qu'il n'y a là qu’une seule 
espèce. — Londiani, Bura, Nairobi, Kibwézi, Kijabé. 


Berosus aegyptiacus Kuw. — Long. 5-7 mill. — Une douzaine 
d'exemplaires se rapportant bien à ceux d'Égypte, deux seulement 
atteignant presque 7 mill. de long, les autres ayant généralement 
6 mill. et un seul 5 mill. Forme allongée, convexe, couleur testacée, 
rembrunie sur sur le front et en dedans des yeux, avec une marque 
brunâtre très vague formée de deux bandes parallèles très peu dis- 
tinctes sur le milieu du pronotum, et quelques taches nébuleuses ou 
disjointes sur les élytres; ceux-ci ont une troncature concave, l’angle 
externe trèsaigu et épineux dans les deux sexes, l’interne aigu, pres- 
que émoussé et à peine saillant chez le mâle, aigu, saillant, épineux et 
moitié moins long que l’externe chez la femelle; ponctuation assez 


264 D' M. REÉGIMBART. 


forte et modérément dense sur la tête et le pronotum qui présente en 
outre une ponctuation très fine et écartée dans les intervalles de la pre- 
mière; séries élytrales formées de points assez fins et assez rapprochés 
dans une strie fine; ponctuation des intervalles fine en avant, plus 
grosse sur les côtés et en arrière, un peu inégale et sans ordre, le 2° 
avec des points sensiblement plus gros espacés au milieu des autres. 
— G élvtres lisses; 2° et 3° articles des tarses antérieurs très épaissis. 
le 3° au moins deux fois plus court que le 2e. 
Ile de Lusinga; Rift Valley : Nakuro et Naivasha. 


Berosus tetracanthus, D. Sp. — Long. 3 1/2-4 1/2 mill. — 
Oblongus, parum elongatus, antice attenuatus, postice dilatatus, modice 
convexus, rufus, capile in fronte et postice leviter infuscato, elytris vel 
concoloribus, vel post medium transversim vage fusco signatis, subtus rufo- 
fuscus, abdomine obscuriore, pedibus, palpis antennisque rufis; capite 
sat fortiter et parum dense, pronoto paulo fortius et densius punctatis, 
elytrorum Seriebus tenuiter canalicalatis, modice et sat dense punctatis, 
intus lineis nigris silis, extus concoloribus, intervallis 1 et 2 irrequla- 
riter, aliis uniseriatim sat fortiter punctatis, truncatura obliqua, haud 
concava, Spina externa cylindrica, tenui, longa et extus leviter diver- 
gente, spina suturali triangulari, minus longa et valde acuta. 

G Tarsorum anteriorum articulis 2 et 3 sat fortiter dilatatis et pi- 
losis, haud brevibus, © articulis 2, 3 et 4 fere similibus, haud dilatatis 
nec gracilibus. 


Espèce un peu piriforme, atténuée en avant, sensiblement dilatée 
en arrière du milieu des élytres, d’un roux uniforme, souvent avec la 
tète légèrement et vaguement rembrunie en arrière, les élytres ayant 
souvent en arrière du milieu une bande transversale noirâtre très 
vague formée par le renfoncement des lignes noires internes sur les- 
quelles sont situées les séries ponctuées, ces séries n'étant pas noires 
sur les côtés; la troncature oblique, mais non concave, à l’épine exté- 
rieure cylindrique, longue, fort aiguë et un peu divergente en dehors, 
fa suturale triangulaire, très aiguë mais aussi moins prolongée. Les deux 
sexes sont luisants et sans réticulation. 


Samburu et pays des Wa-Kikuyu. 


Berosus gracilispina, n. sp. — Long. 3 1/2-5 1/4 mil. — 
Ovalis, elongatus, antice longe attenuatus, modice convexus, supra obs- 
cure griseus, capite antice, pronoto ad latera elytrisque dilutioribus, his 
plus minus distincte et late transversim fusco marmoratis, sublus ni 
gricans, pedibus, palpis antennisque pallide rufis: capite et pronoto sat 


Dytiscidae, Gyrinidae, Hydrophilidae. 269 


fortiter dense punctatis : elytrorum seriebus sat profundis, fortiter dense 
punctatis, intervallis planis minus fortiter et sat dense punctatis, punc- 
tis omnibus sat longe piliferis, truncatura obliqua, recta, spina externa 
gracili, cylindrica, longa, recta, angulo suturali subacuto, haud promi- 
nulo. 

d Nitidus, tarsorum anteriorum articulis 2 et 3 crassis et pilosis; © 
opacus, fortiter reticulatus, articulis haud gracilibus. 


Chez cette espèce de taille très variable la couleur est d’un gris assez 
foncé, le devant de la tête très largement et les côtés du pronotum 
étroitement roux, les élytres plus jaunes, mais rendus assez obscurs 
par des marbrures transversales larges, plus ou moins noirâtres et plus 
ou moins nébuleuses: la ponctuation est assez forte et dense sur la 
tête et le pronotum, plus fine, assez dense, longuement pilifère et sans 
ordre sur les intervalles des élytres, les séries étant assez profondes, 
avec les points forts, allongés et très rapprochés. Le mâle est brillant, 
la femelle opaque par suite de la réticulation très imprimée sur les 
élytres, moins profonde sur le pronotum el nulle sur la tête. 


Samburu, Kibwézi, belle série. — M. Mocquerys m'en a envoyé un bon 
nombre d'exemplaires du Gabon; ils ont l'angle sutural de la troncature 
un peu plus prolongé et pourraient bien constituer le B. cuspidatus Er. 


Berosus subglobosus, n. sp. — Long. 3 mill. — Brevissime 
ovalis, fere piriformis, antice breviter attenuatus, valde conveæus, r'ufus, 
capite postice vix infuscato, abdomine fusco, membris rufis, capite et 
pronoto sat fortiter, dense et subaequaliter punctatis, hoc in medio 
quam ad latera duplo longiore, elytris breviter ovatis, fortiter striato- 
punclatis, intervallis tenuius uniseriatim punctatis. 


Distinct par sa forme subglobuleuse, un peu piriforme par suite de 
l’atténuation du pronotum et de la tête et de l'élargissement des élytres 
en arrière, par sa couleur d’un roux uniforme, par les élytres fortement 
striés ponctués avec les intervalles pourvus de points plus petits assez 
espacés et disposés en une série assez régulière et par le pronotum à 
bords moitié plus courts que le milieu, ce qui contribue beaucoup à 
abaisser la tête verticalement. 


Samburu, deux exemplaires. 


Berosus punctulatus Boh. — Deux exemplaires bien semblables 
à ceux d'Afrique australe, l’un de la baie de Kavirondo, l’autre de 
l’île de Lusinga. — Long. 3 3/4-4 1/3 mill. — Semblable au suivant, 
mais plus grand, beaucoup plus pàle sur le pronotum dont la double 


266 D' M. RÉGIMBART. 


bande médiane noirätre n’est bien apparente qu’à la base et s’efface en 
arrière, et sur les élytres dont les points sériaux sont beaucoup plus 
fins et les stries aussi plus fines. 


Berosus vitticollis Boh. — Espèce extrêmement variable de taille 
(2 4/3-3 1/2 mill.) et de coloration, remarquable par les élytres assez 
fortement et densément ponetués et pubescents sur les intervalles, plus 
fortement ponctués sur les séries qui sont peu profondes, par le pro- 
notum jaune marqué d'une large bande d’un noir plus ou moins mé- 
tallique tantôt en forme de plaque rectangulaire, tantôt divisée plus ou 
moins en deux par une ligne jaune médiane, cette marque étant sou- 
vent accompagnée de chaque côté par une tache noire plus ou moins 
développée libre ou soudée, et par la tête d’un vert métallique teinté de 
cuivre, de pourpre et d’or. Il faut lui rapporter le B. villosulus Rég. 
comme variété caractérisée par la couleur plus foncée, par la grande 
extension de la tache prothoracique qui ne laisse souvent que les bords 
jaunes. Le grand nombre d'exemplaires rapportés de partout par M. Al- 
luaud ne laisse aucun doute à cet égard ; l'espèce est du reste commune 
dans toute l'Afrique tropicale. 


Ile de Lusinga, baie de Kavirondo, Kijabé, Nairobi, Escarpment, Maii- 
Chumwvi, Samburu, Mombasa, ile de Zanzibar, Kilimandiaro. 


Berosus corrugatus, D. Sp. — Long. 3-4 mill. — Breviter 
ovalis, antice fortiter attenuatus, postice dilatatus, piriformis, valde 
COnveLus; rufus, capile purpureo, aeneo, cupreo, viridi vel coeruleo 
variegalo, pronoto in medio macula oblonga viridi, coerulea vel cuprea, 
saepe integra, saepe lineola rufa longitudinali separata, elytris quttis 
fuscis plus minus numerosis ornatis; capile densissime, fortissime et 
rugose punctato, in medio depresso, postice breviter carinato, pronoto 
fortiter dense punctato, punctis minimis interjectis, scutello elongato, in 
medio depresso, fortiter dense punctato, elytris profunde et fortiter 
striato-punctatis, intervallis tenuissime uniseriatim punctulatis. 


Court, très atténué en avant, élargi et épaissi en arrière, très con- 
vexe, roux en dessus, brun en dessous, la tête métallique et très va- 
riée comme nuance d’un exemplaire à l’autre, très profondément et gros- 
sièrement ponctuée, d'aspect chagriné, avec une petite dépression au 
milieu et une petite carène en arrière, le pronotum orné au milieu 
d’une tache oblongue métallique tantôt entière, tantôt divisée en deux 
bandes par un filet roux médian, pourvu de gros points profonds et 
denses entre lesquels se trouvent d’autres points beaucoup plus petits. 
les élytres très fortement et profondément striés ponctués, les inter- 


Dytiscidae, Gyrinidae, Hydrophilidae. 267 


valles pourvus de points très fins et peu rapprochés, disposés en série 
simple, sauf sur les deux intervalles internes où ils sont un peu plus 
gros et moins régulièrement sériés. Malgré un assez grand nombre 
d'exemplaires, je ne puis trouver de différence sexuelle dans le déve- 
loppement des tarses antérieurs qui paraissent toujours simples. 


Maiji-Chumvi, Kibwézi. 


Volvulus stagnicola Muls., (cupreus Rég.). — Baie de Kavirondo, 
Escarpment, Nairobi, Kibwezi, nombreux exemplaires. Je rétablis ainsi 
la synonymie, parce que, en revoyant avec soin les descriptions de 
Mulsant des Brachygaster denticulatus et stagnicolu, je vois que le 
premier est un insecte de taille beaucoup plus grande (5 1/2 mill.) et 
indique une espèce tout à fait différente que je ne connais pas, tandis 
que la description du stagnicola Muls. convient à peu près complète- 
ment à l'espèce en question que j'ai décrite sous le nom de cupreus 
sur deux exemplaires de l'ile d’Aldabra qui avaient la ponctuation 
plus forte. Ce caractère est variable d’un individu à l’autre, de même 
que la taille qui oscille entre 4 1/2 et à mill. Les stries ponctuées, très 
fortes en arrière et sur les côtés, diminuent de profondeur en avant 
et le long de la suture, au point que les deux internes sont complète- 
ment effacées dans le premier quart et que les suivantes ne s’y recon- 
naissent que par leurs points bien rangés et à peine plus gros que 
ceux des intervalles; les points des intervalles sont au moins moitié 
plus petits et tous pilifères. 

Parait exister dans toute l’Afrique tropicale ; je le possède aussi du 
Transvaal (E. Simon), de Delagoa (H. Junod), de Zanzibar, de Wydah 
(R. P. Ménager), du Sénégal et des iles du Cap Vert (D' Roussel). 


Volvulus compressus, n. sp. — Long. 4 1/4-% 13 mill. — 
Ovalis, valde elongatus, postice post humeros longe attenuatus, valde 
compressus, fortiter convexus, aeneus, nitidus, ad apicem saepissüme ru- 
fescens, sat dense punctatus, pubescens, elytris tenuiter profunde striato- 
punctatis, striis duabus internis antice deletis: antennis, palpis et pe- 
dibus anterioribus rufis, pedibus natatoribus piceis. 

Cette espèce est extrêmement voisine et difficile à distinguer de 
V. stagnicola; la taille est plus petite, la forme plus étroite, surtout en 
arrière, les stries des élytres sont un peu plus fines, la ponctuation des 
intervalles un peu plus dense; pour le reste les deux espèces sont 
semblables. 


Samburu, trois exemplaires (Ch. Alluaud); Delagoa Bay (H. Junod). 


268 D' M. RéGIMBART. 


Volvulus obsoletus, n. Sp. — Long. 3 mill, — Ovalis, elon- 
gatus, postice longe atltenuatus, valde compressus, converus, aeneus, 
nilidus, ad apicem rufescens, sat dense, parum fortiter punctatus, 
pubescens, elytris postice et ad latera fortiter striatis, striis duabus in- 
ternis ante medium ad basin omnino deletis ; pedibus piceo-ferrugineis, 
anterioribus et palpis rufis. 

Ponctuation fine, peu profonde et assez serrée, ayant la même inten- 
sité sur toute l'étendue des élytres, du pronotum et de la tête où elle 
est cependant un peu plus forte; stries des élytres assez profondes et 
assez grosses en arrière où leurs points sont peu visibles, plus super- 
ficielles en avant et sur les côtés où leurs points sont plus gros et 
irès visibles, les deux internes effacées à partir du milieu et même 
leurs points invisibles vers la base, pubescence assez longue, grisâtre. 


Samburu, île de Zanzibar, une demi-douzaine d'exemplaires (Ch. 
Alluaud); Wydah (R. P. Ménager), Cap Lopez (Mocquerys). 


Volvulus elliptieus, n. Sp. — Long. 2 3/4-3 1/4 mill. — ÆEllip- 
tico-ovalis, postice vix attenuatus, crassus, valde convexus, haud elon- 
gatus, aeneus, nilidus, ad apicem aliquoties leviter ferrugatus, pedibus 
fuscis, anterioribus palpisque rufis, sat dense, sat fortiter, haud obso- 
lete punctatus, pubescens, elytris postice et ad latera fortiter striato- 
punctatis, striis duabus internis antice desinentibus, sed punctis usque 
ad basin continuatis. 

Espèce voisine de la précédente, mais distincte par sa forme beau- 
coup plus courte et élargie, à peine atténuée en arrière, beaucoup plus 
convexe, surtout en arrière; stries des élytres plus larges, à points 
plus gros, surtout en dehors, les deux internes cessant vers le quart 
antérieur, mais distinctement continuées jusqu’à la base par leurs 
points qui sont plus faibles et à peu près semblables à ceux des inter- 
valles, ceux-ci assez denses, bien imprimés et assez égaux partout; 
ponctuation du pronotum moins dense, moins imprimée, surtout au 
milieu, celle de la tête plus profonde et plus rapprochée, à peu près 
comme celle des élytres; pubescence gris foncé et peu apparente. 

Bien que cette espèce n’ait pas été trouvée par M. Ch. Alluaud, je lai 
cependant décrite, car il est probable qu’elle se trouve aussi dans PA- 
frique orientale. Elle m'a été envoyée en quatre exemplaires par 
A. Mocquerys du Congo français : Montagnes de Cristal, Cap Lopez, et 
Haute Rivière Quilou, dans le Loango intérieur. 


Globaria simplex, n. sp. — Long. 3 3/4 mill. — Elliptico-ova- 


Dytiscidae, Gyrinidae, Hydrophilidue. 269 


lis, parum lata, valde convexæa, compressa, nitida, aenea, in medio te- 
nuiter, ad latera fortiter punctata, extus punctis aliquot vix majoribus 
oblique seriatim dispositis, pedibus piceis, anterioribus palpisque rujis. 

Forme ultra-convexe des Globaria, mais peu large et très com- 
primée, d’un noir bronzé brillant; ponctuation assez dense, fine au 
milieu du pronotum et vers la suture, de plus en plus forte à mesure 
qu'elle s'approche des côtés, celle de la tête moyenne et plus dense; 
cette espèce se fait remarquer par la trace à peine visible de séries 
obliques antéro-externes de points à peine plus gros que ceux du fond, 
tandis que ces séries sont d'ordinaire beaucoup plus marquées. 

Deux exemplaires : baie de Kavirondo et Voi (Ch. Alluaud); j'en 
possède un de Delagoa Bay (H. Junod). 


Globaria seriata, D. Sp. — Long. 3-3 3/4 mill. — Ovalis, post 
humeros latior, postice leviter attenuata, valde conveva, compressa, ni- 
tida, aenea, in medio tenuiter et parum profunde, extus sat fortiter 
punctata, punctis majoribus extus et antice in seriebus quinque obliquis 
distincte dispositis, pedibus piceis, anterioribus et palpis rufis. 


Plus ovale, plus atténuée en arrière, plus large au milieu que la 
précédente, ponctuation à peu près analogue, mais moins inégale du 
centre aux côtés, les gros points des élytres beaucoup plus forts et 
distincts et disposés en cinq séries obliques, l’interne moins nette et 
plus abrégée en avant. 

Afrique occidentale : Montagnes de Cristal (A. Mocquerys). Doit éga- 
lement se trouver dans l'Afrique orientale. 


Amphiops globus Er. — Kilimandiaro, Bura, Kibwézi. 


Dactylosternum depressum Klug. — Kilimandjaro, quatre exem- 
plaires de grande taille. 


Cyclonotum punctulatum Klug. — Baie de Kavirondo. 


Cyclonotum rufitarse Boh. — Maji-Chumvi, Kibwézi, île de Zan- 
zibar, Mombasa. De cette dernière localité se trouvent trois exem- 
plaires un peu plus grands et plus oblongs que les autres, avec une 
ponctuation un peu moins forte et moins dense : c’est peut-être une 
spèce distincte. 


Cyclonotum rubrocinctum, D. Sp. — Long. 3-3 1/3 mill. 
— Brevilerwovale, suboblongum, convexum, fortiter sat dense et regu- 
lariter punctatum, nigrum, nitidissimum, pronoto parum late ad latera 
el angulos, elytris anguste et multo latius postice rufo-rubrocinetis, 


270 D' M. RÉGIMBART. 


pedibus rufo-ferrugineis, tarsis, antennis, palpisque flavis, labro rufo- 
flavo, maculis duabus magnis nigris ornato. 


Cette petite espèce à ponctuation forte, égale et assez dense se fait 
remarquer par la bordure jaune-rouge qui orne le pronotum et les ély- 
tres, peu large sur le premier, étroite sur les deux premiers tiers des 
élvtres où elle se dilate très largement vers les deux tiers pour oc- 
cuper le sommet. 


Kilimandjaro, deux exemplaires. 


Cercyon capensis Muls., (scapularis Boh. — rufocaudatus Fairm.). 
— Très nombreux exemplaires de cette espèce répandue dans la plus 
grande partie de l'Afrique : baie de Kavirondo, Nairobi, Naivasha, 
Londiani, Kilimandijaro. 


Cercyon limbicollis, n. Sp. — Long. 2 3/4-3 mill. — Breviter 
ovalis, antice et postice rotundatus, sat convexus, capite nigro, fortiter 
et dense punctato, pronoto nigro ad latera rubro, sat late limbato, for- 
titer dense punctato, elytris rubro-castaneis, ad medium fascia laia vel 
latissima, transversali, nigra ornatis, minus fortiter dense punctatis, 
profunde sed tenuiter striato-punctatis, pedibus fusco-ferrugineis, tarsis 
et palpis rubris. 

Largement ovale-elliptique, assez convexe, arrondi aux deux bouts, 
noir avec une assez large bordure au pronotum et les élytres d’un 
rouge ferrugineux plus päle chez les exemplaires un peu immatures ; 
les élytres sont ornés d’une large bande transversale commune vers 
le milieu, cette bande se relevant en avant de chaque côté, presque 
jusqu’à l'épaule, mais ne dépassant pas le milieu de la suture vers le 
milieu de la longueur. La ponctuation est forte et dense sur la tête et 
le pronotum, moins jorte sur les intervalles des élvtres, qui sont 
presque imperceptiblement réticulés, les stries ponctuées sont pro- 
fondes et assez fines. 


Kilimandiaro, trois exemplaires. 


Cercyon nigriceps Marsh., (centromaculatus Sturm). — Nairobi. 
Cercyon dieganus (Bedel) Rèég. — Baie de Kavirondo, Voiï, 


Nakuro, Nairobi. 


Megasternum brunneum, n. Sp. — Long. 2 1/4-2 1,2 mill. 
— Ovale, sat elongatum, antice et postice attenuatum, conveæum, fere 
rhomboideum, brunneo-ferrugineum, capite et pronoto infuscatis, fere 
nigris, supra sat fortiter, dense et regulariter punctatis, elytrorum 


Dytiscidae, Gyrinidae, Hydrophilidae. 271 


striis tenuibus, parum profundis, parum dense punctatis, apice dilute 
rufo, pedibus et palpis rufis. 

Plus grand, plus allongé, plus atténué en arrière, ce qui lui donne 
une forme plus rhomboïdale, couleur brune, plus noire sur la tête 
et le pronotum, plus claire au contraire vers le sommet des élytres; 
ponctuation assez forte, assez dense et très régulière sur tout le dessus 
du corps, les stries des élytres fines peu profondes, à points plus 
rapprochés. 

Kilimandijaro, trois exemplaires. 


Sphaeridium apicale Boh. — Baie de Kavirondo, Naivasha, Ki- 
limandjaro. — Noir, pronotum étroitement bordé de jaune, élytres 
bordés de jaune étroitement, cette bordure se dilatant très largement 
au sommet en un espace commun tantôt entier, tantôt plus ou moins 
diminuée jusqu’à être réduite à une tache géminée juxta-suturale ; en 
plus, avant le milieu, on remarque une large tache rouge sanguin 
tantôt très nette, tantôt obscure et plus ou moins effacée. 


Sphaeridium obscurum, D. Sp. — Long. 4 1/2 mill — 
Breviter ovatum, suboblongum, subtiliter reticulatum, tenuiter crebre 
punctatum, nigrum, prothoracis margine ante medium anguste flavo, 
elytris ad apicem margine angustissimo et ante apicem macula com- 
muni utrinque plus minus extensa flavis, ornatis ; subtus niger, palpis 
fuscis, pedibus ferrugineis, femoribus fuscis ad apicem ferrugineis. 

Très voisin du précédent, il s’en distingue par l’absence de bordure 
jaune aux élytres, sauf sur le sommet, par la bordure jaune du pro- 
notum cessant vers le milieu et par la tache commune préapicale des 
élytres qui n’est pas reliée à la bordure jaune et est complètement 
isolée. Chez quelques exemplaires on remarque une trace très vague 
de la tache discale anté-médiane rouge. — Nairobi, trois exemplaires. 

De Londiani M. Ch. Alluaud à rapporté un exemplaire qui diffère 
du type par l'absence complète de bordure jaune au pronotum et par 
la présence d’une large tache commune apicale jaune-orange, qui 
oceupe plus du dernier tiers des élytres, les pattes sont presque entiè- 
rement noires, avec un léger reflet ferrugineux, 


Spercheus crenaticollis, 0. sp. — Long. 2 1/3-3 1/2 mill. — 
Oblongo-ovalis, parum latus, converus, Supra sordide testaceus, infra 
nigricans, pedibus rufis, palpis flavis ad apicem nigris; capite et pro- 
noto crebre fortiter punctatis, illo antice biangulatim producto, hoc 
lateribus fortiter crenatis, elytris crebre fortiter subseriatim punctatis, 


272 D' M. RÉGIMBART. 


quadricostatis, costis 2 et 4 apicem attingentibus, 1 breviore et postice 
elevatim terminata, 3 multo breviore et ad basin extus plus minus 
callosa. 


Cette espèce ressemble à S. Ceresyi Guérin, mais elle est moins 
courte et généralement un peu plus grande: la tête est plus distinc- 
tement bilobée en avant, le pronotum plus fortement crénelé sur ses 
bords et les côtes des élytres un peu plus marquées. En examinant 
la série rapportée par M. Alluaud, on trouve des différences assez 
notables dans l'intensité des caractères précités et dans la forme, de 
sorte qu'il pourrait bien y avoir plusieurs espèces; ces différences ne 
me paraissent cependant pas suffisantes. Deux ou trois femelles sont 
pourvues de leur sac ovifère. 


Baie de Kavirondo, Nakuro, Naïivasha, Samburu. 


Spercheus humeralis, n. sp. — Long. 21/3-3 mill. — Breviter 
ovalis, in medio elytrorum sat dilatatus, valde convexus, sordide fusco- 
luteus, capite et prothorace aliquoties magis rufis, opacus vel subopacus, 
fortiter sat dense punctatus, capite antice plus minus angulatim bilo- 
bato, inaequali, obsolete et confuse punctato, pronoto brevi, posterius 
plus minus angustato, marginibus externis obsolete crenulatis, elytris 
grosse sat dense punctatis, punctis ad suturaim seriatim et extus sine 
ordine dispositis, costis duabus obsoletissimis instructis, interna ad 
suturam post medium tuberculo desinente, externa ad basin utrinque 
depressione comitata, margine laterali post humeros late et parum 
profunde emarginato; subtus fuscus, pedibus rufis, palpis flavis ad 
apicem nigricantibus. 


Petite espèce de forme brièvement ovale, un peu dilatée vers le 
milieu des élytres, très convexe avec une gibbosité marquée en arrière 
du milieu, de chaque côté de la suture, au point de terminaison d’une 
côte interne très effacée et à peine distincte; la côte externe très obso- 
lète en arrière et très marquée vers la base par suite d’une dépression 
qui existe de chaque côté à cet endroit; le bord latéral assez dilaté 
est pourvu en arrière de l’épaule d’une échancrure large, mais peu 
profonde, qui n'existe pas chez un exemplaire seulement de ceux que 
j'ai sous les yeux; la ponctuation est très grosse et assez serrée, dis- 
posée en lignes longitudinales vers la suture des élytres et sans ordre 
sur le reste de leur surface; le pronotum a les côtés variables comme 
arcualure et très faiblement crénelés, 


Baie de Kavirondo. 


Dytiscidae, Gyrinidae, Hydrophilidae. 273 


Helophorus pallidipennis Muls. — Je rapporte provisoirement 
à cette espèce trois exemplaires de Nairobi, qui ressemblent presque 
complètement à ceux que je possède du Liban (lac Legmia, 1.000 mè- 
tres, D" Barrois); ils n’en différent que par la longueur un peu 
moindre des pattes et des tarses. Forme allongée, peu convexe, élytres 
non parallèles, testacés, un peu rembrunis en dedans; pronotum mé- 
tallique, vert, doré, cuivreux ou pourpré, bordé de pâle largement en 
avant, plus étroitement sur les côtés, à sillons peu profonds et nor- 
maux, à intervalles pourvus de gros points varioleux ombiliqués, à 
côtés très finement et obsolètement crénelés, arrondis dans le premier 
tiers, puis obliquement rectilignes, tête très métallique comme le pro- 
notum, couverte de points ombiliqués, pourvue en arrière d’un large 
sillon bifurqué en avant sur la suture frontale; pattes et palpes d’un 
testacé très pâle, ces derniers rembrunis au sommet, dessous du corps 
noir, à pubescence grise; sillons des élytres profonds à points très 
gros et très rapprochés, intervalles convexes avec une série de points 
extrêmement fins. 


Hydrochus perforatus Rég, 1905, Bull. Soc. entomol. Ital., 
XXX VI [1904], p. 220. — Long. 2 1/3-2 3/4 mill. — Cette espèce, 
qui a une certaine ressemblance avec notre H. nitidicollis Muls., s’en 
distingue par sa forme moins large, par son pronotum beaucoup 
plus étroit avec les angles postérieurs plus aigus et saillants en de- 
hors, par les points de la tête et du pronotum plus espacés et plus 
profondément enfoncés, ce qui fait paraître les espaces lisses plus 
visibles, et par les intervalles des élytres très réguliers. 


Cette espèce a été découverte en nombreux exemplaires en Érythrée : 
Asmara, Rivière Mai Tacala, par le D' Andreini. Retrouvée également 
en grand nombre, dans son voyage, par M. Ch. Alluaud : baie de 
Kavirondo, Londiani, Bura, Nairobi, île de Zanzibar. 


Hydrochus albicans, n. sp. — Long. 2 1/2-2 3/4 mill. — Elon- 
gatus, haud parallelus, elytris post medium conspicue attenuatis, ad 
apicem subtruncatis, fere depressis; capile fusco, valde inaequali, 
antice convexo et laevi, ad clypeum et utrinque ante oculos sulcato, 
postice profunde bifoveolato et punctato, utrinque intra oculos tuber- 
culato, sutura transversa profunda; pronoto fusco, antice laevi et bi- 
vel quadripunctato, in medio et post medium foveis quatuor punctatis 
eælus fovea Mongissima, Simplici vel divisa, punctata instructo, late- 
ribus intus obliquis, tenuiter crenulatis, angulis anterioribus obtusis 
el posterioribus rectis argultis ; elytris albidis, maculis duabus magnis 

Aun. Soc. ent, Fr., LXXV [1906], 13 


274 Dr M. RéGImBART. 


el vagis fuscis, prima ante medium, secunda post medium, ornatis, 
fortiter sulcato-punctatis, intervallis angustissimis, paribus magis ele- 
vatlis; sublus fusco-ferrugineus, palpis flavis, ultimo articulo latissime 
fusco, pedibus rufo-flavis. 

Espèce très reconnaissable à la couleur des élytres auxquels chaque 
point blanc, gros et rond des sillons, donne une teinte d’un blanc un 
peu grisàtre, les intervalles très étroits, les pairs plus élevés, étant 
d’un brun noir; cette couleur de fond envahissant un peu les points 
avant et après le milieu forme deux grandes taches foncées, vagues. 
Les quatre fossettes ponctuées et obliques du milieu du pronotum 
sont connées deux à deux en dedans et séparées par un intervalle 
médian fort étroit, la fossette latérale étendue de la base au sommet 
est très irrégulière, parfois entière, parfois divisée, fortement ponctuée ; 
quelques points analogues isolés se remarquant en dehors des fos- 
settes. Le devant de la tête est pourvu d’un sillon marginal profond 
en forme de demi-hexagone, est élevé et lisse, séparé par une très 
profonde suture transversale de la partie postérieure fortement exca- 
vée en deux fossettes juxtaposées limitées en dehors par un tubercule 
oblique lisse et d’un brun assez clair situé en dedans des yeux. 


Samburu, quelques exemplaires. 


Ochthebius strangulatus, n.sp. — Long. 1 1/5 mill. — Ova- 
lis, sal brevis, parum convexus, nilidus, castaneo vel nigro-piceus ; capite 
magno, ante oculos transversim profunde impresso, inter oculos foveis 
duabus rotundis, postice conjunctis instructo; pronoto ut capite impunc- 
tato, in disco sulcis duobus transversis, sulco medio longitudinali cru- 
ciatim conjunctis, ad latera foveis duabus profundis tertia obliqua con- 
junctis impresso, antice lato, postice fortiter strangulato et membrana 
minuta quadrata munilo, angulis anterioribus et posterioribus fere 
rectis ; elytris breviter et late ovatis, brunneo-castaneis, seriato-puncta- 
tis, punclis magnis subquadratis, modice approxzimatis in sulcis obsole- 
tissimis dispositis ; pedibus rufis, palpis fuscis, penultimo inflato. 


Ressemble beaucoup à notre 0. exaratus Muls., comme taille, comme 
forme et comme structure, mais il est moins noir et les points sériaux 
des élytres sont moins imprimés et surtout beaucoup moins rappro- 
chés, reposant sur des sillons encore plus obsolètes et visibles seule- 
ment au faux jour. 

Ressemble aussi beaucoup à 0. plicicollis Fairm., de Madagascar, 
mais est plus petit avec les points sériaux plus imprimés. 


Trois exemplaires : Maji-Chumvi, Samburu. 


Dytiscidae, Gyrinidae, Hydrophilidue. 279 


Ochthebius exaratus Muls. — Je rapporte avec un peu de doute 
à cette espèce d'Europe et d'Afrique septentrionale un exemplaire 
unique de la baie de Kavirondo; il présente bien à peu près les mêmes 
caractères généraux, mais les élytres sont beaucoup moins largement 
ovales et les points sériaux sont très rapprochés. 


Ochthebius tenuipunetus, n. Sp. — Long, À 1/4 mill. — 
Ovalis, brevis, modice conveæus, nitidus, nigro-piceus, leviter metalles- 
cens; capile ante oculos transversim profunde impresso, inter oculos 
foveis duabus profundis et approximatis excavato; pronoto antice latis- 
simo, post medium strangulato et duplo angustiore, membrana semicir- 
culari sat lala utrinque circumducto, in disco sulcis duobus transversis 
sulco medio longitudinali crucialim conjuncetis, extus antice fovea irre- 
gulari impresso, angulis anterioribus et posterioribus fere rectis; elytris 
breviter et late ovatlis, modice convexis, obsoletissime seriato-punctatis, 
punctis minimis, vix impressis, parum approximalis et seta brevi alba 
conspicua instructis ; pedibus rufis, palpis fuscis, articulo penultimo in- 
flato. 

Cette petite espèce est encore voisine des deux précédentes, mais 
elle est bien distincte par le pronotum encore plus brusquement 
échancré et étranglé en arrière du milieu, entièrement bordé de chaque 
côté par une membrane assez large demi-circulaire blanchâtre, par les 
points sériaux des élytres extrêmement fins, à peine imprimés, peu 
rapprochés et pourvus chacun d’une soie courte blanchâtre et très ap- 
parente. 

Baie de Kavirondo, deux exemplaires. 


Ochthebius Andreinii Rég., — 1905, Bull. Soc. entomol. Ital., 
XXXVI, [4904], p. 222. — Long. 2 mil. — Appartient au groupe 
d'O. aeneus Steph., d'Europe, mais constitue cependant une espèce 
bien distincte. Taille plus grande, forme moins élargie, couleur beau- 
coup moins dorée, d’un bronzé plutôt un peu verdâtre et rousse à 
l'extrémité des élytres: ponctuation beaucoup plus forte et plus dense 
sur la tête, le pronoium et les stries des élytres où les points sont en 
même temps beaucoup plus rapprochés et plus profonds; pronotum 
moins élargi en avant, moins rétréci en arrière, pourvu d’une large 
fossette antéro-latérale et d’une dépression en forme de demi-cercle 
embrassant extrémité postérieure du sillon médian, membrane latérale 
extrêmement étroite. 

Pris par centaines d'exemplaires en différents points de l'Érythrée 
par le D' Andreini; retrouvé en une trentaine de spécimens par M. Ch. 


276 D' M. REÉGIMBART. 


Alluaud : Escarpment, Kibwézi, Nairobi; Naivasha. Le seul exem- 
plaire de cette dernière localité diffère par la taille plus petite, la ponc- 
tuation des élytres plus forte sur des sillons plus profonds et est au 
moins une variété distincte, sinon une espèce. 


Ochthebius rugulosus, n. Sp. — Long. 4 1/2 mil. — Ovalis, 
sal convexus, ueneo-viridis; capite plus minus cupreo, tenuiler punc- 
tato, postice bifoveolato; pronoto subcordiformi, postice quam antice 
paulo angustiore, sat dense punctato, sulco mediali longitudinali, in 
disco foveola minuta antice et fovea multo latiore postice, utrinque an- 
lice fovea irregulari impresso, membrana destituto; elytris regulariter 
ovatis, profunde sulcatis, sulcis fortiter et dense punctatis, intervallis 
elevatis tenuissime punctulatis ; pedibus palpisque rufis. 


Diffère du précédent par la taille plus petite, par la sculpture du 
pronotum un peu différente et surtout par les sillons des élytres beau- 
coup plus profonds , leurs points très rapprochés et les intervalles très 
finement pointillés ; sur le pronotum, de chaque côté du sillon médian, 
se trouve en avant une petite fossette à peine imprimée et en arrière 
une beaucoup plus large et également superficielle, la fossette antéro- 
latérale étant elle-même assez vague quoique large. 


Kibwézi, deux exemplaires. 


Hydraena brevipalpis, n. sp. — Long. 1 5/4-2 1/4 mill. — 
Oblongo-ovalis, haud dilatata, parum convexa, prothorace elytris vix 
angustiore, fusca vel fusco-picea, prothoracis elytrorumque lateribus 
plus minus rufescentibus ; capile nigro, ante suturam subconvero, reli- 
culato, opaco, post suturam nitido, sat fortiter dense punctato, utrinque 
sulco angusto et profundo instructo, labro reticulato, opaco, tenuiter 
punclato antice bilobato; pronoto sat fortiter dense punctalo, subopaco, 
in medio transversim biimpresso, ad latera late foveolato lateribus te- 
nuiler crenulatis, in medio subangulatim dilatatis ; elytris thorace vix 
latioribus, oblonge ovatis, subparallelis, sat profunde striato-punctatis, 
punctis magnis leviter transversis et valde approximatis, postice magis 
rotundis et minus densis, intervallis modice convexæis, tenuiter punctu- 
lis et quasi transversim rugulosis, apice simplici; pedibus palpisque 
rufis, his robustis sat brevibus et ad apicem infuscatis. 


Espèce de forme spéciale ressemblant un peu à un Ochthebius, ayant 
les élytres oblongs et à peine plus larges que le pronotum, noire sur 
la tête, d’un brun foncé sur le pronotum et les élytres qui sont plus ou 
moins nettement dilués et roux sur les côtés. Sur le pronotum les 


Dytiscidae, Gyrinidae, Hydrophilidae. 271 


deux dépressions médianes sont : l’antérieure largement triangulaire, la 
postérieure plus grande et arquée en avant, toutes deux séparées par 
une élévation un peu plus brillante que le fond et en forme de v évasé, 
la dépression extérieure mal limitée et opaque présente en même 
temps une ponctuation allongée et plus ou moins confluente; sur les 
élytres les points des stries sont très gros, un peu transversaux et très 
rapprochés, les intervalles finement ponetués et comme ridés en tra- 
vers; les palpes sont bien moins allongés que chez les autres Hydraena 
et plus épais. 


Londiani, Escarpment, Kibwezi, Kijabé, Naivasha, belle série. 


Hydraena Alluaudi, n. Sp. — Long. 1 3% mill. — Oblongo- 
ovalis, haud dilatata, sat convexa, rufo-testacea, capite nigro, pronoto 
late in medio infuscato, pedibus palpisque rufis ; capite sat nilido, me- 
diocriter sat dense punctato, pronoto sat fortiter dense punctato, in 
medio transversim leviter biimpresso, ad latera longitudinaliter latius 
antice quam postice depresso, lateribus vix subdenticulatis, post medium 
leviter angustatis, elytris ad apicem conjunclim rotundatis, mediocriter 
seriatim et sSubregulariler punctalis, nullo modo striatis. 


Oblongue-ovale, non dilatée, non parallèle, le pronotum légèrement 
rétréci en arrière du milieu où sa dilatation n’est point anguleuse, les 
élytres arrondis ensemble au sommet; la ponctuation est assez dense, 
un peu plus faible sur la tête que sur le pronotum où elle est moyenne 
et plus dense et que sur les élytres où les points rapprochés sont dis- 
posés en séries longitudinales presque régulières, sans aucune trace 
de sillons ; les deux dépressions discales du pronotum sont très faibles, 
située l’une en avant, l’autre, souvent divisée en deux, en arrière du 
milieu, la dépression latérale très large en avant, plus étroite en arrière, 
étendue d& sommet à la base et beaucoup plus profonde que les deux 


autres. 


Très nombreuse série : baie de Kavirondo, Nairobi, Londiani, Es- 
carpment, Kijabé, Naïvasha. 


Hydraena kilimandjarensis n. Sp. — Long. 1 25-1 3/4 
mill. — Breviter ovalis, sat lata, parum convexa, fusco-ferruginea, ca- 


pile nigro, sat dense mediocriter punclato, pronoto fere hexagonali, 
dense punctato, in disco obsolete transversim biimpresso, utrinque latis- 
sime et fortiler depresso, lateribus tenuissime denticulatis, angulis poste 
rioribus rectis et argutis, elytris late ovatis seriatün dense punctatis, 
lateribus sat late planatis, tarsis palpisque rufis. 


278 Dr M. RécimBartT. — Dyliscidae, Gyrinidae, Hydrophilidae. 


Bien distincte de la précédente par sa forme beaucoup plus courte 
et plus large, sa coloration ferrugineuse; par le pronotum plus dilaté 
au milieu, ce qui le rend assez distinctement hexagonal, et pourvu 
d’une dépression latérale étendue du sommet à la base, beaucoup plus 
large en avant qu’en arrière et beaucoup plus étendue ; par les élytres 
largement ovales, ayant une gouttière latérale beaucoup plus aplatie et 
développée. 


Kilimandiaro, dans la zone des forêts, à 2.000 mètres, petite série. 





Lime 


a il "pré AE mi 4 


[TR 
H y ‘# TE 
HAN ON du [A 
k 4 1 LNTCE N LA VF ue 

l HN ou { 





Annales de la Société entomologique de France. Vol.LXXV(1906)PLS. 





Oudemans del. Imp. L. Lafontaine, Paris. 2 Hel. Mauge. 


Pergamasus primitivus 





Annales de la Société entomologique de France. Vol.LXXV(1906)PL6. 





Oudemans del. mp. L. Lafontaine, Paris. Hél. Mauge. 


Pergamasus primitivus ® 


" 


167 


en 
ar 





Annales de la Societé entomologique de france. VoL. LXXV /19061) PL 7 





Hélog. E Lartaut et del 


/. Cillacus Aluaude Grour. 2 Hhechodes spinosus Grour 3. Hhechodes Inéntrrues Crour 
. ; . = D + Sd 7 
4 lhechodes hurmaireé cour 5. Rhechodes brevicornis Grou» 0 lerylon Jinqulere Crour 


7 Cautomus armatus Grou. 8 Metacerylon parallelum crou» 9 Laemophloeus mérifitus Crow 
É 74 Ë 


Znp-Ceny-Gros Paris 





LANTA 


LU 
an 








\ 


A 
te 









4e Lie NAN 

NT UE 

PAT (AE 
M 


1 

















LMALA (l 
Lt 4 (i 

ae Ne \ 

UM V4 14 


QU Lo 





( 
AAA 
} 







x [Mal 
L ET ht 
CRT R 








£ L 
Ve A LA 
un l au LE PT | 

. ; { NC UE er À ESre Li . a" 
É MON f Ï À : un n, hs Hp | Les 
DNA 1 DL 'DTeL Ve Le 


EprNEs 






Annales de la Soctété entomotogique de France VG£ ZXXV 1906) PL. 8 


9 6 1 4 72, 


























£Æ. Lartaud delet sc 


1 Détomoidea tuberosa Grow. à Rhechodes tnterruptus érour. 9 Litargus mélitaris 

2 2 *Ditomoidea Auaudé crou E Diphyllus v notatus Crow. 10 Heterocerus montanus 

3 Rhechodes dorsalis Crow T Litargus insolitus Grow. 11 Heterocerus vulpes 

4 Rhechodes Fairmaireé Grow. 8 Litapgus madagascarinsis 6. 12 Heterocerus Farmatrré 
13 Heterocerus Perrieré trous. 14 Helerocerus Aluaudé rous. 


{mp.Geny-Cros. Faris 


Crour . 


Crouv. 


Crouv 


Groxr. 












de +: DR ES 
_ Lampyrides (Monogr. des) et complément, par E. Ouvien, 


” 2 pl. beitee rende er 5 di dise IST en à QUOI Ur 0 0". 0 2 et 3 fr. 
Apionides (Monogr. des), par Wencger . . . . . ..... 213 fr. 
Oédemerides (Synopse des), par Ganersauer (traduction de 
A0 US SN Rd etes Unes CRM à Let 2 fr. 
Ditomides (Monogr. des), par P. de la BRULERIE. . . . . . 2 et 3 fr. 
. Eumolpides (Synopse des), par E. Lerèvre (Appendice par 
de cr HE à RSR ee ANS DGA LHC SRE RES ; Let2fr. 
Histérides de l'Archipel Malais, par de MARsEUL. . - . . RUE TE D 1 
Histérides nouveaux (Description d’), par de Marseur. . . 1 50 et 2 fr. 
Magdalinus d'Europe et cirea, p. Dessnocuens pes Loges. . À 50 et 2 fr. 
Nanophyes (Monogr. du genre), par H. Br. de Barnevice. . À 90 et 2 fr. 
Érotylides et Endomychides de l'Ancien Monde (Revision des) 1 50 et 2 fr. 
Glaphyrus (Monogr. du genre), par Harozp (traduction ; 
A. Preud'homme de Borre).. : . .. ....... .. Oifr: 50: * 
Oxyporus (Tableau synopt. du genre), par A. FAuvEL. . . 0 fr, oÙ 
Characters of undescribed Lepidoptera heterocera, par EC 
MN ALRRE ER ER ARMOR SE ARE NERO ER 3et4&fr. : 
Tableaux unalytiques pour déterminer les Coléoptères , 
d'Europe | 
I. Nécrophages (traduit de ReiTTER). . . . . . . . Ltr. 50 
I. Colydiides, Rhysodides, Tr'ogositides (traduit de hr 
DE LD SSL SE MAMAN NA EL OA EN Er Q tr. 50 


Le prix du port de ces ouvrages (sauf la Faune et les Cata- 
logues Syn: et pour étiqueltes, envoyés franco) et celui des tirages 
à part sont à la charge de l'acheteur. | 


L’Abeille, Journal d'Enlomologie, fondé par S. De Manseur, 
continué par la Société entomologique de France, publie spécia- 
lement des travaux sur les Cor.éoprëres de l’Ancien Monde. 

M. L. Bedel, 20, rue de l'Odéon, est chargé de la publication du Journal 
(examen et admission des mémoires et correspondance scientifique). 


Lé 13° et dernier fascicule du vol. XXX a été distribué. 


Le montant des abonnements aux volumes de l’Abeille doit être . 
adressé à M. V. VAUTIER, agent de la Société, 28, rue Serpente. 





COLLECTIONS 


1° Collection H. Sénac (T'enebrionidue) ; 
. 2° Collection Ch. Brisout de Barneville (Coléoptères d'Europe) ; 


Chez M. L. Bedel, 20, rue de l’'Odéon. 


3° Collection Peyerimhoff (Wicrolépidoptères) ; 

4° Coliection H. Brisout de Barneville (Co/éoptlères d'Europe); 

5° Collection Aubé (Coléoptères d'Europe); | ; 

.6° Collection complète des Orthoptères de France donnée à la Société 
par M. A. Finot; : 

7° Collections E. Gobert et L. Pandellé (Diptères); 

8° Collection entomologique française de tous.les ordres; 

9° Collection d'exemplaires typiques ; 


Au Siège social, 28, rue Serpente. 


La « Commission des Collections » est chargée de créer ces deux der- 
nières Collections. A cet effet, une vaste salle attenant à la Bibliothèque a 
été louée et est prèle à recevoir les insectes français de tous ordres et 
les Types que les membres voudront bien envoyer, avec localités précises. 












trimestre 1906 





Table des matières du 2° 


ae AA de ; 
: LADMIALIRS 


A. GROUVELLE. — Contribution à: Pétude dé Coléoptères de # 
Madagascar [pl.:8] (suite et fin).  :, 4° 4m PRE 14 |. 


J. De JoAnNis. — Lépidoptères nouveaux de l'ile Maurice (pl. 91: 
J. BourGgois. — Les Lycides du Sarawak Museum (Bornéo). 


M. MaiNpRoN. — Matériaux pour servir à l'histoire des Cine. 





délides et des Carabiques "2529" Co VER SNNeNS Re ANUS eE 
P. ne PevERIMHOrr. — Recherches sur la faune cayernicole. GRR "A 
des Basses- -Alpes (avec une CALE). Ne. RE TEL EEE Rens 
P. pe PeverImHorR. — Considérations sur les origines de la pa 
faune ‘Bouterrainé. ni) ea AR ETES 


M. RÉGIMBART. — Voyage de M. Ch. Alluand dans latrique 
orientale (Dyliscidae, Gyrinidae, Hydrophilidae). € 230: 











Avis aux Libraires et aux personnes étrangères 


à la Société 


Les ouvrages mis en vente par la Société entomologique de France. 
sont livrés contre paiement, au siège social, Æôtel des Sociétés savantes d 
RIDE Serpente, 28), à la Bibliothèque, tous les jours, de 4heures 1/2 K3 

à 6 heures 1/2 du soir, excepté les mercredis etjoursde fêtes. ATEN 

On y prend des abonneménts pour les Annales ou le Bulletin. 
de la Société entomologique de France et pour ann À Journal ue 
d'Entomologie. he 











Pour la correspondance scientifique et les annonces, s'adresser | 
au Secrétaire de la Société entomologique de France 


98, rue Serpente, Paris, 6°. rie ie 


0 


Typographie Firmin-Didot et Cr — Mesnil (Eure), 





|'SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE | 
| DE FRANCE 


FONDÉE LE 29 FÉVRIER. 1832 


| RECONNUE COMME INSTITUTION D UTILITÉ PUBLIQUE 


PAR DÉCRET DU 23 AOUT 1878 
Natura mawime miranda 
in minimis. 
VOLUME LXXV. — ANNÉE 1906 


3° TRIMESTRE 


PARIS 
AU SIEGE DE LA SOCIÉTE 
M HOTEL DES SOCIÉTÉS SAVANTES 


28, rue Serpente, 28 


| | NOVEMBRE 1906. 








\ Fi sam Les Annales paraissent DA 





He ans - PAS GROUVELLE | | 7e 








is 






es 
4 


(Lé premier prix est pour ses nl té, le A bed PPT 
pour les personnes étrangères à la Société. ). } ï 


ue de la Société -entomologique de France, années 


4843 à 1846 61 A8 A A800 . 2.00 A9 et 45 fe 2 


Les années 1847, 1848, 1856 et 1858, ton se 
reste moins de 10 exemplaires … A LV E ce OO ET 
Annales (années 4891 à 1904). : 4.0, fs hi 1e 25 et Fe fr. 


Tables générales alphabéliques et analytiques des Un: 
 nales de la Société entomoloyique de France (1832- 


1860) par AS PAR A RS ARS IR Bt da 


Tables générales des Annales de 1861 . à 1880 inclusi- 
vement, par PPALEBFÈVRE à 00 PM er ES 10 et 12 fr. 
Tables générales des Annales de 1881 à 1890 inclusi- 
pement, DATES LERDIRR SL PEN NS En RE 7 50 et 40 fr. 
. Bulletin (années 1895 à 1904), chaque . + : . . ..: fee A8 fr. 
Bulletin {numéros isolés), chaque :. . . :,4: . / 2. tot dr. 
Bulletin, Comptes rendus du Congrès (1 ou plus. Nos}. one: 08 fr. 
| L'Abeille (série complète in-12, vol. 44:27) . .. 150 et 175 fr. 
 L’Abeille (série in-12, la plupart des volumes) chacun. : 8 et 42 fr. 


‘à L’Abeille (série in-8°7. Prix del’abonnement par te 
RS DOTE COMDPIS) AUTANT NUE PAR MAN ee DETTE VO GTA ÉE: « 


o ‘ Faune des Coléoptères du bassin de la Seine, par L. BeneL: 


4 T. I (Carnivora, Palpicornia) épuisé... . .... 5 et 8 fr. 
Ar Va Phytophaga) VE A NO EE FU NE 8 et 10 fr. 
TT. VI (Rhynchophora). : : . LS re Eee ONU 8 et 10 fr. 


| Catalogue raisonné des, Coléoptères. du Nord de 

l'Afrique, par Louis BepeL, t:1, 4% fasc., pp. 41-208, 

{An= 80 A 808 AOUD ES TA TR ann me NN tee remit) 10-et. 12° fr. 
M à syn. et géogr. des Coléoptères de l'Anc. Monde : 


Europe et contrées limitrophes en Afrique et en Asie. 3 et à fr. 


… Catalogue étiquettes, pour collections. 2.2.1, 8 et 12 fr. 
Cataloqus Coleopterorum Europae et confinium. : . 2. 0 fr. 00 
Id. avec Index (Suppl. au Catalogqus) . . .... 2%. AA VE 20 
… Monographie de la famille des Eucnémides, par H. de 

BonvouLoiR, in-8° avec 42 planches gravées. . RS EE D 2 A GA 
Monographie générale des Mylabres, A872, 6 pi, dont 
19 col bi res PER RP TRS 8 et 10 fr. 

en EL NMCOIOPIERS 2 0 EN ONU ES ARS 40 et 42 Îr. 
Étude sur les Malachides d'Europe et du bassin de la Médi- + à 
terranete; par PEYRON. TL LU D SRE Let 5 )fr: 
Mylabr ides d' Eur ope (Monogr.-des), par GEMERPRPLEE pin À | 
 NOÏrÉS ee CPE SR NES NT FRET SE RAS 4 et 5 fr. 
— (Colgriées: EU NN CNE Re an ren PEU 8:e1:6'Îr: 
Télephorides et Malthinides (Mono gr, des), par de Mar- 

SEUL, À DE. 0,276 0 A RON à NÉS FOR ESS 4 ot. d'fr. 
Silphides (Précis des genres et especes des), D. de MARSEUL. : 3 et 4fr: 
Tableaux synoptiques des Paussides, Clavigérides, Pséla- ; 

phides et Scydménides, par RE1TTER (trad. E. Leprieur). Set 4 fr, 


Nouveau Répertoire contenant les descriptions des espèces 
de l'Ancien Monde : 
Hydrocanthares: POPICOPNRES LE PEUT NRA 
Büpréstites. ER RENE REC EN RE DE 
| (Voër la suile, page 3 de la counerhure) | 


CRE SET TS 








Ce 


VOYAGE DE M. MAURICE MAINDRON 
DANS L'INDE MERIDIONALE 


(mai à novembre 1904) 


8° Mémoire. 


ARACHNIDES 


(2° partie) 
par E. Simon (!). 


Ordo ARANEAE 


Familià DYSDERIDAE 


Sesestria inda, Sp. n0V. — © (pullus). Long. 8 mill. — Cepha- 
lothorax fusco-rufescens, tenuiter nigro-reticulatus. Abdomen cine- 
reum, superne nigro-punctatum et vitta media nigricanti, antice con- 
fusa, postice segmentata, notatum, subtus dilutius, haud vittatum. 
Chelae sternumque nigricantia. Pedes pallide flavidi, femoribus sex 
anticis inferne minute nigro-binotatis, tibiis metatarsisque cunctis 
-valde nigro-biannulatis, tibiis anticis aculeis inferioribus tenuibus et 
longis 3-3 aculeisque apicalibus minoribus et utrinque aculeis latera- 
libus, metatarsis anticis extus ad basin aculeo unico, intus aeuleis binis, 
armalis. 

Côte de Coromandel : Geniji. 


Je l'avais reçu antérieurement de Kodaïkanal (Palni Hills). 

La présence d’un vrai Segestria dans l'Inde est fort curieuse. je ne 
puis malheureusement en donner qu'une description incomplète, tous 
les individus recueillis étant jeunes. S. inda paraît surtout voisin de 
S. bavarica C. Koch, il en diffère par l'absence de bande noire ven- 
trale (cette bande est indiquée même chez les très jeunes S. bavar ca). 
par les épines inférieures des tibias plus fines et plus longues et par la 
présence de deux épines basilaires internes aux métatarses de la pre- 
mière paire. 


Nora. — Le genre Ariadna est aussi représenté dans la faune in- 
dienne par quelques espèces encore inédites, dont je donne ici les des- 
criptions bien quelles n'aient pas été recueillis par M. M. Maindron. 


(1) Pour la f'e partie voir Annales 1905, p. 161. 
Ann. Soc, ent. Fr,, LXxv [1906]. 19 


280 E. SIMON. 


Ariadna taprobanicea, Sp. n0v. — © Long. 7 mill. — Cepha- 
lothorax fusco-rufescens, subtiliter nigro-cinctus. Abdomen fulvo-tes- 
taceum, superne late et confuse umbratum, postice valde infuscatum 
et prope mamillas fere nigrum. Chelae nigricantes. Sternum fulvo- 
rufulum, nitidum. Pedes fulvi, quatuor antiei, basi excepto, obscu- 
riores et castanei, femoribus 1’ paris aculeo interiore sat brevi, tibiis 
metatarsisque anticis aculeis inferioribus 3-3 et tibiis aculeo laterali 
interiore, parvo, submedio, armatis, femoribus posticis muticis (in 
A. spinipedi Lucas, tibiis anticis aculeis inferioribus longis 6-6, meta- 
tarsis aculeis 7-7 vel 8-8, inter se iniquis, armatis, et femore 3: paris 
intus aculeato). 


Ceylan : Galle! 


A. nebulosa, Sp. nov. — © long. 7 mill. — A praecedenti dif- 
fert cephalothorace convexiore, castaneo haud nigro-cincto, abdomine 
fere omnino nigro subtus vix dilutiore, femoribus Ai paris aculeis 
interioribus binis, tibiis anticis aculeis inferioribus validis 3-3 et 
utrinque aculeis lateralibus minoribus trinis, metatarsis longioribus 
aculeis inferioribus 3-3 instructis. 

Madura. 

Sans doute voisin de À. monticola Thorell, de Birmanie. 


A. oreades, sp. nov. — © Long. 7-8 mil. — Cephalothorax 
fusco-rufescens vel olivaceus, tenuiter nigro-cinctus. Abdomen nigri- 
cans, sat longe albido-hirsutum, subtus vix dilutius. Chelae nigricantes. 
Sternum fusco-olivaceum, saepe in medio leviter dilutius. Pedes sat 
longi, pallide flavidi, femoribus ad apicem late nigro-annulatis, patellis 
utrinque minute maculatis, tibiis metatarsisque ad basin atque ad 
apicem nigro fuscove annulatis, metatarsis anticis saepe omnino fuscis, 
jemoribus 1° paris intus ad apicem biaculeatis, tibiis aculeis inferio- 
ribus sat tenuibus 3-3 apicalibusque minoribus et intus, prope medium, 
aculeo laterali parvo, metatarsis aculeis inferioribus 3-5 armatis, fe- 
moribus quatuor posticis aculeo dorsali subbasilari munitis. 

Ceylan : Nuwara-Eliva! Maturata ! 

Sous les écorces dans les forêts. 

Espèce offrant le faciès et la coloration d’un Segestria. 


Familia ZODARIIDAE 


Aux espèces de cette famille que j'ai décrites dans la première partie 
de ce travail (p. 170) il faut ajouter : 


Arachnides de l'Inde. 281 


Storena nilgherina, Sp. n0V. — G Long. 7 mill. — Cephalo- 
thorax fulvo-rufescens, tenuissime nigro-marginatus, parte cephalica 
valde infuscata fere nigra, subtilissime coriaceus et opacus. Clypeus 
verticalis planus, area oculorum multo latior. Oculi antici in lineam 
valde procurvam semicircularem, inter se fere aeque et anguste distan- 
tes, medii lateralibus vix 1/4 majores. Oculi postici aequi, in lineam 
magis procurvam, medii à lateralibus quam inter se saltem duplo re- 
motiores, spatio inter medios oculo paulo minore. Area oculorum 
mediorum parallela, paulo longior quam latior, medii antici posticis 
majores. Abdomen sat longe ovatum, superne nigrinum, antice rufes- 
centi-tinctum et leviter coriaceum, antice maculis binis subrotundis, 
prope medium arcubus transversis latis binis, dein vittis transversis 
trinis, apicem versus sensim minoribus, et supra mamillas macula 
subtriquetra albo-testaceis, decoratum, subtus pallide testaceum, 
regione epigasteris regioneque inframamillari duriuseulis et rufulis, 
sublaevibus, mamillae testaceo-rufulae. Chelae fusco-rufulae. Sternum 
pedesque fulva. Pedes longi, versus extremitates graciles. Pedes antici 
aculeis debilibus paucis muniti, postici sat numerose aculeati. Pedes 
maxillares fulvi, tibia tarsoque infuscatis; femore robusto, curvato, 
superne aculeato; patella nodosa, Convexa, haud longiore quam la- 
tore; tibia patella paulo breviore et latiore, apophysibus binis : supe- 
riore nigra robusta sed acuta valde curvata, inferiore minore et denti- 
formi, extus ad apicem armata; tarso maximo, late ovato et convexo, 
sed acuminato, extus ad basin leviter emarginato; bulbo magno, com- 
plicato. 

Nilghiris : Coonoor. 

Diffère de S. redimita E. Sim. (p. 173), par le céphalothorax fauve- 
rouge au moins dans sa partie thoracique, les yeux antérieurs moins 
inégaux, le groupe des médians visiblement plus long que large, les 
médians postérieurs beaucoup plus rapprochés lun de l’autre que 
des latéraux, etc. 


Familià ARGIOPIDAE 
Subfamilia TETRAGNATHINAE 
EucrA Isipis E. Simon, in Ann. Soc. ent. Fr., 1880, Bull., p. xcvunr. 
Pondichéry. 
Décrit d'Égypte, retrouvé depuis dans l'Inde. 


TETRAGNATHA GRACILIS (Stol.). — Meta gracilis Stoliczka, in Journ. 
Asiat. Soc. Beng.. XXX VIE, p. 2%4, pl. XIX, Î. 2. — Tetragnatha 


282 E. SIMON. 


latifrons Thorell, Stud. Rag. Mal. etc., 1, 1877, p. 434. — ibid. I, 
D:1109: 


Nilghiris : Coonor. 
Décrit de Calcutta; très répandu dans l’Inde ct dans une grande 
partie de la Malaisie (1). 


T. MANDIBULATA Walckenaer, Apt. Il, 1841, p. 211. — T, minatoria 
E. Simon, in Ann. Soc. ent. Fr., 1877, p. 83. — T. leptognatha Tho- 
rell, St. Rag. Mal. etc., I, 1877, p. 104 (441). — T. minatoria Thorell, 
in Ann. Mus. civ. Gen., 1887, p. 133. — T. mandibulata E. Simon, 
In Fn. Haw., t. II, 1900, p. 468. 


Pondichéry. 


Espèce très commune dans l'Inde, l’Indo-Chine, la Malaisie, les îles 
Philippines et les iles Sandwich. 


LEUCAUGE DECORATA (Blackw.). — Tetragnatha decorata Blackwall, 
in Ann. Mag. Nat. Hist., 3 ser., XIV, 1869, p. 44. — Nephila an- 
gustata Stoliczka, in Journ. As. Soc. Beng., XXX VIT, pars II, 1869, 
p. 241. — Tetragnatha decorata O. P. Cambridge, in Linn. Soc. 
Journ. Zool., X, p. 389, pl. XIII, Ê. 61-68. — Meta celebesiana Tho- 
rell, St. Rag. Mal. IV, pars I, p. 126. — Argyroepeira celebesiana 
Pocock, Fn. Br. India, Arachn., 1900, p. 216. 

Pondichéry; côte de Malabar : Mahé. 

Nora. — Epeira nigrotrivittata Doleschall, parait être synonyme 
de Tetragnatha celebesiana Walckenaer, qui est très répandu dans 
toute la Malaisie et une partie de l'Australie, d’où il à été figuré par 
L. Koch sous le nom de Meta decorata (in Ar. Austr., I, pl. XI, 
fig. D). 

Thorell a cependant distingué le T. celebesiana de Ep. nigrotri- 
vittata, mais ce qu'il dit du premier (1. c., p. 126) s'applique à l'espèce 
de l'Inde T. decorata Blackwall. 

Il n’y à pas à tenir compte du prolongement conique de l'abdomen 
qui varie individuellement, mais les deux espèces sont faciles à dis- 
tinguer : 

Chez L. celebesiana 9, Yabdomen, vu de profil, offre sur les flanes 
une bande supérieure argentée entière, droite, atténuée, atteignant 
presque l’apex et une bande inférieure courbe plus étroite et abrégée, 
confluente à la précédente dans une grande partie de sa longueur, 


(1) Ne pas confondre celte espèce avec le Telragnatha gracilis Lucas, des 
Canaries, qui est synonyme de 7. nilens Audouin. 


Arachnides de l'Inde. 283 


en dessous les deux bandes ventrales sont assez étroites, bien nettes 
et parallèles, il s’y joint parfois en avant les traces d’une bande mé- 
diane abrégée; les fémurs de la première paire offrent, sur leur face 
antérieure 4 ou à épines unisériées, et sur leur face dorsale 3 épines 
presque équidistantes ; chez le mâle le tibia de la patte-mâchoire est à 
peine deux fois plus long que la patella et environ de la longueur du 
larse. 

Chez L. decorata BI. ® l'abdomen, vu de profil, offre, sur les flancs, 
une bande argentée entière mais bifurquée en arrière, avec le rameau 
inférieur plus court oblique et obtus, et une bande inférieure plus 
étroite et plus courte, à peine courbée et séparée de la précédente 
presque jusqu'à la base, les deux bandes ventrales sont confluentes, 
n'en formant qu’une seule, parfois un peu rembrunie au milieu; les 
fémurs de la Le paire offrent sur leur face interne 3 épines unisériées 
et sur leur dorsale une seule très petite épine subapicale qui manque 
parfois ; chez le mâle le tibia de la patte-mâchoire très grêle est plus 
de trois fois plus long que la patella et deux fois plus long que le 
tarse qui est très petit; enfin L. decorata est toujours beaucoup plus 
petit que L. celebesiana NW. 


L. ARGENTATA (Cambr.). — Tetragnatha argentata O0. P. Cambridge, 
in Linn. Soc. J. Zool., X, 1869, p. 392, pl. XIII, ff. 76-82. 

Ceylan : Kandy. 

L. CULTA (Cambr.). — Tetragnatha culta O. P. Cambridge, loc. cit., 
p. 390, pl. XIII, ff. 69-75. 

Ceylan : Kandy. 


Subfamilia ARGIOPINAE 


ARANEUS LAGLAIZEL E. Simon, in Ann. Soc. ent. Fr., 1877, p. 77. 

Côte de Malabar : Mahé. — Nilghiris : Coonoor. 

Espèce très répandue dans l'Inde et la Malaisie. 

A. EXCELSUS (E. Simon). — Glyptogona eæcelsa E. Simon, in J. Asiat. 
Soc. Beng., LVII, 1889, p. 337. 

Nilghiris : Coonoor. 

Décrit de l'Himalava. 

A. DECENS Thorell, St. Rag. Mal. etc. 1, p. 379. — Epeira hispida 
Doleschall (praeocc.). — Epeira Rumpfi Thorell, St. Rag. Mal. IL, p. 296. 
— Ep. rufofemorata E. Simon, in Ann. Mus. Gen., 1884, p. 348. — 
Araneus Rumpfi Pocock, Fn. Br. Ind., Ar., p. 228. 


284 E. SIMON. 


Nilghiris : Conoor. 

Espèce très répandue dans lInde et une grande partie de la Malaisie. 

Nora. — Epeira decens Blackwall étant un Larinia, le nom decens 
n’est pas préoccupé dans le genre Araneus. 


A. Taeist Walckenaer, Apt., IT, 4841, p. 50 (Epeira). — Ep. manga- 
reva id., IV, p. 469. — Ep. braminica Stoliczka, in J. As. Soc. Beng., 
XXVII, p. 238. — Ep. mangareva et triangulifera Thorell. 

Pondichéry. 

Espèce largement distribuée dans presque toutes les régions tropi- 
cales du monde. 


Porxs/e Sp.? 

Pondichéry. 

Un très jeune individu, non déterminable, ressemblant au P. turri- 
ger E. Simon. 


CYCLOSA MULMEINENSIS (Thorell). — ÆEpeira id. in Ann. Mus. civ. 
Gen., XXV, 1887, p. 221. 

Côte de Coromandel : Geniji. 

Décrit de Birmanie. 


CHORIZOOPES FRONTALIS O. P. Cambridge, in Pr. Zool. Soc. Lond., 
1870, p. 738, pl. XLIV, f. 6. 

Nilghiris : Coonoor. 

Espèce commune à Ceylan, indiquée aussi de Birmanie. 


Familia MIMETIDAE 


Mimetus indicus, Sp. nov. — © Long. 4 mill. — Cephalothorax 
laevis, setis spiniformibus longissimis et erectis in medio parce muni- 
tus, pallide luteus, vitta media lata fusco-castanea, antice, pone oculos, 
ralde luteo-variegata et plagiata, postice, in parte thoracica, leviter 
coarctata et dentata, ornatus. Oculi clypeusque ut in W. interfectori. 
Abdomen magnum, latius quam longius, antice posticeque declive et 
rotundum, utrinque attenuatum sed obtusum, superne obscure cine- 
reum et nigro-punctatum, vitta media alba transversa lata, in medio 
interrupta, in declivitate postica, utrinque macula obliqua atque in 
medio arcubus parvis seriatis nigris, ornatum, subtus pallide cinereo- 
testaceum. Chelae fulvo-olivaceae, apicem versus sensim obscuriores. 
Partes oris olivaceae, ad basin nigricantes. Sternum pedesque pallide 


Arachnides de l'Inde. 285 


lutea, femoribus subtus maculis iniquis paucis seriatis annuloque api- 
cali lato (saltem in pedibus anticis) fuscis notatis, patellis fuscis, tibiis 
metatarsisque annulis minutissimis trinis pallide fuscis ornatis; tibiis 
L' paris aculeis gracilibus et rectis longissimis, inter se parum iniquis, 
septem, metatarsis aculeis similibus sex instructis. Plaga genitalis ru- 
fula, parum convexa, foveola longiore quam latiore, antice attenuata 
et obtusa, utrinque leviter ampliata et tuberculo parvo munita, im- 
pressa. 
Nilghiris : Coonoor. 


Très voisin de W. interfector Hentz, dont il se distingue surtout par sa 
taille moitié moindre, par les épines internes sériées de ses tibias et 
métatarses antérieurs plus grèles, moins inégales et droites, enfin par 
sa plaque génitale beaucoup moins convexe et creusée d’une fos- 
setten(®): 


Melaenosia, nov. gen. 


Cephalothorax sat longe ovatus, modice convexus. Oculi fere ut in 
Mimeto, quatuor postici, superne visi, in lineam leviter procurvam, 
sat magni, medii lateralibus vix majores et a lateralibus quam inter se 
vix remotiores, medii antici nigri et prominuli reliquis oculis multo 
majores, area quatuor mediorum latior quam longior et antice quam 
postice multo latior. Clypeus oculis mediis anticis latior, sub oculis le- 
viter depressus, dein convexus. Abdomen longius quam latius, oblon- 
gum. Chelae, partes oris, sternumque fere ut in Mimeto. Pedes gra- 
ciles, breviores et inter se multo minus inaequales, setosi haud aculeati. 
libiis metatarsisque anticis setis curvatis seriatis Carentibus. 

Ce nouveau genre se distingue à première vue de tous les autres 
Mimetidae par les pattes antérieures mutiques manquant des épines sé- 
riées caractéristiques, à part cela il parait assez voisin des Mimetus 
vrais. 


Melaenosia pustulifera, Sp. nov. — © Long. 3,5 mill — 
Cephalothorax laevis, parte cephalica selis erectis paueis conspersa, 
pallide flavescens, macula media parva longa, atque in parte anteriore 
linea marginali tenui, nigris, notatus, elypeo leviter rufulo, macula 
media parva nigra munito. Abdomen pallide cinereo-testaceum, superne 
obscure variegatum et tuberculis parvis et humillimis nigris, longis- 

(1) T. Workman a figuré (mais non décrit) un Mimelus de Singapore sous 


le nom de Linyphia rugosa (in Mal. Spid. IH, pl. 120), qui ne diflére peut- 
être pas du Mimetus indicus. 


286 E. SIMOX. 


sime setiferis (setis albidis) conspersum. Chelae et partes oris fusco- 
olivaceae. Sternum pedesque lutea, sternum macula apicali, utrinque 
maçulis marginalibus binis maculaque media confusa fuscis notatum. 
Pedes annulis angustis numerosis intense nigris, cinctis. 

Côte de Coromandel : Genji. 


Familia THOMISIDAE 


DierTA viRENS (Thorell). — Orus id. in Kongl. sv. Vet. Akad. Handl., 
XXI 2, 1891/1p 017 

Cevlan : Kandy. 

Espèce décrite de Singapore, répandue en Malaisie, dans lIndo- 
Chine et dans le nord de l'Australie (!); je l'avais déjà recueillie à 
Ceylan. 

Diffère de D. parallela E. Simon, de Chine et du Japon, par ses 
veux médians postérieurs encore plus resserrés, par ses fémurs anté- 
rieurs pourvus (indépendamment de leurs longues épines antérieures 
de 4 ou à épines dorsales très courtes unisériées, tandis que ceux de 
D. parallela n’offrent que 2 ou 3 épines dorsales plus fines et plus lon- 
gues. 


Dieta chlorion, Sp. nov. — © long. 7-8 mill. — Pallide lutea 
vel virescens, oculis cunctis {lateralibus late, mediis anguste) albo-lim- 
batis, abdomine albo-testaceo. A D. virenti Th. et parallela E. Sim. 
praesertim differt area oculorum mediorum breviore et oculis mediis 
posticis a sese latius distantibus, spatio oculo plus triplo latiore sepa- 
ratis (in reliquis spec. spatio inter oculos medios posticos oculo haud 
vel vix duplo latiore). Aculei pedum anticorum pellucentes ut in D. pa- 
rallela ordinati. 

Nilghiris : Coonoor. 


Javais recu cette espèce en nombre du Madura et des Monts Kodai- 
kanal. 


de] 
GO 
res 


Dieropsis PARNASSIA E. Simon, Hist. Nat. Ar., I, 1895, p. 

Nilghiris : Coonoor. 

Décrit des monts Kodaikanal (Palni Hills). 

LYcopus TRABEATUS E. Simon, in Ann. Soc. ent. Belg., XXXIX, 
1895, p. 433. 


(1) Diaea tenuis L. Koch. Ar. Austr., !, p. 586, pl. XLV, f.5, en est peut- 
ètre synonyme, ou au moins appartient aussi au genre Diela. 


Arachnides de l'Inde. 287 

Nilghiris : Coonoor. 

Espèce répandue dans l'Inde méridionale. 

AMYCIAEA FORTICEPS (0. P. Cambridge). — Amyele id., in Pr. Zool. 
Soc. Lond., 1873, p. 122. 

Côte de Malabar : Mahé. 

Décrit de Ceylan où il est très commun; je l'ai aussi trouvé à Sin- 
gapore; je l’ai reçu de Java et Thorell l’a indiqué de Birmanie. 


ÆEmarus soricinus, Sp. nov. — © long. 6-7 mill. — Cepha- 
lothorax obscure fulvus, albido-variegatus et reticulatus, parte cepha- 
lica, pone oculos, lineolis albidis trinis, lateralibus postice convergen- 
tibus, notata, regione oculorum et elypei albida, crebre fulvo fuscove 
atomaria, tuberibus oculorum lateralium fusco-olivaceis, opacus, parte 
cephalica setis spiniformibus erectis, modice longis, triseriatis (3-3-3) 
supra armata. Area oculorum mediorum non multo longior quam pos- 
tice latior. Clypeus area oculorum vix aequilatus, leviter proclivis, ad 
marginem setis quinque munitus. Abdomen magnum, postice amplia- 
tum, sed breviter turbinatum, cinereo-testaceum, punctis rufulis longe 
setileris conspersum et albido-variegatum, postice transversim albido- 
segmentatum, subtus concolor haud vittatum. Chelae albidae, parce 
fulvo-punetatac. Sternum fulvo-olivaceum. Pedes lutei, femoribus 
subtus albidioribus sed erebre fulvo-punctatis, tibiis metatarsisque, ad 
radicem aculeorum, minutissime fusco-punctatis; femoribus 1i paris 
intus aculeis gracilibus et longis trinis, extus aculeis minoribus quatuor, 
tibiis aculeis inferioribus 2-2 vel 2-3, utrinque aculeis trinis, superne 
aculeis setiformibus binis, metatarsis aculeis inferioribus validis et lon- 
gis 4-5 et utrinque aculeis similibus binis, instructis. Area genitalis 
fusea, confusa, antice fovea rufula simplici et longitudinali impressa. 

Nilghiris : Coonor. 

Espèce fort voisine de T. piger Walckenaer, d'Europe, dont elle à en- 
tièrement le faciès; elle s’en distingue par le groupe des yeux médians 
à peine plus long que large, l'abdomen dépourvu de bande noire ven- 
trale, les épines des pattes antérieures plus fortes et plus nombreuses 
surtout aux métatarses (ceux du T. piger ont en dessous 2-2, ceux de 
T. soricinus 4-5), enfin par la fossette de l’épigyne rougeûtre, simple et 
beaucoup plus longue que large (celle de T. piger est noire, transverse 
el’coupée de deux petites côtes parallèles). 


T'. fasciolatus, Sp. nov. — © Long. 5-6 mill. — Cephalothorax 
obscure fulvus, valde albido-variegatus et reticulatus, vitta media 


288 E. SIMox. 


albida lata, in medio leviter coarctata et pone oculos fulvo-biplagiata, 
notatus, regione oculorum et clypei albida, minute rufulo fuscove 
atomaria, opacus, setis erectis longissimis, in parte cephalica triseriatis, 
conspersus. Area oculorum mediorum evidenter longior quam postice 
latior. Clypeus area oculorum circiter aequilatus, proclivis, ad mar- 
ginem setis quinque munitus. Abdomen postice ampliatum sed bre- 
viter et obtuse turbinatum, cinereo-testaceum, punctis rufulis longe 
setiferis paucis conspersum, confuse transversim fusco-segmentatum, 
antice albidum, postice vitta longitudinali confusa albida notatum, 
subtus concolor. Chelae albidae, fulvo-plagiatae. Sternum fulvo-oliva- 
ceum. Pedes lutei concolores, interdum femoribus anticis subtus albi- 
dioribus et crebre fulvo-punctatis, aculeis, ut in praecedenti ordinatis, 
armati. Fovea genitalis magna, rufula, latior quam longior et fere se- 
inicircularis, septo lato et obtuso divisa. 

Nilghiris : Coonoor. — Côte de Coromandel : Geniji. 

Voisin du précédent, s’en distingue par le groupe des yeux médians 
plus long, le bandeau plus proclive, les chélicères non ponctuées et 
surtout par la fossette génitale beaucoup plus grande, transverse, se- 
micirculaire et divisée par une large carène obtuse. 


TALAUS OPPORTENUS (O0. P. Cambridge). — Thomisus id. in Pr. Zool. 
Soc. Lond., 1873, p. 120, pl. XIE, fig. 5. 


Nilghiris : Coonoor. 

Décrit de Ceylan où il est commun: 

LYSITELES CATULUS E. Simon, in Ann. Soc. ent? Belg., XXXIX, 1895, 
p. 434. 

Côte de Coromandel : Genji. 

Je le possédais du Madura et des monts Kadaïkanal. 


Misumena braminica, Sp. nov. — © Long. 5,6 vel 7 mill. — 
Cephalothorax subtiliter coriaceus, granulis parvis, longe setiferis, 
paucis etseriatis, conspersus, albido-testaceus, vittis binis fusco-rufulis 
latissimis, marginem posticum haud attingentibus, notatus, tuberibus 
oculorum lateralium cinereo-albidis, elypeo infuscato. Oculi antici inter 
se aequales, medii a lateralibus quam inter se evidenter remotiores. 
Oculi postici in lineam latiorem minus recurvam, inter se late et fere 
aeque distantes. Oculi quatuor medii aream latiorem quam longiorem 
et antice quam postice evidenter angustiorem occupantes, antici pos- 
ticis paulo majores. Clypeus area oculorum mediorum angustior. Ab- 
domen vix longius quam latius, breviter ovatum, postice leviter am- 


Arachnides de l'Inde. 289 


pliatum, albido-testaceum, superne vittis binis roseis latissimis, antice 
convergentibus, postice attenuatis et abbreviatis, ornatum. Sternum 
obscure fulvum. Chelae pedesque lutei, tibiis Li paris ad marginem in- 
teriorem aculeis mediocribus et iniquis 5, basin articuli haud attin- 
gentibus, ad marginem exteriorem aculeo parvo unico, tibiis 2 paris 
utrinque aculeo parvo, metatarsis quatuor anticis aculeis validioribus 
8-6 vel 7-5 subtus instructis, pedes quatuor postici mutici. Plaga ge- 
nitalis simplex. 

Côte de Coromandel : Pondichéry, Geniji. 

Cette espèce, très répandue dans l’Inde, a le faciès du M. vatia: 
elle en diffère surtout par le céphalothorax parsemé de granulations 
piligères, par les veux médians antérieurs plus rapprochés lun de 
l’autre que des latéraux, par le groupe des yeux médians plus large 
que long et plus étroit en avant qu’en arrière, etc. 


Genus Fhomisus. 


1. (Thomisus sensu stricto). — Oculi quatuor postici inter se fere 
equidistantes. Area oculorum mediorum circiter aeque longa ac postice 
lata. 


Thomisus leucaspis, Sp. n0v. — © Long. 6-7 mill. — Cepha- 
lothorax luteus, regione oculorum et elypei albo-opaca, parte cephalica 
lineis tenuibus trinis et postice macula magna triquetra laciniosa albis 
notata, subtilissime coriaceus, parte thoracica utrinque, prope mar- 
ginem, granulis setileris paucis conspersa, tuberibus frontalibus va- 
lidis, longis et turbinatis oblique erectis. Abdomen magnum, album 
vel flavescens. Chelae pedesque lutei, chelae antice late albo-plagiatae. 
femoribus anticis subtus albo-plagiatis et reticulatis, antice aculeis 
parvis fuscis 4 (rarius à) uniseriatis, in maculis parvis nigris insertis, 
armatis, patellis tibiis metatarsisque late albo-annulatis, tibiis subtus 
in parte apicali aculeis pellucentibus sat longis 3-2, metatarsis aculeis 
validioribus et longioribus, basin articuli attingentibus, 5-5 vel 5-6 
armatis. Sternum albidum (mas ignotus). 

Côte de Coromandel : Genji. 

Je possédais déja cette espèce du Madura et des monts Kodaikanal] ; 
elle est voisine de T. Grubei E. Simon, de Mongolie. 

2. (Daradius Thorell). — Oculi medii postici asese quam a lateralibus 
multo remotiores. Area oculorum mediorum multo latior postice quam 
longior, 


19 
Ce] 
(==) 


E. SIMON. 





Fig. 1. — A. Thomisus granulifrons E. Simon, tibia et bulbe de la patte- 
mâchoire vus en dessous. Id. tibia de profil du côté externe. — B. T. rigo- 
ralus, E. Simon, id. — C. T. callidus Thorell, id. 


T. granulifrons, Sp. nov. — © Long. 2,5 mill — Cephalo- 
thorax rubro-cervinus, versus marginem sensim obseurior, tuberibus 
frontalibus albido-variegatis, subtiliter coriaceo-granulosus et gra- 
nulis grossis subrotundis, postice in parte cephalica densis et aream 
magnam triquetram occupantibus, in parte thoracica lineolas radiantes 
parum regulares designantibus, munitus, tubera frontalia longa et di- 
varicata, ad basin sat crassa et superne leviter convexa, ad apicem 
turbinata atque acuta. Oculi ordinarii. CIvpeus verticalis area oculorum 
mediorum paulo angustior. Chelae rufescentes, coriaceae, extus haud 
tuberculatae. Abdomen pentagonale, superne rubro-cervinum, postice 
_confuse transversim fusco-striatum et saepe maculis fuscis binis no- 
tatum, duriusculum, crebre coriaceo-granulosum, ad marginem an- 
ticum et lateralium minute crenulatum, subtus pallide testaceum. 
Sternum fulvum, parce granulosum. Pedes sat breves, quatuor antici 
fusco-rufuli, femoribus supra ad apicem, patellis tarsisque dilutioribus, 
femoribus subtus fere nigris et sat subtiliter granulosis, antice aculeis 
trinis minutissinis, pellucentibus aculeoque dorsali erecto armatis. 
Pedes postici fulvi, confuse annulati. Pedes-maxillares fulvo-olivacei ; 
femore mutiCo, erasso, apicem versus sensim ampliato; patella mutica; 
tibia patella haud breviore, extus ad basin, fere supra, apophysi nigra, 
parva et truncata armata, ad angulum, secundum marginem tarsi, 
longe producta, attenuata, oblique truncata et subfurcata, inferne visa 
extus ampliata et prope medium tuberculo marginali subrotundo mu- 
nita; tarso late ovato, bulbum parum superante: bulbo disciformi, ro- 


Arachnides de l'Inde. 291 


tundo, apice abrupte emarginato et apophysi nigra valida sed acutis- 
sima, subrecta et inlus inflexa, armato (fig. 4 A). 

@ Long. 7,8 vel 9 mill. — Cephalothorax luteus, in medio dilutior, 
subtilissime coriaceus et granulis parvis conspersus, regione oculari 
crebrius granulosa, albido-opaca, postice, secundum lineam oculorum, 
nigro vel rubro-lineata, antice late fusco-olivaceo-marginata sed albo- 
granulosa, tuberibus frontalibus modice longis, conicis et oblusis, apice 
saepe rufulis. Oculi laterales antici mediis saltem duplo majores. Abdomen 
magnum, album vel flavescens, supra antice plerumque oblique nigri- 
canti-marginatum. angulis posticis obtusis, granulis rufulis saepe or- 
natis. Chelae sternum pedesque lutea. Chelae antice linea alba trans- 
versa, valde anguloso-sinuosa notatis. Pedes concolores haud albo- 
variegati, femoribus anticis aculeis albidis minutissimis vix distinctis 
munitis, tibiis subtus, prope apicem aculeis parvis 2-4, metatarsis 
aculeis validioribus (praesertim interioribus) crebre seriatis, 4-5 vel 
4-6, basin articuli haud attingentibus, armatis. 

® (varietas). Regio oculorum nigra macula media parva lutea tri- 
quetra ornata et postice linea transversa alba discreta. Femora tibiaeque 
li paris maculis nigris paucis subrotundis et albido-limbatis ornata. 
Metatarsi quatuor antici apice nigro-annulati. 

Côte de Coromandel : Pondichéry, Genji. 

Se trouve aussi au Madura et à Ceylan. 


Æ. migoratus, Sp. nov. — S Long. 2,5 mill. — A praecedenti, 
cui valde affinis et subsimilis est, differt chelis, ad marginem exte- 
riorem, in dimidio apicali, tuberibus nigris binis munitis, femo- 
ribus 1! paris subtus grossius nigro-granulosis, antice aculeis brevibus 
subnigris trinis aculeoque dorsali erecto armatis, pedibus-maxillaribus 
parvis, gracilioribus, femore mutico apice vix ampliato, tibia apophysi 
basali carente, extus, secundum marginem tarsi, longe producta, atte- 
nuata atque acuta, inferne visa intus ampliata, ad basin angulosa et 
spina parva, retro-directa, munita, tarso sat anguste ovato, bulbum 
multo superante, bulbo subrotundo, haud emarginato, stylo nigro 
curvato, semicireulari, intus atque ad apicem circumdato (fig. 4 B). 

® Long. 6,7 vel 8 mill. — Cephalothorax luteus, regione oculorum 
albo-opaca, tuberibus frontalibus saepe rufulo-ineatis, subtilissime co- 
riaceus et granulis humillimis, brevissime setileris, conspersus, tube- 
ribus frontalibus longis, turbinatis et subacutis. Oculi laterales antici 
mediis haud duplo majores. Abdomen magnum, album vel flavescens. 
angulis posticis obtusis saepe minute rufulo-notatis. Chelae pedesque 
lutei, concolores, haud albo-variegati, femoribus anticis aculeis albidis. 


292 E. SIMON. 


minutissimis vix distinctis munitis, tibiis anticis subtus ad apicem acu- 
leis pellucentibus sat parvis 2-1, metatarsis aculeis validioribus bise- 
riatis 3-4 subtus armatis. 

Côte de Coromandel : Genji. — Nilghiris : Coonoor. 

Je l'ai recu aussi du Madura. 


Nora. = Le Thomisus pugilis Stoliczka, de Calcutta, qui appartient 
aussi au groupe Daradius, paraît différer des deux espèces que nous 
décrivons ci-dessus; l’auteur dit en effet de ses chélicères « the falces 
are covered with black hairs », ce qui ne s’observe pas dansles T. gra- 
nulifrons et rigoratus (1). 

Thorell (in Descript. catalogue spid. of Burma, p. 289), à rapporté 
son Daradius javanus au Thomisus Laglaizei E. Simon, des Philippines, 
mais très certainement par erreur; le mâle du T. Laglaizei, que j'a 
trouvé à Manille, diffère considérablement de celui qui a été attribué 
par Thorell au T. javanus (St. Rag. mal. etc., IV, 2, p. 78); il s'éloigne 
de toutes les espèces connues par son apophyse tibiale divergente, per- 
pendiculaire à l'axe de l'article, conique aiguë, un peu recourbée en 
avant à la pointe et par son tarse pourvu, au côté externe, d’un large 
rebord prolongé en grosse pointe conique résupinée sur le côté du 
tibia. 

T. javanus Thorell, est jusqu'ici propre à Java; l'espèce de Sumatra 
que j'ai citée récemment sous ce nom (in Ann Soc. ent. Belg., XL, 
1899, p. 98) me paraît aujourd'hui se rapporter au T. (Daradius) cal- 
lidus Thorell (in Ann. Gen., XXX, 1890, p. 61), décrit de Nias. 

Thorell n’a connu que la femelle ; je donne iei les caractères du mâle 
comme terme de comparaison avec les espèces indiennes décrites ci- 


dessus : 


Taomisus cALLIDUS Thorell. G long. 2,5 mill. A. T. rigorato, cui 
valde affinis et subsimilis est, differt pedum-maxillarium femore crasso 
apice ampliato, subtus ad basin granulo nigro munito; patella extus, 
ad marginem apicalem apophysi nigra brevi et obtusa munita; tibia 
secundum marginem tarsi longe produeta atque acuta, extus carinula 
subpellucida sed nigro-marginata, ad basin breviter retro-producta, 
notata: tarso late ovato, subrotundo, bulbum vix superante; bulbo 
rotundo, disciformi, stylo nigro omnino circumdato (fig. 4 C). 


OxvpTiLA THEOBALDI E. Simon, in Bull. Soc. zool. Fr., 1885, p. 459. 


(1) Le Rev. O. P. Cambridge à décrit, sur des femelles immatures, deux 
espèces du Yarkand, 7. atbidus et albens, qui paraissent appartenir au pre- 
mier groupe du genre Thomisus. 


Arachnides de l'Inde. 293 


Côte de Coromandel : Geniji. 


Décrit de Collegal, district de Coimbatoore. 


Mibellus vitilis, Sp. nov, — © Long. 6 mill. — Cephalothorax 
humilis, evidenter longior quam latior, pallide luteus, in medio niveo- 
pilosus, in lateribus obscurior et nigro-punctatus, albo flavidoque pi- 
losus, clypeo area oculorum mediorum angustiore, fusco-punctato. 
Oculi parvi, inter se subaequales, quatuor antiei in lineam recurvam, 
medii à lateralibus quam inter se saltem 1/3 remotiores. Oculi postici 
in lineam multo (fere duplo) latiorem, validissime recurvam, semicir- 
cularem, medii à lateralibus quam inter se multo remotiores. Area 
mediorum haud vel vix longior quam latior et antice quam postice 
paulo angustior, antici posticis paulo majores, medii postici a laterali- 
bus posticis quam à mediis anticis multo remotiores. Abdomen anguste 

Sblongum, subparallelum, pallide luteo-testaceum, superne albo flavi- 
doque pubescens et vitta media fusca usque ad apicem ducta, antice 
leviter angulosa, postice dentata vel areubus parvis seriatis cruciata. 
notatum, subtus omnino luteo-pubescens. Chelae fulvae, antice albo- 
crinitae et praesertim ad basin nigro-punctatae. Sternum pedesque 
modice longi, lutea, pedes ad maximam partem minutissime et creber- 
rime nigro-atomarii, interdum submaculati, tibiis anticis aculeis infe- 
rioribus longis, validis et pronis 2-2, apicalibus parvis binis et utrinque 
aculeis lateralibus minoribus 2 vel 3, metatarsis sat brevibus, aculeis 
inferioribus validis, longissimis et pronis et utrinque aculeis laterali- 
bus parvis. ultimo apicali, instructis. Plaga genitalis fusco-rufula , 
parva, latior quam longior, sulco medio divisa. 


Côte de Coromandel : Pondichéry, Genji — Nilghiris : Coonoor. 
Se trouve aussi à Ceylan. 


Assez voisin du T. prolirus E. Simon, que j'avais d’abord rapporté 
au genre Thanatus (in Bull. Soc. zool. Fr., X, 1897, p. 255); il en dif- 
fère par la taille presque deux lois moindre, le bandeau beaucoup plus 
étroit, les pattes plus courtes et densément ponctuées, les épines infé- 
rieures des tibias et métatarses antérieurs beaucoup plus longues et 
plus robustes et surtout par la présence de petites épines apicales aux 
métatarses antérieurs, caractère exceptionnel dans les genres Thanatus 
et Tibellus. 


Thanatus indicus E. Sim., de Wagra-Karoor et T. fornicatus E, Si- 
mon, de Kurrachee, appartiennent au genre Thanatus sensu stricto. 


29% E. SIMON. 


Nora. — Indépendamment de ‘leur forme générale les Tibellus dit- 
fèrent des Thanatus par leur disposition oculaire (!). 

Dans le genre Thanatus les yeux médians postérieurs ne sont pas 
beaucoup plus rapprochés l’un de l'autre que des latéraux, le trapèze 
des yeux médians est plus long que large; vus de côté, les yeux laté- 
raux antérieurs sont visiblement plus rapprochés des médians an- 
térieurs que des postérieurs, et les médians postérieurs sont presque 
à égale distance des médians antérieurs et des latéraux postérieurs. 

Dans le genre Tibellus les médians postérieurs sont beaucoup plus 
rapprochés l’un de l'autre que des latéraux postérieurs et beaucoup 
plus éloignés de ceux-ci que des médians antérieurs, le trapèze des 
veux médians est aussi large que long ou à peine plus long, et, vus de 
côté, les yeux latéraux antérieurs sont presque également éloignés des 
médians antérieurs et postérieurs. 

Dans les genres Cleocnemis et Suemus la disposition des yeux est 
celle des Tibellus, mais l’armature des pattes antérieures est très diffé- | 
rente: dans le genre Cleocnemis les scopula des métatarses antérieurs 
n'existent que chez les femelles. 


Familia CLUBIONIDAE 
Subfamilia SPARASSINAE 


Ouros Lamarcki (Latreille). Thomisus id., Gen. Crust., 1806, p. 143. 
Olios Lamarcki E. Simon, Rev. Sparass., 1880, p. 304. 


Côte de Coromandel : Geniji. 

Très répandu dans l’Inde et à Ceylan. 

HETEROPODA REGIA (Fabricius). 

Pondichéry. 

Très commun dans les maisons, dans les régions tropicales du 
monde entier. 

H, sexPuNCTATA E. Simon, in Bull. Soc. zool. Fr., X, 1885, p. 14. 

Côte de Coromandel : Genji. 

Indiqué du district de Poona et de Bellary. 

Heteropoda malitiosa, Sp. nov. — © long. 13 mill. — Ce- 
phalothorax vix longior quam latior, luteo-testaceus, albido-luteo- 


(1) Par suite de fautes typographiques ces caractères sont insuffisamment 
indiqués dans mon Jlistoire Naturelle des Araignées, L. 1, p. 1062. 


Arachnides de l'Inde. 205 


pubescens, parte cephalica regione oculorum castanea et pone oculos 
lineolis castaneis quatuor, valde abbreviatis et ramosis, notata, parte 
thoracica lineis radiantibus tenuibus sed extus valde ampliatis et 
vittam latam submarginalem designantibus, vittaque marginali den- 
tata, fuscis, notata. Oculi antiei apicibus in lineam rectam, inter se 
appropinquati et valde iniqui, medii lateralibus plus triplo minores. 
Oculi postici in lineam latiorem leviter recurvam, medii à lateralibus 
quan inter se non multo remotiores, laterales mediis majores utrinque 
singulariter prominuli. Area oculorum quatuor mediorum, superne 
visa, multo longior quam latior et antice quam postice angustior, medii 
antiei poslicis multo minores. Clypeus oculis lateralibus anticis paulo 
angustior. Abdomen oblongum, superne fusco-cervinum, albo-luteo- 
pubescens et crinitum, parce et confuse nigricanti-variegatum et an- 
tice vitta abbreviata dilutiore notatum, subtus pallide fulvum. Chelae 
longae, fusco-rufulae, nigricanti-sublineatae, albido-luteo-erinitae, mar- 
gine inferiore sulci dentibus quatuor, ultimo reliquis, multo minore, 
armato. Partes oris, sternum pedesque fulva, pars labialis infuscata, 
pedes longi, versus extremitates leviter obseuriores et rufule-tincti, 
femoribus cunctis, tibiis metatarsisque posticis fusco-maculatis vel an- 
nulatis. Pedes-maxillares fulvi, tarso fusco; femore superne ad apicem 
quinqueaculeato (4-1); patella longiore quam latiore, parallela, utrin- 
que uniaculeata :; tibia patella evidenter longiore, saltem ad basin paulo 
graciliore, aculeis validis et longis 7 vel 8, apophysique apicali nigra, 
crassa, apicem versus leviter ampliata et oblique truncata cum angulo 
inferiore breviter produeto et subacuto, instructa; tarso anguste ovato, 
longe attenuato; bulbo ovato, ad apicem apophysi brevi et acuta, intus 
arcuata, armato. 

Côte de Coromandel : Genji — Nilghiris : Coonoor. 

Diffère de H. leprosa par son apophyse tibiale simple non bifurquée, 
des H. Fabrei et sexpunctata par cette apophyse épaisse, courte et 
obliquement tronquée, nullement recourbée en crochet et aussi par 
ses fémurs antérieurs non rembrunis en dessous. 


Mhelcticopis Maindronmi, Sp. n0v. — G long. 12 mill. — Ce- 
phalothorax longior quam latior, obscure fulvo-rufescens, versus mar- 
cinem posticum leviter dilutior, albido-sericeo-pubescens. Oculi qua- 
tuor postici, superne visi, in lineam subrectam (vix procurvam), medii 
a lateralibus quam inter se vix remotiores, laterales mediis paulo 
majores et leviter prominuli. Oculi antiei in lineam angustiorem, le- 
viter procurvam, inter se fere aequidistantes, medii reliquis oculis 
fere duplo majores. Abdomen oblongum, luteo-testaceum, albido-luteo- 

Ann. Soc. ent. Fr., LXXV [1906]. 20 


206 E. SIMON. 


pubescens, supra utrinque crebre nigro-punctatum, in parte basali ma- 
culis parvis obliquis, in parte altera lineis transversis sinuosis nigro- 
punctatis, notatum, subtus vitta media obseuriore et nigro-punctata, 
lata sed postice attenuata, munitum. Cheïae convexae, robustae, laeves, 
fusco-castaneae, albido-pilosae, margine inferiore sulci dentibus parvis 
sex seriatis, basin versus sensim minoribus, armato. Sternum pedes- 
que fulva, pedes, praesertim antici, apicem versus leviter obscuriores 
et rufescenti-tincti, aculeis nigris numerosis armati, tibiis anticis subtus 
aculeis longissimis pronis 4-#% apicalibusque binis minoribus, utrinque 
aculeis Jateralibus binis subsimilibus, 
supra aculeis binis debilioribus, meta- 
tarsis anticis aculeis inlerioribus binis 
longissimis et utrinque lateralibus trinis 
(apicalibus minoribus) armatis, tibiis 
posticis aculeis inferioribus, lateralibus 
dorsalibusque munitis. Pedes-maxillares 
Fig. 2. — Thelcticopis Main robusti, fulvi, apice valde infuscati; Îe- 
droni E. Sim., pattema- More robusto, Supra ad apicem qua- 
choire de profil du côté driaculeato; patella vix longiore quam 
externe. latiore, utrinque uniaculeata: tibia pa- 
tella paulo breviore, apophysi nigra 
inaequaliter bifida (ramulo superiore brevi, gracili, recto atque acuto, 
inferiore multo crassiore, longiore et obtuso, inferne secundum mar- 
ginem articuli duelo et intus arcuato) extus ad apicem armata; tarso 
magno et obtuso; bulbo valde complicato, lamina crassa rufula cir- 
cumdato et extus, prope basin, apophysi laminiformi, inaequaliter fissa, 
munito. 





Nilghiris : Coonoor. 

Diffère de T. nalandicus Karsch, par son apophyse tibiale divisée en 
deux branches et de T. canescens E. Sim., par ces deux branches très 
inégales et dissemblables. 


Subiamilia CLUBIONINAE 


CHIRACANTHIUM INDICUM O. P. Cambridge, in Proceed. Zool. Soc. 
Lond., 1874, p. 414, pl. LIL f. 34. 

Nilghiris : Coonoor. 

Cette espèce, décrite de Bombay et largement distribuée dans l’Inde 
et à Ceylan, est bien reconnaissable à l'apophyse résupinée du tarse 
courte, droite et aiguë, mais convexe en dessus à la base et séparée 


Arachnides de l'Inde. 297 


du plan dorsal de l'article par une dépression, et par le bulbe bordé 
extérieurement d’un stylus très épais (cf. Cambr., loc. cit., fig. 3%). 
Elle est de taille assez petite, son abdomen étroit est d’un gris päle 
et marqué en dessus de petites taches blanches irrégulières, ses pattes 
sont très fines et très longues, ses filières supérieures ont l’article 
apical au moins aussi long que le basilaire, ce qui la ferait rentrer 
dans le genre Eutittha qui est à peine une section du genre Chiru- 
canthium. 


Chiracanthium conflexumn, Sp. nov. — SG long. 7 mill — 
Cephalothorax pallide fulvo-rufescens, albo-sericco-pubescens, cculis 
nigro-cinctis. Oculi medii antiei reliquis oculis paulo majores. Abdomen 
angustum, pallide cinereo-luteum, superne maculis parvis albis con- 
spersum. Mamillae superiores articulo apicali angusto et acuminato, 
basali saltem haud breviore. Chelae fulvo-rufulae, sat longae sed ver- 
ticales, haud angulosae. Pedes pallide lutei, longissimi (praesertim an- 
tiei), metatarsis tarsisque tenuibus, femoribus eunctis aculeatis, qua- 
tuor anticis utrinque aculeis longis et pronis binis munitis, tibiis me- 
tatarsisque numerose aculeatis. Pedes-maxillares longi ; femore curvato 
superne uniaculeato; tibia gracili, patella plus duplo longiore, apo- 
physi apicali fusca sat brevi, gracili, curvata atque acuta; tarso longe 
ovato et attenuato, tibia aequilongo vel paulo longiore, apophysi basali 
retro directa, supra ad basin valde convexa et angulosa, dein sensim 
attenuata, ad apicem setiformi, leviter curvata et tertiam partem basi- 
larem tibiae paulo superante: bulbo ovato, fulvo, extus stylo nigro 
sat tenui marginato. 

Nilghiris : Coonoor. 


Voisin de C. indicum dont il se rapproche par son abdomen étroit. 
maculé de blanc en dessus, ses filières supérieures très longues, ses 
pattes longues et fines et surtout par son apophyse tarsale résupinée 
convexe en dessus à la base et séparée du plan dorsal par une échan- 
crure ; il en diffère cependant par sa taille beaucoup plus forte, son 
apophyse tarsale terminée en long filet sétiforme, atteignant presque 
en arrière la base du tibia et par son bulbe bordé extérieurement d'un 
stylus beaucoup plus fin. 


C. trivittatum, Sp. nov. — S long. à mill. — Cephalothorax 
pallide luteus, albo-sericeo-pubescens, vittis fuscis trinis, media recta 
postice abbreviata, lateralibus curvatis, postice ampliatis et dentatis. 
ornatus. Oculi parvi, inter se subaequales. Abdomen angustum, cine- 
reum, superne inordinate albo-punctatum. Mamillae superiores arti- 


298 E. SIMON. 


culo apicali acuto basali evidenter breviore, mamillae inferiores 
infuscatae. Chelae fulvae, haud angulosae, longae, attenuatae et leviter 
proclives. Pedes pallide lutei, tibiis ad apicem minute infuscatis, 
longissimi (praesertim antici), metatarsis tarsisque tenuibus, femo- 
ribus cunctis aculeatis, quatuor anticis, aculeis tenuibus et pronis 
binis intus munitis sed aculeis exterioribus carentibus, tibiis meta- 
tarsisque parce aculeatis. Pedes-maxillares longi: femore curvato 
mutico: tibia cylindracea, leviter curvata, patella saltem duplo lon- 
giore, apophysi apicali fusca, longa, gracili et recta sed apice minutis- 
sime uncata; tarso magno ovato, tibia cum patella paulo longiore, 
apophysi basali retro-directa, ad basin cCrassa et conica, ad apicem 
abrupte angustiore setiformi et valde inflexa, apophysi tibiali non 
multo longiore; bulbo olivaceo, ovato, stylo nigro tenui cireumdato. 

Côte de Coromandel : Genji. 

Cette espèce a le faciès des précédentes, elle appartient cependant 
à un autre groupe du genre Chiracanthium ; elle doit se rapprocher du 
C. adjacens Camb., du Yarkand, celui-ci cependant à le céphalothorax 
unicolor et la pointe résupinée de son tarse à été figurée presque 
droite. 


Clubiona acanthocnemis, Sp. n0v. — © long. 3-4 mill. — 
Cephalothorax pallide fulvo-rufescens haud marginatus, albo-sericeo 
pubescens, humilis, antice vix attenuatus, fronte lata. Oculi postici 
aequi, medii à sese quam à lateralibus plus duplo remotiores. Oculi 
antici in lineam vix procurvam, inter se fere aeque et sat anguste 
separati, medii lateralibus vix minores. Abdomen ovatum, albidum, 
albo-sericeo-pubescens. Chelae et partes oris fulvo-castaneae, chelae 
robustae et convexae, fere laeves. Sternum pedesque pallide lutea, 
metatarsis tarsisque 1i paris leviter obseurioribus, tibia 2 paris aculeis 
subbasilaribus binis parvis aculeisque subapicalibus binis, exteriore 
parvo interiore longo valido et leviter curvalo, insigniter armata, 
tibia 3 paris aculeis lateralibus aculeoque medio inferiore unico mu- 
nita. Pedes-maxillares breves, lutei, tarso infuscato; tibia patella cir- 
citer aequilonga, apophysi nigra brevi sed lata, cariniformi, truncata 
et leviter emarginata cum angulo inferiore producto, conico et suba- 
cuto, armata; tarso ovato, tibia cum patella sallem haud breviore; 
bulbo simplici, ovato, olivaceo, nigro-marginato. 

Nilghiris : Coonoor. 


C. nilgherina, sp. nov. — © long. 3,5 mill. — Cephalothorax 
pallide fulvo-testaceus haud marginatus, albo-sericeo-pubescens. Oculi 


Arachnides de l'Inde. 299 


postici aequi, medii à sese quam a lateralibus remotiores, spatio 
oculo plus duplo latiore distantes. Oculi antici inter se fere aequidis- 
tantes (vel medii à lateralibus quam inter se paulo remotiores), medii 
nigri lateralibus evidenter minores. Oculi medii antici posticis mi- 
nores. Abdomen longe ovatum, albidum, albo-sericeo-pubescens. 
Chelae fulvo-rululae, laeves, validae, nec angulosae nec geniculatae. 
Partes oris fulvo-rufulae. Sternum pedesque pallide lutea. Pedes longi 
et graciles, aculeis nigris longis ordinariis armati, tibia 3° paris aculeis 
lateralibus plurimis sed aculeo medio inferiore unico munita. Pedes- 
maxillares graciles et longi, pallide lutei, tarso leviter infuscato; tibia 
patella paulo longiore vel saltem haud breviore, intus setis spiniformi- 
bus paucis, extus apophysi apicali fusca brevi, sat robusta, oblique 
secta cum angulo inferiore breviter producto et subacuto, armata ; 
tarso tibia cum patella multo breviore; bulbo simplici, ovato, oliva- 
ceo, nigro-Mmarginato, apophysi apicali parva, late triquetra atque 
acuta, munito. 
Nilghiris : Coonoor. 


C. acanthocnemis et nilgherina diffèrent certainement des deux 
espèces du même groupe décrites de Bombay par O0. P. Cambridge, 
C. filicata et drassoides Cambr. et du C. deletrix Cambr., du Yarkand, 
dont l'abdomen est orné d’un dessin analogue à celui de €. comta 
C. Koch, d'Europe. 


Simalio percomis, Sp. nov. — G long. 2,5 mill. — Cephalo- 
ihorax humilis, fere parallelus, pallide fulvo-rufescens, utrinque te- 
nuissime nigro-marginatus. Oculi postici ordinarii. Oculi antici inter 
se subaequales, medii à sese: appropinquati a lateralibus latissime dis- 
tantes. Abdomen depressiusculum, ovatum, postice acuminatum. 
albido-testaceum, supra utrinque nigro-marginatum, prope medium 
vitta transversa lata, valde sinuosa et biangulosa, dein linea transversa 
similiter sinuosa, nigris, ornatum. Chelae rufulae, laeves, validae et 
convexae. Partes oris, sternum pedesque albido-lutea. Pedes sat breves, 
quatuor antici mutici, quatuor postici parce aculeati. Pedes-maxillares 
breves, lutei, tarso leviter infuscato; tibia patella breviore, apophysi 
fusca, longa, valida sed subacuta, antice recte directa, intus ad apicem 
armala; tarso ovato, tibia cum patella longiore ; bulbo simplici. 

Nilghiris : Coonoor. 


S. castaneiceps, Sp. nov. — © long. 2 mill. — Cephalothorax 
brevis, antice vix attenuatus, parte cephalica leviter convexa, postice 
sulco transverso parvo discreta, rubro-castaneus, laevis. Oculi postici 


300 


ms 
[e: 


:. SIMON. 


ordinarii. Oculi antici inter se subaequales, late et fere aeque dis- 
tantes. Abdomen breviter ovatum, poslice subacuminatum, omnino 
luteo-testaceum. Chelae castaneae, longae, parum convexae, parce 
eranulosae. Partes oris castaneae. Sternum fulvo-rufulum, nitidum. 
Pedes breves et robusti, coxis, trochanteribus femoribusque ad basin 
quatuor anticis obseurioribus, quatuor antici omnino mutici, quatuor 
postici, aculeis apicalibus metatarsorum exceptis, mutiei. Pedes-maxil- 
lares breves, fulvi, apice infuscati; tibia patella breviore, convexa, 
apophysibus nigris binis, superiore brevi, reeta et acuta, inferiore lon- 
oissima, secundum marginem tarsi ducta, sursum leviter curvata 
atque acuta, armata; tarso longo, subparallelo, apice leviter inflexo : 
bulbo ovato, simplici. 

Nilghiris : Coonoor. 

Espèce anormale par ses yeux antérieurs équidistants. 

Nota. — J'ai trouvé à Ceylan deux autres espèces du genre Simalio, 
dont je donne ici la description : 


as 


S. lucorum, Sp. nov. — G © long. 2,5 mill. — Cephalothorax 
fulvo-rulescens haud marginatus. Oculi postici ordinarïi. Oculi medii 
antici a lateralibus quam inter se remotiores. Abdomen albido- 
testaceum. Chelae validae et convexae, fusco-rululae vel olivaceae, 
subtiliter coriacene. Sternum pedesque albido-lutea, subpellueentia. 
Sternum laeve et nitidum. Pedes 1 paris mutici. Pedes 2! paris tibia 
aculeo medio inferiore, metatarso aculeis basilaribus binis munitis. Pe- 
des quatuor postici metatarsis aculeis basilaribus aeuleisque apicalibus, 
parvis et tenuibus, munitis, tibia 3° paris mutica, tibia 4' paris utrin- 
que aculeo submedio aculeoque inferiore apicali, leviter eurvato, ar- 
mata, Pedes-maxillares pallide lutei, tarso bulboque nigricantibus: 
tibia patella breviore, apophysi nigra, valida, attenuata sed obtusa et 
leviter curvata, extus ad apicem armata; tarso ovato; bulbo simplici 
apicem tarsi attingente. — © Abdomen concolor vel postice, supra 
mamillas, macula parva vel puncetis binis fuscis, notatum. Plaga geni- 
talis nitida, fulva, confuse fusco-binotata, postice foveola minutissima, 
margine parvo fusco discreta, impressa. 

Cevlan : Colombo! Galle! Kandy ! 

A S. petilo E. Simon (ex ins. Philippinae), cui affinis et subsimilis 
est, differt imprimis tibiis 2 paris subtus uniaculeatis, plaga genitali 
leminae fusco-notata et postice fovea minore impressa. 


S. phaeocephalus, Sp. n0Y. — © Long. 3 mill — Cephalo- 
thorax rubro-castaneus, saepe in medio dilutior. Oculi medii antici 


Arachnides de l'Inde. 301 


a lateralibus quam inter se multo remotiores. Chelae validae et 
convexae, obscure fusco-castaneae vel nigricantes, parum dense ru- 
goso-eranulosae. Partes oris nigricantes. Abdomen fulvo-lividum. 
Sternum nitidum pedesque fulva. Pedes antici coxis femoribusque le- 
viter rufulo-tinctis, omnino mutici. Pedes postici et pedes-maxillares 
fere ut in praecedenti. 


Ceylan : Nuwara-Eliya! Maturata ! 


Subfamilia MICARIINAE 


Sphingius caniceps, Sp. n0v. — © Long. 4 mill. — Cephalo- 
thorax fusco-piceus, fere niger, coriaceo-opacus, parte cephalica crebre 
albido-pilosa. Oculi postici, superne visi, in lineam subrectam, medii 
a lateralibus quam inter se vix remotiores, evidenter majores, subplani 
et leviter angulosi. Oculi antici in lineam procurvam, medii nigri, la- 
teralibus vix minores, à sese anguste separati, à lateralibus subconti- 
oui. Clypeus oculis lateralibus anticis duplo angustior. Sternum fusco- 
piceum, coriaceum, valde clathrato-rugosum. Chelae valde convexae 
et geniculatae, fusco-piceae, ad basin rugosae et setis spiniformibus 
longis et iniquis paucis armatae, prope medium leviter transversim 
rugatae. Abdomen longum, angustum et teretiusculum, supra nigrum, 
cinereo-olivaceo-pubescens, antice macula magna confusa, prope me- 
dium linea transversa albido-pilosis, decoratum, subtus dilutius sed 
regione epigasteris coriacea et rubro-castanea. Pedes sat longi, praeser- 
tim postici, fusco-picei, antici fere nigri sed tibiis annulo apicali albido- 
testaceo et niveo-piloso ornatis, metatarsis tarsisque dilutioribus, tibiis 
posticis ad basin atque ad apicem pallide-annulatis, pedes antici mu- 
tici, metatarsis tarsisque scopulatis, postici tibiis metatarsisque parce 
aculeatis. Plaga genitalis antice fovea angulosa leviter emarginata, 
prope medium fovea altera, transversim semicireulari, impressa. 

Côte de Coromandel : Geniji. 


S. bilineatus, Sp. nova. — © Long. 45 mill. — Cephalothorax 
(omnino depilis) fusco-piceus, fere niger, subtiliter coriaceus, antice, 
prope oculos laevis. Oculi postiei, superne visi, in lineam leviter re- 
curvam, inter se anguste et fere aeque distantes, medii paulo ma- 
jores subplani et leviter angulosi. Oculi antici in lineam procurvam, 
medii nigri lateralibus paulo minores, a sese anguste separati, a late- 
ralibus contigui. Clypeus oculis lateralibus anticis duplo angustior. 
Sternum fusco-piceum, laeve et nitidum, utrinque punetis impressis 
paucis conspersum. Chelae valde convexae et geniculatae, fusco- 


302 E. SIMON. 


piceae, laeves et nitidae, haud rugosae, sed prope medium subtilissime 
rugatae, setis nigris paucis hirsutae. Abdomen longum, angustum et 
teretiusculum, supra nigro-olivaceum, antice lineolis binis longitudi- 
nalibus et parallelis, interruptis, prope medium punctis binis 
albido-pilosis, decoratum, subtus dilutius. Pedes fere ut in praecedenti 
sed annulis albis apicalibus tibiarum anticarum latioribus. Plaga ge- 
nitalis testacea, haud foveolata, utrinque postice margine parvo nigro 
curvato, discreta. 

Côte de Malabar : Mahé. 

Il n’est pas impossible que le S. bilineatus ne soit autre que la 
femelle du $S. scutatus E. Simon, de Ceylan, dont le mâle est seul 
connu. 


CASTANEIRA ZETES E. Simon, in Bull. Mus., 1897, p. 294. 
Côte de Coromandel : Pondichéry. 


Espèce décrite de Karachi (Kurrachee); je l'ai reçue depuis du Ma- 
dura. 


Subfamilia CORINNINAE 


OEDIGNATHA SCROBICULATA Thorell, St. Rag. Mal., IT, 1881, p. 209. 
Id. E. Simon, in Ann. Soc. ent. Belg., XLI, 1897, p. 14. 


Côte de Malabar : Mahé. 


Cette espèce à un habitat fort étendu, car elle a été décrite de Pinang 
et je l’ai retrouvée depuis à Ceylan. 

Le genre OŒEdignatha est en outre représenté à Ceylan par les 
OE. affinis, bicolor, coriacea, flavipes, qulosa, major, montigena, retusa 
striata E. Simon, et dans le nord de linde par l'OŒ. procerula, 
E. Simon, qui diffère beaucoup de ses congénères et devrait peut-être 
en être séparé génériquement. 


Mrachelas quisquiliaruam, Sp. nOv. — G long. 2,5-3 mill. 
— Cephalothorax, chelae, sternumque laete fulvo-aurantiaca. Abdomen 
albido-testaceum, postice leviter et sensim infuscatum. Pedes et pedes- 
maxillares pallide flavescentes. Cephalothorax subtiliter coriaceus. 
Oculi ut in T. minori ordinati. Sternum in medio nitidum et glabrum, 
utrinque subtilissime coriaceum et parce pilosum. Pedes breviter 
pilosi, haud granulosi. Pedum-maxillarium femur curvatum, subtus 
carinatum, apicem versus leviter ampliatum et subangulosum; patella 
subquadrata, apophysi vadida conica recta et subacuta, articulo non 


Arachnides de l'Inde. 303 


multo breviore, extus armata ; tibia mutica, superne visa patella bre- 
vior, haud angustior ; tarsus ovatus, longe attenuatus et bulbum su- 
perans; bulbus simplex, ad basin convexus. 

Ceylan : Colombo. 

Très voisin de T. minor dont il a la taille et la livrée; il n’en dif- 
fère guère que par la structure de la patte-mâchoire du mâle dont le 
fémur est un peu dilaté et subanguleux en dessous à l'extrémité, l’a- 
pophyse patellaire beaucoup plus forte et plus longue, le tibia, vu en 
dessus, plus court que la patella {celui de T, minor est au moins 
aussi long). 


A. oreophila, Sp. nov. — G long. 3-3,5 mill. — Cephalothorax, 
sternum chelaeque fusco-picea. Cephalothorax breviter ovatus, con- 
vexus , laevis et nitidus, in medio glaber, utrinque parce crinitus. 
Oculi postici magni, aequi, in lineam leviter recurvam, medii a sese 
quam a lateralibus remotiores sed spatio oculo vix aequilato dis- 
tantes. Oculi antici in lineam leviter procurvam, inter se aequi, medii 
nigri a sese anguste separati, a lateralibus contigui. Area quatuor 
mediorum latior quam longior. Clypeus oculis lateralibus anticis non 
latior. Sternum laeve, nitidum. Chelae sat angustae et longae, leviter 
proclives, subtiliter transversim striatae et praesertim extus setis bre- 
vibus spiniformibus munitae, marginibus sulci brevibus, inferiore 
dentibus binis, superiore dentibus trinis contiguis, armatis. Abdomen 
ovatum, superne fusco-nigricans, antice leviter dilutius, subtus pallide 
testaceum. Pedes sat breves, fulvi, breviter pilosi, antiei, praesertim 
femoribus compressis et clavatis, reliquis robustiores, tibiis metatar- 
sisque anticis granulis nigris, minutissimis et fere inordinatis subtus 
munitis. Pedes-maxillares fulvi; femore curvato apice haud ampliato, 
subtus carinula subtiliter nigro-serrulata, apicem haud attingente, 
munito; patella paulo latiore quam longiore, apophysi laminiformi 
nigro-marginata, lata sed brevi et obtuse truncata, extus instructa; 
tibia mutica, patella haud breviore; tarso anguste ovato, bulbum su- 
perante; bulbo simplici. 

Côte de Coromandel : Genji. — Se trouve aussi à Ceylan (Kandy). 

NoTA. — T. carinatus Cambr., du Yarkand, diffère des deux pré- 
cédents par son abdomen orné en dessus d’un dessin analogue à celui 
du Clubiona comta C. Koch; ces trois espèces rentrent dans le premier 
groupe du genre Trachelas ayant pour type le T. minor Cambr. 

Le 4° oroupe, type T. ruber Keyserling, est représenté dans inde 
par les deux espèces suivantes, qui diffèrent cependant des espèces 


304 E. SIMON. 


typiques de ce groupe, presque toutes américaines, par le groupe de 
leurs yeux médians aussi long que large; ce caractère les rapproche 
des T. madagascariensis et quadridentatus E. Sim. (ancien 5° groupe) 





c 
Fig. 3. — A. Trachelas minor Cambr., fémur et patella de la patte-mâchoire 
vus en-dessous. — B. 7. quisquiliarum E. Simon, id. — C. 7. oreophila 


E. Simon. id. 


pour lesquels j'ai proposé depuis un genre Paccius, mais leurs chéli- 
cères n'ont que deux petites dents à la marge inférieure, tandis que 
celles des Paccius en ont quatre et leur seconde ligne oculaire est 
beaucoup plus récurvée. 


T. AcCENTUATUS E. Simon, in Ann. Soc. ent. Belg., XL, 1896, p. 413. 


Des hautes montagnes de Ceylan, dans les forêts à Nuwara-Eliya, 
Maturata, etc. 





Fig. 4. — A. Trachelas fronto E. Sim., libia de profil, du côté externe. 
B. T. accentuatus E. Sim., id. 


T. fronto, Sp. n0V. — S long. 6-7 mill. — A T. accentuato, cui 
valde affinis et subsimilis est, differt magnitudine paulo majore, 
sterno valde rugoso-clathrato (in T. accentuato ad maximam partem 
laevi), pictura abdominis minus expressa, pedibus vix distincte annu- 
latis, pedum-maxillarium tarso bulboque paulo majoribus et structura 
apophysis tibialis (fig. 4 A). 


Indes mérid. : Kodaikanal (Palni Hills), Trichinopoly. 


Arachnides de l'Inde. 305 


Familiaà AGELENIDAE 


Hahnia Maindroni, Sp. nov. — © long. 2 mill. —— Cephalo- 
thorax laevis, pallide fuscus, ad marginem dilutior et testaceus, parte 
cephalica lineolis tenuibus trinis, media recta lateralibus obliquis et 
ramosis, maculaque postica magna, nigris, notata. Oculi postiei magni, 
in lineam procurvam, medii a sese quam à lateralibus remotiores, spa- 
tio oculo saltem haud minore separati. Oculi antici apicibus in lineam 
subrectam (vix procurvam), medii lateralibus plus duplo minores, à 
sese distantes à lateralibus subcontigui. Clypeus oeulis lateralibus an- 
ticis circiter aequilatus. Abdomen magnum, ovatum, superne nigri- 
num et luteo-pilosum, sat crebre albido-testaceo-punctatum atque in 
dimidio apicali maculis albidis subtriquetris seriatis notatum, subtus 
pallide testaceum et albo-pilosum, mamillae luteae, exteriores articulo 
basali nigro mamillis intermediis cireiter aequilongo sed paulo graci- 
liore, articulo apicali acuminato basali fere duplo breviore. Chelae, 
partes oris sternumque fusco-rulula laevia, pars labialis nigra, sternum 
ad marginem sensim obscurius. Pedes breves, longe pilosi et setis spi- 
niformibus longissimis paucis armati, pallide fulvi, femoribus subtus 
ad basin nigro notatis ad apicem nigro-subannulatis, tibiis metatarsis- 
que anguste annulatis. Plaga genitalis rufula albo-pilosa, transversa 
utrinque impressa. 

Nilghiris : Coonoor. 

Cette espèce fait presque le passage du genre Hahnia au genre Sco- 
topsilus, au moins par la proportion de ses filières externes; elle est 
aussi remarquable par ses yeux antérieurs en ligne presque droite avec 
les médians plus séparés l’un de l’autre que des latéraux. 

AGELENA.. SP. ? 

Un très jeune individu de forme typique à été trouvé à Coonoor; 


il est à noter que jusqu'iei le genre Agelena n'avait pas été signalé dans 
la région indienne. 


Familià PISAURIDAE 
TETRAGONOPHTHALMA SINDICA E. Simon, in Buil. Mus., 1897, p. 295. — 
Perenethis indica Pocock, Fn. Br. Ind., Ar., p. 246. 
Un jeune individu trouvé à Genji (Côte de Coromandel). 


Décrit de Karachi (ou Kurrachee), indiqué depuis du district de 
Poona. 


306 E. SIMON. 


APPENDICE 


Descriptions de quelques Arachnides des bas plateaux de l'Hi- 
malaya, communiqués par le R. P. Castets (de S'-Joseph's 
College à Trichinopoly.. 


Macrothele vidua, sp. nov. © long. 30 mill. — Cephalothorax 
niger, sublaevis, cervino-sericeo-pubescens, fovea thoracica magna 
(area oculorum saltem haud angustiore) transversa, leviter procurva. 
Area oculorum saltem triplo latior quam longior, oculi antici, superne 
visi, in lineam levissime recurvam, inter se fere aequidistantes, medii 
rotundi, lateralibus ovatis evidenter majores. Oculi postici ovati, medii 
lateralibus vix minores. Abdomen atrum, immaculatum, crebre et 
longe fulvo rigrove hirsutum. Chelae, partes oris, sternum, mamillae 
pedesque nigricantia, parte labiali ad apicem, coxis femoribusque sub- 
tus paulo dilutioribus. Pars labialis sat crebre et obtuse spinulosa. 
Pedes numerose aculeati, tarsis anticis extus muticis. intus aculeis 
4 vel à uniseriatis armatis. Mamillae superiores abdomine paulo bre- 
viores, articulo medio basali vix longiore, apicali medio paulo longiore. 

Les caractères de cette espèce sont assez ambigus: elle se rapproche 
en effet des espèces européennes (groupe A) par sa pièce labiale den- 
sément spinuleuse et des espèces australiennes (groupe C) par ses yeux 
médians antérieurs plus gros que les latéraux. 

Elle diffère de M. maculata Thorell, seule espèce connue de la région 
indienne, par sa taille beaucoup plus forte, son abdomen unicolore, etc. 


Miagrammopes sexpunciatus, Sp. nov. — © long. » mill. 
— Cephalothorax vix duplo longior quam latior, postice vix attenuatus, 
laevis, crasse albo-pilosus, fusco-olivaceus, vitta media pallide testacea, 
postice ampliata, antice lineam longitudinalem fuscam abpreviatam 
includente, notatus. Abdomen cylindraceum, antice truncatum, albido- 
testaceum, albo-pubescens, supra lineolis fuseis binis exillimis et 
punctis nigris parvis sex, per paria ordinatis, ornatum, subtus confuse 
lineatum, atque in parte apicali punctis nigris quatuor notalum. Pedes 
sat breves, obscure olivaceï. 

A M. extenso E Simon, praesertim differt cephalothorace breviore (in 
M. extenso plus duplo longiore quam latiore), abdominelineato et punetato 
et pedibus brevioribus, a M. Thvaitesi Cambr., cui imprimis affinis 
est, differt magnitudine minore et pictura cephalothoracis et abdominis. 


Diciyna grossa, Sp. nov. — © long. » mill. — Cephalothorax 
pedesque albido-testacei vel virescentes, regione frontali leviter rululo- 


Arachnides de l'Inde. 307 


tincta. Oeuli parvi, medii antici et postici a lateralibus quam inter se 
remotiores, medii antici nigri reliquis oculis minores, quatuor medii 
aream latiorem postice quam longiorem oceupantes. Abdomen magnum. 
albido-cinereum vel viride, Area genitalis utrinque nigro-notata et fo- 
vea sat magna, rotunda, rufula et tenuiter nigro-cincta, impressa. Spa- 
tium inter foveas fovea paulo latius {mas ignotus). 

A D. smaragdula, cui aflinis est, differt magnitudine majore, oeulis 
mediis anticis à dlateralibus quam inter se paulo remotioribus, foveis 
genitalibus majoribus (in D. smaragdula punetiformibus et nigris) a 
sese minus distantibus. 

A D. albida Cambr. (sp. mihi ignota), magnitudine multo majore, ce- 
phalothorace abdomineque concoloribus verisimiliter differt. 


Leucauge rubrotrivittata, Sp. nov. — © longe. 9-10 mill. 
— Cephalothorax fulvo-olivaceus, parte cephalica paulo dilutiore. Oculi 
par vi, inter se subaequales, quatuor medii aream paulo longiorem quam 
latiorem et antice quam postice angustiorem occupantes (antiei posticis 
paulo minores). Oculi laterales à mediis late remoti, utrinque contigui 
et leviter prominuli. Abdomen longum, cylindraceum, antice rotundum, 
postice vix attenuatum, obtusum et leviter prominulum, supra album 
(haud argenteum) et lineis rubris trinis rectis et parallelis, media abbre- 
viata, lateralibus apice nigris, decoratum, in lateribus et subtus atro- 
testaceum utrinque linea laterali obliqua, subtus vittis binis latioribus 
et utrinque, prope mamillas, maculis parvis binis, obscure testaceis no- 
tatum. Sternum nigrum, opacum. Chelae luteae, apice infuscatae. Pedes 
longi, lutei, femoribus tibiisque apice minute nigro-annulatis, femori- 
bus anticis aculeis interioribus parvis 6 uniseriatis aculeisque dorsalibus 
binis, tibiis aculeis longioribus dorsalibus binis et utrinque lateralibus 
2 vel 3, metatarsis aculeo dorsali subbasilari, instructis, pedes postici 
aculeati, metatarsis aculeis plurimis munitis, femoribus 4i paris pilis 
curvatis seriatis extus ornatis. Fovea genitalis semicircularis, latior 
quam longior, 

Très belle espèce du groupe de L. celebesiana Walckenaer et deco- 
rata Blackwall. 


L. sexpustulata, Sp. nov. — © long. 3,5 mil — Cepha- 
lothorax fulvo-olivaceus, ad marginem infuseatus, parte cephalica ma- 
cula fusca confusa subtriquetra postice notata. Oculi sat magni, inter 
se subaequales, quatuor medii aream non longiorem quam latiorem 
et antice quam postice vix angustiorem occupantes, oculi laterales a 
mediis sat distantes, utrinque contigui et prominuli. Abdomen breviter 
ovaltum, antice rotundum, postice vix attenuatum, obtusum et leviter 


308 E. SIMON. 


prominulum, supra obscure testaceo-ividum, in dimidio apicali macu- 
lis parvis biseriatis 3-3 maculaque apicali majore nigris ornatum, in 
lateribus et subtus omnino fusco-olivaceum. Chelae luteae. Partes oris 
sternumque fusco-olivacea. Pedes modice longi, obscure olivacei, femo- 
ribus paulo dilutioribus et virescentibus, pilis sat longis muniti sed 
aculeis setiformibus paucissimis armati, pedes antiei fere mutici, femo- 
ribus 4i paris setis curvatis paucis extus ad basin ornatis. Fovea geni- 
talis latior quam longior, antice late trunçata, utrinque angulosa, pos- 
tice attenuata et truncata. 
L'une des plus petites espèces du genre. 


Nephila obnubila, Sp. nov. — © long. 48-20 mill. — Cephalo- 
thorax haud tuberculatus, niger, albo-sericeo-pubescens, vitta margi- 
nali sat angusta leviter convexa et saepe macula media confusa obscure 
fulvo-rufulis notatus. Oeuli ut in N. clavata. Abdomen convexum, 
breviter ovatum, postice leviter prominulum atque obtusum, superne 
olivaceum albo-sericeo-pubescens, maculis nigris parvis, longis, si- 
nuosis vel ramosis, valde iniquis, Zonas transversas 4 vel designan- 
tibus, ornatum, subtus nigrum sed postice, ante mamillas nigras, late 
fulvum, antice lineolis fulvis binis longitudinalibus angustis et sinuo- 
sis, dein maculis binis longis et obliquis et saepe macula media parva 
transversa albidioribus notatum. Chelae, partes oris. sternum pedes- 
que nigra, sternum antice, pone partem labialem, macula transversa, 
postice linea longitudinali abbreviata fulvis, ornatum. Coxae fulvo- 
variatae, femora annulo subapicali sat angusto, tibiae quatuor anticae 
annulo medio latiore pallide flavidis, decorata. Pedes sat graciles, 
modice longi, haud fasciculati. 

A N. clavata L. Koch, cui aflinis est, differt imprimis pedibus bre- 
vioribus, pictura abdominis etc. 


Araneus Odites, sp. nov. — © Long. 12 mill. — Cephalothorax 
pallide luteus, albido-crinitus, vitta media sat angusta in parte cepha- 
lica dilutiore reliculata et sublineata et utrinque vitta marginali leviter 
dentata, nigris, notatus. Oculi medii inter se aequales, aream paulo 
longiorem quam latiorem et antice quam postice non multo latiorem 
eccupantes, oeuli medii antici à lateralibus quam inter se circiter duplo 
remotiores. Abdomen ovato-oblongum, setis albidis conspersum, supra 
nigricans, vitta media integra, angusta, postice acuminata, albido-tes- 
tacea notatum, subtus in lateribus dilutius, nigro-striatum et reticu- 
latum, vitta media nigra, albido-testaceo-marginata, notatum. Sternum 
nigrum, vitta media albido-lutea sectum. Chelae laeves, fulvae, antice 
olivaceo-reticulatae. Pedes laete fulvo-rufuli, aculeis numerosis, 


Arachnides de l'Inde. 309 


nigris, armali, femoribus eunetis annulo apieali annuloque medio 
supra interrupto (praesertim in pedibus posticis), patellis tibiisque 
cunetis et metatarsis quatuor posticis annulo apicali atque annulo medio 
vix expresso ornatis, Coxis trochanteribusque fulvo-rufulis. Uneus 
vulvae nigro-castaneus, saltem quintuplo longior quam latior, usque 
ad bäsin angustus, superne profunde canaliculatus et marginatus. 


A. Achine, Sp. nov. — © Long. 15-18 mil. — Cephalothorax 
luteus, crebre et longe albido-crinitus, vitta media nigra, in parte 
cephalica valde ampliata sed pone oculos medios maculam fulvam 
parvam saepe includente et utrinque vitta marginali latissima flexuosa 
et interrupta nigricantibus notatus. Oculi medii aream haud longiorem 
quam latiorem et antice quam postice latiorem occupantes, antici pos- 
ticis paulo majores, medii à lateralibus quam inter se saltem duplo re- 
motiores. Abdomen breviter ovatum, supra fuscum, setis albidis longis 
et validis conspersum, pictura confusa fere 4. nautici, Subtus in late- 
ribus paulo dilutius et nigricanti-reticulatum, in medio nigrum maculis 
binis longe ovatis albido-testaceis notatum. Sternum nigrum, vitta 
media sat angusta albido-testacea sectum. Chelae laeves, luteae, con- 
colores. Pedes pallide lutei, aculeis numerosis, albis, ad radicem mi- 
nute nigris instructi, femoribus, patellis tibiisque cuncetis et metatarsis 
quatuor posticis annulo apicali nigro cinetis, femoribus 4 paris annulo 
medio confuso saepe obsoleto, reliquis femoribus annulo medio lato 
annuloque basali angusto nigris notatis, coxis luteis, posticis ad basin 
nigris, trochanteribus nigricantibus. Uncus vulvae niger, rectus, usque 
ad basin angustus, saltem quadruplo longior quam latior, superne pro- 
funde canaliculatus et marginatus. 


A. pavidus, Sp. nov. — Long. 10-12 mill. — Cephalothorax 
pallide luteus, albido-erinitus, vitta media angusta evanescente et 
utrinque vitta marginali latiore et flexuosa fusco-rululis, saepe obso- 
letis, notatus. Oculi fere praecedentis sed medii antici a lateralibus 
quam inter se non duplo remotiores. Abdomen breviter ovatum, setis 
albidis validis et longis conspersum, supra fusco-olivaceum, pictura 
confusa Îere A. naultici, subtus in lateribus dilutius et nigro-relicu- 
latum, macula media lata nigra, utrinque vitta arcuata albido-testacea 
marginata, notatum. Sternum fusco-olivaceum, vitta media lata dilu- 
tiore sectum. Chelae lacves, luteae, concolores. Pedes fulvo-rufuli, acu- 
leis numerosis nigris, nonnullis in tibiis albidis sed ad radicem nigris, 
armati, femoribus annulo apicali nigricanti annuloque medio rufulo 
vix expresso, tibiis metatarsisque annulo apicali annuloque medio 
lusco-rufulis, saepe obsoletis, ornatis (annulis apicalibus tibiarum pos- 


310 E. SIMox. 


ticarum fere nigris). Uncus vulvae plus quadruplo longior quam 
latior, versus medium subplicatus, in parte basali fulvus et pilosus, 
apicem versus attenuatus et longe triquetrus, in parte apicali abrupte 
angustior, fuscus, superne prolunde canaliculatus et marginatus. 

Ces trois belles espèces appartiennent au groupe des Araneus Adianta, 
Theisi Walckenaer et nauticus L. Koch. 


Cyclosa tuberascens, Sp. nov. — © Long. 7-8 mill. — Cepha- 
lothorax niger et nitidus, albo-setosus, parte thoracica ovata, leviter 
convexa, fovea transversa lata, profunda et leviter recurva, impressa, 
cephalica abrupte angustiore, postice sulco valde procurvo semicireu- 
lari profunde disereta. Oculi ordinarïii. Abdomen ovatum, antice atte- 
nuatum, leviter prominulum atque obtusum, postice interdum in conunr 
simplex, interdum in conum valde trifidum, ramulo medio reliquis 
longiore, productum, interdum omnino nigrum, interdum fusco-oliva- 
ceum postice nigrum supra antice lineolis tenuibus binis longitudina- 
libus et parallelis, prope medium utrinque lineolis binis divaricatis 
laete argenteis et late nigro-marginatis. decoratum. Sternum chelaeque 
nigra. Pedes breves et robusti. lutei, coxis, praesertim anticis, inlus- 
catis, femoribus annulo apicali nigro (in femoribus anticis latissimo) 
annuloque submedio vel subbasilari lineilormi et valde sinuoso-dentato 
notalis, patellis fuscis nigrisve, tibiis annulo angusto vel macula sub- 
basilari annuloque apicali, in tibiis anticis rufulis in posticis nigris, 
notatis, metatarsis anguste biannulatis, tarsis apice leviter infuscatis. 
Pedes-maxillares lutei, nigricanti-annulati. Uneus vulvae latus, apice 
valde acuminatus et triquetrus, nigro-castaneus, erinitus et valde trans- 
versim striatus, Scapo transverso fusco-olivaceo, nitido, in medio 
emarginato. 

Oxytate Castetsi, sp. nov. — © Long. 5-6 mill. — Cephalo- 
thorax pallide luteo-testaceus, regione oculorum leviter rufulo-tincta, 
tuberibus oculorum lateralium nigris, fere laevis, brevis et altissimus, 
superne planus, postice abrupte declivis et subverticalis, antice clypeo, 
area oculorum latiore, leviter proclivi. Oculi postici in lineam valde 
recurvam, medii a lateralibus quam inter se saltem 1/3 remotiores. 
Oculi antici in lineam minus recurvam, medii inter se quam a latera- 
libus paulo remotiores et saltem duplo minores. Area oculorum me- 
diorum evidenter longior quam latior et fere parallela (antice quam 
postice vix latior). Abdomen longius quam latius, antice attenuatum 
et obtuse prominulum, postice longe attenuatum et declive, pallide 
luteo-testaceum, antice ad apicem macula par va, prope medium punctis 
minutissimis inter se late distantibus, 4 vel 6, transversim biseriatis 


Arachnides de l'Inde. 311 


et postice, in tubereulo anali, lincolis transversis binis parvis fusec- 
rufulis, ornatum. Chelae, partes oris sternumque pallide lutea. Pedes 
robusti, modice longi, albido-lutei, femoribus anticis aculeis minutissimis 
3 vel 4, uniseriatis antice munitis, tibiis À! paris aculeis inferioribus 
gracilibus erectis, inter se iniquis, 5-5, et extus aculeis minutissimis 
binis, metatarsis aculeis inferioribus à -5 et utrinque aculeis minutissimis 
binis, tibiis 2! paris aculeis inferioribus 2-3 vel 3-3, metatarsis aculeis 
inferioribus 3-3 vel 3-4 et tantum intus aculeis minutissimis binis 
armatis. Pedes postici omnino mutici. 


Gephyra pudica, sp. nov. — © Long. 5 mill. — Cephalothorax 
abdomenque albido-rosea, cephalothorax saltem haud latior quam lon- 
gior, pilis pronis niveis crebre vestitus, oculis anticis et praesertim 
posticis singulariter nigro-imbatis. Oculi quatuor antici inter se aequi, 
oculi medii postici à lateralibus anticis spatio oculo (laterali) non la- 
tiore distantes. Oculi quatuor medii aream duplo latiorem quam 
longiorem occupantes. Abdomen longe oblongum, antice et praesertim 
postice attenuatum, niveo-pubescens et setis validis et brevibus al- 
bidis (nonnullis ad basin minute nigris) conspersum. Chelae, partes 
oris, sternum, pedesque testaceo-albida, hi subpellucentes, tibiis an- 
ticis aculeis inferioribus cinereo-nigris tenuibus et longis 2-2 acu- 
leisque lateralibus inferioribus paulo minoribus binis munitis, sed 
aculeo laterali superiore carentibus. Plaga genitalis parva, rulula. 

Diffère de G. candida par les yeux bordés de noir (de blanc chez 
G. candida), les antérieurs égaux {les médians un peu plus gros chez 
G. candida), le groupe des médians plus transverse, les médians étant 
très rapprochés des latéraux antérieurs, l'abdomen plus long, la teinte 
générale des téguments rosée, les tibias antérieurs manquant d’épines 
latéro-supérieures. 

Nota. — Jai trouvé à Ceylan une autre espèce du genre Gephyra, 
dont j'ajoute ici la description. 


G. virescens, Sp. nov. — G Long. 5 milll — Cephalo- 
thorax saltem haud latior quam longior, pallide testaceo-virescens, 
crebre niveo-pubescens atque ad marginem setis nigris fere spinifor- 
mibus armatus. Oculi fere G. candidae sed quatuor antici inter se aequi 
et clypeus oculis anticis saltem quadruplo latior. Abdomen longum, 
antice obtuse truncatum, postice attenuatum, testaceo-virescens, vitta 
media confusa et utrinque vita marginali latiore, nigricanti-punctatis, 
notatum, sed omnino erebre niveo-pubescens. Pedes longi, luteo-vires- 
centes, tibiis metatarsisque anticis aculeis inferioribus tenuibus et lon- 
gis 2-2 et aculeis lateralibus inferioribus similibus binis, armatis sed 

Ann. Soc. ent. Fr., LXXV [1906]. 21 


312 E. SIMON. 


aculeis superioribus carentibus. Pedes-maxillares parvi lutei, apice ru- 
fescenti-tincti; tibia patella vix breviore, extus ad apicem apophysi 
nigra, valida et conica, articulo breviore, instructa; tarso sat anguste 
ovato; bulbo simplici. 

Ins. Taprobane : Nuwara-Eliya. 


Eusparassus sanguinifrons, Sp. n0Y. — SG Long. 14 mill. — 
Cephalothorax non multo longior quam latior, sat humilis, pallide 
fulvo-testaceus, regione frontali rufulo-tincta. Oculi postiei in lineam 
leviter procurvam, inter se aequi et fere aequidistantes. Oeuli antici in 
lineam angustiorem subrectam, inter se sat anguste et aeque separati, 
posticis majores, medii lateralibus paulo majores. Oculi quatuor medii 
aream paulo longiorem quam latiorem et antice quam postice vix an- 
gustiorem occupantes, antici posticis fere duplo majores. Clypeus oculis 
anticis multo angustior. Abdomen oblongum, obseure fulvo-ividum, 
subtus dilutius sed vitta media lata obscuriore, parum expressa, no- 
tatum. Chelae validae et convexae, fulvo-rufulae, apice infuscatae, mar- 
gine inferiore sulci dentibus trinis subaequis denteque ultimo minutis- 
simo armato. Partes oris rufescentes. Sternum pallide luteum. Pedes 
inter se valde inaequales, quatuor antici reliquis multo longiores, fulvi, 
metatarsis tarsisque gracilibus et longis rufulo-tinctis et crebre nigro- 
scopulatis, aculeis longis armati, metatarsis anticis aculeis inferioribus 
2-2 et utrinque, prope basin, aculeo laterali, munitis. Pedes-maxillares 
fulvi, tibia rufulo-tineta, tarso nigro ; femore versus apicem leviter in- 
crassata, aculeis dorsalibus binis aculeoque interiore armato; patella 
mutica, paulo longiore quam latiore, parallela; tibia patella circiter 
aequilonga, intus ad basin convexa, apophysibus exterioribus binis 
armata, altera submedia, sat brevi et obtusa antice directa, altera 
apicali, duplo longiore, antice, secundum marginem tarsi, ducta, nigra, 
ad basin depressa ad apicem subacuta; tarso ovato, leviter curvato, 
apice longe attenualo, tibia cum patella longiore; bulbo late ovato, 
profundissime emarginato, apophysi parva fulva et uncata munito. 

Espèce sans doute voisine de S. tener Thorell, de l’Assam, qui offre 
également deux apophyses tibiales:; mais ces apophy ses ont une autre 
disposition, car celles du S. tener sont également longues et la première 
est basale (celle de E. sanguiniceps est beaucoup plus courte que 
l’apicale et médiane); facile à distinguer de S. tarandus E. Simon, de 
Karachi, par son abdomen unicolore en dessus et sa première apo- 
physe tibiale simple (celle de S. tarandus est basale et tritide). 


Clubiona pogonias, Sp. nov. — © 8 mil. — Cephalothorax 
laete fulvo-rufescens vel aurantiacus, albo-sericeo-pubescens. Oculi 


Arachnides de l'Inde. 313 


postici aequi, medii à sese quam à lateralibus non multo remotiores. 
Oculi antici inter se anguste et fere aeque separati, medii lateralibus 
jere 1/3 majores. Oculi medii antici posticis paulo majores. Abdomen 
ovatum, nigricanti-cinereum, subtus paulo dilutius, omnino albo-seri- 
ceo-pubescens. Chelae rufulae, longae et fere parallelae, nec angulosae 
nec carinatae, sed antice crebre, longe et valde nigro-hirsutae., Partes 
oris rufescentes. Sternum pedesque pallide fulva, pedes sat longi, 
aculeis nigris longis ordinariis armati, tibia 3° paris aculeis lateralibus 
aculeisque inferioribus binis uniseriatis munita. Pedes-maxillares fulvi, 
tarso infuscato; lemore gracili, eurvato, supra ad apicem aculeis 3-1 
armato; patella curvata, longiore quam latiore; tibia patella circiter 
aequilonga, multo graciliore, curvata, apophysi nigra brevi simplici et 
acuta extus ad apicem, Îere supra, armata; tarso longo,angusto, cylin- 
drato, apice obtuso et leviter curvato; bulbo maximo, simplici, ad 
basin valde convexo et subgloboso, sub tibia et patella prominulo. 

© long. 10-12 mill. — A mari differt magnitudine majore, oculis 
anticis inter se distantioribus, chelis validioribus et convexioribus 
parcius erinitis. Plaga genitalis magna, plana, laevis, olivacea, sulco 
tenui divisa et antice lovea parva longitudinali ovata vel longe trique- 
tra, impressa. 

Cette espèce rappelle beaucoup le CI. corticalis Walckenaer, d’'Eu- 
rope, par la structure de sa patte-mâächoire, surtout celle de son bulbe, 
car le Gibia est beaucoup plus grêle et plus long. 


Malthonica psechrina, Sp. nov. — © long. 7 mill. — Cepha- 
lothorax sat anguste ovatus, antice longe attenuatus, fronte angusta 
leviter prominula, fusco-olivaceus, vitta media lata sed postice acu- 
minata vittaque submarginali angustiore, dilutioribus et crasse albo- 
pilosis, ornatus. Clypeus oculis lateralibus anticis circiter aequilatus. 
Sternum fusco-olivaceum, vitta media dilutiore notatum. Chelae fulvae, 
sat angustae, longae, margine inferiore sulei dentibus parvis subaequis 
6 vel 7, regulariter seriatis, instructo. Abdomen oblongum, nigrinum, 
fulvo-pubescens, supra antice linea transversa valde sinuoso-dentata, 
postice punetis parvis biseriatis niveo-pilosis, decoratum. Pedes longi, 
versus extremitates graciles, obseure fulvo-olivacei, femoribus subtus 
late fusco-plagiatis, tibiis, praesertim posticis, confuse annulatis. Area 
genitalis nigrina, postice, in declivitate, plagula fulva, transversa, 
plus quadruplo latiore quam longiore et antice in medio obtuse emar- 
ginata, notata. Mamillae rufulae, superiores articulo apicali acuminato 
basali non multo breviore. 


Nota. — Le genre Walthonica ne renfermait jusqu'ici qu’une seule 


314 E. Simox. — Arachnides de l'Inde. 


espèce, M. lusitanica E. Sim., de Portugal, il est fort intéressant de 
lui trouver un second représentant au pied de l'Himalaya. 

Celui-ci ressemble beaucoup, même par sa coloration, à un petit 
Psechrus de la série des Cribellates. 


Epocilla xylinma, Sp. n0v. — © long. 7 mill. — Cephalothorax 
fulvo-rufescens, regione oculorum nigra sed macula media lata, argen- 
teo-cinereo-squamulata, ornata, ad marginem frontalem nigro rubroque 
crebre cristata, parte thoracica linea marginali vittisque dorsalibus 
binis abbreviatis nigris, vitta submarginali latiore lineaque media, 
angusta et postice acuminata, niveo-squamulatis decorata. Pili ocu- 
lorum laete rubro-coccinei, sub oculis mediis albi. Clypeus oculis 
mediis anticis latior, creberrime sed breviter niveo-barbatus. Abdomen 
angustum et longum, supra pallide fuseum et rubro-pubescens, sed 
vittis binis parallelis et integris albo-argenteo-squamulatis ornatum, 
subtus dilutius et omnino argenteo-squamulatum. Sternum luteum. 
Chelae fulvae, ad basin nigrae, laeves, parce crinitae, longae et angus- 
tae, extus ad apicem dente erecto, lato, valde compresso et subla- 
melloso, intus dente acutiore insigniter armatae. Partes oris luteae, 
laminae extus dilatatae et angulosae. Pedes 1 paris fulvo-rufuli, meta- 
tarsis (basi excepto) tarsisque albido-luteis, coxis trochanteribusque 
(postice) femoribus (antice) late nigro-vittatis, femoribus robustis et 
compressis, aculeis dorsalibus trinis, basali longiore, et intus, prope 
apicem, aculeis sat brevibus trinis, tibiis aculeis inferioribus brevibus 
sed robustis fere dentiformibus et suberectis 4-4, metatarsis aculeis 
subbasilaribus binis similibus atque aculeis subapicalibus binis multo 
minoribus, instructis:; reliqui pedes albido-lutei, aculeati. Pedes-maxil- 
lares lutei, tarso nigro; femore longo; tibia patella circiter aequilonga, 
ad basin paulo angustiore, apicem versus leviter ampliata, apophysi 
brevi, obtusissima et leviter fissa, extus ad apicem armata; tarso cylin- 
draceo, tibia haud vel vixlatiore: bulbo nigro, simpliei et longo, extus 
prope basin minute dentato., 

Ab. E. aurantiaca E. Sim., chelis laevibus, ad apicem utrinque 
valde dentatis, clypeo creberrime niveo-piloso, parte cephalica haud 
vel vix distincte tuberculata, abunde differt. 

Nora. — Le même envoi contenait : Chilobrachys fumosus Pocock 
(décrit du nord de l’Inde), Cyrtophora moluccensis Doleschall, Nephila 
maculata Fabricius, Gasteracantha unguifera E. Sim. (décrit de lHi- 
malaya, in Journ. As. Soc. Beng., LVIIL, 1889, p. 356), Chiracanthium 
insigne Cambr. (décrit de Bombay), Heteropoda regia Fabr., Thiania 
viridimicans E. Simon, et plusieurs jeunes indéterminables des genres 
Psechrus et Oxyopes. 


VOYAGE DE M. CH. ALLUAUD DANS L'AFRIQUE 
ORIENTALE 


Juin 1903 à mai 1904. 


DRYOPIDAE, HELMINTHIDAE, HETEROCERIDAE 
(COLÉOPTÈRES) 


par A. GROUVELLE 
avec la planche 10. 


Les insectes décrits dans ce mémoire ont été récoltés par M. Ch. Al- 
luaud pendant son voyage dans l'Afrique orientale de juin 1903 à 
mai 1904 (1). 

Avant cette exploration, la liste des Coléoptères de l'Afrique tropi- 
cale comprenait peu d'espèces des groupes qui nous occupent : 

Dryopidae, 2; Helminthidae, À; Heteroceridae, À. 

Les découvertes de M. Ch. Alluaud augmentent sensiblement ces 
chiffres, mais surtout elles montrent que leur faible valeur était due 
à l'absence de recherches. 

En fait, les Dryopides, Helminthides et Hétérocérides sont aussi 
nombreux, si ce n’est plus, dans l’Afrique tropicale que dans les ré- 
gions européennes et l’on peut assurer en toute certitude que toute 
exploration bien dirigée viendra augmenter les résultats acquis par 
M. Alluaud. 

Nous recommandons, avec instance, aux voyageurs d'explorer avec 
soin les pierres et les morccaux de bois baignés par les eaux cou- 
rantes, les extrémités des branches d’arbre ou d’arbuste plongées dans 
les ruisseaux ou les rivières ainsi que les plages limoneuses encore 
humides. Ils sont certains de voir leurs recherches récompensées par 
des découvertes d'autant plus intéressantes que dans les grandes 
explorations, ces modes de chasse sont très rarement pratiqués. 

M. Ch. Alluaud estime que les Helmides se rencontrent dans tous 
les torrents de l'Afrique intertropicale, mais surtout dans ceux qui 
coulent en forêt à une altitude supérieure à 1.000 mètres. 


(1) Voir Annales de la Société entomologique de France 1905, LXXIV, p. 381. 


316 A. GROUVELLE. 


Les régions signalées pour ies diverses espèces décrites donnent lieu 
aux remarques suivantes : 

Bura ou BourA. — Les insectes ont été pris dans de petits ruisseaux 
descendant du massif montagneux de Wa-Taita, à environ 1.000 mè- 
tres d'altitude. 

KiLiMA-Npjaro. — Les torrents explorés provenaient du glacier de 
cette montagne; les récoltes ont été faites entre 1.500 et 2.000 mètres 
d'altitude. 


NamoBi. — Les ruisseaux explorés coulaient en forêt entre 4.800 
et 2.000 mètres d'altitude. 
Kiagé. — Les insectes ont été capturés dans des ruisseaux abou- 


tissant au Rift Valley (bassin fermé) vers 2.000 mètres d'altitude. 


DRYOPIDAE 


Dryops brevitarsis, D. Sp. — Oblongo-elongatus, sat latus, 
nigro-olivaceus, griseo-pruinosus, sat longe denseque fusco-pubescens : 
antennis rufo-fuscis; prothorace transverso, dense punctato, lateribus 
stricte marginatis, carinis lateralibus ad basin impressioribus et «d 
apicem angulos anticos attingentibus, disco antice in longitudinem sub- 
carinato, angulis anticis acutis; scutello subpentagonali; elytris haud 
striatis, dupliciter punctatis, punctis minutissimis inter puncies sat 
magnos et subsparsos intermixtis, pedibus-infuscatis, tarsis rufo-fuscis. 
— Long. 4 mill. 


Oblong, assez large, noir olivâtre, revêtu d'un duvet gris, entremêle 
de poils sombres, dressés, assez longs. Antennes d’un roux sombre, 
plus rapprochées entre elles à la base, que du bord interne des yeux, 
pubescence des yeux brun-fauve. Prothorax rétréci en avant, environ 
deux fois aussi large à la base que long, densément ponctué; angles 
antérieurs aigus, saillants: côtés arrondis, étroitement rebordés: ca- 
rènes latérales presque droites à la base, subparallèles, bien marquées, 
arquées et atténuées en avant et venant rejoindre l'angle antérieur; 
sur le disque, en avant un pli longitudinal peu marqué; convexité 
transversale du disque se continuant d’une manière sensiblement ré- 
gulière sur les marges latérales. Écusson subpentagonal; angles basi- 
laires obtus. Élytres subacuminés au sommet; environ deux fois el 
un quart aussi longs que large ensemble dans leur plus grande lar- 
geur; ponctuation double, formée de points très fins, mêlés à des points 
modérément gros et un peu espacés. Pattes enfumées:; tarses d’un 
roux sombre. 


Kilima-Ndijaro, zone des forêts. 


Dryopidae, Helminthidae, Heteroceridae. 317 


HELMINTHIDAE 


Stenelmis Alluaudi, n. Sp. — Oblongo-elongata, convera, 
opaca, tenuiler aspera, glabra, nigra, antennis tarsisque rufis ; mar- 
gine antico capitis sinuato, fronte in longitudinem subsulcata ; protho- 
race antice angustato, Lam elongato quam ad basin lato, lateribus sub- 
rectis, antice vit sinuatis, angulis anticis subrectis, posticis vir rectis, 
disco in longitudinem subsulcato, sulco antice posticeque attenuato ; ely- 
tris striato-punctatis, intervallis striarum planis, latioribus quam 
punctis, intervallo 5° praecipue ad apicem elevato. — Long. 2,5- 
2,75 mill. 


Allongé, subovale, convexe, opaque, finement chagriné, glabre, noir: 
antennes et tarses rougetres. Marge antérieure de la tête, sinuée: 
front convexe, longitudinalement subsillonné. Prothorax à peu près 
aussi long que large à la base, rétréci en avant; bords latéraux faible- 
ment arrondis dans les trois premiers quarts basilaires, puis subsinués 
et subrectilignes dans le dernier quart ; bord antérieur droit aux extré- 
mités, arqué en avant dans le milieu; base largement sinuée de chaque 
côté, étroitement, dans le milieu; angles antérieurs très légèrement 
obtus, impressionnés, postérieurs à peine droits; sur le disque un 
court et large sillon, de chaque côté en avant, une faible impression 
oblique. Écusson ovale, un peu plus long que large. Élytres un peu 
plus larges à la base que le prothorax, présentant leur plus grande 
largeur vers le dernier quart de la longueur, subacuminés ensemble 
au sommet, environ deux fois et demie aussi longs que larges dans 
leur plus grande largeur, ponctués-striés ; intervalles des stries plus 
larges que les points; ÿ° intervalle sans compter l'intervalle sutural 
relevé surtout vers le sommet. 


Kilima-Ndjaro, zone des cultures. 


Espèce voisine de S. canaliculata GYUh., mais très nettement dis- 
tincte par sa lorme plus trapue, son aspect mat et les reliefs du pro- 
thorax à peine marqués. 


Lobelmis Fairm., Ann. Soc. ent. Belg., XLII, 1898, p. 467. 


Caput per anticum marginem prosterni occultum, juxta oculos haud 
sulcatum. Antennae breves, 11 articulatae ; articulis, 1, 2, 7, 9, 11 lon- 
gioribus et latioribus quam alis, his transversis. Palpi maxillares tri- 
articulati. Prothorax elytraque haud carinata. Scutellum elongatum, 
suboblongqum. Pedes modice elongati; tibiis sat incrassatis, ad apicem 
haud squamosis ; articulis tarsorum 1-2, 3 quadratis. 


318 A. GROUVELLE. 


Une diagnose plus complète de ce genre nous à paru nécessaire. 
Ses affinités avec le genre Elmidolia Fairm., Ann. Soc. ent., Belg. XLI, 
4897, p. 369, sont évidentes: mais chez ce dernier les antennes ne 
présentent pas la curieuse structure des antennes que nous constatons 
chez L. cucullata Fairm., L. odiosa Grouv., Ann. Soc. ent. Fr., 1906. 
p. 156 (Elmidolia err.) et chez la nouvelle espèce que nous décrirons 
dans ce mémoire. Celle-ci du reste s'éloigne complètement de L. cucul- 
lata Fairm., par la striation de ses élytres ; elle se rapproche beaucoup 
de Lobelmis odiosa Grouv., mais s’en distingue par les caractères si 
spéciaux des tibias intermédiaires et postérieurs du mâle. 


Lobelmis subnigra, n. Sp. — Oblonga, convexa, nilida, glabra, 
nigricans; antennis pedibusque rufo-piceis; capite prothoraceque li- 
venti, alutaceo, parce punctulato, fronte converiuscula, in longitu- 
dinem striolata: prothorace antice posticeque pariter angustato, late- 
ribus rotundatis, margine antico sat valde producto, rotundato, utrinque 
juxta angulos sinuato, basi trisinuata; in disco juxta basin duabus 
striolis in longitudinem dispositis ; scutello triangulari; elytris oblongis, 
ad  apicem conjunctim subrotundatis, prothorace haud latioribus, 
striato-punctatis, intervallis Striarum praecipue ad basin converius- 
culis, haud latioribus quam striis. — Long. 4,35 à 4,5 mill. 


Oblong, convexe, brillant, glabre, noirâtre; tête et prothorax plom- 
bés ; antennes et pattes d’un brun rougeûtre. Antennes courtes ; art. 1, 
2, 7, 9 plus longs et plus épais que les voisins. Front un peu con- 
vexe, alutacé, éparsement ponctué. Prothorax à peu près également 
rétréci à la base et au sommet, assez fortement arrondi sur les côtés, 
présentant sa plus grande largeur un peu avant le milieu, sommet 
assez fortement arrondi en avant, étroitement sinué de chaque côté 
contre les angles antérieurs; base largement sinuée de chaque côté, 
étroitement devant l’écusson; angles antérieurs obtus, non émoussés, 
postérieurs aigus, saillants en arrière; ponctuation éparse, plus fine 
encore que celle de la tête; contre la base de chaque côté deux très 
courtes strioles longitudinales, l’interne à peine marquée, au niveau de 
l'écusson, l’externe presque au niveau du calus huméral de lélytre. 
écusson triangulaire, plus long que large à la base. Élytres sensible- 
ment de la largeur du prothorax, subparallèles dans la partie basi- 
laire, subacuminés ensemble au sommet, environ une foeis-et demie 
aussi longs que larges ensemble, ponctués-striés ; intervalles des stries 
un peu convexes, surtout vers la base et les côtés, sensiblement de la 
la largeur des points ; 6° intervalle à partir de la suture, sans compter 
l'intervalle sutural, plus saillant. Tibias du mâle épaissis; antérieur - 


Dryopidae, Helminthidae, Heteroceridae. 319 


arqués en dedans vers l'extrémité, intermédiaires comprimés, large- 
ment dentés en dedans, marge extérieure arrondie, épineuse; posté- 
rieurs largement dentés en dedans, creusés après la dent d’un fort sillon, 
marge extérieure arrondie; partie apicale de la dent donnant naissance 
à un long faisceau de poils blanchâtres, qui vient se loger dans la 
cannelure apicale du tibia. 


Kilima-Ndjaro, zone des cultures. 


Espèce très voisine de Elmaidolia odiosa Grouv., de Madagascar. 


HelminthOpsis, nov. gen. 


Caput per anticum marginem prosterni occultum, juxta oculos haud 
sulcatum. Antennae filiformes, 11-articulatue; articulis elongatis. Palpi 
maxillares triarticulati. Prothoraz haud carinatum. Scutellum sub- 
elongatum et suboblongum. Elytra ad latera in longitudinem leviter 
carinata. Pedes sat elongati; tibiis vix incrassatis, intus ad apicem 
pubescentibus; articulis tarsorum 1, 2, 3 subquadratis. 

Nouveau genre caractérisé par l’absence de sillon longitudinal près 
du côté interne de chaque œil, par un sillon transversal rebordant la 
base du prothorax, par l’écusson ovoïde, un peu plus long que large ; 
par une courte carène longitudinale basilaire de chaque côté du pro- 
thorax et enfin par la présence sur chaque élytre d’une carène longi- 
tudinale, humérale, Les cavités des hanches antérieures sont entière- 
ment ouvertes; la saillie du prosternum est subtronquée, sensiblement 
aussi longue que large. 


Ce genre S’écarte très nettement de tous les genres de la faune pa- 
léaretique. 


Helminéhopsis Aucida, n. Sp. — Ovala, convera, nilida, 
atra; antennis pedibusque piceis ; fronte convexiuscula, parce punctata, 
tenuiter ulutacea; prothorace transterso, tam antice quam postice an- 
gustato, lateribus rotundatis, juxta basin sinuato-reflexis, stricte mar- 
ginatis, margine antico utrinque sinuato, medio ante late arcuato, 
basi tri-sinuata, disco in longitudinem tri-striato, stria interna parum 
ante apicem abbreviata, erxternis antea multo brevioribus, extus pli- 
catis et ad apicem intus impressis, basi transversim impressa; elytris 
ovalis, prothorace latioribus. Ad humeros rotundatis et ad apicem 
conjunctim subacuminatis, punctato-lineatis, intervallis linearum latio- 
ribus quam punctis, his ad apicem altenuatis, intervallo >° carinato. 
— Long. 1,35 mill. 


320 A. GROUVELLE. 


Ovale, convexe, brillant, noir; antennes et patttes roux de poix. 
Marge antérieure de la tête tronquée; front presque plan, éparsement 
pointillé, finement alutacé. Prothorax transversal, aussi rétréci à la 
base qu’au sommet, assez fortement arrondi sur les côtés, présentant 
sa plus grande largeur vers le milieu; marges latérales étroitement 
rebordées, sinuées vers la base: sommet largement arrondi, saillant 
en avant dans le milieu, sinué-échaneré de chaque côté contre les 
angles antérieurs: ceux-ci aigus, saillants en avant; base trisinuée 
largement de chaque côté, étroitement devant l’écusson, transversale- 
ment rebordée; angles postérieurs aigus, saillants en arrière; sur le 
disque quelques points espacés et trois stries longitudinales, partant 
de la base; l’interne arrêtée avant le sommet du prothorax, les deux 
externes plus courtes, plus rapprochées du bord latéral que du milieu, 
subcarénées au côté externe, présentant en dedans, près de leur extré- 
mité antérieure une impression; près de la base une impression trans- 
versale, présentant quelques points dans le milieu. Écusson subtrian- 
gulaire. Élytres ovales, présentant leur plus grande largeur vers les 
deuxième tiers de la longueur, acuminés ensemble au sommet, environ 
une fois et un tiers plus longs que larges ensemble, ponetués en 
lignes; intervalles des lignes de points plus larges que ceux-ci sur le 
disque; points atténués vers le sommet; 5° intervalle caréné. 

Nairobi : Wa-Kikuja et Masai. 


Helminthopsis dissimilis, D. Sp. — Ovata, convera, nitida, 
atra; antennis pedibusque piceo rufis; fronte conveæiuscula, vix 
perspicue alutacea; prothorace transverso, tam antice quan postice 
angustato, lateribus valde rotundatis, juxta basin sinuato-refleris, 
canaliculato-marginatis, margine antico utrinque sinuato, medio 
ante late arcuato, basi tri-sinuata, disco in longitudinem tri-striato, 
stria interna parum ante apicem abbreviata, externis antice multo 
brevioribus, extus plicatis, ante scutellum duobus punctis minutis 
impressis et intra striarum externarum, ad apicem sat magna im- 
pressione; elytris ovatis, prothorace latioribus, ad humeros late rotun- 
datis et ad apicem conjunctim subacuminatis, punctato-lineatis, inter- 
vallis linearum latioribus quam punctis, intervallo à carinato. 
Long, 1,35 mil. 


Ovale, convexe, brillant, noir; antennes et pattes rougeäires, lége- 
rement teintées de brun. Marge antérieure de la tête subtronquée, 
très faiblement sinuée; front convexe, à peine visiblement alutacé. 
Prothorax transversal, aussi rétréci à la base qu’au sommet, fortement 
arrondi sur les côtés, présentant sa plus grande largeur au delà du 


Dryopidae, Helminthidae, Heteroceridae. 321 


milieu de la longueur ; marges latérales relevées, assez largement con- 
caves, bords largement arrondis en avant, sinués vers la base; sommet 
largement arrondi, saillant en avant dans le milieu, sinué-échancré 
de chaque côté contre les angles antérieurs; ceux-ci aigus, saillants 
en avant; base trisinuée, largement de chaque côté, étroitement devant 
l'écusson; angles postérieurs aigus, saillants en arrière; sur le disque 
quelques points espacés : trois stries longitudinales partant de la base, 
l'interne arrêtée avant le sommet, les deux externes plus courtes, plus 
rapprochées du bord latéral que du milieu, subcarénées au côté 
externe, présentant en dedans, près de leur sommet, une assez forte 
impression; devant l’écusson deux petits points enfoncés. Écusson 
subtriangulaire, concave. Élytres ovales, présentant leur pius grande 
largeur un peu au delà du deuxième tiers de la longueur, subacu- 
minés ensemble au sommet, environ une fois et un tiers plus longs 
que larges ensemble, ponctués en lignes; intervalles des lignes de 
points beaucoup plus larges que ceux-ci sur le disque ; points atténués 
vers le sommet; 5° intervalle caréné. 


Bura : Wa-Taita. 


Helminthocharis, nov. gen. 


Caput per anticum marginem prosterni occultum, juxta oculos haud 
sulcatum. Antennae 11-articulatae, filiformes; articulis longioribus 
granulatis. Palpi maxillares S3-articulati. Prothorax  elytraque ad 
latera in longitudinem carinatis; illo ante basin transversim sulcato. 
Scutellum triangulare, subelongatum. Pedes antici relative breviores 
quam als; tibiis incrassatis, intus ad apicem pubescentibus, articulis 
1, 2, 3 tarsorum subquadratis. 


Ce nouveau genre est établi pour des Helmides du groupe des Helmis 
de Lacordaire présentant un sillon transversal, sur le prothorax, 
devant là base, ayant un écusson triangulaire, un peu plus long que 
large, une carène longitudinale de chaque côté du prothorax et sur les 
élytres une carène latérale prolongeant la carène correspondante du 
prothorax. Ce genre vient se placer entre les Helmis vrais et les Esolus. 

Il faut faire rentrer dans ce genre l'Helmis nitidula Fairm., Ann. 
Soc. ent. Belg. XLI, 1897, p. 369, provenant de Madagascar. 


Helminthocharis picea, D. Sp. — Ovalus, contexus, nili- 
dulus, glaber, piceus ; antennis pedibusque rufo-piceis : fronte subplano, 
alutaceo ; prothorace subtransverso, antice angustato, sat dense punctu- 
lato, margine antico sat valde producto, rotundato, utrinque jurta 


329 A. GROUVELLE. 


angulos anticos leviler sinuato, lateribus rotundatis, stricte pulvinatis, 
basi subtruncata, angulis anticis obtusis, vir indicatis, posticis sub- 
rectis, disco in longitudinem utrinque carinato et juxta basin trans- 
versim impresso, carinis ante intus arcuatis, extus, ad medium, cum 
minima unpressione continente, impressione basilari punctata; scutello 
trianqgulari; elytris ovatis. versus apicem conjunctim subacuminatis, 
prothorace latioribus, ad humeros sat late rotundatis, imperfecte lineato- 
punctatis, linea suturali integra, ad apicem subsulcata, antice minus 
indicata, lineis dorsalibus fere deletis, carinis humeralibus integris. — 
Long. 4,25 mill. 


Ovale, convexe, un peu brillant, glabre, brun de poix; antennes et 
pattes plus claires. Front presque plan, alutacé, marqué de quelques 
gros points. Prothorax rétréci de la base au sommet, sensiblement 
aussi long que large à la base, assez densément pointillé ; bords laté- 
raux parallèles à la base, fortement arqués en dedans dans la partie 
antérieure, étroitement rebordés, sommet fortement arqué en avant, 
légerement sinué de chaque côté vers les angles antérieurs, base à 
peine sensiblement trisinuée, subtronquée; angles antérieurs obtus à 
peine marqués, postérieurs aigus, presque droits; de chaque côté du 
disque, près du bord latéral une carène longitudinale entière, forte- 
ment arquée en dedans dans la partie antérieure, touchant à l'extérieur, 
vers son milieu une petite impression enfoncée; devant la base une 
impression transversale, striée-ponctuée, rejoignant aux extrémités 
les dépressions des angles postérieurs. Écusson triangulaire, un peu 
plus long que large. Élytres ovales, plus larges que le prothorax, 
subacuminés ensemble au sommet, présentant vers le milieu leur plus 
grande largeur, environ une fois et un tiers aussi longs que larges 
ensemble dans leur plus grande largeur ; incomplètement ponctués en 
lignes; lignes suturales entières, presque en forme de strie au sommet, 
moins marquées vers la base; lignes dorsales presque effacées; sur le 
côté externe de chaque élytre une carène longitudinale, entière, arquée, 
prolongeant la carène latérale correspondante du prothorax. 

Kilima-Ndjaro, zone des cultures. 


Pachyelmis amaena, N. Sp. — Previler ovala, contvera, 
nilida, glabra, nigro-picea; antennis pedibusque rufo-piceis; fronte 
converiuscula, biimpressa, dense punctata; prothorace vix transverso, 
antice attenuato, ad apicem rotundato, lateribus rotundatis, basin 
versus leviter Sinuatis, basi trisinuata, angulis anticis haud indicatis, 
posticis acutis, retrorsum productis. disco granis sat magnis, vit 
perspicue elevatis, densatissimis et umbilicatis stricto, quinque carinato, 


Dryopidae, Helminthidae, Heteroceridae. 323 


at 


carina mediana antica, lata, hebetata, inter duas impressiones situ, 
duabus externis basilaribus, elevatis, acutioribus, interna ante attenual«, 
externa integra, cum margine antico juncta; scutello subtriangulari, 
laevi; elytris ovatis, prothorace paulo latioribus, ad humeros rotun- 
datis, ad apicem conjunctim subacuminatis, singulo elytro quadri-cari- 
nato, 1* carina suturali, 2 dorsali, fleruosa, paulo ante apicem tex- 
minata, 3* humerali pariter ante apicem terminata, Æ lateral, versus 
basin cum 3% et ad apicem cum margine laterali juncta, Spatiis inter 
fun, 2 of 380 carinam parce, grosse trregulariterque punctatis, punctis 
inter 3 et Æm carinam, in duabus lineis dispositis. — Long. 
4,35 mil. 


Courtement ovale, convexe, brillant, glabre, noir de poix ; antennes 
et pattes rougeûtres un peu teintées de brun. Front faiblement con- 
vexe, biimpressionné, densément ponctué. Prothorax subtriangulaire, 
arrondi et finement bordé de roux au sommet, sensiblement aussi 
long que large à la base; bords latéraux arrondis, faiblement sinués 
dans la partie basilaire, base largement sinuée de chaque côté, étroi- 
tement devant l’écusson; angles antérieurs non marqués, postérieurs 
aigus, dirigés en arrière; sculpture formée de granulations assez fortes, 
à peine visiblement élevées, très serrées et ombiliquées; sur le disque 
cinq carènes longitudinales : la carène médiane antérieure, soudée au 
rebord apical, large, émoussée, placée entre deux fortes dépressions 
concaves, les intermédiaires près du milieu de la base, basilaires, plus 
tranchantes que la médiane, arrêtées au niveau de la fin de celle-ci et 
soudées avec elle, les externes rapprochées des bords latéraux, égale- 
ment accentuées, entières, soudées au sommet avec le rebord mar- 
ginal. Écusson subtriangulaire, lisse. Élytres ovales, acuminés ensemble 
au sommet, plus larges que le prothorax, arrondis aux épaules, pré- 
sentant leur plus grande largeur un peu au delà du milieu de la lon- 
gueur, environ une fois et demie aussi longs que larges ensemble, 
chacune avec quatre carènes longitudinales : la 4° suturale, la 2° dor- 
sale, flexueuse, n’atteignant pas le sommet, la 3° humérale n’attei- 
enant pas également le sommet, la 4° humérale, réunie à la base avec 
la 3° et au sommet avec le rebord latéral; intervalles entre les 4", 
2 et 3° carènes fortement, éparsement et irrégulièérement ponctués, 
intervalle entre la 3° et la 4° avec deux lignes de gros points. Extré- 
mité des élytres, après la partie déclive, relevée en une espèce de 
bec horizontal. Marge interne des tibias antérieurs du mâle largement 
anguleuse vers le deuxième tiers de la longueur à partir de la base. 

Kilima-Ndjaro, zone des cultures. 


324 A. GROUVELLE. 
Microdinodes, nov. gen. 


Caput per anticum marginem prosterni occultum, juxta oculos haud 
suleatum. Antennae 11 articulatae, ad apicem sensim leviter incrassatae, 
breves. Palpi maxillares triarticulati. Prothorax elytraque haud cari- 
nata. Scutellum elongatum, oblongum. Pedes sat elongati; tibiis subin- 
crassatis, intus ad apicem pubescentibus articulis tarsorum anticorum 
subquadratis. 


Ce nouveau genre est caractérisé par la forme des antennes qui sont 
de 11 articles, relativement courtes et se renflant progressivement 
vers l'extrémité. Les Microdinodes Viennent se placer entre les Microdes 
et les Helminthidae à mentonnière, à tibias antérieurs pubescents et à 
antennes filiformes. Les Wicrodinodes ont la mentonnière tronquée, les 
hanches antérieures entièrement ouvertes, et le prothorax bordé à la 
base par un fort sillon transversal. 


Microdinodes quadrifasciatus, n.sp. — Elongato-ovatus, 
convezæus, nitidus, parce breviterque pubescens, nigro-aeneus ; antennis 
pedibusque rufo-piceis ; fronte alutacea, parce punctata, inlongitudinem 
subelevata; prothorace subelongato, antice quam postice angustiore, la- 
teribus rotundatis, sat stricte marginatis, ad angulos posticos sinuatis, 
margine antico rotundato, sat producto, utrinque sinuato, basi trisi- 
nuata; angulis anticis acutis, ante productis, posticis acutis, disco sub- 
tectiformi, magna ex parte subaspero, medio in longitudinem, sat breviter 
canaliculato, lateribus canalis subelevatis, laevibus, utrinque in longi- 
tudinem duabus striolis, basilaribus, interna prope scutellum, externa 
in propinquo lateris, longiore, intus arcuata: scutello oblongo, laevi, 
subconcavo ; elytris elongato-ovatis, ad apicem conjunctim acuminatis, 
prothorace latioribus, ad humeros rotundatis, punctato-striatis, inter- 
vallis praecipue externis leviter convexis, singulo elytro quadri-macu- 
lato : 1° macula, elongata, in callo humerali, * paulo ante basin, sub- 
orbicularr, in secundo et tertio intervallo posito, 3° discoidali, elongatu. 
minima, in secundo intervallo, # ante-apicali elongata, in tertio, quarto 
et quinto intervallo. — Long. 1,75 mill. 


Allongé, ovale, convexe, brillant, garni sur les élytres de soies 
flaves, courtes, placées sur les intervalles des stries, noir bronzé; 
pattes et antennes roux de poix plus ou moins foncé. Tête chagrinée, 
éparsément ponctuée, impressionnée de chaque côté vers la naissance 
des antennes. Prothorax plus rétréci au sommet qu’à la base, arrondi 
sur les côtés présentant sa plus grande largeur vers le 41 tiers de la 
longueur à partir de la base; bords latéraux, sinués vers la base, étroi- 


Dryopidae, Helminthidae, Heteroceridae. 329 


tement rebordés, concaves; sommet assez fortement arqué en avant, 
sinué de chaque côté contre les angles antérieurs; base largement 
sinuée de chaque côté, étroitement devant l’écusson; angles antérieurs 
aigus, saillants en avant, postérieurs également aigus ; disque longitu- 
dinalement relevé en forme de toit, en majeure partie finement cha- 
griné, creusé sur le milieu d’un sillon longitudinal, court, assez large 
et profond dont les bords sont lisses et légèrement relevés; marge ba- 
silaire présentant un assez fort sillon transversal et de chaque côté 
deux courtes strioles longitudinales, l’interne à côté de l’écusson, l’ex- 
terne rapprochée du bord latéral, plus longue que l’interne, arquée en 
dedans, terminée au côté interne dans une assez large dépression con- 
cave, mal limitée. Écusson ovale lisse. Élytres ovales, allongés, plus 
larges que le prothorax, arrondis aux épaules, acuminés ensemble au 
sommet, présentant leur plus grande largeur vers le dernier quart de 
la longueur, environ une fois et demie aussi longs que larges ensem- 
ble dans leur plus grande largeur, ponctués-striés; intervalles des 
stries à peine plus larges que les points sur le disque ; intervalles ex- 
ternes légèrement relevés, rendus subgranuleux par la présence des 
insertions des poils dressés; sur chaque élytre quatre taches jaunà- 
tres : la 1'e allongée sur le calus huméral; la 2° suborbiculaire, un 
peu en avant de la base sur le second et le troisième intervalle; la 3° 
allongée, diocoïdale, sur le deuxième intervalle; la 4° allongée, avant 
le sommet, sur le troisième, le quatrième et le cinquième intervalle, 
Kilima-Ndijaro, zone des cultures. 


Microdinodes melaenus, n.5p. — Elongato-ovalus, convexus. 
nitidus, parce breviterque pubescens : nigro-aeneus ; antennis pedibusque 
rufo-piceis : fronte depressa, subaspera, opaca, parce punctata ; protho- 
race subelongato, antice angustiore quam postice, lateribus rotundatis, 
sal stricte marginatis, margine antico rotundato, sat producto, utrin- 
que sinuato, basi trisinuata, angulis anticis ante productis, posticis 
subrectis, disco convexo, subaspero, medio vix longitudinem sat breviter 
canaliculato, lateribus canalis haud vel vix subelevatis, utrinque in lon- 
gitudinem, juxta basin, duobus sulcis, sulco interno prope scutello, 
brevi, externo in propinquo lateris, ante apicem attenuato, intus ar- 
cuato; scutello obiongo, laeri ; elytris elongato-ovatis, prothorace latio- 
ribus, ad apicem conjunctim acuminatis, ad humeros rotundatis, punc- 
tato-striatis, intervallis in disco planis, latioribus quam punctis, ad 
latera praecipue versus humeros subelevatis, granosis, singulo elytro 
vage trimaculato; 1 macula in callo humerali, * paulo ante basin, 
suborbiculari, in secundo et tertio intervallo posito, %* ante apicali, 


326 A. GROUVELLE. 


elongatu, in tertio, quarlo et quinto intervallo posilo. — Long. 
2,75 mill. 

Allongé, ovale, convexe, brillant, presque glabre, noir bronzé sur- 
tout sur les élytres; pattes et antennes roux de poix plus ou moins 
foncé. Tête déprimée, chagrinée, opaque, éparsement ponctuée, subim- 
pressionnée de chaque côté vers la naissance des antennes. Prothorax 
plus rétréei au sommet qu’à la base, arrondi sur les côtés, présentant 
sa plus grande largeur vers le 4% tiers de la longueur à partir de la 
base; bords latéraux finement rebordés, étroitement concaves ; som- 
met assez fortement arqué en avant, sinué de chaque côté contre les 
angles antérieurs; base largement sinuée de chaque côté, étroitement 
devant l’écusson: angles antérieurs aigus, saillants en avant, posté- 
rieurs presque droits; disque convexe, densément pointillé, subcha- 
griné, creusé sur le milieu d’un sillon longitudinal, assez court dont 
les bords sont au plus à peine relevés; marge basilaire présentant 
presque contre la base un assez fort sillon transversal et de chaque 
coté deux fortes stries longitudinales : l’interne à côté de l’écusson, 
courte, commencant par un gros point placé dans le sillon transversal ; 
l’externe rapprochée du bord latéral, un peu arquée en dedans, dépas- 
sant le milieu de la longueur du prothorax, relevée en carène au bord 
externe, surtout à la base. Écusson ovale, lisse. Élytres ovales, allon- 
gés, plus larges que le prothorax, arrondis aux épaules, acuminés en- 
semble au sommet, présentant leur plus grande largeur vers le dernier 
quart de la longueur, environ une fois et demie aussi longs que larges 
ensemble dans leur plus grande largeur, ponctués striés; intervalles 
des stries plans et plus larges que les points sur le disque; 5° et 6° in- 
tervalles relevés en une faible carène granuleuse, plus marquée à la 
base; sur chaque élytre trois taches jaunâtres, plus ou moins mar- 
quées : la 1" sur le calus huméral; la 2 un peu en avant de la base, 
suborbiculaire, sur le 2° et le 3° intervalle ; la 3° avant le sommet, sur 
le 3°, le 4° et le 5° intervalle. 

Kilima-Ndjaro, zone des cultures. 

Espèce voisine de H. quadrifasciatus Grouv., distincte par sa taiile 
notablement plus grande, par la forme spéciale de la striation du pro- 
thorax, par ses élytres proportionnellement plus larges, présentant sur 
le disque des intervalles de stries ponctuées plus larges que les points. 


Pseudomacronyehus, nov. cen. 


Caput per anticum marginem prosterni occultum, juxta oculos haud 
sulcatuin. Antennae 11 arliculatae, elongatae, ad apicem sensim sub- 


Dryopidae, Helminthidae, Heteroceridue. 327 


incrassatae. Palpi maæillares triarticulati. Prothorax elytraque haud 
carinata. Scutellum suborbiculare. Pedes elongatissimi, haud incras- 
sati, intus ad apicem pubescentes; articulis tarsorum elongatis. 

Ce nouveau genre est plus spécialement caractérisé par la longueur 
des pattes qui donne aux insectes qu'il comprend un peu l'aspect des 
Macronychus. Chez les Pseudomacronychus la mentonnière est large, 
subtronquée; les hanchesantérieures entièrement ouvertes et la saillie 
prosternale, large tronquée. 


Pseudomacronychus castaneus, 0. Sp. — ÆElongato-ova- 
tus, convexus, nilidulus, tenuiter pubescens, castaneus ; antennis pedi- 
busque dilutioribus, capite ante depresso, fronte convexiuscula, alutacea ; 
prothorace subtransverso, antice angustato, dense punctulato,. tenuis- 
sime Subaspero, margine antico sat valde producto, rotundato, utrinque 
juxta angulos anticos leviter sinuato, lateribus rotundatis, stricte mar- 
ginatis, basi trisinuata, angulis anticis obtusis, vix indicatis, posticis 
acutis, retrorsum productis, disco in longitudinem breviler striato; 
scutello subtriangulari, laevi; elytris ovatis, versus apicem conjunctim 
subacuminatis, ad basin prothorace haud latioribus, postice ampliatis, 
punctato-strialis, intervallis striarum latioribus quam punctis, subde- 
planatis. — Long. 3 mill. 

Ovale, allongé, convexe, un peu brillant, éparsement et finement 
pubescent, brun marron ; antennes et pattes plus claires. Marge anté- 
rieure de la tête déprimée; front faiblement convexe, alutaté, mat, 
garni de petites granulations lisses, très éparses, portant de petites 
soies flaves très courtes. Prothorax rétréci de la base au sommet, sen- 
siblement aussi long que large à la base: bords latéraux fortement 
arqués en dedans, dans la partie antérieure, étroitement rebordés, som- 
met fortement arqué en avant, légèrement sinué de chaque côté vers 
les angles antérieurs; base largement sinuée de chaque côté, étroite- 
ment devant l’écusson, faiblement rebordée sur les côtés ; angles an- 
térieurs obtus, à peine marqués, postérieurs aigus saillants en arrière ; 
disque finement et densément pointillé, subchagriné, garni de très 
petites soies flaves dispersées, longitudinalement et courtement sub- 
strié sur le milieu de sa surface. Écusson ovale, acuminé au sommet, 
lisse. Élytres aussi larges à la base que le prothorax, ovales, subacu- 
minés ensemble au sommet, présentant leur plus grande largeur un 
peu au delà du tiers de leur longueur, environ deux fois et un tiers 
aussi long& que larges ensemble dans leur plus grande largeur; pone- 
tués-striés ; intervalles des stries plus larges que les points, presque 
plans. Saillie prosternale, très large, tronquée. 

Aun. Soc. ent. Fr., LXXV [1906]. 


19 
19 


228 A. GROUVELLE. 
Nairobi : Wa-Kikuyu et Masai. 


Ancyronyx humeralis, n.Sp. — Ovatus, sat elongatus, glaber, 
nitidus, nigro-æneus: antennis lestaceis, ultimis articulis infuscatis, 
pedibus piceis: capite dense punctato, fronte in longitudinem late sub- 
sulcata, occipite carinulato ; prothorace subtransverso, antice angustato, 
lateribus rotundatis, marginatis, apice ante arcuato, basi trisinuata. 
disco ultra medium transvtersim profundeque sulcato. spatio ultra sul- 
cum unilobato, lobo convero, parce punctato, utrinque versus marqginem 
lateralem acuminato, spatio ante medium quadri-lobato, lobis convexis, 
parce punctatis, per sulcos profundos terminatis, lobis intermediis intus 
rectis, extus rotundatis, externis oblongis, obliquis, margine basilari 
pulvinato, medio in longitudinem carinato, pulvino utrinque dilatato 
et ante marginem lateralem desinente; scutello triangulari: elytris 
ovaltis, ad apicem conjunctim acuminatis, prothorace latioribus, ad hu- 
meros rotundatis, punctato-striatis, intervallis striarum subconteris, 
paulo latioribus quam punctis, callo humerali ochraceo. — Long. 2 mill. 


Ovale, assez allongé, glabre, brillant, noir-bronzé; antennes testa- 
cées, rembrunies à l'extrémité; pattes brun de poix. Tête allongée, 
densément ponctuée; entre les yeux un sillon, assez large, peu pro- 
fond, mal défini; sur l’occiput une carène longitudinale, bifurquée en 
avant en deux carènes dirigées vers les yeux. Prothorax rétréci en 
avant, moins long que large à la base; côtés arqués, legèrement sinués 
aux extrémités; bord antérieur arqué en avant; base largement 
sinuée de chaque côté, étroitement devant l’écusson; sur le disque, 
vers le deuxième tiersantérieur, un sillon transversal, large et profond, 
atteignant les bords latéraux, déterminant deux régions chargées de 
lobes convexes, éparsement pointillés : région antérieure presque en- 
tièrement occupée par un lobe transversal, acuminé aux extrémités, 
atteignant les bords latéraux, laissant seulement libre de chaque côté 
à l'angle antérieur un petite espace triangulaire; région postéricure, 
chargée de quatre lobes contigus en avant au sillon transversal du 
prothorax, limités par des sillons également larges et profonds, lobes 
internes droits au bord interne, arrondis au bord externe, lobes ex- 
ternes oblongs, obliques, atteignant les bords latéraux; marge basi- 
laire relevée en un bourrelet élargi aux extrémités, s’arrêtant de chaque 
côté devant le sillon qui sépare le lobe interne du lobe externe, n’attei- 
gnant pas, par suite, le bord latéral et donnant naissance au milieu à 
une fine carène longitudinale s’allongeant dans le sillon qui sépare les 
lobes internes. Écusson subtriangulaire. Élytres ovales, acuminés en- 
semble au sommet, plus larges que le prothorax, arrondis aux épaules, 


Dryopidae, Helminthidae, Heteroceridae. 329 


présentant leur plus grande largeur vers le 2° tiers de la longueur, 
environ une fois et trois quarts aussi longs que larges ensemble dans 
leur plus grande largeur, ponetués-striés ; intervalles des stries sub- 
convexes, un peu plus larges que les points: calus huméraux jau- 
nâtres. l 


Kilima-Ndjaro, zone des cultures. 
TABLEAU DES GENRES D'Helminthidae DE L'AFRIQUE ORIENTALE. 


1PPrÉteNibre ad FÉPOS ET RIPNOR MAMA TU nN Ancyronyx Er. 
— Tête reçue au repos dans une mentonnière du prosternum 2. 
2. Articles 7, 9, 41 des antennes plus longs et plus épais que 


les'articlesvoisms 2 n0ur BRAIN RS Lobelmis Fair. 
— Articles 7, 9, 11, des antennes de même épaisseur que les 
ADNICIPENOISINSE PRO NS M ORNE ARE RU NIET A 3. 
4, Antennes courtes, s’épaississant progressivement vers l’ex- 
(ÉCONOMIE EE AL RAR 1e Microdinodes, n. gen. 
ATOS IR TONNES EU EN EM ONE GER CN à 4. 
4. Aer, 2% et 3e articles des tarses antérieurs très nettement al- 
IGD ES RE RME EC DES EI . Pseudomacronychus, n. gen. 
— 1, 2° et 3° articles des tarses antérieurs aussi longs que 
laîges ou à peine plus longs que larges............... D) 
ÿ. Un sillon transversal à la base du prothorax............. 
LEUR PACE ENS LORE AE LAS 0 AN MASAL EN is Helminthocharis, n. gen. 
— Pas de sillon transversal à la base du prothorax........ AG: 
6. Tibias antérieurs glabres au côté interne... Stenelmis Dufour 
— Tibias antérieurs pubescents au côté interne. ............ 7 
7. Hanches antérieures dans le plan de la saillie du proster- 
FéTAUNE RMS AN ANRT .... Helminthopsis, n. gen. 
— Hanches antérieures sur la partie déclive de la saillie du 
ROSE NET ANR RS Pachyelmis Fairm. 
HETEROCERIDAE 
Heterocerus OFNACUS, N. Sp. — Oblongus, converus, nigro- 


fuseus, testaceo variegalus, pube brevissima et flava sat dense vestitus, 
subtus piceus; antennis pedibusque dilutioribus ; prothorace transverso, 
antice angustato, lateribus rotundatis, apice leviter arcuato, cinereo 
ciliato, basi arcuata, stricte marginata, angulis anticis infleæis, obtusis, 
posticis haud late rotundaiis ; elytris sat dense punctatis, substriatis, 
in disco singuli elytri quatuor maculis testaceis et ad apicem vitta la- 


JoÛ A. GROUVELLE. 


terali sat lata et intus bilobata : 11 macula subhumerali  basilari, 
elongata, aliquid inclinata, 2 versus primium quartam partem longitu- 
dinis, prope suturam, elongata, 3% paulo ultra secundam et ad latus, 
_eliam elongata, #* discoitali, subquadrangula, vitta laterali versus me- 
dium longitudinis incipienti, intus bilobata, 1° lobo versus ullimam ter- 
Liam partem, subelongato et subquadrato, Saepius cum quarta macula 
dorsali conjuncto, > subapicali, suboblongo. — Long. 3,5 mill. 


Oblong, assez convexe, brun foncé, varié de testacé, assez densé- 
ment mais un peu irrégulièrement ponctué, couvert d’une pubescence 
jeutrée grise sur le devant de la tête, courte, peu dense et flave sur le 
reste du corps; dessous du corps brunätre; pattes et antennes plus 
claires. Bord antérieur de la tête légéerement sinué; labre presque 
demi-cireulaire. Prothorax rétréci en avant, plus de deux fois plus 
large à la base que long, arrondi sur les côtés; bord antérieur faible- 
ment arqué en avant; base faiblement arrondie, finement rebordée; 
angles antérieurs déclives, obtus, postérieurs étroitement arrondis. 
Écusson suboblong. Élytres environ deux fois aussi longs que larges 
ensemble, à peine striés; chacun avec quatre taches et une bordure 
marginale non complète testacées : 1° tache basilaire, subhumérale, 
allongée étroite, un peu oblique, 2° également étroite et allongée, pla- 
cée en avant de la base, dans la région suturale, 3° également étroite 
et allongée, un peu plus éloignée de la base que la 2°, au-dessous du 
calus huméral, 4° discoiïdale, à peine au delà du milieu de la longueur, 
assez grande, subcarrée; bordure marginale commençant vers le mi- 
lieu de la longueur, assez large, donnant naissance presque de suite à 
un d* lobe subrectangulaire, uni parfois à la 4° tache discoïdale et vers 
l'extrémité à un 2° lobe suboblong, se terminant en pointe à l’angle 
sutural de manière à donner une forme acuminée à la région noire 
qui couvre la suture. Plaques fémorales ouvertes; sutures métaster- 
nales marquées. 

Samburu, Wa-Nyika. 

Les insectes à coloration non formée présentant des taches claires 
plus développées que celles des exemplaires à coloration complète. 


Heterocerus inquinatus, n. Sp. — Oblongus, converus, fus- 
cus, testaceo variegatus, pube brevissima et flava sat dense vestitus, pilis 
elongatis et erectis, praecipue ad latera prothoracis elytrorumque inter- 
mirtis : pedibus corporeque subtus testaceis ; prothorace transverso, antice 
quan postice angustiore, lateribus rotundatis, sat late testaceo margina- 
tis, apice leviler arcuato, cinereo ciliato,basi arcuata, stricte marginat«, 


Dryopidae, Helminthidae, Heteroceridae. 391 


angutis anticis inflexis, rotundatis, posticis late obtusis; elytris dense 
punctulatis, margine maculisque sordide-testaceis, vitta laterali integra, 
sat lata, ad humerum et ad apicem constricta, in media parte bilobata : 
1° lobo minimo, 2? maore valde flexuoso ; 1° macula discoidali basilari, 
jurta suturam sita, elongata, 2 subapicali, minima. — Long. 3,5 mill. 


Oblong, assez convexe, brun foncé, varié de testacé un peu rem- 
bruni, densément pointillé, couvert d’une pubescence grise, feutrée sur 
le devant de la lête, jaunâtre, très courte et assez serrée sur le reste du 
corps; quelques poils dressés assez longs, dispersés surtout sur les 
côtés du prothorax et des élytres. Antennes noires; premier article tes- 
tacé rembruni. Bord antérieur de la tête subtronqué; labre presque 
demi-circulaire. Prothorax plus rétréci en avant qu’à la base, arrondi 
sur les côtés, environ deux fois plus large que long, dans la plus 
grande largeur, celle-ci un peu avant le milieu de la longueur; marges 
latérales assez largement bordées de testacé; bord antérieur très fai- 
blement arqué en avant; base légèrement arrondie, finement rebordée : 
angles antérieurs déclives, arrondis, postérieurs largement obtus. Écus- 
son suboblong. Élytres environ deux fois aussi longs que larges en- 
semble, à peine visiblement striés; sur chacun une bande marginale 
et deux taches d’un testacé sale : bande marginale entière, étroite au- 
dessous du calus huméral, s’élargissant ensuite et donnant naissance, 
un peu après le calus, à un petit lobe quis’avance sur le disque et vers 
le deuxième tiers de la longueur à une fascie anguleuse en avant, acu- 
minée à l'extrémité de sa deuxième branche, s’avancant environ jus- 
qu'au deuxième tiers de la largeur de l’élytre compté à partir du bord 
latéral; {'° tache allongée, assez large, basilaire, rapprochée de l’écus- 
son, subparallèle à la suture, s'étendant jusque vers le milieu de la 
longueur de l’élytre, 2 subapicale, suborbiculaire, réunie à la bande 
latérale. Dessous testacé plus ou moins rembruni sur la poitrine et aux 
pattes antérieures. Plaques fémorales ouvertes; sutures métasternales 
marquées seulement à la base. 


Mombasa. 


Heterocerus incertus Grouv., Ann. Soc. ent. Fr., 1896, p. 93. — 
Je rapporte à cette espèce décrite sur des exemplaires provenant de 
Madagascar, quelques insectes récoltés à Zanzibar et à Nairobi. Malgré 
quelques différences, je ne puis considérer la forme de l’Afrique orien- 
tale que comme une simple variété de l’espèce malgache. Cette même 
forme se retrouve au Natal. 


12. 


A. GROUVELLE. 


Explication de la planche 10. 


Microdinodes quadrifasciatus Grouy. 


. Ancyronyæ humeralis Grouv. 


Pseudomacronychus castaneus Grouv. 
Stenelinis Alluaudi Grouv. 


. Helininthopsis lucida Grouv. 


Pachyelmis amaena Grouv. 
Lobelinis subnigra Grouv. 
Dryops brevitarsis Grouv. 


9. Helminthocharis picea Groux. 
. Heterocerus ornatus Grouv. 


— incertus Grouv. 
—— inquinatus Grouv. 


Dar. 


MONOGRAPHIE DES VESPIDES 
APPARTENANT AUX GENRES 


APOICA ET SYNOECA 
par Robert pu Buysson 


avec les planches 11 à 17. 


L APOIC A. 


Le genre Apoica comprend des Vespides qui sont tous américains, 
répandus dans les terres les plus chaudes depuis le Mexique jusque 
dans le sud du Brésil, c’est-à-dire entre les deux tropiques. Il n’y a 
qu'une seule espèce, se montrant avec diverses colorations qui ont 
été décrites comme autant d'espèces par les auteurs. Un simple exa- 
men suffit cependant pour se rendre compte que ce ne sont que des 
variations de couleurs. 

C’est à Olivier que l’on doit la première description; et, bien que la 
coloration indiquée par l’illustre naturaliste ne soit pas la plus com- 
mune, nous la considérerons, par raison de priorité, comme le type 
spécifique. Nous serons en outre obligé de recourir aux descriptions 
originales pour retrouver exactement les coloris décrits par Olivier et 
Fabricius, les auteurs modernes ayant jeté la plus grande confusion 
dans ces différents groupements. 

Les Apoica cubitalis Sauss. et arborea Sauss., doivent être exclues 
du genre qui nous occupe : la première, dont le type est conservé au 
Muséum d'Histoire naturelle de Paris, parce qu'elle est une Polybia 
sericea Oliv.; la seconde, pour la raison qu'elle ne possède aucun des 
caractères des Apoica. Autrefois les auteurs avaient des collections 
assez restreintes, de sorte qu'ils étaient facilement portés à multiplier 
les espèces, quand celles-ci étaient très variables. Aujourd’hui, par 
suite des facilités de communication avec les pays les plus lointains, 
nous pouvons réunir de nombreuses séries d'individus et découvrir 
les transitions qui unissent des colorations souvent totalement dif- 
férentes et que, privés de ces matériaux, nous ne pourrions soup- 
conner. 

Les ouvrages où se trouvent les descriptions originales de lApoica 
pallida Ov. et de ses variétés sont les suivants : 


334 R. pu Buyssox. 


Fagricits (J.-Chr.). Systema Piezatorum secundum Ordines. Genera 
et Species, 1804. 

LEPELETIER (A.). Histoire naturelle des Insectes. Hyménoptères, I, 
1836. 

Orivier (A.-G.). Encyclopédie méthodique. Histoire naturelle des In- 
SeciEs VI 791 

SPINOLA (M.). Memorie della reale Accademia delle scienze di Torino, 
2° série, XIII, 1853. 


Les matériaux ayant servi à ce travail appartiennent aux personnes 
et aux Musées déjà indiqués dans la monographie des Vespa et des 
Nectarina. Je mentionnerai toutefois en plus le Musée de Hambourg, 
dont quelques pièces intéressantes m'ont été aimablement communi- 
quées par M. le D' Max von Brunn, à qui j'adresse ici publiquement 
l'expression de toute ma reconnaissance. 


GENRE 
APOICA 


LEPELETIER, Histoire naturelle des Insectes. Hyménoptères, I, 1836. 
p. 536. 


Insectes vivant en société, composée (vraisemblablement) d’une 
seule femelle pondeuse et d’un grand nombre d’ouvrières. 

Nidification faite en carton végétal, comprenant un seul gâteau dont 
la partie basilaire est convexe, très épaisse et tous les alvéoles de la 
même grandeur et tournés vers le bas. 

Tête et annexes. — Téte presque plus large que le thorax, légè- 
rement convexe en avant, légèrement concave en arrière, modérément 
dilatée postérieurement derrière les yeux; la partie postérieure du 
vertex déprimée, tout le bord postérieur de la tête finement caréné- 
marginé. Les ocelles très grands, près de trois fois plus développés 
que chez les Vespa, situés sur une petite protubérance et occupant 
iout le vertex qui est très réduit; les postérieurs un peu plus rappro- 
chés entre eux que de l’ocelle antérieur, touchant presque les veux et 
peu éloignés du bord postérieur de la tête. 

Les yeux très grands, entourant plus de la moitié de la tête, tou- 
chant les ocelles en dessus et les mandibules en bas ; leur échancrure 
profonde mais étroite. Antennes épaisses, le scape long, le fouet légè- 
rement et insensiblement renflé au sommet. Celles des femelles et des 
ouvrières comptent 12 articles; celles des mâles en ont 13, dont ceux 


Monographie des Vespides. 339 


du fouet sont très légèrement renflés et privés de tyloïdes apparents. 
Clypeus étroit, beaucoup plus haut que large, modérément convexe, 
se terminant en pointe courte, subaiguë, couvert d’un fin duvet très 
serré à la base, disparaissant au sommet qui porte de longs poils 
raides et qui se montre imponctué, sauf vers le bord antérieur où lon 
distingue de gros points très épars. 

Joues nulles. Mandibules fortes, assez longues, terminées par trois 
fortes dents subégales, suivies en dedans &’une quatrième beaucoup 
plus petite et d’un angle droit assez accentué. Le dessus est couvert 
de quelques gros poils prenant naissance dans de gros points enfoncés ; 
le bord inférieur perte une série de poils fins recourbés en dedans; 
la base porte un large méplat imponctué et glabre, subtriangulaire, 
atteignant le milieu de la mandibule. En dessous on remarque un 
sillon creusé à la base de chacune des dents, ces sillons se terminant 
par une carène longitudinale descendant dans la partie concave de la 
mandibule et garnie de nombreux poils fins, flexueux, à pointe très 
courte. L'angle interne est divisé par une carène qui se continue 
presque parallèlement au bord interne de la mandibule et qui est 
garnie elle-même de nombreux poils flexueux, linéaires, à pointe très 
courte. Cette carène forme avec le bord interne de la mandibule un 
large sillon qui atteint l'articulation basilaire et dans lequel se voient de 
courts poils sensoriels. Toute la base touchant le bord inférieur est 
élevée au-dessus de la cavité générale et forme un disque subtriangu- 
laire presque plan qui sert à la préhension de la pâte dans l'édification 
des alvéoles. Entre l'extrémité de cette partie plane et la dent apicale 
se remarquent de gros poils sensoriels. Le labre est transversal, avec 
un acumen, arrondi à l’extrémité, tout le bord antérieur garni de 
gros poils. L’épipharynx est transversal, légèrement arqué, muni 
d’une frange très courte et très fine sur tout son bord apical Les mu- 
choires ont le maxillaire très développé, portant de chaque côté une 
dilatation lamelleuse; le galéa est plutôt réduit et le peigne de sa face 
interne est très petit, formé de six dents seulement. Les palpes maæil- 
laires sont de 6 articles, munis de poils tactiles assez nombreux, le 3° et 
le 6° article subégaux, plus longs que les autres, le 2° est le plus court, 
les 4°, 4° et 5° subégaux. La languette est large et courte, conformée 
comme chez les Vespa, ainsi que les paraglosses et les räteaux. Ces 
derniers sont densément et longuement velus. Les palpes labiaux 
comptent 4 articles, le 4° est le plus grand, les autres vont en dimi- 
nuant de grandeur, les articles 2 et 3 ayant un prolongement apical: 
les poils tactiles sont nombreux. 

Thorax. — Le thorax est très étroit, allongé, légèrement rétréci 


330 R. pu Buyssox. 


antérieurement, atténué fortement en arrière. Le pronotum ayant le. 
bord antérieur perpendiculaire, avec un étroit rebord tranchant, relevé 
au milieu, s’abaissant sur les côtés qui sont faiblement anguleux. Le 
pronotum est sans épaisseur horizontale au milieu de sa partie anté- 
rieure. L'ouverture des stigmates thoraciques de la première paire se 
trouve sous un très petit callus et affleure le bord postérieur du pro- 
notum au-dessous de la base des écaillettes. En face, sur les méso- 
.pleures, un grand repli en forme de pavillon orienté en avant et cilié 
sur les bords, protège le stigmate. Le meésonotum est très long, mo- 
dérément convexe, avec un petit sillon au-dessous de chaque aile, 
partant du bord postérieur et arrivant jusqu’à la hauteur des lobes 
du pronotum. L’écusson est élevé, vaguement divisé par un léger sillon 
médian longitudinal; le postécusson grand, élevé, son bord postérieur 
légerement anguleux ; la ligne de suture séparant les métapleures des 
cotés du tergite du segment médiaire est, comme chez les Vespa, pour 
ainsi dire invisible, vaguement indiquée par un léger sillan. Le tergite 
du segment médiaire très atténué, divisé profondément dans toute sa 
longueur par un sillon, les côtés entiers, arrondis ; l’ensemble se dé- 
primant insensiblement jusque vers le pétiole de l'abdomen où l’on 
remarque une grande collerette servant à protéger les funicules. Tout 
le corps porte un fin duvet couché, blanchâtre ou roussätre suivant 
la couleur des téguments qu’il recouvre: On distingue également 
quelques poils dressés, peu abondants. Les écailles sont grandes, légè- 
rement ruguleuses. La ponctuation générale est à peine visible, exces- 
sivement fine. 


Ailes et pattes. — Les ailes sont très grandes, surtout très longues, 
hyalines, avec les nervures roux-ferrugineux. Les antérieures ont les 
cellules costales et sous-costales roux-ferrugineux, la 3° cellule dis- 
coïdale très allongée avec sa nervure extérieure presque droite, les 
deux nervures récurrentes aboutissant parfois au même point sur la 
nervure cubitale. Les ailes postérieures portent 48 crochets et le lobe 
anal est presque nul. Les pattes postérieures sont longues et grêles. 


Abdomen. — L’abdomen est très allongé, subparallèle, subeylin- 
drique, se terminant en pointe courte. Le 1 tergite est très long, 
très étroit, linéaire dans sa moitié antérieure puis s’élargit un peu 
pour atteindre le 2 tergite qui, lui aussi, est étroit à sa base et va en 
s'élargissant un peu pour devenir cylindrique, comme les suivants. 
Le sternite du segment médiaire est presque entièrement caché par le 
1°: tergite abdominal dont les bords se rejoignent presque en dessous, 
sauf à l'extrémité où le sternite du segment médiaire forme un triangle, 


Monographie des Vespides. 337 


de sorte que plus de la moitié antérieure du pétiole est subcylindri- 
que, les bords du 1° tergite formant une carène longitudinale par 
leur rapprochement. Le 6° tergite et le 5° sternite sont triangulaires 
chez la femelle et l’ouvrière. Chez le mâle, le 7° tergite est ovale 
arrondi, entier ; le 8° ou couvercle génital est étroit, allongé, arrondi à 
l'extrémité; le 6° sternite est allongé, tronqué-arrondi à l'extrémité et 
très légèrement sinué à l’apex. 

L'appareil copulateur, chez le mâle, est assez volumineux. L’en- 
semble est ovale, convexe en dessus, subrectiligne en dessous. Les 
branches du forceps portent, comme nous l'avons vu chez les Necta- 
rina, un lobe replié en dedans de la concavite ; extrémité de ce lobe 
est subulée, très aiguë et dépasse l'extrémité de la branche du forceps 
qui est largement subtronquée. Les vo/sellas sont libres, nullement 
soudées au bord inférieur des branches du forceps; elles sont courtes, 
ovales, sublancéolées, arrondies, couvertes de poils fins et de poils 
tactiles dans la partie supérieure; les tenettes sont étroitement lancéo- 
lées-linéaires, recourbées en dessous en forme de faucille, et elles 
portent de grosses aspérités dans le tiers apical. Les crochets sont 
soudés en une pièce impaire, allongée, sublinéaire, l'extrémité s’élar- 
gissant en forme de spatule, plane en dessus avec la partie basilaire 
comprimée-carénée, En dessous, les bords des crochets sont libres 
jusqu'au sommet où ils forment deux cuillères arrondies dont les ca- 
vités sont en regard l’une de l’autre. Vers le milieu et en dessous se 
trouvent deux dilatations arrondies en forme de cornets. La verge est 
exsertile en dessous à l'extrémité des crochets. 


BIOLOGIE 


La biclogie des Apoica est à peu près inconnue, mais le peu que 
l’on sait permet de supposer que ces Vespides ont des habitudes diffé- 
rentes de celles des autres Guêpes. M. A. Ducke nous dit seulement 
qu'ils sont nocturnes (Boletin do Museu Goeldi vol. IV, 1904, p. 358) : 
« Le jour, ils demeurent réunis sur leur nid et ils reprennent leur 
activité à la tombée de la nuit. » Nous avons signalé des habitudes 
semblables chez la Vespa doryloides Sauss.: et la Vespa Barthelemyi 
Buyss., doit pouvoir également circuler quand le soleil est couché. Ces 
deux Vespa ont des analogies marquées avec les Apoica : des ocelles 
énormes, un coloris très pâle, le corps très allongé et des ailes très 
amples. 


Nidification. — On ignore comment se fondent les nouvelles 
colonies d’Apoica. Je croirais plutôt que c’est une jeune femelle unique 


338 R. pu BuYssox. 


qui construit les premiers alvéoles et fait l'élevage des premières 
ouvrières. Dans la suite, quand le nid à atteint de grandes dimensions, 
il doit y avoir plusieurs femelles pondeuses. Mais ce que je viens de 
dire n’est qu'une hypothèse, basée sur les matériaux que j'ai eus sous 
les veux. C’est aux naturalistes américains et à nos voyageurs de 
nous instruire sur les habitudes mystérieuses de ces curieux Ves- 
pides. 

Le nid est commencé d’une facon analogue à celui des Vespa. Ce 
sont deux alvéoles qui sont d’abord ébauchés, puis il en est accolé 
deux autres parallèlement; parfois les quatre premiers sont édifiés à 
la fois, plus rarement un seul. Ordinairement, ce sont quatre alvéoles 
qui composent le noyau initial de la construction; les autres alvéoles 
sont ajoutés peu à peu et tout autour en formant et en complétant 
des rangées successives. La particularité bien frappante de ce genre de 
guêpier, e’est qu'il n’y à pas de pédicelle ou pilier initial. Les alvéoles 
sont construits sur un petit empätement, une sorte de disque qui 
adhère largement au support où même entoure presque le rameau 
où il est fixé. Le disque qui supporte les premiers alvéoles n’a primi- 
tivement que 2-4 millimètres d'épaisseur. Mais au fur et à mesure que 
le gâteau devient grand, le fond est renforcé et épaissi. C’est pourquoi 
il arrive un moment où les alvéoles du centre sont beaucoup plus 
courts que les autres, bien que les Guêpes les allongent toujours un 
peu. Le gâteau est alors légèrement concave sur sa face inférieure. 

Le carton dont sont faits ces guêpiers est une sorte de feutre souple. 
roux-ferrugineux, fabriqué en grande partie avec un tomentum végé- 
tal, recueilli sans doute sur les feuilles et les jeunes tiges de certaines 
plantes. 

Un guêpier de taille normale consiste en un gâteau unique d’alvéoles 
hexagonaux tournés vers le bas, et disposés par rangées régulières 
dans quatre sens. 

Cette disposition des alvéoles fait que le gâteau est lui-même tou- 
jours plus ou moins hexagonal. La partie supérieure est convexe, 
très épaisse, largement fixée au support et sa texture rappelle celle 
d’une moelle grossière de végétal. Tout le dessus est recouvert d’une 
mince couverture luisante, plus consistante, faite avec les produits 
glandulaires des Guêpes et servant à protéger le nid contre la pluie et 
même la chaleur. 

Nous avons vu que les Vespa ont soin de consolider la partie supé- 
rieure de tous les gâteaux de leur guêpier avec une sorte de vernis. 
Les Apoica ont la même habitude et nous la retrouverons chez beau- 
coup d’autres Vespides. 


Monographie des Vespides. 339 


La taille des nids d’Apoica n’est jamais considérable. La moyenne 
est de 19 à 25 centimètres de diamètre avec une épaisseur du fond de 
3 centimètres seulement. Mais il y en a de beaucoup plus grands. Le 
Muséum d'Histoire naturelle de Paris en possède un qui mesure 
29 centimètres de diamètre sur 15 centimètres d'épaisseur. Je n'ai 
jamais vu les œufs de l’Apoica et j'ignore comment ils sont fixés dans 
les alvéoles. 

Larve. — La larve ayant atteint son entier développement est 
blanc-jaunâtre, très allongée, mesurant de 20 à 25 millimètres de lon- 
gueur sur à à 7 millimètres de large; elle se lient légèrement arquée 
dans le sens dorso-ventral; elle est formée de 13 segments très dis- 
tincts, plus la tête; elle porte 10 paires de stigmates, le première paire 
située entre le 1#et le 2 segment, la seconde entre le 2 et le 3° 
segment, la troisième paire entre le 3° et le 4° segment; les autres se 
voient en avant de chacun des segments suivants, excepté sur les 
12° et 13° qui en sont dépourvus. On remarque une dépression lon- 
citudinale sur le milieu de chacune des parties dorsales renflées. Sur 
la surface de la peau, on distingue quelques petits poils très courts, 
dispersés et, à l’aide du microscope, de petites aspérités très fines et 
très serrées sur tout le corps, excepté la tête. La peau est elle-même 
finement et irrégulièrement plissée dans le sens de la longueur du 
corps. On peut voir, comme chez tous les autres Vespides, de chaque 
coté et en dessous des trois premiers segments, de petits miroirs plus 
chitinisés que le reste de la peau, qui sont les cicatrices de la forma- 
tion des disques imaginaux des appendices thoraciques. La tête de 
la larve est petite, légèrement brunie en dessus, lisse, avec quelques 
poils très courts sur le haut du front, le vertex, les mächoires et la 
lévre inférieure. Le labre est très épais, grossièrement granuleux, avec 
quelques aspérités coniques, dispersées çcà’et là; les mandibules sont 
renflées, non déprimées, la coupe transversale en est ovale et l'extrémité 
est finement bidentée : chacune des pointes plus chitinisée que le reste 
des mandibules et jaune d'ambre,, la pointe apicale du double plus 
forte que l'autre. Les mucrons des mächoires sont terminés égale- 
ment par deux petites pointes. Le front porte une dépression arrondie ; 
les mucrons antennaires sont aplatis; le vertex est divisé par un 
profond sillon médian longitudinal; les fentes oculaires sont très visi- 
bles en haut de chaque côté. 

Les larves adultes ont la faculté de dévaginer au dehors une partie 
de leur œsophage sur une longueur de deux millimètres. Il serait 
fort intéressant de savoir pour quel motif elles exécutent ce mouve- 
ment si particulier. La nymphe est normale, et, malgré sa longueur, 


340 R. pu Buyxssonx. 


le pétiole de l'abdomen reste droit. Les alvéoles sont tous de même 
largeur, mais ceux réservés à l'élevage des femelles se trouvent près 
de la périphérie du gâteau et ils sont distinctement plus allongés que 
ceux du centre où sont élevées les ouvrières. Les mâles, qui sont 
toujours plus petits que les femelles, doivent subir leur évolution lar- 
vaire dans les alvéoles voisins de ceux des femelles. Je ne sais pas à 
quelle époque ils éclosent. 

On ne sait pas de quoi se compose la nourriture des adultes, ni ce 
que ceux-ci donnent à leurs larves comme alimentation. 

Comme on le voit, il reste encore beaucoup de choses à découvrir 
concernant la biologie des Apoica. 


TABLEAU SYNOPTIQUE DES VARIÉTÉS 


Les auteurs modernes désignent sous le nom d’Apoica pallida les 
individus ayant l'abdomen flave très pâle. Si l’on veut se donner la 
peine de lire la description originale d'Olivier, qui à la priorité, on 
verra qu'il ne doit pas en être ainsi, car la Guêpe décrite dans l'Ency- 
clopédie méthodique (Insectes, VI, 1791, p. 675, n° 2%) est « pallide 
rufa » avec l'abdomen « fauve päle ». C'est Fabricius qui, dans son 
Systema Piezatorum, p. 276, n° 35, mentionne la variété à teinte très 
claire : « Thorax pallide flavescens, dorso obscuriore, abdomen pal- 
lens... » Le tableau suivant permettra de reconnaitre chacune des 
variétés d’après les descriptions originales des auteurs anciens. 


Apoica pallida Olivier (Vespa pallida Olivier, 1794). 

Corps fauve pâle, le thorax taché de couleur flave et 
obscurci sur le mésonotum; le pétiole de l'abdomen 
avec un point flave de chaque côté. Aïles à teinte am- 
brée, rarement un peu fumeuses. 

Var. pallens F. (Polistes pallens Fabricius, 1804). 

Corps flave pâle, avec la tête et le dorsulum du thorax 

plus foncés. Ailes à teinte ambré-clair. 
Var. virginea F. (Polistes virginea Fabricius, 1804). 

Tête, thorax et abdomen testacés, presque sans taches. 

Ailes à teinte ambrée. 
Var. éhoraeica, var. nov. 

Tête, thorax et pétiole de l’abdomen noirs; l'abdomen 

testacé. Ailes enfumées à teinte noire. 


Monographie des Vespides. 34 


Apoica pallida Olivier. 


= 


Vespa pallida Olivier, Encyclopédie méthodique. Insectes, VI, 1791, 
p. 675, n° 26. 

Apoica lineolata Lepeletier, Histoire naturelle des Insectes. Hyiméno- 
pières, 1, 1836, p. 037, n° 1. 


Femelle et ouvrière. — Corps fauve pâle, avec la base du fouet 
antennaire, le front, le dessus du thorax et la base du pétiole de Pab- 
domen, obscurcis; le bord antérieur du clypeus, la base des mandi- 
bules, les orbites externes, les angles et le bord postérieur du pronotum, 
les écailles, le disque du postécusson, des taches variables sur les 
mésopleures, une petite macule de chaque côté de lextrémité du 
4 tergite abdominal et la majeure partie du 6° tergite abdominal flave- 
blanchâtre. La pubescence est rousse.— Long. © 23 mill. ; 5 48-21 mill. 

Les pattes sont souvent plus sombres; l’écusson porte partois aussi 
deux petites taches flaves formant un chevron. j 

On rencontre des individus ayant quatre lignes parallèles flaves sur 
le mésonotum, touchant l’écusson, mais finissant loin du bord anté- 
rieur. Cette coloration appartient à l’Apoica lineolata Lep. 

Chez les femelles, le thorax est plus sombre, passant au brun, ainsi 
que la base des tergites abdominaux. 

Le mâle m'est inconnu. 


PATRIE. — Amérique méridionale (Herrich Schaeffer, coll. Sichel 
1867, Muséum de Paris); Brésil (Ménétriès; Gaudichaud 1833: coll. 
Sichel 1867); Bahia (E. Mocquerys 1845; coll. Sichel 1867, Museum de 
Paris ; Musées de Vienne et de Strasbourg); Para et Maranchao (A. Ducke 
1904, Museum de Paris); Haut Purus (Schlee, Musée de Strasbourg); 
Ste-Catherine, bords de la mer et nord de la Capitainerie de S'-Paul 
(Auguste de S'-Hilaire 1820, Muséum de Paris); province de Rio 
Janeiro, montagnes des Orgues, massif de la Tijuca (E.-R. Wagner 
1902, Muséum de Paris); Rio de Janeiro; Sao Paulo; Jundiahy (Musée 
de Strasbourg); Minas Geraes: Espiritu Santo (Musée de Budapest). 

Guyane française : environs de S'-Georges; Ovapoc (F. Geay 1900, 
Muséum de Paris); Cayenne (coll. Sichel 1867, Museum de Paris); Su- 
rinam (coll. Giraud 1877, Museum de Paris; Musées de Vienne et de 
Budapest). 

Venezuela (coll. Sichel 1867; Chaper 1885, Muséum de Paris). Co- 
lombie (eoll. Sichel 1867, Muséum de Paris). Bolivie : Mapiri (Wusée de 
Strasbourg). Antilles : S'-Thomas (1859, Musée de Vienne). Mexique 
(Sallé 1559, Muséum de Paris). 


342 R. pu Buyssox. 


Var. pallens Fabricius. 
Polistes pallens Fabricius, Systema Piezatorum 1804, p. 276, n° 35. 
Apoica pallida Lepeletier, Histoire naturelle des Insectes. Hyméno- 
ptères, [, 1836, p. 538, n° 2. 
Rhopalidia pallens Lep., loc. cit., p. 539, n° 2. 
Apoica pallida H. de Saussure, Études sur la famille des Vespides, IT, 
1853, p. 107. 


Femelle et ouvrière. — Semblable au type, mais avec l'abdomen, 
le tergite du segment médiaire, le postécusson et lécusson, flave pâle. 
La couleur foncière de la tête et du thorax est testacée et l’ornemen- 
tation pâle est encore plus abondante que chez le type. La base du fouet 
antennaire est brunie. La pubescence est blanche, soyeuse, devenant 


argentée sur l'abdomen. — Long. © 23 mill.; & 18-21 mill. 
Mâle. — Le mâle est ordinairement entièrement flave pâle, avec la 


base du fouet antennaire noirätre. Les ailes sont très pâles en avant. 
La tête est très petite, de la largeur du thorax. — Long. 18-20 mili. 

C’est la var. pallens F. que l’on considère généralement comme le 
type de l'A. pallida OU. et c’est aussi la plus répandue. Parfois le tho- 
rax devient ferrugineux foncé. Les individus frais et bien préparés 
sont toujours beaucoup plus clairs de coloris. L’abdomen se noircit fa- 
cilement. 

Spinola décrit (Wemorie della reale Accademia delle scienze di Torino 
2 série, AI, 1853, p. 79), le nid de la Rhopalidia pallens de Lepeletier, 
rapporté de Para par Ghiliani. 

PATRIE. — Amérique méridionale (Herrich Schaeffer, coll. Sichel 1867, 
Muséum de Paris) ; Brésil (Menétriès; coll. Sichel 1867, Muséum de Pa- 
ris; Musée de Vienne); Bahia (Mocquerys 1845, Muséum de Paris); St°- 
Catherine, bords de la mer et Capitainerie de S'-Paul (Auguste de St- 
Hilaire 1820, Muséum de Paris); Teffé (Musée de Budapest); Campos 
(Frere Sébastien1899, Muséum de Paris); Para (A. Ducke 1904, Muséum 
de Paris); Rio Janeiro, montagnes des Orgues (E.-R. Wagner 1902, 
Muséum de Paris); Rio de Janeiro (« Novara » Reise, Musée de Vienne) ; 
Blumenau (Hetschko 1885, Musée de Vienne). 

Guyane française (F. Geuy 1900, Muséum de Paris) : Cayenne (coll. 
Sichel 1867, Muséum de Paris); Surinam (coll. Giraud 1877, Muséum de 
Paris). 

Venezuela (1878, Musée de Vienne; coll. Sichel; Chaper 1885, Muséum 
de Paris). 


Monographie des Vespides. 343 


Colombie (coll. Sichel 1867, Muséum de Paris; Musée de Hambourg). 
Mexique : Terres chaudes (Egide van Eynde 1864, Muséum de Paris). 
Guatemala : San José (Musée de Hambourg). 


Var. virginea Fabricius. 
Polistes virginea Fabricius, Systema Piezatorum, 180%, p. 277, n° 37. 
Polistes translucida. Spinola, Memorie della reale Accademia delle scienze 
di Torino, 2° série, XIIT, 1853, p. 79 et 80. 
Apoica virginea H. de Saussure, Études sur la famille des Vespides, IL, 
1853, p. 107 


Femelle et ouvrière. — Tête, thorax et abdomen testacés, pres- 
que sans taches. Presque toujours le 6° tergite abdominal est en grande 
partie flave. On trouve également des individus, pouvant se rattacher 
à cette variété, qui portent une tache transversale flave, s’atténuant 
sur les côtés, au milieu du bord apical des tergites, 3, 4 et 5 de l’abdo- 
men. D’autres fois c’est la majeure partie de ces mêmes segments, 
ainsi que le 6° qui deviennent flaves. — Long. © 23-25 mill. ; & 17- 
22 mill. 

Le mâle m'est inconnu. 

Parrie. — Amérique du Sud (Museum de Paris); Brésil : Bahia (coll. 
Sichel 1867, Muséum de Paris); Maranhao, San Luiz (A. Ducke 1904, 
Muséum de Paris). 

Guyane française : Cayenne (Neuman 1851; coll. Sichel 1877, Muséum 
de Paris); Surinam (coll. Giraud 1877, Muséum de Paris; Musée de 
Vienne); environs de St-Georges, Oyapock (F. Geay, 1900); Camopi 
(F. Geay 1900, Muséum de Paris). Venezuela (Chaper 1885, Muséum de 
Paris). Mexique (Sallé 1869, Muséum de Paris). 


Var. thoraciea, var. nov. 


Femelle. — Noir, avec l'abdomen testacé; le pétiole de l'abdomen 
noir avec l'extrémité testacée. Pubescence grisàtre sur les parties 
noires, rousse sur les parties testacées. L’extrémité du dernier article 
antennaire est roussätre. Parfois le dessous du thorax peut devenir lé- 
oèrement roussâtre, ainsi que les tarses. Les écailles sont noirâtres 
avec une petite tache pâle à l’extrémité. Les ailes sont uniformément 
enfumées, à teinte noire. — Long, 23-24 mill. 

L’ouvrière et le mâle me sont inconnus. 

PATRIE. — Guyane française : Camopi (F. Geay 1900, Museum de 
Paris); Brésil : Espiritu Santo (Musée de Hambourg) 


/* 


Ann. Soc. ent. Fr., LXxXV [1906]. 23 


344 R. pu Buyssox. 


II. SYNOECA. 


Les Vespides appartenant au genre Synoeca habitent seulement les 
contrées chaudes de PAmérique depuis les environs du tropique du 
Cancer, au Mexique, jusque vers le 30° degré de latitude sud. Une es- 
pèce est très commune; aussi la trouvons-nous décrite par Linné, dès 
l’année 1767, sous le nom de Vespa surinama. La variété bleue, avec 
la bouche rousse, de la même espèce, a été appelée Vespa cyanea par 
Fabricius en 1775. M. H. de Saussure avait distingué cinq autres 
espèces, d’après des individus bien remarquables par leur coloris. Les 
iypes de ces espèces figurent dans les collections du Muséum d'His- 
toire naturelle de Paris. Grâce aux apports plus ou moins récents des 
voyageurs et aux matériaux communiqués par les grands Musées et mes 
correspondants, j'ai reconnu facilement que les sept espèces de Synè- 
ques, connues actuellement, doivent se réduire à trois. Jexposerai 
plus loin les raisons qui m'ont obligé à faire cette synthèse. 

Les ouvrages contenant les descriptions originales des différentes 
espèces de Synèques sont les suivants : 


— Systema Piezatorum secundum Ordines, Genera et 
Species, 1804. 
LiNNÉ (C.). Systema Naturae, édit. 122, 1767. 
OLIVIER (A.-G.). Encyclopédie méthodique. Histoire naturelle des In- 
sectes, VI, 1791. 
SAUSSURE (H. DE). Annales de la Société entomologique de France, 
1852. 
a Études sur la famille des Vespides, II, 1853-1858. 
SPINOLA (M.). Memorie della reale Accademia delle Scienze di Torino, 
2e série, vol. XIII, 1853. 


FABRIGIUS (J.-CHR.). Systema Entomologiae, 1775. 


J'exprimerai ici mes plus vifs remerciments à M. le Dr M. von Brunn, 
du Musée de Hambourg; à M. le D’ F. Kohl, du Musée de Vienne; à 
à M. le D' A. Mocsary, du Musée de Budapest et à M. A. Schulz, du 
Musée de Strasbourg, pour la communication qu'ils ont bien voulu me 
faire des collections de ces établissements. Je dois aussi à la générosité 
de M. A. Ducke, le mâle de la Synoeca irina Spin., resté inconnu. 
Le reste des matériaux ayant servi à cette étude fait partie de notre 
grand Musée national. 


Monographie des Vespides. 349 


GENRE 
SYNOECA 


SAUSSURE (H. pe), Annales de la Société entomologique de France, 
1852, p. 901. 


Insectes vivant en société, composée (vraisemblablement) de plu- 
sieurs femelles pondeuses et d’un grand nombre d'ouvrières. 

Nidification faite de carton végétal, comprenant une enveloppe ex- 
terne simple, recouvrant un unique gâteau d’alvéoles hexagonaux tous 
de même grandeur et perpendiculaire au support. 

Tête et annexes. - Téle grosse, légèrement convexe en avant, 
fortement concave en arrière, dilatée-arrondie postérieurement derrière 
le sommet des yeux; la partie concave sans carène, excepté autour 
des pièces buccales. Les ocelles, très petits, disposés en triangle, égale_ 
ment distants les uns des autres et fort éloignés du bord postérieur de 
la tête. Yeux avec l’échancrure petite, située très près de leur sommet. 
Antennes des femelles et des ouvrières composées de douze articles; le 
scape étroit, long, le 3° article rétréci à la base et toujours au moins 
aussi long que les deux suivants réunis. Celles des mâles ont treize 
articles ; le scape est un peu plus court, et on distingue sur les dix der- 
niers articles de très petits tyloides, elliptiques, très peu saillants, peu 
visibles, un sur chaque article. Le clypeus, légèrement convexe, s’a- 
vance triangulairement en avant: l'extrémité est en pointe obtuse ou 
subtronquée ou bien très brièvement bidenticulée, tout le bord anté- 
rieur étroitement réfléchi. Le clypeus est glabre, mais on distingue 
toujours à son extrémité une vingtaine de gros poils sensoriels, en- 
joncés chacun dans une petite cavité. Chez le mâle ces poils sensoriels 
sont rares et très peu développés. Mandibules, longues, étroites, légère- 
ment arquées, terminées chacune par quatre dents dont la plus forte est 
l’apicale, les autres allant en diminuant de grandeur, la quatrième très 
courte et obtuse. Elles sont lisses en dessus, sans sillons; le disque 
en courbure douce sans méplat limité. La partie antérieure est plane 
avec quelques gros points très épars, le côté extérieur est assez forte- 

ment infléchi sur presque toute la longueur. On distingue quelques 
petits poils, très courts, au bord externe près de la dent apicale. En 
dessous, les mandibules sont arquées, légèrement concaves dans toute 
leur longueur, avec un espace triangulaire, à la base du côté externe. 
très légèrement creusé et rappelant la petite cavité qui existe chez les 
Vespa, servant de pince pour faire adhérer la pâte fraiche au carton 
déjà plus ou moins sec. Le tranchant est creusé assez largement et 


940 R. pu Buyssox. 


chaque dent estlégèrement carénée dans sa longueur. Le labre est chiti- 
neux, testacé, se terminant brusquement par un acumen assez long, 
dépassant le clypeus, linéaire, avec l'extrémité tronquée-arrondie, lé- 
gerement dilatée et garnie en dessus de gros poils raides. L’épipharynx 
est large, hyalin, lamelleux, transversal, plus large que le labre mais 
plus court que celui-ci, le milieu caréné, subcucullé en dessous, avec 
un petit acumen triangulaire. Cette partie carénée s'applique exacte- 
ment entre la base des mâchoires sur la base de la languette et ferme 
ainsi la bouche. L'entrée de l’œsophage est disposée comme nous l’avons 
vu chez les Vespa. Les mächoires sont fortes, ressemblant beaucoup à 
celles des Vespa, le peigne moins grand. Les palpes maæxillaires de six 
articles : le 1° très gros et dilaté, les 2, 3° et 6° subégaux entre eux, 
les deux autres beaucoup plus courts. La languette est large, courte 
et conformée comme celle des Vespa. Il en est de même des paraglosses 
et des räteaux. Les palpes labiaux sont de quatre articles, très gros : 
le Le° est plus long, le 2° et le 4° subégaux entre eux, le 3° étant le plus 
court des quatre. 

Thorax. — Le thorax est brièvement elliptique, rétréci fortement 
en avant et en arrière. Le pronotum est fortement déprimé sur la par- 
tie antérieure qui s’allonge un peu en forme de cou ; extrême bord an- 
térieur est étroitement mais distinctement marginé, tandis que le bord 
postérieur est étroitement et brusquement réfléchi surtout au milieu. 
Le pronotum est conformé de telle sorte qu'il n’a pas d'autre partie 
horizontale que le cou, le reste s'applique verticalement contre le mé- 
sonotum. Les ouvertures des stigmates thoraciques de la première paire 
sont grandes, transversales, ciliées de poils blanes serrés et elles se 
trouvent chacune sous un callus latéral du pronotum. Les callus sont 
eux-mêmes frangés de poils blancs, et en face de chacun d’eux, les af- 
fleurant, on voit, sur les mésopleures, une petite cavité très profonde, 
à parois chitineuses et l’orifice garni de poils blancs. Le mésonotum est 
très convexe en avant, ne possède que deux courtes sutures, une au- 
dessus de chaque aile, partant le plus souvent du bord postérieur et 
ne dépassant pas le niveau des écailles. L’écusson est grand, assez for- 
tement et régulièrement convexe; postécusson grand, régulièrement 
convexe, continuant la convexité générale du mésonotum et de l’écus- 
son. La ligne de suture séparant les côtés du segment médiaire d'avec 
les métapleures, très distincte. Le tergite du segment médiaire est uni- 
formément convexe, arrondi, semi-ovale, sans sillon médian, seulement 
avec une petite dépression au milieu du bord antérieur touchant le 
postécusson. Postérieurement, il se déprime en s’allongeant jusqu’au 
point où vient s'attacher le pétiole de l'abdomen. Celui-ci est retenu en 


Monographie des Vespides. 347 


dessus par un fort funicule et de chaque côté par un funicule latéral 
plus large, dissimulé sous une expansion lamelleuse du segment mé- 
diaire. Tout le corps est couvert d’une pubescence pruineuse, exces- 
sivement fine, couchée, qui donne un aspect particulier à ces Vespides 
que l’on croirait plutôt glabres. Écailles de moyenne grandeur. La pièce 
chitineuse protégeant la base des ailes postérieures assez développées, 
ressemblant à une véritable écaillette. 


Ailes et pattes. —- Les ailes sont très longues, très amples et se 
dépliant facilement. Les ailes antérieures ont le stigma assez développé ; 
la nervure cubitale prend naissance au stigma, ce qui rend la cellule 
costale beaucoup plus longue. Les ailes postérieures portent de 9 à 15 
crochets et le lobe anal est très réduit. Pour le reste, les ailes sont sem- 
blables à celles des Vespa et la ligne du plissement est la même. Lors- 
que les Synèques sont au repos, leurs grandes ailes pliées cachent 
tout l'abdomen. Les pattes sont grandes, assez grèles et la brosse de 
poils de la base des tibias est très apparente. 


Abdomen. — L'abdomen est convexe en dessus et en dessous, et se 
termine en pointe très aiguë, un peu comprimée. Le 4% segment très 
étroit, pétiolé dans la moitié antérieure, la partie postérieure en forme 
de cloche; le reste de l'abdomen cordiforme, car le 2° tergite s’élargit 
brusquement de presque deux fois la largeur du 4° tergite. Le 6° ter- 
gite ainsi que le 5° sternite sont très allongés, acuminés. Le sternite du 
segment médiaire est plat. L’abdomen du G porte sept tergites visibles 
au repos, comme nous l'avons vu chez les Vespa. Le 7° tergite est con- 
formé comme le 6° chez la femelle, tandis que le 5° sternite est large- 
ment échancré transversalement, mais peu profondément; le 6° ster- 
nite s’allonge en une pointe arrondie, se montre plat, déprimé sur le 
disque, tandis que les côtés sont hyalins à l'extrémité et repliés chacun 
en angle droit avec le disque. 

L'appareil copulateur du mâle est plus ou moins volumineux; le 
cardo est assez large en dessus; les branches du forceps sont concaves 
en dedans, convexes en dehors, subrectilignes en dessous, légèrement 
convexes en dessus où elles portent chacune un long acumen linéaire, 
replié dans la partie concave, aigu et dépassant de beaucoup leur 
extrémité. Celle-ci est arrondie, se repliant brusquement en dedans dès 
la pointe pour se souder aux volsellas. Ces dernières sont donc cha- 
cune soudées au bord inférieur des branches du forceps, d’où elles 
partent en pente douce et recouverte d’une pubescence fine, souple, 
assez épaisse. Les tenettes se montrent au côté opposé de chaque vol- 
sella, sont très développées, subtriangulaires, arrondies à l'extrémité 


348 R. pu Buysson. 


avec de gros poils tactiles, très courts, semés çà et là, surtout vers leur 
base. Les crochets sont soudés en une pièce impaire en forme de spa- 
tule allongée, unie et lisse en dessus, infléchie coudée dans la moitié 
de sa longueur, tandis que en dessous ils forment une sorte d’enton- 
noir subeucullé au sommet et évasé dans le bas par deux dilatations 
anguleuses soudées ensemble. Celles-ci ont leur bord fortement denté 
en scie. C’est par cet entonnoir que se fait l’exsertion de la verge au 
moment de la copulation. Les parois internes de cet entonnoir sont, 
dans la partie cucullée, tapissées de nombreux poils tactiles très 
courts. Les extrémités des crochets sont arrondies, concaves, et se 
tiennent appliquées lune sur autre. 


BIOLOGIE 


On ne sait pas si ce sont de jeunes femelles fécondées qui fondent 
isolément les nouvelles colonies, ou bien si ce sont de petits essaims 
qui vont, comme chez la Polybia occidentalis Ov., construire de 
petits nids qui, peu à peu, deviendront de grands guêpiers. Du 
reste je ne connais que la nidification de la Synoeca surinama L. et 
de ses variétés. Je n'ai trouvé nulle part la description de celle des 
S. irina Spin. et chalybea Sauss. Le nid de la S. swrinama L. et de 
ses variétés est connu depuis longtemps et il a été figuré plusieurs fois. 
Je puis citer le joli dessin fait par M. H. de Saussure et reproduit 
pl. XX dans ses Études sur la famille des Vespides. M. le professeur 
K. M bius à donné une figure en couleur très exacte d’un jeune nid, 
en 4856, dans Die Nester den geselligen Wespen, pl. 1. Enfin M. A. Ducke. 
dans le Boletim do Museu Goeldi, Vol. IV, 1904, Estampa 2, à reproduit, 
un très grand nid vu de profil et photographié sur place dans le Jardin 
botanique de Belem. MM. de Saussure et Môbrus ont représenté ce 
guépier l'ouverture en bas, ce qui est le contraire de la réalité, car 
l'unique trou de vol est toujours situé à la partie supérieure. 

La construetion comprend une seule assise d’alvéoles fixée le long 
d'une grosse branche où d’un tronc d'arbre. Cet unique gâteau est en- 
tièrement recouvert par une enveloppe convexe, plus où moins gau- 
frée transversalement, et dont les bords sont collés exactement contre 
le support. On remarque dans la partie supérieure une ouverture ar- 
rondie, en forme de court goulot. Les alvéoles sont perpendiculaires à 
leur support et se trouvent souvent occuper une position plus où moins 
horizontale. Ils ont la forme hexagonale très régulière et sont tous de 
même dimension, à parois très épaisses. Le carton dont ils sont faits 
est assez résistant et se compose de fibres végétales et de fragments de 


Monographie des Vespides. 349 
bois pourri, le tout agglutiné avec de la salive. Il y rentre parlois une 
forte proportion de bois tellement pourri qu’on le prendrait pour de 
lhumus. 

L’enveloppe est mince, modérément fragile, de texture plus souple 
que les alvéoles. Dans la partie la plus convexe, elle est éloignée d’en- 
viron 2,50 à à centimètres au-dessus du gâteau. Sa forme est en ovale 
allongé, avec des gaufrures transversales plus ou moins fortes d'environ 
4 millimètres de largeur, séparées les unes des autres par des inter- 
ralles mesurant en moyenne 2 millimètres. Presque toujours il se 
trouve suivant toute la longueur de l'enveloppe et dans sa partie mé- 
diane une ligne plane d’où partent de chaque côté les gaufrures. 

Du côté interne de lenveloppe, les gaufrures sont, sur leur con- 
vexité rentrante, fortement carénées dans la partie qui avoisine les al- 
véoles. Ces côtes internes donnent à l'enveloppe une grande solidité. 
Quand le gâteau arrive à toucher les parois de l'enveloppe, les carènes 
des gaufrures constituent les amorces des alvéoles qu’elles touchent et 
dont elles forment les parois les plus externes. Ces derniers alvéoles 
soudés à l'enveloppe sont généralement peu réguliers dans leur forme 
géométrique. 

Lorsque le gâteau entoure une branche de petite dimension, les al- 
véoles ne sont pas centrifuges mais plutôt parallèles entre eux; de 
sorte que ceux construits sur les côtés et par conséquent sur un plan 
différent, se trouvent en retrait sur ceux du centre du gâteau, lesquels 
sont toujours perpendiculaires au support. C’est principalement sur 
les branches et les troncs d’arbres légèrement inclinés que se trouvent 
ces guêpiers, et les alvéoles sont construits sur la partie la plus abritée. 

J'ai mesuré des alvéoles qui avaient 2 centimètres et 6 millimètres 
de hauteur. Dans les nids construits sur de gros troncs d'arbres les 
alvéoles sont très réguliers, tandis qu'ils sont de hauteur très variable 
lorsque le support du nid ne se prête pas à leur genre de construction. 

L’accroissement du nid se fait dans le sens de la longueur, tout en 
conservant une certaine largeur. Du reste, les alvéoles ne sont vrai- 
semblablement construits qu'après la première enveloppe, ce qui fait 
supposer que c’est un petit groupe de femelles et d’ouvrières qui fonde 
la colonie. En effet, j'ai vu des enveloppes larges comme la main abri- 
tant seulement quelques alvéoles à peine ébauchés. On ignore quel est 
le point initial d’un guêpier de Synèques. Il serait cependant impor- 
tant de le savoir. Il y a des Polybies dont le nid est analogue : une 
assise d’alvéoles recouverte par une enveloppe simple; mais nul ne 
sait comment elles s'y prennent pour poser la première pierre de leur 
édilice. La population d’un guêpier de grandeur moyenne s'élève à 


9390 R. pu Buyssox. 


plusieurs centaines d’invididus, qui sont, à peu de chose près, tous de 
même taille. Dans les grands nids, il y a près d’un millier d'habitants. 
Les alvéoles n'étant pas multipliés, il est donc certain que les pon- 
deuses sont en petit nombre, ou bien il faudrait croire qu’elles ne dis- 
posent chacune que d’une quantité d'œufs très limitée. Les mâles sont 
peu communs. On en trouve parfois dès le commencement de la saison 
printanière, mais c’est à l’époque de l’année où les fleurs sont le plus 
abondantes que se fait leur principale apparition. 

Les adultes vivent du nectar des fleurs, de fruits et de tous les pro- 
duits sucrés. M. L. Diguet m'a dit qu’au Mexique ils attaquent les épis 
de mais encore verts et que dans les localités où il se trouve beaucoup 
de nids de Synèques, les dégâts causés par ces Hyménoptères devien- 
nent importants. Les larves sont nourries avec du miel et certainement 
des insectes, J'ai trouvé dans un grand nid provenant du Mexique des 
débris de Diptères mutilés. 

L'œuf est fixé sur le bas de l’une des parois des alvéoles, rarement 
sur le fond, parfois aussi au point d'intersection de deux parois. Il est 
semblable à celui de Vespa, mais plus étroit. 

La larve ayant atteint tout son développement est glabre, blanchâtre, 
grosse, épaisse, ovale, légèrement atténuée aux extrémités. Elle me- 
sure en moyenne 22 millimètres de longueur, sur 9 millimètres dans 
la partie la plus large. Elle est formée de treize segments, plus la tête 
qui est relativement petite. On distingue dix paires de stigmates, pla- 
cées comme chez les Vespa et les Nectarina. On remarque sur le dos, 
de chaque côté de la ligne médiane des segments 3 à 9, un petit bour- 
relet transversal et, sur les côtés des segments, 5, 6 et 7, il y a un 
mamelon, très gros sur le 5°, moins distinct sur les deux suivants. Le 
segment anal porte en dessus un cône, surmonté d’un mucron dirigé 
en avant. Tout cet appareil permet à la larve de se maintenir solide- 
ment dans son alvéole. La lèvre supérieure est très épaisse, fortement 
granuleuse, avec des aspérités dispersées et servant à la préhension 
des aliments. Les mandibules sont triangulaires, subeylindriques, très 
courtes, blanchâtres, molles, l'extrémité obtuse, sub-bidentée ; leur 
coupe tranversale est en ovale, car elles ne sont pas comprimées. Les 
mucrons internes des mâchoires sont forts et doubles. Le front porte 
deux sillons subparallèles, partant chacun de la base des mandibules 
et atteignant le mucron antennaire qui est réduit à une petite cicatrice. 

La conformation des mandibules de la larve, de même que le grand 
‘space qui reste libre entre leur extrémité font supposer que les adultes 
ne donnent à leurs larves que des matières liquides et déjà malaxées. 
Les aspérités de la lèvre supérieure étant fort utiles, sous ce rapport, 


Monographie des Vespides. 391 


pour retenir les boulettes d'insectes broyés. Avant de se transformer 
en nymphe, la larve se file un cocon de soie blanche très résistant, 
mais ne dépassant que faiblement le sommet des alvéoles. La nymphe 
est normale et ne montre rien de particulier. 


TABLEAU DICHOTOMIQUE 
pour la détermination des espèces. 


1. Pédicelle de l'abdomen long et distinctement arqué à la 

base; elypeus terminé par deux petites pointes chez la © 

et subtronqué chez le G; ailes à teinte ambrée, transpa- 

rentes, la plupart des nervures jaunâtres............. Z. 
— Pédicelle de l'abdomen un peu plus court et presque droit; 

clypeus avec l'extrémité subtronquée, sans pointes chez 

la ©, subobtus chez le G; ailes fortement enfumées, à 

teinte sombre, les nervures noirâtres................. 3. 
2. Corps presque entièrement bleu-métallique; ponctuation 

thoracique médiocre, peu serrée, très distincte; écusson 

convexe; 11 crochets aux aïles postérieures. ........ 

FETE CID RES DR OR RC I OT chalybea Sauss. 
— Corps entièrement testacé ou roux-testacé avec des reflets 

nacrés ou bleu-clair sur le thorax, les hanches et le ver- 

tex; ponctuation thoracique semblable mais un peu 

moins distincte; écusson plus convexe, subgibbeux ; 

crochets aux ailes postérieures. ..:..:....... irina Spin. 
3. Deuxième tergite abdominal avec deux taches rousses; cly- 

peus et joues (espace compris entre les yeux et la base 


destmandibules) Trou CIE NAME EN RIRE 

PER RN RERUN ee surinama L. var. violacea Sauss. 
— Deuxième tergite abdominal sans taches rousses.......... 4. 
4. Clypeus, mandibules et joues, noirs ou noir-bleu; 15 cro- 

Chétstaux ailes postérieures 22e surinama L.. 
— Clypeus, mandibules et joues, roux clair................ 


COS ANR RO RER PSE MES SEEN surinama L. var, cyanea F. 
— Clypeus et joues bleu clair ou plus où moins roux, à re- 

flets bleu clair; abdomen, dorsulum et tête bleu clair. 

DÉROULEMENT ETES surinama L. var. ultramarina Sauss. 


Synoeca surinama Linné. 
Vespa surimama Linné, Systema Naturae, edit. 42°, 1767, p. 952, n° 23. 


Vespa nigricornis Olivier, Encyclopédie méthodique. Histoire naturelle 
des Insectes VI, 1794, p. 679, n° 27. 


392 R. pu Buyssox. 
Polistes coeruleus Fabricius, Systema Piezatorum, 1804, p. 279, n° 46. 


Femelle et ouvrière. — Corps de taille robuste, entièrement noir 
sombre avec des reflets bleu-vif métalliques ou bleu d'acier, rarement 
verts, plus ou moins intenses et plus ou moins abondants. Ponctua- 
tion à peu près nulle; le tergite du segment médiaire avee quelques 
petits points très obsolètes, parfois même presque invisibles suivant les 
indivdius. Tête grosse; elypeus brillant, noir plus ou moins intense, 
terminé en pointe obtuse ou subtronquée, plus rarement subsinuée ; 
mandibules et joues noir plus ou moins intense. Antennes noires, le 
scape souvent un peu bleuâtre; écaillettes noires ; ailes fortement en- 
fumées à reflets bleu-violacé; pattes noires; cuisses, tibias et tarses 
noir un peu roussètre. Le bord postérieur du postécusson régulière- 
ment arrondi. Abdomen avec le 4 segment pétiolé à la base, le pé- 
tiole linéaire et à peu près droit, la partie postérieure brusquement 
renflée, gibbeuse en dessus, campaniforme, avec un léger sillon au 
milieu du bord postérieur; 2 tergite brusquement élargi en ovale, 
très développé; le reste de l’abdomen brusquement acuminé. Les 
stigmates de l'abdomen sont très visibles; ceux du 1° tergite situés 
sur les côtés et à la naissance de la partie gibbeuse. On distingue à la 
base et de chaque côté du 2° tergite et du 1° sternite une cicatrice 
en forme de boutonnière. — Long. 20-24 mill. 

Le clypeus, chez les deux sexes, se montre parfois légèrement sil- 
lonné longitudinalement dans la partie antérieure; mais ce sillon ne 
peut être considéré comme caractère spécifique. 


Mâle. — Le mâle est semblable à la femelle, mais avec la tête 
beaucoup moins fortement dilatée derrière les yeux, le clypeus ayant 
l'extrémité plus étroite, non tronquée, subobtuse et les mandibules 
sensiblement plus étroites. On distingue ordinairement des reflets 
violet-rosé çà et la sur le elypeus et le thorax. La base du pétiole ab- 
dominal est souvent un peu roussâtre. Les antennes ont des tyloïdes 
sur les dix derniers articles, un sur chaque article; le dessous du 
fouet est parois un peu roussâtre. Le 7° tergite abdominal est un peu 
moins atténué que le 6° de la femelle et il est arrondi à l'extrémité ; 
le 5e sternite largement sinué dans toute sa largeur; le 6° sternite 
ovale allongé, roussätre dans la moitié postérieure. L'appareil copu- 
lateur est assez volumineux, noir-brun; les branches du forceps ont 
l'extrémité repliée en dessous pour maintenir rigide l’acumen qui, 
dans cette partie, est plus ou moins coudé-dilaté. Les tenettes ne dé- 
passent pas les branches du forceps; les crochets forment une pièce 
elliptique vue en dessus. — Long. 20-24 mill. 


Monographie des Vespides. 309 


La S. surinama L. est très répandue; et même certaines années 
elle est très abondante dans quelques localités. J'ai décrit plus haut 
son nid. Le Muséum d'Histoire naturelle de Paris en possède un certain 
nombre de très beaux. Un surtout, provenant du Brésil, des environs 
de Saû Paulo et offert par M. le D' EH. von Jhering, directeur du Museu 
Paulista : il mesure 51 centimètres de longueur sur 20 centimètres de 
lergeur. 

Au dire de M. L. Diguet, les Synèques nidifient généralement en 
basse Mixtèque, dans l'État d'Oaxaca, au Mexique, sur le haut des 
Pins et des Chênes des pentes boisées des montagnes. Elles sont peu 
agressives, mais leur piqüre est très redoutée des indigènes. Le nid 
est appelé en langue espagnole d'Oaxaca € Guitaron », « grosse gui- 
tare », et en mixtèque « Ni4’ nû », qui veut dire « Masque ». Ces deux 

noms rappellent la forme de l'enveloppe externe. 

D’après M. A. Ducke, la Synoeca surinama L. porte le nom populaire 
de « Tatu caba » dans l’État de Para, au Brésil; « Guêpe tatou », parce 
que son nid rappelle là carapace du Tatou (Dasypus sexcinctus ou autre). 

Parrie. — Mexique : État de Jalisco, environs du volcan de Colima 
(L. Diguet); Guatemala (R. Guérin 1900, Muséum de Paris); Panama 
(Criado 1889, Muséum de Paris); Darien (F. Geay 1896, Muséum de 
Paris); Venezuela ( Chaper 1885, Museum de Paris), San Fernando de 
Apure (M. Maindron 1899, Muséum de Paris); Équateur (Coll. R. du 
Buysson 1900, Museum de Paris), Guayaquil (F. von Buchwald 1902, 
Musée de Brême); Guyane française : La Mana (Mélinon 1864, Muséum 
de Paris), St-Jean, Maroni (F. Geay 1903, Muséum de Paris); Surinam 
(Leschenault, Muséum de Paris, Musées de Budapest, de Hambourg et de 
Vienne) ; Cayenne (Banon, coll. Sichel 1867, Muséum de Paris); Pérou : 
Pébas (Musee de Budapest); Brésil (Musée de Vienne) : nord de la Ca- 
pitainerie de S'-Paui, Capitainerie des Mines, Rio de Janeiro (A. de S'- 
Hilaire 1815, Muséum de Paris), Obidos (4. Ducke 190%, Muséum de 
Paris; Musées de Hambourg et de Budapest), Bahia (coll. Sichel 1867, 
Museum de Paris); Haut Purus (Musée de Strasbourg). 


Var. cyanea Fabricius. 
Vespa cyanea Fabricius, Systema Entomologiae, 1775, p. 372, n° 4ÿ. 
Synoeca azurea H. de Saussure, Annales de la Société entomologique 
de France, 1852, p. 594, n° 3. 
Femelle et ouvrière. — Semblable au type, mais avec les joues, 
le clypeus et les mandibules roux plus ou moins vif. Généralement 
les reflets bleus sont plus abondants. 


304 R. pu Buyssox. 


Il existe toutes les transitions possibles entre cette variété à bouche 
rousse et le type de Linné qui a la bouche noire. En effet, le clypeus 
est parfois bordé seulement de roux et les joues sont noires. D’autres 
fois les mandibules seules sont rousses, ete... Dans le même nid on 
trouve une partie de ces variantes. Toutefois je dois dire que dans la 
même colonie, je n'ai jamais rencontré les deux colorations opposées, 
ce qui m'oblige à conserver la S. cyanea F. comme variété. — Long. 
20-24 mill. : 

J'ai vu un exemplaire du Brésil (Musée de Vienne) ayant les côtés 
externes de la tête, les orbites internes jusqu’au sinus des yeux, le 
clypeus, les mandibules et une grande tache sur chacun des côtés du 
pronotum, roux. Les ailes étaient d’une teinte beaucoup moins foncée 
que d'habitude. 


Mâle. — Le male subit les mêmes variations de couleur dans la 
partie antérieure de la tête. Pour le reste, il est semblable à celui du 
type. Il n'existe pas de différence dans les pièces qui composent l’ap- 
pareil copulateur et les antennes portent le même nombre de tyloides. 
— Long. 20-24 mill. 

Il m'a été impossible de découvrir des caractères distinctifs pouvant 
séparer la $S. azurea Sauss., de la S. surinama L. var. cyanea. Quant 
à la 2° cellule cubitale qui serait, d’après M. de Saussure, plus rétrécie 
sur la nervure radiale, on ne peut y attacher d'importance, car il 
s'agit précisément de la région qui varie légèrement d’un individu à 
un autre. La longueur de la 3° cellule discoïdale est sensiblement va- 
riable. La deuxième nervure récurrente aboutit dans la 2° cellule cu- 
bitale plus ou moins près de la première nervure récurrente ou même 
au delà du milieu de la partie cubitale,' ainsi que le montre la fig. 7 
de la planche 14. 

La nidification de la S. surinama L. var. cyanea F. est absolument 
semblable à celle du type, comme on peut s’en rendre compte par la 
pl. 16 qui représente un nid rapporté des environs de Sylacayoapam, 
État d’Oaxaca, Mexique, par M. L. Diguet. Il mesure 89 centimètres 
de long, sur 24 centimètres à l'endroit le plus large. Il à subi six 
agrandissements successifs. Le goulot du trou de vol est long de 1 cen- 
limètre et l'ouverture a 2 centimètres de diamètre. 

La nidification de la S. azurea Sauss., est pareille à celle de la S. su- 
rinama L. ce qui ajoute un motif de plus à l'identification de ces 
deux insectes. Le Muséum de Paris possède un nid-attribué à la 
S. azurea. Il provient du Mexique (Egide van den Eynde, 1864). 


PATRIE. — Mexique (Giesbrecht 1854; coll. Sichel 1867, Muséum de 


Monographie des Vespides. 399 


Paris; Musées de Budapest, de Hambourg et de Strasbourg), Orizaba 
(L. Biart. 1862, 1867 ; Sallé 1856, Museum de Paris; 1871 Musee de 
Vienne), Mexique occidental (L. Biart 1864, Muséum de Paris), Cor- 
dova (leg. H. de Saussure, coll. Sichel 1867, Muséum de Paris), Sierra 
du Nayarit (L. Diguet 1898), État d’Oaxaca, basse Mixtèque, environs 
de Sylacayoapam et Sierra de Pluma (L. Diquet 1904, Muséum de 
Paris); Amérique centrale (Musée de Strasbourg); Amérique méridio- 
nale (Fontanier 1852, S. azurea Sauss., type; Coll. Giraud 1877, Mu- 
seum de Paris); Honduras (Musée de Budapest); Guatemala, Costa Rica 
(de Lafon 1884, Muséum de Paris; leg. Koschni, Musée de Hambourg), 
Haute Vera Paz (Bocourt 1866, Muséum de Paris), Inneres près Ocos 
et Champerico (leg. Paessler, Musée de Hambourg); Panama (Criado 
1839, Muséum de Paris; Musée de Budapest); Darien (F. Geay 1896, 
Muséum de Paris); Colombie (Dejean 1837, S. azurea Sauss., type, 
Muséum de Paris; Musée de Strasbourg), Tumaco (leg. R. Paessler, 
Musée de Hambourg); Venezuela (1878, Musée de Vienne), Venezuela 
septentrional (F. Geay 1896 ; coll. Sichel 1867, Muséum de Paris); Ni- 
caragua : Corinto (Wusee de Hambourg) ; Guyane française : S'-Laurent, 
Maroni (Audouit 1862, Muséum de Paris); Brésil (Delalande ; Ménétries ; 
Mauger 1853, Muséum de Paris; Musée de Hambourg); ouest de la Ca- 
pitainerie des Mines (A. de S'-Hilaire, Muséum de Paris), Bahia (E. Moc- 
querys 1845, S. azurea Sauss., type; coll. Sichel 1867, Museum de 
Paris); Rio Grande do Sul (Muséum de Paris, Musées de Vienne, de 
Strasbourg et de Hambourg), Santos (Musées de Hambourg et de Vienne), 
Ypanema, Cantarera près de Sa Paulo (Musée de Vienne), Sad Paulo, 
Espiritu Santo, Blumenau, Taquara do Mundo Nuovo (Musées de Stras- 
bourg et de Hambourg); Santa Cruz (leg. Fr. Stieglmayr, Musée de 
Hambourg); Paraguay : Villa Rica (Musée de Strasbourg). 


Var. violacea Saussure. 


Synoeca violacea H. de Saussure, Annales de la Société entomologique 
de France, 1852, p. 559, n° 5. 


Femelle et ouvrière. — Semblable à la Variété cyanea F. avec 
la seule différence que le 2° tergite abdominal porte de chaque côté 
une tache rousse. Cette variété est sans doute accidentelle, car jai 
rencontré dans un nid de $S. surinama L. var. cyanea F., des individus 
plus ou moins immatures ayant des taches semblables sur le 2° tergite 
de l'abdomen, mais toujours mal limitées. Il arrive même parfois que 
les immatures ont toute la base du 2 tergite abdominal roussätre. 

Même taille que le type. 


390 R. DU Buysson. 


On ne connait pas de mâles ainsi marqués de roux. 

Parrie. — Brésil : Ste-Catherine (A. de Saint-Hilaire 1820, S. violacea 
Sauss., type, Muséum de Paris); Mexique : San Andres (coll. 0. Sichel 
1867, Muséum de Paris). 


Var. ultramarina Saussure, 


Synoeca ultramarina H. de Saussure, Annales de la Société entomo- 
logique de France, 1859, p. 094, n° 4, pl. XI, comp. IT, 
(re RE 


Femelle et ouvrière. — Semblable à la variété cyanea F. mais 
avec des reflets bleus très intenses et des tons violacés. Le clypeus, 
les joues et les mandibules roussâtre-obscur, avec des reflets violacés, 
nacrés ou bleu vil. On trouve des individus dur coloris semblable 
mais avec les joues, le clypeus et les mandibules roux vif, coloration 
qui se confond avec celle de la S. surinama L. var. cyanea F. — Long. 
22-23 mill. 


Mâle. — Le male décrit par M. de Saussure, provenant soi-disant 
de Manille, à les joues et les mandibules rousses, le clypeus est roux 
mais taché de noirâtre sur le disque. L'appareil copulateur est iden- 
tique à celui de la S. surinama L. — Long. 23 mill. 

Je suis donc bien embarrassé pour indiquer les caractères distinctifs 
de cette variété. Il me semble que ce sont les tons violacés de la face. 
On ne peut pas, à plus forte raison, la conserver comme espèce. 

PATRIE. — Brésil : Sainte-Catherine (Dumont d’Urville 1820, S. ultra- 
marina Sauss., type, Muséum de Paris); Manille (Gaudichaud 1837, 
S. ultramarina lis type, Muséum de Paris, localité inexacte), Bahia 
(coll. Sichel 1867, Muséum de Paris), Brésil (Musée de Hambourg), Jun- 
diahy, Rio Grande do Sul (Musee de Strasbourg); Guyane française : 
La Malana (Mélinon 1864, Muséum de Paris); Venezuela (Chaper 1885, 
Muséum de Paris). 


Synoeca chalybea Saussure. 


Synoeca chalybaea H. de Saussure, Annales de la Société entomologique 
de France, 1852, p. 596, n° 6. 


Femelle et ouvrière. — Semblable à la S. surinama L., dont elle 
diffère par le bord antérieur du elypeus qui porte à son extrémité 
deux petites pointes obtuses ; par la ponctuation du vertex et du thorax 
visible, fine, espacée, devenant plus forte, plus abondante, même un 
peu ruguleuse sur le postécusson et le tergite du segment médiaire ; 


Monographie des Vespides. 307 


par l’écusson légèrement plus convexe; par les ailes hyalines à teinte 
ambrée, et de plus enfumées sur toute la partie antérieure le long de 
la côte jusqu’à l’extrémité de la cellule radiale; chez les ailes anté- 
rieures, le plus grand nombre des nervures roussâtres: par le pétiole 
du 4 segment abdominal un peu plus arqué à la base, Les mandi- 
bules, le clypeus et les joues sont roux-clair et on distingue des tons 
roux sous l’extrémité des antennes, sur les hanches, les cuisses et les 
écailles des ailes. — Long. 19-21 mill. 

En dehors de la conformation du clypeus et du pétiole de l'abdomen, 
on ne trouve, comme différence avec la S. surinama L. et ses variétés, 
que la ponctuation et ce rufinisme qui atteint plus fortement diverses 
parties du corps et notamment les ailes au point de rendre transpa- 
rentes ces dernières. 

Le mâle m'est inconnu. Son examen permettrait de savoir si la 
S. chalybea Sauss., est une espèce distincte de la S. &rina Spin. 


PATRIE. — Nouvelle-Grenade (Parzudacki 1840, types, Muséum de 
Paris. 
M. A. Ducke, aurait capturé la S. chalybea au Brésil, à Obidos. 


Synoeca irina Spinola. 


Polistes irina Spinola, Memorie della reale Accademia delle Scienze 
di Torino. 2e série, vol. XIE, 4853, p. 79, n° 56. 

Synoeca testacea H. de Saussure, Étude sur la famille des Vespides, 
Il, 1853-1858, p. 162, n° 7. 


Femelle et ouvrière. — Semblable à la S. chalybea Sauss., 
dont elle n’est peut-être qu’une variété rousse. En effet, elle ne diffère 
de celle-ci que par son coloris. Son corps est entièrement roux-testacé, 
avec quelques reflets bleu ou vert métallique ou nacrés sur la tête, le 
thorax, les hanches et parfois les cuisses. Les antennes ont le fouet 
obscurei, brunätre et l’on distingue parfois sur le mésonotum deux 
ou trois lignes sombres, mal limitées. Les ailes sont plus claires que 
chez la S. chalybea et, lorsqu'elles sont pliées, elles possèdent des 
reflets dorés sous une certaine incidence de la lumière. — Long. 
17-20 mill. 

Il n’est pas rare de rencontrer certains individus sans aucun reflet 
métallique. 


Mâle. — Le mäle diffère de la femelle par la tête plus petite, l'ex- 
trémité du clypeus tronqué-arrondi, sans les deux petites dents. Les 
tyloides sont à peine apparents ; le 7° tergite abdominal est allongé, 


398 R. pu Buyssox. 


comprimé, arrondi à l'extrémité; le 6° sternite très allongé, recouvre 
tout le dessous du 7° tergite, comme chez la S. surinama. L'appareil 
copulateur est semblable à celui de la S. surinama, mais avec les 
branches du forceps plus comprimées, les tenettes plus longues, dé- 
passant les branches du forceps et les poils tactiles qui les recouvrent 
sont plus nombreux. L’extrémité des crochets est plus largement 
arrondie. Vue en dessus, la pièce formée par les crochets est plus 
large que chez la S. surinama et les côtés en sont légèrement sinués. 
— Long. 17 mill. 

Il est facile de reconnaître dans la Polistes irina de Spinola, la 
Synoeca testacea d'H. de Saussure, Car la description de la première 
est suffisamment détaillée pour permettre cette identification. Cest 
donc par distraction que l’illustre naturaliste de Genève n’a pas fait ce 
rapprochement. Telle est la raison qui nous fait abandonner le nom 
de testacea pour celui d’érina qui a la priorité. 

D’après M. A. Ducke la $S. érina serait commune au Brésil dans 
l'État d’Amazonas : Haut Purus, Teffé, Bas Japura et Barcellos. L'é- 
minent naturaliste en a rencontré deux fois la nidification, mais il n’a 
pu s'emparer que d’une seule. Celle-ci était adossée à un nid de 
Fourmis, sur la branche d’un arbre. Ses dimensions et son aspect gé- 
néral rappelaient exactement le nid de la S. surinama, cependant 
l'enveloppe externe n’était pas ondulée, mais rugueuse et imitant 
assez bien la construction avoisinante des Fourmis. Elle possédait en 
outre une particularité, peut-être accidentelle, mais digne d’être 
signalée : en plus de la série d’alvéoles fixée au support, il y avait un 
gateau ayant des alvéoles sur les deux côtés. Ce gâteau suivait à peu 
près les mêmes contours que l'enveloppe externe et semblait être une 
portion d’une ancienne enveloppe qui aurait été conservée et ainsi 
utilisée par les Guêpes. M. Ducke a eu l’amabilité de m'envoyer deux 
photographies de son intéressante découverte. Je l'en remercie cordia- 
lement et j'en donne la reproduction à la fin de ce travail. 

PATRIE. — Surinam (Musée de Budapest); Brésil : Para, Tefé 
(A. Ducke 1904), Haut Purus (Schlee, Musée de Strasbourg), Piauhy, 
Tonantins, Saô Paulo (Musee de Budapest). 


Var. splendens, var. NOV. 


Femelle et ouvrière. — Diffère du type par le dessus de la tête, 
le bord postérieur du pronotum et le mésonotum bleu métallique; par 
les segments abdominaux 3 à 6 noirs avec quelques légers reflets 
bleus. — Long. 20-21 mill. 


Monographie des Vespides. 399 


Par sa coloration, cette variété fait la transition entre la $. ina et 
la S. chalybea. Toutelois je ne réunirai pas ces deux espèces tant que 
je n'aurai pas connaissance du mâle de cette dernière. S'il n'y a pas 
de caractères particuliers dans l’appareil copulateur de celles-ci, la 
S. irina tombe en synonymie de la S. chalybea, dont elle serait 
cependant une variété bien intéressante. 


PATRIE. — Pérou : Valcanota; Bolivie : Songo (Musée de Budapest). 


TABLE ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES ET VARIÉTÉS 


Apoica lineata Lep. (A. pallida Oliv.). 

Apoica pallida Oliv. 

Apoica pallida Lep. (A. pallida Oliv., var. pallens F.). 

Apoica pallida Sauss. (A. pallida Oliv., var. pallens F.). 
Apoica pallida Oliv., var. pallens F. 

Apoica pallida Oliv., var. thoracica R. Buyss. 

Apoica pallida Oliv., var. virginea Sauss. 

Apoica virginea Sauss. (A. pallida Oliv., var. virginea F.). 
Polistes caeruleus F. (Synoeca surinama L.). 

Polistes irina Spin. (Synoeca irina Spin.). 

Polistes pallens F. (Apoica pallida Oliv., var. pallens F.). 
Polistes translucida Spin. (Apoica pallida Oliv., var. virginea F.). 
Polistes virginea F. (Apoica pallida Oliv., var. virginea F.). 
Rhopalidia pallens Lep. (Apoica pallida Oliv., var. pallens F.). 
Synoeca azurea Sauss. (S. surinama L. var. cyanea F.). 
Synoeca chalybea Sauss. 

Synoeca cyanea Sauss. (S. surinama L. var. cyanea F.). 
Synoeca irina Spin. 

Synoeca irina Spin., var. splendens, R. Buyss. 

Synoeca surinama L. 

Synoeca surinama L. var. cyanea F. 

Synoeca surinama L. var. ultramarina Sauss. 

Synoeca surinama L. var. violacea Sauss. 

Synoeca testacea Sauss. (S. irina Spin.). 

Synoeca ultramarina Sauss. (S. surinama L. var. ultramarina Sauss.). 
Synoeca violacea Sauss. (S. surinama L. var. violacea Sauss.). 
Vespa cyanea F. (Synoeca surinama L. var. cyanea F.). 

Vespa nigricornis Oliv. (Synoeca surinama L.). 

Vespa pallida Oliv. (Apoica pallida Oliv.). 

Vespa surinama L. (Synoeca surinama L.). 


Ann. Soc. ent. Fr., Lxxv [1906]. 


360 R. pu Buyssonx. 


EXPLICATION DES PLANCHES 


PLANCHE 11. 


À. — Apoica pallida OI., var. pallens F. vue de profil. 
2. — Tête d’Apoica pallida OI., vue en dessus pour montrer les di- 
mensions des ocelles. 


3. — Mandibule d’Apoica pallida O1., vue du côté externe. 

4. — La même vue du côté interne. 

5. — Aile antérieure d'A. pallida OÏ., var. pallens F. 

6. — Aile postérieure de la même. 

7. — Extrémité de l'aile antérieure de A. pallida O., var. thoracica 


Buyss., montrant les deux nervures récurrentes aboutissant 
au même point dans la 2° cellule cubitale. 

8. — Larve d'A. pallida O., adulte, au début de la nymphose. 

9. — Partie antérieure d’une larve d'A. pallida ayant évaginé son 
tube œsophagien. 


PLANCHE 12. 


1. — Tête de la larve de l’Apoica pallida OI., vue de face. 

2, — Màchoire d'A. pallida O1., var. pallens F. vue sur sa face ex- 
terne. 

3. — La même vue sur sa face interne. 

4. — Branche droite du forceps du mäle de PA. pallida var. pallens F. 
vue du côté interne, avec sa volsella et sa tenette. 

5. — Crochets du mâle de la même vus en dessous de trois quarts. 

6. — Les mêmes vus en dessus. 

7. — Premiers alvéoles d’un nid d'A. pallida O]., représenté de gran- 
deur naturelle et vu en dessous. 

8. — Le même petit nid vu de profil. 


PLANCHE 13. 


Deux nids d'Apoica pallida OI. 

L'un photographié en dessous pour montrer la disposition des alvéoles. 
Il a été construit en dessous d’un rameau d’Araucaria. I provient 
du Brésil : Province de Rio Janeiro, montagnes des Orgues, envi- 
rons de la Tijuca (E. R. Wagner 1902, Muséum de Paris). 


Monographie des Vespides. 361 
L'autre, vu de profil, laisse voir l’épaisseur considérable de sa base. 


Il provient également du Brésil, de l'État de Sao Paulo (A. von Ihe- 
ring, 1899, Muséum de Paris). 


PLANCHE 14. 


1. — Synoeca surinama L. vue de profil. 

2. — Labre de Synoeca surinama L. vu en dessous !, par derrière lé- 
pipharynx e qui est hyalin, en forme de lamelle. 

3. — Mandibule de S. surinama L. vue sur sa face interne. 

4. — La même vue sur sa face externe. 

>. — Aile antérieure de S. surinama L. 

6. — Aile postérieure de la même, 

7. — Extrémité de l'aile antérieure de la S. surinama L. var. azurea 
Sauss. 

8. — Fragment d’une antenne du mâle de la S. surinama L. var. 
cyanea F. montrant les tyloides des 7°, 8° et 9 articles. 

9. — Larve adulte de S. surinama L. var. cyanea F. vue de profil. 

PLANCHE 15. 

4. — Tête de la larve de la Synoeca surinama L. var. cyanea F. vue 
de face. 

2. — Mâchoire de S. surinama L. var. cyanea F. vue sur sa face 
externe. 

3. — La même vue sur sa face interne. 

4. — Crochets du mâle de la S. irina Spin., vus en dessus. 

. — Crochets du mâle de la S. surinama L. vus en dessus. 

6. — Les mêmes vus presque de protil. 

7. — Extrémité des mêmes vus en dessous. 

8. — Branche droite du forceps du mâle de la $S. surinama L. vue du 


côté interne avec sa volsella et sa tenette. 
9. — Branche droite du forceps du mâle de la $S. érina Spin., vue 
du côté interne avec sa volsella et sa tenette. 


PLANCHE 16. 


4. — Nidification de la Synoeca surinama L. var. cyanea F. — Mexi- 
que : Oaxaca, environs de Sylacayoapam (L. Diguet 1904, 
Muséum de Paris). 


302 R. pu BuyssoN. — Monographie des Vespides. 


PLANCHE 17. 


4. —— Nidification de la Synoeca irina Spin., à proximité d’un nid de 
Fourmis arboricoles a, donnant abri à celui b de la Polybia 
myrmecophila Ducke. 

Cette photographie m'a été envoyée par M. A. Ducke. 

2. — Nidification de Ja Synoeca surinama L. 

Brésil : État de Sao Paulo (Z7. von Ihering, Muséum de Paris). 


A PROPOS DES MŒURS PARASITIQUES TEMPORAIRES 


DES FOURMIS DU GENRE BOTHRIOMYRMEX 


par F. SANTSCHI. 


La question de l’origine des fourmilières mixtes naturelles à fait 
un grand pas pendant ces deux deux dernières années. L'ancienne 
hypothèse de l'association accidentelle et anormale de deux femelles 
fondatrices d'espèces différentes se trouve en grande partie remplacée 
par la connaissance de faits bien constatés d’une nouvelle forme de 
parasitisme. Indépendamment l'un de l’autre, le Prof. Wheeler (!) aux 
États-Unis et le Rév. Père Wasmann (S.-J.) (2) au Luxembourg, ont ou- 
vert la voie, le premier surtout par ses belles observations sur le dé- 
but des fourmilières de Formica consocians et le second par des inté- 
ressantes études sur notre Formica truncicola d'Europe. 

Wheeler entend par son « Temporary social parasitism », le fait 
qu'une femelle féconde va s'établir intentionnellement dans le nid 
d’une autre espèce pour y faire élever ses premières générations, jus- 
qu’au jour où celles-ci seront assez fortes et nombreuses pour se 
passer de tutelle. Ce système fondamental est, cela va sans dire, ac- 
compagné d'une foule de cas particuliers qui varient probablement 
beaucoup selon les espèces. Ce sont ces variations qui, encore peu 
connues, ne peuvent être généralisées qu'avec réserve et circonspec- 
tion, mais qui peuvent avoir une grande importance. 

Voici jusqu'ici les espèces à mœurs parasitiques provisoires plus 
ou moins bien constatées. 


Formica difjicilis Em., var. consocians Wheel., chez Formica Schau- 
fussi Mayr, var. incerta Em. (Wheeler). 

F. truncicola NyL., chez F. fusca L. (Wasmann. Forel). 

F. sanguinea Latr.. chez F. fusca L. et var. (Wasmann Forel). 
F. sanguinea race rubicunda Em., chez F. fusca var. subsericea 
Say). (Wheeler) et chez F. nitidiventris (Muckermann). 

F. exsecta Nyl., chez F. fusca L. et var. (Forel). 

F. exsectoides For., chez F. fusca var. subsericea Say (Wheeler). 


T 


(1) Wusecer, À new type of social parasitism among Ants. Bull. of the 
American Museum of Natural History, vol. XX, p. 347-375, 1904. 

(2) E. WasuwanN, Ursprung und Entwickelung der Sklaverei bei den Amei- 
sen. Biologischen Centralblalt Bd. XXV. N° 4 à 9, 1905. 


36% F. SANTSCHI. 


F, sanguinea var. aserva For., chez F. fusca race subsericea Sav 
{(Wheeler). | | 

F. microgyna Wheel., var. rasilis Wheel., chez F. fusca var. argen- 
tata Wh. (Wheeler). 

F. montigena Wheel., chez F. Schaufussi var. incerta Em. (Wheeler). 

F. dakotensis var. Wasmanni, chez F. subsericea (Wassman, Mucker- 
mann). 

Stenamma (Aphaenogaster) tennesseense Mayr, chez S$. (A.) fulvum 
Rog. (Wheeler). 


A celte liste qui comprend presque uniquement des espèces du 
genre Formica (Camponotinae) et une seule Wyrmicinae, il faut ajouter 
une Dolichoderinae. 

Bothriomyrmex meridionalis Em., chez Tapinoma erraticum Latr. 
(Forel Santschi). 

B. meridionalis Em... race Atlantis For., chez T. erraticum var. ni- 
gerrimum Nyl., dont les mœurs parasitiques viennent d’être en partie 
élucidées et feront l’objet de cette notice. 


Deux points à peine touchés par Wheeler s’en dégageront plus spé- 
cialement; ce sont : 1° Comment la © parasite parvient à s'imposer à 
son hôte. 2 Quel est le sort de la reine de l’espèce travailleuse après 
l'adoption de la reine parasite. 

C’est grâce à ce que j'avais vu l’année précédente chez Wheeleria 
Santschit For., Fourmi à mœurs parasitiques permanentes, que 
j'ai été conduit à faire cette nouvelle découverte. Favais été mis en 
éveil par ce fait que la © Whecleria, lorsqu'elle cherche à pénétrer 
dans le nid de Monomorium Salomonis L. commence par se faire arré- 
ter (")}. Et j'en avais déduit que, en général, lorsqu'une Fourmi fe- 
melle d’une espèce est retenue immobile sur leur nid par les ou- 
vrières d'une autre espèce et, qu'au lieu de se défendre avec énergie 
elle cherche: plutôt à les calmer et à se maintenir, il est fort probable 
que cette femelle cherche à pénétrer dans le nid pour s'y installer 
comme parasite. 

Voici par ordre chronologique la suite de mes observations qui ont 
toutes eu lieu dans les environs de Kairouan. 


(1) Par celte expression j'indique la facon ont une Q parasite est recue par 
les © hôtes et comment elle leur répond. Voir à ce sujet mes observations 
publiées par A. Forelin Revue Suisse de Zoologie t. 14, fase. 1, p.54et suiv., 
1906. 


Mœurs parasitiques des Fourmis. 369 


Observations à l'état libre. 


Ao. 2 janvier 1906. — Temps très doux, un peu de vent. Vers 
3 heures p. m. je découvre sur le dôme de leur nid des © Tapinoma 
erraticum Lat., race nigerrimum, formant un petit groupe immobile. En 
soulevant le petit fragment de bois sur lequel ces Fourmis se crampon- 
nent, j'aperçois au milieu d'elles une autre Fourmi d’une forme un 
peu particulière, mais de même taille et de même couleur que les 5. 
En ce moment un coup de vent souffle toutes mes bêtes dans l'herbe. 
Pressentant quelque chose de nouveau, je me donne la peine de cher- 
cher longuement, quand tout à coup je revois ma Fourmi qui se di- 
rige rapidement vers le nid. En ce moment plusieurs © Tapinoma 
surgissent et l’arrêtent en la tirant par les pattes exactement comme 
je le vis faire par les © Monomorium Salomonis quand elles arrêtent 
une © Wheeleria. La © ne se débat nullement mais reste au contraire 
très tranquille, se contentant de palper des antennes les 5 environ- 
nantes, En capturant cette Fourmi je me rends compte qu'il s’agit d’une 
@ féconde, plus petite que la © de T. nigerrimum, mais répandant une 
odeur de Tapinoma. 

A 500 mètres plus loin je découvre deux G isolés que je présume 
appartenir à la même espèce et être les débris du vol nuptial. De re- 
tour chez moi, je reconnais que mes captures appartiennent au genre 
Bothriomyrmex, mais l'absence de % et l'odeur particulière de la © me 
laissent dans le doute quant au diagnostic de l’espèce. 


20, 3 février. — En me rendant sur les mêmes lieux, je retrouve six © 
Bothriomyrmez en arrêt, dont 4 sur autant de nids de T. nigerrimun. 
Une 5° © est déjà libre dans l’intérieur d’un nid, mais à une faible 
profondeur. Une 6° se trouve arrêtée au milieu d’une de ces longues 
files que font les Tapinoma pour communiquer de succursale en suc- 
cursale. Toutes ces © Bothriomyrmezx sentent exactement comme les 
5 Tapinoma, de sorte que je songe d’abord à la possibilité d’une odeur 
communiquée par les 5. Ces © sont toutes conservées en vie pour être 
observées en captivité. 


3°. 5 janvier. — En ouvrant un dôme sur lequel errent deux ou trois 
T. nigerrimum, je découvre une fourmilière de Bothriomyrmex meri- 
dionalis race Atlantis For., avec 5, et &, ces derniers en grand nombre. 
Je reconnais sans peine une ® et du coup, ne doutant plus que j'ai 
affaire à un nouveau cas de parasitisme temporaire, je me mets à ex- 
plorer avec soin la fourmilière. A part celles qui couraient sur le nid, 
je ne trouve qu'une seule 5 Tapinoma dans l'intérieur. Peut-être s’y 


366 F. SANTSCHI. 


était-elle engagée pendant la démolition du nid. Celui-ci ressemble 
bien à une ancienne demeure de Tapinoma. Tous les G et © se ras- 
semblent très vite sous les débris pour se cacher. Je constate que 
tous agitent leurs antennes comme Forel l’a décrit dans ses « Four- 
mis de la Suisse ». Je m’assure en outre que lodeur de Tapinoma re- 
marquée précédemment est bien propre aux © Bothriomyrmezx ; elle 
est très pénétrante et très caractéristique chez les ©, tandis que les 
Setles G n’en ont pas trace. Cette odeur est si tenace qu’elle persiste 
encore après plusieurs mois d'immersion de linsecte dans l’aleool. Il 
s’agit évidemment iei d’un cas remarquable d'adaptation qui rend de 
plus en plus probable l'intervention de lodorat dans l'adoption de cer- 
taines espèces parasites par leurs hôtes. Jusqu'ici le rôle de l’olfaction 
était assez difficile à contrôler, nos organes n'étant pas adaptés ou assez 
sensibles pour percevoir toutes les odeurs des Fourmis. 


4°. 10 janvier. — Je trouve encore 16 & Bothriomyrmex fécondes en 
arrêt sur des nids de Tapinoma; Vune d'elles s'était déjà introduite 
dans les galeries supérieures d’un nid. En dégageant les © Brothriomyr- 
mex arrêtées et en les plaçant à peu de distance du nid, je remarque 
qu’elles cherchent à s’en approcher dans le but évident de se faire 
arrêter, Mais elles se trompent souvent de direction et il leur arrive 
d’errer fort longtemps sans retrouver la bonne voie. Ce n’est pas le cas 
pour les Wheleeria qui savent bien mieux se diriger. En outre, lorsque 
les © Bothriomyrmer S'approchent de la fourmilière, elles ne font pas 
de petits circuits pour éviter les © Tapinoma isolées, mais elles vont 
directement vers l’orifice du nid qu’elles atteignent rarement de 
suite, étant le plus souvent arrêtées aux abords du dôme. L'arrêt se 
fait instantanément. 


9°. Même jour. — Je retrouve B. Altantis avec de nombreux sexués 
< et 9. Aucun Tapinoma dans le nid, mais bien tout autour. Ceux-ei 
entrent en conflit avec les Bothriomyrmex dès qu'ils se trouvent en 
leur présence, mais le combat manque complètement de vigueur. Là 
encore l'aspect du nid fait songer à une ancienne habitation de Tu- 
pinoma (1). Quelques jeunes © Bothriomyrmezx fécondes se trouvent 
dans le nid; probablement elles s’y sont égarées après le vol nuptial, 
le prenant pour un nid de Tapinoma, car des expériences ultérieures 


(1) La conformation et l'aspect des nids de Tapinoma nigerrimum varient 
beaucoup suivant les lieux. Aux environs de Kairouan le sol consistant en 
dépôts argileux imprégnés de sel (Pleistocène) porte une végétation rabougrie 
composée surtout de touffes de Salsolacées et au pied desquelles ces Fourmis 
construisent leur dôme comme de petits nids de Lasius flavus. 


L: 


Mœurs parasitiques des Fourmis. 307 


ont prouvé que la fécondation n’a pas lieu dans le nid, comme c’est le 
cas pour Wheeleria et surtout Anergates. 


6°. 14 janvier. — On ne trouve déjà plus de © Bothriomyrmezx en arrêt, 
mais par contre plusieurs nouvelles fourmilières de cette espèce ne 
contenant que quelques G et ©. Ces dernières sont aptères mais n’ont 
pas encore pondu (l'abdomen n’est pas développé). Tous ces nids me 
donnent l'impression d’être d'anciens nids de Tapinoma et, comme les 
© Bothriomyrmezx ne sortent pour ainsi dire pas à la lumiere du jour, 
c'est souvent en voulant ouvrir un nid de Tapinoma désert que je dé- 
couvre des Bothriomyrmez. Ceux-ci se logent cependant dans la partie 
la plus profonde du nid, craignant davantage la chaleur. 


7°, 14 avril 1906. — Je fais la découverte d’une fourmilière Bothrio- 
myrmez meridionalis i. Sp., avec les sexués en quantité. Ici encore 
l'odeur de Tapinoma n'existe que chez la © ; elle est un peu moins 
pénétrante que chez la race Atlantis. 

Je transporte une poignée de ces Bothriomyrmer © sur un nid de 
Tapinoma erraticum qui se trouve à deux pas. Un combat immédiat 
s'engage entre les deux espèces. Les © Bothriomyrmer sont pourvus 
d’un venin qui produit un effet particulier sur leurs adversaires. La 
Fourmi reste presque immobile mais fait pivoter son abdomen dans 
tous les sens. Elle atteint ainsi l’ennemie qui veut s'approcher et 


> 
) 


l’inonde de poison. Dès qu’elles en sont atteintes, les © Tapinoma se 
retirent vivement et tombent secouées par une espèce de crampe téta- 
niforme dont elles reviennent peu à peu. Forel a observé que les Ta- 
pinoma % ont une facon analogue de combattre. Je n’ai trouvé au- 
cune odeur appréciable à ce venin de Bothriomyrmex. 


Observations en appareils. 


Os. A. 3 janvier 1906. — Dans un petit bocal de verre je dépose deux 
© Bothriomyrmex Atlantis fécondes trouvées en arrêt le même jour. 
Elles ne s'inquiètent nullement, se tenant proches l’une de l’autre. 
J'ajoute alors une trentaine de Tapinoma nigerrimum avec quelques 
larves et quelques paquets d’œuis, le tout provenant du nid où les 
Bothriomyrmex avaient été surprises en arrêt. 

Les deux © Bothriomyrmex ne semblent pas s'occuper des 5 Ta- 
pinoma qui les laissent en paix, mais dès lors les deux © sont conti- 
nuellement en lutte. Ces tiraillements persistent presque sans inter- 
ruption pendant deux jours. Je crois pouvoir supposer qu'elles 
cherchent à s’exclure. 


3068 F. SANTSCHr. 


Le 5 janvier. — Une des © Bothriomyrmex est morte. Je vois alors 
très distinctement à la loupe les © Tapinoma venir lécher celle qui 
reste. Elles apportent leurs œufs et leurs larves pour les déposer tout 
auprès de la Fourmi parasite ; aussitôt que celle-ci change de place, le 
couvain est immédiatement déménagé vers le nouvel endroit. Cette @ 
meurt quelques jours plus tard sans cause apparente. 


O8s.B. 10 janvier. — Une trentaine de Tapinoma % sont installés avec 
leur reine dans un appareil vitré. J’y ajoute une © Bothriomyrmezx 
prise le même jour sur un nid de Tapinoma où elle était en arrêt. Tout 
d'abord les % Tapinoma tiraillent la © étrangère par les antennes et 
les pattes sans que celle-ci se défende. Elle parait, tout au plus, 
calmer les ouvrières par de petits coups de ses antennes quand celles- 
ci sont libérées. Mais, dès qu'elle se sent relâchée, la © parasite cher- 
che à se rapprocher de la reine Tapinomu. 


11 janvier. — La © Bothriomyrmex est déjà moins molestée que la 
veille et elle cherche toujours à se rapprocher de la © Tapinoma. 


12 janvier. — Le matin je trouve la © Tapinoma ayant abandonné 
ses œufs auprès desquels se tient la © Bothriomyrmezx. De temps en 
temps la © de l'espèce hôte cherche à revenir auprès de ses œufs, 
mais dès qu'elle s'aperçoit de la présence de la © parasite, elle s'enfuit 
avec précipitation, parfois même la © Bothriomyrmexz cherche à la 
poursuivre. 

Cependant si cette dernière s’est un peu éloignée en donnant la 
chasse à sa rivale, il arrive que celle-ci réussisse à se replacer auprès 
de son couvain. Alors la © Bothriomyrmez s’en approche par derrière 
et sans être inquiétée par les ouvrières, monte doucement sur son dos 
et brusquement cherche à la mordre soit aux antennes soit à la nuque. 

Dans l'après-midi la © Bothriomymezx a été plus de trois heures im- 
mobile, le dos en bas, sous le corps de la femelle Tapinoma. Autant 
que j'ai pu m'en rendre compte, la femelle parasite tenait dans ses 
mandibules un scape de son ennemie. Plus tard je les ai trouvées 
séparées. 

12 janvier. — Le soir la © Bothriomyrmex est toujours auprès du 
couvain abandonné par la © Tapinoma. Les ouvrières, loin de la ti- 
railler, la lèéchent et la nettoient; cependant, je la retrouve plus tard 
maintenant la reine Tapinoma par une patte et retenue à son tour de la 
même facon par deux © Tapinoma. 


13 janvier, S h.m. — La © Bothriomyrmezx est à cheval sur le dos de 
sa rivale les © tournent autour des 99 sans leur faire aucun mal. 


Mœurs parasitiques des Fourmis. 369 


De temps en temps la © Tapinoma cherche à se débarrasser de la © 
parasite en la poussant avec une patte, mais sans résultat. Il me semble 
que la © Tapinoma pond moins ou plus du tout; le paquet d'œufs qui 
augmentait de jour en jour reste stationnaire. Plus tard les deux Îe- 
melles sont séparées, mais la Fourmi parasite se tient toujours sur les 
œufs où elle attend le retour de sa rivale après chaque fuite pour lui 
monter de nouveau sur le dos, ce manège durant toute la journée. 
Voici comment opère la © Bothriomyrmezr : elle s'approche très len- 
tement en passant sur les ouvrières et les œuls pour atteindre la © 
Tapinoma sans que celle-ci paraisse s’en apercevoir, la prenant peut- 
être pour une des nombreuses ouvrières qui passent de temps en temps 
sur son Corps. Quand la © parasite parvient avec sa tête à la hauteur 
de celle de l’autre ©, elle lui saisit brusquement la tête ou une antenne, 
ce qui provoque sur-le-champ un nouveau combat. La reine Tapi- 
noma se roule sur le sol ou fuit avec précipitation son couvain, par- 
venant le plus souvent à se débarrasser de sa petite mais dangereuse 
ennemie. Cependant il arrive quelquelois que la © Bothriomyrmex 
étreint si bien l'antenne de sa rivale qu’elle y reste attachée malgré la 
lutte, mais alors elle se trouve déplacée de sa première position sur 
le dos et entrainée sous le ventre, entre les pattes de la © Tapinoma, 
où elle se maintient des heures. Assez souvent aussi il n’y à pas de 
combat, la © Tapinoma, sans doute avertie par des attaques répétées, 
s'enfuit au premier contact de l’étrangère. Dans ce dernier cas il 
advient de deux choses l’une : où bien les © Tapinoma se chargent 
de transporter le couvain auprès de la reine, à l'endroit ou elle s’est 
réfugiée ; ou bien celle-ci y revient d'elle-même après un certain temps. 
Les deux modes sont à peu près aussi fréquents l’un que l’autre. 

Tant que la Fourmi parasite se tient auprès des œufs et les touche, 
ou se trouve en contact avec la reine Tapinoma, les ouvrières ne 
lui font aucun mal; mais dès qu’elle en est un peu isolée, elle est aus- 
sitot saisie et retenue en arrêt, À force de caresses et de patience elle 
finit par obtenir sa liberté, mais elle en profite immédiatement pour 
revenir à la charge sur sa rivale. 


14 janvier, — Rien de bien nouveau dans la matinée, sauf que je vois 
la © Bothriomyrmezx boire seule un peu d’eau. Elle reste cependant 
plus longtemps auprès du couvain que la veille, le quittant de temps 
en temps pour chercher la © Tapinoma. Si celle-ci est assez éloignée, 
la Fourmi parasite revient aux œufs; dans le cas contraire, elle n°y 
revient qu'après avoir poursuivi la reine Tapinoma assez loin dans 
l'appareil. 


370 F. SANTSCHI. 


Le soir, je surprends mes deux reines en grand combat. L'affaire 
semble en être tout au début, s’il en faut juger par l’ardeur et la vi- 
vacité des combattantes. 

La femelle parasite a réussi à prendre son adversaire par la nuque, 
et cette fois, les culbutes sur le sable et les contorsions de la victime 
demeurent inutiles. Au début, la © Tapinoma était encore très alerte 
et se défendait avec une grande énergie, mais au bout d’un quart 
d'heure ses mouvements sont déjà manifestement plus faibles. Cepen- 
dant les ouvrières qui ne touchent pas à la © Bothriomyrmex veu- 
lent ramener leur propre reine auprès des œufs qu’elle a abandonnés 
durant la lutte. Mais, les unes saisissant les pattes et les autres les 
antennes, elles tirent maladroitement en sens inverse, écartant la tête 
du tronc et facilitant ainsi la prise à la Fourmi parasite. D'autres 
® creusent le sable au-dessous des lutteuses, paraissant inconscientes 
du drame qui se déroule à leur côté. Une demi-heure après, la tête 
de la © Tapinoma est complètement retournée, la bouche du côté 
dorsal, l’occiput en bas; la © parasite se trouve alors entre les pattes 
de son antagoniste, sternum contre sternum. C’est en prenant cette 
nouvelle position que la tête de la victime a été retournée, à l'envers. 
De temps en temps la © Bothriomyrmex, qui ne lâche jamais prise, 
donne de petites secousses qui font trembler les deux bêtes. Trois 
quarts d'heure après, les mouvements de la reine Tapinoma sont 
devenus de plus en plus faibles, les antennes ne remuent plus, l’ab- 
domen seul à encore des mouvements convulsifs et les & viennent 
le lécher comme d'habitude pour recueillir les œufs; elles lèchent 
également l’autre femelle. 

Une heure trois quarts après le début de cette observation, la @ Ta- 
pinoma git presque complètement immobile, sauf de rares mouvements 
des pattes et de l'abdomen. Un peu plus tard, les deux reines qui ne se 
séparent pas, sont traînées çà et là par les ouvrières. Après deux heu- 
res et demie de lutte, la tête est presque détachée du tronc, mais la 
© Bothriomyrmex ne desserre toujours pas les mandibules. 

Deux heures trois quarts après le début, les deux combattantes se 
séparent enfin; la tête ne tient plus que par un fil et roule de tous 
côtés. La © Bothriomyrmex qui s’est un peu éloignée est immédiate- 
ment arrêtée par les & et ne parvient à se dégager qu'une fois qu'elle 
a atteint le corps de l’autre femelle sur lequel elle remonte. Saisissant 
alors une antenne de sa rivale elle tire de toutes ses forces et en moins 
d’un quart d'heure, la tête est complètement séparée du tronc. Une & 
Tapinoma S'en empare et la promène à travers tout l'appareil. L'in- 
secte décapité remue toujours ses membres et quelques & viennent 


Mœurs parasitiques des Fourmis. 371 


lui lécher la plaie du cou. Dès lors la © Bothriomyrmex ne quitte plus 
le corps de la reine Tapinoma. 


15 janvier. — La & Bothriomyrme.r est installée auprès du corps mu- 
tilé de la reine Tapinoma qui présente toujours quelques légers mou- 
vements. Tous les œufs ont été déposés auprès des deux femelles. 
Quand la Fourmi parasite s’isole un peu, elle n’est que très rarement 
molestée par les ouvrières. Son abdomen a visiblement augmenté de 
volume. 


16, 17, 18, 19 janvier. Idem. 


20 janvier. — La © Bothriomyrmex est entourée des © Tapinoma qui 
là soignent, dédaignant de plus en plus le corps de leur ex-reine quoi- 
que celui-ci remue encore pattes et abdomen. 


Du 21 au 27 janvier. — Les choses se passent toujours d’une façon à 
peu près semblable. La reine Tapinoma est encore vivante; quand je 
la touche avec une tige fine elle se débat avec assez d'énergie. Néan- 
moins ses forces déclinent de plus en plus. Les ouvrières viennent 
très souvent lécher sa plaie. Sa rivale est souvent sur son corps, mais 
l’abandonne parfois pour voyager dans l'appareil sans être aucunement 
incommodée par les ouvrières. Je n'ai pas pu voir pondre l'intruse, 
mais son abdomen a encore augmenté de volume. 


28 janvier. — La © Tapinoma est sensiblement plus faible et son 
abdomen à considérablement diminué. Je présume que la possibilité 
de cette longue survie de 14 jours réside dans la résorbtion autopha- 
gique des tissus ovariens. Les pattes sont repliées sous le thorax et 
c'est à peine s’il reste un imperceptible mouvement des tarses. Des 
ouvrières la transportent d'un coin à un autre de l'appareil. Enfin 
vers le soir l’insecte à cessé de vivre. 

Pendant ce temps, la & Bothriomyrmex semble toujours rechercher 
le corps de sa victime pour s’y installer à cheval et rester là de longues 
heures. Les œufs ont diminué du double, le paquet est certaine- 
ment plus petit. J'ai surpris plusieurs fois la © Bothriomyrmer en 
train d'y promener la bouche et j'ai pu voir à la loupe ses mandibules 
s'ouvrir et se refermer, mais il m'a été impossible de me rendre 
compte si c'était pour manger les œufs ou simplement pour les lécher. 
J'incline plutôt pour la première façon de voir, tout en me réservant 
de contrôler ultérieurement le fait, ear c’est seulement lorsque le 
paquet d'œufs a commencé à s’amoindrir que l'abdomen de la Fourmi 
parasite a sensiblement augmenté (!). Du reste je ne comprendrais pas 


(1) Dernièrement, Jakob Huber (Uber die Koloniengründung bei A{{a sex- 


De F. SANTsCnI. 


bien dans quel but elle soignerait le couvain de sa rivale et le nombre 
des © Tapinoma me parait suffisant pour pourvoir aux besoins de sa 
première progéniture. Reste encore la possibilité qu'il y ait là de ses 
propres œufs, mais toute affirmation serait hasardée. Un fait est certain, 
c’est que la © Bothriomyrmex n'a nullement besoin de laide des Ta- 
pinoma © pour se nourrir. À l'encontre de ce qui se passe chez Whee- 
leria, je n'ai jamais vu les © lui dégorger le contenu &e leur jabot, 
mais par contre je lai obervée plusieurs fois en train de lécher une 
goutte d’eau sucrée. Les ouvrières l’ont parfaitement adoptée, elles 
la lèchent continuellement, même quand eïle quitte le corps décapité 
de la victime ou le couvain. 


29 janvier. — Idem. 


30 janvier. — J'ai la malencontreuse idée de vouloir renforcer ma 
fourmilière en ajoutant des & Tapinoma d'un autre nid. Après la déso- 
rientation ordinaire du début, les nouvelles arrivées sont acceptées 
sans difficultés par les anciennes ouvrières, mais je les surprends à 
tirailler la © Bothriomyrmex. 


31 janvier. — La Fourmi parasite est bien malade; les nouvelles & ne 
cessent de la trainer de côté et d'autre. Sans doute que pour celles-ci 
la © Bothriomyrmex a perdu son invulnérabilité même posée sur le 
couvain ou le corps de sa victime. 

1® février. — La © Bothriomyrmex est morte, les pattes repliées 
sous le ventre. Une ancienne © la porte consciencieusement auprès 
des œufs. Les ©, anciennes et nouvelles, ne se font aucun mal entre 
elles. 

Os. C. 11 janvier. — Dans un petit bocal de verre où, depuis environ 
une semaine, se trouvent une vingtaine d'ouvrières de T. nigerrimum 
avec leurs reine et leur œufs, j'ajoute une © de Bothriomyrmezx prise 
le même jour en arrêt sur un nid de Tapinoma. La Fourmi parasite est 
immédiatement arrêtée et demeure longtemps ainsi maintenue. Tou- 
jours elle évite la défense brutale, mais au contraire elle tâte continuer - 
lement de ses antennes les © qui sont à sa portée, comme si elle vou- 
lait les calmer ou les séduire avec des caresses. 

12 janvier. — A la première inspection, je découvre la ® Bothrio- 
myrmex toujours tiraillée par les &. Alors je la dégage. Aussitôt libre 
dens, in Biologischen Centralblatt Bd. XXV, n° 18 et 19, 1905), a démontré 
que la © Alia sexdens se sert d'une partie de ses œufs pour nourrir ses 
premières larves et probablement en absorbe elle-même. 


Moœurs parasiliques des Fourmis. 373 
elle court droit à la © Tapinoma, lui monte sur le dos et la mord à la 
nuque. Celle-ci se débarrasse bientôt de son ennemie en se roulant 
sur le sol. Dès qu’elle est désarconnée, la © Bothriomyrmex est saisie 
par les ouvrières. Plusieurs fois je la dégage et, aussitôt libre, elle 
s’empresse d'attaquer la reine Tapinoma. 

Le plus souvent celle-ci ne se laisse pas atteindre, elle fuit en grim- 
pant le long des parois de verre du bocal où lautre à plus de peine à 
se maintenir. C’est un spectacle curieux que voir cette grosse femelle 
Tapinoma sans cesse poursuivie par une Fourmi plus de moitié plus 
courte qu’elle. La nuque est bien le point vulnérable cherché par la 
@ parasite pour anéantir sa rivale, mais elle l’atteint difficilement; cela 
surtout quand la reine hôte a été mise sur ses gardes par quelques 
attaques successives. Il devient alors de plus en plus difficile de lap- 
procher et c’est par les antennes ou même le pédicule qu'elle est 
appréhendée. Jamais je n’ai vu les © intervenir tant que les deux 
combattantes étaient aux prises, mais dès que la © étrangère à quitté 
le combat, ce sont les © qui lattaquent et la retiennent par les 
pattes et les antennes. Cependant il lui reste toujours quelques mem- 
bres libres dont elle se sert pour se brosser tranquillement, refaire 
sa toilette afin de recommencer de plus belle à la première occasion. 
Pendant tout ce temps l’autre femelle court à travers l’appareil, en 
proie à la plus vive excitation. Elle passe souvent près du couvain 
sans s’y arrêter et va enfin se loger le plus loin possible du lieu du 
combat. Là elle peut rester plusieurs heures avec quelques ouvrières, 
lesquelles lui apportent quelquefois tout ou partie des œufs. Je pense 
que si le cas se passait dans les conditions normales, elle abandonne- 
rait même le nid pour aller s'installer dans une des nombreuses succur- 
sales que possèdent les fourmilières de Tapinoma. Là, elle pourrait 


prolonger l'existence de la communauté avec les quelques © qui l’au- 
raient suivie. Dans le cas où la © de Tapinoma est restée seule, elle 
revient enfin à ses œufs après quelques heures d’exil et les 5 s’em- 
pressent à la calmer. Plus de vingt fois dans la journée, j'ai dégagé 
la © Bothriomyrmez et chaque fois elle retournait à la charge de sa 
rivale; rarement (trois fois) je l'ai vue s'installer sur le couvain où 
les & la laissaient en paix. 


13 janvier. — La © Bothriomyrmezx est moribonde ; étant tombée dans 
un peu d’eau sucrée, elle y est restée collée, peut-être longtemps, et 
j'ai beau Ja retirer de ce mauvais pas, elle se remet difficilement, mar- 
che en se trainant. Dans cet état, je lui présente sa rivale retenue 
par une patte au bout d'une pince fine. Aussitôt elle cherche à la 


374 F. SANTsCHI. 


mordre avec acharnement. Le lendemain matin, je la trouve morte 
dans un coin, loin des œufs où est revenue la © Tapinoma. 


O8s. D. 14janvier. — Dans le même appareil où se trouvent toujours 
les mêmes insectes, j'ajoute une © Bothriomyrmer féconde mais prise 
dans son propre nid (où je présume qu’elle se sera fourvoyée après 
la fécondation; voir plus haut, obs. 6, nid trouvé le 14 janvier). Après 
s'être orientée en furetant de tous côtés, elle s'approche enfin du lieu 
où se trouvent groupées les ouvrières Tapinoma, mais elle est arrêtée 
avant d’avoir touché à leur reine et entrainée plus loin. Trois heures 
plus tard, je la retrouve auprès de la © Tapinoma, mais elle ne paraît 
pas très empressée à attaquer, quoique les 5 lui laissent déjà beaucoup 
plus de liberté. 


Du 15 au 18 janvier. — La © Bothriomyrmex parcourt librement 
l'appareil: elle s'approche souvent de sa rivale qui fuit toujours avant 
d’être saisie. Je n’ai pas vu le moindre combat. La © hôte est souvent 
loin du couvain. 


19 janvier. — La Q Tapinoma parait toujours très inquiète et je la 
trouve le plus souvent cramponnée le long des parois du bocal où la 
® parasite se maintient avec peine. Cependant je ne crois pas que celle- 
ci attaque la © Tapinoma même quand je la lui présente au bout d’une 
pince fine ou que je les place côte à côte (il en était autrement dans 
l'observation précédente). Pendant que la reine Tapinoma s'enfuit, la 
® parasite va s'installer sur le cadavre de quelques 5 Tapinoma qui 
gisent dans un coin et elle demeure là des heures entières parfaitement 
immobile. Ce manège est remarquable, car il rappelle l'observation B, où 
la © Bothriomyrmex n’abandonnait pas le corps décapité de sa victime. 
C’est très probablement un moyen de protection car jamais les ouvriè- 
res Tapinoma ne tracassent l’insecte parasite dans cette situation. Dans 
le cas particulier, la © Bothriomyrmezx ne pouvant atteindre la & Tapi- 
noma, pour la tuer et s’en faire une protection, se contente de la dé- 
pouille également protectrice d’une ouvrière. Mais cette dépouille ainsi 
que d’autres, forme un petit cimetière relégué le plus lein possible du 
couvain, du reste très diminué, et aucune Ÿ ne s’en approche sauf à 
de rares intervalles. 


20, 21 janvier. — La Q Bothriomyrmezx ne quitte plus son coin de ci- 
metière, ce qui fait qu’elle ne prend aucune sorte de nourriture. Les 
® ne viennent pas à son aide; elles ont pourtant le jabot garni. 


22 janvier. — La Fourmi parasite devient impotente; elle ne réagit 


Mœurs parasitiques des Fourmis. 379 


presque pas quand on l’excite. Quant à l’autre 9, elle est toujours per- 
chée en haut des parois du bocal en compagnie de quelques ouvrières. 


23 janvier. — La & Bothriomyrmezx est morte ; les © ne s’en occupent 
pas et leur reine est enfin revenue se placer auprès du couvain où les 
© la soignent normalement. 


O8s.E. — Dans un grand bocal en verre de 40 centimètres de hauteur 
sur 30 centimètres de diamètre, je place environ une quarantaine de © 
Bothriomyrmezx vierges et autant de G. Tous ces insectes restent amas- 
sés dans le fond du vase tant qu'il reste à l'ombre, mais dès que je 
l’expose au soleil, toutes les insectes s’animent et se mettent peu à peu 
à voler pour s’abattre sous le couvert. Pendant trois jours j'obtiens le 
même effet sans qu'il y ait cependant un seul accouplement, tandis 
que chez Wheeleria j'ai obtenu des © fécondes en grand nombre dans 
un tout petit flacon de 8 centimètres de hauteur au plus, et cela à l'abri 
de la lumière. 


Comment la femelle parasite s'impose à son hôte. 


Tout d’abord, il est évident que le mimétisme joue un rôle impor- 
tant dans le premier acte du parasitisme temporaire des Bothriomyr- 
mex. La taille, la couleur et l'odeur de louvrière Tapinoma nigerrènuun 
sont si bien mimées par la © parasite qu’elles doivent nécessairement 
servir à augmenter une confusion dont celle-ci bénéticie. Cela est d’au- 
tant plus certain que la © Bothriomyrmex, qui seule est exposée à la 
lutte, a seule, à l'exclusion du & et de la ©, acquis ces caractères, 
En Europe, on ne retrouve que le T. erraticum typique dont la taille 
est assez petite; la © du B. meridionalis y conserve une taille égale- 
ment petite, quoique possédant déjà l’odeur caractéristique de Tapi- 
noma. En Tunisie, où à côté de ces deux espèces se trouvent leurs 
races respectives T. nigerrimum et B. Atlantis, on voit la @ de cette 
dernière espèce augmenter de taille et atteindre celle des plus grandes 
5 de Tapinoma, cependant que les G et & Atlantis ont si bien conservé 
les caractères du type qu'il est assez difficile de les différencier. 

Maintenant, peut-on admettre que l’amoindrissement de la taille du 
plus grand nombre des Fourmis parasites soit dû au mimétisme que 
nous venons de considérer? Je ne le pense pas pour tous les cas, car il 
faut aussi tenir compte de deux autres facteurs dont l'intervention est 
fort probable; ce sont : 

1° La dégénérescence de la taille par suite de linutilité d’avoir en 
soi une réserve nutritive en vue d’un long jeûne et de l'élevage de 

Ann. Soc. ent, Kr., LXXV [1906]. 25 


376 F. SANTSCHI. 


la première génération d’ouvrières comme c’est au contraire le cas 
pour les © qui fondent seules leurs colonies (1). 

2% L'alfaiblissement de la taille par suite de l'avantage pour Pespèce 
parasite d’avoir le plus grand nombre possible de sexués afin d’assu- 
rer sa dissémination dans les nids de l'espèce hôte. Comme les ouvrières 
ne peuvent disposer que d’une quantité donnée de matériaux nutritifs 
en vue de lélevage des larves, il sera plus profitable de les répartir 
entre un grand nombre de petites femelles plutôt que de nourrir un 
nombre restreint de grosses © dont lexcédent de substance est devenu 
inutile. C’est un fait général et bien connu que les larves insuffisam- 
ment nourries donnent des adultes de petite stature. 

Dans un autre sens, on voit aussi l’effet de la sélection agir sur la 
taille chez les Fourmis dites parasites assassins (Solenopsis, Care- 
bara, ete.), mais ici, la © conserve une forte taille, car c’est à elle qu’in- 
combe l'élevage des jeunes ; les © seules subissent la régression, parce 
que seules elles entrent en conflit et sont les vrais parasites (?). 

Quand la Q parasite se prépare à envahir une colonie, elle commence 
par se faire arrêter, le fait a suffisamment été démontré pour les Whee- 
leria et les Botkriomyrmex. 

Il doit être tout à fait général et il serait bon de diriger l'attention 
sur l'entrée des nids des espèces travailleuses, le soir du vol nuptial 
de leurs parasites. Quoiqu'il soit possible que, pour quelques espèces, 
l'arrêt se fasse dans l’intérieur même du nid, on arriverait peut-être en 
faisant ces recherches à augmenter nos connaissances sur le début de 
ces fourmilières mixtes. Ce qui caractérise cette phase du parasitisme, 
c’est la manière bénévole avec laquelle la Fourmi arrêtée répond aux 
tiraillements et aux vexations qui Paccueillent. Ce n’est pas en usant de 
force, mais en utilisant la douceur, la patience et les flatteries qu’elle 
atteint son but. Il faut qu’elle soit dans des conditions exceptionnelles 
pour agir autrement (voir une observation sur les mœurs de Wheeleria). 

La nécessité de ne pas S’aliéner l’amitié des 5 dont elle recherche 
l’aide éclate aux veux. Chez les Bothriomyrmex et probablement chez 
les espèces à mœurs parasitiques provisoires peu avancées, ce stade 
est plus long, plus pénible et peut-être plus dangereux que chez les 
Wheeleria et les cas de parasistime permanent avancés. Il manque à la 


(1) C’est à Wheeler que j'emprunte l'idée de cette régression de taille chez 
la © parasite, mais il la présente comine cause du parasitime, tandis que je 
l'admets comme conséquence. Cf. Wheeler, 4 new lype,elc., p. 359. 

(2) WasmanN, Termilophilen aus dem Soudan,1901, p. 13. 

Forez, Fourmis termitophages. Lestobiose (Ann. soc. Ent. Belgique, 1901, 
p. 392). 


Moœurs parasiliques des Fourmis. 377 


première espèce quelque chose que la seconde a acquis de longue date. 
C’est ce quelque chose, odeur ou vibration peut-être, que la reine 
Bothriomyrmexz va chercher sur le corps de sa victime ou sur celui 
d’une autre ouvrière ou sur le couvain et qui la protège immédiate- 
ment contre les attaques des ouvrières non encore habituées au chan- 
gement de règne. Si ce quelque chose est une odeur, pourquoi n'est-elle 
pas répandue par tout le nid, la © Bothriomyrmezx ne l'obtenant que par 
le contact direct des Fourmis hôtes? Mais si c’est une vibration spé- 
ciale perçue par le sens tactile ou un sens inconnu (sixième sens?) 
serait-elle aussi produite par les œufs ? 

On à vu que ceux-ci donnent la même immunité que le corps de la 
Q hôte qui probablement conserve à ce propos sa longue survie. L’ob- 
servation D ci-dessus, où la © parasite se contente du cadavre d’une 
ouvrière ne milite pas contre l'hypothèse d’une vibration particulière, 
car il s’agit peut-être, dans le cas particulier, d’une simple erreur de 
l'instinct, les conditions dans lesquelles cette Fourmi à été capturée et 
ensuite placée n'étant rien moins que normales. Quoi qu'il en soit, il 
faut plusieurs jours aux © Bothriomyrmex pour posséder d'une façon 
indépendante ce talisman entomologique, tandis que la © Wheeleria l'ob- 
tient en quelques minutes seulement. On voit bien en outre que odeur 
de Tapinoma que possède la © parasite ne suffit pas à expliquer ces 
faits, lesquels laissent place à bien des suppositions. 

Comme semble le démontrer l'observation A, deux © Bothriomyrmex 
ne peuvent vivre en concurrence dans le même nid sans qu'il y ait 
conflit avec mort de l’une d'elles. Il est encore intéressant de rappro- 
cher celte circonstance de celle que présente la Wheeleria, laquelle 
semble avoir perdu la falculté de tuer ou tout au moins laisse aux 
Monomorium % le soin de la débarrasser de sa concurrente. 


Que devient la reine de l'espèce hôte après l’entrée 
de la © parasite dans le nid? 


Cinq cas peuvent se présenter : 

1° La © parasite s’introduit dans une fourmilière affaiblie privée de 
la reine. 

2° Les deux reines restent simultanément dans le même nid. 

3° La reine hôte est mise en fuite et provoque ou non une scission 
de la colonie. 

4° La © parasite tue elle-même sa rivale. 

»° Les ouvrières travailleuses détruisent elles-mêmes leur propre 
reine (matricide). 


378 F. SANTSCHI. 


I. Le premier cas est supposé par Wheeler (!) lui-même à propos 
de ses observations sur les fourmilières mixtes : Formica consocians 
incerta, mais son observation n° 4, comme il le pense aussi, laisse place 
à une autre interprétation. 

L'observation A de cette notice montre que les © Tapinoma ac- 
ceptent à l’occasion une © Bothriomyrmex en dehors de la présence 
de leur reine; or, ces Fourmis ont de nombreuses succursales à leur 
nid, dans lesquelles une femelle parasite peut très bien s’introduire et 
créer une fourmilière mixte. J'ai observé une © Bothriomyrmezx en ar- 
rêt sur une de ces longues files de & Tapinoma qui relient leur nid 
aux succursales sur une longueur de 100 à 200 mètres. Son introduc- 
tion dans un nid privé de reine est tout à fait possible, mais je pense 
que le cas est plutôt exceptionnel. 


II. Les deux reines peuvent rester côte à côte, cela est bien confirmé 
pour Strongylognathus testaceus Schenck (Wasmann, Forel). Le cas est 
certainement plus général et peut se présenter anormalement soit dans 
des colonies où les reines sont multiples et dont une seule a été tuée, 
soit quand la Fourmi parasite ne réussit pas à faire disparaître son 
antagoniste lorsqu'elle est unique. La fourmilière mixte Dorymyrmex 
pyramicus niger-flavus observée par Forel (2) dans la Caroline du Nord 
doit être un cas de ce genre. La présence simultanée des G des deux 
races associées ne peut guère s'expliquer sans celle des @ (?). La 
grande fourmilière mixte naturelle Tapinoma-Bothriomyrmezx observée 
par le même auteur (‘)me paraît être un de ces cas anormaux et voici 
pourquoi : malgré les nombreuses recherches que fit ce savant en AI 
gérie et Tunisie, malgré mes recherches personnelles spécialement di- 
rigées vers ce point, aucune fourmilière semblable ne put être retrou- 
vée. Pourtant, ces Fourmis y sont partout très répandues. Je pense 
donc que la © Bothriomyrmezx fonde ordinairement sa colonie avec un 
très petit nombre d’ouvrières Tapinoma, colonie qui, par conséquent, 
échappe facilement aux recherches. Les ouvrières hôtes disparaissent 
bientôt en outre dans le nombre des & parasites qui éclosent, présentant 
ainsi un début qui rappelle celui des nids mixtes de Formica conso- 
cians incerta. 


(1) À new lype of social parasilism, 1904. 

(2) Forez, Ébauche sur les mœurs des Fourmis de l'Amérique du Nord. Ri- 
vista di scienze Biologiche, n° 3, vol. II, 1900. 

(3) Il s’agit probablement ici de fourmilières mixtes anormales comme Wass- 
mann l’a montré ailleurs. Wasmann, Loc. cit. 

(4) Forez, Fourmis de la Suisse, p. 371. 


Mœurs parasitiques des Fourmis. 379 


IT. Des observations d’Adlerz (!), de Wheeler et des miennes on peut 
encore déduire que la femelle hôte est mise en fuite. 

Adlerz à observé comment la © Tomognathus sublævis attaque et met 
en fuite la © et les © Leplothorax acervorum où L. muscorum pour 
s'emparer de leur nid et élever leurs larves abandonnées pour s’en 
faire des esclaves. Wheeler remarque que les fourmilières de Formica 
incerta dans lesquelles se trouve une $ F. consocians sont très affaiblies 
et occupent néanmoins un nid beaucoup trop considérable pour leur 
nombre. Que sont donc devenues les autres 5 et la © incerta de ce nid? 
L'ont-elles abandonné ou se sont-elles simplement éteintes d’elles- 
même après la mort accidentelle de leur reine? Je ne serais pas étonné 
si de nouvelles observations de Wheeler démontrent l’émigration d’une 
partie du nid. 

Quant aux © Tapinoma observées en captivité, elles se réfugient 
toujours avec les marques de la plus vive frayeur dans les endroits les 
plus reculés de l'appareil, abandonnant leur couvain et leurs ouvriè- 
res. Quelquefois ce sont ces dernières qui vont les rejoindre. Jose en 
conclure qu’en liberté les © Tapinoma sont parfois mises en fuite et 
qu'elles vont créer ailleurs une nouvelle fourmilière, soit seules, soit 
avec les © qui les rejoignent. Ainsi pourraient s'expliquer les nombreux 
déménagements des fourmilières Tapinoma que je remarquais les jours 
qui suivirent le vol nuptial des B. Atlantis. Si ce mode de procéder se 
confirmait par l'observation de nouveaux faits, il permettrait de con- 
cevoir la phylogénie de l’esclavagisme sous un nouvel aspect. 

En supposant qu'au début des fourmilières infectées par une © pa- 
rasite se soient scindées en deux parties (Forel a décrit un cas 
remarquable de scission dans ses Fourmis de la Suisse, p. 285, 
des rapports amicaux peuvent facilement se maintenir entre les nou- 
velles colonies, surtout si elles ne sont pas trop distantes ou s’il s’agit 
d’une espèce travailleuse qui, comme les Tapinoma, occupe de nom- 
breux nids constamment en communication entre eux. Ces conditions 
données, on conçoit aisément que les ouvrières parasites nouvellement 
écloses peuventse mêler aux files de leurs hôtes 5, en profiter pour pé- 
nétrer dans les nids environnants et se trouver en présence des nym- 
phes. Alors, grâce à l'intervention d’un instinct hérité de leur mère 
(nous avons vu que Tomognathus $ par exemple, recueille les larves 
après en avoir chassé la reine), les & parasites s'emparent de ce butin 
et l’emportent dans leur nid auprès de leur propre reine, Là, les nym- 


(1) E. WasuanN, Neues über zusammengesetzten Nester, etc. in Allgemeine 
Zeilschrift für Enlomologie, 1902. 


380 F. SANTSCHI. 


phes volées pourront éclore et se développer par les soins des & des 
deux espèces d’abord et de l'espèce esclave seule ensuite. Pour peu 
que quelques avantages ressortent pour lespèce parasite de ce nou- 
veau modus vivendi, il est évident que tous les caractères qui pourront 
l'accentuer seront développés par sélection. 

Au début, l'expédition se faisait passivement avec l'hôte, plus tard, 
seule l'espèce devenue franchement eselavagiste y prend une part active. 
Sur cet état fondamental peuvent se greffer toutes sortes de variations. 
Des formes larvées (Tomognathus) temporaires (Formica sanguinea) et 
permanentes (Polyerqus) peuvent en découler. Parfois les © hôtes pren- 
dront part au pillage, ainsi que le fait se présente chez le Strongylo- 
gnathus testaceus. Chez cette espèce esclavagiste ce sont les © Tetra- 
morium caespitum esclaves qui luttent et emportent le butin avec le 
plus de succès. C’est dans ce dernier fait qu'il faudrait chercher la 
cause de la présence de sexués Tetramoriuwm dans ces nids mixtes, car 
les nymphes © et G sont probablement emportées occasionnellement 
avec les nymphes neutres par les © de leur propre espèce, tandis que 
les & esclavagistes les négligent. Une espèce esclavagiste parvenue à 
celte étape doit certainement marcher à la régression des neutres de- 
venus inutiles. 

Ainsi, d’après ce qui précède, trois facteurs seraient intervenus 
pour permettre le développement de l’esclavagisme : 

1° La scission de la fourmilière hôte causée par la fuite de la reine. 

2 Les rapports plus ou moins étroits qui relient ensuite les four- 
milières pures aux colonies infestées. 

3° L’instinet de pillage particulier à la mère parasite transmis aux 
ouvrières. Les conditions 1° et 2° ne pouvant être remplies que par 
quelques espèces naguère ou actuellement fort répandues (Formica 
fusca et var., Tetramorium cæspilum) ; celles-ci seulement jouent le role 
d'esclaves. Il est évident que ce n’est là qu’une hypothèse hasardée, 
mais elle a pourelle de n'être qu'une déduction naturelle du parasitisme 
provisoire et de rester limitée au parasitisme dont elle découle sans 
avoir besoin de faire intervenir l'instinct de rapt pour nourriture de 
Fourmis carnassières, explication en cours depuis Darwin, qu’elle 
n'exclut pas complètement du reste, mais qui n’est aussi qu'une hy- 
pothèse (1). 


IV. La manière dont la © Bothriomyrmez tue sa rivale n’est pas tout à 
(1) Voir, pour plus de détails, Wng£ezer : An interprelation of slave-making 


of ants. Bull. American. Mus. of N. Hist., vol. XXI, p. 1 à 16, 1905, et 
WASMANN, loc. cul. 


Mœurs parasitiques des Fourmis. 381 


fait spéciale à cette espèce. On retrouve souvent chez les Fourmis cette 
facon de combattre. Je l'ai observée chez Pheidole pallidula où les 5 
tirent les pattes de l'adversaire et l’immobilisent, tandis que le soldat 
lui monte sur le dos et le décapite. Forel a montré que la Formica 
eæsecta agit à peu près de la même façon. Un procédé semblable ou 
analogue est probablement en usage chez quelques autres espèces 
parasites. 

Les difficultés que rencontre la © Bothriomyrmezr à porter le coup 
mortel à la © Tapinoma indiquent bien qu’elle n’est pas encore dotée 
d'armes bien efficaces. 

Les mandibules en forme de lame de sabre que possèdent les genres 
esclavagistes Polyerqus et Strongylognathus présentent à cet égard un 
type très perfectionné. Cela indique clairement qu'une lutte acharnée 
pour la possession des nids a eu lieu à une époque reculée et a orienté 
l'évolution d’un organe masticateur vers cette forme acérée impropre 
à la mastication, mais parfaitement adaptée à son but. Ce serait un 
caractère acquis d’abord par la © parasite et ensuite transmis aux 
ouvrières. Celles-ci s’en servent dès lors de la facon la plus avanta- 
geuse lors des expéditions de pillage. L'effet moral que ces mandi- 
bules produisent par leur seul aspect sur les & de l'espèce esclave 
est vraiment extraordinaire. C’est une soudaine terreur qui fait fuir 
au plus vite la Fourmi menacée (Huber, Forel, etc.). Cette terreur 
est probablement aussi un héritage maternel remontant au début 
de l’esclavagisme, alors que la © hôte devait fuir ou mourir devant 
les attaques de la © parasite. Il est possible aussi que les circons- 
tances qui ont amené ces caractères morphologiques et instinctifs 
se soient modifiées dans la suite. D'autre part, la différence que l’on 
observe entre les espèces esclavagistes occasionnelles (F. sanguinea) 
et les esclavagistes permanents {Polyergus) tient autant de la différence 
des espèces en présence au début de leur évolution parasitique que 
de la période phylogénétique dans laquelle nous les observons. Ainsi 
le genre Polyerqus serait plutôt un dérivé du genre Myrmecocystus 
(ou d’un groupe analogue disparu) qui présente une forte prédispo- 
sition aux mandibules en pointe aiguë (M. bombycinus, ete.) et dont 
les mœurs sont essentiellement chasseresses et guerrières, tandis que 
le groupe Formica sanguinea représente un état moins avancé de 
l'esclavagisme et provenant d'espèces du même genre que leurs hôtes. 


V. La reine hôte est tuée par ses propres ouvrières. De tous les 
procédés employés, ce dernier est certainement le plus étrange et le 
plus inattendu. Le cas, observé pour la première fois chez la Whee- 


382 F. SANTSCHI. 


leria Santschii, est peut-être la règle chez les espèces à parasitisme 
permanent, chez le genre Anergates entre autres. La petitesse et la 
faiblesse de la © parasite n’en est cependant pas une preuve suffisante, 
je n’en veux pour exemple que celui du Bothriomyrmex. 

Il se pourrait aussi que des formes moins avancées dans le pa- 
rasitisme aient aussi adopté ce procédé. A propos de mes observa- 
tions sur la facon dont les 5 Monomorium tuent leur 9, le Prof. Whee- 
ler (!) m'écrivait qu'il soupeonnait un cas analogue dans les fourmi- 
lières mixtes : F. sanguinea-subsericea. 

L'origine de ce curieux phénomène remonterait donc assez haut; 
elle n’en est que plus obscure. Il se pourrait, comme le pense Forel (?), 
que la petitesse de taille de la femelle parasite engage les 5 hôtes à 
la préférer à leur propre mère, les Fourmis aimant mieux élever ce 
qui leur donne le moins de peine. Je suppose cependant que cet ins- 
_linct égoiste agit plutôt comme cause adjuvante quecomme une déter- 
minante originelle et fondamentale. Elle n'a du reste aucune valeur 
chez les 5 Tapinoma qui, ainsi qu’on l’a vu, ne tuent pas elles-mêmes 
leur reine. La question demeure donc toujours ouverte. Tout au plus 
peut-on supposer l’action de quelque chose : odeur, corps toxique ou 
attouchement spécial des antennes, émanant de la femelle parasite qui 
aliénerait l’instinet des © hôtes. On sait que quelques substances, le 
sublimé en poudre par exemple, répandu sur certaines fourmilières 
et dans certaines conditions atmosphériques affolent les Fourmis 
et les font battre entre elles (Belt, Lubrock, Forel, ete.). On ne peut 
s'empêcher de voir une certaine analogie entre les ouvrières Mono- 
morium détruisant leur propre femelle et les ouvrières Tetramorium 
caespitum esclaves du Strongylognathus testaceus qui tuent, lors des 
expéditions de pillage, lesouvrières de leur propre espèce. Ilme semble 
qu'il y a là un acheminement vers le matricide. Suivant que les © 
Tetramoriumse trouvent eselaves de Strong. Huberi, de Str. testaceus 
ou d'Anergates atratulus, elles laissent aux premières tout le soin des 
combats, s’en chargent presque complètement chez les seconds et 
deviennent de parfaites matricides avec la troisième espèce. Il est vrai 
que le pas est assez grand entre le deuxième et troisième cas. Est-ce 


(4) Voici textuellement ses paroles : « During he past summer, I noticed 
something similar in a nest of Formica sanguinea, in which there was a 
queen of sanguinea and one of subsericea. The subsericea workers mal- 
treated Che queen of their one species and I suspect ullimately would have kil- 
led her, » 

2) Forez, Mœurs des Fourmis parasites etc., Rev. Suisse Zool., XLV, p. 63. 


Mœurs parasitiques des Fourmis. 389 


à dire av< je parasitisme permanent aurait toujours passé par une 
phase esclavagiste ? 

Le fait que les 5 de Str. testaceus semblent en voie de régression 
paraît confirmer cette idée. Mais l'absence des ouvrières Wheeleria, 
Anergates, Sympheidole, ete., peut avoir une cause beaucoup moins in- 
directe. Les mêmes raisons d'économie sociale évoquées plus haut 
(pp. 375, 376) au sujet de la diminution de la taille des femelles parasites 
doivent aussi intervenir dans la disparition des ouvrières. Celle-ci dispa- 
raissent simplement parce qu’elles sont devenues inutiles au maintien 
de l'espèce quand l'abondance des © hôtes y supplée. D'un autre côté, 
vu la nécessité d'avoir, pour la conservation de l'espèce parasite, une 
grande dissémination de femelles, le nombre de ces dernières aug- 
mentera au détriment de celui des ouvrières qui tendront de plus en 
plus à disparaitre. L'évolution aurait une marche divergente, partant 
du parasitisme temporaire plus ou moins mitigé et allant d’un côté à 
l’esclavagisme (Dulosis) et de l’autre au parasitisme permanent (1) 
(Colacobiosis). Des cas intermédiaires mal définis peuvent cependant 
exister, comme par exemple Sfr. testaceus, et se rapprocher tôt ou 
tard d’une des deux grandes branches susnommées. 

C’est probablement encore la même raison d'économie sociale qui 
pousse les sexes à s'unir de plus en plus dans leur nid. En effet, 
il y à ainsi avantage à assurer la fécondation tout en produisant le 
moins de G possible. L'accouplement dans les airs ne se fait pas sans 
un vrai gaspillage de ces derniers, gaspillage qui peut être d'autant 
plus réduit que l'acte sexuel se consomme plus près du nid. On 
arrive ainsi au cas extrême offert par le genre Anergates dont le màle 
est devenu aptère et peut à peine se mouvoir. 

Il est évident que les mâles superflus sont avantageusement rem- 
placés par des femelles. Celles-ci courent tant de risques pour se faire 
adopter ou s'imposer à leur hôte, qu'il n’y à guëre que leur grand 
nombre ajouté à leur tactique qui puisse assurer la perpétuation de 
l'espèce. Je m'explique ainsi l'abondance de © de Wheeleria, propor- 
tionnellement aux G, observée dans un nid entièrement exploré, 
abondance que j'avais négligé de signaler, n’en saisissant pas alors 
l'importance. 

Maintenant, de quoi peut bien dépendre le fait que les Fourmis pa- 
rasites avancées perdent l'habitude de se nourrir seules? Nous avons 


(1) Le fait que les Fourmis parasites permanentes ne possèdent pas des ru- 
diments de mandibules en sabre qui rappellerait leur origine esclavagiste, est 
assez significatif. 


304 F. SANTSCHI. 


observé que la reine Bothriomyrmeæ n'avait pas besoin de l’aide des 
Tapinoma ÿ pour prendre sa nourriture, contrairement à ce qui se 
passe chez les Wheeleria. La même progression se rencontre chez 
les Fourmis esclavagistes, où les plus avancées (Polyerqus) se laissent 
plutôt mourir de faim que de se servir elles-mêmes (P. Huber, Forel). 
A mon avis, l'explication en est suffisamment fournie par le fait : 
4° que les © et © parasites avancées ne nourrissent plus leurs larves. 
2% qu'elles s’habituent dès l’éclosion à être nourries par les & hôtes, 
3° que leur activité est entièrement accaparée par les expéditions 
de pillage ou la procréation. 

Quoi qu'il en soit des déductions que je viens d'exposer, des faits 
bien acquis restent comme des jalons indiquant le chemin suivi par 
l'évolution du parasitisme chez les Fourmis. Ce chemin ne suit pas 
une ligne unique, mais plusieurs lignes divergeant d’un point central. 
C’est un arbre dont on entrevoit un peu le tronc, vaguement quel- 
ques branches et par-ei par-là quelques rameaux. Deux rameaux rap- 
prochés peuvent provenir des deux branches différentes ; il faut donc 
être réservé dans les essais de réunir phylogénétiquement ces ra- 
meaux à leur souche. Néanmoins la lumière se fait peu à peu et 
l'arbre finira par apparaitre dans son entier. 


Résumons pour finir les indices obtenus. 

1° La pénétration de la © parasite dans le nid de son hôte (arrêt) 
se fait d’une facon à peu près identique chez les Bothriomyrmex et 
chez les Wheeleria: néanmoins elle diffère par la durée du temps né- 
cessaire à l'obtention de l’immunité, temps qui devient d'autant plus 
court que l'espèce appartient à un type avancé de parasitisme. 

20 La manière de se débarrasser de la reine hôte indique qu'il a 
fallu d’abord l’attaquer pour la mettre en fuite sinon la tuer. Ce 
n’est que dans un état parasitique plus perfectionné qu’elle est mise 
à mort par ses propres ouvrières (matricide). 

3° L'aptitude pour se nourrir seul varie avec le degré du parasi- 
tisme. Elle n'existe plus chez les genres Wheeleria et Polyerqus. Elle 
semble être à l’état de transition chez les Leptothorax Emersoni tandis 
qu'elle se trouve encore chez le Bothriomyrmex Atlantis el la Formica 
sanquine«. 

4 La fécondation se fait de plus en plus dans le nid : extérieure- 
ment chez le Bothriomyrmer Atlantis, facultativement dans le nid 


Mœurs parasitiques des Fourmis. 38 


chez la Wheeleria Santschii, toujours dans le nid chez PAnergates 
atratulus. 

5° Le parasitisme, de temporaire devient permanent. D'un côté il 
mène à l’eselavagisme complet et entraine parallèlement des modi- 
fications anatomiques profondes qui, tout en augmentant la force com- 
bative, rendent l’esclavagiste complètement subordonné à son es- 
clave. 

Dans une autre direction évolutive, sans qu'il y ait apport ou ren- 
forcement de la fourmilière tutélaire par la recherche d'individus 
étrangers, nous voyons graduellement persister côte à côte la Fourmi 
parasite et son hôte. Mais celui-ci jouait d’abord le rôle de tuteur, 
il devient l'associé, sinon l’esclave. Nous avons alors un parasitisme 
social de Forel (Adoptionkolonien de Wasmann, Colakobiosis de 
Wheeler) où la régression parasitaire va encore plus loin, jusqu’à 
s'étendre à la composition sociale de la colonie, en la réduisant aux 
formes sexuées seules (Anergates, Sympheidole, Epipheidole, Epæcus, 
Wheeleria). En un mot, quand le parasitisme temporaire se présente 
avec un très petit nombre d'hôtes, il tend vers l’esclavagisme; dans 
le cas contraire, son évolution se dirige vers le parasitisme social 
permanent. : 


POST-SCRIPTUM 


Au moment d'envoyer ces lignes à l'impression, je reçois le dernier 
travail du Prof. Wheeler « On the founding of the colonies by Queen 
Ants iwoith special reference to the parasitic and slave-making Spe- 
cies (1). I comprend une cinquantaine d'observations en appareil, ser- 
rant à éclaircir la question de la fondation des fourmilières des es- 
pèces parasites suivantes : Formica difficilis et sa var. consocians 
Wheeler, F. nepticula Wheeler, F. rufa-integra Nyl., F. exsectoides 
Forel, F. sanguinea rubicunda Em. et var. subintegra Em., r. aserta 
Forel et Polyergus rufescens lucidus Mayr. Ces observations apportent 
des faits nouveaux si importants qui confirment et complètent à un 
tel point celles qui ont fait la base de ma présente notice, que je me 
crois obligé de m'y étendre ici. Et cela d'autant plus que la plupart 
des déductions que j'ai cru devoir en tirer se trouvent également 
formulées par Wheeler. Sans aucun doute nous y avons été simul- 
tanément amenés par la similitude de nos observations respectives. 

Elles en.sont d'autant plus concluantes. Les expériences de l’auteur 


(1) Bull. of. Amer. Mus. of. Nat. Hist., vol. XXII, art. IV, p. 33 à 105, 
15 may 1906. 


380 F. SANTSCHI. 


américain ont consisté à introduire une ou plusieurs femelles parasites 
dans un appareil contenant un nombre variable d’ouvrières connues 
ou supposées comme étant l’espèce hôte de la Fourmi à observer, plus 
une certaine quantité de cocons et de larves à divers degrés de dé- 
veloppement. Quoique la plupart de ces expériences aient élé faites 
avec des femelles non fécondées mais artificiellement amputées de 
leurs ailes, les résultats paraissent en avoir peu souffert, car, chose 
bien démontrée par Wheeler pour la femelle Formica consocians, 
celte mutilation suffit pour déterminer la manifestation de l'instinct 
parasitique et maternel. Ainsi, deux F. consocians © privées artiti- 
ciellement de leurs ailes ont toujours montré une profonde aversion 
réciproque dès qu’elles furent introduites dans une fourmilière F, in- 
certa, leur hôte provisoire habituel. Le conflit est d'autant plus remar- 
quable qu'il s’agit de femelles tirées du même nid, donc de sœurs 
possédant l'odeur de la même fourmilière el qui vivaient en parfaite 
amitié peu d'iustants auparavant. Ces luttes avec mort fréquente de 
l’une des deux combattantes ont certainement, comme je l'ai aussi fait 
remarquer pour Bothriomyrmex, la concurrence pour cause. 

Malgré ces résultats plutôt surprenants, je crains un peu que la série 
des instincts successifs qui doit amener normalement la femelle para- 
sile à son but ne soit quelquefois troublée ou dévoyée par un procédé 
qui supprime un anneau naturel (la fécondation) de la chaine psy- 
chique. I devient alors difficile d'affirmer que tel ou tel acte de l’in- 
secte soit réellement normal. 

Néanmoins ce procédé a permis à Wheeler d'observer que les es- 
pèces parasites ne sont acceptées que par leurs hôtes habituels ; cepen- 
dant des variétés voisines peuvent aussi accorder leur adoption, mais 
avec beaucoup plus de peine et après plusieurs essais. 

Wheeler pense aussi, comme moi, que la réduction de la taille chez 
certaines femelles parasites est due au mimétisme et au nombre pro- 
portionnellement considérable d'individus femelles que nécessite leur 
genre de vie. C’est du reste une loi générale en parasitologie. 

Les espèces américaines étudiées dans cet intéressant travail peu- 
vent être classées en deux groupes plus ou moins bien tranchés sui- 
vant leur manière de s'imposer à leurs hôtes : d’une part les espèces 
qui entrent en trompant la vigilance de l’hôte par des moyens inoi- 
fensils et composé par le groupe Formica rufa races et variétés; et, 
d'autre part, celles qui, pour arriver au but, usent plutôt de violence 
el comprennent les races et variétés de la Formica sanguinea. Cepen- 
dant des cas de transition semblent exister d’après les observations 
elles-mêmes. 


Moœurs parasitiques des Fourmis. 387 


Le premier type est très bien représenté par la F. difficilis race conso- 
cians Wheeler, qui à donné des résultats très nets et très clairs à 
Wheeler. La femelle de cette espèce agit à plus d’un égard comme la 
femelle de Bothriomyrmex. L’observateur l'a vue monter régulièrement 
sur les cocons et y flatter les ouvrières : ce sont des caresses des an- 
tennes, des léchages réciproques souvent interrompus par des tirail- 
lements de plus ou moins courte durée. Cela pendant plusieurs jours ; 
après quoi, l'adoption est parlaite. Wheeler n’a pas remarqué lim- 
munité conférée à la femelle parasite par le contact des cocons, il en 
aurait certainement parlé. Je crois cependant que le fait que la reine 
consocians recherche le couvain pour s’y installer doit avoir quelques 
rapports avec l’immunité qu’acquiert la femelle Bothriomyrmex dans 
des circonstances identiques. Comme l’auteur part à priori de lhypo- 
thèse que l'infection des nids de F.incerta par la femelle F. consocians 
et, en général, pour le parasitisme temporaire, se fait dans des colonies 
affaiblies et privées de reines hôtes, il a fait ses expériences sans la 
présence de celles-ci. C’est, je crois, regrettable, car le rôle joué par cet 
insecte dans les phénomènes d'adoption est certainement plus impor- 
tant qu’on ne le suppose. Son corps décapité, mais encore doué d’une 
longue survie, a permis à la femelle Bothriomyrmex de se mettre à 
l’abri des tracasseries des ouvrières hôtes et à certainement facilité 
ces dernières à s’habituer au nouveau régime. Cest dans le cas où la 
femelle hôte est absente du nid pour une cause ou une autre, que sa 
rivale se contente du couvain comme lieu de refuge. Wheeler à re- 
marqué que les cocons n’attiraient pas par eux-mêmes l'attention de la 
® consocians quand ceux-ci sont placés sans ouvrière hôte auprès de 
celle-là. C’est encore une preuve de plus que si le couvain est recher- 
ché pendant la présence des ouvrières hôtes, il doit servir de talisman 
protecteur. 

Wheeler a en outre vu la reine consocians manger du couvain de son 
hôte, il y a là une analogie frappante avec ce que j'ai soupconné chez 
Bothriomyrmez (v. p. 371). 

Et maintenant occupons-nous du deuxième groupe, lequel est bien 
représenté en Amérique et dont la F. sanguinea race rubicunda à 
fourni à Wheeler des observations couronnées de succès. Ici, c’est 
tout autre chose; point de caresse, point de ruse, mais des actes vio- 
lents. La femelle parasite se précipite sur le couvain dont elle em- 
porte peu à peu les cocons dans un coin retiré et s’y installe comme 
pour le protéger, Malheur à l’imprudente ouvrière qui tente de se met- 
tre en travers de son chemin, elle est tuée en un clin d'œil, tout au 
moins sérieusement blessée! Aussi les ouvrières hôtes fuient-elles le 


388 F. SANTSCHI. 


plus souvent avec ce qu’elles peuvent emporter de la couvée. C’est 
en petit une expédition de Fourmis esclavagistes. 

Se basant sur ces observations, le distingué naturaliste américain 
pense que l'origine phylogénétique de l'instinct esclavagiste ne prend 
pas sa source dans le parasitisme temporaire. Quant à moi, j'ose pen- 
ser que cette asserlion est encore prématurée. Des observations de 
Wheeler lui-même (obs. 32), la femelle rubicunda est d’abord recue 
avee une grande hostilité par les ouvrières hôtes, mais parfois, à cette 
humeur agressive la Fourmi parasite répond d’abord par des actes 
paisibles, elle se laisse prendre et emporter (même un peu trailer); 
ce n’est que si ces tracasseries vont trop loin, et elles vont souvent 
jusqu’au meurtre de Pintruse, que celle-ci se fâche enfin pour tout de 
bon et massacre. sans pitié toutes les neutres qui se présentent (1). 
C’est alors qu’elle s'empare par la force du couvain, fait une pile de 
cocons, s’y installe en protectrice et. peut-être en protégée. Là, pri- 
vée des ouvrières hôtes qui se sont enfuies ou ont été tuées, elie soi- 
one elle-même le couvain, et sait parfaitement ouvrir les cocons pour 
en libérer les jeunes. 

Wheeler fait remarquer, avec raison du reste, que dans ce dernier 
cas la fourmilière est fondée avec des hôtes plus jeunes que la femelle 
parasite, tandis que chez consocians les ® hôtes sont plus âgées qu'elle. 
Il y à certainement là une distinction à faire, mais ce n’en est pas 
moins de part et-d’autre du parasitisme temporaire. Sans doute, la pé- 
riode dépendante est plus longue pour l'espèce esclavagiste du mo- 
ment que les hôtes sont dérobés à l’état des cocons et qu'en outre ils 
seront plus tard remplacés par le produit des pillages. Mais cet état à 
une fin, Les colonies esclavagistes du genre sanguinea deviennent 
absolument pures à un âge plus ou moins avancé. Chez la F. sanguinea, 
race aserva, Cet état apparaît plus tôt, à tel point que Forel les crut dé- 
pourvues d'esclaves. Chez la forme typique d'Europe, il n'y a guère 
que les vieilles fourmilières qui soient pures. Enfin le genre Polyergus 
nous montre un état permanent d’esclavagisme. Or, malgré la différence 
marquée qui sépare actuellement le groupe sanguinea (?) du goupe rufa, 
différence qui s'effacera probablement quand on connaîtra mieux les 
cas de transitions (F. rufa-integra, F. exsectoides, F.  sanguinea 
aserva, ele.), et que je pense n'avoir pas existé à ce point à l’origine, 


(1) Les expériences faites par Whceler sur le Polyergus lucidus, quoique 
moins nombreuses et moins nettes, présentent sur ce point une assez grande 
analogie avec le cas de la F. rubicunda. 

(2) A ce groupe il faut ajouter Tomagnathus sublævis qui est aussi un pa- 
rasite pupillaire, v. p. 379. 


Mœurs parasiliques des Fourmis. 389 


il ne faudrait pas trop restreindre la signification du terme « Parasi- 
tisme temporaire ». Temporaire sans doute est l'existence parasitique 
des Fourmis du groupe F.ru/fa et du genre Bothriomyrmeæ, mais tem- 
poraire aussi, quoique en général plus prolongée, la période parasi- 
tique du groupe sanguinea et Tomognathus. Néanmoins, comme il y à 
distinction à faire, j'appelle parasitisme lemporaire tutélaire le cas où la 
femelle parasite recherche la tutelle d’ouvrières hôtes plus âgées qu'elle 
pour l'élevage de ses jeunes, et, parasitisme temporaire pupillaire, le 
cas où la reine parasite prend des pupilles, c’est-à-dire des cocons pri- 
vés de leurs parents, donc plus jeunes qu’elle, pour finir de les élever 
d'abord, et, plus tard, leur faire prendre soin de sa propre progéni- 
ture. Ce dernier est la source naturelle de l’esclavagisme et ne demande 
que l’occasion propice pour le devenir. Il faut pour cela que les ou- 
vrières parasites aient la possibilité de se trouver en présence des co- 
cons de l'espèce hôte. J'ai déjà émis plus haut une hypothèse indiquant 
approximativement comment ce phénomène à pu se produire. La lec- 
ture du travail de Wheeler me confirme de plus en plus dans cette hy- 
pothèse. Il me permet même d'ajouter un anneau de plus à la série 
phylogénétique de l’esclavagisme en reliant le parasitisme tutélaire au 
parasitisme pupillaire. 

Il est évident que tout dépendit, au début, du caractère moral des 
espèces en présence. Une espèce d'humeur agressive agira différem- 
ment en présence de Fourmis qui peuvent lui offrir l'hospitalité 
qu'une espèce de mœurs plus douces. Mais cependant, dans un cas 
comme dans l’autre, il faut que la femelle parasite parvienne à se faire 
agréer, Or, rien n’est plus commun que la fureur avec laquelle est 
reçue toute Fourmi étrangère, quelle qu’en soit espèce. Les femelles les 
plus robustes (1) ne réussiraient pas à vaincre l’armée des ouvrières 
ennemies si elles ne parvenaient d’une façon où d’une autre à se faire 
préférer à la vraie reine. Ce moyen, je l’ai démontré pour le Bothrio- 
myrmez Atlantis (2), consiste à se maintenir dans un certain contact 
avec la femelle hôte ou, à son défaut, avec le couvain. Nous ne savons 
pas encore exactement ce qu’il en est sous ce rapport chez les espèces 
étudiées par Wheeler, et il serait de la plus haute importance qu'il di- 
rigeàt son attention sur ce point. Cependantses Fourmis ont également 


(1) Wheeler observe que la plupart du temps les D Polyerqgus lucidus et 
Formica sanguinea sont luées par les © hôles, quoique celles-ci soient en 
fort petit nombre. (Loc. cil., p. 56). 

(2) Pour quiconque aura lu avec attention mes observations B et C (p. 368 
et 372) il ne peut subsister aucun doule à cet égard. 


390 F. SANTrsCHI. 


montré une tendance marquée à aller se placer sur le couvain et quoi- 
qu'il est fort probable que cet instinct ne soit pas partout aussi déve- 
loppé que chez le Bothriomyrmexz, il me parait devoir être assez 
général. Jose supposer que les femelles esclavagistes qui s'emparent 
des cocons pour les élever ont débuté par les prendre comme moyen 
protecteur. Mais, soit que la forte taille et humeur agressive des fe- 
melles de ces espèces en aient imposé aux ouvrières hôtes et les aient 
directement décidées à la fuite, soit que la femelle hôte émigre par ins- 
tinct pour échapper aux attaques de sa rivale et permettre ailleurs 
l'existence de sa colonie, la reine esclavagiste demeure seule avec son 
couvain dérobé. Il ne lui sert plus alors de talisman et force est, si 
elle veut en profiter encore, qu'elle le soigne et en tire des aides. 
Que dans la suite cet instinct se développe profondément chez la Îe- 
melle parasite et même rayonne sur ses propres descendants neutres, 
rien de plus conforme avec ce que nous enseigne chaque jour la na- 
ture (Emery) (1). Je vais donc lâcher de tracer les différentes périodes 
évolutives suivies par le parasitime temporaire des Formicidae. 

Mais d’abord, comment l'instinct du parasitisme temporaire a-t-il pu 
débuter? Autrement dit, quelles sont les causes qui ont déterminé 
une femelle féconde donnée à aller s'installer dans le nid d’une autre 
espèce au lieu de s’en créer un elle-même comme c’est la règle nor- 
male chez les Fourmis? Wheeler en tente une explication que je ne 
fais que résumer ici. 

1° Considérant le rôle de Ja reine dans sa propre fourmilière comme 
étant en quelque sorte celui d’un parasite des Fourmis neutres, lau- 
teur pense qu'après le vol nuptial, la femelle fécondée recherche na- 
turellement le secours des ouvrières de sa propre espèce pour laider 
à fonder une colonie, Des exemples connus sont cités pour appuyer 
celte théorie. Le fat est que souvent des femelles fécondes rentrent 
dans leur propre nid et y deviennent des reines supplémentaires. 

De là à ce qu’elles soient poussées par le même instinct à pénétrer 
dans des nids étrangers, il n’y à qu’un pas: surtout quand ceux-ci ap- 
partiennent à une espèce commune du même genre, et à mœurs paisi- 
bles. Si, dans ces conditions, elles rencontrent une fourmilière dépeuplée 
el privée de reine, l'adoption se consommera sans trop de difficulté. 
Cet état se répète-t-il souvent avec quelques avantages pour l'espèce 
parasite qu'aussitôt la sélection fixera tout ce qui peut de plus en 


(1) Le rôle de l’'hérédité a déjà été supposé par Emery (Congrès Intern. 
Zool. Berne 1904), mais je n’en ai eu connaissance que par le dernier travail 
de Wheeler. 


Mœurs parasiliques des Fourmis. 391 


plus le favoriser. Ainsi, je pense, apparaissent ces divers moyens de 
protection, mimétisme, caresses et flatteries, immunité au contact du 
couvain ou du corps de la femelle hôte, qui facilitent l'introduction 
de la femelle parasite dans des fourmilières de plus en plus popu- 
leuses: 

2° La reine parasite recherche l'immunité sur le corps de sa rivale 
ou sur le couvain de lespèce hôte. L'arrêt est alors de longue durée. 
Comme il faut absolument que la reine hôte disparaisse, son adver- 
saire la tuera ou la mettra en fuite. Dans le premier cas, la femelle 
parasite se servira du corps de la reine hôte comme moyen de pro- 
tection et elle restera en présence d’un nombre plus ou moins consi- 
dérable d’ouvrières hôtes. Celles-ci l’aideront d’abord à l'élevage des 
jeunes, et, disparaissant ensuite faute de remplaçantes, laisseront une 
fourmilière pure. Ce parasitisme temporaire tutélaire tendra à devenir 
de plus en plus permanent par la disparition des neutres parasites 
(Anergates, Wheeleria). 

3° La reine hôte réussit parlois à s'enfuir. Il y à un grand avantage 
pour son espèce qu'elle agisse de la sorte, aussi cet instinct de poltron- 
nerie ne manque pas de se développer ultérieurement et même de se 
communiquer aux ouvrières. Néanmoins, comme cet état transitoire ne 
peut évoluer que progressivement, il persistera toujours, au début sur- 
tout, une partie des ouvrières hôtes auprès de la Fourmi parasite, tantôt 
parce qu'elles l’ont simplement adoptée et préférée à la leur, tantôt 
parce qu’elles sont retenues par l'habitude des lieux et la présence du 
couvain. La partie qui déménage avec la © hôte est d’abord la plus petite, 
mais devient peu à peu la plus importante. Pendant ce temps les rap- 
ports amicaux peuvent toujours subsister entre les ouvrières hôtes des 
deux nouvelles colonies. 

4 Au fur et à mesure que le procédé de la fuite se développe, la 
reine parasite voit un nombre plus grand d’ouvrières hôtes chercher 
à s'emparer du couvain pour le déménager. C’est alors qu'a dû se pas- 
ser la période décisive pour le parasitisme pupillaire. Si tous les co- 
cons avaient pu être emportés, ce parasitisme aurait avorté. Mais 
n'ayant que le couvain comme ressource de protection, force est à la 
reine parasite de le défendre. La lutte se sera donc peu à peu engagée 
entre l’intruse et les ouvrières hôtes. Il y a là de quoi développer les 
sentiments agressifs, la force et l'adresse de la Fourmi parasite. Mais à 
mesure que Sa valeur combative augmente, la fuite de l'hôte se fait plus 
complète et avec des symptômes de frayeur de plus en plus mani- 
festes. 

Ann. Soc. ent. Fr., LXXV [1906]. 26 


392 F. Sanrsonr. — Mœurs parasiliques des fourmis. 


5° La fuite de Phôte est devenue le fait ordinaire. La reine parasite se 
trouve alors en présence d’un couvain qu’elle doit dérober, mais qui 
perd de plus en plus sa valeur protectrice. N'ayant plus ou presque 
plus d’ouvrières hôtes auprès d’elle, Ja nécessité d’aider elle-même 
l’éclosion des cocons se fait de plus en plus sentir, jusqu’à devenir une 
acquisition instinctive. Les rapports amicaux qui existaient pendant les 
périodes 3 et 4 et auxquels participaient les neutres parasites, s’effacent 
lentement, donnant amplement à l'instinct d'expédition, de pillage, le 
temps de se former. 

Nous arrivons ainsi aux cas extrêmes de Dulosis représentés par les 
Polyerqus, etc. Mais la plupart des étapes intermédiaires sont peut- 
ètre encore représentées par les Fourmis des genres Strongylognathus, 
Tomognathus, Formica et certains Polyerqus. Le fait, par exemple, que 
lesclavagisme du groupe F. sanguinea, est plus ou moins temporaire, 
peut s'expliquer par la rupture des rapports entre l’ancienne colonie 
hôte émigrée dans les environs et la fourmilière eselavagiste. Il suffit 
pour cela que l’ancienne colonie ait été épuisée par les expéditions 
sucessives des sanguinea (). Quand on songe avec quelle décision se 
dirigent sur une fourmilière déterminée toutes les Fourmis d’une expé- 
dition esclavagiste, on ne peut guère se l’expliquer que par des rap- 
ports antérieurs qui auraient uni les deux colonies. 

En définitive l’esclavagisme se réduit à un parasitisme pupillaire qui 
se perpétue et s'étend hors du nid. 


(1) Les expéditions faites par les Fourmis esclavagistes sur des fourmilières 
d'espèces autres que leurs hôtes coutumiers peuvent être considérées comme 
une simple exagération de l’instinet de pillage accidentellement dévoyé. Il 
faudrait encore s'assurer que les fourmilières ainsi pillées ne se sont pas 
élablies dans d'anciens nids de lespèce esclave habituellement visités. 


BOSTRYCHIDES NOUVEAUX OÙ PEU CONNUS 
par Pierre LESNE. 


(1 Nole) 


Les Insectes qui font l’objet de cette Note appartiennent à différentes 
collections publiques ou particulières. Nous avons eu sous les yeux 
au moment de sa rédaction, outre les Bostrychides du Muséum d'His- 
toire naturelle de Paris, une partie de ceux de British Museum com- 
muniqués par les soins de M. Ch.-0. Waterhouse, ceux du Naturhis- 
torisches Museum de Hambourg, envoyés par M. Max von Brünn et 
ceux du ?S Rijks Museum van Natuurlijke Historie de Leyde dont nous 
devons la communication à M. C. Ritsema. MM. René Oberthür et 
Louis Bedel nous ont confié comme par le passé, avec une inépuisable 
complaisance, les matériaux de leurs collections qui pouvaient nous 
être utiles. MM. Ed. Fleutiaux et Ph. Francois nous ont soumis aussi 
plusieurs formes intéressantes. 

M. Adolphe Millot à bien voulu nous donner ses conseils pour l’exé- 
cution de diverses figures et nous faire profiter ainsi de sa profonde 
expérience du dessin zoologique; il à eu l'extrême amabilité d'exécuter 
lui-même l’une des figures accompagnant cette note, 


$ 1. — Psoa (Acrepis) sexguttata, n. sp. (©). 


Long. 10,5 mill. —* Forme générale et proportions fe Er 
des autres Psou. Corps allongé, parallèle, d’un vert | | 
bronzé métallique brillant. Antennes brunes; élytres 
rouges, marqués chacun de trois taches subcirculaires | 
discoïdales foncées à reflets métalliques, la 4° située | 
un peu avant le tiers antérieur, là seconde, plus gran- Éà 
de, un peu au delà du milieu, la 3° près de l'apex et | 
très rapprochée de la suture; le bord apical de l’élytre | 





D . La . \ 
offre en outre une tache marginale allongée suivant \ a) 
le bord même, mais n’atteignant pas l'angle sutural. Ai 


Bord postérieur des segments abdominaux roux. Des- 
sus du corps entièrement hérissé de poils abondants sexguttata. 
(notamment sur la tête et le pronotum), obliquement Élytre gau- 
dressés, dirigés en avant sur la tête et le pronotum et che. 


Fig. 1.— Psoa 


> 


304 P. LESNI 


en arrière sur les élytres. Ces poils sont en partie bruns, en partie 
ris; la pubescence paraît tantôt brune, tantôt d’un gris blond sui- 
vant l'incidence de la lumière. 

Tête densément et assez fortement ponctuée en dessus. Massue des 
antennes plus courte que le funieule. Prothorax légèrement transverse. 
Pronotum réguliérement convexe, aussi fortement ponctué que la 
tête mais moins densément, sans grains saillants ni denticules sur les 
bords latéraux; il n'existe de denticules qu’au côté basilaire des an- 
gles postérieurs, angles qui sont largement arrondis; flancs du pro- 
thorax nullement carénés en arrière. Élytres fortement et densément 
ponctués (comme chez le P. dubia), leur ponctuation moins forte dans 
la région humérale et près de l’apex. Ponctuation de l'abdomen assez 
dense, sa pubescence fine, d'un blond grisâtre, peu serrée. Dernier 
segment apparent de l'abdomen arrondi en arrière. 

Les pattes antérieures manquent; mais la forme du dernier segment 
abdominal permet de constater qu'il s’agit d’une ©. 

L'unique individu étudié provient de la collection A. Boucard et 
fait aujourd’hui partie de celle de M. René Oberthür. Il est étiqueté 
Malaisie; mais cette origine est tout à fait improbable. L’étiquette à 
été surchargée et il semble qu'on ait voulu tout d'abord écrire Mexi- 
que, provenance qui s'accorderait parfaitement avec la parenté étroite 
de l'insecte et des Psoa américains. Le P. serquttata doit prendre 
place à côté de son ‘congénère P. maculata Lec. dont il diffère princi- 
palement par son pronotum moins fortement ponctué, non déprimé sur 
la ligne médiane en arrière et par son système de coloration. 

Il y à intérêt à signaler l'existence de cette espèce qui appartient à un 
type zoologique très pauvrement représenté à la surface du globe. 

. 


$ 2 — Les Heterarthron DES ANTILLES. 


L'étude des Heterarthron de l'Amérique centrale et des Antilles est 
rendue particulièrement difficile par l’insulfisance des matériaux con- 
tenus dans les collections et par l'extrême ressemblance des femelles. 
Un premier examen de ces Insectes nous avait amené à considérer les 
diverses formes insulaires comme appartenant à une seule espèce que 
nous ne distinguions pas de la forme continentale décrite par Leconte 
sous le nom de Polycaon exesus (1). Une analyse plus approfondie, 
appuyée sur l'étude de spécimens nouveaux, nous à conduit depuis 


(4) P. Lesne, Revision des Coléoptèeres de la famille des Bostrychides, 
1° Mémoire (in Ann. Soc. ent. Fr. 1896). 


Bostrychides nouveaux. 395 


à des conelusions différentes, de nature à faire ressortir le caractère 
propre des Heterarthron antilliens. Nous avons distingué parmi eux 
quatre espèces, qui appartiennent toutes, comme leurs congénères 
des parties voisines du continent, au groupe caractérisé par un cly- 
péus inerme, des antennes de 41 articles et par la déclivité apicale des 
élytres carénée sur ses bords latéraux. Chez le G les élytres sont lisses 
et très brillants sur la majeure partie de leur surface et la pièce ba- 
silaire de la tête porte un tubercule médian verruciforme. Chez la Q 
la tête et le prothorax sont moins gros que chez le &, ies élvtres sont 
entièrement couverts d’une forte ponctuation et la pièce basilaire de 
la tête est privée de tubercule. 

I semblerait que les grandes îles, Cuba, Saint-Domingue, La Ja- 
maique possedent chacune une forme propre et que les Petites Antilles 
soient habitées par une quatrième espèce. 


TABLEAU DES MALES. 


1-(2). Déclivité apicale des élytres dépourvue de dents ou de 
carènes merginales à son bord supérieur. Élytres sans 
plis transversaux sur les côtés. Carènes latérales de la 
déclivité postérieure non recourbées vers la suture en 
avant, légèrement défléchies en dehors à leur extré- 
mité antérieure. Long. 13 mill..... H. femoralis Fabr. 

2-(1). Déclivité apicale des élytres offrant de chaque côté, à 
son bord supérieur, une dent ou une courte carène lon- 
gitudinale, Épipleures angulés au niveau du bord pos- 
térieur du métathorax. 

3-(6). Carène latérale de la déclivité postérieure droite en 
avant; carène longitudinale du bord supérieur de la 
déclivité dressée perpendiculairement à la surface de 
l'élytre. 

4-(5) Carène longitudinale du bord supérieur de la déclivité 
apicale exactement rectiligne et plus rapprochée de lex- 
trémité de la carène latérale que de la suture. Carène 
latérale de la déclivité abrupte et comme tronquée à 
son extrémité antérieure. Corps plus large. Long. 42 
au DIU TREE RE AERT ER PER PRE D 9° H. jamaïcensis, n. Sp. 

5-(4) Carène longitudinale du bord supérieur de la déclivité très 
légèrement arquée, excavée sur sa face externe, aussi rap- 
prochée ou plus rapprochée de la suture que de lextré- 
mité antérieure de la carène latérale ; celle-ci nullement 


396 P. LESNE. 


tronquée, mais graduellement atténuée à l’extrémité. 

Corps plus étroit. Long. 7 1/2-12 mill... H. gonager Fabr. 
6-(3) Carène latérale de la déclivité postérieure brièvement 

recourbée en crochet en dedans à son extrémité an- 

térieure. Tubercules marginaux supérieurs de la décli- 

vité costiformes, comprimés latéralement, légèrement 

inclinés en dedans et situés à mi-distance de la su- 

ture et de l’extrémité de la carène latérale, Long. 11- 

LS D MO | ET RAS LOS PEUR PUS ES H. caribeanus, n. Sp. 


De ces 4 espèces, il n’en est qu’une dont la © nous soit connue. 
C'est celle que nous rapportons à lApate gonagra de Fabricius. 
Elle ressemble beaucoup à la © de l’Heter. exesus Lec. dont elle diffère 
seulement par la carène marginale de la déclivité postérieure moins 
courte, également éloignée, à son extrémité antérieure, de la suture et 
du bord externe de l’élytre, tandis que chez l’exesus © l'extrémité an- 
tiérieure de la même carène est plus rapprochée du bord externe que 
de la suture. En outre, la base des élytres de l'H. gonager ® est cou- 
verte d’une fine granulation et complètement privée de gros points 
enfoncés. Au contraire, chez l'H. exesus © la grosse ponctuation des 
élvtres s'étend jusqu’à la base. 

Il est probable, d’ailleurs, que les © correspondant aux différentes 
formes G distinguées ci-dessus sont extrêmement voisines entre elles 
“et il faut s'attendre à éprouver beaucoup de difficultés pour leur trou- 
ver des caractères séparatils. 


Heterarthron femoralis. 


Fabricius, 1792, Ent. Syst. I, 2, p. 361 (GS 9). — Guérin-Méneville, 
Icon. du Règne Anim., Ins. (1844), p. 186 (5). 


C’est à cette forme, telle que nous l'avons définie plus haut, que 
s'applique le mieux la courte diagnose de Fabricius. Le type prove- 
nait de l'ile Sainte-Croix; nous ne l'avons pas vu. Les 2 exemplaires 
d que nous avons examinés sont étiquetés Cuba. Ce sont les spéci- 
mens de Guérin-Méneville. L'un d'eux fait actuellement partie de la 
collection de M. René Oberthür; le second est au Muséum de Paris. 

Les principaux caractères de lespèce sont les suivants : 

Long. 43 mill. Corps un peu plus large que chez l’eresus GS. Tuber- 
cule de la pièce basilaire de la tête bien développé. Prothorax légè- 
rement transversal, à peine rétréci en arrière. Élytres sans plis trans- 
verses, marqués à la base d’une grosse ponctuation qui n’atteint pas 


Bostrychides nouveaux. 397 


leur tiers antérieur. Pas de tubercules ni de carènes au bord supé- 
rieur de la déclivité apicale. Carène latérale de la déelivité postérieure 
défléchie en dehors à son extrémité antérieure, également saillante 
jusqu’au bout; 3 pores sétigères de chaque côté dans la gouttière 
formée par cette carène; disque de la déclivité absolument lisse. 
Angle sutural un peu obtus et émoussé. 

Cette espèce doit se ranger au voisinage immédiat de l'A. plicatus 
Lec. 


Heterarthron jamaicensis, D. Sp. (5). 


Long. 12,5 mill. — Allongé; élytres parallèles, légèrement élargis en 
arrière. D’un brun foncé avec la région antérieure des élytres et le 
dessous du corps roussâtres. Antennes et pattes d’un roux brunâtre. 

Voisin de V2. exesus Lec. et surtout de lH. gonager Fabr. Corps 
plus large. Prothorax transverse. Tubercule de la pièce basilaire de la 
tête bien accusé. Grosse ponctuation des élytres espacée, localisée sur 
le tiers basilaire. Déclivité apicale très finement ponctuée, offrant seu- 
lement quelques petits grains pilifères au voisinage de l’angle sutural, 
le long de la suture et du bord apical. Carène latérale de la déclivité 
relativement longue, dépassant en avant le niveau de l'extrémité pos- 
térieure des carènes discoidales. L’extrémité antérieure de la carène 
latérale de la déclivité n’est nullement incurvée ni défléchie; elle est 
légèrement épaissie et comme brusquement coupée au bout. Carènes 
longitudinales du bord supérieur de la déclivité rectilignes, perpendi- 
culaires à la surface des élytres et nullement inelinées vers la suture 
comme chez l’exesus. Ces carènes sont plus rapprochées de l'extrémité 
de la carène latérale que de la suture; il n'existe pas de sillon sur 
l'élytre à leur côté externe. Épipleures angulés au niveau du bord pos- 
térieur du métathorax. 

Nous avons étudié un spécimen unique faisant partie de la collection 
de M. R. Oberthür et provenant de la Jamaïque. 


» 


Heterarthron gonager. 


Fabricius, 1798, Suppl. Ent. Syst., p. 156 (©). 


Le type de Fabricius nous est inconnu; mais il est extrèmement 
probable que le nom de gonager doit S’appliquer à l'espèce la plus 
petite du groupe et à celle qui est aussi la plus répandue dans les 
Antilles. Ses caractères principaux sont lés suivants. 

Long. 7,5-12 mill — S Tubercule de la pièce basilaire de la tête 


398 P.2LESNE. 


bien accusé. Prothorax généralement plus long que large. Élytres très 
brillants. Bord supérieur de la déclivité apicale offrant de chaque côté 
une carène longitudinale relativement allongée, verticalement dressée, 
très légerement arquée et un peu excavée sur sa face externe, aussi 
rapprochée ou plus rapprochée de la suture que de l'extrémité de la 
carène latérale de la déclivité. Cette extrémité antérieure de la carène 
latérale n’est nullement incurvée ni défléchie, mais elle s’atténue gra- 
duellement en avant. Épipleures angulés au niveau du bord postérieur 
du métathorax. 

?. Base des élytres finement granuleuse et dépourvue de grosse 
ponctuation. Élytres très faiblement déprimés le long de la suture 
dans la région du bord supérieur de la déclivité apicale. Carène laté- 
rale de la déclivité arquée, également éloignée, à son extrémité anté- 
rieure, de la suture et du bord externe de lélytre. Suture médiocre- 
ment saillante sur la déclivité. Apex des élytres non réfléchi; bord 
inféro-apical obtusément denté au tournant externe. 

Cette espèce est variable. Chez les & de l’île d'Haïti, la granulation 
de la base des élytres est plus dense, plus homogène et s'étend plus 
loin en arrière que chez celles de Saint-Barthélemy. A Saint-Thomas, 
le mode de granulation de la base des élyires chez la © est assez 
nettement intermédiaire entre les deux précédents. 

Les G d'Haïti ont la déclivité apicale lisse et offrent un large sillon 
au côté externe de la carène discoïdale des élytres. Un © de Pile 
Mona, mesurant 8,5 mill., à la déclivité apicale semée de grains séti- 
gères nombreux et assez gros, et ses élytres ne présentent pas de 
sillon en dehors de la carène discoïdale. Un autre G, étiqueté Guyane 
francaise, offre aussi cette dernière particularité ; sa déclivité postérieure 
montre quelques grains piligères épars; la carène discoidale des ély- 
tres est plus rapprochée de la suture que de extrémité de la carène 
latérale de la déclivité. 

DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. — Cuba (coll. Schmidt > Oberthür, À in- 
div.). Haïti (coll. Bedel: coll. Sallé => Oberthür) : Port au Prince (coll. 
Oberthür : G. Keitel in Naturhistorisches Museum de Hambourg), Cap 
Haïtien (Bertin in coll. Oberthür). S'-Domingue (coll. de Marseul; 
Coll. Oberthür) : Azua et Nisas, en août (coll. Oberthür). Ile Mona 
(W. Bock in Naturhistorisches Museum de Hambourg). S'-Thomas 
(Hornbeck in Muséum de Paris; coll. de Marseul). S'-Barthélemy (coll. 
de Marseul: coll. Mniszech = Oberthür; coll. Chevrolat = Fleutiaur). 
Guyane française (coll. Allard = Oberthür), 1 G. 


Bostrychides nouveau. 399 


Heterarthron caribeanus, 1. Sp. (G). 


Long. 11-43,5 mill. — Elongalus, cylindricus, piceus, nitidus. H. 
exeso Lec. G maxime similis, sed carina laterali posticæ declivitatis 
antice introrsum breviter uncinata tuberculoque marginali declivitatis 
a sutura el extremitate antica carinæ laterali œque distante ab illo et 
affinibus facile dignoscitur. 

G. Allongé, parallèle, cylindrique, noir, brillant. Bord antérieur de 
l'épistome non denté. Pièce basilaire de la tête munie d’un tubercule 
médian verruciforme. Sous-menton symétrique. Antennes de 1f arti- 
cles. Région dorsale des élvtres présentant sur sa moitié antérieure de 
gros points enfoncés, espacés. Déclivité apicale complètement dé- 
pourvue de grains sétigères ; carène marginale de la déclivité assez 
longue, arquée, brièvement recourbée en crochet en dedans à son 
extrémité antérieure. Tubercule marginal supérieur de la déclivité 
costiforme, comprimé latéralement et légèrement incliné du côté de la 
suture, situé à mi-distance de celle-ci et de l'extrémité de la carène 
latérale. Épipleures angulés au niveau du bord postérieur du méta- 
thorax. 

® inconnue. 

L'Heter. caribeanus parait être propre aux Petites Antilles. Nous 
n’en connaissons que 2 males provenant l’un de la Guadeloupe (coll. 
de Marseul = Muséum de Paris) et Pautre de Trinidad (coll. Fry => 
British Museum). Il est probable que la femelle de Saint-Vincent exa- 
minée par Gorham (ef. Proc. Zool. Soc. Lond. 1898, p. 328) appartient 
à la même espèce. La configuration de la carène latérale de la déeli- 
vité postérieure est tout à fait caractéristique. 


S 93. — Dinoderus ochraceipennis, D. Sp. 


Long. 2,5-3 mill. ; larg. 1-1,1 mill. — Allongé, parallèle, très bril- 
lant en dessus; tête, prothorax, poitrine et abdomen noirs, élvtres d’un 
roux châätain avec le bord latéral noir; antennes entièrement rousses 
ou avee la massue brune ; pattes rousses ou brunâtres. 

Front et épistome couverts de poils dressés fins et assez longs, nul- 
lement claviformes ni ramifiés. Antennes de 40 articles, ne portant pas 
de longs poils: 2° article de la massue un peu transverse, moins de 
deux fois aussi large que long. Prothorax à peu près aussi long que 
large, élargi en arrière, ses bords latéraux nullement parallèles ; su- 
ture latérale effacée en avant et ne se rattachant pas à la rangée margi- 
nale des dents de la ràpe. Cette rangée marginale est composée de 


2400 P:LESNE. 


dents pointues, au nombre de 10 environ, les latérales très obtuses. 
Aire postérieure du pronotum marquée de gros points arrondis peu 
serrés dont les dimensions diminuent légèrement sur les côtés ; fovéoles 
médianes faiblement indiquées. Écusson brillant, près de deux fois 
aussi large que long. Ponctuation des élytres formée de points |circu- 
laires écartés: sur la déclivité apicale la ponctuation est plus serrée, 
les points étant plus larges mais pas plus enfoncés que ceux de la ré- 
gion dorsale. Poils des parties postérieures des élytres perpendiculai- 
rement dressés, droits, longs et fins, sétiformes, nullement fusifor- 
mes. Les poils qui s’insèrent le long des bords latéraux des élytres 
ne sont pas plus longs que ceux de la déclivité apicale; ceux de la ré- 
gion dorsale antérieure des élytres sont plus courts que ceux des par- 
lies postérieures. Suture à peine saillante sur la déclivité. Angle sutural 
simple. Bord inféro-apical des élytres nullement denticulé. 

Cette espèce présente un facies assez particulier par suite de sa 
forme allongée, du brillant de ses téguments, de sa teinte nettement 
bicolore, enfin de la longueur des soies dressées de la déclivité apicale. 
Elle doit être répandue dans une grande partie de l’Indo-Chine. On la 
trouvée jusqu'ici dans le Tenasserim et au Tonkin. 

Tenasserim : Tavoi {Doherty in coll. Fry => British Museum), 1 indiv. 
Tonkin oriental, région de Luce Nam (L. Blaise in coll. Ph. Franrois), 
2 indiv. 


S 4. — Binoderopsis, nov. gen. Dinoderinorum. 


Corps cylindrique. Tête portée sous le prothorax et invisible en 
dessus, sillonnée transversalement entre les yeux. Front un peu plus 
long que l’épistome; suture fronto-clypéale très marquée, cariniforme. 
Plan du labre faisant un angle avec celui de l’épistome. Antennes de 
1 articles, leur massue formée de 3 articles dont l’ensemble dépasse 
un peu en longueur les 6 petits articles qui précèdent. Prothorax for- 
tement rétréci en avant, mais nullement pointu, offrant une suture la- 
térale arquée prenant naissance aux angles postérieurs, dirigée vers le 
bas (dans la direction de l'œil) et atteignant le milieu de la longueur 
du prothorax. Pronotum très convexe, armé antérieurement de dents 
spiniformes dirigées vers le haut; les dents médianes du bord antérieur 
sont assez écartées, dirigées en avant et légèrement recourbées vers le 
haut; leur intervalle équivaut à peu près à la moitié de la largeur du 
iront. Elytres hérissés de poils raides, dressés. Hanches antérieures 
transverses, peu saillantes. Articles 2-4 des tarses petits, égaux, le 5° ar- 
licle au moins aussi long que les précédents réunis. 


Bostrychides nouveaux. 401 


Le genre Dinoderopsis se range au voisinage des Prostephanus dont 
il diffère par le prothorax brièvement tronqué en avant et offrant une 
suture latérale bien nette et par le funicule antennaire dépourvu de 
longues soies. Il ne comprend jusqu'ici qu’une seule espèce d’origine 


africaine. 
Dinoderopsis escharipora, D. Sp. 
Long. 4,8 mill. (1). — Parallèle, assez court, entièrement d’un brun 


foncé presque mat avec les premiers articles des antennes, leur mas- 
3 


sue et les tarses roux. Front forte- 
ment déclive en arrière, densé- 
ment ponctué, et offrant une pu- 
bescence dressée très courte et 
peu dense; son bord antérieur sail- 
lant, formant une carène à crête 
lisse légèrement atténuée au mi- 
lieu. Épistome plus court que le 
front, densément ponctué-granu- 
leux et garni de poils raides dres- 
sés assez courts; profondément 
échancré en arc de cercle en avant 
sur toute sa largeur et bordé par 
une carène sur le pourtour entier 
de cette échancrure; muni en 
outre de chaque côté, au milieu 
de la longueur de son hord latéral, 
d’une petite dent triangulaire 
émoussée au sommet, dirigée en 








9 
u) 


Fig. 2 et 3. — Dinoderopsis 
escharipora. 


avant. Labre densément ponctué-granuleux, tronqué au bord anté- 
rieur. Mandibules allongées, toutes deux pointues au sommet, munies 
chacune à leur face externe et tout près de leur base 

d’une petite dent de mème grandeur que celle du 

ED bord latéral de Pépistome. Dernier article des palpes 
Æ  maxillaires conoïde, seulement un peu plus long 

A Dinode UUE le précédent. Yeux assez gros. surélevés et dé- 
ropsis escha-  tachés des tempes en arrière. Second article des 
ripora. Anten- antennes dépassant la moitié de la longueur du 4°, 
ne. les articles 3-8 augmentant très graduellement en 


(1) Longueur du prothorax 1,7 mill.; des élytres 3 mill. : largeur maxima 
du prothorax et largeur des élytres 1,9 mill. 


402 P. LESNE. 


largeur et diminuant en longueur, leur ensemble à peu près aussi long 
que la massue. Celle-ci formée d'articles subégaux, finement et unifor- 
mément pubescents et poreux, À et 2 légèrement transverses, arrondis 
au bord interne, 3 à peu près aussi large que long, subcarré, arrondi 
aux angles. Prothorax transverse, très fortement arrondi sur les côtés 
et aux angles postérieurs, de moitié moins large au bord antérieur, 
entre les uncus marginaux, qu'à la base même, son maximum de lar- 
seur situé vers le tiers postérieur; sillon prébasilaire nul. Région de 
la râpe prothoracique subcirculaire, garnie de dents assez grosses, 
assez nombreuses, sans denticules interposés. Suture latérale non pro- 
longée le long de la base. Flanes du prothorax 
convexes et comme Jjoulflus, fortement et 
densément ponetués. Milieu de l'aire posté- 
rieure du pronotum non sillonné longitudina- 
lement si ce n’esttout à fait à la base, et orné 
d’une sculpture toute particulière rappelant 
beaucoup laspect des colonies de certains 
Bryozoaires : Chaque point enfoncé occupe 
l'extrémité évasée dune sorte de relief co- 
du milieu de l'aire pos- noide dont la pointe est dirigée vers la base du 
térieure du pronotum Prothorax. Écusson petit, carré, presque lisse, 
(un peu schématisée).  SCS angles antérieurs saillants. Elytres densé- 
ment et tres fortement ponctués, les points 

enfoncés circulaires, disposés en stries régulières sur la région dorsale, 
sans ordre sur les côtés, les intervalles lisses. Bord antérieur des ély- 
tres non cariniforme; région dorsale offrant en arrière de longs 
poils raides perpendiculairement dressés. Déclivité apicale mate, brus- 
quement tronquée, presque verticale, limitée sur le tiers inférieur par 
un rebord réfléchi assez large et offrant supérieurement trois paires de 
tubercules marginaux équidistants, tous semblables, et en forme de l6- 
gères élevures coniques terminées chacune par une sorte de papille 
chitineuse et hérissées de poils raides. Surface de la déclivité marquée 
de gros points arrondis, garnie de petits grains hémisphériques dans les 
intervalles et hérissée de poils raides et épais, dressés, sétiformes. Su- 
ture légèrement élevée sur la déclivité. Angle sutural simple. Bord 
inféro-apical des élytres conformé en un épipleure graduellement aminci 
vers l'angle sutural où il se termine en pointe. Métasternum profondé- 
ment sillonné sur la ligne médiane. Épisternes métathoraciques granu- 
leux. Abdomen couvert de grains écrasés très denses, sa saillie inter- 
coxale assez large, excavée et spatuliforme. Dernier segment abdominal 
simple, tronqué au milieu du bord postérieur. Pattes normales. Tibias 





Fig. 5. — Dinoderopsis 
escharipora.Sculpture 


Bostrychides nouveaux. 403 


postérieurs avec des poils courts, couchés, au côté externe. Calcar des 
ibias antérieurs normal; ceux des tibias postérieurs dissemblables. 
l’antérieur étant très court et droit, le postérieur légèrement incurvé 
en avant, plus de deux fois aussi long que le calcar antérieur. Ongles 
simples. Pas de brosses pileuses à la face interne des articles tarsaux. 

Nous ne connaissons qu'un individu de ce remarquable Bostrychide : 
le sexe n'a pu en être déterminé. Il à été capturé à Homhil, dans l’est 
de l'ile Socotora, à une altitude de 450 à 900 mètres, pendant le mois 
de janvier 1899, par M. W.-R.-0. Grant. Il fait partie des collections du 
British Museum. 


$ . — Bostrychopsis cristaticeps, n. sp. (*. 

Long. 8 mill. — Allongé, parallèle; noir brillant en dessus, brun 
foncé en dessous; pattes brunâtres ; antennes d’un roux brun. Corps 
glabre en dessus. Front large, 
régulièrement convexe, Ssim- 
ple. Suture  fronto-elypéale 
extrêmement fine, peu dis- 
tincte, Épistome lisse et bril- 
lant, portant en son milieu 
une crête transversale sail- 
lante, obliquement dressée et 
inclinée vers le bas, à bord 
terminal festonné et muni 
d’une dent médiane; cette 
crête s'étend sur toute la lar- Fig. 6. — Bostrychopsis cristaliceps <7. 
geur de lépistome. Bord an- Tète vue de trois quarts. 
térieur de l’épistome obtusé- 
ment angulé au milieu, ses angles latéraux spiniformes. Yeux saillants, 
normaux, fortement détachés des tempes. Antennes semblables à celles 
des autres Bostrychopsis. Mandibules non terminées en pointe, celle de 
droite assez largement tronquée au sommet. Prothorax armé de deux 
cornes uncinées assez courtes délimitant une échancrure semi-circu- 
laire; côtés du prothorax légèrement arqués ; angles postérieurs arron- 
dis. Aire postérieure du pronotum marquée d’une sculpture simulant 
des écailles imbriquées. Écusson petit, subcarré. Élytres fortement et 
densément ponctués sur le dos, les points enfoncés étant souvent un 
peu oblongs. Déclivité apicale obliquement tronquée, immarginée laté- 
ralement, concave sur ses deux tiers supérieurs où elle est marquée de 
très gros points enfoncés arrondis, saufle long de la suture où ces mêmes 





40% P. LESNE. 


points sont réniformes. Suture costiforme sur la déclivité. Tubercules 
marginaux de la déclivité au nombre d’une seule paire, situés au niveau 
du tiers inférieur, subfalciformes, dirigés vers le bas et en dedans, et 
s’avancant très avant sur le plan de la déclivité. Bord inférieur de Ja 
déclivité formant un bourrelet lisse. Bord inféro-apical des élytres très 
faiblement érodé, non denté; angle sutural droit, émoussé. Saillie 
intercoxale de l'abdomen étroite, parallèle, rebordée. Ponctuation de 
l'abdomen dense et assez forte, sa pubescence fine et dense; bourrelet 
pleural du dernier segment apparent mince, régulièrement atténué de- 
puis la base, atteignant presque la ligne médiane en arrière. Tibias 
postérieurs avec de rares soies dressées au côté externe, Tarses sans 
brosses de poils nettement individualisées à la face interne et portant 
seulement un très petit nombre de longues soies. 

La conformation de l’épistome chez l'espèce actuelle est des plus 
singulières et tout à fait caractéristique ; l’armature de la déclivité api- 
cale offre aussi des caractères très particuliers. Cependant ses affinités 
avec les Bostrychopsis déjà connus sont très étroites et il ne semble pas 
utile de créer pour elle une nouvelle coupe générique. 

Un spécimen unique à été pris à Dahamis, dans les parties bas- 
ses de l’île de Socotora (altitude 100-300m) en décembre 1898, par 
M. W.-R.-0. Grant (British Museum). 


$ 6. — Calophorus, nov. gen. Bostrychinorum. 


Corps cylindrique, assez court. Tête très grosse, convexe en dessus, 
sans aucune constriction postoculaire. Angles antérieurs de l’épistome 
droits, pointus. Mandibules pointues au sommet. Antennes très courtes, 
de 10 articles, leur 1° article seule- 
ment un peu plus long que le 2°, 
3-7 petits; articles de la massue pe- 
tits, subégaux, arrondis aux angles, 
tous transverses, glabres, lisses et 
Fig. 7. — Antenne du Culopho- brillants, portant chacun sur chaque 

rus coriaceus. face deux taches de pubescence 

dorée très nettement délimitées. 

Bord antérieur du prothorax muni de deux dents uncinées écartées et 
inerme entre ces dents; pronotum nullement exeavé au-dessus de son 
bord antérieur. Méso et métasternum contigus au bord externe de la 
hanche intermédiaire ; lobe intercoxal du mésosternum de moitié aussi 
large que long. Saillie intercoxale de labdomen formant une facette 





ch 5h Gt 


Bostrychides nouveaux. 


405 


plane, rebordée et régulièrement atténuée de la base au sommet. Der- 


nier segment de l'abdomen muni d’un sillon marginal. 


Ce genre peut être rapproché des Lichenophanes, des Bostrychopsis 
et des Micrapate: il en diffère principalement par les articles de la 
massue antennaire qui ne sont pas poreux, mais absolument lisses, 
glabres et brillants en dehors des taches pileuses dorées. Celles-ci res- 


semblent beaucoup à celles des Lichenophanes. 
La seule espèce connue est originaire d'Australie. 


Calophorus coriaceus, D. Sp. 


Long. 9,5 mill. — Noir, brillant en dessus; dessous presque mat; 
pattes noires; antennes brunes. Front large, convexe, densément et 


assez fortement ponctué et hérissé de poils dressés 
assez longs, peu denses. Épistome ponctué et pubes- 
cent comme le front. Suture fronto-elvpéale très fine 
mais distincte, marquée d’une fovéole au milieu. 
Bord antérieur de lépistome échancré en are de 
cercle. Frange du labre rousse. Yeux assez gros. 
faiblement surélevés au bord postérieur. Sous-men- 
ton échancré en arc de cerele en avant. ses angles 
antérieurs dentiformes. Prothorax un peu plus large 
que long, tronqué à la base, rétréci en arc de cercle 
depuis le tiers basilaire environ jusqu'aux dents 
uncinées du bord antérieur qui sont séparées par 
une échancrure en arc de cercle. Angles posté- 
rieurs droits, émoussés. Dents marginales de la ràpe 

prothoracique fortes. Aire posté- 








Fig. 8. — Calo- 
phorus coria- 
Ceus. 





Fig. 9. — Calo- 
plhiorus  coria- 
ceus. "Portion 
antérieure de 
l’élytre gauche. 


rieure du pronotum semée de gros grains dépri- 
més sauf dans la région dés angles postérieurs où 
n'existent que de fins granules. Écusson carré, fine- 
ment rugueux. Élytres grossièrement chagrinés 
c’est-à-dire fortement ponctués avec les intervalles 
lisses, brillants, convexes et comme boursouflés : 
base des élytres finement rugueuse et munie de 
chaque côté, sur l'épaule, d’un denticule dirigé en 
avant et faisant face à l'angle postérieur du pro- 
thorax. Déclivité apicale convexe, très fortement 
ponctuée, avec la suture costiforme; munie de cha- 
que côté, vers letiers supérieur, d’une dent courte, 
épaisse, émoussée au sommet, triangulaire vue 


406 P. "LESNE: 


de prolil, qui est peu écartée de la suture et dont la pointe est dirigée 
vers le bas. Bord inférieur de la déclivité formant un bourrelet qui 
est finement ponctué. Bord inféro-apical des élytres très légèrement 
érodé, Côtés de la poitrine et de l'abdomen et dernier segment abdo- 
minal très densément et räpeusement ponctués, la ponctuation du 
disque des mêmes parties non râpeuse. Dernier segment abdominal 
avec une gouttière bien accusée tout le long de son bord postérieur. 
Pattes courtes. Tibias portant quelques longues soies au côté interne 
près de l'extrémité; soies dressées de la face externe des tibias posté- 
rieurs courtes. Pas de brosses pileuses nettement délimitées à la face 
interne des tarses. 

Cette espèce à un faciès tout particulier. La sculpture de ses élytres 
rappelle un peu celle du Schistoceros bimaculatus O1. 

Parrie : Australie occidentale (De Boulay in coll. Fry = British 
Museum). Le sexe du {ype unique n’a pu être déterminé. 


$ 7. — Micrapate bicostula, n. Sp. 


Long. 4-4,7 mill.; largeur aux épaules 1,2-1,3 mill. — Assez 
allongé, parallèle, noir, avec la déclivité apicale, les cuisses et les 
tüibias bruns: antennes, tarses et majeure partie du dernier segment 
abdominal roux. Face dorsale de là tête normale avec la suture fronto- 
clypéale bien marquée, le front et lépistome couverts d’une pubes- 
cence couchée dense et très fine. Bord antérieur de l’épistome assez 
profondément échaneré en are de cercle, lisse. Yeux de grosseur nor- 
male, faiblement saillants, bien détachés en arrière. Antennes de 10 ar- 
ticles ; taches dorées de la massue bien apparentes. Prothorax un peu 
transverse, rectilignement tronqué au bord antérieur, ses angles anté- 
rieurs non saillants ; côtés assez fortement arrondis ; angles postérieurs 
arrondis. Aire postérieure du pronotum à sillon médian nul ou faible, 
sa sculpture consistant en écailles imbriquées dans sa région médiane 
et en une ponctuation dense et fine sur les côtés et le long du bord 
postérieur; couverte en outre d'une pubescence couchée dense mais 
extrêmement fine. Écusson tuberculiforme, très petit, nullement trans- 
versal. Élytres parallèles, arrondis à l'apex (vus de dessus). leur 
carène basilaire à peine saillante. Région dorsale des élvtres densé- 
ment et assez fortement ponctuée, les points enfoncés suboblongs, 
séparés par des intervalles transversalement ridulés et subcoriacés: 
présentant en outre une pubescence couchée très fine, courte et éparse. 
Ponctuation de la déclivité apicale très grosse, très serrée, alvéolée, 
à intervalles lisses; pubescence de la même région très courte, cou- 


Bostrychides nouveaux. 407 


chée, presque insensible. Région médiane de la déclivité déprimée 
longitudinalement de manière à rendre les pommettes latérales plus 
accusées ; bourrelet sutural élevé, lisse, bicaréné. Bord apical des 
élytres légèrement réfléchi près 
de l'angle sutural, finement re- 
bordé, peu nettement denticulé 
en dessous. Ponctuation de Fab- 
domen fine et très dense, sa pu- 
bescence très fine et très dense. 
Tibias postérieurs avec des soies 
couchées en dehors et quelques 
longues soies au bord interne. 

Les deux exemplaires exami- 
nés ont le dernier segment abdo- 
minal simple et offrent quelques 
longues soies au côté interne des pig. 10. — Wicrapale bicostula. 
tarses postérieurs. Leur sexe n’est  Déclivité apicale vue de trois quarts. 
pas connu. 

Cette espèce se range parmi les Wicrapate les plus typiques et prend 
place à côté de M. puncticollis Kiesw. Elle diffère de toutes les autres 
espèces américaines connues par la pubescence couchée très fine, 
courte et éparse du dos des élytres et par les caractères du bourrelet 
sutural. 





PATRIE : Rio Janeiro (Fry in British Museum et Muséum de Paris). 
2 indiv. 


$S S. — Micrapate pupulus, D. Sp. (©) 
Long. 5,2 mill.; largeur aux épaules 2 mill. — Espèce très voisine 


du M. brevipes Lesne, dont elle diffère seulement par les particularités 
suivantes : 

Points enfoncés de Paire postérieure du pronotum plus larges. Ponc- 
tuation dorsale des élytres plus forte. Apex des élytres, vu de profil, 
nullement réfléchi; rebord inférieur de la déclivité très étroit. Dernier 
segment abdominal © sans dépression semi-cireulaire en arrière. Ce 
segment est très convexe le long de son bord postérieur au lieu d’être 
presque plan; il est comme reployé verticalement en dessus de chaque 
côté de l’échancrure médiane qui est semblable chez les deux espèces, 
à cette seule différence près que ses bords ne sont pas si longuement 
frangés chez le pupulus que chez le brevipes. En outre, les soies dres- 

Ann. Soc. ent. Fr., LXXV [1906]. 27 


408 P. LESNE. 


sées du dernier segment abdominal sont rares et moins longues que 
ce segment (1). 

Les élytres sont rouges sur leur moitié dorsale basilaire; les tarses 
sont roux. Les yeux sont petits, semblables à ceux du brevipes. L’é- 
cusson est transversal, subquadrangulaire, à angles arrondis comme 
chez l'espèce affine. De même la région suturale des élytres est dé- 
primée dans la partie supérieure de la déelivité. La tranche inféro-api- 
cale des élytres, fortement ponctuée, présente une saillie dentiforme 
au bord interne, près de l'angle sutural. Cette saillie est plus accusée 
chez le M, pupulus que chez le brevipes. 

Parrie : Amazone (Nanta in British Museum). — Type unique €. 


$ 9. — Les Micrapate DE L'AFRIQUE TROPICALE. 


Jusqu'ici on ne connaissait aucun représentant du genre Wicrapate 
dans l'Afrique tropicale. Les 2 espèces décrites ci-dessous sont ori 
ginaires de cette partie du globe. Très voisines entre elles, elles se 
rangent parmi les formes typiques du genre et présentent en commun 
les caractères suivants. 

Yeux assez petits, peu saillants et médioerement surélevés au bord 
postérieur. Antennes de 10 articles; taches dorées des articles de la 
massue bien apparentes. Prothorax aussi large que long, rectiligne- 
ment tronqué au bord antérieur, ses angles antérieurs non saillants, à 
peine marqués; côtés faiblement arqués en arrière de la ràpe; angles 
postérieurs arrondis. Écusson petit, nullement transversal. tubereuli- 
forme, densément ponctué, Carène marginale basilaire des élytres peu 
marquée. Élytres (vus de dessus) conjointement arrondis à l’apex, leur 
bord apical nullement réfléchi; ils présentent sur toute leur étendue 
des poils apprimés peu denses, d’un roux doré. Dos des élvtres forte- 
ment et très densément ponctué; sculpture de la déclivité apicale 
formée de gros points enfoncés très serrés, mais non alvéolée ; pubes- 
cence de la déclivité couchée, à peine redressée sur les pommettes la- 
térales qui sont saillantes par suite de la présence d’une dépression 
médiane longitudinale. Bourrelet sutural tétragone, peu élevé, de hau- 
teur et d'épaisseur uniformes. Bord inféro-apical des élvtres simple, 
aminci et coupant, nullement denticulé au voisinage de l'angle sutural. 


(1) Chez le M. brevipes, le bord antérieur de la dépression du dernier 
segment abdominal est garni de soies nombreuses, rabattues en arrière et 
atteignant la longueur du segment même. 


Bostrychides nouveaux. 409 


Tibias postérieurs sans soies dressées au côté externe. Dernier seg- 
ment abdominal simple (sexe indéterminé). 

Les deux espèces sont noires, avec les antennes et les pattes rousses. 
Les élvtres présentent chacun à la base une large tache rouge com- 
prenant le calus huméral mais n’atteignant pas la suture. 

Leurs caractères distinctifs sont les suivants : 


— Bourrelet sutural de la déclivité lisse. Bord antérieur de 
l’épistome simple. Poils couchés des élytres longs. Tache 
rouge des élytres allongée, atteignant le milieu de leur 
région dorsale. Forme plus étroite. Long. 3,3 milL. ; lar- 
DORA IDUL Rae EN M. puberula, n. Sp. 
PATRIE : Territoire du Tchad, rivière Gribingui, en janvier (D' J. De- 
corse in Muséum de Paris). 4 indiv. 


— Bourrelet sutural de la déclivité finement rugueux. Bord 
antérieur de lPépistome très finement denticulé. Poils 
couchés des élytres plus courts. Tache des élytres 
courte, ne dépassant pas le tiers basilaire de leur ré- 
gion dorsale. Forme plus large. Long. 3,4 mill: larg. 

6 (PEN 0 1 | ÉRAAERREREN GA cr SE A AE ee M. neglecta, n. Sp. 


ParTRiE : Sierra Leone (D.-F. Morgan in British Museum). L indiv. 


S 10. — Xylionulus epigrus, D. Sp. 


Long. 3-4 mill. — Assez allongé, régulièrement parallèle, d’un fauve 
testacé brillant avec la déclivité apicale des élytres et les tibias anté- 
rieurs bruns. Face dorsale de la tête simple, convexe, granuleuse. 
Suture fronto-clypéale fortement enfoncée et fovéiforme au milieu, fai- 
blement indiquée sur les côtés. Prothorax plus large que long, très 
légèrement arqué sur les côtés, ses angles postérieurs largement 
arrondis; bord antérieur sinué. Aire postérieure du pronotum granu- 
leuse au milieu en avant, éparsement et très finement ponctuée en 
arrière, Écusson petit, tronqué en arrière. Élytres moins de deux fois 
et demie aussi longs que larges, denséement et assez finement ponctués 
sur leurs régions dorsale et latérales. Déclivité apicale plane, cireu- 
laire, très nettement coupée, dépourvue de dents marginales, avec la 
suture formant un bourrelet saillant, lisse et modérément épais. An- 
eles suturaux très légèrement disjoints, sublobés, saillants. 

q Déclivité apicale fortement ponctuée sur le disque, plus finement 
vers le haut, offrant au bord inféro-latéral une carène limitative plus 


A0 P'AIESNE: 


saillante que chez la ©. Bord inféro-apical des élytres unidenté du côte 
de la face interne, à peu près à mi-distance de la suture et du tour- 
nant externe. 

@ Déclivité apicale très fortement et très densément ponctuée sur 
ses 23 supérieurs; son rebord inféro-latéral moins saillant que chez 
le G. Bord inféro-apical des élytres fortement bidenté au côté interne, 
non échancré au tournant externe. Bords latéraux de Péchancrure du 
dernier segment abdominal brièvement lobés dans le plan vertical et 
comme bidentés près du fond de cette échancrure. 

Cette espèce se distingue très nettement de ses deux congénères 
par sa forme plus courte, par ses élytres inermes au bord supérieur de 
la déclivité apicale et par les caractères de Péchancrure du dernier seg- 
ment abdominal ©. Elle habite le bassin du Zambèze. 

Zambèze (British Museum, 1 ©): Fort Johnston (British Museum 
et Muséum de Paris G, 3 ©). 


$S 11. — SYXOPSIS DU GENRE Xylobosca. 


Caractères génériques. — Front plus ou moins déprimé. Bord 
antérieur de l’épistome faiblement échancré au milieu, inerme. Man- 
dibules toutes deux pointues au sommet: Antennes de 10 articles, les 
articles 3-7 réunis dépassant la demi-longueur du 1% article de la 
massue ou atteignant la longueur totale de mème article; articles de 
la massue décroissant légèrement en largeur du 41% au 3°, privés de 
soies raides perpendiculairement dressées et de grandes dépressions 
sensorielles, mais offrant chacun (au moins les deux premiers), sur 
chaque face, deux zones de concentration des pores habituels (1); der- 
nier article allongé, au moins deux fois aussi long que large. Pro- 
thorax subcarré ou rectangulaire et allongé, nullement élargi en arrière 
du milieu et dépourvu de suture latérale. Élytres sans sillon marginal 
au bord externe, en arrière. Déclivité apicale non dentée ni tuberculée 
à son bord supérieur. 4° segment apparent de l’abdomen visible seu- 
lement sur les côtés. Tibias antérieurs comprimés et légèrement 
élargis, plus larges vers le milieu ou vers le tiers apical qu’à l'extré- 
mité apicale elle-même, costiformes et sans face plane au côté externe, 
et couverts, sur leur face postérieure, de nombreux denticules qui 
se disposent en une rangée régulière le long du bord externe. Tarses 
postérieurs très grèles. 


(1) Ce caractère ne peut guère être constaté que sur les antennes montées 
en préparation. 


Bostrychides nouveaux. AAA 


SG. Suture fronto-clypéale bien marquée, fovéilorme au milieu. 
Troncature apicale des élytres très nette et parfaitement délimitée. 
Bord apical des élytres toujours simple, ni denté, ni échancré. 5° seg- 
ment apparent de l'abdomen muni de larges pièces pleurales. Tarses 
antérieurs sans pilosité spéciale. 

@. Corps beaucoup plus allongé que chez le &. Suture fronto-clypéale 
très fine ou indistincte. Élytres le plus souvent échancrés ou dentés à 
l’apex, leur déclivité apicale sans limites nettes vers le haut. Dernier 
segment apparent de l'abdomen échaneré en arrière. Tarses anté- 
rieurs portant de longues soies dressées au côté interne. 


Depuis la publication du 4° Mémoire de notre Revision des Bostry- 
chides où se trouve décrit le genre Xylobosca, nous avons pu étudier 
six formes nouvelles appartenant à ce groupe. La connaissance de ces 
espèces apporte quelques modifications dans la caractéristique du 
senre. C’est pour ce motif que nous l'avons reproduite ci-dessus. 

Les Xylobosca sont propres à l'Australie. Ils comptent parmi les 
Bostrychides les plus curieux. La position que nous leur avions assi- 
gnée auprès des Xylion se trouve justifiée par l'existence chez la © 
de l’une des espèces (X. captiosa) de la faculté si exceptionnelie de la 
réversibilité de l'abdomen. 


TABLEAU DES Xylobosca G. 


1-(4). Déclivité apicale des élytres convexe, armée de deux 
fortes épines juxtasuturales divergentes, insérées côte à 
côte sur la suture. 
2-(3). Dessus de la tête sans soies dressées, à part les deux 
soies interoculaires normales. Long. 3-3 1/2 mill..... 
re cn D PS ARRET NE AA D à X. bispinosa Mac Leay. 
2. Tête portant de longues soies. Long. 3 mill. X. canina Blackb. 
1). Déclivité apicale des élytres plane, inerme. 
). Angles antérieurs du prothorax munis chacun d’une 
dent uneinée. 
6-(7). Articles 3-7 des antennes pris ensemble aussi longs que 
le 1° article de la massue. Front sillonné longitudina- 
lement au milieu. Long. 3,2 mill...:.... X. decisa Lesne. 
71-(6). Articles 3-7 des antennes pris ensemble notablement 
moins longs que le 1% article de la massue. Front nul- 
lement sillonné. Yeux plus gros que chez le X. decisa. 
LORD NTI ES Se es Te X. geometrica Lesne. 


412 P. LESNE. 


8-(5). Angles antérieurs du prothorax inermes. Long. env. 
LS SR AR ENT RM X. mystica Blackb. 


TABLEAU DES Xylobosca ©. 


1-(1%). Pronotum sans touffes de poils en avant, son aire posté- 
rieure ponctuée au milieu. Déclivité apicale des élvtres 
gibbeuse dans sa région supérieure. Corps étroit. 

2-(11). Bord antérieur du prothorax, vu de devant, légèrement 
échancré en arc de cercle ou presque rectiligne. Pu- 
bescence de la face dorsale de la tête nulle ou localisée 
sur les parties moyennes et antérieures, n’empiétant 
pas sur le vertex et ne formant pas une couronne 
allongée de longues soies dressées. Bourrelet sutural 
ne s’écartant pas de la suture vers le bas. Échancrure 
terminale de l'abdomen simple ou présentant deux lo- 
bes ou deux stylets rapprochés (1). 

3-(4). Front glabre, excavé en arrière et bidenté entre les yeux. 
Bord externe des élytres profondément échancré au 
tournant apical. Bord apical des mêmes organes échan- 
cré en dedans contre l’angle sutural; celui-ci normal, 
non incurvé en dedans, mais situé dans le plan de la 
déclivité postérieure. Région de la gibbosité postérieure 
des élytres couverte de poils assez denses, très courts, 
couchés, sétilormes. Abdomen portant à l'extrémité deux 
petits stylets fusiformes rapprochés faisant saillie au mi- 
lieu de léchancrure du dernier segment. Segments 3 
et 4 de labdomen visibles seulement sur les côtés. 
PONS D ANITER MAC UN ERETETRE X. spinifrons, n. Sp. 

4-(3). Front plus ou moins pubescent, inerme. Abdomen sans 
stylets fusiformes. 

5-(6). Angle sutural des élvtres situé dans le plan de la décli- 
vité postérieure, finement dentiforme au sommet. Der- 
nier segment abdominal triangulairement échaneré au 
milieu de son bord postérieur et denté de chaque côté 
de cette échancrure. Pas de stylets ni de lobes appa- 
rents à l'extrémité de l'abdomen. Bord externe des é1y- 


4) C'est probablement parmi les formes de ce type que doit prendre place 
le X. mystica Blakcb., espèce que nous n'avons pas vue et qui ne figure pas 
ans ce tableau. 


Bostrychides nouveau. 


tres angulé, mais non échancré au tournant apical. Dé- 
clivité postérieure limitée latéralement par une carène. 
Pubescence du front très courte, uniformément répartie 
sur toute la largeur, mais localisée dans la région située 
entre les veux, et m’offrant pas de rangée latérale de 
soies plus longues au voisinage des yeux. Pubescence 
de la gibbosité des élytres formée de poils très courts, 
“ES sétiformes, peu denses. Long. env. 3,5 mill. 


À OBS Et AE en SE A RARE? PS 2 X. gemina Lesne. 


Angle sutural des élytres reployé en dedans et en 


avant de manière à former une sorte de bec au-devant 


l 


de l'extrémité de l'abdomen. Bords de l’échancrure du 
dernier segment abdominal parallèles. Pubescence du 
front s'étendant en arrière du niveau des yeux, formée, 
sur le disque, de poils courts et subspinuleux et offrant 
de chaque côté une rangée longitudinale de soies dres- 
sées plus longues. 


. Extrémité de l'abdomen sans lobes médians dans lé- 


chancrure du dernier segment; celle-ci limitée par deux 
longs stylets parallèles et brièvement recourbés en ero- 
chet au sommet. Front excavé en arrière. Bord externe 
des élytres largement échancré au tournant apical. Dé- 
clivité postérieure offrant une amorce de carène latérale. 
Pubescence des parties postérieures des élytres formée 
de poils fins, sétiformes, rabattus en arrière, et décom- 
bants sur la déclivité apicale. Angles suturaux aecolés 
par leur face postérieure suivant le plan médian longi- 
tudinal; nullement lobés ni épineux au côté externe. 


LOnPSTAMUE E S mELE ... X. cuspidata, n. sp. 
-(7). 4° segment abdominal muni en son milieu de deux 


lobes chitineux soudés à la base et faisant saillie dans 
léchancrure du dernier segment; angles limitatifs de 
cette échancrure brièvement dentés ou inermes. Front 
impressionné ou non en arrière. 


9-(10). Bord externe des élytres largement échancré au 


tournant apical. Déclivité postérieure sans carène mar- 
ginale sur les côtés, son bourrelet sutural inerme. Angle 
sutural inerme au sommet, mais offrant un large lobe 
tronqué en dehors. Pubescence de la gibbosité posté- 
rieure des élytres éparse, formée de poils très courts, 
sétiformes, couchés. Angles limitatifs de l’échancrure du 


LU P. LESNE. 


dernier segment abdominal pointus, dentilormes ; lobes 
médians du 4° segment soudés seulement à leur base. 


Long: ile EURE PERLE X. elongatula Mac Leay. 


10-(9). Bord externe des élytres simplement sinué au tour- 
nant apical. Déclivité postérieure offrant une carène 
marginale au côté externe. Bourrelet sutural portant 
une dent triangulaire, pointue. Angle sutural non lobé 
en dehors, mais terminé par une petite dent aiguë. 
Pubescence de la gibbosité postérieure des élytres 
formée de poils très courts, très épais, clavilormes, 
dressés. Dernier segment de l'abdomen inerme; lobes 
du 4° segment soudés sur une partie de leur longueur. 


Long envers Ale Pe Een AM EEE X. captiosa, n. Sp. 


11-{2). Bord antérieur du prothorax, vu de devant, anguleu- 
sement échancré. Dessus de la tête orné d’une couronne 
de longues soies rousses dressées beaucoup plus longue 
que large et empiétant sur le vertex. Bourrelet sutural 
s'écartant de la suture avant l’apex pour gagner obli- 
quement ie bord apical de l’élytre: celui-ci denté. Angle 
sutural brièvement lobé. Pubescence des parties posté- 
rieures des élytres formée de poils sétiformes, couchés. 
%° segment abdominal fournissant en arrière un lobe 
quadrangulaire légèrement émarginé en arc de cercle à 
son bord terminal et occupant une partie de léchan- 
crure du 5° segment abdominal. 

12-(13). Gibbosité suturale des élvtres brillante et presque 
glabre. Dent du bord apical de l’élytre très petite, rap- 
prochée du lobe sutural et dirigée obliquement en dedans. 


Éonet nl ee SR RTE RS ERE X. vicaria, D. Sp. 


13-(12). Gibbosité suturale des élvtres mate et couverte d’une 
pubescence bien apparente. Dent du bord inféro-apical 
des élvires large, triangulaire, dirigée verticalement en 
dessous et plus écartée de l'angle sutural que chez le 


DiCOTIA: ALONPÉ CAMILLE Pr CT ARE EEE X. Leai Lesne. 


14-(1). Prothorax portant en avant deux faisceaux de longues 
soies rousses recourbées en dessous et en dedans. Aire 
postérieure du pronotum imponctuée. Déclivité apicale 
régulièrement convexe ou à peine gibbeuse vers le haut. 
Front portant de chaque côté une rangée de soies très 
longues, recourbées en dessus et en dedans et entre- 
croisées avec celles de la rangée opposée. Bord apical 


EE 
= 
OL 


Bostrychides nouveaux. 


des élytres simple. Dernier segment abdominal subtec- 
tiforme, très profondément échancré au milieu. Corps 
plus large que chez les autres espèces du genre. Long. 
LAN URLS PE NAT ar X. hirticollis Blackb. 


Xylobosca spinifrons, D. Sp. (©) 

Long. 3-3,5 mill. — Allongé, parallèle. Tête, prothorax, poitrine 
et abdomen noirs, à part la région de la râpe prothoracique qui est 
teintée de rouge; élytres bruns, roux à la base; antennes, cuisses et 
tarses roux; tibias brunâtres. Front absolument glabre, offrant au 
milieu une profonde dépression allongée, ovalaire, brillante et presque 
lisse au fond, granuleuse sur les bords; cette dépression atteint le 
bord antérieur du front qui présente, de chaque côté, en dehors d’elle, 
une petite dent aiguë, dressée. Yeux peu forte- 
ment détachés des tempes. Prothorax allongé, ses 
côtés parallèles sur les 3/4 postérieurs; très rétréci mar 
en avant, le bord antérieur étant environ de moitié 
plus court que la base et faiblement échancré en 
are de cercle ; angles antérieurs inermes au som- 
met, faiblement indiqués. Aire postérieure du pro- 
notum tres brillante, marquée d’une ponctuation 
très fine, surtout sur les côtés. Élytres parallèles, 
à peine dilatés en arrière, arrondis au bout en are 

Se À ae : Les J : Fig. 11.—X\ylobos- 
surbaissé, leur région dorsale densément et assez Du es 
finement ponctuée, plus finement en arrière qu’en Téte et Dorian 





avant, glabre en avant, finement et densément pu- térieur du pro- 
bescente sur le tiers postérieur. Bord externe de thorax vus de 
l'élytre profondément échancré au tournant apical ; trois quarts. 


l'échancrure est plus profonde que large et ses 

bords sont parallèles. Déclivité apicale densément et assez finement 
ponctuée, très brièvement pubescente, avec une large gibbosité circu- 
laire occupant plus de sa moitié supérieure; bord externe de la décli- 
vité cariniforme sur une faible longueur, immédiatement au-dessus 
de l’échancrure marginale. Suture élevée dans la moitié inférieure de 
la déclivité, mais nullement dentée. Bord inférieur de la déclivité 
légèrement marginé, échancré en arc de cercle contre la suture, 
l'angle externe de cette échancrure dentiforme. Sommet de l'angle 
sutural brièvement reployé en-dessous et en avant. L'abdomen offre 
la conformation générale de celui de l’elongatula © ; le bord postérieur 
du 2° segment apparent est largement proéminent en arrière et pré- 


416 P. LESNE. 


sente, au milieu, une encoche d’où lon voit émerger deux courts 
stylets chitineux, fusiformes ; les segments 3 et 4 sont très courts et 
visibles seulement sur les côtés ; le 5° segment est largement et profon- 
dément échancré au milieu. 





13 


Fig. 12, 13 et 14. — Xylobosca spinifrons &. Apex des élytres vu de protil 
(fig. 12); bord apical des élytres vu par sa tranche inférieure (fig. 13); abdo- 
men vu en dessous (fig. 14). 


Cette forme est très nettement caractérisée par la conformation du 
front, de l’apex des élytres et par celle de labdomen. Nous en avons 
étudié deux individus provenant de Peak Downs (coll. Godeffroy in 
Naturhistorischen Museum zu Hamburg). 


Xyloboscea cuspidata, n. Sp. (©) 


Long. 3,3 à 3,7 mil — Cette forme ressemble beaucoup au 
X. elongatula ©. Elle en diffère par sa coloration plus claire, son pro- 
thorax étant d’un rouge brunätre et ses élytres d’un roux brunûtre. 
Le front, qui est excavé supérieurement, est garni d’une vestiture 
différente; il est couvert au milieu de poils fins et très courts, peu 
denses, rabattus vers le haut et presque couchés sur le tégument qui 
est marqué, dans la même région, d'une ponctuation rugueuse et con- 
fluente. De chaque côté du front, au voisinage de l'œil, existe une 
rangée de soies dressées, serrées et assez longues. Les angles sutu- 
raux des élytres, très pointus au sommet, sont reployés en dessous 
et en avant et sont comme accolés l’un à l’autre par leur face posté- 
rieure, formant une sorte de bec au-devant de l'extrémité de lab- 
domen. Le bord postérieur du 2° segment abdominal est légèrement 
bilobé au milieu; le 5° segment, profondément et rectangulairement 
échancré en arrière, offre, de chaque côté de cette échancrure, une 


Bostrychides nouveaux. 417 


longue spinule très aiguë, mais il ne possède pas de lobes médians 
lamelliformes. Les autres caractères sont ceux du X. elongatula ?. 








16 18 


Fig. 15 à 18. — Extrémité postérieure du corps vue de profil et abdomen vu 
en dessous chez les © des Xylobosca cuspidata (fig. 15 et 16) et X elonga- 
lula (fig. 17 et 18). 


Nous avons examiné 4 individus © provenant de Peak Downs et 
faisant partie de la collection Godeffroy conservée au Musée de Ham- 
bourg. 


Xylobosceca captiosa, n. Sp. (©). 


Long. 3,7 mill. — Forme voisine des X. elongatula et X. gemina, 
dont elle a la stature et la coloration .La dépression frontale, en majeure 
partie couverte d’une pubescence très courte, dressée, n’est pas ex- 
cavée en arrière; elle est bordée de chaque côté par une rangée de soies 
assez longues. Les articles 3-7 des antennes réunis sont aussi longs 
que le &. Le prothorax est faiblement échancré au bord antérieur. La 
ponctuation dorsale des élytres est dense, assez forte, très nettement 
marquée; le bord externe des mêmes organes est seulement sinué au 
tournant apical et n'offre pas d’échancrure profonde. La suture porte 
sur la déclivité une dent large, triangulaire, élevée, pointue. La déeli- 
vité apicale est bordée de chaque côté par une carène ; l'angle sutural 


418 P. LESNE. 


est incurvé et est muni d'une petite épine au sommet. Le 4% segment 
apparent de l'abdomen est plus long que chacun des suivants, le 2° est 
simple, les segments 3-5 paraissent soudés. Le bord postérieur du 
3e segment est légèrement saillant et un peu retroussé au milieu. Le 





20 


Apex des élytres vu de profil chez les © des Xylobosca capliosa (lig. 19) 
et X. gemina (fig. 20). 


4e segment est plus courten son milieu que sur les côtés ;il porte, dans 
sa région médiane, deux lobes brillants, roussätres. glabres, aplalis, 
parallèles à la face ventrale de l'abdomen, accolés lun à autre mais 
nullement imbriqués ; ces lobes sont soudés à la base et leurs sommets, 
arrondis, sont séparés par une entaille étroite à bords parallèles. Le 
8° segment apparaît de part et d'autre des lobes précédents sous la 
forme de 2 plaques transverses simples, inermes. 

On observe chez cette © la singulière faculté de réversibilité de lab- 
domen dont nous avons parlé à propos des Xylion sens. str. © (in Ann. 
Soc. ent. Fr. [1900], p. 544). L'ensemble des segments 3-5 peut se re- 
courber au-dessous des élytres, sur la face dorsale de Pabdomen. L’exis- 
tence de cette particularité chez les Xylobosca confirme d’une manière 
frappante la parenté de ces Bostrychides avec les Xylion proprement 
dits. 

Nous avons étudié une © unique provenant de l’Australie occiden- 
tale (De Boulay in coll. Fry = British Museum). 


Xylohosca vicaria, D. Sp. (©). 


Long. 4 mil. — Très semblable au X. Leai Lsn. © dont il à la sta- 
ture et la coloration: celle-ci est seulement moins foncée et les élytres 
sont plus brillants que chez le Leai. Il diffère en outre de cette espèce 
par les caractères suivants : 

Échancrure du bord antérieur du prothorax obtuse. Pubescence des 


Bostrychides nouveaux. , 419 


parties postérieures des élytres peu sensible. Gibbosité juxtasuturale 
de la déelivité postérieure brillante, presque glabre et imponctuée. Lè- 
vres du bourrelet sutural unidentées au milieu. Carène oblique de 
l'extrémité des élytres peu nettement indiquée; angle sutural non dé- 
primé par rapport à cette carène. Élytres finement velus en dessous le 





Angle sutural et bord apical des élytres chez les © des Xylobosca vicaria 
(fig. 21) et X. Leai (fig. 22). 


long de leur bord apical: celui-ci armé d’une dent dirigée obliquement 
en dedans, plus petite et plus rapprochée de l'angle sutural que chez 
le Leai. Au niveau de cette dent et du côté interne aboutit un canalicule 
longitudinal creusé sur la face inférieure de l'élytre. 

Cette espèce représente le X. Leai sur le continent australien. Nous 
n'en avons vu qu'un exemplaire étiqueté Australie sans localité précise. 
Il a été recueilli par M. A.-L. Schrader et appartient au Naturhisto- 
risches Museum de Hambourg. 


$ 12. — Xylophorus, nov. gen. Bostrychinorum. 


Corps allongé, cylindrique. Front glabre. Bord antérieur de lépi- 
stome obtusément denté au milieu. Labre allongé, à bords latéraux 
parallèles. Mandibules longues, toutes deux pointues au sommet. An- 
tennes de 9 articles ; 4 petits articles entre le 2€ article de l'antenne et 
le 4°* de la massue: celle-ci très développée. Prothorax relativement 
petit, très fortement rétréci en avant, sans trace de suture latérale; 
raäpe du pronotum offrant des denticules interposés entre les dents. 
Élytres allongés, paral- lèles, dentés en arrière au bord supérieur de la 
déclivité apicale; suture faiblement élevée sur la déclivité, non renflée 
en bourrelet. 

® Bord postérieur des élytres entier. 

Les articles de la massue antennaire montrent, par transparence, de 
petites taches sombres circulaires qui paraissent être des dépressions 
sensorielles ; mais l'examen de ce caractère demanderait une prépara- 
tion spéciale. Quoi qu’il en soit, le genre Xylophorus est l'un des plus 


420 P. LESNE. 


remarquables de la famille grâce à son labre allongé, à ses mandibules 
longues et pointues, à la forme de son prothorax, ete. Il appartient à la 
série des genres du type Xylopertha et se range auprès des Enneu- 
desnus. 

La seule espèce connue est indienne. 


Xylophorus abnormis, D. Sp. (©). 


Long. 5 mil. — Allongé, parallèle, d’un roux brunâtre avec le pro- 
thorax et la base des élytres plus clairs: antennes et pattes rousses, 
tibias antérieurs bruns. Tête aussi longue que large à la base, médio- 
crement convexe en dessus. Front simple, obsolètement caréné sur la 
ligne médiane en avant, mat, surtout en arrière, sans longues soies 
dressées, mais avec une fine et courte pubescence dressée formant une 
bande transverse le long de son bord antérieur; le tégument de cette 
bande transverse antérieure est finement ponctué et un peu brillant. 
Vertex très finement granuleux en avant. Suture fronto-clypéale bien 
marquée, presque droite, légèrement 
arquée. Épistome densément et très 
inement ponctué comme les parties 
antérieures du front, plus long sur les 
côtés qu’en son milieu, offrant, sur la 
ligne médiane, une carène brillante 
peu aceusée, son bord latéral droit 
simple, le bord gauche faisant saillie 
au contraire et formant une carène 
élevée, longitudinale, qui prend nais- 
sance contre le hord interne de l'œil, 
au point d'insertion de la soie orbi- 
taire normale et qui s'étend jusqu’au 
bord antérieur de l’épistome, au ni- 
veau de la base externe de la mandi- 
bule. Cette carène clypéale est glabre 
Fig. 23. — Xylophorus abnormis. sur sa face externe; du côte a 

Tête et bord antérieur du pro- elle est recouverte de longues soies 

thorax vus de trois quarts. dorées, dressées, très serrées et re- 

courbées en dedans au sommet. Yeux 
tres gros, circulaires, très convexes, faiblement surélevés à leur bord 
postérieur, mais cependant détachés des tempes à angle aigu. Labre 
légèrement allongé, arrondi au bord antérieur, sa frange pileuse peu 
dense. Mandibules allongées, très pointues au sommet. 1 article de 





Bostrychides nouveaux. 421 


l'antenne moins de deux fois aussi long que le suivant; articles 3-6 
très courts, devenant graduellement obliques et formant un funi- 
cule qui s’insère latéralement sur le 4er article de la massue ; celui-ci 
subtriangulaire, plus long et plus large que le suivant; 2° article 
de la massue subtrapézoide, presque aussi large que long, ses angles 
largement arrondis; dernier article de la massue le plus long de 
tous, en ovale allongé, très mince, foliiforme {!), Prothorax relative- 
ment petit, trapézoide, fortement rétréci en avant, à peu près aussi 
long que large, son bord antérieur n’atteignant pas la moitié de la 
longueur du bord postérieur; côtés légèrement arqués; angles pos- 
térieurs arrondis. Angles antérieurs du prothorax saillants, arrondis 
au sommet, limitant une échancrure étroite, assez profonde, suban- 
guleuse et arrondie au fond, et armés chacun d’une dent redressée 
légerement uncinée qui ne s’insère pas au sommet de l'angle, mais 
sur sa face dorsale. Déclivité antérieure du pronotum largement 
déprimée longitudinalement, notablement plus courte que la portion 
horizontale du même segment. Aire postérieure du pronotum brillante, 
sarnie de petits reliefs allongés, pointus en avant. Écusson petit, 
rectangulaire, transversal. Élytres plus de deux fois aussi longs que 
le prothorax, glabres, densément et assez finement ponctués sur les 
régions dorsale et latérales, plus forte- 
ment au voisinage de la déclivité apicale. 
Épaules arrondies. Déclivité postérieure 
presque plane, limitée par une carène sur 
la moitié inférieure de son pourtour et 
munie supérieurement de deux paires de 
dents marginales costiformes, longitudi- 
nales, terminées en pointe très aiguë; la 
déclivité est fortement et très densément pig. 24. — Déclivité apicale 
ponctuée sur toute sa surface et garnie, du Xylophorus abnorinis, 
sur plus de sa moitié inférieure, d’une vue de profil. 

pubescence couchée extrêmement courte. 

Suture légèrement élevée sur la déclivité. Angles suturaux arrondis 
au sommet. Bord iniféro-apical des élytres simple. Tibias antérieurs 
fortement carénés à la face externe sur plus de leur moitié apicale 
et largement sillonnés longitudinalement en arrière de cette carène. 
Tarses antérieurs plus longs que les tibias correspondants et frangés 
de longues soies dressées tout le long de leur face interne, leurs ar- 





(1) Cette antenne ressemble tout à fait à celle de certains Enneades- 
mius. 


122 P. LESNE. 


ticles 2 et 3 très longs, subégaux. Tibias postérieurs sans longues 
soies en dehors. 

L'abdomen n’a pu être examiné. 

Un spécimen unique de ce très curieux Bostrychide existe dans les 
collections du British Museum. Il est étiqueté : Halupahani, Haldum- 
mulle (Ceylan). 


& 


$S 13. — Xylopsocus HÉTÉROGNATHES 


DU GROUPE DU capucinus F. 


ces Xylopsocus sont nettement caractérisés par la dyssymétrie des 
a par la présence d'un postépipleure au bord apical des 
élytres et par leurs tibias antérieurs légèrement sillonnés à la face 
externe. Ils comprennent deux espèces à antennes 9-articulées, X. ca- 
pucinus Fabr. et X. radula Lesne. La premiere est en voie de devenir 
cosmopolite. La seconde, décrite de Sumatra, existe également dans 
le sud du Tenasserim, où elle à été capturée à Victoria Point (coll. 
Atkinson > British Museum). 

Dans le même groupe on ne connaissait jusqu'à présent qu'une seule 
espèce à antennes de 10 articles, le X. bicuspis Lesne, de larchipel 
Riou-Kiou. Nous en décrivons ci-dessous trois autres qui sont toutes 
indo-malaises. Ce qui prête un intérêt spécial à la connaissance de ces 
formes, c’est qu’elles apportent un argument presque décisif en faveur 
de l’origine indo-malaise de leur congénère X. capucinus. 


Xylopsocus Ritsemai, D. Sp. 


Long. 4-4,8 mill. — Stature et aspect du X. capucinus F. Noir, avec 
les élytres en° majeure partie d’un roux châtain; déclivité apicale, 
massue des antennes, tibias et tarses bruns; extrémité de l'abdomen, 
funicule antennaire, hanches et cuisses roux. Pubescence du dessus 
de la tête très fine, à peine sensible. Front granuleux. Mandibules 
très dissemblables, celle de gauche amincie au bout, celle de droite 
très courte, largement arrondie au sommet. Antennes de 10 articles, 
les articles 3-7 pris ensemble moins longs que le 1; articles de la 
massue semblables à ceux du capucinus, densément et uniformément 
pubescents. Bord antérieur du prothorax armé de chaque côté d’une 
dent uncinée; suture latérale non sinuée à la base; angles postérieurs 
obtus (vue de dessus). Sculpture de l'aire postérieure du pronotum 
fine, ràpeuse, formée sur les côtés, d’une ponctuation très dense qui 


Bostrychides nouveaux. 423 


se transforme dans la région médio-postérieure en fins reliefs cunéi- 
formes; pubescence de laire postérieure du pronotum extrêmement 
fine, à peine sensible. Sillon médian du pronotum très faible. Ponc- 
tuation des élytres assez fine près de la base, forte et très serrée sur 
les parties dorsales et latérales mais sans tendance à former de rides 
tranversales, les intervalles des points devenant granuliformes sur 
les côtés et au voisinage des bords de la déclivité apicale. Celle-ci 
nettement tronquée, circulaire, presque plane, délimitée supérieu- 
rement par deux paires de dents plates, comprimées dans le sens 
dorso-ventral ou plutôt dans le sens tangentiel par rapport aux bords 
de la déclivité, ces dents obtuses ou brièvement lobiformes ; dent de la 
paire supérieure un peu plus rapprochée de la dent inférieure que de la 
suture, celle de la paire inférieure située un peu au-dessus du niveau 
du tiers supérieur de la déclivité. Carène latérale de la déclivité abou- 
tissant à la base externe de la dent de la paire inférieure. La surface 
de la déelivité est tout entière couverte de points enfoncés circu- 
laires assez serrés dont les intervalles présentent de petits grains sphé- 
roides nombreux qui s’observent également sur la crête saillante que 
forme la suture sur la déclivité. Cette crête se prononce dès le bord 
supérieur de la déclivité et s'élève graduellement jusqu’en un point 
situé un peu au-dessous du milieu; là elle forme comme une dent 
obtuse, puis elle s’abaisse vers le bas pour devenir plus saillante à 
l'angle sutural qui est relevé à la manière d’une queue de Poule. Bord 
latéral de lPélytre finement denté en scie; bord inféro-apical explané 
en une sorte d’épipleure et franchement denté le long de son bord 
antérieur jusqu’au point où celui-ei se recourbe brusquement pour 
former la saillie apicale. Pubescence de l'abdomen et des côtés de la 
poitrine dense et extrêmement fine, ne masquant pas la sculpture 
sous-jacente. Carinule médiane du 4° segment abdominal subobsolète. 

G Bord postérieur du pénultième segment abdominal rectiligne. 
Dernier segment moins de deux fois aussi long que le précédent, légè- 
rement retroussé vers le bas à son bord postérieur; celui-ci offre seule- 
ment une très petite Imdentation au milieu. 

@ 4° segment abdominal largement sinué au bord postérieur ; 5° seg- 
ment environ deux fois aussi long que le précédent, offrant au milieu 
de son bord postérieur une échancrure arrondie aussi profonde que 
large et intéressant un peu plus du tiers de sa longueur. 

Cette espèce est à la fois très voisine des X. capucinus, X. radula 
et X. bicuspis, mais elle se distingue aisément de chacune d'elles. 

Elle est dédiée à notre distingué et très obligeant confrère, M. C. Rit- 
sema, Conservateur au Musée de Leyde. 

Ann. Soc. ent. Fr., LXXV [1906]. 2 


42% P. LESNE. 


PATRIE : Java, Preanger (P.-F. Sijthoff in coll. H.-J. Weth), 1, 
4 ©. Java occidental, Pengalengan (H. Frühstorfer in Musée de Leyde), 
ae: 


Xylopsocus acutespinosus, n. Sp. (©). 


Long. à peine à mill. — Stature et aspect du X. capucinus F. En- 
tièrement d’un noir mat en dessus; les deux premiers articles des 
antennes et les hanches roux; abdomen roux en entier ou seulement 
dans sa moitié apicale; cuisses d’un testacé pâle; poitrine, massue 
antennaire, tibias et tarses bruns. 

Face dorsale de la tête convexe, normale; front finement granuleux 
comme chez le capucinus. Mandibules fortement dyssymétriques, celle 
de gauche pointue, celle de droite largement arrondie au sommet. 
Antennes de 10 articles; articles 3-7 pris ensemble plus courts que 
le 4e article; articles de la massue semblables à ceux du capucinus, 
les deux premiers transverses, le 3° allongé, tous uniformément re- 
vêtus d’une pubescence très fine et très dense. Prothorax transverse, 
fortement rétréci en avant, armé de dents uncinées au bord antérieur, 
arqué sur les côtés et un peu rétréci près de la base, ses angles pos- 
térieurs droits (vus de dessus); suture latérale plus ou moins sinuée. 
Sculpture de l'aire postérieure du pronotum formée de larges points 

circulaires, denses, peu enfoncés, ocellés. Écus- 

a son petit, tubereuliforme, lisse et brillant. Base 

he, | des élytres fortement carénée et comme sublobée 

de chaque côté de l’écusson. Région basilaire des 

D élytres brillante et peu fortement ponctuée, le 
, reste des parties dorsales des élytres et les flancs 
€ des mêmes organes fortement et très densément 
ponctués; intervalles des points granuliformes, 
donnant à la surface des élytres un aspect rà- 

7. peux. Déclivité apicale abruptement tronquée, 
1 circulaire, plane, très nettement délimitée sur 
ses 2/3 inférieurs par une carène qui devient plus 

Data saillante à son extrémité supérieure et forme en 
Fig. 25. — Déclivité ce point une sorte de lobe comprimé latérale- 

apicale du Xyl0ps. ment. La déclivité présente supérieurement deux 

ACULESPIROSUS, aires d'épines marginales coniques, nullement 
vue de trois quarts. RE RUE < : 

comprimees et terminées chacune par une pointe 
très fine et très acérée, légèrement recourbée en dedans. Ces épines 
sont indépendantes de la carène latérale de la déclivité. Sur la dé- 


Bostrychides nouveaux. 425 
clivité même la suture devient graduellement et régulièrement plus 
saillante depuis le bord supérieur jusqu’à l’angle sutural qui est assez 
fortement relevé en queue de Poule. Déclivité apicale couverte de points 
enfoncés circulaires assez serrés et assez gros, dans les intervalles 
desquels existent de petits grains saillants sphéroïdes. Le bord externe 
de Pélytre est manifestement denticulé vers l’apex et cette denticula- 
tion se poursuit en s’accentuant tout le long du bord interne du post- 
épipleure de Pélytre. 

@. Dernier segment abdominal moins de deux fois aussi long que 
le précédent, biimpressionné en arrière et anguleusement échancré au 
milieu du bord postérieur. Tarses postérieurs avec de longues soies 
au côté interne. 

PATRIE : Birmanie, mines de rubis (!) [Doherty in coll. Fry => British 
Museum et Muséum de Paris]. 2 ©. 


Xylopsoecus ensifer, n. Sp. (G). 


Long. à peine 5 mill. — Assez allongé, légèrement et graduellement 
élargi en arrière, entièrement noir en dessus; dessous noir à part l’ex- 
trémité de l'abdomen qui est rousse ; hanches et cuisses d’un testacé 
päle ; trochanters, tibias et tarses bruns; antennes noires avec les deux 
premiers articles d’un roux brun. 

Même stature et même aspect général que les autres espèces du 
groupe du X. capucinus F. Front et épistome normaux. Mandibules 
dyssymétriques comme chez les espèces voisines, mais moins forte- 
ment; ces mandibules, toutes deux très courtes, s'appliquent l’une 
contre l'autre, au repos, par leurs bords terminaux et réalisent à peu 
près exactement le type brachygnathe des Sinoxylon; néanmoins la 
mandibule est atténuée vers l’apex, ce qui n’a pas lieu chez ces der- 
niers. Antennes de 10 articles, les articles 3-7 pris ensemble plus 
courts que le 4; articles 1 et 2 de la massue un peu transverses, 
3 légèrement allongé, oblong, tous revêtus d’une très fine pubescence 
uniformément répartie. Prothorax transverse, fortement rétréci en 
avant, armé de deux dents uncinées au bord antérieur, ses côtés for- 
tement arqués, convergents en avant et rentrants près de la base, le 
maximum de largeur du prothorax étant situé vers le 1/4 postérieur ; 
angles postérieurs (vus de dessus) marqués, presque droits, un peu 
saillants en arrière; suture latérale droite. Sculpture de l'aire posté- 
rieure du pronotum formée d’une ponctuation ràpeuse, dense. Bord 


(1) I s’agit probablement des mines situées aux environs de Mandalé. 


426 P. LESNE. 


basilaire des élytres en forme de carène mince, sinuée entre l'épaule 
et l'écusson. Base des élytres brillante et peu fortement ponctuée, le 
reste du dos des élytres et leurs flancs fortement et très densément 
ponctués avec les intervalles des points granuleux, ce qui donne au té- 
gument un aspect râpeux. Déclivité apicale nettement tronquée, sub- 
plane, circonserite sur les 2/3 inférieurs par une carène qui s’atténue 
latéralement au niveau du milieu de la hauteur de la déclivité, puis 
qui devient plus saillante au-dessus de ce point en formant une sorte 
de large lobe dans le plan vertical. Le 1/3 supérieur de la déclivité 
présente 2 paires de dents marginales indépen- 
dantes de la carène limitative du bord latéral. 
Ces dents sont assez grosses, mais émoussées au 
sommet et elles sont comprimées dans le sens 
tangentiel par rapport aux bords de la déclivité ; 
la dent inférieure est plus large que la supé- 
rieure, La surface de la déclivité est marquée de 
points enfoncés circulaires gros et serrés dont 
les intervalles portent de petits grains en saillie. 
La suture forme, sur la déclivité, une carène 


assez élevée qui est armée, au milieu de sa lon- 
) sueur, de deux épines longues et minces insé- 


rées contre la suture même et accolées lune à 
Pie. 26 1 Déclivité l'autre, émoussées au sommet et nullement élar- 
apicale du Xylops.  SiS à la base. Angle sutural saillant et redressé 
ensifer, vue de à la facon d'une queue de Poule. Bord externe 
trois quarts. de l’élytre denté en scie en arrière. Bord inféro- 
apical des élytres explané en un postépipleure 
dont le bord interne porte de petits tubereules espacés. 
d. Dernier segment abdominal seulement un peu plus long que le 
précédent, légèrement sinué au milieu du bord postérieur. 
Le caractère le plus curieux de cette espèce réside dans la longue 
épine ensiforme dont est pourvue la déclivité apicale. 





{ 


LÈ= 


PATRIE : Tenasserim, Tavoi (Doherty in coll. Fry > British Mu- 
seum). Type unique G. 


Le tableau suivant facilitera la détermination des Xylopsocus hétéro - 
gnathes appartenant au groupe du X. capucinus et dont les antennes, 
comptent 10 articles : 


1-(6). Dents du bord supérieur de la déclivité apicale compri- 
mées dans le sens tangentiel (dorso-ventral). 


Bostrychides nouveaux. 


2-(3). Bord supérieur de la déclivité apicale armée d’une paire 


Bostrychopsis cristaticeps, n. Sp 
Calophorus, n. gen 
Calophorus coriaceus, n. sp 
Dinoderopsis, n. gen 
Dinoderopsis escharipora, n. Sp 
Dinoderus ochraceipennis, n. Sp 
Heterarth Pi CAMDEARUS AN SD... 2-20 4. 2 + stone 396, 

— CRESUSBE LORIE Me re sn loiidaitne 394, 

— feMOrAIS AR ADACIUS 05,7. urrre mere 395, 396 


de larges dents reliées chacune à la carène marginale de 
la déclivité. Suture inerme, graduellement plus saillante 
depuis le haut de la déclivité jusqu’à l'angle sutural... 


& 
19 
rù 


US M an nn en ee X. biscuspis Lesne. 


. Bord supérieur de la déclivité apicale muni de deux 


paires de dents indépendantes de la carène marginale. 
Suture surélevée ou dentée au niveau du milieu de la 
hauteur de la déclivité. Angle sutural relevé et saillant. 


5). Suture simplement surélevée au milieu de la hauteur 


de la déclivité. Extrémité supérieure de la carène mar- 
ginale de la déelivité pas plus saillante que le reste de 
cette carène. — G Bord postérieur du dernier segment 
abdominal avec une petite indentation médiane........ 


ru ete ue ue SPP X. Ritsemai, n. Sp. 


. Suture armée sur chaque élytre, au niveau du milieu de 


la hauteur de la déclivité, d’une épine longue et mince, 
droite et émoussée au sommet. Extrémité supérieure de 
la carène latérale de la déclivité surélevée et comme lobée 
dans le plan vertical, — G Bord postérieur du dernier 
segment abdominal légèrement sinué au milieu........ 


RD ee me de ae io RON EST X. ensifer, n. sp. 


. Dents du bord supérieur de la déclivité apicale nulle- 


mentcomprimées, mais conoïdes, spinilormes et terminées 
en pointe acérée. Suture inerme, graduellement plus sail- 
lante depuis le haut de la déclivité apicale jusqu’à l'angle 
sutural. — © Bord postérieur du dernier segment abdo- 


minal anguleusement échancré... X. acutespinosus, n. 


INDEX ALPHABÉTIQUE DES GENRES ET DES ESPÈCES ÉTUDIÉS 
DANS CETTE NOTE. 


Sp. 


399 
399 
396 


428 


P."LESNE. 


Pages, 
Heterarthron gonasér MRAbriCIIS OP PME RE EEE TERRE RER 396, 397 
— jamaicensiSun As DE Ga EMMA SRE ur 395, 397 
Micrapate hicoS lan Sp EE ON EN PRETPP ETES 406 
1 ,\DPONIDES IE STESSMPE RENE EEMELEEr 407, 408 

— nenlOBtaNi SSD Er RARE PR EEE 108, 409 
— DÜDECULA ARE SPECIAL NN AM SERBE 408, 409 

— DUDUIUS. MSA AP MR AEELMMENRRDE AURA RER 407 
Psoa maculatatLeconté. Heu ar MARAIS Re 394 
2 SéxeUttA A, Un MS DIRE PAUL ÉRTRASS- NERO EAEE ETAPE 393 
Xylionulus eEpi£TUüS An SD MEME SRE CR ERNST 409 
XyloboseA:. LM: LD MAUR IE PURE SRE ME SE RENNES RESAR 410 
Xylobosca bispinosanMaciLeiya (ci) te ARE RER EEE Al 
— canina/ Blackburn) ER CE PR LMI EE APE AA 

—- captiosa in Msp AO) ne AURA OST k14, 417 

— cuspidätamnsisp: MO) REA LEUR Enr ee 413, 416 

==, Al-Hecisa Lesne Ci) tuer En UE NN Aie PIRE ES ARR EE AA 

— elongatula Mac Leay (9).:........2:.000 k4, 417 (fig.) 

= remina Lesne(o) Mn Res PA AAA Tr 413, 418 (lig.) 

—- geometriéa Lesné (GPA EME EC AIME MEET Rl 41 

— hirticollis BhekKburnmo) Ferme GANT AE er 445 

— Lea =Eesrei(o). 24858 nu Lunette 414, 419 (fig.) 

— mysticBlhekbunni (GO) re ee 412 

— SPINIfrORS: NÉS DAMON AE HE EMA EURE EPTECR 412, 415 
NiGATIa ES SD ON A AL UE RARE AIME 414, 418 

sé obarue De DEN EME NES EAP TRMEOERS CHERE IETNE 419 
Xylophorusrabnormis mn EsSp MEN EMAIL SAR EEE 420 
Xvlopsocustacutespinosus LI SD PME RE EENEEENERrEEN 424, 427 
— bicuspis Besne  UNAUR INEAEEEAMNNEIRE ERREUR 427 

— capucinus FaDriCIUS.. ture RER Per 422 

— ensifers ns SDS Be RE SR UE TETE 425, 427 

—— radula-Lesne per ren frise ARTE 422 

-- Ritsemal. 30: SD 40e a RS MERE ARRETE 492, 427 








Annales de la Societe ertomologique de france 


Vo ZXXV/906PL..9 





W<Trottet prnr 


1 Dysaures florita 


2 Conseroula CReS gra 

F3 Plusia rhode lrysa 

+ lolydesma riyrocyanez 
5 Corgatha argilacea 

6 Sarrohripe mauriur 


le arr 
Ze anis 
de Joannés 
viri 
Le 27 


/ 


(4 
9 


10 


Cautada obscura de Joanni 
Chiroclysts exilipicta 
dorocyrslis larnydeata 


Cymnoscelis rigelliz 


AuerE | amelopteryz multicolor 


Ce] 


Clyphodes mascarenalis 





Vol. LXXV 11900 2FP£ 10 


Annales de la Societe entomologique de France 





10 11 2 





ÆE.Lartaud dalet sc Imp. Ceny-Cros, le 


Colcoptères de l'Afrique. orientule 


Dryopidue , Helminthidae. Heteroceridae 


arf 





in 


AU: 


Voz. ZXXV (1906) FL.17. 


Annales de La Sociête entornologique de france. 





Imp.LZ,. aféntaire, Parts. Ad. Millot,sca bp. 


À da Baysson, del. 


Véspides 


Due 





Annales de la Societé erntornologique-de France. Vou.ZAXV (19062 722. 72. 






RE ; 

EPATE. SN 2 

7 "= DNA LE 
Y 


F 3 
# € 


19 


À da Baysson aet. Prp LL. afontarres Paris. Ad. Millot sea. 


Véspides 





CAnnales de la Société entomologique de France. Vol.LXXV(7906)PL. 13. 


cher RER 
nuire L'ÉTÉ ie 


pr te PCR pe 


R. du Buysson phot. Imp. L. Lafontaine, Paris. Héel. Mauge. 


Vespides 








Annales de la Société entomologique de france VoL. IXXV (7906:) PL. 14 





À, da Baysson de. /rp.l. Lafintaine, Paris. At, Millot seu. 


Vespides 





VoL. LXXV 19062P1.13. 


dptque de france. 


» 


CLELE: CFLÉOMO. 


Annales de le So 





Zrp.I. Zafénéaine, Paris Ad. Mrillot scrip. 


Ran P: 2YSsON del. 


Vespides 





na, 
MA PLAT) 
AE LC 





UM nl 
et À 


OT UE CA, 
ROLE LE TE DB 


cAnnales de la Société entomologique de France. Vol.LXXV(1906)PL76 





L. Diguet phot. Imp. L. Lafontaine, Paris. Hél. Mauge. 


Vespides 





CAnnales de la Société entomologique de France. Vol.LXXV(1906)PL.17. 


FIG. I 


FIG. 2 





Ducke et du Buysson phot. Imp. L. Lafontaine, Paris. Hél. Mauge. 


Vespides 


UN 
LA 


x ANS 07 


% 


























Lenpuride ( Ufonogr. des) et complément, due OVER, +4 


f, ï PE ME VE SAN NE RAIN RD D nde LR 2et3 fr. 
Aitues (Monogr. des), par Wulenen Re  2et 3 fr. 
 Oedemerides (Synopse des), par Ganer.sauER (traduction de EAN OASIS 

Marsaut}s (ons \ RO Abe A AR ER A LE; 
Ditomides (Monogr. des), par P. de la BruLERIE. , . . . « À et 3 fr. 
Eumolpides (S nopse des), par E, LEFÈVRE (Apps DA RTE 

de MARSEUL) A NE NE DER VEN EE AE ARE AE M ne 

- Histérides de Archipel Malais, par de MARSEUL. . . : - ce ANS 

.… Histérides nouveaux (Descr iption d’), par de MarsEUL. 1° 50 et 2 fr. 
 Magdalinus d'Europe et cirea, p. Dessrocuers pes Loces. . 1 50 et 2 fr. 

… Nanophyes (Honogr.du genre), par H. Br. de BARNEVILLE. . 4 50 et 2 fr. 
£rotyli esel Endomychides de l'Ancien Monde (Revision des) 4 50 ét 2 fr. 
RAR (Monogr. du genre), par Harozp (traduction RE NORGE 

reud’homme de Borre). : . . :. . ....:... fr. 50 
Oxyporus (Tableau synopt. du genre), par À. FauveL. . . 0 fr. 50 
Characters of undescribed Lepidoptera heterocera, par JEANS 
A MO TS ep RAIN PRIE RQ PRE ETES RO 3 et k fr. 
Tableaux unalytiques pour déterminer les Coléoptères RAT UE 
"Europe PSE 
L Neécrophages (traduit de REITTER). . . . D 1 Fe ÿ 
II. Colydiides, Rhysodides, Trogositides (traduit de 
RS on DURE Peas e Or. 50. 


Le prix du port de ces ouvrages (sauf la Faune et les Cat 
logues sun. et pour éliqueltes, envoyés franco) et celui des Hrages, 
"à part son à la charge de l'acheteur. 


L'Abeille, et d'Entomologie, fondé par S. DE FANS 
continué par la Société entomologique de France, publie spécia- 
lement des travaux sur les Coréoprères de l’Ancien Monde. 

M. L. Bedel, 20, rue de l’Odéon, est chargé dela publication du Journal 
(examen et ‘admission des mémoires et COR RNNES scientifique). 


Le 13° et dernier fascicule du vol. XXX a été distribué. 


Le montant dés'abonnements aux volumes de l’Abeïille doit être 
adressé à M. V. VAUTIER, agent de la Société, 28, rue Serpente. 


COLLECTIONS 


1° Collection H. Sénac (Tenebrionidae) ; 
2 Collection Ch. Brisout de Barneville (Coléoptères d'Europe) : 4 


Chez M. L. Bedel, 20, rue de l’Odéon. 
si Collection Peyerimhoff (Wicrolépidoplères) ; 






















# Collection H. Brisout de Barneville (Coléoptér es d'Europe); | A ot fe a 


ÿ Collégtion Aubé (Coléoplères d'Europe): 
* Golleétion complète des Orthoptères de France donnée à la Société 
pa M. À. Finot; 
7° Collections E. Gobert et L. Pandellé (Diptères) ; 
8° Collection entomologique française de tous les ordres; 
-9° Collection d'exemplaires typiques; 


Au Siège. social, 28, rue Serperite. 


La « Do des Collections » est chargée de créer ces deux der- 
nières Collections. A cet effet, une vaste salle attenant à la Bibliothèque a 
été louée et est prête à recevoir les insectes français de tous ordres et 

Types sine, les ReLDrES RAURE bien envoyer, avec localités précises. 























s de . 


A° GROUVELLE. — Voyage de M. Ch. Ada Fee T'Aftiqué 
orientale. Pryopidae, Helminthidae, Heteroceridae [pL 10]. - 


ie rachis (8° ni HAN tReS ta RTE Lu ii 


1 Ru R. DU BuYSsoN. — Monographie des genres Apoica et Synoeca LL | 
: (Vespides) pl. 11: à 177. MONS GIE IN ANS 833 1? 


AE (E F. SANTSCHL — Mœurs parasitiques temporaires à des Fourmis FIND NE 
du genre Bothriomyrmex . UE D NS TO Ni 


“ Le LESNE — Bostrychides nouveaux ou peu € connus (re note) AR 
(68) RE SL Re ee Rue 





| Avis aux Libraires et aux personnes étrangères 


à la Société 

_ Les ouvrages mis en vente par la Sociétéentomologique de France 

sont livrés contre paiement, au siège social, Hotel des Sociétés Savantes : 
(rue Serpente, 28), à la Bibliothèque, tous les jours, de 4heures 185 

à 6 heures 1j2 du soir, excepté les mercredis et jours de fêtes. | 

On y prend des abonnements pour les Annales ou le Bulletin é 


de la Société entomologique. de France et pour l’Abeille, Journal 
d’Entomologie. 





au Secrétaire de la Société entomologique. de France 


an 28, rue Serpente, Paris, 69. 








| SOCITÉ ENTOMOLOGIQUE | 
DE FRANCE 1. 


FONDÉE LE 29 FÉVRIER 1832 


RECONNUE COMME INSTITUTION D UTILITÉ PUBLIQUE 


PAR DÉCRET DU 23 AOUT 1878 


Natura maxime miranda 
in minimis. 


VOLUME LXXV. — ANNÉE 1906 


4° TRIMESTRE 


PARIS 
AU SIEGE DE LA SOCIÈTE 


HOTEL DES SOCIÉTÉS SAVANTES 
“ 28, rue Serpente, 28 


JANVIER 1907 








NA, 


FRE mm Les Annales paraissent trimestriellement. 
Le Secrétaire-gérant : Pn. GROUVELLE. è ANEOUTT Fe 
DR Bt re Qi É L S 


AR, 
# 


L 








. La Société dispose des ouyrages suivants : 
(Le premier prix ést pour les membres de la SU le arène 


pour les personnes étrangères à la Société.) ne 5 4 FRS 

Annales de la Société entomologique de Fi ance, années + | 

1843 à 1846 61 1859/à 4890, 2 6m UN R R AUS, 42 et 45 fr: 
Les années 1847, 1848, 1856 et 1858, dont il : & 

reste moins de 40 exemplaires RE ASS SR RES à x 50 fr. 


Annales (années 1891.4-4908)% 7, a Eten 25 et 30 fr. 


Tables générales alphabétiques et analyliques des An- 
males de la Société entomologique de France (1832- 


1860): par AS PAR Se Ne AE NES AE 2"et 9" ir 
Tables génerales des Annales de 1861 à 1880 inclusi- " 
dvement pari RS LEFENRE ESS TRE MO LEA EMEaTE Et 10 et 42 fr. 
Tables générales des Annales de 1881 à 1890 nas 4 
: vement; par BE. LEREVRES 4% nec Un Re RE M Es LE À LU Pa 
Bulletin (années 1895 à 4904), chaque. . . . ... à. NAS IE 
Bulletin (numéros isolés), chaque . . .. .. 4, Loi Ar 
Bulletin, comptes rendus du Congrès (4 ou plus. N°). Bet 5 fr. 
L’Abeille {série complète in-12, vol. 4 à 27). . . . . 150 et 475 fr. 
L’Abeille (série in-12, la plupart des volumes) chacun. : 8 et 12 fr. 
L'’Abeille (série in-8°,. Prix de l'abonnement par volume  . 
(port Compris) te RSR RES Ne ee RS 410 et 12 fr. 
Faune des Coléoptéres du bassin de la Seine, par L. Beper : 
TT. I (Carnivora, Palpicornia) épuisé. : RS ee ta: À0 à à 
EN Phytophaga) . DRE A An Le EP EE 8 et 10 Îr. 
T. VI (Rhynchophora). . . : . TE VAL NEO OUR T8 PLAIT, 


Catalogue raisonné des Coléoptères du Nord de 
l'Afrique, par Louis Bepez, t.1, 49 fasc., pp. 1-208, 
n-89, 1800-2004 EL RER EE CRAN EN one 40 et A2 :fr. 
Catalogue syn. et géogr. des Coléoptères de l’Anc. Monde : 
Europe et contrées limitrophes en Afrique et en Asie. 3 et 5 fr. 


Catalogue étiquettes, pour collections. : 2... .,. .. LES tre 
Catalogus Coleopterorum Europae et confinium. . : . . . -0 fr. 50 
Id. avec Index (Suppl. au Catalogus). . . : 4... .. ” 1r,%20 
Monographie de la famille des Eucnémides, par H. de LAON 
BoxvouLom, in-8° avec 42 planches gravées AR AU CE D'et #7; 1e. 
Monod ape générale des Mylabres, 1872, 6 pl., dont 
2 COL: DÉMOÏPES EN ne Ce Er RS 8 et 10 fr. 
— DL CDIOTIBES ES CASTRES QE CE «40 "et 12 4r: 
Étude sur les Malachides d'Europe et du bassin dela Médi- 
lerranée, DAT IPETRON RE D VUE NP ee CA et Or: 
Mylabrides d Europe (Monogr. des), par de MarseuL, 2 pl. : | 
Noires Par OT A SN TT SN AR LE MA TA L'et 5 fr. 
ER À) 9 Le 2e PP E R VR PONS SN AREAS PSE UE A ÿ et. 6 fr. 
Téléphorides et Malthinides (Monogr. des), par de Mar- 
SEUL, À pl. ANG PEN PAU SR PART Ne AA PER DE LL ket 5fr.… 


Silphides (Précis des genres et espèces des), p. de MARSEUL. 3 et 4 fr 
Tableaux synoptiques des Paussides, Clavigérides, Pséla- 
phides et Scydmeénides, par REITTER (trad. E. Leprieur). 8 RAT 
Nouveau Répertoire contenant les descriptions des espèces 
de l'Ancien Monde : | 
Hydrocanthares, Palpicornes.. , . . 2... : 3 et 4fr. 
Buprestiles, 4 TE UE A INR SEEN d'et °2 fr. 
(Vo la suite, page 8 de la couverture.) 


NOUVELLES OBSERVATIONS 


SUR LA 
NIDIFICATION DES ABEILLES À L'AIR LIBRE 


avec les planches 18, 19 et 20 
par E.-L. Bouvier. 


L’Abeille commune {Apis mellifica L.) n’a pas coutume de nidifier à 
l'air libre; domestiquée, elle construit ses rayons dans les ruches:; re- 
devenue sauvage, elle établit sa demeure au sein d’une souche creuse. 
dans quelque aniractuosité de roche, parfois même dans les chemi- 
nées ; Ce qui, dans tous les cas, la protège contre les intempéries. Quand 
l’essaim émigrant ne trouve pas de refuge, il se fixe sur une branche 
et cherche à y édifier ses gâteaux, comme on l'observe assez fréquem- 
ment dans le Jardin du Luxembourg, au voisinage du Rucher d’appli- 
cation ; mais alors, ses constructions restent toujours fort réduites, et 
sans doute il périt bientôt, victime du froid, de la faim, et des condi- 
tions atmosphériques défavorables. 

A cette règle on connait quelques exceptions, très rares à vrai dire, 
mais par là d'autant plus curieuses. 

Dans la littérature zoologique ancienne, on ne trouve guère de ren- 
seignements sur les nidifications à Pair libre et, pour ma part, je n’en 
puis signaler qu'un seul, dont je dois au surplus la connaissance à l’a- 
mabilité de notre confrère, M. J. de Joannis. Il s’agit de brèves obser- 
vations r'1evées par Curtis (1862) dans la British Entomology, et d’une 
assez bonne tigure en couleur qui sert à illustrer ces observations. 
« Je me considère comme heureux, dit Curtis, de pouvoir représenter 
dans ma planche le nid d’Abeilles domestiques qui fut découvert par 
lord Malmesbury dans ses plantations, près de la rivière Avon, à peu 
de distance de Sopley. J’ai eu la satisfaction de voir ce nid avant qu’on 
l’enlevät, en octobre 1838 ; il était fixé au rameau d’un arbre et, comme 
le représente la planche, se dirigeait vers le bas, à environ deux pieds 
du sol; un grand nombre d’Abeilles étaient mortes, la tête enfoncée à 
l’intérieur des cellules. Dans cette contrée, on trouve rarement des 
rayons au sein des troncs creux; mais une nidification édifiée en plein 
air est, je pense, sans aucun parallèle dans l’histoire des Abeilles. » 
Curtis n'en dit pas davantage et c’est fâcheux; mais il semble bien 
que la colonie n’était pas absolument éteinte quand on enleva son ou- 

Ann. Soc. ent. Fr., LXXV [1906]. 29 


430 E.-L. Bouvier. 


vrage, et étant donné l’empressement qu’on mit à la détruire sitôt dé- 
couverte, on peut bien croire aussi qu’elle provenait d’un essaimage 
de la même saison. J'ai relevé ce passage de Curtis dans une courte 
communication à la Société entomologique (1905, 223). 

Une autre nidification aérienne nous est beaucoup mieux connue ; elle 
fut édifiée au Jardin des Plantes en 1903 et j'ai eu la bonne fortune de 
pouvoir en suivre presque complètement tous les progrès depuis le 
jour où un essaim létablit. Dans le tronc creux d’un Sophora japo- 
nica situé près de la Bibliothèque se trouvait installée, depuis des 
ans, une colonie redevenue sauvage. Le 26 mai au matin, par une 
tiède journée, la colonie jeta un essaim volumineux qui alla se poser, 
en une grappe énorme, sur la branche la plus grosse d’un second So- 
phora très voisin, à 6 mètres environ au-dessus du sol. Ordinairement, 
la première station d’un essaim n’est que temporaire : les Abeilles en- 
voient au loin des éclaireurs qui choisissent un emplacement conve- 
nable où la colonie tout entière émigre définitivement. Soit que la reine 
füt hors d’état de fournir un long vol, soit recherches infructueuses 
de la part des éclaireurs, lessaim resta sur sa branche où il se mit 
aussitôt à construire. Le 29 juin, quand je signalai cet essaim à la So- 
ciété entomologique (1904, 487), il avait édifié quatre rayons paral- 
lèles en forme de demi-cereles dont le diamètre moyen était de 36 cen- 
timètres environ. Durant les heures de travail, une partie de la popu- 
lation occupait le bord inférieur de ces derniers, travaillant sans doute 
à étendre l’ouvrage; vers le soir, les Abeilles étaient rassemblées au 
logis, et ne trouvant pas à l’intérieur de ce dernier un espace sulfisant, 
recouvraient en totalité la face externe de l'édifice. Formés de cire 
neuve, les rayons étaient alors d’un blanc de neige, mais ils se terni- 
rent peu à peu et passerent dans la suite au ton grisätre. Après les 
vacances et durant le mois d'octobre, le travail devint forcément 
moins actif; mais la colonie avait conservé une population des plus 
riches, qui, dans les journées fraiches et sombres, débordait sur les 
faces externes de la nidification et y formait un revêtement serré, Au 
début de novembre, les Abeilles ne sortaient qu'aux heures les plus 
chaudes, mais se groupaient encore, pendant le jour, sur les parois 
latérales du nid qu’elles recouvraient à peu près complètement. L’6- 
difice présentait alors des dimensions considérables ; il se composait 
de six rayons que j'ai pu mesurer dans la suite et qui, tous ensemble, 
avaient une étendue atteignant bien près d’un mètre carré: des épais- 
sissements marginaux très puissants et un certain nombre d’anasto- 
moses marginales montraient, avec évidence, que les industrieux in- 
sectes avaient eu le soin de se protéger contre les intempéries. 

La précaution était bonne, mais elle fut excessive : ayant produit 


Nidification des Abeilles à l'air libre. 431 


énormément de cire, la colonie avait accumulé trop peu de réserves. 
Quand vinrent les jours froids, sa vaillante population diminua peu 
à peu, et progressivement disparurent les Abeilles qui formaient une 
couche sur la face externe des rayons latéraux; bientôt, les ouvrières 
réfugiées à l’intérieur furent elles-mêmes atteintes, et le matin, après 
certaines nuits glaciales de février, des centaines de cadavres jon- 
chaient le sol au-dessous de Pessaim. Frappée par cette mortalité 
excessive, la colonie devait se réduire, au commencement de mars, à 
un bien petit nombre d'individus. Pourtant, il lui restait encore un 
peu de vitalité à cette époque, et quand arrivèrent les premiers jours 
un peu ensoleillés, on pouvait voir quelques Abeilles voler çà et là 
autour des rayons. Mais le printemps fut long à se manilester, les 
fleurs restaient toujours rares, et les malheureuses survivantes, peut- 
être déjà privées de leur reine, se trouvaient dans l'impossibilité de 
subvenir à un ravitaillement nécessaire ; elles succombèrent une à une, 
les dernières aux premiers jours d'avril, où je vis les plus résistantes 
voler encore autour du nid. Et ce fut ensuite la mort dans cet édifice 
où bruissait naguère un peuple en activité. La nidification fut recueillie 
à grand’peine, et non sans péril, pour prendre place dans la galerie 
d’entomologie appliquée du Muséum ; on l’obtint quelque peu mutilée, 
mais excellente toutefois pour les recherches. Ayant consommé leur 
miel presque jusqu’à la dernière goutte, les pauvres affamées avaient 
toutes péri, enfoncées pour la plupart dans les alvéoles, conformément 
aux observations de Curtis. J’ai soigneusement décrit et figuré cette gi- 
gantesque nidification dans un récent mémoire (1905) qui est, je pense, 
le premier document explicite relatif à l’industrie aérienne des Abeilles. 

Mais je n'étais pas aux limites de ma bonne fortune. A peine le pré- 
cédent mémoire venait-il d'être publié, qu'une seconde nidification à 
l'air libre m'était signalée au voisinage du Muséum, dans le jardin d’un 
immeuble situé rue de la Pitié. C’est à M. Mascaux, directeur des ma- 
gasins de la « Ville de Lutèce » et propriétaire de l'immeuble, que je 
dois cette pièce remarquable. Ayant eu connaissance du curieux travail 
effectué par les Abeilles au Jardin des Plantes et du soin avec lequel 
nous avions suivi le phénomène, il eut l’aimable obligeance de signaler 
et d'offrir au Muséum l'édifice aérien dont un heureux hasard l'avait 
enrichi. Cette communication me fut faite au cours de l'hiver der- 
nier; la colonie ne manifestait aucune activité, mais ce n’était pas 
une raison pour qu'elle fût morte, et je résolus de la laisser en place 
afin de savoir si elle reprendrait vigueur aux premiers beaux jours. 
Il ne m'était pas possible de la surveiller à toute heure comme celle 
du Jardin des Plantes et, la voyant inerte, je fis couper dans la seconde 
quinzaine d'avril la haute branche de Marronnier d'Inde qui lui servait 


432 E.-L. Bouvier. 


de soutien. Toutes les Abeilles avaient péri, et leurs cadavres, en très 
erand nombre, se trouvaient entre les gâteaux ou enfoncés dans les 
alvéoles, Mais plusieurs étaient certainement restées vivantes jusqu’au 
réveil de la végétation : car en examinant avec soin la branche déjà 
feuillée qui portait le nid, je trouvai six cadavres retenus par les 
pattes dans le vernis gluant qui recouvrait les écailles adhérentes des 
bourgeons foliaires. On sait que ce vernis apparait en abondance aux 
premiers jours du printemps et que les ouvrières le recueillent pour 
en faire de la propolis:; évidemment, les survivantes avaient dû pro- 
liter de quelques chauds rayons de soleil pour butiner et, fort affaiblies 
par leur disette, étaient restées prises au vernis des bourgeons. Il est 
probable que d’autres Abeilles s’engluèrent de même aux nombreuses 
frondaisons restées en place sur le Marronnier ; d’où l’on peut conclure 
que la colonie conserva jusqu’au printemps une vitalité assez grande. 
J'ai su en outre, par le concierge de l’immeuble, que les Abeilles se fixè- 
rent sur la branche vers la fin du printemps dernier (1905), c’est-à-dire 
à l'époque de l’essaimage, qu’elles construisirent de suite des gâteaux, 
mais que leur ouvrage se détacha plusieurs fois et qu’elles le réédifiè- 
rent avec une patience inlassable. 

Cette seconde nidification aérienne (pl. 48, 19) se trouvait à 7 mètres 
environ au-dessus du sol; je pus l'obtenir absolument intacte en faisant 
couper tout entière la longue branche qui, par certains de ses rameaux, 
lui servait de support. Elle est moins grande que la nidification établie 
sur le Sophora du Jardin des Plantes, mais bien plus curieuse et plus 
instructive à cause de son architecture et de ses attaches. Je crois utile 
de la décrire complètement et de la comparer à la première, ne fûüt-ce 
que pour montrer la souplesse de l’industrie des Abeilles, et l’ingé- 
niosité dont ces insectes font preuve quand elles ont à lutter directe- 
ment centre les intempéries. 

Mäis avant d'aborder cette étude il ne sera pas sans intérêt de recher- 
cher l’origine de ces colonies aériennes, et la raison de leur fréquence 
dans le quartier du Muséum. 

On sait que la première nidification provenait d’un essaim jeté par 
la colonie d’Abeilles établies dans le tronc creux d’un Sophora, au 
Jardin des Plantes. Pour des raisons que je n’ai pu connaitre, cette co- 
lonie fut frappée de mort en même temps que l’essaim qu’elle avait 
donné; c'est-à-dire deux ou trois mois avant l’époque où d’autres 
Abeilles s’établirent rue de la Pitié. Quelle était donc l’origine de ces 
dernières? Les ruches sont plutôt rares à Paris et je ne crois pas qu'il 
s'en trouve dans le 5° arrondissement, sauf à l’École d’apiculture du 
Luxembourg qui me parait vraiment bien éloignée. Mais une distance 
de 300 mètres à peine sépare l'immeuble de M. Mascaux du Jardin des 


Nidification des Abeilles à l'air libre. 433 


Pantes et une autre colonie sauvage existe depuis longtemps dans ce 
dernier, au sein d’un trone creux de Catalpa, dans la petite École de 
Botanique. Ne convient-il pas de rapporter à cette colonie, plutôt qu’au 
rucher du Luxembourg, l’essaim qui s'établit rue de la Pitié? 

J'attribue à la même colonie un autre essaim qui, vers la même 
époque, vint se poser sur une corniche, au Laboratoire d'Anatomie 
comparée du Muséum, où il fut recueilli par mon excellent collabora- 
rateur, M. R. du Buysson, et conservé dans une ruche à cadres mobiles 
par M. Henri Gervais. Les troncs creux ne présentent en général que 
des anfractuosités étroites peu favorables au grand développement 
des gâteaux, et par là même sont très propres à favoriser l’essaimage. 
Ainsi s'explique la multiplicité des essaims au Muséum où, pourtant, il 
n'y à plus qu’une seule colonie, celle de la petite École de Botanique. Orles 
vieux arbres à tronc creux sont plutôt rares au Jardin des Plantes ou 
dans le quartier, et les ouvrières qui cherchent un gîte pour lessaim 
ne doivent pas toujours les découvrir; il est vrai que les Abeilles ne 
dédaignent pas de s'établir dans les cheminées, mais encore faut-il que 
ces dernières soient abandonnées et sans feu, ce qui ne se rencontre 
pas fréquemment dans les grandes villes. En fait, le Jardin des Plantes 
est peu propre à fournir un abri aux Abeilles, et la plupart des essaims 
qui s’y lorment doivent périr ou gagner des lieux plus hospitaliers : 
quelques-unes essayent de s'installer sur des arbres, mais bien peu sont 
capables de résister aux intempéries qui les assaillent de toutes parts, 
et les plus vivaces arrivent seules à construire des nidifications aé- 
riennes permanentes semblables à celles que j'ai eu l’occasion d’ob- 
server. 


I. — Position du nid. 


Pour interpréter convenablement l'architecture de cesédifices curieux, 
il est nécessaire d’en connaitre la position exacte sur l'arbre, l’orienta- 
tion et la manière dont ils sont situés par rapport aux édifices du voisi- 
nage. Aucune de ces particularités n’est indifférente aux Abeilles, dans 
leur souci constant de se construire un gîte convenablement protégé. 

Le jardin où s’établirent les émigrantes, dans la rue de la Pitié, a la 
forme rectangulaire : l’un de ses grands côtés se trouve à peu près au 
nord-ouest, l’autre au sud-est, l’un des petits côtés ayant l'orientation 
du sud-ouest et le second celle du nord-est. Sur trois de ces côtés 
s'élèvent en bordure des habitations assez hautes, mais le grand côté 
du sud-es&(p. 437, fig. À ab) ne présente pas d'autre construction que 
le mur de clôture et quelques hangars très peu élevés. 

Il n’y à dans ce jardin qu’un petit nombre d'arbres, tous émondés 
jusqu'à plusieurs mètres au-dessus du sol, et éloignés les uns des 


434 E.-L. Bouvier. 


autres. C’est sur le plus grand de ces arbres, un Marronnier d'Inde à 
tronc élevé, que nidifièrent les Abeilles. Elles choisirent une grosse 
branche qui s'élevait obliquement jusqu’à 7 mètres de hauteur environ 
et, sur cette branche, un rameau subterminal un peu incliné vers le sol 
(pl. 19, fig. 1). Ce rameau offrait à l'édifice une attache bien étroite, car 
son diamètre moyen ne mesurait guère que 30 millimètres. Je mettrai 
plus loin en évidence les ingénieux artifices employés par lessaim 
pour fixer à un support aussi réduit sa nidification vaste et complexe. 

Le Marronnier se trouve aussi loin que possible de tous les immeu- 
bles élevés, à quelques mètres du mur de clôture (fig. 4 du texte, a b) 
situé au sud-est, c’est-à-dire largement exposé, sans aucun abri, aux 
vents méridionaux. Et d'autre part, situé à une hauteur de 7 mètres 
le nid (fig. 4 du texte) est orienté comme le rameau, de l’est-sud-est à 
l’ouest-nord-ouest, offrant l’une de ses faces latérales aux vents du sud, 
ouest et sa tranche orientale aux vents de l’est-sud-est. Ainsi, les maisons 
du voisinage ne protégeaient pas également toutes les parties de l’édi- 
lice et il ne sera pas sans intérêt d'examiner les agencements architec- 
turaux qui permirent aux Abeilles de remédier à ces désavantages. 

Si l’on compare maintenant la nidification de la rue de la Pitié à 
celle établie au Jardin des Plantes, on verra que les essaims émigrants 
semblent avoir choisi une orientation déterminée pour construire leur 
édifice aérien. Sur le Marronnier d'Inde, en effet, les gâteaux avaient 
sensiblement la direction ouest-nord-ouest, est-sud-est, tandis que sur 
le Sophora ils se dirigeaient de l’ouest-sud-ouest à l’est-nord-est (fig. 2, 
p. 438). En somme, pour les deux nids les rayons étaient sensiblement 
orientés de l’ouest à l’est, mais c’est peut-être le résultat d’une simple 
comcidence, 


Il. — Nombre et forme des gâteaux. 


Dans les deux nidifications, les gâteaux bien développés sont au 
nombre de six, tous verticalement disposés et presque partout à la 
même distance les uns des autres que ceux d’une ruche ordinaire. 
Chacun d’eux présente (pl. 48, fig. 2, pl. 20) à peu près la forme d’une 
demi-ellipse fixée au support par son axe transversal et libre sur ses 
bords dans le reste de son étendue, sauf aux points assez nombreux 
où se produisirent les concrescences marginales que nous étudierons 
plus tard. 

Mais la longueur etla hauteur des gâteaux présentent des dimensions 
relatives bien différentes dans les deux nidifications, ainsi qu'on peut 
s’en rendre compte par le tableau suivant : 


Nidification des Abeilles à l'air libre. 439 










































NID DU SOPIIORA. NID DE MARRONNIER. 

GATEAUX. = ES = —— — 
Longueur. Hauteur. Rapport. Longueur. Hauteur, Rapport, 

1° gäleau.| 40 cent. | 32cent. 1.25 10 cent. | 15 cent. 0.66 
2  — DA — 34 — 1.67 JS 32 — 0.65 
3! — GE — 38 — 1.68 24 — 39 — 0.68 
FES OM EURE 1.30 À 35(appr.) | 37 — 0.89 
De — 40 — 39 — 1.14 24 — ei = 0.85 
12 0.46 











Ainsi, dans la nidification établie sur le Sophora (pl. 20), l'axe basilaire 
des rayons est bien plus allongé que l'axe vertical, tandis qu'on observe 
le contraire dans la nidification établie sur le Marronnier (pl. 18, fig. 2). 
Et ici déjà se manileste, dans sa merveilleuse plasticité, l'industrie des 
Abeilles. Sur le Sophora, la nidification était fixée à une énorme branche 
qui lui offrait une attache solide et considérablement étendue ; au-dessus 
de ce large et résistant support, qui était en même temps un abri, les 
insectes pouvaient à volonté longuement étendre leurs gâteaux. Sur 
le Marronnier, par contre, les Abeilles se trouvaient en présence d’une 
branche plutôt menue, où deux fourches successives pouvaient seules 
faciliter les constructions (pl. 18, fig. 1); on verra qu'elles firent de leur 
mieux pour utiliser la double fourche, mais cette base d'attache était 
fort peu étendue dans le sens longitudinal, ce qui força les Abeilles à 
nidifier surtout en hauteur. Aussi les malheureux insectes furent-ils 
victimes de ces conditions défavorables, en dépit des agencements 
qu'ils imaginèrent pour y remédier : fixés à la branche sur une trop 
faible étendue, les rayons résistaient mal aux coups de vent, et à deux 
reprises se détachèrent, mettant la colonie en péril et dans l'obligation 
de recommencer son travail à nouveaux frais. Sur le Sophora, au 
contraire, l'édifice présentait une solidité à toute épreuve; de fait, il 
résisla sans dégâts aux intempéries les plus diverses et put atteindre 
les proportions vraiment prodigieuses que j'ai indiquées plus haut. 


III. — Mode de fixation des nids. 


Sur la grosse branche du Sophora les rayons (pl. 20) étaient large- 
ment fixés, souvent confluents à leur base et quelquefois réunis par des 
anastomoses obliques. Ils se rattachaient à l'écorce par un revêtement 
épais et solide qui devait sa remarquable résistance à un excès de 


4306 E.-L. Bouvier. 


propolis. Ce revêtement occupait dans la région du nid toute la sur- 
face de l'écorce et servait de base commune à tous les rayons ; il était 
plus riche en résine dans la partie extérieure, où d’ailleurs il se pro- 
longeait quelque peu sur l'écorce, en dehors de la nidification; en ces 
points les alvéoles prenaient Ja forme de larges cavités dont les pa- 
rois courbes (pl. 20) venaient directement se rattacher à la branche, 
leurs bords figurant des sortes d’arceaux convexes vers le bas. Fixé de 
la sorte, l'édifice ne pouvait qu'être fort résistant, et il le fut en effet. 
Les Abeilles du second nid se trouvaient en présence de difficultés 
autrement grandes : au lieu d’une large et forte branche formant un 
toit continu et inébranlable, elles n’eurent pour base d'attache (pl. 18, 
fig. 4) qu'un faible rameau axial tout au plus large de 30 mill., et 
deux bifurcations émises par ce rameau à 410 mill. l’une de Pautre et 
tormant avec celui-ci des angles de 45 et de 60 degrés. Pour fixer s0- 
lidement leur nid à ce toit bien précaire, elles eurent recours à des 
Fee ingénieuses et variées qui méritent une étude particulière. 
rest le 4° gâteau (fig. 1, IV), le plus grand de tous, qui servit de 
“ie et de soutien à tout l'édifice; il était fixé sur toute sa longueur 
au rameau axial et, comme ce dernier, s’'infléchissait un peu vers le 
nord au niveau de la seconde bifurcation. Situés au sud du précédent, 
le 5° (V) et le 6° rayons (VI) étaient libres à leur extrémité occidentale: 
plus loin ïls se reliaient par de courtes attaches transversales au ra- 
meau axial et à sa deuxième bifurcation, puis devenaient concrescents 
et, ainsi réunis, se fusionnaient avec le 4° rayon, à une certaine 
distance de l'extrémité postérieure ou orientale de ce dernier. Du côté 
opposé, c’est-à-dire au nord du 4° rayon, l'édifice était presque tout 
entier inclus entre le rameau axial et la première bifureation (pl. 48, 
fig. 4), ce qui lui donnait une double attache et, par là même, une 
solidité plus grande. Au surplus, pour augmenter celle-ci, les Abeilles 
coupèrent transversalement la fourche par un rayon supplémentaire 
(0; fig. 1) fortement construit, sorte de cloison sur laquelle vinrent 
s'appuyer et se souder, comme en un relais de soutien, les 3° (HD) et 
2° (I) gâteaux. Cela faisait en somme, pour cette partie de l'édifice, 
trois bases fixatrices remarquablement solides. Le 3° gâteau fut latérale- 
ment soudé ou relié à la branche axiale par de larges contacts ou des 
trabécules transversaux | ‘pl. 48, fig. 1); en arrière du rayon transversal, 
il occupait à lui seul presque tout l’espace compris entre les deux 
branches de la fourche et, vers la naissance de celle-ci, se rattachait 
largement à l’une et l’autre de ces branches. Le ® gâteau (IT) était libre 
en avant du rayon transversal, fixé à la branche externe de la fourche 
en arrière (pl. 48, fig. 2) et concrescent avec le 3° gâteau à son extré- 
mité postérieure (pl. 19, fig. 1). Un second rayon transversal M, fixé 


Nidification des Abeilles à Pair libre. 437 


aux deux branches de la fourche naissante, réunissait le 4° gäteau à 
la région de concrescence formée par l'union des gateaux Il et I. 
Il semble qu'en dehors 

de la fourche l'édifice ne qu 

pouvait s'étendre faute 
d'attache. Les Abeilles re- 
médièrent à ce défaut par NI 
un artifice des plus ingé- 
nieux (pl. 48, fig. 2) : sur 








< 
un 
j] 
D 
es 
DT, 
x) 


4 


: 
\ 








(ANNEE 


AT 


EURE © 


EE = 





















qu 
il 
TUE 


TI 
[UT 


HonnnnnE 
































la face libre ou septentrio- UN 

A = SA 
nale du gâteau If, elles A À ÉUYYMA t' 
. : , A 1 à TK 
bâtirent trois rayons d'at- AE à 

a A SE SES 

tente transversaux (fig. À : SA 1 3 E 1 
1 +2 : : A A1 ER, t 
t!, t?, @) qui devaient ser- = SZ 





\ 


\Î 
AS 
7 
LL 

EE 


[ 


vir d'appui à des construc- 
tions ultérieures. En fait, le 
gâteau I fut presque entie- 
rement fixé sur le rayon @. 
d'attente t! qui, plus déve- É 
loppé que les autres, était 
situé sur la même Jigne b 
que le rayon de soutien O Fig. 1. — Nid du Marronnier ; schéma représen- 
tant une coupe transversale effectuée près 
de la base : I, IT, LIT, IV, V, VI rayons nor- 
dois ajouter, cependant Ce AN RE de soon Mrayon dons 
s : ? stomose. 11, {2, {5 rayons d'attente. La ligne 
que le rayon se rattachait 4% indique la direction du mur de clôture 
en dessus (pl. 48, fig: 4) à non protégé. 
un petit rameau issu de la 
branche septentrionale de la fourche, et qu'il contractait aussi quelques 
relations avec le gâteau IE. Quant aux autres rayons d’attente (t?, 15), ils 
restèrent à l’état de fortes proéminences ; faute de temps sans doute, 
les Abeilles ne purent les utiliser de la même manière que le rayon t'. 
En somme, ce qui caractérise l'industrie des Abeilles dans la fixation 
du second nid, c’est la manière dont elles surent utiliser les frèles el 
rares points d'appui qui leur étaient offerts, c’est l'ingéniosité dont elles 
firent preuve en construisant des rayons de soutien transverses, et c'est 
aussi, enfin, Le curieur artifice de ces rayons d'attente qui, en l'absence 
de toute attache, permirent, dans une certaine mesure, et auraient 
permis plus encore, l'agrandissement de l'édifice. 
Au surplus, dans l'établissement des fondations, les Abeilles du Mar- 
ronnier suivirent les mêmes règles que la colonie du Sophora, revê- 
tant l'écorce des rameaux d’une matière riche en propolis, et donnant 





eten constituait, pour ainsi 
dire, le prolongement; je 


438 E.-L. Bouvier. 


aux alvéoles basilaires la forme d’arcs-boutants renversés (pl. 48, 
fig, 4). Ainsi, la matière fixatrice fut à peu près la même et sembla- 
blement utilisée dans les deux cas; mais quelle différence dans l'ar- 
chitecture fondamentale et quelle sage appropriation de cette der- 
nière aux besoins locaux ! 


IV. — Dispositions protectrices. 


Ediliées en plein air, et sans aucun abri, comment ces constructions 
purent-elles fournir aux Abeilles un gîte convenable et se prêter aux 
exigences délicates de l'élevage du couvain? Ici encore nos insectes 


] 


LE ee ; 
el sr 1 ie 

LUI Lu Te 1 
à tn 


Hi HT qu me 


Fig, 2, — Nid du Sophora ; schéma représentant une coupe transversale eftec- 
tuée non loin de la base. Cette coupe étant à l'échelle, on n’a représenté que de 
faibles parties À, B, C, du centre de la nidification. Rayons numérotés delà VI. 







surent varier leurs moyens et modifier leur industrie d’une maniere 
surprenante. i 

Dans l'immense édifice construit sur le Sophora les gâteaux externes 
et les surfaces exposées des autres gâteaux avaient manifestement un 
role protecteur; ces parties ne servirent pas à lélevage et leurs al- 
véoles, presque tous de dimensions anormales, avaient des parois 
épaisses qui leur permettaient de résister aux intempéries; sur la face 
méridionale du nid, le gâteau externe présentait la disposition oblique 
d’un auvent (pl. 20) et, par là même, jouait un rôle protecteur plus 
efficace. Situées entre les différents gâteaux, les chambres d'habitation 
étaient largement ouvertes dans la partie inférieure du nid, abritées 
en dessus par la puissante branche d'attache, et protégées en avant et 
en arrière de l'édifice par des poutrelles allant d’un gâteau à l’autre, 
par l’anastomose marginale (fig. 2) de deux rayons contigus, enfin et 
surtout par l’épaississement des rayons au voisinage de leurs bords. 
Ces épaississements (fig. 2) frappent avant tout dans la nidification du 
Sophora et en caractérisent l'architecture ; produits par le simple allon- 
gement des alvéoles qui, en certains points, mesurent 41 mm. de lon- 


Nidificalion des Abeilles à l'air libre. 439 


gueur, ils réduisirent à de simples fentes l'intervalle qui séparait près 
des bords les rayons contigus et, par là même, transformèrent en 
chambre assez bien close l’espace habitable qui continuait cet inter valle 
à l'intérieur du nid, Nous voici fort éloignés de larchitecture normale, 
dont les alvéoles d’ouvrières ont 13 mm. et ceux de mâles 415 ou 16! 
Cette disposition protectrice eut pour résultat de donner au bord des 
rayons la forme d’un épais biseau qui, semble-t-il, était aussi la carac- 
téristique de l’édifice aérien figuré par Curtis. 

Dans la nidification établie sur le Marronnier, les Abeilles firent 
également de leur mieux pour se construire un gite habitable, mais 
travaillant sous une base d'attache défectueuse et précaire où, par 
deux fois, leur œuvre fut détruite, elles eurent à vaincre des diffi- 
cultés de toute nature et, faute de temps sans doute, n'arriverent qu’à 
un résultat médiocre. Elles pourvurent au plus pressé. 

On a vu que le toit du nid (pl. 18, fig. 1) constitue un ensemble 
complexe avee ses rayons transverses de soutien, les anastomoses de 
ses gâteaux et les relations que présentent ceux-ei avec les diverses 
parties de la double fourche. Au point de vue de la solidité, cette 
architecture ingénieuse ne s'éloigne guère de la perfection, mais 
comme abri, elle laisse beaucoup à désirer. En dépit des soudures, 
des rayons transverses et des anastomoses, elle présente en grand 
nombre de larges intervalles et des trous qui devaient permettre aux 
eaux pluviales de pénétrer quelque peu à l'intérieur de l’édifice. C’est 
ce qui frappe au premier abord quand on regarde la nidification du 
côté de sa base d'attache (pl. 48, fig. 1). IL faut croire toutefois que 
cette défectuosité fut beaucoup plus apparente que réelle, car la co- 
lonie fondatrice ne laissa pas d’être prospère, ayant pu édifier trois 
constructions successives, et supporter les intempéries de la mauvaise 
saison pour s’éteindre au printemps. Peut-être des constructions méan- 
drilormes furent-elles établies sous le toit pour faire obstacle à linva- 
sion des eaux; en tous cas, ces dernières étaient retenues, dans une 
certaine mesure, par les alvéoles supérieurs qui tous étaient oblique- 
ment dirigés de bas en haut, et dès lors disposés pour se remplir d’eau 
el faire obstacle au ruissellement. 

Dans la même nidification, les alvéoles des gâteaux sont tous sem- 
blables et du diamètre des cellules d’ouvrières; tous dès lors auraient 
pu servir à l'élevage, mais ceux directement exposés restèrent vides 
et simplement protecteurs. Au surplus, pas d’épaississement spécial 
dans ces cellules protectrices; maintes fois détruite et réédifiée en 
grande hâte, cette nidification n’a pu recevoir le fini de la première ; 
les Abeilles, je l'ai dit, ont pourvu au plus pressé. 

On devine également la même préoccupation quand on étudie les faces 


440 E.-L. Bouvier. 


et les extrémités de l'édifice (fig. 4, p. 437). La face exposée ‘au sud- 
ouest, recevait les vents pluvieux du sud sans la moindre atténuation, 
faute de bâtiments assez hauts pour lui donner protection; ce côté, en 
effet, regarde un mur de clôture peu élevé (fig. 4, ab) au-dessus du- 
quel vents et pluies pouvaient passer sans aucun obstacle. Or ces 
pluies et ces vents sont de beaucoup les plus fréquents et les plus 
lächeux parce qu'ils viennent du sud-ouest, et c’est justement sur la 
face où ils arrivaient en droite ligne que le nid fut le plus efficacement 
protégé. En ce point, il affectait la forme d’une grande muraille où 
aucune solution de continuité ne persistait et où la solidité devait être 
forcément droite à cause de la concrescence du rayon VIavecle rayon V 
fig. 1), et de ce dernier avec le rayon IV, ce dernier ayant pour base, 
comme je l'ai dit, le rameau axial de la branche. De ce côté, par con- 
séquent, le nid recevait la protection la plus grande et la plus efficace. 

Les mesures de protection furent également très remarquables à 
l'extrémité sud-est du nid (pl. 19, fig. 1), c'est-à-dire encore du côté du 
mur de clôture. A celte extrémité, en effet, les Abeilles construisaient 
une haute muraille transverse (M) qui, réunissant les gâteaux IT et IV, 
jouait très efficacement le rôle de cloison. Et si l’on observe que le 
rayon IV se fusionnait vers le haut avec le rayon V, et le rayon I 
avec le rayon If, on aura une idée de l’importance des structures ac- 
cessoires établies pour protéger la nidification à l'extrémité même où 
elle pouvait le plus souffrir. 

Le côté nord-est (pl. 48, fig. 2) de l'édifice ressemblait quelque peu 
à celui du sud-ouest; mais appuyé sur la branche externe de la 
premiere fourche, il offrait une résistance moins grande et présentait 
au surplus trois crêtes saillantes (les rayons! annexes t!, L?, t°) qui of- 
jraient prise au vent. D'ailleurs, la nidification était beaucoup moins 
exposée sur cette face, les vents du nord-est étant rares et peu plu- 
vieux, et un abri élant offert à l'édifice par l'arbre lui-même ainsi que 
par les maisons du voisinage. Elle élait moins exposée encore à l’ex- 
trémité nord-ouest (pl. 19, fig. 2), et c’est là aussi que l’appareil pro- 
tecteur fit le plus complètement défaut; de ce côté, les rayons restè- 
rent presque totalement indépendants, bien écartés les uns des autres, 
offrant un large accès aux courants d'air ét à la pluie que laissaient 
passer, dans une certaine mesure, les barrières de hautes construc- 
tions situées en face. 

En résumé, si l’on compare les deux nidifications au point de vue 
des mesures protectrices on trouve que ces dernières présentent en 
commun le double caractère d'offrir aux perturbations atmospheriques 
dominantes, une large étendue de gâteaux solides sans solution de con- 
linuilé, et, sur une des tranches au moins, une barrière fermant l'édi- 


Nidification des Abeilles à l'air libre. 441 


fice. Mais ces deux dispositions se trouvent réalisées bien différemment 
dans l'un et l’autre ouvrages: sur le Sophora, où les gâteaux ont une 
attache très solide, le gâteau qui protège la face du sud-ouest se pré- 
sente tout d’une venue, avec des alvéoles épaisses et très résistantes: 
sur le Marronnier, au contraire, on trouve que la même face est cons- 
tituée par diverses parlies de trois gäteaux qui présentent des concres- 
cences solides et des attaches aux petits rameaux fourchus du support. 
Sur le Sophora, le nid a été longuement édifié, sans perturbation au- 
cune, ce qui à permis aux Abeilles de protéger les chambres d'élevage 
en épaississant les rayons à leurs deux extrémités ; sur le Marronnier, où 
l'ouvrage fut plusieurs fois détruit, le temps a manqué pour des soins 
aussi minutieux ; et les ouvrières, courant à la besogne la plus urgente, 
ont borné leur effort à l'établissement de cloisons sur la tranche la plus 
exposée. Ici, évidemment, le mode de protection est tout autre, mais 
non moins ingénieux; il eût été parfait si les Abeilles avaient eu le 
loisir de le mettre en pratique à l’autre extrémité du nid, et, il faut 
ajouter, sur le toit de l'édifice. C’est de ce côté, en effet, que la seconde 
nidification resta surtout défectueuse ; faute de temps ou peut-être d’in- 
géniosité, les Abeilles ne surent pas construire un plafond propre à les 
bien abriter; la forte branche du Sophora leur faisait défaut et, en dépit 
de leurs efforts, elles ne réussirent à la remplacer que d’une manière 
fort insuffisante. 


V. — Destinées de ces colonies. 


Je n’ai pas observé de cellules de mâles dans ces deux nidifications ; 
et dès lors on peut croire que les colonies n’élevèrent jamais de reines 
et, partant, n’émirent pas d’essaim. Les Abeilles limitèrent leur acti- 
vité à l'élevage des jeunes qui leur fournissaient des travailleuses, à 
l'édification des güteaux et à la mise en réserve de provisions pour les 
mauvais jours. Mais les deux premières occupations firent du tort à la 
troisième, ce qui eut pour résultat de conduire à leur perte ces indus- 
trieuses populations. 

C’est dans l'édification des güleaux que les deux colonies semblent 
avoir avoir dépensé la plus grande somme de travail. Nidifiant en plein 
air sans aueun abri, les Abeilles durent se protéger directement elles- 
mêmes et, dans ce but, produisirent une très grande quantité de cire 
qu'elles utilisèrent avec une ingéniosité remarquable. Autant que jai 
pu en juger par des mesures, les gâteaux de la première nidification 
devaient avoir une étendue peu inférieure à un mètre carré, et ceux 
de la seconde, réédifiés à plusieurs reprises, une étendue deux ou 
trois lois plus faible. Quel travail effectué en quelques mois, de- 


442 E.-L. Bouvier. 


puis la fin du printemps jusqu'aux premiers jours d'automne! Les 
Abeilles de nos ruchers ne construisent pas, tant s’en faut, des archi- 
tectures aussi vastes, même au cours d’une année tout entière et, à 
plus forte raison, quand celles partent en essaim aux derniers jours 
du printemps. J'ajoute qu’on estimerait insuffisamment la quantité de 
cire produite par ces colonies aériennes, en se bornant à mesurer 
l'étendue de leurs gâteaux; on a vu, en effet, que ces derniers pré- 
sentent des épaississements protecteurs à très longs alvéoles, des 
poutrelles de solidification et des murailles de clôture, ce qui à exigé, 
sans contredit, une masse de cire considérable. 

Il est difficile d'évaluer avec la même rigueur le développement que 
prit l'élevage dans les colonies qui nous occupent. Tout ce que l’on 
peut dire de précis à ce sujet, c’est que les cellules à couvain occu- 
paient une erande partie des surfaces non protectrices et que, dès lors, 
il dut y avoir, dans ces colonies, une production d’ouvrières fort ac- 
tive. Au surplus, on ne saurait expliquer d’une autre manière, l’éten- 
due considérable des rayons édifiés. 

Mais c’est surtout aux dépens du miel que s’effectue la sécrétion de 
la cire, et c'est aux dépens du pollen et du miel que les Abeilles nour- 
rissent leur couvain. Dès lors, édifiant sans mesure et dépensant une 
grande partie de leur récolte aux soins de lélevage, nos colonies se 
trouvèrent dans les conditions les plus fâcheuses pour accumuler des 
réserves; d'autant que le Jardin des Plantes, en dépit de son nom, est 
loin d'offrir les mêmes ressources qu'une campagne émaillée de fleurs. 
Je ne saurais estimer dans quelle mesure nos Abeilles firent des pro- 
visions en vue des jours mauvais, mais il est un fait hors de doute, 
c’est qu’elles n'avaient pas emmagasiné de pollen et, qu'avant de périr, 
elles burent leur miel jusqu’à la dernière goutte. 

Ainsi les malheureux insectes furent victimes de leur prévoyance. 
Pour se protéger contre le froid ils se construisirent une demeure à 
peu près confortable, mais ils n’eurent pas en quantité suffisante l’ali- 
ment qui les soutient et dont ils font du calorique, le miel; le froid 
les tua parce qu’elles avaient faim. 

En fait, c’est aux premiers jours du printemps, et non en hiver, que 
s’éteignirent les dernières survivantes des deux colonies. Dans la pre- 
miere nidification, quelques-unes volaient encore autour des gateaux 
durant les chaudes journées qui suivent l’équinoxe de mars; et il en 
lut certainement de même pour la seconde, car j'ai trouvé des buti- 
neuses de propolis engluées par les pattes au vernis superficiel des 
bourgeons des Marronniers. Avec des réserves un peu plus abon- 
dantes, les deux colonies auraient pu atteindre la belle saison et de- 
venir pérennes, comme celles de PApis éndica Fab. dans les contrées 


Nidification des Abeilles à l'air libre, 443 


chaudes de l'Asie. Je tiens d’un de mes confrères de la Société ento- 
mologique, M. Dongé, qu’une colonie semblable aux précédentes put 
traverser heureusement la mauvaise saison; mais c'était loin de la 
capitale, au milieu d’une campagne fleurie où les récoltes pouvaient 
être abondantes (!). 

CONCLUSION. — Ainsi, notre Abeille domestique, Apis mellifica L, est 
capable de nidifier en plein air, à l'exemple de lPApis indica Fab, et 
des autres espèces qui habitent les régions tropicales ; ce faisant, elle 
revient peut-être à son industrie primitive, qui, dès lors, serait celle 
dun insecte originaire des pays chauds. 

Mais dans nos climats relativement froids, toute nidification aérienne 
est forcément anormale, réclamant des dispositions protectrices dont le 
besoin ne se fait pas sentir sous un ciel plus clément. De là ces agen- 
cements spéciaux, souvent complexes et toujours très variés qui 
donnent de la résistance et un certain confortable à l'édifice. L’alvéole 
sert toujours d’élément fondamental à l'architecture, mais très divers 
suivant les besoins, et formant les associations que réclament les cir- 
constances, le climat et les lieux. Au surplus, établie en grande hâte, 
il s’en faut que l’œuvre soit parfaite; mais ses imperfections toutes 
relatives sont la preuve que l’Abeille ne se conforme pas à la règle 
immuable de l'instinct, et qu’elle manifeste, dans les travaux de cette 
sorte, une activité intelligente. Pourquoi refuser, à nos « blondes 
avettes » la faculté supérieure que nous ne marchandons pas, en pa- 


(1) À ce propos, je crois utile de relever le passage suivant d’une lettre 
qu'un distingué ingénieur m'écrivit à la suite de ma communication du 7 mai 
1906 à l’Académie des Sciences : 

« Voulez-vous me permettre de vous signaler qu’en 1904, j'ai eu l'occasion 
de voir un exemple magnifique de nidification à l'air libre. De la station du 
Guichet, près d'Orsay, il y a un sentier qui permet de monter sur le plateau 
de Saclay en traversant un bois de beaux châtaigniers s'étendant devant 
l'entrée du château de Corbeville : c'est à une branche d'un de ces châtai- 
uniers qu'était attaché extérieurement un nid en pleine prospérité, composé 
de plusieurs rayons, et que nous avons vu à plusieurs reprises pendant l'été. 
Je regardais cela comme fort curieux, mais j'ignorais que ce fût rare. Je 
suis repassé là à la fin de l'automne et j'ai trouvé le nid détruit : les débris 
des rayons jonchaient le sol. » 

Les nids ainsi faits ne sont probablement pas excessivement rares, mais on 
en ignore l’histoire parce qu'ils se trouvent sur un domaine où on ne peut 
aisément les suivre et où ils sont rapidement détruits. Les deux essaims étu- 
diés dans le présent mémoire, établis en terrain clos, ont eu la rare fortune 
de travailler sans encombre, ce qui a permis d'étudier les modifications de 
leur industrie dans ces conditions peu communes. 


44% E.-L. Bouvier. — Nidification des Abeilles à l'air libre. 


reille occurrence, au bücheron qui se construit une butte dans la forêt? 
IL faut même aller plus loin : quand une muraille d'attente est com- 
mencée dans la ruche aérienne, — quand, dans la ruche, sont posées 
les premières bases des cloisons de soutien, — ou quand certaines 
Abeilles allongent démesurément les alvéoles au bord des gâteaux — 
dans tous ces cas, et dans bien d’autres qui s’éloignent de la construc- 
tion normale, de nombreuses ouvrières continuent l'ébauche et con- 
duisent la besogne extraordinaire jusqu’à complet achèvement. La ni- 
dification, en d’autres sens, résulte du concours de milliers d'individus 
qui travaillent dans le même sens et animés par le même esprit. Or cet 
«esprit de la ruche », pour me servir d’une expression de M. Maeter- 
linck, n'implique-til pas un échange d'idées entre les ouvrières ? 


Index bibliographique. 


1904, — E.-L. Bouvier. — Une colonie d’Abeilles. — Bull. soc. nat. d’agri- 
griculture de France, p. 503, 504; 1904. 

1904. -— In. — Sur une modification remarquable d'Apis mellifica observée 
au Muséum de Paris. — Bull. Soc. entoïn. de France, p. 187, 
188 ; 1904. 

1905*. In. — Sur la nidification d'une colonie d'Abeilles à l'air libre. — 


Buil. Soc. philomat. de Paris, (9), vol. VII, p. 186-206 avec 
5 figures dans le texte. 


1905». — Ip. — Observations sur le nid aérien figuré par Curtis. — Bull. 
Soc. entom. de France, p. 222-223, 1905. 

1906. — Ip. — La nidification des Abeilles à l'air libre. — C. R. Acad. des 
Sciences, p. 1015-1020; 1906. 

1904. — A.-L. CLÉNENT. — Un essaim d'Abeilles au Muséum. — Nature, 
n° 1632, p. 218-219 (avec une figure). 

1862. — J. Curris. — British Entomology, Hymenoptera : {pis mellifica, 


the Common Hive or Honey Bee, pl. 769; 1862. 


Explication des planches. 


Les planches 18 et 19 sont consacrés au nid établi surle Marronnier et re- 
produisent des photographies que je dois à l'obligeance de M. Lesne : pl. 18, 
fig. 1, le nid vu par sa base d'attache; fig. 2, la face nord-est du nid; pl. 19, 
fig. 1, la tranche sud-est; fig. 2, la tranche nord-ouest du nid. 

La planche 20 montre la face orientale du nid édifié sur le Sophora; c'est 
la reproduction d'an beau dessin dont je suis redevable à M. Millot. 


Revision des Coléoptères de la famille 


des 
BIOSTRNCHIDES 
PAR P. LESNE. 


5° Mémoire (1). 


SINOXYLINÆ (2). 


La forme large et très courte des mandibules et le mode d’action de 
ces organes dont les bords terminaux s'affrontent à la manière des 
mors d’une tenaille (fig. 30 et 33, 3° mémoire) sont tout à fait caracté- 
ristiques des Sinoæylinae. La conformation de la saillie intercoxale du 
premier segment apparent de l’abdomen est analogue à celle que l'on 
observe chez les genres du type Bostrychopsis ®); le bord ventral de 
cette saillie est dilaté en une sorte de facette qui s’interpose entre les 
hanches postérieures. La femelle est munie d’un oviscapte long et 
mince, semblable à celui des Bostrychinae sens. str. ©. Lorsqu'il existe 
des caractères sexuels secondaires, ceux-ci sont peu apparents et n’en- 
trainent pas de dimorphisme. 

Le labre des Sinoxylinae est petit, arrondi en arc de cercle en avant. 
Les yeux sont surélevés au bord postérieur et détachés des tempes. 
Les antennes comptent toujours 10 articles dont 3 pour la massue. Le 
prothorax, moins long que large, n’est jamais prolongé en cornes aux 
angles antérieurs et n'offre pas de suture latérale. La taille reste tou- 
jours peu élevée. 

Les espèces de cette sous-tribu se répartissent entre les genres sui- 
vants. 


(1) Les Mémoires 1-4 ont paru dans les Annales de la Société entomolo- 
gique de France, années 1896 (p. 95), 1897 (p. 319), 1898 (p. 438) el 1900 
(p. 473). 

(2) Nous avons indiqué, dans un Mémoire antérieur, les caractères essen- 
tiels de cette sous-tribu (cf. Ann. Soc. ent. Fr., 1898, p. 438-439, fig. 30 et 
33). Nous les avons reproduits depuis dans notre Synopsis des Bostrychides 
paléarctiqués (in ZL'Abeille, tome XXX, 1901-1904, p. 85 et 110;. J. Schilsky 
(Die Käf. Eur., XXXVI [1900], p. 36 U U) les a complètement méconnus. 

(3) Cf. Ann. Soc. ent. Fr., 1901, p. 474, fig. 254, 

Ann. Soc. ent. Fr., LXXV [1906]. 30 


446 P. LESNE. 


TABLEAU DES GENRES. 


1-2) — Calcars des tibias intermédiaires et postérieurs très 
courts, ne dépassant pas ou dépassant à peine le 4° ar- 
ticle du tarse (fig. 492). Front complètement dépourvu 
de soies dressées. Déclivité apicale des élytres simple, 
privée de dents, de tubercules et de carènes mar- 
ginales. Saillie intercoxale du 1° segment abdominal 
assez large, triangulaire, marginée jusqu'au sommet. 
Tibias postérieurs sans soies dressées au côté externe. 
Articles de la massue antennaire non ou à peine trans- 
verses. Corps assez allongé (fig. 494).... G. Sinocalon, n. 

2-(1) — Calcar postérieur des tibias intermédiaires el posté- 
rieurs long, atteignant ou dépassant le milieu du 2° ar- 
ticle du tarse (fig. 493). Front portant au moins une 
longue soie dressée de chaque côté, entre les yeux. 

3-(8) — Déclivité postérieure des élytres dépourvue de dents 
juxtasuturales. 

4-(7) — Déclivité postérieure des élytres sans carène limitative 
au côté inféro-latéral (fig. 500). 

d-(6) — Postépipleure canaliculé jusqu’au voisinage de l'angle 
sutural (fig. 489). Articles de la massue antennaire for- 
tement transverses (fig. 498). Aire postérieure du pro- 
notum simplement ponctuée .......... G. Calodectes, n. 

6 (5) — Postépipleure en forme de bourrelet, nullement cana- 
liculé en dehors. Articles 1-2 de la massue antennaire 
non transverses (fig. 501), 3 légèrement allongé. Aire 
postérieure du pronotum couverte de grains ràäpeux... 
rs Be er ae Re EE G. Calodrypta, n. 

7-(4) — Déclivité postérieure des élytres offrant au côté inféro- 
latéral une carène limitative plus ou moins prolongée 
vers le haut (fig. 503, 508). Postépipleure limité par deux 
lines carènes. Articles de la massue antennaire fortement 
transyerses (Hien002) RER ETES G. Calopertha, n. 

8-(3) — Déclivité postérieure des élytres munie, sur le disque, 
de deux dents juxtasuturales. 

9-10) — Deuxième article de la massue antennaire nettement 
transverse; dernier article moins d’une fois et demie 
aussi long que large, presque toujours fortement trans- 
verse. Postépipleure généralement en forme de gout- 


De 


Le) 


9e 


rs 
ES 
1 


Revision des Bostrychides. 


tière (fig. 490), d’autres fois explané horizontalement. . 

QE Donne AE OMR Perbe PRRIQUS ag at G. Sinoxylon Duit. 
10-(9) — Deuxième article de la massue antennaire au moins 

aussi long que large; dernier article au moins une fois 

et demie aussi long que large. Postépipleure en forme 

de bourrelet (fig. 491). Front sans pilosité dressée, à 

part les soies interoculaires normales. Déclivité apicale 

des élytres munie de deux paires de tubercules mar- 

ginaux (!) au bord supérieur et d’une carène limitative 

au bord inféro-latéral, Sculpture des élytres plus ou 

NOIRE IR RCA CN G. Xyloperthodes, n.£. 





489 490 491 


Kig. 489 à 491. — Postépipleure de l'élytre droit, vu obliquement du côté du 
tournant externe de l’élytre, chez les Calodectes laniger (fig. 489), Sino- 
æylon senegalense (fig. 490) et Xyloperthodes evops (lig. 491). 


Remarque. — Nous appelons postépipleure la portion morphologi- 
quement dorsale du bord apical de lélytre. Cette région est toujours 
nettement délimitée. Elle a tantôt la forme d’une gouttière (?), tantôt 
celle d’un bourrelet, ou bien encore elle constitue un méplat hori- 
zontal plus ou moins large sur la tranche apicale de l'élytre. 


Genre Sinocalon, n. 2. 


(Voir tabl. des genres 1.) 


Corps assez allongé. Front simple, complètement dépourvu de poils 
dressés. Épistome échantré en arc de cercle à son bord antérieur et 
présentant de chaque côté un groupe de poils dressés situé au voisi- 
nage de l'insertion de l’antenne. Articles de la massue antennaire 


(1) Ces tubercules descendent parfois assez bas sur le disque de la déclivité. 
(2) Dans ce cas nous nous sommes fréquemment servi du terme de gout- 
tière apicale pour désigner celte partie. 


448 


P. LESNE. 


aussi longs ou plus longs que larges, parfois légèrement transverses, 
ornés sur chaque face de deux taches de pubescence dorée. Aire pos- 





493 492 


Fig, 492 et 493. — Tibia et 
tarse de la patte posté- 
rieure droite chez le Si- 
nocalon pilosulum (fig. 
492) et le Sinoxylon se- 
negalense Q (fig. 493). 
a, Calcar antérieur; b, 
calcar postérieur. 


térieure du pronotum marquée au milieu 
de larges points enfoncés qui en s’agran- 
dissant deviennent polygonaux par com- 
pression et déterminent la formation d’un 
réseau de carinules. Élytres revêtus de 
poils plus ou moins courts, couchés, non 
uniformément répartis ; leur déclivité apicale 
inerme, sans tubercules ni calus ni carènes 
marginales. Bord inféro-apical de l’élytre 
simple. Saillie intercoxale du 1% segment 
apparent de l'abdomen assez large, triangu- 
laire, pointue, marginée jusqu'à lapex. 
Dernier segment abdominal simple (SG 9). 
Calcar des tibias antérieurs court, n'attei- 
gnant pas le milieu du 2° article du tarse; 
calcars des tibias intermédiaires et posté- 
rieurs subégaux, très courts, ne dépassant 
pas ou dépassant fort peu le 1° article du 
tarse. Tibias postérieurs sans soies dres- 
sées. 

Les caractères sexuels secondaires font 
défaut. 


Les trois espèces de ce genre, très voisings entre elles, sont con- 
finées dans les contrées de l'Amérique du Sud qui s'étendent depuis 
la Bolivie jusqu’à la Patagonie. Par bien des particularités de confor- 
mation elles rappellent les Micrapate ('). 


TABLEAU DES ESPÈCES. 


1-(2) — Épistome et parties antérieures du front situés dans 
un même plan; pas de dénivellation au niveau de la 
suture fronto-clypéale (fig. 495). Celle-ci extrêmement 
fine et nullement sulciforme. Pubescence des élytres 
formant des marbrures bien accusées, et mêlée de gris 
et de roux sur la déclivité apicale. Milieu de l'aire pos- 


(1) Le nom de Micrapatle Casey 1898 (in Journ. of the New York ent. 
Soc., VI, p. 66 et 72) doit remplacer celui de Bostrychulus Lesne 1899 (cf. 
Ann. Soc. ent. Fr., 1898, p. 591). 


= 
= 
© 


Revision des Bostrychides. 


terieure du pronotum marqué d’un réseau de carinules 

à mailles très petites (fig. 494). Forme large. Long. 6- 

12 mil ere EN AUDE OA CHI La POUR QE S. vestitum Lesne. 
2-(1) — Face dorsale de la tête dénivelée à hauteur de la su- 

ture fronto-clypéale; front brièvement déclive le long 

de son bord antérieur (fig. 496); suture fronto-clypéale 

sulciforme. Pubescence de la déclivité apicale unique- 

ment formée de poils roux. Corps plus étroit. 
3-(4) — Pubescence des élytres formée de poils très courts, 

ceux d’un même groupe serrés parallèlement les uns 

contre les autres. Aire postérieure du pronotum mar- 

quée d’un réseau de carinules à larges mailles. Protho- 

rax plus court que chez l'espèce suivante, et largement 

tronqué en avant. Long. 8 1/2-10 mill. S. reticulatum, n. sp. 
4{(3) — Pubescence des élytres formée de poils assez longs, 

plus ou moins entrecroisés. Aire postérieure du prono- 

tum marquée de points enfoncés presque toujours ar- 

rondis, non réticulée. Troncature antérieure du pro- 

thorax ne dépassant pas la demi-largeur de ce segment. 

LoeenEnlTR Der SR RER ER S. pilosulum, n. Sp. 


Sinocalon vestitum.* 
{Voir tabl. des espèces 4. — Fig. 494 et 495 du texte.) 
Lesne 1895, in Ann. Soc. ent. Fr. [1895], p. 175. 


Long. 6-12 mill. (!). — Assez court, trapu. Brun, avec les antennes 
rousses ; élytres ornés de taches de pubescence grise déterminant des 
marbrures. Tête grosse, régulièrement convexe en dessus, à part une 
très lègère dépression transverse située au niveau du bord postérieur 
des yeux. Épistome présentant de chaque côté, au voisinage de l’in- 
sertion de l’antenne, un groupe de quelques soies jaunes dressées. Li- 
mite antérieure du front marquée seulement par une fine suture. Pu- 
bescence du front apprimée, peu abondante, courte et très fine, à 
éléments convergeant vers le milieu de la dépression transversale post- 





(1) Mensuration d’un individu /ype faisant partie de la collection de Mar- 
seul (sexe indéterminé) : longueur du prothorax suivant la ligne médiane, 
2,20 mill. ; longueur des élytres 6,47 mill. ; largeur maxima du prothorax 2,93 
mill.; largeur des élytres en arrière du rétrécissement huméral 3,20 mill. ; 
largeur maxima des élytres (vers le tiers postérieur) 3,27 mill. 


450 P. LESNE. 
oculaire. Épistome assez profondément échancré en arc de cercle, ses 
angles antérieurs bien marqués, un peu aigus. Labre semicirculaire, 
très finement et très densément velu en dessus, portant une longue 
irange de poils dorés. Yeux gros, proéminents, détachés des tempes 
en arrière. Articles de la massue 
antennaire assez épais, offrant 
sur chacune des faces antérieure 
et postérieure deux faibles dé- 
pressions longitudinales tapissées 
de très fins poils dorés. Angles 
antérieurs du prothorax légère- 
ment indiqués, armés chacun 
d’une dent redressée quelquefois 
un peu écartée du bord, et dis- 
tants entre eux de près des trois 
quarts de l’espace interoculaire. 
Côtés du prothorax faiblement 
arqués. Aire postérieure du pro- 
notum près de quatre fois aussi 
large que longue, ornée au milieu 
d’un réseau de carinules à mailles 
très petites. Flancs du prothorax, 
ï région des angles postérieurs et 
Fig. 494. — Sinocalon vestitum. base du pronotum avec de fins 
poils couchés, grisàtres ou ar- 
gentés, le reste de la surface du pronotum sans pubescence notable. 
Ecusson triangulaire, tres finement pubescent. Élytres environ deux 
lois aussi longs que larges, régulièrement convexes, dépourvus de 
carènes, de dents et de tubercules, fortement, très densément et uni- 
formément ponctués sur toute leur surface. Ces organes sont ornés de 
taches irrégulières, plus accusées en arrière et formées de poils très 
fins, à reflets argentés, mélangés, sur la déclivité apicale, de poils 
d’un roux doré. Déclivité apicale simple, faiblement gibbeuse de chaque 
côté, avec la suture élevée en côte; angle sutural simple; bord inféro- 
apical lisse, marqué d’une très fine carène effacée près de l'angle su- 
tural. Pubescence de la poitrine couchée, très fine et très courte; celle 
de l'abdomen plus longue et plus dense, ménageant sur chaque seg- 
ment (sauf sur le dernier) deux petites surfaces glabres, arrondies, 
imponctuées et brillantes, formant tache, et situées plus près de la 
ligne médiane que du bord latéral de l'abdomen. En dehors de ces 
taches dénudées, l'abdomen est finement et très densément ponctué. 





Revision des Bostrychides. 451 
Cuisses et tibias sans poils dressés. Articles 2-4 des tarses revêtus 
en dessous de poils denses, très courts et très fins. 

Les proportions des articles de la massue antennaire sont un peu 
variables et leurs taches pileuses dorées sont plus ou moins allongées. 
Ce dernier caractère varie dans de fortes proportions. Les plaques dé- 
nudées de l'abdomen sont quelquefois peu distinctes sur les deux pre- 
miers segments. : 

Distribution géographique. — Bolivie et République Argentine. 

Bolivie (coll. Salle = Oberthür). Chaco de Santiago del Estero, bords 
du Rio Salado aux environs d’Icano (E.-R. Wagner in Muséum de Pa- 
ris). La Rioja (coll. Dolle = M. Pic); Rio Cuarto (A. Breuer in Musée 
de Berlin); province de San Luis, en février (C. Bruch) ; Mendoza, en 
janvier (Muséum de Paris ; coll. L. Bedel) ; Patagones, sur le Rio Negro, 
en janvier [A. d'Orbigny in Muséum de Paris et Musée de Bruxelles] (!). 


Biologie. — Espèce nocturne, volant aux lumières (A. d’Orbigny in 
lié.) 


Sinocalon reticulatum, n. Sp. 
(Voir tabl. des espèces 2,3. — Fig. 496 du texte.) 
Long. 8 1/2-10 mill. (?). — Cette espèce diffère de la précédente 
par sa forme plus allongée, par le front légèrement convexe et net- 


tement séparé de l’épistome 
par un sillon bien enfoncé, 


par les mailles du réticulum  \ 
# 
(1) Nous rapportons avec | 
doute au Sinoc. vestlilum un 
individu examiné par nous au | 
British Museum il y a plusieurs are 


années et qui provenait du 
Chili. — Le nombre total des 
spécimens étudiés est de 11, RV | 
sanstenir compte de de l'exem- REZ 
plaire précédent. 

(2) Mensuration du {ype (%) 
de la collection Fairmaire: lon- 
gueur du prothorax . 2,20 mill.; 





496 495 


Fig. 495 et 496. — Tête du Sinocalon ves- 


longueur des élytres : 6,67 mill.; 
largeur maxima du prothorax : 
2,80 mill. 


litum (spécimen type), vue de profil 
(fig. 495) et profil céphalique du Sinoc. 
reliculatum (fig. 496). 


452 P. LESNE. 


prothoracique beaucoup plus larges, surpassant les dimensions des 
points enfoncés de la base des élytres, par les pommettes de la décli- 
vité apicale moins saillantes, enfin par les taches de cette même décli- 
vité uniquement formées de poils d’un roux ardent, sans mélange de 
poils argentés. 

Nous avons donné plus haut les caractères qui la distinguent de l’es- 
pèce suivante. 

Distribution géographique. — République Argentine, plaine para- 
néenne. 

Rio Cuarto (A. Breuer in Musée de Berlin), À individu ; La Plata (coll. 
Dollé => Fairmaire), À individu. 


Sinocalon pilosulum, n. Sp. 
(Voir tabl. des espèces 2, 4. — Fig. 492 et 497 du texte.) 


Long. 5-10 1/2 mill. (1). — Ressemble beaucoup aux deux espèces 
précédentes. Forme généralement plus allongée que chez le reticula- 
tum. Suture fronto-clypéale bien marquée, sulciforme, Épistome sans 
pubescence dressée au voisinage des grandes soies latérales. Labre 
moins densément velu que chez le vestitus. Impressions sensorielles 
des articles de la massue antennaire 
plus petites et mieux accusées que 


d chez les espèces précédentes. Angles 
@ e ci postérieurs du prothorax largement 


arrondis. Sculpture du milieu de 


Fig. 497. —— Arlicles 5-10 de l'an- l'aire postérieure du pronotum for- 
tenne, vus par la face antérieu- mée généralement de gros points 
re, chez le Sinoc. pilosulum. circulaires mêlés de points plus 


petits; ces points sont parfois très 
serrés el prennent alors la forme polygonale, mais sans former de ré- 
seau semblable à ceux que l’on observe chez les espèces précédentes. 
Région des angles postérieurs du prothorax et flancs du même segment 
couverts d’une pubescence grise, couchée. Pubescence des élytres 
plus longue que chez les espèces précédentes et formée de poils plus 
ou moins entrecroisés, généralement rousse, unicolore, et détermi- 
nant de légères mouchetures. 


(4) Mensuration de l’un des {ypes appartenant au Musée de Vienne : lon- 
gueur du prothorax 1,87 mill.; longueur des élytres 5,20 mill.; largeur ma- 
xima du prothorax 2,23 mill. 


Revision des Bostrychides. 493 


L'individu de Lago Blanco diffère des autres par la coloration ar- 
sentée de la pubescence dorsale des élytres; cette coloration passe 
graduellement au roux en arrière. 


Distribution géographique. — République Argentine. 

Chaco de Santiago del Estero, bords du Rio Salado aux environs 
d'Icaño notamment à la Palisa del Bracho (E.-R. Wagner in Muséum de 
Paris). Mendoza (coll. L. Bedel). Province de Mendoza, Valle Hermoso (!) 
(0. Hermann in Musée de Vienne et Muséum de Paris). Patagonie oc- 
cidentale : Valle del Lago Blanco (British Museum). — Nombreux in- 
dividus. 

Biologie. — Espèce nocturne venant aux lumières (E.-R. Wagner 
in litt.). 


Genre Calodectes, n. g. 
(Voir tabl. des genres 2, 3, 4, 5.) 


Corps assez allongé, pubescent sur la face dorsale. Front et épistome 
hérissés de soies dressées, le dernier denté au 
bord antérieur, de chaque côté de la base du 
labre, et tronqué dans l'intervalle des dents. Ar- 
ticles de la massue antennaire fortement transver- 
ses. Aire postérieure du pronotum simplement 
ponctuée. Déclivité apicale des élytres dépourvue 
d’épines, de tubercules et de carènes marginales. 
Postépipleure formant en dessous une sorte de 
gouttière qui s’atténue et disparait avant d’attein- 
dre l'angle sutural. Calcar postérieur des tibias 
intermédiaires (2) long, dépassant le milieu du Fig. 498. — An- 
2% article du tarse. tenne du Calod. 

Ce genre ne renferme qu'une seule espèce, de PU A Te 

, : x Fee er la face antérieu- 
petite taille, habitant l'Afrique australe et qui, par 
son facies, rappelle certains Wicrapate. 





(1) D'après les renseignements que nous a fournis M. A. Tournouër, cette 
localité serait située sur le Haut Rio Tordillo, affluent du Rio Colorado, c’est- 
à-dire dans la partie sud-occidentale de la province de Mendoza. 

(2) Les pattes postérieures manquent chez le seul exemplaire examiné par 
nous; mais il n'est pas douteux que leurs calcars offrent le même dévelop- 
pement que ceux des pattes intermédiaires. 


494 P. LESNE. 
Calodectes laniger, n. sp. 
(Fig. 489, 498 et 499 du texte.) 
Long. 4,8 mill. — Allongé, parallèle, légèrement élargi en arrière ; 


brun, brillant, avec les antennes, les hanches, les cuisses et les tarses 
roux; tête, poitrine et abdomen noirs. Pronotum et 
élytres couverts de longs poils dorés, couchés, assez 
denses. Front inerme, finement et râäpeusement ponc- 
tué, couvert, ainsi que l’épistome, de soies rousses 
dressées et un peu rebroussées vers le haut; glabre 
le long de la ligne médiane. Suture fronto-clypéale 
fine. Yeux gros et saillants, fortement surélevés en 
arrière. Articles de la massue antennaire fortement 
transverses, brillants et très finement pubescents, le 








premier sinué au bord apical, le second pointu à l’an- 
Fig. 499. gle interne et n’atteignant pas en largeur la longueur 
Calodectes totale de la massue. Bord antérieur du prothorax avec 
laniger. quelques longues soies dressées, ses côtés légèrement 


arqués; angles antérieurs armés chacun d’une dent 
légerement uncinée, angles postérieurs arrondis; dents de la ràpe 
fortes, sans denticules interposés. Aire postérieure du pronoltum très 
brillante, offrant une ponctuation éparse, très fine et nullement rà- 
peuse. Écusson très petit, subcarré, simple. Élytres nullement com- 
primés en lame à la base entre l'épaule et l’écusson, marqués d’une 
ponctuation assez forte et assez dense, uniforme, et complètement dé- 
pourvus de carènes, de tubercules et d’épines. Sur la déclivité posté- 
rieure la région suturale est légèrement déprimée et la suture elle- 
même est un peu saillante; les côtés ont la forme de larges pommettes 
comme chez le Micrapate xyloperthoides; pas de trace de côte oblique 
au bas de la déclivité. Angle sutural simple, non saillant. Postépi- 
pleure canaliculé, élargi au tournant externe et graduellement atténué 
vers l'angle sutural; à l'angle sutural même, le bord inféro-apical de 
l'élytre est convexe et lisse. Dessous du corps assez densément pu- 
bescent surtout sur les côtés de la poitrine. Saillie intercoxale de 
l'abdomen étroite et nettement rebordée. Dernier segment abdominal 
irès large, tronqué en arrière (sexe inconnu). 


Distribution géographique. — Colonie du Cap : Cape Town, en jan- 
vier (Musée de Cape Town). 1 individu (). 


(1) L'étiquette de l’exemplaire {ype porte l'indication « Oudtsh., 1.86 ». 


Revision des Bostrychides. 455 


Genre Calodrypta, n. £. 


(Voir tab. des genres 2, 3, 4, 6.) 


Corps assez allongé, glabre sur la face dorsale. Front ne portant 
qu'une soie dressée de chaque côté, auprès des yeux. Bord antérieur 
de l’épistome denté de chaque côté de la base du labre et tronqué 
entre les dents. Articles de la massue antennaire nullement trans- 
verses, le dernier un peu plus long que large Aire postérieure du pro- 
notum marquée de grains rapeux. Déclivité postérieure des élytres 
dépourvue de carènes et de tubercules marginaux ainsi que de dents 
juxtasuturales. Bord inféro-apical des élytres simple, en forme de bour- 
relet. Calcar postérieur des tibias intermédiaires et postérieurs attei- 


gnant le milieu du 2° article du tarse. 


L’unique espèce de ce genre habite l'Afrique australe. Elle à beau- 


coup d’affinités avec les Xyloperthodes. 


Calodrypta, exarmata n. sp. 


(Fig. 500 et 501 du texte.) 


Long. 4 1/2-5 mill. — Assez allongé, parallèle, légèrement élargi en 
arrière; noir brillant et glabre en dessus, avec la base des élytres rouge 
entre l'épaule et la suture; dessous du corps, cuisses et tibias noirs: 


antennes et tarses roux. Front inerme, 
éparsement granuleux, sa déclivité an- 
térieure brillante et presque lisse; pu- 
bescence du front et de l’épistome très 
fine et peu dense, rabattue sur le té- 
gument. Yeux assez petits, normaux. 
2° article de antenne un peu plus épais 
que le premier, plus long que large; 
1 et 2° articles de la massue à peu 
près aussi longs que larges, dernier 
article subovalaire, un peu plus long 
que large. Dent de l'angle antérieur du 
prothorax nullement uncinée. Prono- 
tum glabre à part quelques soies dres- 





500 01 


Fig. 500 et 501. — Calodrypta 
exarmala. Déclivité apicale 
vue de trois quarts (fig. 500) 
et articles 3-8 de l'antenne 
(fig. 501). 


sées dans la région rapeuse antéro-latérale ; son aire postérieure marquée 
de petits grains râpeux pointus, assez écartés. Écusson très petit. Base 
des élytres non carénée entre l'épaule et l’écusson. Ponctuation des ély- 
tres forte et dense, tres nettement marquée, uniforme depuis la base 


456 P. LESNE. 


jusqu’à l’apex. Déclivité apicale sans tubercules marginaux, ni dents 
juxtasuturales, ni carène limitative au bord inféro-latéral, avec la su- 
ture renflée en un bourrelet lisse, bicaréné, n’atteignant pas l’apex. 
Bord inféro-apical simple, nullement épaissi en dehors. Angle sutural 
simple. Dessous du corps couvert d’une pubescence grisâtre dense 
et très fine. Tibias postérieurs avec de nombreuses soies à demi 
dressées au côté externe. Longues soies de la face interne des tarses 
postérieurs nombreuses. Dernier segment abdominal simple. 


Distribution géographique. — Natal. 
Durban (H.-W. Bell Marley in British Museum); Howick (J.-P, Cregoe 
in British Museum et Muséum de Paris). — 3 individus. 


Genre Calopertha, n. £. 
(Voir tabl. des genres 2, 3, 7.) 


Corps court. Front inerme. Épistome tronqué entre les deux dents 
de son bord antérieur, Yeux grands. Articles de la massue antennaire 
flabelliformes, le premier une fois et demie ou deux fois aussi large 

que long, sinué au bord apical ; le deuxième article 

Re environ 4 fois aussi large que long. Milieu de l'aire 

FRS postérieure du pronotum couvert de grains ràäpeux 

ee plus ou moins serrés. Déclivité apicale des élytres 

el sans épines juxtasuturales, limitée au côté inféro- 

; latéral par une carène qui se poursuit sans inter- 

Fig. 502. — Mas-  ruption jusqu'à l’angle sutural. Bord inféro-apical 

sue antennaire de l’élytre en forme de gouttière étroite. Saillie 

du Calop. sub-  intercoxale de l'abdomen triangulaire, pointue. 

relusa. Tibias postérieurs sans soies dressées au côté 

externe, leurs calcars très inégaux, le plus grand 

dépassant le milieu du % article du tarse. Pilosité du dessous des 
tarses normale, non en brosse, semblable chez les deux sexes. 

Les espèces de ce genre sont brunes, de petite taille et de forme très 
courte. Elles se rattachent surtout, par leurs affinités, au genre Sino- 
æylon. Au point de vue géographique, elles caractérisent les régions 
désertiques qui s'étendent à travers l'Afrique et une partie de l'Asie, 
depuis le Sénégal jusqu’au Pandjab, et celles qui occupent les parties 
intérieures de l'Afrique australe, 


» 


Revision des Bostrychides. 457 
TABLEAU DES ESPÈCES. 


1-(2) — Dos des élytres offrant de chaque côté, en arrière, 
deux côtes longitudinales atténuées à leurs extrémités. 
Troncature apicale des élytres sans limites nettes vers 
le haut, raccordée à la région dorsale par une courbe 
régulière (fig. 503). Suture costiforme sur la région dorsale 
des élytres. Carène inféro-datérale de la déclivité n’atlei- 


gnant pas le milieu de la hauteur de celle-ci. — Long. 
EL JE EU 10111 ERA RARE Ar C. costatipennis, n. Sp. 


2-(1) — Dos des élytres sans côtes longitudinales saillantes. 
Troncature apicale des élytres plus ou moins abrupte. 

3-(6) — Bords supérieur et latéraux de la déclivité apicale 
largement convexes ou en côte obtuse. Déclivité apicale 
moins d’une fois et demie aussi longue que la région 
dorsale des élytres (fig. 506). Angle sutural des élvtres 
simple (GS 9). 

4(5) — Bords supérieur et latéraux de la déclivité apicale 
largement convexes, nullement costilormes. Déclivité 
apicale ne formant pas une troncature nette, sa carène 
inféro-atérale très courte. Pubescence des élytres très 
fine, très peu apparente. — © Bord postérieur du der- 
nier segment abdominal largement échancré et muni, 
au fond de cette échancrure, d’une dent allongée bilide 
au sommet (fig. 504). — Long. 3,5-4 mill............ 
PE M ei ou: de C. kalaharensis, n. Sp. 

5-(4) Bords supérieur et latéraux de la déclivité apicale plus 
ou moins costiformes. Déclivité apicale assez brusque- 
ment tronquée. Pubescence des élytres longue et assez 
dense, bien apparente. — © Bord postérieur du dernier 
segment abdominal offrant une petite échancrure mé- 
diane limitée de chaque côté par un denticule (fig. 505). 
— Long. 3,5-4,5 mill............... C. subretusa Ancey. 

6-(3) — Déclivité apicale des élytres moins convexe que chez 
les précédents, au moins une fois et demie aussi longue 
que la région dorsale des élytres mesurée le long de la 
suture (fig. 507), et bordée sur tout son pourtour par 
une carène élevée (fig. 508). Téguments plus brillants 
que chez le subretusa. — ® Angle sutural des élytres 
prolongé en une dent uncinée recourbée vers le haut et 
en dehors, et armé en outre d’une seconde dent uncinée, 


458 P. LESNE. 


insérée à la face interne de l’élytre, dirigée en dessous 
et recourbée en dehors à l'extrémité (fig. 509). — Long. 
31/2=-4 04/20 PE PAT A PRE C. truncatula Ancey. 


Calopertha costatipennis, n. Sp. 


(Voir tabl. des espèces 1. — Fig. 503 du texte.) 


Long. 3 1/2-4 1/2 mill. — Corps brun, plus foncé dans la région 
postérieure des élytres; antennes et tarses roux ou d’un brun rous- 
sâtre. Pubescence frontale courte, formée de poils rabattus sur le té- 
gument. Premier article de la massue antennaire plus de deux fois 
aussi large que long. Milieu de l'aire postérieure du pronotum couvert 
de grains räpeux serrés. Ponctuation des élvtres dense, très forte sur 
le dos et sur les côtés où elle est quelquefois presque confluente par 
places, fine, régulière et espacée sur la déclivité apicale. Celle-ci non 
tronquée d’une facon abrupte, mais reliée au 
dos des élytres par une courbe régulière et 
n'offrant de carène limitative qu’au côté inféro- 
latéral. Dos des élytres parcouru de chaque 
côté, en arrière, par 2 ou quelquelois 3 côtes 
longitudinales lisses et brillantes graduellement 
atténuées et nullement dentilormes à leur extré- 
Fig. 503. — Déclivité  mMité postérieure. Suture costiforme dans la 

apicale des élytres, région dorsale postérieure des élytres, légère- 

vue de trois quarts, ment saillante mais non renflée en bourrelel 
chez le Calop. cos- sur la déclivité apicale. Rebord inférieur de la 

tatipennis. déclivité peu accusé, relié sans interruption à 

la carène inféro-atérale. Bord inféro-apical de 
l'élytre en forme de gouttière très étroite. La pubescence des élytres 
est composée de poils roux, apprimés, fins et assez longs. Des poils 
semblables s’observent sur l'aire postérieure du pronotum et sur les 
côtés du prothorax. Les caractères sexuels paraissent manquer. 





Distribution géographique. — Abyssinie méridionale et Pays des So- 
malis. 

Choa, en septembre (Antinori in Musée de Gênes). Railway du 
Harrar, entre Djibouti et le kilomètre 152 (ZZ. Méray in Muséum de 
Paris); Daouannlé, kilomètre 110 (D'° Ch. Martin). Cheik, 80 kilom. 
de Berbera [coll. Argod-Vallon| (1). 


(1) Types au Muséum d'Histoire naturelle de Paris, au Musée civique de 
Gênes et dans les collections Argod-Vallon, Bedel et Ch. Martin. 


PS 
Ct 
© 


Revision des Bostrychides. 


Calopertha kalaharensis, n. Sp. 
(Voir tabl. des espèces 2, 3, 4. — Fig. 504 du texte.) 


Long. 3,5-4 mill. — Corps court, un peu élargi en arrière, d’un 
brun foncé, assez brillant sur les élytres ; base de ces organes brune. 
Cuisses et tibias bruns. Antennes et tarses roux. Ressemble beaucoup 
au C. subretusa Ancey. 

Dessus de la tête légèrement convexe. Pubescence du front et de 
l'épistome courte, rebroussée vers le haut. Suture fronto-clypéale 
fine, droite. Dents du bord antérieur de l’épistome obtuses. 1% ar- 
ticle de la massue antennaire plus de deux fois aussi large que long. 
Grains ràpeux de laire postérieure du pronotum assez serrés. Dos des 
élytres brillant, assez fortement et assez densément ponctué, la ponc- 
tuation atténuée en arrière ; très finement et peu densément pubescent et 
sans traces de côtes longitudinales en arrière. Déclivité apicale convexe, 
raccordée par une courbe aux parties dorsales et ne formant pas une 
troncature abrupte, offrant au côté inféro-latéral une courte carène 
marginale ; très finement et assez densément ponctuée, avec la suture 
saillante. Angle sutural sim- 
ple (GS ©). Abdomen fine- es VOX 
ment et peu densément SR SATA 


ponctué, assez brièvement 


505 504 


pUREenL ; Fig. 504 et 505. — Bord postérieur du der- 
e Dernier segment abdo- nier segment abdominal chez les Calop. 

minal simple. kalaharensis @ (fig. 504) et C. subre- 
® Dernier segment abdo- tusa Q (fig. 505). 


minal offrant en arrière une 
large échancrure frangée de poils blonds et munie au fond d’une 
longue dent bifide au sommet (fig. 50%). 

Distribution géographique. — Afrique allemande du Sud-Ouest. 
Okahandya et Otjosondu (Casper in Musée de Berlin). — 6 individus. 


Calopertha subretusa.* 
(Voir tabl. des espèces 2, 3, 5. — Fig. 502, 505 et 506 du texte.) 
Ancey 1881, in Le Naturaliste, HT, p. 509. — Lesne 1902, in L’A. 
beille, XXX, p. 112 et 447, pl. IV, f. 409 et 110. 


Long. 3 4/2-4 1/2 mill. — Corps plus court que chez le costati- 
pennis, brun, parfois roussâtre; région de la déclivité apicale plus 


60 P. LESNE. 


foncée; antennes rousses. Poils du front en partie dressés. Premier 
article de la massue antennaire plus de deux fois aussi large que long. 
Milieu de l'aire postérieure du 
pronotum couvert de grains rà- 
peux denses. Portion inerme de la 
déclivité antérieure du prothorax 
plus étendue que chez le costati- 
pennis. Élytres plus courts que 
chez cette dernière espèce et tron- 
qués abruptement en arrière; dé- 
clivité apicale légèrement convexe, 
limitée sur tout son pourtour par 
une côte épaisse qui se transforme 
inférieurement en une carène peu 
élevée. Dos des élytres sans traces 
de côtes longitudinales, couvert 
d’une ponctuation forte, non con- 
Fig. 506 et 507. — Calopertha Sub-  fluente, atténuée près de la base; 
relusa (fig. 506) et C. {runcalula  Lonctuation de la déclivité fine, 
GANRE 507) Vus AC prone régulière et assez espacée. Sulure 
nullement saillante sur la région 
dorsale, légèrement saillante sur la déclivité. Rebord inférieur de la 
déclivité très mince; bord inféro-apical en forme de gouttière étroite. 
Pubescence des élytres formée de poils roux apprimés, fins et assez 
denses. 





507 506 


< Dernier segment apparent de l'abdomen simple. 
© Dernier segment abdominal offrant au milieu du bord postérieur 
une petite échancrure limitée de chaque côté par un denticule (fig. 505). 


Distribution géographique. — Région saharienne depuis le Sénégal 
jusqu’en Arabie et dans le pays Somali. 

Sénégal (Muséum de Paris, Musée de Berlin, Musée de Bruxelles, 
coll. Fairmaire) : S'-Louis (V. Planchat in coll. Oberthür ; G. Melou) ; 
Dagana (Aubert); Podor (Cligny in coll. Ph. François). Sierra Leone 
(coll. Théry > Muséum de Paris). Égypte : Le Caire (coll. Bedel). 
Abyssinie (Raffray in coll. Oberthür). Érythrée : Massaoua et Assab, 
en juin (Ragazzi in Musée de Gênes). Côte francaise des Somalis : 
Obok (M. Maindron in Muséum de Paris; coll. Aubert, etc.). Railway 
du Harrar, Daouannlé, kil. 110 (D' Ch. Martin). Somalie anglaise : 
Cheik, 80 kilom. de Berbera (coll. Argod-Vallon). Afrique orientale 
anglaise : Fleuve Tana (Musée de Vienne); Ikutha (Musée ento- 


Revision des Bostrychides. 464 


mologique de Berlin); Hedjaz, Djeddah [eoll. Æ. Abeille de Per- 
rin] (!). 


Calopertha truncatula. 
(Voir tabl. des espèces 2, 6. — Fig. 507, 508, 509 du texte.) 


Ancey 1881, in Le Naturuliste, I, p. 509. — Lesne 1902, in L’A- 
beille, XXX, p. 113 et 118, pl. IV, f. 111 et 112. 


Long. 3 1/2-4 12 mill. — Forme très courte: élytres élargis en ar- 
rière. Corps d’un roux brunätre avec la tête, la déclivité postérieure 
et la poitrine d’un brun plus ou moins foncé; antennes rousses. 
Pubescence du front non ou à peine apparente, formée de poils très 
courts, apprimés (?). 1% article de la massue antennaire atteignant à 
peine en largeur le double de sa longueur. Grains räpeux de Paire 
postérieure du pronotum moins denses que chez les deux espèces pré- 
cédentes:; déclivité antérieure du prothorax plus ample et plus con- 
vexe, inerme sur une plus large portion de sa région médiane. Région 
dorsale des élytres plus réduite que chez les mêmes espèces, sans 
nervures en saillie, glabre, présentant une ponctuation assez forte et 
assez régulière ; parties postérieures des flancs des élytres couvertes 
d'une pubescence rousse, 





dressée, dense. Déclivité 1— 

apicale très ample, brusque- //1 

ment tronquée, faiblement l'obce 

convexe sur le disque, dé- V7 

limitée sur tout son pour: dé 

tour par une carène élevée 508 509 

dont la crête est lisse et  Hig. 508 et 509. — Calop. truncatüla Q. 
brillante; marquée dune Déclivité apicaie des élytres, vue de trois 
ponctuation régulière, assez quarts et un peu en dessous (fig. 508) et 
fine et assez dense, effacée angle sutural vu en dessous (fig. 509). 


inférieurement : rebord in- 
férieur de la déclivité large. Suture très légèrement saillante sur la 
déclivité, Bord inféro-apical de l’élytre en gouttière étroite. 

g Angle sutural des élytres et dernier segment apparent de l'abdo- 
men simples. 

® Angle sutural de chaque élytre prolongé et recourbé en crochet 
vers le haut, et présentant, à la face inférieure, un uneus juxtasu- 


(1) Un exemplaire de la collection Fairmaire porte la localité « India ». 
(2) A part les soies dressées interoculaires normales. 
Ann. Soc. ent. Fr., LXXV [1906]. 31 


462 P. LESNE. 


tural recourbé en dehors. Dernier segment apparent de l'abdomen 
offrant une encoche au milieu du bord postérieur. 


Distribution géographique. — Afrique saharienne, Arabie, Pandjab. 

Sénégal : S'-Louis (V. Planchat in coll. Oberthür); Podor (M. Main- 
dron in Muséum de Paris); Galam (Muséum de Paris). Nil blanc : Goz 
Abba Goma, près la pointe sud de l'ile Aba, en février (mission Jägers- 
kiold). Abyssinie (British Museum; Raffray in Muséum de Paris): 
environs de Diré Daoua (D' Roger in Muséum de Paris). Côte fran- 
aise des Somalis : Obok (MW. Maindron in Muséum de Paris; Musée 
de Bruxelles); Djibouti (D' Jousseaume in Muséum de Paris et coll. 
Bedel) ; railway du Harrar, Adda galla (D' Ch. Martin). Somalie inté- 
rieure, Haut Chébéli : Toug Tourfa (coll. Rothschild = Oberthür);: 
Daoua, en octobre (E. Ruspoli in Musée de Gênes); Lough, en no- 
vembre-décembre (V. Bottego in Musée de Gênes). Aden {British Mu- 
séum). Pandjab, Pechaver (British Museum). 

Biologie. — Nous avons obtenu cette espèce des rameaux morts de 
l’Acacia albida Delile (1). 


Genre Sinoxylon. 
(Voir tabl. des genres 2, 8, 9.) 


Duftschmid, 1825, Faun. Austr., III, p. 85. — Lacordaire, Gen. 
des Col., IV, 1857, p. 534 et 538. — J. Duval, Gen. des Col. d'Eur.. 
IT, p. 229 (?). — Redtenbacher, Faun. austr., Käf., 3° éd., 1874, LH, 
p. 65. — Kiesenwetter, Nat. der Ins. Deutschl., Col., V, 1877, p. 31. 
— Seidlitz, Faun. transsylv., 1891, p. 116. — Zoufal in Wien. ent. 
Zeit., XIII, 1894, p. 34. — Lesne in L’Abeille, XXX, 1902, p. 410 (5). 

Trypocladus Guérin 4845, in Ann. Soc. ent. Fr. [1845], Bull., 
p. XVII. 

Apatodes Blackburn 1889, in Proc. Linn. Soc. N. S. Wales, 2 sér.. 
HIT, p. 1499. 


(1) Ces rameaux, provenant de Saint-Louis du Sénégal, nous avaient été 
très aimablement procurés par M. René Oberthür. 

(2) J. Duval signale l'existence d'un « petit prolongement vertical » au 
sommet du labre chez les Sinoxylon. Ce caractère est fictif. Il existe en ce 
point, chez le S. sexdentalum, un faisceau dense de poils bruns qui, examiné 
à un faible grossissement, peut avoir l'apparence d'une pointe chitineuse. 

3) Beaucoup d'auteurs américains et notamment G.-H. Horn ont appliqué 
à tort le nom de Sinoxylon à diverses espèces du type Xyloperlha. 


Revision des Bostrychides. 163 


Corps tantôt très court, tantôt assez allongé, parallèle ou très légère- 
ment élargi en arrière, brusquement tronqué aux deux extrémités. Pi- 
lositéfrontale variable. Bord antérieur de l’épistome denté de chaque côté 
de la base du labre 
et presque rectiligne 
dans l'intervalle com- 


pris entre les dents. ! RE 
Yeux fortement suré- | 
nr 
UE TERe 
\ 


levés au bord posté- << — 
rieur. Articles de la 

massue antennaire ? =" 
plus ou moins forte- NAEEU 7 

ment transverses (1), RE 

souvent  flabellifor- NOR 

mes, Milieu de Paire > 

postérieure du pro- \ \ 

notum imponctué, 19 

marqué de grains S 

rapeux plus ou moins 

écrasés, et simulant 510 oif 
parfois des écailles Fig. 510 et 511. — Antennes du Sinoxylon senega- 
imbriquées, ou trans- lense (fig. 510) et du S. ceratonix (fig. 511). 


formés en carinules 

longitudinales. Sculpture de la région dorsale des élytres très forte, 
principalement auprès des bords de la déclivité apicale. Celle-ci armée 
de deux dents juxtasuturales plus où moins développées, de forme va- 
riable. Postépipleure presque toujours en forme de gouttière, quel- 
quefois explané horizontalement. Calcar postérieur des tibias intermé- 
diaires el postérieurs long, atteignant ou dépassant le milieu du 
2° article du tarse. Pilosité de la face externe des tibias: postérieurs 
plus où moins abondante, jamais nulle. Vestiture du dessous des 
tarses formée de soies fines, inégales, non en brosse. 

Les caractères sexuels extérieurs font souvent défaut. Lorsqu'ils 
existent, ils sont presque toujours fort peu apparents et affectent soit 
la pilosité des tarses postérieurs soit la configuration du bord posté- 
rieur du dernier segment abdominal. Il est très rare que l'angle su- 
tural des élytres (S. indicum) ou la sculpture des mêmes organes 
{S. senegalense) offre des différences sexuelles. 


(1) Seul, le Sin. circuilum a le dernier article des antennes légèrement al- 
longé. 


46% P. LESNE. 


Les nombreuses espèces du genre Sinoæylon sont répandues dans 
les régions chaudes et tempérées de l'Ancien Continent. Elles for- 
ment un ensemble homogène dont l'étude systématique présente de 
nombreuses difficultés. Les caractères fournis par la conformation du 
bord apical des élytres, par la position des dents juxtasuturales et par 
la pubescence de la déclivité postérieure sont les plus importants. 
Ceux que donnent les articles de la massue antennaire sont également 
fort utiles; mais la forme des épines juxtasuturales est parfois très 
variable (S. transvaalense) et la présence des dents sur le front n’est 
pas toujours constante chez une même espèce (S. h'ansvaalense, S. ti- 
gnarium, S. ruficorne). 

Il est à noter que les espèces à écusson bien développé sont aussi 
celles dont les élytres sont absolument glabres. 

Les différentes formes spécifiques se groupent comme il suit : 


S. circuilum S. ceraloniae S. sudanicuin S. sexdentalum 
S. indicum S. SUCCISUIMN S. conigerum S. perforans 
— S doliolum S. angolense S. japonicum 
S. anale S. rufobasale S. cuneolus — 
— S. divaricalun —- S. villosum 
S. bufo == S. dichroum S. lransvaalense 
— S. epipleurale S. lignarium — 
S, Marseuli S. bellicosum S. pubens S. pugnax 
S. pachyodon S. senegalense S. pygmaeun S. CTASSUM 
— S. erasicauda - S. atralum 
S. Brazzai — S. ruficorne S. birmanum 
= S. cafrum S. capillalum 
— S. {labrarius 
S. cucumella 


TABLEAU DES ESPÈCES. 


1-(6) — Carinule limitant l’épipleure interrompue ou effacée 
au tournant apical de l’élytre. Rebord inférieur de la 
déclivité apicale bien accusé, se détachant de l’épipleure 
sans solution de continuité (fig. 517). Pas de côte trans- 
verse préapicale au bas de la déclivité postérieure. 

2-(5) — Déclivité apicale des élytres glabre, limitée supérieu- 
rement par une crête saillante. Articles de la massue 
comprimés suivant l'axe de l’antenne, mats et densé- 
ment poreux, le premier moins de trois fois aussi large 
que long, le second n’atteignant pas en largeur la lon- 
gueur totale de la massue. Base des élytres non en carène 


Revision des Bostrychides. 465 


coupante entre l'épaule et l’écusson. Saillie intercoxale 
de l'abdomen triangulaire. Bourrelet sutural de la dé- 
clivité postérieure non crénelé. Front inerme — © Der- 
nier segment apparent de l'abdomen biincisé au milieu 
de son bord postérieur. 

3-(4) — 1% article de la massue antennaire à peine plus large 
que long (fig. 512). Dents juxtasuturales de la déclivité 
comprimées latéralement, contiguës, insérées contre la 
suture même (fig. 513). Crête limitative de la déclivité 
régulière, également saillante. Front presque complète- 
ment privé de poils dressés. — © Dernier segment ab- 
dominal présentant au milieu du bord postérieur deux 
petites encoches séparées par une dent triangulaire, 
pointue (fig. 514). Angle sutural des élytres simple. — 
ÉoneetÆmulle er METTRE Et S. circuitum Lesne. 

4-(3) — 1% article de la massue environ deux fois et demie 
aussi large que long. Dents juxtasuturales écartées, 
nullement comprimées. Crète limitative de la déclivité 
postérieure inégale dans sa portion supérieure (fig. 515). 
Front portant des poils dressés. — © Dernier segment 
abdominal offrant au milieu deux fines incisions séparées 
par un lobe arrondi (fig. 516). Angle sutural pointu, den- 
liforme et réfléchi au sommet. — Long. 4 1/2-6 4/2 mill. 
SRE RAT LE PARIS NMEE RUE EE RPER PERS EC S. indicum Lesne. 

)-(2) Déclivité apicale des élytres offrant une pubescence peu 
abondante, formée de poils rabattus vers le bas et limitée 
supérieurement par une carène épaisse, plus ou moins 
nette (fig. 517). Articles de la massue antennaire flabelli- 
formes, brillants, à pores sensoriels écartés. le premier 
article près de » fois aussi large que long, le second ar- 
ticle dépassant en largeur la longueur totale de la massue. 
Base des élytres conformée en carène coupante entre 
l'épaule et l’écusson. Saillie intercoxale de l'abdomen 
étroite, parallèle. Bourrelet sutural de la déclivité pos- 
térieure crénelé sur les bords. Front denté. Pas de 
caractères sexuels extérieurs. Long. 3 4/2-6 mill 
RER A0 RS SUR Re et S. anale Lesne 

6-(4) — Carinule limitant l’épipleure nullement effacée au tour- 
nant apical, prolongée sans interruption jusqu’à l'angle 
sutural; rebord inférieur de la déclivité simplement 
constitué par cette carinule; bord inféro-atéral de la 


466 


9-(10) 


10-(9) 


P. LESNE. 


déclivité immarginé ou présentant une côte limitative 
séparée de l’épipleure. Bord inféro-apical de lélytre en 
orme de gouttière (fig. 490). 

-— Dents juxtasuturales de la déclivité postérieure non 
contiguës, insérées à quelque distance de la suture. 

— Déclivité apicale des élytres absolument glabre (1). 
Écusson grand (fig. 518), subpentagone. Bord basilaire 
des élytres en carène coupante entre l'épaule et l’écusson. 
Articles de la massue antennaire flabelliformes, le second 
dépassant en largeur la longueur totale de la massue. 
— Élytres couverts de grains arrondis saillants, très 
denses et partiellement confluents sur la région dorsale, 
moins serrés sur la déclivité apicale ; bourrelet sutural de 
la déclivité granuleux et comme crénelé latéralement. 
Bord tranchant des mandibules fortement arqué. Écus- 
son bidenté en avant. Corps d’un noir profond; cuisses et 
tibias noirs. — @ (?) Angle sutural des élytres taillé en 
biseau sur la face interne. — Long. 5 1/2-6 1/3 mill... 
EE PE 0 4 to CA D CIS AO Di don MER CIEL ls dore © S. bufo, n. sp. 
— Élytres ponctués, sans grains en saillie; bourrelet 
sutural de la déclivité lisse ou presque lisse, nullement 
crénelé, Bord tranchant des mandibules en courbe sur- 
baissée. Écusson légèrement bituberculé ou simple au 
bord antérieur. Déclivité apicale très brillante, bordée 
de 4 à 7 paires de tubercules (fig. 520). Corps et pattes 
en partie roux. 


11-(12) — Dents juxtasuturales de la déclivité coniques, trian- 


eulaires, pointues, comprimées latéralement. Corps légèe- 
rement élargi en arrière, — Q (?) Angle sutural saillant, 
denté sur la face interne de l’élytre (fig. 521). — Long. 
LUE SAT AREAS PRE S. Marseuli Lesnc. 


12-11) — Dents juxtasuturales de la déelivité courtes et très 


épaisses, cylindriques, tronquées et arrondies en calotte 
sphérique au sommet (fig. 525). Déclivité apicale offrant 
inférieurement une côte oblique bien apparente. Corps 
assez fortement élargi en arrière. Long. 3 3/4-4 mill... 
S. pachyodon, n.Ssp. 


(1) La constatation de ce caractère demande parfois beaucoup d'attention 
et nécessite l'emploi de fortes loupes, la pubescence de la déclivité pouvant 
passer inaperçue lorsqu'elle est à la fois rase et éparse. 


Revision des Bostrychides. 


43-(8) — Déclivité apicale des élytres plus ou moins pubes- 
cente. Écusson petit subtriangulaire ou arrondi en 
arrière. 

14-(33) — Pubescence de la déclivité apicale des élytres rase, 
c’està-dire perpendiculairement dressée et très courte. 

15-(16) — Dents juxtasuturales de la déclivité postérieure co- 
noïdes, nullement comprimées, retroussées au bout, 
écartées de la suture et insérées chacune à peu près à 
égale distance du bord externe de la déclivité et de l'autre 
dent juxtasuturale (fig. 523). Pubescence de la déclivité 
apicale très dense. 2° article de la massue antennaire 
flabelliforme, mat, densément poreux, dépassant un peu 
en largeur la longueur totale de la massue. Angles pos- 
térieurs du prothorax marqués, saillants en arrière. 


n67 


Corps très large. Long. 6-7 mill......... S. Brazzai Lesne. 


16-(45) — Dents juxtasuturales faiblement écartées, nullement 
retroussées au bout, d'ordinaire comprimées latérale- 
ment. Pubescence de la déclivité apicale peu serrée. 
Corps moins large. 

17-(26) — Articles de la massue antennaire très développés, 
flabelliformes, le 2° dépassant de beaucoup en largeur 
la longueur totale de la massue (fig. 511). Bord basilaire 
des élytres comprimé en lame entre l'épaule et l’écusson. 
Déclivité apicale sans tubercules marginaux. Élytres 
roux ou rouges à la base. Taille d'environ 3 1/2-5 1/2 
mill. (1) 

18-(25) — Épines juxtasuturales parallèles ou faiblement di- 
vergentes. 

19-(24) — Épines juxtasuturales non infléchies, généralement 
terminées en pointe acérée, situées vers le milieu de la 
hauteur de la déclivité (fig. 524). 

0-(21) — Bourrelet sutural de la déclivité convexe, costi- 
forme au-dessous des épines. 2 article de la massue 
atteignant presque en largeur la longueur totale de 


1S 


l'antenne. Long. 3 1/2-5 1/2 mill..... S. ceratoniæ Linné. 


21-(20) — Bourrelet sutural de la déclivité parallélépipédique, 
sa face postérieure aplanie au-dessous du niveau des 


(1) Les €inq espèces qui constituent le groupe défini au $ 17 ont entre elles 
les plus grandes affinités et ne diffèrent que par de légers caractères On 


doit les considérer comme étant encore imparfaitement connues. 


468 P. LESNE. 


épines. Ponctuation des élytres plus forte que chez le 
S. ceraloniæ. 
2923) — 2° article de la massue antennaire atteignant en lar- 
seur la longueur totale de l'antenne. Grosse ponctuation 
de la déclivité apicale s'étendant vers le bas jusqu’à la 
côte oblique prémarginale qui est assez bien marquée. 
Longife SES ee TIRER 7 S. doliolum Lesne. 
23-(22) — 2° article de la massue antennaire n’atteignant pas 
en largeur la longueur totale de l'antenne. Déclivité 
apicale tres fortement ponctuée sur ses parties supé- 
rieures et moyennes, lisse sur le tiers inférieur et m’of- 
frant pas trace de côte oblique. Long. 3 12-5 mill.... 
'bhét. EM et AE EE GRR ARRETE S. succisum Lesne. 
24-19) — Épines juxtasuturales dirigées vers le bas, plus ou 
moins émoussées au sommet et manifestement insé- 
rées au-dessus du milieu de la hauteur de la déclivité 
(fig. 526). Cuisses rousses. Long. 4 4/2-5 1/2 mill... 
RC A LL EAN di AA A NS S. rufobasale Fairm. 
25-(48) — Épines juxtasuturales épaisses, fortement divari- 
quées, insérées au-dessus du milieu de la déclivité, 
pointues et recourbées vers le bas au sommet (fig. 527 
et 528). Bourrelet sutural parallélépipédique, tétragone 
au-dessous des épines. Villosité du bord antérieur du 
prothorax assez abondante. Cuisses noires. Long. 4,8 mill. 
US GRR SEE ARE REA S. divaricatum., n.S}. 
26-(17) — 2 article de la massue antennaire ne dépassant 
pas ou dépassant à peine en largeur la longueur totale 
de la massue (fig. 510). Bord basilaire des élytres nulle- 
ment comprimé en lame, mais ayant la forme d'une 
côte épaisse à surface granuleuse. Élytres normalement 
noirs ou brun foncé. Taille 5-9 mill. 
27-(28) — Gouttière apicale des élvtres très large, non dilatée 
au tournant externe (fig. 529). Rebord injérieur de la 
déclivité apicale large. Pubescence du dos des élytres 
assez dense. Déclivité apicale avec 3 paires de tubercules 
marginaux peu (saillants 156.100 S. epipleurale, n.sp. 
28-(27) — Gouttière apicale des élytres de largeur normale, 
légèrement dilatée au tournant externe (fig. 530 et 531). 
Rebord inférieur de la déclivité apicale étroit. 
29-(30) — Dos des élytres glabre. Déclivité apicale offrant 
3 paires de tubercules marginaux, ceux des 2 paires 


Revision des Bostrychides. 169 


supérieures très saillants (fig. 530). Pubescence de la 
poitrine et de l'abdomen argentée... S. bellicosum, n. Sp. 

30-(29) — Dos des élytres pubescent. Saillies marginales de 
la déclivité postérieure moins fortes que chez l'espèce 
précédente. 

31-(32) — Pubescence du dos des élytres courte, dressée. Dé- 
clivité apicale brillante, présentant 3 paires de calus 
marginaux très peu saillants (fig. 531). Épines juxtasu- 
turales lisses au côté externe,..... S. senegalense Karsch. 

32-(31) — Pubescence du dos des élytres rabattue en arrière. 
Déclivité apicale presque mate, avec 3 paires de tuber- 
cules marginaux costiformes. Épines juxtasuturales for- 
tement cannelées à la base au côté externe (fig. 533). 
Rte 00 0 Ne du DOHOd ES PS D TE S. erasicauda, n. Sp. 

33-(14) — Pubescence de la déclivité apicale formée (au moins 
sur la moitié supérieure) de poils couchés ou rabattus, 
soit vers le bas, soit dans là direction de la suture. 

34-(43) — Articles de la massue antennaire très développés, 
flabelliformes, le second dépassant notablement en lar- 
geur la longueur totale de la massue. Tubercules mar- 
ginaux du bord supérieur de la déclivité apicale nuls 
ou faiblement indiqués. Bord basilaire des élytres en 
carène coupante. 

35-(42) — Front quadridenté. Suture renflée en un bourrelet 
tétragone au-dessous des épines juxtasuturales. Pilosite 
du bord antérieur du prothorax peu abondante. 2° ar- 
tiele de la massue antennaire dépassant de beaucoup en 
largeur la longueur totale de la massue. Tubercules 
marginaux de la déclivité nuls ou indiqués seulement 
par des calus. 

36-(39) — Aire postérieure du pronotum couverte de carinules 
longitudinales. Pas de côte transverse au bas de la dé- 
elivité apicale. Articles de la massue antennaire Canali- 
culés sur leur tranche apicale. 

37-(38) — Épines juxtasuturales comprimées latéralement, 
triangulaires, très pointues (fig. 534), sans grains sail- 
lants à leur base. Angles postérieurs du prothorax arron- 
dis. Élytres roux ou bruns. Long. 3 1/3-4 1/2 mill.... 
SP PEAR HN NA ARC S. sudanicum Lesne. 

38-37) — Épines juxtasuturales conoïdes, nullement compri- 
mées, couvertes de grains sphéroïdes à leur base (fig. 535). 


470 P. LESNE. 


Angles postérieurs du prothorax accusés. Élytres noirs 


ou brun foncé. Long. 3 1/2-5 1/2 mill. S. conigerum Gerst. 


30-36) — Aire postérieure du pronotum couverte au milieu 
de petits grains écrasés arrondis. Déclivité apicale offrant 
inférieurement une côte transverse assez marquée. 
Épines juxtasuturales conoïdes, non comprimées, sans 
grains à la base. 

40-(41) — Pubescence de la déclivité apicale rousse, dense, 
très apparente, couchée jusque dans la région de l'angle 
sutural. Épines juxtasuturales rugueuses à la base. 


Long ES NII RN EE NN SRERRNTE S. angolense, n. Sp. 


41-(40) — Pubescence de la déclivité apicale très peu appa- 
rente, dressée, courte et rase dans la région de l'angle 
sutural. Épines juxtasuturales non rugueuses à la base. 


Long45 2 EE MINOR AMELE TE S. cuneolus, n. S}. 


42-(35) — Front inerme, portant une rangée régulière de lon- 
gues soies rousses dressées et recourbées vers le bas 
au sommet (fig. 537). Suture légèrement élevée mais ne 
formant pas de bourrelet au-dessous des épines de la dé- 
clivité. Déclivité antérieure du prothorax avec une pilo- 
sité dressée abondante. 2° article de la massue antennaire 
ne dépassant qu'un peu en largeur la longueur totale de 
la massue. Tubercules du bord supérieur de la déclivité 
apicale petits mais distincts. Épines juxtasuturales for- 
tement comprimées latéralement. Tête et prothorax 


noirs; élytres roux. Long. 4 1/2 mill... S. dichroum, n. sp. 


#3-(34) — Articles de la massue antennaire mats et densément 
poreux, comprimés suivant laxe de l'antenne, le se- 
cond ne dépassant pas en largeur la longueur totale de 
la massue. 

%4(59) — Côte transverse du bas de la déclivité apicale nulle 
ou peu marquée. 

45 (34) — Dents juxtasuturales comprimées latéralement. 

46-(51) — Bord basilaire des élytres en lame coupante. Suture 
un peu saillante, mais nullement renflée en bourrelet 
sur la déclivité. 

#7-(48) — Déclivité apicale munie, à son bord supérieur, de 
deux paires de tubercules faibles mais bien distincts. 
Sculpture de la région du bord supérieur de la déelivité 
apicale très forte, confluente, subgranuleuse. Reliefs de 
l'aire postérieure du pronotum denses, triangulaires, 


Revision des Bostrychides. 47A 


pointus. Cuisses brun foncé. Long. 4-5 mill.......... 
Rae r TERRE VELO RENTRER S. tignarium Lesne. 
48-(47) — Déclivité apicale sans traces de tubercules margi- 
naux à son bord supérieur. Front inerme. Taille petite 
(3-4 mill.). 
49-(50) — Gouttière apicale des élytres à peine élargie au tour- 
nant externe. Troncature postérieure des élytres mate, 
non coupée à angle vif, Grains râäpeux de l'aire posté- 
rieure du pronotum très denses. Cuisses noires. Long. 
En RENTE Ve St CMS € LS PAM EL AR CN LEAVE 0 ERCTPREONS LE S. pubens, n. Sp. 
90-(49) — Gouttière apicale des élytres nettement élargie au 
tournant externe. Déclivité apicale brillante, très brus- 
quement tronquée. Grains räpeux de l'aire postérieure 
du pronotum assez écartés. Cuisses rousses ou testa- 
céessoner 9-92 569 7.125. S. pygmæum Lesne. 
91-(46) — Bord basilaire des élytres formant une côte rugueuse 
et assez épaisse. Front quadridenté, parlois très faible- 
ment, et ne portant qu'un petit nombre de longues soies 
dressées. Déclivité apicale des élytres munie de 3 paires 
de tubercules marginaux peu saillants. 
52-(53) — Bord antérieur du pronotum sans poils dressés sur 
un large espace médian. Épines juxtasuturales très con- 
vexes en dehors et marquées, à la base, de rugosités ou 
de brèves cannelures longitudinales. Corps entièrement 
noir en dessus. Pattes brunes. Long. 5-7 mill........ 
RE RE LD RE, Te S. ruficorne Fähræus. 
93-(92) — Des soies dressées lines et peu abondantes tout le 
long du bord antérieur du pronotum. Épines juxtasu- 
turales peu convexes et entièrement lisses au côté ex- 
terne. Base des élytres et cuisses rouges ou rousses. 
Looneo benne Et 2 SP S. cafrum Lesne. 
54-(45) — Dents juxtasuturales nullement comprimées latérale- 
ment, leur base circulaire ou en ellipsoide transverse. 
Front inerme. Bord basilaire des élytres non coupant. 
D9-(38) — Déclivité apicale des élytres munie de tubereules 
bien accusés sur ses bords supérieur et latéraux ; épines 
juxtasuturales plus ou moins pointues. Deuxième et 
troisieme articles des tarses postérieurs portant des soies 
longues et nombreuses au côté interne (G) ou n’en pré- 
sentant que 2 ou 3 (©). Forme plus courte. 
56-(57) — Épines juxtasuturales de la déclivité cireulairement 


P. LESNE. 


PS] 
1 
ic 


coniques, très pointues, lisses et brillantes. Déclivité 
postérieure munie de chaque côté de deux tubercules 
marginaux, l'un situé au bord supérieur, l’autre, plus sail- 
lant, au bord latéral, à la hauteur des épines juxtasutu- 
rales (fig. 543 et 544). Articles de la massue antennaire 
avec des taches nettes de pubescence dorée. Pubescence 
dorsale des élytres dressée. Long. 3 4/2-5 1/2 mill. . 
AT AO RE RS A LME ....... S. sexdentatum Olivier. 
57-(56) — Épines juxtasuturales de la déclivité plus ou moins 
comprimées dans le sens dorso-ventral (fig. 547), plus 
ou moins ponctuées, rugueuses et pubescentes. Décli- 
vité postérieure munie, de chaque côté, de trois tu- 
bercules marginaux, l’un situé au bord supérieur, le 
second, moins saillant, au bord supéro-latéral, et le 
troisième au bord latéral, à un niveau inférieur à celui 
des épines du disque (fig. 546). Articles de la massue 
antennaire sans taches de pubescence dorée. Pubes- 
cence dorsale des élytres couchée. Long. 5-8 1/2 mill. 
RAR AT NE Vel ATLAS S. perforans Schrank. 
98-(D9) — Déclivité postérieure des élytres sans tubercules 
aux bords supérieur et supéro-latéral (fig. 549); dents 
juxtasuturales subeylindriques,subdigitiformes, mousses 
à Fextrémité, leur surface rugueuse. Dos des élytres 


sans poils dressés. Articles de la massue antennaire 
bruns, sans taches pileuses. Forme allongée. (fig. 548). 
Bone nl EE PER A TU S. japonicum Lesne. 


99-(44) — Une côte transverse très accusée au bas de la décli- 
vité apicale des élvtres. Front sans poils dressés, à 
part les deux soies interoculaires normales. Bord anté- 
rieur du pronotum sans poils dressés. Base des élytres 
obtuse, nullement comprimée en lame. Suture renflée 
en bourrelet sur la déclivité postérieure. Pubescence des 
élvitres apprimée. 2 article de la massue antennaire 
alteignant à peine en largeur la longueur totale de la 
massue. Yeux assez petits. 

60-61) — Front régulièrement convexe, nullement caréné ni 
déclive le long de son bord antérieur. Pubescence des 
élvtres rousse, longue, assez dense, aussi apparente sur 
la déclivité apicale que sur la région dorsale. Dents 
lrontales et tubercules marginaux de la déclivité nuls. 
Long 4 64/2 Rene S. villosum Lesne. 


Revision des Bostrychides. 


61-(60) — Front brièvement déclive et comme caréné le long 
de son bord antérieur. Pubescence de la région dorsale 
des élytres assez éparse, celle de la déclivité apicale 
insensible et presque nulle. Dents frontales et tuber- 
cules marginaux de la déclivité variables, bien déve- 
loppés oupresque nuls. Bong.,3 1/2-6 mill:. : :. ..:«.. 
RSS NE io A Annie En 20e El EIRE S. transvaalense 

62-(7) — Dents juxtasuturales de la déclivité postérieure 
contiguës, insérées contre la suture même, quelquefois 
tres réduites. Pubescence de la déclivité apicale formée 
de poils rabattus vers le bas ou nulle, Côte oblique du 
bas de la déclivité nulle ou vaguement indiquée. 

63-(68) — Articles de la massue antennaire mats, très densé- 
ment poreux, comprimés suivant l’axe de l'antenne, le 
2° article atteignant au plus en largeur la longueur 
totale de la massue. Bord basilaire des élytres plus ou 

. Moins rugueux ou granuleux, nullement comprimé en 
lame. Déclivité apicale pubescente. 

64(67) — Déclivité apicale des élytres armée de chaque côté 
d’une ou de deux saillies dentilormes à son bord supé- 
rieur. Milieu de l'aire postérieure du pronotum couvert 
de grains écrasés subcircuiaires. Front portant des soies 
dressées peu nombreuses. Taille grande (6-9 mill.). 

6) — Épines juxtasuturales de la déclivité minces, cireu- 
lairement coniques, insérées à un niveau inférieur à 
celui des dents marginales supéro-externes (fig. 553). 
Dents marginales de la déclivité très saillantes. Long. 
CESSE PEN RE RENE EE ES S. pugnax 

66-(65) — Épines juxtasuturales de la déclivité larges, trian- 
gulaires, insérées au niveau des dents marginales su- 
péro-externes (fig. 554). Dents marginales de la déclivité 
moins Saillantes. Long. 6-9 mill........ S. crassum 

67-(64) — Déclivité apicale des élytres sans traces de tuber- 
cuies marginaux. Milieu de laire postérieure du pro- 
notum couvert de carinules longitudinales ou de relieis 
cunéilormes allongés. Front sans poils dressés à part les 
deux soies interoculaires normales. Taille petite : 3,4- 
LR It ln de SO UE LS LUEUR S. atratum 

68-(63) — Articles de la massue antennaire plus ou moins 
brillants, très développés, flabelliformes , le 2° dépas- 
sant en largeur la longueur totale de la massue. Bord 


2 /p 


09 


Lesne. 


Lesne. 


Lesne. 


Lesne. 


7% P. LESNE. 


basilaire des élytres lisse, Front nettement denté. Pas 
de saillies au bord supérieur de la déclivité apicale. 


69-(72) — Pubescence des élytres dense, plus ou moins longue. 
70-(71) — Milieu de l'aire postérieure du pronotum couvert 


de fines carinules longitudinales. Pilosité du front nulle 

à part les soies interoculaires normales. Pubescence 

des élytres brunâtre, courte, peu apparente. Élytres 

entièrement noirs. Long. 4,8 mill..... . S. birmanum, n. Sp. 
71-(70) — Milieu de l’aire postérieure du pronotum orné de 

grains écrasés subcireulaires. Pilosité du front longue 

et abondante. Pubescence des élytres blonde, assez 

longue, très apparente. Massue antennaire plus longue- 

ment flabellée et épines juxtasuturales moins larges que 

chez le birmanum. Élytres avec une large tache rouge 

sur les côtés. Long. 5,3 mill......... S. capillatum Lesne. 
72-(69) — Pubescence des élytres nulle ou presque nulle. 

Massue antennaire longuement flabellée. Pilosité fron- 

tale peu abondante. 
73-(74) — Dents juxtasuturales pointues, insérées au milieu 

de la hauteur de la déelivité. 1% article de la massue 

antennaire 5 fois aussi large que long (fig. 557). Écus- 

son petit. Long. 6-6 1/2 mill........ S. flabrarius, n. Sp. 
74-(73) — Dents juxtasuturales émoussées ou lobiformes, in- 

sérées au-dessous du milieu de la déclivité (fig. 598. 

1% article de la massue antennaire à peine 4 fois 

aussi large que long. Écusson grand, subpentagone. 

LOnC SSII EE EAN Een S. cucumella, n. sp. 


Sinoxylon circuitum *. 
(Voir tabl. des espèces 1, 2, 3. — Fig. 512 à 514 du texte.) 
Lesne 1897 in Ann. Soc. ent. Belg. [1897], p. 22. 


Long. 4 mill. — Parallèle, assez allongé, noir, avec les élytres et les 
pattes bruns; antennes rousses dès le 4° article. Front finement gra- 
nuleux, inerme, offrant de chaque côté quelques courts poils dressés. 
Suture fronto-clypéale sulciforme, bien marquée. Épistome à peine 
échancré à l'insertion du labre et présentant à ce niveau une fine ca- 
rene transverse interrompue au milieu. Yeux relativement petits, sur- 
élevés au bord postérieur. Articles de la massue antennaire couverts 
d’une pubescence couchée, courte et extrèmement fine, homogène: 


Revision des Bostrychides. 479 


1° article de la massue triangulaire et pointu en dedans, moins d'une 
fois et demie aussi large que long et aussi long que les 6 articles pré- 
cédents réunis; dernier article de la massue plus long que large. 
Prothorax à côtés à peine arqués en arrière, ses angles postérieurs 
régulièrement arrondis; aire suscéphalique du pronotum finement 
granuleuse; aire postérieure très 

densément couverte dans toute sa 512 
largeur de petits grains râäpeux non 
allongés et offrant, dans la région 








des angles postérieurs, une pubes- “ 

cence blonde, couchée, peu dense. 

Écusson petit,subtriangulaire. Él\- 

tres non amincis en lame entre l’é- RS ds 
paule et l’écusson, sans nervures 

longitudinales apparentes, marqués 513 514 

sur les parties dorsale et latérales Fig. 512 à 514. Sinox. circuilum 
d’une ponctuation forte, très dense, ©. Antenne (fig. 512), déclivité 
confluente, d'aspect coriacé, et se- apicale de l’élytre droit, vue de 
més de poils blonds très fins, cou- trois quarts (fig. 513), et dernier 
chés, peuabondants, sauf en arrière, segment abdominal (fig. 514). 


dans la région marginale externe. 

Déclivité apicale glabre, bordée sur tout son pourtour par une carène 
circulaire, élevée et très régulière, à crête finement rugueuse et non 
coupante. Ponctuation de la déclivité formée de gros points arrondis 
assez écartés dont les dimensions décroissent vers le bas et qui dispa- 
raissent avant le bord inférieur; cette ponctuation forte est mêlée de 
points très fins. Suture renflée, vers le milieu de la déclivité, en un 
bourrelet tétragone qui s’atténue de part et d'autre vers le haut et 
vers le bas et sur lequel s’insèrent, un peu au-dessous du milieu de 
la hauteur de la déclivité, deux épines contiguës, comprimées, trian- 
sulaires, courtes, pointues, non défléchies au sommet. Angle sutural 
simple, droit. Postépipleure étroit, faiblement canaliculé: carinule li- 
mitative de l’épipleure effacée en avant du tournant apical de l’élytre. 
Abdomen finement et assez densément pubescent. Tibias postérieurs 
sans soies dressées au côté externe. Dernier article des tarses anté- 
rieurs aussi long que les précédents réunis. 

Q Dernier segment apparent de l'abdomen présentant au milieu du 
bord postérieur deux petites encoches séparées l’une de l’autre par 
une dent triangulaire, pointue (fig. 514). 

Cette espèce se distingue facilement de toutes ses congénères par la 
présence d’une carène très régulière qui circonserit entièrement la dé- 


476 P. LESNE. 


clivité apicale, par le faible développement des articles de la massuc 
antennaire, par la position et la conformation des épines juxtasutu- 
rales, etc. 

Distribution géographique. — Inde occidentale. 

Province de Bombay : Canara (T.-R.-D. Bell in coll. H.-E. An- 
drewes > L. Bedel). — Type unique. 


Sinoxylon indicum *. 
(Voir tabl. des espèces, 4, 2, 4. — Fig. 515 et 516, du texte.) 
Lesne 1897, in Ann. Soc. ent. Belg. [1897], p. 22. 


Long. 4 1/2-6 1/2 mill. — Corps assez allongé, presque parallèle, 
légerement élargi en arrière, brun foncé brillant, avee la base des ély- 
tres parfois roussâtre ; abdomen moins foncé que le dessus du corps, 
souvent roussâtre à l'extrémité; pattes rouges ou rougeàtres: antennes 
et palpes roux. Front inerme, formant entre les yeux une côte arquée 
finement granuleuse et hérissée de soies rousses. Épistome très légè- 
rement échancré à l'insertion du labre, couvert de granules fins et 
denses. Suture fronto-clypéale fine, bien distinete, rectiligne. Labre 
lisse et brillant, glabre en dessus. Bord postérieur des yeux fortement 
surélevé, Pubescence des articles de la massue antennaire très légère, 
à peine sensible, uniforme, ne masquant pas les pores sensoriels: 
1e et 2 articles de la massue offrant chacun, près de leur bord apical, 
une fovéole située plus près de laxe d'insertion que de langle apical 
interne et une autre placée à l'angle apical externe; 1° article de la 
massue un peu plus de deux fois aussi large que long, le 3° environ 
trois fois aussi large que long. Côtés du prothorax légèrement arqués 
en arrière, ses angles postérieurs arrondis. Pronotum offrant le long 
de son bord antérieur quelques fins poils dirigés vers le haut; son aire 
postérieure couverte de petites saillies granuliformes, denses, mais non 
contiguës, et légèrement allongées. Écusson très petit, triangulaire. 
Élytres non amincis en lame entre l'épaule et l'écusson, fortement et 
densément ponctués sur leurs régions dorsale et latérales, leur sculp- 
ture formée de points arrondis non contigus, devenant plus gros en 
arrière, et séparés par des intervalles lisses et brillants. L’angle latéral 
préapical est couvert d’une pubescence villeuse d’un roux doré qui 
devient plus clairsemée en avant le long des bords et qui disparait 
presque complètement sur la région dorsale. Déclivité apicale nette- 
ment délimitée sur tout son pourtour ; dans sa moitié intérieure elle 
est bordée par une haute carène qui forme, dans le bas, un large re- 


Revision des Bostrychides. 477 
bord horizontal; dans sa moitié supérieure, elle est limitée, de chaque 
côté, par trois tubercules comprimés, costiformes, orientés suivant la 
circonférence de la déclivité, placés l’un à la suite de l’autre et for- 
mant comme une carène inégale, Épines juxtasuturales longues et 
droites, iégerement divergentes, non com- 
primées, régulièrement atténuées vers le 515 
sommet, pointues au bout, lisses, glabres 
et brillantes, insérées sensiblement au mi- 
lieu de la hauteur de la déclivité et à dis- 
tance de la suture, contre un bourrelet 
sutural subtétragone, lisse, épaissi au milieu 
et n’offrant pas de crénelures marginales. 
Ponctuation de la déclivité dense, très forte, 
formée de gros points arrondis non contigus 





dont les dimensions diminuent vers le bas 516 

et que séparent des intervalles lisses et pis. 515 el 516. — Sin. in- 
brillants. Pubescence de la déclivité nulle. dicum ®. Déclivité api- 
Postépipleure très large, plan, nullement en cale, vue de trois quarts 
forme de gouttière, ponctué et pubescent; (fig. 515) et bord posté- 
carinule limitative de l’épipleure effacée en rieur du dernier sexment 


avant du tournant apical de l’élytre. Épister- abdominal (fig. 516). 


nes métathoraciques et côtés du métaster- 

num revêtus d’une pubescence soyeuse. Segments abdominaux bor- 
dés en arrière d’une mince frange de poils roux (!). Soies de la 
face externe des tibias postérieurs courtes, couchées. Pilosité de la face 
interne des tarses postérieurs semblable chez les deux sexes. 

gs Angle sutural des élytres simple, droit. Bord postérieur du der- 
nier segment abdominal simple. 

Q Angle sutural des élytres très pointu, dentiforme, réfléchi au 
sommet. Bord postérieur du dernier segment abdominal offrant au 
milieu deux très petites incisions séparées par un lobe arrondi 
(fig. 516). 

Cette forme possède, comme la précédente, des caractères spécifiques 
très accentués; elle n’a d’affinités immédiates avec aucune autre es- 
pèce. On peut noter chez elle des variations dans la grosseur des grains 
de l'aire postérieure du pronotum, dans la ponctuation plus ou moins 
forte des élytres, dans l’individualisation des tubercules marginaux de 
la déclivité. Certains individus (?) ont le 4° article de la massue an- 


(1) Ce caractère ne paraît se retrouver chez aucun autre Siroxylon. 
(2) Notamment une @ de Menhla (Birmanie) appartenant au Musée de Gênes. 
Ann. Soc. ent. Fr., LXXV [1906]. 32 


478 P. LESNE. 


tennaire nettement sinué au bord apical, caractère qui se trouve fixé 
chez les Calopertha. I est à noter que les caractères sexuels du Calé- 
pertha truncatula ont beaucoup d’analogie avec ceux du Sinoæylon 
indicum. 


Distribution géographique. — Cette espèce est répandue dans une 
orande partie de l'Inde; elle habite la péninsule du Dekkan, le Chota 
Nagpore, le Bengale. On la trouve également en Birmanie. 

Province de Bombay, Belgaum, en avril et en juillet (H.-E. Andrewes ; 
Muséum de Paris, coll. Bedel); Madura (coll. Æ. Allard = R. Ober- 
thür); Ramnad (coll. Bedel); Trichinopoli et Monts Kodeicanel (J. Cus- 
tets in coll. R. Oberthür); Madras (coll. Fred. Moore = R. Oberthür). 
Chota Nagpore : Palkot et Nowatoli, en juillet-août (Cardon in coll. 
R. Oberthür) Biru, en mai (Cardon in coll. R. Oberthür). Bengale : 
Konbir (Musée de Bruxelles et Muséum de Paris) et Barway (P. Cardon 
in Musée de Bruxelles). Birmanie, vallée moyenne et inférieure de 
l'Iraouaddi : Mandalé, en octobre; entre Yenang-Young et Mandalé, en 
mai; Yenang-Young, en novembre (L. Fea in Musée de Gênes). Menhla 
(D. Comotto in Musée de Gênes et coll. R. Oberthür); Tharrawaddy 
(G.-Q. Corbett in coll. H.-E. Andrewes). 


Sinoxylon anale *. 
(Voir tabl. des espèces 1, 5. — Fig. 517 du texte.) 


Lesne 1897, in Ann. Soc. ent. Belg. [1897], p. 21. — E.-P. Stebbing 
1902 Departm. notes on Ins. that affect forestry, n° 4, p. 46, pl. £, E 2. 

geminatun* Schilsky 1899 Kaf. Eur., XXX VI, 80 et YY. — Lesne in 
L’Abeille XXX, p. 112 [1902] et 249 [1905] (!). 

? Mac Leayi Blackburn 1889, in Proc. Linn. Soc. N. S. W. (2), IX. 
p. 1429. 


Long. 3 1/2-6 mill. — Corps large et court, les élytres étant légè- 
rement élargis en arrière. Noir ou brun foncé avec les élytres large- 
ment teintés de roux ou de rouge à la base, sauf au bord externe; an- 
tennes et cuisses rousses; tibias et tarses brunâtres; abdomen brun à 
la base, roux ou rouge à l'extrémité. Front généralement quadridenté ; 
pilosité frontale composée de soies dressées assez longues, peu denses. 
Épistome très finement granuleux offrant en avant une fine carène 
transversale en forme d’accolade qui embrasse la base du labre. Su- 


(1) Apate unidentala* Dejean Cat., 3° éd., p. 334 (non Fabricius). M. le 
Professeur Meinert a vérifié que l'identification de Dejean est erronée. 


Revision des Bostrychides. 479 


LU) 
ture fronto-clypéale rectiligne, bien marquée. Yeux assez petits, très 
saillants. Massue antennaire longuement flabellée, son second article 
dépassant de beaucoup en largeur la longueur de la massue et attei- 
gnant parfois la longueur totale de l'antenne; dernier article finement 
sillonné sur sa face antérieure; les 3 articles brillants et d'apparence 
glabre, leur pubescence étant extrêmement fine, extrêmement courte et 
éparse. Prothorax très légèrement arrondi sur les côtés en arrière, ses 
angles postérieurs arrondis. Pronotum sans pilosité dressée le long de 
son bord antérieur à part quelques soies situées latéralement: milieu 
de l’aire postérieure couvert de grains écrasés, allongés, ayant la forme 
d’écailles, denses, plus ou moins serrés, quelquefois comme imbriqués. 

-Élytres conformés en carène coupante à la base, entre l'épaule et l’é- 
cusson ; peu fortement et peu densément ponctués en avant, grossiè- 
rement et d’une manière confluente près des bords de la déclivité api- 
cale, leur région dorsale sans nervures saillantes et offrant seulement 
quelques fins poils dorés couchés, très clairsemés, qui deviennent plus 
nombreux latéralement au voisinage du bord externe. Déclivité api- 
cale formant une troncature brusque, à pente moins abrupte au-dessus 
qu’au-dessous des épines juxtasuturales, nettement délimitée par une 
carène épaisse, plus ou moins régulière, et entamée par la forte ponc- 
tuation avoisinante. Tubercules marginaux de la déclivité nuls; bord 
inférieur réfléchi, plus ou moins large, non élargi à l'angle sutural qui 
est simple. Grosse ponctuation de la déclivité 
s'étendant jusqu’au tiers inférieur de celle-ci et 
composée de larges points arrondis dont les in- 
tervalles sont finement ponctués; cette fine ponc- 
tuation subsiste seule à partir du tiers inférieur. 
Pubescence de la déclivité formée de poils ra- 
battus vers le bas. Épines juxtasuturales écar- 
tées à la base, mais attenantes au bourrelet su- 





tural, insérées vers le milieu de la hauteur de Fig. 517. — Sinox. 
la déclivité, circulairement coniques, lisses et anale. Déclivité 
brillantes, généralement assez minces et légère- apicale vue de 
ment recourbées vers le haut, d’autres fois épais- Ho quus 


ses et droites, quelquelois rudimentaires. Bour- 

relet sutural assez large, plan et lisse en dessus, très nettement cré- 
nelé sur les bords. Postépipleure large, parallèle à la face ventrale du 
corps, tantôt explané, tantôt un peu creusé en gouttière. Côtés de la 
poitrine couverts d’une pubescence argentée très dense: pubescenee 
de l'abdomen semblable mais moins dense. Bord postérieur des seg- 
ments abdominaux sans frange pileuse spéciale ; dernier segment simple 


480 P. LESXE. 


chez les deux sexes. Tibias postérieurs portant au côté externe des 
soies inclinées assez courtes. 

Il n’y à pas de caractères sexuels secondaires. La pilosité des tarses 
postérieurs est semblable chez les deux sexes. 

Comme les deux espèces précédentes, le Sin. anale occupe, parmi 
ses congénères, une position isolée. Il est particulièrement variable et 
ses variations paraissent être purement individuelles. Les dents du 
front sont quelquefois très réduites, surtout les latérales qui sont assez 
fréquemment atrophiées; dans d’autres cas, les dents frontales devien- 
nent plus fortes ou même sont remplacées chacune par 2 ou 3 dents 
séminées formant, de chaque côté, comme une crête bi ou tridentée. 
La largeur des articles de Ja massue antennaire varie de près d’un tiers; 
chez certains individus le 2 article de la massue atteint à peu près 
la dimension du tibia antérieur, dans d’autres cas, il n’atteint pas les 
trois quarts de cette longueur. Les grains écrasés de l'aire posté- 
rieure du pronotum varient notablement dans leurs dimensions et 
leur densité. La ponctuation des parties dorsales des élytres est quel- 
quefois assez fine et peu dense, sauf au bord même de la déclivité; mais 
elle est susceptible de devenir très forte, même en avant, et confluente 
dès le tiers postérieur. Certains individus présentent une sculpture 
grossière, confluente et rugueuse, sur la moitié supérieure de la décli- 
vité apicale dont les parties inférieures restent finement ponctuées. 
La carène qui limite la déclivité vers le haut est généralement bien 
nette et a la forme d’un angle dièdre; mais il arrive qu’elle s’efface. 
Nous avons indiqué plus haut la variabilité des épines juxtasuturales. 
L’épipleure présente aussi une modification intéressante à noter : sa 
carinule limitative, d'ordinaire effacée au tournant apical de l’élytre, 
se relie parfois d’une facon manifeste au rebord inférieur de la décli- 
vité. 

Distribution géographique. — On rencontre le $. anale depuis le 
nord de l'Inde jusque dans l'Australie septentrionale. Son aire d’ha- 
bitat, telle qu’elle est actuellement connue, s'étend sur l’Inde anglaise, 
l'Indo-Chine, la Chine méridionale, les Philippines, Célèbes, Java, 
Soembawa, Timor, et atteint l'extrême nord de l'Australie (1). 

Inde, Pandijab, district de Lahore (E.-P. Stebbing); provinces du 
Nord-Ouest : Debra Doun (E.-P. Stebbing); Maïnpuri (Mynpoore) (col. 
F. Moore => R. Oberthür). Province de Bombay, Thana {Indian Mu- 
seum); Belgaum, en mars-avril, et Kanara (H.-E. Andrewes). Mysore 


(1) J. Schilsky l’a décrit comme provenant de la Chine septentrionale ; mais 
celte origine paraît douteuse. 


Revision des Bostrychides. 481 


(E.-C. Cotes in Muséum de Paris); Bangalore (Tabourel in coll. Ober- 
thür). Nilghiri (coll. Andrewes, Muséum de Paris, Musée de Bruxelles). 
Malabar : Mahé (coll. Bedel). Trichinopoli, en septembre (Castets in 
coll. Oberthür). Pondichéry (Musée de Bruxelles, coll. Oberthür). 
Chota Nagpore, Singbhum et Ranchi (Indian Museum), Nowatoli et Biru 
(Cardon in coll. Oberthür). Bengale, Konbir (Cardon in Musée de 
Bruxelles). 

Birmanie, Bhamo (L. Fea in Musée de Gênes); État de Momeit, à une 
altitude de600 mètres (Doherty in coll. Oberthür) ; environs de Rangoun, 
Tharrawaddy (Corbett in coll. Andrewes); « North Chin Hills » (British 
Museum). Yunnan méridional, vallée du Nam-ti ou Pei-ki-Ho, entre 
Lao-kay et Mong-tsé (D Gervais in Muséum de Paris). Hainan (J. Whi- 
tehead in British Museum). Tonkin septentrional, Hà-Lang (coll. Lamer 
et Bedel) ; région du Lue-Nam (L. Blaise in coll. Ph. François), etc. 
États shans du Sud (coll. Bingham = British Museum). Siam, Muok 
Lek, en janvier (H. Frühstorfer in coll. Oberthür), Ayouthia (coll. de 
Marseul > Muséum de Paris), Bangkok (P. Larnaudie in Muséum de 
Paris). Cambodge (D° Harmand in Muséum de Paris) : Pnom Penh 
(coll. V. Mayet). Cochinchine (coll. Fleutiaux) : Saigon, en mai et en 
juillet (Cap Fouquet), Kon Heungo (Guerlach in coll. Oberthur). 

Philippines, Manille, en juin (Ch. Semper in coll. Oberthir; 
Baer, etc.) ; Mindoro (British Museum) ; Sud Palaouan et Balabac (coll. 
Oberthür). Célèbes (Wallace in coll. Oberthür); Saleyer, en novembre 
(A. Everett in coll. Oberthür). Java : Kemanglen Tegal (Musée de 
Leyde); Java oriental, Mont Ardjoeno (Hekmeyer in Musée de Leyde: 
coll. van Lansberge => Oberthür); Samarang (E. Jacobson). Soembawa 
(coll. Oberthür; coll. Bedel). Timor (Wieneke in Musée de Leyde). 

Australie septentrionale : Port Darwin (Musée de Leyde); Adelaide 
River (British Museum) — (1). 

Biologie. — D'après les observations de E.-P. Stebbing et de T.-R.-D. 
Bell, cette espèce se développe dans le bois mort de divers arbres : 
Dalbergia latifolia Roxb. et D. Sissoo Roxb. (Papilionacées), Xylia 
dolabriformis Benth. (Mimosées), Shorea robusta Gaertn. (Diptéro- 
carpées). Stebbing l’a rencontré en outre dans le Bambou. Il semble 
bien qu'il s'agisse de la même espèce dans deux notes publiées aux 
Indian Museum Notes, vol. IT (1894), n° 3, p. 123, fig., et vol. V 
(4903), n° 3, pl. VII, fig. 3, où il est question d’un Sinoxylon atta- 
quant le Terminalia belerica Roxb. (Combrétacée) et le Mallotus Rox- 


(1) L’Apalodes Mac-Leayi Blackb. est décrit comme provenant du Terri- 
loire Nord de l'Australie du Sud. 


189 P. LESNE. 


burghianus Muell. (Euphorbiacée). Enfin cet insecte est l’un des 
« cootee » du Maissour signalés par Cotes (!) comme se développant 
dans le bois des Bambous et dans les capsules de Cardamome et comme 
attaquant les graines des Dolichos uniflorus Lam. et D. lablab L., les 
chapeaux de moelle, le pain, etc. 

Dans l'Inde septentrionale on rencontre l'adulte depuis le mois 
d'avril jusqu'à fin novembre. Dans le Chota Nagpore on l'a trouvé dès 
le mois de mars. Il vit souvent en compagnie du Sin. crassum et 
attaque le bois de la même facon. D'une chambre creusée dans l’aubier, 
partent 2 ou 3 galeries destinées à recevoir les œufs. « La femelle, dit 
Stebbing, bouche les petites excavations dans lesquelles ils sont déposés 
et la galerie elle-même avec de la sciure ». Stebbing a trouvé des 
larves de toutes tailles en avril, des nymphes à la fin du même mois 
d des adultes de première génération en mai-juin. L'insecte parfait 
se montrerait de nouveau en septembre, puis en novembre; mais 
l'existence de trois générations annuelles n’est pas suffisamment 
établie. 

Le fait que le Sin. anale vit dans le bois déjà sec et qu'il continue à 
se développer dans les bûches et les charpentes après que son congé- 
nère S. crassum les à abandonnées rend cette espèce particulièrement 
préjudiciable. Les bois écoreés ou en grume sont également exposés à 
ses attaques. 

Le S. anale est la proie de divers Histérides du genre Teretriosomu 
(T. Stebbingi Lewis, T. cristatum Lewis, T. intrusum Mars.) qui le 
poursuivent dans ses galeries et se nourrissent principalement de ses 
larves. Un Colydiide du genre Bothrideres paraît également vivre aux 
dépens des larves et des nymphes du même Bostrychide. Ces divers 
parasites ou commensaux ont été observés dans le Pandjab. 

Bibliographie. — P. Lesne in Ann. Soc. ent. Belg., 1897, p. 21. — 
E.-P. Stebbing Departm. Notes on Ins. that affect forestry (Caleutta), 
n° 1 (1902), p. 16: 2bid., n° 2 (1903), p. 166. 


Sinoxylon bufo, n. Sp. 
(Voir tabl. des espèces 6, 7, 8, 9. — Fig. 518 et 519 du texte.) 


Long. 5 1/2-6 4/3 mill. — Corps très court, entièrement d’un noir 
de charbon, en majeure partie mat en dessus: massue des antennes 
brune, le funicule brun roux; tarses bruns ou roux. Tête grosse. 


1) E.-C. Cotes in Notes on Ind. Ins. Pesls, I, 1, p. 43 (1889). 


Revision des Bostrychides. 483 


Yeux relativement petits; 1% article des antennes, rabattu vers le haut, 
atteignant presque le bord supérieur de l'œil. Front nettement quadri- 
denté et hérissé de soies dressées peu nombreuses. Suture fronto- 
elypéale bien marquée. Mandibules offrant un léger méplat sur leur 
face supérieure, à lapex, leur bord tranchant fortement arqué. Articles 
de la massue antennaire flabelliformes, 
mats, sans taches pileuses, mais re- 
vêtus d’une pubescence fine, extrème- 
ment courte et peu dense, le second 
article dépassant en largeur la longueur 
totale de la massue. Bord antérieur du 
prothorax glabre, à part quelques 
rares soies dressées sur les côtés; an- 
oles antérieurs armés chacun d’une 
dent légerement uncinée; bords laté- 
raux très légèrement arqués saui au 
voisinage immédiat des angles posté- 
rieurs:; ceux-ci pointus, mais rejetés 
en dedans, faisant saillie en arrière et 
nullement en dehors, généralement 
cachés sous la carène basilaire des 
élytres. Aire antérieure déclive du 
pronotum très convexe, uniformément 
et très densément granuleuse dans Fig. 518. — Sinoxylon bufo. 
toute la longueur de sa région médiane ; 

aire postérieure couverte de grains écrasés petits, très serrés, mais lisse 
en arrière sur la ligne médiane; au voisinage de l’angle postérieur 
existe un espace subeirculaire brillant et moins fortement granulé que 
le tégument des régions voisines. Écusson grand, pentagone, lisse et 
brillant, légèrement sillonné longitudinalement et bidenté au bord 
antérieur. Bord basilaire des élytres en carène coupante entre l'épaule 
el l’écusson. Surface des élvtres absolument glabre, notamment sur la 
déclivité apicale, mais couverte (sauf sur le calus huméral qui est lisse 
et brillant) de grains saillants très serrés qui deviennent partiellement 
confluents en avant, au voisinage de la suture, en déterminant par 
places une sculpture subvermiculée. Sur la déclivité apicale ces grains 
sont plus petits, moins denses, plus réguliers et moins saillants que 
sur le dos et les flancs des élyires. Déclivité apicale légèrement con- 
vexe, offrant des tubercules marginaux peu développés, ceux de la 
paire supérieure en forme de carènes courtes élevées et brillantes, ceux 
des paires inférieures (au nombre de 2 ou 3 de chaque côté) en forme 





48% P,. LEsNeE. 


de gros grains brillants ou brièvement costiformes. Dents juxtasutu- 
rales situées au milieu de la déclivité, non contiguës mais un peu 
écartées de la suture, conoïides, 
g émoussées à la pointe, leur surface 
irrégulière et rugueuse à la base, 
HN lisse et brillante au sommet. Suture 
bordée de chaque côté, au-dessus des 
épines, par une série régulière de 
grains alignés; au-dessous des épi- 
nes, la suture forme une sorte de 
bourrelet parallélépipédique dont les 
arêtes sont bordées de grains en saillie 
formant une sorte de crénulation. Pas 
de côte oblique au bas de la décli- 
vité. Gouttière apicale des élytres 
assez étroite, légèrement élargie au 
tournant externe. Poitrine et abdo- 
Fig. 519. — Portion de l'élytre men revêtus d’une pubescence soyeu- 
gauche prise immédiatement se, argentée, fine et très dense. Dernier 
en arrière du niveau de l'écus- segment apparent de l'abdomen sim- 
son, chez le Sin. bufo.S,Suture.  Lje, Tibias postérieurs avec des soies 
dressées, courtes, au côté externe. 
@ (?) Angle sutural très brièvement redressé (vu de profil), taillé en 
biseau du côté de la face interne de l’élytre. 
Espèce remarquable par ses caractères très spéciaux, mais évidem- 
ment apparentée, aux deux formes suivantes. 





Distribution géographique. — Bornéo occidental, Pontianak (coll. 
Fairmaire), À indiv.; Java (Musée entomologique de Berlin), À indiv.; 
Java, Cordillère sud (Rouyer in coll. Pic), À indiv. 


Sinoxylon Marseuli *. 
{Voir tabl. des espèces 6, 7,8, 10, 11. — Fig. 520 et 521 du texte.) 
Lesne 1895, in Ann. Soc. ent. Fr. (1895), p. 177. 
Long. 4-5 mil — Court, parallèle, très légèrement élargi en 
arrière. Tête, prothorax et poitrine noirs; abdomen noir taché de 
rouge sur les côtés et en arrière; élytres d’un rouge brunâtre avec la 


déclivité apicale rembrunie et la base brun foncé; funicule des an- 
tennes et tarses roux; cuisses brunes ou brun foncé avec les genoux 


Revision des. Bostrychides. 489 


rouges; tibias bruns; massue des antennes tantôt rousse, tantôt 
brune. 

Front fortement quadridenté, muni en outre de denticules supplé- 
mentaires, et hérissé de soies dressées courtes et peu abondantes. Su- 
ture fronto-clypéale bien marquée. Épistome offrant de courts poils 
dressés sur les côtés. Articles de la massue antennaire flabelliformes, 
brillants et d'apparence glabre, le premier de 3 à 4 fois aussi large que 
long, le 2° près de 5 fois aussi large que long, dépassant notablement en 
largeur la longueur totale de la massue. Bord antérieur du prothorax 
n’offrant que quelques rares poils dressés auprès des angles antérieurs 
qui sont armés chacun d'une dent redressée à peine recourbée. Côtés 
du prothorax légèrement arqués, presque droits en arrière, les angles 
postérieurs arrondis. Aire postérieure du pronotum couverte au milieu 
de grains écrasés arrondis où un peu allongés, très denses. Écusson 
grand, subpentagone, légèrement bituberculé au bord antérieur chez 
la ©. Élytres amincis en lame coupante entre l'épaule et lécusson, 
leur surface brillante, marquée sur la région dorsale d’une ponctua- 
tion très forte et très dense, nullement effacée à la base où elle est 
seulement un peu atténuée, mais devenant 
très grossière au voisinage du bord de la dé- 520 
clivité apicale. Pubescence des élytres nulle, 
à part quelques rares poils couchés, très fins 
et très courts, situés sur les côtés. Déclivité 
apicale glabre, très brillante, couverte sur les 
2/3 supérieurs d’une ponctuation très nette, 
mais peu dense et plus ou moins forte; le 1/3 
inférieur de la déclivité est marqué d’une très 
fine ponctuation. Tubercules marginaux de la 
déelivité au nombre de 4 à 6 ou même 7 pai- 





res, en forme de côtes longitudinales lisses ‘ 521 
et brillantes, les tubercules des paires supé- Fig. 520 et 521. — Sin. 


rieures moins saillants; rebord inférieur de Marseuli.  Declivité 


la déclivité bien marqué. Épines juxtasutura- apicale, vue de trois 
les comprimées, triangulaires, pointues, lisses quarts, et angle sutu- 
et brillantes, non excavées au côté interne, ral vu de dessous 
insérées à quelque distance de la suture et à (P?). 


mi-hauteur de la déclivité, sur larête du 

bourrelet sutural qui est prismatique et presque lisse au-dessous des 
dents. Pas de côte oblique accentuée au bas de la déclivité. Postépi- 
pleure en forme de gouttière légèrement élargie au tournant apical. 
Épisternes métathoraciques couverts d’une pubescence argentée. Seg- 


486 P. LESNE. 


ments abdominaux faiblement pubescents, offrant latéralement une 
mince frange pileuse à leur bord postérieur. Tibias postérieurs avec 
quelques courtes soies couchées sur leur face externe. 

d (?) Angle sutural des élytres simple; postépipleure non aminei au 
sommet. 

@ (?) Angle sutural muni d’une dent aiguë insérée sur la face interne 
de l’élytre, à quelque distance du sommet. Postépipleure aminei au 
sommet. 

La grandeur de l’écusson, la multiplicité des tubercules marginaux 
de la déclivité apieale et l'absence de toute pubescence sur cette dé- 
clivité sont les caractères les plus saillants de l'espèce. 

Distribution géographique. — Insulinde. 

Indes orientales (Calkoen in Musée de Leyde), 4 individu. Célèbes, 
Makassar (coll. de Marseul = Muséum de Paris), 2 individus types. 
Java (Wüller in Musée de Leyde), L individu. 


Sinoxylon pachyodon, n. sp. 


(Voir tabl. des espèces 6, 7, 8, 10, 12. — Fig. 522 du texte.) 


Long. 3 3/4-4 mill. — Corps court; élytres notablement élargis en 
arrière. Tête, prothorax, poitrine et abdomen noirs, les deux derniers 
couverts d’une pubescence argentée très dense; élytres d’un roux 
brunâtre sur plus de leur moitié antérieure, bruns sur la déclivité ; 
antennes rousses ou d’un roux brunâtre; cuisses noires, teintées de 
rouge au bord externe; tibias antérieurs brunâtres; tibias intermé- 
diaires et postérieurs et tarses de toutes les paires roux. 

Front fortement quadridenté, hérissé de soies dressées peu abon- 
dantes et muni en avant, contre la suture fronto-clypéale, de deux 
denticules rapprochés. Articles de la massue antennaire flabelliformes, 
brillants, le 2° dépassant notablement en largeur la longueur totale de 
la massue. Bord antérieur du prothorax presque glabre, offrant seule- 
ment quelques soies dressées sur les côtés; dent de l'angle antérieur 
faiblement ineurvée, non uncinée; bords latéraux du prothorax pres- 
que droits, les angles postérieurs arrondis. Grains écrasés du milieu 
de l'aire postérieure du pronotum très denses, saillants, arrondis ou 
légèrement allongés. Écusson grand, oblong, subpentagone, plan. Base 
des élytres amincie en lame tranchante entre l'épaule et l’écusson. 
Élytres absolument glabres à part quelques rares poils couchés situés 
en arrière de l’épaule, leur région dorsale couverte d’une ponctuation 
très forte et très dense, devenant graduellement plus forte d'avant en 


Revision des Bostrychides. 487 


arrière. Déclivité apicale nettement tronquée, convexe, très brillante, 
fortement et assez densément ponctuée sur les 3/4 supérieurs, lisse 
sur le 1/4 inférieur qui est occupé par une large côte oblique, assez 
accusée. Tubercules marginaux de la déclivité au nombre de 7 paires, 
ceux de la 5° marqués seulement par un calus, 
ceux de la paire la plus inférieure (7° paire), 
placés à l’origine de la côte oblique et très sail- 
lants; ces tubercules ont la forme de courtes 
côtes longitudinales qui ne descendent pas sur 
le plan de la déclivité. Dents juxtasuturales lé- 
gerement écartées de la suture, épaisses, cylin- 
driques, subtronquées et arrondies en calotte 
sphérique au sommet, entièrement lisses et 
brillantes; suture renflée en un bourrelet paral- pis 592. 





— Sin: 
lélépipédique lisse au-dessous du niveau des pachyodon. Décli- 
dents. Gouttière apicale élargie au tournant vité apicale des ély- 
externe. Tibias postérieurs avec d'assez nom- tres vue de profil. 


breuses soies à demi dressées à la face externe. 

L'angle sutural des élytres et le dernier segment abdominal sont 
simples chez les deux individus étudiés ; les tarses portent de longues 
soies au côté interne. Ces caractères semblent indiquer que ces spé- 
cimens appartiennent au sexe mâle. 

Cette espèce est très voisine de la précédente; elle s’en distingue 
notamment par la forme des dents juxtasuturales qui est tout à fait 
caractéristique. 

Distribution géographique. — Birmanie. 

Monts Karen ou Carin, aux environs de Toungoo : Carin Cheba, 
900-1100 m. d'altitude, un indiv.; Tenasserim septentrional, région de 
Moulmein : Thagata, en avril, un indiv. (L. Fea in Musée de Gênes). 


Sinoxylon Brazzai *. 
(Voir tabl. des espèces 6, 7, 13, 14, 15. — Fig. 523 du texte.) 
Lesne 1895, in Ann. Soc. ent. Fr. [1895], p. 177. 


Long. 6-7 mill. — Forme remarquablement courte, moins de deux 
fois aussi longue que large. Entièrement noir ou brun foncé; tarses 
roussâtres ; antennes rousses avec la massue brune où brunàtre. Front 
très fortement quadridenté et portant quelques longues soies dressées, 
ainsi que l’épistome; portion du front située en arrière des dents brie- 
vement villeuse, Articles de la massue antennaire mats, flabelliformes, 


488 P. LESNE. 


sans taches pileuses, le 1% article comprimé suivant l’axe de l'antenne, 
le 2° dépassant en largeur la longueur totale de la massue. Bord anté- 
rieur du prothorax avec une pilosité dressée courte et peu dense, les 
angles antérieurs armés chacun 
d’une dent faiblement incurvée. 
Bords latéraux du prothorax légè- 
rement et régulièrement arqués, 
les angles postérieurs marqués, 
obtus, un peu saillants en arrière, 
et revêtus d’une pubescence rabat- 
tue en avant. Aire postérieure du 
pronotum couverte de petits grains 
saillants, arrondis, très denses, 
nullement en forme d’écailles, et 
présentant en outre une pubes- 
cence dense et très fine. Base des 
élvtres formant une côte granu- 
leuse, épaisse. Ponctuation de la 
région dorsale des élytres très forte 
et très dense, surtout en arrière 
où elle devient confluente, quelque- 
fois éparse et assez fine à la base: 





Fig. 523. — Sinoxylon Brazzai. fine et irrégulière près des bords 
\ latéraux. Pubescence du dos des 


élvtres courte, dressée, dense. Déclivité-apicale densément et très 
fortement ponctuée jusqu’au voisinage du bord inférieur, sa ponctua- 
tion formée de gros points arrondis subocellés dont les intervalles 
sont finement ponctués; pubescence de la déclivité rase, très courte 
et très dense; tubercules marginaux costiformes, arrondis, lisses 
et brillants au sommet, au nombre de 3 paires, ceux de la paire 
inférieure les plus saillants. Dents juxtasuturales très écartées, reliées 
chacune par une côte à la suture et insérées un peu au-dessous du 
milieu de la déclivité, au niveau des tubercules marginaux de la paire 
inférieure. Ces dents juxtasuturales sont conoïdes, nullement com- 
primées latéralement, pointues et retroussées au sommet, et compo- 
sées de deux portions, l’une basilaire, large, à surface rugueuse, 
l’autre apicale, lisse et brillante. Suture renflée sur la déclivité, aussi 
bien au-dessus qu’au-dessous des épines, en un bourrelet régulier, 
linement ponctué qui s’atténue et disparaît avant d'atteindre l'angle 
sutural. Rebord inférieur de la déclivité peu saillant. Gouttière épi- 
pleurale assez large, non ou à peine élargie au tournant externe. Poi- 


Revision des Bostrychides. 489 


trine et abdomen couverts d’une pubescence roussâtre très fine el 
tres dense. Ponctuation de labdomen extrêmement fine et très dense. 
Tibias postérieurs avec des soies courtes au côté externe. 

4 Tarses postérieurs portant au côté interne des soies longues et 
très fines qui font défaut chez la 9. 

Cette espèce est encore une de celles qui sont le plus caractérisées 
dans le genre Sinoæylon. 

Distribution géographique. — Guinée, depuis la Côte de l'Or jusque 
dans le bassin du Kouilou. 

Côte de l’Or (coll. Oberthür). Togoland : Bismarckburg, fin dé- 
cembre (L. Conradt in Musée de Berlin et coll. Oberthür). Delta du 
Niger, Ouari, en février (D' Roth in coll. Oberthür). Cameroun (Con - 
radt in Musée entomologique de Berlin). Haut Ogooué, Franceville 
{S. de Brazza in Muséum de Paris), {ype. Kouilou (A. Mocquerys in 
coll. Oberthür). — 9 individus. 


Sinoxylon ceratoniæ. 


{Voir tabl. des espèces 6, 7, 13, 14, 16, 17, 48, 19, 20. — Fig. 30, 
33, o11 et 524 du texte.) 


Linné 1758, Syst. Nat., ed. 10, I, p. 353; Mus. Lud. Ulr. Reg., 1764, 
p. 31. — Lesne 1902, in L’Abeille XXX, p. 112 et 116, pl. IV, p. 106. 
bicuspidatum Ancey 1879, in Le Naturaliste, I, p. 139. 


Long. 3 4/2-5 1/2 mill. — Court, parallèle. Tête, prothorax, poitrine 
et abdomen noirs; cuisses généralement noires, quelquelois rouges ; 
élytres noirs ou bruns, teintés de roux ou de rouge sur leur moitié 
ou leur tiers antérieur; tibias bruns, rarement roux; antennes et 
tarses roux. 

Front plus ou moins fortement quadridenté, offrant des denticules 
supplémentaires entre les dents principales et portant des soies dres- 
sées assez longues, peu abondantes; déclive et densément granulé en 
avant de la rangée des dents. Épistome presque complètement dé- 
pourvu de soies dressées. Articles de la massue antennaire flabelli- 
formes, glabres et brillants, le deuxième atteignant ou dépassant en 
largeur la longueur totale de l'antenne. Bord antérieur du prothorax 
avec de nombreuses soies dressées, les angles antérieurs armés chacun 
d’une dent non uncinée; bords latéraux légèrement arqués et n’of- 
frant que quelques poils dressés ; angles postérieurs arrondis. Milieu 
de l’aire postérieure du pronotum couvert de grains écrasés pointus 
en avant, cunéiformes ; sa région médio-postérieure lisse et brillante. 


490 P. LESNE. 


Base des élytres comprimée en lame coupante entre l'épaule et l’écus- 
son. Parties dorsales et dorso-latérales des élytres brillantes, glabres, 
à part quelques poils dressés très rares el très courts qui deviennent 
assez nombreux en arrière au voisinage du bord supérieur de la 
déclivité apicale. Ponctuation dorsale des élytres nette et assez forte, 
erossissant en arrière; région du bord latéral plus finement et moins 
nettement ponctuée et offrant une pubescence rabattue en arrière. 
Déclivité apicale reliée aux parties dorsales des élytres par une courbe 

régulière, ses tubercules marginaux nuls; très 

nettement et assez fortement ponctuée sur ses deux 


Dé tiers supérieurs et présentant en outre sur toute 
sa surface une ponctuation très fine; sa pubescence 
| / formée de poils ras, très courts et assez denses, qui 

deviennent plus longs vers le bord supérieur. 
Fig. 524 — Dé- Épines juxtasuturales insérées vers le milieu de la 


clivité apicale hauteur de la déclivité, à quelque distance de la 
du Sin. ceralo- suture, lisses et brillantes, coniques, généralement 
cniæ, vue de ‘terminées en pointe acérée, non ou à peine Com- 
trois quarts. primées latéralement ni rabattues vers le bas, non 
en rapport à leur base avec des carènes parallèles 
à la suture; celle-ci est saillante et forme un bourrelet lisse, convexe, 
au-dessous des épines. Côte oblique du bas de la déclivité vaguement 
indiquée. Rebord inférieur de la déclivité peu saillant, précédé par un 
sillon à fond lisse. Gouttière postépipleurale assez large, élargie au 
tournant externe. Flancs du prothorax, épisternes métathoraciques et 
côtés du métasternum couverts d’une pubescence argentée. Pubescence 
de l'abdomen assez dense. Bord postérieur des segments abdominaux 
sans frange pileuse spéciale. 

Soies de la face interne des tarses postérieurs beaucoup plus longues 
chez le G que chez la ©. 

Chez cette espèce, les grains de l'aire postérieure du pronotum sont 
variables de forme et de dimensions: ils deviennent parfois circulaires. 
La ponctuation des élytres est également variable; elle est quelquefois 
grossière et presque confluente au bord supérieur de la déclivité api- 
cale et, dans ce cas, celle-ci est fortement ponctuée jusqu’à la côte obli- 
que inférieure; en même temps, le bourrelet sutural devient subru- 
gueux et un peu anguleux sur les bords, tout en restant convexe sur 
sa face postérieure. À Djedda on trouve des exemplaires à ponctuation 
des élytres très forte, restant très nette le long du bord latéral et 
s'étendant sur presque toute la déclivité. Les trois paires de calus 
marginaux de la déclivité sont quelquelois légèrement indiqués. Ces 


Revision des Bostrychides. 494 


diverses variations ne paraissent avoir aucune importance au point 
de vue géographique. 

Distribution géographique. — Vallée du Nil, bassin de la mer Rouge, 
Somalie, Soudan, Sénégal. 

Alexandrie {Ancey); Le Caire (Hasselquist, Paichoux); Hehva près 
Zagazig (Basse-Égypte) [coll. V. Mayet]; Assouan (M. Pic; D' Jäyers- 
kiold); Bahr-el-Abiad (Kordofan) [Musée de Stockholm]; Sennaar (Mu- 
sée de Vienne). Érythrée italienne, Keren (J. Pagès in coll. Oberthür). 
Abyssinie (collections diverses); Tigré (Schimper in Muséum de Paris) ; 
région boisée entre Goundet et Adoua, entre 1.000 et 2.000 mètres 
d'altitude (A. Raffray in Musée de Gênes) (1). Arabie, Djedda (Ludovic 
in coll. de Marseul). Pays des Somalis, Lugh, en avril (E. Ruspoli in 
Musée de Gênes) et en novembre-décembre (V. Bottego in Musée de 
Gênes). Soudan (Musée de Vienne: coll. Fairmaire). Sénégal (Heude- 
lot, etc.) : Saint-Louis (V. Planchat in coll. Oberthür) ; Podor (Main- 
dron in Muséum de Paris). 

Biologie. — Au Caire, le Sin. ceratoniæ se développe de préférence 
dans les branches mortes de l’Acacia (Albizzia) Lebbek L. Des divers 
Acacia introduits en Égypte, celui-ci paraît être le seul qui soit attaqué 
par le Bostrychide (Célestin Paichoux in litt.). À Saint-Louis du Séné- 
gal, le même Sinozæylon vit dans l’Acacia albida Delile. Ses ennemis, 
dans la Basse-Égypte, sont un Cléride, le Cylidrus megacephalus Spin... 
et un Histéride, le Teretrius Kraatzi Mars. (2). Au Sénégal, une seconde 
espèce de Teretrius, qui est inédite, paraît vivre aux dépens du même 
Bostrychidè. 


Sinoxylon doliolum *. 
(Voir tabl. des espèces 6, 7, 13, 14, 16, 17, 18, 19, 24, 22) 
Lesne 1905, in Bull. Soc. ent. Fr. [1905], p. 275. 


Long. 4,5-5,7 mill. — Court, parallèle; tête, prothorax, poitrine, 
abdomen et cuisses noirs; élytres rouges sur un peu plus de leur tiers 
antérieur, noirs en arrière; antennes et tarses roux; tibias bruns. 

Front nettement quadridenté, portant des soies dressées peu nom- 
breuses. Articles de la massue antennaire flabelliformes, très grands, le 


(1) sub « Apale diaspis Fairm. » in Gestro Esploraz. del Giuba, XVI, 
Coleotteri, Gênes, 1895, p. 117. 

(2) Nous avons pu, grâce à d’obligeantes communications de M. René Ober- 
thür, observer nous-même sur le vivant le Sin. ceraloniæ et ses ennemis. 


492 P. LESNE. 


2 atteignant en largeur la longueur totale de l'antenne. Prothorax of- 
frant, le long de son bord antérieur, des poils dressés assez courts et 
peu denses, ses bords latéraux presque droits en arrière; angles anté- 
rieurs armés chacun d’une dent redressée légèrement uncinée. Aire 
postérieure du pronotum couverte de grains écrasés, denses, arrondis 
ou en forme d’écailles. {Ponctuation des élytres dense et très forte, sauf 
à la base. Déclivité apicale raccordée au dos des élytres par une courbe 
régulière, privée de tubercules marginaux et marquée d’une ponctua- 
tion ra qui descend jusqu’à la côte oblique inférieure en s’atténuant 
légèrement; sa pubescence rase, très courte, appréciable de profil. 
Épines juxtasuturales écartées à la base, non divariquées, droites, co- 
niques, très pointues, lisses. Bourrelet sutural de la déclivité prisma- 
tique au-dessous des épines. Bord apical des élytres en forme de gout- 
tière. 

Cette espèce est très voisine des S. ceratoniæ L. et S. succisum Lesne. 
Elle diffère de la première par la ponctuation dorsale des élytres nota- 
blement plus forte, par le bourrelet sutural tétragone et offrant une 
face postérieure aplanie au-dessous du niveau des épines, enfin par la 
côte oblique inférieure de la déclivité mieux indiquée. Elle se distingue 
du $S. succisum par les feuillets de la massue antennaire plus longs, 
par les grains de l'aire postérieure du pronotum plus denses, par la 
déclivité apicale un peu moins brusquement tronquée et fortement 
ponctuée jusqu’à la côte oblique inférieure. 

Distribution géographique. — Afrique orientale. 

Afrique orientale allemande : Oukami, Morogoro (Schmitt in Musée 
de Vienne), 4 individu type; Ouhéhé (D Stierling in Musée de Ham- 
bourg), À individu type. Afrique orientale portugaise, vallée du Pon- 
goué : Guengère, mai à juillet (G. Vasse in Muséum de Paris), 1 in- 
dividu. 


Sinoxylon succisum *. 
(Voir tabl. des espèces 6, 7, 13, 14, 16, 17, 18, 19, 21, 23. — Fig. 525 
du texte.) 
Lesne 1895, in Ann. Soc. ent. Fr. [1895], p. 176 (!). 
Long 3 42-5 mill. — Court, parallèle. Tête, prothorax, poitrine et 
abdomen noirs ou bruns; élytres roux dans leur moitié antérieure, 


bruns ou noirs en arrière; antennes, cuisses et tarses roux; tibias 
roux ou bruns. 


(1) Apale succisa Gory in coll. Dejean. 


Revision des Bostrychides. 493 


Cette espèce est très voisine des deux précédentes. Comme le S. do- 
liolum, elle diffère du S. ceratoniæ par la ponctuation notablement 
plus forte de ses élytres et par le bourrelet sutural de la déelivité pos- 
térieure parallélépipédique au-dessous des épines. Mais le S. succisum 
se distingue à la fois de ses deux congénères par les articles de la mas- 
sue antennaire moins développés, le 
second article n'atteignant pas en 





largeur la longueur totale de lan- Pt 

tenne, par les grains de l’aire posté- A 

rieure du pronotum moins serrés, Fnon 2) 

par sa déclivité apicale presque NOTE 

plane, plus brusquement tronquée É 

que chez les deux formes affines. La 525 5926 
ponctuation de cette déclivité est Fig 505 et 526. Déclivité aps 
formée, dans le haut, de gros points cale des élytres, vue de trois 
arrondis devenant parois très serrés quarts, chez les Sin. succisum 
et aréolaires, mais s’atténuant dans (fig. 525) et S. rufobasale (fig. 
la région moyenne et disparaissant 526). 


sur le tiers inférieur qui est seule- 
ment marqué d’une ponctuation très fine et éparse. La côte oblique in- 
férieure de la déclivité est à peine indiquée. La surface du bourrelet 
sutural est inégale ou non. 

Distribution géographique. — Sénégal et Haut-Niger. 

Sénégal (coll. de Marseul; coll. Fairmaire) : Podor {W. Maindron in 
Muséum de Paris). Bammako ({Wachmar in coll. Bedel). 


Sinoxylon rufobasale *. 
(Voir tabl. des espèces 6, 7, 13, 14, 16, 17, 18, 2%. — Fig. 526 du texte.) 


Fairmaire 1888, in Ann. Soc. ent. Fr. [1888], p. 179. 


Long. 4 1/2-5 1/2 mill. — Court, parallèle, très faiblement élargi 
en arrière. Tête, prothorax, poitrine et abdomen noirs ; élytres rouges 
sur leur tiers basilaire, brun foncé en arrière, avec leur déclivité api- 
cale d’un rouge brun; antennes et pattes rousses, les tibias souvent 
bruns. 

Front assez fortement quadridenté et offrant. une pilosité dressée 
peu abondante. Yeux de grandeur normale. Articles de la massue an- 
tennaire brillants, flabelliformes, très développés, le 2° atteignant pres- 
que en largeur la longueur totale de antenne. Bord antérieur du pro- 

Ann. Soc. ent. Fr., LXXV [1906]. 33 


49% P.. LESNE. 


thorax offrant une pilosité rabattue vers le haut, moins dense que chez 
l'espèce suivante et montrant latéralement quelques soies dressées ; 
angles antérieurs du prothorax armés chacun d’une dent redressée non 
uncinée; bords latéraux presque droits, angles postérieurs arrondis. 
Aire postérieure du pronotum couverte de grains écrasés arrondis, sauf 
en arrière où elle est lisse. Élytres carénés le long de la base, compri- 
més en lame entre l'épaule et l’écusson, couverts d’une ponctuation 
qui est plus ou moins fine et éparse en avant, graduellement plus 
forte et devenant très grosse en arrière, leur pubescence formée, sur 
la région dorsale, de poils dressés rares et très courts qui deviennent 
assez denses près du bord supérieur de la déclivité apicale; celle-ci 
marquée dans le haut de gros points arrondis devenant graduellement 
plus petits vers le bas et disparaissant dans la région de l'angle 
sutural où l’on observe seulement une fine ponctuation. Pubes- 
cence de la déclivité apicale peu apparente, dressée, rase, extrème- 
ment courte. Tubercules marginaux de la déclivité représentés seu- 
lement par de faibles calus. Épines juxtasuturales insérées manifes- 
tement au-dessus du milieu de la hauteur de la déclivité, à quelque 
distance de la suture, faiblement divergentes, penchées un peu vers le 
bas et légèrement défléchies au sommet où elles sont plus où moins 
émoussées; non ou à peine comprimées transversalement, nullemen: 
excavées au côté interne, leur surface lisse et brillante. Bourrelet su- 
tural plus ou moins nettement parallélépipédique et explané au-dessous 
des épines, très finement ponctué, Côte oblique inférieure de la dé- 
clivité peu marquée. Gouttière épipleurale large, dilatée en dehors. Ti- 
bias postérieurs avec de longues soies à demi dressées au côté externe. 
Tarses postérieurs portant à la face interne des soies plus longues chez 
le G que chez la ©. 

La ponctuation de la déclivité apicale est assez variable: elle est 
quelquefois très forte jusqu'à la côte oblique inférieure, tandis que, 
dans d’autres cas, toute la moitié inférieure de la déclivité est lisse 
et brillante. Les dents du front prennent parfois un remarquable déve- 
loppement. Chez un exemplaire (vraisemblablement un G) faisant 
partie de la collection R. Oberthür, ces dents sont très saillantes et 
flanquées chacune de chaque côté, de deux dents plus petites qui leur 
sont accolées. Il est probable qu'il s’agit là d’un caractère sexuel in- 
constant. 

On trouve en Cafrerie une forme qui se distingue de la forme type 
par ses épines juxtasuturales larges, triangulaires, comprimées, et par 
le bourrelet sutural plus nettement caréné sur ses bords (coll. de 
Marseul). 


Revision des Bostrychides. 495 


Distribution géographique. — Afrique australe. 

« Cap de Bonne-Espérance » (Muséum de Paris; Musée de Berlin ; 
Dreège in coll. Oberthür, eic.). Cafrerie (coll. de Marseul; Musée de 
Hambourg). Namaqualand (Schinz in coll. Fairmaire), type. Walfish 
Bay (Musée de Cape Town; Muséum de Paris) (1). 


Sinoxylon divaricatum, n. sp. 


(Voir tabl. des espèces 6, 7, 13, 14, 16, 17, 25. — Fig. 527 et 528. 
du texte.) 


- Long. 5 mill. — Court, parallèle, très légèrement élargi en arrière. 
Tête, prothorax, poitrine et abdomen noirs; élytres d’un rouge roux 
sur plus de leur tiers antérieur (sauf le long du bord latéral qui est 
noir), d’un brun rougeàtre en arrière, avec la déclivité apicale moins 
foncée; antennes et tarses roux ; cuisses et tibias bruns. 

Front assez fortement quadridenté, couvert de soies dressées assez 
abondantes. Articles de la massue antennaire glabres et brillants, 
flabelliformes, très développés, le second atteignant en largeur la lon- 
gueur totale de l’antenne. Bord antérieur du prothorax garni d’une 
pilosité dressée plus dense que chez le rufobasale; dent des angles 
antérieurs presque droite; bords latéraux légèrement arqués, angles 
postérieurs arrondis. Aire postérieure du pronotum couverte de grains 
écrasés en formes d’écailles, 
petits et légèrement allongés … 
au voisinage de la ligne mé- 4 





’ RE HI 
diane. Elytres comprimés en LÉ, 
carène coupante à la base, ( ] 
: L | AT 
assez fortement et peu densé- Î 
ment ponctués en avant, très 
fortement et très densément 528 
en arrière, présentant, SUT la Fig. 527 el 528. — Sin. divaricatum. 
région dorsale, de très courts Déclivité apicale vue de dessus et de 


poils dressés, rares en avant, trois quarts. 

assez denses en arrière; tout le 

long des bords latéraux existent des poils assez denses, rabattus en 
arrière. Déclivité apicale très fortement et très densément ponctuée 
près du bord supérieur, moins densément sur la région moyenne, sa 
ponctuation atténuée vers le bas et ne s’étendant pas sur la région de 


(1) C'est probablement la mime espèce que J. Wahlberg a rapportée du 
N'Gami (Musée de Stockholm). 


496 P. LESNE. 


l'angle sutural; pubescence de la déclivité rase, extrèmement courte 
et peu dense. Tubercules marginaux de la déclivité indiqués seu- 
lement par trois paires de faibles calus. Épines juxtasuturales insé- 
rées à quelque distance de la suture et un peu au-dessus du milieu 
de la déclivité, fortement divariquées, nullement comprimées, cono- 
ides, subcarénées dans le sens de leur longueur au côté interne, poin- 
tues et recourbées vers le bas au sommet, lisses et brillantes. Suture 
renflée, au-dessous des épines, en un bourrelet parallélépipédique 
presque lisse. Côte oblique inférieure de la déclivité à peine marquée. 
Gouttière épipleurale large, faiblement élargie en dehors. 

Cette forme, très voisine des précédentes, est principalement carac- 
térisée par la forme et la direction de ses épines juxtasuturales. £ 


Distribution géographique. — Pays Somali : Gineer, sur le Haut- 
Chébéli {pays humide, altitude 1500-2000), en novembre (Donaldson 
Smith, 189%, in coll. Rothschild = Oberthür). — Type unique. 


Sinoxylon epipleurale, n. Sp. 
(Voir tabl. des espèces 6, 7, 13, 14, 16, 26, 27. — Fig. 529 du texte.) 


Long. à 1/2-8 mill. — Assez court, parallèle, faiblement élargi en 
arrière. Noir, avec les antennes et les tarses roux ou roux brun: abdo- 
men quelquefois brun ou rougeätre. Front très fortement quadridenté, 
muni de denticules accessoires outre les dents principales, et portant 
de longues soies dressées peu nombreuses. Articles de la massue 
antennaire comprimés suivant l’axe de l’anteune, modérément déve- 
loppés, le 2° ne dépassant pas en largeur’ la longueur totale de la 
massue; leur surface mate. Bord antérieur du prothorax couvert 
d’une pilosité courte, peu abondante, rabattue vers le haut; dent des 
angles antérieurs du prothorax presque droite, dirigée en avant; 
bords latéraux à peine arqués; angles postérieurs accusés, non ar- 
rondis. Aire postérieure du pronotum couverte de grains écrasés 
circulaires, très denses. Base des élytres en forme de côte épaisse, gra- 
nuleuse. Ponctuation dorsale des élytres écartée et moins forte en 
avant, dense et très grosse sur plus des 2/3 postérieurs, partiellement 
confluente au voisinage du bord supérieur de la déclivité apicale, un 
peu moins forte près du bord latéral des élytres; pubescence du dos 
des élytres assez dense, obliquement dressée et rabattue en arrière. 
Déclivité apicale brillante, marquée sur presque toute sa surface de 
gros points enfoncés arrondis assez écartés, et couverte sur toute son 
étendue d’une pubescence dressée, rase, assez dense. Tubercules mar- 


Revision des Bostrychides. 497 


ginaux de la déclivité peu saillants, costiformes et arrondis au sommet, 
lisses et brillants, au nombre de 3 paires. Dents juxtasuturales écar- 
tées, comprimées latéralement, triangulaires, lisses et brillantes, in- 
sérées vers le tiers supérieur de la déclivité; au-dessous d'elles le 
bourrelet sutural et parallélépipédique, brillant, ponctué. Pas de côte 
transverse au bas de la déclivité. Rebord inférieur de la déclivité api- 
cale notablement plus large que chez les espèces voisines et formant 
comme une gouttière à bord épaissi. Postépipleure très large, nulle- 
ment dilaté au tournant externe. Tibias postérieurs avec des soies 
à demi dressées sur leur face externe. 

a Tarses postérieurs portant au côté interne de longues soies on- 
dulées qui font défaut chez la ©. Pas d’autres caractères sexuels. 

Cette espèce paraît être très peu variable. Elle est principalement 
caractérisée par la largeur remarquable du postépipleure. Elle se place 
au voisinage immédiat du S. senegalense. 

Distribution géographique. — Afrique sud-orientale, région des lacs 
Tanganvika et Nyassa. 

Tanganyika (Grant in British Museum) : environs de M’Pala (Guil- 
lemé in coil. Oberthür); Kipalapala (coll. Fairmaire). Nyassa (Thel- 
wall in coll. Fry => British Museum). Chiré : Blantyre {Werner in coll. 
Oberthür) et Tchiromo, en janvier, aux lumières (Muséum de Paris). 
Agoniland, Ntumbi (Werner in coll. Oberthür). — Assez nombreux 
individus. 


Sinoxylon bellicosum, n. Sp. 
(Voir tabl. des espèces 6, 7, 13, 14, 16, 26, 28, 29. — Fig.530 du texte.) 


Long. 6 1/2-7 mill. — Assez allongé, parallèle, noir, très brillant sur 
les élytres; ceux-ci teintés de brun à la base, Antennes d’un roux 
brun. Cuisses noires avec les genoux et souvent le dessus brun rou- 
geûtre; tibias bruns; tarses roux. Front fortement quadridenté, pres- 
que toujours muni de denticules accessoires, et hérissé de quelques 
longues soies perpendiculairement dressées. Yeux plus petits que chez 
le S. senegalense. Articles de la massue antennaire mats, sans taches 
pileuses bien déterminées, un peu flabelliformes, le second plus dé- 
veloppé que chez le senegalense et plus étroit, mais ne dépassant guère 
en largeur la longueur totale de la massue. Bord antérieur du pro- 
thorax garni d’une pilosité assez longue et assez abondante, et armé 
de deux dents à peine incurvées; bords latéraux parallèles en ar- 
rière (sauf près de la base où ils sont arqués) et couverts d’une pu- 
hescence rase, très courte; angles postérieurs marqués, obtus. Aire 


198 P. LESNE. 


postérieure du pronotum couverte de grains écrasés affectant, au mi- 
lieu, la forme d’écailles. Écusson petit, subtriangulaire. Bord basilaire 
des élytres en côte épaisse comme chez le senegalense. Ponctuation de 
la région dorsale des élytres écartée et modérément forte à la base, 
très grossière mais très nette et nullement confluente en arrière où 
elle est formée de points un peu transverses ; ponctuation des flancs 
des élytres moins forte que celle de la région dorsale. Le dos des 


élytres est glabre, même au voisinage du bord supérieur de la dé- 
clivité apicale; les flancs 


sont couverts, au voi- 


Pal DEAN 6 La sinage du bord latéral, 
FE Cr de poils rabattus en ar- 
fl Pa rière. Déclivité apicale 
a 0e 21 le marquée de gros points 
VE F 24 espacés dans sa moitié 
ou ses 2/3 supérieurs 

92° 530 etn'offrant sur son tiers 


Fig. 529 à 531. — Déclivité apicale, vue de pro- inférieur qu'une ponc- 
il, chez les Sin. epipleurale (fig. 529), S. bel-  tuation extrêmement 
licosum (fig. 530) et S. senegalense (fig. 531). fine et peu dense; pu- 

bescence de la décli- 
vité rase, éparse, extrêmement fine et extrêmement courte. Tuber- 
cules marginaux de la déclivité au nombre de 3 paires, ceux des 
deux paires supérieures très saillants, arrondis au sommet, brillants 
et lisses à part une très fine ponctuation; tubercules de la paire 
inférieure moins saillants. Épines juxtasuturales écartées à la base, 
jortement comprimées latéralement, triangulaires, pointues mais 
émoussées au sommet, lisses et brillantes; insérées au tiers su- 
périeur de la déclivité, c’est-à-dire à un niveau un peu plus élevé 
que chez le senegalense; pas de carènes juxtasuturales au-dessus des 
épines. Bourrelet sutural des parties inférieures de la déclivité qua- 
drangulaire, presque lisse, très brillant. Pas de côte oblique bien mar- 
quée au bas dela déclivité. Angle sutural légèrement proéminent. 

Gouttière apicale des élytres assez large, légèrement élargie au côté 

externe. Pubescence de la poitrine et de l’abdomen argentée, plus 

dense que chez le senegalense. Tibias postérieurs avec des soies à 

demi dressées à la face externe. 

GS Tarses postérieurs avec des soies longues etnombreuses au côté 

interne (1). 

(1), Les 4 individus étudiés ici paraissent être des ©. Il est probable que 
les caractères présentés par la sculpture de la déclivité apicale sont sexuels. 


Revision des Bostrychides. 199 


Distribution géographique. — Afrique australe. 

Graham Town (coll. Fry > British Museum et Muséum de Paris). 
Colonie d'Orange (G.-E.-H.-B. Hamilton in British Museum). Cafrerie, 
en avril (Muséum de Paris et Musée de Cape Town). 


Sinoxylon senegalense. 


(Voir tabl. des espèces 6, 7, 13, 14, 16, 26, 28, 30, 31. — Fig. 490, 
493, 510,531 et 532 du texte.) 


Karsch 1881, in Bert. ent. Zeitschr., sér. 2, XXV, p. 42 (partim) ; id. 
apud G. Rohli, Kufra, 4881, p. 374 (sub $S. dentifrons). — Fairmaire 
1882, in Ann. Soc. ent. Fr. (4882), p. 66 (partim). — Schilsky 1899, 
Kai. Eur. XXXVI, 81. — Lesne 1902, in L’Abeille XXX, p. 112 et 117, 
pl IV,. 96: 407 et 108: 

coronatum * Zoufal 189%, in Wien. ent. Zeit. XII, p. 38 (!). 


Long. 5-9 mill. — Un peu allongé, parallèle, légèrement élargi en 
arrière. Noir ou brun foncé avec les élytres souvent bruns à la base; 
dessous du corps brun, plus ou moins rougeâtre; pattes brunes ou 
rougeàtres, antennes rousses. 

Front très fortement quadridenté, muni fréquemment, en outre, de 
denticules acccessoires entre les dents principales, et portant des soies 
dressées peu nombreuses; la partie anté- 


rieure, située en avant de la rangée des LUN 
dents, est granuleuse et fortement déclive. AA A 
Yeux assez gros. Articles de la massue an- ÈS La 
tennaire mats, comprimés suivant l'axe de De 


l'antenne, le 2 ne dépassant pas en largeur 
la longueur totale de la massue; 4° et 2 ar- 
ticles de la massue moins de trois fois aussi 
larges que longs. Prothorax très légèrement 
arqué sur les côtés, offrant le long de son 
bord antérieur une pilosité assez courte et 





Fig. 532. — Sin. seneqa- 
lense. Tête et portion 


peu dense; dent de l’angle antérieur légère- antérieure du protho- 
ment uneiforme. Aire postérieure du prono- rax, vues de trois 
tum ornée de grains brillants, arrondis, assez quarts, en dessus. 


écartés. Écusson petit, subtriangulaire. Bord 
basilaire des élytres formant une sorte de carène à crête obtuse, 
nullement coupante. EÉlytres très brillants; ponctuation de leur région 


(1) Apale senegalensis Dejean Cat., 3° édit., p. 334. 


500 P.:LESNE. 


dorsale forte, très variable, tantôt disposée en files le long des ner- 
vures et localisée au voisinage de l'épaule, de la suture et du bord 
supérieur de la déclivité apicale, en laissant le tégument imponc- 
tué ou presque imponctué dans un large rayon autour de l’écusson 
et sur les flancs des élytres en arrière, tantôt couvrant uniformé- 
ment (à l'exception du trajet des nervures) toute la région dorsale 
et dorso-atérale des élytres. Pubescence du dos des élytres courte, 
dressée, éparse; pubescence des parties voisines du bord externe 
très courte, dressée. Déclivité apicale brillante, marquée supé- 
rieurement de gros points enfoncés, lisse dans la région de l'angle 
sutural à part une ponctuation extrêmement fine et peu dense; sa pu- 
bescence rase, peu serrée et très courte, surtout inférieurement; bord 
supérieur offrant 3 paires de calus très peu saillants et souvent peu 
distincts. Épines juxtasuturales insérées au-dessus du milieu de la 
hauteur de la déclivité et à quelque distance de la suture, nettement 
comprimées, triangulaires, pointues, lisses et brillantes, prolongées 
chacune vers le haut par une carène juxtasuturale ; au-dessous de ces 
dents, la suture est renflée en un bourrelet quadrangulaire, lisse, 
qui atteint l’angle apical. Pas de côte transverse accentuée au bas de 
la déclivité. Rebord inférieur de la déclivité épais et précédé d’un 
sillon à fond lisse, Postépipleure légèrement élargi en dehors. Pubes- 
cence de la poitrine et de l'abdomen très fine, dense, roussâtre. Tibias 
postérieurs portant, au côté externe, des soies courtes, à demi cou- 
chées. 

< Déclivité apicale en grande partie lisse et brillante, ponetuée sur 
une moindre étendue (généralement sur le tiers supérieur seulement) 
et moins fortement que chez la ©. Tarses postérieurs et apex des tibias 
de la même paire portant au côté interne des soies nombreuses, lon- 
gues, flexueuses. 

© Ponctuation du dos des élytres généralement plus forte que chez 
le G. Déclivité apicale un peu plus courte et un peu plus abrupte, très 
fortement ponetuée sur ses deux tiers supérieurs, plus finement vers 
le bas. Tarses postérieurs sans longues soies flexueuses. 

Cette espèce est assez variable. Nous avons noté plus haut le peu 
de constance des dents frontales, de la ponctuation des élytres et des 
calus marginaux de la déclivité. On observe, notamment au Sénégal 
et dans PAïr, des individus G dont la déclivité apicale offre seulement 
quelques gros points enfoncés dans sa partie tout à fait supérieure, 
le reste de la déelivité étant entièrement lisse et brillant. Quelquefois 
l'angle sutural des élytres est légèrement redressé. 

Une © faisant partie de la collection de M. René Oberthür et dont la 


Revision des Bostrychides. d01 


provenance est inconnue, diffère du type par la sculpture très forte 
et vermiculée de la région dorsale postérieure des élytres. Nous pro- 
posons pour cette variété le nom de vermiculatum. 

L’exemplaire de Lado appartenant au Musée civique de Gènes esl 
une petite © remarquable par la ponctuation très forte des élytres. 

Le Sin. senegalense est l'une des rares espèces du genre chez les- 
quelles les différences sexuelles sont assez accusées. 

Distribution géographique. — Région saharienne depuis la Tripoli- 
taine et l'Égypte jusqu’au Sénégal, aux territoires de la boucle du Niger, 
au Moyen Chari, au Bahr el Djiebel et à l'Abyssinie. 

Sahara occidental (F. Quiroga). Sénégal : Saint-Louis (Delestre; 
Planchat; Melou, ete.); Cayor (D° Gautier; V. Lenoir); Thiès (coll. 
Oberthür) :; Dakar (G. Melou) : Dagana (coll. Aubert) ; Podor (M. Maindron 
in Muséum de Paris); Bakel (coll. Fleutiaux) et Galam (Leprieur in Mu- 
séum de Paris); Kayes (G. Massiou in Muséum de Paris, etc.). Sierra 
Leone (coll. Théry = Muséum de Paris) (!). Région de la Volta, entre 
Sikasso, Bobo et San (4. Chevalier). Sokolo (coll. Sicard). Tombouctou 
(coll. Pic). Rives du Niger, entre Tombouctou et Say (Mission Hourst). 
Aïr : Jierouane (D° Fournial, Mission Foureau-Lamy in Muséum de 
Paris). Nigéria septentrionale, à l’est d'Illela (British Museum). Kanem 
(Cap Dupertuis in Muséum de Paris). Ouadaï, région du lac Fittri 
(Lt Lebas in Muséum de Paris). Est du Tchad, pays Dagana, Massakori:; 
sud du lac Baro, Moïto, en septembre (A. Chevalier, Mission Chari- 
Tchad in Muséum de Paris). Bas Chari, Kousri, en août (D' J. Decorse, 
Mission Chari-Tchad in Muséum de Paris). Baguirmi, Teheckna (A. Che- 
valier in Muséum de Paris). Moyen Chari, Komé, à l’est des Niellims, 
en fin mai, et Bas-Bahr Salamat, au nord de Fort-Archambault, en mars 
(D° J. Decorse, Mission Chari-Tchad in Muséum de Paris). Lado, en 
août (E. Dabbene in Musée de Gênes). Bahr et Abiad (Schveinfurt in 
Musée de Berlin). Abyssinie (4. Raffray, etc.); Tigré (Schimper in 
Muséum de Paris). Environs de Khartoum (Muséum de Paris). Haut- 
Nil (W.-B. Drury in British Museum). Nubie (Muséum de Paris: Musée 
de Berlin: Musée de Stockholm). Égypte (Natterer in Musée de 
Vienne, etc.). Le Caire (mission Jägerskiôld), un indiv. Tripolitaine, 
Sokna (G. Rohlf in Musée de Berlin, type). 

Biologie. — Au Sénégal, cette espèce se développe dans le bois 
de diverses Légumineuses dans notamment les arbres des genres 


Acacia et Albizzia (?). Nous avons sous les yeux des fragments d'Aca- 


(1) Cette provenance demanderait à être confirmée. 
(2) D: Gautier, in litteris. 


302 P. LESNE. 


cia albida Delile (!) recueillis à S'-Louis et dont le bois est presque 
entièrement détruit par l’insecte. A. Foureau (?) à observé que, dans 
dans l'Air, le Sin. senegalense est des plus communs; il s'attaque au 
bois coupé de divers Gommiers sans toucher aux arbres vivants et 
montre une activité extrême, approfondissant rapidement ses galeries 
malgré la dureté des bois qu'il choisit. Sur le Moyen Chari, c’est dans 
PAcacia Suma Turcz (ap. Brandis) () que le D' Decorse a trouvé 
l’insecte, à la fin de mai, sous ses différents états. 

Le Sin. senegalense devient parfois très préjudiciable, comme dans le 
cas cité par A. Railliet (*). Des bois indigènes qui avaient servi à la cons- 
truction de gourbis destinés à la troupe dans la région du Cayor se 
trouvaient eriblés de galeries de Sinoxylon deux mois après leur 
emploi. 

Aux environs de Saint-Louis-du-Sénégal, cette espèce à pour ennemis 
un Cléride, le Cylidrus Buqueti, et un Histéride encore inédit appar- 
tenant au genre Teretrius (). 


Sinoxylon erasicauda, n. Sp. 


(Voir tabl. des espèces 6, 7, 13, 14, 16, 26, 28, 30, 32. 
Fig. 533 du texte.) 


Long. 7,5 mill. — Cette espèce offre la plus grande ressemblance 
avec le Sin. ruficorne Fähr., dont on trouvera la description plus loin. 
Elle en diffère seulement par sa déclivité apicale un peu plus ample, 
presque mate, couverte d’une pubescence rase extrêmement courte et 
peu dense, et marquée d’une ponctuation très régulière qui s'étend du 
bord supérieur à la côte oblique inférieure; celle-ci est assez nette 
ment indiquée. Les points enfoncés de la déclivité sont gros, régulie- 
rement arrondis, séparés par des intervalles plans. Les tubercules mar- 
ginaux de la déclivité n’empiètent pas autant sur la partie déelive que 


(1) Nous devons à l'obligeance de M. A. Chevalier la détermination de 
ces échantillons de bois qui ont été recueillis, sur la demande de M. René 
Oberthür, par feu Victor Planchat, Inspecteur de la voie du chemin de fer 
de Dakar à S'-Louis. Larves, nymphes et adultes ont été trouvés en même 
temps, en avril. 

(2) A. Foureau, Mission saharienne, Documents scientifiques, II, p. 1022. 

(3) Détermination de M. A. Chevalier. L'Ac. Suma croît à la fois dans l'A- 
frique tropicale et aux Indes orientales. 

(4) A. Railliet, Éléments de Zoologie médicale, 1° éd., 1886, p. 639. 

(5) Nous avons obtenu ces deux espèces des bois attaqués recueillis par feu 
Planchat. 


Revision des Bostrychides. 503 


chez le ruficorne. Les épines juxtasuturales sont bicarénées longitudi- 
nalement à la base, au côté externe, comme cela à 
lieu fréquemment chez le ruficorne. 

L'unique spécimen étudié est probablement un G. 
L’angle sutural et le dernier segment de l'abdomen 
sont simples, et les tarses postérieurs portent, à la 
face interne, de longues soies rousses. 


Distribution géographique. — Lac Tanganyika, rive 
ouest : Albertville (J. Duvivier in Musée de Bruxel- 
les). — 1 individu. 





Fig. 533 (*). 


Sinoxylon sudanicum *. 


(Voir tabl. des espèces 6, 7, 13, 33, 34, 35, 36, 37. 
Fig. 53% du texte.) 


Lesne 1895, in Ann. Soc. ent. Fr. [1895], p. 176. 


Long. 3 1/3-4 1/2 mill. — Court, parallèle. Tête et prothorax noirs; 
élytres roux ou châtains, rembrunis sur la déclivité apicale ; poitrine 
et abdomen noirs, couverts, ainsi que les flancs du prothorax, d’une 
pubescence argentée particulièrement dense sur les côtés de la poi- 
trine. Prothorax teinté de rouge sur sur le disque; antennes et pattes 
rousses, ces dernières quelquefois brunâtres : bord postérieur des seg- 
ments abdominaux rougeûtre. 

Front nettement quadridenté, offrant quelques longues soies dres- 
sées de chaque côté et quelques soies plus courtes et rabattues vers 
le centre au milieu. Articles de la massue antennaire très développés, 
flabelliformes, le 2° dépassant en largeur la longueur totale de la mas- 
sue; ces articles sont brillants, d'apparence glabre, et leur face apicale 
est profondément canaliculée sur presque toute sa longueur. Bords 
latéraux du prothorax faiblement arqués en arrière; angles postérieurs 
arrondis ; pilosité dressée du bord antérieur rare. Dent de l'angle an- 
térieur du prothorax légèrement uneiforme. Aire postérieure du prono- 
tum couverte de carinules longitudinales écrasées. Base des élytres for- 
mant une carène coupante. Ponctuation de la région dorsale des élytres 
assez forte, peu dense à la base, devenant graduellement plus forte en 
arrière, souvent grossière et confluente près des bords de la déclivité 
apicale. Pubescence du dos des élytres rabattue en arrière. Déclivité 


(*) Fig. 533. Dent juxtasuturale vue par sa face externe chez le Sinox. era- 
sicauda. 


DJ4 P. LESNE. 


apicale régulièrement convexe et fortement ponctuée dans sa région 
supérieure, très finement sur la partie inférieure qui est séparément 
convexe sur chaque élytre. Tubercules marginaux de la déclivité nuls ; 
bord latéral de la déclivité un peu gibbeux et formant une sorte de 
pommette à la limite de la région fortement 
ponctuée. Dents juxtasuturales écartées de la 
suture, fortement comprimées dans le plan ver- 
tical, triangulaires, très pointues, un peu ru- 
gueuses et inégales à la base, et prolongées 
chacune supérieurement en une courte carène 
Fig. 534. — Sin. su- longeant la suture. Suture renflée au-dessous 
danicum.  Élylre, des épines en bourrelet parallélépipédique dont 
vu de profil. les arêtes, parfois très saillantes, forment comme 
deux carinules juxtasuturales. Côte transverse 
inférieure de la déclivité nulle, Pubescence de la déclivité apicale 
rousse, assez longue et assez dense, couchée. Gouttière apicale étroite 
vers l’angle sutural, graduellement élargie du côté du tournant apical 
où elle atteint une largeur double de sa largeur sur la ligne médiane. 
Pas de frange spéciale au bord postérieur des segments abdominaux ; 
dernier segment de labdomen simple. Tibias postérieurs portant 
seulement quelques soies dressées au côté externe. 
Les tarses postérieurs présentent, au côlé interne, des soies tantôt 
plus longues (G?), tantôt plus courtes (9?). 





Distribution géographique. — Soudan et Dekkan méridional. 

Soudan (coll. Gambey = Muséum de Paris et coll. A. Léveillé; Lesel 
in COIl. Bedel). Inde (coll. Gounelle = Muséum de Paris). Bangalore, 
Chikkangalur (Tabourel in coll. Oberthür); Pondichéry. en avril (C?° Fou- 
quet, Muséum de Paris). 

Il est intéressant de noter que les deux seules espèces de Sinoxylon 
qui se rencontrent à la fois en Afrique eten Asie, celle-ci et la suivante, 
sont très voisines entre elles. 


Sinoxylon conigerum. 
{Voir tabl. des espèces 6, 7, 13, 33, 34, 35, 36, 38. 
Fig. 535 du texte.) 
Gerstacker 1855, in WMonatsb. Berl. Acad. [1855], p. 268; Peters 
Reise, 1862, p. 274, pl. XV, f. 44. 
’unidentatum Fabricius 1804, Syst. Eleuth. IT, p, 377 (!). 


(1) Il est extrèmement probable que l'espèce fabricienne est bien la même 


Revision des Bostrychides. D05 


Long. 3 1/2-5 1/2 mill. — Court, parallèle: élytres à peine élargis 
en arrière. Noir ou brun foncé avec les antennes et les tarses d’un roux 
brunâtre. Front quadridenté, portant seulement quelques longues soies 
dressées de chaque côté. Articles de la massue antennaire assez bril- 
lants, d'apparence glabre, très développés, flabellitormes, le 2° dépas- 
sant notablement en largeur la longueur totale de la massue ; ces arti- 
cles sont finement canaliculés sur leur tranche apicale. 

Bords latéraux du prothorax non ou à peine arqués en arrière; an- 
gles postérieurs accusés, un peu saillants en arrière; pilosité du bord 
antérieur du prothorax nulle, à part deux soies situées de chaque côté 
au voisinage de la dent de l’angle antérieur; celle-ci unciforme. Aire pos- 
térieure du pronotum couverte au milieu de carinules longitudinales 
très denses. Bord basilaire des élytres en carène coupante. Ponctua- 
tion de la région dorsale des élytres forte et très dense, devenant gra- 
duellement plus forte en arrière où elle est souvent confluente ; pubes- 
cence du dos des élytres rabattue en arrière. Déclivité apicale raccor- 
dée à la région dorsale par une courbe régulière, marquée sur ses 
parties supérieures de gros points arrondis réguliers, assez espacés, 
quelquefois cependant très serrés ; tiers inférieur 
finement ponctué. Pubescence de la déclivité 
formée de poils noirs, arqués, rabattus vers le 
bas. Tubercules marginaux de la déclivité nuls 
ou parfois indiqués par de faibles calus. Dents 
juxtasuturales légèrement écartées de la suture, 
nullement comprimées, coniques, pointues, re- 
couvertes à la base, sur tout leur pourtour, de 
grains en saillie formant comme une masse Fig. 535. — Sin. co- 





rognonneuse qui supporte la pointe lisse et bril- nigerum.  Epine 
lante de ces dents. Suture renflée au-dessous juxtasuturale, vue 
des dents en un bourrelet parallélépipédique qui du côté supéro-in- 
n'atteint pas l'angle sutural. Pas de côte trans- iGrne 


verse au bas de la déclivité. Gouttière apicale 

fortement élargie au tournant externe de l’élvtre. Pubescence de la 
poitrine très dense, argentée. Dernier segment abdominal simple. 
Tibias postérieurs portant en dehors de longues soies à demi cou- 
chées. 


que celle décrite par Gerstäcker. Dejean avait attribué à tort le nom d’Apate 
unidental@æF. au Sin. anale. 

Au S. conigerum se rapporte l’une des formes confondues sous le nom de 
Sin. diaspis Fairm. in coll. 


506 P, LESNE. 


Le G porte au côté interne des tarses postérieurs de longues soies 
qui font défaut chez la 9. 

A part la ponctuation des élytres, on ne relève pas d’autres varia- 
tions que celles des dents frontales, organes qui sont susceptibles de 
devenir très petits. 

Distribution géographique. — Afrique orientale, Madagascar et Mas- 
careignes, Inde, Ceylan, îles Hawaï. 

Somalie méridionale, Guélidi (coll. Fairmaire = Muséum de Paris). 
Airique orientale allemande, Ousegoua : Mhonda (A. Hacquard in 
coll. Oberthür). Nyassaland, Tchiromo (Muséum de Paris). Mozam- 
bique, vallée du Zambèze : Tété (Peter) (1). 

Madagascar (Goudot, etc.), très répandu : Diégo Suarez (Ch. Alluaud ; 
D' Ch. Martin) ; Nossi Bé (Pierron in Muséum de Paris; Frey sec. 
Alluaud); plateau de Soalala (D° Joly in Muséum de Paris); S'-Marie 
(coll. Fairmaire). Région de Morondava (D' Petit in Muséum de Paris); 
plaine du Fiherena (F. Geay in Muséum de Paris). La Réunion (Vi- 
dal, etc., in Muséum de Paris) : S'-Paul (?). Ile Maurice (Leschenault, 
Desjardins, d'Emmerez in Muséum de Paris, etc; E.-E. Edwards in 
British Museum). 

Calcutta (Indian Museum); Madras (coll. Fred, Moore = Oberthür): 
Ramnad (coll. E. Gounelle; coll. M. Pic); Malabar (coll. A. Lajoye) 
Ceylan, Peradeniya (E.-E. Green in Indian Museum). Batavia (C. Schau- 
fuss) (?). 

Honolulu (Frühstorfer in coll. Oberthür) (*). 

Biologie. — Cette espèce est nocturne et vient aux lumières. On l’a 
trouvée dans le bois d’un Acacia provenant de Madagascar et dans les 


(1) W.-L. Distant (A Naturalist in the Transvaal, p. 198) donne le Sin. co- 
nigerum comme ayant été trouvé à Pretoria; mais la détermination n'est pas 
sûre etil s'agit vraisemblablement du S. {ransvaalense. On ne peut admettre 
non plus sans confirmation la provenance Cap de Bonne-Espérance mention- 
née sous l « {pate capensis Gory » [in coll.] de la collection Dejean. 

(2) D'après un spécimen communiqué par M. H. Rolle, 

(3) Trouvé en nombre en Allemagne dans une drogue provenant de Ba- 
tavia. 

(4) D'après divers spécimens figurant dans les collections du Muséum de 
Paris, du Musée entomologique de Berlin et dans celle de M. M. Pic, l'insecte 
aurait été rencontré dans l’île d'Haïti. Ces exemplaires, qui proviennent sans 
doute d’une méme source, ne portent pas d'indications de nature à authen- 
lilier la capture. Nous devons signaler aussi la présence, dans la collection 
de M. R. Oberthür, d’un spécimen étiqueté « Venezuela, San Fernando de 
Apure. L. Laglaize 1896. » 


Revision des Bostrychides. 507 


racines de Manioc de même origine (Ed. Fleutiaux in litt.; id. in Buli. 
Soc. ent. Fr., 1902, p. 174). A l’île Maurice, elle se développe fréquem- 
ment dans les Eucalyptus (d'Emmerez, in litt.) (!). 


Sinoxylon angolense, n. Sp. 
(Voir tabl. des espèces 6, 7, 13, 33, 34, 35, 39, 40.) 


Long. 4 1/2 mill. — Court, parallèle, très légèrement élargi en ar- 
rière. Tête, prothorax, poitrine et abdomen noirs, avec le pronotum 
teinté de rouge sur le disque (?); élytres d’un rouge brunâtre sur le 
tiers basilaire, bruns en arrière ; cuisses d’un rouge brun, tibias bruns, 
antennes et tarses roux. 

Front finement quadridenté et couvert de soies blondes assez longues, 
non perpendiculairement dressées, mais inclinées vers la ligne mé- 
diane. Articles de la massue antennaire brillants, très développés, fla- 
belliformes, le 2° atteignant en largeur environ le double de la lon- 
gueur totale de la massue. Côtés du prothorax presque droits en 
arrière; angles postérieurs arrondis; dent des angles antérieurs à 
peine arquée; pilosité dressée du bord antérieur peu abondante. Aire 
postérieure du pronotum couverte de petits grains écrasés arrondis, 
devenant plus grands et prenant la forme d’écailles dans la région 
médio-antérieure. Écusson subtriangulaire, non tubereuliforme. Bord 
basilaire des élytres cariniforme, non granuleux. Ponctuation du dos 
des élvtres modérément forte et peu dense en avant, grossissant beau- 
coup en arrière sans devenir confluente; pubescence des mêmes 
parties assez dense, rousse, rabattue en arrière et couchée sur le té- 
gument. Dos des élytres relié à la déclivité apicale par une courbe ré- 
gulière ; cette courbe n'offre pas de dépression dans la région sutu- 
rale ni d'indication de tubercules ou de calus; sa ponctuation est 
très dense et très forte, sa pubescence couchée. Ponctuation de la dé- 
clivité apicale dense et très forte dans le haut, atténuée vers le bas, 
atteignant presque la côte transverse préapicale qui est assez bien 
marquée. Pubescence de la déclivité rousse, dense, très apparente, 
couchée sur le tégument jusque dans l'angle sutural. Épines juxtasu- 
turales écartées à la base, divergentes, nullement comprimées latéra- 


(1) Ch.-0. Waterhouse (in Proc. Ent. Soc. Lond. 1874, p. xu) a publié 
une note du D'Lamprey ayant trait à un Sinoxylon de Birmanie dont nous 
avons pu voir un spécimen mutilé au British Museum. L'insecte appartient 
à une espèce très voisine du $S. conigerum, mais probablement distincte. 

(2) Le prothorax du {ype offre des reflets irisés qui sont sans doute ac- 
cidentels. 


208 P. LESNE. 


lement, régulièrement coniques, très pointues, inclinées vers le bas, 
rugueuses à la base, lisses et brillantes au sommet. Au-dessous d’elles, 
la suture est renflée en un bourrelet sensiblement tétragone, très fine- 
ment ponctué, qui n’atteint pas l’apex. Gouttière apicale assez étroite, 
élargie en dehors. Angle sutural et dernier segment abdominal simples. 
Pubescence de la poitrine et de l'abdomen dense, argentée; celle des 
flancs du prothorax beaucoup moins dense. Tibias postérieurs avec 
des soies à demi couchées, assez courtes, au côté externe. 

Cette espèce offre la plus grande ressemblance avec le S. ceratoniæ 
L. dont elle se distingue principalement par la nature de la pubes- 
cence de la déclivité apicale. | 

Distribution géographique. — Angola, Loanda coll. Fairmaire > 
Muséum de Paris). — Type unique ( ?). 


Sinoxylon cuneolus, n. sp. 


(Voir tabl. des espèces 6, 7, 13, 33, 34, 35, 39, 41. — Fig. 536 
du texte.) 


Long, 5 12 mill. — Cette forme est extrêmement voisine de la pré- 
cédente. Elle en diffère notamment par la pubescence des élytres 
moins dense et moins apparente surtout sur la dé- 
clivité apicale où, dans la région de l'angle sutural, 
elle est dressée, courte et rase. La déclivité montre 
les traces des 3 paires de calus marginaux. Les épines 
juxtasuturales ne sont pas rugueuses à la base. Le 
pronotum est entièrement noir et les cuisses sont 
d’un brun foncé. 

Le S. cuneolus ressemble beaucoup aussi au S. di- 
varicatum et surtout au S. doliolum. ne semble 
différer de ce dernier, que par la nature de la pu- 





Fig. 536. bescence de la déclivité apicale. 
Sin. cuneolus. Distribution géographique. — Transvaal (Hartmann 


in Musée entomologique de Berlin). Colonie du 
Cap, Pirie Bush près Williamstown (British Museum). — 2 individus. 


Sinoxylon dichroum, n. sp. 


(Voir tabl. des espèces 6, 7, 13, 33, 34, 42. — Fig. 537 du texte.) 


Long. 4 1/2 mill. — Corps relativement allongé, parallèle. Tête, 
prothorax, poitrine et abdomen noirs; élytres d’un roux châtain lé- 


Revision des Bostrychides. 509 


gèrement rembrunies sur la déclivité apicale, avec la base marginée 
de noir ainsi que la moitié antérieure de la suture et du bord latéral. 
Pattes noires avec les genoux tachés de rouge et les tarses roux. An- 
tennes rousses; massue brune. 

Front légèrement caréné transversalement sur les côtés et portant 
une rangée transverse de longues soies rousses dressées et recourbées 
vers le bas au sommet. Suture fronto-clypéale fine. Épistome couvert 
de soies dressées plus courtes que celles du front. Articles de la massue 
antennaire très développés, un peu flabelliformes, le 4% environ 
3 fois, le 2° environ 5 fois aussi large que long, celui-ci dépassant sen- 
siblement en largeur la longueur totale de la massue ; ces articles sont 
mats, couverts d’une pubescence dense et très fine, couchée. Bords 
latéraux du prothorax légèrement arqués en arrière; angles posté- 
rieurs arrondis; bord antérieur 
et majeure partie de la déelivité 
antérieure du prothorax abon- 
damment velus de soies dres- 
sées, la pilosité des bords laté- 
raux étant longue et dressée, 
mais moins dense que celle du 
bord antérieur. Dent des angles fig. 537.— Sin. dichroum, vu de pro- 





antérieurs du prothorax assez fil. La poitrine, l'abdomen et les 
grêle, recourbée en crochet. pattes ne sont pas figurées. 


Aire postérieure du pronotum 

{finement sillonnée longitudinalement en avant, couverte dans la même 
région de petites écailles imbriquées, pointues, et ornée, sur les côtés, 
de grains arrondis assez denses. Bord basilaire des élytres caréné. 
Sculpture de la région dorsale des élytres confluente, vermiculée, plus 
forte en arrière, au voisinage des bords de la déclivité apicale, s’atté- 
nuant graduellement vers la base qui est presque lisse. Pubescence du 
dos et des flancs des élytres couchée, fine, dense, assez longue. Ponc- 
tuation de la déclivité apicale formée de points circulaires assez fins 
et assez écartés, séparés par des intervalles brillants ; la ponctuation 
de l'angle sutural est fine et dense. Pubescence de la déclivité apicale 
couchée, courte et fine. Tubercules marginaux des 2 paires supé- 
rieures très petits, peu apparents, ceux de la paire inférieure un peu 
saillants, situés à un niveau inférieur à celui des dents juxtasuturales. 
Celles-ci longues, pointues, lisses, brillantes, un peu défléchies au 
sommet, fortement comprimées latéralement et légèrement diver- 
sentes, insérées au-dessus du milieu de la hauteur de la déclivité, 
à une distance de la suture à peu près égale à leur épaisseur; sans 

Ann. Soc. ent. Fr,, LXXV [1906]. 34 


510 P. LESNE. 


carènes attenantes longeant la suture. Suture élevée en forme de ca- 
rène, mais nullement renflée en bourrelet sur la déclivité. Côte trans- 
verse inférieure de la déclivité marquée seulement vers le bord externe. 
Gouttière apicale sensiblement élargie au tournant externe de l'élytre. 
Poitrine et abdomen densément velus. Tibias postérieurs avec des 
soies à demi dressées au côté externe. 

Cette espèce présente des caractères bien tranchés. Elle se rappro- 
che cependant beaucoup de la suivante. 

Distribution géographique. — Haute-Birmanie, Mines de rubis (1), 
1.200 à 2.300 mètres d'altitude (Doherty in coll. Oberthür). — 1 in- 
dividu. 


Sinoxylon tignarium *. 


{ Voir tabl. des espèces 6, 7, 13, 33, 43, 44, 45, 46, 47. — Fig. 538 
et 539 du texte.) 
Lesne 1902, in L’Abeille, XXX, p. LL et 116, pl. IV, f. 104 et 105. 


Long. 4-5 mill. — Oblong, parallèle. Tête, prothorax et dessous du 
corps noirs ou brun foncé; élytres bruns, parfois teintés de roux à la 
base; antennes et tarses roux; cuisses et tibias 
bruns. Front tantôt inerme, tantôt quadridenté, cou- 
vert de longues soies rousses dressées, disposées en 
une ligne transverse arquée. Yeux assez petits, sail- 
; lants, transversaux. Articles de la massue anten- 
| | naire mats, couverts d’une pubescence couchée très 





dense et très fine, le 1° article moins de 2 fois aussi 
large que long, le 2° près de 4 fois aussi large que 
L | ! | long, mais ne dépassant pas en largeur la longueur 
totale de la massue. Bord antérieur du prothorax 

avec des poils dressés nombreux ; dent des angles 
Fig. 538. antérieurs uncilorme ; bords latéraux du prothorax 
Sin. lignarium. presque droits; angles postérieurs arrondis ou mar- 
qués et un peu saillants en arrière. Milieu de l'aire 

postérieure du pronotum lisse en arrière et couvert en avant de 
saillies cunéiformes aiguës, denses. Écusson triangulaire, moins long 
que large. Base des élytres cariniforme entre l'épaule et l'écusson. 
Ponctuation de la région dorsale des élytres fine près de la base, de- 
venant graduellement plus forte en arrière, confluente, inégale et 


LE 


(1) I s’agit vraisemblablement des mines situées aux environs de Mandalé. 


Revision des Bostrychides. ot 


subgranuleuse près du bord supérieur de la déclivité apicale; pubes- 
cence de la région dorsale des élytres formée de soies rousses, assez 
longues, couchées. Déclivité apicale brusquement tronquée, marquée 
de points enfoncés circulaires assez gros et assez 
denses, mais nullement confluents; pubescence du 
disque de la déclivité très courte, couchée, celle des 
bords à demi dressée et plus longue; tubercules ( PRE 
marginaux petits et très peu saillants, ceux de la | 
paire inférieure plus marqués, situés au-dessous du 
niveau des épines juxtasuturales; celles-ci compri- Fig. 539 (*). 
mées latéralement, plus hautes que larges à la base, 
pointues, entièrement lisses, insérées à une distance-de la suture à 
peu près égale à leur épaisseur. Suture légèrement relevée en carène 
sur les trois quarts inférieurs de la déclivité, mais non renflée en 
bourrelet. Pas de côte iransverse au bas de la déclivité. Gouttière 
apicale des élytres légèrement élargie au tournant externe. Pubescence 
des côtés de la poitrine argentée; abdomen densément velu. Tibias 
postérieurs avec des soies dressées, assez courtes, au côté externe, 
Tarses postérieurs portant quelques longues soies très fines sur leur 
face interne (9). 

Cette espèce qui parait être assez variable, a les affinités les plus 
étroites avec la précédente et avec les deux suivantes. 


Distribution géographique. — Chine sud-occidentale et Tonkin sep- 
tentrional. 

Se-Tchouen, Mo-Sy-Mien, aux environs de Ta-Tsien-Lou (coll. Ober- 
thür), individu type. Yun-Nan, région de Yun-Nan-Sen (coll. L. Bedel) 
2 indiv. Tonkin septentrional, région de Bao-Lac (Rouget in coll. 
Ph. Francois), 1 indiv. 


Sinoxylon pubens, n. sp. (©). 


(Voir tabl. des espèces 6, 7, 13, 33, 43, 44, 45, 46, 48, 49.) 


Long. 4 mill, — Très voisin de l’espèce suivante, S. pygmaeum, 
dont il diffère seulement par les caractères suivants : 

Cuisses brunes (!). Front et partie antérieure du vertex plus fine- 
ment et plus densément granuleux. Grains râpeux de l’aire postérieure 
du pronotum très denses. Ponctuation de la région dorsale des élytres 


(*) Fig. 539. Déclivité apicale du Sin. fignarium, vue de trois quarts. 
(1) Au moins celles des pattes postérieures. Les pattes des deux paires an- 
térieures manquent chez le spécimen décrit ici. 


512 P. LESNE. 


régulière, dense, assez forte, plus grosse prè bords de la déclivité 
apicale. Celle-ci mate, moins abruptement tro quée que chez le pyg- 
maeum, entièrement villeuse, couverte d’une ponctuation dense et 
assez fine. Suture moins saillante sur la déclivité. Gouttière apicale à 
peine élargie au tournant externe. 

Le lobe du 2° article de la massue antennaire est un peu plus mince 
que chez le pygmaeum. 


Distribution géographique. — Inde méridionale, Maïssour (E.-C. 
Cotes, Muséum de Paris). 


| Sinoxylon pygmæum *. 
(Voir tabl. des espèces 6, 7, 13, 33, 43, 44, 45, 46, 48, 50.) 
Lesne 1897, in Ann. Soc. ent. Belg. [1897], p. 20. 


Long. 3-3 1/2 mill. — Court, parallèle, très légèrement élargi en 
arrière. Tête, prothorax, poitrine et abdomen noirs; élytres châtains, 
un peu rembrunis en arrière, marqués d’une tache marginale noire 
au-dessous du calus huméral; antennes el pattes rousses, tibias 
légèrement rembrunis. 

Front inerme, hérissé de soies raides, droites, dressées vers le haut, 
plus longues et plus serrées sur les côtés qu’au milieu. Épistome avec 
des poils dressés moins longs que ceux du front. Articles de la mas- 
sue antennaire mats, couverts d’une pubescence homogène peu dense, 
courte et très fine, le 1% article moins de 3 fois aussi large que long, 
le 2 un peu plus de 3 fois aussi large que long, mais ne dépassant 
pas, en largeur, la longueur totale de la massue. Côtés du prothorax 
à peine arqués en arrière; angles postérieurs arrondis ; dent des an- 
gles antérieurs faiblement unciforme ; bords antérieurs et latéraux avec 
des poils dressés peu denses. Aire postérieure du pronotum brillante, 
marquée de petits grains râpeux assez écartés. Bord basilaire des ély- 
tres caréné entre l'épaule et l’écusson. Région dorsale des élytres 
brillante, marquée d’une ponctuation variable, parfois extrêmement 
fine, sauf près des bords de la déclivité apicale où existent quelques 
gros points enfoncés, d’autres fois assez lorte ; pubescence de la région 
dorsale des élytres formée de poils rabattus en arrière et visibles de 
profil, celle des flancs des élytres semblable mais plus dense; poils 
des bords de la déclivité apicale dressés. Déclivité apicale brillante, 
circulaire, très nettement coupée, sans traces de tubercules margi- 
naux à part un léger calus existant parfois sur le bord latéral à un 
niveau inférieur à celui des épines juxtasuturales; quelques points 


Revision des Bostrychides. 13 


enfoncés assez gros existent dans la région supérieure de la déclivité, 
dont le tiers inférieur, limité par une très légère dépression, est 
densément et très finement ponctué. Pubescence de la déclivité sem- 
blable à celle des parties dorsales des élytres, sauf dans la région de 
l'angle sutural où elle tend à devenir rase. Épines juxtasuturales lé- 
gerement écartées de la suture, fortement comprimées latéralement, 
triangulaires et très pointues, légèrement excavées au côté interne, 
brillantes et presque lisses en dehors, insérées vers le milieu 
de la hauteur de la déclivité. Suture élevée en carène sur la déclivité, 
mais non renflée en bourrelet, cependant un peu parallélépipédique 
au-dessous des épines juxtasuturales, Pas de côte transverse au bas 
de la déclivité. Gouttière apicale des élytres assez fortement élargie 
au tournant externe. Abdomen et côtés de la poitrine densément et 
finement pubescents. Tibias postérieurs avec des soies dressées assez 
longues en dehors. 

Tarses postérieurs portant parfois au côté interne quelques très 
longues soies (G ?). 

La ponctuation des élytres varie d’une facon assez remarquable. 
On trouve des individus chez lesquels ces organes sont entièrement 
lisses et brillants, abstraction faite d’une ponctuation générale extrê- 
mement fine et peu dense. 

Distribution géographique. — Dekkan. 

Canara (T.-R.-D. Bell in coll. H.-E. Andrewes, L. Bedel et Muséum 
de Paris; Indian Museum). Maïssour (E.-C. Cotes, Muséum de Paris) (!). 


Sinoxylon ruficorne *. 


{Voir tabl. des espèces 6, 7, 13, 33, 43, 44, 45, 51, 52. — Fig. 540 
à 542 du texte.) 


Fähræus 1871, in OŒfv. Vet. Akad. (Stockholm) XX VII, p. 665 (2). 
subsp. guineense * Lesne 1906 in Ann. Mus. Civ. di Genova, 3° sér., 
vol. Il, p. 413. 


(1) Cette espèce est l’une de celles qui font l'objet d’une note de M. E.-C. 
Cotes insérée dans les Notes on Indian Insects Pests, I, 1, p.43, année 1889. 
(Voir plus haut, p. 482). 

(2) Apale senegalensis (in partem) Dej. in coll. — Au Sin. ruficorne se 
rapportent aussi la plupart des spécimens signalés par Gestro (Esploraz. del 
Giuba, XVI, Coleotteri, Gênes, 1895, p. 117) sous le nom d’ « Apate diaspis 
Fairm. », appellation qui doit disparaitre de la nomenclature. 


jl4 P. LESNE. 


Long. 5-7 mill. — Court, parallèle, très faiblement élargi en arrière. 
Corps enticrement noir à part l'abdomen qui est brun; antennes 
rousses; pattes d’un brun rouge; épaules presque toujours teintées 
de rouge. 

Front plus ou moins fortement quadridenté, presque glabre, portant 
seulement, de chaque côté, de À à 3 soies dressées dont une très 
longue, et quelques poils courts également dressés. Épistome en partie 
lisse. Articles de la massue antennaire mats, sans groupe de poils 
formant tache, comprimés dans le sens de l’axe de l'antenne, le 2° 
égalant à peu près en largeur la longueur totale de la massue. Côtés 
du prothorax très faiblement arqués en arrière et couverts d’une 
pubescence courte, rabattue, peu dense. Bord antérieur du pronotum 
privé de poils dressés sur un large espace en son milieu; dent des 
angles antérieurs légèrement unciforme. Aire postérieure du pronotum 
couverte de grains écrasés qui deviennent plus gros et plus serrés 
dans la région médio-antérieure. Base des élytres formant une côte 
ràpeuse entre l'épaule et l’écusson. Ponctuation de la région dorsale 
des élytres plus ou moins fine près de la base, grossissant rapidement 

en arrière, grossière et partiellement con - 

540 fluente près des bords de la déclivité api- 

cale; pubescence de la même région peu 

dense, rabattue en arrière, même au voisi- 

nage immédiat de la déclivité. Celle-ci 

“ couverte d’une ponctuation forte, dense, 

ou même presque confluente, s’atténuant 

vers le bas,et mêlée de points très fins; sa 
pubescence formée de poils arqués, incom - 
bants, rabattus vers le bas jusque dans 
l'angle sutural. Région suturale déprimée 
dans le haut de la déclivité. Tubercules 
marginaux de la déclivité peu saillants, 
costitormes, lisses et brillants, ceux de la 


541 


Fig. 540 et541. — Sin. ru- 
ficorne. Extrémité posté- 
rieure du corps, vue de 
profil et de dessus. 


paire inférieure moins apparents que ceux 
des deux paires supérieures. Épines juxta - 
suturales légèrement écartées de la suture, 
insérées vers le milieu de la hauteur de 
la déclivité, comprimées latéralement, 
triangulaires, pointues, légèrement incur- 
vées en dedans vers l’apex et très con- 


vexes sur leur face externe; celle-ci brillante et lisse sauf à la base 
qui est inégale ou finement cannelée longitudinalement. Au-dessus 


Revision des Bostrychides. DA5 


des épines la suture est longée de part et d'autre par une carène en 
rapport avec chaque dent; au-dessous, elle est renflée en un bourrelet 
parallélépipédique dont la surface est fréquemment ridée en travers el 
qui atteint l’angle sutural. Côte transverse du bas de la déclivité peu . 
accusée; rebord inféricur de la déclivité très étroit. Gouttière apicale 
assez large, nettement élargie au tournant externe. Pubescence des 
épisternes métathoraciques très dense, masquant le tégument. Tibias 
postérieurs avec quelques courtes soies couchées au côté externe. 

G Tarses postérieurs avec des soies longues et nombreuses au côté 
interne. Déclivité apicale des élytres plus brillante que chez la ©, ponc- 
tuée moins fortement et moins densément et sur une moindre étendue. 

Q Tarses postérieurs sans longues soies ou n’en portant que 2 ou 3 
seulement. 

Cette forme type de l'espèce, telle que nous venons de la définir, 
est remarquablement variable. Les dents frontales qui sont générale- 
ment bien développées et quelquefois même géminées, peuvent s’atro- 
phier presque complètement, comme cela s’observe chez certains 
individus provenant de Zanzibar et de l'Afrique orientale allemande ; 
les angles postérieurs du prothorax sont tantôt arrondis, tantôt marqués 
et obtus; la pubescence des élytres est plus ou moins dense; la ponc- 
tuation de la déclivité apicale varie, indépendamment du sexe, en 
grosseur et en densité, mais elle s’atténue toujours vers le bas; les 
épines juxtasuturales tantôt parallèles, tantôt divariquées, sont simples 
ou légèrement excavées à la face interne; dans l’angle sutural la 
pubescence, normalement rabattue vers le bas, offre parfois une ten- 
dance à devenir rase. Mais la particularité la plus curieuse à cet égard 
est celle qu'offre l'angle sutural du côté de la face interne des élytres. 
On constate en effet, chez certains indi- 
vidus, la présence dans cette région 
d’une carinule oblique très courte et très 
rapprochée de la suture, qui apparait 
comme une dent lorsqu'on examine les 
élytres par leur tranche apicale (fig. 542). 
Cette carinule dont le développement 
est variable, s’observe aussi bien chez 
le G que chez la &; nous l'avons trou- 
vée seulement chez divers exemplaires provenant des contrées de 
l'Afrique orientale qui s'étendent entre le lac Victoria et Zanzibar au 
Nord, et le bassin du Pongoué et le Bechouanaland au Sud (!). La 





Fig. 542. — Angle sutural 
ues élytres vu de dessous 
chez le Sin. ruficorne var. 


(1) Voici la liste des localités où cette variété a été recueillie : Mouanza, 


216 P. LESNE. 


conformation dont nous venons de parler se rencontre également 
chez le S. Marseuli. Enfin, certaines © ont le dernier segment abdominal 
muni de deux petits denticules au milieu de son bord postérieur. Ce 
caractère sexuel est variable et inconstant; il peut exister aussi bien 
chez la race guineense que chez le type. 

On peut distinguer en eflet une race géographique faiblement carac- 
térisée, Sin. ruficorne guineense, qui habite la région guinéenne depuis 
la Casamance jusqu'au Togoland; elle se distingue de la forme type 
par la pubescence rase de la région de l'angle sutural des élvtres et 
par la ponctuation un peu plus forte de la déclivité apicale. Une se- 
conde forme qui pourrait ètre également une race géographique a été 
trouvée dans le Natal et à la baie Delagoa. Chez celle-ci les épines 
juxtasuturales sont divergentes, moins épaisses que chez la forme type, 
et ont leur pointe défléchie; la ponctuation de la déclivité apicale est 
espacée et beaucoup moins forte que chez le type. 

Le Sin. ruficorne est très voisin du S. senegalense avec lequel il à 
été généralement confondu. 


Distribution geographique. — La forme type de l'espèce se rencontre 
dans toute l'Afrique méridionale depuis le Congo Français, la région 
du lac Rodolphe et la presqu'ile des Somalis jusqu’au Cap de Bonne- 
Espérance (!). 

Ile San Thomé (A. Mocquerys in Muséum de Paris). Congo français, 
Haute Sangha (P.-A. Ferrière in Muséum de Paris). Angola (coll. 
Oberthür) : Loanda (coll. Fairmaire); Benguela (v. d. Kellen in Musée 
de Leyde); Mossamedes, Humpata (v. d. Kellen in Musée de Leyde). 
Sud-ouest Africain allemand : Owambo (Schinz in coll. Fairmaire);: 
Otjosondu (Casper in Musée de Berlin); Rietfontein (Borchmann in Mu- 
sée de Berlin). Colonie du Cap : Port Nolloth {coll. Oberthür), Dun- 
brody [Port Elisabeth] (coll. Clavareau), Kowie (Muséum de Paris, 
Musée de Cape Town), Cap Albany (Musée de Hambourg), Bedford (coll. 
Oberthür, coll. Bedel). Caîrerie (Wahlberg in Musée de Stockholm, 
individus types; coll. de Marseul; Musée de Hambourg). Natal, Howick 
(J.-P. Cregoe in British Museum) : Port-Natal (Musée de Vienne) ; Basse 
Tugela (Reynolds in British Museum). Transwaal : Pietersburg (Musée 
de Cape Town, Cregoe in British Museum); Shilouvane près Levdsdorp 


rive sud du lac Victoria; Zanzibar: Dar es Salaam ; Blantyre et Fort Johnston, 
dans le Nyassaland ; vallée du Pongoué; district de Setlagoli dans le Bechoua- 
naland anglais. 

(1) M. G. Melou a récemment capturé un exemplaire du S$. ruficorne type 
à Saint-Louis-du-Sénégal. 


Revision des Bostrychides. 917 


(H. Junod in Muséum de Paris, coll. Bugnion, coll. Oberthür). Betchoua- 
naland anglais, district de Setlagoli (coll. Oberthür). Mozambique : 
Delagoa (H. Junod in coll. Bugnion); vallée du Pongoué, Guengère (6. 
Vasse in Muséum de Paris); Zambèze (Durand in Muséum de Paris ; coll. 
Oberthür); Nyassa (Thehoall in British Museum). Nyassaland : Blan- 
ivre et Fort Johnston (D' P. Rendall in coll. Oberthür). Tanganyika : 
M'Pala (Guillemé in coll. Oberthür) et Moliro (J. Duvivier in Musée 
de Bruxelles). Afrique orientale allemande : Ousagara (Revoil in Mu- 
séeum de Paris); Mrogoro (Commenginger in coll. Oberthür); Dar es 
Salaam (Musée entomologique de Berlin); Ousambara, Korogoué, 
D' F. Eichelbaum); rive sud du lac Victoria, Mouanza (coll. Ober- 
thür). Zanzibar (4. Raffray in coll. Oberthür). Ouganda, Kampala 
(D: F. Eichelbaum). Ouest du lac Rodolphe, Pays Tourkouana (Mission 
du Bourg de Bozas, Muséum de Paris). Abyssinie méridionale : $S. E. 
du lac Pagadé, Biddousra (E. Ruspoli in Musée de Gênes). Gallas 
Boran, Haute Daoua; Gallas Aroussi, Ganalé Goudda; de Badditou à 
Dimé; Haut-Chébéli (V. Bottego in Musée de Gênes). Ogaden, Milmil 
(E. Ruspoli in Musée de Gênes). Harar (Mission du Bourg de Bozas, 
Muséum de Paris). 

Race guineense : Casamance (coll. Fleutiaux). Guinée portugaise : 
Bissao (W. Knipping in Musée de Hambourg) et Rio Cassine, en avril 
(L. Fea in Musée de Gênes). Togoland (L. Conradt in Musée ento- 
mologique de Berlin et coll. Oberthür). 

Sinoxylon cafrum *. 
(Voir tab. des espèces 6, 7, 13, 33, 43, 44, 45, 51, 53.) 

Lesne 1905, in Bull. Soc. ent. Fr. [1905], p. 276. 


Long. 4,5-5 mill. — Corps parallèle, deux fois aussi long que large, 
noir, avec la base des élytres et les cuisses rouges, ces dernières 
parfois brunâtres; tibias et tarses rouges ou un peu rembrunis; 
antennes rousses. Très voisin du S. ruficorne dont il diffère par sa 
taille plus petite, par sa forme un peu moins courte, par la coloration 
claire de la base des élytres et des pattes, ainsi que par les caractères 
suivants : 

Bord antérieur du prothorax portant sur toute sa longueur des soies 
lines, dressées, peu nombreuses. Flances du prothorax et poitrine 
revêtus d'une pubescence couchée, très dense, argentée. Ponctuation 
des parties supérieures de la déclivité apicale beaucoup moins forte 
et moins dense que chez le ruficorne; épines juxtasuturales moins 
épaisses, moins convexes en dehors, entièrement lisses et brillantes à 


)18 P. LESNE. 


la face externe. Côte transverse du bas de la déclivité plus vaguement 
indiquée que chez le ruficorne. La pubescence des élytres est appri- 
mée, notamment celle de la déclivité apicale. 

a Tarses postérieurs portant des soies longues et nombreuses à la 
face interne. 

® Quelques longues soies seulement au côté interne des tarses pos- 
térieurs. Dernier segment abdominal simple. 

Les angles postérieurs du prothorax sont tantôt marqués, tantôt 
arrondis. 


Distribution géographique. — Afrique sud-occidentale allemande, 
Colouie du Cap, Natal et Transvaal. 

Sud-ouest africain allemand : Okahandya et Otjosondu (Casper in 
Musée de Berlin); Windhoek (Heller in Musée de Berlin); Grand Na- 
maland (A. Schenck in Musée de Berlin). 

Colonie du Cap : Port Elisabeth et Cradock (D' Ch. Martin; Mu- 
seum de Paris); « Blink Water » (coll. de Marseul); Cafrerie (coll. de 
Marseul; Musée de Hambourg) ; Natal (Muséum de Paris; coll. Mniszech 
> Oberthür; coll. H.-E. Andrewes); Ladysmith (D' Ch. Martin). 
Transvaal occidental, Rustenburg en septembre-octobre (Ayres in coll. 
Oberthür). Griqualand : Kowkowm Ford, sur le fleuve Orange (W.-J. 
Burchell in Musée d'Oxford). 

Biologie. — Burchell à observé cette espèce dans le bois du Mimosa 
capensis (1). 


Sinoxylon sexdentatum. 


(Voir tabl. des espèces 6, 7, 13, 33, 43, 44, 54, 55, 96. — Fig. 543 
et 44 du texte.) 


Olivier 1790, Enc. Méth., Ins. V, p. 410 (2); id. 1795, Ent. IV, 
n° 77, p. 12, pl. 4, f. 3. — Goureau 1861, Ins. nuis. aux arbres frui- 
tiers, p. 17. — J. Duval 1863, Gen. des Col. d'Eur. I, pl. 56, f. 277 
— Kiesenwetter 1877, Naturg. Ins. Deutschl., Col. V, p. 33 (*). — 
Camerano 1880, in Ann. R. Accad. di Agric. di Torino XXII, séance 
du 43 juillet (tiré à part, p. 5-6), fig. — V. Mayet 1889, Les Ins. de 
la Vigne, p. 390. — Zoufal 189%, in Wien. Ent. Zeitung XII, p. 37. 


(1) Nous devons ce renseignement à M. le professeur Poulton. 

(2) Dès 1787, Bernard (Mém. pour servir à l'hist. nat. de la Provence, I, 
p. 202) avait donné une bonne description du Sin. sexdentatum, mais sans 
lui assigner de nom spécifique. 

(3) La description de Kiesenwetter est inexacte en plusieurs points. 


Revision des Bostrychides. D19 


— Schilsky 1899, Die Kaf. Eur. XXX VI, 83. — Lesne 1902, in L’Abeille 
XXX, p. AL et 143, pl. IV, £. 97 et 98; ibid. 1904, p. 159. — A. Bar- 
bey 1906, in Feuille des Jeunes Nat., 36° année, p. 95-96, pl. I, f. d, 
Eh; ln: 

chalcographum + Panzer 1794, Faun. Ins. Germ. init. XV, 4 (Krit. 
Rev. der Insektenf. Deutsechl., [, 1805, p. 118). 

bidens Fabricius 1798, Suppl. Ent. Syst., p. 157 (1). 

muricatum + Targioni Tozzetti (non Olivier) 1884, Relaz. della Staz. 
di Ent. Agr. di Firenze per gli anni 1879-82, p. 282, Î. 30 (2). 

? muricatum Linné 1767, Syst. Nat., ed. 12, I, p. 562 (?). 


Long. 3 1/2-5 1/2 mill. — Court, parallèle. Tête, prothorax, poi- 
trine, abdomen et pattes (à l'exception des tarses) noirs: élytres d’un 
brun roux, au moins en avant, quelquefois entièrement d’un brun 
foncé; labre, antennes et tarses roux. Front légèrement déclive en 
avant, finement et densément granuleux, inerme, couvert de longues 
soies dressées, grises, nombreuses. Suture fronto-clypéale fine. Yeux 
assez petits, fortement détachés en arrière. Articles de la massue anten- 
naire ornés de taches dorées très apparentes, le reste de leur surface 
mat, densément poreux et sans pubescence sensible. Bord antérieur 
du prothorax couvert de longs poils gris dressés, rebroussés vers le 
haut; côtés de même segment hérissés aussi de longs poils gris; angles 
postérieurs arrondis. Aire postérieure du pronotum couverte de grains 
écrasés assez gros, serrés et en forme d’écailles dans la région médio- 
antérieure, petits et moins serrés sur les côtés et en arrière. Base des 
élytres non conformée en carène tranchante. Ponctuation de la région 
dorsale des élytres assez fine près de la base, plus forte mais non con- 
fluente en arrière; vestiture des mêmes parties formée de soies dres- 
sées peu denses, assez longues et généralement recourbées en arrière 
au sommet; vestiture des bords latéraux très dense, formée aussi de 


(1) Synonymie obligearament communiquée par M. le professeur Meinert, 
Il est à remarquer qu'en 1795, Hellwig signalait l'identité probable du « Bos- 
trichus bidentatus » de Rossi et du « Bostr. bidens » de Fabricius (Rossi, 
Faun. etr., éd. Hellwig, 1, p. 41). 

(2) Targioni Tozzetti a interverti par erreur les noms des deux espèces 
européennes. 

(3) La difficulté d'identifier le Dermestes muricatus de Linné tient sur- 
tout à ce que l’auteur donne cet insecte comme provenant de la Guinée. Or 
on ne connaît dans cette région aucune espèce de Bostrychide répondant à 
la diagnose de Linné, qui convient parfaitement, par contre, au Sinox. 
sexdentatum OI. Le type de Linné parait être perdu. 


220 P. LESNE. 


soies dressées, grises. Déclivité apicale fortement et assez densément 
ponctuée sur la moitié supérieure, finement et éparsement au-dessous 
du niveau des épines, complètement dépourvue de longues soies et 
offrant seulement des poils très courts, dressés et recourbés vers la 


ET LR a. 

TA A ( À » 
LA, 7 ) 
< ENS {£ OO 

] Leu / 
CE Vus ES 

243 544 

Fig. 543 et 544. — Sin. sex- 


dentatum. Déclivité apicale 
vue de trois quarts (fig. 543) 
et en arrière (fig. 544). 


suture. Tubercules marginaux de la 
déclivité glabres, lisses et brillants, au 
nombre de deux paires ; les supérieurs 
costiformes, émoussés au sommet, les 
latéraux notablement plus gros, arron- 
dis au sommet; une légère proéminence 
située entre le tubercule supérieur et 
l'inférieur et plus rapprochée du pre- 
mier, représente le rudiment d’un troi- 
sième tubercule marginal. Épines juxta- 
suturales longues, droites, circulaire- 


ment coniques, très pointues, un peu 
divergentes, glabres, lisses et brillantes dès la base, reliées chacune à 
la suture par une côte transverse, insérées au niveau des tuberecules 
marginaux de la paire inférieure et un peu plus rapprochés de ceux-ci 
que de la suture. Celle-ci légèrement saillante sur la déclivité, mais 
non renflée en bourrelet. Apex des élytres (vu de profil) légèrement 
redressé. Postépipleure en gouttière, non élargi au tournant apical de 
l'élvtre. Pas de frange pileuse au bord postérieur des segments abdo- 
minaux. Dernier segment apparent de l'abdomen simple (GS &). Tous 
les tibias, et notamment les postérieurs, garnis en dehors de longues 
soies dressées. 

g Soies de la face interne des tarses postérieurs souvent flexueuses, 
au moins aussi longues que celles de la face externe des tibias de la 
même paire. 

& Soies de la face interne des tarses postérieurs raides, plus courtes 
que celles de la face externe des tibias de la même paire. 

Espèce bien caractérisée et peu variable, remarquable par l’arma- 
ture de la déclivité apicale et par l’abondante villosité des côtés du 
corps. Les tubercules marginaux supérieurs de la déclivité apicale sont 
quelquefois très réduits. 

Distribution géographique. — Région méditerranéenne, jusque dans 
la Crimée méridionale et l’Anatolie occidentale; parait manquer en 
Syrie, en Égypte et en Tripolitaine. Au Nord-ouest, le S. Sexdentatum 
remonterait jusque dans le bassin inférieur de la Loire. 

Toute la péninsule ibérique. France méridionale : bassin de la 
Garonne et région de l'Olivier. Gironde : Libourne (coll. Javet > Bleuse). 


Revision des Bostrychides. 921 


Maine-et-Loire : Lué près Baugé (R. de la Perraudière) et Saint-Gem- 
mes près Angers (Gallois) (1). Allier : Moulins et Gannat (Desbrochers 
sec. Ern. Olivier). Landes, Lot-et-Garonne,Tarn-et-Garonne, Gers, etc. 
répandu. Drome (coll. Ph. Grouvelle). Basses-Alpes : Digne (Bellier in 
coll. R. Oberthür). Commun dans les départements du littoral médi- 
terranéen. Corse, Sardaigne, Sicile. Commun dans lItalie centrale ; 
moins répandu dans le Piémont et la Lombardie. Tyrol : Botzen 
(Gredler). Istrie : Gürz (Ludy sec. Schilsky). Hongrie occidentale, co- 
mitat de Zala : Zala-Tapoleza (E. Csiki). Dalmatie {Cantraine, Csiki). 
Herzégovine (Apfelbeck). Grèce et Crète (von Œrtzen, Schilsky). Cri- 
mée méridionale (Th. Kæppen). Anatolie occidentale : Sabandja (von 
Bodemeyer), Brousse (coll. Bedel), OEdemich (Lederer). Barbarie litto- 
rale depuis les environs de Tanger (Favier, Vaucher, ete.) jusqu’à 
ceux de Tunis (Elena in Musée de Gênes); s'avance dans le Sud 
jusqu'à Chellala (W. de Vauloger) et Bou Saada (C.-E. Leprieur: 
R. Oberthür). Tunisie : forêt de Ghardimaou (W. de Vauloger), El Fedja 
(Henon), Teboursouk (D° Normand). 


Biologie. — La larve du Sin. serdentatum a été observée et expli- 
citement signalée dans le bois de la Vigne (Bernard 1788, Perris 
1850, etc.), du Figuier (Bernard 1788, Passerini 1851, Barbey 1906, 
Lesne, etc.), du Robinier (A. Dei 1881, Perris, etc.), du Chêne-Vert 
(A. de Trégomain 1876, Abeille de Perrin in litt.), de l'Yeuse (P. Bar- 
gagli 1878), du Lentisque (D' Normand in litt.). Le S. serdentatum 
attaque aussi l'Olivier (Bernard 1787, Boyer de Fonscolombe 1840), les 
Müriers (Passerini 1840, Perris 1877, Dei 1881), le Laurier-Rose (Rey 
1892, Vauloger in litt.), le Chêne-Liège (Seurat in litt.), le Noyer 
(Xambeu in litt.), le Tamarix (L. Puel in litl.), l’Acacia eburnea 
(J. Künckel in litt.), la Clématite, le Lierre, l'Orme, le Châtaignier, le 
Rosier, le Pêcher (Perris 1877), le Poirier, le Coignassier, la Luzerne ar- 
borescente (CI. Rey 1887), le Paliurus aculeatus (E. Schreiber ; A. Cho- 
baut), c’est-à-dire qu'il se nourrit du bois d’un grand nombre de vé- 
gétaux angiospermes appartenant à des familles variées (2). On sait 
que plusieurs de ces essences sont importées (Robinia, Acacia, Morus) . 
On doit noter en outre que toutes ne sont pas également recherchées 
par le Sinoxylon. La Vigne et le Figuier paraissent être les essences 


(1) Cf. J. Gallois, Cat. des Col. de Maine-et-Loire, 4° partie, p. 101. — 
L'exaclitude de ces renseignements sur l'existence de l'espèce en Maine-e t- 
Loire n'a pu être contrôlée. 

(2) CI. Rey le signale aussi dans le « Roseau », c'est-à-dire probablement 
dans l’Arundo donax. 


522 P. LESNE. 


préférées dans la France méridionale. Les individus qui se dévelop- 
pent dans le bois des Chênes restent de petite taille (V. Xambeu in 
litt.). 

Presque tous les observateurs sont d'accord pour affirmer que l’in- 
secte attaque seulement les parties mortes ou malades des arbres et 
des arbustes (1). 

Passerini rattache les dégâts du Sinorylon sur le Morus multicaulis 
en Lombardie en 1840, à l’affaiblissement causé aux arbres par une 
maladie cryptogamique sévissant à cette époque sur les Müriers et due 
au Fusarium lateritium. 

A. de Trégomain dans le Gard, Abeille de Perrin er Provence. 
constatent que les rameaux de Chênes habités par le Sinoæylon sont 
ceux qui ont été tués précédemment par un Buprestide, le Coræbus 
bifasciaius O1.:; P. Bargagli a fait des observations analogues en 
Italie. 

A. Dei met en évidence la relation existant entre l’invasion du Sin. 
sexdentatum dans les vignobles du Siennois en 1880 et la mortalité ou 
l'affaiblissement des ceps causée par les froids intenses de l’hiver pré- 
cédent. D’après lui, le Sinorylon recherche, pour y déposer ses œufs, 
les plantes déjà mortes mais non encore desséchées, plantes qui con- 
servent parfois pendant quelque temps un feuillage vert et une appa- 
rence de santé. 

V. Mayet indique parmi les causes favorisant l'installation du S. sex- 
dentatum dans les ceps l’état maladif causé par le pourridié et par les 
attaques du Bromius vitis Geoffr. et du Phylloxéra. 

L'adulte pénètre dans les rameaux presque toujours à la base d’un 
bourgeon ou par la cicatrice foliaire sous-jacente. Il choisit de préfé- 
rence ceux dont le diamètre varie de 1 à 2 centimètres. La galerie 
qu'il creuse décrit dans le bois, à une profondeur d’un ou deux milli- 
mètres au-dessous de l’écorce, un tour complet généralement situé 
dans un plan perpendiculaire à l’axe, ou bien elle laisse subsister une 
épaisseur de 4 à 10 millimètres de bois plein. Cette galerie affecte quel- 
quefois une forme hélicoïdale. Elle présente généralement, au voisi- 
nage de l'orifice, une partie élargie. Lorsque les rameaux sont de 
faible diamètre, la femelle, au lieu de creuser une galerie circulaire, 


1) Apelle Dei s'est particulièrement attaché à établir ce point. Son mémoire, 
paru en 1881, est écrit en réponse à celui de Camerano publié l’année précé- 
dente surle Sin. perforans. Camerano considère cette espèce comme attaquant 


à la fois les Vignes parfaitement vigoureuses et celles qui sont malades ou 
mortes. 


Revision des Bostrychides. D23 


pratique une loge centrale dans un plan également perpendiculaire à 
l'axe du rameau (!). 

On trouve souvent deux individus dans la même galerie. C’est là en 
effet qu'a lieu l’accouplement. La femelle creuse plus tard un conduit 
longitudinal de un à six centimètres de longueur partant de la galerie 
annulaire (Perris, A. de Trégomain) et destiné à recevoir les œufs, el- 
liptiques et de couleur blanche. Selon Targioni-Tozzetti, ceux-ci se- 
raient au contraire déposés dans la galerie annulaire ou dans la loge 
centrale qui la remplace. C’est en mai qu’a lieu la ponte. Une même 
femelle creuse successivement plusieurs galeries. 

Les galeries larvaires sont comme à l’habitude longitudinales par 
rapport à l'axe du rameau. Les larves creusent avec une telle activité 
qu’en moins de 4 mois les rameaux habités par elles sont réduits en 
poussière. Les sarments désignés sous le nom de hautains et que les 
vignerons de certaines régions tendent d’un cep à l’autre pour y at- 
tacher ultérieurement les pousses de l’année sont le plus fréquemment 
attaqués et se rompent alors sous le poids des grappes qu'ils sup- 
portent. 

La nymphose a lieu sans apprêt à l'extrémité de la galerie creusée 
par la larve; elle se produit vers la fin d'août (Perris) et, en août-sep- 
tembre, on trouve dans les rameaux attaqués les adultes aux différents 
degrés de pigmentation (A. Dei). Perris et Targioni ne parlent que 
d’une seule génération annuelle. D’après V. Mayet, il y en aurait deux. 
les adultes éclos en août pondant en septembre pour donner des 
larves d'automne et des insectes parfaits au printemps suivant. Beau- 
coup d'adultes hivernent dans les sarments où ils sont nés. 

Les ennemis du Sin. serdentatum appartiennent aux espèces sui- 
vantes : 

Histeridae : Teretrius picipes Fabr. (Perris sec. V. Mayet. 

—  parasita Mars. (D' Normand in litt.). 

Malachiidae : Axinotarsus pulicarius Fabr. (sec. Perris). 

Cleridae : Denops albofasciata Charp. (sec. Passerini, Abeille de 

Perrin, V. Mayet). 
Tillus unifasciatus Fabr. (sec. Perris et Targioni [1884])). 
Opilo mollis Linné (sec. Perris). 
Ichneumonidae : Pimplini gen.? (V. Xambeu in coll.) (?). 


(1) D'après L. Bergis, l'ouverture des galeries est située sur la face de la 
branche tournée vers le sol, de facon à être abritée de la pluie. 

(2) Cet Iehneumonide mesure 4 millim. de longueur: il a la tête, le thorax 
et les deux premiers segments abdominaux noirs, le reste de l'abdomen et les 
pattes rousses. 


524 P. LESNE. 


Proctotrupidae : Cephalonomyia formiciformis Westw. (Perris sec. 
Giraud). 

Acariens : Pediculoides ventricosus Newp. (sec. Lesne). 

Un Colydiidae, le Bothrideres angusticollis Bris., a été observé par 
Abeille de Perrin dans les galeries du Sénoxylon. I est à présumer 
qu'il vit également aux dépens de ce Bostrychide. 


Bibliographie. — Bernard, Mémoires pour servir à l’histoire naturelle 
de la Provence, I (1787), p. 201-203 et IT (1788), p. 269-270. — C. Pas- 
serini, Osservat. sopra due Ins. noc. il Lytta verticalis e l'Apate sex- 
dentata (Atti Accad. Georgofili, vol. XVIII [1840], pl). — Boyer de 
Fonscolombe, Second mémoire sur les Insectes qui attaquent l’Olivier 
(in Ann. Soc. ent. Fr., 1840, p. 107). — E. Perris, Mœurs et métamor- 
phoses de l’Apate capucina F., de VA. serdentata O1., etc. (in Ann. 
Soc. ent. Fr. [1850], p. 559). — C. Passerini, Not. relat. ad insetti col- 
leotteri dannosi, ed ale. osp. delle piante del Fico {in Atti Accad. Geor- 
gof. ASS], p. A, pl. 1). — A. de Trégomain, Les Insectes du Chêne- 
Vert, Paris, 1876, p. 19. — P. Bargagli, Di aleuni insetti nocivi ai rami 
di Querce, etc. (in Bull. Soc. ent. ital., 1878, X, p. 6-9). — A. Dei, 
IL Sinoxylon sexdentatum OI. nel Senese (in Bull. Soc. ent. ital. XII 
[A881], p. 297). — A. Targioni Tozzetti, Relaz. della R. Staz. di Ent. 
agr. di Firenze per gli anni 1879-82 (in Annali di Agricoltura, 1884, 


p. 106 et 282). — Léonce Bergis, Lutte pour le vin. Lettre à M. le Mi- 
nistre de l'Agriculture. Montauban, 1886. — C. Rey, Essai d’études 


sur cert. larves de Coléopt. (in Ann. Soc. Linn. Lyon, XXXIIT, 1887, 
p. 220): ibid. L'Échange, IX, 1892, p. 47. — V. Mayet, Les Insectes 
de la Vigne (1890), p. 390 ; ibid. Ta Baazztaa Evrous zwv Aureluv (zur 
uetavpa6ty N. K. Pepuavoo A. ®)ev AGnvats, 1898. — P. Lesne, Syn. 
des Bostr. paléarcet. (in L’Abeille, XXX, p. 113 [1902]). — A. Barbey, 
Rech. biol. sur les ins. paras. du Figuier (in La Feuille des jeunes Natu- 
ralistes, 1906, p. 95). 


Sinoxylon perforans. 


(Voir tabl. des espèces 6, 7, 13, 33, 43, 44, 54, 55, 57. — Fig. 545 à 


547 du texte. 


/ 


Schrank 1789, in Naturf. XXIV, p. 64. — L. Bedel 1894, in L’Abeille 
XXVII, p. 153. — Lesne 1902, in L’Abeille XXX, p. 111 et 115, 
pl. IV, f. 99-101. 

muricatum + (non Linné) Olivier 1790, Ene. Méth., Ins. V, p. 110. — 
Id. 1795, Ent. IV, 77, p. A1, pl. 2, f. 43. — Fabricius 1792/#Ent. 


Revision des Bostrychides. 929 


Syst. I, 2, p. 359 (1). — Herbst 1793, Käf. V, p. 39, pl. 46, Ê. 10. — Pan- 
zer 1795, Ent. Germ., Eleuth., p. 282; id. 1796 (?), Faun. Ins. Germ. 
init., ed. 2, XXXV, 15. — Latreille 1807, Gen. Crust. et Ins., IT, 
p. 6. — Duftschmid 1825, Faun. austr. INT, p. 86. — A. Costa 1857, 
Degl’ Ins. che attach. l’albero ete., p. 127, pl. 8, . C. — Redtenba- 
cher 41874, Faun. Austr. ed. 3, If, p. 65. — Camerano 1880 in Ann. 
Ac. Agr. di Torino XXII, p. ». 

bidentatum + (non Herbst) Rossi 1790, Faun. Etr. [, p. 38, Add.. 
p. 341 (éd. Hellwig 1795, I, p. 41 et 450). 

bispinosum + (non Olivier) Kollar 1850, in Sitzb. Wien. Acad. T, 
p. 381. — Kiesenwetter 1877, Nat. Ins. Deutschl. V, p. 32. Zoufal 
189%, in Wäen. ent. Zeitung, XUT, p. 37. — Schilsky 1900, Kaf. Eur. 
XXX VI, 82. 

seædentatum + Targioni-Tozzetti 188%, in Ann. di Agric., Relaz. della 
Staz. di Firenze per gli anni 1879-82, p. 282, f. 29 (err.). 

? bispinosum Olivier 1790, Encycl. méth., Ins., V, p. 110; id. 4795, 
Ent: 1V;°77, p.11, pl. 2, f. 415. 





Long. 5-8 1/2 mill. — Parallèle, assez allongé, noir ou brun, bril- 
lant, avec les élytres généralement roussàtres ; 
dessous du corps et cuisses variant du brun 
foncé au brun roux; tibias et tarses tantôt d’un 
brun roux, tantôt roux; massue antennaire 
brune, le funicule roux. Labre portant une lon- 
gue frange de poils dorés. Épistome hérissé de 
soies dressées longues et modérément serrées. 
Suture fronto-clypéale très fine. Front transver- 
salement costiforme, inerme, mais densément 
eranuleux et hérissé de longues soies d’un roux 
clair. Yeux assez petits, fortement surélevés en | 
arrière. 6° article des antennes à peine plus large | 

| 





que le 3; articles de la massue marqués de 
taches pileuses petites et peu apparentes, le 2° 
article un peu plus de 3 fois aussi large que long et) 
et n'atteignant pas en largeur la longueur totale 
de la massue. Angles postérieurs du prothorax Fig. 54: 


arrondis. Aire postérieure du pronotum ornée Sin. perforans. 








= ct 


(1) Petagna ({nst. ent. pl. X, f. 3) a représenté sous le nom de Bostrychus 
bidentatus F. une espèce qui paraît bien être le Sinox. perforans. Le texte 


correspondant à la figure (p. 715) a trait au contraire au Pityogenes biden- 
Latus Herbst (Scolytidæ). 


Ann. Soc. ent. Fr., LXXV [1906]. 35 


526 P. LESNE. 


dans sa région moyenne antérieure de grains écrasés ayant l'apparence 
d’écailles imbriquées, le reste de sa surface marquée d’une ponetua- 
tion räpeuse assez fine et assez dense. Pubescence du prothorax abon- 
dante, formée : 4° de poils gris dressés, longs et denses couvrant la 
moitié inférieure de la déclivité antérieure et les flancs; 2° de poils 
également longs et de couleur grise, mais apprimés, qui couvrent 
l'aire postérieure du pronotum et qui sont plus denses sur les côtés 
que dans la région médiane. Bord basilaire des élytres non caréné 
entre l’épaule et lécusson. Ponctuation de la portion cylindrique des 
élytres forte et dense, devenant graduellement plus forte en arrière: 
pubescence des mêmes parties dense, composée de longs poils gris 
rabattus en arrière sur le dos et sur les flancs et dressés dans la ré- 
gion des épaules et le long du bord latéral. Déclivité apicale couverte 
d’une ponctuation forte et assez dense, inégale, sa pubescence formée 
de poils plus courts que ceux 
des parties dorsales et rabattus 





PE 
ESC vers la suture. Tubercules mar- 
ed ginaux de la déclivité saillants, 
Re au nombre de 3 de chaque côté, 
PE RS le tubercule moyen étant le 
Lie plus petit et l’inférieur un peu 
LE plus gros et plus saillant que 
546 547 les deux autres. Épines juxta- 
Hig. 546 et 547. — Sin. perforans. Dé- suturales assez longues, coni- 
clivité apicale vue de trois quarts  (ues, pointues, souvent divari- 
(fig. 546) et en arrière (fig. 547). quées, nullement comprimées 


dans le sens latéral, mais au 
contraire dans le sens dorso-ventral, leur surface finement et éparse- 
ment ponctuée, non granuleuse; ces épines sont insérées à un niveau 
supérieur à celui des tubercules marginaux de la paire inférieure et 
chacune d’elles est reliée à la suture par une carène transverse. Bour- 
relet sutural faible, nullement parallélépipédique, costiforme, lisse. Côte 
oblique inférieure de la déclivité peu distincte. Bord inféro-apical de 
l’élytre normal, conformé en gouttière. Pubescence de la poitrine et 
de l'abdomen longue et dense, grise, en partie dressée, en partie 
couchée. Pas de frange pileuse spéciale au bord postérieur des seg- 
ments abdominaux. Tibias antérieurs non sillonnés à la face externe. 
Tibias intermédiaires et postérieurs portant de très longues soies 
grises, dressées, au côté externe. Articles 2 et 3 des tarses postérieurs 
portant des soies longues et nombreuses au côté interne (GS) ou n’en 
présentant seulement qu’un très petit nombre, généralement 2 ou 3 (4). 


27 


«À 


QE 


Revision des Bostrychides. 


Espèce remarquable par sa pilosité longue et abondante et par la 
forme des épines juxtasuturales. 


Distribution géographique. — Europe méditerranéenne continentale. 
Transcaucasie et Anatolie. N'a pas encore été signalé dans la péninsule 
ibérique. Dans la France sud-orientale et dans l'Europe centrale, le 
S. perforans remonte notablement plus haut vers le Nord que le 
S. serdentatum ; on le rencontre jusqu’en Silésie. 

Pyrénées-Orientales : Ria (Xambeu), Perpignan (Pellet). Aude : Car- 
cassonne (Gavoy, V. Mayet). Hérault : Montpellier (V. Mayet). Gard : 
Nimes (coll. de Marseul). En Camargue (L. Puel). « Environs de Lyon » 
(sec. Olivier). Savoie (coll. de Marseul). Isère : Grenoble (J. Roguier). 
Var : la Sainte-Baume (ÆE. Abeille de Perrin), Toulon (coll. de Marseul). 
Le Luc (Jaubert et Robert), Draguignan (Guérin-Méneville), ete. Alpes 
Maritimes : Cannes (coll. Ch. Martin), Nice (Decazes). Piémont (Ghiliani, 
Baudi, Camerano), vallée d'Ossola (Camerano). Lombardie (Villa). Mo- 
dène (coll. de Vauloger). Florence. Province d’Ancône (Camerano). En- 
virons de Naples (Costa). Tyrol : toute la vallée de l’Eisach et 
de l’Adige (Gredler), Trente (Bertoloni), Botzen (Gredler, Kollar). 
Istrie : Gorz (Ludy sec. Schilsky), Visinada (coll. Kuwert) et Montona 
_{sec. Redtenbacher). Alpes de Stvyrie (coll. Thorey = Oberthür). Basse- 
Autriche : environs de Vienne (Kollar), Dornbach (Redtenbacher sec. 
Kollar), Gottwig entre Krems et S'-Pôlten (L. Hacker). Haute-Silésie 
(Schilsky). Transsylvanie (Seidlitz); Szent-Erzsébet (E. Csiki): 
comitat de Krasso-Szorény : Mehädia (E. Csiki). Serbie (E. Csiki. 
Herzégovine (Apfelbeck). Grèce (von Oertzen). Roumanie : Bukarest 
et vallée du Berlad (Montandon). Caucase (Zoufal); Geok Tapa, sur 
le fleuve Koura, province d'Ielizavetopol (Schelkownikow in coll. 
Mesmin, ete.) 


Biologie. — Les essences nourricières préférées du Sin. perforans 
sont diverses espèces de Chênes et notamment le Chêne-Vert, au 
moins dans la France méridionale (Guérin-Méneville, E. Abeille de 
Perrin, L. Bedel, V. Mayet, Xambeu). Le même Bostrychide a été 
également observé dans les Chênes en Italie (dans le Quercus sessiliflora 
par Bargagli), dans le Tyrol (Gredler), en Istrie (sec. Schilsky), dans 
la Basse-Autriche (L. Hacker), en Silésie (sec. Schilsky) et en Trans- 
sylvanie (Hampe). Il se développe aussi dans la Vigne (Kollar [1]. 
A. Costa, Camerano, Gredler, Montandon), et attaque le Figuier (Gre- 


(1) D'après Kollar, l'insecte porte, dans le Tyrol, le nom vulgaire de « Re- 
bendreher ». 


28 P. LESNE. 


dler, etc.), le Châtaignier (sec. Schilsky), l’Olivier (Perris), le Tamarix 
(Jaubert et Robert) et le Robinier (Hacker) (1). 

Il vit dans les branches coupées ou dans celles qui sont mortes sur 
pied. L’invasion de cette espèce en 1880 dans les vignobles du Pié- 
mont et de la province d’Ancône a été selon toute vraisemblance la 
conséquence de l’affaiblissement ou de la mortalité des ceps causée 
par les froids rigoureux de l'hiver précédent (Camerano). L. Camerano 
affirme toutefois que, dans certains cas, l’insecte taraude des ceps par- 
faitement vigoureux qui continuent à végéter malgré sa présence. Le 
diamètre des rameaux attaqués varie de 1 à 5 centimètres. 

Les galeries creusées par la femelle offrent la même disposition 
que chez l'espèce précédente. Elles comprennent généralement : 4° une 
portion plus ou moins élargie située près de l’orifice d'entrée et que Ca- 
merano appelle la chambre nuptiale; c’est là qu'aurait lieu l’accouple- 
ment; 2° une galerie annulaire subcorticale située dans un plan per- 
pendiculaire à l’axe du rameau; 3° une courte galerie longitudinale 
branchée en un point de cette dernière. On observe souvent deux 
individus dans la même galerie. 

L’adulte apparaît en mars-avril (Kollar): il a des mœurs nocturnes 
et vole à la tombée de la nuit (Ghiliani). Les larves se rencontrent en 
mai-juin ; elles atteignent tout leur développement vers le commence- 
ment de juillet, et, après une période nymphale qui dure une dizaine de 
jours, donnent naissance aux adultes (Costa). 

Les Clérides suivants ont été signalés comme vivant aux dépens du 
S. perforans : Denops albofasciata Charp., Tillus unifasciatus Fabr., 
Opilo mollis L. et 0. domesticus Sturm (E. Perris, V. Mayet), 

Bibliographie. — Kollar in Sitzb. Ak. Wiss. Wien 1850, IV, p. 380- 
382. — A. Costa, Degl Insetti che attacano l’ albero ed il frutto dell 
Olivo, etc., Naples, 1857, p. 127. — P. Bargagli, Di alc. ins. nocivi ai 
rami di Querce, etc, (in Bull. Soc. ent. ital. 1878, 10, p. 6). — L. Ca- 
merano, Del Sinoæ. muricatum F. in Piemonte (in Ann. della R. Accad. 
di agric. di Torino, XXII, 1880) ; ibid., Ancora del Sinox. muricatum 
in Piemonte (in Bull. Soc. ent. ital. XIII, 1881, Resoc., p. 27. — L. Hac- 
ker in {lustr. Zeistschr. für. Ent. V, 1900, p. 186. 


(1) Panzer s'exprime ainsi au sujet de cette espèce : « Habitat in Citro me- 
dica et Aurantio Austriae » (Ent. germ. 1, p. 282). Dans le Faun. Ins. Germ. 
inil. XXXV, 15, le même auteur dit que Creutzer en a obtenu 3 exemplaires 
du bois d’un Citrus conservé en serre chaude aux environs de Vienne. 


Revision des Bostrychides. 


Sinoxylon japonicum *. 


(Voir tabl. des espèces, 6, 7, 13, 33, 43, 44, 54, 58. — Fig. 548 


et 549 du texte.) 


Lesne 1895, in Ann. Soc. ent Fr. [1895], p. 175; L’Abeille XXX, 


p. A1 et 16, pl. IV, f. 102 et 103 (1902). 


Long. 5-6 mill. — Allongé, parallèle, noir, avec les élytres bruns: 
antennes brunes. Front inerme, déclive le long de la suture clypéale: 
uniformément couvert de grains denses et très fins et offrant une pilo- 


sité dressée assez longue. Suture fronto-clypéale 
bien accusée, Yeux assez petits. Articles de la mas- 
sue antennaire sans taches de poils dorés, mais 
couverts d’une pubescence extrèmement fine, cou 
chée, assez dense, le 1° article moins de deux fois 
aussi large que long, le 2° près de deux fois et de- 
mie aussi large que long. Prothorax régulièrement 
et assez fortement, arqué sur les côtés, ses angles 
postérieurs arrondis ; dent de l’angle antérieur unci- 
née, insérée sur le bord même. Aire postérieure 
du pronotum ornée sur les côtés de grains ràpeux 
très fins qui grossissent graduellement en se rap- 
prochant du milieu, où ils affectent, en avant, l’ap- 
parence d’écailles assez larges. Bord antérieur du 
prothorax avec des poils dressés longs et assez 
denses; pubescence des flanes du prothorax et des 





Fig. 548. 


Sin. japonicum. 


côtés de l'aire postérieure du pronotum grise, couchée. Élytres non 
conformés en carène coupante à leur bord basi- 
laire, fortement et très densément ponctués sur 





le dos et sur les côtés, et revêtus d’une pubes- 
cence longue, très fine, grisätre, couchée, sauf le 
long des bords latéraux où les poils sont un peu 
redressés. Déclivité apicale marquée sur toute son 


Fig.549.— Sin. ja-  Ctendue de gros points arrondis, qui deviennent 
ponicum. Décli- parfois très denses et subconfluents dans la moitié 
vité apicale vue supérieure; pubescence de la déclivité très fine, 
de trois quarts. peu dense, courte, couchée; tubereules margi- 

naux des deux paires supérieures représentés 
seulement par des côtes fines descendant sur le disque de la déclivité. 
ceux de la paire inférieure également costiformes, mais assez saillants, 
situés à un niveau inférieur à celui des dents juxtasuturales. Celles-ci 


D90 P. LESNE. 


épaisses, cylindroides, atténuées vers le sommet, tronquées ou arron- 
dies au bout, nullement comprimées, rugueuses et finement pubes- 
centes, insérées à distance de la suture et du bourrelet sutural auquel 
chacune d'elles est reliée par une carène transverse. Bourrelet sutural 
bien marqué, assez mince, finement et densément ponctué. Une côte 
oblique mal définie au bas de la déclivité. Bord inféro-apical de l'élytre 
en gouttière étroite, à peine élargie au tournant apical. Angle sutural 
subdenté. Poitrine et abdomen couverts d’une pubescence grise, très 
fine, couchée. Pas de frange pileuse spéciaie aux segments abdominaux . 
Tibias postérieurs avec des soies couchées au côté externe. 
Caractères sexuels inconnus. 


Distribution geographique. — Japon (Lewis in coll. de Marseul = Mu- 
séum de Paris). — 5 indiv. {ypes. 


Espèce mal connue : Sinoxylon rejectum, Hope 1845 in Trans. 
Ent. Soc. Lond. IV, p. 16. 


« Nigra, thorace convexo, disco utrinque minutis dentibus scabro. 

« Long. lin. 2 1/2, lat. lin. 1. 

« Elytra rugoso-punctata, ante apicem 2-dentata. Corpus infra ni- 
grum, pedibus atro-piceis. » 


Nous avons examiné le spécimen mutilé que l’on considère avec doute 
comme étant le type de Hope et qui est conservé au British Museum ; 
il n’en reste que l’arrière-corps. Chacun des élytres présente en arrière 
trois côtes brillantes assez fines et peu saillantes. La déclivité apicale 
est grossièrement sculptée sur toute sa surface et les dents juxtasutu- 
rales, distantes de la suture, sont très émoussées. 

Cette forme semble se rapprocher du S$S. japonicum. Elle est décrite 
comme provenant de Canton. 


Sinoxylon villosum*. 
(Voir tabl. des espèces 6, 7, 13, 33, 43, 59, 60.) 


Lesne 1895, in Ann. Soc. ent. Fr. [A895], p. 176. 


Long. 4-4 4/2 mill. — Un peu allongé, parallèle. Tête et dessous 
du corps noirs: prothorax noir, teinté de rouge sur le disque; élytres 
bruns ou roussätres, bordés de noir sur les côtés et en arrière; su- 
ture finement bordée de noir; bourrelet sutural et épines juxtasutu- 
rales noirs; antennes et pattes rousses. 


Revision des Bostrychides. 531 


Face dorsale et bords latéraux du corps complètement dépourvus de 
poils dressés. Dessus de la tête régulièrement convexe. Front inerme, 
nullement déclive ni surélevé en carène le long de son bord antérieur, 
sans poils dressés (à part les deux soies intéroculaires normales), sa 
pubescence longue, grisâtre, couchée dans la direction de la ligne mé- 
diane. Suture fronto-clypéale non sulciforme. Articles de la massue 
antennaire mats, couverts d’une pubescence extrêmement fine et courte, 
couchée, régulièrement répartie et ne formant pas de taches ; 4% article 
de la massue environ deux fois et demie aussi large que long, le 2° 
trois fois aussi large que long, mais n’atteignant pas en largeur la lon- 
gueur totale de la massue. Bords latéraux du prothorax à peine ar- 
qués en arrière, les angles postérieurs arrondis. Aire postérieure du 
pronotum couverte de grains écrasés petits, arrondis ou ovalaires, 
inégaux, denses mais non contigus; sa pubescence très fine, grisätre, 
nulle au milieu. Bord basilaire des élytres non tranchant. Ponctuation 
des régions dorsale et latérales des élytres très grosse et confluente en 
arrière, moins forte et moins serrée près de la base; pubescence des 
mêmes parties formée de longs poils apprimés roux ou grisätres, assez 
denses. Pubescence de la déelivité apicale semblable mais moins ser- 
rée; ponctuation de la déclivité très forte et très dense, confluente 
dans la moitié supérieure, moins forte et moins serrée inférieurement. 
Tubercules marginaux de la déciivité nuls sauf parfois ceux de la 
paire latérale qui sont assez marqués et situés à un niveau à peine in- 
férieur à celui des dents juxtasuturales. Celles-ci insérées à quelque 
distance de la suture, plus ou moins divergentes, coniques à base cir- 
culaire, nullement comprimées ni excavées au côté interne, atténuées 
vers le sommet et pointues au bout, brillantes. Bourrelet sutural 
assez épais, parallélépipédique. Bas de la déclivité offrant une côte 
transverse un peu oblique, épaisse et saillante, séparée de la gouttière 
apicale par un sillon profond. Gouttière apicale sensiblement élargie au 
tournant externe de l’élytre. Poitrine et abdomen couverts d’une pubes- 
cence argentée très fine. Dernier segment abdominal simple (Q). Soies 
dressées de la face externe des tibias postérieurs courtes et rares. 

L'absence de déclivité le long du bord antérieur du front est une 
particularité remarquable de cette espèce. 


Distribution géographique. — Colonie du Cap. 

Cap de Bonne-Espérance (Drége in coll. Dejean = Muséum de Pa- 
ris, Spécimen type; coll. Thorey => Oberthür). « Colonie Est » (coll. 
de Marseul = Muséum de Paris, spécimen type). Port-Elisabeth (0° 
Neil in coll. Bedel); Grahamstown (coll. Oberthür). 


J92 P. LESNE. 


Sinoxylon transvaalense *. 


(Voir tabl. des espèces 6, 7, 13, 33, 43, 59, 61. — Fig. 550 à 552 
du texte.) 


Lesne 1895, in Ann. Soc. ent. Fr. [1895], p. 176. 


Long. 3 4/2-6 mill. — Court, parallèle, d’un brun plus ou moins 
loncé; antennes rousses, leur massue un peu brunätre; pattes rou- 
geàtres; calus huméral teinté de rouge. Corps complètement privé de 
poils dressés en dessus et sur les côtés. Front présentant en avant 
une déclivité courte et très abrupte dont le bord supérieur est garni 
de grains en saillie dentiformes, plus ou moins développés et quel-_ 
quelois fort petits, sa pubescence peu abondante et uniquement for- 
mée de poils courts, couchés et rabattus dans la direction de la ligne 
médiane. Épistome portant quelques courtes soies rebroussées. Articles 
de la massue antennaire mats, densément et très finement pubescents. 
comprimés dans le sens de l'axe de l'antenne et amincis sur leur 
tranche apicale qui n’est pas canaliculée; 1% article de la massue 
2 fois et demie aussi large que long, aussi long que les cinq articles 
précédents réunis: 2 article de la massue atteignant à peine en lar- 
geur la longueur totale de celle-ci. Bords iatéraux du prothorax a 
peine arqués en arrière, les angles postérieurs arrondis; bord anté- 
rieur sans poils dressés; dent des angles antérieurs non uncinée. 
Aire postérieure du pronotum garnie de grains écrasés denses, al- 
longés. Bord basilaire des élytres nullement aminci en lame coupante. 
Ponctuation de la région dorsale des élytres très forte et confluente 
au voisinage du bord supérieur de la déclivité, beaucoup moins forte 
pres de la base; celle de la déclivité apicale formée de larges points 
arrondis très serrés surtout près du bord supérieur; la région de 
l'angle sutural est presque lisse. Pubescence du dos des élytres 
apprimée, éparse, peu apparente, celle de la déclivité semblable mais 
plus rare et plus fine, en sorte que cette région paraît être glabre. Tu- 
bercules marginaux de la déclivité variables, parfois atrophiés, à l’ex- 
ception de ceux de la paire supéro-externe. Épines juxtasuturales 
légèrement écartées de la suture, insérées vers le milieu de la hauteur 
de la déclivité, lisses et sans grains saillants à la base, presque toujours 
comprimées latéralement et excavées au côté interne. Suture saillante 
sur la déclivité et renflée, au-dessous des épines, en un bourrelet 
parallélépipédique. Une côte transverse un peu oblique, bien accusée, 
unit l’angle sutural à un point du bord latéral de la déclivité situé 
immédiatement au-dessous du calus marginal inférieur. Postépipleure 


és. À 


Revision des Bostrychides. 333 


en forme de gouttiere, élargi au tournant externe de l’élytre, redressé 
et comme tordu près de l’angle sutural de manière à être amené 
presque dans le plan de la déclivité apicale. Poitrine et abdomen 
couverts d'une pubescence argentée ou un peu roussätre. Tibias pos- 
térieurs avec quelques soies à demi dressées au côté externe. Dernier 
segment abdominal simple (5 €). 

Le G porte au côté interne des tarses postérieurs de longues soies 
qui font défaut chez la ©. 

Espèce polymorphe, à grande extension géographique, et dont il 
est difficile de caractériser d’une facon très précise les différentes 
races. La forme type qui parait cantonnée dans le sud de l'Afrique se 
reconnait à ses téguments peu brillants, au faible développement de 
ses dents frontales, aux tubercules marginaux de la déclivité apicale 
qui sont peu saillants. costiformes et parallèles, enfin aux épines jux- 
tasuturales d'habitude fortement comprimées latéralement, régulie- 
rement atténuées vers l’apex, triangulaires, pointues et plus ou moins 
excavées à la face interne. On observe des individus dont les épines 
juxtasuturales, coniques à base circulaire, ne sont pas comprimées et 
sont à peine excavées à la face interne (Delagoa Bay in Musée de Cape 
Town). 

Une race soudanaise-éthiopienne (Sin. transvaalense spathi- 
ferum n. subsp.) qui. au premier abord, semblerait devoir constituer 





a 
DA ‘Œ 
590 Doi 5922 
Fig. 550 à 552. — Sin. transvaalense. Déclivité apicale vue de profil chez la 


forme type (fig. 550) et chez les races spathiferum (fig. 551) et verruge- 
rum (fig. 552). 


une espèce distincte, offre en réalité les caractères du type sous une 
forme accentuée. La taille est plus grande que chez celui-ci, les tégu- 
ments sont plus brillants, les dents frontales mieux développées. La 
pubescence de la déclivité est encore plus fine que chez le type et à 
peine perceptible. Les tubereules marginaux de la déclivité sont bien 
plus saillants, moins allongés, non costiformes; les épines juxtasu 


55) P. LESNE. 


turales plus épaisses, nullement triangulaires, mais subparallèles à 
la base et brusquement atténuées ou arrondies à l’apex, un peu en 
forme de cuillères. La côte transverse inférieure de la déclivité apicale 
est plus saillante et la torsion du postépipleure à l'angle sutural plus 
inarquée. 

Dans la Guinée septentrionale existe une autre race (Sin. trans- 
vaalense verrugerum n. subsp.) de taille assez faible (4-4 4/2 
mill.), à denticules frontaux très petits, chez laquelle les reliefs de 
l'aire postérieure du pronotum, très serrés, affectent la forme de cari- 
nules. Les tubercules marginaux de la déclivité apicale, au nombre 
de 3 paires, sont verruciformes et les épines juxtasuturales sont co- 
noïdes, non ou faiblement comprimées, avec une sorte de facette plane 
au côté interne. 

Entin nous rattachons encore au Sin. transvaalense un individu de 
petite taille (3 4/2 mill.) provenant de la Guinée portugaise (!) et qui 
présente les caractères suivants : Dents frontales très petites, peu dis- 
tincies; sculpture du milieu de Paire postérieure du pronotam si- 
mulant des écailles imbriquées ; tubereules marginaux de la déclivité 
apicale nuls sauf ceux de la paire supéro<latérale qui sont indiqués 
par un faible calus; dents juxtasuturales acuminées; côte transverse 
du bas de la déclivité marquée seulement au côté externe. 

Distribution géographique. — Les différentes formes groupées ici 
sous le nom de fransvaalense habitent les parties de l’Afrique situées 
au sud de la région saharienne. 

Forme type : Afrique orientale, Massaïland (G.-A. Fischer in Musée 
de Hambourg). Tanganyika méridional, Moliro (J. Duvivier in Musée 
de Bruxelles). Lac Nyassa (Simons in British Museum; Muséum de 
Paris; Musée de Berlin.) Haut-Zambèze (£. Foa in Muséum de Paris); 
Delagoa (H. Junod in coll. Bugnion, ete.). Transvaal (Hartmann in 
Musée entomologique de Berlin) : Shilouvane près Leydsdorp (H. Ju- 
nod); Pretoria (E. Simon in coll. Ch. Martin, individu type). « Le Cap » 
Musée entomologique de Berlin). Ovampoland (Eriksson in Musée de 
Cape Town). Angola (coll. Oberthür). 

Race spathiferunm : Casamance, Sedhiou (E. Laglaize in coll. Ober- 
thir et Alluaud). « Sénégal » (coll. de Marseul); Haut-Sénégal (Vuillet 
in Coll. Fleutiaux); Haut-Soudan (coll. Abeille de Perrin; coll. Bedel) ; 
Soudan français : Bafing, Bakhoy, Badingo (Hue in Muséum de Paris). 
Rives du Bas-Chari, entre Demraou et Bousso, en fin juin, et entre 
Kiao et Kata au commencement de juillet {D' J. Decorse, Mission Chari- 


1) Coll. de Marseul = Muséum de Paris. 


Revision des Bostrychides. D39 


Tchad in Muséum de Paris). Enclave de Lado, entre Doufilé et la rivière 
Dougou (Mission du Bourg de Bozas, Muséum de Paris). Abyssinie nord- 
orientale, région de Sokota (A. Raffray in Musée de Madrid). 

Race verrugerum : Togoland {L. Conradt in coll. Oberthür), 2indiv. (1). 


Sinoxylon pugnax *. 
(Voir tabl. des espèces 6, 62, 63, 64, 65. — Fig. 553 du texte.) 


Long. 6-8 mill. — Corps près de deux fois et demie aussi long que 
large, entièrement noir ou brun foncé; pattes brunes avec les cuisses 
un peu rougeûtres ; antennes rousses. Pubescence du dessus du corps 
peu dense, formée de poils roux, assez longs, rabattus. Front légère- 
ment renflé transversalement entre les yeux en une sorte de côte 
épaisse couverte de grains ràpeux qui n’atteignent pas la dimension 
des épines existant en cette région chez beaucoup d'espèces congé- 
nères, Longues soies dressées du front très peu nombreuses, localisées 
sur les côtés. Suture fronto-clypéale bien marquée. Épistome tronqué 
au milieu de son bord antérieur, couvert de grains petits et assez 
denses. Yeux gros, très saillants. 1° article de la massue antennaire 
moins de 3 fois aussi large que long, son bord apical rectiligne ; 2° ar- 
ticle de la massue environ 4 fois aussi large que long, ne dépassant 
pas en largeur la longueur totale de la massue. Tous les articles de a 
massue mats, uniformément poreux, sans pubescence sensible, leur 
lobe plus ou moins pointu. Côtés du prothorax à peine arqués en ar- 
rière, ses angles postérieurs arrondis, son bord antérieur sans pilosité 
dressée. Dent des angles antérieurs non uneilorme. Aire postérieure du 
pronotum couverte au milieu de grains écrasés non contigus, prenant, 
au voisinage de la ligne médiane, l’apparence d’écailles brillantes, assez 
erandes, non imbriquées. Écusson petit, simple. Élytres légèrement 
élargis en arrière, non conformés en carène coupante à la base, cou- 
verts, sur la région dorsale, d’une ponctuation dense et très forte, plus 
grossière en arrière au voisinage de la déclivité apicale où elle se dis- 
pose en stries séparées par des intervalles costilormes. Déclivité api- 
cale marquée de larges points circulaires, réguliers, la région de l'angle 
sutural étant moins fortement ponctuée que le haut de la déclivité 
ou même presque lisse; pubescence de la déclivité rabattue vers le 
bas. Dents marginales de la déelivité au nombre de deux paires, très 
saillantes et également développées, comprimées et très légèrement in- 


(1) Un 3° individu, pris accidentellement à Granville (Manche), nous à été 
communiqué par M. A. Fauvel. 


536 P. LESNE. 


fléchies au sommet, la dent supérieure se prolongeant en carène assez 
avant sur le dos des élytres; dents marginales de la 3° paire (inféro- 
latérale) nulles. Dents juxtasuturales 
spiniformes, minces, droites, circulai- 
rement coniques, parallèles, contiguës, 
insérées contre la suture même, sur un 
bourrelet quadrangulaire presque lisse, 
à un niveau inférieur à celui des dents 
marginales de la paire inférieure. Côte 





553 oblique inférieure de la déclivité nulle. 
Fig. 553 et-554. —— Déclivité Angle sutural simple. Postépipleure 


apicale vue de profil chez les  àssez large, en forme de gouttière, 

Sin. pugnax (fig. 553) et s. élargi latéralement. Côtés de la poitrine 

crassumn forme type (üg. et abdomen couverts d’une fine pubes- 

554). cence rousse. Dernier segment abdo- 

minal simple (3 ©). Tibias postérieurs 
avec de nombreuses soies dressées en dehors. Tarses postérieurs 
portant au côté interne de longues soies abondantes (G) ou en très 
petit nombre (9). 

On note, chez cette espèce, des modifications dans la forme du lobe 
interne des premiers articles de la massue, lobe qui est tantôt acuminé, 
tantôt arrondi au sommet. L'armature de la déclivité apicale est très 
caractéristique. 

Distribution géographique. — Beloutchistan et Inde occidentale. 

Beloutchistan (Indian Museum). Kandech (T.-R.-D. Bell in coll. H.-E. 
Andrewes et Muséum de Paris), en avril, aux lumières. Bangalore, 
Chikkangalour (Tabourel in coll. R. Oberthür). Trichinopol: et Pulney 
Hills (J. Castets in coll. R. Oberthür) (1). 


Sinoxylon crassum *. 
(Voir tabl. des espèces 6, 62, 63, 64, 66. — Fig. 554 du texte.) 


Lesne 1897, in Ann. Soc. ent. Belg., XLI, p. 21. — Ind. Mus. Notes, V, 
1903, n° 3, p. 106, pl. VIT, p. 2, 2a. — Stebbing, Departm. Notes on 


(1) Nous avons vu en outre un individu étiqueté Indes orientales (Hügel) 
appartenant au Naturhistorischen Hofmuseum de Vienne, un autre étiqueté 
Indes (Riss) faisant partie de la coll. Fairmaire et un troisième portant l’indi- 
cation Afrique orientale, Ousambara (ZL. Conradt in coll. R. Oberthür). Cette 
dernière provenance doit être erronée. Quant à l’exemplaire du Musée de 
Vienne, il peut avoir été trouvé soit dans l'Afghanistan soit dans le Kach- 
mir, contrées qui ont élé visilées par le botaniste von Hügel. 


Revision des Bostrychides. D37 


Ins. that affect Forestry, n° 4, Calcutta, 4902, p. 12: ibid. n° 2, 4905, 
p. 16%. 


Long. 6-9 mill. — Court, parallèle ou légèrement élargi en arrière. 
Noir ou brun foncé, assez brillant, avec les antennes rousses où un 
peu brunâtres, les pattes et l'abdomen bruns; hanches et cuisses 
quelquefois rougeâtres. Front garni de grains dentiformes plus ou 
moins développés, parlois très réduits, et dont la disposition est irré- 
culière ; portant seulement quelques longues soies dressées. Yeux gros. 
Articles de la massue mats, très densément poreux, comprimés sui - 
vant l’axe de l’antenne, le second ne dépassant pas en largeur la lon- 
gueur totale de la massue. Côtés du prothorax légèrement arqués en 
arrière ; angles postérieurs arrondis ou un peu obtus; bord antérieur 
offrant quelques rares soies dressées ; dent des angles antérieurs non 
unciforme. Aire postérieure du pronotum couverte de grains arrondis 
assez espacés et présentant une pubescence rousse, peu dense. Écusson 
très petit, simple. Bord basilaire des élytres non comprimé en lame. 
Ponctuation de la région dorsale des élytres très forte, atténuée en 
avant, plus grosse en arrière où les points enfoncés se disposent en 
rangées unisériées séparant des côtes longitudinales lisses et brillan tes, 
au nombre de 4 de chaque côté. Ces côtes descendent un peu sur le 
plan de la déclivité apicale ; la plus externe se termine en une forte 
dent comprimée, triangulaire, mousse, qui représente le tubercule su- 
péro-externe de la déclivité. Une autre saillie marginale beaucoup 
moins marquée, brièvement costiforme et dirigée transversalement, 
est située au-dessous de la précédente, au bord latéral de la déclivité. 
Celle-ci est densément et très fortement ponctuée dans ses parties su- 
périeures: elle est déprimée au milieu et comme renflée près du bord 
inférieur. Dents juxtasuturales contiguës, comprimées latéralement, 
triangulaires, pointues, cannelées à la base en dehors, lisses et fine- 
ment pubescentes vers le sommet, insérées au-dessus du milieu de la 
bauteur de la déclivité. Suture renflée au-dessous des épines en un 
bourrelet parallélépipédique cannelé sur ses faces latérales. Angle su- 
tural simple. Postépipleure à peine élargi en dehors. Toute la surface 
des élytres offre une pubescence rousse, couchée; dans l’angle sutural 
et près du bord inféro-latéral de la déclivité la pubescence est composée 
de poils dressés très denses, rabattus au sommet. Pubescence des 
côtés de la poitrine et de l'abdomen très dense. Tibias postérieur s por- 
tant des soies longues et nombreuses, à demi-dressées, au côté externe ; 
face interne des mêmes tibias présentant aussi quelques longues soies . 
Tarses postérieurs courts, relativement épais. 


D38 P. LESNE. 


& Tarses postérieurs portant au côté interne des soies plus nom- 
breuses et plus longues que chez la ® (1). 

Cette espèce comporte deux races bien distinctes. La première, que 
nous considérons comme la forme type, habite l’Indo-Chine et l’'Him:- 
laya. Elle possède une seule paire de dents au bord supérieur de la 
déclivité apicale. La seconde (Sin. crassum dekkanense n. subsp. 
est propre à l’Inde moyenne et méridionale. On la reconnaît à sa taille 
généralement plus petite que chez le type et ne dépassant pas 8 mii- 
lim., à la pubescence des élytres moins longue et moins apparente, à 
l'existence de deux paires de dents au bord supérieur de la déclivité 
apicale, les dents de la paire interne étant moins développées que les 
externes ; enfin le front est plus distinctement denté. 


Distribution géographique. — Inde et Indo-Chine. 

Forme type : Himalaya du Nord-Ouest, Monts Sivalik, Dehra Dun, 
Phandowalla [altitude 600 m.] (E.-C. Cotes, E.-P. Stebbing) (?) Birma- 
nie (G.-Q. Corbett; coll. Fry; coll. de Marseul, etc.) : Rangoun, en dé- 
cembre (L. Fea in Musée de Gênes). Tenasserim : Kawkareet, en janvier- 
février (L. Fea in Musée de Gênes). Malacca (coll. Bedel; coll. Bepmale). 
Siam : Bangkok (Larnaudie in Muséum de Paris); Ayuthia (coll. de 
Marseul ; coll. Bedel) ; district de Patchim {British Museum). Cambodge, 
Pnom-Penh (coll. V. Mayet). Cochinchine (Julien in Muséum de Paris) : 
Saigon, en mai, juin et juillet (cape Fouquet). Mékong (Bouvier in coll. 
Bedel). Laos, monts de Lakhon (J. Harmand in Muséum de Paris) (®). 

Race dekkanense. Bengale et Tchota-Nagpore : Konbir, Barway, Te- 
tara, Biru, Nowatoli, en mai-juin (P. Cardon in Musée de Bruxelles, 
coll. Fairmaire, coll. Oberthür). Coromandel (coll. de Marseul) : Pon- 
dichéry (Perrotet in Muséum de Paris; coll. de Marseul; coll. :Ober- 
thür, etc). Trichinopoly (Paesler in Musée de Berlin); monts Kodei- 
canel (J. Castets in coll. Oberthür); Podanur près Coïmbatore (coll. 
H.-E. Andrewes). Province de Bombay : Canara et Belgaum (H.-E. An- 
drewes); Kandech et les Dangs, entre Surat et Dhulia, en avril (col! 
IT.-E. Andrewes ; Muséum de Paris) (*). 


Biologie. — Le Sinox. crassum apparait dès le mois de février dans 
les plaines du Pandjab. D’après Stebbing, il aurait dans cette contrée, 


(1) Ce caractère n’est pas toujours facile à apprécier. 

2) Les Sin. crassum du district de Lahore dont parle Stebbing (1902) se 
rapportent probablement aussi à la forme type. 

(3) La provenance Philippines (coll. de Marseul) est douteuse. 

(4) C'est vraisemblablement à la race dekkanense qu'appartiennent Je: 
spécimens de Seoni (Provinces Centrales) observés par Stebbing (1903). 


Revision des Bostrychides. 939 


deux générations annuelles, les adultes de la première se montrant 
vers la fin de juillet, ceux de la seconde en septembre-octobre. L’es- 
pèce a des mœurs nocturnes. On l’a observée dans le bois coupé ou 
mort des essences suivantes : Acacia catechu Wild. (Mimosées), Dal- 
bergia-Sissoo Roxb. (Papilionacées), Shorea robusta Gaertn. (Diptéro- 
carpées), Terminalia tomentosa Roxb. (Combrétacées). C’est un des 
xylophages les plus nuisibles de l'Inde. Il à pour ennemis certains 
Histérides du genre Teretriosoma (1). 


Synoxylon atratum *. 
{Voir tabl. des espèces 6, 62, 63, 67.) 
Lesne 1897, in Ann. Soc. ent. Belg., XLI, p. 20. 


Long. 3,4-4,5 mill — Un peu allongé, parallèle. Noir, mat ou 
presque mat, avec les élytres parfois brunâtres; antennes et tarses 
plus ou moins roussâtres; cuisses et tibias noirs ou brun foncé. 

Front inerme ou pourvu de 2? très petites dents médianes, déclive le 
long de son bord antérieur, sans longs poils dressés à part les deux soies 
interoculaires normales. Articles de la massue antennaire mats, très 
densément poreux, comprimés suivant l’axe de l'antenne, le 2° article 
w'atteignant pas en largeur la longueur totale de la massue. Bords la- 
téraux du prothorax à peine arqués en arrière, les angles postérieurs 
arrondis ou obtus ; dent des angles antérieurs non unciforme:; bord an- 
térieur sans soies dressées. Aire postérieure du pronotum couverte 
au milieu de carinules longitudinales très denses. Écusson triangu- 
laire. Bord basilaire des élytres épais, rugueux, non comprimé en 
lame. Région dorsale des élytres couverte d’une ponctuation plus ou 
moins forte ayant souvent l'apparence vermiculée dans le sens longi- 
tudinal; pubescence des mêmes parties formée de poils roux rabattus 
en arrière. Pas de poils dressés le long des bords latéraux des élytres. 
Déclivité apicale légèrement déprimée au milieu, non brusquement 
tronquée mais raccordée par une courbe aux parties dorsales, sans 
traces de tubercules marginaux ; sa ponctuation forte, formée de gros 
points circulaires plus ou moins serrés; sur le tiers inférieur et dans 
le voisinage des dents juxtasuturales la ponctuation est bien plus fine. 
Pubescence de la déclivité formée de poils roux courbés en arc de 
cercle et rabattus vers le bas. Dents juxtasuturales contiguës, com- 
primées latéralement, triangulaires, moins hautes que larges à la base, 


(1) Stebbing, loc. cit. 


340 P. LESNE. 


pointues, insérées vers le milieu de la hauteur de la déclivité mais un 
peu au-dessous, sur un bourrelet sutural qui s’atténue rapidement à 
la lois vers le haut et vers le bas, où il atteint cependant l'angle su- 
tural. Pas de côte transverse au bas de la déclivité. Gouttière apicale 
des élytres faiblement et très graduellement élargie en dehors. Angle 
sutural simple. Saillie intercoxale de l'abdomen plus large qu'à l’ordi- 
naire. Pubescence de l'abdomen et des côtés de la poitrine très fine, 
cendrée. Tibias antérieurs non sillonnés en dehors. Tibias postérieurs 
avec des soies courtes, à demi dressées, au côté externe. 

Chez la © le dernier segment abdominal et l'angle sutural des élvtres 
sont simples. Les tarses postérieurs portent quelques longues scies au 
côté interne. 

Les caractères de cette espèce paraissent peu variables. Il est à noter 
cependant que, dans les Nilghiris, on trouve des individus à ponctua- 
tion élytrale plus forte et plus nette et à pubescence plus abondante 
que chez la forme habituelle des parties basses du Dekkan. 

Dans le Chota Nagpore les différences avec la forme type s'accusent. 
Au lieu de carinules, l'aire postérieure du pronotum offre des reliefs 
cunéiformes allongés d’ailleurs très serrés. La ponctuation des élytres 
est bien plus forte que chez le type et nullement vermiculée, et les 
bords lattraux des mêmes organes sont couverts de poils dressés plus 
ou moins rabattus en arrière qui sont bien visibles lorsqu'on examine 
l'insecte de dos. La taille oscille légèrement autour de 4,5 mill. On 
peut considérer cette forme comme une sous-espèce du S. atratum 
({S. atratum kohlarianum n. subsp.). 

Distribution géographique. — Inde. 

Forme type : Malabar (coll. Lajoye); Canara (H.-E. Andrewes: coll. 
Andrewes: coll. Bedel; Muséum de Paris), individus types. Nilghiri, 
Ouchterlony Valley (altitude 900% environ) et Coonoor, (altitude 16 à 
1700%) (H.-L. Andrewes). Pondichéry (Cap° Fouquet; Muséum de 
Paris). 

Race kohlarianum : Chota Nagpore, Nowatoli, en juillet-août, aux 
lumières (Cardon in coll. Oberthür et Muséum de Paris), assez nom - 
breux individus. 


Sinoxylon birmanum, n. Sp. 


{Voir tabl. des espèces 6, 62, 68, 69, 70. — Fig. 559 et 556 du texte.) 
Long. 4,8 mill. — Assez court, parallèle, légèrement élargi en 


arriere. Noir, peu brillant; massue antennaire brune; funicule roux 


Revision des Bostrychides. D 


tarses roussàtres. Front nettement quadridenté, déclive en avant, sans 
pilosité dressée, à part les soies interoculaires normales. Articles de là 
massue antennaire assez brillants, très développés, flabelliformes, le 
2 dépassant en largeur la longueur totale de la massue. Côtés du pro- 
thorax presque droits et parallèles en arrière, légèrement incurvés 
près de la base, les angles postérieurs marqués mais non pointus ; 
dent des angles antérieurs du prothorax non uneiforme; bord antérieur 
du même segment avec quelques rares poils dressés. Pubescence des 
flancs du prothorax et de l'aire postéricure du pronotum assez dense et 
assez longue, couchée, grisàtre. Milieu de l'aire postérieure du prono- 
tum couverte de carinules longitudinales courtes et serrées. Écusson 
petit, arrondi en arrière. Bord basilaire des élytres un peu comprimé 
en lame, nullement granuleux. Ponctuation de la région dorsale des 
élytres forte et confluente en arrière, moins forte et assez espacée en 
avant, la pubescence des mêmes parties dense, couchée, formée de 
poils assez courts d’un roux obscur, peu apparents. Déclivité apicale 
légèrement déprimée au centre, non abruptement tronquée, mais rac- 
cordée par une courbe à la région 
dorsale des élytres, sans traces de 
tubercules marginaux ; sa ponctua- 
lion formée, sur la moitié supé- 
rieure, de gros points arrondis 
assez espacés mêlés de points très 
fins, la moitié inférieure couverte 
d'une ponctuation fine et dense. 





Pubescence de la déclivité dense, et pos 
formée de poils arqués, brunâtres, Fig. 555 et 556. — Sin. birmanum. 
rabattus vers le bas. Dents juxta- Antenne (fig. 555) et élytre vu de 
suturales contiguës, comprimées profil (fig. 556). 


latéralement, triangulaires, poin- 
tues, insérées vers le milieu de la hauteur de la déclivité sur un bour- 
relet sutural parallélépipédique qui s’atténue vers le bas tout en at- 
teignant l’angle sutural. Pas de côte transverse au bas de la déclivité 
apicale. Gouttière apicale très étroite du côté de la suture, assez for- 
tement et très graduellement élargie en dehors. Angle sutural et 
dernier segment abdominal simples (sexe indéterminé). 

Espèce voisine du S. atratum et de même facies, mais facile à recon- 
naître aux Caractères de la massue antennaire, du front et de la base 
des élytres. 

Distribution géographique. — Basse-Birmanie : Moulmein (Fieber in 
Musée de Vienne). Type unique. 

Aun. Soc. ent. Fr., LXXV [1906]. 


©2 
(=?) 


542 P..LESNE. 


Sinoxylon capillatum *. 
(Voir tabl. des espèces 6, 62, 68, 69, 71.) 
Lesne 1895, in Ann. Soc. ent. Fr. [1895], p. 175. 


Long. 5 1/3 mill. ; largeur aux épaules 2 1/3 mill. — Assez allongé, 
parallèle, légèrement élargi en arrière. Tête, prothorax, poitrine et 
abdomen noirs; élytres brun foncé, teintés de rouge antérieurement 
sur le disque et sur la région humérale; cuisses noires, tibias brun 
foncé, tarses roux. Front nettement quadridenté, hérissé de soies 
dressées rousses, denses. Articles de la massue antennaire très déve- 
loppés, flabelliformes, glabres, brillants, le 2° atteignant presque en 
largeur la longueur totale de l'antenne. Bords latéraux du prothorax 
faiblement arqués en arrière: angles postérieurs arrondis: dent des 
angles antérieurs du prothorax non unciforme. Bord antérieur du pro- 
potum sans longues soies dressées, mais présentant une pubescence 
couchée longue et dense. Aire postérieure du pronotum couverte de 
grains écrasés arrondis plus gros et plus serrés en avant au voisinage 
de la ligne médiane, la région médio-postérieure étant au contraire 
lisse. Écusson petit, triangulaire, simple. Bord basilaire des élytres 
lisse, caréné, mais non en lame coupante. Élytres finement et peu 
densément ponctués près de la base, densément et très fortement sur 
le reste de leur région dorsale, la ponctuation grossissant graduelle- 
ment en arrière; ponctuation de la déclivité moins forte, moins dense 
et plus régulière que celle du dos, nulle sur le tiers inférieur à part 
une très fine ponctuation. Pubescence des élytres formée de longs 
poils blonds couchés, plus denses sur la déclivité apicale que sur la 
région dorsale; le long des bords latéraux cette pubescence est à 
demi dressée, abondante, villeuse. Déclivité apicale raccordée par une 
courbe à la région dorsale, sans traces de tubercules marginaux. 
Épines juxtasuturales contiguës, comprimées latéralement, triangu- 
laires, pointues, insérées à mi-hauteur de la déclivité, sur un bour- 
relet sutural aussi saillant au-dessus qu'au-dessous des épines, mais 
atteignant pas l'angle sutural; les faces latérales de ce bourrelet sont 
comme cannelées. Pas de côte transverse au bas de la déclivité. Gout- 
tière apicale assez large, non élargie au tournant externe. Pubescence 
de l'abdomen formée de poils couchés longs et denses. Face externe 
des tibias postérieurs portant de longues soies. 

Angle sutural et dernier segment abdominal simples. Tarses posté- 
rieurs avec quelques longues soies au côté interne (sexe indéterminé). 


Revision des Bostrychides. D43 


Distribution géographique. — Kachmir (coll. Fairmaire). Type 
unique. 


Sinoxylon flabrarius, n. Sp. 


(Voir tabl. des espèces 6, 62, 68, 72, 73. — Fig. 557 du texte.) 
Long. 6-6,5 mill. — Parallèle, un peu allongé, légèrement élargi 


en arrière. Tête, prothorax, poitrine et abdomen noirs; élytres noirs 
ou brun foncé, plus ou moins largement teintés de rouge sur le 
disque de leurs parties dorsales et latérales, la base, la suture et les 
bords latéraux noirs ou bruns; cuisses, tibias et massue des antennes 
bruns; funicule en partie roux; tarses roux ou bruns. Front nettement 
denté, offrant latéralement quelques longues 
soies dressées et d’autres plus courtes au milieu. 
7° article des antennes à peine plus large que le 
3°; articles de la massue remarquablement dé- 
veloppés, flabelliformes, glabres et très brillants, 
le second atteignant ou dépassant la longueur 


totale de l'antenne. Dent des angles antérieurs Ÿ 

du prothorax nettement unciforme ; angles posté- Fig, 557. —_ Antenne 
rieurs du même segment arrondis ou obtus: du Sin. flabra- 
bords latéraux très faiblement arqués en arrière. rius. 


Milieu de l'aire postérieure du pronotum garni 

de grains écrasés en forme d’écailles, très denses et paraissant im- 
briqués en avant, écartés les uns des autres et plus petits en arrière 
et latéralement. Écusson assez petit, légèrement allongé, arrondi en 
arrière, lisse et brillant, légèrement bitubereulé à la base. Bord basi- 
laire des élytres lisse, comprimé en lame coupante. Région dorsale des 
élytres plus ou moins fortement ponctuée, offrant une pubescence rare, 
très fine, couchée, peu visible. Déclivité apicale raccordée aux parties 
dorsales par une courbe régulière et complètement privée de tuber- 
cules marginaux, légèrement déprimée transversalement au niveau 
de son tiers inférieur, régulièrement et plus ou moins fortement 
ponctuée sur toute son étendue, glabre en apparence, mais offrant en 
réalité des poils rares et très fins, rabattus vers le bas, sauf dans la 
région de Pangie sutural où les poils sont courts et dressés. Dents 
juxtasuturales contiguës, comprimées latéralement, triangulaires. 
pointues, à peu près aussi hautes que larges à la base, insérées au 
milieu de Ja hauteur de la déclivité. Bourrelet sutural parallélépipé- 
dique, crénelé sur les bords. Pas de côte transverse accusée au bas 
de la déclivité. Gouttière apicale graduellement élargie en dehors. 


44 P. LESNE. 

Angle sutural simple. Poitrine et abdomen très densément et très 
finement pubescents. Tibias postérieurs portant des soies dressées au 
côté externe. 

= Bord antérieur du pronotum couvert d’une abondante pilosité 
dressée, grise. assez longue. Ponctuation des élytres moins forte que 
chez la ©. Front nettement quadridenté. 

© Bord antérieur du pronotum avec des poils dressés assez courts 
et peu denses. Ponctuation de la région dorsale des élytres très forte, 
grossière le long de la suture. Dents latérales du front peu dévelop- 
pées ou nulles. 

Distribution géographique. — Himalaya oriental, Manipour, Chine 
méridionale, Tonkin. 

Bhoutan anglais. Maria Basti (coll. Oberthür et Muséum de Paris). 
Manipour (Doherty in coll. Fry = British Museum). Kouy-Tchéou 
J.-R. Chaffanjon in coll. Oberthür). Tonkin oriental, Lue-Nam. en 
février (L. Blaise in coll. Ph. Fransois). — 5 individus. 


Sinoxylon cucumella, n. Sp. 
(Voir tabl. des espèces 6. 62, 68, 72, 74. — Fig. 558 du texte.) 


Long. 4,8-5,3 mill — Parallèle, légèrement élargi en arrière, 
assez allongé. Noir, avec les élvtres parfois teintés de rouge dans leur 
moitié antérieure, le bord antérieur et la suture restant bruns: funi- 
cule des antennes roux, massue d'un brun foncé ainsi que les cuisses 
et les tibias: tarses d’un brun roux. Front nettement quadridenté. 
offrant des soies dressées peu nombreuses plus où moins longues. 
Suture fronto-clypéale nettement indiquée. Articles de la massue 
antennaire flabelliformes. très développés, glabres et brillants, le 2° ar- 
ticle dépassant notablement en largeur la longueur totale de la massue, 
mais n’atteignant pas la longueur de l'antenne. Prothorax à bords 
latéraux presque droits en arrière, ses angles postérieurs arrondis: 
bord antérieur avec quelques rares soies dressées; dent des angles 
antérieurs légèrement recourbée. Aire postérieure du pronotum cou- 
verte dans sa région médio-antérieure de grains écrasés squamiformes 
paraissant imbriqués. Écusson assez grand, subpentagone, assez fine- 
ment ponctué, ses angles antérieurs parfois proéminents et denti- 
ormes. Base des élytres en lame coupante entre l'épaule et l'écusson. 
Élytres brillants, absolument glabres sur toute leur surface, leur 
région dorsale assez densément et assez fortement ponctuée sur plus 
de sa moitié antérieure, grossièrement en arrière, au voisinage de la 


erision des Bostrychides. D4) 


suture et des bords de la déclivité postérieure. Celle-ci régulièrement 
convexe, plus ou moins fortement ponctuée, sans tubercules margi- 
naux à part une légère tubérosité au côté inféro-externe. Dents juxta. 
suturales contiguës, comprimées latéralement, 
courtes, émoussées ou lobiformes, insérées au- 
dessous du milieu de la déclivité, sur un bour- 
relet sutural parallélépipédique crénelé sur les 
bords. Côte transverse du bas de la déclivité va- 
guement indiquée. Postépipleure presque plan, à | 

peine élargi latéralement. Flancs du prothorax UT 
peu densément pubescents. Tibias postérieurs 
avec de courtes soies dressées en dehors. Dernier EE ncllibeclrite 
segment abdominal simple. apicale vue de 

& (?) Bord inféro-apical des élytres simple. trois quarts. 
Tarses postérieurs portant de longues soies au 
côté interne. Ponctuation de la déclivité apicale fine et écartée. 

? (?) Bord inféro-apical des élytres subdenté au côté interne, un 
peu avant le sommet de l'angle sutural. Pas de longues soies aux 
larses postérieurs. Ponctuation de la déclivité apicale forte et dense. 

Espèce bien caractérisée par son écusson grand et subpeutagone, 
par l’absence de toute pubescence sur les élvtres, par la forme et la 
position des dents juxtasuturales, par la forme en cul de chaudron de 
la déclivité apicale, ete. 





Fig. 558. — Sin. cu- 


Distribution géographique. — Himalaya oriental et Tonkin septen- 
trional. 

Bhoutan anglais, Maria Basti (coll. Oberthür). Bao Lac (Protat in 
coll. Lajoye et Muséum de Paris). — 3 individus. 





Genre Xyloperthodes, n. 2en, 
(Voir tabl. des genres 2, 8, 10. 


Corps assez allongé, parallèle ou très légèrement élargi en arrière, 
Front régulièrement convexe, sauf en avant où il présente une courte 
déclivité finement ràpeuse ; complètement dépourvu de pilosité dressée, 
à part les soïes interoculaires normales qui sont au nombre de 1 à 3 de 
chaque côté. Épistome tronqué au milieu du bord antérieur, sans pilo- 
sité dressée. Dernier article des antennes allongé, plus d’une fois et 
demie aussi long que large, le 2° au moins aussi long que large. An- 
oles postérieurs du prothorax arrondis. Milieu de l'aire postérieure 
du pronotum glabre, couvert de’saillies râpeuses ou de grains écrasés. 


)46 P. LESNE. 


ou marqué d’une sculpture simulant des écailles imbriquées. Élytres 
glabres, leur déclivité apicale offrant vers le centre deux dents juxta- 
suturales (quelquefois très réduites) et munie 
en outre, de chaque côté, de deux saillies 
voisines du bord supérieur et d’une carène 
marginale au bord inféro-latéral. Bord inféro- 
apical de l’élytre en forme de bourrelet, non 
épaissi latéralement. Fossettes fémorales du 
métasternum bien accusées. Saillie intercoxale 
du 1% segment apparent de l'abdomen étroite, 
parallèle, immarginée ou marginée seulement 
à la base (!)}. Dernier segment apparent de 
Pabdomen simple. Tibias postérieurs avec quel- 
ques longues soies en dehors, leur calcar 
postérieur grand, incurvé au sommet, dépas- 
sant le milieu du 2° article du tarse, le calcar 
antérieur des mêmes tibias très petit. Pilosité 
de la face interne des articles 2-3 des tarses 
560 539 postérieurs assez longue, peu dense, ne for- 
mant pas brosse, parfois mêlée de quelques 
longues soies. 


ARTS 


Fis. 559 et 560. — An- 


tennes des \yloper- : L RAR ES RIRE Re 
ho DENRE Pas de caractères sexuels apparents. 


(fig. 559) et X. cas- Ce genre, un des plus homogènes de la fa- 

tancipennis (fig. mille, a de grandes aflinités avec les Sinoxylon : 

560). il se compose d’une douzaine d'espèces propres 

à l'Afrique tropicale et australe et à Madagas- 
car, dont le facies tout spécial rappelle surtout celui des formes de Ja 
série des Xylopertha. 

La manière dont varie la coloration des élytres paraît être constante. 
Chez certains individus de teinte claire on voit apparaître vers le mi- 
lieu du bord externe de l’élytre une tache brune ou noire, semicircu- 
aire, qui, en s'étendant, gagne la suture, envahit ensuite la déclivité 
apicale et, en dernier lieu, la base (?). 


(1) Chez les Xyloperthodes incertus et nilidipennis, la saillie intercoxale 
de l'abdomen est très pointue et même spiniforme au sommet. Ce caractère, 
qui est peut-être générique, n’est visible qu'après désarticulation de l’abdo- 
men. 

(2) Ces variations s’observent particulièrement bien chez le X. nitidipennis 
Murr. On pourrait citer des cas analogues chez divers autres types de Bos- 
trychides (Xylodectes, etc.) CAT 


Revision des Bostrychides. 547 


Les espèces se répartissent en quatre groupes de la façon suivante : 
X. nilidipennis | Afrique tropicale et australe; 
X. hova \ Madagascar. 


X. clavula 
X. incerlus 


X. discicollis \ Afrique orientale et australe. 
X. castaneipennis 

X. evops ] 

X. nasifer ) 


\. granulatus \ Mate geseare 
X. orthogonius 
X. discedens 
X. abruplus 


Région guinéenne. 


TABLEAU DES ESPÈCES. 


1-(18). Dents juxtasuturales de la déclivité postérieure conti- 
guës ou presque contiguës à la base, insérées côte à côte 
sur un bourrelet sutural commun. 

2-(15). Dents juxtasuturales spiniformes, digititormes, clavifor- 
mes ou submamilliformes, lisses à la face externe. Une 
seule soie interoculaire de chaque côté du front. Dent 
des angles antérieurs du prothorax non ou faiblement 
rmcilorme. Déclivité apicale non granuleuse. 

3-(6). Dernier article de la massue antennaire deux fois et de- 
mie ou trois fois aussi long que large (fig. 559) (1), forte 
ment comprimé et aminei en lame. Dents juxtasuturales 
régulièrement atlénuées Vers l'apex. Bourrelet apical 
des élytres légèrement sillonné en dessous au niveau de 
son épaississement latéral. 

4-(5). Dents ju<tasuturales de la déclivité postérieure insé- 
rées à un niveau inférieur à celui des tubereules mar- 
oinaux de la paire inférieure. Ponctuation des élytres 
généralement fine et peu nette. Long. 4-6 mill........ 
LUE CPS PA ER NO OI X. nitidipennis Murray. 

4%), Dents juxtasuturales de la déclivité postérieure un peu 
plus longues et un peu plus épaisses que chez le nilidi- 
pennis, insérées au même niveau que les tubercules 


(1) 1 est préférable, pour apprécier ce caractère, de recourir à des mensu- 
rations exactes. 


548 P. LESNE. 


marginaux de la paire inférieure, Ponctuation élytrale 
assez forte, bien marquée. Long. 41/2-5 1/2 mill..... 
Ps DID 4 ir QE X. hova, n. sp. 

6-{3). Dernier article de la massue moins de deux lois et de- 
mie aussi long que large (fig. 560). Tarses postérieurs 
portant une ou plusieurs longues soies au côté interne. 

7-(10). Bord inféro-apical des élytres étroit, légèrement canali- 
culé au tournant externe, Milieu de l'aire postérieure du 
pronotum partiellement couvert d’une sculpture simu- 
lant des écailles imbriquées. 

S-(9). Dents juxtasuturales, vues de dessus, un peu renflées 
au sommet (vues de profil digitiformes), insérées sur un 
bourrelet sutural commun, mais très légèrement écartées 
à la base. Dos des élytres marqué de rides vermiculaires 
dirigées principalement dans le sens transversal, et pré- 
sentant en outre une ponctuation très fine et assez 
écartée. 2° article des antennes à peu près aussi long 
que large Long #5-9:9 mil. 7280208; X. clavula, n. sp. 

9-8). Dents juxtasuturales coniques, régulièrement atténuées 
vers le sommet. Dos des élytres marqué d’une ponctua- 
tion dense et assez fine, non ridé. 2° article se antennes 
plus large que long. Taille plus faible : long. 4-5 mill.. 
SA SEE PSE PE PR PR ER RE PAREIL ERP X. incertus, 11. Sp). 

10-(7). Bord inféro-apical des elytres assez épais, en forme de 
bourrelet convexe, sans trace de sillon au tournant laté- 
ral. Tarses postérieurs avec quelques longues soies au 
côté interne, Dos des élytres ponctué non ridé. Dents 
juxtasuturales strictement contiguës à la base. 

11-(12). Dents juxtasuturales submamilliformes, renflées vers 
le milieu et présentant une pointe mousse apicale 

(fig. 564). 2° article des antennes plus large que long. 
Y eux de grandeur normale. Coloration habituelle : tête 
et disque du pronotum noirs, le reste du pronotum et 
les élytres d’un roux châtain. Long. 5-6 mill.......... 
DANGER ER RE RNA PAR X. discicollis Fairm. 

12-(11). Dents juxtasuturales subdigitiformes ou un peu atté- 
nuées au sommet, nullement renflées. 2° article des an- 
tennes aussi long ou plus long que large. Tarses posté- 
rieurs portant quelques très longues soies au côté interne. 
Taille 6-8 mill. 

15-(14,. Milieu de Paire postérieure du pronotum orné d’une 


rs 


Revision des Bostrychides. D49 


sculpture simulant des écailles imbriquées. Yeux de gran- 
deur normale. Épines juxtasuturales subdigitilormes. 
Élytres d’un roux châtain, ou moins à la base... ....... 
A CU x Je tnl X. castaneipennis Fähr. 

44-(13). Grains écrasés du milieu de Paire postérieure du pro- 
notum modérément déprimés et n'ayant pas l'aspect 
d'écailles imbriquées. Yeux grands. Épines juxtasutu- 
rales graduellement atténuées vers le sommet. Élytres 
CHIÉSEMEULT ROIS, 0.245070 X. evops, n. Sp. 

15-(2). Dents juxtasuturales nasiformes (fig. 568, 569), granu- 
leuses à la face externe. 2 ou 3 soies dressées de chaque 
côté du front, auprès des yeux. Dent de l'angle antérieur 
du prothorax unciforme. 

16-(17). Déclivité postérieure des élytres non granuleuse, sa 
carène inféro-latérale rattachée au rebord inférieur en 
formant avec celui-ci un angle obtus (fig. 568). Long. 

AO GA NE LE RSI Rs I RE X. nasifer, n. Sp. 

17-(16). Déclivité postérieure couverte de grains circulaires 
brillants, sa carène inféro-latérale non rattachée à la marge 
inférieure (fig. 569). Long. 5-7 mill. X. granulatus, n. Sp. 

18-(1). Dents juxtasuturales écartées, insérées à quelque dis- 
tance de la suture, comprimées latéralement. Front por- 
tant de chaque côté une seule grande soie. Bourrelet su- 
tural de la déelivité nul ou faible. 

19-(20). Dents juxtasuturales non excavées à la face interne, 
triangulaires et très pointues au sommet. Milieu de l'aire 
postérieure du pronotum garni de grains ràpeux non 
contigus. Dernier article des antennes environ une fois 
et demie aussi long que large. Saillies marginales de la 
déclivité postérieure costiformes. Long. 3,5 mill...... 
Rue ci JS RE LOL RCE X. orthogonius, n. sp. 

20-(19. Dents juxtasuturales excavées à la face interne. Mi- 
lieu de l'aire postérieure du pronotum marqué d’une 
sculpture simulant des écailles imbriquées. Dernier arti- 
cle de l'antenne deux fois aussi long que large. Saillies 
marginales de la déclivité postérieure brièvement costi- 
lormes ou subspiniformes. 

21-(22). Carène latérale de la déclivité postérieure ne dépas- 
sant pas vers le haut le niveau de la dent supéro-ex- 
terne; celle-ci assez forte, plus ou moins allongée et 
costiforme. Long. 4-4,4 mill......... X. discedens, n. 


(22) 
Le] 


290 P, BESNE. 


22-(21). Carène latérale de la déclivité postérieure dépassant 
notablement vers le haut le niveau de la dent supéro- 
externe; celle-ci très petite, conoïde, papilliforme. Dé- 
clivité apicale plus brusquement tronquée. Long. 4 mill. 

à SE PA NO ARS HER Pape Er Eee X. abruptus Lesne. 


Xyloperthodes nitidipennis *. 
(Voir tabl. des espèces 4, 2, 3, 4. — Fig. 559 et 561 du texte.) 


Murrav, 1867, in Ann. and Mag. of Nat. Hist., XX, p. 9% (Col. of 
OId Cal., 1878, p. 117). — Lesne in Ann. del Mus. civ. di Genova, 
sér. 3, II (1906), p. 414. 

politus* Quedenfeldt 1886, in Bert. ent. Zeitschr. XXX, p. 3927. 
pl. TAN) 

Race plagiatus * Fahr. 18714, in 0ŒEfo. Vetensk.-Akad. Fôrh., XXNIH, 
p. 666. 


Long. 4-6 mill. — Corps tantôt entièrement noir, avec les pattes et 
la base des antennes rousses, tantôt entièrement roux, à part la massue 
antennaire, le vertex et les épines suturales qui restent bruns. Il n’est 
pas rare de rencontrer des individus noirs présentant à la base de 
chaque élytre, une tache rouge semicireulaire dont le contour est par- 
fois très net et qui s'étend de la suture à l'épaule (). Chez cette va- 
riété la teinte de la déclivité apicale reste aussi foncée que celle des 
flanes des élytres. 

Front portant une seule soie interoculaire de chaque côté. 2° article 

des antennes légèrement allongé ; articles 

de la massue fortement comprimés, à 

faces faiblement convexes. le dernier 

€ article près de 3 fois aussi long que 

large. Milieu de l'aire postérieure du 

pronotum muni de grains räpeux peu 

561 562 serrés. Ponctuation des élytres assez 
variable, généralement fine, quelquefois 


Fig. 561 et 562. — Déclivité “ eq AE 
apicale vue de profil chezles  ‘SeZ forte, d’autres fois presque obso- 
Nylop. nitidipennis (fig. Iète. Saillies marginales de Ja déelivité 
561) et X. hova (lig. 562). postérieure de forme conique surbais- 


(1) Apale spadicea* Dejean Cat., 3° éd., p. 334. 
2) On a trouvé de ces individus dans le Togoland, le Gabon, l'Angola, à 
Kampala (Ouganda), etc. 


Revision des Bosbrychides. 91 


sée, mousses, nullement costiformes, notablement écartées du bord 
supérieur de la déclivité, Dents juxtasuturales contiguës, parallèles, 
régulièrement atténuées vers la pointe et insérées à un niveau infé- 
rieur à celui des dents marginales de la paire inférieure. Dessous du 
corps revêtu d’une pubescence grise tres fine et peu dense. 

En outre des variations que présente cette espèce dans sa coloration 
et dans la ponctuation des élvtres, il en est d’autres affectant les dents 
juxtasuturales, qui arrivent à s'atrophier presque complètement (!). 
Les dents marginales de la déclivité ne participent pas à cette ré- 
duction. 

Chez la race plagiatus, la coloration est rousse avec le vertex noir 
et une grande tache semi-circulaire de même couleur sur les flancs 
des élytres. La massue antennaire est brune ou roussâtre. Les grains 
de l'aire postérieure du pronotum sont plus denses que chez la forme 
type etles épines suturales de la déclivité légèrement divariquées. Elle 
est, pour lereste, semblable au nitidipennis. D'ailleurs elle se rattache 
au type par des formes transitoires. C’est ainsi que l’on rencontre dans 
l'Afrique orientale allemande (?) des individus possédant Ie mode de 
coloration du plagiatus avec les épines juxtasuturales et la sculpture 
du pronotum du nitidipennis. Il existe dans le sud de l'Afrique des 
variétés dont le corps est entièrement roux (*), ou qui ont seulement 
le vertex noir ({). 

Distribution géographique. — Espèce répandue dans les contrées de 
la côte occidentale d'Afrique depuis la colonie de Sierra Leone jusqu’au 
Loanda; du côté de l'Est elle gagne l'Abyssinie méridionale par le 
bassin du Congo et celui du Haut-Nil. La race plagiatus habite les par- 
ties méridionales de Afrique orientale depuis la Colonie du Cap jus- 
qu'aux régions voisines du Kilimandiaro, régions où elle tend à pren- 
dre les caractères de la forme type. 

Sierra Leone, Free Town (A. Mocquerys in coll. Oberthür). Libéria, 
Côte de l'Ivoire, Côte de l’Or, Togoland, Nigéria, Cameroun, Guinée es- 
pagnole, Gabon, Congo belge, très répandu. Loanda (coll. Fairmaire). 

Intérieur de la Côte de lIvoire : Bouaké (C° Le Magnen in coll. 


(1) Cameroun, Johann Albrecht Hôühe (Z. d'onradt in coll. R. Oberthür); 
Gabon (coll. Bedel); Kouilou (1. Mocquerys in coll. Oberthür). Congo belse, 
rivière N'Gamie (4. Wocquerys in Musée de Bruxelles et Muséum de Paris. 

(2) N'gourou (Leroy in coll. Oberlhür); Mhonda, Ouzigoua (4. Hacquard 
in coll. Oberthür). 

(3) Baie Delagoa (H. Junod); Amatonga (Musée de Cape Town), etc. 

(4) Transvaal, Pietersburg (J.-P. Cregoe in British Museum). 


552 P. LESNE. 


Ph. Franrois) et Assikasso (Bonhoure in coll. Bedel). Togoland, Bis- 
marekburg (L. Conradt in Musée de Berlin et Musée entomologique 
de Berlin). Cameroun (Conradt in Musée entomologique de Berlin): 
Cameroun $.E., vallée de la N’Goko (J.Jobit in coll. Fleutiaux). Fran- 
ceville (de Brazza in Muséum de Paris); Brazzaville, en juillet (Mis- 
sion Chari-Tchad in Muséum de Paris); Léopoldville (Musée de 
Bruxelles et coll. Clavareau) ; Nouvelle-Anvers (coll. Oberthür); Haut- 
Oubanghi (Clozel in Muséum de Paris); Bangui et Krébedjé (Mission 
Chari-Tehad in Muséum de Paris); Ibembo, sur le Haut-Itimbiri (Duvi- 
vier in Musée de Bruxelles); Stanley falls (G. v. Roon in Musée de 
Leyde). Ouganda, Kampala (D' F. Eichelbaum; D' Ansorge in coll. 
Oberthür). Abyssinie méridionale (Ch. Michel et M. Potter in Muséum 
de Paris); Gallas Aroussi, Ganale Goudda (V. Bottego in Musée de 
Gênes). Tanganyika, Kibanga (coll. Fairmaire) (1). 

Race plagiatus. Colonie du Cap, Kowie (Musée de Cape Town). Ca- 
irerie (J. Wahlberg). Natal (Musée de Berlin; Musée de Vienne; D' Ch. 
Martin) : Howick (J.-P. Cregoe in British Museum). Zoulouland (coll. 
Oberthir). Amatongaland, en janvier (Musée de Cape Town). Lourenco 
Marquez (D' Ch. Martin). Baie Delagoa (77. Junod in coll. Bugnion). 
Transvaal, Pietersburg (J.-P. Cregoe in British Museum). Bassin infé- 
rieur du Zambeze, vallée du Muza, 1.000 à 4.1000 mètres d'altitude 
(G. Vasse in Muséum de Paris). Afrique orientale allemande : Oukami 
coll. Oberthür); Ouzigoua, Mhonda (A. Hacquard in coll. Oberthür) : 
Ngourou {Leroy in coll. Oberthür); Kilimandijaro (Musée entomologique 
de Berlin), Tchagaland (T. Paesler in Musée de Berlin). 


Xyloperthodes hova, n. Sp. 
(Voir tabl. des espèces 1, 2, 3, 5. — Fig. 562 du texte.) 


Long. 4 1/2-5 4/2 mill. — Cette espèce ne diffère de la précédente 
que par sa forme un peu plus courte, par les grains du milieu de 
l'aire postérieure du pronotum plus serrés, par la ponctuation des 
élytres moins fine et très nette, par les saillies marginales de la décli- 
vité postérieure plus fortes, un peu costiformes et plus rapprochées 
des bords de la déclivité, enfin par les dents juxtasuturales un peu 
plus longues, un peu plus épaisses, et insérées au niveau de la paire 


(1) Nous relevons les données suivantes quant aux dates de capture : en 
janvier et février dans l'Ouganda, en mars dans le Pays des Gallas, en mars et 
avril à Bismarckburg, en mai-juin à Léopoldville, en juillet au Cap Saint-Jean, 
es août à Bangui, en août et septembre à Ibembo, en octobre à Krébedijé. 


Revision des Bostrychides. 99 


inférieure des saillies marginales. Le corps est entièrement noir, avec 
les cuisses et le funicule des antennes roux. 

Distribution géographique. — Madagascar. 

Diego Suarez (Bontemps in coll. Fairmaire), À indiv.; environs de 
Mevatanana (H. Perrier in coll. Fairmaire), 3 indiv.; Madagascar sud 
(Ch. Alluaud), À indiv.; Androy septentrional, Imanombo, dans un 
arbre mort, au commencement de juin (D' Decorse in Muséum de 
Paris), 1 indiv. 


Xyloperthodes clavula, n. Sp. 


(Voir tabl. des espèces 4, 2, 6, 7, 8. — Fig. 563 du texte.) 


Long. 5-5,5 mill. — Tête, poitrine, abdomen et dents juxtasuturales 
des élytres noirs; hanches, cuisses et funicule des antennes roux: 
massue antennaire, tibias et tarses bruns; prothorax et élvtres tantôt 
noirs en entier, tantôt d’un brun châtain avec le disque du pronotum 
et la déclivité apicale plus obscurs. 

Une seule soie dressée de chaque côté du front. Dernier article des 
antennes un peu plus de deux fois aussi long que large. Aire posté- 
rieure du pronotum ornée au milieu d’une sculpture simulant des 
écailles imbriquées. Dos des élytres marqué de rides vermiculaires di- 
rigées principalement dans le sens transversal et présentant en outre 
une ponctuation très fine et assez écartée. Ponctuation de la décli- 
vité apicale assez forte et très nette, sans 
rides dans les intervalles. Saillies marginales 


de la même déclivité situées au bord supé- 
rieur même, assez proéminentes et ayant la tai tee 
forme de dents obtuses, un peu plus épaisses 
que chez le discicollis. Dents juxtasuturales Fig. 563. — Déclivité 
insérées sur un bourrelet sutural commun, apicale vue de dessus 
mais légèrement écartées à la base, clavifor- pee Crete 
mes (vues de dessus), digitilormes (vues de 
profil}, et situées à un niveau un peu inférieur à celui des dents mar- 
ginales de la paire inférieure. Rebord inférieur de la déclivité plus 
mince que chez le discicollis. 
Espèce caractérisée principalement par la forme des dents juxtasu- 
turales et par la sculpture de la région dorsale des élytres. 
Distribution geographique. — Afrique orientale allemande ; Zanzibar. 
Ousambara, « Plantage Nguelo » (Muséum de Paris); Oukami (coll. 
Bedel). Zanzibar (Musée entomologique de Berlin). — % individus. 


554 P. Lesxe. 


Xyloperthodes incertus, n. Sp. 
(Voir tabl. des espèces 1, 2, 6, 7, 9.) 


Long. 4-5 mill. — Parallèle, de forme un peu plus étroite que le 
nitidipennis. Dessus du corps variant du roux au noir; tête, râpe pro- 
thoracique et dessous du corps noirs ou brun foncé; antennes rousses 
à la base, la massue brune: pattes rousses avec les tibias souvent 
bruns. Front présentant de chaque côté une grande soie dressée di- 
rigée obliquement en dedans. Antennes plus courtes que chez le niti- 
dipennis, leur 2° article transverse; articles de la massue épais, con- 
vexes sur leurs faces, le dernier 2 fois aussi long que large. Sculpture 
en écailles imbriquées du pronotum limitée à un espace médian très 
réduit. Ponctuation des élytres dense et assez fine. Tubercules margi- 
naux de la déclivité postérieure mousses, légèrement costiformes, 
situés très près du bord supérieur; dents juxtasuturales contiguës, 
courtes, régulièrement atténuées vers le sommet, pointues, légerement 
divergentes. Bord inféro-apical des élytres brièvement canaliculé au 
tournant externe. Articles 2 et 3 des tarses postérieurs portant chacun 
une longue soie au côté interne. Pubescence de l'abdomen rousse, 
soyeuse; soies dressées des côtés de l'abdomen nombreuses. 


Distribution geographique. — Cette espèce habite le sud de l'Afrique, 
Colonie du Cap et Transvaal; mais elle doit remonter vers le Nord 
jusqu’au voisinage des limites septentrionales de la faune iropicale 
puisqu'on l’a rencontrée dans le bassin méridional de la Mer Rouge (1). 

Afrique du Sud (D' Smith in British Museum). Colonie du Cap 
(Musée de Cape Town); Cap de Bonne-Espérance {Verreaux in Muséum 
de Paris; coll. Fairmaire; coll. Oberthür); Transvaal, district de Ley- 
denburg (Musée de Cape Town). Érythrée, Keren, en mars (Ragazzi 
in Musée de Gênes), un individu. 


Xyloperthodes discicollis *. 
(Voir tabl. des espèces 1, 2, 6, 10, 11. — Fig. 564 du texte.) 


Fairmaire 1893, in Ann. Soc. ent. Belg., XXXNIT, p. 27. 


(1) L'exemplaire recueilli à Keren diffère par sa coloration des spécimens 
sud-africains. Il est noir avec les élytres d’un roux châtain rembruni en ar- 
rière ; la base et les côtés de l’aire postérieure du pronotum sont d'un rouge 
roux ainsi que les pattes. Ce mode de coloration rappelle beaucoup celui de 
X. discicollis, espèce que l’on rencontre un peu plus au Sud, dans le Tigré. 


CCC 


Revision des Bostrychides. 909 


Long. 5-6 mil. — Tête, poitrine, abdomen, dents juxtasuturales des 
élytres et disque du pronotum noirs où brun foncé, le reste du pro- 
thorax et les élvtres d’un roux châtain: funicule antennaire, hanches 
et cuisses roux; massue antennaire brune; tibias et tarses brunätres. 
Parfois une teinte brune en forme de tache semicireulaire occupe une 
erande partie du flanc des élytres. Une seule grande soie interoculaire 
de chaque côté du front. Yeux de grandeur normale. 2° article de l'an- 
tenne transverse: dernier article de la massue un peu plus étroit que 
les précédents, un peu plus de deux fois aussi 
long que large. Grains écrasés de l'aire posté- 
rieure du pronotum n'affectant la forme d’é- 
cailles imbriquées que dans une région très ré- 
duite. Dos des élvtres densément, et assez forte- 
ment ponctué, non ridé; ponctuation de la décli- 
vité postérieure assez forte. Saillies marginales 
de la même déclivité très rapprochées du bord, Fig. 564.— Déclivité 





très brièvement costilormes, mousses: dents apicale du XyL. 
juxtasuturales contiguës à la base, divergentes, discicollis vue de 
renflées au milieu et terminées en pointe mousse, trois quarts. 


rappelant la forme d’une mamelle. Rebord inié- 
rieur de la déclivité assez épais. Tarses postérieurs avec quelques 
orandes soies au côté interne. 

Distribution géographique. — Abyssinie (coll. Mniszech => Oberthür): 
Tigré {Schimper in Muséum de Paris): Choa (coll. Fairmaire); An- 
totto, en novembre (Traversi in Musée de Gênes). 


Xyloperthodes castaneipennis *. 
(Voir tabl. des espèces 1, 2, 6, 10, 42, 43. — Fig. 560 et 565 du texte. 
Fähræus 1874. in Œfr. Vetensk.-Akad. Fôrh., XXVIE, p. 666. 


Long. 6-8 mill. — Tête, prothorax et élytres noirs ou brun foncé, 
à part la base des élvtres qui est occupée par une bande d’un roux 
châtain plus large au milieu que sur les côtés: poitrine, abdomen, an- 
tennes et pattes roux; tibias et tarses brunâtres. Chez certains indi- 
vidus la déelivité apicale des élytres prend une teinte brun châtain : 
chez d’autres, les élytres sont entièrement chàtain, sauf les épines 
juxtasuturales qui sont noires. 

Front muni de quelques denticules et portant de chaque côté une 
grande soie située au voisinage de l'œil. Yeux de grandeur normale. 
2° article de l'antenne aussi long ou plus long que large; les 5 petits 


D906 P. LESNE. 


articles du funicule, pris ensemble, plus longs que le 4°" article de la 
massue; articles de la massue épais, renflés, d’une coloration roux 
clair, le dernier moins de deux fois aussi long 


que large. Sculpture du milieu de l'aire pos- 
as térieure du pronotum simulant des écailles 
RO imbriquées. Ponctuation des élytres forte, peu 
Input dense, Saillies marginales de la déclivité pos- 
D térieure épaisses, costiftormes, situées sur le 
Mie bord même de la déclivité; épines juxtasutu- 
{ k . rales contiguës à la base, assez divergentes, 
L.. © arrondies en forme de doigt à l'extrémité, 
VA insérées au niveau des saillies marginales de 
4 la paire inférieure; rebord inférieur de la dé- 

Fig. 565. — Tête et 


clivité épais. Pubescence de l'abdomen rousse, 
soyeuse. Tarses postérieurs avec quelques très 
longues soies au côté interne. 


portion antérieure du 

prothorax vus de pro- 

fil chez le Xyl. casta- 
neipennis. Distribution géographique. — Afrique sud- 
orientale. 

Nyassa (British Museum). Zambèze (Durand in Muséum de Paris. 
Transvaal septentrional, Shilouvane près Leydsdorp (H. Junod in 
Muséum de Paris, coll. Bugnion, coll. Oberthür) et Pietersberg (Musée 
de Cape Town). Cafrerie (J. Wahlberg in Musée de Stockholm, type: 
Musée de Hambourg). Colonie du Cap : Kowie (Musée de Cape Town): 
baie d’Algoa (D' H. Brauns in coll. Bedel); Cap de Bonne-Espérance 
(British Museum ; Musée de Berlin. 


Xyloperthodes evops, n. Sp. 
(Voir tabl. des espèces 1, 2, 6, 10, 12, 14. — Fig. 566 du texte.) 


Long. 7-8 mill. — Entièrement noir en dessus; poitrine, ahdomen, 
antennes et pattes roux ou rousstres. 

Très voisin du X. castaneipennis dont il 
differe, outre sa coloration, par les grains de 
l'aire postérieure du pronctum moins forte- A 
ment déprimés, arrondis ou ovalaires, séparés 
les uns des autres et ne simulant pas des 
écailles imbriquées, et par les dents juxtasu- 
turales amincies au sommet. Les yeux sont Fig. 566.— Xyl. evops. 
remarquablement développés et plus gros que Déclivité apicale vue 
chez aucune autre espèce du genre. Le rebord de profil. 


= 


» 


Revision des Bostrychides. 597 


inférieur de la déclivité apicale est épaissi comme chez l'espèce pré- 
cédente et les tarses postérieurs portent aussi de longues soies au 


côté interne. 


Distribution geographique. — Zambézie et Angola. 

Haut-Zambèze (E. Foa in Muséum de Paris); Machonaland (British 
Museum) : Salisbury (Musée de Cape Town); Rhodésia méridionale, 
Sebakwe (Musée de Cape Town). Benguela (Wellmann in Musée en- 
tomologique de Berlin). — 8 individus. 


Xyloperthodes nasifer, n. Sp. 


(Voir tabl. des espèces 1, 15, 16. — Fig. 567 et 568 du texte.) 


Long. 4 1/2-6 mill. — Tête, prothorax, poitrine, base de l'abdomen 


et pattes bruns; élytres châtains ou roux; anten- 
nes rousses avec la massue brune ou brunâtre ; 
extrémité de l'abdomen souvent rousse. Quelque- 
fois le corps est entièrement noir. 

Front portant de chaque côté un groupe de 3 
soies dressées. Yeux de grandeur normale. Massue 
antennaire courte, son dernier article de lon- 
gueur variable (de une fois et quart à près de 
deux fois aussi long que large). Angles antérieurs 
du prothorax armés d’une dent unciforme, 
Sculpture de l'aire postérieure du pronotum si- 
mulant des écailles imbriquées. Ponctuation de la 
région dorsale des élytres forte et dense, celle 
des parties latérales des mêmes organes encore 

plus forte. Sculpture de la 
déclivité apicale formée de 
points circulaires enfoncés 
te assez larges, mêlés de points 








Fig. 567. 
Xyl. nasifer. 


(ie 


Fig. 568. — Xyl. 
nasifer. Déclivi- 
té apicale vue de 
profil. 


plus petits surtout vers le bas. Tubercules mar- 
ginaux de la déclivité costiformes; dents juxta- 
suturales contiguës, accolées l’une à l’autre, ayant 
la forme d’un nez busqué, leur face externe gra- 
nuleuse, leur sommet lisse. Carène inféro-latérale 
de la déclivité mince et très nette, rattachée à la 
marge inférieure et formant avec celle-ci un 


angle obtus; rebord inférieur plus mince que chez le X. castanei- 


pennis. 


Ann. Soc. ent. Fr., LXXV [19061]. 37 


558 P. LESNE. 


Distribution géographique. — Madagascar (Catat, etc. in Muséum 
de Paris; British Museum; Musée entomologique de Berlin; coll. Be- 
del) : Tamatave (Muséum de Paris); Tananarive (C. Schaufuss); forêt 
d'Ikongo, $. E. de Fianarantsoa, en fin mai (G. Grandidier in Muséum 
de Paris); Fort-Dauphin (Ch. Alluaud). — Nombreux exemplaires. 

Biologie. — On a trouvé une fois cette espèce dans le bois de la 


ñ 


Vigne (1). 


Xyloperthodes granulatus, n. Sp. 


(Voir tabl. des espèces 1, 15, 17. — Fig. 569 du texte.) 
Long. 5-7 mill. — Cette espèce est très voisine du X. nasifer; 


elle n’en diffère que par les caractères suivants. La déclivité apicale 
des élytres est entièrement couverte de petits grains arrondis, sail- 
lants, et sa carène inféro-latérale n’est pas rat- 
tachée au rebord inférieur, en sorte que le 


MMS << sillon marginal de l’élytre n’est aucunement 
EN S interrompu au tournant apical. 
\\ D . ’ cesrr . 
T) La granulation de la déelivité apicale est tout 
o 


à fait caractéristique de l'espèce actuelle. 


Les individus examinés par nous appartien- 


Fig. 569, — Xyl. gra- nent à deux formes très distinctes. Ceux de la 


nulatus. Déclivité région de Diego Suarez ont les élytres brillants 
apicale vue de trois et ponctués, sur leurs parties dorsales, comme 
quarts. chez le X,. nasifer; les tubercules marginaux 


de la déclivité apicale sont cariniformes et peu 
saillants; la coloration est variable, les élytres étant largement teintés 
de roux en avant ou bien tout noirs avec le bord basilaire rouge. 
Dans le pays Sihanaka (Antsianaka) l’insecte est mat en dessus et toul 
noir, y compris les cuisses et les antennes, mais présente quelquefois 
une tache rouge aux élytres; la ponctuation du dos des élytres est 
beaucoup plus forte et plus serrée que chez les individus de Diego- 
Suarez et les tubercules marginaux de la déclivité apicale sont plus 
saillants; la granulation de la même déclivité est plus dense; l’aire 
postérieure du pronotum offre quelquelois un sillon médian. Malgré 
leur dissemblance ces deux formes ne paraissent pas spécifiquement 
distinctes ; mais la seconde mérite une dénomination spéciale (X. gra- 
nulatus sianakensis n. subsp.) 


Distribution géographique. — Madagascar. 


(1) L. Planchon in coll. V. Mayct. 


/ 


Revision des Bostrychides. D99 


Forme type : Diego Suarez, en juillet (Ch. Alluaud in Muséum de 
Paris), 4 indiv. Diego Suarez (coll. Bedel), 1 indiv. Camp d’'Ambre 
(Dr Sicard; Muséum de Paris). 

Race sianakensis : Antsianaka et lac Alaotra (Perrot, in coll. Ober- 
thür). 8 individus. 


Xyloperthodes orthogonius, n. Sp. 
(Voir tabl. des espèces 18, 19. — Fig. 570 du texte.) 


Long. 3 1/2 mill. — Corps relativement étroit, remarquablement 
parallèle; brun, plus foncé sur l'aire postérieure du pronotum et sur 
les flancs des élytres: pattes et antennes rousses. Une seule soie 
dressée de chaque coté du front. Articles de la massue antennaire 
courts, le dernier environ une fois et demie aussi long que large. 
Milieu de l'aire postérieure du pronotum garni 
de grains ràpeux non contigus. Ponctuation dor- 


sale fine mais nette sur la région dorsale, plus Lee 

forte sur la déclivité apicale et sur les côtés. ee 

LATE Ç x PRE RS 17 

Saillies marginales de la déclivité postérieure PL 

costiformes, situées sur le bord même de la dé- NE 

clivité; dents juxtasuturales écartées à la base, os \yl 
LUE At 


non insérées sur un bourrelet sutural, compri orthogonius. Dé- 


mées dans le sens latéral, convexes et lisses à clivité apicale vue 
la face externe, non excavées en dedans, régu- de trois quarts. 


lièrement triangulaires ct terminées en pointe 
line, acérée. Rebord inférieur de la déclivité mince. 

Distribution geographique. — Intérieur de la Côte de l’Ivoire : Bouakë 
dans le Baoulé (Ce Le Magnen in coll. Ph. Franrois), type unique. 


Xyloperthodes discedens, n. sp. 
(Voir tabl. des espèces 18, 20, 21.) 


Long. env. 4,5 mill. — Noir en dessus à l'exception d’une tache 
scutellaire d’un rouge roux; ou bien élytres châtains avec la déclivité 
apicale seule noire; poitrine brune; abdomen et dessous de la tête 
brun roussâtre; funicule des antennes, hanches et cuisses roux: 
massue antennaire, tibias et tarses bruns ou un peu roussàtres. 

Front portant seulement une soie dressée de chaque côté auprès 
des yeux. Dernier article de l’antenne deux fois aussi long que large. 
Sculpture du milieu de l'aire postérieure du pronotum simulant des 


500 P. LESNE. 


écailles imbriquées. Ponctuation des élytres très fine sur le dos, plus 
nette et assez forte sur les côtés ainsi que sur la déclivité apicale. 
Saillies marginales de la déclivité situées en dedans du bord de celle-ci, 
comprimées latéralement, dentiformes, pointues, les supérieures nota- 
blement plus petites que les inférieures. Bourrelet sutural de la décli- 
vité faible; dents juxtasuturales écartées à la base, comprimées latéra- 
lement, triangulaires {vues de profil}, subinfléchies et émoussées au 
sommet, lisses et brillantes à la face externe et excavées à la face 
interne. Rebord inférieur de la déclivité mince; carène inféro-datérale 
prolongée vers le haut jusqu’au niveau de la dent supéro-externe. 

La description précédente s'applique aux individus provenant du 
Congo. Un spécimen recueilli à Sierra Leone diffère de ceux-ci par 
sa taille un peu plus faible (4 mill.), par son corps entièrement noir 
en dessus et surtout par la forme des saillies marginales de la déclivité 
postérieure, saillies qui sont plus brièvement cariniformes, plutôt 
spiniformes, et toutes à peu près également développées. Cette variété 
sierra-leonaise constitue une sorte de terme de transition entre l’es- 
pèce actuelle et la suivante. 

Distribution geographique. — Afrique occidentale guinéenne. 

Gabon (coll. Mniszech => Oberthür), À indiv. Brazzaville, en juillet 
D: Decorse in Muséum de Paris}, 4 indiv. Sierra Leone : Free Town 
(A, Mocquerys in coll. Oberthür), 4 indiv. 


Xyloperthodes abruptus *. 
(Voir tabl. des espèces 18, 20, 22. — Fig. 571 du texte.) 


Lesne 1906, in Ann. del Mus. Civ. di Genova, sér. 3, II (1906), 
p. 414, fig. 


Long. 4 mill. — Tête, prothorax, ély- 
tres, mésothorax, épisternes métathora- 
ciques et massue antennaire noirs; mé- 
tasternum, abdomen, funicule des an- 
tennes et pattes roux; tibias brunâtres. 

Très voisin du X. discedens, mais plus 
étroit et avec la troncature apicale des 
Fig. 571. — Xylop. abrup- élytres plus abrupte. La carène margi- 

bus. Déclivité apicale de  nale de la déclivité postérieure s’allonge 

l'élytre droit vue de trois Vers le haut et dépasse le niveau des 
quarts. dents submarginales de la paire infé- 





Revision des Bostrychides. 561 


rieure. Celles-ci sont petites, conoïdes, à base circulaire, nullement 
comprimées; quant à celles de la paire supérieure, elles sont très ré- 
duites et apparaissent comme de minuscules papilles sur le disque de 
la déclivité. 
Les autres caractères sont identiques à ceux du X. discedens. 
Distribution géographique. — Guinée portugaise méridionale, Rio 
Cassine, décembre-avril {L. Fea in Musée de Gênes), 1 individu. 





TABLE ALPHABÉTIQUE PAR NOMS D'AUTEURS 


TRAVAUX CONTENUS DANS CE VOLUME 


BLACHIER (CH.). — Lépidoptères paléarctiques [pl. 2], 21. 

BourGeo!s (J.). — Les Lycides du Sarawak Museum (Bornéo). 484. 

Bouvier (E.-L.). — Nouvelles observations sur la nidification des 
Abeilles à l'air libre (fig.) [pl. 48-20], 429. 

Buyssox (R. pu). — Monographie des genres Apoica et Synoeca (Ves- 
pides) [pl. 11-17], 333. 

FarRMaIRE (L.). — Notice nécrologique sur AT. Laboulbène, 65. 

GROUVELLE (A.). — Contribution à l'étude des Coléoptères de Mada- 
gascar [pl. 7 et 8], 67. 

In. — Voyage de M. Ch. Alluaud dans l'Afrique orientale, Dryopidae, 
Helminthidae, Heteroceridae [pl. 10}, 315. 

GOUNELLE (E.). — Cerambycides de la région néo-tropicale [pl 4 et 
Den 

Hem (F.) et Ounemaxs (A... — Nouvelle espèce du genre Pergamasus 
[pl. 4-6], 57. 

JOANNIS (J. DE). — Lépidoptères nouveaux de Pile Maurice [pl. 9j, 
169. 

LESNE (P.). — Bostrychides nouveaux ou peu connus (4"° note) (fig), 

393. 
In, — Revision des Coléoptères de la famille des Bostrychides (5° Mé- 


moire) (fig.), 445. 
Lucas (D.). — Notes sur quelques Lépidoptères [pl. 3 et fig.], 26. 


D6% Table des auteurs. 


MagiLe (P.). — Notes sur plusieurs Lépidoptères de la faune palé- 
arctique [pl. 3], 31. 

Jp. — Essai sur la faune de l'ile d'Oléron, 37. 

MAIXDRON (M.). — Matériaux pour servir à l’histoire des Cicindélides 
et des Carabiques, 195. 

PEYERIMHOFF (P. De). — Recherches sur la faune cavernicole des 
Basses-Alpes (avec une carte), 203. 

In. — Considérations sur les origines de la faune souterraine, 223. 

RéGimBaRT (M.). — Voyage de M. Ch. Alluaud dans l’Afrique orien- 


tale (Dytiscidae, Gyrinidae, Hydrophilidae), 235. 


SANTSCHI (F.). — Moœurs parasitiques temporaires des Fourmis du 
genre Bothriomyrmex, 363. 


SIMON (E.). — Voyage de M. M. Maindron dans l'Inde méridionale. 
Arachnides (8° mémoire) (fig.), 279. 


nn ————— 


ABRE;, 
DES GENRES, ESPÈCES ET VARIÉTÉS DÉCRITS DANS CE VOLUME. 


Nora. — Les noms en caractères normands désignent les familles nou- 
velles; les noms en caractères égyptiens désignent les genres nou- 
veaux: les noms en caractères italiques désignent les espèces et variétés 


nouvelles, 


CRUSTACÉ 


Niphargus ciliatus Chevreux, 217. 


ARACHNIDES 


Araneus Achine E. Sim., 309. 
Odites E. Sim., 308. 
pavidus E. Sim., 309. 

Ariadna nebulosa E. Sim... 280. 
oreades E. Sim., 280. 
taprobanica E. Sim., 280. 

Chiracanthium conflexum E. Sim , 

QT 
trivittatum E. Sim., 297. 
Clubiona acanthocnemis E. Sim., 
298. 
nilgherina E. Sim., 298. 
pogonias E. Sim... 312. 

Cyclosa fuberascens E. Sim., 310. 

Dieta chlorion E. Sim., 286. 

Dictyna grossa E. Sim... 306. 

Epocilla xylina E. Sim., 314. 

Eusparassus sanguinifronsE.Sim.. 

312% 

Gephyra pudica E. Sin., 341. 

virescens E. Sim., 314. 


Hahnia Maindroni E. Sim., 309. 
Heteropoda malitiosa E. Sim., 294. 
Leucauge rubrotrivittata E, Sim., 
307. 
sexpustulata E. Sim., 307. 
Macrothele vidua E. Sim., 306. 
Malthonica psechrina E. Sin.? 313. 
Melaenosia E. Sin, 285. 
pustulifera E. Sim., 285. 
Miagrammopes sexpunctatus 
E. Sim., 306. 
Mimetus indicus E. Sim., 284. 
Misumena braminica E. Sim., 288. 
Nephila obnubila E. Sim., 308. 
Oxvytate Castetsi E. Sim., 310. 
Pergamasus primitivus Oud. (deu- 
tonymphe Heim et Oud.;,, 
7. 
Secestria inda E. Sim., 279. 
Simalio castaneiceps E. Sim., 299. 
lucorum E. Sim., 300. 


966 


percomis E. Sim., 299. 


phaeocephalus E. Sim., 300. 


Année 


1906. 


leucaspis E. Sim., 289. 
rigoratus E. Sim., 294. 


Sphingius bilineatus E. Sim., 301. | Tibellus vitilis E. Sim., 293. 
caniceps E. Sim., 301. Tmarus fasciolatus KE. Sim., 287. 
Storena nilgherina E. Sim., 281. soricinus E. Sim., 287. 
Theleticopis Maindroni E. Sim., | Trachelas fronto E. Sim., 304. 
209: oreophila E. Sim., 303. 
Thomisus granulifrons KE. Sim., quisquiliarum E. Sim., 302. 
290. 
COLÉOPTÈRES 


Amphicrossus Fairmairei Grouv., 
82. 


Ancyronyx humeralis Grouv., 
328. 

Aulonogyrus epipleuricus  Rég., 
253. 


flaviventris Rég., 253. 
hypoxanthus Rég., 253. 
Berginus madagascariensis 
Grouv., 144. 

Berosus corrugatus Rég., 266. 
gracilispina Rég., 26%. 
subglobosus Règ., 265. 
tetracanthus Rég., 264. 

BideSsus brevistriga Rés. 245. 

Bostrychopsis cristaticeps Lesne, 

403. 

Brachypeplus 

Grouv., 67. 

Calochromus  gratiosus 
192: 

nigromarginalus Bourg., 193. 

Calodectes Lesne, 446, 453. 
laniger, Lesne, 454. 

Calodrypta une 446, 459. 
erarmata Lesne, 455. 

Calopertha Lesne, 446, 456. 
costatipennis Lesne, 457, 458. 
Kalaharensis Lesne, 457, 459 


plagiatipennis 


Bourg., 


Calophorus Lesne, 404. 
coriaceus Lesne, 405. 

Canthydrus Aluaudi Rég., 247. 

Caprodes Perrieri Grouv., 104. 

Carpophilus piceus Grouv., 72. 

Cautomus armatus Grouv., 115. 

Cereyon limbicollis Rég., 270. 

Cerylon insulare Grouv., A. 
Perrieri Grouy., 143. 
singulare Grouv., 142. 
solidum Grouv., 111. 

Cillaeus Alluaudi Grouv., 69. 
ambiquus (sub castaneus Murr.) 
Grouv., 69. 

Argodi Grouv., 69. 
Fairmairei Grouv., 70. 
rufulus Grouv., 70. 

Circopes bimaculatus Grouv., 80. 
Decorsei Grouv., 80. 
pubescens Grouv., 81. 
tomentosus Grouv., 81. 

Cladophorus Satanas Bourg., 186. 

Clypeodytes Neumanni Rég., 242. 

Copelatus aethiopicus Rég., 250. 
alrosulcatus Rég., 254. 

Cryptarcha Sicardi Grouv., 93. 

Cyclonotum rubrocinctum Rég., 

269. 


Cvelovenlus castaneus Goun., 3. 


Table des 


Germaini Goun., 3. 
Dilophotes Shelfordi Bourg., 19%. 
Dinoderopsis Lesne, 400, 

escharipora Lesne, 401. 
Dinoderus ochraceipennis Lesne, 

399. 

Diphyllus Alluaudi Grouv., 128. 
canaliculatus Grouv., 131. 
concolor Grouv., 430. 
histrio Grouv., 135. 
maculatus Grouv., 430. 
magnus Grouv., 129. 
parvulus Grouv., 133. 

Sicardi Grouv., 136. 

sordidus Grouv., 133. 

variegatus Grouv., 132. 

V notatus Grouv., 134. 

undulatus Grouv., 128. 
Ditomoidea Grouvelle, 94. 

Alluaudi Grouv., 9%. 

Fairmairei Grouv., 95. 

tuberosa Grouv., 95. 

Dryops brevitarsis Grouv., 316. 
rufiventris Groux., 147. 

Elmidolia conspecta Grouv., 156. 
conspicua Grouv., 157. 
crassa Grouv., 152. 
odiosa Grouv., 156. 
sordida Grouv., 154. 
soror: Grouv., 150. 
stulta Grouv., 152. 

Euproctus Baeri Maindr., 200. 

Europs crenicollis Grouv., 127. 

Globaria seriata Rég., 269. 
simplexæ Rég., 268. 

Gymnocerus Bruchi Goun., 47. 
histrio Goun., 18. 

Hapalips Alluaudi Grouv., 138. 

Haptoneus dispersus Grouv., 74. 
picinus Grouv., 73. 

Helminthocharis Grouv., 321. 


genres, etc. 





9067 


picea Grouv., 324. 

Helminthopsis Grouv., 319. 
dissimilis Grouv., 320. 
lucida Grouv., 319. 

Helmis subfuliginosa Grouv., 149. 

Helochares curtus (melanophthal- 

mus Reiche, var.) Rég., 260. 
laeviusculus Rég., 264. 
notaticollis (melanophthalmus 

Reiche, var.) Rég., 260. 

Hemipeplus madagascariensis 

Grouv., 116. 

Herophydrus variabilis Rég., 238. 

Heterarthron caribeanus Lesne, 

396, 399. 
jamaicensis Lesne, 395, 397. 

Heterocerus Alluaudi Grouv., 16%. 
dubitabilis Grouv., 167. 
Fairmairei Grouv., 164. 
montanus Grouv., 163. 
inquinatus Grouv., 330. 
ornatus Grouv., 329. 
Perrieri Grouv., 166. 
vulpes Grouv., 165. 

Hoplistocerus  callioides 

Fi 
dichrous Goun., 8. 
Iheringi Goun., 6. 

Hydraena Alluaudi Rég., 277. 
brevipalpis Règ., 276. 
kilimandjarensis Rég., 277 

Hydrochus albicans Règ., 273. 

Hydroporus kilimandjarensis 
Rég., 236. 

Hyphydrus maculiceps Rég., 239. 
nigrovittatus Rég., 240. 
variolosus Rég., 239. 

Inopeplus major Grouv., 117. 

Laccophilus flaveolus Rég.. 
pilitarsis Rég., 247. 
productus Rég., 249. 


Goun.. 


211 


D68 
Laemophloeus Alluaudi 
120. 
brevipennis Grouv., 119. 
Fairmairei Grouv., 122. 
mirificus Grouv., 120. 
Perrieri Grouv., 121. 
Limnius trilineatus Grouv.. 448. 
Litargus énsolitus Grouv., 1% 2. 
madagascariensis Grouv., 143. 
Lobelmis subnigra Grouv., 318. 
Mecedanum carinifrons Grouv., 
105. 
punctatum Grouv., 106. 
Megasternum brunneum Rég., 270. 
Melampyrus ShelfordiBourg., 192. 
Meligethes atomus Grouv., 78. 
instabilis Grouv., 78. 
Menidius Gounellei Maindr., 
rufocruciatus Maindr., 199. 
Metacerylon Grouvelle, 410. 
parallelum Grouv., 110. 
Micrambe apicalis Grouv., 141. 
consors Groux., 140. 
modestus Grouv.. 141. 
opaculus Grouv., 140. 
Micrapate bicostula Lesne, 406. 
neglecta Lesne, 409. 
puberula Lesne, 409. 
pupulus Lesne, 407. 
Microdinodes Grouvelle, 
melaenus Grouv., 325 
quadrifasciatus Grouv., 324. 


Grouvy., 


198. 


324. 


Monotoma madagascariensis 
Grouv.. 126. 
Nebrioporus (Hydroporus 


subg.) Régimbart, 237. 
Ochthebius rugulosus Rég., 276. 
strangulatus Rég., 274. 
tenuipunctus Règ., 275. 


Onota limbipennis Maindr., 201. 
longipennis Maindr., 200. 


Annee 1906. 


vitticollis Maindr., 201. 

Orectogyrus coptogynus Rég 
erosus Rég., 258. 
feminalis Rég., 257. 
laticostis Rég., 254. 
nairobiensis Rég. (var.), 256. 
rugulifer Rég., 255. 
tavetensis Rég. (var.), 256. 

Oreodicastes Gounellei Maindr.. 

195. 

Otoglossa lagenula Maindr., 202. 

Pachyelmis amoena Grouv., 322. 
ingens Grouv., 158. 
obliqua Grouv., 159. 
Regimbarti Grouv., 158. 
silvatica Grouv., 157. 

Pallodes aestimabilis Grouv., 86. 
a terrimus Grouv.,88. 
militaris Grouv., 88. 
niger Grouv., 89. 
nigrocyaneus Grouv., 87. 
nitidus Grouv., 86. 
orthogonius Grouv., 84. 
Perrieri Grouv., 90. 
scutatus Grouv., 84. 
scutellaris Grouv., 94. 
Sicardi Grouv., 85. 

Paramecosoma  brete 
139. 

Peltodytes speratus Rég., 235. 

Philhydrus Alluaudi Rég., 262. 

Philothermus seminiger Grouv., 

115. 
Phloeotherates luctuosus Maindr., 
196. 
stricticollis Maindr., 196. 

Potamodytes latus Grouv.. 145. 
Perrieri Grouv., 145. 

Pria crassa Grouv., 79. 
parvula Groux., 77. 
pygidialis Grouv., 76. 


, 208. 


Grouv., 


Table des genres, etc. 


Pseudomacronychus 
velle, 326. 
castaneus Grouv., 327. 
Psoa sexquitata Lesne, 393. 
Rhechodes brevicornis Grouv., 100. 
dorsalis Grouv., 97. 
Fairmairei Grouv., 99. 
interruptus Grouv., 98. 
minimus Grouv., 101. 
Sicardi Groux., 98. 
spinosus Grouv., 96. 
Shoguna Sicardi Grouv., 195. 
Sinocalon Lesne, 446, 447. 
pilosulum Lesne, 449, 452. 
reliculatum Lesne, 449, 451. 
Sinoxylon angolense Lesne, 470, 
»07. 
bellicosum Lesne, 469, 497. 


> ? 


= 


birmanum Lesne, 474, 540. 
bufo Lesne, 466, se 
cucumella Lesne, 474, 544. 
cuneolus Lesne, 270. 508. 
dekkanense  (crassum 
subsp.) Lesne, 538. 
dichroum Lesne, 470, 508. 
divaricatum Lesne, 468, 495. 
epipleurale Lesne, 468, 496. 
erasicauda Lesne, 469, 502. 
flabrarius Lesne, 474, 543. 
kohlarianum tm Lesne, 
subsp.), Lesne, 540. 
pachyodon Lesne, 466, 486. 
pubens Lesne, 471, 51. 
spathiferum (transvaalense Lesne, 
subsp.), Lesne, 533. 
vermiculatum (senegalense Karsh, 
Lesne, 501. 
LverTUGeTuNt (transvaalense Lesne, 
subsp), Lesne, 534. 
Sosylus carinifrons Grouv., 


Grou- 


Lesne, 


var.), 


108. 


| 





D69 
frater Grouv., 107. 
Spercheus crenaticollis Rég., 271. 
humeralis Règ., 272. 
Sphaeridium obscurum Rég., 271. 
Slenelmis Alluaudi Grouv., 317. 


Strongylus Fairmairei Grouv.,83. 
Sicardi Grouv., 83. 

Taurolema albopunctata Goun., 15. 
flavovincta Goun., 13. 
Oberthuri Goun., 12. 
rutlilans Goun., 14. 

Trichalus Shelfordi Bourg., 190. 

Volvulus compressus Rég., 267. 
ellipticus Rég., 268. 
obsoletus Rég., 268. 

Xylobanus senescens Bourg., 488. 

Xyloboscacaptiosa Lesne, 414, 417. 
cuspidata Lesne, 413, 416. 
spinifrons Lesne, 412, 415. 
vicaria Lesne, an 4, 4AS. 

Xyloniulus epigrus Lesne, 409. 

Xyloperthodes Lesne, 447, 545. 
clavula Lesne, 548, 553. 
discedens Lesne, 549, 559. 
evops Lesne, 549, 5506. 
granulatus Lesne, 549, 558$. 
hova Lesne, 548, 552. 
incertus Lesne, 548, 554. 
nasifer Lesne, 549, 557. 
orthogonius Lesne, 549, 559. 
sianakensis (granulatus 

subsp.) Lesne, 558. 

Xylophorus Lesne, 419. 
abnormis Lesne, 420. 

Xylopsocus acutespinosus Lesne, 

424, 4 
LU 


Lesne, 


27. 


sn, . 49 


© 
1 
(==) 


Annee 1906. 


HYMÉNOPTÈRES 


Apoica thoracica R. Buyss. (var.), 
343. 


Synoeca 


splendens  R. 
(var.), 398. 


Buyss. 


LÉPIDOPTÈRES 


Ambesa wmbriferella Mab., 35. 
Camelopteryx J. Joannis, 180. 
multicolor 3. Joann., 180. 
Caradrina hispanica Mab., 31. 
Catada obscura J. Joann., 175. 
Chloroclystis chlamydata J. Joann., 
178. 
exilipicta 3. Joann., 176. 
Conservulacinisigna J.Joann., 170. 
Corgatha argillacea 3. Joann., 173. 
Ctenus Mabille, 32. 
malacellus Mab., 33. 
Dysauxes florida J. Joann., 169. 
Ellopia ? Dumonti Mab., 32. 
Euschraemon nigronaeralis Mab., 
39. 


Euzophera pusilla Mab., 35. 





Glyphodes mascarenalis J. Joann., 
182. 

Gymnoscelis nigella J. Joann., 179. 

Heterographis costalbella Mab., 34. 

Lita suaedicola Mab., 54. 

Lymantria Oberthiüri D. Luc., 25. 

Melanargia Lucasi Rbr. (descrip- 
tion de l'œuf, de la chenille 
et de la chrysalide) D. Luc. 
29. 

Plusia rhodochrysa J. Joann., 171. 

Polydesma nigrocyanea J. Joann., 


172. 

Sarrothripa maurilia J. Joann., 
174. 

Zygaena  pygmaeoides  (jucunda 


Meissn., ab.) Blach., 22. 


ORTHOPTÈRE 


Epacromia viridis (tergestina var.) Mab., 44. 





Page 


HI 


ERRATA 


31, ligne 4%, au lieu de 


83, 
116, 
120, 
208, 
231, 
282. 
109, 
109, 


14, au lieu de 


26, au lieu de : 
: Mandari, lire : Mandraré. 
39, au lieu de : 
17, au lieu de : 

3, au lieu de : 
A1, au lieu de : 
au lieu de : 


33, au lieu de 


10 


2 


: fig. 1-5, lire : fig. 1-4. 
: Soalaba, lire : Soalala. 
Philotermus, lire : Philothermus. 


Espèces, lire : Espèce. 

porté avec lui, lire : porté sur. 
Coonor, lire : Coonoor. 
puberula, lire : puberula. 
neglecta, lüre : neglecta. 


Annales de la Société entomologique de France. Vol. LXXV/1906) PL. 18 


#7, 


Fig. 2 








P. Lesne phot. 


WNidification des Abeilles 





Annales de la Société entomologique de France. Vol. LXXV/(1906) PL. 19 


P. Lesne phot. Hél. Sohier 


Nidification des Abeilles 





LE 





Vol.LXXV(1906)PL20 


entomologique de France 


te 


> 


eAnnales de la Socie 





Mauge. 


Hel 


Lafontaine, Paris. 


Imp. L 


Millot del. 


À. 


Widification des À beïlles 





Car 


se 

















 Marseui). . DUR 
à Ditomides (Monogr. dus, par h. ‘de la BRULERIE. : . . . 
Eumolpides Dieu des), par E. LerèvRE par 


1e 


CAE SEE PAT RO NS 


de Marseur 
à Histérides del 
 Histérides nouveaux (Description d’), par de MarseuL. . . 1 0 
Magdalinus d'Europe et circa, p. Desprocners pes LoGEs. . À do Ê 
… Nanophyes (Monogr. du genre), par H. Br. de Barnevizce. . À 50. 
Érotylides et Endomychides de l'Ancien Monde (Revision des) 1 50 e 
Glaphyrus (Monogr. du genre), par Haroz» (traduction 
* & À Preud'homme de Borre).:,. 22414 #0 3 2" 
Oxyporus (Tableau synopt. du genre), par À. FauveL. - : 
Characters of undescribed Lepidoptera heterocera, par 
MONALRER à 110200 RECU EN MER GORE Le 
Tableaux unalytiques pour déterminer les Coléoptères 
d'Europe 





Archipel Malais, par de MARSEUL. . . . . . 


I. Nécrophages (traduit de REITTER). + . : . . . : 
I. Colydiides, Rhysodides, Trogositides (traduit de 
REITTER). . . . . . RAS AS NET ER STAR 


"Catalogue des Coléoptères de la faune galo-r hénane, 
Dar ADS WARNIER HUE ES RANCE 2 


_… Le prix du port de ces ouvrages (sauf la Faune et les Cata- 
logues syn. et pour étiqueltes. envoyés franco) et celui des Frese î 
à part son! à la charge de l'acheteur. a 


— 





 L'Abeîlle, Journal d’Entomologie, fondé par S. DE nee 
continué par la Société entomologique de France, publie spécia- 
lement des travaux sur les Coréoprères de l'Ancien Monde. 
M. L. Bedel, 20, rue de l’Odéon, est chargé de la publication du Journal 
(examen et admission des mémoires et correspondance scientifique). $ 


Le 13° et dernier fascicule du vol. XXX a été distribué. 


Le montant des abonnements aux volumes de l’Abeille doit être 
adressé à M. V. VAUTIER, agent de la Société, 28, rue Serpente:: 





COLLECTIONS 


1° Collection H. Sénac M kann dé 
2° Collection Ch. Brisout de Barneville (Coléoptères d'Europe) ; Eh. 


Chez M. L. Bedel, 20, rue de l'Odéon. 


3° Collection Peyerimhoff (Wicrolépidoptères) ; 41 (Gris 
4° Collection H. Brisout de Barneville (Co/éoptères d'Europe); AE 
5° Collection Aubé (Coléoptères d'Exrope); Ve 
6° ct PO des Orthoptères de France donnéé à la Société 4 
par M. A AT ETS 
7° Coliections E. Gobert et L. Pandellé (Diptères); S "e 20 
8° Collection entomologique française de tous les Re RON CA 
9° Collection d'exemplaires typiques; Ke 


Au Siège social, 38, rue Serpente. * AE # pe 


. La « Commission des Collections » est chargée de créer ces deux der- 

b: ières Collections. A cet effet, une vaste salle attenant à la Bibliothèque a UE, 
‘ét louée-et est prête à recevoir les insectes français de tous ordres et LE 
1 R Tunes que les Mes LE den Por avec localités Reese. ne 


Pt SR 













De 






% 


E.-L. Bouvier. — Nouvelles observations sur la nidification Au | 
des Abeilles'à l'air libre [pl. 18, 19,/20letfg.1. +. 71.420 | 






| P. Lesnr. — Revision des Coléoptéres de la famille des Bos- | 
trychides (fig) 11" ERP RER CR TRS AA 
Table alphabétique par noms d'auteurs... .:. : . . . 563 






Table des genres, sous-genres, espèces, ele. décrits dans ce 
| polume ;:2 SAUT. ANSE RENE AN NAS RE 
BrpQUt. NRA EN A An 







Avis aux Libraires et aux personnes étrangères | 





à Ia Societé 






| Les ouvrages mis en vente par la Suociétéentomologique de France À 
| sont livrés contre paiement, au siège social, Hôtel des Sociétés savantes * 
| (rue Serpente, 28), à la Bibliothèque, tous les jours, de 4hewres 1/2 
à à 6 heures 1/2 du soir, excepté les mercredis et jours de fêtes. He 
On y prend des abonnements pour les Annales ou le Bulletin 














de la Sociélé entomologique de France et pour l’Abeille, Journal 






d’Entomologie. 






Pour la correspondance scientifique et les annonces, s'adresser 





au Secrétaire de la Société entomologique de France 





28, rue Serpente, Paris, 6°. 


eu PP 0 
2 e bal : D à E 4 fs < ; ce 
ti Ne ‘is 


| 








sa 


Typographie Firmii-Didot et C*, = Mesnil (Eure) Ha 


5 n