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DES
SCIENCES NATURELLES
PREMIERS TRAVAUX DE LA SOCIËÈTÉ
(1835 à 1853).
La Société des sciences naturelles de la Charente-
Inférieure, dont l’existence individuelle date de 1835,
a des racines plus profondes dans le passé et elle se
rattache, par ses souvenirs, ses membres fondateurs
et ses collections, à l’académie de la Rochelle,
fondée par lettres patentes de 1732.
Le 31 décembre 183$ , la Charente-Inférieure ,
annonçait à ses lecteurs la fondation d’une nouvelle
association scientifique départementale. « Embrasser
6 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES.
l'ensemble de la science et y ajouter, c’est chose
fort belle, mais encore plus difhcile: observer et
enregistrer des faits, surtout des faits locaux , c’est
chose moins éclatante, mais plus facile et non
moins utile. Réunir, dans une collection que le
temps rendra riche et complète , toutes les produc-
tions naturelles du département, les classer et les
décrire , en entrant dans les plus grands détails, en
notant soigneusement les irrégularités et les -anoma-
lies, en indiquant exactement les habitats, encadrer
pour ainsi dire ce tableau par les productions des
trois rèones des frontières des départements limi-
trophes , afin de rendre la oradation sensible par le
rapprochement des points de comparaison , fournir
ainsi des matériaux bien élaborés et en même temps
les moyens de vérifier à chaque instant chaque point
du travail, tel est le but de cette société. Cette
conception nous paraît heureuse , ajoutait M. Dela-
yant. Elle fait, en faveut de la science, un travail
utile et minutieux qui ne peut être exécuté que par
des associations locales. Elle ouvre cette société À
toutes les personnes qui aiment les sciences natu-
relles , même sans être savantes , même en n’y
consacrant que de rares instants ; bien voir une fois
sera assez pour y payer son tribut. » Une expérience
de 36 années a justifié les prévisions des fondateurs
de la société, MM. Fleuriau de Bellevue , Blutel et
D’Orbigny père.
Le 22 novembre 1835 , à une heure de l’après-
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. ,
—
midi, MM. Alphonse de Beaupréau , propriétaire à
la Rochelle ; Blutel , directeur des douanes à la Ro-
chelle ; Bonpland , docteur en médecine ; Cassa-
gneaud , conservateur du musée de la ville; Elie
Chevallier, chef d'institution à la Rochelle ; D’Orbi-
gny père, naturaliste du gouvernement, à la Ro-
chelle ; Dubeugnon , juge au tribunal; Fleuriau de
Bellevue, correspondant de l’Institut ; Hubert, phar-
macien ; Mashommer , jardinier botaniste à la Ro-
chelle, et Pouyade, pharmacien à la Rochelle, se
réunirent dans une des salles de la bibliothèque de
la Rochelle que le Maire de la ville avait mise à leur
disposition, et jetèrent les bases d’une société destinée
à propager l'étude des sciences physiques en général
et spécialement la connaissance des productions natu-
relles du département de la Charente-Inférieure.
Leur projet d'organisation , daté du 197 avril 1835,
reçut de nouvelles adhésions , celles de MM. Bargi-
gnac, conseiller de préfecture, à la Rochelle; :
Bauga , docteur en médecine, à Cognac; Cotard,
pharmacien , à Pons; Durat, ancien directeur du
collége de Pons ; Michelet, docteur en médecine, à
Pons ; Edouard D’Orbigny, employé des contri-
butions indirectes , à la Rochelle : Salvador D’Orbi-
gny , vérificateur des poids et mesures , à la
Rochelle ; P. Drouineau , docteur en médecine, à
la Rochelle ; Dufour , capitaine d'artillerie , à
Rochefort; Faure, docteur-médecin en chef de
V’hôpital d’Aufredi; Le Coq de Boisbaudran aîné ,
8 _ SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES.
nécociant, à Cognac; Sauvé, docteur-médecin,
aide-major à Aufredi, et R.-P. Lesson , correspon-
dant de l’Institut, pharmacien en chef de lhôpital
de la marine , à Rochefort.
Le 4 mars 1836, le bureau fut constitué de la
manière suivante :
MM. Fleuriau de Bellevue, président ;
Bonpland et Blutel , vice-présidents ;
Dubeugnon , secrétaire ;
Bargignac , secrétaire-adjoint ;
Hubert , trésorier ;
C. D’Orbigny père, conservateur.
S. D’Orbigny , conservateur-adjoint ;
Chevallier, archiviste.
Les statuts furent approuvés le 29 avril 1836,
par M. le Ministre de l’intérieur et lactivité de la
compagnie s’accrut dès lors chaque année.
La première période de l’activité de la société
s'étend depuis sa création jusqu’en 1854. En 1850,
elle livra, pour la première fois, au public, un
compte-rendu rétrospectif de ses travaux.
Les études de cette compagnie se répartissent en
trois parties correspondant aux sections qui la divi-
sèrent à son origine : 1° Géologie ; 2° Botanique ;
3° Zoologie.
Géologie. — À la géologie se rattachent les mé-
moires de M. Fleuriau de Bellevue, sur la forêt
sous-marine de l’île d'Aix; — l’état physique du
territoire de la Charente-Inférieure ; — l’action de
SOCIETÉ DES SCIENCES NATURELLES. 9
la mer sur les côtes ; — des observations météorolo-
giques poursuivies pendant un demi-siècle ; — l’étude
des causes de la diminution du nombre et du volume
des sources ; — l'influence de L'air sur la santé des
habitants ; — des recherches pour l’amélioration de
nos pavés ; — la décomposition des murs et des
rochers ; — le puits artèsien creusé au Mail ; — Ïa
pierre lithographique de la Couarde , identique à
celle de Pappenheïm ; — les buttes de Saint-Michel
en Lherm; — les carrières du département. —
M. Grasset a décrit le bois fossile d’un élan. —
M. Coquand , membre de la société géologique de
France, la tourbière de Forges et un cerf gigan-
tesque fossile qui y fut trouvé en 1828. — M.
D'Orbigny père, a étudié la carte géologique du
département et avec le concours de M. de Beaupréau
les pierres lithographiques de Saint-Xandre , de
Saint-Sauveur et du Gué-d’Alleré. — M. W. Manès,
a dressé les cartes géologiques des départements
limitrophes. — M. Th. Vivier, officier supérieur
d'artillerie, a présenté un tableau synoptique des
divers systèmes de classification géologique et miné-
ralogique. — M. Léon Bonniot a offert à la société
un plan en relief des rades et pertuis de la Rochelle,
travail qui est une des pièces les plus intéressantes
de la salle géologique du muséum Fleuriau.
Botanique. — La section de botanique a publié,
en 1845, un catalogue provisoire pour la flore du
département , destiné à recevoir les rectifications et
10 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES.
observations des botanistes des diverses localités. Les
travaux nombreux reçus à cette occasion ont été dé-
posés dans les archives de la société. MM. D’Orbieny,
Chevalier et Hubert ont étudié les plantes marines et
particulièrement les ZJaminaires (laminaria bulbosa ,
digitata, saccharina et phyllitis) et le ceramium œgagro-
phyllum. Les mémoires de MM. D’Orbigny et Hubert
ont été publiés. M. Buhot a offert à la société un ta-
bleau de Thalassiophytes préparées avec art, de manière
à représenter l’ensemble des familles naturelles de
cette classe. M. Émile Beltremieux a légué à notre
bibliothèque , en mourant , la lichénographie , ma-
nuscrit in-quarto, comprenant :
19 L'analyse des genres et des espèces , extrait de
de Candolle ;
29 La description des lichens, de G.-F. Hoffmann ;
30 La géographie des lichens, traduction de Fries ;
4° Un atlas de soixante-treize planches qu’il avait
peintes avec le plus grand soin.
M. L. Faye a lu diverses monographies végétales et
a publié une flore des phanérogames du département,
qui est encore aujourd'hui le travail le plus complet
produit par la société dans cet ordre d'idées. M. de
Beaupréau s’est également occupé de l’étude des
phanérogames , il a critiqué la flore de Lesson et
fait d’intéressants rapprochements entre la végétation
des îles de Ré et d’Oleron et celle du midi de la
France ; il propose la réunion en. une seule espèce ,
l’inula squarrosa, des inula germanica, inula salicina, et
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 11
inula squarrosa. M. D’Orbigny père a lu un mémoire
sur le chêne séculaire (1714 ans), quercus racemosa ,
de Montravail, commune de Pessines (canton de
Saintes). Madame Georges a fourni à la société la
plus fructueuse collaboration pour les études bota-
niques.
Zoologie. — MM. D'Orbigny, Dufaure, Lem et
Ponsin ont porté leurs investigations sur l’ordre des
oiseaux palmipèdes si importants pour une contrée
maritime. M. Blutel s’est livré avec persévérance et
succès aux travaux entomologiques. M. Emile Beltre-
mieux à l'étude de l’ordre des diptères. M. Ardouin a
recueilli dans ce département une partie des éléments
de son livre magistral sur la pyrale de la vigne. MM.
Fleuriau et Boffinet ont étudié les termites et les divers
moyens de prévenir ou plutôt d’atténuer les ravages
de ces terribles hémiptères. M. Sauvé a observé la
reproduction des sangsues et a publié un mémoire
sur ce sujet. M. Dubois 2 lu un travail sur l’histoire
et la culture des huîtres. M. Brossard sur les abeilles
qu’il avait étudiées en poète, en philosophe et en
naturaliste sagace. M. D’Orbieny à publié une im-
portante étude sur les parcs et bouchots à moule
d'Esnandes pour défendre les intérêts des riverains.
En séance ont été signalés divers cas de monstruosités
étudiés d’après les principes de Geoffroy Saint-
Hilaire.
La collection de M. D’Orbiony a été acquise par
la ville et réunie aux collections déjà existantes.
12 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES.
Physique et Chimie. — Bien que ne rentrant pas
immédiatement dans les études de la société, des
questions médicales et agricoles ont été souvent abor-
dées par des membres qui s’occupaient de médecine
et d'agriculture , par MM. Sauvé et de Beaupreau,
ainsi que des applications aux arts et à l’industrie,
par MM. Fleuriau, L. Bonniot et Vivier. La physique
et la chimie ont été l’objet d’études de MM. Fromen-
tin, Hubert, Sauvé, Cartier et Vivier : Préparation
de la crème de tartre, principe colorant du po/yomium
tinctorium, du ceramium penicillatum , recherches sur
la couleur rouge de l’eau des marais salants, etc.
Travaux et Mémoires divers. — M. Vivier commu-
nique d’intéressantes recherches sur la concordance
des résultats du calcul et de lobservation directe
pour mesurer la vitesse de la lumière.
M. Brossard présente un fragment de gâteau de
cire extrait d’une ruche contenant des larves du Gale-
aria alveolaria , lépidoptère funeste aux abeïlles ; il
entretient la socièté des dégâts occasionnés par la
larve du cossus dans le tissu ligneux des arbres.
M. Fleuriau de Bellevue lit une notice sur la
graine de chanvre de la Chine (Machorchorus) , qui
atteint une hauteur de quatre à cinq mètres. Le mode
de rouissage de ce chanvre c’est de placer les tiges
coupées par fragments d’un mètre dans un conduit
de bois au milieu duquel on fait circuler pendant
quelques heures un courant de vapeur d’eau; il
expose les propriétés d’un nouveau réactif à l’aide
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 13
duquel on peut distinguer la présence du sucre dans
certains liquides, un morceau de mérinos trempé
pendant trois ou quatre minutes dans une solution
aqueuse de bichlorure d’étain ; il lit ensuite une
notice qu'il a adressée à la Commission nommée
par l’Assemblée nationale pour étudier toutes les
questions relatives à la marine ; cette notice a pour
objet d'appeler lattention du Gouvernement sur le
plan en relief des rades de la Rochelle, exécuté par
M. Léon Bonniot. — Le même membre entretient
la compagnie des procédés anglais du drainage des
terres et il signale plusieurs points du marais où
l'hydrogène se dégage en grande quantité, notam-
ment le pont qui bout (canal de Vix) , et les bouil-
lousses (marais mouillés de la Sèvre).
M. Bonniot explique au moyen d’un tube en toile,
flexible , de sa composition , le système des wagons
mûs par l’air comprimé. Il fait un compte-rendu de
la navigation à vapeur à hélice sur les canaux ; il
présente ensuite un examen du moulin à irrigation
de M. Amédée Durand , et un mémoire important
sur les atterrissements.
M. Manès adresse à la société une notice sur la
géologie du département et particulièrement sur les
dépôts de gypse depuis Matha jusqu’à Oleron.
M. D'Orbigny montre en séance des Testacelles
Maugei , de Ténériffe, qu'il a trouvées acclimatées
dans son jardin.
M. Sauvé entretient ses collègues de ses expé-
14 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES.
riences sur l'appareil électrique des torpilles, au point
de vue anatomique et physiologique. Il offre au
muséum des échantillons de plusieurs espèces d’hiru-
dinées, genres aulastome, hœmopis et hirudo. I expose
à la société une étude du docteur Boileau de Cas-
telneau , sur la folie instantanée.
Quelques années plus tard, M. Sauvé commu-
nique ses expériences d’hirudiniculture et d’ostréicul-
ture dans ses bassins de pisciculture, qui sont visités
par une Commission que délégua la société.
M. Bofhinet adresse à la société un mémoire géolo-
gique, sur lequel M. Vivier fait un rapport élogieux.
À ce mémoire était joint un envoi de fossiles de la
craie pour le musèum.
M. Coquand offre une description des terrains
primaires et ignés du département du Var, et un
mémoire sur les fossiles, qu’il a recueillis dans le
Chili avec M. Bayle.
Le projet de la séparation des eaux douces et
salées , dans les douves de la Rochelle, fut l’objet
de rapports de MM. Guyot-Duclos et Sauvé.
Les études météorologiques de M. Vincent, de
Courçon , sont communiquées par M. Fleuriau de
Bellevue , et M. Cassagneaud fait À cette occasion
des observations météorologique intéressantes.
Un mémoire sur le passage à Beauvais-sur-Matha
de mouettes à pieds bleus étrangères au pays, est lu
par M. le docteur Savatier.
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 15
M. Ed. Beltremieux entretient la société de la
reproduction du poisson , truites et saumons , à
l’occasion des expériences de M. Coste. À ce moment
les membres de la compagnie firent des études de
pisciculture et s’attachèrent particulièrement à la
multiplication des chevrettes dans des bassins que
la société des sciences naturelles fit construire auprès
de la digue et de la pointe de Chef-de-baie.
M. Aucapitaine rend compte d’une excursion qu’il
a faite à la pointe du Ché en compagnie des savants
voyageurs Ewald et Justus Roth qui ont constaté
l'identité des couches géologiques et des fossiles de
ce terrain avec ceux qu'ils ont observés aux environs
de Berlin.
Le 2 avril 1851, les séances de la société eurent
un intérêt particulier par suite du séjour à la Ro-
chelle de M. Alcide D’Orbigny qui exposa le résultat
de ses voyages et de ses travaux paléontologiques.
Il démontra la parité complète qui existe dans les
conditions de développement des animaux des temps
primitifs et ceux que nous voyons aujourd'hui. Il
pensait que les diverses espèces qui se sont main-
tenues jusqu’à nos jours, ont obéi à des conditions
d'organisation par séries parallèles et non par progrès
du simple au composé, mais plutôt dans l’ordre
inverse. M. D'Orbigny, passant ensuite à la question
géologique pure, explique, sans recourir à la théorie
des soulèvements, la formation des étages et la
diminution progressive de l'étendue des mers, et
16 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES.
confirme lexplication donnée par M. Fleuriau, des
atterrissements de la Sëvre.
La séance du 16 juin, de la même année, est
marquée par la présence de deux naturalistes étran-
gers: M. Lloyd, l’auteur de La ffore de l’Ouest, et
M. de la Pylais qui fait d’intéressantes communi-
cations sur la salamandre , les poissons et la flore
de Terre-Neuve. M. de la Pylais adresse un rapport
à la société sur une excursion aux buttes de Saint-
Michel-en-Lherm. Il signale la rencontre faite, en
1823 , de grandes masses de sargasses, algue péla-
gienne du Tropique , avec des poissons de la même
région, lhistrio antennarius , et fait remarquer que la
mer avait perdu sa teinte verdûtre habituelle , pour
affecter les tons d’un bleu intense qu’elle prend sur
les points de l'Océan, où la sonde ne saurait at-
‘teindre le fond.
M. Sosthène Boutiron entretient la compagnie de
ses observations, sur la déviation de la boussole
pendant l’éclipse solaire.
M. Casimir Lem, possesseur d’un musée d’orni-
thologie, offre à la ville la cession de ses collections,
celle-ci charge une commission municipale à laquelle
est délégué M. Blutel, vice-président de la société ,
pour examiner le projet d'acquisition. Ces collections
acquises furent réparties entre les deux musées. Au
même moment, la bibliothèque de la société s’enri-
chissait de quatorze volumes de botanique et deux
d’entomologie , hommage de M. Alph. de Beaupreau.
SOCIÈTE DES SCIENCES NATURELLES. 17
Le 26 janvier 1852, M. Fleuriau de Bellevue présida
pour la dernière fois la société des sciences naturelles,
peu de jours après il succombait. Le 23 février
suivant, la compagnie décidait l'insertion dans les
procès-verbaux et la publication des discours pro-
noncés sur la tombe de son vénéré président, par
MM. Blutel et Sauve. |
La société reconnaissante du legs fait en sa faveur
par M. Fleuriau de Bellevue (testament du 29 avril
1847) , décide que le nom de wuséum Fleurian sera
donné aux collections départementales.
M. Fleuriau est remplacé comme président par
M. Blutel , le 17 mai 1852. Dans le même mois,
une nouvelle perte frappe la société, M. de Beaupreau
meurt, et M. D’Orbigny , pour cause de vieillesse ,
cesse d'assister avec régularité aux séances de la.
SUCIÈ IE
M. Th. Vivier remet une revue analytique des
travaux scientifiques de M. Fleuriau de Bellevue,
cette notice est déposée aux archives et plus tard
insérée dans les annales.
La séance du 23 août 1852 présente un intérêt
spécial, grâce à la présence de M. de Quatrefages ,
membre de l’Institut. Ce savant explique Panatomie
et la physiologie succinctes de la physale, dont un
exemplaire est placé sous les yeux de l’assemblée.
Il entretient également la société de la maladie des
müriers et de la fécondation artificielle des poissons.
M. de Quatrefages , à la séance du 6 septembre
18 SOC:ÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES.
suivant , présente le dessin de la borlasia angliæ , et
s'étend sur la nature des œufs de la bulle fragile et
l’hermaphroditisme chez les mollusques.
À la réunion du 20 du même mois, il expose le
résultat de ses recherches sur les mollusques nudi-
branches , sur le système nerveux des annélides et
particulièrement de lalbione , il produit à l’appui de
ses travaux, des aquarelles d’une merveilleuse exac-
titude.
À la séance du 4 octobre, ce savant, après avoir
exprimé les regrets de M. Valenciennes, membre de
l'académie des sciences , en ce moment à la Ro-
chelle, de n’avoir pu assister aux séances de la
socièté , communique ses intéressantes études sur le -
branchellion.
M. de Quatrefages à déjà raconté son séjour à la
Rochelle , d’abord dans la Revue des Deux-Mondes,
puis dans les Souvenirs d’un naturaliste.
L'année 1853 a été principalement témoin des
expériences de pisciculture auxquelles s’est livrée la
société , et de celles d’hirudiniculture et d’ostréicul-
ture faites par le docteur Sauvé.
La compagnie se pourvoit auprès du ministère
pour être reconnue établissement d'utilité publique.
À partir de ce moment, le muséum Fleuriau est
ouvert au public.
SOCIÈTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 19
IT
LA SOCIÈTÉ DES SCIENCES ET L'ACADÈMIE DE LA ROCHELLE
(1854 à 1872).
Les courses scientifiques entreprises par les mem-
bres de la société, en 1854, ont valu à la com-
pagnie trois rapports intéressants : le premier sur
lentomologie , par M. Blutel ; le second sur la
géologie, par M. Ed. Beltremieux, et le troisième
sur la botanique, par M. Michelin. Des expériences
de pisciculture furent poursuivies avec toute l’activité
que permettaient les faibles ressources financières de
la commission , qui a fait deux rapports sur l’éta-
blissement piscicole fondé auprès de la digue de
Richelieu , et depuis abandonné par la société im-
puissante à le maintenir sans des frais trop lourds
pour son modeste budget, mais qui a du moins
encouragé les travaux pratiques entrepris sur une
grande échelle, par M. Garnier-Savatier. Ici se place
le mémoire d’un de ses membres, M. Robert, de
Marennes , sur la culture des huîtres dans les claires
des bords de la Seudre et les produits de cette in-
dustrie en pleine voie de prospérité.
La société a décidé l’impression dans ses Annales,
en 1854, des recherches de son secrétaire M. Sauvé,
sut la salubrité de l’air à la Rochelle. Ces mêmes
Annales contiennent les discours prononcés sur la
20 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES.
tombe de M. Fleuriau de Bellevue, et à l’occasion
de l'inauguration du buste de notre resretté pré-
sident.
Les Annales de 185$ sont consacrées aux expé-
riences et études physiologiques sur les fonctions et
l'hygiène des sangsues , faites en vue de conserver
et de multiplier ces annélides, par M. Sauvé, travail
dont la société a voté l’impression, à la suite d’un
rapport présenté par la commission chargée de suivre
ces expériences.
La présence du congrès scientifique à la Rochelle
fut signalée par une recrudescence d'activité des
membres de la société, qui prirent tous une part
active aux discussions de ces assises.
Le $ juin 1856, une séance publique de l’académie
était présidée par M. le docteur Sauvé qui, dans un
discours d'ouverture, a renoué heureusement la tra-
dition qui unissait depuis 1852 la compagnie actuelle
à l'académie fondée en 1732.
M. Ed. Beltremieux y a lu une description des
falaises d'Aunis, depuis publiée à part et accom-
pagnée de planches indiquant la superposition des
couches jurassiques et crétacées composant ce terrain
qu’il a étudié avec l'autorité que donnent de longues
et consciencieuses observations.
La vingt-troisième session du congrès scientifique
de France s’est tenue à la Rochelle, du 1° au 10
septembre. Un de nos correspondants, M. Manès,
ingénieur des mines à Bordeaux , qui avait publié,
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 21
l’année précédente, la Description physique, géologique
el minéralogique de la Charente-Inférieure , a exposé la
géologie et la minéralogie du département, et désiené
les espèces de terrains sur lesquels il serait utile de
pratiquer le drainage.
M. Mairand a recherché les causes qui ont pu
produire les huites coquillières de Saint-Michel-en-l’ Herm.
M. Th. Vivier a donné la statistique et le gise-
ment des marnes que renferme le département, il en
a fait analyse et en a déduit les richesses comme
amendement des terres. Les échantillons envoyés
par M. l’abbé de Meschinet, de Montlieu, le docteur
Butaud , de Saujon et M. Mairand, de Saint-Jean-
d'Angély , avaient été soigneusement analysés par
MM. Mazure et Arnoux.
M. Léon Bonniot a signalé les causes et les lois
des attérissements et envahissements observés sur
nos côtes , et les modifications qu’ils ont apportées
au port de la Rochelle.
M. Émile Marchegay, ingénieur des ponts-et-
chaussées, a fait connaître les essais faits pour
fabriquer avec des matières communes , des bétons
capables de résister à l’action de la mer, soit à
‘état de repos, soit à l’état de grande agitation.
C’est ainsi que la présence du congrès scienti-
fique, à la Rochelle, avait stimulé l’activité et le
zèle de la socièté des sciences naturelles, qui y a
été dignement représentée.
« Des hommes éminents de toutes les parties de
9
1
22 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES.
France, des étrangers dont le nom fait autorité
parmi les savants, tels que MM. Bertini, Barum,
etc. , étaient venus assister à ce congrès. C’est donc
avec une curiosité légitime qu’on peut demander
quel a été le résultat de leurs travaux.
» Cette réunion fera-t-elle époque dans la science?
A-t-elle apporté des solutions nouvelles aux pro-
blèmes qui agitent l’esprit humain ? A-t-elle ouvert
la voie à de nouvelles découvertes ?
» Nous nosons pas répondre affirmativement ;
mais quand même ce congrès n'aurait pas tenu tout
ce qu'on pouvait en espérer, il n’en a pas moins pu
exercer une heureuse influence en créant des rela-
tions entre les hommes qui s’occupent des mêmes
études, en leur faisant connaître soit des faits ignorés,
soit de nouvelles sources de renseignements. Nous
n’entreprendrons pas de donner un aperçu de tous
les mémoires présentés au Congrès ; nous indique-
rons seulement quelques-unes des principales ques-
tions. Le percement de l’isthme de Suez est actuel-
lement une des grandes préoccupations de l’Europe.
M. Barut, de Turin, a vivement intéressé l’as-
semblée en l’entretenant des moyens d'exécuter ce
gigantesque travail et des avantages immenses qui
en résulteraient. Peu de savants savent autant, peu
surtout, ont autant vu par eux-mêmes. Parle-t-on
des Pyramides, M. Baruffi en arrive; s'agit-il des
éléphants fossiles, M. Baruff les a étudiés à Saint-
Pétersboure.
SOCIÉTÉ DES SC!ENCES NATURELLES. 22
» M. Des Moulins a lu sur la proprièté des nomen-
clatures en matière scientifique, un mémoire qui
a été écouté avec plaisir, quoique la question paraisse
tranchée depuis longtemps... Un de nos compatriotes,
M. Bayle, professeur à l’école des mines, après avoir
exposé d’une mamière brillante quelques principes
de paléontologie , a parlé des fossiles trouvés dans
le département. IL s’est occupé plus particulièrement
de l'éléphant rencontré à Pons, et a établi sa pa-
renté avec l'éléphant fossile de Sibérie. Des objections
présentées par M. Barufh et par M. Brillouin , qui a
eu le bonheur de découvrir Pelephas primigenius de
Pons, n’ont pas paru ébranler l'opinion de M. Bayle.
Nous avons entendu parler avec éloge de plusieurs
mémoires sur la géologie de la Charente-Inférieure ,
sur la constitution des côtes , sur les travaux à
entreprendre pour approfondir notre port. » (1)
L'année 1856 a été malheureusement marquée
par le décès de l’un des fondateurs de la société,
Ch.-Marie Dessalines D’Orbigny père.
Des courses d'histoire naturelle à Vérines, Saint-
Médard, Saint-Christophe et dans la forêt de Benon,
ont été fructueuses au point de vue de la géologie,
de l’entomologie et de la botanique. M. Chevallier
a fait un intéressant rapport sur l’excursion botanique
dans la forèt de Benon.
-M. Beltremieux a communiqué à la société une
(1) Courrier de la Rochelle du 17 septembre 1856. L.-E. M.
24 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES.
relation des courses faites au mois de septembre
1857, aux environs d'Angoulème et de Cognac, par
la société géologique de France. Le Courrier de la
Rochelle a inséré cette notice.
Conservateur du musée Fleuriau, M. Ed. Beltre-
mieux a publié le Caialogue des mammifères, des
oiseaux , des reptiles et des poissons de la Charente-
Inférieure , indiquant leurs noms scientifiques et
vulgaires, leurs habitats, leur rareté , les passages
réguliers, irréguliers et accidentels de chaque indi-
vidu. Quelques années plus tard, dans les Annales
de 1862-63 , le conservateur publie la faune vivante
du département , catalogue raisonné du plus vif
intérèt tenu au courant de la science par des
suppléments annuels qui parurent dans les Annales
de 1866-67 et de 1868-69. Cette publication fut
complétée dans le recueil de 1864-65 par celle de
la faune fossile qui n’est pas moins riche ni moins
variée que la première. |
Le même membre a publié dans les Annales de
1867, à la suite d’une excursion à Saint-Michel-
en-l'Herm, une notice sur la formation des buttes
coquillières. Dans plusieurs séances de l’année 1870,
il a entretenu la société d’études sur l'unité de
composition, la succession des êtres, la mutabi-
lité et le transformisme. Citant des extraits de travaux
intéressants et remarquables de MM. Albert Gaudry,
professeur au musèum, Broca, professeur à la faculté
de médecine de Paris, et Huxley, membre de la
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 25
société géologique de Londres, d’où il semble évi-
dent que la population de toutes les parties de la
surface terrestre a subi depuis son origine une série
de modifications, dont le caractère a été d’une ma-
nière générale, successif, lent et graduel, mais que
certaines formes cependant, dites fypes persistants,
ont demeuré sans se modifier sensiblement depuis
leur apparition jusqu'à l’époque actuelle, résumant
ensuite la fameuse discussion qui s’éleva entre Cuvier
et Geoffroy Saint-Hilaire, où le génie de Geofroy
Saint-Hilaire proclamait l’enchainement des êtres et
soutenait en 1830, devant l'académie des sciences,
le principe de la mutabilité des types , il rappelle que
ce philosophe trouvait dans le transformisme, dans
l'évolution des espèces, l’explication de Punité de
composition. Ce travail se termine par cette remarque:
— quelle que soit la manière d'expliquer les enchai-
nements des êtres dans les temps géologiques , ces
enchaïînements n’en sont pas moins incontestables,
car lors de chaque découverte qui se renouvelle
fréquemment, les lacunes se comblent dans les séries
zoologiques, les liens se multiplient !
M. L. de Richemond a essayé de vulgariser quel-
ques notions de zoologie et de botanique marines
dans ses causeries sur l’histoire naturelle locale, /a
Grève des Minimes , publiées d’abord par le Courrier
de la Rochelle, 18S8 , puis réunies en brochure et
augmentées du Catalogue méthodique des xoophytes de la
Charente-Inférieure. Il s'était préparé à ce travail en
26 -_ SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES.
dessinant et coloriant sur le vivant les principaux
animaux marins de nos côtes.
Désirant compléter les travaux de MM. D'Orbigny
père et Hubert, il a publié dans les Annales de 1859
une étude sur les plantes marines de la Charente-
Inférieure, accompagnée de nombreuses figures des-
sinées d’après nature. Il a aussi entretenu la société
des bryozoaires et spécialement des eschares et des
flustres de notre littoral. En 1860, il publia le Monde
sous-marin ou les rochers des Baleines aux basses mers.
d’équinoxe, notice accompagnée de planches auto-
graphiées. Il a été chargé de la rédaction du rapport
au ministre sur les progrès des collections départe-
mentales du muséum Fleuriau et du compte-rendu
des travaux de la société (1868-1869), en qualité
de secrétaire. Représentant la section des sciences
naturelles , il fit des lectures aux séances publiques
de l'académie, sur l’aguarium, le 16 décembre 1865,
s’attachant à retracer toutes les phases de la vie de
ce monde de la mer, si curieux à étudier et pourtant
encore si peu connu. L’aquarium , fondé par la
société aux bains du Mail, a permis de faire éclore
les œufs de plusieurs espèces , et de recueillir quelques
observations intéressantes, enfin de réunir de bons
échantillons d’actinies pour le muséum. Il a lu,
également en séance publique, des notices sur Henri
Aucapitaine, le 20 juin 1868, et sur le docteur
Quoy, correspondant de l’Institut, le 26 mars 1870.
M. Mairand a fait imprimer un mémoire sur les
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 27
dépôts littoraux de Nantes à Bordeaux. Il à adressé
à la société un autre mémoire sur la découverte
d'une source d’eau salée jaillissante au Sablon, à
quatre kilomètres de Vix, dans le canal de redresse-
ment de la Sèvre niortaise.
L'industrie huitrière a été étudiée par MM. Ed.
Beltremieux, Bonniot, L. Dubois, Th. Vivier, Sauvé
et Kemmerer. M. Sauvé a entretenu la société de
l’ordre des helminthes.
M. Mazure a expose , à la compagnie, l’invention
qu’il fit d’un instrument pour faciliter l’analyse phy-
sique des terres arables. Cette invention lui a valu
une médaille d’or au concours régional du 1$ mai
1859.
M. le docteur Brossard a entretenu la socièté de
l’oïdium et des moyens de le combattre.
M. Rouxel , professeur de chimie au lycée, a fait
un travail savant sur le salicicate de potasse , et un
mémoire sur l’étude chimique de la résine de sang-
dragon , publié dans les Annales de 1862-63.
Au mois d'octobre 1865, la présence à la Rochelle
de M. Ch. D’Orbigny a donné un intérêt tout parti-
culier aux séances ordinaires. Cet éminent géologue
a entretenu la société de la succession des couches,
a fait la description du terrain de cristallisation
stratiforme et du terrain d’épanchement ou d’éruption
et il a établi le parallèle des diverses théories des
savants; il s’est attaché à développer les résultats
des plus récents travaux sur la contemporanéité de
28 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES.
Pespèce humaine avec lPelephas primigenius, Vursus
spelœus , et tant d’autres animaux disparus de ces
périodes reculées de l’histoire de notre planète ; il a
traité également la question des sources artésiennes
et de la formation des sels gemmes, des houilles et
des tourbes et étudié sur place, dans une course
avec M. Ed. Beltremieux, au plateau d’Angoulins,
des échantillons d’un agglomérat de quatre ou cinq
centimètres d'épaisseur sur toute l'étendue de la plage
au niveau des plus hautes marées.
M. Jourdain, professeur des sciences physiques et
naturelles , a donné communication des récentes
recherches sur la production du corail par M. Lacaze-
Duthiers, d’un compte-rendu sur l’origine du granite
par M. Kæchlin, de recherches et d'observations
personnelles sur le système vasculaire de la macreuse
et sur les lymnées ; il a communiqué un mémoire
sur le type oïseau et publié dans les Annales un coup
d'œil sur le système veineux et lympathique de la
raie bouclée, accompagné d’une planche; il a adressé
à la société sa notice sur le chetroptera Quatrefagesi ,
un coup d'œil sur le système circulatoire de l’astérie
commune et sur le système lympathique du congre.
Sa notice sur les appendices digitiformes du poisson
du genre frigla, a été publiée dans nos - Annales ainsi
que celles de M. P.-N. Maillard sur une nouvelle
espèce de salicornia, et de M. Lecoq de Boisbaudran
sur la constitution des spectres lumineux. Ce chimiste
a adressé à la société ses beaux mémoires sur la
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. : 29
sursaturation , la séparation du fer et du cuivre, un
nouveau procédé de dosage du cuivre, et diverses
communications à lPacadèémie des sciences sur quel-
ques points d'analyse spectrales.
M. le docteur Pichez, membre correspondant , a
offert à la société son étude sur la dyssenterie endé-
mique en Cochinchine , dont il faillit être victime.
M. Th. Vivier a entretenu la société du ther-
momètre électrique et de ses applications, et ensuite
de la constitution géologique de la Vendée.
MM. Louis-Eugène Meyer , et Cassagneaud ont
traduit, l’un de l'Allemand, les observations du pasteur
K. Schultz , sur la vie et les mœurs de la cigogne,
et le mémoire de M. J.-V. Weïsse de Revel, intitulé :
Animal ou plante; Vautre de l'Italien, des articles
de pisciculture et de paléontologie. M. Cassagneaud
a fait une notice sur les mémoires géologiques de
Paolo Mantovani , correspondant , et sur le passage
en Europe , en 1866, du syrrhapte paradoxal de
Asie centrale.
M. Taslé , correspondant, a publié dans nos
Annales un important catalogue des mollusques
marins des côtes ouest de France. M. Kemmerer,
a obtenu une médaille d'argent pour son mémoire
sur les huîtres vertes, sous le rapport scientifique
et industriel. M. Belenfant a profité de sa position
de commissaire de la marine pour s'occuper de
l’établissement et de l’amélioration des parcs à huîtres
du littoral.
30 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES.
À un concours ouvert par l'académie pour les
meilleurs travaux ayant un but pratique, la société
a accordé une médaille d'argent à un savant
mémoire de M. Roux, sur les eaux potables de
Rochefort.
A l'exposition de la Rochelle, en 1866, Mme Tri-
gant de Beaumont, membre correspondant, a obtenu
une médaille d'argent pour son exposition de plantes
marines. Elle à fait hommage à la société d’un herbier
de thalassiophytes , préparé avec la même merveil-
leuse habileté.
M. le Ministre de l’Instruction publique avait fait
appel à la société pour la description scientifique de la
France. Notre muséum attesta que le département
tenait sous le rapport de l’histoire naturelle un rang
des plus importants. Terminé le 17 juillet 1863 , le
travail fut adressé au ministre, qui en accusa récep-
tion le 30 septembre, et il a été depuis mentionné
d’une manière favorable par le rapporteur du comité
des travaux scientifiques.
« Les membres de la société des sciences naturelles
» de la Rochelle, dit M. Daubrée, au comité scien-
» tifique des sociétés savantes, se sont occupés avec
» le zèle le plus louable de la description scienti-
» fique du département , demandée par le ministère
» de Pinstruction publique.
» La description géologique a été confiée à M. Th.
» Vivier, alors président de la société , qui a mis à
» contribution les travaux de M. Manès, ingénieur
SOCIETÉ DES SCIENCES NATURELLES. 31
» en chef des mines, en retraite, sur la géologie
» et la minéralogie de la Charente-Inférieure.
» La faune est l’œuvre de M. Ed. Beltremieux.
» La flore terrestre est extraite des ouvrages de
» M. Faye. La flore marine est due à M. de Riche-
» mond. | :
» L’anthropologie à M. le docteur Ch. Fromentin.
» M. Potel a rédigé la partie de l'ouvrage concer-
» nant la météorologie et la climatologie , d’après
» les observations faites à la Rochelle, de 1857 à
» 1862. »
Le cercle agrandi des relations de la société avec
les compagnies savantes de la France et de l'étranger,
le nombre croissant des correspondants actifs, le
concours apporté aux études météorologiques cen-
tralisées par l'Observatoire de Paris, le développe-
ment des riches collections départementales, ainsi
que de la bibliothèque scientifique, féconds éléments
d’investigations et de recherches, attestent que le
programme tracé par les fondateurs de la société à
été fidèlement rempli. La compagnie a été heureuse
de voir décerner les palmes d’oflicier d'académie à
M. Ed. Beltremieux, conservateur du musée Fleuriau,
dans la séance du 23 avril 1870 des délégués des
sociétés savantes à la Sorbonne; et d’un autre côté,
la même année aussi, les palmes d’officier d'académie
à M. L. de Richemond, archiviste du département,
celles d’officier de l'instruction publique à M. Vivier,
président de la société, et en 1872, celles d’off-
32 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES.
cier d'académie à M. Charles Fournier, conseiller
général.
La société s’est associée à la souscription des
autres sections de lPacadémie pour l’érection de la
statue de Lamartine , à Mâcon, et à la souscription
ouverte en faveur de la famille du célèbre naturaliste
suédois, le pasteur de Sarz.
Le 20 mai 1872, sur la convocation de leur
président , les membres de la société des sciences
naturelles , réunis à la gare d'Orléans , se sont
dirigés sur Ardillières, par Ciré d’Aunis. Après la
visite et l’examen de deux dolïiens et de l’église
romane d'Ardillières, les carrières ont été parcourues
et étudiées , les membres de la Société se sont prin-
cipalement occupés de :echerches et d'observations
paléontologiques. Un compte-rendu de cette course,
fait par M. de Richemond, a été lu en séance du
31 mal.
Le 1% juillet 1872, M. le docteur Combes a
entretenu la compagnie des haches et instruments de
. chasse de silex taillé de Pâge de pierre , et pendant
deux heures il a tenu l'assemblée sous le charme
d’une parole facile mise au service d’un savoir étendu.
M. Combes a bien voulu promettre à la société son
concours pour la prochaine séance publique de
l'académie.
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 33
III
NOTICES BIOGRAPHIQUES
SUR LES PRINCIPAUX MEMBRES QUE LA SOCIËTÉ A PERDUS
DEPUIS SA FONDATION.
RanG (Paul-Charles-Alexandre-Léonard)
(1793-1844).
Rang (Paul-Charles-Alexandre-Léonard) , naquit à
Utrecht (Hollande), le 28 juillet 1793, mais vint de
bonne heure à la Rochelle, où son père était pasteur,
président du consistoire de l’Église réformé: et mem-
bre de Pacadémie.
Il débuta dans la carrière maritime comme aspirant,
le 29 mars 1813, était élève de première classe à
bord de la frégate la Méduse, au moment du sinistre,
que le pinceau de Géricault a traduit avec une si
saisissante réalité. Il devint enseigne le 1% juillet
1818 , lieutenant le 26 octobre 1828, puis chevalier
de la Légion-d'Honneur et capitaine de corvette. Il
mourut le 16 juin 1844, commandant supérieur des
îles de Mayotte, Nossi-Bé et de leurs dépendances.
On lui doit: 1° Un projet d’agrandissement du port
d'Alger, (1837); 2° La fondation de la régence
d'Alger , histoire de Barberousse , chronique arabe au
34 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. *
xv® siècle, publiée sur un manuscrit de la bibliothèque
nationale avec un appendice et des notes ; expédition
de Charles-Quint , aperçu historique et statistique
du port d'Alger, (1837); 3° Un manuel d'histoire
naturelle des mollusques et de leurs coquilles; 4° La
description d’un genre nouveau de la classe des
ptéropodes et de deux espèces nouvelles du genre
clio ; 5° Le catalogue des espèces de mollusques
terrestres et fluviatiles des Indes ; 6° La description
de deux genres nouveaux (cuvieria et euribia) de la
classe des ptéropodes ; 7° Les alcynoëés et les ocynoës,
de la famille des béroïdes ; 8° Le genre atlante ;
9° La hyale fossile, de D’Orbigny ; 10° Les mol-
lusques aplysiens tectibranches ; 11° Notice sur
quelques mollusques nouveaux, de la classe des
ptéropodes ; 12° Le litiope ; 13° Vingt-neuf espèces
du genre hélice ; 14° La galatée, mollusque acéphale;
15° Recherches sur un nouveau genre de la classe
des acaléphes et sur des fossiles du terrain tertiaire ;
16° Documents pour servir à l’histoire naturelle des
céphalopodes cryptobranches (1837).
M. le docteur Sauvé lui à consacré une notice
dans la Revue organique, et il a sa place dans la
galerie des Marins rochelais , publiée , en 1870 , par
M. L. de Richemond.
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 39
BELTREMIŒEUX (Paul-Émile)
(1819-1848).
Beltremieux (Paul-Émile) , né à la Rochelle le 14
janvier 1819 , embrassa la profession médicale à la
suite de brillantes études à la faculté de Paris, et
se distingua par sa science et son inépuisable dévoue-
ment. Naturaliste , il étudia particulièrement la flore
départementale , la cryptogamie et les lichens. Il se
livra également avec succès aux études entomolo-
giques , il s’occupa spécialement de lordre des
diptères. Son infatigable activité ne lui permit pas
de renfermer ses travaux dans le champ si vaste des
sciences naturelles , mais il mena de front avec les
observations du botaniste , la direction d’un journal
politique et littéraire , la Revue organique des dépar-
tements de l'Ouest, et une laborieuse collaboration au
National et à l’Impartial de Rouen , feuilles dans
lesquelles il se fit le champion de la cause libérale.
Sa carrière de publiciste si bien remplie lui permit
cependant de rédiger en outre une histoire popu-
laire de la France et quelques ouvrages politiques.
Enfin, dévoué aux idées philanthropiques, il s’efforça
de les propager en fondant le premier congrès ma-
çonnique des loges de l'Ouest.
Une mort prématurée le ravit à ses nombreux
amis dans toute la force de l’âge et la maturité du
du talent, le 6 janvier 1848.
36 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES.
M. le docteur Sauvé et M. L. Delayant ont con-
“sacré à sa mémoire des pages émues et dictées par
le cœur.
FLEURIAU DE BELLEVUE (Louis-Benjamin)
(1761-1852). -
Louis-Benjamin Fleuriau de Bellevue , naquit à la
Rochelle le 23 février 1761 d’une famille protestante
anoblie par une charge de la cour. Sa mère, Ma-
rianne-Suzanne Liège , lui léguait l'exemple de la
bienfaisance et il marcha sur ses traces en faisant un
noble usage de l'argent hérité de ses parents, disant
qu'un homme riche devait par sa générosité se faire
pardonner sa fortune. Il puisa dans ses études à
Genève une aptitude marquée pour les sciences
naturelles , et ses voyages fortiñièrent et dévelop-
pèrent son goût favori. Entré comme associé à
lacadèmie le 22 /1éver 17876 ul use ivcaaitses
recherches de prédilection , avec une activité qui ne
se démentit jamais. Il parcourut le midi de l’Alle-
magne , la Suisse et l'Italie avec le savant et infati-
gable Dolomieu, publia le fruit de ses excursions
dans le journal de physique et le journal des mines,
et conquit vite une notoricté scientifique qui le pré-
serva de tout soupçon d’émisration en le soustrayant
à la période la plus rude de la Révolution. Revenu
à la Rochelle, Fleuriau prit sa place dans les conseils
de la commune, dans les comités de bienfaisance
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 31
et d'instruction publique. Comme sa famille avait à
Saint-Domingue des propriétés considérables , cette
fortune se trouva notablement diminuée par la perte
de cette colonie, Fleuriau songea donc à l’augmen-
ter par une sage administration et une extrême
activité intellectuelle. Il appliqua, aux desséche-
ments des marais, ses connaissances géologiques. Sa
bourse s’ouvrit souvent à toutes les misères, mais
plus fréquemment elle a soldé des entreprises qui
n'avaient d'autre but que de fournir par le travail
des ressources aux classes nécessiteuses.
Les recherches scientifiques de M. Fleuriau lui
avaient valu , le 2 décembre 1816, le titre bien
justifié de membre correspondant de l’académie des
sciences , section de minéralogie. La considération
qu'il s'était acquise lui ouvrit l'entrée du conseil
municipal de la Rochelle , 1804 à 1852; du conseil
général du département , 1801 à 1850 ; de membre
de la chambre des députés, 1820 à 1831. C’est au
moment où la vieille académie rochelaise s’éteignait,
que M. Fleuriau contribua à la fondation de la
société des sciences naturelles (1835) dont il devint
le président. Depuis longtemps il était membre de la
société d'histoire naturelle de Genève et correspon-
dant de l’académie de Turin. Il mourut le 9 février
1852 , au moment d'accomplir sa 91e année. De
justes et nombreux honneurs lui furent rendus. La
société des sciences naturelles a publié une analyse
substantielle et détaillée des mémoires de M. Fleu-
2
38 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES.
riau, due à la plume de son président , M. le com-
mandant Th. Vivier. Nous sommes heureux de
renvoyer le lecteur à ce travail, en nous bornant ici
à énumérer les publications de M. Fleuriau.
Mémoires sur de nouvelles pierres flexibles et élastiques
et sur la manière de donner de l’élashicité à plusieurs
minéraux — 1792. — Notice sur la Roche de Vulpino
dans le Bergamasque — 1798. — Sur la hauteur du
baromètre au niveau de la mer — 1798. — Mémoire
sur un Carbure terreux cristallisé et sur divers miné-
raux — 1799. — Sur les cristaux microscopiques —
1800. — Sur les carrières du département de la Cha-
rente-Inférieure — 1801. — Sur quelques nouveaux
genres de mollusques et de vers lithophages — 1802. —
Sur la fabrication du charbon dans la forët de Benon
— 1802. — Sur l’action du feu dans les volcans —
1805. — Sur les effets géologiques du tremblement de
terre de la Calabre, en 1783, observés en 1790 —
1806. — Notice sur les monuments celtiques de l’ancien
Aunis — 1836. — Observations géologiques sur les
côtes de la Charente-Inférieure et de la Vendée — 1814.
— Mémoire sur les pierres méléoriques et notamment sur
celles tombées près de Jonzac , au mois de juin 1819 —
1821. — Description de la forêt sous marine de lile
d'Aix — 1823. — Noñces sur la température du puits
artésien entrepris à la Rochelle en 1829 — 1830. —
Sur la diminution des sources dans l’ancien Poitou et la
Charente-Inférieure — 1835. — État physique du dé-
partement : météorologie , agriculture , desséchements , de
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 99
la Charente-Inférieure — 1839. — Sur la cause de la.
décomposition des murs et des rochers à diverses hauteurs
au-dessus du sol — 1842. — Sur les quantités de pluie
tombées durant cinquante ans , dans l'arrondissement de
la Rochelle — 1843.
CADORET DE BEAUPREAU (Alphonse-Marie-Romain)
(1786-1852).
Cadoret de Beaupreau (Alphonse-Marie-Romain),
né le 1$ février 1786, fut pendant de longues
années l’un des botanistes les plus zélés de la société
des sciences naturelles, s’associant aux travaux de
ses collègues , rectifiant les inexactitudes échappées
aux auteurs des publications les plus estimées’ et qui
couraient risque de se répandre à l'abri même de la
notoriété de leur auteur , et léguant enfin à la com-
pagnie un herbier riche et classé soigneusement. On
lui doit des notes estimées sur la géographie bota-
nique du département , insérés dans la Sfatistique de
la Charente-Inférieure. I mourut le $ mai 1852.
Deux des membres de cette famille sont au nombre
des fondateurs de l’ancienne académie de la Rochelle:
J. Cadoret, chanoine et conseiller au présidial ,
décédé en 1734;
Cadoret de Beaupreau , aussi conseiller au prési-
dial , démissionnaire en 1744.
40 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES.
BouTiRoN (Sosthène).
Boutiron (Sosthène), né le 127 septembre 1800,
admis vers 1818 à l’école polytechnique, fut désigné
par ses maîtres, qui saluaient en lui leur émule,
pour remplir une chaire à l’école militaire de Saint-
Cyr où, pendant quinze années, il concourut à
former et à instruire une pépinière d'officiers , qui
lui ont gardé une vive gratitude. Dans la vie privée,
ses qualités aimables le faisaient vivement apprécier
de tout ceux qui avaient des relations avec lui et il
emporta l'estime et les regrets de ses concitoyens.
Vice-président de la société des sciences naturelles,
en 1853, il était aimé de tous ses collègues qui
appréciaient en lui les dons brillants de l'intelligence
et les sentiments du cœur, et qui vénèrent sa mé-
moire.
Husert (Léon).
Hubert (Léon), pharmacien , né à la Villedieu,
le 26 avril 1802, l’un des fondateurs de la société
des sciences naturelles à laquelle il donna une colla-
boration assidue jusqu’au moment de son départ
pour Brest. Habile botaniste, il a publié en 1845
un mémoire des plus intéressants dans la Revue
organique , intitulé : Essai sur quelques hydrophytes de
la Charente-Inférieure. I est mort aux États-Unis
d'Amérique.
SOCIETÉ DES SCIENCES NATURELLES. La
DessaLines D’OrBiGxy (Charles-Marie)
(1770-1856).
Dessalines D’Orbigny (Charles-Marie), né en 1770
à bord d’un vaisseau pendant la traversée d’Amc-
rique en France, passa douze ans dans la médecine
de la marine, se retira avec le orade de médecin
principal, et continua dans la vie civile exercice de
sa profession avec abnégation et désintéressement.
Y
Il inspira le goût des sciences naturelles à ses fils,
qui ajoutèrent à la notoriété du nom paternel.
Associé à un grand nombre de sociétés académiques
françaises et étrangères, Charles D’Orbigny a publié
des mémoires sur les sujets les plus variés. L’univer-
salité de ses connaissances , son infatigable dévoue- |
ment à la science et l’honorabilité de son caractère
assurent à son nom une respectueuse estime , dont
M. À. de Quatrefages a consigné l’expression dans
les Souvenirs d’un naturaliste.
. BLUTEL -(Jean-Pierre-Esprit)
(1782-1858).
Blutel (Jean-Pierre-Esprit) , naquit à Caen (Cal-
(vados) , le 13 août 1782, fils d’un directeur des
douanes, il suivit rapidement les traces de son père,
premier commis de direction à 19 ans, inspecteur
Y
à 26 ans, il devint directeur à 49 et occupa cette
42 SOCIÈTÉ DES SCIENCES NATURELLES.
haute position jusqu’à l’âge de 66 ans. Il défendit
courageusement nos frontières en 1813, 1814 et
181$ à la tète des employés de son inspection orga-
nisés militairement et sauva la vie au général Pégot,
blesssé à ses côtés. Son urbanité, son esprit de
justice et de conciliation lui valurent lestime de
tous ses administrés.
Il se consacra de bonne honneur à l’étude des
sciences naturelles et spécialement à l’entomologie.
Sa collection de coléoptères comprenait quatorze
mille individus. En 1826 ïl avait fondé à Vannes
une société des sciences , arts et belles lettres ; en
1835 il contribua à létablissement de la société
des sciences naturelles de la Charente-[nférieure ,
dont il fut président de 1853 à 1858; en 1852 à la
création de la société littéraire; en 1853 à la recons-
titution de l'académie des belles lettres, sciences et
arts de la Rochelle. Assidu aux séances de trois
sections de cette académie, il sattirait la sympathie
de tous ses collègues par son aménité et sa cordialité,
et il compta de nombreux amis parmi les savants
français et étrangers. Il était le vénérable de la loge,
l'Union Parfaite de l’O.:. de la Rochelle, au mo-
ment de la célébration de son anniversaire séculaire
le 19 mars 1854, et il reçut une médaille d'honneur
de la gratitude de ses collègues.
Il est décédé à la Rochelle, le 10 septembre 1858,
dans sa 77° année.
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 43
Goujaup-BoxPLanD (Aiïmé-Jacques-Alexandre)
(1773-1858).
Issu d’une vieille famille rochelaise, fils de Jacques-
Simon Goujaud, chirurgien, et d'Olive de la Coste,
Goujaud-Bonpland (Aïmé-Jacques-Alexandre) , na-
quit à la Rochelle le 28 août 1773. Il n’est jamais
désigné que par ce seul nom de Bonpland, ainsi que
son frère, le docteur Michel-Simon Bonpland, long-
temps adjoint au maire de la Rochelle.
Après avoir fait ses études au collége de la Ro-
chelle , Aimé suivit son père à l’école de médecine
de Paris, puis entra dans les bureaux du ministère
des finances, pour ne pas être à la charge de sa
famille. Il prit part à lexpédition d'Esypte et sa
vocation se dessina. Bonpland était botaniste. Il
accepta du général Bonaparte l'emploi de sous-com-
missaire des relations commerciales à Washington,
pour se livrer à de nouvelles études dans un pays
riche et curieux. Un jour le débordement d’une
rivière entraîna le sous-commissaire et sa voiture,
Bonpland dût se sauver à la nage. Les périls dève-
loppent le goût des voyages , mais les voyages
coûtent cher, et le modeste traitement de notre sous-
commissaire était insufhsant. Il fut rappelé en France.
Telle est du moins la version de M. Monteil. Si nous
acceptons la version de M. Demersay, force d’inter-
rompre ses études médicales, par les difhcultés du
44 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES.
temps, Bonpland aurait fait une croisière à bord d’une
frégate de la République, avec le titre de chirurgien
et à son retour se serait lié, chez Corvisart, avec
Alexandre de Humboldt auquel il enseigna la bota-
nique et apprit de lui la physique et la minéralogie.
Humboldt était déjà célèbre, et l’amitié des deux
savants dura jusqu’à la fin de leur longue carrière.
Les deux amis partirent pour Madrid et obtinrent
la permission de visiter les colonies espagnoles du
Nouveau-Monde. Après avoir échappé aux croisières
anglaises , ils arrivèrent à Cumana le 7 juillet 1799,
sur la frégate espagnole Pizarro. Pénétrant dans le
Vénézuela, ils naviguèrent soixante-quinze jours,
dans un canot indien sur des cours d’eau rapides,
bravant toutes les fatigues avec un indomptable cou-
rage. Nos intrépides voyageurs, après avoir été
bloqués deux mois par les Anglais , passent à Cuba
en juin 1800, retournent sur le continent américain,
arrivent à Quito le 6 janvier 1802 , accomplissent
le 22 juin, l’ascension du Chimborazo et s'élèvent
à une hauteur de six mille soixante-douze mètres,
descendent au Sud jusqu’à Lima , remontent ensuite
vers le Nord , s’embarquent en 1802 à Guayaquil et
arrivent à Mexico en avril 1803.
Ils reconnaissent la possibilité de percer l’isthme
de Panama et s’embarquent pour l’Europe, après
avoir consacré une année À l’étude du Mexique. Ils
arrivent à Bordeaux le 3 août, accueillis par l’admi-
ration publique qui applaudissait à la fécondité des
SOCIÉTE DES SCIENCES NATURELLES. 45
résultats d’un voyage si DATA et si courageuse-
ment accompli.
Le voyage aux régions équinoxiales du nouveau con-
tinent porte le nom des deux amis, mais la botanique
seule appartient à Bonpland dans cette œuvre remar-
quable. Voici les titres: Les plantes équinoxiales re-
cueillies au Mexique, à lîle de Cuba, dans les
provinces de Caracca, de Cumana et de Bañcelone,
aux Andes de la Nouvelle-Grenade , de Quito et du
Pérou , et sur les bords du Rio-Nésro, de lOré-
nogue et de la rivière des Amazones, ouvrage
rédigé par À. Bonpland, 2 vol. in-f, 144 pl.
Le même en latin.
Monographie des mélastomacées , mise en ordre par
A. Bonpland , 2 vol. in-f, 120 pl.
Monographie des mimoses et autres plantes lécumi-
neuses, recueillies par À. de Humboldt et Bonpland,
mises en ordre, décrites et publiées par A. Sisismond
Kanth, 1 vol. in-f°, 60 pl.
Nova genera et species plantarum , quas in peregri-
natione ad plagam equinoxialem orbis novi colleserunt,
descripserunt, partim adumbraverunt À. Bonpland et A.
de Humboldt, ex schedis autographis Amatis Bonplandi
in ordinem digessit C.-S. Kunth, 7 vol. in-4°, 714 pl.
Après le décès de M. Kunth, A. de Humboldt
déposa les DAS qui avaient servi à la rédaction
de ces nova genera à ce muséum d’histoire naturelle,
que les obus de ses compatriotes devaient ravager
en 1870.
46 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES.
Bonpland devint intendant des jardins de la Mal-
maison , dans lesquels l’impératrice Joséphine avait
fait semer les graines qu’il lui rapporta d'Amérique.
En 1813, il publia la Description des planies rares de
Navarre et de la Malmaison, 1 vol. in-® avec 64 pl.,
et se mit en relations avec les savants les plus dis-
tingués de cette époque. Le 29 mai 1814, Bonpland
reçut le dernier soupir de Joséphine , puis il partit
pour l'Amérique à la fin de 1816. Professeur d’his-
toire naturelle à Buenos-Ayres , il fut bientôt en
butte à des tracasseries jalouses et se reprit à voyager.
Il partit pour explorer les Andes, en traversant les
îles Pampas , la province de Santa-Fé, le Grand-
Chaco et la Bolivie.
Bonpland s’était installé dans les ruines de la
mission de Santa-Anna pour essayer la culture en
grand de PYerba-Maté, vulgairement thé du Pa-
raguay. L'ombrageux dictateur du Paraguay , le
docteur Francia le fit enlever nuitamment le 3 dé-
cembre 1821 et emmener à Itapua, puis à Santa-
Maria-da-Fé. Le malheureux botaniste y demeura
captif neuf ans, en dépit des instances de l’Em-
pereur du Brésil , don Pédro Ier, de Châteaubriand ,
alors ministre des affaires étrangères de France , de
M. Grandsire qui alla hardiment le réclamer au nom
de l’Institut de France.
La constance de Bonpland ne fut pas plus ébranlée
par le despotisme du dictateur que par les périls de
son aventureuse carrière. Il partagea son temps entre
‘ SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 47
l'agriculture , l’exercice de la médecine et surtout
de la charité. En mai 1829, Francia lui intima l’ordre
de quitter le pays, lui fit attendre vingt mois un
laisser passer , et ne lui rendit enfin la liberté que
le 2 février 1831. Bonpland ne pouvait plus repren-
dre ses projets de voyage. Plus que septuagénaire il
fonda, en 1844, à Santa-Anna un grand établis-
sement agricole sur un terrain que lui avait concédé
le gouvernement de Corrientes. Il nourrissait un vif
désir de revoir la France, et son frère qui avait
toujours aimé et cultivé la botanique et fait des
cours publics et gratuits sur cette science ; mais ce
frère mourut à Périgny, en 1850. Bonpland écrivit
à Arago que son herbier et ses manuscrits appar-
tenaient à la France , et se flattait de l'espoir de les
apporter lui-même à Paris. Il témoignait à tous les
voyageurs français le plus cordial accueil, et tous
louent avec effusion sa bienveillance , son affabilité,
le charme de sa conversation et les richesses de ses
connaissances. En 1849 , M. de Falloux lui envoya
la croix de la Lésion-d'Honneur. À 80 ans, son
infatigable activité ne Pabandonnait pas. Il traversait
à cheval les plaines et les forêts. Il faillit périr sur
‘ une goëlette, en venant par l’Uruguay à Montévideo.
À la fin de 1855, il se préparait à un voyage auprès
de la Cruz, pour étudier une mine de mercure sulfuré.
Il voyagea pendant la plus grande partie de l’année
1857, et remonta jusqu'à l’Assomption. Il tomba
malade au mois d'avril et mourut le 11 mai suivant
48 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES.
dans le Bourg de la Restauration , ayant près de 8s
ans. Le gouvernement de Corrientes fit transporter
son corps dans la capitale, où il fut inhumé aux
frais de lEtat. Le nom de Bonpland s’est éteint
avec lui, mais sa famille est encore représentée à la
Rochelle.
Savary (André-Daniel)
(1791-1860).
Par son père, le brave contre-amiral Daniel Savary,
comme par sa mère Françoise Busseau , fille d’un
conseiller à l'Élection de la Rochelle, Savary (André-
Daniel) , appartenait à l’Aunis.
Il naquit à Nuaillé le 1° juillet 1791 et passa son
enfance à Mauzé. Entre jeune à l’école polytechnique,
puis en octobre 1809 , élève à l’école d'application
de Metz , il fournit une honorable carrière militaire
en Corse, à lParmée d'Allemagne, à l’île d'Aix,
dans lés Deux-Sèvres, dans la Vendée et à la Ro-
chelle , et lorsqu’arriva l’âge de la retraite , il était
chef de bataillon du génie et officier de la Légion-
d'Honneur.
Ce m'est pas ici le lieu d'apprécier ses services
rehaussés par d’éminentes qualités privées , un rare
mélange de dignité et de bienveillance ; il ne nous
appartient pas de parler du littérateur et du poète,
qui traduisit, d’après les originaux, les chants de
Klopstock et du Dante comme ceux d’Ésaïe, de
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 49
Jérémie et du Cantique des Cantiques. Cette culture
variée était accompagnée de connaissances scienti-
fiques plus profondes que des études purement pro-
fessionnelles.
Membre des sociétés de la Morinie, de Poitiers,
de Rochefort , il entra dans la société des sciences
naturelles en même temps que dans la société litté-
raire de la Rochelle. Pendant sa carrière active, il
avait publié, en 1831, un Projet pour faciliter l’avan-
cement et les retraites dans le corps royal du génie,
32 p. in-8°; en 1832, un Moyen de fortifier la France
par le travail de l’armée en rendant Paris port de mer ,
36 p. in-8; en 1840, un Nouveau projet d'occu-
pation restreinte de l’ Algérie, $4 p. in-8°. Ces travaux
attestent l'officier actif soucieux de tous les progrès
et de toutes les améliorations. Président de la Société
de statistique de Niort, en 1839, il s'était préoccupé
des moyens de développer la vie intellectuelle des
départements en vue d'assurer les progrès de la
culture provinciale, par une féconde décentralisation.
Il fournit à cette même société des notices sur une
visite au célèbre agriculteur Jacques Bujault, sur
l’île d'Yeu , sur les huttiers de la Sèvre et déploya
dans ses écrits un esprit observateur, sagace et érudit,
en évitant soigneusement tout ce qui de près ou de
loin pouvait sentir le pédantisme.
À la société des sciences naturelles, dont il fut
vice-président en 1860, il prit une part active à tous
4
les ordres de recherches, à toutes les études en
50 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES.
commun, toujours prêt à supposer chez ses collègues
sa puissance de travail et sa merveilleuse activité,
membre zélé des commissions , surveillant assidu de
toutes les expériences. Il à publié un rapport sur les
essais de pisciculture, et des traductions en vers
faites sur le texte hébreu des prophètes Esaïe et
Jérémie, etc.
Il est décédé à la Rochelle, dans sa 68€ année, le
22 mars 1860.
BonxioT (Jean-Pierre-Léon)
(1784-1860). .
Bonniot (Jean-Pierre-Léon), conducteur des ponts-
et-chaussées, n’a publié que la note intitulée : Nuvi-
gation rapide, notice sur un bateau. roulant , 1847,
in-8°, destiné à la navigation accélérée et économique.
Il est l’auteur du plan en relief de la rade de la
Rochelle , travail remarquable placé dans la galerie
de géologie du muséum Fleuriau.
Il est décédé à la Rochelle, le 23 mai 1860, dans
sa 77° année.
Dusoirs (Laurent)
(1795-1862).
L
Dubois, Laurent, naquit à Saint-Jean-Pied-de-
Port (Basses-Pyrénées). Admis au lycée de Poitiers,
il en devint l’un des élèves les plus brillants et laissa
PP ET SE ET PE
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 51
cet établissement pour venir occuper au collège de
Thouars le modeste emploi de régent de grammaire
Cependant il quitta cette chaire pour reprendre
aussitôt le titre d'élève de Pécole normale de Paris.
A sa sortie, placé simple maître d’études au lycée
de Poitiers , il ne tarda pas à fixer l'attention de ses
supérieurs , et son intelligence, son application et
ses progrès lui valurent successivement les chaires
de seconde, de rhétorique et de philosophie au
collège de Rochefort.
Lorsqu’en 1840 le conseil de l’instruction publique
le désigna aux fonctions d’inspecteur de l'académie
de Rennes, si juste que fût la récompense elle
devint une cause d’unanimes regrets pour la cité
qu’il abandonnait. Le gouvernement lui conféra , en
1845, le titre de chevalier de la Légion-d’'Honneur,
Désigné pour le rectorat, quand il en attendait
honneur, on l’admit à la retraite en 1848; la
création d’académies départementales le rendit à
l'activité, il gagna l’estime et l’affection de tous les
membres de PUniversité, dont il défendit les intérèts,
et c’est ainsi qu'il vint habiter la Rochelle en 18s0
et qu'il y devint depuis notre concitoyen, et de
1855 à 1859 vice-président de la société des sciences
naturelles à laquelle il consacra les dernières années
de sa vie. Il mourut le 23 octobre 1862.
(Extrait de la notice de M. H. Viault.)
52 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES.
AUCAPITAINE (Jean-Charles-Henri)
(1832-1867).
Le baron Aucapitaine (Jean-Charles-Henri) one
à Saint-Maurice le $ novembre 1832 , d’une famille
irlandaise venue en France avec les Stuarts, aborda
de bonne heure les études zoologiques, sous la
direction bienveillante de MM. Blutel et D’Orbigny
père et fut à 17 ans, membre agrégé de la société
des sciences naturelles, qui lui ouvrit sa bibliothèque
et ses riches collections. Le 1% décembre 1851, le
jeune naturaliste partit pour Paris en remerciant ses
collègues de leurs encouragements , maïs sans cesser
d’être leur correspondant. Un heureux hasard le mit
en rapport au muséum avec l’ornithologiste Charles
Bonaparte , qui le prit en affection. Le temps venu
de choisir une carrière , le fils du chef de bataillon
s’engagea dans les tirailleurs algériens, et poursuivant
ses études favorites au milieu de la vie agitée du
soldat, il mit à profit toutes les occasions d’observer
et d'apprendre , et publia dans diverses revues des
études d'histoire naturelle et d’ethnographie. Il re-
cueillit chez les Kabyles un grand nombre de Kanoun
ou codes en usage depuis une époque reculée , et
couronna ses recherches par la découverte, près des
ruines de l’ancienne colonie de Kuzubezer, du bas
relief d'Abizar, curieux monument du vieil idiome
berbère en Kabylie. Envoyé en 1860 en Syrie,
comme secrétaire du général de division de Beaufort-
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 53
D’Hautpoul, il profita de cette expédition pour étudier
l’origine , les mœurs et les croyances des Druses.
Un séjour de quelques années en Corse lui permit,
tout en continuant ses observations d'histoire natu-
relles, de constater l’analogie des monuments anciens
de cette île avec les tombeaux phéniciens qu’il avait
observés en Syrie. De retour en Afrique, sa connais-
sance approfondie de l’idiome et des mœurs du pays,
son mérite incontesté le firent attacher aux bureaux
arabes. Appelé à la Rochelle par le décès de sa mère,
il reçut dans sa ville natale son brevet de lieutenant
au 49€ de ligne avec l’ordre de rejoindre son nouveau
* poste , le fort des Beni-Mansours (Kabylie) , dont il
avait le commandement.
C'était là que la mort attendait ses victimes.
Le choléra régnait aux environs de ce poste. Le
_fléau frappa d’abord sa jeune compagne , Madeleine
de Chancel, qui succomba en quelques heures, dans
sa 26€ année, au bout de trois moïs de mariage. Trois
jours après lui avoir fermé les yeux, M. Aucapitaine
fut lui-même atteint et mourut à 34 ans, le 25
septembre 1867. Le journal le Globe, organe de la :
société de géographie de Genève, exprima les regrets
du monde savant. Les études variées, marquées au
coin de l’observation la plus consciencieuse et de la
plus patiente analyse , lui avaient ouvert l’entrée de
la société nationale d’acclimatation et de diverses.
compagnies scientifiques et mérité la croix de la
Légion-d'Honneur.
54 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES.
La société des sciences naturelles lui a rendu un
solennel hommage dans la séance publique de lPaca-
démie de la Rochelle, qui suivit son décès. Nous
renvoyons à cette notice pour l’énumération de toutes
les publications de M. Aucapitaine.
Qu'il suffise de rappeler ici que les Annales des
sciences naturelles, la Revue de zoologie , le journal
de conchyliologie , les comptes-rendus des séances
de académie des sciences contiennent d’importantes
communications de notre regretté collègue.
Les mémoires zoologiques qu’il a publiés , com-
prennent des notices sur le mouflon d'Afrique, —
l’'antilope du désert, — l’existence des ours dans les
montagnes de l’Afrique septentrionale, leur présence
en Corse au xvi siècle, — les mollusques du littoral
de l'Algérie, — la construction du nid de l’autruche,
— les crocodilles du Sahara tunisien, — les dromas
daires de courses des Thouaregs, — le catalogue
des coquilles marines de l’Algérie, — Ja perforation
des rochers par certains mollusques, — la formation
huîtrière de l’étang de Diane, en Corse, qui pré-
sente quelque analogie avec les buttes de Saint-
Michel-en-l'Herm, etc.
Si incomplète que soit cette nomenclature, elle
donne une idée avantageuse de la variété et de l’in-
térêt des observations du jeune savant.
Un érudit, dont le nom fait autorité, M. de Mas-
Latrie, s’est plu à signaler au comité historique du
ministère de l'instruction publique, les dissertations
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 55
de notre compatriote sur l’épigraphie, la linguistique,
Parchéologie et l’histoire de la Haute-Kabylie.
Quoy (Jean-René-Constant)
(1790-1869).
Jean-René-Constant Quoy, commandeur de la
Légion-d’'Honneur, correspondant de l’Institut, ins-
pecteur général du service de santé de la marine,
était né le 10 novembre 1790, à Maillé, paroisse
enclavée autrefois dans lAunis, d’une famille hono-
rable vouée depuis plusieurs générations à l'art
médical.
Studieux et grave, ses lectures favorites révélèrent
de bonne heure ses aptitudes et sa destinée. La
Bible , les livres de science , les voyages de Cook
annonçaient en eflet le chrétien, le savant et le
voyageur , et le jeune homme justifia pleinement
cette triple prévision. ;
Le 19 novembre 1806 , il entre à l’école de mé-
decine navale de Rochefort, devient chirurgien auxi-
liaire le 24 août suivant, et embarque le 30 octobre
sur la corvette le Département des Landes. Deux fois
le bâtiment rencontre les croiseurs anglais et en
triomphe. Sorti premier du concours et chirurgien
titulaire au mois d'avril 1811, Quoy monte sur le
brick le Flibustier, dont il débarque le 25 mars 1813.
Le 13 octobre suivant, à la hauteur de Biarritz, le
Flibustier, après une lutte acharnée et inégale contre
56 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES.
une goëlette et deux bricks anglais, incendié par
l’ordre de son commandant, sauta avant que l’enne-
mi ait pu s’en approcher. (1)
Le 1% février 1812, Quoy était promu à la 2°
classe de son grade. À son retour, quand il comptait
À peine 23 ans, il se fit recevoir docteur en méde-
cine. La thèse qu'il soutint à Montpellier, écrite
dans une élégante latinité, avait pour titre : De
nonnulis pavoris effectibus.
En 1814, il fit sur le transport la Loire une
campagne à l’île Bourbon, et la paix ayant rendu
les mers libres, il obtint l’honneur d’être désigné
comme chirurgien-major de la corvette l’Uranmie,
confiée au capitaine de frégate Louis de Freycinet,
pour un voyage de circumnavigation. Quoy associa
à ses travaux et à sa gloire ses collègues Gaimard
et Gaudichaud.
L’infatigable activité du naturaliste, le dévouement
persévérant du médecin , l’énergie et la patience de
l'explorateur trouvèrent leur récompense dans la
publication du voyage de découverte de l’'Uranie.
Aucune expédition nautique n'a été aussi profitable
à la zoologie, écrivait Georges Cuvier, qui se plai-
sait à constater que le nombre d’animaux nouveaux
que l'ouvrage de MM. Quoy et Gaimard fait réelle-
ment connaître ne s'élève pas à moins de trois cent
sept.
(1) Journal de bord de mon pére.
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 51
Chirurgien de 1° classe, le 17 février 1827,
professeur d'anatomie à Rochefort en 1824, à la
suite d’un brillant concours, Quoy sollicite, en 1826,
lembarquement dont son nouveau titre l’exemptait.
En dépit de sa santé toujours chancelante , il part
comme naturaliste avec Gaimard et Lesson sur
l’Astrolabe, armée pour une mission scientifique ,
sous le commandement de Dumont-d’Urville. Il
rapporte de cette périlleuse campagne plus de quatre
mille dessins relatifs à douze cents espèces d'animaux
et reçoit à son retour le plus sympathique accueil
des Blainville, des Geoffroy Saint-Hilaire, des Bron-
gniart, des Biot et des Cordier.
G. Cuvier lui offrit un logement au muséum.
Correspondant de l'Académie des sciences, pour la
section d'anatomie et de zoologie en 1831, Quoy
fut présenté pour la chaire de Blainville au Jardin
des Plantes et n’échoua que devant la candidature
de Valenciennes, soutenue par l’Institut.
Second médecin en chef le 16 avril 1828, pre-
mier médecin le 21 juillet 1835, Quoy cessa d’être
attaché au port de Rochefort pour aller présider les
conseils de santé de Brest et de Toulon.
Le 17 novembre 1848, il fut appelé à linspection
générale du service de santé de la marine, position
‘dla plus élevée de ce corps et reçut la croix de com-
mandeur de la Légion-d'Honneur le 31 décembre
1852. Le 14 novembre 1858, il fut admis à la
retraite par ancienneté de service. :
58 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES.
L
L'éminent naturaliste est décédé à Rochefort le
4
4
juillet 1869, à l’âge de 79 ans.
Brossarp (Louis-Théodore)
(1804-1869).
Voici en quels termes M. H. Barbedette a rendu
dans le Courrier de la Rochelle, du 21 juillet 1869,
un hommage mérité à la mémoire du docteur
Brossard.
« Lundi (r9 juillet), à 7 heures du matin, est
décédé à Saint-Rogatien le docteur Louis-Théodore
Brossard, ancien chirurgien de marine, directeur du
jardin botanique. Ses derniers instants ont témoigné
de la plénitude de sa droite et ferme raison que
n'avaient que très momentanément ébranlée les
souffrances d’une longue maladie.
» Il a montré jusqu'au terme de ses épreuves
cette inaltérable bonté qui était le côté saillant de
son caractère. Selon le mot d’un grand orateur, il
a été doux envers la mort qui était si cruelle pour
lui.
» Le docteur Brossard avait vu l’Inde dans sa
jeunesse, il aimait à parler de ce pays, peut-être en
avait-il rapporté une tournure d'esprit quelque peu
contemplative et rêveuse. Il ramenait volontiers tout
sujet d’études à des problèmes philosophiques d’une
haute portée. Il les abordait avec la chaleur d’une
conviction sincère.
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 59
» Mélange des qualités les plus opposées en appa-
rence, il était positiviste dans les doctrines, il était
poète dans les choses de la vie. Ceux qui ont eu le
bonheur de recevoir des lettres de lui pourraient
dire quelle forme délicate et charmante revêtait sa
pensée écrite. Il était possédé d’un immense amour
pour la création : tout ce qui vit était pour lui
l’objet d’études et de ravissements infinis. Il aimait
les fleurs, les plantes, les abeïlles. Il avait un senti-
ment très net de la vie universelle et de ses évo-
lutions.
» Sa culture philosophique et scientifique était dou-
blée d’une culture littéraire étendue. Il avait appris à
aimer les animaux inférieurs dans La Fontaine, les
abeilles. dans Virgile, les hautes spéculations dans
Lucrèce. Il disait de mémoire maint passage de ces
grands poètes.
» Il est surtout digne de regrets par ce qu’il fut un
homme bon et que la bonté dépasse toute science.
Quant au mal, non-seulement il ne le commit
jamais, mais il ne croyait pas qu’on put le com-
mettre , il ne le comprenait pas.
» La simplicité antique de sa vie, son désintères-
sement absolu , son ardente charité (dont il se
cachaît) étaient choses proverbiales.
» Il a été récompensé pendant toute sa vie par
d’étroites amitiés, le seul bien peut-être qu’il y ait
dans la vie, et son souvenir conservé religieusement
par ceux qui l’ont aimé, ne tombera pas de sitôt
60 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES.
dans cet éternel oubli, où viennent inévitablement
tomber toutes choses. »
Le docteur Brossard n'avait publié que sa thèse :
Quelques réflexions sur le choléra épidémique (1832),
dont la date indique assez la redoutable actualite.
IVEE
MUSEUM.
Les collections d’histoire naturelle , suivant la
définition si précise et si juste de M. Cotteau,
ont non-seulement pour but de faciliter les études
sérieuses , mais encore et surtout de répandre chez
les nombreux visiteurs qui parcourent les salles et
examinent les vitrines , le goût toujours fécond de
la science, de les instruire sans efforts et sans travail,
en exposant à leurs yeux des échantillons classés
méthodiquement , exactement nommés , et dont les
caractères spécifiques se graveront plus facilement
dans l'esprit que s'ils en lisaient, dans un livre, la
description technique et parfois ambigüe et confuse.
Un musée départemental doit offrir à ses visiteurs
les objets d’histoire naturelle que renferme le pays
lui-même. Ce que nous avons tous intérêt à con-
naître, ce sont les animaux qui vivent dans la contrée
que nous habitons , ce sont les plantes qui croissent
SOCIÈTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 61
dans nos campagnes, ce sont les minéraux, les
roches et les fossiles qui constituent le sol que nous
foulons aux pieds. Il importe de posséder la série
des êtres qui se multiplient autour de nous, que
nous voyons tous les jours et dont, cependant,
nous ignorons les noms et les caractères, et cet
intérêt nest pas moins immédiat pour les habitants
du pays, étrangers aux sciences naturelles, que pour
les savants désireux d’étudier les richesses de la faune
et de la flore de la contrée. Telles sont les idées
qui ont présidé à la création des collections départe-
mentales de la Charente-Inférieure , centralisées à la
Rochelle dans les galeries du muséum Fleuriau.
MM. Fleuriau de Bellevue, D’Orbigny père et plu-
sieurs autres naturalistes avaient décidé, dès l’année
1835, la création d’un musée où se trouverait réunie
toute l’histoire naturelle du département. C’est donc
surtout dans ses galeries qu’il faut aller chercher et
constater les résultats obtenus par de persévérants
efforts. L'augmentation progressive de toutes les
collections et leur classement méthodique par le
conservateur , dont le zèle intelligent et l’ardeur de
chaque jour ne se sont jamais démentis un seul
instant , sont des faits qui rendent un témoignage
évident que le but proposé se poursuit sans relâche
et que la compagnie est à la hauteur de la tâche
qu’elle s’est imposée.
Les produits du département réunis dans une seule
salle à l’origine s’y trouvèrent promptement resserrés |
62 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES.
et, en 1860, sur la demande du conservateur,
l'agrandissement du local permit la séparation des
trois règnes.
Un herbier considérable renferme toutes les familles
végétales terrestres et marines.
Deux galeries sont affectées l’une à la zoologie,
l’autre à la minéralogie , la géologie et à la paléon-
tologie. Elles sont publiques et pour se conformer
au vœu exprimé par M. le Ministre de l’Instruction
publique , les riches collections du muséum furent
mises à la disposition de M. le Proviseur et de
MM. les professeurs du lycée auxquels est confié
l’enseignement des sciences naturelles et physiques.
Le règne animal se divise en deux sous règnes :
les vertébrés et les invertébrés. Les premiers occupent
le pourtour d’une galerie, les seconds sont placés
au centre.
Les quatre classes des vertébrés sont représentées
dans le muséum, le balénoptère rorqual et le dauphin
bridé sont les deux espèces les plus remarquables de
la classe des mammifères (vingt-six espèces).
Les six ordres des oiseaux offrent de très-nom-
breux échantillons parmi lesquels les accipitres, les
sylvains , les échassiers et les palmipèdes sédentaires
et de passage présentent un véritable intérêt. L’ordre
des palmipèdes marins mérite de fixer lattention
(deux cent trente-cinq espèces).
Les reptiles n’offrent guère que trente-six espèces.
La Charente-Inférieure, département maritime, et
SOCIETE DES SCIENCES NATURELLES. 63
sillonné par de nombreux cours d’eau, fournit au
musée une collection exceptionnelle de poissons aussi
remarquable par le nombre que par la beauté des
échantillons qui, grâce à une ingénieuse préparation,
conservent la vivacité de leurs couleurs et leur fragile
éclat. Les sept ordres comptent plus de cent cin-
quante espèces. Parmi les acanthoptérygiens on peut
citer : l’aspidophore, les scorpènes, le corb, l’espadon,
le tétrapture, etc.; parmi les malacoptérygiens : les
exocets, les orphies, les pleuronectes, les morues,
le cyclopter ; les syngnathes et les hippocampes
caractérisent les lophobranches ; les plectognathes
sont représentés par la môle lune et la môle oblongue ;
les chondroptérygiens fournissent les nombreuses fa-
milles des squales et des raies, la lamproie et la
torpille galvanique qui rappelle les premières études
du rochelais Réaumur.
_ Les invertébrés renferment seize classes divisées
en ordres assez nombreux et comprenant une très
grande quantité d'espèces, dont l’énumération même
sommaire dépasserait les bornes de cette notice. Il
sufhira de rappeler l'intérêt particulier que présentent
les invertébrés qui peuplent l'Océan. Les crustacés
(les pyses, l’eurynome et la homale épineuse sont
les plus rares), les cirrihipèdes (cinéras, otion, pous-
sepied) , les annélides, les mollusques (la janthine
fragile, le cabochon bonnet hongrois sont peu com-
muns , l’avicule de Tarente, la pholade papyracée
habitent les mers profondes), les molluscoïdes et les
64 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES.
zoophytes ou rayonnés (astéries exigües et glaciales,
holothuries , siponcles , physales, très-rares ou acci-
dentelles). Un soin tout particulier est apporté à cette
étude spéciale, qui permet de a tous les
mystères de la vie sous marine.
Le conservateur du muséum Fleuriau, M. Ed. Bel-
tremieux , après avoir entièrement remanié et com-
plété le classement intégral des collections , imagina
de rendre son travail plus fructueux en annotant sur
ses catalogues des observations précises sur les
mœurs, les habitations, la rareté , les habitudes
sédentaires , les passages réguliers ou accidentels de
chaque individu , leurs noms vulgaires , etc.
La minéralogie occupe le centre de la seconde
galerie. La géologie et la paléontologie, dont l’exten-
sion pour ne pas dire la création, date comme celle
de la minéralogie de 1861, sont classées dans les
vitrines du pourtour. La minéralogie comprend quatre
classes : les terres et terres alcalines, les silicates, les
métaux et les combustibles. Toutefois le départe-
ment n’étant composé que de terrains sédimentaires,
la minéralogie y est très-pauvre.
Il n’en est pas de même de la géologie et de sa
sœur inséparable la paléontologie. Dans les couches
de chaque terrain de notre département , au milieu
des diverses roches qui les caractérisent, s’étagent
les débris organisés des divers êtres qui ont vécu aux
différentes périodes qui ont précédé , sur notre pla-
mête, les temps historiques. Les époques secondaire,
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 65
tertiaire , quaternaire sont caractérisées par leurs
fossiles respectifs. Le diluvium est représenté par les
ossements de lelephas primigenius et de quelques
autres mammifères découverts dans les cavernes de
Pons.
En résumé , les riches collections départementales
du muséum Fleuriau classées et étiquetées distincte-
ment et la publication des catalogues fournissent à
‘étude toutes les garanties et toutes les facilités
désirables. Il suffit de feuilleter les Annales de la
société des sciences naturelles depuis sa fondation,
pour se convaincre de l’importance et de la solli-
citude que cette compagnie a toujours attachées à
l'accroissement de ses collections.
« C’est ainsi que sans bruit, sans ostentation (dit le
docteur Sauvé dans son rapport) fut menée à bonne
fin , une œuvre longue et laborieuse , mais excessi-
vement intéressante au point de vue scientifique et
statistique.
» N'est-ce pas en effet un des moyens les plus
puissants de faire progresser les sciences naturelles,
de les populariser, d’en rendre l’étude facile et gé-
nérale que d'établir une statistique exacte de toutes
les richesses de notre pays , que de fournir à toutes
les sciences des données positives qu’elles cher-
chent en vain aujourd’hui ? N’est-ce pas faciliter
’étude et les recherches que d'établir au chef-lieu
de chaque département des collections qui permettent
au savant étranger , au voyageur, de prendre en un
66 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES.
instant connaissance de toutes les ressources minéra-
logiques , géologiques , botaniques et zoologiques
qu'offre chaque localité qu’il peut avoir le désir d’ex-
plorer. Déjà notre musée a reçu la visite d'hommes
célèbres dans les sciences : les Audouin , les Milne-
Edwards , les Prévost, les Beudant, les D’Orbigny ,
les Guérin-Menneville , les Quatrefages , les Dau-
brée, etc., l’ont admiré et nous ont honorés de
leurs félicitations et de leurs encouragements. »
Les mêmes faits sont constatés par la notice histo-
rique publiée le 6 juin 1852. La société qui , dans
peu d'années, avait créé l’un des musées départe-
mentaux les plus remarquables qui existent, était
récompensée de ses efforts , en étant classée par le
gouvernement au rang des établissements d'utilité
publique. Les progrès constants du musée sont
constatés par les rapports annuels, qui tous attestent
un résultat utile et durable déjà atteint par la créa-
tion de collections bien complètes où peuvent venir
puiser ceux qui, appelés à faire la description scien-
tifique de la France, ne peuvent atteindre ce but
qu’en connaissant d’une manière approfondie chaque
région.
Nous lisons dans le rapport de 1864-65 de M. le
docteur Fromentin :
« La salle consacrée à la géologie , à la paléon-
» tologie et à la minéralogie , dont les échantillons
» se complètent peu à peu, donne à l’observateur,
» en suivant l’ordre adopté dans les vitrines du
SOCIÈTE DES SCIENCES NATURELLES. 67
» pourtour , une idée exacte des différentes couches
» de terrains jurassiques, crétacés , tertiaires et mo-
» dernes, sur lesquels repose presqu’en totalité le
» sol de la Charente-Inférieure. Dans la vitrine placée
» au centre de cette même salle, chacun verra
» classée séparément la minéralogie qui donne la
» composition des couches souteraines du sol sur
» lequel nous vivons, depuis les carbonates, les
» sulfates de chaux et les silicates jusqu'aux grès
» ferrugineux , aux terres à poterie, aux métaux et
» enfin aux combustibles, succin, lignite et tourbe. »
Enfin le rapport de M. Louis-Eugène Meyer (1866-
1867) prouve que les collections ont continué à
s'enrichir. Parmi les nouvelles acquisitions , on ne
peut s'empêcher de citer le syrrhapte paradoxal (syr-
rhaptes paradoxus), oiseau excessivement rare, propre
à l'Asie centrale et tué aux environs de la Rochelle,
le box vulgaris , acanthoptérygien très-rare dans nos
parages ainsi que le cantharus brama, le cæpola rubescens
et un plectognathe , V'orthagoriscus oblongus. Parmi les
bryozoaires : le retepora cellulosa, et parmi les rayonnés
le pennatula grisea et plusieurs échinodermes. Les
sections de géologie et de paléontologie ont égale-
ment acquis de précieux échantillons.
Si les témoignages des secrétaires de la société
peuvent être suspectés , cherchons à recueillir l’im-
pression du dehors , les témoignages des savants
étrangers ne sont pas moins explicites et s’ils paraissent
flatteurs , leur indépendance complète est hors de
68 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES.
soupçon. Il importe donc de citer textuellement.
Dans les Souvenirs d’un naturaliste publiés , en 1853,
par la Revue des Deux-Mondes , puis réimprimés dans
la bibliothèque Charpentier, M. A. de Quatrefages
de l’Institut parle ainsi de son séjour à la Rochelle :
« Bientôt je fus en relation avec quelques hommes
» dévoués aux sciences naturelles; je visitai le musée
» où se réunissent, grâce à leurs eflorts , les pro-
» ductions diverses que le département de la Cha-
» rente-Inférieure emprunte aux trois règnes de la
» nature, collection du plus grand intérét, où l’on
» embrasse d’un coup d'œil la faune locale tout
» entière. »
M. Émile Blanchard de l’Institut consacre aussi
une mention aux collections départementales roche-
laises. ,
Laissons parler les rapports non moins explicites
de MM. Daubrée, de l’Institut, Cotreau et Fischer:
« J'ai eu l’occasion, il y a quelque temps, dit
» M. Daubrée, de visiter le musée que la société
» des sciences naturelles a consacré exclusivement à
» Phistoire naturelle du département. Si je n’ai pas
» compétence pour signaler combien cette collection
» est-riche en animaux, particulièrement en oiseaux
» eten poissons, je suis heureux de pouvoir déclarer
» que sa collection géologique pourrait faire envie à
» beaucoup de départements , moins par le nombre
.» des échantillons que par l’ordre méthodique avec
» lequel elle expose les fossiles et les roches de tous
” SOCIETÉ DES SCIENCES NATURELLES. 69
>
»
les étages, qui constituent le sol du pays. Quelle
facilité n’offre-t-elle pas aux personnes désireuses
de connaître la constitution du pays qu’elles
habitent aussi bien qu'aux géologues étrangers si
souvent avares de leur temps. Ceux qui savent ce
que coûte de temps et de peine de tels arrange-
ments , rendront hommage à leurs auteurs et par-
ticulièrement à M. Ed. Beltremieux , membre de
la société et conservateur du musée, ainsi qu’à
M. Th. Vivier qui a présidé cette société pendant
ces dernières années. Mais il serait injuste de ne
pas voir aussi dans cette création un des effets de
l’'heureuse et durable impulsion de M. Fleuriau
de Bellevue, dont la longue carrière a été si utile-
ment consacrée, non-seulement à tout ce qui con-
cernait les intérêts de son pays natal, mais aussi
à l'étude de la géologie et de la minéralogie sur
laquelle, du fond de sa province, il a publié
d'excellents travaux. »
M. Cotteau s'exprime ainsi :
« Nous ne pouvons que donner des éloges sans
restriction à l’organisation des musées d’histoire
naturelle de la Rochelle. Non-seulement les
collections départementales sont séparées des col-
lections générales, mais elles sont placées dans
des bâtiments distincts et avec une administration
particulière. Chacun de ces bâtiments s'élève à
droite et à gauche du jardin botanique. Nous
nous occuperons d’abord du musée départemental,
5
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES.
désigné sous le nom du musée Fleuriau , confié
aux soins de M. Ed. Beltremieux, qui s’acquitte
de sa tâche avec autant de science que de dévoue-
ment. Rappelons d’abord en quelques mots l’ori-
gine de cette collection... D’après le réglement,
un des membres de la société doit être nommé à
l'élection directeur-conservateur avec fonctions
gratuites. M. D'Orbigny père est resté directeur-
conservateur jusqu'au moment où la vieillesse la
obligé à résigner ses fonctions. Il à été remplacé
par M. Ed. Beltremieux , le directeur actuel. Le
musée Fleuriau se composait alors d’une seule
salle pour la zoologie et ne contenait qu'un petit
nombre de roches et de fossiles. En 1867, le
conseil municipal de la Rochelle, sur la demande
de M. Beltremieux présentée par la société des
sciences naturelles, vota les fonds nécessaires pour
l'établissement d’une seconde salle qui fut con-
sacrée à la minéralogie, à la géologie et à la
paléontologie. Nous avons visité en détail et nous
avons admiré les séries nombreuses qui se trouvent
exposées dans la salle de zoologie. Les mammifères, :
les oiseaux, les reptiles, les poissons, les crustacés,
les mollusques forment un ensemble des plus
remarquables , et quelques heures suffisent pour
apprécier les richesses naturelles que renferme le
département. La salle de géologie à tout spéciale-
ment fixé mon attention ; les riches localités depuis
longtemps classiques d’Angoulins, de la Pointe du
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 71
Ché, de Saint-Jean-d'Angély, dans le terrain
jurassique ; de l'ile d'Aix, de Royan, dans le
terrain crétacé, y sont représentées largement et
les lacunes tendent chaque jour à disparaitre.
» Le conservateur a publié la faune vivante et la
faune fossile du département. Ces deux ouvrages
sont un guide précieux pour ceux qui veulent
étudier l’histoire de ce riche département.
» En face le musée Fleuriau se trouve le musée
Lafaille, qui renferme à son tour les nombreuses
collections étrangères que possède la ville. Le
conservateur est M. Cassagneaud. Au moment où
nous étions à la Rochelle, cet établissement su-
bissait de profondes modifications dans son orga-.
nisation intérieure , l'emplacement ancien avait
été jugé insufhsant : une immense salle, éclairée
par le haut, existait au premier étage, des ar-
moires vitrées la garnissaient ; les mammifères,
les oiseaux, les reptiles et les poissons commen-
x
_ çaient à y être réinstallés. Le meuble du milieu
était réservé pour la collection des coquilles
vivantes qui est fort riche et renferme des types
très rares. La minéralogie, la géologie, la paléon-
tologie devaient occuper les salles agrandies du
rez-de-chaussée.
» En résumé , j'ai visité dans le sud-ouest de la
France, au point de vue de l'état et de l’organi-
sation de leurs musées d’histoire naturelle , seize
villes dont quatorze sont des chefs-lieux de dé-
72 SOCIÈTÉ DES SCIENCES NATURELLES.
partement. L'étude que j'ai faite de ces musées
m'a conduit à des appréciations bien différentes
pour chacun d'eux. Les musées de Bordeaux, de
Toulouse, de la Rochelle, de Montauban, grâce
au dévouement et au zèle des hommes distingués
qui en sont les conservateurs, grâce aux dépenses
que les villes n'hésitent pas à faire, sont en pleine
voie de prospérité. Le musée de la Rochelle, no-
tamment, mérite à tous les points de vue de fixer
votre attention , et lorsque ses doubles collections
auront atteint leur développement , il pourra être
considéré comme un musée modèle. » (r)
M. Fischer dit : « J'ai vérifié à la Rochelle quelques
espèces qui me paraissent curieuses ; j’ai trouvé là
un modèle de musée départemental, le musée
Fleuriau , où sont déposées toutes les richesses
zoologiques et paléontologiques de la Charente-
Inférieure. » (2)
La société possède une bibliothèque importante
d'ouvrages de sciences anciens et modernes, dont le
catalogue vient d’être publié.
JARDIN DES PLANTES,
Nous ne terminerons pas cette notice sans consa-
crer une juste mention au Jardin des plantes dont la
(1) Rapport sur les musées d'histoire naturelles, pages 12 et 24
et Annales de l'institut des provinces, vol. 32 , année 1866.
(2) Extrait des actes de la société linnéenne de Bordeanx , tome
XXvVI, Se série ; VU, 1e partie. — Mars 1869.
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 73
direction avait été confiée tout d’abord à M. Clairian
remplacé , à sa mort, par M. le docteur Th. Bros-
sard qui l’administra jusqu’à l’année 1869, époque
de son décès. À ce moment M. Ed. Beltremieux en
fut nommé directeur. Ce jardin complète l’établis-
sement consacré aux sciences naturelles dans notre
ville. Les espèces botaniques y sont classées d’après
la méthode de B. de Jussieu. Les serres contiennent
une collection de plantes exotiques d’une beauté re-
marquable.
L. MEscHiNET DE RICHEMOND ,
Membre de l'Association française pour l’avancement des sciences.
SOCIÈTÉ DES SCIENCES NATURELLES.
Président
Président honoraire. M.
Vice-Président … .
Secrétaire
Bureau au 1° janvier 1872.
ee re riens
Conservateur
Archiviste
Trésorier
CURE OL OMECT
. M.
M.
. ED. BELTREMIEUX,, À. à.
. L. DE RICHEMOND , A. £&.
. P. CASSAGNEAUD.
ED. BELTREMIEUX , À. £ÿ.
TH. VIVIER, O *, $, I. £.
S.-C. SAUVÉ, D. M. P.
ALF. VIVIER.
LISTE DES MEMBRES
DE LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES
DE LA CHARENTE-INFÉRIEURE.
=—— 205 ’ûRS.-
v
BUREAU.
MM. Ed. BELTREMIEUX, À. £?, président.
Th. ViviER, O. #, ee, I. &Ë, président honoraire
S.-C. SAUVÉ, vice-président.
Al. VIVIER, secrétaire.
Ed. BELTREMIEUX , À. #Ÿ, conservateur.
ww
L. DE RICHEMOND , À. £, archiviste.
P. CASSAGNEAUD , trésorier.
MEMBRES TITULAIRES,
BARBEDETTE , Hipp., adjoint au
maire.
BELENFANT , J., officier de la
. Légion-d'Honneur, commis-
saire de la marine en retraite.
Bezcrremieux, Ed., off. d'Acad.,
maire de la Rochelle, direct. du
Muséum Fleuriau et du Jardin
botan., membre de la Société
géologique de France.
CazLor, Ernest.
CASSAGNEAUD , secrétaire en chef
de la mairie, directeur-conser-
vateur du Muséum Lafaille.
CHEVALLIER, chef d'institution.
Des Meswarps , P., docteur en
médecine.
Dor, E., adjoint au maire.
Fournier, Ch., chev. de la Lé-
gion-d Honneur, ancien maire.
Fournier, Albert, notaire.
FROMENTIN, Charles, docteur en
médecine.
Guxor-Duczos, commandeur de
la Légion-d'Honneur , colonel
du génie en retraite.
MALLET, P., docteur en médecine.
MARQUET, A., pharmacien.
MENUT, À., vérificat. des douanes.
Mescainer DE RicHEMoND, Louis,
officier d'Académie, archiviste
du département.
Meyer , C.-R., docteur en mé-
decine , médecin-adjoint des
hospices civils.
Meyer , L.-E., propriétaire.
PoreLz , E., chevalier de la Lé-
gion-d'Honneur, ingénieur des
ponts-et-chaussées.
SAUVÉ , S.-C., docteur en méde-
cine.
De VErDoN, F., chevalier de la
Légion-d'Honneur , inspecteur
des lignes télégraphiques en
retraite.
Vivier, Th., offic. de la Légion-
d'Honneur et de l’Instruction
publique, chevalier de Saint-
Ferdinand d'Espagne , chef
d'escadron d'artillerie en re-
traite.
Vivier, Alfred.
76 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES.
æn
MEMBRES AGRÉGÉS. :
BARGIGNAC, juge Ge paix, à Cozes.
BEAuUDoIN, élève en pharmacie, à
la Rochelle.
BEsnaR», professeur, à Montlieu.
BoLLon, pharmac., à Rochefort.
Bouxer, docteur en médecine, à
Chéray (Oleron).
BourarpD, Ed, pépiniériste, à la
Rochelle.
BrarD, doct.-méd., anc. mem-
bre de l’Ass. nat., à Jonzac.
Burau», doct.-méd., chev. de la
Lég.-d'Hon., à Royan.
CASTEL, anc. past.,à Montauban.
CHAUvET, Gustave, à Pons.
CHEvVALLIER , C., nég., à Saintes.
Comte DE CLERVAUX, adjoint au
maire, à Saintes.
Comes, docteur-médecin, à Pons.
CorarD, propriétaire, à Touche-
au-Roi, près Pons.
DELABARRE, à Ars.
DELAVAULT, professeur à l'école
de médecine de Toulon.
DE MEscxiner , professeur à
Montlieu.
DE SainT-MATHURIN, proprié-
taire, à Saint-Jean-d'Angély.
D'EspaiLLac , conducteur des
ponts-et-chaussées, à St-Denis
(île d'Oleron).
D'OrBieny, Ed., à la Rochelle.
D'Orgsrexyx, Alc., à la Rochelle,
Durour, chevalier de la Légion-
d'Honneur, capitaine d'artil-
lerie en retraite, à Matha.
DurarT, propriétaire, à Pons.
FRAIGNEAU, curé, à Meursac.
GARREAU, baron P., officier de la
Légion - d'Honneur , médecin
principal militaire d'Aufrédi,
à la Rochelle.
GAUDINEAU, pharmacien, à Sur-
gères.
Gxoux, Ch., à Bordeaux.
LacuRie (l'abbé), à Saintes.
Laporte fils, employé de la ma-
rine.
LEMARIÉ, imprimeur, à Saint-
Jean-d'Angély.
Lépine, docteur-médecin, chirur-
gien de 1re classe de la marine.
MicueLer , docteur-médecin , à
Pons.
Pause, professeur de physique, à
Rochefort.
Person (l'abbé), à Rochefort.
Dr Picez, médecin de la marine,
à Rochefort.
Poxsin, docteur-médecin, à Saint-
Martin (île-de-Ré).
RAver, notaire, à Surgères.
Ricaup , doct.-médecin , maire,
à Pons.
RoBErr, négociant, à Marennes,
RocxE, pharmacien, à Rochefort.
RomEux, Osc., chevalier de la
Légion-d Honneur, lieutenant
de vaisseau.
RuULLIER, curé, à Ars.
SAVATIER, À., docteur-médecin,
à Beauvais-sur-Matha.
TRIGANT-BEAUMONT (Madame),
botaniste, à Marennes.
MEMBRES CORRESPONDANTS.
ArNoux, Sosthène, professeur, à
Orléans.
AULAGNIER, doct.-méd., à Paris.
Baye, chevalier de la Légion-
d'Honneur, ingén.r des mines,
à Paris.
BERTHAUD , professeur de phy-
sique, à Mâcon.
BLureL. Ch., premier commis à
la direction des douanes, à
Brest.
BorEaAU, géologue, à Parthenay.
Bouscasse, Jules, propriétaire, à
Authon.
Bouriexy, garde-gén.l des eaux
et forêts, à Lourdes.
PTS ee
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 71
Brocxanp , docteur-médecin , à
Paris.
Broussais, chevalier de la Légion-
d'Honneur, médecin-major.
Buxor, chevalier de la Légion-
d'Honneur, offic. d'infanterie.
Casta, officier d'artillerie, à.
Strasbourg.
CLARET, doct.-médec., à Vannes.
CLAUzURE, docteur-médecin, à
Angoulême.
ConTEJEAN, docteur ès-sciences,
rofesseur à la faculté de
oitiers.
Coquanp, géologue, à Marseille.
CorrTEAU, juge au tribunal civil,
à Auxerre, officier d'Académie.
DauBrée, comm. de la Légion-
d'Honneur, inspecteur général
des mines, membre de l’Insti-
tut, à Paris.
DE Barreau, docteur-médecin ,
à Rodez.
DE Cessac, Jean, officier d’Aca-
démie, naturaliste, à Guéret.
DE Gressor , chevalier de la
Légion-d'Honneur, chef d'es-
cadron d'artillerie.
DE Laizer, commandeur de ja
Légion-d'Honneur, colonel en
retraite, à Chidrac (Puy-de-
Dôme).
DE QuaTrErAGEs, officier de la
Légion-d'Honneur, membre de
l’Institut, à Paris.
DE La SAUSSAIE, chevalier de la
Légion-d'Honneur, membre de
l'Institut, à Paris.
Des Mouus , Charles, officier
d'Académie, président de la
société linnéenne, à Bordeaux.
Desmarris, docteur-médecin, à
Bordeaux.
DE RocueBruxE , Alph., à An-
goulême.
Des BRIÈRES, pharmac., à Paris.
D'Orgreny, Ch., chevalier de la
Légion-d'Honneur, naturaliste
à Paris.
D'OrBienyx, Salvador, employé
à la monnaie, à Rouen.
D'Ouxous, Léo, à Saverdun,
Ariège.
Dusroca, chevalier de la Légion-
d'Honneur , docteur-médecin ,
à Barjac, Gironde.
Dupuy, professeur d'histoire na-
turelle, à Auch.
Durré, professeur de physique
au lycée Charlemagne, à Paris.
D'HasrReL, chevalier de la Lé-
gion-d'Honneur, capit.e d'ar-
tillerie en retraite, à Paris.
Docreur, Anatole, négociant, à
- Bordeaux.
Drouer, Henri, secrétaire-adjoint
de la société académique de
l'Aube, à Troyes.
Faure, doct.-médecin, à Paris.
GagoriT, élève en pharmacie, à
Nantes.
GaLLes, ancien conseiller de pré-
fecture, à Vannes.
GaRNAULT , professeur d'hydro-
graphie, à Brest.
Goucær, chevalier de la Légion-
d'Honneur , chirurgien-major
en retraite.
GourruT, docteur ès-sciences, à
Niort.
GRASSET, officier d’Acad., chev.
de la Lég.-d'Hon. , à Varzy.
GuÉéRIN-MENNEVILLE, chevalier
de la Légion-d'Honneur, Paris.
Gurzzon, Anatole, à Niort.
Hesse, directeur des vivres de la
marine, à Brest.
Inter , chevalier de la Légion-
d'Honn.r, direct.r des douanes,
à Montpellier.
JANVIER, à Bordeaux.
JourDAIN, docteur ès-sciences, à
Bayeux.
Lecoco , présid. de la société des
sciences naturelles, à Clermont.
Lecoa DE BolsBAUDRAN, Scœvola,
négociant à Cognac.
Lecoo pe BolsBAUDRAN, chimiste,
à Cognac.
Lecazz, chevalier de la Légion-
d'Honneur, conseiller à la cour
d'appel, à Rennes.
Lecouis , professeur de zoologie
à l'école normale, à Paris.
LerourNeux, juge d'instruction,
à Fontenay.
18 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES.
LEeTELLIER, profess.", à Alençon.
Lourpe, pasteur, à Jersey.
Marrarp, pasteur, à la Mothe-
Saint-Héraye.
MairanD, employé des ponts-et-
chaussées, à Niort.
Maxès , chevalier de la Légion-
d'Honneur, ingénieur en chef
des mines, en retraite, à Bor-
deaux.
Manrovant, Paul, naturaliste, à
Rome.
Manrovant, Gustave, naturaliste
à Rome.
Massé , jardinier-botaniste , à
Montmorency.
Moraxp , Jules, naturaliste , à
Vars, Charente.
Mazure, professeur de physique,
à Orléans.
Pogy-p'Avanr (Mlle), à Fontenay
PErsonnar, V., employé des
contributions indirectes, à Sal-
lanches, Haute-Savoie.
PERSONNAT , Camille, employé
des contributions indirectes, à
Privas.
PERsoNNAT, Eugène, employé
des contributions indirectes, à
Binic, Côtes-du-Nord.
PeLecr1, employé à la gare du
chemin de fer, à Châtellerault.
REGNIER, naturaliste, à Saint-
Maixent.
Rey-Lacrorx , inspecteur des
douanes, à Cette.
RouxeLz, professeur de physique,
à Saint-Quentin.
TasLs, chev. de la Lég.-d'Honn.,
ancien notaire, à Vannes.
SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES.
Académie nationale du Gard, à
Nîmes.
Académie nationale des sciences,
belles-lettres et arts, à Bor-
deaux.
Académie des sciences naturelles,
à Moscou.
Société académique de Maine-et-
Loire, rue Courte, 1, à Angers.
Société nationale des sciences,
arts et belles-lettres, de la
Loire-Inférieure, à St-Etienne.
Société nationale des sciences
paturelles et arts, à Lyon.
Société linnéenne, à Bordeaux.
Société des sciences physiques et
. naturelles, d'ile-et-Vilaine, à
Rennes.
Société des sciences naturelles, à
. Cherbourg.
Société des sciences physiques et
paturelles, à Bordeaux.
Société des sciences naturelles de:
la Marne, à Reims.
Société des sciences et arts de la
Charente, à Angoulême.
Société des sciences naturelles de
l'Ardèche, à Privas.
Société des sciences historiques
et naturelles de l'Yonne, à
Auxerre.
Société des sciences et belles-
lettres, à Montpellier.
Société des sciences et belles-
lettres du Var, à Toulon.
Société des sciences naturelles, à
Strasbourg.
Socié:é des amis des arts, à
Rouen.
Société d'histoire naturelle de la
Moselle, à Metz,
Société d'histoire naturelle, à
Colmar.
Société d'histoire naturelle, à
Toulouse.
Société d'études scientifiques et
archéologiques, à Draguignan.
Société scientifique , archéologi-
que et littéraire, à Béziers.
Société des sciences naturelles et
archéologiques de la Creuse, à
Guéret.
Société historique et scientifique,
à Saint-Jean-d'Angély.
Société d'émulation, à Montbé-
lard.
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 19
Société de statistique, sciences et
arts utiles de la Drôme, à
Valence.
Société d'agriculture, sciences et
arts de la Seine-Inférieure, à
Meaux.
Société d'agriculture, sciences et
arts, à Lille.
Société d'agriculture et d'horti-
culture de Vaucluse, à Avi-
gnon,
Société d'agriculture, sciences et
arts, à Angers.
Société d'agriculture, sciences et
arts de la Lozère, à Mende.
Société d'agriculture , d'histoire
naturelle et arts utiles, à Lyon.
Société impériale desnaturalistes,
à Moscou.
Société d'horticulture du Bas-
Rhin, à Strasbourg.
Société polymathique du Mor-
bihan, à Vannes.
Société d'agriculture et des scien-
ces de la Haute-Loire, au Puy.
Société d'agricult.e, belles-lettres,
sciences et arts, à Rochefort.
Société d'horticulture et d'agri-
culture de Saône-et-Loire, à
Mâcon. s
Société des sciences naturelles et
médicales de Seine-et-Oise, à
Versailles.
Société de médecine du Haut-
Rhin, à Colmar.
Société de médecine, à Poitiers.
Société de médecine, à Rennes.
Société de médecine, à Besancon.
Société de médecine de la Ma-
yenne, à Château-Gonthier.
Société industrielle du Maine-et-
Loire, à Angers.
La Rochelle, Typ. de A. SIRET
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