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ANNALES
DES MINES
CONMISSIOH DBS AmiALBS DBS HDIBS.
Les AifRALis MS UifTis font publléet wui les taspices de l*adnitnlstra*
tton générale des Ponts et Gluussées et des Mines, et sous la direction
d'une commission spéciale formée par le Ministre des Travaux PuMles.
Cette commission est composée , ainsi quMI suit , des membres do eonsell
(éoéral des mines, du directeur et des professeurs de TÊcole des mines, et
d*un Ingénieur, adjoint au membre remplissant les fonctions de secrétaire :
Di BiiLT, Inspecteur général.
Di SéRAKHOirr. Ingénieur en chef «
membre de TAcadémie des Scien-
ces, professeur de minéralogie.
Pi^^sD, ingénieur en chef, secré-
taire du conseil général.
De ViumiOTi , Ingén. en chef , pro-
fesseur de législation des mines.
Gallor, Ingénieur enchef, profes-
seur d'exploitation.
RiTOT, Ingénieur, professeur de do-
cimasie.
Di Cntm , ancien chef de la dlTl«
slon des mines.
CODons. Ingénieur en chef, profes-
seur de chemins de fer et de con-
struction , itarétairi d$ la eom"
mittion.
DnEssif Ingénieur ordinaire, maître
de conférence à l'Ecole normale ,
$$crétair$^oinU
CoiDm, Insp. gén., membre de
l'Acad. des Sciences , profess. de
géologie au Muséum d'hist natu-
relle, prtfttdsnl.
Di BouaioiLLi, conselUer d'État,
Inspecteur général, secrétaire gé-
néral du ministère de l'agricul-
ture, du commerce et des traTauz
publics. ,
Eus M BiAUMoiiT, sénateur, Insp.
général , membre de TAcad. des
Sciences, professeur de géologie
au Collège de France et à l'École
des mines.
TmaaiA, Inspecteur général.
CoMBSs, Inrôecteur général, mem-
bre de l*Académte des Sciences,
directeur de l'École des mines.
LiTALLOiSi Inspecteur général.
Maebot, Inspecteur général.
LouBOx, Inspecteur général.
L'administration a réservé un certain nombre d'exemplaires des Ar-
NALBs ras MiRis pour être envoyés , soit à titre de don aux principaux
établissements nationaux et étrangers , consacrés aux sciences et à l'art
des mines , soit à titre d'échange aux rédacteurs des ouvrages pério-
diques français et étrangers, relatifs aux sciences et aux artSk— Les
lettres et documents concernant les Arralis ras Blniis doivent être
adressés, sotis U eounerf de M. U Ministre dêi TYavauœ Publiei,
à M, le nerétaire de la cammiaUm dêi Arvalbs nn Mmis, rue du
Dragon, n* 80, à Paris.
Avie.
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ques contiennent de vo à so feuilles d'Impression , et de is à s4 planches
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94 fr. pour les départenwnis, el de 3S fir» pour rétranger.
rAais.^inramt pas a. tuvrot xt c«, avi sacirx, se.
^dù'^l
ANNALES
DES MINES
OU
RECUEIL
DE MÉMOIRES SUR L'EXPLOITATION DES MINES
R SUm LtS •CIIKCIS R LU ARS QUI 8* Y RATTACBDITi
lÊDIGÉES
IT PUBLIAIS
SOUI L^OTOailATIOIl DO MIHISTRI DM TRAVAUX PUKJCS*
CINQUIEME SEBIE.
MÉMOIRES. — TOME XIV.
PARISe
DALMONT ET DUNOD, ÉDITEURS,
MeMMMMi Garillu-Gaory el Y«« DalmonI ,
UBRAmCS PIS GOBPS VKÊtkXkVX SES PORTS R CBAUttto ET DBS «UlEJi
1858
ANNALES
DES MINES
SUR LES RAPPORTS
CRISTALLOGRAPHIQUES ET CHIMIQUES
DE l'AUGITB, de l'HORNBLERDE et des UINÉRADX AlfALOGUES.
Par M. C. RAMMEL8BERG (i).
(TraduU par M. Oilkmb.)
Parmi les minéraux qui appartiennent à la grande
famille des silicates, le feldspath ainsi que Taugite
sont très-répandus dans les roches cristallines et sont
de beaucoup les plus importants. Leur connaissance
précise offre donc le plus grand intérêt pour la géo-
logie.
On désigne sous le nom de feldspath un groupe d'es-
pèces isomorphes dont la composition chimique est
bien connue par de nombreuses analyses , car leurs
éléments éprouvent moins de variations que cela n'a
lieu pour beaucoup d'autres minéraux.
L'augite est également le type d'un groupe semblable
dans lequel les espèces sont toutefois plus nombreuses
(0 Uber die Kriêtallographiichen und Chemischen Bezie-
hungen zwiêchen Augit und Hornblende und verwandte Mine-
ralien, Auszug aus dem Monatsbericbt der Kônigl. Akademie
der Wissenchaften zu Berlin, n février 1 858.— Voir, en outre,
Poggendorff, Jnnalen^ t GUI, p. 973.
TOME XIV, i85a 1
a AU6ITB8 BT HOINBtSMDBS*
et présentent une composition plus variée ; aussi, malgré
plusieurs analogies dans la forme cristalline et dans
la composition chimique, l'existence de ce groupe de
l'augite n'avait pas encore été complètement démontrée.
Dans ce qui va suivre, appuyé sur de nombreuses
recherches et sur les relations qui existent entre la forme
et la composition d'un certain nombre de minéraux, je
chercherai à faire voir que le groupe de l'augite com-
prend une série d'espèces isomorphes et de composition
analogue, et que les obstacles s' opposant à leur réunion
tenaient à ce que les analyses anciennes n'étaient pas
suffisamment exactes.
Dans ces derniers temps, les minéralogistes se sont
occupés d'une manière toute spéciale de l'étude des
rapports qui existent entre l'augite et l'hornblende. Je
citerai d'abord les travaux de MM. G. Rose et Haidinger.
Le premier a démontré la relation intime qui existe
entre la forme cristalline de ces deux minéraux ; il a
fait observer que malgré la différence de leurs clivages,
leur réunion en une seule espèce n'était pas impossible,
bien que les faces propres à chaque minéral fussent
alors différentes. Partant de ce principe , il mit en lu-
mière une série de faits remarquables, notamment l'as-
sociation de l'augite avec l'hornblende qu'il découvrit
dans certaines roches de l' Oural ; le nom d'otiralt/e donné
à cette association désigne des cristaux ayant la forme
extérieure de l'augite et le clivage de l'hornblende, dans
le centre desquels il existe souvent un noyau d'augite.
Ensuite il signala l'association, déjà décrite en partie
parHaidinger, de ces deux minéraux dans la smarag-
dite. Enfin il remarqua que les gros cristaux d'augite
d'Arendal sont recouverts sur les faces de leur prisme
vertical par de nombreux prismes d'hornblende se
trouvant dans une position parallèle et correspondante.
AUG1TB8 BT H0RNBLENDE8. •
Toutefois le même savant observa plus tard des faits
qui rendaient très-vraisemblable une pseudomorpbose
de Taugite en hornblende. Ainsi, certains cristaux
d'augite d'Arendal présentent la structure de Tbom-
blende; la forme extérieure de Faugite y résulte d'une
multitude de petits prismes d'hornblende qui sont pa-
rallèles et qui pénètrent souvent profondément jusque
dans l'intérieur des gros cristaux. Il en est de même pour
Taugite du lac Baîkal (Baïkalite) . D'après cela Touralite
a été considérée comme le résultat d'une pseudomor-
pbose , ce qui conduisait naturellement à admettre que
l'augite et l'hornblende étaient deux espèces minérales
distinctes.
Les augites transparents (diopside, etc.) et les
homblendes transparentes (trémolite» strahlstein, etc.)
sont des silicates formés de protoxydes tels que la
chaux, la magnésie, le protoxyde de fer. Les augites et les
homblendes qui sont de couleur foncée ou même noire,
et qui alors sont le plus souvent très-bien cristallisés,
contiennent en outre de l'alumine ; les premiers en ren-
ferment peu généralement , tandis qu'il y en a beau-
coup dans les secondes. Il est d'ailleurs facile de con-
stater que la teneur en silice diminue à mesure que la
teneur en alumine augmente ; de telle sorte que la si-
lice qui s'élève à 55 et 60 p. 100 dans les augites et
dans les homblendes sans alumine, s'abaisse jus-
qu'à 56 et 4o p. 100 quand ces minéraux sont riches en
alumine.
Les composés ayant une constitution analogue pou^
vaut seuls être isomorphes, on ne pouvait admettre
que l'alumine qui est un sesquioxyde jouait le même
rôle qu'à l'ordinaire ; elle ne pouvait pas non plus,
comme dans les feldspaths, jouer le rôle de base à côté
des protoxydes. îfun autre côté il était impossible de
4 AU6ITE8 ET HORNBLENDES.
méconnatire la relation intime existant entre Talumine
et la silice , car T alumine parait se comporter ici comme
un corps électronégatif. Aussi de BonsdoriT a-t-il émis
une idée très-heureuse en annonçant que dans les
hornblendes, et par suite aussi dans les augites, l'alu-
mine venait se substituer à la silice ; ces minéraux alU'
mineux peuvent en effet être considérés comme formés
de silicates et d'aluminates. et le spinelle nous offre
lui-même l'exemple d'un aluminate. De Bonsdorff avait
trouvé que les résultats de ses analyses d'hornblendes
qui étaient très-précises, si l'on a égard à l'époque à
laquelle il les a faites, correspondaient exactement à la
composition des hornblendes sans alumine, en suppo-
sant que 9/3 seulement de l'oxygène de l'alumine de-
vait être ajouté à celui de la silice ; autrement dit , il
admettait que 3 atomes d'alumine remplaçaient 9
atomes de silice ; en sorte qu'un trialuminate aurait été
isomorphe avec un bisilicate de la même base.
Cependant, puisque la plupart des chimistes ad-
mettent que l'alumine et la silice renferment le même
nombre d'atomes d'oxygène, il était beaucoup plus na-
turel de les faire intervenir atome à atome ; car un bisi-
licate présente une composition analogue à celle d'un
bialuminate. Cette manière de voir s'accorde d'ailleurs
avec les résultats obtenus dans les analyses des augites
et des hornblendes qui contiennent de l'alumine. En
effet, si on les soumet au calcul, on obtient rarement,
comme je l'ai montré depuis longtemps, la composition
des variétés sans alumine, que l'on considère d'ailleurs
1 atome d'alumine comme 1 atome d'acide, ou bien 3
atomes d'alumine comme l'équivalent de 9 atomes d'a-
cide. Et c'était du reste un hasard quand ces calculs
conduisaient à des rapports simples, car les analyses
sur lesquelles on s'appuyait, à l'exception de celles des
AUGITES ET H0BNBLENDE8. 5
augites ne contenant pas d'alumine , n'étaient pas suffi-
samment précises pour le but qu'on se proposât , et il
y en avait même qui étaient inexactes. Tant que l'on
resta dans cette voie, on ne parvint donc pas à décou-
vrir la relation qui existe entre l'augite et Thornblende ;
la difficulté principale restait toujours à surmonter.
Les belles recherches d'Henri Rose ont démontré que
les augites sans alumines sont des bisilicates purs ; des
travaux ultérieurs ont d'ailleurs établi que beaucoup
d'hypersthène et de diallage ainsi que le silicate de
manganèse et la woUastonite, ont également la même
composition.
Les homblendes sans alumine (trémolite,strahlstein)
ont été analysées par de Bonsdorff depuis plus de trente-
six ans; elles ont conduit à ce résultat que l'oxygène
de la silice est plus que double de celui des bases. De
Bonsdorff les a même considérées comme une com-
binaison d'un atome de bisilicate avgc un atome de
trisilicate ; par suite, le rapport de l'oxygène des bases
et des acides aurait dû être = i : s ^ = 4 •' 9- «Jus-
qu'à présent cette composition avait toujours paru un
obstacle à la réunion de l'augite et de l'hornblende,
quoique leurs propriétés cristallographiques tendissent
à les rapprocher.
Arppe a fait remarquer depuis longtemps que les
proportions d'oxygène admises comme exactes par de
Bonsdorff ne s'accordent que très-rarement avec les
analyses d'hornblende. En reprenant les calculs de
ces analyses, j'ai trouvé moi-même que les rapports
extrêmes varient entre 10 : 21 et 10 : 25 ; eu sorte que
l'hornblende serait formée , tantôt presque exactement
par un bisilicate, tantôt au contraire par une combinai-
son d'un bisilicate avec plus d'un atome d'un trisilicate.
J'ai constaté aussi qu'un autre résultat ressort de
6 AUeiTES ET HORIfBLBNDES.
ces calculs ; en effet , quelquefois les augites renfer-
ment une trop grande quantité d'acide « par suite on
est naturellement porté à admettre qu'il y a des augites
ayant la composition des hornblendes , de même qu'on
trouve des hornblendes ayant la composition des au-
gites. Un fait vient d'ailleurs corroborer fortement cette
idée; car l'hornblende fondue prend la structure et
quelquefois même la forme cristalline de l'augite.
MM. Mitscherlich et Berthier l'ont d'abord reconnu, et
depuis je l'ai constaté également dans des recherches
entreprises avec M. G. Rose. Gomme dans cette expé-
rience il ne se perd aucun des éléments, si l'on admet
une différence entre la composition de l'augite et celle
de l'hornblende , il faut alors qu'il y ait isomorphie
entre les bisilicates et les trisilicates.
Tel était l'état actuel de nos connaissances, sur la com-
position chimique de ces deux minéraux si importants.
D'abord je m'étais proposé l'examen des hornblendes,
mais les résultats que j'obtins m'engagèrent à étendre
mes recherches à tout le groupe de l'augite. Je ne tardai
pas à reconnaître que les anciennes analyses n'étaient
pas suffisamment exactes , parce que la silice, l'alu-
mine, la magnésie n'avaient pas été séparées avec assez
de soin , et surtout parce que l'on n'avait pas eu égard
à l'état d'oxydation du fer et aux alcalis. Dans les au-
gites et dans les hornblendes de couleur foncée qui
contenaient de l'alumine, on admettait que le fer était
à l'état de protoxyde; toutefois j'ai reconnu par des mé»
thodes précises que les deux oxydes de fer existent dans
ces minéraux, et j'ai même pu déterminer leurs pro-
portions avec exactitude (i). J'ai constaté alors que les
(i) Dans une analyse toute récente de rbornblende prove-
nant de la syénlte zirconlenne de Norwége, M. Schéerer a aussi
détennioé les oxydes de fer et les alcalis.
AUGITE8 ET HORHBUNDBS. 7
hornblendes alumineuses renferment constamment de
la potasse et de la soude» dont V existence avait déjà
été signalée, notamment par M. Delesse. Les augites
alumineux ne contiennent d'ailleurs pas des quantités
dosables d'alcalis, comme Rudematsch l'avait annoncé
antérieurement.
Une division spéciale est formée dans le groupe de
Faugite par ces minéraux noirs qui ont la structure de
l'augite et de l'hornblende, qui renferment les deux
oxydés de fer et quelquefois de grandes quantités de
soude, mais pas d'alumine : cette division comprend
Tachmite, TaBgirine, la babingtonite et l'arfvedsonite
sur la composition desquels on n'avait jusqu'à présent
que des idées très-inexactes.
Je vais maintenant faire connaître les rapports qui
existent entre la forme et la composition des espèces
appartenant au groupe de l'augite, en me basant sur la
comparaison de leur forme cristalline, de leur structure
et de leur composition chimique. Cette dernière a été
déterminée par trente et une analyses qui sont réimies
dans le tableau suivant :
iUGlTES ET H0RNBLENDE8.
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AUGITES £T HOBNBLENDES.
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10 AUG1TE8 ET HORNBLENDBS.
Les minéraux de ce groupe de Taugite sont isomor-
phes , et le rapport entre l'oxygène contenu dans la
base et dans l'acide est de 1:2. Ce sont des bisilicates
et des bialuminates.
Les éléments qui les composent sont très-nombreux;
la nature des sesquioxydes qu'ils renferment, le sesqui-
oxyde de fer et l'alumine, permet de les partager en
quatre grandes divisions :
A. Sans alumine et sans oxyde de fer, c'est-à-dire
bisilicates purs de protoxydes.
B. Sans alumine et avec oxyde de fer.
G. Avec alumine et avec oxyde de fer.
D. Avec alumine sans oxyde de fer.
Diviêion A.
C'est à cette division qu'appartient d'abord la wol-
lastonite ou le tafelspath, qui est un silicate à base de
chaux et l'un des rares silicates ayant une composition
simple; la plupart des autres minéraux sont en effet
formés de substances isomorphes. Les cristaux de wol-
lastonite ne sont presque jamais nets; les descriptions
que Brooke, Phillips et de Kobell en ont données n'oqt
pas permis jusqu'à présent de rapprocher leur forme
de celle de î'augite.
Cependant il n'est pas difficile de rapporter à I'augite
les cristaux du Vésuve dont les faces si nombreuses ont été
mesurées par Brooke. Il suffit qu'on les place de manière
que les deux faces de clivage dont l'angle est de 1 1 o* 1 aS
deviennent les faces de la zone verticale \ dans ce cas ,
l'une, celle du plan de mftcle, est parallèle au plan des
axes bc ou à la section orthodiagonale ; tandis que l'autre
est parallèle au plan des axes ab ou à la section de la
base. On obtient alors dans la zone horizontale du cris-
tal une telle coneordance avec I'augite 1 que les diffé-
AC6ITES ET HOBNBLBHDES. 11
rences ne dépassent pas les minutes ; en effet, le prisme
a:6:occ, par exemple, offre un angle de 87* a8\ tandis
que celui de l'augite est seulement de 92' plus petit.
D'après les mesures de Brooke, le rapport des axes dans
la wollastonite est a : 6 : c = 1 , 11 38 : 1 : o ,9664 ; par suite
le rapport a : b est le même que dans l'augite ; mais
Taxe principal de la wollastonite est dans un rapport
simple avec celui de Taugite, et on peut admettre qu'il
est I fois i/fi plus grand ; en sorte que Tangle des axes
obliques a et c est de 69* 48', tandis qu'il s'élève à 74*
dans l'augite, ce qui donne une différence de 4^ 1 a'*
La wollastonite est donc surtout caractérisée par des
clivages parallèles aux faces a et c de l'hexaîde.
Les augites sans alumine appartiennent tous à la di-
vision étudiée maintenant ; tantôt ils sont blancs comme
la malacolithe de Retzbanya, tantôt ils sont verts ou
noirs , comme celui analysé par H. Gruner, qui est un
augite à base de fer presque pur, et comme l'augite à
base de chaux et de fer d'Arendal, qui a été examiné
par H. WoUr. Des analyses nombreuses de ces miné-
raux montrent que ce sont des bisilicates, formés de
combinaisons isomorphes d'un atome de bisilicate de
chaux et de magnésie, auquel viendront s'ajouter des
quantités variables de bisilicate et de protoxyde de fer.
L'hypersthène et le bronzite (diallage) doivent être
mentionnés ici, lorsqu'ils ne contiennent pas d'alu«-
mine. Us sont caractérisés par leur structure, et chimi-
quement par la prédominance du bisilicate de magnésie
et de protoxyde de fer. Quelques hypersthënes renfer-
ment aussi une proportion notable de bisilicate de chaux.
Je mentionnerai également le rhodonite, que l'on
appelle encore augite à base de manganèse, et avec le-
quel je réunis les minerais de manganèse de la mine
Pajsberg, près de Filipstadt , de Longbanshyttan et de
la AUGITES ET HORMBLENDES.
Przibram. Il est formé par des bisilicates de protoxydo
de maoganèse et de chaux, auxquels s'ajoute quelque*
fois une certaine proportion de fer. La fowlerite de
Franklin est un composé isomorphe de bisilicate de man-
ganèse , de fer, de chaux , de magnésie et d'oxyde de
zinc. La forme cristalline de cette substance est très-voi-
sine de celle de Taugite, toutefois, d'après M. Dauber
elle appartiendrait au système triklinique (Einglie-
derig) (i). Si Ton considère les faces principales de
clivage dans le cristal comme faces latérales, et celle
désignée par a, comme la face terminale oblique d'un
hexaîde triklinique, dont les arêtes seraient les trois
axes obliques, dont les angles formés par les arêtes se-
raient les angles plans des axes, et dont les angles
plans seraient les angles des axes obliques eux-mêmes,
alors ses cristaux se rapportent à ceux de l'augite ; de
plus tous deux paraissent isomorphes, comme l'ortbose,
Talbite ou Fanorthite ; les axes a et 6 diffèrent de li"
d'un angle droit; les axes b et c de 5M/2 ; les axes a
et c ont d'ailleurs une inclinaison voisine de celle de la
woUastonite , mais qui est cependant plus "petite de i*",
et qui par suite se rapproche davantage de celle de
l'augite. Le rapport des longueurs montre que les
axes a sont égaux ; quant à c, il est triple de ce qu'il est
dans l'augite ou bien le double de la woUastonite, en
prenant 6 pour unité. Le rhodonite et la fowlerite sont
caractérisés par deux clivages également faciles sui-
vant les surfaces a et 6 de l'hexaïde ; ces clivages sont
plus faciles que ceux qui sont parallèles au prisme de
l'augite, et par suite ces deux minéraux présentent tout
à fait la structure de l'hypersthène.
(i) Voir J. a Dana : A System of Mineralogy. Fourth éd.,
1. 1, p. AA.
AU6ITES ET HORNBLËNDES. l3
Tandis que les minéraux passés en revue oITrent dans
la première division les variétés de structure de Tau-
gite, les homblendes sans alumine, c'est-à-dire la tré-
molite, le strahlsteinjet Tanthophyllite, offrent les varié-
tés correspondantes ayant la structure de l'hornblende. ,
Ces dernières substances ont d'ailleurs une forme et
une structure qui sont suffisamment connues. Elles
constituent un groupe parallèle à celui de l'augite , et
tandis que l'hornblende se clive parallèlement aux faces
d'un prisme rhombe, l'antophyllite se clive au con-
traire parallèlement aux faces d'un hexaïde. La tror
molite et le strahlstein sont , comme le diopside , des
silicates de chaux et de magnésie, renfermant des quan-
tités plus ou moins grandes de silicate de protoxyde de
fer; l'antophyllite, au contraire, parait être analogue à
l'hypersthène et au bronzite, et c'est un silicate de ma-
gnésie et de fer.
Toutefois, jusqu'à présent on n'avait pas constaté
que leur analogie allât plus loin ; car les recherches
assez nombreuses que de Bonsdorff et d'autres minéra-
logistes ont faites sur la trémolite, la grammatite et le
strahlstein , ont toujours conduit à ce résultat, que ces
minéraux contiennent plus d'acide que les augites ayant
les mêmes bases.
Dans mes recherches, j'ai pris pour point de départ
la belle trémolite du val Trémola au Saint-Gotthardt ;
elles démontrent très-bien que cette hornblende trans-
parente est un bisilicate pur comme l'augite blanc,
avec cette différence cependant qu'un atome de bisili-
cate de chaux et 5 atomes de bisilicate de magnésie
forment ici une combinaison isomorphe, tandis que
leur rapport est de i : i dans ï augite.
Trois autres trémolites, provenant de Suède, de l'Ile
Maneetsock , au Groenland , et de Gouverneur, comté
l4 AUGiTES ET HORNBLENOES.
de Saint-Laurent,' dans FÉtat de New-York « ont con-
firmé ce résultat. Il en a été de même pour la belle
amphibole (strahlstein) qui est transparente et gui se
trouve dans le talc de Greiner, dans le Zillerthal « en
. Tyrol , pour celle d' Areodal , qui est bien cristallisée et
accompagnée d'albite , dans laquelle une certaine pro-
portion de bisilicate de protoxyde de fer vient s'ajouter
aux éléments de la trémolite.
Ainsi , d'après leur forme et d'après leur composi-
tion , l'augite et l'hornblende doivent bien être considé-
rés comme isomorphes.
On peut se demander maintenant pourquoi toutes les
analyses faites jusqu'à présent n'ont pas conduit à la
véritable formule de l'hornblende et à ses relations
simples avec l'augite. Gela tient à ce que la séparation
des éléments n'était pas suffisamment exacte, particu-
lièrement celle de la silice et de la magnésie ; la pre- .
mière substance n'était jamais pure et retenait une cer-
taine quantité de magnésie , comme je m'en suis assuré
fréquemment. Lorsque la silice dépasse dans une tré-
molite la proportion de 58 i/3 p. loo, elle n'est pas
pure , mais elle renferme encore un peu des bases et
particulièrement de la magnésie.
Maintenant nous comprenons comment la trémolite
et 1^ strahlstein peuvent prendre par la fusion la forme
et la structure de l'augite ; car il n'y a aucun change-
ment dans leur composition , et U s'opère un simple
changement moléculaire.
L'antophyllite est sans doute aussi une combinaison -
isomorphe d'un atome de bisilicate de protoxyde de fer
avec 3 atomes de bisilicate de magnésie ; une petite
correction dans ses analyses permet, en effet, de faire
concorder sa composition avec celle qui est assigné^
par la théorie.
AU61TE8 ET HOaNBLEMDES. l5
Divition B.
Nous allons maintenant nous occuper des minéraux
du groupe de l'augite appartenant à la deuxième divi-
sion, laquelle est caractérisée par la présence de Toxyde
de fer et par l'absence d'alumine. Parmi ces minéraux,
Tachmite, raegirine et la babingtonite ont la structure
de l'augite, tandis que l'arfvedsonite est une horn-
blende dans toute l'acception du mot.
L'achmite est isomorphe avec l'augite , comme
M. Mitscherlisch l'a démontré depuis longtemps : sa
forme, sa structure et ses mâcl^s sont, à très peu près,
les mêmes. Jusqu'à présent , sa composition chimique
n'avait pas été déterminée exactement. D'après les
analyses de Strëm , Berzélius et Lehunt , on la con-
sidérait comme un silicate de sesquioxyde de fer et de
soude; mais des recherches que j'ai entreprises il y
a douze ans firent voir, contrairement à l'opinion de
M. de Kobell, que l'achmite contenait une propor-
tion notable de protoxyde de for. Par l'emploi de mé-
thodes plus précises, je suis maintenant en mesure de
démontrer la présence de 5 p. i oo de protoxyde de fer
dans l'achmite, et je trouve en prenant la moyenne déplu-
sieurs analyses que l'oxygène des protoxydes (Fe , Na) ,
du sesquioxyde de fer et de l'acide =1:2:6. L'oxy-
gène de l'acide est donc le double de celui des bases ;
par suite , l'achmite est formée de bisilicates ; elle ren-
ferme un bisilicate de soude et de protoxyde de fer et
9 atomes de bisilicate de sesquioxyde de fer. Voici
quelle serait sa formule :
l M\*
:« Si*-f-aFe SI».
L'œgérine est un minéral des environs de Brevig, en
lO AUOITES ET IIOnNRLCNOES.
Norwégc, qui a la forme d*un augite noir. D'après
M. Breitbaupt, qui Ta décrit récemment, son clivage le
plus facile est parallèle aux faces de l'hexaide a , c'est-
à-dire à la troncature des arêtes aiguës du prisme
de l'augite; mais, indépendamment de ce clivage,
j'en trouve un autre assez visible qui forme avec lui un
angle d'environ 87^ Une hornblende noire, qu'on a
aussi appelée œgirine et qui provient de la même loca-
lité , ne mérite pas un nom spécial , car elle* se rap-
proche beaucoup des autres hornblendes qui ont une
couleur foncée.
Dans l'œgirine nous, trouvons les mêmes substances
que dans l'achmite, en outre, environ 6 p. loo de
chaux et surtout plus de protoxyde de fer. Du reste ,
mes analyses établissent que ce minéral isomorphe avec
l'augite est aussi formé de bisilicates; car l'oxygène
des protoxydes, du sesquioxyde de fer et de l'acide
= 1 : 1 : 4 ; en sorte qu'il y a i atome des bisilicates
des deux bases. Gomme les protoxydes sont dans les
proportions d'un atome , l'œgirine doit être considérée
comme une combinaison isomorphe renfermant un
nombre égal d'atomes de protoxyde de fer, de chaux et
de soude.
iFe )
Plattner avait dosé exactement la silice et le fer,
mais non les autres substances. Quant à M. Plantamour,
il faut croire que la matière qu'il a analysée n'était
pas pure.
La troisième espèce est la babingtonite. Ce minéral
rare , dont la découverte est due à Lévy, a été trouvé
seulement à Arendal où il est associé à l'hornblende et
AU6ITES ET HORNBLENDES. I7
au feldspath. D'après les mesures de Lévy et d'autres
trës-détaillées faites récemment par M. Dauber, il appar-
tient au système triklinique (eingliederig). Déjà M. Hai-
dinger avait remarqué sa ressemblance avec Taugite.
M. Dauber montra ses relations intimes avec le rhodonite
(pajsbergite) , et lorsqu'on place ses cristaux dans une
position convenable, ils peuvent être considérés comme
isomorphes avec Vaugite. C'est ce que j'ai constaté en
choisissant les faces du clivage principal comme dans le
rhodonite, c'est-à-dire pour faces latérales de l'hexaide
triklinique. En outre , les angles formés par les plans
des axes , par les axes eux-mêmes , aussi bien que la
longueur relative de ces derneirs, se trouvent à peu près
les mêmes que dans le rhodonite. Seulement, le prisme
rhombe de l'augitc, qui est de 87''6', est remplacé dans
la babingtonite par un prisme rhomboïde de 88°.
Par sa structure, la babingtonite se rapproche
beaucoup de l'hypersthène et du diallage; cependant
elle s'en distingue , ainsi que du rhodonite , en ce que
le clivage le plus facile est parallèle aux faces b dé
rhexaïde (lesquelles forment la troncature de l'angle
obtus dans le prisme de Taugite).
On connaît seulement deux analyses de la babingtonite
qui sont dues à Arppe et à R. Thompson ; toutes deux
sont très-différentes et inexactes ; cependant la première
est moins inexacte que la seconde. Le minéral con-
tient des quantités à peu près égales de protoxyde et de
sesquioxyde de fer, beaucoup de chaux et plus de man-
ganèse que les autres augites , si l'on en excepte le sili-
cate de manganèse. Il ne renferme pas de soude. D'a-
près mes analyses, l'oxygène des protoxydes (Câ, Fe,
Mn) , du sesquioxyde de fer et de l'acide =3 : i : 8.
Par conséquent, la babingtonite est aussi formée de bi-
silicates ; et 3 atomes de bisilicate des bases les plus
TOMB XIV, i858. 2
ig AUGILTES BT UORNBLENOES*
fortes y sont associés à i atome de bisilicate de sesqui*
oxyde de fer.
Càj»
5 Fê I Si» + ¥t Si*.
MÛ
Od voit que la babingtonite est encore un mélange
isomorphe de trois combinaisons»
La dernière espèce de la division que nous étudions
maintenant est rarfvedsonite qui présente une structure
semblable à celle de l'hornblende. C'est la prétendue
hornblende noire qui accompagne Teudyalite de Kan-
gerdluarsuk dans le Groenland occidental ; Brooke l'a
signalée le premier et M. de Kobell en a fait une ana-
lyse exacte. 11 résulte des mesures concordantes de
Brooke, de Breithaupt et de Kobell, que l'angle du
prisme de clivage est de i23** 1/2 à 124° j par consé-
quent il est au moins d'un 1/2'* plus petit que celui de
la véritable hornblende.
M. de Kobell ne connaissait aucun procédé permet-
tant de constater la présence des deux oxydes de fer
dans l'ai'fvedsonite ; il admit que tout le fer était à l'état
de protoxyde. J'ai trouvé cependant qu'il y a seulement
8 pf 1 00 de protoxyde et au contraire 24 p. 100 de ses-
quioxyde.De môme que dansl'achmite et dans l'œgirine,
la soude forme dans la proportion de 10 p. 100 l'un
des éléments principaux de l'arfvedsonite; la potasse,
la chaux, la magnésie et le manganèse n'y entrent au
contraire qu'en petite quantité. Mes recherches mon-
trent que l'oxygène des protoxydes (Nà, Fé, etc.), du
sesquioxyde de fer et de l'acide = 2 : 3 : isO. Comme
l'oxygène de la silice est double de celui des bases, on
voit donc que l'arfvedsonite est également formée de
bisilîcates; elle renferme a atomes de bisilicates de
AUGITE8 ET HOEHBLENDES. 19
soude et de protoxyde de fer, et 3 atomes de bisilicate
de sesquiozyde de fer.
a p. Si» + 3 ¥e Si».
Ces atomes de soude et de protoxyde de fer, en y
comprenant le manganèse et les terres^ sont entre eux
dans le rapport = 1 : 1 ; on doit donc considérer l'arf-
vedsonite comme une combinaison isomorphe d'atomes
de soude et de protoxyde de fer en nombre égal.
Il résulte de ce qui précède que les quatre espèces
minérales composant la division B peuvent être repré-
sentées par la formule générale
mR« Si» + n¥e Si»
dans laquelle m et n sont les nombres simples 1 » 2» 3.
Ces espèces sont isomorphes entre elles, et elles nous
démontrent que le3 proportions des deux bisiliçates peu-
vent varier. Mais elles sont isomorphes avec les sub-
stances de la première division A , on doit donc en con-
clure que le bisilicate de protoxyde est isomorphe avec
le bisilicate de sesquioxyde de fer. En énonçant ce ré-
sultat 9 je ferai remarquer dès à présent que les sub-
stances de la troisième division G, c'est-à-dire les
augites et les bornblendes contenant de Talumine,
présentent absolument la même constitution.
L'isomorphisme de composés n'ayant pas la même
formule atomique est maintenant établi par des exem-
ples si nombreux, qu'il ne saurait plus être révoqué
en doute. Ce n'est assurément pas l'effet du hasard si,
des substances ayant des formules atomiques diffé-
rentes conservent cependant la même forme cristalline.
Les groupes les plus remarquables de la famille des sili-
cates en sont la preuve . notamment le feldspath , la
210 AUGITES £T HORNRLENDES.
t
tourmaline et certainement aussi le mica. On trouve
dans ces minéraux des mono-, bi- et trisilicates , et
néanmoins leur forme ne change pas.
Dans le groupe de Taugite , l'isomorphisme de com-
posés n'ayant pas la même formule atomique s'observe
également, mais c'est dans une autre direction. Ainsi
le bisilicate de protoxyde de fer ou d'un autre pro-
toxyde est isomorphe avec le bisilicate de sesquioxyde
de fer. Qu'il me soit permis de faire une remarque à
cet égard.
On pourrait admettre avec Gerhardt que le fer se
trouve dans le protoxyde et dans le sesquioxyde sous
deux états différents , pour lesquels son équivalent n'est
pas le même et varie -r 3 : 2. Alors 1 atome de sesqui- '
oxyde de fer aurait le poids de 5 atomes de protoxyde ,
pourrait être considéré comme protoxyde et conduire,
dans le cas que nous considérons , à un isomorphisme
de composés ayant même formule atomique. Cependant
l'hypothèse d'après laquelle on admet que l'équivalent
d'un corps est une grandeur variable est assez difficile
à justifier dans l'état actuel de la chimie , et il nous
parait préférable de chercher dans l'hétéromorphisme
des corps l'explication de l'isomorphisme desprotoxydes
et des sesquioxydes.
Gomme G. Rose l'a démontré, quelques métaux,
l'iridium et le palladium présentent un cas de dimor-
phisme ; une de leurs formes, celle qui se rapporte au
système hexagonal (sechsgliedrig) se retrouve aussi
dans le zinc , bien que les métaux électropositifs cris-
tallisent dans le système régulier. Certains faits, no-
tamment les variations de composition des minéraux
cristallisant dans le système régulier et formés d'arse-
nic, de cobalt, de nickel , tels que les speiscobalt (co-
balt arsenical) , lesquels sont représentés par la for-
AUGITES ET HOBNBUND£S. 2 1
mule R"' As'', conduisent d'ailleurs à penser que les
métaux du système hexagonal peuvent également cris-
talliser dans le système régulier, et que les speiscobalt
sont seulement des combinaisons isomorphes.
Il en est de même pour les oxydes métalliques. Nous
savons que certains protoxydes appartiennent au sys-
tème régulier ; ce sont la magnésie , l'oxyde de nickel ,
l'oxyde de cadmium. Les sesquioxydes sont au con-
traire rhomboédriques ; ce sont l'alumine, la glucine,
l'oxyde de fer, l'oxyde de chrome. Mais l'oxyde de zinc
est un protoxyde et cependant sa forme cristalline est
celle des sesquioxydes ; non-seulement il appartient au
même système que les sesquioxydes , mais de plus il
leur est complètement isomorphe ; car le rapport de
l'axe principal aux axes latéraux est -r i : s. Dans ce
cas, il doit donc y avoir dimorphisme ou plutôt isodi-
morphisme. Si l'oxyde de zinc est isomorphe avec le
sesquioxyde de fer, le protoxyde de fer et d'autres pro-
toxydes doivent aussi pouvoir être isomorphes avec lui
et par conséquent il est clair que les bisilicales de ces
oxydes sont également isomorphes.
Division G.
La troisième division do groupe de Taugite est la plus
importante , car elle comprend les augites et les hom-
blendes qui renferment de l'alumine, c'est-à-dire les
minéraux qui forment une grande partie des roches an-
ciennes et modernes. La série des roches augitiques s'é-
tend depuis la syénite et la diorite jusqu'aux laves qui
sont encore rejetées à l'époque actuelle; l'augite ou
l'hornblende y sont associés à un minéral du groupe
des feldspaths, ce dernier étant de l'orthose ou de l'o-
ligoclaso comme dans les roches anciennes , ou bien
du labrador, comme dans la dolerite, le basalte et les
sa AUGITES ET HORI^LENDES.
laves, ou bien de l'anorthite comme dans les laves de
l'Islande et dans les pierres météoriques de Juvenas,
de Jonzac et de Stannern.
Les espèces de cette division sont aussi remarqua-
bles par le développement complet de leurs cristaux
que par leur couleur laquelle est le plus souvent si
foncée qu'elle paraît noire.
Il n'est pas de minéraux qu'on ait analysés plus sou-
vent que ces augites et ces hornblendes, soit à une épo-
que ancienne, soit dans ces derniers temps; j'ai réuni
vingt huit analyses d'augiteet trente-deux d'hornblende.
La comparaison de ces soixante analyses avec dix-neuf
nouvelles m'a conduit à penser que toutes les analyses
antérieures n'étaient pas assez exactes pour qu'on pût
déterminer la composition de ces deux minéraux. J'ai
constaté notamment que presque tous les augites et
hornblendes contenant de l'alumine renferment les deux
oxydes de fer, que de plus dans les hornblendes il se
•trouve une certaine proportion de potasse et de soude,
ce qui n'avait été constaté antérieurement que par un
petit nombre de chimistes et avait échappé à de Bons-
dorif. Quant aux augites ils n'ont pas d'alcalis; c'est ce
qui a lieu du moins pour ceux qui ont été analysés avec
soin par Kudematsch et par moi.
Les augites alumineux se distinguent des horn-
blendes par une quantité d'alumine qui est plus petite
et plus constante (généralement A ^ 6, rarement 8 p.
loo). Dans les hornblendes, au contraire, la quantité
d'alumine varie de 4 à 16 p- 100. La quantité du fer
qui est à l'état de protoxyde est comprise entre 5 et i3
p. 100 dans lès augites, entre 7 et 3 o p. 100 dans les
hornblendes. On sait d'ailleurs par les analyses faites
antérieurement que les augites contiennent toujours
beaucoup plus de chaux (18 à 24 p. 100) que les
AD6ITE3 ET HORNBLENDBS. 25
hornblendes (lo à is p. loo). Je n'ai pas cm néces-
saire de reprendre l'analyse d'un grand nombre d*au-
gites, car il s'agissait seulement défaire une correction
sur la détermination du fer; or l'identité de constitu-
tion atonique avec l'hornblende résulte déjà de l'exa-
men de quatre variétés. Ces variétés sont : i** les
cristaux isolés du Monte-Rossi près de Nicolosi à l'Etna ;
2" Taugite du tuf basaltique d'Hartlîngen dans le Wes-
terwald, qui est accompagné d'hornblende et inti-
mement associé avec elle; 3* le bel augite noir de
Schima dans le Mittelgebirge en Bohême, qui se trouve
en cristaux isolés dans le tuf basaltique ; 4** des cristaux
très-bien formés que j'ai recueillis sur les bords du lac
de Laach.
Avant de discuter les résultats des analyses de ces
augites, je vais m' occuper des hornblendes qui étaient
le point de départ de mon travail et dont l'étude offrait
le plus de difficultés. Elles n'appartiennent pas entiè-
rement à des variétés de couleur foncée; mais quand
la teneur en fer est faible , elles sont vertes (Pargasite , .
Carinthîne) et même presque incolores. Toutes sont
transparentes ; mais celles qui sont foncées le devien-
nent seulement quand elles sont en lamelles minces ,
et alors elles prennent une couleur verte. Le poids spé-
cifique , à la détermination duquel j'ai apporté tout le
soin possible , crott avec la teneur en fer, et varie dans
le Strahlstein de 3,o6 à 3,3g; en sorte que les horn-
blendes sont moins denses que les augites correspon-
dants, dans lesquels le poids varie de 5,35 à 3,38. Une
seule hornblende qui était pauvre en magnésie , la
fausse Aegirine de Brevig, m'a donné .^,4 ; niais elle
contient de l'acide titanique , en sorte qu'elle est vrai-
semblablement mélangée à du fer titane.
J'ai trouvé de petites quantités d'acide titanique
24 AUG1T£S £T IIOANBLENDËS.
dans beaucoup d'hornblendes aussi bien que dans l'ach-
mite; toutefois, il ne m'a pas été possible de décider
avec certitude s'il y était véritablement combiné ou bien
mélangé & l'état de fer titane. 11 est en proportion assez
petite pour qu'on n'ait pas d'erreurs à craindre lorsqu'on
n'en tient pas compte, et d'ailleurs on ne connaît pas la
quantité de fer qui lui correspond. J'ai séparé , aussi
bien que possible , l'alumine de la magnésie , ce qui
n'avait pas toujours eu lieu antérieurement. La teneur
en alcali des homblendes varie entre i 1/2 et 6 p. 100,
et souvent il y a plus de potasse que de soude, quoique
Tinverse puisse également avoir lieu.
Le fluor a été déterminé seulement dans quelques
cas. D'après le rôle qu'il me parait jouer dans ces sili«
cates, il est sans influence sur le calcul de la formule.
«
Toutes les homblendes éprouvent au rouge faible
une perte due à de l'eau qui s'y trouve mécaniquement
interposée; elle varie de 1/4 à 1 p* 100. Au feu du
chalumeau les variétés riches en fer entrent en fusion
et donnent des masses transparentes dans lesquelles
il y a de petites boursouflures; alors, quand elles sont
fluorées elles perdent encore 1 à a p. 100, comme de
BonsdorfT l'a constaté. Ces homblendes fondues font
complètement gelée avec l'acide chlorhydrique.
Voici maintenant les quinze homblendes de cette
division , qui ont été l'objet de mes recherches ; et je
commence par celles qui ont la couleur la plus pâle et
qui sont pauvres en fer :
1* Une hornblende d'un gris jaune, presque incolore,
transparente , d'Edenville, État de New- York. Elle est
en petits cristaux, et elle a été mesurée par le docteur
Dauber, qui l'a mise à ma disposition. Elle contient
6 p. 100 d'alumine et à peine 3 p. 100 de fer, qui pa-
raît être entièrement à l'état d'oxyde.
AUGITES ET HORNDLENDES. S 5
2"" La pargasite de Pargas, en FinlaDde, renfermaot
7 à8p. 100 d'alumine, environ 2 p. 100 de fer, proba-
blement à l'état de protoxyde et de sesquioxyde , ce
qui d'ailleurs influe à peine sur le calcul. Mes résultats
concordent assez bien dans leur ensemble avec ceux de
Bonsdorff, auquel a i/a p. 100 de soude et i i/5 de
potasse ont cependant échappé.
S"* Une hornblende de Monroe , dans l'État de New-
York. Elle est en gros cristaux gris bleuâtre, qui
contiennent 12 p. lôo d'alumine et 4 1/2 P- 100 de
protoxyde de fer, avec une très-petite quantité de ses-
quioxyde.
4"* La carinthine du Saualpe, en Garinthie. Elle est
remarquable par son pleochrolsme , et au dicroscope
elle donne deux images , Tune verte et l'autre brun
rougeàtre. Elle contient environ i5 p. 100 d'alumine,
1 3/4 de sesquioxyde de fer, 4 ^/S de protoxyde de
Xer. C'est a l'augite feuilleté du Saualpe, » analysé par
Klaproth.
Parmi les homblendes noires, j'ai examiné :
1"* Une hornblende en masse compacte et feuilletée
de la diorite de Konschekowsckoi Kamen , près de
Bogoslowsk, dans l'Oural. Elle contient 9 p. 100 d'à*
lumine, 12 p. 100 de protoxyde de fer, 1/4 p. 100 do
fluor et 1 p. 100 d'acide titanique.
a^ L'hornblende noire de Pargas , déjà analysée par
Hisinger et de Bonsdorff. Elle renferme 12 p. 100 d'a-
lumine, 5 de sesquioxyde de fer et 10 de protoxyde de
fer ; ce dernier est en quantité plus grande que dans
les autres homblendes analysées, qui sont au contraire
plus riches en magnésie.
3"* L'hornblende noire d'Arendal; sur laquelle se
trouve la Babingtonite.
a6 AUGITES ET HORNBLEEfDES.
4"* Une hornblende noire et cristallisée de Filipstad,
en Wermland. Ces deux hornblendes renferment lo à
la d'alumine, 4^7 d'oxyde de fer, 12 à i4 de pro-
toxyde de fer.
5** L'hornblende noire de Brevig, dans le sud de la
Norwége, dont l'angle de clivage est de 124** 24'- On
lui donne aussi le nom d'Aegirine. Indépendamment
de 6 p. 100 d'alumine , elle contient 6 2/3 d'oxyde de
fer et 22 de protoxyde de fer ; la magnésie est comprise
entre 3 et 4f niais la proportion des deux alcalis s'élève
presque à 6 p. 100. Comme on l'a déjà remarqué, son
poids spécifique est très-grand, et elle contient 1 p. 1 00
d'acide titanique.
6** L'hornblende de la syénite zirconienne de Frede-
rikâvarn, en Norwége, la seule ^qui eût été analysée
complètement jusqu'à présent, M. Schéerer ayant publié
récemment une analyse dans laquelle les deux oxydes
de fer, ainsi que les alcalis , ont été dosés. Dans deux
variétés diiTérentes il y avait 8 p. 100 d'alumine, 10
p. 100 d'oxyde de fer, 11 à i3 de protoxyde de fer et
5 1/2 p. 100 d'alcali; la potasse et la soude se trou-
vaient d'ailleurs en proportions presque égales.
7'' Une hornblende d'un beau noir, accompagnée de
mica vert jaunâtre et provenant du Vésuve, Elle ne
contient pas de fluor, et quand on la fait fondre elle
perd seulement i/3 p. 100.
8* L'hornblende de Hârtlingen , qui est associée à
Taugite.
9* Les beaux cristaux de Wolfsberg , près de Ger-
nosin, en Bohème.
10* Une hornblende provenant d'une wake basal-
tique de la mine de l'Aigle, près Honnef, dans le Sieb-
engebirge.
AU6ITE8 ET H0RNBLBNDB8. 97
1 1* L'hornblende du trachyte du Stenzelberg , dans
le Siebengebirge.
Ces variétés contiennent n à i5 p. loo d'alumine,
6 à 10 de sesquioxyde de fer, 8 à ii deprotoxyde de
fer, en outre une proportion d'acide titanique, pouvant
s'élever jusqu'à 11/2.
J'ai cherché à comprendre dans mes analyses des
représentants des différents âges géologiques.
Le calcul des augites et des hornblendes, contenant
de l'alumine , peut se faire à trois points de vue diffé-
rents : i""), l'alumine et le sesquioxyde de fer étant con-
sidérés comme bases : 2*) , ou bien comme éléments
électronégatifs : y) , ou enfin le sesquioxyde de fer étant
compté comme base, et l'alumine, au contraire, comme
acide.
Sans entrer dans les détails , je me bornerai à faire
connaître les résultats que donne le calcul dans ces
trois cas.
Quand on considère l'alumine et le sesquioxyde de
fer comme bases, on n'a aucune concordance dans les
rapports d'oxygène des protoxydes, des sesquioxydes
et de la silice ; ces rapports ne sont même pas toujours
simples. En effet, si on représente par i l'oxygène des
deux sesquioxydes, l'oxygène des protoxydes varie de
1 à 7 ; celui de la silice varie dans le même cas de 3 à
i4 ; le rapport de l'oxygène des diverses bases et de
l'acide est d'ailleurs compris entre 1 : 1 et 1 à 1,7. Par
conséquent, d'après l'hypothèse que nous examinons ,
l'augite et l'hornblende seraient représentés en partie
par des monosiiicates , en partie par des mono et des
bisillcates en proportions très-variables , tandis qu'au
contraire toutes les espèces minérales de ce groupe
sont des bisilicates. Il faut nécessairement conclure
de cette discordance que dans ces minéraux l'alumine
a 8 AUGlTfiS £T HO&MBUNDES.
et le sesquioxyde de fer ne jouent pas le rôle de bases.
Maintenant ces deux substances sont-elles électroné-
gatives? Ce que BonsdorfT avait admis pour Talumine,
a-t-il lieu aussi pour le sesquioxyde de fer? En considé-
rant ces deux substances comme acides « on trouve que
l'oxygène des protoxydes étant représenté par i « celui de
Tacide varie de 9 à 9,8 ; en sorte que l'on a tantôt des
bisilicates» tantôt des combinaisons de trisilicates en
diverses proportions. Cette seconde hypothèse ne donne
donc pas encore de concordance entre les formules des
espèces minérales appartenant au groupe de l'augite.
Je trouve, au contraire, que malgré toutes les diffé-
rences dans la teneur des augites et des hornblendes
en alumine et en oxyde de fer, la somme de l'oxygène
des protoxydes et du sesquioxyde est à celle de l'oxy-
gène de l'alumine et de la silice à très-peu près -f 1 : 9 ;
la moyenne de vingt analyses donne même la propor-
tion 100 : 199, au lieu de 100 : 900. D'après cela je
puis donc admettre que dans les augites et dans les
hornblendes contenant de l'alumine, le sesquioxyde de
fer joue le rôle de base , et l'alumine celui d'acide. Co
sont des bisilicates comme toutes les autres espèces
minérales de ce groupe, mais ils sont engagés avec
des bialuminates dans des combinaisons isomorphes.
Au premier abord, il peut paraître extraordinaire
que l'sdumine et l'oxyde de fer présentent ici des pro-
priétés électrochimiques contraires ; mais quoi que ces
substances aient la même formule et quoi qu'elles soient
isomorphes, rien n'indique que cela ne puisse pas avoir
lieu quand elles sont engagées dans une même combi-
naison.
Une seule hornblende, la carinthine, bien qu'elle pa-
raisse pure et non décomposée , ne donne pas des ré-
sultats concordants avec ceux des autres analyses, Sa
AUGITES ET H0RNBLENDE3. 29
proportion d'alumine e^t trop grande, et c'est seule-
ment quand on en prend 2/5 pour les bases et 3/5 pour
les acides, qu'elle se laisse représenter par la formule
des bisilicates.
Les augites et les hornblendes de la division que nous
venons d'étudier, sont des associations isomorphes, mais
variables, d'une même combinaison , car la proportion
de l'aluminate est généralement moindre pour les pre-
mières espèces, et dans l'augite la quantité de chaux
augmente beaucoup. Il est assez intéressant d'observer
que les augites alumineux renferment très-souvent
1 atome de chaux pour 1 atome de magnésie, comme le
diopside, iandis que dans les hornblendes alumineuses
le rapport des deux bases varie entre 5 : 6 et 2 : 5.
Quand on compare les cristaux d'augite et d'horn-
blende qui sont intimement associés dans un même gi-
sement, comme à Hârtlingen, il est facile de mettre en
évidence la diiïérence qui existe entre les proportions
atomiques de leurs éléments. Elle est donnée par lef;
nombres suivants :
Fe : Câ : Mg Fe : R A! : Si
Augiic. . . = 1 : 3 : 3 1 : 21 1 : g
Hornblende = 3 : 5 : 8 1 : i5 i : 4
Division D.
La quatrième et dernière division du groupe de l'au-
gite ne comprend jusqu'à présent qu'une seule espèce,
le tripbane ou spodumène. Son isomorphisme avec
l'augite a été démontré par M. Dana et par moi. Sa
forme est absolument la même ; et mes analyses pu-
bliées en i852 et i855 ont fait voir que c* est une com-
binaison de bisilicate, contenant 1 atome de bisilicate
de lithine et de soude , avec 4 atomes de bisilicate
3o AUGITBS ET HORNBLBNDB&.
d'alumine, dans lequel l'alumine joue par conséquent
le rôle de base.
— En résumé, je crois aroir démontré que Taugite
et rhomblende sont les types d'un groupe important
de minéraux, qu'on pourrait appeler le groupe des
bisilicates.
TRAVAUX DU LABOBATOIRE DE SAUTT-ÉTIENNE (LOIBE). 3 1
TRAVAUX
DU LABORATOIRE DE L^tCOLZ DES Mllf EUR8 DE SAINT-ÉTIERZIE (LOIRE).
(Extrait.— Année iSST.)
de eaivre
de la proTince
de HnelTa
(Eepagne).
f 0 Travaux de Bl. ImlDi profeaaear de ohimie et de métallorgie.
Un bon nombre d'échantillons de ces minerais ont déjà été BstaiaetanaWses
examinés Tannée dernière , à la saite de mon premier voyage de minérale
en Espagne. Retourné snr les lieux cette année, j'ai recueilli
de nouveaux échantillons et j*ai dû particulièrement étudier
sur eux ainsi que sur ceux de divers envois de la compagnie
française de Iluelva, une question fort importante pour celle-
ci ; la différence entre les rendements par voie sèche et par
voie humide.
Par les analyses de Tannée dernière, J'avais reconnu que les
minerais de Uuelva pouvaient être considérés comme de la
pyrite 4e fer avec a à 3 p. loo de sable, silice ou argile,
imprégnée de pyrite cuivreuse, Tensemble pouvant contenir
de 1 à 10 p. loo de cuivre. De ces premières analyses compa-
rées à celles faites par divers essayeurs, Je concluais à une
teneur moyenne de cuivre de 3 à â p. loo.
Les nombreux dosages de cuivre que J'ai refaits cette année»
sur les produits de Tkaniê , la mine la plus importante de la
compagnie de Huelva, établissent la même moyenne de teneur,
au moins pour les minerais expédiés en Angleterre; elle s'est
même élevée à A i/s p. loo à la fin de iBôy. Or, les fondeurs
anglais qui achètent ces minerais pour soufre et pour cuivre,
se refusent à estimer le rendement en cuivre, par la voie
humide; les habitudes du marché anglais et notamment du
pays de Galles étant de tout essayer par voie sèche. Appliquant
donc aux minerais de Uuelva leurs méthodes ordinaires d'essai,
des teneurs de 5 à ^ p. loo, ils tombaient à 1 1/3, a ou a i/4
p. 100 : c'est^A^re que la compagnie de Huelva éprouvait une
perte moyenne de ko à ^5 p. 100 de la teneur réelle de ses mi-
nerais en cuivre ; souvent même la différence s'est élevée A 60
et 65 p. 100. D'un autre côté , aux premières réclamations des
\
0« TRAVAUX DU LABORATOIRE
vendeurs, les essayeurs anglais avouèrent que les différences
accusées par leurs premiers essais, entre la voie sèche et la
voie humide , leur paraissaient excessives et qu'ils les attri-
buaient à la grande difficulté que présentaient des minerais de
cette nature fondus par leur procédé ordinaire. Ce procédé
pour les mineraiê bruti consiste en cinq opérations :
1* Grillage Incomplet de minerai réduit en poussière (ao à
25 grammes).
a* Fusion pour régule du produit grillé, additionné de spath
fluor, de chaux et d*un peu de borax.
7i' Grillage à peu près complet du régule*
W Fusion du produit avec mélange de flux noir et flux blanc,
pour cuivre noir.
5° Affinage et raffinage de cuivre noir pour cuivre fin. Cet
affinage comprend : i ' une première fusion du bouton de cuivre
noir avec du flux blanc, pour une perle de cuivre rouge; a* une
seconde et quelquefois une troisième fusion au flux blanc pour
perle de cuivre fin. Enfln, les scories d*affinage sont reprises
au flux noir, pour bouton de cuivre noir, qu*on raffine généra-
lement encore pour seconde perle de cuivre fin, ajoutée à la
première pour avoir le rendement En appliquant ce procédé
fait pour les minerais généralement quartzeux et pauvres de
r Angleterre etdePirlande , en rappliquant aux pyrites presque
pures de la province de Huelva , les résultats étaient loin d^ètre
satisfaisants, de Taveu môme des essayeurs anglais. A la pre*
mière fusion pour régule, destinée à concentrer sans perte le
cuivre dans une matte riche, les essayeurs perçaient leurs
creusets presque à chaque opération, et généralement aussi
perdaient une partie du produit utile. Ces inconvénients tenaient
évidemment à la présence du spath-fluor et sans doute & son
action sur la silice des creusets. J*ai alors, tout !en modifiant
la nature des fondants employés, cherché & supprimer dans la
fonte pour régule le grillage préalable, trouvant avantage à
diminuer par là le nombre des opérations.
Le minerai de Huelva perdant par simple calclnation au rouge
et & vase clos, près de la moitié de son souft^e. J'en prenais
35 grammes que, par calcination, dans le creuset même des-
tiné à la fonte pour régule , Je réduisais à 19 ou ao grammes.
Ces 19 ou ao grammes étaient mélangés à i5 grammes de nitre,
a5 grammes de borax fondu et calciné. Sur le mélange intime
de ces matières Je Jetais une couverture de sel marin décrépite
DE SAINT*^.TiEN{S£ (lOIRE). 53
do 1 à 3 centimètres d'épaisseur. Cliauffé ientement d^abord
pendant a5 à 3o minutes, puis, quand l'action du nitre et VeU
fenrescence étaient passées « soumis à un bon coup de feu de
lo minutes» le bain très-liquide était coulé ou refroidi dans le
creuset même qu'on cassait ensuite. J'obtenais ainsi une scorie
noire parfaitement vitrifiée et Un culot de régule généralement
bien détaché du creuset et de la scorie. Avec des minerais de
3 à /i p. 1 code teneur et les proportions de fondants en minerais
indiqués plus haut, le régule pesait ordinairement de 6 à 8 gr.
Les scories de tous mes essais étaient reprises par voie hu*
mide : tant que Je conservais les proportions de nitre indiquées,
cet essai accusait à peine quelques traces de cuivre. Lorsqu'on
augmentait la proportion de nitre pour arriver, par cette pre-
mière fusion , à un régule plus riche et par conséquent à un
poids moindre, c'est-à-dire a , 3 ou /^ grammes au lieu de 6 à 8,
la scorie accusait des teneurs de 0,90, o,a5 ou o,3o p. 100 de
cuivre. Comme d'ailleurs Je n'avais constaté dans mes essais
aucun percement de creuset , J'en conclus naturellement que
la fusion pour régule en une seule opération avec mélange
convenable de nitre^ borax et sel était préférable au grillage
suivi de fusion au spath-fluor du procédé anglais et que les
pertes en cuivre provenant de cette opération , pouvaient être
évitées. Pour avoir d'ailleurs une appréciation exacte de l'amé-
lioration qu'on pouvait espérer de ces modifications, J'envoyai
aux essayeurs anglais un de mes régules provenant d'un minerai
qui , par voie humide, donnait 3,98 p. 100 de cuivre. Ce régule
fut soumis aux autres manipulations ordinaires du procédé
anglais et donna un rendement en cuivre fin de 3,56, soit une
différence de i.fta ou 36 p. 100 de la teneur réelle entre la voie
sèche et la voie humide. D'après cela, il y avait donc amélio-
ration , mais la perte était encore fort grande, et pour en re^
connaître les causes Je poursuivis l'essai des régules pour cuivre.
Je grillais les régules dmorf, alternant vers la fin de l'opération
par grillages et coups de feu, avec addition de poussière de
charbon et carbonate d'ammoniaque , afin de faire disparaître
tout le soufre et le peu d'arsenic que renfermaient les régules.
Après ce grillage , Je fondais avec a à 3 parties de flux noir,
i/ft partie de borax fondu et couverture de sel. Tobtenais ainsi
des boutons de cuivre sans pellicule de matte quand le grillage
était bien fait La plupart des culots s'aplatissaient sous le mar-
teau en feuilles d'un demi-millimètre d'épaisseur, sans crique
T0¥E XîV, i858. 5
34 TRAVAUX DU LABORATOIRE
importante, avec couleur de cuivre assez pur. Quelques-uns
seulement criquaient sous le marteau et offhiient dans la cas-
sure des nuances Jaunes et sombres. Les premiers, repris par
voie humide, n*accusaicnt que des traces indosables de soufre;
les seconds au contraire, après une attaque à Teau régale,
donnaient une proportion notable de plomb, de soufre et d*ar-
senic; mais c*étaient les moins fréquents, les minerais de
Uuelva ne paraissant plombeux que par exception.
Si Ton Jette les yeux sur les résultats du tableau suivant, on
voit quejusqWà la fonte pour cuivre brut^ la différence entre la
voie sèche et la voie humide reste dans des limites bien infé-
rieures à celles accusées par les essayeurs anglais. U devient
aussi évident que la principale cause de perte est dans le raffi-
nage des culots do cuivre brut. Si l'on tient compte de la nature
du flux employé » de la répétition des opérations et enfin de la
petitesse des culots sur lesquels on opère (o*,5o à o^tô), on
comprend aisément que le déchet en cuivre soit énorme, quand
on se propose d'arriver, comme les essayeurs anglais, à du
métal pour ainsi dire chimiquement pur.
rai soumis d'ailleurs plusieurs de ces petits culots de cuivre
à cette série d'opérations au flux blanc , avec des poids de cuivre
brut do G», 70 , o«,76 et o»,8o ; je n'obtenais que o%45 à o«,6o de
cuivre fin , soit un déchet de a5 p. 100 environ par le seul fait
du raffinage.
J'ai alors appliqué aux culots le procédé d'affinage allemand ,
c'est-à-dire par coupellation : deux boutons de o«,76 et o'^yi
m'ont donné ainsi en cuivre malléable, o',68 et o',66, soit 10
à 11 p. 100 de déchet qui, ajoutés & 10 ou 1% p. 100 de perte
provenant de la fusion pour régule et pour cuivre brut , con-
stitueraient une difi*érence totale do ao à a5 p. 100 do la teneur
réelle entre les rendements par voie sèche et par voie humide ,
au lieu de /ko et souvent même au delà de 5o p. xoo comme
c'est arrivé lors des premiers essais anglais. Au surplus , on
voyaiu le déchet du raffinage en petit, atteindre 96 p, 100,
quand, en grand, sur des cuivres bruts qui ne sont certaine-
ment pas plus purs, il ne dépasse pas la à 16 p. 100 , il est évi-
dent que l'essai n*a plus pour but de déterminer la teneur des
minerais , et qu'en tous cas il doit indiquer un rendement plus
faible que celui réalisé en grand. Les acheteurs ou fondeurs
anglais l'avouent d'ailleurs eux-mêmes : ils ajoutent qu'ils
tiennent compte, au moment de l'achat, du boni probable
DE SAJOT-ÉTIENNE (LOIKB). 55
quMls auront en grand sur Tessai en petit ; mais comment e:i
tiennent-ils compte? c'est un mystère de plus dans rétablisse-
ment si obscur des calculs du Standard (i)l
Résultats de Vune des séries Cessais {voie sèche et voie humide)^
sur des minerais crus.
nùUB DU KATIR»
d'expédilion.
Lescan
Caurioa
Shaanon
Zoiiare
Brillant
Maria Amalia. . . .
California
Esther
Express
Croz GoniaWes. . .
Qaeen of the West.
22
g
«
^s
•S «
11
PO
e mine
§î
2*
•o
gr-
gr.
gr.
3,59
25
19,20
8
3,70
19,20
8
3,19
19,45
5,92
5,38
20,15
9,10
1,83
20,80
3,40
3,19
20,20
7,30
3,60
19,40
7,60
3,25
19,10
6,00
3,20
19,10
6,50
3,59
19,40
6,20
4,40
19,30
5,40
•S s
«
■Cl
fr.
0,83
0,77
0,73
1,168
0,28
a 1
À s
• o
3,82 0,27(1)
8,08 0,62
2,92 0,27
4,672 0,70
1,12 0,71
■aitisé («bien n eilst i9 einre
aatelaipé 4« aattc).
Ciiot é« eiiTTf et utte.
0,47
0,82
0,95
1,88 Bsiq. 1,32
3,28
3,80
0,31
0,70
fioîa. Tons les dosages par toie humide, ont été faits en dissolvant 2 on
3 grammes de minerai cru dansTeau régale, évaporant à sec et reprenant
par l'acide chlorbydrique. La dissolution CIH filtrée était traitée par
le sulfocyanure de potassium. Le précipité recueilli et lavé avec soin
était calciné à vase clos avec un léger excès de soufre pour CuU. En opé-
rant ces dosages par voie humide, |'ai recherché le plomb, le zinc et rar-
senic. Le minerai de Lescan m'a donné o,40 pour loo de plomb et des
traces d'arsenic. Aussi le culot (A) avait besoin de raffinage. Le Cruz-
Gonxahes tenait quelques millièmes d'arsenic et la plupart de& autres
en accusaient des proportions peu considérables.
Les minerais bruts de Huelva étant vendus en Angleterre
pour cuivre pt pour soufre , j'ai fait sur une série de six échan-
tillons le dosage de ces deux corps. Voici les résultats :
N'* 1. Cuivre (p. loo)
3,96
No 2. -
3,92
N« 3. -
4,02
No 4. -
3,85
N« 5. — . . . î .
3,95
No 6. -
3,92
Soufre.
47,46
47,25
46,90
47,05
46,80
46,90
Les minerais pyriteux de Huelva ont été accueillis avec assez
de faveur en Angleterre , où , à cause de leur forte teneur en
soufre , on les a appliqués avantageusement à la fabrication de
Tacide sulfurique.
On les grille dans des fours ^à cuve, où le soufre sert lui-
Dosages
pour cuivre
et soufre
d'un aatre envoi.
EsMisetanalyscs
des minerais
grillés , c'est-à-
dire résidus de la
fabrication de
Faeide sulfurique
aDgIais.
(1) Voyei i ce sujet iea corrections indiquées déjà par M. Leplay dans son
mémoire sur les fonderies galloises {Ann. des Uines, 4" série, t. XIII, p. 5S3.
3G
TRAVAUX DU LABORATOIRE
PorporUoB
de soal\re.
Proporilon
de BuKêle
de cuivre.
même de combustible. Ces fours, dont la coupe Yertlcale cl-
joiiito suint à donner une idée, communiquent directement
avec les chambres de plomb. Pour les mettre en roulement,
on commence par les porter au rouge avec de la houille; oa
charge alors du minerai par petites portions, toutes les trois
ou quatres heures, à peu près. On passe ainsi, par four et par
vingt-quatre heures, d'une tonne et demie & deux tonnes de mi-
nerai brut, la combustion ayant lieu sur une hauteur de i» à
i5 centimètres environ.
J*ai examiné les produits fixes , c'est-à-dire les résidus de ce
grillage appliqué aux minerais de Huelva, dans le but de sa-
voir : 1* quelle proportion de soufre on peut retirer encore des
résidus , et i* surtout combien ils tiennent de sulfate de cuivre.
1* La proportion de soufre est fort variable; pourtant elle
monte rarement au-dessus de 1 1 à i a p. i oo , et elle ne descend
Jamais au-dessous de 3 à 4 p. loo (en moyenne ti à /^,6o p. loo,
y compris le soufre des sulfates).
a* La proportion de cuivre sulfatisé pendant le grillage doit
varier suivant Tallure plus ou moins chaude du four et suivant
la rapidité de Topération : avec une opération suffisamment
lente, il paraît possible d'augmenter beaucoup la sulfatisation
du cuivre. Toutefois» ce que Ton peut conclure des analyses
suivantes , c'est qu^en général il n'y a dans les résidus que 5o
à 55 p. 100 du cuivre, à l'état de sulfate ou soluble dans l'eau,
le reste étant à l'état d*oxide , mais turtout de sulfufe.
RétuUats d> analysé sur un §nv<ti â$ 5 échantillons.
il
pour 100 do réildn.
9
S
4
S
û. Acide talfuriqae fi,ST
6. Oxyde de cuivre 2,S3
e. Proioxyde ei peroi|de de fer. 3,09
Acide tttifurique d,3a
«1
OOITll
il
1,86
2,13
3,ftO
1,54
1,50
9,00
0,10
9,00
1,40
I
8.49
4,13
3,00
8,80
9,00
•oorai
^S
21
9,13
9,51
U,09
1,83
1,83
-4
1,00
3,00
9,8T
3,30
Rendemeot D'après ces analyses, on voit que ces résidus sont composés
'*.îiodf*de8M?' P''^*!^^ exclusivement de peroxyde de for et ne tiennent plus
DE SAINT-ÉTlENNE (LOIRE) . i>7
asHOz de soafre , soit à Tétat de sulfates , soit à Tétat de sul-
fures , pour être directement soumis à une fonte pour matte.
Les essayeurs anglais mélangent une certaine proportion de
soufre en fleur et les fondent pour régule (matte riche) , à
l'aide du même flux que pour les minerais crus. Ils éprouvent
ainsi les mêmes difficultés, c'est-à-dire les percements de
creusets et la perte de matte. Je n*ai rencontré aucun de ces
Inconvénients en procédant ainsi qu'il suit ; lo^ lô, ao ou 35
grammes de résidus , mélangés à i , 3 ou 3 grammes de soufre
en fleur, étaient fondus avec addition de 30 ou 5o grammes de
borax calciné ou fondu , sous une couverture de sel décrépité.
J'obtenais ainsi un régule à i5, 30 ou 35 au plus pour 100 de
cuivre, que Je grillais à mort et fondais ensuite au flux noir
pour cuivre brut Quand le grillage était bien fait, le culot de
cuivre était généralement assez malléable. Voici les résultats
obtenus avec les cinq échantillons analysés plus haut :
N" I. Caivre p. loo, par voie téche 3,oo
N* ». — — 4,00
N» 3. — ~ 8,40
N« 4. — — 8,40
N» 5. — — . . . , 3,30
Depuis longtemps déjà on songe à faire arriver les eaux des di- Eam du Furens.
verses sources du Furens dans la ville de Saint-Étienne. Ce projet
a été étudié de nouveau dans ces derniers temps par MM. Graefl*,
ingénieur en chef des ponts et chaussées, et Conte-Granchampt
Ingénieur ordinaire. Sur la demande de M. Tingénleur en chef
Graeff, j'ai examiné les eaux prises aux sources mêmes dont il
s'agit Soumises à l'ébullition, ces eaux ne se troublent pas.
Seulement, lorsqu'elles sont suffisamment rapprochées, ré-
dultes, par exemple , d'un 1/3 litre à 1/6 de litre, elles aban-
donnent de légers flocons blanchâtres , sans doute un peu de
matières organiques et de silice. Le résidu obtenu par Téva-
poration est d'un blanc légèrement grisâtre , mais l'absence de
toute matière noire ou brune dans ce résidu , même après qu*il
a été légèrement calciné , prouve que la proportion de matière
organique qui s'y trouve est très-faible. Un seul des résidus ob-
tenus a laissé une petite bordure d'un brun jaun&tre sur les
bords de la capsule d'évaporation. Le résidu d'évaporation re-
pris, sans avoir été calciné, par de l'acide azotique n'a pas
donné d'effervescence , pas plus que les eaux elles-même^ % à
quelque état de concentration qu'on \e§ prit.
38 TBAYAUX DU UBOBATQIRE
Quatre demi-litres ôyaporés successivement à sec ont donné :
U r% on résida de 0>,07
Le 2% un rébidu de C.oa
Le 3% un résidu do o,«o4
Le Vt un reiidu de oSOT
ToUl oS2i
Go résidu a été reprlH par Teau aciduléo, qui a laissé un
autre résidu Insolublo de o'^ogSoo, composé i\ pou près exclu-
sivement do silice. Quant aux parties solublcs, elles se compo-
saient de chlorures et sulfates alcalins et calciques dans les
proportions suivantes :
Aolde Bulfurique. . . . # 0,03T0P \
▲olde ohlorhydrlque o,oii4o I avec det traces de ma-
Chaui 0,02530 î gnésie
Alcalis (par différence) 0,04921 ;
Un domi-lltre do ces eaux a été soumis & la distillation pour
recueillir Talr et Tacldo carbonique contenus on dissolution
dans Tcau ; par accident, le mosurage n'a pu être complété ,
mais il y avait un résidu gazeux très-notable.
En résumé , comme il était facile à prévoir, a la nature dos
terrains sur lesquels passent ces sources du I^^urens, les eaux
qu'elles fourniraient à Saint-Étienne sont infiniment peu char-
gées en sels fixes et paraissent propres à tous les usages indus-
triels ou domestiques,
Hechercbes La méthode de cémentation des minerais de cuivre parait
sur le grillage ^yQjr ^^^ imaginée d'abord pour le traitement des eaux char-
cuivre pyritettz. ^^ do sulfate de cuivre, qu'on retirait directement des mines.
Perf ti e- ^^^™P^^ ' Rammelsberg (Ilartz); Schmollnitz (Hongrie), tle
me^nupossibUs d'Anglosoy; Rio-Tinto (Espagne).
de certaines piug récemment, on a appliqué avec plus do succès le pro-
de cémeniailon. ^^^ ^^ Cémentation h des minerais oxydés pauvres. Ainsi , à
Stadtberg (Westphallo) , des grès et schistes, tenant de i à lo
p. 100 de malachite , sont soumis h des vapeurs d'acide sulfu-
rlque; par le lavage, on obtient du sulfate de cuivre, qu'on
traite par le fer pour en précipiter du cuivre de cément (i).
On a souvent proposé de traiter les minerais pyriteux pau-
vres par des procédés analogues. Ainsi , dans plusieurs con-
trées do rAllemagne et notamment à Linz, on grille complète-
ment les minerais pyriteux, et les résidus de grillage sont
(1) Ànn. dêi Minêi, 4« série, t. I, p. 477, TraUement du cuivre par eéiMn-
uiêUrn dam la WeitpïiiU, par M.UelesM.
DB SAIlfT*ÉTI£NNE (LOIRE). 30
soumis & raction de vapeurs snlfuriques produites au moyen
même de l^acide sulfureux obtenu dans le grillage de la matière
brute comme à Sladtberg.
Dans d'autres contrées, en Jiussie^ en Italie et en Egpagne^ Cémenuiion
on traite un peu différemment tantôt des pyrites de fer cui- ciproduits'd'art
vreuses , tantôt des mattes cuivreuses provenant de la fusion sulfurés.
de minerais de plomb et de cuivre. Ainsi, dans Tune des usines
deTempire russe on pulvérise des mattes plombo-cuivreuses, et
^es grillant sur la sole d'un four à réverbère, on obtient un
produit qui, lavé, abandonne la presque totalité de son cuivre
à rétat soluble. En France , à Vizille , dans le département de
risère , on grille aussi des mattes en tas à plusieurs feux, et les
produits du grillage sont lavés par les eaux , où l'on fait rendre
les gaz du grillage.
Enfin, en Espagne et en Italie, des pyrites de fer presque Cémeniation
pures (de la nature de celles de la Huelva) sont grillées en tas ; cuWreuws . ^^
les résidus sont lavés à Feau pure et les eaux sulfatisées trai*
tées par le fer pour cuivre de cément.
Dans ces modes de traitement des minerais pyrito-cuivreux ,
où Ton a pour but d'utiliser directement le soufre de sulfures
pour sulfatiser le cuivre, Popération du grillage devient le
point capital. Taî entrepris quelques recherches sur les pro-
duits qu'il peut donner, suivant les circonstances dans les-
quelles on Peffectue.
Par l'examen des résidus du grillage dans les fours anglais. Grillage
nous avons vu précédemment qu'il n'y a guère plus de 5o à 55 ^^'^^ijl^air""
p. 100 du cuivre contenu qui en sorte à l'état soluble. La cé-
mentation, appliquée à ce mode de grillage, donnerait donc
US à 5o p. loo de perte.
J'ai examiné plusieurs échantillons de minerais grillés en tas^ Grillage en tas,
par la méthode d'Agordo, épuisés par Peau de leur sulfate de *" fragments.
cuivre, et dont la teneur avant le grillage était de a à a,6o
p. loo. J'y ai retrouvé de o,8o à i,io et même i,5o à 1,70. Il
semblerait, d'après cela , qu'on ne retire pas plus de Uo à 5o
p. 100 ou même quelquefois moins d'une cémentation qui pro-
cède par le grillage en tas. Un fait d'expérience qui prouve
qu'en effet il reste beaucoup de cuivre dans les résidus, c^est
que mis en tas et exposés aux influences atmosphériques, ils
donnent encore à la longue une proportion notable de sulfate.
Gela montre aussi que c'est surtout à l'état de sulfure que le
c«lvpe demeure dans les résidus.
_k. j
4o TRAVAUX DU LABORATOIRE
KitMisde grillage ^^ moi-môme, dans le laboratoire, cherché & réaliser les
au laboratoire, conditions d*un grillage en tas. Dans la cuve d*un fourneau de
coupelle, préalablement chauffée au rouge, Je chargeais des
fk*aginents de pyrites de Huelva ; ils s*enflammaient et conti-
nuaient à brûler pendant deux ou trois heures: Je laissais d'ail-
leurs le feu s'éteindre de lui-môme. En retii*ant alors les ré-
sidus, je remarquais que les fragments où la pyrite était mé-
langée de gangue quartzeuse en certaine abondance, étaient
complètement grllléis et paraissaient être du rouge d'Angleterre
pur; au contraire, ceux qui provenaient de pyrite plus com-
pacte et plus pure offraient & la cassure un noyau enrichi de
pyrite cuivreuse, Tenveloppe ferreuse formant toutefois la plus
grande épaisseur. La formation de ces noyaux est un fait bien
connu; elle est utilisée comme moyen de concentration en
Suéde et à Agardo , en Italie ; la richesse en cuivre y est assez
variable et peut s'élever à Uo ou 5o p. loo. Les contours de ces
noyaux sont marqués par des lignes très-nettes (au moins dans
les pyrites pures et compactes) d'un Jaune qui rappelle la py-
rite de cuivre pure : extérieurement à ces lignes, on voit
Toxyde de fer poreux retenant des proportions variables de fer
et de cuivre; intérieurement^ de la pyrite ordinaire non altérée
encore. Cette succession de zones suffit pour expliquer la for-
mation de ces noyaux : par l'action de l'air à la surface exté-
rieure du noyau les sulfures se grillent pour donner un mélange
de sulfates et d'oxydes de fer ou de cuivre ; l'oxyde de cuivre
réagit constamment sur le soufre des sulfures de l'intérieur, qui
tend d'ailleurs, sous l'influence de la chaleur, à s'échapper de
dedans en dehors ; le cuivre sulfuré, produit par cette réaction,
au contact même de la masse intérieure des sulfures, se soude
ou fond avec eux. L'enrichissement doit donc croître avec les
progrès du grillage, mais toujours vers la surface de séparation
des sulfures encore bruts et de la croûte d'oxyde déjà formée,
n est clair aussi que plus le grillage sera lent et plus la pyrite
sera pure et compacte , de manière à ne pas se laisser pénétrer
irrégulièrement par Tair, plus aussi ces noyaux riches se for-
meront aisément Enfin les fragments, et surtout les plus gros,
donneront plus de noyaux que les menus. L'expérience a , en
effet, montré, en Suède et en Italie , que les fragments d'une
certaine grosseur étalent ceux qui convenaient le mieux à ce
grillage de concentration. D'après M. Durocher, on a constaté
ausfli, il y a d^à longtemps, que les plus petites veines de
I)E SAINT-ETIENNE (LOIRB).
4l
gâDgoe dans les pyrites cuivreuses de Falhun et autres mines
semblables, arrêtent la production des noyaùx.lQuoiqu'il en soit
des causes de cette concentration du cuivre dans les sulfures
non atteints par le grillage, il résulte de ce qui précède que
dans le grillage en tas, la plus grande partie du cuivre contenu
dans le minerai brut peut rester ainsi à Tétat de sulfure dans
les résidus du grillage. Si Ton ne fait, comme en Suéde et en
//a/t>, le triage des parties grillées et des noyaux, on est donc
exposé h ne retirer par dissolution qu*une proportion insigni-
âante do cuivre. La moyenne, des minerais que Je soumettais
au grillage dans la cuve du four de coupelle tenait de 3,5o à
d,8o de cuivre : Je n'en ai Jamais retiré par dissolution , môme
à l^eau chaude, plus de i,5o & 1,80 p. 100.
Au lieu de griller les pyrites brutes en fragments , Je les ai
réduites en poussière assez fines etje les ai soumises au gril-
lage lent sous la moufle d'un four à réverbère. Toperais sur 6,
10 au 16 grammes. Le grillage était conduit très-lentement,
avec des brassages fréquents, à* une température qui ne dé-
passait Jamais le rouge sombre ou le rouge naissant : le mi-
nerai était presque toujours maintenu sur le devant de la
moufle.
Des minerais deiTtfWva, de Jtio-Tinto^ etc., dont la teneur
variait entre 3 et 4 p* 100, grillés de cette manière, lavés à
Teau chaude, m*ont donné des résidus qui ne tenaient plus que
o,5o & 1 p. 100 de cuivre, c*est-àr<lire que, par un grillage ainsi
conduit, on retirerait donc des 3/4 aux 4/6 du cuivre contenu.
Ces résultats sont assez d'accord avec ceux constatés en
^rand dans le traitement des mattes bocardées par grillage
et dissolulion (fonderie de Smfeffsskyschen (Russie). Au reste,
ce qui a été dit précédemment de la cause des pertes occasion-
nées par le grillage des fragments en tas, montre clairement en
quoi le grillage des pyrites bocardées sur la sole d'un four à
réverbère est supérieur au premier. Outre la perfection beau-
coup plus grande qu'on ^ut y obtenir dans l'oxydation, le ré-
verbère laisse encore à l'ouvrier 'le très -grand avantage de
pouvoir y régler la chaleur comme il convient à la conservation
du sulfate du cuivre formé.
D^un autre côté, on est encore moins étonné de ces résultats,
si Ton se rappelle ceux que Ton obtient aujourd'hui par Tappli-
catiOD courante du procédé Ziervogel, au traitement des mattes
eoivreoses do Mansfeld pour argent SI , avec une matte relati-
Griilfffe
de minerai!
polYèrifés.
42 TRAVAUX DU LABORATOIKE
vement pauvre en soufre, on parvient par le grillage à une
sulfatisation parfaite de l'argent, on peut légitimement es-
pérer, avec un minerai presque exclusivement composé de py-
rite de fer et de pyrite ou de sulfure de cuivre, la sulfatisation
à peu près complète de ce dernier métal» en se plaçant toute^
fois dans les mêmes conditions d'exécution du grillage, c'est-
à-dire en broyant le minerai et en conduisant le grillage avec
précaution. La seule différence sera dans la température plus
basse qu'il faut conserver à la fin de l'opération , pour ne pas
décomposer le sulfate de cuivre. Il y a plus , le miDerai brut
dont le cuivre par le grillage ou la calcination en tas ou en
fours anglais, se transforme en sulfate et sulfure ou noyau en-
richi , devient par là aussi très-facile à pulvériser. Une fois
pulvérisé ou moulu, si l'on achève son grillage à basse tempé-
rature, on produit encore sa sulfatisation à peu près complète.
Ainsi des résidus , comme les n*" i , s, 3, U, 5, essayés plus haut,
provenant des fours à cuve anglais et dont la teneur en cuivre
varie entre 5 et /i p. loo, étant grillés en poussière sous la
moufle et épuisés par Peau chaude, ont laissé en cuivre so-
luble : 1, i,9o, i,io p. loo, soit environ sô à 98 p. 100.
Mais la sulfatisation de ces résidus est beaucoup plus facile
encore, si, après les avoir pulvérisés, on les mélange avec une
certaine proportion de menu cru : ainsi le n" 3 , regrillé avec
addition de 5o p. 100 de pyrite de fer pure , ne contenant pas
trace de cuivre , a donné 3,19 p. 100 de cuivre à Vétai soluble
sur /i,i3 quMl tient en tout; soit donc une perte de 0,9^ sur
A,i3 ou 93 à 33 p. 100.
GriUage Voulant apprécier Teffet de la sulfatisation produit par la
de produits pyrite de fer sur le cuivre qui pourrait être à l'état d*oxyde
^"'erméiange**' ^^^ ^^ minerais grillés à une température un peu élevée, j'ai
ayec des pyrites fait les deux essais suivants :
^^exemptes* ** ^ grammes du n* 3 ont été grillés à mort, et par une prise
de caivre. dressai je me suis assuré quMl n'y avait plus de cuivre à Tétat
soluble. Le produit ainsi obtenu a été mélangé avec 5 grammes
de pyrite de fer exempte de cuivre : le mélange, grillé à basse
température, a été lavé à Teau chaude, et sur les A» 1 3 p. 1 00 de
cuivre contenu dans le résidu brut, les eaux de lavage tenaient
3,19 p. 100, soit un rendement de 77 à 78 p. 100 de cuivre con-
tenu.
3* o*,3o d'oxyde de cuivre pur ont été mélangés avec «Sôo
de pyritea de fer pures; après grillage et lavage à l'eau, le ré-^
DE SAINT-ÉTIENNE (LOIRE).
43
sida ne tenait que o,o/î d'oxyde de cuivre ; soit un rendement
de 80 Pc 100 et une perte de so p. 100 sur la teneur.
Ainsi , si dans le minerai préalablement calciné et grillé, soit
en tas, soit en fours anglais^ le cuivre, au lieu d'être surtout à
rétat de sulfate et de sulfure , comme ce paraît être le cas gé-
néral , se trouvait encore à Tétat d'oxyde par l'efiet de coups de
feu à certains moments du grillage préalable, en mélangeant le
résidu de cette première opération avec une certaine quantité
de pyrites brutes, et le soumettant à une seconde manipulation
comme il a été dit plus haut, on parviendrait encore à le sulfa-
tiser presque en entier.
Dans tous les grillages des essais précédents, j'ai pu me con-
vsdncre qu'il se produit» non pas seulement de l'acide sulfureux,
mais encore une très-forte proportion d'acide sulfurique. Au
reste, ce fait a été déjà signalé par divers auteurs et notam-
ment par M. Leplay, dans son Étude de la méthode galloise. Il
résulte de là que les gaz chauds du grillage des minerais pyri-
teux sont éminemment propres à produire la sulfatisation de
minerais grillés , et ce , sans quMl soit besoin, comme on le fai-
sait à Stadtberg et à Linz , d'introduire du salpêtre dans les
fours de grillage. J'ai fait d'ailleurs une expérience qui prouve
qu'en présence des oxydes de fer et de cuivre, l'acide sulfureux
humide prend l'oxygène de Tair et forme de Tacidesulfurique.
Ainsi, on courant d'acide sulfureux débarrassé de l'acide sulfu*
rique, arrivant, en présence de l'air, dans un tube contenant
un mélange d'oxyde de cuivre et de peroxyde de fer, a sulfatisé
une partie notable de Toxyde de cuivre; par suite d'un acci-
dent, il n'a pas été possible de mesurer cette sulfatisation ;
c'est une expérience à reprendre.
J'ai entrepris une autre série de recherches sur les effets de
sulfatisation que peuvent produire les pyrites sur des scories
provenant de traitement des minerais de cuivre. Je n'ai encore
fait que quelques grillages; mais toutes les scories que j'ai
essayées, quelque pauvres qu'elles soient en cuivre , mélangées
avec des proportions de 36, 3o on 5o p. 100 de pyrites de fer
pures et soumises à un grillage lent , abandonnent une notable
proportion de cuivre à l'état de sulfate. Il me re«<te à faire des
dosages pour juger de l'importance de cette sulfatisation.
De ce qui précède on peut conclure :
1* 11 parait possible de sulfatiser à peu près complètement
le cuivre contenu pour 1, s, 3oo4p« 100 dans les pjrfiesde
Acide snlfurique,
produit pendant
le grillage
des matières
pyriteuses.
Grillagé
de fcoric»
deeoivre,
mélangée»
A dea pyrilea
de fer paret .
CMCtM<«ff«
44 THAVAU;[ ou LAKOKATOIRË
fer massives, compactes comme celles de Hio-Tinto, lluelva,
Agordo.
a" Au grillage en tas ou en fours anglais, il serait préférable
do substituer le grillage au réverbère, comme il est pratiqué
au Mansfeld ou en Russie, pour le traitement des mattes cui-
vreuses. Il y aurait peut-être moyen de disposer Tapparell de
manière à utiliser le minerai même comme combustible , ainsi
que dans les grillages en tas ou en fours.
3* Pour de pareils minerais, lorsqu'ils sont en fk*agments« il
pourrait être avantageux de faire un grillage préalable dans un
four & cuve comme les fours anglais. On pourrait en retirer par
triage des noyaux riches et une poussière que Ton grillerait com*
plétement en la mélangeant avec du menu brut et en disposant
l*apparell de manière à utiliser, pour la sulfatisatlon complète
du cuivre, les gaz sulfureux et sulfurique du grillage.
a» Travaux de K. Oeibief, répétiteor de ohimie.
Sehiiies bitumineux dei environs d*Autun (Sa6n&-eMj0lre).
(Envoi de M. de Belstondy, dlrectenr du Grand-Motoy).
M" 1. Concession d'igornay :
Kau tf,<s iréi'ammonlarale.
Goudron n,3S
Gai 4,65
Hésidu de la distillation 77.OS
luu.oo
Un mètre cube de ce schiste a rendu, à la distillation 011
grand:
30 Htrea d huile à S»,
Bt 80 litres d'eau ammoniacale.
N" 3. Concession de Saint-Léger-du-Bois :
Eau 6,6S
Goudron 8,0S
Gai 3,8S
Résidu 8I|9S
100,00
Un mètre cube de ce schiste a rendu, à la distimtion en
grand:
M litres dliuile.
90 Utros d'eaa arnsMalacale.
DE SAINT -ETIENNE (LOinE). i(5
N* a bi$. Concession de Salnt-Léfl^er-du-Bofs :
Kao 6t60
Goudron t5,&o
Oai s,40
Réfidn T3,so
100^
Le volume du gaz, sur loo grammes de schiste, a été de 6^76,
ce qui lui donnerait pour densité o,63.
Un mètre cube de ce schiste a rendu, à la distillation en
grand :
3S Utrei d'huile.
30 Htrot d'««u immonUcale.
N* 3. Concession de Dracy-Saint-Loup (Cardesse) :
Bao 8,44
Ooodron 13,54
Gai 5,6S
Résida 7S.34
100,00
100 grammes de schiste ont donné 9 litres de gaz ; sa densité
serait donc de o,5i a.
La distillation en grand adonné 85 p. 100 de résidu.
Esêaii de diver$ agglomérée Fulgor, de Givore.
Voici quel est le procédé d'agglomération : la houille menue
à agglomérer est mélangée à froid avec 10 p. 100 de goudron
des usines à gaz, non concentré; ce mélange est façonné en
pains sous une forte presse, et étuvé pendant vingt-quatre
heures Jusqu'à une température de a8o*, qui chasse une partie
de Teau , des gaz et des huiles plus ou moins légères.
1* Aggloméré de menu de Grangette (puits Montmartre) :
Coke. . . 70 p. 100 00 So p. 100 do inatiérea volatiloa.
a* Aggloméré de menu de la Barallière.
Le menu non aggloméré donne aa p. 100 de matières vola-
tiles, et raggloméré aà p. 100 à cause du bi4ame laissé par le
goudron.
5* Mélange de 3/0 charbon gras de la Barallière et i/3 char-
bon maigre de la Calaminière (couche de la Vaure], contient 16
p. 100 de matières volatiles :
Bitttmo 4,63
Kan anmoDfaoalo o,ri
Gas ».sr.
4G TRAVAUX DU LABORATOIRE
11 est très-seo et se colle à peine à la calcination. Les agglo-
mérés produits avec ce mélange donnent sa p. loo de matières
volatiles.
A* ^aggloméré , produit avec du Galaminière seul a donné
i8,6o p. loo do matières volatiles, tandis que le charbon em-
ployé en contient, comme nous l'avons vu« i5 p. loo.
5" Aggloméré composé de : i/3 charbon gras dolaBarallièro,
tt/3 anthracite de la Mure (Isère).
L'anthracite de la Mure m*a donné à la calcination 6,ôo p. loo
de matières volatiles. L'aggloméré fait avec ce mélange con-
tient 13 p. loo de matières volatiles.
6** Aggloméré d*anthracite de la Mure seul. Cet aggloméré
contient 9 p. 100 de matières volatiles.
7* Agglomérés faits avec du charbon du Gros. Ces agglomérés
ont donné à la distillation :
Eau 1,50
Gai 10,8»
OondroD. . t3,6S
^^^ ' "'00 hi cendres.
100,00
8" Aggloméré composé de: 1/9 charbon de la Barallière,
1/3 charbon maigre de la Galaminière :
Matières volaliloi 33,30
Coka T0.8O I *^'*^ charbon.
100,00
i)' Aggloméré de menu de la Barallière :
Mallérea rolatilei 33,»o
Coka , îMO I ÎM' ^''•'î'*"*
* ) tl,ts MDdrea.
100,00
Sehiitêê charbonneux de Fiennê (Isère) du iitrain
de tranêiiion inférieur.
On avait fait des fouilles pour charbon de terre.
Eau al mailèrai YolaUlea 4,oo
Carbone 4,35
GaDdres 01,TS
• 100,00 .
DE SAINT-ETIENNE (LOIRE).
47
Minwaii de fw en graine d$ V Indre et du Cher,
{Envoi 46 la compagnie de Fierzon)»
1
14
56
10
30
100
1
9
%
k
5
•
7
8
f
U
U
U
u
roxydedflfer
iluinine dia-
ute danH CIH.
Kilc
13,50
61,00
10,00
16,50
11,50
53,50
13,90
33|00
11,50
60,85
8,65
17,00
10,00
67,15
0,85
33,00
13,50
53,85
8,15
36,50
13,00
53,85
13,15
38,00
7,00
47,85
6,15
39,00
12,50
60,00
10,00
17,50
7,00
38,50
7,50
47,00
12,00
.65,00
8,00
15,00
7,50
23,00
5,50
64,00
100,00
100,00
100,00
100,00
100,00
100,00
100,00
100,00
100,00
100,00
100,00
mie à reiMi.
43,20
37.50
44,00
40,00
37,00
37,00
33,50
42,00
27,00
45,50
»
Les culots de fonte sont tous sulfureux ; les scories sont bul-
luses. La présence du soufre provient d'une petite quantité de
sulfate de chaux contenu dans la gangue.
J'ai recherché dans les n** i, 6 et 7 le soufre & Tétat de py-
rite, le phosphore et Tarsenic, et Je n*en al pas trouvé de traces.
N"
N«
N"
N-
No
N*
N«
N»
N-
1. Slinerai de Carlivan, commaiie de Saint-€loul (Indre).
2. Minerai d'Argenton, commune d'Argenton (Indre).
3. Minerai d'Argenton, commune d'Argenton (Indre).
4. Minerai d'Argenton, commune d'Argenton (Indre).
5. Minerai de Roietf , commune d'Argenton (Indre).
6. Minerai d'Argenton, commune d'Argenton (Indre).
7. Minerai de Roieta, commune d'Argenton (Indre).
8. Minerai de la Lande, commune de Luçay-le-MAie (Indre).
9. Minerai de Nérondea , commune de Nerondei (Glier).
10. Minerai de Mérondea, commune de Nérondei (Cher).
u. Minerai de Jaudan, commune de Jeu-lea-Boia (Indre).
M*» 13. Minerai d'Argenton, commune d'Argenton (Indre).
Eaum potablee dee casemee de Montbrison,
{remiiei par M. le général commandant la eubdivition)»
1 lltn d'eai
eonilenl ,
f|oi.
lao de la ponpe
da lofemenl
dee ofllclerf .
Ean de la ponpe
de la
manatenUon.
Eao de la ponpe
de
riDttmerie.
Sulfate de loode
Chlorure de sodium. . . .
Carbonate de aoude. . . .
Carbonate de chaux
Réiida de l'èraporatloo. .
fr.
0,078
0,120
0,002
0,240
r.
0,003
0,OJ6
0,021
0,361
gr.
0,037
0,049
0,074
0,l(iO
0,440
O.JbO 0,320 II
Ces eaux contiennent aussi de Tacide carbonique en disio-
/»8 TRAVAUX DU LABORATOÏRK DE SAlNT-ÉTIENNE (lOIRE\
liition, qui n'a pas été dosé. Elles se troublent par rébulHtlon
on laissant déposer du carbonate de chaux.
A part cette quantité de carbonate do chaux, qui peut être
nuisible à la bonne cuisson de certains aliments , ces eaux
peuvent être considérées comme parfaitement potables.
L.
R1GHE5SES MINÉRALES, ETC. 49
ÉTUDE
•OR LB8 RlCHCStlB HI!liRALB8 DU DISTRICT DR LA fRO D'URORL
(CATALOGNE).
Par M. NOELBllAIRE, iDgénleur dM miiiM.
Plusieurs recherches ont été entreprises daus ces
derniers temps , tant en Espagne qu'en France, pour
trouver le prolongement du bassin houiller de San Juan
de las Ahadesas. Pour ces travaux, que l'allure si
régulière en général de toutes les formations sur le re-
vers méridional des Pyrénées rendait naturels , une for-
mation très-caractéristique de grès rouge recouvrant à
San Juan le terrain houiller est un horizon précieux.
Aussi, près de son prolongement , se sont faites , il y a
quelques années, les recherches de Camprodon et Ko-
cabruna (Espagne), et se font aujourd'hui celles de la
Manère et de Goustouge (France).
Ces grès rouges se montrent en un très-grand nom-
bre de points en France et en Espagne ; leur voisinage
de la bouille à San Juan les a fait prendre souvent
pour des grès bouillers ; il y a donc une importance
extrême pour les explorations futures à connaître l'âge
exact de cette formation , déduit de ses relations avec
les formations inférieures et supérieures.
Les premiers éléments de ce travail m'ont été fournis
parl'étudedu terrainhouillerdeSan Juan, suffisamment
connu par les travaux des ingénieurs au corps royal des
mines d' Espagne, pour que je ne m'en occupe pas ici : j'ai
été conduit ensuite par les nécessités de mon service à
étudier les terrains de Goustouge et la Manère , et par
suite tous les points où des grès rouges analogues pou-
Tome XIV, iS68. ^
Introduction.
5o
RICHESSES MINÉRALES DU DISTRICT
Objet
do mémoire.
DeflcriplioD
des terraint.
Granité.
valent être remarqués. La nature des cailloux roulés
par les torrents qui descendent de la montagne de Ca-
dix (Espagne) ne me laissaient aucun doute sur l'iden-
tité de ces montagnes avec celles de San Juan ; c'est
en effet au pied de cette chaîne que se trouve, auprès
de la Séo d'Urgel , une bande de terrain houiller dont
je crois être le premier à signaler l'existence.
L'objet de ce mémoire est de montrer que le terrain
houiller forme , aux environs d'Urgel , une bande étroite
s'enfonçant sous les terrains récents de grès rouge» et
de prouver que ces grès rouges , dont la stratification
comme celle des formations supérieures concorde par-
faitement en ce point avec celle du terrain houiUer» en
sont complètement indépendants et doivent être rap-
portés au terrain crétacé, de prémunir, par conséquent^
les explorations contre les hasards d'une entreprise
trop hâtive , basée sur des caractères géologiques tirés
de la seule présence de ces grès rouges.
Lorsqu'on descend le cours du Sègre, de Puycerda à
Lérida, on traverse cinq étages géologiques : les ter-
rains primitifs, les terrains de transition, le terrain
houiller, le terrain crétacé et le terrain nummulitique.
Je les étudierai successivement , en négligeant le ter-
rain tertiaire à lignite de la Cerdagne, trop connu pour
que je veuille m'y arrêter ici.
Le granité au milieu duquel se trouve en France
l'étang de Carlitte, source du Sègre, et que l'on re-
trouve en Espagne sur les bords de cette rivière , du
Martinet au pont du Bar (voir la- carte annexée), est.
formé de quartz et feldspath blancs et de mica noir ^ il'
est identique à celui qui forme le massif du Canigou ;
par suite de la décomposition du feldspath , il se désa-
grège assez facilement pour que les pentes des mon-
tagnes des environs du Martinet soient recouvertes
MiDeraif
méUlliqiiM.
JNS LA SEO D'URGEL (GATAIOGNE) . 5l
d'tme épaisse arène feldspathique. Il est divisé par des
plans de rupture , assez réguliers au pied du village
d'Aristôt pour lui donner l'aspect d'une masse bien
stratifiée. Ces fissures ont en d'autres points , au Mar-
tinet, par exemple, une importance toute spéciale à
cause des minerais de cuivre qui sont venus les remplir
et former de véritables filons.
Ces filons sont surtout visibles dans le ravin de la
Uosa, qui débouche au Martinet dans le Sëgre ; leur
direction générale est N. ao^'à So^'O. ; ils sont à peu près
verticaux, ou du moins plongent fortement vers l'est
L'un d'eux a été particulièrement exploré à la mine
d' Ambret , à 5 kilomètres du Martinet , par un puits de
i5 mètres environ et une galerie horizontale : il est
formé de cuivre pyriteux à gangue exclusivement
quartzeuse, d'une épaisseur moyenne de o",5o, et se'-
paré en deux veines par un bloc considérable de gra^
nite interposé au milieu. Ce filon, ainsi reconnu au
bas de la vallée, se retrouve et a été faiblement exploré
au sommet de la montagne ; on n'y retrouve guère que
du cuivre carbonate vert Les mêmes caractères s'ob-
servent un peu plus bas , dans le lit même de la Llosa
et dans un de ses affluents de la rive gauche , à i kilo-
mètre à peine de la mine d' Ambret , quelques travaux
y ont été faits autrefois.
De ces granités, au voisinage de leur ligne de con-
tact avec les terrains de transition, sourdent des sources
sulfureuses assez importantes» utilisées dans l'établis-
sement thermal de Saint-Vincent, situé sur la rive droite
du Sègre, à i kilomètre environ en avant du pont d'Ar-
sagueL
Les terrains de transition contiennent deux étages
nettement séparés : l'étage inférieur est calcaire , et '• transition
Fétagesapérieur schisteux; de tous côtés, sauf au nord
Terraint
5 s RICHESSES MINÉRALES DU DISTRIGt
du Martinet, on voit le granité s'enfoncer sous le cal-
Calcaire. caire de transition. La partie inférieure de cet étage
constitue la haute montagne sur laquelle est bâti le vil-
lage de Montella : c'est un calcaire gris jaunâtre com-
pacte, sans stratification apparente, formant entre
Montella et Bastanis d'immenses escarpements dont on
doit attribuer l'origine à l'éruption d'une sorte de pro-
togyne porpbyroïde : cette' roche éruptive forme sur la
crête même de la montagne et dans les schistes supé-
rieurs au calcaire, près du village de Bastanis, des
buttes nombreuses facilement décomposabies en une
argile verte et violacée assez plastique.
En d'autres points, les couches de calcaire en con-
tact immédiat avec le granité ont été transformées en
marbre gris et blanc veiné de rouge , qui donnerait de
belles qualités pour l'ornementation; on les trouve sur
les bords du Sègre , depuis le confluent du ruisseau de
Villech jusqu'à Aristôt; les montagnes qui entourent
l'auberge de TOustalnau en sont entièrement compo-
sées , la stratification y est parfois très-distincte.
Elle est surtout manifeste dans la partie supérieure
de cette formation calcaire que l'on trouve sur la route
de la Séo d'Urgel, sur les deux rives du Sègre, du pont
d'Arsaguel à Alas. La masse calcaire est formée d'une
suite de couches minces dépassant rarement l'épaisseur
de 1 mètre , et offrant tous les exemples possibles, de
plissement et de renversement : ces accidents affectent
très-régulièrement toutes les couches, aucune faille
n'est visible, aucune cavité ne s'est formée par la sépa-
ration de deux assises juxtaposées, là formation tout
entière s'est infléchie.
Les fossiles sont très-rares sur tout ce parcours, ce-
pendant à l'est d'Alas on trouve, dans cet étage supé-
rieur, une couche pour ainsi dire pétrie d'orthocères
DE LA S£0 D'uRGEL (GATâLOGNE). 53
dans lin très-bon état de conservation, ce qui per-
met de rapporter ces calcaires à l'étage silurien su-
périeur.
Les schistes de transition ne donnent pas lieu à tant
de remarques; ils passent du vert au gris -bleu et au
violet ; la régularité générale de leur strs^tificatibn , l'ab-
sence de contournements aussi brusques que ceux que
je viens de signaler dans les calcaires permettent d'en
extraire des ardoises très-communes employées dans le
pays: c'est surtout dans le ravin de Bastanis, entre
Villech et Bastanis , et plus loin dans le ravin de Ségars,
au contact du terrain houiller que la disposition à la
schistosité est la plus remarquable. Ces couches sont
dirigées moyennement de l'est à J' ouest ; leur direction
varie de l'O. lo* N. dans la vallée de Segars, àO. 2o°S.
dans celle de Bastanis.
Les minerais métalliques se trouvent aussi dans les
terrains de transition et dans différentes positions ; dans
les escarpements calcaires qui dominent Bastanis , au
contact ou au voisinage des éruptions talqueuses que
j'ai signalées , se trouvent dans des cavités calcaires des
mouches parfois considérables de pyrite de cuivre, mais
sans continuité. En outre, le système de fentes, dirigé
N. 20" à 3o** O. , des granités, se retrouve dans le ter-
rain de transition , de sorte qu'on ne peut y voir seule-
ment l'effet du retrait de la masse granitique passant de
l'état pâteux à l'état solide ; il faut l'attribuer à une
cause plus générale.
Dans les schistes on trouve de véritables filons ayant
cette direction : le plus important se trouve dans le
ravin de Bastanis, à une demi-heure de Billech, et a
donné lieu à une concession récente. Sa direction est
N. ao"" 0. ; son inclinaison, parallèle à celle de la mon-
tagne, 5o' à 6o' E, ; le minerai se compose de pyrite
Schiiles.
Minerais
méUlllqur>f,
54 RICHESSES MINÉRALES DD DISTRIGT
de cuivre et hydrozyde de fer à gangue de chauR car-
bonatée blanche.
A r affleurement le filon se perd en une smte de vei-
nules irrégulières qui vont se réunir plus bas; et dans
le puits actuel , qui a environ 1 5 mètres de profondeur,
le filon se montre avec une épaisseur moyenne de o*, i o
à o",i5« séparé de la roche encaissante par une sal-
bande d* argile ferrugineuse ; les mêmes caractères s'ob-
servent dans les galeries d'allongement.
Enfin I dans les calcaires de transition , k Toloriu »
on voit une série de fentes fort irrégulières , du reste ,
mus dont la direction générale parait être N. 1 5* O. ;
elles sont remplies par place de cuivre pyriteux et
cuivre sulfureux formant de magnifiques minerais. Ils
s'accusent à la surface par une crête de baryte sulfa-
tée ; mais à l'intérieur ce n'est que par place que l'on
trouve le minerai. Les recherches qu'on y a faites jus-
qu'ici sont trop superficielles pour qu'on puisse encore
rien préjuger sur la valeur de ces gisements.
Ces schistes de transition sont en général recouverts
par le terrain crétacé représenté par l'épaisse formation
de grès rouges de la montagne de Cadix. Sur plusieurs
points cependant, et en particulier dans les environs de
laSéod'Urgeli ils supportent le terrain houillerdont
l'étude va nous occuper spécialement.
Terrain honiiier. Cette étude est assez facilitée par suite de la disposi-
tion des montagnes du pays. La chaîne dominante est
la montagne de Cadix » doot les escarpements » qui pré-
sentent l'aspect d'une immense muraille crénelée, limi-
tent le vaste panorama qu'on a sous les yeux depuis le
col de la Perche. Cette chaîne se relie d'une manière
continue au massif du Canigou , et affecte sa direction
E. ao* N. à 0. 90* S. ; ce soulèvement a bien imprimé
sa direction aux deux valMes du Sègre et de la Tet , de
DE LA SEO D'URGEL (GATALOGNE), B5
Puycerda à Urgel et de Montlouis à Prades ; mais il n'a
pu rimpriiner aux couches des terrains houiller et cré-
tacé que le soulèvement des Pyrénées avait déjà diri-
gées E. 1 8*" S. ; toutes ces formations ont pris alors la
direction moyenne E. 0. , qui s'observe partout avec
la plus grande netteté.
De nombreux ruisseaux» coupant perpendiculaire-
ment toutes ces couches, descendent de la montagne
de Cadix dans le Sègre. Leurs cailloux roulés sont en
majeure partie formés de grès rouges à noyaux de
quartz blanc tout à fait identiques à ceux que j'avais
observés à San Juan et suivis en France à la Manère.
«Tétais donc conduit naturellement à observer ces grès
rouges en place, pour voir si comme à San Juan ils
reposaient sur le terrain houiller, ou si comme à la Ma-
nère ils reposaient sur le terrain de transition. La dis-
position des vallées facilitait singulièrement ces obser-
vations; en les remontant successivement on peut
déterminer très -exactement les limites de chaque for-
mation.
Dans les ravins de Billech et d' Ansovell , les grès
rouges crétacés reposent directement sur les schistes
de transition ; dans tous ceux , au contraire , qui dé-
bouchent dans la plaine d' Urgel, on trouve à la sépara-
tion le terrain houiller et la houille , spécialement dans
les trois vallées de Ségars, Bastida et Navines, où quel-
ques travaux insignifiants ont été aussitôt abandonnés
qu'entrepris.
Quand on remonte le ravin de Ségars , à partir de la r«ï1o do Ségirs.
Séo d'IJrgel, on chemine sur les schistes argileux de
transition dirigés 0. io* N. , et plongeant fortement
vers le sud. Us cessent en un point situé à peu près à
égale distance de la chapelle de Ségars et de la métairie
Uarolf et sont recouverts par unel)ande houillère d'en»
56 BIGHESSES MINÉEALES DU DISTRICT
viron 5o mètres de puissance parfaitement dénudée au
fond du ravin, et très-visible sur les deux flancs de la
vallée jusqu'aux crêtes qui la séparent de celles de
Bastida et de Navines.
A la base de la formation , sur la rive droite du ravin,
on peut constater la présence d'une petite masse por-
phyrique se décomposant facilement à la surface en
une ar^le verdâtre et violacée ; cette masse se termine
dans le lit même du torrent par une veinule intercalée
entre les schistes de transition et la première couche de
grès houiller. Les grès de la partie inférieure , de cou-
leur en général grise et parfois rougeâtre , ont tous les
caractères du grès houiller le mieux défini ; ils sont
formés de grains de quartz blanc dépassant rarement
la grosseur d'une noisette , et de fragments des schistes
inférieurs verdâtres et satinés. Au milieu à peu près
de leur épaisseur se trouve une couche de houille sépa-
rée du grès par une couche mince de schiste argileux
noir pétri d' empreintes de plan tes très-càractéristiques du
terrain houiller (calamités, nevropteris, sphenopteris).
La houille recueillie en différents points a des aspects
très-variables : au fond du ravin elle est brillante, quoi-
que empâtée de schistes noirs, assez fragile, à cassure
pseudo-régulière; sur la rive droite du ruisseau, en
suivant l'affleurement sur la montagne , on en trouve
une curieuse variété, extrêmement compacte , sillonnée
dans tous les sens de veinules ocreuses provenant sans
doute de la décomposition de la pyrite de fer. La com-
position de deux variétés que j'ai analysées était la sui-
vante :
Matières gazeuses. 9,75 8,76
Charbon fixe 67,66 85,78
Gendres t3,6o 6,417
100,00 100,00
i
DE U UEO d'URGEL (CATAtOGlf E) . 5;
OU abstraction faite des cendres pour le deuxième échan-
tillon choisi à dessein plus pur que le premier.
Matières Tolatiles 9,96
Charbon 901?^
100,00
Les cendres femigineuses étaient formées de :
Argile ferrugineuse Âo,oo
Quartz 60,00
100,00
Cette houille» jetée sur un feu ardent» brûle très-
bien, sans odeur, sans fumée , presque saqs flamme et
sans aucunement se boursoufler. Les échantillons ana-
lysés ont laissé un résidu de charbon fixe pulvérulent
et brillant comme la houille \ par aucun procédé je n'ai
pu leur donner d'agglomération. Ces houilles sont donc
des houilles sèches, voisines de l'anthracite par leur
composition , mais ayant sur celui-ci l'avantage de ne
pas décrépiter au feu.
Au-dessus de la houille se trouve une série de petites
couches de grès composés des mêmes éléments mais
beaucoup plus fins, à ciment ferrugineux, d'une cou-
leur généralement jaune sale. Ils plongent sous des
grès grisâtres facilement décomposables qui font déjà
partie des grès crétacés ; la séparation des deux terrains
est bien marquée par la couleur et l'aspect des roches.
Les grès houillers se délitent uniformément , les grès
rouges crétacés, au contraire, composés de couches
d'inégale dureté forment une suite de couches saillantes
qui se traduisent dans le ravin par une suite de cas-
cades et rendent très-diflicile le parcours de ces lieux :
la première de ces cascades marque la séparation des
deux terrains bouiller et crétacé.
Dans la vallée de Bastida on observe les mêmes phé- tf/iîittfdi.
58 RICHESSES MINÉEAIES DU DISTRICT
Domènes ; après avoir traversé les schistes de transition
dont les éboulements et les glissements partiels encom-
brent souvent le lit du torrent, on arrive, à quatre
kilomètres environ en amont du village, à un point où
la vallée se divise en deux également importantes ; à
quelques pas, les grès rouges montrent leurs crêtes
saillantes, et l'on est au milieu d'une masse de grès
jaunâtres à grains de quarz, de schiste et d'une sorte
de grauwacke schisteuse assez abondante dans les
vallées de Serch et de Bastida. Les grès renferment ,
surtout sur la rive droite du torrent, plusieurs aflleure*
ments noirs de schistes pétris d'empreintes houillères;
ils se distinguent nettement par là des nombreux filons
de graphite accompagné de quartz que l'on rencontre
dans les schistes inférieurs, surtout en un point de la
vallée parallèle d'Ortedo, désigné sous le nom de Terras
negras, à a kilomètres en amont d'Ortedo. Ces gra-
phites en se désagrégeant donnent une boue très-grasse
dont on se sert à Urgel pour noircir les murs. Gomme
les grès rouges supérieurs, ces schistes bitumineux sont
dirigés E.-O. et plongent de So"" vers le sud. Toussent
accompagnés de veinules de houille atteignant & la
base une épaisseur de o"*,i5 à o"',so.
La houille est brillante, mais feuilletée et se délitant
aisément; mise sur un feu bien allumé, elle brûle avec
un peu plus de flamme que celle de Segars, mais aussi
sans se boursoufler. Je n*ai pu non plus parvenir à
l'agglomérer: le résidu de la calcination en vase clos
était tout à fait pulvérulent. Trois échantillons diffé-
rents analysés ont (Mo trouvas composés de la manière
suivante :
Matières volatiles, • 7,07 9,67 9,00
Carbone fixe 79,00 57,63 60,00
Gendres. « » . • • ._^ 90,53 3*i,8o ^1,00
looyOo iuo,oo 100,00
DE LA 8B0 d'URGEL (GATALOGN E) • 69
ott abstraction faite des cendres :
Matières volatiles. . 8,58 i«3o i3,o6
Charbon. 91,6a 85,6i 86,95
100,00 100,00 100,00
Cea cendres légèrement colorées en jaune sont com-
posées de
Grès ferrugineux 77,00
Argile ferrugineuse 33,00
100,00
Dans le ravin de Navines , le terrain houiller composé ^^^^"tnef .
exclusivement de grès jaune sale à grains fins parait
occuper une épaisseur beaucoup plus grande. Gela
tient à ce qu'il forme le plateau où le ravin prend nais-
sance, on n*a plus alors le moyen de reconnaître d'une
manière aussi précise que dans les vallées voisines pro-
fondement corrodées la séparation des terrains houiller
et crétacé. En tout cas , la bouille et les schistes qui
raccompagnent se trouvent toujours à la base du ter-
rain houiller. Elle affleure au lieu dit Terras negras , à
9 kilomètres du village , et dans le petit ravin qui de là
se rend dans la vallée principale. On n'y trouve que
des traces de houille ayant les mêmes caractères que
les précédentes empâtées dans une grande épaisseur
de schistes bitumineux.
Il n'existe pas de carte suffisamment détaillée de cette
région pour pouvoir servir à un tracé géologique très-
exact; IdL fig. 1, PI. I, pourra donner une idée très-
approximative des lieux et permettre de suivre les dé-
veloppements précédents.
En résumé, sur une longueur de plusieurs kilomè-
tres, Texistence du terrain houiller et de la houille est
bien constatée : plusieurs couches , la plupart minces
6o RICHESSES MINÉRALES DU DISTRICT
et inexploitables, ODt été reconnues , et il est très-sup-
posable que leur puissance augmentera en profondeur.
Quant à la qualité il ne faut pas trop se baser, pour en
juger, sur les analyses d'échantillons pris aux affleure-
nîents et dont la qualité a été altérée par l'action des
agents atmosphériques ; il est fort admissible qu'en
profondeur la bouille soit moins sèche. Pour ces ques-
tions, du reste, on ne peut que faire des hypothèses,
il est nécessaire que des travaux souterrains viennent
les résoudre.
Terrain eréuoé. Au-dessus de l'étage houiUer se trouve une très-
puissante formation.de grès rouge, dont j'ai souvent
parlé, et dont l'étude offre un très-grand intérêt. Elle
occupe de grands espaces dans la partie orientale de la
chaîne des Pyrénées et repose, toujours à stratification
concordante sur les terrains anciens ^u sur le terrain
houiller quand il existe. Ce grès appartient-il au ter-
rain houiller ou à un terrain plus récent ? Telle est la
question qui intéresse au plus haut degré les explora-
tions dirigées dans le but de chercher en Espagne ou en
France le prolongement du bassin de San Juan de las
Abadesas.
Cette question a été extrêmement controversée.
H. Max Braun, directeur de la société belge de la
Vieille-Montagne, le considère comme du grès bigarré
ou du grès rouge (terrain permien) ; M. Paillette,
qui a étudié spécialement le bassin de San Juan,
comme crétacés, et M. Noguès, professeur à l'école de
Sorèze, dans un travail récent sur le bassin houiller de
Tuchan, comme houillers.
Cette divetgence d'opinions ne doit point étonner. On
n'a pour classer les terrains que deux sortes de carac-
tères, stratigraphiqufcs et paléôntologiques. Ces der-
niers n'ont servi à personne, aucun fossile n'ayant ja-»
DE LA SEO d'UKGEL (GATALOGNE). 6i
mais été signalé dans cette formation ; plus heureux ,
j'ai pu y découvrir à Coustouge (Pyrénées-Orientales)
des fossiles manifestement crétacés. Il ne restait donc
aux observateurs qui m'ont précédé que les caractères
stratigrapbiques. Or pour quiconque a étudié la géo-
logie des Pyrénées, il est évident que ces caractères
n'ont presque jamais de valeur ; les couches sont telle*
ment tourmentées, les plissements affectent si unifor-
mément toutes les formations, que ce n'est guère qu'au
contact immédiat de deux terrains, qu'une discordance
de stratification peut avoir une signification précise. En
ce point même, ce n'est que très-rarement qu'on peut
en observer, et en Espagne en particulier les quatre
terrains de transition, houiller,' crétacé et nummuli-
tique que Ton suit avec la plus grande netteté, en des-
cendant le cours du Sègre de la Seo d'Urgel au CoU de
Nargo , sont en parfaite concordance de stratification,
comme direction et comme inclinaison générale.
Je décrirai d'abord les caractères de cette formation
aux différents points où je l'ai reconnue : Urgel et San
Juan (Espagne), la Manère , Coustouge et Amélie-les-
Bains (France) avant de tirer aucune conclusion.
A la Seo d'Urgel, la formation complète comprend Terrain créuce
trois étages : à la base les grès rouges , au milieu les seJ^ûv%e\.
marnes jaunes gypseuses , et en haut les calcaires gris
blanc compactes. On peut l'étudier très-bien en des-
cendant, de Pla à Organya, le cours du Sègre qui un
peu avant Pla s'infléchit brusquement, et coulant du
nord au sud la coupe perpendiculairement.
Uétage inférieur (grès rouge) commence par une
série de couches de grès grisâtre et jaunâtre, qu'il est
parfois malaisé de distinguer du grès houiller supé-
rieur : il se décompose facilement, aussi sur le flanc des
montagnes est-il couvert de débris ; on ne le voit bien
62 l^GHESSES MINÉRAUBS DU DISTRICT
que dans le lit des torrents, de celui de Ségars en par-
ticuliei\ 11 a une vingtaine de mètres d'épaisseur, et est
recouvert par une succession de couches de grès formés
de particules quartzeuses agglomérées par un ciment
calcaire. Leur dureté est très-inégale; les unes, de
couleur rouge pâle, résistent bien à Faction des agents
atmosphériques , ei forment sur les montagnes de lon-
gues crêtes saillantes \ les autres, de couleur rouge lie
de vin , sont beaucoup plus friables. Divisées déjà par
un grand système de fentes dirigées N. i o"" E. et incli-
nées de So"" vers Touest, elles se fendent bientôt à la
surface dans tous les sens et se pulvérisent. Les dépôts
rouges forment avec les schistes de transition le fond de
tous les affluents de la rive gauche du Sëgre, et la vase
rougeâtre déposée dans la plaine d'Urgel par les moin-
dres crues. Par endroits , et surtout à la partie supé-
rieure du dépôt, le grès fin passe à des poudingues for-
més de cailloux roulés de quartz blanc» rouge et noir,
de grès rouge à grains fins et de schistes verdâtres. Ces
parties sont détachées et entraînées par les crues, mais
très-résistantes elles forment dans les torrents et dans
le Sègre des blocs souvent considérables, dont T aspect
pourrait donner une fausse idée de la composition
moyenne de cet étage.. La puissance moyenne de ces
grès est d'environ 700 mètres.
L'étage moyen est formé de marnes gypseuses jaune-
verdâtres, que l'on rencontre un peu avant d'arriver au
village d'Hostalets ; les premières couches sont extrê-
mement tourmentées , mais cela n'altère en rien le sens
général de la stratification. C'est du reste un fait con-
stant dans les Pyrénées que cette irrégularité des dé-
pôts gypseux. Le gypse est ordinairement un peu gri-
sâtre , quelquefois rougeâtre : il est exploité faiblement
dans les environs d'Hostalets pour la bâtisse et Fagri-
DB LA SEO D'URGEL (CATALOGNE). 6S
coltnre; les fours» à cuisson intermittente, sont des ca-
^és creusées dans la masse gypseuse de la montagne,
le combustible est fourni par les buis, bruyères et
ajioncs, seule végétation des montagnes voisines de grès
rouge. L'épaisseur de cet étage est d'environ 5oo mètres.
L'étage supérieur est formé de calcaire gris blanc ,
très-dur et trè&-compacte , remarquablement stratifié ,
dirigé O. à"* N., el plongeant de 4o à So"" vers le sud.
Les montagnes qui en sont formées sont abruptes et
arides, tes agents atmosphériques n'ont aucune prise
sur elles, et les cours d'eau ne s'y sont formés qu'à
grand peine un passage étroit, depuis le ravin de Noves
jusqu'à la plaine d'Organya , le Sègre traverse d'im-
menses escarpements, au milieu desquels on n'a pu sou-
vent tracer un chemin muletier qu'en le supportant par
des voûtes appuyées sur les anfractuosités du rocher.
Ces défilés rendus célèbres dans les dernières guerres
du parti carliste par l'assassinat du comte d'Espagne,
sont identiques comme aspect général aux gorges de la
Pierre-JLys dans l'Aude; la nature des roches est aussi
la même, c'est le même calcaire gris blanc , pétri d'huî-
tres et riche en oursins , la nature crétacée de ces cal-
caires est manifeste. Au point où ils se terminent com-
mence la riche plaine d'Organya, la vallée s'élargit, et
aux escarpements calcaires succèdent les collines mar-
neuses du terrain nummulitique sur lesquelles nous re-
viendrons plus tard. L'épaisseur de cet étage est d'en-
viron 900 mètres, ce qui donne au terrain crétacé une
épaisseur totale de 2.200 mètres.
Les trois étages que je viens de décrire ne se trouvent
pas réunis autre part, on ne peut plus les étudier que
séparément, mais de l'examen des différentes particu-
larités qu'ils présentent , on peut encore tirer des con-
clusions intéressantes.
1
(i/| RICHESSES MINÉRALES DU DISTRICT
As«nju«ii A San Juan de las Abadesas* le seul représentant
AbadeMs. de la formation crétacée est Tétage inférieur (grès
rouge) qui repose sur le terrain houiller, et s'enfonce
sous le terrain nummulitique, le tout à stratification
concordante. Ce grès qui se relie à l'ouest sans inter-
ruption à celui que nous venons d'étudier, se prolonge
à l'est jusqu'en France en passant par Campredon , Ro-
cabruna, Golroig et la Manëre. C'est là maintenant que
nous allons l'étudier.
A la iiaoére. Le massif montagneux qui s'étend de la Hanère à
Villerouge (France), celui en particulier qui supporte
les tours de Cabrenz, et formé d'un granité tout différent
de ceux que j'ai décrits précédemment, et composé de
grands cristaux de feldspath blanc et rose , de quartz
blanc et translucide, et de mica blanc.
Au village même de la Manère, une galerie de la mine
de plomb de ce nom, de 2ao mètres de longueur, montre
tous les passages de ce granité à la protogyne et la ser-
pentine. Ce granité supporte directement une puissante
formation de grès rouges parfaitement identiques à
ceux de San Juan et d'Urgel. Les poudingues parais-
sent y dominer à la Manère, mais au col de la Muga, on
trouve dans le ravin qui descend vers l'Espagne toutes
les alternances précédemment signalées de grès lie de
vin friables, et de couches en saillie provenant de l'iné-
gale résistance des bancs. Au milieu de ces grès que
l'on a supposés houillers parce qu'on les avait vus re-
couvrir la houille à San Juan, sont deux bancs de cal-
caire l'un (6) (/Sjjf. a) inférieur, noir veiné de blanc,
très-dur, l'autre jaunâtre moins compacte (6% entre
lesquels se trouvent des grès grisâtres, et une couche
mince de schiste bitumineux qui a donné lieu à quel-
ques travaux d'exploration. Ces grès rouges s'enfoncent
sous une formation puissante de calcaire gris blanc
DE u SEO d'urgel (gatalogne). 65
Identique à celui qui fonne les défilés du Sègre. La di-
rection générale de tout ce système de couches est au
pla Castell est-ouest.
Quand on se dirige de la Manère sur ViDerouge et
Coustouge. on voit les grès rouges, peu puissants en ce
point, recouverts d'abord par une couche de calcaire
gris noir veiné de blanc, très<ompacte et identique à
la couche (6) signalée à la Manère , puis par un étage
assez puissant de calcaire gris marneux (m) qui se dé-
lite en plaquettes minces, et n'a d'équivalent en aucun
des points où l'on peut étudier le grès rouge.
A Coustouge {fig. 3), lé granité identique à celui
des tours de Cabrenz renferme des minerais métalli-
ques; près du village, on trouve dans cette roche, à
2 mètres environ de la ligne de contact des grès rouges,
un filon de pyrite de cuivre à gangue de chaux carbo-
natéeun peu jaunâtre de très-jolie apparence. II est di-
rigé de l'est à l'ouest et plonge de 45» environ vers le
nord. On y trouve aussi des filons de fer oligiste corn-
pacte qui formerait, s'il devenait abondant, un minerai
bien supérieur aux plus beaux minerais des Pyrénées.
La route de Coustouge à Saint-Laurent est tracée
dans les grès rouges (r), près de leur limite et paral-
lèlement à leur direction ; mais c'est à l'est du village
surtout qu'il convient de les étudier dans le ravin qui
descend à la métairie de Rieumajou. En se dirigeant de
Coustouge au lieu dît Camp-Durand , on traverse d'a-
bord ces grès toujours dirigés de l'est à l'ouest, et l'on
trouve au-dessus un nouveau terme de la série. Ce sont
des grès jaunâtres et grisâtres légèrement micacés, et
pétris de coquilles noirâtres : les seules discernables
sont des valves supérieures d'huître. L'une de ces cou-
ches, est noire et contient des traces de schiste noir,
même de charbon, ce qui y a fait entreprendre fort mal
Tous XIV, iS58. 6
De U Hinère
à Villerouge.
A Coaslouge.
66 RICHESSES MINÉRALES OU OISTRIQT
à propos des recherches de houille. Ce n'est pas du
reste un fait isolé, et de l'autre côté de CouBtouge) près
des métairies Gazauove, Pradels et la Comei certaines
de ces couches de grès jaune et noirâtre pétries de téré-
bratules et de cyprines crétacées servent toujours de
toit à des schistes noirs qu'on a pris parfois pour des
affleurements de hoiûlle. Au milieu de ces grès fins jau-
nâtres se trouve , du côté de la métairie de Rieumajou ,
une couche calcaire pétrie de cydolitei tUipticui (La-
marck) caractéristiques du terrain crétacé. Cet en*
semble de couches recouvert par une assise de cjdcaire
(c) {fig. 4) blanc compacte^ non fossilifère, et par un
nouveau dépôt de grès rouges (r) identiques à ceux
de la base, s'enfonce au sud sous les calcaires gris
blanc de la montagne de Bassagude.
A Amélie- Tout près du village d'Amélie-les-Bains (Pyrénées-
Orientales) , on peut encore faire des observations un-
portantes sur cette formation. Le massif de montagnes
qui s'élève au sud de la route d'Arles à Amélie est formé
de granité supportant ordinairement des schistes de
transition. Cependant, quand on a dépassé Amélie, on
le voit , au pont de Palalda, recouvert directement par
une formation de grès rouges identiques à tous ceux
que nous avons eu jusqu'ici l'occasion d'étudier ; les
piles du pont reposent sur les assises inférieures de cet
étage, dont l'épaisseur totale ne dépasse pas so à 3o
mètres. Sur ces grès repose un calcaire noir veiné de
blanc , compacte , identique à celui signalé à la Manère,
mais beaucoup plus développé en ce point; il donne
lieu aux carrières de marbre exploitées à côté de
la route. La séparation des deux étages se voit, au
reste , très-nettement dans le lit même du Tech [fig. 5)
qui, à partir du pont de Palalda, est creusé sur une
longueur d'environ 3oo mètres entre les deux roches.
DE U 5£0 D*URGU (CàTALOaNE) . 67
La directioD commune des grès , du calcaire et de la
livière, en ce point, est N. So"" O., avec une forte in-
clinaison vers le sud-est. Sur la rive gauche, la ligne
de séparation s'infléchit à TO, i5° N., de manière à en*
gl<^r le village de Montalba; sur la rive droite, elle va
côtoyer le mur d'enceinte de l'établissement thermal
militaire.
Au-dessus de ces calcaires noirs se trouve » à l'est ,
une formation de grès marneux {g) d'un jaune sale tout
à fait analogues à ceux qu'on trouve à Goàstouge, près
de la métairie de Rieumajou # où abondent aussi les
cyelûUtn elUptieus : ce fait avait déjà été observé et
signalé par BUi. Gordier^ Dufrénoy et Vène. Au-dessus
enfin de ces grès jaunâtres se trouvent les marnes jaunes
verdfttres gypseuses* dans lesquelles sont ouvertes les
nombreuses csuriires fournissant le gypse bien connu
dans les Pyrénées-Orientales sous le nom de gypse de
Palalda et llontalba.
Revenant maintenant en Espagne , nous terminerons Terrain
notre deaeription des terrains par celle du terrain num*
mulitique, puis nous jetterons un coup d'œil sur l'en*
semble de ces observations» pour en déduire les consé-
quences importantes pour la géologie et Tiodustrie qui
en déoottleat naturellement.
Au point oà se terminent les calciûres crétacés » c'est*
à-dire les défilés du Sëgre , la vallée s'élargit, on entre
dans la plaine fertile d'Organya, dont le sol est formé
par les assises inférieures du terrain nummulitique ; ce
aontdes calcaires marneux gris se délitant facilement,
par l'action des agents atmosphériques, en couches
minces et faiblement ondulées. Les bouleversements
Tîsibles n'affectent que les couches supérieures de cal-
caire compacte et brèches à fragments de calcaire rou-
geâtre sur le haut desquelles est bâti le village de Coll
nummulitique.
68 RICHESSES MINÉRALES DU DISTRICT
de Nargo. Toutes les couches ont été soulevées ; leur
direction est toujours est-ouest, mds à la hauteur du
Coll de Nargo elles plongent vers le nord. En descen-
dant le Sëgre, on les voit reprendre leur inclindson
prenïière vers le sud et s'enfoncer sous le terrûn ter-
tiaire.
LigniM. Cette formation est importante à cause des gisements
de lignite qu'elle contient , et <iu'on observe en remon-
tant les deux ravins de Vall d'Argués et de Saillent;
les roches qu'on y observe rappellent complètement les
roches à lignite de Maillac (Aude) ; c'est une succession
d'argiles grises et de calcaires gris plus ou moins mar-
neux au milieu desquels se trouvent les couches de
combustible. Le mur et le toit sont formés d'un calcaire
noir trës*résistant : celui du toit, dont l'inclinaison dé-
termine celle de la montagne , se débite facilement en
dalles pseudo-régulières. C'est cette propriété qu'on a
mise jusqu'à présent à profit pour exploiter à ciel ou-
vert les affleurements de ces couches charbonneuses ;
une seule fois on a essayé d'y faire des travaux souter-
rains qui n'ont donné aucun résultat.
Aux points où ces gisements sont connus, il y a plu-
sieurs couches de lignites dirigées exactement est-ouest,
et plongeant de 25 degrés vers le nord; leur puissance
n'est que de o'^fio à o*",3o, mais il est possible qu'en
profondeur ces couches très-voisines se réunissent et
augmentent d'épaisseur. Ce serait alors une richesse
minérale importante, car le lignite est d'une qualité
tout exceptionnelle. Il est dur, compacte , brillant , à
cassure conchoïde ; mis sur un feu bien allumé , il brûle
avec une flamme brillante , en se boursouflant légère-
ment, et sans développer l'odeur caractéristique des
lignites ordinaires; elle se rapproche au contraire de
Todeur de la houille. Par la calcination en vase clos, il
DE LA S£0 d'urgel (gatalogne). 6g
donne un coke boursouflé, brillant, très-aggloméré;
il a , en somme , toutes les propriétés des houilles gras-
ses ; sa composition est la suivante :
Matières gazeuses AS, 16
Coke. 48,36
Cendres. 6M
100,00
Ou abstraction faite des cendres :
Matières gazeuses • 68,99
Charbon 51,71
ioo,uo
Ces cendres, colorées fortement en brun par Toxyde '
de fer, sont formées de :
Argile. • . . • . 95,00
Sable • 5,00
ioo,*bo
Jetons maintenant un coup d'œil eu arrière, et voyons neaumé.
quelles conclusions on peut tirer des descriptions pétro-
graphiques qui précèdent. 11 résulte tant des études
déjà entreprises sur le bassin de San- Juan par les ingé-
nieurs espagnols, que de celles que je viens d'exposer,
que sur le revers méridional des Pyrénées le terrain
houiller forme une bande déposée par places sur les
schistes de transition, et recouveite à stratification con-
cordante par une formation de grès rouge. L' affleure-
ment que j'ai signalé dans les environs de la Seo d'Ur-
gel n'est que le prolongement de la bande bien plus
développée reconnue et exploitée à San-Juan ; mais en-
tre ces deux points il n'y a pas continuité. La bande do
San-Juan ne s'étend que du col de Surroca à (lampre-
don , peut-être à Rocabruna ; elle n'existe plus à la Ma-
nère. Celle de la Seo d'Urgel s'étend, à Test, jusqu'au
ravin d'Arsaguel environ; sa limite à l'ouest m'est in-
70 HIQBBSSI8 milfcRALES DU DISTRICT
connue. On possède à San-Juan des couebes impor-
tantes de houille grasse propre à la fabrication du coke ;
à la Seo on n'a que des couches mélangées de schistes
argileux et donnant une houille anthraciteuse remar-
quablement sèche. Hais il ne faut pas oublier qu'on ne
connaît encore que les affleurements de ces couches ; il
convient maintenant de s'assurer, par des recherches
souterraines sérieusement entreprises, si la puissanca
des couches n'ira pas en augmentant avec la profon-
deur, et la qualité du charbon en s'améliorant » comme
le voisinage et la contemporanéité des couches de San*
. Juan permettent de l'espérer.
Le grès rouge, supérieur aux couches de grès houiller,
recouvre sur une grande étendue les terrains inférieurs
(houiller, de transition ou primitifs). La limite inférieure
de cette formation est facile à tracer ; elle est représen-
tée exactement par le croquis suivant des bords du
Sègre à ceux de la Muga (fig. 6).
Leur superposition sur les dépôts hoaillers de San*
Juan, où jusqu'ici elle était seulement connue, les a fait
prendre pour des grès houillère. L'eussent^ls été en
réalité , c'est au-dessous d'eux et non au-dessus, comme
à la Manère et Coustouge , qu'il eût convenu de faire
des fouilles ; mais d'après les caractères de cette for-
mation , c'est au groupe crétacé qu'il faut la rapporter.
En effet , nous avons dit qu'on n'observait jamais
aucune discordance de stratification entre le terrain
houiller quand il existe , ces grès rouges , les calcaires
qui les recouvrent et le terrain nummulttique. Ainsi se
trouve réfutée l'hypothèse de M. Noguès , qui regarde
ces grès comme houlUers par cela seul que leur strar-
tiflcation est la même que celle du terrain houiller; au
contraire , la régularité de cette formation , qu'on suit
très-lnen sur une grande étendue de Pla à la Manère »
DE U SEO D'uaGEC. (CATALOGUE). 71
contrastant avec l'irrégularité des dépôts houilles qui
ne se montrent que par places au-dessous d'elle, et la
superposition des grès rouges indifféremment sur le
terrain houiller (San- Juan la Seo d'Urgel), sur les
schistes de transition (Billech, Bastanis et Rocabruna),
sur le granité (la Manère, Coustouge, Amélie-les-Bains) ,
auraient dû mettre en garde contre une assimilation de
ces couches avec celles du terrain houiller , dont elles
n'oDt, du reste, que fort rarement l'apparence. En se-
cond lieu, l'interposition à la Manëre et Amélie de cou-
ches de calcaire noir, tout à fait opposée à ce que l'on
observe dans la majorité des bassins houillers médi-
terranéens , proteste contre une pareille assimilation.
Enfin la présence bien constante de fossiles crétacés
caractéristiques dans les couches de grès, dont les rela-
tions avec les grès rouges sont constantes dans les
points les plus éloignés les uns des autres , détermine
complètement leur âge. Le.terrain crétacé du versant
méridional des Pyrénées serait donc, en définitive, ainsi
composé :
1"* Â la base, un étage, parfois ti*ès-puissant, de grès
rouges à fragments de quartz et ciment calcaire. Cet
étage est complètement privé de fossiles, et ses couches
n'ont été aucunement affectées par leur contact fré-
quent avec les roches primitives.
a* Une assise de calcaire noir très-compacte , veiné
de petits filons de spath blanchâtre. Cette assise est
parfoisi comme â la Manëre, intercalée au milieu même
des grès rouges , et parfois elle forme , comme à Amé-
lie-les-Bains , une assise distincte puissante qui sert
de toit aux grès rouges. Cette assise peut, du reste,
être considérée comme purement accidentelle.
5* Un étage de grès jaunâtres , composés des mêmes
éléments que les grès rouges , mais à ciment plus ferru-
7a RICHESSES MINÉRALES DU DISTRICT
gineux. Ce grès ne se voit pas à la Seo d*llrgel ni à
San -Juan; il est, au contraire, trës-développé à la
partie est du terrain que je décris à Goustouge. On le
retrouve aussi avec une plus grande épaisseur et une
plus grande régularité à Amélie-les-Bains, au-dessus
des marbres noirs. Dans ces deux localités on y trouve
en abondance des ostrea indéterminables , et surtout
des cyclolitei ellipticus (Lamarck), caractéristiques des
formations crétacées.
4'' Un étage de marnes jaunâtres verdâtres , gypsi-
féres^ d*une plus faible puissance. Leur stratification
est extrêmement irréguliëre , mais affectée seulement
par des bouleversements locaux, qui s'expliquent faci-
lement en admettant que le sulfate de chaux s*est
d'abord déposé à Tétat d'anhydrite; l'augmentation de
volume, pendant l'hydratation, aurait produit ces écra-
sements et refoulements remarquables qu'on observe
à Hostalets surtout, à la base de ce ten*ain. La même
formation se retrouve en France dans l'Ilot de terrain
crétacé qui embrasse Amélie -les -Bains, Reynës et
Montalba. De nombreuses et riches carrières y sont
depuis longtenips exploitées.
5' Une puissante formation de calcaire grisAtrc, très-
compacte , dans lequel les cours d'eau se sont pénible-
ment frayé un passage. Elle constitue les défilés du
Sègre de Pla à Organya, et du côté de la Manère les
montagnes de Bassagude. Ces immenses escarpements
calcaires forment une séi^ie de remparts naturels qui
en font des barrières à peu près infranchissables , au
milieu desquelles se sont surtout concentrées les luttes
dont si souvent cette partie de la Catalogue a été le
théâtre,
conctgitoii». On voit en résumé, d'après cette description, que le
sol de cette partie de la Catalogne qui est arrosée par
DE LA SEO d'uRGEL (CATALOGNE). 73
le Sègre, renferme de nombreuses richesses minérales
dont on n'a tiré'jusqu'ici qu'un faible parti. Parmi les
causes de cet état de choses , la plus importante , on
peut dire même la seule, est le manque presque absolu
de voies de transport. La route royale de Puycerda à
Lérida suivant le cours du Sègre, l'une des voies les
plus importantes par lesquelles les échanges peuvent se
faire entre la Catalogne et la France , n'est pas prati-
cable aux voitures; de nombreux convois de mulets la
parcourent chaque jour. Mais si ce moyen lent et oné-
reux de transports est possible pour l'échange des
objets de première nécessité, en particulier pour les
vins que produisent en abondance les magnifiques
plaines de la Seo d'Urgel , d'Oliana et de la Conca , il
est impossible pour les matières minérales, par exem-
ple , dont la valeur ne varie qu'avec leur richesse ab-
solue , sans être exposée aux brusques fluctuations qui
affectent les prix des denrées alimentsdres.
Ainsi, les terrains primitifs et de transition des envi-
rons du Martinet renferment de nombreux gisements
de cuivre ; les minerais qu'on en a extraits à quelques
reprises, mais en très-faible quantité, ont dû être expé-
diés en Angleterre par la France. On ne soupçonnait
pas, dans le voisinage de ces mines, l'existence de la
houille, et le bassin de San Juan de las Abadesas,
quoique relativement assez voisin, est d'un abord trop
difficile pour qu'on ait pu songer à y installer des usines
à cuivre traitant ces minerais. Il faudrait des minerais
d'une richesse tout à fait exceptionnelle pour qu'on
pût les grever d'énormes frais de transport, alors que
le métal produit serait frappé de frais non moins consi-
dérables pour parvenir du lieu de fabrication au lieu de
consommation. Les marnes jaunes du terrain crétacé
renferment du gypse dont on n'a, pour ainsi dire, tiré
74 RICHESSES MINÉIALBS DU DISTRICT
aucun parti « d'abord parce que les combustibles végé^
taux employés à la cuisson sont rares et chers » et que
les transports d'Hostalets aux lieux de consommation
amèneraient ce produit à un prix tel qu'on ne pourrait
l'employer dans ragriculture ni dans la b&tisse. A la
Seo, le prix de la chaux a été jusqu'ici extrêmement
élevé 9 malgré le voisinage des masses calcaires de
transition qui se tiennent à Alas ; c'est que le combus-
tible se vend à un prix exorbitant*
On le voit» le développement de l'industrie minera-
lurgique* celui de l'agriculture sont entravés dans cette
partie de la Catalogne par le manque de combustibles
et de voies de communication. L'existence bien con-
statée du terrain bouiller et des couches de houilles au
voisinage de la Seo d'Urgel est donc d'une importance
extrême. Il ne faut pas cependant se faire d'illusions ;
la richesse de ce bassin est encore inconnue, on n'a
constaté que son 6xi^tence ; mais fût-il l'équivalent de
San-Juan » on n'en pourra tirer aucun parti tant que
des voies de communication perfectionnées ne permet-
tront pas de faire arriver des montagnes à la vallée du
Sègre , et de transporter en un point quelconque de
cette vallée les minerais et la houille. Ce sera en même
temps rendre possible, sur les lieux-mêmes, la création
d'usines qui élaborent à la houille les matières pre-
mières (minerais de cuivre, gypse, calcaire) , et ouvrir
aux produits (cuivre, plâtre, chaux) les débouchés qui
leur ont manqué jusqu'ici. Ce sera développer forcé-
ment une foule d'industries qui ne demandent que de
la force motrice ou de la chaleur, c'est-à-dire du com-
bustible , celle on particulier qui aurait pour but de tirer
un meilleur parti, à Lérida par exemple, des abondants
et riches minerais de pbmb que peuvent fournir dans
le voisinage les mines de la province de Tarragone*
)
DE LA 8E0 d'OBGEL (CATALOGNE). 76
L'étoblifleemeni d'un clieniin de fer entre Pqycerda
et Lérida, suivant k vallée du Sègre, n'ofirirait de diffi-
cultés que dans les défilés d'Organya; mais Timpor-
tance de ce chemin , qui mettrait en rapport la France
avec la plus belle et la plus riche partie de la Cata-
Ic^ne, et qui développerait puissamment la richesse et
l'industrie d'un pays si bien doté par la nature , me
dispense d'insister plus longuement sur la convenance
de réformes que je ne puis qu'indiquer sommairement
pour ne pas sortir des limites naturelles de ce mémoire.
Je serais heureux que les quelques observations que je
viens de présenter pussent encourager les industriels
à s'occuper plus sérieusement de ces questions , et me
fissent concourir, pour ma part , au développement
d'une contrée si intéressante à tous égards.
PRÉPARATION MÉCANIQUE DU MINERAT D'ÊTAIN, ETC. 77
EXCURSION DANS LE CORNWALL EN 1867.
Par M. L. MOISSENET, iDgéniaor des mines.
mmàwMMA'nmm hécabi^vb mw MturaBAK s'éTAiii.
Introduction.
La préparation mécanique du minerai d'étain dans DMeriptions
le Ck>rowall a déjà été décrite à plusieurs reprises ,
tant en Angleterre qu'en France (1).
Vers 1758, Borlase, recteur de Ludgvan, près Pen-
zance, exposa les procédés suivis dans l'ouest du comté ;
en 1778, Pryce apporta quelques additions au travail
de Borlase, et reproduisit, à une plus grande échelle,
les dessins de Bocards et autres appareils que ce der-
nier avait donnés.
Plus tard le docteur Boase publia, dans le deuxième
volume des Transactions de la. société géologique de
Comwall, un mémoire sur la préparation des minerais
d'étain de Saint-Just, s'appliquant spécialement aux
minerais de ce district qui présentent Tassociatiou du
cuivre avec Tétain.
(1) 1* Borlase. Nat.HUt.^ p. 177; 175s.
9* Pryce. Minêralogia, p. 3i5; 1778.
5* D' Boase. Tram, of the Royal Geo, Soc. of Comwall^
vol. II, p, 5S6.
k* W. J. Henwood. Trans. of the Royal Getu Soc. of Corn-
wall (lu eo octobre 1838), vol. IV, p. i/i5; i852.
5* De la Bêche. Repwt on the Geology of Cornwall, p. 676;
1S59.
6* DafréDoy et Elle de Beaomont AnnaUê des mines, 1" s.,
t. X, p. 33i; 1S95.
7* Cof te et Perdonnet Ann» âêiminei^ a*»., t. VI. p. 5$ iSao*
78 PRÉPABATION «ÉGàHIQUE
M. W. J. Henwood, dans le 4* volume du même re-
cueil, décrivit les opérations assez différentes, dont la
pratique avait prévalu dans le centre du Gornwall (dis*
trict de Cambome, Redrutb, etc.)* Les renseignements
qu'il fournit s'arrêtent à l'année 1828.
En iSSg, M. de la Bêche, dans la partie économique
de soB bel ouvrage sur le GomwaU et le Devonsbire,
après avoir successivement indiqué les méthodes gros-
sières appliquées par les anciens, a consacré plusieurs
pages à la comparaison des faits principaux enregistrés
par Pryce et par H. Henwood.
Les Annales des mines renferment sur le même
sujet, les mémoires de Mil. Dufrénoy et Elle de Beau-
mont (1895), puis de MM. Goste et Perdonnet (iBsg).
Des remarques de H. de la Bêche, il résulte que le pro-
cédé de préparation du minerai d'étain n*a pas été beau-
coup amélioré, pendant la période de 5o ans écoulée
entre la description de Pryce et celle de H. Henwood.
Progrès faiu. Depuis ces trente dernières années, au contraire,
quoique le principe des opérations soit resté le même,
Tintroduction des machines à vapeur pour bocards, dont
remploi est aujourd'hui devenu général, a concentré le
travail sur de grands ateliers^, en présence de grandes
quantités de matière à traiter sur un même point, on a
été conduit à inventer des appareils spéciaux, et à per-
fectionner les anciens , et on a réduit en même temps
les frais de main d'oravre et les pertes en métal.
S'il reste encore beaucoup à faire dans cette branche
de l'industrie minérale, il n'en est pas moins vrai
qu'entre un grand atelier récemment établi, et un ate-
lier de 1758 ou même de 1828, il existe de profondes
différences.
L'intérêt que peut offrir l'étude de la préparation de
l'étain, telle qu'on est amvé à l'exécuter dans le Corn-
DU MINEBAI D'ÉTAIN DANS) LE CaBNWALr. 79
woU, serait donc sufiissCmment jastifié par les amélio-
rations notaUes qu'elle a reçue « si le caractère même
des opératioQS qu'elle comprend, n'en faisait pour l'in-
génieur une sorte de méthode générale applicable, au
moins en partie, au lavage de divers minerais et ma*
tières de nature variée.
On se trouve en effet en présence de grandes diffi- ï»**'** principal
_ , ,. . . 1 , de celle élude.
cultes^ on part d un mmerai de teneur moyenne très-
faible, dans lequel le métal est intimement disséminé,
et qu'il faut par suite commencer par réduire en
poudre fine ; et l'on doit obtenir^ pour satisfaire aux
exigences de la métallurgie, un produit marchand très-
riche ; on n'a en sa faveur que la différence notable de
densité entre l'oxyde d'étain et une partie des gangues.
En cmnparant ces conditions avec celles des prépa-
rations des minerais de cuivre et de plomb, on voit que
toutes les simplifications capitales, qui résultent dans
ces dernières des triages multipliés, autant que possible
sur les matières en morceaux, se trouvent ici suppri-
mées. La teneur du minerai de cuivre pour le marché
est peu élevée ; quant à la galène sa préparation pré-
sente souvent des difficultés particulières, sur les-
quelles je n'ai pas k insister, mais daas tous les cas,
le traitement des schlams, plomb ou cuivre, se fait
dans le Cornwall avec des appareils identiques à ceux
employés pour i'étain.
Aussi, nulle part mieux- que sur les ateliers àétaiu
{Tin dressing Floors) du Cornwall, ne peut*on se
rendre compte de la manière dont les Anglais pro-
cèdent à la préparation, toujours si délicate, des
sables fins et boues métallifères.
A ces divers points de vue, j'ai pensé qu'il serait a'«"«" **»»**••
utile de réunir les renseignements recueillis dans deux
excursions dans le Cornwall.
80 PRÉPABATION MÉCANIQUE
En i855, j'avais parcouru les ateliers de Tancienne
et fameuse mine de Great Wheal Vor, récemment re-
mise en exploitation : ceux de Providence, Great Pol-
I gootb, Drakewalls; en 1857, j'ai ^^ ^^ outre Balles-
widden, Tincroft, Saint-Day United, Carvatb, Garclaze,
Pentuan et plusieurs autres, et j'ai séjourné quelque
temps sur le Drtning de la mine de Par Consols, près
Saint-Austell.
Le prix élevé de Tétain (1), lors de mon dernier
voyage, déterminait partout une trè&-grande activité,
et sur plusieurs points, on pouvait travailler avec avan-
tage les matières rejetées par les anciens (2) .
A ces circonstances favorables, il m'a été donné de
joindre l'accueil, partout bienveillant, que j'ai reçu
des directeurs des mines, et l'mépuisable obligeance
des CaptainSi préposés aux ateliers de préparation ; qu'il
me soit permis de mentionner parmi les premiers :
M. F. Pryor de Redruth, et feu M. Puckey de Saint-
Blazey, et parmi les Captains : MM. Blight, de la mine
de Tincroft, et W. Neetle, de la mine de Par Gonsols.
J'ai adopté pour cette étude les divisions suivantes :
Dififioa adoptée, i* Aperçu sur le Gomwall ; — modes de gisements du mi-
nerai d*étain ; nature des gangues associées;
S i". Exposé général de la méthode de préparation ; sé-
,. rie des opérations;
S s*. Description de quelques ateliers; formules de trai-
tement;
3* Description et travail des appareils;
A* Données économiques.
Mote sur les procédés d'essai du minerai d'étain.
(1) Aux mois d'août et septembre 1857, le minerai d'étain de
bonne qualité se vendait 80 £ = 9.000 fr. la tonne; peu de
temps après le prix en est tombé à 60 £.
(2) Depuis la rédaction de ce mémoire, j'ai visité en i858 beau-
coup d'autres d'atQliers , notamment ceux de Dolcoatb , Carn-
brea, Polberro, Wendron Gonsols, Levant
DU MinfiRAl d'ÊTAIN DANS LE GORNWALL. 8l
PREMIÈRE PARTIE.
ApEBÇU SUB LB GOlUrWAtL. — MODBS DE GISEMBUT DU BIIIBBAI D'ÉTAIN;
NATUBB DBS GAHGUBS ASSOUÉBI .
Exploité depuis les temps anciens, le Gornwall n'a pas
cessé d'être un des centres principaux de la production
métallique du globe-, il réunit l^s espèces minérales les
plus variées, et, outre les métaux, fournit encore une
grande quantité de matériaux de construction de pre-
mier choix.
Le combustible seul y fait défaut ; mais on Ty amène,
à un prix modéré , du grand bassin houiller du sud du
pays de Galles.
De là un mouvement de cabotage considérable ; les
minerais de cuivre sont embacqués dans les ports du
Gornwall, et transportés aux usines de Swansea ; tandis
que la houille vient en retour. La principale consom-
mation de combustible a lieu sur les mines pour le chauf-
fage des nombreuses machines d'épuisement, d'extrac-
tion, de bocards; etc.; les usines à étàin, à plomb,
les fonderies et forges en emploient aussi une quantité
notable.
Avant de donner quelques chiffres relatifs à la pro-
duction actuelle des métaux dans le Gornwall, il ne sera
pas sans intérêt de remonter brièvement à l'origine
de leur exploitation, et à celle des transactions, si im-
portantes aujourd'hui, de ce comté avec le pays de
Galles.
(i) L'étain était déjà exploité et fondu sur place au nitiorique.
(i) Ces renseignements sont tirés de l'ouvrage de M. de la
2ècbe et du mémoire de M. J. Hawkins, 4* vo). Tramaetiont
de la êociété géologique de Penatmee.
TombXIV, iS58. 0
82
PRÉPARATION MÉGâHIQUE
temps des Phéniciens , qui avaient fait de leur colonie
de Gades, sur la côte ouest de l'Espagne, leur principal
entrepôt de cette branche de commerce.
Au temps d'Auguste, Diodore de Sicile rapporte que
les Romains achetaient, aux habitants du Gomwall,
Tétain que ceux-ci leur livraient à l'île d'Iktis (sup-
posée être le mont Saint-Michel) , le transportaient à
dos de chevaux , en trente journées de marche à tra-
vers la Gaule, et l'embarquaient aux embouchures du
Rhône.
La demande d'étain s'accrut , aux sixième et sep^
tiëme siècles, par la fonte des cloches destinées aux
nombreuses cathédrales de cette époque , et plus tard
par l'invention de l'artillerie. Au treizième siècle, Bruges
était le principal marché de ce métal ; et au quatorzième,
les marchands italiens le transportaient aux contrées du
Levant
Le roi Jean, en Tannée laoi, puis Richard, comte
de Gomwall, et le roi Edouard P' en i3o5, accordaient
aux producteurs d'étain {Tinners, Stamnatores) des
chartes et privilège?, qui furent l'origine des cours spé-
ciales, connues "encore aujourd'hui sous le nom de
Stannary Gourt, et où se règlent les contestations et af-
faires des mines.
Pendant longtemps on dut se contenter d'exploiter
l'étain d'alluvion; quand ce gisement devint plus
pauvre, on attaqua les filons; la recherche de l'étain
dans ceux-ci amena la découverte du cuivre. En 1600,
Garew annonce que l'on expédiait déjà des minerais
de cuivre dans le pays de Galles, probai)lement en vue
d'économiser sur le prix du combustible nécessaire à la
fusion.
Vers 1 700, on commença dans les usines à étain à
remplacer les fours à manche et le combustible vëgé-
DU MINERAI D*ÉTAIN DANS TE COtlNWALt. 85
tal, cbarbon de bois et Turf, par les fourneaux à ré-
verbère cbauffés à la houille.
Les premières machines à vapeur pour l'épuisement
furent installées & peu près à la même époque. .
La mine de Wheal Vor en eut une de 1710 à 1714,
construite sur le type de celles de Savary ou de New-
comen. Les machines de Newcomen furent établies en
grand nombre de 1 790 à 1 778, et remplacées depuis par
celles de Watt, dont on n'a fait que perfectionner le
système jusqu'à nos jours.
En résumé, on voit que l'étain fut produit par le
Comwall depuis les temps les plus anciens ; et, qu'a-
lors comme aujourd'hui, il y subissait les opérations
complètes, y compris le traitement métallurgique ; que
les minerais de cuivre, exploités sans doute peu avant
l'an 1 600, furent dès lors dirigés sur le pays de Galles ;
que la consommation industrielle de la houille de cette
contrée, dans le Comwall, ne remonte qu'à 1 700, et fut
due, vers cette époque, à son introduction dans la fu-
sion de l'étain, et à la découverte des machines à va-
peur.
Quant à la galène argentifère on commença à l'ex-
traire dans le Comwall et le Devon , antérieurement
au minersd de cuivre*, son exploitation est aujour-
d'hui une des branches importantes de l'industrie du
pays, et deux usines en fondent sur place une grande
partie*
Sans insister davantage sur ces généralités, je préoi'- ProdacUon
serû, par quelques données numériques, la production
actuelle des principales substances minérales ; pendant
l'aimée i856 le Comwall et Devon ont fourni :
84
PRÉPARATION MÉCANIQUE
ÉTA1M.
CUIT&B.
PLOMB.
ARGENT.
zmc. H
Minerais
tODDM.
9.350
6.177
tODDM.
206.177
13.5S4
tonnei.
13.113
8.597
oane«t.
»
32 S. 893
is.
Métaux corrrespondiDts.
Les minerais de caivre ont été vendus 3i.o/ii5.6a8 francs.
Ceux d'étain 16.596.a60 —
Il faut y joindre : 8,000 à 10,000 tonnes de pyrite
de fer ; 26,750 tonnes de minerai de fer, hématite ; 5oo à
600 tonnes acide arsénieux, tant brut que raffiné , et
une petite quantité de minerais de nickel et d'urane.
Les granités du Dartmoor dans le Devonshire, ceux
des environs de Liskeard , ceux de Penrhyn et de Con-
stantine , près Falmouth , et ceux de Lamoma , près
Penzancé, sont très-largement exploités pour les grands
travaux à la mer; cales, docks, etc.
Les granités altérés des environs de Saint-Austell, et
ceux de Breag près de Helston , donnent lieu à une pro-
duction de près de 100,000 tonnes de terre et pierre à
porcelaine (china clay and china stone), en majeure
partie expédiées aux potleries du Stafibrdshire.
Près de Gamelford, on extrait dans les grandes car-
rières dites Debabole quarries^ des ardoises d'excellente
qualité.
Led serpentines du cap Lizard servent à fabriquer des
cheminées, et objets de décoration et d'ornement, d'un
très-bel aspect.
D'après les chiffres qui précèdent, on peut se faire
une idée approchée de la masse des produits qui sortent
annuellement du Cornwall; quanta la houille aujour-
d'hui consommée, je n'ai point de données exactes;
mais si on se reporte à la statistique fournie par
H. Henwood, on voit qu'en 1837 les mines en brûlèrent
56, 860 tonnes. La consommation totale, usines com-
DU MINERAI d'ÉTAIN DANS LE GORNWALL. 85
prises, est probablement supérieure maintenant à
loo.ooo tonnes.
Les principaux ports du Cornwall sont, en suivant la Poru.
côte nord et faisant le tour de la presqu'île , Padstow,
Newquay, Portreath, Hayle, Penzance, Falmouth,
Truro, Pentuan, Charlestown, Par, Fowey, Looe, Mor-
welbam et Galstock. Sur un grand nombre de points, les
embouchures , largement coupées , des fleuves laissent
accès aux bâtiments , à une assez grande distance des
côtes; c'est ainsi que la rivière de Falmouth est navi-
gable jusqu'à Truro, et la Tamar jusqu'à Morwelham ;
sur d'autres on y a suppléé par des canaux , tels que
ceux de Par et de Liskeard.
Depuis plusieurs années déjà, un chemin de fer de chemins de fer.
37 milles et demi, de Penzance à Truro , avec embran-
chements de Redruth à Portreath et à Devoran , dessert
le district minéral de Gamborne et Redruth. *'
Une grande ligne deTrufo à Plymouth, qui doit rat-
tacher le Cornwall au Réseau anglais, par sa jonction
sur ce point avec le Great Western, est presque entière-
ment construite ; on doit la prolonger jusqu'à Falmouth.
Elle sera livrée à la circulation lorsque le grand tra-
vail de M. Brunel , le pont de Saltash sur la Tamar,
sera terminé ; c*est^à-dire très-probablement dans le
courant de 1 869.
Des chemins de fer avec chevaux , on tramways, exis- Trimwayt.
trat sur plusieurs directions. Je citerai celui de Par à
Newquay, encore inachevé dans sa partie médiane, la
petite ligne de Saint- Austell à Pentuan qui suit la vallée,
où depuis si longtemps, et encore aujourd'hui, on ex-
ploite les gisements d' étain d'aIluvion(stream-works\
et le grand plan incliné de 6 milles de longueur de
Cheesewring à Moorswater, près Liskeard , traversant
le district de Caradon.
Usines à éuin.
{Tin tmeiiing
workê.)
Fonderies.
[Poundries.)
OoTriers.
86 PRÉPABATIOlf MÉGANIQUE
Pour les minerais d'étain, dont nous ayons spéciale-
ment à nous occuper, le transport de la mine à l'usine
se fait, soit par le chemin de fer, soit eq charrettes.
Les usines à étain, excepté celle de Gharlestown près
Saint- AustelU sont construites dans l'espace qui s'étend
de Penzance à Truro; elles sont au nombre de neuf.
UilDM. Proprlétaira*.
Calenick, Mitcbell et G^
m- 1 11 1 Paubus et G*.
Treluswell )
Gh&rlestowiL .... Enthoven et G*.
*°«*7^ j Bolitho et C.
Ghyandour j
•^^^o-^ j Williams , ôarvey et C-.
Mellenear J '
Bissoe Bridge. . . . Bissoe Bridge C*.
Les machines et agrès divers, employés dans les tra-
vaux souterrains et les ateliers de préparation mécani-
que, sont fournis par plusieurs usines, réparties dans
les divers districts. La grande foundry de Hayle occupe
le premier rang; je citerai encore celles de Gopper
House, près Gamborne ; Tucking-Mill, dans le village
du mênae nom ; Perran sur la rivière de Truro, de Saint-
Blazey près de Saint- Austell , de M. Thomas à Gharles-
town, de N. Holman et Sons à Saint- Just, de Roseland
Vale près Liskeard.
Les ventes aux enchères du matériel des mines aban-
données permettent aux explorateurs de s'approvision-
ner, souvent dans de très-bonnes conditions.
Quoique le prix de la main d'œuvre dans le Gornwall
soit toujours demeuré assez bas, relativement aux
autres districts de l'Angleterre ; il a subi, comme par-
tout, dans ces dernières années, un accroissement no-
table, dû particulièrement ici à la grande émigration
des mineurs pour l'Australie.
BU MiNEBAJ O'ÉTAIN DANS lE GOftVWAIL. 87
La population des ateliers de préparation est com-
posée de mécaniciens-chauffeurs pour les machines, de
contre-mattres, surveillants, et surtout des femmes et
enfants des mineurs. Les garçons sont admis dans les
travaux souterrains, presque tous avant Tâge de
i5 ans (1) ; on n'en conserve que quelques-uns de cet
âge pour les opérations les plus pénibles de la prépa^
ration.
On peut admettre pour la paye mensuelle les chiffres
suivants :
Ut. it. ». fr.
Mécaoiciens. 5 10 >» 87,60
Manœuvres s i5«b68,75
Femmes et filles au-dessus dei .. ex^r
fia i5 "M 95,00a 31,30
Ide là à 17 ans. ... » 35«"ao,oo
de la à lU ans. ... » i4>» 17,60
de 9 à 13 ans. • .0 » 10 ■■13,60
Uu-desBus de ift ans. 1 00»» 36,00
Ide 13 à lAans. ... » 16 "■18,76
Garçons <
moyenne au-dessous ) .
I j s » 10 ■■13,00
f de 13 ans. )
Le Comwall est formé par une série de protubé- ^p^'cu
, .^ . j '^ . • j * •^* géologique (2).
rances de granité, et par des terrams de transition.
En partant du Land's End , extrémité de la près- K«Mib
qu'Ue, on rencontre cinq grands massifs granitiques et *''° ^"^''
neuf autres petits » plus ou moins rattachés aux pre-
miers. *
(1) Voir Jnnaleê des mineê, 1867, 6* livraison , Bulletin : De
la mortalité des mineurs^ etc.
(3) Voir les ouvrages suivants :
1* D'Boase. Comwall Geol. Soc. Trans,^ t. IV, p. 166.
»• De la Bêche. JTeporf, etc., déjà cité.
3* W. J. Henwood. On the meialliferoue Depoeitê of Com^
wall and Devon.
à* Dufrénoy et Elle de Beaumont. Foyage en Angleterre^
Annales des mines.
5* £Ue de Beaumont Syetèmee de maniagnu.
«
88
PRÉPARATION MÉCANIQUE
Petite OMMir*.
Terrains
de sédiment
a** Growan, Wendron, Gonstan-
tine, Penrhy n, G wennap, etc.
DistricU
métal liférrs.
Grand* maMifs.
1* SaintJust, Saint-Ives, etc
1° Saint-Michaers Mount.
a"" Tregonîng et Godolpbin
HUls.
3" Garnbrea.
li" Carmnarth.
5° Gligga head.
3' Saint-Austell, Luxulion, Saint- 1 &" Gastle an Dînas.
Dennis, etc 1 7* Belovely Beacon.
k* Bodmin Moore, i 8" Kit Hill.
6" DartmoordansleDevonshire. | g° Gunnislake.
On peut y joindre les lies Sorlingues ou Scilly , et
nie de Lundy, à l'entrée du canal de Bristol.
Considérés dans leur ensemble , ces massifs forment
une ligne brisée ; si Ton joint le centre des Scilly à
celui du Bodmin Moor, et si de ce point on mène une
ligne gui traverse le Dartmoor dans sa plus grande
largeur, on a deux directions représentant respective-
ment les systèmes du Finistère E.2i''46'N. et des
Pays-Bas E. i4°55'N.
Les terrains sédimentaires sont essentiellement des
schistes (killas), dont une partie, au moins, est silu-
rienne ainsi que cela résulte de la découverte de fossiles
siluriens , faite il y a quelques années par M. Peach, sur
la côte sud du Gomwall entre Falmouth et Saint- Austell.
Les couches dévoniennes existent à l'est ; le schiste
y passe parfois à la grauwacke , avec calcaires subor-
donnés.
Autour des protubérances granitiques, on rencontre
sur plusieurs points, notamment sur la côte nord-ouest
du massif de Saint- Just , et près de Saint-Austeli , une
zone plus ou moins étendue de roches vertes amphibo-
liques (greenstones).
Les mioes peuvent être groupées en districts de la
manière suivante :
DU MIMERAI d'ÊTAIN DANS LE CORNWALL. 89
Dlstrleu d« : LlmltM lénértUi.
SaîDtrJust j r Ouest. A rouestdela ligne
Salnt-Ives j deHayleàMarazlon.
GwJnear et Growan \
Marazion • J
U j X f a' Centre. A l'est des préeé-
Camborniet IJl^n. .' ." ! ." ! . / dentsîàrouestdelaligne
Redruth et Gwennap ^« Truro à Cubert.
Saint-Agnès et Perran Zabuloe./ •
Saint-Austell \,« „ * * « . ^ ' ^ ^^
Lfskeard, Caradon ) 3- Est. A 1'^ des précédents
CalllDgton, catetock ) J"«I"'àlarivièreTaœar.
Tavistock U'* Devonshire.
Le centre est le lieu de la plus grande production
étain et cuivre, après lui vient Touest pour l'étain, et
le Devon pour le cuivre. Le district de Caradon , où les
exploitations sont relativement récentes , parait destiné
à un très-bel avenir.
Le minerai d' étain se rencontre : Mode
« -n ^.^ i_ . de giiement du
1* En petites couches, vemes ou amas. miner«i d'éuin.
a"" En stockwerkes , ou réseaux de petits filons.
S'* Disséminé dans les dépôts d'alluvion.
4* En filons.
i'* Les veinules ou amas d' étain se trouvent surtout
dans les parties du killas qui avoisinent le granité ; elles
existent aussi à la jonction de ces rochies, et d'une fa-
çon plus ou moins analogue dans le granité lui-même.
On doit les regarder, tantôt comme des ramifications
des filons, tantôt comme des gîtes contemporains.
2"* Les stockwerkes se rencontrent, soit dans le gra-
nité, soit dans les grands filons ou masses d'Elvan ; le
plus remarquable, celui de Carclaze, est dans le gra-
nité.
* y Uétain est disséminé dans les alluvions, à l'état
de sable fin et de galets plus ou moins volumineux, où
il se trouve associé avec les roches, quartz et chlorîte.
go PRÉPARATION MÉCANIQUE
qui forment la gangue des filons, on n'y rencontre pas
de minéraux sulfurés. La production des stream
Works est devenue insignifiante.
Filons. 4'' Depuis longtemps déjà on a reconnu dans le Gom*
wall plusieurs systèmes de filons ; je pense avoir plus
tard occasion d'entrer dans quelques* développements à
cet égard, je me contenterai ici de les énumérer, en
insistant ensuite sur les filons d'étain. On a constaté :
Filou. Limites fénéralef det dlrecUoiu.
Filons d'Elvan A peu près est-ouest.
Filons d'étain les plus anciens. • ) Est 8à a5''N.,excepté le dis-
Filons d'étain plus récents j trict de S'-Just, 0. 35** N.
Filons de cuivre les plus anciens, comme les précédents.
Filons de cuivre moins anciens. . Ouest, 5 à 55° N.
^., . ^ ^ ) Nord, ao^ E. à nord ao" O.
Filons croiseurs, Cross-course$. . 1 / , x. ^ *x -i \
* 1 (plomb, fer, stériles).
Filons de cuivre l'es plus récents, environ Est iS'' N.
^ , xz *i I Fluckans, . . . comme les cross-courses,
croiseurs stériles, jgjj^^ comme les filons.
Cette liste donne les filons et failles dans leur ordre
chronologique, autant du moins que cela peut ressortir
de l'étude des rejets faite jusqu'ici; il faut en excepter
l'Elvan, qui est généralement recoupé par tous les
autres, mais recoupe dans quelques mines les filons
d'étain anciens.
CaiYre et éuin. Il ne faudrait rien voir d'absolu dans la division pré*
cédente , car un grand nombre de filons contiennent à
la fois étain et cuivre; en voici quelques exemples.
A Tincroft, j'ai vu un filon dont toute la zone voisine
du mur ne contenait que de l' étain; immédiatement au
dessus, quoique nettement distinct, se trouvait un mé-
lange intime d'étain et de pyrite de cuivre, qui rem*
plissait le filon jusqu'au toit. A Par Consols, un filon
d'étain où la pyrite ne se trouvait que disséminée en
petites mouches, en a présenté sur plusieurs points.
DU MINEBAl O'ÉTAIN DANS LE GOBNWAU. Ql
dans la profondeur, des masses considérables. Les
mines de Dolcoath et de Cambrea , après avoir été très-
productives en cuivre, donnent aujourd'hui en profon-
deur, de grandes quantités d'étain.
• On peut dire d'une manière générale que Tétain est puods d'éuio.
celui des métaui qui a le plus de relation avec le gra-
nité ; les filons d'étain se rencontrent, surtout dans la
zone voisine du granité, mais s'étendent d'ailleurs dans
cette roche et dans les schistes. 11 arrive même que les
mines d'étain exploitées dans le killaa, quoique les
moins nombreuses , sont les plus productives.
Les gangues principales , sont : le quartz , la chlo- G«Dgae«.
rite et Toxyde de fer. On sait que le plus souvent la
section d'un filon présente de part et d'autre, d'une
ligne médiane, une certaine symétrie, quant à la na-
ture du remplissage; on a observé que, suivant la
roche encaissante, on rencontrait de l'éponte à cette
ligne, les diverses gangues dans l'ordre suivant :
Graoile. RocIm •neaiiunle. Oxyde d'étain cristallisé
— QmêttM, Oaartz eristallisé. Wolfram.
— Qoarti. Chlorite. Oiyde d'étain arisl.
Schiste. QuarU. Oiyde d'éuin cHst.
— Chlorite. Oxyde d'éUin erist.
Elvan. Oxyda d'étain. Oiyde d'étain crist.
Dans le granité, la gangue est en général un feld- i^oansie granité.
spath vert pâle à cristallisation confuse, présentant
quelques cristaux plus nets et des groupes d'aiguilles
de tourmaline et de quartz.
L'étain y est disséminé en cristaux^ rarement plus
gros qu'un pois, et le plus souvent impalpables. Par-
fois le filon est très-quartzeux, et l'étain y est plus fort
(êtrong) ; c'est ce qui a lieu à la mine de Great Work,
près Belaton. A Balleswidden , où il n'y a pas de filon
proprement dit, mais une série de petites veines d'é-
tain parallèles, se prolongeant dans le granité sur une
gt2 PRÉPARATION MECANIQUE
grande longueur, de môme qu'au Stockwerk de Car-
claze, les veinules d'étain sont presque pures et ne
sont guère associées qu'à un peu de quartz, de tourma-
line et de feldspath.
9* Dtns le kiiias. Daus los schistes, le filon contient généralement une
gangue très -dure de schiste quartzeux (Capel)» gé-
néralement mêlée de chlorite, quelquefois de tour-
maline et rarement de feldspath. L'étain y est encore
plus finement disséminé que dans les filons du granité,
et toujours accompagné de plus de minéraux nuisibles,
pyrites, mispickel, wolfram et oxyde de fer terreux ou
quartzeux.
Je n'insisterai pas ici sur les minéraux anciens asso-
ciés à l'étain, et je résumerai seulement les caractères
précédents au point de vue des difiicultés qui en résul-
tent pour la préparation mécanique ; on peut distinguer :
Rétomé. lo Étain d'ail uvion , en grains plus ou moins séparés
£uin et gangues. ,^^ «^^u««
des roches ;
s"" Étain en petites veinules toujours assez fort
{Strong); dans le granité, soit sous forme de filon,
comme aux mines de Balleswidden et de Beam, soit en
stockwerk comme à Carclaze ; dans TElvan , à l'ancienne
Budnick; ou enfin dans le schiste, comme à Polberro,
près Saint- Agnès , et à Drakewalls ;
S"" Étain encore assez grenu , dans les filons du'^ra-
nite,. avec quartz , tourmaline, oxide de fer, un peu de
pyrite et quelque peu de chlorite.
4° Étain dans les filons du killas, avec schiste quart-
zeux, chlorite, pyrite, mispickel , et dans certaines lo-
calités wolfram; c'est là que l'étain est le plus fine-
ment disséminé.
Les ateliers dont j'aurai à parler dans la suite de ce
travail , traitent surtout les deux dernières sortes de
minerais.*
DU MINEBAI D*ÉTAIN DANS LE GOBNWALL. g3
La mine deTincroft, aujourd'hui suivie en profon-
deur dans le granite« produit des matières très-dures, à
gangue quartzG-ferrugineuse» avec beaucoup de pyrite
et mispickel et étain très-fin.
Celles de Par Gonsols, Polgooth , Wheal Vor tra-
vaillées dans le killas contiennent du quartz et de la
chlorite; rétain a sa plus grande finesse à Polgooth;
Wheal Vor renferme notablement de mispickel.
A Saint-Day United , (ancienne mine de Poldice) la
gangue est de quartz, avec beaucoup de mispickel et de
wolfram; la mine est dans le schiste.
A Drakewalls, les veinules dans le killas, présentent
l'étain avec une grosseur de grains toute particulière,
extrêmement favorable à la préparation. Cet avantage
y est compensé par Tabondance du wolfram.
QuelqTies parties des filons riches produisent parfois
des masses de minerais, d'une teneur assez élevée pour
être expédiées directement aux usines ; la mine de Pol-
berro en a été un exemple célèbre.
La moyenne des minerais extraits aujourd'hui dans Rendement
les grandes usines du Comwall, ne rend pas, après pré- nintrauvtant.
paration mécanique, plus de 2,00 pour 100 de minerai
prêt pour la vente, dit Black Tin.
DEUXIÈME PARTIE.
S I**. EXKêi CÉnttLAL DE U MÉTHODE DE FMCPARATlOlf ; SÉRIE
DES OPÉRATIONS.
Au sortir du puits, les minerais subissent sur la TrtTaii
halde , un premier cassage à la masse {ragging) , qui "' ** '^•'^•*
ne porte que sur les gros fragments ; puis un deuxième
cassage {$palUng) qui réduit le tout à la dimension vou- spêmng.
lue pour le bocard ; c'est-à-dire amène les morceaux
à la grosseur du poing , tout au plus. Ce spalling est
Bagging,
g4 PAÉPABATION MÉCANIQUE
accompagné d'un triage, produisant au moins trois
sortes de matières :
Minerai ri6he Bèst fForlU
Minerai moyen Comtnon ou Poor fFork^
Stérile fTaste ou HcUvan^ r^eté.
La présence du minerai de cuivre , dans un grand
nombre de filons d'étain, oblige parfois à faire dans ce
triage une qualité de plus ; cependant la distinction des
minerais d'étain et de cuivre a lieu le plus souvent sur
le chantier, de façon que le minerai d'étain sortant, ne
contient que des mouches de pyrite dont on ne peut se
débarrasser par le triage.
Les divers lots de minerais riche et moyen , pesés et
essayés séparément , sont conduits à l'atelier de pré-
paration,
siiutuon La situation du Dressing Floor doit être choisie avec
et configuration <, « -, . -i -^ i. i. i^ ' «i*
du le plus grand som ; on doit chercher à y concmer :
^condftion»*^' ** ^ proximité des puits d'extraction ;
à remplir. 2» L'arrivée facile de l'eau à la partie supérieure ;
c'est-à-dire vers les bocards;
3"* Une pente notable, sur une étendue suffisante.
Lesdeuxdernièresconditions,plusimportantesencore
que la première, sont malheureusement presque contra-
dictoires ; on n'a réellement réussi à y satisfaire qu'en
appliquant aux bocards les machines à vapeur. En effet,
il fallait autrefois se procurer tout d'abord une chute
d'eau qui, dépensée en majeure partie pour la mise
en mouvement des pilons , servait ensuite aux opéra-
tions du lavage ; le niveau total , depuis le point d'ar-
rivée jusqu'au bas du dressing, devait être réparti entre
le diamètre de la roue motrice (à augets), et la pente à
conserver pour le sol de l'atelier. Même avec les solu-
tions les plus intelligentes, les chutes, dont on dispo-
sait, ne permettaient guère d'établir que des ateliers
DU MlNBB/a D'ÊTAm DANS tE GORNWAU. g5
de 3 « 4)6 Ott 8 flèofaes , disséminés dans les yallées.
On en rencontre encore un certain nombre , et souvent
aujourd'hui les exploitants des grandes Concessions,
louent ces bocards, soit à de petites min^s, soit à des
tributors. Bien rarement voit-on des bocards hydrau-
liques de 1 6 et 24 flèches.
Dans ces circonstances , le transport du puits d'ex-
traction au dressing pouvait être considérable.
Avec les machines à vapeur, on n'a plus eu à s* oc-
cuper de la situation naturelle et de la puissance de la
force motrice ; et ou a pu porter le nombre des flèches
à 60, 809 120»
Ces grands bocards , en centralisant sur un même
point le travail d'une énorme quantité de minerai, ont
permis l'introduction d'appareils laveurs de grandes
dimensions , travaillant rapidement ; dans les dernières
opérations , elles-mêmes , malgré la concentration des
matières , résultat de leur enrichissement, on peut en-
core alimenter des caissons , etc. , et éviter de recourir,
autant qu'autrefois , aux manipulations à bras sur les
tamis , propres à traiter de petits lots de produits.
En même temps, la masse des matières, en ouvrant
les yeux sur l'importance d'en simplifier le mouvement,
a conduit à di^po^er le dressing de la manière la plus
favorable.
Ce qui, sur un petit atelier hydraulique, eût consti-
tué une impossibilité, ou un perfectionnement peu
utile, est devenu aujourd'hui une nécessité ou une amé-
lioration évidente.
Voyons comment, dans les grands dressings actuels,
on remplit les conditions sus-énoncées.
En général on se place au centre de l'exploitation ,
près des puits d'extraction et d'épuisement , qui four-
nissent ceux-ci l'eau , ceux-là le minerai ; la distance
96 PBÊPARATIOIf MÉGANIQUE
des bocards aux haldes les plus éloignées dépasse rare-
ment 1 kilomètre ; de petits chemins de fer viennent
aboutir à T arrière du bocard, de manière que les
wagons puissent être directement vidés dans les trémies,
qui alimentent les pilons.
Le plus souvent Teau provient de la mine, et les
pompes ont à l'élever à la bouche du puits, au lieu de
la déverser dans la galerie d'écoulement (Aiil).
Après avoir traversé l'atelier, une grande partie de
Feau est généralement ramenée par des canaux sou-
terrains à un puisard , creusé en avant de la machine
du bocard ; une pompe , reliée par un balancier à celui
de la machine de rotation, remonte cette eau à la surface
de l'atelier.
Si Ton néglige les pertes par évaporation et infiltra-
tion , on voit que Ton peut arriver ainsi à presque dou-
bler la quantité d'eau disponible ; malgré cela , elle fait
souvent défaut , et parfois en été le travail est restreint
uniquement pour ce motif.
Cependant les grands dressings de 48 ^ 8o flèches ne
consomment en moyenne que 2 à 3 mètres cubes d'eau
par minute.
Dans quelques mines, comme à Tincroft et Dolcoatb,
Y&lvl arrive par d'anciennes galeries d'écoulement.
Suivant la configuration du terrain , dont on dispose ,
on peut avoir :
i"" Une pente moyenne sur une grande largeur, for-
mant un grand plan incliné ; les canaux et les appareils
sont placés bout à bout dans l'ordre le plus simple ;
mais le transport horizontal des matières, peut devenir
assez considérable (Wheal-Vor, Balleswidden).
â"" Un fond de vallée resserrée, dont il y a lieu d'em->
ployer les deux coteaux.
y Une sorte de colline en dos d'Ane ; les bocards oc-
00 MIHEftAl D'ÉTAIN dans LE GORNWALL. 97
capant toujours le point culminant, une partie des
appareils est rejetée sur les flancs. (S^-Day United.)
te Un coteau allongé , à pente assez roide , sur le-
quel on forme une série de gradins» et où la disposition
du n"" 1 est repliée en zigzag sur elle-même. (Par
Consols.)
S* Un terrain presque plat , extrêmement défavorable
et obligeant à un transport vertical considérable, soit
à la pelle, soit à la brouette. (Tincroft.)
Dans tous les cas, les matières charriées par les eaux,
au sortir d'un appareil , doivent trouver leur écoule-
ment naturel.
La main d'œuvre de transport des dépôts , aux points
d'élaboration, est l'élément qu'on doit s'efforcer de
réduire.
Le coteau allongé et incliné présente le plus d'avan-
tage. On voit combien la pente moyenne et l'étendue
superficielle des grands ateliers peuvent varier. Gomme
limites de cette dernière , on peut prendre i /a hectare
(Tincroft) et i i/a hectare (Par Consols) , sans compter
l'espace que les déchets, boues et sables, peuvent oc-
cuper à la longue au bas des vallées , lorsqu'ils ne sont
pas entraînés à la mer.
Les bocards s'étendent de part et d'autre de la ma* sépanuon,
chine motrice ; chaque côté de l'atelier reçoit, au sortir dû'beîtet d^u
du bocard, les sables d'une classe de minerai. Une partie common woit.
des produits du Best-Work est enrichie isolément jus-
qu'à la fin de la préparation , et on évite ainsi de mêler
des matières déjà riches avec d'autres plus pauvres;
le reste rentre dans la série des opérations, avec les sa-
bles du Common Work.
Les produits du bocardage d'un minerai, sont dès le Diviuon
principe divisés en deux parties : M*poTnVdeToe
i"" Sables arrêtés dans des canaux {Crop). <<« i« préparauon
TOMS XiV, i85S. 7
98 PMÊPARATiON MAGANIQUB
1* Boues Cnes entraînées dans des baasins de dép6t
{Slmu) .
crop. Le traitement des sables du crop donne :
Des sables riches, des sables pauvres, appelés Aou^iU*
et de nouvelles sliœes.
Rough», Les roughs contiennent encore de l'étain, en général
engagé dans la gangue ; on en extrait quelquefois un
peu de sable riche, et toujours une notable proportion
de sables, étain et gangue, imparfaitement pulvérisés,
et renvoyés à nouveau au bocard, sous le nom de
Crazeê.
Outre ces crazes , le travail des roughs donne encore
de nouvelles slimes, et la grande niasse des sables, jugés
stériles et rejetés.
sumH. Les sables, en déposant dans les premiers canaux,
retiennent des boues , dont ils ne sont débarrsssés que
progressivement ; chaque série d'opérations produit ses
slimes de nature différente.
Les résultats du traitement des slimes sont :
Une boue riche très-flne ; une boue pauvre rejetée ;
uneasses faible proportion de sables(dits aussi roughs).
Les produits riches, tan t des sables que des slimes, ne
contiennent plus qu'une petite quantité de gangue pier*
reuse ; mais, en même temps que Tétain oxydé, on y a
conoentré les minéraux métalliques de grande densité ,
qui peuvent se trouver associés à l'étain , et dont las
proportions varient beaucoup avec le gisement ; savoir :
la presque totalité du wolfram , la majeure partie do
mispickel, et une grande partie des pyrites de fer et de
cuivre. Sur on grand nombre de mines, les sables
riches on t le reflet blanc métallique du mispickel et de la
pyrite , et sont nommés par les ouvriers Tin Witi$ (i) .
(i) On orolt que wUê est ta oorraptten d« mot «DàOt, blanc.
>
DU MINBBAI D'fiTAlN OAHS LE OORNWALL. 99
Oq éprouTeratt de très-grandes difficultés à vouloir
pousser plus loin les opérations de lavage , et, d'autre
part, de semblables produits ne donneraient au trai-
tement métallurgique qu'un étain extrêmement impur.
Un simple grillage permet de se débarrasser des GriiiiK«.
pyrites et du mispickel; le soufre et Farsenic sont caMnlnl)
brûlés, le fer et le cuivre restent à l'état d'oxydes et de
sulfates. Les oxydes sont tenus et légers, les sulfates
sont solubles ; un lavage ultérieur peut donc les enle-
ver assez facilement.
Quant au wolfram , il n'est pas plus altéré que l'é-
tain ; ce n'est qu'en recourant à des réactifs qu'on a pu,
dans ces dernières années, enlever le wolfram du mi-
nerai de Drakewalls.
Lorsque la pyrite de cuivre entre dans les sables
riches en proportion suffisante , ceux-ci , après grillage,
mouillage , et suspension dans l'eau , donnent en dis-
solution dû sulfate de cuivre , qui est précipité à Tétat
de cément par le fer.
Le minerai d'étain , obtenu du traitement des sables,
est à grains de dimensions appréciables s on le nomme
CTO f Tin; celui qu'on extrait des diverses slimes est ei-
trèmement fin , on l'appelle suivant la provenance /lue
ou $maHTin.
Ces deux produits sont en dernier lieu mêlés à la
pelle, et constituent l'étain noir, prêt pour le marché.
{Bladi T\n fit for marhet.)
La proportion de l'étain fin, extrait des résidus boueux
divers {leavings) , varie beaucoup suivant les gisements,
on peut admettre comme limites moyennes i/4 à 1/7 du
Black Tin , et comme limites extrêmes i/s à i/<o (1).
(1) L*ôtalQ exti*ait des slimes entre dans le black tin :
A BAint^DiV, pour i/t
▲ Polgooib i/l
▲ Par CpnsoU • i/4
A BalleiwIddeD iM à i/s
100 PBÉPAEATIOM MAGàMIQUE
La qualité des Crop et Fine Tins est la même ; cer-
taines parties des opérations» après grillage i donnent
des produits » soit supérieurs » soit inférieurs , qui sont
souvent mis à part» jusqu'à ce qu'on en ait accumulé un
lot pour la vente.
Voici un tableau qui résume :
1* Les divisions principales de la préparation ;
a* Les produits intermédiaires ;
S"" Les produits définitifs.
Tableau ff 1.
■tHUAI.
noBom.
Booirdaga
• • • •
Crop 1.
Sllmei lU.
8
{Sahia rieba.'
Tin wiui.
Rougba 11.
SlinietlII. 2B
/Craiai. Vonil â | ^V
Il TMiiamatiti aoi booarda.l v 1 jï*
daaroo8ha.\ ^^^, rajaiéa./ ► 1 |>:
'SUmaalll. ' "^ ' *
Crop
Un:
Black Ud.
Bouaa rlobaa. l . . . \ . ... I FIna
UI. Tralumant ) ®5"V JPJ!?:
daa allnai. ) llH "i*"
Rougbi IL
Un.
Eaui oaifraoaoi. Gé-'X
Bont da oivra. J
Foméet oondanaéat. Arianio >
brut, i
Paméoi pardoei. Aoida lul- 1
faraui. /
!
I
Ces divisions sont générales, au moins en ce qui con*
cerne les opérations avant grillage ; je ne saurais citer,
comme exception» queTincroft, où la situation défavora^
ble duDressing ne permet pas de traiter tous les roughs.
En dehors des minerais d'alluvion» il n'y a que bien
peu de gisements où l'absence totale des pyrites puisse
'. • • • ••• «
f
Opérationi
avant grillage.
DU MINBBAI d'ÉTAIN DANS LE GORNWALL. 101
faire supprimer le grillage , et le lavage qui en est la
suite (i).
Amener le minerai au point convenable pour le gril-
lage est la partie du travail la plus considérable et la
plus délicate ; on opère sur de grandes quantités de
matières , et les plus légères modifications font immé-
diatement varier la dépense de main d'œuvre, et par
suite le rendement qu'on peut espérer obtenir d'un
minend donné.
La structure intime du minerai , la nature des sables
toujours plus ou moins pauvres , ne peuvent être ap-
préciés qu'après une longue expérience et avec l'aide
d'essais à la pelle (vanningê) , répétés à chaque instant.
La première opération que subit le minerai à son ar- * ' Bocardage
rivée à l'atelier, le bocardage est certainement celle qui
demande à être conduite avec le plus d'habileté, car
son efiet est décisif et s'étend à tout le reste du travail ;
il y a un grand art à déterminer judicieusement , selon
la nature du minerai , la grosseur du grain de sable à
produire. On doit s'efforcer de briser la roche , assez
pour détacher les grains d'étain de leur gangue, en
écrasant ces grains le moins possible. En effet, l'étain
très*fin est une source de difiicultés de toute sorte;
car, par suite de sa grande densité , il se trouve dissé-
miné dans les sables aussi bien que dans les slimes.
Un bocardage, poussé trop loin, écrase en même temps
que l'étain une très-forte proportion des gangues, c'est-
à-dire produit beaucoup de slimes , et ici , comme par-
tout ailleurs , la préparation des matières boueuses est
(i) Le Stockwerk de Carclase ; dans le district de Safnt^ust,
une partie des minerais de Wheal Bal ; près d*Helston, une par-
tie des minerais de Wendron Consola ne requièrent pas de gril-
lage.
109 PRÉPABATiON MÊGA19IQUE
encore dans un état de grande infériorité» relativement
à celle des sables.
On cherche donc , pour un minerai donné , à avoir
le moins de slimes qu'il est possible ; on est du reste
arrêté dans cette tendance par les inconvénients d'un
bocardage insuffisant. En diminuant la proportion des
slimes, on augmente celle desrougbs, c'est-à-dire de
ces sables , dont on a à extraire les crazes » (étain et
gangue ) qui doivent être renvoyées aux bocards.
Le danger n'est pas d'accroître ainsd les frais de
bocardage; car, théoriquement^ le travail de la pulvéri-
sation , à un point convenable , serait le même , qu'on
le fit en une ou deux fois ; on aurait même tout avan-
tage sous ce rapport , puisque les crazes ne sont jamais
qu'une petite fraction des roughs. Mais on a à faire
•subir à nouveau , aux crazes bocardées » toute la série
des opérations de lavages , et, ce qui est plus grave en-
core, on produit une proportion de slimes, d'autant
plus considérables que les bocards à crazes sont dis-
posés de manière à broyer extrêmement fin , et doi-
vent , comme nous le verrons, être alimentés à la fois
de crazes et de minerais en morceaux. 11 faut donc
craindre de retomber dans l'inconvénient qu'on veut
éviter.
Là , comme dans presque toutes les méthodes d'ex-
traction des matières minérales, c'est encore une qnes-
tion de maximum qu'il s'agit de résoudre. On ne saurait
mieux la comparer qu'à certains traitements métallur-
giques, où Ton aurait comme produits d'une première
fonte ; métal , matte , scorie à repasser ; il faudra ob-
tenir immédiatement le plus de métal possible , et faire
assez de matte pour avoir peu de scorie à repasser;
sans que toutefois la proportion de matte , à traiter à
nouveau, puisse compenser les avantages, qui résultent
DU lUNEBAl l>*tTAm DANS U GORHWALL. 108
de sa fonnatioQ. De même ici , nous chercherons à ob-
tenir le plus possible de sables bons pour Tatelier du
crop , peu de slimes , et cependant une proportion de
roughs qui n*ait rien d*exagéré.
D'après cela on peut conclure que tel minerai sera f'^JJ^'^i
d' un traitement facile, qui ne donnera que peu de slimes an mintrai
et peu de crazes, et que tel autre sera à la fois difficile à **'"*"* * *'*''*'
traiter et bien traité f qui produira beaucoup de ilime$ et
beaucoup de erazei.
La proportion de crazes à faire est un élément trop
variable, pour que je puisse avancer, même des limites,
à cet égard (i).
Le travail du crop porte sur la majeure partie des r TraHêmêmt
• du Cro9
produits du bocard : les boues seules, qui sont entrât- ^'
nées au delà des premiers canaux directement dans les
bassins de dépôt {slime pt(<), échappent à cette pre-
mière série d'opérations; leur proportion, aussi va-
riable dans chaque mine, que celle du Fine Tin extrait,
a pour limites moyennes i/4 à s/S des matières totales.
L'atelier du crop a donc à traiter les 5/5 aux 5/4 de
celles-ci.
Là, comme dans les divisions suivantes, le principe
du travail est d'op6rer rapidement avec des appareils,
en quelque sorte dégrossisseurs, qui écartent au plus
vite une grande quantité de matières nettement pau-
vres; et d'augmenter les soins et les manipulations, à
mesure qu'on arrive à des produits plus riches. On a
aussi à procéder successivement iux classifications par
ordre de densité et par ordre de grosseur ; c'est-à-dire
qu'on alterne l'emploi des appareils où prédomine cha*
( I ) A Par, OQ bocarde environ i/3 à l*ôtat de craze et minerai.
aPolgooth - i/ao - iMuionent
A BaUesvridden, - ifào - (•euiement.
104 PRÉPARATION MÉCANIQUE
cuD de ces effets classeurs. Eu égard à la finesse g6«
nérale des matières, les classements de grosseur ne
sont que de véritables débourbages ; seulement, suivant
le point de Tatelier , le produit le plus riche sera tan-
tôt le sable, tantôt la boue.
Appareiii '^^ appareils employés au trûtement du crop sont :
•mpioyéi. jo Les canaux. {Stripeson Dragi.)
s"" Le caisson. (Square Buidle ou Tin Cme.)
5* Le Round Buddle.
4"" La cuve. (Kieve.)
cantui. ^"^ Tout le lohg des bocards règne un plancher d'un
strip9t, Dr90$.) mètre de large, sur lequel les matières pulvérisées s'é-
coulent jusqu'aux canaux; ceux-ci occupent en géné-
ral tout le terrain, qui s'étend au devant des bocards,
et sont le plus souvent inclinés dans un sens perpen-
diculaire à la direction de l'arbre moteur ; dans d'autres
cas, ils lui sont parallèles. Une moitié de ces canaux
reçoit les matières, pendant que l'autre est vidée par
les ouvriers ; des planches mobiles à la main, dirigent
alternativement les sables dans chacune des deux se-
■
ries. Tantôt on donne aux canaux une pente uniforme
jusqu'à leur extrémité et une longueur d'une dizaine
de mètres; tantôt on les interrompt par une ou par
deux chutes, produisant Teflet de 9 ou de 3 canaux
placés bout à bout. Dans le cas d'une chute, par
exemple, on donnera 5 à 4 niètres à la première par-
tie du canal et le double à la seconde.
A l'extrémité inférieure, les parois verticales portent
deux coulisses dans lesquelles l'ouvrier engage, les
unes sur les autres , de petites barres transversales »
formant un barraf:c mobile, qui s'élève, en même temps
que le niveau du dépôt dans le canal; les eaux
boueuses passent constamment par dessus, se réu-
DU MINEBAl d'ÉTAIN DANS LE GOHNWAU. 105
Dissent dans une rigole générale au pied des canaux ,
et de là s'écoulent aux grands slime pits.
Dans une seule ligne de canaux, on se contentera
de diviser le dépôt en trois parties :
1**, tréf-petlle. Tète do etntl (bMd of strtpe), uble déjà ttf€i riohe.
2*, - Milfao ^ (mlddla o( ilrip«).
3*, i'éiend tur s/l. Qoeue ^ (uil of itripa), groi sable soavant boorbeoi.
Si on a des chutes, on sépare au-dessous de chacune,
une petite tète, de nature analogue à la division qui la
précède, et à laquelle elle est réunie ; on aura en tout
quatre divisions déflnitives pour le cas d'une chute, et
cinq pour celui de deux chutes.
Quand un canal fonctionne bien, et qu'on traite du
minerai très-pauvre, la queue peut être directement
rejetée aux Roughs ; presque partout on la soumet à un
simple débourbage à la pelle, dans un petit bassin rec-
tanguliûre, d'où les boues s'écoulent aux slimes pits,
tandis que les sables rentrent dans le roulement des
opérations, que subissent la tète et le milieu.
s"" Avant l'invention du Round Buddle, tous les^^ <^imoq._
sables des canaux étaient passés au caisson , Buddle n» cûh.)
(appelé aujourd'hui , par opposition , square Buddle ,
c'est-à-dire Buddle carré). Il en est encore de même
dans tous les petits ateliers, et sur quelques dressings
conûdérables.
Le cûsson est une boite rectangulaire de dimensions
variables; sa longueur est de a",5o à 4 mètres; sa
largeur de o",75 à i"|8ot m profondeur de o",6o à
o",75. Il est enfoncé dans le sol de Tatelier, au niveau
duquel affleure le petit côté inférieur; le fond est nota-
blement incliné ; les matières y sont admises au moyen
de deux sortes de dispositions ; la plus fréquente con-
siste en une auge où les sables sont jetés à la pelle, et
d*où ils sont constamment entraînés, par un courant
1
106 PHÉPARATION irtOAmQUV
d'eau , sur un plan incliné triangulaire garni de liteaux
en éventails ; les intervalles entre les liteaux sont autant
de rigoles , où les matières boueuses se répartissent ,
et arrivent à former une nappe de la largeur même du
caisson ; celle-ci achève de s'égaliser en tombant sur
une planchette étroite (o'^tia), faisant gradin, et s'é-
coule dans le Buddle. C'est ainsi que sont construits
les grands caissons plus spécialement appelés square
Buddles. L'autre disposition consiste à avoir en tète
du caisson une planche plus large (o"*,4o) sur laquelle
on met directement les sables {Jogging hoatd) ; Fou-
vrier avec le tranchant de sa pelle y fait constamment
dans les matières de petites rigoles suivant le sens de
l'axe du caisson. L'eau, au lieu de sortir d'un trou cir-
culaire, arrive en nappe sur la planchette maintenue
chargée. Anciennement les caissons étaient tous établis
de la sorte ; ils n'avaient alors que de petites dimen-
sions. On a conservé, sans motif valable, cette disposi»
tion à quelques petits caissons destinés au traitement
de matières déjà riches, avant ou après grillage ; on les
désigne particulièrement sous les noms de Buddle ou
Tin Case.
Dans les deux cas, les eaux chargées de boues fines
s'échappent à l'extrémité du caisson par des trous per-
cés dans la paroi qui en forme le pied ; on engage des
chevilles dans ces trous , à mesure que le niveau du
dépôt s'élève dans l'appareil. Un conduit, sous le soi
de l'atelier , emmène les eaux après leur sortie.
Outre un gamin pour charger les sables, il en faut
un second pour travailler dans le caisson à égaliser le
dépôt et à conserver à sa face supérieure la régularité
d'un plan incliné. Aujourd'hui cet ouvrier est, en gé-
néral , debout sur une planche mise en travers du cais-
I son, et est armé d'un balai à long manche.
DU MINEBAI o'tTAlN DANS LE GORNWAU. 107
Autrefois, il se tenait dans le caisson même et agis-
sait avec son pied , soit nu , soit cliaussé d'une sandale
de bois {brogue)^ si les sables traités étaient lins.
J'ai mdme vu à Wheal-Vor dans le cas de matières
très^fines, remplacer le balai par une grosse plume
attachée à une baguette; Fouvrière étant alors assise
sur un escabeau dans le caisson.
Quoi qu'il en soit, le caisson une fois rempli, le Cap-
iain (chef de l'atelier), trace à la pelle les divisions
qu'il juge convenable de faire, et dont le nombre, or-
dinairement de trois, varie de deux à <:inq.
Le caisson est ensuite vidé à la pelle ; et les divisions
qui doivent y repasser, déposées à côté en tas, jusqu'à
ce que le roulement du travail ait produit des sables
identiques ou très-analogues, en quantité suflisante
pour une opération.
Dans les grands ateliers où les Round Buddles n'ont
pas encore été introduits, les sables des canaux sont
traités sur quatre Square Buddles (i); on arrive à re-
cueillir en tète une petite quantité de sables enrichis,
tout le reste allant aux Rougbs proprement dits; chaque
opération au caisson donne d'ailleurs plus ou moins de
ces Roughs.
Les sables enrichis subissent un premier débourbage
dans une cuve : je reviendrai sur cette opération, dont
le produit principal est envoyé à des caissons finis-
Beurs plus petits, Buddles ou Tin Cases.
Ceux-ci donnent des tètes riches envoyées aux cuves,
pour y être débourbées définitivement, et des Roughs
de richesse moyenne.
Le traitement des sables de canaux avec les caissons
et Tin Cases seuls, produisent donc :
(1) Les A buddles de Wheal-Vor, p. i36, en sont no exemple.
108 PRÉPARATION MÉCANIQUE
I* Sables riches pour la cuve» en petite quantité,
a** Roughs proprement dits, en forte proportion*
3* Rougbs plus ou moins riches.
Rpund Boddie. S"" Le Rottod Buddle ne saurait remplacer oatière-
ment le caisson, mais il réalise très-bien le principe
exposé ci-dessus, page io3, qui consiste à opérer rapi-
dement et à bon marché sur la masse des matières, en
écartant tout de suite une grande quantité de sables,
nettement pauvres. Les petites têtes des canaux, el
celles du travail aux Round Buddles , ne forment en-
semble qu'une fraction minime des dépôts des Stripes ;
elles vont alors aux caissons, où on peut leur appliquer
les manipulations plus soignées et plus dispendieuses
de ce genre d'appareil.
Le Round Buddle est une grande cuve circulaire en
maçonnerie dont le diamètre varie de 4"i&o à 6 mètres,
et la profondeur, sur les bords, de o"*,7o à o'^tgo;
le fond est conique et généralement plancbeyé. Au
centre est un pilier conique en bois ou en fonte , sou-
tenant une crapaudine sur laquelle tourne un arbre
vertical en fer; cet arbre porte une trémie en tôle, dont
les bords descendent un peu au-dessous de la tète
du pilier. Une rigole en planches amène les matièi^,
à Tétat de boues liquides, dans cette trémie, garnie
au tiers de sa hauteur d'un faux-fond percé de trous ,
que traversent les boues, pour aller s'écouler dans
l'appareil, tout autour du pilier central. A la trémie,
et en dehors, sont fixés deux bras creux en tôle, où
l'on engage deux tiges de bois , auxquelles sont sus-
pendues par des cordes deux balais rectilignes, longs
chacun de un demi du rayon du Buddle. L'arbre,
dans son mouvement de rotation , entraîne les balais,
qui maintiennent la surface du dépôt lisse et coni-
que, et sont d'ailleurs relevés à mesure que le Buddle
ou MINBBÀI D'ÉTAIN DANS LE GOBNWAU. 109
s'emplit, soit d'eux-mêmes par des contre-poids, soit
par l'ouvrier.
La partie cylindrique de la cuve porte une ou trois
ouvertures, fermées par un barrage à tasseaux, ou par
des planches à chevilles, et communiquant, comme
celles des caissons, à des conduits pour la décharge des
eaux.
Le Round Buddle étant rempli, le captain y trace
deux ou trois divisions, et le dépôt se trouve partagé
en anneaux, qui sont des tores engendrés par un trapèze
à bases verticales.
En général les ateliers où l'on travaille les sables du
crop, avec Bound Buddles, emploient trois de ces appa-
reils pour le roulement des matières (i).
Quand le minerai bocardé est assez riche et que les
canaux fonctionnent bien, les tètes de ceux-ci vont di^
rectement aux caissons ; sinon toutes les divisions des
sables de canaux sont envoyées séparément aux Round
Buddles. Leur traitement y donne pour prodiûts défi-
nitifs :
1* Sables de caisson ;
a* Roughs proprement dits» en très-forte proportion.
4* Les tètes riches des caissons sont débourbées à car«.
la cuve; l'opération ^orte le nom de Tozing. (Miê9$.)
Dans tous les appareils précédents les matières arri--
vent à l'état de boues liquides, et le dépôt s'y fait dans
un courant d'eau lent ou faible; dans chacun d'eux et
à chaque opération, l'eau entraîne des boues fines en
suspension ; mais il reste encore de ces particules ténues
adhérentes aux grains, soit des sables riches, soit des
ronghs. Avec la cuve on se propose ; i* par une violente
(1) Voir Tincroft et Par Goosols» pages i3S et i&a.
i
110 PIÉPARATION MÉCANIQUB
agitation, de détacher la boue qui adhère au grain d'é-
tain ; 2"* par des secousses prolongées , de maintenir
longtemps le fin en suspension, de manièie que le dépôt
se forme non-seulement suivant la densité, mais surtout
suivant la grosseur des grains.
Les kieves sont en chône, cerclées de fer; leur forme
est légèrement conique ; le diamètre supérieur va de
o*,76 à i",i5; la hauteur de o", 8 1 à i"io.
La cuve reçoit d'abord du tiers à la moitié de sa capa-
cité d'eau claire; puis, tandis qu'un ouvrier détermine
à la pelle un rapide mouvement de giraiion , un second
verse successivement des pelletées de sable.
On continue ainsi jusqu'à ce que la cuve soit presque
pleine; on frappe alors sur ses parois pendant que le
dépôt se produit; cette partie de l'opération s'appelle
packing; et se prolonge proportionnellement à la finesse
des matières traitées. L'eau s'étant éclaircie, on Té-
puise avec un petit sceau à manche.
Le dépôt est ensuite enlevé à la pelle avec beaucoup
de précaution, et généralement divisé en trois parties :
Top skimmings, = Écumes supérieures.
Boitomskimmings. = Écumes iuférieures.
BoUonu = Fond.
Ce Bottom, lorsqu'on a opéré sur des tètes de cals-
sons finisseurs, est le plus souvent prêt pour le grillage ;
ou riq)peUe alors tin miis ou boilùm fit far iuming.
Si le minerai est très«chargé de pyrite de fer et de
cuivre , ces minéraux se concentrent dans les deux pre-
mières couches du dépôt et à la partie supérieure du
bottom ; il peut alors y avoir avantage à faire un second
bottom sldmmings, déjà riche, mus contenant beau-
coup de grains pyriteuz(i)«
(i) Ce fond pyritoux doit être soumis à plusieurs srlllages ; le
produit du premier grlUage est appelé ragging.
DD MINEftAf O'iTAIN DAMS LE OOENWALL. 111
Qnand le minerai contient à la fois beanconp de mis-*
pickel et de pyrites, il peut être bon de faire repasser à
la cave le bottom d'un premier tossing ; cette seconde
opération donne des écumes de nature analogue à celle
des bottom skimmings de la précédente, et des tin witts
prêts pour le grillage.
Dans quelques mines, la kieve s'emploie d'une
manière un peu différente; on Hncline d'environ 43%
on y introduit à peu près loo kilogrammes de sables
et 100 litres d^eau , puis on agite violemment et on
procède au packing ; on fait écouler l'eau en penchant
la cuve , et on enlève enfin les diverses couches. Par
suite de cette inclinaison la cuve présente moins d'es-
pace au fond et plus à la surface ; le mouvement de
rotation y est moins régulier, le packing imprime de
plus fortes vibrations; on admet que la partie riche
s'y dépose plus rapidement. L'opération pratiquée ainsi
s'appelle Chimming.
Cet usage, adopté il y a une trentaine d'années dans
le district de G wennap , où le mispickel abonde ( i ), ne pa-
rait pas s'être répandu.
Le travail à la cuve donne en résumé :
t« T9p SfctmmiBgsi tabUt trét-flnt trailét «mmb* ffllfflfi.
3* Boliom Sklmmioff : repMtéi léparéioeiil ao eaiiaoo
•• BttClam. i ^' '* **^^ ^**^ ( caiaaao dégroMiataor— va ao caiii«B fliiaaMr.
(Ml aD« léMi de i leaiaton floiaftar— Tio wliia poar le frillaie.
Sans entrer encore ici dans le détail des opérations,
j'ai résumé dans ce tableau ci-joint ; l'ordre d'emploi
des divers appareils usités pour le traitement du crop ;
lesproduitsintermédiairesetdéfinitifs : i* pour le cas où
l'atelier ne possède que des caissons \ 2* pour le cas où
il y joint les Round Buddles.
(1) Beowood, ouvrage précité, pages i5i et iSs.
11»
PRÉPAAATIOM MÉCAKIQUE
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DU MINERAI d'ÉTAIN DANS LE CORNWAIX. Il3
Le traitement des roughs porte sur la majeure par- 3* Traitemtnt
tie de la masse des matières, qui ont passé à celui du ^^ '*
crop; les sables riches, produits par les fonds de cuve,
les slimes des tops skimmings, et celles qui sont en-
traînées par les eaux dans les divers lavages, en sont
seuls exceptés.
Les roughs peuvent être considérés comme un mine-
rai très-pauvre , incapable de supporter des frais de
main-d'œuvre élevée ; c'est à dire qu'on les traite rapi-
dement dans des appareils simples. Suivant leurs pro-
venances, on a à distinguer plusieurs variétés de
roughs :
1 ® Les plus importants sous le rapport de la quantité, Diven ei «ortet
ceux que j'appellerai roughs proprement dits , sont ^* Roo«hi.
(Quelquefois les extrémités des canaux dans le cas de
minerais pauvres, et toujours les résidus du travail des
sables du crop, aux grands caissons dégrossisseurs, ou
aux round buddles.
2* Des roughs plus riches, et en bien moindre pro-
portion, proviennent du travail des tin cases, ou cais-
sons finisseurs ; ce sont naturellement les queues (tails)
^eis dépôts.
3^ La plus grande partie des slimes commence par
subir, ainsi que nous le verrons, un classement de gros-
seur, destiné à en séparer les grains un peu gros qu'elles
ont pu entraîner jusqu'aux pits de dépôts ; les sables
extraits de boues fines, sont de quantité et de qualité
très-variables, selon la disposition et la conduite plus
ou moins convenable des appareils antérieurs, et le
point de l'atelier où l'on considère les slimes. Us con-
stituent :
Tantôt des sables de caisson , tantôt des sables pau-
vres de la nature des roughs proprement dits.
En résumé nous aurons à distinguer :
Ton XIV, 1S6S. s
Il4 PRÉPARATION MÉCANIQUE
' extrômités des canaux ( quel-
quefois);
t. RottghB propreaeùt dits prô-) réaidusdedrouûd buddlesou
yenaai des. j des grands eaiBsons;
traitements desalimes (quel-
quefois).
„„ . , < ^u (Queues des tin cases ou cals*
n. Roughs plus ou moins riches. | ^ ^^ ^^^^^
Il est évident que les roughs, d'après la place même
où on les prend dans les appareils» doivent contenir une
forte proportion de boue adhérente , et que la premiëie
opération à leur appliquer est un débourbage, continué
du reste par les lavages ultérieurs, auxquels une partie
des produits de ce débourbage ont à passer,
ri' remeîîdiu ^®® roughs proprement dits sont entraînés par un
AppartUf. courant d'eau dans un long canal de dépôt (stripe ou
long drag) , à la suite duquel se trouve une caisse en
bois (box) , ou une cuve en maçonnerie, puis des bas-
sins (pt(5) pour le dépdt des boues.
Les sables arrêtés à la partie supérieure du canal sont
enrichis à la lye, puis, s'il y a lieu, aux round buddles.
7yt. La ty e est un grand canal en planches, en tète duquel
arrive une assez forte nappe d'eau ; l'ouvrier verse len-
tement, à la pelle, les matières dans la nappe d'eau elle-
même. Les parties lourdes tombent en tète du canal,
l'action est complétée en travaillant à la pelle ou au
balai, suivant la finesse des sables, la surface du dépôt.
Les sables stériles et les sliméssont entraînés en queue
du dépôt.
Son mode d'action, très-différent de celui du caisson,
est à la fois débourbeur et enrichisseur.
Les tètes des tyes sont parfois immédiatement bonnes
pour crazes ; sinon on les passe au round buddle ; le
centre du dépôt y est assez riche pour craze , dès la
première opération.
DU MINERAI d'ÉTAIN DAMS LE 'CORNWALL. 1 1 5
Les round buddles combinéfl pour ce traitement peu-
vent remplacer entièrement les tyes (i).
Les queues du dépdt du canal (stripe) sont remises nom.
en mouvement dans le courant d'eau , et envoyées aux
appareils suivants box et pits, où se sont écoulés libre-
ment toutes les matières, que le stripe n'avait pas re-
tenues.
La box, étant plus large et plus profonde que le ca-
najf détermine un ralentissement brusque, qui favorise
le dépôt des grains ; les boues coulent à la surface et se
rendent d'une manière continue dans un ou deux pits.
Les roughs de la box ne tarderaient pas àl'encombrer;
le plus souvent un ouvrier est chargé de les enlever
constamment à la pelle, et de les mettre dans un nouveau
canal , où Ils peuvent encore donner des crazes , soit
immédiatement en tète, soit après lavage à la tye.
A l'ouvrier on a avantageusement substitué, sur plu- soapape.
sieurs ateliers, une soupape (deviî, diable), qui com- iJ>^^*J^^*')
mande une ouverture pratiquée au fond de la box ; elle
laisse écouler périodiquement dans le second canal les
rougbs accumulés dans la box, et se trouve refermée
avant que les eaux boueuses aient pu gagner le fond.
Eb résumé le traitement des roughs proprement dits
produit :
i" Crazes en proportion variable;
a** Sables pauvres rejetés, en très-grande quantité;
3* Slimes en proportion variable.
Les roughs riches ne donnent au contraire aucune „ ^^^ ,,,
matière à rejeter directement ; quand ils proviennent de pi»* «u dmidi
queues de caissons riches, on peut en extraire :
(i) C'est ce qa^on était sur le point de faire à Tatelier de Par
GODSOlB.
11 6 PRÉPARATION MÉCANIQUE
I* Un wittfl prêts pour le grillage;
9* Grazes;
3* Sables très-fins de caisson ;
4* SUmes.
Le premier produit manque lorsque Ton traite des
queues de caisson de richesse moyenne.
^p«N"« Le dôbourbage appliqué aux roughs riches porte le
nom de ihaeking process, et s'exécute dans un appareil
unique, composé de trois parties, construites en plan-
ches (shacking tyé) .
1* En tète est une auge recevant les matières; elle
est légèrement inclinée, et ses parois verticales se rap-
prochent de manière à rétrécir la sortie* s* A la suite
et plus bas est une box, puis un canal de dépôt (long
pit) , séparé de la box par une planche formant niveau.
Dans le cas de roughs moyennement riches, les ma-
tières sont chargées de temps à autre sur Tauge, d'où
un courant d'eau les entraîne dans la box ; là elles sont
constamment remuées à la pelle, les roughs en sont
retirés pour crazes, et les slimes plus ou moins fines
passent au pit ; la tète de ce pit allongé contient en-
core des matières un peu grenues.
Si les roughs sont riches, on les relève à la pelle sur
l'auge même où on les place, et où reste alors une cer-
taine quantité de tin witts, toujours très pyriteux ; le
reste s'écoule, comme dans le cas précédent, et donne
les mêmes divisions.
Dans le tableau suivant j'ai résumé la marche des
opérations et la série des produits ; j'y si distingué le
cas ou l'atelier n'emploie que des caissons, et celui où
il réunit round buddles et caissons ; c'est à ce dernier
que se rapportaient spécialement les indications ci-des-
sus, relatives aux roughs proprement dits.
DU MINEBAI O'ÉTAIN DANS LE GORNWAIX. II7
N* 3.-* Tableau rétwné du traitement dee Bougkt,
!• Alalier avee graodi otUiofti.
Qaeuei de etlMonf
allant ;
Craies, oa I -.«••••iii a i« ««ii _ H" Craiei.
1_ repaMant i la If «.- ^^ ReptiMnt A la ije.
Allant à la box. | a* Allant A la box.
Bo». — Rougbi rejeiéf daoi an iêripê,'^ 1 1» Craxei.
1 1 20 Sables pauvres re-
Piti, - Sllmes. ' ^•***-
2* Atelier a? eo roand buddles.
Qoeves de round buddles :
^ ■ i« Sables de
êffei. —
fCamùl*
1* Sables de rtmnd
huddUê..
T repassant A la tye.
8» envoyé A un a* ca-
nal.
2* Sables allant A la box.
/ 1* Crazes, ou sa-
Bom» '— Rougbs rejetés dans le 1 blés de tyes,—
I 3* canal 1 2" Sables pau-
I ( yres(0.
Pitt. — Slimes.
i* Crazes.
2« Sables du 2* canal.
1» Craies.
2» Sables pau-
vres (i).
n. Ronffea ploe oa BMlBa rtehca.
1* Rougbs moyennement ricbes (thacking procett).
Queues de eaissons
allant :
A^. - ..
BcX' — Rougbs pour craies.
Lon^'pit. — Sllmes.
2* Rougbs ricbes (êkackimg prœeii, spécial).
Queues de caissons :
Âuife. — Tin witu, prêts pour le grillage (trés-pyriteux).
Box. — Rougbs pour erases.
w ^i i i* Sables fins de caissons (s'il y a lieu).
Ui^-pU' \ 2. siimes.
(1) Cm ftblM MOTrM font ordinalreB«ol r«i«téi ; Il p«al y avoir lioo do !•• traltor
à aoovMo dast «ao térlo loi. PiU. 8« canal ponr iof Rnuflu do la Box.at TyM poor
loa aaWc* ds S* eanal. C'otl alnal qu'on opare a Par on la S* canal raçoit tooi les
rMdm(f«aaiii0tK Mbl^aai fllmet, e( loa oondull à on ataliar do iributorê.
Il8 PRÉPARATION UÉGANIQUE
40 TraiUmetu Le traitement des slimes n'a pas sur tous les ateliers
une égale importance , mais il présente partout les
mêmes difficultés. La quantité de slimes varie avec la
finesse du bocardage, et nous avons admis qu'elle for-
mait en général de 1/4 à 2/5 des matières totales*
Elles sont composées de particules de toutes dimen-
sions , depuis les sables très-fins jusqu'à une poussière
impalpable.
Une slime , prise dans son ensemble , constitue un
mélange d'une grande ténuité, et cependant le rapport
entre le diamètre moyen d'un de ses grains, et celui
d'une de ses poussières, peut être beaucoup plus grand
que le rapport analogue entre un fragment de minerai
de bocard et un grain de sable des roughs. En outre
l'étaiu, moins dur que la gangue quartzeuse , y est en
partie réduit à la plus grande finesse. On a donc à
lutter, dans le traitement de quelques«unes des slimes,
contre les difficultés suivantes :
Difficultés. lo Xénuité générale des matières allant jusqu'à un
état de boue compacte ;
2"* Très-mauvrais classement de grosseur ;
3*" Étain généralement extrêmement fin.
On conçoit combien il est nécessaire de maintenir,
autant que possible séparées, les slimes produites par
les diverses opérations précédemment décrites ; on peut
& cet égard distinguer :
Dif enes sortei ^'^ Slimes principales, recueillies aux grands slime
de siimei. pits ^ après avoir échappé au dépôt dans les premiers
canaux (tableaux n"" 1 et n"" 2 ) ;
2*" Slimes des petits slime pits ; le travail du. crop aux
R. buddles et caissons donne des eaux boueuses, qui ser-
vent le plus souvent à l'entraînement des roughs propre-
ment dits dans le premier canal ; les boues de ces eaux ,
et celles qui se détachent des roughs sont retenues dans
DU UINEBAl n'ÊTAIN DANS LE GORNWALL. I 19
de petits pits à la suite de la box (tableaux n"" s et n* «^) ;
3* Slimes du sbacUng process , en petites quantités
(tableau n"" 3) ;
4* Les top skimmings des cuves ("tableau n"" 2), tou-
jours assez ricbes ;
5* Secondes slimes , formées par les résidus du tra-
vail des autres slimes; elles sont assimilables aux
slimes principales , et traitées comme elles. Nous re-
viendrons plus loin sur ces diverses slimes.
Les appareils consacrés aux slimes sont les : Appaniis.
1^ Boxes de classement ;
3* Paddle trunhs;
3"" Caissons;
4* fVameâ, tables dormantes;
S* Kieves.
Il ne me reste à décrire que les Paddle trunks et les Paddu Trunks.
frames.
Le paddle trunk a essentiellement pour but de dés-
agglutiner les boues, et d'en séparer les parties les plus
ténues, que l'on renonce à traiter.
Autrefois un trunh se composait de trois parties
analogues à celles de la shacking tye : le streke^ d'où
les matières, qui y sont chargées, sont entraînées par ,
un courant d*eau ; le cover^ boite intermédiaire , et la
hutchon canal de dépôt. Le cover n'était pas destiné à
recueillir un produit; un ouvrier, armé d'une pelle
qu'il agitait constamment, en faisait écouler les boues,
par lavées , dans la butch.
Dès l'année 1826 (1), on a commencé à faire l'opé-
ration du trunking avec des palettes {paddles)^ mues
par des moyens mécaniques.
Aujourd'hui les trunks sont groupés les uns à côté
(t) Henwood, déjà cité.
120 PRÉPikBATlON MÉCANIQUE
des autres, par rangées de yingt«quatre ou trente-
deux ; les divers covers se sont confondus en un long
canal transversal, qui règne en tête de ]a série des
hutches; un arbre horizontal, porté à ses extrémités
par des tourillons, à environ i mètre au-dessus du
. canal, est armé d'autant de bras qu'il y a de hutches,
et chaque bras est muni d'une palette en bois, qiii
plonge de quelques pouces dans la boue du canal. Les
strekes sont remplacés par une , deux ou trois boxes ,
où les slimes sont remuées à la pelle, et d'où l'on retire
les roughs, dont il a été ci-dessus question; l'eau, qui
est admise dans ces boxes, entraine les boues dans le
canal transversal ; les palettes les y reprennent , et à
chaque mouvement alternatif qu'elles reçoivent de l'ar-
bre, chacune d'elles en fait passer une certaine quan-
tité dans la hutch correspondante. •
L'arbre est mû , soit par une transmission avec la ma-
chine de bocard, ou une roue hydraulique , soit par un
gamin , à cheval sur un rayon , à angle droit avec les
palettes; un contre-poids, fixé à l'extrémité d'im
rayon, opposé au précédent, ramène celles-ci à l'autre
côté de l'angle qu'elles décrivent.
Framet dicerm. La frattie (cadrc) ou rack est la table dormante an-
glaise. On en emploie dans le Cornwall de dimensions
et constructions très-différentes; leur caractère com-
mun est le mode de déchargement des matières lavées,
par rotation de la tdble.
L'appareil consiste essentiellement en une table rec-
tangulaire formée de planches, maintenues jointives par
un cadre faisant rebords ; aux petits côtés du cadre sont
fixés des tourillons, soutenus à des niveaux différents,
de manière à donner à la table la pente convenable.
Au-dessous sont deux ou trois compartiments, des-
tinés à recevoir les produits du lavage, et dont les
DU UINEBAI D'ËTAIN DANS LE GORNWAIX. 121
longueurs relatives correspondent à la division que
Ton veut faire des matières lavées. A leur suite et du
côté du pied, est un canal où tombent, pendant la durée
du travail, les boues et Teau qui traversent la table,
et s'échappent constamment de celle-ci par un vide de
quelques centimètres, laissé entre les planches et le
rebord inférieur.
Chaque opération comprend , en général , trois pé-
riodes.
1 *" Arrivée des matières et dépdt des parties riches ;
a"* Lavage des matières déposées, par une nappe
d'eau pure» sur la table même ;
y Aotation de la table sur ses tourillons jusqu'à la
position verticale ; lavage du dépôt qui s'écoule dans
les compartiments inférieurs ; retour de la table à sa
position de plan incliné.
Cest à effectuer plus ou moins heureusement ces di-
verses parties du travail que tendent les nombreuses
modifications, successivement introduites dans l'éta-
blissement des frames ; on a surtout en vue l'économie
de main-d'œuvre et la diminution de la perte en
étain; second but subordonné partiellement au premier.
Sans entrer ici dans une description détaillée des
frames , il est cependant nécessaire d'avoir une idée
des principaux types en usage, pour pouvoir compren-
dre la place qu'elles occupent sur les divers ateliers.
La vieille hand frame (frame à main] , la seule
mentionnée dans les mémoires de 1828 et 1829(1),
recevait les matières à la pelle, sur une planche fixée en
tête, au-dessus delà table, et faisant l'oiTice du jagging
board des tin cases, c'est-à-dire que les boues y étaient
divisées en rigoles et entraînées par une nappe d'eau.
(1) Henwood, Coste et Perdonnet.
1S2 PfiÉPÂRATION MÉGANIQUE
Entre cette planche fixe et la table mobile , la conti-
nuité est établie, ici comme dans toutes les autres
frames, par une planchette formant volet, qui se rabat
sur le bord supérieur du cadre pendant le travail , et
se trouve relevé, lors du déchargement, suivant un
mouvement de rotation dont l'axe est perpendiculaire
à celui de la table. Le volet est relié à la planche fixe ,
soit par deux bandes de cuir clouées aux extréàfiités ,
soit par deux petits tourillons, engagés dans deux
pitons.
Quand Touvriëre a fait passer les charges sur la ta-
ble, en écrasant à mesure sur la planchette, et jusque
sur la tète de la table les grumeaux de boues , et égali-
sant les matières avec une sorte de houlette {rake)
qu'elle promène de temps à autre transversalement et
de bas en haut, elle laisse arriver l'eau pure pour dé-
bourber le dépôt, puis enlève un déclic et repousse la
frame, qui prend la position verticale, où un second dé-
clic la maintient au besoin. A l'aide d'une poche ou
d'une corne de bœuf emmanchée , elle puise dans une
caisse de l'eau pure, qui , lancée sur la table, entraîne
le dépôt dans les deux cuves rectangulaires placées
au-dessous.
Pour le service de la hand frame , l'ouvrière est con-
stamment occupée pendant la première et la troisième
période ; elle a en outre à charger les boues à la pelle
sur le jagging board.
On a beaucoup diminué son travail par l'emploi des
frames mécaniques {machines frames) (i) où l'on fait
arriver les matières en suspension dans l'eau par un
canal, d'où elles tombent sur une tète triangulsdre gar-
nie de tasseaux répartiteurs. La diiSërence essentielle
(i) Exemple : Wheal vor.
DU UINERÂI d'ÉTAIN DANS LE GOBNWALL. laS
entre la hand et la machine frame est analogue à
celle qui existe entre la tin case et le square buddle ,
c'est-à-dire réside dans le mode d'arrivée des matières.
U est évident qu'ici, plus encore qu'au caisson , il y a
toute importance à délayer les matières préalablement .
Grâce à cette disposition , on a pu placer les machi-
nes frames par rangées parallèles ; souvent même on
en établit deux lignes dont les tètes se touchent , et où
les tables sont inclinées en sens opposé ; l'ensemble
présente une pente sensible, perpendiculairement à l'in-
clinaison des frames ; deux canaux régnent au milieu
sur toute la ligne » l'un pour l'airivée des boues liqui-
des , l'autre pour l'eau pure.
Une seule femme peut alors conduire deux, quatre
ou six frames à la fois, suivant la nature des slimes.
Les cuves inférieures sont remplacées par des plan-
chers en forme de rigoles , qui conduisent dans des pits
séparés , à l'extrémité de la ligne de frames , tous les
produits des tètes , milieux et queues ; on peut vider
ces pits sans interrompre le travail des tables.
Ici l'ouvrière a encore à laver à la corne pour le dé-
chargement de la frame.
Cette besogne est elle-même supprimée dans les
frames dites \ielf'U)ashing. Une rigole, faite avec deux
planches clouées à angle droit , est soutenue sur deux
pivots dans une position horizontale au-dessus de la
table ; elle se remplit d'eau pure pendant les deux pre-
mières périodes ; la table , dans sa rotation , lève un
déclic , la rigole se renverse , et son contenu tombe en
nappe et nettoie le dépôt ; aussitôt vidée , la rigole est
ramenée par un contre-poids à sa position initiale.
Les gelf-acHng frames (i) marchent d'elles-mêmes,
(i) Exemple: Garnbrea.
124 PRÉPARATION MÉCANIQUE
et ne demandent que d'être surveillées, en cas de dé-
rangement du mécanisme.
On y supprime la deuxième période , le lavage sur
la table; le mouvement de rotation est emprunté à
l'eau boueuse qui traverse la frame; à cet effet le tou-
rillon inférieur, au lieu d'être posé au milieu du cadre,
est rejeté vers le côté qui s'abaisse lors de la rotation ;
au-dessous de l'angle inférieur, et du même cêté, on
doue une botte de capacité convenable qui reçoit,
pendant la lavée , une partie de l'excédant des eaux
boueuses ; quand elle est assez remplie , son poids fait
tourner la table ; celle-ci vient renverser la rigole de
déchargement. Pendant ce temps la boite s'est vidée,
et, par suite de l'obliquité de l'axe des tourillons, la
gravité de la table l'emporte, et la ramène à sa posi-
tion primitive. ^
D'autres self-acting frames (Saint-Day et Tincroft)
d'invention récente, au lieu d'abandonner l'exécution
des divers mouvements à l'action de l'eau, assez irré-
gulière et variable avec l'état d'entretien de l'appareil,
la subordonnent à un mécanisme , mû par une petite
roue hydraulique, qui commande toute une rangée de
tables, et détermine les rotations à des périodes réglées
une fois pour toutes. Un gamin suffit pour surveiller une
quinzaine de frames.
rittc""f* ^^^ slimes principales réunissent toutes les condi-
tions d'un traitement difficile. Les grands pUs où elles
sont reçues sont des bassins en maçonnerie enfoncés
dans le sol de l'atelier ; si la pente du terrain le per-
met, une de leurs faces est libre extérieurement, et
percée d'ouvertures pour la sortie du dépôt.
Quand les slimes ont gagné le fond, et que l'eau est
à peu près claire, on la fait»écouler au puisard de la
pompe du bocard , ou bien on l'envoie d'abord dans de
DtJ MINERAI D'ÉTAIN DANS LE GORNWAtL. 196
seconda pits pour achever de se clarifier. On laisse lé-
gèrement dessécher les boues, parce que l'alternative
de sécheresse et d'humidité détermine des contractions
inégales dans la masse des matières, et facilite ulté-
rieurement le départ des particules terreuses.
Si le pit a une face dégagée , on reprend les slimes
par un courant d'eau , sinon on les extrait à la pelle
et on les porte dans une box où Veau arrive, et où elles
laissent la majeure partie des roughs mentionnés ci-
dessus, page 1 14. Les matières, bien délayées dans la
box , s'en échappent et vont se déposer dans une pre-
mière rangée de paddle trunks. Ici on fait deux divi-
sions; les queues vont à une deuxième rangée de paddle
trunks, où se font encore deux divisions; les queues
de celles-ci sont directement rejetées (i), ou, tout au
moins, envoyées à une autre partie de l'atelier.
Les tètes des deux rangs de trunks sont de richesse
inégale, mais subissent sépai*ément des traitements ana-
logues.
Un premier lavage à la frame donne deux divisions
de teneurs différentes, traitées de même, mais séparé-
ment; chacune va à des frames doublantes {doubling
frames^ c'est-à-dire travaillant les produits des pre-
mières) ; les queues vont à une troisième série de fra-
mes dites redoubling; les tètes des doubling frames sont
prêtes pour la cuve ; le bottom de celle-ci va au gril-
lage, et les deux couches supérieures sont renvoyées
aux frames.
(1) A Par, les queues des deuxièmes paddle trunks vont à la
mer; à Wheal Vor, elles sont traitées, hors du chantier prin-
cipal , avec toutes les secondes slimes qui s'en écoulent.
à
196
PRÉPARATION MÉCANIQUE
!(• 4. -^Tablêa^hTéiumé du traitement du iUmêiffintipaln.
Sllmei des gnodi plU
allant à la <
I
Box.
1
on «n relire de. r..Rh.. { «S^Xh* ï-ÏTri-nl dtl..
U f'^coule des lUmei aux paddle irunkf P.
Paddh
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1* allani
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PrÊmêi.
lUUioubHngFr.
2» traité comme i«*
9« va au Moond rang P.
i»| A la frame,
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!• & la MM. \ 9« DottfOm prêt
pourle^TMMff
!l« A la r«d<NiA(«iiy Fr.. etc.
\
p0ddl$ trunki
-{
!• traité oomme P|.
9* rejeté.
Le tableau ci-joint indique ce qu'il y a de général
dans le traitement; quant à ses variations * elles sont
comparables à celles de la nature des matières; il n'y
a donc pas lieu d'essayer de les exposer.
On voit, en somme, que le premier minerû obtenu*
prêt pour le grillage , a dû passer par la box , les pre^
miers paddle trunks, deux opérations aux frames et la
cuve dont il constitue le fond. Que si, au lieu de con-
sidérer les tètes des dépôts , on a aflaire aux produits
inférieurs , on devra répéter le (ravail des frames pour
arriver à l'emploi de la cuve. J'bjouterai que les top
skimmings et bottom skimmings de la cuve, traités aux
frames, donneront des tètes, tantôt bonnes pour le gril-
lage, tantôt pour un nouveau tozing, suivant la nature
des boues. On produit donc définitivement :
I* Boues rlcbes à griller, | bottom de cuves, principalement;
provenant des : . . .( to tes de frames;
9" Secondes slimes : dé toutes les eaux boueuses qui traversent
les frames, et quelquefois des queues des deuxièmes paddle
trunks ;
S* Boues très-fines et pauvres à rejeter ; des queues des deuxiè-
mes paddie trunks.
DU UINERAI D'ÉTAIN DANS LE GORNWALL. 127
Les slioies des petits pits sont d'un travail bien plus u. sûmes
facile ; d'abord elles ne renferment pas de roughs, puis-
qu'elles ont déjà traversé une box; en outre, eUes ne
sont pas, comme les précédentes, chargées de ces
poussières fines qui rendent les matières plastiques;
maûs elles se rapprochent plus des sables très-fins que
des boues. Sur quelques ateliers , on a, à la suite de la
box , deux pits successifs en forme de cuve ; le premier
retenant les slimes les plus grosses; dans d'autres on
se contente d'un pit allongé , où les têtes sont prises
comme boues grosses, et le reste divisé encore en deux
parties, qui subissent séparément un traitement iden-
tique , est regardé comme fin.
Dès l'arrivée aux pits, on cherche donc à avoir un
classement de grosseur; je reviendrai sur les essais
qu'il y a lieu de tenter à cet égard.
Le gros va aux f rames , soit directement , soit après
avoir passé au caisson ; les têtes de frames sont tantôt
•prêtes pour le grillage, tantôt pour la cuve, et alors le
bottom est à griller.
Le fin subit un traitement analogue à celui des pro-
duits des frames , qui ont travaillé les têtes des paddles
trunks P, c'est-à-dire vont aux fram^ , cuve , etc.
Les slimes du shacking process sont assez analogues m. sûmes
aux précédentes, car elles proviennent, comme elles, sbackint Process.
du débourbage de roughs ; le long pit où elles déposent
les classe assez bien comme grosseur; la tête de ce
canal peut constituer un sable fin de caisson ; le travail
du caisson donne des sables de cuve, et ceux-ci un
bottom à griller, et des dessus pour la frame. La queue,
ou s'il y a lieu la totalité du canal, est successivement
traitée à la frame et à la cuve ; le classement alternatif
de richesse sur la Xrame, et de richesse et de grosseur
dansla cuve, donnedes têtes et desbottom prêts à griller.
i$)8
PRÉPARATION MÉCANIQUE
IV. Top
SklmmlDgi.
Vé Seeoiidei
Sllmef.
Les principaux top skiromings sont produits parles
cuves , qui traitent les têtes des caissons finisseurs. Ce
sont des sables très-fins, bien classés de grosseur et
déjà riches; aussi n'a-t-on à leur appliquer que le tra-
vail à la frame. Chaque opération à la frame donne une
tète pour le grillage ; en dernier lieu la tôte peut être
du minerai de cuivre bon pour la vente ; car la pyrite
abonde en général dans les top skimmings (Par Consols \
Quelquefois les queues de la première frame con*
tiennent encore quelques gros grains, étain et gangue;
on les extrait des slimes par un shacking et on les envoie
aux bocards.
Quant aux couches supérieures des cuves, où on
traite des boues enrichies de Tune des espèces I, II
et III , nous avons vu que les top et bottom skimmings
avaient à repasser aux frames ; mais pour arriver à l'en-
richissement de ces matières, il faut souvent renou-
veler Tiu^tion de la cuve, parce qu'elle est moins effi-
cace sur des slimes d'une aussi grande finesse qu'elle
peut Tètre sur des sables de caisson. Les boues riches ,
qu'on obtient des tètes des frames , sont de plus en plus
ténues , et la suite de la préparation en extrait Tétain fin
spécialement nommé small Un.
Les secondes slimes, ou déchet des lavages précé-
dents, sont reçues, quand la localité le permet et qu'on
y trouve avantage , dans de grands pits ; elles passent
à une seule rangée de paddle trunks , dont les tètes
subissent le même traitement que dans le cas des slimes
principales, et dont les queues sont définitivement re-
jetées.
En résumé , les opérations avant grillage ont donné
comme produits définitifs , et sauf les variations lo-
cales:
ou BUNERM d'ÉTAIN DANS LE GORNWALL. Itg
Tableau n* &.
TRAITUIBlfT.
Crop.
PROTBIIAMCK.
Fonds de cuves. . . .
PRODUITS.
Tin witls. . .
DESTINATION.
Bovgfas.
Fonds de cuves.
Tôles de frames,
Queues de paddie
iruiiks • . .
Queues de eanauz ou
de tyes
. . . . Sable fin ei boue 1 ^«"' ^« «riHage.
.. . • f riebe '
Boues paoTres. .
Sables pauvres. .
Rejetés.
Suivant la situation du Dressing Floor, il est plus
ou moins facile de se débarrasser des décl^ets toujours
'considérables de la préparation. Dans le cas heureuse-
nient rare où » comme à Tincroft , la pente ne permet
pas aux matières de s'écouler naturellement hors de
Fatelier, on est obligé de les transporter par wagons
jusqu'aux rembjiais; et ce peut être une source de dé-
penses considérables. Ainsi une grande mine qui pro-
duira 3oo tonnes de Black Tin, rejettera, en supposant
un rendement de a p. loo, près de i5.ooo tonnes,
soit environ 8.000 mètres cubes de boues et sables.
Le plus souvent, ..vces matières vont s'accumuler au
fond de la vallée, où elles occupent des espaces étendus ;
il en est ainsiàPolgooth; quand la vallée débouche à la
côte, les cours d'eau les y entraînent en g^nde partie.
Quelquefois les anciens, dont les procédés de prépa-
ration étaient assez grossiers, ont laissé dans leurs dé-
chets assez d'étain pour qu'il y ait avantage à les traiter
à nouveau, quand le prix du métal est élevé. C'est ce
que l'on faisait en i855 à Wheal Vor; en 1857 , dans la
vaUée de Pentuan un peu plus haut que les stream
Works, aujourd'hui en exploitation, des tributors re-
prenaient les résidus de premiers travaux.
A Par Consols, l'élévation et la pente prononcée du co-
TOMX 2JLV, iS58. 9
l3o niKPARATlON MtGANIQVE
teau permettent de tout envoyer à la mer par une rigole
en planches, portée sur une longue estacade, et qui n
aboutir sur les sables de la grève à côté de l'usine à
plomb.
Grillage. Je ne mentionne ici l'opération du grillage, que pour
mémoire; j'en ai exposé le principe page 99, et j'y re*
viendrai avec détail en décrivant les fourneaux.
Tandis que les sables et slimes riches des straam
Works et de quelques mines n'ont pas besoin d'être
grillés, d'autres minerais, presque purs, se contentent
d'un seul grillage. Sur la plupart des ateliers, les pro-
duits riches' doivent être grillés au moins deux fois, et
seuls les meilleurs fonds de cuve n'y passent qu'une
fois au four.
OpAraUoBs Le lavage du minerai grillé s'appelle plus spéciale-
•préi grillage. ^^^^ Dressinç; le local où on le pratique, et qui attient
aux fours de grillage, porte le nom de Burning houst
ou Dressing house.
orandei Les Opérations que subit le minerai cru, ont un ca-
©êrVpéîïiioliV ''*^^*'^® ^® généralité, qui m'a permis de les exposer
dans leur ensemble; rien déplus variable au contraire
que le traitement à appliquer aux matières grillées, et
cela pour deux raisons principales.
1*" La nature plus ou moins pyriteuse des minerais
extraits.
fk*" Sur un atelier donné, le grand nombre de pro-
duits divers, issus séparément des opérations précé*
demment décrites, et qui sont maintenus séparés jus-
qu'à la fin de la préparation.
L'intérêt qu'il pourrait y avoir à entrer dans les dé-
tails du Dressing^ est du reste bien diminué par cette
considération que, d'une part, le principe du travail
n'y est pas changé, de l'autre, que même pour les mi-
nerais très-pyriteux, la dépense de main-d'œuvre n'y
BtJ MINERAI D^ÉTAIN DANS Ll QOKNWALL.
1»1
dépasse pas le i/io de celle avant grillage; malgré les
manipulations très-soignées auxquelles on s'y livre.
Ce serait donc s'exposer à tomber dans une confu-
sion inutile, que d'essayer de suivre jusqu'au bout les
diverses matières qui sortent du four de calcination.
Les impuretés qu'elles renferment sont principale- Namn
ment l'oxyde de fer très-ténu, et la gangue pierreuse oMm^rM^^uéts
presque entièrement à l'état de craze, c'est à-dire adhé-
rente à des particules d'étain; elles contiennent en
outre des sulfate de cuivre, sous-sulfate et sous-arsé-
niate de fer, et plus ou moins de sulfures non décom-
posés. Enfin quelque soin que l'on ait pris au four du
grillage, il s'est produit des agglomérations, là où le
feu a agi trop rapidement.
Après refroidissement, le minerai grillé est humecté
légèrement et abandonné quelque temps à l'action de
l'air; une partie au moins des sulfures passe à l'état de
sulfates, et la totalité du cuivre est rendue soluble (i).
A Tincroft, les matières tombent toutes rouges du
four dans l'eau ; l'oxyde de fer prend une teinte brun
noir et se lave plus diiTicilement ; c'est là évidemment
un procédé désavantageux.
On commence par un tamisage qui sépare les agglo^
mérations; elles sont envoyées aux bocards comme
tous les déchets du dressing house ; le minerai est reçu
dans une kieve, et , s'il est suffisamment cuivreux , les
eaux sont reprises après digestion , et versées dans la
caisse de cémentation.
On emploie pour la précipitation du cuivre, les
vieilles ferrailles de l'atelier, notamment les grilles de
bocard hors de service ; afin ^de diminuer la consom-
TamisaKe.
Précipitation
du enivre.
(i) Cependant, dans le district de SaiDt-Jus(, les sables et
boues, déchets du lavage après grillage, sont fréquemment
vendus pour cuivre.
l32 PRÉPARATION MÉCANIQUE
matioD de fer, on à presque partout le soin de fermer
la caisse par un couvercle en planches. Le cément ob-
tenu » valait en 1857 environ 5o « = s5o fr. la tonne,
c'est-à-dire rendait à l'essai 5o pé 1 00 de cuivre métalli-
que, dans le cas toutefois d*une opération bien conduite.
Appareil» Qiitéi Los appareils usités au dressing bouse, sont les
DreuiDg HouM. ^^^®®» '®® caissons, les tyes, les frames et les tamis à
fond de cuivre (copper bottom)^ ou de crin {hair 5t>re).
TtBii. I^^ tamis sont manœuvres de plusieurs manières*
1*" Nous venons de les voir employés pour passer le
minerai grillé ;
a*" Ils servent de crible à secousse ; l'opérateur 7 met
deux ou trois pelletées de matières et le plonge à demi
dans une cuve pleine d'eau ; il le secoue de baut en bas,
en lui imprimant un mouvement circulaire ; les parties
légères, qui sont toujours ici descrazes, gagnent le des-
sus du dépôt, où on les reprend à la racloire; on re*
charge à nouveau le tamis jusqu'à ce que le poids en
devienne trop considérable. L'opération s'appelle Jig-
ging^ on y emploie les Gopper Bottom ;
3° Le travail du dilluing se fait aux tamis de crin
dont le tissu est très-serré. Un aide y verse environ
quinze kilos de minerai; l'ouvrier le plonge entière-
ment dans l'eau, l'agite comme ci-dessus , et en outre
transversalement ; et quand les parties légères ont été
mises en suspension, il l'incline sous l'eau , de manière
qu'elles s'échappent, par dessus les bords du tamis,
dans la cuve. Le dépôt de la cuve est repris ; passe
au caissons et à la kieve, et ne donne jamais qu'une
qualité d'étain très •inférieure (1).
(1) Avant la création dea| grands ateliers à vapeur, on em-
ployait beaucoup les tamis 4 bras pour le lavage des minerais
crus; le diUuing e'appUquait particulièrement à Tavant-der^
nière division faite dans les caissons.
de traitomenu.
DU MJNERAl O'^TAIN DANS LE COHMWALL. ^ l35
Les tyes sont employées comme pour le traitement
des rougbs (page ii4); elles peuvent être remplacées
par un caisson, dans lequel on fait arriver en nappe un
fort courant d'eau ; le minerai est versé progressivement
à la pelle dans la nappe d'eau ; on entraîne ainsi à la
fois les gros grains de craze et l'oxyde de fer très-ténu.
Voici maintenant quelques exemples de traitement : Eiempics
N"* 1. Minerai riche grillé une seule fois. {Tin witts
hurni elean.) On fait un premier débourbage à la cuve,
on enricbît an caisson, et on termine à une seconde cuve
dont le fond donne le crop tin.
La première cnve produit :
1* Top skimmiDgs envoyé à la frame ;
2* fiottom skimmings, repasse, s'il y alleu, 4 la|
cuve, ou va >au caisson.
3* Bottom va directement j
Quant au caisson, dans le cas de très-bons tin witts,
la tète du premier lavage est propre à la deuxième
cuve; ordinairement on doit repasser jusqu'à trois fois
les têtes successives.
Les divisions moyennes des divers lavages au cais-
son sont traitées sur le même appareil , jusqu'à ce
qu'elles soient assez riches pour la deuxième cuve^ le
fond de la cuve peut encore contenir un peu de craze,
que l'on enlève au tamis par un Jigging.
Les queues des caissons contiennent beaucoup
d'oxyde de fer, les crazes, et même parfois ici, quelques
gros grains d'étain. S'il y a lieu , on extrait cet étain
avant d'envoyer les queues au bocard. A cet eflet, on
les passe à la tye dont la tête est de l'étain propre, ou
rendu tel par un dilïuing au tamis de crin.
Les top skimmings des diverses cuves vont à la
frame dont les queues sont des crazes, et les têtes, gril-
lées de nouveau, si cela est nécessaire, vont à la cuve.
1
lS4 PRÉPARATION MÉGAniQUK
On y fait :
i' Top skimmings repassant & la frame;
a* Bottom skimmings va. j^^ ^^.^^^
3* Bottom propre, ou va.
• • • • • •
Le travail au caissoD donne des matièrns de cuves,
et le fond de celles-ci est de Tétain fin, de première oa
de deuxième qualité suivant qu'on a reçu à la cuve les
premières tAtes, ou les divisions inférieures (enrichies)
des caissons.
Les queues de ces opérations au caisson ne contien-
nent évidemment pas de gros grains d'étain ; ce sont
descrazes directement envoyées au bocard.
Le traitement que je viens d'indiquer pour les top
skimmings est à peu près celui qu'on appliquera aux
slimes riches grillées.
N** 2. Produit pyriteux destiné à subir plusieurs gril-
lages.
Les matières grillées une fois s'appellent Rag-burtit-,
on les tamise, on les passe à la cuve; on obtient :
1* Top skimmings pour frame;
2** Bottom skimmings pour caisson ;
5* Bottom pour le deuxième grillage.
Les Bottom skimmings au caisson donnent ;
1* Tête pour le deuxième grillage;
a" Milieu repasse au caisson ;
3* Queue ^ craze au bocard.
On retombe ensuite sur le traitement précédent, N* i.
Je bornerai là ces exemples sommaires, en faisant
remarquer qu'on produit au di'essîng bouse, outre les
minerais en sable (crop). fins (fine) et très-fins (stnaîl),
dont le mélange constitue, ainsi que je l'ai indiqué, le
Black Tin pour la vente , des crazes grillées de toutes
grosseurs; les eaux ferrugineuses des caissons et des
dernières opérations aux frames sont les seules ma-
DU MINERAI D*ÉTAIN DANS LE GORNlfALL, l3S
tiëres, qui vont , avec les premiers déchets avant gril-
lage, se faire traiter dans la partie inférieure du Dres-
sing Floor, là où existe un atelier secondaire pour ces
déchets.
S II. Description de oçelques ateliers. — formoles de traitement.
Les considérations générales, et un peu théoriques,
qui précèdent , permettront Tintelligence des formules
pratiques et détaillées suivies sur quelques ateliers, pris
corame exemples; en même temps, les croquis d'en-
semble (PI. IV, fig. 1, 2, 3 et 4)» représentant tout ou
partie des dressings floors, donneront une idée du
nombre et de la disposition relative des divers appareils.
Ici encore je m'en tiendrai à une simple description ,
partielle pour les ateliers de Wheal-Vor, Tincroft,
Saint-Day-UnitedetDrakewalls, et complète pour celui
de Par Consols, renvoyant pour les données numériques
à la suite de ce travail.
fTheal For en i855.
La mine très-ancienne de Wheal Vor, abandonnée à
cause de l'abondance des eaux , a été reprise en i853,
et sa production a été rapidement portée à un chiffre
trës-élevé; en i856 eUe était arrivée à ^sS tonnes, et
en i855 elle atteignait déjà 3t3 tonnes; c'est à ces der-
nières conditions que s'appliquent les dispositions du
croquis {fig. i).
J'y ai laissé de côté le best work et les crazes, et re-
présenté le common work, les roughs, les slimes et la
maison de calcination. L'examen des deux premières
parties servira d'exemple de la méthode de préparation
suivie avant l'introduction des round buddles et des
soupapes à roughs.
1* Traitement du crop du common work.
i36
PRÉPARATION MÉCANIQUE
Les sables de bocard déposent dans deux raDgëes
successives de canaux A et B. On y fait cinq divisions :
a, a', 6, 6' et ti\ La dernière partie 6", très-chargée de
boues, est passée aux boxes H; le fin va rejoindre les
slimes aux grands pits S , et les gros sables retirés des
boxes sont lavés aux grands caissons C.
Les quatre premières parties des canaux vont direc-
tement aux grands caissons; on fait sur chacun d'eux
les divisions suivantes , dont les longueurs varient avec
la nature des sables.
CAISSON
NOMBRB
DÉSlGRÂTIOnS 1
des divisions. 1
Ci
•2
4
4
5
Cl e\
c, (/j d\ e\
Ci C^ C"4 0"^ d"\
cl . . . ..
g
S
=====
Les caissons reçoivent et travaillent ensemble
CAISSONS
'i Cl
1 A
Ct
Qs
C*
Matières reçues. .
if Milieu V
ff
Tête 6
Queue af
Tête Cl
Milieu c't
■ - X
Tête a
Milieu' c'i
T«leei
Les produits définitifs sont toutes les queues c\, c'",,
c'",, c'"\, qui vont aux roughs, et la tête c^ qui est dé-
bourbée à la cuve K^. Celle-ci donne :
k^ Top skimmings, allant aux f rames.
V^ Bottoro skimmings, repasse séparément au cais-
son Cg.
h!\ Bottom skimmings, sable déjà riche pour tin
case T.
DU MINERAI d'kTAIN DANS LE CORN WALL. 15;
Les trois tin cases T donnent pour produits déflnitîfs :
t Tête , sable riche pour la cuve K,.
i' Crazes trës-pyriteuses, vont aux bocards.
Aux cuves K, , on fait :
k^ Top skimmings , allant aux f rames.
k!^ Bottom skimnûngs, passe aux caissons C, seul ou
avec k^.
U\ Bottom skimmings I sable riche pour le four de
grillage.
%*" Traitement des roughs :
Les roughs vont à la double tye D, disposée pour ser-
vir au besoin de shacking tye; on y fait avec les queues
de caisson : ^
d Tête , bonne pour craze.
(f Milieu, repasse à la tye.
d" Queue» entraînée par un courant d*eau dans les
trois séries de bassins en maçonnerie :
e Box , où s'arrêtent les gros sables ;
e* Cuve ovale, les sables très-fins vont aux hand-
firames;
e" Cuve quarrée, les slimes très-fines vont aux ma-
chines-frames.
Les gros sables e , retirés à la pelle , sont remis en
mouvement dans les longs canaux en maçonnerie G ,
interrompus chacun par quatre chutes , en tête des-
quelles on recueille encore un peu de crazes; le reste
du dépôt est ensuite entraîné hors de Tatelien
3* Traitement des slimes principales.
On applique exactement la formule page i a6. Les
sHmes sont reçues dans cinq pits S ; les eaux en sont
écoulées aux pits S\ où elles achèvent de s'éclaircir,
avant d'être reprises par la pompe du bocard.
La pente favorable du sol permet d'entraîner les
slimes des pits par un courant d'eau, sans main-d'œuvre ;
l58 PRÉPARATION MÉCANIQUE
elles traversent les boxes H^ et arrivent à la première
rangée J, de vingt-quatre paddle trunks ; les queues/,
de ces trunks vont à la seconde rangée J, (aussi de
vingt quatre), dont les queues sont envoyées à l'atelier
inférieur. Les têtes ;, et j\ sont enrichies séparément
sur les deux groupes L , de seize machines-f rames cha-
cun ; on a ensuite huit doubling fraraes M et huit re-
doubling N , soit en tout sur cette partie de l'atelier qua-
rante-huit machines frames.
Le biirning house renferme deux fours à sole tour-
nante P, sept tin cases , un caisson et un grand nombre
de cuves; à côté sont six hand frames.
Au bas de la vallée, un atelier considérable traitait
les déchets des anciens exploitants , et les slimes qui
s'écoulent du premier travail. Il comprenait :
I" Pour les déchets (oldstuff) : un grand stripe, en
avant duquel les matières sont mises en suspension
dans l'eau ; la tète du dépôt va & un bocard hydrau-
lique ; la queue passe à deux round buddles. Les crazes
bocardées donnent des sables et des boues, qui subis-
sent la préparation ordinaire, dans le cours de laquelle
on introduit les produits des round buddles.
Au delà du stripe s'écoulent les slimes qui vont direc-
tement à quarante et une machines-frames.
9* Pour les slimes actuelles , on a une première série
de soixante machines-frames; leurs produits doivent
être enrichis par de nouvelles opérations à la frame ; en
sorte que Tatelier inférieur ne compte pas moins de
cent vingt-cinq frames pour le traitement de toutes les
boues qui y sont reçues, qui y existent dans l'old stuff,
ou qu'on y fait au bocard.
Tineroft en iSdy.
Le dressing floor de Tineroft a été entièrement iiïo-
DU MINERAI d'ÉTAIM DANS LE GOANWALL. iSg
difié depuis quelques années; la très-faible pente dont
on dispose a obligé de supprimer les opérations acces-
soires du traitement des roughs; les slimes y passent
directement des pits aux frames sans Tintermédiaire des
paddle trunks.
Simple comme elle est« la disposition permettra de
comprendre aisément l'emploi des round buddles dans
Je travail du crop (/îry. 2, PL IV).
En i856, Tincroft a produit i5i tonnes de black tin ;
en 1837, lors de mon séjour, on vendait 14 tonnes
black tin par mois.
Le tableau n*" 6 ci-joint donne le travail du crop du
Coiûmon-Work; j'y ai décrit en détail le traitement au
caisson des bottom skimmings ; on peut juger de la juste
importance que les Captains mettent à maintenir sépa*
rées les oaatières qui peuvent présenter quelque diffé-
rence; on voit aussi qu'en indiquant que des sables rc-
y passent à un appareil, cela implique parfois une série
d'opérations, dont le détail ne saurait entrer dans un
exposé sommaire.
1^0
Pni'PAI\ATION Mf.CANIQUE
DU MINERAI b'ÉTAIN DANS LE CORNWALL. ï/^l
Saint' Daf-Uniteé en 1867 (ancienne mine de Poldlce).
L'atelier de Saint-Day est conduit exactement sur les
mêmes principes que celui de Tincroft, avec tous les
développements que comporte un terrain favorable. La
colline, sur laquelle il s'étend , est légèrement en dos
d'âne; un petit atelier, complètement séparé, traite les
sables fournis par les seize flèches de droite du bocard ;
il n'est pas représenté sur la fig. 3, PI. IV.
En j836, Saint-Day a produit i4o tonnes; en 1857,
on vendait jusqu'à 16 tonnes black tin par mois.
Le troisième round buddle B'' travaille spécialement
les milieux des deux premiers ; ses produits vont aux
deux caissons voisins G".
Les roughs , fournis par les queues des trois round
buddles et de quelques caissons, sont entraînés par les
eaux un peu boueuses de ces appareils jusqu'à la sou -
pape G, où se fait la séparation des sables très-fins ,
qui coulent constamment aux deux petits pits H, et
des gros sables, qui traversent périodiquement la sou-
pape , et vont déposer pour crazes dans les longs ca-
naux K. C'est ainsi qu'est simplifié le travail des roughs
et remplacé tout le système de boxes et cuves de
Wheal-Vor.
Les slimes principales, après paddle trunks, vont
aux six frames self-acting F5 ; les produits de celles-ci
sont enrichis sur six machines frames ordinaires Fo ;
avec tozing énergique.
Six autres frames mécaniques F'« traitent les slimes
des petits pits H. On voit qu'avant grillage cette partie
de l'atelier n'emploie en tout que dix-huit frames ; les
boues sont peu abondantes à Saint-Day ; la gangue
étant surtout quartzeuse.
Le minerai contient beaucoup de mispickel et de
wolfram ; la première de ces impuretés exige une cal-
cioatipn soignée et produit beaucoup d'acide arsénieux,
retenu dans le canal cloisonné des fumées; la seconde
abaisse notablement la valeur du black tin.
l42 PHÉPARATION Ml&GANIQUE
Par Comfjl» «n 1867.
La mine de Par Gonsols est en ce moment la plus
productive en éiain parmi celles du district Est(i);
elle a donné en i856y 3 16 tonnes, et vendait en 1867,
27 tonnes black tin par mois.
Dans le tableau ci-joint n* 7, j'ai développé les for-
mules de traitement du minerai cru ; quant au travail
après grillage, on devra se reporter aux pages i33 et
i34; je n'ai pas dû m* astreindre ici à conserver les
divisions théoriques, basées sur la nature des ma-
tières, et qu'il sera du reste facile d'y retrouver ; quelque
détaillé que soit ce tableau , il est loin de comprendre
toutes Ifis opérations pratiquées sur le dressing floor,
et on ne doit encore le considérer que comme une
indication générale , mais , je crois , suffisante pour ap-
pliquer les variations. opportunes suivant les sables ou
boues à traiter. Plusieurs formules ne sont pas con-
duites jusqu'à la fin, lorsqu'il est possible d'y suppléer
par l'intelligence de celles qui précèdent.
Voici concurremment, sous forme de légende, l'énu-
mération complète des appareils employés, et repré-
sentés fig, 4» PI- VL
Par Consols peut être pris comme exemple d'un grauf)
atelier favorablement situé et en général bien disposé.
iBesiwork i2 ~ a
Common work 36 — h
Pour crues. Flashers. . 30 ■- e
Pour minerai de cuivre. 8 — d
/ ( Best work . . « — A
Caoaux. { GommoD work 3 — A'
( Crazes 2 — A"
C'OP. . .<[ BÎddles { :..:.3 - R,R',R".
l Besi work 2 — B( cuves corres-
Caissons { Common work 2 — B' { pondaniea :
( Produits de R" 2 — B" ( G, C, G".
(1) En i856. la i)roduction de Par n*a été dépassée que par
celles de deux mines du district central : Dolcoatii, U17 tonnes ;
Wheal Vor, ùsS tonnes.
DU MINERAI tfÈfàW DANS lË GOftMWAIX. l^S
/ Long «tripe E recevant les Roughs.
RAiiffhé ) Tv«> « i travaillant \a tête de E,et devant être remplacées par
Jiousof. / lye». . . . 3 [ ^ j^^^j^^j Buddles, qui traiteront aussi G,.
(Box. . . .F D'où les Roughs sont rejetes aui Tributors.
'T«t» cirim*»:.». i Best work. . i frame D.
lop bKinnniBgs. J c^Qj ^^jij 3 __ ^rtravalllant aussi le»1
liéies des f rames U.J
12 Petits Pits G recevant les Slimes des Roughs ei
du Best work.
Caissons. . . 2 . H travaillant les télés Gi.
Frames I * ' l" " lt.s ,i,oduitsde H.
rrames. • • j j . l _ les slimes Gj et G,,
(2 Grands Pits K
Slimes Prinei- 9 Box des Rooshs. ... a
pales ^ Paddie Trunlks. . 32 . L
y Boxe Qi'
Krames 4. M travaillant Lj après ot'.
Paddle Truoks. . S2.N
Frames j 12.O travaillant Ni.
9 ! 0^ I enrichissantes.
Au-dessous de la ligne pointillée , est Tatelier des
tributors , où tous les déchets arrivent au long canal
(long drag)^; y subissent un premier travail de classe-
ment dans les boxes et pits S (analogues à l'appareil des
roughs de Wheal-Vor). On y a en outre : deux tyes To,
un second canal S' et deux autres tyes To' ; quatre fra-
mes T pour les slimes de S; deux slimes pits P; trente-
deux paddle trunks Q ; un atelier de douze frames R
et les cuves correspondantes.
3 fours à réverbère.
& caissons et les cuves.
Buminghouse .....{ i caisson-tye.
1 grande frame.
magasin à black tin.
En résumé les principaux appareils sont :
Trois round buddles , douze caissons , quarante-trois
frames dont six grandes.
Trois rangées de trente -deux paddle trunks cha-
cune (1).
(i) Les lettres, qui servent de désignation, sont repro-
duites dans le tableau n* 7, et fréquemment dans la suite de ce
travail.
i44
PRÉPARATION MÉCANIQUE
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)^RËi>AttAttOR MÉCiNIQUE
DU MINERAI D'ÉTAIN DANS tE CÔRNWALL. l^J
Draketoalls en i855.
Le minerai d'étaîn se présente à Drakewalls dadà des
conditions tout à fait anormales pour le ConiWall, tant
par la grosseur des grains d'étain que par Tabôn-
dance du wolfram ; la gangue est surtout composée dé
schiste et de quartz , et chargée de pyrite dé fer et de
mispickel.
Après un triage des la bouche dtl ptiits , un cassagé
au marteau suivi d'un second triage ^ qui enlève là plus
grande partie du wolfram , le iDinerai est conduit, bon
pas à des bocatds , mais bien à des cylindres broyeurs
[crushers) ; il est enrichi sur ded can:iux-tyes, des tamis
à bras et des cribles à secousses. Ces opérations ra|i-
prochent beaucoup la préparation de celle des minerais
de cuivre ; malgré son intétët , l'exposé de cette mé-
thode serait déplacé ici.
Une trèd-faible partie des rougfas produits va à un
petit bocard, dont les sables subissent le traitenient
ordinaire des minerais d'étain.
C'est à Drakewalls qu'on a appliqué le probédé de Procédé oiiand
H. Oxland pour la séparation du wolfram de l'étain , ,. sé^nuon
par une attaque au carbonate de soude. J'insisterai sur ^° wolfram,
ce point seulement.
Les tin witts sont grillés avec soin comme sur les
autres ateliers; en i855, pour une production men-
suelle de 95 tonnes black tin, on ne l*etirait pas moins
de i4 à i5 tonnes d'acide arsénieut par mois, dans les
canaux des fumées ; le minerai grillé est lavé conmie à
l'ordinaire; c'est à peine si de divers points de l'atelier
on obtient 3 tonnes de black tin prêt pour la vente ; le
reste est un black tin chargé en moyenne d'environ 5
p. loo de wolfram, dont il s'agit de le purifier.
L'opération se fait dans un four à réverbère i sole
l48 PRÉPARATION MÉCANIQUE
elliptique, garnie de plaques de fonte et de 3*,30 de
longueur; on charge 9 cwts = 4^7 kilog. de sable hu-
mide; puis, lorsqu'il est desséché, 3/4 cwt = 58 kilog.
de carbonate de soude réduit en poudre; on chauffe
pendant six heures, en rablant toutes les demi-heures.
On brûle sur la grille 4 cwts par vingt-quatre heures ;
soit , par opération , 1 cwt = So^,8. Le feu est conduit
de manière que la soude attaque complètement le wol-
fram, et on ménage la température pour que l'oxyde
d'étain reste, autant que possible, inaltéré.
Au sortir du four, les matières sont à l'état de poudre
noirâtre plus ou moins agglomérée; on y distingue des
grains blancs de soude en excès , mais plus de paillettes
de wolfram.
Dans Torigine, on les lavait pour en extraire le tung-
State de soude; que l'on faisait cristalliser en concen-
trant la dissolution dans des chaudières en tôle.
On espérait trouver un débouché de ce produit en en
rethrantle tungstène, soit à l'état métallique pour des
alliages, soit oxydé ou combiné pour la peinture et la
coloration du verre.
Ces tentatives n'ayant pas abouti, on se dispensait en
i855 du lavage préalable (1) ; les matières agglomérées
par l'attaque au carbonate de soude étaient envoyées
directement au bocard , où , malgré la légèreté des pi-
lons, il fallait ajouter iSo à 200 kilog. de quartz par
tonne de minerai pour prévenir l'empâtement. Le dé-
pôt des canaux était enrichi par un lavage , analogue à
celui qui suit la calcination ordinaire.
Les matières les plus grenues avant l'attaque à la
(i) En i858, le tUDgstate de soude et le wolfram étaient en-
levés par des chimistes allemands, dont le but était de les uti-
liser à la fabricatioa d*un nouvel acier.
DU MINERAI d'ÉTâIN DANS LE CORNWAIL. l49
soude s'agglomérant très-pei), on pouvait les laver sans
bocardage préalable , et on en retirait environ 2 tonnes
black tin.
Pour traiter i.o5o kilog.- de matière se réduisant à
1.000 kilog. black tin purifié» on consommait au four
de calcioation :
kll. fr.
Carbonate de soude à 3o fr. les 100 kil 80 2/1,00
Houille à ao fr. la tonne ^ii5 3,3o
Main-d'œuvre à 3',75 par journée. i^a û,/io
Total 3o,7u
Lo bocardage et le lavage ne devaient pas dépasser. . 25,oo
Frais totaux approchés par tonne black tin. . . 55,oo
A cette dépense, il faudrait joindre la perte en étain,
sur laquelle je n'ai aucune donnée, mais qui ne peut
moins faire que d'être notable, tant par suite de l'at-
taque par la soude que dans le dernier lavage.
Voici, en regard de la valeur moyenne du black tin
pendant l'année , les prix approchés obtenus par le mi-
nerai purifié de Drakewalls, et par celui de Saint-Day,
autre mine à wolfram.
VALBUa MOYBimE
PRIX
PRIX
AilHÉB.
de la tonna blaek Un.
d« Drakswallt.
d« Salnt-Dai.
- 1. »t. fr.
I.tt- fr.
1. st. fr.
1853
68 = 1700
77 = 1925
ft •
f8S4
64 = 1600
78 = 1950
i> »
16SS
68 =: 1700
77 = 1925
55 = 1375
1856
71 = 1775
» •
58 = 1450
On voit combien la présence du wolfram déprécie le néprécîaiion
minerai d'étain ; lorsqu'il abonde, le prix de la tonne de parTo^JoUrana
black tin peut descendre à * 40 = 1.000 fr. et même dû"bi«ck*'un.
au*dessous. L'importance d'un procédé économique de
purification devient alors évidente.
l&O PRÉPARATION MÉCANIQUE
TROISIÈME PARTIE.
BetoripiloB et travail det «ppareilt.
$ L BOCARDS (STAHPS.)
Disposition Les bocards sont installés à la partie supérieure de
Kéiiéraie. batelier; les batteries forment une ligne horizontale,
dont la machine motrice occupe à peu près le milieu ;
de part çt d'autre de la machine, et du côté du dress-
ing, sont les grands arbres à cames auxquels elle im-
prime le mouvement de ^-otation.
A l'arrière des batteries, à un niveau de 2 à
3 mètres plus élevé , est établi le chemin de fer pour
l'arrivée du minerai , qui est versé directement du
wagon dans des trémies à fond incliné. Chacune de ces
trémies correspond à une boîte et l'entretient de mi-
nerai ; la matière descend par son propre poids et par
les vibrations de l'ensemble; elle est aidée dans son
mouvement par l'eau qu'elle reçoit vers la fin de son
parcours ; elle pénètre dans la boîte par une ouverture,
ménagée à la face postérieure, subit l'action des pilons
et sort, à l'état de boue très-liquide, par des ouvertures,
garnies ou non de grilles , et faites dans la face anté-
rieure, et quelquefois aussi sur les côtés de la boîte.
Les eaux chargées de sables coulent sur un plan
incliné , qui règne tout le long des boîtes, et sont diri-
gées dans les canaux de dépôt.
Les bâtiments des machines comprennent deux con-
structiods accolées; l'une, en arrière, est basse et
contient les chaudières; l'autre, assez élevée, renferme
la machine elle-même.
Toutes les machines de bocard que j'ai vues sont à
cylindre vertical avec balancier; la distribution de va-
peur y est faite par des soupapes.
DU MINERAI D'tTAIOf 04NS iÇ GOBNWAIX. l5l
En général , le balancier aort en partie de la msdson ;
de puissantes fondations, prolongées à Tavant de celle- ,
cî , supportent les coussinets de l'arbre moteur, tout
en laissant les vides nécessaires à la manivelle et aux
volants.
L'arbre à cames est formé de plusieurs parties , sou-
tenues séparément par de forts beffrois en charpente ,
et q^'il est possible de réunir ou séparer facilement;
chaque portion d'arbre correspond i un groupe (set)
de 4 bottes.
Chaque boîte {cover) contient 3. ou 4 flèches; le
ti-avail avec 4 flèches est aujourd'hui généralement
préféré.
Je ^'entrerai p^ ici daps l'examen détaillé de la con* i« Mœkinei
Struction des machines à vapeur pour bocards ; il suf- ^oirUet.
lira d'indiquer les dimensions principales de quelques-
ynes d'entre elles, et les conditions dans lesquelles
elles fonctionnent, pour que l'on puisse juger :
i"* De la force motrice nécessaire au bocardage sur
divers ateliers;
2^" De la consommation correspondante de combus-
tible , dont le chiffre entre popr une fraction notable ^
dans la dépense totale de la préparation.
Le tableau ci-joint renferme les données numériques
relatives à la fois aux machines et aux appareils qu'elles
commandent , pour 1 2 bocards.
J'y ai réuni des renseignements puisés à diverses
sources :
The cornish engine reporter. W. Browne, n~ 1 , a, 5.
Engine reporter. Th. Lean, n'" 4» 5.
Relevés que j'ai eu occasion de faire, n*' 6, 7, 8.
Combes, Annales des mines, 3" série, t. V, |834)
n*** 9, 10, 11, 12.
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PRÉPARATION MtaNIQOB
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DU MINERAI D*ÉTAIN DANS LE CORMWALL. l53
La plupart de ces machines sont à double effet : on TjpM.
en emploie cependant quelques-unes à simple effet,
qui donnent de bons résultats ; celle de Garobrea , n*" 4*
en est un exemple. Il est évident que l'uniformité de
la vitesse de rotation n'est pas une condition nécessaire
du travail , et les volants y pourvoient suffisamment.
A Par Gonsols , la machine est à détente avec deux
cylindres d'après le système de Woolf; les deux cylin-
dres sont ici entièrement séparés , de manière à consti->
tuer deux machines , ayant chacune leur balancier et
leur bielle; les manivelles sont calées à 90"", ce qui
évité le point mort.
M. l'ingénieur Sims construit aussi des machines de
bocards à deux cylindres (5tm'5 eombined) ; la disposi-
tion adoptée consiste à placer le grand cylindre, où se
fait la détente, à la suite et dans Taxe du petit; les
deux pistons sont fixés sur la même tige; l'espace com-
pris entre eux est maintenu en communication perma-
nente avec le condenseur. La vapeur arrive de la chau-
dière en tète du petit cylindre , agit sur le petit piston ,
et quand il a achevé sa course , elle va presser la face
postérieure du grand piston ; pendant la première pé-
riode du mouvement , le grand cylindre communique
avec le condenseur. Le rapport des diamètres des pis-
tons est au plus 2 : 1 ; c'est-à*dire que le volume du
grand cylindre ne dépasse pas quatre fois celui du petit.
Ce système est apliqué avec succès pour un certain
nombre de machines d'épuisement, et pour les ma-
chines à rotation horizontales et verticales. Une de ces
dernières ayant 24" — 48", diamètres des pistons , fai-
sait mouvoir un bocard de 64 flèches.
D'après le tableau ci-dessus , ou voit qu'il serait inu-
tile de chercher à établir un rapport entre la puissance
d'une machine et le nombre des flèches qu'elle com-
Puiuanea.
l54 PRÉPARATION MlÊCAmQUE
mande. Gela tient principalement à ce que les mines
un peu considérables sont pourvues dès l'origine de
machines assez fortes pour qu'on puisse , à mesure de
l'accroissement présumé de la production, rajouter de
nouveaux sets de flèches. En outre, le poids des pilons
étant très-variable , leur nombre ne saurait en rien in-
diquer le travail imposé à la machine.
On peut cependant en conclure qu'avec un cylindre
de 36" (o", 9 ni) de diamètre et une course de 9' à 10'
(=2°»,743 à 3'",o48), on sera à même de conduire
jusqu'à 120 flèches d'un bon poids; et c'est là une
puissance suffisante pour parer aux besoins d'une ex-
ploitation considérable. '
Si l'on compare le n"" 6 avec les n"*' g, 10 et 11, on
voit qu'à Wheal-Vor, en i855, on était arrivé à n'a-
voir qu'une machine de 36" d. et 10' c. menant 80 flè-
ches ( ce nombre devait être pqrté à i ao) ; tançjis qu'en
i853 on y employait trois machines pour 106 flèches.
Une machine puissante permet de concentrer sur un
même point un travail considérable de même nature ,
et j'ai déjà insisté sur la convenance de n'avoir qu'un
grand atelier, au lieu de plusieurs petits ; mais il n'y a
réellement avantage que si le travail à faire est pro-
portionné à la puissance de la machine.
Lorsque, par suite de prévisions non réalisées, une
forte machine n'a à mener que quelques flèches, la
charge étant très -insuffisante, on pourra bien pousser
la détente de la vapeur jusqu'à sa dernière limite ,
mais on sera toujours forcé de fermer en partie le ré-
gulateur, c'est-à-dire d'étrangler le passage de la va-
peur; en sorte qu'on aura une cause permanente con-
sidérable de perte sur l'eflet utile.
Tr«Taaz L^ plupart des machines portées au tableau sont
plus fortes qu'il ne serait nécessaire pour le travail des
acceMoiref.
DU MINEBAI D'ÉTilN DANS LE GORMWAIL. l55
pilous; cependant il y a lieu d'observer qu'on leur
impose un travail supplémentaire souvent très-impor-
tant. Outre la pompe établie en avant du bâtiment y et
qui élève à nouveau ' les eaux du dressing , elles ont
fréquemment àmouvoir les round-buddles , les paddle-
trunkSi et à monter des wagons sur des plans in-
clinés, f
Lorsqu'une machine a été construite pour fonctionner
entre certaines limites de vitesse, on a intérêt, au
point de vue de l'effet utile, à ce qu'elle ne s'en écarte
pas.
Ici, l'opération même du bocardage, et la disposi-
tion invariable des boîtes , grilles et canaux , exigent
aussi une assez grande régularité dans la marche.
Chaque flèche bat 4o à 5o coups par minute; c'est-
à-dire qu'avec 5 cames, l'arbre fait 9 à lo révolutions
dans le même temps. On pourrait aller jusqu'à 60 ou
70 coups , mais ce travail forcé devient difficile et dés-
avantageux.
En supposant une course du piston de 10', et 10 ré-
volutions par minute, la vitesse du piston sera de 200'
par minute, soit par seconde o".92.
Voici la règle pratique que M. Browne emploie pour
calculer la force en chevaux d'une machine de rota-
tion. Il admet :
Pression par pouce quarré sur la surface du
piston 10^ s=o\7oa77/k par cent, quarré.
Vitessedu pistonpar minute. 260' = i", io33 par seconde.
Prenons comme exemple la machine de Tincroft
n"* 1.
Diamètre du piston ,....= 56"
Surface i.oi7"*,o6
1017,36 X 10 X 260 = 2.545.400 Ibs, élevés à
Vitesse.
Force
en chevaux.
l56 PRÉPARATION MÉGAmQtE
i' par minute. En divisant ce nombre par 53.ooo(i),
on obtient 77 chevaux.
*Slïi"^ Le duty , effet utile des machines à vapeur, se cal-
cule aujourd'hui en millions de livres élevées à 1' de
haut par quintal (112 Ibs) de houille consommée; il
y a quelques années , on le rapportait encore au bois-
seau {bushel). La houille du pays de Galles pesant
94 Ibs le bushel , on voit que les anciens chiffres doi-
vent être augmentés d'environ i/5, si l'on veutlescom-
parer avec les nombres actuels.
Comme exemple de calcul du duty 9 prenons les ma-
chines de Tincroft n* 1 et de Par Consols n' 8 , en ne
considérant que les flèches et négligeant les travaux
accessoires.
Tincroft. 48 flèches; poids d'une flèche neuve 84olbs;
les flèches sont mises au rebut quand le pilon est réduit
au tiers de son volume; on peut admettre ici que le
pilon pèse 56o Ibs, le levier et le mentonnet 280 Ibs.
280 +-Y* ^^^ = ^^4 Ibs sera le poids moyen d'un
0
pilon à demi usé.
5o coups par minute; levée moyenne 10".
AS X 65&X 5o X ^ »i.3o8.ooolbsélevéesài'dans une minute.
On brûle 2 tonnes = 4o quintaux de houille en
24 heures-, 1 quintal est donc brûlé en 38 minutes.
i.3o8.ooo X 38 =• 49»«Hoii8de ibs^^oa-coo «- duty.
La force en chevaux correspondante est
1 .308.000
33. 000
39^6.
(1) Lo cheval-vapeur anglais correspond à 33. 000 Ibs élevées
à l' par minute ; soit 55o Ibs élevées à l' par seconde = lôf^BU
élevées à 1 mètre par seconde ; c'est-à-dire à très-peu près
76 kilogrammètres développés par seconde.
DU MINERAI D'ÉTAIN DANS LE GORNWALL. 167
Par CansoU. 76 flèches ; poids d'une flèche neuve
644 Ibs.
aaA X r Aao i» 5oA Ibfl, poids moyen.
On consomme 4oo bushels de houille par semaine ;
soit 335 quintaux : un quintal est brûlé en 3o"^%i.
76 X 6o4 X 60 X ^ X 3o, i - ûS"»"**" ^ »>«,o37.7«6 — duty.
La force en chevaux correspondante , est 48*^^,4*
Lorsqu'on tient compte des divers travaux acces-
soires imposés à la machine , on peut arriver à un duty
plus élevé *, mais il est évident que , même avec la pra*
tique ]a plus exercée, l'évaluation de la plupart de ces
travaux est toujours entachée d'inexactitude.
On a trouvé ainsi :
teavtor tMT. Féf rl«r. lola.
N* A. Cambea. ...... 67,7 65,5 63,S
N* 6. Dolcoath A5,6 » »
Pour janvier i858, H. Browne donne, comme duty
moyen de 4 bocards, 4&97«
J'admettrai qu'en adoptant, comme duty moyen
des nmchines de bocards, 4^.5, on se tiendra plutôt
au-dessous qu'au-dessus de la vérité.
U est intéressant de comparer le rendement de ces
machines à celui des machines d'épuisement.
D'après le relevé de M. Lean, qui porte sur une
vingtaine de pompes , le duty moyen pendant les six
premiers mois de 1857 est de 54- 166.
D'après H. Browne, 10 machines ont donné pour
janvier i858, 58,a.
Je pense qu'on peut admettre le chiffre moyen de 56.
Il est facile de ramener ces nombres à ceux de la comommaUoB
consommation de houille par force de cheval el par ^rr«rM*
heure , que nous sommes habitués à considérer. 9iluuwt.
l58 PRÉPARATION MÉCANIQUE
Soient :
X => coosommation de houille par cheval et par heure, expri-
mée en livres ;
N = nombre de millions de livres élevées à i' par minute;
m » nombre de minutes employées à brûler un quintal de
1 1 3 Ibs de houille ;
D = duty, exprimé en millions de livres;
G cB nombre de chevaux effectifs.
On a :
Nxtn-»D.
N
d'où
53.000
C;
iiaXGo inXBoX33.oob 2a1.760.ooo
^ mxc D B
l)e cette formule, nous tirons :
MACH111E8.
Bocards.
Rompes.
DCTY.
45.500.000 K
56.C06.000
BOUILLE
consommée par cheval et par heure
en livres.
4.87
3.96
.JL.
en kilogrammes.
2.214
1.800
Progrès faits
dans les machines
D'où Ton peut induire que le travail utile des bo-
cards s'élève aujourd'hui aux 81 centièmes fie celui des
pompes.
En 1825, MM. Dufrénoy et Élie deBeaumont annon-
debocards. çaieut quc, depuis peu d'années on appliquait dans le
- Cornwall les machines à vapeur à la conduite des bo-
cards, mus jusqu'alors par des roues hydrauliques; ils
citaient les mines de Wheal-Vor^ Great-Hewas, Dol-
eoatht Poldice et Polgooth. Les H" 9, 10 et 11 (ta-
bleau, page i52) sont les machines établies à Wheal-
Vor, très-probablement pour la première fois.
Si Ton rapporte le duty pour juin 1 83 3, au quintal
de houille , on a :
Duty
K" 9.
N<» 10.
N» 11.
K» ».
q8,56 37,60 i3,36 a5,39
DU MINERAI d'ËTAIN DANS LE GORN^VALL. l6g
ce qui , en ne prenant que les trois chiflres les plus éle-
vés, donne pour valeur moyenne, 97,9.
Pendant la même période, 59 machines d'épuise-
ment ont donné pour duty moyen 5A996.
En rapprochant les nombres de 1 853 de ceux de 1 858,
on a :
HACBimi.
Boetrdf.
Pompes.
DUTIKI.
isas.
27.20
UM
1S58.
45 60
50.00
C'est-à-dire que , tandis que le rendement des pom-
pes est resté presque stationnaire (1) , celui des bocards
a crû dans le rapport de 167 : 100, soit des 2/3 en sus.
Ces progrès doivent être attribués à plusieurs causes :
1** Les divers perfectionnements apportés aux ma*
chines motrices, et notamment l'allongement du cy-
lyndre permettant la détente : le rapport de la course
du piston à son diamètre a été porté de 9,*io et 2,5o à
3,3o et 5,4o.
9'' La meilleure installation des bocards, particu-
lièrement des guides pour les flèches.
Les matières à bocarder sont :
1* Le minerai qui a été réduit par le cassage {spalU
ing ) en fragments de la grosseur du poing ;
9* Les sables imparfaitement pulvérisés et revenant
sous le nom de crazes de diverses parties de l'atelier.
Les bocards à grilles peuvent être employés pour
' — - I i_
(1) Les machines d'époisement ont reçu un grand nombre
de perfectionnements dans les détails de leur construction ;
mais la majorité des machines aujourd'hui en service sont
d'ancienoe date ; ce qui doit abaisser le duty moyen.
[ 30 Di9$ri lypfi
d$ bœmrdê.
J
l6o PRÉPARATION MÉCANIQUE
ces deux sortes de matières; cependant les erasa^ sont
encore, dans la plupart des mines, passés à des bocards
avec ouverture à niveau surélevé et sans grilles, ap-
pelés flashers.
Dans les deux systèmes , les matières arrivent sous
les pilons, par une ouverture ménagéo à la face posté-
rieure de la boite.
Boeardià r^Wu. Je ne parlerai d'abord que du premier. La disposi-
tion des grilles varie suivant les ateliers ; en voici quel*
ques exemples :
BaiUs à A fiéehu :
SaInM)ay V K»'»ïes, dont deux sur le devant
Wheal.VoV(b«;t worV). '. ! ! ) ^ ^^'^^ ^**^"^^
Wheal-Vor (common work). 1 ,,, , ^ ,
BaJleswidden ^J « grilles latérales.
!3 grilles, dont une très-grande
lur le devant, et deux laté-
rales. ^
Boites à 3 fiéchei :
Polgooth )• grlUe..dontune8urledev.iit
° I et une latérale.
Dans les boites & 4 flèches , les deux flèches du mi-
lieu ont une levée de 8' à g'', et les deux exti*èmes de
g" à lo''; soit i" de levée en plus. On admet que le
minerai, arrivant au milieu, suit de chaque côté deux
plans inclinés, et que le coup plus violent des pilons
extrêmes décharge le sable boueux, en le projetant vers
les grilles.
Dans les bottes à 3 flèches, on suppose qu'il se
forme un seul plan , incliné vers la grille latérale, et les
levées ont respectivement en partant de cette grille
io",g"et8"..
A Par Gonsols « où la grille de face règne sur presque
DU MINBBAI D'ÉTAIIf DANS LE CORNWALL. l6l
toute la longueur de la boite , les 4 flèches ont la même
levée de i o".
Je décrirai en détail un bocard à 4 grilles , type assez
généralement employé pour les minerais à broyer fin.
Le dessin (PI. II ^ fig. i, a, 3, 4f 5, 6 et 7) , ne repré-
sente pas un appareil particulier; il résulte des relevés
que f ai faits sur les bocards de Wbeal-Vor en i855, et
deTincroften 1857.
Un $et se compose de 4 boites à 4 flèches , séparées
les unes des autres par un intervalle de 16" =: o".4oG.
Chaque botte est construite avec de fortes planches
de chêne de 3''i/« = 0,089 d'épaisseur pour les grands
côtés, et 4" 1/9 = 0,114 pour les petits. La largeur
dans œuvre est 14" = o,555; la longueur totale est
3' 6" = i^.oGG; la profondeur, à partir de la sole, est
3' S" = o".98o. Elle est recouverte d'une planche dé-
coupée de manière à laisser passer les tiges [Hfiers) des
pilons.
Les deux petits côtés sont assemblés à mortaises
dans deux pièces de bois de 7"= 0, 1 78 d'équarrissage
et 8' = s" ,438 de long; ceux-ci reposent directement
sur les fondations. Les armatures en fer, appliquées
extérieurement sur le bord des grands côtés , traver-
sent ces semelles et sont boulonnées en dessous.
. L'intérieur des bottes est garni de plaques en fonte
de i/a" = 0,01 3 d'épaisseur sur une hauteur de a' 6''
= 0,761, à partir de la sole. Le bois est entaillé; les
plaques sont maintenues par de petits boulons à tète
obtuse noyée dans la fonte; l'écrou est à l'extérieur.
L'ouverture qui donne accès au minerai et à l'eau (1 )
DeierIpUon
d'un b e^rd
à 4 irlllei.
Botir.
(1) A Wheal-Vor, avec deux grilles latérales seulement, la
fkce postérieure est percée de deux fentes verticales, servant à
Introduire de Tean claire directement près des grilles, outre
celle qui entre par le milieu avec le minerai.
Ton XIV, iS58. 11
l6a ]>BÉPABAtION MÉCANIQtJfi
a 1 5" = 0,38 1 de large; son niveau inférieur est le
même que celai de la sole.
Les ouvertures de face et latérales ont 8'' = o,2o5
de large, sur 7" = 0,178 de haut; entre les deux ou-
vertxu-es antérieures l'intervalle est de 8"=o,2o5. Elles
s'ouvrent toutes à 2" = o,o5o au-dessus de la sole. (A
Saint-Day, i"à i"i/2.)
p an incliné Le minerai descend sur un plan incliné en planches,
avec rebords. La pente est déterminée par une con-
struction graphique ; on trace un triangle isocèle dont
la base = 1 4 et les côtés = 1 a ; un des côtés est dressé
verticalement contre la face postérieure de la boite,
l'autre donne l'inclinaison du plan. Ainsi fixée, elle est
de 1 8* 1/2.
Le plan incliné a 4' = »"«2>9 de long; entre les
parois, il a i5" = o,38i près de l'ouverture de la
boîte, et 2' = 0,610 en tête.
La trémie de déchargement des wagons a 5' = i"'.5t4
de large; S' de profondeur verticale à l'aplomb de la
tête du plan ; le fond est incliné à /^i".
Grilles \grautx Lcs griUes SOU t en tôle de fer ou de cuivre (voir p. 1 7 2 ).
plaques et cadres. t^,, , „ ^ i i m. t ji
(Pi.u, fig.A.) Elles ont 9" = 0,228 de large, sur 8' = o,2o3 de
haut ; la partie perforée a 7" sur 6". Elles sont main-
tenues au moyen d'une plaque et d'un cadre. La plaque
est quelquefois en fer forgé , le plus souvent en fonte
de 1" = 0,025 d'épaisseur, 18"== 0,467 de haut et
i4" = 0,355 de large ; elle présente au centre un vide
rectangulaire ayant les dimensions de la grille, et dans
lequel on peut appliquer celle-ci de manière à la faire
porter contre le bois du coffre.
Les bords de la plaque sont percés de six trous ; les
deux trous supérieurs servent à la boulonner à la face
de la boite; ceux du milieu reçoivent deux boulons
dont la tête est noyée dans le bois, et qui sortent d'en-
DU MINERAI D'ÉTAlN DAPfft tB GORNWALL. |6R
viran V* en avant de la plaque : lenr extrémité est per-
cée de façon à admettre une clavette.
Les deux trous inférieurs sont au-dessous du niveau
du plancher d'écoulement; on ne les fait que pour pou-
voir retourner la plaque, dont l'ouverture B*use par le
contact des eaux acides et des sables ; au bout de six à
sept mois (à Tincroft) , le bas du rectangle est entière-
ment déformé, la plaque est alors retournée et dure
encore un temps égal.
Quand la grille est en place , on introduit pardessus
un cadre en fer de i^/tt = 0,01 5 d'épaisseur et de a" îas
o,ô5 de hauteur, avec deux appendices qui s'avancent
sur les côtés d'environ 5'' = 0, 1 96 au devant de la grille ;
une bande de fer percée de deux trous s'applique sur ces
appendices ; elle est tra^ ersée par les deux boulons du
milieu , et maintenue définitivement pardenx clavettes.
La manœuvre d'un changemont dp fertile estévldenv
ment assez rapide.
Au devant des bottes règne, tout te long du 5^1, uh
plancher de 5' 6" = 1*. 066 de large, avec une pente
totale de 3" 1/3, soit 1/1 a, suffisante pour évitf»r tout
dépôt de sable sur le plancher. A sa suite viennent les
canaux.
Les flèches sont d'une seule pièce; la tète [hend) est Fiècheii.
en fonte; la tige (lifter) est en fer méplat et pénètre Wt»^*'^^^')
presque jusqu'à moitié de la tète ; l'extrémité de la
barre de fer a été fendue en quatre et les parties écar-
tées en sorte de patte; lorsqu'on coule le pilon, ta
fonte enveloppe ces parties saillantes, de façon queVaf-
rachcment de la tige n'est plus à craindre.
A Tmcroft, un pilon neuf a a5" = 0,697 de hauteur,
lî»" = o,3o5 dans le sens du petit côté de la botte et
7" = 0,178 perpendiculairement : la tige a 10' 9" =
5'",s76delong;sasectionaa"=o,o5o,sur4"=îO,ioi.
l64 PRÉPARATION MÉCANIQUE
Dans le district de Saint-Just on emploie aossi des
flèches dont les deux parties ne sont réunies que par un
coin de fer ; la tète en fonte présente un vide de f ^=
0, 1 78 de profondeur, s' élargissant au fond ; la tige s'é-
vase à l'extrémité.
SmZI) ^^^ guides sont au nombre de deux ; le premier est
à 1 6'' = o,4o6 au-dessus du bord supérieur de la boite,
soit à 4' g" = l'^fAA? au-dessus de la sole; le second
est 5' 6" = i",676 plus haut.
Chacun ( voir fig. 5 ) est formé d'une partie fixe ,
qui est boulonnée à demeure contre les montants eu
bois, que forment les prolongements des petits côtés de
la boite, et d'une partie mobile, reliée pendant le tra-
vail à la première, par trois boulons, munis d*écrous à
chaque extrémité.
Ces deux pièces rapprochées ménagent quatre es-
paces pour les coussinets en fonte et les tiges.
Les coussinets sont des prismes évidés à trois pans ,
de 7" i/s = 0,190 de hauteur de 778 = o,oa« d'é-
paifiijseur, avec rebords extérieurs aux deux extrémités*
Ils s'emboîtent dans la pièce fixe du guide. La flèche
étant mise en place, on adapte en dernier lieu la pièce
mobile , dont une ssdllie pénètre entre les deux faces du
coussinet, le maintient et forme la quatrième surface
de glissement de la tige.
L'utilité des coussinets est évidente ; la partie prin-
cipale des guides a une durée à peu près indéfinie ,
tandis que les coussinets sont renouvelés lorsqu'il y a
lieu.
Par une disposition ingénieuse, on a donné à Wheal-
Vor, au rebord supérieur du coussinet , la forme d'un
godet pour le graissage.
On conçoit aisément, d'après ce qui précède, la
manœuvre à faire pour remplacer une flèche ; on doit
DU MINERAI d'ÉTAIN DANS LE GOUNWAIX. l65
arrêter la machine ; dans plusieurs bocards une mouffle,
mobile sur une poutrelle honrizontale au-dessus des
tiges , est amenée au droit de la flèche à lever.
Les mentonnets sont en fonte et ont la forme d'une
tète de marteau ; souvent aussi on les fait en fer forgé,
symétriques, avec faces de glissement aciérées, ils peu-
vent alors être retournés.
La longueur totale est 1 1" := 0,379 « ^^^^^ ^^ ^S^ ^^
l'extrémité du mentonnet il y a 6" ::= 01 Sa; la plus
grande épaisseur est 5" = 0,117. L'ouverture est un
peu plus large que la section de la tige , et taillée de
manière à recevoir un coin.
Pour fixer un mentonnet sur la tige d'une flèche
neuve , de façon à avoir une levée de 9" , on met un
bâton dans la boite, reposant sur la sole; avec une
règle représentant le mentonnet, et maintenue horizon-
tale, on suit le mouvement de la came, et lorsque celle-
ci abandonne la règle, on marque le point d'arrêt sur le
bâton ; la longueur comprise entre ce point et l'extré-
mité inférieure du bâton est diminuée des 9", et repor-
tée sur la flèche à partir du bout du pilon ; elle donne
ainsi le niveau de la face inférieure du mentonnet (1).
Les cames sont ici, comme presque partout, au
nombre de 5 pour chaque flèche; elles sont en fonte;
leur largeur est 5" = 0,427, leur longueur totale
1 1 "=0,2 79 ; elles font saillie de 6"=o,i52 sur l'arbre.
L'arbre est en fonte; il est creux; son diamètre exté-
rieur est 27" = 0,685 ; l'épaisseur de la fonte est
(1) On a récemment proposé des mentonnets faisant saillie
des deux côtés de la tige; les cames sont doubles, c'est-à-dire
en forme de fourche ; le point de contact se trouve constam-
ment dans le plan médian de la flèche ; cette disposition diminue
de beaucoup le frottement dans les guides, tout en permettant
de déplacer facilement le mentonnet, pour la mise au point après
usure du pilon,
Mentonnet.
(Tonguê,)
àTht9(AxU)
Camée (Camtj
l66 PBÉPARATJON MÉCANIQUE
3" 1/9 rs OfOSg. Chaque caine y pénètre par une ou-
verture de i" sur 3"; aa queue a 5'' de long et dépasse
à l'intérieur de l'arbre creux ; elle porte d'un côté une
entaille de 1'' de profondeur, et d'une longueur égale à
l'épaisseur de l'arbre; la came se trouve fixée ep chas-
sant un coin en fer sur le c6té opposé. La section à
l'encastrement est de 4'' sur 3"; entre chaque came l'ar-
bre est percé d'une ouverture ovale destinée à l'alléger.
Les fio cames des 4 séries, qui correspondent à une
botte, sont implantées de telle sorte, que, si on en fai-
sait une projection sur un plan perpendiculaire à l'axe
de l'arbre, elles y diviseraient la circonférence en so
parties égales ; c'est-à-dire qu'on peut 4es regarder
comme fixées sur 4 ftrcs d'hélice équidistants.
L'arbre est établi de manière qu'entre les tigea et
la génératrice la plus voisine, il y ait environ j" à 8"
( =r 0,178 à o,so3) ; il reste entre l'extrémité du men-
tonnet et l'arbre environ s", et à peu près autant entre
la came et la tige.
Dans ces conditions supposons une levée de 9"; le
mentonnet au repos (/iff. 6) est à 4" >/a au-dessus du
plan médian de l'arbre; la came le mène pendant un
parcours d'environ sS''; pour une levée de 10" les chif-
fres correspondants sont 3" i/a et 3s^
Considérons l'arc moyen de So""; entre deux cames
de la même série« l'angle est de 79^ en prenant les
90 cames des 4 séries il est de 79** : 4 = I8^ On voit
que sur 4 flèches il n'y en aura que deux en prise
à la fois, et même, qu'au moment où une des deux flè-
ches échappe, l'arbre décrira 9 X i8* — 3o*= 6% en
ne menant qu'une seule flèche (ce qui n'exige que 1/10
de seconde) (1).
-
(1) D'après cela, on peut se rendre compte, en négligeant le
DU MINEfiAI d'ÉXAIN DANS LE GORNWÂIX. 167
L*arbre a environ 20' = 6,096 de longueur; à ses
extrémités sont fixés par des boulons de forts tourillons
de 9" = 0,228 de diamètre, prolongés par une tête
carrée. L'embrayage des divers sets se fait au moyen de
doubles manivelles en fontes fixées aux têtes carrées
des deux tourillons voisins, et reliées par deux gros
boulons.
La jonction de la machine avec le bocard est plus
compliquée, la tête de Tarbre moteur se termine par
un plateau à rebords dans lequel tourne une roue à
rochet, montée sur la tête carrée du premier tourillon ;
un déclic à ressort fixé en un point du rebord appuie
sur la roue à rochet. L'arbre à cames ne peut recevoir
le mouvement de rotation que dans le sens convenable.
Cette disposition prévient la rupture qui se produi-
rait, si le mécanicien par une fausse manœuvre déter-
minait la marche en sens contraire ; elle permet aussi
dans le cas où la machine aurait été arrêtée presque au
point mort, de la faire partir à vide en sens invecse;
enfin on peut manœuvrer la pompe de l'atelier pendant
le temps de repos des bocards»
Suivant la nature du terrain sur lequel on établit les Fondations
bocards, les fondations sont disposées de diverses ma- sf|**dM*bo?u>8.
nières. Dans le cas général on se contente de creuser mu».
frottement, de Teffort théorique que Ton impose au départ à la
machine.
Exemple. N*/^. Gambrea, g6 flèches pesant environ 60.000 Ibs. ;
longueur de la manivelle, US"; rayon moyen de contact des
cames, i5"i/îï+3" i/a«=- 17", la moitié des flèches en prise.
Coefllcient de réduction « 7-5 X - =^ i7f7 P- ^00^ si Ton sup-
pose la machine arrêtée à 90° du point mort.
Effort à exercer sur le piston, 10.620 Ibs, soit, avec un dia-
mètre de 32", i3 Ibs. environ par pouce quarré.
On voit que la machine sera facilement mise en marche.
l68 PnÉPAIlATlON MÉCANIQUE
uoe fosse de 3 à 4 pieds de profondeur, et de la lon-
gueur d'un set de flèches; on lui donne une largeur
suffisante pour pouvoir y construire latéralement deux
murs de i8"=o,4â7- Les boites simplement posées
pardessus ces murs à la hauteur voulue, reçoivent des
fragments de schiste quartzeux très-dur, qui remplis-
sent complètement le fond de l'excavation entre les
murs ; on commence à battre, et on alimente le bocard
de killas. Après un battage de 4 à 5 heures , la sole e»t
assez dure pour qu'on puisse introduire le minerai
d'étain.
Quand on démolit d'anciens bocards, on trouve au
fond des bottes une couche de l'à i8'' d'étain pulvérisé
et aggloméré, qui a descendu à la longue sous l'action
des pilons, par le tassement du remplissage de la fosse.
ungrioM. Lorsqu'on ne construit pas de murs, on place deux
longrines demi*rondes de 9'' = 0,238, sur le sol creusé
à un pied et demi environ de profondeur ; leur écarte-
ment d'axe en axe est d'au moins 4'= I1219; elles
s'étendent sous le set des quatre boites ainsi rendues
solidaires; les pieds transversaux de chacune de
celles-ci sont simplement cloués sur les longrines ; le
battage de la sole se fait comme dans le cas des fosses
murées.
«iraoiia et fonie. Dans le district de Saint -Just (excepté Balleswidden)
on n'emploie que des flasbers, même pour le bocardage
du minerai ; les fondations consistent alors en un gros
dès, en granité, de 4' d'épaisseur, V de large et 4'6'' de
long ; un bloc de fonte de 7'' d'épaisseur, et &yant les
dimensions intérieures de la botte, est posé par dessus ;
puis la botte est maintenue par des crampons qui fixent
* ses deux pieds transversaux sur le granité.
KièchMM boii, Pans les mines de l'ouest du Cornwall , les pilons
dt Par GmmIi. . i. » r '*'
montés en fer sont généralement employés ; dans l'est
DU MlNEBAl o'kTAIN DANS UL CORNWALL. lOg
OD persiste encore, sur beaucoup d'ateliers, à Polgooih,
Carvaihf Par Conêols, etc., à se servir de flèches en
bois de Norwége (Norway Balk) .
Voici la disposition de Par (/!(/. 9) , qui est très-bonne
et plus applicable que les tiges en fer, dans la plupart
des pays de mines.
Le sabot neuf a 19''= o,48> de haut et ii":=o,379
sur 7" = 0,178 ; la queue en fer a 1' = o,3o5 de long,
0!' 1/4 =0,067 de côté prés du sabot, et 2"= o,oâo à
l'extrémité.
La flëcbe en bois a 1 1 '=3,359 de long, et 5''=so,i37
sur 7" = 0,178. On y fait une entaille latérale pour la
queue du sabot, on rapporte une pièce de bois, et on
fait descendre deux fretles en fer.
Quant aux guides, ce sont 4 prismes en fonte bou-
lonnés deux à deux de chaque côté de la flèche , qui
est entaillée pour recevoir les patins de ces guides; une
sorte de couteau à angle de 60* fait saillie : des plan-
chettes de bois tendre sont maintenues transversale-
ment aux deux niveaux, et peuvent être approchées par
des boulons, à mesure que les couteaux y font leur
rainure.
Le meptonnet a une queue, qui traverse la flèche, il
est retenu par une clef; quand le sabot s'est usé de
quelques pouces, on relève le mentonnet en entaillant
la flèche et mettant des tasseaux au-dessous.
Un bocard à grilles peut être facilement transformé Boe<rdf a nUetu
en flasher ; la grille et sa monture sont enlevées, et on ^'iV/MJuir!'*'
dispose un canal en bois, dont le fond, cloué sur le forerauê.,
bord inférieur de l'ouverture, l'élève d'environ 1",
c'est-à-dire porte à V sa distance à la sole ; ce fond se
relève lui-même de telle sorte que le niveau de déver-
sement des sables est à environ 1 2" = o,3o5 au dessus
de la sole. La tète du pilon est toujours dans l'eau
1^0 PBtPARATION 1I&GANIQ0E
puisque la levée ne dépasse pas i o" ; à chaque coup
une certaine quantité de matière à Tétat de boue fluide
est projetée par le canal. Souvent on régularise ce mou*
vement en disposant à la partie supérieure de Touver-
ture de la botte un petit volet mobile, àchamière de cuir.
FiMhen Les flashcrs des environs de Saint-Just sont , amsi
que je l'ai dit , à sole de fonte ; les ouvertures com-
mencent à s" au dessus de la sole ( et la boue doit par-
courir un plan incliné de 3' de base sur 9" de hauteur ;
des portes à coulisses verticales servent en outre à ré*
glar l'émission des matières (1).
30 Bocardagt. Examinons d'abord l'influence que peuvent avoir sur
dc/dîlpîîiuonf ^® résultat de l'opération les diverses dispositions que
•dopi«es. nous avons énumérées; considérons en premier lieu le
bocardage du minerai.
Bottei. Dans toute opération de bocardage on se propose de
soustraire le plus vite possible à l'action ultérieure du
pilon, les matières déjà réduites à un degré de finesse
suffisant : ce degré est réglé ici par les trous des grilles
et c'est l'eau qui entraîne les sables. A chaque coup
de pilon , les matières boueuses jaillissent contre les
grilles et y subissent un véritable tamisage. On conçoit
qu'il y aurait avantage à augmenter le plus possible la
surface des grilles à la base de la boite ; mais il est né-
cessaire qu'il y ait à chaque instant une certaine hau-
teur d'eau dans la boite, et, plus la surface des grilles,
pour un diamètre donné des trous, sera grande, plus
on consommera d'eau.
En général, la quantité d'eau dont on dispose est
très-limitée; voici alors à quoi l'on est conduit :
(1) Malgré la finesse de Tétain dans les mines de ce district*
Je n'hésite pas à considérer l'emploi des flashers, avec sole en
fonte, comme tout à fait désavantageux pour bocarder direete-
nientle minerai.
DU MINERAI d'ÉTAIN DANS LE GORNWAIX. 171
Pour UD bocardage assez gros on pourra se contenter
des deux grilles latérales; les trous sont gros, le sable
se décharge facilement et l'eau peut se maintenir dans
la botte.
Pour la plupart des bocardages fins, la disposition
décrite, à 4 grilles, devient nécessaire; on double
ainsi la surface totale de grilles, maïs la petitesse des
trous l'exige.
A Par Consêls^ la grille de face a 23'' i/s sur 7",
c'est-à-dire équivaut à S grilles ordinaires ; là aussi le
grain est très fin.
On ne construit plus guère de bettes à 3 pilons et
« grilles^ dont une seule latérale. A Polgooih^ on
bocarde très-fin , mais les pilons sont légers , il n'y
en a que trois et la surface de deux grilles peut suf-
fire à la décharge. Cette disposition suppose une
marche transversale des matières dans la botte; et
nécessite que les mentonnets soient mis au point chaque
semaine, afin de conserver à peu près les levées de 10",
9" et 8". Les pilons neufs sont ici, comme dans les bo-
cards as et 4 grilles, spécialement affectés à la dé-
charge, c'est-à-dire placés vers la grille latérale.
Le poids des flèches est une affaire d'appréciation ; piéchts.
certains minerais très-durs exigent des flèches pesantes.
Ainsi que je l'ai déjà indiqué, le choix de la grille est GriUes.
de la plus grande importance, car c'est de lui que
dépend tout le reste du travail.
Les grilles sont calibrées du n** 1 au n'' 36. Le calibre
(gagé) (fig. 8, PI. II) est une tige en fer conique, de
6" = o, i52 de longueur sur 1/4" = o,oo65 de diamètre
à la base ; il est divisé en 36 parties égales, le n° 1 cor-
respondant à la base même ; la tige s'enfonce dans les
trous de la grille et on peut lire la division à laquelle
elle s'arrête. Les numéros les plus employés pour Té-
17'i PRÉPAUATION MÉCAiNlQlE
tain, sont ceux de 3o à 36, c* est-à-dire ceux de moins
de 0|Ooi de diamètre. Je citerai :
Wheal-Vor W 54 36
Polgooth N** 3& 36 36
Tlnoroft N* 36
D'après le mode de fabrication des grilles (i) ^^
(i) Fabrication de% griUei. — U plupart des grilles sont en
tôle de fer, de la qualité des tôles à fer-blanc ; elles ont en gé*
néral 8" sur 9'', soit 79'»* et valent 6 sb. la douzaine.
On fabrique les grilles dans plusieurs ateliers spéciaux » no-
tamment cbez M. Launder, à Redrutb ; les outils sont un tas en
bois debout recouvert d*une épaisse feuille de plomb» un mar-
teau et un assortiment de vieux earreleis d'acier* finement
aiguisés en pointe. L*ouvrier place deux feuilles de tôle super-
posées sur le plomb, où lelles sont maintenues par deux cro-
chets; il fait les trous en les alignant obliquement au bord de
la feuille, de manière que trois trous forment partout un
triangle isocèle. L'espacement des trous, et par suite leur
nombre par pouce quarré, n'est assujetti & aucune règle ; l'ou-
vrier en Juge d'après la dimension qu*il se propose d'atteindre.
Les deux feuilles sont percées en une heure de travail environ ;
on repasse celles dont on veut élargir les trous.
Les grilles en cuivre, encore peurépaudues, deviendront cer-
tainement d'un usage général. On les regardait comme néces-
saires dans le^ mines où les eaux du bocard sont très-acides;
aujourd'hui on a reconnu leur avantage, même dans les condi-
tions ordinaires. Ainsi, à Par Gonsols, des expériences ont été
Ikites dans le courant de l'année i858; une grande grille en
cuivre, du poids de 1 kllog., dure trois mois, c'est-à-dire autant
que sept grilles en fer.
Elle coûte : 3 sb. 6 d. ■« /i',56.
On revend: Vieux cuivre. , . . o',8o;
la dépense réelle est de 3',56, c'est-è-dire environ 3o p. 100 de
celle occasionnée par l'usage des grilles en fer.
AGarnbrca, le bocard de 9O flèches est entretenu degrllles en
cuivre pour 85 fr. par mois; les grilles en fer coûteraient au
moins 160 fr. La feuille de cuivre doit être asses épaisse, pour
que le trou fait au poinçon donne une saillie résistante ; ainsi «
à Par, des grilles de 700 j^rammes ont été reconnues beaucoup
trop faibles.
DU lUNERAl d'ÉTÂIN DANS LE GORNWALL. 173
trous sont prolongés en cônes faisant saillie d'un côté
de la plaque de tôle ; c'est ce côté que Ton tourne vers
l'intérieur de la boite, de manière à éviter l'obstruction
des trous par suite de l'évasement qu'ils offrent à la
sortie des matières. Par l'usage, ce rebord s'use, les
trous s'élargissent, même assez inégalement suivant le
point de la grille, en sorte que, lorsque celle-ci est
mise au rebut, elle a donné depuis longtemps des
sables beaucoup plus gros que le numéro primitif ne
paraîtrait l'indiquer; souvent, il est vrai, les grilles
sont brisées par quelques fragments de roche; c'est
même ce qui rend les grandes grilles de Par notable-
ment plus dispendieuses.
Cependant, en supposant une usure complète , sans
destructions accidentelles, le diamètre des trous des
grilles un peu fines ne dépasse pas i millimètre.
Quand on atteint la plus grande finesse, il n'y a plus
de calibrage possible \ ainsi pour les bocards à grilles
qui traitent les crazes, on a des grilles plus fines que
le n^ 56.
Le bocardage des crazes est difficile ; excepté celles Bœardage
qui proviennent du Burning-house, elles doivent être
mêlées à du minerai dur, quartzo- schisteux (capel) ,
qui par sa nature donne du corps aux matières fines ,
tandis que les fragments de roche broyent entre eux les
sables.
L'introduction, en proportion arbitraire de ce mi-
nerai, sur lequel on jette simplement les crazes à la
partie supérieure de la trémie, ne permet pas de com-
parer le travail des flashers, avec celui des bocards à
grilles; cependant on peut affirmer que leur production
est faible, ainsi qu'on peut le prévoir par le mode d'ex-
pulsion des matières.
Avec une disposition déterminée, on peut faire varier
des crazes.
174 PRÉPARATION MÉCANIQUE
la finesse des produits, en modifiant l'arrivée de Teau ;
tandis que Texcès d*eau n'est guère à craindre dans les
bottes à grilles, il aurait dans un flasher pour consé*
quence immédiate rentratnement de crazes imparfaite-
ment pulvérisées.
On a réussi sur plusieurs mines à bocarder les crazes
avec des grilles extrêmement fines et friqtAemment re-
nouvelées, A Par Gonsols, la même tentative a échoué,
à cause de la grande portée de la grille de face, qui ne
résistait pas à la poussée des matières et se déchirait
rapidement. A Saint-Day on a employé des grilles plus
fines que le n* 36 et la sole de la botte était abaissée
d'un pouce, c'est-à-dire maintenue à 9" et 9" 1/9 au-
dessous de l'ouverture.
Le captain Tredinnick venait, lors de mon passage
à Balleswidden , d'expérimenter parallèlement les fla-
shers et les grilles fines, et sans pouvoir préciser nu-
mériquement l'avantage des grilles, il était devenu pour
lui un fait incontestable.
4- Comommation U nous reste à exposer les données numériques rela*
'dj^h^rir ^îves aux consommations et à la production des bocards,
Goofommiiion. pour arriver à déterminer le prix de revient de cette
*"• opération.
La quantité d'eau consommée par les bocards est en
général évaluée du tiers au quart de l'eau totale du
dressing. Les renseignements que j'ai pu obtenir ne
sont qu'approximatifs, et ne reposent pas sur des jau-
geages.
Ainsi à Par, chaque botte de quatre flèches, reçoit
l'eau de deux trous de S/4'' = 0,019 de diamètre, sor-
tant d'une rigole sous une pression de 3" à 4" = 0,076
à o. 1 0 1 d'eau ;
A Tincroft, on n'a qu'un seul trou de i"i/4 = o,o3i ,
sous 5" d'eau.
DtJ MINEIAI B^ÉTilN DANS IM GORNWALL. 175
Voieii BCNis toutes réserves, les nombres que j'ai dé*
duitspar des calculs, reposant sur diverses indications.
ATBUBRf.
Polgooth.
P*r. . .
TiDerofi
• • • t • « •
■AU
ptr flèche
•t ptr BlDOle.
Iitr«i.
tf.73
8 à 9
9 à 10
9*i
OBSehVATlOlf.
lê$ (lllT^rcnrM eo(re ce« uomliroi font,
iatqa'à uo ceiulo potDi eo rapport «voo
1«t poidt dM FUohw. (Voir l« UiblMO ,
P«l» IM.)
9
Dans des conditions moyennes , avec des minerais à
grains fins, on consommera par boite de 4 flèches :
7 à 9 gallons — 39 à 4o litres d'eau par minute.
On compte pour tous les bocards à vapeur : Pertonnei.
1* Trois mépaniciens; un seul est présent ; la durée
d'un poste est de douze heures au lieu de huit heures,
temps ordinaire du travail des mineurs. Chacun d'eux
reçoit par mois £ 5 lo sh. = 87',bo; ce qui fait res-
sortir la journée au prix de 2^9l6.
a"" Trois ouvriers, surveillant le bocard, rempla-
çant les grilles, et dirigeant l'écoulement dans les ca-
naux. Ce sont en général d'anciens mineurs, devenus
impropres aux travaux souterrains. A Par on n'a que
deux surveillants.
Le poste est dans tous les cas de douze heures ; un
seul est présent : gain par mois, £ a i5 sh. = 68',75;
par journée 2',sg9;
i^ Je mentionnerai ici pour mémoire, et comme con-
tribuant à l'entretien et aux réparations de tout l'atelier:
£ sh. fr.
t charpentier à 3 i5 «» 93,76
1 gamin*aide à 1 o "• a6,oo
1 forgeron & 5 tô » 93,76
La houille provient du pays de Galles ; elle est en gé- Hooiiie.
néral demi-grasse; M. Browne estime que, suivant la
176 PRÉPARATION MÉCANIQUE
houille achetée dans le Cornwall, hduty d'une machine
peut varier de 1/19 à i/5.
La houille consommée à Par Consols pour les chau-
dières et les fours de grillage, a donné à l'analyse :
Matières volatiles. 1 6,60 j pouvoir calorifique «» 9 j .
Gendres 3^00 1 coke bien aggloftiéré,
Carbone fixe. . . . 8o,ûo /légèrement boursouflé.
100,00 )
On peut admettre que, prise aux ports de Swansea,
CardifT, Nev^port, la houille coûte 7 sh. la tonne; le
fret jusqu'au port de Par est S sA. 6 d., avec le coût
de débarquement on arrive au prix de 1 s à 1 5 shillings.
A Tincroft, situé à it miles du port d'Hayle, la
houille revient de i3 à i4 sh. Suivant la distance des
mines au port d'arrivée, le charroi coûte de 9 sh. à 3 sh.
6 d. et même jusqu'à près de S sh. En sorte que, ren-
due à l'atelier, la tonne de houille vaut la à 16 sh.,
soit i5fr. à 90 fr.
Les grandes mines importent souvent une cargsdson
de 100 à i5o tonnes à la fois.
J'ai déjà indiqué la consommation correspondant au
duty moyen de 4&i&; comme règle pratique, je crois
qu'on sera très-près delà vérité, si on admet que la
houille nécessaire pour faire mouvoir un pilon d'un
poids donné est, par 2 4 heures, les j^ à ^ de son poids,
ou par mois S à 5, 6 fois ce poids; c'est-à-dire qu'une
flèche de 3oo kilos brûlera par mois j tonne de houille.
8air, haiie, ete. j La machine consomme, pour son entretien , une quan-
tité d'huile et de chanvre qui est loin d'être négligeable.
L*huile vaut . . . 5 sh. 3 d. le gallon, soit i',4fi le litre.
Le chanvre 5 d. la livre, soit i',io le kil.
Le bocard use du suif pour le graissage des touril-
lons et des guides ; le suif revient de 60 à 64 sh. le quin-
tal, soit environ i5o fr. les 100 kilogr. Dans beaucoup
DU MmBRAI D'ÉTAIN DANS LE GORNWALL. I77
de mines de l'ouest , on Ta remplacé avantageusement
par une sorte de savon mou , de résine et de soude , dit
antifriction grease, qui ne vaut que is sh. le quintal,
soit 2 9', 55 les loo kilogr., et procure sur l'emploi du
suif une économie de plus de moitié.
Les pilons sont en fonte blanche, qui doit être à la Pilou. Tigei.
fois dure et tenace ; un bon pilon dure cinq à six mois.
En moyenne , au bout de quatre mois , les deux tiers de
la tète sont usés, et elle est devenue trop légère pour
qu'il y ait intérêt à la conserver. L'usine livre en gé-
néral les tètes avec queues de i à a pieds en fer forgé ;
les tiges sont dans ce cas soudées sur la mine.
Pendant l'été de iSSy, les prix cotés par les fonde-
ries étaient les suivants : phx phi
dn qolnlal. dniookllof.
Ponte seulement 8 sh. i9',68
IMlon avec courte queue en fer forgé. 9 sh. aa',iA
Pilon avec longue queue en fer. ... 10 sh. ^Vfio
Quand une flèche à tige de fer est hors d'usage, l'u-
sine la répare en faisant payer :
Main-d*Œuvre. • • • a sh. 6 d. 3',ia6
Fonte en BUS à • • • S sh. le quintal igSes les 100 kilogr.
Fer (sMl y a Heu) à. 17 sh. le quintal AiSôS les 100 kilogr.
On peut revendre aux usines les vieux matériaux aux
prix de :
Fonte seule à. . . 9 sh. 6 d. le quintal, soit 6',76 les 100 kll.
Pilons armés à. . . 5 sh. 3 d. le quintal, soit 7'.96 les 100 kll.
Fer seul à. .... 6 sh. 1» d. le quintal, soit iA'>76 les 100 kll.
Une tige en fer peut ordinairement user trois tètes.
Le pin de Norwége, pour flèches en bois, coûte :
11 d le pied cube, soit 4oS66 le mètr^ cube.
La fonte moulée coûte : p^i prit ^'^^'*
daqoioui. (Im loo kilof . acflmioireft.
Guides i3 sh. Si'.gg
Mentonnets la sh. 39',65
Cames. |
Plaques de grilles > 11 sh. 97',o6
Plaques de revêtement intérieur. •)
Tom XlVt iS5S. 19
Grilles. La (iiirëé dès grilles varié beaucoup i^èc l'abldiiS âea
eaux; daiis les bôiiâitions BtdiDalrés, liile grillé fdt
Ofibyënnerbetii ^uiHzè Jours.
Les grilles de 879" valëiit, làdbùiâlne, 6 &h.=7',56.
Prpdacuon. : On couçoit combiéii là quantité de madërb bocatdée
d'un* évaiaiuoQ ^^^^ ^u temps donné par une flèche, sur divers ateliers,
génériie. Jq^^ varier avec la nature du minerai , c'est-à-dirt avec
d« TiriiUoiu. la dureté de la gangue et la finesse de Fétain, qui exi^
un numéro de grille proportionné, et aussi aVëc !e
poids de la flèche.
Si on cherche à établir un rapport entre le noiiibbe
des flèches d'tin bdcarà et \i |)roducti6n àntluellë de la
miné, oii joint aux causés dé variation^ précédéates,
celles qui dépendent de l'activité plus ou inbihâ ghaiide
des travaux souterrains et du dressing i activité souvent
ralentie par le manque d*eau , de la teiieur du minerai
exploité, des pertes en étain selon la conduite de la pré*
paration ; enfin dans le noml)re des fléchés considérées,
il entre des flashers, en proportion très-difl%rente sui-
vant la nature du minerai et l'intelligence dû chef
de l'atelier.
Je me contenterai des exemples suivants :
ATBLIIRS.
Carnbrei
Pir, ,
B«lletvidden
Tincrofi
LevtDt (1)
Polberro (2) (1854). .
MOMBIll
toul
M
68
•8
48
14
W
ROHBRl
et looBM boeafdéM ta IMT.
Nombr« toul.
30.OOO
17 000
t2.000
8.000
BOOO
SO.'iOO
Par flMba.
365
m
187
138
430
(I) Fl««b«n. - (t) HUtral lrè*-ttD4re, éula grot . boctrd à frill«, 84 Û^km dost
il ao rtpoff.
' -
■ ^. j,
En vingt-quatre heures une flèche , considérée isolé-
ment , pasH moins de 1 tonne de minerai.
DU 1I1N£AA1 b*'ËtAlN iiÂNS LE bbRIfWAU. \')^
Atee un thlnerai db duteté moyétiilë, tt gtatn fiti et
reodant u^o p. loo à Tesadi , bn poitrrb obteiilr !
Afec 6A flèches de Soo kllog., une pro-
dactkin annuelle de 900 à aôo* black tin.
Avec 96 à ifto flèches, on atteindra les
plus grandes productions de 56o à 600* black tin.
Les petites flèches de 1 70^ avec les boltefi à troié
pilons donnent évidemment un travail plus faible -, ainsi
à Polgooth on a eu un bocard de 1 so FI. et un de 60 Fi. 1
soient 1 80 FI. , et on n'a jamais produit plus db 4o tonnée
par mois.
Comme limites extrêmes je citerai , d'Uiie part, U
mine de Providence, près Saint-Ives, dont le minerai à
rendu dans ces dernières années 1 5 p. loo, et (|ui, àvei
3o flèches, a pu produire ao à a5 tonnes par mois (siStf
tonnes en 18&6); et, d'autre part, \o, stock werk de Car-
claze, dont le minerai rend i/3 p.' 100 et n'exige que d^
très-grosses grilles, et qui avec douze roues hydrauli-
ques, conduisant 36 flèches, ne donne au plus que
s tonnes de black tin par mois (H tonnes en i856).
Voici, comme exemple de bocardage bien conduit,
le résumé des frais spéciaux à l'atelier de Par Consols;
tels que je crois pouvoir les établir, pour une période
d'un mois.
Du 10 mars au 87 août 18&7, on a bocardé 7,989
tonnes de minerai, qui ont rendu à la préparatioii
1 49*4^7^ ffl<^ck tin.
Soit par mois :
Bocardé 1 MU^ tonnes.
Minerai 97\i7^i klh
te rendement sur ratcllcraéu'^ de 1 .883 Tilack tin p. 100 rvilHr rat.
La teneur, à Tc^-^ai à la ])ellc, de 1 817 l)lârk tin |i. um ttiinfd'al.
Les résultats d'un mois de travail sont portés au
Ubleau n* t ; dans le tableau n« a , j'ai rapporté les dé-
l80 PRÉPARATION MÉCANIQUE
penses à la toDDe de minerai de bocard et à la tonne
de minerai prêt pour la rente.
Tableau n* i . — Dépense par maii du bocard de 76 flèeke$
de Par Comoli (i).
fr.
3 mècinieiens, à 87^,50 263,50
Main- l2 surveillanls, à 6s\75 13T,50
fr.
r<«mkn«iiki« ( Houille, 67 tonnes à 16^25 la tonne. . . i.0S8,TS
•tïïï2«l ) Suif. 7->.480 à l47^o4 lOi 100 kilogr. . ,07,00 v , ç^ ^
QiverBes. (chanvre, ibSriO à i',io le kilogr. . . . iM*.
I Pilons, 1S363 398,50
r-ilii». iPOUteS, &d0UI.,A 7^50 ST,SO} ,a. a.
<^''"«' { KrandeV 3 - à2/,50 67$oj *^*»«®> Sl»»50
Plaques de grilles, 55^36, A 27',oo les
luo kilogrammes i5,oo
(Leviers en bois, guides, mentopnels, cames,
cadres en fer pour les grilles } 300,60
Main-d'œurre d'entretien et réparation. *
Total des frais spéciaux 2.486,T0
A dédoire pour les 8 Oécbes A coiTro. . . soo.TO
Total des frais spéciaux, pour un mois, des 68 flèches A étain. 2.286,00
Tableau n* 2. — Frait ipiciaux de boeardage rapportés.
fr.
Main-d'œuvre spéciale, 0l,i04 A 3',666. . . 0,377
Houille, 0*,04b*',4 A 16\3S 0,748
Graissage o,i34
Fonto et grilles o,3SO
(Ponte usée, o'',944)
Frais divers, déduction faite de 8 fl. A cuivre. o,076
Totaux 1,584
S^S3 A 3^666. . • 14 Jl
2S469 A ltf^2S. . 40,06
6,S8
10,08
(S0kil.= 5p. 100).
. S,69
14,12
AGambrea9avec84 flèches, on bocardait, en moyenne
(i) I* Outre les 68 flèches pour étain, le bocard comprend
8 flèches pour minerai de cuivre.
9* Par an, on use 324 pilons pesant :
24*.5S6 kil. A 22',I4 les 100 kil. S.432',37
On revend 8.1 ta kil. A 7',05 tes 100 kil. oso'.is
Dépense annuelle pour les pilons. 4.T83',i2
DU MINERAI D*ÉTAIN DANS LE GORNWALL. l8l
par mois, 1,914 tonnes de minerai à gangue quartzo-
ferragineuse et grain fin ; la teneur à l'essai était 1 ,8(S6.
On produisait 36% 100 de black tin.
Les frais totaux de bocardage étant :
Par tonne de black tin 8a',5o
Par tonne de minerai • • i',6i
On voit que dans des conditions moyennes de dureté,
avec un grain fm, et un rendement d'environ 2 p. 100,
le prix du bocardage pourra , sur de grands ateliers ,
varier :
Par tonne de minerai de i',6o à i',8o
Par tonne de black tin. . ... de 80^00 à go', 00
APolberro, où Ton exploite principalement les mine-
rais laissés comme remblais dans les anciens travaux ,
et les vieilles haldes , Fétain est dans un scbiste plus ou
moins altéré généralement tendre; on bocarde gros.
En i85/|, on a bocardé 3o,âoi tonnes et produit
234*j7oo^; le rendement a été de 0,777 p. 100.
Les frais totaux, y compris l'amortissement, ont
montés à 48,75o fr. ; ce qui correspond :
Par tonne de minerai de bocard, à. . . . . i',6i
Par tonne de black tin , à environ 207^00
Les avantages qui résultent de la grosseur de i'étain
et du peu de dureté de la gangue sont ici compensés
par l'impureté des eaux d'alimentation. Ces eaux, ex-
trêmement acides, corrodent rapidement les chaudières,
ce qui occasionne des temps d'arrêt, et accroît beaur
coup la consommation de houille.
Il est facile d'estimer l'économie que peut procurer comparaiMn
l'emploi de l'eau comme force motrice du bocard; sup- 'hJrfiJttUqucsf*
posons qu'il s'agisse d'un minerai analogue à celui de
Par.
Un bocard de 1 6 flèches de 3oo kil. n'exigerait guère
)|^ PRÉPARATION MÉCANIQUE
movus ^P ^& p)ievau^ ^e force; soU uqe chute, d^à
cpnsiclérable, 4^4 YPètr^sde hauteui:, débitait enviroo
5oo litresd'eau par ipiniite. I) pourrait bocarder 35 o toq-
ues de miuerai par mois ; d^ps ces conditions )es frais
seraient :
Vatoar
il des boetrdt*
Miin-d'œarre : 2 turTeilUDls chargés de la ma-
nœuvre
par mois.
partoaae
de mlB«r«l.
fr.
ISO
136
T4
fr.
0,4tt
o,3«e
0,212
Fonte et fer: oilons. srilles. elc
Divers; eotre)ten, graissage, etc
Totaax
350
i,eoa
I
Malgré la suppression des mécaniciens, la main-
d'œuvre se trouve augmentée de près de moitié en sus,
par suite de la faible production. L'économie totale
n'est guère que i/3 de la dépense du bocardage à
vapeur.
II n'en serait pas de même pour de très-petits ate-
liers, où une roue hydraulique met en mouvement 5 ou
4 flèches seulement; dans ce cas, la main-d'œuvre de-
vient presque nulle , parce que l'ouvrier préposé au
bocard en travaille en même temps les produits ; en
sorte que la dépeij^e se trouve réduite à la consoinma-
tion de fonte et grilles et à l'usure du matériel , c'est-
à-dire à environ oS5o par tppne de minerai.
l^iOrsqu'on bocarde très-gros, coiprae à Carclaze, la
dépense ne dépasse pas o',4o par tonne de minerai
sortant.
Il ne ipe (reste p)us qu'ji indiquer les frais de pre-
mier établissement des bocards.
A la mine de Pednandrea, près Redruth, un très-
b^u bocar4 de 48 ^^Qbe,s, avec ^09 machinç de ^6" ,
DU MINERAI D'ÉTAIN DANS LE GOftNWALL. l83
permettant de porter ultériei(reQ)ent le DOfQb^e 4§§
flèches à 120, avait coûté ney^f;
Machine et bocard 4 a.5oo=:6a.5oo fi^.
A Par C0DS0I9, on avait payé :
Machine a5.ooo' i ^ ,
_, , m *\ 5o.ooo If.
Bocard s6.ooo' )
Les ventes publiques aux enchères permettent aux
nûnes, qui commencent, de s'approvisionner à bon
compte en matériel de seconde main.
A Garvath United, une batterie de 24 flèches lé-
gères, avec tiges en bois, a coûté 5, 000 fr.
On m'a cité un marché fait pour 1 6 flèches à 2 , 2 5o fr. ,
estimées neuves l^^boo fr. à 5, 000 fr.
On voit qu'en moyenne un set de 16 bonnes flèches
neuves revient à £ 200 = 5, 000 fr.
La dépense de mise en place varie beaucoup avec la
nature et la configuration du terrain. Quant au bâti-
ment de la machine, il coûte généralement 2, 5 00 à
3,000 fr. ; ce prix s' accroissant avec la distance aux
masses granitiques , d*où Ton peut extraire la pierre de
construction.
S II. Canaux (stripes-drags).
La préparation proprement à\t^ ne commence qu'au
moment où le minerai sort du bocard à l'état de boue
liquide, et arrive dans les canaux.
Il est très-important de bien disposer ces premiers
appareils, dont le travail peut être trës-efiicace, et ne
coûte (jue la reprise des matières déposées.
Nous avons vu qi^'on se propose de retenir les sables,
en les classant par ordre de richesse, et de laisser éc^f*-
ter les boues fines. Avant de décrire les disppsitions
adoptées pour les canaux, j'insisterai sur le mouvement
des sables boueux ; d'autant pluç que la majeure partie
l84 PRÉPARATION MÉCANIQUE
des observations faites ici , sera applicable également
aux caissons round buddles, etc.
, ., ^^ M. l'ingénieur en chef des mines Gras a exposé
da I entratnciDMit . .
•idu dépdt dans son étude sur les torrents des Alpes (i)» les lois
**** "* de Tentraînemenides matières de transport; je n'aurai
qu'à résumer quelques unes de ses conclusions, en rap-
pelant les expressions heureuses qu'il a adoptées poiir
préciser les phénomènes principaux.
1* On ^ippéile vitesse limile d' entraînement celle d'un
filet d'eau, juste assez grande pour déplacer un grain ;
elle varie avec la forme du grain, et croit avec sa gros-
seur.
9" Un cours d'eau est dit saturé de matière, quand
la moindre quantité, ajoutée à celle déjà charriée, dé-
termine un dépôt.
3* Le poids total de matières que peut transporter un
courant, supposé saturé, mesure sa puissance d'entraU
nement ; cette puissance est proportionnelle à la vitesse,
la densité et la profondeur du liquide ; le lit du cours
d'eau restant le même, elle varie avec le volume , la
densité et la forme des matières; elle augmente et di-
minue suivant que ces matières deviennent plus ou
moins mobiles.
Conséquences: — i*" Un cours d'eau même saturé,
peut aflbuiller son lit; il y a érosion; les matières fines
se mêlent à celles qui sont déjà charriées ; la vitesse du
liquide diminue, et les matières qui résistent le plus à
l'entraînement sont abandonnées.
2'' A plus forte raison, s'il n'est pas saturé, il y a af-
fouillement, mais alors pas de dépôt correspondant;
raffouillement commence de préférence parles matières
fines et légères.
(i) jinnalen des minett^ 5* série, t XI. 1857.
ou MINERAI d'ÉTAIN DANS LE GORNWALL. l85
3<* Si la puissance d'entraînement d'un cours d'eau
saturé diminue par une raison quelconque, il y aura un
dépôt et par suite exhaussement du lit. Les matières
de transport diflScile déposeront les premières (en effet
la vitesse diminue) .
Les sables boueux qui sortent du bocard sont un Ntt«re
mélange de matières très-différentes. Sous le rapport ^iloudé^l^
des densités on a : Densiiés.
Deniltéf.
ÎÉtain cristallisé. 6,96
Mlspickel 6,00 à 6,/iio
Pyrite de fer A,83 à 5,o3
Pyrite de cuivre 4, 10 à ti^Zo
Wolfram 7,16 à 7,55
I Quartz a,65 à a, 80
Ghiorite a,65 à 9,85
Schiste 3,5o
Quant k la forme, l'examen microscopique montre Formes,
que les grains d'étain, de pyrite de cuivre et de gangues
sont tout à fait semblables aux fragments de roche de
même espèce, qui résultent d'un cassage au marteau;
c'est-à-dire très-irréguliers et très-anguleux. La pyrite
de fer, par suite de son clivage facile, conserve, sous des
dimensions extrêmement petites, sa forme cristalline( 1 ) .
Le volume des grains est extrêmement variable. Les voiames.
plus gros grains sont fournis par la gangue, quartz et
cblorite ; l'étain, déjà très-disséminé par lui-même, a
été le plus souvent brisé entre les fragments de quartz,
en sorte que la moyenne grosseur des grains d'étain,
est bien inférieure à celle des gangues.
La pyrite, moins résistante et très-clivable, est en
général finement pulvérisée.
Au moment où les matières arrivent dans les canaux o^p^t
avec un grand excès d'eau, leur vitesse est diminuée ^'"* *•* canàu».
(1) Voir page 970, Examen des sables de Par Consols,
l86 PRÉPABAUON ll]teANfQU^.
par la pente très-faible et la section suffisante de l'ap-
pareil. Le courant est immédiatement iursaturi^ et
reste sursaturé pendant tout le parcours du canal. Il y
a dépôt des matières, en commençant par celles d'un
transport difficile.
Plusieurs causes empêchent )a çetteté de la classifi-
cation, et font qu'en un point donné du panai se trou-
vent réunies des matières de mobilité très-différente.
i"" L'état boueux des sables est une des plus impor-
tantes, et son rôle est encore plus considérable dans les
caissons, frames, etc., que dans les canaux.
Les grains de grosseurs diverses sont adhérents et
comme collés ensemble ; le mode de pulvérisation tend
à produire ces petites agglomérations, qui ne sont dé-
truites ni par le passage à travers une grille même très-
fine, ni par le parcours des planches en tête des ca-
naux ; formées d'éléments de conditions diverses, elles
jouissent de propriétés moyennes quant è la mobilité.
Il en résulte par exemple , qu*un gros grain dense
entraine, en se déposant, les particules fines (pi l'ac-
compagnent; qu'un petit grain dense, ou qu'un grain
déjà gros mais léger, se trouvent emmenés plus loin ,
avec le fin dont ils sont entourés.
a"" Une seconde cause tout à fait générale est la ren-
contre des matières dans le mouvement.
Des grains de grosseurs très-diff*érentes voyageant
ensemble, les particules fines et légères, qui , si elles
étaient seules, prendraient une vitesse plus grande que
les autres, heurtent constamment les gros grains, qui
se trouvent devant elles, et les poussent plus loin qu'ils
n'iraient sans cette impulsion.
La forme anguleuse des sables produit au fond du lit
une quantité de petites anfractuosités, où viennent se
coincer les grains fins, qui passent au contact; cet effet
DU MINERAI d'ÉTAIN DANS LE GOKNWALL. 187
a surtout lieu au moment où un gros grain s'arrête, et
où la vitesse du fluide dans son voisinage immédiat est
pour un instant diminuée.
y Considérons maintenant les diverses parties du
canal, en distinguant seulement : tète, milieu et queue.
En tète, le courant est de beaucoup sursaturé ; il y a
donc dépôt rapide et un peu indistinct; Tétain essen-%
tiellement composé de grainsassez fins, tombe et se tasse;
parmi les matières diverses qui l'accompagnent dans
3on dépôt, il ne peut y avoir de fixé, qu'une forte pro-
portion de fin,, et quelques très-gros grains de gangue;
les grains de grosseur moyenne roulent à la surface.
Au milieu, la sursaturation, quoique diminuée, tend
encore à donner un dépôt confus ; mais l'érosion est plus
énergique sur cette partie du lit, et remet en suspension
le fin qui s'y arrête; le milieu est donc principalement
formé de gros sable et étain fin.
Vers la queue, on cherche à retenir tout le sable un
peu gros, et on maintient les tasseaux de barrage au-
dessus du niveau du dépôt ; la sursaturation se trouve
conservée, l'érosion presque annulée à mesure qu'on
se rapproche de l'extrémité, et une proportion de plus
en plus forte de boues fines (slimes) y est retenue avec
le gros sable.
Au delà des canaux les matières tombent dans des
conduites d'une pente suffisante, et tout ce qui reste
dans l'eau est porté aux sdimes pits, où s'arrêtent les
boues et les sables fins.
Les canaux sont construits en planches ; on compte Dispositions
en général 2 canaux par boite de 4 flèches ; chacun
d'eux recevant alternativement les sables de cette boîte,
pendant 12 heures.
Voici les dimensions exactes et la pente de quelques
canaux:
des caniax.
i88
PRÉPARATION MÉGANIQUE
ATELIBRS.
Par GonsoU. . . .
GreatWbealVor.
Id,
Tincroft
LONGUEUR.
m
12'= 3.65
13'= 3.00
28*= 7.92
S0'=9.14
LARGIUH.
14"
13":
m
: 0.355
0.4S7
1 5" c 0.381
PROrONDECR.
12"= 0.305
11" l/'i=a0.29l
14"=0.85&
PBIITB.
I __ 140
72 10000
L '^
TÏ^ 10000
I _ a07
43 '~' 10000
8
o
(I)
(»)
(1) Preml«rt c«didi dv BmI Work. . . 6 eanaoï. — il flèobM.
(t) Premtort oantox S etoiux. ) .. BiehM.
(8) DeoxièmM oaoïai 8 mmiix. ) ^ bwow.
(4) CiDtux unlqoM do Conoioa Work. U mbiui. — 88 flèebof.
La disposition de Tincroft, également adoptée à
Saint-Day, est la plus simple; la division en séries sé-
parées par des gradins a l'avantage d'interrompre le
mouvement du liquide, et de créer au-dessous du gra>
din une véritable tête enrichie, et qui peut être réunie
à la queue du canal précédent.
A Balleswidden , on avait jusqu'à trois séries de ca-
naux de 1 2' chacune de longueur ; chaque canal avait
5o" = 0,761 de large.
A DrakewdUs, les matières, au sortir des cylindres
broyeurs, sont envoyées dans des canaux-tyes à plu»
sieurs ressauts; devant chacun d'eux est placée en
travers du canal une planche inclinée, contre laquelle
les matières viennent frapper presque normalement;
les grains d'étain, très-arrondis, qui ont traversé, en
roulant, le canal précédent, sont précipités au pied du
gradin, et le remous qui se forme n'entraîne que les
matières plus légères.
Proportion d'eau. D' après ce qui a été dit en décrivant le bocardage, et
en admettant qu'une flèche passe i tonne de minerai en
24 heures, un canal recevra par minute, de 4 flèches,
2^.800 de sables délayés dans environ 36 litres d'eau;
si Ton prend 1 ,00 pour densité moyenne des sables de
DU MINERAI d'ÉTAIN DANS LE GORNWALL. 189
canaux, supposés secs et non tassés, on voit que le sable
arrive au canal avec i5 fois son poids, ou 18 fois son
volume d*eau. ^ , ,,
Le caractère , auquel on reconnaît immédiatement bonne mtrciie.
qu'un canal fonctionne bien, est la netteté de la surface
du dépôt. Le moindre ravinement produit une sorte de
petite rigole, où la vitesse de Teau augmente, et par
où s'écoule Tétain déjà déposé, ou encore en mouve-
ment; des deux côtés et en avant de cette rigole le
courant est ralenti, les matières même légères s'y
accumulent; en somme aucune classification n'est
plus possible.
Dans un canal bien construit cet inconvénient ne se
produira, que si Ton force la quantité d'eau du bocard,
c'est-à-dire si on augmente la puissance d'entraîne-
ment.
Si le canal a été mal établi* et que le dépôt s'y ra-
vine, on devra, soit augmenter sa largeur, soit, ce qui
est toujours facile, diminuer sa pente.
On a pu remarquer que les canaux décrits ci-dessus,
sont assez étroits; il y a plusieurs motifs pour les pré-
férer ainsi. Il est bon que chaque canal corresponde à
une boite , afin que si Ton a à arrêter les flèche» dans
celle-ci, on ne vienne pas à modifier le travail dans
tous les autres canaux. Alors le cube des matières à
recevoir étant connu; la longueur est faite suffisante
pour le classement, et la profondeur du dépôt évaluée
à l't pour faciliter Tçulèvement à la pelle; la largeur
est donc déterminée.
En outre, l'action des parois verticales, même avec
une faible hauteur d'eau, n*est pas négligeable ; leur
effet principal est de guider les filets fluides , et de les
maintenir dirigés suivant Taxe du canal. Avec un canal
très-large, un ravinement et la sur-élévation corres-
190 PKÉrÀRATlON MÉÎSANlQtÈ
pondante, utie fbis produits, Teaii se prête plus fa-
cilement au:t sidiibëités qui eti résultent et au lieu
d* attaquer l'obstacle, le tourne en rdgrandlssailt;
18" =r-. 0,457 paraissent iine lahgèur convebable, on ne
devra pas dépasser 20" = 0,607.
Mode de division Le Canal une fois rempli, le Caplain d'après la con-
dttdép6t. naissance du minerai traité, et, s'il lé Juge. à pro|)os,
d'après un examen à la pelle (vhnntrig), indique à l'ou-
vrier les divisions, qu'il doit observer dans Tenlève-
ment du dépôt.
A Tincroft, par exemple, avec un minerai rendant
1 1 /a p. 100 environ, on traçait dans les canaux pré-
cités :
V"
DIVISIONS.
Head
Middlo. .
Tail.
Stripe A
LOROUBDIIS
•bsoliMf.
2' ô"
r s"
20' 0"
se
rtUthei.
1/13
S/13
1/1)
NATDIIB DBS SABLBS.
13/12
Sable de caisson.
Sable de Round Baddle.
SaDie de Round Buddie : une |
lite partie de boues fines re,
tées au Slime pii
Personnel. ^^ personnel varie beaucoup d'après la disposition
de l'atelier, et suivant qu'on emploie, ou non, les round
buddles.
A Tincroft, on compte, pour les huit stripes du Best
Work, un gamin, et pour les seize stripes du Condmôn
Work, trois gamins. Les tètes seules sont à transporter
à la brouette jusqu'au caisson; les middles et les tails
sont immédiatement jetés dans des rigoles en planches
qui les conduisent aux round buddles, et se prolongent
jusqu'au-dessus des stripes; ceux-ci étant, à Tiricfofl,
assez en contre-bas du côté du Common Work, il y
fallût un gamin supplémentaire pour jeter les sables
DU UINERAI D^ÉtAlN DANS LE GORNWàLL. 9II
stlr Un plaiead» où ils étaient rejpris et élevés à la rigole.
Avec une pente de terr^n favorable sur Tateliei-, et
une bonne disposition de round buddles, un seul gamin
suflSra pour 8 canaux, soit pour un set de 16 flèches, et
déblaiera par jour 10 à 12 tonnes de sable humide.
Un gamin aux stripes est payé par mois ^ 1 = 25 fr. ,
ce qui fait ressortir la journée à o''. 83.
Comme exetnple d'effet classeur de canaux, voici les
résultats qu'ont donné, à l'analyse par voie humide,
les sables de Par Gonsols.
Effet utile.
A. Premiers petits cansax da BestWork, recèTSiit des sablesA id.oo p. lOO
1° Oead 24.0 o/o Oxyde d'éiain. Sable de caisson B.
r Middle.
r Tail.
8.0
3.0
Id.
Id, K. Bùddle R.
Id, Sbacl^iiig dont le sa-
ble va au RB. R'.
A'. Grands canaux du Cominoa Work recevant des sables de 4.SS o/o.
1" Head 18.00 0/0 Oxyde d'étain. Sable de ftound Buddle R.
2* Middle. ... 0w80 id, Id. Id. W.
l" Tail 0.85 Id. Au long siripe £.
Ces chiffres n'ont d'ailleurs aucune valeur absolue ;
il aurait fallu, pour qu'on pût compter sur la prise
d'essai, des soins qu'il m'était impossible d'avoir ; ils
suffisent cependant pour montrer qu'il y a beaucoup à
attendre de canaux bien construits. Les canaux A fonc-
tionnent parfaitement.
S lU. Caissons (square bdddles^ tin cases).
Sur les ateliers où les round buddles n'ont pas été D«8cripiion
introduits, on emploie de grands caissons, square ^wc**»©"».
buidles^ pour traiter tous les sables de canaux.
Ceux de Wheal-Vor (PI. II, fig. lo, 1 1 et 12) sont de
construction récente et bien établis.
La caisse est en planches de 1" 1/4 = o,o3i d'épais- Grands squsre
aeor ; sa longueur est : au niveau du sol 1 1'':=:3''.352 ; wbe«i-vôr,
19s PRÉPABATION MÉGANIQUE
au fond lo'S^s^S'yiaS; sa largeur est S' &'ss 1^,676.
La hauteur des parois verticales est : en tète a' ^ o*,6o9,
en queue a'6''=o'",76i.
L'auge conique qui reçoit les matières a , au niveau
supérieur, i6"=o,Ao6 sur 3':= 0,91 4 î à4" = o«ioi
de profondeur règne une grille métallique, que doivent
traverser les sables boueux; ils s'échappent au-dessous
par une ouverture de 5" i/a = 0,089 de large sur 4"
=s 0,101 de haut, ménagée dans la paroi de Tauge; uu
plan incliné avec rebords les conduit sur la planche à
tasseaux , où ils arrivent formant une nappe de 14'' =
o,55S de large. La planche a 18" = 0,457 suivant l'in-
clinaison, elle est garnie de i4 tasseaux disposés ea
éventail; les tasseaux ont i"i/4 = o,o3i de hauteur,
leur largeur est 7716 = 0,011 en tète, et 1" =0,09 5 en
queue. Il reste en tète environ 8" = o,9oS de libre
pour le chemin des sables ; chaque rigole s'élargit en
descendant et atteint S" 1/9 = 0,089 à son extrémité
inférieure. Les divers filets boueux tombent en contre-
bas à S" 1/4 = 0,089 sur une petite planche de S" =
0,197 de large, où ils se réunissent en une nappe qui
s'écoule dans la caisse.
La figure indique le mode d'arrivée de l'eau ; pour
son écoulement, la planche, qui ferme le caisson au pied,
est percée de 9 rangées de 6 trous, disposés de telle
sorte qu'entre deux trous la différence de niveau soit
de 9''=o,o5. A mesure que le dépôt s'élève, on ferme
ces trous avec des chevilles*
La pente du fond du caisson est 16" = 0,406 sur la
longueur totale, soit i"5/8 par pied=i.Soo/io.ooo, ou
environ 7*.
La planche à tasseaux , et le plan incliné qui la pré-
cède , ont une pente de 9 de base pour 1 de hauteur ; la
planchette de 5" a la même inclinaison que le fond du
DV MINBKAI D'iTAIN DANS LE GORHWAU.. igS
caisson; la paroi de celai<-ci est inclinée à 76' ; soit 1 de
base pour 4 de hauteur.
Quelquefois on donne aux grands square buddles
jusqu'à i4' ou i5' de long et 6' de large; outre qu'on
n'a pas toujours d'assez gros lots de sables pour rem-
plir l'appareil, le mode de dépdt des matières n'exige
pas de semblables dimensions.
Quand, d'après la nature des sables, l'ouvrier juge
opportun de raccourcir le dépôt dans la caisse, il main-
tient les trous du pied fermés à un niveau supérieur,
de manière à avoir constamment un petit étang (pool)^
où les sables viennent former talus, sans s'étendre jus*
qu'à la paroi inférieure du caisson.
Le plus souvent on simplifie la construction des cais- siddiM
sons, en mettant directement, en tète de la planche à Tiner9ft,fic.
tasseaux, une auge sans grille , évasée en sens inverse
de celle ci. Le minerai est jeté à la pelle dans l'auge;
les divers buddles, rangés parallèlement dans un même
hangar, reçoivent l'eau d'une même rigole.
C'est ainsi que sont disposés les caissons, qui à Tin«
eroft traitent les tètes dès canaux et des round buddles.
Leur longueur est io'=S,o48, leur largeur 5'= 1, 524;
leur profondeur est en tète so" = o,5o8 , en queue
a' = o,6og. L'inclinaison du fond est de i" par pied
si/is = 833/10.000 ; elle est suffisante eu égard à la
finesse des matières déjà riches que Ton y traite.
A Wheal-Vor, on emploie les tin cases pour le traite- ^iJJ.v*J., t
ment des sables enrichis au square buddle , et aussi
pour le lavage des matières grillées ; elles représentent
le type perfectionné des anciens buddles, décrit par
M. Heuwood ; c'est surtout à ce point de vue que j'ai
eni intéressant d'en donner le dessin (PL II, flg. iS
k 19).
Ton XIY, t868. t3
Lopguaur ai| fond S'f^csg'^KO^
Largeur , 3'é"=iVW
Profondeur en tête so''=o%5o8
Profondeur en queue a' = o",6o9
Inclinaison. . . . i" i/t par p!ed=: 5 = -^
I '^ f^ S 10.000
«
La planchette (jagging board) sur laquelle les sables
sont mis à la pelle et divisés en petites rigoles» a
1 5" 1/2 = 0,4 18 de large, et une iuclinaisoD totale de
4" 1/9. L'eau se déverse en nappe par-dessus une plan-
che verticale, et tombe d'une hauteur de 6" = 0,1 5»
sur le jagging board.
La planche, au pied de la caisse, est percée de 16 trous
échelonnés sur deux rangs de 8 chacun ; entre deux
trousla différence de niveau n'est que de 1'' i/a=o,oS8«
Arrivée Au moment où les matières tombent dans la c^issct
dans OM divers elles doiveut» autautquo possible, former une boue fluide
fnfériorlté bi^^ homogène ; c'est-à-dire qu'elles ne doivent paa en*
dei tiu câMi. traîner de grosses agglomérations, et qu'il ne doit paa
y avoir de filet d'eau presque pure, non saturée de sables.
La disposition de Wheal-Yor répond le mieux à ces
conditions; le buddle ordinaire de Tincroft y satisfait
presque suffisamment; mais il n'en est paa de mfime
pour la tin case.
En effet, les matières ne sont entraînées du j^gîoi
board dans le caisson que par faction iro$iv$ de l'eailL
pure dans les rigoles de sable ; rien ne garantit la régu-
larité de Térosion. Aussi ce type de buddle n'a-t-il pa
être conservé que pour les saLles riches, c'est-à-dire
composés de matières bien classées de grosseur. Le
travail des deux ouvriers y est plus méticuleux, aaas
aucune compensation dans les résultats ; c'est ce qui
deviendra plus évident encore par les explications sui*«
vantes.
DU lflN£RAl D*ÉTA1N DANS lE CORNWALL. igS
D'après la nature des sables passés au buddle, on ad- proporuons
met par minute : ^*•'■"•
N» I.
N- 3.
■A0 reOBIllX 9hn BIIIVTK.
Diamètre do troD.
1/2"=
0,038
Ml2
NembN
d« UirM.
33 à 36
» A 10
4A 5
94TV»S DBS S4BLS8.
SablM très-f roi, par soit* géDèratomMl paifiM.
SablM Oot, riobes o« panTres.
SablM ttM-llaf, rtcbflf oa paQVtta.
9i
Dans le cas moyen n* a (caisson de Tincroft) , là
quantité de sable reçue, pendant le même temps, est
i6 h 17 litres. En admettant 1 ,5 pour deosité moyenne
des sables de caisson, secs et non tassés, on voit que
le sable arrive au caisson avec 1/2 de son volume, ou
1/3 de son poids d'eau, soit avec Sg fois moins d'eau
que dans les canaux.
D'un autre côté, les pentes exprimées en dix-mii!îè- Pentes du rond,
mes sont :
Pour les buddies. i.Soo i.siôo 833 (variaot avec le grain).
Pour les canaux. . aoy 1^0 laS
d'est-à-dire de 6 à 9 fois plus fortes pour les caissons
que pour les canaux.
Ces rapprochements indiquent la différence considé-
rable qui existe entre les modes de dépôt dans ces deux
genres d'appareils. Tandis que dans le canal coale un
liquide peu cbargé de matières, on a plutôt dans le
baddle une boue sableuse à faire rouler sur un plau
incliné. On compte ici sur la forme et le volume^ autant
que sur la densité des grains. L'examen des diverses
parties du dépôt confirme ces appréciations.
En tète du caisson, est Fétaio généralement fin, la
gangue fine, retenue par adhérence ^ou autrenieut, à
peine quelques grains de grosseur moyenne, m^tis pas
Pi^pAl
dans le caisson.
1 96 PRÉ?AaAn01«|MÉCUkmQUE
de très-gros grains comme il s'en trouve dans les tètes
des canaux ;
Au milieu , des grûns égaux de cblorite et de quarts ( 1 ) ,
les uns et les autres de grosseur moyenne, et un peu
d'étain entraîné jusque-là , sans qu'il soit sensiblement
plus fin que celui de la tôte;
En queue, la presque totalité des gros grains de gan*
gué qui ont roulé le plus facilement, et une forte pro-
portion de fin, qui y est arrivé, soit par adhérence avec
le gros, soit surtout en suspension dans Teau.
L'étûn de ces queues est essentiellement à Tétat de
ercLze avec la gangue, et de êlimes d'une grande fi-
nesse.
D'après ce qui précède, on comprend :
r Que le caisson n'est rien moins qu'un appareil
débourbeur ; qu'il a surtout pour objet d'enrichir ; que
l'enrichissement y sera d'autant plus net que les sables
traités seront déjà mieux classés ; qu'il est donc utile
de faire subir un $hacking préalable aux queues d'ap-
pareils divers^ jugées boueuses, et que l'on veut y trai-
ter; qu'on ne doit demander au caisson que de
produire le plus rapidement possible la plus grande
quantité de sables riches pour cuves, et que lakieve
sera chargée d'achever le débourbage ;
9* Que des matières extrêmement fines ne sauraient
être traitées au caisson ; que l'eau et la pente, éléments
de la puissance d'entraînement, doivent y être propor-
tionnées avec la plus grande attention à la mobilité des
matières introduites.
PMMBDti Le personnel se compose de deux gamins ou filles:
dm Mvri«n, un chargeur et un balayeur ; ce dernier se tient sur une
planche mise en travers du caisson, à S' ou 4' de la tête;
(1) Les échantillons examinés sont ceux de TateUer de Psr.
DU MlNEEiU O'KTAlAf DANS LE GOBinVALL. 197
il remonte légèrement les matières • et égalise par un
mouvement tranversal les boues, qui tombent en tète,
de manière à maintenir la surface aussi unie que pos-
sible ; il prévient les ravinements qui se produiraient
à coté des tombées de petites masses boueuses, désa-
grège celles-ci, et soumet à une nouvelle descente les
sables, qui tendent à s'arrêter vers le milieu de la caisse.
Le Captain trace les divisions, et les gamins vident
le caisson ; ils mettent en tas sur les cdtés les parties
à repasser» et transportent le reste aux points d'élabo-
ration.
On a vu que le nombre des divisions variait de deux
i cinq» leur longueur relative dépend aussi de la nature
du minerai ; l'expérience, écldrte au besoin par le van-
ning^ est ici le seul guide.
A Tincroft, le caisson travaillant des têtes de canaux
et de round buddle, d'une teneur de 1 5 à 1 8 pour i oo^
d'oxyde d'étûn, très-chargées de mispickel, on y fai^
sait:
DITIII01I8.
Utêâ
1" Mltftflf . • . .
r Middlf . . . .
TaU
Câlsion C
LONOOBUII
•kiOlMf.
^
0"
1'
•"
1'
•"
4'
r
!•• •"
Il y a lieu d'observer que la surface du dépdt n'est
pas toujours parallèle au fond du caisson ; dans l'exem-
ple précédent l'épaisseur des sables, était en tête 20",
en queue li" seulement; d'où l'on peut conclure que
la pente du caisson était un peu trop faible, eu égard à
la richesse (peu de mobilité) des sables traités. Le
pied se trouve au contraire à peu près aussi épais que
MTitlOB
da dépdi.
198 PRÉPARATION MÉCANIQUE
la tète, lorsqu'on repasse au même caisson la troirième
division, deuxième middle, qui est plus fine et moins
iche que la matière initiale.
Dans ces conditions les caissons de Tincroft peuvent
recevoir 1.880 à 3.000 litres, ceux de Wheal-Vor ft.3«o
& t.5oo litres. Le temps du remplissage varie en sens
inverse de la grosseur des sables. A Tincroft il était de
a heures ; pendant la journée de 9 heures effectives de
travail, on pouvait faire deux opérations complètes dans
un caisson , c'est-à-dire passer 6 & 7 tonnes de sable
(supposé sec).
Les t gamins ou filles sont payés par mois chacun
16 sh = l8^95, soit par jour, chacun o',6a6.
Dép«nM La dépense roinima, pour le traitement au caisson
irânêdrMbiV. d'uuo toune de matière» s'élève à o',i8 à oSai.
Effet utiit. Gomme exemple d'effet classeur des caissons, voici
les résultats d'analyses faites sur des sables de Par :
B, oalMon trtIUnt Its télés dee eanaoi A, à 20 oa 34 p. loo.
t* Bead M p. tM oiydf d'étato. Sabla da e«va.
|!|liiddlea(éch. moyen). lO p. lOO — A repasser.
4* Tait a p. 100 — SbaeklnKspéeial.
Bnplal
di eaisson
i|e.
I
Nous avons vu qu'à certain point de la préparation
des matières iprès grillage on pouvait employer le
buddle comme tye.
L'eau arrive en forte quantité, et tombe pure, en
nappe dans le caisson ; le sable est versé graduellement
à la pelle dans la nappe d'eau elle-même.
Ce n'est que dans ces conditions exceptionnelles, que
le buddle fonctionne comme le caisson allemand, avec
lequel on a souvent eu le tort de le confondre.
La tye est, en AngleteiTC, le véritable équivalent du
caisson allemand.
DU MINEHAI D'ÉTAm DANS LE GORimALL. 1$§
S lY. ROOND BUDDLE.
Le round buddle, inventé il y a environ quinze anà,
a apporté une grande amélioration dans la préparation,
Bon-seulement de l'étain, mais aussi des sables fins de
plomb et de cuivre. Son emploi tend à se généraliser,
6t il a été introduit en France, notamment aux liiifaes
de Pontgibaud. Cependant pour pouvoir compter sut
un bon service de cet appareil, il faut se placer dads
certaines conditions, sur lesquelles j'insisterai ci-après.
Les /Ig. fioet 2 1 , PI. II, représententun des trois roiind DeBcripiiQn d'an
' ^ - round baddle
buddles de Tincroft; il a i8'= 5"',486 de diamètre; la de Tincroa.
profondeur de lacuve enmaçonnerieestde â'5"=o'",736,
à la circonférence. Le plancher a une pente de i" pat
pied=i/i2=833/io.ooo.Leslnatièreschargéesen tète
d'une rigole en bois, faiteT de deux planches clouéeèt à
angle droit, reçoivent un courant d'eau qui les entraîne
dans la trémie conique en tôle. L'inclinaison de la ri-
gole est i" 1/4 par pied; on devait la porter à 1" 1/2
=i.25o/io.ooo. La trétnie a 18" = 0,467 de diamètre
supérieur, «o"=so,5o8 de hauteur; à 4"== 0,101 de
profondeur, eDe porte un fond percé de quatre trous, par
lequel elle est reliée à l'arbre moteur. En bas , elle dé-
passe de 3" =.0,076 la tète du pilier central , et laisse,
entre elle et lui, un vide annulaire d'entiron 1" i/s =
o,o38.
Le pilier conique est en bois, recouvert d'une chape
de fonfe; sa hauteur totale est 4'= i",9i9, dont
19"=: 0,482 engages dans le sol. L'enveloppe de fonte
a en haut 8"= 0,205 de diamètre, en bas 8o"=:o,5oâ;
La génératrice du cône est Inclinée à yi\
A chaque bras, est SQSpendti un volet de 5' = 1 ,5s4
éè kmgueur. La figure donne une suspension automo-
tvice à eoiitre«poiâs*f à Tincroft, où a au bout de chaque
900 PRÉPARATION MÉGANIQUR
bras une petite manivelle» que le survdllant doit tour-*
ner de temps à autre , et sur laquelle s'enroulent les
cordes.
Les sables boueux reçus dans la trémie traTorsent
le faux food , frappent les parois, sont renvoyés sur le
pilier et de là s'écoulent dans la cuve.
L'eau s'en va par un canal souterrain fermé par un
petit barrage à tasseaux , comme pour les stripes ; on
peut aussi, au lieu du barrage, mettre une planche à
chevilles fonctionnant comme dans les caissons.
Le mouvement est ici emprunté à la machine du bo-
card, et transmis aux round buddles par des tiges en fer
et des roues d'angles. L'arbre vertical fait 5 tours par
minute.
DitpoiittoBi Quelquefois on fait entièrement en maçonnerie la
Cil V Offlvv*
cuve et le fond. Le diamètre de la cuve varie de i5' à
âo' = 4»S7i ^ 6,096. On se contente souvent de gar-
nir le fond avec des planches, seulement au centre, sur
un rayon de 5'= i,594«
Le pilier central peut être tout en bois ou tout en
fonte ; dans ce demiercos la base est élargie de manière
k reposer solidement sur un rebord de 6" = o,i59 de
large.
Au lieu de volets. mobiles, on emploie généralement
de petits brains de balai , maintenus entre deux plan-
chettes, serrées par quatre boulons.
L'écoulement de l'eau à sa sortie peut être rendu plus
régulier en pratiquant trois ouvertures avec barrages,
espacées de 1 90% sur la circonférence de la cuve. A
Par Consola, ces trois ouvertures débouchent dans
un canal circulaire qui règne autour de la cuve, à
18" =0,457 de distapce. Lorsqu'on vide le round
buddle, la queue du dépôt est directement rejetée dans
ce canal, dont la pente a été ménagée suffisante pour
DU MINEBAI d'ÉTAIN DANS LE GORNWALL. 201
que Teau puisse entraîner la matière au long stripe E
(PI. IV, fig. 4).
Suivant la finesse des sables, la pente du fond étsdt : PtntMdafond.
ATELIERS.
PBRTBS.
SABLES.
Wheal-Vor
Tincrofl
Ganrath Uniied. . .
1" 1/4 par pied = i = J;^
1" id i - "'
' *^ 48 - 10.000
wf j 2 417
Gros, des anciens.
Fios.
Très-flns.
La pente est à peu près égale à celle que Ton donne-
rait à des caissons qui auraient à traiter les mêmes ma-
tières ; elle serait plutôt un peu moindre pour le round
buddle.
Je n'ai pu obtenir aucune donnée exacte sûr la
quantité d'eau consommée, mais on peut la regarder,
sans grande erreur, comme restant proportionnelle-
ment la même qu'au caisson; ainsi par minute pour
passer:
Éia,
A Tiaeroft, sable fin supposé see. . . 36 litres, l On eonsonunera 1 M litres.
A Wbeal-Vor, sable gros supposé sec. 50 litres. ) en eau ( 36 à 30 liir.
Un simple coup d'œil suffit pour juger si la quantité canetére d'une
d'eau est convenable ; dans ce cas la surface de dépôt ***""* ™«whe.
est parfaitement conique et unie ; avec trop peu d'eau,
il se forme un dépôt abondant en tète, se terminant vers
le milieu de la cuve par des fanges boueuses ; avec trop
d'eau, on voit les matières être rapidement charriées à
la circonférence.
Il eu est du round buddle, comme de tous les ap-
pareils purement mécaniques: là où l'on ne peut plus
compter sur les soins de l'ouvrier pour remédier aux
irrégularités du travail, il faut s'appliquer aies éviter,
408 PRÉPARATION MACAïaQVB
o'est^à-dire à reoonnaltre les conditionB d'ane bonne
marche et à n'en plus sortir.
Après avoir attentivement réglé l'arrivée de Teaii, on
devra donc, ici plus encore que pour le caisson, se
préoccuper de n'envoyer à la trémie que des matières
fluides bien homogènes. On y parvient simplement et
à peu près suffisamment çn faisant précéder la rigole
d'une auge en planchesi où les sables des canaux sont
jetés toujours en excès par rapport à Teau qu'ils y re-
çoivent.
Si| faute de cette précaution, on se contente de la ri-
gole, qui ne peut contenir à l'avance que quelques pel-
letées de sables, il suffit que le gamin aux stripes inter-
rompe un instant le chargement, pour qu'un afflux
d'eau pUre vienne raviner tout l'étain déposé au centre
du buddle.
u roond boddu Le round buddle, même parfaitement conduit, ne
q^wmlm ^^^^^^ ^^r® appliqué utilement au traitement de ma-
dégrowiftMar. tièrcs déjà riches , à moins qu'elles ne soient très-bien
classées de grosseur; c'est une conséquence de sa
propre disposition. En effet, les sables s'écoulent en
divergeant du centre ; en sorte qu'un décimètre quarré,
par exemple, pris à la surface de la zone centrale du
dépôt, reçoit à chaque instant l'action d'une plua grande
quantité d'eau et de sable, qu'une surface égale, prise
vers les parois de la cuve« De là, une trè»-grande iné-
galité dans le toêsement des matières ; la tète du dépôt
est relativement dure ; on peut la comparer à la partie
frayée d'une chaussée macadamisée, tandis que le pour-
tour de la cuve en représenterait les bas côtés em-
pierrés à neuf. La tète d'un caisson, supposé traiter les
mêmes sables, sera plus tendre, parce qne sur tout le
parcours il offre la même section à l'écoulement. Qr
les sables de caisson, ou de round buddle, sont ton-
DU MINEBAI d'ÉTAIN DANS LE OORNWALL. 900
jours imparfaitement débourbés ; les grains d'étain,
presque tous assez fins, y sont entourés d'un véritable
limon de slimes. Il arrivera donc que ces petites masses
étain et boue pourront rouler sur la tête dure du round
buddle , tandis qu'elles s'arrêteront dans la tête tendre
du caisson (i).
Une autre conséquence presque évidente du mode
d'admission par le centre est, que des sables qui, mal-
gré leur finesse, pouvaient encore être traités au cais-
son, ne sauraient l'être au round buddle.
Pendant le remplissage de la cuve, on n'a qu'une
simple surveillance à exercer sur l'arrivée et la sortie
de l'eau, et pas de main-^l'œuvre spéciale; car les
sables sont chargés dans la rigole par les gamins des
stripes.
Le Captain divise le dépôt en deux ou en trois parties*
A Tincroft, par exemple, le round buddle traitant le
aûlieu des canaux , on faisait trois divisions :
LONGUBUKS
ooaptéw nr «a ni
Pilier
roB.
1' 6"
TOLiniBS
approchai.
DK9TI1IATI0NS.
7/:l
Sables de eaisaon.
A repasser.
RoQgh (rejeté iei).
1* Bead
20 Middle
riail
»' 0"
24/34
L'épaisseur du dépôt était, comme au caisson, 20"
= o,5o8 en tête , et 1 5" = o,4o6 en queue.
(1) En supposant qu'un round buddle reçoive dans un temps
donné deux fois plus de matières qu'un caisson, le calcul in-
dique 3' =0,609 environ, pour le rayon d'un cercle, ayant
même centre que le round buddle, et qui peut être regardé
comme traversé par une quantité de matière égale à ceUe qui
s'écoule en tête du caisson.
Personnel
et travail
des ouvriers.
Division
da dépôt.
1^04 PHÉPARAÏlON MÉCANIQUE
Le temps nécessaire au remplissage était :
A Tincroft. ... 6 heures pour ud cube de la mètres, sables
assez fins.
A Wheal-Vor. . . à heures pour un cube de i& mètres, sables
gros.
On ne fait qu'une opération complète par journée de
travail.
Le nombre des ouvriers dépend entièrement de la
disposition de l'atelier, et des distances auxquelles on a
à transporter les diverses parties du dépôt. Le transport
de la tête riche au caisson n'est jamais bien long, et ne
comprend que peu de matières. Quant au passage du
middle au round buddle voisin, chargé de l'enrichir,
on peut le faire très- économiquement au moyen de ri-
goles en planches, franchissant l'espace entre les deux
appareils ; on y charge les sables & mesure que l'on vide
le round buddle ; un canal d'eau pure règne au-dessus
de tout le système et foumitreau à la rigole. C'est ainsi
qu'&Tincrof t les trois round buddles sont reliés entre eux.
Les queues forment en général , à chaque opération
plus de la moitié du dépôt ; à Par, à Saint-Day , on
peut les jeter directement dans les canaux qui les en-
traînent ; à Tincroft, où la pente de l'atelier ne permet
pas de les traiter, on est obligé de rouler ces roughs à la
brouette, et de les élever sur un plateau incliné jusqu'au
remblai, où des wagons viennent les prendre et les
mènent hors de l'atelier. Malgré ce surcroît de labeur
considérable , les trois round buddles travaillant en-
semble environ 3o mètres cubes de sable, soit 38 tonnes
(la densité des sables secs et non tassés = 1,28), n'exi-
gent que :
6 gamins. ^ JL , payés par mois < i « a5 fr. chacuiL
au rounTbâddie ^ dépense minima pour bne tonne de sable traitée
par tonne au round-buddle, s'élève à 0', 1 1 .
de Mbit.
DU MlNERilI d'ÉTAIN DANS tE GOBNWALL. 205
Dans des conditions plus favorables qu'à Tincroft,
06 chiffre pent ôtre abaissé à o',o7 à oSog.
La main-d'œuvre, pour le traitement d'une tonne de
sable, coûte donc, au round buddle, moitié moins qu'au
caisson*
11 y a toutefois à ajouter pour le round buddle la Força moiriet.
dépense en force motrice. A Wheal-Vor, sur un point
écarté de l'atelier, une roue hydraulique de 6' = 1,829
de diamètre, ia"=:o,3o5 de largeur et 6" = 0,152
d'épaisseur, avec 5o augets et faisant 20 tours par mi-
nute , imprimait dans le même temps 6 révolutions à
l'arbre d'un round buddle.
Le plus souvent, c'est à la machine du bocard que
Ton emprunte le mouvement ; il est alors bien difficile
d'évaluer le combustible consommé en plus, par suite
du travail surimposé.
- Les analyses des sables de Par m'ont donné, comme Effet uuie.
indication sur Teffet classeur des round buddles, les
nombres suivants :
Sablef
d«la
froticar
dMMbl«a
do
MilMO.
10
Slef tétot def eanaax du corn- 1 o.ki««
mon Work A,' I i^JJ??
•1 lat faeoDdf eanaax do Coin- 1 " Va
mon Work Ai. J •/••
I* Hoad. . is,so 0/0 oxydo d'étain. Sablo do ealfson.
r MIddIo. ),00 — Sablo de R. buddio K'.
S* Tall. . . 0,61 — Roughf.
Sabloi
plaafioi,
naii
trét-mal
elaMéa do
groiaoar.
lof locondf dos oanaox dal
*R'. Roond bad-) common worb A'i f
Sables
'. Nooiio DQO- 1 common wo» k% % de o so à
dio Iraltaot. .) ot les troisièmes débourbés du ( « ao o/o
I eoramon work A'i ) ^'^ •'**•
1* Hoad. . (On n'en faisait pas, lo minerai traité étant
trés-pauvro.) . _ ,
V Middio. 9,80 0/0 oiido d'étain. Sable do R. boddlo R''.
s* Tail. . . 0,30 — Roogbs.
Wm IM, 1/ ft". RooBd boddlo traitant séparément les mlddlos Rj ot R'f.
ummL ) — Soblos do 2,00 à 8,00 e/0.
'^Mto Mte'i ^* ^**^* ' ' '''^ ^^ *'''* d'étain. Sablo do caisson.
f î* Tail i.Tf — Rongbs.
2o6 phéparation méganique
L'examen des échantillons conduit à conclure :
i"" qu'avec des sables assez réguliers de grain, on peut
obtenir une tête riche ; s* qu'à teneur égale, les gros
sables s'enrichissent mieux que les sables fins ; 3* qu'on
sable contenant du gros, mais très-mal classé, ne donne
'jamais qu'une tète pauvre, parce que les gangues fines
y sont retenues.
$ y. GHVBS (KIBTI8).
La cuve est l'appareil débourbeur des matières en-
richies ; on l'emploie pour les sables des caissons et pour
les slimes des frames. Il ne me reste à indiquer ici que
. les variations dans le travail, et l'effet utile.
Personnel La quantité d'eau introduite, tout d'abord, est le tiers
des ou? es. à la moitié de la cuve ; deux ouvriers , jeunes garçons
ou grandes filles, travaillent à la fois ; l'un d'eux charge
les matières à la pelle, l'autre détermine un violent
mouvement de giration ; le remplissage ne dure que
4 & 5 minutes pendant lesquelles le travail du second
ouvrier est très-pénible. Le dépôt a lieu pendant le
packing. Un gamin bat la cuve avec une masse, ou sou-
vent avec un bâton, dont une des extrémités est placée
dans une planche trouée, maintenue sous ses pieds.
Quand on a plusieurs cuves voisines, et une force
motrice à peu de distance, on dispose, comme on Ta
fait au buming house de Wheal Vor (PI. II, /Ig. a5),
des batteries mécaniques pour le packing.
Plus les matières traitées sont fines, plus la période
de dépdt se prolonge ; elle est de i5 à ao minutes pour
les tètes de caisson, et dépasse 3o minutes pour celles
des frames.
L'eau éclaircie est puisée avec un petit seau à
manche ; le dépôt est enlevé par couche, et avec précau*
tien à la pelle, et les produits sont transportés, par les
ouvriers des kievest aux divers lieux d'élaboration.
DO MlNBIAl D*ÉTAIN DANS LE OORNWALL. ftO^
En général, on fait trois divisions ; il peut y en avoir
deux ou quatre ; leur importance relative dépend entiè-
ripent da la nature des matières traitées.
A Tincroft, par exemple, une cuve travaillant les
tètes de% caissons avait ; diamètre supérieur, 4o" ?=
1 ,oi6 ; hauteur s4" = 0,609 ^ hauteur de l'eau initiale,
i4'' = 0,355 (soit moitié d*eau).
La capacité était de 4oo litres ; on passait par opé*
ration a 00 litres de sable et on y faisait :
MVtnOM*.
irAiHMtf.
TOLVMIt.
BirriNATtONf.
1* Top tàlnminct .
> BoKom iklmoB. .
>• Boitem
9'' à p«lM.
e". .V. . .
•"
28 llirw.
86 "
allant «ai ffamw.
Allant an caitiou.
Allant aa grUlaga (fli for
burningj
1 Cof • D.
14"
aoO litTM.
Dans S kieves, on travaillait par jour, en 8 opérations,
environ 1 . 5oo litres desables, produits par les 3 caissons
de eommoo work; soit, en prenant i,65 pour densité
moyenne (sables secs et non tassés), s ton. & s i/si ton.
Le personnel était de :
i fllles payées ohicane £ t ■-•aS'.oo par mois.
1 gamin pour le packiDg. io8h.>« la^5o par mois 1
d*où résulte une dépense par jour de a',9a.
Le traitement à la cuve d'une tonne de sable coûte
donc de 1', 16 à i',46 soit en moyenne : l^3o.
Les sables de Par ont donné à l'analyse :
(0 C Covo iraliant laa Mtaa doa eaiaaoaa du boat work da 4o à 41 •/«•
r Top akisBlnp 11,00 <^ Os|da d'élaio.
r Bol. akimn 30»oo *
3* Bottom 70,00 -*
C Gofo traiunt loa léioa doa aalaaona do comaion work.
t* Top aklmii>in|8.
T Bot. ikfmm. . .
I* Botloni
7»0o 0/0 Oi|do d'élain.
18,00 —
&o,oo —
(1) Volf »o«r U froMMr «m f rtlaâ dM 8 diftoloai C| (jtCa. U 09- •• f I- Y.
DWiatoaa
da dépôt.
Déponio
A la kiovo par
lonno do aable.
Effot oUle.
ao8 PRÉPARATION MÉGANIQUE
S VI. Ttes et soupapes.
TjM. La tye ordinaire est un long canal de o*,6o à 0**75
de largeur ; d'après le mode d'arrivée de Teau , la quan-
tité admise, qui y est trois à quatre fois plus forte qu'au
caisson , et la manière dont les sables y sont introduits,
l'effet obtenu est tout autre qu'à ce dernier appareil. La
tye est à la fois classeur et débourbeur ; les matières les
moins mobiles restent seules en tète du dépôt ; les gros
sables stériles et tout le fin sont entraînés. C'est assez
dire qu'elle ne convient qu'aux matières pauvres, aux-
quelles on l'applique, en effet, avant ou après grillage,
et lorsqu'on juge l'emploi successif du caisson et de la
cuve trop dispendieux.
Les shacking tyes n'ont rien de particulier qui sût
besoin d'être expliqué ici, et j'û cru inutile de figurer
ces divers appareils.
iSoopapM. En 1 855, je vis à Polgooth , à la suite des tyes prin-
cipales, de petites soupapes de 3" = 0,076 de diamètre,
qui recevaient , de la machine des bocards, un mouve-
ment vertical alternatif; elles ne paraissent pas avoir
donné de bien bons résultats (1).
A Balleswidden , on se louait beaucoup d'une sou-
pape mue de la même manière , mais de plus grand dia-
mètre, et suffisante pour le débourbage de tous les
roughs proprement dits; la dépense par mois, qui était
(1) Cependant, en t858, Patelier de Levant avait plusienrs
soupapes analogues marchant bien; la caisse pyramidale a
3' «0,914 de profondeur ; la section carrée a. au niveau supé-
rieur, y de côté ; au fond, 8" «» o,«o3 ; Touverture a 3" — 0,076 ;
un cylindre de 6" «- o, lôa de largeur et de a" 1/3 » o,o65 de
diamètre, terminé par une tête à rebord, reçoit une levée de
i"i/a.»o,o36; le mouvement se répète 10 fois par minute;
Teppace laissé libre à chaque coup est une surface annulaire
de i/t" «■ 0,01a de largeur.
DU MiREBAI D'iTAUf DANS LE GORNWALL. 209
avant 7A lo 8b.= 187^50 dans cette partie de Tatelier,
se trouvait réduite à 3o sh. =s 37S5.
Celle de Saint-Day est construite sur un meilleur
principe ; l'ouverture au fond de l'auge est alternati-
vement ouverte et fermée par un disque annulaire ,
tournant & plat, et dans lequel on a enlevé un secteur
de 120*; un arbre vertical, relié par des engrenages
avec le bocard, donne un mouvement de rotation rapide ;
le dépôt du rough passe à chaque tour par l'ouverture ;
il n'y a pas d'oscillation dans la masse liquide^ ni d'en-
gouffrement des slimes avec les sables, comme dans le
cas de la levée verticale.
A Polberro » une roue à augets , d'environ 4' = 1 » a 1 9 ^^"* ^ *^**^'
de diamètre, et de 3' =0,91 4 entre les couronnes, puise
les rougbs au fond de la box ; les augets sont percés de
chaque cdté du fond de deux trous, par lesquels les
eaux boueuses s'égouttent dans la box, tandis que
les rougbs sont rejetés au dehors; la majeure partie des
slimes s'écoule d'elle-même par un déversoir superficiel
sur le côté de la box.
La roue est mise en mouvement par une petite roue
hydraulique, montée sur le môme arbre qu'elle.
Elle ne passe guère moins de 70 tonnes de matières
par jour.
S VII. PADDLI TRUNK8.
Le passage des slimes principales aux boxes et aux
trunks a pour but de les désagglomérer et de les clas-
ser; les sables d'une certaine dimension restent seuls
aux boxes , et il n'arrive aux trunks qu'un mélange de
boues très-ténues, avec un peu de grains déjà très-fins.
Les trunks ont chacun 12'= 3,656 de longueur, 2'=
0,609 de large, i'=o,3o5 de profondeur; la pente du
fond est 1/48=209/10.000; l'eau nécessaire est de 3
à 4 Utres par minute.
TOMB XIV, iS5S. lA
àié l>ll6PAIIAtI01l lM(SAlfIQtJfe
L' arrivée des matières par lavée» sacce^jshreâ est te
seul moyen d'éviter «ne sorte de débâclêr, rfuî ne man-
querait pas de se produire sur une plus àa moins grande
épaisseur à la surface du dépôt, si on ne lai laissait pas
le temps de se consolider, et de perdre à mesure une
partie de l'eau qu'il conserve d'abord.
Les résultats suivants des analyses montrent 6om*
bien cette préparation des slimes, nécessaire poof
avoir des matières de frames , laisse i désbrer sOW le
rapport de la répartition de Foxyde d'étain.
TMMar».
Slimc pitB K d,oo (égale à la teneur mojeûM
de tout raielMr).
Box «, rougbs des sUmes. o,85 vj^ 4 un shackiog*
D^rfHin *»nn^M f I *' »»7^ va aux Xrames M.
Paddle trunia L. . . j ^. ^ 3^ ^- ^^ ^^^^^^ ^^^ ^^
_ - N I ** ^»9^ ^^ ^^^ frames O.
la. ?• • • I a» pas pris, tfest saot doute
pas att*denous da • . 0970. ^ Rejeté.
En conservant & ces nombres leur valeur relative ^
la prise d'essai, ils prouvent cependant que la plus
grande partie de Tétain des slimes est dans la poudre
impalpable, et qu'une fraction de cet étain surnage et
n*est même pas retenu à la queue des trunks. Aussi
est-ce avec raison que M. Henwood (ouvrage cité,
page 187) regarde l'opération du trunking comme une
des sources principales de la perte en étain. On ne
saurait prétendre à diminuer cette perte, tant qu'otf
voudra traiter des matières à l'état de boue épaisse ;
on y arriverait sans doute en les diluant et les aban-
donnant à des précipitations successives dans des basi-
sins convenablement disposés.
D0 lONfittAt D*ÉTAOf HAHS U GORNWALL. «Il
% Viil. Fraves ou racks.
Le tràYSiJl des framés et leurs dispositions générales
9011 1 décrits page 1 so ; il me reste à doimer d^s détail
sur la construction et la production des diverseip espèces
de frames aujourd'hui en usage.
Les/ig. ^4 ^ 37, PI. II ^ représentent une handframe ( frâmeà m!Sô.
cet ancieq type est encore employé sur presque tous leé ^^'^ fr^mé).
petits ateliers où l'on n'a qu'une ou deux framei isolées i
on s'en sert encore dans les grands dreçsiogs pour les
la?ages f^^dles ou peu soignés. Je l'ai reproduite surtout
eomoie renseignement historique, indiquant ie'poiflt de
départ des frames.
Les machines frames de Wheal-Yor ont ét0 con- '*?ramef^
struites depuis peu et dans d'assez bonnes conditions de whati-Tar.
(PI. III, /ig. 1, s et 5).
Uneframe a 8'=s ,43S de longueur^ sur tf=^i )8s9 de
largeur et i"r/s , par pied, d'inclinai^n. On en compte
48 en quatre groiipes, dont deux de 16, et deux de 8.
Un groupe de 16 frames (croquis d'ensemble^ fig. 1,
PI. IV) est formé de deux lignes de 8» adossées l'une
à Tautre ; l'ensemble a une pente générale ; en tête est
une botte , où les slimes sont mises en suspension da^s
Teau, et d'où l'on retire des rougbs; le canal de distri-
bution des matières règne en haut entre les deux lignes
de frames; à 8''=o,so3 de distance, et parallèle-
ment au précédent, est le canal d'eaU claire. Une
disposition de coulisses permet avec un seul coup de
rable de fermer l'arrivée des boues, en ouvrant celle
de l'eau , et inversement. Quand la table a été retour-
née et lavée à la corne, les rigoles inférieures emDoiènént
les trois classes de prodifits ; celles en tête ont une lar-
geur de 3' 8"= 1 , 1 1 7, et aboutissent à trois petits pits *
les secondes conduisent les queuesdu dépdt à deux pits i
PRÉPAHATION MÉGAIIIQUE
AT les troisièmes, les boues da travail vont à
inférieur.
9 frames , self acting de Tincroft {fig. 4 9 ^9 ^i
fig. 2, PL IV) sont disposées sur deux rangées ,
passage au nûlieu , vers lequel les tables s'in-
De part et d'autre du passage est une sorte dé
de , soutenue au droit de chaque frame par
iers verticaux : l'ensemble sert de support aux
parties du mécanisme régulateur du travail,
cames , déclics , etc.
te, est la roue motrice, de 6'= 1,829 de dia-
;"=o,2o5 de largeur, et 5"= 0,1 27 épaisseur
iroune ^ elle a trente augets.
leue, sont les pits pour les trois qualités pro-
sique côté règne une rigqle de distribution (R)
^s, dont le fond est percé devant Taxe de cha-
le; une tige conique , recevant son mouvement
) opportun , ferme et ouvre alternativement ce
par où les boues tombent dans un canal, qui les
mr une tète triangulaire , à deux lignes de tas-
i losanges. Cette tète a une pente de i de hau-
3 de base.
5le a io'=3,o48 de longueur, sur 5' 6"= 1 ,676
iir, et 1" 1/4, par pied, d'inclinaison.
[a série des mouvements :
>le vient d'être vidée et remise en position ; le
rivée (0) est ouvert par l'effet d'un contre-poids,
ires garnissent la table ; l'eau boueuse coule en
ems la botte (6) ; le grand levier (Z) est poussé
ime (c) ; la table n'étant plus soutenue se ren-
ir suite de la charge d'eau dans la boite (6).
otation, elle soulève le loquet (a), et au moyen
nsmission (dd) , au moment où elle atteint la
DU mmiAi D'ÉTAjm dans le gouiwau. 2i3
position yertifiale, Tange échappe à la retenue (r) , et
renverse son contenu en nappe régulière , qui entraîne
la lavée. Pendant ce iSmps, la boite du pied (6) s'est
vidée; le contre-poids naturel, dû à Tobliquité de l'axe,
aidé par la masse (tn), suspendue près de la tète, tend
à ramener la table dans la position de travail. Elle n'est
retenue que par le loquet (a), et dès qu'une came (non
figurée) presse sur (, la table s'échappe et vient re-
poser sur le levier (I). Pendant le lavage, le trou o a
été fermé par la tige i et l'action d'une came (non
figurée).
L'arbre moteur de chaque rangée fait un tour en trois
minutes; une opération sur chaque frame dure le même
temps ; les cames sont calées sur l'arbre , de manière
à répartir régulièrement le travail , et comme il y a i5
tables sur une même ligne « l'intervalle entre deux ro-
tations n'est que de i s secondes.
En i855 , je vis à Polgooth un nouveau type de frame ^^^JJpJJÎJS^'^
récemment imaginé par le captain Hancock , et don* t» àt Par.
nant de bons résultats; j'ai retrouvé, en 1857, six de
ces grandes frames au dressing de Par Consols. Elles
sont destinées au travail des top skimmings et des tètes
enrichies d'autres frames, avant et après calcination.
Elles ne sont pas figurées ici , une courte description y
suppléera.
La table n'a pas moins de i4' à i6'=4"f t47 à A"*^?^
de longueur, sur 6'= i,8t9 de largeur; on y fait soit
deux, soit trois divisions, c'est-à-dire qu'on a au-des*
sous un nombre égal de bottes ; elle présente un abais-
sement brusque de 1" 1/4 = 0,04* suivant la ligne qui
correspond à la tète de la seconde division. Les ma-
tières, à l'état de sable humide , telles qu'on les retire
des cuves , sont jetées dans une auge en planches, d'une
longueur égale à Ift largeur de IfL table et d'une capa«
il4 FBÉKARâTIQIf MÉGIUQUI
ùtè d'Mviycm y5o Uif^Bi lè fmà âe Fatige est fetmé
4't)iie grilla cùtûpùsé% de barres de fer^ dirigées sui^
ynSxi l'axô de la table et espacées de o,o&. Au-dea^
moâ est un plancher ^ui se prolonge de o,4o en avant
de l'ange; les matières, déjà nn peu divisées! par leiti
paâsage à travers la griUe , tombent sur ce plancher;
f t Y sont délaf ées pàt txne nappe d-eau qui les entratne
graduellement. A la suite et au-dessous du premiefr
plandier^ en règne un second qui le dépasse aussi d'eo^
viron o,4o ; 1^ boues le parcourent et arrivent à aott
extrémité sur le volet , et de là sur la table.
L'ouvrière travidlte au rafce star ces deni plandiers,
poilr achever de désagglomérer les saUes fins et les
JMtn répaKir; la table étant chargée, la manœuvre
d'une poignée, qui commande par desleviets une plan*-
diette de distribution ^ fait arriver l'eau pure sur le se-
cond plancher en même temps qu'elle la supprime sur
k premier. La période de débourbàge à lieu, puis l'ou-
vrière renverse là frame , qui porte sur le grand côté
epposé, une rigole en planches, pereée de trdus ao
niveau de la table; dans la rotation un robinet est ou-
vert, par lequel l'eau d'un canal supérieuti se répand
rqiidement dans la rigole, de là sur la frame, et fût
4eBoèndre la lavés dans les coffres.
Le tourillon inférieur de ces f rames est porté pbr un
coussinet, mobile verticalement au moyen d'une tige
avec pas de vis et écrou ; oïl peut ainsi faire varîsk* la
pente ; à Pol^ooth; elle éthit de i" par pied, à Par, de
sxamMi eritiqae La nécessité d'employer des tables dormantes pour
^^i^a^oM^^ le traitetnent des boUes est évidente ; il faut <^ l'on «dt
une surfkce parfaitement plane et Unie , sur lâqneUe les
partkuleS puîiseitt s'arrêter smvaat leul* OM^ilité, c'est*
à-dire ^éfk ii« rptai précéder ^ê par tinréds MKoee*
DU MINEIUI D'iTAIN DANS LE GORNWAU.. SI&
tires d'une très-faible épaisseur. Même dans ces condi-
tions, l'entraînement si facile des grains très -fins,
permet à bien des grains denses de traverser en peu de
temps toute la table; en sorte qu'à moins d'avoir une
table fort allongée, comme la Uhrherd allemande
(lo mètres environ) , on ne peut faire qu'une série d'o-
J)érations très-courtes.
Sous tous les rapports , quantité de matière passée , ungnev.
classement, rendement en étain, une grande longueur
de table est avantageuse; mais elle est malheureuse-
ment incompatible avec le principe dû renversement
de la frame; il est, en effet, difficile de donner à un
cadre, porté seulement par deux touriiloiis, plus dç
5 mètres de long, sans avoir à craindre un gauchisse-
ment, dont l'eflet immédiat est de déterminer une dis-
tribution irrégulière de l'eau et des matières, et d'em-
pècber tout classement; Cependant, tout en conservant
aux ftames leur mouvement de rotation , si commode
pour le déchargement, les captains sont arrivés à dou-
bler leur longueur, et à les porter de S' à lo', i4' et
Quoique la production d'une frame soit évidemment urgeu.
proportionnelle à sa largeur, le même danger de gau-
diissement encore plus grand dans ce sens, n'a pas per-
mis de Tacbroltre; elle est restée inférieure à a mè-
tres (^).
(i) Une disposition bien simple, essayée, je crois, en ce mo-
ment (i858), permettrait de construire des frames aussi lon-
gues qu'on le désirerait; au lieu de fixer les tourillons aux pe-
tits coins du cadre, on n'a qu'à les placer aux deux bouts d'uno
longrine de o",ao d'é()uarissager Celle-ci forme la base de la
table y et sur elle on cloue transversalement les planches. Le
cadre n'est plus alors qu'un sirapli^ rebord.
(a) Un essai malheureux, fait il y a plusieurs années à Tate-
lier de Garvath United, prouve la réalité de ce danger.
Sl6 PRÉPARATION MËCAMIQUE
Les slimes principales et celles des petits slime pits
constituent la majeure partie des matières fines, et
sont assez pauvres. C'est à leur traitement quon ap-
plique les frames mécaniques disposées par rangées,
où l'arrivée des boues en suspension dans l'eau, et Té-
coulement des produits, permettent de réaliser une
grande économie dans la main-d'œuvre. L'introdxiction
dematières liquidesetbien désaggloméréesrenden même
temps le travail de l'appareil beaucoup plus parfait.
A Saint-Day , chaque atelier de g frames self acting
est surveillé par un seul gamin ; à Tincroft deux gamins
suffiront pour les 3o frames.
soppTwfiMi Dans ce système de tables , on a supprimé à dessein
àrwïoîSw. Ï6 lavage à l'eau pure, qu'il eût été facile d'obtenir
par une complication un peu plus grande du méca-
nisme ; cette mesure , qui semble tout d'abord malheu-
reuse , est cependant discutable*
Ainsi à Tincroft, où l'on n'a pas de paddle trunks,
les slimes contiennent l'étain très-fin et les boues très-
fines; on conçoit qu'un courant d'eau claire, même
très-modéré, entraînerait cette partie de l'étain, qui
restera au contraire sur la table, si on ne lave pas.
Persuadé de ce fait , le captain de Tincroft a employé
jusqu'ici des machines frames ordinaires sans lavage;
le travail est un peu plus rapide ; chaque opération
dure quatre minutes au lieu de six, c'est-i-dire que l'on
gagne environ un tiers du temps. Mais ce n'est que par
un tozing à la cuve répété, que l'pn peut suppléer au
débourbage insuffisant. Or le tozing des matières fines
est très-long ; c'est une opération dispendieuse. L'ex-
périence seule peut indiquer si l'étain tri$-fm que l'on
peut y retenir, et l'économie de temps â la frame com-
pensent avantageusement le surcroît de travail à la
cuve.
DU MiniHAI D'ÉTAIN DANS £E GORNWALL. 2I7
A Sahit-Day, remploi de paddle trunks diminue les
chances d'utilité de la suppression de Teau claire.
Le latage sur la table même ne cesse d'être rationnel
que si on a trop chargé l'appareil , en lûssant les grûns
riches gagner jusqu'à la partie inférieure. L'eau afiluente
détermine le mouvement non-seulement des boues légè-
res, mus aussi d'une grande partie des grains les plus
fins d'élain, et ceux qui étaient arrivés près du pied de
la table en sont entièrement chassés. J'ai insisté sur ce
point, pour bien faire sentir l'utilité d'allonger les fra-
mes; une table longue qui n'aurait pas reçu plus de
matière que dans le cas supposé ci-dessus , retiendrait
cet étain fin ; on en formerait une division qui pourrait
être enrichie séparément.
A Balleswidden, on a garni la tête des frames sur une ^S^^T
longueur de 4' = i»si9 de toiles assez grossières et
bien tendues ; cette disposition contribue efficacement
à retenir l'étam fin.
Les top skimmings sont généralement déjà riches et
bien classés; on les retire des cuves à l'état de sables
humides , et presque partout on les traite aux hand
frames. A Par Consols, on les passe aux frames Han-
cock , c'est-à^ire que là aussi , elles ne sont point mises
en snspennon dans l'eau et qu'on laisse à l'ouvrière le
soin de les répartir; son temps est entièrement occupé,
sans que la main-d'osuvre soit augmentée. Mais le tra-
vail est rendu imparfait par la nécessité d'écraser les
agglomérations avec le rake, jusque sur la table elle-
même; l'addition de l'auge à grille démontre du reste
l'exactitude de cette assertion; mais ce n'est encore
qu'un perfectionnement insufiisant; il serait à désirer mim
qu'on adoptât, comme dans la kehrberd, une roue à ^^SSUthiT
palettes remuant , dans une auge , les matières en pré*-
tence d'un excès d'eau.
ai8
raÉPÂRATION MÉOAHIQra
Pwitt.
QatnUléf d'Mu
eldeoullAraf,
D'après les observations qui précèdent , on conçoit
que , dès que le travail de l'ouvrier doit être remplacé
par une disposition mécanique , on ne saurait apporter
trop de soins dans la construction des appareils, et de
rigueur dans la précision de leurs mouvements. Ce
n'est qu'en arrivant très^près de l'identité dans les con*
ditions du travail, que l'on peut espérer un bon résultat.
Aussi je crois que malgré leur simplicité, on doit rejeter
l'emploi des frames self acting , gouvernées seulemeat
par le remplissage de la botte inférieure.
Les pentes données aux frames varient suivant les
tnatières de 5" à 374 par pied ; soit de {^^ à rfff^. On
avait , par exemple :
ATlLlIftt.
Wbtâl Tor.
TTPgS DE WKkUE»,
Maobioe Fr4mM . .
et Seir Aoting. . • .
Parfioniolf. Framat Hancock. . t" 1/2 p' 1'
»UTU.
1" 1/a P* I' r3
loood
«04t
rocM
I2S0
10000
tûssm
MâTlâttfl
Slimet des paddie
IruolA.
Sliraet dei graada
tlime pila.
Blimat, Top Sblm-
ming.
Il est très-difficile d'évaluer les quantités d'eao coo*
sommée et de matières passées par minute à une frame.
D'après M. Henwood, les anciennes band fraoaes
reçoivent par opéraUon s à 5,6 litres de slimes sur le
jagging board ; l'eau arrive par un trou de S78^o,o 1 6,
sous une pression de 5'' s 0,076, c'est-à-dire qu'il en
coule par minuta environ 5,5 litres.
Voici comment fonctionnent, à Par, les 1 s frames (O)
qui traitentles sli mes dudeuxième rang de paddle trunks.
Biles sont conduites par S ouvrières ; chacune d'elles
dirigeant 4 frames. Chaque frame est retournée toutes
les six minutes, c'eist*à-dire que la femme consacre au
lavage à l'eau claire , à régaltsatton , au renversement
et au nettoyage 1 1/9 minute, et que les matiétiesar-
ou MIRBtâl D'tCAIN DAM lA 00B1IWAIX« tig
rivent &ôr 1& table pendant 4 i/a- On passe par opé-
ratioxl environ 9 litres de slimes, supposées sèches et
bon tassées, étendues de 9 fois 1/2 leur volume d*eau.
En uit jour de travail, on traite & peu près 1 tonne de
slimei par frame ; la consommation d'eau totale cor*
IreapondantiB atteint presque 3 mètres cubes.
Le$ hand frames et les frames Hancock exigent une Penonnai.
ouvrière par appareil ; ttvéc les machine frames , sui-
vaAt quel^ slimes éont grenues , c'est-à-dire passent
i'apidement, ou très-fines, c'est-à-dire sont reçues len-
tement, on confie à chaque ouvrière 1, s, 4 et jusqu'à
è table^. Les femmes qu grandes filles employées aux
frames , làrs(}u'elies sont payéea au mois , ne gagnent
^ai moins de it 1 s= s5 fr.
Sur quelques Atèliefs , les slimés pauvres (principales
et des petits pits) , dont hi teneur eàt assez régulière ,
sont données en tàcbe [iribute). Le captain sait ce
qu'un travail bien conduit peut produira de matières
amenées à une teneur connue approximativement; dia-
prés cela , et la 4ispQsition plus ou moins favorable de
la frame, il fixe le tribut accordé à l'ouvrière de ma-
nière que son salaire puisse atteindre, si elle le veut,
au mdins 3d fr. au bout du mois. Le tribut est la somme
payée pour un poids fixe (1) de blaok tin constaté par
Fessai à la pelle , dans le lot de slimes produites.
C'est ainsi qu'on procède à Par Consols; le tableau
ci-joint permet de se rendre compte des variations qui
résultant : 1* de la nature des matières ; «^ de la con-
struction de la frame. Quant à Tbabileté de l'ouvrière ,
si on regarde les tributes comme équitablement réglés,
elle ressort de la comparaison du gain avec la moyenne
de 5a',3o.
'♦■ ■*■'■
(i) Le poids fixe est le quln]al icwt-- 5o\8 ; dans Ïjb tableau
fil biit ^imPi ^ mm» vf^triw»
390
PRÉPARATION BIËCANIQUE
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- - i =
5
DD MIHEBAI D'ÉTAIN DAMS tE GORIIWALL. 9S1
Quant à l'effet classeur des frames, voici ce que m'ont
donné des analyses faites sur des échantillons de Par.
EITtt uUle.
riAHU.
TIMOR BU BITUIORf.
OBSlKTATlONf.
u 11* 4,40 { Travaillent les tétet, A environ 3 p. 100,
*"''*' I ^« 1.40 ) da canel où Pon Jette Lf.
1 j 1*. 0,70 ) Travalltent lea milieux 6t des petiu
' (3*. o,TS f •lime plu, A 0,90, A i,oo p. loo.
P-
j r. * .' * .* .' J 1 1 *J;oo J *''«"•» Honooek.
Si on compare le travail de M et I, on appréciera com-
bien il est plus facile d'enrichir des matières un peu
grosses. La teneur déjà élevée (5 p. i oo) de ^2 montre que
malgré la longueur de la frame, la queue « renvoyée à
Tatelier des tributors, contient encore une forte propor-
tion d'étain.
Dès i856, le captain Hancock a établi à Polgootb, Grande rrame
Il ^ ., . 4> .. noaveiledu
une nouvelle frame, que j y ai vu fonctionner en sep- eapuin Hancock
tembre 1857. Il s'est proposé de parer aux difficultés
et inconvénients principaux signalés ci-dessus; la seule
objection à faire à son appareil, est son prix assez élevé
et la nécessité de le maintenir en parfait état ; Texpé-
rience seule peut y répondre; cependant depuis un an
qu'il est iùstallé en plein air, il est resté bien con-
servé (/tir. 7 et 8, PL ni).
La table a 4o' = ia*,i9i de long, sur 18' = 5",486
de large, la pente est de 4'; ^it 1000/10000; elle se
compose de 4 parties mobiles (9.10) autour d'axes
transversaux, et reliées par des leviers A à deux lignes
de tiges, dont les extrémités peuvent être sollicitées par
les contre-poids (11) en queue et (i3) en tète.
Les slimes des paddle trunks arrivent par un canal ,
que l'ouvrière ferme et ouvre avec la poignée C ; se ré*
paodentsor la table par les deux tètes à tasseaux (6,6)«
2SS t»RÉPA RATION MiCANlQUÏ
L'eau boueuse se déverse à rextrémité è$M la rigole
contre-poids (ii). Pendant la {Période de chargemeàt,
un chariot (a 5), mobile sur 4 rails (94) i reçoit un mou-
vement alternatif d'une tige (sg)» mue par une roue
hydraulique (non figurée).
Ce chariot porte 4 lignes de balais de genêt (^5) qui
remontent légèrement les matières, pendant la mardie
ascensionnelle; le cbariof étant arrivé au haut de sa
course, le levier (26) butte contré un arrêt; les balaia
sont relevés et maintenus dans cette position par un
déclic (27), Jusqu'à ce qu'au point le plus bas du par-
cours, le butoir (28), pressant sur la queue du décHc
(27), permette aux balais de reprendre leur position nor-
male à la table. La course du chariot est de 7' = s, 1 SS ;
il donne deux coups par minute.
Au bout de 1 9 minutes, la table est chargée ; l'ou-
vrière arrête l'arrivée des boues, et» par la poignée E,
donne accès à une nappe d'eau pure, qui s'échappe de
la rigole (22), et se répand sur la table en passant par
dessous les têtes triangulaires.
Le lavage terminé, on retient le chariot au sommet
de sa course par un crochet (54), mû au moyen de la
poignée B ; en renversant le levier D, l'ouvrière addéè
par les contre-poids hydrauliques (1 1 et 1 3), déterminé
la rotation des quatre parties de la tablé. Ce même
mouvement, par l'intermédiaire dé la tige (i5), ouvre
les soupapes (16.16). L'eau pure se répand du canal
(1 4) dans les quatre rigoles (1 8. 1 8) , et tombe en nappes
minces sur les diverses parties de la table, dont les
charges descendent dans les canaux (ig), qui les mè-
nent aux bassins de dépôt sur le côté de la frame.
Une opération complète dure 1 S minutes ; on admet
par minute So litres d'eau. La surface de la table étant
660 pieds carrés, c^est-à-dire environ dix ïbfa pltts
DU wmim t>'iJ:Am daks le eqmwALL. ^%i
grande que celle d'une frame ordinaire, op vqU qqe la
proportion d'eau est h peu près la fndoie ^ comnie Qn
pouvait s'y attendre. La période du chargement est troi9
foi9 plus longue , celle du nettoyage ne dure pas plu^.
De ces divers éléments on arrive à conclure que dans un
temps donné, cette grande table passera autant de dlime^
que la bonnes machine frames ordinaires. Des expé-
riences comparatives, faites sur une grande échelle h
Polgooth, il résulte en effet que Ton peut compter sur
une économie de 3o p. i oo dans la main d'œuvre ; c'eat-
i-dire qu'une seule ouvrière, suiGsante ici, remplace
3 femmes chargées chacune de 4 machine frames.
On a trouvé en outre dans les produits définitifs dd
la grande frame 5,o p. loo d'étain, en plus que dans
ceux des frames ordinaires traitant les mêmes slimes.
S IX. Griluoe (burning, galcining).
Le grillage du minerai d'étain doit être très-complet,
en même temps qu'il ne doit pas produire l'agglomé-
ration des matières; c'est ce qui le caractérise, et le
rend d'une difficulté exceptionnelle.
Au point de vae pratique, On le conduit dans les
mêmes conditions que celui du sulfure d'antimoine,
c'est-à-dire lentement et à basse température.
Les minerais qui ne contiennent que de la pyrite de
fer sont les plus faciles'à griller; la pyrite de cuivre est
moins aisément décomposée ; le mispickel contenant de
rarsenic, exige un soin plus grand encore.
Les fours à réverbère , ou à sole tournante , qu'on
maploie dans le Gornwail ont des grilles étroites et peu
profondes ; la température n'y dépasse guère le rouge
somtoe, si ce n'est tout à fait à la fin de l'opération.
Au Gcmuaencement le foyer étant chargé, on ferme la
porte et l'air ne s'introduit que par les intenticee) on
âs4 PRÉPARATION MÉGANIQUE
a une première période de distillation du soufre et du
sulfure d'arsenic ; puis la température s'élève, et, l'oxy-
dation se prononçant, on obtient de l'acide sulfureux
et deTacide arsénieux; l'accès de l'air doit toujours être
très-faible, parce que la combustion des pyrites, si elle
pouvait être rapide , déterminerait un accroissement de
température, sous l'influence duquel les sulfures non
encore décomposés fondraient, et la gangue quartz et
chlorite commencerait à réagir sur les oxydes. A ce mo-
ment le rablage est particulièrement nécessaire. Il est
important de prolonger la période de dégagement de
l'acide arsénieux , et d'éviter la formation d'arséniates
de fer. Vers la fin il y a production de sulfates de fer
et de cuivre, puis décomposition du premier.
L'oxyde d'étain n'échappe point entièrement à la
réaction sulfurante du commencement ; les gas étant
légèrement réducteurs, et le soufre se dégageant en
abondance , il se produit une petite quantité de sulfure
d'étain, plus tard grillé, au moins partiellement, et
transformé en sulfate et sous-*sulfate.
J'ai constaté le fait de l'attaque partielle de l'oxyde
d'étain, sur un échantillon de minerai grillé sortant du
four de Par ; les tin witts avant grillage tenaient environ
3o p. 100 de pyrite de fer; après grillage, la matière
reprise par l'acide hydrochlorique a donné dans la par-
tie soluble 0,70 p. 100 d'oxyde étain ; reprise simple-
ment par l'eau , elle a laissé dissoudre une quantité
sensible d'oxyde d'étain. On peut affirmer que toute la
partie attaquée est perdue par la suite des opérations;
qu'elle soit dissoute à la faveur de l'acide sulfurique,
lors de la digestion des matières dans l'eau, ou entraînée
mécaniquement dans le lavage, c'est là une cause de
perte qui, quoique faible pour une opération métallur-
gique, n'est pas négligeable et peut, sans doute, pour
D0 MUfERAI o'ÉTAm DANS LE CORNWALL. 2%5
des minerais très-impur;, dépasser i «5 p. i oo deTétain
contenu dans les tin witts. Une seconde cause de perte
est l'entraînement de particules tenues par le courant
gazeux piQuelque faible qu'il soit, jusque dans les canaux
de condensation des fumées, où l'étain reste mêlé avec
l'arsenic.
Les fours de grillage sont installés dans le Burning
hùxue auquel sontattenants les hangars , où l'on achève
la préparation du minerai grillé; cette proximité est
d'autant plus convenable, qu'une grande partie des pro-
duits d'un premier lavage, repasse souvent à un se-
cond grillage. Tous les cameaux des fours se rendent
dans une conduite en maçonnerie, qui aboutit à une
grande cheminée. Quand lemispickei abonde, on donne
à la conduite une longueur de plusieurs centaines de
mètres ; sa section intérieure a, près des fours, 2 mè-
tres de hauteur, sur s'^^So de largeur; une série de
cloisons, partant alternativement de chaque paroi verti-
cale, la subdivise en chambres ; le parcours des gaz rendu
sinueux, est allongé par cette disposition, qui facilite la
condensation de l'acide arsénieux. On le retire des
chambres tous les mois ou tous les deux mois, en dé-
bouchant des ouvertures ménagées d*un côté de la con-
duite, et ordinairement fermées par une maçonnerie
mobile.
Les fours de grillage, aujourd'hui encore le plus em- ^ Fourt
ployés, sont de simples fours à réverbère (pvens) à sole
elliptique, et de dimensions variables.
A Par, la sole a 7'= 2'", 1 33 de longueur, sa largeur
est de 4' = 1*2119 ^^^^ '® P^°^ ^*— 1*^*^4 &u milieu et
18" = 0,457 vers l'extrémité, où se trouve la porte de
travail.
La grille a 10" = 0,254 de largeur; elle est a
11"= 0,27g en contrebas du pont. La hauteur de la
Tome XIV, i85S. i5
dePtrCoDiolft
2S6 PRÉPARATION mÊCANIQGE
voûte est de 8"=o,2o5 au-dessus du pont ; i6"=o»4o6
au-dessusdumilieu de lasole; vers les parois io"=09s54»
par suite du surbaissement de la voûte. Les gaz tra-
versent le four dans toute sa longueur, et s'échappent
par un carneau près de la porte de travail.
Pendant l'opération , la charge suivante est mise à
dessécher dans un espace circulaire à fond plat, mé-
nagé dans la maçonnerie par dessus la voûte : au centre
est une trémie de chargement ordinairement fermée par
un tampon , avec poignée. Le miiiersd grillé est amené
au moyen du rable à une ouverture rectangulaire faite
à l'extrémité de la sole, et tombe dans un canal infé-
rieur débouchant sur le sol de Fatelier du même côté
que le foyer.
Le fourneau étant vide, et ^la température du rouge
sombre, on procède au chargement. Un gamin verse le
minerai sec (i) dans la trémie « tandis que Touvrier
grilleur T étend sur la moitié de la sole la plus voisine
du pont. Le travail consiste en rablagcs , répétés sui-
vant la nature du minerai, toutes les so ou 3o minutes;
chaque fois, les matières sont réparties de façon à
former 3 monticules en travers du four, exposant un
flanc à l'action directe des gaz. Sur 'quelques ateliers on
leur donne alternativement cette disposition et celle
d'un tas allongé suivant l'axe de la sole. Quand on com-
mence à apercevoir quelques points brillants, et quan^
les fumées blanches ne se dégagent plus, l'élaboration
esC terminée.
Le minerai de Par Consols, contient une assez forte
(i) 61 le minerai n*avalt pas été préalablement desséché, oa
devrait le laisser en tas sur la sole pendaot une heure ; pour
éviter que le dégagement rapide de la vapeur d'eau n*entrafne
de rétain fin.
J
DU MINEBAI D*ÉTAI9f DANS LE CORNWALL. 937
propprUoD de pyrite de fer, unp qua^lHé de pyrite de
coiVre toujours sensible, et parfois notable^ suivant 1$
provenance des matières; mais seulement des traces
de mispickel.
Il n'y a guère que les bottoms des cuves du Best-
Work et une partie de ceux du Common-Work, pour
lesquels un seul grillage soit suffisant; les autres sables
et boues riches grillés une première fois sont lavés, et
les produits de ce lavage repassept au fourpeau.
La charge est dans tous les cas de i/s tonne ; Topé-
ration dure 1 2 heures pour un premier grillage^ et on
consomme 1 5o kilogrammes de houille ; ppur un se*
cond grillage 8 à lo heures, et 90 à 1 10 kilogrammes
de houille.
Le Burning house comprend trois fours semblables,
conduits par deux ouvriers seulement, un de jour e( un
de nuit; l'aide pour le cbargefnent est lefnprunté aux
ouvriers laveurs de l'atelier; dans un mois, on peut
admettre qu'il entre 5o tonnes de produits riches à
griller, et que Ton passe eiïectivem^nt ^^ tonnes aux
fourneaux; on brûle pendant le mèm^ teotps 21 tonnes
de houille. En laissant de cdté les dépenses accessoires,
on a pour frais spéciaux :
9 ouvriers à 6S',75 i37,5o
91 tonnes de houille & iGSaS S&i,!)5
Frais spéciaux de grillage pour un mois. /i78,75
Ce qui , rapporté à la tonne de minerai de bocard el
à cePe de black tin, en divisant par i443 et 27,174,
donne :
9S8
PBÊPARATIOlf MÉCANIQUE
Par tonne de minerai :
Main-d'œuTre, 0^,043 à a',292. . . o',
HooUle, 0\0i4^ A 16',» 0,
>23T
Frais fpéeiaox de grillage. . . 0 ,tS2
Par tonne blaek tin
aî,îM. •',••
oStOS^ Il, M
IT ,62
Quant à la nature des matières» voici le résultat de
l'analyse de quelques échantillons :
HATitaia A caiLLia.
MAiri.
i" qualité. Boltom deecoTet da Bett-Work Cg. 90,oo
2* qualité. Bottom des ouve du Common- » „. ^
WorkCs l *
S* qualité. Bottom des ouvei travaillant les)
têtei des caitioni où patient les bottom] ia,oo
•kimmingt •_• • • O
S6,00
4* qualité. Auge des scbacklng tyet B4i. . .
ft* qualité. Této dea framea Pi
GAIIOOI.
ITAIll.
10,00
15,00
10,00
10,00
15,00
70,00
50,00
56,00
53,50
55,00
T«T*BX
iO»,oo
«•,00
90,50
90,00
Minerai grillé une fois, sortant du four et déjà un peu
humecté , correspondant à la première qualité :
Oxyde d*étain. 6/^,90
Peroxyde de fer. 16^00
Oxyde de cuivre o,3o
Gangue. 10,00
Acide solfùrique. . • , 0,76
Eau 8,00
99i90
On voit que la proportion moyenne de pyrite» à Par,
est de 3o p. loo; que pour décomposer cette pyrite ,
la houille brûlée n'est pas moins de 4^ p. .100 du poids
du minerai, et de i4o p» 100 du poids des pyrites.
Le soufre chassé, c'est-à-dire la perte en poids, est
de 16 à 17 p. 100 au four de grillage.
Dans les mines où le minerai est très-pyriteux , la
teneur en étain des matières à griller est parfois très*
peu élevée.
DU MINERAI d'ÉTAIN DANS LE CORNWALL. 399
Dans le tableau suivant j'ai réuui les données prin-
cipales relatives à quelques ateliers importants, qui
permettront d'apprécier lee variations que l'opération
présente.
I
ATILIBM.
Par.
DIMINflONt
4e U Mit.
LMfVtar
7'=a,lS
Larirar.
net.
6'= 1,5a
kll.
Ml. { IBO
500{
Ma ItO
PoigOQlIl. . . .
M.
id.
SOO
^é
96
18 A 32
D0ft<B
40
iriHift.
b«iirM.
13 ] fr.
4''crniift.}lT,63
8 A 10 I
I* frillifi.
(•)
T6
35
13 A 14
17,00
(A)
Salot-Day.. .
t
380>
800> 95
850)
35
35,00
ie)
Ballofwidden
13'=S.05
•'= 1,88
1,000 75
7,5
10
8,00
(à)
(a) Fyrti* éè r«r tt on p«a 4« ou1tt«: 8 foan. 9éB4itl«iMOl f tHUifW.
ib) ■!■•»! analofiM ao précédant; 8 foora, lénéralamant an aanl ffrlllaft.
(c) Baaaeovp da mliplakal ; fénéralaaMBt 8 frtllaf aa.
(4) fraïqna par; oa aaal girillata.
Les fours à sole tournante {rotary calciner $) et à '^"^ÎJJ,'''!!"^*
action continue peuvent rendre de bons services sur et do Tinoroft.
un grand atelier ; leur installation est plus dispendieusot
et ils exigent une force motrice.
Les /Igr. 9, 10, 11 et 19, PI. III, représentent un des
deux fours de Wheal-Vor en 1 855 ( i ) .
La sole a 19'= 3",65 de diamètre; elle est formée
d'une roue en fonte, dont les jantes se relèvent suivant
les génératrices d'un cône de 9"= 0*298 de hauteur
(pente âe-g= ); celles-ci portent quatre anneaux
équidistants» en fer.
(1) Leur nombre a été depuis porté k trofs.
l
aSo PRÉPARATION MÉGANIQUE
Sur cette charpente métallique , on a posé sacces^-
vement des ardoises » une couche d'argile et des briques
à ])lat.
Le foyer a i5"=o,38i de largeur, et 6'=i,8j9 de
longueur. La grille est à ii''= 0,979 en contre-bas
du pont.
La Yoûte est une calotte Sphérique, d*une brique
d'épaisseur, distante de io''=:o,a54» tant du pont que
du centre de la sole.
Le minerai séché aunlessus de la voûte, et chargé
par une trémie , descend sur la sole progressivement
sous l'action d'un râteau fixe, dont les dents dont obli-
ques par rapport à la gënét'atrifce du cône, et finit par
sortir du côté opposé à la grille«
L'orifice de sortie est mis, au tnoyen d'un volet, alter-
nativement en communication avec deux chambres*
dont l'une reçoit les matières, tandis qu'on retire de
l'autre le minerai refroidi.
Le râteau est en fonte ; les dents sont des prismes de
8"=:o,9o3 de longueur, assemblés en queue d'bironde
avec clavette, au support commun. Quand l'action des
sulfures les a rongées , on peut réparer l'appareil en
descellant une maçonnerie mobile, qui le maintient par
son extrémité du côté des chambres.
Le mouvement de rotation est donné à la sole par une
roue hydraulique appliquée à l'extérieur de laconstruc-
tion; son diamètre est de 6'=i,8ag, sa largeur de
8"=o,2o3; elle faisait, lors de l'observation, 10 tours
par minute , tandis que la sole accomplissait une révo-
lution seulement en 40 minutes ; la vitesse de rotation
est donc réduite par les engrenages dans le rapport
de 1 : 4oo.
Le calciner de Tincroft présente quelques disposi-
tions différentes, Il a deux foyers, situés dans un même
DU MINERAI DÉXAIN DANS LE GORNWAIX. aSl
axe» s'ouvrant de part et d'autre du massif, et séparés
aux extrémités par i'==o,3o5 de maçonnerie; chacun
d'eux a pour largeur 2o"=o,457» et pour longueur
2'6"=o,736 ; trois râteaux, espacés à 120°, et suppor-
tés par des tiges en fer, qui traversent la voûte et se re*
lient à la partie supérieure du bâtiment ; enfin une seule
.chambre où les matières tombent directement du four
dans l'eau.
Le minerai de Tincroft est d'un grillage très-difficile,
car il contient beaucoup de mispickel , sensiblement de
pyrite de cuivre et une forte proportion de pyrite de
fer ; la majeure partie doit être grillée deux foiâ. Outre
le calciner employé pour les tin witts du crop , on a , à
Tincroft , 4 ovens pour les produits des slimes.
La charge de la sole est de 1 tonne.
Dans le cas d'un premier grillage et d'un nûnerai
très-impur, on passe 2 tonnes par 24 heures ; les ma-
tières restent donc pendant 19 heures dans le four-
neau. Pour un second grillage, on peut atteindre 3 tonnes
en 24 heures; c'est-à-dire que 8 heures de feu sont suf-
fisantes. On charge chaque heure ou chaque heure et
demie 100 à i5o kilogrammes environ.
Les vitesses de rotation extrêmes , données à la sole ,
sont une et trois révolutions par heure.
Pendant un mois, on brûle à Tincroft 20 tonnes de
houille, soit i%42S par tonne de black tin; cette
consommation est presque double de celle de Par
Consols.
Un seul ouvrier par poste conduit le calciner ; il a à
charger le minerai et le foyer, à régler l'arrivée de
l'eau sur la roue nlotrice . et à graisser les engrenages ;
son temps est loin d'être occupé, et il suffirait parfaite-
ment à gouverner deux fours comme à Wheal-Vor, ou
même trois ; ici l'ouvrier travaille en même temps aux
a 5s PBÉPARATION MÉCANIQUE
fours à réverbère , qui , du reste , ne sont pas tous les
quatre en activité constante.
Je n'ai pas les éléments nécessaires pour établir une
comparaison rigoureuse entre le travail des réverbères
et celui des fours tournants ; on ne les obtiendrait qu'en
traitant parallèlement dans les deux appareils un même
minerai. Toutefois il n'est pas sans intérêt de rappro-
cher les données qui précèdent,
companiion Au point de vue technique , la rotation de la sole est
de foarnesuz. Une excellente solution des difficultés spéciales du gril-
lage de. l'étain. Le minerai arrivant au centre ne subit
d'abord qu'un échauffement modéré; la température
se trouve ensuite progressivement élevée « à mesure
qu'il gagne la circonférence et se rapproche du foyer.
Le mouvement circulaire le soumet alternativement à
des coups de feu , de plus en plus intenses , quand il le
ramène vers la grille, et à des périodes de refroidisse-
ment relatifs quand il l'en éloigne; circonstances très-
propres à éviter l'agglomération. Le rablage par les
dents du râteau est extrêmement régulier, et les ma-
tières , labourées par suite de l'obliquité de celles-ci ,
subissent un retournement complet ; sa lenteur évite aux
parties ténues l'entraînement par le courant gazeux.
Sous le rapport du travail de l'ouvrier, l'opération
cesse d'être insalubre. Quant à la main-d'œuvre , il
peut y avoir économie notable dans le cas d'un grand
dressing employant plusieurs calciners ; en eflet , nous
voyons que les trois réverbères de Par ne passent guère
plus que le seul four de Tincroft, c'est-à-dire 3 tonnes
environ par vingt-quatre heures. Or si l'on admet (ce qui
parait évident) que le combustible n'est pas moins bien
utilisé au calciner qu'au réverbère , le grillage de Tin-
croft, consommant le double de houille, exigerait *six
fours à réverbère en activité , c'est-à-dire un personnel
DU MINERAI d'ÉTAIN DANS LE GORNWAU. 2 35
double. Dans F état actuel , l'emploi du four tournant
réalise donc à Tincroft une économie de moitié sur la
main-d'œuvre , et cette économie pourrait être des trois
quarts s'il y avait lieu comme à Wheal-Vor d'avoir deux
fours voisins (i).
Rapportés à la tonne de black tin , les frais spéciaux
de grillage à Tincroft sont :
llain*d'œayre, &^a8 à l'^sga. • • . • 9,8a
Bouille, i*,Aa8 à i6%90 • . 9Û,i3
Frais spéciaux. 35,96
Je pense que ce chiffre peut être regardé presque
comme un maximum pour le Comwall; la dépense
pour les principaux ateliers , à minerais moyennement
pyriteux , pourrait être évaluée , y compris l'usure des
outils et l'entretien des fours, à environ aS francs par
tonne de black tin (a) .
(1) A Cambrea (i858), on a a calclners et 6 ovens conduits
par 4 ouvriers : 1 de Jour et a de nuit ; chaque homme mène à
la fols 1 calciner et 5 ovens.
Les calcinera ne grillent que Tétain du crop; Tun sert au
premier grillage; il passe 4 tonnes en ^U heures; la matière y
reste 6 heures; la sole se meut à raison de 1 tour en 35 mi*
nutes. L'aqtre calciner, destiné au second grillage, passe a\8oo
en a& heures; il fait 1 tour en 1^ lo*.
Dans chacun d*eux le râteau à 10 dents.
L*étaln des sllmes va aux ovens; on y charge Aoo klL ; Topé-
ration dure parfois Jusqu'à 18 heures.
Pour une production mensuelle d'environ Ao tonnes de black
tin, on reçoit à la maison de calclnaUon 160 tonnes de matières,
aune teneur moyenne de a5 p. 100; on passe effectivement
a5o tonnes aux fourneaux , et on brûle 60 tonnes de houille;
soit par tonne black tin :
tr.
Maln^d'oofre, s loart à a',3M 6,I7S
BoailU, i*,5 à tr,4o a>,ioo
On produit 17 d'arsenic par mois.
(3) k Altenberg, en Saxe, les consommations sont beaucoup
934 PRÉPARATION MÉCANIQUE
Aux frais de grillage , il y aurait à joindre la valeur
de Tétain perdu : en supposant seulement i p. loo de
perte sur le minerai préparé, la dépense se trouve
doublée, c'est-à-dire portée à 5o francs.
Sur les mines où le grillage est le plus difficile , par
suite de l'abondance du mispickel , on obtient souvent
une large compensation par la vente de l'acide arsé-
nieux brut recueilli dans les canaux. Ainsi, à Tincrofl,
pendant l'année i856, on a préparé i5o%7 d'étain et
produit 8i tonnes d'arsenic vendues 4-4â5',5o; cette
somme, rapportée à la tonne deblacktin,donne29rrancs
àdéduire des frais de grillage, qui se trouve ainsi abys-
ses à 5 francs environ.
Enfin le cément de cuivre retiré des cuves de préci-
pitation est une autre source de profit, très-variable
du reste,
$ X. Travail d'ensemble scr l'atelier.
Personnel. — Consommation d^eau, — Priet des appareils*
Après avoir étudié successivement les divers appa-
reils de lavage, on est conduit à se rendre compte de
la manière dont ils concourent au travail d'ensemble.
Monfemeni J* examinerai d'abord le mouvement des matières sur
daCommM Work '* P^^^^® ^® l'atelier de Tincroft , qui traite le crop du
à TiRerofi. CommonWork.Eu se reportant au tableau n"* 6, page i^o»
et aux Indications sur les longueurs des divisions faites
aux canaux, caissons et round buddles, on peut, 'd'une
plus fortes; on y arrive à un chiflVe de &6',5& par tonne de
minerai grillé, savoir :
Main-d'œuvre. &^oo à o^90 4^,50
Bots 4^17 à la^oo 6o\o4
Divera 3',oo
On emploie le four k réverbère.
D0 MINERAI O'ÉTAIN DANS tE GORNWALL. 235
part, calculer le cube de chacune de ces divisions, de
râutre voir combien de mètres cubes chaque appareil a
à traiter par jour, quand on suit la formule du tableau.
Voici les résultats de ces calculs.
En supposant un travail très-actif, les 28 flèches du
Gommon Work remplissent en vingt-quatre heures les
i4 canaux; on a :
mBâmaaamÊm
a Caoaaz A
3-
3"%M
Gobe toul i5"*%oo
Cube (OUI
!
4»
Calffon Cf.
°,88
f"%80
r%oo
Gobe toul 9"%oo
fi" a»%50
3» 7"',00
Cube toul la^'.oo
11* 9*** flS
2« 8"'*35
Cube toul 13*^,00
CaiMon E. ..... 1
CuYOi D } P**"' "*"**•'••
ArPAftBILI.
léÇonamAà. .
!2 RT buddie nW.
9 r^iMom rx;i.
1 Calftons E.. .
S Cuf ea C. . . .
Touux.
I
ii
l*i
ji
30
6
3
1,5
45,5
PERaONHBL.
3 gamtns
4 gamiiif . . . .
4 flilea et ganif na.
2 Hlles et K''(nifi«.
3 ttilea 1 gamin..
OAIW
par
Jour.
17 ouvrlera.
a'.so
9^92
8 i c
0'.4l8
l'.946
!2',50
r
Ih
B
2
too
10
On voit que les matières en mouvement sur le crop ,
pendant une journée, sont en quantité triple de celles
qui y arrivent dans le même temps.
On produit par journée de travail ;
256
PRÉPARATION MÉGANIQUE
Tin witts» à 60 p. 100 •
Top sklmmings, de 7 à l'o p, 100.
Grazes du caisson G,
Aoo
600
i.ioO
Soit 7953 p. 100 en volume.
Roughs rejetôs et boue entraînée aux plts. .... 15.900
Total
i5 m. e.
En admettant que cette de partie T atelier reçoive par
mois 600 tonnes de sable, et que Ton en retire 9 tonnes
black tin , on aura :
Canaoi
Round baddlM.
Califoni
Cavet
ToUax. .
FAAIf DB KAIll-D'OKVTEI.
Pir Moto.
Ti'oo
lOO'^OO
112'.50
Par lOBM
minorai.
O'.ISS
o'.iae
o^tli
• • 0 * •
aT4',75
0S624
Par IMM
btMk tia.
ll'lll
4t',6S9
RoaieiRoni En faisant des calculs analogues pour le roulement
finnà^eStMM ^^^ ^ grands caissons de Wheal Vor, on trouve que les
de WbMi-vor. ^ parties a, a\ b et 6' des canaux cubent 9 mètres , repré-
sentant d'après la formule, page i36, so mètres cubes
en mouvement , et sont traitées pour 6 francs environ.
Rapportée à 1 5 mètres cubes de sables (comme à Tin-
croft), la dépense monte à 8',33 au lieu de 3^53, prix
du traitement aux round buddles ; le sable obtenu des
grands caissons est plus enrichi que celui des round
buddles ; cependant le travail aux tin cases coûte autant
qu'aux petits caissons de Tincroft.
L'accroissement de frais par jour serait donc de 6^0t
c'est-à-dire porterait la somme de ia',5o à l7^5o•
Économie La main-d'œuvre du crop serait donc augmentée à
roond bilddiet. Tincroft de 4o p. 100 en sua, si on y remplaçait les
DU MINERAI d'ÉTAIN DANS LE GORNWALL. 337
round buddies par de grands caissons ; le changement
inverse à Wheal Vor la réduirait des 28,6 p. 100.
Si on ne considère que la partie du travail par la-
quelle on amène les sables des canaux à être bons pour
la cuve , et que Ton envisage les caissons finisseurs as-
sociés, d'une part aux grands caissons, d'autre part
aux round buddies, on voit que Y introduction des round
buddies a diminué les frais déplus de moilii (ici 2 1/2 fois) .
Voici maintenant le résumé , fait au même point de »*»"«* pf«' i«"t
# '^ l'atelier
vue, de l'ensemble du travail sur l'atelier de Par Con- de Par conioif.
sols; les nombres suivants, très-suscptibles de varia-
tions, n'ont point une valeur absolue et ne doivent être
pris que comme indication moyenne. J'ai réuni l'ate-
lier principal et celui des tributors.
On reçoit par jour environ 60 tonnes de matières , ^"•^^ griiieiç*.
dont 55 à l'état de sable et i5 à l'état de slimes.
Mouiêmtnt dti'matièrti avant grillagé à Par ConsoU.
BiTisun».
Crep
Roogfae
Sliinef
Tolaai
et dioyeoDee. .
il
K fi
130
tODMfc
36
104
SO
150
04
100
414
ni
9,45
H
loanef.
fr.
M
ai,«
1.0
30,0
«,»
45,0
80,0
riki
fr.
0,30
0,11
0,30
rtfoe
à
l'aleller.
fr.
0,«
0,40
0,00
1,73
èU
diftotoo.
fr.
0,03
0,ST
3,00
Les diverses colonnes du tableau montrent l'impor-
tance relative des divisions , la difliculté et le prix du
travail sur chacune d'elles ; je me contenterai de signa-
ler la grande dépense appliquée aux slimes, d'où l'on
n'extrait pas plus du quart du black tin total.
Sur les 64 ouvriers des slimes on compte 28 filles
de frames; cbacune ne passe guère qu'une tonne par
uZ& PKÉPARATION MÉCANIQUE
jour; le chiffre moyen se trouve relevé à aS5 par le
travail des gamins aux âlime pits, boxes et paddle
trunks.
Tandis qu'une tonne de crop représente 3 tonnes en
mouvement sur le dressing, une tonne de slime en re-
présente plus de 10 ; la moyenne générale est de 8%3
travaillées pour une de matière admise.
Après gruug«. Le lavage après grillage occupe à Par Gonsols :
1 Homme maâl^dr^ficr à « 3 yS'oo
10 Gamins à £ o i6sh. lèy'So
1 Fille de frame. .... à £ i a5'oo
I
12 Ouvriers payés par mois a87'ôo
Rapportée à la tonne de black tin, la mûn-d'œuvre
est de io',58. Si Ton a égard aux grillages répétés
(page 227), on peut admettre, qu'il entre à cet atelier
2,4oo kilogr. de matières par jour,^our une produc-
tion de 902 kilogr. black tin.
Ces chiffres indiquent la muliplicité et le soin des
opérations effectuées sur les matières grillées, dont
2^4 suffisent à occuper 12 personnes.
Penonn«i ^^ personnel sur le dressing floor de Par Consols
deiaieiieri. comprenait, en septembre 1 85;, i43 individus, savoir :
la hommes, dont 6 aux bocards, 3 au grillage, 1 mastor
dresser après grillage, 1 captalo et a contre-mattras
{overlookers), et 1 menuisier-charpentier.
102 filles et gamins.
99 femmes et filles de frames.
Dans- tout, autre atelier avec bocards à vapeur, le
nombre des ouvriers hommes ne pourra pas être moin»
dre qu'ici , quelque minime que soit la production en
étain ; on conçoit que celui des gamins varie suivant
les circonstances, et celui des femmes de frames avec
DU MINERAI D*tiTAm DANS LE COBNWAtL. a 3g
la proportion des slimes et les types de frames em-
ployés. Le personnel, aprë^ grillage, dépend di^ la
quantité de pyrite du minerai , et varie d'un jour à
l'autre sur un atelier avec la nature et la quantité des
produits grillés. A Tancien atelier de Polgootli, sur
110 ouvriers, on occupait en général au dressing bouse
7 personnes ; 2 hommes, s femmes et 3 gamins.
J'ai donné précédemment la consommation d'eau conMmmttton
par minute aux divers appareils; voici ces nombres
rapprochés de l'eau totale.
Caisson de 4 & 56 litres. ChilTre moyen. . • 16 litres.
flound buddle id 5o
Tje. td. • . . . • US
Paddle truDk( par chaque trunk) id 3à4
Frame (machine frame) • 5à6
Eau totale consommée par («, ' *. ^.!1
minute à j ^,, ,., '" .
V Balles widden. 1.716
L'eau est presque partout une cause de dépense no-
table, mais di/Bcile à évaluer numériquement; le plus
souvent c'est un surcroît de travail imposé à une ma-
chine d'épuisement (Par, Balleswidden), pour l'élever
au-dessus de la galerie d'écoulement jusqu'au niveau
du dressing, et à la machine des bocards qui la remonte
sur l'atelier. A Tincroft on payait par an £ 100 =
9,5oo fr.
Les principaux appareils en planches et maçonnerie
coûtent :
^ . ( grands sq. buddles
Round buddle
ihand
self acting de Tincroft • .
Hancock
grande nouvelle Hancock.
et maçonnerie
Prix
dM «ppareilf
éL fb. fr.
a 10 63,60
a ou 5o,oo
U 00 100,00
t
a 00 5o,oo
9 10 6a,5o
10 00 35o,oo
60 00 i.5oo,oo
a40 PRÉPARATION MÉCANIQUE
Cuves l'aS par pouce de diamètre, prix a th. tr.
moyen. aoo 5o»oo
Fours de grillage | à réverbère 3o oo 750,00
Complets. • • .| à sole tournante. • • a5o 00 6.a5o«oo
L'ensemble des appareils en planches d'un grand
dressing , comme celui de Par , coûte £ 4oo à 5oo =
1 0,000 fr. à is,Soo fr. ; entretenus, avec une faible dé-
pense en matériaux, par un ouvrier payé 76 fr. par mois,
ils durent une vingtaine d'années; l'amortissement ne
représente donc pas plus de 1 ,000 fr. à 1 ,35o fr. par an.
Maiériei complet. Le matériel complet d'un dressing de 60 à 80 flè-
ches coûte de 70,000 à 80,000 fr. ; il faut y joindre les
frais d'appropriation du local qui peuvent monter très-
haut, si l'on a à faire de grands terrassements , et les
bâtiments légers en charpente et planches.
Les frais d'entretien et d'amortissement de tout le
matériel, rapportés à la tonne de black tin, en suppo-
sant un travail actif et un minerai à a p. 100, ne dé-
passent pas a 5 fr.
QUATRIÈME PARTIE.
DONNEES AM)!I0B10CU.
Dans la dernière partie de ce travail je me propose
de réunir les données économiques disséminées dans
les premières, et de les compléter de manière à obte*
nir les frais totaux de préparation; on verra pour
quelle forte proportion ils entrent dans la dépense to*
taie, effectuée pour arriver à l'étain métallique. J*y û
ajouté quelques détails statistiques sur la production
de l'étain dans le Gornwall, et la valeur du métal à
diverses époques.
S 1*'. Frais di prépàbatiom.
Deux opérations préliminaires, le cassage sur la
halde, et la pesée avec essai de matières, constituent
DD MINERAI d'ÉTAIN DANS LE COBNWALL 84 1
la transition entre les travaux d'exploitation et la pré-
paration mécanique sur l'atelier; il est nécessaire d'y
revenir ici.
Les frais de cassage varient évidemment avec la du- Priii de oafMg«
reté de la rocbe, et la dimension que l'on juge à propos
de donner au minerai de bocard : les trois exemples
suivants permettront d'apprécier ces variations.
A Par Consola on est dans des conditions moyennes ;
chaque mois on envoie aux bocards 1 44S tonnes ; la
proportion de stérile rejeté est faible, mais on ne casse
pas moins de i5oo tonnes. Le détaillage des gros frag-
ments {ragging) est fait par 3 bommes « payés chacun
3 £ =: 75 francs par mois. Le spalling emploie so ou-
vrières rétribuées suivant leur force ; la journée peut
atteindre iS5o; chacune casse, au plus, 3 tonnes par
jour.
Les frais totaux de cassage sont évalués à o'^gs par
tonne de minerai de bocard (1).
A Tincroft, le minerai est dur, mais on casse gros;
on paye 5 sh =6', 2 5 par mesure de 100 sacks=:
5"',4So, pesant 10 tonnes; soit o^625 par tonne; la
journée des spallers varie de o'^go à i',o5.
A Balleswidden, la roche n'est pas très-dure, mus on
casse très-fin; on paye 8sb'. = par 100 sacks pesant
9 tonnes, soit 1 ', 1 1 par tonne de minerai.
Ces frais rapportés à la tonne de black tin deviennent :
Tincroft • . • • Aa',00
Par. • /i8,7o
JBalleswidden 6a ,5o
Le lot d'un mineur est trié en même temps que vné9
cassé ; on sépare le bést work« généralement en petite ^ "■****">'
^v
(1) On compte 10 1/9 pences t',10; mais il y a lieu d*ea
retrancher 1/8, à cause du mode de pesée.
TOMB XIV, 1^68. 16
s42 PRÉPARATION MÉCANIQUE
quantité, et on }e pèse ou le mesure entièrement; le
commou work est réparti en tas égaux , formés en ver-
sant successivement sur chacun d'eux une brouette <le
fragments; on en fait un nombre tel que chacun con-
tienne environ une tonne.
priied'eiMi. Le captaiu Assay Master indique deux de ces tas;
on les ouvre par le milieu , on prend sur chaque une
brouettée, et, du mélange du minerai, on remplit une
grande boite d'environ 5o kil. qui est envoyée à l'essai.
Il désigne un des tas inattaqués, sur lesquels on pro-
cède au mesurage, soit en poids, soit en volume ; le lot
est évalué en multipliant le résultat obtenu par le
nombre de tas.
Le système des pesées, infiniment plus exact, teod
à prévaloir ; cependant plusieurs mines anciennes con-
servent l'usage des volumes.
A Tincroft, on emploie une civière dite meoiuring
Barroxjo^ dont la capacité est i i/a sack = 18 gallons
= 8iS75. Voici deux lignes du carnet de mesurage.
15 août.
5 Ui.
Tb* TreTilletn.
1 1 I 1 1 I (« mtsaras).
Nombre dt Hoka par laa.
Sackf lolaax.!
4S i
A Par, chaque tas est pesé par portions dans une ci-
vière tarée sur une grande balance; le plateau des
poids reçoit s*^**, = 101^6, et un quarter, c'est-à-dire
1/8 en SUS, dont on ne tient pas compte. Le registre
des pesées indique un poids de minerai trop faible de
1/9 ; on admet que ces 1 1 , 1 1 p. 1 00 se divisent en :
Eau hygrométrique. s,95
Boni A,8S
ToUl 11,11
Ce mode d'évaluation n'a pas pour but de léser di*
rectement le mineur ; U permet à l'essayeur, en augmen-
tant la perte du ranntnif («^8^ ^ 1* P^Ue) 1 d'arriver sur
DU MINERAI d'ÉTAIN DANS U CQRNWALL. s45
ses registres à une quantité totale de black tin contenu
à Fessai, notablement inférieure à celle que produit Ta*
telier.
*
Les ouvriers spallers sont chargés de la pesée. Le
maître essayeur a deux aides, filles ou gamins.
On sait que dans le Comwall les travaux des mines ,
toujours donnés à l'entreprise, sont divisés en deux
classes ; le tutwork et le tribute. Les mineurs tultoork"
men font les percements des galeries et les foncements
de puits, et y sont payés d'après l'avanceofient sur des
dimensions déterminées ; ils procèdent à l'abattage des
massifs, et là, sont rétribués, en général, d'après la
surface mesurée sur le plan du filon , et dans un petit
nombre de mines à la tonne de minerai brisé.
Le tributor reçoit une véritable concession tempo-
raire (généralement pour un mois) , dont les limites lui
sont assignées dans un massif; c'est à lui à tirer le
meilleur parti de son pitch; la valeur du minerai
abattu est établie d'après trois éléments:
i"" Le chiffre du tribute; c'est-à-dire le nombre de
shillings par livre sterling , auquel il a droit confor-
mément à r adjudication ;
2'' Le standard, ou prix de la tonne de black tin agréé
sur la mine où il travaille ;
3* La quantité de black tin déterminée par l'essai.
Voici comment s'établit le compte d'un tributor d'étain,
et comment on y fait entrer les frais de préparation
mécanique sous le nom de Betuming charges. Je sup-
poserai le système des pesées.
Le maître essayeur tient un journal dit sampling
book^ où il inscrit le résultat détaillé de ses essais sur
toutes les parcelles ; chaque mois un résumé indique
le minerai envoyé au bocard, et le black tin contenu.
ReivrnlnK
cb«rges.
Regiiira
des eiMii.
Livre de paycb
Trois roodffl
de flialion)
des reiurniog
chargei.
944 PBÊPARATION MIÊCANIQUE
Pour chaque lot extrait par une brigade de tributors, il
enregistre :
1* La date; a" lé nom du chef de brigade ; 5* le poids
de chaque parcelle (ces renseignements sont puisés dans
le carnet des pesées sur la halde ) ; 4"^ ^^ teneur par
tonne; 5* le nombre de tonnes, cwts., qrs. et Ibs. de
black tin dans chaque parcelle ; 6* la somme de ces
quantités pour chaque lot.
Voici maintenant les principales colonnes du livre de
paye (1).
a Nombre jj;*^^"^^^j de la bri^^^^
b Nom du preneur* chef de brigade.
c Poids du minerai de bocard.
d Poids du black tin à Tessai.
e Standard fixe du prix du black tin sur l*atelier.
f Valeur brute du black tin du lot.
g JReturnivg charges. Frais de préparation à retrancher de f.
h Valeur du black tin , déduction faite de g.
i Tribute. Nombre de shillings par livre sterling convenu lors
du setting et variable, pour un môme minerai, avec e et
g selon Tatelier.
k Produit A X t.
/ A déduire; avances faites dans le mois; matériel ; société
de secours mutuels; médecin ; barbier; dette.
m Balance; à payer au tributor, ou dette ;
on peut en déduire : m -* (d^ — ^) x » — /• («)
Presque sur chaque mine les retuming charges sont
réglées d'une manière différente ; on peut cependant
distinguer trois méthodes générales.
(1) Outre le sampllng book qui fournit e et tf, deux autres
livres sont tenus sur la mine ; celui des adjudications , ieiting
book^ où Ton Inscrit les conditions acceptées par le preneur
et qui donne ici a, b et t; et celui du matériel et avances en
numéraires délivrés pendant le mois : c'est le maUrial ledger;
il donne l.
DU limEKAI D'ÉtAIN DANS LE CORRWAU. d45
i* Returning charges à tant de sbilliogspar loo sacks
de minerai de bocard.
Ex. : Wbeal-Vor, Carnbrea, Uo sh. : environ 5 fr. par tonne.
Tincroft, 5o nh» : environ ôSaS par tonne.
s* Échelle graduée avec la teneur ;
DOLCOATV,
LIVAIIT,
t
Tenter.
Relornlaf
cliarfM.
Ttnenr.
Aelnrnlni
cbarfet.
Jtttqo'A. . . 1.35 p. lOO. . .
De 1,35 à 3.50 — . . .
De 3,50 à 8,75 — . . .
De 8.7» à 5,00 — . . .
De 5,00 à 6,35 — . . .
Dp 6,35 à 7,50 — . . .
De 7,50 à lo,on — . . .
Aa*detMi de lo p. too. . .
P<r tonna.
3',50
8,7»
4,40
5,00
6,3»
7,50
8,75
13,50
Ao-deffoof desp. loo.env.
De 5 à 8 p. 100
De 8 à 13 ~
De 13 à 35 —
35 p. 100 et «u-detioi.. . .
WlHOltOII CONSOLI.
Jusqu'à 1,85 p. 100. environ
AU'doffuo.
Par tonne
6',35
8,75
13,50
15,60
35,00
4,44
1
3* Returning charges payées en minerai ; la compa-
gnie déduisant une fraction du poids , soit des matières
de bocard, soit du black tin.
Ex. : Par Consola, où Ton retient 1/7 du pold; du minorai brut.
Polberro, i/S du black tin ; plus i',a5 par tonne de mine-
rai brut.
On ne doit pas s'attendre à ce que les returning
charges représentent bien exactement les frais de pré-
paration, qui eux-mêmes varient avec les modifications
fréquemment faites à l'atelier.
Ce n'est qu'un des éléments qui servent à l'admi-
nistration à déterminer la balance m, suiTisante pour
l'ouvrier , et avantageuse pour elle; les variations de e
et de t dans la formule (a) sont prédominantes. Il est
cependant bon, même pour la compagnie, que la valeur
de g se rapproche des frais réels : afin que les quantités
e et t conservent chacune leur sens propre. Le standard
e , adopté sur une mine réagit sur la valeur de tous les
tributes ; mais ce chiffi^e , une fois fixé» la détermina-
d46 PRÉPARATION MÉCANIQUE
tion de î, dans chaque cas particulieri reste soumise au
jugement du captain des travaux aouterradns, et doit dé-
pendre exclusivement de la nature du filon. Les stan-
dards sont pris en dessous de la valeur marchande du
black tin, et en général maintenus fixes sur chaque
atelier pendant d'assez longues périodes; toutefois,
quand le prix de l'étain éprouve une forte baisse, on
diminue la valeur de «, et on évite ainsi de changer
celles des tributes 1 1 ce qui rendrait difficile les rela*
tions entre les tributors et les agents (i).
On doit observer que les tributors restent chaînés do
cassage et triage de leur minerai , c'est-à-dire ne sont
supposés payer ici quelesfrsds sur l'atelier, y compris
le bocardage. On trouvera que les condidons ci-dessus
indiquées donneraient d'après les teneurs moyennes :
Pir totntt
blaok lin. l
C&mbres. .... 9A6',5o|ladépen9e réelle étant de s6t*,o«
Tincroft. .... /iiAo',oo
Dolcoath i5o',oo
Levant. . • . • • aSa'ioo
Wendron i33',oo
n.* -,«««.vi- f \ T/. f I environ ; variable avec la valeur
Par consuls (a). . oao%oo{ . „,^ , , ..
^ ^ I de rétain (cassage compris).
Les tableaux ci-joints donnent les frais de prépara-
tion à Par Consols , par mois et par tonne de minerai
sortant et de black tin. *
(i) Les standards étaient : Par Consols, £ 5o (1857) ; Polberro«
£56 (iS5S); Wheal-Vor(iS55), Tincroft(iS57), Wendron Con-
sols (i858) et Dolcoàth (1867): £60.
(s) A Par Consola, 1/7 du black tin au standard, £5o= i.i5o%
ne donne que i78',57 ; mais Texcédant du rendement sur Tessai
étant de 10 p. 100 de celui-ci, fi faut y ajouter, à la charge du
tributor, c*es^à•<ll^e au bénéfice de Tadmlnistratton, 100 kilog.
d'oxyde d'étaln au prix du marché. Ce prix étant moyennemoni
1.700 fr. par tonne, lesretuming charges sont donc 3&o à 35o fr*
par tonne de blaok tin.
DC MINEBAI D*ÊTAm DANS LE GORNWALL. 24?
Fruit de préparaHan méeanûnM ptmr un moif , tur U dresHng floor
de Par Cotuolt,
NATDftB DU DiPENlU
o
f
f / Orillagt. . . .
^lAprét grillage.
/Captain.
iir- ) Contre -matira .
«minM. I Chef dea triba-
>> tora
Menaisler, cbarpentler .
Totaas
«•"'"•• • • lSïïS.lr : : " "-••■ I """»••
Fonto, fer, graiatage (peur le boeard). .
Frais divers , oaiils, entr tien dea fouri , daa appareils laveurs, in-
térêts et amortissement
Frais, louuz sur la balde etTalelier Oa iranaport non oemprli). . .
Fraia sur râtelier aeol .* 6.T06',6o.
Frait de préparation mécanique au dresting floor de Par Consolât
^Ba-Beis9seBe^*Bfasse£S9aas^sasmBaimaK!^safe9=sssasas=ssESE=s
ftAPPOiTta A :
■M lottM o MlMrai aortiat
Main-d'oavre. ^,S13 3',70t
fBoctrd. o*,oMf 1
}0*,000 à I6',3S O',08S
OrillHf0*,0l40) . , ^ ,
Fonte, fer, grilai âge pour le boeard. . o'.566
Fraia divers (i',403
Frais, lotaoz (transport non compris). yjÎ4
ooe losae d« biMk Un ( prit pear
le TênM).
Hommes. i7',ao
Gamins
ou allas. . t36,86>i80J,S7 iM',13
Ouvrières '^
de fraraet. 33 ,09
3*,46P )
\ 3»,234 ... 5l',«2
0*,73» 1
Ȕ,w
tft'.38
303,10
948 PRËPàRATlON liÉCàmQUfi
Si on rapporte dos principaux chapitres de dépense
à un chiffre total égd à i oo ; on a en nombres ronds :
p. IM.
Gassage. ^^ ( â5
Bocardage. 97 1
Main-d'œuvre avant grillage 3o
Grillage 6
Main-d'œuvre après grillage. .... 5
SurvelllaDce; essai 8
Divers 10
100
La main-d'œuvre avant grillage entre pour 3o p. 100
dans les frais totaux , et se répartit à peu près égale-
ment entre le lavage des sables , celui des boues sur
Tatelier principal et le travail des i^sidus par les tri-
butors.
Ceux-ci extraient, par mois, des matières à Tétatde
crazes et de boues enrichies, qui ne contiennent que
9*, 1 74 de black tin, soit 1/8 de la production totale. I^
tribut est 9 sh. par a, sur un standard déterminé de
façon que le bénéfice du chef ne dépasse^pas i5ofr.;
on applique donc dans cette partie de l'atelier environ
95 0 fr. par mois, c'est-à-dire plus du tiers de la main-
d'œuvre avant grillage. Rapportés à la tonne de black
tin contenu , ces frais montent à 445 fr. ; en admettant
que, pour achever la préparation de ces matières, on
dépense encore 100 à i5o fr.; on voit que l'on aura
consacré 55o à 600 fr. à l'extraction d'une tonne de
black tin du mélange , 9/3 de gros sable et i/3 de
boues sortant de l'atelier principal (1).
Si au lieu d'avoir égard aux deux parties de l'atelier,
on considère dans son ensemble , les divisions natu-
(1) La teneur de ce mélange me paraît pouvoir être évaluée
k 0,0 p. 100 black tin; soit 19 à i3 Ibs par tonne.
DU llin£RAI d'ÉTAIN DANS LE CORIVWALL. a49
relies en crop , rougbs et slimes qui renferment respec-
tivement, à un instant donné, environ 1/2, 1/4 et 1/4
du black tin ; les frais de main-d'œuvre avant grillage
rapportés à la tonne d'oxyde d'étain » ultérieurement
eztrûte de ces matières , seront :
Poor le crop 48 fr»
Pour les rougbs 88
Pour les sllines aon ,
rapportés à la tonne du mélange black tin prêt pour la
vente, ils seront : 24, 22 et 5o fr.
D'après le mode de comptabilité suivi dans le Corn- ^^ a/J^Ï'œttfw
wall, la main d' œuvre, payée chaque mois aux ouvriers tor raitiitr mui.
employés sur l'atelier seul, s'élève à un chiffre que
Ton divise par le nombre des tonnes de black tin pro-
duites. Ainsi établie, la dépense ne comprend pas les
casseurs, l'essayeur, les mécaniciens du bocard, le
charpentier, le captain.
D'ailleurs cette main d' œuvre forme le principal élé-
ment variable dans les frais totaux de préparation, et,
pour un minerai domU^ dépend de la bonne direction
imprimée au travail ; tandis que les opérations sur la
balde, et la consommation de bouille au bocard et de
matériel entraînent une dépense à peu près constante.
Il ne s'agit point de la diminuer, mais évidemment de
l'appliquer sur chaque atelier à extraire le plus d'étain
possible.
Le tableau ci-joint indique approximativement les
frais, que l'on juge convenable de faire surdivers grands
ateliers, d'après la nature du minerai, et les conditions
du travûL Je prends entièrement la responsabilité des
erreurs, qui pourrûent exister dans les nombres de ce
tableau; il m'a paru que, même seulement approchés,
ils feraient ressortir les différences considérables, qui
existent et doivent exister d'une mine à l'autre. La dis-
aSo
PBÉPABATION MÉGANIQOE
cussion de ces nombres, dans laquelle je n'entrerai pas,
ne peut se faire qu'ayec la connaissance complète des
circonstances du travail ; il est tel de ces ateliers où 1&
dépense semblerait déjà trës-éleyée« et où Ton se pro-
pose avec raison de l'accrottre ; tel autre où elle ne de-
vrait pas être faible comme elle Test, tel autre où avec
des frais moindres, mais une meilleure méthode , on
retirerait plus d'étain.
J^sd réuni dans le même tableau diverses données
propres à caractériser Timportance de Tatelier; le nom*
bre des flèches des bocards , le nombre de tonnes bo-
cardées par mois, celui des tonnes de black tin préparé,
enfin le personnel.
Tableau dê$ frais approchés de main-d^onnre lur l'atelier seol.
rapportés à la tonne de àlaek tin.
MINES.
Lerant
BoûUack. . . .
Wbeal-B«I....
Froridence.. .
Wendron Con-
sola.
Dolcoatb. . . .
Carnbrea. . . .
Par Consols. .
NOMBRE
des iiècbM
dM bocards.
48 + 16 = «4
Boc. bydrtBliqats.
16
30 + 16 = 46
(Bs tOtoarM)
24+16+8+3=51
boe. bydnalIqoM.
64 + 48 = 112
(SBHbattTM).
96
68
666
400
100
830
643
3.000
1.914
1.443
«s
■ £
os
16,0
16,8
1,0
33,0
33,5
50,0
86,1
37,3
u
il
3,401
4,100
8,00
10,00
3,505
3,80
1,886
1,883
riBSONNEL
mr l'aiillir wil.
I
36
17
3
10
8
65
38
7
il
ga
143
55
80
86
81
375
320
131
i
a
160
73
23
96
84
440
358
143
(•)
(o) On fitt t/8 6t •!!■« lia; lat bo«ardi lonl b flaihers.
(6) Oo rtU i/t de tllme lia; boeards à flaiban.
(e) On fait 1/9 de slloie tla.
(d) Soat lascrlta cobum boamat, les oarrlen doot la salatra dépaw*
1 Ht. iieri. = 10 rraaes par mois.
(e) Oa ne ra«t qne 1/S de sUma Ua; la spalllaff aat ooaprU, alasl qo* ^
sarTelltaaee et reasat.
(A) On lait 1/4 de tllaM Un.
BgSBSBa^i^BSBBBBSSS^BBBaBSBB^^^SS^
DU MINEKÂI D'ÉTAIN DANS LE COBNWALL. sSl
Voici les teneurs à Fessai sur un certain nombre de T«nearéi'MMi.
mines.
p. IM.
Providence to.ooo
Wbeàl Bal S,ooo
Botallack A,ioo
Wendron Goosols 3,5o5
Dolcoath 2,5oo
Gbariestowo (abandonnée) s,5oo
Levant. a,4oo
St. Day United. ' 9,o3o
Cambtea 1,886
•
fialleawidden. . • i,S3o
Par Consola 1,897
Tincroft 1,490
Great Polgooth (yeux de la mine). . . . 0,900
Polberro (yeux de la mine) 0,777
Garclaie |Beit»Work. . . . o.eaSl
(Stockwerk). 1 Gommon - Work. o,3oo ( ^*^^^
Le rendement moyen des minerais d'éiain, préparés Prii
clans le Comwall, peut être estimé, assez exactement à ^dan^^toêrâ"
3,0 p, 1 00. C'est-à-dire qu'il faut 5o tonnes de minerû "•»•»•
de bocard pour en donner une de black tin.
D'après Texemple de Par Console» on peut dire» qu'à
nn minerai de dureté moyenne» à étain déjà fin, dont
le rendement yarie autour de 3,0 p. 100» il convient
d'appliquer» pour lapréparation mécanique» une somme
de Soc à Sa5 fr. par tonne black tin : soit 6 fr. environ
par tonne de minerai sortant.
En prenant pour le black tin le prix minimum de î«M«raiatei
« 60 = i5oo fr. la tmne» ou i',5o le kilogramme» on «i é eipioiiar.
Toit que les fraie de préparation seront couverts par
4kil.;soitparo»4o p. 100» pris sur la teneur moyenne.
mm
(i) Avec le prix de £ So»a.ooo fr. de 1867, les frais sont
couverts par o,3o p. loo.
a52
PRÉPARATION MÉCANIQUE
PilOUt
Si l'on ajoute les frais d'extraction du minerai , on
pourra encore exploiter avantageusement, suivant les
circonstances :
IM MpUilU.
TlnkOft MWIHA A l'bmai.
aRCORSTAMCU.
Paekey.. . .
Ch. Thomas.
Hancock. . .
BaralU . . .
28 Ib. par tonne == i,35 p. loo
32 id. . . .=1,00
la id. . . .=o,Ti
i4Al5 id. . . .=0,63
Grande mine do Par.
Grande mine de Doleoalli.
Poigooih au-deuus de l'AdiL
Minerai tendre; étain fvo*.
careiaie A Garclaze, la teneur est bien plus faible; mais Fez-
traction du minerai est peu dispendieuse ; la plusgrande
partie tombe seule en hiver, des parois escarpées de
l'excavation , ou est produite par le lavage pourkaolin;
quelques veinules plus riches sont seules suivies dans
des travaux irréguliers à la poudre. Le grain de Tétain
y est gros ; la pureté du minerai dispense du grillage,
et assure un prix élevé au black tin ; le bocardage hy-
draulique, et avec de grosses grilles, revient à très-bon
marché,' je crois pouvoir évaluer les frais de prépara-
tion à :
fr.
Cassage au marteau i,35
Bocardage o,Ao
Lavage. i,a5
Frais par tonne mineraU • • 9,90
Rapportés a la tonne de black tin, ils s'élèvent au
moins à 725 fr.
Bifftim Works. Pour les sables des stream works , on n'a pas de cas-
sage; un bocardage partiel des galets seulement, par
suite peu de slimes ; pas de grillage. Les frais par tonne
de sable seront couverts par 0,10 p. 100 d' étain, au
prix de i',5o.
La possibilité d'exploiter des sables, d'une teneur
donnée, reposera donc presque entièrement sur la masse
OD MINERAI d'ÉTAIN DANS LE GORI^AIX. 9 53
de déblais à effectuer; récoulement ou l'épuisement
des eaux ; la préparation mécanique en sera facile re-
lativement à celle des autres gisements d'étain.
De même que dans toutes les usines métallurgiques, •n'7uiD dânr
il est impossible d'évaluer ici exactement la perte en *■ Pf*!»"**®»*
métal qui résulte du travail ; quelque bien faite que soit
la prise d'essai , elle n'offre jamais de garantie suffi-
sante; d'un autre cdté les échantillons d'essai, qui
m'ont été donnés, et que j'ai analysés comparativement
par voie humide , n'étaient pas assez nombreux pour
que je puisse en déduire d'une manière cei*taine, la
perte due au vanning. La difQculté de prise d'essai se
représente plus grande encore , quand on veut doser
l'étain des matières rejetées. Cependant le grand intérêt
qu'il y a à se rendre un compte , même grossièrement
approché de ces pertes, m*engage à donner, sous toutes
réserves, les nombres que j'ai obtenus pour l'atelier de
Par Gonsols.
1* D'après les analyses, les pertes au vanning à la
pelle seraient :
Ttatnr tu«lt P«n«
Poor It Best Wtrk. . . tenint 3oà2S p. loo. sa lo p. loo du B. Un eontann.
P»«r U ComnpD Work tanani 3à 8 p. lOO. 30 A 35 p. lOO ^
MoyeDot probable tar. . . 3,S p. lOO. 20 p. 100 —
n faut y joindre les 4986 p. 100 boni de la pesée.
Le registre d'essai indiquerait donc seulement les yS
p. 100 du black tin contenu; c'est-à-dire donnerait une
perte dea5 p. 100.
Le minerai de Par (supposé sec) rend à l'atelier 9,0
p. 100; la teneur à l'essai vanning étant 1,827; ^^
rendement dépasse l'essai de 10 p. 100 de celui-ci: la
perte rieUe $ur tétain contenu <eratn7,6o p. 100.
2* Les slimes rejetées des paddle trunks (Na et Qa),
forment le tiers des matières : leurteneur est 0,7p. 100.
a 54 PBtPARATION MfiCiinQOS
Les sables sortant de Tatelier destributors constituent
les deux autres tiers, et sont à o,4 P* ^oo,
VI ^ *(«"" ^'*^ i Perte totale 0,60 p. 100 sur un rendement
o,&x 9/3 M 0,9661 *^
. . ^ 1 w, , XI (obtenu a5 p. 100 perte»
de a p. 100 ; donnant sur le black tin ( ^ ^.. i CL^
'^ ' ( coQtenu 90 p. 100 perte.
viieor dei frait Aux doux points de vue , la perte serait à Par Consola
eipcmiréonii. ^.^jj^j^qj^ i/5 = aop, loodoTétain contenu.
Si on désigne par V la valeur de la tonne de black
tin obtenu \ par D la dépense totale en naétal perdu et
frais de préparation :
D=:o,a5V + 3a5fiP.
V «■ £ 60 =s 1.600 fk*. D «M 700 fr.
V ■- £ So «■ 9.00U fr. D sa Ss6 fr.
CemptraiMn
dat tablât
•t det bouet.
Gomparaiioo
det déMoiat
da la pré|»araUon
méeaniqaa
al
da la méullurgia
da réuin.
Si on se reporte à ce que j'ai indiqué sur les dépenses
de main d* œuvre avant grillage, et si on observe que h
perte en black tin se partage, comme cette main d*œu-
vre, presque égdement entre les slimes et les sables;
tandis que la masse des premières n*est que la moitié
de celle des dernières ; on voit qu'à poids égaux de ma-
tières, les slimes donnent sur cette partie de râtelier
une perte double et coûtent une main d'œuvre double.
A Tincroft où on ne traite pas les sables pour roughs,
il est probable, que sur un rendement de 1,60 p. leo,
les pertes atteignent 33 p. 1 00 du black tin vendu.
Ce n'est pas ici le lieu d'exposer la méthode suivie
dans le Comwall pour la métallurgie de l'étain ; mus il
est intéressant de comparer les dépenses faites sur l'a-
telier à celles de l'usine; dans la longue élaboration
que subit le minerai sortant pour arriver à l'état métal*
lique, on verra que le fondeur n'a que bien peu de
choses à faire pour complé^r le travail de la prépara-
tion.
ou MlNEBAl D'£TAI1I DANS LE CORNWAU. a55
Le black tin est vendu aux usines par contrats par-
ticuliers {private corUraci) ; vers 1897 ^^ essaya les
(tcfcecingj publics , comme pour le minerai de cuivre,
mais on ne tarda pas à y renoncer.
Les compagnies de mines conduisent leur minerai
en sacs à l'usine, soit en général par voitures, soit par
le chemin de fer ; lorsque le minerai est acheté par la
fonderie la plus rapprochée de la mine , le transport
reste entièrement à la charge de celle-ci ; dans tout
autre cas le fondeur rembourse l'excédant de dépense;
ce qu'on appelle extra carriage. A F usine, un essai défi*
nitif, en présence desdeux parties, permet de fixer le prix
d'achat qui se règle sur le prix actuel de l'étain métalli->
que, la teneur et laçualî^ë (1) du lot. Le fondeur retient
pour ses frais et bénéfices {relumingi charges ) 1 1/4
de métal sur 30 de minerai, soit 6aS5 d'étain sur une
tonne black tin; soit à la teneur moyenne 66,5, les
Vtnle
du black tin.
(1) A Par CoDsols, le minerai vendu du lo mani au 97 août
1867 a été :
Hft* A* 9* 10'^ l'^f ample, ieneor p. loo M,7f. Prii A I0:= 9.000 fr. la tonne.
4 4 0 14 9* aaople, — 67,50. Prix £»6 = 1.400 —
Voici, en outre, un tableau résultant d'eseais faits par
M, Johnson, et montrant combien les prix accordés par les fon-
deurs décroissent rapidement avec la teneur du minerai.
' TKMKVR EN ttkin,
MdMtlOB falM dtl t,U p, IM
pour frai» 4* f uIqo ,
{rêtnming chargti).
M,n p. 100
47.74 —
4|,75 —
S4,T4 —
13.75 —
PRIX DOMKlk
po«r
la loana da blaek Un.
£
42
t3
3T
II
Ift
•b.
a
14
10
10
0
d.
0
0
0
0
0
PRIX PATt
poar la toasa 4a ■4ial
(444iMUoa falia
dat nturning ohargn).
£
74
es
04
SI
40
sb. d.
10 0
19
13
10
0
0
0
0
0
Ces chiffres paraissent se rapporter à Tannée 1868, et à une
valeur moyenne de £ 78 lo sb. pour la tonne d'étain.
DépMM toute.
Frais et pertes
prabablcs.
a56 PKÊPARATION MÉCANIQUE
9,36 p. 000 du poids du black tin ; il retient en outre
3 Ibs. par cwt. , sous le titre de déchet (trox/ayê) 3/i i s =
9,68 p. 100, soit en tout 12,04 P* 100.
Les frais des opérations rapportés à la tonne de black
tin sont :
A l'usine inétaUorgiqDe :
A l'atelier de Par :
fr.
Maln-d'Aorre, <P,e54S à t fr. . . . i,M3
UDie. .jg^j^ 0»,OOOT. 0,017
Boeardage et lavage des scories. . 0,4i6
Dirers; oatUs, réparatioos 0.914
tr.
Utf^ST IM.IS
Boeardage 2\469
Grillage. . o*,T65
Matériaux et dirers. . . . u,ss
Frais spéciaux : de fonte. . . 2S,680
De préparation. . . MS,io
La perte à l'usine est également difficile à évaluer;
j'admettrai que la moyenne du black tin contient réel-
lement 73 00 p. lood'étain métallique, le rendement
étant 66,5 ; la perte est 6,5 laissé à Tétat de silicate
dans la scorie.
La comparaison descliiiïres précédents montre que la
dépense de main-d'œuvre est loo fois plus forte à la
préparation ; la consommation de combustible y est
triple rien que pour le bocardage , et à peu près égale
pour la moyenne des grillages faits sur les divers ate-
liers.
Quant aux pertes rapportées à la tonne de black tin,
elles sont :
Perte poori . 000 kil.
black tin
obtenu. oonienu.
klL fr.
Préparation s5o soo
Métallurgie .' . • 98 107
Totaux H^ 507
En prenant les prix moyens (de i855 ; voir plus loin)
OD mNBBAl D'ÉTAIN DANS LE GORNWALL. 9S7
de 1,700 fr. la tonne de black tin» et S^ooofr. la tonne
d'étain, on aura dépensé :
fr.
Frais de préparation et de fusion (nombres ronds) . 35o
Perte, 348 kîl. à i',7o 591,6
Total 9^1,6
pour produire 665 kilogr. à 3 fn, c'est-à-dire pour
i»99& fr. d'étain métallique ; soit une somme presque
égale à la moitié de la valeur du métal obtenu.
S II. Statistique (l).
M. de la Bêche donne un tableau complet de la pro-
duction d'étain métallique dans le Comwall, depuis
1 7&0 jusqu'à 1 838, et le prix du métal de 1 780 à 1 838 ;
j'en ai extrait les chiffres suivants correspondants à des
mazima et des minima, tant dans la production que
dans les prix ; je m'en suis tenu à une approximation
dans la réduction des mesures anglabes.
amnAbs.
T0NNB8 D'ATAIR.
PRIX PAR TOimi.
IT50
1751
8.179
2.400
3.400
3.330
8.400
2.400
2.100
4.000
3.800
5.180
fnact.
»
1.084
2.584
3.830
3.925 (iMmlliMn^)
2.825
1.835
3.050
1772
1780
1703
1801
1810
181T
1820
Depuis i853, M. Robert Hunt, dans ses statistiques
sur les produits minéraux de la Grande-Bretagne, a
(1) La plupart des renseignements consignés ici sont tirés,
pour les époques anciennes, de l^ouvrage de M. de la Bêche, et
depuis 1803, des Mining Records publiés tous les ans par
M. R. liunt, dans les Mémoire of ihe geologieal iurvey of
Great Britain^ et dont il a été donné, par les soins de M. De-
lesse, des extraits dans les Jnnaleê des minet.
Tout XIV, i858. 17
i
Varia tioos
dans les prix
du blaclL lin.
968 l>RÉ»AaàTION lft€âlnQOË
fourni cha<iue aAnée des renteigtieiiieiits fexaietB et dé-
taillés , d'où ressortent les nombres suivants.
•lotTM. j Rendement p. 100 à l'uflne.
"'^"•y^^MpTr tonne d'éUin
Importations :
Colonies hollandaises, Banca, etc.. .
Indes anglaises
Australie, Péroa, France, eio {
^^'^»*<>»»^'*«*ïMét"rïnter/.::
8.806'
5.768*
65,00
l.TOO^,00
2.449*
1.277*
1,078*
8.747*
5.047*
67,50
l.OOO'yOO
2.88T',50
2.251*
1.406*
660*
1.612*
1.8^*
280*
riftltt^
1.8f4*
200*
Pendant Vannée 18S7, Tétain s'était soutenu à un
prix très -élevé, et le black tin se vendait £ 80 =
3,000 fr. en septembre, lorsque la grande crise com-
merciale des États-Unis vint réagir sur les marchés
européens ; le black tin dès le mois de novembre tomba
à « 60 = 1 ,5oo fr., et en décembre les prix àe Tétùn
étaient :
Ëtain anglais a.875
— Banca. a.6oo
— Straits k •-••.• • 3«55o
Les grandes variations dans le prix du black tin sont
extrêmement nuisibles à la prospérité des mines; lors-
qu'il est élevé, l'activité augmente partout , et souvent
on entreprend avec une confiance imprudente des tra-
vaux, qui doivent être abandonnés à la prochaine baisse ;
or on sait quelle perte sèche résulte de l'interruption
dans l'exploitation d'une mine.
Elles sont au contraire mie des sources principales
du bénéfice des fondeurs , pour lesquels , conmie dans
toutes les industries lauiglaises, Tbabileté dans les opé-
Dtl MiNEftÂ! b'ttAM \SX)fy tË t^RNWALL. â^
ràlâoûd CbhiMïârelSileâ a tiëd coD^quenôe^ bien plttià Im-
portantes , que rictelligenCe dan^ la tondtûte de leut
usine. Il est facile de s'en convaincre en comparant le
prix moyen de la tonne de tnétal avec ôelui payé pout
1 ,000 kil. d'étain contenu et rendu par le minerai.
1855.
fr.
1856.
Dr.
5.3a5
a.6S6
Prix de la tonne de métal 3.ooo
Prix payé pour i.ooo kil. d^étàin.. .... aMg
Différence par tonne d'étain. ..;.... 53 1 639
Différence rapportée à la tonne black tin. 36535 Ati^^iO
Ceâ différences représentent les frais et les béiièficeà
élevés des fondeurs. Cet antagonisme d'intérêts entre
les usines et les mines est extrêmement fâcheux pour ces
dernières , et réagit sur le sort des ouvriers mineurs ,
dont on est parfois obligé de réduire les g^ges, d^à
faibles , sous peine de cesser entièrement les travaux.
Du reste, les grandes compagnies de mines d'en émeu-
vent et se préparent à la résistance ; dans l'hiver de
i858, les directeurs de Par Consols ont annoncé Tin-
tention de garder leur black tin en nftagasin jusqu'à ce
que le prix ait été relevé par les fondeurs, et au besoin
de le traiter eux-mêmes à l'usine (à fdomb) » qu'ils poft*-
sèdent à Par.
A un moment donné, les diverses mines sont loin
d'obtenir les mêmes prix ; de justes différences résul-
tent de la qualité des produits. J'ai déjà indiqué Tiû-
flueuce du wolfram', qui peut abaisser le prix de la
tonne de £ 90 à 3o =t= 5oo à jbo fr.
Les black tin très-purs dépassent notablement le
prix moyen : ainsi à Garclase, en 1857, on atteigtiait
£ 83 =2,075 fr.
Un Français , M. Duclos , a introduit, il y a quelles
années , dans le Gomwall , un procédé du purificatioti
qui consiste à laisser digérer dans l'acide chlorbydrique
Infloence
de la qualité.
ProdactioD
260 PEÉPAHATION MÉCANIQUE
le minerai préparé ; quoique cette méthode ait donné
de bons résultats , l'usage ne s'en est pas répandu.
Dans le tableau suivant, j'ai réuni les productions
enisM pour i856 des principales mines, en laissant de cité
^'mJnes'/^*^ cellesquiout vendu moins de 100 tonnes; jelesaipU*
*"aoïïîeîîe* ^^^ ^*°^ Tordro des sommes obtenues par la vente
dev disirieu. (gommes non reproduites ici) , et j'ai supprimé les frac-
tions de tonnes. On pourra juger de l'importance rela-
tive actuelle des districts stannifères, et on verra
combien l'ancienne source des richesses minérales du
Comwall, les stream works, semble aujourd'hui épuisée.
Diitriet de VOuest-
1. Bosoean 384
2. Balletwiddeo 368
3. Huel Owlei 232
4. Reeth CohmIs 364
5. Providenee MinM 243
6. Ding Dong 313
T. Hael Margarol «*» .„. , . «^ ,^«-
8. Levant. . 218 / * mine». . . . 3.3T8 unuM,
9. St. Itm ContoU 212
10. Boullack 149
11. Hael Kilty (Lelaot) 149
12. Hael Mary I3i
18. Weil Hael Providenoe 101
14. Carnyortb loj
Diêlrietdu Centré.
1. Doleoath 4tT
2. Oreai Wbeal Vor 425
3 Carnbrea 394
4. Pelberro MioM 363
s. Porkellii 336
6. Great Work . 188
T. Trampel Goiiioli laa . . .^
8. Hael Kluy (Su Agnes) 1T4 / '• "*"••' ' • *'^^ ^^'
9. Pednaodrea i4i
10. Tincron / . isi
u. Oreal Hael Pertona 127
12. Buel Trcmayne ne
18. Wendron Gontoli 130
14. St. Day United 140
A nporter. . . . 105 mfoat. . . . 7.64S lan"»-
ÙV IIJNEBAl D*ÉTA1N OANb L£ CORNWALL. 961
Bêport lOft minet. « . . iMi tonne*.
DitMii éê VEêU
1. Par CoBMlt 816 \
3« Drake WalU 313 I
S. Greai Pol|o«Ui 909 / IT mlnef. • . . 1.39» lonnoi.
4. BoMttBdIe
i. Greac Boa»
MlBOidlTenei,aaaonibredei8.Uplo|»artoiploitéMpoareoivre. M tonnai.
4 airtam works 10 lonnae.
Dcvonabira; 6 mioat. il? tonnea.
909 >
189 \
115 y
Total do minorai d'éUin «or lequel I'imp4c a été payé \ ^ ... (Min^â
an usa à la SUtmnùry Court: .V , . .] •^*' *^""*
Les mines d'étain produisent accessoirement de Ta- Anonic.
dde arsénieux.
L'arsenic brut recueilli dans les canaux des fumées
se vend £ s = So fr. la tonne ; rafliné il vaut £ 8 à 13 =
900 fr. à 3oo fr.
Un échantillon, pris à Saint-Day, m'adonne :
Acide arsénieux. 1)8,96
Oxyde d^étain i»Ao
Oxyde de fer. 9»S6
Antimoine. traces.
Soufre. o,4o
Acide sulfurique. 6,5o
Afsile et quartz. 7,90
Chaux 1,00
Chartwn 9,00
Eao. 11,00
En i856, les mines du Gomwall ont vendu 5 1 3% 760
d'arsenic brut au prix de 95,97bSoo.
Le port de lYoro en a embarquéj
eniS56. . . • 660 tonnes,
en i866. . . • 4o6 tonne».
S III. OmaTAnona tr coHCLvaifwt.
Pour tous les métaux , la préparation mécanique et
la métallurgie sont intimement liées Tune à l'autre; le»
exigences de l'usine font la loi sur l'atelier; nulle part
a6s PRfiPAEATlOM MÊGAVIQUB
ëûeê ne pèsent plus lourdement que sur Tétain ; si la
galène doit être amenée à une tmeur élevée , les fraûs
de préparation ne montent jamais aussi haut , et la va-
leur du métal perdu est bien moindre; dès quel-argent
vient accroître le prix du minerai , on abaisse le rende-
ment; pour le cuivre, dont le prix est à peu près égala
celui de Tétain , on sait fondre des produits très-impurs
et très-pauvres.
Les frais et pertes énormes, imposées aux dressiog
flqors à étain , dérivent de trois causes principales :
1* L'extrême difficulté d'obtenir de l'étain biei^ puf ^
s"" La sépar^^on générée ^ intérêts des min^ et
des usinai i
5" Et surtout la puissance de la tradition.
On ne saurait se dissimuler la, gravité de la. prçoûère
cause : abstraction faite des métaux nuisibles, cuivre,
plomb, zinc, tungstène et du soufre, de l'arsenic et
de r antimoine, le fer et la gangue sont diéjàdes obsta-
cles suffisants.
Quelque basse que Ton maintienne la température
pendant la réduction de l'oxyde d' étain , i} y a ten-
dance énergique du métal à s'unir au fer, réduit en
même temps \ la facilité avec laquelle se forment les
silicates fusibles d'étain et de fer, fait passer beaucoup
d'étain dans la scorie -, la réduction des métaux dans
c^e-ci exigerait yne température extrèmepoent i^levége,
et ne donnerait que ^e l'ét^Q ferreux, ou plutôt de la
fonte stannifère.
Faut-il en conclure que tout obangement dans la mé-
thode actuelle soit impraticable? Je ne le pense pas; je
crois, au contraire , qu'il y a lieu de tenter une réforme
radicale , portant à la f<Ha fur la préparation mécaniqve
et la métallurgie, c'est-à-dire de chercher à traîler
directemnt les minecais pauvres. Ainsi que je l'ai
DUJMINEEAI D'ÉTAIN DANS LE €X)RlfWALL. 263
montré , les pertes et les frais actuels , que je ne sup-
pose pas avoir exagérés, laissent une grande marge aux
tentatives, et tout en continuant à s'appuyer sur les
propriétés physiques , de fusion à basse température et
de grande densité de Tétain, ne pourrait-on pas, parmi
les propriétés chimiques, recourir à d'autres encore
qu'à la facile réduction de son oxyde? L'homme qui,
disposant de grandes richesses minérales, en laisse per-
dre à toujours une partie notable , est , s'il peut y re-
médier, réellement coupable envers la postérité.
A un point de vue moins élevé , il y a lieu de tenter
dès à présent une application des progrès de la chimie
moderne , et chances de gain.
C'est dire que , dans mon opinion , malgré les pro-
grès considérables faits depuis 3o ans dans la prépara-
tion mécanique, malgré ceux qui sont encore possibles,
le plus grand perfectionnement serait de la supprimer
presque entièrement , en cherchant à reporter sur l'u-
sine une partie des frais aujourd'hui accumulés sur
l'atelier. Jamais on n'y évitera la production d'une forte
proportion de slimes, et la ténuité excessive de ces ma-
tières s'opposera toujours à la diminution de la perte
par lavage.
A part ces observations, et considérant les conditions
actuelles faites à la préparation , on peut la regarder
comme bien conduite. Dans le bocardage , on ne peut
améliorer que des dispositions de détail. Quant aux
manipulations :
1» Le crop est bien traité, et l'introduction du round
buddle laisse peu à gagner ;
2° Pour les roughs l'emploi de bonnes soupapes est
extrêmement avantageux ; restreint jusqu'ici à quel-
ques mines , je le crois appelé à se généraliser.
Dans ces deux divisions du travail, comme dans
964 PBÉPARATION MÉCANIQUE '\
celles des slimes , il y aurait bien à se préoccuper da-
vantage de donner aux matières, avant de les livrer
aux appareils laveurs, une homogénéité parfaite ; od y
arriverait facilement en multipliant sur l'atelier de
petites roues à palettes, fonctionnant comme patouil-
lets ; dans le cas spécial de gros sables à débourber,
le frottement des grains les uns sur les autres, dëtar
obérait le limon adhérent. Une roue de cette espèce
serait très-bien placée à quelques mètres au-dessus
d'une soupape de roughs ;
3** Les slimes ont vu se diriger sur elles, depuis
quelques années, tous les efforts des plus intelUgents
captains. La grande frame Hancock est aujourd'hui
l'appareil de ce genre le plus perfectionné que possède
l'Angleterre; mais on n'a rien trouvé , pour les slimes,
d'équivalent au round^buddle pour les sables.
J*ai beaucoup insisté sur les classements de grosseur
que l'on cherche à faire* dans les diverses slimes.
Les principales passent à la box des roughs ; puis à
deux rangs de paddle trunks ; celles des petits pits sont
maintenues séparées, et dans le cas où , comme à Par
Consols , les pits sont réunis en une seule fosse un peu
allongée , on fait encore dans le dépôt trois divisions
traitées à part. Depuis plus de dix ans, l' Allemagne
emploie , au classement des schlamms fins , les caisses
pyramidales disposées en série , et connues sous le
nom de Spitx^Katten-Àpparat (i). Rien ne serait plus
facile que de les substituer aux petits slime pits d'abord :
l'expérience, dont le succès pour ces slimes grenues ine
parait assuré , guiderait dans les essais qu'on pourrut
(i) RiTot. Préparation mécanique des minerais de pliomh
dans le ober-Hars (jÉnnahê de$ mines^t. XIX, i85i).
DU MlNEHAl OÉXAlft DAN» U GORNWALL.
ft65
en faire pour les boues principales d'une plus grande
finesse.
Depuis peu d'années , les Allemands ont imaginé
pour le lavage des sclilamms des tables tournantes
qui donnent, parai t-il , de bons résultats. Je n'ai point
vu fonctionner ces appareils, et les renseignements
qui m*ont été fournis à cet égard , ne suffisent pas
pour que je puisse affirmer que l'importation de ces
tables, extrêmement ingénieuses dans leur disposition,
ait chance de réussite pour le traitement des slimes ,
eu égard à l'excessive finesse de ces matières.
i66 PEÉPARAnON MÉGANIQUB
NOTE
Sur les proeidis d'essai du minerai Séiain et T examen
des èchanUMons-
BMtiàu pelle La prise d'essai de 5o kil. est portée au laboratoire
'Trcmm-n T ^^ maître essayeur; ses aides brisent le tout beaucoup
plus fin , mêlent encore ce premier produit à la peUe
et en prennent une petite quantité, qu'ils pulvérisent et
passent au tamis de fil de fer. La poudre est desséchée
sur une pelle, au feu doux d'une grille à charbon.
L'essayeur la reçoit en cet état, et, selon le système
adopté pour le minerai sur la halde, en mesure ou
pèse environ 55 grammes,
oauif. Ses outils sont : une grande pelle légèrement con-
cave de o",4o vers la douille et de même longueur, le
manche fixé en dessous a i"',2o; une grande cuve à
peu près pleine d'eau ; un tas en bois debout placé à
côté et servant à poser la pelle , qui y est maintenue
par un crochet , sous lequel on enfonce son bord ex-
trême ; une masse* en fer à deux tètes pour le broyage
sur la pelle ; enfin un creuset.
La poudre est délayée sur la pelle , où on a puisé un
peu d'eau de la cuve; les mouvements de l'essayeur,
impossibles à décrire, se résument en deux actions
principales :
i"" Le débourbage par une agitation rapide, qui dé-
termine un mouvement de rotation du liquide ; on fait
écouler les eaux boueuses.
s"" L'enrichissement par de petites secousses de haut
en bas et d'avant en arrière, qui font monter les ma-
D0 MINERAI D'ÉTAW ùàMB U COBNWALL. 267
tières denses vers le bord droit de la pelle ; les sables
pauvres sont lavés à l'arrière du dépôt, le stérile est
entraîné vers le bord opposé et rejeté par une secousse.
Le minerai ainsi enrichi contient des crazes; l'es^
sayeur pose sa pelle sur le tas , et , prenant une des
tètes de sa masse de la main gauche et le manche de
la droite • il broie vigoureusement les sables.
n recommence ensuite le lavage, arrive aux tin
witts dont le grillage est plus ou moins long , suivant
la quantité de pyrite (i), et se fait dans un creuset de
terre de o",075 de diamètre, sur une grille de chauffage
ordinaire alimentée à la houille. Pour faire passer les
tin lyitls dans le erevset , on les fait bien sécher en
posant un instant la pelle sur le feu , et on les en fait
tomber avec une patte de lièvre.
Le minerai grillé est remis sur la pelle, lavé, broyé,
relavé, séché et pesé.
Voici maintenant comment on passe du résultat de
Vessai au çiilcul 4u bjack tin contenu dans un lot de
minerai :
1* Le minerai a été mesuré au sack (2) = 12 gal-
lons = SV»S080.
L'essayeur mesure la matière êèche et pulvérisée dans
un petit cylindre tenant 1/4 de noggin = :2 , 1 66 pouces
cubes = 39,353 cent, cubes; pour cela, il Ty verse une
première fois avec une pelle à rebords , vide le contenu
dans la pelle et le fait repasser une seconde fois dans
la petite mesure, qu*il arrase avec une sorte de truelle,
Calottl
du bUok tin
d'un lot
de nuinoral.
(1) fi Tincroft. le grillage dure i5 à ao minutes.
(9) te êoek est une mesure tout à fait locale; à Tincroft,
Cambres, etc., 11 est de la gallons; à Levant, i/i gallons; &
Wendron Coaaols, 11 gallons, etc. , etc. Partout on rapporte
ressai au 1/3 npggin ; seulement les tables calculées partent
d^une base différente.
a68 PRÉPABATION MÉCANIQUE
sans lui iihprimer de secousse. Le tassement des ma-
tières n'est le même que si l'on opère toujours avec des
précautions identiques. Le black tin obtenu est pesé
avec les poids de la livre froy (i), spéciaux pour les
essais, et l'on compte le nombre de grains et p^nny-
weights. L'essayeur a une table calculée en supposant
l'essai fait sur le 1/9 noggin; dans cette hypothèse, il
est admis ( à Tincroft ) que , pour g grains trouvés à
l'essai, il existe 1 cwt. 0 q. 0 Ib. de black tin dans 1 00 sacks
de minerai ; la suite de la table donne en quarters et
livres les quantités correspondantes à 8, 7, 6... 1 grain.
Il est inutile d'exposer ici la fin du calcul, mais je
ferai observer que le principe de cette évaluation con-
siste à admettre l'égalité des rapports.
i/fl noggin sable sec 9 grains.
100 sacks fjragments humides "* 1 cwt
Or, le calcul donne :
i/fl noggin i 9 grains
. ^* ' ^^ ' e* _ .- ^*
100 sacks 7.680 1 cwt 7.168'
U est naturel que le premier rapport soit plus faible
que le second , parce que la densité du minerai cassé
pour bocard est plus grande que celle du sable versé
dans la mesure.
L'expérience a conduit à adopter les chiffres de la
table, de façon qu'il soit tenu compte de l'eau du mi-
nerai sortant et qu'il y ait encore un boni pour l'admi-
nistration.
(0 Troj pcar les esMis, For, l'argent,
les plerret précieut es t
24 grains. . . . =i pennjweighi.
90pennxwelghti=i ounce= 4So grains
nouneea. . . . =liv.iroy=S760 grains
Avoirdopoids :
i6draehiiia=ioonee=: 4sy i/sfiifaui.
lAoooces =1 livre =7.00dgrsîliis.
38 livres =iqoarter.
i 19 livres = i hundred (ewt.).
30cwt. = 1 ion=».S4o livret.
Le grata esl le méroe poor les deui sortes de poids; lear relation est que
^.760 gralpiB font 1 livre iroy, et 7.000 grain* font 1 livre tvoirdapoida.
DU miIBBAX d'ÉTAUI DAMS U GOBNWALL. f 69
2* Le minerai a été pesé.
On opère sur s ounces avoirdupoids = 56*,6768 et
le black tin est pesé en poids troy. La table est calculée
d'après l'observation suivante :
Si s ounces donnent i grain black tiq, i tonne =
s.34olb. = s. 9^0 X 8 fois 2 ounces, c'est-à-dire
donnera : 17.930 grains; 17,990 gr. = 9 Ib. 8 ounces ,
i5 drachms, 10 grains et 5/32.
La table est continuée depuis 1 grain dans l'essai ,
correspondant à 2 Ib. 8 ounces par tonne de minerai ,
jusqu'à s 5 penny weights, correspondant à i3 cwt. 2 q.
94 Ib. par tonne de minerai.
Ici la déduction , relative à Teau et au boni , a été
faite sur la pesée même du minerai.
J'ai cru devoir entrer dans ces détails, parce que
c'est ainsi que pratiquent les essayeurs du Cornwall
pour tous les minerais d'étain qui leur sont adressés ;
et aussi pour montrer combien, avec les déplorables
poids et mesures encore en usage en Angleterre, on
arrive à introduire de complications, presque mysté-
rieuses , là où une simple règle de trois pourrait suffire.
L'essai par voie sèche du black tin pour étain (wbile Bstai du bbck tin
tin) est calqué sur les opérations métallurgiques (i). ^^^^
On emploie des creusets de plombagine de 0^,076
de diamètre et o'",ioi de hauteur; on peut en mettre
deux à la fois dans un petit four à vent dont les di-
mensions principales sont : 10" = 0,9 54 de largeur,
7'' = 0,178 de l'avant à la cheminée; i5" = o,38i de
(1) On remarquera que les prooédés dressai du Cornwall
pour le black tiii, Tétain, le cuivre, très-défectueux sous le
rapport docimastique, sont excellents au point de vue pratique ;
car leurs résultats sont entièrement comparables à ceux du
travail en grand, qu'ils imitent le plus possible.
• ^0 PflÉHttATlON MËâAMiOM
profondeur jusqu'à la grille; àei^tioti dû tlltlipSJIt, lo^'
sur 5" =s 0,076.
On pèse ao pennyweights ±=r 1 outice troy ±i± SiSogiS
de black tin ; on y mêle 5 penny weights = 7k,77« tfan-
thracite pulvérisée ; on y ajoute parfois 6 grammes de
borax ou un peu de spath fluor.
Les creusets sont posés sur le feu de coke bien
allumé; la fusion dure ao à 96 minutes; on Tcrae le
métal dans un moule en fonte; les scories^ très-cbargées
de grenailles, sont mises à part et réunies à tout ce q«e
l'on peut détacher du creuset; elles sont puWéridées et
passées dans une écuelle de fer-blanc percée en 6co-
moire , qui retient les plus grosses grenailles aplaties
par la pulvérisation. Ce qui traverse est lavé sur la
pelle. On pèse ensemble les trois parties : lingot et
grenailles grosses et fines.
La qualité du métal se juge par une opération sup-
plémentaire; Tétain est fondu dans une poche en fer,
et on le coule dans un moule en marbre; les crasses
de ce raffinage restent adhérentes à la poche , dont on
les détache par une secousse avant leur refroidisse
ment. Je n'insisterai pas ici sur l'aspect que doit pré-
senter un bon lingot d'étain.
Examen Le captain sur son atelier se livre presque à chaque
***deî«*î*Hcr"* instant à l'examen des boues et sables en cours de
de Par Gonsoii. traitement; la pelle est son seul instrument, et 00
peut dire qu'il lui suffit, grâce à l'habileté pratique ex-
traordinaire que donne l'expérience du vanning.
J'avais recueilli sur le dressing de Par Consols une
soixantaine d'échantillons choisis dans les phases les
plus importantes de la préparation , et j'ai eu dans le
cours de ce travail à indiquer la teneur en oxyde
d'étain et le degré de finesse et de classement de la
plupart d'entre eux. Je n'y reviendrai ici que pour
DtJ UmSJd D*ÉÎÀ1N DANS tB GOEMWAU. S^t
préciser ce qa'on doit entendre par les qualifioationé
de gros, moyens, fins, appliquées ci-dessus, soit aux
sables, soit aux boues; au moins en ce qui concerne
les principaux ateliers (Par, Polgooth, Tincroft, Wheal-
Vor, etc.), où Tétain est disséminé dans sa gangue^
J'ai cru devoir y ajouter une table des densités des
sables, et exposer sommairement le procédé d'analyse
qui, après de nombreux essais, m'a paru le seul exact
pour le dosage de Tétain.
L'examen de l'état physique des matières est de beau* . bmb«o
coup le plus important, on ne peut le fau« attentivement
qu'au microscope ; pour la plupart des échantillons^ on
doit employer le grossissement de is5 diamètres.
La mesure des grains s'obtient , soit en posant une
petite quantité de matière sur une plaque de verre où
est gravé un millimètre divisé en loo parties égales,
soit, bien plus facilement, en introduisant dans l'ocu-
laire du microscope un verre divisé, dont on compare
une fois pour toutes les divisions avec celle du milli-
mètre ; de cette manière la poussière peut être étendue
sur tout le support. Avec un peu d'usage , la chambre
claire rend de bons services ; il est facile de mesurer à
loisir les dessins obtenus. Les gros sables de Par, ceux
qu'on retire à la box F des roughs, n'ont pas plus de
1 millimètre de diamètre; la grande majeure partie
des sUmes principales K est réduite en poudre impal-
pable, c'est-à-dire de dimensions inappréciables au
grossissement de 126 diamètres; beaucoup de parti-
cules y ont mmns de o""',oi de diamètre. En comparant
ces termes extrêmes , on voit que le rapport de leurs
volumes est i.ooo.ooo.
L'étain du erof atteint (1) so, 3o, 4o, 5o pour les
(1) Les dimensions sul vantes sont exprimées en centièmes
de mUlliiiètfe.
37^ PftÉPARATION MÉCANIQUE
plus gros grains ; celui des top skimmings des ca?aiie
dépasse guère 4» 5* 7f lo.
Dans les slimes, les grains distineis ont 9, 3.
Dans les matières bien classées , la gangue est nota-
blement plus grosse que Tétain ; il sera facile de s'en
convaincre par la fig. 5 (PI. IV), où j'ai représenté
quelques grains des principaux minéraux pour chacune
des divisions de la cuve C. Si l'espace m'eût permis
de donner de la même manière un croquis des autres
échantillons, la plupart des points délicats, sur lesqueb
j'ai appuyé en traitant du travail des appareils, devien-
draient évidents.
L'effet des paddle trunks L est un des plus remar-
quables à examiner. En tête , avec une petite quantité
de poudre, sont concentrés des grains de lo, ao,
a5 ; la majorité est de 4» 5 , 6, 7 ; en queue, au con-
traire, on trouve quelques grains de 10, ao, répandus
dans la masse ténue de a , 1 et au-dessous. Ainsi s'ex-
plique que Ton rejette immédiatement cette partie,
malgré sa teneur encore notable.
Voici encore quelques dimensions relatives aux di-
visions d'un cûsson B' du Common-Work.
TAte l*^° 3,4,7, lo. Moyennes
iei«. . . -J Gangue fine jusqu'à 10. — 6.
MUieu. I '^° (coiuine en tète) — i
') Gangue égale , peu de fin. . . . ioài5.
niiAiiA. ) Beaucoup de gros, so» «6, So.
Queue.. • j Et de tPèa-fin «,3.
L'état de finesse des matières dans le cas où, comnie
à Par, la gangue contient une notable proportion de
chlorite, est assez lié à l'intensité de leur couleur; li^
chlorite, moins dure que le quartz, entre en proportion
un peu plus forte dans les slimes que dans les sables ;
mais la teinte plus prononcée des premières doit sur^-
ou miflBAI D'ÉTAIN OAIIS tE GORNWAIL. 97$
tout être attribuée au jeu de la lumière sur une pous-
flière fine.
Les produits en s'enrichissant prennent une colora-
tion jaune brun , tant par la pyrite que par l'oxyde
d*étain«
Uétain, vu au microscope par transparence, avant
grillage, est souvent jaune miel , verdâtre et générale-
ment rougeàtre. Après grillage, la surface est brune et
cesse d'être unie; beaucoup de petites rugosités pa-
russent tenir à l'altération que j'ai signalée en parlant
de l'action des sulfureç.
Le black tin lavé est brillant , mais par transparence
beaucoup de grains paraissent avoir bruni.
Un autre caractère , auquel on peut affirmer qu'une
dime est réellement très-fine, est sa solidification lors-
qu'on la fait dessécher. Les slimes principales, les
queues de paddle trunks, se prennent en masses d'une
dureté réellement étonnante, eu égard à la nature pier-
reuse des éléments.
Les minerais cassés pour le becard et humides pèsent nwitéi,
de 9 à 10 tonnes les loo sacks, soit 1.670 à i«86o kil.
le mètre cube; à Par» c'est le plus faible de ces deux
poids.
Les produits de la préparation doivent être bien
desséchés, pour que la pesée ût une base fixe; une
cause de variation importante est le tassement. Je me
sois contenté de verser les matières sèches dans le
vase jaugé et taré, qui servait à lés mesurer et à les
peser; l'excédant était arasé sans secousses; le tane"
mêtU naturel^ qui résulte de cette manière d'opérer, est
alors un caractère de l'état de finesse et de classement
des produits.
Après la pesée du sable sec, je versais de Teau, de
manière aie mouiller complètement, et laissais l'eau
Toux XIV, i858. iS
à
8^4 PAÊPAtUTtoN MÉGAttiQOe
remplir le vase, lorsque les matières boueuses &*y
âl)àisdàî6fit.
Ce tassement sous l'influence de l'eau était surtout
c^ynsid^râîblè pour lés matières iiîiés et mal classées.
La difTérènce, entre la densité liûmide ainsi déter-
minée « et la densité sèche, représente le cube dii iide
laissé entre les grains de matières sèches.
OUfilMB SUE L'ATBLin.
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47
43
48
44
DU miIBBAl to^tTAlH DANS LE GOIUVWàU. %ji
L^iûterprétation dd. ces nombres est facile : on y
reconnaît rinfluence de la densité ae Tétain dans les
produits riches, de la grosseur du grain prédominant et
du mélange boue et sable; on les trouvera toujours
d'accord aans leur signification avec les propriétés
constatées pratiquement ou au microscope.
Je rappellerai qu'on ne doit pas confondre les poids
inscrits dans la colonne 3 avec les densités des sables
pris et mesurés humides; ces dernières seraient beau^
coup plus élevées: ainsi pour N^, au lieu de laS, on
aurait 178.
Le procédé indiqué par H. Rivot pour l'analyse des luiyM
minerais d'étain, et qui est fondé sur la réduction par ^" ^*
l'hydrogène « est le seul qui m'ait donné de bons ré«
soltats*
Ce n'est pas que , pour la plupart des échantillons
ci-dessus indiqués , une exactitude rigoureuse dans le
dosage de Tétain fût utile , car l'approximation à l'ana-
lyse n'a pas besoin de dépasser celle à la prise d'essai ;
mais, lorsqu'il s'agit d'un métal comme l'étain, tttr
procédé de dosage vicieux l'est radicalement : il n'y a
phis de petites erreurs.
L'application de la méthode de M. Rivot, si simple
pour un minerai riche, devient délicate et pénible dès
que la teneur s'abais|e à 4 ou 5 p. 100.
Pour pouvoir ' garfntir le dosage de l'étain, il est
nécessaire d'arriver à peser 5o à 60 centigrammes de
matières (SnO*); c'est-à-dire que pour des sables ou
boues, dont on suppose la teneur inférieure à 1 p. 100,
on ne peut opérer sur moins de 5o grammes.
Voici la série sommaire des opérations :
Dessiccation.au bain de sable vers 100*;
Pesée ; porphyrisation très-soignée ; attaque à l'eau
régale pour enlever les pyrites; la chlorite se trouve
^76 PAÉPAEATIOlf MÉGAMIQUB OU IIUIKAAI D*&TAIII.
partiellement attaquée A Teaa régale est peu étendue;
la silice passée dans la liqueur rend la filtration longoe;
il vaut mieux prendre Teau régale très-faible et sortoat
peu chauffer. La partie inatlaquée, étain et gangue, est
filtrée, calcinée, pesée, réduite par Thydrogène dans
des nacelles, placées dans un tube de porcelaine chauffé
au rouge; pesée à nouveau, ce qui donne Toxygène
enlevé. La matière réduite est xlésagglomérée 8*fl j a
lieu , attaquée à froid par Facide hydrochloriqae con-
centré additionné de quelques gouttes d*adde nitrique;
la liqueur est étendue, filtrée, on y précipite très-bieD
Tétain à Tétat de sulfure )>ar un courant prolongé
d'hydrogène sulfuré. Le sulfure filtré, desséché len«
tement, séparé le plus possible du filtre , qui est grillé
à part, est ramené à Tétat de SnO* sous la moufle.
L'analyse complète du black tin prêt pour la vente
m'a donné les nombres suivants :
oxyde d'étaln. . . 9..oo|Étain oxydé. ...• 93.66
Oxyde de fer f?"^^^°*- • • '*^\
"^ llfbre «,66
QttDgue pierreuse. 1,66 j"^®* *•
.Eau* • • a,oo .••.••••••.. s,oo
Étain métallique. 7S|Sit
d£PBN8S DBS DfiTB«80IB8 INCURÉS, BTC. 177
as
NOTE
9UR LA DÉPBII8B 0£S DliVERSOIRS SANS GORTRACTIOll UTÉBÀLB
ET IffCLIRés VERS L'AMORT.
Par M. E. GLARIKVAL, capitaine d'arUllerle, profeaftarda mécanique
à PÊcote d'applieation de l'artillerie et do génie.
J'ai prouvé, dans une note insérée dans le douzième SîTia fîîîîoie
volume de la 5* série des Annales de$ mines (page 517), proposée
, , , ^^ '" précédemment.
que la formule :
OÙ I représente la largeur du déversoir,
ft, l'épaisseur de la veine liquide au-dessus* du bar-
rage même,
et H, la différence de niveau entre la crête du barrage
et le point le plus élevé du remous,
donne , avec une approximation suffisante dans la pra-
tique , la dépense des déversoirs verticaux à arête sail-
lante, alimentés par des canaux de même largeur.
Avant d'examiner un autre cas, je ferai observer que
j'ai laissé la formule proposée sous la forme (1), parce
que mon but était de montrer la valeur particulière
que j'attribuais au coefficient de correction. Il est clûr
que, dans la pratique, il vaut mieux supprimer les
facteurs communs qm l'embarrassent et lui donner la
forme ^__
que je lui supposerai désormais.
TOHR XIV, t866. 19
KiâoiMi
d'tto
nouTaau om,
Celui
dei déversoiri
Bans eoDtraoUon
latérale
et Inclinéi
▼an TamoDi.
Expérienoei
de M. le général
Morin
lur
cet déTenoiri.
Les déversoirs qui alimentent certaines roues hy«
drauiiques (roues de côté) ont généralement une lar--
geur égale à celle du canal alimentaire ; mais, au lieu
d'être verticaux , ils sont inclinés vers Tamout
Longtemps^ faute d'expériences , on a calculé leur
dépense à Taide de la formule de Dubuat, en adop-
tant les mêmes coefficients que dans le cas des bar-
rages verticaux; mais, en i844v M. le général Honna
conclu, d'expérience faites à la poudrerie du Boucbet,
que ces déversoirs fournissaient beaucoup plus dVav
qu'on ne le croyait communément, et que les coeffi-
cients à adopter étaient donnés par le tableau suivant :
coirFiciBsrra
Gorrr ICI BUTS
Charges B.
iDdiqoéi
pir M. MorlB.
•■iployét •
poar Im barragei
TtrtlMttZ.
m.
0,01
0,964
0,449
0,05
0,813
9,442
0,06
0,355
0,437
0,07
0,890
0,438
0,08
0,418
0,434
0,00
0,487
0.434
0,10
0,448
0,434
0,12
0,480
0,434
0.14
0,467
0,434
0,10
0,472
0,484
O.IS
0,477
0,433
0,20
0,482
0^433
On voit que d'après ces nombres les barrages incli^
nés paraissent fournir une dépense plus faible que les
barrages verticaux tant que les charges sont faibles;
mais dès que les charges atteignent les dimensions
qu'elles ont véritablement dans la pratique , la dépense
devient, au contraire , beaucoup plus grande.
M. le général Morin fait connaître, du reste, dans le
second volume de son Coure de mécanique , les circon-
stances qui l'ont empêché d'apporter dans ces expé-
riences toute l'exactitude désirable; il déclare ne
aANS gouthaction latArau.
•79
CDtifiidérer ces nombres que conme BUsœptibleB de
donnât- une upproximatiod de 1/20. *
M. le capitaine d'artillerie BoHeau a éttidié la que»- Bipérieneet
ilon \ il a établi, à eët eifti« un barrage Incliné à 8/i , et **• Vo'iimu*!**"*
large de o"*396.
Le tableau suivant indique lee résultats qu'il a
obtenus.
0,0697
0,109
0»U8
0,137
0,UO
f #èliMtr h.
0,0058
0,0918
0,108
9,1 i 5
0,18^
nàfintt
•x^liieitèlè
•0 lltrti.
^8,80
ST,68
73,V1
f3,0é
82,98
iU8,8i
iiotrrtaiii<Ti
•Bd'daltpoor
U formule
«« pnbiiit,
0,40
0,41
0,41
1*2
S
bbtrrfciEi<Tf
propoiéA
par
Il Morhi.
0,39
0,48
0,40
0«48
0,47
mat
eofcrftcKNTi
•(lupt4«
•ètr
let MrraiM
0,435
0,484
0,434
0,4d4
o,4;14
En comparant les nombtes de la quatrième et de la Diicaioion
sixième colonne , H. Boileau conclut qUe : u le dlspo- oea expériences,
sitif étudié diminue la dépense dans le rapport de
1000 à 975. n
L' examen de la quatrième et de la cinquième colonne
montre une assez grande diiîérence difficile à expliquer,
d'autant plus que la méthode adoptée par M. Boiteau
pour mesurer H devait le mener, toutes choses égales
d'ailleurs, à des ooeflicients plus forts que ceux de
M. Morin.
La largeur différente des barrages n'a pu avoir
qu'une influence très-faible ; quant à la hauteur, elle
n'est pas mentionnée dans l'ouvrage de M. Morin ; par
suite il devient impossible de tirer aucune conclusion
bien certaine.
Si l'on examine, toutefois,- les eolovme^ 4 ^t 6, on
voit que les charges augmentant , les coefficients des
deux expérimentateurs augmentent aussi, et assez rapi-
U&O DÉPENSE DES DÉVERSOIBS INCLINÉS
dément; oa doit en conclure que si M. Boileau avait
fait des expériences plus étendues, et que s'il avait
étudié les charges de o,ao et o»s5« il serait arrivé à
admettre, comme M. le général Morin, que a le dispo-
sitif étudié diminue la dépense pour de faùbles charges,
mais l'augmente pour les fortes» « et il n'y aurait eu de
divergence entre les deux expérimentateurs que pour
la charge à partir de laquelle a lieu l'augmentation.
Les lois à déduire étant donc au fond les mêmes , il
parait assez naturel d'admettre que l'on sera dans le
vrai en prenant un résultat moyen entre ceux de ces
deux savants officiers, en se rapprochant, toutefois,
beaucoup des nombres obtenus par M. Boileau, qui a
été placé dans d'heureuses conditions d'observation,
tandis que le général Morin annonce qu'il doute lui-
même de ceux qu'il a obtenus.
Ce que nous contestons seulement à H. Boileau, c'est
l'énoncé de la loi qu'il a voulu établir; nous sommes
pleins de confiance dans les chiflres qu'il a insérés dans
les tableaux, mais nous croyons qu'il a commis une
erreur grave en généralisant un résultat tout à fait par-
ticulier aux faibles charges qu'il a observées.
Application Gela posé , voici ce que nous a donné la formule
de la formole
proposée.
^-'*«\/S
h
qui restait fixé
contre le barrage.
Ht ut
3o,iliS au Ifeu de 98,80
60,86 au lieu de 67.68
77,6a au lieu de 73,06
85,43 au lieu de. 83,96
io5»i7 au lieu de. • • • • , 103,81
SANS CONTRACTION LATtBALE. s8l
Les rapports des dépenses théoriques aux dépenses
expérimentales sont donc :
i,o5 i|05 1,06 1,02 1,02
en moyenne i,o4; c'est-à-dire que : «la formule four-
nit une dépense toujours un peu plus grande que la
dépense accusée par les expériences de M. Boileau. 0
Les dépenses théoriques que nous déduisons de notre condation 1
formule seraient reproduites par celle de Dubuat, en prJ|!L/èedôano
affectant cette dernière des coefficients suivants : }* dépense
dee berraget
i" expérience. 0,409 • *"******•
2* expérience o,43o
3' expérience. o,&3&
&* expérience. o,&28
5* expérience o,&aS
dont la moyenne o,4s6* On voit que ces coefficients
sont toujours plus faibles que ceux de H. Morin , et
plus forts que ceux de H. Boileau ; nous croyons donc
que Ton peut admettre, pour cette double raison , que
la formule proposée est parfaitement applicable dans le
cas de barrages sans contraction latérale et inclinés
vers Tamont; il suffirait, en tout cas, de TafTecter du
coefficient 0,961 pour lui faire reproduire les nombres
obtenus par H. Boileau ; mais , aimant mieux qu'elle
donne des résultats compris entre ceux des deux
expérimentateurs, nous proposons de l'adopter sans
correction.
aSs VIflÀU d'eàU FBMMnOlIBifi
f ' r. ■ ■ '■ ' ..1 ,'tj g. iii ijc
NOTE
SyR ÇN NIVEAU D*EAU perfegtionhé.
P«r M. OAdAND, conitracteiir de r«pparçil (t).
(i'appareil de sûreté appelé nit>$au Seau exigé par les
règlements sur tous les appareils à vapeur, est ordioai-
rement composé de deux communications , l'une supé-
rieure, l'autre inférieure, garnies chacune d'un robinet,
et réunies yerticalement par un tubç ea verçe dans le-
quel s'indique le niveau de l'eau.
Pour que le tube , dans sa réunion avec ohacune des
tubulures I ne présente pas de fuites, il est ordinaire-
ment relié à chaque communication au mo^en d'un
stufSng-box, fermeture convenablement^ hermétique
lorsqu'on a opéré avec soin.
Mais pour remplacer un tube cassé, il faut d'abord re-
tirer les morceaux, lesquels, surtout quand le tube a été
quelque temps en service , adhèrent fortement aux gar-
* niturès auxquelles ils sont presque soudés par le tartre ;
il faut dévisser les presse-étoupes, retirer les bagues
et nettoyer les boîtes à étoupe, peser le nouveau tube,
et refaire les garqitures d' étoupe.
Toutes ces opérations demandent beaucoup de temps,
et ordinairement le chauffeur remet au moment où il
pourra disposer de ce temps pour remplacer le tube.
Dans les locomotives , si un tube casse en route , le
mécanicien est forcé , pour le remplacer, d'attendre la
rentrée de sa machine au dépôt.
(i) Insertion faite sur l*avis de la commission centrale des
machines à vapeur. C.
POm U8 OBAUOItoBS A TAPIVft. tSS
n est vrai que souvent , et dans les locomotives sur-
tout, il existe trois petits robinets de jauge; mais
ces robinets , destinés à vérifier la marche du niveau
d*eau, ne peuvent le remplacer. Le mécanicien peut
oublier de les ouvrir, ou avoir trop de confiance dans
son appréciation du temps écoulé et de la vapeur con-
sommée depuis qu'il les a ouverts pour la dernière fois.
Le tube en verre , lui , se présente à la vue du mécani-
cien et malgré lui.
L'absence du niveau d'eau a dû occasionner une
grande partie des accidents résultant de l'abaissement
de l'eau dans les générateurs. Cette absence est le plus
souvent cause qu'un mécanicien brûle ses tubes.
Le niveau d'eau que je propose n'a pas ces inconvé-
nients , attendu que le tube en verre peut se remplacer
en moins d'une minute, comme on peut s'en rendre
compte en examinant le dessin et en opérant sur le
niveau donné comme modèle.
Les flg. 11, ifi, i3, PI. I, représentent un niveau
d'eau complet, dans le genre de ceux employés sur les
locomotives, mais sur lequel on a supprimé les stufling-
box qui relient les extrémités du tube , en les rempla-
çant par une disposition nouvelle , ^qui fait l'objet d'un
brevet.
Dans la communication inférieure est un petit ma-
melon m {fig. 1 1) destiné à entrer dans le trou du tube ;
autour de ce mamelon on a pratiqué un évidement
annulaire ab pour laisser entrer le tube et le poser sur
une ou plusieurs rondelles en caoutchouc c, — Un trouO
est percé dans la patte FG de la communication supé-
rieure, kï est un raccord auquel on a ménagé également
deux petits mamelons m', m", dont l'un m" entre dans
le trou du tube, et l'autre m! entre dans le trou de la
communication. Autour de chacun de ces mamelons,
• '
S84 NIVEAU D*£AU PERFECTlOmiÉ.
on a placé une rondelle en caoutchouc, v est une vis de
pression ; t esi un talon de serrage.
Pour remplacer un tube , on retire la vis V et le rac-
cord U muni de ses rondelles en caoutchouc; puis on
passe le tube par le trou O, jusqu'à ce qu'il pose sur la
rondelle en caoutchouc placée dans le fond de l'évide-
ment ab de la communication inférieure. On replace
ensuite le raccord M, puis on remet la vis , qui presse
les rondelles en caoutchouc sur les extrémités du tube
et contre la face rs de la communication supérieure, au
moyen du talon t.
Lorsqu'un tube se brise, comme il est posé librement
dans l'évidement ab et dans le trou O, les morceaux se
retirent facilement à la main , et les rondelles en caout-
chouc, qui ne sont soumises à aucun mouvement ni à
aucun frottement, restent en place pour resservir avec
le nouveau tube.
Cette disposition peut donc s'appliquer aux niveaux
dits à çlarineUes i auxquels on remplacerait seulement
les communications. Les fig. 1 1 , i » et 1 3 représentent
un niveau à clarinette, muni de ses trois robinets de
jauge, et auquel on a posé deux communications de
mon système.
APPAREIL APPUQUÉ SUR LE CHEMIN DE P£R DE L'eST. 285
NOTE
SUR U!f APPAREIL APPLIQUÉ 8CR LB GBBMIir DR FER DE L*E8Ty
A LA DESCENTE DES ROUES DES LOCOMOTIVES DU STSTÈME
ENGERTH.
Par M. TUILLEMIN , ingéolear aux ebaminf de fer de !'£•(.
L'appareil à descendre les roues, représenté par la
PI. I, flg. 7, 8 et 9, a été établi sur le chemin de fer de
l'Est, surtout pour l'entretien des puissantes machines du
système Engerth , dans lesquelles le tender est intime-
ment lié à la machine. Pour changer un coussinet d'es-
sieu ou une paire de roues en se servant de grues ordi-
naires , on serait obligé de découpler le tender et la
machine, tandis qu'avec l'appareil on enlève facile-
ment et en très-peu de temps une paire de roues quel-
conque, sans démonter d'autres pièces. On écono-
mise ainsi du temps et des frais journaliers assez
importants.
L'appareil se compose d'une presse hydraulique
dont le piston a une course de i"',5o; elle est installée
sur un chariot roulant dans une fosse, sur laquelle vien-
nent se placer les machines dont on veut enlever les
roues. Des traverses AA portent les rails sur lesquels
passe la machine. On amène les roues à enlever sur le
milieu des traverses , et Ton cale la machine. La pompe
d'injection BB, manœuvrée par deux hommes, aspire
l'eau de la bftche GG , et la foule dans le grand corps
de pompe ou presse hydraulique DD. Le grand pis-
ton EE monte et vient saisir l'essieu. En quelques
986 APPABEIt APPUQUÉ SUR U GHBMm DE FEB DE L'eST.
coups de piston , on le soulève pour pouvoir dégager
les traverses* on fait glisser à bras celle du bout de la
fosse y r autre tourne sur le support pivotant FF (/l 9 . 7 et 9) .
Au moyen du robinet aa {fig. 7), on laisse «échapper
Teau qui retourne dans la bâche d'aspiration ; les roues
descendent avec une vitesse qu*on règle très*facile-
ment par l'ouverture plus ou moins grande du robinet;
on arrête la descente lorsqu'on juge que les roues pour-
ront passer sous la machine, puis les hommes poussent
le chariot portant l'appareil et les roues jusqu'à l'autre
extrémité de la fosse , où sont établies deux traverses
avec des rails comme les premières.
On pompe alors de nouveau pour élever lès roues
au-dessus des traverses , on ramène celles-ci à leur po-
sition primitive; puis en laissant échapper l'eau du
grand corps de pompe , les roues descendent sur les
rails et on les fait rouler sur la voie où le besoin l'exige*
La même opération se répète pour remettre les roues
sous la machine.
Le temps nécessaire pour descendre une paire de roues
et la remettre sur la voie de dégagement est de 1 7 mi-
nutes. Deux hommes de peine et le monteur suffisent
pour la manœuvre.
L'appareil complet , comprenant le chariot, le grand
corps de pompe , son piston , la pompe d'injection et
les accessoires , a coûté a.Soo francs dans les ateliers
de la compagnie. La dépense de la fosse en maçon-
nerie varie suivant la nature du sol A Nancy, dans un
sol assez bon, il est entré dans la fosse :
Bel. e.
BétoiL • • • 9,290
Maçonnerie de moellons. • 66,636
Jd. de pierre de taille. • . • • i,5ia
AmMàXlOn DES MACHINES iOCOMOBlUS. 987
NOTE
fUl LIS MACBIHIS IiOCOVOBI|iB8 lllPU)TiSS AU GHSHIN DB WMk
DE L*£8T.
Par M. YUILLEMIN, Ingéoleiir tas ehemlni d« fer de t'Est.
L'expression de loeomobile est employée ici faute
d*àntre plus convenable , et parce que ces machines
n'ont pas de roues. Le service auquel elles sont appli-
quées n'exigeant pas de déplacement fréquent , on a
jugé inutile l'adjonction du train et des roues « qui, en
outre 9 auraient élevé beaucoup trop Taxe du volant
pour le but qu'on se proposait.
Ces machines sont de trois espèces :
1* Celles employées à la manœuvre des grandes pla-
ques tournantes de ii"',6o;
9* Celles qui font mouvoir des pompes ou autres
appareils , au moyen de poulies et de courroies ;
5* Celles qui, portant des pompes, sont employées à
l'alimentation de réservoirs à eau, d'une manière tem-
poraire ou permanente.
La seule différence qui les distingue, c'est que l'arbre
do volant est séparé ou attenant à la machine, et qu'il
porte un engrenage, une poulie ou des excentriques.
Dimentionê prineipalei» •
■Al.
Longueur totale de la chaudière. ... i,ô5o
Diamètre extérieur 0,600 ^
Nombres ds tubes en laiton 3o
Loogoeur des tubes 0,760
Diamètre intérieur o,o4A
Diamètre extérieur 0,0/119
Longueur du fbyer oMo
Largeur du foyer o,&6o
Hauteur du foyer 0,600
988 APPUGATION DES MACHINES LOGOMOBILES.
Surface de obauflé do foyer i ,000
Surface de chauffe des tubes. ••••.. 3, 108
Surface de chauffe totale A, 108
Timbre de la chaudière et du cylindre* 6 atmosphères.
Diamètre du cylindre à vapeur. • • • • 0,190
Course du piston o,5oo
Longueur de la bielle »
Vitesse normale de la machine 100 tours par minute.
La PI. VI représente une machine portant deux
pompes à plongeurs pour l'alimentation d'un réser-
voir d'eau. Les pompes sont mues par des excentriques
montés sur Tarbre du volant. On s'en sert pour rem-
placer les machines fixes établies sur la ligne lorsque,
pour une raison quelconque, elles ne peuvent fonc-
tionner. Dans diverses localités, elles ont été appliquées
à un service permanent , afin d'éviter les lenteurs et le
prix élevé de l'installation des machines fixes ordi-
naires. Les figures sont assez complètes pour qu'il ne
soit pas besoin d'une description plus détaillée.
La même planche représente l'application d'une de
ces machines à une grande plaque tournante de 1 l'^.Go ;
L'arbre horizontal du treuil de manœuvre , précédem-
ment mis en mouvement par les hommes , a reçu tout
simplement , à une de ses extrémités , la manivelle qui
reçoit le mouvement de la locomobile , de sorte que si
celle-ci ne pouvait fonctionner, on remettrait les mani-
velles à bras et la plaque serait, comme autrefois, mise
en mouvenient par les hommes. Nous avons un certain
nombre de ces petites machines en service ; elles fonc-
tionnent très-régulièrement , la conduite en est très-
facile et l'entretien presque nul. La consommation de
combustibles, composée de déchets de coke , est d'en-
viron 80 kil. par vingt-quatre heures dans les grands
dépôts où il y a beaucoup de mouvement de machines.
•^
STSTklIE D'ÉCLISSES ESSAYÉ 989
NOTE
SUR ON tfOUTBAU STSTtlIE D*ÉCLU8B8 ESBkYÈ SUR LA LISHI
DB IfBVSRS A ROANIIB.
Par M. DBSBRIÊRE, tnelêii élève d«t Écoles polyteebnlqvo et des mlnef,
iogéniear de la foie ao cfaemiD de fer de Lyon Cligne da Boorboonaii).
Les joints des rails sont un des points les plas déli-
cats et les plus importants de l'établissement et de
l'entretien de la voie dans les chemins de fer. Le r61e
qu'ils jouent dans cette question . est même tellement
essentiel , que là où les joints sont mauvais, la voie est
forcément mauvaise , et que là où les joints sont bons «
la voie est presque toujours bonne-
Un des perfectionnements les plas importants appor-
tés dans ces derniers temps à la voie sur traverses (qui
est de beaucoup la plus répandue) a été l'introduction
des éclisses. Les inventeurs de ce système paraissent
être deux ingénieurs anglais, MM. Ricbardson et
Adams, qui en ont .pris le brevet en Angleterre en
i847« Il s'est répandu rapidement en Angleterre* et en
Allemagne où il est presque universellement employé.
Il n'a été introduit d'abord en France qu'avec une cer-
taine timidité , mais il est appliqué maintenant sur une
grande échelle par les compagnies du Nord et d'Orléans*
par celle du Dauphiné, etc.
Dans un mémoire inséré aux Annales àe$ mine$^
(5* série* tome I* année i85i)* M. Lechatelier a fait
connaître ce système et les inconvénients du coussinet
de joint, auxquels il est destiné à remédier. Il est inu-
tile de revenir sur les avantages qui lui sont propres
igO SYSTÈME D'fCLlSdBS ËSSAtt
et qui lui assurent une supériorité incontestable sur les
coussinets de joint. Nous nous contenterons de faire
ressortir l'économie considérable que son emploi amène
dans l'entretien courant. Il resuite , en effet , des rap«-
ports semestriels de là compagnie du chemin de fer
Eastern-Counties que la diminution des frais de main-
d'œuvre due à son Introduction a été de plus de moiUô
de la dépense faite primitivement avec le coussinet de
joint ; qu'en outre « des traités d'entretien conclus en
i855 pour la ligne du Midland portent que les portions
de voie clissées seront entretenues moyennant uti prix
annuel inférieur de 53 livres par mille, soit 78) livres
par kilomètre, au prix payé sur les parties établies dans
le système ordinaire.
A côté de ces avantages considérables et constatés
par une expérience décisive , l'éclisse présente un in-
convénient grave et qu'on doit s'attacher à faire dispa-
raître , ou du moins à atténuer le plus possible , si Ton
veut que l'usage en devienne général. Cet inconvénient
est le relâchement. Au bout d'un temps de service asses
court, les éclisses prennent, par rapport au rail, sur
certaines lignes, un jeu qu'on ne peut détruire qu'en
serrant de nouveau les écrous. Ce serrage renouvelé
fréquemment augmente les dépenses d'entretien ; quand
il n'est pas fait avec le plus grand soin , la voie se dé-
grade rapidement; et enfin , à force de le répéter, les
pas de vis des boulons et des écrous s'usent et se dé-
truisent réciproquement, et tout entretien devient im-
possible , à moins de changer les boulons , si ce n'est
même les éclisses qui se sont ou voilées ou rompues.
Ce relâchement des éclisses a été pendant longftemps
et est même encore attribué par plusieurs personnes an
desserrage des écrous occasionné lui-môme par les vi-
bratioDs que détertaiine le passage des trains. On s,
8UB U L161IB DE NE VERS A BOAimE. SQl
en Conséquence, proposé et appliqué divers moyens
qui sont restés sans succès. On a essayé en Angleterre
d'enduire les filets de l'écrou avec un mastic au minium ;
en Allemagne, on a ajouté sur quelques lignes un
second écrou aux boulons : ces moyens ont échoué Tun
et l'autre. Enfin on s'est avisé d'un moyen qui parais-
sait devoir être infaillible, on a substitué des rivets
aux boulons (i). Le relâchement s'est encore fait sentir,
et a été d'autant plus fâcheux qu'on n'avait plus de
moyens de le combattre. L'insuccès de ce dernier moyen
démontre d'une manière évidente que le desserrage des
écrous n'est pas la vraie ou du moins la seule cause du
relâchement des éclisses.
Cette cause est complexe, et Ton peut, selon nous,
Tattribuer à trois faits principaux :
i"" Insuffisance de la section des éclisses;
s* Insuffisance du nombre et du diamètre des bou-
lons, ou mauvaise exécution des boulons ;
d" Insuffisance de l'étendue des surfaces de contact
ménagées entre les rails et les éclisses.
Admettons pour un moment l'existence réelle de ces
trois faits (que nous allons nous attacher à démontrer
par l'observation, par le calcul et par l'expérience) ,
quelles en seront les conséquences? Les éclisses étant
trop faibles , les flèches prises par elles sous les charges
résultant du passage des véhicules seront trop fortes
et entraîneront la rapide dislocation de l'assemblage ;
c'est là un fait général sur lequel il ne peut y avoir au-
cun doute, sans qu'il soit nécessaire d'analyser com-
ment il se produit.
Les boulons étant trop faibles ou trop peu nombreux,
eu égard aux tensions qu'ils ont à subir, s'allongeront
(i) Sur U ligne allemande de Géra ft Welssenfels.
Si 99 SYSTÈME d'ÉCUSSES ESSAYÉ
OU éprouveront dans leurs pas de vis , sur les faces de
contact de leurs écrous ou de leurs tfites avec les éclisses^
des écrasements partiels , et il en résultera inévitable-
ment du jeu dans l'assemblage; ce dernier résultat se
produira surtout si , les surfaces de contact dont nous
venons de parler étant mal dressées, la pression de
l'écrou ou de la tête sur Téclisse ne s'exerce que par
points isolés, et sur une surface trop faible pour y
résister sans écrasement.
Enfin , si les surfaces de contact ménagées entre l'é-
clisse et les rails sont trop faibles , il y aura encore des
écrasements réciproques, et par suite du jeu.
Les trois faits que nous venons de signaler sont des
causes actives de relâchement des éclisses ; on ne peut
affirmer que ce soient les seules, mais ce sont au moins
les plus graves, et il est certain qu'en les. supprimant ,
on aura donné à l'éclisse des garanties considérables de
durée et de bon service.
Nous allons donc nous occuper de faire voir qu'il y a
réellement dans les éclisses employées jusqu'à ce jour :
i" Insufiisance de section ;
fi* Insuffisance dans le diamètre et le nombre des
boulons ;
3* Insuffisance des surfaces de contact entre le rail
et redisse.
Nous ne nous occuperons dans' ce qui va suivre que
des joints éclisses placés en porte à faux , c'est-à-dire
avec rails à deux champignons. Nous verrons plus loin
comment les conclusions obtenues s'étendent aux joints
éclisses sur la traverse , employés dans les voies à rail
Vignole.
10 inOuenee Si l'on sc place en face d'un joint éclissé au moment
du passage d'une lourde machine marchant à pleine vi-
tesse, on est frappé de la flexion considérable que prend
de Mcilon.
sua là U61IE DE NBVEaa A ROANlfC. 519S
parfois ce joiot sous Taction des roues. Cette flexion est
d'autant plus facile k observer et d'autant plus frap-
pante, que celle des portées adjacentes est à peine
sensible.
L'observation directe se trouve confirmée d'une ma-
nière complète par le calcul. M. Couche , dans son mé-
moire sur les chemins allemands {Annalei des mineê ^
5* série, tome VII , S ^ Ao) , a donné le calcul très-simple
qui prouve cette insuffisance , et en a déduit la consé-
quence : qu*il y aurait prudence à augmenter la section
des éclisses. Nous croyons qu'il y a même nécessité ;
aussi nous présenterons le calcul sous une forme parti-
culière propre à le faire ressortir.
Nous prendrons pour exemple les éclisses employées
sur les voies à double champignon de la ligne du Nord.
Les portées de joint dans cette voie ont une longueur
de o",6o; les portées intermédiaires'sont de o'yQo. Le
rail pèse iy kil. par mètre courant.
Dans ces conditions , en appelant :
I , le moment d'inertie de la section du rail ,
V, la demi-hauteur du rail ,
r et V\ les quantités correspondantes pour Téclisse
double , le rapport entre les résistances de la section
du rail d'une part , et de la paire d' éclisses d'autre part,
I r iv
est donné par l'expression ^ : ^ = ^.
I r
Au Nord, 7r = o,oàoi4sS, -s^ = o,oooo3fi5 , d'où
IV
Ainsi , à égalité de distance des points d'appui, deux
solides prismatiques, dont l'un aurait pour section celle
des éclisses , l'autre celle du rail , présenteraient des
résistances dont le rapport serait celui de i à 4f38;
. Tom XIV, i858. w
•94 ftrsTftMB o'èolisses essaya
aotrement dit, le premier , avec une portée de i mètre,
aurait la même résistance que le second avec une por-
tée de A'fSS , et par conséquent la portée de joint
éclissée de o'^ySo pré3enterait la même résistance que
le rail avec une portée égale au produit de 4"** 38
par o",6o, soit 9'',62. Ainsi lorsqu'on veut se rendre
compte de la résistance du joint éclissé compris entre
traverses distantes de o",6o« il faut la considérer
comme équivalente à celle du rail porté par des travenês
eepacées de s'^^Gs. Il est vrai que ce calcul suppose que
dans la portée de joint tout entière la section est con-
stante et égale à celle des éclisses ; mais cette bypo*
thèse» qui serait fort éloignée de la réalité s'il s's^-
sait de la flèche, s'en écarte très-peu pour la résistance.
Cette évaluation du rapport des résistances fait res*
sortir d'une manière frappante la faiblesse de Fé-
clisse : quel est, en effet,' 1 ingénieur qui oserait fûre
porter un rail de S 7 kil. par des traverses distantes
des-,68 7
Afin de nous rendre compte de la valeur de ce calcul
et d'établir par l'expérience Içs résistances comparées
du rail et de l'éclisse, nous avons fait à l'usine de
l'Horme, dans le courant de l'année i858t divers essais
dont les résultats sont consignés dans le tableau ci-
après. — A l'aide d'un appareil à levier, nous avons
chargé de poids croissants un rail du profil représenté
PI. Vl, fig. 9. et qui est celui employé sur la section de
Roanne à Nevers (1). Ce rail reposait sur deux appuis
distants de 1 mètre; les flèches, mesurées avec soin,
ont été consignées dans la colonne n"" 1 .
On a ensuite essayé de la même manière le joint
éclissé représenté par les fig. t et 9 , les rails reposant
(1) Cest le dernier raU de U G** d*Orléans,dit raU Ai eenire^
»ur des appuis distonts de i mètre. Les flèeha olilaMs
$fini relatées dans la colonne n"" a.
TABLEAU A.
M* 1. ~'Rail inr appuii difUnU de i mètre.
^* 2- — Reilt aisembléf avec écliaief ordinaire!, appoli dlitaotide i mètre.
LondTueor du grand brai de lerler «,i6 ) „
U9«uettr 4u peiii ti^at de levier o,isi 1 ^*9P^^^ ' ^
Poid» du levier ramené à aon ex^rèmit^ . . jso | ... u,,,^^
Feldi du plaieau et de tee aeeeisoirei. ... $4 f " •"•■'•
POIM
ra Eli ion
«Ueaaa n i
lILLIMlmt.
placéf
à l'eiiréiBllé
eiercée
au »illi#o
OB6BaVATlONI.
do Itvier.
det cppali.
K» t.
N» t.
0
0
6
0
ISO
5.700
0,50
6.80
184
7.360
0,78
49t(H»
i
204
8.160
1,00
f4.00
!
224
8.960
4,w
1,50
16.50
i
244
9.760
23,00
1
261
10.560
1,78
80,00
t
284
11.360
1,90
•
\
304
12.460
2,00
•
•
824
12.960
2.20
■
1
344
13.760
2,30
•
.
364
14.560
2,40
»
4
384
15.360
2,50
»
1
0
0
0.00 (a)
98,00 (a)
(a) nèdit ptrBaneaie.
424
10.960
»
»
464
16.5KO
m
•
1
504
20 160
m
»
5H
21.760
m
•
584
28.360
»
»
624
24.9 0
»
•
1
664
26.!^60
»
M
734
28.960
»
»
0
0
•
•
. -_.
Si Ton compare les chiiïres des deux oolonnes, on
remarque d'abord que tandis que le rail a pu portar
jusqu à 1 5 tonnes sans éprouver de déformation per-*
manente sensible, et en prenant des flèches sous charge
qui n'ont pas dépassé o"\oo3 59 le joint éclissé était au
contraire mis hors d'état de fonctionner dès la charge
de 10 tonnes, puisqu'il avait pris sous cette charge Une
flèche permanente de 0*^,025. Enfin» si l'on compare les
flèches passagères prises par les deux solides squs les
^96 SYSTÈME D*ÉCLI8SB8 ESSAY&
infimes charges, on voit que celles du joint écUssé sont
à celles du rail sensiblement dans le rapport de i3 à i«
Or pour un même solide, quand les portées varient ,
la charge restant constante , les flèches sont propor«»
tionnelles aux cubes des portées. Ainsi le rail avec une
portée égale ày/iS^ soit s'^^SS, prendrait sous les
mêmes charges des flèches i3 fois plus fortes que celles
obtenues avec la portée de i mètre , c'estpàndire des
flèches précisément égales à celles prises par le joint
éclissé avec cette même portée de i mètre. Autrement
dit, sous le rapport des flèches, Féclisse avec portée
de 1 mètre est dans les mêmes conditions que le rul
avec portée de 2"',35. Par suite, avec portée de o*,6o,
elle sera dans les mêmes conditions que le rail avec
portée de 9*,35 x o",6o , soit i*,5i.
La concluffion fournie par la mesure des flèches n'est
donc pas tout à fait aussi défavorable que celle donnée
plus haut par la comparaison des résistances transver-
sales (i). Cependant elle accuse encore une infériorité
notable , car une voie avec rail de 37 kil. et traverses
distantes de l'^fSi, serait évidemment dans de très-
mauvaises conditions, et ces conditions doivent être
encore plus défavorables pour une portée de joint,
pour peu qu'elle soit soumise à des chocs.
Nous pouvons donc considérer TinsufiSsance de la
section des éclisses comme suffisamment démontrée, si
nous ajoutons que la cote de o'",6o est la limite extrême
à laquelle on peut faire descendre la portée de joint dans
le cas des éclisses.
Un fait qui ne laisse aucun doute sur cette insuffi*
(0 Cette différence est d^allleurs toute natarelle, car la ré-
sistance transversale est fonction du rapport rr, tandis que la
flèclie ne dépend que du moment d*lnertie I.
3* iDiMMt
da dUnélM
AVB là UGMB DE MEVERi» ▲ ROAUlfE. 997
sauce, au moltis dans certains cas» est le relftcbe-
ment constaté des rivets des éclisses de la ligne alle-
mande de Géra à Weissensfels (i). Il faut forcément
en conclure un allongement permanent du rivet, ou au ^^ bosioof.
moins Técrasement de la surface intérieure de la tête ;
ces deux phénomènes n'en font qu'un , du reste , car
dans un boulon ou dans un rivet dont les dimensions
sont calculées convenablement , l'/illongement perma^
nent de la tige doit avoir lieu à la même tension qui
produirait l'écrasement de la tète ou des filets de la vis.
Sous ce rapport , l'observation des boulons des éclisses
qui ont déjà plusieurs années de service» démontre
également l'insuffisance de leur diamètre ; car on re-
marque dans la surface extérieure-dé l'éclisse» sous les
tètes et sous les écrous des boulons » des impressions
qui ont jusqu'à i millimètre de profondeur, en même
temps que les filets de la vis sont dégradés et comme
rongés. Il est à peine nécessaire d'ajouter que cette
insuffisance du diamètre des boulons dans l'éclisse n'est
pas un défaut accidentel , mais un vice inhérent à l'ap-
pareO tel qu'on l'emploie ordinairement, et qui résulte
du jeu qu'il est nécessaire de laisser entre la saillie du
boudin des roues et les angles des écrous.
Si l'on cherche à obtenir par le calcul la tension des
(1) Rien de semblable n*a été observé» après un service de
trois à huit ans, sur le cbemln du Nord français, qui a plus de
1.000 kilomètres éclisses en porte à faux, dont 600- sur des
voies soumises à un trafic très-considérable et à un matériel
très-lourd. U y a seulement, peu de temps après la pose, un
relâchement dû à la mUe en charge. Il faut donc resserrer Té-
crou ; mais Teffet ne se reproduit plus, il n^ a eu Jusqu^à ce
Jour ni usure des filets, ni rupture ou même relâchement des
boulons. Tout dépend, au surplus, de Tlnclinaison des faces
latérales du champignon. L'éclisse donne de mauvais résultats
si on rapplique â des rails de profils inécllssables agissant
comme des coins trop aigus. {Note de la rédaction.)
sgS SYSTÈME d'éclisses essayé
boulons I on arrive également àla conclusion que les dia-
mètres employés généralement, et au-dessus desquels on
ne peut guère s*élever, sont insufBsants.
Le calcul de la tension des boulons dans une éctisae
ordinaire peut s'établir de la manière suivante (/Ig. 5) :
Soit s P la charge agissant verticalement sur le joint
Elle donne lieu à deux pressions égales à P sur chacun
des coussinets voisins du joint; d'où il suit qu'on peut
regarder l'éclisse comme encastrée horizontalement en
son milieu, et les rails qui y sont assemblés comme
soumis chacun à une force verticale P agissant de bas
en hauti à la distance c du milieu de l'éclisse, si ac
est la distance comprise entre les deux coussinets. Le
rail AB est donc en équilibre sous l'action de la force P
et des réactions de l'éclisse (i). Ces réactions sont évi-
demment une force verticale R, dirigée de bas en haut
dans la région A , et une force verticale Q, dirigée de
haut en bas dans la région D Soit m le point d'application
de la première, et n le point d'application de la seconde.
On peut faire diverses hypothèses quant à la position
dès points m et n. Si les boulons sont assez rejàchés pour
laisser un certain jeu entre le rail et l'éclisse, le rail se pla-
cera comme le fait une tige introduite dans un manchon
d'yn diamètre plus fort qu'elle, et qui, lorsqu'on exerce
sur elle un effort transversal, le manchon restant fixe, ne
se met en contact avec lui que par les bords a et 6 (/t^ . 4) ;
c'est-à-dire que dans ce cas les forces R et Q seront
Contenues dans les plans verticaux passant par les points
A et D, extrémités de l'éclisse et du rail. Si les boulons
sont bien serrés et les contacts intimes, les pressions se
(i) En négligeant les réactions exercées en B par le prolon-
gement du rail , ce calcul exagère la fatigue des éclisses et des
boulons. (I>ioie de la rédaction.)
80B LA UGHB de NBVEKS ▲ BOAlfNE. B99
répartiront sur une certaine longueur* et leurs résul-
tantes respectives se rapprocheront des boulons.
La tension maximum des boulons correspond à Thy-
pothëse que les résultantes passent par leurs centres
respectifs. En eiïet , la valeur absolue des forces A et Q
d'où dépend cette tension , et qui font équilibre à la
force P, sera d'autant plus grande que le bras du le-
vier mn autour duquel elles agissent sera plus court,
et celui de la force I^ plus long. Or la concentration
de ces pressions au droit des boulons réduit le pre-
mier de ces bras de levier à son maximum et augmente
le second, tandis que la concentration des pressions
sur les bords de Téclisse et du rail a le résultat inverse.
Bâtons -nous de remarquer, toutefois, que dès que les
boulons sont relâchés , il se produit des chocs entre
Téclisse et le rail, et, par suite, des accroissements de
tension dans les boulons dont il est presque impossible
de préciser la valeur.
On voit en même temps, sans aller plus loin, qu'il y
a grand avantage à accroître le plus possible la distance
des boulons, c'est-à-dire à rapprocher l'un du bord du
rail, l'autre du bord de l'éclisse.
L'hypothèse de la concentration des pressions au
droit des boulons étant la plus défavorable , c'est celle
que nous admettons dans le calcul de leur tension.
Soit donc a eib (fig. 5), les distances respectives
des centres des deux boulons au joint, on a évidem-
ment les deux relations
P(c— d)— R(d— a) P(c— a)— 0(d— a),
d'où
La plus grande de ces deux forces est évidemment la
seconde R. Le deuitième boulon dans les écliasès 1m porte
/
300 SYSTÈME D'ÉGUSSES ESSAYÉ
à faux a donc plus de tendance à se desserreri et devrait*
à la rigueur, être d'un diamètre plus fort que le boulon
voisin du joint. Il sui&t dès lors, si Ton veut les avoir
du même diamètre, de calculer la tension de ce dernier,
tension résultant de la force Q.
Soit YOX (fig. 6) la coupe du rail et de Téclisse par
le plan vertical qui passe par l'axe du premie boulon e
et qui contient la force Q. Le rail exerce de bas en haut
une réaction égale et contraire à la force Q, et c'est
cette réaction qui donne lieu à la tension des boulons.
Soient D et D' les deux points d'application des ré-
sultantes des pressions mutuelles entre le rail et l'é-
clisse; si Ton élève DA et D'A perpendiculaire sur
l'élément du rail en ce point, qu'on prenne AB = Q, la
force AB se décomposera en deux forces égales AC et
AB
AC, dont la valeur est AC=AC'= 5^^;
acosBAC
Telle est la valeur de la pression exercée par le rail
sur chacune des éclisses.
Soit a l'angle que fait la gorge du rail avec la verti-
cale , on a BAC = 90* — « , d'où , en remplaçant AB
par sa valeur Q , on trouve AC , c'est-à-dire la pression
du rail sur l'éclisse de droite = . . Cette pression
9Sma ^
a deux composantes, l'une verticale, qui est détruite
pai* la résistance de l'éclisse à la flexion ; l'autre horizon-
tale, qui tend à écarter les deux éclisses et détermine
la tension du boulon. Cette composante horixontale est
évidemment ■ r cos « =
ssmoi atanga
Il se produit en outre au point D, entre l'éclisse et
le rail , un frottement qui tend à réduire la tension des
boulons. La pression au point D étant égale à —^
asma
SDfi LA UGME DE NEVBRS ▲ BOANNE. 5oi
le frottement suivant DF sera, f étant le coefficient du
frottement, -iî^,
asma
Ce frottement donne lieu à une composante horizon-
tale égale à :
J^co.FDD'--^dn.-/:5.
a 8in a a sin a 9
L'actibn horizontale exercée par le rail au point D et
tendant à écarter Téclisse de droite est donc égale à
—r^ — . Une action égale a lieu sur Féclisse de
2 tang a a ^
gauche , et comme ces deux forces se font équilibre par
l'intermédiaire du boulon , la tension de ce dernier est
égale à leur valeur commune. En substituant pour Q ,
sa valeur trouvée plus haut, on trouve par la tension
"a(6 — fl)tanga '7 6 — «"a 6 — a\t8ng« '/*
Si Ton admet l'hypothëse de la concentration des
pressions sur les extrémités de Féclisse et du rail , il
suffit de remplacer dans l'expression ci-dessus le rap-
port r — par le rapport -. , I représentant la demi-lon-
gueur de redisse. On trouve ainsi l'expression :
% € Vtang a 7
Telles sont les deux valeurs de la tension développée
dans les boulons d'une éclisse sous l'action d'une
charge sP placée sur le joint; la seconde est, comme
nous l'avons déjà dit , plus faible que l'autre , le rap-
port ,- étant toujours plus petit que le rapport — .
On voit en même temps que les seuls moyens à em-
309 SYSTÈlf£ d'ÉGLISSES ESSAYÉ
ployer pour réduire la tension des boulons sont » outre
l'augmentation de leur diamètre, d'augmenter (, de
diminuer c et a , et d'augmenter tang a : c'est-à-dire
d'augmenter la longueur de l'éclisse, de diminuer sa
portée, de rapprocher les trous respectivement des
extrémités du rail et de Téclisse , et d'augmenter l'in-
clinaison des gorges du rail (i).
11 faut d'ailleurs, si l'on se sert de la prenjiëre for*
mule qui suppose la pression concentrée au droit des
boulons, ajouter à la tension résultant de l'action de la
charge aP, la tension initiale que développe dans le
boulon le serrage fait à la clef par le cantonnier. Malgré
toutes les précautions prises, on doit compter sur de
fréquents excès de force déployés dans cette opération
par les agents de l'entretien. On peut se rendre compte
de l'importance de cet effet, à l'aide de la formule
donnant l'effort Q transmis parallèlement à 1 axe de la
vis au moyen d'un effort R agissant tangentiellement
à l'écrou. Cette formule est :
(i) L'augmentation de la longueur est impossible, puisquMl
faudrait augmenter la portée qui est déjà trop forte ; la dimi-
nution de la portée est de son côté impossible, à moins de
rendre le barrage presque inexécutable; il &st déjà difficile
avec o'jGo d^écartement Les seuls moyens possibles sont donc
le rapprochement des boulons aux extrémités et Taugroentation
de Tinclinaison des gorges du rail. On a souvent n^ligé le pre-
mier dans la crainte de fendre les bouts du rail et de Téclisse
dans le perçage au poinçon. Dût-on faire usage du foret, il faut
évidemment y recourir. Le grand écartcment des boulons da
milieu a d'ailleurs le grave inconvénient de permettre le voile-
ment latéral deséclisses, et par suite la dénivellation des rails.
C'est ce qui a conduit quelques ingénieurs à remplacer les deux
boulons du milieu par un sçul placé au Joint : outre quelques
inoonvénients de détaU, cette disposition a le défaut de doubler
SUR LA LIGNE DE NEVERS A BOANNE. 3o3
H représente Teffbrt exercé à Textrémité de la clef;
r le bras de levier de la force P, ou longueur de la clef ;
r' le rayoD moyen de la surface hélicoïdale de la vis en con-
tact avec récrou ;
h la hauteur du pas de vis ;
r"le rayon moyen de la surface de contact de Técroa et de
réclisse ;
f le coefficient du frottement.
Si Ton applique cette formule à un boulon de o°',oi9
de diamètre au corps, ayant conséquemment q^^oiG
environ dans la partie filetée, et qu'on admette i5 kil.
seulement pour l'effort musculaire représenté parR,
qu'on suppose la longueur de la clef de o"*,5o, et le
frottement du fer sur le fer égal à o"',a, on trouve
que la tension initiale développée dans le boulon par le
serrage , n'est pas moindre de 6 kifcgrammes par mil-
limètre quarré de section.
D'un autre côté, la valeur de aPd'où dépend essen-
tiellement la tension sous la charge , ne saurait être
limitée à la charge maximum li.ooo kil. admise pour
les essieux moteurs des machines les plus lourdes, la-
quelle correspond à 7.000 kil. pour la charge sur le
là tension par millimètre quarré dÀns ce boulon qui concentre
sur lui seul le travail des deux boulons ordinaires du milieu.
L'augmentation de rinclinaison de la gorge du rail est une me-
sure très-efficace, mais elle a Tinconvénient de réduire encore
la section, d(^jà si faible de Péclisse, et de diminuer la résis-
tance des champignons du rail & Taction d'écrasement des
roues; d'ailleurs, elle est inapplicable sur les voies existantes,
à moins d'entailler mécaniquement les congés du rail , comme
on Ta ftiit d'après M. Couche (S aSû ) , en W^urtemberg et sur
la ligne de Berlin & Francfort-sur^'Oder, et comme on vient de
le propo.«>er de nouveau pour le réseau central d'Orléans. Le
seul moyen qui reste est donc de répartir la tension t sur une
section de boulon plus forte; mais là encore, on est limité par
la saillie des boudina, à moins d'adopter la disposition d'éclisses
que nous proposons.
304 SYSTÈMB d'ÊCLISSES ESSAYÉ
joint ; plusieurs causes bien connues tendent à M
dépasser cette limite.
En première ligne sont les dérèglements passagers
qui ont lieu dans la machine pendant la marche » et
surtout les dérèglements qui se produisent après un
certain parcours. (Nous citerons comme exemple qui
nous est personnellement connu, une machine d*uii
chemin de fer français réglée à lo tonnes sur l'essieu
moteur, et qui après 5oo kilomètres de parcours, ac-
cusait sur les bascules 19 tonnes sur le même essieu I )
Il peut en outre se produire aux joints des chocs qui
tendent à accroître la charge dans un rapport qu'il
nous est presque impossible d'apprécier ; les flèches
considérables prises par les éclisses sous le passage
des véhicules , les^lats que portent souvent les roues ,
l'action des contre-poids dont elles sont souvent mu-
nies, peuvent exagérer la valeur de aP à un point qu'on
se figurera aisément en se rappelant que la rupture
des rails a lieu quelquefois en service ; or la rupture
d'un rail posé sur deux appuis distants de 1 mètre
exige une charge statique d'au moins a 5, 000 kilo-
grammes au milieu de la portée.
On objectera que si la voie devait être établie pour
faire face à de pareilles éventualités , il faudrait , par
snite de la dépense , renoncer à lui donner la solidité
nécessaire. Toutefois , sans baser le calcul des éclisses
sur des charges de s 5. 000 kil. par roue, ce qui sup-
poserait la charge statique de 7.000 kil. presque qua-
druplée par les causes accidentelles, on ne« peut se
dispenser, il nous semble , de calculer les éclisses en
comptant sur des charges plus fortes que 7.000 kil.,
avec d'autant plus de raison que cette hypothèse n'en-
traîne pas , comme pour le rail dans les portées bter-
médiaires , des dimensions énormes , mais simplement
801 LA UGNB DS NEVSBS ▲ ROAMM. So5
quelques précautions de détail dans la fixation des di-
mensions et du nombre des boulons « et dans le tracé de
Téclisse et du rail. De plus , lorsque le rail est d'une
section trop faible » eu égard aux charges qu'il a à sup-
porter, il n'en résulte que de légères flexions perma-
nentes sans inconvénient sérieux pour la sécurité comme
pour la locomotion ; tandis que la faiblesse de l'appareil
de joint entraîne son rel&chement et devient ainsi la
cause de chocs également fftcbeux pour le mouvement
des véhicules, et pour la conservation de l'appareil lui-
même»
Pour donner une idée de l'importance de la ques«
tion, nous avons fait, pour l'éclisse du chemin du
Nordt le calcul de la tension des boulons sous l'action
d'une charge italique aP de 7.000 kil. seulement « en
supposant successivement les boulons serrés à fond et
relâchés.
Dans ces calculs , les données sont les suivantes :
dP»7»oookllOg8.
e — o*,3o
b ^cT^iyb
a ^ o*,076
Le diamètre des boulons est de o",oi9 au corps, soit
o",oi6 à la partie filetée.
Dans ces conditions, et en supposant les boulons
serrés à fond, on trouve, à l'aide de la formule don-
nant t , que la tension résultant de la charge est de
1 5iSo6 par millimètre quarré. En y ajoutant la tension
initiale de 6 kil. calculée tout à l'heure, on arrive à
un total de 18^,06.
Or, l'écrasement superficiel du fer et de son allon-
gement permanent commencent sous une tension de
1 4 kil. par millimètre quarré. Il n'est donc pas néces-
saire d'admettre des valeurs de sP supérieures à la li-
ft »6a"
• tanga» 1,33
/ — o,a
I ■- o",aa5
3o6 8Y8TÈMS D* Musses sssÀVft
mite de 7*000 kiL que nous nous sommes imposée «
pour arriver à rallongement du boulon et par suite aa
relâchement de l'éclisse.
Si Ton admet les réactions du rail et de Fécliase ap-
pliquées aux extrémités de celle-ci , la formule à em-
ployer est celle qui donne la valeur i^; on trouve alors
seulement 7^,1 5 par millimètre quarré sous une charge
de 7.000 kil. Mais il faut remarquer aussi que cette
hypothèse implique un serrage imparfait , et par suite
un joint dans des conditions de résistance défectueuse.
Les calculs qui précèdent montrent que le relâche-
ment des boulons des éclisses doit être en grande
partie attribué à leur allongement permanent , et met*
tra conséquemment en défaut toutes les précautions
prises pour empêcher le desserrage.
A ces conclusions de 1* observation et du calcul «
nous pouvons joindre les résultats de Texpérience dir
recte. Dans les essais faits à Tusine de THorme, et qui
sont consignés dans le tableau A (p. sg5), on avait eu
soin de serrer à fond, avant Tapplication de la charge,
les boulons de TécUsse et de repérer les angles de leurs
écrous par des traits tracés à la surface extérieure de
Téclisse. L* essai étant terminé, on a essayé de resser-
rer les écrous et on a ainsi observé que les boulons
extrêmes ont pu être resserrés de 1/6* de tour, et ceux
du. milieu de k/4» Le pas de vis étant de o",oa&, oa
voit que rallongement (ou Fécrasementdes filets ou de
la tête équivalent à un allongement) a été pour les
deux premiers de o"*,oo4 environ, et pour les deui
autres de o",oo6 environ. Ces allongements se sont
produits sous la charge de 10 tonnes qui avait entraîné
la déformation de Téclisse. Or, une charge de 1 o tonnes
avec un 1 mètre de portée, équivaut à une chaif^e de
\b tonnes avec une portée de o^'iGo.
SUR XJL ÏMM M mVBKS A ROANNE. 807
Les jH^ores que nous venons de rapporter, ne lais-
seront, nons le pensons, aucun doute sur la réalité de
rallongement permanent des boulons d'éclisses sous
des charges peu supérieures aux pressions «prévues
sous les roues des machines, et qui sont souvent atr
teintes en service par suite des chocs et des autres
circonstances énumérées plus haut. On voit en même
temps combien l'entretien serait facilité, m cette cause
de relâchement était éliminée; car n'ayant plus à lutter
que contre le desserrage des écrous provenant des vi-
brations , on ne manquerait pas de procédés simples et
efficaces pour s'y opposer.
L'observation directe donne de ce fait une preuve
convaincante..
Si l'on examine des rails et des éclisses déposés
après un certain temps de service , on remarque dans
le rail , à la gorge du champignon inférieur (fig. 7),
des impressions « correspondantes à l'extrémité infé^
rieure de l'éclisse, impressions dont la largeur est
égale à celle de la zone de contact du rail et de l'éclisse,
dont la longueur, assez variable , ne dépasse guère 60
à 55 millimètres , et dont la profondeur va souvent
jusqu'à a et 3 millimètres; quant à l'éclisse, sa portée
supérieure, à l'endroit du joint , est également creusée
en 66, assez profondément par le bord correspondant
du rail (fig. S).
On doit conclure de ce fait, que la pression mutuelle
du rail et de l'éclisse peut être localisée dans une ré*
gion voisine des extrémités, et assez peu étendue pour
que l'écrasement réciproque des surfaces en soit la
conséquence. Cet effet se produira d'autant plus facile^
ment, que la zone de contact s'étendra sur une plus
faible portion du profil transversal du rail. Or, ces points,
dans l'éclisse ordinaire, se bornent aux gorges des deux
3* IniOflllMDM
da la furraet
da coniael
nénaiéa
«Dira la rail
al rècUaaa.
3o8 SYSTÈME D*ÉGLI8B£8 BSSàTÉ
cbampignona et sont trop peu nombreux pour rendre
l'écrasement impossible; C'est le relâchement des bon-
ions qui amène ces impressions réciproques , puisqu'il
permet au contact de s'établir seulement sur les extré-
mités des rails et des édisses. En outre , ces impres-
sions, une fois formées» deviennent à leur tour une
cause active de relftchement.
Nous avons insisté longuement sur les trois incon-
vénients de détail que présentent les éclisses ordi*
naires, inconvénients qui concourent à un seul et
même résultat, le rel&chement, afin de faire compren-
dre les avantages d'un système différent d'éclissage,
qui vient d'être essayé sur la section de Roanne à Ne-
vers , par les ordres de M. Bazaine , ingénieur en chef
de ce chemin , sur une longueur de 4 kilomètres aux
abords de la station de Roanne.
1* AemiMMBrai Ce système, représenté /tg. 9, lo, ii et 12, a été
de u MctioB. injj^giné en 18S0 par M. Robert Dokray, alors ingénieur
en chef du chemin de fer des Eastern Counties, qui
l'avait proposé sous la forme peu pratique représen-
tée fig. i3 (1). Aucune application n'en fut faite en
Angleterre , où ses avantages ne furent pas compris.
Frappé des inconvénients des éclisses ordinaires, noos
avons proposé à notre tour cettQ disposition sans
avoir eu connaissance des études auxquelles elle avait
donné lieu , et nous avons été autorisé à en faire Tessai.
Quoique l'application en soit encore très-récente, 1*
seconde voie de Roanne, sur laquelle elle est faite,
n'étant encore parcourue que par des trains de ballast,
on peut déjà juger de ses avantages. Nous allons cher-
cher à les faire apprécier.
(1) Le dessin original , signé par M. Doclcray, est depuis peo
de temps en notre possession. (Noté 4s Vimtewr»)
80a LA LIGUE OB NEVERS A ROANNE. 309
La paire d'écliases, représentée flg. 9, a une section,
une hauteur et un moment de résistance beaucoup
plus forts que ceux du rail. On pouvait donc pré-
sumer que les flèches d'un joint éclissé dans ce sys-
tème seraient plus faibles, à portée égale, que celles
données par le rail, ou tout au moins égales. C'était
là, en effet, le résultat qui était principalement à re-
chercher. Hais il ne faut pas oublier que , dans un as-
semblage de ce genre, il y a, entre les pièces qui le
constituent, un jeu inévitable, d'où résulte sous les
charges un abaissement qui vient s'ajouter à la flèche
propre de ces pièces. C'est ce que l'expérience a mis
en relief d'une manière frappante. Le joint éclissé
avec portée d'un mètre, soumis à des charges crois-
santes, a donné les flèches relatées au tableau B , dans
la colonne n* 1 , et qui correspondent aux mômes charges
que celles portées au tableau A. On y reconnaît sur-le-
champ : d'abord , que le joint éclissé dans ce système
peut subir sans déformation permanente sensible des
pressions de 9 5 tonnes, et plus; que les flèches passa-
gères sont très-inférieures à celles qui figurent au ta-
bleau A, colonne 9, et qui ont été données par le joint
éclissé ordinaire; leur rapport est environ :: 1:7. Ces
mêmes flèches s'écartent un peu de celles du rail sans
leur ôtrecependant beaucoup supérieures sous les faibles
pressions; mais à la pression de ioS56o, elles devien-
nent doubles de celles du rail (Voyez tableaux A et B).
Cette différence ne peut être due qu'au jeu inévitable
des pièces de l'assemblage*
Quoi qu'il en soit, on pouvait se demander quel
écartement il conviendrait de donner aux supports du
joint éclissé pour que les flèches fussent identiques à
celles du rail. En appelant f la flèche du rail , f celle
du joint éclissé sous la même charge , et a; la portée
Tom XIV, iS5S. »i .
3lO SYSTÈME d'IQUSSIS BSSàTi
cherchée » on a la proportion :
f:f::a^:i9 d'où * — V/f-
Or, si Ton compare les flèches prises par le rail et le joint
écllssé sous une même charge, par exemple io\56o, et
qui sont données par les tableaux A et B , on trouve que
f i.
^sao»5o« d'où â9ssyo,âo = 0,79, soit 0,80 en nom-
bres ronds. Nous avons donc fait Tessai du Joint éclissé
avec portée de o",8o. Les flèches obtenues sont don-
nées dans la colonne n"" a du tableau B. On voit qu'elles
sont, sous les fortes pressions, presque identiques à
celles du rail , avec portée de 1 mètre , et qui sont rela-
tées au tableau A, colonne 1.
TABLBAO B.
N* t.— ÉeliffM â grande iaetloB , appuis dlutinude i**,M
N* a. •- M. M . . . • r,M
LoDgaear do grtnd brai de levier ^"«'^ ) n m» a
Longoent do pellt brâs de levier ««,154 } "^P^" ' <*
Poldi da levier rtmeoé à son extrémiié. iso \ .^ hiiMi»
Poidf du plâteeu et de les tcccMolrei. . . S4 I "«vp^*
MIM
rutuoii
rUcaii tii MLualTftti.
pUcél
nweéê
•■ mlitott 4m
OBUmVATIOlU.
du l«*i«r.
polMU d*app«l.
!!• 1.
«« t.
130
5.300
0,50
•
184
7.300
1,50
1,30
204
8.160 *
300
1,40
334
8.960
3,50
1,60
. 344
8.160
8,00
I18O
364
10.560
3,35
3,00
314
11.360
8,10
3,90
304
13.160
4,00
2,40
134
13.960
4,35
9,60
344
13.760
4,50
3,80
Hi
14.560
5,00
8,00
3S4
15.360
5,50 ^
3,20 ^
0
0
1.50(0)
' i,w (•)
(•)PMifeop«fl«a»
434
16960
6,50
3,60
464
18.960
7,50
4.00
S04
30.160
8,00
4,40
•
S44
31.700
0,35
4.H
584
39.760
10,35
5,30
•34
34.960
10,90
s.«o
664
36.560
11,50
6,30
134
38.000
11,50
7,30
0
0
1.50 (•)
s,oo
(•)nèokep«nMMiii.
_
SCR LA UGNB DE HBTEBS ▲ ROANNE. 3ll
On voit donc qu'on aurait pu obtenir une voie parùâ-
tement uniforme comme résistance, en donnant o^^So
aux portées de joint, et i mètre aux intermédiaires»
Pour plus de sûreté, nous n'avons donné à Roanne que
o'^M aux portées de joint. Aussi , sous le passage des
plus lourdes machines , aucun mouvement sensible ne
s'y manifeste, ce qui est, sans contredit , une garantie
réelle de durée pour les joints.
Quelques personnes révoquent en doute la néoessitéi
que nous croyons démontrée, d'accroître la section des
éclisses ; elles se fondent sur ce fait d'expérience que
les édisses actuelles ne cassent que très-rarement en
service. Si ces ruptures n'ont pas lieu, cela tient uni-^
quement, selon nous, à ce qu'il se produit sous les
charges un relâchement de tout le système , de telle
sorte que les rails assemblés portent presque toute la
charge. Des éclisses ordinaires assemblées d'une ma-
nière qui rendrait le relâchement impossible , seraient
très^exposées à la rupture. D'ailleurs, s'il n'y a pa^
rupture, il y incontestablement, dans plusieurs cas,
relâchement, et tous les inconvénients qui en dé-
coulent.
Nous avons donné aux boulons de la rangée supé-
rieure le diamètre de o"*,o93, qui est le maximum qu'il
puisse atteindre* Hais cet accroissement seriût encore
insuffisant si les boulons inférieurs ne venaient pas ,
comme nous allons le démontrer, au secours des bou-
lons supérieurs.
Le calcul de la tension des boulons dans une éclisse
enveloppante peut s'établir d'une manière tout & fait
analogue à la marche suivie pour l' éclisse ordinaire.
On remarque seulement (fig. i4) s
1* Que la tension développée dans le boulon voisin
du joint sera sensiblement nulle , attendu que le rail
Sis système d'égussbs essaté
s'appuie en A sur un élément de surface horizontale :
ce boulon se trouve donc à Fabri de tout relftchement
par le fait d'un allongement permanent,
s* La composante horizontale qui a lieu en D, et
dont Texpression sera exactement la même que celle
obtenue plus haut pour Féclisse ordinaire (t ou tf^ sui-
vant qu'on supposera les boulons serrés à fond ou relâ-
chés) , cette composante horizontale se partagera entre
les deux boulons , supérieur et inférieur, voisins du
joint Si ces deux boulons ont leurs centres sur la
même verticale , le partage de la tension totale se fera
en raison inverse des deux longueurs op et om (flg. i5),
distances des axes de ces boulons aupoint d'appli-
cation de la composante horizontale qu'il s'agit de
partager. Les sections devront être en raison inverse
de ces distances» si l'on veut que la tension par milli-
mètre quarré soit la même dans les deux.
On voit en même temps ressortir l'avantage le plus
réel peut-être qui appartienne à cette disposition
d'éclisses , et qui est de réduire de moitié la tension
par millimètre quarré dans les boulons extrêmes , sans
augmenter leur diamètre (ce qui est rendu presque
impossible par la saillie des boudins). Ainsi, en nous
rapportant aux calculs faits plus haut (page i4)» et en
supposant l'éclisse ordinaire du Nord remplacée par
une éclisse enveloppante qui aurait, du reste , la même
longueur, les trous percés aux mêmes distances et les
boulons du même diamètre , la tension par millimètre
quarré sous une charge 3P = 7.oookil. serait réduite
dans les boulons de is'^^oG à 6^,o3 ; et en supposant la
charge sP plus forte que 7. 000 kil. , on aurait une
marge assez considérable avant d'en venir à l'allonge-
ment permanent , même en tenant compte de la tension
initiale de (^ kîl, due au serrage. Il serait facile , d'ail-
SDR U UGME DE MfiVBKS A ROANNE. Îl3
leurs ; en augmentant les diamètres des boulons et en
les rapprochant des bords , de les mettre dans des con-
ditions encore meilleures. C'est ce que nous avons fait
dans les éclisses de Roanne , où Técartement des bou-
lons voisins du joint est réduit à o"*,o9o au lieu de
o",i5o, cote adoptée pour les éclisses du Nord.
n était important de vérifier expérimentalement si
cet accroissement de la section des boulons , et cette
amélioration de leurs espacements avaient les bons
efiets qu'on s'en était promis. C'est ce que les essais
faits à l'usine de l'Horme (tableau B) ont démontré
d'une manière complète. Nous nous sommes servi du
même procédé , qui consiste à mesurer l'allongement
des boulons au moyen du nombre de tours ou fractions
de tours qu'on peut faire faire à leurs écrous après l'en-
lèvement de la cbarge. On a pu constater ainsi qu'après
avoir subi une charge de 18.960 kil. en son milieu , le
joint édissé avait si peu souffert que les allongements
des boulons du haut étaient : pour ceux du milieu, 1/1 s
de pas, soit o",oo9 (le pas étant de o*,oo5); pour les
deux extrêmes, 1/24 de pas, soit o*,ooi pour l'un ,. et
i/i6depas, soito",ooi5 pour l'autre. Il faut rappro-
cher ce résultat de celui donné par l'éclisse ordinaire,
dont les boulons présentaient des allongements de
o"*,oo4 et o",oo6 après l'action d'une cbarge de
io.56o kilog. seulement. Quant aux boulons infé-
rieurs, on a pu resserrer leurs écrous, l'un d'un tour,
l'autre de trois quarts. Hais ce résultat tient à ce que ,
sous ces énormes charges, les éclisses enveloppantes
s'étaient légèrement voilées; de sorte que vers la fin
de l'essai les deux ailes inférieures s'étaient rappro-
chées , au lieu de mettre en jeu , par leur tendûice à
l'écartement, la résistance des boulons inférieurs. Quoi
qu'il en soit, il est à croire, vu la petitesse des allon-
3l4 SYftTÈMB D*ÉGUS8BS B88ATÉ
gements observés et rénormité des pressions qui les ont
occasionnées (i), que les boulons des éclisses posées à
Roanne auront une tendance au relâchement beaucoup
moindre que ceux des éclisses ordinaires , et que l'ob-
servation eonfinnera les prévisions tirées du calcul et
de Texpérience préalable.
L'augmentation de l'étendue des surfaces de contact
ménagées entre le rail et Téclisse est encore un résultat
heureux qui résulte de la forme adoptée pour les éclisses
enveloppantes, et de leur application sous le champi-
gnon inférieur. Ici une objection se présente, que nous
nous étions faite» et que Texpérience a levée d'elle-
même. La difficulté, Timpossibilité même d'obtenir
par le laminage des profils de rail et d'éclisses assea
constants pour que les contacts aient lieu aux trois
points a, ft et d (/Igf. 9) , est tellement connue que, pour
nous mettre & Fabri de toute difficulté & cet égard, nous
avions ménagé, comme le représente le dessin , un jeu
entre le rail et Téclisse , sous le champignon inférieur.
Or on a reconnu à la pose que quel que soit le profil du
rail et de Téclisse, en faisant pivoter cette dernière au-
tour d'un arc horizontal , on parvient & faire glisser ses
deux portées le long des congés du rail sans s'en écar-
ter, jusqu'à ce que là partie inférieure vienne à son tour
en contact avec la surface du champignon ; de sorte que
les trois contacts sont toujours réalisables en pratique ;
il en résulte seulement une certaine inclinaison des
deux éclisses par rapport à l'axe du rail , par suite de
laquelle les ailes inférieures convergent légèrement
l'une vers l'autre , au lieu de rester parallèles comme
(0 U faut remarquer que 38.960 kll. avec portée de 1 mètre
repn&sentent plus de /^a.ooo kil., avec Tôcartement do o^.GS
qui a été donnée aux traverses de contre-Joint.
SUR LA LIGNE DE MEVERS A ROANNE. 5l6
l'avait prévu le dessin ; miûs cette obliquité n*a aucun
inconvénient pratique , pourvu que le jeu réservé entre
Ces deux ailes soit suffisant. C'est là, pour le dire en
passant, un avantage (0 ^i ^^^ exclusivement propre
à ce système et qui n'appartient pas, par exemple, au
coussinet éclisse. Ce dernier reposant sur une traverse,
les faces inférieures de ses deux moitiés sont forcément
dans le prolongement l'une de l'autre et ne peuvent
prendre aucune obliquité par rapport à Taxe du rail :
^es deux moitiés du coussinet ayant ainsi une position
fixe relativement au rail , il devient impossible d'établir
les trois contacts. Il en résulte, comme on sait, le
grave inconvénient du martelage ^ occasionné par le jeu
laissé forcément entre le champignon inférieur et le
patin du coussinet. L'éclisse enveloppante est au con-
traire, et par suite de sa position en porte-à*faux , en-
tièrement à l'abri de cet inconvénient, tout en donnant
au champignon inférieur un soutien qui n'existe pas
dans l'éclisse ordinaire. Cette absence de soutien est un
des plus graves défauts de cette dernière ; le rail, sous
l'action de la charge , se coince entre les deux éclisses,
les voile latéralement, et s'abaisse au-dessous du ni-
veau du rail contigu , d'où résultent des dénivellations
et, par suite , des chocs au passage des roues.
Quoi qu'il en soit, l'augmentation des surfaces de
coiltact entre le rail et l'éclisse , jointe au relâchement
plus difficile des boulons, est de nature à prévenir les
impressions et écrasements réciproques qui se produi-
sent dans l'éclisse ordinaire et qui ont de si fâcheux
résultats.
(i) Ge( avantage est contestable ; Texpédlent indiqué a, en
effet, pour résultat de faire porter le rail sur une arôte de re-
disse. {Note de la rédaction,)
3l6 SYSTÈME d'ÉGUSSES ESSAYÉ
Tels sont les avantages principaux qui paraissent de-
voir appartenir à ce nouveau système d'éclisses. Il faut
attendre les résultats de Fessai en grand qui vient d* être
commencé; mais tout porte à croire qu'ils seront satis-
faisants, et que les joints de ce système seront meil-
leurs et se msûntiendront plus longtemps que ceux de
lavoieordinûre. Aces avantages, s'enjoignent quelques
autres qui, pour être indirects « n'en seront pas moins
importants. Les portées de joint pouvant, d'après les
essab du tableau B, aller jusqu'à o'^tSo sans être infé-
rieures comme résistance aux portées intermédiaires ,
on pourra arriver sans peine à la constance des espace-
ments de traverses, condition très-importante pour assu-
rer l'égalité d'assiette, d'où dépendent principalement
la bonté et la durée de la voie. — Les joints ayant plus
de résistance et n'étant plus sujets aux mouvements de
flexion et de charnière qu'ils éprouvent dans les voies
à coussinets et à éclisses de petite section, les traverses
n'auront plus la même tendance à se débourrer, etTen-
tretien se ressentira également de la diminution de
main-d'œuvre qui en résultera.
Enfin la pose a déjà démontré l'existence d'un autre
avantage également précieux , c*est la suppression pres-
que complète des jarrets dans les courbes. Ces jarrets
sont très-sensibles sur certaines voies à coussinets de
joint ou même éclissées, dès que le rayon de la courbe
est un peu faible; la cause en est due, avec le coussinet
de joint , à la compressibilité du coin en bois , et avec
Téclisse, à l'insuffisance de la roideur des éclisses dans
le sens horizontal , d'où résulte leur voilement dès que
Ton essaye, par le serrage des boulons, d'amener les
deux rails assemblés à une coïncidence exacte. Dans les
joints avec éclisses enveloppantes, au contraire, la sec-
tion , et par suite la roideur de ces pièces étant supé-
SUB LA LIGNE DE NEYERS A BOANNE. Si;
rieore à celle des rails « le serrage des boaloos permet
de rappeler les deux rails coatigus d'une manière com-
plète et d'assurer la coïncidence exacte de leurs extré-
iQités. Ainsi remarque-t-on une continuité parfûte
dans les zones Jl)rillantes Isdssées à la surface des rails
par le passage des véhicules. Dans les voies ordinsdres,
au contraire , ces zones éprouvent presque toujours, en
passant d'un rail au suivant, un déplacement très-
étendu ; elles sont la plupart du temps rejetées d'un
bord du champignon à l'autre {fig. 16), de a6 à cd, ce
qui indique que les roues* en passant sur le joint, chan-
gent brusquement de rayon de roulement, d'où doivent
résulter des secousses et des effets de glissement très-
fâcheux an point de vue de la douceur de la locomotion
et de la résistance à la traction.
La seule objectbn de pratique qu'on puisse faire ,
selon nous, à ce système, se fonde sur l'écartemènt
laissé à dessein (page sS) entre les ailes inférieures
^A c'f {fis* 9)* Q Gd^ & craindre que, par suite, ces
ailes ne viennent à vibrer et à ébranler rapidement les
écrous des boulons. Pour y remédier, nous avons in-
tercalé entre ces deux ailes une bande de feutre desti-
née à amortir les vibrations. L'expérience seule peut
apprendre si celte disposition est motivée et efficace (i).
(1) Un moyen plus sûr d*empèclier ces vibrations consiste-
rait à employer la disposition représentée fig. 17» 1 S et 19.
Les deux boulons du bas sont remplacés par cinq rivets ; les
ailes inférieures étant mises en contact; le profil intérieur des
deux écllsses est tel que lorsqu'elles sont rivées Tune contre
l'autre ; Tespace réservé entre leurs portées de contact avec le
rail est un peu plus faible que Tépaisseur du rail dans les
points correspondants de son profil. Le région c (fig. 17) pré-
sente une épaisseur de 10 millimètres seulement: en outre,
les bords extrêmes des écllsses, dans les portées de contact,
sont arrondis à la lime , de manière à laisser une efUrée con-
5l8 SYSTÈME d'ÊCLISSES ESSAYÉ
Il nous reste à donner nn aperçu de la dépense en*
traînée par ce système» et qui n'est pas, quoique sen-
sible, une objection sérieuse à son emploi. Noos la
comparerons à celle de Técllsse ordinaire. En suppo-
sant d'abord que les espacements, et par suite, les
nombres des traverses restent les mêmes , cette corn-
paraison s'établit ainsi :
d6 f oie" lira lîi a paires d'éclisieafc 9 kll. l'une, râlant ko fr. les 100 kU. y.w
^ Refisse"*' ' 8 boulons aveo écrous à 6S65 1*UD, valantSu fr, le» 100 k, iio
ordioâire. ^Otal n,Ao
Soit par mètre ooara&t de vola simple, en rappottoft
les rails de 6 môtre?. ,,,,.,,.. i«9o
venable (fig. i8). La pose se ferait do la manière suivante : la
paire d'éclisies étant rivée d*avance, pour assembler un rai)
déjà posé avec le rail contigu , on introduit son extrémité libre
entre les m&choires de redisse, et on chasse celle-ci au moyen
d'un marteau ad Aoc, eu profitant do rentrée réservée et de la
flexibilité de la partie c. On devra pousser Téclisse Jusqu'à ce
que l'extrémité libre du rail dépasse un peu ses bords. Cola
fait, on place le rail suivant dans les coussinets à la suite du
rail déjà posé; puis, à l'aide d'une chasse, on repousse l'éclisse
sur oe rail de manière à ce que le Joint se trouve au milieu de
sa longueur et que les trous se correspondent. On passe ensuite
les boulons et les écrous. La dépose se ferait d'une manière
analogue, en reproduisant les mômes op(!*rations en ordre
inverse.
On aurait par ce procédé un appareil de Joint évidemment
fort peu sujet au dérangement et très-durable; la seule condi-
tion, pour que la pose décrite plus haut puisse se faire, est de
donner o",55 de longueur environ à Téolisse aveo une portée
de Joint de 1 mètre.
On aurait un résultat encore plus satisfaisant, en faisant l'é-
clisse d'une seule pièce par la réunion des deux ailes infé-
rieures en une seule. Le laminage pourrait en être opéré
comme celui des tubes en fer creux ou des coussinets en tett
c'est-a-dire en fabriquant d'abord la barre aveo les deux mi-
choires ouvertes et les refermant ensuite à chaud sur un man-
drin très-exact, par le moyen de la presse ou du laminoir.
I
SUR Lk U6IIE DE NBVBKS A BOANNE. SlQ
9 paireB<rée]i88e8àiAkll.rane, valant &&Mesiookll.(i). i3,5o „. ., . . .
8 bOttlOM de Q^06 i .. ^ « *- , .-« . . PriidMiJolni
ù bouloflsdeoS«6j • '^ éeiiiié
TAfai ,- .R dtntletjftténi*
TOiai. • • • *7i*0 à ffTânda MClion
Soit par mètre courant de voie simple , en supposant *^ '
les rails de 6 mètres. afiy
C'est donc un surcroît de dépense de i fr, environ
par mètre courant de voie, ou de d.ooo fr. par kilo-
mètre de voie double.
Si Texpérience apprend qu'on peut supprimer une
traverse en employant les éclisses à grande section ,
l'avantage sous le rapport du prix resterait à ce sys-
tème. En effet, le prix d'un joint éclissé, dans le sys-
tème ordinaire , s'établirait ainsi t
fr.
I traverse intermédiaire. • • 6>75
s eouBsinets intermédiaires» pesant 9klL»à i5'lestoo kil. hM
a eoini. •••» j * t«.». o,3o
& clavettes ". 0,70
9 paires d'éclisses (comme plus haut }• 7,30
8 boulQn« (conimeplus haut) ...«•.». . A. go
Total « t • f • 39,65
Soit par mètre courant de voie simple. •«.«,»•# 3,77
le prix du Joint à grande section restant toujours de. • • 3,87
ce serait dooo une ôconomio de oSgo par mètre courant » soit
18 fn par kilomètre, que Ton r6alii>erait.
Noua avons dit plus haut que les couclutioas aux-
quelles nous Bpmmes arrivé, toucbant les éclisses en
porte-à-faux des rails à deux champignone , pouvaient
s'étendre aux éclisses sur traverses employées avec le
rail Vignole. L'expérience et le calcul vont nous rendre
cette extension trës»facile.
D'abord en se plaçant à un point de vue purement
théorique, il a été démontré d'une manière concluante
par H. Couche dans son mémoire déjà cité (S 297,
page i3o), qu'à égalité d'écartement des traverses, le
a^^i^mmmm
(1) Ces prix sont ceux de Tépoque à laquelle a eu lieu la
commande; Us sont beaucoup plus faibles aujourd'hui.
I
I
3aO SYSTftME D'ÉGUSSBS ES8AY&
joint en porte-à-fauz est dans les mêmes conditions
de travail que le joint sur traverse. Sans entrer dans le
détail de cette démonstration , il suffit d*en rappeler le
fait essentiel , qui est celui-ci : Si l'on confère on
solide continu AB (fig. ao) reposant sur plusieurs ap-
puis équidistants a, b, c,,... et soumis à l'action d'une
charge qui peut occuper successivement tous les points à$
sa longueur; si l'on admet que sur ces différents points
d'appui , le solide puisse être considéré comme encas-
tré , l'effort maximum des fibres extrêmes sera repré-
senté-proportionnellement : au droit des appuis, par le
nombre 1 48» et au milieu des portées par le nombre i s5.
Si on admet que chaque portée puisse être, considérée
comme encastrée à un bout et posée librement à l'autre,
l'effort maximum au droit des appuis sera représenté par
199*4» et au milieu des portées par le nonôbre i56. Si
enfin la portée était simplement posée aux deux bouts,
l'effort, nul au droit des appuis, atteindrait au milieu
le nombre 25o.
Us'ensuitquec'estseulementdanscettedemiêrehypo-
thêse qu'il y aurait avantagea placer le jointsurun appui,
et que dans les premières il y aurait au contraire ayan-
tage à le placer en porte-à-faux. Mais comme en pratique
ces hypothèses sont à peu près également admissibles et
se réalisent successivement, par suite de la mobilité des
traverses, suivant que deux portées consécutives sont ou
non chargées symétriquement, il y a indifféi%nce com-
plète à placer le joint en porte-à-faux ou sur un appui.
L'expérience confirme ces remarquables calculs : les
éclisses des voies Viguole allemandes sont tout aussi
relâchées, souvent même plus, que les éclisses en
porte-à-faux des chemins^ de fer anglais ; ce qui tient
aussi, du reste, à la longueur des portées de joint des
voies allemandes, qui n'ont généralement pas moins
SUR Lk LIGNE DE IfEVERS A ROANNE.
Sri
de o",75 , au lieu de o"t6o, cbi£fre adopté avee les
éclisses en porte-à-fauz.
L'insuffisance des boulons est également avérée sur
plusieurs voies allemandes» où remploi des doubles
écrous est resté sans succès. Aussi , pour y remédier,
a-t-on porté ce diamètre» sur la ligne de Cologne à Bingen
(chemin rhénan), jusqu'à i pouce prussien, soito*»os6«
L'insuffisance des portées de contact y est également
démontrée par la présence des impressions réciproques
sur les éclisiBes et les rails qui ont fait un service un peu
prolongé*
Nous croyons que le seul remède à ces graves incon-
vénients serait d'accroître simultanément la section» et
surtout la raideur de l'éclisse » le diamètre et le nombre
des boulons» et enûn l'étendue des surfaces de contact.
Non.
Afin de vérifier si la comparaison fournie par le calcul (p. 996)
était d*accord avec rexpérience» nous avoos fait, aux usines
de THorme et de Fourchambault, Tessal A la flexion du Joint
écliss^avec portée de o'.So et du rail avec portée de 1*161. Les
flèches sont consignées danè le tableau suivant :
TASLRAU a
N* I. •- ÉelisMi ordintlrfs; appoit dlstanlt de o"*40
N* 3. — Riil ordioêire; apputi diatanU de 1*^1
»mtttio«t
polalf d'appal.
S.16O
$.9€Ù
P.7S0
to.seo
ii.seo
13.160
13.PM
11.760
H.MO
11.100
0
tt.soo
39.M0
riJeaia sa ■lu.iuftTaaa.
«•l.
1,50
1,90
3,30
3,50
3,80
3,30
3,60
4,00
4,75
1*50
6,50
4,00 (b)
10.50
13,00(0
M* t.
f,T5
3,00
3,3S
3,7S
3,50(0)
4.35
5,00
i,7S
6,35
11,35
17,50
13,00(6)
OMSRVATlOlli.
U jolBt écllMé a été eharfé ■■ doj aa
da rappartU à la? lar.
U rail a 414 cliart4 k l'aida da paida
appltqa4t dlraeiMiaal.
(a) A partir da U charta da le.MO, la
rail ta ddvarta laUrawaiaBi.
(6) PMahaa paraaaaniatk
le) Laaraliira louchaient . raqalrj^l'
qaa la vu d'aecrolitamcBt da la lèrtn.
(d)
Ssd 8T8TÈIIB D'kGUSSBB SSS&TA, ETC.
En Gompurant antre eax les chiffres de oes deux coIodum^od
TOit que le fait annoncé de Tégallté de résistance à la flexion se
Yérifie à très-peu près, dans la limite des charges qui n^ont pas
amené le déversement du rail, et par suite un accroissement no-
table des flèches. Cette tendance au déversement tient à la grande
distance des points d'appui et au mode d'application de U
charge qui« par sa natnrOf n'était pas exempte de secousses. En
comparant les chiffres de la colonne i à ceux de la colonne t
du tableau B, on en voit résulter une supériorité sensible en
faveur de Téclisse à grande section avec portée de o*,8o. 11 y
a, il est vrai , peu de difl^rences entre les flèches dues aax
faibles charges, ce qui tient à ce que les abaissements dans ce
cas sont dus, presque en totalité» au Jeu inévitable de Tassem*
blage, la flexion propre des pièces y entrant pour très-peu de
chose. Mais sous la charge de i8.56o kllog., redisse ordinaire
prend lo'^^b de flèche, et, après une charge de 93.760 kilog.,
garde une flèche permanente de o",oo8, tandis que sous la
charge de 18.660 kilog., redisse à grande section ne prend
que o*,ooili de flèche, et, après S8.960 kilog., sa flèche perma-
nente est de o",oo3 seulement On voit donc que si redisse
ordinaire ne subissait Jamais de pressions supérieures à 7 ou
8 tonnes, elle serait suffisamment résistante, mais que ractioo
d'une charge souvent de plus de i5 tonnes, charge inévitable
dans la pratique, suffit pour la désorganiser, et ne laisse ao
contraire sur redisse à grande section que des traces insen-
sibles de son passage.
8TATIST1QUB MlNiRALB, KTC. 3t3
NOTE
(Eitraft par M. J. GALLON,
lag«i)i««r en chef, profetteor à racole dei mloei.)
Le ministère des finances de l'empire d'Autricbei
dans les attributions duquel est placé le service des
mines , a publié en 1867 , sous le titre de Der Bergu>erki
Beirieb tm Kaiurihum Oesterreich im Jahre i855» un
résumé analogue au compte rendu des travaux des in-
génieurs des mines, que publie en France le ministère
de Tagriculture, du commerce et des travaux publics.
Ce résumé , qui se rapporte à Tannée 1 855 , ren-
ferme , indépendamment de quelques renseignements
succincts sur Tétat de Tindustrie minérale dans les
diverses provinces de la monarchie , une série de ta-
bleaux statistiques , dont plusieurs ont paru de nature
à pouvoir être insérés utilement dans les annales des
mines.
Pour que ces documents pussent être consultés avec
plus de fruit, on a cru devoir exprimer en mesures
françaises les divers résultats numériques qu'ils pré-
sentent
On a adopté pour cette transformation les données
suivantes :
1 florio =3 60 kreutser. » a'^esS
I kreatzer. == o',o/li565
1 centner =s 100 livres. s=56\oot
1 lifre de Vienne es oS&6ooia
t mare. • . • • «= o%a8ooo6i
t lothas/; de livre '=o%oi75
t quentctaén ss | de loth. sa o^,oo&375
5a 4 STATI8T1QUB MINÉRALE
Les diYerses matières extraites des mines, ou fabri-
quées par les usines , sont classées dans ces tableaux en
trente catégories, pour lesquelles on d^pne la quantité
produite dans chacun des districts minéralogiques , la
valeur totale correspondante , et la valeur moyenne de
Tunité de compte pour toute la monarchie. Un tableau
récapitulatif les résume et fait connaître la valeur to-
tale produite par l'industrie minière et métallurgique
en i855.
Un tableau spécial est affecté aux produits des sa-
lines.
Un autre donne le nombre des ouvriers employés
dans les divers établissements de la monarchie.
Enfin un dernier résume la consistance de ces mêmes
établissements , en indiquant le nombre des appareils
d'extractioui d'épuisement, de préparation mécanique,
et de traitement métallurgique qui y sont installés.
Il est à désirer que des données semblables soient
publiées pour les années suivantes. Elles permettront
d'apprécier, de la manière la plus précise, les progrès
que pourra faire l'industrie minérale de l'empire d'Au-
triche.
En ce qui concerne l'industrie du fer, les renseigne-
ments fournis ne se rapportent qu'à la fonte et aux
moulages. Il n'est donné aucun résumé concernant les
élaborations ultérieures que subit la fonte d'afiinage.
C'est une lacune regrettable , à cause de l'intérêt par-
ticulier que présentent ces élaborations dans plusieurs
provinces de l'empire , et notamment en Styrie et en
Carinthie.
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DES B8PÈGB8 CRUTALLISÉBS.
Par M. DBSGLOiZBAUX.
(3* Mémolra) [i].
A peu près à l'époque où je présentais à Tlnstitut et
où les Annales deê minu publiaient mon mémoire sur
l'Emploi de$ proftiitis optiques biréfringentes en minira^
logie^ USA. GraiÙch et de Lang donnaient, à Vienne» la
première partie de leurs Recherches sur les propriitis
physiques des corps cristaUisis^ comprenant l'orientation
des axes d'élasticité optique 4ans les cristaux du système
rhombique. Un peu plus tard, M. Grailich faisait pa-
raître ses recherches de cristallographie optique , ou-
vrage couronné, le 3o mai 18671 P^^ l'Académie impé-
riale des sciences de Vienne. Enfin , le tome xxxi des
comptes rendus de cette académie qui a paru à la fin
de i858 , contient la seconde partie des recherches de
M. Victor von Lang.
Les observations de MM. Grailich et de Lang ont été
entreprises principalement pour trouver l'orientation
des axes d'élasticité optique dans les cristaux du système
rhombique, et pour mettre, autant que possible, cette
orientation en rapport avec celle des axes cristaUo-
graphiques. Quoique faites à un point de vue beaucoup
plus physique que minéralogique, elles ont naturelle-
ment porté sur la plupart des substances que j'avais
(1) Voir le premier mémoire, t. XI, p. 961.
54o AtTfiBmilATIOll DtS tSPtCSa GUftTAU18ÈS8
examiotes moi-même, tout en d'étendant à un graad
nombre de sels qui n'avaient pas pour mol VintArèt des
composés naturels.
Dans mon premier mémoirfei je n'avais cité la disper-
sion des axes optiques que lorsqu'elle présentait quelque
particularité remarquable. MM. Grailich et de Laog
ont, au contraire, noté ce phénomène toutes les fois
qu'ils ont pu l'observer, et ils l'ont en général déterminé
par la mesure de l'écartement des axes, à l'aide de verres
monochromatiques.
Le procédé que j'ai employé pour arriver au même
résultat est beaucoup plus expéditif , quoique tout aus»
sûr, au moins pour ce qui concerne la plupart des sub-
stances cristallisant en prisme rhomboldal droit Oo
sût, en effet, que dans tous les cristaux du système
rhombique, les courbes isochromatiques, produites dans
une plaque perpendiculaire à la bissectrice, sont parfû-
tement symétriques autour de cette ligne ; or, en opé-
rant avec de la lumière blanche , si l'on place le plan
des axes à 45* du plan de polarisation (i), les bordures
extérieure et intérieure^ ou concave et convexe^ des hy-
perboles qui traversent les deux systèmes d'anneaux
sont généralement formées par les deux couleurs ex-
trêmes du spectre , et leur disposition est en rapport
( i) Cette position doit être préférée « parce que c^est celle où
les hyperboles se manifestent avec le plus de ^métrie et où
les couleurs développées par le passage des rayons polarisés
sont le plus tranchées ; ces couleurs oin*ent alors autour des
hyperboles une disposition inverse de celle qu'elles préseoteot
aux deux sommets des anneaux quand le plan des axes est pa-
rallèle ou perpendiculaire au plan de polarisation; par consé-
quent , si les axes rouges sont plus écartés que les violets , on
aura une bordure rouge à Vintérieur et une bleue à Cexlériêuff
06 sera le contraire si les axes violets sont plus écartés que les
rouges.
PAR LES PROPRIÉTÉS OPTIQUES BlRÉPRllNGENTES. 34 1
avec le sens de la dispersion. Je me suis assuré de la
constance de ce rapport en mesurant Fécartement des
axes pour les différentes couleurs sur un grand nombre
de cristaux possédant une dispersion notable. Dans ce
cas , mes recherches m*ont toujours conduit à des con-
clusions conformes k celles de MM. Grailich et de Lang.
Les seules divergences que j'aie rencontrées se rap-
portent à quelques substances dont la dispersion est
très-faible ; mais alors il y a réellement incertitude sur
le sens de ce phénomène, et Técartement diffère si peu
pour les axes de réfrangibilités diverses , qu'aucune
méthode ne peut lever complètement cette incertitude.
J'û également employé l'observation des couleurs
développées autour des hyperboles pour l'étude de la
dispersion propre aux cristaux du système monoclinique.
On sait que dans ces cristaux il y a lieu de distin-
guer trois sortes de dispersion en rapport avec la
position du plan des axes. J'appellerai dispersion hori-
zontale celle qui se manifeste quand le plan* des axes
est parallèle à la diagonale horizontale de la base et la
bissectrice normale à cette ligne ; dispersion inclinée ^
celle des cristaux où le plan des axes et la bissectrice
coïncident avec le plan de symétrie, et dispersion
eroiêie ou tournante , celle des cristaux où le plan des
axes et la bissectrice sont perpendiculaires au plan de
symétrie. Lorsqu'il s'agit de constater la dispersion
inelinie^ la meilleure méthode consiste encore presque
toujours à examiner les hyperboles, en plaçant le plan
des axes à 4^* du plan de polarisation; quelquefois
cependant les couleurs sont plus distinctes aux extré-
mités des deux systèmes d'anneaux, quand le plan des
axes est parallèle ou perpendiculaire au plan de polari-
sation ; il faut avoir soin d'indiquer dans les descriptions
les cas où l'on a eu recours à ce second mode d'obser-
TOMl XIV, iGSS. 'i5
84fl DÉTERMINATION DES ESPÈCES CRISTAIXIS^ES
vation. Il va sans dire qu'ici, comme dans les cristaux
appartenajit au prisme rbomboïdal droit, les extrf^ipités
extérieure et intérieure de chaque système 4'âiu^edux
offrent des couleurs opposées à celles quiformentles bor-
dures ùoncQXit et convexe de l'hyperbole correspondante.
La dispersion horizoniaU ne peut se reconnaître que
si le plan des axes est parallèle ou perpendiculaire au
plan de polarisation. Son existence se traduit p^ une
coloration, bleue d'un côté, rouge de l'autre, des barres
noires qui traversent les deux systèmes d'anneaux. Si
le plan des axes est à 45"" du plan de polarisation, les
couleurs qui bordent extérieurement et intérif^ureimeni les
deux hyperboles présentent, au conttsûre, un^ symétrie
parfaite, et leur disposition permet des'assurer silesaxes
rouges sont plus ou moins écartés que les axes violets.
Quant à la dispersion croisée^ elle se manifeste, quelle
que soit l'orientation du plan désaxes, par rapport au
plan de polarisation ; seulement, elle est en général plus
visible quand ces deux plans sont parallèles ou perpen-
diculaires l'un à l'autre.
Toutes ces observations sur la dispersion or^ia^
des axes ou sur les dispersions inclinée , horizontale et
croisée f ne reposant que sur des appiréciations de cour
leurs superposées dont la résultante a quelquefois uae
teinte assez peu prononcée, ne présenteront naturelle?
ment toute la certitude désirable que si Ton apporte le
plus grand soin dans le choix de l'analyseur.
Il est d'abord évident que les tourmalines doivent être
absolument proscrites, à cause de leur absorption tou-*
jours considérable ; les Hérapalites seules peuvent être
admises dans certains cas, parce que leur absorpticmest
généralement très-faible. Lorsque la substance est for-
tement biréfringente, ou qu'on peut la réduire en pla-
ques assez épaisses pour que les anneaux i(j iiftieat pas
PAR ÏM PBOPaitTÉS OPTIQUES BUÉPBUfGElITES. 343
trop dilatés» le mieux est de se servir d'une glace noire»
comme polariseur» et d'un prisme de Nicol» placé tout
près de l'œili comme analyseur.
Si la substance est peu biréfringente, si les lames
dont on dispose sont de très-petite dimension » ou si
elles ne donnent que des anneaux très-dilatés , on ne
peut avoir recours qu'au microscope polarisant d' Amici ;
mais comme cet instrument n'est pas achromatique »
ses indioationst dans le cas d'une dispersion faible» ne
sont pas toujours d'accord avec celles du prisme de
Nicql, et elles doivent autant que possible être contrô-
lées» soit par la mesure directe de l'écartement apparent»
soit par quelque autre procédé. Ce cas» d'une dispersion
fiaible» exige également qu'on opère avec la lumière
blanche des nuées, ear celle d'une lampe ordinaire, par
exemple, masque souvent ou dénature les nuances fu-
gaces qui se manifestent alors autour des hyperboles» Il
faut aussi examiner des plaques d'épaisseurs variées,
car cette épaisseur exerce une influence marquée sur
la manifestaiion des phénomènes de la dispersion (i).
Les recherches consignées dans ce second mémoire
ont eu surtout pour but» comme les premières, de com-
pléter et d'éclairer la détermination cristallographique
(0 Ces remarques m'ont été suggérées par robservatloo des
ùdtssalTsntsi
1* Une plaque mince de eitraU d$ taudêf un peu oblique 4
la blsMOtrioe» vue au microscope d'Amici» montre autour des
hyperboles une bordure rouge intérieure et une bleue Mté^
riêufê à teintes faibles ; arec le prisme de Micol et la glace
noire, le rouge est au oootraire a r$œtérieur et le bleu a Tin-
térimr^ et les nuances sont plus prononcées : o*est cette der*
Bière disposition qui se retrouve sur plusieurs autres plaques
de citrate de soude que J'a( ezaminéeB, et c'est elle qui sw<-
oorde avec la mesure directe de rôcartemeut apparent.
•* Due plaque de o%ooi d'épaisseur de tulfatê 4$ poiane et
âê magtiéêie^ montre deux 4y8tèmes d'anneaux à couleurs très-
dissymétriques; dans celni où les couleurs sont le plus faibles,
le nUeroseope fait voir» soit au jour, soit à la lumi^Te d'une
544 DÉTERMINATION DES ESPÈCES CRlSTAIUStlS
des cristaux aaturels ou artificiels ; j*ai donc continué à
examiner les minéraux plus ou moins transparents que
j*ai pu me procurer, tout en m'occupant des sels artifi*
lampe ordinaire» du bleu pur dans la partie eoneoo» et du
rouge brique dans la partie convexe de Phyperbole, tandis
qu*avec le prisme de Nfcol on a du rouge violacé à Ctxiérieur
et du bleu verd&tre & l'intérieur; dans le système à couleurs
vives « les indications du microscope sont, au contraire» par-
faitement d*accord avec celles du prisme de Nicol* et Ton a du
Jaune verdfttre t Vintérieur^ du bleu pur à Vextérieur.
5* Une lame de sulfate d*ammonia^ue montre au micro-
scope des couleurs assez faibles» rouges intérieurement^ bleues
extérieurement^ tandis qu^avec le prisme de Nicol on a du bleu
violacé & ^intérieur et du verd&tre assez net & Vextérieur. SI
Ton opère avec la lumière d'une lampe ordinaire» le bleu vio-
lacé intérieur est plus bleu qu*au jour, et le verdâtre extéritur
prend une teinte roussÀtre.
U* Dans une plaque d^euclûee normale & la bissectrice ayant
o^fooi d*épalsseur, le microscope manifeste autour de Tliyper-
bole qui traverse l'un des systèmes d'anneaux du bleu exté^
rieur et du rouge intérieur très-vifi, et autour de^Tautre
hyperbole, les mômes couleurs distribuées dans le même
ordre, mais beaucoup plus pftles; avec le prisme de Nlcol, le
système & couleurs vives offfe la même disposition <|u*au mi-
croscope; mais dans le système à couleurs pâles» on a une
teinte bleu&tre & l*intérieur et une teinte lilacée & Vextérieur.
Une autre plaque d^euelase ayant t peu près la môme épais-
seur montre aussi un système d'anneaux à couleurs tranchées,
où la distribution des couleurs est semblable sous le microscope
et sous le prisme de Nicol, et un système à couleurs pâles où
le microscope manifeste encore du bleu extérieurement^ du
rouge intérieurement^ tandis que le Nicol ne fait voir qu'une
teinte bleu verdâtre & Vintcrieur et une teinte d'un bleu vio-
lacé à Vextérieur.
S» Une plaque de diopêide de o*,ooi d'épaisseur étant exa-
minée à la lumière du Jour avec le Nicol, oflre un système d'an-
neaux à couleurs vives dont l'hyperbole est bordée par du bleu à
Vextérieur f par du rouge à Viniérieur^ei un système & couleurs
pâles où l'hyperbole oUVe du Jaune rouge&tre à Vextérieur et
du bleu à Vintérieur; au microscope, môme disposition dans
le système à couleurs tranchées, teinte bleuâtre de chaque côté
de l'hyperbole à couleurs faibles. Si maintenant l'on emploie
la lumière d'une lampe, la disposition ne change pas, quel que
soit Tanalyseur» dans le système à couleurs vives ; mais dans le
système â couleurs pâles où le Nicol manifeste la même disper-
sion qu'au Jour, le microscope oflï'e, au contraire, du bleu vif
à Vextérieur et du Jaune rougeâtre pâle â Vintérieur.
6* Une plaque épaisse de tulfate de zinc montre» sous le
PAR US PfiOPRlËTÉS OPTIQUES BIBÉPRINGENTES. 345
dels qui me paraiss^uent offrir quelque intérêt. J*ai
observé leurs principales propriétés optiques biréfrin-
gentes, et j'ai mesuré leurs indices de réfraction toutes
Nicol, du bleu légèrement verdÀtre à Vextérieur et du rouge
violacé à Vintérieur^ ce qui, d'accord avec la mesure directe,
conduit à p>v.
Une plaque mince du même sel qui au microscope fait voir
une bordure bleue extérieurement et une rouge intMeure^
ment^ toutes deux assez pâles, manifeste , sous le Nicol , une
teinte violacée à Vinténeur et une teinte verd&tre à Vexté^
rieur: Tignorance où Ton est de ce que représentent exacte-
ment la teinte violacée et la teinte verdùtre qui résultent shns
doute d'une superposition de couleurs plus franches, prodait
évidemment la contradiction apparente qui existe entre les in-
dications de la plaque mince et celles de la plaque épaisse.
7* Une plaque de sulfate de potasse et magnésie de o^^ooe
d'épaisseur montre avec le Mlcol un svstème d'anneaux 4 cou*
leurs vives où le bleu est extérieur^ le rouge intérieur^ et un
système à couleurs p&les où le rouge est au contraire extérieur
et le bleu intérieur.
Une seconde plaque très^mince manifeste au microscope
d'Âmici du rouge intérieur et du bleu extérieur autour oes
deux hyperboles; seulement les couleurs sont plus vives d'un
côté que de l'autre; avec le Nicol les bordures sont : pour l'hy-
perbole à teintes faibles, violacée à Vextérieur^ verd&tre à
antérieur; pour Tautre hyperbole. Jaune rongefttre k rinté^
rieur^ bleu violacé à Vextérieur; cette disposition s'accorde
avec celle que J'ai décrite sous le n* a, comme se manifestant
dans une plaque du même sel de o*«oo i d'épaisseur.
J'ai cru devoir rapporter en détail ces anomalies apparentes,
afin qu'on soit prémuni contre les fausses interprétations aux-
quelles donnerait lieu leur observation superflcielle , et pour
D'avoir pas 4 y revenir en décrivant les diverses espèces qui
me les ont fournies. Je ne chercherai pas à expliquer ici
chacun des cas particuliers que Je viens d'énumérer, car ces
explications, pour être concluantes, exigeraient un examen
approfondi & l aide des diflTérentes couleurs simples du spectre,
examen que Je n'ai pas pu faire encore, mais que Je compte
entreprendre aussitôt que cela me sera possible. Je dirai seu-
lement d'une manière générale, d'une part, que des rayons de
diverses teintes faiblement séparés peuvent, après leur pas-
sage à travers des lentilles non achromatiques, arriver à l'œil
dans un ordre inverse à celui qu'ils présentaient en y entrant,
tantôt avec des nuances avivées, tantôt avec des nuances
éteintes; d'autre part, que ces ravons doivent queRiuefois, par
suite de leur superposition , oATrlr à leur sortie d'une plaque
mlncedes teintes résultantes différentes de celles qu'ils auraient
en sortant d'une plaque épaisse.
546 DÉTfiBMINATION DBS B8PÈGE8 GRIBTAtUSftBS
les fois que je Ta! pu. Quand cela ne m'a pas M pos*
riblei je me suis contenté d'indiquer le sens de la double
réfraction pour les oristaux à un axe« rorientation du
plan des axes et leur dispersion pour les cristaux à deux
axes du système rhombique, et la dispersion imlinéi^
horizontale ou croisée^ pour les cristaux du systèose mo^
noclinique. Je n'ai pas eu lieu d'examiner un seul nou-
teau corps appartenant au prisme doublement oblique.
£n parcourant ce nouveau travail, on Verra que
r étude des phénomènes optiques m'a conduit f(9rcémeiit
à changeri pour un certain nombre de composés natu-
rels ou artificiels» le type cristallin auqve) oa les avait
rapportés jusqu'ici , en ne consultant que leurs carac-
tères géométriques; c'est ainsi que j'ai reconnu dans
tÀulunite de Cornouailles, comme dans celle d'Atitun,
une forme appartenant au système do prisme piMNnbiMal
droit et non au système quadratique; dans la Litoco-
niiê et le êulfatê dé êlrycknine à i s atomes ^ma, un
type monoclinique et non un type rhombique, etc.
Généralement, comme je Pavais fait dans nsdo pre-
mier mémoire« j'ai encore donné les formes des sels
artificiels déjà connus et celles des minéraux , teHes
qu'on les trouve indiquées dans le Manuel de chimU
emîallogrnphique de Rammelsberg, et dans le TraiU
de' minéralogie de Broolce et Miller. Le système de
notation des faces est toujours celui de Lévy. Quant
à l'ordre que j'ai suivi dans la description , afin de
réunir autant que possible les substances offrant des
phénomènes du même genre « je les ai divisées en :
I* cristoux à un axe positif; s^ oistaux à un axe néga-
tif; 3"* cristaux à deux axes dérivant du prisme rhom-
boldal droit » A positifs, B négatifs,^ 4« cristaux dérivent
du prisme rhomboldal oblique : A positifs , R négatifs.
I En désignant avec MM . Grailicb et de Lan^ les rayons
. PAR LES PROPRIÉTÉS OPTIQUES BIRÉFRINGENTES, 347
rouges par p et les rayons violets par t| le sens de la
dispersion sera donné en écrivant p > ou < v.
L CRI8TADX ▲ DN AXE DB DOUBLE RÉPRACTIOlf.
1* Cristaux uniaxes dont ïcuce eristallographique prin-
cipal coïncide avêc taxe de plus vmm . ilastidU
optique^ ou cristaux positifs.
Fluosilicatc m imo; llarignao. — Système faexa»
gonal.
Htvrolitb. — Systène bexagonal. — Dans des frag-
ments transparents de Ttle de Chypre qui m'ont été
remis par M. Damour, j'ai pu tailler des plaques d'ap-
parence simples qui permettent de recomiattre le sens
de la double réfraction. Cette propriété est peu éner*-
gique, et dans une lame ayant plus de s millim. d'é*
paisseur, on ne voit que la croix noire et le rouge dd
premier anneau ; Dx.
SuLPATB Bv lanthane; LaOSO' + SAq; Marignac. —
Prisme hexagonal régulier. — a)=£: 1 1S649 <= 1 t&Sg pour
le centre du rouge*, Dx. — La forme de ce sel avait été
considérée par M. Marignae comme se rapportant à un
prisme rbomboïdal droit très-voisin de 1 90* ; mais l'ap-
parence des anneaux et de là croix noire qui se mani-
festent dans ses cristaux rend à peu près certaine leur
forme hexagonale (1).
CoariitBfta; re*0*80*+9Aq. — Prisme hexagonal
régulier; double réfractloa énergique; Dx.
CBROMATB JA€NÈ B» P0TA88B. — Lamos hcxagonales
semblables aa sulfate de potasse à un axe , obtenues
en faîsani cristalliser du chromate neutre de potasse
dans une dissolution de carbonate de soude ; Senarmoat.
J'ai trouvé le passage du chromate de potasse à deux
(t) L^angle réfringent et les dévIatloDS mlnfma correspon-
dantes ont été : a ss 6o% S =: &d* 55\ 8* = A3* 95' ^o\
l
348 DÊTEHMINATION DBS ESPÈCES GMSTALUSÉBS
axes au chromate uniaxe dans des cristaux aplatis à
contour hexagonal , maclôs suivant des faces m comme
le sulfate de potasse ordinaire , et possédant deux axes
excessivement rapprochés^ dans un plan parallèle à h\
avec une bissectrice normale à la base. La bissectrice du
chromate de potasse à deux axes étant , au contraire,
parallèle à la grande diagonale de la base et négative ,
on voit que le résultat de la transformation de ce sel est
de rapprocher ses deux axes de leur bissectrice obtuitt
qui conserve son signe positif dans les lames maclées
dont je viens de parler, et qui se confond avec Taxe
unique dans les cristaux uniaxes.
Je ferai remarquer à cette occasion que dans le pas-
sage du sulfate de potasse à deux axes au sulfate à un
axe , c'est la bissectrice aiguë des cristaux à deux axes
qui devient Taxe unique de cristaux uniaxes , en con-
servant également son signe positif.
Les lames maclées à deux axes très-voisins ont une
dispersion notable et p < t?. Ces lames ont été obte-
nues au Havre, dans le laboratoire de M. Clouet, en sa-
turant k chaud une dissolution concentrée de bichro-
mate de potasse par de la chaux vive, et évaporant len-
tement jusqu'à formation d'une pellicule mince; lechro-
mate de chaux se précipite alors , et la liqueur filtrée
laisse déposer les lames de chromate neutre de potasse.
ScHÉBUTB. —De petits cristaux transparents de Tra-
verselle et de Framont m'ont permis de déterminer à
la fois les angles de l'octaèdre primitif, d'une manière
plus exacte qu'on n'avait pu le faire jusqu'ici , et les
deux indices de réfraction; j'ai trouvé : «s:?i,9i8 à
1,919, *= 1,934 à 1,955 pour le centre du rottge(i).
^ (1) Le prisme réfringent était formé par la renconU^ de
deux faces oppoaées de roctaèdre a^ (n de Miller) ; Taxe opUqae
éUit donc perpendiculaire à Parète réfringente et parallèle à
PAB LES PBOPRXÊTte OPTIQUES BIBÉPBIMGENTES. 549
XÉNOTiME ; phosphate d' Yttria. — Octaèdre à base
quarrée; les cristaux ne devieiment transparents qu*en
lames excessivement minces ; cependant on y voit deux
ou trois anneaux, traversés par une croix noire asses
nette t qui indiquent une double réfraction très-nota-
ble; Dx.
SvANBBBGiTi. — Rhomboèdro aigu de 89* s4' ; Dauber.
— Double réfraction assex énergique ; Dx.
s* Cristaux Uniaxes dont Taxe erUtallographique prtn-
cipal coinciie avec taxe depluê OBANOEélairicfté optique
ou cristaux régatips.
TouBMALiNB. — H. de Senarmont possède depuis
quelque temps une plaque de tourmaline d*un vert bru-
nâtre qui a été trouvée par H. Bertaud parmi des cris-
taux du Brésil. Cette plaque porte encore sur deux côtés
les stries verticales du prisme à Taide desquelles on
peut reconnaître la direction de Taxe principal , ce qui
permet de voir que Tabsorption s'y fait à l'inverse de
ce qui a lieu habituellement dans la tourmaline. Son
la bissectrice de Tangle réfringent; cet angle a été mesuré
avec le plus grand soin ; sa valeor et celle des déviations ml-
nima correspondantes ont été trouvées :
Pour les cristaux de Traverselle :
A«=49*5i't 5«67*S7'. «'«6S*ft3'.
Pour les cristaux de Pramont :
As=A9»5i^ Z^bf22\ »'=:68*Ao'.
Les indices ont été calculés à Taide des formules suivantes
dont rexpresfion générale a été donnée par M. Stokes dans le
Mathematical Journal of Cambridge^ 1 1« et par M. de Senar-
flK>nt, dans les Nouvelles aniMleê de matMmatique$t t. XVI :
8in i ( sin' - (cos* 1 «'— w'cos* ^ Asin' - 8'
a « a 9 a a
sin - A sin* - Acos* i B' — ù>< sis* i Acos' * A
9 9 3 9 9
S6o bétermiuation des espèces cidsTAitisiÊS
axe cristâHographiqae prinèipal doit donc 6tre homon-
tal, là où Taie d'une toannafiné ordiàsdre serut ver-
tical, et réciproquement. Iasqu*à préâent, c'est le seul
eiemple connu , an mœns ponr la tenrmsline , d'une
interversion aussi complète dans le sens de l'absorp-
tion : cette interversion prouve une fois de plus 6e
qu'avadent déjà Montré dèà |(bénomënes analogues ,
qu'il n'y a aucune relation entre le sens de Tabsorption
et le sens de la double réfraction d'un cristal.
Hbrsgrklite, système rbomboédrique. — Double ré-
fraction faible. Une plaque d'environ 1/2 miUim. d'é-
j>aisseur ne laisse voir que le rouge du premier anneau
et une croix noire qui se divise légèrement lorsqu'on
fait tourner la plaque dans son plan. Soumis à la lu-
mière parallèle, quelques échantillons paraissent for-
més de segments triangulaires réunis dans un contour
hexagonal ; d'autres ont une apparence simple. La plu-
part des cristaux que j*ai pu examiner se composent
d'un prisme hexagonal très-court, fortement strié hori-
zontalement et surmonté par un sommet trièdre régu-
lièrement placé sur trois faces alternes du prisme qui
sont beaucoup plus développées que les trois autres-
Deux des plans de ce sommet font entre eux un
angle d'environ laS*", et peuvent être regardés comme
appartenant à un rhomboèdre obtus ; le troisième, dont
l'inclinaison sur 4es deux premiers est égale à 1 36^ 44')
ferait partie d'un rhomboèdre plus (^tus, orienté comme
le premier. Selon toute probabili^ , c'est ce troisième
plan qtd a été pris par Lévy pour la base de la pyramide
hexagonale qu'il regardait comme le sommet habituel
de la herschelite; car cette inadvertance explique l'in-
compatibilité absolue des deux mesures données par cet
habile minéralogiste.
' Je ferai remarquer que la herschelite est n^ative et
PAR LES nwMttÈê orriQum BiiÉriHioiirrw* 35 1
positive oonme YhydroHte de Tlle de Chypre doal
sa composition chimique la rapproche beaucoup ; les
fermes de Tune pouyant d'ailleurs se dériver par des
Ms assez simples des formes de Tautre f ces deux s«b*
stances présentent sans doute les mêmes relations que
j'ai déjà signalées entre Y0Hk&liie et Yêuiyalite. De
beaux cristaux à'hydrolite transparents f que Ton ren^
contre asses raremimt à Andréasberg avec d'autres zéo-
lites , sous la forme d'une double pyramide hexagonale
de lAs'^SS', m'ont au contraire offert une double ré-
fraction négative semblable à celle de la herècMUe.
APOPSYLLiTB* — J'ai cité dans mon premier mémoire
des lames d'apophyllite nêgatms pour les rayons vio-
lets, que j'avais trouvées chez H. Soleil sans pouvoir
en connaître la provenance. Ces lames viennent évi*
demmentd'Utô, car l'École impériale des mines pos-
sède plusieurs échantillons de cette localité qui portent,
sur une gangue d'amphibole vert foncé et de fer oxy-
dulé, deux sortes de cristaux; les uns sont de belles
tables quarrées à bases unies, modifiées sur les angles,
avec une double réfraction négative peu énergique , qui
se manifeste par une croix noire sur un fond violet ; les
autres sont des lames à. bases ondulées qui constituent
la leucocyclitê de Brewster*
BiPinoLiTB. — J'avais autrefois considéré la ripidolUe
oommeuDesubstancepofiU'veàdeux axes, d'après les pro-
priétés optiques d'un échantillon appartenant à l'École
des mines. J'ai trouvé dernièrement des lames d'un vert
foncé groupées sur un gneiss du Dauphiné, qui se com-
portent au chalumeau comme la ripidolite de de Kobell,
mais qui n'of&ent qu^un seul axe négatif. Leur double
réfraction est très-faible et la croix noire très-peu nmr*
quée ; cependant elle est suffisaiUMOt nette pour qu'on
puisse reconnaître sco signe a^ree une hMe ée mica
3dtt DÉTERMINATION DBS ESPÈCES GEISTALUSÉES
excessivement mince. La rtpidoitte est une espèce en-
core si mal définie qu'il n'est pas étonnant de rencon-
trer dans ses diverses variétés des caractères optiques
différents» unis à des caractères extérieurs à peu près
semblables.
Azotate cérosomagnésique ; Damour. — Rbomboèdre
obtus de 1 1 0"" s o' ; double réfraction énergique ; Dx.
Azotate dé lanthane et de magnésie ; Damour. —
Rhomboèdre obtus de 1 09"" i ; isomorphe avec le pré-
cédent ; double réfraction énergique ; Dx.
Azotate de lanthane et de manganèse; Dam. —
Rhomboèdre obtus de 1 09* i ; isomorphe avec les deux
précédents; double réfraction énergique; Dx.
Azotate de lanthane et de zinc ; Dam. — Rhomboèdre
obtus de 1 09*" i ; isomorphe avec les précédentes \ double
réfraction énergique ; Dx.
Sulfate gérosocérique. — Des cristaux transparents
de ce sel , dont le sens de la double réfraction avait
déjà été indiqué dans mon premier mémoire, m'ont per-
mis de mesi^rer les indices de réfraction ; j'ai trouvé pour
le centre du rouge : «»=:i, 564 ^ 11^69, e = i^SGo à
1,565(1).
Jarosite ; Breithaupt ; sulfate de peroxyde de fer et
de potasse : rhomboèdre aigu de SS^^SS' ; Dx.
MiMETÈsB.Depetitscristaux jauneclair de GornouaiUes
m'ont offert une transparence suffisante pour pouvoir dé-
terminer les indices ; le sens de la double réfraction avait
déjà été indiqué dans mon premier mémoire ; j'û ob*
(1) Le prisme réfringent était formé par deux faces alternes
du prisme hexagonal sous l'angle de 60* ; les déviations minima
ont été trouvées :
Pour un premier cristal : S s h%*h^\ V s=s Aa* 3o'.
Pour un second cristal : s=sA3*3o', 8'»/i3* 1'.
PAR LfM PAWBlfiTÊS OPTIQUES lïllliPlUIOBlITIS. 353
serve : «n ss i ,474^ c s 1 »46S pour le centre du rouge (0*
Hédipbakb. — De petits cristaux aases nets de ce mi-
néral m'ont aussi permis de mesurer approximative*
ment ses indices de réfraction ; j'ai trouvé pour les
rayons rouges : a> = 1 1467 « « = 1 ,465 («).
Vanadinitb; plomb vanadiaté hexagonal d'Ecosse.
— Système hexagonal. Ce minéral ne devient un peu
transparent qu'en lames excessivement minces ; les an-
neaux qu'on y aperçoit prouvent que la double réfrac-
tion est assez énergique ; Dx.
ARSÉNiATE DR POTASSE. — Les cristaux ordiuaires du
commerce sur lesquels M. de Senarmont avait déterminé
les indices de ce sel, que j'ai publiés dans mon premier
mémoire « sont toujours plus ou moins neigeux et ne
peuvent fournir que des mesures approximatives ; en
opérant sur de petits cristaux parfaitement purs et trans-
parents, j'ai obtenu des nombres notablement diffé-
rents de ceux que l'on devait à M» de Senarmont; ces
nombres sont: o) = i,564, >=i,5i5 pour les rayons
rouges. J'ai trouvé des valeurs identiques sur un gros
cristal assez pur du commerce (3).
(1) Le prisme réfringent était formé par deux faces alternes
du prisme hexagonal faisant entre elles un angle de 60* ; les
déviations minima ont donné : d = 3/^« 67', V =s ^tc 1 a' ko".
(9) L'angle réfringent et les déviations minima étalent :
a = 6o% 5=34'ao', 8' =:54'i'3</'.
(3) L*arète réfringente, pour les petits crisUux très-purs,
^v,* était formée par une face verticale dn prisme
quarré supposée prolongée Jusqu'à la ren*
contre d'une face opposée de Toctaèdre b*^;
l'angle réfringent étoitégal A Ue'Uy; la bis-
sectrice de cet angle faisait avec Taxe op-
tique un angle de a3*3i'3o'^; les déviations
minima observées ont été : S » ag^ôS', 0'=
'"^ «7* 3a'. Les Indices ont été calculés & Taide des
formules de liM. Stokes et de Senarmont que
J'ai déjà citées.
154 fitVBUWATIOll M5 ESPÈCES GUSTALUSÉBS
CcmiVM» sàFttu* ~ Les indices nesUFâs sar des {iriSF
aes natorals de saphir d'un blea pAle m'oat donné,
pour le centre dn ronge : 015=1,7676 à 1,76829
•asi ,7Sg4 à 1 ,7898. J'ai observé sur un rubis d'un besii
rouge: =1,7675, «=1:1,759? (1).
WuLrteiTE. -«- Un petit cristal transparent sur les
bords m'a permis de déterminer les deui indices pour
la partie rouge du qpectre : leurs Taleurs sont e » =s ,4ot
Bromatb db didymb. — Prisme hexagonal régulier ;
Marignae.
TàRTRATB d'ANTIVODIB BT de STRONTIÀlîB ; StO&H)*,
(^sgiQio. ifarignac — Prisme hexagonal régulier.
La croix noire est très -divisée c<Hnme dans le béryl.
— 0» = i,68s7, 6 s 1,5874 pour la partie rouge du
spectre (3). La composition et la f(H*me de ce sel m'a^
Pour le gros cristal da commerce . l'arête réfringeeta était
parallèle^ Taxe optique; Tangle réfringent et les déviations
minima ont été : « = ûg'Sô', 8 = 3a* a/i'45", B' = ag'ao' i5".
(1) Les prismes réfringents étaient formés par deux faces
alternes du prisme hexagonal sous Tangle de So* ( les déviations
minima étaient :
Sur deux saphirs d'un bleu pâle s
S=:6&Mft'&S"àe4«i/;
8' = 63«i»'48"àS5'ie'.
Sur le rubis :
«=ne4»it'3o^ a' = S5Mi'ia«'.
(a) L'arête réflrlngente était formée par la rencontre dHine
base p et d*une face b^^ sous Tan-
^r^«^ gle de 56*55'3o''; la bissectrice
de Tangle réfMngent faisait, avec
Taxe optique, un angle de
7i'46'i5";
les déviations minima ont été : ( = 6t* 1 a'so^ S' = So« 38' ào".
Les formules de BIM. Stokes et de Senarmont ont servi à cal-
culer les indices.
(5) Les déviations minima oerrespondast à un angle réfirin-
gent de So* ont donné : 8 — 6A* Se', ^ ^ 45» V.
PAR tB8 nomtTtf OPTIQUIB BiRÉmiieBimui. 5&6
vatent fait espérer qu'il pourrait offrir à la fois, comme
le sulfate de strychnine octaédriqtte« des crietauz doués
de la polorisation circulaire! et une dissolution actif e ;
malheureusement les cristaux obtenus jusqu'ici sont
tiès-petits« et paraissent avoir une constitution physi-
que peu homogène ; le pouvoir rotatoire qu'ils possèdent
peut-être est évidemment très-faible , et la dislocation
de la croix noire suffit pour le masquer entièrement.
U* oaiSTAUx ▲ onx axu n doubu Binucnoi» vâMVfàMJ
DU PRISME RUOMBOÏDiL DROIT.
A. CriiMiM» dam la liçM moyenns ûomeide avêê tam
de plui PBTin iUMieiti optique ^ eu criiêûum poêi^
$ifê.
M<soTYPB et BRtviciTB* — La dispersion est très-
faible dans cette espèce \ cependant, la bordure des
hyperboles vue au microscope et au prisme de Nicol,
indique p < t*
PRBHNm. -- La dispersion est aussi très-faible dans
ce minéral « et par conséquent très-difficile à déter-
miner. II. de Lang, qui a trouvé pourTécartement ap-
parent dans l'air l'angle de is3*S6' assez voisin de
celui de 1 1 9*, que j'ai donné dans mon premier mé-
moire* indique p < e ; par la bordure des hyperboles
vue au mleroscopot on serait porté à admettre p > t.
COMPTON iTE et Thom soNiTB. — Daus mon premier mé-
moire, j'ai donné pour Taogle apparent des axes de la
Thomsonite une valeur approximative de 79* ; M. de
Lang a trouvé 83* 56', et il indique pour la disper-
flion p > V. Les hyperboles vues au ifiicroscope aussi
bien qu'avec le Nicol annoncent au contraire , p < v :
au reste la dispersion est encore très-faîble, et la me-
sure de l'écartement apparent pour les diverses couleurs
présente de FIncertitude,
856 DfiTERHlNATlOM 1»S ESPËC«9 CRISTALUSÉES
Harhotohi. — Depuis la publication de mon pre-
mier méinoiret j'ai soumis k un examen attentif des
lames minces d'hannotome de diverses localités; cet
examen m'a prouvé que, contraireme'nt & l'opinion gé-
néralement reçue et que j'avais adoptée moi-même
lorsque j'ai proposé la réunion de la monéniu à l'har-
ntotome, aucune variété ne présente d'individus non
maclés. On siùt que les crîstaui réputés ùmples peuvent
être rapportés à un prisme rhomboïdal droit de 110*36'
environ , et qu'ils olTrent en général des faces b"* sur
les arêtes de la base et une troncature g* sur les arêtes
latérales lùgufis ; on sait de plus que la base porte , pa-
rallèlement à son intersection avec- les faces b'", des
stries qui viennent se rencontrer suivant deux lignes
légëremept suUantes, parallèles aux diagonales de
cette face. Or, si l'on fait traverser par de la lumière
polarisée une lame taillée parallèlement à la base , 00
voit que dans les quatre segments marqués de stries
croisées le plan des axes est di-
rigé cooHno l'indique la figure
ci-contre, et qu'il coïncide avec
la petite diagonale du prisme de
1 94* 47'i composé d'une face m
et d'une facep' de l'ancienne
forme. On est donc forcé d'ad-
mettre ici deux prismes de
n4'47' se pénétrant complé-
ment de manière à ce que deux de leurs faces laténites
soient situées sur le même plan , taqdis que les deux
antres font entre elles un angle de 110*96'; l'une des
surfaces de rencontre est donc parallèle à une face la-
térale m; l'autre surface, perpendiculaire à la prenaière,
ne peut coîndder avec aucune modification simple, -
connue ou possible. En adoptant pour l'hannotome cette
PAR' LEii PROPRIÉTÉS OPTIQUES BIRÉFRINGENTES. 357
0
nouvelle lotjne primitive , les faces 6*'* offrent rbémié-
drie parallèle, mais les faces latérales présentent un
clivage d'une facilité à peu près égale; les dimensions
de cette forme sont : 6 : A :: looo : 698* oS6>
En examinant séparément les lames qui , de chaque
côté des macles en croix , font saillie sur le noyau com-
mun , on retrouve une disposition tout à fait semblable
à celle de la morvinite; seulement les limites des quatre
segments ne sont pas toujours aussi régulières que je
Fai indiqué sur ma figure et leyrs enchevêtrements,
soumis à une loi constante, donnent lieu aune marque-
terie plus ou moins compliquée. Ces macles en croix se
composent donc de >âeux cristaux déjà macles eux-
mêmes, et les surfaces de contact ne sont parallèles à
aucune troncature simple*
Les axes apparents ont un éoartement considérable ,
et il est très-probable que les axes réels sont à peu près
à go* l'un de l'autre ; car dans une lame mince tangente
à l'arête obtuse du prisme de 1 34* 47\ on voit des
courbes isochromatiques presque identiques pour la
forme et la netteté à celles qui se manifestent dans les
lames parallèles à la base, de sorte que l'harmotome se
trouve exactement à la limite des substances positives
et des substances négatives.
Calamimb. — De petits cristaux très-purs m'ont per-
mis de mesurer les trois indices principaux ; j'ai trouvé
pourla partie jaune du spectre: «:= 1, 655, p s 1,618,
Y=:i,6i5 (1).
On conclut de ces données ; s V = 45* 6/, siE = 78* 90',
valeur suflSsamment voisine du nombre 80*, inscrit dans
mon premier mémoire comme une mesure approchée
(1) Les prismes réfringents employés pour la mesure des in*
dices et les déviations minima correspondantes ont été :
TOMR XIV, i858. «A
358 DÉTERMINATION DES ESPÈCES CRISTALLISÉES
de récartement apparent. La dispersion des axes est
trës*Dotable et la bordure des hyperboles indique net-
tement p > t?, aussi bien au microscope d' Amici qu'avec
le Nicol ; c'est ce qu'a également observé M. Grailicb.
Azotate d^urane. — En mesurant l'écartement appa-
rent des axes avec des verres monocbromatiques , j'ai
trouvé :
aE=:6S*5' rouge.
69" /io' violet.
M. de Lang donne dans son dernier mémoire :
p aE
1,6950 68* i5' rouge.
1,6967 jaune.
1,6991 vert
i,5o33 69' i5' bleu.
Les bordures des hyperboles, vues au microscope
d' Amici et encore mieux avec le Nicol , indiquent en
effet p < «.
Baryte sulfatée. — En cherchant l'écartement ap-
parent des axes pour les différentes couleurs du spectre^
j'ai trouvé :
aE
RoDge. Jaune. Tert. TloleU
Plaque Jaunâtre d'Auvergne. . . 61** i3' 61* 36' 63* iW 65** ao'
Plaque incolore d'Angleterre. . 6a" 6' 63* 26' 65* 7'
M. Grailich donne. 6a* a5/ 6$* 5o'
M. Heusaer à aa* centi, trouve. 6a* 34' 65* la' Bk'* 10' 65* 64'
La plaque employée par M. Heusser, n'était pas par*
faitement perpendiculaire à la bissectrice.
Arête verticale entre une face «1 et une face g* :
I srôa'^e', D =39* 4/^';
Arête horizontale entre une face e^ et une face g^ :
r = 66" 5 1 ; D' = 56' 56' So'';
Arête horizontale entre deux faces a}^ opposées :
r=57*8', D"=66'3'.
PAR LES PROPRIÉTÉS OPTIQUES EIRÉPRIIIOEnBfc SSg
On voit que la dispersion des aies est considérable,
ausm les bordures des deux hyperboles offrentpelles, soit
ao microscope, soit au prisme de Nicoli l^s eouleurs les
plus tranchées, bleue à Tintérieur, rouge à rextévieuc,
Gélestinb.-- J'avais donné dans mon premier né«
moire sE = 91* environ ; M. Grailich a trouvé cet angle
égal à 1 00*. La bordure des hyperboles indique p < v.
Anhtdritb. «^LadispersioD des axes estasses considé-
rable; avec les verres monochromatiqties j'ai trouvé :
aE := 70* 30' rong&
7s« W violet
M. Grailich donne :
70* 18' rouge.
7s*Ai' violet
Les hyperboles des deux systèmes d'anneaux ont des
bordures, extérieurement rouges, in/^ftiranen^ bleues*
de la nuance la plus vive, surtout lorsqu'on les examine
avec un Nicol et une glace noire.
Sulfate de potasse a deux axes.— «La bissectrice
aigué de ce sel est perpendiculaire à la base du prisme
de 130*, et non parallèle à la grande diagonale de cette
face, comme je 1 ai Imprimé par erreur dans mon pre-
mier mémoire.
J'ai mesuré les trois indices pour le centre de la partie
jaune du spectre, et j*û trouvé : «=: if4970i P= 1 «4935,
If = 1,4920(1).
On conclut de ces nombres :
a V = 66« 3o', sE = 1 09* 67'.
(1) Les angles des trois prismes taillés sur doux cristaux et
les déviations minlma correspondantes ont fourni les données
suivantes:
I =3o'a5', D rsaiMS';
r=6i*66', D' = a9*&a';
360 OtXIBVUlATXOlf DBS BSPtCES CEUTAIXISftBS
UobsenratioQ direete m*a donnét pour aE» 107* à
108* sur certains écbantilloDS, 109* sur d^autres écbau*
tillons. La dispersion des axes est si faible que je n'ai
jamais pu constater, d'une manière certaine , si Técar-
tement apparent mesuré avec un verre rouge difféndt
de celui qu'on voit à travers la solution de sulfate de
enivre ammoniacal : les bordures des hyperboles ont
éUes-mèmes des couleurs si peu tranchées qu'il y a
incertitude sur leur disposition; il semble pourtant
lorsqu'on emploie le microscope d' Amici et la lumière
du jour, que le bleu est extérieur et le rouge intérieur^
ce qui indiquerait p > f : avec une glace noire et un
prisme de Nicol, on ne voit de chaque côté qu'une
nuance bleuftt^ dans certaines plaques, tandis que dans
d'autres, il y a une légère teinte rouss&tre à YexUrieur
et une teinte Wuâtre à Yiniirieur ; il est donc à peu
près imposable de rien conclure d'une manière posi-
tive.
Un prisme de 108* environ, ayant ses faces presque
normales aux deux axes réels moyens, montre une
teinte bleue extérieurement, et une teinte roussAtre
intérieurement ; il semble donc que p > v, pour les axes
intérieurs.
H. Grailich annonce qu'il a observé p<v^ pour les
axes apparents.
L'écartement des axes réels mesuré sur le prisme
dont je viens de parler m'a donné approximative-
ment 65*.
SuLFATB d'amvoiiiaque. — Daus mon premier mé-
moire j'avais indiqué , d'après Marx , que ce sel est op-
tiquement isomorphe avec le sulfate de potasse ; mais ,
ainsi que l'a fait remarquer M. de LÏmg, l'isomor-
phisme des deux sels est purement géométrique. En
effet, dans le sulfate d'ammoniaque, le plan des axes
PAB LES PEOPRIÉTÉS OPTIQUES BIBÉPBllf GENIES. 36 1
est parallèle kg\ei par conséquent dirigé normale-
ment à celui du sulfate de potasse ; la bissectrice du
premier est perpendiculaire à h\ tandis que celle du
second est normale à la base.
D'aprèsH. de Lang, dE = 85* 3o' et p < v. La disper-
sion des axes est très-faible , et les couleurs qui bor-
dent les hyperboles sont peu tranchées s cependant leur
disposition sous le microscope d* Amici indiquerait 9>v.
J'û ûgnalé dans la note , page 344^ les différences que
présente Tobservation faite avec le microscope ou avec
le Nicol. Si la bordure intirieur$ d*un bleu violacé qu'on
voit avec ce dernier appareil représente du rouge mé-
langé de bleu « et si le verdfttre extérieur correspond
à du bleu lavé de jaune, on a encore p >t;; mais si la
nuance violacée correspond réellement au violet du
spectre et la bordure verdàtre à sa partie jaune, on de-
vra conclure p < t«
Jfe n'ai pu me procurer que des plaques trop petites
et trop imparfaites pour prendre une mesure exacte
de l'écartement apparent avec les verres monochro-
matiques.
Brookite. — C'est par erreur que dans mon premier
mémoire j'ai rangé la Brookite parmi les substances
négatives ; ce minéral est en réalité positif comme l'in-
dique H. Grailich : ce savant a observé que le plan des
axes rouges est parallèle à la base , tandis que le plan
des axes verts est perpendiculûre à celte face ; suivant
lui , on aurait :
aE = Sô** environ; rayons rouges.
10* environ; rayons verts.
J'ai examiné de nouveau un grand nombre d'échan*
tiUons de l'Oisans, de Snowdon et de la Tète- Noire;
ceux des deux premières localités m'ont généralement
offert le plan des axes verts , orienté cemme celui des
369 DÉTBBMilfATIOlf DBS ESPÈCES GB18TALLISÊBS
axes rouges, c'est-à-dire parallèle à la base; seulement
les axes rouges y sont sensiblement plus écartés que les
axes verts. Ce n*est guère que dans des lames de la
Tête-Noire en Valais, où les axes sont excessivement
rapprochés, que j'ai toujours trouvé le plan des axes
verts parallèle à g^ et perpendiculaire au plan des axes
rouges avec p<v. Dans quelques lames de l'Oisans, J'ai
rencontré des plages irrégulières plus pâles que le reste
du cristal, et qui montraient Tinversibn des deux planÂ
contenant les axes rouges et les axes verts, de sorte que
le même échantillon présente quelquefois la réunion
des deux phéhomènes. Il va sans dire que cette explo-
ration de lames en général fort petites ne peut avoir
lieu qu'avec le mierosoope d'Amiei.
Chlorurk bb bautum; BaGl-{-9Aq. — Prisme rhom-
boldal droit de gi*6i' ) clivages^ faciles suivant la basOi
assez faciles suivant h^ et g\ — Plan des axes parallèle
à la base ; bissectrioe parallèle à la grande diagonale
de ia base.
a sa 1,660, p = 1,6/^0, Y = t,6fi7 rayons rouges.
<x s i,66A, p = i,6AA, r = 1,655 rayons Jauhes.
Des indices mesurés dans la partie jaune du spectre,
onconclut: sV=67''4', 9£ = i3o*'59' (1).
Les axes étant très -écartés et la biréfringence
faible, on voit des courbes colorées dans des lames
normales aux deux bissectrices ; le sens de la double
réfraction que j'ai admis ici a été déduit de ce que la
compensation s'établit dans une lame parallèle à g\
(i) Les angles des prismes réfringents et les déviatloos ni-
nima correspondantes avaient les valeurs suivantes :
l — W 5i', Dr — aS" 10' ao", Dj — aS* ai'ûo";
r — ÛS'W, D'r — Se-aù', D'i — 36*4o*;
r«ft6e*M\ 0'>■WW'5d^ ir,— ùS-af.
PAR LES PROPRIÉTÉS OPTIQUES BlRÉFRlNGEIfTES. 365
atec une plaque de quartz plus mince que dans une
lame parallèle à M ; Dx. Suivant M. Grailich , £= i s8<» 6
et p > ».
Chlorurb db cuivRB; GuCl + flAq. — Prisme rhom*
boldal droit de gil* 54' ; clivages parfaitement nets sui-
vant les faces latéralles et suivant la base de la forme
primitive. — Plan des axes parallèle à la base ; bissec*
trice parallèle à la petite diagonale de cette face :
p£=: i,68i rayons rouges,
p tt: 1 ,685 rayons jaunes.
a V = 82* 4o' environ pour les rayons jaunes : cet
angle a été mesuré directement à travers les faces du
prisme, auxquelles les deux systèmes d'axes sont pres-
que exactement perpendiculaires (i).
Ce chlorure de cuivre étant géométriquement , mais
non optiquement isomorphe du chlorure de baryum ,
j'avais essayé d'obtenir une combinaison des deux sels ;
mais le chlorure de baryum a toujours cristallisé le pre-
mier en lames très-minces , tandis que le chlorure de
cuivre ii'a donné que des aiguilles indéterminables.
Topaze. — La dispersion, des axes est assez notable
dans la topaze , et la mesure de leur écartement appa-
rent avec les verres monochromatiques m'a donné pour
une topaze blanche du Brésil :
a£=:ii5*6o\ rouge,
ua'a;'» violet
On est conduit au même résultat par l'observation
des hyperboles au microscope comme avec le prisme de
NiooL
(0 Les angles réfringents et les déviations minima observées
dans la partie rouge et dans la partie jaune du spectre étaient :
364 DÉTERMINATION DES ESPÈCES CRISTALUSÉKS
Cymophane. — J*avais signalé dans mon premier mé-
moire la différence considérable qui existe entre l'écar-
tement apparent des axes de la cymophane tel qu'il
résultat de mes mesures , et celui qui avait été trouvé
autrefois par M. Biot. Un examen plus approfondi des
propriétés optiques de ce minéral m'a fût voir la cause
de cette différence.
La plupart des cristaux de cymophane du Brésil sont,
en effet 9 loin d'avoir une constitution physique homo-
gène ; leur intérieur est souvent parsemé de nuages
blanchâtres irrégulièrement distribués qui, avec la
lumière parallèle produisent des teintes plates ana-
logues à celles qu'on voit dans des plaques de gypse
d'épaisseurs inégales, et qui, avec la lumière conver-
gente, donnent nadssance aux phénomènes les plus
variés.
Ainsi , une lame offrant quelques stries blanchâtres ,
parallèles, disséminées dans la masse , se compose d'un
centre homogène où l'écartement apparent des axes est
de Sa"* à ib"", et de deux bords où les axes font entre
eux un angle d'au moins iso* à is6^.
Trois autres plaques provenant d'un même cristal ,
présentent, au microscope d'Amici, les phénomènes
suivants :
Dans la première , les axes rouges sont presque com-
plètement réunis et leur plan est perpendiculaire à la
base, tandis que les axes verts sont faiblement ^ et les
axes violets fortement séparés suivant un plan perpen-
diculûre au premier et parallèle à p.
Dans la seconde lame, les axes rouges sont plus écar-
tés que les verts , mais les uns et les autres sont situés
dans un plan parallèle à g^ ; les axes violets sont très-
sensiblement réunis en un seul.
Enfin la troisième lame offre une plage où le plan
PAR LUS PROPRIÉTÉS OPTIQUBS BIRÉFRINGENTES. 365
des axes rouges et celui des axes verts est perpendicu-
laire à la base, les premiers étant notablement plus
écartés que les seconds : la séparation des axes violets
est, au contraire, peu considérable, et elle a lieu sui-
vant un plan parallèle à la base. Une seconde plage
n'a plus qu'un seul axe pour les rayons ronges ; les axes
verts trës-rapprochés et les axes violets très-écartés
sont alors situés dans un même plan parallèle à p. Une
troisième plage présente, pour toutes les couleurs , ses
axes dispersés dans le même plan parallèle à la base ;
mais les axes rouges sont presque réunis, tandis que les
violets sont fortement écartés.
Les résultats d'un grand nombre d'observations
semblables à celles dont je viens de rapporter le détail,
et l'analogie que ces résultats offrent avec ceux qui se
manifestent dans les mélanges des deux sels de Sei-
guette potasiique et ammaniacalj conduisent à admettre
l'existence de deux cymopbanes à propriétés optiques
différentes; Tune, qu'on peut appeler la cymopbane
normale^ aurait ses axes moyens écartés d'environ i so**,
et ses axes pour toutes les couleurs, situés dans un
même plan parallèle à g^ avec p > t? ; l'autre, qui serait
une cymopbane anomale ^ aurait ses axes beaucoup
plus rapprochés et tous situés dans un plan parallèle à
la base, avec p < d. Ces deux cymopbanes étant géomé-
triquement et cbimiquement isomorphes, seraient sus-
ceptibles de se mélanger en toutes proportions, et forme-
raient ainû des assemblages où l'on peut rencontrer :
i"" Les axes rouges réunis, les axes verts peu séparés
et les axes violets très-séparés dans un plan parallèle à
labase;
s* Les axes rouges peu écartés dans un plan normal
à la base, avec les axes verts réunis et les axes vioiets
séparés dans un plan parallèle à cette base.
366 DÉTERMINATION DES ESPÈCES GRlSTALUSÉfiS
ScoRODitE. — La dispersion est très-forte danslescris*-
taux du Brésil, qui sont les seuls que j'aie pu examiner.
Les bordures des hyperboles offrent des couleurs
très-vives qui indiquent p > t?,
EucHRoîTE. — Prisme rhomboïdal droit de 117" 20^
— Plan des axes parallèles à h* ; bissectrice normale à
la base; 2E = 62^ environ ; Grailich.
Les lames d'eucAroîte, même très-minces, ne laissent
guère passer que des rayons verts et des rayons bleus:
il est donc presque impossible de juger quel est le sens
de sa dispersion; cependant au microscope d*Amid,
dans une lame excessivement mince , j'ai aperçu au-
tour des hyperboles une bordure extérieure bleue , ce
qui semblerait conduire à p > v.
Struvite. — Mon premier mémoire indiqbait pour
l'angle apparent des axes le nombre admis dans le
Traité de minéralogie de Brooke et Miller. En cherchant
à vérifier ce nombre sur des plaques bien taillées , j*ai
trouvé qu'il était évidemment trop fort; car la moyenne
de six mesures m'a donné :
iB = 46* 3a' rouge.
At* 3o' jaune.
WU^' violet
Donc f<Vi réi9ultat qui s'accorde avec Tindication
fournie par les bordures des hyperboles dont les cou-
leurs sont très-nettement accusées et offrent la même
disposition^ BOit au microscope, soit au prisme de
NiôoL
Prussiate noiiac de potasse. — Je n'ai indiqué dans
mon premier itétnoirë que rëcarteme&t intérieur donné
par Marx ; M. de Lang a trouvé pour les rayons nm^0» :
1- .
2E = 7o*3o' et f < 9.
Sel de Seignëtte potassique. -^ Si l'on calculerangle
apparent des axes de ce sel à Taide des données
PAR LES PROPRIÉTÉS OPTIQUES BIRÉFRINGENTES. S67
d'Herscbel qui sont consignées dans mon premier mé-
moire, bu obtient aE= i83* 36\ nombre tout à fait en
désaciîDrd avec le résultat des mesures directes ; c'est
ce qui m'a engagé à reprendre les trois indices sur des
prismes convenablement taillés ; j'ai trouvé :
a = i,Û93, p = 1,491, Y = i,û90, rayons rouges.
On tire de là :
aV = 7i»6', aE= lao^ii',
a ss 1,4957, p = 1,4930, Y = 1,4917, rayons jaunes ;
d'où aV = 69'4o', aE = ii7»a' (1).
La mesure de Técartement apparent avec les verres
monocbromatiques m'a donné :
Pranlèrt pla4««. Otulèn* pitqat.
9E ss 190* a6' ii3* ao' rouge.
ii7*&o' environ Jaune.
iu*Aa vert
io3"ii' io4*33' violet.
Ces nombres font voir que la dispersion des axes est
très-forte : les hyperboles observées au microscope
d'Amici annoncent également p>v; la grande dilata-
tioQ des anneaux rend difficile Tobservàtion avec le
prisme de Nicd.
SBL de SbIGNBTTB POTiSSIQUB BT AMMONIAC^. — • DanS
mon premier mémoire, j'ai indiqué par erreur que
pour les mélanges en proportions variables des sels
de Seignette potassique et ammoniacal , la bissectrice
étût normale à jr^ ou à A' ; c'est à h^ ou à p qu'il
faut lire.
(1) Les angles des prismes réfirtngents et les déviations ini*
nima correspondantes ont été :
l = 43* IV » s3* 99', D/ = 93* a8'.
r=:44'4', DV = 93'58', D') = a4*4'.
r=47-t7', I>^r=«6*i5', D")s=ae*i9'.
368 DÉTERMINATION DES ESPÈCES CRISTALLISÉES
Tartrate double d'antimoine et de chadx, avec
Azotate de chaux; 4(CaOSb'0% C«H*0"+6Aq)4-
CaOAzO*. — Prisme rhomboîdal droit de i23*56';cU-
vage facile paraUèlement à g^ ; Marignac. — Plan des
axes parallèle à g^ ; bissectrice normale à la base. —
Les cristaux de ce sel , qui offrent quelquefois sur une
arête de la base une face hémiëdre à droite , prennent
souvent Tapparence de prismes droits à base quarrée ,
à cause de la presque égalité des angles g^m et pa^
a=i,6ig6»p=i,5855»î=:i,58ii;aV=4oMi\.sE=
66* 1 ' pour le centre de la partie jaune du spectre (i).
La mesure directe avec les verres monocbromatiques
m'a donné :
aS = 66* &' rouge.
65* 95' violet.
La disperâon des axes est donc forte ; les h7pertx>les
sont bordées par des couleurs vives dont la disposition
s'accorde avec le résultat que je viens d*indiquer ; la
double réfraction étant très -énergique, l'observation
est plus facile avec le prisme de Nicol qu'avec le mi-
croscope.
Tartrate d'arsenic et de strontianEi avec azotatb
d'ammonuque; 4(SrOAS'0% C«H*0" + 6Aq) +
AzH^O, ÂzO*. — Prisme rhomboîdal droit de 1 13*58' ;
clivage excessivement facile parallèlement à gr^; cris-
taux souvent accolés suivant un plan qui coïncide avec
(i) Les prismes réfringents ont été fournis ;
1* Par une face m et une face g^ se rencontrant sur un angle
de 6i* 59 ;
3* Par deux faces a^ dont Tangle par-dessns la base est égal
à 55*6';
3« Par une face e^ et par une face g^ faisant entre elles un
angle de &4* 39'. Les déviations mfnimacorrespondantesont été :
D = SiM', iy = 39*i3', ir=»9*io'3o^
PAH LES PROPHIÉTÉS OPTIQUES BIRÉPRINGENTES. 569
le clivage facile ; Marignac. — Plan des axes parallèle
à A^ ; bissectrice normale à la base. ~ Axes très-écar*
tés ; double réfraction énergique ; dispersion des axes
notables; f>vi Dx.
On remarquera que ce sel peut être considéré comme
chimiquement et géométriquement isomorphe avec le
précédent I mais que le plan, dans lequel s'ouvrent les
axes de l'un , est normal au plan des axes de l'autre.
Tréhalose ; G"H^^O" + s Aq. — Prisme rhomboldal
droit de 1 1 1* 5 1' ; Berthelot. — Plan des axes parallèle
à la petite diagonale de la base ; bissectrice normale à
cette base. sE ss 1 08^ à 1 1 o' pour la lumière blanche.
Pouvoir biréfringent ftdble; dispersion notable; au
microscope d' Amici , les bordures des hyperboles ont
des couleurs très-vives dont la disposition indique
P<v;Dx.
MvGOSB, sucre du seigle ergoté; C*W*0^^ + sAq;
Hitscherlich* — Forme cristallographique et propriétés
optiques biréfringentes entièrement semblables à celles
du trihàlose ; Dx.
Glucosàtb db sbl m AHiN. — Uu nouvol examen fait
sur des cristaux préparés par M. Péligot a confirmé
l'existence des deux axes très-rapprochés que j'avais
annoncées dans mon premier mémoire, et qui n'a pu être
constatée par M. Grailich. Tous ces cristaux étaient en«
core maclto ; seulement, sur un échantillon où les plans
de jonction sont beaucoup plus nets qu'à l'ordinaire ,
j'ai pu m'assurer que la macle, au lieu de se fure sui-
vant une loi particulière , comme je l'avais d'abord sup*
posé, offre exactement la même disposition que celle de
la baryte carbonatée , de Talstonite , etc. ; par consé-
quent les plans d'assemblage sont des faces m, et le con-
tour hexagonal est formé par des faces g^. Le plan des
axes est TftrpenàieMhte à ces faces, ou paràUile à h\
$70 DÉTBimilfATION DU BSPfeOBS Q1ISTAI.L1SÈB8
La dispersion est tout k fait nulle , et les hyperboles
ont des bordures intérieures et extérieures d'unanusace
bleuâtre uniforme : avec les verres monochromatiques,
il semble que p>v. Une élévation de température,
même considérable , ne cbange rien ni à Técartement
des axes ni k Torientation de leur plan.
FoRMUTX DE CHAUX. ~ J*ai dit dans mon premier
mémoire que la dispersion des axes était très-forte :
avec le microscope « comme avec le prisme de Nicol« les
bordures des hyperboles ont les nuances les plus vives,
indiquant f> < «,
La mesure directe m'a, en effet, donnA i
sB ss S8* Ao' ronge.
AS* à A3* 10' violet
M. de Lang a trouvé :
39* 10' rouge.
ko* 90' Jaune.
fta*6o' vert.
A&*So' bleu.
FoRMiATB DB BARYTE. — Suivant H. GralHcb , la dis-
persion est notable et p < v.
aE a 167* 64' rayoQS rouges.
170* rayons bleus.
OxAUTBBEifiNOiBteEROSB; MnOG*0* -f 8Aq;Gor-
geu.— Prisme rhomboldal droit de io4*« Plan désaxes
parallèle k h^ \ bissectrice normale k la base. Doubla
réfraction énergique; axes trés-écartés; Dx«
TxRPiNB. ^ Deux hydrates de térébenthine préparés
par H. Berthelott et provenant, Tun du pin maritime,
rautre du pin d'Australie, m*ont offert des prismes
rhomholdaux droits de 10s* complètement isomorphes;
le plan des axes est parallèle à 0\ et la bissectrice no^
maie à h* ; les axes sont très«écartés. La dispersion est
asses notable, et la disposition des couleurs qui herden^
PAR LES PROPRltTÊS OPTIQUES BIRÉFRINGENTES. S;!
les hyperboles , soit au microscope , soit avec le prisme
de Nicol , conduit sans hésitation à p > v.
M. Grailich 4onnei au contraire, pour une terpine
sans désignation d'origine : p<v\ 9E=: i43mo' en-
viron.
On sait, par les recherches de M. Berthelot, que les
diverses essences de térébenthine sont des composés
isomères qui ne difTërent entre eux que par ï'ampli-
tude de leur pouvoir rotatoire ; les cristaux de leurs hy-
drates paraissent aussi complètement isomorphes» et
jusqu'ici ils n'ont présenté aucune différence appré^
ciable.
Acide citrique. — La dispersion de cette substance
est assez marquée » et les bordures des hyperboles in*
diquent p > u. M. de Lang donne aussi p > v et sE =
iiS*44'.
Lorsque les lames sont très-minces et qu'on emploie
le microscope , les hyperboles sont entourées par des
couleurs assez vives et très-distinctes, bleues exlérieu-
rement, rouges intirieurement ; mais avec le prisme
de Nicol, on n'a plus qu'une teinte bleue violacée à F eo;-
tirieur et une teinte verdfttre à Y intérieur: le micro-
scope parait donc id aviver les couleurs sans changer
leur distribution.
R. Crietatuc dont la ligne moyenne cdineiie avec taxe
de plus grande ëlastictté optique, ou cristaux
NÉGATIFS.
CoRDiÉRnrE. — La dispersion des axes parait variable
en intensité dans les échantillons de diverses prove-
nances , mais elle conserve toujours le même sens ; les
couleurs qui bordent les hyperboles, vues au micro-
scope ou an prisme de Nicol, indiquent nettement p <u.
372 DÉTBUUMATION DES ESPÈCES CfilSTALUSÉES
Stilbite. — Dans ce miDéral, la dispersion est faible ;
cependant les hyperboles , vues au microscope et au
prisme de Nicol* annoncent p<v.
Mica. -— Dans les micas à axes écartés, la dispersion
est apprédable, surtout au microscope, et d'après les
bordures des hyperboles, p>v comme l'indique M. Grai-
lich.
Dans les micas à axes rapprochés, la dispersion est
au contraire sensiblement nulle; lorsqu'elle paraît
exister, il semble que p soit < v pour les micas où le
plan des axes est parallèle à la petite diagonale, et que
P soit > V pour ceux où ce plan est parallèle à la grande
diagonale ; Dx.
LÉPiDOLiTE. — Dans les échantillons qu'il a exami-
nés , M. Grailich a trouvé 2E= 5 1* 5o' et p > v.
Mârgaritb. — Selon toute probabilité, ce nom s'ap-
plique comme celui de mica à toute une famille de
minéraux platôt qu'à une seule espèce; les lames que
j'ai citées dans mon premier mémoire avaient deux
axes rapprochés; M. Grailich a au contraire trouvé
2E== ioo*etp>i>.
ÂNTI6ORITE. — Les analyses de M. Brush prouvent
que cette substance n'est qu'une serpentine; les deux
axes rapprochés qu'elle possède font voir que cette ser-
pentine a une structure essentiellement cristalline, et
leur disposition semble indiquer que sa forme doit être
rapportée au prisme rhomboîdal droit.
Lbucophàme. — Les lames sur lesquelles j'avais fait
mes premières observations avaient une forme tout à
fait indéterminable; un cristal passablement net, appar-
tenant à H. Adam, m'a montré que le plan des axes est
probablement parallèle à la grande diagonale du prisme
de 91% duquel on peut faire dériver les modifications de
ce minéral.
PAR LES PROPRIÉTÉS OPTIQUES BIRÉFRINGEIITES. 375
La dispersion est très-faible ; cependant les indica-
tions du microscope, comme celles du prisme de Nicol,
prouvent que p>v. L'écartement extérieur des axes ne
m'a pas paru différer d'une manière sensible sous le
verre rouge et sous la solution de sulfate de cuivre am-
moniacal; sa mesure m'a donné approximativement:
9E = 75*45' à 75» 5o'.
Talc. — La dispersion du talc est très-sensiblement
nulle t cependant on pourrait peut-être admettre
p>r; Dx.
Pyrophtllitb de l'Oural et de Spa. — La dispersion
quoique faible est encore appréciable , et les bordures
des hyperboles indiquent p > t? ; Dx.
arragonitb. — Dans mon premier mémoire, j'ai dit
que Fangle apparent des axes moyens éiaitégal à So*5o';
les bordures des hyperboles indiquent une dispersion
peu considérable et p < v» résultat qui s'accorde avec
celui des mesures directes ; en effet , HM. Heusser et
Grailich ont trouvé :
ftoai«. Javot. V«rt Mm.
sB ts 3o* uy. 3o* 6o\ 3 1* 7', 3i* 3o' à aa* OU aôt^G. Heusser.
3o*&o\ 3i*35'. Grailich.
WniTÉRiTE. — La dispersion des axes est très-faible
et ce n'est qu'avec peine qu'on peut conclure à Taide
du microscope p>v. H. Grailich indique également
p > V et sE =: 20* environ.
Strontianb carbonatéb. — Dans mon premier mé-
moire, j'avais dit d'après Brewster que le plan des
axes était parallèle à la petite diagonale de la base. Je
me suis assuré depuis , que cette indication était fausse
et que les axes s'ouvrent en rtolité dans un plan paral-
lèle à la grande diagonale , comme l'a fait remarquer
M.' Grailich. La dispersion est très-faible; cependant
Tom XIV, i858. a5
374 DÉTERMINATION DES E3PÈGE8 CRISTALLISÉES
l'observation au microscope conduit à p < v ; M, Grailicb
donne aussi p < v et aE =: lo"" 5o' environ.
Alstonite* — Dans Talstonite , la dispersion est en-
core très-faible ; toutefois on peut admettre p > v ; Dx.
Plomb carbonate. — A 45"" du plan de polarisation,
les hyperboles sont bordées par des couleurs très-vives
qui indiquent une dispersion des axes considérable et
P >D ; H. Grailicb a en effet trouvé :
. aE= 19* 5i' rouge.
17'
bleu.
Une plaque bien perpendiculaire à la bisBeetiice m'a
donné , à la flamme de Talcool salé : sE = 1 7* 1 5'.
La dispersion peut être observée indifféremment, soit
avec le microscope , soit avec le prisme de Nicol.
Lbadhillite. — La dispersion des axes est notable ,
et les hyperboles, vues au microscope ou au Nicol,
sont bordées par des couleurs assez vives dont la dis-
position indique p < v ; M. de Lang a trouvé sur des
lames mftclées suivant des plans m, comme la Whitérite :
aE = 16" rouge,
ao» Jaune.
25* bleu.
J'ai aussi observé plusieurs
fois des plaques offrant des
faces d'assemblages parallèles
à m I mais en même temps il
en existait d'autres , parallèles
au prisme g*. Voici à peu près
la disposition que présente une
plaque de ce genre.
Bicarbonate b'ammoniaqub. — Ce sel, dont j'ai déjà
décrit les propriétés optiques biréfringentes dans mon
oiff*
PAR tBS PEOPBIÉTÉS OPTIQUES B1RÉPBINGBNTB& 9ji
premier mémoire, possède une dispersion des axes très*
faible; de nouvelles mesures m'ont pourtant conduit à
admettre p < t?, car elles m*ont donné :
m
sE tsz 66^ 35' rouge.
66*^4 1^ violet
Azotate de potasse. — Les bordures des hyperboles
ont des couleurs vives qui annoncent une dispersion
considérable et p < v ; M. Grailicb a trouvé en effet :
aE= 6'i6' rouge.
S'^AS' bleu.
Sulfate de magmAsib — La dispersion des axes est
faible, et par suite les couleurs qui bordent les hyper-
boles sont peu tranchées; cependant, vues avec le Nicol
et la glace noire, elles indiquent p > i? ; seulement le
bleu extérieur est un peu verdâtre et le rouge intérieur
légèrement violacé. La mesure directe de Técartement
apparent m'a fourni des nombres presque identiques
pour les axes rouges et pour les axes violets dans cer-
taines plaques; dans d'autres plaques, au contraire,
j'ai trouvé une différence appréciable en accord avec
rindication des hyperboles. Voici les résultats :
IT* pitqot. f* pUqM. 8* pltqm.
lE = 77* 69' 78* 6' 78* 1 1' rouffo.
77* W 77* W 78*5' Violot.
M. Grailicb admet, au contraire , p < v.
Sulfate de zinc. — Ce sel possède, comme le sul-
fate de magnésie , une dispersion très-faible; de plus,
il parait offrir une absorption particulière qui rend in-
certaine l'appréciation des teintes formant les bordures
des hyperboles, comme je l'ai fait voir dans la note,
page 345. La mesure directe m'a donné :
aE = 70* «y rouge.
70" 6' ?iolet
376 DÉTERIUIIATlOIf DES ESPÈCES CRISTALLISÉES
Dans des plaques minces normales à un seul axe, on
a du bleu giisfttre à Vexiirieur et du jaune pâle à Yinr
térieur; par conséquent les axes réels semblent avoir
une dispersion semblable à celle des axes apparents.
H. Gndlich, dans ses deux publications, donne p<ff
comme pour le sulfate de magnésie.
Sulfate de nickel. — Malgré l'absorption que pré-
sente ce sel, on y observe une dispersion des axes
assez notable et p>v. J'ai*trouvépour Técartement
apparent : *
aE ?= 6tt a&' rayons rouges.
63** 65' rayons violets.
Les bordures des hyperboles ont des couleurs plus
vives au microscope qu'avec le prisme de Nicol; mais
leur disposition est la même sous les deux appareils ,
et elle s*accorde avec les résultats précédents.
On trouve dans le mémoire de M. de I^ang :
^ = i,!i66o rouge.
1,^672 jaune.
19/1700 vert.
aE=:64*i2', aV = Aii'a8'.
Sulfate de protoxyde de cérium ; CeOSO'+5Aq.
— Prisme rhomboîdal droit de 92'' 67'; Marignac. —
Cristaux offrant ordinairement la forme d'un octaèdre
Thomboidal, dont les angles sont : ii4'' is' sur l'arête
culminante antérieure, 1 iiMo' sur l'arête culminante
de côté, et loS"" i4' sur une arête de la base. — Plan
des axes parallèle à la base ; bissectrice parallèle à la
grande diagonale de cette face.
Dispersion des axes faibles ; p > v, d'après les bor-
dures des hyperboles vues au microscope d'Amici; Dx.
Sulfite de cuivre et de potasse. (Cu*OSO\ CuOSO*,
5Aq) (Cu*OSO%KOSO') ; Péan Saint-Gilles. —Prisme
rbomboMal droit de ^^ environ ; Dx. — Plan des axes
parallèle à h^ ; bissectrice normale à la base. Comme
PAB LES PROPRIÉTÉS OPTIQUES BIRÉFRINGENTES. 877
ce sel est chimiquement isomorphe avec le sulfite de
cuivre et d'ammoniaque qui se range sans hésitation
parmi les substances à un axe, peut-être doit-on le
rapporter également au prisme quarré , et la division
très-marquée de la croix noire ne tient-elle comme
dans le béryl , qu*à des irrégularités de cristallisation ;
cependant la chalcolile et Yautunite nous offrent un
exemple remarquable de deux corps dont les composi-
tions chimiques se rapportent bien à la même formule,
mais dont les cristaux présentent des formes géomé-
triques tout à fait incompatibles quoique très-voisines.
AuTUNiTB. — La dispersion est assez notable dans les
lames provenant d' Autun » et les bordures des hyper-
boles, vues au microscope , indiquent p>v.
On a trouvé dans différentes mines du Comwall
(voyez le Manual of the mineralogy of Great Britain and
Ireland, par R. P. Greg et W. Lettsoro) de très-petits
cristaux transparents, d'un jaune clair, qui sont regar-
dés comme de l'autunite , et qui comme elle possèdent
deux axes de double réfraction : ces axes, fortement
écartés, ont leur plan parallèle à la petite diagonale de
la base, comme la variété d' Autun décrite dans mon
premier mémoire.
La forme primitive à laquelle on peut rapporter les
cristaux de Cornwall est un prisme rhomboîdal droit
de 90*43', ainsi qu'il résulte des mesures assez exactes
que j'ai pu prendre sur un petit échantillon isolé que je
dois à l'obligeance de M. Greg. Ces cristaux, qu'on avait
regardés jusqu'ici comme of-
frant une combinaison de deux
octaèdres à base quarrée , se
composent en réalité d'un oc-
taèdre /rhomboîdal b^'^ et de
deux biseaux a^'^ et e^'^ placés ,
SyS DÉTERMINATION DES ESPÈCES GRISTALLISËSS
le premier sur les angles solides obtus » le second sur les
âBgles aigus de la forme primitive.
Les angles calculés , comparés anx angles mesurés ,
sont les suivants :
Calculé. Horaré.
mm xs 90"* Ut*
«j^a^Ssriog» 6' 109'' $', bonne obsarvatioD.
pe*^* = 109" 19' 109* 17', moyenne.
♦ pb^^* = 1 16" lû' 1 16" i4', bonne moyenne,
ji/î fli/i _- j58« 3^/ i3go 3^,'^ bonne moyenne.
oi«e*/*= 96' 1 5' 95*62', environ.
b:k:: 1000 : ioiiii,56i.
J'ai trouvé pour l'indice moyen mesuré sur le prisme
formé par deux faces a^^^ opposées : ^ = 1 ,572 ; centre
des rayons rouges.
Il est donc incontestable maintenant que la chalcoUie
ou phospbate d*urane cuivreux dont la composition
s'exprime parla formule CuOPO' + U'O'PO' + 8 Aq ,
n'est ni géométriquement ni optiquement isomorphe
avec Yautunite ou phosphate d'urane et de chaux qui
a une composition semblable représentée par la for-
mule CaOPO'+U'O'PO' +8Aq. Ces deux minéraux
ont seulement des formes cristallines très-vqisines l'une
de l'autre.
Childrénite; 2(Fe, Mn)* P + ÂPP+i5Aq; Ram-
melsb. — Prisme rhomboïdal droit de 111» 54'; cris-
taux offrant ordinairement la forme d'une double pyra-
mide hexagonale composée de huit faces b^* fortement
striées parallèlement à leurs intersections horizontales,
et de quatre faces e^f^ plus unies ; clivage peu net pa-
rallèlement k g\ — Plan des axes parallèle à la grande
diagonale de la base ; bissectrice normale à cette face ;
aE = 62' environ pour la lumière blanche.
Dispersion des axes assez notable; p>r, d'après les
PAH LES PROPRIÉTÉS OPTIQUES BIRÉFRINGEirTES. S79
bordures des hyperboles vues au microscope polari-
sant; Dx.
LiBÉTHÉniTE ; phosphate de cuivre hydraté. — Prisme
rbomboldal droit de 92** 20'; clivages imparfaits suivant
9* et h^ ; cristaux se présentant habituellement en oc*
taèdres rectangulaires formés par quatre faces verti-
cales m, et par quatre faces horizontales «^ — Plan des
axes parallèle à la base; bissectrice normale à g^\
axes excessivement écartés. — La libêthénite est, comme
la Thinardite et le sulfate de didyme^ à la limite des
corps positifs et des corps négatifs ; oti ne peut aperce-
voir les courbes isochromatiques et la naissance de
anneaux , que dans une lame excessivement mince tail-
lée sur Tangle aigu — ; une lame tangente à Tarète
obtuse — montre cependant des apparences analogues»
seulement cette lame doit être encore plus amincie que
la première et les couleurs 7 sont moins accusées ; Dx.
Olivénite ; arséniate de cuivre en prisme droit, —
Prisme rbomboldal droit de 9s* 3o'; traces de clivage
suivant les faces e^ et m. — Plan des axes parallèle à
la base ; bissectrice normale à g^ \ axes très-écartés.
Deux lames très-minces parallèles à (^* et à h* mon-
trent la naissance d*anneaux qui paraissent avoir à peu
près le même écartement dans Tune que dans l'autre ;
mais la première offre des courbes isochromatiques à
couleurs un peu plus vives que la seconde 1 et la com-
pensation y exige une lame de quartz un peu moins
épaisse. VolMnite se trouve donc aussi à la limite des
corps positifs et des corps négatifs , et elle présente
avec la libiihinile le triple isomorphisme de la com-
position de la forme et des propriétés optiques biré-
fringentes; f)x.
38o DÉTERMINATION DES ESPÈCES CRISTALLISÉES
DiASPORE. — Prisme rhomboîdal droit de lag^'So';
clivage parfait suivant jr\ moins parfait suivant m.
— Plan des axes parallèle à la base; bissectrice
normale à g^ ; axes trës-écartés. — Ce n'est que dans
des lames excessivement minces de Naxos, que j*ai pu
constater la direction du plan des axes et le sens de la
double réfraction ; toutefois la compensation qui s'établit
en différentes directions avec des plaques de quartz
plus ou moins épaisses , sur des lames de clivage ex-
traites des échantillons de Schemnitz semble prouver
également que la bissectrice aiguë et le plan des axes
ont bien réellement l'orientation que j'indique ici.
Chromatb jaune de potasse a deux axes. — La dis*
persion des axes est très-forte dans ce sel , et les bor-
dures des hyperboles indiquent nettement p>v.
Dans une plaque un peu oblique à la bissectrice, j'ai
trouvé approximativement :
aE = io5* rouge.
9A*Aa' violet.
Chromatb de magnésie. — M, Grailicb annonce que
dans ce sel la dispersion est notable e t p < v ; il a trouvé :
aE = 70*.
ÉMÉTIQUE ; tartrate.double d'antimome et de potasse.
— Prisme rhomboîdal droit de 92*36'; clivage très-
facile suivant la base. — Plan des axes parallèle à la
base; bissectrice parallèle à la grande diagonale de
cette face; Dx. — Suivant M. de Lang, la double ré-
fraction et la dispersion sont faibles : aE = 75*3o\
et p>v.
Les bordures des hyperboles m'ont en effet montré
au microscope le rouge inlèrieur^ le bleu extérieur^ mais
avec des couleurs assez t|:anchées.
Lévo et dextrotartrate de soude et d'ammoniaihje;
PAB LES PBOPBitTÉS 0PT1QUB8 BIUftPRINGISNTES. 58 1
ael de Seignette ammoDiacal. — Prisme rhomboldsl
droit de 98"* 4o' (Rammelsb.), ou de 100* (Pasteur),
bémiédrique; géométriquement isomorphe arec le sel
de Seignette potassique. — Plan des axes paraUèle k
V ; bissectrice normale à la base :
sE = 100% aV = 6ft% rayons ronges.
70% A6% rayons Tiolets.
ps 1,490 léTOtartrate ; P = i»495 dextrotartrate ;
Senarmont.
C'est à ce sel que doit s'appliquer la détermination
faite autrefois par M. de Senarmont sur le sens de la
double réfraction , et sur la direction de la bissectrice
dans le sel de Seignette ; c'est donc par inadvertance ,
comme Ta remarqué M. de Lang , que dans mon pre-
mier mémoire je n'ai pas reporté au sel ammoniacal une
observation qui en réalité n'était fausse que pour le sel
potassique.
BiMALATB d'ammomuqub. — La disporsiou des axes
dans ce sel est assez faible, et quoique sa double réfrac*
tion énergique facilite la mesure directe de l'écartement
apparent , cette mesure ne m'a pas fourni de différence
bien appréciable entre les axes rouges et les axes vio-
lets : cependant les bordures des hyperboles ont des
couleurs assez vives au microscope pour indiquer p>v;
avec le prisme de Nicol , la disposition est la même , et
le bleu extérieur est nettement accusé; mais le jaune
intérieur est à peine visible dans les plaques très-
minces; dans des plaques plus épaisses, les épanouis-
sements des hyperboles offrent exiirieurêment du bleu ,
hUiriêurement du jaune verdâtre bien tranchés.
M. Grailich admet, au contraire, p<v avec une dis*
persion faible.
CiTBATE DE SOUDE; NaOC-f 3Aq. ~ Prisme rbom-
38» OÉTEMlilfATIOll DES ESPÈCES 0R18TALLISÉB8
bold&l droit de 137*4'; clivages « assez facile suivant la
base, incomplet suivant 9^ — Plan des axes parallèle à
la base; bissectrice parallèle à la petite diagonale de
c^ttê face. ^ Double réfraction trës-éneipque.
J'ai trouvé pour récarlement apparent :
sE ss loA* rouge.
io5'35' violet
La diq^^rsion est faible , et les bordures des hyper-
boles m'ont présenté une anomalie singulière, que j'ai
décrite dans la note de la page 343.
M. Grailicb a également observé p<t?.
FoHMiATE DE STRONTiANE. — La disporsiou dcs ues
est assez notable dans ce sel, et les bordures des hyper**
boles indiquent, avec le prisme de Nicol , p<v.
J'ai trouvé avec les verres monocbromatiques :
aE= lia* 9', rouge.
Il 5* fi', violet
J'avais indiqué dans mon premier mémoire «E=
1 1 2M 5' pour la lumière blanche.
Codéine. — D'après M. Grailich,récartement appa-
rent est supérieur à iSo"* et p<v.
SoRBiNE* — La dispersion des axes est nptable ; les
bordures des hyperboles offrent des couleurs aussi tran-
chées sous le microscope que sous le Nicol, et leur dis-
position annonce p<t?. — De nouvelles mesures m'oot,
en effet, conduit aux valeurs :
sE = 9»' Ao' à 99% rouge.
io/k*Ao' à io6% violet
PAR tES PaOPBltTÉS OPTIQUES BIRÉFBIlfGElITES. 38S
III. CRISTAOX DERIVANT DU PRISME RHOVBOÎDAL OBLIQUE.
A. Criêlaux dont labissectrice coïncide avec V axe de plus
PETITE élasiiciU optiqtie , ou cristaux positifs.
EucLASE. — La dispersion des axes u'est pas très-
forte; cependant, en prenant la moyenne d*un assez
grand nombre de mesures , j'ai trouvé :
aE = 88*A7', rouge*
88' i\ violet
Donc p>v.
La dispersion inclinie est très*bien indiquée par une
grande différence dans la vivacité des couleurs des deux
systèmes d'anneaux; j'ai décrit en détail dans la note de
la page 344 1^9 phénomènes qui se manifestent lorsqu'on
examine des plaques d'euclase avec le microscope
d' Amici ou avec le prisme de Nicol.
DiopsiDE. — Un échantillon très*pur, d'un vertpftle,
m'a fourni trois prismes parallèles aux trois axes
d'élasticité optique , à l'aide desquels j'ai déterminé
les indices; j'ai trouvé pour la partie jaune du spectre :
a=i,7oa6, p = 1,6798, Y = 1,6727.
On tire de ces nombres: 2V=58*59', 3E=iii»34'(i).
Cette valeur de sE est très-rapprocbée de celle qu'on
obtient par la mesure directe qui m'a donné :
3E=^iii*ûo', pouge.
111* ao', Jaune.
110** 61'» violet.
Un travail publié par M. Hensser sur la dispersion
propre aux cristaux du système monoclinique {ÀnnaUê
(1) Les angles réfringents et les déviations mlDlina oorrei*
pondantes qui m'ont donné les valeurs de a, p et Ti sont :
I — 53»ft6', D — a6-3o'iy'.
r — Û9*i6', D' — 39* 36' 45".
S84 OtXERlIlNATIOIf DES ESPÈCES CRISTALLISÉES
de Poggendorff^ tome XCI), contient les résultats sui-
vants relatif^ au diopside :
p aV aE
1,67810 '5tf 8' lia* 37', rouge.
i,68i35 ôS*" 5/ 1 la* la', jaune.
1 ,68567 58* Un' 1 1 a' 1 o', vert.
1,6957a 58" 10' iii«Ai', bleu.
On voit que mes nombres s'accordent aussi bien que
possible avec ceux de H. Heusser.
D'après les observations de ce savant, le diopside
présente, dans sa dispersion inclinée ^ un phénomène
remarquable : en eifet, pour les axes réels, les couleurs
sont symétriquement distribuées dans les deux sys-
tèmes d'anneaux, et à 45'' du plan de polarisation , elles
présentent le. rouge à Y intérieur ^ le bleu à Y extérieur;
seulement l'écart des diiFérentes couleurs entre elles est
plus grand dans un système que dans l'autre : pour les
axes apparents , on observe , au contraire , du rouge
intérieur^ du bleu extérieur très^vifs dans un système;
du rouge extérieur ^ du bleu intérieur très-pâles dans
l'autre système. Ce désaccord entre la dispersion des
axes réels et celle des axes apparents s'explique, sui-
vant H. Heusser, par la di£férence des indices pour les
diverses couleurs.
Comme le diopside ^possède une double réfraction
énergique, c'est surtout en opérant avec le Nicol et la
glace noire que la dissymétrie des couleurs est marquée
dans les deux systèmes d'anneaux. L'un de ces systèmes
a une dispersion assez faible pour que le microscope et
le prisme de Nicol manifestent l'anomalie que j'ai signa-
lée dans la note de la page 344*
Déârant vérifier si l'observation directe s'accordait
avec les résultats admis par M. Heusser, j'ai fait tailler
un cylindre de diopside dont l'axe étût perpendiculaire
PAR LES PBOPRIÉTÉS OPTIQUES DlBÊFBllfGEtlTES» 385
au plan des axes optiques ; mais quoique cette opéra*
ration ait été très-habilement exécutée par M, Soleil
fils, je n*ai pu voir d'une manière nette , dans ce cylin-
dre, que le système d'anneaux à couleurs vives ; l'autre
système était tout à fait indistinct J'ai fût alors tra-
vailler, normalement au plan de symétrie , un prisme
d'environ isi"" ayant ses faces aussi perpendiculaires
que possible à chacun des axes moyens (i) : les hyper-
boles vues à travers ces faces, soit au microscope,
soit au prisme de Nicol , montrent dans le système à
couleurs vives , du bleu extérieurement ^ du rouge inii"
rieurement , et dans le système à couleurs pftles , du
jaune faible à YinUrieur^ et du bleu net à Yexlérieur.
Les deux systèmes d'axes réels ont donc bien leurs cou-
leurs distribuées d'une manière symétrique , mais avec
des teintes beaucoup plus vives d'un côté que de l'autre,
comme l'indiquent les mesures de M. Heussér.
Amphibole. — Prisme rhomboldal oblique de 1 94" 3o' ;
ph^ r= 1 04"" 58' ; clivage très-facile suivant les faces m ;
hémitropie autour de h\ habituelle dans la hornblende.
j^^.^^ ^ — Plan des axes parallèle à j^^ ; 1)issec-
^'-^'trice faisant un angle d'environ 99*58'
avec une normale à la base , et un angle
de I o5« avec une normale à h^ anté-
rieur, pour la hornblende; pour la par-
ganite bleue ou noire, ces angles pa-
raissent être respectivement égaux à
Sa'' 58' et à lo8^
sE= loo'^ à io5'' dans la pargassite* — La disper*
(1) Les quatre fkces du prisme sont bien dans la même 200e;
deux d*entre elles sont inclinées de 190*61' ; pour les deux op-
posées Tangle est de lai* A'. L*aoglo réel des axes moyens me*
sure à la flamme de Talcool salé a été trouvé égal à 69* 3' d*an
eôté et à 69* 8' de l'autre cOté.
S86 DiXBRIfINATION DBS ESPÈCES GRISTALUSÉBS
sioD des axes est très-faible ; la dispersion inclinée est
eUe-même très-peu marquée^ cependaot Fane des hy-
perboles montre au microscope d'Amici une bordure
jaunâtre extérieurement ^ et une bleuâtre intérieurement;
tandis que l'autre système n'offre qu'une teinte bleuâtre
des deux côtés ; Dx.
U résulte de ces observations que si les minéraux du
groupe amphibole ont une double réfraction de même
signe que ceux du groupe pyroxéne^ la bissectrice a une
direction tellement différente dans les uns et dans les
antres, qu'il n'est guère possible de les réunir en une
seule espèce , comme on a. cherché à le faire dans ces
derniers temps : on sait, en effet, que la position des
'bissectrices est le caractère optique le plus constant
dans les corps cristallisés, et rien jusqu'ici n'autorise à
regarder comme appartenant à la même espèce minérale
deux substances dont les lignes moyennes feraient entre
elles un angle d'environ 53*".
Chbssylitb ; cuivre carbonate bleu. -** Prisme rhom-
boîdal oblique de 99*'32';j>m =91^48', ph^=9%^2i'é
— Plan des axes parallèle à la diagonale horizontale de
la base; bissectrice faisant un angle d'environ iS"* avec
une normale à la base, et un angle de
io9<'39' avec une normale à h^ anté-
rieur. sE = 1 30'' environ. Des lames
même très-minces ne laissent passer
que les rayons bleus et une partie des
verts. La double réfraction paraît très-
énergique ; Dx.
Gypse. — A la température ordinaire, ce minéral
offre une dispersion des axes assez forte et une dispersion
inclinée très-marquée. Vers i5* ou i8« C, j'ai trouvé
avecles verresmonochromatiques sur plusieurs plaques :
aE =
i A c»9Auuuu\/ui uiuaui^uoD sur UlUSUcUropicU
97' Û8' à 99% rouge; 95" n' à 97% violet
PAR LES PROPRIÉTÉS OPTIQUES BIRtPRUVGBlITES. 58;
Observée avec un Nicol et une glace noire, Tune des
hyperboles est bordée par des couleurs très-vives, rouge
unpeuvineuxàreicttrùiir, et vert bleuâtre à rmWrieur;
l'autre hyperbole, qui traverse des anneaux d'un disp
mètre très-supérieur à celui des premiers « s'épanouit
en larges branches offrant ea!iirieuremeni un beau vio-
let, et mUrieuretnent du vert jaunâtre.
Sulfate de potasse et de magnésie ^ KOSO'+MgOSO*
+6Aq; isomorphe avec le sulfate d'ammoniaque et de
magnésie. -* Prisme rhômboldal oblique d'enviroB
lOg'^So'; pm=io4"46'> p**«io8*io'.
— Plan des axes parallèle à g^ \ bistdo*
trice fusant un angle d'environ 96<»io'
avec une normale à la base et un angle
^' de iG?*" avec une normale à h^ anté-
rieur. p= 1,469 pour le centre du
rouge (i).
«Es 7^*^90', ftVssA7*87', rouge.
71* 16', violet»
La dispersion des axes est , comme on le voit, assez
forte; l'indice moyen a été mesuré sur la même plaque
que Técartement apparent.
Une autre plaque plus mince m'a donné :
3E = 75* 6', rotige.
7a' 19', violet
La dispersion inclinée est aussi trè8«*appréciable , et
les deux systèmes d'anneaux ont des couleurs fortement
dissymétriques ; les phénomènes produits par cette dis-
symétrie dans des plaques de différentes épaisseurs ont
été décrits en détail pages 344 et 545.
ptt \n'u'
à ■
^mmtm
(i) L'angle réfrlogent et la déviation mlnimon, qui ni*ont
servi à calculer l'indice moyen , avaient les yaleuif suivantes :
I»:A7*tg', DssA«3g'.
388 DÉTEBMINATIOll DES ESPÈCES GBISTALLISÉES
Afin de m'assorer si la dissymétrie des couleurs était
la même pour les axes réels que pour les axes appa-
rents, j'ai fait tailler un prisme d'environ iSs"", ayant
ses arêtes perpendiculaires au plan des axes, et ses
faces sensiblement normales avec deux faisceaux d'axes
optiques ) l'angle réel des axes rouges, mesuré sur ce
prisme, est égal à 49** environ ,^nombre voisin de celui
qui se déduit de l'angle apparent et de l'indice moyen.
Les couleurs qui bordent les deux hyperboles sont,
avec le Nicol et la glace noire polarisant la lumière des
nuées : rouge intérieure ^ bleue extérieure tranchées,
dans un système; violacée extérieure^ verdâtre inté-
rieure pftles , dans l'autre système. A la lumière d'une
lampe , les couleurs vives ne changent pas ; les couleurs
lavées deviennent rougeâtre extérieurement, bleuâtre
hUérieuremewt. On peut conclure de là que la disper-
sion se manifeste de la même manière dans les axes in-
térieurs et dans les axes apparents, contrairement à ce
que j'ai observé pour le diopside.
M. Heusser, qui a examiné avec soin le sulfate éTam-
maniaque et de magnésie ( Poggendarffs AnnaUn ,
vol. XCI), sel isomorphe avec le précédent, a trouvé
pour l'écartement apparent dans ce sel et pour l'indice
itloyen :
Boage. Jinne. T«rt. Bleo.
aE = 77'a6' 77" a8' 76*59'3o" 75* 5o'
p=: 1,4677a 1,47369 1,47866 i,4846i
En calculant l'écartement des axes réels à l'aide de
ces données, on remarque que chaque système d'an-
neaux présente la même succession de couleurs, bleu en
dedans^ vert, jaune, rouge en dehors: seulement d'un
côté, les axes bleus s'écartent des rouges de i^'B', tandis
que de l'autre côté ils ne s'en écartent que de o"* 2 5'.
Les axes apparents offrent, au contraire, dans l'un des
PAR LES PROPRIÉTÉS OPTIQUES BIRÉFRINGENTES. 38g
systèmes , en partant de la normale à la plaque , la suc-
cession régulière , bleu intérieur^ vert , jaune , rouge
extérieur; tandis que dans l'autre système, le bleu t'ti-
tirieur est immédiatement suivi du rouge, puis vient le
jaune et enfin le vert extérieur; les différents axes sont
d'ailleurs plus rapprochés dans un système que dans
l'autre, et cette distribution anomale des couleurs
donne aux anneaux extérieurs un aspect excessive-
ment dissymétrique.
H. Heusser conclut des mesures qu'il a prises sur le
diopsidôetsur le sulfate ammoniaco'magnésient quedans
les cristaux appartenant au système du prisme rhom-
boîdal oblique où le plan des axes optiques pour toutes
les couleurs coïncide avec le plan de symétrie, les axes
r^eb présentent , intérieurement et extérieurement t les
mêmes couleurs dans chaque système d'anneaux , tan-
dis que les axes apparents peuvent offrir, d'un côté,
bleu intérieur^ rouge extérieur t et de l'autre côté, rouge
intérieur^ bleu extérieur.
Mes observations directes sur la dispersion des axes
intérieurs dans le diopside , dans le sulfate de potasse et
de magnésie f et surtout dans le formiate de cuivre , dont
il sera question plus loin , prouvent qu'on ne peut pas
admettre la généralisation proposée par M. Heusser, et
qu'il est incontestable que les axes réels et les axes
apparents présentent, tantôt la même disposition symé-
trique ou dissymétrique de leurs couleurs , tantôt des
dispositions différentes.
Sulfate de strychnine a douze atomes d'eau. —
Prisme rhomboîdal oblique de 24*^57'; pm=93''44';
ph}= 107" 33'^ face d^^ hémièdre à gauche, paraissant
en relation avec le faible pouvoir rotatoire gauche de
la solution aqueuse. — Clivage interrompu parallèle à
la base. — Plan des axes parallèle à la diagonale bp-
TOMB XiV, i85S. «6
aH
S90 DÉTERMINATION MS ESrtCBS CKlSTAIXISiES
riïontale de la base, faisant un angle d'environ i5» lo'
avec une normale à la
base, et un angle de h'f
1 7' avec une normale à
h> antérieur; bissectrice
perpendiculaire à la dia-
gonale horizontale , fai-
sant un angle de 'jli' ^^
avec la diagonale incli-
née en avant : a£ =
i6'5o' à 17*; T= lîSgA pour le centre du rouge (1).
La dispersion des axes est notable, et les bordures
symétriques des hyperboles indiquent p<v.
La dispersion horizontale est aussi des plus marquées ;
mais comme les cristaux sont toujours petits et forte-
ment aplatis suivant ftS on ne peut constater ces deux
phénomènes qu'avec le microscope d'Amici.
J'ai dit dans mon premier mémoire qu'on obtenait
toujours ce sulfate de strychnine à 1 2 atomes d'eau ,
lorsque la cristallisation s'opérait vers 40* C, et que
d'après les observations de M. Schabus, sa fcu-me appar-
tenait au prisme rhomboïdal droit : je n'avais pas pu
alors vérifier cette assertion sur les aiguilles de forme
indéterminable que je possédais seules , et qui me suffi-
saient d'ailleurs parfaitement, puisque c*était à l'aide
de leur dissolution que je me procurais les octaèdres
quarrés de sulfate à i3 atomes d'eau, dans lesquels je
venais de découvrir la polarisation circulaire. C'est seu-
lement depuis cette époque que j'ai trouvé chez MM» Mé-
nier des cristaux assez nets et assez transparents pour
(1) Le prisme réfHngent qui m'a servi à mesurer Tindice mi>
nimum était formé par une face f et par une face A* se reocon-
trant sous Tangle de 73"* 27'; la déviation minima correspon-
dante a été trouvée égale à 68* 16'.
PAR LES PROPRIÉTÉS OPTIQUES BIRÉFRINGENTES. S91
se prêter aux déterminations optiques et cristallogra-
phigues. Voici la comparaison des angles calculés d'a-
près les dimensions de la forme primitive» avec les
angles mesurés sur ces cristaux :
mm. = a4* 67' en avant »
mm\ = i65» 3'de côté i65» i5'
h^m acUacent. . . = loa** 29' 10a" i5'
A'm opposé* . . . = 77* 3i' 77* 4o'
h^h^. = i37* 63' i37- 60'
k^h^ e= 84' lâ' de Côté 86-
* ph^ =107* 33' enavant 107*33' moyenne.
pa^^ acUaoent . • = iW ao' i5A* en?iron.
pa^ adjacent. • • = 1&8' a' 1 AS'* 3o'
* pd»'* antérieur. == i36* 33' i36' 33' moyenne.
à'^'Hn adjacent . . = 137* u' 137'
pm antérieur. ..= 93'* M' 9A* environ.
p^^ postérieur • = A3* 27' A3* 5o'
pm postérieur. . es 86* 16' 87* 8' environ,
d^'^sup' : d>^> inr. «= 8&* 35' 84° 35' moyenne.
A^d^'* antérieur. • = 1 1 o* 45' 1 1 0* 4o'
* ft«d«^ poster. . =« 69* 16' 69* iB'
j ph^ antérieur. . = loa* 66' loa* a5'
I ph^ postérieur . = 77* 4' 77' 16'
Angle plan de la base » a3*49'5a".
Angle plan des faces latérales <= 107* 9' 36".
hihli 1000 : a 13,953.
Demi-diagonale horizontale = 306,470.
Demi-diagonale inclinée =: 978,453.
Sulfite db soodk. «-- Dans mon premier mémoire «
j'ai cité pour le sulfite de soude, d'après M. de Senar-
mont, une ''dispersion des axes très-forte, d'où résulte
P<e. En examinant des cristaux de ce sel de diverses
provenances, j'iû trouvé que les échantillons fraîche-
ment préparés offraient aussi une dispersion considé-
rable ; seulement leurs axes sont beaucoup plus rappro-
chés que ceux des échantillons anciens qui se recouvrent»
I
Sgs DÉTERMINATION DES ESPÈCES GEISTALLISÉES
avec le temps» d'une croûte blanche et opaque plus ou
moins épaisse : le plan de ces axes rapprochés est alors
perpendiculaire à la base et à h^ ou paraUèle au plan
de symétrie, pour les rayons rouges et pour la lumière
blanche; leur bissectrice fait un angle d'environ 2s"
avec une normale à AS et un angle de 1 08* 24' a^vec une
normale à p ; le plan des axes violets est perpendicu-
laire à celui des axes rouges ou parallèle à la diago-
nale horizontale de la base, et il fait un angle de 22*
environ avec une normale à AS A io^'Gm les cristaux
récents n'ont qu'un axe pour les rayons compris entre
le vert et le bleu ; par conséquent p>v. Une légère élé-
vation de température paraît rapprocher les axes rouges,
mais ce phénomène ne peut pas être aussi complète-
ment étudié que dans la Glaubérite^ parce que si l'on
chauffe un peu le sel, il devient très-promptement
opaque.
Sphène, — Dans ce minéral, la dispersion des axes est
très-forte; mais je n'ai pas pu me procurer d'échantil-
lons suffisamment transparents pour mesurer exacte-
ment l'écartement des axes avec les verres monochro-
matiques; la dispersion inclinée paraît, au contraire,
très-peu marquée , et les deux hyperboles, vues au mi-
croscope d' Amici, présentent des bordures dont les cou-
leurs très-vives sont symétriquement disposées, le bleu
à Yextirieur^ le rouge à Yinlérieur.
HuREAULiTB ; phosphate de fer et de manganèse hy-
draté. — Prisme rhomboîdal oblique de 6 1 "^ ; pA^=9o* 3 3'.
— Plan des axes parallèle à la diagonale horizontale de
la base ; bissectrice faisant un angle d'environ 1 S"" avec
une normale à A\ et un angle de 74'' 37' avec une nor-
male à p; axes très-écartés. Examinée à la loupe di-
chroscopique, la variété jaune est assez fortement di-
chroîte ; la variété rose donne deux images également
PAR LES PROPRIÉTÉS OPTIQUES BIRËPRIN6ENTES. i^O
incolores. Les axes sont trop écartés et les échantillons
trop petits pour qu'oif puisse s*assurer s'il existe une
dispersion horizontale ^ et quel est le sens de la disper-
sion des axes ; Dx.
Ctanure de baryum et de PLATINE. — Dans mon pre«
mier mémoire , j'avais simplement noté, d'après M. de
Senarmont, que la dispersion des axes est très-forte;
des mesures prises avec les verres monochromatiques
m'ont donné :
sE = 35" i3', rouge.
Si*" 16', Jaune.
37* i6', vert.
La dispersion inclinée ne se manifeste pas ici par une
dissymétrie dans la disposition des couleurs qui bor-
dent les hyperboles « car soit au microscope , soit avec
le Nicol , on voit dans les deux systèmes du rouge à
Yintérieur et du bleu verdâtre à Yextérieur; seulement
les anneaux de l'un des systèmes ont une forme ellip-
tique infiniment plus allongée que ceux de l'autre
système.
QuERCiTE. — Prisme rhomboîdal oblique de 106* 3o' ;
pm= 106'' 43', pV = iii»3\ pa* = i«6^38'; tronca-
tures latérales e* offrant souvent une tendance à Thé-
miédrie; Senarmont. — Plan des axes parallèle à g^;
bissectrice faisant un angle d'environ 39'' avec une nor-
male à la base, et un angle d'environ 14" 5a' avec une
normale à la modification postérieure a^ — La disper-
sion des axes est notable , puisque j'ai trouvé :
9E = 55' 10' environ, rouge.
57* 5o' environ, violet.
•
La dispersion inclinée est accusée par une grande
différence dans la vivacité des couleurs des deux sys-
tèmes d'anneaux : leur disposition est d'ailleurs sem-
blable sous le microscope et sous le prisme de Nicol ;
394 DÉTERMINATION DES ESPÈCES CBISTUUSÉES
l'une des hyperboles est bordée par du rouge très-vif à
l'extérieur^ et par du bleu très-vff à Y intérieur ; l'autre
hyperbole montre ses couleurs distribuées de la même
manière, mais avec des nuances tellement affaiblies que
dans une plaque un peu mince, le Nicol ne montre qu'une
teinte bleufttre à Yintérieur et une temte verdfitre à
Yextérieur.
L'existence de la dispersion inclinée prouve que la
forme primitive de la quercite est bien le prisme rhom*
boïdal oblique , et non le prisme rhomboîdal droit hé-
miédrique , comme on pourrait le supposer si Ton ne
consultait que ses caractères géométriques*
Taurine, extraite de la bile. — Prisme rhomboîdal
oblique de 1 1 1'*28'; pm = 90% pa*/^= laS^S/j ma^l^=^
lio^^bb'; Rammelsb. Clivage excessivement net sui-
vant a^/^; Dx. — Plan des axes normal à g^ faisant un
^j^, angle d'environ 48" 8' avec une nor-
male à la base, et un angle de 7*55'
avec une normale à a^'^; bissectrice
normale à g^. A 45'' du plan de po-
larisation , les deux hyperboles ont
des bordures symétriques assez tran-
chées, rouges extérieurement , bleues
intérieurement ] la dispersion des axes
est donc sensible et p<t?. J'ai, en effet, trouvé sur plu-
sieurs plaques :
2E = iii'/i3' à iia% rouge.
uS'^ZjS' à iiZj% violet.
Lorsque le plan des axes est parallèle ou perpendi-
culaire au plan de polarisation, et qu'on opère avec le
prisme de Nicol , les bandes noires qui traversent les
anneaux offrent d'un côté une teinte bleuâtre, et du côté
opposé une teinte verdâtre. La dispersion croisée est
donc faible.
PAR LES PB0PBIÉTÉ8 OPTIQUES BIllÉPBINGElfTES, 3g5
R. Cristaux dont la bissectrice coïncide avec Vaxe àe
plus GRANDE ilasticiti optique^ ou cristaux négatifs.
WoLLASTONiTE. — Prismo rboosboïdal oblique de
96*35'; pm = io4"49' ; pfc*«* »» 0^1 «'; 110*/»= I «9*42';
pa*/»=95«a5'; Vo«/«=i6o^5o'; **a»/»=i54*85'. La
variété de Gapo di Bove fournit de petits cristaux corn*
posés des faces p, 0*^^, h\ a'^S offrant des clivages très-
faciles suivant les faces p et o'^^.
— Plan des axes parallèle au
plan de symétrie ; bissectrice fai-
sant un angle d'environ by'^^S'
avec une normale à la base » un
angle de /"Se' avec une normale
à 0'^^, et un angle de 1 2<' avec
une normale à A^ ; sE= 85* en-
viron. Dispersion inclinée assez
marquée et se manifestant par une différence notable
dans la vivacité des couleurs des deux systèmes d'an-
neaux; dans le système à couleurs vives, l'hyperbole
est bordée par du bleu extérieur et par du rouge înM-
rieur '^ dans le système à anneaux pftles, les couldurs
paraissent avoir la môme disposition au microscope ;
mais avec le prisme de Nicol , elles se réduisent à-une
nuance bleuâtre de chaque côté.
On voit que la Wollastonite qu'on a cherché à rap-
procher chimiquement et géométriquement du pyroxine
en diffère complètement par ses propriétés optiques bi-
réfringentes; en effet, sauf l'orientation du plan des
axes qui est, comme dans le pyroxène, parallèle au
plan de symétrie, le signe de la bissectrice et sa position
sont complètement différents ; Dx.
Orthosb. — J'ai déjà signalé dans mon premier mé-
moire les différences que présentent l'écartement et
3g6 DÉTERMINATION DES ESPÈCES GRISTàLUSÉES
Torientation des axes dans les divers points d'une même
plaque d'adulaire du Saint-Gothard , en apparence ho-
mogène. De nouvelles observations sont venues confir-
mer cette première indication et montrer que l'ortAos^
se comporte sous le rapport des propriétés optiques bi-
réfringentes , absolument comme la Brookite, la cyrmh
phane et les mélanges en proportions variables des deux
sels de Seignetie potassique
et ammoniacal. Dans les
plages où les axes sont très-
roup»
w#a» «>é^ écartés, les rouges les verts
rcu^
et les violets s'ouvrent dans
un même plan presque pa-
^u^ rallële à la base et p>v.
Dans les plages où les axes
sont très-rapprocbés , leur plan est aussi le même pour
toutes les couleurs, et tantôt il est encore parallèle à la
diagonale borizontale de la base , tantôt il coïncide
avec le plan de symétrie; dans ce dernier cas, p<».
Enfin, dans les plages où les axes rouges sont réunis,
les violets sont déparés dans un plan parallèle à 9^
En cherchant à déterminer la dispersion des axes
dans les cristaux du système monoclinique , M. Heusser
a rencontré une plaque de feldspath vitreux de l'Eifel
où p<v, et d'autres plaques de la même localité où
P> V ; Técartement a varié dans différentes plaques pour
les diverses couleurs du spectre.
M. Heusser n'a pas indiqué l'orientation du plan des
axes; mais, d'après ce que je viens de dire, on peut
conclure du sens de leur dispersion , que la première
plaque avait ses axes ouverts dans un plan parallèle à
g\ et les autres dans un plan parallèle à la diagonale
borizontale de la base.
Voici les résultats des mesures de M. Heusser.
PAR LES PROPRIÉTÉS OPTIQUES BIRÉFRINGENTES. 697
Dans la plaque où <v:
aE««a8*â8\ rouge.
3o*46'« vert
33* a6\ Jaune.
36« iU\ bleu.
Dans deux autres plaques où p > t? :
PtoqM I.
aE « Aa- 16', p — i,5a386, aV — a;' aa' 35", rouge.
6î' 3', 1,53673, a6" 33' 39", Jaune.
• 39* i', 1*53979, a6*i3' a", vert
35* 5o', i,63A88, a3* 7'a6", bleu.
PlaqM 11.
3E«—âi'a7', rouge.
ko" a3s Jaune.
38' 17', vert
Les bissectrices pour toutes les couleurs tombent donc
dans le plan de symétrie, et le plan des axes est per-
pendiculaire à ce plan.
Dans Yadulaire du Saint^Gotbard , M. Heusser a
trouvé :
Pttqa* I. Pttqa» II.
aE-i ia3*y ii4"Û7', rouge,
laa^a' 11 a' 11', bleu.
plan des axes à peu près parallële à la base.
Ces observations de M. Heusser et celles qui me sont
propres peuvent servir à expliquer la présence des
plages à propriétés optiques opposées que j'ai reconnues
dans un même cristal d'aiulaire; elles conduisent à
admettre comme pour la cymophane.
1"^ Un aiulaire normal dont les axes, pour toutes les
couleurs, sont dans un plan parallèle à la diagonale
horizontale de la base , la bissectrice parallèle au plan
de symétrie et Técartement apparent égala i so* ou i aS"^ ;
la pierre de lune parait être le représentant de ce type ;
s*" Un feUipath vitreux normal où le plan des axes et
la bissectrice , pour toutes les couleurs , sont parallèles
SgS DÉTERMINATION DES ESPÈCES GBISTALLISÉSS
à g^ et où récaxtement moyen des axes est égal à 3o*
environ ;
S"" Des mélanges non homogènes de ces deux varié-
tés principales, présentant les divers phénomènes que
j'ai reconnus dans Yadulaire du Saint-Gothard.
Toutes les fois que les axes, soit rapprochés» soit
écartés, s'ouvrent dans un plan parallèle à la diagonale
horizontale de la base, on observe une dispersion ftorï-
zontale qui parait d'autant plus marquée, que Fécartç-
ment des axes est plus grand.
Dans les plages où le plan des axes est parallèle au
plan de symétrie , la dispersion inclinée n'est accusée
que par une différence notable dans la vivacité des cou-
leurs qui bordent les hyperboles; ces couleurs sont
symétriquement bleue intérieure, rouge extérieure^ mais
elles sont bien plus tranchées dans un système que
dans l'autre.
ScoLÉsiTE. — La dispersion des axes, quoique faible,
est sensible. A 45** du plan de polarisation, les bor-
dures des deux hyperboles sont d'une manière symé-
trique rouge intérieurement^ bleue extérieurement^ d'où
l'on peut conclure p <v.
La dispersion horizontale^ qui devrait exister d'après
Torientalion du plan des axes et de la bissectrice, est
presque complètement nulle ; la petitesse des cristaux
et la grande dilatation des anneaux ne permettent du
reste d'examiner ces phénomènes qu'au microscope po*
larisant; Dx.
Borax. — Outre la dispersion croisée ou tournante
si visible dans ce sel , la dispersion ordinaire des axes
est trèS'-notable , et p > v.
J'ai trouvé avec les verres monochromatiques :
aE = 69* 3o', rouge,
56* 60', violet.
PAR LES PROPRIÉTÉS OPTIQUES BIRÉFRI196RNTES. S99
résultat conforme aux indications que fournissent les
bordures symétriques des hyperboles.
Dâtholitb. — Deux petits cristaux très-purs d'An-
dréasberg m'ont permis de mesurer trës-approximative-
ment les trois indices de ce minéral ; les valeurs que
j'ai trouvées sont :
a — 1,667, P ■- »»65i, Y — i,6a5. d'où aV — 76' lO', rooge.
a «• 1,670, p— 1,653, Y — 1,627, d'Où aV — 76" Û9', Jsune(i).
Barttogalgite : BaOGo* + GaOGo'. — Prisme rhom-
boîdal oblique de 1 06"* 54' ; pm s= 1 os"* 54', ph^ = 1 06"* 8' ;
clivages faciles suivant les faces latérales, moins facile
suivant la base ; Dx« — Double réfraction énergique.
Plan des axes parallèle à la diagonale horizontale, fai-
sant un angle d'environ 25** 38' avec une normale à h^ an-
térieur, un angle de 48* i4' avec une normale à p et un
angle de gS* 2s' avec une normale à l'arête -; x est la
face [b^d^iY) == m de Miller, suivant laquelle les cris-
taux sont toujours fortement allongés ; bissectrice pa-
rallèle à gS
(1) Les prismes réfringents étaient formés :
t** Par une face é> et par une base artificielle aussi parallèle
que possible à la base naturelle! faisant entre elles un angle
deSi'ai'So";
a* Par une base naturelle et par une face taillée aussi paral-
lèlement que possible à la diagonale horizontale de la base et
faisant arec cette base on angle de 61* 57' ;
3"* Par une face naturelle m et par une face verticale artifi-
cielle , faisant avec la première un angle de A5'' 5a',
Les déviations minlma correspondantes ont été :
Dr -"aa*!*', Dj ■«aa*!^'.
DV— 53*64', I^i — 54* %'.
iyV«5a'ûa', ly'y — Sa^W.
400 DÉTERMINATION DES ESPÈCES CRISTALLISÉES
La dispersion des axes est faible ; j'ai trouvé sur une
petite plaque assez perpendi-
\^ culaire à la bissectrice :
aE»«3* i5', ronge;
2a'Û7', violet;
donc p > r ; les bordures des
hyperbolesîndiquentlemème
résultat avec le microscope ;
avec le prisme de Nicol , les couleurs sont à peine dis-
tinctes.
La dispersion horizontale est à peu près nulle, et,
dans le plan de polarisation , les barres qui traversent
les anneaux ont presque exactement la même nuance de
part et d'autre; Dx.
Gay-Lussite : NaOCO* + CaOCO* + 5H0, Boussin-
gault. — Prisme rhom-
*«*^ boïdal oblique de 68» 5o' ;
pm = 96* 3o', pfc* = loi'
j^. 33'; clivages très- faciles
suivant les faces latérales ;
difScile suivant la base;
Dx. — Double réfraction très-énergique. Plan des axes
et bissectrice perpendiculsdres à g^ pour toutes les
couleurs. A une température de lo** à is* C, le plan
des axes rouges fsdt un angle d'environ 153"* 39' avec une
normale à p et un angle de 75*' 12' avec une normale
à A^; le plan moyen des axes vus dans la lumière
blanche fait avec les mêmes lignes des angles de
i54*35' et 76'' 8'; les angles correspondants du plan
des axes violets sont respectivement égaux à 1 55*" 1 9' et
76** Ss'. Les cristaux de Gay-Lussite étant rares et gé-
néralement mal conformés , je n'ai pas pu jusqu'à pré-
sent mesurer ces angles à l'aide do procédé de la mficle
violft
PAB JUB8 PROPBIÉTÉS OPTIQUES BIRÉFRINGENTES. 4oi
artificielle recommandé par M. de Senarmont dans les
ÀnnàUi de chimie et de physique^ 5* série , t. XXXIII ,
p. 3g8; par conséquent, les valeurs que je viens de
donner, quoique étant la moyenne d'un trës-grand
nombre d'observations faites sur deux petites plaques,
en prenant comme repère une base passablement nette,
ne peuvent être regardées que comme une première
approximation. Cette approximation est du reste suffi*
santé pour faire voir qu'il existe entre l'orientation du
plan des axes, pour les couleurs extrêmes du spectre,
une différence de près de deux degrés , ce qui rend les
phénomènes de la dispersion croisée aussi marqués
dans la Gay-Lussile que dans le borax ; ces phénomènes
se manifestent de la manière suivante. Lorsque le plan
des axes est parallèle ou perpendiculaire au plan de
polarisation, deux bordures, l'une bleue, l'autre rouge,
sont disposées à l'inverse l'une de l'autre autour des
barres qui traversent les deux systèmes d'anneaux: si
le plan des axes est à 45"" du plan de polarisation , les
deux hyperboles offrent symétriquement du bleu à Tm-
îirieur et du rouge à Yextirieur; mais le bleu et le
rouge qui occupent les intersections de l'anneau central
avec l'hyperbole sont inversement situés dans les deux
systèmes. Ces bordures symétriques des hyperboles
ont des teintes fortement accentuées qui annoncent une
dispersion des axes considérables ; les mesures directes
prises sur plusieurs plaques m'ont, en effet» donné :
aE««5i*i5' à 6i*to\ rouge.
53" 1/ à by^o\ Violet
AzoTÂTB DB 8TR0MTIANB. — La disporsion des axes
est assez notable dans ce sel ; la mesure directe de l'é*
cartement apparent m'a donné :
sE««3iMo, rouge.
3o*&o', violet
4o2 DÉTERMINATION DES ESPÈCES GRI8TALUSÉES
Au microscope d' Amici, les hyperboles des deux sys*
tèmes d'anneaux sont bordées par du bleu extérieure*
ment et par du jaune rougeâtre intérieurement; la dis-
persion inclinée n'est accusée qne par une très-légère
différence dans la vivacité des couleurs des deux sys-
tèmes. Avec le prisme de Nicol , les couleurs offrent la
même distribution qu'au microscope , mais elles sont
plus vagues, surtout dans l'un des systèmes où le bleu
extérieur est pâle et le jaune intérieur est verdâtre; Dx-
AZOTATB DB LANTHANE ET D' AMMONIAQUE; DamoUT. — *
Prisme rhomboîdal oblique de Ss"" 48' ;
^ pft* =1 13' ; clivage facile parallèlement
à la base ; Dx. — Plan des axes paral-
lèle à la diagonale inclinée et normal i
base ; bissectrice faisant un angle d'en-
viron 33* avec une normale à p et un
angle de loo"" avec une normale kh* an.
teneur : axes excessivement voisins : sE = 8* à i o* en-
viron.
Dispersion des axes très-sensible : p > t>; l'écarte-
ment est variable avec la température pour les diverses
couleurs. A o*, les axes rouges sont notablement plus
écartés que les violets; jusqu'à i5% la différence est
assez considérable; pour rapprocher les axes rouges et
pour arriver à la réunion des axes violets, il suffit de
transmettre la chaleur de la main k travers les lames
de verre mince entre lesquelles le cristal est fixé par un
peu de térébenthine. Si l'on pouvait chauffer suffisam-
ment le sel sans le détruire, il arriverait évidem-
ment un moment où les axes verts seraient réunis , les
axes rouges séparés dans un plan parallèle à la diago-
nale inclinée et les axes violets ouverts dans un plan
normal à celui des axes rouges : plus tard les axes pour
toutes les couleurs seraient situés dans un plan parai-
PAR LES PB0PMÉTÉ8 OPTIQUES BIBÉPRINGENTE8. 4o3
lèle à la diagonale horizontale ; on reproduirait ainsi les
phénomènes observés d'abord par Brewster dans la
Glaubérite.
Quant à la dispersion inclinée^ elle se manifeste seu-
lement par une dissymétrie dans la forme des deux
hyperboles autour desquelles les couleurs présentent
d'ailleurs la même distribution ; Dz«
AzoT\TE AMMONico-cÉREUx , Dsmour.— Prismo rhom*
boîdal oblique de 82* 5o'; pft^=ii3*; géométrique-
ment isomorphe avec le précédent -, clivage facile paral-
lèlement à la base ; Dx. — Plan des axes parallèle à la
diagonale horizontale , faisant un angle d'environ 33**
avec une normale à la base et un angle de 100* avec
une normale à A' ; bissectrice parallèle à g^ faisant un
angle d'environ 1 sS* avec la partie antérieure de la dia-
gonale Inclinée.
Dispersion des axes assez forte; p<v.
aE«-37M8', rouge.
So^Sg', violet
Dispersion horizontale très-visible, quoiqu'un peu
moins marquée que dans le êulfale de strychnine à 1 2
atomes d'eau et le feldspath orthose.
La température parait avoir sur l'écartement des di-
vers axes une influence beaucoup moins considérable
qu'elle ne le fait dans le sel précédent; Dx*
Azotate double ammonico-cérbux et ammonico-lam-
TBANEUX , résultant du mélange à volumes égaux des
deux sels précédents ; Damour. — Prisme rhomboïdal
oblique de 83"^ environ , géométriquement isomorphe
avec ses deux composants; clivage facile parallèle-
ment à la base; Dx. A o% les axes rouges sont notable-
ment séparés dans un plan parallèle à la diagonale m-
clinie , les axes verts sont plus rapprochés et situés dans
4o4 DÉTERMINATION DES ESPÈCES GIUSTÂLUSÉES
le même plan , les axes violets sont réunis en un seul;
donc p>v. Entre o"" et i5* C, le plan des axes rouges
reste paraUèle à la diagonale inclinée , les axes verts
sont réunis, et les axes violets sont séparés dans un
plan parallèle à la diagonale horizontale ; à 1 7"* 5' C. ,
les axes rouges sont réunis; au-dessus de 18"*, les axes,
pour toutes les couleurs» s'ouvrent dans le plan qui
jusqu'à 15*" ne contensdt que les axes violets et p<v.
La bissectrice reste toujours normale à la diagonale
horizontale et elle fait un angle d*environ 1 23"* avec la
partie antérieure de la diagonale inclinée.
Les deux azotates qui ont servi à obtenir le sel dou-
ble dont je viens de décrire les propriétés optiques, ayant
leurs axes situés dans deux plans rectangulaires et leurs
bissectrices parallèles, on pouvait espérer que leur mé-
lange offrirait quelques phénomènes remarquables. Ce
mélange, tenté sur ma demande par M. Damour, a com-
plètement réussi et a fourni à cet habile chimiste des
cristaux transparents presque aussi volumineux que
ceux des sels composants. Il est bien évident qu'en fai-
sant varier les proportions de ces sels , on obtiendrait
des variations correspondantes dans les propriétés opti-
ques des cristaux résultants.
Sulfate db cérium ; cristaux roses obtenus à chaud ;
Damour. — Prisme rhomboïdal oblique de 70' 55' ;
pm= 95*58'; pfc*==ioo°22'; clivage parallèle aux
faces latérales du prisme. Cristaux
hémitropes autour d'un plan paral-
lèle à h\ offrant l'apparence de
prismes rhomboîdaux droits ter-
"^1 minés d'un côté par un sommet té-
traèdre surbaissé et toujours enga-
gés par l'autre côté; Dx. — Plan
des axes normal à g^ faisant un
«••«^
PAH LES PROPRIÉTÉS OPTIQUES BIRÉFRINGENTES. 4o5
angle de 32" 45' environ avec l'arête — , et un angle
de 67*" 37' avec Tarète -;-; bissectrice normale k g\
Dispersion des axes à peu près nulle. Au microscope
d'Amici, qui est le seul moyen d'observation possible,
à cause de la petitesse des cristaux obtenus jusqu'ici ,
les hyperboles paraissent bordées extérieurement et
intirieuremerU par une teinte bleuâtre.
La dispersion cr otsée, que la position du plan des axes
et de leur bissectrice peut faire soupçonner, est égale-
ment inappréciable ; Dx.
SuLFAiE DE DiDYMB ROSE. — Prismo rbomboldal obli-
que de 4i*5o'; pm = 99*41'; pfc*î=ii8'8'; clivage
très-facile suivant la base ; Marignac. — Plan des axes
parallèle à la diagonale horizontale de la base , faisant
un angle d'environ 8"" avec une normale à p, et un angle
deô3'' 53' avec une normale à A^ ; bissectrice perpendicu-
laire à la diagonale horizontale* faisant un angle de 81''
environ avec la partie antérieurede la diagonale inclinée.
L'écartement apparent est très-supérieur à lao""; Dx.
Ce sel est exactement comme la Thinardite^ à la limite
des substances positives et des substances négatives ;
sa double réfraction étant très-faible et ses axes très-
écartés , on voit des hyperboles colorées dans une lame
parallèle à gS comme dans une lame presque parallèle
k la base-, la compensation par les lames de quartz s'é-
tablit presque aussi facilement d'un côté que de
l'autre, de sorte qu'il est en réalité très- difficile de
décider de quel côté se trouve la bissectrice de l'angle
aigu.
Sulfate de manganèse a 4 atomes d'eau; cristaux
obtenus dans une étuve à 6o^ — Prisme rhomboldal
oblique de 98* so' ; pm = 90^ 4o' -, pa* = 1 a6» 4o'. —
TOMX XIV» iS68. 97
4o6 DÉTBRMlIfATIQM DBS ESPÈCES GRISTAIXISÉES
Plan des axes sensiblement parallèle à la base ; bissec-
trice parallèle à la diagonale inclinée ; Senarmont.
La dispersion des axes est notable et p>v^ d'après
les couleurs qui bordent extérieurement et intérieure-
ment les deux hyperboles.
La dispersion horizontale est à peu près aussi mar-
quée que dans le sulfate de strychnine à 12 atomes
d'eau.
Glâubérite. — La Glaubérite pouvant supporter une
chaleur assez forte sans s'altérer, j'en ai profité pour
étudier de nouveau les variations que l'écartement des
axesdedifférentesréfrangibilitéséprouve80Usrinfluence
d'un changement de température. Voici les résultats que
j'ai obtenus :
 0% les axes rouges sont plus séparés que les verts
dans un plan parallèle à la diagonale horizontale de la
base ; donc p>v ; les axes violets sont faiblement écar-
tés dans un plan parallèle à g* : si le plan des axes est à
45"* du plan de polarisation, les deux hyperboles, dont
la courbure est presque identique, sont bordées inté-
rieurement par du rouge vif, extérieurement par du bleu
vif. Dans le plan de polarisation , la dispersion horizon^
taie parait nulle.
A 1 0"" G. , les axes rouges sont encore séparés dans le
même plan qu'à 0°; mais les axes verts sont sensible-
ment réunis, tandis que les violets s'écartent davantage
dans le plan de symétrie ; entre ao"* et So'', les axes sont
réunis pour la lumière blanche ; vers 3o*, les axes rou-
ges sont presque réunis; mais à partir de SS"", ils se
séparent sensiblement dans le plan parallèle à 9^ qui
contient déjà les verts et les violets , l'écartement con-
tinue ensuite à croître dans le même plan, avec la tem-
pérature , p restant toujours <v. A 4&* du plan de po-
larisation , les bordures des hyperboles ont alors le
PAa us PROPRIÉTÉS OPTIQUES BIRÉPRINGBITTES. <;|^7
rouge extérieur t le bleu intérieur ; on ne voit rien qù
annonce l'existence de la dispersion inclinée.
La grande dilatation des anneaux dans la Glaubérite
ne permet guère de faire ces observations sur la disper-
sion autrement qu'au microscope d'Âmici; cependant
tous les phénomènes qui se passent au-dessus de so"^
ont été étudiés avec la lumière électrique & Taide de
l'appareil de projection de M. Dubosc, sur des cristaux
mastiqués entre deux lames de verre et plongés dans
une petite cuve à eau dont on déterminait facilement
la température.
LiROcoNiTB', arséniate de cuivre alumineux; 2Gu*(As,
Ph)' + Al*(A8,Ph)' -f- 3a Aq ; Damour. — Prisme rhom-
boïdal oblique de 74*«i'; M* =91* «7'; Dx. — Les
— _^ cristaux se présentent toujours en
— /•>! octaèdres surbaissés d'apparence
rectangulaire, composés de quatre
faces m et de quatre troncatures e* ,
placées sur les angles latéraux de la
forme primitive; clivages peu dis-
tincts suivant m et suivant e^ ; traces
suivant la base, d'après Lévy, —
Plan des axes normal à g\ faisant
m
un angle d'environ «5° avec Tarôte verticale - -1 et un
e'
angle de 63» 35' avec Tarête -7; bissectrice normale à
g\ L'écartement apparent est supérieur à ia4".
L'absorption considérable produite par cette sub-
stance rend la dispersion des axes à peu près nulle, et
ne permet pas de s'assurer s'il existe une dispersion
croisée.
Tous les minéralogistes avaient regardé jusqu'ici la
liroconite comme cristallisant en prisme rhomboïdal
4o8 DÉTERMINATION DES ESPÈCES CRISTALLISÉES
droit : M. Breithaupt fait seulement remarquer, dans
son Traité de minéralogie^ que la forme des cristaux est
sûrement bémiédrique , et il attribue à des mâcles l'ap-
parence de lignes brisées qu'affectent souvent les arêtes
e^ iM
-T et — . Les stries parallèles aux arêtes d'intersection
-Y qui couvrent les faces de presque tous les cristaux
ont d'ailleurs toujours empêché qu'on ne pût mesurer
très-rigoureusement leurs incidences : c'est donc seu-
lement l'étude des propriétés optiques biréfringentes
qui permet d'affirmer que la liroccmite appartient en
réalité au prisme rbomboïdal oblique et non au prisme
rbomboïdsd droit. Quant aux hémitropies dont M. Brei-
thaupt suppose l'existence, aucune des douze lames
que j'ai travaillées ne m'en a montré la moindre trace,
et leur structure, examinée dans la lumière parallèle,
parait parfaitement homogène.
De nouvelles mesures prises sur un très-petit cristal
à faces unies et miroitantes , que j'ai reçu dernièrement
de M. Greg , sont venues pleinement confirmer l'indica-
tionj fournie par les caractères optiques : ces mesures
s'éloignent passablement des nombres anciennement
connus, mais elles présentent une exactitude dont on
peut répondre à quelques minutes près. Voici la com-
paraison des angles calculés avec les angles observés :
Calonlé. Obierré.
♦ mm'^ 74" ai' 74" ai', mesure nette.
• e>e* « 61" 5i' sur p 6i"3i', moyenne.
e^e^ « 118" 29' sur y* 1 18' a6'.
e^m antérieur. « 133° ôo' 133" 3a'.
-, *x « 5 « ,iï. l iSa^SS' d'un côté.
' •^m postérieur - .3a" 36' | ^3^, ^^, ^^ ^.^^^^ ^^^
pA* — 91' 37'-
pm •» 90"* 53'.
d : /i :« 1000 : ioiO|33«
PAR LES PROPRIÉTÉS OPTIQUES BIRÉFRINGENTES. ^OQ
Tartraie NEUTRE DE POTASSE. — J'avais omis, clans
mon premier mémoire, de noter la dispersion de ce sel ;
cependant elle est considérable, et la mesure de l'écar-
tement apparent m'a donné :
aE •» loa" 16', rouge.
io/i'3&'9 vert,
106'' ai\ violet.
Les deux hyperboles, vues au microscope ou avec le
prisme de Nicol , montrent des bordures symétriques
dont les couleurs indiquent p<v.
Parallèlement ou normalement au plan de polarisa-
tion , la dispersion horizontale se manifeste d'une ma-
nière notable.
ACÉTATE DE PLOMB. — De gros cristauz transparents
de ce sel m'ont fourni quelques nouvelles détermina-
tions qui permettent de compléter et de rectifier celles
que j'avais citées dans mon premier mémoire. Ainsi j'ai
trouvé que le plan des axes est parallèle au plan de
symétrie du prisme rhomboldal oblique de Sa"*, et que
la bissectrice partage à peu près en deux parties égales
l'angle aigu £• La mesure de l'indice moyen m'a
donné ;
p— 1,669, rouge.
1,57/k, Jaune (1).
L'angle intérieur des axes ne peut pas être bien éloi-
gné de 90"* ; car une plaque mince tangente à l'arête
aiguë p ne Idsse voir que la naissance d'anneaux très-
(1 ) L*arête réfringonto perpendiculaire au pian des axes était
formée par la rencontre des faces p et h^ sous Tangle de 70* 30'.
La déviation minimum a été trouvée :
D — 59"* d', centre du rouge.
D >- 69* A?'» centre du jaune.
4lO DÉTERMINATION DES ESPÈCES CRISTALLISÉES
écartés, comme une plaque d'égale épaisseur tangente
à l'arête obtuse des mêmes faces , et la compensation
par la lame de quartz s'établit à peu près aussi facile-
ment dans Tune que dans l'autre.
La dispersion des axes est très-forte et p>t?; la dis-
persion inclinie est au contraire presque nulle et elle
n'est accusée que par une différence , notable dans le
diamètre des anneaux, légère dans la courbure des
branches d'hyperbole qui se manifestent autour des
deux systèmes d'axes. Lorsque leur plan est à Ui* du
plan de polarisation , on voit successivement au micro-
scope ou avec le Nicol, à travers les faces p et à travers
les faces h\ chaque hyperbole bordée par du bleu trbi-
viîk Y extérieur f et par du rouge très-vif à l'inférieur;
les couleurs sont à peu prèd aussi tranchées dans un
système que dans l'autre. La position des hyperboles
indiquant que l'un des axes moyens est presque normal
àp, et l'autre presque normal à h\ leur écartement, vu
à travers ces faces , doit être voisin de l'écartement réel;
j'ai trouvé :
aV -» 83% rouge.
8i'*5o', Jaune, à la flamme de l*alcoûI salé.
Acétate de soude; NaOA + 6 Aq. — Prisme rhom-
boïdal oblique de 84'' So' ; pm = i o4* 95' ; pA^s= 1 1 r 44'-
— Plan des axes parallèle à la diago-
,^. nale horizontale de la base , faisant
un angle de SS» 44' à 35" 44' avec une
NsAfïrtr normale à h^ antérieur, et un angle de
x^lSïT 1 0 a" à 1 04'' avec une normale à la base ;
^^^^ ^v bissectrice parallèle à j* ; Senarmont.
— La dispersion des axes est notable;
j'ai trouvé sur plusieurs plaques :
flE — 99» 1 1 ' i^ 99* 69'» rouge.
• ioi»5o' à ioi«65', violet
PAR LB8 PB0PBIÉTÉ8 OPTIQUES BIBiFRIlfGINTIS. 4l 1
Les bordures des hyperboles , vues au microscope
ou avec le prisme de Nicol « ont des couleurs symétri-
quemeut disposées correspondant à p<v, et comme la
double réfraction est très-énergique » ces couleurs sont
surtout tranchées avec le prisme de Nicol.
Dans le plan de polarisation , la dispersion horizim'
rate est au contraire à peine appréciable; Dx,
FoRMiATE DE CUIVRE* ~ La dispersiou des axes est
notable ; de nouvelles mesures faites avec des verres
monochromatiques m'ont donné en moyenne :
a£««65" 8', rouge.
64' 37', violet.
La dispersion inclinée est aussi des plus marquées ;
Tune des hyperboles montre le bleu extérieur ^ le rouge
inUrieur ; l'autre montre au contraire le bleu intérieur
et le rouge extérieur.
Dans les deux systèmes , la forme des anneaux et la
vivacité des couleurs sont & très-peu de chose près les
mêmes, si on les examine avec le prisme de Nicol et la
glace noire ; mais au microscope d' Amici les couleurs
sont beaucoup plus tranchées dans le système où le bleu
est en dehors et le rouge en dedans.
Comme ce sel est un de ceux où la dissymétrie se ma-
nifeste le plus clairement dans la position relative des
couleurs qui bordent les deux hyperboles» j'ai voulu
savoir si cette dissymétrie existait aussi pour les axes
réels ; les cristaux ne se prêtant pas facilement à l'exé-
cution d'un prisme dont les faces seraient normales aux
deux axes moyens, j'ai taillé des lames aussi perpendi-
culaires que possible à chacun de ces axes; les unes
m'ont oiïert avec le prisme de Nicol , à 45"^ du plan de
polarisation, bleu concave^ rouge convexe^ couleurs
4l2 DÉTERMINATION DES ESPÈCES CRISTALLISÉES ^
iranchées; les autres» bleu convexe^ rouge caneacê^
couleurs plus pâles ; ces axes présentent donc exacte-
ment la même dissymétrie que les axes apparents dans
la distribution et la vivacité de leurs couleurs , et sous
ce rapport le formiate de cuivre diffère compléteinent
du diopside.
Sucre db cannes. — La dispersion des axes est fùble;
cependant la mesure directe de Fécartement apparent
avec les verres monochromatiques m*a donné :
itr éobutlllon. V éChlDlIllOD.
aE — 79' i8' 77" 65', rouge.
79' 55' 79* 5', violet
La dispersion inclinée ne se manifeste que par une
différence dans la vivacité des teintes qui bordent les
hyperboles. Au microscope , on a, en effet, dans un des
systèmes , bleu en dedans , rouge en dehors « couleurs
tranchées^ dans Tautre système, faible teinte bleuâtre
intérieurement et extérieurement : avec le prisme de
Nicol , la distribution des couleurs vives est la même
qu'au microscope ; les couleurs pâles présentent aussi
du bleu faible iniirieurement , du jaune rougeâtre exti-
rieurement.
PAR LES PROPRIÉTÉS OPTIQUES BIRÉFRIIfGKNTES. 4l5
APPENDICE.
GisMONDiNB. — La Gismandine de Cape di Bove , re-
gardée par M. Marignac comme cristallisant en octaèdres
à base quarrée, se présente toujours en cristaux trop
enchevêtrés pour qu'on puisse décider s'ils possèdent
un ou deux axes de double réfraction. Des lames tail-
lées perpendiculairement à Taxe principal du groupe-
ment octaédrique, vues au microscope polarisant, dans
la lumière convergente , ne montrent que des couleurs
irrégulières ; la disposition de ces couleurs prouve que
les octaèdres sont formés par plusieurs cristaux dont les
axes sont loin d'être parsdlèles, et en même temps elle
parait annoncer une substance uniaxe plutêt qu'une
substance à deux axes.
La constitution physique des lames , examinée dans
la lumière parallèle , est plus ou moins régulière » mais
toujours analogue à la figure ci-contre.
Lorsque deux des côtés de la base quarrée sont paral-
lèles au plan de polarisation, les
quatre parties triangulaires éteignent
à la fois la lumière ; si Ton tourne
légèrement la plaque sur elle-même»
les triangles i s'telairent ensemble ,
pendant que les triangles s sont en-
core obscurs; à i^i* du plan de pola-
risation, les quatre parties laissent passer la lumière en
même, temps.
Phillipsite. — La PhilUpiiU de Capo di Bove, que
quelques minéralogistes avaient essayé de réunir à la
GûmmdiM^ parait ao contraireconstituée d'une manière
toute différente. Les cristaux de PMIItpiîte, qu'on peut
4l4 DÉTBBIIINATION DES ESPÈCES CRISTALUSÉES
*
rapporter à un prisme rhomboîdal droit d'environ
1 1 1"" 1 5\ se présentent en effet presque toujours sous la
forme d'un prisme quadrangulaire surmonté d'un som-
met tétraédrique dont les faces portent, parallèlement à
leur intersection avec la base, de fines stries qui viennent
se rencontrer suivant une de leurs diagonales légèrement
saillante : cette disposition annonce
un groupement d'au moins quatre
segments assemblés suivant une
face 6% ou de deux cristaux qui se
pénètrent complètement de manière
que les faces p de f un se confon-
dent avec les faces g^ de l'autre.
Lorsqu'on regarde un de ces grou-
pements dans la lumière convergente du microscope
d'Amici « à travers deux faces p opposées, les courbes
isocbromatiques sont très-confuses ; pourtant on aper-
çoit quelquefois des branches d'hyperbole qui annon-
cent que le plan des axes est parallèle à la longueur
des prismes quadrangulaires ou à la modification g^ ;
l'une des bissectrices est perpendiculaire à la base, et
la compensation » fadle à obtenir avec une lame mince
de quartz , accuse une double réfraction négative.
Dans la lumière parallèle, les macles
paraissent formées de deux parties sy-
métriques contenant deux séries de
franges étroites colorées , les unes pa-
rallèles à la longueur des cristaux , les
autres parallèles aux arêtes d'intersec-
tion des faces p et 6*^.
La petitesse des échantillons de Gapo di Bove ne per*
met guère de les examiner dans d'autres directions que
celle de leur base ; mais si Ton opère sur les eristao](
PAR LES PROPRIÉTÉS OPTIQUES BIRÉFRINGENTES, ^li
de la Somma, qui sont un peu plus gros, on peut se
procurer des lames quarrées perpendiculaire à l'axe
horizontal suivant lequel ces cristaux sont allongés , et
comme les courbes isocbromatiques y sont peut-être un
peu plus nettes qu'à travers les bases , on est porté à
croire que la bissectrice aiguë de la Phillip$ite est po«i-
tive et parallèle à la petite diagonale de la base : cepen-
dant cette détermination laisse un peu d'incertitude.
J'ai décrit, en 18479 dans le tome XII des Annales
des mines , sous le nom de Christianite^ une substance
qui se rencontre en Islande et aux environs de Marbourg,
et qui était regardée comme une harmotome de chaux.
J'ai fait voir que cette substance n'était nullement iso-
morphe avec Tharmotome ordinaire , mais que sa forme
cristalline et sa composition offraient la plus grande
ressemblance avec celles de la Phillipsite. Le minéral de
Marbourg présente toujours des cristaux maclés , quel-
quefois assez gros pour être taillés parallèlement ou
perpendiculairement à leur base : on obtient ainsi
des lames suffisamment transparentes, dans lesquelles
on constate facilement l'existence de deux axes de
double réfraction assez écartés, situés dans un plan pa-
rallèle à g\ avec une bissectrice positive et parallèle à la
petite diagonale de la base du prisme primitif de in*.
La dispersion est faible; cependant, au microscope,
les bordures des hyperboles indiquent p<v. Les pro-
priétés optiques biréfringentes viennent donc se joindre
aux autres propriétés physiques pour rendre trës-pro- *
bable la réunion de la Christianite et de la Phillipsite
en une seule espèce dont les deux variétés ne pré-
sentent qu'une légère diJDférence dans leur teneur en
silice et offrent des bissectrices aiguès qui sont peut-être
de signes contraires.
M. Daubrée ayant bien voulu me remettre quelques-
416 DÉTEBMINÂTION DES ESPÈCES CRI3TALUSÉES
uns des cristaux transparents formés dans le béton de
Plombières, qu'il a décrits comme de Yharmotome non
maclée (i) , j'ai pu, malgré leur petitesse, lesf soumettre
à diverses épreuves optiques. Lorsque deux faces oppo-
sées du prisme quarré que présentent ces cristaux sont
traversées par un faisceau de rayons parallèles pola-
risés, il est facile de reconnaître que ce prisme résulte
d'une macle semblable à celle de la Christianile de Mar-
bourg, de Gapo di Bove, de la Somma, etc , et que le
plan des axes est parallèle à la petite diagonale de la
forme primitive que j'ai assignée à ce minéral. Dans
la lumière convergente, il m'a été impossible d'aper-
cevoir les anneaux , et par conséquent de m' assurer si
la bissectrice est perpendiculaire ou parallèle à la base.
Quoi qu'il en soit, les propriétés optiques biréfrin-
gentes jointes aux circonstances du gisement permettent
de considérer les cristaux de Plombières comme appar-
tenant à l'espèce Christianite.
LiEBÉNÉRiiE. — La Liebénéritej qu'on trouve en pe-
tits prismes hexagonaux verdâtres dans un porphyre
rouge de la vallée de Fleims en Tyrol, ne peut pas être
considérée comme une véritable espèce minérale ; car
des lames perpendiculaires ou parallèles à l'axe princi-
pal que l'on amincit suffisamment pour les rendre
transparentes, agissent sur la lumière polarisée abso-
lument comme une substance gommeuse, et ne parais-
sent pas jouir de la double réfraction : elles appartien-
nent donc évidemment à une pseudomorphose. D'après
la composition assignée à la Liebinérite par les analyses
de M. Marignac et d'après sa forme hexagonale, il est
probable, comme on on l'a déjà supposé, qu'elle résulte
de la décomposition d'une néphéline dont presque toute
(i) Annales des mine», t XIII (i858).
PAR LES PROPRIÉTÉS OPTIQUES BIRÉFRINGENTES. ^l'J
la soude serait remplacée par de la potasse et par de Teau.
GiESECKiTE. — La Gieseckite du Groenland, en gros
prismes à six pans, gris verdâtres, se comporte avec la
lumière polarisée absolument comme la Liebénirite ; elle
est plus tendre que cette dernière, et son état d'agré-
gation ressemble beaucoup à celui de la pinite d'Au-
vergne. Mais sa forme, qui parait appartenirau système
hexagonal , peut aussi la faire regarder comme une
pseudomorpbose de la néphéline.
Pérowskite. — M. Damour (i) a ireconnu la com-
position de la Piroicskite ou titanate de chaux^ dans
de petites masses d'un jaune brunâtre, d'un éclat ada-
mantin prononcé, translucides ou transparentes en
fragments minces ; ces masses, rapportées il y a quel-
ques années du Valais par M. Hugard, se rencontrent
avec du fer titane qui les recouvre quelquefois d'une
croûte noire, dans des roches serpentineuses dont les
relations géologiques ont beaucoup d'analogie avec
celles qui contiennent la PirotiDiliUe de l'Oural. Les
cristaux de cette dernière variété que j'ai décrits dans
les Annales de chimie et de physique^ 3" série, t. XIII,
et çjBux qui ont été déterminés par M. de Kokscharow
dans ses Uaterialien zur Minéralogie RusslandSt pré-
sentent de nombreuses modifications qui appartiennent
évidemment au cube ; de sorte que quoique les masses
du Valais, analysées par H. Damour, n'aient jamais
offert de formes déterminables, on a pu, par analogie,
conclure qu'elles devaient également cristalliser dans
le système régulier.
Les propriétés optiques viennent pourtant s'opposer
à ce qu'on puisse tirer cette conclusion. En examinant
(i) Comptes rendus des séances de la Société philomathiqoe,
année 1 856, séance du S février.
4i8 DireBMiifATioif des espèces cmstaixisêes
de petits fragments transparents provenant de Y échanlil-
Ion analysé par M. Damour, j'avais déjà vu qu'ils dé-
polarisaient fortement la lumière ; j'en ai donc fait tail-
ler un certain nombre dans diverses directions , et j'ai
fini par obtenir plusieurs cubes qui montrent au micros-
cope d'Amioi des anneaux elliptiques parfaitement nets,
traversés far la barre noire caractéristique des cristaux
à deux axes. D'après la compensation qui s'établit avec
une lame prismatique de quartz , dans de petites pla-
ques polies suivanttroisdirections rectangulaires, il sem-
bloque les axes réels doiventfaire entreeuxun angletrès-
voisins de 90*". J'ai été amené à la même conclusion par
l'examen d'un petit parallélipipède à faces imparfaite-
ment parallèles, offrant deux angles opposés aigus de
83* 5o' et 84'*42\ et deux angles obtus d'environ 96* : on
voit, en effet, à peu près normalement à chacune des
faces de ce solide , des anneaux sensiblement circulai-
res, dont les extrêmes sont contigus lorsqu'on regarde
successivement à travers les faces inclinées de 84*»
tandis qu'ils sont légèrement séparés quand ils se mani-
festent autour de l'arête de 96'' : sur l'arête aiguë, la
compensation est positive; la symétrie des deux hyper-
boles et les couleurs très-vives de leurs bordures indi*
quent que la forme primitive est bien un prisme droit
et que p>v; seulement il est impossible d'affirmer de
quel côté se trouve la bissectrice aiguë. Le pouvoir bi-
réfringent n'est pas très-considérable, msds la réfrac-
tion est très-forte ; en comparant la déviation produite
par un prisme de 5o^ avec celle d'un prisme de même
angle , en flint ordinaire de Guinant , on trouve que
l'indice moyen, pourles rayons jaunes, doit être approxi-
mativement égal à 3,3.
Des fragments extraits de petits cubes brillants que
j'ai rapportés de la vallée de Zermatt on Valais, pa-
PAR LE8 PROPRIÉTÉS OPTIQUES BlRÉrRlM6ENTE5. 4^9
raissent aussi posséder une double réfraction pronon-
cée. Quant aux cristaux de T Oural, les uns sont des
cubes noirs» opaques^ avec ou sans modifications; ce
sont deux cristaux modifiés de cette espèce , qui m'ont
fourni les observations que j'ai publiées dans les Ànnaleé
de chimie et de phyiique ; les autres sont des parallé-
lipipèdes rectangles bruns ou d'un jaune brunâtre,
translucides et même transparents en lames minces,
sur lesquels je n'ai jamais trouvé que de rares tronca-
tures, qui ne sont pas incompatibles avec la forme d'un
prisme rectangulaire ; ces derniers agissent sur la lu-
mière polarisée, comme les échantillons du Valais, et le
plan des axes paraît y être parallèle à deux des faces
du parallélipipède. M. de Kokscharow fait aussi remar*
quer que la variété noire est opaque , tandis que les va-
riétés brune et rouge hyacinthe sont translucides ou
semi*transparentes ; mais il ne dit pas à laquelle de ces
variétés appartenaient les cristaux dont il a décrit les
formes.
D'après les analyses de MM. Jacobson et Brooks , la
composition de la variété noire opaque est presque iden-
tique à celle de la variété translucide brun rougeâtre ;
de sorte que ces deux variétés paraissent présenter un
nouveau cas de dimorphisme, Tune appartenant au
système cubique, et l'autre au prisme rectangulaire
droit. Je ferai seulement remarquer que M. Jacobson
ayant très-probablement analysé les cristaux noirs sans
modifications qui ont été les seuls connus pendant long-
temps , nous ne possédons encore aucune preuve directe
que les cristaux modifiés, toujours très -rares, soient
bien de la Pirowskite.
Fàujâsite: — Ce minéral avait été décrit, à l'époque
de sa découverte, comme cristallisant en octaèdre à
base quarrée voisin de l'octaèdre régulier ; mais ses
4^0 OÉTERUINATIOM DES ESPÈCES CB18TALU8ÈE8.
cristaux ayant toujours des faces un peu arrondies, les
mesures d'angles n'ont jamais pu être prises avec une
grande exactitude. Deux petits octaèdres que j'ai taillés
sur un ou sur deux angles ne m'ont pas paru avoir
d'action régulière sur la lumière polarisée, soit paral-
lèle» soit convergente ; il est donc très-probable que
leur forme primitive appartient réellement au système
cubique.
Afin de faciliter les recherchesi j'ai pensé qu'il serait
commode d'avoir un résumé des résultats contenus
dans mes deux mémoires » et j'd construit une table
alphabétique (i) où le premier est désigné par I et le
second par II. Cette table contient à peu près tous
les minéraux qui, à ma connaissance» ont été l'objet
d'un examen optique plus ou moins approfondi. Le
nombre des substances observées est d'environ 81 à un
axe et 83 à deux axes, et il en reste bien peu qui soient
transparentes ou susceptibles de le devenir en plaques
minces. Parmi elles on peut citer le rialgar^ la UvmiUj
la pajsbergUe^ où l'on aperçoit un système d'anneaux à
travers deux faces naturelles ; la BeudantUe, sur la forme
de laquelle les minéralogistes n'ont pas encore pu se
mettre d'accord ; Vaphanise^ la caUdonite^ la lanarkiu
et Vatacamite.
Quant aux produits de laboratoire qui fourniront
toujours une ample matière aux observations» outre
ceux que j'ai décrits» MM. Grailicb et de Lang en ont
examiné un grand nombre pour lesquels on pourra
consulter utilement leurs publications.
(1) £)lo sera placôo dans la table des matières à la fin du vo-
lume.
FORAGES ARTÉSIENS, ETC. 421
RAPPORT
SUR LIS F0RAGK8 ARTÉSISN8 EXiCUTÉS DANS LE 8AH*ARA
DE LA PROVINCE DE GONSTANTINE EN l856-l857.
PirM. DBSVAUX,
géDéril de brigidOi commiDdant la fubdivision de Balna.
Si â*uQ sommet des monts Aourès on jette les yeux
sur le Sah'ara qui s'étend à leur pied, on est frappé
d'étonnement et d'admiration par un spectacle étrange
et plein de grandeur : aussi loin que la vue peut attein-
dre, se déroule une plaine jaunâtre dont la ligne d'ho-
rizon se confond avec celle du ciel , ainsi que cela se re-
marque en pleine mer. Au nord de cette région des
sables, dans les Zibans, les oasis et leurs forêts de dat-
tiers apparaissent comme des taches noires (i), se dé-
coupant en relief sur le fond des plaines dont elles rom-
pent la monotonie.
A cette distance, tous les accidents de terrain dispa-
raissent dans cette immensité. Hors de la vue, d'autres
groupes d'oasis, l'Oued-Rir', l'Oued-Souf, Ouargla,
descendent jusqu'au-dessous du Ss* degré de latitude,
et ont fait comparer le Sah'ara oriental, le seul dont il
soit question ici, à un vaste archipel d'oasis verdoyantes
au milieu d'un océan de sables.
Après ce premier moment de curiosité, tout specta-
teur attentif se demande les causes de cette réunion
d'oasis; pourquoi elles n'existent si nombreuses que
(i) Strabon, G. Pison.
TOME XIV, i85S. a8
4*2 FORAGES ARTÉSIENS UXtCUTtS DANS LB SAH'ARi
dans cette région ; pourquoi Tindustrie de rhomme ne
les a pas multipliées dans toute l'étendue du Sah*ara?
C'est que l'eau des rivières de F Apurés a été employée
entièrement aux irrigations des Zibans, et qu'il n'existe
de sourcesque dans le Zab-Dahri et Guebli, dans l'Oued-
Souf , l'Oued-Rir' et Ouargla 1
Après avoir franchi l'Oued-Djedi et jusqu'à la hau-
teur des premières oasis de l'Oued-Rir', pendant plus
de vingt lieues, on ne rencontre que les vastes solitudes
du petit désert de Morr'an et quelques puits sur l'Oued-
Itel. Queb obstacles n'apportent pas cette aridité, cette
sécheresse , à la marche des colonnes chargées d'assu-
rer la tranquillité du pays I Les caravanes, obligées de
lutter contre ces mêmes obstacles, sont rares; les voya-
geurs qui suivent ces lignes inhospitalières doivent faire
provision d'eau , sous peine de souffrir des tourments
de la soif et de succomber quelquefois, pendant la route,
à la chaleur, à la fatigue.
Cet aspect du Sah'ara de la province de Constantine
a dû être semblable à toutes les époques. Toujours aussi,
on a dû se préoccuper des moyens d'améliorer les oasis,
d*en augmenter le nombre et surtout de créer des lieux
de halte et de repos dans le parcours de la route qui
unit les Zibans à Ouargla. Pourquoi jusqu'à ces der*
niers temps ce problème n'avait*il pu être résolu 7 Parce
qu'avant l'instant où la France a étendu sa domination
jusqu'aux limitesnaturelles de l'Algérie, aucun pouvoir
n'était assez fort pour entreprendre une tâche que Vétat
d'anarchie du pays, et les attaques des tribus nomades
n'auraient pas permis de mener à bonne fin ; parce que
les indigènes qui auraient pu concevoir ce projet man*
quaient des instruments nécessaires à sa réalisation. La
race européenne seule était capable d'acconopUr ce tra-
vail , et par sa puissance et par son industrie. C'est à
i
DE L& PROYUICE DK GONiTANTUII. 4iS
U France que ce rOle généreux était réeervéi elle n'a
pas manqué à sa mission.
A la fin de Tannée i854 » le glorieux combat de Meg-
garin nous ouvrait les portes de Tougourt* Aussitôt »
1 Oued-Rir\ TGaed-Souf se soumettaient à la France.
Ces malheureuses contrées de l'Oued -Rir* étaient
soustraites aux atrocités du scheick Selman , la tur-
bulence des Souéfas était domptée, les tribus no>
mades ne pouvaient plus se livrer à leurs brigandages
séculaires I
Aux bienfaits de cette paix inconnue jusqu'alors, qui
devait faire accepter des maîtres puissants, mais d*une
religion ennemie , il fallait joindre ces travaux d*utiiité
publique qui partout, et dans le Sab'ara plus qu'ail-
leurs; frappent Timagination , qui démontrent la supé*
riorité de l'Européen sur l'indigène. Ce fut alors que le
forage des puits artésiens fut résolu et que tout fut pré* .
paré pour son exécution. Dans TOued-Rir', à Ouargla,
ces puits ont existé de tout temps. Les légendes popu*
laires, les témoignages des auteurs anciens en font
foi (i). U est probable que les eaux jaillissantes, arri-
vant naturellement à la surface du sol, ont donné l'idée
de creuser des puits dans leur voisinage et que c'est
ainsi que les oasis de TOued-Rir' ont été créées.
Quoi ()u'il en soit, de l'Oaed-Djedi jusqu'à Mr'aler,
il fallait franchir 80 kilomètres à peu près sans eau.
Dans rOued-Rir', beaucoup de puits étaient taris et
leurs oasis se mouraient.
Deux ordres d'idées ont servi de base au travail à
entreprendre :
1* Creuser de nouveaux puits dans l'Oued- Rir',
rendre la vie aux oasis en décadence, attacher à la
(t) Olympiodore, Ibti Khaldoun, El Alàchi, Shaw.
4l4 FOBAGES ARTÉSIENS EXÉCUTÉS DANS LE SAH'aRA
France ces malheureuses populations par la recon-
naissance ;
2* Vivifier les steppes sablonneux qui séparent Bis-
kra de TOued-Rir', ouvrir ce désert au commerce, en
agir plus tard de même jusqu'à Ouargla, peut-être jus-
qu'au Touât, faire que les colonnes françaises puissent
parcourir facilement ces distances, que les voyageurs
isolés n'aient plus à y redouter la soif et quelquefois la
mort.
Je proposai, avec l'autorisation du général comman-
dant la division de Gonstantine , de commencer les tra-
vaux dans l'Oued-Rir', de procéder du connu à l'in-
connu et de réserver les recherches d'eaux jaillissantes
dans les steppes pour le moment où un premier succès
aurait confirmé nos hypothèses et établi la supériorité
des moyens européens^. La crainte d'un insuccès m'a
toujours vivement inquiété : le début devant avoir les
plus heureuses ou les plus funestes conséquences sur
cette grande entreprise. Je ne pouvais oublier que des
sommes considérables avaient déjà été dépensées, sans
résultats en Algérie, à des essais de cette nature, etqu'à
Biskra même , en 1 848 , un forage avait dû être aban-
donné à 8 1*^,65 de profondeur, après deux ans de tra-
vail. Il fallait donc absolument réussir.
M. le gouverneur général voulut bien donner son
approbation et son appui à ces projets ; il reconnut la
nécessité de faire appel aux hommes qui, déjà célèbres
par des travaux artésiens en France, en Europe, offraient
les garanties de science , d'expérience qu'exige cet art
tout à fait moderne. La compagnie Degousée et Ch.
Laurent qui avait exécuté tant de forages , même dans
les oasis de la haute Egypte , accepta avec empresse-
ment la mission de confectionner le matériel, de diriger
les sondages artésiens dans le Sah'ara. Depuis le pre-
DB U PKOYINCE DE G098TAlfT19E, l^%i
mier jour, elle n'a cessé de s'occuper de cette œuvre
avec une activité qui a contribué au succès de nos
tentatives.
M. Dubocq, ingénieur des mines «• avait publié i en
i853« un mémoire sur la constitution géologique des
Zibans et de TOued-Rir'. MM. Foumel , Berbrugger,
Prax avaient aussi traité la question des forages. J'ai
puisé dans leurs intéressants ouvrages beaucoup de ren-
seignements utiles , et ma confiance s'est basée sur ces
témoignages de la science. Pour mettre» en outre, toutes
les probabilités en notre faveur, il fut décidé qu'un
voyage d'exploration serait fait préalablement par M. Gb.
Laurent , associé de la compagnie Degousée , afin de re-
connaître exactement les terrains, les chances diverses
que nous devions courir, et principalement afin de savoir
quelles modifications il convenait d'apporter aux outils '
de l'équipage de sonde que l'on voulait faire fonction-
ner à 1 45 lieues du littoral.
Cette exploration eut lieu dans le mois de décembre
i855 ) elle confirma ce que M. Dubocq avait avancé, et
le matériel de sondage fut commandé. U fut débarqué à
PhilippeviUe en avril i856. Le transport de ce matériel
présenta des difiicultés incroyables^ les charrettes s'en-
fonçaient à chaque pas dans le sable ; il fallu faire des
prodiges pour atteindre Tamerna.
Fontaine de la Paix (jaillissante) : 4*oio litres d'eau Tamerna.
par minute^ à si* c; 60 mitres de profondeur.
C'est dans cette oasis de l'Oued-Rir' que le premier
puits devait être creusé. Tout donnait lieu d'espérer un
succès rapide. On se mit donc à Tœuvre avec une ar-
deur extrême, sous la direction de M. Jus, ingénieur
civil, aidé du maréchal des logis Lehaut, du troisième
de spahis, et d'un détachement de soldats de la légion
4t6 FORAGES ÂRTÉ8IB1IS EXÉCUTÉS DANS LE SAH'aRA
étrangère . Le premier eoup de sonde était donné dans
le commencement du mois de mai i856, et le 19
juin une véritable rivière de 4*010 litres d'eau (1) par.
minute, à 91% s*élançait des entrailles de la terre,
venant récompenser le dévouement de nos soldats et
inaugurer la série de ces .travaux qui feront bénir le
nom français par les populations sahariennes.
La joie des indigènes fut immense , la nouvelle de
ce forage se répandit avec une rapidité inouïe. On
vint de très-loin pour voir cette merveille. Dans une fête
solennelle, le marabout avait béni la fontaine nouvelle
et lui avait donné le nom de Foniaine de la Paix.
Le détachement de soldats rentra de suite à Biskra,
eh il arriva sans un seul malade. Il avait triomphé des
ardeurs du climat : le thermomètre avait marqué sou-
vent 4^* à Tombre et au nord.
Ce n*est qu'au mois de décembre 1 856 que l'on se re-
mit à l'œuvre. Les incertitudes étaient dissipées, le but
était connu , il n'y avait plus qu'à continuer ce qui avait
été si heureusement commencé. Des soldats du 99* ré*
giment de ligne, dirigés par M. Jus et le sous-lieutenant
Lehaut , composèrent le nouvel atelier. Ils étaient inex-
périmentés, mais pleins d'ardeur. Quelques-uns sont d^
venus de très-bons ouvriers.
J'avais fixé la zaouïadeTamelh'at, dans l'oasis de T^
maçin, pour le deuxième forage. C'est là que réside le
chef de l'ordre religieux de Tedjini, sidi Mohammed-el-
Aïd-ben-el-Hadj-Ali. Il nous avait donné despreuvesîrré-
cusables de $es sympathies; son influence pénétra chez
lesTouftregs et jusqu'au Soudan. Nos projets d'avenir
commandaient d'attacher encore plus fortement à notre
(1) Le maximum du débit du puits artésien de Grenelle aété
de 3.ftoo litres.
De la FKOVINGE OE GONSTANTINË. 4^7
cause ce marabout dont on a peine à se figurer la
puissance et qui rappelle les évèques souverains du
moyen âge.
Fontaine de la Bénédiction (jaillissante) : 55 litres Témiçio,
par minute y à 21*; 84", 70 de profondeur.
Le sondage de la zaouïa de Tamelb'at présenta de
grandes difficultés : la fluidité des sables, les éboule-
ments fréquents retardèrent le travail; on surmonta
tous les obstacles* mais on n'obtint qu'une nappe jail-
lissante de 35 litres par minute , à une température de
2 1"** Les puits de Témaçin donnenten moyenne 60 litres.
Le désir d'augmenter le débit de la fontaine et de con-
naître la composition des coucbes du terrain dans cette
partie du Sah'ara avait engagé à pénétrer jusqu'à
84"*,70 de profondeur. Il est permis de croire que dans
cette direction au moins, la grande nappe de Tamema
se relève, diminue de volume ou se divise, peut-être
pour finir à quelque distance au sud , près de Blidet-
Amar. Si cette bypotbèse est vraie, le bassin artésien
de Ouargla ne serait pas le même que celui de l'Oued-
Rir'. Je suis trop ignorant en géologie pour insister sur
cette théorie , que des forages ultérieurs pourront seuls
infirmer ou rendre certaine.
Fontaine de V Amitié (j (finissante) : 1 so litres par minute, ^ ^**^*
JZ ^ , -, de Tamelh'ai.
a ««•; 58", 5o de profondeur.
Cn autre sondage fut entrepris dans les jardins de la
zaouïa; il fut terminé en seize jours, sans incident par-
ticulier. Une nappe de i«o litres par minute , à 22* de
température, avait jailli à^38'",5o de profondeur; son
débit était le double des puits indigènes. Les terrains
des jardins offrent une grande variété de couleurs et
sont en désaccord avec ceux du puits de la zaouïa L'eau,
4a8 FORAGES ARTÉSIENS EXÉGUTJÎS DANS LE SAH'AEA
quoique bonne, est inférieure à la nappe de 66 mètres;
elle sert à l'arrosage des palmiers.
Le marabout donna une fête à nos soldats , les re-
mercia devant toute la population de Témaçin , de leur
discipline, et voulut les accompagner jusqu'aux limites
de l'oasis.
Pendant deux mois , un faible détachement de trente
bommes avait vécu à 60 lieues au sud de Biskra, an
milieu des indigènes, et jamais le plus petit accident,
la plus légère dispute ne vinrent troubler les relations
afiectueuSes qui s'étaient établies entre eux. C'est une
preuve des progrès que nous avons faits dans le sud.
sidi Raohed. Fontaine de la Reconnaisianee {jaillissante) : 4*3oo (ttres
par minute 9 à 24*; 54 mètres de profondeur.
L'oasis de Sidi Rached, située à 26 kilomètres au nord
de Tougourt, était menacée d'une ruine prochaine :
moitié de ses palmiers avait péri ; le flot de sable mon-
tait chaque jour ; les habitants avaient tenté de creuser
un puits , mais à 4o mètres de profondeur, ils avaient
rencontré un banc de gypse terreux très-dur qu'ils n'a-
vaient pu percer ; les eaux parasites avaient envahi et
noyé leurs travaux. Enfin l'instant était marqué où cette
population allait devoir se disperser.
C'est dans ces circonstances critiques que l'atelier
français arrive à Sidi Rached. Une colonne de tubes est
descendue dans le puits abandonné , le trépan perce la
couche de gypse devant laquelle les indigènes avaient
dû avouer leur impuissance, et ,' après quatre jours de
travail, une nappe jaillissante de 4«5oo litres d'eau par
minute s'élance comme un fleuve bienfaisant.
Des scènes touchantes eurent lieu alors : le récit de
quelques-unes donnera une idée exacte de l'effet pro-
DE LA PROVINCE DE GONSTANTINE. 4^9
duit par ce forage « de Tinflaence que doivent avoir dans
l'avenir ces travaux si utiles*
Aussitôt que les cris de nos soldats eurent annoncé
que Teau venait de jaillir» les indigènes accoururent en
foule» se précipitant sur cette rivière bénie, arrachée
aux mystérieuses profondeurs de la terre; les mères y
baignaient leurs enfants. Le vieux Scbeik de Sidi Ra-
cbed, à la vue de cette onde qui rend la vie à sa famille,
àToasis de ses pères» ne peut maîtriser son émotion»
et » tombant à genoux , les yeux remplis de larmes » il
élève ses mains tremblantes vers le ciel» remerciantDieu
et les Français.
Nulle part encore et en si peu de temps» nous n'a-
vions prouvé combien nos procédés de sondage l'em-
portaient sur ceux usités jusqu'alors. En quatre jours »
nous venions de faire ce qui avait été cru impossible ,
nous avions eu le bonheur de rendre la vie à un
groupe de population menacé dans ses plus cbers
mtérèts.
Toutes les oasis avaient demandé que nos soldats
vinssent travailler à leurs puits ; lem*s sollicitations de-
vinrent alors plus pressantes. Mais il fallait résoudre la
deuxième partie du problème et procéder à la recher-
che des eaux dans les steppes entre Mr'aïer et FOued-
Djedi. Je promis que nous reviendrions successivement
au secours de tous» et je donnai Tordre de transporter
le matériel à Oum-Thiour.
Fontaine du Commandant (jaillissante) : 180 litres Oom-Tbiottr.
par minute^ d 21*; io4"f70 de profondeur.
A quelques lieues au nord de l'Oued-Rir'» la plaine
se redresse brusquement et forme un ressaut nommé
Coudiat-Doh'or. C'est là que se termine le plateau
aride connu sous le nom de petit désert de Horr'ftn» qui
43o FORAGES ARTÉSIENS EXÉCUTÉS DANS LE SAH'aRA
ne possède que les puits creusés dans le lit de TOtied-
Itel. De ces puits à Mr'aïer, on compte 32 Ulomëtres
sanseau. C'estau piedduDoh'or^àpeuprèsàmi-distance
que le forage d'Oum-Tbiour a été .entrepris. 11 devait ser-
vir de lieu de halte et en même temps il devait indiquer si
le bassin artésien de TOued-Rir' estalimenté parles eanx
du Tell , comme le pense M. Dubocq , contrairement k
l'opinion des indigènes qui font venir ces eaux du sud.
La faible distance qui sépare Oum-Tbiour de Mr'aïer,
l'altitude de ce point laissaient l'espérance de réussir.
Du 1 g avril au i**^ juin, on travailla nnit et jour. Des
coucbes nombreuses de sables rouges, gris, blancs,
d'argile jaune , de gypse avec noyaux de calcaire forent
traversées. A 98 mètres, on rencontra une couche de
sable gras , quartzeux , avec rognons de sable calciné,
gros cailloux roulés, silex rubanés et fossiles de pla-
norbis cornu . La présence de ce fossile' dans les terrains
du Sah'ara et celle du cardium edule que l'on trouve à
la surface , semblent indiquer un bassin comblé par des
affluents de rivière. Quatre nappes jaillissantes furent
atteintes à des profondeurs diverses. Enfin, pressé de
terminer la campagne à Ghegga, on arrêta le sondage à
io4°'»7o. L'eau jaillissait déjà depuis plus d'un mois,
son débit avait été porté successivement jusqu'à 180
litres par minute.
Le système qui attribue la naissance des eaux du bas-
sin de VOued-Rir' aux rivières descendues de l'Aourès,
slofiltrant dans le sable, était confirmé. Le champ d'ex-
périence devenait plus vaste, plus précis; une dernière
tentative restait à faire , et pour constater la présence
des eaux jaillissantes dans le petit désert de Morr*ân, et
pour rendre faciles les communications entre Biskra et
Témaçin.
Dans la prévision du succès à Oom-TIriour, tout aTah
DE LA PROVINCE 1)B G0N8TANT1NB. ifil
été préparé pour tirer parti, aans perdre une seule mi-
nute, de cette richesse nouvelle. Une fraction de la tribu
des Selmia et son scbeick Aîssa-ben-Sbâ commencèrent,
lorsque l'eau eût jailli, la construction d'un village, y
plantèrent i . aoo dattiers , renonçant à la vie nomade
pour se fixer au sol. Dans ce lieu aride, la vie avaitsuc-
cédé à la solitude et se présentait au voyageur étonné ^
avec ses riantes images. Les jeunes filles puisaient Teau
à la fontaine , les troupeaux et les grands dromadaires
à pas lents étaient conduits à l'abreuvoir, les chevaux
attachés à la corde, les lévriers, les faucons de chasse
animaient le groupe de tentes aux raies noires et rouges,
enfin le bruit, le mouvement remplaçaient le silence et
la désolation.
Fontaine de la Fertiliti (jaillissante) : 90 Hires Chefga.
par minute^ à 92*, 5 ; 4o mètres de profondeur.
Le dernier forage fut pratiqué à Chegga, à 94 l^ilo-
mètres au nord de St'il (Oued-Itel). Chegga est placé
au milieu des steppes, et séparé par 56 kilomètres du
bassin de l'Oued-Rir' ; cependant Taltitude, la configu-
ration du terrain, le voisinage du Chott-Melrir' permet-
taient d'espérer qu'il serait encore possible d'amener
l'eau à la surface du sol.
Le 4 juin on se mit à l'œuvre ; les sables et les argiles
des autres forages se représentèrent à Chegga, mais
dans un ordre différent. A 98 mètres, la sonde a tra-
versé les sables, cailloux roulés et silex trouvés à Oum-
Thiour, à 98 mètres. On rencontra à 92 mètres une
nappe jaillissante de 20 litres par minute, à 24 mètres
une deuxième nappe de 20 litres, à 98 mètres 5o litres,
à 33 mètres 91 litres. Le 96 juin on arrêta le travail à
une profondeur de 4o mètres , avec un débit de 90 litres
par minute, à la température de %%\b. Le but était
432 FORAGES ARTÉSIENS EXÉCUTÉS DANS LE SAH'AEA
atteint , Tintérêt de la conservation de la santé de nos
soldats me faisait donner l'ordre de rentrer à Biskra.
Depuis un mois, les tempêtes de sable , soulevées par
la violence du sirocco , avaient été fréquentes.
Ce dernier forage a excité une grande sensation
dans les Zibans. Les autres sondages avaient été exécu-
tés dans rOued-Rir' et à son profit exclusif. A Oum-
Thiour, et principalement à Cbegga , les Zibaniens, les
Nomades devaient recueillir les bénéfices de nos tra-
vaux. Tous avaient souffert de la soif dans ces steppes
brûlantes I
A leur retour du Tell , les Nomades Gheragas élève-
ront un bameau à Cbegga.
La terre composée de (i) :
Sable siliceux 69,17
Argile | ^ ^j
Phosphate de chaux. i ^^'
Peroxyde de fer 3,69
Carbonate de chaux a»85
Carbonate dejnagnésie 1*69
Sulfate de chaux 3,69
Chlorures alcalines a, 16
Eau , humine et matières organiques. . • i3,53
100,00
peonettra d'y planter non-seulement le dattier et les
arbres fruitiers qui croissent à son ombre , mais encore
d'y cultiver les céréales. Un café caravansérail, entouré
bientôt de masses d'arbres et de verdure, offrira un lieu
de repos au voyageur fatigué.
La campagne artésienne était terminée , le succès
avait couronné nos efforts , avait même dépassé nos
espérances. L'opinion publique indigène avait été for-
tement impressionnée par ces utiles travaux, par l'é-
(i) M. Dubocq.
DE LA PROVINCE DE G0N3TANTINE. 4^3
nergie de nos outils. Nos soldats avaient observé la
plus admirable discipline ^ leur état sauitsdre était resté
excellent; enfin, en toutes choses^ ils s'étaient montrés
supérieurs à ceux au milieu desquels ils avaient vécu
pendant huit mois.
L'administration française avait changé la face de
ces contrées : à l'anarchie, à l'injustice des temps an-
ciens , aux brigandages hfibituels , elle avait substitué
un gouvernement juste et réparateur, elle avait rendu
la' sûreté aux routes hier encore si dangereuses. Pour
montrer à quel point elle s'occupait du bien-être do ses
nouveaux sujets, cette administration exécutait une
série de travaux dont la nécessité était reconnue, dont
les bienfaits étaient hautement appréciés. Notre parti
devenait plus nombreux , plus fort ; il proclamait que
le gouvernement de la France avait fait plus en deux
ans , pour la paix et la prospérité de l'Oued-Rir', que
n'avaient jamais fait les Ben-Djellab pendant les siècles
de leur commandement. Sidi Mohammed-el-Aïd , le
marabout vénéré de Témaçin , revenant du pèlerinage
de la Mecque , disait devant ses krouftn et les chefs de
l'Oued-Souf :
« Je viens de traverser plusieurs pays musulmans ;
» partout j'ai trouvé la violence et l'arbitraire ; je n*ai
» respiré librement que depuis le jour où j'ai rois le
n pied sur le territoire français. »
Les officiers du bureau arabe peuvent aujourd'hui
parcourir, sans escorte , l'Oued-Rir' et l'Oued-Souf; ils
sont accueillis avec empressement dans ces contrées
lointaines soumises sirécemment à notre pouvoir.
Les forages artésiens ont donné lieu à un fait des
plus importants, & une évolution remarquable dans la
constitution delà société arabe. La fraction des Selmia,
les nomades par excellence,- se fixant à Oum-Thiour,
434 FORAGES ARTÉSIENS EXÉCUTÉS DANS LE SAH*ARA
témoigne des idées nouvelles introduites dans Tesprit
des tribus du Sah'ara et de la possibilité de leur trans-
formation. Le développement de la race européenne
dans le Tell forcera à restreindre un jour ces émigra-
tions périodiques des Nomades qui , traînant à lear
suite famille et troupeaux » causent sur leur passage
une véritable perturbation ; on pourra alors les établir
dans les oasis nouvelles. Depuis la conquête de rAfri-
que, ces grandes tribus arabes avaient conservé avec
pureté la langue et les mœurs de leurs ancêtres : rien
n'avait pu les faire renoncer aux habitudes de la vie de
pasteur ; il a suffi de quelques années de la domination
JFrançaise , de quelques puits artésiens pour faire brè-
che à une civilisation séculaire , aux instincts d'une
race immuable, malgré ses déplacements fréquents. Le
progrès matériel a été suivi du progrès moral.
Ces grandes métamorphoses ont été préparées par
l'habileté de l'ingénieur civil, M. Jus, par le sous-lieu-
tenant Lehaut et les soldats du gg*, mais surtout par le
chef de bataillon Séroka, commandant supérieur du
cercle de Biskra. C'est à Tintelligence, à l'active solli-
citude, à l'expérience de cet oflQcier supérieur, que je
suis heureux de reporter la plus grande part dans la
paix du Sud et dans la réussite des puits artésiens.
R'UM. Notre programme n'a pas cependant été tout à fait
rempli : la corporation des plongeurs (r'tass), qui avait
toujours eu le privilège de creuser les puits, de les dé-
barrasser de leurs sables, obéissant à des sentiments
de dépit, d'éloignement pour dçs procédés inconnus,
n'a pas encore pris part à nos travaux. J'ai tout fait
pour les amener à comprendre que loin de ruiner leur
industrie, nous voulions la rendre moins dangereuse.
Us ont opposé jusqu'ici une résistance inerte. Malgré
leur obstination , je ne renonce pas encore à les asso-
DE LA PROVINCE DE CONSTANTINE. t^H
cier à notre œuvre : ila conserveront le privilège du cu-
rage des puits , aux anciennes conditions. Le métier
qu*ils exercent est des plus pénibles; forcés de plonger
pendant quelques minutes sous U pression d'une co-
lonne d'eau de 3o à4o mètres de hauteur, il arrive
parfois qu'ils sont asphyxiés. Toujours la ptithisie les em-
porte après quelques années de celte périlleuse profes-
sion. Mais ils jouissaient d'une considération particu-
lière, ils étaient des hommes indispensables, fêtés,
exempts d'impôts; ce prestige a disparu, et comme
nous l'avons vu, chez des nations plus éclairées, au lieu
de participer aux progrès , ils sont restés stationnaires,
cherchant même à dénigrer les procédés européens.
Heureusement notre triomphe a été si éclatant , si con-
sidérable qu'ils n'ont pu égarer l'opinion publique. S'ils
persistent à ne pas entendre raison , je ferai instruire
d'autres Uouar'a et la lutte leur deviendra impossible.
Mais il est préférable de tenter un effort pour leur faire
comprendre leurs véritables intérêts.
Un deuxième matériel de sondage a été commandé : Projau
un seul équipage de sonde ne pouvait plus suffire ; le ***"' "w-'"**
sous-lieutenant Lehaut sera chargé du forage des puits
de Ksour, Sidi-SIiman, oasis situées près de Sidi-Ra-
ched , et qui sont sur le point de périr. Les terrains
sont connus ; ils ne doivent présenter aucune difficulté
sérieuse. D'ailleurs, les études auxquelles cet officier
s'est livré en i856, en France, l'expérience de la cam-
pagne de cette année, lui ont donné une habileté qui ne
me laisse aucune inquiétude. 11 tentera aussi un son-
dage à l'Ouest de Tamema , à M'ra'ra et fera fonc-
tionner en même temps les soupapes à boulets, soit par
les A'tàss , soit par d'autres indigènes , pour le curage
des puits ensablés.
L'œuvre difficile reste confiée à M. Jus qui s'est dis-
436 FORAGES ARTÉSIENS EXÉCUTÉS DANS LE SAH'aRA
tingué par tant de capacité et de zèle. C'est lui qui ,
avec le 2* équipage de soude , exécutera les forages
d'El-Faïdh et de Sidi Salah, dans le Zab Chergui. Cette
région, dont les terrains n'ont pas encore été explorés,
est placée dans des conditions favorables d'altitude.
Si nous parvenons à y faire jaillir les eaux , rien ne
pourra se comparer à la fertilité de ces terres compo-
sées d'un sehm siliceo-calcaire et dont les parties irri-
guées par les indigènes produisent déjà de magnifiques
céréales. C'est là que nous pensons pouvoir cultiver le
coton sur de vastes étendues.
Enfin H. Jus irait faire des sondages d'essai dans le •
bassin du Hodna, au Nord-Ouest des Ziban et au Sud
des montagnes du Belezma et du Bou Thaleb.Dans cette
dernière contrée surtout, les cultures du coton doivent
admirablement réussir. Les auteurs arabes parlent
des nombreuses cotonnières qui y existaient de leur
temps (1). Les céréales y sont célèbres. Quand toutes
les terres pourront être irriguées, je ne crains pas de
l'avancer, aucune partie de l'Algérie ne présentera des
éléments de richesse comparables à ceux du Hodna.
Puis-je aussi , sans audace , dire que. le chemin de fer
de Constantine sera alors prolongé jusque dans ce bas-
sin. Aucun obstacle de terrain ne s'y oppose.
Si ces recherches d'eaux jaillissantes échouaient dans
le Nord du Sah'ara et dans le Hodna , il y aurait lieu
de recourir aux barrages des vallées de l'Aourès et du
Belezma, car aucun sacrifice ne doit arrêter pour don-
ner à ces plaines la fertilité qu'elles peuvent acquérir
au moyen des irrîgatioûs. La terre végétale y est pro-
fonde, le blé et l'orge y deviennent magnifiques, les
jardins de palmiers produisent des bénéfices considé-
(t) Edrisi, Ibn Hancal , Aboulféda.
DE LA PROVINCE DE GONSTANTINE. Ifi']
4
rables. Si nous pouvons y joindre la culture du coton
Géorgie longue soie, ce Sah'ara, si longtemps maudit ,
n'aura rien à envier aux terres les plus vantées.
J'étudie les bases sur lesquelles la propriété nouvelle
devra ôtre constituée à Oum-Thiour, à Cbegga ; c'est
une question difficile « en raison dç sa nouveauté et de
ses conséquences qui doivent avoir une si grande in-
fluence sur l'avenir de ce pays.
Déjài dans les oasis de Tamerna et de Sidi Racbedi
nous avons donné une part d'eau à ces prolétaires , à
ces krammès qui ne possédaient pas même un palmier.
Ils sont ainsi intéressés au nouvel ordre des choses ,
par ce petit capital que leur travail fera fructifier ; ils
sont associés à notre œuvre, par l'intérêt personnel.
Cette innovation portera ses fruits: les krammès au-
ront vu diminuer leurs soufirances , en même temps
que tous les intérêts de l'Oued Rir' trouveront paix et
protection, ce qui leur avait toujours manqué.
Même en supposant que tout ce qui précède puisse
s'exécuter dans la campagne prochaine, que de travaux
il restera encore à accomplir! Multiplier ces puits bien-
faisants dans le Bodna , dans les Ziban , dans l'Oued
Rir\ Cbercher à obtenir les eaux jaillissantes entre Te-
maçin et Ouargla, arriver jusqu'à l'oasis de Touàt, se
livrer à toutes les cultures riches que le climat com-
porte; ouvrir au commerce français les profondeurs
du Soudan , à la civilisation cette mystérieuse Afrique
Centrale ! Notre tftcbe sera depuis longtemps achevée ;
la voie aura été ouverte, le but indiqué. Il sera réservé
à l'industrie privée de féconder ces régions presque
inconnues , il y a peu d'années encore , et où le génie
de l'homme aura su triompher de la nature.
Batoa, le 6 août 1867.
ToMR XIV, i858. ^9
438 NOTBfl.
NOTES
i«8ond«o Le montage de la cbôvre, le creusement de Texcavatloa
d« T«mera«. qaarrée de i",5o de côté et a mètres de profondeur, la canali-
sation des rigoles serrant à la distribution des eaux dans les
Jardins, le montage du treuil ont employé les Journées do
as avril au i*' mal i856.
Cest le 1** mai que le premier coup de sonda % été donné par
Ali Bey, caïd de Tuggurt; le diamètre du trou de sonde est de
0^35 1 à la profondeur de i9",8i dans une couche de gypse
très-dur, le niveau des eaux est monté subitement dans le troa
de i",7o à o**,3o au-dessous du sol ; les sables coulants trave^
ses précédemment, en s*éboulant abrs, ont empâté la lame du
trépan et empêché la percussion » il a fallu descendre la co-
lonne de o,3o de diamètre intérieur pour empêcher ces ébou-
lements et retirer les sables éboulés. Le premier tubage a atteint
do*,a9; à 3A*,79, quelques difficultés se sont présentées, lasoa-
pape est restée à plusieurs reprises prisonnière dans les sa-
bles, on a descendu la colonne de o"»ft55, le trou de sonde a été
ainsi tube Jusqu*à 36",o7. A Uk mètres dans les sables rouges
quartzeux, le tenon de Temmanchement du trépan a cassé,
avec la cloche à vis on n*a pu parvenir & embotter la partie
cassée, et au troisième voyage seulement la caracole a pu s&islT
le trépan et le remonter. A A8 mètres, les grès rencontrés
étaient très-durs, les deux tiges n* i se sont pliôes et le trépas
est toujours revenu détérioré ; on a alors changé encore le
diamètre du sondage qui n*a plus été que de o*,ao. La colonne
descendue avait un diamètre extérieur de o",ao5, et le troua
été tube Jusqu^à la profondeur de &6",aA.
A 57*,8(i , les eaux sont devenues Jaillissantes; à 69 mètres,
•on a construit un petit trépan pour chercher si sous le grte
dur se trouvaient les argiles ferrugineuses qui contiennent la
nappe Jaillissante. Après o",9o de forage, le trépan 8*est en<
foncé subitement de o^8o, Teau a Jailli avec une telle force
* quMl a été nécessaire de relever immédiatement le trépan, les
eaux en s*élevant ont entraîné d*ellea«mémes les sables et ias
débris des travaux. Le 1 & J uin 1 la partie vide entre les colonnes
NOTES. 4^9
de o%3o el o*,ao a été bétonnée, le béton de mauvalie quaUté
a pris très-mal. Chaque jour Teau 8*est clariflée, et le rolune
a augmenté : malheureusement le grand puits a diminué sen-
siblement. On a construit le réservoir; et enfin, le la Juin , le
détachement est parti pour Blskra.
Les terrains traversés ont été : des sables et des argiles aveo
gypse cristallisé , du gypse terreux très-dur, des grès en pla-
quettes également très-durs.
Des échantillons en forme de petits parajlélipipèdes des
diverses couches traversées ont été adressés au service des
mines, à Alger. Ces échantillons lavés, dont on a retiré les
fhigments de gypse, ne donnent qu'une idée approchée des
couches.
Voici la oomposition de quétqnesHiiis des éobantUions (i) :
iSillM atârgils 0,tM
Suiraie d« olisax o.9n
Carbonate de ohaoz o,ooi
Chlonir* de lodlsai . ^ o,oois
Eaa 0,0M
iSilioe ai arstla 0,558S
Sulfate de ehani 0,I52S
Carbooaie de ebaox. 0,9SM
Chlorure de •odlum o.oou
Ozyde de fer, phoipbatei, eto o.ott
Bên o,asi
I silice el argile O,S40
Sulfate de obaax o,otn
Carbonate deebaui o.i^io
Carbonate de magnéfle 0,06S3
Cblonire de lodlum 0,004S
Otydedeferâlamlne, pbeiphate o,ol4
Eau 0,040
Î Sable blanc el argile 0,600s
Oiyde de fer o,o350
Sulfate de obauz 0,»ft8
Carbonate decbaui o.osss
Carbonate de magnéfle o,oi03
&in O.OTI
I Sabla blano etarglla 0,717»
Carbonate de chaux 0,14S0
Carbonate de magnéfle 0,04)0
Oxyda de fer o,Oiii
Bao 0,014
I Sable blane 0,0i2S
Oxyde de 1er o,o04s
Sulfate de «baux 0,011»
Carbonate de chaux o,ost
y^ Carbonate de magnéfle 0,0195
(1) Gai aMiyfOO osi été Caltoi par M. Vaioasa, Isgéaloar dao Alaof .
44o HOTES.
Le mélange da sable et du salfate de chaux dans le désert
est souvent cristallisé , comme cela arrive à Fontainebleau
pour le sable et le carbonate de chaux, il forme les lentilles
aplaties , enchevêtrées dans tous les sens. Le gypse de cette
nature provenant de Toasis du Souf, a pour densité a.&ai. Il
offire la composition suivante :
Sable blanc o.STOO
Argile 0,0S10
Salfate de cbaox o,4i44
Carbonate de cbaaz 0,0S57
Carbonate de cbaaz o,oiso
Eau 0,1143
Le sulfate de chaux cristallisé So'GaO, sHOneperd pasd^eaa
aune température inférieure à loo**; d'après la formule précé-
dente o^àilià de sulfate de chaux contiendrait 0.109& d'eaa,
maislaperteàrétuve deGay-Lussac étant o.o85,8i ronn*admet
pas que Teau perdue à Tétùve ne soit de Teau de combinaison,
il reste seulement 0*0293 d'eau combinée. Le sulfate de chaux
serait donc en partie à Tétat anhydre.
L^eau du puits de Tamema a été analysée par M. Lefranc,
pharmacien en chef de l'hôpital militaire de Bathna.
La composition serait la suivante' pour un litre.
Sulfate de londe 1,000
Gblorure de •odium 0,000
Sulfate de cbaux 1,200
Carbonate de cbaux o,3SO
Gblorure de magnésium o,75o
Matières organiques traces.
4,soo
L*eau de Tamema a été analysée au laboratoire d'Alger. L'eau
envoyée avait une odeur sulfurée due à la décomposition da
sulfate de chaux par les bouchons. Cette odeur disparaissait
par l'exposition à l'air. La' densité de l'eau à la température de
98*C. était de i,oo&5. Cette eau précipitait instantanément le
savon, en transformant les margarate et oléate alcalins so-
lubles du savon , en margarate et oléate de chaux insolubles.
Cette eau par l'évaporation à sec laissait un résidu pesant
ii*MU. Les sels étaient déliquescents. Le ^résidu insoluble dans
l'eau pesait o>,38t; traité par l'acide chlorhydrique, il res-
NOTES. ^î
tait alors un résidu assez abondant de silice Insoluble dans
racide.
La composition élémentaire est la suivante:
Chlora 0,497
▲elde soirortqae I|60M
Gb«OZ 0,7010
Magnéiiè CMoo
Souda 0,St47
Ozydo do for, pliofphalof , oto traooa,
Btileo 0,100
Aeido earbonlquo ( oon délonniDé dlrootonont).
Les sels en dissolution dans Peau seraient :
«r.
Silloe 0,1000
Carbooato do ebauz o,23io
.SuUato do chaux l,Mt7
Solfate do tonde 1,3977
Ohloniro do sodium . o,5490
Cbloruro do oiognétlum o,iSio
4,5424
Ce sondage a présenté de grandes difficultés. L^emplaoement ^ gMdoio
du sondage est choisi par Si Mammar, marabout de Tamelh*att do la Zaouio
sur une des places de la Zaouia • à lo mètres d*un ancien puits '* Toauia'oi.
entièrement comblé. Le diamètre de o*,oo est Jugé convenable
pour le trou de sonde ; On pense ne pas avoir de sable à traver-
ser et atteindre la nappe Jaillissante de &a à 55 mètres de pro-
fondeur.
Le premier coup de sonde est donné le 3 décembre. Jusqu'à
la profondeur de aS'.ya le sondage n'offire rien de particulier,
mais à cette profondeur les argiles supérieures 8*éboulent et la
tarière ramène des morceaux de palmier mélangés aux débris
du forage; on pense alors que le trou de sonde communique
avec Tancien puits , et on descend une colonne de o*,a6 de
diamètre extérieur, la descente ne s'effectue qu'en rôdant
A A9*,98, on élargit le trou de sonde et on relève la colonne ;
le frère de Si Mammar pensant que le diamètre o",3o est In-
suffisant pour l'écoulement de l'eau , on tube alors le puits au
diamètre intérieur de o*,25.
A 66*,8o , on descend la colonne de o",ao. Depuis le an dé-
cembre, des sables purs encombrent le trou, et. Jusqu'à
45 mètres, forment un banc dur qu^ les outils de petit diamètre
8* Sondage
de l'oifis
de T«iiielb'âi.
44< NOTES.
ne peuvent entamer. D*où proviennent ces sables? Ceux tra-
versés jusqu'alors sont argileux et ne sont pas éboulés de
67 à 67 mètres. Aurait-on traversé une nappe qui n'aurait pas
la force de lancer les sables , lesquels accumulés au fond du
sondage empêcheraient son écoulement ? Tout ce qu'on peut
affirmer, c'est qu'une élévation de o^^So s'est manifestée au sol
à 66 mètres de profondeur et qu*auoune nappe n'a été ren-
contrée de A& à 57 mètres. On descend la colonne deo^f^o pour
faciliter le retrait des sables. Cette colonne descend avec beau-
coup de difficultés, à So'^^ôS elle résiste au mouton ; on emploie
alors les vis de pression. Ce n*est qu'après bien des efforts que
la colonne descend et que la soupape revient enfin pleine de
sable.
Le fonçage continue; le 7 février on est à 8a",o9 et on n'a
pas trouvé l'eau ; à 84*, 70, le petit trépan refuse de descendre
d'un seul centimètre; en rôdant on sent l'emmanchement de
la tige dans les sables, on relève le trépan ; la soupape s'arrête
dans ces divers voyages à des profondeurs variables voisines de
7a mètres et revient pleine de sable rouge. Il en est de même
de la tarière qui revient toujours pleine de boue et forme piston
en riemontant. Il est reconnu impossible de continuer au dia-
mètre de o'',3o, on construit un lime-tuyau et on lime la co-
lonne à ft6 mètres de profondeur. La lime-tuyau fait une
Coupure nette, on relève la colonne de o**,3o, on suspend le
sondage, on bétonne, mais avec du ciment plus mauvais encore
que celui employé à Tamema, et on place le réservoir. La
source débite 3'i litres par minute.
La composition de Teau, d'après M. Lefranc, serait:
Sulfate de éeode o»65o
Gblonire de sodiuHi ejso
Salfate de chaux 1,100
Carbonate de chaux 0,250
Chlorure de magnésium o,5oo
SeU de fer, matières organiques traces.
Poids des sels s,250
Ce sondage a été commencé le 12 février 1857. Le sondage
n'a présenté d'abord aucun accident, le diamètre du trou, à la
profondeur de 3g",7a , a été réduit de o"',35 à o",3o, on est par-
venu à ôS^tSo avec ce diamètre. Le & mars l'enlèvement des ap-
pareils, le bétonnage de la partie vide entre les tuyaux et les
NOTES. 44d
parois du forage ont occupé le détachement Jusqu'au 7 mars.
La composition de Peau serait , d*après M. Lefranc :
fr.
SulfaM d0 londe iiOOO
Chlorure de lodlum 0.6M
Sulfate de chaux o,8SO
Carbonate de chaux 0,950
Chlorure de magnétlum o,550
Sela de fer, matlèree orfanlquei tracer.
9,100
Le sondage a eu pour but l'approfondissement d'un puits de ^gi5î5fî!Jd
A6 mètres donj; le fonçage avait dû être abandonné par les In-
digènes. La tarière descendue pour reconnaître la profondeur,
ramèr\e du gypse terreux très-dur ; le travail commence par la
descente d'une colonne de hh mètres ayant un diamètre inté-
rieur de o*,965. A bU mètres, la couche étant traversée l'eau
Jaillit avec force, le volume est de A.000 litres & la minute.
Mais l'ancien puits qui arrose la partie basse de Toasls, ne
donne plus que 1.690 litres au lieu de 5. 000. Commencé le
S mars 1867, le sondage était terminé le i3.
La composition de l'eau du puits de Sidi Rached est, d'après
M. liOfranc, la suivante :
SolfêU defoodo. i,9&0
Chlorure de sodluni 1,000
Sulfate de chaux 2,050
Carbonaie de ehaux 0,t80
Chlorure de magnéiiom 0,0M
Sel de fer, matière organique trtoee.
6,&80
Le premier coup de sonde est donné le ai mars 1867; à i* sondage
7 mètres, on rencontre une première nappe ascensionnelle; d'Onm-oi-TWour.
à 1 i^SS, les sables blancs supérieurs coulent ; il faut descendre
une colonne de garantie de o'fSo de diamètre intérieur; à
3i*,6o et à Aa mètres, on rencontre de nouvelles nappes ascen-
dantes ; à 63 mètres, on atteint unb première i^appe Jaillissante
d'an débit de ao litres par minute. Le levier d'équilibre casse
lorsqu'on atteint la profondeur de 6à mètres , le trépan se dé-
croche de la clef de relevée et tombe au fond du trou, on le re-
lève avec la cloche à vis sans trop de difficulté. A 79*960, on .
rencontre une deuxième nappe Jaillissante donnant i5o litres
par minute. Après avoir tube au diamètre intérieur de o^,ao5,
c* Sondage
de Cbegga.
444 NOTES.
on rencontre & 94^8o, une troisième nappe jaillissante ayant
an débit de 3o litres. Plusieurs accidents sans gravité survien-
nent; à 107", 70, les sables sont tellement gras qu^il faut em-
ployer une force extraordinaire que le treuil ne peut dévelop-
per pour relever le trépan et la soupape. Le 3 juin, on suspend
le travail, on bétonne la partie vide du fond. Le tube est percé
de trous aux profondeurs convenables pour recueillir les eaux
des diverses nappes rencontrées.
L'analyse de Teau d'Oum-el-Thiour n^a pas été faite.
Le premier coup de sonde est donné le 6 juin 1857 ; à 6\&o
et iV.ôo, on rencontre des nappes ascendantes, on tube le
trou et on continue le fonçage au diamètre de^o'^So; à ig'ydo
et ai mètres, on rencontre de nouveau des nappes ascendantes,
et à 'ii!! mètres une nappe jaillissante donnant 30 litres par mi-
nute. On relève la colonne de o*.3o ; on équarrit au diamètre
de o'',35, on tube à o*,3o', la colonne porte des trous à si et à
a/i mètres. A 38°>,3o , nouvelle nappe jaillissante débitant
3o litres par minute, on descend la colonne de o'*,355 de dia-
mètre intérieur. A Sa'ySo , autre nappe donnant ao litres par
minute. Le forage est arrêté le 37 juin; on coupe la colonne à
38 mètres, on la descend jusqu'au fond du sondage, elle porte
des trous de o^yoi à o^yoS à toutes profondeurs des nappes
jaillissantes, la cuve est placée et le bétonnage terminé le
00 juin.
La composition de Teau du pufts de Cbegga est la suivante,
d'après M. Lefranc:
Chlorure de sodium o,280
Sulfite de soude S,3So
SuUale de cftaux i,540
Carbonate de chaux 0,360
Chlorure de magnésie o,400
Sels de fer, matières organiques traces.
5,990
Extrait
d'une lettre
Si on voulait remonter au plus loin, on pourrait avancer qnll
semble probable que Moïse, avant de lancer le peuple de Dieu
deM.ch.Uureot. ^^^^ ^q désert de Sinaï, avait eu soin de se pourvoir des verges
nécessaires au forage. Bon nombre de fontaines en Syrie por-
tent encore aujourd'iiui les noms bibliques de puits de Jacob,
deSalomon, etc., que la tradition fait remonter jusqu'à ces
Patriarches.
NOTES. 445
U existe encore ai]|Jûurâ*hiil dans la mosquée de la Mecque »
au-dessus de Tédlfice destiné & la prière de la secte orthodoxe
de Chafly, un puits dit de Zemzem, dont range Gabriel fit Jaillir
la source pour étancher la soif d*Agar et d*Ismaél errants dans
le désert Ce puits fut comblé pendant quinze siècles, et ne fut
découvert que par le grand-père de Mahomet
Les eaux de Zemzem réputées saintes servent aux Musulmans,
•oit pour se purifier, soit pour se désaltérer. En quittant la
Mecque , ils en emportent des bouteilles pour en verser ensuite
quelques gouttes dans Peau ordinaire quMls boivent pendant leur *
pèlerinage.
Quelques auteurs font remonter les puits de Toasis d*Ammon
& une très-haute antiquité, quatre mille ans. Ce qui semble cer-
tain , c*est que Tindustrle des puits Jaillissants dans la Haute»
Egypte remonte au temps des premiers historiens grecs, c*est-
à-dire au delà du cinquième siècle avant notre ère, pulsqu*à
cette époque Toasis de Thèbes était déjà renommée par la
beauté de sa végétation, et que celle-ci ne pouvait provenir
que de la présence de puits amenant à la surface les nappes
souterraines.
Diodore , évêque de Tarse , mort vers 390, nous a laissé sur
la grande oasis située dans le désert à une quarantaine de lieues
de rÉgypte, la description suivante, qui montre bien claire-
ment que, de son temps, cette contrée tenait sa fertilité des
puits qu*on y avait creusés. •
« Pourquoi, dit-il, la région intérieure de la Thébalde, qu^on
» nomme Oasis, n*a-t-elle ni rivière, ni pluie qui 1 arrose, mais
» n'est-elle vivifiée que par le courant de fontaines qui sortent
» de terre, non d^elles-mômes, non par des f)luies qui tombent
» sur la terre et qui en remontent par ses veines, comme chez
» nous, mais gr&ce à un grand travail des habitants? Serait-ce
» l'indice que ces lieux qui produisent des fontaines de ce
• genre , des fontaines qui donnent naissance à de vrais fleuves
» d*une eau aussi douce qae limpide , sont dominés par des
» montagnes? Mais, au contraire, ces vastes plaines sont très-
» éloignées des montagnes, sont tout à fait unies , entièrement
» privées d*eau , ou tout au moins ne renferment qu'une très-
» petite quantité d'une eau lourde et salée qui ne Jaillit point
» du sein de la terre, mais qui se trouve dans des creux et qui
» ne suflSt pas pour étancher la soif pendant Tété. »
Photius, qui a conservé ce curieux passage de Tévéque de
446 NOTES.
Tarse , é& cite encore an autre plos ànoien et non moins inté-
reesant en ce qu'il est d*un historien né et éievé dans l'Oasis,
c'est un passage d'Olympiodore, vivant au cinquième siècle, qui
dit que dans son pays natal on creuse des puits à soo et môme
560 coudées de profondeur (99 & «5o mètres), puits de Toriflce
desquels s'échappe un courant dont les habitants se servent
pour l'irrigation de leurs champs; il ly'oute que ces torrents
souterrains charient quelquefois à la surface des poissons et dos
débris de poissons*
Iftebahr, qui raconte le même fait* prétend qu'oisrmpiodore
florissait à Alexandrie vers le milieu du sixième siècle. Il y au-
rait Ift une erreur d'un siècle environ. Quoi qu'il en soit, on
est Certain de l'existence d'un grand nombre de puits, dès les
premiers siècles de l'ère chrétienne, puisque déjà & cette
époque, les oasis de l'Egypte Jouissaient d'une grande réputa-
tion de fertilité.
Maintenant vofci un témoignage récent, tiré d'une lettre de
M» Àyme, chimiste manufacturier français, devenu gouver-
neur des deux grandes oasis de Thèbes et de Garbe , et où il a
établi de grandes fabriques d'alun et de salpêtre pour le compte
de Meheçaed-Aly.
La première de ces oasis a sS lieues de long sur a, S et & de
large.
La seconde a environ ao lieues de long; sa configuration est
en ovoïde.
Ces deux oasis contiennent à peu près vingt-cinq mille ar-
pents de terre de très-bonne qualité, propre à la culture du
sucre, de l'indigo et du coton, d'après les expériences de
M. Aymé. Voici comment elles sont irriguées :
« Les deux oasis, dit-il , sont, on peut s'exprimer ainsi, cri-
» blées de puits artésiens* J'en ai nettoyé plusieurs : j'ai bien
» réussi : mais les dépenses sont grandes, par suite des qaan-
» tités de bois dont il faut garnir les ouvertures quarrées d'en
B haut qui ont de 6 à lo pieds de côté, pour éviter leséboule-
» ments. Les ouvertures ont de 60 à 75 pieds de profondeur. A
» cette profondeur, on rencontre une roche calcaire sous la-
» quelle se trouve une masse d'eau ou courant qui serait ca-
» pable d'inonder les oasis, si les anciens Égyptiens n'avaient
» établi des soupapes de sûreté en pierre dure 9 de la forme
■ d'une poirot armée d'un anneau de fer, pour avoir la facilité
noteba 44?
» 4» Im faire entrer et les retirer au bemin de Valgui
» fontaine. Valgue^ ainsi appelée par les Arabes, est le trou pra^
• tiqné dans le rocher calcaire, qui, suivant la quantité d*eau
» que Ton veut rendre ascendante a de /i, 6 et Jusqu'à S pouces
» dediamètra Mes recherches et Texpérlence m'ont /ait con-
» naître que les anciens opéraient ainsi : ils commençaient par
• établir un puits quarré Jusqu'à ce qu'ils eussent trouvé la
» roche calcaire, sous laquelle se trouve cette immense quan-
» tlté d'eau; une fois la roche reconnue, ils garnissaient les
» quatre façades de planches à triple doublage pour éviter les
• ébottlements des terres. Ce travail, qui se faisait à sec, ter-
s miné, ils perçaient la roche, soit avec des tiges de fer, soit
9 avec un fer très-lourd attaché à une poulioi Tous les trous
s qui sont dans la roche calcaire ont de 3oo à 6oo pieds pour
• arriver au cours d*eau souterrain. Au fond, l'on trouve du
s sable comme celui du Nil. Le fait matériel qui me con-
s firme le plus dans mon opinion sur le cours d'eau souter-
s rain, c'est que J'ai nettoyé une fontaine à la profondeur de
• 3s6 pieds, qui me donne du poisson pour ma tabla Tous les
» bois des anciennes fontaines sont pourris. » ( Lettre écrite
vers 1849.)
Ge qui précède confirme, comme on le voit, les anciens ré-
cits. On prétend que quelques-uns de ces puits sont maçonnés
en briques. Ayme»Bey n'en parle pas et Je ne puis me rap*
# peler à quelle source est puisé le souvenir qui me reste de ce
Mi. Pour la construction de ces puits, le terrain était déblayé
en gradins sor une asses vaste échelle^ Jusqu'à ce que l'on eut
rencontré le fameux schiste qui recouvre presque toii^ours ces
nappes d'eaux soutorraines d'après la plupart des récits. Arrivé
là| on construisait sur cette pierre une colonne à peu près
semblable aux cheminées de nos manufactures en remblayant
au fur et à mesure de L'avancement de la construction. Le sol
étant remis à niveau, au moyen d'une masse de fer attachée à
mne corde, on perçait la voûte de la nappe d'eau, celle-ci alors
prenait son mouvement ascensionnel dans le conduit préparé
et s'écoulait au sol. Cette opération se faisait probablement sur
des points où nulle infiltration d'eaux parasites ne pouvait en-
traver le travail et où le terrain présentait asses de solidité
pour que la nécessité de boiser les gradins fût presque incon-
aua Lorsqu'il y a ensablement de ces puits, qu'ils soient en
briques ou en bois comme ceux d« Mi'ara, avee lesquels Ils
448 NOTES.
semblent avoir une certaine parenté , 11 n^est pas question de
plongeurs comme dans roued-Rir\
D'après le docteur Griffith, voyageur anglais, qui a plusieurs
fols traversé les déserts de TÉgypte, on trouve Peau & de très-
petites profondeurs sous le sable; 11 suffit pour obtenir des
sources jaillissantes de percer avec une verge une roche très-
peu épaisse qui retient les eaux captives.
Ayme-Bey nous écrivait le 7 mars iSÂS que ses travaux pour
les puits forés de la chaîne Lybîque acquléraient tous les jours
une plus grande importance, quMl était à la confection du sep-
tième : toujours de Teau en abondance. Lorsqu'il vint sMtabllr
dans les oasis , il ne pouvait employer qu^un nombre de bras
aussi restreint que possible et ceux seuls qui pouvaient tra-
vailler fructueusement à la fabrication du salpêtre ou de Talun.
Depuis, on a pu faire venir les femmes et conserver les enfants,
centupler Timportance des produits industriels et faire des tra-
vaux de culture totalement interdits lorsqu'on était dans la né-
cessité de faire venir Teau à dos de chameau. Nous savons
seulement ces faits , nous manquons de détails précis sur Taug-
meutation de la population autour de ces puits ; elle doit ôtre
considérable.
Ces travaux d'Ayme-Bey se relient à d^autres entrepris par
lui également, pour recherches de houille entre le Nil et la mer
Rouge, au pjebel Afret, à la hauteur du Syout Les gisements
houillers, dès 18/17, s'amélioraient de plus en plus; vers 390 mè- <
très ils offraient une quantité de charbon qui avait servi pour
souder des barres de fer de 55 millimètres de côté.
Vers cette époque, M. Nœtinger, envoyé par M. Degousée à
Mehemet-Aly, faisait des recherches au Vadi-el-Hanay, près
d'Edfau fHaute-Égypte) : après avoir traversé 10 mètres de ter-
rain d'alluvlon , 11 avait trouvé des marnes, des grès et des ar-
giles qu'il rapportait à la formation inférieure liasiqae; puis il
était entré dans des grès et des schistes houillers avec grès bi-
garrés contenant de la houille d'assez bonne qualité, mais
d'une faible épaisseur. A A& mètres à la base des marnes et des
argiles, des eaux assez abondantes avalent été rencontrées,
mais elles sont restées en contre-bas du sol. Ces travaux étaient,
le a5 décembre 18/17, ^ 170 mètres de profondeur et n'avaient
pas atteint les schistes houillers de l'ancienne formation qui
s'appuient eux-mêmes à Test, au sud-est et sud-ouest sur les
terrains primitifs de la chaîne arabique.
NOTES. 44g
Le i5 décembre iS68« un second sondage toujours au Wadi-
el-Hanay avait traversé une première couche d'assez bonne
qualité de s mètres d'épaisseur, deux suivantes de i*,3o cha-
cuneTet enfin deux dernières de i mètre seulement; en tout,
pour les cinq veines, 6",6o. La qualité augmentait avec la pro-
fondeur qui n'était encore que de 93",33.
Un grand puits d'extraction avait été ouvert et était à 3o mè-
tres de profondeur, c'est-à-dire à la mètres de la première
veine de houille, lorsqu'il devint nécessaire de songer à faire
l'application des procédés usités en semblable circonstance,
d'appeler des mineurs de profession , de faire venir du bois , etc.
Les changements survenus dans le gouvernement arrêtèrent
ces travaux si importants pour TËgypte, mais que l'avenir re-
prendra sans aucun doute.
Nœtinger quitta peu après le gouvernement pour entrer au
service de Son Altesse Saîd-Pacha, aujourd'hui vice-roi. Au
moyen d'un petit matériel de sonde que nous avions fourni à
Saîd-Pacha, il fit plusieurs petits puits artésiens dans une pro-
priété du prince, située près du lac Mareotis, dans les en-
virons d'Alexandrie. Ces puits de 9 mètres de profondeur seu-
lement rencontrèrent sous des argiles vertes des eaux douces
s'élevant au-dessus du sol jusqu'à 9 mètres et fournirent envi-
ron 5o à 60 litres à la minute. On en tenta un plus profond jus-
qu'à 64 mètres. 11 traversa des sables, des grès, des argiles
vertes noirâtres et des argiles vertes sablonneuses appartenant
aux terrains tertiaires et ne donna que des eaux ascendantes
au niveau du sol , mais fort douces. Ces puits sont destinés à
l'établissement de rizières sur les bords de ce lac ou étang.
Ces eaux sont fort recherchées des marins du canal de
Mahmoudieh qui Joint Alexandrie au Nil à Atfets.
Un autre sondage entrepris à GabarjF, près Alexandrie, a été
laissé par Nœtinger à 1 18 met ; il avait traversé des sables mou-
vants pendant 68 met. De 68 à 1 18 met., les ten^ins consistent
en marnes grises. Jaunes et blanches entrecoupées de quelques
minces couches sableuses qui fournissent d^à des^ eaux qui
s'élèvent au sol. Une quatrième colonne eut été nécessaire pour
continuer ce travail , mais Nœtinger, déjà malade depuis long-
temps , fut chargé des sondages d'étude de Tlsthme de Suez où
il succomba à son dix-neuvième trou de sonde sur vingt et un
qu'il avait à faire.
Pressentant sa mort prochaine , Nœ,tinger, en nous faisant ses
45o NOTES.
adieux (lettre de Juin i86A)« nous faisait entrevoir Taveiiir
qu'avait la Haute-Egypte où il avait découvert deux formations
houillères. Il déplorait la mort de Mehemed-Aly et dUbnhla
qui avaient occasionné tant de changements d^idées, et par
suite Tabandon momentané de ses précieuses découvertes. Il
espérait que le prince clairvoyant qui avait succédé à Abbas»
Pacha reprendrait un Jour la suite des grandes idées de Ifehe-
med-Aly.
F0IA6B8 ABTÉUeilS, BTC. 4â(
RAPPORT D'ENSEMBLE
SUR I1B8 F0RA6B8 ARTÉflENS BXiCUTÉS DAM LA 8UBOIVIBI0R
DE BATBA.
Par M. DESVAUX,
, général de brigade, commaDdant la aobdiTifieD de Batna.
Les travaux de sondage dans la subdivision de Batna
en i857-i858, ont reçu une grande extension. Un*
deuxième équipage de sonde a été organisé. Les inves-
tigations ont eu lieu sur des points trës-éloignés les
uns des autres. Si quelques forages sont encore , par
diverses causes, restés incertains, cette campagne n'a
pas été moins fructueuse que celle qui Ta précédée ,
puisque la somme des eaux jaillissantes est plus que
double de celle de l'année dernière. Une comparaison
précisera mieux les bienfaits de ces forages *, en réunis-
sant, par la pensée, les eaux des fontaines artésiennes
françaises, on obtient un volume presque égal au Rhu-
mel, à Constantine , au moment de l'étiage , avant sa
jonction avec le Bou Merzoug. C'est donc une rivière
créée dans les régions les plus chaudes de l'Algérie ,
dans ces solitudes où la moindre mare a tant de prix.
Jusqu'à présent, à ma connaissance , aucun puits ne
débite autant d'eau que plusieurs de nos fontaines ar-
tésieomes de l'Oued Rir', notamment celle de Tamttna
qui verse aujourd'hui 4«&oo litres par minute. Je n'ai
pas la prétention de comparer nos faciles sondages
avec les admirables puits de Grenelle et de Passy, où
l'on a dû lutter pendant tant d'années et avec tant
452 FORAGfiS ABTÊ8IBRS EXÉCUTÉS
d'argeot contre des dilSScultés sans pareilles; mais
comme résultat , il faut s'applaudir d'avoir rencootré
des terrains favoriaJ^les et d'avoir pu obtenir si vite et
si économiquement une telle masse d'eau dans le sud
de l'Algérie.
Enfin le problème le plus important, celui de pré-
parer un riche terrain à la colonisation européenne , a
été résolu. Le Bodna , ce fertile bassin , où le blé rap-
porte quelquefois 4o pour i , possède des nappes jail-
lissantes. Quand on songe qu'à côté de ces fabuleuses
céréales, l'olivier, le coton, beaucoup d'autres produits
doivent réussit* par les Européens , on peut avoir con-
fiance dans l'avenir.
Afin d'avancer la réalisation de ces espérances, H. le
capitaine Aublin, adjoint au bureau arabe, a commencé
l'étude du régime des eaux des principales vallées dans
le but de préparer un système complet d'irrigations.
Ainsi par les fontaines artésiennes et par les barrages ,
des surfaces immenses, d'une fécondité sans égale,
dont quelques parties seulement sont aujourd'hui &ï
culture, offriront un jour à l'activité, à Tindustrie euro-
péenne un magnifique champ d'expériences.
La curiosité, l'attention des indigènes n'ont fait que
croître devant le spectacle de ces forages, déclarés par
eux actes de folie , tant que la nappe liquide n'est pas
venue confondre leurs préjugés. Des poètes arabes ont
chanté ces merveilles de la science et des arts mécani-
ques de l'Europe. Par suite, notre influence politique
s'en est accrue et nos actes venant en aide à nos pa-
roles, ont prouvé que la France poursuit avant tout en
Afrique une œuvre de civilisation et qu'elle veut la pros-
périté des populations conquises à sa loi.
Une part d'eau a toujours été réservée pour les pau-
vres; à Tamema leurs jardins sont défrichés. Les
dahs la subdivision db batna. 453
ciioBes les plus justes ne se font pas aussi facilement
qu'on le pourrait croire: souvent les intérêts égoïstes
se mettent en travers. Il a fallu destituer le scheick de
Tamema qui n'avait pas obéi à mes ordres ; il frustrait,
au profit de tous les anciens propriétaires, les indigents
de la faveur accordée. Cet exemple a suffi.
Je ne dois pas négliger de faire ressortir le rôle paci*
ficateur de l'armée dans ces travaux. A l'exception de
M. Jus, ingénieur civil et de M. Lehaut, sous-lieutenant
de spahis , les ateliers étaient composés exclusivement
de soldats du 99* de ligne. Ces soldats ont suffi à cette
grande tftche ; ils ont été pleins d'ardeur, travaillant
nuit et jour. Leur discipline a été admirable, leur état
sanitaire parfait , à tel point que depuis le 1" novembre
jusqu'au 1 5 juillet, sur 70 travailleurs, pas un seul n'est
entré à l'hôpital. C'est à la juste répartition du travail
et du repos , à la bonne alimentation , surtout à l'ab-
sence d'excès qu'il faut attribuer cet état de santé.
J'insbte d'autant plus sur ce fait, qu'il ne laisse plus
de doute sur la possibilite d'acclimater les Européens ,
de les soustraire dans les mêmes conditions, aux ma-
ladies, au moins dans le Hodna.
La constitution géologique de ces bassins est aujour-
d'hui mieux connue. L'analyse des eaux et de la terre
est terminée. Des échantillons des terrains de chaque
forage sont déposés à Paris, à Alger, à Batna, à Biskra;
avec les coupes géologiques et les journaux de sondage,
ils offrent desmateriaux que la science saura mettre en
œuvre pour en déduire les lois qui doivent guider dans
les recherches de ce genre. Chaque atelier, pourvu des
instruments nécessaires , a pris note des observations
météorologiques. Le réseau des nivellements généraux
se construit au moyen des hauteurs du baromètre, bes
pluviomètres vont compléter cet ensemble d'observa-
TOMl XIV, iS5S. So *
454 roiAOBs artésibus BitouTte
tioos physiques, base certaine de tous les trataui à en-
treprendre.
Cette année encore on a suivi la marche tracée pour
les sondages précédents : i* Rendre la vie ans oasis en
décadence ; s"* rechercher les eaux jaillissantes dans les
vastes solitudes qu'elles doivent ahimer. La première
partie du programme , la plus fadle , a été conGéè à
M. le sous-lieutenant Lehaut La seconde etige utie
grande habileté ; elle revenait à M. Jus , Tingénieur de
la compagnie Degousée et Laurent , qui a eu l'honneur
de former M. Lehaut et nos soldats à Tart du sondeur.
Deux ateliers ont été composés et munis de ce que ré*
clamait leur éloignement, ils partaient de Biskra, 18
I" novembre 1867.
BiKMur. Fontaine de la Prospérité (Jaillissante) : 3.336 litres
par minute t à 25*"; ^^"^^6^ de profondeur.
M. le sous-lieutenant Lehaut a commencé le sondage
de&sourle 10 novembre. Il devait achever un puits
ouvert par les indigènes en 1 855. Les foreurs (R'tâssin)
avaient arrêté ce sondage à 47"'^20» parce qu'une nappe
d'eau , de 36 litres par minute , s'éUut fait jour en bas
au boisage et leur avait présenté un obstacle insur-
montable. Avec la sonde française, le succès était
assuré dans ce terrain de sable argileux et de gypse.
Aussi, le 19 novembre, à 49"'964 de profondeur, tmis
jours après l'arrivée de nos soldats, le puits inutile de
Ksour était changé en une magnifique fontaine donnant
S.336 liù'es d'eau par minute, à la température de âS\
Grâce au jaillissenient de i^'fSo au-dessus du sol , les
eaux purent être conduites dans l'oasis par un canal
en remblai de 60 mètres de longueur ; tabdis qu'aupar-
ravant la petite nappe de 36 litres se perdaoit dans un
marais voisin.
Fontaine de la fte {jaWssante) : ii.66^ tiths ^ok sidi siioun.
minute^ à s5^ ; Tk^^^^ de profondeur. *
A 35 kilomètres au nord de Tougourt , au pied des
hautes dunes qui séparent l'Oued-Rir' de TOued-Souf»
se trouve Sidy-Sliman. Autrefois cette oasis a été pros-
père, mais à la fin de Tannée 1857 elle offrait le plvs
triste spectacle. Le sol inculte était couvert de pal-*
miers coupés. Onze de ces arbres restaient seuls de-
bout, mais leurs palmes jaunissantes contrastaient avec
le feuillage vigoureux des oasis voisines. Le village tom-
bait en ruines. Les habitants avaient dû fuir ce lieu
maudit et s'étaient retirés à Meggar.
Le désastre remontait aux premières années du siècle*
A cetle époque, trois fontaines abondantes viviiiaient
les dattiers et les cultures ; le scheick actuel Si-bel-
Abbès avait été témoin de cet heureux temps* Mais ces
fontaines s'étaient successivement taries, les tentatives
pour en creuser de nouvelles avaient échoué ; depiuui
vingt-cinq ans la verdure avait disparu.
Ce n'est pas qu'on eût manqué de courage et de par-
Bévérance, car on s'y était repris à sept fois différentes,
à mesure que la soif faisait sentir ses angoisses. Un
scheick de Tougourt, Mohammed-ben-Djellab , touché
de cette détresse , avait même convoqué les populations
de rOued-Rir' à Sidy-Sliman pour arracher cette oasis
à la ruine qui la menaçait. Le courage dû désespoir
avait encore été impuissant, et les habitants, vaincu
dans cette lutte impossible, avaient abandonné leurs
palmiers, leur village, et s'étaient dispersés en pleurant.
Le mal, disait-on , était sans remède ; un marabout vé-
néré avait déclaré que jamais l'eau ne coulerait plus à
Sidy-Sliman.
Heureux de nos débuts de Ksour, nos soldats arri**
456 FOfiAiGBS ABltSIBNS BlfiCUTÉS
vent le 18 novembre. On fait choix, à 900 mètres au
sud-est du village, d'un point élevé qui permit d'irri-
guer l'oasis entière ; on y installe le sondage. Le 87, il
était à 60 mètres de profondeur dans un terrain s^n-
blable à celui qui recouvre la nappe de Sidy-Rached.
Le 4 décembre , à 74'",96, la dernière couche livrait
passage à une rivière de 4'Ooo litres d'eau par mmute*
à sS"* de température.
Les habitants de Sidy-Sliman manifestèrent alors la
joie la plus vive, les femmes baisaient les mains des
soldats. Le caïd de Tougourt, les scheicks des environs
vinrent remercier M. Lehaut. La fontaine fut bénie so-
lennellement. Les coups de fusil de la fantasia écheve^
lée des cavaliers des Oulad-Moulett se mêlèrent aux
chants religieux de la population de Sidy-Sliman et de
Meggar, réunie autour du puits de la Vie , où des ac-
tions de grâces étaient rendues à Dieu et aux Français.
Quelques mois après, j'ai campé près de cette fon-
taine avec une colonne française ^ qui a pu s'y reposer
de ses fatigues. Cette eau limpide fut d'autant mieux
apprédée , que les dernières marches avaient eu lieu
dans des dunes brûlantes. Déjà on pouvait juger de ce
que sera Sidy-Sliman dans quelques années. Les habi-
tants revenus à leur foyer avaient défriché 1 7 hectares;
l'orge nouvelle parait la terre de sa fraîche verdure,
l'eau courait joyeusement dans les sagiûas , les vieilles
souches étaient arrachées , on creusait des trous pour
les jeunes plantations, les maisons se relevaient;
avant peu un moulin sera mis en 'mouvement par la
fontaine.
Nos soldats si intelligents témoignèrent leur admira*
tion de l'œuvre de leurs camarades. Le miracle de cette
résurrection fut pendant tout le jour le sujet des entre-
tiens du bivouac , et, j'en suis bien sûr, dans quelques
DANS tk SUBDIVISION DB BATNÀ. ifij
ehaumières de nos départements on parlera encore de
Sidy^Sliman.
Fontaine du Souvenir {jaiUieianie) : a.ooo lilrei
par minute t d 94*; 48 fnitree de profondeur.
Je n'avais pas le projet de faire un sondage cette
année dans l'oasis de Brâm -, mus au mois d'octobre »
le cuvelage du puits s'étant rompu , l'eau avait presque
cessé de couler* et les habitants, incapables de réparer
cet accident t avaient demandé à mûns jointes que l'on
prit pitié d'eux. L'atelier de M. Lehaut se trouvait à
peu de distance, il reçut Tordre de se rendre à Brftm.
Ce forage fut terminé en onze jours. On obtint s. 000
litres par minute , à %l^\
L'eau de Brftm est des plus amères; elle a donné
lieu à un proverbe fort répété dans l'Oued-Rir' : Àutani
recevoir dee coups de bàion que de boire de Veau de
Bràm; et le proverbe n'a pas tout à fait tort.
Néanmoins, cette eau arrose des champs d'orge, de
garance de l'aspect le plus agréable. Toute cette ri-
chesse ne dépérira pas, et cette charmante oasis conti*
nuera d'être verdoyante.
Comme partout la joie des indigènes se traduisit par
des fêtes.
Fontaine du Schéiek À%ê$a {jailKaante) \ i5o litres OimTbtottr.
par minute 9 à s 5*. S ; 79^,80 de profondeur.
L'essai heureux qui en 1887 ^^^ ^^® Iractiou des
Selmia à Oum Thiour avait fût sensation dans le
Sahara. Ces transfuges , comme les appellent les autres
tribus nomades , ont été en butte aux reproches, aux
quolibets de leurs frères. On ne peut leur pardonner
d'avoir renoncé à cette belle vie nomade pour se faire
438 FORAGES ARTÉSIENS EXÉCUTÉS
cultivateurs. J'af toujours soutenu leur courage, je n'at
jamais cessé de donner à leur scheick Aïssa ben Sebâa
des témoignages publics de considération . Afin de ne
pas laisser de doutes dans les esprits sur l'importance
que nous attachions à la création de ce village peuplé
^f çfLva^evB 4u 0é9ert, j'ai donné V ordre d'y creuser
une seconde fontaine artésienne. Aprè^ s 5 jours de
tiravail , l^ nappe de i&o litres jailUs&ait à 79'°,8o ; la
teippérature 4p l'^au à 95^
Daqi) ce forage , on a retrouvé les nqêmes couches de
)^rraip9 qfie Tannée derpiëre , mais une anomalie doit
être signalée : )a troisième nappe jaillissf^^fite de 1857»
1 67"',4o n'a p^9 été rencontrée, quoique les deux puits
soient distants l'un de Tautre seulement de 25o mètres.
Ççs singularités ont déjà été notées en quelques en-
Aujourd'hui 1q village d'Quna Thiour est pourvu
d'eau aDon4amment. 18 maisons y ont été construites.
Le scheick Aïssa y a bâti une mosquée dont le minaret
de 1 5 mètres ^ert de point de direction dans ces soli-
tudes. Les dattiers plantés en 1857, ont presque tous
réussi ; leur nombre s'augmentera avec les eaux nou-
velle?..Pes arbres fruitiers, des légumes d'Europe ont
été essayés.
Enfm ce même bivouac où les troupes françaises
ca^opai^nt habituellement dans un vrai désert, a offert
à ma colonne, il y a quelques mois, tout ce qui lui était
nécessaire. C'est aux frais du scheick Aïssa ben Sebâa,
au moyen des avances faites par lui à sa fraction que
eette merveilleuse transformation s'est opérée. Aussi
dans une réunion des officiers français et des chefs in-
fluents du Sahara, j'ai félicité ce scheick de son intelli-
(1) Arago. Anhuaire du bureau de$ longitudes, i8S5.
DASS LA 8irBDl?I8ION DE BATNA. 4^9
gente ioitiative, je lai ai promis l'appui de rautorité
pour mener son couvre à bonne fin.
Cet exemple d'Oum Thiour s'imite à Chegga , mais
avec moins d'entrain. Cependant les maisons s'y élèvent
en ce moment « et avec de la persévérance les répu-
gnances des nomades Cberaga se dissiperont.
Faute d'un bon ciment le bétonnage de la première
fontaine d'Oum Thiour avait laissé des vides autour
du tube et la quantité d'eau avait diminué. Ce béton-
nage a été refait et Teau a repris son débit. Pour éviter
de pareils accidents à l'avenir, on fera usage du ciment
de Portland de première qualité.
Sondages en coutb d^exieution.
Ces deux sondages sont en cours d'exécution. Je 1^»»,
Kl MkiBi.
crûns que celui de Mr'ara, à sS kilomètres à Touest de
Tamema, ne donne jamais d'eau jaillissante. L'altitude
de 83 mètres dépassé de beaucoup le niveau hydrosta-
tique du bassin de l'Oued Rir', si toutefois ce bassin
se prolonge jusque-là. Le sondage de Mr^ara avait pour
but principal dé constater ce fait ; en cas de succès il
devait permettre la culture des céréales sur une étendue
de plusieurs kilomètres à l'extrémité du cours de l'Oued
Retem, qui, dans ses crues fort rares, y dépose un fer-
tile limon.
Si la hauteur de 83 mètres est bien réelle, je ne ferai
pas de nouvelles recherches et je me contenterai d'uti*
User la nappe ascendante qui arrive à 3s mètres du
sol. On construira un simple puits qui sera d'une
grande utilité dans cette région totalement dépourvue
d'eau.
El Mkam est situé un peu à l'ouest de Chegga , dans
le désert de Morr'ftn. L'élévation de la température a
forcé d'y suspendre les travaux dans le mois de juillet.
460 FORAGES ARTÉSIENS EXÉCUTÉS
mais il3 seront repris. 3 nappes ascendantes ont porté
le niveau de l'eau à i4 mètres au-dessous du sol et per-
mettront dans tous les cas d'y faire un puits t le seul
qu'on rencontrera entre el Baadj' et Ourlai , dans un
trajet de 60 kilomètres.
Le sondage de Ht' ara a été poussé jusqu'à 108 mè-
tres» celui d'El BIkam a été suspendu à 94 mètres.
Forages en cours d^exicuiion.
BiFiidh. Aucune localité ne paraissait offrir plus de chances
Tâïr Rif boB ^^
de succès pour un sondage qu'El Faîdh , dans la partie
orientale des Ziban. On est à 36 mètres au-dessous du
niveau de la mer , à quelques lieues du massif de
l'Aourës, plusieurs rivières coulent dans cette direc-
tion y enfin le cbott Helr'ir où toutes ces eaux se déver-
sent, se trouve au sud du sondage. On comptait ne
rencontrer que peu de difficultés et voir bientôt ces
plaines fécondées par les eaux jaillissantes. Nous nous
sommes complètement trompés : la sonde a traversé, du
sol à 1 33 mètres , des couches dures et compactes. Ce
n'est qu'à cette profondeur que les argiles boueuses et
féUdes annoncent une nouvelle formation et permettent
de conserver encore l'espérance.
Quoique sans résultat jusqu'ici» ce sondage témoigne
de l'habileté de M. Jus. Les resserrements fréquents
du terrain, l'emprisonnement et la déformation des ou-
tils , les éboulements , la rupture du treuil , la sonde
brisée en trois morceaux ont présenté des obstacles sé-
rieux, mais n'ont pu empêcher de descendre jusqu'à
1 5 7"", 1 7 , la plus grande profondeur obtenue en Algérie.
Le matériel n'étant plus assez puissant, les travaux ont
été suspendus ] nous sommes en mesure de les repren-
dre et de connaître enfin si la nappe artésienne existe
au nord du Chott Melr'ir. Les dernières couches traver*
DANS LA SUBDIVISION DE BATNA. 46 1
sées I semblables à celles du bassin du HodiA , confir-
mest cette espérance.
A Talr Rasbou, sur TOued Djedi , à 3» kilomètres
sud-est de Blskra, la sonde est descendue à 1 02 mètres.
La formation d'El Faldb s'y retrouve jusqu'à So mètres.
Les couches sont discordantes avec ceUes de Gbegga
et Oum Tbiour. Il résulte de ces deux forages que le
système des indigènes attribuant les nappes artômennes
de rOued Rbr^ aux rivières du nord-ouest , de l'ouest
et du sud a pour lui les probabilités.
Ces pénibles travaux d'El Faldb et de Talr Rasbou
ont mis en relief la constance des travailleurs et de leur
chef. Rien n'a pu les décourager , les obstacles inces-
sants n'ont fait qu'augmenter leur ardeur. Tous se
sont montrés alors de vrais sondeurs , à la bauteur des
circonstances les plus difficiles.
Les recbercbes qui seront reprises à El Faldb décide-
ront du sondage de Talr Rasbou. Quoi qu'il arrive, des
nappes ascendantes constatées, permettront d'établir
au moins des puits ordinaires. Celui de Talr Rasbou ,
au milieu de la maison de commandement , en complé-
tera le système de défense.
Fùntaine du colon (jailliêsantê) : 97 Utrei par minute 9 ntiuoaak.
à aS^.fi; tij^^io de profondeur.
U était important de ne pas laisser finir la campagne
sans exécuter des recbercbes d'eaux jaillissantes dans
le Hodna. Tout ce qui avut été fait jusqu'alors en ce
genre avait profité aux indigènes. La baute tempéra*
ture du Sabara, les fièvres endémiques de l'Oued Rir^,
l'éloignement de ces contrées défendent de croire à
l'avantage d'y établir les Européens. Dans le Hodna, au
contraire , ils sont appelés à la plus grande prospérité.
Le nombre, l'importance des mines de cette région té-
462 P0BA6ES /IRTÉSlEirs EXÉGOTÉS
moignent de ce qa'elle a été sous la domination rottiaine;
la célèbre ville de Tubuna a conservé son nom et couvre
encore le sol de ses débris. Les Berbères , au moyen âge ,
y ont eu des établissements florissants « dont Ëdrissi,
Abpulféds^ vantent les cultures de coton. De nos jours»
le Hodpa est habité par des tribus guerrières et puis-
santes, les Qulçtd DerracyMes Sabaris. Si on parvient it
irriguer ces admirables plaines, le Hodna sera la terre
promise de la province de Constantine ; il est déjà cité
par les indigènes , lorsqu'ils veulent parler du pays le
plus fertile.
Quelques roches et fossiles recueillis à Goudiat el
Asfeur ont fait classer le Hodna dans les terrains ter-
tisûres, mais aucun géologue n'a visité cette contrée.
Nous avions cependant grand espoir à l'aspect de ces
plaines , au pied de hautes montagnes. Les fontaines
situées dans la partie sud et élevées de s mètres quel-
quefois au-dessus des points environnants semblent
être d'anciens puits jaillissants et confirment les espé-
rances.
C'e^t dans ces conditions générales que fut décidé le
sondage de Metkaouak , à 22 kilomètres au sud-ouest
de la maison de commandement de Barika , dans la
tribu des Oulad Sahnoun , grande fraction des Oulad-
Derradj'.
Commencé le 1 8 mai et suspendu provisoirement le
1 1 juillet à la profondeur de 1 2 7 mètres , ce forage qui
débite 97 litres d'eau par minute à 26*2, a traversé
successivement trois séries de terrains qui semblent
appartenir à des époques différentes. Deux nappes
ascendantes et sept nappes jaillissantes ont été rencon-
trées. L'eau des dem premières nappes est arrivée len-
tement au sol, mais cependant avec assez d'abondance
pour dé^fger son passage ; les cinq autres, au contraire.
DANS LA SUBDITISION OB BATMA. 465
ont jailli avec force en entraînant une forte quantité de
saBle.
n est probable que les indigènes ont tenté d'établir
des puits dans le Hodna» mais la première nappe ascen-
dante et les sables mouvants ont dû les décourager.
Tout fait espérer un plus grand volume d'eau. Les
derniers terrains ramenés par le trépan sont les mêmes
que ceux de la sixième nappe de 5o litres ; le forage
sera donc repris dans quelques mois et poussé aussi
profondément que possible.
L'eau avait à peine coulé que les douars voisins se-
maient des graines de pastèques, de mids, et bientôt un
immense jardin maraîcher couvrit cette terre stérile
quelques jours avant. S.ooo chevaux, mulets ou dro-
madaires vendent s'abreuver chaque jour au ruitfseau.
Les Ouled Sahnoun, sur le territoire desquels se forait
le puits, sont les plus brillants cavaliers de la subdivi-
sion ; leur race de chevaux est très-estimée. Leurs
luttes avec les Sahari's, leurs victoires sur ces derniers,
ont fait dire que les Oulad Sahnoun étaient la bride des
Sahari's. Aussi l'aristocratie de la tribu a»t-elle plus en
estime le fusil que la charrue.
Dans une conférence avec les scheicks , les Kadhis,
j'avais annoncé que peut-être bientôt des sources jailli-
raient du sein de la terre; des sourires d'incrédulité
vinrent alors animer ces mAles figures. Heureusement
le succès m'a donné raison, et du doute on est passé à
une admiration enthousiaste. L'atelier français n'a pas
manqué de visiteurs. L'automne est attendu avec im-
patience pour voir reprendre ces travaux.
En deux ans 1 5 forages ont été entrepris : 1 1 avec R^tné.
succès, 4 sont en cours d'exécution. Je compte sur
deux, les deux autres donneront au moins des puits
ordinaires.
pOflr 18H-US9.
/|64 P0HA6BS ARTÉSIENS EXÉCUTÉS
Nous marchons maintenant avec confiance dans une
voie connue : l'organisation est complète, elle pmse ses
moyens d'action dans le budget des centimes addition-
nels où sont versées les cotisations volontaires des ara-
bes. Les dépenses, justifiées dans les formes de la comp-
tabilité , sont acquittées par le receveur des contribu-
tions et soumises au contrôle de la cour des comptes.
L'expérience a fait connaître les règles à suivre pour
les modifications du matériel, pour le transport par dro-
madaires. L'approvisionnement en vivres des ateliers
est des plus réguliers. Nos sondeurs sont excellents ,
leurs directeurs sont habiles et dévoués. Les difiicultés
du début sont vaincues,
projeii M. Jus finirait le puits de Metkaouak. Il continuerait
ses recherches dans les parties du Hodna qui otbent
les conditions les plus favorables. Enfin si le temps le
permet, il retournera à El Fafdh.
M. le sous-lieutenant Lehaut ferait un puits à Sidy
Krelil et un sondage .au pied du Nxa ben Abdel Rzig,
pour rendre plus courtes les étapes de la route de
Biakra à Tougourt. Il irait après à Sidy Amran qui dé-
périt chaque jour. En passant à Tougourt , cet oflScier
installera im. petit atelier de soldats français et de tra-
vailleurs indigènes pour le curage des puits de cette
ville et de sa banlieue. Nos méthodes n'ont pas encore
été adoptées par les R'tâssin (plongeurs) quoiqu'ils en
reconnaissent la supériorité , mais ils disent ne savoir
pas se servir de nos outils. Il s'est manifesté chez les
Rouar'a une telle confiance dans la paix, que tout le
monde veut creuser des puits, planter des dattiers.
Sûrs de récolter les fruits de leur travail, de n'être plus
dépossédés injustement de la terre mise en valeur par
leurs soins, les habitants de l'Oued Rir' font appel aux
R'tâssin qui ne peuvent sufiire à leurs demandes.
DANS L4 8(mOIVISION DE BATfVA. ^6i
La compagnie Degoosée et Laurent a modifié avanta-
geusement l'appareil destiné au curage des puits. On
pourra non-seulement les dégager des sables, mais en-
core les achever quand la couche aura peu de profon-
deur.
Il est probable que Sidy Krelil, Nza ben Abdel Rzig,
l^dy Amran ne prendront que trois mois au plus. Il
restera cinq mois pour les rechei'ches d'eau entre Té-
maçin et Ouargla, peut-être même dans cette dernière
ville.
Il est du plus haut intérêt de connaître si les nappes
de rOued Rir^ et d'Ouargla sont distinctes, car entre
Blidet Amar et Ngoussa (loo kilomètres) , les fontaines
artésiennes disparaissent et l'on ne trouve plus que les
puits des Dechour (el Hadjira, Talbin, el AHa).
C'est à Ain Bar'dad, au nord, à is kilomètres d'El
Hadjira , que je proposerais de faire un sondage. La
cote de hauteur encore de 77 mètres , est une des plus
basses de cette ligne. Des traditions disent que des
fontaines ont existé eu ce lieu ; j'y ai vu les restes d'un
village , la végétation de Tamaryx y est vigoureuse et
abondante. Si nous parvenons à relier Ouargla à Tou-
gourt par une route bien pourvue d'eau, la marche des
caravanes de l'Afrique centrale vers nos possessions
sera facilitée, quoique les comptoirs des Anglais sur la
Tchadda et le Niger doivent absorber la plus grande
partie de ce commerce. Au moins, les reUtions avec
les Touaregs seront-elles plus faciles et plus fréquentes.
4o tentes des Ifour'as , tribu noble des Asgueur, vien-
nent de passer trois mois dans le cercle de Biskra ,
au sud de Témaçin , près de Sidy Mohammed el Aid , à
l'ordre religieux duquel elles appartiennent. 1 a de ces
Touaregs ont visité Biskra, l'un d'eux est arrivé jusqu'à
Batna : il m'a exprimé le désir de voir forer des puits
466 FORAGES AaTÉSIfiNS.
dans son pays ; ce désir se réalisera peut-être un jour.
Il ne me reste plus qu'à signaler ceux qui ont tant
fait pour le succès de l'œuvre dont je viens d'exposer
les détails. Tous les soldats du 99** et surtout M. Jus et
M. le sous-lieutenant Lehaut méritent vos éloges.
A ces forces vives de l'année , au dévouement si
commun dans ces rangs est venu se joindre l'exemple
donné par M. le commandant Séroka. Cet oiEcier supé-
rieur a le talent de faire nattre partout raffection et de
surexciter tous les courages.
EMPIOI DBS ftOUAROlRS £11 BOIS, ETC. 467
«aMBBSe9HB9HaCSS&
NOTE
SUR L*EMPLdl DES pOOllROtlis BTI BOtS BAR» LE TtBAOE
A LA I^OODRB;
Pàk tl. Parran , ingénieur des mloef .
L'emploi des mèches de sûreté s'est rapidement
propagé dans le tirage à la poudre, et il est per-
mis de penser que dans quelques années Tamorçage
des coups de mines à la canette aura généralement
disparu.
L'emploi simultané des mèches de sûreté et des bour-
roirs métalliques en alliage cuivreux présente cepen-
dant de graves inconvénients. La mèche est fréquem-
ment rompue pendant le bourrage , et le coup fait long
feu ou même ne part pas. D'un autre côté, la manœuvre
du bourroir métallique en alliage cuivteux détermine
souvent l'explosion pendant le bourrage, soit par le
choc du métal contre la roche , soit par le choc de deux
parcelles de la roche siliceuse. Il résulte d'une statisti-
que embrassant les mines du Gard , de F Ardèche et de
la Lozère, que depuis i85o jusqu'à ce jour, il y a eu
58 accidents portés officiellement à ma connaissance ,
par dos explosions dans les mines. Sur ce nombre , 3o
ont eu lieu pendant t opération du bourrage et avec des
baurroirs euitreux^ y ont eulieuenretirantl'épinglette,
6 en débourrant les coups qui n'étuent pas partis, et
1 5 par diverses causes.
Les accidents qui sont dus à l'action des bourroirs
métalliques et à l'extraction des épinglettes cuivreuses
sont du mèm^ genre ; il se produit dans les deux cas
des étincelles par le frottement des particules siliceuses
468 EMPLOI DES BOURROIRS EN BOIS
de la roche sur celles du métal ou sur d'autres particules
de la môme roche. On peut donc admettre que sur 43
acddents , 99 sont dus à la nature des bourroirs et des
épinglettes ou à la manière de les employer.
U y a plus : les 6 accidents survenus en débourrant
les coups de mine, tiennent encore au mode vicieux du
bourrage ordinaire qui rend le débourrage excessive-
ment périlleux (1) ; de sorte que sur les 58 accidents
survenus dans les mines du Gard» de l'Ardèche et de la
Lozère, 4S doivent être attribués à la mam^« de bour-
rer les coups de mines et et la ntUure mitaUiqw des ou-
tils employés.
Cette proportion déjà très-conddérable , quand on
rapplique à l'ensemble de toutes les mines sus-men-
tionnées, le deviendra plus encore lorsqu'il s'agira
exclusivement de mines à roches siliceuses très-dures ,
telles que les mines métalliques et certaines mines
de fer.
Aux mines de fer du Lac et de Saint-Priest à Privas,
où le minerai agatisé abonde , les accidents de cette
nature étdent devenus assez nombreux en 1857, ^
cause du développement des travaux, et leurs suites
devenaient assez graves pour inspirer les plus vives
préoccupations (s).
IL Dumas, ingénieur, directeur de cette mine, a in-
(1) Malgré les défenses les plus sévères, les ouvriers débour-
rent les coups qui n'ont pas fait explosion; ils emploient même
pour cela, à cause de la rigidité du bourrage , leurs fleurets en
fer, ce qui rend le danger imminent et Texplosion à peu près
certaine.
(3) Du i5 Janvier 1867 au iSJanvier i858, pendant la période
qui a précédé remploi des bourroirs en bois, deux mineurs
ont été tués et sept blessés grièvement par Texplosion des coups
de mine. Cinq hommes ont été atteints pendant le bourrage et
quatre en débourrant clandestinement les coups manques^
trodttit à la fin de janvier i8S8 l'emploi régulier des
bonrroirs en bois concurreounœt avec celui des mèches
de sûreté (qui y étaient usitées)^ et les accidents ont
cessé de se reproduire.
On a tiré aux mines du Lac et de Saint-Priest plus de
17.000 coups depuis cette innovation, Drax seulement
n'ont pas pris feu. Les craintes manifestées au sujet du
raU ne sont donc pas fondées , car dans aucun autre
système de chargement usité on n'a obtenu un résultat
pareil. Les mineurs reconnaissent que sur loo coups»
il y en a au moins un qui ne fait pas explosion, mèm»
dans les conditions les plus favorables , lorsqu'on em-
ploie la mèche et le bourroir métallique.
Les piqueurs de Saint-Priest ont montré, dans le
principe, de la r^ugnance à prendre les nouveaux
bourroirs ; ils craignaient de voir débourra: les coups
de mine ; l'expMence a radicalement démontré qu'ils
ne débourraient past
Ces résultats méritent de fixer sérieusement l'atten-
ti(m du mineur.
Les bourroirs employés aujc mines de Saint-Priest
sont de simples tiges de sapin , dont le diamètre varie
avec le calibre des fleurets et des trous depuis o'^^oSS
jusqu'à o"", 1 0. Ds doivent présenter à leur base la forme
^ d'un pilon allongé, avec une rainure pour le passage
de la mèche, et laisser un jeu sufiisant entre les parois
du trou. La poudre et le porte-feu se placent à la ma-
nière ordinaire, et après avoir recouvert et refoulé
très4égèrement la poudre avec un bouchon de papier,
(m dame simplement et doucement à la main la matière
du bourrage, qui doit se composer d'argile forte ou de
débris fins de roches non siliceuses, pétries et conser-
vant un peu de plasticité. On augmente un peu la com-
presnon vers lorifioe du trou. Toute matière non sili-
TOMI XIV, tSSS. 3i
iy0 HMM DM lonMifts m mis
Muse, flU06epillil6 de former eiHps et d'adbérer am
parois , eel trèe--boif ne pour cet mage ; les mineurs de
Mvas empMeBt les boaes ramaesèes dans les galeries,
ou le minerai feuilleté réduit en poudre.
L*expMenee a démontré i*" que &^,i6h o"",9o d'un
bourrage simptement tassé et damé à la main suffisaient
pour maintenir le oonp et empèeher le débourrage;
t"* que Teffet utile obtenu par la poudre étoit un peu
supérieur à celui qu'on obtient avee le bourrage ordi-
naire (i); car la oonsommalion en poudre a plutôt di-
minué qu'augmenté aux mines de Primas, et la pio-
portimi d0S ehaatiers etf avancement dans le minerai
agatisé, c'est-à-dire dans la partie la |dns réfractaire,
a été accrue.
Il 7 a plus ; avec les bourrera en bols , M. Dumas
est venu à bout de certains bancs agatisés que l'aCtioD
seule du feu pouvait entamer, et sur lesquels l'aderle
mieux trempé s' émoussait inutilement. Il a pu, en effet,
cieuser et cbarger sans aucune danger, dans des bancs
plus tendres situés au-dessous de l'agatisé, des trous
de nûne de o^^^io de diamètre et d'une profondeur
de i'',5o.
Ces coups de mine convenablement disposés ne dé-
bourrent pas et produisent un abatage des plus remar-
quables dans le banc agatisé supérieur. On y verse jus^
qu'à 4o cartouches (4 kilog. de poudre). Les mêmes
coups, chargés à la manière ordinaire, débourrent sou-
vent , et leur bourrage présente de grands dangers.
J'ai vu un coup de mine de o'*,io de diamètre, chargé
avec s.soo kil. de poudre, ébranler environ 6 mètres
cubes de minerai agatisé, pesant S.5oo kilog. le mètre
cube en place. Cette sorte de coup de mine en sous-
(i) Environ tSS grammes psr tonne de minerai.
DAMS ÈM TIBAM A LA MUDU. 4?!
cave, sous des bancs de roches ezcepûoimellement
dures, constitue une solution très-heureuse de l'abatage
de ces roches ; elle est susceptible de s'appliquer dans
beaucoup de cas et en particulier aux exploitations des
arkoses quartieoses et plombifèrea des environs d' Alais
où l'abatage est très-coûteux. Il faut remarquer seule-
ment que ce résultat n'a pu être obtenu qu'avec des
trous de mine de dimenuons inusitées, et qu'on ne peut
charger de pareils coups avec sécurité et avec avan-
tage qu'avec les bourroirs en bois, à l'idde desquels le
tirage est régulier.
En résumé : i* les chances d'accidents sont oonsidé*
^rablement atténuées par l'emploi simultané des bour-
roin en bois et des mèches de sûreté. Si l'on donne
outre cela au mineur une lampe à treillis métallique ou
à cylindre en cristal , pour empêcher les flammèches de
mettre le feu à la poudre pendant qu'il la verse dans le
trou, on aura lait disparaître presque en entier les
chances d'accident.
3* Le nouveau système permet d'améliorer l'abatage
des roches en bancs siliceux très-durs, par l'emploi
régulier des coupa de mine à grand diamètre.
iy% ASÊOÙthTLOK DB l'aRBBIIIG
ASSOCIATION
OB L*AB81]fIC AUX mToiiss imiiAiix»
Par M. DAUBRÉB , Jogéniear «n chef des minet.
J*ai signalé, il y a plusieurs années, la dissémination
de l'arsenic dans des roches de nature très- variée , et
particulièrement dans des combustibles minéraux ap-
partenant à divers^ gisements (i). J*ai reconnu alors
que le lignite du terrain tertiaire de Lobsann (Bas-
Rhin) est exceptionnellement riche en arsenic: des
échantillons ordinaires de ce combustible renferment
en effet de 0,009 à 0,0008 de leur poids d'arsenic (s).
Cette observation vient d'être confirmée et étendue
dans des conditions qui méritent peut-être d'être
connues.
Du calcaire très-chargé de bitume alterne avec le
lignite de Lobsann. Ce calcaire forme le principal élé-
ment du mastic bitumineux employé dans les construc-
tions. Depuis plusieurs années il est utilisé autrement
(1) Recherches sur la présence de Tarsenlc dans les combus-
tibles miQéraux, dans diverses roches et dans Teau de mer*
(Ànnalei dêi minei, &* série,* tome XIX, page 669; en extrait
dans les Comptés rendue dei iéaneei dé V Académie dei ideneet^
tome XXXII, page Say.)
(3) Depuis lors , M. G. de Haner a reconnu dans le lignite de
Fohnsdorf enStyrie de petites veines de sulfure rouge d'arsenic
où il provient peut-être de la décomposition de la pyrite de
fer arsenicale. (Jahrbuch der h ft. gtologUehen Reieht-AnsialU
i853, page 109.)
eooora: on en extrait par la dMllation daa bulka
pyrogteées qui ont divers emplois*
Quand on démonté les alambics qui serrent à la dis-
tillation du calcaire, on observe souvent à Tintérieur du
tuyau par lequel se dégagent les buUes un dépOt qui
s'est formé par une oondensatimi graduelle en dehors
du fourneau. Ce dépôt est très-solide , d*un gris d'ader
ou noir à la surface , doué d*un vif éclat métallique.
Dans la cassure fratcbe sa structure est éminemment
lamelleuse et sa surface hérissée de cristaux. Cette in-
crustation qui recouvre uniformément les parob du
tuyau consiste en arsenic i très-peu près pur, mélangé
seulement de tsaces de charbon. La forme des cristaux
appartient au -rhomboèdre primitif caractéristique de
Varsenic
Ce dépdt atteint souvent deux centimètres d'épais»
seur ; il peut même finir par obstruer le col de la cornue
après une campagne de plusieurs mois* L'arsenic dé*
posé ainsi forme quelquefois le 0,000,001 du poids de
la roche distillée; certains calcaires en renferment
beaucoup moins.
L'arsenic contenu dans le calcidre bitumineux n'est
pas condensé en totalité de cette manière. Une quantité
appréciable est entraînée dans les huiles ainsi que je
l'ai reconnu par une recherche spéciale. Quant à l'état
de combinaison de l'arsenic qui est associé à ces
hydrocarbures, il n'est pas encore déterminé (1). Quoi
qu'il en soit , m attendant qu'on soit parvenu à élimi-
ner ce toxique des produits de la distillation , il con-
mm
(i) On Tient de trouver dans le fond même de l^n des slsa-
Mes où rhuUe se oondense un dépôt notable d'srsenic métal-
Hqne: cela ne|>ronve cependant pas «ne rarsenle dissout daos
les huiles soit aosil à rétat Ubre.
474 Amoaumom m h'âBmmc
Ytent d'Mre attentif à son «listenoe , enrtcmt dans d«B
builes qui peuvent sertir à TMoiragai
Où i^connàtt l'état aa<^el Pàrdèiiiô est etigé^ dans
h càlcàire de Lobsràfin , en examibatit le téi^ti c)ue
laisse cet(6 roôbâ après qu'oft en a disficms AtMeÔH-
vemdttt le bittitiie tt le cairbottaté de cbaux. Le têAdu
qui né «'élève qu'à a pont lOô e^t eu particules très-
fltieâ et amorphes ; 11 itiàMfeàlé les réaetiocÉ de lé t>yrife
de fer arséirifère (i). Cottithe rapprôcbement , je tstok
devoir rappeler que fa! depuis lôngtenops observé dans
le calcaire boulller de Ville r^*àefll6 ft Térfat de ^er arde-
bical ou lAiapickel en cristaux pitrfaitetiiefit reeotiaflia-
sables. Peut-être arrivera^t'^on, à Lobdaûn, àrecoonaftre
facilement à son aspect le calcaire qtd est particulière-
ment arsenical , et par suite à le séparer de celui que
Fon ioaraei à la distillatioâ .
Ce n'est pas seulement daim les eotiebes de lignite
et de calcaire bitumineuï qtie l'arsêfâic i^'est accumulé,
aut eïttirons de Lobsann. Il existe pr^ de cette localité
plusieurs amas de minerai dé fér très -'remarquables
par leur gisement. Or Tun d'eux , celui de KubbrQke,
situé à 4 kOamèirea de Lobeaiiu^ fonmissait du fer
bydroxydé^ dont la taamr eu areeaic était aesoa forte
pour qu'on $i% dû raucmoer à le feedre» IM autaa de
minerai de fer dont â s'agit se sont développas sur une
série de failles avec l^quelk» la forin»tîon du bitume
âat}6 le terrrifi tertiaiie est ette^mèm» an fotalîotf,
comme je l'ai fUt voir âaoi un autre n^iéanoira (t). AîUai,
^t^mké/umÊ^^^àÊàmm^niét^
(0 Je n'ai pas constaté st Tarsentc ne se trouve pis en outre
oomBifié danti 1# DUttâoe minera Ml-nè«o« t«l qu'en Kôbttent
e» lé séparait k f^id de la reete
(!t ) notice ser uae zoostfaiftai finroffiaaaaiKUMés la loaf tfe
failles dans le Bas-Rhin (^aM^ltn êétà ê0eiiH¥ ffêêtûffifte 4e
AU BITUMBS MINÉBAOX. ^yi
dans ces dépôts de nature très-différente » mais d'ori-
gine contemporaine, l'arsenic paratt dériver des mêmes
sources.
France^ 9* tériOt tome III, page 169. i846 1. * Mémoire sur le
gisement du bitumot du lignite et du sel dans le terrain ter-
tiaire de Becbelbronn et de Lobeann (Ànnalei des mines,
HT série, tome XVI, page aS7. i85o).
sua l'emploi de la houille « etc. 477
SUR L'EMPLOI DE LA HOUILLE
DAMS
LES L0G0IC0TITE8 DD GBEMIR DE PER DU MORl).
Les Annales de$ mines ont publié (tome IX, p. 53, et
tome X, p. 343) les résultats obtenus, en 1 855 et i856,
par l'emploi de la bouille dans les locomotives de che-
mins de fer du Nord. Depuis cette époque, l'applica-
tion de la houille n'a pas cessé de s'étendre sur le réseau
du Nord , et vers le milieu de l'année 1857, toutes les
machines à marchandises ont été exclusivement alimen-
tées avec ce combustible.
MM. Ghobrzinski et de Marsilly nous communiquent
la série complète des résultats de cette importante
substitution, depuis son origine jusqu'à la fin de l'an-
née i858.
Nous reproduisons ces tableaux ainsi que les obser-
vations pleines d'intérêt faites sur l'entretien comparatif
des tubes, suivant que les machines marchent à la
bouille ou au coke.
Nous y joignons , comme document utile à plus d'un
titre , le tEdbleau complet de la consommation des lo-
comotives du réseau du Nord pendant l'année i858,
consommation répartie par catégories de machines, par
mois, et par nature de combustible , et rapprocliée des^
divers éléments du travail opéré (trains de voyageurs ,
de marchandises, de ballast, mouvements de gare,
allumages, stationnements). Ce tableau fournira des
Tome XIV, 1868. 9«
47 s ^UH L^EMPLOI DE ti MotJIULÉ
éléments de comparaisoii qu'il est sourent difficile
d'obteDir aussi complets et aussi exacts.
Nous indiquons d'abord , edmme compléfnent indis-
pensable des chiffres de consommation , les données
principales des diverses catégories de machines en ser-
vice sur le chemin du Nord.
Nous rs^ppelons que les chiffres qui figurent dans les
tableaux suivants comprennent , pour les années anté*
rieures à Tannée i858, toutes les consommations dont
les tableaux relatifs à celle-ci donnent le sOUs-détaiL
Taéluo L /Kmafwfotif êtpoidt dêê loeomoHnâ tfk iybrd.
e
^1
-ftJLiL.JU
Vo^açeuri.
IT A 5tt Clapefron . . .
51 A 121 Slephénsoti. . .
122 A 163 CrAmpton* . . .
171 A 200 Buddicoîne. . .
400 A 436 miktesEnf ertti.
Marehanditet.
201 A 274 StephensoD. . .
2T5 A 838 Greusol
360 A 399 Eogerth
•OWPAOI Bl OBAVVyi.
Poysr.
met. q.
5,90
9,50
7,00
5,41
S,50
5,50
9,07
10,750
Tlib«i.
met. q.
72,35
68,<I0
93,bS
St.lt
117^00
68,60
117,58
186,23
Total.
78,15
^4,id
100,55
62,SS
135,50
74,10
126,60
1M,986
POIM.
total.
fcO.
24.000
21 .50b
27.200
I8.2d0
47.400
22.900
33.900
62.800
d**4hé.
renca.
oiàMi H
NMOtqttèe. I
■
11.000
10.000
10.500
9.200
22UK)0
22.900
(30.000)'
41.500
l4Al8r''
<Ai6(6)
tAi2(e!
24 (d)
9ê
40
6d
[e)
8
l
* Ces machioes oui ref o des galett, placés entre les rouet extérieores
et las roues motrices, pour réduire la cnarge excessive sur les rails.
8) Voitures dans les trains omnibus.
, ) Express et directs.
e) Omnibus.
) Wagons,
e) Wagons de 6 tonnes ou 2i Wa|^on8 dé 10 1. du ^80 1 !^4.001 k. bruts.
id. 80 41. 400 A 420.000 k. bruu.
ta. 16 1^. 000l630.00dk. bhttS.
■M ]iil
ÉBâiifcxâÉUÉaiaÉaaÈBiB
Data LES tOGOMOTITES. ^79 .
TuUAO II. PartowTM âttçntommattondMUtaAiMâ 4«pi<*lHI>M9M'é itH.
......
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CM.
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l*4r»ig*™#^»oïip»rl. . .
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>.310.U«
II.M1.1M
48o
SUR L £MPiOI DE LA HOUILLE
Suite du Tableau H.
Mtehioet
Machinât
[
AIRAk 1857.
" 1 à* 164 Toyageun. . .
iTi à 300 voyageurs. . .
401 à 486 — Engerth.
'301 k VIA marcbandisos.
375 à 338 marchandises.
360 à 399 — Eogerth.
701 à 710 — Engerth.
501 à 530 de gares. . . .
Machines
ToM de Vatinée 1857
AlfRÉB 1858.
r
1 & 164 voyageurs. . .
170 à 300 voyageurs. . .
401 à 436 — Engerth.
Machines
[
>30i à 374 marchandises.
375 à 338 marchandises.
360 A 399 ~ Engerth.
501 A 530 de gares. . . .
ToUU de Fannie 1856.
P41G001S.
kllomèt.
8.879.780
675.379
860.437
5.415.496
1.760.335
1.653.898
667.085
1.847
197,503
4.319.617
9.695.113
3.897 190
631.499
S. 146.467
5.675.156
1.947.739
1.708.395
940.313
388.311
4.884.757
10.559.913
CONSOMHATIOM.
HooUto.
Ulof.
4.770.340
559.100
1.151.350
6.480.590
13.575.470
19.633000
10.440.900
33.700
553.350
43.336.330
49.706.910
3.930.635
457.100
1.580.350
5.958.085
16.710.400
19.834.650
13.875.575
830.300
51.350.935
57.309.010
Cok«.
fcllOff.
34.387-880
3.508.640
6.145.600
34.043.070
3.107.390
7.480
4.880
14.400
1.979.990
5.114.140
39.156.310
35.168.050
3.476.040
8.395.440
37.039.530
337.730
46.930
303.330
1.715.J10
3.193.080
39.331.610
ToUl.
klloff.
39.158.070
4.067.740
7.396.8SO
40.523 660
15.693.860
19.640.480
10.445.780
38.100
3.533.340
48.340.460
88.863.120
es:
kttov
6,0
8,5
7,5
K,8
11,9
15,6
20,6
12,8
11,3
29.088.680
3.933.140
9.975.790
43.997.615
l6.938.l30
19.881.570
14.077.905
3.545.410
53.443.005
96.440.620
«,15
7,4
6,2
8,7
7.6
8,7
li,6
14,9
8.8
10.9
9^
U a donc été été consommé :
HooUle.
Coke.
HODill*.
Cok«.
En 1854 ....
3.413.636 kil.
et 74.533.894 llil.
OU 3,30 et
96,87
1855 ....
34.437.810
67.950.845
36,45
73,55
1856 ....
31.978.610
53.694.630
37,32
63,68
1857 ....
49.706.910
39.156.310
55,93
44,07
1858 ....
57.309.010
39.331.610
60,00
40,00
Machines
18SS.
1854.
18S8.
18M.
1817.
18S8.
10,1
11,3
11,0
9,5
6,8
«,7
14.7
15,8
14.9
12,8
11,8
11,6
M
»
m
16,2
15,6
14,8
l>
M
»
17,5
30,6
(•)
Métumé de la eoneommation kUométriqw des mciehinet à marehandlset.
La consommation de ces machines a été en décroissant « au fur et à me-
sure de Tapplication des grilles inclinées, comme Tindiquent les chiffres
suivants:
'301 A 374
375 A 338
I 360 A 399
( 701 A 710
(*) Munies de grilles ordinaires.
Influence de la nature du combustible sur la durée des tubes.
Les foyers et les tubes en laiton résistent mieux à l'action du charbon
qu'à celle du coke, la dureté de ce dernier combustible contribuant en
grande partie à leur usure. Suivant le tableau ci-après. f)lusieurs garnitures
de tubes sur les machines auxquelles ont été /aites les premières applications
des grilles à la bouille, ont fait déjà un service très-considérable et supé-
rieur à tous les résultats connus dans le service ordinaire au coke.
DANS LB3 LOCOMOTIVES.
A8l
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|>E!!il»I3EEEEMilliiililtiSI>II>SIUIilK
l r
48t
6Utt l'emploi de IK HOUIUE
Taulrau IV. — Souê*détaH, par iêHi9 «1 par moU, du trmmA
MOII.
foyiftirt.
17 à M
Jinvltr. . .
Pevrtor. . .
Msrii • . • ,
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Juillfi. . . .
Août
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84.880
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88.riT
80.t8S
48,036
045.T80
Ol'RCaAftOS
Il 0.94 s
107.009
lll.t08
119401
119.014
114.000
I96.8T8
IIO.00I
llt.061
Il6.tl8
116.076
I»l.8l0
I.4l9.4^*i
U.OftO
•9.7A7
44.109
44 0MO
84.476
88.000
88.000
00.099
87.809
80.846
60.889
__6t.608
611.400
i40.roo
180. 880
140.800
144.800
480.804
140.916
101.788
100.890
108.188
164.0)1
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13.440
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0.901
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0 10
119
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484.491
864.984
88.170
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489.018
898.708
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104.840
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1.141
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178.074
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94.474
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16.498
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81. 948
74.409
94.799
40.877
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888.817
180.880
01.899
908 870
700.818
1.000.901
048.186
1,418.489
1.889.609
681.480
1.140.487
4.678.186
1.947.789
1.798.891
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5.640
45.442
148.874
18
15
12
17
24
38
31
17
18
16
38
37
DANS LES LOGOMOTITES.
48?
98
33
14
33
34
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36
17
14
31
26
37
366
15.684
iul^ii&lif.
kllOff.
68.090
59.300
60.460
59.350
87.000
83,150
71.300
49.500
51.600
51.700
103.850
87.850
880.300
51.350.835
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910.800
168.800
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100.440
117.440
135.130
115.760
181.910
157.080
303.600
1.715,110
3.193.080
ToUl.
978.410
338 000
303.570
188.530
301.300
183 590
188.640
174.620
167.360
188.610
359.9.10
389.950
3.545.410
88.448.005
hollo.
klloff.
1.818
1.177
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1.053
1.133
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1.099
1.083
1.085
1.195
1.181
1.683
14.169
86.402
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kllof.
kllof.
15
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•
13
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»
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»
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m
18
m
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»
52
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377
30,f70
8.010
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A irOTACEDIlS IT A MARCHA MDMM.
18.815
30.915
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9.768
13.034
37.848
880
3.554
14.178
80.036
866
8.083
18.050
39.774
485
8.085
14.565
80.060
445
8.139
13.366
38.73tf
441
3.030
13.055
30.619
435
8.367
14.526
39.01 i
433
3.404
14.816
38.981
880
8.165
14.017
30.833
401
3.840
15.174
80.513
434
8.373
16.105
83.447
417
8.868
171.806
857.144
4.977
37.418
5.558.350
4.964.800
5.341.300
4.067.600
4.057.000
8.584.000
4.087.650
4.468.700
4.413.000
4.8'i8 150
5.786.780
6.168.050
57.338.680
8.484.880
3.998.160
8.167.860
2.861.380
8 079.080
2.851.840
8.080.000
3.367.930
8.300.840
8.472.780
8.777.760
8.075.040
89.216040
0.048.130
7.062.460
8.408.560
6.928.880
7.186.080
6.435.840
7.167.650
7.736.630
7613.840
8.800.830
9.564.540
10.148.090
06.440.620
11.062
3.745
10.036
2.538
11.834
8.050
10.401
8.097
10.436
3.168
11.159
4.741
11.806
4.553
13.4'i7
4.376
13.394
8.854
13.770
8.338
13.303
3.594
14.337
2.896
140.384
40.730
81.688
•TtTftmo di'hacbihio.
9.252
20.864
27.207
8.647
4.175
49.793
63.595
38.986
24.879
84.688
809
70'i
1.346
873
646
8.376
984
870
116
281
2.766
5.787
6.568
2.358
4.365
548.600
1.461.135
1.910.010
457.100
1.580.850
4.076.000
8.922.330
13.169.730
8.476.040
8.895.440
4.634.600
10.383.445
14.080.640
8.083.140
9.975.790
5.508
14.871
16.106
3.507
14.750
8.155
7.61(7
5.888
516
8.404
70.145
212.940
31.789
5.058.085
87.039.580
43.997.615
58.833
30,660
89.068
40.015
92.338
10
83.463
13.348
3.237
45.443
6.588
5.704
8.136
266
16.710.400
19.834.650
18.875.575
830.800
337.730
46.930
303.330
1.715110
10.038.130
17.681.570
14.077.905
3.545.410
90.034
83.574
18.635
14.160
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7.983
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90.931
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1.701
4.977
15.634
87.878
51.250.035
9.199.080
58.448.005
86.403
30.070
173.8M
886.814
57.900,010
39.981.610
06.446.690
140.984
40.780
3.590
5.093
10.311
1.435
3.870
7.6
488 BUi l'emploi m IK ROUiLU.
On peut déduire de ce tableau plusieurs conséquences
intéressantes. Nous en ferons ressortir une seule, Tin*
fluence des saisons sur la consommation, — Sur les
g6.44o.6io kll. consommés en i858, 4S.017.910 kil.
appartiennent au semestre d*été (avril-septembre) , et
55. 4» 9*7 10 ktl. au semestre d*hiver. La consommation
d'hiver surpasse donc la consommation d*été de s 4
p. loot C.
DÉPBiCIATlOII d'un MATÉRIEL BOULANT, BTG. 48g
BOÊHOIRE
nm U SiPliClATION D^UR MATiRIXL ROULAVT DI CBIMIR
DX PSR.
far K. DE BILLT, inf peeleor f énéral dM mlDM.
INTRODUCTION.
Un traité de régie intéressée , concla en 1 854 par
une des grandes compagnies de chemins de fer français
avec le chef de son service du matériel et de la trac-
tion 9 renfermait une disposition ainsi conçue :
tt Lors de la prise de possession , et lors de la ces-
» sation de la régie, i quelque époque qu'elle sur-
» vienne, il sera tenu compte de Tétat d'entretien et
» d'usure des parties principales et essentielles du
» matériel.
» A cet effet il sera dressé des inventaires corn-
» prenant, à l'époque du i** janvier i853 :
» 1* La description détaillée de chaque objet;
» 3* t' estimation des dépenses qui seraient néces-
» saires pour remettre à l'état de neuf les pièces on
n parties des pièces susceptibles de s'user par le travail,
» telles que : roues, essieux , foyers, tubes, cylindres,
» pistons, coussinets, ressorts , peintures , garnitures
» intérieures.
» La différence entre les estimations ainsi établies à
0 l'origine et à la fin de la régie, constituera une plus
n OU moins- value qui sera portée au compte de la régie
» comme élément de profit ou de perte, o
Les deux parties contractantes nous ayant offert de
nous charger de l'expertise prescrite par cette disposi*
Exposé
des priocipes.
490 DÉPBÉGIATIOEf D'CN MATÉBIEL BOULAUt
tion du cahier des charges , nous avons accepté la mis-
sion avec d'autant plus d'empressement qu'elle nous
présentait un champ d'études tout nouveau ; car il s'a-
gissait alors 9 non pas de constater la situation du ma-
tériel roulant à Tépoque même où nous allions opérer,
mais de reconstituer cette situation après deux années
d'exercice de la régie intéressée. .
Plusieurs des résultats de ce travail nous ont paru
offrir assez d'intérêt au point de vue général du maté-
riel des chemins de fer, pour que nous ayons cédé au
désir qui nous était exprimé de voir livrer à la publicité
on extrait de notre rapport.
L'article du cahier des charges transcrit ci-^dessus
divise le travail en deux parties, savoir :
La description détaillée de chaque objet;
L'estimation des dépenses qui seraient nécessaires
pour remettre à l'état de neuf les pièces ou parties des
pièces susceptibles de s'user par le travail*
Le matériel roulant se compose d'un certain nombre
de séries de machines 1 tenders, voitures à voyageurs,
wagons à marchandises. Décrire un des véhicules de
l'un des types suffit à la description de tous les autres
du même type. C'est pourquoi nous nous sommes borné
à indiquer les formes et dimensions des pièces princi-
pales de diacune des séries de machines, de tenders,
de voitures à voyageurs, de wagons à marchandises.
Nous joignons à ce travail des tableaux synoptiques
qui suffiront au lecteur, pour ce qui concerne la partie
descriptive.
EsUniAiion. Ainsi qu'il a été dit ci-dessus , la régie intéressée
fonctionnait depuis près de deux ans quand nous avons
commencé le travail ; il n'était donc plus possible de
procéder & l'estimation par des mesures directes ou
par d'autres constatations des faits existants, mais il
Description.
M GBIMUf Dl m« 491
fallait M randrê compte d'tm eut dt choaaa qd n'exia»
tait plua I rechercher par oonaéquent , au moyen des
éléments dont on disposait, les lois d'usure et de dété-
rioration à la faveur desquelles on pouvait reconstituer
la situation du matériel au 1^ janvier i853.
Des travaux analogues avaient été faits pour d'autres
chemins de fer; nous les avons consultés et nous y
avons trouvé des éléments précieui ; tous avaient poui
objet une situation présente du matériel , ils n'étaient
donc pas applicables dans Tespéce ; mais quand même
ces travaux eussent été de la même nature que celui
dont nous étions chargé , nous n'aurions pu mettre à
profit que les méthodes ; l'application pure et simple
des lois ou des moyennes obtenues aursdt amené des
erreurs, puisque la détérioration du matériel roulant
varie d'une ligne à une autre,, suivant la construction
du matériel , suivant le tracé et le profil du chemin,
suivant la perfection de l'entretien de la voiet pour
les machines , suivant la qualité des eaux d'aliinen-*
tatioui etc.| etc*
C'est ainsi que nous avons été conduit à^recherober
des lois de détérioration spéciales pour la ligne dont il
s'agissait.
Des différentes parties qui entrent dans la compo-
sition d'un véhicule I les unes se détériorent par le
travail, les autres plutôt par le temps de leur durée ;
les lois de détérioration que nous avons cherchées
concernent les premières ; pour les autres il nous a
suffi d'en connsltre le prix et la durée moyenne^ et nous
avons procédé par dixième de ce prix, en défalquant
de la valeur du neuf autant de dixièmes qu'il s'était
écoulé de dixièmes de la durée, depuis la mise en cer-
tioe de la chose jusqu'au i** janvier iSfiSé
Notre travfiûl a été divisé en quatre chapitres, dont le
4gs DÉPAÉCUTIOlf d'un MATÉaUt ROULANT
premier consacré aiu machines locomotives, le second
aux tenders, le troisième aux voitures à voyageurs, et
le quatrième aux wagons à marchandises.
CHAPITRE V\
MACHnrBS LOGOMOTIVBS.
iieaeripitoa.
Le tableau spoptique n"" i contient la description
des différents types de machines locomotives en ac-
tivité de service au i"* janvier i855.
Nous n'avons rien à y ajouter ; on y trouve l'indi-
cation du système, des formes et dimensions des prin-
cipaux organes de ces véhicules.
IBmiimÊMiimm.
D'après les termes jiu cahier des charges il fallait
procéder à l'estimation des dépenses nécessaires pour
remettre à Vitat de neuf les pièces ou parties des pièces
susceptibles de s'user par le travail.
n n'y a qu'une manière d'entendre le sens des
lïiots état de nm^ quand il s's^t de pièces qu'on rem-
place en entier lorsqu'elles sont usées , telles que : les
bandages, les foyers, etc. L'estimation de la dépense
à faire pour remettre une pièce usée à l'état de neuf
est, en pareil cas, la somme à dépenser pour le rem-
placement , savoir, la somme du prix d'achat de la
pièce, des frais de main-d'œuvre pour démonter la
pièce usée, pour mettre en place la pièce neuve, avec
déduction de la valeur de la pièce usée et rebutée.
Pour des pièces usées partiellement, on cherche la
proportion de l'usure, on l'apprécie en argent compa-
rativement au prix' du remplacement complet de la
pièce, et cette somme correspond à la dépense pour
mettre à fitat de neuf.
DE CHBMU9 DE FER. 493
Mais quandjjon doit apprécier des pièces ou systèmes
de pièces qui se réparent oa se remplacent partiel-
lement au fur et à mesure des besoins» tels que le mé-
canisme d'une machinOt && tubulure, etc. , on peut dif-
férer sur le sens de l'expression état neufy et dès lors il
convient, avant d'entrer en matière, de faire connaître
le sens que l'on a attaché à ces mots.
Les conditions imposées aux machines locomotives
dans une exploitation à grand parcours , à grandes vi-
tesses ou à fortes chai-ges, sont telles que, dans le mé-
canisme, par exemple, toute pièce défectueuse est aus-
sitôt remplacée ^ il s'ensuit que , dans un mécanisme
qui a fonctionné pendant deux ou trois mois sans
exiger de réparations, les pièces peuvent être consi-
dérées comme ayant été à t état de neuf à l'origine de
cette période ; on peut dire alors, pour le mécanisme,
que Vétat de neuf devient synonyme de bon éiat de
service.
Afin de connaître les machines dont le mécanisme
avait donné lieu à réparations dans les trois mois qui
ont suivi le 3i décembre i85a, nous avons relevé sur
les livres des ateliers de la coQ9pagnie toutes les répa-
rations faites aux machines pendant le mois de dé*
cenibre i85a et le premier trimestre de l'année i853,
nous avons regardé comme ayant existé en bon état de
service, les pièces du genre de celles dont nous venons
de parler, appartenant aux machines qui n'avaient
point paru aux ateliers durant ces trois mois ; et nous
avons tenu compte des réparations d'une certaine im-
portance indiquées plus loin. Enfin nous avons écarté
les réparations sans importance, comprises dans l'en-
tretien courant, telles que : réparer les glissières , les
coulisseaux, redresser les tables des tiroirs, réparer ou
roder des robinets, retirer le jeu aux différentes pièces,
TOI» XIV, i£58. 33
4g4 DÉPRÉCIATION D'UN MATÉRIEL ROULANT
refaire les joints, réparer les balances, le manomètre ,
les robinets de niveau d'eau, régler la distribution, etc.
Admettant ainsi que les pièces qu'il a suffi de re-
toucher légèrement pendant le premier trimestre de
Tannée se trouvaient en bon état de service au i" jan-
vier. D'ailleurs on peut supposer aussi que, si le maté-
riel est bien entretenu, ce qui dans l'espèce était admis-
sible, il devait y avoir eu, le jour de la prise de service,
autant de petites réparations de ce genre à faire qu'il
y en aurait à l'expiration du traité. Il y avait donc
sous ce rapport parité dans la situation des choses aux
deux époqueSi
Un travail de la nature de celui dont nous rendons
compte exige de très-minutieux détails, non«seu1ement
parce qu'il faut pouvoir très-exactement apprécier les
faits de toute nature et remonter avec certitude aux
motifs qui ont dirigé l'expert dans l'établissement des
principes mis en usage, mais encore parce qu'il est in*
dispensable que les mêmes règles soient appliquées &
l'origine et au jour de la liquidation du traité conclu
entre les deux parties.
Ces considérations nous ont engagé à joindre au
travail original de très-nombreux extraits des livres de
la compagnie, des registres d'ateliers, etc., pièces qui
étaient nécessaires à l'expertise, mais que nous ne re*-
produirons pas ici , ou bien dont nous reproduirons
seulement le résumé , jugeant inutile de publier les
choses qui ne seraient pas d'une utilité ou d'une appli«
cation générale.
Ainsi que nous l'avons déjà dit, quand on veut pro-
céder à l'estimation d'une machine on est conduit à en
diviser les organes en deux catégories, ceux qui s'usent
par le travail de la machine et ceux qui se détériorent
plutôt par Taction du temps.
D£ CHEUIN DE PEB. 49^
S I*'. — Organes qnt «^ osent par le Iravatl de la maelilne.
Ce sont les bandages ^ les foyers, l'appareil de va*
porisation, l'ensemble du mécanisme, les supports, les
châssis, les essieux, etc.
Bandages.
Lorsque dans l'estimation d'une machine on veut
apprécier la valeur d'un bandage dont on peut mesurer
l'épaisseur, on recherche trois éléments, savoir :
1* L'épaisseur originaire du bandage et l'épaisseur
minimum, c'est-à-dire celle à laquelle il convient de
remplacer la pièce y
s* L'épaisseur du bandage au moment où l'on opère ;
5"* La valeur du millimètre de bandage, afin de
pouvoir retrancher de la valeur première du bandage
celle des millimètres qui ont disparu par l'usure.
Nous avons facilement obtenu le premier et le troi*
sième de ces éléments ; mais il n'était plus possible de
connaître par mesure les épaisseurs des bandages au
s*' janvier i853; il a donc fallu les retrouver d'une
manière indirecte par l'application d'une loi.
Cette loi pouvait être déterminée de la manière sui-
vante :
Choisir dans chacune des séries un certain nombre
de machines ayant encore les bandages du i*' janvier
1 85 3 et auxquelles on mesurait l'épaisseur de ces ban-
dages à l'extérieur, en supposant la surface de rou-
lement prolongée \ déduire cette épaisseur de l'épais*
seur originaire ; comparer la différence avec le nombre
de kilomètres parcourus par les bandages depuis la pose
jusqu'au moment du mesurage. De ces comparaisons
résultaient des rapports ; prenant des moyennes pour
chacune des espèces de roues dans chacune des séries
496 DÉPRÉGIATJipN d'uN IIATÊRICL RODLAliT
de machines» on obtenait les lois de la réduction kilo-
métrique des bandages. Ces lois appliquées à chacune
des paires de roues dont on trouve, dans les registres de
la compagnie, le parcours au i*' janvier iSSS, faisaient
connaître les épaisseurs des bandages à ladite époque ;
connaissant la valeur 4u millimètre de bandage pour
chacune des catégories de roues, on parvenait à con-
naître , pour chacun des cas particuliers , la somme à
déduire du prix du bandage neuf posé , pour avoir sa
valeur au 1" janvier i853.
La valeur du millimètre de bandage s'obtenait de la
manière suivante : de la valeur du bandage neuf com-
pris les frais de pose, on déduisait la valeur du vieux
bandage enlevé après avoir été réduit au minimum d'é-
paisseur ; divisant la différence des valeurs par la dif-
férence exprimée en millimètres, des épaisseurs du
bandage à l'état de neuf et à l'état de rebut, le quotient
était la valeur cherchée.
Mais ce mode de procéder n'était plus possible au
moment où a commencé notre travail parce que tous les
bandages en activité de service au i"" janvier i853
avaient disparu.
Il avait de plus l'inconvénient de supposer que les
bandages se détérioraient uniquement par l'usure et de
ne tenir aucun compte des faits de rupture ou d'autres
accidents à la suite desquels il faut quelquefois procéder
au remplacement du bandage.
Il se présentait une autre méthode qui consistait à
faire relever les parcours de tous les bandages , depuis
l'origine de l'exploitation jusqu'à une époque aussi
avancée que possible , et à prendre dans chacune des
séries la moyenne de ces parcours.
Divisant alors la valeur nette des bandages neufs
posés, par le parcours moyen correspondant» on obte-
DE GH£lfIIV DE FEB. 497
Dait la dépréciation moyemie par kilomètre parcouru.
Ce mode m'a paru préférable parce qu'il tient compte
de tous les cas de rebut , parce qu'il est plus simple et
d'une plus facile application , vu que la diminution de
valeur d'un bandage quelconque s'obtient alors direc-
tement, en multipliant le chiffre des parcours au i** jan-
vier ]853 par le coefficient de la dépréciation kilomé-
trique.
Pour la détermination des parcours moyens, noua
avons eu recours aux chiffres du parcours des ban-
dages jusques et compas l'année i854.
Peut-être objectera-t-on que, comme il s'agissait
d'établir la situation du matériel au i«' janvier i855,
il n'aurait pas fallu étendre au delà de cette époque
les données sur lesquelles repose la détermination des
lois d'usure, parce que les conditions de la marche des
machines avaient changé depuis cette époque.
Nous répondrons à cette objection :
1* Qu'au 1*' janvier i853, il y avait encore aux ma-
chines beaucoup de bandages de première pose, et dont
il était par conséquent impossible de connaître le par-
cours total si l'on s'était arrêté à cette date ;
Qu'on aurait opéré sur un petit nombre de bandages,
et que le coefficient de détérioration aurait eu peu de
certitude puisqu'il eût été fondé sur un trop petit
nombre de fûts *, .
2'' Que, si effectivement les conditions du travail des
bandages étaient plus mauvaises avant le i*' jan-
vier i853, parce que la voie n'avait pas le degré de
solidité et de bon entretien qu'elle a acquis plus tard,
d'un autre côté, les machines ont été soumises, depuis
cette époque, à des vitesses plus grandes , à un travail
plus actif qui ont dû faire compensation.
)1 est encore upe autre objection, qui peut faire naîtra
498 DéPRÉGIATlOPV d'un MATtRIEt ROULANT
des doutes sur la possibilité d'appliquer notre méthode,
quand on s'arrête à certains cas particuliers et quand
on n'envisage pas le travail dans son ensemble. Cette
objection la voici :
Nous avons déterminé le coefDcIent de détérioration
kilométrique des bandages, en divisant la valeur de ces
pièces par le parcours moyen ; par conséquent la dété-
rioration d'un bandage qui, au i*' janvier )855, avait
effectué le parcours moyen, était égale à la valeur
même du bandage, et cette pièce figurait dans l'inven-
taire pour zéro, ce qui n'était pas exact.
Par le même motif, la détérioration calculée des ban-
dages qui avaient fourni plus que le parcours moyen
dépassait la valeur du bandage neuf, et l'on arrivait à
une quantité négative, ce qui parait absurde.
Cette méthode ne serait donc pas applicable à cer-
tains cas isolés ; mais il en est autrement quand on con-
sidère l'ensemble.
Ne perdons pas de vue que notre coefficient com-
prend à la fois l'usure par le travail et les détériora-
tions dues aux accidents qui surviennent aux bandages,
et qui peuvent en amener le rebut d'un momenfà
l'autre. 11 s'ensuit qu'un bandage qui avait fourni un
parcours très-faible au 5 1 décembre 1 85s , et dont la dé-
préciation était ce jour-là très-faible aussi, pouvait avoir
été rebuté le 3 janvier par suite de l'un de ces accidents,
et qu'il figurera par conséquent sur Tinveotaire à une
valeur supérieure de beaucoup à celle qu'il avait réel-
lement. La dépréciation des bandages à petit parcours
calculée trop faible, trouvera sa compensation dans les
excédants de dépréciation résultant de l'application de
la formule aux bandages de long parcours, et s'il
existe, dans les cas particuliers des inexactitudes ou
d'apparentes impossibilités, le résultat de l'ensemble
01 GHEMIIf DE m, 499
n'en sera pas moins aussi près de lavéritô, que les faits
relevés pendant cinq années d'exploitation auront per-
mis d'en approclier.
On trouvera sur le tableau n* a les chiffres relevés sur
les livres de la compagnioi des dépenses nécessaires au
remplacement des bandages de machines des différents
calibres.
Un autre état, que nous croyons inutile de Joindre à
cet extrait, contient le relevé des parcours de tous les
bandages de machines, depuis la mise en service jus*
qu'au 5i décembre i854»
C'est de là que nous avons tiré les chiffrés du tableau
n* 8 qui donne, dans la troisième colonne , le parcours
moyen des bandages de locomotives jusqu'à ladite
époque, dans la colonne 4» 1& dépense pour le rem-
placement des bandages, et dans la cinquième colonne,
les dépréciations kilométriques résultant de la compa-
raison de ces deux séries de chiffres ; ce sont les coeffi*
cients que nous cherchions.
Nous ferons observer au sujet de ce tableau :
1* Que si les roues de i",6o offrent un parcours
moindre que celles de i*,68, cela tient probablement à
ce qu'elles sont plus chargées, et à ce qu'elles fonc-
tionnent avec de plus grandes vitesses-,
9"* Que, contrairement à ce qu'on était en droit d'at-
tendre, les roues d'arrière des machines n"** i à 78, ont
un parcours moindre que les roues d'avant qui ont, soit
même diamètre, soit un diamètre peu différent, et qui
sont toujours plus chargées que celles d'arrière (
S"" Que n'ayant pas de chiffres pour les parcours des
bandages des roues accouplées des quatre machines
mixtes n'^'.gi à 94^ nous avons adopté &o,ooo kilomè-
tres, chiffre inférieur à celui du parcours moyen des
bandages de même diamètre des machines n«* 1 à 4o
500 DÉPBÉGIATION d'uN MATÉRIEL RODUHT
et n*"' 5i à 78 (58«g5o kilomètres), parce qu'aux ma-
chines mixtes les roues de i"'»68 sont accouplées;
Que les roues d'arrière y sont plus chargées ; et qu'en
cas de réparation , il faut mettre sur le tour les deux
bandages à la fois , d'où il résulte que l'avarie de
l'un des bandages influe sur l'amincissement des trois
autres ;
4* Que les bandages des machines à marchandises
auraient sans doute un plus grand parcours moyen à
cause de la faible vitesse avec laquelle ces roues frottent
contre les rails» si Ton n'était pas obligé de mettre tou-
jom's à la fuis sur le tour les trois paires de roues pour
peu qu'il y ait à en rectifier une seule par suite de la
déformation de son bandage.
Sur le réseau de chemins de fer dont il s*agit l'é-
paisseur des bandages destinés aux roues des tenders
et des locomotives, mesurée au milieu de la surface de
roulement était o™,o5 et il est de principe d'y rebuter les
bandages quand cette épaisseur est réduite à o'',o25.
Hais des mesures prises directement par nous sur seize
bandages des roues motrices rebutées pour cause d'a-
varie, nous ont donné pour moyenne une épaisseur de
o'^ioSAf fait qui prouve à quel point il est nécessaire
de tenir compte, dans la dépréciation des bandages, des
circonstances étrangères à la simple usure par le frot-
tement sur les rails.
Un ensemble de mesurages opérés sur un plus grand
nombre de pièces a donné les épaisseurs suivantes pour
les bandages rebutés :
Bandages de roues motrices avec Jantes pleines et faux cercle,
épaisseur o'',o35 à o^fOsy
Bandages de roues motrices à cornières sans
faux cercles o^'ioSa à o^oSâ
pand^ges dç roues portantes, « , . o^o3o (i o'.çSa
DE CHEMIN DE FEE. 5oi
Nous dirons à cette occasion qu'on avait essayé
d'augmenter l'épaisseur des bandages neufs , de la
porter à 0*^,06» mais on n'y a pas trouvé d'économie;
ils ne duraient pas davantage parce qu'ils étaient moins
bien fabriqués. Cette observation a son importance à
un point de vue plus général; c'est que si l'on tient à
la bonne fabrication des pièces de fer qui ont à subir
un rude travail , il ne faut pas dépasser une certaine
dimension ; des pièces très-fortes sont plus dii&ciles à
fabriquer, coûtent plus cher et réussissent généra*
lement moins bien que. des pièces de dimensions plus
modérées.
Foyers.
La recherche de la dépréciation au 1*' janvier i853 a
offert plus de difficultés pour les foyers que pour les ban-
dages. Nous avons pensé d'abord pouvoir atteindre notre
but de la manière suivante :
i"" Connaître exactement l'épaisseur des parois des
foyers dans les machines neuves ;
9* Chercher le minimum d'épaisseur de ces pièces,
c'est-à-dire l'épaisseur à laquelle on est obligé de les
remplacer ;
3« En conclure l'usure totale par différence ;
A"" Établir la dépense pour le remplacement du
foyer en additionnant la valeur d'achat du foyer neuf,
les frais de main-d'œuvre pour la descente du vieux
foyer et la pose du foyer neuf, les frais généraux y af-
férents , et en déduisant de cette somme la valeur du
vieux foyer;
S* En conclure la valeur du millimètre d'usure en
divisant la dépense du remplacement ûusi obtenue,
par l'usure totale exprimée en millimètres. Le prix du
millimèti*e de foyer devait servir & calculer la détério-
ration,
5oa DÉPBËCIATION d'uSI MATÉRIEL BOULANT
S'il g'était agi de faits actuels, il aurait suffi de me-
surer l'épaisseur de chacun des foyers en en perçant
les quatre parois et après avoir constaté qu'ils n'étaient
ni fendus ni brûlés ; on aurait obtenu le montant de la
détérioration en multipliant la diminution d'épaisseur
par le prix du millimètre.
Mais comme il n'était plus possible de connaître par
des moyens directs et matériels les épaisseurs des foyers
au 1'^ janvier i85S, il nous a fallu opérer à peu près
comme pour les bandages, c'est-à-dire, chercher des
coefficients de détérioration par kilomètre parcouru ;
prendre les parcours effectués par les foyers à ladite
époque', et multiplier ces deux éléments l'un par
l'autre pour obtenir le chiffre de la détérioration au
t«» janvier 1 855.
Dans la détermination du coefficient , nous avons dû
prendre en grande considération les causes étrangères
à l'usure naturelle, c'est-à-dire celles qui proviennent
des brûlures, des gerçures, etc., puisqu'avec les charges
que les machines ont à remorquer maintenant , et les
pressions auxquelles sont trop souvent exposés les
foyers, la presque totalité des réparations de ces pièces,
dans les commencements d'une exploitation, est la con-
séquence des accidents et non de l'usure progressive
due au travail du foyer. C'est un fait dont nous avons
acquis la certitude en extrayant des livres d'ateliers les
réparations effectuées aux foyers depuis l'origine de
l'exploitation jusqu'au Si mai i855. Pas un foyer
n'avait été descendu jusqu'alors pour cause d'usure,
et les mesures directes que nous avons prises aux ate-
liers en faisant percer les parois des vieux foyers, ont
prouvé que ces parois avaient le plus souvent conservé
très-sensiblement leur épaisseur première après des
parcours considérables.
OB CHEMIN m FBB. 6o3
Cette faiblesse dans l'altération des parois tient à la
bonne qualité du cuivre des foyers et peut-être plus
encore à celle des eaux d'alimentation des machines.
Comme au point de vue des avaries étrangères à
l'usure naturelle tout est variable et presque insaisis-
sable à l'origine, il n'est pas possible de trouver de
règle, et nous n'avons pu en apprécier Tinfluence qu'en
nous adressant aux faits accomplis dont nous avons
cherché à déduire des moyennes*
Le relevé des livres nous a permis d'apprécier l'in-
fluence des avaries sur le remplacement des foyers,
comparant ensuite la dépense effectuée pour ce chapitre
à la totalité du parcours kilométrique des machines,
nous en avons déduit la moyenne cherchée.
De cette manière nous avons été conduit à établir
séparément deux coefficients, l'un pour la détérioration
kilométrique des foyers par l'usuroi l'autre par la dété-
rioration due aux avaries.
Pour arriver à la détermination d'un coefficient de coemcicm
d0
détérioration des foyers par l'usure, nous avons choisi la déiéHorauon
parmi les machines dont le foyer n'avait pas été des- ^" * "*"^'
cendu , celles qui offraient les plus grands parcours ;
nous en avons fait percer les foyers en plusieurs points
convenablement choisis ; nous avons mesuré les épais-
seurs à ces points et nous avons pris pour chacune des
machines des moyennes entre ces mesures»
La même opération a été répétée aux ateliers sur des
foyers descendus et dont on connaissait exactement les
parcours»
De toutes ces opérations nous avons pu conclure que
la diminution d'épaisseur des foyers due à l'usure par
100,000 kilom. de travail accompli pouvait être repré-
sentée par o",ooïi.
Nous ne dissimulerons pas que la détermination de
5o4 DÉPRÉCIATION d'CI! MâTÉRIBI. ROULÂITE
•
ce chiffre n'a pas toute la rigueur que nous aurions dé-
sirée , à cause d'un peu d'incertitude sur l'épaisseur
primitive d'un certsdn nombre de plaques de foyers
soumises i nos recherches; nous avons admis pour
cette épaisseur prisejentre les niveaux de la grille et de
la porte du foyer o",oi2, et nous avons écarté les me*
sures prises sur des plaques qui ne paraissaient pas
avoir été dans ces conditions.
Nous avons cherché à contrôler le chiffre ainsi ob-
tenu en le comparant avec des observations touchant
l'usure des foyers, faites sur une autre ligne de che-
min de fer qui, sous beaucoup de rapports, ofire la
plus grande analogie avec celle dont nous nous occu-
pions. Les mesures d'épaisseurs de foyers partiellement
usés et dont on connaissait le parcours ont donné une
diminution de o'^yooi^ psir loo.ooo kil. de travail. Ce
chiffre diffère peu du nôtrç.
Restait à déterminer la valeur argent de cette dé-
préciation et pour cela, connaître le prix du millimètre
de foyer.
Si nous admettons, comme il a été dit ci-dessus :
i"" Que l'épaisseur primitive des plaques de foyer ait
été de o^jOia;
a*" Qu'il faille rebuter un foyer quand il est réduit
par l'usure ào^^ooG.
Chaque millimètre de diminution représentait un
sixième de la dépense à faire pour le remplacement du
foyer.
D'après les livres des ateliers, ce remplacement avait
coûté :
Pour les machines à voyageurs figurant sur l'état n*' i fr.
SOUSn°* 1 à 78 A.tog,oo
Pour les machines Crampton, n"*' 79 à 90. û.&Ù3,oo
pour les mtMdiines h marchfiQcUsQS, n*' o,t (^ 0,49* t 4.&58,oo
DE CHEMIN DE FER. 5o5
Le millimètre de foyer valait donc :
Pour les machines à voyageurs ^^^ =: 68/1,87
Pour les machines Crampton. •..•••• ^^^ = jkoM
Pour les machines à marchandises ^^^ = 769,66
Par conséquent la détérioration kilométrique du foyer
était représentée par les cliiffres suivants :
%
Pour les machines à voyageurs. . . — * ^ '^^ = 0,0076
"^ 100.000
Pour les machines Crampton. • ... ^-^ — iliii — 0,0081
100.000
Pour les machines à marchandises. ^^-^ — ><2iL c= o^ooSA
100.000
Le coefficient de la détérioration due aux avaries ac- c^toident
cidentelles n'a pu être déterminé que par les faits ac- par loi mrief?
complis.
La dépense totale pour la réparation des foyersavariés
depuis Torigine de l'exploitation jusqu'au 3i mai i855
s'élevMt à 9ig.i8o',o4* A la même époque toutes les
machines avaient parcouru 2o,984«493 kil.; la détério-
ration kilométrique des foyers due aux avaries acciden-
telles était représentée par ^'^'!>,s* = o'.ooioS.
*" ^^ 90.984.49'^
D'habiles constructeurs et des chefs du service de
traction fort expérimentés admettent qu'un foyer, fût-
il dans les meilleures conditions , doit être descendu
quand il a parcouru 5oo,ooo kil., ce qui, avec les chif-
fres donnés ci-dessus, de o*,oi2i d'épaisseur primi-
tive des plaques du foyer et o"',oo6 d'épaisseur mini-
mum» ferait croire à un amincissement de o",oo9 par
1 00,000 kil. de parcours. Mais il y a tout lieu de croire
que dans cette appréciation il est tenu compte non*
0
TubM
bottillea».
Chaudière.
âo6 DÉPRÉCIATION d'UN MATÉRIEL ROULANT
seulement de l'usure progressive et régulière , mais
aussi des avaries éventuelles, lesquelles sont d'autant
plus à craindre que le foyer a plus de service et d'a-
mincissement. Nous conserverons donc le chiffre de
o",ooii d'amincissement pour 100,000 kil. parcourus
avec d'autant plus de raison que l'on ne rebute pas
toujours le foyer d'une manière complète, car tantôt
on n'en remplace qu'un certain nombre de plaques,
tantôt dans une plaque amincie ou avariée on conserve
la partie la plus rapprochée du ciel ; ce qui diminue
d'autant l'élément de réduction dû à l'usure.
Appareil de vapofiêation.
Il ne nous reste plus à parler que des tubes bouilleurs,
de la partie extérieure de la chaudière et de la boite à
fumée.
Une tubulure bien soignée dure environ cinq ans,
c'est-à-dire la période entière du traité de régie inté-
ressée auquel s'appliquait notre expertise*
Nous pouvions donc admettre, en supposant le rem-
placement des tubes isolés au fur et à mesure des be-
soins, que l'on trouverait à l'expiration du traité, les
tubulures des machines dans la même situation qu'aa
jour du commencement de la régie. Cette partie de l'ap-
pareil de vaporisation devant être ainsi restituée, parla
nature même des choses, telle qu'elle avait été prise,
nous n'avons pas eu à l'apprécier.
Si nous avions connu par des observations précises
la durée moyenne des chaudières, nous aurions pro-
cédé à l'estimation de ces pièces par dixièmes de leur
valeur; mais cette durée n'ayant pas été suffisamment
constatée» nous avons admis comme se trouvant en bon
état de service toute chaudière qui ne figurait pas sur
les livres d'ateliers du t*' décembre iSSs au 3i mars
DE CHEMIN DE FER. hoj
1 853» suivant ainsi l'eiemple donné par une autre com-
pagnie de chemin de fer dans Testimation de son ma-
tériel roulant.
Mécanisme.
Nous comprenons dans ce chapitre non-seulement
les pièces mobiles telles que : bielles, bagues d'excen-
triques, tiroirs, pompes, pistons, arbres, tringles, le-
viers de changement de marche, etc., mais encore les
cylindres, les glissières et autres pièces fixes qui dé-
pendent du mécanisme.
La dépréciation d'un mécanisme au temps où il fonc-
tionne, ne peut être estimé que dans son ensemble, par
le fonctionnement de la machine, par les renseignements
que donneraient le mécanicien et le chef du dépôt à qui
elle est confiée.
Hais ce mode de procéder étant inapplicable quand
il faut se reporter à plusieurs années en arrière, nous
avons dû recourir à d'autres considérations.
Les conditions de travail et de sécurité imposées
aux machines sont telles que les pièces du mécanisme
sont réparées au fur et & mesure des besoins, en sorte
que Ton peut regarder comme ayant été dans un bon
état de service au i** janvier i853, le mécanisme de
toute la machine qui ne figure pas sur les livres d'a-
teliers du 1*' décembre i852 au 3i mars i853.
Ces livres nous ont appris quelles pièces avaient été
réparées ou remplacées pendant ces quatre mois et
nous en avons extrait les sommes à déduire de la valeur
des machines, en nous servant t
I* De la comptabilité des ateliers ;
90 Pu tableau n"" 4 donnant le prix du remplacement
des pièces.
Quant aux pièces légèrement avariées au jour de la
5o8 OÊPRÉGIATION d'uN MATÉRIEL ROULANT
prise du service, il n'a pas plus été possible d'en teoir
compte dans ce travail, qu'on ne pourra le faire au jour
de la liquidation du traité.
Rùues et essieux»
On a procédé à l'égard de ces pièces comme pour les
pièces du mécanisme , admettant comme étant en bon
état de service toutes celles qui. ne figuraient pas sur
les livres d'ateliers. Et c'était avec d'autant plus de
raison que les matières premières employées à la fa-
brication des essieux droits, que les dimensions et les
formes données à ces pièces permettent d'en regarder
la durée comme presque indéfinie.
Essieux coudés. H n'en ost pas de même des essieux coudés qui se
cassent tous après un certain parcours accompli, et pour
lesquels nous avons dû par conséquent déterminer un
coefficient de détérioration.
Le matériel de la compagnie ne renfermait que 46 es-
sieux de ce genre dont quatre appartenant aux machines
mixtes n*" gi à g4 et 42 aux machines à marchandises
n*' 0.1 à 0.42-
Nous avons fait relever sur les livres de la compagnie
les parcours de tous les essieux coudés rompus en ser-
vice, depuis l'origine de l'exploitation jusqu'au 16 fé-
vrier i858; le parcours moyen de ces essieux, au nom-
bre de 52, ressort à gi.812. kil.
Considérant : i* qu'il y avait alors encore en service
trois essieux de machines mixtes et 28 essieux de ma-
chines à marchandises qui fonctionnaient au 1*' janvier
1 853 et dont les parcours étaient très-considérables ;
7"" que i4 essieux de cette époque qui se sont rom-
pus, offraient un parcours moyen de 10g. 735 kilog.;
nous avons pu admettre pour l'ensemble de ces es-
sieux un parcours moyen de 100.000 kil. avec la con-
DE CHEMIN DE FER. . Sog
victioD de ne pas être au-dessus de la vérité. Nous
ajouterons que, depuis lors, ce chiffre a été vérifié par
la rupture de 60 essieux coudés.
Afin d'acquérir encore plus de certitude, nous nous
sommes adressé à une autre compagnie de chemin de
fer qui nous a fourni 62 cas de rupture d'essieux coudés
dont la majeure partie appartenait à des machines à
marchandises , et les autres à des machines mixtes à
quatre roues accouplées.
Dans une série de 48 essieux coudés de machines à
marchandises dont ag s'étaient rompus en service, nous
trouvons, pour ces derniers, un parcours moyen de
85.583 kil. Les ruptures les plus récentes dépassaient
iSo.ooo, même 160.000 kil., et les autres essieux de la
série étaient encore en service. On peut donc également
admettre ici le chiffre de 100.000 kil. pour le parcours
moyen.
Les essieux coudés des machines mixtes offrent des
parcours beaucoup plus étendus. C'est ainsi que pom*
la compagnie, dont nous estimions le matériel, nous
avons trouvé une moyenne de 115.716 kil, et pour
l'autre compagnie 136.928 kil. comme parcours moyen
des essieux coudés de Qiachines mixtes rompus en
service.
Prenant eu considération que beaucoup d'essieux de
ce genre étaient encore en service quand nous avons
fait nos recherches et qu'ils offraient un parcours beau*
coup plus considérable , nous avons pu admettre les
chiffres suivants pour les essieux coudés en activité de
service au 1*' décembre i859 :
Aux machines à marchandises 100.000
Aux machines mixtes iïio.ooo
Le second élément du coefficient de la détérioration
Tome XIV, 1868/ 3/i
|lO DÊPRÉGUTION D'CN MAXÉHIBL ROULANT
kiloitiétrique est le prix de remplacement d*aa esûeu
coudé.
Lesessieuxcoudéfl n*'o.i ào. lo pèsent moyennement. 657 kil.
L60e8sieiixn*?o.ii ào.6ft. ...•••• 675
h^ eaaleiui n*** o.33 It 0.49 ..•••,•••• iSo
ffMs vxoj^ d'un essieu coudé ^ m^rehandises. . , 557
A k fr. le kil. ajusté; prix moyen de Tessieu, • . • 3.aa9 fr.
Cte eûmptfi par essieu coudé les. dépenses cî^raprès :
Ponr décalage des roues de l^essieu brisé et pour le calage sur
PftUr fr^ pénéraui;, transport, ma^^sii^^Q, ^tç,, f^-
viron ' 100
(jf^a,9t à r essieu gu'pu rebute, nous prendrons ç«aiiBÇ
pour les bandages, Iç prix d^ a6 (f. }ç3 \Q9 lûK ^pHw
IRQypflflÇ 145 fr. par ^e^,
P'fiipil'ès cela, le prij^ du f emplacement 4' un essieu
coudé s*établira de la manière suivante :
Açibat de ^4^eitt i^çiuf., « . ., , , ^ . 9.998 fr.
Main-d'œuvre poi^r le (*exuplacement ia5
Frais généraux. , • . . . 100
Total. ....... 3.A55
A déduire la valeur de Tessieu brisé ^5
Dépense nette pour le remplacement d'un essieu _
coudé de marchandises 3.3o8
Pw^f uu es^^ coudé dç machines mij^tea q"" S|i à 94f
9fiff^^ ay^q^s ^ mêmfi :
Aoluit de l\wflÉsq peHsnt S5o kil., êi 4 flr. • • . • • . a.900 fr.
U^ia-d'œuvr^ pour le rempl^cemeut, , , la^
f çai^ géaéran^. ., ^ ,,,...,. , 100
A déduire le vieux métal ii!i3
dépense nette ponr le remplacement d*UB essieu
coudé mixte. a.aSa
Qomn» wua «Imettoas pour \e» essieux coudés à
^
DB GHBMIN DE FBB. 5ll
marehaodiseBun jMkrcoura moyen de loo.oookil», pour
les essieux de noaohines mixtes un paroonra moyen de
190.000 kil.» nous aurons pour coeffieient de la dèté*
rioration kilométrique
Des premiers. ' ° ■ » o',o93oS
lOO.OOO
*
Des autroiL ••••••••# - ■ ■■ :» e^,o>Qoi
lao.ooo
ÇM^^iâf $yifooft$^ Mim à froîsf #, pktqym de fards,
PourcesdiiKreDts or^nes nous avons procédé eomme
pour les pièces du mécanisine, recourant aux Kvres
d*ate)iers pour connaître celles qui avaient été réparées
ou changées du i** décembre i859 au 5i mars 18&S;
toutes les autres ont été admises comme ayant été en
bon état de service. Dans le service de traetion dont
il s'agit, on regarde les cMsns et lee plaques de
garde des machines comme ayant une durée indéfinie
et ne subissant guère de détérioration que par des acci-
dents.
En cas d'usure intérieure des plaques de garde, on y
ajoute des coulisseaux.
Pour plus de soHdité on remplaçait les bettes à graisse
en fonte par des bottes en fer.
S II. — •vi^afti^ %mlk «^«ui««|l wm* ia ewée el«câi «wp
psr V€g»i ém travail.
1) a été déjà dit que pour ealemlar k dépréeîalien
d'organes qui se dégradent par la durée plutôt que
par le travail» noua avions psocédé ée la aûnîère sui-
vante :
I* CoDullre)eprixdalaciK)8aneii;eeeides«nteo»-
placenamt;
2» ilétenmner la dmée» moymne de k ebeee;
S% Médttire par diiiAnea^. en ééftdi^piaiu autaMà de
5l2 DÉPRÉCIATION d'uM MâTÉRIBL ROULANT
dixièmes de la valeur qu'il s'est écoulé de dixièmes de
la durée moyenne, depuis la mise en service de la ma-
chine ou depuis le dernier remplacement de la chose
jusqu'au i** janvier i855.
Couverture en tôle des chaudières.
Quand les couvertures en tôle étaient posées sur
bois, elles duraient environ deux ans. Dejyiis qu'on les
pose sur des cercles de fer laissant o'^yoS à o^'^oA de
vide entre la couvertmre et la chaudière, la durée
moyenne s'élève à environ six ans ; pendant ce temps
la machine rentre trois ou quatre fois à l'atelier où Ton
démonte la couverture , ce qui contribue à en abréger
la durée plus que l'usure ordinaire.
Le remplacement d'une couverture de chaudière
coûtait 4^0 fr. , dont le dixième tfi fr.
Boiserie.
On accordait à la boiserie des chaudières deux ans
de durée moyenne.
Le remplacement coûtait 108 fr.
Dans l'origine, toutes les machines à voyageurs n"" i
à 78 et les machines à marchandises n"" o.i à 0.10
avaient des couvertures en bois ; les autres ont été livrées
par le constructeur avec des couvertures en tôle.
Et depuis le 1" janvier i853 on remplaçait au fur
et à mesure les couvertures en bois par des couvertures
en tôle.
Il n'a pas été possible de connaître avec une certaine
précision le chiffre de la détérioration des couvertures
en bois. Nous avons dû prendre en considération qu'un
certain nombre de machines avaient beaucoup servi au
1"' janvier i853 , que d'autres ayant servi fort peu
avaient néanmoins leurs boiseries avariées; compu*^^
DE CHEMIN DE FER. 5l5
ces faits à la conservation générale des couvertures*
nous avons pu équitablement réduire les enveloppes en
bois à moitié de leur valeur, c'est-àrdire à 54 fr.
Cette évaluation semble d'autant plus rapprochée de
la vérité que la durée moyenne des machines avec cou-
verture en bois au i*' janvier i855 ressortait à environ
'À 7 mois, c'est-à-dire une fois et demie la durée moyenne
d'une couverture en bois.
Peinture.
D'après des relevés faits sur les livres et qui ont été
résumés dans un tableau , on avait donné trois couches
de peinture aux machines après environ deux ans de
durée (si 4 niois 9/10).
La dépense d'une peinture était i3o fr., dont le
dixième i3 fr.
Une seule couche de peinture à neuf coûtait y S fr.
Une repeinture sans ponçage de 3o à 4o fr.
On a procédé par dixièmes.
Telles sont les bases d'après lesquelles nous avons
opéré dans l'estimation des machines locomotives rap-
portées au 1*' janvier i^SS.
Chaque machine a donné lieu à une opération dis-
tincte dont les résultats ont été consignés sur une feuille
séparée.
Ces feuilles sont au nombre de 1 tg.
Nous enjoignons une ici afin d'indiquer avec préci-
sion le détail de notre manière de procéder.
Et nous terminerons ce chapitre par le tableau
qui résume le travail d'estimation de toutes les loco-
motives.
5l4 OÉPRÉGIATIOn D*Ufl MàtÉRlBL ROULANT
iÊiëàm
ogËsmÊÉs
MËfiM
mÊÊàÊm^
«n
■MMlHBt
LOOOMOTlTIt.
ItMMfOt
pwiérl*.
41 à M
ItàU
ft^ftTI
flàfi
04 à 0.10
n.ii à O.M
O.tl à O.lt
0,S8 a 0,41
Om|o.
114 naeh.
7f I M
1 Hat oh.
Vofif . • .
Voyaf . . .
Vo7t|. . .
Vojai.. .
Voytf . . .
MIltM.. .
Mirah. . .
Msrahi . f
Mtroh. . .
Moroli» • •
v«yit*
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tbwtrio»
toura.
L'IiptaolM.
Cari
Cof*
Moltttn. , .
Coll tl G«. . .
L« Crantot. .
L'Eipanilon.
Call «t C«. . .
A.Koiohlio..
A. Kooohilo. .
GlMélG*.. .
n
fr.
41.000
4T.0OO
43.000
48.000
41.050
41.000
44.000
40000
44.000
H
19.000
H
00
00
tr.
1.11T.8
7200'
4T0.0O0
nd.ow
1.200.000
16T.800
180.000
440.000
480.000
440.000
5.607.300
S.Vif.MO
Ijil
3 "
fr.
IM8t,tt
3.4SS,T4
S0.S8l,03
1.433,82
33.010,80
'J8.810,I6
18.887,24
5.381,27
193.558,6^
MnOII*.
■*
iOSêftft,é6
■MMft
II
lî
8«0I
2,38
3,»T
l,PS
3,03
0,88
7,00
6,88
3,83
1,22
3,M
î
I04T-IM0
l84T't04«
1040
l84f-tllW
|S4T-lt4t
1881
1848
1880
1881
I88t
. n Irésulte de la comparfti^on âe ces chiffres qu'au
Si décembre iSSa les machines locomotiveË en sertlce
offraient 3,5i6 p. loo de dépréciation sur leur valeur
d'achat.
DB OHIMIN DE PIK.
<i«iinEhiii p^djsMlaJhî!!!
■M
I" Il -1 - H '"
.M
"■*'-|I"|j-|f— aii «»■•■'
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iîs:-î:--:-5i:5î53,|:î;f:-il:-îS|:-fï;i
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11
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Sl6 OÉPni'XIATlOX I)*UN MATKBIEL ROUUNT
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DE CHSMIN OE FSB.
S17
Tableau N* 3. — Tableau eomparatifde la vaiiur det bandag$$
d§ LoW'Moor^ pour maohineit et tendere neuft et ueét.
i
t
_ t
2,30(1)
1,80
l,3S
1,10
f,00
h
•"8
•3
A.
Ml.
StfO
400
S7S
SlO
20s
348
22s
205
fr.
J,00
0,02
0.92
0,02
0,02
0,82
0,74
0,74
•i
e
I
fr.
880,00
388,00
34S,00
288,20
271,15
201,72
186,50
181,70
i
t
fr.
28,09(1)
33,86
33,68
83,08
33,05
83,00
24,68
24,68
fr.
23,86(1)
16,84
16,84
16,54
16,52
16,80
12,84
12,84
î
^1
fr.
606,68 (i)
418,80
395,50
334,82
320,73
251,23
203,52
188,73
kU.
300 (t)
352
245
210
300
173
136
110
I
a
I
fr.
0,36
m
fr.
78,00
65,82
83,70
54,60
52,00
44,72
32,76
28,60
4
«
1*
n»
fr.
828,65
812,98
331,80
280,28
268,73
306,50
170,76
160,13
(I) Lot bandages de Crampton arrifent eux atolien clnlréa et aoodéa;
\\ê pètent en?iroii 500 kiloi à 1 fr. le kilo ; o'mI pourquoi lia eoûtent
iDoInt de façon et de pose qoe les antres ; il suit de là qu'on oe peut
pas calculer les frais généraui à raison de 50 p. 100 de la main-d'œuvre;
nous aToni pris 50 p. 100 du chiffre qui réaulterait de raugmentaiion
des frais de main-nl'œuYre pour les bandagea de i",80 proportionnelle»
ment au poids, soit de 47', 13.
(3) Le bandage, a? ant d'Otre posé, perd par l'alésage et le tournai eà Tex-
(érieur de quoi être réduit à environ 500 kilos; ee qui fait que la réduc-
tion pour l'usure à 300 kilos est d'en? Iron 40 p. 100 du bandage posé.
318 DÉPRÉGIATlÔ^ Wvtl MAtËRlkt ROULAUT
Tableau r« 8. '^Bandaget de heomoHvei.
Dépréciation des bandagéS d6 lo65ttMitë9 t^r kilomètre parcoorn en
prenutit poor huê les moyenDea des parcours des bandâtes depuis
l'oHgiDé de rexpleitation Jusqu'aii t" Janvier lS55.
ir=
■ ' it ff,
HAtDRl
et
DtAHÂTRB
des rdues.
HMMltal*!
iAHMMtaa^i**M
Ciàaoïs
sar las
rones.
(MAeAliito
pleisei.)
kO.
ttdyati
kitofliètrM.
ktloln.
pouf le
reaiplaoe-
talent
du
baiidite.
(Tdif
tr.
Éûehi^t à ooyagetlTf Cramptoà.
Roues motrices 'i,3o| 10,500 1 101,820 | 528,65
Roues d'avam «. 1,351 10*500 I 48,3S3 I 368,78
Roues da milieu. ... 1,20| T,000 | 89,383 I 206,50
Maehinet à f)oyageù¥è n*^ 41 d 50.
Rôties ttaoiricéS. . ,\ . l,8o
Roues d'àtâiit. «... 1)20
Roues d'arrière. ... i,20
9,676
8,043
3,615
52,876
68,516
40,001
852,96
206,50
170,76
JfittfUiiii â vHyaieùé-i H^ i A ko.^tii à f8.
Roues motrices 1,68
Roues d'avant i,00
Roues d'arrière i,oo
0,280
6,880
5,720
58,930
50,362
44,208
Maehinêi mixi9i n^ 91 à 94.
Roues motrices (Billti). i,68l 8,4oo 1 50,000
Roues d'avant i,2o| 6,727 | 49,8ii
Roues d'arrière i,68| 9,588 | so,ooo
331,80
160,12
I60,1S
331,80
206,50
331,80
Maehinêi à marehanditet n** 0,1 à 0,42.
Roues accouplées. ... i,42
MJMM
nirlMutriMi
8,773
47,997
280,22
liKiOillH
dabaadaii
par
kllMbètra
pareoan.
ft.
0,00519
0,00620
0,00526
0,00667
0,00301
0,00425
0,00563
0,00317
0,00362
0,00683
0,00414
0,00663
0,00580
Ùt ChEHIlN bB Fttlt
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adôHtaH
590 DÉPBÉGUTION d'un MATÉRIEL ROULANT
INVENTAIRE
D9$ fnoôhifuê à mafehandU$$ d$ la eompagnU il»...
N* 0,27.
Date de la mlie en lerTloe, 8 Juin iBsa.
Nombre de kilomètres pereourui Juiqu'aa i*' Jaof 1er ilSfti S9.9li«
Portée fur l'état des maoblnes sous le n* o,2T.
06s«re«Hofii.
Depuis le i*^ Janvier i8S3, on a remplaoé l'un des pistons en
fonte par un piston en fer et laissé sur les trois essieux une
épaisseur de <r,27 de bandage usé comme fan o«rele.
Foyer (i):
Dépréolatlon due à des causes étrangères à l'usure)
régulière par le travail. . . o . ooios X 29.081 = si',40 > 3t5',ttS
Dépréciation due i l'usure. . 0.00B4X39.08t=5244',38)
BMitfag«a(3)t
d'avant. .
du milieu,
d'arrière.
DlanèiN.
Bètrt.
1,42
1,42
ParMort
611 kllOB.
22.96A
32.966
23.966
DéprèolattOD des deax baadtf ••.
2 XO.O0S84X 33.968
3 XO.OOS84X 29.966
8X0.00584X32.966
fr.
368,26
368,2S
368,25
804,T5
Méeaiilime :
La machine est entrée aui ateliers le i4 mars i85S; elle avait
parcouru Jusqu'au SI décembre 1 852 29.081 kilomètres, et du
I "Janvier au i4 mars 18&S 7.24 1 kilomètres.
Cm a alésé les cylindres, ce qui a donné lieu i une dépense
de 85 francs, laquelle, répartie entre les parcours de 29.08t et
7.241 kilomètres, donne pour le premier une part afférente de
•oMNiri, roneo, esalenx :
Remplacement d'une botte i graisse en fonte par une botte en
fer. Nous n'avons pas à nous occuper de la boite en fer, puisque
If remplacement n'a eu lieu qu'après le i4 mars 1853. mais sim-
plement delà botte en fonte dont le remplacement aurait coûté
80 fr. à réparilr entre les parcours de 29.OB1 et 7.241 kilomètres
comme ci-dessus. La part de dépense afl'érente aux 39.081 ki*
loméires ressort à
Dépréciation de l'essieu coudé moteur
Gonvertiire en tôle tf e ta eliaatflère :
A déduire pour 0,97 dixièmes de ta durée totale d'une cou-
verture en tôle, 0,07 X 48
Boloeiie 1
Néant.
Peinture >
A déduire pour 3,90 dixièmes d'une peinture, 2,90X18. . . .
Toul
Paris, le iv avril 1886.
Viwginiêur tu thêfekmrgi ds fêxp^rliit.
elattoB
éTsiaée
fr. e.
3T8,g8
804,TS
2S,e2
00,85
671,90
43,05
87,70
1.080,85
(O La dépiéolatlon étant calfaléa d*aprèa le travail da raotambla dtt fovw. Il o'a
pan élé poatible d'todlquer ealla da chaoïiie daa parott.
C») La dépréolatlon étant oakniéa d'anrè» la travail da Tf
dlbla da falra connaîtra Tninra dn bandata de fbafvne daa
faire il l'on btiU procédé par rerfura directe
caalan . Il n'a paa été poa-
ronet , ce qe'il eût Uili
I
DE CHEMIN DE FER. 52 1
CHAPITRE II.
TEHDSR8.
1* 9eMrtpCl«B.
Ainsi que pour les machines» nous avons adopté la
forme synoptique.
JLe tsJ)leau n*" 5 contient la description des tenders
en activité de service au Si décembre 1 832 ; il indique :
1* Les dimensions essentielles des principaux or-
ganes, ainsi que les capacités pour rapprovisionnement
d'eau et de combustible ;
2* Le système des freins ;
S"" Le mode d'attelage;
A"" Le genre de raccordement avec les tuyaux condui-
sant Teau dans les machines.
Les dispositions des tenders est telle que Fun d'eux
peut être adapté à Tune quelconque des machines ; c'est
pourquoi ces véhicules ne portent pas de numéros cor-
respondant à ceux des locomotives.
Eu égard à la détérioration , les organes des tenders
ont été , comme ceux des locomotives , divisés en deux
^catégories; les uns se dégradent par le travail , les
autres plutôt par la durée.
La première catégorie comprend :
Les bandages des roues ;
Les freins ;
L'appareil d'attelage;
Les supports , roues , essieux , plaques de garde ;
Les châssis, les bottes à graisse.
Nous rangeons dans la seconde :
Les caisses à eau ;
La peinture.
5«J2 DÊPRÉGIATJON D^UN MATÉRlBt ROUrANT
% 1**. — •rs«me« 4«l •«uamt pmm !• tmTAll d« ienëler.
Nous ayons appliqué aux bandages des tenders les
mêmes principes qa'à ceux des loQOznotiipes; U ûât inu-
tile d'y revenir.
Ces voitures ont quatre rouea égales; pour les ten-
der^B"^ i à 190 le diamètre dos rouea est de i mètre;
il est de i"*,ao pour les autres, c'est-à-dire pour les ten-
ders contenant 6 mètres cubes d'eau et servant aux ma-
chines Grampton.
Nous avons établi séparément le coefficient de l'usure
kilométrique pour les deux espèces de bandages cor-
respondant aux diamètres de i mètre et de i*,20.
Le tableau n° 2 (lignes 6 et 8) nous avait donné la
valeur du remplacement de chacune des espèces.
Les parcours kilométriques relevés très-exactement
figuraient sur un tableau qu'il est inutile de reproduire
ici ; nous en avons déduit les parcours moyens.
Le tableau n"" 6, qui ràaulte de la combinaison du
prix du remplacement et du parcours moyen, donne les
coefficients de la détérioration kilométrique.
Ces coefficients appliqués à chacun des bandages ,
dont nous connaissions les parcours au 5i décembre
i852, en ont fait connaître la détérioration à, cette
époque.
L'épaisseur des bandages de tender, prise au milieu
de la surface de roulement, était de o^^^oS ; on rebutait
ces pièces, comme pour les machines « quand elles
étaient réduites à o°'^asi& sans avoir subî d'autres ava-
ries que celles dues au f rotteno^at coutTS les ra^ls.
Nous avons mesuré l'épaisseur d'uA c^^is^ noi^bre
de bandages de tenders rebutés ^ pour ceux qui avaient
D£ CHEMIN D( FER. SsS
servi sans fwx cercle, elle variait entre o'^^oSo et
o'^yoSS; un seul avait o'^ioSS, et pour les roues avec
taux cercles, T épaisseur des bandages rebutés était gé-
néralement de o'^yOaS.
L* usure des baâdagep est habituellement! toutes
choses égales d'ailleurs , plus fprte aux tenders qu'aux
machines, à cause du frottement de glissement sur les
rail^ quapd les freins sont serrés,
Ffiins.
Il en est des freins comme du mécanisme des locomo-
tives i on ne peut les apprécier que dans leur ensemble,
par rin^pection des pièces /par les renseignements à
prendre ayprës du mécanicien et du chef de dépôt.
Ce mode d'appréciation étant impossible quand il
faut se reporter à plusieurs années en arrière, qqus
avoqa dû procéder par des moyens indirects.
Deux méthode* «e F^sf^taient ;
i"" Considérer en bon état de service tant frein qui
n'aviût pas ét6 fetouché dans les Hteiiers du \'^ dé-
oembre iS^^a au il mars i S55, et pour ceux qui avaient
subi des réparatiooa, retrancher de la valeur du (rein
celle des pièces que, d'après les Uvrea d'ateUerSi on
avait remplacées pour oause d'usure;
$*" Ou bien, eonnaiisant le prix des freins et leur durée
moyenne, procéder par dixièmes , en défalquant autant
de dixièmes du prix qu'il s'était écoulé da dixièmea de
la dorée depuis le dernier changement d^ Vapparçil
jusqu'au i*' janvier i85Ji,
Ce dernier procédé , qui était le plus simple , n'a pu
être employé parce qu'on ne oonnaiasait pas encore la
durée moyenne d'un frein. Les réparations qu'ils exigent
sont si peu nombreuses qu'on n'avait pas même alors,
5^4 DÉPRÉGUTION o'UN MATÉRIEL ROULANT
aux ateliers, un approvisionnement complet de pièces
de rechange.
La vis de serrage et les petites glissières servant de
guides aux porte-sabots étaient les seules pièces qu'on
eût à remplacer de temps en temps.
Nous avons donc fait usage du premier des deux
moyens d'évaluation , admettant comme ayant été en
bon état de service tout frein qui n'avait pas subi de
réparation aux ateliers» du i*' décembre i852 au
3i mars i853.
Appareils Ccs appareils consistent dans la barre d'attelage qui
d'aiteiage. gg^ jjg^ ^ ]^ maehiue par le moyen d'un goujon en fer,
et dans le mécanisme du serrage agissant sur des tam-
pons amenés au contact de la locomotive par un méca-
nisme particulier.
Nous avons regardé comme ayant été en bon état de
service tous ceux de ces appareils qui ne figuraient pas
sur les livreç d'ateliers du i*' décembre i8bs au
3i mars i855.
isapports,rooei PouT los supports, Toues, essieux, plaques de garde»
**"d"garde?"*' nous avous adopté les principes énoncés quand nous
avons apprécié la détérioration de ces organes au cha-
pitre des locomotives ; nous nous y référons.
Châssis et botiet Nous u'avous pas OU à établir de dépréciation pour
k graisse. ^^ orgaues, dout on considérait la diu*ée comme à peu
près illimitée.
Tuyaux G'est également aux livres d'ateliers que nous avons
commulTicaiion ®^ Tocoiu-s pour cstimer la dépréciation des rotules et
du londer des tuyaux de communication, faisant usage, comme
la chaudière. pouT los orgaues déuommés ci-dessus , du tableau n* 7,
qui donne les prix du remplacement.
DE CHEMIN DE FBB.
5a5
Peinture.
(( JI.— mwtsmmtm «al me «6térl«rMii par îm ««rée plaidt
4«e pmr l'elTel da IrAvall.
Les cbifires de la dépréciation ont été obtenus sui- •
Yant les principes établis ci-dessus pour les organes de
la même catégorie des locomotives/ Nous nous y réfé-»
rons (page 5ii).
Le prix du remplacement d'une caisse à eau conte- cai«seiàeau.
nant o mètres cubes était fixé à 1.899 fr., pour celles
de 6 mètres cubes à 2.272 fr.
La durée moyenne était estimée à quinze ans.
Nous avons regardé comme neuve toute caisse à eau
qui, au i"janvier i855, n'avait eu que six mois de ser-
vice ; pour les autres , nous avons procédé par dixièmes,
à raison de 1 89^,20 pour la première grandeur, et de
227^,20 pour la seconde.
On donne aux tenders, pour les peindre complète-
ment, cinq couches au prix total de 120 fr.
La durée moyenne actuelle d'une peinture est d'en-
viron trente mois ; nous avons adopté trente-six mois ,
parce que dans l'origine les tenders étaient moins fati-
gués qu'ils l'ont été plus tard.* Cette durée doit varier
nécessairement, suivant la proportion entre les nombres
des tenders et des machines locomotives.
Les détails dans lesquels nous venons d'entrer prou-
vent que dans l'appréciation des tenders, nous avons
fait usage des principes appliqués aux organes similaires
des machines.
Le résultat de notre travail a été inséré dans 1 2 7 feuUles
d'inventaire semblables à celle que nous joignons à cette
publication.
En résumant ces feuilles, nous avons trouvé les
chiiïres consignés au tableau ci-après :
TOUE XIV, i85S. 36
596 DÉPBÉCUTION d'un MATÉRIBL KOULANT
ï
I « * «4
NttBérot
■érlM.
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117 Mnd.
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Uan.
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OrtffMttadoB .
Gall •« C« . . .
OranuMdoD .
MOUMtt . , . .
Cill 01 a« . . .
Lt CraDMl. . .
COttlD tic*. .
OrtOiiMiadoo.
fr.
11.008
11.711
I0.»08
8.fl«3
11.838
8.860
9.671
1I.4Q4
i {
W
fr.
378.313
170.718
109.688
30.048
898.8T3
910.818
198.849
79.837
1.867.398
I
'4
i
{
l'i
(•)
fr.
10.788,90
14.491,88
7.473»78
1.378,18
89.891,40
13.083,19
9.883,88
■864j60
81.874,08
8,91
8,90
6,81
4,W
18,81
8,78
l.<7
0,70
6,80
I
«I
i
1849 à IWt
iMi
tM à 1990
*!••&
IMf
1881 à
im
ia«
W
Ponr IrtlBs d« ? oyaitnrt «t d« BaralMBdlMi.
r«or irtlns da Toyaitart fraoda tIimm.
Aa 5i décembre i86» , les tendera offraient une dé-
prédation d'environ 6«5 p. loo aur la valeur d'achat.
oit CBBUIN DE IBH.
■iï Ut
*
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Isî!- -
5.7
if ils.
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^•nî '■li'A-inmlntii
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DE CHEMIN DE FEB.
529
Tableau m** 6. — Dépréciation des bandagei dû tenderg par kilo-
méirê parcouru^ en prenant pour bâte la moyenne des parcoure
des bandages des tenders depuis Vorigine du chemin ju§qu*au
V^ janvier 1865.
RATCRI
eldlanétradetroatf.
moyannaf
sor
laa oMlanx.
riRcooat
Doyoni
d*f bandifof
en
kttODèlrof.
•
DinaHB
pour le
remplaoaneni
d'an bandice
(V. Eut n* 1).
aArRÉOlATIOR
dn bandaia
par
kilométra
pareoara.
i*,oo avanl. . .
r',00 arrière. . .
ffio avant. . . .
i"',30 arriére. . .
kilor.
6.700
8.080
kilon.
50.454
47.883
fr.
160,12
208,50
fr.
0,00817
0,00481
Il n'a pas été possible d'établir' un coefficient dis-
tinct pour l'usure des bandages d'avant et des bandages
d'arrière, parce que dans les remplacements d'essieux
on les met indistinctement à l'avant ou à l'arrière du ten*
der. Les chiffres de la seconde colonne sont arrondis.
Tableac m° 7. — Prix de revient de divar ses pièces de tender.
atfaii
da laoder.
A einq tonnes. . .
A grande vitesae.
Ils
ni
tr.
28
64
s
fr.
50
Via Dl BIRRAGI.
Tanpon
d'afant. ''••"•
fr.
15
fr.
20
■OB
■K
2*3 m **
fr.
36
l'I
fr.
50
53o DÉPRÉCIATION d'uN MATÊIIIEL ROULANT
INVENTAIRE
D$$ tmderê à 6 mètreê ou6m de la compagnie tf«...
N*a.
Date de la mUe an larvlee, arril iM,
Kilométras pareourui Jusqu'au i*' Janvlar iiftS, 99.900.
Obiefvûtiont.
Lai vlaux bandages ont été laissés aux deni paires de roues
comme faus cercles.
Bantfaiee
d'avant. • . .
d'arrière. . .
Dlasètra.
nèlra
1
I
Farcoani
•a kllom.
l0.4ftT
9.473
Dépréciation dai tfaui tanaaiai.
3 X 10.457 XO.OOSIT
9X 9.4T8X 0.00917
rr.
60,31
00,04
I36,i3
Frf IM. — Bn bon état do servloo.
Toyanx tfe eommanleallon avec la maeblnc. f .
Suapenaion, piaqaea de gaHe. ( ^.J!^^
Eonee . eaaleux. ) '•'^*^••
Oatiiaea à eav. — ▲ déduire 9,44 dliiémos pour servioe effec-
tué 3,44X189,3
■ottee à ffPSliM.
Chèiili.
j En bon état de servioe.
Pctatore. — A déduire une peinture entière.
Toul
Parla, le lO février t9l7.
Lingéniêur a» eA#^ ehûrgé de têmperlitê
du inaUriêl roulant
Dépfè-
olatioB
értl«é«
OBart^Bi
ir. c.
190,9»
461,0»
190,00
T09.00
DE CHKMIN DE FBB, 53 1
CHAPITRE IIL
▼OITOUKB a T0YA6I0II8.
1* 9Mierlpil«».
Un tableau synoptique (n* 8) contient la description
des voitures de voyageurs en activité de service au
Si décembre i852.
Divisé en 37 colonnes, il fait connaître :
La nature et le nombre des voitures ;
Le nombre des compartiments de chacun des véhi-
cules , ainsi que les dimensions intérieures , celles des
portes , des banquettes ;
Les nombres des places dans chacun des types de
voitures -,
Les dimensions extérieures des caisses et le poids des
véhicules \
Les dimensions des tampons, le nombre et la
nature des ressorts de suspension , de choc et de
traction ;
Les noms des fabricants , les prix des voitures et les
époques de livraison.
Nous n'ajouterons ici aucun autre détail descriptif.
«• ■•llMAilem.
Ainsi que pour le matériel de la traction , nous
avons divisé les organes du matériel de transport en
deux classes *, les uns se détériorent par le travail, les
autres sont plutôt affectés par la durée.
Dans la première catégorie, nous avons rois les
bandages, les roues, les essieux, les boites à graisse,
les coussinets, les plaques de garde, les ressorts de
532 DÉPRÉCIATION D*UiV MATÉRIEL ROULANT
suspension, ceux de choc et de traction , les freins, les
tenders.
La seconde renferme les caisses , les panneaux des
voitures, les cquvertures, les garnitures intérieures, les
coussins des banquettes , les tapis de pied, les peintures
extérieures et intérieures.
Pour la première, nous avons établi des coefficients
de détérioration ; pour les autres , nous avons cherché
la durée moyenne de la chose et la durée effective de
chacune de celles qu'il s'agissait d'apprécier, en se rap-
portant au 3i décembre i852.
Nos méthodes ont été les mêmes , seulement nous
avons eu moins de facilité :
Parce que dès le milieu de 1862, le service du maté-
riel avait cessé de tenir les registres du parcours des
voitures et des essieux , et parce que les ateliers de ré-
paration n'avaient pas de compte ouvert à chacun des
véhicules, mais seulement à chacune des catégories -de
voitures. Il en est résulté qu'il nous a fallu également
procéder par séries.
En ce qui concerne les parcours , le service du mou-
vement nous a fourni les chiffres des trajets kilométri-
ques effectués par les trains de voyageurs et de mar-
chandises depuis 18^9 jusvques et y compris 18Ô2, ainsi
que la composition des trains jusqu'en i853 inclu-
sivement.
Quant aux trains de ballastage , nous n'en avons eu
lés chiffres de parcours qu' approximativement, par les
entrepreneurs de la construction et par le service de la
voie qui, jusqu'au jour du traité conclu avec l'ingénieur
en chef de la traction , avaient été successivement char-
gés des transports du ballast.
On nous a donné le nombre des mètres cubes de
ballast transportés et les distances moyennes du trajet.
DE CHEMIN DE PEB, 5SS
La charge moyenne du wagon étant estimée 4 mètres
cubes , nous en avons conclu le nombre des voitures
employées à ce transport. Nous connaissions aussi la
composition moyenne des trains de ballastage.
Comme il est admis que les trains de sable revenant
à vide et étant astreints à beaucoup allonger leur par-
cours afin de prendre le mouvement dans le sens de la
voie, font moyennement un parcours quadruple du tn^
jet utile, nous avons pu déterminer approximativement
le parcours total des wagons employés au ballastage.
Bandages (i).
Parmi ces organes , les bandages seuls nous offrent
la possibilité d'établir une loi de détérioration.
Les essieux , roues et bandages étant les mêmes pour
tout le matériel du transport, on emploie indifférem-
ment une paire de roues montées quelconque pour telle
voiture à voyageurs que ce soit , ou pour un wagon
à marchandises de Tune quelconque des séries indi-
quées sur Tétat n* 1 1 , et même des voitures à ballast.
Il s'ensuit que tout ce que nous dirons pour les
bandages s'applique à l'ensemble du inatériel de trans-
port, et nous trouverons le chiffre correspondant à
la diminution de valeur de tous les bandages, si nous
connaissons :
i"" Le coefficient de la détérioradon kilométrique de
ces organes ;
•i* Le parcours kilométrique de toutes les roues
(i) Les essieux montés servant iDdifléremment pour les voi-
tures à voyageurs, poar les wagons à marchandJHcg et & bal-
lastage , cet article sera oonunun aux chap. III et IV,
DélerminaUon
do coefficient
delà
détérioration
de bandages.
534 DÉPRÉCIATION D*UN MATÉRIEL ROULANT
depuis Torigine de rezploitation jusqu'au i*' jan-
vier i852.
Ce mode de procéder suppose que les mêmes ban-
dages ont servi de 1 849 à 1 859 » que dans cet intervalle
il n'y a pas eu de remplacement; supposition très-
admissible, puisque les livres d'ateliers ne mentionnent
aucun remplacement jusqu'à la fin de i85a« Nous ne
trouvons que I^i bandages remplacés en i853, et 196
en 1 854 « quand les bandages avaient beaucoup servi
et quand le nombre des essieux montés était beaucoup
plus considérable qu'à la fin de 1 862 , époque à laquelle
on comptait 6.388 paires de roues montées.
Cherchons à connaître ces deux éléments :
Les roues des voitures de transport ont 1 mètre de
diamètre moyen; dans l'origine» les bandages qui
provenaient tous de Low-Moor avaient o"',o4o d'épais-
seur et o'^^ga de diamètre intérieur; ils pesaient
i4o kilogrammes.
Disons en passant que l'épaisseur des bandages a été
successivement portée à o'",o45» C'toôo et même
o^'toôo. Aujourd'hui on adopte o^^^oSb pour, cette
épaisseur.
Quel a été le parcours total de ces bandages?
Jusqu'au mois de juin i852, le service de la traction
tenait des registres du parcours de tous les essieux et de
tous les véhicules. Quand un essieu monté était mis en
service on en prenait le poids, on le pesait une seconde
fois quand il était mis sur le tour, et une troisième fois
quand il était enlevé du tour pour rentrer en service.
Ces différences de poids provenant uniquement du dé-
chet sur les deux bandages , on peut encore constater
aujourd'hui, d'après les registres, à quels parcours
correspondent les diminutions des bandages en poids
et par conséquent en épaisseur.
DE GRBMtIf DE PBR. 555
Aujourd'hui un bandage de o",o6 est mis cinq fois
sur le tour ; il est remplacé après un sixième parcours ^
nous avons lieu de croire que les bandages de Low-
Moor étaient tournés quatre fois, et rebutés après un
cinquième parcours, quand ils avaient environ o^^^oiS
d'épaisseur.
Les registres faisant connaître les réparations et par-
cours des bandages, contiennent le détail de 5o6 paires
de roues, soit 612 bandages sur lesquels nous avons
opéré ; le détail des chiffres a été consigné sur un état
n"* 9 ci-après , offrant le résumé du registre des change-
ments d'essieux des voitures. de 1849 à i852.
Les 3o6 paires de roues, pesant originairement
196.149 kilogrammes, avaient perdu, après un par-
cours de i4-44B*734 kilomètres, 2.5o8 kilogrammes,
quand elles ont été mises sur le tour ^ c'est par ban-
dage une perte totale de -^ = 4So98, et par kilo-
mètre parcouru une détérioration de -r',7T—'rr=
'^ i444K*734
o>i736, soit par bandage o>,o868.
Cette perte est le résultat d'une usure figurant sur
le bandage une dépression semblable à une gorge de
poulie qui commence à la base du boudin de la roue et
dont la largeur est d'environ 7 à 8 centimètres quand
le champignon du rail a 6 centimètres de largeur.
Ces mêmes roues, après avoir été tournées, ont
5 385
perdu 5.385 kilog., soit par bandage -^^ — = 8S799»
1 M r^ 5.385.000 .-
et par kilomètre parcouru . ,,^ , . = oS3727, soit
par bandage o>, 1 863.
D'après cela, les 3o6 paires de roues, quand elles
ont été remises en service après réparation, avaient
536 DÉPRÉGIÂTIOII d'un MATÉRIEL ROULANT
perdu, pour un parcours de 1 4.445- 734 kilomètres,
2.6o8^ + 5, 385^ = 7.893s soit par bandage ^* ^ =
12*^,897, et par kilomètre parcouru et par paire de
ï^oues . ^/, ^ - . =oS54fi3 , soit par bandage 0% 2 7 3 1 .
i4«44^«7^4
Le parcours moyen du bandage a été , * — =
47.208 kil.
Parmi ces 3o6 paires de roues, il en est 26 qui ont
été remises une seconde fois sur le tour.
Elles pesaient à l'origine du second service 16.036*^,
et après un parcours de i.344' ^^^ kilom., elles avaient
233
perdu 233 kilog., soit par bandage -r— =4^480.
02
La paire de roues avait perdu en moyenne par kilo-
mètre —=-A r = o«, 1 733, soit par bandage 06,0866.
1.344.125 ' / ' ^ ^ '
Après réparation sur le tour, ces a6 paires de roues
avaient perdu 544 kilog., soit par bandage -^ =
1 0*^,46 1.
Comparée au parcours, cette perte est, par kilomètre
et par paire de roues, — 577-î — =- = o«,4o47» soit par
bandage o<^,2023. .
Ainsi, quand elles ont été remises en service, les
26 paires de roues avaient perdu 253^ + 544^ = 777*^,
soit par bandage ^^ = 1 4^»942 ; la paire de roues avait
«)2
doncperduparkilomètreparcouru-22J^ — -=o«,578o,
et le bandage 0*^,2890.
Le parcours moyen avait été de ' '- = 5 1 . 697*^.
DE CHEMIN DE FER. 537
11 résulte de là :
«
1* Que dans un second service» les bandages de
roues n'avaient pas perdu sensiblement, par kilomètre
parcouru, plus qu'au premier service; le premier a
donné oSs73i ; le second o^.aSgo. Ce léger excédant de
01,01 59 peut être justifié d'ailleurs par un excédant du
parcours moyen de 51.697 ^^^ A7*9o8 kiloniëtres. On
conçoit en effet que, toutes choses égales d'ailleurs, les
déformations de la roue , quand elles sont un peu for-
tement accentuées, augmentent après un long parcours
plus que ne le donnerait la proportion kilométrique,
et qu'alors il faut enlever une plus grande épaisseur au
tour pour ramener la rotondité du bandage;
a* Qu'en diminuant d'épaisseur, les bandages des
voitures et wagons ne subissaient pas l'effet de l'écra-
sement comme ceux des machines et des tenders, mais
qu'ils étaient simplement affectés par le frottement
contre les rails.
Cette conclusion pourrait bien n'être plus exacte au-
jourd'hui que la charge sur les bandages a si fortement
augmenté.
Prenant la moyenne des deux coefficients de la dété-
rioration kilométrique ci-dessus -^ — ^^—^ — ^ =
0^9810, nous pourrons adopter ce chiffre pour le co-
efficient de la détérioration en poids d'un bandage par
kilomètre parcouru.
Reste à trouver les nombres de kilomètres parcourus
par toutes les roues des voitures de transport figurant
sur les états n°' 8 et 11.
L'état n"" 9 nous fait connaître le parcours des trains
de voyageurs, de marchandises et de ballastage.
Nous connaissons aussi la composition moyenne des
trains de marchandises et de voyageurs.
558 DÉPRÉCIATION d'uN MATÉRIEL ROULANT
Connaissant le parcours et la composition des trains,
nous en concluons les parcours des voitures à voya-
geurs et à marchandises.
C'est ainsi que nous avons obtenu les parcours de
toutes les voitures de transport depuis 1849 à i85s :
Pour les voitures à voyageurs à 33.532. 197 kilom.
Pour les wagons à marchandises à 36.0Û7.038
Pour les wagons à ballastage à 1.486.89a
Total du parcours de toutes les voitures. 70.000. 1 17
Et comme c'étaient des voitures à quatre roues, les
bandages avaient effectué de 1849 à 1 85s un parcours
quadruple, c'est-à-dire u8o. 264.468 kilomètres.
Tel était le chiflre à multiplier par le coefficient
0^,2810 pour connaître la dépréciation eq poids des
bandages du matériel de transport, pendant l'exploita-
tion du chemin de fer jusqu'au 3i décembre i85«.
280.264.468 xo«,28i = 78.754 kilog.
Il nous restait à déterminer la valeur argent de ce
produit, et pour cela nous devions connaître la valeur
du kilogramme de bandage à remplater.
Le poids des bandages neufs de Low-Moor de o'",o/i d'épaisseur
était i/io kilog.; ils coûtaient o',69 le kilog., soit pour rr.
un bandage • 96,60
Les façon et pose revenaient par bandage à. 17,86
Frais généraux, 26 p. 100 38,61
Prix total du bandage remplacé. , . . . ii!i3,o6
dont à déduire la valeur du vieux bandage (i) 20,38
Prix net du remplacement d'un bandage 133,78
(1) Le vieux bandage réduit à o",oi8 d'épaisseur à la surface
de roulement pèse environ 78 kilog. à o',36 le kilog.; il vaut
donc 3oS38. Le millimètre d'épaisseur pris sur toute la surface
extérieure, boudin compris, pèse 3 kilog.
DE CHEMIN DE FER. 55g
On peut dire que ce prix représente la valeur de
6 s kilog. de différence entre le bandage neuf et le ban-
dage usé; par conséquent, le kilogramme de bandage
à user vaut i',g8, et le millimètre d'épaisseur de ban-
dage 5xi',98 = 5',94.
Appliquant ce chiffre» nous trouvons que la dété-
rioration des bandages, depuis l'origine de l'exploita-
tion jusqu'à la fin de i85ft, est représentée par une
somme de i55.g53 fr.
Comme les 19.776 bandages neufs alors en service
avaient coûté 1 .954. 162 fr., c'était sur ce chapitre une
détérioration de 12,6 p. 100.
Freim.
Nous dirons des freins des voitures ce qui a été dit
de ceux des tenders (chap. II » page Sa 3). Les seules
parties qui s'usent et demandent à être remplacées sont
les glissières, les bielles et les tourillons de l'arbre
transversal.
Nous ne parlons pas des sabots, dont le remplace-
ment peut passer inaperçu dans un travail d'estimation
comme celui dont il s'agit.
Et nous avons regardé comme ayant été en bon état
de service tout frein qui n'avait pas donné lieu à répa-
ration du i*' déceoobre 1 85 9 au 3 1 décembre i855.
Rouês et emeux\
La détérioration des roues et essieux pour cause
d'usure est tellement faible dans l'état actuel de la fa-
brication du matériel des chemins de fer, que nous
avons pu regarder comme neufs tous les essieux montés
(non compris les baodages) qui se trouvaient en service
au 1** janvier i855.
J
54o DÉPRÉCIATION d'uN MATÉRIEL ROULANT
Boites à graisse II CD est de même des boîtes à graisse qui cassent
et coussineis. q^glqugfQig^ ^aig ne s'usent pas assez pour que la dé-
tériorat\pn puisse en être évaluée.
Mais il en est autrement des coussinets que Ton
change au far et à mesure que leur amincissement
l'exige.
Les coussinets des roues à petites fusées pèsent en moyenne
i%37 et coûtaient 6',3o la pièce; plus o',5o de main- fr.
d'œuvre(i); en tout 6»8o
A quoi il faut ajouter a5 p. loo pour frais généraux. . . i»?^
Total 8.5o
dont à déduire la valeur du vieux coussinet a, y
Reste net 5,6o
pour prix du remplacement d*un coussinet
<
On peut les admettre comme étant usés moyennement
à moitié du service qu'on en exige.
Plaques de i:arde. Nous avous regardé comme étant en bon état de ser-
vice toutes les plaques de garde des voitures à voya-
geurs» ainsi que nous l'avons fait pour les machines et
les tenders, et nous n'avons porté* en compte aucune
détérioration pour ces organes.
Ressorts Lcs rcssorts Se détériorent par le travail de deux ma-
*^*^ de*choc"*° nières, soit parce qu'une ou plusieurs lames viennent
et de iraciion. ^ g^ casscT, soit parco quc l'ensemblc se décintrant perd
de son élasticité.
Les lames cassées étant de suite remplacées , les
ressorts décintrés ou affaiblis étant aussitôt retirés du
service, nous n'avons pas eu à apprécier ce genre de
(i) Un homme peut changer les coussinets de deux voitures
par jour; si nous admettons le prix de la journée à fr., ce se-
II
rait par coussinet ^ » o',5o.
o
Le vieux coussinet pèse moyennement 1^07 à 2', 70 le kilog.,
soit aSgo la pièce.
OE CHEMIN DE PEB. 54 1
détérioration ; on peut admettre d'ailleurs , dans ces
conditions de service , qu'au jour de la liquidation du
traité , il se trouverait aux voitures tout autant de res-
sorts légèrement affaiblis qu'au i" janvier i853.
Les tendeurs ne s'usent guère, ils cassent et sont
remplacés aussitôt.
Nous avons regardé par conséquent comme neufs
tous les tendeurs en service le i*' janvier i853.
Nous n'avons pas eu de détérioration à porter sur
cette partie des voitures.
%■• par VeMmi *■ travail.
Procédant ici conmie pour le matériel de la traction »
nous avons recbercbé le prix du remplacement et la
durée moyenne des différentes choses comprises dans
cette catégorie.
Nous allons exposer par série de voitures quels ont
été les résultats de nos recherches.
SÉRIE A. ^ Foitur0ê de i^ éUuê0*
A l'intérieur :
Le renouvellement pour les trois compartlinents d^une garni-
ture complète en drap , avec coussins , rideaux , stores, cor-
dons de glace et leurs glands, cb&ssis de glaces, plaques
dM voire, poussettes, blutons à gorge, roulettes, ».
porte-ohapeaux , etc.» coûtait 5.686,/Ut
Plus, a5 p. 100 pour frais généraux 9git56
Total 6.6o6,8o
Dont à déduire :
Pour la valeur des vieux draps, coutils, ga- a.
Ions, etc. t9o,oo
Pour i5o kilog. de vieux crins à a fr. . . . 3oo,oo
Total /t20,00 A20,00
Prix net du remplacement. A.i80,8o
PisoDs : U» 187 dont le dixième &i8%7o*
Tous XIV, 186S. 06
Tendearf.
ChiisÉs.
Uarnitaref.
549 DÉPRÉCIATION d'UN MATÉRIEL ROULANT
La durée est évaluée i quatre ans et demi.
Tapis de pied. Les tapis en moquette coûtaient 3o fr. pièce en nom* ».
bres ronds, soit par voiture 90,00
Ajoutant 35 p. 100 pour frais généraux. 32,5o
On arrivera à iia^ôo
Dont à déduire le vieux tapis qu^on vend moyennement
1 tr. pièce» soit» 3,00
Reste net • • • • 109950
pour remplacer les trois tapis d^ane voiture.
Ils durent environ deux ans.
A Textérieur :
Caiise. g^^ caisse de première classe , bois et ferrures d*assemblage ,
mais non compris les panneaux en tôle et la cou- fr.
vertnre en zinc, coûtait ••.••• 1. 100,00
Ajoutant 95 p. 100 pour frais généraux «7&,oo
TotaL • • • • 1.375,00
Dont à déduira pour vieux métaux. 18,00
Reste net i.357»oo
La durée en est évaluée à vingt ans.
Comme les voitures en service au i"^ janvier i853
n'avaient pas d'avarie sensible, nous avons opéré
comme si les caisses étaient neuves et n'avons fait au-
cune diminution pour cet article.
Panneaai Les Bli panneaux d*one voiture de première classe coûtaient :
en tôle. ,q féullles en tôle de 3",So sur o* 70 pesant 3 1 kilog. à tt.
$3 fr. les 100 kilog. r aB3,93
Main-d*œuvre, clous et accessoires (1). . • 35,oo
Frais généraux à 35 p. loo. • 79.75
Total 398,67
Quand ces panneaux sont bien entretenus , on peut
(i) Ce prix de 35 fr. a été donné dans les ateliers de la com-
pagnie, en moyenne, pour toutes les classes de voitures. Quand
ce travail est fait hors des ateliers, il coûte plus cher»
/
BB CHEMIN DE PEU. blfi
en regarder la durée comme indéfinie, et dès qu'il ar-
rive un accident à Fun d'entre eux on le remplace. Nous
n'avons pas eu à faire de diminution sur cet article.
Pour faire une couverture , on dépensait :
fr.
i3 feuilles de zinc de g kilog. à 0^,77 le kllog. .... 90,09
1 feuille de cuivre de 3 kilog. àaSgi 8,75
Main-d'œuvre. iSioo
Frais généraux , a5 p. 100 97,70
Total i38|5a
dont à déduire pour vieux métal :
% fr.
Zinc, 117 kilog, à o'»5o le kilog. 58,5o| .. ..
Cuivre, 3 kilog. à i\^5 le kilog. 5,85} ^'^
Prix du remplacement d'une couverture. 7^,17
Dont un dixième, 7',49.
On en estime la durée à 10 ans*
La peinture d'une voiture de 1'* classe coûte 5oo fr. ;
une demi-peinture soo fr., plus 25 p. 100 de frais gé-
néraux, soit en tout ijb fr. et sSo fr. Une peinture dure
environ deux ans, une demi-peinture, d'un an i quinse
mois.
SiaiE AB. — roitureê mixtes.
(Un eomptrUmeni de i** classe, deai eompHrUmenls dt 3* cUtsei)
Pour le compartiment de 1'* classe, nous avons opéré
comme pour les voitures de la série A ; pour ceux de
seconde, comme pour la série B ci-aprës.
»
SÉRIE B« — FoUwTU de a* elatte.
A r intérieur ;
La garniture complète de a* classe, coussins compris, tt.
coûte 988,37
Plus, a5p. 100 fhds généraux 67,09
TotaL 335,46
Coafertnres
en métal.
Peinture.
Garaitare.
Peinture.
Caisse.
Panneam
eo tA\e,
Peinture.
544 DÉPRÉCIATION D*ON MATÉRIEL ROULANT
fr.
Report 535,a6
Dont à déduire :
Vieilles matières. • • • • ^»^o)
Pour le cria réduit à environ 2 kilog. par com- > i7»&o
partiment, soit 6 kilog. à a fr. ia,oo j
Remplacement d^une garniture. 3i8,o6
Soit, en nombre rond, 3i8 fr.
Durée : 5 à 4 ans.
La peinture n'a pas été estimée séparément , on l'a
comprise dans le prix de la peinture extérieure.
A l'extérieur :
Une caisse de seconde classe, non compris les pan- rr
neaux et la couverture, coûtait (1) 900,00
a5 p. 100 pour frais généraux aa5,oo
Total . • . • i.ia5,oo
Dont à déduire pour vieilles matières. 18,00
Prix net du remplacement d'une caisse 1.107,00
Durée moyenne : vingt ans.
On estimait qu'au 1*' janvier i853 on pouvait con*
sidérer comme neuves les caisses en service à cette
époque.
Les 48 panneaux en tôle d'une voiture exigent :
fr.
16 feuilles pesant ai kilog. à 5a fr. les 100 kilog. . . . i7»7a
Main-d'œuvre 35,oo
Frais généraux, 36 p. 100. i 5a,A3
Total a6a,i5
Nous n'avons rien déduit pour cet article par les mo-
tifs donnés ci-dessus.
La peinture extérieure et intérieure d*une voiture tr.
avait coûté •.•.;.••• a58,oo
Frais généraux, a5 p. 100 6A,5o
TotaL 33a,5o
Durée : 9 ans.
(0 C^est aussi le prix d'une caisse de voiture mixte.
D£ CHEMIN DE FKB. 545
SiR» G. — Fùiiurei de 3* elane,
A rintérieur :
La peinture intérieure , qui est d'ailleurs peu coû-
teuse , a été comprise dans la peinture extérieure.
Les autres parties de Tintérieur, les bancs et les
cloisons pouvant toujours être considérés en bon état
de service, nous n'avons pas eu à les mentionner à raison
de leur détérioration.
A l'extérieur :
Une caisse de 3* classe, non compris les panneaux en tr.
tôle et la couverture, coûtait 960,00
95 p. 100 pour frais généraux 937,60
Total du prix d^établlssement 1. 187,60
A déduire les vieilles matières. 18,00
Prix net du remplacement 1.169,60
Durée moyenne : ao ans.
On estimait que les caisses en service au i** janvier
1 855 pouvaient être considérées comme neuves, et qu'il
n'y avait pas lieu à déduction sous ce rapport.
Les 76 panneaux en tôle d*une voiture de 3* classe r,,
coûtaient, en métal 196,66
Frais de maln-d*œuvre 35,oo
Frais généraux, a6p. 100 67,86
Total 289,40
Nous n'avons eu rien à déduire pour ce chapitre par
les raisons données ci-dessus.
Pour les couvertures en zinc des voitures de 8* classe,
on dépensait:
tt.
19 feuilles dezinc de 9 kllog. à 0^77 83,]6
1 feuille de cuivre de 3 kllog. à 9%9i 8,73
Maln-d*œuvre. iâ,oo
Frais généraux, 96 p. 100 96,^7
ToUl i5a,36
Dont à déduire pour vieux métal 69,86
Prix du remplacement d'une couverture 79,61
Dont le dixième : 7S96.
Durée moyenne : 1 0 ans,
Pointure.
Caifie.
PADIieftOX
•n idie.
Coaforiorei
ea métal.
546 DÉPRÉCIATION D*U!9 MATÉRIEL ROULANT
Peinture. La peinture en couleur jaune brunâtre coûtait s oo f r.
compris rintérieur , plus 25 p. loo pour frais généraux,
en tout fiSo fr.
Elle dure dix-huit à vingt mois. Nous avons adopté
vingt mois, parce que les premières ont été très -peu
fatiguées dans les premiers temps de leur durée.
FizalloB de« ehUrreu de la détérIoralloB de«i Tolldres.
Les éléments de la dépréciation des voitures se trou-
vant établis ainsi qu'on vient de le dire , il a été facile
d'en faire l'application aux différents véhicules, en se
servant du tableau n** i o donnant la durée des services
des voitures au 3i décembre iSSs.
Nous ne parlerons pas des bandages qui ont fait ci-
dessus l'objet d'un chapitre distinct.
SÉRIE A, — Voitures de r* clasu*
Nous trouverons d'après le tableau n* i o, pour 44 voi-
tures de 1'* classe, une durée moyenne de trente* sept
mois et demi ; pour les 4o autres un service moyen de
trois mois et demi.
Ditèrioration à t intérieur :
I* Garnitures. — Durée moyenne : 54 mois.
Le temps de service des 4o premières voitures cor-
respondant aux 7/1 ode la durée totale des garnitures;
on est conduit à déduire pour cet article une somme de
Ûi8,7oX 7X/iÛ= 106.959,60
La diminution à Opérer pour les ko 'autt*es voi-
tures se calculera de même de o,65 de dixième.
438,70 X 0,65 X Ûo== io.886,so
Total de la détérioration des garnitures 117.845,80
2* Tapis moquette. — Durée : 24 ïûois.
Les 44 premières voitures ayant» au 1*' décembre
DS CHEMIN DE FEE, 54;
1 85 S , uoe durée moyenne de 3 7 mois et demi, nous ayons
admis que les tapis y avaient été remplacés une fois, et
que les nouveaux tapis ayant duré 1 3 mois et demi , se
trouvaient à moitié d'usure au 3i décembre i8&9;il
y avait donc à retrancher sur cet article 5/io , soit :
rr.
10.95 X 5 X ÛA = 3.609,00
Pour les Ao autres qui avalent dorée 1 dixième 1/9
de la darée moyenne, la détérioration se calculait
ainsi:
10.96 X 1,5 X 4o = 667,00
Détérioration totale sur les tapis de pied 3.o66,oo
Ditirioration à T extérieur:
i"" CouvERTUEE EN ZINC. — Durée moyenne : laomois.
Pour les 44 premières voitures, les couvertures
avaient, au 3i décembre iSSs , accompli 3/io de leur
durée moyenne; la détérioration en était par consé-
quent :
7,6a X 3 X 44 = 979»44
Gomme pour les Uo autres, c'était seulement
3 dixièmes de dixième ; la détérioration sa calculait
ainsi c
7,Aa X 0,5 X 4o = 88>94
Total de la détérioration sur lescouverturesensino* i.o6S,38
a* Peinture. — Durée : a 4 mois.
Pour les 44 premières voitures, la durée moyenne de
37 mois donnait lieu de penser que toutes avaient été
repeintes, et que la seconde peinture avait perdu 5/ 10
de sa valeur. La détérioration sur cet article se calculait
donc ainsi :
Us
57,5X5X44» S.a5o,oo
La peinture des ào autres avait accompli seule-
ment 1,5 de la durée moyenne ; on avait sur cet ar-
ticle:
57,5X i,6X4o=s« • ».»6o,cx>
Total de la détérioration sur la peinture io.5oo,oo
j
548 DÉPRÉCIATION d'UH MATÊBIBL ROULAUT
D'après ce qui a été dit ci-dessus , il n'y avait rien
à déduire pour les châssis , les ressorts et les plaques
de garde.
3"* Coussinets.
Mais il n'en était pas de même pour les coussinets
qu'on peut admettre à un état de demi-usure.
Nous avons vu que le remplacement d'un coussinet
coûtait 5',6o.
Les 84 voitures de i'* classe avaient 3S6 roues et
autant de coussinets ; conune le prix total du remplace-
ment de ces pièces serait de 5.6o x 336 = i.88i',6o,
l'usure à moitié était représentée par la somme de
94o',8o.
Récapitulation pour leê voiturei de i~ clasie.
Il y avait donc à déduire :
1** Pour les garnitures intérieures, comprenant
coussins, rideaux , stores, cordons de glace et fr.
.autres accessoires ii7.845,8o
3" Pour les tapis en moquette. • . 3.o66,oo
3» Pour les couvertures en zinc • i.o6S,38
/i* Pour les peintures lo.Soo.ou
6* Pour les coussinets. 9^0,80
Total i33./li3o,98
Au prix moyen de 11.37g fr^cs, les 84 voitures
dont il s'agit avsdent» coûté g55. 656 francs; la diminu-
tion à porter en compte sur ce chapitre , non compris
celle des bandages, ressortait donc à 1 3,9 p. 100 de la
valeur d'achat.
SÉRIE AB. — Foitureê mixtes.
D'après l'état n"* 10, nous avons fait 3 groupes de ces
4o voitures :
L'un de i4 voitures livrées en 1 85 1, durée moyenne,
1 3 mois i/a;
DE CBBHIN DE FBB. 5^9
Un autre de s i voitures livrées de juillet à novem-
bre i852, durée moyenne: 3 mois 1/9 ;
Le troisième des 5 voitures livrées en décembre iSSa,
que nous avons regardées comme neuves.
Partant de cette base, et procédant comme nous ve-
nons de le faire pour les voitures de 1'* classe, et comme
nous le ferons pour celles de a' (série B) , nous avons
trouvé ce qui suit.
Ditériaraîion à V intérieur :
i"" Garnitures. — Durée moyenne 54 mois pour le
compartiment de 1'* classe, 4^ mois pour les compar-
timents de s*.
Pour i/i TOitares de i85i :
Un compartiment de première :
J 4i8,7 X â,6 X i4 = ù.8M',6o\ ,,
Deux compartiments de deuxième : 1 5«83Âi35
Î3i,8 X 3,a X i4 — 949'f7B/
Pour 91 voitures sur les 96 de 1869 :
I 4i8.7 X 0,65 X 91 se i.goiiSiS j
I 3i,8 X 0,83 X ai - 566',59 ( ^'^^^o
Total pour les garnitures. . ... . 8.ioA,o6
s"" Tapis de moquette. — Durée: 34 mois.
Nous avons déduit :
Pour les ïU voitures livrées en i85i :
-i2^X5,6 X lA = 91M0
Pour les 91 voitures livrées en 1869 :
— ^X0,l6X 91. = i9,5o
Total pour les tapis 996,90
DéUrioratUm à Fextérieur ;
i"" Couverture en zinc. ^- Durée : 1 so mois.
Nous avons déduit ;
550 DÉPRÉGUTION o'UN MATABIBI. ROULANT
Pour les 1& TOitores livrées en i85i : tr.
7,4a X i,i3 X i4. =« , . . . 35,o5
Pour les ai Toitures de iSSa :
7,4a X o,3o X ai «a» hS.j^
Total pour les couvertures 81,80
s» Peintube. —Durée: a 4 mois.
Nous avons eu à déduire à l'article peinture ^ pour les
voitures de i85i : 5,6 dixièmes; pour celles de i85a,
o,i5, soit respectivement :
fr.
(î 57»5 4-| 3a,a6)X 5,6 X i4 = «66.55
(î37,5 + |3a,a5) X o,i5 X ai = 107,10
Total pour les peintures. • • • « 373,65
3* Trains.
Aucune réduction n'a été calculée pour cet objet.
4<» Coussinets.
Faisant abstraction des 5 voitures livrées en décem-
bre 1 85a, nous avons compté dans cette série i4o cous-
sinets pour lesquels une réduction de moitié valeur
ressortait à 3ga francs.
Il y avait donc à déduire pour la série AB des voi-
tures mixtes :
fr.
1* Pour les garnitures 8.io/i,o5
a* Pour les tapis de pied aa6,90
6* Pour les couvertures en zinc 81,80
U* Pour les peintures 373,65
5* Pour les coussinets '. . 393,00
Total de la détérioration .... 9.i78,ilio
Les 4o voitures mixtes, au prix de 8. 570 francs (ta-
bleau 8), ayant coûté 334.8oo francs, c'était une dimi-
nution de valeur de ft',74 p* 100.
D£ GBEMIIf DE PlSR. 55 1
S^RiE B. — roitures de a* clone.
Les chiffres inscrits au tableau n"* j o nous permettent
de grouper les 1 74 voitures de cette série de la naaniëre
suivante :
78 voitures ayant une durée moyenne de àS moto.
95 toitures 56
63 voitures 36
lA voitures • i5
A voitures neuves; o
174
Détérioration à l'intérieur :
1* Garnitures. -^ Durée: 4s inois.
Nous avons admis que pour les 78 voitures ayant
duré 48 mois, et les a 5 voitures ayant duré 4a mois,
les garnitures étaient à remplacer entièrement^ c'était
donc à déduire :
3i,8o X lox io5 =s 59.754,00
Pour les autres voitures, nous avons eu à déduire
8,5 et 5 dixièmes, soit :
3i,8o X 8,5 X 53 = i4.325,oo
5i,8o X 3,0 X i4 s= • i.336,6o
Rien à déduire pour les 4 voitures livrées en i85a. ,___^,_^,^^^_^
Total de la détérioration sur les garnitures
des 174 voitures de 3* classe A8.4i5,6o
Détérioration à l'extérieur :
i"" Couverture bu zinc. — Durée : lao mois.
Pour les 78 voitures ayant eu 48 moto de durée ,
nous avons retranclié .4,0 dixièmes.
Pour les 'ib & 44 mois 3,5
Pour les 53 à 36 mois 3,o
Pour les i4 & i5 mois i,a5
fin sorte que nous avons déduit :
7,Ûa X 4,0 X 7B « îi.3i5,o4
7,4a X 3,5 X «5 = 649,25
7,4a X 3.0 X 53 = i.i79»73
7,4a X i,a5X i4 = i5o,65
Total à déduire pour les 174 cou-
vertures en zinc 4.374,63
I
552 DÉPaÉGUTION d'uN MATÉBIEL ROULA!IT
a" Peinture. — Durée : 24 taois.
Nous avons admis que la peinture avait été renouve-
lée une fois déjà aux voitures ayant duré 4^ mois , 4A
et 36 mois ; que la nouvelle peinture était à refaire en-
tièrement aux premières ; que pour les autres il fallait
respectivement déduire 8 et 5 dixièmes ; que pour les
1 5 mois de durée il convenait de déduire 6,26 dixièmes;
en sorte que la réduction sur la peinture a été calculée
de la manière suivante z
tr.
39,35 X 10 X 78 = aS^i 55,00
59,35 X 8 X 3Ô =: 6./i5o,oo
39,35 X 5 X 53 = 8.5/i6,95
39,95 X 6,35X l = 3.891 990
Rien pour les U voitures neuves.
Total de la détérioration sur la peinture. 43.973,15
5* Trains.
Point de réduction.
4* Coussinets.
Pour 170 voitures les 680 coussinets réduits à moitié
de leur valeur ont offert une dépréciation de i.goAfr-
D'après cela, nous avons eu à déduire sur les 174
voitures de a* classe :
tr.
1* Pour les garnitures intérieures. . . A8./ii5,5o
9* Pour les couvertures en zinc. . . . 5.97&,6o
5*" Pour les peintures ^19.975,15
II" Pour les coussinets 1.90/^,00
Total , . 97.567,95
Et comme au prix de 7.240 francs Tune, ces voitures
avaient coûté 1.259.760 francs, c'était une réduction
de 7,7 p. 100, non compris la dépréciation des
bandages.
DB GHElim DE FEB. 553
SÉRIE a — raitureê de 3* elane.
Nous trouvons sur l'état n"" lo que ^ voitures ont été
livrées en 1848. Gomme l'exploitation de la ligne n'a
commencé qu'en i849i °^^ avons compté pour moitié
les mois de durée de 1848; d'après cela, nous avons
groupé, quant & la durée , les s 52 voitures de 3* classe
de la manière suivante :
Pour A, une durée moyenne de 60 mois.
Pour 3o du a* semestre de iSUS. A6
Pour I17 da 18/19 A5
Pour 8 Id A3
Pour 5 Id 39
Pour 35 de i85o 39
Pour 3i de i85i 19
Pour ao Id i3
Pour aA de i85a 7,5
Pour a5 Id 3
Pour a3 livrées en novembre et
décembre i85a o Regardant ces
dernières comme neuves.
Ditirioraiion à V intérieur:
i"" Caisses.
Tout l'intérieur étant en bois peint, et les avaries se
réparant au fur et à mesure qu'elles se produisent ,
nous n'avons eu à estimer de détérioration que pour les
peintures. Elles ont été comptées avec les peintures
extérieures.
Ditirioraiion à Vextirieur :
i** GouvEETURE EN ZINC. — Durée : ISO mois.
Le dixième du prix de remplacement d'une couver-
ture étant fixé à 7',a5, nous avons calculé d'après cette
donnée et d'après les durées ci-dessus indiquées, la
réduction à opérer sur ce chapitre. Les résultats du
calcul ont été :
'554 DÉPRÉGIATIOIf d'un UATÉRlEL ROULANT
fr.
Pour les U premières voltares de i8/i8 . • 121,80
Pour les 3o autres de la môme acnée. . . 8a6,5o
Pour /17 de 18/19 1.277,80
Pour 8 de 18/19 2o3,oo
Pour 5 de 18Û9 117,80
Pour les 36 de i85o. 609,00
Pour 3i de i85i 359,60
Pour 30 de i85i 169,50
Pour 3/1 de 1662 loU^Uo
Pour a6 de 1863 /i5,3o
Total 3.83/^,70
2"" PEiirruius. — Durée : so moiB.
Nous avoDS admis qu'il a fallu repeindre après 90
mois de durée, et nous n'avons apprécié que la dernière
peinture à raison de a 5 francs pour le dixième.
En conséquence , nous avons déduit :
tt.
Pour les voitures de 18/18, U voitures. • 60,00
I4é 3o — 1*1 76,00
Pour les voitures de 18A99 ày — a.937,60
Id, 8 — 200,00
Id. 6 — 1.187,60
Pour celles de 1860 26 •— 3.937,60
Pour celles de 1861 3i — 7.562,60
Id» 30 *- 3.260,00
Pour celles de 1863 %U ^ 2.360,00
/(f. 36 * 967,60
Total à déduire pour les peintures. . . . 3/^.867,60
3* Trains.
Rien à déduire.
4"* Coussinets.
Considérant comme neuves les 28 voitures livi'ées en
octobre» novembre et décembre i85s, nous n'avons eu
à apprécier que les coussinets de 929 voitures, soit 916
coussinets , dont la réduction à moitié représentait une
détérioration de a 564'«8o.
DE GHBlilN DE FER. 555
En sorte que nous ayons eu à déduire pour les 252
voitures de 3' classe, en service au 3i décembre i852 :
1* Pour les couverture en zinc* • • • 3.S2&,7o
a* Pour les peintures. a/i.837,5o
3* Pour les coussinets 3.66/1,80
Total 3i.327,oo.
Au prix de 7.005 francs Tune, ces voitures avaient
coûté 1.765.318 francs; c'était donc une diminution de
valeur de 1 ,8 sur la valeur d'achat ^ non compris la ré-
duction sur les bandages.
VépréeiiUiim lur lu bandagei.
An Si décembre 1 85 a, la compagnie possédait :
Voitures à voyageurs. 55o
Wagons à marchandises. . . . a.SAA
En tout 3.19À
soit 6. 388 paires de roues montées en service.
Nous avons réparti la détérioration des bandages cal-
culée ci-dessus 1 55.933 francs entre les deux espèces
de voitures, proportionnellement aux nombres de
celles-ci 9 soit :
Pour les voitures à voyageurs . . a6.85i fr.
Pour les wagons à marchandises. lag.oSa
Somme égale 155.933
Récapitulation de$ réductions à opérer êur leê voiturei
à voyageurs.
En conséquence , la réduction à opérer sur la valeur
des voitures à voyageurs au 3 1 décembre 1 85 a se résu-
mait de la manière suivante :
fr.
Sur les bandages des trois classes. . a6.85 1 ,00
Voitures de 1" classe i33.43i»oo
Voitures mixtes. 9.17840
Voitures de 9* classe 97.667995
Voitures de 3* classe 3i.aa7,oo
Total. • a96.aâ&f66
55G DÉPRtOIATION d'un MATlniBL nOUUIlT, ETC.
Le prix d'achat de 55o voitures de voyageurs
avait été :
fr.
Pour Ion volturoi do t'* olasso. . • 9A5.0&6,oo
Pour loi volturei mixtes 5SA. 800,00
Pour les voitures de «* olaiie . . • t. 959.700,00
Pour Ion volturei do 5* olaue . . • t.7e6.4'^iH,oo
Total . A.3i5*6«^/ii«oo
C'était donc sur ce cliapitre une réduction do
6,9 p. lOO(l). •
(t) (liOi tableaux rolatifli aux voitures h voyageurs noroni
réunis, dans le chapitre iV, i ceux qui oonoement les wsgons
à marohandlies.)
EXPLOITATION DES MINES ET MÉTAUURGIE, ETC. 557
DE L'EXPLOITATION DES MINES
BT M LA MÉTALLURGIE EN TOSCANE PEUDANT L^AUTIQUITÉ
ET LE MOYEN AGE.
Paf m. Lé SIMONIN, iogéDieur civil dei mlnei.
UITRODUGIION.
La Toscane a de tout temps , par la nature particu- Eipioiuuon
liëre de son sol, attiré l'attention du mineur. enTMcaol
Déjà, à l'époque des Étrusques, plus de mille ans ^^ Étrofqiiai.
avant l'ère chrétienne , les mines de fer, de plomb et
de cuivre de cette partie de la péninsule étaient active-
ment exploitées.
Sous les Romains, le sol de l'Italie, d'après une loi Période romaioe.
très-ancienne du ëénat, dut être respecté, et Rome,
pour les métaux dont elle manquait , s'adressa aux pays
conquis , qui fournirent amplement aux besoins de la
république.
A la suite de l'invasion des Barbares, toute exploi-
tation régulière des mines dut cesser sur presque toute
l'étendue de l'empire, et le travail des métaux se borna
souvent , dans cette période malheureuse , à refondre
pour des usages grossiers une partie des objets d'arts
qu'avaient produits en si grande abondance l'antiquité
grecque et romaine.
Mais quand un peu de calme eut succédé au tumulte
de l'invasion , quand l'Italie fut pacifiée, et que de nou-
velles cités s'élevèrent sur les ruines qu'avait laissées
le passage des hordes barbares , l'exploitation des mines
Tome XIV, 1868. 87
Invasion
dof Borbarofl.
Rép«bli<|Ma
tfa
moytB Af 0.
558 EXPLOITATION DES MINES ET MÉTALLUBGIE EN TOSCANE
lut reprise en Toscane , et les républiques italiennes de
Lucqiies , Sienne, Volterra et Massa Marittima durent à
cette exploitation une partie de leur puissance politi-
que. Massa surtout s'éleva, par l'exploitation des mines
et la fusion des minerais , au plus haut point depro^-
rité, et, durant près de deux siècles, cette petite répu-
blique eut un code des mines régulier, et put rivaliser
avec le pays classique de l'Allemagne pour la produc-
tion des métaux.
Des événements politiques malheureux , et des cir-
constances économiques déplorables, que je citerai
plus tard, amenèrent, vers la fin du xiv* siècle, l'aban-
don successif de toutes les mines jusque-là exploitées.
Reprise Ou les a reprises depuis à diverses époques , notam-
expioiuuonr "ûent SOUS Cosme I« de Médicis et ses successeurs.
Récemment encore, en i83o, l'intelligente iûitiative
d'un Français, M. Porte, est venue rappeler aux Tos-
cans oublieux les souvenirs presque éteints du passé
glorieux de leur industrie minérale* Diverses compa-
gnies se sont aujourd'hui substituées à M. Porte ; d'au-
tres compagnies rivales se sont aussi formées pour
Texploitation des mines abandonnées ou de mines
nouvelles; mais malheureusement, à part quelques ex*
ceptions, les mines de Toscane n'ont plus jeté cet
éclat qui avait caractérisé leur exploitation à deux pé-
riodes différentes , la période étrusque et la période de
moyen âge*
Hui ei divisions G'est de ces deux périodes que je vais m'oçcuper
ici , essayant d'introduire dans la science une branche
nouvelle, et que l'on pourrait appeler l'archéologie mi-
nérale.
Je vais tenter de rétablir, avec ce qui nous reste des
travaux anciens, les méthodes d'exploitation suivies
jadis en Toscane » et , sur les scories et les débris de
do ce mémoire.
PENDANT l' ANTIQUITÉ £T LE MOYEN AGE. 559
fours encore existant en divers endroits , essayer de re-
constituer les méthodes de fusion autrefois employées.
En un mot, je vais étudier quel a été Tétat de l'exploi-
tation des mines et de la métallurgie en Toscane :
1» sous les Étrusques, a"" sous les républiques ita-
liennes ; de là deux divisions naturelles de ce mémoire
qui vont être successivement développées*
PREMIÈRE PARTIE.
M L'SIPLOITATIOII DU MINES ST DE LA HÉTAIXOUIK EM TOICAME
SOUS LES JÊTHU8QQU.
On sait que les Étrusques , descendants des Pélasges, Région occupco
florissaient en Italie dès la plus haute antiquité » bien le, Éirïiîiuai.
des siècles avant la fondation de Rome. Ils occupaient
surtout la partie de la péninsule italique comprise entre
r Apennin et la mer Tyrrhénienne d'une part, et d*autre
part entre le fleuve Magra au nord et le Tibre au sud.
Cette région occupe toute la Toscane actuelle et une
partie des États de TÉglise.
L'Étrurie parait avoir atteint son plus haut point de Epoque
grandeur et de prospérité politiques entre les xi' et vx* %uuquê7
siècles avant Jésus- Christ. Elle donna deux rois à Rome,
Tarquin l'Ancien et Tarquin le Superbe, et enfiut après
diverses luttes, semées de victoires et de défaites réci-
proques, elle fut entièrement soumise aux Romains dans
le iir siècle avant notre ère.
te ne saurais fixer à quelle date peuvent remonter ôtte ineerume
les divers travaux que je vais décrire ; mais ces tnr ^^ ^^''^^^'
vaux indiquent par leur étendue dans certaines régions,
notamment celle du Campigliais, une durée plusieurs
56o EXPLOITATION DES MINES ET MÉTALLURGIE EN TOSCANE
fois séculaire; et, comme leur description intéresse
avant tout le mineur, je laisserai à Tarchéologue le soin
de marquer ensuite leur véritable date historique.
Eclat Aux temps dont je parle , c'est-à-dire entre les xr et
de l'Elrarie. ., i % in » « . i n*«i^
VI* siècles avant le Christ , la partie de 1 Etrune qui
correspond au grand duché de Toscane actuel était
des ^us florissantes, et dans ces lieux existaient
alors une foule de cités puissantes dont on retrouve
encore aujourd'hui les raines , attestant leor grandeur
passée.
C'est, pour le cas seulement qui nous occupe , Po-
pulonia, que Strabon nous a décrite (i) et que Virgile
nomme dans FÉnéide. C'est Volterra, toujours à la
même place, et dont l'antique enceinte de murs cyclo-
péens fait honte au peu d'étendue de la ville actuelle.
C'est, vers le fleuve Magra, Luni , dont on ne voit plus
les ruines; mais qui, à l'époque étrusque, faisadt seule
avec Populonia tout le commerce maritime de ces con-
trées. Enfin c'est Vetulonia, dont on n'a plus rencontré
les traces , mais dont les antiquaires croient retrouver
l'ancien emplacement, soit dans la ville actuelle de
Massa Marittima, soit dans cette régjion des Maremmes
toscanes , vers les bords de la Cornia. (Voir, pour tous
les lieux cités dans ce,mémoire, la carte topograpbique
d'ensemble, et la carte de détails, PL IX, fig. 3).
Aucune histoire fjous u'avous aucuue histoiro originale de l'Étrurie ,
derinduslrie „,..,, ^i ■• , i
des Etrusques. Celle qu avait écnte 1 empereur Claude étant totalemeni
perdue. Les historiens modernes qui nous ont parlé des
Étrusques nous ont vanté surtout l'éclat et le luxe de
l'ancienne Étrurie, et ne se sont généralement occupés
que de ses institutions politiques et de l'étude de l'art.
Quelques-uns ont parlé de commerce; mais tous ont
— ■■■■■»—■■■■ É—1^— Il I ■ ■ »
(i) Strabon. Géographie^ llv. Y, chap. a.
PENDANT l'antiquité ET LE MOYEN AGE. 56 1
négligé de nous dire Tétat de Tindustrie à cette époque
florissante. C'est ce vide que je vais essayer de combler
pour ce qui regarde FexploitatioD des mines et la mé-
tallurgie.
A défaut d'histoire écrite, les faits vont nous éclairer. Reties
Dans le Gampigliais , vers la ville actuelle de Cam- u'" aux*
piglia, voisine de Populonia, des vides profonds ou-
verts dans le sol , des haldes immenses qui s'étendent
devant des excavations encore béantes , enfin des amas
accumulés de scories cuivreuses et plombifëres datent
de ces temps éloignés.
Sous Populonia, c'est une véritable montagne de
scories de fer, que l'on voit encore aujourd'hui vers le
rivage et le long du rivage lui-même , sur une longueur
de plus de 600 mètres et une hauteur moyenne de
2 mètres, un immense dépôt de ces scories, que vien-
nent battre les eaux de la mer«
Ces restes d'une industrie passée témoignent par
leur étendue de l'importance et de la durée d'anciens
travaux sidérurgiques.
On comprend que toutes ces ruines muettes nous
éclairent sur des exploitations éteintes mieux que l'his-
toire et la tradition , mieux que tant d'objets d'arts en
bronze ou autres métaux qui proviennent de cette épo-
que de luxe et de civilisation avancée.
Populonia, que Strabon et d'autres géographes depopaionia.remre
l'antiquité nous ont décrite ou citée, et qui est encore ^iSii^nc"*
debout aujourd'hui au même endroit et avec le même dacinpigiiai*
nom ; Populonia dont Virgile nous dit qu'elle fournit à
Énée six cents jeunes guerriers (1), ce qui, tout en fai-
(1) Sexceotos llll dederat Populonia mater
Ezpertoa belli jayeDes.....
{ Enéide, Ur.X.}
36fl EXPLOITATION DES IlINBS ET MÉTALLURGIE EN TOSCANE
sant la part des fictions poétiques, témoigne au moius
de sa splendeur passée , Populonia paraît avoir été le
centre de tous les travaux xninéralurgiques de ces con-
trées pendant la domination étrusque. Elle fut détruite
lors de la conquête romaine, d'autres disent sous la dic-
tature de Sylla; et ravagée depuis par les Barbares,
elle ne* s'est plus relevée.
Mais sous la domination étrusque, Populonia était
une ville très^peuplée, puissante par l'industrie et
le commerce. Le périmètre de ses murs pélasgi-
ques couvre une étendue considérable , et les restes
d'objets d'arts qu'on a trouvés sous ses ruines attestent
une civilisation très->développée. Populonia jouissait
avec Volterra du droit de battre monnaie pour toute la
confédération étrusque. Ses monnaies sont presque
toutes à l'effigie de Vulcain , qui personnifie le travail
des métaux dans le paganisme antique, et, pour mieux
expliquer encore ce que la tête du dieu forgeron signifie
dans ce cas , les monnaies de Populonia portent pour
armes le marteau, l'enclume et les tenailles. Enfin le
mot lui-même de Populonia , en étrusque Pupluna, a,
d'après les antiquaires, la même signification que le
mot mines en français : Pupluna était donc , sous les
Étrusques, la ville des mines et des métaux.
Avec les minerais de fer de l'Ue d'Elbe et du Campi-
gliais, elle traitait aussi les minerais de plomb argenti-
fère et les minerais de cuivre de ce district i ce qu'at-
testent suffisamment les tas amoucelés des diverses
scories que le Gampigliais offre en si grande abon-
dance.
Le mouvement des métaux a même dû être très-
grand à Populonia , car c'était , comme on l'a vu, avec
Luni au nord , le seul port de l'Étrurie.
Quant aux travaux des mines, les vides encore
PENDANT l'antiquité ET LE MOYEN AGE. 563
«
accessibles des anciennes excavations , et les haldes en-
core existantes annoncent , par leur étendue , des ex-
ploitations qui ont duré des siècles.
Ces exploitations ont porté , comme on Ta dit, sur des
gîtes de fer, de cuivre et de plomb argentifère. Elles
vont être successivement étudiées.
Les mines de fer de Tlle d'Elbe ont été activement ^ Expioiuuon
r • des mines de fer
exploitées par les Etrusques, et l'on retrouve encore de rue d'Eibe.
aujourd'hui dans File , sur l'immense dépôt ferrugineux
de Rio, des déblais considérables provenant de fouilles
que la tradition fait remonter jusqu'à la période
étrusque.
La méthode d'exploitation employée était alors celle
qu'on a toujours suivie à l'Ile d'Elbe jusqu'à ces der-
niers temps, une méthode à ciel ouvert et par grandes
tailles, suffisamment décrite par son titre même.
Il serait difficile de fixer au juste, parmi les divers ^""'^ employés.
outils retrouvés dans ces vides anciens, pics, marteaux,
leviers, masses , etc. , quels sont ceux qui remontent à
cette époque reculée. €es outi|s sont généralement trës-
altérés par leur séjour prolongé sous terre ; ils sont
même complètement oxydés , et leur forme primitive
est difficile à rétablir exactement* Mais ces outils sont
tous en fer, et je ne sache pas qu'on ait rencontré à File
d'Elbe, comme dans d'autres mines trës^anciennes, en
Espagne par exemple , aucun outil en bronze.
L'existence de ces outils dans les vides produits par singulière
l'excavation à l'Ile d'Elbe avait donné lieu chez les an- sur u formation
ciens à une singulière croyance , qui s'est même pro- **"drfcîr*
pagée jusqu'à nos jours. On pensait que le minerai de
fer de File se reproduisait naturellement à mesure
qu'on Vexcavait; cette erreur n'a pu naître que parce
qu'on aura retrouvé très-probablement d'anciens outils
sous du minerai éboulé , ou au milieu de stalactites fer-
564 EXPLOITATION DBS liXNES £T MÉTALLUBGIB EN TOSGàNE
rugineuses qui se seront formées dans les vides anciens
par reffet de l'infiltration lente des eaux saperfi-
cielies (i).
du^minerai ^^ Étrusques fondirent quelque temps tout le mine-
rai dans rile même; de là, selon Diodore de Sicile, le
nom d'Athalia que lui donneront les Grecs, c'est-à-dire
rile Brûlée, l'Ile des Feux. On retrouve d'aiUeurs en-
core aujourd'hui des scories ferrugineuses en divers
points de Tlle, notamment vers Porto Longone* Mais,
quand le bois vint à manquer, on transporta tout le
minerai à Populonia, cité la plus voisine de l'Ile sur le
continent , et dont la position maritime permettait la
facile exportation du métal produit. Le minerai était
fondu dans des fours que les Romains laissèrent allu-
més après là conquête de l'Étrurie. Ces fours mar-
chaient du temps de Strabon, c*est^à-dire sous les
règnes d'Auguste et de Tibère , et on les trouve même
mentionnés dans le récit d'un voyageur des derniers
temps de l'empire romain. C'est donc en tout une
durée de plus de quatorze siècles d'un travail non in-
terrompu.
Les fours en usage à Populonia devaient ressembler
à ceux que divers pays , et notamment la Catalogne et
la Corse, ont continué d'employer jusqu'à aujourd'hui.
En un mot , ils devraient être du modèle des fours que
nous appelons en France fours catalans. Ils étaient éta-
blis sur les hauteurs voisines du rivage et aussi sur les
(]) Cette erreur, de la formation lente et non interrompue
des espèces minérales, se rencontre chez tous les auteurs de
l 'antiquité, notamment Aristote, Dioscoride, Strabon, Pline, etc.
qui ont parlé non-seulement des mines de Ttle d'Elbe, mais
encore d'autres mines en vogue de leur temps. Ces auteurs
vont même jusqu'à appliquer le principe aux terrains stratifiés,
les marbres par exemple.
PENDANT l'antiquité ET LE MOYEN AGE. 565
bords de la mer. Le choix des lieux indiquerait l'idée
de se servir, en partie* pour souffler les fours , des cou-
rants d'air naturels qui devaient venir en aide aux
soufflets de Fépoque, nécessairement très-incomplets.
Je n'ai pu rencontrer les ruines d'aucun de ces fours;
mais j'ai çà et là retrouvé les pierres dont ils étaient
bâtis. C'est un grès siliceux calciné par la flamme et
scorifié en plus d'un point.
Le minerai était probablement grillé, et ce grillage
s'effectuait en tas. J*ai retrouvé un de ces tas encore
intact et rencontré aussi, au voisinage 8es scories, le
minerai cru qu'on traitait* C'était la première qualité
de l'Ile d'Elbe, c'est-à-dire du fer oUgiste, à 60 et 65
p. 1 00. On le fondait dans le foyer avec du bois ou du
charbon de bois. On obtenait ainsi une loupe de fer
spongieux , dont on devait extraire par compression la
scorie adhérente; l'on réchauffait ensuite cette loupe
dans un deuxième foyer pour l'étirer en barres sous le
marteau. On produisait de la sorte un fer doux ou acié-
reux suivant les cas. Quant à la fonte , il ne saurait en
être question chez les anciens. Quand l'opération était
mal conduite, il se formait des loupes ferrugineuses
dont on retrouve quelques-unes sur place.
Les scories indiquent généralement une bonne allure \
elles sont bien fondues, boursouflées, de couleur noi-
râtre, et un peu luisantes à la surface. Leur texture est
sensiblement cristalline. Elles sont pesantes et leur
densité dépasse 3 ; elles agissent sur l'aiguille aimantée,
font gelée avec les acides forts , ne présentent dans
leurs cavités aucun globule de fer métallique. Elles
sont essentiellement composées de silice et de protoxyde
de fer et se rapprochent de la formule BS*.
Les matières terreuses sont la chaux , la magnésie et
l'alumine dans la proportion de 8 à 10 p. 100, et la
566 EXPLOITATION DES MINES ET IIÊTALLURGIB EN TOSCANE
composition moyenne des scories est à très-peu près la
suivante :
Silicet 5o p. loo
Protoxyde de fer Zio
Chaux, magnésie, alumine ...... 8 à to
Il est probable qu'on n'employait pas de fondants
dans la fusion ; mais on mêlait le minerai de l'ile d'Elbe
pour en corriger la gangue argileuse et calcaire , avec
celui de Monte-Valerio , voisin de Populonia en terre
ferme, et dont la gangue est essentiellement sili-
ceuse (i). Ce minerai, qui est comme celui de Ttle
d*Elbe un peroxyde anhydre, est très-riche et contient
sou vent jusqu'à 65 p. loo de fer. Il fait partie d'un im-
mense dyke dirigé nord-sud comme les dépôts de l'ile
d'Elbe et qui leur parait contemporain* .
Exploitation Lc dyko do Monte-Valerio a été exploité par les
îcs mines de fer Étrusqucs surtout aux affleurcments , et l'on retrouve
Monte- vaierio. guj- la direction du gîte des excavations anciennes peu
profondes communiquant entre elles par des cheminées
très-étroites. En d'autres points, la méthode d'exploi-
tation est différente. Aux Cento Gamerelle (les cent
chambres), c'est un ensemble de chambres intérieures
se reliant par des galeries horizontales basses et ser-
rées; au Campo aile Bûche (le champ des excavations),
ce sont des puits verticaux peu profonds et très-voi-
sins, avec quelques descenderies à larges ouvertures
et s' ouvrant dans le sol comme d'immenses cavernes.
Partout les déblais tirés de ces excavations , et encore
épars à la surface , attestent la présence du minerai de
(i) Aujourd'hui encore, aux hauts fourneaux de MarsiBllIe,
où Ton traite spécialement le minerai de Tlle d'Elbe, on trouve
un très 'grand avantage h le mêler au minerai de Monte-Va-
lerlo.
PENDANT l'antiquité ET LE MOYEN AGE. 56;
fer, et soDt là comme autant de témoins d'un des plus
anciens travaux de mines connu.
En même temps que les mines de fer de File d'Elbe, E/pioiution
les mines de cuivre de cette lie étaient aussi exploitées, „(„«• il^uure
et peut*ôtre même l'exploitation des mines de cuivre ^^ *'*'® ^'^'*^*
a-t-elle précédé à FUe d'Elbe, comme dans tant d'autres
pays de Fantiquité, celle des mines de fer (i). Un pas-
sage d*Aristote (cbap. gS du livre de Mirandis auditio-
nibus qui lui est attribué) annonce positivement le fait
pour rUe d'Elbe. Quoi qu'il en soit, le minerai de
cuivre était fondu dans FElbe même , et on retrouve
aujourd'bûi encore, entre Porto Ferrajo et Harciana,
des scories de cuivre éparses çà et là vers le rivage.
Elles datent de Fépoque des Étrusques.
Peut-être aussi une partie du minerai a-t-elle été fon-
due à Populonia conune le minerai de fer, car on ren-
contre quelques scories cuivreuses mêlées aux scories
de fer de Populonia. Quoi qu'il en soit, les mines de FUe
d'Elbe ont été retrouvées de nos jours & Santa Lucia,
vers Porto Ferrajo , et on veut les remettre en exploita-
tion. Il n'y existe pas de travaux anciens apparents, et
il est probable que le gîte aura été exploité à ciel ou-
vert, et que, comme il arrive souvent pour les gttes
cuivreux, il y aura eu aux affleurements des accumula-
tions très^ricbes de carbonates et oxydes de cuivre , et
même de cuivre natif, métal que Fon retrouve encore
aujourd'hui, avec les carbonates et les oxydes, à la
mine de Santa Lucia.
Mais Fexploitation du cuivre par les Étrusques parait Mtnet de coivro
surtout s'être concentrée dans le Campigliais. Là existe camiiiguait
(i) Et prlor œris erat quam ferrl cognltus usus,
Quo facflls magls est oatora.....
(Luerèce , De nal. nrum^ Ub. V.)
568 EXPLOITATION DES MINES ET MÉTALLURGIE EN TOSCANE
un immense dyke d'amphibole nadiée et d*iénite com*
pacte, toutes deux cuprifères, et que Ton peut dire pres-
que contemporaines ; car si l'amphibole traverse l'iénite
en quelques points , celle-ci coupe à son tour l'amphi-
bole, ce qui indique des éruptions successives très-rap-
prochées, et que l'on doit par suite rattacher à la
même époque géologique. Ce dyke amphibolique et
iénitique recoupe le terrain des marbres blancs du Gam-
pigliais, terrain qui répond à l'étage du lias. Le dyke
sillonne les flancs du Monte Calvi , dans une direction à
peu près nord-sud, et deux autres dykes parallèles
renfermant comme lui du minerai de cuivre *et souvent
de la blende, de l'oxyde de fer et de la galène en assez
grande abondance , ont été aussi exploités. La pyrite
de cuivre se trouve d'ordinaire en bandes sensiblement
parallèles dans l'iénite, et en zones concentriques dans
l'amphibole radiée. La galène et la blende sont très-
irrégulièrement disséminées et forment un tock-werck;
l'oxyde de fer est à l'état de dyke.
Les Étrusques ont fait sur les gîtes cuivreux du Cam-
pigliais des travaux con3idérables. A la Gran Gava (pour
toutes les localités particulières au Gampigliais , voir
la carte de détail , PI. IX, fig. 3) , une immense ouver-
ture conduit dans Tintérieur des excavations. Les yeux
restent frappés de la grandeur des vides anciens. Le
dyke cuivreux, qui a aux affleurements de 20 à 25 mè-
tres de puissance , en acquiert jusqu'à 4o et 5o à la
profondeur de 5o à 60 mètres , où sont descendus les
Étrusques. Comme les roches qui composent le gîte mé-
tallifère et même celles qui lui servent de toit et de mur,
qui sont les marbres blancs saccharoïdes dont j'ai
parlé , comme toutes ces roches sont éminemment com-
pactes et très-résistantes, les vides des Étrusques ne
sont jusqu'à aujourd'hui maintenus sans aucun ébou-
PENDANT l'antiquité ET LE MOYEN AGE. 509
lement intérieur. Ces vides communiquent générale-
ment entré eux par des galeries très-étroites, quelque-
fois inclinées et même verticales à la façon de che-
minées.
Certains gradins qui existent encore dans les excava-
tions anciennes semblent faire croire que le système
d'exploitation soivi était une. sorte de méthode par gra-
dins droits , encore employé de nos jours pour des gîtes
puissants. Cest au moins celle qu'on suit toujours à
Campiglia.
Les ouvriers s'élevaient sur ces gradins et abattaient
la roche avec des pointeroUes à tète diamantée. On
peut suivre encore aujourd'hui sur les parois des an-
ciens vides la marque laissée par l'outil, et la trace
encore toute fraîche ferait croire que le travail ne date
que d'hier»
En aucun point, on ne rencontre des marques lais-
sées par le pic ; de sorte que la masse et un fleuret à
main , ou la pointerolle, paraissent être les seuls outils
qu'aient employés les Étrusques , et ces outils devaient
être en fer très-aciéreux , pour mordre sur des roches
aussi dures que l'amphibole et l'iénite compactes.
Le stérile, laissé dans les vides intérieurs, servait
de remblai , et quelques-uns de ces remblais anciens ,
véritables murs en pierres sèches, ont été traversés
pour les besoins de l'excavation moderne. Quelquefois
la terre et les sables produits par l'abatage et rejetés au
milieu du stérile , se sont si bien liés à lui , sans doute
par l'effet du tassement, qu'il a fallu faire jouer la
mine pour rompre l'adhérence de cette espèce de
mortier.
Souvent, au milieu des remblais, on trouve des bois
entièrement carbonisés, provenant d'étais qui soute*
naient le toit des excavations étrusques»
Syiténa
(l'cxpioilttlion.
Ootlli
employai.
RcmbUif.
BoiMgef.
570 EXPLOITATION DES MINES ET IIÉTALLUBGIE EN TOSCANE
Piliors.
Cheminées
d'aérage. .
D* autres fois aussi, au milieu des vides, des piliers
laissés intacts, et toujours dans les parties pauvres,
sont destinés à résister à la pression du terrain supé-
rieur. Ces piliers sont ménagés de distance en distance,
et les modernes , quand ils ont voulu les abattre , les
ont presque toujours trouvés très-peu riches de mine-
rai. La moyenne teneur du minerai de Gampiglia n'at-
teint pas du reste, aujourd'hui, plus de 4 ^ & P« loo,
et ne parait pas avoir dépassé ce chiffre chez les
Étrusques.
Pour l'aérage des travaux , les Étrusques pratiquaient
des cheminées verticales à la partie supérieure des
grands vides qu'ils faisaient dans l'exploitation. Quel-
ques-unes de ces cheminées , de forme ronde , étroite et
tortueuse, ont une longueur qui étonne, et on en ren-
contre une qui vient déboucher au jour sur les flancs
du Monte Galvi, et qui n'a pas moins de loo mètres de
développement : un homme peut à peine passer dans ce
boyau étroit et profond.
Quelquefois l'exploitation, au lieu de se présenter
avec cette irrégularité qu'on rencontre à la Gran Gava,
et que du reste la nature du gîte excuse suffisamment,
puisque c'est encore aujourd'hui avec cette allure que
marche le travail; quelquefois, dis-je, l'exploitation
prenait chez les Étrusques une régularité presque clas-
sique. Divers plans ou niveaux communiquaient entre
eux , et de l'un à l'autre des ouvertures verticales per-
mettaient de sortir le miâerai jusqu'au jour, par élé-
vations successives, sans que ce mode de transport
intérieur nécessitât ni trop de temps ni trop de dé-
penses.
Les Étrusques semblent n'avoir eu aucune idée de
do i^el!p1o1ution ^ contiuuation des gîtes minéraux en direction ou en
étrasque. profondeur. Quand ils ont perdu le gite à l'intérieurt
Etagea
réguliers.
Cêuclèt^
PENDANT l'antiquité £T LE MOYEN AGE. 671
ils l'ont rarement retrouvé* et à la surface ils n'ont
attaqué que les aflleurements. En tous les points où les
dykes métallifères du Gampigliais, véritables roches
éruptives, sont venus percer au jour, se trouve toujours
l'ouverture d'une vaste descenderie, ou d'un de ces
puits sinueux et étroits qui semblent caractériser le
mode d'exploitation de ces temps primitifs.
Les deux dykes ampbiboliques qui sillonnent le flanc
occidental du Calvi ont surtout été explorés de cette
façon* et Ton peut suivre encore aujourd'hui, sur deux'
traînées parallèles de déblais anciens, la direction do
ces deux dykes, sur près de 3 à 4 kilomètres d'éten*
due. Grandes attaques à ciel ouvert, puits verticaux
ou sinueux, descenderies à larges ouvertures, vérita-
bles cavernes toujours béantes, et jusqu'à des chemi-*
néesd'.aérage communiquant avec les travaux intérieurs,
et d'une profondeur qui va quelquefois à plus de loo
mètres, tout s'y retrouve comme aux premiers jours,
toute la montagne est criblée d'ouvertures , et le géolo-
gue ou le touriste qui parcourent ces contrées demeu-
rent frappés de stupéfaction s' ils se prennent à réfléchir
au peu de moyens mécaniques qui venaient en aide à la
force de l'homme en ces temps éloignés, et à l'esprit
de patience dont ces premiers explorateurs de la richesse
minérale de l'Italie ont dû faire preuve pour mener à
bout leurs vastes entreprises, qui ont dû compter une
durée de plusieurs siècles.
Les deux lignes de déblais dont il a été question sont Bucâ deicoiombo
à peine à sSo mètres de distance Fune de l'autre. Elles dei serpemc
partent de la Gran Gava, où l'exploitation étrusque a
été des plus actives, et aboutissent sur la ligne de faite
du Honte Calvi : Tune à la Buca del Colombo, puits
immense ouvert dans les marbres et de plus de loo
mètres de profondeur verticale ; rorifice est de forme
j
572 EXPLOITATION D£S M1N£S ET MÉTALLURGIE EN TOSCANE
elliptique, et a 12 mètres environ sur le grand axe et
5 mètres sur le petit L'autre traînée de déblais se ter-
mine à la Buca del Serpente , en aval de la précédente,
et le puits vertical ouvert en ce point se divise , après
une vingtsdne de mètres, en deux autres puits très-
étroits, qui paraissent se rejoindre ensuite,
^^poggio'*' Au système de travaux dont je viçns de parler se rat-
*" deu"!' oua** ^^^ transversalement une autre ligne de puits , gale-
ries, tailles à ciel ouvert, etc. , qui part du sommet de
TAcqua Viva parallèle au Honte Galvi. Cette ligne de
travaux suit un énorme dyke d'amphibole et d'oxyde
de fer. Elle se perd dans la vallée , puis reparaît sur un
contre-fort du Calvi, criblé de puits anciens et dé-
nommé le Poggio aile fessure (la montagne des fentes) .
Enfm elle vient se joindre à la ligne de travaux précé-
demment décrits par la Buca dell' Aquila. Là l'amphi-
bole et Tiénite disparaissent pour faire place à un dyke
quartzeux, où l'on rencontre, outre la pyrite de cuivre,
de la galène argentifère, du cuivre gris, du cuivre sul-
furé et des carbonates de cuivre. Partout les travaux
atteignent des proportions gigantesques et de très-
grandes profondeurs.
Là Gherardesca. A la Gberardesca, de l'autre côté du Honte Calvi , et
sur le contre-fort dit le Bûche al ferro, c'est-à-dire les
mines de fer, l'exploitation étrusque paraît avoir porté
sur un gîte de fer peroxyde, de cuivre carbonate et py-
riteux et peut-être de galène argentifère. On rencontre
encore dans les makis les ouvertures des grands vides
par lesquels on pénétrait dans l'intérieur. Ce sont des
puits irréguliers , sensiblement verticaux , à larges di-
mensions, et d'une profondeur de 5o à 80 mètres.
Déoompoftuont Après qûo les mines ont été abandonnées, et pendant
chimiqaes. ^^ Thomme faisait trêve à son travail , la nature con-
tinuait lentement le sien. A la Gran Gava » sur certaines
PENDANT l'antiquité ET LE MOYEN AGE. byi
des parois, le carbonate de chaux , dissous par les eauic
d'infiltration de la surface , ou les eaux des sources in-
térieures, s'est fixé en stalactites cristallines, dures
comme le marbre dont elles proviennent. En d'autres
points , la pyrite de cuivre , la blende, etc. , décompo-
sées par les agents atmosphériques , ont donné nais-
sance à des minéraux particuliers, épigéniques, tels
que des carbonates et silicates de cuivre ou de zinc, des
hydrocarbonates de zinc , de cuivre et de chaux (bu-
ratite) , deshydrosilicatesd'alumineet decuivre,etc. (i).
L'amphibole s'est aussi décomposée , et sur certains
points elle est devenue tendre et friable, comme aussi
riénite, dont le fer est souvent passé au maximum
d'oxydation.
A la surface^ et sur les haldes qui sont au devant des
anciennes descenderies , haldes dont quelques-unes
atteignent par leur étendue de gigantesques propor-
tions » comme peu de mines en offrent même de nos
jours, on a retrouvé, mêlé aux gangues laissées là par
les Étrusques, des particules métallifères, dont les
colorations bien connues trahissent la présence du
cuivre.
Ces déblais métallifères prouvent qu'un premier Préparation
triage et cassage à la main s'opérait sur le carreau de la
mine, et il est probable que ce triage était suivi d'un
nouveau cassage plus soigné , et peut-être aussi d'un
broyage et d'un lavage qu'on faisait subir aux minerais
avant de les porter dans les fours. Partout, en effet,
on retrouve les scories cuivreuses , traces de la fusion ,
le long des cours d'eau du pays , et ces cours d'eau
n'étaient pas assez abondants pour faire mouvoir une
(i) Voir, Annales des mines , A* série , t IX et X, les analys&j
de ces mlnéraax données par M. Delesse.
TOMS XIV, tSôS. 5S
méciniqae.
dtt miaerai.
574 EXPLOITATION DBS MINES ET MÉTALLDROII BN TOSCANE
soufflerie mécanique. L'époque dont je parle ne saonh
comporter» du reste, des appareils de cette sorte « et la
force mécanique n'était guère empruntée alors qu'aux
bras de l'homme.
Faiion En deux points 1 la fusion a été trèa-prolongéOt et sur
l'un de ces points, nommé encore aujourd'hui la Fuci-
naja (la forge), voisin de la Graa Gava, on retrouve une
série de douie à quinze monticules de scories cui-
vreuses, disséminés de part et d'autre du ruisseau
qui sillonne la vallée* Sur le second point , dit Valle
Lunga, à la Gherardesoa, on renoontre les amas de
scories étages de la même façon. La quantité existante
en place est d'environ So.ooo tonnes à la Fucioaja, et
de i5.ooo tonnes à la Gherardesoa. Mais il est bien per-
mis de supposer que la quantité primitive a été double
au moins, et qu'une grande partie des soories a été em-
portée par les eaux pluviales. En effet, les divers dépôts
gisent tous en talus de part et d'autre des versants des
vallées de la Fudnaja et de la Gherardesca, et dans les
pluies d'orage l'entraînement des eaux latérales descen-
dant dans le thalweg a dû porter à la longue, vers le
lit du ruisseau adjacent, une quantité énorme de sco-
ries. A Valle Lunga, comme à la Fucinaja , on retrouve
de ces scories disséminées sur le parcouni de Feau sur
plus de s kilomètres d'étendue.
Un rencontre encore çà et là au milieu des séories en
place, des débris des pierres réfractaires qui compo-
saient les fourneaux. Elles ont été extraites de roches
euritiques et ryacolitiques que Ton trouve dans le voi-
sinage. Ces pierres étaient taillées en petit appareil.
Elles sont parfois un peu vitrifiées sur les bords , mais
se sont bien conduites au feu. La surface est légère-
ment rougie , et dans l'eurite les larges cristaux de
feldspath orthose se détachent très-nettement sur la
PENDANT l'antiquité ET LE MOTEH AGE. 5^5
masse* Uncertaiii nombre de fours devaient fonctionner
à la fois sur le même mi8seau« et ftA retrouvé Fempla^
cernent de plus de vingt de ces fours à laFucinaja. Le
vent devait être fourni par des soufflets à main « les ma«
chines hydrauliques étant alors peu connues. Aucun
des cours d'eau de la contrée ne parait du reste, ainsi
que je l'ai dit plus haut > avoir été assois abondant pour
se prêter à l'installation d'une soufflerie mécanique i
qu'on ne pourrait non plus y établir aujourd'hui , vu
le peu de volume de ces eaux en toute saison. Ces
fours 9 dans tous les cas i & en juger par les rtiines qui
en restent, ont dû être très-bas» du genre des feux
catalans 9 ou des feux comtois employés pour ia fabri--
cation du fer, ou encore du modèle des fours écossais
en usage en Angleterre dans le traitement des minerais
de plomb riche.
Le même f^Ut d'amas de scories étages le long d'un
ruisseau « sur les deux rives, comme dans le Gampi-
gliais I se représente en Sardaigne t et la tradition en
* attribue l'origine à une colonie d'Étrusques. Seule-
ment, il ne s'agit plus cette fois de scories de plomb
argentifère. Ce travail pourrait peut '•être aussi pro-
venir des Phéniciens, qui, à une époque très-reculée,
ont possédé la Sardaigne , et qui étaient , comme on
le sait, très-avancés dans les arts métallurgiques. Les
Étrusques ont dû apprendre la fusion des métaux des
Phéniciens, qui l'enseignèrent aussi aux Carthaginois.
Les relations commerciales suivies répandaient ainsi ,
à défaut de livres , et entre les divers peuples de l'anti-
quité, la connaissanoe des arts indiiatriela*
Les sowies cuivreuses que l'on rencontre dans le scoriet.
Campigfiais sont bien fondues , de couleur tirant sur le
noir, huileuses, mais nullement vitreuses, si ce n'est
parfois sur les bords. Ellee ressenat^ni à des scories de
576 EXPLOITATION DES MINES ET MÉTALLURGIE EN TOSCANE
fer, etconune elles» elles attirent le barreau aimanté. Leur
densité moyenne est de 9,80. Quelques-unes trahissent
par des efilorescences verdàtres la présence du cuivre.
La quantité de ce métal utile qu'elles renferment va
jusqu'à 1 i/a à a p. 100 à la Fucinaja , mais ne dé-
passe pas 1 /a p. 100 à la Gberardesca. Elles contien-
nent beaucoup de fer, So & 5s p. 100 , et généralement
» 1/» à 5 p. 100 de plomb, riche à 1 ou 1 i/s millième
d'argent, soit s>,5o à 5 grammes d'argent aux 100 kil.
de scories. Ces scories ne sont bien attaquées que par
les acides concentrés et si on les porphyrise soigneuse-
ment. La quantité de silice qu'elles renferment est de
5o p. 100 environ. Aux métaux ci-dessus rapportés, il
faut joindre le zinc , qui se révèle souvent en grande
quantité par des efflorescences blanchâtres , mais doot
la proportion moyenne dans les scories ne dépasse
guère 5 p. 100; enfin le cobalt et le manganèse, mais
rarement « et à l'état de trace seulement. Le soufre
n'existe pas d'ordinaire dans les scories à moins qu'elles
ne contiennent en même temps quelques grains de
mattes. Les matières terreuses sont la magnésie, la
chaux et l'alumine, pour une proportion de 4 â 5 p. 100
environ. En somme, la composition moyenne des scories
de Fucinaja est sensiblement la suivante :
SiUoe ..••.. 60,000
Protozyde de ouivre 9,000
Protoxyde de fer. 35,ooo
Protoxyde de plomb Afooo
Protoxyde d*argent. o,oo5
Prototoxyde de lino 3,5oo
Protoxyde de cobalt et de maDganèse . • traces
Magnésie, chaux» alumine.. ...... 5,ooo
SouOre. traces
99,5o6
La composition de ces scories s'explique d'eUe-mème
PENDANT l'antiquité ET LE MOYEN A6B. 677
quand on sait qu'elle proyiennent d'un minersû dont la
gangue est l'amphibole et l'iénite» mêlées quelquefois de
quartz et d'oxyde de fer manganésifëre, et que le mine-
rai est la pyrite de cuivre unie à la blende , à la pyrite
de fer et peut-être à un peu de galène. Mais la présence
du plomb dans les scories parait due plutôt à ce qu'on
ajoutait à la fusion une certaine portion de ce métal,
ainsi qu'on le verra plus loin.
Les scories de laGherardesca ont à peu près la même
composition que celles de la Fucinaja. Elles sont seule-,
ment beaucoup plus pauvres en cuivre, et ne renferment '
qne des traces de zinc. La quantité de plomb contenue
est aussi un peu inférieure et ne dépasse guère a p. loo.
Proviennent -elles d'une fusion cuivreuse mieux con-
duite, ou sont-elles simplement le résultat d'une fusion
plombeuse, c'est ce que je ne saurais décider» n'ayant
pas retrouvé les affleurements certains du gîte que les
Étrusques ont exploité à la Gherardesca.
Je ne dirai rien de quelques tas isolés de scories cui-
vreuses que l'on rencontre dans les makis , au lieu dit
Bisemo , entre le Honte-Calvi et la mer. Ils sont peu
volumineux , et parsdssent seulement provenir d'essais
en grand faits sur place plutôt que de fusions régu-
lières.
Parmi les scories de Fucinaja et la Gberardesca , on ifauei.
découvre quelquefois des mattes , qui se reconnaissent
très^bien à leur structure argentine et unie, et à leur
plus grande densité. Quelques échantillons ont donné
jusqu'à 3o et 55 p. loo de plomb, et lo à i» p. loo de
cuivre. Mais les mattes se présentent en très -petite
quantité, surtout à cet état de richesse.
Les scories dénotent généralement une fusion très-
bien entendue, et il est très- rare de rencontrer des
loups ; mais quelquefois on retrouve dans les scories du
578 EXPLOITATION DES MINES ET MÉTAUUR6IB IN TOBCAHE
cuivre et du plomb métaUiqueS|en très-petites portions
il est vrai,
comboitibie. Le combustible employé était le bois ou le charbon
de bois provenant d'essences de cbéne et de châtaignier.
On employait le bois en petits rondinsi et l'on rencontre
souvent dans les scories l'empreinte de ces rondins eux-
mêmes I fossiles d'un ordre tout nouveau. Ces rondins
pouvaient avoir de S à 4 centimètres de diamètre,
objeu retrouvé! Ou a quelquefois retrouvé au milieu des scories des
' monnaies, des scarabées, et des débris d'amphore, par-
ticuliers aux Élrusques. On y rencontre aussi des mor-
ceaux de minerai de la grosseur du poing , tels qu'on
les passait dans les fours. C'est le même minerai qu'au-
jourd'hui I même gangue , et la teneur ne semble pas
plus élevée, a i/s à 5 p. 100 au plus,
uiiiifaiion Les scories anciennes du Campigilais ont été récem-
des scories. ^^^^ employées iii Campîglia comme fondants pour des
fours à cuivre. On s'en sert aussi avec beaucoup d'avan-
tage, et depuis très-longtemps d^à., pour remblayer
les routes du pays. Mais peut-être pourrait-on en tirer
encore meilleur parti, en les retraitait sur les lieux,
pour le plomb, l'argent et le cuivre qu'elles renferment.
De la fusion P'après co qu'ou peut lire daps les auteurs de Tanti-
^ deTiiîvr^* ^ît* 9^î ïïO"s ont transmis quelques détails sur la fu-
chei les anciens, gion dcs mét^x , notammeut Pline, dans son Uistoirf
naturelle f le traitement des minerais de cuivre chez les
Romains , et partant chez les Étrusques, dont les Ro-
mains devaient avoir pris les procédés , consistait prin-
cipalement en une fusion pour fonte crue au four &
manche. Pline ne fait mention ni du grillage ni du
raffinage.
(.es minerais de cuivre, qu'on ne soumettait qu'l^ une
préparation mécanique grossièrq, devaient sans doute
presque toujours renfermer, au moment de la fusion ,
PSNDiUfT l'antiquité RT U IfOYfilf AGE, bfg
de la pyrite de fer, de la galtae et de la blende. Le
cuivre produit restait allié à la plu9 grande partie du
plomb et du zipc et souvent de Tétain qui accompagnait
parfois le minerai. Enûn le cuivre devs^it renfermer une
certaine quantité de fer* Le résultat d'une première fu«
sion était donc , outre les scories qui entraînaient avec
elles la majeure partie du fer, et toutes les matières ter-
reuses, le bronze ou airain, ïxs des Latins • que l'anti-
quité avait su plier à tant d'emplois divers , et que
même elle adopta, avant de connaître le fer, pour tous
les usages auxquels celui-ci se substitua plus tard.
L'alliage ainsi obtenu dans une première fusion était
souvent cassant , propablement à cause du soufre qu'il
renfermait, et alors on procédait à une deuxième fonte ;
c'était une sorte d' affinage. Quelquefois , pour rendre
la coulée plus facile , on mêlait au minerai 8 p, loo de
son poids en plomb métallique. On opérait dans des
fours à mancbe , avec du bois et probablement aussi du
charbon de bois, et le vent était lancé par des soufflets.
L'airain de Chypre et de Corintbe était surtout re*
nommé cbe^ les anciens, mais l'airain des Étrusques, i
en juger par tous les objets d'art qu'ils nous ont laissés,
ne le cédait en rien aux précédents. Les anciens parais-
sent avoir peu connu le cuivre rouge ; mais ils ont connu
le laiton t qu'ils nommaient comme nous cuivre jaune.
Les Étrusques ne se sont pas bornés à exploiter les pioab
mines de cuivre dans le Campigliais , ils y ont aussi
exploité celles de plomb argentifère. Le minerai, fondu
dans le four à manche , a dû être ensuite coupelle pour
en extraire l'argent. Parmi les monnaies étrusques re-
trouvées h Populonia on rencontre en effet, avec des
monnaies en cuivre en très- grande abondance, une
certaine quantité de monnaies d'argent. Quant au
plomb lui-même, bien qu'il en reste peu de traces parmi
et arg«nl.
S80 EXPLOITATION DES MINES ET MÉTALLURGIE EN TOSCANE
Or.
GondiUoni
économiquei
de l'industrie
minérale
cbet
les Étruiques.
les objets étrusques retrouvés en Toscane i il est permis
cependant de penser que les Étrusques l'ont employé
à fondre des tuyaux, et pour la confection de ces glandes
de plomb » qu'on lançait avec la fronde , et dont on a
retrouvé une assez grande quantité dans le Gampigliais.
Enfin, le plomb a dû être employé comme fondant dans
le traitement du minerai de cuivre.
On a retrouvé à Populonia quelques monnûes d'or
et beaucoup de bijoux de ce dernier métal. Cet or
provenût sans doute du lavage de sables aurifères.
Peut-être aussi le tirait-on de contrées lointaines avec
lesquelles les Étrusques pouvaient être en relation
commerciale. Le fait est qu'on ne connaît aujourd'hui
en Toscane aucun gisement aurifère certain.
On a vu plus haut que la quantité de scories cui •
vreuses répandues dans tout le Gampigliais est environ'
de So.ooo tonnes, et qu'elle a dû être double au moins
chez les Étrusques, soit loo.ooo tonnes. Je suppose-
rai que cette quantité ne correspond qu*à une égale
proportion de minerai traité. Gela donnerait une durée
de deux siècles à l'exploitation étrusque en admettant
une extraction annuelle de 5oo tonnes de mineried pour
toutes les mines du Gampigliais réunies , et la produc-
tion utile n'a certûnement pas dépassé ce chiffre. On se
demandera peut-être comment » avec des roches si dures
et si pauvrement métallifères, l'exploitation des anciens,
qui n'avaient ni la poudre ni les moyens mécaniques
que nous possédons , et qui étaient en même temps si
peu avancés en connaissances techniques, comment
cette exploitation, dis-je, a pu se soutenir avec profit
On a argué du travail des esclaves ; mais les esclaves
coûtent d'achat et d'entretien ; il faut compter aussi
l'intérêt de l'argent employé à les acquérir, et dans
les mines , la surveillance étant très-difficile , l'esclave
FENDAffT l'antiquité ET LE MOYEN AGE. 58 1
et à plus forte raisoo le prisonnier de guerre , ou le
condamné aux mines, produisent très-peu d'effet utile»
et toujours moins que l'ouvrier libre. On a parlé aussi
de concentrations métallifères sur la tête des dykes du
Gampigliais ; mais les affleurements de ces 'dykes exis-
tent intacts en plus d'un point, et toujours ils se mon-
trent avec les apparences de la plus grande pauvreté.
A l'intérieur, quand on est entré dans les chantiers
étrusques pour la première fois , on a trouvé le minerai
tel qu'il est aujourd'hui , c'est-à-dire d'une très-faible
teneur, et les déblais anciens ne permettent non plus
aucun doute ; si bien que j'incline à croire que la seule
bonne raison qu'on puisse donner de l'exploitation avan-
tageuse des Étrusques sur un gîte si difficile à l'attaque,
et si pauvre de teneur, est l'emploi si étendu du bronze
chez les anciens , et par suite le haut prix auquel ce
métal devait être parvenu à une époque où le fer
était moins travaillé et très-cher, beaucoup plus que
le bronze, et où ce dernier métal, d'un travail en défini-
tive facile , était appliqué à tous les usages de la vie
civile et militaire : ustensiles domestiques , objets d'or-
nements « statues, monnaies, «lances, casques, cui-
rasses , etc. Il existait à Arezzo , dans l'Étrurie , une
importante manufacture de tous ces objets, qui continua
de fabriquer sous la domination romaine. J'ajouterai
que l'Étrurie était alors le grenier de l'Italie et que les
Maremmes ne présentaient pas l'état de désolation
qu'elles offrent aujourd'hui. L'ouvrier devait donc y
vivre à très-bon compte, et par suite le prix de la jour-
née de travail devait être trte-modéré.
Les mines de Gampigliais ne sont pas les seules que
les Étrusques aient excavées , et diverses autres mines
de la Toscane étaient aussi en exploitation r^ulière
dès cette époque reculée.
Aotret mioM
de la Tofeaoo
exploiiéet
le« EcrofqMff.
Monlieri
et Massa.
Rocca
Tederi|;hi.
Monte Calini.
Le Boltino et Val
di Castello.
589 £XPiOXTATION DES MINES ET MÊTàl^tU^IE EU TOSCANE
A MoQtieri, c'étaient des mines d'argent et de cuivre,
et les étymologistes voient m0me dans Montieri la cor-
ruption de deux mots latins , JHons série (la montagne
du cuivre). A Massa, c'étaient des mines de fer, de
cuivre et de plomb argentifère. U est probable que les
monnaies et les bijoux de cuivre, d'argent et d'or de
Vétulonia provenaient exclusivement des métaux reti-
rés de ces mines,
A Rocca Tederigbi , des mines de cuivre très-impor-
tantes ont été aussi exploitées par les Étrusques i et l'on
veut que des auges en tracbyte , que rpn rencontre en-
core éparses çà et }i non loin de ces mines , aient servi
au lavage des minerais. Dans tous les cas, des appa*
reils rudimentaires , comme ceux dont il est question ,
ont dû nécessairement précéder les divers mécanisnies
de lavage et de préparation mécanique aujourd'hui si
complets et si ingénieux.
A Monte Catini , près Volterra , les mines de cuivre ,
aujourd'hui si productives , ont été aussi exploitées par
les Étrusques, et par U s'explique Tabondance desmon-
naies de cuivre de Volterra»
Enfin , dans le nord de la Toscane , les mines de plomb
argentifère des Alpes Apuanes^ aux lieux qu'on ap-
pelle aujourd'hui le Bottino et Val di Castello, près
Seravezza, ont été excavéespar les Étrusques, et peut^
être la colonie qu'ils avaient établie à Lucques y avait-
elle été importée dans ce but ; peut-être aussi le port
de Luni , dont on retrouve les ruines non loin de Tem-
bouchure du fleuve Magra, doit-il sa fondation à l'ex-
ploitation des mines d'argent de cette région métallifère.
Le nom même de Luni ou Luna (la lune) trahit celui
de l'argent; car on sait que les anciens avaient dédié
leurs sept métaux c^ chacune des sept planètes, et que la
lune, qu'ils regardaient comme une planète, représen-
PENDANT l'antiquité ET LB MOYEN AGE, 585
tait l'argent, aussi dédié 4 Diane; le fer était Jupiter,
le cuivre Vénua I etc. La cité de Luna avait d'ailleurs
pour emblème un croissant, que l'on retrouve sur les
monnaies antiques de cette ville i et je ne sais plus quel
auteur latin, Stace, je crois, l'appelle quelqae pP'rt Lun^
la métallifère (Luna metallifera),
Partout, au voisinage des mines que nous venons de f^yénint
citer, on rencontre des scories provenant de la fusion; de u rusion.
mais en aucun lieu les travaux métallurgiques ne pa-
raissent avoir eu une durée aussi longue que dans le
Campigliais.
D'autre part, les travaux plus modernes t greffés sur Difficulté de r«irc
les travaux anciens, ont fait disparaître » partout ^U dei'inylui
leurs que dans le Campigliais, toute trace des ouvrages ,|,,e*uî"*^ç".®J.ni
étrusques, et il n'est plus permis aujourd'hui, en vue ic CâmpiRiîah.
surtout de l'étendue et de l'importance des travaux du
moyen âge , & Montieri et Massa-Marittima par exemple,
de faire* ailleurs qu'à Campiglia, la part des deux épo-
ques étrusques et du moyen &ge«
Et maintenant pour résumer ce que j'ai dit de la f^d"',"}^
civilisation industrielle des Étrusques , sur laquelle *-' •• Bimsquf s.
il me parait que les historiens ne se sont point assez
étendus t je dirai qu'il me semble avoir suffisamment
prouvé ce fait, ^ savoir que l'art des mines et de la mé-
tallurgie, qui a pris naissance avec les besoins des so-
ciétés anciennes , était , dès le x* siècle avant Jésus-
Christ, c'est-à-dire quatre siècles avant la fondation
de Rome 9 ardemment cultivé sur toute l'étendue de
l'Étrurie , et que dès cette époque reculée , une nation
intelligente et vouée aux arts avait exécuté dans plu-
sieurs mines de la Toscane des travaux étendus , dont
quelques-uns étonnent, par leur immensité , même les
générations actuelles qui possèdent cependant la pou-
dre, Tacier et des moyens mécaniques puissants.
584 EXPLOITATION DES MINES ET MÉTALLURGIE EN TOSCANE
J'ai montré aussi qu'à la même époque ce même
peuple savait fondre les minerais de fer, de plomb et
de cuivre , et que l'examen de scories provenant de la
fusion ne dévoile à la chimie moderne qu'un travail
parfaitement conduit. J'ajouterai enfin que les divers
objets étrusques répandus avec tant d'abondance dans
les diiférents musées de la péninsule , statues et vases
de bronze , bijoux en or et en argent , monnaies , etc. ,
tout indique que le peuple étrusque avait atteint, à
une époque très-reculée , un degré de civilisation re-
marquable, et que s'il avait appris des Phéniciens l'art
de traiter les minerais, il avait surpassé ce peuple dans
l'art de fondre et de travailler les métaux pour en fains
des objets de luxe et d'ornement.
Abandon A la même époque où Rome achevait la soumission
de*?SÎSrta d® rÉtrurie, elle conquérait l'Espagne, et elle avait
et causes fl^jà fait de l'île de Sardaigne, qu'elle arrachait aux
do cel abandon. ^ '* , . . . ,,.,,.
Carthagmois , une province de la république. L Espa-
gne et la Sardaigne étaient alors fameuses par le travail
des mines et par les richesses qui en provenaient. Ces
mines continuèrent d'être exploitées après la conquête,
tandis que les mines de l'Étrurie furent entièrement
délaissées. On ne s'expliquerait guère l'abandon de
mines qui étaient pour ainsi dire aux portes de Rome ,
si une loi très-ancienne du sénat , loi que Pline rappelle
souvent dans histoire naturelle, n'avait enjoint de res-
pecter le sol italien.
Le sénat eut sans doute en vue de favoriser ainsi ,
dans la péninsule , les développements de l'agriculture,
et de laisser intactes pour l'avenir les substances miné-
rales que l'Italie renfermait dans son sein. Peut-être
aussi voulait-il affaiblir, en les privant de cette source
de richesse, les peuples italiens, trop rapprochés de
Rome. Enfin, comme la politique extérieure delà repu-
PENDANT l'antiquité ET LE HOYEN AGE. 585
blique était essentiellement colonisatrice, défendre
Tesploitation des mines sur le sol italien et la permettre
sur le sol conquis à l'étranger, c'était appeler sur ce
dernier point les éléments d'une nombreuse colonie
venue de la métropole , et apportant dès lors , chez les
peuples soumis , les idées , les mœurs et la langue de
Rome. On a vu la même chose se passer en Espagne, où
l'exploitation des mines fut prohibée à l'époque de la
découverte du nouveau-monde. Quoi qu'il en soit du
sénatus-consulte cité par Pline, et dont on n'a point re-
trouvé le texte, ce qui fait qu'on ne peut sûrement con-
naître les raisons et les considérants qui ont guidé le
sénat de Rome ; ces raisons ne sont certes pas celles
que donne Agricola dans son traité De veteribus et noms
meiallU , liv. I, où il dit que la défense d'exploiter les
mines en Italie provenait de ce que le sénat de Rome
avait reconnu que les dégâts produits par l'exploitation
des mines sur le sol arable n'étaient pas compensés par
le profit qu'on retirait de la production de ces mines
elles-mêmes.
Pline déplore le fsût de l'abandon des mines d'Italie
et il revient par trob fois, dans le mémorable ouvrage
qu'ilnous a laissé, sur l'ensemble de toutes les connais-
sances scientifiques de l'antiquité* Dans le livre III ,
cbap. 34 de son Histoire naturelle ^ après avoir tracé le
tableau général de l'Italie , il ajoute : a Par Tabondance
» de toutes sortes de mines , elle ne le cède à aucude
» autre contrée, msds l'exploitation en a été interdite
» par un ancien sénatus-consulte qui commande que
» Ton épargne l'Italie (i). »
Plus lobd, livre XXIII, chap. si, où il commence à
(1) MetaUoram omnium fertllitate nullls cedlt terris ; sed
interdio^m in vetere consolto patrom, Italie paroi Jabentium.
586 EXPLOITATION DES MINES ET MÉTAU.UROIE EN TOSCANE
traiter des métaux, Pline répète t « J'ai dit qu'un ancien
» sénatus^consulte voulait qu'on épargnât l'Italie, sinon
» aucune terre ne serait plus riche de minerais (i). »
Et enfin , dans le dernier livre , au dernier chapitre ,
presqu'en concluant, il est dits «Pour l'exploitation
» des mines d'or, d'argent, de cuivre, de fer, tant qu'il
n fut permis de les excaver, l'Italie ne Ta cédé à aucun
» autre pays (s), n
J'ai cité in extenso ces divers passage du plus célèbre
naturaliste de l'antiquité) pour prouver que les Romains,
quoi qu'on ait pu dire sur la vue d'anciens travaux
qu'on oubliait de rapporter aux Étrusques, leurs seuls
auteurs , que les Romains « dis-je »n*ont jamais exploité
les mines de la Péninsule italique*
StraboUj d'ailleutis,diten propres termes, qu'en pas-
sant à Populonia, il j trouva des mines abandonnées ,
et Strabon visita Populonia vers l'an 27 du Christ,
c'est-à-dire aux plus beaux temps du luxe» de la puis-
sance et de la richesse romaines.
Rome Mais les pays conquis ont , par contre , amplement
'''Ves ""*r* P*y* ^ ^* république le tribut de leurs richesses miné-
non iuiîeni. raies, entre autres l'Espagne et la Sardaigne déjà fouil-
lées par les Phéniciens et les Carthaginois. La Grèce ,
la Macédoine , l'Ile de Chypre ^ qui a donné son nom
au cuivre f et plus tard l'^ie Mineure, toutes contrées
dont les mines remontent à l'antiquité la phis reculée ,
' fournirent aussi à Rome, pendant plusieurs »èclea^
tous les métaux dont elle avait besoin.
Cet état dura jusqu'aux derniers temps de l'empire ,
iMMaariMh^MiMAlftAMMMiMMMM^^
(1) ItalkB pard vetans inlerdfoto patnitB dteliaus, aUoqai
nuUa fecundior metallorum quoque erat tellus.
(a) Metallis auri , argenU , œrlSy ferrl , quamdiu licuit exer-
cere naUis cesslti
(PUm. MiH, Mti libb XXVII, ci^ 77>
PENDANT L'AffTIQUITÉ £T LB MOYEN AOE. 887
OÙ les mines des provinces furent même réglementées,
et des officiers ou intendants des mines, procuratores
melallorum , institués par ordonnance impériale.
Parmi les mines citées dans ce mémoire , celles Minet de for
de fer de Tlle d'Elbe furent les seules qui demeu- ^expiôiiéci "^
rèrent en exploitation en Italie , après la conquête de p" '" nomnin».
rÉtrurie. Les Romains, qui jusqu'alors n'avaient em*
ployé que le bronze , commencèrent à employer le fer,
et Ton peut lire dans Tite-Live, déc. III, liv. VIII , qu'à
l'époque de la deuxième guerre punique , Populonia
fournit à Scipion l'Africain tout le fer dont il avait be*
soin pour son expédition contre Garthage. Cinquante
ansfplus tardi Virgile, dans son Ênéidê^ citait l'Ile
d'Elbe comme riche d'inépuisables mines de fer (i).
Enfin, les mines de Ttle d'Elbe furent exploitées sous
l'empire romain jusqu'à la grande invasion des Bar-
bares; car un voyageur latin, Rutilns Numatianus, qui
passa à Populonia vers le v* siècle après le Christ , et
qui nous a laissé de son voyage une pittoresque descrip-
tion , nous parle du travail du fer à Populonia, et de
l'exploitation du minerd de l'Ile d'Elbe , et il cite cette
lie dans nn vers calqué sur celui de Virgile.
Cette discussion sur l'état de l'expMtation des mines
en Toscane pendant la période romaine , me servira de
trait d'union entre la période étrusque et la période du
moyen ftge. PMr les Barbares, ils eurent en Italie, aux
premiers temps sortont de la conquête, bien antre chose
à faire qu'à s'occuper d'exploitation des mines on de
métallorgie, etf ai déjà dit comment ils entendaient la
pratique de ce dernier art.
(1) losaU ioexhâostii chabybon geoerosa metaltlf.
au
588 EXPLOITATION DBS MINES ET HtTAIXUHGIE EN TOSCANE
DEUXIÈME PARTIE.
DE l'exploitation DBS «INB8 ET DK LÀ mAtALLURGII EN TOMANK
PENDANT LE HOTEN AGE.
Reprise Pendant le moyen âge i l'exploitation des mines se
^moy'ên^Âge. poursuivit en Toscane avec autant d'activité que sous
les Étrusques, et les restes de tous les travaux de cette
époque , comme ceux de la période étrusque , étonnent
par leur étendue.
MaiM-M^iiuma, Massa-Marittima fut, au moyen âge, le centre princi-
defTmux. P^ ^^ toutcs los exploitations, comme Populonial'avait
été sous les Étrusques.
Ce n'est pas que d'autres localités n'ûent aussi pré-
senté alors un certain degré d'activité minérale ; mais
Massa, en attaquant à la fois tous les innombrables
gîtes métallifères disséminés comme à l'envi dans les
profondeurs de son sol , oifrit un exemple qui n'avait
pas eu de pareil, et ne devait pas se renouveler. Nulle
part rbistoire ne fait mention d'un ensemble aussi im-
posant d'exploitations sumultanées. Les bouches en-
core ouvertes de toutes ces anciennes excavations, les
tas de déblais qui en proviennent, eties amas de scories
ça et là accumulés, excitent aujourd'hui encore Téton*
nement du géologue et du mineur.
Époque d'aoUfUé G'est entre l'an laoo et l'an i348 que je crois pou-
floriiiaDie. ^^j^ gj^j, ^^ période la plus florissante des travaux du
moyen ftge dans le Massetan , et bien que les mines de
ce district aient été aussi excavées par les Étrusques,
les derniers travaux, je veux dire ceux du moyen âge,
ont effacé par leur étendue toute trace des excavations
primitives.
Époque •! cauiei L'année i348 marque pour l'exploitation des mines
dM trmli? ^® 1^ Toscane une date fatale : ce fut à cette époque
qu'une peste effrayante, celle qu'a décrite Boccace,
PENDANT l'antiquité ET LE MOYEN AGE. 689
vint désoler toute la Toscane* A un événement déjà si
triste vinrent s'ajouter de malheureuses circonstances
politiques et économiques. Les mineurs ne purent ré-
sister à tantd' ennemis conjurés, et les travaux des mines
furent alors partout abandonnés. Ils n'ont jamais été
repris depuis d'une manière active et suivie.
Massa portait alors le nom de Massa aux mines ^ isporUDec
Messa metallorum , et elle n'est plus connue aujour- 'da'îuu!!*
d'bui que sous le nom de Massa Marittima ou Massa *^ ">^3ren âfe
desMaremmes. Elle comptait près de 20.000 habitants
dans ses murs, et résistait victorieusement aux attaques
des républiques voisines de Volterra et Sienne. £lle
fournissait des mineurs à divers souverains, et elle en
adressait jusqu'à cent à la fois au duc de Calabre, qui
en avait demandé ce nombre. Elle avait un hôtel des
monnaies, et puissante par l'industrie du cuivre et du
plomb, elle l'était aussi par son commerce, et envoyait
les produits de ses usines métallurgiques jusque sur
les marchés d'Allemagne.
Enfin Massa, réglementant son exploitation , aura la code des nioM.
gloire d'avoir été le premier état pourvu d'un code de
mines complet, et ce code, conservé manuscrit à la bi-
bliothèque des Uffizj, à Florence , est une œuvre des
plus remarquables, non-seulement pour le temps où il
a été écrit, mais encore pour l'époque actuelle.
Ce code remonte à l'an 1200, et ne contient pas
moins de 86 articles écrits dans le latin barbare de l'é-
poque ( 1 ) . Il suffirait à lui seul pour établir l'importance
qoe les travaux, des mines ont en à Massa pendant le
moyen âge, si d'autres preuves encore plus palpables ne
«
(1) Le commentaire de la loi de Massa, par ranteur de ce
mémoire, sera pabUé dans la première livraison de 1SÔ9 (P^i*-
tie administrative). C.
TombXTV, i85S. 39
bgo EXPLOITATION DES MINES ET MÉTALLUEGIB EN TOSCANE
venaient nous donner la mesure de l'immense activité
industrielle que la république de Massa dut présenter à
cette époque, et ces preuves sont celles qui ressortant
d'une visite générale du terrain.
BesiM Aux abords de Massa , à 5 ou 6 kilomètres aa plus
'traTaurT' de distance, tout aux alentours du mont sur lequel li
ville est bâtie , on retrouve les traces des ancieDDes
excavations. C'est par centaines qu'il faut compter les
puits d'exploitation dans un même district, et sur des
étendues de lo à i5 hectares seulement. Ils sont si
rapprochés que leurs haldes vont jusqu'à se confondre.
La plupart des ouvertures, encore béantes, accusent
des profondeurs qui varient entre 5o et loo mètres, et
quelquefois bien davantage.
Parfois on retrouve aussi les sables stériles prove*
nant d'anciens lavages, et très-souvent des tas nombreux
de scories, traces du traitement métallurgique.
Nomisigniflciiifi La plupart des localités excavées au moyen âge ont
îooaiiié!!!*' reçu, dans les temps modernes, des noms qui rappel*
lent les travaux dont elles furent témoins. C'est Serra
buttini , la montagne des puits ; t( loppajo et lo $ckhh
majo ou le tas des scories ; campo afle cave ou le champ
des mines ; Val pozzoja ou la vallée des puits, etc...««
Batdeoaiia Cos différentes localités ne seront pas décrites îd
ma par a. ^^^^ ^^^^ détails : un tel sujet entraînerait trop loin.
Mais on dira d'une manière générale quels furent au
moyen âge , dans le district de Massa , les moyeu
d'exploitation employés, quels les procédés de fusion.
Cette histoire du passé sera rétablie noa-seolement p§r
l'étude des lieux, mais encore par divers extraits de la
loi sur les mines dont j'ai déjà parlé , et qui donne sur la
partie technique de très-précîeu« détails, bien qu'elle
soit plus intéressante encore au point de vue adôiinie*
tratif.
l^KNDANT l'antiquité ET LB MOYEN AGE. S9I
Arant de commencer ce qui a trait à l'étude d«s coup d'œii
mines anciennes de Massa, je vais jeter un coup d'osil sorieiformittoni
géologique rapide sur les différentes formations métal- aTliMieun.
lifères du Massetan.
Les formations métallifères du Massetan sont pres-
que toutes encaissées dans le terrain que les géologues
toscans ont successi?ement dénommé sous les noms de
terrain éirurien et terrain A^Àlberese, Us rattachent ai|-
jourd'hul ces dépôts aux terrains nummulitique et cré-
tacé supérieur des géologues français. Quoi qu'il en
soit, cette formation est essentiellement composée de
trois étages, qui sont en allant de haut en bas :
1* Un étage de grès compactes et siliceux, dit ma^
dgno;
2* Un étage de calcaires cristallins, dit calcaires de
Falberese ou simplement alberese^
5* Enfin un étage de schistes friables, mêlés de
bancs calcaires peu épais, dit étage des galestri*
C'est surtout daos l'étage inférieur, celui des gar-
lestri, qui se trouvent renfermées la plupart des for-
mations métallifères du Massetan. Quelques-unes tri^
versent Talberese; mais le macignoest généralement
stérile.
Ces formations sont les suivantes :
1* Une série de filons-couches quart8eux4 dont un
véritable dyke, a jusqu'à 12 mètres de puissance.
A ceux ci viennent se rattacher un ensemble de filons
peu inclines, à gangue généralement quartzeuse,
mais dont quelques-uns sont aussi à gangue amphl-
boliqué et d'oxyde de fer. La pyrite de cuivre est le
minerai dominant ; mais on y retrouve aussi la pyrite
de fer, quelquefois en très grande abondance, le cuivre
gris, les cuivres oxydés, oxydulés et carbonates, et
souvent aussi le sulfure de cuivre. Les filons quartxeux
59 )i EXPLOITATION DES MINES EX MÉTALLUfiGIE EN TOSCANE
ont très-fortement modifié le terrain dans lequel ils
sont encaissés. Nulle part Tactiou métamorphique^ due
à des actions hydropyrogënes , n'est plus sensible. Les
schistes nummulitiques sont passés l'état d'alunites
ou de stéaschistes, le fer au maximum d'oxydation , le
calcaire à l'état de dolomies, etc. ;
2* Un système de filons réguliers ou filons-fentes, à
gangue siliceuse et calcaire , et taillant l'étage de Fal-
berese et des galestri dans une direction £. O. L'incli*
naison de ces filons varie de 70 à 78* sur l'horizon,
et leur puissance de o^^^So à 1 mètre. Ils renferment
surtout de la galène argentifère. Hais ils contiennent
aussi de la blende, de la pyrite de fer et de cuivre, et
quelquefois du minerai d'auliiuoine*
Cette formation et la précédente ont été principale-
ment excavées par les anciens. La première à Pietra,
TAccesa, Gapanne Vecchie, Serra Bottini, le Rocche et
Cugnano , etc. La seconde à la Gastellaccia , Poggio
Hontone, Prata, etc. (1).
3* Un immense dyke de fer peroxyde anhydre, sur-
tout développée à Val d'Aspra et la Niccioletta, et qui
semble se rattacher k ceux de Honte Valerio et de l'Ile
d'Elbe. Les anciens l'ont exploité, mais seulement aux
afileurements.
4* Enfin un système de filons métallifères N. -O. -
S.-E., contenus dans des grès désagrégés, des calcaires
maraeux et des dolomies caverneuses. Ces filons ren-
ferment de la pyrite de cuivre et de la galène, et ont été«
comme le gtte précédent, principalement exploités par
les anciens à Val d'Aspra et la Niccioletta, au Nord-Est
de Hassa, où ils se montrent surtout développés. C'est
(0 Voir, pour la situation de toutes ces localités, la carte de
détail , PI. IX , fig. 3.
MlBortli
explolMi.
MéthodM
d'exploitttion.
PENOAirr l'antiquité et le moyen âge. 595
là que devraient exister, à ce qu'on croit, les mines
des Roccbette et de la Regina fameuses au moyen âge.
Les minerais de cuivre et de plomb argentifère
étaient, on le voit, ceux surtout exploités à Massa pen-
dant le moyen âge , aussi l'expression ars rameriœ et
argenleriœ revient-elle pour ainsi dire à chaque article
dans la loi sur les mines de Massa ( 1 ) .
Les méthodes d'exploitation employées étaient diffé-
rentes suivant les gîtes attaqués.
Dans les filons-couches quartzeux , on se bornait à
creuser des puits verticaux très-rapprocbés, et, à dif-
férents étages, on rentrait dans les couches métallifè-
res, que l'on exploitait par grandes tailles avec rem-
blais, ou par piliers et galeries.
Le minerai était monté par les puits par le moyen sortie m jour,
d'un tour sur lequel s'enroulait un câble en chanvre
(canapé).
C*était par le moyen de ce tour que s' effectuât aussi
la remonte et la descente des ouvriers. A cet effet, sur
chaque puits, ou au moins sur chaque jodine, on devait
tenir attachée au câble une courroie, ou une ample
ceinture munie d'une boucle, de façon à ce que toute
personne qui entrait par le puits pût, au moyen de cette
ceinture, descendre et remonter plus sûrement (2).
Le voisinage des puits facilitait extrêmement Taérage ^*"«« » ••*•
Deteenla
et remonte
dee oofriers.
(i) La loi de Massa, ainsi que je l'ai dit, est tout entière écrite
en latin et d'un latin parrois macaronique. jérs rameriœ et
argenteriœ, c'est proprement l'art d'excavcr et de fondre les
minerais de cuivre et d'ai^ent Bame veut dire cuivre en ita-
lien.
(3) Statuimns etordinamus quod quselibet communitas fovcjc
habeat et habere debeat ad Ganapem unam corrigiam sive
cinghiam amplam et cum fibbia, cum qua quilibet ingrediens
cum canapé, ipsam possitsecingere, utsecurius iogredi valeat
foveam et exire. {fjoi de Atassa^ art 38.)
J
594 EXPLOITATION DES MINfiS ET MÉTALLtTBGlE EN TOSGâNE
m
et le transport intérienr. En outre , comme il n'y avait
pas d'eati dans les travaux, ou du moins que les tra-
vaux n'avaient pas encore atteint le niveau des eaux
de la contrée, les galeries débouchant au jour devenaieot
par cela même complètement inutiles. Aussi, sur la for-
mation métallifère dont nous parlons, ne reocontre-t-on
à la surface 1* ouverture d'aucune galerie de niveau ou
d'écoulement, ni même d'aucune descenderie ancienne ;
lûais parfois seulement l'entrée de quelque galerie de
recherche, ouverte sur un affleurement.
Poiu veracaDx. Les puits out uu faible diamètre, i mètre à i",to au
plus; ils sont ronds, verticaux, et toigours creusés
dans les plus strictes règles de l'art. Quelques-uns sont
murailles ; mais plutôt pour résistera la poussée du ter-
rain qu'à l'irruption des eaux 4 car tous sont parfai-
témast étanches.
Haidot. Sur les haldes des puits on retrouve la trace des mi-
uerus excavés. Ge sont ordinairement des particules de
galène généralement argentifères, des pyrites de cuivre
que recouvrent des efflorescences de cuivres carbonates
bleu et vert, de la pyrito de fer presque toujours com-
plètement transformée en hydrate. La blende seule
n'est pas décomposée, et son abondance en petits
fragments sur certaines haldes indique que l'on se li-
vrait à la fooudie des puits d'extraction, à un cassage
et un triage à la main très-soignés.
Sur les filons-fentes, les méthodes d'exploitation
étaient différentes de la méthode sur les filons-couches.
Giieriei Dcs galeries de recoupement ou à travers bancs,
souvent très-prolongées indiquent que les mineurs de
cette époque avaient des notions très-c^taines sur Té-
tendue des gttes métallifères en direction et en profon-
deur. On peut v(Hr, PL VIII, /Kg. 5, les plan et coupes des
travaux encore accessibles de l'ancienne mine des Boc^
PENDANT l'antiquité ET LE MOY£N AGE. 5(j5
€h$He. Le gtte est bien aménagé, et en étudiant ce
]^lan, on ne trouve que très- peu de différences avec les
systèmes d'exploitation en usage aujourd'hui.
Je dois cette importante communication ainsi que
beaucoup d'autres k l'obligeance de M. Rovis, habile
directerr des raines dans le Massetan, et je suis heu-
reux de l'occasion qui m'est offerte de le remercier ici
publiquement.
Les galeries de recoupe servaient souvent de galeries
dis roulage ou plus exactement de sortie du minerai.
Quelques-unes sont établies sur de grandes dfmensions,
i'",6o à i"',70 de large, sur i^^^So à 3 mètres de haut.
J'ai vu de ces galeries tracées avec une rectitude par-
faite. Des parois nettes et bien dressées, une inclinai-
mn convenablement ménagée pour l'écoulement des
eaux dans un fossé latéral , partout la même direction et
ite mêmes dimensions, sont autant d'indices qui nous
révèlent des mîfieurs très-expérimentés, et des direc-
Ibnrs de mines intelligents et attentifs. Il est vrai de
Are que les galeries d'exploitation sont loin d'^ètre
«osai soignées. Elles suivent les formes irréguliëres du
^te, et leurs dimensions sont souvent tràs-restreintes.
Les instruments de précision étaient alors connus.
Le niveau (archipendo(u$) ^ l'équerre d'arpenteur (û-
quadra ferrea)^ et même, ce qui va paraître surprenant
ikHir l'époque, la boussole (rdiaoïî/a), dont le nom ne
peut laisser de doutes, tous ces instruments étaient déjà
d'un usage répandu dans les mines, et sont plusieurs
fois cités dans les différents articles de la loi des mines
omssetane. Ou mesurait avec un cordeau, d'où le
rtrbe eordeg§iar4^ et la mesure se prenait borizontale-
rnent, «d ptentHU.
L'unité de mesure était le bras, hraechium^ peut^ti^
le même que eelui actuellement es usage eu Toscane ,
Galerie»
de roulage.
inalrnmenf»
de précfiion.
596 EXPLOITATION DES MINES ET MÉTALLURGIE EN TOSCANE
et qui équivaut à o^'tSS^. H y avait aussi le pas» peu*
9US. Le pas valait 3 bras , et par conséquent i°'t7S à
peu près.
par^radTnf. ^ méthode d' exploitation employée était , dans les
filons fentes , celle par gradins droits ou renversés ,
méthode encore aujourd'hui suivie dans tous les pays
de mines.
R«nbi«it. On remblayait avec le stérile , et les murs en pierre
sèche ainsi construits sont encore parfaitement en état.
Ghtabret Mais quand le terrain était résistant, la méthode
«p «• •«• d'exploitation suivie n'avait pas cette régularité classi-
que, surtout si le filon offrait en même temps quelque
renflement inusité. Alors on enlevait la matière utile
sur toute son épaisseur. On a retrouvé quelques-unes
de ces anciennes chambres, vides immenses qui rappel-
lent ceux des Étrusques.
Puiu loiértourt. On a dit que le minerai était tiré au jour par les
puits verticaux ; mais quelquefois on le remontait d'un
étage à Vautre au moyen de puits intérieurs , à Taide
de cordes et de poulies, et on le sortait par des gale->
ries de niveau supérieures; d'autres fois le transport se
faisait horizontalement au moyen de poulies de renvoi,
et Ton voit encore sur certains points l'usure produite
sur la roche par le passage répété de la corde à laquelle
étaient cattachées les corbeilles.
Otttiif eropioyéi. L'outil généralement employé pour l'attaque de la
roche était le pic. On a retrouvé dans les anciens tra-
vaux quelques-uns de ces outils, et leur forme , qu'on
peut dire élégante, leur pointe aciérée bien dessinée,
et leurs dimensions variables suivant la roche à atta-
quer, mais toujours très-bien calculées en vue de l'effet
à produire et de la résistance nécessaire, tout indique,
dans ces restes d'un âge passé , un degré d'avancement
remarquable pour ce qui concerne les travaux de mines,
PENDANT l'antiquité ET LE MOYEN AGE. 5g7
et ce progrès n'a pu être atteint que par une longue série
d'années de travaux. (Voir PI. VIII, fig. 6, deux modèles
de pics trouvés dans les anciennes mines de Massa.)
Sur certaines parois de galeries, la trace du pic est
encore fraîche et vivante , et l'on dirait que le mineur
vient à peine de quitter le chantier. Mais en d'autres
points, des stalactites qui quelquefois ferment la mar-
che du visiteur viennent l'avertir qu'un long temps
s'est écoulé depuis l'abandon des travaux. J'ai fixé plus
haut cette époque , depuis laquelle plus de cinq siècles
ont déjà passé*
Jamais le mineur ne s'est rebuté devant la dureté de
la roche ; des calcaires cristallins très-durs, des quartzi-
tes très^ompactes ont été bravement attaqués par lui,
grâce au bon aciérage des outils et de l'excellente qua-
lité du fer qui les composait. Ces roches, aujourd'hui
même que nous sommes aidés de la poudre , seraient
toujours classées parmi les roches les plus tenaces.
Aux pics dont j'ai fait mention devaient se joindre,
comme outils accessoires, le levier, la masse et les
coins, employés de toute antiquité dans les travaux de
mines. Je ne crois pas cependant qu'on ait trouvé dans
les mines anciennes de Massa d'autres outils que les pics
dont j'ai parlé, ou autres analogues.
Quand la nature de la roche le permettait , on se ser- Au«qD«f
vait aussi du feu. Comme dans les mines d'Allemagne , rochM par i» fea.
on allumait les bûchers de la mine le samedi , et le lundi
matin , à la reprise des travaux , on trouvait la roche
étonnée et facile alors à abattre. Ce système d'attaque
a surtout été employé dans les roches quartzeuses , et
en plusieurs points on retrouve encore aujourd'hui,
sur les parois latérales et sur le ciel des galeries, la
trace laissée par le feu.
En d'autres points, on rencontre aussi, et dans de ^^i^ni*
Trintpori
inlérienr.
BolMget.
Postes
d'ouvriers.
Comptables
598 EXPLOITATION DBS MINES ET MfiTàtLURGIS EN TOSCANE
petits vides latéraux de forme ovoïde et toujours voisins
deux par deux » la trace laissée par la combustion des
lainpes. Je n*ai pu néanmoins déterminer» d'après la
ferme de ces vides , celle des lampes eiçployées, et je
neeaehe pas qu'on ait trouvé aucune de ces lampes dans
les vieux travaux. C'étaient sans doute des lampes en
fer ou en terre, dans lesquelles on brûlait de l'buile
d'olive de qualité inférieure.
Le transport intérieur s'effectuait à dos» et les por-
teurs étaient chargés d'un sac en peau de bufDe« qu'ils
se liaient autour du corps avec une courroie, et dans le-
<iuel on mettait le minerai. Ces porteurs , dont il est
4uestiou dans la loi sur les mines , y sont appelés bol-
gaàioli^ de l'italien bolgÙÊ^ poche ou besace. On a re-
trouvé dans les mines de la CasUU^cna quelques-uns
de ces sacs, et dans d'autres mines des débris de pea«:|
CQ provenant.
Dans les galeries , quand il faUait résister à la près-
Mon du toit, on s'est servi de boisages euepre en place.
Un chapeau entaillé i mi-bois à ses deux extrémités^ ot
réposant sur deux montants latéraux appuyés aux pa-
rois de la galerie, rappelle le mode de boisa§^ eneore
asité aujourd'hui.
Les ouvriers travaillaient dans la mine par poste mm
interrompus, c'est-à-dire à dauf postes, ad êMê postas ^
et tous les travaux s'arrètaleni le dimaaebe;
Les ouvriers employés dans les mines étaient Us
pieconerii ou piqueurs. les IfolfûinoU ou porteurs « et
enfin les ^uerehi , nom qu'on donnait aux manomvres
et à tous les ouvriers en général. Un maître mineutr, mm-
fîffer ^ovea?, était attaché à chaque mine.
Au-dessus de lui veiaient k porittor ei le recM$c^^
c'est-à-dire le répartiteur et le receveur. C'étidt eatie
leurs mains que chafoe actionnure versait sa quote-
Prii Ciili.
PllHMNT l'iNTIQUITÉ^ ET tE MOYEN AGE. 699
part des dépenses totales. Il y avait aussi le scriptar ou
commis qui tenait les livres , et ces livres faisaient foi
en justice. Le scriptor, ea entrant en fonctions, devait,
du reste, prêter serment auprès du capitaine du peuple,
chef de la république roassétane; Il inscrivait au compte
de chaque actionnaire les sommes payées par ce der-
nier au portitor ou au recollector, notait toutes les dé-
penses de la mine , le total hebdomadaire de Textrac-
tioD , faisait la part de chaque actionnaire » etc.
Quelquefois les ouvriers ont dû travailler à prix faits,
etàtant le bras courant ; car on retrouve dans quelques
galeries des croix faites au pic sur les parois latérales,
et d'autres fois , sur ces mêmes parois, des lignes tirées
du toit au sol de la galerie , qui paraissent indiquer la
trace d'un £roQt de taille. Ces traces vont se succédant
d'«ne manière assez régulière, comme il convient dans
ua travail A prix faiti sur une roche homogène et de
résisUmce connue.
A des galeries de niveau viennent souvent se ratta-
dier des descenderies intérieures , et sur le seuil /le ces
desceaderies sont parfois méiugés des gradins pour la
deeceate et la remoale.
La profondeur des travaux intérieurs est comprise
eatre i«o et i6a mitres, et atteint même quelquefois
900 mèUM. 11 y a toujours sur cette hauteur plusieurs
étages qui oat été successivement exploités.
Les puits verticaux débouchant au jour ont des pro* Qg^,^„ ^^^ng
foadeurs qui varient de 3o à bo mètres, et cette faible *°[Jji*^p;^^
loogoeur explique comment on a eu si peu de peine à
les rapprocher autant et à en creuser un anssi grand
nombre (i). J'ai cependant compté plusieurs puits
Deieenderie»
fntérloaret.
Profondrar
des irtvaoï.
txtéritiirt.
(1) Dans le midi de l'Espagne, aux mines de la Sierra de 6À-
dor, la même méthode d'exploitation par puits rapprochés pea
600 EXPLOITATION DBS MINES .£T MÉTALLUEGIE EN TOSGAMB
doni la profondeur est comprise entre loo et laS mè-
tres. Quelques puits sont toujours en parfait état de
conservation; mais souvent des puits sont comblés
même jusqu'à leur orifice, soit qu'ils ne représentent
qu'un travail qui aura été peu avancé, soit qu'ils aient
été en effet comblés par les exploitants , qu'un article
de la loi forçait quelquefois à l'exécution de cette me-
sure. Aujourd'hui encore, dans certains districts de
mines, des règlements de police obligent les exploitants
à tenir fermé l'orifice des puits abandonnés.
11 a déjà été dit plusieurs fois que les ouvertures des
puits comblés ou non sont très-nombreuses dans le
Hassétan. Je doute qu'en aucun autre pays les travaux
anciens présentent une aussi grande abondance de puits
de mines, rassemblés sur des espaces aussi limités.
Ces puits , qui , dans tout le Massétan réuni , sont au
moins au nombre de mille, se rencontrent par centaines
dans certains districts , et leurs orifices y sont toujours
très-rapprochés. La distance qu'ils laissent entre eux
n'est souvent que de i5 à so mètres. Rapportés sur un
plan à l'échelle de i à S.ooo et même de i à s.Soo, ils
donnent à l'ensemble du dessin plutôt l'aspect d'une carte
astronomique que d'un plan de mines, et comme ils sont
disposés par groupes, ils figurent très-bien ces amas d'é-
toiles que tout le monde a vus représentés sur les cartes
quinous donnent la projection du ciel. (PI. IX, fig. i eta).
II est diflicile de tirer de la disposition dos groupes
de puits dans le Massétan aucune indication géolo-
gique intérieure ou externe. Quelquefois cependant,
quand les filons sont très-inclinés, les groupes de puits
profonds et galeries Intérieures irrégulières est employée, et
M. Pernolet prouve que ceMo méthode oflVe plus d*économie
que telle autre qui pourrait sembler plus classique. (Annaicê
des minat, /i* série, t X.)
PENDANT L* ANTIQUITÉ ET LE MOYEN AGE. Goi
8ont alignés sur les directions qu'ils jalonnent ; mais,
dans l'exploitation des filons-couches, les puits, tou-
jours trësrapprocbés, paraissent ne laisser d'un groupe
à l'autre que l'intervalle naturel fixé par la limite du
terrain stérile ou des différentes concessions.
J'ai dit plus haut que le minerai était soigneuse- iPrépanUoo
ment trié et cassé à la main sur place ; une inspection *" '^ ^^^'
rapide des haldes sufiit à le prouver, lilais on a re-
trouvé aussi des traces de préparation mécanique plus
soignée, et aux mines de la Niccioletta, on voit en-
core un monticule de sables stériles provenant de la-
vages du minerai. Gomme les grains sont de dimensions
assez faibles , c'est une preuve que le lavage était pré-
cédé d'un broyage mécanique.
On devait laver ainsi les minerais de cuivre et les
minerais de plomb, car ces minerais renferment presque
tous dans le Massétan des gangues métalliques, telles
que la blende et la pyrite de fer, dont il est toujours
bon de se débarrasser pour la fusion.
Au lieu dit Y Uccelliera , vers les anciennes mines de
Cugnano, au nord-ouest de Massa, on rencontre les
haldes d'un atelier de débourbage, triage et cassage.
Une source d'eau voisine et un amas de minerai dissé-
miné sous un champ limitrophe ne permettent aucun
doute sur l'existence en ce lieu d'un ancien atelier de
préparation mécanique , surtout quand on observe que
les morceaux de minerai encore existant sont tous à
peu près de même grosseur.
La fusion s'opérait dans des fours à manche, et j'ai fwIoo.
retrouvé à la Marsigliana les ruines de deux de ces
fours. J'ai même vu une tuyère par où passait l'œil du
soufflet. Elle est composée de deux feuilles de t61e très-
bien ajustées, l'inférieure plate, la supérieure un peu
convexe. La section transversale , assez large au com-
60'i EXPIOlTATim DES MINES ET «ÉTALLiniGIE BIT TOSCAHE
mencement, va en se rétrécissant jusque vers Tcml.
C'est encore le modèle de tuyère employé aujourd'hui.
A la MarsigHana , le champ voisin des fours porte le
nom de campo aile gore^ c'est-à-dire le champ des
canaux , et l'on a retrouvé en place les aqueducs qui
amenaient à l'usine de fusion les eaux de la Pecora,
que Ton devait employer pour le service de la fonderie,
et notamment des roues hydrauliques , qui mettaient
en mouvement les soufflets des fours à manche.
Aux mines de Rocca Strada, exploitées en même
temps que celles de Mas«a, un des fours à manche
est encore debout. La section intérieure est carrée,
et le four peut avoir 2",8o à 3 mètres de hauteur
sur o",7o de largeur intérieure. Il est en briques ré-
fractaires, et on voit encore sur la face de rustine l'ou-
verture de la tuyère. Souvent, au lieu de briques, on
employait, et c'était même le cas général, des pierres
réfractaires. On les tirait soit de Gavorrano, où se ren-
contrent des granités à grains fins, semés de paillettes
noires de mica, soit .de Rocca Tederighi, où Ton
trouve des roches porphyriques et trachytiques très-
résistantes au feu. Le granité de Gavorrano et les
trachyles de Rocca Tederighi sont encore employés
aujourd'hui aux fonderies de Massa pour la chemise in-
térieure des fours.
La fusion se faisait au bois et au charbon de bois
tirés des forêts voisines, et la campagne durait toute
une semaine. Chaque samedi matin on mettait hors k
feu et on réparait le four.
On faisait au moins deux fondages , un pour cuivre
brut, l'autre pour cuivre fin. Le métal obtenu ne de-
vait contenir au plus que 2 i/a p. 100 de matières
étrangères ; plus tard , en 1 5 1 0 , la tolérance fut portée
jusqxi'à 3 i/a p. 100.
PENDANX L'AimQmT& BT LE IIOYKIV AGI. 6o3
Les ouvriers employés aax usines étaient le colator
ou foudeur, i^'affmator ou afiineur, Vimmiisor ou char*-
geur et les aides appelés de divers noms : fumuli ^ lor
boratareê, gtterchù Les charbonniers , carbonajoUy ap-
portaient le bois et le charbon aux usines. Un gardQ,
§uardia, était attaché à rétablissement , et le factQV ou
contre*maitre exerçait la surveiUance générale.
Le cuivre était coulé en pains ou en grenailles , in
panneciolU vel exgranatum. On l'employait sur place à
la confection de divers ustensiles et on en expprtaît
aussi une grande quantité au dehors.
J'ai vu à Massa deux pains de cuivre retrouvés dans
les scories de Cugnano. Ces pains ont à peu près i o ceo^
tîmètres sur i 1/2 à 2 centimètres d'épaisseur. Le
métal est d'un beau rouge, d'un éclat soyeux dans )a
cassure fraîche. 11 paraît très malléable, en un mot
d'une excellente qualité et partant d'une grande pureté*
Deux essayeurs, nommés annuellement par la com- ^*'<*
mune, devaient essayer le cuivre et les mmerais. Ils
étaient aussi chargés de déterminer la richesse des
plombs en argent. Ënfln ces mêmes essayeurs deyaiept
ôtre à la disposition des Massetans et des étrangers qui
pouvaient avoir besoin de leur ministère.
Il est évident que tous les essais se faisaient par l$t
voie sèche. Le cuivre et le plomb devaient être séparés
de leurs minerais au moyen de fondants appropriés gt
par la fusion dans des creusets réfractaires. L'argent
devait être dosé par coupelialion. Qo sait que la voie
sèche était la voie de prédilection des anciens docima-
sistes et des alchimistes.
La loi de Massa ne dit rien du traitement du plomb
argentifère. On devait évidemment, dans une premièrie
fusion au four à manche, obtenir du plomb d'muvr^,
et l'argent devait en ôtre retiré par voie de coupella-
Go4 EXPLOITATION DfiS MINES KT liÂTALLURGIfi EN TOSCàNE
tioD. Les litharges» alors sans emploi i étaient sans
doute revivifiées , et ce dernier cas est probable , car
la loi de Massa rappelle plusieura fois le plomb, et je
n'ai jamais découvert de litharges au milieu des anciens
tas de scories qui datent de cette époque,
seoriw. Ces scories se rencontrent en une foule d'endroits,
entre autres à TAccesa, la Marsigliana et TArialla qm
était la fonderie publique. A l'Accesa et la Maiti-
gliana, la quantité existante n'est guère que de i.Soo
à 9.000 tonnes; maisàTArialla, il y a4à5.oootonQes
apparentes, et, sous les champs voisins, une vingtaine
de mille tonnes au moins, c'est-à-dire un dépôt de
o",4o à o'",5o de hauteur, disséminé sous le sol à une
profondeur variable entre i mètre et i",5o sur plusieurs
hectares d étendue. Quelquefois deux dépôts successifs
sont séparés par une couche de sable d'alluvion ou de
terre végétale, comme si deux époques de fu«on
avaient dû se succéder à des intervalles très^loignés.
Généralement les scories indiquent partout une très-
bonne allure. Celles de cuivre sont seulement quel-
quefois semées d'efllorescences verdAtres , mais ne ren-
ferment guère que i à 9 p. 1 00 de cuivre et souvent
des traces seulement de ce métal. La quantité de plomb
contenue est de 9 à 9 1/9 p. 100; fer, 98 à 3o p. 100;
BUice, 55 à 4e p. 100. Le reste en chaux, alumine et
magnésie. La composition , on le voit , est à peu près
la même que celle des scories étrusques du Gampi-
gliais. Les scories masseunes ont du reste les mêmes
apparences. et présentent les mêmes propriétés phy-
siques.
Gomme les scories étrusques, elles sont toutes très-
peu richeB en argent ; elles en contiennent seulement
de 3o à 5o grammes à la tonne, quelquefois, mais ra-
rement, jusqu'à 100 grammes, et il n'y aurait pas
PEMOAMT l' ANTIQUITÉ £X LE UOYES AGE. 6o5
avantage à les reprendre, à moins d'opérer sur les
lieux mâmes ; mais les dépenses préalables nécessitées
en pareille circonstance empêcîheront toujours une
opération de ce genre , qui ne pourrait s'exécuter avec
quelque proflt que dans le cas où toutes les scories
serûent concentrées , comme celles des Étrusques à la
Fucinaja et la Gberardesca, sur un seul et même point
facilement accessible.
Les fonderies de Massa étaient disséminées de ma- PMdtria.
nière à desservir un certain ensemble minier. Il y avait
aussi des sociétés de mines qui avaient leur fonderie
propre, et enfln il existait , comme oo Ta vu , une fon*
derie publique à rArialla, où chacun sans doute pou-
vait venir faire traiter son minerai à façon. Cette fon-
derie était située presqu*aux portes de Massa, et Ton
avait pris des précautions pour la mettre à l'abri d'un
coup de main en ces temps de luttes si vives. A l'Ac-
cesa, le voisinage du lac avait sans doute été choisi
pour la préparation mécanique. Peut-être aussi em-
ployait-on 1 eau à faire mouvoir des trompes ou des
roues hydrauliques conduisant des soufflets, comme
à l'usine de la Marsigliana et à celle établie sur le
ruisseau de Noni, voisin de l'Accesa. A Noni, l'on a
retrouvé, comme à la Marsigliana, les traces du canal
d'arrivée et de fuite des eaux. Quoi qu'il en soit, tous
ces établissements devaient être construits avec la plus
grande simplicité possible ; car c'est à peine si l'on peut
retrouver quelques ruines. Il est vrai que les pays dont
je parle ont été depuis bien souvent dévastés.
Il est curieux que les ruines de toutes les fonderies
toscanes se retrouvent soit au moyen âge , soit chez les
Étrusques, au bord des cours d'eau, plutôt que vers
les forêts, comme dans d'autres localités. On s'étût
décidé en Toscane au choix de semblables emplace-
TOMB XIV, i858. iïo
6o6 EXPLOITATION PES MINES ET MÊTALLURCIE EN TOSGANB
ments , sans doute pour jouir du double avantage de
porter toujours les minerais à la descente et d'avoir
une force motrice gratuite pour le mouvement des
soufflets. Quant au bois et au charbon de bois, il est
probable qu'on devait l'avoir presque partout sous la
main , car ces contrées sont encore aujourd'hui très-
boisées et produisent presque tout le charbon végétal
que fournit la Toscane. De nos jours, où la machine à
vapeur est au service des industriels et où l'on trouve
à peu près partout des routes en bon état, les condi-
tions économiques de l'établissement des usines sont
un peu changées en Toscane, et il conviendra tou*-
jours mieux aux fondeurs de ce pays, à moins de cas
particuliers , d'aller s'établir à proximité des combus-
tibles.
LesMasteians Lcs Allemands, qui ont joué jusqu'à ces derniers
des^^Aiieraands temps Ic rdlo dcs Phënicicns dans l'antiquité, celui de
^ *' ei d*e îi*"^* former les autres peuples de l'Europe aux procédés
méuiiurgie. pratiques' dos mines et de la métallurgie, paraissent
avoir été les maîtres des premiers mineurs et fondeurs
de Massa. Le fait s'explique très-bien de lui-même,
car on sait que l'empereur d'Allemagne a longtemps
gardé une grande prépondérance sur l'Italie du nord
et du centre. Il n'y aurait rien d'étonnant aussi que
la grande comtesse Mathilde, qui possédait le mar-
quisat de Toscane dans la deuxième moitié du xi* siècle,
ait appelé des mineurs allemands dans ce pays, car
elle épousa successivement deux princes d'Allemagne,
On a dit enhn que la Toscane , occupée après la chute
de l'empire romain par les Goths, puis par les Lom-
bards , dut frapper les yeux de ces peuples barbares
par les ruines de ses mines anciennement excavées.
Les barbares d'ailleurs sortaient presque tous des forêts
de la Germanie, où, s'il faut en croire Tacite, les mines
PINStAHT l'antiquité BT LE MOTBM A«E, (oy
étaient en exploitation dès la plus haute antiquité. De
là ridée naturelle aux barbares de reprendre les mines
toscanes. Aussi quelques personnes font-elles remonter
la reprise des mines de l'Étrurie immédiatement après
le calme qui suivit l'invasion , c'est-àdire vers le ix* ou
V siècle, et de fait nous voyons déjà, en 896, le mar-
quis Adalbert de Toscane faire donation des mines d'ar-
gent de Montieri à l'évëque de Volterra«
Quoi qu'il en soit, et pour couper court à cette mou techniquat
digression historique, le passage des mineurs aile- ^, i^J^nemaiMi.
mands en Toscane a laissé des traces jusque dans cer*
tains termes qui reviennent souvent dans la loi des
mines de Massa, termes dont l'origine teutonique se
trahit nettement.
Le treuil pour les mines est appelé, dans le latin
barbare de la loi de Massa , guindo ou anneguindo , de
l'allemand u>inde. (On sait que le u? des langues d'ori-
gine saxonne se change en gu dans les langues ro**
mânes.)
Les ouvriers, dans la loi de Massa, sont appelés du
nom générique de guerchi. de l' allemand tcerft, ouvrage;
Coffarus, de Kupfer^ remplace souvent le mot rame
pour indiquer le cuivre ;
SeiUwn de SchûU (monceau), indique un tas de mi-
nerai ;
Arialla de Erzhalle est le magasin , le dépôt des mi-
nerais; c'est le nom qu'on donnait à la fonderie pu-
blique ;
Arzefa de Erzhefen est la scorie , l'écume impure qui
surnage dans la fusion du minerai. Le mot loppa est
souvent aussi employé dans ce cas , et il est passé avec
Ja même signification dans l'italien actuel, qui ne con-
naît guère le mot scoria^ tiré cependant du latin. Ce mot
oppa a peut-être aus^i formé le mot loup des métallur-
6o8 EXPLQfTATION DBS MINES ET MÉTALLURGIE EN TOSCANE
gistes français, et notre vieux mot loppe pour indiquer
les scories.
Revenant aux mots tirés de l'allemand , on voit que
l'analogie est frappante , et il est inutile de continuer
ici une pareille liste.
^ «Sri ÎSm** ^^^ mines de Massa n'ont pas été les seules exploitées
pendant pendant le moyen-âge , mais elles ont été de beaucoup
e moyen ge. j^ ^j^^ étendues et los plus importantes.
Après elles, il faut citer :
Mines |0 Les miucs d'argent de Montieri, qui firent, vers le
de Mentieii*
milieu du xu* siècle , la fortune de la république de
Sienne. Elles passèrent ensuite aux mains des évoques
de Volterra qui les avaient même possédées en principe.
Ces évèques battirent monnaie avec l'argent qui prove-
nait de ces mines (i). Ils s'enrichirent tous dans cette
exploitation, tout en payant la dlme, comme vassaux, aux
empereurs d'Allemagne. Les mines de Montieri furent
abandonnées vers i348, année de la fameuse peste;
mais elles avaient été jusque*là toujours exploitées avec
grand avantage, et aux faits déjà cités on peut ajouter
que des compagnies de marchands ou de banquiers de
Sienne , qui les avaient quelquefois prises & ferme , y
avaient en. peu d'années réalisé d'importants bénéfices.
Les mines de Montieri sont celles sur lesquelles il
reste le plus de documents écrits , mais il n'est pas be-
soin de recourir aux archives du Grand-Duché pour
s'assurer de leur importance. Il suffit de parcourir sur
la montagne à laquelle est adossé le* village de Mon«
tieri , un ensemble de travaux andens , puits verticaux
(i) L^argent de Montieri était tellement apprécié dans le
commerce que, dès ii6(|, les ventes et achats se faisaient en
Toscane en marcs front argenti ad marcum Montieri, et en 1 1 95
en marcs lealiê argenti ad pondui de Monteli, (Pagninl, délia
décima, moneta c mercatiira dei Fforentini.)
PENDANT l'antiquité £T LE MOYEN AGE. 609
OU galeries, dont les haldes, aujourd'hui couvertes par
la terre végétale, recèlent des échantillons de galène,
cuivre gris et pyrites argentifères , tous très-riches.
n suffit encore d'examiner, aux abords du village,
cet amas immense de scories sur lequel une partie des
maisons est bâtie , et dans lequel il faut enfoncer des
pilotis pour les fondations, sans espoir quelquefois d'en
trouver la limite, tant sa hauteur est considérable.
La formation de Montieri parait se rattacher à la for- Booehafi^ano,
mation quartzeuse du Hassetan, comme aussi les for- etF^ggioUiiu.
mations voisines de BoccheggiaM^ de Gerfako et Pog^
gio-MiUi^ sur lesquelles des travaux importants ont été
exécutés à la même époque , mais moins étendus ce-
pendant que ceux de Montieri.
d* Dans le Campigliais, les travaux étrusques n'ont cappigiu.
pas été repris au moyen âge , mus la formation cuivro-
quartzeuse du Massetan parait y avoir été attaquée entre
Suveretto et Campiglia.
S* A Rocca Strada , une série de filons cuivreux tnu- rmm siradiu
versant des terrains argilo-calcaires ont été exploités.
Il y a sur la montagne de Poggio Bottino une trentaine
de puits verticaux et de descenderies souvent très-
étroites , mm régulièrement percées. Sur les haldes ,
on trouve quelques parcelles de minerais , et au bas de
la montagne , sur le bord d'un ruisseau qui sillonne la
vallée , on voit les restes d'une fonderie de cuivre , où
se trouve encore debout ce four à manche dont j'ai déjà
parlé , et à côté les ruines d'un ancien lavage , plus
deux tas de scories d'un millier de tonnes environ. Un
énorme chêne , plus que séculaire, qui a poussé au mi-
lieu de ces ruines , indique que ces établissements sont
depuis bien longtemps abandonnés. Les travaux de
Rocca Strada remontent en effet à l'an i3oo.
4* Au-dessus de la Rocca Strada, à Rocca Tederighi, R«eea T«ieri«ii.
•lO EXPLOITATION DBB MINES ET MËTAUimGIB EN TOSCANE
sar an gtte cuivreux de contact, analogue à celui de
Monte Catini (i), et déposé entre les serpentines d'une
part et les gabbri de l'autre, on a fait des travaux peu
étendus, mais bien conduits. On y rencontre encore
une série de puits verticaux qui, ouverts en amont de
Taffleurement du filon , allaient rejoindre celui ci eu
profondeur. On a retrouvé sur les baldes beaucoup de
minerai.
SaiifiKiio; ^"^ A Batignano et Montorsajo, entre Rocca Strada et
•I ii«iiiA9H|ft. Grosseto , on a exploité la prolongation des filons quart-
zeux du Massetan , et on retrouve dans ce district beau-
coup de puits anciens déjà en exploitation dès 1 147* Le
minerai extrait était la pyrite de cuivre et le plomb
argentifère.
AiH» a^mm. 6"^ Enfin , pour ne citer que les mines principales, les
travaux des Étrusques furent repris au moyen âge dans
les Alpes Apuanes, et l'exploitation des mines de plomb
argentifère du val di Gastello et de Seravezza reçut,
dès l'an laoo, un très-grand développement. La répu-
blique de Lucques qui exploita un moment ces mines,
notamment dans le district de l'Argentiera et de Galena,
avait un hôtel des monnaies. D autres exploitants de
ces gttes , les barons de Valleccbia et de Gorvaja, s'en
disputèrent la propriété. De là des luttes sanglantes, et
l'on trouve encore aujourd'hui à l'Argentiera les ruines
d'une forteresse qui servait à la garde et à la défense
des travaux. En i548, la république de Pise exerçait le
droit régulier sur les mines de ce pays , qui durent
être abandonnées vers la fin du xiv* siècle.
Les travaux anciens sont presque tous très-élevés au
Bottino et à l'Argentiera, et les filons n'ont pas été
(1) MoQte-Catini ptratt n'avoir pas été attaquée dans le
iWfsnIgt.
PENDANT l'antiquité ET LE MOYEN AGE. 6l I
Trillamenli
méUllurgique*.
excavéB très-profondément aux flancs de la montagne
qu'ils recoupent. Les attaques ont été faites par galeries.
Je dois ajouter ici que cette formation, complètement
différente de celles examinées jusqu'à présent, est dé-
posée dans les schistes triassiques, et que les filons de
galène et de cuivre gris argentifère ont une direction
nord*est- sud-ouest ,
Partout, dans les divers districts que je viens de
citer, on rencontre les traces de traitements métallur-
giques contemporains aux travaux des mines, non-seu*-
lement à Montieri et RoccaStrada, où j'ai déjà parlé
de scories et de fours existant , mais encore à Boccbeg-
giano, Gerfalco, PoggioMuti, Campiglia, Rocca Te*
derighi, l'Argentiera et Gallena. Et si quelquefois on
ne trouve pas des tas de scories en rapport avec le dé^
veloppement des travaux exécutés , et partant de l'ex-
traction produite, c'est que rentrainoment des eaux a
souvent emporté et disséminé au loin , et même com-
plètement dispersé ou recouvert de terre, les tas de
scories qui datent de cette époque.
Si Ton veut bien résumer tout ce qui a été dit dans
la deuxième partie de cette notice , on verra qu'il résulte
de ce qu'on vient de lire que, pendant le luoyen âge,
durant une période de trois siècles au moins, l'exploi-
tation des mines a présenté en Toscane une activité
peut-être sans exemple, et que, développée dans plu-
sieurs localités à la fois, elle a cependant offert le plus
grand ensemble de travaux souterrains et métallur-
giques au voisinage de la ville de Massa Marittima.
Quelles furent les causes de la cessation d'un état de
choses si prospères, et comment des mines jusque-là si
ardemment excavéos purent-elles être abandonnées sans •" >"^i*>> ^s*
retour? Le sujet serait long à traiter, et je sortirais du
cadre q^e je me suis imposé dans catte notice , si je
Eéramé.
C«u«e«
dt l'abandoD
ûtû miDei
J
6l il EXPLOITATION 1)£S MINES ET MÊTAIXURGIE EN TOSCANE
voulais développer le fait dans ses détails. Je me bor*
nerai donc à rappeler brièvement les événements prin*
cipaux qui amenèrent, vers le milieu du ziv* siècle,
râbandon successif de toutes les mines toscanes. Parmi
les événements politiques , je citerai en premier lieu
les guerres intestines. Ainsi Massa succombe enfin, vers
i346, sous les coups répétés de la république de
Sienne, et avec la chute de la liberté, qui entraîne Tezil
volontaire ou forcé des plus riches familles du pays,
périt aussi l'industrie massetane. Les courses d'aven-
turiers ravageant les campagnes , et offrant aux ouvriers
mineurs qui viennent se mettre à la solde des eondoi^
tierU un gain plus élevé et une occupation plus at-
trayante ; les pestes et la famine, faisant irruption coup
sur coup et se remplaçant comme à l'envi , tout con-
court à dépeupler les cités et les champs , et achève
d'enlever au travail des mines le peu de bras qui res-
taient disponibles.
Des circonstances économiques fAcheuses viennent se
joindre aux événements déjà si malheureux que je viens
de citer. Un abaissement considérable se fait sentir
dans le prix des métaux, probablement par la cessation
des croisades , et par suite aussi de l'extension que
prennent à cette époque les mines allemandes. L'ar-
gent subit presque subitement une baisse énorme, et
l'évèque de Volterra , qui percevait à Montieri une re-
devance d'une corbeille de minerai sur quatre, doit
se contenter désormais d'une sur huit. En i3S5, il ne
peut plus payer la dlme à l'empereur d'Allemagne,
parce que , dit-il , depuis plusieurs années Us mines ne
produisent pltu, sans doute depuis i348, époque de la
peste. Et l'empereur d'Allemagne, Charles IV, le libère
de la dtme, et reconnaît les justes raisons qui ont rendu
les mines improductives : les gtterres et les pestes qui
PENDAMT l'antiquité ET LE MOYEN AGE. 6l3
ani iiioU ca eantréei^ et le$ eaunes S aventurière voisim
qui Mi occupé le paye (i)»
A rabaissemeDt du prix des métaux , et surtout de
l'argent, du cuivre et du plomb, il faut joindre le taux
élevé de l'intérêt de l'argent qui se prêtait alors à Flo-*
rence et à Sienne à s5 et même à 3o p. i oo. 11 faut
ajouter aussi le haut prix de la mûn«d' œuvre, par suite
des enrôlements des Condottieri, et de l'entier dépeu-
plement des villes et des campagnes , enfin des crises
commerciales dont l'histoire n'a plus offert d'exemples.
Les Bardi , et avec eux les plus riches banquiers de
Florence, les Scali , les Peruzzi , les Acciajuoli , etc. .
faisaient, vers les années i33o-5o, une failÛte succes-
fflve de prés de loo millions de notre monnde actuelle I
n n'en a pas fallu autant aujourd'hui pour amener la
crise financière que nous venons de traverser, et qui ,
bien que de courte durée, a paralysé tant d'entreprises
industrielles (s)»
Et maintenant, pour terminer cette notice, et pour t^^àuminn
répondre aux personnes qui pourraient demander ce dnu m méuidn
que les mines dont j'ai parlé sont devenues dans la ^^modmêr^^
(0 Tu asseris pnsdlct» argentl fodio» Jamdiù defuerlnt* et
qutil tteriles slnt effectœ« et Insoper tam propter guerras
quam etiam mortalltatum peatUentias, diotlùs vigentea in par*
tibus, qo8B mortalium omnia gênera consumpserunt, nec non
propter violentas manus vicinomm, qui terras quamplurestoas
propterea occuparant, nosigitar.... etc.
IDiplâme de Vempereur Charlee IV à Vévéque ée
Folierra.)
(a) Je dois beaucoup, pour la connaissance de tous les dé-
tails économiques cités dans ce paragraphe, aux bienveillantes
communications d'un économiste aussi savant que modeste ,
M. Ulrich, ai]iJourd'hui directeur des mines de nie d'Elbe. Tai
tiré aussi grand profit de la lecture de son remarquable ou-
vrage : dmdizioni ecanomiche delV induêiria mineralogiea
in Toeettna durante il medio evo.
6l4 EXPLOITATION DES MINES ET MÉTALLUBGIB BN TOSCANE
période des temps modernes, et à l'époque actuelle,
Minet de Maisa. je dirai quc Ics mines de Massa, remises eu activité
eu i83o, après plus de cinq siècles d'abandon, par un
Français, dont j'ai déjà cité le nom, M. Porte, qui avait
accompagné en Toscane la princesse EHsa, sont depuis
passées en d'autres mains, mais n'ont plus retrouvé les
jours prospères du moyen âge, et cela, pour des raisons
toutes particulières que je me dispenserai de faire con«^
naître ici.
Montieri , Los minos de Montieri, et celles de Monte Catini et
Monte Catini, * j n l • /• ^
Boccheggiano. même de Boccbeggiano , furent reprises, mais* sans
succès, vers la deuxième moitié du xvi* siècle, par
Cosme I de Médicis , et par ses fils les graods-ducâ
François et Ferdinand. M. Porte reprit aussi Monte
Catini, Rocca Tederighi et Montieri, et ne fut pas d'ar-
bord plus heureux que sur les mines de Massa. Mais
des mains de M. Porte, Monte Catini est passé, en 1857,
aux mains d'une société que sa bonne, étoile a conduit
sur des amas cuivreux d'une pureté , d'un volume et
d'une richesse exceptionnelles, et depuis cette époque
«. le nom de Monte Catini est devenu ajuste titre classi'-
que dans l'histoire des mines de cuivre.
Rocca Tederighi , Rocca Tederighi et CampigUa, en ce moment très-
Atonie^vaîêrio. faiblement exploitées avec Monte Valérie , pourraient
bien renaître un jour aux grandeurs dupasse. Rocca
Ilocca Strada, oi». .,, . /-»>. • -i
VflidiCasteiio, Strada na jamais été reprise. Quant aux mines des
le Bottine, ^jp^g Apuaucs , cllcs out été reprises par Cosme I et
ses fils, puis abandonnées de nouveau , et enfin réex-
ploitées de nos jours. A côté du Val di Castello encore
malheureux, il y a les mines du Bottine dont les actions,
depuis peu de temps, ont quadruplé de valeur, par
suite des bénéfices considérables réalisés par l'exploit
tation.
Il est curieux que Monte Catini et le Bottino, peu
pendaut l'antiquité et le moyen âge. 6i5
connus autrefois, donnent aujourd'hui de si fructueux
résultats, et que Massa, Gampiglia et Montieri , qui ont
marqué des époques si belles, soient toujours en état de
souffrance. Mais ces mines elles-mêmes , comme les au-
tres mines de la Toscane que j*ai citées plus haut,
Rocca Tederigbi, Rocca Strada, Val di Castello, etc.,
n'attendent que des capitaux suflisants, et le moment
favorable, pour reprendre l'activité et l'éclat, qu'elles
ont su conserver à deux périodes diverses, et que
quelques mines bien dirigées viennent de nouveau
d'acquérir.
Je ne diru rien des mines de l'Ile d'Elbe, en ce mo* ii« ^'^i^*
ment si activement exploitées , comme elles l'ont été
d'ailleurs de tout temps. Ces mines ont toujours joui,
depuis que le fer est connu, du rare privilège de pouvoir
être excavées à ciel ouvert, et de fournir du minerai .
très-riche et très-pur à tous les peuples qui en ont eu
besoin. Outre le minerai exporté au dehors , une cer-
taine partie est traitée en Toscane dans les hauts-four-
neaux de Folionica, Cecina et Valpiana.
Je ne saurais terminer ce Mémoire, sans renvoyer le
lecteur aux excellentes études que M. Caillaux vient de
publier sur la Toscane, dans le Bulletin de la société de
Vindustrie minérale. On y trouvera la description géo-
logique des diiïérentes mines que j*ai citées dans cette
notice, et de plus le détail de tous les tiavaux qui y
ont été entrepris dans ces vingt dernières années.
JUROlitTaE A IIAXUIA. 617
NOTE
SUR xm luvoMÈni a maxiiia.
Par M. OOUCHE.
On expérimente depuis quelques temps sur le chemin
de fer de Lyon un manomètre modifié ou plutôt com-
plété par M. Pescbel, mécanicien attaché à cette ligne.
On a depuis longtemps renoncé à placer les méca-
niciens dans l'impossibilité matérielle de surcharger
passagèrement les soupapes des locomotives. La virole
placée sur la tige filetée ne permet pas de tendre le ressort
& boudin au delà de la limite fixée par le numéro du
timbre de la chaudière ; mais rien n'empêche le méca*
nicien et le chaufieur de peser sur les leviers. 11 n'y en
a guère qui n'usent parfois de cette faculté, et beaucoup
en abusent
Cet abus disparaîtrait s'il devdt nécessairement
laisser des traces, si la limite réglementaire ne pouvait
être dépassée sans que le chef du dépôt fut informé du
fait ûnsi que de l'amplitude de Téca^.
Or, il suffit pour cela d'appliquer aux manomètres la
disposition qui caractérise les thermomètres à maxima^
usités dans beaucoup de recherches de physique.
C'est , en effet , le principe de ce thermomètre que
M. Peschel a appliqué d'une manière fort simple aux
manomètres les plus répandus sur les chemins de fer,
ceux qui portent le nom de M. Bourdon. L'index (PL VII,
flg. 1 o) est une aiguille spéciale a , mobile solidairement
avec l'aiguille ordinaire 6, qui l'entratne par frottement
6l8 MANOMftTRB Â VAllMà.
tant que la limite réglementaire n'est pas dépassée ; mais
dès qu'elle Test, l'aiguille supplémentaire, retenue par
un cran d'arrêt (c, c, c), ne revient pas avec l'aiguille
ordinaire quand la pression baisse. Elle garde sa
position accusatrice, à moins qu'un excès de pression
plus grand encore que le premier ne vienne pousser
l'aiguille à un second cran, qui la retient à son tour.
Utile en marche, l'indication de la pression maxima
le sera bien plus encore de stationnement : c'est là, en
effet, qu'est surtout le danger ( les exagératioDS volon-
taires sont moins à craindre que les exagérations qui
se produisent, faute de surveillance, dans les machines
en stationnement. Le tirage est fort atténué, il est vrai ;
mais les cylindres ne dépensant plus, la vaporisation
est souvent assez active encore pour que la pression
monte rapidement, malgré le soulèvement complet des
soupapes, au-dessus du chiffre réglementaire ; les essais
auxquels nous avons procédé, M Lamé-Fleury, ingé-
nieur des mines, et moi , à la suite de l'explosion d'une
locomotive en stationnement (la Turquie ^ du chemin de
fer de l'Est), établissent ce fait (i). On sait d'ailleurs,
et j'ai constaté fréquemment que des soupapes réglées
à S"'*"-, par exemple, et qui parlent exactement à cette
pression , en marche, ne quittent leur siège qu'à 9****
et même 9'"°' i/ji -quand la machine est immobile. L'é-
branlement produit par un faible choc, tel qu'un coup
de marteau sur la chaudière , suffit d'ailleui*s pour les
détacher brusquement.
■ — ■ - ■ ■ à. >
(1) On a opéré su cceî^i veinent avec de la houille de Saar-
brûcke et avec du coke provenant de la môme houille. La pres-
sion monte moins rapidement avec le coke, mais à cela près
reflTet est le même.
n serait d'ailleurs moins prononcé avec des combustibles
moins facilement Inflammables que ceux dont on fait usa^sur
les chemins de fer de l*Est.
UANOMÈTHE A MAXIM A. 619
Les règlements de traction de quelques compagnies
prescrivent aux mécaniciens de détendre les ressorts à
S'*""-, dès que la durée du stationnement doit dépasser
une certaine limite, mais cette durée n'est pas toujours
prévue. Quand un train de marchandises est retenu sur
une vole de garage ou de croisement pour livrer passage
h un train qui doit le dépasser ou le croiser, on est sou-
vent dans rimpossibilité de prévoir la durée de ce sta-
tionnement. Dans le doute, le mécanicien évite de
laisser tomber sa pression ; il ne capuchonne pas la cbe^
minée et recharge la grille. Dans tous les cas, la règle
rappelée tout à l'heure est une de celles dont il e.st le
plus diiTicilc d'assurer l'exécution, en dehors des dépôts.
Le manomètre à maxima en déterminerait certaine*
ment la stricte observation.
L'application suppose d'ailleurs deux conditions :
Il faut : 1° que le mécanicien ne puisse pas ouvrir
Tinstrument pour dégager l'aiguille des crans d'arrêt ;
9* qu'il ne puisse pas. en fermant le robinet de com-
munication entre la chaudière et le manomètre , para-
lyser ainsi à volonté l'instrument.
Ces deux conditions sont faciles à remplir ; un ca*
denas, dont la clef serait entre les mains du chef de
dépôt, présenterait des garanties médiocres, mais il est
facile de plomber l'instrument. Lorsqu'une machine
rentrerait au dépôt avec l'index indiquant une pres-
sion interdite, le chef du dépôt briserait l'estampille,
ramènerait l'index et plomberait de nouveau la boite.
Quant au second point, la suppression du robinet
pourrait soulever quelques objections; quoique la rup-
ture du tube élastique soit fort rare, elle peut cependant
se produire, et exiger que l'instrument soit isolé de la
chaudière. Mais comme l'usage du robinet est très-rare-
ment nécessaire, il n'y a pas d'inconvénient à le plom-
6s O MANOMÈTEft A UAXIMA.
ber aussi. £n cas de rupture du plomb, le mécaniden
devra justifier de la nécessité où il s'est trouvé de fer-
mer le robinet.
Cette amélioration aurait peut-être assez d'impor-
tance pour devenir Tobjet d'une prescription adminis-
trative; mais son application me parait devoir se ré-
pandre sous Tinfluence d'un stimulant plus actif que
tous les règlements, — l'intérêt même des compagnies,
dont le budget est grevé par l'exagération très-habi-
tuelle de la pression dans les chaudières. Il n'y a pas
un ingénieur du matériel qui ne se préoccupe vivement
des moyens de combattre cet abus, fort onéreux pour
l'entretien.
•
Il serait utile aQssi d*augmenter le débit des soupapes de
sûreté à égalité de section. On a proposé dans ce but diverses
dispositions, dont on trouvera un exemple dans la livraison
prochaine.
BDiXEnn. 6a i
BULLETIN.
OBUUÈMB SfiMESTRE 1858.
•or IM WBÊKÈm âm la proTlno» do TréMaondo,
La prorlnce de Tréblionde renferme, prinolpalement dans
les montagnes qol bordent on avoisinent la mer Noire, un
grand nombre de mines de fer, de plomb argentifère et de
eoivre qui font de oe pachalik un des plus importants de
Templre ottoman sons le rapport des richesses minérales.
Quelques-unes de ces mines sont en exploitation, d'antres ont
été abandonnées depuis une époque plus ou moinsélolgnée, sur
d*autres enfin 11 n'a Jamais été exécuté de travaux.
J'ai cherché à me procurer des renseignements qui me per>
missent de fournir des notions certaines sur le rendement de ces
mlneSi Malheureusement les habitants de ces contrées, généra-
lement soupçonneux de leur nature, ne se prêtent quVec la
plus grande répugnance à satisfaire aux demandes qui ont pour
objetdefaireconnattre les ressources deleurpays. Ils craignent,
en donnant ces renseignements, d*éveiller Tattentlon des Euro*
péens qui, plus intelligents, plus habiles, et pourvus, d'ailleurs,
de tous les Instruments propres à assurer la réussite de leurs
entreprises, ne manqueraient pas, disent- ils, s'ils avalent
connaissance des produits de cette partie de TAsie, de venir
leur faire une concurrence dont les résultats seraient tout à
ûdt au désavantage des populations de la Turquie, qui verraient
en conséquence se réduire d'une manière sensible leurs moyens
d'existence déjà asses restreints. Toutefois , comme J'ai pris
soin de m'adresser à diverses personnes ayant des relations de
commerce avec ces mines, J'ai pu comparer les documents qui
m'ont été remis et les contrôler les uns par les autres. Les
chiffres accusés ne présentant que de légères différences dans
ToMi XIV, i858. hi
6Mt BQiumi»
les totaux, J^al Heu de croire que Je suis arrlTé aussi près de la
vérité qu*ll est possible de le faire dans ud pays où la sdenw
de la statistique est inconnue et où les autorités locales ne
peuvent, à cet égard, être d'aucune utilité.
Les mines de fer les plus rapprochées de Trébizonde sont
situées Tune à Ounié, sur les bords de la mer Noire/ Tautre à
dix heures de distance de Kerassunde, dansTintérieur du pays.
La première ne donne qu'un produit Insignifiant. La seconde
est exploitée seulement par les habitants dos villages envl-^
ronnants qui n'en tirent que la quantité de fer nécessaire pour
le ferrement de leurs chevaux et la fabrication de quelques
outils grossiers. D'après mes Informations, cotte mine pourrait
douner 5o.ooo quintaux de minerai par anni'^e. Les gisements
sont à fleur de terre et l'exploitation en serait très-faci e à
' cause du voisinage ^e grandes forêts qui fourniraient en abon*
dance le combustible destiné à alimenter le» fourneaux et les
forges. Mais le mauvais état des routes ou plutôt leur absence,
car on ne saurait donnor le nom de routes à des chemins à
peine tracés et jamais entretenus, rend les transports pénibles
et très-coûteux et a fait négliger Jusqu'ici une source de ri-
chesses naturelles dont le gouvernement ottoman, mieux In-
spiré et plus soucieux de ses propres Intérêts, pourrait tirer
le plus grand profit.
On trouve près de TrlboH, petit port situé à 160 kilomètres
Touest de Tréblzonde, dix mines de cuivre et une de plomb
argentifère. Cetre dernière, appelée Khatoun-Maden , a cessé
d'être exploitée depuis sept ans à cause des difficultés que pré-
sentait l'extraction du minerai à des ouvriers réduits aux
moyens primitifs en usage dans ces contrées. Cependant, telle
qu'elle était exploitée, cette mine donnait un rendement con-
sidérable en d'argent. Sur les dix mines de cuivre, celle dite
Israël a été abandonnée, parce que. ayant été mal exploitée, 11
s'est formé des crevasses et les puits se sont remplis d*eau dont
on n'a pas pu les débarrasser. Les huit autres mines dont les
noms suhent, savoir : Caratrehaya. C4iraich, Akelih-Maden,
Uhana, KIrlik, Eski-Kerlik, Kisil, Kebaya et Can^lar-Madeû
sont exploitées par des particuliers à qui le gouvernement les
donne à ferme. Elles produisent environ 100.000 kilogrammes
de cuivre par année.
La principale mine de cuivre de ce pachalik est celle d*Essell,
située h 16 heures de Tréblxonde eikà heures de TrlboH. Elle
BnuiTu. &iS
est exploitée par le gouyerDement ottoman lui-même et produit
annuellement aôo.oob kilogrammes de cuivre. 11 est certain
qu elle pourrait en donner davantage si les trax'aux éTaieftt
mieui dirigés et mieux exécutés. A sa sortie de la mine, le mi-
nerai» après avoir subi une première fusion, qui rend 5o à
60 p. 100, suivant le plus ou moins de soins apportés dans To-
péraUon, est livré aux négociants au prix de i',io le kilo-
gramme. Ceux-ci Texpédieut dans cet état à Marseille d'où il
revient en partie à Trebitonde entièrement épuré. 11 est alors
tendu à raison de a6 piastres Tocque (3',5o le kilogramme), et
sert à la fiitirieation des ustensiles de ménage, qui est nae des
principales industries de Trébixonde.
La fabrication de ces objets a toujours tenu un rang Im-
portant dans le commerce de notre ville. On compte à Trébl-
tonde 17 boutiques occupant ensemble 5o à 60 ouvriers. Eilea
emploient de s5 à 5s. 000 kilogrammes de cuivre fin et livrent
à la consommation pour 900.000 à 1.000.000 de piastres (tSo à
166.000 francs) de marcliandises par aïinée. Une partie de cea
marchandises est expédiée en Géorgie et dans le Caucase, le suN
plusse place à Tréblzonde et dans les villages environnants.
Tel est le résumé des renseignements que J*al recueillis.
Saurais voulu quMls fussent plus complets afin de pouvoir piè^
eiser i*ilnportance que ces mines acquerraient si elles étaieilt
exploitées» par des personnes habiles. Mais, tels qu*i!s sont»
ces renseignements suffiront. Je Tespère, pour prouver que al
une administration bien entendue était placée à la lète de leur
exploitation, et si quelques dépenses étaient faites, pour facili-
ter les transports Jusqu*à la mer, on arriverait aigrement à aug-
menter dans une proportion considérable le produit de ces
usines , qui deviendrait alors une source féconde de revenus
pour Tempire ottoman, et de bien-être pour les habitants do ce
pays.
(Extrait d^une dépêche adressée à S. Ex. le Mi-
visite des affaires étrangères par M, GEorraoT nt
JossoR , gérant du consulat de France à Trébi"
zonde. — 10 décembre i85b.)
6l4 BDUBTIN.
BMiMifneinMiU tiir l«i établIfMmaite métallorgi-
qoM do ipooveniemeiit do Parai^ayi à lUooy.
Pendant le coure d*un voyage d'études que Je viens de faire
Jusqu'aux anciennes Missions Jésuitiques, Je n'ai pas manqué
de visiter la fonderie d'ibicuy appartenant à TËtat Cet et»»
blissement est la seule usine que possède le Paraguay, et le
Sêtnanario ne cesse d'en signaler l'existence comme une
preuve éclatante des nombreux progrès qu'il attribue à Tadmi-
nistration de M. le président Lopes. Sous ce double rapport»
J'ai tenu à m'en rendre compte par moi-même.
L'usine d'Ibicuy est située à lU kilomètres environ au sud-
est de la capitale et à 97 kilomètres du village d'Ibicuy, à la
pointe méridionale de la chaîne connue sous le nom de Cor^
diUêriia et au débouché d'une gorge formée par un ruisseau
qui porte également le nom d'Ibicuy. Cette position est heu-
reusement choisie sous le rapport de l'abondance des eaux et
de la proximité du combustible, toutes les montagnes environ-
nantes étant couvertes de superbes forêts. Elle n'est point
aussi favorable en ce qui concerne les matières premières,
qu'il faut aller chercher à des distances plus ou moins grandes.
L'argile pour la fabrication des briques réfractaires manque
absolument U faut demander la castine'aux terrains calcaires
de Paraguay, qui sont à plus de 65 kilomètres. Quant au mine-
rai, le gisement le plus rapproché est celui de fer spéculaire
de Quiquiho situé à 9ti kilomètres au moins. Son existence
d'ailleurs n'a été bien constatée que tout récemment, et il
n'est pas encore exploité; il n'a même pas été fait d'essais sur
l'importance du rendement, et ce minerai qui semble, au sur-
plus, de bonne qualité, ne paraît pas devoir être très-abondant.
Un gisement de fer analogue à celui de Quiquiho a été der-
nièrement découvert sur le territoire de Paraguay; il n*a pas
été fait Jusqu'à présent d'études qui puissent faire apprécier
l'importance de cette découverte.
La montagne de Jaquary, & â kilomètres environ au sud du
village de Glaapucu et à près de 60 kilomètres de la fonderie,
renferme une mine de fer spathique. Le minerai est d'excel-
lente qualité et a rendu Jusqu'à 65 p. 100, mais il ne se présente
qu'en filons très-minces qu'il faut aller chercher à d'assex
BUUSTIN. 695
gnndes profondeurs, et les difficultés de i*expioitatiOD Pont
fait abaDdonner.
Dans rétat actuel, l'usine dUbicuy est alimentée par la mina
de San^Afiguêl située à plus de 70 kilomètres, près de Tan-
cienne Misdon du même nom. F.e minerai extrait de roches
quartzeuses qui se trouvent à fleur de terre, au pied de la mon-
tagne d*Arazareetà 3 kilomètres du yillage de San-Miguel, est
transporté Jusqu'au Tebicuary éloigné de 16 kilomètres en-
viron ; il est embarqué sur des canots pour remonter le Mour-
Japey, affluent navigpEtble du Tebicuary, jusqu'à 4 kilomètres de
l'usine ; là il est mis de nouveau sur des charrettes, il ne rend
que de «5 à 3o p 100.
Quant à l'établissement en lui-même, il consiste en un haut-
fourneau, en deux foyers d'afllnage pour le fer, un autre pour
le cuivre, et des ateliers où l'on forge et moule le fer. Il
comprend en outre les logf^ments nécessaires pour les ouvriers
et pour le détachement de troupes que l'administration y main-
tient, bien qu'il n'ait point conservé le caractère de pénitencier
qu'il avait dans le principe. La soufflerie du haut^foumeau est
mue par l'eau dérivée du ruisseau d*Ibicuy ; il ne fonctionne
qu'à des intervalles Irréguliers et nécessite chaque fois des ré-
parations plus ou moins fortes à cause du défaut de briques ré-
fractaires. On n'y a Jamais coulé plus de 700 arrobes (8.o5o
kilogrammes) à la fois, mais il pourrait en produire davantage.
La fonte est blanche, dure et très-cassante. On coule à Ibicuy
toute espèce de pièces de fonte tels que galeries pour bal-
cons, pièces pour les machines à vapeur, et Jusqu'à des canons
de vingt-quatre; on y forge aussi toute sorte d'instruments et
de pièces de fer; mais ces divers produits fabliqués exclusi-
vement par des ouvriers paraguayens ne 8*obtiennent que len-
tement, en petite quantité et sont fort grossiers. Ils ne peuvent
dès lors être considérés que comme des essais et ne sauraient
suffire aux besoins d*un arsenal de quelque importance, et encore
moins à ceux d'un commerce tant soit peu étendu. 11 est vrai
que ce commerce n'existe pas ici ; en dehors des importations
faites pour le compte du gouvernement, il ne s'introduit pas
100 arrobes (i. 160 kilos) de fer par an. A^ussi le prix actuel de
10 piastres par quintal (4o kilos) est-il purement nominal, et il
est très-certainement encore inférieur aux prix de revient des
fers dlbicuy.
Quelques rapprochements que J'ai tout lieu de croire exacts
6t6 BULLvnii.
8000601 au mipplus pour faire apprécier llneigiilflaiiee ûê
la production d^Ibîcuy. I/extraction du minerai i San-Miguel
n^GD^ fêB aotttellenent plus de it ouvriers et B*exige<|ue
r-emplol dto six eharréttes, dont le mouvement représente pa>
aftdem à trois cents chargements. Chaque chargement étant
de 100 à lao arrobes (i.i5o à i.38o kilos). la consommation
a»nua)l6 de minerai, en prenant les ehîAres maaitM^ serait en
nombres ronds de Ai4.ooo kilogrammes. Le rendement n*étamt
que de 95 p. too, la production annuelle de métal pur se ré-
duit à 108.Ô00 kilogrammes représentant an eoura actuel une
iKatour nominale de 1 13,600 franos.
Le personnel de rétablissement se compose de 100 ouTriers
et de ^% hommes de garnison commandés par un lieutenant,
qui est en même directeur des travaux, et qui est assisté par
nn enseigne et par quelques jeunes Paraguayens destinés i la
oarrière industrielle. Dans Torigine, Tusine créée il y a 6 on
7 ans par un ingénieur suédois, était dirigée par des maftrea
et oootre-mattres anglais; aujourd'hui elle est exclusivement
entre d(>8 mains paraguayennedi
Tout ce personnel ne laisse pas que de oonstitaer une d^
pense asses importante. Il n'y a plus qu'un tiès-potit nombrei
de galériens qui ne reçoivent que la nourriture et le vêtement.
Les autres ottvrieni reçoivent ohaeun, outre lesaceessoirea pré*
citéa» un salaire de U piastres (ao francs) par mo^s» L^pprovi-
sésanement de cette population exige menauellenient 4d têtes
de bétail que le gouvernement se procure par voie de réqul-
sttM», au prix nominal de a piastres chacune, tandis que
leur valeur réelle est présectemeni en moyenne de tingt
ptastre&
On peut donc porter la dépense totale de ce personnel à
i|oo piastres ou u.000 ft*anoB par mois, soit siii.ooo francs par
an ou presqne { de la valeur du matériel annuellement pr^
dttit. Il est vrai que les autres dépenses sont nulles, puisque In
matière première ne ooAte rien à TÉtat et que tous les trann-
ports et cha* mis nécessaires s'effectuent par corvées gratuites»
Il y a plus; radmlnistratinn réalise un bénéfice considérable
(18 piastres ou 90 francs) sur chaque tète de bétail afiectée&
lia oorïsommation des ouvriers et du détachement militaire; et
Qomme elle a bien soin de se faire délivrer mensuellement
100 têtes d'animaux au lieu de quarante-cinq au plui qui
seraient néoessaires, on peut ealculer qu'éUa fiait par mois sur
BUlLBTlIf. €«7
001 «niele une recette de 9.000 f^ncs, Uttéraleiiient pris dans
1» peohe ëes propriétaires circonvoistns.
On eomprend, diaprés cet exposé, que )*expleitatlon des
lentes dMbiouy paraisse profitable an gouvernement pour lequel
elle est un prétexte à exactions; mais elle serait désastreuse
pour des particuliers, qui auraient à acheter les matières pre-
mières, à pajer les transports et le bétail néces9aires à leur
jnstf^ valeur, et à donner à leurs ouvriers un salaire double ou
triple de celui que leur accorde Tadministration. Tout ce qui
est pour celle-ci matière à lucro ou à économie serait pour
eux Toccasion de cbargei écrasantes; on comprend également
que Tusine d*lbiouy soit Tobjet d*une profonde aniniadversioa
pour les populations environnantes; tandis qu^ailleurs les éta-
lilissements de ce genre, en fomentant le travail et la circulation
des capitaux, sont une source de bien-être et de prospérité le-
oale ; elle n^est qu^une cause d'oppression et d^appau vrissement
(Extrait d^une dépêche adnsMée à S. Ex, le minùtre
de$ affaires étrangères par le comte A. dk Brossabd»
consul de France à VJssomption {Paraguay), —
1$ déeeoklfirê i858.)
MMe enr MppltMflon de la mé^beàê evl^e 4«m Us
ttfhieeda PbeenlJt poar la fabrteatlon des raili.
Depuis la rédaction du rapport sur la méthode du Phœaiz et
m publication dans les Annales dfs mines (5* série, tome Xill),
des essais ont été entrepris aux Forges de Maubeuge (sooiété
Hamolr), d Bayante (société de Wendel), de Saint» Jacques à
Ifootluçon (société Bouguéret-Marteoot). et de THorme, près de
SaiDt-Gtaamond.
Ces essais avaient pour but de vérifier jusqu'à quel point la
méthode du Pbœn>x pouvait s'appliquer avec les miaerals
traités dans les usines françalsiM.
Il en est résulté, comme pour premier Ikil, que renipM du
marteau*pilos n'est obligatoire ni pour la fabrieatien dee coë*
vertes, ni pour la bonne soudure des paquets, pourvu que les
dimensiona transversales de ces derniers ne soient pas meindres
que à*,io de largeur sur •",«• d'épainear.
638 BUIXbTIN.
Le point essentiel est remploi de minerAis phosphoreox pour
la fabrication de la fonte destinée au puddiage des cooTeitM*
U n^est pas nécessaire d^ailleurs, pour obtenir cette fonte,
d'employer exclusivement du minerai phosphoreux; il soOt
d'associer dans le haut-fourneau , une certaine proportion de
minerais à ceux qui constituent ordinairement le lit de ftt-
•ion. Les essais on démontré, en eflTet, ce fait remarquable,
mais déjà reconnu par M. Janoyer {Anfialeê di$ mines ^ t VI,
série 6). à savoir que la présence du phosphore annulle la pro-
priété rouveraine que le souHre tend à donner aux fers, soit
que ce soufre provienne des minerais, soit qu'il provienneda
combustible. De sorte que les fers ainsi obtenus sont à prsiDS
fins, sans criques, bien soudante, durs et caaoants à fh>id, tout
comme les fers prorenant de minerais exclusivement pbos-
phoreux. Il va sans dire, d'ailleurs, que la proportion de phos-
phore ne doit pas dépasser une certaine limite au delà de
laqu'elle le fer perdrait toute ténacité et toute dureté. U
importe seulement que la fonte destinée à produire les ooo*
Tertes soit grise; il n'est pas absolument nécessaire que U
loupe soit martelée au sortir du four, et étirée ensuite an la-
minoir, après réchauffage au rduge cerise; dans beaucoup
de cas cet étirage peut se faire en une seule chaude. L'eoplol
du pilon tend même souvent à détruire la texture à grain et à
donner du nerf.
Quant AUX autres mises des paquets, elles peuvent ètrecon-
posés avec du fer puddlé brut, sauf les languettes de oorfojé
destinés aux bords du patin.
Dans ces conditions, la fabrication du rail Vigoole n'ost
pas plus chère qu'avec l'emploi des couvertes en fer corroyé.
11 y aurait même, dans le cas où l'on ne se servirait pas du
pilon , une certaine économie. Les rails ainsi obtenus sont
d'ailleurs très-bien soudés, sans criques soit dans le patin, soit
dans le champignon, et à surface déroulement très-dure et
très-résistante (i). Il n'est pas douteux que l'expérience ne
vienne démontrer leur supériorité comme service sur les rails
fabriqués d'après la méthode ordinaire.
On a essayé d'éluder l'emploi du minerai phosphoreux pour
la couverte, en la faisant au moyen de fontes matées. Le m*-
(1) L'usine <!• IfaubfUK* a mit hors dt servies deni eiMlllik à raiti* **
les falsanl servir eu coa|Nita da i» raUs fabriqués suivant oeUe néifeadt.
BULLBTâN. 639
léage a, oomne on sait, pour résultat d^éliminer ud6 forte
partie du soufre; on peut ainsi éviter les crtques de la cou-
verte qui sont dues ordinairement à la présence du soufre
dans le fer et qui sont la principale difficulté qu'on rencontre
lor8qo*on veut faire des rails exclusivement en fer puddlé
brut Mais remploi du maxéage pour la fonte des couvertes»
soulève les mêmes objections, relativement à la soudure, que
Tassociation des fers puddlé et corroyé dans le paquet En
eifet, quoique pratiquée sur la fonte, ce n*en est pas moins une
opération d'affinage de plus, opération tout à fait équivalente,
au point de vue de la composition chimique du fer, au ré-
chauffage que subit le fer corroyé. Elle doit donc être pros-
crite au même titre de toute fabrication rationnelle, la soudure
complète étant le premier but à poursuivre et le plus difficile
à atteindre.
(Communiqué par M. Pesbkières, ingénieur de la
toiê au chemin de fer de Lyon (Bourbonnais), — -
90 décembre i858.)
noU enr la traction en rampes , an moyen
de maobinee looomotlvee.
On a pendant longtemps attribué à Tadhérence une valeur
trop faible. On était à peu prèsd'accordsur ses limites, mais
non sur sa valeur moyenne, qui varie , du reste, suivant les
saisons et les climats. En i838, M. Wood admettait pour limites
1/0 et 1/16, et regardait comme prudent de prendre pour
base 1/16 seulement A la môme époque, M. H. Latrobe, ingé-
nieur américain, déclarait(/7opporf sur le chemin de Ballimore
à VOhio) le chiffre 1/7,5 exempt detouteexagération. Longtemps
après, en i853, le même ingénieur constatait que Tadhérenoe
s*élevait à i/5, dans des circonstances, favorables sans doute,
mais qui ne constituaient cependant pas de pures exceptions
Dès i836, d^ailleurs, M. W. Casey signalait la valeur beaucoup
trop faible assignée à radhérenee« qui s*élevait, disait-IU à i/S
et même au delà.
Aujourd'hui le chiffre que M. Latrobe indiquait, Il y a près
de vingt ans, est presque généralement admis.
La nécessité d'augmenter la pulssaooe des machines , sans
Mo BOUTIII.
mrclmg&r le» Tttfes, « çoncluità rééiiiffo wc wlf iwgil te
poids r«ppart^ à l'unité de torfaee du ohaoflTe. Oa a ^ le Me
«ai» dépasser la limite » aana foire des machlBea trefi légères
IKHir leur puissance. Tant que la vltesaa ne s*abalMe pss ao-
dessous de a5 kll. environ, et pourvu que toutes loi rouessoieat
QfHipléea» radbérence sulit presque toi]0<Mira Non, sans doute,
fU*oi^ soit tout à fait 4 l'abri du patinage, lom éa déoianige
et mémo en marche; malsoe n'est qu'une InsutBsanoeaooldsD-
toUo, parfois fort ii^oonmode, sans contredit, mais pas sski
oependaat pour contre-balanoer les avantages de la légèreté
retaUve Bn fait, oelle-ci est linoitée surtout, jusqu'à prénat,
par la résistance que doiveet présenter les divenos parties de
]% loaoUne(i),
Mab, dèi qu'il s'agit de rasnpes trèo^roldes, si ft SonllUèves
et au delè, l'insuffisance de Padhérence devient, pour beaacoop
de personnes, une sorte d'axiome admis sans discussion.
On comprend, instinctivement en quelque sorte, qu'au delà
d'une certaine Imite d'inclinaison la locomotive devient on
moteur très-imparfait; et Ton s'en prend à ri.dhérence,8an8ee
rendre un compte exact des circonstances dans lesquelles elle
devient effectivement insuffisante.
De Ut tous ces systésees présentés eomane nouveau, et em-
pruntés, pour la plupart* k Tenfanoo des ebemins de fer; toas
conservant la locomotive, et cherchant à remplacer l'adhérence
par des points fixes.
One machine, dont l'adhérence suffit, sur des rampes ordt-
flaires, pour transmettre l'efVort de traction correspondant à
sa surface de chauffe et à sa vitesse, manquera- t-elle d^dhé-
rence sur des rampes plus fortes?
Pour que cela soit, il faut, ou ces deux choses, ou au moffis
Tune d'elles :
I* Diminution de l'adhérence, toutes choses égales d'ailleurs,
et par le seul fait de l'accroissement de rfncltnaison ;
9* Toutes choses égales encore, sauf l'accroissement delln-
(i) On •*aM«ii4 à r«s«iMUt« qo'M • éU na ||e« irsr ^^ àêm etU* ««^
<f«lléK«nieot pour Ici nouv«*llet machines de la leciinn de Ne? eri è Roanoe-
Avec des surfaeei de chaufTe de no et 192 mètres qoarres, ee« miclilnti
VHeni r«ap«ciiv«iMii4MS9 tlsiSl. Les sesMdei m>ni reptadast è efi égard
exaciemenl dam les iDen\et oondîUont qae le| macliinea à oslindra* inlé-
rieora eonaimliea par M. Qouin pour le ehoroin de fer de l^yon, ot aoiqaail^*
tm ao fsptsehs psi Sa nuagiis d'aSSeimei al SatolMité.
eUlMi«M» , aiipaeatatiOD de Teffort de treetiee à eseroer par la
ma^l^ln^, e( par suite de radbéreiice néceBsaire pour le trans-
mettre.
Qp, la preinlère eondiUoq n'existe pas. L'adbéreoce, égale à
fp sur niveau aérait, sur une rampe d*inclinaison ^,
^p\/ 1— -p-, soit pour j«o,o5, 0,997 /T.
Quant au second point, il est évident qu*à égalité de vapori-
sation et de vitesse, reflbrt de traction est indépendant de Tin-
cIinaii>on du profil , et que dès lors , si Tadhérence suffit sur
niveau, elle suffit également en rampe.
Si la vitesse est réduite , Teflfbrt de traction peut être aug-
menté corrélativement, et alors Tadhérence peut devenir
Insuffisante.
Si donc la vitesse d\ine machine ayant tout $on poids adhé-
rent pouvait être réglée sur les rampes, à un taux très-inférieur
à ce qu'elle est sur niveau, nul doute qu'alors , mais seulement
alors, rinsuffisance de l'adhérence pût devenir très -pro-
noncée.
Mais le ralentissement de la marche sur les rampes même
très-roides est très-limité, dès qu'il s'agit de lignes importantes,
à grand trafic; il n'est admissible que sur les petits chemins
industriels, dont il n'est pas (question ici. Des motifs déve-
loppés ailleurs (0 ne permettent pas de réduire la vitesse
beaucoup au-dessous de celle des trains de marchandises sur les
sections à rampes ordinaires* Je me bornerai à Justifier ici cette
assertion par un exemple, celui de la rampe de Ponte-Decimo
à Èusalla, sur laquelle les trains remontent à hi vitesse de 30 à
95 kii. (rampes de 0,009 à o,o.55).
Si donc, comme cela est incontestable, la limite de Tadhé-
rence est plus souvent atteinte et par suite le patinage plus
fréquent sur les rampes très-inclinées, le fait est loin d'a-
voir la gravité qu'on lui attribue généralement II est moins,
d*ailleure, la conséquence de la réduction de la vitesse que de
l'accroissement de travail qu'on s'attache alors à faire produire
à la machine, pour réduire le fractionnement des trains. Le
(1) Raoport A M. le minittra dtt tr«T«ox publies sur reiplofteilon de la
■eetion en rampe de 0»0'i9 el o,03S, de Ponte-Decimo à BotallaiPiémoDi), par
M. Ceaehe. (ÀmtuU^i du p9%i$ et ehëuuéeê^ 1. XV, isit.)
6Ss BULLETIN.
rapport entre le tranfl motenr disponible sur les roues mo-
trices et le poids, se trouve donc accidentellement augmenté à
dessein.
Mais, Je le répète, Tinfluence de ces deux causes est res-
treinte. On la compense facilement en faisant porter aux ma-
chines spéciales, affectées au service des rampes exception-
nelles , leur approvisionnement d*eau (machines de la rampe
de Bttsalla), c*est-à-dire en utilisant pour Tadhérence un poids
qu^elles doivent nécessairement remorquer, soit qu^elles le por-
tent, soit qu'elles le traînent.
On rétablit ainsi Téquilibre entre la puissance dynamique
et Tadhérence, sans avoir besoin de recourir à des expédients
qui introduisent d'énormes résistances passives, et n'aboutis-
sent, en définitive (comme Pont prouvé les essais récents d'un
système de touage sur la rampe atmosphérique de Saint^jor»
main), qu'à réduire beaucoup le poids moyen remorqué par
une machine de puissance donnée, tout en grevant l'exploita-
tion de frais d'entretien très-considérables.
Ce qui manque sur les rampes, ce n'est donc pas l'adhé-
rence. Le mal n est pas 1&, ou pour mieux dire , il existe seu-
lement au même degré que pour la traction à petite vitesse sur
niveau ; l'influence de la réduction très-limitée de la vitesse et
de l'accroissement éventuel du travail développé en rampe,
étant facile à compenser par un léger surcroît de poids adhé-
rent, combiné au besoin avec la division du moteur.
Ce qui manque à la locomotive sur les rampes très-roides ,
c'est l'efTet utilo.
Les chiinres suivants, empruntés au rapport cité plus haut,
donnent la mesure de cette influence, d'aUleurs évidente d'elle-
même:
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roneo!
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30.000 "" 8,0
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Mantffédttltaàso^'.
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18,6
18.1
3S,0
81,6
39,0
46,8
S«,6
60,7
7»,9
Réaeiion Unfeniitllo de ralU et
roaei:
8.750S
d'où ninima safflitiil do l'adhé-
reoeo:
8.7SO _ 1
80.000 8
8* XacMaoo de 140"^ «paoast S4'( machina de la raaqie de Vente-
).àU
».4
11,4
18,3
3S,9
84,6
44,6
80,3
70,1
•M
100,0
181,7
0
1.0S0
990
s
S3S
471
10
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396
IS
303
308
30
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ISI
77
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lia
63
4S
10»
81
SO
9S
41
C*est cette énorme rédaction de Toffét utile qal limite les
rampes accessibles aux locomotives, avant que IMnauiBsance de
radbétencese manifeste. Sur des rampes de o^oeS, une loco-
motive du système adopté sur la section de Busalla àPonte-De-
cimo remorque, à petite vitesjie , un poids é^l & neuf fois le
654 BuuETnf.
sien : sur des rampes de o,o55, elle ne remorque plus que i ,&« tbk
800 poids. Voilà tout le secret de rimperfeotfon des locono-
tives appliquées aux rampes très-foides. L'adhérence n*y eal
pour rien. Le reproche qu*on lui adresse ne serait Tonde , a|
point de vue des grandes lignes, que si on réussissait à faire dei
machines à la fois très-puissantes et très-légères , c^est-à-diit
si une Téritabie révolution s^opérait dans les printipes m6mes
sur lesquels elles sont fondées.
G. GODGHB.
lioitTMtix rtûtèlfiiQiiientt «Dir let aonda (m artétiMil
d« Ift proTincft d# Gonstatitiiie.
La campagne de cette année promet d'être encore plus heu-
reuse que celles des années précédentes. A Sidy-Amran , It
fontaine artésienne débite û.8oo litres par minute; je n*en
connais pas qui pusse lulètre comparée. A Djemfta s.Aoo litrea,
à Sidy-Krelil 180, à Nzabel-I\2ig 5à, à lAfihan 80 litres. Dans 1«
tlodna, le sondage d*Aîen-<Nokrar donne déjà 19 litres d'aatt
jaillissante et tout permet d'espérer qu'il arrivera à /i5o litres
par minute comme celui de Melkaouak.
(Extrait d'aune lettre de M. le général de divisiam
Dasvaui. — aA moi 1869} (1).
(1^ CeUe ItUre nous est parvenue trop tard pour 6ir^ Jointe iQX rapports
de M. le général Dea? aux publiée dans ce volume. C.
TIBU DE5 MàTIttlES.
TABLE DES MATIÈRES
DO TOHE QUATOBErÈllE.
HiniMLOOIl. — «iOLOGU.
Sur les rapporta cHstaltogrephIquas et chtmlioes de l'an-
^ts, derhorDbteodeet deiiniDérauxKiialoguesi par
M. ff(im'nffi6''rf [traduit par U. Uelei»') i
Étude sur loB richeases rolnérales dn district de la 5eo
d'Urgel (Catalogne) ; par M Pfiitilemairt , ingénieur des
minea A9
Snrl'emplol des propriétés optiques birérrltigentes pourla
détermioatloD des espèces crislallisées (a* mémoire);
par M. Deteloiteaux , maître de couTérence & l'École
normale 339
T^blê alphabiUjut du minéraux tt ile$ prftteipBMs nlt éoM Im
propTiitH optiquti blrifringnlti ont été dêlirminiu Jutqu'i c*
H
j|pflpli)lllli;
A[iO|ili]rlliledeCilcla«
Il |Arr*|[onll«
11 Aiuliwda pi
AisulD iJa K
Ultl AtOUWd**!
TABLE UES M&TIËKBS.
M'
Biryi^MliiW
B»?,T". ?'. ■. '. '. '. '.
11 Blrarb. d'imiDODl*q>*.
Bii^romita da polMM. .
Il Bimilaw d'tinnonltqua
BliMLa.
BimlCtiedaioiida.. . .
U tiarii
Brindlilta
Il BrttiolM
Bnivt;*rlu
Bramât* d« didTiM- . .
Br. de MdlBia liiilMi*.
I Broaklti.
II CilimlDi
Il CirboniW d* barjrle. . .
Il C«rbonawdeDhiui,*>
Carkonau rin chaui.
iMih d'Idaoïle. . . .
Jarb.dachauictitrrar.
CarbanaW da chaui at
Dagntaic; duluiDia.
^n. da qianiianéia.
Il CarbsQata d* plomb. . .
Il Carbuiialadeiironliant.
Carbonaia de ilne. . . ,
I CalHiine
ClKbaaia
Cnalooliia
CheojliM
Cliildf«ail
(JilaliM
Cbl.blaiicbe<l«llau1#Dn.
ChlDnia da Trati
Cktorura de bari
C|mgpfa«ne. . p»^
DamuuriM...^ j
Dtaapore. . -
Diithtfl*.. . .
Dalaml*. . . .
Bdingunlla. ,
Bâtera «de. .
KucbralLa
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Hiidial)la
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Fulilipith piarreda laQ«
"'— iilicaie de tlua. . .
.. ilala da birjtU. . .
1 PormIaM da f —
I Pormiala d* ._. ... . .
:i PormiaM de alraoltaBa.
Purta».
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Greenockiu
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HipMulIaM de cbaai. .
UlpsiulfaM da plamb. .
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Oifda <1« ilDB Hbllm*.
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na blaa*
PwialM «tria.
P«rldot
H Pru(.roafad*p«iuM.
TOMX XIV, 1868.
M
PrroBiorpblu
PiraptaTlUM.
Pjreimiliu.
ËÏi'in"'. '. '.
BlpiSaliW.. .
RubrillU. . .
Hubi*
HuUle
Sipbir. ....
Sabtallw. .'
Beeltilia. . .
Bcarodlla. ■ .
Bal da Saigneua polaa-
Saaqulcblor. da obrame.
SaiFra, '. '.'.'.-'.'.'■'■ '■
Saaa-ciiboD. da uiuda.
9panallla
Sph«iw
auiroUda.
SUlUle
airoDlltnlla.
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Sioaliiata da lllblns. . .
gui tau d'à Dinion laqua
at da Mbak.
Sulfata d'
al de Dickal.
SuKiu d'anmwDlaqM
Sg|[.da«érlàiiitabâ»di
Butraie da bttjia. . . .
Snlbia da pretoiTde da
Sol fa M MroM-oArlqaa.
Sulfala da cnllre. . . .
ijDlIaig d« did)iiM roM.
SaKata d« iluclna . . ,
Sulfata da [anlbaBa. . .
Mfaia da mafnéala. , ,
Sulfala d« miD|iati« i
Sulfau da Diekcl
Sulfalada nlekal qnarré.
Suirilc da nkkal ai da
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Sulfata de plomb. . . .
Sulfate dapotawa. . . .
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magnésie
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Sulfate de potasse et de
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Sulfite de strvohnine à
12 atomes d^eau. . . ■
Sulfate de siryclinlne
ooiaèdrique
Sulfate de sine
Sulfite de cuivre et
d'ammoniaque
Sulfite de euiviie et de
potasse
Sulfite de pousse et de
fer. . .
Sulfite de sonde. . .
Suracétate de cuivre et
de cbaux 1
Suiannite
Svanbergite
Talc
Tartrate d'antimoine et
de chaux iveo atotate
de chaux
Tartrate d'antimoine et
de potasse, éméUque
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+
+
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+
+
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II
II
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Tartrate d'antimoine et
de stronilane
Tartrate d'arsenic et de
strontiane avec «xotate
d'ammoniaque
Tirt. neutre de pousse.
Taurine
Terpine
Thénardiu
Thomsenite
Topaie
Tourmaline
Tr#halosa
Urée
Vanadlnlte
WilléitaiU
Withérlte
WollasUnlM
WuIféniU
XanthophjUite
Xénotime
Zircon
Il
II
11
II
11
II
a
AmiiDici.
Ghristianite.
Paojasite. . .
GieseekiU. .
Gismondine.
LIebénériU.
Pérowskiu.
PhiUipsiU. .
Association de Tarsenlc aux bitumes minéraux; par
M. Daubrée^ Ingénieur en chef des mines, professeur
à la faculté des sciences de Strasbourg A79
CHIMIE.
Travaux du laboratoire de TÉcole des mineurs de Saint-
Etienne ; • • . Si
MÉTALlURGtB. -- MIRÉRALCRGIE .
De Toxploitation des mines et de la métallurgie en Tos-
cane pendant Tan tiquité et le moyen âge ; par M . SimO"
tiifi , ingénieur civil • 65;
TABLE DBS MATIÈBB8. 63g
MiCARlQUB. — - BZPLOITATIOir.
Excursion dans le Cornwall en 1857 ; par M. Moiaenet •
ingéniear des mines. . . - 77
Note sur la dépense des déversoirs sans contraction laté-
rale et inclinés vers Tamont; par M. ClaHnval , capi-
taine d*artillerie 977
Note sur un niveau d*eau perfectionné ; par M. Dagand ,
constructeur. aSa
Rapport sur les forages artésiens exécutés dans le Sah'ara
de la province de Gonstantine ; par BL Desvaux^ géné-
ral de division /kii
Rapport d*ensemble sur les forages artésiens exécutés
dans la subdivision de Batna; par M. Desvaux ^ général
de division &5i
Note sur remploi desbourroirs en bois dans le tirage à la
poudre, par M. Parran^ ingénieur des mines À67
Note sur un manomètre à maxima ; par M. Couche^ ingé*
nieur en chef 9 professeur à récole des mines. 617
coirsTAUCTioir. — chkm ins de psb.
Note sur un appareil appliqué sur le chemin de fer de
TEstt à la descente des roues' des locomotives du sys-
tème Engerth; par M. Fuillemin^ ingénieur civil • • . 985
Notes sur les machines locoroobiles employées au chemin
de ferde TEst; par M. Fuillemin , ingénieur civil ... 987
Note sur un nouveau système d'écllsses essayé sur la ligne
de Nevers à Roanne , par M. Desbriires , ancien élève
des Écoles polytechnique et des mines 989
Note sur remploi de la houille dans les locomotives du
chemin de fer du Nord &77
Mémoire sur la dépréciation d'un matériel roulant de
chemin de fer; par M. deBilly^ insiiecteur général des
mines (l'^partie) A89
OBJETS OIVEKS.
Note sur la statistique minérale de Tempire d^Autriche ;
6^P T^BtE pp fimm'
extrait par M. Callortf ingéoieur en cbef » professeur à
Vtcole des mines. ••../.!..'../
BULLETIN.
•»
5s3
(3' semestre 1813.)
Sur les mines de It protioce de Trébiionde , «21. — Benseigoemevli
sur les établfssènieàls' méullurgiqaes du gouvernement du t^ara-
guay, i Iblcuf, 624. — Mi>ta'sùrn|»t>llb4ilon de Ht iMiUiodè ftdMe
dans les usines du Pbœnix pçur U fabrication dies raili, Wij^ MMt
sur la traction en rampes, au moyen de machines locomotives, «29.
— Nouveaux 'renseignements sur les sondages aftésieiis de la pro-
vince de Consuntine, «il.
Table des matières du tome ^fV 635
Explication des planchés du tome XIV JM^
Annonces d^ouvrages concernant les mines » etc. , publ}és
pendantle 9* semestre i8ô8 i-xxxu
\ ••■ .* 11».