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Full text of "Annales de la Socides sciences naturelles de la Charente-Maritime"

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HARVARD UNIVERSITY 


DER 


LIBRARY 
OF THE 


Museum of Comparative Zoology 


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ACADÉMIE DE LA ROCHELLE. 
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SECTION 


_ DES SCIENCES NATURELLES. 


———_—] > 2e << —— 


ANNALES. 


em — 


1874. 
F7 À uys. COMP. ZGÛL. 
LIBRARY 
PR 24 1952 
No 41. APR 24 1 


HARYARD 
 UMIVERSIN 


LA ROCHELLE, 
TYPOGRAPHIE DE Ve MARESCHAL & E. MARTIN, RUE DE L’ESCALE, 20 


1875. 


"14 


MEET 


MES. COHP. 2001. 
LIBRARY 


APR 24 195 


HARYARD 
UMIVERSIEY 


COMPTE-RENDU 


DES TRAVAUX 


DE LA 


SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES 


DE LA CHARENTE-INFÉRIEURE 


PENDANT L'ANNÉE 1874. 


be — — 


MESSIEURS, 


Vous avez décidé que, chaque année, votre secré- 
taire vous rendrait compte des travaux de la 
Société pendant l’année précédente, et je viens 
aujourd’hui m’acquitter de ce devoir, aussi briève- 
ment que possible, désirant laisser une large place 
aux œuvres plus intéressantes qui devront être 
publiées dans nos Annales. 

Nous avons reçu, pendant l’année qui vient de 
s’écouler, de nombreuses communications que la. 
Société a dues au zèle laborieux de nos collègues 
titulaires ou correspondants et parmi lesquelles je 
mentionnerai les suivantes : 


UE 


Un rapport de M. Charles Rigaud, sur les 
recherches faites par lui sous le dolmen de Pierre 
Foucrée, commune d’Ardillières, et qui lui ont 
fait découvrir une petite hachette en jadéïté polie, 
mesurant environ cinq centimètres de longueur et 
d’une conservation parfaite, des débris d’ossements, 
une assez grande quantité de dentales enchevètrées 
les unes dans les autres de manière à composer 
un fragment de collier ou de bracelet, deux petites 
amulettes en os travaillé remarquables par leur 
forme et leur fini, enfin quelques débris de cette 
poterie noire et grossière que l’on rencontre fré- 
quemment sous les dolmens. 


Mémoire de M. Alphonse Marchegay sur la 
mécanique animale du véhicule bicycle. 


Notice de M. Maufras sur le terrain ce du 
canton de Pons. 


Note de M. le docteur Combes sur les silex 
taillés de la station de Pernand. 

Traduction et analyse des principaux mémoires 
publiés en 1872 par la Société royale de physique 
de Kœnigsberg, due à M. Cassagneaud. 

Notice de M. Charles Rigaud sur quelques sta- 
tions d'hommes de l’époque préhistorique situées 
à la Roche-d’Avis, Saint-Georges des Coteaux, les 
Egretteaux, Marjolence, Tartifume et Penthiers 
(département de la Charente-Inférieure). 


tn — 


Note de M. le docteur Sauvé sur une trombe 
observée par lui le 12 mai 1874 sur la route de 
Lagord. 

Mémoire de M. Cassagneaud sur un squale de 
très-crande taille pris, pendant l’été de 1874, dans 
nos parages, par un pêcheur de notre port. Ce 
dangereux visiteur a paru à notre collègue être une 
variété du squalus cornubicus.' 

Mémoire de M. Maufras sur les dépôts de 
graviers de la Vallée de la Seugne. 

Mémoire de M. Emmanuel Pineau sur deux 
gisements de silex taillés, à l’île d’Oleron. 

Note de M. le docteur Sauvé sur les divers 
bestiaux élevés dans la propriété de M. Cordier, 
près Rochefort. 

Mémoire de M. l’abbé Mongis sur les pierres 
closes de Lhoumée, près (Charras (Charente- 
Inférieure). 

Rapport de M. Rigaud, délégué de la Société , 
sur la session tenue à Lille en 1874 par lAsso- 
ciation Française pour l’avancement des sciences. 

Ce rapport a pour objet spécial les travaux des 
sections d'Anthropologie et de Géologie. 

Note de M. Beltremieux sur les travaux de M. 
Charles Martins, relatifs à l’ostéologie des membres 
antérieurs des Echidnés et de l’'Ornithorhynque, 
comparés aux membres correspondants chez les 
reptiles , les oiseaux et les mammifères. 


Le er 


Mémoire de M. de Richemond sur les Algues et 
Thalassiophytes de l’île de Ré, lu à la séance pu- 
plique de l’Académie. 


Note de M. Léo D’Ounous, de Saverdun , membre 
correspondant, sur les diverses espèces de bois 
fournies par les arbres exotiques. 


Avant de terminer cette nomenclature, je vous 
rappellerai, qu’à chacune de nos séances, nous écou- 
tions avec une profonde attention les analyses som- 
maires des comptes-rendus périodiques de l’Ins- 
titut. Nous devions ces communications pleines 
d'intérêt à M. le colonel du génie Guyot-Duclos, 
notre regretté vice-président. Nous n'oublierons 
jamais ces résumés si admirablement lucides, qui 
nous tenaient au courant, pour ainsi dire jour par 
jour, des progrès de la science. Nous oublierons 
moins encore l’homme distingué et sympathique, 
que la Providence a enlevé à notre respectueuse 
affection et dont la mémoire restera toujours véné- 
rée de ses collègues comme de tous ceux qui ont 
connu cet homme de bien. 


Suivant l’usage adopté par notre Société, nous 
avons effectué en 1874, plusieurs excursions scien- 
tifiques, l’une le 31 mai à la Pointe du Ché, une 
autre le 14 juin à Fouras, et la dernière, le5 juillet 
à l’île d’'Oleron. Elles ont été toutes trois fruc- 
tueuses en observations intéressantes, résumées 


PLU DRE 


dans des comptes-rendus que nous devons à nos 
collèoues MM. Meyer et de Richemond. 


Le muséum, dont notre but est de chercher à 
compléter autant que possible les collections en 
objets provenant exclusivement du département, 
s’est encore enrichi cette année de plusieurs échan- 
tillons remarquables parmi lesquels nous citerons : 


Des ossements fossiles de l’Equus caballus, du 
rhinoceros tichorhynus, du bos et de divers car- 
nassiers, ainsi que des silex qui nous ont été 
adressés par MM. Combes, Rigaud et Maufras. 


Des instruments en silex trouvés par M. Rigaud 
sous le dolmen de Pierre-Foucrée. 


Des armes et ustensiles en silex taillés de 
l'époque préhistorique, offerts par M. le docteur 
Combes et provenant de la station de Pernand. 


Un grand nombre de fossiles des terrains Coral- 
liens et Kimmeridgiens, offerts par M. Henri 
Ploquin, de Périgny. 

Une collection de nids des oiseaux de notre 
contrée, donnée par le même. 


Des échantillons d'instruments en silex taillés se 
rapprochant des produits de l’époque de la pierre 
polie, ces objets provenant de Perpouillé près 
Ors (île d’Oleron) ont été envoyés par M. Emm. 
Pineau, membre correspondant. 


2 Ce 


Enfin la Société a acquis de la famille de M. Léon 
Faye le magnifique herbier qui avait été recueilli 
et classé par ce savant botaniste. 

Nous avons vu nos archives et notre biblio- 
thèque s’accroître non seulement des publications 
périodiques, auxquelles nous sommes abonnés, 
mais aussi de nombreux volumes envoyés par des 
Sociétés scientifiques ou des correspondants, et 
dont voici la liste : 

Notes sur quelques animaux et végétaux ren- 
contrés dans les mers australes et dans les îles du 
Grand Océan , considérés au point de vue de leur 
classification et de leurs rapports avec l’industrie, 
par notre correspondant , M. Jouan , capitaine de 
vaisseau. 

Rabelais botaniste. — Le Parlement de Poitiers. 
— Notice sur le Monastère de Mantozaï, de l’ordre 
de Fontevrault. — Examen des recherches sur la 
Mansion Romaine Segora, de M. Faye, offerts à la 
Société par le fils de l’auteur. 

Un volume et un atlas de planches sur bé 
spectres lumineux, dus à notre savant collègue, 
M. Lecoq de Boisbaudran. 

Une brochure de M. le docteur Kemmerer, sur 
l’ostréiculture. 

D'un appareil Electro-Médical, par M. Delavaud, 
membre correspondant. 


9 — 


De la fabrication du sucre de betterave, par 
M. le docteur Gautier, de Melle, correspondant. 

Documents historiques sur la Charente-Inférieure, 
extraits du chartrier du duc de la Trémoille, par 
M. de Richemond. | 

Ecurat en Saintonge, monographie , par M. de 
Richemond. 

Hommages rendus à la mémoire de M. Louis- 
Théodore Vivier, brochure vélin offerte à la Société 
par M. A. Vivier fils. | 

Annales des sciences naturelles de Lyon. 

Annales de la Société académique de Nantes. 

Annales de la Société des sciences et arts du Puy. 

Annales de la Société d’horticulture de Maine- 
et-Loire. 

Annales de la Société des sciences, lettres et 
arts des Alpes-Maritimes. 

Annales de la Société des sciences naturelles de 
Rouen. 

Annales de la Société d'agriculture, histoire 
naturelle et arts de Lyon. 

Bulletin de la Société des sciences de l’Ardèche. 

Bulletin de la Société académique de Toulouse. 

Bulletin de la Société archéologique de Béziers. 

Bulletin de la Société polymathique du Morbihan. 

Bulletin de la Société des Amis des sciences 
naturelles de Rouen. 


en 


Bulletin de la Société des sciences, lettres et 

arts de Pau. j 

Bulletin de la Société d'histoire naturelle de 
Toulouse. 

Bulletin de la Société des naturalistes de Moscou. 

Bulletin de la Société des sciences historiques et 
naturelles de l'Yonne. 

Bulletin de l’Académie des sciences et lettres de 
Montpellier. 

Extraits des procès-verbaux de la Société des 
sciences physiques et naturelles de Bordeaux. 

Mémoires de la Société des sciences naturelles, 
agriculture et arts d'Angers. 

Mémoires de l’Académie du Gard, 

Mémoire de la Société des sciences naturelles de 
Cannes. 

Mémoires de la Société des sciences naturelles 
de Cherbourg. À 

Mémoires de la Société d’émulation de Montbé- 
liard. s 

Mémoires de la Société littéraire , scientifique et 
philosophique de Manchester. 


Nous avons, depuis le mois d’avril 1874, l'honneur 
de compter au nombre des membres de la Société 
Mme la princesse de Craon, dont les œuvres 
jouissent d’une juste célébrité et qui, en témoi- 
gnage de l'intérêt qu’elle accorde à nos travaux, a 


DER CN ENS 


bien voulu faire don à la Société d’une somme de 
500 francs. 


Nous avons reçu, en outre, comme titulaires : 

M. l’abbé Mongis, curé d’Angoulins. 

M. Groc, directeur du service des eaux de la 
ville de la Rochelle. 


M. Lusson, professeur de physique et de chimie 
au lycée de la Rochelle. 

M. Vincent, inspecteur de l'instruction primaire. 

M. Camille Chevallier et M. Jules Bouscasse , 
ingénieur civil, tous deux membres agrégés et qui, 
revenant habiter parmi nous, ont exprimé le désir 
de compter dans la Société comme membres 
titulaires. 

Comme membres agrégés ou correspondants : 

M. Emile Maufras, avocat à Pons. 

M. Normand, ancien membre du Conseil général, 
à l’île d'Oleron. 

M. Emmanuel Pineau, étudiant en médecine, à 
Paris. At 

M. le docteur Papillaud, de Saujon. 

Notre Société a été représentée en 1874 à la 
réunion des délégués des Sociétés savantes à la 
Sorbonne par M. Beltremieux , notre Président. 
Lors du congrès de l'Association Française pour 


De 


l'avancement des sciences tenu cette année à 
Lille, ce sont nos deux collègues, MM. Maufras 
et Rigaud, qui sont allés témoigner en notre nom 
nos vives sympathies pour cette œuvre si utile et 
véritablement patriotique. 


Pour contribuer autant que nos forces nous le 
permettent aux progrès de la science, vous avez 
pensé qu’il était bon de consacrer spécialement vos 
efforts à des études basées surtout sur des obser- 
vations personnelles ou locales; c’est dans cette 
pensée que vous avez institué, dans le sein de la 
Société des sciences naturelles, une commission de 
botanique, et que vous avez mis votre bon vouloir 
à la disposition de l’autorité supérieure pour la 
reconstitution de la commission départementale de 
météorologie. L'administration a choisi parmi nous, 
et sur votre présentation, les membres de cette 
commission , qui est destinée à se relier au grand 
réseau d'observations centralisées à l'Observatoire 
de Paris, et qui, après avoir existé pendant de 
longues années, et recueilli de précieux documents 
dans notre contrée, avait cessé de vivre depuis 
1871; 


Ici se termine, Messieurs, le compte-rendu des 
travaux de notre Société des sciences naturelles 
pendant l’année 1874. Plusieurs d’entre vous ont 
apporté à nos séances le fruit de leurs recherches 


4 = 


et le concours de leurs connaissances variées ; tous, 
auditeurs et lecteurs, nous avons trouvé dans 
nos réunions cette douce et puissante distraction 
que l'étude des sciences procure à ceux qui 
l’aiment. 


- La Rochelle, le 9 mars 1875. 
Le Secrétaire, 


ALFRED VIVIER. 


DISCOURS 
Prononcé par M. Ed. BELTREMIEUX 
SUR LA TOMBE 


DE M. T. GUYOT-DUCLOS. 


Messieurs, 


Il y a peu de jours celui que nous accompagnons 
en ce moment à sa dernière demeure, notre véné- 
rable vice-président, intéressait encore nos séances 
par ses analyses, toujours silucides, des travaux de 
l'Académie des sciences : quelques heures ont 
suffi pour enlever à sa famille et à ses amis cet 
homme vertueux qui joignait l’affabilité à la plus 
belle intelligence. 

Timoléon Guyot-Duclos était né le 27 février 
179% à Avesnes, il suivit la carrière paternelle, 
entra à l’école polytechnique en 1813. Attaché à 
l'état-major dela direction du génie de la Rochelle, 
il prit part en 1827 à des cours professionnels 
établis dans notre ville, et dont il fut un des fon-. 
dateurs ; il était membre de notre ancienne 
Académie. 


Après une absence, il revint dans notre ville, 
où ses concitoyens le désignèrent candidat au 
conseil municipal dont il fit partie en 1834, jusqu’au 
moment de son départ. La carrière qu’il avait em- 
brassée exigeait des changements de résidence, 
elle exigeait non seulement du service dans les” 
places, mais au régiment et en Algérie, c’est là que 
de 1839 à 1848 , il fit plusieurs campagnes qui lui 
valurent le grade de chevalier de la Légion-d'Hon- 
neur; en 1852 il était commandeur. 

M. Duclos fut nommé colonel à la direction du 
génie de la Rochelle en 1849, c'était son pays 
d'adoption, il l’aimait, et ses concitoyens estimaient 
leur compatriote parce qu'ils appréciaient son 
talent et son caractère ; aussi l’envoyèrent-ils 
siéger de nouveau au conseil municipal. De 1850 à 
1854 pendant son séjour parmi nous, il rentra 
dans le sein de la Société des sciences naturelles 
de la Charente-Inférieure. 

Le moment de la retraite arrivé, il ne put 
rester séparé de sa famille qu’il chérissait et dont 
‘il était chéri, il la suivit. Mais hélas ! la guerre de 
1870, de triste mémoire, devait apporter le deuil 
et briser l'avenir de ses enfants. Il avait participé 
à la défense de Paris le 30 mars 1814 ; au siége de 
1870, il voyait tomber l’un de ses gendres. 1 

Le colonel Duclos rentra à la Rochelle où il 
devait terminer une vie si belle et si noble; il se 


ae 2 


livra alors à l'instruction de son petit-fils, destiné 
lui aussi à la carrière militaire. 

Le 8 septembre 1871, après un éloignement de 
49 années, notre concitoyen revint prendre part 
aux travaux de la Compagnie et est resté jusqu’au 
dernier jour, je ne serai démenti par personne, le 
plus zélé et le plus studieux des sociétaires. 

Quand on quitte la vie avec une vieillesse aussi 
aimable, on laisse sur cette terre de longs et pro- 
fonds regrets ! 


Adieu collègue et ami, adieu ! 


EXCURSION A LA POINTE DU CHÉ 
le 34 mai 1874. 


Rapport de M. L. de Richemondl. 


LIST 


Sous la conduite de M. Ed. Beltremieux, Pré- 
sident de la Société, MM. Basset, Cassagneaud, 
docteur Des Mesnards, Dor, Fournier père, Albert 
Fournier, Ernest Callot, docteur Sauvé, Mathé, 
L.-E. Meyer et de Richemond, auxquels s'étaient 
joints MM. Vanderbach et Ernest Meyer, ar- 
rivèrent à la gare d’Angoulins à 7 heures moins 1/4 
pour s’acheminer vers la plage, but de l’excursion. 
Il ne nous appartient pas de refaire la description 
des falaises de la pointe du Ché, nous ne pouvons 
que nous en référer au travail si autorisé dù à la 
plume de notre Président. Le crayon de Doré ou 
de Lancelot, pourrait seul rendre la nature sau- 
vage de la falaise et la physionomie sévère des 
énormes blocs arrachés à la côte par la puissante 
main de l'Océan, et qui ressemblent aux ruines de 
_ quelque gigantesque manoir. Au pied de la muraille 
aux strates presque horizontales formées de trois 
bancs alternant avec des couches de marnes et pré- 

2 


ES 


sentant quelques traces de profondes dislocations 
et une faille très-caractérisée au milieu, s'étendent 
comme sur des dalles superposées par étages, 
des régions de fucus peuplées d’actinies, auxquelles 
succèdent des régions dénudées, privées de toute 
végétation et trouées par de nombreux pholades. 
Les fossiles qui caractérisent le coral-rag sont 
profondément engagés dans une gangue dont il 
est difficile de les extraire. La terebratula subsella 
abonde, ainsi que l’ostrea solitaria et clytia, la rhyn- 
chonella inconstans, les nerinea, les natica , le 
nautilus, la ceromia et le mytilus. 

La falaise d’Angoulins, aussi riche au point de 
vue géologique, à la même importance paléontolo- 
gique, toutefois les couches sont plus inclinées 
qu'à la pointe du Ché. Elles descendent toutes 
dans la direction du sud et présentent une alter- 
nance de bancs calcaires et de couches argilo- 
terreuses. Une rupture des strates a produit au 
milieu une discordance complète des bancs. Toute 
la partie sud a été soulevée et offre à sa base les 
argiles bleues coralliennes. Les fossiles sont les 
mêmes que dans la précédente falaise. Quelques 
bons échantillons sont venus enrichir les collections 
du Muséum Fleuriau. Des observations botaniques 
et zoologiques ont été faites, des plantes maritimes 
recueillies et déterminées, ainsi que quelques mol- 
lusques, et des œufs de gastéropodes. 


A0 


Le genre actinie est représenté sur les rochers 
sous-marins par les espèces suivantes : 1° Actinie 
sénile /A. senilis L. — A. holsatica. Mull. — A 
coriacea. Cuv. Spix. Less. — Cribrina coriacea. 
Ehremb). — 2 Actinie pédonculée {A. pedunculata. 
Penn. — À. bellis. Ellis. — Cribrina bellis, Ehr/.— 
do Actinie pentapétale (A pentapela. Pen. — A. 
dianthus. Ellis). — 4 Actinie plumeuse A. plu- 
mosa]. -— Actinie équine ou pourpre (À. equina. 
L. — A. exundans. Hollard)/. 5 Actinie verte 
(A. viridis. Lin. — À. cereus. Rapp. — Anemonia 
edulis. Risso. — Anthœna cereus. Johns). — 
6° Actinie rouge (A. rubra Lk]. — Te Actinie 
linéole {A. lineola. Lk}. 


Peu de rivages ont subi d’aussi grands chan- 
gements depuis la révolution géologique qui leur 
donna naissance. Partout l'Océan attaque et dé- 
molit pièce à pièce les saillies de la côte et les 
parties rentrantes. Une inspection du littoral 
permet seule d’assister à ces grands phénomènes 
de la nature, dus à la puissance érosive des flots, 
l'Océan détruit les saillies de la côte et remblaie 
les parties rentrantes, et ce littoral jadis si ac- 
cidenté tend à devenir uniforme. Tout au plus de 
légers festons, formés par l'alternance des platins 
et des pointes, trahiront-ils dans l'avenir la struc- 
ture du golfe et les sinuosités de l’ancien rivage. 


90 = 


Malheureusement la plage vaseuse offre peu de 
ressources aux explorateurs zoologistes, pendant 
que le marteau des géologues entame heureu- 
sement les énormes blocs formés tantôt entièrement 
de polypiers, tantôt de coquilles et de débris 
d’oursins pétrifiés. 

La sagesse commande de renoncer à la récolte 
d'animaux vivants pour admirer sans arrière-pensée 
le splendide spectacle qui se déroule à nos yeux, 
le panorama de la rade dans sa monotonie gran- 
diose et sa constante variété, qui contraste avec 
l’aspect tourmenté de la falaise. 


EXCURSION À FOURAS 


le 144 juin 1874. 


—— 


Rapport de M. L.-E. Meyer. 


RSS — 


La Société avait fixé son rendez-vous à la gare des 
Charentes, le dimanche 14 juin 1874, pour l'heure 
du premier départ. Etaient présents: le Président, 
M. Beltremieux; MM. Cassagneaud, Fournier père, 
Fournier fils, Dor, Callot, Mathé, L.-E. Meyer. 

MM. Vanderbach, Groc et Ernest Meyer s’étaient 
joints aux membres de la Société. 

De la Rochelle à Saint-Laurent la ligne du che- 
min de fer suit la côte; aussi jouit-on presque 
constamment du spectacle de la mer, que l’on voit 
tantôt s’étaler doucement sur les platins, tantôt se 
briser sur les rochers. L'établissement de bains qui 
doit se créer sur la plage de Chatelaillon, près du 
petit bois de pins, dont la verdure contraste heu- 
reusement avec l’aridité des sables environnants, 
ne pourra manquer d'attirer les étrangers. 

A la station de Saint-Laurent, un omnibus nous 
attend et nous conduit auprès de la falaise située au 
Nord de Fouras. 


NO 9 2 


Nous sommes sur le terrain crétacé inférieur ; la 
côte diffère bien, par son aspect, de celle que nous 
avons visitée à notre dernière excursion; elle pré- 
sente des blocs de grès déchiquetés , disposés en 
gradins, et que la végétation marine a recouverts 
d’une teinte noire. Les fossiles paraissent peu 
nombreux; on y trouve de beaux échantillons 
d’orbitolines. 

À la falaise succède une plage couronnée d’un 
bois de chênes verts; un grand nombre de méduses 
sont restées échouées sur le sable; dans une petite 
anse, nous rencontrons beaucoup de bulles (bulla 
aperta) dont la coquille transparente et fragile est 
complétement cachée dans le manteau. 

Après avoir longé le fort de l’Aiguille, nous arri- 
vons au pied de la falaise principale de Fouras. 

Elle offre quatre couches que leurs couleurs 
distinguent aussi nettement que ‘pourrait le faire 
un tableau géologique; au-dessus des grès verts 
s'étend un lit d'argile noirdtre; l'argile est recou- 
verte de sables verts passant au jaune dans la 
partie supérieure; enfin, le dernier banc d’une 
nuance blanc-jaunûtre, est composé de calcaire à 
ichthyosarcolites ou caprinelles. Indépendamment 
des débris de ces coquilles, qui caractérisent le 
terrain et dont quelques échantillons atteignent 
des dimensions gigantesques, nous y trouvons des 
nérinées, des ostrea columba et plusieurs autres 


CSROES 


fossiles qui sont facilement déterminés par les 
savants conservateurs de nos musées. 

A cet endroit de notre promenade se rattache un 
épisode qui n’était pas prévu dans notre programme, 
mais qui y à introduit une agréable diversion. 

Un des principaux habitants de Fouras, M. Cor- 
dier, nous ayant invités à visiter sa propriété qui 
domine la falaise, nous voyons la belle habitation , 
placée au centre d’un bois de chènes à travers 
lequel la vue s'étend de trois côtés sur la mer. 
Nous parcourons les servitudes , dont l’excellente 
disposition charme tous les agriculteurs. Nous ne 
pouvons entreprendre d’en décrire ici les détails, 
de parler de la fosse à fumier ni de la distillerie ; 
mais il convient de dire un mot des bestiaux dont 
M. Cordier dirige la reproduction en éleveur émé- 
rite, ainsi que le témoignent les nombreux succès 
qu'il a obtenus dans les concours. Sur ce terrain, 
nous restons dans le domaine de l’histoire naturelle, 
nous touchons aux théories de sélection que Darwin 
a développées dans ses ouvrages. 


C’est en Angleterre, parmi les compatriotes de. 


ce savant, que la science de l'élevage a été portée 
au plus haut degré. Depuis longtemps ses agricul- 
teurs se sont efforcés de perfectionner, de trans- 
former les animaux au service de l’homme et, à 
force de patience et de sagacité , ils ont presque 
toujours atteint le but qu'ils se proposaient. 


QE 


Ils ont dit, par exemple : depuis des siècles, les 
loups ont disparu de notre pays; à quoi servirait-il 
aux bœufs de conserver ces longues cornes ? Leur 
charpente est trop osseuse; effaçons les angles, 
comblons les vides, qu’on ne voie plus ces hanches 
ni ces côtes saillantes! Et ils ont produit des bœufs 
à petites cornes ou même sans cornes, et dont la 
structure répond à la solution de ce problème : 
Etant donné un parallélipipède rectangle dont les 
arêtes verticales sont déterminées par les jambes 
et la hauteur par l’épine dorsale de l'animal, y 
inscrire la plus grande quantité de viande possible. 

Du reste, si les formes ainsi obtenues s’éloignent 
du type primitif et peuvent soulever les protestations 
des artistes, elles sont loin d’être disgracieuses. Il 
suffit, pour s’en convaincre, de regarder les tau- 
reaux et les vaches Durham que renferment les 
étables de M. Cordier. Quelques-uns d’entre nous, 
qui avaient vu sans doute dans les concours agri- 
coles des animaux primés enveloppés de couver- 
tures , s’informaient si, sous notre climat, la race 
Durham n’exigeait point des soins particuliers; 
M. Cordier nous à affirmé qu’elle était parfaitement 
rustique. 

Il ne se borne pas à reproduire un type unique; 
il s'attache à perfectionner notre race indigène par 
le croisement des taureaux Durham avec des vaches 
maraîchines. Il faut se garder, en effet, de mépriser 


EE 


la race maraïchine. Si pendant trop longtemps ses. 
reproducteurs ont été accouplés au hasard, elle est 
néanmoins susceptible de grandes améliorations ; 
elle est d’une rusticité parfaite: sa chair et son lait 
sont de bonne qualité; enfin, et c’est un point 
qu'ont négligé les éleveurs anglais, elle fournit 
d’admirables bœufs de travail. Or, dans nos marais, 
dont le sol, inondé l'hiver, est durci et crevassé 
l’été par la chaleur, le labourage et les transports 
à l’aide de chevaux sont presque impossibles, et il 
y faut employer les hœufs, plus robustes, plus 
patients et dont les pieds sont mieux conformés 
pour la nature du terrain. 

M. Cordier applique les mêmes méthodes à l’é- 
lève des moutons. Il possède un magnifique trou- 
peau de Southdown aussi remarquable par la 
qualité de leur laine que par la précocité de leur 
développement. Il obtient actuellement de beaux 
produits en croisant les béliers Southdown avec les 
orandes brebis du Poitou. 

La partie géologique du voyage était terminée ; 
nous nous proposions de consacrer l'après-midi à 
l’archéologie. 

. Nous ne parlerons pas de la déception que nous- 
avons éprouvée à oaint-Laurent, dont l'église ne 
présente que des traces insignifiantes de sculpture. 
En revanche, nous avons visité avec intérêt les 
deux dolmens situés sur la cabane du Grand 


os ee 


Lhoumée, et qui sont connus dans le pays sous le 
nom de pierres-closes. 


_ Un seul de ces monuments est intact; il est 
composé de deux pierres; l’inférieure est creusée 
comme une auge et présente une échancrure qui 
permet de pénétrer à l’intérieur. Elle est recou- 
verte d’une large dalle qui a la forme d’un trapèze 
arrondi aux angles. Les dimensions que nous 
avons relevées diffèrent de celles indiquées par 
Lesson, ce qui n’a rien de surprenant; car il est 
difficile de mesurer des pierres brutes avec quelque 
exactitude. 


La hauteur totale du monument est de 1 mètre 
80 centimètres; l’épaisseur de la dalle est de 60 
centimètres ; sa longueur au milieu est de 2 mètres 
50 centimètres, sa largeur de 2 mètres 30 centi- 
mètres. Quant à la capacité de l’auge, mesurée à 
moitié de sa hauteur qui est de 90 centimètres, 
elle présente 1 mètre 70 centimètres de long sur 
1 mètre de large. 


L'autre dolmen est en ruines; il avait la même 
forme, la partie inférieure est brisée en trois 
fragments inégaux, et des fouilles paraissent avoir 
été faites au pied. La dalle a été transportée dans 
la cour de la ferme da Grand Lhoumée; elle repré- 
sente un triangle arrondi, échancré au milieu de la 
base; cette base a 2 mètres 80 centimètres; la 


RO 


hauteur est de 2 mètres et l'épaisseur de 30 cen- 
timètres. 

Les deux monuments sont formés. d’un calcaire 
appartenant au terrain crétacé, et qui a été pris 
probablement à peu de distance du lieu où ils 
s'élèvent. 

Quand on voit ces vénérables débris, on se 
demande naturellement à quel usage les avaient 
destinés leurs constructeurs. Pendant longtemps 
les savants ont considéré les dolmens comme des 
autels de sacrifice et ont même cru trouver, sur 
quelques tables de pierre , des rainures servant à 
l'écoulement du sang des victimes. D’autres archéo- 
logues les regardent comme des monuments funé- 
raires et ils invoquent, à l’appui de leur opinion, 
les ossements que les fouilles ont presque toujours 
fait découvrir à leur base; ils pensent que les 
dolmens avaient généralement été recouverts de 
terre et se trouvaient ainsi primitivement au centre 
d’un tumulus que l’érosion des eaux a pu faire 
disparaître. Il paraît certain que la plupart des 
tumuli, qui ont été ouverts, renfermaient des 
dolmens qui, dans ce cas, ne pouvaient servir 
d’autels. 

S il nous était permis d'émettre une opinion en 
si docte matière, nous dirions que les deux expli- 
cations ne semblent offrir rien de contradictoire. 
Il est très possible que les tombeaux aient été des 


Se Dos 


lieux de sacrifice. Chez les anciens comme chez les 
peuples sauvages, on trouve la coutume d’immoler 
des victimes, souvent des esclaves, des prisonniers 
de guerre, sur la sépulture des chefs illustres. 


Pour revenir aux pierres-closes du Grand 
Lhoumée, elles paraissent mieux répondre à la 
destination de tombeaux qu'à celle d’autels, elles 
ressemblent à de véritables sarcophages où auraient 
été renfermés des corps humains repliés sur eux- 
mêmes et il est vraisemblable qu’elles étaient an- 
ciennement couvertes d'un monticule de terre. 


Nous sommes heureux, du reste, de voir qu'un 
de nos collègues, M. l’abbé Mongis, un archéologue 
émérite, parait adopter une opinion analogue et il 
a bien voulu communiquer à la Société une note. 
sur les pierres-closes, remplie de détails inté- 
ressants. 


D’après notre excursion, nous avons appris que 
dans le voisinage des deux dolmens il s’en trouve 
un troisième très remarquable, mais dont l’existence 
nous était inconnue. 


Nous avons enfin regagné la station de Saint- 
Laurent et nous sommes revenus à la Rochelle 
très satisfaits de la journée qui a été instructive 
pour beaucoup d’entre nous, car une promenade 
géologique, sous la direction de guides éclairés, 


Le JON 


donne sans fatigue des notions plus précises, plus 
vivantes que ne pourrait le faire la visite des 
musées et la lecture des plus gros volumes. 


SUR LES PIERRES CLOSES DE LHOUMÉE, 
PRÈS CHARRAS, 


Par M. l’abbé Th. Mongis. 


L'étude des monuments de l’âge de pierre, selon 
les uns, celtiques, selon les autres et vulgaire- 
ment connus dans la contrée sous le nom de 
Pierres closes, donne lieu aux quelques obser- 
vations suivantes : 

1° Admise l'opinion que la pierre close est un 
autel druidique , le bassin grossièrement circulaire 
qui sert d'assises à la table de pierre est ou un 
hypocauste pour la crémation des os de la victime 
ou un réceptacle pour l’écoulement du sang ré- 
pandu : la direction Est, de la rainure pratiquée à 
la lèvre inférieure du bassin, l'existence du cours 
d’eau remplacé aujourd’hui dans d’analogues con- 
ditions topographiques par le canal dit de Charras, 
et la tradition commune à tous les monuments 
celtiques ainsi compris, militent en faveur de cette 
première opinion. 


eropre 


Toutefois, une grande partie de l’école archéo- 
logique actuelle, il est juste d’en convenir, aban- 
donne cette idée de sacrifices humains et d’autels 
expiatoires ; il semble que l’histoire de ces âges 
reculés mieux connue et plus approfondie, recon- 
naisse à nos pères une sagesse et une humanité, 
que nos préventions injustes ne leur avaient pas 
attribuées, et qu’elle permette d’asseoir un peu plus 
sérieusement notre seconde opinion. 

20 Les chefs guerriers de l’époque celtique 
étaient inhumés, d’après la tradition et l'examen 
de quelques sépultures anciennes, de la façon 
suivante. Ils n'étaient pas placés sur le dos, mais 
assis, comme au jour des assemblées, quelquefois 
avec leurs armes sur leurs genoux, et aussi les 
objets qu’ils avaient préférés, placés à côté d’eux. 
Dans cette hypothèse, et les dimensions acceptées, 
le bassin couvert serait une sorte de fauteuil 
fermé, servant de sépulture, et l'orientation du 
monument ouvert au levant n’est pas étrangère 
à cette coutume des Celtes, pour qui le soleil 
était au moins la manifestation et le symbole de 
leur foi et de leurs espérances , et peut-être plus 
encore, comme à certains peuples de l'antiquité. 

Les commentaires de César, dans un passage 
de l’expédition dans les Gaules, parlent d’une cer- 
taine éminence, placée auprès des fumuli barbares 
et formée avec la multitude des cailloux apportés 


RER Et 


là comme marque d'honneur pour le défunt, par 
tous ceux qui assistaient aux funérailles. Ces cail- 
loux, ordinairement blancs et polis, étaient amon- 
celés, et remplaçaient, quelques milliers d’années à 
l'avance, les cartes de visite de notre civilisation 
actuelle. 

Ce souvenir d'une communication de M. J.-B. 
Fillon au congrès scientifique de Fontenay-le- 
Comte en 1864, me semble préparer l'admission défi- 
nitive de l’une ou l’autre hypothèse sur les pierres 
closes de Charras, s’il nous est possible de ren- 
contrer dans la tradition locale, une trace de ce 
genre de tumulus. 


. EXCURSION À LILE D'OPERON 


5 juillet 1874. 


Rapport de M. L.-E. Meyer. 


—Lh 0 = — 


Jusqu'à présent la Société a été favorisée dans 
ses excursions; celle qu’elle vient de faire à l’île 
d’Oleron s’est accomplie, comme les précédentes, 
dans les meilleures conditions. 

Il convient de dire que si la journée a été bien 
remplie, le principal mérite en revient à l'honorable 
M. Normand qui, non content de nous offrir l’hos- 
pitalité, a pris la peine de nous conduire lui-même 
aux endroits qui lui semblaient le plus dignes 
d'intérêt et nous a remis de nombreux échantillons 
de fossiles, recueillis par ses soins, et dont plusieurs 
figureront avec honneur au musée. 

Les membres qui ont pris part à cette prome- 
nade étaient : MM. Beltremieux, Président, Fournier 
père, David, L.-E. Meyer. MM. Vanderbach et 
Groc s'étaient joints à eux. 

Nous allons indiquer brièvement les principaux 
événements du voyage. 


2 Vonte 


Embarqués sur l’Aufrédi à cinq heures du matin, 
par une jolie brise de Nord qui, fort agréablement 
pour nous, passa à l'Ouest dans la journée , nous 
sommes arrivés à Boyardville à six heures et demie ; 
avant huit heures nous étions à Saint-Pierre. 


Nous avons visité la lanterne des morts; ce mo- 
nument, situé dans l’ancien cimetière de Saint- 
Pierre, dans le style du XIIIe siècle et d’une rare 
élégance de proportions, est composé d’une tour 
octogonale élevée sur un soubassement et que sur- 
monte une flèche à six pans, formant à peu près 
le tiers de la hauteur totale. Des croquis en ont 
été pris et les mesures relevées soit directement, 
soit à l’aide de la longueur des ombres. 


Mais le temps nous presse; nous partons pour 
la côte sauvage que nous abordons à la Mouninière, 
et nous nous dirigeons vers le Nord. Le paysage 
est sévère; au pied d’une étroite ceinture de 
sables, des bancs de rochers, couverts de brisants, 
s'étendent au loin; devant nous, le plateau de 
Chardonnière est toujours blanc d’écume. Ce rivage, 
peu hospitalier, ne nourrit pas de coquillages ; sur 
le sable sont des amas de fucus que les vagues ont 
arrachés aux forêts sous-marines ; nous reconnais- 
sons la laminaire sucrée, la laminaire long-stipe, 
le fucus siliquosus; nous voyons aussi des tiges de 
sargasse venues des Tropiques. Les roches qui 


3 


UN tee 


entourent l’île appartiennent au calcaire crétacé 
inférieur. 

Nous laissons la côte et faisons route pour fa 
Martière, en recueillant quelques plantes. Le che- 
min passe dans un marais desséché dont nous 
admirons les splendides récoltes; les vignes sont 
couvertes de grappes déjà grosses, les froments se 
couchent sous le poids des épis. 

Nous arrivons à la maison de notre hôte à à travers 
un bois d’essences diverses , où s'élèvent en parti- 
culier des chènes et des peupliers magnifiques. 

Après un déjeuner dont l’accueil gracieux de 
M. et de Mme Normand et de leur famille augmen- 
tait l'attrait, nous avons visité, avec intérèt, les 
vastes et belles servitudes du domaine de la 
Martière. Nous nous sommes dirigés ensuite vers 
les dunes de Domino; le village de ce nom. et 
surtout Chéray , que nous avons traversé, se dis- 
tinguent par des constructions élégantes , par un 
air de propreté et même d’aisance ; c’est, du reste, 
un caractère commun aux villages de lile. 

La forêt de Domino, récemment semée par l'Etat, 
est très-accidentée ; du sommet du Grand Peu, la 
principale des dunes, la vue s’étend au loin sur Pile 
d’Oleron et sur le continent. 

Nous regagnons la côte sauvage; nous y ren= 
controns des échantillons d’une tourbe formée de 
débris de fucus; le dépôt, qui est recouvert de 


sable, se trouve au bord de la mer, non loin du 
plateau de Chardonnière. 

En revenant à la Martière, nous examinons, trop 
rapidement à notre gré, des carrières où se ren- 
contrent de nombreux fossiles. Les caprines notam- 
ment y sont en abondance; les carriers qui les 
rejettent en ont fait des amas qui ressemblent à 
d'énormes tas de cornes. | 

Nous prenons enfin congé de M. Normand, et 
nous retournons à Boyardville d’où l’Aufrédi nous 
emporte à huit heures. Pendant la traversée, nous 
avons le plaisir de contempler la comète qui oc- 
cupe actuellement les astronomes ; un ciel magni- 
fique favorise nos observations ; le temps s'écoule 
rapidement au milieu de causeries scientifiques et 
nous arrivons à la Rochelle, vers neuf heures trois 
quarts, très-satisfaits de notre voyage. 


DESCRIPTION 
DE QUELQUES ESPÈCES DE COQUILLES FOSSILES, 


Du muséum d'histoire naturelle de la Rochelle, : 
Par MM. H. Coquand et Ed. Beltremieux. 


LS 2 


En examinant avec soin les collections paléon- 
tologiques du muséum de la Rochelle, nous avons 
remarqué un certain nombre d'espèces inédites. 
Ces fossiles, provenant du département de la Cha- 
rente-Inférieure, nous ont paru dignes d’être signalés 
à l'attention des savants et d’être publiés dans les 
annales de notreacadémie des belles-lettres, sciences 
et arts de la Rochelle; nous nous empressons de 
faire connaître dans un premier article les espèces 
suivantes qui appartiennent les unes à la formation 
jurassique et les autres à la formation crétacée. 


FORMATION JURASSIQUE. 
PHOLADOMYA GUITONIS. 
H. Coquand et Ed. Beltremieux. 
Dimensions : Longueur 148-millimètres, hauteur 66 millimètres. 
Coquille épaisse, allongée, renflée, à bords à 


peu près parallèles, gibbeuse, lisse ou marquée 
de stries irrégulières d’accroissement; côté buccal 


DER 7 EE 


court, rétréci, arrondi; côté anal très-long, élargi, 
arrondi à son extrémité ; le côté palléal séparé de 
la région anale par une carène obtuse,. anguleuse, 

Cette espèce ressemble à la Pachymya Gigas de 
Sowerby, mais elle s’en distingue par ses crochets 
écartés et non contigus et par sa région buccale 
moins étranglée. Elle a été recueillie dans l'étage 
corallien de Périgny. 

Nous l’avons dédiée à Guiton, le célèbre maire 
de la Rochelle pendant le siége mémorable de 1628. 


PINNIGENA CHAUDRIERI. 
H. Coq. et Ed. Beltr. 
Dimensions : Longueur 130 millimètres, largeur 88 millimètres. 


Coquille présentant la forme d’un triangle isocèle, 
à rebord palléal arrondi ; très-déprimée, plane, ou 
à peine convexe vers le milieu des valves, ornée 
de cinq côtes spatuliformes, irrégulicres, écartées, 
se réunissant en une seule vers la région des cro- 
chets. Surface sillonnée par des stries transversales 
irrégulières, rapprochées, se croisant avec un 
second système de stries concentriques. Valve in- 
férieure légèrement convexe et se relevant un peu 
vers son extrémité inférieure. LH 

Cette espèce a été découverte dans l’étage 
Kimmeridgien à ostrea virgula de Châtelaillon. 


— 30 — 


Nous l’avons dédiée à Chaudrier, maire de la 
Rochelle, qu’il délivra des Anglais et rendit à la 
France en 1372. 


OSTREA VALINI. 
H. Coq. et Ed. Beltr. 


Dimensions : Longueur 250 millimètres, largeur 150 millimètres. 


Coquille de très-grande taille, épaisse, ostréi- 
forme, ovale, légèrement oblique, sillonnée par des 
plis grossiers et irréguliers d’accroissement ; valve 
inférieure légèrement convexe et échancrée dans le 
voisinage du muscle d'attache ; valve supérieure 
presque plate, impression musculaire arrondie, 
large et rapprochée du bord externe ; crochets 
subcentraux à peine saillants ; fossette ligamentaire 
peu développée. 

Elle a été découverte à Loix (île de Ré) au sein 
des assises oxfordiennes associée à l’ostrea dilatata. 

Nous l’avons dédiée à R.-J. Valin, éminent juris- 
consulte rochelais, auteur du Commentaire sur 
l'ordonnance de la marine. 


OSTREA BONPLANDI: 
H. Coq. et Ed. Beltr. 
Dimensions : Longueur 40 millimètres, largeur 25 millimètres. 


Coquille ostréiforme, subtriangulaire, oblique, 
inéquivalve ; valve inférieure adhérente, recourbée 


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Er 0e 


en dehors du côté des crochets et débordant, vers 
la région palléale, la valve supérieure ; valve supé- 
rieure convexe, recourbée vers les crochets, dé- 
primée vers la région palléale ; crochets aigus et 
contigus. 

Cette élégante espèce qui vit agrégée en famille, 
a été découverte dans les couches virguliennes de 
Châtelaillon. 

Nous l'avons dédiée à la mémoire du botaniste 
rochelais Bonpland, collaborateur et compagnon 
de voyage de Humboldt. 


FORMATION CRÉTACÉE. 
PHOLADOMYA FLEURIAUI. 
H. Coq. et Ed. Beltr. 


Dimensions : Longueur, 98 millimètres, largeur 90 millimètres. 


Coquille subtriangulaire, très-renflée, ornée de 
stries concentriques et de cinq côtes épaisses très- 
espacées, rayonnantes, devenant noduleuses vers 
les points d’intersection avec les stries d’accrois- 
sement; sillons larges; région buccale abrupte, 
portant une côte interne parallèle à la première 
côte externe qui forme carène ; excavée profon- 
dément sous les crochets, région anale oblique, 
courte et lisse vers la partie externe. 

. Cette espèce a été découverte dans l’étage caren- 
tonien de Charras. 


A0 


Nous l'avons dédiée à Fleuriau de Bellevue, 
naturaliste rochelais, l’un des fondateurs du mu- 
séum qui porte son nom. 


PHOLADOMYA LA FAILLEI. 
H. Coq. et Ed. Beltr. 


Dimensions : Longueur 90 millimètres, largeur 18 millimètres. 


Coquille subrhomboïdale, très-épaisse, lisse, avec 
quelques stries d’accroissement et sommets contigus 
très-recourbés; séparée en deux régions inégales 
par une côte saillante formant carène partant du 
sommet. La partie circonscrite qui correspond à la 
région anale, possède une deuxième côte interne 
parallèle à la carène et elle est couverte de stries 
concentriques ; région buccale abrupte, presque 
droite ; région anale oblique ; région palléale 
arrondie. 

Cette espèce a été découverte dans l'étage caren- 
tonien de Charras. 

Nous l'avons dédiée au naturaliste rochelais , 
fondateur du muséum La Faille. 


PINNA BELTREMIEUXI. 
H. Coquand. 
Dimensions : Longueur 198 millimètres, largeur 113 millimètres. 


Coquille de grande taille subtrapézoïdale, séparée 
en deux régions inégales par une gibbosité obtuse, 


= AU — 


diagonale, partant du sommet et aboutissant à la 
région palléale opposée ; relativement peu renflée; 
très-large et à bords sensiblement parallèles; une: 
de ces régions est lisse ou du moins elle ne porte 
que des stries d’accroissement repprochées et un 
peu rugueuses, tandis que l’autre est ornée de 
côtes transversales au nombre de 10 à 12 assez 
espacées qui vont graduellement en s’effaçant vers 
la région palléale, et deviennent finement écail- 
leuses vers les points d’intersection avec les stries 
concentriques d’accroissement. 


Cette espèce a été découverte dans les assises 
carentoniennes (Cénomanien supérieur de d’Or- 
bigny) de l’île d’Aix. R 


Ce remarquable fossile, qui vient s'ajouter à la 
faune paléontologique déjà si riche du terrain 
crétacé des Charentes, se distingue très-nettement 
des autres pinna fossiles par sa forme subqua- 
drangulaire. 


Je me suis fait un devoir de la dédier à mon 
estimable collaborateur, M. Ed. Beltremieux, à qui 
revient le mérite d'ajouter chaque jour une plus 
srande importance scientifique aux collections du 
muséum Fleuriau de la Rochelle. HEC: 


I 


ALARIA REAUMURI. 
H. Coq. et Ed. Beltr. 
Longueur 80 millimètres. 

Coquille à l’état de moule, grèle, turriculée à 
tours nombreux, convexes, séparés par une suture 
très-profonde, le dernier tour se terminant par un 
canal court et portant une expansion aliforme peu 
developpée. 

Cette espèce a été découverte dans l’étage caren- 
tonien de Martrou. 

Nous l’avons dédiée au rochelais Réaumur. 


NAUTILUS BERNARDI-PALISSYI. 
H. Coq.'et Ed. Belir. 

Espèce très-globuleuse, à ombilic très-étroit, à 
peine apparent, lisse; cloisons à bords légèrement 
sinueux presque droits, assez rapprochées. Dans le 
périmètre occupé par les cloisons inférieures le dos 
de la coquille est arrondi comme dans le AN. 
Lœvigatus et le N. Dekayi; il devient triangulaire 
à partir de la dernière cloison occupée par l’animal 
pendant sa vie et qui est très-développée de ma- 
nière que le N. Bernardi-Palissyi, présente une 
structure justement inverse de celle du N. Trian- 
gularis ; bouche en fer de lance. 

Cette espèce a été découverte dans les assises 
campaniennes (sénonien supérieur de d’Orbigny) 
de Royan. 

Nous l’avons dédiée à Bernard-Palissy. 


LE PHYLLOXERA. 
Lectures pendant les trois derniers mois de 1874 
par M. Ch. Fournier. 


LS 2 — 
MESSIEURS, 


Les documents parvenus à la Préfecture de la 
Charente-Inférieure ne laissent aucun doute sur 
les progrès du Phylloxera dans les arrondissements 
de Saintes, Jonzac et Saint-Jean d’Angély. Les 
Annales de la Société d'agriculture de la Rochelle 
donnent les chiffres officiels des vignes détruites et 
ceux des vignes atteintes. Nous nous bornons à 
vous rappeler que cet insecte destructeur s’est 
introduit de l'arrondissement de Cognac (Charente) 
dans celui de Saintes (Charente-Inférieure). La 
première commune atteinte a été celle de Montils, 
où les ravages se sont produits dès 1868. C’est en 
1871 qu’il a été observé dans l’arrondissement de 
Jonzac, il n’est apparu dans l'arrondissement de 
Saint-Jean d’Angély qu’en 1874. Jusqu'ici les pro- 
priétaires de vignes ne sont point inquiets, cepen- 
dant il est certain que le mal s'étend et que l’insecte 
s'avance vers l'Ouest. 


NN 


Trois genres de travaux occupent les agriculteurs 
et les savants. L’étude de l’insecte, sa marche et 
ses ravages, les moyens de le combattre. 


40 L'insecte. 


C’est au commencement d'avril que le réveil du 
Phylloxera se manifeste, et que les pontes et les 
éclosions, suspendues pendant le froid, reprennent 
partout leur cours. Les premiers nés sont recon- 
naissables à leur belle couleur jaune d’or, au 
milieu des mères pondeuses et des œuïis prêts à 
éclore. Les radicelles de la vigne en sont d’abord 
couvertes et attaquées, l’insecte les abandonne 
aussitôt qu’il les a fait mourir, et se porte sur les 
grosses racines où il reste aussi tant qu'il y trouve 
un suc nourricier suffisant. Au mois d’avril, il n’y a 
bien entendu ni nymphe, ni insecte ailé ; quelques 
naturalistes pensent même que les seuls insectes 
qui passent l'hiver sont ceux qui n’ont pas pondu 
avant les froids. 


L'insecte accumulé parait sur certaines racines 
comme une couche jaune, sa fécondité est due à 
plusieurs causes, dont la plus importante est sa 
reproduction sans le concours du mâle (par parthé- 
nogénèse). Ainsi non seulement toute la population 
est femelle, mais chaque individu est fécondé et 
produit à l'infini des œufs fécondés. Les pontes 


RTE 


sont d'autant plus précoces et plus copieuses que 
linsecte est sur des radicelles plus nourrissantes, 
les renflements sont dans ce cas. 


Chaque individu pond dix à treize œufs en un 
seul jour, l’éclosion demande de sept à huit jours 
si la température est de 20 à 25 degrés et quatre 
ou cinq jours seulement avec une température de 
25 à 30 degrés ; d’autres observateurs disent, dix à 
douze jours et six à huit jours. Le froid, la sé- 
cheresse retardent les pontes et les éclosions, 
néanmoins chaque année les descendants d’une 
même mere se comptent par milliards. 


En juillet un certain nombre de jeunes individus, 
en grossissant, s’atténuent par l’élongation des 
derniers articles de l’abdomen. Des rudiments de 
fourreaux d'ailes apparaissent sous une couleur 
noirâtre, et enmême temps les portions thoracique 
etabdominale, jusque-là confondues, se distinguent 

. par un intervalle étranglé ; l’insecte est passé à 
l’état de nymphe. Il peut voir les fissures du sol, 
il les traverse et vient à sa surface ; c’est alors qu’il 
se métamorphose. 

Après une mue et un temps variable, il devient 
ailé et parfait. 
Il fuit au loin et se dérobe à l'observateur, qui 


ne peut plus l’examiner que captif et non le suivre 
‘dans son état de liberté. En captivité, il meurt 


eh ee 


souvent avant la ponte complète; en liberté, il ac- 
complit son but, mais il échappe à l’examen. 

L’insecte ailé se blottit au froid et à la pluie, pour 
reparaître à la chaleur. Comment se transporte-t-il 
etou? Iciles incertitudes recommencent, ainsi 
que les lacunes dans les observations. 

Il y a des migrations, mais la nécessité de s’ali- 
menter restreint le parcours de l’animal, sa course 
ne parait pas dépasser vingt à vingt-cinq kilomètres 
annuellement. 

La reproduction par les individus ailés s’effectue 
sans doute, mais ils ne paraissent pas pondre sur 
la vigne comme le Phylloxera du chène pond sur 
le chêne, ou, s'ils le font, ce n’est qu’en y cher- 
chant les parties duveteuses et cachées, la repro- 
duction principale proviendrait donc des individus 
aptères restés dans le sol. 

La présence du Phylloxera en France est géné- 
ralement attribuée à son importation d'Amérique. 
M. Riley, naturaliste américain, a décrit seize 
espèces différentes américaines du genre Phylloxera. 
Des observateurs français, notamment M. Signoret, 
n’en distinguent que cinq espèces. M. Lichtenstein 
les réduit même à trois. Les observations ne 
semblent pas être jusqu'ici assez nombreuses pour 
former une classification à peu près certaine. 

Ce qui peut rassurer les propriétaires de vignes, 
c'est que les émigrations ne sont ni rapides, ni 


Em) 7) EE 


éloignées, et que les études de l’insecte se mul- 
tiplient avec une activité qui permettra sans doute 
de s’opposer à sa reproduction, et de parvenir à sa 
destruction. 


On trouve un dessin du Phylloxera aiïlé et du 
Phylloxera aptère, dans le Magasin Pittoresque. 
(Tome 39, pages 38 et 127). 

PHYLLOXERA VASTATRIX 


(TRÈS-GROSSI. ) 


Aptère adulte femelle 
(vue en dessus.) 


(Femelle ailée.) 


à 2° Marche et ravages de l’insecte. ‘ 


Deux naturalistes, MM. Signoret et Balbiani, sont 
en complet désaccord sur la cause de la maladie 
de la vigne, et sur celle de la présence du 
Phylloxera. 

M. Signoret, et c’est aussi la conviction qui 
domine dans les contrées envahies des Charentes, 
a, dès 1870, attribué la maladie à la sécheresse, à la 


ER e 


mauvaise qualité des terrains et à la mauvaise 
culture. Il prétend que par les soins, par les in- 
secticides humides qui agissent par l’eau, par la 
bonne fumure, les vignes les plus malades re- 
viennent à la santé. 

M. Balbiani, au contraire, affirme que les 
pucerons ét les autres familles dinsectes voisines 
ne recherchent jamais les plantes malades et 
épuisées, qu'ils les abandonnent pour se porter 
sur les végétaux sains et vigoureux; il cite ce 
passage, écrit en 1843 par M. Kaltenbach : « Des 
» engrais, en provoquant un développement 
» excessif de pousses nouvelles, augmentent la 
» quantité de nourriture pour les parasites et il en 
» résulte que bien loin de les détruire, on ne fait 
» au contraire que favoriser leur multiplication par 
» cette méthode. » k 

Sans doute, partout où il y a une fermentation, 
une décomposition, on voit arriver certains insectes 
ou certains animaux qui accélèrent la destruction 
du végétal ou del'animal atteint. Mais l'attaque dela 
vie danstoute sonactivité n’est pas moinsfréquente, 
et cette attaque parait résulter des observations de 
M. Balbiani, qui constate que les radicelles tendres 
sont particulièrement atteintes. 

Nous avons dit comment le Phylloxera se 
produit, comment il se transporte, sa marche 
dépend sans doute, au moment où il s'envole, de la 


Pa (0 pete 


direction du vent, maïs seulement dans certaines 
limites. C’est surtout la présence des vignes 
voisines, les conditions où elles se trouvent qui 
déterminent le point où s'arrête l’insecte aïlé dans 
Sa course ; nous avons reproduit l'incertitude des 
naturalistes à ce sujet. | 

Quant aux ravages, ils sont certains, ils ont été 
observés surtout à Prégny, chez M. le baron de 
Rothschild, où les vignes sont cultivées dans des 
serres à la méthode anglaise. Les graperies sont 
composées de plants de 1866, dont quelques-uns 
ont été remplacés en 1869 par d’autres prétendus 
meilleurs, pris chez un horticulteur d'Angleterre. 
Ils furent envoyés dans des pots, et c’est à cet 
envoi que l'introduction du Phylloxera à Prégny est 
attribuée; l'effet dévastateur qui s’est produit ici 
sur des vignes dont l’entretien est perfectionné, est 
au moins un argument en faveur de ceux qui 
prétendent que ni la mauvaise culture, ni l’épui- 
sement ne sont la cause de l'invasion de l’insecte 
et dela maladie qui l'accompagne. 

D'un autre côté, la recommandation la plus pres- 
sante est faite « de ne pas emporter dans les 
» pays vignobles, des pieds enracinés de vignes 
» non seulement d'Amérique, mais encore d’An- 
» gleterre, d'Irlande et peut-être même d’Ecosse. » 

Quand une vigne est atteinte par le Phylloxera 
les racines viennent, mais l'insecte les LE et 


2 50) == 


à la fin de la saison, la vigne n’a pas de nourriture 
accumulée, tout a été employé par la végétation 
de l’année et par l’insecte, rien n’a été gardé, [a 
vigne languit et meurt épuisée. 

La comparaison faite par l'analyse d’une vigne 
non atteinte et d’une vigne atteinte du Phylloxera, 
a fait reconnaître que les matières enlevées ou 
détruites par l’insecte sont : 

Le sucre de canne en totalité ; 

Les trois quarts de l'acide oxalique ; 

Les trois quarts de l’acide pectique ; 

Le quart du tannin ; 

Et les trois quarts du carbonate de potasse. 


/ 


3° Moyens de combattre le Phylioxera. 


Bien des moyens ont été essayés pour combattre 
le Phylloxera; jusqu'ici aucun ne parait assez cer- 
tainement efficace pour être recommandé. 

L’arrachage de la vigne et des plantations nou- 
velles après quelques années de repos, ne suffraient 
point, si en même temps on ne détruisait tous les 
insectes. 

La submersion des vignes, qui se pratique dans 
quelques contrées et dont on cite un exemple 
remarquable sur les côtes orientales de la Crimée, 
ne peut être appliquée qu’exceptionnellement. 

Il faut donc, comme le disent MM. Dumas et 
Cornu, attaquer l’insecte directement, le détruire 


a ee TUE 


le plus promptement possible; tout remède qui 
tuera chaque année plus de Phylloxera qu’il n’en 
peut naître, ne réclamera plus que de la persé- 
vérance pour sauver la vigne. 


Le Phylloxera, comme les insectesen général, est 
protégé des liquides par un vernis huileux qui 
recouvre sa peau. Il faut donc que les matières 
employées dissolvent ou décomposent cet enduit 
pour agir plus sürement sur l’insecte. La vigne 
absorbe plus facilement les liquides que les vapeurs 
et en est plus sûrement atteinte et détruite, il en 
résulte que les vapeurs toxiques doivent être 
- employées de préférence pour détruire le Phylloxera 
sans nuire à la vigne. 


Les produits empyreumatiques, les produits sul- 
furés, tels que les sulfocarbonates sont à cet égard 
l’objet d’études que l'hiver a interrompues, mais 
qui doivent être reprises au printemps de 1875. 


La mission établie à Cognac en est plus parti- 
_culièrement chargée par l’Académie des sciences. 
Elle est dirigée par M. Max Cornu. MM. Mouillefert 
et Lecoq de Boisbaudran, ce dernier l’un de nos 
membres correspondants, font les expériences. Le 
programme et la méthode suivis dans les études 
se résument en trois points distincts et successifs : 


1° Recherche des moyens de destruction; 2° choix 
de celui qui fatiguera le moins la vigne; 3° appli- 


DE SPONES 


cation, prix, frais de traitement, facilité d’appli- 
cation. 

Jusqu'ici le premier point seul est attaqué, et 
encore, malgré un grand nombre d'expériences, 
les résultats ne sont pas suffisants pour donner 
lieu à un choix et à une application pratique. 

Les chimistes ne sont pas les seuls qui doivent 
chercher le remède. Les naturalistes sont peut- 
être destinés à en trouver un moins coûteux, plus 
sûr et plus prompt. 

En botanique on a déjà parlé de quelque para- 
sites et de quelques plantes qui, attachés à la vigne 
ou cultivés près d’elle, pourraient en éloigner le 
Phylloxera, comme elles éloignent d’autres in- 
sectes. 

D'autre part, en zoologie, il est difficile d’ad- 
mettre que le Phylloxera n’a aucun ennemi, 
quand tous les êtres vivants en ont. C'est à cher- 
cher ce destructeur du vastatrix, ce sauveur de 
nos vignobles que quelques naturalistes appliquent 
leurs efforts. 

Comme l’a répété M. Pasteur : le remède doit être 
près du mal. 

Dans nos souvenirs de trente années , nous 
retrouvons que le canton de Courçon, et notam- 
ment la commune de Saint-Sauveur de Nuaillé, 
ont été dévastés par la pyrale, la consternation était 
générale. Des savants furent envoyés dans nos 


ST -e 


vignobles et pendant que l’on désespérait de com- 
battre les ravages del’insecte, les vignes s’en trou- 
véèrent affranchies: un_autre insecte, l’'Ichneumon, 
était venu au secours des vignerons. (*) 


(Extraits des comptes-rendus de l’Académie des Sciences.) 


(*) Ces résumés ne comprennent les séances de l’Académie que jusqu'à 
la fin de décembre 4874 Depuis cette époque, il paraît acquis que les 
sulfocarhonates à base d’alcalis sont souverains pour la destruction du 
Phylloxera, et des communications récentes assurent que ce produit 
peut être fourni à l’agriculture à un prix trés-réduit, enfin l'application 
elle-même du toxique serait peu coûteuse. [Ily a donc lieu d'espérer 
qu’en dehors des grandes lois de la nature pour la production des ennemis 
du Phylloxera, la découverte faite permettra de combattre et de détruire 
le dévastateur qui nous menaçait. 


NOTE 
SUR LES MODIFICATIONS SUBIES PAR LES COTES 
DE LA CHARENTE-INFÉRIEURE, 


Par M. E. Dor. 


Xe 3 = _— 


Dans une notice, en date du 25 octobre 1874, 
M. Delfortrie, vice-président de la Société linnéenne 
de Bordeaux, signale les sérieuses modifications 
subies par la plage d'Arcachon. 

Il est convaincu que cette plage n’est pas seule- 
ment corrodée, c'est-à-dire creusée et afjouillée, 
mais qu’elle s’affaisse tout d’une pièce, sans perdre 
rien des sables, argiles, galets et graviers dont 
elle est formée. Suivant lui, l’affaissement du sol 
est lent et continu, aussi bien sur le littoral, où 
l'effet est plus sensible, que sur le territoire, et cet 
affaissement s'opère de haut en bas en suivant un 
plan parfaitement horizontal. Aussi pense-t-il 
qu'aucun travail défensif ne pourra protéger 
Arcachon ni sa plage et que cette station balnéaire, 
qui compte à peine trente années d’existence, sera 
fatalement immergée par les eaux de la mer. 

Il annonce que le même danger menace, non 
seulement tout le littoral du Golfe de Gascogne, 


M 'EUEe 


mais toute la ligne de côtes du Sud-Ouest, les 
plages de la Charente-Inférieure comme les côtes 
de la Bretagne. - 

Ce danger existe-t-il réellement pour les côtes 
de la Charente-Inférieure ? Un affaissement du 
littoral est-il appréciable ? 

Les côtes actuelles de ce département sont de 
trois natures différentes, les sables, les roches et 
les terrains d’alluvion. Les sables forment les 
côtes de la Gironde à la Seudre, le Sud et le 
Nord-Est de l’île d’Oleron, l'Ouest et des parties 
de l’Est de l’île de Ré et une petite portion du 
continent entre Châtelaillon et la pointe du Chai, 
jusqu’à la pointe du.Roux. Les roches, composées 
de lits superposés de calcaire plus ou moins résis- 
tant et d'argile, forment des falaises avec de nom- 
breux petits promontoires ou pointes entre lesquels 
se trouvent d'immenses étendues de terrains d’al- 
luvion correspondants aux bassins de la Seudre, 
de la Charente et de la Sèvre. 

Les côtes sablonneuses varient de forme selon 
leur degré de fixation par des plantations ou par 
des travaux d’art et suivant leur exposition aux 
vents et courants violents. Les falaises sont toutes 
sensiblement corrodées et affouillées, surtout celles 
qui sont exposées aux vents de Sud et d'Ouest qui 
occasionnent les plus violentes tempêtes. La plus 
grande partie de la pointe de Châtelaillon a dis- 


M ee 


paru ; les pointes du Chaï, des Minimes, de Chef- 
de-Baie sont sensiblement attaquées par la mer. 
Les plages d’alluvion sont peu attaquées par les 
flots et les terrains augmentent au contraire 
d’étendue d’une façon lente maïs continue. Dans 
les arrondissements de Marennes, Rochefort, la 
Rochelle, on peut suivre leur accroissement par 
l'examen des digues qui ont été construites au fur 
et à mesure de l’exhaussement desrivages, exhaus- 
sement dù aux dépôts vaseux des eaux de la mer. 
Ces atterrissements sont connus et calculés pério- 
diquement par l'Etat qui les revendique comme 
lais de mer. Dans la rade de l’Eguillon, entre 
Esnandes et la Sèvre, des transactions ont été 
passées entre les propriétaires et les Domaines à 
la suite de plans exécutés en 1843, 1853 et 1874. 
Sur six kilomètres, les atterrissements ont été en 
moyenne de 75 centimètres à 80 centimètres par 
an. Il en est à peu près autant sur les autres 
plages vaseuses du département. 

Ces atterrissements sont progressifs et donnent 
lieu à des travaux de desséchement très-importants 
dont les premiers remontent à trois siècles environ. 
Ils consistent en digues en terre parallèles à la 
mer, en canaux dirigeant et ménageant les eaux 
sauvages, en écluses bâties afin de séparer les 
eaux salées des eaux douces et faire évacuer ces 
dernières, lorsqu'elles sont trop abondantes ou les 


US 


retenir pendant les sécheresses. Lorsque l'entretien 
est régulier, ces travaux remplissent leurs fonc- 
tions, comme au moment de leur édification. Les 
terrains continuent de s’exhausser à l'Ouest des 
digues et ceux à l'Est ne subissent aucun chan- 
gement d'altitude par rapport aux eaux de la mer. 
Dans des circonstances très-rares, les digues ont 
été coupées par de violentes tempêtes, mais, de 
mémoire de syndicat, on n’a jamais eu à redouter 
l’envahissement de la mer par dessus les digues, 
ce qui serait le résultat de l’affaissement du lit- 
toral, s’il existait. Les terrains protégés sont tous 
en pleine production, d’une grande valeur et fort 
recherchés. 

Si l’affaissement du sol n'existe pas pour les 
parties des côtes formées par les atterrissements, 
est-il sensible pour les autres ? Les pertuis d’An- 
tioche et Breton n’offrent d’autres changements 
appréciables que la corrosion des pointes et des 
falaises exposées aux violences de la mer, les 
citadelles du Château et de Saint-Martin, l'énorme 
digue construite sur la côte Ouest de l'ile de Ré, 
les tours de la Rochelle, de Richelieu, de Laver- 
dun, de Chauveau, des Baleines en mer n'offrent 
aucune trace de plus grande immersion qu’au 
moment de leur construction. Comme de tout 
temps, aux mèmes basses mers, on descend sur 
le rocher de Laverdun, on va à pied de Sainte-Marie 


oi — 


à Chauveau ; de Fouras à Enette. Si le sol s'était 
affaissé, les hauteurs d’eau seraient plus grandes, 
ces rochers ne découvriraient plus autant et les 
constructions baignées par la mer sembleraient 
moins élevées au-dessus de son niveau. 
Certainement les côtes de la Charente-Inférieure 
changent de forme par la mobilité des sables, par 
la destruction des falaises, par les atterrissements , 
mais un affaissement lent, continu, tout d’une 
pièce et suivant un plan parfaitement horizontal, 
qui aurait pour conséquence une plus grande 
profondeur d’eau dans les chenaux et les passes, 
ne peut être signalé en aucun point et si quelques 
craintes pouvaient être redoutées pour le régime 
de notre littoral, ce serait plutôt un exhaussement 
occasionné par les dépôts vaseux de la mer. 


LISTE DES MEMBRES 


De la Société des Sciences naturelles 


DE LA CHARENTE-INFÉRIEURE. 


sl le — 


Bureau. 


MM. Ep. BELTREMIEUX, À. £}, président ; 


S.-C. SAUVÉ, 
Euc. Don, 
AL. VIVIER, secrétaire ; 


vice-présidents ; 


Ep. BELTREMIEUX, À. &ÿ, conservateur du muséum Fleuriau ; 
A. GROC, conservateur du musée industriel ; 
L. DE RICHEMOND, A. &ÿ, archiviste; 


P. CASSAGNEAUD, trésorier. 


Membres titulaires. 


. BARBEDETTE, H., conseiller général. 

BASSET, Ch., négociant. 

BELENFANT, J., officier de la Légion- 
d'Honneur, commissaire de la marine 
en retraite. 

BELTREMIEUX, Ed., officier d'Académie, 


CHEVALLIER, E., chef d'institution. 

DaviD, Ph., docteur en médecine, che- 
valier de la Légion-d'Honneur. 

DEs MESNARDS, P., docteur en médecine. 

Dor, E., propriétaire, conseiller d’ar- 
rondissement. 


ancien maire de la Rochelle, directeur- [FOuRNIER, Ch., chevalier de la Légion- 


conservateur du Muséum Fleuriau et 


d'Honneur, ancien maire. 


du jardin Botanique, membre de la |FOURNIER, Alb., notaire. 


Société géologique de France. 
BOUSCASSE, J., propriétaire. 


GROC, AÀ., directeur du service des 
eaux. 


CALLoT, E., membre de l'Association |Lusson, FR., professeur de physique ct 


française l'avancement des 
sciences. 

CASSAGNEAUD, secrétaire en chef de la 
mairie, directeur-conservateur du 
Muséum La Faille. 


CHEVALLIER, C., négociant. 


pour 


chimie au Lycée. 
MALLET, P., docteur en médecine. 
MARQUET, À., pharmacien. 
MATHÉ, Aug., professeur de mathéma- 
tiques, au Lycée. ; 
MENUT, À., vérificateur des douanes. 


— (ft) — 


MESCHINET DE RICHEMOND, L., officier 
d’Académie, archiviste du dépar- 
tement. 

Meyer, C.-R., docteur en médecine, 
médecin-adjoint des hospices civils. 

MEYER, L.-E. , propriétaire. 

Moncis, Th., curé à Angoulins. 

POTEL, É chevalier de la Légion-d'Hon- 
neur, ingén. des ponts-et-chaussées. 


SAUVÉ, S.-C., docteur en médecine. 


DE VERDON, F., chevalier de la Légion- 
d'Honneur, inspecteur des lignes télé- 
graphiques en retraite. 


VINCENT, P., inspecteur des écoles pri- 
maires. 


Vivier, A., Conseiller de Préfecture. 


Membres agrégés. 


BAUDOIN, pharmacien, à Pons. 

BESNARD, ancien professeur, à la Ro- 
chelle. 

BoLLON, pharmacien, à Rochefort. 

Bouxer, docteur en médecine, à Chéray 
(Oleron) 

BouTaARD, E , pépiniériste, à la Rochelle. 

BRARD, docteur en médecine, à Jonzac. 

BUTAUD, docteur en médecine, à Saujon. 

CHAUVET, Gustave, à Pons. 

Comes, docteur en médecine, à Pons. 

DE CLERVAUX (le Cte.), à Saintes. 

DE CRAON (princesse), à la Rochelle. 

DELABARRE, à Ars. 

DE MESCHINET, professeur, à Montlieu. 

DE St-MATAURIN, propriétaire à Saint- 
Jean d’Angély. 

D’EsPAILLAC, conducteur des ponts-et- 
chaussées, à St-Denis (île d’Oleron). 

D’ORBIGNY, Ed. , à la Rochelle. 

D’ ORBIGNY, Alc., à la Rochelle. 

DuFOUR, chevalier de la Légion-d'Hon- 
neur, Capitaine d'artillerie en retraite, 
à Matha. 

GARREAU, P., officier de la Légion- 
d'Honneur, “médecin principal mili- 
taire d’Aufrédi, à la Rochelle, en re- 
traite. 

GAUDINEAU, pharmacien, à Surgères. 


LACURIE (l'abbé), à Saintes. 

LAPORTE fils, employé de la marine. 

LEMARIÉ, imprimeur, à St-Jean d’Angély. 

LÉPINE, docteur-médecin, chirurgien de 
ire classe de la marine. 

MaurrAs, Em., à Pons. 

NORMAND, P., avocat à La Martière, île 
d’Oleron. 

PAPILLAUD, L., docteur en médecine, à 
Saujon. 

PAUSE, professeur de physique, à Ro- 
chefort. 

PERSON (Vabbé), à Rochefort. 

PINEAU, Ernest, à Pons. 

Picxez, docteur-médecin, à Dompierre. 

POoNsIN, docteur-médecin, à Sans 
(île de Ré). 

RAYET, notaire, à Surgères. 

RIGAUD À CCC maire à 
Pons. 

RiGauD, Ch., à Pons. 

ROCHE, Dharmacien, à Rochetats 


ROMIEUX, Osc., chevalier de la Légion- 
d'Honneur, capitaine de frégate. 

RULLIER, à la Rochelle. 

SAYATIER, À., docteur-médecin, à Beau- : 
vais-sur-Matha. 

TRIGANT-BEAUMONT(Madame), botaniste, 
à Marennes. 


Membres correspondants. 


ARNOUX, Sosthène, professeur, à Orléans. 
BAYLE, chevalier dela Légion-d’Honneur, 
ingénieur des mines, à Paris. 


BLUTEL, Ch., premier commis à la di- 
rection des douanes, à Brest. 
BOoREAU, géologue, à Parthenay. 


BERTHAUD, professeur de physique, BOUTIGNY, garde-général des eaux et 


Mâcon. 


forêts, à Lourdes. 


OR RS 


BROCHAND, docteur-médecin, à Paris. 

- Buxor, chevalier de la Légion-d'Hon- 
neur, officier d'infanterie. 

CASTAN, officier d'artillerie. 

CASTEL, ancien pasteur, à Montauban. 

CLARET, docteur-médecin, à Vannes. 

CLAUZURE , docteur-médecin, à An- 
goulème. 

CoNTEJEAN, docteur ès-sciences, profes- 
seur à la faculté de Poitiers. 

CoQuAND, géologue, à Marseille. 

COTTEAU, juge au tribunal civil, à 
Auxerre, officier d’Académie. 

DAUBRÉE, officier de la Légion-d’Hon- 
neur, inspecteur général des mines, 
membre de l’Institut, à Paris. 

DE BARREAU, docteur-médecin, à Rodez. 

DE CEssac, Jean, officier d’Académie, 
naturaliste, à Guéret. 

DE GRESSOT , chevalier de la Légion- 
d'Honneur, chefd’escadron d’ar tillerie. 

DE LAIZER, commandeur de la Légion- 


d'Honneur, colonel en retraite, à 
Chidrac (Puy- de-Dôme). 
DELAVAULT, professeur. à l’Ecole de 


médecine, à Toulon. 

DE QUATREFAGES, officier de la Légion- 
d'Honneur, membre de l’Institut, à 
Paris. 

DE LA SAUSSAIE, chevalier de la Légion- 


d'honneur, membre de institut, à| 


Paris. 

Des Mouins, Charles, officier d’Aca- 
démie, président de la société lin- 
néenne, à Bordeaux. 

DESMARTIS, doct.-médecin, à Bordeaux. 

DE ROCHEBRUXE, Alph., à Angoulême. 

D’ORB1GNY, Ch. ; chevalier de la Légion- 
d'Honneur, naturaliste, à Paris. 

D’ORBIGNY, Salvador. 

D’Ounous, Léo, à Saverdin (Ariége). 

DUBROCA, Dies lier de la Lég.-d'Honn., 
docteur- médecin, à Barjac (Gironde). 

Dupuy, professeur d histoire naturelle, à 
Auch. 

Duprré, professeur de physique au lycée 
Charlemagne, à Paris. 

D’HASTREL, chevalier de la Légion- 
d'honneur , capitaine d’ar tillerie en 
retraite, à Paris. 


DocTEUR, Anatole, négoc., à Bordeaux. 

DROUET, Henri, secrétaire-adjoint de la 
société académique de lAube, à 
Troyes. 

Faurr, docteur-médecin, à Paris. 

GABORIT, élève en pharmacie, à Nantes. 

GALLES, ancien conseiller de préfecture. 

GARNAULT, professeur d'hydrographie, à 
Brest. 

GAUTIER, L., docteur en médecine, à 
Melles. 

Goucer, chevalier de la Légion-d’'Hon- 
neur, chirurgien-major en retraite. 
GOURRUT, docteur ès-sciences, à Niort. 

GuiLLon, Auatole, à Niort. 

GRASSET, officier d'Académie, à Varzy. 

Cyoux, docteur en médecine, à Bor- 
deaux. 

HESssE, directeur des vivres de la marine, 
à Brest. 

ITIER, chevalier dela Légion-d’Honneur, 
directeur des douanes, à Montpellier. 

JANVIER, à Bordeaux. 

JOUAN, capitaine de vaisseau, à Cher- 
bourg. 

JourDAIN, docteur ès-sciences, à Mont- 
pellier. 

LECOQ DE BolISBAUDRAN, Scœvola, né- 
gociant, à Coznac. 

LECOQ DE BoISBAUDRAN : 
Cognac. 

LEGAL, chevalier de la Légion-d'Hon- 
neur, conseiller à la cour d’appel, à 
Rennes. 

LEGOUIS, professeur de zoologie, à l'école 
normale, à Paris. 

LETOURNEUX, juge d’instruction, à Fon- 
tenay. 

LETELLIER, professeur, à Alençon. 

LOURDE, pasteur, à Jersey. 

MAILLARD, pasteur, à la Mothe-Saint- 
Héraye. 

MAIRAND, employé des ponts- -et-chaus- 
sées, à Niort. 

Manës, chevalier de la Légion-d’Honneur, 
ingénieur en chef des mines, en re- 
traite, à Bordeaux. 

MANTOVANI, Paul, naturaliste, à Rome. 

MANTovaNI, Gustave, naturaliste, à Rome. 

MASsÉ, jardinier-botaniste, à Montmo- 
rency. 


chimiste, à 


NEO 


MoranD. Jules, naturaliste, à Vars, PELEGRI, employé à la gare du che- 


Charente. 


min de fer, à Châtellerault. 


MAZURE , professeur de physique, à | REGNER, naturaliste, à Saint-Maixent. 


Orléans. 


Rey LACROIX, inspecteur des douanes, à 


Pozx-D’AvanT (Mie), à Fontenay. Cette. 


PERSONNAT, V.,employé des contributions 
indirectes, à Sallanches (Haute-Savoie) 

PERSONNAT, Camille, employé des contri- 
butions indirectes, à Privas. 

PERSONNAT, Eugène, employé des con- 


ROUXEL, professeur de physique, à Saint- 
Quentin. 

TASLÉ, chevalier dela Légion-d’Honneur, 
ancien notaire, à Vannes. 


tributions indirectes, à Binic (Côtes- | VrAuD GRAND-MaARAIS, docteur en mé- 


du-Nord). 


Angoulême. 
Auxerre. 
Avignon. 
Bernay. 


Besançon. 
Béziers. 
Bordeaux. 

Id. 

Id. 

Id. 


Château-Gonthier. 


Crerbourg. 
Cannes. 


Draguignan. 
Guéret. 


Mende. 


Montbéliard. 
Montpellier. 


Nantes. 
Nice. 
Nismes. 
Paris. 


decine, à Nantes. 


Sociétés correspondantes 


FRANÇAISES. 


Société académique du Maine-et-Loire, rue Courte, 7. 

Société nationale d'agriculture, sciences et arts. 

Société industrielle du Maine-et-Loire. 

Société d’horticulture du Maine-et-Loire. 

Société des sciences et arts, de la Charente. 

Société des sciences historiques et naturelles, de l'Yonne. 

Société d'agriculture et d’horticulture, de Vaucluse. 

Société d'agriculture, sciences , arts et belles-lettres, de 
l'Eure. 

Société de-médecine. 

Société scientifique, archéologique et littéraire. 

Académie nationale des sciences, belles-lettres et arts. 

Société linnéenne. 

Société des sciences physiques et naturelles. 

Société d'archéologie. 

Société de médecine, de la Mayenne. 

Société nationale des sciences naturelles. 

Société des sciences naturelles, historiques, Fe lettres et 
beaux-arts. 

Société d’études scientifiques et archéologiques. 

Société des sciences naturelles et archéologiques, de la 
Creuse. 

Société d'agriculture, sciences et arts. 

Société nationale des sciences naturelles et des arts. 

Société d'agriculture, d'histoire naturelle et des arts utiles. 

Société d’horticulture et d'agriculture de Saône-et-Loire. 

Société d'agriculture, sciences et arts de la Seine-Inférieure. 

Société d'agriculture, sciences et arts de la Lozère. 

Société d'émulation. 

Société des sciences et belles-lettres. 

Société académique. 

Société des lettres, sciences et arts des Alpes-Maritimes. 

Académie nationale du Gard. 

Association française pour l’avancement des sciences. 


Pau. 
Poitiers. 
Privas. 
Le Puy. 
Reims. 

Id. 
Rennes. 
Rochefort. 
Rouen. 
Saint-Etienne. 


Id. 


St-Jean d'Angély. 


Toulon. 
Toulouse. 
Valence. 
Vannes. 
Versailles. 


Metz. 
Strasbourg. 
Id. 


Bruxelles. 
Christiania. 
Manchester. 
Moscou. 

Id. 


ÉRNT NES 


Société des lettres, sciences et arts. 

Société de médecine. 

Société des sciences naturelles de l'Ardèche. 

Société d'agriculture et des sciences de la Haute-Loire. 
Société des sciences naturelles de la Marne. 

Académie nationale. 

Société des sciences physiques et naturelles d’:le-et-Vilaine. 
Société d'agriculture, belles lettres, sciences et arts. 
Société des amis des arts. 


Société nationale des sciences, arts et belles- lettres, de la 


Loire. 

Société d'agriculture, industrie, sciences, arts et belles- 
lettres, de la Loire. 5 

Société historique et scientifique. 

Société des sciences et belles-lettres, du Var. 

Société d'histoire naturelle. 

Société de statistique, sciences et arts utiles, de la Drôme. 

Société polymathique, du Morbihan. 

Toast des sciences naturelles et médicales, de Seine-et- 

ise. 


ALSACE-LORRAINE. 


Société d'histoire naturelle. 

Société de médecine du Haut-Rhin. 
Société d'histoire naturelle de la Moselle. 
Société des sciences naturelles. 

Société d’horticulture du Bas-Rhin. 


ÉTRANGÈRES. 


Société malacologique de Belgique, 
Université royale de Norwège. 
Société littéraire et philosophique, 
Académie des sciences naturelles. 
Société impériale des naturalistes, 


TABLE. 


PAGES, 


Compte-rendu des travaux de la Société des sciences natu- 
relles,-par M: A. Vivier, Secrétaire... 2. 1 nn 
Discours prononcé sur la tombe de M. le colonel Guyot-Duclos, 
vice-Président de la Société, par M. Ed. BELTREMIEUX 


TRE A LB OMS NE 0 SC d0 à atasiee à etait CE CLR 
Excursion à la pointe du Ché, rapport de M. L. de RICHEMOND 
Excursion à Fouras, rapport de M. L.-E. MEYER........... 


Note sur les pierres closes de L'Houmée, par M. l’abbé Th. 
MONGIS RS ER ei re rer Ut een 
Excursion à l’île d’Oleron, rapport de M. L.-E. Meyer... 
Paléontologie. — Description de fossiles nouveaux du Muséum 
d'histoire naturelle de la Rochelle, par MM. H. CoquanD 


et Ed-"BELTREMIEUX ..- 2... .0...1 Fc re 
Le phylloxera, par M. Ch. FOURNIER..................... 
Notes sur Îles modifications subies par les côtes de la 
Charente-Inférieure, par M. E. DoR.................. DE 
Liste des membres de la Société des sciences naturelles. .... 


Liste des Sociétés correspondantes de la Société des sciences 
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