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Full text of "Annales des mines, ou recueil de mémoires sur l'exploitation des mines et sur les sciences et les arts qui s'y rattachent"

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ANNALES 


DES  MINES 


CONMISSIOH  DBS  AmiALBS  DBS  HDIBS. 


Les  AifRALis  MS  UifTis  font  publléet  wui  les  taspices  de  l*adnitnlstra* 
tton  générale  des  Ponts  et  Gluussées  et  des  Mines,  et  sous  la  direction 
d'une  commission  spéciale  formée  par  le  Ministre  des  Travaux  PuMles. 
Cette  commission  est  composée ,  ainsi  quMI  suit ,  des  membres  do  eonsell 
(éoéral  des  mines,  du  directeur  et  des  professeurs  de  TÊcole  des  mines,  et 
d*un  Ingénieur,  adjoint  au  membre  remplissant  les  fonctions  de  secrétaire  : 


Di  BiiLT,  Inspecteur  général. 

Di  SéRAKHOirr.  Ingénieur  en  chef  « 
membre  de  TAcadémie  des  Scien- 
ces, professeur  de  minéralogie. 

Pi^^sD,  ingénieur  en  chef,  secré- 
taire du  conseil  général. 

De  ViumiOTi ,  Ingén.  en  chef ,  pro- 
fesseur de  législation  des  mines. 

Gallor,  Ingénieur  enchef,  profes- 
seur d'exploitation. 

RiTOT,  Ingénieur,  professeur  de  do- 
cimasie. 

Di  Cntm ,  ancien  chef  de  la  dlTl« 
slon  des  mines. 

CODons.  Ingénieur  en  chef,  profes- 
seur de  chemins  de  fer  et  de  con- 
struction ,  itarétairi  d$  la  eom" 
mittion. 

DnEssif  Ingénieur  ordinaire,  maître 
de  conférence  à  l'Ecole  normale , 
$$crétair$^oinU 


CoiDm,  Insp.  gén.,  membre  de 
l'Acad.  des  Sciences ,  profess.  de 
géologie  au  Muséum  d'hist  natu- 
relle, prtfttdsnl. 

Di  BouaioiLLi,  conselUer  d'État, 
Inspecteur  général,  secrétaire  gé- 
néral du  ministère  de  l'agricul- 
ture, du  commerce  et  des  traTauz 
publics.  , 

Eus  M  BiAUMoiiT,  sénateur,  Insp. 
général ,  membre  de  TAcad.  des 
Sciences,  professeur  de  géologie 
au  Collège  de  France  et  à  l'École 
des  mines. 

TmaaiA,  Inspecteur  général. 

CoMBSs,  Inrôecteur  général,  mem- 
bre de  l*Académte  des  Sciences, 
directeur  de  l'École  des  mines. 

LiTALLOiSi  Inspecteur  général. 

Maebot,  Inspecteur  général. 

LouBOx,  Inspecteur  général. 

L'administration  a  réservé  un  certain  nombre  d'exemplaires  des  Ar- 
NALBs  ras  MiRis  pour  être  envoyés ,  soit  à  titre  de  don  aux  principaux 
établissements  nationaux  et  étrangers ,  consacrés  aux  sciences  et  à  l'art 
des  mines ,  soit  à  titre  d'échange  aux  rédacteurs  des  ouvrages  pério- 
diques français  et  étrangers,  relatifs  aux  sciences  et  aux  artSk—  Les 
lettres  et  documents  concernant  les  Arralis  ras  Blniis  doivent  être 
adressés,  sotis  U  eounerf  de  M.  U  Ministre  dêi  TYavauœ  Publiei, 
à  M,  le  nerétaire  de  la  cammiaUm  dêi  Arvalbs  nn  Mmis,  rue  du 
Dragon,  n*  80,  à  Paris. 

Avie. 

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U  publieatlon  des  Arkalu  dbs  Mirbs  a  lien  par  cahiers  on  livraisons 
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donee.  —  Les  deoi  volumes  consacrés  aui  matières  solentlBques  et  techni- 
ques contiennent  de  vo  à  so  feuilles  d'Impression ,  et  de  is  à  s4  planches 
gravées.— Le  prix  de  le  souscription  est  de  30  Ir.  par  an  pour  Paris,  de 
94  fr.  pour  les  départenwnis,  el  de  3S  fir»  pour  rétranger. 


rAais.^inramt  pas  a.  tuvrot  xt  c«,  avi  sacirx,  se. 


^dù'^l 


ANNALES 


DES  MINES 

OU 

RECUEIL 

DE  MÉMOIRES  SUR  L'EXPLOITATION  DES  MINES 

R  SUm  LtS  •CIIKCIS  R  LU  ARS  QUI  8*  Y  RATTACBDITi 

lÊDIGÉES 

IT   PUBLIAIS 
SOUI  L^OTOailATIOIl  DO  MIHISTRI  DM  TRAVAUX  PUKJCS* 


CINQUIEME  SEBIE. 


MÉMOIRES.  —  TOME  XIV. 


PARISe 

DALMONT  ET  DUNOD,  ÉDITEURS, 

MeMMMMi  Garillu-Gaory  el  Y««  DalmonI , 
UBRAmCS  PIS  GOBPS  VKÊtkXkVX  SES  PORTS  R  CBAUttto  ET  DBS  «UlEJi 


1858 


ANNALES 

DES  MINES 


SUR   LES  RAPPORTS 

CRISTALLOGRAPHIQUES  ET  CHIMIQUES 

DE    l'AUGITB,    de  l'HORNBLERDE    et    des  UINÉRADX  AlfALOGUES. 

Par  M.  C.  RAMMEL8BERG  (i). 
(TraduU  par  M.  Oilkmb.) 


Parmi  les  minéraux  qui  appartiennent  à  la  grande 
famille  des  silicates,  le  feldspath  ainsi  que  Taugite 
sont  très-répandus  dans  les  roches  cristallines  et  sont 
de  beaucoup  les  plus  importants.  Leur  connaissance 
précise  offre  donc  le  plus  grand  intérêt  pour  la  géo- 
logie. 

On  désigne  sous  le  nom  de  feldspath  un  groupe  d'es- 
pèces isomorphes  dont  la  composition  chimique  est 
bien  connue  par  de  nombreuses  analyses ,  car  leurs 
éléments  éprouvent  moins  de  variations  que  cela  n'a 
lieu  pour  beaucoup  d'autres  minéraux. 

L'augite  est  également  le  type  d'un  groupe  semblable 
dans  lequel  les  espèces  sont  toutefois  plus  nombreuses 

(0  Uber  die  Kriêtallographiichen  und  Chemischen  Bezie- 
hungen  zwiêchen  Augit  und  Hornblende  und  verwandte  Mine- 
ralien,  Auszug  aus  dem  Monatsbericbt  der  Kônigl.  Akademie 
der  Wissenchaften  zu  Berlin,  n  février  1 858.— Voir,  en  outre, 
Poggendorff,  Jnnalen^  t  GUI,  p.  973. 

TOME  XIV,  i85a  1 


a  AU6ITB8  BT  HOINBtSMDBS* 

et  présentent  une  composition  plus  variée  ;  aussi,  malgré 
plusieurs  analogies  dans  la  forme  cristalline  et  dans 
la  composition  chimique,  l'existence  de  ce  groupe  de 
l'augite  n'avait  pas  encore  été  complètement  démontrée. 

Dans  ce  qui  va  suivre,  appuyé  sur  de  nombreuses 
recherches  et  sur  les  relations  qui  existent  entre  la  forme 
et  la  composition  d'un  certain  nombre  de  minéraux,  je 
chercherai  à  faire  voir  que  le  groupe  de  l'augite  com- 
prend une  série  d'espèces  isomorphes  et  de  composition 
analogue,  et  que  les  obstacles  s' opposant  à  leur  réunion 
tenaient  à  ce  que  les  analyses  anciennes  n'étaient  pas 
suffisamment  exactes. 

Dans  ces  derniers  temps,  les  minéralogistes  se  sont 
occupés  d'une  manière  toute  spéciale  de  l'étude  des 
rapports  qui  existent  entre  l'augite  et  l'hornblende.  Je 
citerai  d'abord  les  travaux  de  MM.  G.  Rose  et  Haidinger. 
Le  premier  a  démontré  la  relation  intime  qui  existe 
entre  la  forme  cristalline  de  ces  deux  minéraux  ;  il  a 
fait  observer  que  malgré  la  différence  de  leurs  clivages, 
leur  réunion  en  une  seule  espèce  n'était  pas  impossible, 
bien  que  les  faces  propres  à  chaque  minéral  fussent 
alors  différentes.  Partant  de  ce  principe ,  il  mit  en  lu- 
mière une  série  de  faits  remarquables,  notamment  l'as- 
sociation de  l'augite  avec  l'hornblende  qu'il  découvrit 
dans  certaines  roches  de  l' Oural  ;  le  nom  d'otiralt/e  donné 
à  cette  association  désigne  des  cristaux  ayant  la  forme 
extérieure  de  l'augite  et  le  clivage  de  l'hornblende,  dans 
le  centre  desquels  il  existe  souvent  un  noyau  d'augite. 
Ensuite  il  signala  l'association,  déjà  décrite  en  partie 
parHaidinger,  de  ces  deux  minéraux  dans  la  smarag- 
dite.  Enfin  il  remarqua  que  les  gros  cristaux  d'augite 
d'Arendal  sont  recouverts  sur  les  faces  de  leur  prisme 
vertical  par  de  nombreux  prismes  d'hornblende  se 
trouvant  dans  une  position  parallèle  et  correspondante. 


AUG1TB8  BT  H0RNBLENDE8.  • 

Toutefois  le  même  savant  observa  plus  tard  des  faits 
qui  rendaient  très-vraisemblable  une  pseudomorpbose 
de  Taugite  en  hornblende.  Ainsi,  certains  cristaux 
d'augite  d'Arendal  présentent  la  structure  de  Tbom- 
blende;  la  forme  extérieure  de  Faugite  y  résulte  d'une 
multitude  de  petits  prismes  d'hornblende  qui  sont  pa- 
rallèles et  qui  pénètrent  souvent  profondément  jusque 
dans  l'intérieur  des  gros  cristaux.  Il  en  est  de  même  pour 
Taugite  du  lac  Baîkal  (Baïkalite) .  D'après  cela  Touralite 
a  été  considérée  comme  le  résultat  d'une  pseudomor- 
pbose ,  ce  qui  conduisait  naturellement  à  admettre  que 
l'augite  et  l'hornblende  étaient  deux  espèces  minérales 
distinctes. 

Les  augites  transparents  (diopside,  etc.)  et  les 
homblendes  transparentes  (trémolite»  strahlstein,  etc.) 
sont  des  silicates  formés  de  protoxydes  tels  que  la 
chaux,  la  magnésie,  le  protoxyde  de  fer.  Les  augites  et  les 
homblendes  qui  sont  de  couleur  foncée  ou  même  noire, 
et  qui  alors  sont  le  plus  souvent  très-bien  cristallisés, 
contiennent  en  outre  de  l'alumine  ;  les  premiers  en  ren- 
ferment peu  généralement ,  tandis  qu'il  y  en  a  beau- 
coup dans  les  secondes.  Il  est  d'ailleurs  facile  de  con- 
stater que  la  teneur  en  silice  diminue  à  mesure  que  la 
teneur  en  alumine  augmente  ;  de  telle  sorte  que  la  si- 
lice qui  s'élève  à  55  et  60  p.  100  dans  les  augites  et 
dans  les  homblendes  sans  alumine,  s'abaisse  jus- 
qu'à 56  et  4o  p.  100  quand  ces  minéraux  sont  riches  en 
alumine. 

Les  composés  ayant  une  constitution  analogue  pou^ 
vaut  seuls  être  isomorphes,  on  ne  pouvait  admettre 
que  l'alumine  qui  est  un  sesquioxyde  jouait  le  même 
rôle  qu'à  l'ordinaire  ;  elle  ne  pouvait  pas  non  plus, 
comme  dans  les  feldspaths,  jouer  le  rôle  de  base  à  côté 
des  protoxydes.  îfun  autre  côté  il  était  impossible  de 


4  AU6ITE8  ET  HORNBLENDES. 

méconnatire  la  relation  intime  existant  entre  Talumine 
et  la  silice ,  car  T  alumine  parait  se  comporter  ici  comme 
un  corps  électronégatif.  Aussi  de  BonsdoriT  a-t-il  émis 
une  idée  très-heureuse  en  annonçant  que  dans  les 
hornblendes,  et  par  suite  aussi  dans  les  augites,  l'alu- 
mine venait  se  substituer  à  la  silice  ;  ces  minéraux  alU' 
mineux  peuvent  en  effet  être  considérés  comme  formés 
de  silicates  et  d'aluminates.  et  le  spinelle  nous  offre 
lui-même  l'exemple  d'un  aluminate.  De  Bonsdorff  avait 
trouvé  que  les  résultats  de  ses  analyses  d'hornblendes 
qui  étaient  très-précises,  si  l'on  a  égard  à  l'époque  à 
laquelle  il  les  a  faites,  correspondaient  exactement  à  la 
composition  des  hornblendes  sans  alumine,  en  suppo- 
sant que  9/3  seulement  de  l'oxygène  de  l'alumine  de- 
vait être  ajouté  à  celui  de  la  silice  ;  autrement  dit ,  il 
admettait  que  3  atomes  d'alumine  remplaçaient  9 
atomes  de  silice  ;  en  sorte  qu'un  trialuminate  aurait  été 
isomorphe  avec  un  bisilicate  de  la  même  base. 

Cependant,  puisque  la  plupart  des  chimistes  ad- 
mettent que  l'alumine  et  la  silice  renferment  le  même 
nombre  d'atomes  d'oxygène,  il  était  beaucoup  plus  na- 
turel de  les  faire  intervenir  atome  à  atome  ;  car  un  bisi- 
licate présente  une  composition  analogue  à  celle  d'un 
bialuminate.  Cette  manière  de  voir  s'accorde  d'ailleurs 
avec  les  résultats  obtenus  dans  les  analyses  des  augites 
et  des  hornblendes  qui  contiennent  de  l'alumine.  En 
effet,  si  on  les  soumet  au  calcul,  on  obtient  rarement, 
comme  je  l'ai  montré  depuis  longtemps,  la  composition 
des  variétés  sans  alumine,  que  l'on  considère  d'ailleurs 
1  atome  d'alumine  comme  1  atome  d'acide,  ou  bien  3 
atomes  d'alumine  comme  l'équivalent  de  9  atomes  d'a- 
cide. Et  c'était  du  reste  un  hasard  quand  ces  calculs 
conduisaient  à  des  rapports  simples,  car  les  analyses 
sur  lesquelles  on  s'appuyait,  à  l'exception  de  celles  des 


AUGITES  ET  H0BNBLENDE8.  5 

augites  ne  contenant  pas  d'alumine ,  n'étaient  pas  suffi- 
samment précises  pour  le  but  qu'on  se  proposât ,  et  il 
y  en  avait  même  qui  étaient  inexactes.  Tant  que  l'on 
resta  dans  cette  voie,  on  ne  parvint  donc  pas  à  décou- 
vrir la  relation  qui  existe  entre  l'augite  et  Thornblende  ; 
la  difficulté  principale  restait  toujours  à  surmonter. 

Les  belles  recherches  d'Henri  Rose  ont  démontré  que 
les  augites  sans  alumines  sont  des  bisilicates  purs  ;  des 
travaux  ultérieurs  ont  d'ailleurs  établi  que  beaucoup 
d'hypersthène  et  de  diallage  ainsi  que  le  silicate  de 
manganèse  et  la  woUastonite,  ont  également  la  même 
composition. 

Les  homblendes  sans  alumine  (trémolite,strahlstein) 
ont  été  analysées  par  de  Bonsdorff  depuis  plus  de  trente- 
six  ans;  elles  ont  conduit  à  ce  résultat  que  l'oxygène 
de  la  silice  est  plus  que  double  de  celui  des  bases.  De 
Bonsdorff  les  a  même  considérées  comme  une  com- 
binaison d'un  atome  de  bisilicate  avgc  un  atome  de 
trisilicate  ;  par  suite,  le  rapport  de  l'oxygène  des  bases 
et  des  acides  aurait  dû  être  =  i  :  s  ^  =  4  •'  9-  «Jus- 
qu'à présent  cette  composition  avait  toujours  paru  un 
obstacle  à  la  réunion  de  l'augite  et  de  l'hornblende, 
quoique  leurs  propriétés  cristallographiques  tendissent 
à  les  rapprocher. 

Arppe  a  fait  remarquer  depuis  longtemps  que  les 
proportions  d'oxygène  admises  comme  exactes  par  de 
Bonsdorff  ne  s'accordent  que  très-rarement  avec  les 
analyses  d'hornblende.  En  reprenant  les  calculs  de 
ces  analyses,  j'ai  trouvé  moi-même  que  les  rapports 
extrêmes  varient  entre  10  :  21  et  10  :  25  ;  eu  sorte  que 
l'hornblende  serait  formée ,  tantôt  presque  exactement 
par  un  bisilicate,  tantôt  au  contraire  par  une  combinai- 
son d'un  bisilicate  avec  plus  d'un  atome  d'un  trisilicate. 

J'ai  constaté  aussi  qu'un  autre  résultat  ressort  de 


6  AUeiTES  ET  HORIfBLBNDES. 

ces  calculs  ;  en  effet ,  quelquefois  les  augites  renfer- 
ment une  trop  grande  quantité  d'acide  «  par  suite  on 
est  naturellement  porté  à  admettre  qu'il  y  a  des  augites 
ayant  la  composition  des  hornblendes ,  de  même  qu'on 
trouve  des  hornblendes  ayant  la  composition  des  au- 
gites. Un  fait  vient  d'ailleurs  corroborer  fortement  cette 
idée;  car  l'hornblende  fondue  prend  la  structure  et 
quelquefois  même  la  forme  cristalline  de  l'augite. 
MM.  Mitscherlich  et  Berthier  l'ont  d'abord  reconnu,  et 
depuis  je  l'ai  constaté  également  dans  des  recherches 
entreprises  avec  M.  G.  Rose.  Gomme  dans  cette  expé- 
rience il  ne  se  perd  aucun  des  éléments,  si  l'on  admet 
une  différence  entre  la  composition  de  l'augite  et  celle 
de  l'hornblende ,  il  faut  alors  qu'il  y  ait  isomorphie 
entre  les  bisilicates  et  les  trisilicates. 

Tel  était  l'état  actuel  de  nos  connaissances,  sur  la  com- 
position chimique  de  ces  deux  minéraux  si  importants. 
D'abord  je  m'étais  proposé  l'examen  des  hornblendes, 
mais  les  résultats  que  j'obtins  m'engagèrent  à  étendre 
mes  recherches  à  tout  le  groupe  de  l'augite.  Je  ne  tardai 
pas  à  reconnaître  que  les  anciennes  analyses  n'étaient 
pas  suffisamment  exactes ,  parce  que  la  silice,  l'alu- 
mine, la  magnésie  n'avaient  pas  été  séparées  avec  assez 
de  soin ,  et  surtout  parce  que  l'on  n'avait  pas  eu  égard 
à  l'état  d'oxydation  du  fer  et  aux  alcalis.  Dans  les  au- 
gites et  dans  les  hornblendes  de  couleur  foncée  qui 
contenaient  de  l'alumine,  on  admettait  que  le  fer  était 
à  l'état  de  protoxyde;  toutefois  j'ai  reconnu  par  des  mé» 
thodes  précises  que  les  deux  oxydes  de  fer  existent  dans 
ces  minéraux,  et  j'ai  même  pu  déterminer  leurs  pro- 
portions avec  exactitude  (i).  J'ai  constaté  alors  que  les 

(i)  Dans  une  analyse  toute  récente  de  rbornblende  prove- 
nant de  la  syénlte  zirconlenne  de  Norwége,  M.  Schéerer  a  aussi 
détennioé  les  oxydes  de  fer  et  les  alcalis. 


AUGITE8  ET  HORHBUNDBS.  7 

hornblendes  alumineuses  renferment  constamment  de 
la  potasse  et  de  la  soude»  dont  V existence  avait  déjà 
été  signalée,  notamment  par  M.  Delesse.  Les  augites 
alumineux  ne  contiennent  d'ailleurs  pas  des  quantités 
dosables  d'alcalis,  comme  Rudematsch  l'avait  annoncé 
antérieurement. 

Une  division  spéciale  est  formée  dans  le  groupe  de 
Faugite  par  ces  minéraux  noirs  qui  ont  la  structure  de 
l'augite  et  de  l'hornblende,  qui  renferment  les  deux 
oxydés  de  fer  et  quelquefois  de  grandes  quantités  de 
soude,  mais  pas  d'alumine  :  cette  division  comprend 
Tachmite,  TaBgirine,  la  babingtonite  et  l'arfvedsonite 
sur  la  composition  desquels  on  n'avait  jusqu'à  présent 
que  des  idées  très-inexactes. 

Je  vais  maintenant  faire  connaître  les  rapports  qui 
existent  entre  la  forme  et  la  composition  des  espèces 
appartenant  au  groupe  de  l'augite,  en  me  basant  sur  la 
comparaison  de  leur  forme  cristalline,  de  leur  structure 
et  de  leur  composition  chimique.  Cette  dernière  a  été 
déterminée  par  trente  et  une  analyses  qui  sont  réimies 
dans  le  tableau  suivant  : 


iUGlTES  ET  H0RNBLENDE8. 


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10  AUG1TE8  ET  HORNBLENDBS. 

Les  minéraux  de  ce  groupe  de  Taugite  sont  isomor- 
phes ,  et  le  rapport  entre  l'oxygène  contenu  dans  la 
base  et  dans  l'acide  est  de  1:2.  Ce  sont  des  bisilicates 
et  des  bialuminates. 

Les  éléments  qui  les  composent  sont  très-nombreux; 
la  nature  des  sesquioxydes  qu'ils  renferment,  le  sesqui- 
oxyde  de  fer  et  l'alumine,  permet  de  les  partager  en 
quatre  grandes  divisions  : 

A.  Sans  alumine  et  sans  oxyde  de  fer,  c'est-à-dire 

bisilicates  purs  de  protoxydes. 

B.  Sans  alumine  et  avec  oxyde  de  fer. 
G.  Avec  alumine  et  avec  oxyde  de  fer. 
D.  Avec  alumine  sans  oxyde  de  fer. 

Diviêion  A. 

C'est  à  cette  division  qu'appartient  d'abord  la  wol- 
lastonite  ou  le  tafelspath,  qui  est  un  silicate  à  base  de 
chaux  et  l'un  des  rares  silicates  ayant  une  composition 
simple;  la  plupart  des  autres  minéraux  sont  en  effet 
formés  de  substances  isomorphes.  Les  cristaux  de  wol- 
lastonite  ne  sont  presque  jamais  nets;  les  descriptions 
que  Brooke,  Phillips  et  de  Kobell  en  ont  données  n'oqt 
pas  permis  jusqu'à  présent  de  rapprocher  leur  forme 
de  celle  de  î'augite. 

Cependant  il  n'est  pas  difficile  de  rapporter  à  I'augite 
les  cristaux  du  Vésuve  dont  les  faces  si  nombreuses  ont  été 
mesurées  par  Brooke.  Il  suffit  qu'on  les  place  de  manière 
que  les  deux  faces  de  clivage  dont  l'angle  est  de  1 1  o*  1  aS 
deviennent  les  faces  de  la  zone  verticale  \  dans  ce  cas , 
l'une,  celle  du  plan  de  mftcle,  est  parallèle  au  plan  des 
axes  bc  ou  à  la  section  orthodiagonale  ;  tandis  que  l'autre 
est  parallèle  au  plan  des  axes  ab  ou  à  la  section  de  la 
base.  On  obtient  alors  dans  la  zone  horizontale  du  cris- 
tal une  telle  coneordance  avec  I'augite  1  que  les  diffé- 


AC6ITES  ET  HOBNBLBHDES.  11 

rences  ne  dépassent  pas  les  minutes  ;  en  effet,  le  prisme 
a:6:occ,  par  exemple,  offre  un  angle  de  87*  a8\  tandis 
que  celui  de  l'augite  est  seulement  de  92'  plus  petit. 
D'après  les  mesures  de  Brooke,  le  rapport  des  axes  dans 
la  wollastonite  est  a  :  6  :  c  =  1 ,  11 38  : 1  :  o  ,9664  ;  par  suite 
le  rapport  a  :  b  est  le  même  que  dans  l'augite  ;  mais 
Taxe  principal  de  la  wollastonite  est  dans  un  rapport 
simple  avec  celui  de  Taugite,  et  on  peut  admettre  qu'il 
est  I  fois  i/fi  plus  grand  ;  en  sorte  que  Tangle  des  axes 
obliques  a  et  c  est  de  69*  48',  tandis  qu'il  s'élève  à  74* 
dans  l'augite,  ce  qui  donne  une  différence  de  4^  1  a'* 

La  wollastonite  est  donc  surtout  caractérisée  par  des 
clivages  parallèles  aux  faces  a  et  c  de  l'hexaîde. 

Les  augites  sans  alumine  appartiennent  tous  à  la  di- 
vision étudiée  maintenant  ;  tantôt  ils  sont  blancs  comme 
la  malacolithe  de  Retzbanya,  tantôt  ils  sont  verts  ou 
noirs ,  comme  celui  analysé  par  H.  Gruner,  qui  est  un 
augite  à  base  de  fer  presque  pur,  et  comme  l'augite  à 
base  de  chaux  et  de  fer  d'Arendal,  qui  a  été  examiné 
par  H.  WoUr.  Des  analyses  nombreuses  de  ces  miné- 
raux montrent  que  ce  sont  des  bisilicates,  formés  de 
combinaisons  isomorphes  d'un  atome  de  bisilicate  de 
chaux  et  de  magnésie,  auquel  viendront  s'ajouter  des 
quantités  variables  de  bisilicate  et  de  protoxyde  de  fer. 

L'hypersthène  et  le  bronzite  (diallage)  doivent  être 
mentionnés  ici,  lorsqu'ils  ne  contiennent  pas  d'alu«- 
mine.  Us  sont  caractérisés  par  leur  structure,  et  chimi- 
quement par  la  prédominance  du  bisilicate  de  magnésie 
et  de  protoxyde  de  fer.  Quelques  hypersthënes  renfer- 
ment aussi  une  proportion  notable  de  bisilicate  de  chaux. 

Je  mentionnerai  également  le  rhodonite,  que  l'on 
appelle  encore  augite  à  base  de  manganèse,  et  avec  le- 
quel je  réunis  les  minerais  de  manganèse  de  la  mine 
Pajsberg,  près  de  Filipstadt ,  de  Longbanshyttan  et  de 


la  AUGITES  ET  HORMBLENDES. 

Przibram.  Il  est  formé  par  des  bisilicates  de  protoxydo 
de  maoganèse  et  de  chaux,  auxquels  s'ajoute  quelque* 
fois  une  certaine  proportion  de  fer.  La  fowlerite  de 
Franklin  est  un  composé  isomorphe  de  bisilicate  de  man- 
ganèse ,  de  fer,  de  chaux ,  de  magnésie  et  d'oxyde  de 
zinc.  La  forme  cristalline  de  cette  substance  est  très-voi- 
sine de  celle  de  Taugite,  toutefois,  d'après  M.  Dauber 
elle  appartiendrait  au  système  triklinique  (Einglie- 
derig)  (i).  Si  Ton  considère  les  faces  principales  de 
clivage  dans  le  cristal  comme  faces  latérales,  et  celle 
désignée  par  a,  comme  la  face  terminale  oblique  d'un 
hexaîde  triklinique,  dont  les  arêtes  seraient  les  trois 
axes  obliques,  dont  les  angles  formés  par  les  arêtes  se- 
raient les  angles  plans  des  axes,  et  dont  les  angles 
plans  seraient  les  angles  des  axes  obliques  eux-mêmes, 
alors  ses  cristaux  se  rapportent  à  ceux  de  l'augite  ;  de 
plus  tous  deux  paraissent  isomorphes,  comme  l'ortbose, 
Talbite  ou  Fanorthite  ;  les  axes  a  et  6  diffèrent  de  li" 
d'un  angle  droit;  les  axes  b  et  c  de  5M/2  ;  les  axes  a 
et  c  ont  d'ailleurs  une  inclinaison  voisine  de  celle  de  la 
woUastonite ,  mais  qui  est  cependant  plus  "petite  de  i*", 
et  qui  par  suite  se  rapproche  davantage  de  celle  de 
l'augite.  Le  rapport  des  longueurs  montre  que  les 
axes  a  sont  égaux  ;  quant  à  c,  il  est  triple  de  ce  qu'il  est 
dans  l'augite  ou  bien  le  double  de  la  woUastonite,  en 
prenant  6  pour  unité.  Le  rhodonite  et  la  fowlerite  sont 
caractérisés  par  deux  clivages  également  faciles  sui- 
vant les  surfaces  a  et  6  de  l'hexaïde  ;  ces  clivages  sont 
plus  faciles  que  ceux  qui  sont  parallèles  au  prisme  de 
l'augite,  et  par  suite  ces  deux  minéraux  présentent  tout 
à  fait  la  structure  de  l'hypersthène. 

(i)  Voir  J.  a  Dana  :  A  System  of  Mineralogy.  Fourth  éd., 
1. 1,  p.  AA. 


AU6ITES  ET  HORNBLËNDES.  l3 

Tandis  que  les  minéraux  passés  en  revue  oITrent  dans 
la  première  division  les  variétés  de  structure  de  Tau- 
gite,  les  homblendes  sans  alumine,  c'est-à-dire  la  tré- 
molite,  le  strahlsteinjet  Tanthophyllite,  offrent  les  varié- 
tés correspondantes  ayant  la  structure  de  l'hornblende. , 

Ces  dernières  substances  ont  d'ailleurs  une  forme  et 
une  structure  qui  sont  suffisamment  connues.  Elles 
constituent  un  groupe  parallèle  à  celui  de  l'augite ,  et 
tandis  que  l'hornblende  se  clive  parallèlement  aux  faces 
d'un  prisme  rhombe,  l'antophyllite  se  clive  au  con- 
traire parallèlement  aux  faces  d'un  hexaïde.  La  tror 
molite  et  le  strahlstein  sont ,  comme  le  diopside ,  des 
silicates  de  chaux  et  de  magnésie,  renfermant  des  quan- 
tités plus  ou  moins  grandes  de  silicate  de  protoxyde  de 
fer;  l'antophyllite,  au  contraire,  parait  être  analogue  à 
l'hypersthène  et  au  bronzite,  et  c'est  un  silicate  de  ma- 
gnésie et  de  fer. 

Toutefois,  jusqu'à  présent  on  n'avait  pas  constaté 
que  leur  analogie  allât  plus  loin  ;  car  les  recherches 
assez  nombreuses  que  de  Bonsdorff  et  d'autres  minéra- 
logistes ont  faites  sur  la  trémolite,  la  grammatite  et  le 
strahlstein ,  ont  toujours  conduit  à  ce  résultat,  que  ces 
minéraux  contiennent  plus  d'acide  que  les  augites  ayant 
les  mêmes  bases. 

Dans  mes  recherches,  j'ai  pris  pour  point  de  départ 
la  belle  trémolite  du  val  Trémola  au  Saint-Gotthardt  ; 
elles  démontrent  très-bien  que  cette  hornblende  trans- 
parente est  un  bisilicate  pur  comme  l'augite  blanc, 
avec  cette  différence  cependant  qu'un  atome  de  bisili- 
cate de  chaux  et  5  atomes  de  bisilicate  de  magnésie 
forment  ici  une  combinaison  isomorphe,  tandis  que 
leur  rapport  est  de  i  :  i  dans  ï  augite. 

Trois  autres  trémolites,  provenant  de  Suède,  de  l'Ile 
Maneetsock ,  au  Groenland ,  et  de  Gouverneur,  comté 


l4  AUGiTES  ET  HORNBLENOES. 

de  Saint-Laurent,'  dans  FÉtat  de  New-York  «  ont  con- 
firmé ce  résultat.  Il  en  a  été  de  même  pour  la  belle 
amphibole  (strahlstein)  qui  est  transparente  et  gui  se 
trouve  dans  le  talc  de  Greiner,  dans  le  Zillerthal  «  en 
.  Tyrol ,  pour  celle  d' Areodal ,  qui  est  bien  cristallisée  et 
accompagnée  d'albite ,  dans  laquelle  une  certaine  pro- 
portion de  bisilicate  de  protoxyde  de  fer  vient  s'ajouter 
aux  éléments  de  la  trémolite. 

Ainsi ,  d'après  leur  forme  et  d'après  leur  composi- 
tion ,  l'augite  et  l'hornblende  doivent  bien  être  considé- 
rés comme  isomorphes. 

On  peut  se  demander  maintenant  pourquoi  toutes  les 
analyses  faites  jusqu'à  présent  n'ont  pas  conduit  à  la 
véritable  formule  de  l'hornblende  et  à  ses  relations 
simples  avec  l'augite.  Gela  tient  à  ce  que  la  séparation 
des  éléments  n'était  pas  suffisamment  exacte,  particu- 
lièrement celle  de  la  silice  et  de  la  magnésie  ;  la  pre-  . 
mière  substance  n'était  jamais  pure  et  retenait  une  cer- 
taine quantité  de  magnésie ,  comme  je  m'en  suis  assuré 
fréquemment.  Lorsque  la  silice  dépasse  dans  une  tré- 
molite la  proportion  de  58  i/3  p.  loo,  elle  n'est  pas 
pure ,  mais  elle  renferme  encore  un  peu  des  bases  et 
particulièrement  de  la  magnésie. 

Maintenant  nous  comprenons  comment  la  trémolite 
et  1^  strahlstein  peuvent  prendre  par  la  fusion  la  forme 
et  la  structure  de  l'augite  ;  car  il  n'y  a  aucun  change- 
ment dans  leur  composition ,  et  U  s'opère  un  simple 
changement  moléculaire. 

L'antophyllite  est  sans  doute  aussi  une  combinaison  - 
isomorphe  d'un  atome  de  bisilicate  de  protoxyde  de  fer 
avec  3  atomes  de  bisilicate  de  magnésie  ;  une  petite 
correction  dans  ses  analyses  permet,  en  effet,  de  faire 
concorder  sa  composition  avec  celle  qui  est  assigné^ 
par  la  théorie. 


AU61TE8  ET  HOaNBLEMDES.  l5 

Divition  B. 

Nous  allons  maintenant  nous  occuper  des  minéraux 
du  groupe  de  l'augite  appartenant  à  la  deuxième  divi- 
sion, laquelle  est  caractérisée  par  la  présence  de  Toxyde 
de  fer  et  par  l'absence  d'alumine.  Parmi  ces  minéraux, 
Tachmite,  raegirine  et  la  babingtonite  ont  la  structure 
de  l'augite,  tandis  que  l'arfvedsonite  est  une  horn- 
blende dans  toute  l'acception  du  mot. 

L'achmite  est  isomorphe  avec  l'augite ,  comme 
M.  Mitscherlisch  l'a  démontré  depuis  longtemps  :  sa 
forme,  sa  structure  et  ses  mâcl^s  sont,  à  très  peu  près, 
les  mêmes.  Jusqu'à  présent ,  sa  composition  chimique 
n'avait  pas  été  déterminée  exactement.  D'après  les 
analyses  de  Strëm ,  Berzélius  et  Lehunt ,  on  la  con- 
sidérait comme  un  silicate  de  sesquioxyde  de  fer  et  de 
soude;  mais  des  recherches  que  j'ai  entreprises  il  y 
a  douze  ans  firent  voir,  contrairement  à  l'opinion  de 
M.  de  Kobell,  que  l'achmite  contenait  une  propor- 
tion notable  de  protoxyde  de  for.  Par  l'emploi  de  mé- 
thodes plus  précises,  je  suis  maintenant  en  mesure  de 
démontrer  la  présence  de  5  p.  i  oo  de  protoxyde  de  fer 
dans  l'achmite,  et  je  trouve  en  prenant  la  moyenne  déplu- 

sieurs  analyses  que  l'oxygène  des  protoxydes  (Fe ,  Na) , 
du  sesquioxyde  de  fer  et  de  l'acide  =1:2:6.  L'oxy- 
gène de  l'acide  est  donc  le  double  de  celui  des  bases  ; 
par  suite ,  l'achmite  est  formée  de  bisilicates  ;  elle  ren- 
ferme un  bisilicate  de  soude  et  de  protoxyde  de  fer  et 
9  atomes  de  bisilicate  de  sesquioxyde  de  fer.  Voici 
quelle  serait  sa  formule  : 

l  M\* 

:«        Si*-f-aFe  SI». 

L'œgérine  est  un  minéral  des  environs  de  Brevig,  en 


lO  AUOITES   ET  IIOnNRLCNOES. 

Norwégc,  qui  a  la  forme  d*un  augite  noir.  D'après 
M.  Breitbaupt,  qui  Ta  décrit  récemment,  son  clivage  le 
plus  facile  est  parallèle  aux  faces  de  l'hexaide  a ,  c'est- 
à-dire  à  la  troncature  des  arêtes  aiguës  du  prisme 
de  l'augite;  mais,  indépendamment  de  ce  clivage, 
j'en  trouve  un  autre  assez  visible  qui  forme  avec  lui  un 
angle  d'environ  87^  Une  hornblende  noire,  qu'on  a 
aussi  appelée  œgirine  et  qui  provient  de  la  même  loca- 
lité ,  ne  mérite  pas  un  nom  spécial ,  car  elle*  se  rap- 
proche beaucoup  des  autres  hornblendes  qui  ont  une 
couleur  foncée. 

Dans  l'œgirine  nous,  trouvons  les  mêmes  substances 
que  dans  l'achmite,  en  outre,  environ  6  p.  loo  de 
chaux  et  surtout  plus  de  protoxyde  de  fer.  Du  reste , 
mes  analyses  établissent  que  ce  minéral  isomorphe  avec 
l'augite  est  aussi  formé  de  bisilicates;  car  l'oxygène 
des  protoxydes,  du  sesquioxyde  de  fer  et  de  l'acide 
=  1  :  1 :  4  ;  en  sorte  qu'il  y  a  i  atome  des  bisilicates 
des  deux  bases.  Gomme  les  protoxydes  sont  dans  les 
proportions  d'un  atome ,  l'œgirine  doit  être  considérée 
comme  une  combinaison  isomorphe  renfermant  un 
nombre  égal  d'atomes  de  protoxyde  de  fer,  de  chaux  et 
de  soude. 

iFe  ) 

Plattner  avait  dosé  exactement  la  silice  et  le  fer, 
mais  non  les  autres  substances.  Quant  à  M.  Plantamour, 
il  faut  croire  que  la  matière  qu'il  a  analysée  n'était 
pas  pure. 

La  troisième  espèce  est  la  babingtonite.  Ce  minéral 
rare ,  dont  la  découverte  est  due  à  Lévy,  a  été  trouvé 
seulement  à  Arendal  où  il  est  associé  à  l'hornblende  et 


AU6ITES   ET  HORNBLENDES.  I7 

au  feldspath.  D'après  les  mesures  de  Lévy  et  d'autres 
trës-détaillées  faites  récemment  par  M.  Dauber,  il  appar- 
tient au  système  triklinique  (eingliederig).  Déjà  M.  Hai- 
dinger  avait  remarqué  sa  ressemblance  avec  Taugite. 
M.  Dauber  montra  ses  relations  intimes  avec  le  rhodonite 
(pajsbergite) ,  et  lorsqu'on  place  ses  cristaux  dans  une 
position  convenable,  ils  peuvent  être  considérés  comme 
isomorphes  avec  Vaugite.  C'est  ce  que  j'ai  constaté  en 
choisissant  les  faces  du  clivage  principal  comme  dans  le 
rhodonite,  c'est-à-dire  pour  faces  latérales  de  l'hexaide 
triklinique.  En  outre ,  les  angles  formés  par  les  plans 
des  axes ,  par  les  axes  eux-mêmes ,  aussi  bien  que  la 
longueur  relative  de  ces  derneirs,  se  trouvent  à  peu  près 
les  mêmes  que  dans  le  rhodonite.  Seulement,  le  prisme 
rhombe  de  l'augitc,  qui  est  de  87''6',  est  remplacé  dans 
la  babingtonite  par  un  prisme  rhomboïde  de  88°. 

Par  sa  structure,  la  babingtonite  se  rapproche 
beaucoup  de  l'hypersthène  et  du  diallage;  cependant 
elle  s'en  distingue ,  ainsi  que  du  rhodonite ,  en  ce  que 
le  clivage  le  plus  facile  est  parallèle  aux  faces  b  dé 
rhexaïde  (lesquelles  forment  la  troncature  de  l'angle 
obtus  dans  le  prisme  de  Taugite). 

On  connaît  seulement  deux  analyses  de  la  babingtonite 
qui  sont  dues  à  Arppe  et  à  R.  Thompson  ;  toutes  deux 
sont  très-différentes  et  inexactes  ;  cependant  la  première 
est  moins  inexacte  que  la  seconde.  Le  minéral  con- 
tient des  quantités  à  peu  près  égales  de  protoxyde  et  de 
sesquioxyde  de  fer,  beaucoup  de  chaux  et  plus  de  man- 
ganèse que  les  autres  augites ,  si  l'on  en  excepte  le  sili- 
cate de  manganèse.  Il  ne  renferme  pas  de  soude.  D'a- 
près mes  analyses,  l'oxygène  des  protoxydes  (Câ,  Fe, 
Mn) ,  du  sesquioxyde  de  fer  et  de  l'acide  =3  :  i  :  8. 
Par  conséquent,  la  babingtonite  est  aussi  formée  de  bi- 
silicates  ;  et  3  atomes  de  bisilicate  des  bases  les  plus 

TOMB  XIV,  i858.  2 


ig  AUGILTES  BT  UORNBLENOES* 

fortes  y  sont  associés  à  i  atome  de  bisilicate  de  sesqui* 
oxyde  de  fer. 

Càj» 
5  Fê  I  Si»  +  ¥t  Si*. 

MÛ 

Od  voit  que  la  babingtonite  est  encore  un  mélange 
isomorphe  de  trois  combinaisons» 

La  dernière  espèce  de  la  division  que  nous  étudions 
maintenant  est  rarfvedsonite  qui  présente  une  structure 
semblable  à  celle  de  l'hornblende.  C'est  la  prétendue 
hornblende  noire  qui  accompagne  Teudyalite  de  Kan- 
gerdluarsuk  dans  le  Groenland  occidental  ;  Brooke  l'a 
signalée  le  premier  et  M.  de  Kobell  en  a  fait  une  ana- 
lyse exacte.  11  résulte  des  mesures  concordantes  de 
Brooke,  de  Breithaupt  et  de  Kobell,  que  l'angle  du 
prisme  de  clivage  est  de  i23**  1/2  à  124°  j  par  consé- 
quent il  est  au  moins  d'un  1/2'*  plus  petit  que  celui  de 
la  véritable  hornblende. 

M.  de  Kobell  ne  connaissait  aucun  procédé  permet- 
tant de  constater  la  présence  des  deux  oxydes  de  fer 
dans  l'ai'fvedsonite  ;  il  admit  que  tout  le  fer  était  à  l'état 
de  protoxyde.  J'ai  trouvé  cependant  qu'il  y  a  seulement 
8  pf  1 00  de  protoxyde  et  au  contraire  24  p.  100  de  ses- 
quioxyde.De  môme  que  dansl'achmite  et  dans  l'œgirine, 
la  soude  forme  dans  la  proportion  de  10  p.  100  l'un 
des  éléments  principaux  de  l'arfvedsonite;  la  potasse, 
la  chaux,  la  magnésie  et  le  manganèse  n'y  entrent  au 
contraire  qu'en  petite  quantité.  Mes  recherches  mon- 
trent que  l'oxygène  des  protoxydes  (Nà,  Fé,  etc.),  du 
sesquioxyde  de  fer  et  de  l'acide  =  2  :  3  :  isO.  Comme 
l'oxygène  de  la  silice  est  double  de  celui  des  bases,  on 
voit  donc  que  l'arfvedsonite  est  également  formée  de 
bisilîcates;  elle  renferme  a  atomes  de  bisilicates  de 


AUGITE8  ET  HOEHBLENDES.  19 

soude  et  de  protoxyde  de  fer,  et  3  atomes  de  bisilicate 
de  sesquiozyde  de  fer. 

a  p.     Si»  +  3  ¥e  Si». 

Ces  atomes  de  soude  et  de  protoxyde  de  fer,  en  y 
comprenant  le  manganèse  et  les  terres^  sont  entre  eux 
dans  le  rapport  =  1  :  1  ;  on  doit  donc  considérer  l'arf- 
vedsonite  comme  une  combinaison  isomorphe  d'atomes 
de  soude  et  de  protoxyde  de  fer  en  nombre  égal. 

Il  résulte  de  ce  qui  précède  que  les  quatre  espèces 
minérales  composant  la  division  B  peuvent  être  repré- 
sentées par  la  formule  générale 

mR«  Si»  +  n¥e  Si» 

dans  laquelle  m  et  n  sont  les  nombres  simples  1  »  2»  3. 
Ces  espèces  sont  isomorphes  entre  elles,  et  elles  nous 
démontrent  que  le3  proportions  des  deux  bisiliçates  peu- 
vent varier.  Mais  elles  sont  isomorphes  avec  les  sub- 
stances de  la  première  division  A ,  on  doit  donc  en  con- 
clure que  le  bisilicate  de  protoxyde  est  isomorphe  avec 
le  bisilicate  de  sesquioxyde  de  fer.  En  énonçant  ce  ré- 
sultat 9  je  ferai  remarquer  dès  à  présent  que  les  sub- 
stances de  la  troisième  division  G,  c'est-à-dire  les 
augites  et  les  bornblendes  contenant  de  Talumine, 
présentent  absolument  la  même  constitution. 

L'isomorphisme  de  composés  n'ayant  pas  la  même 
formule  atomique  est  maintenant  établi  par  des  exem- 
ples si  nombreux,  qu'il  ne  saurait  plus  être  révoqué 
en  doute.  Ce  n'est  assurément  pas  l'effet  du  hasard  si, 
des  substances  ayant  des  formules  atomiques  diffé- 
rentes conservent  cependant  la  même  forme  cristalline. 
Les  groupes  les  plus  remarquables  de  la  famille  des  sili- 
cates en  sont  la  preuve .  notamment  le  feldspath ,  la 


210  AUGITES   £T  HORNRLENDES. 

t 

tourmaline  et  certainement  aussi  le  mica.  On  trouve 
dans  ces  minéraux  des  mono-,  bi-  et  trisilicates ,  et 
néanmoins  leur  forme  ne  change  pas. 

Dans  le  groupe  de  Taugite ,  l'isomorphisme  de  com- 
posés n'ayant  pas  la  même  formule  atomique  s'observe 
également,  mais  c'est  dans  une  autre  direction.  Ainsi 
le  bisilicate  de  protoxyde  de  fer  ou  d'un  autre  pro- 
toxyde  est  isomorphe  avec  le  bisilicate  de  sesquioxyde 
de  fer.  Qu'il  me  soit  permis  de  faire  une  remarque  à 
cet  égard. 

On  pourrait  admettre  avec  Gerhardt  que  le  fer  se 
trouve  dans  le  protoxyde  et  dans  le  sesquioxyde  sous 
deux  états  différents ,  pour  lesquels  son  équivalent  n'est 
pas  le  même  et  varie  -r  3  :  2.  Alors  1  atome  de  sesqui-  ' 
oxyde  de  fer  aurait  le  poids  de  5  atomes  de  protoxyde , 
pourrait  être  considéré  comme  protoxyde  et  conduire, 
dans  le  cas  que  nous  considérons ,  à  un  isomorphisme 
de  composés  ayant  même  formule  atomique.  Cependant 
l'hypothèse  d'après  laquelle  on  admet  que  l'équivalent 
d'un  corps  est  une  grandeur  variable  est  assez  difficile 
à  justifier  dans  l'état  actuel  de  la  chimie ,  et  il  nous 
parait  préférable  de  chercher  dans  l'hétéromorphisme 
des  corps  l'explication  de  l'isomorphisme  desprotoxydes 
et  des  sesquioxydes. 

Gomme  G.  Rose  l'a  démontré,  quelques  métaux, 
l'iridium  et  le  palladium  présentent  un  cas  de  dimor- 
phisme  ;  une  de  leurs  formes,  celle  qui  se  rapporte  au 
système  hexagonal  (sechsgliedrig)  se  retrouve  aussi 
dans  le  zinc ,  bien  que  les  métaux  électropositifs  cris- 
tallisent dans  le  système  régulier.  Certains  faits,  no- 
tamment les  variations  de  composition  des  minéraux 
cristallisant  dans  le  système  régulier  et  formés  d'arse- 
nic, de  cobalt,  de  nickel ,  tels  que  les  speiscobalt  (co- 
balt arsenical) ,  lesquels  sont  représentés  par  la  for- 


AUGITES   ET   HOBNBUND£S.  2  1 

mule  R"'  As'',  conduisent  d'ailleurs  à  penser  que  les 
métaux  du  système  hexagonal  peuvent  également  cris- 
talliser dans  le  système  régulier,  et  que  les  speiscobalt 
sont  seulement  des  combinaisons  isomorphes. 

Il  en  est  de  même  pour  les  oxydes  métalliques.  Nous 
savons  que  certains  protoxydes  appartiennent  au  sys- 
tème régulier  ;  ce  sont  la  magnésie ,  l'oxyde  de  nickel , 
l'oxyde  de  cadmium.  Les  sesquioxydes  sont  au  con- 
traire rhomboédriques  ;  ce  sont  l'alumine,  la  glucine, 
l'oxyde  de  fer,  l'oxyde  de  chrome.  Mais  l'oxyde  de  zinc 
est  un  protoxyde  et  cependant  sa  forme  cristalline  est 
celle  des  sesquioxydes  ;  non-seulement  il  appartient  au 
même  système  que  les  sesquioxydes ,  mais  de  plus  il 
leur  est  complètement  isomorphe  ;  car  le  rapport  de 
l'axe  principal  aux  axes  latéraux  est  -r  i  :  s.  Dans  ce 
cas,  il  doit  donc  y  avoir  dimorphisme  ou  plutôt  isodi- 
morphisme.  Si  l'oxyde  de  zinc  est  isomorphe  avec  le 
sesquioxyde  de  fer,  le  protoxyde  de  fer  et  d'autres  pro- 
toxydes doivent  aussi  pouvoir  être  isomorphes  avec  lui 
et  par  conséquent  il  est  clair  que  les  bisilicales  de  ces 
oxydes  sont  également  isomorphes. 

Division  G. 

La  troisième  division  do  groupe  de  Taugite  est  la  plus 
importante ,  car  elle  comprend  les  augites  et  les  hom- 
blendes  qui  renferment  de  l'alumine,  c'est-à-dire  les 
minéraux  qui  forment  une  grande  partie  des  roches  an- 
ciennes et  modernes.  La  série  des  roches  augitiques  s'é- 
tend depuis  la  syénite  et  la  diorite  jusqu'aux  laves  qui 
sont  encore  rejetées  à  l'époque  actuelle;  l'augite  ou 
l'hornblende  y  sont  associés  à  un  minéral  du  groupe 
des  feldspaths,  ce  dernier  étant  de  l'orthose  ou  de  l'o- 
ligoclaso  comme  dans  les  roches  anciennes ,  ou  bien 
du  labrador,  comme  dans  la  dolerite,  le  basalte  et  les 


sa  AUGITES   ET   HORI^LENDES. 

laves,  ou  bien  de  l'anorthite  comme  dans  les  laves  de 
l'Islande  et  dans  les  pierres  météoriques  de  Juvenas, 
de  Jonzac  et  de  Stannern. 

Les  espèces  de  cette  division  sont  aussi  remarqua- 
bles par  le  développement  complet  de  leurs  cristaux 
que  par  leur  couleur  laquelle  est  le  plus  souvent  si 
foncée  qu'elle  paraît  noire. 

Il  n'est  pas  de  minéraux  qu'on  ait  analysés  plus  sou- 
vent que  ces  augites  et  ces  hornblendes,  soit  à  une  épo- 
que ancienne,  soit  dans  ces  derniers  temps;  j'ai  réuni 
vingt  huit  analyses  d'augiteet  trente-deux  d'hornblende. 
La  comparaison  de  ces  soixante  analyses  avec  dix-neuf 
nouvelles  m'a  conduit  à  penser  que  toutes  les  analyses 
antérieures  n'étaient  pas  assez  exactes  pour  qu'on  pût 
déterminer  la  composition  de  ces  deux  minéraux.  J'ai 
constaté  notamment  que  presque  tous  les  augites  et 
hornblendes  contenant  de  l'alumine  renferment  les  deux 
oxydes  de  fer,  que  de  plus  dans  les  hornblendes  il  se 
•trouve  une  certaine  proportion  de  potasse  et  de  soude, 
ce  qui  n'avait  été  constaté  antérieurement  que  par  un 
petit  nombre  de  chimistes  et  avait  échappé  à  de  Bons- 
dorif.  Quant  aux  augites  ils  n'ont  pas  d'alcalis;  c'est  ce 
qui  a  lieu  du  moins  pour  ceux  qui  ont  été  analysés  avec 
soin  par  Kudematsch  et  par  moi. 

Les  augites  alumineux  se  distinguent  des  horn- 
blendes par  une  quantité  d'alumine  qui  est  plus  petite 
et  plus  constante  (généralement  A  ^  6,  rarement  8  p. 
loo).  Dans  les  hornblendes,  au  contraire,  la  quantité 
d'alumine  varie  de  4  à  16  p-  100.  La  quantité  du  fer 
qui  est  à  l'état  de  protoxyde  est  comprise  entre  5  et  i3 
p.  100  dans  lès  augites,  entre  7  et  3 o  p.  100  dans  les 
hornblendes.  On  sait  d'ailleurs  par  les  analyses  faites 
antérieurement  que  les  augites  contiennent  toujours 
beaucoup  plus  de  chaux  (18  à  24  p.  100)  que  les 


AD6ITE3  ET  HORNBLENDBS.  25 

hornblendes  (lo  à  is  p.  loo).  Je  n'ai  pas  cm  néces- 
saire de  reprendre  l'analyse  d'un  grand  nombre  d*au- 
gites,  car  il  s'agissait  seulement  défaire  une  correction 
sur  la  détermination  du  fer;  or  l'identité  de  constitu- 
tion atonique  avec  l'hornblende  résulte  déjà  de  l'exa- 
men de  quatre  variétés.  Ces  variétés  sont  :  i**  les 
cristaux  isolés  du  Monte-Rossi  près  de  Nicolosi  à  l'Etna  ; 
2"  Taugite  du  tuf  basaltique  d'Hartlîngen  dans  le  Wes- 
terwald,  qui  est  accompagné  d'hornblende  et  inti- 
mement associé  avec  elle;  3*  le  bel  augite  noir  de 
Schima  dans  le  Mittelgebirge  en  Bohême,  qui  se  trouve 
en  cristaux  isolés  dans  le  tuf  basaltique  ;  4**  des  cristaux 
très-bien  formés  que  j'ai  recueillis  sur  les  bords  du  lac 
de  Laach. 

Avant  de  discuter  les  résultats  des  analyses  de  ces 
augites,  je  vais  m' occuper  des  hornblendes  qui  étaient 
le  point  de  départ  de  mon  travail  et  dont  l'étude  offrait 
le  plus  de  difficultés.  Elles  n'appartiennent  pas  entiè- 
rement à  des  variétés  de  couleur  foncée;  mais  quand 
la  teneur  en  fer  est  faible ,  elles  sont  vertes  (Pargasite ,  . 
Carinthîne)  et  même  presque  incolores.  Toutes  sont 
transparentes  ;  mais  celles  qui  sont  foncées  le  devien- 
nent seulement  quand  elles  sont  en  lamelles  minces , 
et  alors  elles  prennent  une  couleur  verte.  Le  poids  spé- 
cifique ,  à  la  détermination  duquel  j'ai  apporté  tout  le 
soin  possible ,  crott  avec  la  teneur  en  fer,  et  varie  dans 
le  Strahlstein  de  3,o6  à  3,3g;  en  sorte  que  les  horn- 
blendes sont  moins  denses  que  les  augites  correspon- 
dants, dans  lesquels  le  poids  varie  de  5,35  à  3,38.  Une 
seule  hornblende  qui  était  pauvre  en  magnésie ,  la 
fausse  Aegirine  de  Brevig,  m'a  donné  .^,4  ;  niais  elle 
contient  de  l'acide  titanique ,  en  sorte  qu'elle  est  vrai- 
semblablement mélangée  à  du  fer  titane. 

J'ai  trouvé  de  petites  quantités  d'acide  titanique 


24  AUG1T£S   £T   IIOANBLENDËS. 

dans  beaucoup  d'hornblendes  aussi  bien  que  dans  l'ach- 
mite;  toutefois,  il  ne  m'a  pas  été  possible  de  décider 
avec  certitude  s'il  y  était  véritablement  combiné  ou  bien 
mélangé  &  l'état  de  fer  titane.  11  est  en  proportion  assez 
petite  pour  qu'on  n'ait  pas  d'erreurs  à  craindre  lorsqu'on 
n'en  tient  pas  compte,  et  d'ailleurs  on  ne  connaît  pas  la 
quantité  de  fer  qui  lui  correspond.  J'ai  séparé ,  aussi 
bien  que  possible ,  l'alumine  de  la  magnésie ,  ce  qui 
n'avait  pas  toujours  eu  lieu  antérieurement.  La  teneur 
en  alcali  des  homblendes  varie  entre  i  1/2  et  6  p.  100, 
et  souvent  il  y  a  plus  de  potasse  que  de  soude,  quoique 
Tinverse  puisse  également  avoir  lieu. 

Le  fluor  a  été  déterminé  seulement  dans  quelques 
cas.  D'après  le  rôle  qu'il  me  parait  jouer  dans  ces  sili« 
cates,  il  est  sans  influence  sur  le  calcul  de  la  formule. 

« 

Toutes  les  homblendes  éprouvent  au  rouge  faible 
une  perte  due  à  de  l'eau  qui  s'y  trouve  mécaniquement 
interposée;  elle  varie  de  1/4  à  1  p*  100.  Au  feu  du 
chalumeau  les  variétés  riches  en  fer  entrent  en  fusion 
et  donnent  des  masses  transparentes  dans  lesquelles 
il  y  a  de  petites  boursouflures;  alors,  quand  elles  sont 
fluorées  elles  perdent  encore  1  à  a  p.  100,  comme  de 
BonsdorfT  l'a  constaté.  Ces  homblendes  fondues  font 
complètement  gelée  avec  l'acide  chlorhydrique. 

Voici  maintenant  les  quinze  homblendes  de  cette 
division ,  qui  ont  été  l'objet  de  mes  recherches  ;  et  je 
commence  par  celles  qui  ont  la  couleur  la  plus  pâle  et 
qui  sont  pauvres  en  fer  : 

1*  Une  hornblende  d'un  gris  jaune,  presque  incolore, 
transparente ,  d'Edenville,  État  de  New- York.  Elle  est 
en  petits  cristaux,  et  elle  a  été  mesurée  par  le  docteur 
Dauber,  qui  l'a  mise  à  ma  disposition.  Elle  contient 
6  p.  100  d'alumine  et  à  peine  3  p.  100  de  fer,  qui  pa- 
raît être  entièrement  à  l'état  d'oxyde. 


AUGITES   ET   HORNDLENDES.  S  5 

2""  La  pargasite  de  Pargas,  en  FinlaDde,  renfermaot 
7  à8p.  100  d'alumine,  environ  2  p.  100  de  fer,  proba- 
blement à  l'état  de  protoxyde  et  de  sesquioxyde ,  ce 
qui  d'ailleurs  influe  à  peine  sur  le  calcul.  Mes  résultats 
concordent  assez  bien  dans  leur  ensemble  avec  ceux  de 
Bonsdorff,  auquel  a  i/a  p.  100  de  soude  et  i  i/5  de 
potasse  ont  cependant  échappé. 

S"*  Une  hornblende  de  Monroe ,  dans  l'État  de  New- 
York.  Elle  est  en  gros  cristaux  gris  bleuâtre,  qui 
contiennent  12  p.  lôo  d'alumine  et  4  1/2  P-  100  de 
protoxyde  de  fer,  avec  une  très-petite  quantité  de  ses- 
quioxyde. 

4"*  La  carinthine  du  Saualpe,  en  Garinthie.  Elle  est 
remarquable  par  son  pleochrolsme ,  et  au  dicroscope 
elle  donne  deux  images ,  Tune  verte  et  l'autre  brun 
rougeàtre.  Elle  contient  environ  i5  p.  100  d'alumine, 
1  3/4  de  sesquioxyde  de  fer,  4  ^/S  de  protoxyde  de 
Xer.  C'est  a  l'augite  feuilleté  du  Saualpe,  »  analysé  par 
Klaproth. 

Parmi  les  homblendes  noires,  j'ai  examiné  : 

1"*  Une  hornblende  en  masse  compacte  et  feuilletée 
de  la  diorite  de  Konschekowsckoi  Kamen ,  près  de 
Bogoslowsk,  dans  l'Oural.  Elle  contient  9  p.  100  d'à* 
lumine,  12  p.  100  de  protoxyde  de  fer,  1/4  p.  100  do 
fluor  et  1  p.  100  d'acide  titanique. 

a^  L'hornblende  noire  de  Pargas ,  déjà  analysée  par 
Hisinger  et  de  Bonsdorff.  Elle  renferme  12  p.  100  d'a- 
lumine, 5  de  sesquioxyde  de  fer  et  10  de  protoxyde  de 
fer  ;  ce  dernier  est  en  quantité  plus  grande  que  dans 
les  autres  homblendes  analysées,  qui  sont  au  contraire 
plus  riches  en  magnésie. 

3"*  L'hornblende  noire  d'Arendal;  sur  laquelle  se 
trouve  la  Babingtonite. 


a6  AUGITES  ET  HORNBLEEfDES. 

4"*  Une  hornblende  noire  et  cristallisée  de  Filipstad, 
en  Wermland.  Ces  deux  hornblendes  renferment  lo  à 
la  d'alumine,  4^7  d'oxyde  de  fer,  12  à  i4  de  pro- 
toxyde  de  fer. 

5**  L'hornblende  noire  de  Brevig,  dans  le  sud  de  la 
Norwége,  dont  l'angle  de  clivage  est  de  124**  24'-  On 
lui  donne  aussi  le  nom  d'Aegirine.  Indépendamment 
de  6  p.  100  d'alumine ,  elle  contient  6  2/3  d'oxyde  de 
fer  et  22  de  protoxyde  de  fer  ;  la  magnésie  est  comprise 
entre  3  et  4f  niais  la  proportion  des  deux  alcalis  s'élève 
presque  à  6  p.  100.  Comme  on  l'a  déjà  remarqué,  son 
poids  spécifique  est  très-grand,  et  elle  contient  1  p.  1 00 
d'acide  titanique. 

6**  L'hornblende  de  la  syénite  zirconienne  de  Frede- 
rikâvarn,  en  Norwége,  la  seule  ^qui  eût  été  analysée 
complètement  jusqu'à  présent,  M.  Schéerer  ayant  publié 
récemment  une  analyse  dans  laquelle  les  deux  oxydes 
de  fer,  ainsi  que  les  alcalis ,  ont  été  dosés.  Dans  deux 
variétés  diiTérentes  il  y  avait  8  p.  100  d'alumine,  10 
p.  100  d'oxyde  de  fer,  11  à  i3  de  protoxyde  de  fer  et 
5  1/2  p.  100  d'alcali;  la  potasse  et  la  soude  se  trou- 
vaient d'ailleurs  en  proportions  presque  égales. 

7''  Une  hornblende  d'un  beau  noir,  accompagnée  de 
mica  vert  jaunâtre  et  provenant  du  Vésuve,  Elle  ne 
contient  pas  de  fluor,  et  quand  on  la  fait  fondre  elle 
perd  seulement  i/3  p.  100. 

8*  L'hornblende  de  Hârtlingen ,  qui  est  associée  à 
Taugite. 

9*  Les  beaux  cristaux  de  Wolfsberg ,  près  de  Ger- 
nosin,  en  Bohème. 

10*  Une  hornblende  provenant  d'une  wake  basal- 
tique de  la  mine  de  l'Aigle,  près  Honnef,  dans  le  Sieb- 
engebirge. 


AU6ITE8  ET  H0RNBLBNDB8.  97 

1 1*  L'hornblende  du  trachyte  du  Stenzelberg ,  dans 
le  Siebengebirge. 

Ces  variétés  contiennent  n  à  i5  p.  loo  d'alumine, 
6  à  10  de  sesquioxyde  de  fer,  8  à  ii  deprotoxyde  de 
fer,  en  outre  une  proportion  d'acide  titanique,  pouvant 
s'élever  jusqu'à  11/2. 

J'ai  cherché  à  comprendre  dans  mes  analyses  des 
représentants  des  différents  âges  géologiques. 

Le  calcul  des  augites  et  des  hornblendes,  contenant 
de  l'alumine ,  peut  se  faire  à  trois  points  de  vue  diffé- 
rents :  i""),  l'alumine  et  le  sesquioxyde  de  fer  étant  con- 
sidérés comme  bases  :  2*) ,  ou  bien  comme  éléments 
électronégatifs  :  y) ,  ou  enfin  le  sesquioxyde  de  fer  étant 
compté  comme  base,  et  l'alumine,  au  contraire,  comme 
acide. 

Sans  entrer  dans  les  détails ,  je  me  bornerai  à  faire 
connaître  les  résultats  que  donne  le  calcul  dans  ces 
trois  cas. 

Quand  on  considère  l'alumine  et  le  sesquioxyde  de 
fer  comme  bases,  on  n'a  aucune  concordance  dans  les 
rapports  d'oxygène  des  protoxydes,  des  sesquioxydes 
et  de  la  silice  ;  ces  rapports  ne  sont  même  pas  toujours 
simples.  En  effet,  si  on  représente  par  i  l'oxygène  des 
deux  sesquioxydes,  l'oxygène  des  protoxydes  varie  de 
1  à  7  ;  celui  de  la  silice  varie  dans  le  même  cas  de  3  à 
i4  ;  le  rapport  de  l'oxygène  des  diverses  bases  et  de 
l'acide  est  d'ailleurs  compris  entre  1  :  1  et  1  à  1,7.  Par 
conséquent,  d'après  l'hypothèse  que  nous  examinons , 
l'augite  et  l'hornblende  seraient  représentés  en  partie 
par  des  monosiiicates ,  en  partie  par  des  mono  et  des 
bisillcates  en  proportions  très-variables ,  tandis  qu'au 
contraire  toutes  les  espèces  minérales  de  ce  groupe 
sont  des  bisilicates.  Il  faut  nécessairement  conclure 
de  cette  discordance  que  dans  ces  minéraux  l'alumine 


a  8  AUGlTfiS   £T   HO&MBUNDES. 

et  le  sesquioxyde  de  fer  ne  jouent  pas  le  rôle  de  bases. 

Maintenant  ces  deux  substances  sont-elles  électroné- 
gatives? Ce  que  BonsdorfT  avait  admis  pour  Talumine, 
a-t-il  lieu  aussi  pour  le  sesquioxyde  de  fer?  En  considé- 
rant ces  deux  substances  comme  acides  «  on  trouve  que 
l'oxygène  des  protoxydes  étant  représenté  par  i  «  celui  de 
Tacide  varie  de  9  à  9,8  ;  en  sorte  que  l'on  a  tantôt  des 
bisilicates»  tantôt  des  combinaisons  de  trisilicates  en 
diverses  proportions.  Cette  seconde  hypothèse  ne  donne 
donc  pas  encore  de  concordance  entre  les  formules  des 
espèces  minérales  appartenant  au  groupe  de  l'augite. 

Je  trouve,  au  contraire,  que  malgré  toutes  les  diffé- 
rences dans  la  teneur  des  augites  et  des  hornblendes 
en  alumine  et  en  oxyde  de  fer,  la  somme  de  l'oxygène 
des  protoxydes  et  du  sesquioxyde  est  à  celle  de  l'oxy- 
gène de  l'alumine  et  de  la  silice  à  très-peu  près  -f  1 : 9  ; 
la  moyenne  de  vingt  analyses  donne  même  la  propor- 
tion 100  :  199,  au  lieu  de  100  :  900.  D'après  cela  je 
puis  donc  admettre  que  dans  les  augites  et  dans  les 
hornblendes  contenant  de  l'alumine,  le  sesquioxyde  de 
fer  joue  le  rôle  de  base ,  et  l'alumine  celui  d'acide.  Co 
sont  des  bisilicates  comme  toutes  les  autres  espèces 
minérales  de  ce  groupe,  mais  ils  sont  engagés  avec 
des  bialuminates  dans  des  combinaisons  isomorphes. 

Au  premier  abord,  il  peut  paraître  extraordinaire 
que  l'sdumine  et  l'oxyde  de  fer  présentent  ici  des  pro- 
priétés électrochimiques  contraires  ;  mais  quoi  que  ces 
substances  aient  la  même  formule  et  quoi  qu'elles  soient 
isomorphes,  rien  n'indique  que  cela  ne  puisse  pas  avoir 
lieu  quand  elles  sont  engagées  dans  une  même  combi- 
naison. 

Une  seule  hornblende,  la  carinthine,  bien  qu'elle  pa- 
raisse pure  et  non  décomposée ,  ne  donne  pas  des  ré- 
sultats concordants  avec  ceux  des  autres  analyses,  Sa 


AUGITES    ET   H0RNBLENDE3.  29 

proportion  d'alumine  e^t  trop  grande,  et  c'est  seule- 
ment quand  on  en  prend  2/5  pour  les  bases  et  3/5  pour 
les  acides,  qu'elle  se  laisse  représenter  par  la  formule 
des  bisilicates. 

Les  augites  et  les  hornblendes  de  la  division  que  nous 
venons  d'étudier,  sont  des  associations  isomorphes,  mais 
variables,  d'une  même  combinaison ,  car  la  proportion 
de  l'aluminate  est  généralement  moindre  pour  les  pre- 
mières espèces,  et  dans  l'augite  la  quantité  de  chaux 
augmente  beaucoup.  Il  est  assez  intéressant  d'observer 
que  les  augites  alumineux  renferment  très-souvent 
1  atome  de  chaux  pour  1  atome  de  magnésie,  comme  le 
diopside,  iandis  que  dans  les  hornblendes  alumineuses 
le  rapport  des  deux  bases  varie  entre  5  : 6  et  2  : 5. 

Quand  on  compare  les  cristaux  d'augite  et  d'horn- 
blende qui  sont  intimement  associés  dans  un  même  gi- 
sement,  comme  à  Hârtlingen,  il  est  facile  de  mettre  en 
évidence  la  diiïérence  qui  existe  entre  les  proportions 
atomiques  de  leurs  éléments.  Elle  est  donnée  par  lef; 
nombres  suivants  : 

Fe  :  Câ  :  Mg    Fe  :    R      A!  :  Si 

Augiic.  .  .  =  1  :  3  :  3      1  :  21      1  :  g 

Hornblende  =  3  :  5  :   8        1   :    i5        i    :  4 

Division  D. 

La  quatrième  et  dernière  division  du  groupe  de  l'au- 
gite ne  comprend  jusqu'à  présent  qu'une  seule  espèce, 
le  tripbane  ou  spodumène.  Son  isomorphisme  avec 
l'augite  a  été  démontré  par  M.  Dana  et  par  moi.  Sa 
forme  est  absolument  la  même  ;  et  mes  analyses  pu- 
bliées en  i852  et  i855  ont  fait  voir  que  c* est  une  com- 
binaison de  bisilicate,  contenant  1  atome  de  bisilicate 
de  lithine  et  de  soude ,  avec  4  atomes  de  bisilicate 


3o  AUGITBS  ET  HORNBLBNDB&. 

d'alumine,  dans  lequel  l'alumine  joue  par  conséquent 
le  rôle  de  base. 

—  En  résumé,  je  crois  aroir  démontré  que  Taugite 
et  rhomblende  sont  les  types  d'un  groupe  important 
de  minéraux,  qu'on  pourrait  appeler  le  groupe  des 

bisilicates. 


TRAVAUX  DU  LABOBATOIRE  DE  SAUTT-ÉTIENNE  (LOIBE).      3 1 


TRAVAUX 

DU  LABORATOIRE  DE  L^tCOLZ  DES  Mllf  EUR8  DE  SAINT-ÉTIERZIE  (LOIRE). 

(Extrait.— Année  iSST.) 


de  eaivre 

de  la  proTince 

de  HnelTa 

(Eepagne). 


f  0  Travaux  de  Bl.  ImlDi  profeaaear  de  ohimie  et  de  métallorgie. 

Un  bon  nombre  d'échantillons  de  ces  minerais  ont  déjà  été  BstaiaetanaWses 
examinés  Tannée  dernière ,  à  la  saite  de  mon  premier  voyage  de  minérale 
en  Espagne.  Retourné  snr  les  lieux  cette  année,  j'ai  recueilli 
de  nouveaux  échantillons  et  j*ai  dû  particulièrement  étudier 
sur  eux  ainsi  que  sur  ceux  de  divers  envois  de  la  compagnie 
française  de  Iluelva,  une  question  fort  importante  pour  celle- 
ci  ;  la  différence  entre  les  rendements  par  voie  sèche  et  par 
voie  humide. 

Par  les  analyses  de  Tannée  dernière,  J'avais  reconnu  que  les 
minerais  de  Uuelva  pouvaient  être  considérés  comme  de  la 
pyrite  4e  fer  avec  a  à  3  p.  loo  de  sable,  silice  ou  argile, 
imprégnée  de  pyrite  cuivreuse,  Tensemble  pouvant  contenir 
de  1  à  10  p.  loo  de  cuivre.  De  ces  premières  analyses  compa- 
rées à  celles  faites  par  divers  essayeurs,  Je  concluais  à  une 
teneur  moyenne  de  cuivre  de  3  à  â  p.  loo. 

Les  nombreux  dosages  de  cuivre  que  J'ai  refaits  cette  année» 
sur  les  produits  de  Tkaniê ,  la  mine  la  plus  importante  de  la 
compagnie  de  Huelva,  établissent  la  même  moyenne  de  teneur, 
au  moins  pour  les  minerais  expédiés  en  Angleterre;  elle  s'est 
même  élevée  à  A  i/s  p.  loo  à  la  fin  de  iBôy.  Or,  les  fondeurs 
anglais  qui  achètent  ces  minerais  pour  soufre  et  pour  cuivre, 
se  refusent  à  estimer  le  rendement  en  cuivre,  par  la  voie 
humide;  les  habitudes  du  marché  anglais  et  notamment  du 
pays  de  Galles  étant  de  tout  essayer  par  voie  sèche.  Appliquant 
donc  aux  minerais  de  Uuelva  leurs  méthodes  ordinaires  d'essai, 
des  teneurs  de  5  à  ^  p.  loo,  ils  tombaient  à  1 1/3,  a  ou  a  i/4 
p.  100  :  c'est^A^re  que  la  compagnie  de  Huelva  éprouvait  une 
perte  moyenne  de  ko  à  ^5  p.  100  de  la  teneur  réelle  de  ses  mi- 
nerais en  cuivre  ;  souvent  même  la  différence  s'est  élevée  A  60 
et  65  p.  100.  D'un  autre  côté ,  aux  premières  réclamations  des 


\ 


0«  TRAVAUX    DU    LABORATOIRE 

vendeurs,  les  essayeurs  anglais  avouèrent  que  les  différences 
accusées  par  leurs  premiers  essais,  entre  la  voie  sèche  et  la 
voie  humide ,  leur  paraissaient  excessives  et  qu'ils  les  attri- 
buaient à  la  grande  difficulté  que  présentaient  des  minerais  de 
cette  nature  fondus  par  leur  procédé  ordinaire.  Ce  procédé 
pour  les  mineraiê  bruti  consiste  en  cinq  opérations  : 

1*  Grillage  Incomplet  de  minerai  réduit  en  poussière  (ao  à 
25  grammes). 

a*  Fusion  pour  régule  du  produit  grillé,  additionné  de  spath 
fluor,  de  chaux  et  d*un  peu  de  borax. 

7i'  Grillage  à  peu  près  complet  du  régule* 

W  Fusion  du  produit  avec  mélange  de  flux  noir  et  flux  blanc, 
pour  cuivre  noir. 

5°  Affinage  et  raffinage  de  cuivre  noir  pour  cuivre  fin.  Cet 
affinage  comprend  :  i  '  une  première  fusion  du  bouton  de  cuivre 
noir  avec  du  flux  blanc,  pour  une  perle  de  cuivre  rouge;  a*  une 
seconde  et  quelquefois  une  troisième  fusion  au  flux  blanc  pour 
perle  de  cuivre  fin.  Enfln,  les  scories  d*affinage  sont  reprises 
au  flux  noir,  pour  bouton  de  cuivre  noir,  qu*on  raffine  généra- 
lement encore  pour  seconde  perle  de  cuivre  fin,  ajoutée  à  la 
première  pour  avoir  le  rendement  En  appliquant  ce  procédé 
fait  pour  les  minerais  généralement  quartzeux  et  pauvres  de 
r  Angleterre  etdePirlande ,  en  rappliquant  aux  pyrites  presque 
pures  de  la  province  de  Huelva ,  les  résultats  étaient  loin  d^ètre 
satisfaisants,  de  Taveu  môme  des  essayeurs  anglais.  A  la  pre* 
mière  fusion  pour  régule,  destinée  à  concentrer  sans  perte  le 
cuivre  dans  une  matte  riche,  les  essayeurs  perçaient  leurs 
creusets  presque  à  chaque  opération,  et  généralement  aussi 
perdaient  une  partie  du  produit  utile.  Ces  inconvénients  tenaient 
évidemment  à  la  présence  du  spath-fluor  et  sans  doute  &  son 
action  sur  la  silice  des  creusets.  J*ai  alors,  tout  !en  modifiant 
la  nature  des  fondants  employés,  cherché  &  supprimer  dans  la 
fonte  pour  régule  le  grillage  préalable,  trouvant  avantage  à 
diminuer  par  là  le  nombre  des  opérations. 

Le  minerai  de  Huelva  perdant  par  simple  calclnation  au  rouge 
et  &  vase  clos,  près  de  la  moitié  de  son  souft^e.  J'en  prenais 
35  grammes  que,  par  calcination,  dans  le  creuset  même  des- 
tiné à  la  fonte  pour  régule ,  Je  réduisais  à  19  ou  ao  grammes. 
Ces  19  ou  ao  grammes  étaient  mélangés  à  i5  grammes  de  nitre, 
a5  grammes  de  borax  fondu  et  calciné.  Sur  le  mélange  intime 
de  ces  matières  Je  Jetais  une  couverture  de  sel  marin  décrépite 


DE   SAINT*^.TiEN{S£  (lOIRE).  53 

do  1  à  3  centimètres  d'épaisseur.  Cliauffé  ientement  d^abord 
pendant  a5  à  3o  minutes,  puis,  quand  l'action  du  nitre  et  VeU 
fenrescence  étaient  passées  «  soumis  à  un  bon  coup  de  feu  de 
lo  minutes»  le  bain  très-liquide  était  coulé  ou  refroidi  dans  le 
creuset  même  qu'on  cassait  ensuite.  J'obtenais  ainsi  une  scorie 
noire  parfaitement  vitrifiée  et  Un  culot  de  régule  généralement 
bien  détaché  du  creuset  et  de  la  scorie.  Avec  des  minerais  de 
3  à  /i  p.  1  code  teneur  et  les  proportions  de  fondants  en  minerais 
indiqués  plus  haut,  le  régule  pesait  ordinairement  de  6  à  8  gr. 
Les  scories  de  tous  mes  essais  étaient  reprises  par  voie  hu* 
mide  :  tant  que  Je  conservais  les  proportions  de  nitre  indiquées, 
cet  essai  accusait  à  peine  quelques  traces  de  cuivre.  Lorsqu'on 
augmentait  la  proportion  de  nitre  pour  arriver,  par  cette  pre- 
mière fusion ,  à  un  régule  plus  riche  et  par  conséquent  à  un 
poids  moindre,  c'est-à-dire  a ,  3  ou  /^  grammes  au  lieu  de  6  à  8, 
la  scorie  accusait  des  teneurs  de  0,90,  o,a5  ou  o,3o  p.  100  de 
cuivre.  Comme  d'ailleurs  Je  n'avais  constaté  dans  mes  essais 
aucun  percement  de  creuset ,  J'en  conclus  naturellement  que 
la  fusion  pour  régule  en  une  seule  opération  avec  mélange 
convenable  de  nitre^  borax  et  sel  était  préférable  au  grillage 
suivi  de  fusion  au  spath-fluor  du  procédé  anglais  et  que  les 
pertes  en  cuivre  provenant  de  cette  opération ,  pouvaient  être 
évitées.  Pour  avoir  d'ailleurs  une  appréciation  exacte  de  l'amé- 
lioration qu'on  pouvait  espérer  de  ces  modifications,  J'envoyai 
aux  essayeurs  anglais  un  de  mes  régules  provenant  d'un  minerai 
qui ,  par  voie  humide,  donnait  3,98  p.  100  de  cuivre.  Ce  régule 
fut  soumis  aux  autres  manipulations  ordinaires  du  procédé 
anglais  et  donna  un  rendement  en  cuivre  fin  de  3,56,  soit  une 
différence  de  i.fta  ou  36  p.  100  de  la  teneur  réelle  entre  la  voie 
sèche  et  la  voie  humide.  D'après  cela,  il  y  avait  donc  amélio- 
ration ,  mais  la  perte  était  encore  fort  grande,  et  pour  en  re^ 
connaître  les  causes  Je  poursuivis  l'essai  des  régules  pour  cuivre. 
Je  grillais  les  régules  dmorf,  alternant  vers  la  fin  de  l'opération 
par  grillages  et  coups  de  feu,  avec  addition  de  poussière  de 
charbon  et  carbonate  d'ammoniaque ,  afin  de  faire  disparaître 
tout  le  soufre  et  le  peu  d'arsenic  que  renfermaient  les  régules. 
Après  ce  grillage  ,  Je  fondais  avec  a  à  3  parties  de  flux  noir, 
i/ft  partie  de  borax  fondu  et  couverture  de  sel.  Tobtenais  ainsi 
des  boutons  de  cuivre  sans  pellicule  de  matte  quand  le  grillage 
était  bien  fait  La  plupart  des  culots  s'aplatissaient  sous  le  mar- 
teau en  feuilles  d'un  demi-millimètre  d'épaisseur,  sans  crique 

T0¥E  XîV,  i858.  5 


34  TRAVAUX   DU  LABORATOIRE 

importante,  avec  couleur  de  cuivre  assez  pur.  Quelques-uns 
seulement  criquaient  sous  le  marteau  et  offhiient  dans  la  cas- 
sure des  nuances  Jaunes  et  sombres.  Les  premiers,  repris  par 
voie  humide,  n*accusaicnt  que  des  traces  indosables  de  soufre; 
les  seconds  au  contraire,  après  une  attaque  à  Teau  régale, 
donnaient  une  proportion  notable  de  plomb,  de  soufre  et  d*ar- 
senic;  mais  c*étaient  les  moins  fréquents,  les  minerais  de 
Uuelva  ne  paraissant  plombeux  que  par  exception. 

Si  Ton  Jette  les  yeux  sur  les  résultats  du  tableau  suivant,  on 
voit  quejusqWà  la  fonte  pour  cuivre  brut^  la  différence  entre  la 
voie  sèche  et  la  voie  humide  reste  dans  des  limites  bien  infé- 
rieures à  celles  accusées  par  les  essayeurs  anglais.  U  devient 
aussi  évident  que  la  principale  cause  de  perte  est  dans  le  raffi- 
nage des  culots  do  cuivre  brut.  Si  l'on  tient  compte  de  la  nature 
du  flux  employé  »  de  la  répétition  des  opérations  et  enfin  de  la 
petitesse  des  culots  sur  lesquels  on  opère  (o*,5o  à  o^tô),  on 
comprend  aisément  que  le  déchet  en  cuivre  soit  énorme,  quand 
on  se  propose  d'arriver,  comme  les  essayeurs  anglais,  à  du 
métal  pour  ainsi  dire  chimiquement  pur. 

rai  soumis  d'ailleurs  plusieurs  de  ces  petits  culots  de  cuivre 
à  cette  série  d'opérations  au  flux  blanc ,  avec  des  poids  de  cuivre 
brut  do  G»,  70 ,  o«,76  et  o»,8o  ;  je  n'obtenais  que  o%45  à  o«,6o  de 
cuivre  fin ,  soit  un  déchet  de  a5  p.  100  environ  par  le  seul  fait 
du  raffinage. 

J'ai  alors  appliqué  aux  culots  le  procédé  d'affinage  allemand , 
c'est-à-dire  par  coupellation  :  deux  boutons  de  o«,76  et  o'^yi 
m'ont  donné  ainsi  en  cuivre  malléable,  o',68  et  o',66,  soit  10 
à  11  p.  100  de  déchet  qui,  ajoutés  &  10  ou  1%  p.  100  de  perte 
provenant  de  la  fusion  pour  régule  et  pour  cuivre  brut ,  con- 
stitueraient une  difi*érence  totale  do  ao  à  a5  p.  100  do  la  teneur 
réelle  entre  les  rendements  par  voie  sèche  et  par  voie  humide , 
au  lieu  de  /ko  et  souvent  même  au  delà  de  5o  p.  xoo  comme 
c'est  arrivé  lors  des  premiers  essais  anglais.  Au  surplus ,  on 
voyaiu  le  déchet  du  raffinage  en  petit,  atteindre  96  p,  100, 
quand,  en  grand,  sur  des  cuivres  bruts  qui  ne  sont  certaine- 
ment pas  plus  purs,  il  ne  dépasse  pas  la  à  16  p.  100 ,  il  est  évi- 
dent que  l'essai  n*a  plus  pour  but  de  déterminer  la  teneur  des 
minerais ,  et  qu'en  tous  cas  il  doit  indiquer  un  rendement  plus 
faible  que  celui  réalisé  en  grand.  Les  acheteurs  ou  fondeurs 
anglais  l'avouent  d'ailleurs  eux-mêmes  :  ils  ajoutent  qu'ils 
tiennent  compte,  au  moment  de  l'achat,  du  boni  probable 


DE   SAJOT-ÉTIENNE  (LOIKB).  55 

quMls  auront  en  grand  sur  Tessai  en  petit  ;  mais  comment  e:i 
tiennent-ils  compte?  c'est  un  mystère  de  plus  dans  rétablisse- 
ment si  obscur  des  calculs  du  Standard  (i)l 

Résultats  de  Vune  des  séries  Cessais  {voie  sèche  et  voie  humide)^ 

sur  des  minerais  crus. 


nùUB   DU  KATIR» 

d'expédilion. 


Lescan 

Caurioa 

Shaanon 

Zoiiare 

Brillant 

Maria  Amalia.  .  .  . 

California 

Esther 

Express 

Croz  GoniaWes.  .  . 
Qaeen  of  the  West. 


22 

g 

« 

^s 

•S  « 

11 

PO 

e  mine 

§î 

2* 

•o 

gr- 

gr. 

gr. 

3,59 

25 

19,20 

8 

3,70 

19,20 

8 

3,19 

19,45 

5,92 

5,38 

20,15 

9,10 

1,83 

20,80 

3,40 

3,19 

20,20 

7,30 

3,60 

19,40 

7,60 

3,25 

19,10 

6,00 

3,20 

19,10 

6,50 

3,59 

19,40 

6,20 

4,40 

19,30 

5,40 

•S  s 


« 

■Cl 


fr. 

0,83 

0,77 

0,73 

1,168 

0,28 


a  1 


À  s 
•   o 


3,82  0,27(1) 

8,08  0,62 

2,92  0,27 

4,672         0,70 
1,12  0,71 

■aitisé  («bien  n  eilst  i9  einre 
aatelaipé  4«  aattc). 
Ciiot  é«  eiiTTf  et  utte. 


0,47 
0,82 
0,95 


1,88  Bsiq.  1,32 


3,28 
3,80 


0,31 
0,70 


fioîa.  Tons  les  dosages  par  toie  humide,  ont  été  faits  en  dissolvant  2  on 
3  grammes  de  minerai  cru  dansTeau  régale,  évaporant  à  sec  et  reprenant 
par  l'acide  chlorbydrique.  La  dissolution  CIH  filtrée  était  traitée  par 
le  sulfocyanure  de  potassium.  Le  précipité  recueilli  et  lavé  avec  soin 
était  calciné  à  vase  clos  avec  un  léger  excès  de  soufre  pour  CuU.  En  opé- 
rant ces  dosages  par  voie  humide,  |'ai  recherché  le  plomb,  le  zinc  et  rar- 
senic.  Le  minerai  de  Lescan  m'a  donné  o,40  pour  loo  de  plomb  et  des 
traces  d'arsenic.  Aussi  le  culot  (A)  avait  besoin  de  raffinage.  Le  Cruz- 
Gonxahes  tenait  quelques  millièmes  d'arsenic  et  la  plupart  de&  autres 
en  accusaient  des  proportions  peu  considérables. 


Les  minerais  bruts  de  Huelva  étant  vendus  en  Angleterre 
pour  cuivre  pt  pour  soufre ,  j'ai  fait  sur  une  série  de  six  échan- 
tillons le  dosage  de  ces  deux  corps.  Voici  les  résultats  : 


N'*  1.  Cuivre  (p.  loo) 

3,96 

No  2.             -            

3,92 

N«  3.             -            

4,02 

No  4.             -            

3,85 

N«  5.             —            .  .  .  î  . 

3,95 

No  6.              -              

3,92 

Soufre. 


47,46 
47,25 

46,90 
47,05 
46,80 
46,90 


Les  minerais  pyriteux  de  Huelva  ont  été  accueillis  avec  assez 
de  faveur  en  Angleterre ,  où ,  à  cause  de  leur  forte  teneur  en 
soufre ,  on  les  a  appliqués  avantageusement  à  la  fabrication  de 
Tacide  sulfurique. 

On  les  grille  dans  des  fours ^à  cuve,  où  le  soufre  sert  lui- 


Dosages 

pour  cuivre 

et  soufre 

d'un  aatre  envoi. 


EsMisetanalyscs 

des  minerais 
grillés ,  c'est-à- 
dire  résidus  de  la 

fabrication  de 

Faeide  sulfurique 

aDgIais. 


(1)  Voyei  i  ce  sujet  iea  corrections  indiquées  déjà  par  M.  Leplay  dans  son 
mémoire  sur  les  fonderies  galloises  {Ann.  des  Uines,  4"  série,  t.  XIII,  p.  5S3. 


3G 


TRAVAUX   DU  LABORATOIRE 


PorporUoB 
de  soal\re. 


Proporilon 
de  BuKêle 
de  cuivre. 


même  de  combustible.  Ces  fours,  dont  la  coupe  Yertlcale  cl- 
joiiito  suint  à  donner  une  idée,  communiquent  directement 
avec  les  chambres  de  plomb.  Pour  les  mettre  en  roulement, 
on  commence  par  les  porter  au  rouge  avec  de  la  houille;  oa 
charge  alors  du  minerai  par  petites  portions,  toutes  les  trois 
ou  quatres  heures,  à  peu  près.  On  passe  ainsi,  par  four  et  par 
vingt-quatre  heures,  d'une  tonne  et  demie  &  deux  tonnes  de  mi- 
nerai brut,  la  combustion  ayant  lieu  sur  une  hauteur  de  i»  à 
i5  centimètres  environ. 

J*ai  examiné  les  produits  fixes ,  c'est-à-dire  les  résidus  de  ce 
grillage  appliqué  aux  minerais  de  Huelva,  dans  le  but  de  sa- 
voir :  1*  quelle  proportion  de  soufre  on  peut  retirer  encore  des 
résidus ,  et  i*  surtout  combien  ils  tiennent  de  sulfate  de  cuivre. 

1*  La  proportion  de  soufre  est  fort  variable;  pourtant  elle 
monte  rarement  au-dessus  de  1 1  à  i  a  p.  i  oo ,  et  elle  ne  descend 
Jamais  au-dessous  de  3  à  4  p.  loo  (en  moyenne  ti  à  /^,6o  p.  loo, 
y  compris  le  soufre  des  sulfates). 

a*  La  proportion  de  cuivre  sulfatisé  pendant  le  grillage  doit 
varier  suivant  Tallure  plus  ou  moins  chaude  du  four  et  suivant 
la  rapidité  de  Topération  :  avec  une  opération  suffisamment 
lente,  il  paraît  possible  d'augmenter  beaucoup  la  sulfatisation 
du  cuivre.  Toutefois»  ce  que  Ton  peut  conclure  des  analyses 
suivantes ,  c'est  qu^en  général  il  n'y  a  dans  les  résidus  que  5o 
à  55  p.  100  du  cuivre,  à  l'état  de  sulfate  ou  soluble  dans  l'eau, 
le  reste  étant  à  l'état  d*oxide ,  mais  turtout  de  sulfufe. 

RétuUats  d>  analysé  sur  un  §nv<ti  â$  5  échantillons. 


il 


pour  100  do  réildn. 


9 
S 
4 
S 


û.  Acide  talfuriqae fi,ST 

6.  Oxyde  de  cuivre 2,S3 

e.  Proioxyde  ei  peroi|de  de  fer.  3,09 
Acide  tttifurique d,3a 


«1 


OOITll 

il 


1,86 

2,13 
3,ftO 
1,54 


1,50 

9,00 
0,10 
9,00 
1,40 


I 


8.49 

4,13 
3,00 
8,80 
9,00 


•oorai 


^S 

21 


9,13 

9,51 
U,09 
1,83 
1,83 


-4 


1,00 
3,00 
9,8T 
3,30 


Rendemeot        D'après  ces  analyses,  on  voit  que  ces  résidus  sont  composés 
'*.îiodf*de8M?'    P''^*!^^  exclusivement  de  peroxyde  de  for  et  ne  tiennent  plus 


DE  SAINT-ÉTlENNE   (LOIRE)  .  i>7 

asHOz  de  soafre ,  soit  à  Tétat  de  sulfates ,  soit  à  Tétat  de  sul- 
fures ,  pour  être  directement  soumis  à  une  fonte  pour  matte. 

Les  essayeurs  anglais  mélangent  une  certaine  proportion  de 
soufre  en  fleur  et  les  fondent  pour  régule  (matte  riche) ,  à 
l'aide  du  même  flux  que  pour  les  minerais  crus.  Ils  éprouvent 
ainsi  les  mêmes  difficultés,  c'est-à-dire  les  percements  de 
creusets  et  la  perte  de  matte.  Je  n*ai  rencontré  aucun  de  ces 
Inconvénients  en  procédant  ainsi  qu'il  suit  ;  lo^  lô,  ao  ou  35 
grammes  de  résidus ,  mélangés  à  i ,  3  ou  3  grammes  de  soufre 
en  fleur,  étaient  fondus  avec  addition  de  30  ou  5o  grammes  de 
borax  calciné  ou  fondu ,  sous  une  couverture  de  sel  décrépité. 
J'obtenais  ainsi  un  régule  à  i5,  30  ou  35  au  plus  pour  100  de 
cuivre,  que  Je  grillais  à  mort  et  fondais  ensuite  au  flux  noir 
pour  cuivre  brut  Quand  le  grillage  était  bien  fait,  le  culot  de 
cuivre  était  généralement  assez  malléable.  Voici  les  résultats 
obtenus  avec  les  cinq  échantillons  analysés  plus  haut  : 

N"  I.  Caivre  p.  loo,  par  voie  téche 3,oo 

N*  ».  —  —  4,00 

N»  3.  —  ~  8,40 

N«  4.  —  —  8,40 

N»  5.  —  —  .  .  .  , 3,30 

Depuis  longtemps  déjà  on  songe  à  faire  arriver  les  eaux  des  di-  Eam  du  Furens. 
verses  sources  du  Furens  dans  la  ville  de  Saint-Étienne.  Ce  projet 
a  été  étudié  de  nouveau  dans  ces  derniers  temps  par  MM.  Graefl*, 
ingénieur  en  chef  des  ponts  et  chaussées,  et  Conte-Granchampt 
Ingénieur  ordinaire.  Sur  la  demande  de  M.  Tingénleur  en  chef 
Graeff,  j'ai  examiné  les  eaux  prises  aux  sources  mêmes  dont  il 
s'agit  Soumises  à  l'ébullition,  ces  eaux  ne  se  troublent  pas. 
Seulement,  lorsqu'elles  sont  suffisamment  rapprochées,  ré- 
dultes,  par  exemple ,  d'un  1/3  litre  à  1/6  de  litre,  elles  aban- 
donnent de  légers  flocons  blanchâtres ,  sans  doute  un  peu  de 
matières  organiques  et  de  silice.  Le  résidu  obtenu  par  Téva- 
poration  est  d'un  blanc  légèrement  grisâtre ,  mais  l'absence  de 
toute  matière  noire  ou  brune  dans  ce  résidu ,  même  après  qu*il 
a  été  légèrement  calciné ,  prouve  que  la  proportion  de  matière 
organique  qui  s'y  trouve  est  très-faible.  Un  seul  des  résidus  ob- 
tenus a  laissé  une  petite  bordure  d'un  brun  jaun&tre  sur  les 
bords  de  la  capsule  d'évaporation.  Le  résidu  d'évaporation  re- 
pris, sans  avoir  été  calciné,  par  de  l'acide  azotique  n'a  pas 
donné  d'effervescence ,  pas  plus  que  les  eaux  elles-même^  %  à 
quelque  état  de  concentration  qu'on  \e§  prit. 


38  TBAYAUX   DU  UBOBATQIRE 

Quatre  demi-litres  ôyaporés  successivement  à  sec  ont  donné  : 

U  r%  on  résida  de 0>,07 

Le  2%  un  rébidu  de C.oa 

Le  3%  un  résidu  do o,«o4 

Le  Vt  un  reiidu  de oSOT 

ToUl oS2i 

Go  résidu  a  été  reprlH  par  Teau  aciduléo,  qui  a  laissé  un 
autre  résidu  Insolublo  de  o'^ogSoo,  composé  i\  pou  près  exclu- 
sivement do  silice.  Quant  aux  parties  solublcs,  elles  se  compo- 
saient de  chlorures  et  sulfates  alcalins  et  calciques  dans  les 
proportions  suivantes  : 

Aolde  Bulfurique.  .  .  .  # 0,03T0P  \ 

▲olde  ohlorhydrlque o,oii4o  I  avec  det  traces  de  ma- 

Chaui 0,02530  î    gnésie 

Alcalis  (par  différence) 0,04921  ; 

Un  domi-lltre  do  ces  eaux  a  été  soumis  &  la  distillation  pour 
recueillir  Talr  et  Tacldo  carbonique  contenus  on  dissolution 
dans  Tcau  ;  par  accident,  le  mosurage  n'a  pu  être  complété , 
mais  il  y  avait  un  résidu  gazeux  très-notable. 

En  résumé ,  comme  il  était  facile  à  prévoir,  a  la  nature  dos 
terrains  sur  lesquels  passent  ces  sources  du  I^^urens,  les  eaux 
qu'elles  fourniraient  à  Saint-Étienne  sont  infiniment  peu  char- 
gées en  sels  fixes  et  paraissent  propres  à  tous  les  usages  indus- 
triels ou  domestiques, 
Hechercbes        La  méthode  de  cémentation  des  minerais  de  cuivre  parait 
sur  le  grillage   ^yQjr  ^^^  imaginée  d'abord  pour  le  traitement  des  eaux  char- 
cuivre  pyritettz.  ^^  do  sulfate  de  cuivre,  qu'on  retirait  directement  des  mines. 
Perf  ti     e-    ^^^™P^^  '  Rammelsberg  (Ilartz);  Schmollnitz  (Hongrie),  tle 
me^nupossibUs  d'Anglosoy;  Rio-Tinto  (Espagne). 

de  certaines        piug  récemment,  on  a  appliqué  avec  plus  do  succès  le  pro- 
de  cémeniailon.  ^^^  ^^  Cémentation  h  des  minerais  oxydés  pauvres.  Ainsi ,  à 

Stadtberg  (Westphallo) ,  des  grès  et  schistes,  tenant  de  i  à  lo 
p.  100  de  malachite ,  sont  soumis  h  des  vapeurs  d'acide  sulfu- 
rlque;  par  le  lavage,  on  obtient  du  sulfate  de  cuivre,  qu'on 
traite  par  le  fer  pour  en  précipiter  du  cuivre  de  cément  (i). 

On  a  souvent  proposé  de  traiter  les  minerais  pyriteux  pau- 
vres par  des  procédés  analogues.  Ainsi ,  dans  plusieurs  con- 
trées do  rAllemagne  et  notamment  à  Linz,  on  grille  complète- 
ment les  minerais  pyriteux,  et  les  résidus  de  grillage  sont 

(1)  Ànn.  dêi  Minêi,  4«  série,  t.  I,  p.  477,  TraUement  du  cuivre  par  eéiMn- 
uiêUrn  dam  la  WeitpïiiU,  par  M.UelesM. 


DB  SAIlfT*ÉTI£NNE  (LOIRE).  30 

soumis  &  raction  de  vapeurs  snlfuriques  produites  au  moyen 
même  de  l^acide  sulfureux  obtenu  dans  le  grillage  de  la  matière 
brute  comme  à  Sladtberg. 

Dans  d'autres  contrées,  en  Jiussie^  en  Italie  et  en  Egpagne^     Cémenuiion 
on  traite  un  peu  différemment  tantôt  des  pyrites  de  fer  cui-  ciproduits'd'art 
vreuses ,  tantôt  des  mattes  cuivreuses  provenant  de  la  fusion       sulfurés. 
de  minerais  de  plomb  et  de  cuivre.  Ainsi,  dans  Tune  des  usines 
deTempire  russe  on  pulvérise  des  mattes  plombo-cuivreuses,  et 
^es  grillant  sur  la  sole  d'un  four  à  réverbère,  on  obtient  un 
produit  qui,  lavé,  abandonne  la  presque  totalité  de  son  cuivre 
à  rétat  soluble.  En  France ,  à  Vizille ,  dans  le  département  de 
risère ,  on  grille  aussi  des  mattes  en  tas  à  plusieurs  feux,  et  les 
produits  du  grillage  sont  lavés  par  les  eaux ,  où  l'on  fait  rendre 
les  gaz  du  grillage. 

Enfin,  en  Espagne  et  en  Italie,  des  pyrites  de  fer  presque     Cémeniation 
pures  (de  la  nature  de  celles  de  la  Huelva)  sont  grillées  en  tas  ;     cuWreuws .  ^^ 
les  résidus  sont  lavés  à  Feau  pure  et  les  eaux  sulfatisées  trai* 
tées  par  le  fer  pour  cuivre  de  cément. 

Dans  ces  modes  de  traitement  des  minerais  pyrito-cuivreux , 
où  Ton  a  pour  but  d'utiliser  directement  le  soufre  de  sulfures 
pour  sulfatiser  le  cuivre,  Popération  du  grillage  devient  le 
point  capital.  Taî  entrepris  quelques  recherches  sur  les  pro- 
duits qu'il  peut  donner,  suivant  les  circonstances  dans  les- 
quelles on  Peffectue. 

Par  l'examen  des  résidus  du  grillage  dans  les  fours  anglais.       Grillage 
nous  avons  vu  précédemment  qu'il  n'y  a  guère  plus  de  5o  à  55  ^^'^^ijl^air"" 
p.  100  du  cuivre  contenu  qui  en  sorte  à  l'état  soluble.  La  cé- 
mentation, appliquée  à  ce  mode  de  grillage,  donnerait  donc 
US  à  5o  p.  loo  de  perte. 

J'ai  examiné  plusieurs  échantillons  de  minerais  grillés  en  tas^  Grillage  en  tas, 
par  la  méthode  d'Agordo,  épuisés  par  Peau  de  leur  sulfate  de  *"  fragments. 
cuivre,  et  dont  la  teneur  avant  le  grillage  était  de  a  à  a,6o 
p.  loo.  J'y  ai  retrouvé  de  o,8o  à  i,io  et  même  i,5o  à  1,70.  Il 
semblerait,  d'après  cela ,  qu'on  ne  retire  pas  plus  de  Uo  à  5o 
p.  100  ou  même  quelquefois  moins  d'une  cémentation  qui  pro- 
cède par  le  grillage  en  tas.  Un  fait  d'expérience  qui  prouve 
qu'en  effet  il  reste  beaucoup  de  cuivre  dans  les  résidus,  c^est 
que  mis  en  tas  et  exposés  aux  influences  atmosphériques,  ils 
donnent  encore  à  la  longue  une  proportion  notable  de  sulfate. 
Gela  montre  aussi  que  c'est  surtout  à  l'état  de  sulfure  que  le 
c«lvpe  demeure  dans  les  résidus. 


_k.  j 


4o  TRAVAUX   DU    LABORATOIRE 

KitMisde grillage  ^^  moi-môme,  dans  le  laboratoire,  cherché  &  réaliser  les 
au  laboratoire,  conditions  d*un  grillage  en  tas.  Dans  la  cuve  d*un  fourneau  de 
coupelle,  préalablement  chauffée  au  rouge,  Je  chargeais  des 
fk*aginents  de  pyrites  de  Huelva  ;  ils  s*enflammaient  et  conti- 
nuaient à  brûler  pendant  deux  ou  trois  heures:  Je  laissais  d'ail- 
leurs le  feu  s'éteindre  de  lui-môme.  En  retii*ant  alors  les  ré- 
sidus, je  remarquais  que  les  fragments  où  la  pyrite  était  mé- 
langée de  gangue  quartzeuse  en  certaine  abondance,  étaient 
complètement  grllléis  et  paraissaient  être  du  rouge  d'Angleterre 
pur;  au  contraire,  ceux  qui  provenaient  de  pyrite  plus  com- 
pacte et  plus  pure  offraient  &  la  cassure  un  noyau  enrichi  de 
pyrite  cuivreuse,  Tenveloppe  ferreuse  formant  toutefois  la  plus 
grande  épaisseur.  La  formation  de  ces  noyaux  est  un  fait  bien 
connu;  elle  est  utilisée  comme  moyen  de  concentration  en 
Suéde  et  à  Agardo ,  en  Italie  ;  la  richesse  en  cuivre  y  est  assez 
variable  et  peut  s'élever  à  Uo  ou  5o  p.  loo.  Les  contours  de  ces 
noyaux  sont  marqués  par  des  lignes  très-nettes  (au  moins  dans 
les  pyrites  pures  et  compactes)  d'un  Jaune  qui  rappelle  la  py- 
rite de  cuivre  pure  :  extérieurement  à  ces  lignes,  on  voit 
Toxyde  de  fer  poreux  retenant  des  proportions  variables  de  fer 
et  de  cuivre;  intérieurement^  de  la  pyrite  ordinaire  non  altérée 
encore.  Cette  succession  de  zones  suffit  pour  expliquer  la  for- 
mation de  ces  noyaux  :  par  l'action  de  l'air  à  la  surface  exté- 
rieure du  noyau  les  sulfures  se  grillent  pour  donner  un  mélange 
de  sulfates  et  d'oxydes  de  fer  ou  de  cuivre  ;  l'oxyde  de  cuivre 
réagit  constamment  sur  le  soufre  des  sulfures  de  l'intérieur,  qui 
tend  d'ailleurs,  sous  l'influence  de  la  chaleur,  à  s'échapper  de 
dedans  en  dehors  ;  le  cuivre  sulfuré,  produit  par  cette  réaction, 
au  contact  même  de  la  masse  intérieure  des  sulfures,  se  soude 
ou  fond  avec  eux.  L'enrichissement  doit  donc  croître  avec  les 
progrès  du  grillage,  mais  toujours  vers  la  surface  de  séparation 
des  sulfures  encore  bruts  et  de  la  croûte  d'oxyde  déjà  formée, 
n  est  clair  aussi  que  plus  le  grillage  sera  lent  et  plus  la  pyrite 
sera  pure  et  compacte ,  de  manière  à  ne  pas  se  laisser  pénétrer 
irrégulièrement  par  Tair,  plus  aussi  ces  noyaux  riches  se  for- 
meront aisément  Enfin  les  fragments,  et  surtout  les  plus  gros, 
donneront  plus  de  noyaux  que  les  menus.  L'expérience  a ,  en 
effet,  montré,  en  Suède  et  en  Italie ,  que  les  fragments  d'une 
certaine  grosseur  étalent  ceux  qui  convenaient  le  mieux  à  ce 
grillage  de  concentration.  D'après  M.  Durocher,  on  a  constaté 
ausfli,  il  y  a  d^à  longtemps,  que  les  plus  petites  veines  de 


I)E  SAINT-ETIENNE    (LOIRB). 


4l 


gâDgoe  dans  les  pyrites  cuivreuses  de  Falhun  et  autres  mines 
semblables,  arrêtent  la  production  des  noyaùx.lQuoiqu'il  en  soit 
des  causes  de  cette  concentration  du  cuivre  dans  les  sulfures 
non  atteints  par  le  grillage,  il  résulte  de  ce  qui  précède  que 
dans  le  grillage  en  tas,  la  plus  grande  partie  du  cuivre  contenu 
dans  le  minerai  brut  peut  rester  ainsi  à  Tétat  de  sulfure  dans 
les  résidus  du  grillage.  Si  Ton  ne  fait,  comme  en  Suéde  et  en 
//a/t>,  le  triage  des  parties  grillées  et  des  noyaux,  on  est  donc 
exposé  h  ne  retirer  par  dissolution  qu*une  proportion  insigni- 
âante  do  cuivre.  La  moyenne,  des  minerais  que  Je  soumettais 
au  grillage  dans  la  cuve  du  four  de  coupelle  tenait  de  3,5o  à 
d,8o  de  cuivre  :  Je  n'en  ai  Jamais  retiré  par  dissolution ,  môme 
à  l^eau  chaude,  plus  de  i,5o  &  1,80  p.  100. 

Au  lieu  de  griller  les  pyrites  brutes  en  fragments ,  Je  les  ai 
réduites  en  poussière  assez  fines  etje  les  ai  soumises  au  gril- 
lage lent  sous  la  moufle  d'un  four  à  réverbère.  Toperais  sur  6, 
10  au  16  grammes.  Le  grillage  était  conduit  très-lentement, 
avec  des  brassages  fréquents,  à* une  température  qui  ne  dé- 
passait Jamais  le  rouge  sombre  ou  le  rouge  naissant  :  le  mi- 
nerai était  presque  toujours  maintenu  sur  le  devant  de  la 
moufle. 

Des  minerais  deiTtfWva,  de  Jtio-Tinto^  etc.,  dont  la  teneur 
variait  entre  3  et  4  p*  100,  grillés  de  cette  manière,  lavés  à 
Teau  chaude,  m*ont  donné  des  résidus  qui  ne  tenaient  plus  que 
o,5o  &  1  p.  100  de  cuivre,  c*est-àr<lire  que,  par  un  grillage  ainsi 
conduit,  on  retirerait  donc  des  3/4  aux  4/6  du  cuivre  contenu. 

Ces  résultats  sont  assez  d'accord  avec  ceux  constatés  en 
^rand  dans  le  traitement  des  mattes  bocardées  par  grillage 
et  dissolulion  (fonderie  de  Smfeffsskyschen  (Russie).  Au  reste, 
ce  qui  a  été  dit  précédemment  de  la  cause  des  pertes  occasion- 
nées par  le  grillage  des  fragments  en  tas,  montre  clairement  en 
quoi  le  grillage  des  pyrites  bocardées  sur  la  sole  d'un  four  à 
réverbère  est  supérieur  au  premier.  Outre  la  perfection  beau- 
coup plus  grande  qu'on  ^ut  y  obtenir  dans  l'oxydation,  le  ré- 
verbère laisse  encore  à  l'ouvrier 'le  très -grand  avantage  de 
pouvoir  y  régler  la  chaleur  comme  il  convient  à  la  conservation 
du  sulfate  du  cuivre  formé. 

D^un  autre  côté,  on  est  encore  moins  étonné  de  ces  résultats, 
si  Ton  se  rappelle  ceux  que  Ton  obtient  aujourd'hui  par  Tappli- 
catiOD  courante  du  procédé  Ziervogel,  au  traitement  des  mattes 
eoivreoses  do  Mansfeld  pour  argent  SI ,  avec  une  matte  relati- 


Griilfffe 
de  minerai! 
polYèrifés. 


42  TRAVAUX  DU  LABORATOIKE 

vement  pauvre  en  soufre,  on  parvient  par  le  grillage  à  une 
sulfatisation  parfaite  de  l'argent,  on  peut  légitimement  es- 
pérer, avec  un  minerai  presque  exclusivement  composé  de  py- 
rite de  fer  et  de  pyrite  ou  de  sulfure  de  cuivre,  la  sulfatisation 
à  peu  près  complète  de  ce  dernier  métal»  en  se  plaçant  toute^ 
fois  dans  les  mêmes  conditions  d'exécution  du  grillage,  c'est- 
à-dire  en  broyant  le  minerai  et  en  conduisant  le  grillage  avec 
précaution.  La  seule  différence  sera  dans  la  température  plus 
basse  qu'il  faut  conserver  à  la  fin  de  l'opération ,  pour  ne  pas 
décomposer  le  sulfate  de  cuivre.  Il  y  a  plus ,  le  miDerai  brut 
dont  le  cuivre  par  le  grillage  ou  la  calcination  en  tas  ou  en 
fours  anglais,  se  transforme  en  sulfate  et  sulfure  ou  noyau  en- 
richi ,  devient  par  là  aussi  très-facile  à  pulvériser.  Une  fois 
pulvérisé  ou  moulu,  si  l'on  achève  son  grillage  à  basse  tempé- 
rature, on  produit  encore  sa  sulfatisation  à  peu  près  complète. 
Ainsi  des  résidus ,  comme  les  n*"  i ,  s,  3,  U,  5,  essayés  plus  haut, 
provenant  des  fours  à  cuve  anglais  et  dont  la  teneur  en  cuivre 
varie  entre  5  et  /i  p.  loo,  étant  grillés  en  poussière  sous  la 
moufle  et  épuisés  par  Peau  chaude,  ont  laissé  en  cuivre  so- 
luble  :  1,  i,9o,  i,io  p.  loo,  soit  environ  sô  à  98  p.  100. 

Mais  la  sulfatisation  de  ces  résidus  est  beaucoup  plus  facile 
encore,  si,  après  les  avoir  pulvérisés,  on  les  mélange  avec  une 
certaine  proportion  de  menu  cru  :  ainsi  le  n"  3 ,  regrillé  avec 
addition  de  5o  p.  100  de  pyrite  de  fer  pure ,  ne  contenant  pas 
trace  de  cuivre ,  a  donné  3,19  p.  100  de  cuivre  à  Vétai  soluble 
sur  /i,i3  quMl  tient  en  tout;  soit  donc  une  perte  de  0,9^  sur 
A,i3  ou  93  à  33  p.  100. 
GriUage  Voulant  apprécier  Teffet  de  la  sulfatisation  produit  par  la 

de  produits     pyrite  de  fer  sur  le  cuivre  qui  pourrait  être  à  l'état  d*oxyde 
^"'erméiange**'  ^^^  ^^  minerais  grillés  à  une  température  un  peu  élevée,  j'ai 
ayec  des  pyrites  fait  les  deux  essais  suivants  : 
^^exemptes*        **  ^  grammes  du  n*  3  ont  été  grillés  à  mort,  et  par  une  prise 
de  caivre.      dressai  je  me  suis  assuré  quMl  n'y  avait  plus  de  cuivre  à  Tétat 
soluble.  Le  produit  ainsi  obtenu  a  été  mélangé  avec  5  grammes 
de  pyrite  de  fer  exempte  de  cuivre  :  le  mélange,  grillé  à  basse 
température,  a  été  lavé  à  Teau  chaude,  et  sur  les  A»  1 3  p.  1 00  de 
cuivre  contenu  dans  le  résidu  brut,  les  eaux  de  lavage  tenaient 
3,19  p.  100,  soit  un  rendement  de  77  à  78  p.  100  de  cuivre  con- 
tenu. 

3*  o*,3o  d'oxyde  de  cuivre  pur  ont  été  mélangés  avec  «Sôo 
de  pyritea  de  fer  pures;  après  grillage  et  lavage  à  l'eau,  le  ré-^ 


DE  SAINT-ÉTIENNE  (LOIRE). 


43 


sida  ne  tenait  que  o,o/î  d'oxyde  de  cuivre  ;  soit  un  rendement 
de  80  Pc  100  et  une  perte  de  so  p.  100  sur  la  teneur. 

Ainsi ,  si  dans  le  minerai  préalablement  calciné  et  grillé,  soit 
en  tas,  soit  en  fours  anglais^  le  cuivre,  au  lieu  d'être  surtout  à 
rétat  de  sulfate  et  de  sulfure ,  comme  ce  paraît  être  le  cas  gé- 
néral ,  se  trouvait  encore  à  Tétat  d'oxyde  par  l'efiet  de  coups  de 
feu  à  certains  moments  du  grillage  préalable,  en  mélangeant  le 
résidu  de  cette  première  opération  avec  une  certaine  quantité 
de  pyrites  brutes,  et  le  soumettant  à  une  seconde  manipulation 
comme  il  a  été  dit  plus  haut,  on  parviendrait  encore  à  le  sulfa- 
tiser  presque  en  entier. 

Dans  tous  les  grillages  des  essais  précédents,  j'ai  pu  me  con- 
vsdncre  qu'il  se  produit»  non  pas  seulement  de  l'acide  sulfureux, 
mais  encore  une  très-forte  proportion  d'acide  sulfurique.  Au 
reste,  ce  fait  a  été  déjà  signalé  par  divers  auteurs  et  notam- 
ment par  M.  Leplay,  dans  son  Étude  de  la  méthode  galloise.  Il 
résulte  de  là  que  les  gaz  chauds  du  grillage  des  minerais  pyri- 
teux  sont  éminemment  propres  à  produire  la  sulfatisation  de 
minerais  grillés ,  et  ce ,  sans  quMl  soit  besoin,  comme  on  le  fai- 
sait à  Stadtberg  et  à  Linz ,  d'introduire  du  salpêtre  dans  les 
fours  de  grillage.  J'ai  fait  d'ailleurs  une  expérience  qui  prouve 
qu'en  présence  des  oxydes  de  fer  et  de  cuivre,  l'acide  sulfureux 
humide  prend  l'oxygène  de  Tair  et  forme  de  Tacidesulfurique. 
Ainsi,  on  courant  d'acide  sulfureux  débarrassé  de  l'acide  sulfu* 
rique,  arrivant,  en  présence  de  l'air,  dans  un  tube  contenant 
un  mélange  d'oxyde  de  cuivre  et  de  peroxyde  de  fer,  a  sulfatisé 
une  partie  notable  de  Toxyde  de  cuivre;  par  suite  d'un  acci- 
dent, il  n'a  pas  été  possible  de  mesurer  cette  sulfatisation  ; 
c'est  une  expérience  à  reprendre. 

J'ai  entrepris  une  autre  série  de  recherches  sur  les  effets  de 
sulfatisation  que  peuvent  produire  les  pyrites  sur  des  scories 
provenant  de  traitement  des  minerais  de  cuivre.  Je  n'ai  encore 
fait  que  quelques  grillages;  mais  toutes  les  scories  que  j'ai 
essayées,  quelque  pauvres  qu'elles  soient  en  cuivre ,  mélangées 
avec  des  proportions  de  36,  3o  on  5o  p.  100  de  pyrites  de  fer 
pures  et  soumises  à  un  grillage  lent ,  abandonnent  une  notable 
proportion  de  cuivre  à  l'état  de  sulfate.  Il  me  re«<te  à  faire  des 
dosages  pour  juger  de  l'importance  de  cette  sulfatisation. 

De  ce  qui  précède  on  peut  conclure  : 

1*  11  parait  possible  de  sulfatiser  à  peu  près  complètement 
le  cuivre  contenu  pour  1,  s,  3oo4p«  100  dans  les  pjrfiesde 


Acide  snlfurique, 

produit  pendant 

le  grillage 

des  matières 

pyriteuses. 


Grillagé 

de  fcoric» 

deeoivre, 

mélangée» 

A  dea  pyrilea 

de  fer  paret . 


CMCtM<«ff« 


44  THAVAU;[   ou   LAKOKATOIRË 

fer  massives,  compactes  comme  celles  de Hio-Tinto,  lluelva, 
Agordo. 

a"  Au  grillage  en  tas  ou  en  fours  anglais,  il  serait  préférable 
do  substituer  le  grillage  au  réverbère,  comme  il  est  pratiqué 
au  Mansfeld  ou  en  Russie,  pour  le  traitement  des  mattes  cui- 
vreuses. Il  y  aurait  peut-être  moyen  de  disposer  Tapparell  de 
manière  à  utiliser  le  minerai  même  comme  combustible ,  ainsi 
que  dans  les  grillages  en  tas  ou  en  fours. 

3*  Pour  de  pareils  minerais,  lorsqu'ils  sont  en  fk*agments«  il 
pourrait  être  avantageux  de  faire  un  grillage  préalable  dans  un 
four  &  cuve  comme  les  fours  anglais.  On  pourrait  en  retirer  par 
triage  des  noyaux  riches  et  une  poussière  que  Ton  grillerait  com* 
plétement  en  la  mélangeant  avec  du  menu  brut  et  en  disposant 
l*apparell  de  manière  à  utiliser,  pour  la  sulfatisatlon  complète 
du  cuivre,  les  gaz  sulfureux  et  sulfurique  du  grillage. 


a»  Travaux  de  K.  Oeibief,  répétiteor  de  ohimie. 

Sehiiies  bitumineux  dei  environs  d*Autun  (Sa6n&-eMj0lre). 

(Envoi  de  M.  de  Belstondy,  dlrectenr  du  Grand-Motoy). 

M"  1.  Concession  d'igornay  : 

Kau tf,<s  iréi'ammonlarale. 

Goudron n,3S 

Gai 4,65 

Hésidu  de  la  distillation 77.OS 

luu.oo 

Un  mètre  cube  de  ce  schiste  a  rendu,  à  la  distillation  011 
grand: 

30  Htrea  d  huile  à  S», 
Bt  80  litres  d'eau  ammoniacale. 

N"  3.  Concession  de  Saint-Léger-du-Bois  : 

Eau 6,6S 

Goudron 8,0S 

Gai 3,8S 

Résidu 8I|9S 

100,00 

Un  mètre  cube  de  ce  schiste  a  rendu,  à  la  distimtion  en 
grand: 

M  litres  dliuile. 

90  Utros  d'eaa  arnsMalacale. 


DE   SAINT -ETIENNE   (LOinE).  i(5 

N*  a  bi$.  Concession  de  Salnt-Léfl^er-du-Bofs  : 

Kao 6t60 

Goudron t5,&o 

Oai s,40 

Réfidn T3,so 

100^ 

Le  volume  du  gaz,  sur  loo  grammes  de  schiste,  a  été  de  6^76, 
ce  qui  lui  donnerait  pour  densité  o,63. 

Un  mètre  cube  de  ce  schiste  a  rendu,  à  la  distillation  en 
grand  : 

3S  Utrei  d'huile. 

30  Htrot  d'««u  immonUcale. 

N*  3.  Concession  de  Dracy-Saint-Loup  (Cardesse)  : 

Bao 8,44 

Ooodron 13,54 

Gai 5,6S 

Résida 7S.34 

100,00 

100  grammes  de  schiste  ont  donné  9  litres  de  gaz  ;  sa  densité 
serait  donc  de  o,5i  a. 
La  distillation  en  grand  adonné  85  p.  100  de  résidu. 

Esêaii  de  diver$  agglomérée  Fulgor,  de  Givore. 

Voici  quel  est  le  procédé  d'agglomération  :  la  houille  menue 
à  agglomérer  est  mélangée  à  froid  avec  10  p.  100  de  goudron 
des  usines  à  gaz,  non  concentré;  ce  mélange  est  façonné  en 
pains  sous  une  forte  presse,  et  étuvé  pendant  vingt-quatre 
heures  Jusqu'à  une  température  de  a8o*,  qui  chasse  une  partie 
de  Teau ,  des  gaz  et  des  huiles  plus  ou  moins  légères. 

1*  Aggloméré  de  menu  de  Grangette  (puits  Montmartre)  : 

Coke.  . .   70  p.  100  00  So  p.  100  do  inatiérea  volatiloa. 

a*  Aggloméré  de  menu  de  la  Barallière. 

Le  menu  non  aggloméré  donne  aa  p.  100  de  matières  vola- 
tiles, et  raggloméré  aà  p.  100  à  cause  du  bi4ame  laissé  par  le 
goudron. 

5*  Mélange  de  3/0  charbon  gras  de  la  Barallière  et  i/3  char- 
bon maigre  de  la  Calaminière  (couche  de  la  Vaure],  contient  16 
p.  100  de  matières  volatiles  : 

Bitttmo 4,63 

Kan  anmoDfaoalo o,ri 

Gas ».sr. 


4G  TRAVAUX   DU   LABORATOIRE 

11  est  très-seo  et  se  colle  à  peine  à  la  calcination.  Les  agglo- 
mérés produits  avec  ce  mélange  donnent  sa  p.  loo  de  matières 
volatiles. 

A*  ^aggloméré ,  produit  avec  du  Galaminière  seul  a  donné 
i8,6o  p.  loo  do  matières  volatiles,  tandis  que  le  charbon  em- 
ployé en  contient,  comme  nous  l'avons  vu«  i5  p.  loo. 

5"  Aggloméré  composé  de  :  i/3  charbon  gras  dolaBarallièro, 
tt/3  anthracite  de  la  Mure  (Isère). 

L'anthracite  de  la  Mure  m*a  donné  à  la  calcination  6,ôo  p.  loo 
de  matières  volatiles.  L'aggloméré  fait  avec  ce  mélange  con- 
tient 13  p.  loo  de  matières  volatiles. 

6**  Aggloméré  d*anthracite  de  la  Mure  seul.  Cet  aggloméré 
contient  9  p.  100  de  matières  volatiles. 

7*  Agglomérés  faits  avec  du  charbon  du  Gros.  Ces  agglomérés 
ont  donné  à  la  distillation  : 

Eau 1,50 

Gai 10,8» 

OondroD. . t3,6S 

^^^ '    "'00  hi  cendres. 

100,00 

8"  Aggloméré  composé  de:  1/9  charbon  de  la  Barallière, 
1/3  charbon  maigre  de  la  Galaminière  : 

Matières  volaliloi 33,30 

Coka T0.8O  I  *^'*^  charbon. 

100,00 

i)'  Aggloméré  de  menu  de  la  Barallière  : 

Mallérea  rolatilei 33,»o 

Coka ,    îMO  I  ÎM'  ^''•'î'*"* 

*     )  tl,ts  MDdrea. 

100,00 

Sehiitêê  charbonneux  de  Fiennê  (Isère)  du  iitrain 
de  tranêiiion  inférieur. 

On  avait  fait  des  fouilles  pour  charbon  de  terre. 

Eau  al  mailèrai  YolaUlea 4,oo 

Carbone 4,35 

GaDdres 01,TS 

•  100,00  . 


DE  SAINT-ETIENNE    (LOIRE). 


47 


Minwaii  de  fw  en  graine  d$  V Indre  et  du  Cher, 
{Envoi  46  la  compagnie  de  Fierzon)» 


1 

14 

56 
10 
30 

100 

1 

9 

% 

k 

5 

• 

7 

8 

f 

U 

U 

U 

u 

roxydedflfer 
iluinine  dia- 
ute  danH  CIH. 
Kilc 

13,50 
61,00 
10,00 
16,50 

11,50 
53,50 
13,90 
33|00 

11,50 

60,85 

8,65 

17,00 

10,00 

67,15 

0,85 

33,00 

13,50 

53,85 

8,15 

36,50 

13,00 
53,85 
13,15 
38,00 

7,00 
47,85 

6,15 
39,00 

12,50 
60,00 
10,00 
17,50 

7,00 
38,50 

7,50 
47,00 

12,00 

.65,00 

8,00 

15,00 

7,50 
23,00 

5,50 
64,00 

100,00 

100,00 

100,00 

100,00 

100,00 

100,00 

100,00 

100,00 

100,00 

100,00 

100,00 

mie  à  reiMi. 

43,20 

37.50 

44,00 

40,00 

37,00 

37,00 

33,50 

42,00 

27,00 

45,50 

» 

Les  culots  de  fonte  sont  tous  sulfureux  ;  les  scories  sont  bul- 
luses.  La  présence  du  soufre  provient  d'une  petite  quantité  de 
sulfate  de  chaux  contenu  dans  la  gangue. 

J'ai  recherché  dans  les  n**  i,  6  et  7  le  soufre  &  Tétat  de  py- 
rite, le  phosphore  et  Tarsenic,  et  Je  n*en  al  pas  trouvé  de  traces. 


N" 
N« 
N" 
N- 

No 

N* 
N« 
N» 

N- 


1.  Slinerai  de  Carlivan,  commaiie  de  Saint-€loul  (Indre). 

2.  Minerai  d'Argenton,  commune  d'Argenton  (Indre). 

3.  Minerai  d'Argenton,  commune  d'Argenton  (Indre). 

4.  Minerai  d'Argenton,  commune  d'Argenton  (Indre). 

5.  Minerai  de  Roietf ,  commune  d'Argenton  (Indre). 

6.  Minerai  d'Argenton,  commune  d'Argenton  (Indre). 

7.  Minerai  de  Roieta,  commune  d'Argenton  (Indre). 

8.  Minerai  de  la  Lande,  commune  de  Luçay-le-MAie  (Indre). 

9.  Minerai  de  Nérondea ,  commune  de  Nerondei  (Glier). 
10.  Minerai  de  Mérondea,  commune  de  Nérondei  (Cher). 
u.  Minerai  de  Jaudan,  commune  de  Jeu-lea-Boia  (Indre). 


M*»  13.  Minerai  d'Argenton,  commune  d'Argenton  (Indre). 

Eaum  potablee  dee  casemee  de  Montbrison, 
{remiiei  par  M.  le  général  commandant  la  eubdivition)» 


1  lltn  d'eai 
eonilenl , 

f|oi. 

lao  de  la  ponpe 
da  lofemenl 
dee  ofllclerf . 

Ean  de  la  ponpe 

de  la 

manatenUon. 

Eao  de  la  ponpe 

de 

riDttmerie. 

Sulfate  de  loode 

Chlorure  de  sodium.   .  .  . 
Carbonate  de  aoude.    .  .  . 
Carbonate  de  chaux 

Réiida  de  l'èraporatloo.  . 

fr. 

0,078 
0,120 
0,002 
0,240 

r. 

0,003 
0,OJ6 
0,021 
0,361 

gr. 

0,037 

0,049 

0,074 

0,l(iO 

0,440 

O.JbO                     0,320          II 

Ces  eaux  contiennent  aussi  de  Tacide  carbonique  en  disio- 


/»8      TRAVAUX  DU  LABORATOÏRK  DE  SAlNT-ÉTIENNE  (lOIRE\ 

liition,  qui  n'a  pas  été  dosé.  Elles  se  troublent  par  rébulHtlon 
on  laissant  déposer  du  carbonate  de  chaux. 

A  part  cette  quantité  de  carbonate  do  chaux,  qui  peut  être 
nuisible  à  la  bonne  cuisson  de  certains  aliments ,  ces  eaux 
peuvent  être  considérées  comme  parfaitement  potables. 


L. 


R1GHE5SES  MINÉRALES,    ETC.  49 


ÉTUDE 

•OR  LB8  RlCHCStlB  HI!liRALB8  DU  DISTRICT  DR  LA  fRO  D'URORL 

(CATALOGNE). 

Par  M.  NOELBllAIRE,  iDgénleur  dM  miiiM. 


Plusieurs  recherches  ont  été  entreprises  daus  ces 
derniers  temps ,  tant  en  Espagne  qu'en  France,  pour 
trouver  le  prolongement  du  bassin  houiller  de  San  Juan 
de  las  Ahadesas.  Pour  ces  travaux,  que  l'allure  si 
régulière  en  général  de  toutes  les  formations  sur  le  re- 
vers méridional  des  Pyrénées  rendait  naturels ,  une  for- 
mation très-caractéristique  de  grès  rouge  recouvrant  à 
San  Juan  le  terrain  houiller  est  un  horizon  précieux. 
Aussi,  près  de  son  prolongement ,  se  sont  faites ,  il  y  a 
quelques  années,  les  recherches  de  Camprodon  et  Ko- 
cabruna  (Espagne),  et  se  font  aujourd'hui  celles  de  la 
Manère  et  de  Goustouge  (France). 

Ces  grès  rouges  se  montrent  en  un  très-grand  nom- 
bre de  points  en  France  et  en  Espagne  ;  leur  voisinage 
de  la  bouille  à  San  Juan  les  a  fait  prendre  souvent 
pour  des  grès  bouillers  ;  il  y  a  donc  une  importance 
extrême  pour  les  explorations  futures  à  connaître  l'âge 
exact  de  cette  formation ,  déduit  de  ses  relations  avec 
les  formations  inférieures  et  supérieures. 

Les  premiers  éléments  de  ce  travail  m'ont  été  fournis 
parl'étudedu  terrainhouillerdeSan  Juan,  suffisamment 
connu  par  les  travaux  des  ingénieurs  au  corps  royal  des 
mines  d' Espagne,  pour  que  je  ne  m'en  occupe  pas  ici  :  j'ai 
été  conduit  ensuite  par  les  nécessités  de  mon  service  à 
étudier  les  terrains  de  Goustouge  et  la  Manère ,  et  par 
suite  tous  les  points  où  des  grès  rouges  analogues  pou- 

Tome  XIV,  iS68.  ^ 


Introduction. 


5o 


RICHESSES  MINÉRALES  DU  DISTRICT 


Objet 
do  mémoire. 


DeflcriplioD 
des  terraint. 


Granité. 


valent  être  remarqués.  La  nature  des  cailloux  roulés 
par  les  torrents  qui  descendent  de  la  montagne  de  Ca- 
dix (Espagne)  ne  me  laissaient  aucun  doute  sur  l'iden- 
tité de  ces  montagnes  avec  celles  de  San  Juan  ;  c'est 
en  effet  au  pied  de  cette  chaîne  que  se  trouve,  auprès 
de  la  Séo  d'Urgel ,  une  bande  de  terrain  houiller  dont 
je  crois  être  le  premier  à  signaler  l'existence. 

L'objet  de  ce  mémoire  est  de  montrer  que  le  terrain 
houiller  forme ,  aux  environs  d'Urgel ,  une  bande  étroite 
s'enfonçant  sous  les  terrains  récents  de  grès  rouge»  et 
de  prouver  que  ces  grès  rouges ,  dont  la  stratification 
comme  celle  des  formations  supérieures  concorde  par- 
faitement en  ce  point  avec  celle  du  terrain  houiUer»  en 
sont  complètement  indépendants  et  doivent  être  rap- 
portés au  terrain  crétacé,  de  prémunir,  par  conséquent^ 
les  explorations  contre  les  hasards  d'une  entreprise 
trop  hâtive ,  basée  sur  des  caractères  géologiques  tirés 
de  la  seule  présence  de  ces  grès  rouges. 

Lorsqu'on  descend  le  cours  du  Sègre,  de  Puycerda  à 
Lérida,  on  traverse  cinq  étages  géologiques  :  les  ter- 
rains primitifs,  les  terrains  de  transition,  le  terrain 
houiller,  le  terrain  crétacé  et  le  terrain  nummulitique. 
Je  les  étudierai  successivement ,  en  négligeant  le  ter- 
rain tertiaire  à  lignite  de  la  Cerdagne,  trop  connu  pour 
que  je  veuille  m'y  arrêter  ici. 

Le  granité  au  milieu  duquel  se  trouve  en  France 
l'étang  de  Carlitte,  source  du  Sègre,  et  que  l'on  re- 
trouve en  Espagne  sur  les  bords  de  cette  rivière ,  du 
Martinet  au  pont  du  Bar  (voir  la- carte  annexée),  est. 
formé  de  quartz  et  feldspath  blancs  et  de  mica  noir  ^  il' 
est  identique  à  celui  qui  forme  le  massif  du  Canigou  ; 
par  suite  de  la  décomposition  du  feldspath ,  il  se  désa- 
grège assez  facilement  pour  que  les  pentes  des  mon- 
tagnes des  environs  du  Martinet  soient  recouvertes 


MiDeraif 
méUlliqiiM. 


JNS  LA  SEO  D'URGEL  (GATAIOGNE)  .  5l 

d'tme  épaisse  arène  feldspathique.  Il  est  divisé  par  des 
plans  de  rupture ,  assez  réguliers  au  pied  du  village 
d'Aristôt  pour  lui  donner  l'aspect  d'une  masse  bien 
stratifiée.  Ces  fissures  ont  en  d'autres  points ,  au  Mar- 
tinet, par  exemple,  une  importance  toute  spéciale  à 
cause  des  minerais  de  cuivre  qui  sont  venus  les  remplir 
et  former  de  véritables  filons. 

Ces  filons  sont  surtout  visibles  dans  le  ravin  de  la 
Uosa,  qui  débouche  au  Martinet  dans  le  Sëgre  ;  leur 
direction  générale  est  N.  ao^'à  So^'O.  ;  ils  sont  à  peu  près 
verticaux,  ou  du  moins  plongent  fortement  vers  l'est 
L'un  d'eux  a  été  particulièrement  exploré  à  la  mine 
d' Ambret ,  à  5  kilomètres  du  Martinet ,  par  un  puits  de 
i5  mètres  environ  et  une  galerie  horizontale  :  il  est 
formé  de  cuivre  pyriteux  à  gangue  exclusivement 
quartzeuse,  d'une  épaisseur  moyenne  de  o",5o,  et  se'- 
paré  en  deux  veines  par  un  bloc  considérable  de  gra^ 
nite  interposé  au  milieu.  Ce  filon,  ainsi  reconnu  au 
bas  de  la  vallée,  se  retrouve  et  a  été  faiblement  exploré 
au  sommet  de  la  montagne  ;  on  n'y  retrouve  guère  que 
du  cuivre  carbonate  vert  Les  mêmes  caractères  s'ob- 
servent un  peu  plus  bas ,  dans  le  lit  même  de  la  Llosa 
et  dans  un  de  ses  affluents  de  la  rive  gauche ,  à  i  kilo- 
mètre à  peine  de  la  mine  d' Ambret ,  quelques  travaux 
y  ont  été  faits  autrefois. 

De  ces  granités,  au  voisinage  de  leur  ligne  de  con- 
tact avec  les  terrains  de  transition,  sourdent  des  sources 
sulfureuses  assez  importantes»  utilisées  dans  l'établis- 
sement thermal  de  Saint-Vincent,  situé  sur  la  rive  droite 
du  Sègre,  à  i  kilomètre  environ  en  avant  du  pont  d'Ar- 
sagueL 

Les  terrains  de  transition  contiennent  deux  étages 
nettement  séparés  :  l'étage  inférieur  est  calcaire ,  et   '•  transition 
Fétagesapérieur  schisteux;  de  tous  côtés,  sauf  au  nord 


Terraint 


5  s  RICHESSES  MINÉRALES   DU   DISTRIGt 

du  Martinet,  on  voit  le  granité  s'enfoncer  sous  le  cal- 
Calcaire.  caire  de  transition.  La  partie  inférieure  de  cet  étage 
constitue  la  haute  montagne  sur  laquelle  est  bâti  le  vil- 
lage de  Montella  :  c'est  un  calcaire  gris  jaunâtre  com- 
pacte, sans  stratification  apparente,  formant  entre 
Montella  et  Bastanis  d'immenses  escarpements  dont  on 
doit  attribuer  l'origine  à  l'éruption  d'une  sorte  de  pro- 
togyne  porpbyroïde  :  cette' roche  éruptive  forme  sur  la 
crête  même  de  la  montagne  et  dans  les  schistes  supé- 
rieurs au  calcaire,  près  du  village  de  Bastanis,  des 
buttes  nombreuses  facilement  décomposabies  en  une 
argile  verte  et  violacée  assez  plastique. 

En  d'autres  points,  les  couches  de  calcaire  en  con- 
tact immédiat  avec  le  granité  ont  été  transformées  en 
marbre  gris  et  blanc  veiné  de  rouge ,  qui  donnerait  de 
belles  qualités  pour  l'ornementation;  on  les  trouve  sur 
les  bords  du  Sègre ,  depuis  le  confluent  du  ruisseau  de 
Villech  jusqu'à  Aristôt;  les  montagnes  qui  entourent 
l'auberge  de  TOustalnau  en  sont  entièrement  compo- 
sées ,  la  stratification  y  est  parfois  très-distincte. 

Elle  est  surtout  manifeste  dans  la  partie  supérieure 
de  cette  formation  calcaire  que  l'on  trouve  sur  la  route 
de  la  Séo  d'Urgel,  sur  les  deux  rives  du  Sègre,  du  pont 
d'Arsaguel  à  Alas.  La  masse  calcaire  est  formée  d'une 
suite  de  couches  minces  dépassant  rarement  l'épaisseur 
de  1  mètre ,  et  offrant  tous  les  exemples  possibles,  de 
plissement  et  de  renversement  :  ces  accidents  affectent 
très-régulièrement  toutes  les  couches,  aucune  faille 
n'est  visible,  aucune  cavité  ne  s'est  formée  par  la  sépa- 
ration de  deux  assises  juxtaposées,  là  formation  tout 
entière  s'est  infléchie. 

Les  fossiles  sont  très-rares  sur  tout  ce  parcours,  ce- 
pendant à  l'est  d'Alas  on  trouve,  dans  cet  étage  supé- 
rieur, une  couche  pour  ainsi  dire  pétrie  d'orthocères 


DE   LA   S£0  D'uRGEL  (GATâLOGNE).  53 

dans  lin  très-bon  état  de  conservation,  ce  qui  per- 
met de  rapporter  ces  calcaires  à  l'étage  silurien  su- 
périeur. 

Les  schistes  de  transition  ne  donnent  pas  lieu  à  tant 
de  remarques;  ils  passent  du  vert  au  gris -bleu  et  au 
violet  ;  la  régularité  générale  de  leur  strs^tificatibn ,  l'ab- 
sence de  contournements  aussi  brusques  que  ceux  que 
je  viens  de  signaler  dans  les  calcaires  permettent  d'en 
extraire  des  ardoises  très-communes  employées  dans  le 
pays:  c'est  surtout  dans  le  ravin  de  Bastanis,  entre 
Villech  et  Bastanis ,  et  plus  loin  dans  le  ravin  de  Ségars, 
au  contact  du  terrain  houiller  que  la  disposition  à  la 
schistosité  est  la  plus  remarquable.  Ces  couches  sont 
dirigées  moyennement  de  l'est  à  J' ouest  ;  leur  direction 
varie  de  l'O.  lo*  N.  dans  la  vallée  de  Segars,  àO.  2o°S. 
dans  celle  de  Bastanis. 

Les  minerais  métalliques  se  trouvent  aussi  dans  les 
terrains  de  transition  et  dans  différentes  positions  ;  dans 
les  escarpements  calcaires  qui  dominent  Bastanis ,  au 
contact  ou  au  voisinage  des  éruptions  talqueuses  que 
j'ai  signalées ,  se  trouvent  dans  des  cavités  calcaires  des 
mouches  parfois  considérables  de  pyrite  de  cuivre,  mais 
sans  continuité.  En  outre,  le  système  de  fentes,  dirigé 
N.  20"  à  3o**  O. ,  des  granités,  se  retrouve  dans  le  ter- 
rain de  transition ,  de  sorte  qu'on  ne  peut  y  voir  seule- 
ment l'effet  du  retrait  de  la  masse  granitique  passant  de 
l'état  pâteux  à  l'état  solide  ;  il  faut  l'attribuer  à  une 
cause  plus  générale. 

Dans  les  schistes  on  trouve  de  véritables  filons  ayant 
cette  direction  :  le  plus  important  se  trouve  dans  le 
ravin  de  Bastanis,  à  une  demi-heure  de  Billech,  et  a 
donné  lieu  à  une  concession  récente.  Sa  direction  est 
N.  ao""  0.  ;  son  inclinaison,  parallèle  à  celle  de  la  mon- 
tagne, 5o'  à  6o'  E,  ;  le  minerai  se  compose  de  pyrite 


Schiiles. 


Minerais 
méUlllqur>f, 


54  RICHESSES  MINÉRALES  DD  DISTRIGT 

de  cuivre  et  hydrozyde  de  fer  à  gangue  de  chauR  car- 
bonatée  blanche. 

A  r  affleurement  le  filon  se  perd  en  une  smte  de  vei- 
nules irrégulières  qui  vont  se  réunir  plus  bas;  et  dans 
le  puits  actuel ,  qui  a  environ  1 5  mètres  de  profondeur, 
le  filon  se  montre  avec  une  épaisseur  moyenne  de  o*,  i  o 
à  o",i5«  séparé  de  la  roche  encaissante  par  une  sal- 
bande  d*  argile  ferrugineuse  ;  les  mêmes  caractères  s'ob- 
servent dans  les  galeries  d'allongement. 

Enfin  I  dans  les  calcaires  de  transition ,  k  Toloriu  » 
on  voit  une  série  de  fentes  fort  irrégulières ,  du  reste , 
mus  dont  la  direction  générale  parait  être  N.  1 5*  O.  ; 
elles  sont  remplies  par  place  de  cuivre  pyriteux  et 
cuivre  sulfureux  formant  de  magnifiques  minerais.  Ils 
s'accusent  à  la  surface  par  une  crête  de  baryte  sulfa- 
tée ;  mais  à  l'intérieur  ce  n'est  que  par  place  que  l'on 
trouve  le  minerai.  Les  recherches  qu'on  y  a  faites  jus- 
qu'ici sont  trop  superficielles  pour  qu'on  puisse  encore 
rien  préjuger  sur  la  valeur  de  ces  gisements. 

Ces  schistes  de  transition  sont  en  général  recouverts 
par  le  terrain  crétacé  représenté  par  l'épaisse  formation 
de  grès  rouges  de  la  montagne  de  Cadix.  Sur  plusieurs 
points  cependant,  et  en  particulier  dans  les  environs  de 
laSéod'Urgeli  ils  supportent  le  terrain  houillerdont 
l'étude  va  nous  occuper  spécialement. 
Terrain  honiiier.  Cette  étude  est  assez  facilitée  par  suite  de  la  disposi- 
tion des  montagnes  du  pays.  La  chaîne  dominante  est 
la  montagne  de  Cadix  »  doot  les  escarpements  »  qui  pré- 
sentent l'aspect  d'une  immense  muraille  crénelée,  limi- 
tent le  vaste  panorama  qu'on  a  sous  les  yeux  depuis  le 
col  de  la  Perche.  Cette  chaîne  se  relie  d'une  manière 
continue  au  massif  du  Canigou ,  et  affecte  sa  direction 
E.  ao*  N.  à  0.  90*  S.  ;  ce  soulèvement  a  bien  imprimé 
sa  direction  aux  deux  valMes  du  Sègre  et  de  la  Tet ,  de 


DE  LA  SEO  D'URGEL  (GATALOGNE),  B5 

Puycerda  à  Urgel  et  de  Montlouis  à  Prades  ;  mais  il  n'a 
pu  rimpriiner  aux  couches  des  terrains  houiller  et  cré- 
tacé que  le  soulèvement  des  Pyrénées  avait  déjà  diri- 
gées E.  1 8*"  S.  ;  toutes  ces  formations  ont  pris  alors  la 
direction  moyenne  E.  0. ,  qui  s'observe  partout  avec 
la  plus  grande  netteté. 

De  nombreux  ruisseaux»  coupant  perpendiculaire- 
ment toutes  ces  couches,  descendent  de  la  montagne 
de  Cadix  dans  le  Sègre.  Leurs  cailloux  roulés  sont  en 
majeure  partie  formés  de  grès  rouges  à  noyaux  de 
quartz  blanc  tout  à  fait  identiques  à  ceux  que  j'avais 
observés  à  San  Juan  et  suivis  en  France  à  la  Manère. 
«Tétais  donc  conduit  naturellement  à  observer  ces  grès 
rouges  en  place,  pour  voir  si  comme  à  San  Juan  ils 
reposaient  sur  le  terrain  houiller,  ou  si  comme  à  la  Ma- 
nère ils  reposaient  sur  le  terrain  de  transition.  La  dis- 
position des  vallées  facilitait  singulièrement  ces  obser- 
vations; en  les  remontant  successivement  on  peut 
déterminer  très  -exactement  les  limites  de  chaque  for- 
mation. 

Dans  les  ravins  de  Billech  et  d' Ansovell ,  les  grès 
rouges  crétacés  reposent  directement  sur  les  schistes 
de  transition  ;  dans  tous  ceux ,  au  contraire ,  qui  dé- 
bouchent dans  la  plaine  d' Urgel,  on  trouve  à  la  sépara- 
tion le  terrain  houiller  et  la  houille ,  spécialement  dans 
les  trois  vallées  de  Ségars,  Bastida  et  Navines,  où  quel- 
ques travaux  insignifiants  ont  été  aussitôt  abandonnés 
qu'entrepris. 

Quand  on  remonte  le  ravin  de  Ségars ,  à  partir  de  la  r«ï1o  do  Ségirs. 
Séo  d'IJrgel,  on  chemine  sur  les  schistes  argileux  de 
transition  dirigés  0.  io*  N. ,  et  plongeant  fortement 
vers  le  sud.  Us  cessent  en  un  point  situé  à  peu  près  à 
égale  distance  de  la  chapelle  de  Ségars  et  de  la  métairie 
Uarolf  et  sont  recouverts  par  unel)ande  houillère  d'en» 


56  BIGHESSES  MINÉEALES  DU  DISTRICT 

viron  5o  mètres  de  puissance  parfaitement  dénudée  au 
fond  du  ravin,  et  très-visible  sur  les  deux  flancs  de  la 
vallée  jusqu'aux  crêtes  qui  la  séparent  de  celles  de 
Bastida  et  de  Navines. 

A  la  base  de  la  formation ,  sur  la  rive  droite  du  ravin, 
on  peut  constater  la  présence  d'une  petite  masse  por- 
phyrique  se  décomposant  facilement  à  la  surface  en 
une  ar^le  verdâtre  et  violacée  ;  cette  masse  se  termine 
dans  le  lit  même  du  torrent  par  une  veinule  intercalée 
entre  les  schistes  de  transition  et  la  première  couche  de 
grès  houiller.  Les  grès  de  la  partie  inférieure ,  de  cou- 
leur en  général  grise  et  parfois  rougeâtre ,  ont  tous  les 
caractères  du  grès  houiller  le  mieux  défini  ;  ils  sont 
formés  de  grains  de  quartz  blanc  dépassant  rarement 
la  grosseur  d'une  noisette ,  et  de  fragments  des  schistes 
inférieurs  verdâtres  et  satinés.  Au  milieu  à  peu  près 
de  leur  épaisseur  se  trouve  une  couche  de  houille  sépa- 
rée du  grès  par  une  couche  mince  de  schiste  argileux 
noir  pétri  d' empreintes  de  plan  tes  très-càractéristiques  du 
terrain  houiller  (calamités,  nevropteris,  sphenopteris). 

La  houille  recueillie  en  différents  points  a  des  aspects 
très-variables  :  au  fond  du  ravin  elle  est  brillante,  quoi- 
que empâtée  de  schistes  noirs,  assez  fragile,  à  cassure 
pseudo-régulière;  sur  la  rive  droite  du  ruisseau,  en 
suivant  l'affleurement  sur  la  montagne ,  on  en  trouve 
une  curieuse  variété,  extrêmement  compacte ,  sillonnée 
dans  tous  les  sens  de  veinules  ocreuses  provenant  sans 
doute  de  la  décomposition  de  la  pyrite  de  fer.  La  com- 
position de  deux  variétés  que  j'ai  analysées  était  la  sui- 
vante : 

Matières  gazeuses. 9,75  8,76 

Charbon  fixe 67,66        85,78 

Gendres t3,6o  6,417 

100,00       100,00 


i 


DE  U  UEO  d'URGEL  (CATAtOGlf E)  .  5; 

OU  abstraction  faite  des  cendres  pour  le  deuxième  échan- 
tillon choisi  à  dessein  plus  pur  que  le  premier. 

Matières  Tolatiles 9,96 

Charbon 901?^ 

100,00 
Les  cendres  femigineuses  étaient  formées  de  : 

Argile  ferrugineuse Âo,oo 

Quartz 60,00 

100,00 

Cette  houille»  jetée  sur  un  feu  ardent»  brûle  très- 
bien,  sans  odeur,  sans  fumée ,  presque  saqs  flamme  et 
sans  aucunement  se  boursoufler.  Les  échantillons  ana- 
lysés ont  laissé  un  résidu  de  charbon  fixe  pulvérulent 
et  brillant  comme  la  houille  \  par  aucun  procédé  je  n'ai 
pu  leur  donner  d'agglomération.  Ces  houilles  sont  donc 
des  houilles  sèches,  voisines  de  l'anthracite  par  leur 
composition ,  mais  ayant  sur  celui-ci  l'avantage  de  ne 
pas  décrépiter  au  feu. 

Au-dessus  de  la  houille  se  trouve  une  série  de  petites 
couches  de  grès  composés  des  mêmes  éléments  mais 
beaucoup  plus  fins,  à  ciment  ferrugineux,  d'une  cou- 
leur généralement  jaune  sale.  Ils  plongent  sous  des 
grès  grisâtres  facilement  décomposables  qui  font  déjà 
partie  des  grès  crétacés  ;  la  séparation  des  deux  terrains 
est  bien  marquée  par  la  couleur  et  l'aspect  des  roches. 
Les  grès  houillers  se  délitent  uniformément ,  les  grès 
rouges  crétacés,  au  contraire,  composés  de  couches 
d'inégale  dureté  forment  une  suite  de  couches  saillantes 
qui  se  traduisent  dans  le  ravin  par  une  suite  de  cas- 
cades et  rendent  très-diflicile  le  parcours  de  ces  lieux  : 
la  première  de  ces  cascades  marque  la  séparation  des 
deux  terrains  bouiller  et  crétacé. 

Dans  la  vallée  de  Bastida  on  observe  les  mêmes  phé-    tf/iîittfdi. 


58  RICHESSES  MINÉEAIES  DU  DISTRICT 

Domènes  ;  après  avoir  traversé  les  schistes  de  transition 
dont  les  éboulements  et  les  glissements  partiels  encom- 
brent souvent  le  lit  du  torrent,  on  arrive,  à  quatre 
kilomètres  environ  en  amont  du  village,  à  un  point  où 
la  vallée  se  divise  en  deux  également  importantes  ;  à 
quelques  pas,  les  grès  rouges  montrent  leurs  crêtes 
saillantes,  et  l'on  est  au  milieu  d'une  masse  de  grès 
jaunâtres  à  grains  de  quarz,  de  schiste  et  d'une  sorte 
de  grauwacke  schisteuse  assez  abondante  dans  les 
vallées  de  Serch  et  de  Bastida.  Les  grès  renferment , 
surtout  sur  la  rive  droite  du  torrent,  plusieurs  aflleure* 
ments  noirs  de  schistes  pétris  d'empreintes  houillères; 
ils  se  distinguent  nettement  par  là  des  nombreux  filons 
de  graphite  accompagné  de  quartz  que  l'on  rencontre 
dans  les  schistes  inférieurs,  surtout  en  un  point  de  la 
vallée  parallèle  d'Ortedo,  désigné  sous  le  nom  de  Terras 
negras,  à  a  kilomètres  en  amont  d'Ortedo.  Ces  gra- 
phites en  se  désagrégeant  donnent  une  boue  très-grasse 
dont  on  se  sert  à  Urgel  pour  noircir  les  murs.  Gomme 
les  grès  rouges  supérieurs,  ces  schistes  bitumineux  sont 
dirigés  E.-O.  et  plongent  de  So""  vers  le  sud.  Toussent 
accompagnés  de  veinules  de  houille  atteignant  &  la 
base  une  épaisseur  de  o"*,i5  à  o"',so. 

La  houille  est  brillante,  mais  feuilletée  et  se  délitant 
aisément;  mise  sur  un  feu  bien  allumé,  elle  brûle  avec 
un  peu  plus  de  flamme  que  celle  de  Segars,  mais  aussi 
sans  se  boursoufler.  Je  n*ai  pu  non  plus  parvenir  à 
l'agglomérer:  le  résidu  de  la  calcination  en  vase  clos 
était  tout  à  fait  pulvérulent.  Trois  échantillons  diffé- 
rents analysés  ont  (Mo  trouvas  composés  de  la  manière 
suivante  : 

Matières  volatiles,  •      7,07  9,67  9,00 

Carbone  fixe 79,00         57,63         60,00 

Gendres.  «  »  .  •  •  ._^  90,53        3*i,8o     ^1,00 

looyOo         iuo,oo         100,00 


DE  LA  8B0  d'URGEL  (GATALOGN E)  •  69 

ott  abstraction  faite  des  cendres  : 

Matières  volatiles.  .     8,58        i«3o        i3,o6 
Charbon. 91,6a        85,6i        86,95 


100,00       100,00       100,00 


Cea  cendres  légèrement  colorées  en  jaune  sont  com- 
posées de 

Grès  ferrugineux 77,00 

Argile  ferrugineuse 33,00 


100,00 

Dans  le  ravin  de  Navines ,  le  terrain  houiller  composé  ^^^^"tnef . 
exclusivement  de  grès  jaune  sale  à  grains  fins  parait 
occuper  une  épaisseur  beaucoup  plus  grande.  Gela 
tient  à  ce  qu'il  forme  le  plateau  où  le  ravin  prend  nais- 
sance, on  n*a  plus  alors  le  moyen  de  reconnaître  d'une 
manière  aussi  précise  que  dans  les  vallées  voisines  pro- 
fondement  corrodées  la  séparation  des  terrains  houiller 
et  crétacé.  En  tout  cas ,  la  bouille  et  les  schistes  qui 
raccompagnent  se  trouvent  toujours  à  la  base  du  ter- 
rain houiller.  Elle  affleure  au  lieu  dit  Terras  negras ,  à 
9  kilomètres  du  village ,  et  dans  le  petit  ravin  qui  de  là 
se  rend  dans  la  vallée  principale.  On  n'y  trouve  que 
des  traces  de  houille  ayant  les  mêmes  caractères  que 
les  précédentes  empâtées  dans  une  grande  épaisseur 
de  schistes  bitumineux. 

Il  n'existe  pas  de  carte  suffisamment  détaillée  de  cette 
région  pour  pouvoir  servir  à  un  tracé  géologique  très- 
exact;  IdL  fig.  1,  PI.  I,  pourra  donner  une  idée  très- 
approximative  des  lieux  et  permettre  de  suivre  les  dé- 
veloppements précédents. 

En  résumé,  sur  une  longueur  de  plusieurs  kilomè- 
tres, Texistence  du  terrain  houiller  et  de  la  houille  est 
bien  constatée  :  plusieurs  couches ,  la  plupart  minces 


6o  RICHESSES  MINÉRALES  DU   DISTRICT 

et  inexploitables,  ODt  été  reconnues ,  et  il  est  très-sup- 
posable  que  leur  puissance  augmentera  en  profondeur. 
Quant  à  la  qualité  il  ne  faut  pas  trop  se  baser,  pour  en 
juger,  sur  les  analyses  d'échantillons  pris  aux  affleure- 
nîents  et  dont  la  qualité  a  été  altérée  par  l'action  des 
agents  atmosphériques  ;  il  est  fort  admissible  qu'en 
profondeur  la  bouille  soit  moins  sèche.  Pour  ces  ques- 
tions, du  reste,  on  ne  peut  que  faire  des  hypothèses, 
il  est  nécessaire  que  des  travaux  souterrains  viennent 
les  résoudre. 
Terrain  eréuoé.  Au-dessus  de  l'étage  houiUer  se  trouve  une  très- 
puissante  formation.de  grès  rouge,  dont  j'ai  souvent 
parlé,  et  dont  l'étude  offre  un  très-grand  intérêt.  Elle 
occupe  de  grands  espaces  dans  la  partie  orientale  de  la 
chaîne  des  Pyrénées  et  repose,  toujours  à  stratification 
concordante  sur  les  terrains  anciens  ^u  sur  le  terrain 
houiller  quand  il  existe.  Ce  grès  appartient-il  au  ter- 
rain houiller  ou  à  un  terrain  plus  récent  ?  Telle  est  la 
question  qui  intéresse  au  plus  haut  degré  les  explora- 
tions dirigées  dans  le  but  de  chercher  en  Espagne  ou  en 
France  le  prolongement  du  bassin  de  San  Juan  de  las 
Abadesas. 

Cette  question  a  été  extrêmement  controversée. 
H.  Max  Braun,  directeur  de  la  société  belge  de  la 
Vieille-Montagne,  le  considère  comme  du  grès  bigarré 
ou  du  grès  rouge  (terrain  permien)  ;  M.  Paillette, 
qui  a  étudié  spécialement  le  bassin  de  San  Juan, 
comme  crétacés,  et  M.  Noguès,  professeur  à  l'école  de 
Sorèze,  dans  un  travail  récent  sur  le  bassin  houiller  de 
Tuchan,  comme  houillers. 

Cette  divetgence  d'opinions  ne  doit  point  étonner.  On 
n'a  pour  classer  les  terrains  que  deux  sortes  de  carac- 
tères, stratigraphiqufcs  et  paléôntologiques.  Ces  der- 
niers n'ont  servi  à  personne,  aucun  fossile  n'ayant  ja-» 


DE  LA  SEO  d'UKGEL  (GATALOGNE).  6i 

mais  été  signalé  dans  cette  formation  ;  plus  heureux , 
j'ai  pu  y  découvrir  à  Coustouge  (Pyrénées-Orientales) 
des  fossiles  manifestement  crétacés.  Il  ne  restait  donc 
aux  observateurs  qui  m'ont  précédé  que  les  caractères 
stratigrapbiques.  Or  pour  quiconque  a  étudié  la  géo- 
logie des  Pyrénées,  il  est  évident  que  ces  caractères 
n'ont  presque  jamais  de  valeur  ;  les  couches  sont  telle* 
ment  tourmentées,  les  plissements  affectent  si  unifor- 
mément toutes  les  formations,  que  ce  n'est  guère  qu'au 
contact  immédiat  de  deux  terrains,  qu'une  discordance 
de  stratification  peut  avoir  une  signification  précise.  En 
ce  point  même,  ce  n'est  que  très-rarement  qu'on  peut 
en  observer,  et  en  Espagne  en  particulier  les  quatre 
terrains  de  transition,  houiller,'  crétacé  et  nummuli- 
tique  que  Ton  suit  avec  la  plus  grande  netteté,  en  des- 
cendant le  cours  du  Sègre  de  la  Seo  d'Urgel  au  CoU  de 
Nargo ,  sont  en  parfaite  concordance  de  stratification, 
comme  direction  et  comme  inclinaison  générale. 

Je  décrirai  d'abord  les  caractères  de  cette  formation 
aux  différents  points  où  je  l'ai  reconnue  :  Urgel  et  San 
Juan  (Espagne),  la  Manère ,  Coustouge  et  Amélie-les- 
Bains  (France)  avant  de  tirer  aucune  conclusion. 

A  la  Seo  d'Urgel,  la  formation  complète  comprend  Terrain  créuce 
trois  étages  :  à  la  base  les  grès  rouges ,  au  milieu  les  seJ^ûv%e\. 
marnes  jaunes  gypseuses ,  et  en  haut  les  calcaires  gris 
blanc  compactes.  On  peut  l'étudier  très-bien  en  des- 
cendant, de  Pla  à  Organya,  le  cours  du  Sègre  qui  un 
peu  avant  Pla  s'infléchit  brusquement,  et  coulant  du 
nord  au  sud  la  coupe  perpendiculairement. 

Uétage  inférieur  (grès  rouge)  commence  par  une 
série  de  couches  de  grès  grisâtre  et  jaunâtre,  qu'il  est 
parfois  malaisé  de  distinguer  du  grès  houiller  supé- 
rieur :  il  se  décompose  facilement,  aussi  sur  le  flanc  des 
montagnes  est-il  couvert  de  débris  ;  on  ne  le  voit  bien 


62  l^GHESSES  MINÉRAUBS  DU  DISTRICT 

que  dans  le  lit  des  torrents,  de  celui  de  Ségars  en  par- 
ticuliei\  11  a  une  vingtaine  de  mètres  d'épaisseur,  et  est 
recouvert  par  une  succession  de  couches  de  grès  formés 
de  particules  quartzeuses  agglomérées  par  un  ciment 
calcaire.  Leur  dureté  est  très-inégale;  les  unes,  de 
couleur  rouge  pâle,  résistent  bien  à  Faction  des  agents 
atmosphériques ,  ei  forment  sur  les  montagnes  de  lon- 
gues crêtes  saillantes  \  les  autres,  de  couleur  rouge  lie 
de  vin ,  sont  beaucoup  plus  friables.  Divisées  déjà  par 
un  grand  système  de  fentes  dirigées  N.  i  o""  E.  et  incli- 
nées de  So""  vers  Touest,  elles  se  fendent  bientôt  à  la 
surface  dans  tous  les  sens  et  se  pulvérisent.  Les  dépôts 
rouges  forment  avec  les  schistes  de  transition  le  fond  de 
tous  les  affluents  de  la  rive  gauche  du  Sëgre,  et  la  vase 
rougeâtre  déposée  dans  la  plaine  d'Urgel  par  les  moin- 
dres crues.  Par  endroits ,  et  surtout  à  la  partie  supé- 
rieure du  dépôt,  le  grès  fin  passe  à  des  poudingues  for- 
més de  cailloux  roulés  de  quartz  blanc»  rouge  et  noir, 
de  grès  rouge  à  grains  fins  et  de  schistes  verdâtres.  Ces 
parties  sont  détachées  et  entraînées  par  les  crues,  mais 
très-résistantes  elles  forment  dans  les  torrents  et  dans 
le  Sègre  des  blocs  souvent  considérables,  dont  T aspect 
pourrait  donner  une  fausse  idée  de  la  composition 
moyenne  de  cet  étage..  La  puissance  moyenne  de  ces 
grès  est  d'environ  700  mètres. 

L'étage  moyen  est  formé  de  marnes  gypseuses  jaune- 
verdâtres,  que  l'on  rencontre  un  peu  avant  d'arriver  au 
village  d'Hostalets  ;  les  premières  couches  sont  extrê- 
mement tourmentées ,  mais  cela  n'altère  en  rien  le  sens 
général  de  la  stratification.  C'est  du  reste  un  fait  con- 
stant dans  les  Pyrénées  que  cette  irrégularité  des  dé- 
pôts gypseux.  Le  gypse  est  ordinairement  un  peu  gri- 
sâtre ,  quelquefois  rougeâtre  :  il  est  exploité  faiblement 
dans  les  environs  d'Hostalets  pour  la  bâtisse  et  Fagri- 


DB  LA  SEO    D'URGEL  (CATALOGNE).  6S 

coltnre;  les  fours»  à  cuisson  intermittente,  sont  des  ca- 
^és  creusées  dans  la  masse  gypseuse  de  la  montagne, 
le  combustible  est  fourni  par  les  buis,  bruyères  et 
ajioncs,  seule  végétation  des  montagnes  voisines  de  grès 
rouge.  L'épaisseur  de  cet  étage  est  d'environ  5oo  mètres. 

L'étage  supérieur  est  formé  de  calcaire  gris  blanc , 
très-dur  et  trè&-compacte ,  remarquablement  stratifié , 
dirigé  O.  à"*  N.,  el  plongeant  de  4o  à  So""  vers  le  sud. 
Les  montagnes  qui  en  sont  formées  sont  abruptes  et 
arides,  tes  agents  atmosphériques  n'ont  aucune  prise 
sur  elles,  et  les  cours  d'eau  ne  s'y  sont  formés  qu'à 
grand  peine  un  passage  étroit,  depuis  le  ravin  de  Noves 
jusqu'à  la  plaine  d'Organya ,  le  Sègre  traverse  d'im- 
menses escarpements,  au  milieu  desquels  on  n'a  pu  sou- 
vent tracer  un  chemin  muletier  qu'en  le  supportant  par 
des  voûtes  appuyées  sur  les  anfractuosités  du  rocher. 
Ces  défilés  rendus  célèbres  dans  les  dernières  guerres 
du  parti  carliste  par  l'assassinat  du  comte  d'Espagne, 
sont  identiques  comme  aspect  général  aux  gorges  de  la 
Pierre-JLys  dans  l'Aude;  la  nature  des  roches  est  aussi 
la  même,  c'est  le  même  calcaire  gris  blanc ,  pétri  d'huî- 
tres et  riche  en  oursins ,  la  nature  crétacée  de  ces  cal- 
caires est  manifeste.  Au  point  où  ils  se  terminent  com- 
mence la  riche  plaine  d'Organya,  la  vallée  s'élargit,  et 
aux  escarpements  calcaires  succèdent  les  collines  mar- 
neuses du  terrain  nummulitique  sur  lesquelles  nous  re- 
viendrons plus  tard.  L'épaisseur  de  cet  étage  est  d'en- 
viron 900  mètres,  ce  qui  donne  au  terrain  crétacé  une 
épaisseur  totale  de  2.200  mètres. 

Les  trois  étages  que  je  viens  de  décrire  ne  se  trouvent 
pas  réunis  autre  part,  on  ne  peut  plus  les  étudier  que 
séparément,  mais  de  l'examen  des  différentes  particu- 
larités qu'ils  présentent ,  on  peut  encore  tirer  des  con- 
clusions intéressantes. 


1 


(i/|  RICHESSES  MINÉRALES  DU  DISTRICT 

As«nju«ii  A  San  Juan  de  las  Abadesas*  le  seul  représentant 
AbadeMs.  de  la  formation  crétacée  est  Tétage  inférieur  (grès 
rouge)  qui  repose  sur  le  terrain  houiller,  et  s'enfonce 
sous  le  terrain  nummulitique,  le  tout  à  stratification 
concordante.  Ce  grès  qui  se  relie  à  l'ouest  sans  inter- 
ruption à  celui  que  nous  venons  d'étudier,  se  prolonge 
à  l'est  jusqu'en  France  en  passant  par  Campredon ,  Ro- 
cabruna,  Golroig  et  la  Manëre.  C'est  là  maintenant  que 
nous  allons  l'étudier. 
A  la  iiaoére.  Le  massif  montagneux  qui  s'étend  de  la  Hanère  à 
Villerouge  (France),  celui  en  particulier  qui  supporte 
les  tours  de  Cabrenz,  et  formé  d'un  granité  tout  différent 
de  ceux  que  j'ai  décrits  précédemment,  et  composé  de 
grands  cristaux  de  feldspath  blanc  et  rose ,  de  quartz 
blanc  et  translucide,  et  de  mica  blanc. 

Au  village  même  de  la  Manère,  une  galerie  de  la  mine 
de  plomb  de  ce  nom,  de  2ao  mètres  de  longueur,  montre 
tous  les  passages  de  ce  granité  à  la  protogyne  et  la  ser- 
pentine. Ce  granité  supporte  directement  une  puissante 
formation  de  grès  rouges  parfaitement  identiques  à 
ceux  de  San  Juan  et  d'Urgel.  Les  poudingues  parais- 
sent y  dominer  à  la  Manère,  mais  au  col  de  la  Muga,  on 
trouve  dans  le  ravin  qui  descend  vers  l'Espagne  toutes 
les  alternances  précédemment  signalées  de  grès  lie  de 
vin  friables,  et  de  couches  en  saillie  provenant  de  l'iné- 
gale résistance  des  bancs.  Au  milieu  de  ces  grès  que 
l'on  a  supposés  houillers  parce  qu'on  les  avait  vus  re- 
couvrir la  houille  à  San  Juan,  sont  deux  bancs  de  cal- 
caire l'un  (6)  (/Sjjf.  a)  inférieur,  noir  veiné  de  blanc, 
très-dur,  l'autre  jaunâtre  moins  compacte  (6%  entre 
lesquels  se  trouvent  des  grès  grisâtres,  et  une  couche 
mince  de  schiste  bitumineux  qui  a  donné  lieu  à  quel- 
ques travaux  d'exploration.  Ces  grès  rouges  s'enfoncent 
sous  une  formation  puissante  de  calcaire  gris  blanc 


DE  u  SEO  d'urgel  (gatalogne).  65 

Identique  à  celui  qui  fonne  les  défilés  du  Sègre.  La  di- 
rection générale  de  tout  ce  système  de  couches  est  au 
pla  Castell  est-ouest. 

Quand  on  se  dirige  de  la  Manère  sur  ViDerouge  et 
Coustouge.  on  voit  les  grès  rouges,  peu  puissants  en  ce 
point,  recouverts  d'abord  par  une  couche  de  calcaire 
gris  noir  veiné  de  blanc,  très<ompacte  et  identique  à 
la  couche  (6)  signalée  à  la  Manère ,  puis  par  un  étage 
assez  puissant  de  calcaire  gris  marneux  (m)  qui  se  dé- 
lite en  plaquettes  minces,  et  n'a  d'équivalent  en  aucun 
des  points  où  l'on  peut  étudier  le  grès  rouge. 

A  Coustouge  {fig.  3),  lé  granité  identique  à  celui 
des  tours  de  Cabrenz  renferme  des  minerais  métalli- 
ques; près  du  village,  on  trouve  dans  cette  roche,  à 
2  mètres  environ  de  la  ligne  de  contact  des  grès  rouges, 
un  filon  de  pyrite  de  cuivre  à  gangue  de  chaux  carbo- 
natéeun  peu  jaunâtre  de  très-jolie  apparence.  II  est  di- 
rigé de  l'est  à  l'ouest  et  plonge  de  45»  environ  vers  le 
nord.  On  y  trouve  aussi  des  filons  de  fer  oligiste  corn- 
pacte  qui  formerait,  s'il  devenait  abondant,  un  minerai 
bien  supérieur  aux  plus  beaux  minerais  des  Pyrénées. 

La  route  de  Coustouge  à  Saint-Laurent  est  tracée 
dans  les  grès  rouges  (r),  près  de  leur  limite  et  paral- 
lèlement à  leur  direction  ;  mais  c'est  à  l'est  du  village 
surtout  qu'il  convient  de  les  étudier  dans  le  ravin  qui 
descend  à  la  métairie  de  Rieumajou.  En  se  dirigeant  de 
Coustouge  au  lieu  dît  Camp-Durand ,  on  traverse  d'a- 
bord ces  grès  toujours  dirigés  de  l'est  à  l'ouest,  et  l'on 
trouve  au-dessus  un  nouveau  terme  de  la  série.  Ce  sont 
des  grès  jaunâtres  et  grisâtres  légèrement  micacés,  et 
pétris  de  coquilles  noirâtres  :  les  seules  discernables 
sont  des  valves  supérieures  d'huître.  L'une  de  ces  cou- 
ches, est  noire  et  contient  des  traces  de  schiste  noir, 
même  de  charbon,  ce  qui  y  a  fait  entreprendre  fort  mal 
Tous  XIV,  iS58.  6 


De  U  Hinère 
à  Villerouge. 


A  Coaslouge. 


66  RICHESSES  MINÉRALES  OU  OISTRIQT 

à  propos  des  recherches  de  houille.  Ce  n'est  pas  du 
reste  un  fait  isolé,  et  de  l'autre  côté  de  CouBtouge)  près 
des  métairies  Gazauove,  Pradels  et  la  Comei  certaines 
de  ces  couches  de  grès  jaune  et  noirâtre  pétries  de  téré- 
bratules  et  de  cyprines  crétacées  servent  toujours  de 
toit  à  des  schistes  noirs  qu'on  a  pris  parfois  pour  des 
affleurements  de  hoiûlle.  Au  milieu  de  ces  grès  fins  jau- 
nâtres se  trouve ,  du  côté  de  la  métairie  de  Rieumajou , 
une  couche  calcaire  pétrie  de  cydolitei  tUipticui  (La- 
marck)  caractéristiques  du  terrain  crétacé.  Cet  en* 
semble  de  couches  recouvert  par  une  assise  de  cjdcaire 
(c)  {fig.  4)  blanc  compacte^  non  fossilifère,  et  par  un 
nouveau  dépôt  de  grès  rouges  (r)  identiques  à  ceux 
de  la  base,  s'enfonce  au  sud  sous  les  calcaires  gris 
blanc  de  la  montagne  de  Bassagude. 
A  Amélie-  Tout  près  du  village  d'Amélie-les-Bains  (Pyrénées- 
Orientales) ,  on  peut  encore  faire  des  observations  un- 
portantes  sur  cette  formation.  Le  massif  de  montagnes 
qui  s'élève  au  sud  de  la  route  d'Arles  à  Amélie  est  formé 
de  granité  supportant  ordinairement  des  schistes  de 
transition.  Cependant,  quand  on  a  dépassé  Amélie,  on 
le  voit ,  au  pont  de  Palalda,  recouvert  directement  par 
une  formation  de  grès  rouges  identiques  à  tous  ceux 
que  nous  avons  eu  jusqu'ici  l'occasion  d'étudier  ;  les 
piles  du  pont  reposent  sur  les  assises  inférieures  de  cet 
étage,  dont  l'épaisseur  totale  ne  dépasse  pas  so  à  3o 
mètres.  Sur  ces  grès  repose  un  calcaire  noir  veiné  de 
blanc ,  compacte ,  identique  à  celui  signalé  à  la  Manère, 
mais  beaucoup  plus  développé  en  ce  point;  il  donne 
lieu  aux  carrières  de  marbre  exploitées  à  côté  de 
la  route.  La  séparation  des  deux  étages  se  voit,  au 
reste ,  très-nettement  dans  le  lit  même  du  Tech  [fig.  5) 
qui,  à  partir  du  pont  de  Palalda,  est  creusé  sur  une 
longueur  d'environ  3oo  mètres  entre  les  deux  roches. 


DE  U  5£0  D*URGU  (CàTALOaNE) .  67 

La  directioD  commune  des  grès ,  du  calcaire  et  de  la 
livière,  en  ce  point,  est  N.  So""  O.,  avec  une  forte  in- 
clinaison vers  le  sud-est.  Sur  la  rive  gauche,  la  ligne 
de  séparation  s'infléchit  à  TO,  i5°  N.,  de  manière  à  en* 
gl<^r  le  village  de  Montalba;  sur  la  rive  droite,  elle  va 
côtoyer  le  mur  d'enceinte  de  l'établissement  thermal 
militaire. 

Au-dessus  de  ces  calcaires  noirs  se  trouve  »  à  l'est , 
une  formation  de  grès  marneux  {g)  d'un  jaune  sale  tout 
à  fait  analogues  à  ceux  qu'on  trouve  à  Goàstouge,  près 
de  la  métairie  de  Rieumajou  #  où  abondent  aussi  les 
cyelûUtn  elUptieus  :  ce  fait  avait  déjà  été  observé  et 
signalé  par  BUi.  Gordier^  Dufrénoy  et  Vène.  Au-dessus 
enfin  de  ces  grès  jaunâtres  se  trouvent  les  marnes  jaunes 
verdfttres  gypseuses*  dans  lesquelles  sont  ouvertes  les 
nombreuses  csuriires  fournissant  le  gypse  bien  connu 
dans  les  Pyrénées-Orientales  sous  le  nom  de  gypse  de 
Palalda  et  llontalba. 

Revenant  maintenant  en  Espagne ,  nous  terminerons  Terrain 
notre  deaeription  des  terrains  par  celle  du  terrain  num* 
mulitique,  puis  nous  jetterons  un  coup  d'œil  sur  l'en* 
semble  de  ces  observations»  pour  en  déduire  les  consé- 
quences importantes  pour  la  géologie  et  Tiodustrie  qui 
en  déoottleat  naturellement. 

Au  point  oà  se  terminent  les  calciûres  crétacés  »  c'est* 
à-dire  les  défilés  du  Sëgre ,  la  vallée  s'élargit,  on  entre 
dans  la  plaine  fertile  d'Organya,  dont  le  sol  est  formé 
par  les  assises  inférieures  du  terrain  nummulitique  ;  ce 
aontdes  calcaires  marneux  gris  se  délitant  facilement, 
par  l'action  des  agents  atmosphériques,  en  couches 
minces  et  faiblement  ondulées.  Les  bouleversements 
Tîsibles  n'affectent  que  les  couches  supérieures  de  cal- 
caire compacte  et  brèches  à  fragments  de  calcaire  rou- 
geâtre  sur  le  haut  desquelles  est  bâti  le  village  de  Coll 


nummulitique. 


68  RICHESSES  MINÉRALES  DU  DISTRICT 

de  Nargo.  Toutes  les  couches  ont  été  soulevées  ;  leur 
direction  est  toujours  est-ouest,  mds  à  la  hauteur  du 
Coll  de  Nargo  elles  plongent  vers  le  nord.  En  descen- 
dant le  Sëgre,  on  les  voit  reprendre  leur  inclindson 
prenïière  vers  le  sud  et  s'enfoncer  sous  le  terrûn  ter- 
tiaire. 
LigniM.  Cette  formation  est  importante  à  cause  des  gisements 

de  lignite  qu'elle  contient ,  et  <iu'on  observe  en  remon- 
tant les  deux  ravins  de  Vall  d'Argués  et  de  Saillent; 
les  roches  qu'on  y  observe  rappellent  complètement  les 
roches  à  lignite  de  Maillac  (Aude)  ;  c'est  une  succession 
d'argiles  grises  et  de  calcaires  gris  plus  ou  moins  mar- 
neux au  milieu  desquels  se  trouvent  les  couches  de 
combustible.  Le  mur  et  le  toit  sont  formés  d'un  calcaire 
noir  trës*résistant  :  celui  du  toit,  dont  l'inclinaison  dé- 
termine celle  de  la  montagne ,  se  débite  facilement  en 
dalles  pseudo-régulières.  C'est  cette  propriété  qu'on  a 
mise  jusqu'à  présent  à  profit  pour  exploiter  à  ciel  ou- 
vert les  affleurements  de  ces  couches  charbonneuses  ; 
une  seule  fois  on  a  essayé  d'y  faire  des  travaux  souter- 
rains qui  n'ont  donné  aucun  résultat. 

Aux  points  où  ces  gisements  sont  connus,  il  y  a  plu- 
sieurs couches  de  lignites  dirigées  exactement  est-ouest, 
et  plongeant  de  25  degrés  vers  le  nord;  leur  puissance 
n'est  que  de  o'^fio  à  o*",3o,  mais  il  est  possible  qu'en 
profondeur  ces  couches  très-voisines  se  réunissent  et 
augmentent  d'épaisseur.  Ce  serait  alors  une  richesse 
minérale  importante,  car  le  lignite  est  d'une  qualité 
tout  exceptionnelle.  Il  est  dur,  compacte ,  brillant ,  à 
cassure  conchoïde  ;  mis  sur  un  feu  bien  allumé ,  il  brûle 
avec  une  flamme  brillante ,  en  se  boursouflant  légère- 
ment, et  sans  développer  l'odeur  caractéristique  des 
lignites  ordinaires;  elle  se  rapproche  au  contraire  de 
Todeur  de  la  houille.  Par  la  calcination  en  vase  clos,  il 


DE  LA  S£0  d'urgel  (gatalogne).  6g 

donne  un  coke  boursouflé,  brillant,  très-aggloméré; 
il  a ,  en  somme ,  toutes  les  propriétés  des  houilles  gras- 
ses ;  sa  composition  est  la  suivante  : 

Matières  gazeuses AS, 16 

Coke. 48,36 

Cendres. 6M 

100,00 

Ou  abstraction  faite  des  cendres  : 

Matières  gazeuses • 68,99 

Charbon 51,71 

ioo,uo 

Ces  cendres,  colorées  fortement  en  brun  par  Toxyde  ' 
de  fer,  sont  formées  de  : 

Argile. •  .  .  •  .    95,00 

Sable • 5,00 

ioo,*bo 

Jetons  maintenant  un  coup  d'œil  eu  arrière,  et  voyons  neaumé. 
quelles  conclusions  on  peut  tirer  des  descriptions  pétro- 
graphiques  qui  précèdent.  11  résulte  tant  des  études 
déjà  entreprises  sur  le  bassin  de  San- Juan  par  les  ingé- 
nieurs espagnols,  que  de  celles  que  je  viens  d'exposer, 
que  sur  le  revers  méridional  des  Pyrénées  le  terrain 
houiller  forme  une  bande  déposée  par  places  sur  les 
schistes  de  transition,  et  recouveite  à  stratification  con- 
cordante par  une  formation  de  grès  rouge.  L' affleure- 
ment que  j'ai  signalé  dans  les  environs  de  la  Seo  d'Ur- 
gel  n'est  que  le  prolongement  de  la  bande  bien  plus 
développée  reconnue  et  exploitée  à  San-Juan  ;  mais  en- 
tre ces  deux  points  il  n'y  a  pas  continuité.  La  bande  do 
San-Juan  ne  s'étend  que  du  col  de  Surroca  à  (lampre- 
don ,  peut-être  à  Rocabruna  ;  elle  n'existe  plus  à  la  Ma- 
nère.  Celle  de  la  Seo  d'Urgel  s'étend,  à  Test,  jusqu'au 
ravin  d'Arsaguel  environ;  sa  limite  à  l'ouest  m'est  in- 


70  HIQBBSSI8  milfcRALES  DU    DISTRICT 

connue.  On  possède  à  San-Juan  des  couebes  impor- 
tantes de  houille  grasse  propre  à  la  fabrication  du  coke  ; 
à  la  Seo  on  n'a  que  des  couches  mélangées  de  schistes 
argileux  et  donnant  une  houille  anthraciteuse  remar- 
quablement sèche.  Hais  il  ne  faut  pas  oublier  qu'on  ne 
connaît  encore  que  les  affleurements  de  ces  couches  ;  il 
convient  maintenant  de  s'assurer,  par  des  recherches 
souterraines  sérieusement  entreprises,  si  la  puissanca 
des  couches  n'ira  pas  en  augmentant  avec  la  profon- 
deur, et  la  qualité  du  charbon  en  s'améliorant  »  comme 
le  voisinage  et  la  contemporanéité  des  couches  de  San* 
.  Juan  permettent  de  l'espérer. 

Le  grès  rouge,  supérieur  aux  couches  de  grès  houiller, 
recouvre  sur  une  grande  étendue  les  terrains  inférieurs 
(houiller,  de  transition  ou  primitifs).  La  limite  inférieure 
de  cette  formation  est  facile  à  tracer  ;  elle  est  représen- 
tée exactement  par  le  croquis  suivant  des  bords  du 
Sègre  à  ceux  de  la  Muga  (fig.  6). 

Leur  superposition  sur  les  dépôts  hoaillers  de  San* 
Juan,  où  jusqu'ici  elle  était  seulement  connue,  les  a  fait 
prendre  pour  des  grès  houillère.  L'eussent^ls  été  en 
réalité ,  c'est  au-dessous  d'eux  et  non  au-dessus,  comme 
à  la  Manère  et  Coustouge ,  qu'il  eût  convenu  de  faire 
des  fouilles  ;  mais  d'après  les  caractères  de  cette  for- 
mation ,  c'est  au  groupe  crétacé  qu'il  faut  la  rapporter. 

En  effet ,  nous  avons  dit  qu'on  n'observait  jamais 
aucune  discordance  de  stratification  entre  le  terrain 
houiller  quand  il  existe ,  ces  grès  rouges ,  les  calcaires 
qui  les  recouvrent  et  le  terrain  nummulttique.  Ainsi  se 
trouve  réfutée  l'hypothèse  de  M.  Noguès ,  qui  regarde 
ces  grès  comme  houlUers  par  cela  seul  que  leur  strar- 
tiflcation  est  la  même  que  celle  du  terrain  houiller;  au 
contraire ,  la  régularité  de  cette  formation ,  qu'on  suit 
très-lnen  sur  une  grande  étendue  de  Pla  à  la  Manère  » 


DE  U  SEO  D'uaGEC.  (CATALOGUE).  71 

contrastant  avec  l'irrégularité  des  dépôts  houilles  qui 
ne  se  montrent  que  par  places  au-dessous  d'elle,  et  la 
superposition  des  grès  rouges  indifféremment  sur  le 
terrain  houiller  (San- Juan  la  Seo  d'Urgel),  sur  les 
schistes  de  transition  (Billech,  Bastanis  et  Rocabruna), 
sur  le  granité  (la  Manère,  Coustouge,  Amélie-les-Bains) , 
auraient  dû  mettre  en  garde  contre  une  assimilation  de 
ces  couches  avec  celles  du  terrain  houiller ,  dont  elles 
n'oDt,  du  reste,  que  fort  rarement  l'apparence.  En  se- 
cond lieu,  l'interposition  à  la  Manëre  et  Amélie  de  cou- 
ches de  calcaire  noir,  tout  à  fait  opposée  à  ce  que  l'on 
observe  dans  la  majorité  des  bassins  houillers  médi- 
terranéens ,  proteste  contre  une  pareille  assimilation. 
Enfin  la  présence  bien  constante  de  fossiles  crétacés 
caractéristiques  dans  les  couches  de  grès,  dont  les  rela- 
tions avec  les  grès  rouges  sont  constantes  dans  les 
points  les  plus  éloignés  les  uns  des  autres ,  détermine 
complètement  leur  âge.  Le.terrain  crétacé  du  versant 
méridional  des  Pyrénées  serait  donc,  en  définitive,  ainsi 
composé  : 

1"*  Â  la  base,  un  étage,  parfois  ti*ès-puissant,  de  grès 
rouges  à  fragments  de  quartz  et  ciment  calcaire.  Cet 
étage  est  complètement  privé  de  fossiles,  et  ses  couches 
n'ont  été  aucunement  affectées  par  leur  contact  fré- 
quent avec  les  roches  primitives. 

a*  Une  assise  de  calcaire  noir  très-compacte ,  veiné 
de  petits  filons  de  spath  blanchâtre.  Cette  assise  est 
parfoisi  comme  â  la  Manëre,  intercalée  au  milieu  même 
des  grès  rouges ,  et  parfois  elle  forme ,  comme  à  Amé- 
lie-les-Bains ,  une  assise  distincte  puissante  qui  sert 
de  toit  aux  grès  rouges.  Cette  assise  peut,  du  reste, 
être  considérée  comme  purement  accidentelle. 

5*  Un  étage  de  grès  jaunâtres ,  composés  des  mêmes 
éléments  que  les  grès  rouges ,  mais  à  ciment  plus  ferru- 


7a  RICHESSES  MINÉRALES  DU  DISTRICT 

gineux.  Ce  grès  ne  se  voit  pas  à  la  Seo  d*llrgel  ni  à 
San -Juan;  il  est,  au  contraire,  trës-développé  à  la 
partie  est  du  terrain  que  je  décris  à  Goustouge.  On  le 
retrouve  aussi  avec  une  plus  grande  épaisseur  et  une 
plus  grande  régularité  à  Amélie-les-Bains,  au-dessus 
des  marbres  noirs.  Dans  ces  deux  localités  on  y  trouve 
en  abondance  des  ostrea  indéterminables ,  et  surtout 
des cyclolitei  ellipticus  (Lamarck),  caractéristiques  des 
formations  crétacées. 

4''  Un  étage  de  marnes  jaunâtres  verdâtres ,  gypsi- 
féres^  d*une  plus  faible  puissance.  Leur  stratification 
est  extrêmement  irréguliëre ,  mais  affectée  seulement 
par  des  bouleversements  locaux,  qui  s'expliquent  faci- 
lement en  admettant  que  le  sulfate  de  chaux  s*est 
d'abord  déposé  à  Tétat  d'anhydrite;  l'augmentation  de 
volume,  pendant  l'hydratation,  aurait  produit  ces  écra- 
sements et  refoulements  remarquables  qu'on  observe 
à  Hostalets  surtout,  à  la  base  de  ce  ten*ain.  La  même 
formation  se  retrouve  en  France  dans  l'Ilot  de  terrain 
crétacé  qui  embrasse  Amélie -les -Bains,  Reynës  et 
Montalba.  De  nombreuses  et  riches  carrières  y  sont 
depuis  longtenips  exploitées. 

5'  Une  puissante  formation  de  calcaire  grisAtrc,  très- 
compacte  ,  dans  lequel  les  cours  d'eau  se  sont  pénible- 
ment frayé  un  passage.  Elle  constitue  les  défilés  du 
Sègre  de  Pla  à  Organya,  et  du  côté  de  la  Manère  les 
montagnes  de  Bassagude.  Ces  immenses  escarpements 
calcaires  forment  une  séi^ie  de  remparts  naturels  qui 
en  font  des  barrières  à  peu  près  infranchissables ,  au 
milieu  desquelles  se  sont  surtout  concentrées  les  luttes 
dont  si  souvent  cette  partie  de  la  Catalogue  a  été  le 
théâtre, 
conctgitoii».  On  voit  en  résumé,  d'après  cette  description,  que  le 
sol  de  cette  partie  de  la  Catalogne  qui  est  arrosée  par 


DE  LA  SEO  d'uRGEL  (CATALOGNE).  73 

le  Sègre,  renferme  de  nombreuses  richesses  minérales 
dont  on  n'a  tiré'jusqu'ici  qu'un  faible  parti.  Parmi  les 
causes  de  cet  état  de  choses ,  la  plus  importante ,  on 
peut  dire  même  la  seule,  est  le  manque  presque  absolu 
de  voies  de  transport.  La  route  royale  de  Puycerda  à 
Lérida  suivant  le  cours  du  Sègre,  l'une  des  voies  les 
plus  importantes  par  lesquelles  les  échanges  peuvent  se 
faire  entre  la  Catalogne  et  la  France ,  n'est  pas  prati- 
cable aux  voitures;  de  nombreux  convois  de  mulets  la 
parcourent  chaque  jour.  Mais  si  ce  moyen  lent  et  oné- 
reux de  transports  est  possible  pour  l'échange  des 
objets  de  première  nécessité,  en  particulier  pour  les 
vins  que  produisent  en  abondance  les  magnifiques 
plaines  de  la  Seo  d'Urgel ,  d'Oliana  et  de  la  Conca ,  il 
est  impossible  pour  les  matières  minérales,  par  exem- 
ple ,  dont  la  valeur  ne  varie  qu'avec  leur  richesse  ab- 
solue ,  sans  être  exposée  aux  brusques  fluctuations  qui 
affectent  les  prix  des  denrées  alimentsdres. 

Ainsi,  les  terrains  primitifs  et  de  transition  des  envi- 
rons du  Martinet  renferment  de  nombreux  gisements 
de  cuivre  ;  les  minerais  qu'on  en  a  extraits  à  quelques 
reprises,  mais  en  très-faible  quantité,  ont  dû  être  expé- 
diés en  Angleterre  par  la  France.  On  ne  soupçonnait 
pas,  dans  le  voisinage  de  ces  mines,  l'existence  de  la 
houille,  et  le  bassin  de  San  Juan  de  las  Abadesas, 
quoique  relativement  assez  voisin,  est  d'un  abord  trop 
difficile  pour  qu'on  ait  pu  songer  à  y  installer  des  usines 
à  cuivre  traitant  ces  minerais.  Il  faudrait  des  minerais 
d'une  richesse  tout  à  fait  exceptionnelle  pour  qu'on 
pût  les  grever  d'énormes  frais  de  transport,  alors  que 
le  métal  produit  serait  frappé  de  frais  non  moins  consi- 
dérables pour  parvenir  du  lieu  de  fabrication  au  lieu  de 
consommation.  Les  marnes  jaunes  du  terrain  crétacé 
renferment  du  gypse  dont  on  n'a,  pour  ainsi  dire,  tiré 


74  RICHESSES  MINÉIALBS  DU  DISTRICT 

aucun  parti  «  d'abord  parce  que  les  combustibles  végé^ 
taux  employés  à  la  cuisson  sont  rares  et  chers  »  et  que 
les  transports  d'Hostalets  aux  lieux  de  consommation 
amèneraient  ce  produit  à  un  prix  tel  qu'on  ne  pourrait 
l'employer  dans  ragriculture  ni  dans  la  b&tisse.  A  la 
Seo,  le  prix  de  la  chaux  a  été  jusqu'ici  extrêmement 
élevé  9  malgré  le  voisinage  des  masses  calcaires  de 
transition  qui  se  tiennent  à  Alas  ;  c'est  que  le  combus- 
tible se  vend  à  un  prix  exorbitant* 

On  le  voit»  le  développement  de  l'industrie  minera- 
lurgique*  celui  de  l'agriculture  sont  entravés  dans  cette 
partie  de  la  Catalogne  par  le  manque  de  combustibles 
et  de  voies  de  communication.  L'existence  bien  con- 
statée du  terrain  bouiller  et  des  couches  de  houilles  au 
voisinage  de  la  Seo  d'Urgel  est  donc  d'une  importance 
extrême.  Il  ne  faut  pas  cependant  se  faire  d'illusions  ; 
la  richesse  de  ce  bassin  est  encore  inconnue,  on  n'a 
constaté  que  son  6xi^tence  ;  mais  fût-il  l'équivalent  de 
San-Juan  »  on  n'en  pourra  tirer  aucun  parti  tant  que 
des  voies  de  communication  perfectionnées  ne  permet- 
tront pas  de  faire  arriver  des  montagnes  à  la  vallée  du 
Sègre ,  et  de  transporter  en  un  point  quelconque  de 
cette  vallée  les  minerais  et  la  houille.  Ce  sera  en  même 
temps  rendre  possible,  sur  les  lieux-mêmes,  la  création 
d'usines  qui  élaborent  à  la  houille  les  matières  pre- 
mières (minerais  de  cuivre,  gypse,  calcaire) ,  et  ouvrir 
aux  produits  (cuivre,  plâtre,  chaux)  les  débouchés  qui 
leur  ont  manqué  jusqu'ici.  Ce  sera  développer  forcé- 
ment une  foule  d'industries  qui  ne  demandent  que  de 
la  force  motrice  ou  de  la  chaleur,  c'est-à-dire  du  com- 
bustible ,  celle  on  particulier  qui  aurait  pour  but  de  tirer 
un  meilleur  parti,  à  Lérida  par  exemple,  des  abondants 
et  riches  minerais  de  pbmb  que  peuvent  fournir  dans 
le  voisinage  les  mines  de  la  province  de  Tarragone* 


) 


DE  LA  8E0  d'OBGEL  (CATALOGNE).  76 

L'étoblifleemeni  d'un  clieniin  de  fer  entre  Pqycerda 
et  Lérida,  suivant k  vallée  du  Sègre,  n'ofirirait  de  diffi- 
cultés que  dans  les  défilés  d'Organya;  mais  Timpor- 
tance  de  ce  chemin ,  qui  mettrait  en  rapport  la  France 
avec  la  plus  belle  et  la  plus  riche  partie  de  la  Cata- 
Ic^ne,  et  qui  développerait  puissamment  la  richesse  et 
l'industrie  d'un  pays  si  bien  doté  par  la  nature ,  me 
dispense  d'insister  plus  longuement  sur  la  convenance 
de  réformes  que  je  ne  puis  qu'indiquer  sommairement 
pour  ne  pas  sortir  des  limites  naturelles  de  ce  mémoire. 
Je  serais  heureux  que  les  quelques  observations  que  je 
viens  de  présenter  pussent  encourager  les  industriels 
à  s'occuper  plus  sérieusement  de  ces  questions ,  et  me 
fissent  concourir,  pour  ma  part ,  au  développement 
d'une  contrée  si  intéressante  à  tous  égards. 


PRÉPARATION  MÉCANIQUE   DU  MINERAT  D'ÊTAIN,   ETC.      77 


EXCURSION  DANS  LE  CORNWALL  EN  1867. 

Par  M.  L.  MOISSENET,  iDgéniaor  des  mines. 


mmàwMMA'nmm  hécabi^vb  mw  MturaBAK  s'éTAiii. 


Introduction. 

La  préparation  mécanique  du  minerai  d'étain  dans    DMeriptions 
le  Ck>rowall  a  déjà  été  décrite  à  plusieurs  reprises , 
tant  en  Angleterre  qu'en  France  (1). 

Vers  1758,  Borlase,  recteur  de  Ludgvan,  près  Pen- 
zance,  exposa  les  procédés  suivis  dans  l'ouest  du  comté  ; 
en  1778,  Pryce  apporta  quelques  additions  au  travail 
de  Borlase,  et  reproduisit,  à  une  plus  grande  échelle, 
les  dessins  de  Bocards  et  autres  appareils  que  ce  der- 
nier avait  donnés. 

Plus  tard  le  docteur  Boase  publia,  dans  le  deuxième 
volume  des  Transactions  de  la.  société  géologique  de 
Comwall,  un  mémoire  sur  la  préparation  des  minerais 
d'étain  de  Saint-Just,  s'appliquant  spécialement  aux 
minerais  de  ce  district  qui  présentent  Tassociatiou  du 
cuivre  avec  Tétain. 


(1)  1*  Borlase.  Nat.HUt.^  p.  177;  175s. 

9*  Pryce.  Minêralogia,  p.  3i5;  1778. 

5*  D'  Boase.  Tram,  of  the  Royal  Geo,  Soc.  of  Comwall^ 
vol.  II,  p,  5S6. 

k*  W.  J.  Henwood.  Trans.  of  the  Royal  Getu  Soc.  of  Corn- 
wall  (lu  eo  octobre  1838),  vol.  IV,  p.  i/i5;  i852. 

5*  De  la  Bêche.  Repwt  on  the  Geology  of  Cornwall,  p.  676; 
1S59. 

6*  DafréDoy  et  Elle  de  Beaomont  AnnaUê  des  mines,  1"  s., 
t.  X,  p.  33i;  1S95. 

7*  Cof te  et  Perdonnet  Ann»  âêiminei^  a*».,  t.  VI.  p.  5$  iSao* 


78  PRÉPABATION  «ÉGàHIQUE 

M.  W.  J.  Henwood,  dans  le  4*  volume  du  même  re- 
cueil, décrivit  les  opérations  assez  différentes,  dont  la 
pratique  avait  prévalu  dans  le  centre  du  Gornwall  (dis* 
trict  de  Cambome,  Redrutb,  etc.)*  Les  renseignements 
qu'il  fournit  s'arrêtent  à  l'année  1828. 

En  iSSg,  M.  de  la  Bêche,  dans  la  partie  économique 
de  soB  bel  ouvrage  sur  le  GomwaU  et  le  Devonsbire, 
après  avoir  successivement  indiqué  les  méthodes  gros- 
sières appliquées  par  les  anciens,  a  consacré  plusieurs 
pages  à  la  comparaison  des  faits  principaux  enregistrés 
par  Pryce  et  par  H.  Henwood. 

Les  Annales  des  mines  renferment  sur  le  même 
sujet,  les  mémoires  de  Mil.  Dufrénoy  et  Elle  de  Beau- 
mont  (1895),  puis  de  MM.  Goste  et  Perdonnet  (iBsg). 

Des  remarques  de  H.  de  la  Bêche,  il  résulte  que  le  pro- 
cédé de  préparation  du  minerai  d'étain  n*a  pas  été  beau- 
coup amélioré,  pendant  la  période  de  5o  ans  écoulée 
entre  la  description  de  Pryce  et  celle  de  H.  Henwood. 
Progrès  faiu.  Depuis  ces  trente  dernières  années,  au  contraire, 
quoique  le  principe  des  opérations  soit  resté  le  même, 
Tintroduction  des  machines  à  vapeur  pour  bocards,  dont 
remploi  est  aujourd'hui  devenu  général,  a  concentré  le 
travail  sur  de  grands  ateliers^,  en  présence  de  grandes 
quantités  de  matière  à  traiter  sur  un  même  point,  on  a 
été  conduit  à  inventer  des  appareils  spéciaux,  et  à  per- 
fectionner les  anciens ,  et  on  a  réduit  en  même  temps 
les  frais  de  main  d'oravre  et  les  pertes  en  métal. 

S'il  reste  encore  beaucoup  à  faire  dans  cette  branche 
de  l'industrie  minérale,  il  n'en  est  pas  moins  vrai 
qu'entre  un  grand  atelier  récemment  établi,  et  un  ate- 
lier de  1758  ou  même  de  1828,  il  existe  de  profondes 
différences. 

L'intérêt  que  peut  offrir  l'étude  de  la  préparation  de 
l'étain,  telle  qu'on  est  amvé  à  l'exécuter  dans  le  Corn- 


DU   MINEBAI  D'ÉTAIN   DANS)  LE  CaBNWALr.  79 

woU,  serait  donc  sufiissCmment  jastifié  par  les  amélio- 
rations notaUes  qu'elle  a  reçue  «  si  le  caractère  même 
des  opératioQS  qu'elle  comprend,  n'en  faisait  pour  l'in- 
génieur une  sorte  de  méthode  générale  applicable,  au 
moins  en  partie,  au  lavage  de  divers  minerais  et  ma* 
tières  de  nature  variée. 

On  se  trouve  en  effet  en  présence  de  grandes  diffi-  ï»**'**  principal 

_   ,  ,.  .  .    1  ,         de  celle  élude. 

cultes^  on  part  d  un  mmerai  de  teneur  moyenne  très- 
faible,  dans  lequel  le  métal  est  intimement  disséminé, 
et  qu'il  faut  par  suite  commencer  par  réduire  en 
poudre  fine  ;  et  l'on  doit  obtenir^  pour  satisfaire  aux 
exigences  de  la  métallurgie,  un  produit  marchand  très- 
riche  ;  on  n'a  en  sa  faveur  que  la  différence  notable  de 
densité  entre  l'oxyde  d'étain  et  une  partie  des  gangues. 

En  cmnparant  ces  conditions  avec  celles  des  prépa- 
rations des  minerais  de  cuivre  et  de  plomb,  on  voit  que 
toutes  les  simplifications  capitales,  qui  résultent  dans 
ces  dernières  des  triages  multipliés,  autant  que  possible 
sur  les  matières  en  morceaux,  se  trouvent  ici  suppri- 
mées. La  teneur  du  minerai  de  cuivre  pour  le  marché 
est  peu  élevée  ;  quant  à  la  galène  sa  préparation  pré- 
sente souvent  des  difficultés  particulières,  sur  les- 
quelles je  n'ai  pas  k  insister,  mais  daas  tous  les  cas, 
le  traitement  des  schlams,  plomb  ou  cuivre,  se  fait 
dans  le  Cornwall  avec  des  appareils  identiques  à  ceux 
employés  pour  i'étain. 

Aussi,  nulle  part  mieux- que  sur  les  ateliers  àétaiu 
{Tin  dressing  Floors)  du  Cornwall,  ne  peut*on  se 
rendre  compte  de  la  manière  dont  les  Anglais  pro- 
cèdent à  la  préparation,  toujours  si  délicate,  des 
sables  fins  et  boues  métallifères. 

A  ces  divers  points  de  vue,  j'ai  pensé  qu'il  serait  a'«"«"  **»»**•• 
utile  de  réunir  les  renseignements  recueillis  dans  deux 
excursions  dans  le  Cornwall. 


80  PRÉPABATION  MÉCANIQUE 

En  i855,  j'avais  parcouru  les  ateliers  de  Tancienne 
et  fameuse  mine  de  Great  Wheal  Vor,  récemment  re- 
mise en  exploitation  :  ceux  de  Providence,  Great  Pol- 
I  gootb,  Drakewalls;  en  1857,  j'ai  ^^  ^^  outre  Balles- 
widden,  Tincroft,  Saint-Day  United,  Carvatb,  Garclaze, 
Pentuan  et  plusieurs  autres,  et  j'ai  séjourné  quelque 
temps  sur  le  Drtning  de  la  mine  de  Par  Consols,  près 
Saint-Austell. 

Le  prix  élevé  de  Tétain  (1),  lors  de  mon  dernier 
voyage,  déterminait  partout  une  trè&-grande  activité, 
et  sur  plusieurs  points,  on  pouvait  travailler  avec  avan- 
tage les  matières  rejetées  par  les  anciens  (2) . 

A  ces  circonstances  favorables,  il  m'a  été  donné  de 
joindre  l'accueil,  partout  bienveillant,  que  j'ai  reçu 
des  directeurs  des  mines,  et  l'mépuisable  obligeance 
des  CaptainSi  préposés  aux  ateliers  de  préparation  ;  qu'il 
me  soit  permis  de  mentionner  parmi  les  premiers  : 
M.  F.  Pryor  de  Redruth,  et  feu  M.  Puckey  de  Saint- 
Blazey,  et  parmi  les  Captains  :  MM.  Blight,  de  la  mine 
de  Tincroft,  et  W.  Neetle,  de  la  mine  de  Par  Gonsols. 

J'ai  adopté  pour  cette  étude  les  divisions  suivantes  : 

Dififioa  adoptée,     i*  Aperçu  sur  le  Gomwall  ;  —  modes  de  gisements  du  mi- 
nerai d*étain  ;  nature  des  gangues  associées; 

S  i".  Exposé  général  de  la  méthode  de  préparation  ;  sé- 
,.  rie  des  opérations; 

S  s*.  Description  de  quelques  ateliers;  formules  de  trai- 
tement; 
3*  Description  et  travail  des  appareils; 
A*  Données  économiques. 
Mote  sur  les  procédés  d'essai  du  minerai  d'étain. 

(1)  Aux  mois  d'août  et  septembre  1857,  le  minerai  d'étain  de 
bonne  qualité  se  vendait  80 £  =  9.000  fr.  la  tonne;  peu  de 
temps  après  le  prix  en  est  tombé  à  60  £. 

(2)  Depuis  la  rédaction  de  ce  mémoire,  j'ai  visité  en  i858  beau- 
coup d'autres  d'atQliers ,  notamment  ceux  de  Dolcoatb ,  Carn- 
brea,  Polberro,  Wendron  Gonsols,  Levant 


DU  MinfiRAl  d'ÊTAIN  DANS  LE  GORNWALL.  8l 

PREMIÈRE  PARTIE. 

ApEBÇU  SUB  LB  GOlUrWAtL.  —  MODBS  DE  GISEMBUT  DU  BIIIBBAI  D'ÉTAIN; 

NATUBB  DBS  GAHGUBS  ASSOUÉBI . 

Exploité  depuis  les  temps  anciens,  le  Gornwall  n'a  pas 
cessé  d'être  un  des  centres  principaux  de  la  production 
métallique  du  globe-,  il  réunit  l^s  espèces  minérales  les 
plus  variées,  et,  outre  les  métaux,  fournit  encore  une 
grande  quantité  de  matériaux  de  construction  de  pre- 
mier choix. 

Le  combustible  seul  y  fait  défaut  ;  mais  on  Ty  amène, 
à  un  prix  modéré ,  du  grand  bassin  houiller  du  sud  du 
pays  de  Galles. 

De  là  un  mouvement  de  cabotage  considérable  ;  les 
minerais  de  cuivre  sont  embacqués  dans  les  ports  du 
Gornwall,  et  transportés  aux  usines  de  Swansea  ;  tandis 
que  la  houille  vient  en  retour.  La  principale  consom- 
mation de  combustible  a  lieu  sur  les  mines  pour  le  chauf- 
fage des  nombreuses  machines  d'épuisement,  d'extrac- 
tion, de  bocards;  etc.;  les  usines  à  étàin,  à  plomb, 
les  fonderies  et  forges  en  emploient  aussi  une  quantité 
notable. 

Avant  de  donner  quelques  chiffres  relatifs  à  la  pro- 
duction actuelle  des  métaux  dans  le  Gornwall,  il  ne  sera 
pas  sans  intérêt  de  remonter  brièvement  à  l'origine 
de  leur  exploitation,  et  à  celle  des  transactions,  si  im- 
portantes aujourd'hui,  de  ce  comté  avec  le  pays  de 
Galles. 

(i)  L'étain  était  déjà  exploité  et  fondu  sur  place  au     nitiorique. 


(i)  Ces  renseignements  sont  tirés  de  l'ouvrage  de  M.  de  la 
2ècbe  et  du  mémoire  de  M.  J.  Hawkins,  4*  vo).  Tramaetiont 
de  la  êociété  géologique  de  Penatmee. 

TombXIV,  iS58.  0 


82 


PRÉPARATION  MÉGâHIQUE 


temps  des  Phéniciens ,  qui  avaient  fait  de  leur  colonie 
de  Gades,  sur  la  côte  ouest  de  l'Espagne,  leur  principal 
entrepôt  de  cette  branche  de  commerce. 

Au  temps  d'Auguste,  Diodore  de  Sicile  rapporte  que 
les  Romains  achetaient,  aux  habitants  du  Gomwall, 
Tétain  que  ceux-ci  leur  livraient  à  l'île  d'Iktis  (sup- 
posée être  le  mont  Saint-Michel) ,  le  transportaient  à 
dos  de  chevaux ,  en  trente  journées  de  marche  à  tra- 
vers la  Gaule,  et  l'embarquaient  aux  embouchures  du 
Rhône. 

La  demande  d'étain  s'accrut ,  aux  sixième  et  sep^ 
tiëme  siècles,  par  la  fonte  des  cloches  destinées  aux 
nombreuses  cathédrales  de  cette  époque ,  et  plus  tard 
par  l'invention  de  l'artillerie.  Au  treizième  siècle,  Bruges 
était  le  principal  marché  de  ce  métal  ;  et  au  quatorzième, 
les  marchands  italiens  le  transportaient  aux  contrées  du 
Levant 

Le  roi  Jean,  en  Tannée  laoi,  puis  Richard,  comte 
de  Gomwall,  et  le  roi  Edouard  P'  en  i3o5,  accordaient 
aux  producteurs  d'étain  {Tinners,  Stamnatores)  des 
chartes  et  privilège?,  qui  furent  l'origine  des  cours  spé- 
ciales, connues  "encore  aujourd'hui  sous  le  nom  de 
Stannary  Gourt,  et  où  se  règlent  les  contestations  et  af- 
faires des  mines. 

Pendant  longtemps  on  dut  se  contenter  d'exploiter 
l'étain  d'alluvion;  quand  ce  gisement  devint  plus 
pauvre,  on  attaqua  les  filons;  la  recherche  de  l'étain 
dans  ceux-ci  amena  la  découverte  du  cuivre.  En  1600, 
Garew  annonce  que  l'on  expédiait  déjà  des  minerais 
de  cuivre  dans  le  pays  de  Galles,  probai)lement  en  vue 
d'économiser  sur  le  prix  du  combustible  nécessaire  à  la 
fusion. 

Vers  1 700,  on  commença  dans  les  usines  à  étain  à 
remplacer  les  fours  à  manche  et  le  combustible  vëgé- 


DU  MINERAI   D*ÉTAIN   DANS  TE  COtlNWALt.  85 

tal,  cbarbon  de  bois  et  Turf,  par  les  fourneaux  à  ré- 
verbère cbauffés  à  la  houille. 

Les  premières  machines  à  vapeur  pour  l'épuisement 
furent  installées  &  peu  près  à  la  même  époque.  . 

La  mine  de  Wheal  Vor  en  eut  une  de  1710  à  1714, 
construite  sur  le  type  de  celles  de  Savary  ou  de  New- 
comen.  Les  machines  de  Newcomen  furent  établies  en 
grand  nombre  de  1 790  à  1 778,  et  remplacées  depuis  par 
celles  de  Watt,  dont  on  n'a  fait  que  perfectionner  le 
système  jusqu'à  nos  jours. 

En  résumé,  on  voit  que  l'étain  fut  produit  par  le 
Comwall  depuis  les  temps  les  plus  anciens  ;  et,  qu'a- 
lors comme  aujourd'hui,  il  y  subissait  les  opérations 
complètes,  y  compris  le  traitement  métallurgique  ;  que 
les  minerais  de  cuivre,  exploités  sans  doute  peu  avant 
l'an  1 600,  furent  dès  lors  dirigés  sur  le  pays  de  Galles  ; 
que  la  consommation  industrielle  de  la  houille  de  cette 
contrée,  dans  le  Comwall,  ne  remonte  qu'à  1 700,  et  fut 
due,  vers  cette  époque,  à  son  introduction  dans  la  fu- 
sion de  l'étain,  et  à  la  découverte  des  machines  à  va- 
peur. 

Quant  à  la  galène  argentifère  on  commença  à  l'ex- 
traire dans  le  Comwall  et  le  Devon ,  antérieurement 
au  minersd  de  cuivre*,  son  exploitation  est  aujour- 
d'hui une  des  branches  importantes  de  l'industrie  du 
pays,  et  deux  usines  en  fondent  sur  place  une  grande 
partie* 

Sans  insister  davantage  sur  ces  généralités,  je  préoi'-     ProdacUon 
serû,  par  quelques  données  numériques,  la  production 
actuelle  des  principales  substances  minérales  ;  pendant 
l'aimée  i856  le  Comwall  et  Devon  ont  fourni  : 


84 


PRÉPARATION  MÉCANIQUE 


ÉTA1M. 

CUIT&B. 

PLOMB. 

ARGENT. 

zmc.  H 

Minerais 

tODDM. 

9.350 
6.177 

tODDM. 

206.177 
13.5S4 

tonnei. 

13.113 

8.597 

oane«t. 

» 
32 S. 893 

is. 

Métaux  corrrespondiDts. 

Les  minerais  de  caivre  ont  été  vendus  3i.o/ii5.6a8  francs. 
Ceux  d'étain 16.596.a60     — 

Il  faut  y  joindre  :  8,000  à  10,000  tonnes  de  pyrite 
de  fer  ;  26,750  tonnes  de  minerai  de  fer,  hématite  ;  5oo  à 
600  tonnes  acide  arsénieux,  tant  brut  que  raffiné ,  et 
une  petite  quantité  de  minerais  de  nickel  et  d'urane. 

Les  granités  du  Dartmoor  dans  le  Devonshire,  ceux 
des  environs  de  Liskeard ,  ceux  de  Penrhyn  et  de  Con- 
stantine ,  près  Falmouth ,  et  ceux  de  Lamoma ,  près 
Penzancé,  sont  très-largement  exploités  pour  les  grands 
travaux  à  la  mer;  cales,  docks,  etc. 

Les  granités  altérés  des  environs  de  Saint-Austell,  et 
ceux  de  Breag  près  de  Helston ,  donnent  lieu  à  une  pro- 
duction de  près  de  100,000  tonnes  de  terre  et  pierre  à 
porcelaine  (china  clay  and  china  stone),  en  majeure 
partie  expédiées  aux  potleries  du  Stafibrdshire. 

Près  de  Gamelford,  on  extrait  dans  les  grandes  car- 
rières dites  Debabole  quarries^  des  ardoises  d'excellente 
qualité. 

Led  serpentines  du  cap  Lizard  servent  à  fabriquer  des 
cheminées,  et  objets  de  décoration  et  d'ornement,  d'un 
très-bel  aspect. 

D'après  les  chiffres  qui  précèdent,  on  peut  se  faire 
une  idée  approchée  de  la  masse  des  produits  qui  sortent 
annuellement  du  Cornwall;  quanta  la  houille  aujour- 
d'hui consommée,  je  n'ai  point  de  données  exactes; 
mais  si  on  se  reporte  à  la  statistique  fournie  par 
H.  Henwood,  on  voit  qu'en  1837  les  mines  en  brûlèrent 
56, 860  tonnes.  La  consommation  totale,  usines  com- 


DU   MINERAI  d'ÉTAIN   DANS  LE   GORNWALL.  85 

prises,  est  probablement   supérieure    maintenant  à 
loo.ooo  tonnes. 

Les  principaux  ports  du  Cornwall  sont,  en  suivant  la  Poru. 
côte  nord  et  faisant  le  tour  de  la  presqu'île ,  Padstow, 
Newquay,  Portreath,  Hayle,  Penzance,  Falmouth, 
Truro,  Pentuan,  Charlestown,  Par,  Fowey,  Looe,  Mor- 
welbam  et  Galstock.  Sur  un  grand  nombre  de  points,  les 
embouchures ,  largement  coupées ,  des  fleuves  laissent 
accès  aux  bâtiments ,  à  une  assez  grande  distance  des 
côtes;  c'est  ainsi  que  la  rivière  de  Falmouth  est  navi- 
gable jusqu'à  Truro,  et  la  Tamar  jusqu'à  Morwelham  ; 
sur  d'autres  on  y  a  suppléé  par  des  canaux ,  tels  que 
ceux  de  Par  et  de  Liskeard. 

Depuis  plusieurs  années  déjà,  un  chemin  de  fer  de  chemins  de  fer. 
37  milles  et  demi,  de  Penzance  à  Truro ,  avec  embran- 
chements de  Redruth  à  Portreath  et  à  Devoran ,  dessert 
le  district  minéral  de  Gamborne  et  Redruth.  *' 

Une  grande  ligne  deTrufo  à  Plymouth,  qui  doit  rat- 
tacher le  Cornwall  au  Réseau  anglais,  par  sa  jonction 
sur  ce  point  avec  le  Great  Western,  est  presque  entière- 
ment construite  ;  on  doit  la  prolonger  jusqu'à  Falmouth. 

Elle  sera  livrée  à  la  circulation  lorsque  le  grand  tra- 
vail de  M.  Brunel ,  le  pont  de  Saltash  sur  la  Tamar, 
sera  terminé  ;  c*est^à-dire  très-probablement  dans  le 
courant  de  1 869. 

Des  chemins  de  fer  avec  chevaux ,  on  tramways,  exis-  Trimwayt. 
trat  sur  plusieurs  directions.  Je  citerai  celui  de  Par  à 
Newquay,  encore  inachevé  dans  sa  partie  médiane,  la 
petite  ligne  de  Saint- Austell  à  Pentuan  qui  suit  la  vallée, 
où  depuis  si  longtemps,  et  encore  aujourd'hui,  on  ex- 
ploite les  gisements  d' étain  d'aIluvion(stream-works\ 
et  le  grand  plan  incliné  de  6  milles  de  longueur  de 
Cheesewring  à  Moorswater,  près  Liskeard ,  traversant 
le  district  de  Caradon. 


Usines  à  éuin. 

{Tin  tmeiiing 

workê.) 


Fonderies. 
[Poundries.) 


OoTriers. 


86  PRÉPABATIOlf  MÉGANIQUE 

Pour  les  minerais  d'étain,  dont  nous  ayons  spéciale- 
ment à  nous  occuper,  le  transport  de  la  mine  à  l'usine 
se  fait,  soit  par  le  chemin  de  fer,  soit  eq  charrettes. 

Les  usines  à  étain,  excepté  celle  de  Gharlestown  près 
Saint- AustelU  sont  construites  dans  l'espace  qui  s'étend 
de  Penzance  à  Truro;  elles  sont  au  nombre  de  neuf. 

UilDM.  Proprlétaira*. 

Calenick, Mitcbell  et  G^ 

m-  1        11  1  Paubus  et  G*. 

Treluswell ) 

Gh&rlestowiL ....     Enthoven  et  G*. 

*°«*7^ j  Bolitho  et  C. 

Ghyandour j 

•^^^o-^ j  Williams ,  ôarvey  et  C-. 

Mellenear J  ' 

Bissoe  Bridge.  .  .  .     Bissoe  Bridge  C*. 

Les  machines  et  agrès  divers,  employés  dans  les  tra- 
vaux souterrains  et  les  ateliers  de  préparation  mécani- 
que, sont  fournis  par  plusieurs  usines,  réparties  dans 
les  divers  districts.  La  grande  foundry  de  Hayle  occupe 
le  premier  rang;  je  citerai  encore  celles  de  Gopper 
House,  près  Gamborne  ;  Tucking-Mill,  dans  le  village 
du  mênae  nom  ;  Perran  sur  la  rivière  de  Truro,  de  Saint- 
Blazey  près  de  Saint- Austell ,  de  M.  Thomas  à  Gharles- 
town, de  N.  Holman  et  Sons  à  Saint- Just,  de  Roseland 
Vale  près  Liskeard. 

Les  ventes  aux  enchères  du  matériel  des  mines  aban- 
données permettent  aux  explorateurs  de  s'approvision- 
ner, souvent  dans  de  très-bonnes  conditions. 

Quoique  le  prix  de  la  main  d'œuvre  dans  le  Gornwall 
soit  toujours  demeuré  assez  bas,  relativement  aux 
autres  districts  de  l'Angleterre  ;  il  a  subi,  comme  par- 
tout, dans  ces  dernières  années,  un  accroissement  no- 
table, dû  particulièrement  ici  à  la  grande  émigration 
des  mineurs  pour  l'Australie. 


BU  MiNEBAJ  O'ÉTAIN  DANS  lE  GOftVWAIL.  87 

La  population  des  ateliers  de  préparation  est  com- 
posée de  mécaniciens-chauffeurs  pour  les  machines,  de 
contre-mattres,  surveillants,  et  surtout  des  femmes  et 
enfants  des  mineurs.  Les  garçons  sont  admis  dans  les 
travaux  souterrains,  presque  tous  avant  Tâge  de 
i5  ans  (1)  ;  on  n'en  conserve  que  quelques-uns  de  cet 
âge  pour  les  opérations  les  plus  pénibles  de  la  prépa^ 
ration. 

On  peut  admettre  pour  la  paye  mensuelle  les  chiffres 
suivants  : 

Ut.  it.        ».  fr. 

Mécaoiciens. 5       10  >»  87,60 

Manœuvres s        i5«b68,75 

Femmes  et  filles  au-dessus  dei      ..       ex^r 

fia  i5  "M  95,00a  31,30 

Ide  là  à  17  ans.  ...  »  35«"ao,oo 

de  la  à  lU  ans.   ...  »  i4>»  17,60 

de   9 à  13 ans.  •  .0  »  10 ■■13,60 

Uu-desBus  de  ift  ans.  1  00»»  36,00 

Ide  13  à  lAans.  ...  »  16  "■18,76 


Garçons < 


moyenne  au-dessous  )  . 

I      j  s   »  10  ■■13,00 

f    de  13  ans. ) 

Le  Comwall  est  formé  par  une  série  de  protubé-       ^p^'cu 

,  .^         .  j  '^  .  •        j     *  •^*  géologique  (2). 

rances  de  granité,  et  par  des  terrams  de  transition. 

En  partant  du  Land's  End ,  extrémité  de  la  près-       K«Mib 
qu'Ue,  on  rencontre  cinq  grands  massifs  granitiques  et    *''°  ^"^'' 
neuf  autres  petits  »  plus  ou  moins  rattachés  aux  pre- 
miers. * 

(1)  Voir  Jnnaleê  des  mineê,  1867, 6*  livraison ,  Bulletin  :  De 
la  mortalité  des  mineurs^  etc. 

(3)  Voir  les  ouvrages  suivants  : 

1*  D'Boase.  Comwall  Geol.  Soc.  Trans,^  t.  IV,  p.  166. 

»•  De  la  Bêche.  JTeporf,  etc.,  déjà  cité. 

3*  W.  J.  Henwood.  On  the  meialliferoue  Depoeitê  of  Com^ 
wall  and  Devon. 

à*  Dufrénoy  et  Elle  de  Beaumont.  Foyage  en  Angleterre^ 
Annales  des  mines. 

5*  £Ue  de  Beaumont  Syetèmee  de  maniagnu. 


« 


88 


PRÉPARATION   MÉCANIQUE 


Petite  OMMir*. 


Terrains 
de  sédiment 


a**  Growan,  Wendron,  Gonstan- 
tine,  Penrhy  n,  G  wennap,  etc. 


DistricU 
métal  liférrs. 


Grand*  maMifs. 

1*  SaintJust,  Saint-Ives,  etc 

1°  Saint-Michaers  Mount. 

a""  Tregonîng  et  Godolpbin 
HUls. 

3"  Garnbrea. 

li"  Carmnarth. 

5°  Gligga  head. 

3'  Saint-Austell,  Luxulion,  Saint- 1  &"  Gastle  an  Dînas. 

Dennis,  etc 1 7*  Belovely  Beacon. 

k*  Bodmin  Moore, i  8"  Kit  Hill. 

6"  DartmoordansleDevonshire.  |  g°  Gunnislake. 

On  peut  y  joindre  les  lies  Sorlingues  ou  Scilly ,  et 
nie  de  Lundy,  à  l'entrée  du  canal  de  Bristol. 

Considérés  dans  leur  ensemble ,  ces  massifs  forment 
une  ligne  brisée  ;  si  Ton  joint  le  centre  des  Scilly  à 
celui  du  Bodmin  Moor,  et  si  de  ce  point  on  mène  une 
ligne  gui  traverse  le  Dartmoor  dans  sa  plus  grande 
largeur,  on  a  deux  directions  représentant  respective- 
ment les  systèmes  du  Finistère  E.2i''46'N.  et  des 
Pays-Bas  E.  i4°55'N. 

Les  terrains  sédimentaires  sont  essentiellement  des 
schistes  (killas),  dont  une  partie,  au  moins,  est  silu- 
rienne ainsi  que  cela  résulte  de  la  découverte  de  fossiles 
siluriens ,  faite  il  y  a  quelques  années  par  M.  Peach,  sur 
la  côte  sud  du  Gomwall  entre  Falmouth  et  Saint- Austell. 

Les  couches  dévoniennes  existent  à  l'est  ;  le  schiste 
y  passe  parfois  à  la  grauwacke ,  avec  calcaires  subor- 
donnés. 

Autour  des  protubérances  granitiques,  on  rencontre 
sur  plusieurs  points,  notamment  sur  la  côte  nord-ouest 
du  massif  de  Saint- Just ,  et  près  de  Saint-Austeli ,  une 
zone  plus  ou  moins  étendue  de  roches  vertes  amphibo- 
liques  (greenstones). 

Les  mioes  peuvent  être  groupées  en  districts  de  la 
manière  suivante  : 


DU   MIMERAI   d'ÊTAIN   DANS   LE  CORNWALL.  89 

Dlstrleu  d«  :  LlmltM  lénértUi. 

SaîDtrJust j  r  Ouest.  A  rouestdela  ligne 

Salnt-Ives j         deHayleàMarazlon. 

GwJnear  et  Growan \ 

Marazion • J 

U  j  X  f  a'  Centre.  A  l'est  des  préeé- 

Camborniet  IJl^n. .'  ."  !  ."  !  .  /         dentsîàrouestdelaligne 

Redruth  et  Gwennap ^«  Truro  à  Cubert. 

Saint-Agnès  et  Perran  Zabuloe./  • 

Saint-Austell \,«  „  *   *  «    .  ^    '     ^  ^^ 

Lfskeard,  Caradon )  3- Est.  A 1'^  des  précédents 

CalllDgton,  catetock )         J"«I"'àlarivièreTaœar. 

Tavistock U'*  Devonshire. 

Le  centre  est  le  lieu  de  la  plus  grande  production 
étain  et  cuivre,  après  lui  vient  Touest  pour  l'étain,  et 
le  Devon  pour  le  cuivre.  Le  district  de  Caradon ,  où  les 
exploitations  sont  relativement  récentes ,  parait  destiné 
à  un  très-bel  avenir. 

Le  minerai  d' étain  se  rencontre  :  Mode 

«  -n  ^.^  i_  .  de  giiement  du 

1*  En  petites  couches,  vemes  ou  amas.  miner«i  d'éuin. 

a""  En  stockwerkes ,  ou  réseaux  de  petits  filons. 

S'*  Disséminé  dans  les  dépôts  d'alluvion. 

4*  En  filons. 

i'*  Les  veinules  ou  amas  d' étain  se  trouvent  surtout 
dans  les  parties  du  killas  qui  avoisinent  le  granité  ;  elles 
existent  aussi  à  la  jonction  de  ces  rochies,  et  d'une  fa- 
çon plus  ou  moins  analogue  dans  le  granité  lui-même. 

On  doit  les  regarder,  tantôt  comme  des  ramifications 
des  filons,  tantôt  comme  des  gîtes  contemporains. 

2"*  Les  stockwerkes  se  rencontrent,  soit  dans  le  gra- 
nité, soit  dans  les  grands  filons  ou  masses  d'Elvan  ;  le 
plus  remarquable,  celui  de  Carclaze,  est  dans  le  gra- 
nité. 

*  y  Uétain  est  disséminé  dans  les  alluvions,  à  l'état 
de  sable  fin  et  de  galets  plus  ou  moins  volumineux,  où 
il  se  trouve  associé  avec  les  roches,  quartz  et  chlorîte. 


go  PRÉPARATION   MÉCANIQUE 

qui  forment  la  gangue  des  filons,  on  n'y  rencontre  pas 
de    minéraux  sulfurés.    La  production    des  stream 
Works  est  devenue  insignifiante. 
Filons.  4''  Depuis  longtemps  déjà  on  a  reconnu  dans  le  Gom* 

wall  plusieurs  systèmes  de  filons  ;  je  pense  avoir  plus 
tard  occasion  d'entrer  dans  quelques* développements  à 
cet  égard,  je  me  contenterai  ici  de  les  énumérer,  en 
insistant  ensuite  sur  les  filons  d'étain.  On  a  constaté  : 

Filou.  Limites  fénéralef  det  dlrecUoiu. 

Filons  d'Elvan A  peu  près  est-ouest. 

Filons  d'étain  les  plus  anciens.  •  )  Est  8à  a5''N.,excepté  le  dis- 
Filons  d'étain  plus  récents j     trict  de  S'-Just,  0. 35**  N. 

Filons  de  cuivre  les  plus  anciens,  comme  les  précédents. 
Filons  de  cuivre  moins  anciens.  .  Ouest,  5  à  55°  N. 

^.,  .  ^  ^        )  Nord,  ao^  E.  à  nord  ao"  O. 

Filons  croiseurs,  Cross-course$.  .  1    /  ,     x.  ^       *x  -i    \ 

*  1    (plomb,  fer,  stériles). 

Filons  de  cuivre  l'es  plus  récents,  environ  Est  iS''  N. 

^    ,          xz  *i     I  Fluckans, . .  .   comme  les  cross-courses, 
croiseurs  stériles,  jgjj^^ comme  les  filons. 

Cette  liste  donne  les  filons  et  failles  dans  leur  ordre 
chronologique,  autant  du  moins  que  cela  peut  ressortir 
de  l'étude  des  rejets  faite  jusqu'ici;  il  faut  en  excepter 
l'Elvan,  qui  est  généralement  recoupé  par  tous  les 
autres,  mais  recoupe  dans  quelques  mines  les  filons 
d'étain  anciens. 
CaiYre  et  éuin.  Il  ne  faudrait  rien  voir  d'absolu  dans  la  division  pré* 
cédente ,  car  un  grand  nombre  de  filons  contiennent  à 
la  fois  étain  et  cuivre;  en  voici  quelques  exemples. 
A  Tincroft,  j'ai  vu  un  filon  dont  toute  la  zone  voisine 
du  mur  ne  contenait  que  de  l' étain;  immédiatement  au 
dessus,  quoique  nettement  distinct,  se  trouvait  un  mé- 
lange intime  d'étain  et  de  pyrite  de  cuivre,  qui  rem* 
plissait  le  filon  jusqu'au  toit.  A  Par  Consols,  un  filon 
d'étain  où  la  pyrite  ne  se  trouvait  que  disséminée  en 
petites  mouches,  en  a  présenté  sur  plusieurs  points. 


DU  MINEBAl  O'ÉTAIN  DANS  LE  GOBNWAU.  Ql 

dans  la  profondeur,  des  masses  considérables.  Les 
mines  de  Dolcoath  et  de  Cambrea ,  après  avoir  été  très- 
productives  en  cuivre,  donnent  aujourd'hui  en  profon- 
deur, de  grandes  quantités  d'étain. 

•  On  peut  dire  d'une  manière  générale  que  Tétain  est  puods  d'éuio. 
celui  des  métaui  qui  a  le  plus  de  relation  avec  le  gra- 
nité ;  les  filons  d'étain  se  rencontrent,  surtout  dans  la 
zone  voisine  du  granité,  mais  s'étendent  d'ailleurs  dans 
cette  roche  et  dans  les  schistes.  11  arrive  même  que  les 
mines  d'étain  exploitées  dans  le  killaa,  quoique  les 
moins  nombreuses ,  sont  les  plus  productives. 

Les  gangues  principales ,  sont  :  le  quartz ,  la  chlo-  G«Dgae«. 
rite  et  Toxyde  de  fer.  On  sait  que  le  plus  souvent  la 
section  d'un  filon  présente  de  part  et  d'autre,  d'une 
ligne  médiane,  une  certaine  symétrie,  quant  à  la  na- 
ture du  remplissage;  on  a  observé  que,  suivant  la 
roche  encaissante,  on  rencontrait  de  l'éponte  à  cette 
ligne,  les  diverses  gangues  dans  l'ordre  suivant  : 

Graoile.  RocIm  •neaiiunle.  Oxyde  d'étain  cristallisé 

—  QmêttM,  Oaartz  eristallisé.     Wolfram. 

—  Qoarti.  Chlorite.  Oiyde  d'étain  arisl. 
Schiste.  QuarU.  Oiyde  d'éuin  cHst. 

—  Chlorite.  Oxyde  d'éUin  erist. 
Elvan.  Oxyda  d'étain.  Oiyde  d'étain  crist. 

Dans  le  granité,  la  gangue  est  en  général  un  feld-  i^oansie granité. 
spath  vert  pâle  à  cristallisation  confuse,  présentant 
quelques  cristaux  plus  nets  et  des  groupes  d'aiguilles 
de  tourmaline  et  de  quartz. 

L'étain  y  est  disséminé  en  cristaux^  rarement  plus 
gros  qu'un  pois,  et  le  plus  souvent  impalpables.  Par- 
fois le  filon  est  très-quartzeux,  et  l'étain  y  est  plus  fort 
(êtrong)  ;  c'est  ce  qui  a  lieu  à  la  mine  de  Great  Work, 
près  Belaton.  A  Balleswidden ,  où  il  n'y  a  pas  de  filon 
proprement  dit,  mais  une  série  de  petites  veines  d'é- 
tain parallèles,  se  prolongeant  dans  le  granité  sur  une 


gt2  PRÉPARATION   MECANIQUE 

grande  longueur,  de  môme  qu'au  Stockwerk  de  Car- 
claze,  les  veinules  d'étain  sont  presque  pures  et  ne 
sont  guère  associées  qu'à  un  peu  de  quartz,  de  tourma- 
line et  de  feldspath. 
9*  Dtns  le  kiiias.     Daus  los  schistes,  le  filon  contient  généralement  une 

gangue  très -dure  de  schiste  quartzeux  (Capel)»  gé- 
néralement mêlée  de  chlorite,  quelquefois  de  tour- 
maline et  rarement  de  feldspath.  L'étain  y  est  encore 
plus  finement  disséminé  que  dans  les  filons  du  granité, 
et  toujours  accompagné  de  plus  de  minéraux  nuisibles, 
pyrites,  mispickel,  wolfram  et  oxyde  de  fer  terreux  ou 
quartzeux. 

Je  n'insisterai  pas  ici  sur  les  minéraux  anciens  asso- 
ciés à  l'étain,  et  je  résumerai  seulement  les  caractères 
précédents  au  point  de  vue  des  difiicultés  qui  en  résul- 
tent pour  la  préparation  mécanique  ;  on  peut  distinguer  : 
Rétomé.  lo  Étain  d'ail uvion ,  en  grains  plus  ou  moins  séparés 

£uin  et  gangues.  ,^^  «^^u«« 

des  roches  ; 

s""  Étain  en  petites  veinules  toujours  assez  fort 
{Strong);  dans  le  granité,  soit  sous  forme  de  filon, 
comme  aux  mines  de  Balleswidden  et  de  Beam,  soit  en 
stockwerk  comme  à  Carclaze  ;  dans  TElvan ,  à  l'ancienne 
Budnick;  ou  enfin  dans  le  schiste,  comme  à  Polberro, 
près  Saint- Agnès ,  et  à  Drakewalls  ; 

S""  Étain  encore  assez  grenu ,  dans  les  filons  du'^ra- 
nite,.  avec  quartz ,  tourmaline,  oxide  de  fer,  un  peu  de 
pyrite  et  quelque  peu  de  chlorite. 

4°  Étain  dans  les  filons  du  killas,  avec  schiste  quart- 
zeux, chlorite,  pyrite,  mispickel ,  et  dans  certaines  lo- 
calités wolfram;  c'est  là  que  l'étain  est  le  plus  fine- 
ment disséminé. 

Les  ateliers  dont  j'aurai  à  parler  dans  la  suite  de  ce 
travail ,  traitent  surtout  les  deux  dernières  sortes  de 
minerais.* 


DU   MINEBAI   D*ÉTAIN   DANS   LE   GOBNWALL.  g3 

La  mine  deTincroft,  aujourd'hui  suivie  en  profon- 
deur dans  le  granite«  produit  des  matières  très-dures,  à 
gangue  quartzG-ferrugineuse»  avec  beaucoup  de  pyrite 
et  mispickel  et  étain  très-fin. 

Celles  de  Par  Gonsols,  Polgooth ,  Wheal  Vor  tra- 
vaillées dans  le  killas  contiennent  du  quartz  et  de  la 
chlorite;  rétain  a  sa  plus  grande  finesse  à  Polgooth; 
Wheal  Vor  renferme  notablement  de  mispickel. 

A  Saint-Day  United ,  (ancienne  mine  de  Poldice)  la 
gangue  est  de  quartz,  avec  beaucoup  de  mispickel  et  de 
wolfram;  la  mine  est  dans  le  schiste. 

A  Drakewalls,  les  veinules  dans  le  killas,  présentent 
l'étain  avec  une  grosseur  de  grains  toute  particulière, 
extrêmement  favorable  à  la  préparation.  Cet  avantage 
y  est  compensé  par  Tabondance  du  wolfram. 

QuelqTies  parties  des  filons  riches  produisent  parfois 
des  masses  de  minerais,  d'une  teneur  assez  élevée  pour 
être  expédiées  directement  aux  usines  ;  la  mine  de  Pol- 
berro  en  a  été  un  exemple  célèbre. 

La  moyenne  des  minerais  extraits  aujourd'hui  dans     Rendement 
les  grandes  usines  du  Comwall,  ne  rend  pas,  après  pré-  nintrauvtant. 
paration  mécanique,  plus  de  2,00  pour  100  de  minerai 
prêt  pour  la  vente,  dit  Black  Tin. 

DEUXIÈME  PARTIE. 

S  I**.  EXKêi  CÉnttLAL  DE  U  MÉTHODE  DE  FMCPARATlOlf  ;  SÉRIE 

DES  OPÉRATIONS. 

Au  sortir  du  puits,  les  minerais  subissent  sur  la       TrtTaii 
halde ,  un  premier  cassage  à  la  masse  {ragging) ,  qui    "'  **  '^•'^•* 
ne  porte  que  sur  les  gros  fragments  ;  puis  un  deuxième 
cassage  {$palUng)  qui  réduit  le  tout  à  la  dimension  vou-      spêmng. 
lue  pour  le  bocard  ;  c'est-à-dire  amène  les  morceaux 
à  la  grosseur  du  poing ,  tout  au  plus.  Ce  spalling  est 


Bagging, 


g4  PAÉPABATION  MÉCANIQUE 

accompagné  d'un  triage,  produisant  au  moins  trois 
sortes  de  matières  : 

Minerai  ri6he Bèst  fForlU 

Minerai  moyen Comtnon  ou  Poor  fFork^ 

Stérile fTaste  ou  HcUvan^  r^eté. 

La  présence  du  minerai  de  cuivre ,  dans  un  grand 
nombre  de  filons  d'étain,  oblige  parfois  à  faire  dans  ce 
triage  une  qualité  de  plus  ;  cependant  la  distinction  des 
minerais  d'étain  et  de  cuivre  a  lieu  le  plus  souvent  sur 
le  chantier,  de  façon  que  le  minerai  d'étain  sortant,  ne 
contient  que  des  mouches  de  pyrite  dont  on  ne  peut  se 
débarrasser  par  le  triage. 

Les  divers  lots  de  minerais  riche  et  moyen ,  pesés  et 
essayés  séparément ,  sont  conduits  à  l'atelier  de  pré- 
paration, 
siiutuon  La  situation  du  Dressing  Floor  doit  être  choisie  avec 

et  configuration   <,       «  -,       .  -i   -^     i.        i.       i^     '  «i* 

du  le  plus  grand  som  ;  on  doit  chercher  à  y  concmer  : 

^condftion»*^'      **  ^  proximité  des  puits  d'extraction  ; 
à  remplir.         2»  L'arrivée  facile  de  l'eau  à  la  partie  supérieure  ; 
c'est-à-dire  vers  les  bocards; 

3"*  Une  pente  notable,  sur  une  étendue  suffisante. 

Lesdeuxdernièresconditions,plusimportantesencore 
que  la  première,  sont  malheureusement  presque  contra- 
dictoires ;  on  n'a  réellement  réussi  à  y  satisfaire  qu'en 
appliquant  aux  bocards  les  machines  à  vapeur.  En  effet, 
il  fallait  autrefois  se  procurer  tout  d'abord  une  chute 
d'eau  qui,  dépensée  en  majeure  partie  pour  la  mise 
en  mouvement  des  pilons ,  servait  ensuite  aux  opéra- 
tions du  lavage  ;  le  niveau  total ,  depuis  le  point  d'ar- 
rivée jusqu'au  bas  du  dressing,  devait  être  réparti  entre 
le  diamètre  de  la  roue  motrice  (à  augets),  et  la  pente  à 
conserver  pour  le  sol  de  l'atelier.  Même  avec  les  solu- 
tions les  plus  intelligentes,  les  chutes,  dont  on  dispo- 
sait, ne  permettaient  guère  d'établir  que  des  ateliers 


DU  MlNBB/a  D'ÊTAm  DANS  tE  GORNWAU.  g5 

de  3  «  4)6  Ott  8  flèofaes ,  disséminés  dans  les  yallées. 
On  en  rencontre  encore  un  certain  nombre ,  et  souvent 
aujourd'hui  les  exploitants  des  grandes  Concessions, 
louent  ces  bocards,  soit  à  de  petites  min^s,  soit  à  des 
tributors.  Bien  rarement  voit-on  des  bocards  hydrau- 
liques de  1 6  et  24  flèches. 

Dans  ces  circonstances ,  le  transport  du  puits  d'ex- 
traction au  dressing  pouvait  être  considérable. 

Avec  les  machines  à  vapeur,  on  n'a  plus  eu  à  s* oc- 
cuper de  la  situation  naturelle  et  de  la  puissance  de  la 
force  motrice  ;  et  ou  a  pu  porter  le  nombre  des  flèches 
à  60,  809 120» 

Ces  grands  bocards ,  en  centralisant  sur  un  même 
point  le  travail  d'une  énorme  quantité  de  minerai,  ont 
permis  l'introduction  d'appareils  laveurs  de  grandes 
dimensions ,  travaillant  rapidement  ;  dans  les  dernières 
opérations ,  elles-mêmes ,  malgré  la  concentration  des 
matières ,  résultat  de  leur  enrichissement,  on  peut  en- 
core alimenter  des  caissons ,  etc. ,  et  éviter  de  recourir, 
autant  qu'autrefois ,  aux  manipulations  à  bras  sur  les 
tamis ,  propres  à  traiter  de  petits  lots  de  produits. 

En  même  temps,  la  masse  des  matières,  en  ouvrant 
les  yeux  sur  l'importance  d'en  simplifier  le  mouvement, 
a  conduit  à  di^po^er  le  dressing  de  la  manière  la  plus 
favorable. 

Ce  qui,  sur  un  petit  atelier  hydraulique,  eût  consti- 
tué une  impossibilité,  ou  un  perfectionnement  peu 
utile,  est  devenu  aujourd'hui  une  nécessité  ou  une  amé- 
lioration évidente. 

Voyons  comment,  dans  les  grands dressings  actuels, 
on  remplit  les  conditions  sus-énoncées. 

En  général  on  se  place  au  centre  de  l'exploitation , 
près  des  puits  d'extraction  et  d'épuisement ,  qui  four- 
nissent ceux-ci  l'eau ,  ceux-là  le  minerai  ;  la  distance 


96  PBÊPARATIOIf  MÉGANIQUE 

des  bocards  aux  haldes  les  plus  éloignées  dépasse  rare- 
ment 1  kilomètre  ;  de  petits  chemins  de  fer  viennent 
aboutir  à  T  arrière  du  bocard,  de  manière  que  les 
wagons  puissent  être  directement  vidés  dans  les  trémies, 
qui  alimentent  les  pilons. 

Le  plus  souvent  Teau  provient  de  la  mine,  et  les 
pompes  ont  à  l'élever  à  la  bouche  du  puits,  au  lieu  de 
la  déverser  dans  la  galerie  d'écoulement  (Aiil). 

Après  avoir  traversé  l'atelier,  une  grande  partie  de 
Feau  est  généralement  ramenée  par  des  canaux  sou- 
terrains à  un  puisard ,  creusé  en  avant  de  la  machine 
du  bocard  ;  une  pompe ,  reliée  par  un  balancier  à  celui 
de  la  machine  de  rotation,  remonte  cette  eau  à  la  surface 
de  l'atelier. 

Si  Ton  néglige  les  pertes  par  évaporation  et  infiltra- 
tion ,  on  voit  que  Ton  peut  arriver  ainsi  à  presque  dou- 
bler la  quantité  d'eau  disponible  ;  malgré  cela ,  elle  fait 
souvent  défaut ,  et  parfois  en  été  le  travail  est  restreint 
uniquement  pour  ce  motif. 

Cependant  les  grands  dressings  de  48  ^  8o  flèches  ne 
consomment  en  moyenne  que  2  à  3  mètres  cubes  d'eau 
par  minute. 

Dans  quelques  mines,  comme  à  Tincroft  et  Dolcoatb, 
Y&lvl  arrive  par  d'anciennes  galeries  d'écoulement. 

Suivant  la  configuration  du  terrain ,  dont  on  dispose , 
on  peut  avoir  : 

i""  Une  pente  moyenne  sur  une  grande  largeur,  for- 
mant un  grand  plan  incliné  ;  les  canaux  et  les  appareils 
sont  placés  bout  à  bout  dans  l'ordre  le  plus  simple  ; 
mais  le  transport  horizontal  des  matières,  peut  devenir 
assez  considérable  (Wheal-Vor,  Balleswidden). 

â""  Un  fond  de  vallée  resserrée,  dont  il  y  a  lieu  d'em-> 
ployer  les  deux  coteaux. 

y  Une  sorte  de  colline  en  dos  d'Ane  ;  les  bocards  oc- 


00  MIHEftAl  D'ÉTAIN  dans  LE  GORNWALL.  97 

capant  toujours  le  point  culminant,  une  partie  des 
appareils  est  rejetée  sur  les  flancs.  (S^-Day  United.) 

te  Un  coteau  allongé ,  à  pente  assez  roide ,  sur  le- 
quel on  forme  une  série  de  gradins»  et  où  la  disposition 
du  n""  1  est  repliée  en  zigzag  sur  elle-même.  (Par 
Consols.) 

S*  Un  terrain  presque  plat ,  extrêmement  défavorable 
et  obligeant  à  un  transport  vertical  considérable,  soit 
à  la  pelle,  soit  à  la  brouette.  (Tincroft.) 

Dans  tous  les  cas,  les  matières  charriées  par  les  eaux, 
au  sortir  d'un  appareil ,  doivent  trouver  leur  écoule- 
ment naturel. 

La  main  d'œuvre  de  transport  des  dépôts ,  aux  points 
d'élaboration,  est  l'élément  qu'on  doit  s'efforcer  de 
réduire. 

Le  coteau  allongé  et  incliné  présente  le  plus  d'avan- 
tage. On  voit  combien  la  pente  moyenne  et  l'étendue 
superficielle  des  grands  ateliers  peuvent  varier.  Gomme 
limites  de  cette  dernière ,  on  peut  prendre  i  /a  hectare 
(Tincroft)  et  i  i/a  hectare  (Par  Consols) ,  sans  compter 
l'espace  que  les  déchets,  boues  et  sables,  peuvent  oc- 
cuper à  la  longue  au  bas  des  vallées ,  lorsqu'ils  ne  sont 
pas  entraînés  à  la  mer. 

Les  bocards  s'étendent  de  part  et  d'autre  de  la  ma*    sépanuon, 
chine  motrice  ;  chaque  côté  de  l'atelier  reçoit,  au  sortir    dû'beîtet  d^u 
du  bocard,  les  sables  d'une  classe  de  minerai.  Une  partie  common  woit. 
des  produits  du  Best-Work  est  enrichie  isolément  jus- 
qu'à la  fin  de  la  préparation ,  et  on  évite  ainsi  de  mêler 
des  matières  déjà  riches  avec  d'autres  plus  pauvres; 
le  reste  rentre  dans  la  série  des  opérations,  avec  les  sa- 
bles du  Common  Work. 

Les  produits  du  bocardage  d'un  minerai,  sont  dès  le       Diviuon 
principe  divisés  en  deux  parties  :  M*poTnVdeToe 

i""  Sables  arrêtés  dans  des  canaux  {Crop).  <<«  i«  préparauon 

TOMS  XiV,  i85S.  7 


98  PMÊPARATiON  MAGANIQUB 

1*  Boues  Cnes  entraînées  dans  des  baasins  de  dép6t 
{Slmu) . 
crop.  Le  traitement  des  sables  du  crop  donne  : 

Des  sables  riches,  des  sables  pauvres,  appelés  Aou^iU* 
et  de  nouvelles  sliœes. 
Rough»,  Les  roughs  contiennent  encore  de  l'étain,  en  général 
engagé  dans  la  gangue  ;  on  en  extrait  quelquefois  un 
peu  de  sable  riche,  et  toujours  une  notable  proportion 
de  sables,  étain  et  gangue,  imparfaitement  pulvérisés, 
et  renvoyés  à  nouveau  au  bocard,  sous  le  nom  de 
Crazeê. 

Outre  ces  crazes ,  le  travail  des  roughs  donne  encore 
de  nouvelles  slimes,  et  la  grande  niasse  des  sables,  jugés 
stériles  et  rejetés. 
sumH.  Les  sables,  en  déposant  dans  les  premiers  canaux, 

retiennent  des  boues ,  dont  ils  ne  sont  débarrsssés  que 
progressivement  ;  chaque  série  d'opérations  produit  ses 
slimes  de  nature  différente. 

Les  résultats  du  traitement  des  slimes  sont  : 

Une  boue  riche  très-flne  ;  une  boue  pauvre  rejetée  ; 
uneasses  faible  proportion  de  sables(dits  aussi  roughs). 

Les  produits  riches,  tan  t  des  sables  que  des  slimes,  ne 
contiennent  plus  qu'une  petite  quantité  de  gangue  pier* 
reuse  ;  mais,  en  même  temps  que  Tétain  oxydé,  on  y  a 
conoentré  les  minéraux  métalliques  de  grande  densité , 
qui  peuvent  se  trouver  associés  à  l'étain ,  et  dont  las 
proportions  varient  beaucoup  avec  le  gisement  ;  savoir  : 
la  presque  totalité  du  wolfram ,  la  majeure  partie  do 
mispickel,  et  une  grande  partie  des  pyrites  de  fer  et  de 
cuivre.  Sur  on  grand  nombre  de  mines,  les  sables 
riches  on  t  le  reflet  blanc  métallique  du  mispickel  et  de  la 
pyrite ,  et  sont  nommés  par  les  ouvriers  Tin  Witi$  (i) . 

(i)  On  orolt  que  wUê  est  ta  oorraptten  d«  mot  «DàOt,  blanc. 


> 


DU   MINBBAI   D'fiTAlN  OAHS  LE  OORNWALL.  99 

Oq  éprouTeratt  de  très-grandes  difficultés  à  vouloir 
pousser  plus  loin  les  opérations  de  lavage ,  et,  d'autre 
part,  de  semblables  produits  ne  donneraient  au  trai- 
tement métallurgique  qu'un  étain  extrêmement  impur. 

Un  simple  grillage  permet  de  se  débarrasser  des      GriiiiK«. 
pyrites  et  du  mispickel;  le  soufre  et  Farsenic  sont    caMnlnl) 
brûlés,  le  fer  et  le  cuivre  restent  à  l'état  d'oxydes  et  de 
sulfates.  Les  oxydes  sont  tenus  et  légers,  les  sulfates 
sont  solubles  ;  un  lavage  ultérieur  peut  donc  les  enle- 
ver assez  facilement. 

Quant  au  wolfram ,  il  n'est  pas  plus  altéré  que  l'é- 
tain  ;  ce  n'est  qu'en  recourant  à  des  réactifs  qu'on  a  pu, 
dans  ces  dernières  années,  enlever  le  wolfram  du  mi- 
nerai de  Drakewalls. 

Lorsque  la  pyrite  de  cuivre  entre  dans  les  sables 
riches  en  proportion  suffisante ,  ceux-ci ,  après  grillage, 
mouillage ,  et  suspension  dans  l'eau ,  donnent  en  dis- 
solution dû  sulfate  de  cuivre ,  qui  est  précipité  à  Tétat 

de  cément  par  le  fer. 

Le  minerai  d'étain ,  obtenu  du  traitement  des  sables, 
est  à  grains  de  dimensions  appréciables  s  on  le  nomme 
CTO f  Tin;  celui  qu'on  extrait  des  diverses  slimes  est  ei- 
trèmement  fin ,  on  l'appelle  suivant  la  provenance  /lue 
ou  $maHTin. 

Ces  deux  produits  sont  en  dernier  lieu  mêlés  à  la 

pelle,  et  constituent  l'étain  noir,  prêt  pour  le  marché. 

{Bladi  T\n  fit  for  marhet.) 
La  proportion  de  l'étain  fin,  extrait  des  résidus  boueux 

divers  {leavings) ,  varie  beaucoup  suivant  les  gisements, 

on  peut  admettre  comme  limites  moyennes  i/4  à  1/7  du 

Black  Tin ,  et  comme  limites  extrêmes  i/s  à  i/<o  (1). 


(1)  L*ôtalQ  exti*ait  des  slimes  entre  dans  le  black  tin  : 

A  BAint^DiV,  pour i/t 

▲  Polgooib i/l 

▲  Par  CpnsoU • i/4 

A  BalleiwIddeD iM  à  i/s 


100  PBÉPAEATIOM  MAGàMIQUE 

La  qualité  des  Crop  et  Fine  Tins  est  la  même  ;  cer- 
taines  parties  des  opérations»  après  grillage i  donnent 
des  produits  »  soit  supérieurs  »  soit  inférieurs ,  qui  sont 
souvent  mis  à  part»  jusqu'à  ce  qu'on  en  ait  accumulé  un 
lot  pour  la  vente. 

Voici  un  tableau  qui  résume  : 

1*  Les  divisions  principales  de  la  préparation  ; 
a*  Les  produits  intermédiaires  ; 
S""  Les  produits  définitifs. 

Tableau  ff  1. 


■tHUAI. 


noBom. 


Booirdaga 


•  •  •  • 


Crop  1. 
Sllmei  lU. 


8 


{Sahia    rieba.' 
Tin  wiui. 
Rougba  11. 
SlinietlII.  2B 

/Craiai.  Vonil   â  |  ^V 
Il    TMiiamatiti  aoi  booarda.l    v   1  jï* 

daaroo8ha.\  ^^^,  rajaiéa./  ►    1  |>: 
'SUmaalll.     '   "^    '  * 


Crop 
Un: 


Black  Ud. 


Bouaa  rlobaa.  l .  .  .  \ .  ...  I  FIna 

UI.  Tralumant  )  ®5"V    JPJ!?: 
daa  allnai.  )  llH     "i*" 

Rougbi IL 


Un. 

Eaui  oaifraoaoi.  Gé-'X 
Bont  da  oivra.        J 

Foméet  oondanaéat.  Arianio  > 

brut,   i 
Paméoi  pardoei.  Aoida  lul- 1 

faraui.  / 


! 


I 


Ces  divisions  sont  générales,  au  moins  en  ce  qui  con* 
cerne  les  opérations  avant  grillage  ;  je  ne  saurais  citer, 
comme  exception»  queTincroft,  où  la  situation  défavora^ 
ble  duDressing  ne  permet  pas  de  traiter  tous  les  roughs. 

En  dehors  des  minerais  d'alluvion»  il  n'y  a  que  bien 
peu  de  gisements  où  l'absence  totale  des  pyrites  puisse 


'.  •  •  •  •••  « 


f 


Opérationi 
avant  grillage. 


DU   MINBBAI   d'ÉTAIN  DANS  LE   GORNWALL.         101 

faire  supprimer  le  grillage ,  et  le  lavage  qui  en  est  la 
suite  (i). 

Amener  le  minerai  au  point  convenable  pour  le  gril- 
lage est  la  partie  du  travail  la  plus  considérable  et  la 
plus  délicate  ;  on  opère  sur  de  grandes  quantités  de 
matières ,  et  les  plus  légères  modifications  font  immé- 
diatement varier  la  dépense  de  main  d'œuvre,  et  par 
suite  le  rendement  qu'on  peut  espérer  obtenir  d'un 
minend  donné. 

La  structure  intime  du  minerai ,  la  nature  des  sables 
toujours  plus  ou  moins  pauvres ,  ne  peuvent  être  ap- 
préciés qu'après  une  longue  expérience  et  avec  l'aide 
d'essais  à  la  pelle  (vanningê) ,  répétés  à  chaque  instant. 

La  première  opération  que  subit  le  minerai  à  son  ar-  *  '  Bocardage 
rivée  à  l'atelier,  le  bocardage  est  certainement  celle  qui 
demande  à  être  conduite  avec  le  plus  d'habileté,  car 
son  efiet  est  décisif  et  s'étend  à  tout  le  reste  du  travail  ; 
il  y  a  un  grand  art  à  déterminer  judicieusement ,  selon 
la  nature  du  minerai ,  la  grosseur  du  grain  de  sable  à 
produire.  On  doit  s'efforcer  de  briser  la  roche ,  assez 
pour  détacher  les  grains  d'étain  de  leur  gangue,  en 
écrasant  ces  grains  le  moins  possible.  En  effet,  l'étain 
très*fin  est  une  source  de  difiicultés  de  toute  sorte; 
car,  par  suite  de  sa  grande  densité ,  il  se  trouve  dissé- 
miné dans  les  sables  aussi  bien  que  dans  les  slimes. 
Un  bocardage,  poussé  trop  loin,  écrase  en  même  temps 
que  l'étain  une  très-forte  proportion  des  gangues,  c'est- 
à-dire  produit  beaucoup  de  slimes ,  et  ici ,  comme  par- 
tout ailleurs ,  la  préparation  des  matières  boueuses  est 


(i)  Le  Stockwerk  de  Carclase  ;  dans  le  district  de  Safnt^ust, 
une  partie  des  minerais  de  Wheal  Bal  ;  près  d*Helston,  une  par- 
tie des  minerais  de  Wendron  Consola  ne  requièrent  pas  de  gril- 
lage. 


109  PRÉPABATiON  MÊGA19IQUE 

encore  dans  un  état  de  grande  infériorité»  relativement 
à  celle  des  sables. 

On  cherche  donc ,  pour  un  minerai  donné ,  à  avoir 
le  moins  de  slimes  qu'il  est  possible  ;  on  est  du  reste 
arrêté  dans  cette  tendance  par  les  inconvénients  d'un 
bocardage  insuffisant.  En  diminuant  la  proportion  des 
slimes,  on  augmente  celle  desrougbs,  c'est-à-dire  de 
ces  sables ,  dont  on  a  à  extraire  les  crazes  »  (étain  et 
gangue  )  qui  doivent  être  renvoyées  aux  bocards. 

Le  danger  n'est  pas  d'accroître  ainsd  les  frais  de 
bocardage;  car,  théoriquement^  le  travail  de  la  pulvéri- 
sation ,  à  un  point  convenable ,  serait  le  même ,  qu'on 
le  fit  en  une  ou  deux  fois  ;  on  aurait  même  tout  avan- 
tage sous  ce  rapport ,  puisque  les  crazes  ne  sont  jamais 
qu'une  petite  fraction  des  roughs.  Mais  on  a  à  faire 
•subir  à  nouveau ,  aux  crazes  bocardées  »  toute  la  série 
des  opérations  de  lavages ,  et,  ce  qui  est  plus  grave  en- 
core, on  produit  une  proportion  de  slimes,  d'autant 
plus  considérables  que  les  bocards  à  crazes  sont  dis- 
posés de  manière  à  broyer  extrêmement  fin ,  et  doi- 
vent ,  comme  nous  le  verrons,  être  alimentés  à  la  fois 
de  crazes  et  de  minerais  en  morceaux.  11  faut  donc 
craindre  de  retomber  dans  l'inconvénient  qu'on  veut 
éviter. 

Là ,  comme  dans  presque  toutes  les  méthodes  d'ex- 
traction des  matières  minérales,  c'est  encore  une  qnes- 
tion  de  maximum  qu'il  s'agit  de  résoudre.  On  ne  saurait 
mieux  la  comparer  qu'à  certains  traitements  métallur- 
giques, où  Ton  aurait  comme  produits  d'une  première 
fonte  ;  métal ,  matte ,  scorie  à  repasser  ;  il  faudra  ob- 
tenir immédiatement  le  plus  de  métal  possible ,  et  faire 
assez  de  matte  pour  avoir  peu  de  scorie  à  repasser; 
sans  que  toutefois  la  proportion  de  matte ,  à  traiter  à 
nouveau,  puisse  compenser  les  avantages,  qui  résultent 


DU  lUNEBAl  l>*tTAm  DANS  U  GORHWALL.         108 

de  sa  fonnatioQ.  De  même  ici ,  nous  chercherons  à  ob- 
tenir le  plus  possible  de  sables  bons  pour  Tatelier  du 
crop ,  peu  de  slimes ,  et  cependant  une  proportion  de 
roughs  qui  n*ait  rien  d*exagéré. 

D'après  cela  on  peut  conclure  que  tel  minerai  sera     f'^JJ^'^i 
d' un  traitement  facile,  qui  ne  donnera  que  peu  de  slimes     an  mintrai 
et  peu  de  crazes,  et  que  tel  autre  sera  à  la  fois  difficile  à  **'"*"*  *  *'*''*' 
traiter  et  bien  traité f  qui  produira  beaucoup  de  ilime$  et 
beaucoup  de  erazei. 

La  proportion  de  crazes  à  faire  est  un  élément  trop 
variable,  pour  que  je  puisse  avancer,  même  des  limites, 
à  cet  égard  (i). 

Le  travail  du  crop  porte  sur  la  majeure  partie  des  r  TraHêmêmt 

•  du  Cro9 

produits  du  bocard  :  les  boues  seules,  qui  sont  entrât-  ^' 
nées  au  delà  des  premiers  canaux  directement  dans  les 
bassins  de  dépôt  {slime  pt(<),  échappent  à  cette  pre- 
mière série  d'opérations;  leur  proportion,  aussi  va- 
riable dans  chaque  mine,  que  celle  du  Fine  Tin  extrait, 
a  pour  limites  moyennes  i/4  à  s/S  des  matières  totales. 
L'atelier  du  crop  a  donc  à  traiter  les  5/5  aux  5/4  de 
celles-ci. 

Là,  comme  dans  les  divisions  suivantes,  le  principe 
du  travail  est  d'op6rer  rapidement  avec  des  appareils, 
en  quelque  sorte  dégrossisseurs,  qui  écartent  au  plus 
vite  une  grande  quantité  de  matières  nettement  pau- 
vres; et  d'augmenter  les  soins  et  les  manipulations,  à 
mesure  qu'on  arrive  à  des  produits  plus  riches.  On  a 
aussi  à  procéder  successivement  iux  classifications  par 
ordre  de  densité  et  par  ordre  de  grosseur  ;  c'est-à-dire 
qu'on  alterne  l'emploi  des  appareils  où  prédomine  cha* 


(  I  )  A  Par,  OQ  bocarde  environ  i/3  à  l*ôtat  de  craze  et  minerai. 

aPolgooth  -  i/ao  -  iMuionent 

A  BaUesvridden,  -  ifào         -  (•euiement. 


104  PRÉPARATION  MÉCANIQUE 

cuD  de  ces  effets  classeurs.  Eu  égard  à  la  finesse  g6« 
nérale  des  matières,  les  classements  de  grosseur  ne 
sont  que  de  véritables  débourbages  ;  seulement,  suivant 
le  point  de  Tatelier ,  le  produit  le  plus  riche  sera  tan- 
tôt le  sable,  tantôt  la  boue. 

Appareiii         '^^  appareils  employés  au  trûtement  du  crop  sont  : 
•mpioyéi.         jo  Les  canaux.  {Stripeson  Dragi.) 

s""  Le  caisson.  (Square  Buidle  ou  Tin  Cme.) 

5*  Le  Round  Buddle. 

4""  La  cuve.  (Kieve.) 

cantui.  ^"^  Tout  le  lohg  des  bocards  règne  un  plancher  d'un 

strip9t,  Dr90$.)  mètre  de  large,  sur  lequel  les  matières  pulvérisées  s'é- 
coulent jusqu'aux  canaux;  ceux-ci  occupent  en  géné- 
ral tout  le  terrain,  qui  s'étend  au  devant  des  bocards, 
et  sont  le  plus  souvent  inclinés  dans  un  sens  perpen- 
diculaire à  la  direction  de  l'arbre  moteur  ;  dans  d'autres 
cas,  ils  lui  sont  parallèles.  Une  moitié  de  ces  canaux 
reçoit  les  matières,  pendant  que  l'autre  est  vidée  par 
les  ouvriers  ;  des  planches  mobiles  à  la  main,  dirigent 
alternativement  les  sables  dans  chacune  des  deux  se- 

■ 

ries.  Tantôt  on  donne  aux  canaux  une  pente  uniforme 
jusqu'à  leur  extrémité  et  une  longueur  d'une  dizaine 
de  mètres;  tantôt  on  les  interrompt  par  une  ou  par 
deux  chutes,  produisant  Teflet  de  9  ou  de  3  canaux 
placés  bout  à  bout.  Dans  le  cas  d'une  chute,  par 
exemple,  on  donnera  5  à  4  niètres  à  la  première  par- 
tie du  canal  et  le  double  à  la  seconde. 

A  l'extrémité  inférieure,  les  parois  verticales  portent 
deux  coulisses  dans  lesquelles  l'ouvrier  engage,  les 
unes  sur  les  autres ,  de  petites  barres  transversales  » 
formant  un  barraf:c  mobile,  qui  s'élève,  en  même  temps 
que  le  niveau  du  dépôt  dans  le  canal;  les  eaux 
boueuses  passent  constamment  par  dessus,  se  réu- 


DU  MINEBAl  d'ÉTAIN  DANS  LE  GOHNWAU.         105 

Dissent  dans  une  rigole  générale  au  pied  des  canaux , 
et  de  là  s'écoulent  aux  grands  slime  pits. 

Dans  une  seule  ligne  de  canaux,  on  se  contentera 
de  diviser  le  dépôt  en  trois  parties  : 

1**,  tréf-petlle.      Tète  do  etntl  (bMd  of  strtpe),  uble  déjà  ttf€i  riohe. 

2*,        -  Milfao    ^     (mlddla  o(  ilrip«). 

3*,  i'éiend  tur  s/l.  Qoeue   ^     (uil  of  itripa),  groi  sable  soavant  boorbeoi. 

Si  on  a  des  chutes,  on  sépare  au-dessous  de  chacune, 
une  petite  tète,  de  nature  analogue  à  la  division  qui  la 
précède,  et  à  laquelle  elle  est  réunie  ;  on  aura  en  tout 
quatre  divisions  déflnitives  pour  le  cas  d'une  chute,  et 
cinq  pour  celui  de  deux  chutes. 

Quand  un  canal  fonctionne  bien,  et  qu'on  traite  du 
minerai  très-pauvre,  la  queue  peut  être  directement 
rejetée  aux  Roughs  ;  presque  partout  on  la  soumet  à  un 
simple  débourbage  à  la  pelle,  dans  un  petit  bassin  rec- 
tanguliûre,  d'où  les  boues  s'écoulent  aux  slimes  pits, 
tandis  que  les  sables  rentrent  dans  le  roulement  des 
opérations,  que  subissent  la  tète  et  le  milieu. 

s""  Avant  l'invention  du  Round  Buddle,  tous  les^^  <^imoq._ 
sables  des  canaux  étaient  passés  au  caisson ,  Buddle     n»  cûh.) 
(appelé  aujourd'hui ,  par  opposition ,  square  Buddle , 
c'est-à-dire  Buddle  carré).  Il  en  est  encore  de  même 
dans  tous  les  petits  ateliers,  et  sur  quelques  dressings 
conûdérables. 

Le  cûsson  est  une  boite  rectangulaire  de  dimensions 
variables;  sa  longueur  est  de  a",5o  à  4  mètres;  sa 
largeur  de  o",75  à  i"|8ot  m  profondeur  de  o",6o  à 
o",75.  Il  est  enfoncé  dans  le  sol  de  Tatelier,  au  niveau 
duquel  affleure  le  petit  côté  inférieur;  le  fond  est  nota- 
blement incliné  ;  les  matières  y  sont  admises  au  moyen 
de  deux  sortes  de  dispositions  ;  la  plus  fréquente  con- 
siste en  une  auge  où  les  sables  sont  jetés  à  la  pelle,  et 
d*où  ils  sont  constamment  entraînés,  par  un  courant 


1 


106  PHÉPARATION  irtOAmQUV 

d'eau ,  sur  un  plan  incliné  triangulaire  garni  de  liteaux 
en  éventails  ;  les  intervalles  entre  les  liteaux  sont  autant 
de  rigoles ,  où  les  matières  boueuses  se  répartissent , 
et  arrivent  à  former  une  nappe  de  la  largeur  même  du 
caisson  ;  celle-ci  achève  de  s'égaliser  en  tombant  sur 
une  planchette  étroite  (o'^tia),  faisant  gradin,  et  s'é- 
coule dans  le  Buddle.  C'est  ainsi  que  sont  construits 
les  grands  caissons  plus  spécialement  appelés  square 
Buddles.  L'autre  disposition  consiste  à  avoir  en  tète 
du  caisson  une  planche  plus  large  (o"*,4o)  sur  laquelle 
on  met  directement  les  sables  {Jogging  hoatd)  ;  Fou- 
vrier  avec  le  tranchant  de  sa  pelle  y  fait  constamment 
dans  les  matières  de  petites  rigoles  suivant  le  sens  de 
l'axe  du  caisson.  L'eau,  au  lieu  de  sortir  d'un  trou  cir- 
culaire, arrive  en  nappe  sur  la  planchette  maintenue 
chargée.  Anciennement  les  caissons  étaient  tous  établis 
de  la  sorte  ;  ils  n'avaient  alors  que  de  petites  dimen- 
sions. On  a  conservé,  sans  motif  valable,  cette  disposi» 
tion  à  quelques  petits  caissons  destinés  au  traitement 
de  matières  déjà  riches,  avant  ou  après  grillage  ;  on  les 
désigne  particulièrement  sous  les  noms  de  Buddle  ou 
Tin  Case. 

Dans  les  deux  cas,  les  eaux  chargées  de  boues  fines 
s'échappent  à  l'extrémité  du  caisson  par  des  trous  per- 
cés dans  la  paroi  qui  en  forme  le  pied  ;  on  engage  des 
chevilles  dans  ces  trous ,  à  mesure  que  le  niveau  du 
dépôt  s'élève  dans  l'appareil.  Un  conduit,  sous  le  soi 
de  l'atelier ,  emmène  les  eaux  après  leur  sortie. 

Outre  un  gamin  pour  charger  les  sables,  il  en  faut 
un  second  pour  travailler  dans  le  caisson  à  égaliser  le 
dépôt  et  à  conserver  à  sa  face  supérieure  la  régularité 
d'un  plan  incliné.  Aujourd'hui  cet  ouvrier  est,  en  gé- 
néral ,  debout  sur  une  planche  mise  en  travers  du  cais- 
I  son,  et  est  armé  d'un  balai  à  long  manche. 


DU  MINEBAI  o'tTAlN  DANS  LE  GORNWAU.         107 

Autrefois,  il  se  tenait  dans  le  caisson  même  et  agis- 
sait avec  son  pied ,  soit  nu ,  soit  cliaussé  d'une  sandale 
de  bois  {brogue)^  si  les  sables  traités  étaient  lins. 

J'ai  mdme  vu  à  Wheal-Vor  dans  le  cas  de  matières 
très^fines,  remplacer  le  balai  par  une  grosse  plume 
attachée  à  une  baguette;  Fouvrière  étant  alors  assise 
sur  un  escabeau  dans  le  caisson. 

Quoi  qu'il  en  soit,  le  caisson  une  fois  rempli,  le  Cap- 
iain  (chef  de  l'atelier),  trace  à  la  pelle  les  divisions 
qu'il  juge  convenable  de  faire,  et  dont  le  nombre,  or- 
dinairement de  trois,  varie  de  deux  à  <:inq. 

Le  caisson  est  ensuite  vidé  à  la  pelle  ;  et  les  divisions 
qui  doivent  y  repasser,  déposées  à  côté  en  tas,  jusqu'à 
ce  que  le  roulement  du  travail  ait  produit  des  sables 
identiques  ou  très-analogues,  en  quantité  suflisante 
pour  une  opération. 

Dans  les  grands  ateliers  où  les  Round  Buddles  n'ont 
pas  encore  été  introduits,  les  sables  des  canaux  sont 
traités  sur  quatre  Square  Buddles  (i);  on  arrive  à  re- 
cueillir en  tète  une  petite  quantité  de  sables  enrichis, 
tout  le  reste  allant  aux  Rougbs  proprement  dits;  chaque 
opération  au  caisson  donne  d'ailleurs  plus  ou  moins  de 
ces  Roughs. 

Les  sables  enrichis  subissent  un  premier  débourbage 
dans  une  cuve  :  je  reviendrai  sur  cette  opération,  dont 
le  produit  principal  est  envoyé  à  des  caissons  finis- 
Beurs  plus  petits,  Buddles  ou  Tin  Cases. 

Ceux-ci  donnent  des  tètes  riches  envoyées  aux  cuves, 
pour  y  être  débourbées  définitivement,  et  des  Roughs 
de  richesse  moyenne. 

Le  traitement  des  sables  de  canaux  avec  les  caissons 
et  Tin  Cases  seuls,  produisent  donc  : 


(1)  Les  A  buddles  de  Wheal-Vor,  p.  i36,  en  sont  no  exemple. 


108  PRÉPARATION  MÉCANIQUE 

I*  Sables  riches  pour  la  cuve»  en  petite  quantité, 
a**  Roughs  proprement  dits,  en  forte  proportion* 
3*  Rougbs  plus  ou  moins  riches. 

Rpund  Boddie.  S""  Le  Rottod  Buddle  ne  saurait  remplacer  oatière- 
ment  le  caisson,  mais  il  réalise  très-bien  le  principe 
exposé  ci-dessus,  page  io3,  qui  consiste  à  opérer  rapi- 
dement et  à  bon  marché  sur  la  masse  des  matières,  en 
écartant  tout  de  suite  une  grande  quantité  de  sables, 
nettement  pauvres.  Les  petites  têtes  des  canaux,  el 
celles  du  travail  aux  Round  Buddles ,  ne  forment  en- 
semble qu'une  fraction  minime  des  dépôts  des  Stripes  ; 
elles  vont  alors  aux  caissons,  où  on  peut  leur  appliquer 
les  manipulations  plus  soignées  et  plus  dispendieuses 
de  ce  genre  d'appareil. 

Le  Round  Buddle  est  une  grande  cuve  circulaire  en 
maçonnerie  dont  le  diamètre  varie  de  4"i&o  à  6  mètres, 
et  la  profondeur,  sur  les  bords,  de  o"*,7o  à  o'^tgo; 
le  fond  est  conique  et  généralement  plancbeyé.  Au 
centre  est  un  pilier  conique  en  bois  ou  en  fonte ,  sou- 
tenant une  crapaudine  sur  laquelle  tourne  un  arbre 
vertical  en  fer;  cet  arbre  porte  une  trémie  en  tôle,  dont 
les  bords  descendent  un  peu  au-dessous  de  la  tète 
du  pilier.  Une  rigole  en  planches  amène  les  matièi^, 
à  Tétat  de  boues  liquides,  dans  cette  trémie,  garnie 
au  tiers  de  sa  hauteur  d'un  faux-fond  percé  de  trous , 
que  traversent  les  boues,  pour  aller  s'écouler  dans 
l'appareil,  tout  autour  du  pilier  central.  A  la  trémie, 
et  en  dehors,  sont  fixés  deux  bras  creux  en  tôle,  où 
l'on  engage  deux  tiges  de  bois ,  auxquelles  sont  sus- 
pendues par  des  cordes  deux  balais  rectilignes,  longs 
chacun  de  un  demi  du  rayon  du  Buddle.  L'arbre, 
dans  son  mouvement  de  rotation ,  entraîne  les  balais, 
qui  maintiennent  la  surface  du  dépôt  lisse  et  coni- 
que, et  sont  d'ailleurs  relevés  à  mesure  que  le  Buddle 


ou  MINBBÀI  D'ÉTAIN  DANS  LE  GOBNWAU.         109 

s'emplit,  soit  d'eux-mêmes  par  des  contre-poids,  soit 
par  l'ouvrier. 

La  partie  cylindrique  de  la  cuve  porte  une  ou  trois 
ouvertures,  fermées  par  un  barrage  à  tasseaux,  ou  par 
des  planches  à  chevilles,  et  communiquant,  comme 
celles  des  caissons,  à  des  conduits  pour  la  décharge  des 
eaux. 

Le  Round  Buddle  étant  rempli,  le  captain  y  trace 
deux  ou  trois  divisions,  et  le  dépôt  se  trouve  partagé 
en  anneaux,  qui  sont  des  tores  engendrés  par  un  trapèze 
à  bases  verticales. 

En  général  les  ateliers  où  l'on  travaille  les  sables  du 
crop,  avec  Bound  Buddles,  emploient  trois  de  ces  appa- 
reils pour  le  roulement  des  matières  (i). 

Quand  le  minerai  bocardé  est  assez  riche  et  que  les 
canaux  fonctionnent  bien,  les  tètes  de  ceux-ci  vont  di^ 
rectement  aux  caissons  ;  sinon  toutes  les  divisions  des 
sables  de  canaux  sont  envoyées  séparément  aux  Round 
Buddles.  Leur  traitement  y  donne  pour  prodiûts  défi- 
nitifs : 

1*  Sables  de  caisson  ; 

a*  Roughs  proprement  dits»  en  très-forte  proportion. 

4*  Les  tètes  riches  des  caissons  sont  débourbées  à       car«. 
la  cuve;  l'opération ^orte  le  nom  de  Tozing.  (Miê9$.) 

Dans  tous  les  appareils  précédents  les  matières  arri-- 
vent  à  l'état  de  boues  liquides,  et  le  dépôt  s'y  fait  dans 
un  courant  d'eau  lent  ou  faible;  dans  chacun  d'eux  et 
à  chaque  opération,  l'eau  entraîne  des  boues  fines  en 
suspension  ;  mais  il  reste  encore  de  ces  particules  ténues 
adhérentes  aux  grains,  soit  des  sables  riches,  soit  des 
ronghs.  Avec  la  cuve  on  se  propose  ;  i*  par  une  violente 

(1)  Voir  Tincroft  et  Par  Goosols»  pages  i3S  et  i&a. 


i 


110  PIÉPARATION  MÉCANIQUB 

agitation,  de  détacher  la  boue  qui  adhère  au  grain  d'é- 
tain  ;  2"*  par  des  secousses  prolongées ,  de  maintenir 
longtemps  le  fin  en  suspension,  de  manièie  que  le  dépôt 
se  forme  non-seulement  suivant  la  densité,  mais  surtout 
suivant  la  grosseur  des  grains. 

Les  kieves  sont  en  chône,  cerclées  de  fer;  leur  forme 
est  légèrement  conique  ;  le  diamètre  supérieur  va  de 
o*,76  à  i",i5;  la  hauteur  de  o", 8 1  à  i"io. 

La  cuve  reçoit  d'abord  du  tiers  à  la  moitié  de  sa  capa- 
cité d'eau  claire;  puis,  tandis  qu'un  ouvrier  détermine 
à  la  pelle  un  rapide  mouvement  de  giraiion ,  un  second 
verse  successivement  des  pelletées  de  sable. 

On  continue  ainsi  jusqu'à  ce  que  la  cuve  soit  presque 
pleine;  on  frappe  alors  sur  ses  parois  pendant  que  le 
dépôt  se  produit;  cette  partie  de  l'opération  s'appelle 
packing;  et  se  prolonge  proportionnellement  à  la  finesse 
des  matières  traitées.  L'eau  s'étant  éclaircie,  on  Té- 
puise  avec  un  petit  sceau  à  manche. 

Le  dépôt  est  ensuite  enlevé  à  la  pelle  avec  beaucoup 
de  précaution,  et  généralement  divisé  en  trois  parties  : 

Top  skimmings,     =  Écumes  supérieures. 

Boitomskimmings.  =  Écumes  iuférieures. 

BoUonu  =  Fond. 

Ce  Bottom,  lorsqu'on  a  opéré  sur  des  tètes  de  cals- 
sons  finisseurs,  est  le  plus  souvent  prêt  pour  le  grillage  ; 
ou  riq)peUe  alors  tin  miis  ou  boilùm  fit  far  iuming. 

Si  le  minerai  est  très«chargé  de  pyrite  de  fer  et  de 
cuivre ,  ces  minéraux  se  concentrent  dans  les  deux  pre- 
mières couches  du  dépôt  et  à  la  partie  supérieure  du 
bottom  ;  il  peut  alors  y  avoir  avantage  à  faire  un  second 
bottom  sldmmings,  déjà  riche,  mus  contenant  beau- 
coup de  grains  pyriteuz(i)« 

(i)  Ce  fond  pyritoux  doit  être  soumis  à  plusieurs  srlllages  ;  le 
produit  du  premier  grlUage  est  appelé  ragging. 


DD  MINEftAf   O'iTAIN  DAMS  LE  OOENWALL.         111 

Qnand  le  minerai  contient  à  la  fois  beanconp  de  mis-* 
pickel  et  de  pyrites,  il  peut  être  bon  de  faire  repasser  à 
la  cave  le  bottom  d'un  premier  tossing  ;  cette  seconde 
opération  donne  des  écumes  de  nature  analogue  à  celle 
des  bottom  skimmings  de  la  précédente,  et  des  tin  witts 
prêts  pour  le  grillage. 

Dans  quelques  mines,  la  kieve  s'emploie  d'une 
manière  un  peu  différente;  on  Hncline  d'environ  43% 
on  y  introduit  à  peu  près  loo  kilogrammes  de  sables 
et  100  litres  d^eau ,  puis  on  agite  violemment  et  on 
procède  au  packing  ;  on  fait  écouler  l'eau  en  penchant 
la  cuve ,  et  on  enlève  enfin  les  diverses  couches.  Par 
suite  de  cette  inclinaison  la  cuve  présente  moins  d'es- 
pace au  fond  et  plus  à  la  surface  ;  le  mouvement  de 
rotation  y  est  moins  régulier,  le  packing  imprime  de 
plus  fortes  vibrations;  on  admet  que  la  partie  riche 
s'y  dépose  plus  rapidement.  L'opération  pratiquée  ainsi 
s'appelle  Chimming. 

Cet  usage,  adopté  il  y  a  une  trentaine  d'années  dans 
le  district  de  G wennap ,  où  le  mispickel  abonde  (  i  ),  ne  pa- 
rait pas  s'être  répandu. 

Le  travail  à  la  cuve  donne  en  résumé  : 

t«  T9p  SfctmmiBgsi  tabUt  trét-flnt  trailét  «mmb*  ffllfflfi. 
3*  Boliom  Sklmmioff  :  repMtéi  léparéioeiil  ao  eaiiaoo 

••  BttClam.  i  ^'  '*  **^^  ^**^  (  caiaaao  dégroMiataor— va  ao  caiii«B  fliiaaMr. 
(Ml aD«  léMi de i  leaiaton  floiaftar— Tio  wliia  poar  le  frillaie. 

Sans  entrer  encore  ici  dans  le  détail  des  opérations, 
j'ai  résumé  dans  ce  tableau  ci-joint  ;  l'ordre  d'emploi 
des  divers  appareils  usités  pour  le  traitement  du  crop  ; 
lesproduitsintermédiairesetdéfinitifs  :  i*  pour  le  cas  où 
l'atelier  ne  possède  que  des  caissons  \  2*  pour  le  cas  où 
il  y  joint  les  Round  Buddles. 

(1)  Beowood,  ouvrage  précité,  pages  i5i  et  iSs. 


11» 


PRÉPAAATIOM  MÉCAKIQUE 


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DU  MINERAI   d'ÉTAIN   DANS   LE  CORNWAIX.         Il3 

Le  traitement  des  roughs  porte  sur  la  majeure  par-   3*  Traitemtnt 
tie  de  la  masse  des  matières,  qui  ont  passé  à  celui  du  ^^  '* 

crop;  les  sables  riches,  produits  par  les  fonds  de  cuve, 
les  slimes  des  tops  skimmings,  et  celles  qui  sont  en- 
traînées par  les  eaux  dans  les  divers  lavages,  en  sont 
seuls  exceptés. 

Les  roughs  peuvent  être  considérés  comme  un  mine- 
rai très-pauvre ,  incapable  de  supporter  des  frais  de 
main-d'œuvre  élevée  ;  c'est  à  dire  qu'on  les  traite  rapi- 
dement dans  des  appareils  simples.  Suivant  leurs  pro- 
venances, on  a  à  distinguer  plusieurs  variétés  de 
roughs : 

1  ®  Les  plus  importants  sous  le  rapport  de  la  quantité,  Diven ei  «ortet 
ceux  que  j'appellerai  roughs  proprement  dits ,  sont     ^*  Roo«hi. 
(Quelquefois  les  extrémités  des  canaux  dans  le  cas  de 
minerais  pauvres,  et  toujours  les  résidus  du  travail  des 
sables  du  crop,  aux  grands  caissons  dégrossisseurs,  ou 
aux  round  buddles. 

2*  Des  roughs  plus  riches,  et  en  bien  moindre  pro- 
portion, proviennent  du  travail  des  tin  cases,  ou  cais- 
sons finisseurs  ;  ce  sont  naturellement  les  queues  (tails) 
^eis  dépôts. 

3^  La  plus  grande  partie  des  slimes  commence  par 
subir,  ainsi  que  nous  le  verrons,  un  classement  de  gros- 
seur, destiné  à  en  séparer  les  grains  un  peu  gros  qu'elles 
ont  pu  entraîner  jusqu'aux  pits  de  dépôts  ;  les  sables 
extraits  de  boues  fines,  sont  de  quantité  et  de  qualité 
très-variables,  selon  la  disposition  et  la  conduite  plus 
ou  moins  convenable  des  appareils  antérieurs,  et  le 
point  de  l'atelier  où  l'on  considère  les  slimes.  Us  con- 
stituent : 

Tantôt  des  sables  de  caisson ,  tantôt  des  sables  pau- 
vres de  la  nature  des  roughs  proprement  dits. 

En  résumé  nous  aurons  à  distinguer  : 
Ton  XIV,  1S6S.  s 


Il4  PRÉPARATION  MÉCANIQUE 

'  extrômités  des  canaux  (  quel- 
quefois); 
t.  RottghB  propreaeùt  dits  prô-)  réaidusdedrouûd  buddlesou 

yenaai  des. j    des  grands  eaiBsons; 

traitements  desalimes  (quel- 
quefois). 

„„      .      ,  <     ^u     (Queues  des  tin  cases  ou  cals* 

n.  Roughs  plus  ou  moins  riches.  |  ^  ^^  ^^^^^ 

Il  est  évident  que  les  roughs,  d'après  la  place  même 
où  on  les  prend  dans  les  appareils»  doivent  contenir  une 
forte  proportion  de  boue  adhérente ,  et  que  la  premiëie 
opération  à  leur  appliquer  est  un  débourbage,  continué 
du  reste  par  les  lavages  ultérieurs,  auxquels  une  partie 
des  produits  de  ce  débourbage  ont  à  passer, 
ri'  remeîîdiu  ^®®  roughs  proprement  dits  sont  entraînés  par  un 
AppartUf.  courant  d'eau  dans  un  long  canal  de  dépôt  (stripe  ou 
long  drag) ,  à  la  suite  duquel  se  trouve  une  caisse  en 
bois  (box) ,  ou  une  cuve  en  maçonnerie,  puis  des  bas- 
sins (pt(5)  pour  le  dépdt  des  boues. 

Les  sables  arrêtés  à  la  partie  supérieure  du  canal  sont 
enrichis  à  la  lye,  puis,  s'il  y  a  lieu,  aux  round  buddles. 
7yt.  La  ty  e  est  un  grand  canal  en  planches,  en  tète  duquel 

arrive  une  assez  forte  nappe  d'eau  ;  l'ouvrier  verse  len- 
tement, à  la  pelle,  les  matières  dans  la  nappe  d'eau  elle- 
même.  Les  parties  lourdes  tombent  en  tète  du  canal, 
l'action  est  complétée  en  travaillant  à  la  pelle  ou  au 
balai,  suivant  la  finesse  des  sables,  la  surface  du  dépôt. 
Les  sables  stériles  et  les  sliméssont  entraînés  en  queue 
du  dépôt. 

Son  mode  d'action,  très-différent  de  celui  du  caisson, 
est  à  la  fois  débourbeur  et  enrichisseur. 

Les  tètes  des  tyes  sont  parfois  immédiatement  bonnes 
pour  crazes  ;  sinon  on  les  passe  au  round  buddle  ;  le 
centre  du  dépôt  y  est  assez  riche  pour  craze ,  dès  la 
première  opération. 


DU  MINERAI  d'ÉTAIN  DAMS  LE  'CORNWALL.         1 1 5 

Les  round  buddles  combinéfl  pour  ce  traitement  peu- 
vent remplacer  entièrement  les  tyes  (i). 

Les  queues  du  dépdt  du  canal  (stripe)  sont  remises        nom. 
en  mouvement  dans  le  courant  d'eau ,  et  envoyées  aux 
appareils  suivants  box  et  pits,  où  se  sont  écoulés  libre- 
ment toutes  les  matières,  que  le  stripe  n'avait  pas  re- 
tenues. 

La  box,  étant  plus  large  et  plus  profonde  que  le  ca- 
najf  détermine  un  ralentissement  brusque,  qui  favorise 
le  dépôt  des  grains  ;  les  boues  coulent  à  la  surface  et  se 
rendent  d'une  manière  continue  dans  un  ou  deux  pits. 

Les  roughs  de  la  box  ne  tarderaient  pas  àl'encombrer; 
le  plus  souvent  un  ouvrier  est  chargé  de  les  enlever 
constamment  à  la  pelle,  et  de  les  mettre  dans  un  nouveau 
canal ,  où  Ils  peuvent  encore  donner  des  crazes ,  soit 
immédiatement  en  tète,  soit  après  lavage  à  la  tye. 

A  l'ouvrier  on  a  avantageusement  substitué,  sur  plu-      soapape. 
sieurs  ateliers,  une  soupape  (deviî,  diable),  qui  com-  iJ>^^*J^^*') 
mande  une  ouverture  pratiquée  au  fond  de  la  box  ;  elle 
laisse  écouler  périodiquement  dans  le  second  canal  les 
rougbs  accumulés  dans  la  box,  et  se  trouve  refermée 
avant  que  les  eaux  boueuses  aient  pu  gagner  le  fond. 

Eb  résumé  le  traitement  des  roughs  proprement  dits 
produit  : 

i"  Crazes  en  proportion  variable; 

a**  Sables  pauvres  rejetés,  en  très-grande  quantité; 

3*  Slimes  en  proportion  variable. 

Les  roughs  riches  ne  donnent  au  contraire  aucune     „  ^^^  ,,, 
matière  à  rejeter  directement  ;  quand  ils  proviennent  de  pi»*  «u  dmidi 
queues  de  caissons  riches,  on  peut  en  extraire  : 


(i)  C'est  ce  qa^on  était  sur  le  point  de  faire  à  Tatelier  de  Par 

GODSOlB. 


11 6  PRÉPARATION  MÉCANIQUE 

I*  Un  wittfl  prêts  pour  le  grillage; 
9*  Grazes; 

3*  Sables  très-fins  de  caisson  ; 
4*  SUmes. 

Le  premier  produit  manque  lorsque  Ton  traite  des 
queues  de  caisson  de  richesse  moyenne. 
^p«N"«  Le  dôbourbage  appliqué  aux  roughs  riches  porte  le 
nom  de  ihaeking  process,  et  s'exécute  dans  un  appareil 
unique,  composé  de  trois  parties,  construites  en  plan- 
ches (shacking  tyé) . 

1*  En  tète  est  une  auge  recevant  les  matières;  elle 
est  légèrement  inclinée,  et  ses  parois  verticales  se  rap- 
prochent de  manière  à  rétrécir  la  sortie*  s*  A  la  suite 
et  plus  bas  est  une  box,  puis  un  canal  de  dépôt  (long 
pit) ,  séparé  de  la  box  par  une  planche  formant  niveau. 

Dans  le  cas  de  roughs  moyennement  riches,  les  ma- 
tières sont  chargées  de  temps  à  autre  sur  Tauge,  d'où 
un  courant  d'eau  les  entraîne  dans  la  box  ;  là  elles  sont 
constamment  remuées  à  la  pelle,  les  roughs  en  sont 
retirés  pour  crazes,  et  les  slimes  plus  ou  moins  fines 
passent  au  pit  ;  la  tète  de  ce  pit  allongé  contient  en- 
core des  matières  un  peu  grenues. 

Si  les  roughs  sont  riches,  on  les  relève  à  la  pelle  sur 
l'auge  même  où  on  les  place,  et  où  reste  alors  une  cer- 
taine quantité  de  tin  witts,  toujours  très  pyriteux  ;  le 
reste  s'écoule,  comme  dans  le  cas  précédent,  et  donne 
les  mêmes  divisions. 

Dans  le  tableau  suivant  j'ai  résumé  la  marche  des 
opérations  et  la  série  des  produits  ;  j'y  si  distingué  le 
cas  ou  l'atelier  n'emploie  que  des  caissons,  et  celui  où 
il  réunit  round  buddles  et  caissons  ;  c'est  à  ce  dernier 
que  se  rapportaient  spécialement  les  indications  ci-des- 
sus, relatives  aux  roughs  proprement  dits. 


DU  MINEBAI   O'ÉTAIN   DANS  LE  GORNWAIX.         II7 
N*  3.-*  Tableau  rétwné  du  traitement  dee  Bougkt, 

!•  Alalier  avee  graodi  otUiofti. 

Qaeuei  de  etlMonf 
allant  ; 


Craies,  oa  I  -.«••••iii  a  i«  ««ii  _  H"  Craiei. 

1_   repaMant  i  la  If «.-   ^^  ReptiMnt  A  la  ije. 

Allant  à  la  box.  |  a*  Allant  A  la  box. 

Bo».  —  Rougbi  rejeiéf  daoi  an  iêripê,'^  1 1»  Craxei. 
1  1 20  Sables  pauvres  re- 

Piti,  -  Sllmes.  '       ^•***- 

2*  Atelier  a? eo  roand  buddles. 


Qoeves  de  round  buddles  : 

^  ■    i«  Sables  de 
êffei.  — 


fCamùl* 


1*  Sables  de  rtmnd 


huddUê.. 


T  repassant  A  la  tye. 
8»  envoyé  A  un  a*  ca- 
nal. 
2*  Sables  allant  A  la  box. 

/ 1*  Crazes,  ou  sa- 
Bom»  '—  Rougbs  rejetés  dans  le  1     blés  de  tyes,— 

I  3*  canal 1 2"  Sables      pau- 

I  (    yres(0. 

Pitt.  —  Slimes. 


i*  Crazes. 

2«  Sables  du  2*  canal. 


1»  Craies. 
2»  Sables  pau- 
vres (i). 


n.  Ronffea  ploe  oa  BMlBa  rtehca. 

1*  Rougbs  moyennement  ricbes  (thacking  procett). 

Queues  de  eaissons 
allant  : 

A^.  -  .. 

BcX'  —  Rougbs  pour  craies. 
Lon^'pit.  —  Sllmes. 

2*  Rougbs  ricbes  (êkackimg  prœeii,  spécial). 
Queues  de  caissons  : 

Âuife.  —  Tin  witu,  prêts  pour  le  grillage  (trés-pyriteux). 

Box.  —  Rougbs  pour  erases. 

w       ^i   i  i*  Sables  fins  de  caissons  (s'il  y  a  lieu). 
Ui^-pU'  \  2.  siimes. 


(1)  Cm  ftblM  MOTrM  font  ordinalreB«ol  r«i«téi  ;  Il  p«al  y  avoir  lioo  do  !••  traltor 
à  aoovMo  dast  «ao  térlo  loi.  PiU.  8«  canal  ponr  iof  Rnuflu  do  la  Box.at  TyM  poor 
loa  aaWc*  ds  S*  eanal.  C'otl  alnal  qu'on  opare  a  Par  on  la  S*  canal  raçoit  tooi  les 
rMdm(f«aaiii0tK  Mbl^aai  fllmet,  e(  loa  oondull  à  on  ataliar  do  iributorê. 


Il8  PRÉPARATION  UÉGANIQUE 

40  TraiUmetu  Le  traitement  des  slimes  n'a  pas  sur  tous  les  ateliers 
une  égale  importance ,  mais  il  présente  partout  les 
mêmes  difficultés.  La  quantité  de  slimes  varie  avec  la 
finesse  du  bocardage,  et  nous  avons  admis  qu'elle  for- 
mait en  général  de  1/4  à  2/5  des  matières  totales* 

Elles  sont  composées  de  particules  de  toutes  dimen- 
sions ,  depuis  les  sables  très-fins  jusqu'à  une  poussière 
impalpable. 

Une  slime ,  prise  dans  son  ensemble ,  constitue  un 
mélange  d'une  grande  ténuité,  et  cependant  le  rapport 
entre  le  diamètre  moyen  d'un  de  ses  grains,  et  celui 
d'une  de  ses  poussières,  peut  être  beaucoup  plus  grand 
que  le  rapport  analogue  entre  un  fragment  de  minerai 
de  bocard  et  un  grain  de  sable  des  roughs.  En  outre 
l'étaiu,  moins  dur  que  la  gangue  quartzeuse ,  y  est  en 
partie  réduit  à  la  plus  grande  finesse.  On  a  donc  à 
lutter,  dans  le  traitement  de  quelques«unes  des  slimes, 
contre  les  difficultés  suivantes  : 
Difficultés.  lo  Xénuité  générale  des  matières  allant  jusqu'à  un 
état  de  boue  compacte  ; 

2"*  Très-mauvrais  classement  de  grosseur  ; 

3*"  Étain  généralement  extrêmement  fin. 

On  conçoit  combien  il  est  nécessaire  de  maintenir, 
autant  que  possible  séparées,  les  slimes  produites  par 
les  diverses  opérations  précédemment  décrites  ;  on  peut 
&  cet  égard  distinguer  : 
Dif enes  sortei  ^'^  Slimes  principales,  recueillies  aux  grands  slime 
de  siimei.  pits  ^  après  avoir  échappé  au  dépôt  dans  les  premiers 
canaux  (tableaux  n""  1  et  n""  2  )  ; 

2*"  Slimes  des  petits  slime  pits  ;  le  travail  du.  crop  aux 
R.  buddles  et  caissons  donne  des  eaux  boueuses,  qui  ser- 
vent le  plus  souvent  à  l'entraînement  des  roughs  propre- 
ment dits  dans  le  premier  canal  ;  les  boues  de  ces  eaux , 
et  celles  qui  se  détachent  des  roughs  sont  retenues  dans 


DU  UINEBAl   n'ÊTAIN   DANS  LE   GORNWALL.  I  19 

de  petits  pits  à  la  suite  de  la  box  (tableaux  n""  s  et  n*  «^)  ; 

3*  Slimes  du  sbacUng  process ,  en  petites  quantités 
(tableau  n""  3)  ; 

4*  Les  top  skimmings  des  cuves  ("tableau  n""  2),  tou- 
jours assez  ricbes  ; 

5*  Secondes  slimes ,  formées  par  les  résidus  du  tra- 
vail des  autres  slimes;  elles  sont  assimilables  aux 
slimes  principales ,  et  traitées  comme  elles.  Nous  re- 
viendrons plus  loin  sur  ces  diverses  slimes. 

Les  appareils  consacrés  aux  slimes  sont  les  :  Appaniis. 

1^  Boxes  de  classement  ; 

3*  Paddle  trunhs; 

3""  Caissons; 

4*  fVameâ,  tables  dormantes; 

S*  Kieves. 

Il  ne  me  reste  à  décrire  que  les  Paddle  trunks  et  les  Paddu  Trunks. 
frames. 

Le  paddle  trunk  a  essentiellement  pour  but  de  dés- 
agglutiner  les  boues,  et  d'en  séparer  les  parties  les  plus 
ténues,  que  l'on  renonce  à  traiter. 

Autrefois  un  trunh  se  composait  de  trois  parties 
analogues  à  celles  de  la  shacking  tye  :  le  streke^  d'où 
les  matières,  qui  y  sont  chargées,  sont  entraînées  par  , 
un  courant  d*eau  ;  le  cover^  boite  intermédiaire  ,  et  la 
hutchon  canal  de  dépôt.  Le  cover  n'était  pas  destiné  à 
recueillir  un  produit;  un  ouvrier,  armé  d'une  pelle 
qu'il  agitait  constamment,  en  faisait  écouler  les  boues, 
par  lavées ,  dans  la  butch. 

Dès  l'année  1826  (1),  on  a  commencé  à  faire  l'opé- 
ration du  trunking  avec  des  palettes  {paddles)^  mues 
par  des  moyens  mécaniques. 

Aujourd'hui  les  trunks  sont  groupés  les  uns  à  côté 


(t)  Henwood,  déjà  cité. 


120  PRÉPikBATlON   MÉCANIQUE 

des  autres,  par  rangées  de  yingt«quatre  ou  trente- 
deux  ;  les  divers  covers  se  sont  confondus  en  un  long 
canal  transversal,  qui  règne  en  tête  de  ]a  série  des 
hutches;  un  arbre  horizontal,  porté  à  ses  extrémités 
par  des  tourillons,  à  environ  i  mètre  au-dessus  du 
.  canal,  est  armé  d'autant  de  bras  qu'il  y  a  de  hutches, 
et  chaque  bras  est  muni  d'une  palette  en  bois,  qiii 
plonge  de  quelques  pouces  dans  la  boue  du  canal.  Les 
strekes  sont  remplacés  par  une ,  deux  ou  trois  boxes , 
où  les  slimes  sont  remuées  à  la  pelle,  et  d'où  l'on  retire 
les  roughs,  dont  il  a  été  ci-dessus  question;  l'eau,  qui 
est  admise  dans  ces  boxes,  entraine  les  boues  dans  le 
canal  transversal  ;  les  palettes  les  y  reprennent ,  et  à 
chaque  mouvement  alternatif  qu'elles  reçoivent  de  l'ar- 
bre, chacune  d'elles  en  fait  passer  une  certaine  quan- 
tité dans  la  hutch  correspondante.  • 

L'arbre  est  mû ,  soit  par  une  transmission  avec  la  ma- 
chine de  bocard,  ou  une  roue  hydraulique ,  soit  par  un 
gamin ,  à  cheval  sur  un  rayon ,  à  angle  droit  avec  les 
palettes;  un  contre-poids,  fixé  à  l'extrémité  d'im 
rayon,  opposé  au  précédent,  ramène  celles-ci  à  l'autre 
côté  de  l'angle  qu'elles  décrivent. 
Framet  dicerm.  La  frattie  (cadrc)  ou  rack  est  la  table  dormante  an- 
glaise. On  en  emploie  dans  le  Cornwall  de  dimensions 
et  constructions  très-différentes;  leur  caractère  com- 
mun est  le  mode  de  déchargement  des  matières  lavées, 
par  rotation  de  la  tdble. 

L'appareil  consiste  essentiellement  en  une  table  rec- 
tangulaire formée  de  planches,  maintenues  jointives  par 
un  cadre  faisant  rebords  ;  aux  petits  côtés  du  cadre  sont 
fixés  des  tourillons,  soutenus  à  des  niveaux  différents, 
de  manière  à  donner  à  la  table  la  pente  convenable. 

Au-dessous  sont  deux  ou  trois  compartiments,  des- 
tinés à  recevoir  les  produits  du  lavage,  et  dont  les 


DU  UINEBAI  D'ËTAIN  DANS  LE  GORNWAIX.         121 

longueurs  relatives  correspondent  à  la  division  que 
Ton  veut  faire  des  matières  lavées.  A  leur  suite  et  du 
côté  du  pied,  est  un  canal  où  tombent,  pendant  la  durée 
du  travail,  les  boues  et  Teau  qui  traversent  la  table, 
et  s'échappent  constamment  de  celle-ci  par  un  vide  de 
quelques  centimètres,  laissé  entre  les  planches  et  le 
rebord  inférieur. 

Chaque  opération  comprend ,  en  général ,  trois  pé- 
riodes. 

1  *"  Arrivée  des  matières  et  dépdt  des  parties  riches  ; 
a"*  Lavage  des  matières  déposées,  par  une  nappe 
d'eau  pure»  sur  la  table  même  ; 

y  Aotation  de  la  table  sur  ses  tourillons  jusqu'à  la 
position  verticale  ;  lavage  du  dépôt  qui  s'écoule  dans 
les  compartiments  inférieurs  ;  retour  de  la  table  à  sa 
position  de  plan  incliné. 

Cest  à  effectuer  plus  ou  moins  heureusement  ces  di- 
verses parties  du  travail  que  tendent  les  nombreuses 
modifications,  successivement  introduites  dans  l'éta- 
blissement des  frames  ;  on  a  surtout  en  vue  l'économie 
de  main-d'œuvre  et  la  diminution  de  la  perte  en 
étain;  second  but  subordonné  partiellement  au  premier. 
Sans  entrer  ici  dans  une  description  détaillée  des 
frames ,  il  est  cependant  nécessaire  d'avoir  une  idée 
des  principaux  types  en  usage,  pour  pouvoir  compren- 
dre la  place  qu'elles  occupent  sur  les  divers  ateliers. 

La  vieille  hand  frame  (frame  à  main] ,  la  seule 
mentionnée  dans  les  mémoires  de  1828  et  1829(1), 
recevait  les  matières  à  la  pelle,  sur  une  planche  fixée  en 
tête,  au-dessus  delà  table,  et  faisant  l'oiTice  du  jagging 
board  des  tin  cases,  c'est-à-dire  que  les  boues  y  étaient 
divisées  en  rigoles  et  entraînées  par  une  nappe  d'eau. 

(1)  Henwood,  Coste  et  Perdonnet. 


1S2  PfiÉPÂRATION   MÉGANIQUE 

Entre  cette  planche  fixe  et  la  table  mobile ,  la  conti- 
nuité est  établie,  ici  comme  dans  toutes  les  autres 
frames,  par  une  planchette  formant  volet, qui  se  rabat 
sur  le  bord  supérieur  du  cadre  pendant  le  travail ,  et 
se  trouve  relevé,  lors  du  déchargement,  suivant  un 
mouvement  de  rotation  dont  l'axe  est  perpendiculaire 
à  celui  de  la  table.  Le  volet  est  relié  à  la  planche  fixe , 
soit  par  deux  bandes  de  cuir  clouées  aux  extréàfiités , 
soit  par  deux  petits  tourillons,  engagés  dans  deux 
pitons. 

Quand  Touvriëre  a  fait  passer  les  charges  sur  la  ta- 
ble, en  écrasant  à  mesure  sur  la  planchette,  et  jusque 
sur  la  tète  de  la  table  les  grumeaux  de  boues ,  et  égali- 
sant les  matières  avec  une  sorte  de  houlette  {rake) 
qu'elle  promène  de  temps  à  autre  transversalement  et 
de  bas  en  haut,  elle  laisse  arriver  l'eau  pure  pour  dé- 
bourber  le  dépôt,  puis  enlève  un  déclic  et  repousse  la 
frame,  qui  prend  la  position  verticale,  où  un  second  dé- 
clic la  maintient  au  besoin.  A  l'aide  d'une  poche  ou 
d'une  corne  de  bœuf  emmanchée ,  elle  puise  dans  une 
caisse  de  l'eau  pure,  qui ,  lancée  sur  la  table,  entraîne 
le  dépôt  dans  les  deux  cuves  rectangulaires  placées 
au-dessous. 

Pour  le  service  de  la  hand  frame ,  l'ouvrière  est  con- 
stamment occupée  pendant  la  première  et  la  troisième 
période  ;  elle  a  en  outre  à  charger  les  boues  à  la  pelle 
sur  le  jagging  board. 

On  a  beaucoup  diminué  son  travail  par  l'emploi  des 
frames  mécaniques  {machines  frames)  (i)  où  l'on  fait 
arriver  les  matières  en  suspension  dans  l'eau  par  un 
canal,  d'où  elles  tombent  sur  une  tète  triangulsdre  gar- 
nie de  tasseaux  répartiteurs.  La  diiSërence  essentielle 


(i)  Exemple  :  Wheal  vor. 


DU   UINERÂI   d'ÉTAIN  DANS   LE  GOBNWALL.  laS 

entre  la  hand  et  la  machine  frame  est  analogue  à 
celle  qui  existe  entre  la  tin  case  et  le  square  buddle , 
c'est-à-dire  réside  dans  le  mode  d'arrivée  des  matières. 
U  est  évident  qu'ici,  plus  encore  qu'au  caisson  ,  il  y  a 
toute  importance  à  délayer  les  matières  préalablement . 

Grâce  à  cette  disposition ,  on  a  pu  placer  les  machi- 
nes frames  par  rangées  parallèles  ;  souvent  même  on 
en  établit  deux  lignes  dont  les  tètes  se  touchent ,  et  où 
les  tables  sont  inclinées  en  sens  opposé  ;  l'ensemble 
présente  une  pente  sensible,  perpendiculairement  à  l'in- 
clinaison des  frames  ;  deux  canaux  régnent  au  milieu 
sur  toute  la  ligne  »  l'un  pour  l'airivée  des  boues  liqui- 
des ,  l'autre  pour  l'eau  pure. 

Une  seule  femme  peut  alors  conduire  deux,  quatre 
ou  six  frames  à  la  fois,  suivant  la  nature  des  slimes. 
Les  cuves  inférieures  sont  remplacées  par  des  plan- 
chers en  forme  de  rigoles ,  qui  conduisent  dans  des  pits 
séparés ,  à  l'extrémité  de  la  ligne  de  frames ,  tous  les 
produits  des  tètes ,  milieux  et  queues  ;  on  peut  vider 
ces  pits  sans  interrompre  le  travail  des  tables. 

Ici  l'ouvrière  a  encore  à  laver  à  la  corne  pour  le  dé- 
chargement de  la  frame. 

Cette  besogne  est  elle-même  supprimée  dans  les 
frames  dites  \ielf'U)ashing.  Une  rigole,  faite  avec  deux 
planches  clouées  à  angle  droit ,  est  soutenue  sur  deux 
pivots  dans  une  position  horizontale  au-dessus  de  la 
table  ;  elle  se  remplit  d'eau  pure  pendant  les  deux  pre- 
mières périodes  ;  la  table ,  dans  sa  rotation ,  lève  un 
déclic ,  la  rigole  se  renverse ,  et  son  contenu  tombe  en 
nappe  et  nettoie  le  dépôt  ;  aussitôt  vidée ,  la  rigole  est 
ramenée  par  un  contre-poids  à  sa  position  initiale. 

Les  gelf-acHng  frames  (i)  marchent  d'elles-mêmes, 

(i)  Exemple:  Garnbrea. 


124  PRÉPARATION   MÉCANIQUE 

et  ne  demandent  que  d'être  surveillées,  en  cas  de  dé- 
rangement  du  mécanisme. 

On  y  supprime  la  deuxième  période ,  le  lavage  sur 
la  table;  le  mouvement  de  rotation  est  emprunté  à 
l'eau  boueuse  qui  traverse  la  frame;  à  cet  effet  le  tou- 
rillon inférieur,  au  lieu  d'être  posé  au  milieu  du  cadre, 
est  rejeté  vers  le  côté  qui  s'abaisse  lors  de  la  rotation  ; 
au-dessous  de  l'angle  inférieur,  et  du  même  cêté,  on 
doue  une  botte  de  capacité  convenable  qui  reçoit, 
pendant  la  lavée ,  une  partie  de  l'excédant  des  eaux 
boueuses  ;  quand  elle  est  assez  remplie ,  son  poids  fait 
tourner  la  table  ;  celle-ci  vient  renverser  la  rigole  de 
déchargement.  Pendant  ce  temps  la  boite  s'est  vidée, 
et,  par  suite  de  l'obliquité  de  l'axe  des  tourillons,  la 
gravité  de  la  table  l'emporte,  et  la  ramène  à  sa  posi- 
tion primitive.  ^ 

D'autres  self-acting  frames  (Saint-Day  et  Tincroft) 
d'invention  récente,  au  lieu  d'abandonner  l'exécution 
des  divers  mouvements  à  l'action  de  l'eau,  assez  irré- 
gulière et  variable  avec  l'état  d'entretien  de  l'appareil, 
la  subordonnent  à  un  mécanisme ,  mû  par  une  petite 
roue  hydraulique,  qui  commande  toute  une  rangée  de 
tables,  et  détermine  les  rotations  à  des  périodes  réglées 
une  fois  pour  toutes.  Un  gamin  suffit  pour  surveiller  une 
quinzaine  de  frames. 
rittc""f*  ^^^  slimes  principales  réunissent  toutes  les  condi- 
tions d'un  traitement  difficile.  Les  grands  pUs  où  elles 
sont  reçues  sont  des  bassins  en  maçonnerie  enfoncés 
dans  le  sol  de  l'atelier  ;  si  la  pente  du  terrain  le  per- 
met, une  de  leurs  faces  est  libre  extérieurement,  et 
percée  d'ouvertures  pour  la  sortie  du  dépôt. 

Quand  les  slimes  ont  gagné  le  fond,  et  que  l'eau  est 
à  peu  près  claire,  on  la  fait»écouler  au  puisard  de  la 
pompe  du  bocard ,  ou  bien  on  l'envoie  d'abord  dans  de 


DtJ  MINERAI  D'ÉTAIN  DANS  LE  GORNWAtL.         196 

seconda  pits  pour  achever  de  se  clarifier.  On  laisse  lé- 
gèrement dessécher  les  boues,  parce  que  l'alternative 
de  sécheresse  et  d'humidité  détermine  des  contractions 
inégales  dans  la  masse  des  matières,  et  facilite  ulté- 
rieurement le  départ  des  particules  terreuses. 

Si  le  pit  a  une  face  dégagée ,  on  reprend  les  slimes 
par  un  courant  d'eau ,  sinon  on  les  extrait  à  la  pelle 
et  on  les  porte  dans  une  box  où  Veau  arrive,  et  où  elles 
laissent  la  majeure  partie  des  roughs  mentionnés  ci- 
dessus,  page  1 14.  Les  matières,  bien  délayées  dans  la 
box ,  s'en  échappent  et  vont  se  déposer  dans  une  pre- 
mière rangée  de  paddle  trunks.  Ici  on  fait  deux  divi- 
sions; les  queues  vont  à  une  deuxième  rangée  de  paddle 
trunks,  où  se  font  encore  deux  divisions;  les  queues 
de  celles-ci  sont  directement  rejetées  (i),  ou,  tout  au 
moins,  envoyées  à  une  autre  partie  de  l'atelier. 

Les  tètes  des  deux  rangs  de  trunks  sont  de  richesse 
inégale,  mais  subissent  sépai*ément  des  traitements  ana- 
logues. 

Un  premier  lavage  à  la  frame  donne  deux  divisions 
de  teneurs  différentes,  traitées  de  même,  mais  séparé- 
ment; chacune  va  à  des  frames  doublantes  {doubling 
frames^  c'est-à-dire  travaillant  les  produits  des  pre- 
mières) ;  les  queues  vont  à  une  troisième  série  de  fra- 
mes dites  redoubling;  les  tètes  des  doubling  frames  sont 
prêtes  pour  la  cuve  ;  le  bottom  de  celle-ci  va  au  gril- 
lage, et  les  deux  couches  supérieures  sont  renvoyées 
aux  frames. 


(1)  A  Par,  les  queues  des  deuxièmes  paddle  trunks  vont  à  la 
mer;  à  Wheal  Vor,  elles  sont  traitées,  hors  du  chantier  prin- 
cipal ,  avec  toutes  les  secondes  slimes  qui  s'en  écoulent. 


à 


196 


PRÉPARATION  MÉCANIQUE 


!(•  4.  -^Tablêa^hTéiumé  du  traitement  du  iUmêiffintipaln. 


Sllmei  des  gnodi  plU 
allant  à  la  < 


I 


Box. 


1 


on  «n  relire  de.  r..Rh..  { «S^Xh*  ï-ÏTri-nl  dtl.. 
U  f'^coule  des  lUmei  aux  paddle  irunkf  P. 


Paddh 
trunki? 


1*  allani 

att^ 
PrÊmêi. 


lUUioubHngFr. 
2»  traité  comme  i«* 
9«  va  au  Moond  rang  P. 


i»|  A  la  frame, 
»•)     etc 

!•  &  la  MM.  \  9«  DottfOm  prêt 
pourle^TMMff 

!l«  A  la  r«d<NiA(«iiy  Fr..  etc. 


\ 


p0ddl$  trunki 


-{ 


!•  traité  oomme  P|. 
9*  rejeté. 


Le  tableau  ci-joint  indique  ce  qu'il  y  a  de  général 
dans  le  traitement;  quant  à  ses  variations  *  elles  sont 
comparables  à  celles  de  la  nature  des  matières;  il  n'y 
a  donc  pas  lieu  d'essayer  de  les  exposer. 

On  voit,  en  somme,  que  le  premier  minerû  obtenu* 
prêt  pour  le  grillage ,  a  dû  passer  par  la  box ,  les  pre^ 
miers  paddle  trunks,  deux  opérations  aux  frames  et  la 
cuve  dont  il  constitue  le  fond.  Que  si,  au  lieu  de  con- 
sidérer les  tètes  des  dépôts ,  on  a  aflaire  aux  produits 
inférieurs ,  on  devra  répéter  le  (ravail  des  frames  pour 
arriver  à  l'emploi  de  la  cuve.  J'bjouterai  que  les  top 
skimmings  et  bottom  skimmings  de  la  cuve,  traités  aux 
frames,  donneront  des  tètes,  tantôt  bonnes  pour  le  gril- 
lage, tantôt  pour  un  nouveau  tozing,  suivant  la  nature 
des  boues.  On  produit  donc  définitivement  : 

I*  Boues  rlcbes  à  griller,  |  bottom  de  cuves,  principalement; 
provenant  des  :  .  .  .(  to tes  de  frames; 

9"  Secondes  slimes  :  dé  toutes  les  eaux  boueuses  qui  traversent 
les  frames,  et  quelquefois  des  queues  des  deuxièmes  paddle 
trunks  ; 

S*  Boues  très-fines  et  pauvres  à  rejeter  ;  des  queues  des  deuxiè- 
mes paddie  trunks. 


DU  UINERAI  D'ÉTAIN  DANS  LE  GORNWALL.         127 

Les  slioies  des  petits  pits  sont  d'un  travail  bien  plus  u.  sûmes 
facile  ;  d'abord  elles  ne  renferment  pas  de  roughs,  puis- 
qu'elles ont  déjà  traversé  une  box;  en  outre,  eUes  ne 
sont  pas,  comme  les  précédentes,  chargées  de  ces 
poussières  fines  qui  rendent  les  matières  plastiques; 
maûs  elles  se  rapprochent  plus  des  sables  très-fins  que 
des  boues.  Sur  quelques  ateliers ,  on  a,  à  la  suite  de  la 
box ,  deux  pits  successifs  en  forme  de  cuve  ;  le  premier 
retenant  les  slimes  les  plus  grosses;  dans  d'autres  on 
se  contente  d'un  pit  allongé ,  où  les  têtes  sont  prises 
comme  boues  grosses,  et  le  reste  divisé  encore  en  deux 
parties,  qui  subissent  séparément  un  traitement  iden- 
tique ,  est  regardé  comme  fin. 

Dès  l'arrivée  aux  pits,  on  cherche  donc  à  avoir  un 
classement  de  grosseur;  je  reviendrai  sur  les  essais 
qu'il  y  a  lieu  de  tenter  à  cet  égard. 

Le  gros  va  aux  f rames ,  soit  directement ,  soit  après 
avoir  passé  au  caisson  ;  les  têtes  de  frames  sont  tantôt 
•prêtes  pour  le  grillage,  tantôt  pour  la  cuve,  et  alors  le 
bottom  est  à  griller. 

Le  fin  subit  un  traitement  analogue  à  celui  des  pro- 
duits des  frames ,  qui  ont  travaillé  les  têtes  des  paddles 
trunks  P,  c'est-à-dire  vont  aux  fram^ ,  cuve ,  etc. 

Les  slimes  du  shacking  process  sont  assez  analogues  m.  sûmes 
aux  précédentes,  car  elles  proviennent,  comme  elles,  sbackint Process. 
du  débourbage  de  roughs  ;  le  long  pit  où  elles  déposent 
les  classe  assez  bien  comme  grosseur;  la  tête  de  ce 
canal  peut  constituer  un  sable  fin  de  caisson  ;  le  travail 
du  caisson  donne  des  sables  de  cuve,  et  ceux-ci  un 
bottom  à  griller,  et  des  dessus  pour  la  frame.  La  queue, 
ou  s'il  y  a  lieu  la  totalité  du  canal,  est  successivement 
traitée  à  la  frame  et  à  la  cuve  ;  le  classement  alternatif 
de  richesse  sur  la  Xrame,  et  de  richesse  et  de  grosseur 
dansla  cuve,  donnedes  têtes  et  desbottom  prêts  à  griller. 


i$)8 


PRÉPARATION   MÉCANIQUE 


IV.  Top 
SklmmlDgi. 


Vé  Seeoiidei 
Sllmef. 


Les  principaux  top  skiromings  sont  produits  parles 
cuves ,  qui  traitent  les  têtes  des  caissons  finisseurs.  Ce 
sont  des  sables  très-fins,  bien  classés  de  grosseur  et 
déjà  riches;  aussi  n'a-t-on  à  leur  appliquer  que  le  tra- 
vail à  la  frame.  Chaque  opération  à  la  frame  donne  une 
tète  pour  le  grillage  ;  en  dernier  lieu  la  tôte  peut  être 
du  minerai  de  cuivre  bon  pour  la  vente  ;  car  la  pyrite 
abonde  en  général  dans  les  top  skimmings  (Par  Consols  \ 

Quelquefois  les  queues  de  la  première  frame  con* 
tiennent  encore  quelques  gros  grains,  étain  et  gangue; 
on  les  extrait  des  slimes  par  un  shacking  et  on  les  envoie 
aux  bocards. 

Quant  aux  couches  supérieures  des  cuves,  où  on 
traite  des  boues  enrichies  de  Tune  des  espèces  I,  II 
et  III ,  nous  avons  vu  que  les  top  et  bottom  skimmings 
avaient  à  repasser  aux  frames  ;  mais  pour  arriver  à  l'en- 
richissement  de  ces  matières,  il  faut  souvent  renou- 
veler Tiu^tion  de  la  cuve,  parce  qu'elle  est  moins  effi- 
cace sur  des  slimes  d'une  aussi  grande  finesse  qu'elle 
peut  Tètre  sur  des  sables  de  caisson.  Les  boues  riches , 
qu'on  obtient  des  tètes  des  frames ,  sont  de  plus  en  plus 
ténues ,  et  la  suite  de  la  préparation  en  extrait  Tétain  fin 
spécialement  nommé  small  Un. 

Les  secondes  slimes,  ou  déchet  des  lavages  précé- 
dents, sont  reçues,  quand  la  localité  le  permet  et  qu'on 
y  trouve  avantage ,  dans  de  grands  pits  ;  elles  passent 
à  une  seule  rangée  de  paddle  trunks ,  dont  les  tètes 
subissent  le  même  traitement  que  dans  le  cas  des  slimes 
principales,  et  dont  les  queues  sont  définitivement  re- 
jetées. 

En  résumé ,  les  opérations  avant  grillage  ont  donné 
comme  produits  définitifs ,  et  sauf  les  variations  lo- 
cales: 


ou   BUNERM   d'ÉTAIN   DANS   LE   GORNWALL.         Itg 

Tableau  n*  &. 


TRAITUIBlfT. 


Crop. 


PROTBIIAMCK. 


Fonds  de  cuves. .  .  . 


PRODUITS. 


Tin  witls.  .  . 


DESTINATION. 


Bovgfas. 


Fonds  de  cuves. 

Tôles  de  frames, 

Queues    de    paddie 

iruiiks •  .  . 

Queues  de  eanauz  ou 
de  tyes 


. .  .  .    Sable  fin  ei  boue  1  ^«"'  ^«  «riHage. 
..  .  •  f     riebe ' 


Boues  paoTres.  . 


Sables  pauvres. . 


Rejetés. 


Suivant  la  situation  du  Dressing  Floor,  il  est  plus 
ou  moins  facile  de  se  débarrasser  des  décl^ets  toujours 
'considérables  de  la  préparation.  Dans  le  cas  heureuse- 
nient  rare  où  »  comme  à  Tincroft ,  la  pente  ne  permet 
pas  aux  matières  de  s'écouler  naturellement  hors  de 
Fatelier,  on  est  obligé  de  les  transporter  par  wagons 
jusqu'aux  rembjiais;  et  ce  peut  être  une  source  de  dé- 
penses considérables.  Ainsi  une  grande  mine  qui  pro- 
duira 3oo  tonnes  de  Black  Tin,  rejettera,  en  supposant 
un  rendement  de  a  p.  loo,  près  de  i5.ooo  tonnes, 
soit  environ  8.000  mètres  cubes  de  boues  et  sables. 

Le  plus  souvent, ..vces  matières  vont  s'accumuler  au 
fond  de  la  vallée,  où  elles  occupent  des  espaces  étendus  ; 
il  en  est  ainsiàPolgooth;  quand  la  vallée  débouche  à  la 
côte,  les  cours  d'eau  les  y  entraînent  en  g^nde  partie. 
Quelquefois  les  anciens,  dont  les  procédés  de  prépa- 
ration étaient  assez  grossiers,  ont  laissé  dans  leurs  dé- 
chets assez  d'étain  pour  qu'il  y  ait  avantage  à  les  traiter 
à  nouveau,  quand  le  prix  du  métal  est  élevé.  C'est  ce 
que  l'on  faisait  en  i855  à  Wheal  Vor;  en  1857 ,  dans  la 
vaUée  de  Pentuan  un  peu  plus  haut  que  les  stream 
Works,  aujourd'hui  en  exploitation,  des  tributors  re- 
prenaient les  résidus  de  premiers  travaux. 

A  Par  Consols,  l'élévation  et  la  pente  prononcée  du  co- 
TOMX  2JLV,  iS58.  9 


l3o  niKPARATlON   MtGANIQVE 

teau  permettent  de  tout  envoyer  à  la  mer  par  une  rigole 
en  planches,  portée  sur  une  longue  estacade,  et  qui  n 
aboutir  sur  les  sables  de  la  grève  à  côté  de  l'usine  à 
plomb. 
Grillage.  Je  ne  mentionne  ici  l'opération  du  grillage,  que  pour 
mémoire;  j'en  ai  exposé  le  principe  page  99,  et  j'y  re* 
viendrai  avec  détail  en  décrivant  les  fourneaux. 

Tandis  que  les  sables  et  slimes  riches  des  straam 
Works  et  de  quelques  mines  n'ont  pas  besoin  d'être 
grillés,  d'autres  minerais,  presque  purs,  se  contentent 
d'un  seul  grillage.  Sur  la  plupart  des  ateliers,  les  pro- 
duits riches' doivent  être  grillés  au  moins  deux  fois,  et 
seuls  les  meilleurs  fonds  de  cuve  n'y  passent  qu'une 
fois  au  four. 
OpAraUoBs         Le  lavage  du  minerai  grillé  s'appelle  plus  spéciale- 
•préi  grillage.   ^^^^  Dressinç;  le  local  où  on  le  pratique,  et  qui  attient 
aux  fours  de  grillage,  porte  le  nom  de  Burning  houst 
ou  Dressing  house. 
orandei  Les  Opérations  que  subit  le  minerai  cru,  ont  un  ca- 

©êrVpéîïiioliV  ''*^^*'^®  ^®  généralité,  qui  m'a  permis  de  les  exposer 
dans  leur  ensemble;  rien  déplus  variable  au  contraire 
que  le  traitement  à  appliquer  aux  matières  grillées,  et 
cela  pour  deux  raisons  principales. 

1*"  La  nature  plus  ou  moins  pyriteuse  des  minerais 
extraits. 

fk*"  Sur  un  atelier  donné,  le  grand  nombre  de  pro- 
duits divers,  issus  séparément  des  opérations  précé* 
demment  décrites,  et  qui  sont  maintenus  séparés  jus- 
qu'à la  fin  de  la  préparation. 

L'intérêt  qu'il  pourrait  y  avoir  à  entrer  dans  les  dé- 
tails du  Dressing^  est  du  reste  bien  diminué  par  cette 
considération  que,  d'une  part,  le  principe  du  travail 
n'y  est  pas  changé,  de  l'autre,  que  même  pour  les  mi- 
nerais très-pyriteux,  la  dépense  de  main-d'œuvre  n'y 


BtJ   MINERAI  D^ÉTAIN   DANS  Ll  QOKNWALL. 


1»1 


dépasse  pas  le  i/io  de  celle  avant  grillage;  malgré  les 
manipulations  très-soignées  auxquelles  on  s'y  livre. 

Ce  serait  donc  s'exposer  à  tomber  dans  une  confu- 
sion inutile,  que  d'essayer  de  suivre  jusqu'au  bout  les 
diverses  matières  qui  sortent  du  four  de  calcination. 

Les  impuretés  qu'elles  renferment  sont  principale-  Namn 
ment  l'oxyde  de  fer  très-ténu,  et  la  gangue  pierreuse  oMm^rM^^uéts 
presque  entièrement  à  l'état  de  craze,  c'est  à-dire  adhé- 
rente à  des  particules  d'étain;  elles  contiennent  en 
outre  des  sulfate  de  cuivre,  sous-sulfate  et  sous-arsé- 
niate  de  fer,  et  plus  ou  moins  de  sulfures  non  décom- 
posés. Enfin  quelque  soin  que  l'on  ait  pris  au  four  du 
grillage,  il  s'est  produit  des  agglomérations,  là  où  le 
feu  a  agi  trop  rapidement. 

Après  refroidissement,  le  minerai  grillé  est  humecté 
légèrement  et  abandonné  quelque  temps  à  l'action  de 
l'air;  une  partie  au  moins  des  sulfures  passe  à  l'état  de 
sulfates,  et  la  totalité  du  cuivre  est  rendue  soluble  (i). 

A  Tincroft,  les  matières  tombent  toutes  rouges  du 
four  dans  l'eau  ;  l'oxyde  de  fer  prend  une  teinte  brun 
noir  et  se  lave  plus  diiTicilement  ;  c'est  là  évidemment 
un  procédé  désavantageux. 

On  commence  par  un  tamisage  qui  sépare  les  agglo^ 
mérations;  elles  sont  envoyées  aux  bocards  comme 
tous  les  déchets  du  dressing  house  ;  le  minerai  est  reçu 
dans  une  kieve,  et ,  s'il  est  suffisamment  cuivreux ,  les 
eaux  sont  reprises  après  digestion ,  et  versées  dans  la 
caisse  de  cémentation. 

On  emploie  pour  la  précipitation  du  cuivre,  les 
vieilles  ferrailles  de  l'atelier,  notamment  les  grilles  de 
bocard  hors  de  service  ;  afin  ^de  diminuer  la  consom- 


TamisaKe. 


Précipitation 
du  enivre. 


(i)  Cependant,  dans  le  district  de  SaiDt-Jus(,  les  sables  et 
boues,  déchets  du  lavage  après  grillage,  sont  fréquemment 
vendus  pour  cuivre. 


l32  PRÉPARATION  MÉCANIQUE 

matioD  de  fer,  on  à  presque  partout  le  soin  de  fermer 
la  caisse  par  un  couvercle  en  planches.  Le  cément  ob- 
tenu »  valait  en  1857  environ  5o  «  =  s5o  fr.  la  tonne, 
c'est-à-dire  rendait  à  l'essai  5o  pé  1 00  de  cuivre  métalli- 
que, dans  le  cas  toutefois  d*une  opération  bien  conduite. 
Appareil»  Qiitéi  Los  appareils  usités  au  dressing  bouse,  sont  les 
DreuiDg  HouM.  ^^^®®»  '®®  caissons,  les  tyes,  les  frames  et  les  tamis  à 

fond  de  cuivre  (copper  bottom)^  ou  de  crin  {hair  5t>re). 
TtBii.  I^^  tamis  sont  manœuvres  de  plusieurs  manières* 

1*"  Nous  venons  de  les  voir  employés  pour  passer  le 
minerai  grillé  ; 

a*"  Ils  servent  de  crible  à  secousse  ;  l'opérateur  7  met 
deux  ou  trois  pelletées  de  matières  et  le  plonge  à  demi 
dans  une  cuve  pleine  d'eau  ;  il  le  secoue  de  baut  en  bas, 
en  lui  imprimant  un  mouvement  circulaire  ;  les  parties 
légères,  qui  sont  toujours  ici  descrazes,  gagnent  le  des- 
sus du  dépôt,  où  on  les  reprend  à  la  racloire;  on  re* 
charge  à  nouveau  le  tamis  jusqu'à  ce  que  le  poids  en 
devienne  trop  considérable.  L'opération  s'appelle  Jig- 
ging^  on  y  emploie  les  Gopper  Bottom  ; 

3°  Le  travail  du  dilluing  se  fait  aux  tamis  de  crin 
dont  le  tissu  est  très-serré.  Un  aide  y  verse  environ 
quinze  kilos  de  minerai;  l'ouvrier  le  plonge  entière- 
ment dans  l'eau,  l'agite  comme  ci-dessus ,  et  en  outre 
transversalement  ;  et  quand  les  parties  légères  ont  été 
mises  en  suspension,  il  l'incline  sous  l'eau ,  de  manière 
qu'elles  s'échappent,  par  dessus  les  bords  du  tamis, 
dans  la  cuve.  Le  dépôt  de  la  cuve  est  repris  ;  passe 
au  caissons  et  à  la  kieve,  et  ne  donne  jamais  qu'une 
qualité  d'étain  très  •inférieure  (1). 

(1)  Avant  la  création  dea|  grands  ateliers  à  vapeur,  on  em- 
ployait beaucoup  les  tamis  4  bras  pour  le  lavage  des  minerais 
crus;  le  diUuing  e'appUquait  particulièrement  à  Tavant-der^ 
nière  division  faite  dans  les  caissons. 


de  traitomenu. 


DU   MJNERAl   O'^TAIN   DANS   LE   COHMWALL.      ^  l35 

Les  tyes  sont  employées  comme  pour  le  traitement 
des  rougbs  (page  ii4);  elles  peuvent  être  remplacées 
par  un  caisson,  dans  lequel  on  fait  arriver  en  nappe  un 
fort  courant  d'eau  ;  le  minerai  est  versé  progressivement 
à  la  pelle  dans  la  nappe  d'eau  ;  on  entraîne  ainsi  à  la 
fois  les  gros  grains  de  craze  et  l'oxyde  de  fer  très-ténu. 

Voici  maintenant  quelques  exemples  de  traitement  :      Eiempics 

N"*  1.  Minerai  riche  grillé  une  seule  fois.  {Tin  witts 
hurni  elean.)  On  fait  un  premier  débourbage  à  la  cuve, 
on  enricbît  an  caisson,  et  on  termine  à  une  seconde  cuve 
dont  le  fond  donne  le  crop  tin. 

La  première  cnve  produit  : 

1*  Top  skimmiDgs  envoyé  à  la  frame  ; 

2*  fiottom  skimmings,  repasse,  s'il  y  alleu,  4  la| 

cuve,  ou  va >au  caisson. 

3*  Bottom  va  directement j 

Quant  au  caisson,  dans  le  cas  de  très-bons  tin  witts, 
la  tète  du  premier  lavage  est  propre  à  la  deuxième 
cuve;  ordinairement  on  doit  repasser  jusqu'à  trois  fois 
les  têtes  successives. 

Les  divisions  moyennes  des  divers  lavages  au  cais- 
son sont  traitées  sur  le  même  appareil ,  jusqu'à  ce 
qu'elles  soient  assez  riches  pour  la  deuxième  cuve^  le 
fond  de  la  cuve  peut  encore  contenir  un  peu  de  craze, 
que  l'on  enlève  au  tamis  par  un  Jigging. 

Les  queues  des  caissons  contiennent  beaucoup 
d'oxyde  de  fer,  les  crazes,  et  même  parfois  ici,  quelques 
gros  grains  d'étain.  S'il  y  a  lieu ,  on  extrait  cet  étain 
avant  d'envoyer  les  queues  au  bocard.  A  cet  eflet,  on 
les  passe  à  la  tye  dont  la  tête  est  de  l'étain  propre,  ou 
rendu  tel  par  un  dilïuing  au  tamis  de  crin. 

Les  top  skimmings  des  diverses  cuves  vont  à  la 
frame  dont  les  queues  sont  des  crazes,  et  les  têtes,  gril- 
lées de  nouveau,  si  cela  est  nécessaire,  vont  à  la  cuve. 


1 


lS4  PRÉPARATION    MÉGAniQUK 

On  y  fait  : 

i'  Top  skimmings  repassant  &  la  frame; 

a*  Bottom  skimmings  va. j^^  ^^.^^^ 

3*  Bottom  propre,  ou  va. 


•     •     •    •     •     • 


Le  travail  au  caissoD  donne  des  matièrns  de  cuves, 
et  le  fond  de  celles-ci  est  de  Tétain  fin,  de  première  oa 
de  deuxième  qualité  suivant  qu'on  a  reçu  à  la  cuve  les 
premières  tAtes,  ou  les  divisions  inférieures  (enrichies) 
des  caissons. 

Les  queues  de  ces  opérations  au  caisson  ne  contien- 
nent évidemment  pas  de  gros  grains  d'étain  ;  ce  sont 
descrazes  directement  envoyées  au  bocard. 

Le  traitement  que  je  viens  d'indiquer  pour  les  top 
skimmings  est  à  peu  près  celui  qu'on  appliquera  aux 
slimes  riches  grillées. 

N**  2.  Produit  pyriteux  destiné  à  subir  plusieurs  gril- 
lages. 

Les  matières  grillées  une  fois  s'appellent  Rag-burtit-, 
on  les  tamise,  on  les  passe  à  la  cuve;  on  obtient  : 

1*  Top  skimmings  pour  frame; 
2**  Bottom  skimmings  pour  caisson  ; 
5*  Bottom  pour  le  deuxième  grillage. 

Les  Bottom  skimmings  au  caisson  donnent  ; 

1*  Tête  pour  le  deuxième  grillage; 
a"  Milieu  repasse  au  caisson  ; 
3*  Queue  ^  craze  au  bocard. 

On  retombe  ensuite  sur  le  traitement  précédent,  N*  i. 

Je  bornerai  là  ces  exemples  sommaires,  en  faisant 
remarquer  qu'on  produit  au  di'essîng  bouse,  outre  les 
minerais  en  sable  (crop).  fins  (fine)  et  très-fins  (stnaîl), 
dont  le  mélange  constitue,  ainsi  que  je  l'ai  indiqué,  le 
Black  Tin  pour  la  vente ,  des  crazes  grillées  de  toutes 
grosseurs;  les  eaux  ferrugineuses  des  caissons  et  des 
dernières  opérations  aux  frames  sont  les  seules  ma- 


DU   MINERAI   D*ÉTAIN   DANS  LE  GORNlfALL,         l3S 

tiëres,  qui  vont ,  avec  les  premiers  déchets  avant  gril- 
lage, se  faire  traiter  dans  la  partie  inférieure  du  Dres- 
sing  Floor,  là  où  existe  un  atelier  secondaire  pour  ces 
déchets. 

S  II.  Description  de  oçelques  ateliers.  —  formoles  de  traitement. 

Les  considérations  générales,  et  un  peu  théoriques, 
qui  précèdent ,  permettront  Tintelligence  des  formules 
pratiques  et  détaillées  suivies  sur  quelques  ateliers,  pris 
corame  exemples;  en  même  temps,  les  croquis  d'en- 
semble (PI.  IV,  fig.  1,  2,  3  et  4)»  représentant  tout  ou 
partie  des  dressings  floors,  donneront  une  idée  du 
nombre  et  de  la  disposition  relative  des  divers  appareils. 
Ici  encore  je  m'en  tiendrai  à  une  simple  description , 
partielle  pour  les  ateliers  de  Wheal-Vor,  Tincroft, 
Saint-Day-UnitedetDrakewalls,  et  complète  pour  celui 
de  Par  Consols,  renvoyant  pour  les  données  numériques 
à  la  suite  de  ce  travail. 

fTheal  For  en  i855. 

La  mine  très-ancienne  de  Wheal  Vor,  abandonnée  à 
cause  de  l'abondance  des  eaux ,  a  été  reprise  en  i853, 
et  sa  production  a  été  rapidement  portée  à  un  chiffre 
trës-élevé;  en  i856  eUe  était  arrivée  à  ^sS  tonnes,  et 
en  i855  elle  atteignait  déjà  3t3  tonnes;  c'est  à  ces  der- 
nières conditions  que  s'appliquent  les  dispositions  du 
croquis  {fig.  i). 

J'y  ai  laissé  de  côté  le  best  work  et  les  crazes,  et  re- 
présenté le  common  work,  les  roughs,  les  slimes  et  la 
maison  de  calcination.  L'examen  des  deux  premières 
parties  servira  d'exemple  de  la  méthode  de  préparation 
suivie  avant  l'introduction  des  round  buddles  et  des 
soupapes  à  roughs. 

1*  Traitement  du  crop  du  common  work. 


i36 


PRÉPARATION    MÉCANIQUE 


Les  sables  de  bocard  déposent  dans  deux  raDgëes 
successives  de  canaux  A  et  B.  On  y  fait  cinq  divisions  : 
a,  a',  6,  6'  et  ti\  La  dernière  partie  6",  très-chargée  de 
boues,  est  passée  aux  boxes  H;  le  fin  va  rejoindre  les 
slimes  aux  grands  pits  S ,  et  les  gros  sables  retirés  des 
boxes  sont  lavés  aux  grands  caissons  C. 

Les  quatre  premières  parties  des  canaux  vont  direc- 
tement aux  grands  caissons;  on  fait  sur  chacun  d'eux 
les  divisions  suivantes ,  dont  les  longueurs  varient  avec 
la  nature  des  sables. 


CAISSON 

NOMBRB 

DÉSlGRÂTIOnS                1 

des  divisions.                         1 

Ci 

•2 

4 

4 
5 

Cl  e\ 

c,  (/j  d\  e\ 

Ci  C^  C"4  0"^  d"\ 

cl                     .  .     .  .. 

g                         

S 

===== 

Les  caissons  reçoivent  et  travaillent  ensemble 


CAISSONS 

'i     Cl 

1                   A 

Ct 

Qs 

C* 

Matières  reçues. . 

if  Milieu  V 

ff 

Tête  6 
Queue  af 
Tête  Cl 
Milieu  c't 

■  -  X 

Tête  a 
Milieu' c'i 

T«leei 

Les  produits  définitifs  sont  toutes  les  queues  c\,  c'",, 
c'",,  c'"\,  qui  vont  aux  roughs,  et  la  tête  c^  qui  est  dé- 
bourbée  à  la  cuve  K^.  Celle-ci  donne  : 

k^  Top  skimmings,  allant  aux  f rames. 

V^  Bottoro  skimmings,  repasse  séparément  au  cais- 


son Cg. 


h!\  Bottom  skimmings,  sable  déjà  riche  pour  tin 
case  T. 


DU    MINERAI   d'kTAIN   DANS  LE  CORN  WALL.  15; 

Les  trois  tin  cases  T  donnent  pour  produits  déflnitîfs  : 

t  Tête ,  sable  riche  pour  la  cuve  K,. 

i'  Crazes  trës-pyriteuses,  vont  aux  bocards. 

Aux  cuves  K, ,  on  fait  : 

k^  Top  skimmings ,  allant  aux  f rames. 

k!^  Bottom  skimnûngs,  passe  aux  caissons  C,  seul  ou 
avec  k^. 

U\  Bottom  skimmings  I  sable  riche  pour  le  four  de 
grillage. 

%*"  Traitement  des  roughs  : 

Les  roughs  vont  à  la  double  tye  D,  disposée  pour  ser- 
vir au  besoin  de  shacking  tye;  on  y  fait  avec  les  queues 
de  caisson  :  ^ 

d  Tête ,  bonne  pour  craze. 

(f  Milieu,  repasse  à  la  tye. 

d"  Queue»  entraînée  par  un  courant  d*eau  dans  les 
trois  séries  de  bassins  en  maçonnerie  : 

e  Box ,  où  s'arrêtent  les  gros  sables  ; 

e*  Cuve  ovale,  les  sables  très-fins  vont  aux  hand- 
firames; 

e"  Cuve  quarrée,  les  slimes  très-fines  vont  aux  ma- 
chines-frames. 

Les  gros  sables  e ,  retirés  à  la  pelle ,  sont  remis  en 
mouvement  dans  les  longs  canaux  en  maçonnerie  G , 
interrompus  chacun  par  quatre  chutes ,  en  tête  des- 
quelles on  recueille  encore  un  peu  de  crazes;  le  reste 
du  dépôt  est  ensuite  entraîné  hors  de  Tatelien 

3*  Traitement  des  slimes  principales. 

On  applique  exactement  la  formule  page  i  a6.  Les 
sHmes  sont  reçues  dans  cinq  pits  S  ;  les  eaux  en  sont 
écoulées  aux  pits  S\  où  elles  achèvent  de  s'éclaircir, 
avant  d'être  reprises  par  la  pompe  du  bocard. 

La  pente  favorable  du  sol  permet  d'entraîner  les 
slimes  des  pits  par  un  courant  d'eau,  sans  main-d'œuvre  ; 


l58  PRÉPARATION  MÉCANIQUE 

elles  traversent  les  boxes  H^  et  arrivent  à  la  première 
rangée  J,  de  vingt-quatre  paddle  trunks  ;  les  queues/, 
de  ces  trunks  vont  à  la  seconde  rangée  J,  (aussi  de 
vingt  quatre),  dont  les  queues  sont  envoyées  à  l'atelier 
inférieur.  Les  têtes  ;,  et  j\  sont  enrichies  séparément 
sur  les  deux  groupes  L ,  de  seize  machines-f rames  cha- 
cun ;  on  a  ensuite  huit  doubling  fraraes  M  et  huit  re- 
doubling  N ,  soit  en  tout  sur  cette  partie  de  l'atelier  qua- 
rante-huit machines  frames. 

Le  biirning  house  renferme  deux  fours  à  sole  tour- 
nante P,  sept  tin  cases ,  un  caisson  et  un  grand  nombre 
de  cuves;  à  côté  sont  six  hand  frames. 

Au  bas  de  la  vallée,  un  atelier  considérable  traitait 
les  déchets  des  anciens  exploitants ,  et  les  slimes  qui 
s'écoulent  du  premier  travail.  Il  comprenait  : 

I"  Pour  les  déchets  (oldstuff)  :  un  grand  stripe,  en 
avant  duquel  les  matières  sont  mises  en  suspension 
dans  l'eau  ;  la  tète  du  dépôt  va  &  un  bocard  hydrau- 
lique ;  la  queue  passe  à  deux  round  buddles.  Les  crazes 
bocardées  donnent  des  sables  et  des  boues,  qui  subis- 
sent la  préparation  ordinaire,  dans  le  cours  de  laquelle 
on  introduit  les  produits  des  round  buddles. 

Au  delà  du  stripe  s'écoulent  les  slimes  qui  vont  direc- 
tement à  quarante  et  une  machines-frames. 

9*  Pour  les  slimes  actuelles ,  on  a  une  première  série 
de  soixante  machines-frames;  leurs  produits  doivent 
être  enrichis  par  de  nouvelles  opérations  à  la  frame  ;  en 
sorte  que  Tatelier  inférieur  ne  compte  pas  moins  de 
cent  vingt-cinq  frames  pour  le  traitement  de  toutes  les 
boues  qui  y  sont  reçues,  qui  y  existent  dans  l'old  stuff, 
ou  qu'on  y  fait  au  bocard. 

Tineroft  en  iSdy. 
Le  dressing  floor  de  Tineroft  a  été  entièrement  iiïo- 


DU  MINERAI   d'ÉTAIM    DANS   LE   GOANWALL.  iSg 

difié  depuis  quelques  années;  la  très-faible  pente  dont 
on  dispose  a  obligé  de  supprimer  les  opérations  acces- 
soires du  traitement  des  roughs;  les  slimes  y  passent 
directement  des  pits  aux  frames  sans  Tintermédiaire  des 
paddle  trunks. 

Simple  comme  elle  est«  la  disposition  permettra  de 
comprendre  aisément  l'emploi  des  round  buddles  dans 
Je  travail  du  crop  (/îry.  2,  PL  IV). 

En  i856,  Tincroft  a  produit  i5i  tonnes  de  black  tin  ; 
en  1837,  lors  de  mon  séjour,  on  vendait  14  tonnes 
black  tin  par  mois. 

Le  tableau  n*"  6  ci-joint  donne  le  travail  du  crop  du 
Coiûmon-Work;  j'y  ai  décrit  en  détail  le  traitement  au 
caisson  des  bottom  skimmings  ;  on  peut  juger  de  la  juste 
importance  que  les  Captains  mettent  à  maintenir  sépa* 
rées  les  oaatières  qui  peuvent  présenter  quelque  diffé- 
rence; on  voit  aussi  qu'en  indiquant  que  des  sables  rc- 
y  passent  à  un  appareil,  cela  implique  parfois  une  série 
d'opérations,  dont  le  détail  ne  saurait  entrer  dans  un 
exposé  sommaire. 


1^0 


Pni'PAI\ATION   Mf.CANIQUE 


DU  MINERAI  b'ÉTAIN  DANS  LE  CORNWALL.         ï/^l 

Saint' Daf-Uniteé  en  1867  (ancienne  mine  de  Poldlce). 

L'atelier  de  Saint-Day  est  conduit  exactement  sur  les 
mêmes  principes  que  celui  de  Tincroft,  avec  tous  les 
développements  que  comporte  un  terrain  favorable.  La 
colline,  sur  laquelle  il  s'étend ,  est  légèrement  en  dos 
d'âne;  un  petit  atelier,  complètement  séparé,  traite  les 
sables  fournis  par  les  seize  flèches  de  droite  du  bocard  ; 
il  n'est  pas  représenté  sur  la  fig.  3,  PI.  IV. 

En  j836,  Saint-Day  a  produit  i4o  tonnes;  en  1857, 
on  vendait  jusqu'à  16  tonnes  black  tin  par  mois. 

Le  troisième  round  buddle  B''  travaille  spécialement 
les  milieux  des  deux  premiers  ;  ses  produits  vont  aux 
deux  caissons  voisins  G". 

Les  roughs ,  fournis  par  les  queues  des  trois  round 
buddles  et  de  quelques  caissons,  sont  entraînés  par  les 
eaux  un  peu  boueuses  de  ces  appareils  jusqu'à  la  sou  - 
pape  G,  où  se  fait  la  séparation  des  sables  très-fins , 
qui  coulent  constamment  aux  deux  petits  pits  H,  et 
des  gros  sables,  qui  traversent  périodiquement  la  sou- 
pape ,  et  vont  déposer  pour  crazes  dans  les  longs  ca- 
naux K.  C'est  ainsi  qu'est  simplifié  le  travail  des  roughs 
et  remplacé  tout  le  système  de  boxes  et  cuves  de 
Wheal-Vor. 

Les  slimes  principales,  après  paddle  trunks,  vont 
aux  six  frames  self-acting  F5  ;  les  produits  de  celles-ci 
sont  enrichis  sur  six  machines  frames  ordinaires  Fo  ; 
avec  tozing  énergique. 

Six  autres  frames  mécaniques  F'«  traitent  les  slimes 
des  petits  pits  H.  On  voit  qu'avant  grillage  cette  partie 
de  l'atelier  n'emploie  en  tout  que  dix-huit  frames  ;  les 
boues  sont  peu  abondantes  à  Saint-Day  ;  la  gangue 
étant  surtout  quartzeuse. 

Le  minerai  contient  beaucoup  de  mispickel  et  de 
wolfram  ;  la  première  de  ces  impuretés  exige  une  cal- 
cioatipn  soignée  et  produit  beaucoup  d'acide  arsénieux, 
retenu  dans  le  canal  cloisonné  des  fumées;  la  seconde 
abaisse  notablement  la  valeur  du  black  tin. 


l42  PHÉPARATION   Ml&GANIQUE 

Par  Comfjl»  «n  1867. 

La  mine  de  Par  Gonsols  est  en  ce  moment  la  plus 
productive  en  éiain  parmi  celles  du  district  Est(i); 
elle  a  donné  en  i856y  3 16  tonnes,  et  vendait  en  1867, 
27  tonnes  black  tin  par  mois. 

Dans  le  tableau  ci-joint  n*  7,  j'ai  développé  les  for- 
mules de  traitement  du  minerai  cru  ;  quant  au  travail 
après  grillage,  on  devra  se  reporter  aux  pages  i33  et 
i34;  je  n'ai  pas  dû  m* astreindre  ici  à  conserver  les 
divisions  théoriques,  basées  sur  la  nature  des  ma- 
tières, et  qu'il  sera  du  reste  facile  d'y  retrouver  ;  quelque 
détaillé  que  soit  ce  tableau ,  il  est  loin  de  comprendre 
toutes  Ifis  opérations  pratiquées  sur  le  dressing  floor, 
et  on  ne  doit  encore  le  considérer  que  comme  une 
indication  générale ,  mais ,  je  crois ,  suffisante  pour  ap- 
pliquer les  variations. opportunes  suivant  les  sables  ou 
boues  à  traiter.  Plusieurs  formules  ne  sont  pas  con- 
duites jusqu'à  la  fin,  lorsqu'il  est  possible  d'y  suppléer 
par  l'intelligence  de  celles  qui  précèdent. 

Voici  concurremment,  sous  forme  de  légende,  l'énu- 
mération  complète  des  appareils  employés,  et  repré- 
sentés fig,  4»  PI-  VL 

Par  Consols  peut  être  pris  comme  exemple  d'un  grauf) 
atelier  favorablement  situé  et  en  général  bien  disposé. 

iBesiwork i2  ~  a 

Common  work 36  —  h 

Pour  crues.  Flashers.  .  30  ■-  e 

Pour  minerai  de  cuivre.    8  —  d 

/  (  Best  work .  .    «  —  A 

Caoaux.  {  GommoD  work 3  —  A' 

(  Crazes 2  —  A" 

C'OP.  .  .<[  BÎddles  { :..:.3      -        R,R',R". 

l  Besi  work 2     —        B(  cuves    corres- 

Caissons  {  Common  work 2     —        B'  {    pondaniea  : 

(  Produits  de  R" 2      —        B"  (      G,  C,  G". 


(1)  En  i856.  la  i)roduction  de  Par  n*a  été  dépassée  que  par 
celles  de  deux  mines  du  district  central  :  Dolcoatii,  U17  tonnes  ; 
Wheal  Vor,  ùsS  tonnes. 


DU  MINERAI  tfÈfàW   DANS  lË  GOftMWAIX.         l^S 

/  Long  «tripe  E  recevant  les  Roughs. 

RAiiffhé  )  Tv«>  «  i  travaillant  \a  tête  de  E,et  devant  être  remplacées  par 

Jiousof.  /  lye».  .  .  .  3  [     ^  j^^^j^^j  Buddles,  qui  traiteront  aussi  G,. 

(Box.  .  .  .F    D'où  les  Roughs  sont  rejetes  aui  Tributors. 

'T«t»  cirim*»:.».  i  Best  work.   .  i  frame  D. 

lop  bKinnniBgs.  J  c^Qj  ^^jij     3     __     ^rtravalllant  aussi  le»1 

liéies  des  f rames  U.J 

12  Petits  Pits  G  recevant  les  Slimes  des  Roughs  ei 
du  Best  work. 
Caissons. .  .  2  .  H  travaillant  les  télés  Gi. 
Frames        I  *  '  l"         "         lt.s  ,i,oduitsde  H. 
rrames.  •  •  j  j .  l  _        les  slimes  Gj  et  G,, 

(2  Grands  Pits K 

Slimes     Prinei- 9  Box  des  Rooshs.  ...  a 

pales ^  Paddie  Trunlks.  .  32  .  L 

y  Boxe Qi' 

Krames 4. M  travaillant Lj  après  ot'. 

Paddle Truoks.  .   S2.N 

Frames j  12.O    travaillant  Ni. 

9  !  0^  I  enrichissantes. 

Au-dessous  de  la  ligne  pointillée ,  est  Tatelier  des 
tributors ,  où  tous  les  déchets  arrivent  au  long  canal 
(long  drag)^;  y  subissent  un  premier  travail  de  classe- 
ment dans  les  boxes  et  pits  S  (analogues  à  l'appareil  des 
roughs  de  Wheal-Vor).  On  y  a  en  outre  :  deux  tyes  To, 
un  second  canal  S'  et  deux  autres  tyes  To'  ;  quatre  fra- 
mes T  pour  les  slimes  de  S;  deux  slimes  pits  P;  trente- 
deux  paddle  trunks  Q  ;  un  atelier  de  douze  frames  R 
et  les  cuves  correspondantes. 

3  fours  à  réverbère. 
&  caissons  et  les  cuves. 
Buminghouse   .....{    i  caisson-tye. 

1  grande  frame. 
magasin  à  black  tin. 

En  résumé  les  principaux  appareils  sont  : 
Trois  round  buddles ,  douze  caissons ,  quarante-trois 
frames  dont  six  grandes. 

Trois  rangées  de  trente -deux  paddle  trunks  cha- 
cune (1). 


(i)  Les  lettres,  qui  servent  de  désignation,  sont  repro- 
duites dans  le  tableau  n*  7,  et  fréquemment  dans  la  suite  de  ce 
travail. 


i44 


PRÉPARATION   MÉCANIQUE 


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HOBOH 


DD   HINEMAI  d'£T11N  DAITS   LE   COlinVAU. 


l45 


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TOHS  XIV,  iBSa. 


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i46 


)^RËi>AttAttOR  MÉCiNIQUE 


DU  MINERAI   D'ÉTAIN   DANS  tE   CÔRNWALL.  l^J 

Draketoalls  en  i855. 

Le  minerai  d'étaîn  se  présente  à  Drakewalls  dadà  des 
conditions  tout  à  fait  anormales  pour  le  ConiWall,  tant 
par  la  grosseur  des  grains  d'étain  que  par  Tabôn- 
dance  du  wolfram  ;  la  gangue  est  surtout  composée  dé 
schiste  et  de  quartz ,  et  chargée  de  pyrite  dé  fer  et  de 
mispickel. 

Après  un  triage  des  la  bouche  dtl  ptiits ,  un  cassagé 
au  marteau  suivi  d'un  second  triage  ^  qui  enlève  là  plus 
grande  partie  du  wolfram ,  le  iDinerai  est  conduit,  bon 
pas  à  des  bocatds ,  mais  bien  à  des  cylindres  broyeurs 
[crushers)  ;  il  est  enrichi  sur  ded  can:iux-tyes,  des  tamis 
à  bras  et  des  cribles  à  secousses.  Ces  opérations  ra|i- 
prochent  beaucoup  la  préparation  de  celle  des  minerais 
de  cuivre  ;  malgré  son  intétët ,  l'exposé  de  cette  mé- 
thode serait  déplacé  ici. 

Une  trèd-faible  partie  des  rougfas  produits  va  à  un 
petit  bocard,  dont  les  sables  subissent  le  traitenient 
ordinaire  des  minerais  d'étain. 

C'est  à  Drakewalls  qu'on  a  appliqué  le  probédé  de  Procédé  oiiand 
H.  Oxland  pour  la  séparation  du  wolfram  de  l'étain ,    ,.  sé^nuon 
par  une  attaque  au  carbonate  de  soude.  J'insisterai  sur    ^°  wolfram, 
ce  point  seulement. 

Les  tin  witts  sont  grillés  avec  soin  comme  sur  les 
autres  ateliers;  en  i855,  pour  une  production  men- 
suelle de  95  tonnes  black  tin,  on  ne  l*etirait  pas  moins 
de  i4  à  i5  tonnes  d'acide  arsénieut  par  mois,  dans  les 
canaux  des  fumées  ;  le  minerai  grillé  est  lavé  conmie  à 
l'ordinaire;  c'est  à  peine  si  de  divers  points  de  l'atelier 
on  obtient  3  tonnes  de  black  tin  prêt  pour  la  vente  ;  le 
reste  est  un  black  tin  chargé  en  moyenne  d'environ  5 
p.  loo  de  wolfram,  dont  il  s'agit  de  le  purifier. 

L'opération  se  fait  dans  un  four  à  réverbère  i  sole 


l48  PRÉPARATION  MÉCANIQUE 

elliptique,  garnie  de  plaques  de  fonte  et  de  3*,30  de 
longueur;  on  charge  9  cwts  =  4^7  kilog.  de  sable  hu- 
mide; puis,  lorsqu'il  est  desséché,  3/4  cwt  =  58  kilog. 
de  carbonate  de  soude  réduit  en  poudre;  on  chauffe 
pendant  six  heures,  en  rablant  toutes  les  demi-heures. 
On  brûle  sur  la  grille  4  cwts  par  vingt-quatre  heures  ; 
soit ,  par  opération ,  1  cwt  =  So^,8.  Le  feu  est  conduit 
de  manière  que  la  soude  attaque  complètement  le  wol- 
fram, et  on  ménage  la  température  pour  que  l'oxyde 
d'étain  reste,  autant  que  possible,  inaltéré. 

Au  sortir  du  four,  les  matières  sont  à  l'état  de  poudre 
noirâtre  plus  ou  moins  agglomérée;  on  y  distingue  des 
grains  blancs  de  soude  en  excès ,  mais  plus  de  paillettes 
de  wolfram. 

Dans  Torigine,  on  les  lavait  pour  en  extraire  le  tung- 
State  de  soude;  que  l'on  faisait  cristalliser  en  concen- 
trant la  dissolution  dans  des  chaudières  en  tôle. 

On  espérait  trouver  un  débouché  de  ce  produit  en  en 
rethrantle  tungstène,  soit  à  l'état  métallique  pour  des 
alliages,  soit  oxydé  ou  combiné  pour  la  peinture  et  la 
coloration  du  verre. 

Ces  tentatives  n'ayant  pas  abouti,  on  se  dispensait  en 
i855  du  lavage  préalable  (1)  ;  les  matières  agglomérées 
par  l'attaque  au  carbonate  de  soude  étaient  envoyées 
directement  au  bocard ,  où ,  malgré  la  légèreté  des  pi- 
lons, il  fallait  ajouter  iSo  à  200  kilog.  de  quartz  par 
tonne  de  minerai  pour  prévenir  l'empâtement.  Le  dé- 
pôt des  canaux  était  enrichi  par  un  lavage ,  analogue  à 
celui  qui  suit  la  calcination  ordinaire. 

Les  matières  les  plus  grenues  avant  l'attaque  à  la 


(i)  En  i858,  le  tUDgstate  de  soude  et  le  wolfram  étaient  en- 
levés par  des  chimistes  allemands,  dont  le  but  était  de  les  uti- 
liser à  la  fabricatioa  d*un  nouvel  acier. 


DU   MINERAI   d'ÉTâIN  DANS  LE   CORNWAIL.  l49 

soude  s'agglomérant  très-pei),  on  pouvait  les  laver  sans 
bocardage  préalable ,  et  on  en  retirait  environ  2  tonnes 
black  tin. 

Pour  traiter  i.o5o  kilog.-  de  matière  se  réduisant  à 
1.000  kilog.  black  tin  purifié»  on  consommait  au  four 
de  calcioation  : 

kll.  fr. 

Carbonate  de  soude  à  3o  fr.  les  100  kil 80       2/1,00 

Houille  à  ao  fr.  la  tonne ^ii5         3,3o 

Main-d'œuvre  à  3',75  par  journée. i^a         û,/io 

Total 3o,7u 

Lo  bocardage  et  le  lavage  ne  devaient  pas  dépasser.  .    25,oo 

Frais  totaux  approchés  par  tonne  black  tin.  .  .    55,oo 

A  cette  dépense,  il  faudrait  joindre  la  perte  en  étain, 
sur  laquelle  je  n'ai  aucune  donnée,  mais  qui  ne  peut 
moins  faire  que  d'être  notable,  tant  par  suite  de  l'at- 
taque par  la  soude  que  dans  le  dernier  lavage. 

Voici,  en  regard  de  la  valeur  moyenne  du  black  tin 
pendant  l'année ,  les  prix  approchés  obtenus  par  le  mi- 
nerai purifié  de  Drakewalls,  et  par  celui  de  Saint-Day, 
autre  mine  à  wolfram. 


VALBUa  MOYBimE 

PRIX 

PRIX 

AilHÉB. 

de  la  tonna  blaek  Un. 

d«  Drakswallt. 

d«  Salnt-Dai. 

-  1.  »t.           fr. 

I.tt-           fr. 

1.  st.           fr. 

1853 

68    =    1700 

77    =    1925 

ft               • 

f8S4 

64    =    1600 

78    =     1950 

i>               » 

16SS 

68    =:     1700 

77     =     1925 

55    =     1375 

1856 

71     =     1775 

»                 • 

58    =     1450 

On  voit  combien  la  présence  du  wolfram  déprécie  le    néprécîaiion 
minerai  d'étain  ;  lorsqu'il  abonde,  le  prix  de  la  tonne  de  parTo^JoUrana 
black  tin  peut  descendre  à  *  40  =  1.000  fr.  et  même    dû"bi«ck*'un. 
au*dessous.  L'importance  d'un  procédé  économique  de 
purification  devient  alors  évidente. 


l&O  PRÉPARATION   MÉCANIQUE 

TROISIÈME  PARTIE. 
BetoripiloB  et  travail  det  «ppareilt. 

$    L    BOCARDS   (STAHPS.) 

Disposition  Les  bocards  sont  installés  à  la  partie  supérieure  de 
Kéiiéraie.  batelier;  les  batteries  forment  une  ligne  horizontale, 
dont  la  machine  motrice  occupe  à  peu  près  le  milieu  ; 
de  part  çt  d'autre  de  la  machine,  et  du  côté  du  dress- 
ing,  sont  les  grands  arbres  à  cames  auxquels  elle  im- 
prime le  mouvement  de  ^-otation. 

A  l'arrière  des  batteries,  à  un  niveau  de  2  à 
3  mètres  plus  élevé ,  est  établi  le  chemin  de  fer  pour 
l'arrivée  du  minerai ,  qui  est  versé  directement  du 
wagon  dans  des  trémies  à  fond  incliné.  Chacune  de  ces 
trémies  correspond  à  une  boîte  et  l'entretient  de  mi- 
nerai ;  la  matière  descend  par  son  propre  poids  et  par 
les  vibrations  de  l'ensemble;  elle  est  aidée  dans  son 
mouvement  par  l'eau  qu'elle  reçoit  vers  la  fin  de  son 
parcours  ;  elle  pénètre  dans  la  boîte  par  une  ouverture, 
ménagée  à  la  face  postérieure,  subit  l'action  des  pilons 
et  sort,  à  l'état  de  boue  très-liquide,  par  des  ouvertures, 
garnies  ou  non  de  grilles ,  et  faites  dans  la  face  anté- 
rieure, et  quelquefois  aussi  sur  les  côtés  de  la  boîte. 

Les  eaux  chargées  de  sables  coulent  sur  un  plan 
incliné ,  qui  règne  tout  le  long  des  boîtes,  et  sont  diri- 
gées dans  les  canaux  de  dépôt. 

Les  bâtiments  des  machines  comprennent  deux  con- 
structiods  accolées;  l'une,  en  arrière,  est  basse  et 
contient  les  chaudières;  l'autre,  assez  élevée,  renferme 
la  machine  elle-même. 

Toutes  les  machines  de  bocard  que  j'ai  vues  sont  à 
cylindre  vertical  avec  balancier;  la  distribution  de  va- 
peur y  est  faite  par  des  soupapes. 


DU  MINERAI  D'tTAIOf  04NS  iÇ  GOBNWAIX.         l5l 

En  général ,  le  balancier  aort  en  partie  de  la  msdson  ; 
de  puissantes  fondations,  prolongées  à  Tavant  de  celle-  , 

cî ,  supportent  les  coussinets  de  l'arbre  moteur,  tout 
en  laissant  les  vides  nécessaires  à  la  manivelle  et  aux 
volants. 

L'arbre  à  cames  est  formé  de  plusieurs  parties ,  sou- 
tenues séparément  par  de  forts  beffrois  en  charpente , 
et  q^'il  est  possible  de  réunir  ou  séparer  facilement; 
chaque  portion  d'arbre  correspond  i  un  groupe  (set) 
de  4  bottes. 

Chaque  boîte  {cover)  contient  3.  ou  4  flèches;  le 
ti-avail  avec  4  flèches  est  aujourd'hui  généralement 
préféré. 

Je  ^'entrerai  p^  ici  daps  l'examen  détaillé  de  la  con*    i«  Mœkinei 
Struction  des  machines  à  vapeur  pour  bocards  ;  il  suf-      ^oirUet. 
lira  d'indiquer  les  dimensions  principales  de  quelques- 
ynes  d'entre  elles,  et  les  conditions  dans  lesquelles 
elles  fonctionnent,  pour  que  l'on  puisse  juger  : 

i"*  De  la  force  motrice  nécessaire  au  bocardage  sur 
divers  ateliers; 

2^"  De  la  consommation  correspondante  de  combus- 
tible ,  dont  le  chiffre  entre  popr  une  fraction  notable  ^ 
dans  la  dépense  totale  de  la  préparation. 

Le  tableau  ci-joint  renferme  les  données  numériques 
relatives  à  la  fois  aux  machines  et  aux  appareils  qu'elles 
commandent ,  pour  1 2  bocards. 

J'y  ai  réuni  des  renseignements  puisés  à  diverses 
sources  : 

The  cornish  engine  reporter.  W.  Browne,  n~  1 ,  a,  5. 

Engine  reporter.  Th.  Lean,  n'"  4»  5. 

Relevés  que  j'ai  eu  occasion  de  faire,  n*'  6,  7,  8. 

Combes,  Annales  des  mines,  3"  série,  t.  V,  |834) 
n***  9,  10,  11,  12. 


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PRÉPARATION  MtaNIQOB 


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DU  MINERAI  D*ÉTAIN  DANS  LE  CORMWALL.         l53 

La  plupart  de  ces  machines  sont  à  double  effet  :  on  TjpM. 
en  emploie  cependant  quelques-unes  à  simple  effet, 
qui  donnent  de  bons  résultats  ;  celle  de  Garobrea ,  n*"  4* 
en  est  un  exemple.  Il  est  évident  que  l'uniformité  de 
la  vitesse  de  rotation  n'est  pas  une  condition  nécessaire 
du  travail ,  et  les  volants  y  pourvoient  suffisamment. 

A  Par  Gonsols ,  la  machine  est  à  détente  avec  deux 
cylindres  d'après  le  système  de  Woolf;  les  deux  cylin- 
dres sont  ici  entièrement  séparés ,  de  manière  à  consti-> 
tuer  deux  machines ,  ayant  chacune  leur  balancier  et 
leur  bielle;  les  manivelles  sont  calées  à  90"",  ce  qui 
évité  le  point  mort. 

M.  l'ingénieur  Sims  construit  aussi  des  machines  de 
bocards  à  deux  cylindres  (5tm'5  eombined)  ;  la  disposi- 
tion adoptée  consiste  à  placer  le  grand  cylindre,  où  se 
fait  la  détente,  à  la  suite  et  dans  Taxe  du  petit;  les 
deux  pistons  sont  fixés  sur  la  même  tige;  l'espace  com- 
pris entre  eux  est  maintenu  en  communication  perma- 
nente avec  le  condenseur.  La  vapeur  arrive  de  la  chau- 
dière en  tète  du  petit  cylindre ,  agit  sur  le  petit  piston , 
et  quand  il  a  achevé  sa  course ,  elle  va  presser  la  face 
postérieure  du  grand  piston  ;  pendant  la  première  pé- 
riode du  mouvement ,  le  grand  cylindre  communique 
avec  le  condenseur.  Le  rapport  des  diamètres  des  pis- 
tons est  au  plus  2  :  1  ;  c'est-à*dire  que  le  volume  du 
grand  cylindre  ne  dépasse  pas  quatre  fois  celui  du  petit. 

Ce  système  est  apliqué  avec  succès  pour  un  certain 
nombre  de  machines  d'épuisement,  et  pour  les  ma- 
chines à  rotation  horizontales  et  verticales.  Une  de  ces 
dernières  ayant  24" —  48",  diamètres  des  pistons ,  fai- 
sait  mouvoir  un  bocard  de  64  flèches. 

D'après  le  tableau  ci-dessus ,  ou  voit  qu'il  serait  inu- 
tile de  chercher  à  établir  un  rapport  entre  la  puissance 
d'une  machine  et  le  nombre  des  flèches  qu'elle  com- 


Puiuanea. 


l54  PRÉPARATION  MlÊCAmQUE 

mande.  Gela  tient  principalement  à  ce  que  les  mines 
un  peu  considérables  sont  pourvues  dès  l'origine  de 
machines  assez  fortes  pour  qu'on  puisse ,  à  mesure  de 
l'accroissement  présumé  de  la  production,  rajouter  de 
nouveaux  sets  de  flèches.  En  outre,  le  poids  des  pilons 
étant  très-variable ,  leur  nombre  ne  saurait  en  rien  in- 
diquer le  travail  imposé  à  la  machine. 

On  peut  cependant  en  conclure  qu'avec  un  cylindre 
de  36"  (o", 9  ni)  de  diamètre  et  une  course  de  9'  à  10' 
(=2°»,743  à  3'",o48),  on  sera  à  même  de  conduire 
jusqu'à  120  flèches  d'un  bon  poids;  et  c'est  là  une 
puissance  suffisante  pour  parer  aux  besoins  d'une  ex- 
ploitation considérable.  ' 

Si  l'on  compare  le  n""  6  avec  les  n"*'  g,  10  et  11,  on 
voit  qu'à  Wheal-Vor,  en  i855,  on  était  arrivé  à  n'a- 
voir qu'une  machine  de  36"  d.  et  10'  c.  menant  80  flè- 
ches (  ce  nombre  devait  être  pqrté  à  i  ao)  ;  tançjis  qu'en 
i853  on  y  employait  trois  machines  pour  106  flèches. 

Une  machine  puissante  permet  de  concentrer  sur  un 
même  point  un  travail  considérable  de  même  nature , 
et  j'ai  déjà  insisté  sur  la  convenance  de  n'avoir  qu'un 
grand  atelier,  au  lieu  de  plusieurs  petits  ;  mais  il  n'y  a 
réellement  avantage  que  si  le  travail  à  faire  est  pro- 
portionné à  la  puissance  de  la  machine. 

Lorsque,  par  suite  de  prévisions  non  réalisées,  une 
forte  machine  n'a  à  mener  que  quelques  flèches,  la 
charge  étant  très -insuffisante,  on  pourra  bien  pousser 
la  détente  de  la  vapeur  jusqu'à  sa  dernière  limite , 
mais  on  sera  toujours  forcé  de  fermer  en  partie  le  ré- 
gulateur, c'est-à-dire  d'étrangler  le  passage  de  la  va- 
peur; en  sorte  qu'on  aura  une  cause  permanente  con- 
sidérable de  perte  sur  l'eflet  utile. 
Tr«Taaz  L^  plupart  des  machines  portées  au  tableau  sont 

plus  fortes  qu'il  ne  serait  nécessaire  pour  le  travail  des 


acceMoiref. 


DU   MINEBAI   D'ÉTilN   DANS  LE   GORMWAIL.  l55 

pilous;  cependant  il  y  a  lieu  d'observer  qu'on  leur 
impose  un  travail  supplémentaire  souvent  très-impor- 
tant. Outre  la  pompe  établie  en  avant  du  bâtiment  y  et 
qui  élève  à  nouveau  '  les  eaux  du  dressing ,  elles  ont 
fréquemment  àmouvoir  les  round-buddles ,  les  paddle- 
trunkSi  et  à  monter  des  wagons  sur  des  plans  in- 
clinés, f 

Lorsqu'une  machine  a  été  construite  pour  fonctionner 
entre  certaines  limites  de  vitesse,  on  a  intérêt,  au 
point  de  vue  de  l'effet  utile,  à  ce  qu'elle  ne  s'en  écarte 
pas. 

Ici,  l'opération  même  du  bocardage,  et  la  disposi- 
tion invariable  des  boîtes ,  grilles  et  canaux ,  exigent 
aussi  une  assez  grande  régularité  dans  la  marche. 

Chaque  flèche  bat  4o  à  5o  coups  par  minute;  c'est- 
à-dire  qu'avec  5  cames,  l'arbre  fait  9  à  lo  révolutions 
dans  le  même  temps.  On  pourrait  aller  jusqu'à  60  ou 
70  coups ,  mais  ce  travail  forcé  devient  difficile  et  dés- 
avantageux. 

En  supposant  une  course  du  piston  de  10',  et  10  ré- 
volutions par  minute,  la  vitesse  du  piston  sera  de  200' 
par  minute,  soit  par  seconde  o".92. 

Voici  la  règle  pratique  que  M.  Browne  emploie  pour 
calculer  la  force  en  chevaux  d'une  machine  de  rota- 
tion. Il  admet  : 

Pression  par  pouce  quarré  sur  la  surface  du 

piston 10^  s=o\7oa77/k  par  cent,  quarré. 

Vitessedu pistonpar  minute.  260'  =  i", io33  par  seconde. 

Prenons  comme  exemple  la  machine  de  Tincroft 
n"*  1. 

Diamètre  du  piston ,....=  56" 

Surface i.oi7"*,o6 

1017,36  X  10  X  260  =  2.545.400  Ibs,  élevés  à 


Vitesse. 


Force 
en  chevaux. 


l56  PRÉPARATION  MÉGAmQtE 

i'  par  minute.  En  divisant  ce  nombre  par  53.ooo(i), 
on  obtient  77  chevaux. 
*Slïi"^  Le  duty ,  effet  utile  des  machines  à  vapeur,  se  cal- 
cule aujourd'hui  en  millions  de  livres  élevées  à  1'  de 
haut  par  quintal  (112  Ibs)  de  houille  consommée;  il 
y  a  quelques  années ,  on  le  rapportait  encore  au  bois- 
seau {bushel).  La  houille  du  pays  de  Galles  pesant 
94  Ibs  le  bushel ,  on  voit  que  les  anciens  chiffres  doi- 
vent être  augmentés  d'environ  i/5,  si  l'on  veutlescom- 
parer  avec  les  nombres  actuels. 

Comme  exemple  de  calcul  du  duty 9  prenons  les  ma- 
chines de  Tincroft  n*  1  et  de  Par  Consols  n'  8 ,  en  ne 
considérant  que  les  flèches  et  négligeant  les  travaux 
accessoires. 

Tincroft.  48  flèches;  poids  d'une  flèche  neuve  84olbs; 
les  flèches  sont  mises  au  rebut  quand  le  pilon  est  réduit 
au  tiers  de  son  volume;  on  peut  admettre  ici  que  le 
pilon  pèse  56o  Ibs,  le  levier  et  le  mentonnet  280  Ibs. 

280  +-Y*  ^^^  =  ^^4  Ibs  sera  le  poids  moyen  d'un 
0 

pilon  à  demi  usé. 

5o  coups  par  minute;  levée  moyenne  10". 

AS  X  65&X  5o  X  ^  »i.3o8.ooolbsélevéesài'dans  une  minute. 

On  brûle  2  tonnes  =  4o  quintaux  de  houille  en 
24  heures-,  1  quintal  est  donc  brûlé  en  38  minutes. 

i.3o8.ooo  X  38  =•  49»«Hoii8de  ibs^^oa-coo  «-  duty. 

La  force  en  chevaux  correspondante  est 

1 .308.000 


33. 000 


39^6. 


(1)  Lo  cheval-vapeur  anglais  correspond  à  33. 000  Ibs  élevées 
à  l' par  minute  ;  soit  55o  Ibs  élevées  à  l' par  seconde  =  lôf^BU 
élevées  à  1  mètre  par  seconde  ;  c'est-à-dire  à  très-peu  près 
76  kilogrammètres  développés  par  seconde. 


DU  MINERAI   D'ÉTAIN  DANS  LE  GORNWALL.         167 

Par  CansoU.  76  flèches  ;  poids  d'une  flèche  neuve 
644  Ibs. 

aaA  X  r  Aao  i»  5oA  Ibfl,  poids  moyen. 

On  consomme  4oo  bushels  de  houille  par  semaine  ; 
soit  335  quintaux  :  un  quintal  est  brûlé  en  3o"^%i. 

76  X  6o4  X  60  X  ^  X  3o,  i  -  ûS"»"**"  ^  »>«,o37.7«6 — duty. 

La  force  en  chevaux  correspondante ,  est  48*^^,4* 

Lorsqu'on  tient  compte  des  divers  travaux  acces- 
soires imposés  à  la  machine ,  on  peut  arriver  à  un  duty 
plus  élevé  *,  mais  il  est  évident  que ,  même  avec  la  pra* 
tique  ]a  plus  exercée,  l'évaluation  de  la  plupart  de  ces 
travaux  est  toujours  entachée  d'inexactitude. 
On  a  trouvé  ainsi  : 

teavtor  tMT.      Féf  rl«r.  lola. 

N*  A.  Cambea. ......    67,7        65,5        63,S 

N*  6.  Dolcoath A5,6  »  » 

Pour  janvier  i858,  H.  Browne  donne,  comme  duty 
moyen  de  4  bocards,  4&97« 

J'admettrai  qu'en  adoptant,  comme  duty  moyen 
des  nmchines  de  bocards,  4^.5,  on  se  tiendra  plutôt 
au-dessous  qu'au-dessus  de  la  vérité. 

U  est  intéressant  de  comparer  le  rendement  de  ces 
machines  à  celui  des  machines  d'épuisement. 

D'après  le  relevé  de  M.  Lean,  qui  porte  sur  une 
vingtaine  de  pompes ,  le  duty  moyen  pendant  les  six 
premiers  mois  de  1857  est  de  54- 166. 

D'après  H.  Browne,  10  machines  ont  donné  pour 
janvier  i858,  58,a. 

Je  pense  qu'on  peut  admettre  le  chiffre  moyen  de  56. 

Il  est  facile  de  ramener  ces  nombres  à  ceux  de  la  comommaUoB 
consommation  de  houille  par  force  de  cheval  el  par     ^rr«rM* 
heure ,  que  nous  sommes  habitués  à  considérer.  9iluuwt. 


l58  PRÉPARATION  MÉCANIQUE 

Soient  : 

X  =>  coosommation  de  houille  par  cheval  et  par  heure,  expri- 
mée en  livres  ; 

N  =  nombre  de  millions  de  livres  élevées  à  i'  par  minute; 

m  »  nombre  de  minutes  employées  à  brûler  un  quintal  de 
1 1 3  Ibs  de  houille  ; 

D  =  duty,  exprimé  en  millions  de  livres; 

G  cB  nombre  de  chevaux  effectifs. 


On  a  : 


Nxtn-»D. 

N 


d'où 


53.000 


C; 


iiaXGo       inXBoX33.oob       2a1.760.ooo 
^       mxc  D  B 


l)e  cette  formule,  nous  tirons  : 


MACH111E8. 


Bocards. 
Rompes. 


DCTY. 


45.500.000     K 
56.C06.000 


BOUILLE 
consommée  par  cheval  et  par  heure 


en  livres. 


4.87 


3.96 


.JL. 


en  kilogrammes. 


2.214 
1.800 


Progrès  faits 
dans  les  machines 


D'où  Ton  peut  induire  que  le  travail  utile  des  bo- 
cards  s'élève  aujourd'hui  aux  81  centièmes  fie  celui  des 
pompes. 

En  1825,  MM.  Dufrénoy  et  Élie  deBeaumont  annon- 
debocards.  çaieut  quc,  depuis  peu  d'années  on  appliquait  dans  le 
-  Cornwall  les  machines  à  vapeur  à  la  conduite  des  bo- 
cards,  mus  jusqu'alors  par  des  roues  hydrauliques;  ils 
citaient  les  mines  de  Wheal-Vor^  Great-Hewas,  Dol- 
eoatht  Poldice  et  Polgooth.  Les  H"  9,  10  et  11  (ta- 
bleau, page  i52)  sont  les  machines  établies  à  Wheal- 
Vor,  très-probablement  pour  la  première  fois. 

Si  Ton  rapporte  le  duty  pour  juin  1 83 3,  au  quintal 


de  houille ,  on  a  : 
Duty 


K"  9. 


N<»  10. 


N»  11. 


K»  ». 


q8,56      37,60       i3,36      a5,39 


DU  MINERAI   d'ËTAIN   DANS  LE  GORN^VALL.         l6g 

ce  qui ,  en  ne  prenant  que  les  trois  chiflres  les  plus  éle- 
vés, donne  pour  valeur  moyenne,  97,9. 

Pendant  la  même  période,  59  machines  d'épuise- 
ment ont  donné  pour  duty  moyen  5A996. 

En  rapprochant  les  nombres  de  1 853  de  ceux  de  1 858, 
on  a  : 


HACBimi. 


Boetrdf. 
Pompes. 


DUTIKI. 


isas. 


27.20 
UM 


1S58. 


45  60 
50.00 


C'est-à-dire  que ,  tandis  que  le  rendement  des  pom- 
pes est  resté  presque  stationnaire  (1) ,  celui  des  bocards 
a  crû  dans  le  rapport  de  167  :  100,  soit  des  2/3  en  sus. 

Ces  progrès  doivent  être  attribués  à  plusieurs  causes  : 

1**  Les  divers  perfectionnements  apportés  aux  ma* 
chines  motrices,  et  notamment  l'allongement  du  cy- 
lyndre  permettant  la  détente  :  le  rapport  de  la  course 
du  piston  à  son  diamètre  a  été  porté  de  9,*io  et  2,5o  à 
3,3o  et  5,4o. 

9''  La  meilleure  installation  des  bocards,  particu- 
lièrement des  guides  pour  les  flèches. 

Les  matières  à  bocarder  sont  : 

1*  Le  minerai  qui  a  été  réduit  par  le  cassage  {spalU 
ing  )  en  fragments  de  la  grosseur  du  poing  ; 

9*  Les  sables  imparfaitement  pulvérisés  et  revenant 
sous  le  nom  de  crazes  de  diverses  parties  de  l'atelier. 

Les  bocards  à  grilles  peuvent  être  employés  pour 
' —    -  I  i_ 

(1)  Les  machines  d'époisement  ont  reçu  un  grand  nombre 
de  perfectionnements  dans  les  détails  de  leur  construction  ; 
mais  la  majorité  des  machines  aujourd'hui  en  service  sont 
d'ancienoe  date  ;  ce  qui  doit  abaisser  le  duty  moyen. 


[  30  Di9$ri  lypfi 
d$  bœmrdê. 


J 


l6o  PRÉPARATION  MÉCANIQUE 

ces  deux  sortes  de  matières;  cependant  les  erasa^  sont 

encore,  dans  la  plupart  des  mines,  passés  à  des  bocards 
avec  ouverture  à  niveau  surélevé  et  sans  grilles,  ap- 
pelés flashers. 

Dans  les  deux  systèmes ,  les  matières  arrivent  sous 
les  pilons,  par  une  ouverture  ménagéo  à  la  face  posté- 
rieure de  la  boite. 
Boeardià  r^Wu.  Je  ne  parlerai  d'abord  que  du  premier.  La  disposi- 
tion des  grilles  varie  suivant  les  ateliers  ;  en  voici  quel* 
ques  exemples  : 

BaiUs  à  A  fiéehu  : 

SaInM)ay V  K»'»ïes,  dont  deux  sur  le  devant 

Wheal.VoV(b«;t  worV).  '.  !  !  )       ^  ^^'^^  ^**^"^^ 
Wheal-Vor  (common  work).  1        ,,,    ,  ^    , 
BaJleswidden ^J  «  grilles  latérales. 

!3  grilles,  dont  une  très-grande 
lur  le  devant,  et  deux  laté- 
rales. ^ 

Boites  à  3  fiéchei  : 

Polgooth )•  grlUe..dontune8urledev.iit 

°  I        et  une  latérale. 

Dans  les  boites  &  4  flèches ,  les  deux  flèches  du  mi- 
lieu ont  une  levée  de  8'  à  g'',  et  les  deux  exti*èmes  de 
g"  à  lo'';  soit  i"  de  levée  en  plus.  On  admet  que  le 
minerai,  arrivant  au  milieu,  suit  de  chaque  côté  deux 
plans  inclinés,  et  que  le  coup  plus  violent  des  pilons 
extrêmes  décharge  le  sable  boueux,  en  le  projetant  vers 
les  grilles. 

Dans  les  bottes  à  3  flèches,  on  suppose  qu'il  se 
forme  un  seul  plan ,  incliné  vers  la  grille  latérale,  et  les 
levées  ont  respectivement  en  partant  de  cette  grille 
io",g"et8".. 

A  Par  Gonsols  «  où  la  grille  de  face  règne  sur  presque 


DU  MINBBAI  D'ÉTAIIf   DANS   LE  CORNWALL.         l6l 

toute  la  longueur  de  la  boite ,  les  4  flèches  ont  la  même 
levée  de  i  o". 

Je  décrirai  en  détail  un  bocard  à  4  grilles ,  type  assez 
généralement  employé  pour  les  minerais  à  broyer  fin. 

Le  dessin  (PI.  II  ^  fig.  i,  a,  3,  4f  5, 6  et  7) ,  ne  repré- 
sente pas  un  appareil  particulier;  il  résulte  des  relevés 
que  f  ai  faits  sur  les  bocards  de  Wbeal-Vor  en  i855,  et 
deTincroften  1857. 

Un  $et  se  compose  de  4  boites  à  4  flèches ,  séparées 
les  unes  des  autres  par  un  intervalle  de  16"  =:  o".4oG. 

Chaque  botte  est  construite  avec  de  fortes  planches 
de  chêne  de  3''i/«  =  0,089  d'épaisseur  pour  les  grands 
côtés,  et  4"  1/9  =  0,114  pour  les  petits.  La  largeur 
dans  œuvre  est  14"  =  o,555;  la  longueur  totale  est 
3' 6"  =  i^.oGG;  la  profondeur,  à  partir  de  la  sole,  est 
3'  S"  =  o".98o.  Elle  est  recouverte  d'une  planche  dé- 
coupée de  manière  à  laisser  passer  les  tiges  [Hfiers)  des 
pilons. 

Les  deux  petits  côtés  sont  assemblés  à  mortaises 
dans  deux  pièces  de  bois  de  7"=  0, 1 78  d'équarrissage 
et  8'  =  s" ,438  de  long;  ceux-ci  reposent  directement 
sur  les  fondations.  Les  armatures  en  fer,  appliquées 
extérieurement  sur  le  bord  des  grands  côtés ,  traver- 
sent ces  semelles  et  sont  boulonnées  en  dessous. 

.  L'intérieur  des  bottes  est  garni  de  plaques  en  fonte 
de  i/a"  =  0,01 3  d'épaisseur  sur  une  hauteur  de  a'  6'' 
=  0,761,  à  partir  de  la  sole.  Le  bois  est  entaillé;  les 
plaques  sont  maintenues  par  de  petits  boulons  à  tète 
obtuse  noyée  dans  la  fonte;  l'écrou  est  à  l'extérieur. 

L'ouverture  qui  donne  accès  au  minerai  et  à  l'eau  (1  ) 


DeierIpUon 

d'un  b  e^rd 
à  4  irlllei. 


Botir. 


(1)  A  Wheal-Vor,  avec  deux  grilles  latérales  seulement,  la 
fkce  postérieure  est  percée  de  deux  fentes  verticales,  servant  à 
Introduire  de  Tean  claire  directement  près  des  grilles,  outre 
celle  qui  entre  par  le  milieu  avec  le  minerai. 

Ton  XIV,  iS58.  11 


l6a  ]>BÉPABAtION  MÉCANIQtJfi 

a  1 5"  =  0,38 1  de  large;  son  niveau  inférieur  est  le 
même  que  celai  de  la  sole. 

Les  ouvertures  de  face  et  latérales  ont  8''  =  o,2o5 
de  large,  sur  7"  =  0,178  de  haut;  entre  les  deux  ou- 
vertxu-es  antérieures  l'intervalle  est  de  8"=o,2o5.  Elles 
s'ouvrent  toutes  à  2"  =  o,o5o  au-dessus  de  la  sole.  (A 
Saint-Day,  i"à  i"i/2.) 
p  an  incliné  Le  minerai  descend  sur  un  plan  incliné  en  planches, 
avec  rebords.  La  pente  est  déterminée  par  une  con- 
struction graphique  ;  on  trace  un  triangle  isocèle  dont 
la  base  =  1 4  et  les  côtés  =  1  a  ;  un  des  côtés  est  dressé 
verticalement  contre  la  face  postérieure  de  la  boite, 
l'autre  donne  l'inclinaison  du  plan.  Ainsi  fixée,  elle  est 
de  1 8*  1/2. 

Le  plan  incliné  a  4'  =  »"«2>9  de  long;  entre  les 
parois,  il  a  i5"  =  o,38i  près  de  l'ouverture  de  la 
boîte,  et  2'  =  0,610  en  tête. 

La  trémie  de  déchargement  des  wagons  a  5'  =  i"'.5t4 
de  large;  S'  de  profondeur  verticale  à  l'aplomb  de  la 
tête  du  plan  ;  le  fond  est  incliné  à  /^i". 
Grilles  \grautx      Lcs  griUes  SOU t  en  tôle  de  fer  ou  de  cuivre  (voir  p.  1 7  2  ). 

plaques  et  cadres.       t^,,  ,     „  ^    i     i  m.  t    ji 

(Pi.u,  fig.A.)  Elles  ont  9"  =  0,228  de  large,  sur  8'  =  o,2o3  de 
haut  ;  la  partie  perforée  a  7"  sur  6".  Elles  sont  main- 
tenues au  moyen  d'une  plaque  et  d'un  cadre.  La  plaque 
est  quelquefois  en  fer  forgé ,  le  plus  souvent  en  fonte 
de  1"  =  0,025  d'épaisseur,  18"==  0,467  de  haut  et 
i4"  =  0,355  de  large  ;  elle  présente  au  centre  un  vide 
rectangulaire  ayant  les  dimensions  de  la  grille,  et  dans 
lequel  on  peut  appliquer  celle-ci  de  manière  à  la  faire 
porter  contre  le  bois  du  coffre. 

Les  bords  de  la  plaque  sont  percés  de  six  trous  ;  les 
deux  trous  supérieurs  servent  à  la  boulonner  à  la  face 
de  la  boite;  ceux  du  milieu  reçoivent  deux  boulons 
dont  la  tête  est  noyée  dans  le  bois,  et  qui  sortent  d'en- 


DU  MINERAI   D'ÉTAlN   DAPfft  tB  GORNWALL.         |6R 

viran  V*  en  avant  de  la  plaque  :  lenr  extrémité  est  per- 
cée de  façon  à  admettre  une  clavette. 

Les  deux  trous  inférieurs  sont  au-dessous  du  niveau 
du  plancher  d'écoulement;  on  ne  les  fait  que  pour  pou- 
voir retourner  la  plaque,  dont  l'ouverture  B*use  par  le 
contact  des  eaux  acides  et  des  sables  ;  au  bout  de  six  à 
sept  mois  (à  Tincroft) ,  le  bas  du  rectangle  est  entière- 
ment déformé,  la  plaque  est  alors  retournée  et  dure 
encore  un  temps  égal. 

Quand  la  grille  est  en  place ,  on  introduit  pardessus 
un  cadre  en  fer  de  i^/tt  =  0,01 5  d'épaisseur  et  de  a"  îas 
o,ô5  de  hauteur,  avec  deux  appendices  qui  s'avancent 
sur  les  côtés  d'environ  5''  =  0, 1 96  au  devant  de  la  grille  ; 
une  bande  de  fer  percée  de  deux  trous  s'applique  sur  ces 
appendices  ;  elle  est  tra^  ersée  par  les  deux  boulons  du 
milieu ,  et  maintenue  définitivement  pardenx  clavettes. 

La  manœuvre  d'un  changemont  dp  fertile  estévldenv 
ment  assez  rapide. 

Au  devant  des  bottes  règne,  tout  te  long  du  5^1,  uh 
plancher  de  5'  6"  =  1*.  066  de  large,  avec  une  pente 
totale  de  3"  1/3,  soit  1/1  a,  suffisante  pour  évitf»r  tout 
dépôt  de  sable  sur  le  plancher.  A  sa  suite  viennent  les 
canaux. 

Les  flèches  sont  d'une  seule  pièce;  la  tète  [hend)  est  Fiècheii. 
en  fonte;  la  tige  (lifter)  est  en  fer  méplat  et  pénètre  Wt»^*'^^^') 
presque  jusqu'à  moitié  de  la  tète  ;  l'extrémité  de  la 
barre  de  fer  a  été  fendue  en  quatre  et  les  parties  écar- 
tées en  sorte  de  patte;  lorsqu'on  coule  le  pilon,  ta 
fonte  enveloppe  ces  parties  saillantes,  de  façon  queVaf- 
rachcment  de  la  tige  n'est  plus  à  craindre. 

A  Tmcroft,  un  pilon  neuf  a  a5"  =  0,697  de  hauteur, 
lî»"  =  o,3o5  dans  le  sens  du  petit  côté  de  la  botte  et 
7"  =  0,178  perpendiculairement  :  la  tige  a  10'  9"  = 
5'",s76delong;sasectionaa"=o,o5o,sur4"=îO,ioi. 


l64  PRÉPARATION  MÉCANIQUE 

Dans  le  district  de  Saint-Just  on  emploie  aossi  des 
flèches  dont  les  deux  parties  ne  sont  réunies  que  par  un 
coin  de  fer  ;  la  tète  en  fonte  présente  un  vide  de  f  ^= 
0, 1 78  de  profondeur,  s' élargissant  au  fond  ;  la  tige  s'é- 
vase à  l'extrémité. 
SmZI)  ^^^  guides  sont  au  nombre  de  deux  ;  le  premier  est 
à  1 6''  =  o,4o6  au-dessus  du  bord  supérieur  de  la  boite, 
soit  à  4'  g"  =  l'^fAA?  au-dessus  de  la  sole;  le  second 
est  5'  6"  =  i",676  plus  haut. 

Chacun  (  voir  fig.  5  )  est  formé  d'une  partie  fixe , 
qui  est  boulonnée  à  demeure  contre  les  montants  eu 
bois,  que  forment  les  prolongements  des  petits  côtés  de 
la  boite,  et  d'une  partie  mobile,  reliée  pendant  le  tra- 
vail à  la  première,  par  trois  boulons,  munis  d*écrous  à 
chaque  extrémité. 

Ces  deux  pièces  rapprochées  ménagent  quatre  es- 
paces pour  les  coussinets  en  fonte  et  les  tiges. 

Les  coussinets  sont  des  prismes  évidés  à  trois  pans , 
de  7"  i/s  =  0,190  de  hauteur  de  778  =  o,oa«  d'é- 
paifiijseur,  avec  rebords  extérieurs  aux  deux  extrémités* 
Ils  s'emboîtent  dans  la  pièce  fixe  du  guide.  La  flèche 
étant  mise  en  place,  on  adapte  en  dernier  lieu  la  pièce 
mobile ,  dont  une  ssdllie  pénètre  entre  les  deux  faces  du 
coussinet,  le  maintient  et  forme  la  quatrième  surface 
de  glissement  de  la  tige. 

L'utilité  des  coussinets  est  évidente  ;  la  partie  prin- 
cipale des  guides  a  une  durée  à  peu  près  indéfinie , 
tandis  que  les  coussinets  sont  renouvelés  lorsqu'il  y  a 
lieu. 

Par  une  disposition  ingénieuse,  on  a  donné  à  Wheal- 
Vor,  au  rebord  supérieur  du  coussinet ,  la  forme  d'un 
godet  pour  le  graissage. 

On  conçoit  aisément,  d'après  ce  qui  précède,  la 
manœuvre  à  faire  pour  remplacer  une  flèche  ;  on  doit 


DU   MINERAI   d'ÉTAIN   DANS   LE   GOUNWAIX.  l65 


arrêter  la  machine  ;  dans  plusieurs  bocards  une  mouffle, 
mobile  sur  une  poutrelle  honrizontale  au-dessus  des 
tiges ,  est  amenée  au  droit  de  la  flèche  à  lever. 

Les  mentonnets  sont  en  fonte  et  ont  la  forme  d'une 
tète  de  marteau  ;  souvent  aussi  on  les  fait  en  fer  forgé, 
symétriques,  avec  faces  de  glissement  aciérées,  ils  peu- 
vent alors  être  retournés. 

La  longueur  totale  est  1 1"  :=  0,379  «  ^^^^^  ^^  ^S^  ^^ 
l'extrémité  du  mentonnet  il  y  a  6"  ::=  01  Sa;  la  plus 
grande  épaisseur  est  5"  =  0,117.  L'ouverture  est  un 
peu  plus  large  que  la  section  de  la  tige ,  et  taillée  de 
manière  à  recevoir  un  coin. 

Pour  fixer  un  mentonnet  sur  la  tige  d'une  flèche 
neuve ,  de  façon  à  avoir  une  levée  de  9" ,  on  met  un 
bâton  dans  la  boite,  reposant  sur  la  sole;  avec  une 
règle  représentant  le  mentonnet,  et  maintenue  horizon- 
tale, on  suit  le  mouvement  de  la  came,  et  lorsque  celle- 
ci  abandonne  la  règle,  on  marque  le  point  d'arrêt  sur  le 
bâton  ;  la  longueur  comprise  entre  ce  point  et  l'extré- 
mité inférieure  du  bâton  est  diminuée  des  9",  et  repor- 
tée sur  la  flèche  à  partir  du  bout  du  pilon  ;  elle  donne 
ainsi  le  niveau  de  la  face  inférieure  du  mentonnet  (1). 

Les  cames  sont  ici,  comme  presque  partout,  au 
nombre  de  5  pour  chaque  flèche;  elles  sont  en  fonte; 
leur  largeur  est  5"  =  0,427,  leur  longueur  totale 
1 1 "=0,2 79  ;  elles  font  saillie  de  6"=o,i52  sur  l'arbre. 

L'arbre  est  en  fonte;  il  est  creux;  son  diamètre  exté- 
rieur est  27"  =  0,685  ;   l'épaisseur  de  la  fonte  est 

(1)  On  a  récemment  proposé  des  mentonnets  faisant  saillie 
des  deux  côtés  de  la  tige;  les  cames  sont  doubles,  c'est-à-dire 
en  forme  de  fourche  ;  le  point  de  contact  se  trouve  constam- 
ment dans  le  plan  médian  de  la  flèche  ;  cette  disposition  diminue 
de  beaucoup  le  frottement  dans  les  guides,  tout  en  permettant 
de  déplacer  facilement  le  mentonnet,  pour  la  mise  au  point  après 
usure  du  pilon, 


Mentonnet. 

(Tonguê,) 


àTht9(AxU) 
Camée  (Camtj 


l66  PBÉPARATJON  MÉCANIQUE 

3"  1/9  rs  OfOSg.  Chaque  caine  y  pénètre  par  une  ou- 
verture de  i"  sur  3";  aa  queue  a  5''  de  long  et  dépasse 
à  l'intérieur  de  l'arbre  creux  ;  elle  porte  d'un  côté  une 
entaille  de  1''  de  profondeur,  et  d'une  longueur  égale  à 
l'épaisseur  de  l'arbre;  la  came  se  trouve  fixée  ep  chas- 
sant un  coin  en  fer  sur  le  c6té  opposé.  La  section  à 
l'encastrement  est  de  4''  sur  3";  entre  chaque  came  l'ar- 
bre est  percé  d'une  ouverture  ovale  destinée  à  l'alléger. 

Les  fio  cames  des  4  séries,  qui  correspondent  à  une 
botte,  sont  implantées  de  telle  sorte,  que,  si  on  en  fai- 
sait une  projection  sur  un  plan  perpendiculaire  à  l'axe 
de  l'arbre,  elles  y  diviseraient  la  circonférence  en  so 
parties  égales  ;  c'est-à-dire  qu'on  peut  4es  regarder 
comme  fixées  sur  4  ftrcs  d'hélice  équidistants. 

L'arbre  est  établi  de  manière  qu'entre  les  tigea  et 
la  génératrice  la  plus  voisine,  il  y  ait  environ  j"  à  8" 
(  =r  0,178  à  o,so3)  ;  il  reste  entre  l'extrémité  du  men- 
tonnet  et  l'arbre  environ  s",  et  à  peu  près  autant  entre 
la  came  et  la  tige. 

Dans  ces  conditions  supposons  une  levée  de  9";  le 
mentonnet  au  repos  (/iff.  6)  est  à  4"  >/a  au-dessus  du 
plan  médian  de  l'arbre;  la  came  le  mène  pendant  un 
parcours  d'environ  sS'';  pour  une  levée  de  10"  les  chif- 
fres correspondants  sont  3"  i/a  et  3s^ 

Considérons  l'arc  moyen  de  So"";  entre  deux  cames 
de  la  même  série«  l'angle  est  de  79^  en  prenant  les 
90  cames  des  4  séries  il  est  de  79**  :  4  =  I8^  On  voit 
que  sur  4  flèches  il  n'y  en  aura  que  deux  en  prise 
à  la  fois,  et  même,  qu'au  moment  où  une  des  deux  flè- 
ches échappe,  l'arbre  décrira  9  X  i8*  —  3o*=  6%  en 
ne  menant  qu'une  seule  flèche  (ce  qui  n'exige  que  1/10 

de  seconde)  (1). 

- 

(1)  D'après  cela,  on  peut  se  rendre  compte,  en  négligeant  le 


DU   MINEfiAI  d'ÉXAIN   DANS  LE   GORNWÂIX.         167 

L*arbre  a  environ  20'  =  6,096  de  longueur;  à  ses 
extrémités  sont  fixés  par  des  boulons  de  forts  tourillons 
de  9"  =  0,228  de  diamètre,  prolongés  par  une  tête 
carrée.  L'embrayage  des  divers  sets  se  fait  au  moyen  de 
doubles  manivelles  en  fontes  fixées  aux  têtes  carrées 
des  deux  tourillons  voisins,  et  reliées  par  deux  gros 
boulons. 

La  jonction  de  la  machine  avec  le  bocard  est  plus 
compliquée,  la  tête  de  Tarbre  moteur  se  termine  par 
un  plateau  à  rebords  dans  lequel  tourne  une  roue  à 
rochet,  montée  sur  la  tête  carrée  du  premier  tourillon  ; 
un  déclic  à  ressort  fixé  en  un  point  du  rebord  appuie 
sur  la  roue  à  rochet.  L'arbre  à  cames  ne  peut  recevoir 
le  mouvement  de  rotation  que  dans  le  sens  convenable. 

Cette  disposition  prévient  la  rupture  qui  se  produi- 
rait, si  le  mécanicien  par  une  fausse  manœuvre  déter- 
minait la  marche  en  sens  contraire  ;  elle  permet  aussi 
dans  le  cas  où  la  machine  aurait  été  arrêtée  presque  au 
point  mort,  de  la  faire  partir  à  vide  en  sens  invecse; 
enfin  on  peut  manœuvrer  la  pompe  de  l'atelier  pendant 
le  temps  de  repos  des  bocards» 

Suivant  la  nature  du  terrain  sur  lequel  on  établit  les     Fondations 
bocards,  les  fondations  sont  disposées  de  diverses  ma-  sf|**dM*bo?u>8. 
nières.  Dans  le  cas  général  on  se  contente  de  creuser        mu». 


frottement,  de  Teffort  théorique  que  Ton  impose  au  départ  à  la 
machine. 

Exemple.  N*/^.  Gambrea,  g6  flèches  pesant  environ  60.000  Ibs.  ; 
longueur  de  la  manivelle,  US";  rayon  moyen  de  contact  des 
cames,  i5"i/îï+3"  i/a«=- 17",  la  moitié  des  flèches  en  prise. 

Coefllcient  de  réduction  «  7-5  X  -  =^  i7f7  P-  ^00^  si  Ton  sup- 

pose  la  machine  arrêtée  à  90°  du  point  mort. 

Effort  à  exercer  sur  le  piston,  10.620  Ibs,  soit,  avec  un  dia- 
mètre de  32",  i3  Ibs.  environ  par  pouce  quarré. 

On  voit  que  la  machine  sera  facilement  mise  en  marche. 


l68  PnÉPAIlATlON   MÉCANIQUE 

uoe  fosse  de  3  à  4  pieds  de  profondeur,  et  de  la  lon- 
gueur d'un  set  de  flèches;  on  lui  donne  une  largeur 
suffisante  pour  pouvoir  y  construire  latéralement  deux 
murs  de  i8"=o,4â7-  Les  boites  simplement  posées 
pardessus  ces  murs  à  la  hauteur  voulue,  reçoivent  des 
fragments  de  schiste  quartzeux  très-dur,  qui  remplis- 
sent complètement  le  fond  de  l'excavation  entre  les 
murs  ;  on  commence  à  battre,  et  on  alimente  le  bocard 
de  killas.  Après  un  battage  de  4  à  5  heures ,  la  sole  e»t 
assez  dure  pour  qu'on  puisse  introduire  le  minerai 
d'étain. 

Quand  on  démolit  d'anciens  bocards,  on  trouve  au 
fond  des  bottes  une  couche  de  l'à  i8''  d'étain  pulvérisé 
et  aggloméré,  qui  a  descendu  à  la  longue  sous  l'action 
des  pilons,  par  le  tassement  du  remplissage  de  la  fosse. 
ungrioM.  Lorsqu'on  ne  construit  pas  de  murs,  on  place  deux 
longrines  demi*rondes  de  9''  =  0,238,  sur  le  sol  creusé 
à  un  pied  et  demi  environ  de  profondeur  ;  leur  écarte- 
ment  d'axe  en  axe  est  d'au  moins  4'=  I1219;  elles 
s'étendent  sous  le  set  des  quatre  boites  ainsi  rendues 
solidaires;  les  pieds  transversaux  de  chacune  de 
celles-ci  sont  simplement  cloués  sur  les  longrines  ;  le 
battage  de  la  sole  se  fait  comme  dans  le  cas  des  fosses 
murées. 

«iraoiia  et  fonie.     Dans  le  district  de  Saint -Just  (excepté  Balleswidden) 

on  n'emploie  que  des  flasbers,  même  pour  le  bocardage 
du  minerai  ;  les  fondations  consistent  alors  en  un  gros 
dès,  en  granité,  de  4'  d'épaisseur,  V  de  large  et  4'6''  de 
long  ;  un  bloc  de  fonte  de  7''  d'épaisseur,  et  &yant  les 
dimensions  intérieures  de  la  botte,  est  posé  par  dessus  ; 
puis  la  botte  est  maintenue  par  des  crampons  qui  fixent 
*    ses  deux  pieds  transversaux  sur  le  granité. 

KièchMM  boii,      Pans  les  mines  de  l'ouest  du  Cornwall ,  les  pilons 

dt  Par  GmmIi.  .  i.  »  r   '*' 

montés  en  fer  sont  généralement  employés  ;  dans  l'est 


DU   MlNEBAl  o'kTAIN   DANS  UL  CORNWALL.         lOg 

OD  persiste  encore,  sur  beaucoup  d'ateliers,  à  Polgooih, 
Carvaihf  Par  Conêols,  etc.,  à  se  servir  de  flèches  en 
bois  de  Norwége  (Norway  Balk) . 

Voici  la  disposition  de  Par  (/!(/.  9) ,  qui  est  très-bonne 
et  plus  applicable  que  les  tiges  en  fer,  dans  la  plupart 
des  pays  de  mines. 

Le  sabot  neuf  a  19''=  o,48>  de  haut  et  ii":=o,379 
sur  7"  =  0,178  ;  la  queue  en  fer  a  1'  =  o,3o5  de  long, 
0!'  1/4  =0,067  de  côté  prés  du  sabot,  et  2"=  o,oâo  à 
l'extrémité. 

La  flëcbe  en  bois  a  1 1 '=3,359  de  long,  et  5''=so,i37 
sur  7"  =  0,178.  On  y  fait  une  entaille  latérale  pour  la 
queue  du  sabot,  on  rapporte  une  pièce  de  bois,  et  on 
fait  descendre  deux  fretles  en  fer. 

Quant  aux  guides,  ce  sont  4  prismes  en  fonte  bou- 
lonnés deux  à  deux  de  chaque  côté  de  la  flèche ,  qui 
est  entaillée  pour  recevoir  les  patins  de  ces  guides;  une 
sorte  de  couteau  à  angle  de  60*  fait  saillie  :  des  plan- 
chettes de  bois  tendre  sont  maintenues  transversale- 
ment aux  deux  niveaux,  et  peuvent  être  approchées  par 
des  boulons,  à  mesure  que  les  couteaux  y  font  leur 
rainure. 

Le  meptonnet  a  une  queue,  qui  traverse  la  flèche,  il 
est  retenu  par  une  clef;  quand  le  sabot  s'est  usé  de 
quelques  pouces,  on  relève  le  mentonnet  en  entaillant 
la  flèche  et  mettant  des  tasseaux  au-dessous. 

Un  bocard  à  grilles  peut  être  facilement  transformé  Boe<rdf  a  nUetu 
en  flasher  ;  la  grille  et  sa  monture  sont  enlevées,  et  on  ^'iV/MJuir!'*' 
dispose  un  canal  en  bois,  dont  le  fond,  cloué  sur  le     forerauê., 
bord  inférieur  de  l'ouverture,  l'élève  d'environ  1", 
c'est-à-dire  porte  à  V  sa  distance  à  la  sole  ;  ce  fond  se 
relève  lui-même  de  telle  sorte  que  le  niveau  de  déver- 
sement des  sables  est  à  environ  1 2"  =  o,3o5  au  dessus 
de  la  sole.  La  tète  du  pilon  est  toujours  dans  l'eau 


1^0  PBtPARATION   1I&GANIQ0E 

puisque  la  levée  ne  dépasse  pas  i  o"  ;  à  chaque  coup 
une  certaine  quantité  de  matière  à  Tétat  de  boue  fluide 
est  projetée  par  le  canal.  Souvent  on  régularise  ce  mou* 
vement  en  disposant  à  la  partie  supérieure  de  Touver- 
ture  de  la  botte  un  petit  volet  mobile,  àchamière  de  cuir. 

FiMhen  Les  flashcrs  des  environs  de  Saint-Just  sont ,  amsi 
que  je  l'ai  dit ,  à  sole  de  fonte  ;  les  ouvertures  com- 
mencent à  s"  au  dessus  de  la  sole  (  et  la  boue  doit  par- 
courir un  plan  incliné  de  3'  de  base  sur  9"  de  hauteur  ; 
des  portes  à  coulisses  verticales  servent  en  outre  à  ré* 
glar  l'émission  des  matières  (1). 
30  Bocardagt.  Examinons  d'abord  l'influence  que  peuvent  avoir  sur 
dc/dîlpîîiuonf  ^®  résultat  de  l'opération  les  diverses  dispositions  que 

•dopi«es.      nous  avons  énumérées;  considérons  en  premier  lieu  le 
bocardage  du  minerai. 

Bottei.  Dans  toute  opération  de  bocardage  on  se  propose  de 

soustraire  le  plus  vite  possible  à  l'action  ultérieure  du 
pilon,  les  matières  déjà  réduites  à  un  degré  de  finesse 
suffisant  :  ce  degré  est  réglé  ici  par  les  trous  des  grilles 
et  c'est  l'eau  qui  entraîne  les  sables.  A  chaque  coup 
de  pilon ,  les  matières  boueuses  jaillissent  contre  les 
grilles  et  y  subissent  un  véritable  tamisage.  On  conçoit 
qu'il  y  aurait  avantage  à  augmenter  le  plus  possible  la 
surface  des  grilles  à  la  base  de  la  boite  ;  mais  il  est  né- 
cessaire qu'il  y  ait  à  chaque  instant  une  certaine  hau- 
teur d'eau  dans  la  boite,  et,  plus  la  surface  des  grilles, 
pour  un  diamètre  donné  des  trous,  sera  grande,  plus 
on  consommera  d'eau. 

En  général,  la  quantité  d'eau  dont  on  dispose  est 
très-limitée;  voici  alors  à  quoi  l'on  est  conduit  : 

(1)  Malgré  la  finesse  de  Tétain  dans  les  mines  de  ce  district* 
Je  n'hésite  pas  à  considérer  l'emploi  des  flashers,  avec  sole  en 
fonte,  comme  tout  à  fait  désavantageux  pour  bocarder  direete- 
nientle  minerai. 


DU  MINERAI   d'ÉTAIN   DANS  LE  GORNWAIX.  171 

Pour  UD  bocardage  assez  gros  on  pourra  se  contenter 
des  deux  grilles  latérales;  les  trous  sont  gros,  le  sable 
se  décharge  facilement  et  l'eau  peut  se  maintenir  dans 
la  botte. 

Pour  la  plupart  des  bocardages  fins,  la  disposition 
décrite,  à  4  grilles,  devient  nécessaire;  on  double 
ainsi  la  surface  totale  de  grilles,  maïs  la  petitesse  des 
trous  l'exige. 

A  Par  Consêls^  la  grille  de  face  a  23''  i/s  sur  7", 
c'est-à-dire  équivaut  à  S  grilles  ordinaires  ;  là  aussi  le 
grain  est  très  fin. 

On  ne  construit  plus  guère  de  bettes  à  3  pilons  et 
«  grilles^  dont  une  seule  latérale.  A  Polgooih^  on 
bocarde  très-fin ,  mais  les  pilons  sont  légers ,  il  n'y 
en  a  que  trois  et  la  surface  de  deux  grilles  peut  suf- 
fire à  la  décharge.  Cette  disposition  suppose  une 
marche  transversale  des  matières  dans  la  botte;  et 
nécessite  que  les  mentonnets  soient  mis  au  point  chaque 
semaine,  afin  de  conserver  à  peu  près  les  levées  de  10", 
9"  et  8".  Les  pilons  neufs  sont  ici,  comme  dans  les  bo- 
cards  as  et  4  grilles,  spécialement  affectés  à  la  dé- 
charge, c'est-à-dire  placés  vers  la  grille  latérale. 

Le  poids  des  flèches  est  une  affaire  d'appréciation  ;       piéchts. 
certains  minerais  très-durs  exigent  des  flèches  pesantes. 

Ainsi  que  je  l'ai  déjà  indiqué,  le  choix  de  la  grille  est       GriUes. 
de  la  plus  grande  importance,  car  c'est  de  lui  que 
dépend  tout  le  reste  du  travail. 

Les  grilles  sont  calibrées  du  n**  1  au  n''  36.  Le  calibre 
(gagé)  (fig.  8,  PI.  II)  est  une  tige  en  fer  conique,  de 
6"  =  o,  i52  de  longueur  sur  1/4"  =  o,oo65  de  diamètre 
à  la  base  ;  il  est  divisé  en  36  parties  égales,  le  n°  1  cor- 
respondant à  la  base  même  ;  la  tige  s'enfonce  dans  les 
trous  de  la  grille  et  on  peut  lire  la  division  à  laquelle 
elle  s'arrête.  Les  numéros  les  plus  employés  pour  Té- 


17'i  PRÉPAUATION   MÉCAiNlQlE 

tain,  sont  ceux  de  3o  à  36,  c* est-à-dire  ceux  de  moins 
de  0|Ooi  de  diamètre.  Je  citerai  : 

Wheal-Vor W  54     36 

Polgooth N**  3&      36      36 

Tlnoroft N* 36 

D'après  le  mode  de  fabrication  des  grilles  (i)  ^^ 

(i)  Fabrication  de%  griUei.  —  U  plupart  des  grilles  sont  en 
tôle  de  fer,  de  la  qualité  des  tôles  à  fer-blanc  ;  elles  ont  en  gé* 
néral  8"  sur  9'',  soit  79'»*  et  valent  6  sb.  la  douzaine. 

On  fabrique  les  grilles  dans  plusieurs  ateliers  spéciaux  »  no- 
tamment cbez  M.  Launder,  à  Redrutb  ;  les  outils  sont  un  tas  en 
bois  debout  recouvert  d*une  épaisse  feuille  de  plomb»  un  mar- 
teau et  un  assortiment  de  vieux  earreleis  d'acier*  finement 
aiguisés  en  pointe.  L*ouvrier  place  deux  feuilles  de  tôle  super- 
posées sur  le  plomb,  où  lelles  sont  maintenues  par  deux  cro- 
chets; il  fait  les  trous  en  les  alignant  obliquement  au  bord  de 
la  feuille,  de  manière  que  trois  trous  forment  partout  un 
triangle  isocèle.  L'espacement  des  trous,  et  par  suite  leur 
nombre  par  pouce  quarré,  n'est  assujetti  &  aucune  règle  ;  l'ou- 
vrier en  Juge  d'après  la  dimension  qu*il  se  propose  d'atteindre. 
Les  deux  feuilles  sont  percées  en  une  heure  de  travail  environ  ; 
on  repasse  celles  dont  on  veut  élargir  les  trous. 

Les  grilles  en  cuivre,  encore  peurépaudues,  deviendront  cer- 
tainement d'un  usage  général.  On  les  regardait  comme  néces- 
saires dans  le^ mines  où  les  eaux  du  bocard  sont  très-acides; 
aujourd'hui  on  a  reconnu  leur  avantage,  même  dans  les  condi- 
tions ordinaires.  Ainsi,  à  Par  Gonsols,  des  expériences  ont  été 
Ikites  dans  le  courant  de  l'année  i858;  une  grande  grille  en 
cuivre,  du  poids  de  1  kllog.,  dure  trois  mois,  c'est-à-dire  autant 
que  sept  grilles  en  fer. 

Elle  coûte  :  3  sb.  6  d.  ■«  /i',56. 

On  revend:        Vieux  cuivre.  ,  .  .  o',8o; 

la  dépense  réelle  est  de  3',56,  c'est-è-dire  environ  3o  p.  100  de 
celle  occasionnée  par  l'usage  des  grilles  en  fer. 

AGarnbrca,  le  bocard  de  9O  flèches  est  entretenu  degrllles  en 
cuivre  pour  85  fr.  par  mois;  les  grilles  en  fer  coûteraient  au 
moins  160  fr.  La  feuille  de  cuivre  doit  être  asses  épaisse,  pour 
que  le  trou  fait  au  poinçon  donne  une  saillie  résistante  ;  ainsi  « 
à  Par,  des  grilles  de  700  j^rammes  ont  été  reconnues  beaucoup 
trop  faibles. 


DU   lUNERAl  d'ÉTÂIN   DANS   LE   GORNWALL.         173 

trous  sont  prolongés  en  cônes  faisant  saillie  d'un  côté 
de  la  plaque  de  tôle  ;  c'est  ce  côté  que  Ton  tourne  vers 
l'intérieur  de  la  boite,  de  manière  à  éviter  l'obstruction 
des  trous  par  suite  de  l'évasement  qu'ils  offrent  à  la 
sortie  des  matières.  Par  l'usage,  ce  rebord  s'use,  les 
trous  s'élargissent,  même  assez  inégalement  suivant  le 
point  de  la  grille,  en  sorte  que,  lorsque  celle-ci  est 
mise  au  rebut,  elle  a  donné  depuis  longtemps  des 
sables  beaucoup  plus  gros  que  le  numéro  primitif  ne 
paraîtrait  l'indiquer;  souvent,  il  est  vrai,  les  grilles 
sont  brisées  par  quelques  fragments  de  roche;  c'est 
même  ce  qui  rend  les  grandes  grilles  de  Par  notable- 
ment plus  dispendieuses. 

Cependant,  en  supposant  une  usure  complète ,  sans 
destructions  accidentelles,  le  diamètre  des  trous  des 
grilles  un  peu  fines  ne  dépasse  pas  i  millimètre. 

Quand  on  atteint  la  plus  grande  finesse,  il  n'y  a  plus 
de  calibrage  possible  \  ainsi  pour  les  bocards  à  grilles 
qui  traitent  les  crazes,  on  a  des  grilles  plus  fines  que 
le  n^  56. 

Le  bocardage  des  crazes  est  difficile  ;  excepté  celles  Bœardage 
qui  proviennent  du  Burning-house,  elles  doivent  être 
mêlées  à  du  minerai  dur,  quartzo- schisteux  (capel) , 
qui  par  sa  nature  donne  du  corps  aux  matières  fines , 
tandis  que  les  fragments  de  roche  broyent  entre  eux  les 
sables. 

L'introduction,  en  proportion  arbitraire  de  ce  mi- 
nerai, sur  lequel  on  jette  simplement  les  crazes  à  la 
partie  supérieure  de  la  trémie,  ne  permet  pas  de  com- 
parer le  travail  des  flashers,  avec  celui  des  bocards  à 
grilles;  cependant  on  peut  affirmer  que  leur  production 
est  faible,  ainsi  qu'on  peut  le  prévoir  par  le  mode  d'ex- 
pulsion des  matières. 

Avec  une  disposition  déterminée,  on  peut  faire  varier 


des  crazes. 


174  PRÉPARATION  MÉCANIQUE 

la  finesse  des  produits,  en  modifiant  l'arrivée  de  Teau  ; 
tandis  que  Texcès  d*eau  n'est  guère  à  craindre  dans  les 
bottes  à  grilles,  il  aurait  dans  un  flasher  pour  consé* 
quence  immédiate  rentratnement  de  crazes  imparfaite- 
ment pulvérisées. 

On  a  réussi  sur  plusieurs  mines  à  bocarder  les  crazes 
avec  des  grilles  extrêmement  fines  et  friqtAemment  re- 
nouvelées, A  Par  Gonsols,  la  même  tentative  a  échoué, 
à  cause  de  la  grande  portée  de  la  grille  de  face,  qui  ne 
résistait  pas  à  la  poussée  des  matières  et  se  déchirait 
rapidement.  A  Saint-Day  on  a  employé  des  grilles  plus 
fines  que  le  n*  36  et  la  sole  de  la  botte  était  abaissée 
d'un  pouce,  c'est-à-dire  maintenue  à  9"  et  9"  1/9  au- 
dessous  de  l'ouverture. 

Le  captain  Tredinnick  venait,  lors  de  mon  passage 
à  Balleswidden ,  d'expérimenter  parallèlement  les  fla- 
shers  et  les  grilles  fines,  et  sans  pouvoir  préciser  nu- 
mériquement l'avantage  des  grilles,  il  était  devenu  pour 
lui  un  fait  incontestable. 
4-  Comommation     U  nous  reste  à  exposer  les  données  numériques  rela* 
'dj^h^rir    ^îves  aux  consommations  et  à  la  production  des  bocards, 
Goofommiiion.  pour  arriver  à  déterminer  le  prix  de  revient  de  cette 
*"•        opération. 

La  quantité  d'eau  consommée  par  les  bocards  est  en 
général  évaluée  du  tiers  au  quart  de  l'eau  totale  du 
dressing.  Les  renseignements  que  j'ai  pu  obtenir  ne 
sont  qu'approximatifs,  et  ne  reposent  pas  sur  des  jau- 
geages. 

Ainsi  à  Par,  chaque  botte  de  quatre  flèches,  reçoit 
l'eau  de  deux  trous  de  S/4'' =  0,019  de  diamètre,  sor- 
tant d'une  rigole  sous  une  pression  de  3"  à  4"  =  0,076 
à  o.  1 0 1  d'eau  ; 

A  Tincroft,  on  n'a  qu'un  seul  trou  de  i"i/4  =  o,o3i , 
sous  5"  d'eau. 


DtJ  MINEIAI  B^ÉTilN  DANS  IM  GORNWALL.         175 

Voieii  BCNis  toutes  réserves,  les  nombres  que  j'ai  dé* 
duitspar  des  calculs,  reposant  sur  diverses  indications. 


ATBUBRf. 


Polgooth. 
P*r.  .  . 
TiDerofi 


•  •  •  t  •  «  • 


■AU 

ptr  flèche 

•t  ptr  BlDOle. 


Iitr«i. 
tf.73 

8  à  9 

9  à  10 


9*i 


OBSehVATlOlf. 


lê$  (lllT^rcnrM  eo(re  ce«  uomliroi  font, 
iatqa'à  uo  ceiulo  potDi  eo  rapport  «voo 
1«t  poidt  dM  FUohw.  (Voir  l«  UiblMO , 
P«l»  IM.) 


9 


Dans  des  conditions  moyennes ,  avec  des  minerais  à 
grains  fins,  on  consommera  par  boite  de  4  flèches  : 

7  à  9  gallons — 39  à  4o  litres  d'eau  par  minute. 

On  compte  pour  tous  les  bocards  à  vapeur  :  Pertonnei. 

1*  Trois  mépaniciens;  un  seul  est  présent  ;  la  durée 
d'un  poste  est  de  douze  heures  au  lieu  de  huit  heures, 
temps  ordinaire  du  travail  des  mineurs.  Chacun  d'eux 
reçoit  par  mois  £  5  lo  sh.  =  87',bo;  ce  qui  fait  res- 
sortir la  journée  au  prix  de  2^9l6. 

a""  Trois  ouvriers,  surveillant  le  bocard,  rempla- 
çant les  grilles,  et  dirigeant  l'écoulement  dans  les  ca- 
naux. Ce  sont  en  général  d'anciens  mineurs,  devenus 
impropres  aux  travaux  souterrains.  A  Par  on  n'a  que 
deux  surveillants. 

Le  poste  est  dans  tous  les  cas  de  douze  heures  ;  un 
seul  est  présent  :  gain  par  mois,  £  a  i5  sh.  =  68',75; 
par  journée  2',sg9; 

i^  Je  mentionnerai  ici  pour  mémoire,  et  comme  con- 
tribuant à  l'entretien  et  aux  réparations  de  tout  l'atelier: 

£    sh.  fr. 

t  charpentier  à 3    i5  «»  93,76 

1  gamin*aide  à 1      o  "•  a6,oo 

1  forgeron  & 5    tô  »  93,76 

La  houille  provient  du  pays  de  Galles  ;  elle  est  en  gé-       Hooiiie. 
néral  demi-grasse;  M.  Browne  estime  que,  suivant  la 


176  PRÉPARATION   MÉCANIQUE 

houille  achetée  dans  le  Cornwall,  hduty  d'une  machine 
peut  varier  de  1/19  à  i/5. 

La  houille  consommée  à  Par  Consols  pour  les  chau- 
dières et  les  fours  de  grillage,  a  donné  à  l'analyse  : 

Matières  volatiles.     1 6,60  j  pouvoir  calorifique  «»  9  j  . 

Gendres 3^00 1  coke  bien  aggloftiéré, 

Carbone  fixe.  .  .  .    8o,ûo /légèrement  boursouflé. 

100,00  ) 

On  peut  admettre  que,  prise  aux  ports  de  Swansea, 
CardifT,  Nev^port,  la  houille  coûte  7  sh.  la  tonne;  le 
fret  jusqu'au  port  de  Par  est  S  sA.  6  d.,  avec  le  coût 
de  débarquement  on  arrive  au  prix  de  1  s  à  1 5  shillings. 

A  Tincroft,  situé  à  it  miles  du  port  d'Hayle,  la 
houille  revient  de  i3  à  i4  sh.  Suivant  la  distance  des 
mines  au  port  d'arrivée,  le  charroi  coûte  de  9  sh.  à  3  sh. 
6  d.  et  même  jusqu'à  près  de  S  sh.  En  sorte  que,  ren- 
due à  l'atelier,  la  tonne  de  houille  vaut  la  à  16  sh., 
soit  i5fr.  à  90  fr. 

Les  grandes  mines  importent  souvent  une  cargsdson 
de  100  à  i5o  tonnes  à  la  fois. 

J'ai  déjà  indiqué  la  consommation  correspondant  au 
duty  moyen  de  4&i&;  comme  règle  pratique,  je  crois 
qu'on  sera  très-près  delà  vérité,  si  on  admet  que  la 
houille  nécessaire  pour  faire  mouvoir  un  pilon  d'un 
poids  donné  est,  par  2  4  heures,  les  j^  à  ^  de  son  poids, 
ou  par  mois  S  à  5,  6  fois  ce  poids;  c'est-à-dire  qu'une 
flèche  de  3oo  kilos  brûlera  par  mois  j  tonne  de  houille. 
8air,  haiie,  ete.  j  La  machine  consomme,  pour  son  entretien ,  une  quan- 
tité d'huile  et  de  chanvre  qui  est  loin  d'être  négligeable. 

L*huile  vaut  .  .  .  5  sh.  3  d.  le  gallon,  soit  i',4fi  le  litre. 
Le  chanvre 5  d.  la  livre,  soit  i',io  le  kil. 

Le  bocard  use  du  suif  pour  le  graissage  des  touril- 
lons et  des  guides  ;  le  suif  revient  de  60  à  64  sh.  le  quin- 
tal, soit  environ  i5o  fr.  les  100  kilogr.  Dans  beaucoup 


DU  MmBRAI   D'ÉTAIN  DANS  LE  GORNWALL.         I77 

de  mines  de  l'ouest ,  on  Ta  remplacé  avantageusement 
par  une  sorte  de  savon  mou ,  de  résine  et  de  soude ,  dit 
antifriction  grease,  qui  ne  vaut  que  is  sh.  le  quintal, 
soit  2 9', 55  les  loo  kilogr.,  et  procure  sur  l'emploi  du 
suif  une  économie  de  plus  de  moitié. 

Les  pilons  sont  en  fonte  blanche,  qui  doit  être  à  la  Pilou. Tigei. 
fois  dure  et  tenace  ;  un  bon  pilon  dure  cinq  à  six  mois. 
En  moyenne ,  au  bout  de  quatre  mois ,  les  deux  tiers  de 
la  tète  sont  usés,  et  elle  est  devenue  trop  légère  pour 
qu'il  y  ait  intérêt  à  la  conserver.  L'usine  livre  en  gé- 
néral les  tètes  avec  queues  de  i  à  a  pieds  en  fer  forgé  ; 
les  tiges  sont  dans  ce  cas  soudées  sur  la  mine. 

Pendant  l'été  de  iSSy,  les  prix  cotés  par  les  fonde- 
ries étaient  les  suivants  :  phx         phi 

dn  qolnlal.     dniookllof. 

Ponte  seulement 8  sh.       i9',68 

IMlon  avec  courte  queue  en  fer  forgé.    9  sh.       aa',iA 
Pilon  avec  longue  queue  en  fer.  ...  10  sh.       ^Vfio 

Quand  une  flèche  à  tige  de  fer  est  hors  d'usage,  l'u- 
sine la  répare  en  faisant  payer  : 

Main-d*Œuvre.  •  •  •      a  sh.  6  d.  3',ia6 

Fonte  en  BUS  à  •  •  •     S  sh.  le  quintal  igSes  les  100  kilogr. 

Fer  (sMl  y  a  Heu)  à.    17  sh.  le  quintal  AiSôS  les  100  kilogr. 

On  peut  revendre  aux  usines  les  vieux  matériaux  aux 
prix  de  : 

Fonte  seule  à.  .  .  9  sh.  6  d.  le  quintal,  soit  6',76  les  100  kll. 
Pilons  armés  à. .  .  5  sh.  3  d.  le  quintal,  soit  7'.96  les  100  kll. 
Fer  seul  à.  ....  6  sh.  1»  d.  le  quintal,  soit  iA'>76  les  100  kll. 

Une  tige  en  fer  peut  ordinairement  user  trois  tètes. 
Le  pin  de  Norwége,  pour  flèches  en  bois,  coûte  : 

11  d  le  pied  cube,  soit  4oS66  le  mètr^  cube. 
La  fonte  moulée  coûte  :  p^i  prit  ^'^^'* 

daqoioui.     (Im  loo  kilof .  acflmioireft. 

Guides i3  sh.        Si'.gg 

Mentonnets la  sh.       39',65 

Cames. | 

Plaques  de  grilles >  11  sh.       97',o6 

Plaques  de  revêtement  intérieur.  •) 

Tom  XlVt  iS5S.  19 


Grilles.  La  (iiirëé  dès  grilles  varié  beaucoup  i^èc  l'abldiiS  âea 

eaux;  daiis  les  bôiiâitions  BtdiDalrés,  liile  grillé  fdt 

Ofibyënnerbetii  ^uiHzè  Jours. 

Les  grilles  de  879"  valëiit,  làdbùiâlne,  6  &h.=7',56. 

Prpdacuon.  :       On  couçoit  combiéii  là  quantité  de  madërb  bocatdée 

d'un*  évaiaiuoQ  ^^^^  ^u  temps  donné  par  une  flèche,  sur  divers  ateliers, 

génériie.      Jq^^  varier  avec  la  nature  du  minerai ,  c'est-à-dirt  avec 

d«  TiriiUoiu.   la  dureté  de  la  gangue  et  la  finesse  de  Fétain,  qui  exi^ 

un  numéro  de  grille  proportionné,  et  aussi  aVëc  !e 

poids  de  la  flèche. 

Si  on  cherche  à  établir  un  rapport  entre  le  noiiibbe 
des  flèches  d'tin  bdcarà  et  \i  |)roducti6n  àntluellë  de  la 
miné,  oii  joint  aux  causés  dé  variation^  précédéates, 
celles  qui  dépendent  de  l'activité  plus  ou  inbihâ  ghaiide 
des  travaux  souterrains  et  du  dressing  i  activité  souvent 
ralentie  par  le  manque  d*eau ,  de  la  teiieur  du  minerai 
exploité,  des  pertes  en  étain  selon  la  conduite  de  la  pré* 
paration  ;  enfin  dans  le  noml)re  des  fléchés  considérées, 
il  entre  des  flashers,  en  proportion  très-difl%rente  sui- 
vant la  nature  du  minerai  et  l'intelligence  dû  chef 
de  l'atelier. 
Je  me  contenterai  des  exemples  suivants  : 


ATBLIIRS. 


Carnbrei 

Pir,    , 

B«lletvidden 

Tincrofi 

LevtDt  (1) 

Polberro  (2)  (1854).  . 


MOMBIll 

toul 


M 
68 
•8 
48 

14 
W 


ROHBRl 

et  looBM  boeafdéM  ta  IMT. 


Nombr«  toul. 


30.OOO 
17  000 
t2.000 
8.000 
BOOO 
SO.'iOO 


Par  flMba. 


365 

m 

187 
138 
430 


(I)  Fl««b«n.  -  (t)  HUtral  lrè*-ttD4re,  éula  grot .  boctrd  à  frill«,  84  Û^km  dost 
il  ao  rtpoff. 


'    - 


■  ^.  j, 


En  vingt-quatre  heures  une  flèche ,  considérée  isolé- 
ment ,  pasH  moins  de  1  tonne  de  minerai. 


DU  1I1N£AA1   b*'ËtAlN   iiÂNS  LE  bbRIfWAU.         \')^ 

Atee  un  thlnerai  db  duteté  moyétiilë,  tt  gtatn  fiti  et 
reodant  u^o  p.  loo  à  Tesadi ,  bn  poitrrb  obteiilr  ! 

Afec  6A  flèches  de  Soo  kllog.,  une  pro- 

dactkin  annuelle  de 900  à  aôo*  black  tin. 

Avec  96  à  ifto  flèches,  on  atteindra  les 

plus  grandes  productions  de 56o  à  600*  black  tin. 

Les  petites  flèches  de  1 70^  avec  les  boltefi  à  troié 
pilons  donnent  évidemment  un  travail  plus  faible  -,  ainsi 
à  Polgooth  on  a  eu  un  bocard  de  1  so  FI.  et  un  de  60  Fi.  1 
soient  1 80  FI. ,  et  on  n'a  jamais  produit  plus  db  4o  tonnée 
par  mois. 

Comme  limites  extrêmes  je  citerai ,  d'Uiie  part,  U 
mine  de  Providence,  près  Saint-Ives,  dont  le  minerai  à 
rendu  dans  ces  dernières  années  1 5  p.  loo,  et  (|ui,  àvei 
3o  flèches,  a  pu  produire  ao  à  a5  tonnes  par  mois  (siStf 
tonnes  en  18&6);  et,  d'autre  part,  \o,  stock werk  de  Car- 
claze,  dont  le  minerai  rend  i/3  p.'  100  et  n'exige  que  d^ 
très-grosses  grilles,  et  qui  avec  douze  roues  hydrauli- 
ques, conduisant  36  flèches,  ne  donne  au  plus  que 
s  tonnes  de  black  tin  par  mois  (H  tonnes  en  i856). 

Voici,  comme  exemple  de  bocardage  bien  conduit, 
le  résumé  des  frais  spéciaux  à  l'atelier  de  Par  Consols; 
tels  que  je  crois  pouvoir  les  établir,  pour  une  période 
d'un  mois. 

Du  10  mars  au  87  août  18&7,  on  a  bocardé  7,989 
tonnes  de  minerai,  qui  ont  rendu  à  la  préparatioii 
1 49*4^7^  ffl<^ck  tin. 

Soit  par  mois  : 

Bocardé 1 MU^  tonnes. 

Minerai 97\i7^i  klh 

te  rendement  sur  ratcllcraéu'^  de  1 .883  Tilack  tin  p.  100  rvilHr  rat. 
La  teneur,  à  Tc^-^ai  à  la  ])ellc,  de  1  817  l)lârk  tin  |i.  um  ttiinfd'al. 

Les  résultats  d'un  mois  de  travail  sont  portés  au 
Ubleau  n*  t  ;  dans  le  tableau  n«  a ,  j'ai  rapporté  les  dé- 


l80  PRÉPARATION   MÉCANIQUE 

penses  à  la  toDDe  de  minerai  de  bocard  et  à  la  tonne 
de  minerai  prêt  pour  la  rente. 

Tableau  n*  i .  —  Dépense  par  maii  du  bocard  de  76  flèeke$ 

de  Par  Comoli  (i). 


fr. 

3  mècinieiens,  à  87^,50 263,50 

Main-       l2  surveillanls,  à  6s\75 13T,50 


fr. 


r<«mkn«iiki«  (  Houille,  67  tonnes  à  16^25  la  tonne.  .  .  i.0S8,TS 

•tïïï2«l  )  Suif.  7->.480  à  l47^o4  lOi  100  kilogr.    .       ,07,00  v     ,  ç^  ^ 

QiverBes.     (chanvre,  ibSriO  à  i',io  le  kilogr.  .  .  .       iM*. 

I  Pilons,  1S363 398,50 

r-ilii».  iPOUteS,     &d0UI.,A   7^50  ST,SO}  ,a.  a. 

<^''"«' { KrandeV  3    -      à2/,50  67$oj  *^*»«®>        Sl»»50 
Plaques  de  grilles,  55^36,  A  27',oo  les 

luo  kilogrammes i5,oo 

(Leviers  en  bois,  guides,  mentopnels,  cames, 
cadres  en  fer  pour  les  grilles }       300,60 
Main-d'œurre  d'entretien  et  réparation.  * 


Total  des  frais  spéciaux 2.486,T0 

A  dédoire  pour  les  8  Oécbes  A  coiTro.  .  .         soo.TO 


Total  des  frais  spéciaux,  pour  un  mois,  des  68  flèches  A  étain.       2.286,00 


Tableau  n*  2.  —  Frait  ipiciaux  de  boeardage  rapportés. 


fr. 


Main-d'œuvre  spéciale,  0l,i04  A  3',666.  .  .  0,377 

Houille,  0*,04b*',4  A  16\3S 0,748 

Graissage o,i34 

Fonto  et  grilles o,3SO 

(Ponte  usée,  o'',944) 
Frais  divers,  déduction  faite  de  8  fl.  A  cuivre.  o,076 


Totaux 1,584 


S^S3  A  3^666. .  •  14  Jl 
2S469  A  ltf^2S.  .  40,06 

6,S8 

10,08 

(S0kil.=  5p.  100). 
.      S,69 


14,12 


AGambrea9avec84  flèches,  on  bocardait,  en  moyenne 


(i)  I*  Outre  les  68  flèches  pour  étain,  le  bocard  comprend 
8  flèches  pour  minerai  de  cuivre. 
9*  Par  an,  on  use  324  pilons  pesant  : 

24*.5S6  kil.  A  22',I4  les  100  kil.     S.432',37 

On  revend  8.1  ta  kil.  A    7',05  tes  100  kil.      oso'.is 


Dépense  annuelle  pour  les  pilons.    4.T83',i2 


DU   MINERAI   D*ÉTAIN   DANS   LE   GORNWALL.  l8l 

par  mois,  1,914  tonnes  de  minerai  à  gangue  quartzo- 
ferragineuse  et  grain  fin  ;  la  teneur  à  l'essai  était  1 ,8(S6. 
On  produisait  36%  100  de  black  tin. 
Les  frais  totaux  de  bocardage  étant  : 

Par  tonne  de  black  tin 8a',5o 

Par  tonne  de  minerai •  •      i',6i 

On  voit  que  dans  des  conditions  moyennes  de  dureté, 
avec  un  grain  fm,  et  un  rendement  d'environ  2  p.  100, 
le  prix  du  bocardage  pourra ,  sur  de  grands  ateliers , 
varier  : 

Par  tonne  de  minerai de     i',6o  à    i',8o 

Par  tonne  de  black  tin.  .  ...  de  80^00  à  go', 00 

APolberro,  où  Ton  exploite  principalement  les  mine- 
rais laissés  comme  remblais  dans  les  anciens  travaux , 
et  les  vieilles  haldes ,  Fétain  est  dans  un  scbiste  plus  ou 
moins  altéré  généralement  tendre;  on  bocarde  gros. 

En  i85/|,  on  a  bocardé  3o,âoi  tonnes  et  produit 
234*j7oo^;  le  rendement  a  été  de  0,777  p.  100. 

Les  frais  totaux,  y  compris  l'amortissement,  ont 
montés  à  48,75o  fr.  ;  ce  qui  correspond  : 

Par  tonne  de  minerai  de  bocard,  à.  .  .  .  .      i',6i 
Par  tonne  de  black  tin ,  à  environ 207^00 

Les  avantages  qui  résultent  de  la  grosseur  de  i'étain 
et  du  peu  de  dureté  de  la  gangue  sont  ici  compensés 
par  l'impureté  des  eaux  d'alimentation.  Ces  eaux,  ex- 
trêmement acides,  corrodent  rapidement  les  chaudières, 
ce  qui  occasionne  des  temps  d'arrêt,  et  accroît  beaur 
coup  la  consommation  de  houille. 

Il  est  facile  d'estimer  l'économie  que  peut  procurer    comparaiMn 
l'emploi  de  l'eau  comme  force  motrice  du  bocard;  sup-  'hJrfiJttUqucsf* 
posons  qu'il  s'agisse  d'un  minerai  analogue  à  celui  de 
Par. 

Un  bocard  de  1 6  flèches  de  3oo  kil.  n'exigerait  guère 


)|^  PRÉPARATION   MÉCANIQUE 

movus  ^P  ^&  p)ievau^  ^e  force;  soU  uqe  chute,  d^à 
cpnsiclérable,  4^4  YPètr^sde  hauteui:,  débitait  enviroo 
5oo  litresd'eau  par  ipiniite.  I)  pourrait bocarder 35 o  toq- 
ues de  miuerai  par  mois  ;  d^ps  ces  conditions  )es  frais 
seraient  : 


Vatoar 
il  des  boetrdt* 


Miin-d'œarre  :  2  turTeilUDls  chargés  de  la  ma- 
nœuvre  

par  mois. 

partoaae 
de  mlB«r«l. 

fr. 
ISO 
136 

T4 

fr. 
0,4tt 

o,3«e 

0,212 

Fonte  et  fer:  oilons.  srilles.  elc 

Divers;  eotre)ten,  graissage,  etc 

Totaax 

350 

i,eoa 

I 


Malgré  la  suppression  des  mécaniciens,  la  main- 
d'œuvre  se  trouve  augmentée  de  près  de  moitié  en  sus, 
par  suite  de  la  faible  production.  L'économie  totale 
n'est  guère  que  i/3  de  la  dépense  du  bocardage  à 
vapeur. 

II  n'en  serait  pas  de  même  pour  de  très-petits  ate- 
liers, où  une  roue  hydraulique  met  en  mouvement  5  ou 
4  flèches  seulement;  dans  ce  cas,  la  main-d'œuvre  de- 
vient presque  nulle ,  parce  que  l'ouvrier  préposé  au 
bocard  en  travaille  en  même  temps  les  produits  ;  en 
sorte  que  la  dépeij^e  se  trouve  réduite  à  la  consoinma- 
tion  de  fonte  et  grilles  et  à  l'usure  du  matériel ,  c'est- 
à-dire  à  environ  oS5o  par  tppne  de  minerai. 

l^iOrsqu'on  bocarde  très-gros,  coiprae  à  Carclaze,  la 
dépense  ne  dépasse  pas  o',4o  par  tonne  de  minerai 
sortant. 

Il  ne  ipe  (reste  p)us  qu'ji  indiquer  les  frais  de  pre- 
mier établissement  des  bocards. 

A  la  mine  de  Pednandrea,  près  Redruth,  un  très- 
b^u  bocar4  de  48  ^^Qbe,s,  avec  ^09  machinç  de  ^6" , 


DU  MINERAI  D'ÉTAIN  DANS  LE  GOftNWALL.         l83 

permettant  de  porter  ultériei(reQ)ent  le  DOfQb^e  4§§ 
flèches  à  120,  avait  coûté  ney^f; 

Machine  et  bocard 4  a.5oo=:6a.5oo  fi^. 

A  Par  C0DS0I9,  on  avait  payé  : 

Machine a5.ooo'  i  ^  , 

_,         ,  m       *\  5o.ooo  If. 

Bocard s6.ooo'  ) 

Les  ventes  publiques  aux  enchères  permettent  aux 
nûnes,  qui  commencent,  de  s'approvisionner  à  bon 
compte  en  matériel  de  seconde  main. 

A  Garvath  United,  une  batterie  de  24  flèches  lé- 
gères, avec  tiges  en  bois,  a  coûté  5, 000  fr. 

On  m'a  cité  un  marché  fait  pour  1 6  flèches  à  2 , 2  5o  fr. , 
estimées  neuves  l^^boo  fr.  à  5, 000  fr. 

On  voit  qu'en  moyenne  un  set  de  16  bonnes  flèches 
neuves  revient  à  £  200  =  5, 000  fr. 

La  dépense  de  mise  en  place  varie  beaucoup  avec  la 
nature  et  la  configuration  du  terrain.  Quant  au  bâti- 
ment  de  la  machine,  il  coûte  généralement  2, 5 00  à 
3,000  fr.  ;  ce  prix  s' accroissant  avec  la  distance  aux 
masses  granitiques ,  d*où  Ton  peut  extraire  la  pierre  de 
construction. 

S  II.  Canaux  (stripes-drags). 

La  préparation  proprement  à\t^  ne  commence  qu'au 
moment  où  le  minerai  sort  du  bocard  à  l'état  de  boue 
liquide,  et  arrive  dans  les  canaux. 

Il  est  très-important  de  bien  disposer  ces  premiers 
appareils,  dont  le  travail  peut  être  trës-efiicace,  et  ne 
coûte  (jue  la  reprise  des  matières  déposées. 

Nous  avons  vu  qi^'on  se  propose  de  retenir  les  sables, 
en  les  classant  par  ordre  de  richesse,  et  de  laisser  éc^f*- 
ter  les  boues  fines.  Avant  de  décrire  les  disppsitions 
adoptées  pour  les  canaux,  j'insisterai  sur  le  mouvement 
des  sables  boueux  ;  d'autant  pluç  que  la  majeure  partie 


l84  PRÉPARATION   MÉCANIQUE 

des  observations  faites  ici ,  sera  applicable  également 
aux  caissons  round  buddles,  etc. 
,  .,  ^^  M.  l'ingénieur  en  chef  des  mines  Gras  a  exposé 

da  I  entratnciDMit  .  . 

•idu  dépdt  dans  son  étude  sur  les  torrents  des  Alpes  (i)»  les  lois 
****  "*  de  Tentraînemenides  matières  de  transport;  je  n'aurai 
qu'à  résumer  quelques  unes  de  ses  conclusions,  en  rap- 
pelant les  expressions  heureuses  qu'il  a  adoptées  poiir 
préciser  les  phénomènes  principaux. 

1*  On  ^ippéile  vitesse  limile  d' entraînement  celle  d'un 
filet  d'eau,  juste  assez  grande  pour  déplacer  un  grain  ; 
elle  varie  avec  la  forme  du  grain,  et  croit  avec  sa  gros- 
seur. 

9"  Un  cours  d'eau  est  dit  saturé  de  matière,  quand 
la  moindre  quantité,  ajoutée  à  celle  déjà  charriée,  dé- 
termine un  dépôt. 

3*  Le  poids  total  de  matières  que  peut  transporter  un 
courant,  supposé  saturé,  mesure  sa  puissance  d'entraU 
nement  ;  cette  puissance  est  proportionnelle  à  la  vitesse, 
la  densité  et  la  profondeur  du  liquide  ;  le  lit  du  cours 
d'eau  restant  le  même,  elle  varie  avec  le  volume ,  la 
densité  et  la  forme  des  matières;  elle  augmente  et  di- 
minue suivant  que  ces  matières  deviennent  plus  ou 
moins  mobiles. 

Conséquences: —  i*"  Un  cours  d'eau  même  saturé, 
peut  aflbuiller  son  lit;  il  y  a  érosion;  les  matières  fines 
se  mêlent  à  celles  qui  sont  déjà  charriées  ;  la  vitesse  du 
liquide  diminue,  et  les  matières  qui  résistent  le  plus  à 
l'entraînement  sont  abandonnées. 

2''  A  plus  forte  raison,  s'il  n'est  pas  saturé,  il  y  a  af- 
fouillement,  mais  alors  pas  de  dépôt  correspondant; 
raffouillement  commence  de  préférence  parles  matières 
fines  et  légères. 

(i)  jinnalen  des  minett^  5*  série,  t  XI.  1857. 


ou  MINERAI   d'ÉTAIN   DANS  LE   GORNWALL.  l85 

3<*  Si  la  puissance  d'entraînement  d'un  cours  d'eau 
saturé  diminue  par  une  raison  quelconque,  il  y  aura  un 
dépôt  et  par  suite  exhaussement  du  lit.  Les  matières 
de  transport  diflScile  déposeront  les  premières  (en  effet 
la  vitesse  diminue) . 

Les  sables  boueux  qui  sortent  du  bocard  sont  un       Ntt«re 
mélange  de  matières  très-différentes.  Sous  le  rapport    ^iloudé^l^ 
des  densités  on  a  :  Densiiés. 

Deniltéf. 

ÎÉtain  cristallisé. 6,96 

Mlspickel 6,00  à  6,/iio 

Pyrite  de  fer A,83  à  5,o3 

Pyrite  de  cuivre 4, 10  à  ti^Zo 

Wolfram 7,16  à  7,55 

I  Quartz a,65  à  a, 80 

Ghiorite a,65  à  9,85 

Schiste 3,5o 

Quant  k  la  forme,  l'examen  microscopique  montre  Formes, 
que  les  grains  d'étain,  de  pyrite  de  cuivre  et  de  gangues 
sont  tout  à  fait  semblables  aux  fragments  de  roche  de 
même  espèce,  qui  résultent  d'un  cassage  au  marteau; 
c'est-à-dire  très-irréguliers  et  très-anguleux.  La  pyrite 
de  fer,  par  suite  de  son  clivage  facile,  conserve,  sous  des 
dimensions  extrêmement  petites,  sa  forme  cristalline(  1  ) . 

Le  volume  des  grains  est  extrêmement  variable.  Les  voiames. 
plus  gros  grains  sont  fournis  par  la  gangue,  quartz  et 
cblorite  ;  l'étain,  déjà  très-disséminé  par  lui-même,  a 
été  le  plus  souvent  brisé  entre  les  fragments  de  quartz, 
en  sorte  que  la  moyenne  grosseur  des  grains  d'étain, 
est  bien  inférieure  à  celle  des  gangues. 

La  pyrite,  moins  résistante  et  très-clivable,  est  en 
général  finement  pulvérisée. 

Au  moment  où  les  matières  arrivent  dans  les  canaux        o^p^t 
avec  un  grand  excès  d'eau,  leur  vitesse  est  diminuée  ^'"*  *•*  canàu». 


(1)  Voir  page  970,  Examen  des  sables  de  Par  Consols, 


l86  PRÉPABAUON  ll]teANfQU^. 

par  la  pente  très-faible  et  la  section  suffisante  de  l'ap- 
pareil. Le  courant  est  immédiatement  iursaturi^  et 
reste  sursaturé  pendant  tout  le  parcours  du  canal.  Il  y 
a  dépôt  des  matières,  en  commençant  par  celles  d'un 
transport  difficile. 

Plusieurs  causes  empêchent  )a  çetteté  de  la  classifi- 
cation, et  font  qu'en  un  point  donné  du  panai  se  trou- 
vent réunies  des  matières  de  mobilité  très-différente. 

i""  L'état  boueux  des  sables  est  une  des  plus  impor- 
tantes, et  son  rôle  est  encore  plus  considérable  dans  les 
caissons,  frames,  etc.,  que  dans  les  canaux. 

Les  grains  de  grosseurs  diverses  sont  adhérents  et 
comme  collés  ensemble  ;  le  mode  de  pulvérisation  tend 
à  produire  ces  petites  agglomérations,  qui  ne  sont  dé- 
truites ni  par  le  passage  à  travers  une  grille  même  très- 
fine,  ni  par  le  parcours  des  planches  en  tête  des  ca- 
naux ;  formées  d'éléments  de  conditions  diverses,  elles 
jouissent  de  propriétés  moyennes  quant  è  la  mobilité. 

Il  en  résulte  par  exemple ,  qu*un  gros  grain  dense 
entraine,  en  se  déposant,  les  particules  fines  (pi  l'ac- 
compagnent; qu'un  petit  grain  dense,  ou  qu'un  grain 
déjà  gros  mais  léger,  se  trouvent  emmenés  plus  loin , 
avec  le  fin  dont  ils  sont  entourés. 

a""  Une  seconde  cause  tout  à  fait  générale  est  la  ren- 
contre des  matières  dans  le  mouvement. 

Des  grains  de  grosseurs  très-diff*érentes  voyageant 
ensemble,  les  particules  fines  et  légères,  qui ,  si  elles 
étaient  seules,  prendraient  une  vitesse  plus  grande  que 
les  autres,  heurtent  constamment  les  gros  grains,  qui 
se  trouvent  devant  elles,  et  les  poussent  plus  loin  qu'ils 
n'iraient  sans  cette  impulsion. 

La  forme  anguleuse  des  sables  produit  au  fond  du  lit 
une  quantité  de  petites  anfractuosités,  où  viennent  se 
coincer  les  grains  fins,  qui  passent  au  contact;  cet  effet 


DU   MINERAI   d'ÉTAIN  DANS   LE   GOKNWALL.         187 

a  surtout  lieu  au  moment  où  un  gros  grain  s'arrête,  et 
où  la  vitesse  du  fluide  dans  son  voisinage  immédiat  est 
pour  un  instant  diminuée. 

y  Considérons  maintenant  les  diverses  parties  du 
canal,  en  distinguant  seulement  :  tète,  milieu  et  queue. 

En  tète,  le  courant  est  de  beaucoup  sursaturé  ;  il  y  a 
donc  dépôt  rapide  et  un  peu  indistinct;  Tétain  essen-% 
tiellement  composé  de  grainsassez  fins,  tombe  et  se  tasse; 
parmi  les  matières  diverses  qui  l'accompagnent  dans 
3on  dépôt,  il  ne  peut  y  avoir  de  fixé,  qu'une  forte  pro- 
portion de  fin,,  et  quelques  très-gros  grains  de  gangue; 
les  grains  de  grosseur  moyenne  roulent  à  la  surface. 

Au  milieu,  la  sursaturation,  quoique  diminuée,  tend 
encore  à  donner  un  dépôt  confus  ;  mais  l'érosion  est  plus 
énergique  sur  cette  partie  du  lit,  et  remet  en  suspension 
le  fin  qui  s'y  arrête;  le  milieu  est  donc  principalement 
formé  de  gros  sable  et  étain  fin. 

Vers  la  queue,  on  cherche  à  retenir  tout  le  sable  un 
peu  gros,  et  on  maintient  les  tasseaux  de  barrage  au- 
dessus  du  niveau  du  dépôt  ;  la  sursaturation  se  trouve 
conservée,  l'érosion  presque  annulée  à  mesure  qu'on 
se  rapproche  de  l'extrémité,  et  une  proportion  de  plus 
en  plus  forte  de  boues  fines  (slimes)  y  est  retenue  avec 
le  gros  sable. 

Au  delà  des  canaux  les  matières  tombent  dans  des 
conduites  d'une  pente  suffisante,  et  tout  ce  qui  reste 
dans  l'eau  est  porté  aux  sdimes  pits,  où  s'arrêtent  les 
boues  et  les  sables  fins. 

Les  canaux  sont  construits  en  planches  ;  on  compte    Dispositions 
en  général  2  canaux  par  boite  de  4  flèches  ;  chacun 
d'eux  recevant  alternativement  les  sables  de  cette  boîte, 
pendant  12  heures. 

Voici  les  dimensions  exactes  et  la  pente  de  quelques 
canaux: 


des  caniax. 


i88 


PRÉPARATION   MÉGANIQUE 


ATELIBRS. 


Par  GonsoU. .  .  . 

GreatWbealVor. 

Id, 
Tincroft 


LONGUEUR. 


m 
12'=  3.65 


13'=  3.00 
28*=  7.92 
S0'=9.14 


LARGIUH. 


14" 

13": 


m 
:  0.355 

0.4S7 


1 5"  c  0.381 


PROrONDECR. 


12"=  0.305 


11"   l/'i=a0.29l 


14"=0.85& 


PBIITB. 


I   __    140 

72        10000 

L  '^ 

TÏ^  10000 

I   _    a07 
43  '~'  10000 


8 

o 


(I) 

(») 


(1)  Preml«rt  c«didi  dv  BmI  Work.  . .   6  eanaoï.  —  il  flèobM. 

(t)  Premtort  oantox S  etoiux.  )    ..  BiehM. 

(8)  DeoxièmM  oaoïai 8  mmiix.  )    ^    bwow. 

(4)  CiDtux  unlqoM  do  Conoioa  Work.  U  mbiui.  —  88  flèebof. 


La  disposition  de  Tincroft,  également  adoptée  à 
Saint-Day,  est  la  plus  simple;  la  division  en  séries  sé- 
parées par  des  gradins  a  l'avantage  d'interrompre  le 
mouvement  du  liquide,  et  de  créer  au-dessous  du  gra> 
din  une  véritable  tête  enrichie,  et  qui  peut  être  réunie 
à  la  queue  du  canal  précédent. 

A  Balleswidden ,  on  avait  jusqu'à  trois  séries  de  ca- 
naux de  1 2'  chacune  de  longueur  ;  chaque  canal  avait 
5o"  =  0,761  de  large. 

A  DrakewdUs,  les  matières,  au  sortir  des  cylindres 
broyeurs,  sont  envoyées  dans  des  canaux-tyes  à  plu» 
sieurs  ressauts;  devant  chacun  d'eux  est  placée  en 
travers  du  canal  une  planche  inclinée,  contre  laquelle 
les  matières  viennent  frapper  presque  normalement; 
les  grains  d'étain,  très-arrondis,  qui  ont  traversé,  en 
roulant,  le  canal  précédent,  sont  précipités  au  pied  du 
gradin,  et  le  remous  qui  se  forme  n'entraîne  que  les 
matières  plus  légères. 

Proportion  d'eau.     D' après  ce  qui  a  été  dit  en  décrivant  le  bocardage,  et 

en  admettant  qu'une  flèche  passe  i  tonne  de  minerai  en 
24  heures,  un  canal  recevra  par  minute,  de  4  flèches, 
2^.800  de  sables  délayés  dans  environ  36  litres  d'eau; 
si  Ton  prend  1 ,00  pour  densité  moyenne  des  sables  de 


DU   MINERAI  d'ÉTAIN  DANS  LE  GORNWALL.         189 

canaux,  supposés  secs  et  non  tassés,  on  voit  que  le  sable 
arrive  au  canal  avec  i5  fois  son  poids,  ou  18  fois  son 
volume  d*eau.  ^      ,    ,, 

Le  caractère ,  auquel  on  reconnaît  immédiatement  bonne  mtrciie. 
qu'un  canal  fonctionne  bien,  est  la  netteté  de  la  surface 
du  dépôt.  Le  moindre  ravinement  produit  une  sorte  de 
petite  rigole,  où  la  vitesse  de  Teau  augmente,  et  par 
où  s'écoule  Tétain  déjà  déposé,  ou  encore  en  mouve- 
ment; des  deux  côtés  et  en  avant  de  cette  rigole  le 
courant  est  ralenti,  les  matières  même  légères  s'y 
accumulent;  en  somme  aucune  classification  n'est 
plus  possible. 

Dans  un  canal  bien  construit  cet  inconvénient  ne  se 
produira,  que  si  Ton  force  la  quantité  d'eau  du  bocard, 
c'est-à-dire  si  on  augmente  la  puissance  d'entraîne- 
ment. 

Si  le  canal  a  été  mal  établi*  et  que  le  dépôt  s'y  ra- 
vine, on  devra,  soit  augmenter  sa  largeur,  soit,  ce  qui 
est  toujours  facile,  diminuer  sa  pente. 

On  a  pu  remarquer  que  les  canaux  décrits  ci-dessus, 
sont  assez  étroits;  il  y  a  plusieurs  motifs  pour  les  pré- 
férer ainsi.  Il  est  bon  que  chaque  canal  corresponde  à 
une  boite ,  afin  que  si  Ton  a  à  arrêter  les  flèche»  dans 
celle-ci,  on  ne  vienne  pas  à  modifier  le  travail  dans 
tous  les  autres  canaux.  Alors  le  cube  des  matières  à 
recevoir  étant  connu;  la  longueur  est  faite  suffisante 
pour  le  classement,  et  la  profondeur  du  dépôt  évaluée 
à  l't  pour  faciliter  Tçulèvement  à  la  pelle;  la  largeur 
est  donc  déterminée. 

En  outre,  l'action  des  parois  verticales,  même  avec 
une  faible  hauteur  d'eau,  n*est  pas  négligeable  ;  leur 
effet  principal  est  de  guider  les  filets  fluides ,  et  de  les 
maintenir  dirigés  suivant  Taxe  du  canal.  Avec  un  canal 
très-large,  un  ravinement  et  la  sur-élévation  corres- 


190  PKÉrÀRATlON    MÉÎSANlQtÈ 

pondante,  utie  fbis  produits,  Teaii  se  prête  plus  fa- 
cilement au:t  sidiibëités  qui  eti  résultent  et  au  lieu 
d* attaquer  l'obstacle,  le  tourne  en  rdgrandlssailt; 
18"  =r-.  0,457  paraissent  iine  lahgèur  convebable,  on  ne 
devra  pas  dépasser  20"  =  0,607. 
Mode  de  division  Le  Canal  une  fois  rempli,  le  Caplain  d'après  la  con- 
dttdép6t.  naissance  du  minerai  traité,  et,  s'il  lé  Juge. à  pro|)os, 
d'après  un  examen  à  la  pelle  (vhnntrig),  indique  à  l'ou- 
vrier les  divisions,  qu'il  doit  observer  dans  Tenlève- 
ment  du  dépôt. 

A  Tincroft,  par  exemple,  avec  un  minerai  rendant 
1  1 /a  p.  100  environ,  on  traçait  dans  les  canaux  pré- 
cités : 


V" 


DIVISIONS. 


Head 

Middlo. . 


Tail. 


Stripe  A 


LOROUBDIIS 


•bsoliMf. 


2'  ô" 

r  s" 

20'  0" 

se 


rtUthei. 


1/13 
S/13 

1/1) 


NATDIIB  DBS  SABLBS. 


13/12 


Sable  de  caisson. 
Sable  de  Round  Baddle. 
SaDie  de  Round  Buddie  :  une  | 

lite  partie  de  boues  fines  re, 

tées  au  Slime  pii 


Personnel.  ^^  personnel  varie  beaucoup  d'après  la  disposition 
de  l'atelier,  et  suivant  qu'on  emploie,  ou  non,  les  round 
buddles. 

A  Tincroft,  on  compte,  pour  les  huit  stripes  du  Best 
Work,  un  gamin,  et  pour  les  seize  stripes  du  Condmôn 
Work,  trois  gamins.  Les  tètes  seules  sont  à  transporter 
à  la  brouette  jusqu'au  caisson;  les  middles  et  les  tails 
sont  immédiatement  jetés  dans  des  rigoles  en  planches 
qui  les  conduisent  aux  round  buddles,  et  se  prolongent 
jusqu'au-dessus  des  stripes;  ceux-ci  étant,  à  Tiricfofl, 
assez  en  contre-bas  du  côté  du  Common  Work,  il  y 
fallût  un  gamin  supplémentaire  pour  jeter  les  sables 


DU   UINERAI  D^ÉtAlN  DANS  LE  GORNWàLL.        9II 

stlr  Un  plaiead»  où  ils  étaient  rejpris  et  élevés  à  la  rigole. 

Avec  une  pente  de  terr^n  favorable  sur  Tateliei-,  et 
une  bonne  disposition  de  round  buddles,  un  seul  gamin 
suflSra  pour  8  canaux,  soit  pour  un  set  de  16  flèches,  et 
déblaiera  par  jour  10  à  12  tonnes  de  sable  humide. 

Un  gamin  aux  stripes  est  payé  par  mois  ^  1  =  25  fr. , 
ce  qui  fait  ressortir  la  journée  à  o''.  83. 

Comme  exetnple  d'effet  classeur  de  canaux,  voici  les 
résultats  qu'ont  donné,  à  l'analyse  par  voie  humide, 
les  sables  de  Par  Gonsols. 


Effet  utile. 


A.  Premiers  petits  cansax  da  BestWork,  recèTSiit  des  sablesA  id.oo  p.  lOO 
1°  Oead 24.0  o/o    Oxyde  d'éiain.   Sable  de  caisson  B. 


r  Middle. 
r  Tail. 


8.0 

3.0 


Id. 


Id,     K.  Bùddle  R. 
Id,     Sbacl^iiig  dont  le  sa- 
ble va  au  RB.  R'. 


A'.  Grands  canaux  du  Cominoa  Work  recevant  des  sables  de  4.SS  o/o. 

1"  Head 18.00  0/0  Oxyde  d'étain.       Sable  de  ftound  Buddle  R. 

2*  Middle.  ...      0w80  id,  Id.  Id.        W. 

l"  Tail 0.85  Id.  Au  long  siripe  £. 


Ces  chiffres  n'ont  d'ailleurs  aucune  valeur  absolue  ; 
il  aurait  fallu,  pour  qu'on  pût  compter  sur  la  prise 
d'essai,  des  soins  qu'il  m'était  impossible  d'avoir  ;  ils 
suffisent  cependant  pour  montrer  qu'il  y  a  beaucoup  à 
attendre  de  canaux  bien  construits.  Les  canaux  A  fonc- 
tionnent parfaitement. 

S  lU.  Caissons  (square  bdddles^  tin  cases). 

Sur  les  ateliers  où  les  round  buddles  n'ont  pas  été  D«8cripiion 
introduits,  on  emploie  de  grands  caissons,  square  ^wc**»©"». 
buidles^  pour  traiter  tous  les  sables  de  canaux. 

Ceux  de  Wheal-Vor  (PI.  II,  fig.  lo,  1 1  et  12)  sont  de 
construction  récente  et  bien  établis. 

La  caisse  est  en  planches  de  1"  1/4  =  o,o3i  d'épais-  Grands  squsre 
aeor  ;  sa  longueur  est  :  au  niveau  du  sol  1 1'':=:3''.352  ;    wbe«i-vôr, 


19s  PRÉPABATION  MÉGANIQUE 

au  fond  lo'S^s^S'yiaS;  sa  largeur  est  S' &'ss  1^,676. 
La  hauteur  des  parois  verticales  est  :  en  tète  a'  ^  o*,6o9, 
en  queue  a'6''=o'",76i. 

L'auge  conique  qui  reçoit  les  matières  a ,  au  niveau 
supérieur,  i6"=o,Ao6  sur  3':=  0,91 4 î  à4"  =  o«ioi 
de  profondeur  règne  une  grille  métallique,  que  doivent 
traverser  les  sables  boueux;  ils  s'échappent  au-dessous 
par  une  ouverture  de  5"  i/a  =  0,089  de  large  sur  4" 
=s  0,101  de  haut,  ménagée  dans  la  paroi  de  Tauge;  uu 
plan  incliné  avec  rebords  les  conduit  sur  la  planche  à 
tasseaux ,  où  ils  arrivent  formant  une  nappe  de  14''  = 
o,55S  de  large.  La  planche  a  18"  =  0,457  suivant  l'in- 
clinaison,  elle  est  garnie  de  i4  tasseaux  disposés  ea 
éventail;  les  tasseaux  ont  i"i/4  =  o,o3i  de  hauteur, 
leur  largeur  est  7716  =  0,011  en  tète,  et  1" =0,09  5  en 
queue.  Il  reste  en  tète  environ  8"  =  o,9oS  de  libre 
pour  le  chemin  des  sables  ;  chaque  rigole  s'élargit  en 
descendant  et  atteint  S"  1/9  =  0,089  à  son  extrémité 
inférieure.  Les  divers  filets  boueux  tombent  en  contre- 
bas à  S"  1/4  =  0,089  sur  une  petite  planche  de  S"  = 
0,197  de  large,  où  ils  se  réunissent  en  une  nappe  qui 
s'écoule  dans  la  caisse. 

La  figure  indique  le  mode  d'arrivée  de  l'eau  ;  pour 
son  écoulement,  la  planche,  qui  ferme  le  caisson  au  pied, 
est  percée  de  9  rangées  de  6  trous,  disposés  de  telle 
sorte  qu'entre  deux  trous  la  différence  de  niveau  soit 
de  9''=o,o5.  A  mesure  que  le  dépôt  s'élève,  on  ferme 
ces  trous  avec  des  chevilles* 

La  pente  du  fond  du  caisson  est  16"  =  0,406  sur  la 
longueur  totale,  soit  i"5/8  par  pied=i.Soo/io.ooo,  ou 
environ  7*. 

La  planche  à  tasseaux ,  et  le  plan  incliné  qui  la  pré- 
cède ,  ont  une  pente  de  9  de  base  pour  1  de  hauteur  ;  la 
planchette  de  5"  a  la  même  inclinaison  que  le  fond  du 


DV  MINBKAI  D'iTAIN  DANS  LE  GORHWAU..         igS 

caisson;  la  paroi  de  celai<-ci  est  inclinée  à  76'  ;  soit  1  de 
base  pour  4  de  hauteur. 

Quelquefois  on  donne  aux  grands  square  buddles 
jusqu'à  i4'  ou  i5'  de  long  et  6'  de  large;  outre  qu'on 
n'a  pas  toujours  d'assez  gros  lots  de  sables  pour  rem- 
plir l'appareil,  le  mode  de  dépdt  des  matières  n'exige 
pas  de  semblables  dimensions. 

Quand,  d'après  la  nature  des  sables,  l'ouvrier  juge 
opportun  de  raccourcir  le  dépôt  dans  la  caisse,  il  main- 
tient les  trous  du  pied  fermés  à  un  niveau  supérieur, 
de  manière  à  avoir  constamment  un  petit  étang  (pool)^ 
où  les  sables  viennent  former  talus,  sans  s'étendre  jus* 
qu'à  la  paroi  inférieure  du  caisson. 

Le  plus  souvent  on  simplifie  la  construction  des  cais-      siddiM 
sons,  en  mettant  directement,  en  tète  de  la  planche  à    Tiner9ft,fic. 
tasseaux,  une  auge  sans  grille ,  évasée  en  sens  inverse 
de  celle  ci.  Le  minerai  est  jeté  à  la  pelle  dans  l'auge; 
les  divers  buddles,  rangés  parallèlement  dans  un  même 
hangar,  reçoivent  l'eau  d'une  même  rigole. 

C'est  ainsi  que  sont  disposés  les  caissons,  qui  à  Tin« 
eroft  traitent  les  tètes  dès  canaux  et  des  round  buddles. 
Leur  longueur  est  io'=S,o48,  leur  largeur  5'=  1, 524; 
leur  profondeur  est  en  tète  so"  =  o,5o8 ,  en  queue 
a'  =  o,6og.  L'inclinaison  du  fond  est  de  i"  par  pied 
si/is  =  833/10.000  ;  elle  est  suffisante  eu  égard  à  la 
finesse  des  matières  déjà  riches  que  Ton  y  traite. 

A  Wheal-Vor,  on  emploie  les  tin  cases  pour  le  traite-  ^iJJ.v*J.,  t 
ment  des  sables  enrichis  au  square  buddle ,  et  aussi 
pour  le  lavage  des  matières  grillées  ;  elles  représentent 
le  type  perfectionné  des  anciens  buddles,  décrit  par 
M.  Heuwood  ;  c'est  surtout  à  ce  point  de  vue  que  j'ai 
eni  intéressant  d'en  donner  le  dessin  (PL  II,  flg.  iS 
k  19). 

Ton  XIY,  t868.  t3 


Lopguaur  ai|  fond S'f^csg'^KO^ 

Largeur ,  3'é"=iVW 

Profondeur  en  tête so''=o%5o8 

Profondeur  en  queue a'  =  o",6o9 

Inclinaison.  .  .  .  i"  i/t  par  p!ed=:  5  =  -^ 

I    '^     f^  S       10.000 

« 

La  planchette  (jagging  board)  sur  laquelle  les  sables 
sont  mis  à  la  pelle  et  divisés  en  petites  rigoles»  a 
1 5"  1/2  =  0,4 18  de  large,  et  une  iuclinaisoD  totale  de 
4"  1/9.  L'eau  se  déverse  en  nappe  par-dessus  une  plan- 
che verticale,  et  tombe  d'une  hauteur  de  6"  =  0,1 5» 
sur  le  jagging  board. 

La  planche,  au  pied  de  la  caisse,  est  percée  de  16  trous 
échelonnés  sur  deux  rangs  de  8  chacun  ;  entre  deux 
trousla  différence  de  niveau  n'est  que  de  1''  i/a=o,oS8« 

Arrivée  Au  moment  où  les  matières  tombent  dans  la  c^issct 

dans  OM  divers  elles  doiveut»  autautquo  possible,  former  une  boue  fluide 

fnfériorlté     bi^^  homogène  ;  c'est-à-dire  qu'elles  ne  doivent  paa  en* 

dei  tiu  câMi.   traîner  de  grosses  agglomérations,  et  qu'il  ne  doit  paa 

y  avoir  de  filet  d'eau  presque  pure,  non  saturée  de  sables. 
La  disposition  de  Wheal-Yor  répond  le  mieux  à  ces 
conditions;  le  buddle  ordinaire  de  Tincroft  y  satisfait 
presque  suffisamment;  mais  il  n'en  est  paa  de  mfime 
pour  la  tin  case. 

En  effet,  les  matières  ne  sont  entraînées  du  j^gîoi 
board  dans  le  caisson  que  par  faction  iro$iv$  de  l'eailL 
pure  dans  les  rigoles  de  sable  ;  rien  ne  garantit  la  régu- 
larité de  Térosion.  Aussi  ce  type  de  buddle  n'a-t-il  pa 
être  conservé  que  pour  les  saLles  riches,  c'est-à-dire 
composés  de  matières  bien  classées  de  grosseur.  Le 
travail  des  deux  ouvriers  y  est  plus  méticuleux,  aaas 
aucune  compensation  dans  les  résultats  ;  c'est  ce  qui 
deviendra  plus  évident  encore  par  les  explications  sui*« 
vantes. 


DU  lflN£RAl  D*ÉTA1N   DANS  lE  CORNWALL.         igS 

D'après  la  nature  des  sables  passés  au  buddle,  on  ad-    proporuons 
met  par  minute  :  ^*•'■"• 


N»  I. 
N-  3. 


■A0  reOBIllX  9hn  BIIIVTK. 


Diamètre  do  troD. 


1/2"= 


0,038 
Ml2 


NembN 
d«  UirM. 


33  à  36 

»  A  10 
4A    5 


94TV»S  DBS  S4BLS8. 


SablM  très-f roi,  par  soit*  géDèratomMl  paifiM. 
SablM  Oot,  riobes  o«  panTres. 
SablM  ttM-llaf,  rtcbflf  oa  paQVtta. 


9i 


Dans  le  cas  moyen  n*  a  (caisson  de  Tincroft)  ,  là 
quantité  de  sable  reçue,  pendant  le  même  temps,  est 
i6  h  17  litres.  En  admettant  1 ,5  pour  deosité  moyenne 
des  sables  de  caisson,  secs  et  non  tassés,  on  voit  que 
le  sable  arrive  au  caisson  avec  1/2  de  son  volume,  ou 
1/3  de  son  poids  d'eau,  soit  avec  Sg  fois  moins  d'eau 
que  dans  les  canaux. 

D'un  autre  côté,  les  pentes  exprimées  en  dix-mii!îè-  Pentes  du  rond, 
mes  sont  : 

Pour  les  buddies.    i.Soo    i.siôo    833  (variaot  avec  le  grain). 
Pour  les  canaux. .       aoy       1^0    laS 

d'est-à-dire  de  6  à  9  fois  plus  fortes  pour  les  caissons 
que  pour  les  canaux. 

Ces  rapprochements  indiquent  la  différence  considé- 
rable qui  existe  entre  les  modes  de  dépôt  dans  ces  deux 
genres  d'appareils.  Tandis  que  dans  le  canal  coale  un 
liquide  peu  cbargé  de  matières,  on  a  plutôt  dans  le 
baddle  une  boue  sableuse  à  faire  rouler  sur  un  plau 
incliné.  On  compte  ici  sur  la  forme  et  le  volume^  autant 
que  sur  la  densité  des  grains.  L'examen  des  diverses 
parties  du  dépôt  confirme  ces  appréciations. 

En  tète  du  caisson,  est  Fétaio  généralement  fin,  la 
gangue  fine,  retenue  par  adhérence  ^ou  autrenieut,  à 
peine  quelques  grains  de  grosseur  moyenne,  m^tis  pas 


Pi^pAl 
dans  le  caisson. 


1 96  PRÉ?AaAn01«|MÉCUkmQUE 

de  très-gros  grains  comme  il  s'en  trouve  dans  les  tètes 
des  canaux  ; 

Au  milieu ,  des  grûns  égaux  de  cblorite  et  de  quarts  (  1  ) , 
les  uns  et  les  autres  de  grosseur  moyenne,  et  un  peu 
d'étain  entraîné  jusque-là ,  sans  qu'il  soit  sensiblement 
plus  fin  que  celui  de  la  tôte; 

En  queue,  la  presque  totalité  des  gros  grains  de  gan* 
gué  qui  ont  roulé  le  plus  facilement,  et  une  forte  pro- 
portion de  fin,  qui  y  est  arrivé,  soit  par  adhérence  avec 
le  gros,  soit  surtout  en  suspension  dans  Teau. 

L'étûn  de  ces  queues  est  essentiellement  à  Tétat  de 
ercLze  avec  la  gangue,  et  de  êlimes  d'une  grande  fi- 
nesse. 

D'après  ce  qui  précède,  on  comprend  : 

r  Que  le  caisson  n'est  rien  moins  qu'un  appareil 
débourbeur  ;  qu'il  a  surtout  pour  objet  d'enrichir  ;  que 
l'enrichissement  y  sera  d'autant  plus  net  que  les  sables 
traités  seront  déjà  mieux  classés  ;  qu'il  est  donc  utile 
de  faire  subir  un  $hacking  préalable  aux  queues  d'ap- 
pareils divers^  jugées  boueuses,  et  que  l'on  veut  y  trai- 
ter; qu'on  ne  doit  demander  au  caisson  que  de 
produire  le  plus  rapidement  possible  la  plus  grande 
quantité  de  sables  riches  pour  cuves,  et  que  lakieve 
sera  chargée  d'achever  le  débourbage  ; 

9*  Que  des  matières  extrêmement  fines  ne  sauraient 
être  traitées  au  caisson  ;  que  l'eau  et  la  pente,  éléments 
de  la  puissance  d'entraînement,  doivent  y  être  propor- 
tionnées avec  la  plus  grande  attention  à  la  mobilité  des 
matières  introduites. 
PMMBDti  Le  personnel  se  compose  de  deux  gamins  ou  filles: 
dm  Mvri«n,  un  chargeur  et  un  balayeur  ;  ce  dernier  se  tient  sur  une 
planche  mise  en  travers  du  caisson,  à  S' ou  4'  de  la  tête; 

(1)  Les  échantillons  examinés  sont  ceux  de  TateUer  de  Psr. 


DU  MlNEEiU  O'KTAlAf   DANS  LE  GOBinVALL.         197 

il  remonte  légèrement  les  matières  •  et  égalise  par  un 
mouvement  tranversal  les  boues,  qui  tombent  en  tète, 
de  manière  à  maintenir  la  surface  aussi  unie  que  pos- 
sible ;  il  prévient  les  ravinements  qui  se  produiraient 
à  coté  des  tombées  de  petites  masses  boueuses,  désa- 
grège celles-ci,  et  soumet  à  une  nouvelle  descente  les 
sables,  qui  tendent  à  s'arrêter  vers  le  milieu  de  la  caisse. 

Le  Captain  trace  les  divisions,  et  les  gamins  vident 
le  caisson  ;  ils  mettent  en  tas  sur  les  cdtés  les  parties 
à  repasser»  et  transportent  le  reste  aux  points  d'élabo- 
ration. 

On  a  vu  que  le  nombre  des  divisions  variait  de  deux 
i  cinq»  leur  longueur  relative  dépend  aussi  de  la  nature 
du  minerai  ;  l'expérience,  écldrte  au  besoin  par  le  van- 
ning^  est  ici  le  seul  guide. 

A  Tincroft,  le  caisson  travaillant  des  têtes  de  canaux 
et  de  round  buddle,  d'une  teneur  de  1 5  à  1 8  pour  i  oo^ 
d'oxyde  d'étûn,  très-chargées  de  mispickel,  on  y  fai^ 
sait: 


DITIII01I8. 


Utêâ 

1"  Mltftflf .  • .  . 

r  Middlf . . . . 
TaU 

Câlsion  C 


LONOOBUII 


•kiOlMf. 

^ 

0" 

1' 

•" 

1' 

•" 

4' 

r 

!••     •" 


Il  y  a  lieu  d'observer  que  la  surface  du  dépdt  n'est 
pas  toujours  parallèle  au  fond  du  caisson  ;  dans  l'exem- 
ple précédent  l'épaisseur  des  sables,  était  en  tête  20", 
en  queue  li"  seulement;  d'où  l'on  peut  conclure  que 
la  pente  du  caisson  était  un  peu  trop  faible,  eu  égard  à 
la  richesse  (peu  de  mobilité)  des  sables  traités.  Le 
pied  se  trouve  au  contraire  à  peu  près  aussi  épais  que 


MTitlOB 

da  dépdi. 


198  PRÉPARATION   MÉCANIQUE 

la  tète,  lorsqu'on  repasse  au  même  caisson  la  troirième 
division,  deuxième  middle,  qui  est  plus  fine  et  moins 
iche  que  la  matière  initiale. 

Dans  ces  conditions  les  caissons  de  Tincroft  peuvent 
recevoir  1.880  à  3.000  litres,  ceux  de  Wheal-Vor  ft.3«o 
&  t.5oo  litres.  Le  temps  du  remplissage  varie  en  sens 
inverse  de  la  grosseur  des  sables.  A  Tincroft  il  était  de 
a  heures  ;  pendant  la  journée  de  9  heures  effectives  de 
travail,  on  pouvait  faire  deux  opérations  complètes  dans 
un  caisson ,  c'est-à-dire  passer  6  &  7  tonnes  de  sable 
(supposé  sec). 

Les  t  gamins  ou  filles  sont  payés  par  mois  chacun 
16  sh  =  l8^95,  soit  par  jour,  chacun  o',6a6. 
Dép«nM          La  dépense  roinima,  pour  le  traitement  au  caisson 
irânêdrMbiV.  d'uuo  toune  de  matière»  s'élève  à  o',i8  à  oSai. 
Effet  utiit.        Gomme  exemple  d'effet  classeur  des  caissons,  voici 
les  résultats  d'analyses  faites  sur  des  sables  de  Par  : 


B,  oalMon  trtIUnt  Its  télés  dee  eanaoi  A,  à  20  oa  34  p.  loo. 


t*  Bead M  p.  tM  oiydf  d'étato.      Sabla  da  e«va. 

|!|liiddlea(éch.  moyen).    lO  p.  lOO         —  A  repasser. 

4*  Tait a  p.  100         —  SbaeklnKspéeial. 


Bnplal 
di  eaisson 
i|e. 


I 


Nous  avons  vu  qu'à  certain  point  de  la  préparation 
des  matières  iprès  grillage  on  pouvait  employer  le 
buddle  comme  tye. 

L'eau  arrive  en  forte  quantité,  et  tombe  pure,  en 
nappe  dans  le  caisson  ;  le  sable  est  versé  graduellement 
à  la  pelle  dans  la  nappe  d'eau  elle-même. 

Ce  n'est  que  dans  ces  conditions  exceptionnelles,  que 
le  buddle  fonctionne  comme  le  caisson  allemand,  avec 
lequel  on  a  souvent  eu  le  tort  de  le  confondre. 

La  tye  est,  en  AngleteiTC,  le  véritable  équivalent  du 
caisson  allemand. 


DU  MINEHAI  D'ÉTAm  DANS  LE  GORimALL.        1$§ 

S  lY.  ROOND  BUDDLE. 

Le  round  buddle,  inventé  il  y  a  environ  quinze  anà, 
a  apporté  une  grande  amélioration  dans  la  préparation, 
Bon-seulement  de  l'étain,  mais  aussi  des  sables  fins  de 
plomb  et  de  cuivre.  Son  emploi  tend  à  se  généraliser, 
6t  il  a  été  introduit  en  France,  notamment  aux  liiifaes 
de  Pontgibaud.  Cependant  pour  pouvoir  compter  sut 
un  bon  service  de  cet  appareil,  il  faut  se  placer  dads 
certaines  conditions,  sur  lesquelles  j'insisterai  ci-après. 

Les  /Ig.  fioet  2 1 ,  PI.  II,  représententun  des  trois  roiind  DeBcripiiQn  d'an 

'  ^  -        round  baddle 

buddles  de  Tincroft;  il  a  i8'=  5"',486  de  diamètre;  la  de Tincroa. 
profondeur  de  lacuve  enmaçonnerieestde  â'5"=o'",736, 
à  la  circonférence.  Le  plancher  a  une  pente  de  i"  pat 
pied=i/i2=833/io.ooo.Leslnatièreschargéesen  tète 
d'une  rigole  en  bois,  faiteT  de  deux  planches  clouéeèt  à 
angle  droit,  reçoivent  un  courant  d'eau  qui  les  entraîne 
dans  la  trémie  conique  en  tôle.  L'inclinaison  de  la  ri- 
gole est  i"  1/4  par  pied;  on  devait  la  porter  à  1"  1/2 
=i.25o/io.ooo.  La  trétnie  a  18"  =  0,467  de  diamètre 
supérieur,  «o"=so,5o8  de  hauteur;  à  4"==  0,101  de 
profondeur,  eDe  porte  un  fond  percé  de  quatre  trous,  par 
lequel  elle  est  reliée  à  l'arbre  moteur.  En  bas ,  elle  dé- 
passe de  3"  =.0,076  la  tète  du  pilier  central ,  et  laisse, 
entre  elle  et  lui,  un  vide  annulaire  d'entiron  1"  i/s  = 
o,o38. 

Le  pilier  conique  est  en  bois,  recouvert  d'une  chape 
de  fonfe;  sa  hauteur  totale  est  4'=  i",9i9,  dont 
19"=:  0,482  engages  dans  le  sol.  L'enveloppe  de  fonte 
a  en  haut  8"=  0,205  de  diamètre,  en  bas  8o"=:o,5oâ; 
La  génératrice  du  cône  est  Inclinée  à  yi\ 

A  chaque  bras,  est  SQSpendti  un  volet  de  5'  =  1 ,5s4 
éè  kmgueur.  La  figure  donne  une  suspension  automo- 
tvice  à  eoiitre«poiâs*f  à  Tincroft,  où  a  au  bout  de  chaque 


900  PRÉPARATION  MÉGANIQUR 

bras  une  petite  manivelle»  que  le  survdllant  doit  tour-* 
ner  de  temps  à  autre ,  et  sur  laquelle  s'enroulent  les 
cordes. 

Les  sables  boueux  reçus  dans  la  trémie  traTorsent 
le  faux  food ,  frappent  les  parois,  sont  renvoyés  sur  le 
pilier  et  de  là  s'écoulent  dans  la  cuve. 

L'eau  s'en  va  par  un  canal  souterrain  fermé  par  un 
petit  barrage  à  tasseaux ,  comme  pour  les  stripes  ;  on 
peut  aussi,  au  lieu  du  barrage,  mettre  une  planche  à 
chevilles  fonctionnant  comme  dans  les  caissons. 

Le  mouvement  est  ici  emprunté  à  la  machine  du  bo- 

card,  et  transmis  aux  round  buddles  par  des  tiges  en  fer 

et  des  roues  d'angles.  L'arbre  vertical  fait  5  tours  par 

minute. 

DitpoiittoBi       Quelquefois  on  fait  entièrement  en  maçonnerie  la 

Cil  V  Offlvv* 

cuve  et  le  fond.  Le  diamètre  de  la  cuve  varie  de  i5'  à 
âo'  =  4»S7i  ^  6,096.  On  se  contente  souvent  de  gar- 
nir le  fond  avec  des  planches,  seulement  au  centre,  sur 
un  rayon  de  5'=  i,594« 

Le  pilier  central  peut  être  tout  en  bois  ou  tout  en 
fonte  ;  dans  ce  demiercos  la  base  est  élargie  de  manière 
k  reposer  solidement  sur  un  rebord  de  6"  =  o,i59  de 
large. 

Au  lieu  de  volets. mobiles,  on  emploie  généralement 
de  petits  brains  de  balai ,  maintenus  entre  deux  plan- 
chettes, serrées  par  quatre  boulons. 

L'écoulement  de  l'eau  à  sa  sortie  peut  être  rendu  plus 
régulier  en  pratiquant  trois  ouvertures  avec  barrages, 
espacées  de  1 90%  sur  la  circonférence  de  la  cuve.  A 
Par  Consola,  ces  trois  ouvertures  débouchent  dans 
un  canal  circulaire  qui  règne  autour  de  la  cuve,  à 
18"  =0,457  de  distapce.  Lorsqu'on  vide  le  round 
buddle,  la  queue  du  dépôt  est  directement  rejetée  dans 
ce  canal,  dont  la  pente  a  été  ménagée  suffisante  pour 


DU  MINEBAI  d'ÉTAIN  DANS  LE   GORNWALL.         201 

que  Teau  puisse  entraîner  la  matière  au  long  stripe  E 
(PI.  IV,  fig.  4). 

Suivant  la  finesse  des  sables,  la  pente  du  fond  étsdt  :  PtntMdafond. 


ATELIERS. 

PBRTBS. 

SABLES. 

Wheal-Vor 

Tincrofl 

Ganrath  Uniied.  .  . 

1"  1/4  par  pied  =  i  =  J;^ 

1"            id          i  -    "' 
'                 *^ 48  -  10.000 

wf              j               2            417 

Gros,  des  anciens. 

Fios. 

Très-flns. 

La  pente  est  à  peu  près  égale  à  celle  que  Ton  donne- 
rait à  des  caissons  qui  auraient  à  traiter  les  mêmes  ma- 
tières ;  elle  serait  plutôt  un  peu  moindre  pour  le  round 
buddle. 

Je  n'ai  pu  obtenir  aucune  donnée  exacte  sûr  la 
quantité  d'eau  consommée,  mais  on  peut  la  regarder, 
sans  grande  erreur,  comme  restant  proportionnelle- 
ment la  même  qu'au  caisson;  ainsi  par  minute  pour 
passer: 


Éia, 


A  Tiaeroft,  sable  fin  supposé  see.  .  .  36  litres,  l  On  eonsonunera  1 M  litres. 
A  Wbeal-Vor,  sable  gros  supposé  sec.  50  litres.  )    en  eau (  36  à  30  liir. 


Un  simple  coup  d'œil  suffit  pour  juger  si  la  quantité  canetére  d'une 
d'eau  est  convenable  ;  dans  ce  cas  la  surface  de  dépôt  ***""*  ™«whe. 
est  parfaitement  conique  et  unie  ;  avec  trop  peu  d'eau, 
il  se  forme  un  dépôt  abondant  en  tète,  se  terminant  vers 
le  milieu  de  la  cuve  par  des  fanges  boueuses  ;  avec  trop 
d'eau,  on  voit  les  matières  être  rapidement  charriées  à 
la  circonférence. 

Il  eu  est  du  round  buddle,  comme  de  tous  les  ap- 
pareils purement  mécaniques:  là  où  l'on  ne  peut  plus 
compter  sur  les  soins  de  l'ouvrier  pour  remédier  aux 
irrégularités  du  travail,  il  faut  s'appliquer  aies  éviter, 


408  PRÉPARATION  MACAïaQVB 

o'est^à-dire  à  reoonnaltre  les  conditionB  d'ane  bonne 
marche  et  à  n'en  plus  sortir. 

Après  avoir  attentivement  réglé  l'arrivée  de  Teaii,  on 
devra  donc,  ici  plus  encore  que  pour  le  caisson,  se 
préoccuper  de  n'envoyer  à  la  trémie  que  des  matières 
fluides  bien  homogènes.  On  y  parvient  simplement  et 
à  peu  près  suffisamment  çn  faisant  précéder  la  rigole 
d'une  auge  en  planchesi  où  les  sables  des  canaux  sont 
jetés  toujours  en  excès  par  rapport  à  Teau  qu'ils  y  re- 
çoivent. 

Si|  faute  de  cette  précaution,  on  se  contente  de  la  ri- 
gole, qui  ne  peut  contenir  à  l'avance  que  quelques  pel- 
letées de  sables,  il  suffit  que  le  gamin  aux  stripes  inter- 
rompe un  instant  le  chargement,  pour  qu'un  afflux 
d'eau  pUre  vienne  raviner  tout  l'étain  déposé  au  centre 
du  buddle. 
u  roond  boddu  Le  round  buddle,  même  parfaitement  conduit,  ne 
q^wmlm  ^^^^^^  ^^r®  appliqué  utilement  au  traitement  de  ma- 
dégrowiftMar.  tièrcs  déjà  riches ,  à  moins  qu'elles  ne  soient  très-bien 
classées  de  grosseur;  c'est  une  conséquence  de  sa 
propre  disposition.  En  effet,  les  sables  s'écoulent  en 
divergeant  du  centre  ;  en  sorte  qu'un  décimètre  quarré, 
par  exemple,  pris  à  la  surface  de  la  zone  centrale  du 
dépôt,  reçoit  à  chaque  instant  l'action  d'une  plua  grande 
quantité  d'eau  et  de  sable,  qu'une  surface  égale,  prise 
vers  les  parois  de  la  cuve«  De  là,  une  trè»-grande  iné- 
galité dans  le  toêsement  des  matières  ;  la  tète  du  dépôt 
est  relativement  dure  ;  on  peut  la  comparer  à  la  partie 
frayée  d'une  chaussée  macadamisée,  tandis  que  le  pour- 
tour de  la  cuve  en  représenterait  les  bas  côtés  em- 
pierrés à  neuf.  La  tète  d'un  caisson,  supposé  traiter  les 
mêmes  sables,  sera  plus  tendre,  parce  qne  sur  tout  le 
parcours  il  offre  la  même  section  à  l'écoulement.  Qr 
les  sables  de  caisson,  ou  de  round  buddle,  sont  ton- 


DU  MINEBAI  d'ÉTAIN  DANS  LE  OORNWALL.         900 


jours  imparfaitement  débourbés  ;  les  grains  d'étain, 
presque  tous  assez  fins,  y  sont  entourés  d'un  véritable 
limon  de  slimes.  Il  arrivera  donc  que  ces  petites  masses 
étain  et  boue  pourront  rouler  sur  la  tête  dure  du  round 
buddle ,  tandis  qu'elles  s'arrêteront  dans  la  tête  tendre 
du  caisson  (i). 

Une  autre  conséquence  presque  évidente  du  mode 
d'admission  par  le  centre  est,  que  des  sables  qui,  mal- 
gré leur  finesse,  pouvaient  encore  être  traités  au  cais- 
son, ne  sauraient  l'être  au  round  buddle. 

Pendant  le  remplissage  de  la  cuve,  on  n'a  qu'une 
simple  surveillance  à  exercer  sur  l'arrivée  et  la  sortie 
de  l'eau,  et  pas  de  main-^l'œuvre  spéciale;  car  les 
sables  sont  chargés  dans  la  rigole  par  les  gamins  des 
stripes. 
Le  Captain  divise  le  dépôt  en  deux  ou  en  trois  parties* 
A  Tincroft,  par  exemple,  le  round  buddle  traitant  le 
aûlieu  des  canaux ,  on  faisait  trois  divisions  : 


LONGUBUKS 

ooaptéw  nr  «a  ni 
Pilier 

roB. 
1'  6" 

TOLiniBS 
approchai. 

DK9TI1IATI0NS. 

7/:l 

Sables  de  eaisaon. 
A  repasser. 
RoQgh  (rejeté  iei). 

1*  Bead 

20  Middle 

riail 

»'  0" 

24/34 

L'épaisseur  du  dépôt  était,  comme  au  caisson,  20" 
=  o,5o8  en  tête ,  et  1 5"  =  o,4o6  en  queue. 


(1)  En  supposant  qu'un  round  buddle  reçoive  dans  un  temps 
donné  deux  fois  plus  de  matières  qu'un  caisson,  le  calcul  in- 
dique 3'  =0,609  environ,  pour  le  rayon  d'un  cercle,  ayant 
même  centre  que  le  round  buddle,  et  qui  peut  être  regardé 
comme  traversé  par  une  quantité  de  matière  égale  à  ceUe  qui 
s'écoule  en  tête  du  caisson. 


Personnel 

et  travail 

des  ouvriers. 


Division 
da  dépôt. 


1^04  PHÉPARAÏlON  MÉCANIQUE 

Le  temps  nécessaire  au  remplissage  était  : 

A  Tincroft.  ...  6  heures  pour  ud  cube  de  la  mètres,  sables 

assez  fins. 

A  Wheal-Vor. .  .  à  heures  pour  un  cube  de  i&  mètres,  sables 

gros. 

On  ne  fait  qu'une  opération  complète  par  journée  de 
travail. 

Le  nombre  des  ouvriers  dépend  entièrement  de  la 
disposition  de  l'atelier,  et  des  distances  auxquelles  on  a 
à  transporter  les  diverses  parties  du  dépôt.  Le  transport 
de  la  tête  riche  au  caisson  n'est  jamais  bien  long,  et  ne 
comprend  que  peu  de  matières.  Quant  au  passage  du 
middle  au  round  buddle  voisin,  chargé  de  l'enrichir, 
on  peut  le  faire  très- économiquement  au  moyen  de  ri- 
goles en  planches,  franchissant  l'espace  entre  les  deux 
appareils  ;  on  y  charge  les  sables  &  mesure  que  l'on  vide 
le  round  buddle  ;  un  canal  d'eau  pure  règne  au-dessus 
de  tout  le  système  et  foumitreau  à  la  rigole.  C'est  ainsi 
qu'&Tincrof  t  les  trois  round  buddles  sont  reliés  entre  eux. 

Les  queues  forment  en  général ,  à  chaque  opération 
plus  de  la  moitié  du  dépôt  ;  à  Par,  à  Saint-Day ,  on 
peut  les  jeter  directement  dans  les  canaux  qui  les  en- 
traînent ;  à  Tincroft,  où  la  pente  de  l'atelier  ne  permet 
pas  de  les  traiter,  on  est  obligé  de  rouler  ces  roughs  à  la 
brouette,  et  de  les  élever  sur  un  plateau  incliné  jusqu'au 
remblai,  où  des  wagons  viennent  les  prendre  et  les 
mènent  hors  de  l'atelier.  Malgré  ce  surcroît  de  labeur 
considérable ,  les  trois  round  buddles  travaillant  en- 
semble environ  3o  mètres  cubes  de  sable,  soit  38  tonnes 
(la  densité  des  sables  secs  et  non  tassés  =  1,28),  n'exi- 
gent que  : 

6  gamins.    ^  JL  ,  payés  par  mois  <  i  «  a5  fr.  chacuiL 

au  rounTbâddie     ^  dépense  minima  pour  bne  tonne  de  sable  traitée 
par  tonne      au  round-buddle,  s'élève  à  0',  1 1 . 

de  Mbit. 


DU  MlNERilI   d'ÉTAIN   DANS  tE  GOBNWALL.         205 


Dans  des  conditions  plus  favorables  qu'à  Tincroft, 
06  chiffre  pent  ôtre  abaissé  à  o',o7  à  oSog. 

La  main-d'œuvre,  pour  le  traitement  d'une  tonne  de 
sable,  coûte  donc,  au  round  buddle,  moitié  moins  qu'au 
caisson* 

11  y  a  toutefois  à  ajouter  pour  le  round  buddle  la  Força  moiriet. 
dépense  en  force  motrice.  A  Wheal-Vor,  sur  un  point 
écarté  de  l'atelier,  une  roue  hydraulique  de  6'  =  1,829 
de  diamètre,  ia"=:o,3o5  de  largeur  et  6"  =  0,152 
d'épaisseur,  avec  5o  augets  et  faisant  20  tours  par  mi- 
nute ,  imprimait  dans  le  même  temps  6  révolutions  à 
l'arbre  d'un  round  buddle. 

Le  plus  souvent,  c'est  à  la  machine  du  bocard  que 
Ton  emprunte  le  mouvement  ;  il  est  alors  bien  difficile 
d'évaluer  le  combustible  consommé  en  plus,  par  suite 
du  travail  surimposé. 

-  Les  analyses  des  sables  de  Par  m'ont  donné,  comme     Effet  uuie. 
indication  sur  Teffet  classeur  des  round  buddles,  les 
nombres  suivants  : 


Sablef 

d«la 

froticar 

dMMbl«a 

do 

MilMO. 


10 


Slef  tétot  def  eanaax  du  corn- 1  o.ki«« 

mon  Work  A,' I  i^JJ?? 

•1  lat  faeoDdf  eanaax  do  Coin- 1  "  Va 

mon  Work  Ai. J  •/•• 

I*  Hoad.  .    is,so  0/0  oxydo  d'étain.  Sablo  do  ealfson. 

r  MIddIo.     ),00  —  Sablo  de  R.  buddio  K'. 

S*  Tall. . .     0,61  —  Roughf. 


Sabloi 
plaafioi, 

naii 
trét-mal 
elaMéa  do 
groiaoar. 


lof   locondf    dos  oanaox  dal 
*R'.  Roond  bad-)     common  worb  A'i f 


Sables 


'.  Nooiio  DQO- 1     common  wo»  k% %  de  o  so  à 

dio  Iraltaot.  .)  ot  les  troisièmes  débourbés  du  (  «  ao  o/o 
I     eoramon  work  A'i )  ^'^  •'**• 

1*  Hoad.  .    (On  n'en  faisait  pas,  lo  minerai  traité  étant 
trés-pauvro.)  .   _ , 

V  Middio.   9,80  0/0  oiido  d'étain.  Sable  do  R.  boddlo  R''. 
s*  Tail. . .    0,30  —  Roogbs. 


Wm  IM,  1/  ft".  RooBd  boddlo  traitant  séparément  les  mlddlos  Rj  ot  R'f. 
ummL  )  —  Soblos do  2,00  à  8,00  e/0. 

'^Mto  Mte'i  ^*  ^**^*    '  '    '''^  ^^  *'''*  d'étain.   Sablo  do  caisson. 
f    î*  Tail i.Tf  —  Rongbs. 


2o6  phéparation  méganique 

L'examen  des  échantillons  conduit  à  conclure  : 
i""  qu'avec  des  sables  assez  réguliers  de  grain,  on  peut 
obtenir  une  tête  riche  ;  s*  qu'à  teneur  égale,  les  gros 
sables  s'enrichissent  mieux  que  les  sables  fins  ;  3*  qu'on 
sable  contenant  du  gros,  mais  très-mal  classé,  ne  donne 
'jamais  qu'une  tète  pauvre,  parce  que  les  gangues  fines 
y  sont  retenues. 

$  y.  GHVBS  (KIBTI8). 

La  cuve  est  l'appareil  débourbeur  des  matières  en- 
richies ;  on  l'emploie  pour  les  sables  des  caissons  et  pour 
les  slimes  des  frames.  Il  ne  me  reste  à  indiquer  ici  que 
.   les  variations  dans  le  travail,  et  l'effet  utile. 
Personnel         La  quantité  d'eau  introduite,  tout  d'abord,  est  le  tiers 
des  ou? es.     à  la  moitié  de  la  cuve  ;  deux  ouvriers ,  jeunes  garçons 
ou  grandes  filles,  travaillent  à  la  fois  ;  l'un  d'eux  charge 
les  matières  à  la  pelle,  l'autre  détermine  un  violent 
mouvement  de  giration  ;  le  remplissage  ne  dure  que 
4  &  5  minutes  pendant  lesquelles  le  travail  du  second 
ouvrier  est  très-pénible.  Le  dépôt  a  lieu  pendant  le 
packing.  Un  gamin  bat  la  cuve  avec  une  masse,  ou  sou- 
vent avec  un  bâton,  dont  une  des  extrémités  est  placée 
dans  une  planche  trouée,  maintenue  sous  ses  pieds. 

Quand  on  a  plusieurs  cuves  voisines,  et  une  force 
motrice  à  peu  de  distance,  on  dispose,  comme  on  Ta 
fait  au  buming  house  de  Wheal  Vor  (PI.  II,  /Ig.  a5), 
des  batteries  mécaniques  pour  le  packing. 

Plus  les  matières  traitées  sont  fines,  plus  la  période 
de  dépdt  se  prolonge  ;  elle  est  de  i5  à  ao  minutes  pour 
les  tètes  de  caisson,  et  dépasse  3o  minutes  pour  celles 
des  frames. 

L'eau  éclaircie  est  puisée  avec  un  petit  seau  à 
manche  ;  le  dépôt  est  enlevé  par  couche,  et  avec  précau* 
tien  à  la  pelle,  et  les  produits  sont  transportés,  par  les 
ouvriers  des  kievest  aux  divers  lieux  d'élaboration. 


DO  MlNBIAl  D*ÉTAIN  DANS  LE  OORNWALL.        ftO^ 

En  général,  on  fait  trois  divisions  ;  il  peut  y  en  avoir 
deux  ou  quatre  ;  leur  importance  relative  dépend  entiè- 
ripent  da  la  nature  des  matières  traitées. 

A  Tincroft,  par  exemple,  une  cuve  travaillant  les 
tètes  de%  caissons  avait  ;  diamètre  supérieur,  4o"  ?= 
1  ,oi6  ;  hauteur  s4"  =  0,609  ^  hauteur  de  l'eau  initiale, 
i4''  =  0,355  (soit  moitié  d*eau). 

La  capacité  était  de  4oo  litres  ;  on  passait  par  opé* 
ration  a 00  litres  de  sable  et  on  y  faisait  : 


MVtnOM*. 

irAiHMtf. 

TOLVMIt. 

BirriNATtONf. 

1*  Top  tàlnminct . 
>  BoKom  iklmoB.  . 

>•  Boitem 

9''  à  p«lM. 

e".  .V. .  . 
•" 

28  llirw. 

86     " 

allant  «ai  ffamw. 
Allant  an  caitiou. 
Allant  aa  grUlaga  (fli  for 
burningj 

1         Cof •  D. 

14" 

aoO  litTM. 

Dans  S  kieves,  on  travaillait  par  jour,  en  8  opérations, 
environ  1 .  5oo  litres  desables,  produits  par  les  3  caissons 
de  eommoo  work;  soit,  en  prenant  i,65  pour  densité 
moyenne  (sables  secs  et  non  tassés),  s  ton.  &  s  i/si  ton. 

Le  personnel  était  de  : 

i  fllles  payées  ohicane £  t  ■-•aS'.oo  par  mois. 

1  gamin  pour  le  packiDg. io8h.>«  la^5o  par  mois  1 

d*où  résulte  une  dépense  par  jour  de  a',9a. 

Le  traitement  à  la  cuve  d'une  tonne  de  sable  coûte 
donc  de  1',  16  à  i',46  soit  en  moyenne  :  l^3o. 
Les  sables  de  Par  ont  donné  à  l'analyse  : 


(0     C  Covo  iraliant  laa  Mtaa  doa  eaiaaoaa  du  boat  work  da  4o  à  41  •/«• 


r  Top  akisBlnp 11,00  <^        Os|da  d'élaio. 

r  Bol.  akimn 30»oo  * 

3*  Bottom 70,00  -* 


C  Gofo  traiunt  loa  léioa  doa  aalaaona  do  comaion  work. 


t*  Top  aklmii>in|8. 
T  Bot.  ikfmm.  .  . 
I*  Botloni 


7»0o  0/0       Oi|do  d'élain. 
18,00  — 

&o,oo  — 


(1)  Volf  »o«r  U  froMMr  «m  f rtlaâ  dM  8  diftoloai  C|  (jtCa.  U  09-  ••  f I-  Y. 


DWiatoaa 
da  dépôt. 


Déponio 
A  la  kiovo  par 
lonno  do  aable. 

Effot  oUle. 


ao8  PRÉPARATION  MÉGANIQUE 

S  VI.  Ttes  et  soupapes. 

TjM.  La  tye  ordinaire  est  un  long  canal  de  o*,6o  à  0**75 

de  largeur  ;  d'après  le  mode  d'arrivée  de  Teau ,  la  quan- 
tité admise,  qui  y  est  trois  à  quatre  fois  plus  forte  qu'au 
caisson ,  et  la  manière  dont  les  sables  y  sont  introduits, 
l'effet  obtenu  est  tout  autre  qu'à  ce  dernier  appareil.  La 
tye  est  à  la  fois  classeur  et  débourbeur  ;  les  matières  les 
moins  mobiles  restent  seules  en  tète  du  dépôt  ;  les  gros 
sables  stériles  et  tout  le  fin  sont  entraînés.  C'est  assez 
dire  qu'elle  ne  convient  qu'aux  matières  pauvres,  aux- 
quelles on  l'applique,  en  effet,  avant  ou  après  grillage, 
et  lorsqu'on  juge  l'emploi  successif  du  caisson  et  de  la 
cuve  trop  dispendieux. 

Les  shacking  tyes  n'ont  rien  de  particulier  qui  sût 
besoin  d'être  expliqué  ici,  et  j'û  cru  inutile  de  figurer 
ces  divers  appareils. 
iSoopapM.  En  1 855,  je  vis  à  Polgooth ,  à  la  suite  des  tyes  prin- 
cipales, de  petites  soupapes  de  3"  =  0,076  de  diamètre, 
qui  recevaient ,  de  la  machine  des  bocards,  un  mouve- 
ment vertical  alternatif;  elles  ne  paraissent  pas  avoir 
donné  de  bien  bons  résultats  (1). 

A  Balleswidden ,  on  se  louait  beaucoup  d'une  sou- 
pape mue  de  la  même  manière ,  mais  de  plus  grand  dia- 
mètre, et  suffisante  pour  le  débourbage  de  tous  les 
roughs  proprement  dits;  la  dépense  par  mois,  qui  était 

(1)  Cependant,  en  t858,  Patelier  de  Levant  avait  plusienrs 
soupapes  analogues  marchant  bien;  la  caisse  pyramidale  a 
3'  «0,914  de  profondeur  ;  la  section  carrée  a.  au  niveau  supé- 
rieur, y  de  côté  ;  au  fond,  8"  «»  o,«o3  ;  Touverture  a  3" — 0,076  ; 
un  cylindre  de  6"  «-  o,  lôa  de  largeur  et  de  a"  1/3  »  o,o65  de 
diamètre,  terminé  par  une  tête  à  rebord,  reçoit  une  levée  de 
i"i/a.»o,o36;  le  mouvement  se  répète  10  fois  par  minute; 
Teppace  laissé  libre  à  chaque  coup  est  une  surface  annulaire 
de  i/t"  «■  0,01a  de  largeur. 


DU  MiREBAI  D'iTAUf  DANS  LE  GORNWALL.        209 

avant  7A  lo  8b.=  187^50  dans  cette  partie  de  Tatelier, 
se  trouvait  réduite  à  3o  sh.  =s  37S5. 

Celle  de  Saint-Day  est  construite  sur  un  meilleur 
principe  ;  l'ouverture  au  fond  de  l'auge  est  alternati- 
vement ouverte  et  fermée  par  un  disque  annulaire , 
tournant  &  plat,  et  dans  lequel  on  a  enlevé  un  secteur 
de  120*;  un  arbre  vertical,  relié  par  des  engrenages 
avec  le  bocard,  donne  un  mouvement  de  rotation  rapide  ; 
le  dépôt  du  rough  passe  à  chaque  tour  par  l'ouverture  ; 
il  n'y  a  pas  d'oscillation  dans  la  masse  liquide^  ni  d'en- 
gouffrement des  slimes  avec  les  sables,  comme  dans  le 
cas  de  la  levée  verticale. 

A  Polberro  »  une  roue  à  augets ,  d'environ  4'  =  1  »  a  1 9  ^^"*  ^  *^**^' 
de  diamètre,  et  de  3' =0,91 4  entre  les  couronnes,  puise 
les  rougbs  au  fond  de  la  box  ;  les  augets  sont  percés  de 
chaque  cdté  du  fond  de  deux  trous,  par  lesquels  les 
eaux  boueuses  s'égouttent  dans  la  box,  tandis  que 
les  rougbs  sont  rejetés  au  dehors;  la  majeure  partie  des 
slimes  s'écoule  d'elle-même  par  un  déversoir  superficiel 
sur  le  côté  de  la  box. 

La  roue  est  mise  en  mouvement  par  une  petite  roue 
hydraulique,  montée  sur  le  môme  arbre  qu'elle. 

Elle  ne  passe  guère  moins  de  70  tonnes  de  matières 
par  jour. 

S  VII.  PADDLI  TRUNK8. 

Le  passage  des  slimes  principales  aux  boxes  et  aux 
trunks  a  pour  but  de  les  désagglomérer  et  de  les  clas- 
ser; les  sables  d'une  certaine  dimension  restent  seuls 
aux  boxes ,  et  il  n'arrive  aux  trunks  qu'un  mélange  de 
boues  très-ténues,  avec  un  peu  de  grains  déjà  très-fins. 
Les  trunks  ont  chacun  12'= 3,656  de  longueur,  2'= 
0,609  de  large,  i'=o,3o5  de  profondeur;  la  pente  du 
fond  est  1/48=209/10.000;  l'eau  nécessaire  est  de  3 
à  4  Utres  par  minute. 

TOMB  XIV,  iS5S.  lA 


àié  l>ll6PAIIAtI01l  lM(SAlfIQtJfe 

L' arrivée  des  matières  par  lavée»  sacce^jshreâ  est  te 
seul  moyen  d'éviter  «ne  sorte  de  débâclêr,  rfuî  ne  man- 
querait pas  de  se  produire  sur  une  plus  àa  moins  grande 
épaisseur  à  la  surface  du  dépôt,  si  on  ne  lai  laissait  pas 
le  temps  de  se  consolider,  et  de  perdre  à  mesure  une 
partie  de  l'eau  qu'il  conserve  d'abord. 

Les  résultats  suivants  des  analyses  montrent  6om* 
bien  cette  préparation  des  slimes,  nécessaire  poof 
avoir  des  matières  de  frames ,  laisse  i  désbrer  sOW  le 
rapport  de  la  répartition  de  Foxyde  d'étain. 

TMMar». 

Slimc  pitB  K d,oo    (égale  à  la  teneur  mojeûM 

de  tout  raielMr). 
Box  «,  rougbs  des  sUmes.    o,85   vj^  4  un  shackiog* 

D^rfHin  *»nn^M  f       I  *'    »»7^    va  aux  Xrames  M. 
Paddle  trunia  L. . .  j  ^.    ^  3^   ^-  ^^  ^^^^^^  ^^^  ^^ 

_  -  N      I  **    ^»9^    ^^  ^^^  frames  O. 

la.         ?•  •  •  I  a»  pas  pris,  tfest  saot  doute 

pas  att*denous  da  •  .    0970.  ^  Rejeté. 

En  conservant  &  ces  nombres  leur  valeur  relative  ^ 
la  prise  d'essai,  ils  prouvent  cependant  que  la  plus 
grande  partie  de  Tétain  des  slimes  est  dans  la  poudre 
impalpable,  et  qu'une  fraction  de  cet  étain  surnage  et 
n*est  même  pas  retenu  à  la  queue  des  trunks.  Aussi 
est-ce  avec  raison  que  M.  Henwood  (ouvrage  cité, 
page  187)  regarde  l'opération  du  trunking  comme  une 
des  sources  principales  de  la  perte  en  étain.  On  ne 
saurait  prétendre  à  diminuer  cette  perte,  tant  qu'otf 
voudra  traiter  des  matières  à  l'état  de  boue  épaisse  ; 
on  y  arriverait  sans  doute  en  les  diluant  et  les  aban- 
donnant à  des  précipitations  successives  dans  des  basi- 
sins  convenablement  disposés. 


D0  lONfittAt  D*ÉTAOf  HAHS  U  GORNWALL.         «Il 

%  Viil.  Fraves  ou  racks. 

Le  tràYSiJl  des  framés  et  leurs  dispositions  générales 
9011 1  décrits  page  1  so  ;  il  me  reste  à  doimer  d^s  détail 
sur  la  construction  et  la  production  des  diverseip  espèces 
de  frames  aujourd'hui  en  usage. 

Les/ig.  ^4  ^  37,  PI.  II  ^  représentent  une  handframe  (  frâmeà  m!Sô. 
cet  ancieq  type  est  encore  employé  sur  presque  tous  leé  ^^'^  fr^mé). 
petits  ateliers  où  l'on  n'a  qu'une  ou  deux  framei  isolées  i 
on  s'en  sert  encore  dans  les  grands  dreçsiogs  pour  les 
la?ages  f^^dles  ou  peu  soignés.  Je  l'ai  reproduite  surtout 
eomoie  renseignement  historique,  indiquant  ie'poiflt  de 
départ  des  frames. 

Les  machines  frames  de  Wheal-Yor  ont  ét0  con-    '*?ramef^ 
struites  depuis  peu  et  dans  d'assez  bonnes  conditions  de  whati-Tar. 
(PI.  III, /ig.  1,  s  et  5). 

Uneframe  a  8'=s  ,43S  de  longueur^  sur  tf=^i  )8s9  de 
largeur  et  i"r/s ,  par  pied,  d'inclinai^n.  On  en  compte 
48  en  quatre  groiipes,  dont  deux  de  16,  et  deux  de  8. 

Un  groupe  de  16  frames  (croquis  d'ensemble^  fig.  1, 
PI.  IV)  est  formé  de  deux  lignes  de  8»  adossées  l'une 
à  Tautre  ;  l'ensemble  a  une  pente  générale  ;  en  tête  est 
une  botte ,  où  les  slimes  sont  mises  en  suspension  da^s 
Teau,  et  d'où  l'on  retire  des  rougbs;  le  canal  de  distri- 
bution des  matières  règne  en  haut  entre  les  deux  lignes 
de  frames;  à  8''=o,so3  de  distance,  et  parallèle- 
ment au  précédent,  est  le  canal  d'eaU  claire.  Une 
disposition  de  coulisses  permet  avec  un  seul  coup  de 
rable  de  fermer  l'arrivée  des  boues,  en  ouvrant  celle 
de  l'eau ,  et  inversement.  Quand  la  table  a  été  retour- 
née  et  lavée  à  la  corne,  les  rigoles  inférieures  emDoiènént 
les  trois  classes  de  prodifits  ;  celles  en  tête  ont  une  lar- 
geur de  3'  8"=  1 , 1 1 7,  et  aboutissent  à  trois  petits  pits  * 
les  secondes  conduisent  les  queuesdu  dépdt  à  deux  pits  i 


PRÉPAHATION  MÉGAIIIQUE 

AT  les  troisièmes,  les  boues  da  travail  vont  à 

inférieur. 

9  frames ,  self  acting  de  Tincroft  {fig.  4  9  ^9  ^i 

fig.  2,  PL  IV)  sont  disposées  sur  deux  rangées , 

passage  au  nûlieu ,  vers  lequel  les  tables  s'in- 

De  part  et  d'autre  du  passage  est  une  sorte  dé 

de ,  soutenue  au  droit  de  chaque  frame  par 

iers  verticaux  :  l'ensemble  sert  de  support  aux 

parties  du  mécanisme  régulateur  du  travail, 

cames ,  déclics ,  etc. 

te,  est  la  roue  motrice,  de  6'=  1,829  de  dia- 

;"=o,2o5  de  largeur,  et  5"=  0,1 27  épaisseur 

iroune  ^  elle  a  trente  augets. 

leue,  sont  les  pits  pour  les  trois  qualités  pro- 

sique  côté  règne  une  rigqle  de  distribution  (R) 
^s,  dont  le  fond  est  percé  devant  Taxe  de  cha- 
le;  une  tige  conique ,  recevant  son  mouvement 
)  opportun ,  ferme  et  ouvre  alternativement  ce 
par  où  les  boues  tombent  dans  un  canal,  qui  les 
mr  une  tète  triangulaire ,  à  deux  lignes  de  tas- 
i  losanges.  Cette  tète  a  une  pente  de  i  de  hau- 
3  de  base. 

5le  a  io'=3,o48  de  longueur,  sur  5' 6"=  1 ,676 
iir,  et  1"  1/4,  par  pied,  d'inclinaison. 
[a  série  des  mouvements  : 
>le  vient  d'être  vidée  et  remise  en  position  ;  le 
rivée  (0)  est  ouvert  par  l'effet  d'un  contre-poids, 
ires  garnissent  la  table  ;  l'eau  boueuse  coule  en 
ems  la  botte  (6)  ;  le  grand  levier  (Z)  est  poussé 
ime  (c)  ;  la  table  n'étant  plus  soutenue  se  ren- 
ir  suite  de  la  charge  d'eau  dans  la  boite  (6). 
otation,  elle  soulève  le  loquet  (a),  et  au  moyen 
nsmission  (dd) ,  au  moment  où  elle  atteint  la 


DU  mmiAi  D'ÉTAjm  dans  le  gouiwau.      2i3 

position  yertifiale,  Tange  échappe  à  la  retenue  (r) ,  et 
renverse  son  contenu  en  nappe  régulière ,  qui  entraîne 
la  lavée.  Pendant  ce  iSmps,  la  boite  du  pied  (6)  s'est 
vidée;  le  contre-poids  naturel,  dû  à Tobliquité  de  l'axe, 
aidé  par  la  masse  (tn),  suspendue  près  de  la  tète,  tend 
à  ramener  la  table  dans  la  position  de  travail.  Elle  n'est 
retenue  que  par  le  loquet  (a),  et  dès  qu'une  came  (non 
figurée)  presse  sur  (,  la  table  s'échappe  et  vient  re- 
poser sur  le  levier  (I).  Pendant  le  lavage,  le  trou  o  a 
été  fermé  par  la  tige  i  et  l'action  d'une  came  (non 
figurée). 

L'arbre  moteur  de  chaque  rangée  fait  un  tour  en  trois 
minutes;  une  opération  sur  chaque  frame  dure  le  même 
temps  ;  les  cames  sont  calées  sur  l'arbre ,  de  manière 
à  répartir  régulièrement  le  travail ,  et  comme  il  y  a  i5 
tables  sur  une  même  ligne  «  l'intervalle  entre  deux  ro- 
tations n'est  que  de  i  s  secondes. 

En  i855 ,  je  vis  à  Polgooth  un  nouveau  type  de  frame  ^^^JJpJJÎJS^'^ 
récemment  imaginé  par  le  captain  Hancock ,  et  don*  t»  àt  Par. 
nant  de  bons  résultats;  j'ai  retrouvé,  en  1857,  six  de 
ces  grandes  frames  au  dressing  de  Par  Consols.  Elles 
sont  destinées  au  travail  des  top  skimmings  et  des  tètes 
enrichies  d'autres  frames,  avant  et  après  calcination. 
Elles  ne  sont  pas  figurées  ici ,  une  courte  description  y 
suppléera. 

La  table  n'a  pas  moins  de  i4'  à  i6'=4"f  t47  à  A"*^?^ 
de  longueur,  sur  6'=  i,8t9  de  largeur;  on  y  fait  soit 
deux,  soit  trois  divisions,  c'est-à-dire  qu'on  a  au-des* 
sous  un  nombre  égal  de  bottes  ;  elle  présente  un  abais- 
sement brusque  de  1"  1/4  =  0,04*  suivant  la  ligne  qui 
correspond  à  la  tète  de  la  seconde  division.  Les  ma- 
tières, à  l'état  de  sable  humide ,  telles  qu'on  les  retire 
des  cuves ,  sont  jetées  dans  une  auge  en  planches,  d'une 
longueur  égale  à  Ift  largeur  de  IfL  table  et  d'une  capa« 


il4  FBÉKARâTIQIf  MÉGIUQUI 

ùtè  d'Mviycm  y5o  Uif^Bi  lè  fmà  âe  Fatige  est  fetmé 
4't)iie  grilla  cùtûpùsé%  de  barres  de  fer^  dirigées  sui^ 
ynSxi  l'axô  de  la  table  et  espacées  de  o,o&.  Au-dea^ 
moâ  est  un  plancher  ^ui  se  prolonge  de  o,4o  en  avant 
de  l'ange;  les  matières,  déjà  nn  peu  divisées!  par  leiti 
paâsage  à  travers  la  griUe ,  tombent  sur  ce  plancher; 
f t  Y  sont  délaf  ées  pàt  txne  nappe  d-eau  qui  les  entratne 
graduellement.  A  la  suite  et  au-dessous  du  premiefr 
plandier^  en  règne  un  second  qui  le  dépasse  aussi  d'eo^ 
viron  o,4o  ;  1^  boues  le  parcourent  et  arrivent  à  aott 
extrémité  sur  le  volet ,  et  de  là  sur  la  table. 

L'ouvrière  travidlte  au  rafce  star  ces  deni  plandiers, 
poilr  achever  de  désagglomérer  les  saUes  fins  et  les 
JMtn  répaKir;  la  table  étant  chargée,  la  manœuvre 
d'une  poignée,  qui  commande  par  desleviets  une  plan*- 
diette  de  distribution  ^  fait  arriver  l'eau  pure  sur  le  se- 
cond plancher  en  même  temps  qu'elle  la  supprime  sur 
k  premier.  La  période  de  débourbàge  à  lieu,  puis  l'ou- 
vrière renverse  là  frame ,  qui  porte  sur  le  grand  côté 
epposé,  une  rigole  en  planches,  pereée  de  trdus  ao 
niveau  de  la  table;  dans  la  rotation  un  robinet  est  ou- 
vert, par  lequel  l'eau  d'un  canal  supérieuti  se  répand 
rqiidement  dans  la  rigole,  de  là  sur  la  frame,  et  fût 
4eBoèndre  la  lavés  dans  les  coffres. 

Le  tourillon  inférieur  de  ces  f rames  est  porté  pbr  un 
coussinet,  mobile  verticalement  au  moyen  d'une  tige 
avec  pas  de  vis  et  écrou  ;  oïl  peut  ainsi  faire  varîsk*  la 
pente  ;  à  Pol^ooth;  elle  éthit  de  i"  par  pied,  à  Par,  de 

sxamMi  eritiqae     La  nécessité  d'employer  des  tables  dormantes  pour 


^^i^a^oM^^  le  traitetnent  des  boUes  est  évidente  ;  il  faut  <^  l'on  «dt 
une  surfkce  parfaitement  plane  et  Unie ,  sur  lâqneUe  les 
partkuleS  puîiseitt  s'arrêter  smvaat  leul*  OM^ilité,  c'est* 
à-dire  ^éfk  ii«  rptai  précéder  ^ê  par  tinréds  MKoee* 


DU  MINEIUI  D'iTAIN  DANS  LE  GORNWAU..         SI& 

tires  d'une  très-faible  épaisseur.  Même  dans  ces  condi- 
tions, l'entraînement  si  facile  des  grains  très -fins, 
permet  à  bien  des  grains  denses  de  traverser  en  peu  de 
temps  toute  la  table;  en  sorte  qu'à  moins  d'avoir  une 
table  fort  allongée,  comme  la  Uhrherd  allemande 
(lo  mètres  environ) ,  on  ne  peut  faire  qu'une  série  d'o- 
J)érations  très-courtes. 

Sous  tous  les  rapports ,  quantité  de  matière  passée ,  ungnev. 
classement,  rendement  en  étain,  une  grande  longueur 
de  table  est  avantageuse;  mais  elle  est  malheureuse- 
ment incompatible  avec  le  principe  dû  renversement 
de  la  frame;  il  est,  en  effet,  difficile  de  donner  à  un 
cadre,  porté  seulement  par  deux  touriiloiis,  plus  dç 
5  mètres  de  long,  sans  avoir  à  craindre  un  gauchisse- 
ment, dont  l'eflet  immédiat  est  de  déterminer  une  dis- 
tribution irrégulière  de  l'eau  et  des  matières,  et  d'em- 
pècber  tout  classement;  Cependant,  tout  en  conservant 
aux  ftames  leur  mouvement  de  rotation ,  si  commode 
pour  le  déchargement,  les  captains  sont  arrivés  à  dou- 
bler leur  longueur,  et  à  les  porter  de  S'  à  lo',  i4'  et 

Quoique  la  production  d'une  frame  soit  évidemment      urgeu. 
proportionnelle  à  sa  largeur,  le  même  danger  de  gau- 
diissement  encore  plus  grand  dans  ce  sens,  n'a  pas  per- 
mis de  Tacbroltre;  elle  est  restée  inférieure  à  a  mè- 
tres (^). 


(i)  Une  disposition  bien  simple,  essayée,  je  crois,  en  ce  mo- 
ment (i858),  permettrait  de  construire  des  frames  aussi  lon- 
gues qu'on  le  désirerait;  au  lieu  de  fixer  les  tourillons  aux  pe- 
tits coins  du  cadre,  on  n'a  qu'à  les  placer  aux  deux  bouts  d'uno 
longrine  de  o",ao  d'é()uarissager  Celle-ci  forme  la  base  de  la 
table  y  et  sur  elle  on  cloue  transversalement  les  planches.  Le 
cadre  n'est  plus  alors  qu'un  sirapli^  rebord. 

(a)  Un  essai  malheureux,  fait  il  y  a  plusieurs  années  à  Tate- 
lier  de  Garvath  United,  prouve  la  réalité  de  ce  danger. 


Sl6  PRÉPARATION  MËCAMIQUE 

Les  slimes  principales  et  celles  des  petits  slime  pits 
constituent  la  majeure  partie  des  matières  fines,  et 
sont  assez  pauvres.  C'est  à  leur  traitement  quon  ap- 
plique les  frames  mécaniques  disposées  par  rangées, 
où  l'arrivée  des  boues  en  suspension  dans  l'eau,  et  Té- 
coulement  des  produits,  permettent  de  réaliser  une 
grande  économie  dans  la  main-d'œuvre.  L'introdxiction 
dematières  liquidesetbien  désaggloméréesrenden  même 
temps  le  travail  de  l'appareil  beaucoup  plus  parfait. 

A  Saint-Day ,  chaque  atelier  de  g  frames  self  acting 
est  surveillé  par  un  seul  gamin  ;  à  Tincroft  deux  gamins 
suffiront  pour  les  3o  frames. 
soppTwfiMi  Dans  ce  système  de  tables ,  on  a  supprimé  à  dessein 
àrwïoîSw.  Ï6  lavage  à  l'eau  pure,  qu'il  eût  été  facile  d'obtenir 
par  une  complication  un  peu  plus  grande  du  méca- 
nisme ;  cette  mesure ,  qui  semble  tout  d'abord  malheu- 
reuse ,  est  cependant  discutable* 

Ainsi  à  Tincroft,  où  l'on  n'a  pas  de  paddle  trunks, 
les  slimes  contiennent  l'étain  très-fin  et  les  boues  très- 
fines;  on  conçoit  qu'un  courant  d'eau  claire,  même 
très-modéré,  entraînerait  cette  partie  de  l'étain,  qui 
restera  au  contraire  sur  la  table,  si  on  ne  lave  pas. 
Persuadé  de  ce  fait ,  le  captain  de  Tincroft  a  employé 
jusqu'ici  des  machines  frames  ordinaires  sans  lavage; 
le  travail  est  un  peu  plus  rapide  ;  chaque  opération 
dure  quatre  minutes  au  lieu  de  six,  c'est-i-dire  que  l'on 
gagne  environ  un  tiers  du  temps.  Mais  ce  n'est  que  par 
un  tozing  à  la  cuve  répété,  que  l'pn  peut  suppléer  au 
débourbage  insuffisant.  Or  le  tozing  des  matières  fines 
est  très-long  ;  c'est  une  opération  dispendieuse.  L'ex- 
périence seule  peut  indiquer  si  l'étain  tri$-fm  que  l'on 
peut  y  retenir,  et  l'économie  de  temps  â  la  frame  com- 
pensent avantageusement  le  surcroît  de  travail  à  la 
cuve. 


DU  MiniHAI  D'ÉTAIN   DANS  £E  GORNWALL.         2I7 

A  Sahit-Day,  remploi  de  paddle  trunks  diminue  les 
chances  d'utilité  de  la  suppression  de  Teau  claire. 

Le  latage  sur  la  table  même  ne  cesse  d'être  rationnel 
que  si  on  a  trop  chargé  l'appareil ,  en  lûssant  les  grûns 
riches  gagner  jusqu'à  la  partie  inférieure.  L'eau  afiluente 
détermine  le  mouvement  non-seulement  des  boues  légè- 
res, mus  aussi  d'une  grande  partie  des  grains  les  plus 
fins  d'élain,  et  ceux  qui  étaient  arrivés  près  du  pied  de 
la  table  en  sont  entièrement  chassés.  J'ai  insisté  sur  ce 
point,  pour  bien  faire  sentir  l'utilité  d'allonger  les  fra- 
mes;  une  table  longue  qui  n'aurait  pas  reçu  plus  de 
matière  que  dans  le  cas  supposé  ci-dessus ,  retiendrait 
cet  étain  fin  ;  on  en  formerait  une  division  qui  pourrait 
être  enrichie  séparément. 

A  Balleswidden,  on  a  garni  la  tête  des  frames  sur  une     ^S^^T 
longueur  de  4'  =  i»si9  de  toiles  assez  grossières  et 
bien  tendues  ;  cette  disposition  contribue  efficacement 
à  retenir  l'étam  fin. 

Les  top  skimmings  sont  généralement  déjà  riches  et 
bien  classés;  on  les  retire  des  cuves  à  l'état  de  sables 
humides ,  et  presque  partout  on  les  traite  aux  hand 
frames.  A  Par  Consols,  on  les  passe  aux  frames  Han- 
cock ,  c'est-à^ire  que  là  aussi ,  elles  ne  sont  point  mises 
en  snspennon  dans  l'eau  et  qu'on  laisse  à  l'ouvrière  le 
soin  de  les  répartir;  son  temps  est  entièrement  occupé, 
sans  que  la  main-d'osuvre  soit  augmentée.  Mais  le  tra- 
vail est  rendu  imparfait  par  la  nécessité  d'écraser  les 
agglomérations  avec  le  rake,  jusque  sur  la  table  elle- 
même;  l'addition  de  l'auge  à  grille  démontre  du  reste 
l'exactitude  de  cette  assertion;  mais  ce  n'est  encore 
qu'un  perfectionnement  insufiisant;  il  serait  à  désirer  mim 
qu'on  adoptât,  comme  dans  la  kehrberd,  une  roue  à  ^^SSUthiT 
palettes  remuant ,  dans  une  auge ,  les  matières  en  pré*- 
tence  d'un  excès  d'eau. 


ai8 


raÉPÂRATION  MÉOAHIQra 


Pwitt. 


QatnUléf  d'Mu 
eldeoullAraf, 


D'après  les  observations  qui  précèdent ,  on  conçoit 
que ,  dès  que  le  travail  de  l'ouvrier  doit  être  remplacé 
par  une  disposition  mécanique ,  on  ne  saurait  apporter 
trop  de  soins  dans  la  construction  des  appareils,  et  de 
rigueur  dans  la  précision  de  leurs  mouvements.  Ce 
n'est  qu'en  arrivant  très^près  de  l'identité  dans  les  con* 
ditions  du  travail,  que  l'on  peut  espérer  un  bon  résultat. 
Aussi  je  crois  que  malgré  leur  simplicité,  on  doit  rejeter 
l'emploi  des  frames  self  acting ,  gouvernées  seulemeat 
par  le  remplissage  de  la  botte  inférieure. 

Les  pentes  données  aux  frames  varient  suivant  les 
tnatières  de  5"  à  374  par  pied  ;  soit  de  {^^  à  rfff^.  On 
avait ,  par  exemple  : 


ATlLlIftt. 


Wbtâl  Tor. 


TTPgS  DE  WKkUE», 


Maobioe  Fr4mM . . 


et  Seir  Aoting. .  •  . 
Parfioniolf.   Framat  Hancock. .    t"  1/2  p'  1' 


»UTU. 


1"  1/a  P*  I'  r3 


loood 

«04t 

rocM 

I2S0 

10000 

tûssm 


MâTlâttfl 


Slimet  des  paddie 
IruolA. 

Sliraet  dei  graada 
tlime  pila. 

Blimat,  Top  Sblm- 
ming. 


Il  est  très-difficile  d'évaluer  les  quantités  d'eao  coo* 
sommée  et  de  matières  passées  par  minute  à  une  frame. 

D'après  M.  Henwood,  les  anciennes  band  fraoaes 
reçoivent  par  opéraUon  s  à  5,6  litres  de  slimes  sur  le 
jagging  board  ;  l'eau  arrive  par  un  trou  de  S78^o,o  1 6, 
sous  une  pression  de  5''  s  0,076,  c'est-à-dire  qu'il  en 
coule  par  minuta  environ  5,5  litres. 

Voici  comment  fonctionnent,  à  Par,  les  1  s  frames  (O) 
qui  traitentles  sli  mes  dudeuxième  rang  de  paddle  trunks. 
Biles  sont  conduites  par  S  ouvrières  ;  chacune  d'elles 
dirigeant  4  frames.  Chaque  frame  est  retournée  toutes 
les  six  minutes,  c'eist*à-dire  que  la  femme  consacre  au 
lavage  à  l'eau  claire ,  à  régaltsatton ,  au  renversement 
et  au  nettoyage  1  1/9  minute,  et  que  les  matiétiesar- 


ou  MIRBtâl  D'tCAIN  DAM  lA  00B1IWAIX«        tig 

rivent  &ôr  1&  table  pendant  4  i/a-  On  passe  par  opé- 
ratioxl  environ  9  litres  de  slimes,  supposées  sèches  et 
bon  tassées,  étendues  de  9  fois  1/2  leur  volume  d*eau. 
En  uit  jour  de  travail,  on  traite  &  peu  près  1  tonne  de 
slimei  par  frame  ;  la  consommation  d'eau  totale  cor* 
IreapondantiB  atteint  presque  3  mètres  cubes. 

Le$  hand  frames  et  les  frames  Hancock  exigent  une  Penonnai. 
ouvrière  par  appareil  ;  ttvéc  les  machine  frames ,  sui- 
vaAt  quel^  slimes  éont  grenues ,  c'est-à-dire  passent 
i'apidement,  ou  très-fines,  c'est-à-dire  sont  reçues  len- 
tement, on  confie  à  chaque  ouvrière  1,  s,  4  et  jusqu'à 
è  table^.  Les  femmes  qu  grandes  filles  employées  aux 
frames ,  làrs(}u'elies  sont  payéea  au  mois ,  ne  gagnent 
^ai  moins  de  it  1  s=  s5  fr. 

Sur  quelques  Atèliefs ,  les  slimés  pauvres  (principales 
et  des  petits  pits) ,  dont  hi  teneur  eàt  assez  régulière , 
sont  données  en  tàcbe  [iribute).  Le  captain  sait  ce 
qu'un  travail  bien  conduit  peut  produira  de  matières 
amenées  à  une  teneur  connue  approximativement;  dia- 
prés cela ,  et  la  4ispQsition  plus  ou  moins  favorable  de 
la  frame,  il  fixe  le  tribut  accordé  à  l'ouvrière  de  ma- 
nière que  son  salaire  puisse  atteindre,  si  elle  le  veut, 
au  mdins  3d  fr.  au  bout  du  mois.  Le  tribut  est  la  somme 
payée  pour  un  poids  fixe  (1)  de  blaok  tin  constaté  par 
Fessai  à  la  pelle ,  dans  le  lot  de  slimes  produites. 

C'est  ainsi  qu'on  procède  à  Par  Consols;  le  tableau 
ci-joint  permet  de  se  rendre  compte  des  variations  qui 
résultant  :  1*  de  la  nature  des  matières  ;  «^  de  la  con- 
struction de  la  frame.  Quant  à  Tbabileté  de  l'ouvrière , 
si  on  regarde  les  tributes  comme  équitablement  réglés, 
elle  ressort  de  la  comparaison  du  gain  avec  la  moyenne 
de  5a',3o. 


'♦■  ■*■'■ 


(i)  Le  poids  fixe  est  le  quln]al  icwt--  5o\8  ;  dans  Ïjb  tableau 

fil  biit  ^imPi  ^  mm»  vf^triw» 


390 


PRÉPARATION  BIËCANIQUE 


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DD  MIHEBAI  D'ÉTAIN  DAMS  tE  GORIIWALL.        9S1 

Quant  à  l'effet  classeur  des  frames,  voici  ce  que  m'ont 
donné  des  analyses  faites  sur  des  échantillons  de  Par. 


EITtt  uUle. 


riAHU. 


TIMOR  BU  BITUIORf. 


OBSlKTATlONf. 


u  11* 4,40  { Travaillent  les  tétet,  A  environ  3  p.  100, 

*"''*'  I  ^« 1.40  )     da  canel  où  Pon  Jette  Lf. 

1  j  1*. 0,70  )  Travalltent  lea  milieux  6t  des  petiu 

' (3*. o,TS  f    •lime  plu,  A  0,90,  A  i,oo  p.  loo. 


P- 


j  r.  * .'  *  .* .'  J  1 1  *J;oo  J  *''«"•»  Honooek. 


Si  on  compare  le  travail  de  M  et  I,  on  appréciera  com- 
bien il  est  plus  facile  d'enrichir  des  matières  un  peu 
grosses.  La  teneur  déjà  élevée  (5  p.  i  oo)  de  ^2  montre  que 
malgré  la  longueur  de  la  frame,  la  queue  «  renvoyée  à 
Tatelier  des  tributors,  contient  encore  une  forte  propor- 
tion d'étain. 

Dès  i856,  le  captain  Hancock  a  établi  à  Polgootb,   Grande  rrame 

Il     ^  .,        .  4>       ..  noaveiledu 

une  nouvelle  frame,  que  j  y  ai  vu  fonctionner  en  sep-  eapuin  Hancock 
tembre  1857.  Il  s'est  proposé  de  parer  aux  difficultés 
et  inconvénients  principaux  signalés  ci-dessus;  la  seule 
objection  à  faire  à  son  appareil,  est  son  prix  assez  élevé 
et  la  nécessité  de  le  maintenir  en  parfait  état  ;  Texpé- 
rience  seule  peut  y  répondre;  cependant  depuis  un  an 
qu'il  est  iùstallé  en  plein  air,  il  est  resté  bien  con- 
servé (/tir.  7  et  8,  PL  ni). 

La  table  a  4o'  =  ia*,i9i  de  long,  sur  18'  =  5",486 
de  large,  la  pente  est  de  4';  ^it  1000/10000;  elle  se 
compose  de  4  parties  mobiles  (9.10)  autour  d'axes 
transversaux,  et  reliées  par  des  leviers  A  à  deux  lignes 
de  tiges,  dont  les  extrémités  peuvent  être  sollicitées  par 
les  contre-poids  (11)  en  queue  et  (i3)  en  tète. 

Les  slimes  des  paddle  trunks  arrivent  par  un  canal , 
que  l'ouvrière  ferme  et  ouvre  avec  la  poignée  C  ;  se  ré* 
paodentsor  la  table  par  les  deux  tètes  à  tasseaux  (6,6)« 


2SS  t»RÉPA RATION  MiCANlQUÏ 

L'eau  boueuse  se  déverse  à  rextrémité  è$M  la  rigole 
contre-poids  (ii).  Pendant  la  {Période  de  chargemeàt, 
un  chariot  (a  5),  mobile  sur  4  rails  (94)  i  reçoit  un  mou- 
vement alternatif  d'une  tige  (sg)»  mue  par  une  roue 
hydraulique  (non  figurée). 

Ce  chariot  porte  4  lignes  de  balais  de  genêt  (^5)  qui 
remontent  légèrement  les  matières,  pendant  la  mardie 
ascensionnelle;  le  cbariof  étant  arrivé  au  haut  de  sa 
course,  le  levier  (26)  butte  contré  un  arrêt;  les  balaia 
sont  relevés  et  maintenus  dans  cette  position  par  un 
déclic  (27),  Jusqu'à  ce  qu'au  point  le  plus  bas  du  par- 
cours, le  butoir  (28),  pressant  sur  la  queue  du  décHc 
(27),  permette  aux  balais  de  reprendre  leur  position  nor- 
male à  la  table.  La  course  du  chariot  est  de  7'  =  s,  1 SS  ; 
il  donne  deux  coups  par  minute. 

Au  bout  de  1 9  minutes,  la  table  est  chargée  ;  l'ou- 
vrière arrête  l'arrivée  des  boues,  et»  par  la  poignée  E, 
donne  accès  à  une  nappe  d'eau  pure,  qui  s'échappe  de 
la  rigole  (22),  et  se  répand  sur  la  table  en  passant  par 
dessous  les  têtes  triangulaires. 

Le  lavage  terminé,  on  retient  le  chariot  au  sommet 
de  sa  course  par  un  crochet  (54),  mû  au  moyen  de  la 
poignée  B  ;  en  renversant  le  levier  D,  l'ouvrière  addéè 
par  les  contre-poids  hydrauliques  (1 1  et  1 3),  déterminé 
la  rotation  des  quatre  parties  de  la  tablé.  Ce  même 
mouvement,  par  l'intermédiaire  dé  la  tige  (i5),  ouvre 
les  soupapes  (16.16).  L'eau  pure  se  répand  du  canal 
(1 4)  dans  les  quatre  rigoles  (1 8. 1 8) ,  et  tombe  en  nappes 
minces  sur  les  diverses  parties  de  la  table,  dont  les 
charges  descendent  dans  les  canaux  (ig),  qui  les  mè- 
nent aux  bassins  de  dépôt  sur  le  côté  de  la  frame. 

Une  opération  complète  dure  1 S  minutes  ;  on  admet 
par  minute  So  litres  d'eau.  La  surface  de  la  table  étant 
660  pieds  carrés,  c^est-à-dire  environ  dix  ïbfa  pltts 


DU  wmim  t>'iJ:Am  daks  le  eqmwALL.      ^%i 

grande  que  celle  d'une  frame  ordinaire,  op  vqU  qqe  la 
proportion  d'eau  est  h  peu  près  la  fndoie  ^  comnie  Qn 
pouvait  s'y  attendre.  La  période  du  chargement  est  troi9 
foi9  plus  longue ,  celle  du  nettoyage  ne  dure  pas  plu^. 
De  ces  divers  éléments  on  arrive  à  conclure  que  dans  un 
temps  donné,  cette  grande  table  passera  autant  de  dlime^ 
que  la  bonnes  machine  frames  ordinaires.  Des  expé- 
riences comparatives,  faites  sur  une  grande  échelle  h 
Polgooth,  il  résulte  en  effet  que  Ton  peut  compter  sur 
une  économie  de  3o  p.  i oo  dans  la  main  d'œuvre  ;  c'eat- 
i-dire  qu'une  seule  ouvrière,  suiGsante  ici,  remplace 
3  femmes  chargées  chacune  de  4  machine  frames. 

On  a  trouvé  en  outre  dans  les  produits  définitifs  dd 
la  grande  frame  5,o  p.  loo  d'étain,  en  plus  que  dans 
ceux  des  frames  ordinaires  traitant  les  mêmes  slimes. 

S  IX.  Griluoe  (burning,  galcining). 

Le  grillage  du  minerai  d'étain  doit  être  très-complet, 
en  même  temps  qu'il  ne  doit  pas  produire  l'agglomé- 
ration des  matières;  c'est  ce  qui  le  caractérise,  et  le 
rend  d'une  difficulté  exceptionnelle. 

Au  point  de  vae  pratique,  On  le  conduit  dans  les 
mêmes  conditions  que  celui  du  sulfure  d'antimoine, 
c'est-à-dire  lentement  et  à  basse  température. 

Les  minerais  qui  ne  contiennent  que  de  la  pyrite  de 
fer  sont  les  plus  faciles'à  griller;  la  pyrite  de  cuivre  est 
moins  aisément  décomposée  ;  le  mispickel  contenant  de 
rarsenic,  exige  un  soin  plus  grand  encore. 

Les  fours  à  réverbère ,  ou  à  sole  tournante ,  qu'on 
maploie  dans  le  Gornwail  ont  des  grilles  étroites  et  peu 
profondes  ;  la  température  n'y  dépasse  guère  le  rouge 
somtoe,  si  ce  n'est  tout  à  fait  à  la  fin  de  l'opération. 
Au  Gcmuaencement  le  foyer  étant  chargé,  on  ferme  la 
porte  et  l'air  ne  s'introduit  que  par  les  intenticee)  on 


âs4  PRÉPARATION  MÉGANIQUE 

a  une  première  période  de  distillation  du  soufre  et  du 
sulfure  d'arsenic  ;  puis  la  température  s'élève,  et,  l'oxy- 
dation se  prononçant,  on  obtient  de  l'acide  sulfureux 
et  deTacide  arsénieux;  l'accès  de  l'air  doit  toujours  être 
très-faible,  parce  que  la  combustion  des  pyrites,  si  elle 
pouvait  être  rapide ,  déterminerait  un  accroissement  de 
température,  sous  l'influence  duquel  les  sulfures  non 
encore  décomposés  fondraient,  et  la  gangue  quartz  et 
chlorite  commencerait  à  réagir  sur  les  oxydes.  A  ce  mo- 
ment le  rablage  est  particulièrement  nécessaire.  Il  est 
important  de  prolonger  la  période  de  dégagement  de 
l'acide  arsénieux ,  et  d'éviter  la  formation  d'arséniates 
de  fer.  Vers  la  fin  il  y  a  production  de  sulfates  de  fer 
et  de  cuivre,  puis  décomposition  du  premier. 

L'oxyde  d'étain  n'échappe  point  entièrement  à  la 
réaction  sulfurante  du  commencement  ;  les  gas  étant 
légèrement  réducteurs,  et  le  soufre  se  dégageant  en 
abondance ,  il  se  produit  une  petite  quantité  de  sulfure 
d'étain,  plus  tard  grillé,  au  moins  partiellement,  et 
transformé  en  sulfate  et  sous-*sulfate. 

J'ai  constaté  le  fait  de  l'attaque  partielle  de  l'oxyde 
d'étain,  sur  un  échantillon  de  minerai  grillé  sortant  du 
four  de  Par  ;  les  tin  witts  avant  grillage  tenaient  environ 
3o  p.  100  de  pyrite  de  fer;  après  grillage,  la  matière 
reprise  par  l'acide  hydrochlorique  a  donné  dans  la  par- 
tie soluble  0,70  p.  100  d'oxyde  étain  ;  reprise  simple- 
ment par  l'eau ,  elle  a  laissé  dissoudre  une  quantité 
sensible  d'oxyde  d'étain.  On  peut  affirmer  que  toute  la 
partie  attaquée  est  perdue  par  la  suite  des  opérations; 
qu'elle  soit  dissoute  à  la  faveur  de  l'acide  sulfurique, 
lors  de  la  digestion  des  matières  dans  l'eau,  ou  entraînée 
mécaniquement  dans  le  lavage,  c'est  là  une  cause  de 
perte  qui,  quoique  faible  pour  une  opération  métallur- 
gique, n'est  pas  négligeable  et  peut,  sans  doute,  pour 


D0  MUfERAI  o'ÉTAm   DANS  LE  CORNWALL.         2%5 

des  minerais  très-impur;,  dépasser  i  «5  p.  i  oo  deTétain 
contenu  dans  les  tin  witts.  Une  seconde  cause  de  perte 
est  l'entraînement  de  particules  tenues  par  le  courant 
gazeux piQuelque  faible  qu'il  soit,  jusque  dans  les  canaux 
de  condensation  des  fumées,  où  l'étain  reste  mêlé  avec 
l'arsenic. 

Les  fours  de  grillage  sont  installés  dans  le  Burning 
hùxue  auquel  sontattenants  les  hangars ,  où  l'on  achève 
la  préparation  du  minerai  grillé;  cette  proximité  est 
d'autant  plus  convenable,  qu'une  grande  partie  des  pro- 
duits d'un  premier  lavage,  repasse  souvent  à  un  se- 
cond grillage.  Tous  les  cameaux  des  fours  se  rendent 
dans  une  conduite  en  maçonnerie,  qui  aboutit  à  une 
grande  cheminée.  Quand  lemispickei  abonde,  on  donne 
à  la  conduite  une  longueur  de  plusieurs  centaines  de 
mètres  ;  sa  section  intérieure  a,  près  des  fours,  2  mè- 
tres de  hauteur,  sur  s'^^So  de  largeur;  une  série  de 
cloisons,  partant  alternativement  de  chaque  paroi  verti- 
cale, la  subdivise  en  chambres  ;  le  parcours  des  gaz  rendu 
sinueux,  est  allongé  par  cette  disposition,  qui  facilite  la 
condensation  de  l'acide  arsénieux.  On  le  retire  des 
chambres  tous  les  mois  ou  tous  les  deux  mois,  en  dé- 
bouchant des  ouvertures  ménagées  d*un  côté  de  la  con- 
duite, et  ordinairement  fermées  par  une  maçonnerie 
mobile. 

Les  fours  de  grillage,  aujourd'hui  encore  le  plus  em-      ^  Fourt 
ployés,  sont  de  simples  fours  à  réverbère  (pvens)  à  sole 
elliptique,  et  de  dimensions  variables. 

A  Par,  la  sole  a  7'=  2'",  1 33  de  longueur,  sa  largeur 

est  de  4'  =  1*2119  ^^^^  '®  P^°^  ^*—  1*^*^4  &u  milieu  et 
18"  =  0,457  vers  l'extrémité,  où  se  trouve  la  porte  de 
travail. 

La  grille  a  10"  =  0,254  de  largeur;  elle  est  a 
11"=  0,27g  en  contrebas  du  pont.  La  hauteur  de  la 

Tome  XIV,  i85S.  i5 


dePtrCoDiolft 


2S6  PRÉPARATION  mÊCANIQGE 

voûte  est  de  8"=o,2o5  au-dessus  du  pont  ;  i6"=o»4o6 
au-dessusdumilieu  de  lasole;  vers  les  parois  io"=09s54» 
par  suite  du  surbaissement  de  la  voûte.  Les  gaz  tra- 
versent le  four  dans  toute  sa  longueur,  et  s'échappent 
par  un  carneau  près  de  la  porte  de  travail. 

Pendant  l'opération ,  la  charge  suivante  est  mise  à 
dessécher  dans  un  espace  circulaire  à  fond  plat,  mé- 
nagé dans  la  maçonnerie  par  dessus  la  voûte  :  au  centre 
est  une  trémie  de  chargement  ordinairement  fermée  par 
un  tampon ,  avec  poignée.  Le  miiiersd  grillé  est  amené 
au  moyen  du  rable  à  une  ouverture  rectangulaire  faite 
à  l'extrémité  de  la  sole,  et  tombe  dans  un  canal  infé- 
rieur débouchant  sur  le  sol  de  Fatelier  du  même  côté 
que  le  foyer. 

Le  fourneau  étant  vide,  et  ^la  température  du  rouge 
sombre,  on  procède  au  chargement.  Un  gamin  verse  le 
minerai  sec  (i)  dans  la  trémie  «  tandis  que  Touvrier 
grilleur  T étend  sur  la  moitié  de  la  sole  la  plus  voisine 
du  pont.  Le  travail  consiste  en  rablagcs ,  répétés  sui- 
vant la  nature  du  minerai,  toutes  les  so  ou  3o  minutes; 
chaque  fois,  les  matières  sont  réparties  de  façon  à 
former  3  monticules  en  travers  du  four,  exposant  un 
flanc  à  l'action  directe  des  gaz.  Sur 'quelques  ateliers  on 
leur  donne  alternativement  cette  disposition  et  celle 
d'un  tas  allongé  suivant  l'axe  de  la  sole.  Quand  on  com- 
mence à  apercevoir  quelques  points  brillants,  et  quan^ 
les  fumées  blanches  ne  se  dégagent  plus,  l'élaboration 
esC  terminée. 

Le  minerai  de  Par  Consols,  contient  une  assez  forte 


(i)  61  le  minerai  n*avalt  pas  été  préalablement  desséché,  oa 
devrait  le  laisser  en  tas  sur  la  sole  pendaot  une  heure  ;  pour 
éviter  que  le  dégagement  rapide  de  la  vapeur  d'eau  n*entrafne 
de  rétain  fin. 


J 


DU   MINEBAI   D*ÉTAI9f   DANS  LE  CORNWALL.         937 

propprUoD  de  pyrite  de  fer,  unp  qua^lHé  de  pyrite  de 
coiVre  toujours  sensible,  et  parfois  notable^  suivant  1$ 
provenance  des  matières;  mais  seulement  des  traces 
de  mispickel. 

Il  n'y  a  guère  que  les  bottoms  des  cuves  du  Best- 
Work  et  une  partie  de  ceux  du  Common-Work,  pour 
lesquels  un  seul  grillage  soit  suffisant;  les  autres  sables 
et  boues  riches  grillés  une  première  fois  sont  lavés,  et 
les  produits  de  ce  lavage  repassept  au  fourpeau. 

La  charge  est  dans  tous  les  cas  de  i/s  tonne  ;  Topé- 
ration  dure  1 2  heures  pour  un  premier  grillage^  et  on 
consomme  1 5o  kilogrammes  de  houille  ;  ppur  un  se* 
cond  grillage  8  à  lo  heures,  et  90  à  1 10  kilogrammes 
de  houille. 

Le  Burning  house  comprend  trois  fours  semblables, 
conduits  par  deux  ouvriers  seulement,  un  de  jour  e(  un 
de  nuit;  l'aide  pour  le  cbargefnent  est  lefnprunté  aux 
ouvriers  laveurs  de  l'atelier;  dans  un  mois,  on  peut 
admettre  qu'il  entre  5o  tonnes  de  produits  riches  à 
griller,  et  que  Ton  passe  eiïectivem^nt  ^^  tonnes  aux 
fourneaux;  on  brûle  pendant  le  mèm^  teotps  21  tonnes 
de  houille.  En  laissant  de  cdté  les  dépenses  accessoires, 
on  a  pour  frais  spéciaux  : 

9  ouvriers  à  6S',75 i37,5o 

91  tonnes  de  houille  &  iGSaS S&i,!)5 


Frais  spéciaux  de  grillage  pour  un  mois.    /i78,75 

Ce  qui ,  rapporté  à  la  tonne  de  minerai  de  bocard  el 
à  cePe  de black  tin,  en  divisant  par  i443  et  27,174, 
donne  : 


9S8 


PBÊPARATIOlf  MÉCANIQUE 


Par  tonne  de  minerai  : 


Main-d'œuTre,  0^,043  à  a',292.  .  .   o', 
HooUle,  0\0i4^  A  16',» 0, 


>23T 


Frais  fpéeiaox  de  grillage.  .  .   0  ,tS2 


Par  tonne  blaek  tin 


aî,îM. •',•• 

oStOS^ Il, M 

IT  ,62 


Quant  à  la  nature  des  matières»  voici  le  résultat  de 
l'analyse  de  quelques  échantillons  : 


HATitaia  A  caiLLia. 


MAiri. 


i" qualité.  Boltom  deecoTet  da  Bett-Work  Cg.  90,oo 
2*  qualité.  Bottom  des  ouve  du  Common-  »  „.  ^ 

WorkCs l     * 

S*  qualité.  Bottom  des  ouvei  travaillant  les) 
têtei  des  caitioni  où  patient  les  bottom]  ia,oo 

•kimmingt •_•  •  •  O 

S6,00 


4*  qualité.  Auge  des  scbacklng  tyet  B4i.  .  . 
ft*  qualité.  Této  dea  framea  Pi 


GAIIOOI. 


ITAIll. 


10,00 

15,00 

10,00 

10,00 
15,00 


70,00 
50,00 

56,00 

53,50 
55,00 


T«T*BX 


iO»,oo 


«•,00 

90,50 
90,00 


Minerai  grillé  une  fois,  sortant  du  four  et  déjà  un  peu 
humecté ,  correspondant  à  la  première  qualité  : 

Oxyde  d*étain. 6/^,90 

Peroxyde  de  fer. 16^00 

Oxyde  de  cuivre o,3o 

Gangue. 10,00 

Acide  solfùrique.  .  • , 0,76 

Eau 8,00 


99i90 


On  voit  que  la  proportion  moyenne  de  pyrite»  à  Par, 
est  de  3o  p.  loo;  que  pour  décomposer  cette  pyrite , 
la  houille  brûlée  n'est  pas  moins  de  4^  p.  .100  du  poids 
du  minerai,  et  de  i4o  p»  100  du  poids  des  pyrites. 

Le  soufre  chassé,  c'est-à-dire  la  perte  en  poids,  est 
de  16  à  17  p.  100  au  four  de  grillage. 

Dans  les  mines  où  le  minerai  est  très-pyriteux ,  la 
teneur  en  étain  des  matières  à  griller  est  parfois  très* 
peu  élevée. 


DU  MINERAI  d'ÉTAIN  DANS  LE  CORNWALL.         399 

Dans  le  tableau  suivant  j'ai  réuui  les  données  prin- 
cipales relatives  à  quelques  ateliers  importants,  qui 
permettront  d'apprécier  lee  variations  que  l'opération 
présente. 


I 


ATILIBM. 


Par. 


DIMINflONt 
4e  U  Mit. 


LMfVtar 


7'=a,lS 


Larirar. 


net. 
6'=  1,5a 


kll. 
Ml.  {      IBO 
500{ 

Ma  ItO 


PoigOQlIl. . .  . 


M. 


id. 


SOO 


^é 


96 
18  A  32 


D0ft<B 
40 

iriHift. 


b«iirM. 

13      ]   fr. 
4''crniift.}lT,63 

8  A  10  I 
I*  frillifi. 


(•) 


T6 


35 


13  A  14 


17,00 


(A) 


Salot-Day..  . 


t 


380> 

800>      95 
850) 


35 


35,00 


ie) 


Ballofwidden 


13'=S.05 


•'=  1,88 


1,000        75 


7,5 


10 


8,00 


(à) 


(a)  Fyrti*  éè  r«r  tt  on  p«a  4«  ou1tt«:  8  foan.  9éB4itl«iMOl  f  tHUifW. 
ib)  ■!■•»!  analofiM  ao  précédant;  8  foora,  lénéralamant  an  aanl  ffrlllaft. 
(c)  Baaaeovp  da  mliplakal  ;  fénéralaaMBt  8  frtllaf aa. 
(4)  fraïqna  par;  oa  aaal  girillata. 


Les  fours  à  sole  tournante  {rotary  calciner $)  et  à  '^"^ÎJJ,'''!!"^* 
action  continue  peuvent  rendre  de  bons  services  sur  et  do  Tinoroft. 
un  grand  atelier  ;  leur  installation  est  plus  dispendieusot 
et  ils  exigent  une  force  motrice. 

Les  /Igr.  9,  10,  11  et  19,  PI.  III,  représentent  un  des 
deux  fours  de  Wheal-Vor  en  1 855  (  i  ) . 

La  sole  a  19'=  3",65  de  diamètre;  elle  est  formée 
d'une  roue  en  fonte,  dont  les  jantes  se  relèvent  suivant 
les  génératrices  d'un  cône  de  9"=  0*298  de  hauteur 

(pente  âe-g= );  celles-ci  portent  quatre  anneaux 

équidistants»  en  fer. 


(1)  Leur  nombre  a  été  depuis  porté  k  trofs. 


l 


aSo  PRÉPARATION   MÉGANIQUE 

Sur  cette  charpente  métallique ,  on  a  posé  sacces^- 
vement  des  ardoises  »  une  couche  d'argile  et  des  briques 
à  ])lat. 

Le  foyer  a  i5"=o,38i  de  largeur,  et  6'=i,8j9  de 
longueur.  La  grille  est  à  ii''=  0,979  en  contre-bas 
du  pont. 

La  Yoûte  est  une  calotte  Sphérique,  d*une  brique 
d'épaisseur,  distante  de  io''=:o,a54»  tant  du  pont  que 
du  centre  de  la  sole. 

Le  minerai  séché  aunlessus  de  la  voûte,  et  chargé 
par  une  trémie ,  descend  sur  la  sole  progressivement 
sous  l'action  d'un  râteau  fixe,  dont  les  dents  dont  obli- 
ques par  rapport  à  la  gënét'atrifce  du  cône,  et  finit  par 
sortir  du  côté  opposé  à  la  grille« 

L'orifice  de  sortie  est  mis,  au  tnoyen  d'un  volet,  alter- 
nativement en  communication  avec  deux  chambres* 
dont  l'une  reçoit  les  matières,  tandis  qu'on  retire  de 
l'autre  le  minerai  refroidi. 

Le  râteau  est  en  fonte  ;  les  dents  sont  des  prismes  de 
8"=:o,9o3  de  longueur,  assemblés  en  queue  d'bironde 
avec  clavette,  au  support  commun.  Quand  l'action  des 
sulfures  les  a  rongées ,  on  peut  réparer  l'appareil  en 
descellant  une  maçonnerie  mobile,  qui  le  maintient  par 
son  extrémité  du  côté  des  chambres. 

Le  mouvement  de  rotation  est  donné  à  la  sole  par  une 
roue  hydraulique  appliquée  à  l'extérieur  de  laconstruc- 
tion;  son  diamètre  est  de  6'=i,8ag,  sa  largeur  de 
8"=o,2o3;  elle  faisait,  lors  de  l'observation,  10  tours 
par  minute ,  tandis  que  la  sole  accomplissait  une  révo- 
lution seulement  en  40  minutes  ;  la  vitesse  de  rotation 
est  donc  réduite  par  les  engrenages  dans  le  rapport 
de  1  :  4oo. 

Le  calciner  de  Tincroft  présente  quelques  disposi- 
tions différentes,  Il  a  deux  foyers,  situés  dans  un  même 


DU   MINERAI  DÉXAIN   DANS   LE  GORNWAIX.         aSl 

axe»  s'ouvrant  de  part  et  d'autre  du  massif,  et  séparés 
aux  extrémités  par  i'==o,3o5  de  maçonnerie;  chacun 
d'eux  a  pour  largeur  2o"=o,457»  et  pour  longueur 
2'6"=o,736  ;  trois  râteaux,  espacés  à  120°,  et  suppor- 
tés par  des  tiges  en  fer,  qui  traversent  la  voûte  et  se  re* 
lient  à  la  partie  supérieure  du  bâtiment  ;  enfin  une  seule 
.chambre  où  les  matières  tombent  directement  du  four 
dans  l'eau. 

Le  minerai  de  Tincroft  est  d'un  grillage  très-difficile, 
car  il  contient  beaucoup  de  mispickel ,  sensiblement  de 
pyrite  de  cuivre  et  une  forte  proportion  de  pyrite  de 
fer  ;  la  majeure  partie  doit  être  grillée  deux  foiâ.  Outre 
le  calciner  employé  pour  les  tin  witts  du  crop ,  on  a ,  à 
Tincroft ,  4  ovens  pour  les  produits  des  slimes. 

La  charge  de  la  sole  est  de  1  tonne. 

Dans  le  cas  d'un  premier  grillage  et  d'un  nûnerai 
très-impur,  on  passe  2  tonnes  par  24  heures  ;  les  ma- 
tières restent  donc  pendant  19  heures  dans  le  four- 
neau. Pour  un  second  grillage,  on  peut  atteindre  3  tonnes 
en  24  heures;  c'est-à-dire  que  8  heures  de  feu  sont  suf- 
fisantes. On  charge  chaque  heure  ou  chaque  heure  et 
demie  100  à  i5o  kilogrammes  environ. 

Les  vitesses  de  rotation  extrêmes ,  données  à  la  sole , 
sont  une  et  trois  révolutions  par  heure. 

Pendant  un  mois,  on  brûle  à  Tincroft  20  tonnes  de 
houille,  soit  i%42S  par  tonne  de  black  tin;  cette 
consommation  est  presque  double  de  celle  de  Par 
Consols. 

Un  seul  ouvrier  par  poste  conduit  le  calciner  ;  il  a  à 
charger  le  minerai  et  le  foyer,  à  régler  l'arrivée  de 
l'eau  sur  la  roue  nlotrice .  et  à  graisser  les  engrenages  ; 
son  temps  est  loin  d'être  occupé,  et  il  suffirait  parfaite- 
ment à  gouverner  deux  fours  comme  à  Wheal-Vor,  ou 
même  trois  ;  ici  l'ouvrier  travaille  en  même  temps  aux 


a  5s  PBÉPARATION  MÉCANIQUE 

fours  à  réverbère ,  qui ,  du  reste ,  ne  sont  pas  tous  les 
quatre  en  activité  constante. 

Je  n'ai  pas  les  éléments  nécessaires  pour  établir  une 
comparaison  rigoureuse  entre  le  travail  des  réverbères 
et  celui  des  fours  tournants  ;  on  ne  les  obtiendrait  qu'en 
traitant  parallèlement  dans  les  deux  appareils  un  même 
minerai.  Toutefois  il  n'est  pas  sans  intérêt  de  rappro- 
cher les  données  qui  précèdent, 
companiion       Au  point  de  vue  technique ,  la  rotation  de  la  sole  est 
de  foarnesuz.  Une  excellente  solution  des  difficultés  spéciales  du  gril- 
lage de.  l'étain.  Le  minerai  arrivant  au  centre  ne  subit 
d'abord  qu'un  échauffement  modéré;  la  température 
se  trouve  ensuite  progressivement  élevée  «  à  mesure 
qu'il  gagne  la  circonférence  et  se  rapproche  du  foyer. 
Le  mouvement  circulaire  le  soumet  alternativement  à 
des  coups  de  feu ,  de  plus  en  plus  intenses ,  quand  il  le 
ramène  vers  la  grille,  et  à  des  périodes  de  refroidisse- 
ment relatifs  quand  il  l'en  éloigne;  circonstances  très- 
propres  à  éviter  l'agglomération.  Le  rablage  par  les 
dents  du  râteau  est  extrêmement  régulier,  et  les  ma- 
tières ,  labourées  par  suite  de  l'obliquité  de  celles-ci , 
subissent  un  retournement  complet  ;  sa  lenteur  évite  aux 
parties  ténues  l'entraînement  par  le  courant  gazeux. 

Sous  le  rapport  du  travail  de  l'ouvrier,  l'opération 
cesse  d'être  insalubre.  Quant  à  la  main-d'œuvre ,  il 
peut  y  avoir  économie  notable  dans  le  cas  d'un  grand 
dressing  employant  plusieurs  calciners  ;  en  eflet ,  nous 
voyons  que  les  trois  réverbères  de  Par  ne  passent  guère 
plus  que  le  seul  four  de  Tincroft,  c'est-à-dire  3  tonnes 
environ  par  vingt-quatre  heures.  Or  si  l'on  admet  (ce  qui 
parait  évident)  que  le  combustible  n'est  pas  moins  bien 
utilisé  au  calciner  qu'au  réverbère ,  le  grillage  de  Tin- 
croft, consommant  le  double  de  houille,  exigerait  *six 
fours  à  réverbère  en  activité ,  c'est-à-dire  un  personnel 


DU  MINERAI  d'ÉTAIN   DANS  LE  GORNWAU.         2  35 

double.  Dans  F  état  actuel ,  l'emploi  du  four  tournant 
réalise  donc  à  Tincroft  une  économie  de  moitié  sur  la 
main-d'œuvre ,  et  cette  économie  pourrait  être  des  trois 
quarts  s'il  y  avait  lieu  comme  à  Wheal-Vor  d'avoir  deux 
fours  voisins  (i). 

Rapportés  à  la  tonne  de  black  tin ,  les  frais  spéciaux 
de  grillage  à  Tincroft  sont  : 

llain*d'œayre,  &^a8  à  l'^sga.  •  •  .  •     9,8a 
Bouille,  i*,Aa8  à  i6%90 •  .    9Û,i3 

Frais  spéciaux. 35,96 

Je  pense  que  ce  chiffre  peut  être  regardé  presque 
comme  un  maximum  pour  le  Comwall;  la  dépense 
pour  les  principaux  ateliers ,  à  minerais  moyennement 
pyriteux ,  pourrait  être  évaluée ,  y  compris  l'usure  des 
outils  et  l'entretien  des  fours,  à  environ  aS  francs  par 
tonne  de  black  tin  (a) . 

(1)  A  Cambrea  (i858),  on  a  a  calclners  et  6  ovens  conduits 
par  4  ouvriers  :  1  de  Jour  et  a  de  nuit  ;  chaque  homme  mène  à 
la  fols  1  calciner  et  5  ovens. 

Les  calcinera  ne  grillent  que  Tétain  du  crop;  Tun  sert  au 
premier  grillage;  il  passe  4  tonnes  en  ^U  heures;  la  matière  y 
reste  6  heures;  la  sole  se  meut  à  raison  de  1  tour  en  35  mi* 
nutes.  L'aqtre  calciner,  destiné  au  second  grillage,  passe  a\8oo 
en  a&  heures;  il  fait  1  tour  en  1^  lo*. 

Dans  chacun  d*eux  le  râteau  à  10  dents. 

L*étaln  des  sllmes  va  aux  ovens;  on  y  charge  Aoo  klL  ;  Topé- 
ration  dure  parfois  Jusqu'à  18  heures. 

Pour  une  production  mensuelle  d'environ  Ao  tonnes  de  black 
tin,  on  reçoit  à  la  maison  de  calclnaUon  160  tonnes  de  matières, 
aune  teneur  moyenne  de  a5  p.  100;  on  passe  effectivement 
a5o  tonnes  aux  fourneaux ,  et  on  brûle  60  tonnes  de  houille; 
soit  par  tonne  black  tin  : 

tr. 

Maln^d'oofre,  s  loart  à  a',3M 6,I7S 

BoailU,  i*,5  à  tr,4o a>,ioo 

On  produit  17  d'arsenic  par  mois. 

(3)  k  Altenberg,  en  Saxe,  les  consommations  sont  beaucoup 


934  PRÉPARATION   MÉCANIQUE 

Aux  frais  de  grillage ,  il  y  aurait  à  joindre  la  valeur 
de  Tétain  perdu  :  en  supposant  seulement  i  p.  loo  de 
perte  sur  le  minerai  préparé,  la  dépense  se  trouve 
doublée,  c'est-à-dire  portée  à  5o  francs. 

Sur  les  mines  où  le  grillage  est  le  plus  difficile ,  par 
suite  de  l'abondance  du  mispickel ,  on  obtient  souvent 
une  large  compensation  par  la  vente  de  l'acide  arsé- 
nieux  brut  recueilli  dans  les  canaux.  Ainsi,  à  Tincrofl, 
pendant  l'année  i856,  on  a  préparé  i5o%7  d'étain  et 
produit  8i  tonnes  d'arsenic  vendues  4-4â5',5o;  cette 
somme,  rapportée  à  la  tonne  deblacktin,donne29rrancs 
àdéduire  des  frais  de  grillage,  qui  se  trouve  ainsi  abys- 
ses à  5  francs  environ. 

Enfin  le  cément  de  cuivre  retiré  des  cuves  de  préci- 
pitation est  une  autre  source  de  profit,  très-variable 
du  reste, 

$  X.  Travail  d'ensemble  scr  l'atelier. 
Personnel.  —  Consommation  d^eau,  —  Priet  des  appareils* 

Après  avoir  étudié  successivement  les  divers  appa- 
reils de  lavage,  on  est  conduit  à  se  rendre  compte  de 
la  manière  dont  ils  concourent  au  travail  d'ensemble. 
Monfemeni        J* examinerai  d'abord  le  mouvement  des  matières  sur 
daCommM Work  '*  P^^^^®  ^®  l'atelier  de  Tincroft ,  qui  traite  le  crop  du 
à  TiRerofi.     CommonWork.Eu  se  reportant  au  tableau  n"*  6,  page  i^o» 
et  aux  Indications  sur  les  longueurs  des  divisions  faites 
aux  canaux,  caissons  et  round buddles,  on  peut, 'd'une 

plus  fortes;  on  y  arrive  à  un  chiflVe  de  &6',5&  par  tonne  de 
minerai  grillé,  savoir  : 

Main-d'œuvre.  &^oo  à   o^90 4^,50 

Bots 4^17  à  la^oo 6o\o4 

Divera 3',oo 


On  emploie  le  four  k  réverbère. 


D0  MINERAI  O'ÉTAIN  DANS  tE  GORNWALL.         235 

part,  calculer  le  cube  de  chacune  de  ces  divisions,  de 
râutre  voir  combien  de  mètres  cubes  chaque  appareil  a 
à  traiter  par  jour,  quand  on  suit  la  formule  du  tableau. 
Voici  les  résultats  de  ces  calculs. 

En  supposant  un  travail  très-actif,  les  28  flèches  du 
Gommon  Work  remplissent  en  vingt-quatre  heures  les 
i4  canaux;  on  a  : 


mBâmaaamÊm 


a  Caoaaz  A 


3- 


3"%M 

Gobe  toul i5"*%oo 


Cube  (OUI 


! 


4» 


Calffon  Cf. 


°,88 
f"%80 

r%oo 


Gobe  toul 9"%oo 


fi"     a»%50 
3»      7"',00 


Cube  toul la^'.oo 

11*        9***  flS 
2«      8"'*35 


Cube  toul 13*^,00 

CaiMon  E. .....  1 

CuYOi  D }  P**"'  "*"**•'•• 


ArPAftBILI. 


léÇonamAà.    . 

!2  RT  buddie  nW. 

9  r^iMom  rx;i. 

1  Calftons  E..  . 
S  Cuf  ea  C.  .  .  . 


Touux. 


I 


ii 


l*i 


ji 

30 
6 
3 
1,5 

45,5 


PERaONHBL. 


3  gamtns 

4  gamiiif     .  .  .  . 
4  flilea  et  ganif  na. 

2  Hlles  et  K''(nifi«. 

3  ttilea  1  gamin.. 


OAIW 

par 
Jour. 


17  ouvrlera. 


a'.so 

9^92 


8  i  c 


0'.4l8 
l'.946 


!2',50 


r 


Ih 

B 


2 


too 

10 


On  voit  que  les  matières  en  mouvement  sur  le  crop , 
pendant  une  journée,  sont  en  quantité  triple  de  celles 
qui  y  arrivent  dans  le  même  temps. 

On  produit  par  journée  de  travail  ; 


256 


PRÉPARATION  MÉGANIQUE 


Tin  witts»  à  60  p.  100 • 

Top  sklmmings,  de  7  à  l'o  p,  100. 
Grazes  du  caisson  G, 


Aoo 
600 


i.ioO 


Soit  7953  p.  100  en  volume. 
Roughs  rejetôs  et  boue  entraînée  aux  plts.  ....   15.900 

Total 


i5  m.  e. 

En  admettant  que  cette  de  partie  T  atelier  reçoive  par 
mois  600  tonnes  de  sable,  et  que  Ton  en  retire  9  tonnes 
black  tin ,  on  aura  : 


Canaoi 

Round  baddlM. 

Califoni 

Cavet 


ToUax.  . 


FAAIf  DB  KAIll-D'OKVTEI. 


Pir  Moto. 


Ti'oo 
lOO'^OO 
112'.50 


Par  lOBM 

minorai. 


O'.ISS 

o'.iae 

o^tli 


•       •      0       *       • 


aT4',75 


0S624 


Par  IMM 
btMk  tia. 


ll'lll 


4t',6S9 


RoaieiRoni  En  faisant  des  calculs  analogues  pour  le  roulement 
finnà^eStMM  ^^^  ^  grands  caissons  de  Wheal  Vor,  on  trouve  que  les 
de  WbMi-vor.  ^  parties  a,  a\  b  et  6'  des  canaux  cubent  9  mètres ,  repré- 
sentant d'après  la  formule,  page  i36,  so  mètres  cubes 
en  mouvement ,  et  sont  traitées  pour  6  francs  environ. 
Rapportée  à  1 5  mètres  cubes  de  sables  (comme  à  Tin- 
croft),  la  dépense  monte  à  8',33  au  lieu  de  3^53,  prix 
du  traitement  aux  round  buddles  ;  le  sable  obtenu  des 
grands  caissons  est  plus  enrichi  que  celui  des  round 
buddles  ;  cependant  le  travail  aux  tin  cases  coûte  autant 
qu'aux  petits  caissons  de  Tincroft. 

L'accroissement  de  frais  par  jour  serait  donc  de  6^0t 
c'est-à-dire  porterait  la  somme  de  ia',5o  à  l7^5o• 
Économie         La  main-d'œuvre  du  crop  serait  donc  augmentée  à 
roond  bilddiet.  Tincroft  de  4o  p.  100  en  sua,  si  on  y  remplaçait  les 


DU  MINERAI  d'ÉTAIN   DANS  LE  GORNWALL.         337 

round  buddies  par  de  grands  caissons  ;  le  changement 
inverse  à  Wheal  Vor  la  réduirait  des  28,6  p.  100. 

Si  on  ne  considère  que  la  partie  du  travail  par  la- 
quelle on  amène  les  sables  des  canaux  à  être  bons  pour 
la  cuve ,  et  que  Ton  envisage  les  caissons  finisseurs  as- 
sociés, d'une  part  aux  grands  caissons,  d'autre  part 
aux  round  buddies,  on  voit  que  Y  introduction  des  round 
buddies  a  diminué  les  frais  déplus  de  moilii  (ici  2  1/2  fois) . 

Voici  maintenant  le  résumé ,  fait  au  même  point  de  »*»"«*  pf«'  i«"t 

#  '^  l'atelier 

vue,  de  l'ensemble  du  travail  sur  l'atelier  de  Par  Con-  de  Par  conioif. 
sols;  les  nombres  suivants,  très-suscptibles  de  varia- 
tions, n'ont  point  une  valeur  absolue  et  ne  doivent  être 
pris  que  comme  indication  moyenne.  J'ai  réuni  l'ate- 
lier principal  et  celui  des  tributors. 

On  reçoit  par  jour  environ  60  tonnes  de  matières ,  ^"•^^  griiieiç*. 
dont  55  à  l'état  de  sable  et  i5  à  l'état  de  slimes. 

Mouiêmtnt  dti'matièrti  avant  grillagé  à  Par  ConsoU. 


BiTisun». 


Crep 

Roogfae 

Sliinef 

Tolaai 

et  dioyeoDee.  . 


il 

K  fi 


130 


tODMfc 

36 

104 

SO 

150 

04 

100 

414 


ni 


9,45 


H 


loanef. 

fr. 

M 

ai,« 

1.0 

30,0 

«,» 

45,0 

80,0 


riki 


fr. 
0,30 

0,11 
0,30 


rtfoe 


à 

l'aleller. 


fr. 
0,« 
0,40 
0,00 


1,73 


èU 
diftotoo. 


fr. 
0,03 

0,ST 

3,00 


Les  diverses  colonnes  du  tableau  montrent  l'impor- 
tance relative  des  divisions ,  la  difliculté  et  le  prix  du 
travail  sur  chacune  d'elles  ;  je  me  contenterai  de  signa- 
ler la  grande  dépense  appliquée  aux  slimes,  d'où  l'on 
n'extrait  pas  plus  du  quart  du  black  tin  total. 

Sur  les  64  ouvriers  des  slimes  on  compte  28  filles 
de  frames;  cbacune  ne  passe  guère  qu'une  tonne  par 


uZ&  PKÉPARATION  MÉCANIQUE 

jour;  le  chiffre  moyen  se  trouve  relevé  à  aS5  par  le 
travail  des  gamins  aux  âlime  pits,  boxes  et  paddle 
trunks. 

Tandis  qu'une  tonne  de  crop  représente  3  tonnes  en 
mouvement  sur  le  dressing,  une  tonne  de  slime  en  re- 
présente plus  de  10  ;  la  moyenne  générale  est  de  8%3 
travaillées  pour  une  de  matière  admise. 
Après  gruug«.       Le  lavage  après  grillage  occupe  à  Par  Gonsols  : 

1  Homme  maâl^dr^ficr  à  «  3  yS'oo 

10  Gamins à  £  o  i6sh.    lèy'So 

1  Fille  de  frame.  ....  à  £  i  a5'oo 


I 


12  Ouvriers  payés  par  mois a87'ôo 

Rapportée  à  la  tonne  de  black  tin,  la  mûn-d'œuvre 
est  de  io',58.  Si  Ton  a  égard  aux  grillages  répétés 
(page  227),  on  peut  admettre,  qu'il  entre  à  cet  atelier 
2,4oo  kilogr.  de  matières  par  jour,^our  une  produc- 
tion de  902  kilogr.  black  tin. 

Ces  chiffres  indiquent  la  muliplicité  et  le  soin  des 

opérations  effectuées  sur  les  matières  grillées,  dont 

2^4  suffisent  à  occuper  12  personnes. 

Penonn«i         ^^  personnel  sur  le  dressing  floor  de  Par  Consols 

deiaieiieri.     comprenait,  en  septembre  1 85;,  i43  individus,  savoir  : 

la  hommes,  dont  6  aux  bocards,  3  au  grillage,  1  mastor 
dresser  après  grillage,  1  captalo  et  a  contre-mattras 
{overlookers),  et  1  menuisier-charpentier. 
102  filles  et  gamins. 
99  femmes  et  filles  de  frames. 

Dans- tout,  autre  atelier  avec  bocards  à  vapeur,  le 
nombre  des  ouvriers  hommes  ne  pourra  pas  être  moin» 
dre  qu'ici ,  quelque  minime  que  soit  la  production  en 
étain  ;  on  conçoit  que  celui  des  gamins  varie  suivant 
les  circonstances,  et  celui  des  femmes  de  frames  avec 


DU  MINERAI  D*tiTAm  DANS  LE  COBNWAtL.         a 3g 

la  proportion  des  slimes  et  les  types  de  frames  em- 
ployés. Le  personnel,  aprë^  grillage,  dépend  di^  la 
quantité  de  pyrite  du  minerai ,  et  varie  d'un  jour  à 
l'autre  sur  un  atelier  avec  la  nature  et  la  quantité  des 
produits  grillés.  A  Tancien  atelier  de  Polgootli,  sur 
110  ouvriers,  on  occupait  en  général  au  dressing  bouse 
7  personnes  ;  2  hommes,  s  femmes  et  3  gamins. 

J'ai  donné  précédemment  la  consommation  d'eau  conMmmttton 
par  minute  aux  divers  appareils;  voici  ces  nombres 
rapprochés  de  l'eau  totale. 

Caisson  de  4  &  56  litres.  ChilTre  moyen.  .  •         16  litres. 

flound  buddle id 5o 

Tje. td.  •  .  .  .  •        US 

Paddle truDk( par  chaque trunk)  id 3à4 

Frame  (machine  frame) • 5à6 

Eau  totale  consommée  par    («,  '  *. ^.!1 

minute  à j ^,,      ,.,  '"  . 

V  Balles  widden.     1.716 

L'eau  est  presque  partout  une  cause  de  dépense  no- 
table, mais  di/Bcile  à  évaluer  numériquement;  le  plus 
souvent  c'est  un  surcroît  de  travail  imposé  à  une  ma- 
chine d'épuisement  (Par,  Balleswidden),  pour  l'élever 
au-dessus  de  la  galerie  d'écoulement  jusqu'au  niveau 
du  dressing,  et  à  la  machine  des  bocards  qui  la  remonte 
sur  l'atelier.  A  Tincroft  on  payait  par  an  £  100  = 
9,5oo  fr. 

Les  principaux  appareils  en  planches  et  maçonnerie 
coûtent  : 

^  .  (  grands  sq.  buddles 

Round  buddle 

ihand 
self  acting  de  Tincroft  •  . 
Hancock 
grande  nouvelle  Hancock. 


et  maçonnerie 

Prix 

dM  «ppareilf 

éL  fb.           fr. 

a  10         63,60 

a  ou         5o,oo 

U  00       100,00 

t 

a  00         5o,oo 

9  10         6a,5o 

10  00       35o,oo 

60  00     i.5oo,oo 

a40  PRÉPARATION  MÉCANIQUE 

Cuves  l'aS  par  pouce  de  diamètre,  prix  a  th.  tr. 

moyen. aoo  5o»oo 

Fours  de  grillage  |  à  réverbère 3o  oo  750,00 

Complets.  •  •  .|  à  sole  tournante.  •  •  a5o  00  6.a5o«oo 

L'ensemble  des  appareils  en  planches  d'un  grand 
dressing ,  comme  celui  de  Par ,  coûte  £  4oo  à  5oo  = 
1 0,000  fr.  à  is,Soo  fr.  ;  entretenus,  avec  une  faible  dé- 
pense en  matériaux,  par  un  ouvrier  payé  76  fr.  par  mois, 
ils  durent  une  vingtaine  d'années;  l'amortissement  ne 
représente  donc  pas  plus  de  1 ,000  fr.  à  1 ,35o  fr.  par  an. 
Maiériei  complet.  Le  matériel  complet  d'un  dressing  de  60  à  80  flè- 
ches coûte  de  70,000  à  80,000  fr.  ;  il  faut  y  joindre  les 
frais  d'appropriation  du  local  qui  peuvent  monter  très- 
haut,  si  l'on  a  à  faire  de  grands  terrassements ,  et  les 
bâtiments  légers  en  charpente  et  planches. 

Les  frais  d'entretien  et  d'amortissement  de  tout  le 
matériel,  rapportés  à  la  tonne  de  black  tin,  en  suppo- 
sant un  travail  actif  et  un  minerai  à  a  p.  100,  ne  dé- 
passent pas  a  5  fr. 

QUATRIÈME  PARTIE. 

DONNEES  AM)!I0B10CU. 

Dans  la  dernière  partie  de  ce  travail  je  me  propose 
de  réunir  les  données  économiques  disséminées  dans 
les  premières,  et  de  les  compléter  de  manière  à  obte* 
nir  les  frais  totaux  de  préparation;  on  verra  pour 
quelle  forte  proportion  ils  entrent  dans  la  dépense  to* 
taie,  effectuée  pour  arriver  à  l'étain  métallique.  J*y  û 
ajouté  quelques  détails  statistiques  sur  la  production 
de  l'étain  dans  le  Gornwall,  et  la  valeur  du  métal  à 
diverses  époques. 

S  1*'.  Frais  di  prépàbatiom. 

Deux  opérations  préliminaires,  le  cassage  sur  la 
halde,  et  la  pesée  avec  essai  de  matières,  constituent 


DD   MINERAI   d'ÉTAIN   DANS  LE  COBNWALL         84 1 

la  transition  entre  les  travaux  d'exploitation  et  la  pré- 
paration mécanique  sur  l'atelier;  il  est  nécessaire  d'y 
revenir  ici. 

Les  frais  de  cassage  varient  évidemment  avec  la  du-  Priii  de  oafMg« 
reté  de  la  rocbe,  et  la  dimension  que  l'on  juge  à  propos 
de  donner  au  minerai  de  bocard  :  les  trois  exemples 
suivants  permettront  d'apprécier  ces  variations. 

A  Par  Consola  on  est  dans  des  conditions  moyennes  ; 
chaque  mois  on  envoie  aux  bocards  1 44S  tonnes  ;  la 
proportion  de  stérile  rejeté  est  faible,  mais  on  ne  casse 
pas  moins  de  i5oo  tonnes.  Le  détaillage  des  gros  frag- 
ments {ragging)  est  fait  par  3  bommes  «  payés  chacun 
3  £  =:  75  francs  par  mois.  Le  spalling  emploie  so  ou- 
vrières rétribuées  suivant  leur  force  ;  la  journée  peut 
atteindre  iS5o;  chacune  casse,  au  plus,  3  tonnes  par 
jour. 

Les  frais  totaux  de  cassage  sont  évalués  à  o'^gs  par 
tonne  de  minerai  de  bocard  (1). 

A  Tincroft,  le  minerai  est  dur,  mais  on  casse  gros; 
on  paye  5  sh  =6', 2  5  par  mesure  de  100  sacks=: 
5"',4So,  pesant  10  tonnes;  soit  o^625  par  tonne;  la 
journée  des  spallers  varie  de  o'^go  à  i',o5. 

A  Balleswidden,  la  roche  n'est  pas  très-dure,  mus  on 
casse  très-fin;  on  paye  8sb'.  =  par  100  sacks  pesant 
9  tonnes,  soit  1  ',  1 1  par  tonne  de  minerai. 

Ces  frais  rapportés  à  la  tonne  de  black  tin  deviennent  : 

Tincroft •  .  •  •    Aa',00 

Par. • /i8,7o 

JBalleswidden 6a  ,5o 

Le  lot  d'un  mineur  est  trié  en  même  temps  que       vné9 
cassé  ;  on  sépare  le  bést  work«  généralement  en  petite   ^  "■****">' 


^v 


(1)  On  compte  10  1/9  pences  t',10;  mais  il  y  a  lieu  d*ea 
retrancher  1/8,  à  cause  du  mode  de  pesée. 

TOMB  XIV,  1^68.  16 


s42  PRÉPARATION   MÉCANIQUE 

quantité,  et  on  }e  pèse  ou  le  mesure  entièrement;  le 
commou  work  est  réparti  en  tas  égaux ,  formés  en  ver- 
sant successivement  sur  chacun  d'eux  une  brouette  <le 
fragments;  on  en  fait  un  nombre  tel  que  chacun  con- 
tienne environ  une  tonne. 
priied'eiMi.  Le  captaiu  Assay  Master  indique  deux  de  ces  tas; 
on  les  ouvre  par  le  milieu ,  on  prend  sur  chaque  une 
brouettée,  et,  du  mélange  du  minerai,  on  remplit  une 
grande  boite  d'environ  5o  kil.  qui  est  envoyée  à  l'essai. 

Il  désigne  un  des  tas  inattaqués,  sur  lesquels  on  pro- 
cède au  mesurage,  soit  en  poids,  soit  en  volume  ;  le  lot 
est  évalué  en  multipliant  le  résultat  obtenu  par  le 
nombre  de  tas. 

Le  système  des  pesées,  infiniment  plus  exact,  teod 
à  prévaloir  ;  cependant  plusieurs  mines  anciennes  con- 
servent l'usage  des  volumes. 

A  Tincroft,  on  emploie  une  civière  dite  meoiuring 
Barroxjo^  dont  la  capacité  est  i  i/a  sack  =  18  gallons 
=  8iS75.  Voici  deux  lignes  du  carnet  de  mesurage. 


15  août. 
5  Ui. 


Tb*  TreTilletn. 
1  1  I  1  1  I  («  mtsaras). 


Nombre  dt  Hoka  par  laa. 


Sackf  lolaax.! 
4S         i 


A  Par,  chaque  tas  est  pesé  par  portions  dans  une  ci- 
vière tarée  sur  une  grande  balance;  le  plateau  des 
poids  reçoit  s*^**,  =  101^6,  et  un  quarter,  c'est-à-dire 
1/8  en  SUS,  dont  on  ne  tient  pas  compte.  Le  registre 
des  pesées  indique  un  poids  de  minerai  trop  faible  de 
1/9  ;  on  admet  que  ces  1 1 , 1 1  p.  1 00  se  divisent  en  : 

Eau  hygrométrique. s,95 

Boni A,8S 


ToUl 11,11 

Ce  mode  d'évaluation  n'a  pas  pour  but  de  léser  di* 
rectement  le  mineur  ;  U  permet  à  l'essayeur,  en  augmen- 
tant la  perte  du  ranntnif  («^8^  ^  1*  P^Ue)  1  d'arriver  sur 


DU  MINERAI  d'ÉTAIN  DANS  U  CQRNWALL.         s45 

ses  registres  à  une  quantité  totale  de  black  tin  contenu 
à  Fessai,  notablement  inférieure  à  celle  que  produit  Ta* 
telier. 

* 

Les  ouvriers  spallers  sont  chargés  de  la  pesée.  Le 
maître  essayeur  a  deux  aides,  filles  ou  gamins. 

On  sait  que  dans  le  Comwall  les  travaux  des  mines , 
toujours  donnés  à  l'entreprise,  sont  divisés  en  deux 
classes  ;  le  tutwork  et  le  tribute.  Les  mineurs  tultoork" 
men  font  les  percements  des  galeries  et  les  foncements 
de  puits,  et  y  sont  payés  d'après  l'avanceofient  sur  des 
dimensions  déterminées  ;  ils  procèdent  à  l'abattage  des 
massifs,  et  là,  sont  rétribués,  en  général,  d'après  la 
surface  mesurée  sur  le  plan  du  filon ,  et  dans  un  petit 
nombre  de  mines  à  la  tonne  de  minerai  brisé. 

Le  tributor  reçoit  une  véritable  concession  tempo- 
raire (généralement  pour  un  mois) ,  dont  les  limites  lui 
sont  assignées  dans  un  massif;  c'est  à  lui  à  tirer  le 
meilleur  parti  de  son  pitch;  la  valeur  du  minerai 
abattu  est  établie  d'après  trois  éléments: 

i""  Le  chiffre  du  tribute;  c'est-à-dire  le  nombre  de 
shillings  par  livre  sterling ,  auquel  il  a  droit  confor- 
mément à  r  adjudication  ; 

2''  Le  standard,  ou  prix  de  la  tonne  de  black  tin  agréé 
sur  la  mine  où  il  travaille  ; 

3*  La  quantité  de  black  tin  déterminée  par  l'essai. 
Voici  comment  s'établit  le  compte  d'un  tributor  d'étain, 
et  comment  on  y  fait  entrer  les  frais  de  préparation 
mécanique  sous  le  nom  de  Betuming  charges.  Je  sup- 
poserai le  système  des  pesées. 

Le  maître  essayeur  tient  un  journal  dit  sampling 
book^  où  il  inscrit  le  résultat  détaillé  de  ses  essais  sur 
toutes  les  parcelles  ;  chaque  mois  un  résumé  indique 
le  minerai  envoyé  au  bocard,  et  le  black  tin  contenu. 


ReivrnlnK 
cb«rges. 


Regiiira 
des  eiMii. 


Livre  de  paycb 


Trois  roodffl 

de  flialion) 

des  reiurniog 

chargei. 


944  PBÊPARATION  MIÊCANIQUE 

Pour  chaque  lot  extrait  par  une  brigade  de  tributors,  il 
enregistre  : 

1*  La  date;  a"  lé  nom  du  chef  de  brigade  ;  5*  le  poids 
de  chaque  parcelle  (ces  renseignements  sont  puisés  dans 
le  carnet  des  pesées  sur  la  halde  )  ;  4"^  ^^  teneur  par 
tonne;  5*  le  nombre  de  tonnes,  cwts.,  qrs.  et  Ibs.  de 
black  tin  dans  chaque  parcelle  ;  6*  la  somme  de  ces 
quantités  pour  chaque  lot. 

Voici  maintenant  les  principales  colonnes  du  livre  de 
paye  (1). 

a   Nombre  jj;*^^"^^^j  de  la  bri^^^^ 

b    Nom  du  preneur*  chef  de  brigade. 

c    Poids  du  minerai  de  bocard. 

d    Poids  du  black  tin  à  Tessai. 

e    Standard  fixe  du  prix  du  black  tin  sur  l*atelier. 

f    Valeur  brute  du  black  tin  du  lot. 

g    JReturnivg  charges.  Frais  de  préparation  à  retrancher  de  f. 

h   Valeur  du  black  tin ,  déduction  faite  de  g. 

i    Tribute.  Nombre  de  shillings  par  livre  sterling  convenu  lors 

du  setting  et  variable,  pour  un  môme  minerai,  avec  e  et 

g  selon  Tatelier. 
k    Produit  A  X  t. 
/    A  déduire;  avances  faites  dans  le  mois;  matériel  ;  société 

de  secours  mutuels;  médecin  ;  barbier;  dette. 
m  Balance;  à  payer  au  tributor,  ou  dette  ; 

on  peut  en  déduire  :  m  -*  (d^  —  ^)  x  »  —  /•  («) 

Presque  sur  chaque  mine  les  retuming  charges  sont 
réglées  d'une  manière  différente  ;  on  peut  cependant 
distinguer  trois  méthodes  générales. 


(1)  Outre  le  sampllng  book  qui  fournit  e  et  tf,  deux  autres 
livres  sont  tenus  sur  la  mine  ;  celui  des  adjudications ,  ieiting 
book^  où  Ton  Inscrit  les  conditions  acceptées  par  le  preneur 
et  qui  donne  ici  a,  b  et  t;  et  celui  du  matériel  et  avances  en 
numéraires  délivrés  pendant  le  mois  :  c'est  le  maUrial  ledger; 
il  donne  l. 


DU  limEKAI  D'ÉtAIN  DANS  LE  CORRWAU.        d45 

i*  Returning  charges  à  tant  de  sbilliogspar  loo  sacks 
de  minerai  de  bocard. 

Ex.  :  Wbeal-Vor,  Carnbrea,  Uo  sh.  :  environ  5  fr.  par  tonne. 

Tincroft,  5o  nh»  :  environ  ôSaS  par  tonne. 

s*  Échelle  graduée  avec  la  teneur  ; 


DOLCOATV, 

LIVAIIT, 

t 

Tenter. 

Relornlaf 
cliarfM. 

Ttnenr. 

Aelnrnlni 
cbarfet. 

Jtttqo'A. . .  1.35  p.  lOO.  .  . 
De  1,35  à    3.50    —    .  .  . 
De  3,50  à    8,75    —    .  .  . 
De  8.7»  à    5,00    —    .  .  . 
De  5,00  à    6,35    —    .  .  . 
Dp  6,35  à     7,50    —    .  .  . 
De  7,50  à  lo,on    —    .  .  . 
Aa*detMi  de  lo  p.  too.  .  . 

P<r  tonna. 
3',50 
8,7» 
4,40 
5,00 
6,3» 
7,50 
8,75 
13,50 

Ao-deffoof  desp.  loo.env. 

De  5  à    8  p.  100 

De  8  à  13    ~    

De  13  à  35    —    

35  p.  100  et  «u-detioi..  .  . 

WlHOltOII  CONSOLI. 

Jusqu'à  1,85  p.  100.  environ 
AU'doffuo. 

Par  tonne 

6',35 

8,75 

13,50 

15,60 

35,00 

4,44 

1 

3*  Returning  charges  payées  en  minerai  ;  la  compa- 
gnie déduisant  une  fraction  du  poids ,  soit  des  matières 
de  bocard,  soit  du  black  tin. 

Ex.  :  Par  Consola,  où  Ton  retient  1/7  du  pold;  du  minorai  brut. 
Polberro,  i/S  du  black  tin  ;  plus  i',a5  par  tonne  de  mine- 
rai brut. 

On  ne  doit  pas  s'attendre  à  ce  que  les  returning 
charges  représentent  bien  exactement  les  frais  de  pré- 
paration, qui  eux-mêmes  varient  avec  les  modifications 
fréquemment  faites  à  l'atelier. 

Ce  n'est  qu'un  des  éléments  qui  servent  à  l'admi- 
nistration à  déterminer  la  balance  m,  suiTisante  pour 
l'ouvrier ,  et  avantageuse  pour  elle;  les  variations  de  e 
et  de  t  dans  la  formule  (a)  sont  prédominantes.  Il  est 
cependant  bon,  même  pour  la  compagnie,  que  la  valeur 
de  g  se  rapproche  des  frais  réels  :  afin  que  les  quantités 
e  et  t  conservent  chacune  leur  sens  propre.  Le  standard 
e ,  adopté  sur  une  mine  réagit  sur  la  valeur  de  tous  les 
tributes  ;  mais  ce  chiffi^e ,  une  fois  fixé»  la  détermina- 


d46  PRÉPARATION   MÉCANIQUE 

tion  de  î,  dans  chaque  cas  particulieri  reste  soumise  au 
jugement  du  captain  des  travaux  aouterradns,  et  doit  dé- 
pendre exclusivement  de  la  nature  du  filon.  Les  stan- 
dards sont  pris  en  dessous  de  la  valeur  marchande  du 
black  tin,  et  en  général  maintenus  fixes  sur  chaque 
atelier  pendant  d'assez  longues  périodes;  toutefois, 
quand  le  prix  de  l'étain  éprouve  une  forte  baisse,  on 
diminue  la  valeur  de  «,  et  on  évite  ainsi  de  changer 
celles  des  tributes  1 1  ce  qui  rendrait  difficile  les  rela* 
tions  entre  les  tributors  et  les  agents  (i). 

On  doit  observer  que  les  tributors  restent  chaînés  do 
cassage  et  triage  de  leur  minerai ,  c'est-à-dire  ne  sont 
supposés  payer  ici  quelesfrsds  sur  l'atelier,  y  compris 
le  bocardage.  On  trouvera  que  les  condidons  ci-dessus 
indiquées  donneraient  d'après  les  teneurs  moyennes  : 

Pir  totntt 
blaok  lin.  l 

C&mbres.  ....    9A6',5o|ladépen9e  réelle  étant  de  s6t*,o« 

Tincroft.    ....  /iiAo',oo 

Dolcoath i5o',oo 

Levant.  .   •  .  •  •  aSa'ioo 

Wendron i33',oo 

n.*  -,«««.vi-  f  \        T/.  f     I  environ  ;  variable  avec  la  valeur 
Par  consuls  (a).  .    oao%oo{     .  „,^  ,    ,  .. 

^  ^  I    de  rétain  (cassage  compris). 

Les  tableaux  ci-joints  donnent  les  frais  de  prépara- 
tion à  Par  Consols ,  par  mois  et  par  tonne  de  minerai 
sortant  et  de  black  tin.  * 


(i)  Les  standards  étaient  :  Par  Consols,  £  5o  (1857)  ;  Polberro« 
£56  (iS5S);  Wheal-Vor(iS55),  Tincroft(iS57),  Wendron  Con- 
sols (i858)  et  Dolcoàth  (1867):  £60. 

(s)  A  Par  Consola,  1/7  du  black  tin  au  standard,  £5o=  i.i5o% 
ne  donne  que  i78',57  ;  mais  Texcédant  du  rendement  sur  Tessai 
étant  de  10  p.  100  de  celui-ci,  fi  faut  y  ajouter,  à  la  charge  du 
tributor,  c*es^à•<ll^e  au  bénéfice  de  Tadmlnistratton,  100  kilog. 
d'oxyde  d'étaln  au  prix  du  marché.  Ce  prix  étant  moyennemoni 
1.700  fr.  par  tonne,  lesretuming  charges  sont  donc  3&o  à  35o  fr* 
par  tonne  de  blaok  tin. 


DC  MINEBAI  D*ÊTAm  DANS  LE  GORNWALL.         24? 

Fruit  de  préparaHan  méeanûnM  ptmr  un  moif ,  tur  U  dresHng  floor 

de  Par  Cotuolt, 


NATDftB  DU  DiPENlU 


o 
f 


f  /  Orillagt.  .  .  . 
^lAprét  grillage. 


/Captain. 
iir-    )  Contre -matira  . 
«minM.  I  Chef  dea  triba- 
>>    tora 


Menaisler,  cbarpentler  . 
Totaas 


«•"'"••  •  •  lSïïS.lr  :  :  "  "-••■  I  """»•• 

Fonto,  fer,  graiatage  (peur  le  boeard).  . 

Frais  divers ,  oaiils,  entr  tien  dea  fouri ,  daa  appareils  laveurs,  in- 
térêts et  amortissement 

Frais,  louuz  sur  la  balde  etTalelier  Oa  iranaport  non  oemprli).  .  . 


Fraia  sur  râtelier  aeol  .*  6.T06',6o. 


Frait  de  préparation  mécanique  au  dresting  floor  de  Par  Consolât 

^Ba-Beis9seBe^*Bfasse£S9aas^sasmBaimaK!^safe9=sssasas=ssESE=s 


ftAPPOiTta  A  : 


■M  lottM  o  MlMrai  aortiat 


Main-d'oavre.  ^,S13 3',70t 


fBoctrd.  o*,oMf  1 
}0*,000  à  I6',3S  O',08S 
OrillHf0*,0l40)     .    ,        ^        , 
Fonte,  fer,  grilai âge  pour  le  boeard.  .  o'.566 
Fraia  divers (i',403 


Frais,  lotaoz  (transport  non  compris).  yjÎ4 


ooe  losae  d«  biMk  Un  (  prit  pear 

le  TênM). 


Hommes.    i7',ao 

Gamins 
ou  allas.  .  t36,86>i80J,S7   iM',13 

Ouvrières  '^ 

de  fraraet.    33  ,09 

3*,46P  ) 

\   3»,234 ...     5l',«2 

0*,73»  1 

Ȕ,w 

tft'.38 


303,10 


948  PRËPàRATlON  liÉCàmQUfi 

Si  on  rapporte  dos  principaux  chapitres  de  dépense 
à  un  chiffre  total  égd  à  i  oo  ;  on  a  en  nombres  ronds  : 

p.  IM. 

Gassage. ^^  (  â5 

Bocardage. 97 1 

Main-d'œuvre  avant  grillage 3o 

Grillage 6 

Main-d'œuvre  après  grillage. ....      5 

SurvelllaDce;  essai 8 

Divers 10 

100 

La  main-d'œuvre  avant  grillage  entre  pour  3o  p.  100 
dans  les  frais  totaux ,  et  se  répartit  à  peu  près  égale- 
ment entre  le  lavage  des  sables ,  celui  des  boues  sur 
Tatelier  principal  et  le  travail  des  i^sidus  par  les  tri- 
butors. 

Ceux-ci  extraient,  par  mois,  des  matières  à  Tétatde 
crazes  et  de  boues  enrichies,  qui  ne  contiennent  que 
9*,  1 74  de  black  tin,  soit  1/8  de  la  production  totale.  I^ 
tribut  est  9  sh.  par  a,  sur  un  standard  déterminé  de 
façon  que  le  bénéfice  du  chef  ne  dépasse^pas  i5ofr.; 
on  applique  donc  dans  cette  partie  de  l'atelier  environ 
95 0  fr.  par  mois,  c'est-à-dire  plus  du  tiers  de  la  main- 
d'œuvre  avant  grillage.  Rapportés  à  la  tonne  de  black 
tin  contenu ,  ces  frais  montent  à  445  fr.  ;  en  admettant 
que,  pour  achever  la  préparation  de  ces  matières,  on 
dépense  encore  100  à  i5o  fr.;  on  voit  que  l'on  aura 
consacré  55o  à  600  fr.  à  l'extraction  d'une  tonne  de 
black  tin  du  mélange ,  9/3  de  gros  sable  et  i/3  de 
boues  sortant  de  l'atelier  principal  (1). 

Si  au  lieu  d'avoir  égard  aux  deux  parties  de  l'atelier, 
on  considère  dans  son  ensemble ,  les  divisions  natu- 


(1)  La  teneur  de  ce  mélange  me  paraît  pouvoir  être  évaluée 
k  0,0  p.  100  black  tin;  soit  19  à  i3  Ibs  par  tonne. 


DU  llin£RAI  d'ÉTAIN  DANS  LE  CORIVWALL.         a49 

relies  en  crop ,  rougbs  et  slimes  qui  renferment  respec- 
tivement, à  un  instant  donné,  environ  1/2,  1/4  et  1/4 
du  black  tin  ;  les  frais  de  main-d'œuvre  avant  grillage 
rapportés  à  la  tonne  d'oxyde  d'étain  »  ultérieurement 
eztrûte  de  ces  matières ,  seront  : 

Poor  le  crop 48  fr» 

Pour  les  rougbs 88 

Pour  les  sllines aon  , 

rapportés  à  la  tonne  du  mélange  black  tin  prêt  pour  la 
vente,  ils  seront  :  24,  22  et  5o  fr. 

D'après  le  mode  de  comptabilité  suivi  dans  le  Corn-  ^^  a/J^Ï'œttfw 
wall,  la  main  d' œuvre,  payée  chaque  mois  aux  ouvriers  tor  raitiitr  mui. 
employés  sur  l'atelier  seul,  s'élève  à  un  chiffre  que 
Ton  divise  par  le  nombre  des  tonnes  de  black  tin  pro- 
duites. Ainsi  établie,  la  dépense  ne  comprend  pas  les 
casseurs,  l'essayeur,  les  mécaniciens  du  bocard,  le 
charpentier,  le  captain. 

D'ailleurs  cette  main  d' œuvre  forme  le  principal  élé- 
ment variable  dans  les  frais  totaux  de  préparation,  et, 
pour  un  minerai  domU^  dépend  de  la  bonne  direction 
imprimée  au  travail  ;  tandis  que  les  opérations  sur  la 
balde,  et  la  consommation  de  bouille  au  bocard  et  de 
matériel  entraînent  une  dépense  à  peu  près  constante. 
Il  ne  s'agit  point  de  la  diminuer,  mais  évidemment  de 
l'appliquer  sur  chaque  atelier  à  extraire  le  plus  d'étain 
possible. 

Le  tableau  ci-joint  indique  approximativement  les 
frais,  que  l'on  juge  convenable  de  faire  surdivers  grands 
ateliers,  d'après  la  nature  du  minerai,  et  les  conditions 
du  travûL  Je  prends  entièrement  la  responsabilité  des 
erreurs,  qui  pourrûent  exister  dans  les  nombres  de  ce 
tableau;  il  m'a  paru  que,  même  seulement  approchés, 
ils  feraient  ressortir  les  différences  considérables,  qui 
existent  et  doivent  exister  d'une  mine  à  l'autre.  La  dis- 


aSo 


PBÉPABATION   MÉGANIQOE 


cussion  de  ces  nombres,  dans  laquelle  je  n'entrerai  pas, 
ne  peut  se  faire  qu'ayec  la  connaissance  complète  des 
circonstances  du  travail  ;  il  est  tel  de  ces  ateliers  où  1& 
dépense  semblerait  déjà  trës-éleyée«  et  où  Ton  se  pro- 
pose avec  raison  de  l'accrottre  ;  tel  autre  où  elle  ne  de- 
vrait pas  être  faible  comme  elle  Test,  tel  autre  où  avec 
des  frais  moindres,  mais  une  meilleure  méthode ,  on 
retirerait  plus  d'étain. 

J^sd  réuni  dans  le  même  tableau  diverses  données 
propres  à  caractériser  Timportance  de  Tatelier;  le  nom* 
bre  des  flèches  des  bocards ,  le  nombre  de  tonnes  bo- 
cardées  par  mois,  celui  des  tonnes  de  black  tin  préparé, 
enfin  le  personnel. 

Tableau  dê$  frais  approchés  de  main-d^onnre  lur  l'atelier  seol. 
rapportés  à  la  tonne  de  àlaek  tin. 


MINES. 


Lerant 

BoûUack. .  .  . 

Wbeal-B«I.... 

Froridence..  . 

Wendron  Con- 
sola. 
Dolcoatb.  .  .  . 

Carnbrea. .  .  . 

Par  Consols.  . 


NOMBRE 

des  iiècbM 
dM  bocards. 


48  +  16  =  «4 
Boc.  bydrtBliqats. 

16 
30  +  16  =  46 

(Bs  tOtoarM) 

24+16+8+3=51 
boe.  bydnalIqoM. 

64  +  48  =  112 
(SBHbattTM). 

96 
68 


666 

400 

100 

830 

643 

3.000 

1.914 

1.443 


«s 

■  £ 
os 


16,0 

16,8 
1,0 
33,0 
33,5 
50,0 
86,1 
37,3 


u 

il 


3,401 
4,100 
8,00 
10,00 
3,505 
3,80 
1,886 
1,883 


riBSONNEL 

mr  l'aiillir  wil. 


I 

36 
17 

3 
10 

8 
65 
38 

7 


il 

ga 


143 
55 
80 
86 

81 
375 
320 
131 


i 

a 


160 

73 

23 

96 

84 

440 

358 

143 


(•) 


(o)  On  fitt  t/8  6t  •!!■«  lia;  lat  bo«ardi  lonl  b  flaihers. 
(6)  Oo  rtU  i/t  de  tllme  lia;  boeards  à  flaiban. 
(e)  On  fait  1/9  de  slloie  tla. 

(d)  Soat  lascrlta  cobum  boamat,  les  oarrlen  doot  la  salatra  dépaw* 
1  Ht.  iieri.  =  10  rraaes  par  mois. 

(e)  Oa  ne  ra«t  qne  1/S  de  sUma  Ua;  la  spalllaff  aat  ooaprU,  alasl  qo*  ^ 
sarTelltaaee  et  reasat. 

(A)  On  lait  1/4  de  tllaM  Un. 

BgSBSBa^i^BSBBBBSSS^BBBaBSBB^^^SS^ 


DU   MINEKÂI  D'ÉTAIN  DANS  LE   COBNWALL.         sSl 

Voici  les  teneurs  à  Fessai  sur  un  certain  nombre  de  T«nearéi'MMi. 
mines. 

p.  IM. 

Providence to.ooo 

Wbeàl  Bal S,ooo 

Botallack A,ioo 

Wendron  Goosols 3,5o5 

Dolcoath 2,5oo 

Gbariestowo  (abandonnée) s,5oo 

Levant. a,4oo 

St.  Day  United. '  9,o3o 

Cambtea 1,886 

• 

fialleawidden. .  • i,S3o 

Par  Consola 1,897 

Tincroft 1,490 

Great  Polgooth  (yeux  de  la  mine). .  .  .    0,900 

Polberro  (yeux  de  la  mine) 0,777 

Garclaie    |Beit»Work.  .  .  .    o.eaSl 
(Stockwerk).  1  Gommon  -  Work.    o,3oo  (  ^*^^^ 

Le  rendement  moyen  des  minerais  d'éiain,  préparés        Prii 
clans  le  Comwall,  peut  être  estimé,  assez  exactement  à  ^dan^^toêrâ" 
3,0  p,  1 00.  C'est-à-dire  qu'il  faut  5o  tonnes  de  minerû       "•»•»• 
de  bocard  pour  en  donner  une  de  black  tin. 

D'après  Texemple  de  Par  Console»  on  peut  dire»  qu'à 
nn  minerai  de  dureté  moyenne»  à  étain  déjà  fin,  dont 
le  rendement  yarie  autour  de  3,0  p.  100»  il  convient 
d'appliquer»  pour  lapréparation  mécanique»  une  somme 
de  Soc  à  Sa5  fr.  par  tonne  black  tin  :  soit  6  fr.  environ 
par  tonne  de  minerai  sortant. 

En  prenant  pour  le  black  tin  le  prix  minimum  de  î«M«raiatei 
«  60  =  i5oo  fr.  la  tmne»  ou  i',5o  le  kilogramme»  on   «i é eipioiiar. 
Toit  que  les  fraie  de  préparation  seront  couverts  par 
4kil.;soitparo»4o  p.  100»  pris  sur  la  teneur  moyenne. 


mm 


(i)  Avec  le  prix  de  £  So»a.ooo  fr.  de  1867,  les  frais  sont 
couverts  par  o,3o  p.  loo. 


a52 


PRÉPARATION  MÉCANIQUE 


PilOUt 


Si  l'on  ajoute  les  frais  d'extraction  du  minerai ,  on 
pourra  encore  exploiter  avantageusement,  suivant  les 
circonstances  : 


IM  MpUilU. 

TlnkOft  MWIHA  A  l'bmai. 

aRCORSTAMCU. 

Paekey..  . . 
Ch.  Thomas. 
Hancock.  .  . 
BaralU  .  .  . 

28  Ib.  par  tonne  ==  i,35  p.  loo 
32           id. .  .  .=1,00 
la         id. .  .  .=o,Ti 
i4Al5    id. .  .  .=0,63 

Grande  mine  do  Par. 
Grande  mine  de  Doleoalli. 
Poigooih  au-deuus  de  l'AdiL 
Minerai  tendre;  étain  fvo*. 

careiaie  A  Garclaze,  la  teneur  est  bien  plus  faible;  mais  Fez- 

traction  du  minerai  est  peu  dispendieuse  ;  la  plusgrande 
partie  tombe  seule  en  hiver,  des  parois  escarpées  de 
l'excavation ,  ou  est  produite  par  le  lavage  pourkaolin; 
quelques  veinules  plus  riches  sont  seules  suivies  dans 
des  travaux  irréguliers  à  la  poudre.  Le  grain  de  Tétain 
y  est  gros  ;  la  pureté  du  minerai  dispense  du  grillage, 
et  assure  un  prix  élevé  au  black  tin  ;  le  bocardage  hy- 
draulique, et  avec  de  grosses  grilles,  revient  à  très-bon 
marché,'  je  crois  pouvoir  évaluer  les  frais  de  prépara- 
tion à  : 

fr. 

Cassage  au  marteau i,35 

Bocardage o,Ao 

Lavage. i,a5 

Frais  par  tonne  mineraU  •  •    9,90 

Rapportés  a  la  tonne  de  black  tin,  ils  s'élèvent  au 
moins  à  725  fr. 
Bifftim  Works.  Pour  les  sables  des  stream  works ,  on  n'a  pas  de  cas- 
sage;  un  bocardage  partiel  des  galets  seulement,  par 
suite  peu  de  slimes  ;  pas  de  grillage.  Les  frais  par  tonne 
de  sable  seront  couverts  par  0,10  p.  100  d' étain,  au 
prix  de  i',5o. 

La  possibilité  d'exploiter  des  sables,  d'une  teneur 
donnée,  reposera  donc  presque  entièrement  sur  la  masse 


OD  MINERAI  d'ÉTAIN  DANS  LE  GORI^AIX.        9 53 

de  déblais  à  effectuer;  récoulement  ou  l'épuisement 
des  eaux  ;  la  préparation  mécanique  en  sera  facile  re- 
lativement à  celle  des  autres  gisements  d'étain. 

De  même  que  dans  toutes  les  usines  métallurgiques,  •n'7uiD  dânr 
il  est  impossible  d'évaluer  ici  exactement  la  perte  en  *■  Pf*!»"**®»* 
métal  qui  résulte  du  travail  ;  quelque  bien  faite  que  soit 
la  prise  d'essai ,  elle  n'offre  jamais  de  garantie  suffi- 
sante; d'un  autre  cdté  les  échantillons  d'essai,  qui 
m'ont  été  donnés,  et  que  j'ai  analysés  comparativement 
par  voie  humide ,  n'étaient  pas  assez  nombreux  pour 
que  je  puisse  en  déduire  d'une  manière  cei*taine,  la 
perte  due  au  vanning.  La  difQculté  de  prise  d'essai  se 
représente  plus  grande  encore ,  quand  on  veut  doser 
l'étain  des  matières  rejetées.  Cependant  le  grand  intérêt 
qu'il  y  a  à  se  rendre  un  compte ,  même  grossièrement 
approché  de  ces  pertes,  m*engage  à  donner,  sous  toutes 
réserves,  les  nombres  que  j'ai  obtenus  pour  l'atelier  de 
Par  Gonsols. 

1*  D'après  les  analyses,  les  pertes  au  vanning  à  la 
pelle  seraient  : 

Ttatnr  tu«lt  P«n« 

Poor  It  Best  Wtrk.  .  .  tenint  3oà2S  p. loo.     sa lo  p.  loo  du  B.  Un  eontann. 
P»«r  U  ComnpD  Work  tanani   3à  8  p.  lOO.    30  A 35  p.  lOO  ^ 

MoyeDot  probable  tar.  .  .  3,S  p.  lOO.         20  p.  100  — 

n  faut  y  joindre  les  4986  p.  100  boni  de  la  pesée. 

Le  registre  d'essai  indiquerait  donc  seulement  les  yS 
p.  100  du  black  tin  contenu;  c'est-à-dire  donnerait  une 
perte  dea5  p.  100. 

Le  minerai  de  Par  (supposé  sec)  rend  à  l'atelier  9,0 
p.  100;  la  teneur  à  l'essai  vanning  étant  1,827;  ^^ 
rendement  dépasse  l'essai  de  10  p.  100  de  celui-ci:  la 
perte  rieUe  $ur  tétain  contenu  <eratn7,6o  p.  100. 

2*  Les  slimes  rejetées  des  paddle  trunks  (Na  et  Qa), 
forment  le  tiers  des  matières  :  leurteneur  est  0,7p.  100. 


a  54  PBtPARATION  MfiCiinQOS 

Les  sables  sortant  de  Tatelier  destributors  constituent 

les  deux  autres  tiers,  et  sont  à  o,4  P*  ^oo, 

VI  ^  *(«""  ^'*^  i  Perte  totale  0,60  p.  100  sur  un  rendement 
o,&x  9/3  M  0,9661  *^ 

.  .         ^       1  w,    ,  XI  (obtenu    a5 p.  100 perte» 

de  a  p.  100  ;  donnant  sur  le  black  tin  (      ^  ^..      i       CL^ 

'^       '  (  coQtenu  90  p.  100  perte. 

viieor  dei  frait      Aux  doux  points  de  vue ,  la  perte  serait  à  Par  Consola 
eipcmiréonii.  ^.^jj^j^qj^  i/5  =  aop,  loodoTétain  contenu. 

Si  on  désigne  par  V  la  valeur  de  la  tonne  de  black 
tin  obtenu  \  par  D  la  dépense  totale  en  naétal  perdu  et 
frais  de  préparation  : 

D=:o,a5V  +  3a5fiP. 

V  «■  £  60  =s  1.600  fk*.  D  «M  700  fr. 

V  ■-  £  So  «■  9.00U  fr.         D  sa  Ss6  fr. 


CemptraiMn 

dat  tablât 

•t  det  bouet. 


Gomparaiioo 

det  déMoiat 

da  la  pré|»araUon 

méeaniqaa 

al 

da  la  méullurgia 

da  réuin. 


Si  on  se  reporte  à  ce  que  j'ai  indiqué  sur  les  dépenses 
de  main  d*  œuvre  avant  grillage,  et  si  on  observe  que  h 
perte  en  black  tin  se  partage,  comme  cette  main  d*œu- 
vre,  presque  égdement  entre  les  slimes  et  les  sables; 
tandis  que  la  masse  des  premières  n*est  que  la  moitié 
de  celle  des  dernières  ;  on  voit  qu'à  poids  égaux  de  ma- 
tières, les  slimes  donnent  sur  cette  partie  de  râtelier 
une  perte  double  et  coûtent  une  main  d'œuvre  double. 

A  Tincroft  où  on  ne  traite  pas  les  sables  pour  roughs, 
il  est  probable,  que  sur  un  rendement  de  1,60  p.  leo, 
les  pertes  atteignent  33  p.  1 00  du  black  tin  vendu. 

Ce  n'est  pas  ici  le  lieu  d'exposer  la  méthode  suivie 
dans  le  Comwall  pour  la  métallurgie  de  l'étain  ;  mus  il 
est  intéressant  de  comparer  les  dépenses  faites  sur  l'a- 
telier à  celles  de  l'usine;  dans  la  longue  élaboration 
que  subit  le  minerai  sortant  pour  arriver  à  l'état  métal* 
lique,  on  verra  que  le  fondeur  n'a  que  bien  peu  de 

choses  à  faire  pour  complé^r  le  travail  de  la  prépara- 
tion. 


ou  MlNEBAl  D'£TAI1I   DANS  LE  CORNWAU.         a55 


Le  black  tin  est  vendu  aux  usines  par  contrats  par- 
ticuliers {private  corUraci) ;  vers  1897  ^^  essaya  les 
(tcfcecingj  publics ,  comme  pour  le  minerai  de  cuivre, 
mais  on  ne  tarda  pas  à  y  renoncer. 

Les  compagnies  de  mines  conduisent  leur  minerai 
en  sacs  à  l'usine,  soit  en  général  par  voitures,  soit  par 
le  chemin  de  fer  ;  lorsque  le  minerai  est  acheté  par  la 
fonderie  la  plus  rapprochée  de  la  mine ,  le  transport 
reste  entièrement  à  la  charge  de  celle-ci  ;  dans  tout 
autre  cas  le  fondeur  rembourse  l'excédant  de  dépense; 
ce  qu'on  appelle  extra  carriage.  A  F  usine,  un  essai  défi* 
nitif,  en  présence  desdeux  parties,  permet  de  fixer  le  prix 
d'achat  qui  se  règle  sur  le  prix  actuel  de  l'étain  métalli-> 
que,  la  teneur  et  laçualî^ë  (1)  du  lot.  Le  fondeur  retient 
pour  ses  frais  et  bénéfices  {relumingi  charges  )  1  1/4 
de  métal  sur  30  de  minerai,  soit  6aS5  d'étain  sur  une 
tonne  black  tin;  soit  à  la  teneur  moyenne  66,5,  les 


Vtnle 
du  black  tin. 


(1)  A  Par  CoDsols,  le  minerai  vendu  du  lo  mani  au  97  août 
1867  a  été  : 

Hft*  A*  9*  10'^  l'^f ample,  ieneor  p.  loo  M,7f.  Prii  A  I0:=  9.000  fr.  la  tonne. 
4  4  0  14     9*  aaople,  —  67,50.  Prix  £»6  =  1.400        — 

Voici,  en  outre,  un  tableau  résultant  d'eseais  faits  par 
M,  Johnson,  et  montrant  combien  les  prix  accordés  par  les  fon- 
deurs décroissent  rapidement  avec  la  teneur  du  minerai. 


'      TKMKVR  EN  ttkin, 
MdMtlOB  falM  dtl  t,U  p,  IM 
pour  frai»  4*  f uIqo  , 
{rêtnming  chargti). 


M,n  p.  100 

47.74  — 
4|,75  — 
S4,T4  — 

13.75  — 


PRIX  DOMKlk 

po«r 

la  loana  da  blaek  Un. 


£ 

42 
t3 

3T 
II 
Ift 


•b. 
a 

14 

10 

10 

0 


d. 

0 

0 

0 

0 

0 


PRIX  PATt 
poar  la  toasa  4a  ■4ial 

(444iMUoa  falia 
dat  nturning  ohargn). 


£ 
74 

es 

04 

SI 
40 


sb.  d. 
10    0 


19 

13 

10 

0 


0 
0 
0 
0 


Ces  chiffres  paraissent  se  rapporter  à  Tannée  1868,  et  à  une 
valeur  moyenne  de  £  78  lo  sb.  pour  la  tonne  d'étain. 


DépMM  toute. 

Frais  et  pertes 

prabablcs. 


a56  PKÊPARATION  MÉCANIQUE 

9,36  p.  000  du  poids  du  black  tin  ;  il  retient  en  outre 
3 Ibs.  par  cwt. ,  sous  le  titre  de  déchet (trox/ayê)  3/i  i  s = 
9,68  p.  100,  soit  en  tout  12,04  P*  100. 

Les  frais  des  opérations  rapportés  à  la  tonne  de  black 
tin  sont  : 


A  l'usine  inétaUorgiqDe  : 

A  l'atelier  de  Par  : 

fr. 
Maln-d'Aorre,  <P,e54S  à  t  fr.  .  .  .    i,M3 

UDie.  .jg^j^ 0»,OOOT.     0,017 

Boeardage  et  lavage  des  scories.  .    0,4i6 
Dirers;  oatUs,  réparatioos 0.914 

tr. 

Utf^ST IM.IS 

Boeardage  2\469 
Grillage. .  o*,T65 

Matériaux  et  dirers.  .  .  .    u,ss 

Frais  spéciaux  :  de  fonte.  .  .  2S,680 

De  préparation.  .  .  MS,io 

La  perte  à  l'usine  est  également  difficile  à  évaluer; 
j'admettrai  que  la  moyenne  du  black  tin  contient  réel- 
lement 73  00  p.  lood'étain  métallique,  le  rendement 
étant  66,5  ;  la  perte  est  6,5  laissé  à  Tétat  de  silicate 
dans  la  scorie. 

La  comparaison  descliiiïres  précédents  montre  que  la 
dépense  de  main-d'œuvre  est  loo  fois  plus  forte  à  la 
préparation  ;  la  consommation  de  combustible  y  est 
triple  rien  que  pour  le  bocardage ,  et  à  peu  près  égale 
pour  la  moyenne  des  grillages  faits  sur  les  divers  ate- 
liers. 

Quant  aux  pertes  rapportées  à  la  tonne  de  black  tin, 
elles  sont  : 

Perte  poori . 000  kil. 
black  tin 

obtenu.         oonienu. 
klL  fr. 

Préparation s5o  soo 

Métallurgie .' .  •     98  107 

Totaux H^  507 

En  prenant  les  prix  moyens  (de  i855  ;  voir  plus  loin) 


OD  mNBBAl  D'ÉTAIN  DANS  LE  GORNWALL.         9S7 

de  1,700  fr.  la  tonne  de  black  tin»  et  S^ooofr.  la  tonne 
d'étain,  on  aura  dépensé  : 

fr. 

Frais  de  préparation  et  de  fusion  (nombres  ronds) .    35o 
Perte,  348  kîl.  à  i',7o 591,6 

Total 9^1,6 

pour  produire  665  kilogr.  à  3  fn,  c'est-à-dire  pour 
i»99&  fr.  d'étain  métallique  ;  soit  une  somme  presque 
égale  à  la  moitié  de  la  valeur  du  métal  obtenu. 

S  II.  Statistique  (l). 

M.  de  la  Bêche  donne  un  tableau  complet  de  la  pro- 
duction d'étain  métallique  dans  le  Comwall,  depuis 
1 7&0  jusqu'à  1 838,  et  le  prix  du  métal  de  1 780  à  1 838  ; 
j'en  ai  extrait  les  chiffres  suivants  correspondants  à  des 
mazima  et  des  minima,  tant  dans  la  production  que 
dans  les  prix  ;  je  m'en  suis  tenu  à  une  approximation 
dans  la  réduction  des  mesures  anglabes. 


amnAbs. 

T0NNB8   D'ATAIR. 

PRIX  PAR  TOimi. 

IT50 

1751 

8.179 
2.400 
3.400 
3.330 
8.400 
2.400 
2.100 
4.000 
3.800 
5.180 

fnact. 

» 

1.084 

2.584 

3.830 

3.925  (iMmlliMn^) 

2.825 

1.835 

3.050 

1772 

1780 

1703 

1801 

1810 

181T 

1820 

Depuis  i853,  M.  Robert  Hunt,  dans  ses  statistiques 
sur  les  produits  minéraux  de  la  Grande-Bretagne,  a 


(1)  La  plupart  des  renseignements  consignés  ici  sont  tirés, 
pour  les  époques  anciennes,  de  l^ouvrage  de  M.  de  la  Bêche,  et 
depuis  1803,  des  Mining  Records  publiés  tous  les  ans  par 
M.  R.  liunt,  dans  les  Mémoire  of  ihe  geologieal  iurvey  of 
Great  Britain^  et  dont  il  a  été  donné,  par  les  soins  de  M.  De- 
lesse,  des  extraits  dans  les  Jnnaleê  des  minet. 

Tout  XIV,  i858.  17 


i 


Varia  tioos 
dans  les  prix 
du  blaclL  lin. 


968  l>RÉ»AaàTION  lft€âlnQOË 

fourni  cha<iue  aAnée  des  renteigtieiiieiits  fexaietB  et  dé- 
taillés ,  d'où  ressortent  les  nombres  suivants. 


•lotTM.  j  Rendement  p.  100  à  l'uflne. 

"'^"•y^^MpTr  tonne  d'éUin 

Importations  : 
Colonies  hollandaises,  Banca,  etc..  . 

Indes  anglaises 

Australie,  Péroa,  France,  eio { 

^^'^»*<>»»^'*«*ïMét"rïnter/.:: 


8.806' 
5.768* 
65,00 

l.TOO^,00 


2.449* 


1.277* 

1,078* 


8.747* 
5.047* 
67,50 


l.OOO'yOO 

2.88T',50 


2.251* 


1.406* 
660* 


1.612* 


1.8^* 
280* 


riftltt^ 
1.8f4* 
200* 


Pendant  Vannée  18S7,  Tétain  s'était  soutenu  à  un 
prix  très -élevé,  et  le  black  tin  se  vendait  £  80  = 
3,000  fr.  en  septembre,  lorsque  la  grande  crise  com- 
merciale des  États-Unis  vint  réagir  sur  les  marchés 
européens  ;  le  black  tin  dès  le  mois  de  novembre  tomba 
à  «  60  =  1 ,5oo  fr.,  et  en  décembre  les  prix  àe  Tétùn 
étaient  : 

Ëtain  anglais a.875 

—  Banca. a.6oo 

—  Straits k  •-••.•  •    3«55o 

Les  grandes  variations  dans  le  prix  du  black  tin  sont 
extrêmement  nuisibles  à  la  prospérité  des  mines;  lors- 
qu'il est  élevé,  l'activité  augmente  partout ,  et  souvent 
on  entreprend  avec  une  confiance  imprudente  des  tra- 
vaux, qui  doivent  être  abandonnés  à  la  prochaine  baisse  ; 
or  on  sait  quelle  perte  sèche  résulte  de  l'interruption 
dans  l'exploitation  d'une  mine. 

Elles  sont  au  contraire  mie  des  sources  principales 
du  bénéfice  des  fondeurs ,  pour  lesquels ,  conmie  dans 
toutes  les  industries  lauiglaises,  Tbabileté  dans  les  opé- 


Dtl  MiNEftÂ!  b'ttAM  \SX)fy  tË  t^RNWALL.        â^ 

ràlâoûd  CbhiMïârelSileâ  a  tiëd  coD^quenôe^  bien  plttià  Im- 
portantes ,  que  rictelligenCe  dan^  la  tondtûte  de  leut 
usine.  Il  est  facile  de  s'en  convaincre  en  comparant  le 
prix  moyen  de  la  tonne  de  tnétal  avec  ôelui  payé  pout 
1 ,000  kil.  d'étain  contenu  et  rendu  par  le  minerai. 


1855. 
fr. 


1856. 
Dr. 

5.3a5 
a.6S6 


Prix  de  la  tonne  de  métal 3.ooo 

Prix  payé  pour  i.ooo  kil.  d^étàin..  ....  aMg 

Différence  par  tonne  d'étain.  ..;....       53 1  639 

Différence  rapportée  à  la  tonne  black  tin.      36535     Ati^^iO 

Ceâ  différences  représentent  les  frais  et  les  béiièficeà 
élevés  des  fondeurs.  Cet  antagonisme  d'intérêts  entre 
les  usines  et  les  mines  est  extrêmement  fâcheux  pour  ces 
dernières ,  et  réagit  sur  le  sort  des  ouvriers  mineurs , 
dont  on  est  parfois  obligé  de  réduire  les  g^ges,  d^à 
faibles ,  sous  peine  de  cesser  entièrement  les  travaux. 
Du  reste,  les  grandes  compagnies  de  mines  d'en  émeu- 
vent et  se  préparent  à  la  résistance  ;  dans  l'hiver  de 
i858,  les  directeurs  de  Par  Consols  ont  annoncé  Tin- 
tention  de  garder  leur  black  tin  en  nftagasin  jusqu'à  ce 
que  le  prix  ait  été  relevé  par  les  fondeurs,  et  au  besoin 
de  le  traiter  eux-mêmes  à  l'usine  (à  fdomb)  »  qu'ils  poft*- 
sèdent  à  Par. 

A  un  moment  donné,  les  diverses  mines  sont  loin 
d'obtenir  les  mêmes  prix  ;  de  justes  différences  résul- 
tent de  la  qualité  des  produits.  J'ai  déjà  indiqué  Tiû- 
flueuce  du  wolfram',  qui  peut  abaisser  le  prix  de  la 
tonne  de  £  90  à  3o  =t=  5oo  à  jbo  fr. 

Les  black  tin  très-purs  dépassent  notablement  le 
prix  moyen  :  ainsi  à  Garclase,  en  1857,  on  atteigtiait 
£  83  =2,075  fr. 

Un  Français ,  M.  Duclos ,  a  introduit,  il  y  a  quelles 
années ,  dans  le  Gomwall ,  un  procédé  du  purificatioti 
qui  consiste  à  laisser  digérer  dans  l'acide  chlorbydrique 


Infloence 
de  la  qualité. 


ProdactioD 


260  PEÉPAHATION  MÉCANIQUE 

le  minerai  préparé  ;  quoique  cette  méthode  ait  donné 
de  bons  résultats ,  l'usage  ne  s'en  est  pas  répandu. 
Dans  le  tableau  suivant,  j'ai  réuni  les  productions 
enisM       pour  i856  des  principales  mines,  en  laissant  de  cité 
^'mJnes'/^*^  cellesquiout  vendu  moins  de  100  tonnes;  jelesaipU* 
*"aoïïîeîîe*     ^^^  ^*°^  Tordro  des  sommes  obtenues  par  la  vente 
dev  disirieu.    (gommes  non  reproduites  ici) ,  et  j'ai  supprimé  les  frac- 
tions de  tonnes.  On  pourra  juger  de  l'importance  rela- 
tive actuelle  des  districts  stannifères,  et  on  verra 
combien  l'ancienne  source  des  richesses  minérales  du 
Comwall,  les  stream  works,  semble  aujourd'hui  épuisée. 

Diitriet  de  VOuest- 


1.  Bosoean 384 

2.  Balletwiddeo 368 

3.  Huel  Owlei 232 

4.  Reeth  CohmIs 364 

5.  Providenee  MinM 243 

6.  Ding  Dong 313 

T.  Hael  Margarol «*»  .„.     ,  .  «^  ,^«- 

8.  Levant. . 218  /  *  mine».  .  .  .  3.3T8  unuM, 

9.  St.  Itm  ContoU 212 

10.  Boullack 149 

11.  Hael  Kilty  (Lelaot) 149 

12.  Hael  Mary I3i 

18.  Weil  Hael  Providenoe 101 

14.  Carnyortb loj 

Diêlrietdu  Centré. 


1.  Doleoath 4tT 

2.  Oreai  Wbeal  Vor 425 

3  Carnbrea 394 

4.  Pelberro  MioM 363 

s.  Porkellii 336 

6.  Great  Work .  188 

T.  Trampel  Goiiioli laa  .  .  .^ 

8.  Hael  Kluy  (Su  Agnes) 1T4  /  '•  "*"••'  '     •  *'^^  ^^' 

9.  Pednaodrea i4i 

10.  Tincron /  .  isi 

u.  Oreal  Hael  Pertona 127 

12.  Buel  Trcmayne ne 

18.  Wendron  Gontoli 130 

14.  St.  Day  United 140 

A  nporter.  .  .  .    105  mfoat.  .  .  .  7.64S  lan"»- 


ÙV   IIJNEBAl   D*ÉTA1N   OANb   L£   CORNWALL.         961 

Bêport lOft  minet.  « .  .  iMi  tonne*. 

DitMii  éê  VEêU 


1.  Par  CoBMlt 816  \ 

3«  Drake  WalU 313  I 

S.  Greai  Pol|o«Ui 909  /  IT  mlnef.  •  .  .  1.39»  lonnoi. 

4.  BoMttBdIe 

i.  Greac  Boa» 

MlBOidlTenei,aaaonibredei8.Uplo|»artoiploitéMpoareoivre.      M  tonnai. 

4  airtam  works 10  lonnae. 

Dcvonabira;  6  mioat. il?  tonnea. 


909  > 
189  \ 

115  y 


Total  do  minorai  d'éUin  «or  lequel  I'imp4c  a  été  payé  \  ^  ...  (Min^â 
an  usa  à  la  SUtmnùry  Court: .V ,  .  .]  •^*'  *^""* 

Les  mines  d'étain  produisent  accessoirement  de  Ta-      Anonic. 
dde  arsénieux. 

L'arsenic  brut  recueilli  dans  les  canaux  des  fumées 
se  vend  £  s  =  So  fr.  la  tonne  ;  rafliné  il  vaut  £  8  à  13  = 
900  fr.  à  3oo  fr. 

Un  échantillon,  pris  à  Saint-Day,  m'adonne  : 

Acide  arsénieux. 1)8,96 

Oxyde  d^étain i»Ao 

Oxyde  de  fer. 9»S6 

Antimoine. traces. 

Soufre. o,4o 

Acide  sulfurique. 6,5o 

Afsile  et  quartz. 7,90 

Chaux 1,00 

Chartwn 9,00 

Eao. 11,00 

En  i856,  les  mines  du  Gomwall  ont  vendu  5 1 3% 760 
d'arsenic  brut  au  prix  de  95,97bSoo. 


Le  port  de  lYoro  en  a  embarquéj 


eniS56.  .  .  •    660 tonnes, 
en  i866.  .  .  •    4o6  tonne». 


S  III.  OmaTAnona  tr  coHCLvaifwt. 

Pour  tous  les  métaux ,  la  préparation  mécanique  et 
la  métallurgie  sont  intimement  liées  Tune  à  l'autre;  le» 
exigences  de  l'usine  font  la  loi  sur  l'atelier;  nulle  part 


a6s  PRfiPAEATlOM  MÊGAVIQUB 

ëûeê  ne  pèsent  plus  lourdement  que  sur  Tétain  ;  si  la 
galène  doit  être  amenée  à  une  tmeur  élevée ,  les  fraûs 
de  préparation  ne  montent  jamais  aussi  haut ,  et  la  va- 
leur du  métal  perdu  est  bien  moindre;  dès  quel-argent 
vient  accroître  le  prix  du  minerai ,  on  abaisse  le  rende- 
ment; pour  le  cuivre,  dont  le  prix  est  à  peu  près  égala 
celui  de  Tétain ,  on  sait  fondre  des  produits  très-impurs 
et  très-pauvres. 

Les  frais  et  pertes  énormes,  imposées  aux  dressiog 
flqors  à  étain ,  dérivent  de  trois  causes  principales  : 

1*  L'extrême  difficulté  d'obtenir  de  l'étain  biei^  puf  ^ 

s""  La  sépar^^on  générée  ^  intérêts  des  min^  et 
des  usinai  i 

5"  Et  surtout  la  puissance  de  la  tradition. 

On  ne  saurait  se  dissimuler  la,  gravité  de  la.  prçoûère 
cause  :  abstraction  faite  des  métaux  nuisibles,  cuivre, 
plomb,  zinc,  tungstène  et  du  soufre,  de  l'arsenic  et 
de  r antimoine,  le  fer  et  la  gangue  sont  diéjàdes  obsta- 
cles suffisants. 

Quelque  basse  que  Ton  maintienne  la  température 
pendant  la  réduction  de  l'oxyde  d' étain ,  i}  y  a  ten- 
dance énergique  du  métal  à  s'unir  au  fer,  réduit  en 
même  temps  \  la  facilité  avec  laquelle  se  forment  les 
silicates  fusibles  d'étain  et  de  fer,  fait  passer  beaucoup 
d'étain  dans  la  scorie  -,  la  réduction  des  métaux  dans 
c^e-ci  exigerait  yne  température  extrèmepoent  i^levége, 
et  ne  donnerait  que  ^e  l'ét^Q  ferreux,  ou  plutôt  de  la 
fonte  stannifère. 

Faut-il  en  conclure  que  tout  obangement  dans  la  mé- 
thode actuelle  soit  impraticable?  Je  ne  le  pense  pas;  je 
crois,  au  contraire ,  qu'il  y  a  lieu  de  tenter  une  réforme 
radicale ,  portant  à  la  f<Ha  fur  la  préparation  mécaniqve 
et  la  métallurgie,  c'est-à-dire  de  chercher  à  traîler 
directemnt  les  minecais  pauvres.  Ainsi  que  je  l'ai 


DUJMINEEAI  D'ÉTAIN  DANS  LE  €X)RlfWALL.         263 

montré ,  les  pertes  et  les  frais  actuels ,  que  je  ne  sup- 
pose pas  avoir  exagérés,  laissent  une  grande  marge  aux 
tentatives,  et  tout  en  continuant  à  s'appuyer  sur  les 
propriétés  physiques ,  de  fusion  à  basse  température  et 
de  grande  densité  de  Tétain,  ne  pourrait-on  pas,  parmi 
les  propriétés  chimiques,  recourir  à  d'autres  encore 
qu'à  la  facile  réduction  de  son  oxyde?  L'homme  qui, 
disposant  de  grandes  richesses  minérales,  en  laisse  per- 
dre à  toujours  une  partie  notable ,  est ,  s'il  peut  y  re- 
médier, réellement  coupable  envers  la  postérité. 

A  un  point  de  vue  moins  élevé ,  il  y  a  lieu  de  tenter 
dès  à  présent  une  application  des  progrès  de  la  chimie 
moderne ,  et  chances  de  gain. 

C'est  dire  que ,  dans  mon  opinion ,  malgré  les  pro- 
grès considérables  faits  depuis  3o  ans  dans  la  prépara- 
tion mécanique,  malgré  ceux  qui  sont  encore  possibles, 
le  plus  grand  perfectionnement  serait  de  la  supprimer 
presque  entièrement ,  en  cherchant  à  reporter  sur  l'u- 
sine une  partie  des  frais  aujourd'hui  accumulés  sur 
l'atelier.  Jamais  on  n'y  évitera  la  production  d'une  forte 
proportion  de  slimes,  et  la  ténuité  excessive  de  ces  ma- 
tières s'opposera  toujours  à  la  diminution  de  la  perte 
par  lavage. 

A  part  ces  observations,  et  considérant  les  conditions 
actuelles  faites  à  la  préparation ,  on  peut  la  regarder 
comme  bien  conduite.  Dans  le  bocardage ,  on  ne  peut 
améliorer  que  des  dispositions  de  détail.  Quant  aux 
manipulations  : 

1»  Le  crop  est  bien  traité,  et  l'introduction  du  round 
buddle  laisse  peu  à  gagner  ; 

2°  Pour  les  roughs  l'emploi  de  bonnes  soupapes  est 
extrêmement  avantageux  ;  restreint  jusqu'ici  à  quel- 
ques mines ,  je  le  crois  appelé  à  se  généraliser. 

Dans  ces  deux  divisions  du  travail,  comme  dans 


964  PBÉPARATION   MÉCANIQUE  '\ 

celles  des  slimes ,  il  y  aurait  bien  à  se  préoccuper  da- 
vantage de  donner  aux  matières,  avant  de  les  livrer 
aux  appareils  laveurs,  une  homogénéité  parfaite  ;  od  y 
arriverait  facilement  en  multipliant  sur  l'atelier  de 
petites  roues  à  palettes,  fonctionnant  comme  patouil- 
lets  ;  dans  le  cas  spécial  de  gros  sables  à  débourber, 
le  frottement  des  grains  les  uns  sur  les  autres,  dëtar 
obérait  le  limon  adhérent.  Une  roue  de  cette  espèce 
serait  très-bien  placée  à  quelques  mètres  au-dessus 
d'une  soupape  de  roughs  ; 

3**  Les  slimes  ont  vu  se  diriger  sur  elles,  depuis 
quelques  années,  tous  les  efforts  des  plus  intelUgents 
captains.  La  grande  frame  Hancock  est  aujourd'hui 
l'appareil  de  ce  genre  le  plus  perfectionné  que  possède 
l'Angleterre;  mais  on  n'a  rien  trouvé ,  pour  les  slimes, 
d'équivalent  au  round^buddle  pour  les  sables. 

J*ai  beaucoup  insisté  sur  les  classements  de  grosseur 
que  l'on  cherche  à  faire*  dans  les  diverses  slimes. 

Les  principales  passent  à  la  box  des  roughs  ;  puis  à 
deux  rangs  de  paddle  trunks  ;  celles  des  petits  pits  sont 
maintenues  séparées,  et  dans  le  cas  où ,  comme  à  Par 
Consols ,  les  pits  sont  réunis  en  une  seule  fosse  un  peu 
allongée ,  on  fait  encore  dans  le  dépôt  trois  divisions 
traitées  à  part.  Depuis  plus  de  dix  ans,  l' Allemagne 
emploie ,  au  classement  des  schlamms  fins ,  les  caisses 
pyramidales  disposées  en  série ,  et  connues  sous  le 
nom  de  Spitx^Katten-Àpparat  (i).  Rien  ne  serait  plus 
facile  que  de  les  substituer  aux  petits  slime  pits  d'abord  : 
l'expérience,  dont  le  succès  pour  ces  slimes  grenues  ine 
parait  assuré ,  guiderait  dans  les  essais  qu'on  pourrut 


(i)  RiTot.  Préparation  mécanique  des  minerais  de  pliomh 
dans  le  ober-Hars  (jÉnnahê  de$  mines^t.  XIX,  i85i). 


DU   MlNEHAl   OÉXAlft    DAN»   U  GORNWALL. 


ft65 


en  faire  pour  les  boues  principales  d'une  plus  grande 
finesse. 

Depuis  peu  d'années ,  les  Allemands  ont  imaginé 
pour  le  lavage  des  sclilamms  des  tables  tournantes 
qui  donnent,  parai t-il ,  de  bons  résultats.  Je  n'ai  point 
vu  fonctionner  ces  appareils,  et  les  renseignements 
qui  m*ont  été  fournis  à  cet  égard ,  ne  suffisent  pas 
pour  que  je  puisse  affirmer  que  l'importation  de  ces 
tables,  extrêmement  ingénieuses  dans  leur  disposition, 
ait  chance  de  réussite  pour  le  traitement  des  slimes , 
eu  égard  à  l'excessive  finesse  de  ces  matières. 


i66  PEÉPARAnON  MÉGANIQUB 


NOTE 

Sur  les  proeidis  d'essai  du  minerai  Séiain  et  T examen 

des  èchanUMons- 


BMtiàu  pelle      La  prise  d'essai  de  5o  kil.  est  portée  au  laboratoire 

'Trcmm-n  T  ^^  maître  essayeur;  ses  aides  brisent  le  tout  beaucoup 
plus  fin ,  mêlent  encore  ce  premier  produit  à  la  peUe 
et  en  prennent  une  petite  quantité,  qu'ils  pulvérisent  et 
passent  au  tamis  de  fil  de  fer.  La  poudre  est  desséchée 
sur  une  pelle,  au  feu  doux  d'une  grille  à  charbon. 
L'essayeur  la  reçoit  en  cet  état,  et,  selon  le  système 
adopté  pour  le  minerai  sur  la  halde,  en  mesure  ou 
pèse  environ  55  grammes, 
oauif.  Ses  outils  sont  :  une  grande  pelle  légèrement  con- 

cave de  o",4o  vers  la  douille  et  de  même  longueur,  le 
manche  fixé  en  dessous  a  i"',2o;  une  grande  cuve  à 
peu  près  pleine  d'eau  ;  un  tas  en  bois  debout  placé  à 
côté  et  servant  à  poser  la  pelle ,  qui  y  est  maintenue 
par  un  crochet ,  sous  lequel  on  enfonce  son  bord  ex- 
trême ;  une  masse*  en  fer  à  deux  tètes  pour  le  broyage 
sur  la  pelle  ;  enfin  un  creuset. 

La  poudre  est  délayée  sur  la  pelle ,  où  on  a  puisé  un 
peu  d'eau  de  la  cuve;  les  mouvements  de  l'essayeur, 
impossibles  à  décrire,  se  résument  en  deux  actions 
principales  : 

i""  Le  débourbage  par  une  agitation  rapide,  qui  dé- 
termine un  mouvement  de  rotation  du  liquide  ;  on  fait 
écouler  les  eaux  boueuses. 

s""  L'enrichissement  par  de  petites  secousses  de  haut 
en  bas  et  d'avant  en  arrière,  qui  font  monter  les  ma- 


D0  MINERAI  D'ÉTAW  ùàMB  U  COBNWALL.        267 

tières  denses  vers  le  bord  droit  de  la  pelle  ;  les  sables 
pauvres  sont  lavés  à  l'arrière  du  dépôt,  le  stérile  est 
entraîné  vers  le  bord  opposé  et  rejeté  par  une  secousse. 

Le  minerai  ainsi  enrichi  contient  des  crazes;  l'es^ 
sayeur  pose  sa  pelle  sur  le  tas ,  et ,  prenant  une  des 
tètes  de  sa  masse  de  la  main  gauche  et  le  manche  de 
la  droite  •  il  broie  vigoureusement  les  sables. 

n  recommence  ensuite  le  lavage,  arrive  aux  tin 
witts  dont  le  grillage  est  plus  ou  moins  long ,  suivant 
la  quantité  de  pyrite  (i),  et  se  fait  dans  un  creuset  de 
terre  de  o",075  de  diamètre,  sur  une  grille  de  chauffage 
ordinaire  alimentée  à  la  houille.  Pour  faire  passer  les 
tin  lyitls  dans  le  erevset ,  on  les  fait  bien  sécher  en 
posant  un  instant  la  pelle  sur  le  feu ,  et  on  les  en  fait 
tomber  avec  une  patte  de  lièvre. 

Le  minerai  grillé  est  remis  sur  la  pelle,  lavé,  broyé, 
relavé,  séché  et  pesé. 

Voici  maintenant  comment  on  passe  du  résultat  de 
Vessai  au  çiilcul  4u  bjack  tin  contenu  dans  un  lot  de 
minerai  : 

1*  Le  minerai  a  été  mesuré  au  sack  (2)  =  12  gal- 
lons =  SV»S080. 

L'essayeur  mesure  la  matière  êèche  et  pulvérisée  dans 
un  petit  cylindre  tenant  1/4  de  noggin  =  :2 , 1 66  pouces 
cubes  =  39,353  cent,  cubes;  pour  cela,  il  Ty  verse  une 
première  fois  avec  une  pelle  à  rebords ,  vide  le  contenu 
dans  la  pelle  et  le  fait  repasser  une  seconde  fois  dans 
la  petite  mesure,  qu*il  arrase  avec  une  sorte  de  truelle, 


Calottl 
du  bUok  tin 

d'un  lot 
de  nuinoral. 


(1)  fi  Tincroft.  le  grillage  dure  i5  à  ao  minutes. 

(9)  te  êoek  est  une  mesure  tout  à  fait  locale;  à  Tincroft, 
Cambres,  etc.,  11  est  de  la  gallons;  à  Levant,  i/i  gallons;  & 
Wendron  Coaaols,  11  gallons,  etc. ,  etc.  Partout  on  rapporte 
ressai  au  1/3  npggin  ;  seulement  les  tables  calculées  partent 
d^une  base  différente. 


a68  PRÉPABATION   MÉCANIQUE 

sans  lui  iihprimer  de  secousse.  Le  tassement  des  ma- 
tières n'est  le  même  que  si  l'on  opère  toujours  avec  des 
précautions  identiques.  Le  black  tin  obtenu  est  pesé 
avec  les  poids  de  la  livre  froy  (i),  spéciaux  pour  les 
essais,  et  l'on  compte  le  nombre  de  grains  et  p^nny- 
weights.  L'essayeur  a  une  table  calculée  en  supposant 
l'essai  fait  sur  le  1/9  noggin;  dans  cette  hypothèse,  il 
est  admis  (  à  Tincroft  )  que ,  pour  g  grains  trouvés  à 
l'essai,  il  existe  1  cwt.  0  q.  0  Ib.  de  black  tin  dans  1 00  sacks 
de  minerai  ;  la  suite  de  la  table  donne  en  quarters  et 
livres  les  quantités  correspondantes  à  8, 7, 6...  1  grain. 
Il  est  inutile  d'exposer  ici  la  fin  du  calcul,  mais  je 
ferai  observer  que  le  principe  de  cette  évaluation  con- 
siste à  admettre  l'égalité  des  rapports. 

i/fl  noggin  sable  sec  9  grains. 

100  sacks  fjragments  humides  "*    1  cwt 

Or,  le  calcul  donne  : 

i/fl  noggin  i  9  grains 

.     ^*  '  ^^  '     e*         _  .-    ^* 


100  sacks       7.680  1  cwt        7.168' 

U  est  naturel  que  le  premier  rapport  soit  plus  faible 
que  le  second ,  parce  que  la  densité  du  minerai  cassé 
pour  bocard  est  plus  grande  que  celle  du  sable  versé 
dans  la  mesure. 

L'expérience  a  conduit  à  adopter  les  chiffres  de  la 
table,  de  façon  qu'il  soit  tenu  compte  de  l'eau  du  mi- 
nerai sortant  et  qu'il  y  ait  encore  un  boni  pour  l'admi- 
nistration. 


(0  Troj  pcar  les  esMis,  For,  l'argent, 
les  plerret  précieut  es  t 

24  grains.  .  .  .  =i  pennjweighi. 
90pennxwelghti=i  ounce=  4So  grains 
nouneea. .  .  .  =liv.iroy=S760 grains 


Avoirdopoids  : 

i6draehiiia=ioonee=:  4sy  i/sfiifaui. 
lAoooces  =1  livre  =7.00dgrsîliis. 

38  livres  =iqoarter. 
i  19  livres  =  i  hundred  (ewt.). 

30cwt.     =  1  ion=».S4o  livret. 


Le  grata  esl  le  méroe  poor  les  deui  sortes  de  poids;  lear  relation  est  que 
^.760  gralpiB  font  1  livre  iroy,  et  7.000  grain*  font  1  livre  tvoirdapoida. 


DU  miIBBAX  d'ÉTAUI  DAMS  U  GOBNWALL.         f  69 

2*  Le  minerai  a  été  pesé. 

On  opère  sur  s  ounces  avoirdupoids  =  56*,6768  et 
le  black  tin  est  pesé  en  poids  troy.  La  table  est  calculée 
d'après  l'observation  suivante  : 

Si  s  ounces  donnent  i  grain  black  tiq,  i  tonne  = 
s.34olb.  =  s. 9^0  X  8  fois  2  ounces,  c'est-à-dire 
donnera  :  17.930  grains;  17,990  gr.  =  9  Ib.  8 ounces , 
i5  drachms,  10  grains  et  5/32. 

La  table  est  continuée  depuis  1  grain  dans  l'essai , 
correspondant  à  2  Ib.  8  ounces  par  tonne  de  minerai , 
jusqu'à  s  5  penny weights,  correspondant  à  i3  cwt.  2  q. 
94  Ib.  par  tonne  de  minerai. 

Ici  la  déduction ,  relative  à  Teau  et  au  boni ,  a  été 
faite  sur  la  pesée  même  du  minerai. 

J'ai  cru  devoir  entrer  dans  ces  détails,  parce  que 
c'est  ainsi  que  pratiquent  les  essayeurs  du  Cornwall 
pour  tous  les  minerais  d'étain  qui  leur  sont  adressés  ; 
et  aussi  pour  montrer  combien,  avec  les  déplorables 
poids  et  mesures  encore  en  usage  en  Angleterre,  on 
arrive  à  introduire  de  complications,  presque  mysté- 
rieuses ,  là  où  une  simple  règle  de  trois  pourrait  suffire. 

L'essai  par  voie  sèche  du  black  tin  pour  étain  (wbile  Bstai  du  bbck  tin 
tin)  est  calqué  sur  les  opérations  métallurgiques  (i).        ^^^^ 

On  emploie  des  creusets  de  plombagine  de  0^,076 
de  diamètre  et  o'",ioi  de  hauteur;  on  peut  en  mettre 
deux  à  la  fois  dans  un  petit  four  à  vent  dont  les  di- 
mensions principales  sont  :  10"  =  0,9  54  de  largeur, 
7''  =  0,178  de  l'avant  à  la  cheminée;  i5"  =  o,38i  de 


(1)  On  remarquera  que  les  prooédés  dressai  du  Cornwall 
pour  le  black  tiii,  Tétain,  le  cuivre,  très-défectueux  sous  le 
rapport  docimastique,  sont  excellents  au  point  de  vue  pratique  ; 
car  leurs  résultats  sont  entièrement  comparables  à  ceux  du 
travail  en  grand,  qu'ils  imitent  le  plus  possible. 


•  ^0  PflÉHttATlON  MËâAMiOM 

profondeur  jusqu'à  la  grille;  àei^tioti  dû  tlltlipSJIt,  lo^' 
sur  5"  =s  0,076. 

On  pèse  ao  pennyweights  ±=r  1  outice  troy  ±i±  SiSogiS 
de  black  tin  ;  on  y  mêle  5  penny  weights  =  7k,77«  tfan- 
thracite  pulvérisée  ;  on  y  ajoute  parfois  6  grammes  de 
borax  ou  un  peu  de  spath  fluor. 

Les  creusets  sont  posés  sur  le  feu  de  coke  bien 
allumé;  la  fusion  dure  ao  à  96  minutes;  on  Tcrae  le 
métal  dans  un  moule  en  fonte;  les  scories^  très-cbargées 
de  grenailles,  sont  mises  à  part  et  réunies  à  tout  ce  q«e 
l'on  peut  détacher  du  creuset;  elles  sont  puWéridées  et 
passées  dans  une  écuelle  de  fer-blanc  percée  en  6co- 
moire ,  qui  retient  les  plus  grosses  grenailles  aplaties 
par  la  pulvérisation.  Ce  qui  traverse  est  lavé  sur  la 
pelle.  On  pèse  ensemble  les  trois  parties  :  lingot  et 
grenailles  grosses  et  fines. 

La  qualité  du  métal  se  juge  par  une  opération  sup- 
plémentaire; Tétain  est  fondu  dans  une  poche  en  fer, 
et  on  le  coule  dans  un  moule  en  marbre;  les  crasses 
de  ce  raffinage  restent  adhérentes  à  la  poche ,  dont  on 
les  détache  par  une  secousse  avant  leur  refroidisse 
ment.  Je  n'insisterai  pas  ici  sur  l'aspect  que  doit  pré- 
senter un  bon  lingot  d'étain. 
Examen  Le  captain  sur  son  atelier  se  livre  presque  à  chaque 

***deî«*î*Hcr"*  instant  à  l'examen  des  boues  et  sables  en  cours  de 
de  Par  Gonsoii.  traitement;  la  pelle  est  son  seul  instrument,  et  00 
peut  dire  qu'il  lui  suffit,  grâce  à  l'habileté  pratique  ex- 
traordinaire que  donne  l'expérience  du  vanning. 

J'avais  recueilli  sur  le  dressing  de  Par  Consols  une 
soixantaine  d'échantillons  choisis  dans  les  phases  les 
plus  importantes  de  la  préparation ,  et  j'ai  eu  dans  le 
cours  de  ce  travail  à  indiquer  la  teneur  en  oxyde 
d'étain  et  le  degré  de  finesse  et  de  classement  de  la 
plupart  d'entre  eux.  Je  n'y  reviendrai  ici  que  pour 


DtJ  UmSJd  D*ÉÎÀ1N  DANS  tB  GOEMWAU.        S^t 

préciser  ce  qa'on  doit  entendre  par  les  qualifioationé 
de  gros,  moyens,  fins,  appliquées  ci-dessus,  soit  aux 
sables,  soit  aux  boues;  au  moins  en  ce  qui  concerne 
les  principaux  ateliers  (Par,  Polgooth,  Tincroft,  Wheal- 
Vor,  etc.),  où  Tétain  est  disséminé  dans  sa  gangue^ 
J'ai  cru  devoir  y  ajouter  une  table  des  densités  des 
sables,  et  exposer  sommairement  le  procédé  d'analyse 
qui,  après  de  nombreux  essais,  m'a  paru  le  seul  exact 
pour  le  dosage  de  Tétain. 

L'examen  de  l'état  physique  des  matières  est  de  beau*    .  bmb«o 
coup  le  plus  important,  on  ne  peut  le  fau«  attentivement 
qu'au  microscope  ;  pour  la  plupart  des  échantillons^  on 
doit  employer  le  grossissement  de  is5  diamètres. 

La  mesure  des  grains  s'obtient ,  soit  en  posant  une 
petite  quantité  de  matière  sur  une  plaque  de  verre  où 
est  gravé  un  millimètre  divisé  en  loo  parties  égales, 
soit,  bien  plus  facilement,  en  introduisant  dans  l'ocu- 
laire du  microscope  un  verre  divisé,  dont  on  compare 
une  fois  pour  toutes  les  divisions  avec  celle  du  milli- 
mètre ;  de  cette  manière  la  poussière  peut  être  étendue 
sur  tout  le  support.  Avec  un  peu  d'usage ,  la  chambre 
claire  rend  de  bons  services  ;  il  est  facile  de  mesurer  à 
loisir  les  dessins  obtenus.  Les  gros  sables  de  Par,  ceux 
qu'on  retire  à  la  box  F  des  roughs,  n'ont  pas  plus  de 
1  millimètre  de  diamètre;  la  grande  majeure  partie 
des  sUmes  principales  K  est  réduite  en  poudre  impal- 
pable, c'est-à-dire  de  dimensions  inappréciables  au 
grossissement  de  126  diamètres;  beaucoup  de  parti- 
cules y  ont  mmns  de  o""',oi  de  diamètre.  En  comparant 
ces  termes  extrêmes ,  on  voit  que  le  rapport  de  leurs 
volumes  est  i.ooo.ooo. 

L'étain  du  erof  atteint  (1)  so,  3o,  4o,  5o  pour  les 

(1)  Les  dimensions  sul vantes  sont  exprimées  en  centièmes 
de  mUlliiiètfe. 


37^  PftÉPARATION  MÉCANIQUE 

plus  gros  grains  ;  celui  des  top  skimmings  des  ca?aiie 
dépasse  guère  4»  5*  7f  lo. 

Dans  les  slimes,  les  grains  distineis  ont  9,  3. 

Dans  les  matières  bien  classées ,  la  gangue  est  nota- 
blement plus  grosse  que  Tétain  ;  il  sera  facile  de  s'en 
convaincre  par  la  fig.  5  (PI.  IV),  où  j'ai  représenté 
quelques  grains  des  principaux  minéraux  pour  chacune 
des  divisions  de  la  cuve  C.  Si  l'espace  m'eût  permis 
de  donner  de  la  même  manière  un  croquis  des  autres 
échantillons,  la  plupart  des  points  délicats,  sur  lesqueb 
j'ai  appuyé  en  traitant  du  travail  des  appareils,  devien- 
draient évidents. 

L'effet  des  paddle  trunks  L  est  un  des  plus  remar- 
quables à  examiner.  En  tête ,  avec  une  petite  quantité 
de  poudre,  sont  concentrés  des  grains  de  lo,  ao, 
a5  ;  la  majorité  est  de  4»  5 , 6,  7  ;  en  queue,  au  con- 
traire, on  trouve  quelques  grains  de  10,  ao,  répandus 
dans  la  masse  ténue  de  a ,  1  et  au-dessous.  Ainsi  s'ex- 
plique que  Ton  rejette  immédiatement  cette  partie, 
malgré  sa  teneur  encore  notable. 

Voici  encore  quelques  dimensions  relatives  aux  di- 
visions d'un  cûsson  B'  du  Common-Work. 

TAte         l*^° 3,4,7,  lo.    Moyennes 

iei«. .  .  -J  Gangue  fine  jusqu'à 10.         —      6. 

MUieu.      I  '^°  (coiuine  en  tète) —      i 

')  Gangue  égale ,  peu  de  fin.  .  .  .  ioài5. 

niiAiiA.      )  Beaucoup  de  gros,    so»  «6,  So. 
Queue..  •  j  Et  de  tPèa-fin «,3. 

L'état  de  finesse  des  matières  dans  le  cas  où,  comnie 
à  Par,  la  gangue  contient  une  notable  proportion  de 
chlorite,  est  assez  lié  à  l'intensité  de  leur  couleur;  li^ 
chlorite,  moins  dure  que  le  quartz,  entre  en  proportion 
un  peu  plus  forte  dans  les  slimes  que  dans  les  sables  ; 
mais  la  teinte  plus  prononcée  des  premières  doit  sur^- 


ou  miflBAI  D'ÉTAIN  OAIIS  tE  GORNWAIL.        97$ 

tout  être  attribuée  au  jeu  de  la  lumière  sur  une  pous- 
flière  fine. 

Les  produits  en  s'enrichissant  prennent  une  colora- 
tion jaune  brun ,  tant  par  la  pyrite  que  par  l'oxyde 
d*étain« 

Uétain,  vu  au  microscope  par  transparence,  avant 
grillage,  est  souvent  jaune  miel ,  verdâtre  et  générale- 
ment rougeàtre.  Après  grillage,  la  surface  est  brune  et 
cesse  d'être  unie;  beaucoup  de  petites  rugosités  pa- 
russent tenir  à  l'altération  que  j'ai  signalée  en  parlant 
de  l'action  des  sulfureç. 

Le  black  tin  lavé  est  brillant ,  mais  par  transparence 
beaucoup  de  grains  paraissent  avoir  bruni. 

Un  autre  caractère ,  auquel  on  peut  affirmer  qu'une 
dime  est  réellement  très-fine,  est  sa  solidification  lors- 
qu'on la  fait  dessécher.  Les  slimes  principales,  les 
queues  de  paddle  trunks,  se  prennent  en  masses  d'une 
dureté  réellement  étonnante,  eu  égard  à  la  nature  pier- 
reuse des  éléments. 

Les  minerais  cassés  pour  le  becard  et  humides  pèsent     nwitéi, 
de  9  à  10  tonnes  les  loo  sacks,  soit  1.670  à  i«86o  kil. 
le  mètre  cube;  à  Par»  c'est  le  plus  faible  de  ces  deux 
poids. 

Les  produits  de  la  préparation  doivent  être  bien 
desséchés,  pour  que  la  pesée  ût  une  base  fixe;  une 
cause  de  variation  importante  est  le  tassement.  Je  me 
sois  contenté  de  verser  les  matières  sèches  dans  le 
vase  jaugé  et  taré,  qui  servait  à  lés  mesurer  et  à  les 
peser;  l'excédant  était  arasé  sans  secousses;  le  tane" 
mêtU  naturel^  qui  résulte  de  cette  manière  d'opérer,  est 
alors  un  caractère  de  l'état  de  finesse  et  de  classement 
des  produits. 

Après  la  pesée  du  sable  sec,  je  versais  de  Teau,  de 
manière  aie  mouiller  complètement,  et  laissais  l'eau 

Toux  XIV,  i858.  iS 


à 


8^4  PAÊPAtUTtoN  MÉGAttiQOe 

remplir  le  vase,  lorsque  les  matières  boueuses  &*y 

âl)àisdàî6fit. 

Ce  tassement  sous  l'influence  de  l'eau  était  surtout 
c^ynsid^râîblè  pour  lés  matières  iiîiés  et  mal  classées. 

La  difTérènce,  entre  la  densité  liûmide  ainsi  déter- 
minée «  et  la  densité  sèche,  représente  le  cube  dii  iide 
laissé  entre  les  grains  de  matières  sèches. 


OUfilMB  SUE  L'ATBLin. 


i 


BMf-ITor*. .  . .  Ganàtti  1. 


CtlSMii  B* 

Ange  de  la  shteklng  tye 


t 
i 

1 

2H% 


:  i 


GôtaC f   t 


(kwmom'Worh.  Canaux  ▲' 

hound  boddie  R 

Aoond  bifâdie  R'.    ... 
RouDd  baddle  R''.  .  .  . 

Cu?e  C 

JM  dit  rmtghê  F 

SNmêt Pftiia  ^(i  G. 

Frame  t 

SHme  pila  K. 

Paddie  trunks  L 

PaddletrttDksl^. .  .  .  . 
Frame  M 

Grande  Crame  p 


1 
3 
S 

1 
3 
S 

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1 

3 

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3 
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3 


\     I 
8 


1 
3 

1 
3 


Id 


34,00 

3,00 

43,00 

10.00 
S,00 

(1,50 

11,00 
80,«# 
70,00 

18,00 

î»î* 
6,8S 

1I,S0 
3,00 
0,68 

3,00 
0,30 

11,50 
1,70 

7,00 

^50,00 

0,80 

1,30 
0,85 

«,70 
0,75 

3,00 

1,30 

0,00 

4,40 
1,40 

41,00* 
i   &>Û0 


BqnBBsa 
90lùi 

de  tm^ 


I*. 

153 
143 
144 

333 
147 
143 
170 

143 

364 
150 

136 

t8T 
114 
131 

134 

138 

138 
138 

121 
148 

318 

131 

131 
114 

13S 
114 

lOÔ 

100 
08 

9% 

i2t 

108 

300 
131 


104 
101 

las 

377 
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3IY 

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303 

307 

loi 

•W. 

104 

IM 
ISt 
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188 
171 

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100 

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1^7 
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147 

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348 

10& 


44 
ii 

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46 

44 
4S 

47 

48 

48 

85 

47 
43 

48 

44 


DU  miIBBAl  to^tTAlH  DANS  LE  GOIUVWàU.        %ji 

L^iûterprétation  dd.  ces  nombres  est  facile  :  on  y 
reconnaît  rinfluence  de  la  densité  ae  Tétain  dans  les 
produits  riches,  de  la  grosseur  du  grain  prédominant  et 
du  mélange  boue  et  sable;  on  les  trouvera  toujours 
d'accord  aans  leur  signification  avec  les  propriétés 
constatées  pratiquement  ou  au  microscope. 

Je  rappellerai  qu'on  ne  doit  pas  confondre  les  poids 
inscrits  dans  la  colonne  3  avec  les  densités  des  sables 
pris  et  mesurés  humides;  ces  dernières  seraient  beau^ 
coup  plus  élevées:  ainsi  pour  N^,  au  lieu  de  laS,  on 
aurait  178. 

Le  procédé  indiqué  par  H.  Rivot  pour  l'analyse  des      luiyM 
minerais  d'étain,  et  qui  est  fondé  sur  la  réduction  par  ^"  ^* 
l'hydrogène  «  est  le  seul  qui  m'ait  donné  de  bons  ré« 
soltats* 

Ce  n'est  pas  que ,  pour  la  plupart  des  échantillons 
ci-dessus  indiqués ,  une  exactitude  rigoureuse  dans  le 
dosage  de  Tétain  fût  utile ,  car  l'approximation  à  l'ana- 
lyse n'a  pas  besoin  de  dépasser  celle  à  la  prise  d'essai  ; 
mais,  lorsqu'il  s'agit  d'un  métal  comme  l'étain,  tttr 
procédé  de  dosage  vicieux  l'est  radicalement  :  il  n'y  a 
phis  de  petites  erreurs. 

L'application  de  la  méthode  de  M.  Rivot,  si  simple 
pour  un  minerai  riche,  devient  délicate  et  pénible  dès 
que  la  teneur  s'abais|e  à  4  ou  5  p.  100. 

Pour  pouvoir  '  garfntir  le  dosage  de  l'étain,  il  est 
nécessaire  d'arriver  à  peser  5o  à  60  centigrammes  de 
matières  (SnO*);  c'est-à-dire  que  pour  des  sables  ou 
boues,  dont  on  suppose  la  teneur  inférieure  à  1  p.  100, 
on  ne  peut  opérer  sur  moins  de  5o  grammes. 

Voici  la  série  sommaire  des  opérations  : 

Dessiccation.au  bain  de  sable  vers  100*; 

Pesée  ;  porphyrisation  très-soignée  ;  attaque  à  l'eau 
régale  pour  enlever  les  pyrites;  la  chlorite  se  trouve 


^76     PAÉPAEATIOlf  MÉGAMIQUB  OU  IIUIKAAI  D*&TAIII. 

partiellement  attaquée  A  Teaa  régale  est  peu  étendue; 
la  silice  passée  dans  la  liqueur  rend  la  filtration  longoe; 
il  vaut  mieux  prendre  Teau  régale  très-faible  et  sortoat 
peu  chauffer.  La  partie  inatlaquée,  étain  et  gangue,  est 
filtrée,  calcinée,  pesée,  réduite  par  Thydrogène  dans 
des  nacelles,  placées  dans  un  tube  de  porcelaine  chauffé 
au  rouge;  pesée  à  nouveau,  ce  qui  donne  Toxygène 
enlevé.  La  matière  réduite  est  xlésagglomérée  8*fl  j  a 
lieu ,  attaquée  à  froid  par  Facide  hydrochloriqae  con- 
centré additionné  de  quelques  gouttes  d*adde  nitrique; 
la  liqueur  est  étendue,  filtrée,  on  y  précipite  très-bieD 
Tétain  à  Tétat  de  sulfure  )>ar  un  courant  prolongé 
d'hydrogène  sulfuré.  Le  sulfure  filtré,  desséché  len« 
tement,  séparé  le  plus  possible  du  filtre ,  qui  est  grillé 
à  part,  est  ramené  à  Tétat  de  SnO*  sous  la  moufle. 

L'analyse  complète  du  black  tin  prêt  pour  la  vente 
m'a  donné  les  nombres  suivants  : 

oxyde  d'étaln.  .  .  9..oo|Étain  oxydé.   ...•  93.66 

Oxyde  de  fer  f?"^^^°*-  •  •    '*^\ 
"^  llfbre «,66 

QttDgue  pierreuse. 1,66  j"^®* *• 

.Eau*  • •    a,oo  .••.••••••..    s,oo 

Étain  métallique. 7S|Sit 


d£PBN8S  DBS  DfiTB«80IB8  INCURÉS,   BTC.         177 


as 


NOTE 

9UR   LA  DÉPBII8B  0£S  DliVERSOIRS  SANS  GORTRACTIOll   UTÉBÀLB 

ET  IffCLIRés  VERS  L'AMORT. 

Par  M.  E.  GLARIKVAL,  capitaine  d'arUllerle,  profeaftarda  mécanique 
à  PÊcote  d'applieation  de  l'artillerie  et  do  génie. 


J'ai  prouvé,  dans  une  note  insérée  dans  le  douzième   SîTia  fîîîîoie 
volume  de  la  5*  série  des  Annales  de$  mines  (page  517),      proposée 

,     ,  ,  ^^         '"    précédemment. 

que  la  formule  :  

OÙ  I  représente  la  largeur  du  déversoir, 

ft,  l'épaisseur  de  la  veine  liquide  au-dessus* du  bar- 
rage même, 
et  H,  la  différence  de  niveau  entre  la  crête  du  barrage 

et  le  point  le  plus  élevé  du  remous, 
donne ,  avec  une  approximation  suffisante  dans  la  pra- 
tique ,  la  dépense  des  déversoirs  verticaux  à  arête  sail- 
lante, alimentés  par  des  canaux  de  même  largeur. 

Avant  d'examiner  un  autre  cas,  je  ferai  observer  que 
j'ai  laissé  la  formule  proposée  sous  la  forme  (1),  parce 
que  mon  but  était  de  montrer  la  valeur  particulière 
que  j'attribuais  au  coefficient  de  correction.  Il  est  clûr 
que,  dans  la  pratique,  il  vaut  mieux  supprimer  les 
facteurs  communs  qm  l'embarrassent  et  lui  donner  la 
forme  ^__ 

que  je  lui  supposerai  désormais. 

TOHR  XIV,  t866.  19 


KiâoiMi 

d'tto 

nouTaau  om, 

Celui 

dei  déversoiri 

Bans  eoDtraoUon 

latérale 

et  Inclinéi 

▼an  TamoDi. 

Expérienoei 

de  M.  le  général 

Morin 

lur 

cet  déTenoiri. 


Les  déversoirs  qui  alimentent  certaines  roues  hy« 
drauiiques  (roues  de  côté)  ont  généralement  une  lar-- 
geur  égale  à  celle  du  canal  alimentaire  ;  mais,  au  lieu 
d'être  verticaux ,  ils  sont  inclinés  vers  Tamout 

Longtemps^  faute  d'expériences ,  on  a  calculé  leur 
dépense  à  Taide  de  la  formule  de  Dubuat,  en  adop- 
tant les  mêmes  coefficients  que  dans  le  cas  des  bar- 
rages verticaux;  mais,  en  i844v  M.  le  général  Honna 
conclu,  d'expérience  faites  à  la  poudrerie  du  Boucbet, 
que  ces  déversoirs  fournissaient  beaucoup  plus  dVav 
qu'on  ne  le  croyait  communément,  et  que  les  coeffi- 
cients à  adopter  étaient  donnés  par  le  tableau  suivant  : 


coirFiciBsrra 

Gorrr  ICI  BUTS 

Charges  B. 

iDdiqoéi 
pir  M.  MorlB. 

•■iployét  • 
poar  Im  barragei 

TtrtlMttZ. 

m. 

0,01 

0,964 

0,449 

0,05 

0,813 

9,442 

0,06 

0,355 

0,437 

0,07 

0,890 

0,438 

0,08 

0,418 

0,434 

0,00 

0,487 

0.434 

0,10 

0,448 

0,434 

0,12 

0,480 

0,434 

0.14 

0,467 

0,434 

0,10 

0,472 

0,484 

O.IS 

0,477 

0,433 

0,20 

0,482 

0^433 

On  voit  que  d'après  ces  nombres  les  barrages  incli^ 
nés  paraissent  fournir  une  dépense  plus  faible  que  les 
barrages  verticaux  tant  que  les  charges  sont  faibles; 
mais  dès  que  les  charges  atteignent  les  dimensions 
qu'elles  ont  véritablement  dans  la  pratique ,  la  dépense 
devient,  au  contraire ,  beaucoup  plus  grande. 

M.  le  général  Morin  fait  connaître,  du  reste,  dans  le 
second  volume  de  son  Coure  de  mécanique ,  les  circon- 
stances qui  l'ont  empêché  d'apporter  dans  ces  expé- 
riences toute  l'exactitude  désirable;  il  déclare  ne 


aANS  gouthaction  latArau. 


•79 


CDtifiidérer  ces  nombres  que  conme  BUsœptibleB  de 
donnât- une  upproximatiod  de  1/20.  * 

M.  le  capitaine  d'artillerie  BoHeau  a  éttidié  la  que»-    Bipérieneet 
ilon  \  il  a  établi,  à  eët  eifti«  un  barrage  Incliné  à  8/i ,  et  **•  Vo'iimu*!**"* 
large  de  o"*396. 

Le  tableau  suivant  indique  lee  résultats  qu'il  a 
obtenus. 


0,0697 
0,109 

0»U8 

0,137 
0,UO 


f  #èliMtr  h. 


0,0058 
0,0918 

0,108 

9,1  i  5 
0,18^ 


nàfintt 

•x^liieitèlè 
•0  lltrti. 


^8,80 
ST,68 
73,V1 
f3,0é 
82,98 
iU8,8i 


iiotrrtaiii<Ti 

•Bd'daltpoor 
U  formule 
««  pnbiiit, 


0,40 
0,41 

0,41 
1*2 


S 


bbtrrfciEi<Tf 
propoiéA 

par 
Il    Morhi. 


0,39 
0,48 

0,40 

0«48 
0,47 


mat 


eofcrftcKNTi 

•(lupt4« 
•ètr 

let  MrraiM 


0,435 
0,484 

0,434 

0,4d4 

o,4;14 


En  comparant  les  nombtes  de  la  quatrième  et  de  la     Diicaioion 
sixième  colonne ,  H.  Boileau  conclut  qUe  :  u  le  dlspo-  oea  expériences, 
sitif  étudié  diminue  la  dépense  dans  le  rapport  de 
1000  à  975.  n 

L' examen  de  la  quatrième  et  de  la  cinquième  colonne 
montre  une  assez  grande  diiîérence  difficile  à  expliquer, 
d'autant  plus  que  la  méthode  adoptée  par  M.  Boiteau 
pour  mesurer  H  devait  le  mener,  toutes  choses  égales 
d'ailleurs,  à  des  ooeflicients  plus  forts  que  ceux  de 
M.  Morin. 

La  largeur  différente  des  barrages  n'a  pu  avoir 
qu'une  influence  très-faible  ;  quant  à  la  hauteur,  elle 
n'est  pas  mentionnée  dans  l'ouvrage  de  M.  Morin  ;  par 
suite  il  devient  impossible  de  tirer  aucune  conclusion 
bien  certaine. 

Si  l'on  examine,  toutefois,-  les  eolovme^  4  ^t  6,  on 
voit  que  les  charges  augmentant ,  les  coefficients  des 
deux  expérimentateurs  augmentent  aussi,  et  assez  rapi- 


U&O  DÉPENSE   DES  DÉVERSOIBS  INCLINÉS 

dément;  oa  doit  en  conclure  que  si  M.  Boileau  avait 
fait  des  expériences  plus  étendues,  et  que  s'il  avait 
étudié  les  charges  de  o,ao  et  o»s5«  il  serait  arrivé  à 
admettre,  comme  M.  le  général  Morin,  que  a  le  dispo- 
sitif étudié  diminue  la  dépense  pour  de  faùbles  charges, 
mais  l'augmente  pour  les  fortes»  «  et  il  n'y  aurait  eu  de 
divergence  entre  les  deux  expérimentateurs  que  pour 
la  charge  à  partir  de  laquelle  a  lieu  l'augmentation. 

Les  lois  à  déduire  étant  donc  au  fond  les  mêmes ,  il 
parait  assez  naturel  d'admettre  que  l'on  sera  dans  le 
vrai  en  prenant  un  résultat  moyen  entre  ceux  de  ces 
deux  savants  officiers,  en  se  rapprochant,  toutefois, 
beaucoup  des  nombres  obtenus  par  M.  Boileau,  qui  a 
été  placé  dans  d'heureuses  conditions  d'observation, 
tandis  que  le  général  Morin  annonce  qu'il  doute  lui- 
même  de  ceux  qu'il  a  obtenus. 

Ce  que  nous  contestons  seulement  à  H.  Boileau,  c'est 
l'énoncé  de  la  loi  qu'il  a  voulu  établir;  nous  sommes 
pleins  de  confiance  dans  les  chiflres  qu'il  a  insérés  dans 
les  tableaux,  mais  nous  croyons  qu'il  a  commis  une 
erreur  grave  en  généralisant  un  résultat  tout  à  fait  par- 
ticulier aux  faibles  charges  qu'il  a  observées. 
Application        Gela  posé ,  voici  ce  que  nous  a  donné  la  formule 

de  la  formole 
proposée. 


^-'*«\/S 


h 


qui  restait  fixé 
contre  le  barrage. 

Ht  ut 

3o,iliS  au  Ifeu  de 98,80 

60,86  au  lieu  de 67.68 

77,6a  au  lieu  de 73,06 

85,43  au  lieu  de. 83,96 

io5»i7  au  lieu  de.  •  •  •  •  , 103,81 


SANS  CONTRACTION  LATtBALE.  s8l 

Les  rapports  des  dépenses  théoriques  aux  dépenses 
expérimentales  sont  donc  : 

i,o5        i|05        1,06        1,02        1,02 

en  moyenne  i,o4;  c'est-à-dire  que  :  «la  formule  four- 
nit une  dépense  toujours  un  peu  plus  grande  que  la 
dépense  accusée  par  les  expériences  de  M.  Boileau.  0 

Les  dépenses  théoriques  que  nous  déduisons  de  notre     condation  1 
formule  seraient  reproduites  par  celle  de  Dubuat,  en  prJ|!L/èedôano 
affectant  cette  dernière  des  coefficients  suivants  :  }*  dépense 

dee  berraget 

i"  expérience. 0,409  •  *"******• 

2*  expérience o,43o 

3'  expérience. o,&3& 

&*  expérience. o,&28 

5*  expérience o,&aS 

dont  la  moyenne  o,4s6*  On  voit  que  ces  coefficients 
sont  toujours  plus  faibles  que  ceux  de  H.  Morin ,  et 
plus  forts  que  ceux  de  H.  Boileau  ;  nous  croyons  donc 
que  Ton  peut  admettre,  pour  cette  double  raison ,  que 
la  formule  proposée  est  parfaitement  applicable  dans  le 
cas  de  barrages  sans  contraction  latérale  et  inclinés 
vers  Tamont;  il  suffirait,  en  tout  cas,  de  TafTecter  du 
coefficient  0,961  pour  lui  faire  reproduire  les  nombres 
obtenus  par  H.  Boileau  ;  mais ,  aimant  mieux  qu'elle 
donne  des  résultats  compris  entre  ceux  des  deux 
expérimentateurs,  nous  proposons  de  l'adopter  sans 
correction. 


aSs  VIflÀU  d'eàU  FBMMnOlIBifi 


f  '   r.   ■  ■  '■    '  ..1  ,'tj    g.  iii  ijc 


NOTE 

SyR  ÇN  NIVEAU  D*EAU  perfegtionhé. 
P«r  M.  OAdAND,  conitracteiir  de  r«pparçil  (t). 


(i'appareil  de  sûreté  appelé  nit>$au  Seau  exigé  par  les 
règlements  sur  tous  les  appareils  à  vapeur,  est  ordioai- 
rement  composé  de  deux  communications ,  l'une  supé- 
rieure, l'autre  inférieure,  garnies  chacune  d'un  robinet, 
et  réunies  yerticalement  par  un  tubç  ea  verçe  dans  le- 
quel s'indique  le  niveau  de  l'eau. 

Pour  que  le  tube ,  dans  sa  réunion  avec  ohacune  des 
tubulures I  ne  présente  pas  de  fuites,  il  est  ordinaire- 
ment relié  à  chaque  communication  au  mo^en  d'un 
stufSng-box,  fermeture  convenablement^  hermétique 
lorsqu'on  a  opéré  avec  soin. 

Mais  pour  remplacer  un  tube  cassé,  il  faut  d'abord  re- 
tirer les  morceaux,  lesquels,  surtout  quand  le  tube  a  été 
quelque  temps  en  service ,  adhèrent  fortement  aux  gar- 
*  niturès  auxquelles  ils  sont  presque  soudés  par  le  tartre  ; 
il  faut  dévisser  les  presse-étoupes,  retirer  les  bagues 
et  nettoyer  les  boîtes  à  étoupe,  peser  le  nouveau  tube, 
et  refaire  les  garqitures  d' étoupe. 

Toutes  ces  opérations  demandent  beaucoup  de  temps, 
et  ordinairement  le  chauffeur  remet  au  moment  où  il 
pourra  disposer  de  ce  temps  pour  remplacer  le  tube. 

Dans  les  locomotives ,  si  un  tube  casse  en  route ,  le 
mécanicien  est  forcé ,  pour  le  remplacer,  d'attendre  la 
rentrée  de  sa  machine  au  dépôt. 

(i)  Insertion  faite  sur  l*avis  de  la  commission  centrale  des 
machines  à  vapeur.  C. 


POm  U8  OBAUOItoBS  A  TAPIVft.  tSS 

n  est  vrai  que  souvent ,  et  dans  les  locomotives  sur- 
tout, il  existe  trois  petits  robinets  de  jauge;  mais 
ces  robinets ,  destinés  à  vérifier  la  marche  du  niveau 
d*eau,  ne  peuvent  le  remplacer.  Le  mécanicien  peut 
oublier  de  les  ouvrir,  ou  avoir  trop  de  confiance  dans 
son  appréciation  du  temps  écoulé  et  de  la  vapeur  con- 
sommée depuis  qu'il  les  a  ouverts  pour  la  dernière  fois. 
Le  tube  en  verre ,  lui ,  se  présente  à  la  vue  du  mécani- 
cien et  malgré  lui. 

L'absence  du  niveau  d'eau  a  dû  occasionner  une 
grande  partie  des  accidents  résultant  de  l'abaissement 
de  l'eau  dans  les  générateurs.  Cette  absence  est  le  plus 
souvent  cause  qu'un  mécanicien  brûle  ses  tubes. 

Le  niveau  d'eau  que  je  propose  n'a  pas  ces  inconvé- 
nients ,  attendu  que  le  tube  en  verre  peut  se  remplacer 
en  moins  d'une  minute,  comme  on  peut  s'en  rendre 
compte  en  examinant  le  dessin  et  en  opérant  sur  le 
niveau  donné  comme  modèle. 

Les  flg.  11,  ifi,  i3,  PI.  I,  représentent  un  niveau 
d'eau  complet,  dans  le  genre  de  ceux  employés  sur  les 
locomotives,  mais  sur  lequel  on  a  supprimé  les  stufling- 
box  qui  relient  les  extrémités  du  tube ,  en  les  rempla- 
çant par  une  disposition  nouvelle ,  ^qui  fait  l'objet  d'un 
brevet. 

Dans  la  communication  inférieure  est  un  petit  ma- 
melon  m  {fig.  1 1)  destiné  à  entrer  dans  le  trou  du  tube  ; 
autour  de  ce  mamelon  on  a  pratiqué  un  évidement 
annulaire  ab  pour  laisser  entrer  le  tube  et  le  poser  sur 
une  ou  plusieurs  rondelles  en  caoutchouc  c, —  Un  trouO 
est  percé  dans  la  patte  FG  de  la  communication  supé- 
rieure, kï  est  un  raccord  auquel  on  a  ménagé  également 
deux  petits  mamelons  m',  m",  dont  l'un  m"  entre  dans 
le  trou  du  tube,  et  l'autre  m!  entre  dans  le  trou  de  la 
communication.  Autour  de  chacun  de  ces  mamelons, 


•  ' 


S84  NIVEAU   D*£AU   PERFECTlOmiÉ. 

on  a  placé  une  rondelle  en  caoutchouc,  v  est  une  vis  de 
pression  ;  t  esi  un  talon  de  serrage. 

Pour  remplacer  un  tube ,  on  retire  la  vis  V  et  le  rac- 
cord U  muni  de  ses  rondelles  en  caoutchouc;  puis  on 
passe  le  tube  par  le  trou  O,  jusqu'à  ce  qu'il  pose  sur  la 
rondelle  en  caoutchouc  placée  dans  le  fond  de  l'évide- 
ment  ab  de  la  communication  inférieure.  On  replace 
ensuite  le  raccord  M,  puis  on  remet  la  vis ,  qui  presse 
les  rondelles  en  caoutchouc  sur  les  extrémités  du  tube 
et  contre  la  face  rs  de  la  communication  supérieure,  au 
moyen  du  talon  t. 

Lorsqu'un  tube  se  brise,  comme  il  est  posé  librement 
dans  l'évidement  ab  et  dans  le  trou  O,  les  morceaux  se 
retirent  facilement  à  la  main ,  et  les  rondelles  en  caout- 
chouc, qui  ne  sont  soumises  à  aucun  mouvement  ni  à 
aucun  frottement,  restent  en  place  pour  resservir  avec 
le  nouveau  tube. 

Cette  disposition  peut  donc  s'appliquer  aux  niveaux 
dits  à  çlarineUes  i  auxquels  on  remplacerait  seulement 
les  communications.  Les  fig.  1 1 ,  i  »  et  1 3  représentent 
un  niveau  à  clarinette,  muni  de  ses  trois  robinets  de 
jauge,  et  auquel  on  a  posé  deux  communications  de 
mon  système. 


APPAREIL  APPUQUÉ  SUR  LE  CHEMIN  DE  P£R  DE  L'eST.      285 


NOTE 

SUR  U!f  APPAREIL  APPLIQUÉ  8CR  LB  GBBMIir  DR  FER  DE  L*E8Ty 
A  LA  DESCENTE  DES  ROUES  DES  LOCOMOTIVES  DU  STSTÈME 

ENGERTH. 

Par  M.  TUILLEMIN ,  ingéolear  aux  ebaminf  de  fer  de  !'£•(. 


L'appareil  à  descendre  les  roues,  représenté  par  la 
PI.  I,  flg.  7,  8  et  9,  a  été  établi  sur  le  chemin  de  fer  de 
l'Est,  surtout  pour  l'entretien  des  puissantes  machines  du 
système  Engerth ,  dans  lesquelles  le  tender  est  intime- 
ment lié  à  la  machine.  Pour  changer  un  coussinet  d'es- 
sieu ou  une  paire  de  roues  en  se  servant  de  grues  ordi- 
naires ,  on  serait  obligé  de  découpler  le  tender  et  la 
machine,  tandis  qu'avec  l'appareil  on  enlève  facile- 
ment et  en  très-peu  de  temps  une  paire  de  roues  quel- 
conque, sans  démonter  d'autres  pièces.  On  écono- 
mise ainsi  du  temps  et  des  frais  journaliers  assez 
importants. 

L'appareil  se  compose  d'une  presse  hydraulique 
dont  le  piston  a  une  course  de  i"',5o;  elle  est  installée 
sur  un  chariot  roulant  dans  une  fosse,  sur  laquelle  vien- 
nent se  placer  les  machines  dont  on  veut  enlever  les 
roues.  Des  traverses  AA  portent  les  rails  sur  lesquels 
passe  la  machine.  On  amène  les  roues  à  enlever  sur  le 
milieu  des  traverses ,  et  Ton  cale  la  machine.  La  pompe 
d'injection  BB,  manœuvrée  par  deux  hommes,  aspire 
l'eau  de  la  bftche  GG ,  et  la  foule  dans  le  grand  corps 
de  pompe  ou  presse  hydraulique  DD.  Le  grand  pis- 
ton EE  monte  et  vient  saisir  l'essieu.  En  quelques 


986     APPABEIt  APPUQUÉ  SUR  U  GHBMm  DE  FEB  DE  L'eST. 

coups  de  piston ,  on  le  soulève  pour  pouvoir  dégager 
les  traverses*  on  fait  glisser  à  bras  celle  du  bout  de  la 
fosse  y  r  autre  tourne  sur  le  support  pivotant  FF  (/l 9 . 7  et  9) . 
Au  moyen  du  robinet  aa  {fig.  7),  on  laisse  «échapper 
Teau  qui  retourne  dans  la  bâche  d'aspiration  ;  les  roues 
descendent  avec  une  vitesse  qu*on  règle  très*facile- 
ment  par  l'ouverture  plus  ou  moins  grande  du  robinet; 
on  arrête  la  descente  lorsqu'on  juge  que  les  roues  pour- 
ront passer  sous  la  machine,  puis  les  hommes  poussent 
le  chariot  portant  l'appareil  et  les  roues  jusqu'à  l'autre 
extrémité  de  la  fosse ,  où  sont  établies  deux  traverses 
avec  des  rails  comme  les  premières. 

On  pompe  alors  de  nouveau  pour  élever  lès  roues 
au-dessus  des  traverses ,  on  ramène  celles-ci  à  leur  po- 
sition primitive;  puis  en  laissant  échapper  l'eau  du 
grand  corps  de  pompe ,  les  roues  descendent  sur  les 
rails  et  on  les  fait  rouler  sur  la  voie  où  le  besoin  l'exige* 
La  même  opération  se  répète  pour  remettre  les  roues 
sous  la  machine. 

Le  temps  nécessaire  pour  descendre  une  paire  de  roues 
et  la  remettre  sur  la  voie  de  dégagement  est  de  1 7  mi- 
nutes. Deux  hommes  de  peine  et  le  monteur  suffisent 
pour  la  manœuvre. 

L'appareil  complet ,  comprenant  le  chariot,  le  grand 
corps  de  pompe ,  son  piston ,  la  pompe  d'injection  et 
les  accessoires ,  a  coûté  a.Soo  francs  dans  les  ateliers 
de  la  compagnie.  La  dépense  de  la  fosse  en  maçon- 
nerie varie  suivant  la  nature  du  sol  A  Nancy,  dans  un 
sol  assez  bon,  il  est  entré  dans  la  fosse  : 

Bel.  e. 

BétoiL • •  •    9,290 

Maçonnerie  de  moellons. •  66,636 

Jd.      de  pierre  de  taille.  •  .  •  •    i,5ia 


AmMàXlOn  DES  MACHINES  iOCOMOBlUS.        987 


NOTE 

fUl  LIS  MACBIHIS  IiOCOVOBI|iB8  lllPU)TiSS  AU  GHSHIN  DB  WMk 

DE  L*£8T. 

Par  M.  YUILLEMIN,  Ingéoleiir  tas  ehemlni  d«  fer  de  t'Est. 


L'expression  de  loeomobile  est  employée  ici  faute 
d*àntre  plus  convenable ,  et  parce  que  ces  machines 
n'ont  pas  de  roues.  Le  service  auquel  elles  sont  appli- 
quées n'exigeant  pas  de  déplacement  fréquent ,  on  a 
jugé  inutile  l'adjonction  du  train  et  des  roues  «  qui,  en 
outre  9  auraient  élevé  beaucoup  trop  Taxe  du  volant 
pour  le  but  qu'on  se  proposait. 

Ces  machines  sont  de  trois  espèces  : 

1*  Celles  employées  à  la  manœuvre  des  grandes  pla- 
ques tournantes  de  ii"',6o; 

9*  Celles  qui  font  mouvoir  des  pompes  ou  autres 
appareils ,  au  moyen  de  poulies  et  de  courroies  ; 

5*  Celles  qui,  portant  des  pompes,  sont  employées  à 
l'alimentation  de  réservoirs  à  eau,  d'une  manière  tem- 
poraire ou  permanente. 

La  seule  différence  qui  les  distingue,  c'est  que  l'arbre 
do  volant  est  séparé  ou  attenant  à  la  machine,  et  qu'il 
porte  un  engrenage,  une  poulie  ou  des  excentriques. 

Dimentionê  prineipalei»  • 

■Al. 

Longueur  totale  de  la  chaudière.  ...  i,ô5o 

Diamètre  extérieur 0,600    ^ 

Nombres  ds  tubes  en  laiton 3o 

Loogoeur  des  tubes 0,760 

Diamètre  intérieur o,o4A 

Diamètre  extérieur 0,0/119 

Longueur  du  fbyer oMo 

Largeur  du  foyer o,&6o 

Hauteur  du  foyer 0,600 


988        APPUGATION  DES  MACHINES  LOGOMOBILES. 

Surface  de  obauflé  do  foyer i  ,000 

Surface  de  chauffe  des  tubes.  ••••..  3, 108 

Surface  de  chauffe  totale A,  108 

Timbre  de  la  chaudière  et  du  cylindre*  6  atmosphères. 

Diamètre  du  cylindre  à  vapeur.  •  •  •  •  0,190 

Course  du  piston o,5oo 

Longueur  de  la  bielle » 

Vitesse  normale  de  la  machine 100  tours  par  minute. 

La  PI.  VI  représente  une  machine  portant  deux 
pompes  à  plongeurs  pour  l'alimentation  d'un  réser- 
voir d'eau.  Les  pompes  sont  mues  par  des  excentriques 
montés  sur  Tarbre  du  volant.  On  s'en  sert  pour  rem- 
placer les  machines  fixes  établies  sur  la  ligne  lorsque, 
pour  une  raison  quelconque,  elles  ne  peuvent  fonc- 
tionner. Dans  diverses  localités,  elles  ont  été  appliquées 
à  un  service  permanent ,  afin  d'éviter  les  lenteurs  et  le 
prix  élevé  de  l'installation  des  machines  fixes  ordi- 
naires. Les  figures  sont  assez  complètes  pour  qu'il  ne 
soit  pas  besoin  d'une  description  plus  détaillée. 

La  même  planche  représente  l'application  d'une  de 
ces  machines  à  une  grande  plaque  tournante  de  1  l'^.Go  ; 
L'arbre  horizontal  du  treuil  de  manœuvre ,  précédem- 
ment mis  en  mouvement  par  les  hommes ,  a  reçu  tout 
simplement ,  à  une  de  ses  extrémités ,  la  manivelle  qui 
reçoit  le  mouvement  de  la  locomobile ,  de  sorte  que  si 
celle-ci  ne  pouvait  fonctionner,  on  remettrait  les  mani- 
velles à  bras  et  la  plaque  serait,  comme  autrefois,  mise 
en  mouvenient  par  les  hommes.  Nous  avons  un  certain 
nombre  de  ces  petites  machines  en  service  ;  elles  fonc- 
tionnent très-régulièrement ,  la  conduite  en  est  très- 
facile  et  l'entretien  presque  nul.  La  consommation  de 
combustibles,  composée  de  déchets  de  coke ,  est  d'en- 
viron 80  kil.  par  vingt-quatre  heures  dans  les  grands 
dépôts  où  il  y  a  beaucoup  de  mouvement  de  machines. 


•^ 


STSTklIE  D'ÉCLISSES  ESSAYÉ  989 


NOTE 

SUR  ON  tfOUTBAU  STSTtlIE  D*ÉCLU8B8  ESBkYÈ  SUR  LA  LISHI 

DB  IfBVSRS  A  ROANIIB. 

Par  M.  DBSBRIÊRE,  tnelêii  élève  d«t  Écoles  polyteebnlqvo  et  des  mlnef, 
iogéniear  de  la  foie  ao  cfaemiD  de  fer  de  Lyon  Cligne  da  Boorboonaii). 


Les  joints  des  rails  sont  un  des  points  les  plas  déli- 
cats et  les  plus  importants  de  l'établissement  et  de 
l'entretien  de  la  voie  dans  les  chemins  de  fer.  Le  r61e 
qu'ils  jouent  dans  cette  question .  est  même  tellement 
essentiel ,  que  là  où  les  joints  sont  mauvais,  la  voie  est 
forcément  mauvaise ,  et  que  là  où  les  joints  sont  bons  « 
la  voie  est  presque  toujours  bonne- 
Un  des  perfectionnements  les  plas  importants  appor- 
tés dans  ces  derniers  temps  à  la  voie  sur  traverses  (qui 
est  de  beaucoup  la  plus  répandue)  a  été  l'introduction 
des  éclisses.  Les  inventeurs  de  ce  système  paraissent 
être  deux  ingénieurs  anglais,  MM.  Ricbardson  et 
Adams,  qui  en  ont  .pris  le  brevet  en  Angleterre  en 
i847«  Il  s'est  répandu  rapidement  en  Angleterre*  et  en 
Allemagne  où  il  est  presque  universellement  employé. 
Il  n'a  été  introduit  d'abord  en  France  qu'avec  une  cer- 
taine timidité ,  mais  il  est  appliqué  maintenant  sur  une 
grande  échelle  par  les  compagnies  du  Nord  et  d'Orléans* 
par  celle  du  Dauphiné,  etc. 

Dans  un  mémoire  inséré  aux  Annales  àe$  mine$^ 
(5*  série*  tome  I*  année  i85i)*  M.  Lechatelier  a  fait 
connaître  ce  système  et  les  inconvénients  du  coussinet 
de  joint,  auxquels  il  est  destiné  à  remédier.  Il  est  inu- 
tile de  revenir  sur  les  avantages  qui  lui  sont  propres 


igO  SYSTÈME  D'fCLlSdBS  ËSSAtt 

et  qui  lui  assurent  une  supériorité  incontestable  sur  les 
coussinets  de  joint.  Nous  nous  contenterons  de  faire 
ressortir  l'économie  considérable  que  son  emploi  amène 
dans  l'entretien  courant.  Il  resuite ,  en  effet ,  des  rap«- 
ports  semestriels  de  là  compagnie  du  chemin  de  fer 
Eastern-Counties  que  la  diminution  des  frais  de  main- 
d'œuvre  due  à  son  Introduction  a  été  de  plus  de  moiUô 
de  la  dépense  faite  primitivement  avec  le  coussinet  de 
joint  ;  qu'en  outre  «  des  traités  d'entretien  conclus  en 
i855  pour  la  ligne  du  Midland  portent  que  les  portions 
de  voie  clissées  seront  entretenues  moyennant  uti  prix 
annuel  inférieur  de  53  livres  par  mille,  soit  78)  livres 
par  kilomètre,  au  prix  payé  sur  les  parties  établies  dans 
le  système  ordinaire. 

A  côté  de  ces  avantages  considérables  et  constatés 
par  une  expérience  décisive ,  l'éclisse  présente  un  in- 
convénient grave  et  qu'on  doit  s'attacher  à  faire  dispa- 
raître ,  ou  du  moins  à  atténuer  le  plus  possible ,  si  Ton 
veut  que  l'usage  en  devienne  général.  Cet  inconvénient 
est  le  relâchement.  Au  bout  d'un  temps  de  service  asses 
court,  les  éclisses  prennent,  par  rapport  au  rail,  sur 
certaines  lignes,  un  jeu  qu'on  ne  peut  détruire  qu'en 
serrant  de  nouveau  les  écrous.  Ce  serrage  renouvelé 
fréquemment  augmente  les  dépenses  d'entretien  ;  quand 
il  n'est  pas  fait  avec  le  plus  grand  soin ,  la  voie  se  dé- 
grade rapidement;  et  enfin ,  à  force  de  le  répéter,  les 
pas  de  vis  des  boulons  et  des  écrous  s'usent  et  se  dé- 
truisent réciproquement,  et  tout  entretien  devient  im- 
possible ,  à  moins  de  changer  les  boulons ,  si  ce  n'est 
même  les  éclisses  qui  se  sont  ou  voilées  ou  rompues. 

Ce  relâchement  des  éclisses  a  été  pendant  longftemps 
et  est  même  encore  attribué  par  plusieurs  personnes  an 
desserrage  des  écrous  occasionné  lui-môme  par  les  vi- 
bratioDs  que  détertaiine  le  passage  des  trains.  On  s, 


8UB  U  L161IB  DE  NE  VERS  A  BOAimE.  SQl 

en  Conséquence,  proposé  et  appliqué  divers  moyens 
qui  sont  restés  sans  succès.  On  a  essayé  en  Angleterre 
d'enduire  les  filets  de  l'écrou  avec  un  mastic  au  minium  ; 
en  Allemagne,  on  a  ajouté  sur  quelques  lignes  un 
second  écrou  aux  boulons  :  ces  moyens  ont  échoué  Tun 
et  l'autre.  Enfin  on  s'est  avisé  d'un  moyen  qui  parais- 
sait devoir  être  infaillible,  on  a  substitué  des  rivets 
aux  boulons  (i).  Le  relâchement  s'est  encore  fait  sentir, 
et  a  été  d'autant  plus  fâcheux  qu'on  n'avait  plus  de 
moyens  de  le  combattre.  L'insuccès  de  ce  dernier  moyen 
démontre  d'une  manière  évidente  que  le  desserrage  des 
écrous  n'est  pas  la  vraie  ou  du  moins  la  seule  cause  du 
relâchement  des  éclisses. 

Cette  cause  est  complexe,  et  Ton  peut,  selon  nous, 
Tattribuer  à  trois  faits  principaux  : 

i""  Insuffisance  de  la  section  des  éclisses; 

s*  Insuffisance  du  nombre  et  du  diamètre  des  bou- 
lons, ou  mauvaise  exécution  des  boulons  ; 

d"  Insuffisance  de  l'étendue  des  surfaces  de  contact 
ménagées  entre  les  rails  et  les  éclisses. 

Admettons  pour  un  moment  l'existence  réelle  de  ces 
trois  faits  (que  nous  allons  nous  attacher  à  démontrer 
par  l'observation,  par  le  calcul  et  par  l'expérience) , 
quelles  en  seront  les  conséquences?  Les  éclisses  étant 
trop  faibles ,  les  flèches  prises  par  elles  sous  les  charges 
résultant  du  passage  des  véhicules  seront  trop  fortes 
et  entraîneront  la  rapide  dislocation  de  l'assemblage  ; 
c'est  là  un  fait  général  sur  lequel  il  ne  peut  y  avoir  au- 
cun doute,  sans  qu'il  soit  nécessaire  d'analyser  com- 
ment il  se  produit. 

Les  boulons  étant  trop  faibles  ou  trop  peu  nombreux, 
eu  égard  aux  tensions  qu'ils  ont  à  subir,  s'allongeront 

(i)  Sur  U  ligne  allemande  de  Géra  ft  Welssenfels. 


Si  99  SYSTÈME   d'ÉCUSSES  ESSAYÉ 

OU  éprouveront  dans  leurs  pas  de  vis ,  sur  les  faces  de 
contact  de  leurs  écrous  ou  de  leurs  tfites  avec  les  éclisses^ 
des  écrasements  partiels ,  et  il  en  résultera  inévitable- 
ment  du  jeu  dans  l'assemblage;  ce  dernier  résultat  se 
produira  surtout  si ,  les  surfaces  de  contact  dont  nous 
venons  de  parler  étant  mal  dressées,  la  pression  de 
l'écrou  ou  de  la  tête  sur  Téclisse  ne  s'exerce  que  par 
points  isolés,  et  sur  une  surface  trop  faible  pour  y 
résister  sans  écrasement. 

Enfin ,  si  les  surfaces  de  contact  ménagées  entre  l'é- 
clisse  et  les  rails  sont  trop  faibles ,  il  y  aura  encore  des 
écrasements  réciproques,  et  par  suite  du  jeu. 

Les  trois  faits  que  nous  venons  de  signaler  sont  des 
causes  actives  de  relâchement  des  éclisses  ;  on  ne  peut 
affirmer  que  ce  soient  les  seules,  mais  ce  sont  au  moins 
les  plus  graves,  et  il  est  certain  qu'en  les. supprimant , 
on  aura  donné  à  l'éclisse  des  garanties  considérables  de 
durée  et  de  bon  service. 

Nous  allons  donc  nous  occuper  de  faire  voir  qu'il  y  a 
réellement  dans  les  éclisses  employées  jusqu'à  ce  jour  : 

i"  Insufiisance  de  section  ; 

fi*  Insuffisance  dans  le  diamètre  et  le  nombre  des 
boulons  ; 

3*  Insuffisance  des  surfaces  de  contact  entre  le  rail 
et  redisse. 

Nous  ne  nous  occuperons  dans'  ce  qui  va  suivre  que 
des  joints  éclisses  placés  en  porte  à  faux ,  c'est-à-dire 
avec  rails  à  deux  champignons.  Nous  verrons  plus  loin 
comment  les  conclusions  obtenues  s'étendent  aux  joints 
éclisses  sur  la  traverse ,  employés  dans  les  voies  à  rail 
Vignole. 
10  inOuenee  Si  l'on  sc  place  en  face  d'un  joint  éclissé  au  moment 
du  passage  d'une  lourde  machine  marchant  à  pleine  vi- 
tesse, on  est  frappé  de  la  flexion  considérable  que  prend 


de  Mcilon. 


sua  là  U61IE   DE  NBVEaa  A  ROANlfC.  519S 

parfois  ce  joiot  sous  Taction  des  roues.  Cette  flexion  est 
d'autant  plus  facile  k  observer  et  d'autant  plus  frap- 
pante, que  celle  des  portées  adjacentes  est  à  peine 
sensible. 

L'observation  directe  se  trouve  confirmée  d'une  ma- 
nière complète  par  le  calcul.  M.  Couche ,  dans  son  mé- 
moire  sur  les  chemins  allemands  {Annalei  des  mineê  ^ 
5*  série,  tome  VII ,  S  ^  Ao) ,  a  donné  le  calcul  très-simple 
qui  prouve  cette  insuffisance ,  et  en  a  déduit  la  consé- 
quence  :  qu*il  y  aurait  prudence  à  augmenter  la  section 
des  éclisses.  Nous  croyons  qu'il  y  a  même  nécessité  ; 
aussi  nous  présenterons  le  calcul  sous  une  forme  parti- 
culière propre  à  le  faire  ressortir. 

Nous  prendrons  pour  exemple  les  éclisses  employées 
sur  les  voies  à  double  champignon  de  la  ligne  du  Nord. 

Les  portées  de  joint  dans  cette  voie  ont  une  longueur 
de  o",6o;  les  portées  intermédiaires'sont  de  o'yQo.  Le 
rail  pèse  iy  kil.  par  mètre  courant. 

Dans  ces  conditions ,  en  appelant  : 

I ,  le  moment  d'inertie  de  la  section  du  rail , 

V,  la  demi-hauteur  du  rail , 

r  et  V\  les  quantités  correspondantes  pour  Téclisse 
double ,  le  rapport  entre  les  résistances  de  la  section 
du  rail  d'une  part ,  et  de  la  paire  d' éclisses  d'autre  part, 

I    r     iv 

est  donné  par  l'expression  ^  :  ^  =  ^. 

I  r 

Au  Nord,  7r  =  o,oàoi4sS,  -s^  =  o,oooo3fi5 ,  d'où 
IV 

Ainsi ,  à  égalité  de  distance  des  points  d'appui,  deux 
solides  prismatiques,  dont  l'un  aurait  pour  section  celle 
des  éclisses ,  l'autre  celle  du  rail ,  présenteraient  des 
résistances  dont  le  rapport  serait  celui  de  i  à  4f38; 

.  Tom  XIV,  i858.  w 


•94  ftrsTftMB  o'èolisses  essaya 

aotrement  dit,  le  premier ,  avec  une  portée  de  i  mètre, 
aurait  la  même  résistance  que  le  second  avec  une  por- 
tée de  A'fSS ,  et  par  conséquent  la  portée  de  joint 
éclissée  de  o'^ySo  pré3enterait  la  même  résistance  que 
le  rail  avec  une  portée  égale  au  produit  de  4"** 38 
par  o",6o,  soit  9'',62.  Ainsi  lorsqu'on  veut  se  rendre 
compte  de  la  résistance  du  joint  éclissé  compris  entre 
traverses  distantes  de  o",6o«  il  faut  la  considérer 
comme  équivalente  à  celle  du  rail  porté  par  des  travenês 
eepacées  de  s'^^Gs.  Il  est  vrai  que  ce  calcul  suppose  que 
dans  la  portée  de  joint  tout  entière  la  section  est  con- 
stante et  égale  à  celle  des  éclisses  ;  mais  cette  bypo* 
thèse»  qui  serait  fort  éloignée  de  la  réalité  s'il  s's^- 
sait  de  la  flèche,  s'en  écarte  très-peu  pour  la  résistance. 

Cette  évaluation  du  rapport  des  résistances  fait  res* 
sortir  d'une  manière  frappante  la  faiblesse  de  Fé- 
clisse  :  quel  est,  en  effet,'  1  ingénieur  qui  oserait  fûre 
porter  un  rail  de  S  7  kil.  par  des  traverses  distantes 
des-,68  7 

Afin  de  nous  rendre  compte  de  la  valeur  de  ce  calcul 
et  d'établir  par  l'expérience  Içs  résistances  comparées 
du  rail  et  de  l'éclisse,  nous  avons  fait  à  l'usine  de 
l'Horme,  dans  le  courant  de  l'année  i858t  divers  essais 
dont  les  résultats  sont  consignés  dans  le  tableau  ci- 
après.  —  A  l'aide  d'un  appareil  à  levier,  nous  avons 
chargé  de  poids  croissants  un  rail  du  profil  représenté 
PI.  Vl,  fig.  9.  et  qui  est  celui  employé  sur  la  section  de 
Roanne  à  Nevers  (1).  Ce  rail  reposait  sur  deux  appuis 
distants  de  1  mètre;  les  flèches,  mesurées  avec  soin, 
ont  été  consignées  dans  la  colonne  n""  1 . 

On  a  ensuite  essayé  de  la  même  manière  le  joint 
éclissé  représenté  par  les  fig.  t  et  9 ,  les  rails  reposant 

(1)  Cest  le  dernier  raU  de  U  G**  d*Orléans,dit  raU  Ai  eenire^ 


»ur  des  appuis  distonts  de  i  mètre.  Les  flèeha  olilaMs 
$fini  relatées  dans  la  colonne  n""  a. 

TABLEAU  A. 

M*  1.  ~'Rail  inr  appuii  difUnU  de  i  mètre. 

^*  2-  —  Reilt  aisembléf  avec  écliaief  ordinaire!,  appoli  dlitaotide  i  mètre. 

LondTueor  du  grand  brai  de  lerler «,i6  )  „ 

U9«uettr  4u  peiii  ti^at  de  levier o,isi  1  ^*9P^^^  '  ^ 

Poid»  du  levier  ramené  à  aon  ex^rèmit^  .  .      jso  |  ...  u,,,^^ 
Feldi  du  plaieau  et  de  tee  aeeeisoirei.  ...       $4  f   "  •"•■'• 


POIM 

ra  Eli  ion 

«Ueaaa  n  i 

lILLIMlmt. 

placéf 
à  l'eiiréiBllé 

eiercée 
au    »illi#o 

OB6BaVATlONI. 

do  Itvier. 

det  cppali. 

K»  t. 

N»  t. 

0 

0 

6 

0 

ISO 

5.700 

0,50 

6.80 

184 

7.360 

0,78 

49t(H» 

i 

204 

8.160 

1,00 

f4.00 

! 

224 

8.960 

4,w 

1,50 

16.50 

i 

244 

9.760 

23,00 

1 

261 

10.560 

1,78 

80,00 

t 

284 

11.360 

1,90 

• 

\ 

304 

12.460 

2,00 

• 

• 

824 

12.960 

2.20 

■ 

1 

344 

13.760 

2,30 

• 

. 

364 

14.560 

2,40 

» 

4 

384 

15.360 

2,50 

» 

1 

0 

0 

0.00  (a) 

98,00  (a) 

(a)  nèdit  ptrBaneaie. 

424 

10.960 

» 

» 

464 

16.5KO 

m 

• 

1 

504 

20  160 

m 

» 

5H 

21.760 

m 

• 

584 

28.360 

» 

» 

624 

24.9  0 

» 

• 

1 

664 

26.!^60 

» 

M 

734 

28.960 

» 

» 

0 

0 

• 

• 

. -_. 

Si  Ton  compare  les  chiiïres  des  deux  oolonnes,  on 
remarque  d'abord  que  tandis  que  le  rail  a  pu  portar 
jusqu  à  1 5  tonnes  sans  éprouver  de  déformation  per-* 
manente  sensible,  et  en  prenant  des  flèches  sous  charge 
qui  n'ont  pas  dépassé  o"\oo3  59  le  joint  éclissé  était  au 
contraire  mis  hors  d'état  de  fonctionner  dès  la  charge 
de  10 tonnes,  puisqu'il  avait  pris  sous  cette  charge  Une 
flèche  permanente  de  0*^,025.  Enfin»  si  l'on  compare  les 
flèches  passagères  prises  par  les  deux  solides  squs  les 


^96  SYSTÈME   D*ÉCLI8SB8  ESSAY& 

infimes  charges,  on  voit  que  celles  du  joint  écUssé  sont 
à  celles  du  rail  sensiblement  dans  le  rapport  de  i3  à  i« 

Or  pour  un  même  solide,  quand  les  portées  varient , 
la  charge  restant  constante ,  les  flèches  sont  propor«» 
tionnelles  aux  cubes  des  portées.  Ainsi  le  rail  avec  une 
portée  égale  ày/iS^  soit  s'^^SS,  prendrait  sous  les 
mêmes  charges  des  flèches  i3  fois  plus  fortes  que  celles 
obtenues  avec  la  portée  de  i  mètre ,  c'estpàndire  des 
flèches  précisément  égales  à  celles  prises  par  le  joint 
éclissé  avec  cette  même  portée  de  i  mètre.  Autrement 
dit,  sous  le  rapport  des  flèches,  Féclisse  avec  portée 
de  1  mètre  est  dans  les  mêmes  conditions  que  le  rul 
avec  portée  de  2"',35.  Par  suite,  avec  portée  de  o*,6o, 
elle  sera  dans  les  mêmes  conditions  que  le  rail  avec 
portée  de  9*,35  x  o",6o ,  soit  i*,5i. 

La  concluffion  fournie  par  la  mesure  des  flèches  n'est 
donc  pas  tout  à  fait  aussi  défavorable  que  celle  donnée 
plus  haut  par  la  comparaison  des  résistances  transver- 
sales (i).  Cependant  elle  accuse  encore  une  infériorité 
notable ,  car  une  voie  avec  rail  de  37  kil.  et  traverses 
distantes  de  l'^fSi,  serait  évidemment  dans  de  très- 
mauvaises  conditions,  et  ces  conditions  doivent  être 
encore  plus  défavorables  pour  une  portée  de  joint, 
pour  peu  qu'elle  soit  soumise  à  des  chocs. 

Nous  pouvons  donc  considérer  TinsufiSsance  de  la 
section  des  éclisses  comme  suffisamment  démontrée,  si 
nous  ajoutons  que  la  cote  de  o'",6o  est  la  limite  extrême 
à  laquelle  on  peut  faire  descendre  la  portée  de  joint  dans 
le  cas  des  éclisses. 

Un  fait  qui  ne  laisse  aucun  doute  sur  cette  insuffi* 

(0  Cette  différence  est  d^allleurs  toute  natarelle,  car  la  ré- 
sistance transversale  est  fonction  du  rapport  rr,  tandis  que  la 
flèclie  ne  dépend  que  du  moment  d*lnertie  I. 


3*  iDiMMt 

da  dUnélM 


AVB  là  UGMB  DE  MEVERi»   ▲   ROAUlfE.  997 

sauce,  au  moltis  dans  certains  cas»  est  le  relftcbe- 
ment  constaté  des  rivets  des  éclisses  de  la  ligne  alle- 
mande de  Géra  à  Weissensfels  (i).  Il  faut  forcément 
en  conclure  un  allongement  permanent  du  rivet,  ou  au  ^^  bosioof. 
moins  Técrasement  de  la  surface  intérieure  de  la  tête  ; 
ces  deux  phénomènes  n'en  font  qu'un ,  du  reste ,  car 
dans  un  boulon  ou  dans  un  rivet  dont  les  dimensions 
sont  calculées  convenablement ,  l'/illongement  perma^ 
nent  de  la  tige  doit  avoir  lieu  à  la  même  tension  qui 
produirait  l'écrasement  de  la  tète  ou  des  filets  de  la  vis. 
Sous  ce  rapport ,  l'observation  des  boulons  des  éclisses 
qui  ont  déjà  plusieurs  années  de  service»  démontre 
également  l'insuffisance  de  leur  diamètre  ;  car  on  re- 
marque dans  la  surface  extérieure-dé  l'éclisse»  sous  les 
tètes  et  sous  les  écrous  des  boulons  »  des  impressions 
qui  ont  jusqu'à  i  millimètre  de  profondeur,  en  même 
temps  que  les  filets  de  la  vis  sont  dégradés  et  comme 
rongés.  Il  est  à  peine  nécessaire  d'ajouter  que  cette 
insuffisance  du  diamètre  des  boulons  dans  l'éclisse  n'est 
pas  un  défaut  accidentel ,  mais  un  vice  inhérent  à  l'ap- 
pareO  tel  qu'on  l'emploie  ordinairement,  et  qui  résulte 
du  jeu  qu'il  est  nécessaire  de  laisser  entre  la  saillie  du 
boudin  des  roues  et  les  angles  des  écrous. 
Si  l'on  cherche  à  obtenir  par  le  calcul  la  tension  des 

(1)  Rien  de  semblable  n*a  été  observé»  après  un  service  de 
trois  à  huit  ans,  sur  le  cbemln  du  Nord  français,  qui  a  plus  de 
1.000  kilomètres  éclisses  en  porte  à  faux,  dont  600- sur  des 
voies  soumises  à  un  trafic  très-considérable  et  à  un  matériel 
très-lourd.  U  y  a  seulement,  peu  de  temps  après  la  pose,  un 
relâchement  dû  à  la  mUe  en  charge.  Il  faut  donc  resserrer  Té- 
crou  ;  mais  Teffet  ne  se  reproduit  plus,  il  n^  a  eu  Jusqu^à  ce 
Jour  ni  usure  des  filets,  ni  rupture  ou  même  relâchement  des 
boulons.  Tout  dépend,  au  surplus,  de  Tlnclinaison  des  faces 
latérales  du  champignon.  L'éclisse  donne  de  mauvais  résultats 
si  on  rapplique  â  des  rails  de  profils  inécllssables  agissant 
comme  des  coins  trop  aigus.  {Note  de  la  rédaction.) 


sgS  SYSTÈME  d'éclisses  essayé 

boulons  I  on  arrive  également  àla  conclusion  que  les  dia- 
mètres employés  généralement,  et  au-dessus  desquels  on 
ne  peut  guère  s*élever,  sont  insufBsants. 

Le  calcul  de  la  tension  des  boulons  dans  une  éctisae 
ordinaire  peut  s'établir  de  la  manière  suivante  (/Ig.  5)  : 

Soit  s  P  la  charge  agissant  verticalement  sur  le  joint 
Elle  donne  lieu  à  deux  pressions  égales  à  P  sur  chacun 
des  coussinets  voisins  du  joint;  d'où  il  suit  qu'on  peut 
regarder  l'éclisse  comme  encastrée  horizontalement  en 
son  milieu,  et  les  rails  qui  y  sont  assemblés  comme 
soumis  chacun  à  une  force  verticale  P  agissant  de  bas 
en  hauti  à  la  distance  c  du  milieu  de  l'éclisse,  si  ac 
est  la  distance  comprise  entre  les  deux  coussinets.  Le 
rail  AB  est  donc  en  équilibre  sous  l'action  de  la  force  P 
et  des  réactions  de  l'éclisse  (i).  Ces  réactions  sont  évi- 
demment une  force  verticale  R,  dirigée  de  bas  en  haut 
dans  la  région  A ,  et  une  force  verticale  Q,  dirigée  de 
haut  en  bas  dans  la  région  D  Soit  m  le  point  d'application 
de  la  première,  et  n  le  point  d'application  de  la  seconde. 

On  peut  faire  diverses  hypothèses  quant  à  la  position 
dès  points  m  et  n.  Si  les  boulons  sont  assez  rejàchés  pour 
laisser  un  certain  jeu  entre  le  rail  et  l'éclisse,  le  rail  se  pla- 
cera comme  le  fait  une  tige  introduite  dans  un  manchon 
d'yn  diamètre  plus  fort  qu'elle,  et  qui,  lorsqu'on  exerce 
sur  elle  un  effort  transversal,  le  manchon  restant  fixe,  ne 
se  met  en  contact  avec  lui  que  par  les  bords  a  et  6  (/t^ .  4)  ; 
c'est-à-dire  que  dans  ce  cas  les  forces  R  et  Q  seront 
Contenues  dans  les  plans  verticaux  passant  par  les  points 
A  et  D,  extrémités  de  l'éclisse  et  du  rail.  Si  les  boulons 
sont  bien  serrés  et  les  contacts  intimes,  les  pressions  se 


(i)  En  négligeant  les  réactions  exercées  en  B  par  le  prolon- 
gement du  rail ,  ce  calcul  exagère  la  fatigue  des  éclisses  et  des 
boulons.  (I>ioie  de  la  rédaction.) 


80B  LA  UGHB  de  NBVEKS  ▲  BOAlfNE.  B99 

répartiront  sur  une  certaine  longueur*  et  leurs  résul- 
tantes respectives  se  rapprocheront  des  boulons. 

La  tension  maximum  des  boulons  correspond  à  Thy- 
pothëse  que  les  résultantes  passent  par  leurs  centres 
respectifs.  En  eiïet ,  la  valeur  absolue  des  forces  A  et  Q 
d'où  dépend  cette  tension ,  et  qui  font  équilibre  à  la 
force  P,  sera  d'autant  plus  grande  que  le  bras  du  le- 
vier mn  autour  duquel  elles  agissent  sera  plus  court, 
et  celui  de  la  force  I^  plus  long.  Or  la  concentration 
de  ces  pressions  au  droit  des  boulons  réduit  le  pre- 
mier de  ces  bras  de  levier  à  son  maximum  et  augmente 
le  second,  tandis  que  la  concentration  des  pressions 
sur  les  bords  de  Téclisse  et  du  rail  a  le  résultat  inverse. 
Bâtons -nous  de  remarquer,  toutefois,  que  dès  que  les 
boulons  sont  relâchés ,  il  se  produit  des  chocs  entre 
Téclisse  et  le  rail,  et,  par  suite,  des  accroissements  de 
tension  dans  les  boulons  dont  il  est  presque  impossible 
de  préciser  la  valeur. 

On  voit  en  même  temps,  sans  aller  plus  loin,  qu'il  y 
a  grand  avantage  à  accroître  le  plus  possible  la  distance 
des  boulons,  c'est-à-dire  à  rapprocher  l'un  du  bord  du 
rail,  l'autre  du  bord  de  l'éclisse. 

L'hypothèse  de  la  concentration  des  pressions  au 
droit  des  boulons  étant  la  plus  défavorable ,  c'est  celle 
que  nous  admettons  dans  le  calcul  de  leur  tension. 

Soit  donc  a  eib  (fig.  5),  les  distances  respectives 
des  centres  des  deux  boulons  au  joint,  on  a  évidem- 
ment les  deux  relations 

P(c— d)— R(d— a)    P(c— a)— 0(d— a), 
d'où 

La  plus  grande  de  ces  deux  forces  est  évidemment  la 
seconde  R.  Le  deuitième  boulon  dans  les  écliasès  1m  porte 


/ 


300  SYSTÈME  D'ÉGUSSES  ESSAYÉ 

à  faux  a  donc  plus  de  tendance  à  se  desserreri  et  devrait* 
à  la  rigueur,  être  d'un  diamètre  plus  fort  que  le  boulon 
voisin  du  joint.  Il  sui&t  dès  lors,  si  Ton  veut  les  avoir 
du  même  diamètre,  de  calculer  la  tension  de  ce  dernier, 
tension  résultant  de  la  force  Q. 

Soit  YOX  (fig.  6)  la  coupe  du  rail  et  de  Téclisse  par 
le  plan  vertical  qui  passe  par  l'axe  du  premie  boulon  e 
et  qui  contient  la  force  Q.  Le  rail  exerce  de  bas  en  haut 
une  réaction  égale  et  contraire  à  la  force  Q,  et  c'est 
cette  réaction  qui  donne  lieu  à  la  tension  des  boulons. 

Soient  D  et  D' les  deux  points  d'application  des  ré- 
sultantes des  pressions  mutuelles  entre  le  rail  et  l'é- 
clisse;  si  Ton  élève  DA  et  D'A  perpendiculaire  sur 
l'élément  du  rail  en  ce  point,  qu'on  prenne  AB  =  Q,  la 
force  AB  se  décomposera  en  deux  forces  égales  AC  et 

AB 

AC,  dont  la  valeur  est  AC=AC'= 5^^; 

acosBAC 

Telle  est  la  valeur  de  la  pression  exercée  par  le  rail 
sur  chacune  des  éclisses. 

Soit  a  l'angle  que  fait  la  gorge  du  rail  avec  la  verti- 
cale ,  on  a  BAC  =  90*  —  « ,  d'où ,  en  remplaçant  AB 
par  sa  valeur  Q ,  on  trouve  AC ,  c'est-à-dire  la  pression 

du  rail  sur  l'éclisse  de  droite  =     .    .  Cette  pression 

9Sma  ^ 

a  deux  composantes,  l'une  verticale,  qui  est  détruite 
pai*  la  résistance  de  l'éclisse  à  la  flexion  ;  l'autre  horizon- 
tale, qui  tend  à  écarter  les  deux  éclisses  et  détermine 
la  tension  du  boulon.  Cette  composante  horixontale  est 

évidemment  ■   r    cos  «  = 


ssmoi  atanga 

Il  se  produit  en  outre  au  point  D,  entre  l'éclisse  et 
le  rail ,  un  frottement  qui  tend  à  réduire  la  tension  des 

boulons.  La  pression  au  point  D  étant  égale  à  —^ 


asma 


SDfi  LA  UGME  DE  NEVBRS  ▲  BOANNE.  5oi 

le  frottement  suivant  DF  sera,  f  étant  le  coefficient  du 

frottement,  -iî^, 
asma 

Ce  frottement  donne  lieu  à  une  composante  horizon- 
tale égale  à  : 

J^co.FDD'--^dn.-/:5. 
a  8in  a  a  sin  a  9 

L'actibn  horizontale  exercée  par  le  rail  au  point  D  et 
tendant  à  écarter  Téclisse  de  droite  est  donc  égale  à 

—r^ — .  Une  action  égale  a  lieu  sur  Féclisse  de 

2  tang  a       a  ^ 

gauche ,  et  comme  ces  deux  forces  se  font  équilibre  par 

l'intermédiaire  du  boulon ,  la  tension  de  ce  dernier  est 

égale  à  leur  valeur  commune.  En  substituant  pour  Q , 

sa  valeur  trouvée  plus  haut,  on  trouve  par  la  tension 

"a(6  — fl)tanga      '7  6  — «"a  6  — a\t8ng«      '/* 

Si  Ton  admet  l'hypothëse  de  la  concentration  des 
pressions  sur  les  extrémités  de  Féclisse  et  du  rail ,  il 
suffit  de  remplacer  dans  l'expression  ci-dessus  le  rap- 
port r —  par  le  rapport  -. ,  I  représentant  la  demi-lon- 
gueur de  redisse.  On  trouve  ainsi  l'expression  : 


%    €  Vtang  a     7 


Telles  sont  les  deux  valeurs  de  la  tension  développée 
dans  les  boulons  d'une  éclisse  sous  l'action  d'une 
charge  sP  placée  sur  le  joint;  la  seconde  est,  comme 
nous  l'avons  déjà  dit ,  plus  faible  que  l'autre ,  le  rap- 

port ,-  étant  toujours  plus  petit  que  le  rapport  — . 

On  voit  en  même  temps  que  les  seuls  moyens  à  em- 


309  SYSTÈlf£  d'ÉGLISSES  ESSAYÉ 

ployer  pour  réduire  la  tension  des  boulons  sont  »  outre 
l'augmentation  de  leur  diamètre,  d'augmenter  (,  de 
diminuer  c  et  a ,  et  d'augmenter  tang  a  :  c'est-à-dire 
d'augmenter  la  longueur  de  l'éclisse,  de  diminuer  sa 
portée,  de  rapprocher  les  trous  respectivement  des 
extrémités  du  rail  et  de  Téclisse ,  et  d'augmenter  l'in- 
clinaison des  gorges  du  rail  (i). 

11  faut  d'ailleurs,  si  l'on  se  sert  de  la  prenjiëre  for* 
mule  qui  suppose  la  pression  concentrée  au  droit  des 
boulons,  ajouter  à  la  tension  résultant  de  l'action  de  la 
charge  aP,  la  tension  initiale  que  développe  dans  le 
boulon  le  serrage  fait  à  la  clef  par  le  cantonnier.  Malgré 
toutes  les  précautions  prises,  on  doit  compter  sur  de 
fréquents  excès  de  force  déployés  dans  cette  opération 
par  les  agents  de  l'entretien.  On  peut  se  rendre  compte 
de  l'importance  de  cet  effet,  à  l'aide  de  la  formule 
donnant  l'effort  Q  transmis  parallèlement  à  1  axe  de  la 
vis  au  moyen  d'un  effort  R  agissant  tangentiellement 
à  l'écrou.  Cette  formule  est  : 


(i)  L'augmentation  de  la  longueur  est  impossible,  puisquMl 
faudrait  augmenter  la  portée  qui  est  déjà  trop  forte  ;  la  dimi- 
nution de  la  portée  est  de  son  côté  impossible,  à  moins  de 
rendre  le  barrage  presque  inexécutable;  il  &st  déjà  difficile 
avec  o'jGo  d^écartement  Les  seuls  moyens  possibles  sont  donc 
le  rapprochement  des  boulons  aux  extrémités  et  Taugroentation 
de  Tinclinaison  des  gorges  du  rail.  On  a  souvent  n^ligé  le  pre- 
mier dans  la  crainte  de  fendre  les  bouts  du  rail  et  de  Téclisse 
dans  le  perçage  au  poinçon.  Dût-on  faire  usage  du  foret,  il  faut 
évidemment  y  recourir.  Le  grand  écartcment  des  boulons  da 
milieu  a  d'ailleurs  le  grave  inconvénient  de  permettre  le  voile- 
ment  latéral  deséclisses,  et  par  suite  la  dénivellation  des  rails. 
C'est  ce  qui  a  conduit  quelques  ingénieurs  à  remplacer  les  deux 
boulons  du  milieu  par  un  sçul  placé  au  Joint  :  outre  quelques 
inoonvénients  de  détaU,  cette  disposition  a  le  défaut  de  doubler 


SUR  LA  LIGNE  DE  NEVERS  A  BOANNE.      3o3 

H  représente  Teffbrt  exercé  à  Textrémité  de  la  clef; 

r  le  bras  de  levier  de  la  force  P,  ou  longueur  de  la  clef  ; 

r'  le  rayoD  moyen  de  la  surface  hélicoïdale  de  la  vis  en  con- 
tact avec  récrou  ; 

h  la  hauteur  du  pas  de  vis  ; 

r"le  rayon  moyen  de  la  surface  de  contact  de  Técroa  et  de 
réclisse  ; 

f  le  coefficient  du  frottement. 

Si  Ton  applique  cette  formule  à  un  boulon  de  o°',oi9 
de  diamètre  au  corps,  ayant  conséquemment  q^^oiG 
environ  dans  la  partie  filetée,  et  qu'on  admette  i5  kil. 
seulement  pour  l'effort  musculaire  représenté  parR, 
qu'on  suppose  la  longueur  de  la  clef  de  o"*,5o,  et  le 
frottement  du  fer  sur  le  fer  égal  à  o"',a,  on  trouve 
que  la  tension  initiale  développée  dans  le  boulon  par  le 
serrage ,  n'est  pas  moindre  de  6  kifcgrammes  par  mil- 
limètre quarré  de  section. 

D'un  autre  côté,  la  valeur  de  aPd'où  dépend  essen- 
tiellement la  tension  sous  la  charge ,  ne  saurait  être 
limitée  à  la  charge  maximum  li.ooo  kil.  admise  pour 
les  essieux  moteurs  des  machines  les  plus  lourdes,  la- 
quelle correspond  à  7.000  kil.  pour  la  charge  sur  le 


là  tension  par  millimètre  quarré  dÀns  ce  boulon  qui  concentre 
sur  lui  seul  le  travail  des  deux  boulons  ordinaires  du  milieu. 
L'augmentation  de  rinclinaison  de  la  gorge  du  rail  est  une  me- 
sure très-efficace,  mais  elle  a  Tinconvénient  de  réduire  encore 
la  section,  d(^jà  si  faible  de  Péclisse,  et  de  diminuer  la  résis- 
tance des  champignons  du  rail  &  Taction  d'écrasement  des 
roues;  d'ailleurs,  elle  est  inapplicable  sur  les  voies  existantes, 
à  moins  d'entailler  mécaniquement  les  congés  du  rail ,  comme 
on  Ta  ftiit  d'après  M.  Couche  (S  aSû  ) ,  en  W^urtemberg  et  sur 
la  ligne  de  Berlin  &  Francfort-sur^'Oder,  et  comme  on  vient  de 
le  propo.«>er  de  nouveau  pour  le  réseau  central  d'Orléans.  Le 
seul  moyen  qui  reste  est  donc  de  répartir  la  tension  t  sur  une 
section  de  boulon  plus  forte;  mais  là  encore,  on  est  limité  par 
la  saillie  des  boudina,  à  moins  d'adopter  la  disposition  d'éclisses 
que  nous  proposons. 


304  SYSTÈMB  d'ÊCLISSES  ESSAYÉ 

joint  ;  plusieurs  causes  bien  connues  tendent  à  M 
dépasser  cette  limite. 

En  première  ligne  sont  les  dérèglements  passagers 
qui  ont  lieu  dans  la  machine  pendant  la  marche  »  et 
surtout  les  dérèglements  qui  se  produisent  après  un 
certain  parcours.  (Nous  citerons  comme  exemple  qui 
nous  est  personnellement  connu,  une  machine  d*uii 
chemin  de  fer  français  réglée  à  lo  tonnes  sur  l'essieu 
moteur,  et  qui  après  5oo  kilomètres  de  parcours,  ac- 
cusait sur  les  bascules  19  tonnes  sur  le  même  essieu  I  ) 
Il  peut  en  outre  se  produire  aux  joints  des  chocs  qui 
tendent  à  accroître  la  charge  dans  un  rapport  qu'il 
nous  est  presque  impossible  d'apprécier  ;  les  flèches 
considérables  prises  par  les  éclisses  sous  le  passage 
des  véhicules ,  les^lats  que  portent  souvent  les  roues , 
l'action  des  contre-poids  dont  elles  sont  souvent  mu- 
nies, peuvent  exagérer  la  valeur  de  aP  à  un  point  qu'on 
se  figurera  aisément  en  se  rappelant  que  la  rupture 
des  rails  a  lieu  quelquefois  en  service  ;  or  la  rupture 
d'un  rail  posé  sur  deux  appuis  distants  de  1  mètre 
exige  une  charge  statique  d'au  moins  a 5, 000  kilo- 
grammes au  milieu  de  la  portée. 

On  objectera  que  si  la  voie  devait  être  établie  pour 
faire  face  à  de  pareilles  éventualités ,  il  faudrait ,  par 
snite  de  la  dépense ,  renoncer  à  lui  donner  la  solidité 
nécessaire.  Toutefois ,  sans  baser  le  calcul  des  éclisses 
sur  des  charges  de  s 5. 000  kil.  par  roue,  ce  qui  sup- 
poserait la  charge  statique  de  7.000  kil.  presque  qua- 
druplée  par  les  causes  accidentelles,  on  ne«  peut  se 
dispenser,  il  nous  semble ,  de  calculer  les  éclisses  en 
comptant  sur  des  charges  plus  fortes  que  7.000  kil., 
avec  d'autant  plus  de  raison  que  cette  hypothèse  n'en- 
traîne pas ,  comme  pour  le  rail  dans  les  portées  bter- 
médiaires ,  des  dimensions  énormes ,  mais  simplement 


801  LA  UGNB  DS  NEVSBS  ▲  ROAMM.  So5 

quelques  précautions  de  détail  dans  la  fixation  des  di- 
mensions et  du  nombre  des  boulons  «  et  dans  le  tracé  de 
Téclisse  et  du  rail.  De  plus ,  lorsque  le  rail  est  d'une 
section  trop  faible  »  eu  égard  aux  charges  qu'il  a  à  sup- 
porter, il  n'en  résulte  que  de  légères  flexions  perma- 
nentes sans  inconvénient  sérieux  pour  la  sécurité  comme 
pour  la  locomotion  ;  tandis  que  la  faiblesse  de  l'appareil 
de  joint  entraîne  son  rel&chement  et  devient  ainsi  la 
cause  de  chocs  également  fftcbeux  pour  le  mouvement 
des  véhicules,  et  pour  la  conservation  de  l'appareil  lui- 
même» 

Pour  donner  une  idée  de  l'importance  de  la  ques« 
tion,  nous  avons  fait,  pour  l'éclisse  du  chemin  du 
Nordt  le  calcul  de  la  tension  des  boulons  sous  l'action 
d'une  charge  italique  aP  de  7.000  kil.  seulement  «  en 
supposant  successivement  les  boulons  serrés  à  fond  et 
relâchés. 

Dans  ces  calculs ,  les  données  sont  les  suivantes  : 

dP»7»oookllOg8. 

e    —  o*,3o 

b     ^cT^iyb 
a    ^  o*,076 

Le  diamètre  des  boulons  est  de  o",oi9  au  corps,  soit 
o",oi6  à  la  partie  filetée. 

Dans  ces  conditions,  et  en  supposant  les  boulons 
serrés  à  fond,  on  trouve,  à  l'aide  de  la  formule  don- 
nant t ,  que  la  tension  résultant  de  la  charge  est  de 
1 5iSo6  par  millimètre  quarré.  En  y  ajoutant  la  tension 
initiale  de  6  kil.  calculée  tout  à  l'heure,  on  arrive  à 
un  total  de  18^,06. 

Or,  l'écrasement  superficiel  du  fer  et  de  son  allon- 
gement permanent  commencent  sous  une  tension  de 
1 4  kil.  par  millimètre  quarré.  Il  n'est  donc  pas  néces- 
saire d'admettre  des  valeurs  de  sP  supérieures  à  la  li- 


ft       »6a" 
•  tanga»  1,33 
/         —  o,a 
I         ■-  o",aa5 


3o6  8Y8TÈMS  D* Musses  sssÀVft 

mite  de  7*000  kiL  que  nous  nous  sommes  imposée  « 
pour  arriver  à  rallongement  du  boulon  et  par  suite  aa 
relâchement  de  l'éclisse. 

Si  Ton  admet  les  réactions  du  rail  et  de  Fécliase  ap- 
pliquées aux  extrémités  de  celle-ci ,  la  formule  à  em- 
ployer est  celle  qui  donne  la  valeur  i^;  on  trouve  alors 
seulement  7^,1 5  par  millimètre  quarré  sous  une  charge 
de  7.000  kil.  Mais  il  faut  remarquer  aussi  que  cette 
hypothèse  implique  un  serrage  imparfait ,  et  par  suite 
un  joint  dans  des  conditions  de  résistance  défectueuse. 

Les  calculs  qui  précèdent  montrent  que  le  relâche- 
ment des  boulons  des  éclisses  doit  être  en  grande 
partie  attribué  à  leur  allongement  permanent ,  et  met* 
tra  conséquemment  en  défaut  toutes  les  précautions 
prises  pour  empêcher  le  desserrage. 

A  ces  conclusions  de  1*  observation  et  du  calcul  « 
nous  pouvons  joindre  les  résultats  de  Texpérience  dir 
recte.  Dans  les  essais  faits  à  Tusine  de  THorme,  et  qui 
sont  consignés  dans  le  tableau  A  (p.  sg5),  on  avait  eu 
soin  de  serrer  à  fond,  avant  Tapplication  de  la  charge, 
les  boulons  de  TécUsse  et  de  repérer  les  angles  de  leurs 
écrous  par  des  traits  tracés  à  la  surface  extérieure  de 
Téclisse.  L* essai  étant  terminé,  on  a  essayé  de  resser- 
rer les  écrous  et  on  a  ainsi  observé  que  les  boulons 
extrêmes  ont  pu  être  resserrés  de  1/6*  de  tour,  et  ceux 
du.  milieu  de  k/4»  Le  pas  de  vis  étant  de  o",oa&,  oa 
voit  que  rallongement  (ou  Fécrasementdes  filets  ou  de 
la  tête  équivalent  à  un  allongement)  a  été  pour  les 
deux  premiers  de  o"*,oo4  environ,  et  pour  les  deui 
autres  de  o",oo6  environ.  Ces  allongements  se  sont 
produits  sous  la  charge  de  10  tonnes  qui  avait  entraîné 
la  déformation  de  Téclisse.  Or,  une  charge  de  1  o  tonnes 
avec  un  1  mètre  de  portée,  équivaut  à  une  chaif^e  de 
\b  tonnes  avec  une  portée  de  o^'iGo. 


SUR  XJL  ÏMM  M  mVBKS  A  ROANNE.  807 

Les  jH^ores  que  nous  venons  de  rapporter,  ne  lais- 
seront, nons  le  pensons,  aucun  doute  sur  la  réalité  de 
rallongement  permanent  des  boulons  d'éclisses  sous 
des  charges  peu  supérieures  aux  pressions  «prévues 
sous  les  roues  des  machines,  et  qui  sont  souvent  atr 
teintes  en  service  par  suite  des  chocs  et  des  autres 
circonstances  énumérées  plus  haut.  On  voit  en  même 
temps  combien  l'entretien  serait  facilité,  m  cette  cause 
de  relâchement  était  éliminée;  car  n'ayant  plus  à  lutter 
que  contre  le  desserrage  des  écrous  provenant  des  vi- 
brations ,  on  ne  manquerait  pas  de  procédés  simples  et 
efficaces  pour  s'y  opposer. 

L'observation  directe  donne  de  ce  fait  une  preuve 
convaincante.. 

Si  l'on  examine  des  rails  et  des  éclisses  déposés 
après  un  certain  temps  de  service ,  on  remarque  dans 
le  rail ,  à  la  gorge  du  champignon  inférieur  (fig.  7), 
des  impressions  «  correspondantes  à  l'extrémité  infé^ 
rieure  de  l'éclisse,  impressions  dont  la  largeur  est 
égale  à  celle  de  la  zone  de  contact  du  rail  et  de  l'éclisse, 
dont  la  longueur,  assez  variable ,  ne  dépasse  guère  60 
à  55  millimètres ,  et  dont  la  profondeur  va  souvent 
jusqu'à  a  et  3  millimètres;  quant  à  l'éclisse,  sa  portée 
supérieure,  à  l'endroit  du  joint ,  est  également  creusée 
en  66,  assez  profondément  par  le  bord  correspondant 
du  rail  (fig.  S). 

On  doit  conclure  de  ce  fait,  que  la  pression  mutuelle 
du  rail  et  de  l'éclisse  peut  être  localisée  dans  une  ré* 
gion  voisine  des  extrémités,  et  assez  peu  étendue  pour 
que  l'écrasement  réciproque  des  surfaces  en  soit  la 
conséquence.  Cet  effet  se  produira  d'autant  plus  facile^ 
ment,  que  la  zone  de  contact  s'étendra  sur  une  plus 
faible  portion  du  profil  transversal  du  rail.  Or,  ces  points, 
dans  l'éclisse  ordinaire,  se  bornent  aux  gorges  des  deux 


3*  IniOflllMDM 

da  la  furraet 

da  coniael 

nénaiéa 

«Dira  la  rail 
al  rècUaaa. 


3o8  SYSTÈME  D*ÉGLI8B£8  BSSàTÉ 

cbampignona  et  sont  trop  peu  nombreux  pour  rendre 
l'écrasement  impossible;  C'est  le  relâchement  des  bon- 
ions  qui  amène  ces  impressions  réciproques ,  puisqu'il 
permet  au  contact  de  s'établir  seulement  sur  les  extré- 
mités des  rails  et  des  édisses.  En  outre ,  ces  impres- 
sions, une  fois  formées»  deviennent  à  leur  tour  une 
cause  active  de  relftchement. 

Nous  avons  insisté  longuement  sur  les  trois  incon- 
vénients de  détail  que  présentent  les  éclisses  ordi* 
naires,  inconvénients  qui  concourent  à  un  seul  et 
même  résultat,  le  rel&chement,  afin  de  faire  compren- 
dre les  avantages  d'un  système  différent  d'éclissage, 
qui  vient  d'être  essayé  sur  la  section  de  Roanne  à  Ne- 
vers  ,  par  les  ordres  de  M.  Bazaine ,  ingénieur  en  chef 
de  ce  chemin ,  sur  une  longueur  de  4  kilomètres  aux 
abords  de  la  station  de  Roanne. 
1*  AemiMMBrai  Ce  système,  représenté  /tg.  9,  lo,  ii  et  12,  a  été 
de  u  MctioB.  injj^giné  en  18S0  par  M.  Robert  Dokray,  alors  ingénieur 
en  chef  du  chemin  de  fer  des  Eastern  Counties,  qui 
l'avait  proposé  sous  la  forme  peu  pratique  représen- 
tée fig.  i3  (1).  Aucune  application  n'en  fut  faite  en 
Angleterre ,  où  ses  avantages  ne  furent  pas  compris. 
Frappé  des  inconvénients  des  éclisses  ordinaires,  noos 
avons  proposé  à  notre  tour  cettQ  disposition  sans 
avoir  eu  connaissance  des  études  auxquelles  elle  avait 
donné  lieu ,  et  nous  avons  été  autorisé  à  en  faire  Tessai. 
Quoique  l'application  en  soit  encore  très-récente,  1* 
seconde  voie  de  Roanne,  sur  laquelle  elle  est  faite, 
n'étant  encore  parcourue  que  par  des  trains  de  ballast, 
on  peut  déjà  juger  de  ses  avantages.  Nous  allons  cher- 
cher à  les  faire  apprécier. 

(1)  Le  dessin  original ,  signé  par  M.  Doclcray,  est  depuis  peo 
de  temps  en  notre  possession.  (Noté  4s  Vimtewr») 


80a  LA  LIGUE  OB  NEVERS  A  ROANNE.  309 

La  paire  d'écliases,  représentée  flg.  9,  a  une  section, 
une  hauteur  et  un  moment  de  résistance  beaucoup 
plus  forts  que  ceux  du  rail.  On  pouvait  donc  pré- 
sumer que  les  flèches  d'un  joint  éclissé  dans  ce  sys- 
tème seraient  plus  faibles,  à  portée  égale,  que  celles 
données  par  le  rail,  ou  tout  au  moins  égales.  C'était 
là,  en  effet,  le  résultat  qui  était  principalement  à  re- 
chercher. Hais  il  ne  faut  pas  oublier  que ,  dans  un  as- 
semblage de  ce  genre,  il  y  a,  entre  les  pièces  qui  le 
constituent,  un  jeu  inévitable,  d'où  résulte  sous  les 
charges  un  abaissement  qui  vient  s'ajouter  à  la  flèche 
propre  de  ces  pièces.  C'est  ce  que  l'expérience  a  mis 
en  relief  d'une  manière  frappante.  Le  joint  éclissé 
avec  portée  d'un  mètre,  soumis  à  des  charges  crois- 
santes, a  donné  les  flèches  relatées  au  tableau  B ,  dans 
la  colonne  n*  1 ,  et  qui  correspondent  aux  mômes  charges 
que  celles  portées  au  tableau  A.  On  y  reconnaît  sur-le- 
champ  :  d'abord ,  que  le  joint  éclissé  dans  ce  système 
peut  subir  sans  déformation  permanente  sensible  des 
pressions  de  9  5  tonnes,  et  plus;  que  les  flèches  passa- 
gères sont  très-inférieures  à  celles  qui  figurent  au  ta- 
bleau A,  colonne  9,  et  qui  ont  été  données  par  le  joint 
éclissé  ordinaire;  leur  rapport  est  environ  ::  1:7.  Ces 
mêmes  flèches  s'écartent  un  peu  de  celles  du  rail  sans 
leur  ôtrecependant  beaucoup  supérieures  sous  les  faibles 
pressions;  mais  à  la  pression  de  ioS56o,  elles  devien- 
nent doubles  de  celles  du  rail  (Voyez  tableaux  A  et  B). 
Cette  différence  ne  peut  être  due  qu'au  jeu  inévitable 
des  pièces  de  l'assemblage* 

Quoi  qu'il  en  soit,  on  pouvait  se  demander  quel 
écartement  il  conviendrait  de  donner  aux  supports  du 
joint  éclissé  pour  que  les  flèches  fussent  identiques  à 
celles  du  rail.  En  appelant  f  la  flèche  du  rail ,  f  celle 
du  joint  éclissé  sous  la  même  charge ,  et  a;  la  portée 
Tom  XIV,  iS5S.  »i . 


3lO  SYSTÈME  d'IQUSSIS  BSSàTi 

cherchée  »  on  a  la  proportion  : 

f:f::a^:i9     d'où     *  — V/f- 

Or,  si  Ton  compare  les  flèches  prises  par  le  rail  et  le  joint 
écllssé  sous  une  même  charge,  par  exemple  io\56o,  et 

qui  sont  données  par  les  tableaux  A  et  B ,  on  trouve  que 

f  i. 

^sao»5o«  d'où  â9ssyo,âo  =  0,79,  soit  0,80  en  nom- 
bres ronds.  Nous  avons  donc  fait  Tessai  du  Joint  éclissé 
avec  portée  de  o",8o.  Les  flèches  obtenues  sont  don- 
nées dans  la  colonne  n""  a  du  tableau  B.  On  voit  qu'elles 
sont,  sous  les  fortes  pressions,  presque  identiques  à 
celles  du  rail ,  avec  portée  de  1  mètre ,  et  qui  sont  rela- 
tées au  tableau  A,  colonne  1. 

TABLBAO  B. 

N*  t.—  ÉeliffM  â grande iaetloB ,  appuis  dlutinude i**,M 

N*  a.  •-  M. M .  . .  • r,M 

LoDgaear  do  grtnd  brai  de  levier ^"«'^  )  n        m»    a 

Longoent  do  pellt  brâs  de  levier ««,154 }  "^P^"  '  <* 

Poldi  da  levier  rtmeoé  à  son  extrémiié.      iso  \  .^  hiiMi» 
Poidf  du  plâteeu  et  de  les  tcccMolrei.  .  .        S4  I  "«vp^* 


MIM 

rutuoii 

rUcaii  tii  MLualTftti. 

pUcél 

nweéê 
•■  mlitott  4m 

OBUmVATIOlU. 

du  l«*i«r. 

polMU  d*app«l. 

!!•  1. 

««  t. 

130 

5.300 

0,50 

• 

184 

7.300 

1,50 

1,30 

204 

8.160   * 

300 

1,40 

334 

8.960 

3,50 

1,60 

.       344 

8.160 

8,00 

I18O 

364 

10.560 

3,35 

3,00 

314 

11.360 

8,10 

3,90 

304 

13.160 

4,00 

2,40 

134 

13.960 

4,35 

9,60 

344 

13.760 

4,50 

3,80 

Hi 

14.560 

5,00 

8,00 

3S4 

15.360 

5,50     ^ 

3,20     ^ 

0 

0 

1.50(0) 

'  i,w  (•) 

(•)PMifeop«fl«a» 

434 

16960 

6,50 

3,60 

464 

18.960 

7,50 

4.00 

S04 

30.160 

8,00 

4,40 

• 

S44 

31.700 

0,35 

4.H 

584 

39.760 

10,35 

5,30 

•34 

34.960 

10,90 

s.«o 

664 

36.560 

11,50 

6,30 

134 

38.000 

11,50 

7,30 

0 

0 

1.50  (•) 

s,oo 

(•)nèokep«nMMiii. 

_ 

SCR  LA  UGNB  DE  HBTEBS  ▲  ROANNE.  3ll 

On  voit  donc  qu'on  aurait  pu  obtenir  une  voie  parùâ- 
tement  uniforme  comme  résistance,  en  donnant  o^^So 
aux  portées  de  joint,  et  i  mètre  aux  intermédiaires» 
Pour  plus  de  sûreté,  nous  n'avons  donné  à  Roanne  que 
o'^M  aux  portées  de  joint.  Aussi ,  sous  le  passage  des 
plus  lourdes  machines ,  aucun  mouvement  sensible  ne 
s'y  manifeste,  ce  qui  est,  sans  contredit ,  une  garantie 
réelle  de  durée  pour  les  joints. 

Quelques  personnes  révoquent  en  doute  la  néoessitéi 
que  nous  croyons  démontrée,  d'accroître  la  section  des 
éclisses  ;  elles  se  fondent  sur  ce  fait  d'expérience  que 
les  édisses  actuelles  ne  cassent  que  très-rarement  en 
service.  Si  ces  ruptures  n'ont  pas  lieu,  cela  tient  uni-^ 
quement,  selon  nous,  à  ce  qu'il  se  produit  sous  les 
charges  un  relâchement  de  tout  le  système ,  de  telle 
sorte  que  les  rails  assemblés  portent  presque  toute  la 
charge.  Des  éclisses  ordinaires  assemblées  d'une  ma- 
nière qui  rendrait  le  relâchement  impossible ,  seraient 
très^exposées  à  la  rupture.  D'ailleurs,  s'il  n'y  a  pa^ 
rupture,  il  y  incontestablement,  dans  plusieurs  cas, 
relâchement,  et  tous  les  inconvénients  qui  en  dé- 
coulent. 

Nous  avons  donné  aux  boulons  de  la  rangée  supé- 
rieure le  diamètre  de  o"*,o93,  qui  est  le  maximum  qu'il 
puisse  atteindre*  Hais  cet  accroissement  seriût  encore 
insuffisant  si  les  boulons  inférieurs  ne  venaient  pas , 
comme  nous  allons  le  démontrer,  au  secours  des  bou- 
lons supérieurs. 

Le  calcul  de  la  tension  des  boulons  dans  une  éclisse 
enveloppante  peut  s'établir  d'une  manière  tout  &  fait 
analogue  à  la  marche  suivie  pour  l' éclisse  ordinaire. 

On  remarque  seulement  (fig.  i4)  s 

1*  Que  la  tension  développée  dans  le  boulon  voisin 
du  joint  sera  sensiblement  nulle ,  attendu  que  le  rail 


Sis  système  d'égussbs  essaté 

s'appuie  en  A  sur  un  élément  de  surface  horizontale  : 
ce  boulon  se  trouve  donc  à  Fabri  de  tout  relftchement 
par  le  fait  d'un  allongement  permanent, 

s*  La  composante  horizontale  qui  a  lieu  en  D,  et 
dont  Texpression  sera  exactement  la  même  que  celle 
obtenue  plus  haut  pour  Féclisse  ordinaire  (t  ou  tf^  sui- 
vant qu'on  supposera  les  boulons  serrés  à  fond  ou  relâ- 
chés) ,  cette  composante  horizontale  se  partagera  entre 
les  deux  boulons ,  supérieur  et  inférieur,  voisins  du 
joint  Si  ces  deux  boulons  ont  leurs  centres  sur  la 
même  verticale ,  le  partage  de  la  tension  totale  se  fera 
en  raison  inverse  des  deux  longueurs  op  et  om  (flg.  i5), 
distances  des  axes  de  ces  boulons  aupoint  d'appli- 
cation de  la  composante  horizontale  qu'il  s'agit  de 
partager.  Les  sections  devront  être  en  raison  inverse 
de  ces  distances»  si  l'on  veut  que  la  tension  par  milli- 
mètre quarré  soit  la  même  dans  les  deux. 

On  voit  en  même  temps  ressortir  l'avantage  le  plus 
réel  peut-être  qui  appartienne  à  cette  disposition 
d'éclisses ,  et  qui  est  de  réduire  de  moitié  la  tension 
par  millimètre  quarré  dans  les  boulons  extrêmes ,  sans 
augmenter  leur  diamètre  (ce  qui  est  rendu  presque 
impossible  par  la  saillie  des  boudins).  Ainsi,  en  nous 
rapportant  aux  calculs  faits  plus  haut  (page  i4)»  et  en 
supposant  l'éclisse  ordinaire  du  Nord  remplacée  par 
une  éclisse  enveloppante  qui  aurait,  du  reste ,  la  même 
longueur,  les  trous  percés  aux  mêmes  distances  et  les 
boulons  du  même  diamètre ,  la  tension  par  millimètre 
quarré  sous  une  charge  3P  =  7.oookil.  serait  réduite 
dans  les  boulons  de  is'^^oG  à  6^,o3  ;  et  en  supposant  la 
charge  sP  plus  forte  que  7. 000  kil. ,  on  aurait  une 
marge  assez  considérable  avant  d'en  venir  à  l'allonge- 
ment permanent ,  même  en  tenant  compte  de  la  tension 
initiale  de  (^  kîl,  due  au  serrage.  Il  serait  facile ,  d'ail- 


SDR  U  UGME   DE  MfiVBKS  A  ROANNE.  Îl3 

leurs  ;  en  augmentant  les  diamètres  des  boulons  et  en 
les  rapprochant  des  bords ,  de  les  mettre  dans  des  con- 
ditions encore  meilleures.  C'est  ce  que  nous  avons  fait 
dans  les  éclisses  de  Roanne ,  où  Técartement  des  bou- 
lons voisins  du  joint  est  réduit  à  o"*,o9o  au  lieu  de 
o",i5o,  cote  adoptée  pour  les  éclisses  du  Nord. 

n  était  important  de  vérifier  expérimentalement  si 
cet  accroissement  de  la  section  des  boulons ,  et  cette 
amélioration  de  leurs  espacements  avaient  les  bons 
efiets  qu'on  s'en  était  promis.  C'est  ce  que  les  essais 
faits  à  l'usine  de  l'Horme  (tableau  B)  ont  démontré 
d'une  manière  complète.  Nous  nous  sommes  servi  du 
même  procédé ,  qui  consiste  à  mesurer  l'allongement 
des  boulons  au  moyen  du  nombre  de  tours  ou  fractions 
de  tours  qu'on  peut  faire  faire  à  leurs  écrous  après  l'en- 
lèvement de  la  cbarge.  On  a  pu  constater  ainsi  qu'après 
avoir  subi  une  charge  de  18.960  kil.  en  son  milieu ,  le 
joint  édissé  avait  si  peu  souffert  que  les  allongements 
des  boulons  du  haut  étaient  :  pour  ceux  du  milieu,  1/1  s 
de  pas,  soit  o",oo9  (le  pas  étant  de  o*,oo5);  pour  les 
deux  extrêmes,  1/24  de  pas,  soit  o*,ooi  pour  l'un ,. et 
i/i6depas,  soito",ooi5  pour  l'autre.  Il  faut  rappro- 
cher ce  résultat  de  celui  donné  par  l'éclisse  ordinaire, 
dont  les  boulons  présentaient  des  allongements  de 
o"*,oo4  et  o",oo6  après  l'action  d'une  cbarge  de 
io.56o  kilog.  seulement.  Quant  aux  boulons  infé- 
rieurs, on  a  pu  resserrer  leurs  écrous,  l'un  d'un  tour, 
l'autre  de  trois  quarts.  Hais  ce  résultat  tient  à  ce  que , 
sous  ces  énormes  charges,  les  éclisses  enveloppantes 
s'étaient  légèrement  voilées;  de  sorte  que  vers  la  fin 
de  l'essai  les  deux  ailes  inférieures  s'étaient  rappro- 
chées ,  au  lieu  de  mettre  en  jeu ,  par  leur  tendûice  à 
l'écartement,  la  résistance  des  boulons  inférieurs.  Quoi 
qu'il  en  soit,  il  est  à  croire,  vu  la  petitesse  des  allon- 


3l4  SYftTÈMB  D*ÉGUS8BS  B88ATÉ 

gements  observés  et  rénormité  des  pressions  qui  les  ont 
occasionnées  (i),  que  les  boulons  des  éclisses  posées  à 
Roanne  auront  une  tendance  au  relâchement  beaucoup 
moindre  que  ceux  des  éclisses  ordinaires ,  et  que  l'ob- 
servation eonfinnera  les  prévisions  tirées  du  calcul  et 
de  Texpérience  préalable. 

L'augmentation  de  l'étendue  des  surfaces  de  contact 
ménagées  entre  le  rail  et  Téclisse  est  encore  un  résultat 
heureux  qui  résulte  de  la  forme  adoptée  pour  les  éclisses 
enveloppantes,  et  de  leur  application  sous  le  champi- 
gnon inférieur.  Ici  une  objection  se  présente,  que  nous 
nous  étions  faite»  et  que  Texpérience  a  levée  d'elle- 
même.  La  difficulté,  Timpossibilité  même  d'obtenir 
par  le  laminage  des  profils  de  rail  et  d'éclisses  assea 
constants  pour  que  les  contacts  aient  lieu  aux  trois 
points  a,  ft  et  d  (/Igf.  9) ,  est  tellement  connue  que,  pour 
nous  mettre  &  Fabri  de  toute  difficulté  &  cet  égard,  nous 
avions  ménagé,  comme  le  représente  le  dessin ,  un  jeu 
entre  le  rail  et  Téclisse ,  sous  le  champignon  inférieur. 
Or  on  a  reconnu  à  la  pose  que  quel  que  soit  le  profil  du 
rail  et  de  Téclisse,  en  faisant  pivoter  cette  dernière  au- 
tour d'un  arc  horizontal ,  on  parvient  &  faire  glisser  ses 
deux  portées  le  long  des  congés  du  rail  sans  s'en  écar- 
ter, jusqu'à  ce  que  là  partie  inférieure  vienne  à  son  tour 
en  contact  avec  la  surface  du  champignon  ;  de  sorte  que 
les  trois  contacts  sont  toujours  réalisables  en  pratique  ; 
il  en  résulte  seulement  une  certaine  inclinaison  des 
deux  éclisses  par  rapport  à  l'axe  du  rail ,  par  suite  de 
laquelle  les  ailes  inférieures  convergent  légèrement 
l'une  vers  l'autre ,  au  lieu  de  rester  parallèles  comme 


(0  U  faut  remarquer  que  38.960  kll.  avec  portée  de  1  mètre 
repn&sentent  plus  de  /^a.ooo  kil.,  avec  Tôcartement  do  o^.GS 
qui  a  été  donnée  aux  traverses  de  contre-Joint. 


SUR  LA   LIGNE   DE   MEVERS   A   ROANNE.  5l6 

l'avait  prévu  le  dessin  ;  miûs  cette  obliquité  n*a  aucun 
inconvénient  pratique ,  pourvu  que  le  jeu  réservé  entre 
Ces  deux  ailes  soit  suffisant.  C'est  là,  pour  le  dire  en 
passant,  un  avantage  (0  ^i  ^^^  exclusivement  propre 
à  ce  système  et  qui  n'appartient  pas,  par  exemple,  au 
coussinet  éclisse.  Ce  dernier  reposant  sur  une  traverse, 
les  faces  inférieures  de  ses  deux  moitiés  sont  forcément 
dans  le  prolongement  l'une  de  l'autre  et  ne  peuvent 
prendre  aucune  obliquité  par  rapport  à  Taxe  du  rail  : 
^es  deux  moitiés  du  coussinet  ayant  ainsi  une  position 
fixe  relativement  au  rail ,  il  devient  impossible  d'établir 
les  trois  contacts.  Il  en  résulte,  comme  on  sait,  le 
grave  inconvénient  du  martelage  ^  occasionné  par  le  jeu 
laissé  forcément  entre  le  champignon  inférieur  et  le 
patin  du  coussinet.  L'éclisse  enveloppante  est  au  con- 
traire, et  par  suite  de  sa  position  en  porte-à*faux ,  en- 
tièrement à  l'abri  de  cet  inconvénient,  tout  en  donnant 
au  champignon  inférieur  un  soutien  qui  n'existe  pas 
dans  l'éclisse  ordinaire.  Cette  absence  de  soutien  est  un 
des  plus  graves  défauts  de  cette  dernière  ;  le  rail,  sous 
l'action  de  la  charge ,  se  coince  entre  les  deux  éclisses, 
les  voile  latéralement,  et  s'abaisse  au-dessous  du  ni- 
veau du  rail  contigu ,  d'où  résultent  des  dénivellations 
et,  par  suite ,  des  chocs  au  passage  des  roues. 

Quoi  qu'il  en  soit,  l'augmentation  des  surfaces  de 
coiltact  entre  le  rail  et  l'éclisse ,  jointe  au  relâchement 
plus  difficile  des  boulons,  est  de  nature  à  prévenir  les 
impressions  et  écrasements  réciproques  qui  se  produi- 
sent dans  l'éclisse  ordinaire  et  qui  ont  de  si  fâcheux 
résultats. 


(i)  Ge(  avantage  est  contestable  ;  Texpédlent  indiqué  a,  en 
effet,  pour  résultat  de  faire  porter  le  rail  sur  une  arôte  de  re- 
disse. {Note  de  la  rédaction,) 


3l6  SYSTÈME  d'ÉGUSSES  ESSAYÉ 

Tels  sont  les  avantages  principaux  qui  paraissent  de- 
voir appartenir  à  ce  nouveau  système  d'éclisses.  Il  faut 
attendre  les  résultats  de  Fessai  en  grand  qui  vient  d* être 
commencé;  mais  tout  porte  à  croire  qu'ils  seront  satis- 
faisants, et  que  les  joints  de  ce  système  seront  meil- 
leurs et  se  msûntiendront  plus  longtemps  que  ceux  de 
lavoieordinûre.  Aces  avantages,  s'enjoignent  quelques 
autres  qui,  pour  être  indirects  «  n'en  seront  pas  moins 
importants.  Les  portées  de  joint  pouvant,  d'après  les 
essab  du  tableau  B,  aller  jusqu'à  o'^tSo  sans  être  infé- 
rieures comme  résistance  aux  portées  intermédiaires , 
on  pourra  arriver  sans  peine  à  la  constance  des  espace- 
ments  de  traverses,  condition  très-importante  pour  assu- 
rer l'égalité  d'assiette,  d'où  dépendent  principalement 
la  bonté  et  la  durée  de  la  voie.  —  Les  joints  ayant  plus 
de  résistance  et  n'étant  plus  sujets  aux  mouvements  de 
flexion  et  de  charnière  qu'ils  éprouvent  dans  les  voies 
à  coussinets  et  à  éclisses  de  petite  section,  les  traverses 
n'auront  plus  la  même  tendance  à  se  débourrer,  etTen- 
tretien  se  ressentira  également  de  la  diminution  de 
main-d'œuvre  qui  en  résultera. 

Enfin  la  pose  a  déjà  démontré  l'existence  d'un  autre 
avantage  également  précieux ,  c*est  la  suppression  pres- 
que complète  des  jarrets  dans  les  courbes.  Ces  jarrets 
sont  très-sensibles  sur  certaines  voies  à  coussinets  de 
joint  ou  même  éclissées,  dès  que  le  rayon  de  la  courbe 
est  un  peu  faible;  la  cause  en  est  due,  avec  le  coussinet 
de  joint ,  à  la  compressibilité  du  coin  en  bois ,  et  avec 
Téclisse,  à  l'insuffisance  de  la  roideur  des  éclisses  dans 
le  sens  horizontal ,  d'où  résulte  leur  voilement  dès  que 
Ton  essaye,  par  le  serrage  des  boulons,  d'amener  les 
deux  rails  assemblés  à  une  coïncidence  exacte.  Dans  les 
joints  avec  éclisses  enveloppantes,  au  contraire,  la  sec- 
tion ,  et  par  suite  la  roideur  de  ces  pièces  étant  supé- 


SUB  LA  LIGNE  DE  NEYERS  A  BOANNE.  Si; 

rieore  à  celle  des  rails  «  le  serrage  des  boaloos  permet 
de  rappeler  les  deux  rails  coatigus  d'une  manière  com- 
plète et  d'assurer  la  coïncidence  exacte  de  leurs  extré- 
iQités.  Ainsi  remarque-t-on  une  continuité  parfûte 
dans  les  zones  Jl)rillantes  Isdssées  à  la  surface  des  rails 
par  le  passage  des  véhicules.  Dans  les  voies  ordinsdres, 
au  contraire ,  ces  zones  éprouvent  presque  toujours,  en 
passant  d'un  rail  au  suivant,  un  déplacement  très- 
étendu  ;  elles  sont  la  plupart  du  temps  rejetées  d'un 
bord  du  champignon  à  l'autre  {fig.  16),  de  a6  à  cd,  ce 
qui  indique  que  les  roues*  en  passant  sur  le  joint,  chan- 
gent brusquement  de  rayon  de  roulement,  d'où  doivent 
résulter  des  secousses  et  des  effets  de  glissement  très- 
fâcheux  an  point  de  vue  de  la  douceur  de  la  locomotion 
et  de  la  résistance  à  la  traction. 

La  seule  objectbn  de  pratique  qu'on  puisse  faire , 
selon  nous,  à  ce  système,  se  fonde  sur  l'écartemènt 
laissé  à  dessein  (page  sS)  entre  les  ailes  inférieures 

^A  c'f  {fis*  9)*  Q  Gd^  &  craindre  que,  par  suite,  ces 
ailes  ne  viennent  à  vibrer  et  à  ébranler  rapidement  les 
écrous  des  boulons.  Pour  y  remédier,  nous  avons  in- 
tercalé entre  ces  deux  ailes  une  bande  de  feutre  desti- 
née à  amortir  les  vibrations.  L'expérience  seule  peut 
apprendre  si  celte  disposition  est  motivée  et  efficace  (i). 


(1)  Un  moyen  plus  sûr  d*empèclier  ces  vibrations  consiste- 
rait à  employer  la  disposition  représentée  fig.  17»  1 S  et  19. 

Les  deux  boulons  du  bas  sont  remplacés  par  cinq  rivets  ;  les 
ailes  inférieures  étant  mises  en  contact;  le  profil  intérieur  des 
deux  écllsses  est  tel  que  lorsqu'elles  sont  rivées  Tune  contre 
l'autre  ;  Tespace  réservé  entre  leurs  portées  de  contact  avec  le 
rail  est  un  peu  plus  faible  que  Tépaisseur  du  rail  dans  les 
points  correspondants  de  son  profil.  Le  région  c  (fig.  17)  pré- 
sente une  épaisseur  de  10  millimètres  seulement:  en  outre, 
les  bords  extrêmes  des  écllsses,  dans  les  portées  de  contact, 
sont  arrondis  à  la  lime ,  de  manière  à  laisser  une  efUrée  con- 


5l8  SYSTÈME  d'ÊCLISSES  ESSAYÉ 

Il  nous  reste  à  donner  nn  aperçu  de  la  dépense  en* 
traînée  par  ce  système»  et  qui  n'est  pas,  quoique  sen- 
sible, une  objection  sérieuse  à  son  emploi.  Noos  la 
comparerons  à  celle  de  Técllsse  ordinaire.  En  suppo- 
sant d'abord  que  les  espacements,  et  par  suite,  les 
nombres  des  traverses  restent  les  mêmes ,  cette  corn- 
paraison  s'établit  ainsi  : 

d6  f  oie"  lira  lîi  a  paires  d'éclisieafc  9  kll.  l'une,  râlant  ko  fr.  les  100  kU.  y.w 
^  Refisse"*'  '  8  boulons  aveo  écrous  à  6S65 1*UD,  valantSu  fr,  le»  100  k,   iio 

ordioâire.  ^Otal n,Ao 

Soit  par  mètre  ooara&t  de  vola  simple,  en  rappottoft 
les  rails  de  6  môtre?. ,,,,.,,..    i«9o 


venable  (fig.  i8).  La  pose  se  ferait  do  la  manière  suivante  :  la 
paire  d'éclisies  étant  rivée  d*avance,  pour  assembler  un  rai) 
déjà  posé  avec  le  rail  contigu ,  on  introduit  son  extrémité  libre 
entre  les  m&choires  de  redisse,  et  on  chasse  celle-ci  au  moyen 
d'un  marteau  ad  Aoc,  eu  profitant  do  rentrée  réservée  et  de  la 
flexibilité  de  la  partie  c.  On  devra  pousser  Téclisse  Jusqu'à  ce 
que  l'extrémité  libre  du  rail  dépasse  un  peu  ses  bords.  Cola 
fait,  on  place  le  rail  suivant  dans  les  coussinets  à  la  suite  du 
rail  déjà  posé;  puis,  à  l'aide  d'une  chasse,  on  repousse  l'éclisse 
sur  oe  rail  de  manière  à  ce  que  le  Joint  se  trouve  au  milieu  de 
sa  longueur  et  que  les  trous  se  correspondent.  On  passe  ensuite 
les  boulons  et  les  écrous.  La  dépose  se  ferait  d'une  manière 
analogue,  en  reproduisant  les  mômes  op(!*rations  en  ordre 
inverse. 

On  aurait  par  ce  procédé  un  appareil  de  Joint  évidemment 
fort  peu  sujet  au  dérangement  et  très-durable;  la  seule  condi- 
tion, pour  que  la  pose  décrite  plus  haut  puisse  se  faire,  est  de 
donner  o",55  de  longueur  environ  à  Téolisse  aveo  une  portée 
de  Joint  de  1  mètre. 

On  aurait  un  résultat  encore  plus  satisfaisant,  en  faisant  l'é- 
clisse d'une  seule  pièce  par  la  réunion  des  deux  ailes  infé- 
rieures en  une  seule.  Le  laminage  pourrait  en  être  opéré 
comme  celui  des  tubes  en  fer  creux  ou  des  coussinets  en  tett 
c'est-a-dire  en  fabriquant  d'abord  la  barre  aveo  les  deux  mi- 
choires  ouvertes  et  les  refermant  ensuite  à  chaud  sur  un  man- 
drin très-exact,  par  le  moyen  de  la  presse  ou  du  laminoir. 


I 


SUR  Lk  U6IIE   DE   NBVBKS  A   BOANNE.  SlQ 

9  paireB<rée]i88e8àiAkll.rane, valant &&Mesiookll.(i).  i3,5o  „.    .,    .  .  . 

8  bOttlOM  de  Q^06  i ..       ^  «    *-  ,  .-«  .    .   PriidMiJolni 

ù  bouloflsdeoS«6j    •  '^         éeiiiié 

TAfai  ,-  .R  dtntletjftténi* 

TOiai.  •   •  • *7i*0  à  ffTânda  MClion 

Soit  par  mètre  courant  de  voie  simple ,  en  supposant  *^  ' 

les  rails  de  6  mètres. afiy 

C'est  donc  un  surcroît  de  dépense  de  i  fr,  environ 
par  mètre  courant  de  voie,  ou  de  d.ooo  fr.  par  kilo- 
mètre de  voie  double. 

Si  Texpérience  apprend  qu'on  peut  supprimer  une 
traverse  en  employant  les  éclisses  à  grande  section , 
l'avantage  sous  le  rapport  du  prix  resterait  à  ce  sys- 
tème. En  effet,  le  prix  d'un  joint  éclissé,  dans  le  sys- 
tème ordinaire ,  s'établirait  ainsi  t 

fr. 

I  traverse  intermédiaire. • •  6>75 

s  eouBsinets intermédiaires» pesant  9klL»à  i5'lestoo  kil.  hM 

a  eoini.  •••» j  * t«.».  o,3o 

&  clavettes ". 0,70 

9  paires  d'éclisses  (comme  plus  haut }• 7,30 

8  boulQn«  (conimeplus  haut) ...«•.».  .  A. go 

Total «  t  •  f  •  39,65 

Soit  par  mètre  courant  de  voie  simple.  •«.«,»•#  3,77 
le  prix  du  Joint  à  grande  section  restant  toujours  de.  •  •  3,87 
ce  serait  dooo  une  ôconomio  de  oSgo  par  mètre  courant  »  soit 
18  fn  par  kilomètre,  que  Ton  r6alii>erait. 

Noua  avons  dit  plus  haut  que  les  couclutioas  aux- 
quelles nous  Bpmmes  arrivé,  toucbant  les  éclisses  en 
porte-à-faux  des  rails  à  deux  champignone ,  pouvaient 
s'étendre  aux  éclisses  sur  traverses  employées  avec  le 
rail  Vignole.  L'expérience  et  le  calcul  vont  nous  rendre 
cette  extension  trës»facile. 

D'abord  en  se  plaçant  à  un  point  de  vue  purement 
théorique,  il  a  été  démontré  d'une  manière  concluante 
par  H.  Couche  dans  son  mémoire  déjà  cité  (S  297, 
page  i3o),  qu'à  égalité  d'écartement  des  traverses,  le 


a^^i^mmmm 


(1)  Ces  prix  sont  ceux  de  Tépoque  à  laquelle  a  eu  lieu  la 
commande;  Us  sont  beaucoup  plus  faibles  aujourd'hui. 


I 


I 


3aO  SYSTftME  D'ÉGUSSBS  ES8AY& 

joint  en  porte-à-fauz  est  dans  les  mêmes  conditions 
de  travail  que  le  joint  sur  traverse.  Sans  entrer  dans  le 
détail  de  cette  démonstration ,  il  suffit  d*en  rappeler  le 
fait  essentiel ,  qui  est  celui-ci  :  Si  l'on  confère  on 
solide  continu  AB  (fig.  ao)  reposant  sur  plusieurs  ap- 
puis équidistants  a,  b,  c,,...  et  soumis  à  l'action  d'une 
charge  qui  peut  occuper  successivement  tous  les  points  à$ 
sa  longueur;  si  l'on  admet  que  sur  ces  différents  points 
d'appui ,  le  solide  puisse  être  considéré  comme  encas- 
tré ,  l'effort  maximum  des  fibres  extrêmes  sera  repré- 
senté-proportionnellement  :  au  droit  des  appuis,  par  le 
nombre  1 48»  et  au  milieu  des  portées  par  le  nombre  i  s5. 
Si  on  admet  que  chaque  portée  puisse  être,  considérée 
comme  encastrée  à  un  bout  et  posée  librement  à  l'autre, 
l'effort  maximum  au  droit  des  appuis  sera  représenté  par 
199*4»  et  au  milieu  des  portées  par  le  nonôbre  i56.  Si 
enfin  la  portée  était  simplement  posée  aux  deux  bouts, 
l'effort,  nul  au  droit  des  appuis,  atteindrait  au  milieu 
le  nombre  25o. 

Us'ensuitquec'estseulementdanscettedemiêrehypo- 
thêse  qu'il  y  aurait  avantagea  placer  le  jointsurun  appui, 
et  que  dans  les  premières  il  y  aurait  au  contraire  ayan- 
tage  à  le  placer  en  porte-à-faux.  Mais  comme  en  pratique 
ces  hypothèses  sont  à  peu  près  également  admissibles  et 
se  réalisent  successivement,  par  suite  de  la  mobilité  des 
traverses,  suivant  que  deux  portées  consécutives  sont  ou 
non  chargées  symétriquement,  il  y  a indifféi%nce com- 
plète à  placer  le  joint  en  porte-à-faux  ou  sur  un  appui. 

L'expérience  confirme  ces  remarquables  calculs  :  les 
éclisses  des  voies  Viguole  allemandes  sont  tout  aussi 
relâchées,  souvent  même  plus,  que  les  éclisses  en 
porte-à-faux  des  chemins^  de  fer  anglais  ;  ce  qui  tient 
aussi,  du  reste,  à  la  longueur  des  portées  de  joint  des 
voies  allemandes,  qui  n'ont  généralement  pas  moins 


SUR  Lk  LIGNE   DE  IfEVERS  A  ROANNE. 


Sri 


de  o",75 ,  au  lieu  de  o"t6o,  cbi£fre  adopté  avee  les 
éclisses  en  porte-à-fauz. 

L'insuffisance  des  boulons  est  également  avérée  sur 
plusieurs  voies  allemandes»  où  remploi  des  doubles 
écrous  est  resté  sans  succès.  Aussi ,  pour  y  remédier, 
a-t-on  porté  ce  diamètre»  sur  la  ligne  de  Cologne  à  Bingen 
(chemin  rhénan),  jusqu'à  i  pouce  prussien,  soito*»os6« 

L'insuffisance  des  portées  de  contact  y  est  également 
démontrée  par  la  présence  des  impressions  réciproques 
sur  les  éclisiBes  et  les  rails  qui  ont  fait  un  service  un  peu 
prolongé* 

Nous  croyons  que  le  seul  remède  à  ces  graves  incon- 
vénients serait  d'accroître  simultanément  la  section»  et 
surtout  la  raideur  de  l'éclisse  »  le  diamètre  et  le  nombre 
des  boulons»  et  enûn  l'étendue  des  surfaces  de  contact. 


Non. 

Afin  de  vérifier  si  la  comparaison  fournie  par  le  calcul  (p.  996) 
était d*accord  avec  rexpérience»  nous  avoos  fait,  aux  usines 
de  THorme  et  de  Fourchambault,  Tessal  A  la  flexion  du  Joint 
écliss^avec  portée  de  o'.So  et  du  rail  avec  portée  de  1*161.  Les 
flèches  sont  consignées  danè  le  tableau  suivant  : 

TASLRAU  a 

N*  I.  •-  ÉelisMi  ordintlrfs;  appoit  dlstanlt  de o"*40 

N*  3.  —  Riil  ordioêire;  apputi  diatanU  de 1*^1 


»mtttio«t 


polalf  d'appal. 


S.16O 
$.9€Ù 

P.7S0 

to.seo 
ii.seo 

13.160 
13.PM 
11.760 
H.MO 
11.100 
0 

tt.soo 

39.M0 


riJeaia  sa  ■lu.iuftTaaa. 


«•l. 


1,50 

1,90 

3,30 

3,50 

3,80 

3,30 

3,60 

4,00 

4,75 

1*50 

6,50 

4,00  (b) 
10.50 
13,00(0 


M*  t. 


f,T5 

3,00 

3,3S 

3,7S 

3,50(0) 

4.35 

5,00 

i,7S 

6,35 
11,35 
17,50 
13,00(6) 


OMSRVATlOlli. 


U  jolBt  écllMé  a  été  eharfé  ■■  doj aa 

da  rappartU  à  la? lar. 

U  rail  a  414  cliart4  k  l'aida  da  paida 
appltqa4t  dlraeiMiaal. 

(a)  A  partir  da  U  charta  da  le.MO,  la 
rail  ta  ddvarta  laUrawaiaBi. 


(6)  PMahaa  paraaaaniatk 
le)  Laaraliira  louchaient .  raqalrj^l' 
qaa  la  vu  d'aecrolitamcBt  da  la  lèrtn. 

(d) 


Ssd  8T8TÈIIB  D'kGUSSBB  SSS&TA,   ETC. 

En  Gompurant  antre  eax  les  chiffres  de  oes  deux  coIodum^od 
TOit  que  le  fait  annoncé  de  Tégallté  de  résistance  à  la  flexion  se 
Yérifie  à  très-peu  près,  dans  la  limite  des  charges  qui  n^ont  pas 
amené  le  déversement  du  rail,  et  par  suite  un  accroissement  no- 
table des  flèches.  Cette  tendance  au  déversement  tient  à  la  grande 
distance  des  points  d'appui  et  au  mode  d'application  de  U 
charge  qui«  par  sa  natnrOf  n'était  pas  exempte  de  secousses.  En 
comparant  les  chiffres  de  la  colonne  i  à  ceux  de  la  colonne  t 
du  tableau  B,  on  en  voit  résulter  une  supériorité  sensible  en 
faveur  de  Téclisse  à  grande  section  avec  portée  de  o*,8o.  11  y 
a,  il  est  vrai ,  peu  de  difl^rences  entre  les  flèches  dues  aax 
faibles  charges,  ce  qui  tient  à  ce  que  les  abaissements  dans  ce 
cas  sont  dus,  presque  en  totalité»  au  Jeu  inévitable  de  Tassem* 
blage,  la  flexion  propre  des  pièces  y  entrant  pour  très-peu  de 
chose.  Mais  sous  la  charge  de  i8.56o  kllog.,  redisse  ordinaire 
prend  lo'^^b  de  flèche,  et,  après  une  charge  de  93.760  kilog., 
garde  une  flèche  permanente  de  o",oo8,  tandis  que  sous  la 
charge  de  18.660  kilog.,  redisse  à  grande  section  ne  prend 
que  o*,ooili  de  flèche,  et,  après  S8.960  kilog.,  sa  flèche  perma- 
nente est  de  o",oo3  seulement  On  voit  donc  que  si  redisse 
ordinaire  ne  subissait  Jamais  de  pressions  supérieures  à  7  ou 
8  tonnes,  elle  serait  suffisamment  résistante,  mais  que  ractioo 
d'une  charge  souvent  de  plus  de  i5  tonnes,  charge  inévitable 
dans  la  pratique,  suffit  pour  la  désorganiser,  et  ne  laisse  ao 
contraire  sur  redisse  à  grande  section  que  des  traces  insen- 
sibles de  son  passage. 


8TATIST1QUB  MlNiRALB,   KTC.  3t3 


NOTE 

(Eitraft  par  M.  J.  GALLON, 
lag«i)i««r  en  chef,  profetteor  à  racole  dei  mloei.) 


Le  ministère  des  finances  de  l'empire  d'Autricbei 
dans  les  attributions  duquel  est  placé  le  service  des 
mines ,  a  publié  en  1867 ,  sous  le  titre  de  Der  Bergu>erki 
Beirieb  tm  Kaiurihum  Oesterreich  im  Jahre  i855»  un 
résumé  analogue  au  compte  rendu  des  travaux  des  in- 
génieurs des  mines,  que  publie  en  France  le  ministère 
de  Tagriculture,  du  commerce  et  des  travaux  publics. 

Ce  résumé ,  qui  se  rapporte  à  Tannée  1 855 ,  ren- 
ferme ,  indépendamment  de  quelques  renseignements 
succincts  sur  Tétat  de  Tindustrie  minérale  dans  les 
diverses  provinces  de  la  monarchie ,  une  série  de  ta- 
bleaux statistiques ,  dont  plusieurs  ont  paru  de  nature 
à  pouvoir  être  insérés  utilement  dans  les  annales  des 
mines. 

Pour  que  ces  documents  pussent  être  consultés  avec 
plus  de  fruit,  on  a  cru  devoir  exprimer  en  mesures 
françaises  les  divers  résultats  numériques  qu'ils  pré- 
sentent 

On  a  adopté  pour  cette  transformation  les  données 
suivantes  : 

1  florio  =3  60  kreutser. »  a'^esS 

I  kreatzer. ==  o',o/li565 

1  centner  =s  100  livres. s=56\oot 

1  lifre  de  Vienne es  oS&6ooia 

t  mare.  •  .  •  • «=  o%a8ooo6i 

t  lothas/;  de  livre '=o%oi75 

t  quentctaén  ss  |  de  loth. sa  o^,oo&375 


5a  4  STATI8T1QUB  MINÉRALE 

Les  diYerses  matières  extraites  des  mines,  ou  fabri- 
quées par  les  usines ,  sont  classées  dans  ces  tableaux  en 
trente  catégories,  pour  lesquelles  on  d^pne  la  quantité 
produite  dans  chacun  des  districts  minéralogiques ,  la 
valeur  totale  correspondante ,  et  la  valeur  moyenne  de 
Tunité  de  compte  pour  toute  la  monarchie.  Un  tableau 
récapitulatif  les  résume  et  fait  connaître  la  valeur  to- 
tale produite  par  l'industrie  minière  et  métallurgique 
en  i855. 

Un  tableau  spécial  est  affecté  aux  produits  des  sa- 
lines. 

Un  autre  donne  le  nombre  des  ouvriers  employés 
dans  les  divers  établissements  de  la  monarchie. 

Enfin  un  dernier  résume  la  consistance  de  ces  mêmes 
établissements ,  en  indiquant  le  nombre  des  appareils 
d'extractioui  d'épuisement,  de  préparation  mécanique, 
et  de  traitement  métallurgique  qui  y  sont  installés. 

Il  est  à  désirer  que  des  données  semblables  soient 
publiées  pour  les  années  suivantes.  Elles  permettront 
d'apprécier,  de  la  manière  la  plus  précise,  les  progrès 
que  pourra  faire  l'industrie  minérale  de  l'empire  d'Au- 
triche. 

En  ce  qui  concerne  l'industrie  du  fer,  les  renseigne- 
ments fournis  ne  se  rapportent  qu'à  la  fonte  et  aux 
moulages.  Il  n'est  donné  aucun  résumé  concernant  les 
élaborations  ultérieures  que  subit  la  fonte  d'afiinage. 
C'est  une  lacune  regrettable ,  à  cause  de  l'intérêt  par- 
ticulier que  présentent  ces  élaborations  dans  plusieurs 
provinces  de  l'empire ,  et  notamment  en  Styrie  et  en 
Carinthie. 


■i 

B 


a 


DE  L*glimE  D* AUTRICHE. 


3 


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395 


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Laoben.  .  . 
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Moraf  le  et  SHéole 

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3.384 

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1.898 
8.494 
8.4T5 
9.408 

«77 
1.174 
8.970 

903 
1.170 
8.480 
3.383 
9.810 
8.091 

199 
17 

390 


POBl 

eteBllwta.1 


79.887 


138 

19 

391 

1.S79 

149 

» 

• 

83 

191 

7.319 

1S9 

93 

1.883 

071 

178 

9.487 

• 

M 

1.918 
883 
983 

1.89S 

19 

8 

188 


9.188 


8.901 
7.018 
l.i 


9.088 

I  030 

3.743 

13.889 

1.980 

8.a7 

8.180 
3.377 

8SS 

8.841 
8.970 


90.490 


1.370 
8.378 
4.940 
S.09S 
7.048 

904 
88 

498 


100.307 


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DtTBBMINATION  DBS  ESPÈCES  GBISTALUSÉES.       SSg 


SUR  L'EBIPLOI 

DBS  PBOPBliTiS  OPTIQUBS  BIRiFBINGBNTBS  POUB  LA  DiTEBMIllATIOR 

DES  B8PÈGB8  CRUTALLISÉBS. 

Par  M.  DBSGLOiZBAUX. 


(3*  Mémolra)  [i]. 


A  peu  près  à  l'époque  où  je  présentais  à  Tlnstitut  et 
où  les  Annales  deê  minu  publiaient  mon  mémoire  sur 
l'Emploi  de$  proftiitis  optiques  biréfringentes  en  minira^ 
logie^  USA.  GraiÙch  et  de  Lang  donnaient,  à  Vienne»  la 
première  partie  de  leurs  Recherches  sur  les  propriitis 
physiques  des  corps  cristaUisis^  comprenant  l'orientation 
des  axes  d'élasticité  optique  4ans  les  cristaux  du  système 
rhombique.  Un  peu  plus  tard,  M.  Grailich  faisait  pa- 
raître ses  recherches  de  cristallographie  optique ,  ou- 
vrage couronné,  le  3o  mai  18671  P^^  l'Académie  impé- 
riale des  sciences  de  Vienne.  Enfin ,  le  tome  xxxi  des 
comptes  rendus  de  cette  académie  qui  a  paru  à  la  fin 
de  i858 ,  contient  la  seconde  partie  des  recherches  de 
M.  Victor  von  Lang. 

Les  observations  de  MM.  Grailich  et  de  Lang  ont  été 
entreprises  principalement  pour  trouver  l'orientation 
des  axes  d'élasticité  optique  dans  les  cristaux  du  système 
rhombique,  et  pour  mettre,  autant  que  possible,  cette 
orientation  en  rapport  avec  celle  des  axes  cristaUo- 
graphiques.  Quoique  faites  à  un  point  de  vue  beaucoup 
plus  physique  que  minéralogique,  elles  ont  naturelle- 
ment porté  sur  la  plupart  des  substances  que  j'avais 

(1)  Voir  le  premier  mémoire,  t.  XI,  p.  961. 


54o      AtTfiBmilATIOll  DtS  tSPtCSa  GUftTAU18ÈS8 

examiotes  moi-même,  tout  en  d'étendant  à  un  graad 
nombre  de  sels  qui  n'avaient  pas  pour  mol  VintArèt  des 
composés  naturels. 

Dans  mon  premier  mémoirfei  je  n'avais  cité  la  disper- 
sion des  axes  optiques  que  lorsqu'elle  présentait  quelque 
particularité  remarquable.  MM.  Grailich  et  de  Laog 
ont,  au  contraire,  noté  ce  phénomène  toutes  les  fois 
qu'ils  ont  pu  l'observer,  et  ils  l'ont  en  général  déterminé 
par  la  mesure  de  l'écartement  des  axes,  à  l'aide  de  verres 
monochromatiques. 

Le  procédé  que  j'ai  employé  pour  arriver  au  même 
résultat  est  beaucoup  plus  expéditif ,  quoique  tout  aus» 
sûr,  au  moins  pour  ce  qui  concerne  la  plupart  des  sub- 
stances cristallisant  en  prisme  rhomboldal  droit  Oo 
sût,  en  effet,  que  dans  tous  les  cristaux  du  système 
rhombique,  les  courbes  isochromatiques,  produites  dans 
une  plaque  perpendiculaire  à  la  bissectrice,  sont  parfû- 
tement  symétriques  autour  de  cette  ligne  ;  or,  en  opé- 
rant avec  de  la  lumière  blanche ,  si  l'on  place  le  plan 
des  axes  à  45*  du  plan  de  polarisation  (i),  les  bordures 
extérieure  et  intérieure^  ou  concave  et  convexe^  des  hy- 
perboles qui  traversent  les  deux  systèmes  d'anneaux 
sont  généralement  formées  par  les  deux  couleurs  ex- 
trêmes du  spectre ,  et  leur  disposition  est  en  rapport 


(  i)  Cette  position  doit  être  préférée  «  parce  que  c^est  celle  où 
les  hyperboles  se  manifestent  avec  le  plus  de  ^métrie  et  où 
les  couleurs  développées  par  le  passage  des  rayons  polarisés 
sont  le  plus  tranchées  ;  ces  couleurs  oin*ent  alors  autour  des 
hyperboles  une  disposition  inverse  de  celle  qu'elles  préseoteot 
aux  deux  sommets  des  anneaux  quand  le  plan  des  axes  est  pa- 
rallèle ou  perpendiculaire  au  plan  de  polarisation;  par  consé- 
quent ,  si  les  axes  rouges  sont  plus  écartés  que  les  violets ,  on 
aura  une  bordure  rouge  à  Vintérieur  et  une  bleue  à  Cexlériêuff 
06  sera  le  contraire  si  les  axes  violets  sont  plus  écartés  que  les 
rouges. 


PAR  LES  PROPRIÉTÉS  OPTIQUES  BlRÉPRllNGENTES.      34 1 

avec  le  sens  de  la  dispersion.  Je  me  suis  assuré  de  la 
constance  de  ce  rapport  en  mesurant  Fécartement  des 
axes  pour  les  différentes  couleurs  sur  un  grand  nombre 
de  cristaux  possédant  une  dispersion  notable.  Dans  ce 
cas ,  mes  recherches  m*ont  toujours  conduit  à  des  con- 
clusions conformes  k  celles  de  MM.  Grailich  et  de  Lang. 
Les  seules  divergences  que  j'aie  rencontrées  se  rap- 
portent à  quelques  substances  dont  la  dispersion  est 
très-faible  ;  mais  alors  il  y  a  réellement  incertitude  sur 
le  sens  de  ce  phénomène,  et  Técartement  diffère  si  peu 
pour  les  axes  de  réfrangibilités  diverses ,  qu'aucune 
méthode  ne  peut  lever  complètement  cette  incertitude. 

J'û  également  employé  l'observation  des  couleurs 
développées  autour  des  hyperboles  pour  l'étude  de  la 
dispersion  propre  aux  cristaux  du  système  monoclinique. 

On  sait  que  dans  ces  cristaux  il  y  a  lieu  de  distin- 
guer trois  sortes  de  dispersion  en  rapport  avec  la 
position  du  plan  des  axes.  J'appellerai  dispersion  hori- 
zontale celle  qui  se  manifeste  quand  le  plan*  des  axes 
est  parallèle  à  la  diagonale  horizontale  de  la  base  et  la 
bissectrice  normale  à  cette  ligne  ;  dispersion  inclinée ^ 
celle  des  cristaux  où  le  plan  des  axes  et  la  bissectrice 
coïncident  avec  le  plan  de  symétrie,  et  dispersion 
eroiêie  ou  tournante ,  celle  des  cristaux  où  le  plan  des 
axes  et  la  bissectrice  sont  perpendiculaires  au  plan  de 
symétrie.  Lorsqu'il  s'agit  de  constater  la  dispersion 
inelinie^  la  meilleure  méthode  consiste  encore  presque 
toujours  à  examiner  les  hyperboles,  en  plaçant  le  plan 
des  axes  à  4^*  du  plan  de  polarisation;  quelquefois 
cependant  les  couleurs  sont  plus  distinctes  aux  extré- 
mités des  deux  systèmes  d'anneaux,  quand  le  plan  des 
axes  est  parallèle  ou  perpendiculaire  au  plan  de  polari- 
sation ;  il  faut  avoir  soin  d'indiquer  dans  les  descriptions 
les  cas  où  l'on  a  eu  recours  à  ce  second  mode  d'obser- 

TOMl  XIV,  iGSS.  'i5 


84fl       DÉTERMINATION  DES  ESPÈCES  CRISTAIXIS^ES 

vation.  Il  va  sans  dire  qu'ici,  comme  dans  les  cristaux 
appartenajit  au  prisme  rbomboïdal  droit,  les  extrf^ipités 
extérieure  et  intérieure  de  chaque  système  4'âiu^edux 
offrent  des  couleurs  opposées  à  celles  quiformentles  bor- 
dures ùoncQXit  et  convexe  de  l'hyperbole  correspondante. 

La  dispersion  horizoniaU  ne  peut  se  reconnaître  que 
si  le  plan  des  axes  est  parallèle  ou  perpendiculaire  au 
plan  de  polarisation.  Son  existence  se  traduit  p^  une 
coloration,  bleue  d'un  côté,  rouge  de  l'autre,  des  barres 
noires  qui  traversent  les  deux  systèmes  d'anneaux.  Si 
le  plan  des  axes  est  à  45""  du  plan  de  polarisation,  les 
couleurs  qui  bordent  extérieurement  et  intérif^ureimeni  les 
deux  hyperboles  présentent,  au  conttsûre,  un^  symétrie 
parfaite,  et  leur  disposition  permet  des'assurer  silesaxes 
rouges  sont  plus  ou  moins  écartés  que  les  axes  violets. 

Quant  à  la  dispersion  croisée^  elle  se  manifeste,  quelle 
que  soit  l'orientation  du  plan  désaxes,  par  rapport  au 
plan  de  polarisation  ;  seulement,  elle  est  en  général  plus 
visible  quand  ces  deux  plans  sont  parallèles  ou  perpen- 
diculaires l'un  à  l'autre. 

Toutes  ces  observations  sur  la  dispersion  or^ia^ 
des  axes  ou  sur  les  dispersions  inclinée ,  horizontale  et 
croisée f  ne  reposant  que  sur  des  appiréciations  de  cour 
leurs  superposées  dont  la  résultante  a  quelquefois  uae 
teinte  assez  peu  prononcée,  ne  présenteront  naturelle? 
ment  toute  la  certitude  désirable  que  si  Ton  apporte  le 
plus  grand  soin  dans  le  choix  de  l'analyseur. 

Il  est  d'abord  évident  que  les  tourmalines  doivent  être 
absolument  proscrites,  à  cause  de  leur  absorption  tou-* 
jours  considérable  ;  les  Hérapalites  seules  peuvent  être 
admises  dans  certains  cas,  parce  que  leur  absorpticmest 
généralement  très-faible.  Lorsque  la  substance  est  for- 
tement biréfringente,  ou  qu'on  peut  la  réduire  en  pla- 
ques assez  épaisses  pour  que  les  anneaux  i(j  iiftieat  pas 


PAR  ÏM  PBOPaitTÉS  OPTIQUES  BUÉPBUfGElITES.      343 

trop  dilatés»  le  mieux  est  de  se  servir  d'une  glace  noire» 
comme  polariseur»  et  d'un  prisme  de  Nicol»  placé  tout 
près  de  l'œili  comme  analyseur. 

Si  la  substance  est  peu  biréfringente,  si  les  lames 
dont  on  dispose  sont  de  très-petite  dimension  »  ou  si 
elles  ne  donnent  que  des  anneaux  très-dilatés ,  on  ne 
peut  avoir  recours  qu'au  microscope  polarisant  d' Amici  ; 
mais  comme  cet  instrument  n'est  pas  achromatique  » 
ses  indioationst  dans  le  cas  d'une  dispersion  faible»  ne 
sont  pas  toujours  d'accord  avec  celles  du  prisme  de 
Nicql,  et  elles  doivent  autant  que  possible  être  contrô- 
lées» soit  par  la  mesure  directe  de  l'écartement  apparent» 
soit  par  quelque  autre  procédé.  Ce  cas»  d'une  dispersion 
fiaible»  exige  également  qu'on  opère  avec  la  lumière 
blanche  des  nuées,  ear  celle  d'une  lampe  ordinaire,  par 
exemple,  masque  souvent  ou  dénature  les  nuances  fu- 
gaces qui  se  manifestent  alors  autour  des  hyperboles»  Il 
faut  aussi  examiner  des  plaques  d'épaisseurs  variées, 
car  cette  épaisseur  exerce  une  influence  marquée  sur 
la  manifestaiion  des  phénomènes  de  la  dispersion  (i). 

Les  recherches  consignées  dans  ce  second  mémoire 
ont  eu  surtout  pour  but»  comme  les  premières,  de  com- 
pléter et  d'éclairer  la  détermination  cristallographique 

(0  Ces  remarques  m'ont  été  suggérées  par  robservatloo  des 
ùdtssalTsntsi 

1*  Une  plaque  mince  de  eitraU  d$  taudêf  un  peu  oblique  4 
la  blsMOtrioe»  vue  au  microscope  d'Amici»  montre  autour  des 
hyperboles  une  bordure  rouge  intérieure  et  une  bleue  Mté^ 
riêufê  à  teintes  faibles  ;  arec  le  prisme  de  Micol  et  la  glace 
noire,  le  rouge  est  au  oootraire  a  r$œtérieur  et  le  bleu  a  Tin- 
térimr^  et  les  nuances  sont  plus  prononcées  :  o*est  cette  der* 
Bière  disposition  qui  se  retrouve  sur  plusieurs  autres  plaques 
de  citrate  de  soude  que  J'a(  ezaminéeB,  et  c'est  elle  qui  sw<- 
oorde  avec  la  mesure  directe  de  rôcartemeut  apparent. 

•*  Due  plaque  de  o%ooi  d'épaisseur  de  tulfatê  4$  poiane  et 
âê  magtiéêie^  montre  deux  4y8tèmes  d'anneaux  à  couleurs  très- 


dissymétriques;  dans  celni  où  les  couleurs  sont  le  plus  faibles, 
le  nUeroseope  fait  voir»  soit  au  jour,  soit  à  la  lumi^Te  d'une 


544       DÉTERMINATION  DES  ESPÈCES   CRlSTAIUStlS 

des  cristaux  aaturels  ou  artificiels  ;  j*ai  donc  continué  à 
examiner  les  minéraux  plus  ou  moins  transparents  que 
j*ai  pu  me  procurer,  tout  en  m'occupant  des  sels  artifi* 

lampe  ordinaire»  du  bleu  pur  dans  la  partie  eoneoo»  et  du 
rouge  brique  dans  la  partie  convexe  de  Phyperbole,  tandis 
qu*avec  le  prisme  de  Nfcol  on  a  du  rouge  violacé  à  Ctxiérieur 
et  du  bleu  verd&tre  &  l'intérieur;  dans  le  système  à  couleurs 
vives  «  les  indications  du  microscope  sont,  au  contraire»  par- 
faitement d*accord  avec  celles  du  prisme  de  Nicol*  et  Ton  a  du 
Jaune  verdfttre  t  Vintérieur^  du  bleu  pur  à  Vextérieur. 

5*  Une  lame  de  sulfate  d*ammonia^ue  montre  au  micro- 
scope des  couleurs  assez  faibles»  rouges  intérieurement^  bleues 
extérieurement^  tandis  qu^avec  le  prisme  de  Nicol  on  a  du  bleu 
violacé  &  ^intérieur  et  du  verd&tre  assez  net  &  Vextérieur.  SI 
Ton  opère  avec  la  lumière  d'une  lampe  ordinaire»  le  bleu  vio- 
lacé intérieur  est  plus  bleu  qu*au  jour,  et  le  verdâtre  extéritur 
prend  une  teinte  roussÀtre. 

U*  Dans  une  plaque  d^euclûee  normale  &  la  bissectrice  ayant 
o^fooi  d*épalsseur,  le  microscope  manifeste  autour  de  Tliyper- 
bole  qui  traverse  l'un  des  systèmes  d'anneaux  du  bleu  exté^ 
rieur  et  du  rouge  intérieur  très-vifi,  et  autour  de^Tautre 
hyperbole,  les  mômes  couleurs  distribuées  dans  le  même 
ordre,  mais  beaucoup  plus  pftles;  avec  le  prisme  de  Nlcol,  le 
système  &  couleurs  vives  offfe  la  même  disposition  <|u*au  mi- 
croscope; mais  dans  le  système  à  couleurs  pâles»  on  a  une 
teinte  bleu&tre  &  l*intérieur  et  une  teinte  lilacée  &  Vextérieur. 

Une  autre  plaque  d^euelase  ayant  t  peu  près  la  môme  épais- 
seur montre  aussi  un  système  d'anneaux  à  couleurs  tranchées, 
où  la  distribution  des  couleurs  est  semblable  sous  le  microscope 
et  sous  le  prisme  de  Nicol,  et  un  système  à  couleurs  pâles  où 
le  microscope  manifeste  encore  du  bleu  extérieurement^  du 
rouge  intérieurement^  tandis  que  le  Nicol  ne  fait  voir  qu'une 
teinte  bleu  verdâtre  &  Vintcrieur  et  une  teinte  d'un  bleu  vio- 
lacé à  Vextérieur. 

S»  Une  plaque  de  diopêide  de  o*,ooi  d'épaisseur  étant  exa- 
minée à  la  lumière  du  Jour  avec  le  Nicol,  oflre  un  système  d'an- 
neaux à  couleurs  vives  dont  l'hyperbole  est  bordée  par  du  bleu  à 
Vextérieur f  par  du  rouge  à  Viniérieur^ei  un  système  &  couleurs 
pâles  où  l'hyperbole  oUVe  du  Jaune  rouge&tre  à  Vextérieur  et 
du  bleu  à  Vintérieur;  au  microscope,  môme  disposition  dans 
le  système  à  couleurs  tranchées,  teinte  bleuâtre  de  chaque  côté 
de  l'hyperbole  à  couleurs  faibles.  Si  maintenant  l'on  emploie 
la  lumière  d'une  lampe,  la  disposition  ne  change  pas,  quel  que 
soit  Tanalyseur»  dans  le  système  à  couleurs  vives  ;  mais  dans  le 
système  â  couleurs  pâles  où  le  Nicol  manifeste  la  même  disper- 
sion qu'au  Jour,  le  microscope  oflï'e,  au  contraire,  du  bleu  vif 
à  Vextérieur  et  du  Jaune  rougeâtre  pâle  â  Vintérieur. 

6*  Une  plaque  épaisse  de  tulfate  de  zinc  montre»  sous  le 


PAR   US  PfiOPRlËTÉS  OPTIQUES  BIBÉPRINGENTES.      345 

dels  qui  me  paraiss^uent  offrir  quelque  intérêt.  J*ai 
observé  leurs  principales  propriétés  optiques  biréfrin- 
gentes, et  j'ai  mesuré  leurs  indices  de  réfraction  toutes 

Nicol,  du  bleu  légèrement  verdÀtre  à  Vextérieur  et  du  rouge 
violacé  à  Vintérieur^  ce  qui,  d'accord  avec  la  mesure  directe, 
conduit  à  p>v. 

Une  plaque  mince  du  même  sel  qui  au  microscope  fait  voir 
une  bordure  bleue  extérieurement  et  une  rouge  intMeure^ 
ment^  toutes  deux  assez  pâles,  manifeste ,  sous  le  Nicol ,  une 
teinte  violacée  à  Vinténeur  et  une  teinte  verd&tre  à  Vexté^ 
rieur:  Tignorance  où  Ton  est  de  ce  que  représentent  exacte- 
ment la  teinte  violacée  et  la  teinte  verdùtre  qui  résultent  shns 
doute  d'une  superposition  de  couleurs  plus  franches,  prodait 
évidemment  la  contradiction  apparente  qui  existe  entre  les  in- 
dications de  la  plaque  mince  et  celles  de  la  plaque  épaisse. 

7*  Une  plaque  de  sulfate  de  potasse  et  magnésie  de  o^^ooe 
d'épaisseur  montre  avec  le  Mlcol  un  svstème  d'anneaux  4  cou* 
leurs  vives  où  le  bleu  est  extérieur^  le  rouge  intérieur^  et  un 
système  à  couleurs  p&les  où  le  rouge  est  au  contraire  extérieur 
et  le  bleu  intérieur. 

Une  seconde  plaque  très^mince  manifeste  au  microscope 
d'Âmici  du  rouge  intérieur  et  du  bleu  extérieur  autour  oes 
deux  hyperboles;  seulement  les  couleurs  sont  plus  vives  d'un 
côté  que  de  l'autre;  avec  le  Nicol  les  bordures  sont  :  pour  l'hy- 
perbole  à  teintes  faibles,  violacée  à  Vextérieur^  verd&tre  à 
antérieur;  pour  Tautre  hyperbole.  Jaune  rongefttre  k  rinté^ 
rieur^  bleu  violacé  à  Vextérieur;  cette  disposition  s'accorde 
avec  celle  que  J'ai  décrite  sous  le  n*  a,  comme  se  manifestant 
dans  une  plaque  du  même  sel  de  o*«oo  i  d'épaisseur. 

J'ai  cru  devoir  rapporter  en  détail  ces  anomalies  apparentes, 
afin  qu'on  soit  prémuni  contre  les  fausses  interprétations  aux- 
quelles donnerait  lieu  leur  observation  superflcielle ,  et  pour 
D'avoir  pas  4  y  revenir  en  décrivant  les  diverses  espèces  qui 
me  les  ont  fournies.  Je  ne  chercherai  pas  à  expliquer  ici 
chacun  des  cas  particuliers  que  Je  viens  d'énumérer,  car  ces 
explications,  pour  être  concluantes,  exigeraient  un  examen 
approfondi  &  l  aide  des  diflTérentes  couleurs  simples  du  spectre, 
examen  que  Je  n'ai  pas  pu  faire  encore,  mais  que  Je  compte 
entreprendre  aussitôt  que  cela  me  sera  possible.  Je  dirai  seu- 
lement d'une  manière  générale,  d'une  part,  que  des  rayons  de 
diverses  teintes  faiblement  séparés  peuvent,  après  leur  pas- 
sage à  travers  des  lentilles  non  achromatiques,  arriver  à  l'œil 
dans  un  ordre  inverse  à  celui  qu'ils  présentaient  en  y  entrant, 
tantôt  avec  des  nuances  avivées,  tantôt  avec  des  nuances 
éteintes;  d'autre  part,  que  ces  ravons  doivent  queRiuefois,  par 
suite  de  leur  superposition ,  oATrlr  à  leur  sortie  d'une  plaque 
mlncedes  teintes  résultantes  différentes  de  celles  qu'ils  auraient 
en  sortant  d'une  plaque  épaisse. 


546       DÉTfiBMINATION   DBS  B8PÈGE8  GRIBTAtUSftBS 

les  fois  que  je  Ta!  pu.  Quand  cela  ne  m'a  pas  M  pos* 
riblei  je  me  suis  contenté  d'indiquer  le  sens  de  la  double 
réfraction  pour  les  oristaux  à  un  axe«  rorientation  du 
plan  des  axes  et  leur  dispersion  pour  les  cristaux  à  deux 
axes  du  système  rhombique,  et  la  dispersion  imlinéi^ 
horizontale  ou  croisée^  pour  les  cristaux  du  systèose  mo^ 
noclinique.  Je  n'ai  pas  eu  lieu  d'examiner  un  seul  nou- 
teau  corps  appartenant  au  prisme  doublement  oblique. 
£n  parcourant  ce  nouveau  travail,  on  Verra  que 
r  étude  des  phénomènes  optiques  m'a  conduit  f(9rcémeiit 
à  changeri  pour  un  certain  nombre  de  composés  natu- 
rels ou  artificiels»  le  type  cristallin  auqve)  oa  les  avait 
rapportés  jusqu'ici ,  en  ne  consultant  que  leurs  carac- 
tères géométriques;  c'est  ainsi  que  j'ai  reconnu  dans 
tÀulunite  de  Cornouailles,  comme  dans  celle  d'Atitun, 
une  forme  appartenant  au  système  do  prisme  piMNnbiMal 
droit  et  non  au  système  quadratique;  dans  la  Litoco- 
niiê  et  le  êulfatê  dé  êlrycknine  à  i  s  atomes  ^ma,  un 
type  monoclinique  et  non  un  type  rhombique,  etc. 

Généralement,  comme  je  Pavais  fait  dans  nsdo  pre- 
mier mémoire«  j'ai  encore  donné  les  formes  des  sels 
artificiels  déjà  connus  et  celles  des  minéraux ,  teHes 
qu'on  les  trouve  indiquées  dans  le  Manuel  de  chimU 
emîallogrnphique  de  Rammelsberg,  et  dans  le  TraiU 
de'  minéralogie  de  Broolce  et  Miller.  Le  système  de 
notation  des  faces  est  toujours  celui  de  Lévy.  Quant 
à  l'ordre  que  j'ai  suivi  dans  la  description ,  afin  de 
réunir  autant  que  possible  les  substances  offrant  des 
phénomènes  du  même  genre  «  je  les  ai  divisées  en  : 
I*  cristoux  à  un  axe  positif;  s^  oistaux  à  un  axe  néga- 
tif; 3"*  cristaux  à  deux  axes  dérivant  du  prisme  rhom- 
boldal  droit  »  A  positifs,  B  négatifs,^  4« cristaux  dérivent 
du  prisme  rhomboldal  oblique  :  A  positifs ,  R  négatifs. 
I  En  désignant  avec  MM .  Grailicb  et  de  Lan^  les  rayons 


.  PAR  LES  PROPRIÉTÉS  OPTIQUES  BIRÉFRINGENTES,      347 

rouges  par  p  et  les  rayons  violets  par  t|  le  sens  de  la 
dispersion  sera  donné  en  écrivant  p  >  ou  <  v. 

L   CRI8TADX  ▲  DN  AXE  DB  DOUBLE  RÉPRACTIOlf. 

1*  Cristaux  uniaxes  dont  ïcuce  eristallographique  prin- 
cipal coïncide  avêc  taxe  de  plus  vmm .  ilastidU 
optique^  ou  cristaux  positifs. 

Fluosilicatc  m  imo;  llarignao.  —  Système  faexa» 
gonal. 

Htvrolitb.  —  Systène  bexagonal.  —  Dans  des  frag- 
ments transparents  de  Ttle  de  Chypre  qui  m'ont  été 
remis  par  M.  Damour,  j'ai  pu  tailler  des  plaques  d'ap- 
parence simples  qui  permettent  de  recomiattre  le  sens 
de  la  double  réfraction.  Cette  propriété  est  peu  éner*- 
gique,  et  dans  une  lame  ayant  plus  de  s  millim.  d'é* 
paisseur,  on  ne  voit  que  la  croix  noire  et  le  rouge  dd 
premier  anneau  ;  Dx. 

SuLPATB  Bv  lanthane;  LaOSO'  +  SAq;  Marignac.  — 
Prisme  hexagonal  régulier.  — a)=£:  1 1S649  <=  1  t&Sg  pour 
le  centre  du  rouge*,  Dx.  —  La  forme  de  ce  sel  avait  été 
considérée  par  M.  Marignae  comme  se  rapportant  à  un 
prisme  rbomboïdal  droit  très-voisin  de  1 90*  ;  mais  l'ap- 
parence des  anneaux  et  de  là  croix  noire  qui  se  mani- 
festent dans  ses  cristaux  rend  à  peu  près  certaine  leur 
forme  hexagonale  (1). 

CoariitBfta;  re*0*80*+9Aq.  —  Prisme  hexagonal 
régulier;  double  réfractloa  énergique;  Dx. 

CBROMATB  JA€NÈ  B»  P0TA88B.  —  Lamos  hcxagonales 
semblables  aa  sulfate  de  potasse  à  un  axe ,  obtenues 
en  faîsani  cristalliser  du  chromate  neutre  de  potasse 
dans  une  dissolution  de  carbonate  de  soude  ;  Senarmoat. 

J'ai  trouvé  le  passage  du  chromate  de  potasse  à  deux 

(t)  L^angle  réfringent  et  les  dévIatloDS  mlnfma  correspon- 
dantes ont  été  :  a  ss  6o%  S  =:  &d*  55\  8*  =  A3*  95'  ^o\ 


l 


348       DÊTEHMINATION   DBS  ESPÈCES  GMSTALUSÉBS 

axes  au  chromate  uniaxe  dans  des  cristaux  aplatis  à 
contour  hexagonal ,  maclôs  suivant  des  faces  m  comme 
le  sulfate  de  potasse  ordinaire ,  et  possédant  deux  axes 
excessivement  rapprochés^  dans  un  plan  parallèle  à  h\ 
avec  une  bissectrice  normale  à  la  base.  La  bissectrice  du 
chromate  de  potasse  à  deux  axes  étant ,  au  contraire, 
parallèle  à  la  grande  diagonale  de  la  base  et  négative , 
on  voit  que  le  résultat  de  la  transformation  de  ce  sel  est 
de  rapprocher  ses  deux  axes  de  leur  bissectrice  obtuitt 
qui  conserve  son  signe  positif  dans  les  lames  maclées 
dont  je  viens  de  parler,  et  qui  se  confond  avec  Taxe 
unique  dans  les  cristaux  uniaxes. 

Je  ferai  remarquer  à  cette  occasion  que  dans  le  pas- 
sage du  sulfate  de  potasse  à  deux  axes  au  sulfate  à  un 
axe ,  c'est  la  bissectrice  aiguë  des  cristaux  à  deux  axes 
qui  devient  Taxe  unique  de  cristaux  uniaxes ,  en  con- 
servant également  son  signe  positif. 

Les  lames  maclées  à  deux  axes  très-voisins  ont  une 
dispersion  notable  et  p  <  t?.  Ces  lames  ont  été  obte- 
nues au  Havre,  dans  le  laboratoire  de  M.  Clouet,  en  sa- 
turant k  chaud  une  dissolution  concentrée  de  bichro- 
mate de  potasse  par  de  la  chaux  vive,  et  évaporant  len- 
tement jusqu'à  formation  d'une  pellicule  mince;  lechro- 
mate  de  chaux  se  précipite  alors ,  et  la  liqueur  filtrée 
laisse  déposer  les  lames  de  chromate  neutre  de  potasse. 

ScHÉBUTB.  —De  petits  cristaux  transparents  de  Tra- 
verselle  et  de  Framont  m'ont  permis  de  déterminer  à 
la  fois  les  angles  de  l'octaèdre  primitif,  d'une  manière 
plus  exacte  qu'on  n'avait  pu  le  faire  jusqu'ici ,  et  les 
deux  indices  de  réfraction;  j'ai  trouvé  :  «s:?i,9i8  à 
1,919,  *=  1,934  à  1,955  pour  le  centre  du  rottge(i). 

^  (1)  Le  prisme  réfringent  était  formé  par  la  renconU^  de 
deux  faces  oppoaées  de  roctaèdre  a^  (n  de  Miller)  ;  Taxe  opUqae 
éUit  donc  perpendiculaire  à  Parète  réfringente  et  parallèle  à 


PAB  LES  PBOPRXÊTte  OPTIQUES  BIBÉPBIMGENTES.      549 

XÉNOTiME  ;  phosphate  d' Yttria.  —  Octaèdre  à  base 
quarrée;  les  cristaux  ne  devieiment  transparents  qu*en 
lames  excessivement  minces  ;  cependant  on  y  voit  deux 
ou  trois  anneaux,  traversés  par  une  croix  noire  asses 
nette  t  qui  indiquent  une  double  réfraction  très-nota- 
ble; Dx. 

SvANBBBGiTi. — Rhomboèdro  aigu  de  89*  s4'  ;  Dauber. 
—  Double  réfraction  assex  énergique  ;  Dx. 

s*  Cristaux  Uniaxes  dont  Taxe  erUtallographique  prtn- 
cipal  coinciie  avec  taxe  depluê  OBANOEélairicfté  optique 
ou  cristaux  régatips. 

TouBMALiNB.  — H.  de  Senarmont  possède  depuis 
quelque  temps  une  plaque  de  tourmaline  d*un  vert  bru- 
nâtre qui  a  été  trouvée  par  H.  Bertaud  parmi  des  cris- 
taux du  Brésil.  Cette  plaque  porte  encore  sur  deux  côtés 
les  stries  verticales  du  prisme  à  Taide  desquelles  on 
peut  reconnaître  la  direction  de  Taxe  principal ,  ce  qui 
permet  de  voir  que  Tabsorption  s'y  fait  à  l'inverse  de 
ce  qui  a  lieu  habituellement  dans  la  tourmaline.  Son 

la  bissectrice  de  Tangle  réfringent;  cet  angle  a  été  mesuré 
avec  le  plus  grand  soin  ;  sa  valeor  et  celle  des  déviations  ml- 
nima  correspondantes  ont  été  trouvées  : 
Pour  les  cristaux  de  Traverselle  : 

A«=49*5i't    5«67*S7'.    «'«6S*ft3'. 

Pour  les  cristaux  de  Pramont  : 

As=A9»5i^    Z^bf22\    »'=:68*Ao'. 

Les  indices  ont  été  calculés  à  Taide  des  formules  suivantes 
dont  rexpresfion  générale  a  été  donnée  par  M.  Stokes  dans  le 
Mathematical  Journal  of  Cambridge^  1 1«  et  par  M.  de  Senar- 
flK>nt,  dans  les  Nouvelles  aniMleê  de  matMmatique$t  t.  XVI  : 

8in  i  (  sin'  -  (cos*  1  «'— w'cos*  ^  Asin'  -  8' 

a  «  a  9  a  a 


sin  -  A  sin*  -  Acos*  i  B'  — ù><  sis*  i  Acos'  *  A 

9  9  3  9  9 


S6o     bétermiuation  des  espèces  cidsTAitisiÊS 

axe  cristâHographiqae  prinèipal  doit  donc  6tre  homon- 
tal,  là  où  Taie  d'une  toannafiné  ordiàsdre  serut  ver- 
tical, et  réciproquement.  Iasqu*à  préâent,  c'est  le  seul 
eiemple  connu ,  an  mœns  ponr  la  tenrmsline ,  d'une 
interversion  aussi  complète  dans  le  sens  de  l'absorp- 
tion :  cette  interversion  prouve  une  fois  de  plus  6e 
qu'avadent  déjà  Montré  dèà  |(bénomënes  analogues , 
qu'il  n'y  a  aucune  relation  entre  le  sens  de  Tabsorption 
et  le  sens  de  la  double  réfraction  d'un  cristal. 

Hbrsgrklite,  système  rbomboédrique.  —  Double  ré- 
fraction faible.  Une  plaque  d'environ  1/2  miUim.  d'é- 
j>aisseur  ne  laisse  voir  que  le  rouge  du  premier  anneau 
et  une  croix  noire  qui  se  divise  légèrement  lorsqu'on 
fait  tourner  la  plaque  dans  son  plan.  Soumis  à  la  lu- 
mière parallèle,  quelques  échantillons  paraissent  for- 
més de  segments  triangulaires  réunis  dans  un  contour 
hexagonal  ;  d'autres  ont  une  apparence  simple.  La  plu- 
part des  cristaux  que  j*ai  pu  examiner  se  composent 
d'un  prisme  hexagonal  très-court,  fortement  strié  hori- 
zontalement et  surmonté  par  un  sommet  trièdre  régu- 
lièrement placé  sur  trois  faces  alternes  du  prisme  qui 
sont  beaucoup  plus  développées  que  les  trois  autres- 
Deux  des  plans  de  ce  sommet  font  entre  eux  un 
angle  d'environ  laS*",  et  peuvent  être  regardés  comme 
appartenant  à  un  rhomboèdre  obtus  ;  le  troisième,  dont 
l'inclinaison  sur  4es  deux  premiers  est  égale  à  1 36^  44') 
ferait  partie  d'un  rhomboèdre  plus  (^tus,  orienté  comme 
le  premier.  Selon  toute  probabili^ ,  c'est  ce  troisième 
plan  qtd  a  été  pris  par  Lévy  pour  la  base  de  la  pyramide 
hexagonale  qu'il  regardait  comme  le  sommet  habituel 
de  la  herschelite;  car  cette  inadvertance  explique  l'in- 
compatibilité absolue  des  deux  mesures  données  par  cet 
habile  minéralogiste. 
'  Je  ferai  remarquer  que  la  herschelite  est  n^ative  et 


PAR  LES  nwMttÈê  orriQum  BiiÉriHioiirrw*    35 1 

positive  oonme  YhydroHte  de  Tlle  de  Chypre  doal 
sa  composition  chimique  la  rapproche  beaucoup  ;  les 
fermes  de  Tune  pouyant  d'ailleurs  se  dériver  par  des 
Ms  assez  simples  des  formes  de  Tautre  f  ces  deux  s«b* 
stances  présentent  sans  doute  les  mêmes  relations  que 
j'ai  déjà  signalées  entre  Y0Hk&liie  et  Yêuiyalite.  De 
beaux  cristaux  à'hydrolite  transparents  f  que  Ton  ren^ 
contre  asses  raremimt  à  Andréasberg  avec  d'autres  zéo- 
lites ,  sous  la  forme  d'une  double  pyramide  hexagonale 
de  lAs'^SS',  m'ont  au  contraire  offert  une  double  ré- 
fraction négative  semblable  à  celle  de  la  herècMUe. 

APOPSYLLiTB*  — J'ai  cité  dans  mon  premier  mémoire 
des  lames  d'apophyllite  nêgatms  pour  les  rayons  vio- 
lets, que  j'avais  trouvées  chez  H.  Soleil  sans  pouvoir 
en  connaître  la  provenance.  Ces  lames  viennent  évi* 
demmentd'Utô,  car  l'École  impériale  des  mines  pos- 
sède plusieurs  échantillons  de  cette  localité  qui  portent, 
sur  une  gangue  d'amphibole  vert  foncé  et  de  fer  oxy- 
dulé,  deux  sortes  de  cristaux;  les  uns  sont  de  belles 
tables  quarrées  à  bases  unies,  modifiées  sur  les  angles, 
avec  une  double  réfraction  négative  peu  énergique ,  qui 
se  manifeste  par  une  croix  noire  sur  un  fond  violet  ;  les 
autres  sont  des  lames  à.  bases  ondulées  qui  constituent 
la  leucocyclitê  de  Brewster* 

BiPinoLiTB.  — J'avais  autrefois  considéré  la  ripidolUe 
oommeuDesubstancepofiU'veàdeux  axes,  d'après  les  pro- 
priétés optiques  d'un  échantillon  appartenant  à  l'École 
des  mines.  J'ai  trouvé  dernièrement  des  lames  d'un  vert 
foncé  groupées  sur  un  gneiss  du  Dauphiné,  qui  se  com- 
portent au  chalumeau  comme  la  ripidolite  de  de  Kobell, 
mais  qui  n'of&ent  qu^un  seul  axe  négatif.  Leur  double 
réfraction  est  très-faible  et  la  croix  noire  très-peu  nmr* 
quée  ;  cependant  elle  est  suffisaiUMOt  nette  pour  qu'on 
puisse  reconnaître  sco  signe  a^ree  une  hMe  ée  mica 


3dtt       DÉTERMINATION   DBS  ESPÈCES  GEISTALUSÉES 

excessivement  mince.  La  rtpidoitte  est  une  espèce  en- 
core si  mal  définie  qu'il  n'est  pas  étonnant  de  rencon- 
trer dans  ses  diverses  variétés  des  caractères  optiques 
différents»  unis  à  des  caractères  extérieurs  à  peu  près 
semblables. 

Azotate  cérosomagnésique  ;  Damour.  —  Rbomboèdre 
obtus  de  1 1 0""  s  o'  ;  double  réfraction  énergique  ;  Dx. 

Azotate  dé  lanthane  et  de  magnésie  ;  Damour.  — 
Rhomboèdre  obtus  de  1 09""  i  ;  isomorphe  avec  le  pré- 
cédent ;  double  réfraction  énergique  ;  Dx. 

Azotate  de  lanthane  et  de  manganèse;  Dam.  — 
Rhomboèdre  obtus  de  1 09*  i  ;  isomorphe  avec  les  deux 
précédents;  double  réfraction  énergique;  Dx. 

Azotate  de  lanthane  et  de  zinc  ;  Dam. — Rhomboèdre 
obtus  de  1 09*"  i  ;  isomorphe  avec  les  précédentes  \  double 
réfraction  énergique  ;  Dx. 

Sulfate  gérosocérique.  —  Des  cristaux  transparents 
de  ce  sel ,  dont  le  sens  de  la  double  réfraction  avait 
déjà  été  indiqué  dans  mon  premier  mémoire,  m'ont  per- 
mis de  mesi^rer  les  indices  de  réfraction  ;  j'ai  trouvé  pour 
le  centre  du  rouge  :  «»=:i,  564  ^  11^69,  e  =  i^SGo  à 
1,565(1). 

Jarosite  ;  Breithaupt  ;  sulfate  de  peroxyde  de  fer  et 
de  potasse  :  rhomboèdre  aigu  de  SS^^SS'  ;  Dx. 

MiMETÈsB.Depetitscristaux  jauneclair  de  GornouaiUes 
m'ont  offert  une  transparence  suffisante  pour  pouvoir  dé- 
terminer les  indices  ;  le  sens  de  la  double  réfraction  avait 
déjà  été  indiqué  dans  mon  premier  mémoire  ;  j'û  ob* 


(1)  Le  prisme  réfringent  était  formé  par  deux  faces  alternes 
du  prisme  hexagonal  sous  l'angle  de  60*  ;  les  déviations  minima 
ont  été  trouvées  : 

Pour  un  premier  cristal  :  S  s  h%*h^\  V  s=s  Aa*  3o'. 
Pour  un  second  cristal  :  s=sA3*3o',  8'»/i3*  1'. 


PAR  LfM  PAWBlfiTÊS  OPTIQUES  lïllliPlUIOBlITIS.      353 

serve  :  «n  ss  i  ,474^  c  s  1  »46S  pour  le  centre  du  rouge  (0* 
Hédipbakb.  —  De  petits  cristaux  aases  nets  de  ce  mi- 
néral m'ont  aussi  permis  de  mesurer  approximative* 
ment  ses  indices  de  réfraction  ;  j'ai  trouvé  pour  les 
rayons  rouges  :  a>  =  1 1467  «  «  =  1 ,465  («). 

Vanadinitb;  plomb  vanadiaté  hexagonal  d'Ecosse. 
—  Système  hexagonal.  Ce  minéral  ne  devient  un  peu 
transparent  qu'en  lames  excessivement  minces  ;  les  an- 
neaux qu'on  y  aperçoit  prouvent  que  la  double  réfrac- 
tion est  assez  énergique  ;  Dx. 

ARSÉNiATE  DR  POTASSE.  —  Les  cristaux  ordiuaires  du 
commerce  sur  lesquels  M.  de  Senarmont  avait  déterminé 
les  indices  de  ce  sel,  que  j'ai  publiés  dans  mon  premier 
mémoire  «  sont  toujours  plus  ou  moins  neigeux  et  ne 
peuvent  fournir  que  des  mesures  approximatives  ;  en 
opérant  sur  de  petits  cristaux  parfaitement  purs  et  trans- 
parents, j'ai  obtenu  des  nombres  notablement  diffé- 
rents de  ceux  que  l'on  devait  à  M»  de  Senarmont;  ces 
nombres  sont:  o)  =  i,564,  >=i,5i5  pour  les  rayons 
rouges.  J'ai  trouvé  des  valeurs  identiques  sur  un  gros 
cristal  assez  pur  du  commerce  (3). 

(1)  Le  prisme  réfringent  était  formé  par  deux  faces  alternes 
du  prisme  hexagonal  faisant  entre  elles  un  angle  de  60*  ;  les 
déviations  minima  ont  donné  :  d  =  3/^«  67',  V  =s  ^tc  1  a'  ko". 

(9)  L'angle  réfringent  et  les  déviations  minima  étalent  : 
a  =  6o%    5=34'ao',    8' =:54'i'3</'. 

(3)  L*arète  réfringente,  pour  les  petits  crisUux  très-purs, 
^v,*  était  formée  par  une  face  verticale  dn  prisme 
quarré  supposée  prolongée  Jusqu'à  la  ren* 
contre  d'une  face  opposée  de  Toctaèdre  b*^; 
l'angle  réfringent  étoitégal  A  Ue'Uy;  la  bis- 
sectrice de  cet  angle  faisait  avec  Taxe  op- 
tique un  angle  de  a3*3i'3o'^;  les  déviations 
minima  observées  ont  été  :  S  »  ag^ôS',  0'= 
'"^  «7*  3a'.  Les  Indices  ont  été  calculés  &  Taide  des 
formules  de  liM.  Stokes  et  de  Senarmont  que 
J'ai  déjà  citées. 


154      fitVBUWATIOll  M5  ESPÈCES  GUSTALUSÉBS 

CcmiVM»  sàFttu*  ~  Les  indices  nesUFâs  sar  des  {iriSF 
aes  natorals  de  saphir  d'un  blea  pAle  m'oat  donné, 
pour  le  centre  dn  ronge  :  015=1,7676  à  1,76829 
•asi  ,7Sg4  à  1 ,7898.  J'ai  observé  sur  un  rubis  d'un  besii 
rouge:  =1,7675, «=1:1,759?  (1). 

WuLrteiTE.  -«-  Un  petit  cristal  transparent  sur  les 
bords  m'a  permis  de  déterminer  les  deui  indices  pour 
la  partie  rouge  du  qpectre  :  leurs  Taleurs  sont  e  »  =s  ,4ot 

Bromatb  db  didymb.  —  Prisme  hexagonal  régulier  ; 
Marignae. 

TàRTRATB  d'ANTIVODIB  BT  de  STRONTIÀlîB  ;  StO&H)*, 

(^sgiQio.  ifarignac  — Prisme  hexagonal  régulier. 

La  croix  noire  est  très -divisée  c<Hnme  dans  le  béryl. 
—  0»  =  i,68s7, 6 s  1,5874  pour  la  partie  rouge  du 
spectre  (3).  La  composition  et  la  f(H*me  de  ce  sel  m'a^ 

Pour  le  gros  cristal  da  commerce .  l'arête  réfringeeta  était 
parallèle^  Taxe  optique;  Tangle  réfringent  et  les  déviations 
minima  ont  été  :  «  =  ûg'Sô',  8  =  3a*  a/i'45",  B'  =  ag'ao'  i5". 

(1)  Les  prismes  réfringents  étaient  formés  par  deux  faces 
alternes  du  prisme  hexagonal  sous  Tangle  de  So*  (  les  déviations 
minima  étaient  : 

Sur  deux  saphirs  d'un  bleu  pâle  s 

S=:6&Mft'&S"àe4«i/; 
8'  =  63«i»'48"àS5'ie'. 

Sur  le  rubis  : 

«=ne4»it'3o^    a'  =  S5Mi'ia«'. 

(a)  L'arête  réflrlngente  était  formée  par  la  rencontre  dHine 

base  p  et  d*une  face  b^^  sous  Tan- 
^r^«^  gle  de  56*55'3o'';  la  bissectrice 
de  Tangle  réfMngent  faisait,  avec 
Taxe  optique,  un  angle  de 
7i'46'i5"; 

les  déviations  minima  ont  été  :  (  =  6t*  1  a'so^  S' = So«  38'  ào". 
Les  formules  de  BIM.  Stokes  et  de  Senarmont  ont  servi  à  cal- 
culer les  indices. 

(5)  Les  déviations  minima  oerrespondast  à  un  angle  réfirin- 
gent  de  So*  ont  donné  :  8  —  6A*  Se',  ^  ^  45»  V. 


PAR  tB8  nomtTtf  OPTIQUIB  BiRÉmiieBimui.     5&6 

vatent  fait  espérer  qu'il  pourrait  offrir  à  la  fois,  comme 
le  sulfate  de  strychnine  octaédriqtte«  des  crietauz  doués 
de  la  polorisation  circulaire!  et  une  dissolution  actif  e  ; 
malheureusement  les  cristaux  obtenus  jusqu'ici  sont 
tiès-petits«  et  paraissent  avoir  une  constitution  physi- 
que peu  homogène  ;  le  pouvoir  rotatoire  qu'ils  possèdent 
peut-être  est  évidemment  très-faible ,  et  la  dislocation 
de  la  croix  noire  suffit  pour  le  masquer  entièrement. 

U*  oaiSTAUx  ▲  onx  axu  n  doubu  Binucnoi»  vâMVfàMJ 

DU  PRISME  RUOMBOÏDiL  DROIT. 

A.  CriiMiM»  dam  la  liçM  moyenns  ûomeide  avêê  tam 
de  plui  PBTin  iUMieiti  optique  ^  eu  criiêûum  poêi^ 
$ifê. 

M<soTYPB  et  BRtviciTB*  —  La  dispersion  est  très- 
faible  dans  cette  espèce  \  cependant,  la  bordure  des 
hyperboles  vue  au  microscope  et  au  prisme  de  Nicol, 
indique  p  <  t* 

PRBHNm.  --  La  dispersion  est  aussi  très-faible  dans 
ce  minéral  «  et  par  conséquent  très-difficile  à  déter- 
miner. II.  de  Lang,  qui  a  trouvé  pourTécartement  ap- 
parent dans  l'air  l'angle  de  is3*S6'  assez  voisin  de 
celui  de  1 1 9*,  que  j'ai  donné  dans  mon  premier  mé- 
moire* indique  p  <  e  ;  par  la  bordure  des  hyperboles 
vue  au  mleroscopot  on  serait  porté  à  admettre  p  >  t. 

COMPTON iTE  et  Thom soNiTB.  —  Daus  mon  premier  mé- 
moire, j'ai  donné  pour  Taogle  apparent  des  axes  de  la 
Thomsonite  une  valeur  approximative  de  79*  ;  M.  de 
Lang  a  trouvé  83*  56',  et  il  indique  pour  la  disper- 
flion  p  >  V.  Les  hyperboles  vues  au  ifiicroscope  aussi 
bien  qu'avec  le  Nicol  annoncent  au  contraire ,  p  <  v  : 
au  reste  la  dispersion  est  encore  très-faîble,  et  la  me- 
sure de  l'écartement  apparent  pour  les  diverses  couleurs 
présente  de  FIncertitude, 


856       DfiTERHlNATlOM   1»S   ESPËC«9  CRISTALUSÉES 

Harhotohi.  —  Depuis  la  publication  de  mon  pre- 
mier méinoiret  j'ai  soumis  k  un  examen  attentif  des 
lames  minces  d'hannotome  de  diverses  localités;  cet 
examen  m'a  prouvé  que,  contraireme'nt  &  l'opinion  gé- 
néralement reçue  et  que  j'avais  adoptée  moi-même 
lorsque  j'ai  proposé  la  réunion  de  la  monéniu  à  l'har- 
ntotome,  aucune  variété  ne  présente  d'individus  non 
maclés.  On  siùt  que  les  crîstaui  réputés  ùmples  peuvent 
être  rapportés  à  un  prisme  rhomboïdal  droit  de  110*36' 
environ ,  et  qu'ils  olTrent  en  général  des  faces  b"*  sur 
les  arêtes  de  la  base  et  une  troncature  g*  sur  les  arêtes 
latérales  lùgufis  ;  on  sait  de  plus  que  la  base  porte ,  pa- 
rallèlement à  son  intersection  avec-  les  faces  b'",  des 
stries  qui  viennent  se  rencontrer  suivant  deux  lignes 
légëremept  suUantes,  parallèles  aux  diagonales  de 
cette  face.  Or,  si  l'on  fait  traverser  par  de  la  lumière 
polarisée  une  lame  taillée  parallèlement  à  la  base ,  00 
voit  que  dans  les  quatre  segments  marqués  de  stries 
croisées  le  plan  des  axes  est  di- 
rigé cooHno  l'indique  la  figure 
ci-contre,  et  qu'il  coïncide  avec 
la  petite  diagonale  du  prisme  de 
1 94*  47'i  composé  d'une  face  m 
et  d'une  facep'  de  l'ancienne 
forme.  On  est  donc  forcé  d'ad- 
mettre ici  deux   prismes  de 
n4'47'  se  pénétrant  complé- 
ment de  manière  à  ce  que  deux  de  leurs  faces  laténites 
soient  situées  sur  le  même  plan ,  taqdis  que  les  deux 
antres  font  entre  elles  un  angle  de  110*96';  l'une  des 
surfaces  de  rencontre  est  donc  parallèle  à  une  face  la- 
térale m;  l'autre  surface,  perpendiculaire  à  la  prenaière, 
ne  peut  coîndder  avec  aucune  modification  simple, - 
connue  ou  possible.  En  adoptant  pour  l'hannotome  cette 


PAR'  LEii  PROPRIÉTÉS  OPTIQUES  BIRÉFRINGENTES.      357 

0 

nouvelle  lotjne  primitive ,  les  faces  6*'*  offrent  rbémié- 
drie  parallèle,  mais  les  faces  latérales  présentent  un 
clivage  d'une  facilité  à  peu  près  égale;  les  dimensions 
de  cette  forme  sont  :  6  :  A  ::  looo  :  698*  oS6> 

En  examinant  séparément  les  lames  qui ,  de  chaque 
côté  des  macles  en  croix ,  font  saillie  sur  le  noyau  com- 
mun ,  on  retrouve  une  disposition  tout  à  fait  semblable 
à  celle  de  la  morvinite;  seulement  les  limites  des  quatre 
segments  ne  sont  pas  toujours  aussi  régulières  que  je 
Fai  indiqué  sur  ma  figure  et  leyrs  enchevêtrements, 
soumis  à  une  loi  constante,  donnent  lieu  aune  marque- 
terie  plus  ou  moins  compliquée.  Ces  macles  en  croix  se 
composent  donc  de  >âeux  cristaux  déjà  macles  eux- 
mêmes,  et  les  surfaces  de  contact  ne  sont  parallèles  à 
aucune  troncature  simple* 

Les  axes  apparents  ont  un  éoartement  considérable , 
et  il  est  très-probable  que  les  axes  réels  sont  à  peu  près 
à  go*  l'un  de  l'autre  ;  car  dans  une  lame  mince  tangente 
à  l'arête  obtuse  du  prisme  de  1 34*  47\  on  voit  des 
courbes  isochromatiques  presque  identiques  pour  la 
forme  et  la  netteté  à  celles  qui  se  manifestent  dans  les 
lames  parallèles  à  la  base,  de  sorte  que  l'harmotome  se 
trouve  exactement  à  la  limite  des  substances  positives 
et  des  substances  négatives. 

Calamimb.  — De  petits  cristaux  très-purs  m'ont  per- 
mis de  mesurer  les  trois  indices  principaux  ;  j'ai  trouvé 
pourla  partie  jaune  du  spectre:  «:=  1, 655,  p  s  1,618, 
Y=:i,6i5  (1). 

On  conclut  de  ces  données  ;  s  V = 45*  6/,  siE = 78*  90', 
valeur  suflSsamment  voisine  du  nombre  80*,  inscrit  dans 
mon  premier  mémoire  comme  une  mesure  approchée 

(1)  Les  prismes  réfringents  employés  pour  la  mesure  des  in* 
dices  et  les  déviations  minima  correspondantes  ont  été  : 

TOMR  XIV,  i858.  «A 


358       DÉTERMINATION   DES  ESPÈCES  CRISTALLISÉES 

de  récartement  apparent.  La  dispersion  des  axes  est 
trës*Dotable  et  la  bordure  des  hyperboles  indique  net- 
tement p  >  t?,  aussi  bien  au  microscope  d' Amici  qu'avec 
le  Nicol  ;  c'est  ce  qu'a  également  observé  M.  Grailicb. 
Azotate  d^urane.  —  En  mesurant  l'écartement  appa- 
rent des  axes  avec  des  verres  monocbromatiques ,  j'ai 

trouvé  : 

aE=:6S*5'   rouge. 

69" /io'  violet. 

M.  de  Lang  donne  dans  son  dernier  mémoire  : 

p  aE 

1,6950  68*  i5'  rouge. 

1,6967  jaune. 

1,6991  vert 

i,5o33  69' i5'  bleu. 

Les  bordures  des  hyperboles,  vues  au  microscope 

d' Amici  et  encore  mieux  avec  le  Nicol ,  indiquent  en 
effet  p  <  «. 

Baryte  sulfatée.  —  En  cherchant  l'écartement  ap- 
parent des  axes  pour  les  différentes  couleurs  du  spectre^ 

j'ai  trouvé  : 

aE 

RoDge.      Jaune.        Tert.        TloleU 

Plaque  Jaunâtre  d'Auvergne.  .  .  61**  i3'  61*  36'  63*  iW  65**  ao' 

Plaque  incolore  d'Angleterre.  .  6a"  6'  63*  26'  65*  7' 

M.  Grailich  donne. 6a*  a5/  6$*  5o' 

M.  Heusaer  à  aa*  centi,  trouve.  6a*  34'  65*  la'  Bk'*  10'  65*  64' 

La  plaque  employée  par  M.  Heusser,  n'était  pas  par* 
faitement  perpendiculaire  à  la  bissectrice. 

Arête  verticale  entre  une  face  «1  et  une  face  g*  : 

I  srôa'^e',    D  =39* 4/^'; 
Arête  horizontale  entre  une  face  e^  et  une  face  g^  : 

r  =  66"  5 1  ;  D'  =  56'  56'  So''; 
Arête  horizontale  entre  deux  faces  a}^  opposées  : 

r=57*8',    D"=66'3'. 


PAR  LES  PROPRIÉTÉS  OPTIQUES  EIRÉPRIIIOEnBfc      SSg 

On  voit  que  la  dispersion  des  aies  est  considérable, 
ausm  les  bordures  des  deux  hyperboles  offrentpelles,  soit 
ao  microscope,  soit  au  prisme  de  Nicoli  l^s  eouleurs  les 
plus  tranchées,  bleue  à  Tintérieur,  rouge  à  rextévieuc, 

Gélestinb.-- J'avais  donné  dans  mon  premier  né« 
moire  sE  =  91*  environ  ;  M.  Grailich  a  trouvé  cet  angle 
égal  à  1 00*.  La  bordure  des  hyperboles  indique  p  <  v. 

Anhtdritb.  «^LadispersioD  des  axes  estasses  considé- 
rable; avec  les  verres  monochromatiqties  j'ai  trouvé  : 

aE  :=  70*  30'  rong& 
7s«  W  violet 

M.  Grailich  donne  : 

70*  18'  rouge. 
7s*Ai'  violet 

Les  hyperboles  des  deux  systèmes  d'anneaux  ont  des 
bordures,  extérieurement  rouges,  in/^ftiranen^  bleues* 
de  la  nuance  la  plus  vive,  surtout  lorsqu'on  les  examine 
avec  un  Nicol  et  une  glace  noire. 

Sulfate  de  potasse  a  deux  axes.— «La  bissectrice 
aigué  de  ce  sel  est  perpendiculaire  à  la  base  du  prisme 
de  130*,  et  non  parallèle  à  la  grande  diagonale  de  cette 
face,  comme  je  1  ai  Imprimé  par  erreur  dans  mon  pre- 
mier mémoire. 

J'ai  mesuré  les  trois  indices  pour  le  centre  de  la  partie 

jaune  du  spectre,  et  j*û  trouvé  :  «=:  if4970i  P=  1  «4935, 

If  =  1,4920(1). 
On  conclut  de  ces  nombres  : 

a V  =  66«  3o',  sE  =  1 09*  67'. 

(1)  Les  angles  des  trois  prismes  taillés  sur  doux  cristaux  et 
les  déviations  minlma  correspondantes  ont  fourni  les  données 

suivantes: 

I  =3o'a5',    D  rsaiMS'; 

r=6i*66',    D'  =  a9*&a'; 


360      OtXIBVUlATXOlf  DBS  BSPtCES  CEUTAIXISftBS 

UobsenratioQ  direete  m*a  donnét  pour  aE»  107*  à 
108*  sur  certains  écbantilloDS,  109*  sur  d^autres  écbau* 
tillons.  La  dispersion  des  axes  est  si  faible  que  je  n'ai 
jamais  pu  constater,  d'une  manière  certaine ,  si  Técar- 
tement  apparent  mesuré  avec  un  verre  rouge  difféndt 
de  celui  qu'on  voit  à  travers  la  solution  de  sulfate  de 
enivre  ammoniacal  :  les  bordures  des  hyperboles  ont 
éUes-mèmes  des  couleurs  si  peu  tranchées  qu'il  y  a 
incertitude  sur  leur  disposition;  il  semble  pourtant 
lorsqu'on  emploie  le  microscope  d' Amici  et  la  lumière 
du  jour,  que  le  bleu  est  extérieur  et  le  rouge  intérieur^ 
ce  qui  indiquerait  p  >  f  :  avec  une  glace  noire  et  un 
prisme  de  Nicol,  on  ne  voit  de  chaque  côté  qu'une 
nuance  bleuftt^  dans  certaines  plaques,  tandis  que  dans 
d'autres,  il  y  a  une  légère  teinte  rouss&tre  à  YexUrieur 
et  une  teinte  Wuâtre  à  Yiniirieur  ;  il  est  donc  à  peu 
près  imposable  de  rien  conclure  d'une  manière  posi- 
tive. 

Un  prisme  de  108*  environ,  ayant  ses  faces  presque 
normales  aux  deux  axes  réels  moyens,  montre  une 
teinte  bleue  extérieurement,  et  une  teinte  roussAtre 
intérieurement  ;  il  semble  donc  que  p  >  v,  pour  les  axes 
intérieurs. 

H.  Grailich  annonce  qu'il  a  observé  p<v^  pour  les 
axes  apparents. 

L'écartement  des  axes  réels  mesuré  sur  le  prisme 
dont  je  viens  de  parler  m'a  donné  approximative- 
ment 65*. 

SuLFATB  d'amvoiiiaque.  —  Daus  mon  premier  mé- 
moire j'avais  indiqué ,  d'après  Marx ,  que  ce  sel  est  op- 
tiquement isomorphe  avec  le  sulfate  de  potasse  ;  mais , 
ainsi  que  l'a  fait  remarquer  M.  de  LÏmg,  l'isomor- 
phisme  des  deux  sels  est  purement  géométrique.  En 
effet,  dans  le  sulfate  d'ammoniaque,  le  plan  des  axes 


PAB  LES  PEOPRIÉTÉS  OPTIQUES  BIBÉPBllf GENIES.      36 1 

est  parallèle  kg\ei  par  conséquent  dirigé  normale- 
ment à  celui  du  sulfate  de  potasse  ;  la  bissectrice  du 
premier  est  perpendiculaire  à  h\  tandis  que  celle  du 
second  est  normale  à  la  base. 

D'aprèsH.  de  Lang,  dE  =  85*  3o'  et  p  <  v.  La  disper- 
sion des  axes  est  très-faible ,  et  les  couleurs  qui  bor- 
dent les  hyperboles  sont  peu  tranchées  s  cependant  leur 
disposition  sous  le  microscope  d*  Amici  indiquerait  9>v. 
J'û  ûgnalé  dans  la  note ,  page  344^  les  différences  que 
présente  Tobservation  faite  avec  le  microscope  ou  avec 
le  Nicol.  Si  la  bordure  intirieur$  d*un  bleu  violacé  qu'on 
voit  avec  ce  dernier  appareil  représente  du  rouge  mé- 
langé de  bleu  «  et  si  le  verdfttre  extérieur  correspond 
à  du  bleu  lavé  de  jaune,  on  a  encore  p  >t;;  mais  si  la 
nuance  violacée  correspond  réellement  au  violet  du 
spectre  et  la  bordure  verdàtre  à  sa  partie  jaune,  on  de- 
vra conclure  p  <  t« 

Jfe  n'ai  pu  me  procurer  que  des  plaques  trop  petites 
et  trop  imparfaites  pour  prendre  une  mesure  exacte 
de  l'écartement  apparent  avec  les  verres  monochro- 
matiques. 

Brookite.  —  C'est  par  erreur  que  dans  mon  premier 
mémoire  j'ai  rangé  la  Brookite  parmi  les  substances 
négatives  ;  ce  minéral  est  en  réalité  positif  comme  l'in- 
dique H.  Grailich  :  ce  savant  a  observé  que  le  plan  des 
axes  rouges  est  parallèle  à  la  base ,  tandis  que  le  plan 
des  axes  verts  est  perpendiculûre  à  celte  face  ;  suivant 
lui ,  on  aurait  : 

aE  =  Sô**  environ;  rayons  rouges. 
10*  environ;  rayons  verts. 

J'ai  examiné  de  nouveau  un  grand  nombre  d'échan* 
tiUons  de  l'Oisans,  de  Snowdon  et  de  la  Tète- Noire; 
ceux  des  deux  premières  localités  m'ont  généralement 
offert  le  plan  des  axes  verts ,  orienté  cemme  celui  des 


369       DÉTBBMilfATIOlf  DBS  ESPÈCES  GB18TALLISÊBS 

axes  rouges,  c'est-à-dire  parallèle  à  la  base;  seulement 
les  axes  rouges  y  sont  sensiblement  plus  écartés  que  les 
axes  verts.  Ce  n*est  guère  que  dans  des  lames  de  la 
Tête-Noire  en  Valais,  où  les  axes  sont  excessivement 
rapprochés,  que  j'ai  toujours  trouvé  le  plan  des  axes 
verts  parallèle  à  g^  et  perpendiculaire  au  plan  des  axes 
rouges  avec  p<v.  Dans  quelques  lames  de  l'Oisans,  J'ai 
rencontré  des  plages  irrégulières  plus  pâles  que  le  reste 
du  cristal,  et  qui  montraient  Tinversibn  des  deux  plan 
contenant  les  axes  rouges  et  les  axes  verts,  de  sorte  que 
le  même  échantillon  présente  quelquefois  la  réunion 
des  deux  phéhomènes.  Il  va  sans  dire  que  cette  explo- 
ration de  lames  en  général  fort  petites  ne  peut  avoir 
lieu  qu'avec  le  mierosoope  d'Amiei. 

Chlorurk  bb  bautum;  BaGl-{-9Aq.  —  Prisme  rhom- 
boldal  droit  de  gi*6i'  )  clivages^  faciles  suivant  la  basOi 
assez  faciles  suivant  h^  et  g\  —  Plan  des  axes  parallèle 
à  la  base  ;  bissectrioe  parallèle  à  la  grande  diagonale 
de  ia  base. 

a  sa  1,660,    p  =  1,6/^0,    Y  =  t,6fi7  rayons  rouges. 
<x  s  i,66A,    p  =  i,6AA,    r  =  1,655  rayons  Jauhes. 

Des  indices  mesurés  dans  la  partie  jaune  du  spectre, 
onconclut:  sV=67''4',  9£  =  i3o*'59' (1). 

Les  axes  étant  très -écartés  et  la  biréfringence 
faible,  on  voit  des  courbes  colorées  dans  des  lames 
normales  aux  deux  bissectrices  ;  le  sens  de  la  double 
réfraction  que  j'ai  admis  ici  a  été  déduit  de  ce  que  la 
compensation  s'établit  dans  une  lame  parallèle  à  g\ 

(i)  Les  angles  des  prismes  réfringents  et  les  déviatloos  ni- 
nima  correspondantes  avaient  les  valeurs  suivantes  : 

l  —  W  5i',    Dr  —  aS"  10'  ao",    Dj  —  aS*  ai'ûo"; 
r  — ÛS'W,    D'r  —  Se-aù',  D'i  — 36*4o*; 

r«ft6e*M\    0'>■WW'5d^    ir,— ùS-af. 


PAR   LES   PROPRIÉTÉS   OPTIQUES  BlRÉFRlNGEIfTES.       365 

atec  une  plaque  de  quartz  plus  mince  que  dans  une 
lame  parallèle  à  M  ;  Dx.  Suivant  M.  Grailich ,  £=  i  s8<»  6 
et  p  >  ». 

Chlorurb  db  cuivRB;  GuCl  +  flAq.  —  Prisme  rhom* 
boldal  droit  de  gil*  54'  ;  clivages  parfaitement  nets  sui- 
vant les  faces  latéralles  et  suivant  la  base  de  la  forme 
primitive.  —  Plan  des  axes  parallèle  à  la  base  ;  bissec* 
trice  parallèle  à  la  petite  diagonale  de  cette  face  : 

p£=:  i,68i  rayons  rouges, 
p  tt:  1 ,685  rayons  jaunes. 

a V  =  82*  4o'  environ  pour  les  rayons  jaunes  :  cet 
angle  a  été  mesuré  directement  à  travers  les  faces  du 
prisme,  auxquelles  les  deux  systèmes  d'axes  sont  pres- 
que exactement  perpendiculaires  (i). 

Ce  chlorure  de  cuivre  étant  géométriquement ,  mais 
non  optiquement  isomorphe  du  chlorure  de  baryum  , 
j'avais  essayé  d'obtenir  une  combinaison  des  deux  sels  ; 
mais  le  chlorure  de  baryum  a  toujours  cristallisé  le  pre- 
mier en  lames  très-minces ,  tandis  que  le  chlorure  de 
cuivre  ii'a  donné  que  des  aiguilles  indéterminables. 

Topaze.  —  La  dispersion,  des  axes  est  assez  notable 
dans  la  topaze ,  et  la  mesure  de  leur  écartement  appa- 
rent avec  les  verres  monochromatiques  m'a  donné  pour 
une  topaze  blanche  du  Brésil  : 

a£=:ii5*6o\  rouge, 
ua'a;'»  violet 

On  est  conduit  au  même  résultat  par  l'observation 
des  hyperboles  au  microscope  comme  avec  le  prisme  de 
NiooL 

(0  Les  angles  réfringents  et  les  déviations  minima  observées 
dans  la  partie  rouge  et  dans  la  partie  jaune  du  spectre  étaient  : 


364       DÉTERMINATION   DES   ESPÈCES  CRISTALUSÉKS 

Cymophane.  —  J*avais  signalé  dans  mon  premier  mé- 
moire la  différence  considérable  qui  existe  entre  l'écar- 
tement  apparent  des  axes  de  la  cymophane  tel  qu'il 
résultat  de  mes  mesures ,  et  celui  qui  avait  été  trouvé 
autrefois  par  M.  Biot.  Un  examen  plus  approfondi  des 
propriétés  optiques  de  ce  minéral  m'a  fût  voir  la  cause 
de  cette  différence. 

La  plupart  des  cristaux  de  cymophane  du  Brésil  sont, 
en  effet  9  loin  d'avoir  une  constitution  physique  homo- 
gène ;  leur  intérieur  est  souvent  parsemé  de  nuages 
blanchâtres  irrégulièrement  distribués  qui,  avec  la 
lumière  parallèle  produisent  des  teintes  plates  ana- 
logues à  celles  qu'on  voit  dans  des  plaques  de  gypse 
d'épaisseurs  inégales,  et  qui,  avec  la  lumière  conver- 
gente, donnent  nadssance  aux  phénomènes  les  plus 
variés. 

Ainsi ,  une  lame  offrant  quelques  stries  blanchâtres , 
parallèles,  disséminées  dans  la  masse ,  se  compose  d'un 
centre  homogène  où  l'écartement  apparent  des  axes  est 
de  Sa"*  à  ib"",  et  de  deux  bords  où  les  axes  font  entre 
eux  un  angle  d'au  moins  iso*  à  is6^. 

Trois  autres  plaques  provenant  d'un  même  cristal , 
présentent,  au  microscope  d'Amici,  les  phénomènes 
suivants  : 

Dans  la  première ,  les  axes  rouges  sont  presque  com- 
plètement réunis  et  leur  plan  est  perpendiculaire  à  la 
base,  tandis  que  les  axes  verts  sont  faiblement ^  et  les 
axes  violets  fortement  séparés  suivant  un  plan  perpen- 
diculûre  au  premier  et  parallèle  à  p. 

Dans  la  seconde  lame,  les  axes  rouges  sont  plus  écar- 
tés que  les  verts ,  mais  les  uns  et  les  autres  sont  situés 
dans  un  plan  parallèle  à  g^  ;  les  axes  violets  sont  très- 
sensiblement  réunis  en  un  seul. 

Enfin  la  troisième  lame  offre  une  plage  où  le  plan 


PAR  LUS  PROPRIÉTÉS  OPTIQUBS  BIRÉFRINGENTES.      365 

des  axes  rouges  et  celui  des  axes  verts  est  perpendicu- 
laire à  la  base,  les  premiers  étant  notablement  plus 
écartés  que  les  seconds  :  la  séparation  des  axes  violets 
est,  au  contraire,  peu  considérable,  et  elle  a  lieu  sui- 
vant un  plan  parallèle  à  la  base.  Une  seconde  plage 
n'a  plus  qu'un  seul  axe  pour  les  rayons  ronges  ;  les  axes 
verts  trës-rapprochés  et  les  axes  violets  très-écartés 
sont  alors  situés  dans  un  même  plan  parallèle  à  p.  Une 
troisième  plage  présente,  pour  toutes  les  couleurs ,  ses 
axes  dispersés  dans  le  même  plan  parallèle  à  la  base  ; 
mais  les  axes  rouges  sont  presque  réunis,  tandis  que  les 
violets  sont  fortement  écartés. 

Les  résultats  d'un  grand  nombre  d'observations 
semblables  à  celles  dont  je  viens  de  rapporter  le  détail, 
et  l'analogie  que  ces  résultats  offrent  avec  ceux  qui  se 
manifestent  dans  les  mélanges  des  deux  sels  de  Sei- 
guette  potasiique  et  ammaniacalj  conduisent  à  admettre 
l'existence  de  deux  cymopbanes  à  propriétés  optiques 
différentes;  Tune,  qu'on  peut  appeler  la  cymopbane 
normale^  aurait  ses  axes  moyens  écartés  d'environ  i  so**, 
et  ses  axes  pour  toutes  les  couleurs,  situés  dans  un 
même  plan  parallèle  à  g^  avec  p  >  t?  ;  l'autre,  qui  serait 
une  cymopbane  anomale  ^  aurait  ses  axes  beaucoup 
plus  rapprochés  et  tous  situés  dans  un  plan  parallèle  à 
la  base,  avec  p  <  d.  Ces  deux  cymopbanes  étant  géomé- 
triquement et  cbimiquement  isomorphes,  seraient  sus- 
ceptibles de  se  mélanger  en  toutes  proportions,  et  forme- 
raient ainû  des  assemblages  où  l'on  peut  rencontrer  : 

i""  Les  axes  rouges  réunis,  les  axes  verts  peu  séparés 
et  les  axes  violets  très-séparés  dans  un  plan  parallèle  à 

labase; 

s*  Les  axes  rouges  peu  écartés  dans  un  plan  normal 
à  la  base,  avec  les  axes  verts  réunis  et  les  axes  vioiets 
séparés  dans  un  plan  parallèle  à  cette  base. 


366       DÉTERMINATION  DES   ESPÈCES   GRlSTALUSÉfiS 

ScoRODitE.  — La  dispersion  est  très-forte  danslescris*- 
taux  du  Brésil,  qui  sont  les  seuls  que  j'aie  pu  examiner. 

Les  bordures  des  hyperboles  offrent  des  couleurs 
très-vives  qui  indiquent  p  >  t?, 

EucHRoîTE.  —  Prisme  rhomboïdal  droit  de  117"  20^ 
—  Plan  des  axes  parallèles  à  h*  ;  bissectrice  normale  à 
la  base;  2E  =  62^  environ  ;  Grailich. 

Les  lames  d'eucAroîte,  même  très-minces,  ne  laissent 
guère  passer  que  des  rayons  verts  et  des  rayons  bleus: 
il  est  donc  presque  impossible  de  juger  quel  est  le  sens 
de  sa  dispersion;  cependant  au  microscope  d*Amid, 
dans  une  lame  excessivement  mince ,  j'ai  aperçu  au- 
tour des  hyperboles  une  bordure  extérieure  bleue ,  ce 
qui  semblerait  conduire  à  p  >  v. 

Struvite.  —  Mon  premier  mémoire  indiqbait  pour 
l'angle  apparent  des  axes  le  nombre  admis  dans  le 
Traité  de  minéralogie  de  Brooke  et  Miller.  En  cherchant 
à  vérifier  ce  nombre  sur  des  plaques  bien  taillées ,  j*ai 
trouvé  qu'il  était  évidemment  trop  fort;  car  la  moyenne 
de  six  mesures  m'a  donné  : 

iB  =  46*  3a'  rouge. 
At*  3o'  jaune. 
WU^'  violet 

Donc  f<Vi  réi9ultat  qui  s'accorde  avec  Tindication 
fournie  par  les  bordures  des  hyperboles  dont  les  cou- 
leurs sont  très-nettement  accusées  et  offrent  la  même 
disposition^  BOit  au  microscope,  soit  au  prisme  de 
NiôoL 

Prussiate  noiiac  de  potasse.  —  Je  n'ai  indiqué  dans 
mon  premier  itétnoirë  que  rëcarteme&t  intérieur  donné 

par  Marx  ;  M.  de  Lang  a  trouvé  pour  les  rayons  nm^0»  : 

1-    . 

2E  =  7o*3o'  et  f  <  9. 

Sel  de  Seignëtte  potassique.  -^  Si  l'on  calculerangle 
apparent  des  axes  de  ce  sel  à  Taide  des  données 


PAR  LES  PROPRIÉTÉS  OPTIQUES  BIRÉFRINGENTES.      S67 

d'Herscbel  qui  sont  consignées  dans  mon  premier  mé- 
moire, bu  obtient  aE=  i83*  36\  nombre  tout  à  fait  en 
désaciîDrd  avec  le  résultat  des  mesures  directes  ;  c'est 
ce  qui  m'a  engagé  à  reprendre  les  trois  indices  sur  des 
prismes  convenablement  taillés  ;  j'ai  trouvé  : 

a  =  i,Û93,    p  =  1,491,    Y  =  i,û90,  rayons  rouges. 

On  tire  de  là  : 

aV  =  7i»6',    aE=  lao^ii', 
a  ss  1,4957,    p  =  1,4930,    Y  =  1,4917,  rayons  jaunes  ; 

d'où  aV  =  69'4o',    aE  =  ii7»a' (1). 

La  mesure  de  Técartement  apparent  avec  les  verres 
monocbromatiques  m'a  donné  : 

Pranlèrt  pla4««.  Otulèn*  pitqat. 

9E  ss  190*  a6'  ii3*  ao'  rouge. 
ii7*&o'  environ  Jaune. 

iu*Aa  vert 

io3"ii'  io4*33'  violet. 

Ces  nombres  font  voir  que  la  dispersion  des  axes  est 
très-forte  :  les  hyperboles  observées  au  microscope 
d'Amici  annoncent  également  p>v;  la  grande  dilata- 
tioQ  des  anneaux  rend  difficile  Tobservàtion  avec  le 
prisme  de  Nicd. 

SBL  de  SbIGNBTTB  POTiSSIQUB  BT  AMMONIAC^.  — •  DanS 

mon  premier  mémoire,  j'ai  indiqué  par  erreur  que 
pour  les  mélanges  en  proportions  variables  des  sels 
de  Seignette  potassique  et  ammoniacal ,  la  bissectrice 
étût  normale  à  jr^  ou  à  A'  ;  c'est  à  h^  ou  à  p  qu'il 
faut  lire. 


(1)  Les  angles  des  prismes  réfirtngents  et  les  déviations  ini* 
nima  correspondantes  ont  été  : 

l  =  43*  IV  »  s3*  99',    D/  =  93*  a8'. 

r=:44'4',      DV  =  93'58',    D')  =  a4*4'. 
r=47-t7',    I>^r=«6*i5',    D")s=ae*i9'. 


368       DÉTERMINATION  DES  ESPÈCES  CRISTALLISÉES 

Tartrate  double  d'antimoine  et  de  chadx,  avec 
Azotate  de  chaux;  4(CaOSb'0%  C«H*0"+6Aq)4- 
CaOAzO*.  — Prisme  rhomboîdal  droit  de  i23*56';cU- 
vage  facile  paraUèlement  à  g^  ;  Marignac.  —  Plan  des 
axes  parallèle  à  g^  ;  bissectrice  normale  à  la  base.  — 
Les  cristaux  de  ce  sel ,  qui  offrent  quelquefois  sur  une 
arête  de  la  base  une  face  hémiëdre  à  droite ,  prennent 
souvent  Tapparence  de  prismes  droits  à  base  quarrée , 
à  cause  de  la  presque  égalité  des  angles  g^m  et  pa^ 
a=i,6ig6»p=i,5855»î=:i,58ii;aV=4oMi\.sE= 
66*  1  '  pour  le  centre  de  la  partie  jaune  du  spectre  (i). 

La  mesure  directe  avec  les  verres  monocbromatiques 

m'a  donné  : 

aS  =  66*  &'    rouge. 

65*  95'  violet. 

La  disperâon  des  axes  est  donc  forte  ;  les  h7pertx>les 
sont  bordées  par  des  couleurs  vives  dont  la  disposition 
s'accorde  avec  le  résultat  que  je  viens  d*indiquer  ;  la 
double  réfraction  étant  très -énergique,  l'observation 
est  plus  facile  avec  le  prisme  de  Nicol  qu'avec  le  mi- 
croscope. 

Tartrate  d'arsenic  et  de  strontianEi  avec  azotatb 
d'ammonuque;  4(SrOAS'0%  C«H*0"  +  6Aq)  + 
AzH^O,  ÂzO*.  —  Prisme  rhomboîdal  droit  de  1 13*58'  ; 
clivage  excessivement  facile  parallèlement  à  gr^;  cris- 
taux souvent  accolés  suivant  un  plan  qui  coïncide  avec 


(i)  Les  prismes  réfringents  ont  été  fournis  ; 

1*  Par  une  face  m  et  une  face  g^  se  rencontrant  sur  un  angle 
de  6i*  59  ; 

3*  Par  deux  faces  a^  dont  Tangle  par-dessns  la  base  est  égal 
à  55*6'; 

3«  Par  une  face  e^  et  par  une  face  g^  faisant  entre  elles  un 
angle  de  &4*  39'.  Les  déviations  mfnimacorrespondantesont  été  : 

D  =  SiM',    iy  =  39*i3',    ir=»9*io'3o^ 


PAH  LES  PROPHIÉTÉS  OPTIQUES   BIRÉPRINGENTES.      569 

le  clivage  facile  ;  Marignac.  —  Plan  des  axes  parallèle 
à  A^  ;  bissectrice  normale  à  la  base.  ~  Axes  très-écar* 
tés  ;  double  réfraction  énergique  ;  dispersion  des  axes 
notables;  f>vi  Dx. 

On  remarquera  que  ce  sel  peut  être  considéré  comme 
chimiquement  et  géométriquement  isomorphe  avec  le 
précédent I  mais  que  le  plan,  dans  lequel  s'ouvrent  les 
axes  de  l'un ,  est  normal  au  plan  des  axes  de  l'autre. 

Tréhalose  ;  G"H^^O"  +  s Aq.  —  Prisme  rhomboldal 
droit  de  1 1 1*  5 1'  ;  Berthelot.  —  Plan  des  axes  parallèle 
à  la  petite  diagonale  de  la  base  ;  bissectrice  normale  à 
cette  base.  sE  ss  1 08^  à  1 1  o'  pour  la  lumière  blanche. 
Pouvoir  biréfringent  ftdble;  dispersion  notable;  au 
microscope  d' Amici ,  les  bordures  des  hyperboles  ont 
des  couleurs  très-vives  dont  la  disposition  indique 
P<v;Dx. 

MvGOSB,  sucre  du  seigle  ergoté;  C*W*0^^  +  sAq; 
Hitscherlich*  — Forme  cristallographique  et  propriétés 
optiques  biréfringentes  entièrement  semblables  à  celles 
du  trihàlose  ;  Dx. 

Glucosàtb  db  sbl  m AHiN.  —  Uu  nouvol  examen  fait 
sur  des  cristaux  préparés  par  M.  Péligot  a  confirmé 
l'existence  des  deux  axes  très-rapprochés  que  j'avais 
annoncées  dans  mon  premier  mémoire,  et  qui  n'a  pu  être 
constatée  par  M.  Grailich.  Tous  ces  cristaux  étaient  en« 
core  maclto  ;  seulement,  sur  un  échantillon  où  les  plans 
de  jonction  sont  beaucoup  plus  nets  qu'à  l'ordinaire , 
j'ai  pu  m'assurer  que  la  macle,  au  lieu  de  se  fure  sui- 
vant une  loi  particulière ,  comme  je  l'avais  d'abord  sup* 
posé,  offre  exactement  la  même  disposition  que  celle  de 
la  baryte  carbonatée ,  de  Talstonite ,  etc.  ;  par  consé- 
quent les  plans  d'assemblage  sont  des  faces  m,  et  le  con- 
tour hexagonal  est  formé  par  des  faces  g^.  Le  plan  des 
axes  est  TftrpenàieMhte  à  ces  faces,  ou  paràUile  à  h\ 


$70      DÉTBimilfATION  DU  BSPfeOBS  Q1ISTAI.L1SÈB8 

La  dispersion  est  tout  k  fait  nulle ,  et  les  hyperboles 
ont  des  bordures  intérieures  et  extérieures  d'unanusace 
bleuâtre  uniforme  :  avec  les  verres  monochromatiques, 
il  semble  que  p>v.  Une  élévation  de  température, 
même  considérable ,  ne  cbange  rien  ni  à  Técartement 
des  axes  ni  k  Torientation  de  leur  plan. 

FoRMUTX  DE  CHAUX.  ~  J*ai  dit  dans  mon  premier 
mémoire  que  la  dispersion  des  axes  était  très-forte  : 
avec  le  microscope  «  comme  avec  le  prisme  de  Nicol«  les 
bordures  des  hyperboles  ont  les  nuances  les  plus  vives, 
indiquant  f>  <  «, 

La  mesure  directe  m'a,  en  effet,  donnA  i 

sB  ss  S8*  Ao'  ronge. 

AS*  à  A3*  10'  violet 
M.  de  Lang  a  trouvé  : 

39*  10'  rouge. 
ko*  90'  Jaune. 
fta*6o'  vert. 
A&*So'  bleu. 

FoRMiATB  DB  BARYTE.  —  Suivant  H.  GralHcb ,  la  dis- 
persion est  notable  et  p  <  v. 

aE  a  167*  64'  rayoQS  rouges. 
170*      rayons  bleus. 

OxAUTBBEifiNOiBteEROSB;  MnOG*0*  -f  8Aq;Gor- 
geu.— Prisme  rhomboldal  droit  de  io4*«  Plan  désaxes 
parallèle  k  h^  \  bissectrice  normale  k  la  base.  Doubla 
réfraction  énergique;  axes  trés-écartés;  Dx« 

TxRPiNB.  ^  Deux  hydrates  de  térébenthine  préparés 
par  H.  Berthelott  et  provenant,  Tun  du  pin  maritime, 
rautre  du  pin  d'Australie,  m*ont  offert  des  prismes 
rhomholdaux  droits  de  10s*  complètement  isomorphes; 
le  plan  des  axes  est  parallèle  à  0\  et  la  bissectrice  no^ 
maie  à  h*  ;  les  axes  sont  très«écartés.  La  dispersion  est 
asses  notable,  et  la  disposition  des  couleurs  qui  herden^ 


PAR  LES  PROPRltTÊS  OPTIQUES  BIRÉFRINGENTES.      S;! 

les  hyperboles ,  soit  au  microscope ,  soit  avec  le  prisme 
de  Nicol ,  conduit  sans  hésitation  à  p  >  v. 

M.  Grailich  4onnei  au  contraire,  pour  une  terpine 
sans  désignation  d'origine  :  p<v\  9E=:  i43mo'  en- 
viron. 

On  sait,  par  les  recherches  de  M.  Berthelot,  que  les 
diverses  essences  de  térébenthine  sont  des  composés 
isomères  qui  ne  difTërent  entre  eux  que  par  ï'ampli- 
tude  de  leur  pouvoir  rotatoire  ;  les  cristaux  de  leurs  hy- 
drates paraissent  aussi  complètement  isomorphes»  et 
jusqu'ici  ils  n'ont  présenté  aucune  différence  appré^ 
ciable. 

Acide  citrique.  —  La  dispersion  de  cette  substance 
est  assez  marquée  »  et  les  bordures  des  hyperboles  in* 
diquent  p  >  u.  M.  de  Lang  donne  aussi  p  >  v  et  sE  = 

iiS*44'. 

Lorsque  les  lames  sont  très-minces  et  qu'on  emploie 
le  microscope ,  les  hyperboles  sont  entourées  par  des 
couleurs  assez  vives  et  très-distinctes,  bleues  exlérieu- 
rement,  rouges  intirieurement  ;  mais  avec  le  prisme 
de  Nicol,  on  n'a  plus  qu'une  teinte  bleue  violacée  à  F eo;- 
tirieur  et  une  teinte  verdfttre  à  Y  intérieur:  le  micro- 
scope parait  donc  id  aviver  les  couleurs  sans  changer 
leur  distribution. 

R.  Crietatuc  dont  la  ligne  moyenne  cdineiie  avec  taxe 
de  plus   grande   ëlastictté   optique,  ou   cristaux 

NÉGATIFS. 

CoRDiÉRnrE.  —  La  dispersion  des  axes  parait  variable 
en  intensité  dans  les  échantillons  de  diverses  prove- 
nances ,  mais  elle  conserve  toujours  le  même  sens  ;  les 
couleurs  qui  bordent  les  hyperboles,  vues  au  micro- 
scope ou  an  prisme  de  Nicol,  indiquent  nettement  p  <u. 


372       DÉTBUUMATION  DES  ESPÈCES  CfilSTALUSÉES 

Stilbite.  —  Dans  ce  miDéral,  la  dispersion  est  faible  ; 
cependant  les  hyperboles ,  vues  au  microscope  et  au 
prisme  de  Nicol*  annoncent  p<v. 

Mica.  -—  Dans  les  micas  à  axes  écartés,  la  dispersion 
est  apprédable,  surtout  au  microscope,  et  d'après  les 
bordures  des  hyperboles,  p>v  comme  l'indique  M.  Grai- 
lich. 

Dans  les  micas  à  axes  rapprochés,  la  dispersion  est 
au  contraire  sensiblement  nulle;  lorsqu'elle  paraît 
exister,  il  semble  que  p  soit  <  v  pour  les  micas  où  le 
plan  des  axes  est  parallèle  à  la  petite  diagonale,  et  que 
P  soit  >  V  pour  ceux  où  ce  plan  est  parallèle  à  la  grande 
diagonale  ;  Dx. 

LÉPiDOLiTE.  —  Dans  les  échantillons  qu'il  a  exami- 
nés ,  M.  Grailich  a  trouvé  2E=  5 1*  5o'  et  p  >  v. 

Mârgaritb.  — Selon  toute  probabilité,  ce  nom  s'ap- 
plique comme  celui  de  mica  à  toute  une  famille  de 
minéraux  platôt  qu'à  une  seule  espèce;  les  lames  que 
j'ai  citées  dans  mon  premier  mémoire  avaient  deux 
axes  rapprochés;  M.  Grailich  a  au  contraire  trouvé 
2E==  ioo*etp>i>. 

ÂNTI6ORITE.  —  Les  analyses  de  M.  Brush  prouvent 
que  cette  substance  n'est  qu'une  serpentine;  les  deux 
axes  rapprochés  qu'elle  possède  font  voir  que  cette  ser- 
pentine a  une  structure  essentiellement  cristalline,  et 
leur  disposition  semble  indiquer  que  sa  forme  doit  être 
rapportée  au  prisme  rhomboîdal  droit. 

Lbucophàme.  —  Les  lames  sur  lesquelles  j'avais  fait 
mes  premières  observations  avaient  une  forme  tout  à 
fait  indéterminable;  un  cristal  passablement  net,  appar- 
tenant à  H.  Adam,  m'a  montré  que  le  plan  des  axes  est 
probablement  parallèle  à  la  grande  diagonale  du  prisme 
de  91%  duquel  on  peut  faire  dériver  les  modifications  de 
ce  minéral. 


PAR  LES  PROPRIÉTÉS  OPTIQUES  BIRÉFRINGEIITES.      375 

La  dispersion  est  très-faible  ;  cependant  les  indica- 
tions du  microscope,  comme  celles  du  prisme  de  Nicol, 
prouvent  que  p>v.  L'écartement  extérieur  des  axes  ne 
m'a  pas  paru  différer  d'une  manière  sensible  sous  le 
verre  rouge  et  sous  la  solution  de  sulfate  de  cuivre  am- 
moniacal; sa  mesure  m'a  donné  approximativement: 
9E  =  75*45'  à  75»  5o'. 

Talc.  —  La  dispersion  du  talc  est  très-sensiblement 
nulle  t  cependant  on  pourrait  peut-être  admettre 
p>r;  Dx. 

Pyrophtllitb  de  l'Oural  et  de  Spa.  —  La  dispersion 
quoique  faible  est  encore  appréciable ,  et  les  bordures 
des  hyperboles  indiquent  p  >  t?  ;  Dx. 

arragonitb.  —  Dans  mon  premier  mémoire,  j'ai  dit 
que Fangle apparent  des  axes  moyens  éiaitégal  à  So*5o'; 
les  bordures  des  hyperboles  indiquent  une  dispersion 
peu  considérable  et  p  <  v»  résultat  qui  s'accorde  avec 
celui  des  mesures  directes  ;  en  effet ,  HM.  Heusser  et 
Grailich  ont  trouvé  : 

ftoai«.         Javot.  V«rt  Mm. 

sB  ts  3o*  uy.    3o*  6o\    3 1*  7',    3i*  3o'  à  aa*  OU  aôt^G.  Heusser. 
3o*&o\  3i*35'.  Grailich. 

WniTÉRiTE.  —  La  dispersion  des  axes  est  très-faible 
et  ce  n'est  qu'avec  peine  qu'on  peut  conclure  à  Taide 
du  microscope  p>v.  H.  Grailich  indique  également 
p  >  V  et  sE  =:  20*  environ. 

Strontianb  carbonatéb.  —  Dans  mon  premier  mé- 
moire, j'avais  dit  d'après  Brewster  que  le  plan  des 
axes  était  parallèle  à  la  petite  diagonale  de  la  base.  Je 
me  suis  assuré  depuis ,  que  cette  indication  était  fausse 
et  que  les  axes  s'ouvrent  en  rtolité  dans  un  plan  paral- 
lèle à  la  grande  diagonale ,  comme  l'a  fait  remarquer 
M.'  Grailich.  La  dispersion  est  très-faible;  cependant 

Tom  XIV,  i858.  a5 


374       DÉTERMINATION  DES  E3PÈGE8  CRISTALLISÉES 

l'observation  au  microscope  conduit  à  p  <  v  ;  M,  Grailicb 
donne  aussi  p  <  v  et  aE  =:  lo""  5o'  environ. 

Alstonite*  —  Dans  Talstonite ,  la  dispersion  est  en- 
core très-faible  ;  toutefois  on  peut  admettre  p  >  v  ;  Dx. 

Plomb  carbonate.  —  A  45""  du  plan  de  polarisation, 
les  hyperboles  sont  bordées  par  des  couleurs  très-vives 
qui  indiquent  une  dispersion  des  axes  considérable  et 
P  >D  ;  H.  Grailicb  a  en  effet  trouvé  : 

.  aE=  19*  5i'  rouge. 


17' 


bleu. 


Une  plaque  bien  perpendiculaire  à  la  bisBeetiice  m'a 
donné ,  à  la  flamme  de  Talcool  salé  :  sE  =  1 7*  1 5'. 

La  dispersion  peut  être  observée  indifféremment,  soit 
avec  le  microscope ,  soit  avec  le  prisme  de  Nicol. 

Lbadhillite.  —  La  dispersion  des  axes  est  notable , 
et  les  hyperboles,  vues  au  microscope  ou  au  Nicol, 
sont  bordées  par  des  couleurs  assez  vives  dont  la  dis- 
position indique  p  <  v  ;  M.  de  Lang  a  trouvé  sur  des 
lames  mftclées  suivant  des  plans  m,  comme  la  Whitérite  : 

aE  =  16"  rouge, 
ao»  Jaune. 
25*  bleu. 

J'ai  aussi  observé  plusieurs 
fois  des  plaques  offrant  des 
faces  d'assemblages  parallèles 
à  m  I  mais  en  même  temps  il 
en  existait  d'autres ,  parallèles 
au  prisme  g*.  Voici  à  peu  près 
la  disposition  que  présente  une 
plaque  de  ce  genre. 

Bicarbonate  b'ammoniaqub.  —  Ce  sel,  dont  j'ai  déjà 
décrit  les  propriétés  optiques  biréfringentes  dans  mon 


oiff* 


PAR  tBS  PEOPBIÉTÉS  OPTIQUES  B1RÉPBINGBNTB&      9ji 

premier  mémoire,  possède  une  dispersion  des  axes  très* 
faible;  de  nouvelles  mesures  m'ont  pourtant  conduit  à 
admettre  p  <  t?,  car  elles  m*ont  donné  : 

m 

sE  tsz  66^  35'  rouge. 
66*^4 1^  violet 

Azotate  de  potasse.  —  Les  bordures  des  hyperboles 
ont  des  couleurs  vives  qui  annoncent  une  dispersion 
considérable  et  p  <  v  ;  M.  Grailicb  a  trouvé  en  effet  : 

aE=  6'i6'  rouge. 
S'^AS'  bleu. 

Sulfate  de  magmAsib  —  La  dispersion  des  axes  est 
faible,  et  par  suite  les  couleurs  qui  bordent  les  hyper- 
boles sont  peu  tranchées;  cependant,  vues  avec  le  Nicol 
et  la  glace  noire,  elles  indiquent  p  >  i? ;  seulement  le 
bleu  extérieur  est  un  peu  verdâtre  et  le  rouge  intérieur 
légèrement  violacé.  La  mesure  directe  de  Técartement 
apparent  m'a  fourni  des  nombres  presque  identiques 
pour  les  axes  rouges  et  pour  les  axes  violets  dans  cer- 
taines plaques;  dans  d'autres  plaques,  au  contraire, 
j'ai  trouvé  une  différence  appréciable  en  accord  avec 
rindication  des  hyperboles.  Voici  les  résultats  : 

IT*  pitqot.      f*  pUqM.         8*  pltqm. 
lE  =  77*  69'         78*  6'  78*  1 1'  rouffo. 

77*  W        77*  W        78*5'    Violot. 

M.  Grailicb  admet,  au  contraire ,  p  <  v. 

Sulfate  de  zinc.  —  Ce  sel  possède,  comme  le  sul- 
fate de  magnésie ,  une  dispersion  très-faible;  de  plus, 
il  parait  offrir  une  absorption  particulière  qui  rend  in- 
certaine l'appréciation  des  teintes  formant  les  bordures 
des  hyperboles,  comme  je  l'ai  fait  voir  dans  la  note, 
page  345.  La  mesure  directe  m'a  donné  : 

aE  =  70*  «y  rouge. 
70"  6'  ?iolet 


376       DÉTERIUIIATlOIf   DES  ESPÈCES  CRISTALLISÉES 

Dans  des  plaques  minces  normales  à  un  seul  axe,  on 
a  du  bleu  giisfttre  à  Vexiirieur  et  du  jaune  pâle  à  Yinr 
térieur;  par  conséquent  les  axes  réels  semblent  avoir 
une  dispersion  semblable  à  celle  des  axes  apparents. 

H.  Gndlich,  dans  ses  deux  publications,  donne  p<ff 
comme  pour  le  sulfate  de  magnésie. 

Sulfate  de  nickel.  —  Malgré  l'absorption  que  pré- 
sente ce  sel,  on  y  observe  une  dispersion  des  axes 
assez  notable  et  p>v.  J'ai*trouvépour  Técartement 

apparent  :  * 

aE  ?=  6tt  a&'  rayons  rouges. 
63**  65'  rayons  violets. 

Les  bordures  des  hyperboles  ont  des  couleurs  plus 
vives  au  microscope  qu'avec  le  prisme  de  Nicol;  mais 
leur  disposition  est  la  même  sous  les  deux  appareils , 
et  elle  s*accorde  avec  les  résultats  précédents. 

On  trouve  dans  le  mémoire  de  M.  de  I^ang  : 

^  =  i,!i66o  rouge. 
1,^672  jaune. 
19/1700  vert. 
aE=:64*i2',    aV  =  Aii'a8'. 

Sulfate  de  protoxyde  de  cérium  ;  CeOSO'+5Aq. 
—  Prisme  rhomboîdal  droit  de  92'' 67';  Marignac.  — 
Cristaux  offrant  ordinairement  la  forme  d'un  octaèdre 
Thomboidal,  dont  les  angles  sont  :  ii4''  is'  sur  l'arête 
culminante  antérieure,  1  iiMo'  sur  l'arête  culminante 
de  côté,  et  loS""  i4'  sur  une  arête  de  la  base.  —  Plan 
des  axes  parallèle  à  la  base  ;  bissectrice  parallèle  à  la 
grande  diagonale  de  cette  face. 

Dispersion  des  axes  faibles  ;  p  >  v,  d'après  les  bor- 
dures des  hyperboles  vues  au  microscope  d'Amici;  Dx. 

Sulfite  de  cuivre  et  de  potasse.  (Cu*OSO\  CuOSO*, 
5Aq)  (Cu*OSO%KOSO')  ;  Péan  Saint-Gilles.  —Prisme 
rbomboMal  droit  de  ^^  environ  ;  Dx.  —  Plan  des  axes 
parallèle  à  h^  ;  bissectrice  normale  à  la  base.  Comme 


PAB   LES   PROPRIÉTÉS   OPTIQUES   BIRÉFRINGENTES.       877 

ce  sel  est  chimiquement  isomorphe  avec  le  sulfite  de 
cuivre  et  d'ammoniaque  qui  se  range  sans  hésitation 
parmi  les  substances  à  un  axe,  peut-être  doit-on  le 
rapporter  également  au  prisme  quarré ,  et  la  division 
très-marquée  de  la  croix  noire  ne  tient-elle  comme 
dans  le  béryl ,  qu*à  des  irrégularités  de  cristallisation  ; 
cependant  la  chalcolile  et  Yautunite  nous  offrent  un 
exemple  remarquable  de  deux  corps  dont  les  composi- 
tions chimiques  se  rapportent  bien  à  la  même  formule, 
mais  dont  les  cristaux  présentent  des  formes  géomé- 
triques tout  à  fait  incompatibles  quoique  très-voisines. 
AuTUNiTB.  —  La  dispersion  est  assez  notable  dans  les 
lames  provenant  d' Autun  »  et  les  bordures  des  hyper- 
boles, vues  au  microscope ,  indiquent  p>v. 

On  a  trouvé  dans  différentes  mines  du  Comwall 
(voyez  le  Manual  of  the  mineralogy  of  Great  Britain  and 
Ireland,  par  R.  P.  Greg  et  W.  Lettsoro)  de  très-petits 
cristaux  transparents,  d'un  jaune  clair,  qui  sont  regar- 
dés  comme  de  l'autunite ,  et  qui  comme  elle  possèdent 
deux  axes  de  double  réfraction  :  ces  axes,  fortement 
écartés,  ont  leur  plan  parallèle  à  la  petite  diagonale  de 
la  base,  comme  la  variété  d' Autun  décrite  dans  mon 
premier  mémoire. 

La  forme  primitive  à  laquelle  on  peut  rapporter  les 
cristaux  de  Cornwall  est  un  prisme  rhomboîdal  droit 
de  90*43',  ainsi  qu'il  résulte  des  mesures  assez  exactes 
que  j'ai  pu  prendre  sur  un  petit  échantillon  isolé  que  je 
dois  à  l'obligeance  de  M.  Greg.  Ces  cristaux,  qu'on  avait 

regardés  jusqu'ici  comme  of- 
frant une  combinaison  de  deux 
octaèdres  à  base  quarrée ,  se 
composent  en  réalité  d'un  oc- 
taèdre /rhomboîdal  b^'^  et  de 
deux  biseaux  a^'^  et  e^'^  placés , 


SyS       DÉTERMINATION   DES    ESPÈCES   GRISTALLISËSS 

le  premier  sur  les  angles  solides  obtus  »  le  second  sur  les 
âBgles  aigus  de  la  forme  primitive. 

Les  angles  calculés ,  comparés  anx  angles  mesurés , 
sont  les  suivants  : 

Calculé.  Horaré. 

mm  xs  90"*  Ut* 

«j^a^Ssriog»  6'  109''  $',  bonne  obsarvatioD. 

pe*^*  =  109"  19'  109*  17',  moyenne. 

♦  pb^^*  =  1 16"  lû'  1 16"  i4',  bonne  moyenne, 

ji/î  fli/i  _-  j58«  3^/  i3go  3^,'^  bonne  moyenne. 

oi«e*/*=  96' 1 5'         95*62',  environ. 
b:k::  1000 :  ioiiii,56i. 

J'ai  trouvé  pour  l'indice  moyen  mesuré  sur  le  prisme 
formé  par  deux  faces  a^^^  opposées  :  ^  =  1 ,572  ;  centre 
des  rayons  rouges. 

Il  est  donc  incontestable  maintenant  que  la  chalcoUie 
ou  phospbate  d*urane  cuivreux  dont  la  composition 
s'exprime  parla  formule  CuOPO' +  U'O'PO' +  8 Aq , 
n'est  ni  géométriquement  ni  optiquement  isomorphe 
avec  Yautunite  ou  phosphate  d'urane  et  de  chaux  qui 
a  une  composition  semblable  représentée  par  la  for- 
mule CaOPO'+U'O'PO' +8Aq.  Ces  deux  minéraux 
ont  seulement  des  formes  cristallines  très-vqisines  l'une 
de  l'autre. 

Childrénite;  2(Fe,  Mn)*  P  +  ÂPP+i5Aq;  Ram- 
melsb.  —  Prisme  rhomboïdal  droit  de  111»  54';  cris- 
taux offrant  ordinairement  la  forme  d'une  double  pyra- 
mide hexagonale  composée  de  huit  faces  b^*  fortement 
striées  parallèlement  à  leurs  intersections  horizontales, 
et  de  quatre  faces  e^f^  plus  unies  ;  clivage  peu  net  pa- 
rallèlement k  g\  —  Plan  des  axes  parallèle  à  la  grande 
diagonale  de  la  base  ;  bissectrice  normale  à  cette  face  ; 
aE  =  62'  environ  pour  la  lumière  blanche. 

Dispersion  des  axes  assez  notable;  p>r,  d'après  les 


PAH  LES  PROPRIÉTÉS  OPTIQUES  BIRÉFRINGEirTES.      S79 

bordures  des  hyperboles  vues  au  microscope  polari- 
sant; Dx. 

LiBÉTHÉniTE  ;  phosphate  de  cuivre  hydraté.  —  Prisme 
rbomboldal  droit  de  92**  20';  clivages  imparfaits  suivant 
9*  et  h^  ;  cristaux  se  présentant  habituellement  en  oc* 
taèdres  rectangulaires  formés  par  quatre  faces  verti- 
cales m,  et  par  quatre  faces  horizontales  «^  —  Plan  des 
axes  parallèle  à  la  base;  bissectrice  normale  à  g^\ 
axes  excessivement  écartés.  —  La  libêthénite  est,  comme 
la  Thinardite  et  le  sulfate  de  didyme^  à  la  limite  des 
corps  positifs  et  des  corps  négatifs  ;  oti  ne  peut  aperce- 
voir les  courbes  isochromatiques  et  la  naissance  de 
anneaux ,  que  dans  une  lame  excessivement  mince  tail- 

lée  sur  Tangle  aigu  —  ;  une  lame  tangente  à  Tarète 

obtuse  —  montre  cependant  des  apparences  analogues» 

seulement  cette  lame  doit  être  encore  plus  amincie  que 
la  première  et  les  couleurs  7  sont  moins  accusées  ;  Dx. 

Olivénite  ;  arséniate  de  cuivre  en  prisme  droit,  — 
Prisme  rbomboldal  droit  de  9s*  3o';  traces  de  clivage 
suivant  les  faces  e^  et  m.  —  Plan  des  axes  parallèle  à 
la  base  ;  bissectrice  normale  à  g^  \  axes  très-écartés. 

Deux  lames  très-minces  parallèles  à  (^*  et  à  h*  mon- 
trent la  naissance d*anneaux  qui  paraissent  avoir  à  peu 
près  le  même  écartement  dans  Tune  que  dans  l'autre  ; 
mais  la  première  offre  des  courbes  isochromatiques  à 
couleurs  un  peu  plus  vives  que  la  seconde  1  et  la  com- 
pensation y  exige  une  lame  de  quartz  un  peu  moins 
épaisse.  VolMnite  se  trouve  donc  aussi  à  la  limite  des 
corps  positifs  et  des  corps  négatifs ,  et  elle  présente 
avec  la  libiihinile  le  triple  isomorphisme  de  la  com- 
position de  la  forme  et  des  propriétés  optiques  biré- 
fringentes; f)x. 


38o       DÉTERMINATION   DES  ESPÈCES  CRISTALLISÉES 

DiASPORE. — Prisme  rhomboîdal  droit  de  lag^'So'; 
clivage  parfait  suivant  jr\  moins  parfait  suivant  m. 

—  Plan  des  axes  parallèle  à  la  base;  bissectrice 
normale  à  g^  ;  axes  trës-écartés.  —  Ce  n'est  que  dans 
des  lames  excessivement  minces  de  Naxos,  que  j*ai  pu 
constater  la  direction  du  plan  des  axes  et  le  sens  de  la 
double  réfraction  ;  toutefois  la  compensation  qui  s'établit 
en  différentes  directions  avec  des  plaques  de  quartz 
plus  ou  moins  épaisses ,  sur  des  lames  de  clivage  ex- 
traites des  échantillons  de  Schemnitz  semble  prouver 
également  que  la  bissectrice  aiguë  et  le  plan  des  axes 
ont  bien  réellement  l'orientation  que  j'indique  ici. 

Chromatb  jaune  de  potasse  a  deux  axes.  —  La  dis* 
persion  des  axes  est  très-forte  dans  ce  sel ,  et  les  bor- 
dures des  hyperboles  indiquent  nettement  p>v. 

Dans  une  plaque  un  peu  oblique  à  la  bissectrice,  j'ai 
trouvé  approximativement  : 

aE  =  io5*  rouge. 
9A*Aa'  violet. 

Chromatb  de  magnésie.  —  M,  Grailicb  annonce  que 
dans  ce  sel  la  dispersion  est  notable  e  t  p  <  v  ;  il  a  trouvé  : 
aE  =  70*. 

ÉMÉTIQUE  ;  tartrate.double  d'antimome  et  de  potasse. 

—  Prisme  rhomboîdal  droit  de  92*36';  clivage  très- 
facile  suivant  la  base.  —  Plan  des  axes  parallèle  à  la 
base;  bissectrice  parallèle  à  la  grande  diagonale  de 
cette  face;  Dx.  —  Suivant  M.  de  Lang,  la  double  ré- 
fraction et  la  dispersion  sont  faibles  :  aE  =  75*3o\ 
et  p>v. 

Les  bordures  des  hyperboles  m'ont  en  effet  montré 
au  microscope  le  rouge  inlèrieur^  le  bleu  extérieur^  mais 
avec  des  couleurs  assez  t|:anchées. 

Lévo  et  dextrotartrate  de  soude  et  d'ammoniaihje; 


PAB  LES  PBOPBitTÉS  0PT1QUB8  BIUftPRINGISNTES.      58 1 

ael  de  Seignette  ammoDiacal.  —  Prisme  rhomboldsl 
droit  de  98"* 4o'  (Rammelsb.),  ou  de  100*  (Pasteur), 
bémiédrique;  géométriquement  isomorphe  arec  le  sel 
de  Seignette  potassique.  —  Plan  des  axes  paraUèle  k 
V  ;  bissectrice  normale  à  la  base  : 

sE  =  100%   aV  =  6ft%  rayons  ronges. 
70%  A6%  rayons  Tiolets. 

ps  1,490  léTOtartrate ;  P  =  i»495  dextrotartrate ; 
Senarmont. 

C'est  à  ce  sel  que  doit  s'appliquer  la  détermination 
faite  autrefois  par  M.  de  Senarmont  sur  le  sens  de  la 
double  réfraction ,  et  sur  la  direction  de  la  bissectrice 
dans  le  sel  de  Seignette  ;  c'est  donc  par  inadvertance , 
comme  Ta  remarqué  M.  de  Lang ,  que  dans  mon  pre- 
mier mémoire  je  n'ai  pas  reporté  au  sel  ammoniacal  une 
observation  qui  en  réalité  n'était  fausse  que  pour  le  sel 
potassique. 

BiMALATB  d'ammomuqub.  —  La  disporsiou  des  axes 
dans  ce  sel  est  assez  faible,  et  quoique  sa  double  réfrac* 
tion  énergique  facilite  la  mesure  directe  de  l'écartement 
apparent ,  cette  mesure  ne  m'a  pas  fourni  de  différence 
bien  appréciable  entre  les  axes  rouges  et  les  axes  vio- 
lets :  cependant  les  bordures  des  hyperboles  ont  des 
couleurs  assez  vives  au  microscope  pour  indiquer  p>v; 
avec  le  prisme  de  Nicol ,  la  disposition  est  la  même ,  et 
le  bleu  extérieur  est  nettement  accusé;  mais  le  jaune 
intérieur  est  à  peine  visible  dans  les  plaques  très- 
minces;  dans  des  plaques  plus  épaisses,  les  épanouis- 
sements des  hyperboles  offrent  exiirieurêment  du  bleu , 
hUiriêurement  du  jaune  verdâtre  bien  tranchés. 

M.  Grailich  admet,  au  contraire,  p<v  avec  une  dis* 
persion  faible. 

CiTBATE  DE  SOUDE;  NaOC-f  3Aq.  ~  Prisme  rbom- 


38»       OÉTEMlilfATIOll  DES  ESPÈCES  0R18TALLISÉB8 

bold&l  droit  de  137*4';  clivages  «  assez  facile  suivant  la 
base,  incomplet  suivant  9^  —  Plan  des  axes  parallèle  à 
la  base;  bissectrice  parallèle  à  la  petite  diagonale  de 
c^ttê  face.  ^  Double  réfraction  trës-éneipque. 

J'ai  trouvé  pour  récarlement  apparent  : 

sE  ss  loA*  rouge. 
io5'35'  violet 

La  diq^^rsion  est  faible ,  et  les  bordures  des  hyper- 
boles m'ont  présenté  une  anomalie  singulière,  que  j'ai 
décrite  dans  la  note  de  la  page  343. 

M.  Grailicb  a  également  observé  p<t?. 

FoHMiATE  DE  STRONTiANE.  —  La  disporsiou  dcs  ues 
est  assez  notable  dans  ce  sel,  et  les  bordures  des  hyper** 
boles  indiquent,  avec  le  prisme  de  Nicol ,  p<v. 

J'ai  trouvé  avec  les  verres  monocbromatiques  : 

aE=  lia*  9',  rouge. 
Il 5* fi',  violet 

J'avais  indiqué  dans  mon  premier  mémoire  «E= 
1 1 2M  5'  pour  la  lumière  blanche. 

Codéine. — D'après  M.  Grailich,récartement  appa- 
rent est  supérieur  à  iSo"*  et  p<v. 

SoRBiNE*  —  La  dispersion  des  axes  est  nptable  ;  les 
bordures  des  hyperboles  offrent  des  couleurs  aussi  tran- 
chées sous  le  microscope  que  sous  le  Nicol,  et  leur  dis- 
position annonce  p<t?.  —  De  nouvelles  mesures  m'oot, 
en  effet,  conduit  aux  valeurs  : 

sE  =  9»'  Ao'  à    99%  rouge. 
io/k*Ao'  à  io6%  violet 


PAR  tES  PaOPBltTÉS  OPTIQUES  BIRÉFBIlfGElITES.      38S 

III.   CRISTAOX  DERIVANT  DU  PRISME  RHOVBOÎDAL  OBLIQUE. 

A.  Criêlaux  dont  labissectrice  coïncide  avec  V  axe  de  plus 
PETITE  élasiiciU  optiqtie ,  ou  cristaux  positifs. 

EucLASE.  —  La  dispersion  des  axes  u'est  pas  très- 
forte;  cependant,  en  prenant  la  moyenne  d*un  assez 
grand  nombre  de  mesures ,  j'ai  trouvé  : 

aE  =  88*A7',  rouge* 
88'   i\  violet 
Donc  p>v. 

La  dispersion  inclinie  est  très*bien  indiquée  par  une 
grande  différence  dans  la  vivacité  des  couleurs  des  deux 
systèmes  d'anneaux;  j'ai  décrit  en  détail  dans  la  note  de 
la  page  344 1^9  phénomènes  qui  se  manifestent  lorsqu'on 
examine  des  plaques  d'euclase  avec  le  microscope 
d' Amici  ou  avec  le  prisme  de  Nicol. 

DiopsiDE.  —  Un  échantillon  très*pur,  d'un  vertpftle, 
m'a  fourni  trois  prismes  parallèles  aux  trois  axes 
d'élasticité  optique ,  à  l'aide  desquels  j'ai  déterminé 
les  indices;  j'ai  trouvé  pour  la  partie  jaune  du  spectre  : 
a=i,7oa6,  p  =  1,6798,  Y  =  1,6727. 

On  tire  de  ces  nombres:  2V=58*59',  3E=iii»34'(i). 

Cette  valeur  de  sE  est  très-rapprocbée  de  celle  qu'on 
obtient  par  la  mesure  directe  qui  m'a  donné  : 

3E=^iii*ûo',  pouge. 
111*  ao',  Jaune. 
110**  61'»  violet. 

Un  travail  publié  par  M.  Hensser  sur  la  dispersion 
propre  aux  cristaux  du  système  monoclinique  {ÀnnaUê 


(1)  Les  angles  réfringents  et  les  déviations  mlDlina  oorrei* 
pondantes  qui  m'ont  donné  les  valeurs  de  a,  p  et  Ti  sont  : 

I  —  53»ft6',  D  —  a6-3o'iy'. 

r  —  Û9*i6',  D'  — 39*  36' 45". 


S84       OtXERlIlNATIOIf   DES  ESPÈCES  CRISTALLISÉES 

de  Poggendorff^  tome  XCI),  contient  les  résultats  sui- 
vants relatif^  au  diopside  : 

p  aV  aE 

1,67810  '5tf  8'  lia*  37',  rouge. 

i,68i35  ôS*"  5/  1  la*  la',  jaune. 

1 ,68567  58*  Un'  1 1  a'  1  o',  vert. 

1,6957a  58"  10'  iii«Ai',  bleu. 

On  voit  que  mes  nombres  s'accordent  aussi  bien  que 
possible  avec  ceux  de  H.  Heusser. 

D'après  les  observations  de  ce  savant,  le  diopside 
présente,  dans  sa  dispersion  inclinée ^  un  phénomène 
remarquable  :  en  eifet,  pour  les  axes  réels,  les  couleurs 
sont  symétriquement  distribuées  dans  les  deux  sys- 
tèmes d'anneaux,  et  à  45''  du  plan  de  polarisation ,  elles 
présentent  le.  rouge  à  Y  intérieur  ^  le  bleu  à  Y  extérieur; 
seulement  l'écart  des  diiFérentes  couleurs  entre  elles  est 
plus  grand  dans  un  système  que  dans  l'autre  :  pour  les 
axes  apparents ,  on  observe ,  au  contraire ,  du  rouge 
intérieur^  du  bleu  extérieur  très^vifs  dans  un  système; 
du  rouge  extérieur  ^  du  bleu  intérieur  très-pâles  dans 
l'autre  système.  Ce  désaccord  entre  la  dispersion  des 
axes  réels  et  celle  des  axes  apparents  s'explique,  sui- 
vant H.  Heusser,  par  la  di£férence  des  indices  pour  les 
diverses  couleurs. 

Comme  le  diopside  ^possède  une  double  réfraction 
énergique,  c'est  surtout  en  opérant  avec  le  Nicol  et  la 
glace  noire  que  la  dissymétrie  des  couleurs  est  marquée 
dans  les  deux  systèmes  d'anneaux.  L'un  de  ces  systèmes 
a  une  dispersion  assez  faible  pour  que  le  microscope  et 
le  prisme  de  Nicol  manifestent  l'anomalie  que  j'ai  signa- 
lée dans  la  note  de  la  page  344* 

Déârant  vérifier  si  l'observation  directe  s'accordait 
avec  les  résultats  admis  par  M.  Heusser,  j'ai  fait  tailler 
un  cylindre  de  diopside  dont  l'axe  étût  perpendiculaire 


PAR  LES  PBOPRIÉTÉS  OPTIQUES  DlBÊFBllfGEtlTES»      385 

au  plan  des  axes  optiques  ;  mais  quoique  cette  opéra* 
ration  ait  été  très-habilement  exécutée  par  M,  Soleil 
fils,  je  n*ai  pu  voir  d'une  manière  nette ,  dans  ce  cylin- 
dre, que  le  système  d'anneaux  à  couleurs  vives  ;  l'autre 
système  était  tout  à  fait  indistinct  J'ai  fût  alors  tra- 
vailler, normalement  au  plan  de  symétrie ,  un  prisme 
d'environ  isi""  ayant  ses  faces  aussi  perpendiculaires 
que  possible  à  chacun  des  axes  moyens  (i)  :  les  hyper- 
boles  vues  à  travers  ces  faces,  soit  au  microscope, 
soit  au  prisme  de  Nicol ,  montrent  dans  le  système  à 
couleurs  vives ,  du  bleu  extérieurement  ^  du  rouge  inii" 
rieurement ,  et  dans  le  système  à  couleurs  pftles ,  du 
jaune  faible  à  YinUrieur^  et  du  bleu  net  à  Yexlérieur. 
Les  deux  systèmes  d'axes  réels  ont  donc  bien  leurs  cou- 
leurs distribuées  d'une  manière  symétrique ,  mais  avec 
des  teintes  beaucoup  plus  vives  d'un  côté  que  de  l'autre, 
comme  l'indiquent  les  mesures  de  M.  Heussér. 

Amphibole.  — Prisme  rhomboldal  oblique  de  1 94" 3o'  ; 
ph^  r=  1 04""  58'  ;  clivage  très-facile  suivant  les  faces  m  ; 
hémitropie  autour  de  h\  habituelle  dans  la  hornblende. 
j^^.^^  ^  — Plan  des  axes  parallèle  à  j^^  ;  1)issec- 

^'-^'trice  faisant  un  angle  d'environ  99*58' 
avec  une  normale  à  la  base ,  et  un  angle 
de  I  o5«  avec  une  normale  à  h^  anté- 
rieur,  pour  la  hornblende;  pour  la  par- 
ganite  bleue  ou  noire,  ces  angles  pa- 
raissent être  respectivement  égaux  à 
Sa'' 58'  et  à  lo8^ 
sE=  loo'^  à  io5''  dans  la  pargassite*  —  La  disper* 

(1)  Les  quatre  fkces  du  prisme  sont  bien  dans  la  même  200e; 
deux  d*entre  elles  sont  inclinées  de  190*61'  ;  pour  les  deux  op- 
posées Tangle  est  de  lai*  A'.  L*aoglo  réel  des  axes  moyens  me* 
sure  à  la  flamme  de  Talcool  salé  a  été  trouvé  égal  à  69*  3'  d*an 
eôté  et  à  69*  8'  de  l'autre  cOté. 


S86       DiXBRIfINATION   DBS   ESPÈCES  GRISTALUSÉBS 

sioD  des  axes  est  très-faible  ;  la  dispersion  inclinée  est 
eUe-même  très-peu  marquée^  cependaot  Fane  des  hy- 
perboles montre  au  microscope  d'Amici  une  bordure 
jaunâtre  extérieurement ^  et  une  bleuâtre  intérieurement; 
tandis  que  l'autre  système  n'offre  qu'une  teinte  bleuâtre 
des  deux  côtés  ;  Dx. 

U  résulte  de  ces  observations  que  si  les  minéraux  du 
groupe  amphibole  ont  une  double  réfraction  de  même 
signe  que  ceux  du  groupe  pyroxéne^  la  bissectrice  a  une 
direction  tellement  différente  dans  les  uns  et  dans  les 
antres,  qu'il  n'est  guère  possible  de  les  réunir  en  une 
seule  espèce ,  comme  on  a.  cherché  à  le  faire  dans  ces 
derniers  temps  :  on  sait,  en  effet,  que  la  position  des 
'bissectrices  est  le  caractère  optique  le  plus  constant 
dans  les  corps  cristallisés,  et  rien  jusqu'ici  n'autorise  à 
regarder  comme  appartenant  à  la  même  espèce  minérale 
deux  substances  dont  les  lignes  moyennes  feraient  entre 
elles  un  angle  d'environ  53*". 

Chbssylitb  ;  cuivre  carbonate  bleu.  -**  Prisme  rhom- 
boîdal  oblique  de  99*'32';j>m  =91^48',  ph^=9%^2i'é 
—  Plan  des  axes  parallèle  à  la  diagonale  horizontale  de 
la  base;  bissectrice  faisant  un  angle  d'environ  iS"*  avec 

une  normale  à  la  base,  et  un  angle  de 
io9<'39'  avec  une  normale  à  h^  anté- 
rieur. sE  =  1 30''  environ.  Des  lames 
même  très-minces  ne  laissent  passer 
que  les  rayons  bleus  et  une  partie  des 
verts.  La  double  réfraction  paraît  très- 
énergique  ;  Dx. 
Gypse.  —  A  la  température  ordinaire,  ce  minéral 
offre  une  dispersion  des  axes  assez  forte  et  une  dispersion 
inclinée  très-marquée.  Vers  i5*  ou  i8«  C,  j'ai  trouvé 
avecles  verresmonochromatiques  sur  plusieurs  plaques  : 


aE  = 


i  A  c»9Auuuu\/ui  uiuaui^uoD  sur  UlUSUcUropicU 

97' Û8'  à  99%  rouge;    95"  n'  à  97%  violet 


PAR  LES  PROPRIÉTÉS  OPTIQUES  BIRtPRUVGBlITES.      58; 

Observée  avec  un  Nicol  et  une  glace  noire,  Tune  des 
hyperboles  est  bordée  par  des  couleurs  très-vives,  rouge 
unpeuvineuxàreicttrùiir,  et  vert  bleuâtre  à  rmWrieur; 
l'autre  hyperbole,  qui  traverse  des  anneaux  d'un  disp 
mètre  très-supérieur  à  celui  des  premiers  «  s'épanouit 
en  larges  branches  offrant  ea!iirieuremeni  un  beau  vio- 
let, et  mUrieuretnent  du  vert  jaunâtre. 

Sulfate  de  potasse  et  de  magnésie  ^  KOSO'+MgOSO* 
+6Aq;  isomorphe  avec  le  sulfate  d'ammoniaque  et  de 
magnésie.  -*  Prisme  rhômboldal  oblique  d'enviroB 

lOg'^So';  pm=io4"46'>  p**«io8*io'. 
—  Plan  des  axes  parallèle  à  g^  \  bistdo* 
trice  fusant  un  angle  d'environ  96<»io' 
avec  une  normale  à  la  base  et  un  angle 
^'  de  iG?*"  avec  une  normale  à  h^  anté- 
rieur. p=  1,469  pour  le  centre  du 
rouge  (i). 

«Es 7^*^90',    ftVssA7*87',  rouge. 
71*  16',  violet» 

La  dispersion  des  axes  est ,  comme  on  le  voit,  assez 
forte;  l'indice  moyen  a  été  mesuré  sur  la  même  plaque 
que  Técartement  apparent. 

Une  autre  plaque  plus  mince  m'a  donné  : 

3E  =  75*  6',  rotige. 
7a'  19',  violet 

La  dispersion  inclinée  est  aussi  trè8«*appréciable ,  et 
les  deux  systèmes  d'anneaux  ont  des  couleurs  fortement 
dissymétriques  ;  les  phénomènes  produits  par  cette  dis- 
symétrie dans  des  plaques  de  différentes  épaisseurs  ont 
été  décrits  en  détail  pages  344  et  545. 


ptt     \n'u' 


à  ■ 


^mmtm 


(i)  L'angle  réfrlogent  et  la  déviation  mlnimon,  qui  ni*ont 
servi  à  calculer  l'indice  moyen ,  avaient  les  yaleuif  suivantes  : 

I»:A7*tg',    DssA«3g'. 


388       DÉTEBMINATIOll  DES  ESPÈCES  GBISTALLISÉES 

Afin  de  m'assorer  si  la  dissymétrie  des  couleurs  était 
la  même  pour  les  axes  réels  que  pour  les  axes  appa- 
rents, j'ai  fait  tailler  un  prisme  d'environ  iSs"",  ayant 
ses  arêtes  perpendiculaires  au  plan  des  axes,  et  ses 
faces  sensiblement  normales  avec  deux  faisceaux  d'axes 
optiques  )  l'angle  réel  des  axes  rouges,  mesuré  sur  ce 
prisme,  est  égal  à  49**  environ  ,^nombre  voisin  de  celui 
qui  se  déduit  de  l'angle  apparent  et  de  l'indice  moyen. 
Les  couleurs  qui  bordent  les  deux  hyperboles  sont, 
avec  le  Nicol  et  la  glace  noire  polarisant  la  lumière  des 
nuées  :  rouge  intérieure ^  bleue  extérieure  tranchées, 
dans  un  système;  violacée  extérieure^  verdâtre  inté- 
rieure pftles ,  dans  l'autre  système.  A  la  lumière  d'une 
lampe ,  les  couleurs  vives  ne  changent  pas  ;  les  couleurs 
lavées  deviennent  rougeâtre  extérieurement,  bleuâtre 
hUérieuremewt.  On  peut  conclure  de  là  que  la  disper- 
sion se  manifeste  de  la  même  manière  dans  les  axes  in- 
térieurs et  dans  les  axes  apparents,  contrairement  à  ce 
que  j'ai  observé  pour  le  diopside. 

M.  Heusser,  qui  a  examiné  avec  soin  le  sulfate  éTam- 
maniaque  et  de  magnésie  (  Poggendarffs  AnnaUn , 
vol.  XCI),  sel  isomorphe  avec  le  précédent,  a  trouvé 
pour  l'écartement  apparent  dans  ce  sel  et  pour  l'indice 
itloyen  : 

Boage.  Jinne.  T«rt.  Bleo. 

aE  =  77'a6'   77"  a8'   76*59'3o"   75*  5o' 
p=:  1,4677a  1,47369  1,47866    i,4846i 

En  calculant  l'écartement  des  axes  réels  à  l'aide  de 
ces  données,  on  remarque  que  chaque  système  d'an- 
neaux présente  la  même  succession  de  couleurs,  bleu  en 
dedans^  vert,  jaune,  rouge  en  dehors:  seulement  d'un 
côté,  les  axes  bleus  s'écartent  des  rouges  de  i^'B',  tandis 
que  de  l'autre  côté  ils  ne  s'en  écartent  que  de  o"*  2  5'. 
Les  axes  apparents  offrent,  au  contraire,  dans  l'un  des 


PAR  LES  PROPRIÉTÉS  OPTIQUES  BIRÉFRINGENTES.      38g 

systèmes ,  en  partant  de  la  normale  à  la  plaque ,  la  suc- 
cession régulière ,  bleu  intérieur^  vert ,  jaune ,  rouge 
extérieur;  tandis  que  dans  l'autre  système,  le  bleu  t'ti- 
tirieur  est  immédiatement  suivi  du  rouge,  puis  vient  le 
jaune  et  enfin  le  vert  extérieur;  les  différents  axes  sont 
d'ailleurs  plus  rapprochés  dans  un  système  que  dans 
l'autre,  et  cette  distribution  anomale  des  couleurs 
donne  aux  anneaux  extérieurs  un  aspect  excessive- 
ment dissymétrique. 

H.  Heusser  conclut  des  mesures  qu'il  a  prises  sur  le 
diopsidôetsur  le  sulfate  ammoniaco'magnésient  quedans 
les  cristaux  appartenant  au  système  du  prisme  rhom- 
boîdal  oblique  où  le  plan  des  axes  optiques  pour  toutes 
les  couleurs  coïncide  avec  le  plan  de  symétrie,  les  axes 
r^eb  présentent ,  intérieurement  et  extérieurement  t  les 
mêmes  couleurs  dans  chaque  système  d'anneaux ,  tan- 
dis que  les  axes  apparents  peuvent  offrir,  d'un  côté, 
bleu  intérieur^  rouge  extérieur t  et  de  l'autre  côté,  rouge 
intérieur^  bleu  extérieur. 

Mes  observations  directes  sur  la  dispersion  des  axes 
intérieurs  dans  le  diopside ,  dans  le  sulfate  de  potasse  et 
de  magnésie f  et  surtout  dans  le  formiate  de  cuivre ,  dont 
il  sera  question  plus  loin ,  prouvent  qu'on  ne  peut  pas 
admettre  la  généralisation  proposée  par  M.  Heusser,  et 
qu'il  est  incontestable  que  les  axes  réels  et  les  axes 
apparents  présentent,  tantôt  la  même  disposition  symé- 
trique ou  dissymétrique  de  leurs  couleurs ,  tantôt  des 
dispositions  différentes. 

Sulfate  de  strychnine  a  douze  atomes  d'eau. — 
Prisme  rhomboîdal  oblique  de  24*^57';  pm=93''44'; 
ph}=  107"  33'^  face  d^^  hémièdre  à  gauche,  paraissant 
en  relation  avec  le  faible  pouvoir  rotatoire  gauche  de 
la  solution  aqueuse.  —  Clivage  interrompu  parallèle  à 
la  base.  —  Plan  des  axes  parallèle  à  la  diagonale  bp- 

TOMB  XiV,  i85S.  «6 


aH 


S90       DÉTERMINATION  MS  ESrtCBS  CKlSTAIXISiES 

riïontale  de  la  base,  faisant  un  angle  d'environ  i5»  lo' 

avec  une  normale  à  la 
base,  et  un  angle  de  h'f 
1 7'  avec  une  normale  à 
h>  antérieur;  bissectrice 
perpendiculaire  à  la  dia- 
gonale horizontale ,  fai- 
sant un  angle  de  'jli'  ^^ 
avec  la  diagonale  incli- 
née en  avant  :  a£  = 
i6'5o'  à  17*;  T=  lîSgA  pour  le  centre  du  rouge  (1). 
La  dispersion  des  axes  est  notable,  et  les  bordures 
symétriques  des  hyperboles  indiquent  p<v. 

La  dispersion  horizontale  est  aussi  des  plus  marquées  ; 
mais  comme  les  cristaux  sont  toujours  petits  et  forte- 
ment aplatis  suivant  ftS  on  ne  peut  constater  ces  deux 
phénomènes  qu'avec  le  microscope  d'Amici. 

J'ai  dit  dans  mon  premier  mémoire  qu'on  obtenait 
toujours  ce  sulfate  de  strychnine  à  1 2  atomes  d'eau , 
lorsque  la  cristallisation  s'opérait  vers  40*  C,  et  que 
d'après  les  observations  de  M.  Schabus,  sa  fcu-me  appar- 
tenait au  prisme  rhomboïdal  droit  :  je  n'avais  pas  pu 
alors  vérifier  cette  assertion  sur  les  aiguilles  de  forme 
indéterminable  que  je  possédais  seules ,  et  qui  me  suffi- 
saient d'ailleurs  parfaitement,  puisque  c*était  à  l'aide 
de  leur  dissolution  que  je  me  procurais  les  octaèdres 
quarrés  de  sulfate  à  i3  atomes  d'eau,  dans  lesquels  je 
venais  de  découvrir  la  polarisation  circulaire.  C'est  seu- 
lement depuis  cette  époque  que  j'ai  trouvé  chez  MM»  Mé- 
nier  des  cristaux  assez  nets  et  assez  transparents  pour 

(1)  Le  prisme  réfHngent  qui  m'a  servi  à  mesurer  Tindice  mi> 
nimum  était  formé  par  une  face  f  et  par  une  face  A*  se  reocon- 
trant  sous  Tangle  de  73"*  27';  la  déviation  minima  correspon- 
dante a  été  trouvée  égale  à  68*  16'. 


PAR  LES  PROPRIÉTÉS  OPTIQUES  BIRÉFRINGENTES.      S91 

se  prêter  aux  déterminations  optiques  et  cristallogra- 
phigues.  Voici  la  comparaison  des  angles  calculés  d'a- 
près les  dimensions  de  la  forme  primitive»  avec  les 
angles  mesurés  sur  ces  cristaux  : 

mm. =  a4*  67' en  avant     » 

mm\ =  i65»  3'de  côté  i65»  i5' 

h^m  acUacent. .  .  =  loa**  29'  10a"  i5' 

A'm  opposé*  .  .  .  =  77*  3i'  77*  4o' 

h^h^. =  i37*  63'  i37-  60' 

k^h^ e=  84'  lâ'  de  Côté  86- 

*  ph^ =107*  33' enavant  107*33'  moyenne. 

pa^^  acUaoent .  •  =  iW  ao'  i5A*  en?iron. 

pa^  adjacent.  •  •  =  1&8'  a'  1  AS'*  3o' 

*  pd»'*  antérieur.  ==  i36*  33'  i36'  33'  moyenne. 
à'^'Hn  adjacent . .  =  137*  u'  137' 
pm  antérieur.  ..=  93'*  M'  9A*  environ. 
p^^  postérieur  •  =  A3*  27'              A3*  5o' 
pm  postérieur.  .  es  86*  16'              87*  8'  environ, 
d^'^sup'  :  d>^>  inr.  «=  8&*  35'              84°  35'  moyenne. 
A^d^'*  antérieur.  •  =  1 1  o*  45'             1 1 0*  4o' 

*  ft«d«^  poster.  .  =«  69*  16'  69*  iB' 
j  ph^  antérieur. .  =  loa*  66'  loa*  a5' 
I  ph^  postérieur .  =  77*  4'  77'  16' 

Angle  plan  de  la  base  »   a3*49'5a". 

Angle  plan  des  faces  latérales  <=  107*  9'  36". 
hihli  1000  :  a  13,953. 
Demi-diagonale  horizontale     =  306,470. 
Demi-diagonale  inclinée         =:  978,453. 

Sulfite  db  soodk.  «--  Dans  mon  premier  mémoire  « 
j'ai  cité  pour  le  sulfite  de  soude,  d'après  M.  de  Senar- 
mont,  une ''dispersion  des  axes  très-forte,  d'où  résulte 
P<e.  En  examinant  des  cristaux  de  ce  sel  de  diverses 
provenances,  j'iû  trouvé  que  les  échantillons  fraîche- 
ment préparés  offraient  aussi  une  dispersion  considé- 
rable ;  seulement  leurs  axes  sont  beaucoup  plus  rappro- 
chés que  ceux  des  échantillons  anciens  qui  se  recouvrent» 


I 


Sgs       DÉTERMINATION  DES  ESPÈCES  GEISTALLISÉES 

avec  le  temps»  d'une  croûte  blanche  et  opaque  plus  ou 
moins  épaisse  :  le  plan  de  ces  axes  rapprochés  est  alors 
perpendiculaire  à  la  base  et  à  h^  ou  paraUèle  au  plan 
de  symétrie,  pour  les  rayons  rouges  et  pour  la  lumière 
blanche;  leur  bissectrice  fait  un  angle  d'environ  2s" 
avec  une  normale  à  AS  et  un  angle  de  1 08*  24'  a^vec  une 
normale  à  p  ;  le  plan  des  axes  violets  est  perpendicu- 
laire à  celui  des  axes  rouges  ou  parallèle  à  la  diago- 
nale horizontale  de  la  base,  et  il  fait  un  angle  de  22* 
environ  avec  une  normale  à  AS  A  io^'Gm  les  cristaux 
récents  n'ont  qu'un  axe  pour  les  rayons  compris  entre 
le  vert  et  le  bleu  ;  par  conséquent  p>v.  Une  légère  élé- 
vation de  température  paraît  rapprocher  les  axes  rouges, 
mais  ce  phénomène  ne  peut  pas  être  aussi  complète- 
ment étudié  que  dans  la  Glaubérite^  parce  que  si  l'on 
chauffe  un  peu  le  sel,  il  devient  très-promptement 
opaque. 

Sphène,  — Dans  ce  minéral,  la  dispersion  des  axes  est 
très-forte;  mais  je  n'ai  pas  pu  me  procurer  d'échantil- 
lons suffisamment  transparents  pour  mesurer  exacte- 
ment l'écartement  des  axes  avec  les  verres  monochro- 
matiques;  la  dispersion  inclinée  paraît,  au  contraire, 
très-peu  marquée ,  et  les  deux  hyperboles,  vues  au  mi- 
croscope d' Amici,  présentent  des  bordures  dont  les  cou- 
leurs très-vives  sont  symétriquement  disposées,  le  bleu 
à  Yextirieur^  le  rouge  à  Yinlérieur. 

HuREAULiTB  ;  phosphate  de  fer  et  de  manganèse  hy- 
draté. — Prisme  rhomboîdal  oblique  de  6 1  "^  ;  pA^=9o*  3  3'. 
—  Plan  des  axes  parallèle  à  la  diagonale  horizontale  de 
la  base  ;  bissectrice  faisant  un  angle  d'environ  1  S""  avec 
une  normale  à  A\  et  un  angle  de  74''  37'  avec  une  nor- 
male à  p;  axes  très-écartés.  Examinée  à  la  loupe  di- 
chroscopique,  la  variété  jaune  est  assez  fortement  di- 
chroîte  ;  la  variété  rose  donne  deux  images  également 


PAR  LES  PROPRIÉTÉS  OPTIQUES  BIRËPRIN6ENTES.      i^O 

incolores.  Les  axes  sont  trop  écartés  et  les  échantillons 
trop  petits  pour  qu'oif  puisse  s*assurer  s'il  existe  une 
dispersion  horizontale  ^  et  quel  est  le  sens  de  la  disper- 
sion des  axes  ;  Dx. 

Ctanure  de  baryum  et  de  PLATINE.  —  Dans  mon  pre« 
mier  mémoire ,  j'avais  simplement  noté,  d'après  M.  de 
Senarmont,  que  la  dispersion  des  axes  est  très-forte; 
des  mesures  prises  avec  les  verres  monochromatiques 

m'ont  donné  : 

sE  =  35"  i3',  rouge. 

Si*"  16',  Jaune. 

37*  i6',  vert. 

La  dispersion  inclinée  ne  se  manifeste  pas  ici  par  une 
dissymétrie  dans  la  disposition  des  couleurs  qui  bor- 
dent les  hyperboles  «  car  soit  au  microscope ,  soit  avec 
le  Nicol ,  on  voit  dans  les  deux  systèmes  du  rouge  à 
Yintérieur  et  du  bleu  verdâtre  à  Yextérieur;  seulement 
les  anneaux  de  l'un  des  systèmes  ont  une  forme  ellip- 
tique infiniment  plus  allongée  que  ceux  de  l'autre 
système. 

QuERCiTE.  —  Prisme  rhomboîdal  oblique  de  106*  3o'  ; 
pm=  106'' 43',  pV  =  iii»3\  pa*  =  i«6^38';  tronca- 
tures latérales  e*  offrant  souvent  une  tendance  à  Thé- 
miédrie;  Senarmont.  —  Plan  des  axes  parallèle  à  g^; 
bissectrice  faisant  un  angle  d'environ  39''  avec  une  nor- 
male à  la  base,  et  un  angle  d'environ  14"  5a'  avec  une 
normale  à  la  modification  postérieure  a^  —  La  disper- 
sion des  axes  est  notable ,  puisque  j'ai  trouvé  : 

9E  =  55'  10'  environ,  rouge. 
57*  5o'  environ,  violet. 

• 

La  dispersion  inclinée  est  accusée  par  une  grande 
différence  dans  la  vivacité  des  couleurs  des  deux  sys- 
tèmes d'anneaux  :  leur  disposition  est  d'ailleurs  sem- 
blable sous  le  microscope  et  sous  le  prisme  de  Nicol  ; 


394      DÉTERMINATION  DES  ESPÈCES  CBISTUUSÉES 

l'une  des  hyperboles  est  bordée  par  du  rouge  très-vif  à 
l'extérieur^  et  par  du  bleu  très-vff  à  Y  intérieur  ;  l'autre 
hyperbole  montre  ses  couleurs  distribuées  de  la  même 
manière,  mais  avec  des  nuances  tellement  affaiblies  que 
dans  une  plaque  un  peu  mince,  le  Nicol  ne  montre  qu'une 
teinte  bleufttre  à  Yintérieur  et  une  temte  verdfitre  à 
Yextérieur. 

L'existence  de  la  dispersion  inclinée  prouve  que  la 
forme  primitive  de  la  quercite  est  bien  le  prisme  rhom* 
boïdal  oblique ,  et  non  le  prisme  rhomboîdal  droit  hé- 
miédrique ,  comme  on  pourrait  le  supposer  si  Ton  ne 
consultait  que  ses  caractères  géométriques* 

Taurine,  extraite  de  la  bile.  — Prisme  rhomboîdal 
oblique  de  1 1 1'*28';  pm  =  90%  pa*/^=  laS^S/j  ma^l^=^ 
lio^^bb';  Rammelsb.  Clivage  excessivement  net  sui- 
vant a^/^;  Dx.  — Plan  des  axes  normal  à  g^  faisant  un 

^j^,  angle  d'environ  48"  8'  avec  une  nor- 
male à  la  base,  et  un  angle  de  7*55' 
avec  une  normale  à  a^'^;  bissectrice 
normale  à  g^.  A  45''  du  plan  de  po- 
larisation ,  les  deux  hyperboles  ont 
des  bordures  symétriques  assez  tran- 
chées, rouges  extérieurement ,  bleues 
intérieurement  ]  la  dispersion  des  axes 
est  donc  sensible  et  p<t?.  J'ai,  en  effet,  trouvé  sur  plu- 
sieurs plaques  : 

2E  =  iii'/i3'  à  iia%  rouge. 
uS'^ZjS'  à  iiZj%  violet. 

Lorsque  le  plan  des  axes  est  parallèle  ou  perpendi- 
culaire au  plan  de  polarisation,  et  qu'on  opère  avec  le 
prisme  de  Nicol ,  les  bandes  noires  qui  traversent  les 
anneaux  offrent  d'un  côté  une  teinte  bleuâtre,  et  du  côté 
opposé  une  teinte  verdâtre.  La  dispersion  croisée  est 
donc  faible. 


PAR  LES  PB0PBIÉTÉ8  OPTIQUES  BIllÉPBINGElfTES,      3g5 

R.  Cristaux  dont  la  bissectrice  coïncide  avec  Vaxe  àe 
plus  GRANDE  ilasticiti  optique^  ou  cristaux  négatifs. 

WoLLASTONiTE.  —  Prismo  rboosboïdal  oblique  de 
96*35';  pm  =  io4"49' ;  pfc*«*  »» 0^1  «';  110*/»=  I «9*42'; 
pa*/»=95«a5';  Vo«/«=i6o^5o';  **a»/»=i54*85'.  La 
variété  de  Gapo  di  Bove  fournit  de  petits  cristaux  corn* 
posés  des  faces  p,  0*^^,  h\  a'^S  offrant  des  clivages  très- 
faciles  suivant  les  faces  p  et  o'^^. 
—  Plan  des  axes  parallèle  au 
plan  de  symétrie  ;  bissectrice  fai- 
sant un  angle  d'environ  by'^^S' 
avec  une  normale  à  la  base  »  un 
angle  de  /"Se' avec  une  normale 
à  0'^^,  et  un  angle  de  1 2<'  avec 
une  normale  à  A^  ;  sE=  85*  en- 
viron. Dispersion  inclinée  assez 
marquée  et  se  manifestant  par  une  différence  notable 
dans  la  vivacité  des  couleurs  des  deux  systèmes  d'an- 
neaux; dans  le  système  à  couleurs  vives,  l'hyperbole 
est  bordée  par  du  bleu  extérieur  et  par  du  rouge  înM- 
rieur '^  dans  le  système  à  anneaux  pftles,  les  couldurs 
paraissent  avoir  la  môme  disposition  au  microscope  ; 
mais  avec  le  prisme  de  Nicol ,  elles  se  réduisent  à-une 
nuance  bleuâtre  de  chaque  côté. 

On  voit  que  la  Wollastonite  qu'on  a  cherché  à  rap- 
procher chimiquement  et  géométriquement  du  pyroxine 
en  diffère  complètement  par  ses  propriétés  optiques  bi- 
réfringentes; en  effet,  sauf  l'orientation  du  plan  des 
axes  qui  est,  comme  dans  le  pyroxène,  parallèle  au 
plan  de  symétrie,  le  signe  de  la  bissectrice  et  sa  position 
sont  complètement  différents  ;  Dx. 

Orthosb.  —  J'ai  déjà  signalé  dans  mon  premier  mé- 
moire les  différences  que  présentent  l'écartement  et 


3g6       DÉTERMINATION  DES  ESPÈCES  GRISTàLUSÉES 

Torientation  des  axes  dans  les  divers  points  d'une  même 
plaque  d'adulaire  du  Saint-Gothard ,  en  apparence  ho- 
mogène. De  nouvelles  observations  sont  venues  confir- 
mer cette  première  indication  et  montrer  que  l'ortAos^ 
se  comporte  sous  le  rapport  des  propriétés  optiques  bi- 
réfringentes ,  absolument  comme  la  Brookite,  la  cyrmh 
phane  et  les  mélanges  en  proportions  variables  des  deux 

sels  de  Seignetie  potassique 
et  ammoniacal.  Dans  les 
plages  où  les  axes  sont  très- 


roup» 


w#a»   «>é^      écartés,  les  rouges  les  verts 


rcu^ 


et  les  violets  s'ouvrent  dans 

un  même  plan  presque  pa- 

^u^  rallële  à  la  base  et  p>v. 

Dans  les  plages  où  les  axes 
sont  très-rapprocbés ,  leur  plan  est  aussi  le  même  pour 
toutes  les  couleurs,  et  tantôt  il  est  encore  parallèle  à  la 
diagonale  borizontale  de  la  base ,  tantôt  il  coïncide 
avec  le  plan  de  symétrie;  dans  ce  dernier  cas,  p<». 
Enfin,  dans  les  plages  où  les  axes  rouges  sont  réunis, 
les  violets  sont  déparés  dans  un  plan  parallèle  à  9^ 

En  cherchant  à  déterminer  la  dispersion  des  axes 
dans  les  cristaux  du  système  monoclinique ,  M.  Heusser 
a  rencontré  une  plaque  de  feldspath  vitreux  de  l'Eifel 
où  p<v,  et  d'autres  plaques  de  la  même  localité  où 
P>  V  ;  Técartement  a  varié  dans  différentes  plaques  pour 
les  diverses  couleurs  du  spectre. 

M.  Heusser  n'a  pas  indiqué  l'orientation  du  plan  des 
axes;  mais,  d'après  ce  que  je  viens  de  dire,  on  peut 
conclure  du  sens  de  leur  dispersion ,  que  la  première 
plaque  avait  ses  axes  ouverts  dans  un  plan  parallèle  à 
g\  et  les  autres  dans  un  plan  parallèle  à  la  diagonale 
borizontale  de  la  base. 

Voici  les  résultats  des  mesures  de  M.  Heusser. 


PAR   LES  PROPRIÉTÉS  OPTIQUES  BIRÉFRINGENTES.      697 

Dans  la  plaque  où    <v: 

aE««a8*â8\  rouge. 
3o*46'«  vert 
33*  a6\  Jaune. 
36«  iU\  bleu. 

Dans  deux  autres  plaques  où  p  >  t?  : 

PtoqM  I. 
aE « Aa- 16',    p  —  i,5a386,    aV  —  a;'  aa'  35",  rouge. 

6î'  3',  1,53673,  a6"  33' 39",  Jaune. 

•  39*   i',  1*53979,  a6*i3'  a",  vert 

35* 5o',  i,63A88,  a3*  7'a6",  bleu. 

PlaqM  11. 

3E«—âi'a7',  rouge. 
ko"  a3s  Jaune. 
38' 17',  vert 

Les  bissectrices  pour  toutes  les  couleurs  tombent  donc 
dans  le  plan  de  symétrie,  et  le  plan  des  axes  est  per- 
pendiculaire  à  ce  plan. 

Dans  Yadulaire  du  Saint^Gotbard ,  M.  Heusser  a 
trouvé  : 

Pttqa*  I.  Pttqa»  II. 

aE-i  ia3*y        ii4"Û7',  rouge, 
laa^a'        11  a'  11',  bleu. 

plan  des  axes  à  peu  près  parallële  à  la  base. 

Ces  observations  de  M.  Heusser  et  celles  qui  me  sont 
propres  peuvent  servir  à  expliquer  la  présence  des 
plages  à  propriétés  optiques  opposées  que  j'ai  reconnues 
dans  un  même  cristal  d'aiulaire;  elles  conduisent  à 
admettre  comme  pour  la  cymophane. 

1"^  Un  aiulaire  normal  dont  les  axes,  pour  toutes  les 
couleurs,  sont  dans  un  plan  parallèle  à  la  diagonale 
horizontale  de  la  base ,  la  bissectrice  parallèle  au  plan 
de  symétrie  et  Técartement  apparent  égala  i  so*  ou  i  aS"^ ; 
la  pierre  de  lune  parait  être  le  représentant  de  ce  type  ; 

s*"  Un  feUipath  vitreux  normal  où  le  plan  des  axes  et 
la  bissectrice ,  pour  toutes  les  couleurs ,  sont  parallèles 


SgS      DÉTERMINATION  DES  ESPÈCES  GBISTALLISÉSS 

à  g^  et  où  récaxtement  moyen  des  axes  est  égal  à  3o* 
environ  ; 

S""  Des  mélanges  non  homogènes  de  ces  deux  varié- 
tés principales,  présentant  les  divers  phénomènes  que 
j'ai  reconnus  dans  Yadulaire  du  Saint-Gothard. 

Toutes  les  fois  que  les  axes,  soit  rapprochés»  soit 
écartés,  s'ouvrent  dans  un  plan  parallèle  à  la  diagonale 
horizontale  de  la  base,  on  observe  une  dispersion  ftorï- 
zontale  qui  parait  d'autant  plus  marquée,  que  Fécartç- 
ment  des  axes  est  plus  grand. 

Dans  les  plages  où  le  plan  des  axes  est  parallèle  au 
plan  de  symétrie ,  la  dispersion  inclinée  n'est  accusée 
que  par  une  différence  notable  dans  la  vivacité  des  cou- 
leurs qui  bordent  les  hyperboles;  ces  couleurs  sont 
symétriquement  bleue  intérieure,  rouge  extérieure^  mais 
elles  sont  bien  plus  tranchées  dans  un  système  que 
dans  l'autre. 

ScoLÉsiTE.  —  La  dispersion  des  axes,  quoique  faible, 
est  sensible.  A  45**  du  plan  de  polarisation,  les  bor- 
dures des  deux  hyperboles  sont  d'une  manière  symé- 
trique rouge  intérieurement^  bleue  extérieurement^  d'où 
l'on  peut  conclure  p  <v. 

La  dispersion  horizontale^  qui  devrait  exister  d'après 
Torientalion  du  plan  des  axes  et  de  la  bissectrice,  est 
presque  complètement  nulle  ;  la  petitesse  des  cristaux 
et  la  grande  dilatation  des  anneaux  ne  permettent  du 
reste  d'examiner  ces  phénomènes  qu'au  microscope  po* 
larisant;  Dx. 

Borax.  —  Outre  la  dispersion  croisée  ou  tournante 
si  visible  dans  ce  sel ,  la  dispersion  ordinaire  des  axes 
est  trèS'-notable ,  et  p  >  v. 

J'ai  trouvé  avec  les  verres  monochromatiques  : 

aE  =  69*  3o',  rouge, 
56*  60',  violet. 


PAR  LES  PROPRIÉTÉS  OPTIQUES  BIRÉFRI196RNTES.      S99 

résultat  conforme  aux  indications  que  fournissent  les 
bordures  symétriques  des  hyperboles. 

Dâtholitb.  —  Deux  petits  cristaux  très-purs  d'An- 
dréasberg  m'ont  permis  de  mesurer  trës-approximative- 
ment  les  trois  indices  de  ce  minéral  ;  les  valeurs  que 
j'ai  trouvées  sont  : 

a  —  1,667,  P  ■-  »»65i,  Y  —  i,6a5.  d'où  aV  —  76'  lO',  rooge. 
a «•  1,670,  p— 1,653,  Y  — 1,627,  d'Où  aV  —  76" Û9',  Jsune(i). 

Barttogalgite  :  BaOGo*  +  GaOGo'. —  Prisme  rhom- 
boîdal  oblique  de  1 06"*  54'  ;  pm  s=  1  os"*  54',  ph^  =  1 06"* 8'  ; 
clivages  faciles  suivant  les  faces  latérales,  moins  facile 
suivant  la  base  ;  Dx«  —  Double  réfraction  énergique. 
Plan  des  axes  parallèle  à  la  diagonale  horizontale,  fai- 
sant un  angle  d'environ  25**  38'  avec  une  normale  à  h^  an- 
térieur, un  angle  de  48*  i4'  avec  une  normale  à  p  et  un 

angle  de  gS*  2s'  avec  une  normale  à  l'arête  -;  x  est  la 

face  [b^d^iY)  ==  m  de  Miller,  suivant  laquelle  les  cris- 
taux sont  toujours  fortement  allongés  ;  bissectrice  pa- 
rallèle à  gS 


(1)  Les  prismes  réfringents  étaient  formés  : 

t**  Par  une  face  é>  et  par  une  base  artificielle  aussi  parallèle 
que  possible  à  la  base  naturelle!  faisant  entre  elles  un  angle 
deSi'ai'So"; 

a*  Par  une  base  naturelle  et  par  une  face  taillée  aussi  paral- 
lèlement que  possible  à  la  diagonale  horizontale  de  la  base  et 
faisant  arec  cette  base  on  angle  de  61*  57'  ; 

3"*  Par  une  face  naturelle  m  et  par  une  face  verticale  artifi- 
cielle ,  faisant  avec  la  première  un  angle  de  A5''  5a', 

Les  déviations  minlma  correspondantes  ont  été  : 

Dr  -"aa*!*',  Dj  ■«aa*!^'. 
DV— 53*64',  I^i  — 54*  %'. 
iyV«5a'ûa',       ly'y  — Sa^W. 


400       DÉTERMINATION   DES  ESPÈCES  CRISTALLISÉES 

La  dispersion  des  axes  est  faible  ;  j'ai  trouvé  sur  une 

petite  plaque  assez  perpendi- 
\^    culaire  à  la  bissectrice  : 

aE»«3*  i5',  ronge; 
2a'Û7',  violet; 

donc  p  >  r  ;  les  bordures  des 
hyperbolesîndiquentlemème 
résultat  avec  le  microscope  ; 
avec  le  prisme  de  Nicol ,  les  couleurs  sont  à  peine  dis- 
tinctes. 

La  dispersion  horizontale  est  à  peu  près  nulle,  et, 
dans  le  plan  de  polarisation ,  les  barres  qui  traversent 
les  anneaux  ont  presque  exactement  la  même  nuance  de 
part  et  d'autre;  Dx. 

Gay-Lussite  :  NaOCO*  +  CaOCO*  +  5H0,  Boussin- 

gault.  —  Prisme  rhom- 
*«*^  boïdal  oblique  de  68»  5o'  ; 

pm  =  96*  3o',  pfc*  =  loi' 
j^.  33';  clivages  très- faciles 

suivant  les  faces  latérales  ; 

difScile  suivant  la  base; 
Dx.  — Double  réfraction  très-énergique.  Plan  des  axes 
et  bissectrice  perpendiculsdres  à  g^  pour  toutes  les 
couleurs.  A  une  température  de  lo**  à  is*  C,  le  plan 
des  axes  rouges  fsdt  un  angle  d'environ  153"*  39'  avec  une 
normale  à  p  et  un  angle  de  75*'  12'  avec  une  normale 
à  A^;  le  plan  moyen  des  axes  vus  dans  la  lumière 
blanche  fait  avec  les  mêmes  lignes  des  angles  de 
i54*35'  et  76'' 8';  les  angles  correspondants  du  plan 
des  axes  violets  sont  respectivement  égaux  à  1 55*"  1 9'  et 
76**  Ss'.  Les  cristaux  de  Gay-Lussite  étant  rares  et  gé- 
néralement mal  conformés ,  je  n'ai  pas  pu  jusqu'à  pré- 
sent mesurer  ces  angles  à  l'aide  do  procédé  de  la  mficle 


violft 


PAB  JUB8  PROPBIÉTÉS  OPTIQUES  BIRÉFRINGENTES.      4oi 

artificielle  recommandé  par  M.  de  Senarmont  dans  les 
ÀnnàUi  de  chimie  et  de  physique^  5*  série ,  t.  XXXIII , 
p.  3g8;  par  conséquent,  les  valeurs  que  je  viens  de 
donner,  quoique  étant  la  moyenne  d'un  trës-grand 
nombre  d'observations  faites  sur  deux  petites  plaques, 
en  prenant  comme  repère  une  base  passablement  nette, 
ne  peuvent  être  regardées  que  comme  une  première 
approximation.  Cette  approximation  est  du  reste  suffi* 
santé  pour  faire  voir  qu'il  existe  entre  l'orientation  du 
plan  des  axes,  pour  les  couleurs  extrêmes  du  spectre, 
une  différence  de  près  de  deux  degrés ,  ce  qui  rend  les 
phénomènes  de  la  dispersion  croisée  aussi  marqués 
dans  la  Gay-Lussile  que  dans  le  borax  ;  ces  phénomènes 
se  manifestent  de  la  manière  suivante.  Lorsque  le  plan 
des  axes  est  parallèle  ou  perpendiculaire  au  plan  de 
polarisation,  deux  bordures,  l'une  bleue,  l'autre  rouge, 
sont  disposées  à  l'inverse  l'une  de  l'autre  autour  des 
barres  qui  traversent  les  deux  systèmes  d'anneaux:  si 
le  plan  des  axes  est  à  45""  du  plan  de  polarisation ,  les 
deux  hyperboles  offrent  symétriquement  du  bleu  à  Tm- 
îirieur  et  du  rouge  à  Yextirieur;  mais  le  bleu  et  le 
rouge  qui  occupent  les  intersections  de  l'anneau  central 
avec  l'hyperbole  sont  inversement  situés  dans  les  deux 
systèmes.  Ces  bordures  symétriques  des  hyperboles 
ont  des  teintes  fortement  accentuées  qui  annoncent  une 
dispersion  des  axes  considérables  ;  les  mesures  directes 
prises  sur  plusieurs  plaques  m'ont,  en  effet»  donné  : 

aE««5i*i5'  à  6i*to\  rouge. 
53"  1/  à  by^o\  Violet 

AzoTÂTB  DB  8TR0MTIANB.  —  La  disporsion  des  axes 
est  assez  notable  dans  ce  sel  ;  la  mesure  directe  de  l'é* 
cartement  apparent  m'a  donné  : 

sE««3iMo,  rouge. 
3o*&o',  violet 


4o2       DÉTERMINATION   DES  ESPÈCES  GRI8TALUSÉES 

Au  microscope  d' Amici,  les  hyperboles  des  deux  sys* 
tèmes  d'anneaux  sont  bordées  par  du  bleu  extérieure* 
ment  et  par  du  jaune  rougeâtre  intérieurement;  la  dis- 
persion inclinée  n'est  accusée  qne  par  une  très-légère 
différence  dans  la  vivacité  des  couleurs  des  deux  sys- 
tèmes. Avec  le  prisme  de  Nicol ,  les  couleurs  offrent  la 
même  distribution  qu'au  microscope ,  mais  elles  sont 
plus  vagues,  surtout  dans  l'un  des  systèmes  où  le  bleu 
extérieur  est  pâle  et  le  jaune  intérieur  est  verdâtre;  Dx- 

AZOTATB  DB  LANTHANE  ET  D' AMMONIAQUE;  DamoUT.  — * 

Prisme  rhomboîdal  oblique  de  Ss""  48'  ; 
^  pft*  =1 13'  ;  clivage  facile  parallèlement 
à  la  base  ;  Dx.  —  Plan  des  axes  paral- 
lèle à  la  diagonale  inclinée  et  normal  i 
base  ;  bissectrice  faisant  un  angle  d'en- 
viron 33*  avec  une  normale  à  p  et  un 
angle  de  loo""  avec  une  normale  kh*  an. 
teneur  :  axes  excessivement  voisins  :  sE  =  8*  à  i  o*  en- 
viron. 

Dispersion  des  axes  très-sensible  :  p  >  t>;  l'écarte- 
ment  est  variable  avec  la  température  pour  les  diverses 
couleurs.  A  o*,  les  axes  rouges  sont  notablement  plus 
écartés  que  les  violets;  jusqu'à  i5%  la  différence  est 
assez  considérable;  pour  rapprocher  les  axes  rouges  et 
pour  arriver  à  la  réunion  des  axes  violets,  il  suffit  de 
transmettre  la  chaleur  de  la  main  k  travers  les  lames 
de  verre  mince  entre  lesquelles  le  cristal  est  fixé  par  un 
peu  de  térébenthine.  Si  l'on  pouvait  chauffer  suffisam- 
ment le  sel  sans  le  détruire,  il  arriverait  évidem- 
ment un  moment  où  les  axes  verts  seraient  réunis ,  les 
axes  rouges  séparés  dans  un  plan  parallèle  à  la  diago- 
nale inclinée  et  les  axes  violets  ouverts  dans  un  plan 
normal  à  celui  des  axes  rouges  :  plus  tard  les  axes  pour 
toutes  les  couleurs  seraient  situés  dans  un  plan  parai- 


PAR  LES  PB0PMÉTÉ8  OPTIQUES  BIBÉPRINGENTE8.      4o3 

lèle  à  la  diagonale  horizontale  ;  on  reproduirait  ainsi  les 
phénomènes  observés  d'abord  par  Brewster  dans  la 
Glaubérite. 

Quant  à  la  dispersion  inclinée^  elle  se  manifeste  seu- 
lement par  une  dissymétrie  dans  la  forme  des  deux 
hyperboles  autour  desquelles  les  couleurs  présentent 
d'ailleurs  la  même  distribution  ;  Dz« 

AzoT\TE  AMMONico-cÉREUx ,  Dsmour.— Prismo  rhom* 
boîdal  oblique  de  82* 5o';  pft^=ii3*;  géométrique- 
ment isomorphe  avec  le  précédent  -,  clivage  facile  paral- 
lèlement à  la  base  ;  Dx.  —  Plan  des  axes  parallèle  à  la 
diagonale  horizontale ,  faisant  un  angle  d'environ  33** 
avec  une  normale  à  la  base  et  un  angle  de  100*  avec 
une  normale  à  A'  ;  bissectrice  parallèle  à  g^  faisant  un 
angle  d'environ  1  sS*  avec  la  partie  antérieure  de  la  dia- 
gonale Inclinée. 

Dispersion  des  axes  assez  forte;  p<v. 

aE«-37M8',  rouge. 
So^Sg',  violet 

Dispersion  horizontale  très-visible,  quoiqu'un  peu 
moins  marquée  que  dans  le  êulfale  de  strychnine  à  1 2 
atomes  d'eau  et  le  feldspath  orthose. 

La  température  parait  avoir  sur  l'écartement  des  di- 
vers axes  une  influence  beaucoup  moins  considérable 
qu'elle  ne  le  fait  dans  le  sel  précédent;  Dx* 

Azotate  double  ammonico-cérbux  et  ammonico-lam- 
TBANEUX ,  résultant  du  mélange  à  volumes  égaux  des 
deux  sels  précédents  ;  Damour.  —  Prisme  rhomboïdal 
oblique  de  83"^  environ ,  géométriquement  isomorphe 
avec  ses  deux  composants;  clivage  facile  parallèle- 
ment à  la  base;  Dx.  A  o%  les  axes  rouges  sont  notable- 
ment séparés  dans  un  plan  parallèle  à  la  diagonale  m- 
clinie ,  les  axes  verts  sont  plus  rapprochés  et  situés  dans 


4o4       DÉTERMINATION   DES  ESPÈCES  GIUSTÂLUSÉES 

le  même  plan ,  les  axes  violets  sont  réunis  en  un  seul; 
donc  p>v.  Entre  o""  et  i5*  C,  le  plan  des  axes  rouges 
reste  paraUèle  à  la  diagonale  inclinée ,  les  axes  verts 
sont  réunis,  et  les  axes  violets  sont  séparés  dans  un 
plan  parallèle  à  la  diagonale  horizontale  ;  à  1 7"*  5'  C. , 
les  axes  rouges  sont  réunis;  au-dessus  de  18"*,  les  axes, 
pour  toutes  les  couleurs»  s'ouvrent  dans  le  plan  qui 
jusqu'à  15*"  ne  contensdt  que  les  axes  violets  et  p<v. 
La  bissectrice  reste  toujours  normale  à  la  diagonale 
horizontale  et  elle  fait  un  angle  d*environ  1 23"*  avec  la 
partie  antérieure  de  la  diagonale  inclinée. 

Les  deux  azotates  qui  ont  servi  à  obtenir  le  sel  dou- 
ble dont  je  viens  de  décrire  les  propriétés  optiques,  ayant 
leurs  axes  situés  dans  deux  plans  rectangulaires  et  leurs 
bissectrices  parallèles,  on  pouvait  espérer  que  leur  mé- 
lange offrirait  quelques  phénomènes  remarquables.  Ce 
mélange,  tenté  sur  ma  demande  par  M.  Damour,  a  com- 
plètement réussi  et  a  fourni  à  cet  habile  chimiste  des 
cristaux  transparents  presque  aussi  volumineux  que 
ceux  des  sels  composants.  Il  est  bien  évident  qu'en  fai- 
sant varier  les  proportions  de  ces  sels ,  on  obtiendrait 
des  variations  correspondantes  dans  les  propriétés  opti- 
ques des  cristaux  résultants. 

Sulfate  db  cérium  ;  cristaux  roses  obtenus  à  chaud  ; 
Damour.  —  Prisme  rhomboïdal  oblique  de  70'  55'  ; 
pm=  95*58';   pfc*==ioo°22';  clivage  parallèle   aux 

faces  latérales  du  prisme.  Cristaux 
hémitropes  autour  d'un  plan  paral- 
lèle à  h\  offrant  l'apparence  de 
prismes  rhomboîdaux  droits  ter- 
"^1  minés  d'un  côté  par  un  sommet  té- 
traèdre surbaissé  et  toujours  enga- 
gés par  l'autre  côté;  Dx.  —  Plan 
des  axes  normal  à  g^  faisant  un 


«••«^ 


PAH   LES  PROPRIÉTÉS  OPTIQUES  BIRÉFRINGENTES.      4o5 

angle  de  32"  45'  environ  avec  l'arête  —  ,  et  un  angle 

de  67*"  37'  avec  Tarète  -;-;  bissectrice  normale  k  g\ 

Dispersion  des  axes  à  peu  près  nulle.  Au  microscope 
d'Amici,  qui  est  le  seul  moyen  d'observation  possible, 
à  cause  de  la  petitesse  des  cristaux  obtenus  jusqu'ici , 
les  hyperboles  paraissent  bordées  extérieurement  et 
intirieuremerU  par  une  teinte  bleuâtre. 

La  dispersion  cr otsée,  que  la  position  du  plan  des  axes 
et  de  leur  bissectrice  peut  faire  soupçonner,  est  égale- 
ment inappréciable  ;  Dx. 

SuLFAiE  DE  DiDYMB  ROSE.  —  Prismo  rbomboldal  obli- 
que de  4i*5o';  pm  =  99*41';  pfc*î=ii8'8';  clivage 
très-facile  suivant  la  base  ;  Marignac.  —  Plan  des  axes 
parallèle  à  la  diagonale  horizontale  de  la  base ,  faisant 
un  angle  d'environ  8""  avec  une  normale  à  p,  et  un  angle 
deô3''  53'  avec  une  normale  à  A^  ;  bissectrice  perpendicu- 
laire à  la  diagonale  horizontale*  faisant  un  angle  de  81'' 
environ  avec  la  partie  antérieurede  la  diagonale  inclinée. 
L'écartement  apparent  est  très-supérieur  à  lao"";  Dx. 
Ce  sel  est  exactement  comme  la  Thinardite^  à  la  limite 
des  substances  positives  et  des  substances  négatives  ; 
sa  double  réfraction  étant  très-faible  et  ses  axes  très- 
écartés ,  on  voit  des  hyperboles  colorées  dans  une  lame 
parallèle  à  gS  comme  dans  une  lame  presque  parallèle 
k  la  base-,  la  compensation  par  les  lames  de  quartz  s'é- 
tablit presque  aussi  facilement  d'un  côté  que  de 
l'autre,  de  sorte  qu'il  est  en  réalité  très- difficile  de 
décider  de  quel  côté  se  trouve  la  bissectrice  de  l'angle 
aigu. 

Sulfate  de  manganèse  a  4  atomes  d'eau;  cristaux 
obtenus  dans  une  étuve  à  6o^  —  Prisme  rhomboldal 
oblique  de  98*  so'  ;  pm  =  90^  4o'  -,  pa*  =  1  a6»  4o'.  — 

TOMX  XIV»  iS68.  97 


4o6      DÉTBRMlIfATIQM  DBS  ESPÈCES  GRISTAIXISÉES 

Plan  des  axes  sensiblement  parallèle  à  la  base  ;  bissec- 
trice parallèle  à  la  diagonale  inclinée  ;  Senarmont. 

La  dispersion  des  axes  est  notable  et  p>v^  d'après 
les  couleurs  qui  bordent  extérieurement  et  intérieure- 
ment les  deux  hyperboles. 

La  dispersion  horizontale  est  à  peu  près  aussi  mar- 
quée que  dans  le  sulfate  de  strychnine  à  12  atomes 
d'eau. 

Glâubérite.  —  La  Glaubérite  pouvant  supporter  une 
chaleur  assez  forte  sans  s'altérer,  j'en  ai  profité  pour 
étudier  de  nouveau  les  variations  que  l'écartement  des 
axesdedifférentesréfrangibilitéséprouve80Usrinfluence 
d'un  changement  de  température.  Voici  les  résultats  que 
j'ai  obtenus  : 

  0%  les  axes  rouges  sont  plus  séparés  que  les  verts 
dans  un  plan  parallèle  à  la  diagonale  horizontale  de  la 
base  ;  donc  p>v  ;  les  axes  violets  sont  faiblement  écar- 
tés dans  un  plan  parallèle  à  g*  :  si  le  plan  des  axes  est  à 
45"*  du  plan  de  polarisation,  les  deux  hyperboles,  dont 
la  courbure  est  presque  identique,  sont  bordées  inté- 
rieurement par  du  rouge  vif,  extérieurement  par  du  bleu 
vif.  Dans  le  plan  de  polarisation ,  la  dispersion  horizon^ 
taie  parait  nulle. 

A  1 0""  G. ,  les  axes  rouges  sont  encore  séparés  dans  le 
même  plan  qu'à  0°;  mais  les  axes  verts  sont  sensible- 
ment réunis,  tandis  que  les  violets  s'écartent  davantage 
dans  le  plan  de  symétrie  ;  entre  ao"*  et  So'',  les  axes  sont 
réunis  pour  la  lumière  blanche  ;  vers  3o*,  les  axes  rou- 
ges sont  presque  réunis;  mais  à  partir  de  SS"",  ils  se 
séparent  sensiblement  dans  le  plan  parallèle  à  9^  qui 
contient  déjà  les  verts  et  les  violets ,  l'écartement  con- 
tinue ensuite  à  croître  dans  le  même  plan,  avec  la  tem- 
pérature ,  p  restant  toujours  <v.  A  4&*  du  plan  de  po- 
larisation ,  les  bordures  des  hyperboles  ont  alors  le 


PAa  us  PROPRIÉTÉS  OPTIQUES  BIRÉPRINGBITTES.    <;|^7 

rouge  extérieur t  le  bleu  intérieur  ;  on  ne  voit  rien  qù 
annonce  l'existence  de  la  dispersion  inclinée. 

La  grande  dilatation  des  anneaux  dans  la  Glaubérite 
ne  permet  guère  de  faire  ces  observations  sur  la  disper- 
sion autrement  qu'au  microscope  d'Âmici;  cependant 
tous  les  phénomènes  qui  se  passent  au-dessus  de  so"^ 
ont  été  étudiés  avec  la  lumière  électrique  &  Taide  de 
l'appareil  de  projection  de  M.  Dubosc,  sur  des  cristaux 
mastiqués  entre  deux  lames  de  verre  et  plongés  dans 
une  petite  cuve  à  eau  dont  on  déterminait  facilement 
la  température. 

LiROcoNiTB',  arséniate  de  cuivre alumineux;  2Gu*(As, 
Ph)'  +  Al*(A8,Ph)' -f- 3a Aq ;  Damour.  —  Prisme  rhom- 
boïdal  oblique  de  74*«i';  M* =91*  «7';   Dx. — Les 

— _^  cristaux  se  présentent  toujours  en 
— /•>!  octaèdres  surbaissés  d'apparence 
rectangulaire,  composés  de  quatre 
faces  m  et  de  quatre  troncatures  e* , 
placées  sur  les  angles  latéraux  de  la 
forme  primitive;  clivages  peu  dis- 
tincts suivant  m  et  suivant  e^  ;  traces 
suivant  la  base,  d'après  Lévy,  — 
Plan  des  axes  normal  à  g\  faisant 


m 


un  angle  d'environ  «5°  avec  Tarôte  verticale  -  -1  et  un 


e' 


angle  de  63»  35'  avec  Tarête  -7;  bissectrice  normale  à 

g\  L'écartement  apparent  est  supérieur  à  ia4". 

L'absorption  considérable  produite  par  cette  sub- 
stance rend  la  dispersion  des  axes  à  peu  près  nulle,  et 
ne  permet  pas  de  s'assurer  s'il  existe  une  dispersion 

croisée. 

Tous  les  minéralogistes  avaient  regardé  jusqu'ici  la 
liroconite  comme  cristallisant  en  prisme  rhomboïdal 


4o8       DÉTERMINATION   DES   ESPÈCES  CRISTALLISÉES 

droit  :  M.  Breithaupt  fait  seulement  remarquer,  dans 
son  Traité  de  minéralogie^  que  la  forme  des  cristaux  est 
sûrement  bémiédrique ,  et  il  attribue  à  des  mâcles  l'ap- 
parence de  lignes  brisées  qu'affectent  souvent  les  arêtes 

e^      iM 

-T  et  — .  Les  stries  parallèles  aux  arêtes  d'intersection 

-Y  qui  couvrent  les  faces  de  presque  tous  les  cristaux 

ont  d'ailleurs  toujours  empêché  qu'on  ne  pût  mesurer 
très-rigoureusement  leurs  incidences  :  c'est  donc  seu- 
lement l'étude  des  propriétés  optiques  biréfringentes 
qui  permet  d'affirmer  que  la  liroccmite  appartient  en 
réalité  au  prisme  rbomboïdal  oblique  et  non  au  prisme 
rbomboïdsd  droit.  Quant  aux  hémitropies  dont  M.  Brei- 
thaupt suppose  l'existence,  aucune  des  douze  lames 
que  j'ai  travaillées  ne  m'en  a  montré  la  moindre  trace, 
et  leur  structure,  examinée  dans  la  lumière  parallèle, 
parait  parfaitement  homogène. 

De  nouvelles  mesures  prises  sur  un  très-petit  cristal 
à  faces  unies  et  miroitantes ,  que  j'ai  reçu  dernièrement 
de  M.  Greg ,  sont  venues  pleinement  confirmer  l'indica- 
tionj  fournie  par  les  caractères  optiques  :  ces  mesures 
s'éloignent  passablement  des  nombres  anciennement 
connus,  mais  elles  présentent  une  exactitude  dont  on 
peut  répondre  à  quelques  minutes  près.  Voici  la  com- 
paraison des  angles  calculés  avec  les  angles  observés  : 

Calonlé.  Obierré. 

♦  mm'^   74"  ai'  74"  ai',  mesure  nette. 

•  e>e*  «   61"  5i'  sur  p       6i"3i',  moyenne. 
e^e^  «  118"  29'  sur  y*     1 18'  a6'. 

e^m  antérieur.  «  133°  ôo'   133"  3a'. 

-,  *x  «  5  «  ,iï.  l  iSa^SS'  d'un  côté. 

'  •^m  postérieur  -  .3a"  36'  |  ^3^, ^^,  ^^  ^.^^^^  ^^^ 

pA* —   91' 37'- 

pm •»   90"*  53'. 

d  :  /i  :«  1000  :  ioiO|33« 


PAR   LES  PROPRIÉTÉS  OPTIQUES  BIRÉFRINGENTES.      ^OQ 

Tartraie  NEUTRE  DE  POTASSE. — J'avais  omis,  clans 
mon  premier  mémoire,  de  noter  la  dispersion  de  ce  sel  ; 
cependant  elle  est  considérable,  et  la  mesure  de  l'écar- 
tement  apparent  m'a  donné  : 

aE  •»  loa"  16',  rouge. 
io/i'3&'9  vert, 
106'' ai\  violet. 

Les  deux  hyperboles,  vues  au  microscope  ou  avec  le 
prisme  de  Nicol ,  montrent  des  bordures  symétriques 
dont  les  couleurs  indiquent  p<v. 

Parallèlement  ou  normalement  au  plan  de  polarisa- 
tion ,  la  dispersion  horizontale  se  manifeste  d'une  ma- 
nière notable. 

ACÉTATE  DE  PLOMB.  —  De  gros  cristauz  transparents 
de  ce  sel  m'ont  fourni  quelques  nouvelles  détermina- 
tions qui  permettent  de  compléter  et  de  rectifier  celles 
que  j'avais  citées  dans  mon  premier  mémoire.  Ainsi  j'ai 
trouvé  que  le  plan  des  axes  est  parallèle  au  plan  de 
symétrie  du  prisme  rhomboldal  oblique  de  Sa"*,  et  que 
la  bissectrice  partage  à  peu  près  en  deux  parties  égales 

l'angle  aigu  £•   La  mesure  de  l'indice  moyen  m'a 

donné  ; 

p— 1,669,  rouge. 

1,57/k,  Jaune  (1). 

L'angle  intérieur  des  axes  ne  peut  pas  être  bien  éloi- 
gné de  90"*  ;  car  une  plaque  mince  tangente  à  l'arête 

aiguë  p  ne  Idsse  voir  que  la  naissance  d'anneaux  très- 


(1  )  L*arête  réfringonto  perpendiculaire  au  pian  des  axes  était 
formée  par  la  rencontre  des  faces  p  et  h^  sous  Tangle  de  70*  30'. 
La  déviation  minimum  a  été  trouvée  : 

D  —  59"*  d',  centre  du  rouge. 
D  >-  69*  A?'»  centre  du  jaune. 


4lO      DÉTERMINATION   DES  ESPÈCES  CRISTALLISÉES 

écartés,  comme  une  plaque  d'égale  épaisseur  tangente 
à  l'arête  obtuse  des  mêmes  faces ,  et  la  compensation 
par  la  lame  de  quartz  s'établit  à  peu  près  aussi  facile- 
ment dans  Tune  que  dans  l'autre. 

La  dispersion  des  axes  est  très-forte  et  p>t?;  la  dis- 
persion inclinie  est  au  contraire  presque  nulle  et  elle 
n'est  accusée  que  par  une  différence ,  notable  dans  le 
diamètre  des  anneaux,  légère  dans  la  courbure  des 
branches  d'hyperbole  qui  se  manifestent  autour  des 
deux  systèmes  d'axes.  Lorsque  leur  plan  est  à  Ui*  du 
plan  de  polarisation ,  on  voit  successivement  au  micro- 
scope ou  avec  le  Nicol,  à  travers  les  faces  p  et  à  travers 
les  faces  h\  chaque  hyperbole  bordée  par  du  bleu  trbi- 
viîk  Y  extérieur  f  et  par  du  rouge  très-vif  à  l'inférieur; 
les  couleurs  sont  à  peu  prèd  aussi  tranchées  dans  un 
système  que  dans  l'autre.  La  position  des  hyperboles 
indiquant  que  l'un  des  axes  moyens  est  presque  normal 
àp,  et  l'autre  presque  normal  à  h\  leur  écartement,  vu 
à  travers  ces  faces ,  doit  être  voisin  de  l'écartement  réel; 
j'ai  trouvé  : 

aV  -»  83%  rouge. 

8i'*5o',  Jaune,  à  la  flamme  de  l*alcoûI  salé. 

Acétate  de  soude;  NaOA  +  6 Aq.  —  Prisme rhom- 
boïdal oblique  de  84''  So'  ;  pm  =  i  o4*  95'  ;  pA^s=  1 1  r  44'- 

—  Plan  des  axes  parallèle  à  la  diago- 
,^.  nale  horizontale  de  la  base ,  faisant 

un  angle  de  SS»  44'  à  35"  44'  avec  une 

NsAfïrtr        normale  à  h^  antérieur,  et  un  angle  de 

x^lSïT     1 0  a"  à  1 04''  avec  une  normale  à  la  base  ; 

^^^^     ^v       bissectrice  parallèle  à  j*  ;  Senarmont. 

—  La  dispersion  des  axes  est  notable; 
j'ai  trouvé  sur  plusieurs  plaques  : 

flE  —  99»  1 1  '  i^   99*  69'»  rouge. 

•    ioi»5o'  à  ioi«65',  violet 


PAR  LB8  PB0PBIÉTÉ8  OPTIQUES  BIBiFRIlfGINTIS.      4l  1 

Les  bordures  des  hyperboles ,  vues  au  microscope 
ou  avec  le  prisme  de  Nicol  «  ont  des  couleurs  symétri- 
quemeut  disposées  correspondant  à  p<v,  et  comme  la 
double  réfraction  est  très-énergique  »  ces  couleurs  sont 
surtout  tranchées  avec  le  prisme  de  Nicol. 

Dans  le  plan  de  polarisation ,  la  dispersion  horizim' 
rate  est  au  contraire  à  peine  appréciable;  Dx, 

FoRMiATE  DE  CUIVRE*  ~  La  dispersiou  des  axes  est 
notable  ;  de  nouvelles  mesures  faites  avec  des  verres 
monochromatiques  m'ont  donné  en  moyenne  : 

a£««65"  8',  rouge. 
64' 37',  violet. 

La  dispersion  inclinée  est  aussi  des  plus  marquées  ; 
Tune  des  hyperboles  montre  le  bleu  extérieur ^  le  rouge 
inUrieur  ;  l'autre  montre  au  contraire  le  bleu  intérieur 
et  le  rouge  extérieur. 

Dans  les  deux  systèmes ,  la  forme  des  anneaux  et  la 
vivacité  des  couleurs  sont  &  très-peu  de  chose  près  les 
mêmes,  si  on  les  examine  avec  le  prisme  de  Nicol  et  la 
glace  noire  ;  mais  au  microscope  d' Amici  les  couleurs 
sont  beaucoup  plus  tranchées  dans  le  système  où  le  bleu 
est  en  dehors  et  le  rouge  en  dedans. 

Comme  ce  sel  est  un  de  ceux  où  la  dissymétrie  se  ma- 
nifeste le  plus  clairement  dans  la  position  relative  des 
couleurs  qui  bordent  les  deux  hyperboles»  j'ai  voulu 
savoir  si  cette  dissymétrie  existait  aussi  pour  les  axes 
réels  ;  les  cristaux  ne  se  prêtant  pas  facilement  à  l'exé- 
cution d'un  prisme  dont  les  faces  seraient  normales  aux 
deux  axes  moyens,  j'ai  taillé  des  lames  aussi  perpendi- 
culaires que  possible  à  chacun  de  ces  axes;  les  unes 
m'ont  oiïert  avec  le  prisme  de  Nicol ,  à  45"^  du  plan  de 
polarisation,  bleu  concave^  rouge  convexe^  couleurs 


4l2       DÉTERMINATION   DES  ESPÈCES  CRISTALLISÉES     ^ 

iranchées;  les  autres»  bleu  convexe^  rouge  caneacê^ 
couleurs  plus  pâles  ;  ces  axes  présentent  donc  exacte- 
ment la  même  dissymétrie  que  les  axes  apparents  dans 
la  distribution  et  la  vivacité  de  leurs  couleurs ,  et  sous 
ce  rapport  le  formiate  de  cuivre  diffère  compléteinent 
du  diopside. 

Sucre  db  cannes.  —  La  dispersion  des  axes  est  fùble; 
cependant  la  mesure  directe  de  Fécartement  apparent 
avec  les  verres  monochromatiques  m*a  donné  : 

itr  éobutlllon.        V  éChlDlIllOD. 

aE  —  79'  i8'  77"  65',  rouge. 

79' 55'  79*   5',  violet 

La  dispersion  inclinée  ne  se  manifeste  que  par  une 
différence  dans  la  vivacité  des  teintes  qui  bordent  les 
hyperboles.  Au  microscope ,  on  a,  en  effet,  dans  un  des 
systèmes ,  bleu  en  dedans ,  rouge  en  dehors  «  couleurs 
tranchées^  dans  Tautre  système,  faible  teinte  bleuâtre 
intérieurement  et  extérieurement  :  avec  le  prisme  de 
Nicol ,  la  distribution  des  couleurs  vives  est  la  même 
qu'au  microscope  ;  les  couleurs  pâles  présentent  aussi 
du  bleu  faible  iniirieurement ,  du  jaune  rougeâtre  exti- 
rieurement. 


PAR  LES  PROPRIÉTÉS  OPTIQUES  BIRÉFRIIfGKNTES.      4l5 


APPENDICE. 

GisMONDiNB.  —  La  Gismandine  de  Cape  di  Bove ,  re- 
gardée par  M.  Marignac  comme  cristallisant  en  octaèdres 
à  base  quarrée,  se  présente  toujours  en  cristaux  trop 
enchevêtrés  pour  qu'on  puisse  décider  s'ils  possèdent 
un  ou  deux  axes  de  double  réfraction.  Des  lames  tail- 
lées perpendiculairement  à  Taxe  principal  du  groupe- 
ment octaédrique,  vues  au  microscope  polarisant,  dans 
la  lumière  convergente ,  ne  montrent  que  des  couleurs 
irrégulières  ;  la  disposition  de  ces  couleurs  prouve  que 
les  octaèdres  sont  formés  par  plusieurs  cristaux  dont  les 
axes  sont  loin  d'être  parsdlèles,  et  en  même  temps  elle 
parait  annoncer  une  substance  uniaxe  plutêt  qu'une 
substance  à  deux  axes. 

La  constitution  physique  des  lames ,  examinée  dans 
la  lumière  parallèle ,  est  plus  ou  moins  régulière  »  mais 
toujours  analogue  à  la  figure  ci-contre. 
Lorsque  deux  des  côtés  de  la  base  quarrée  sont  paral- 
lèles au  plan  de  polarisation,  les 
quatre  parties  triangulaires  éteignent 
à  la  fois  la  lumière  ;  si  Ton  tourne 
légèrement  la  plaque  sur  elle-même» 
les  triangles  i  s'telairent  ensemble , 
pendant  que  les  triangles  s  sont  en- 
core obscurs;  à  i^i*  du  plan  de  pola- 
risation, les  quatre  parties  laissent  passer  la  lumière  en 
même,  temps. 

Phillipsite.  —  La  PhilUpiiU  de  Capo  di  Bove,  que 
quelques  minéralogistes  avaient  essayé  de  réunir  à  la 
GûmmdiM^  parait  ao  contraireconstituée  d'une  manière 
toute  différente.  Les  cristaux  de  PMIItpiîte,  qu'on  peut 


4l4       DÉTBBIIINATION  DES  ESPÈCES  CRISTALUSÉES 

* 

rapporter  à  un  prisme  rhomboîdal  droit  d'environ 
1 1 1""  1 5\  se  présentent  en  effet  presque  toujours  sous  la 
forme  d'un  prisme  quadrangulaire  surmonté  d'un  som- 
met tétraédrique  dont  les  faces  portent,  parallèlement  à 
leur  intersection  avec  la  base,  de  fines  stries  qui  viennent 
se  rencontrer  suivant  une  de  leurs  diagonales  légèrement 

saillante  :  cette  disposition  annonce 
un  groupement  d'au  moins  quatre 
segments  assemblés  suivant  une 
face  6%  ou  de  deux  cristaux  qui  se 
pénètrent  complètement  de  manière 
que  les  faces  p  de  f  un  se  confon- 
dent avec  les  faces  g^  de  l'autre. 
Lorsqu'on  regarde  un  de  ces  grou- 
pements dans  la  lumière  convergente  du  microscope 
d'Amici  «  à  travers  deux  faces  p  opposées,  les  courbes 
isocbromatiques  sont  très-confuses  ;  pourtant  on  aper- 
çoit quelquefois  des  branches  d'hyperbole  qui  annon- 
cent que  le  plan  des  axes  est  parallèle  à  la  longueur 
des  prismes  quadrangulaires  ou  à  la  modification  g^  ; 
l'une  des  bissectrices  est  perpendiculaire  à  la  base,  et 
la  compensation  »  fadle  à  obtenir  avec  une  lame  mince 
de  quartz ,  accuse  une  double  réfraction  négative. 

Dans  la  lumière  parallèle,  les  macles 
paraissent  formées  de  deux  parties  sy- 
métriques contenant  deux  séries  de 
franges  étroites  colorées ,  les  unes  pa- 
rallèles à  la  longueur  des  cristaux ,  les 
autres  parallèles  aux  arêtes  d'intersec- 
tion des  faces  p  et  6*^. 

La  petitesse  des  échantillons  de  Gapo  di  Bove  ne  per* 
met  guère  de  les  examiner  dans  d'autres  directions  que 
celle  de  leur  base  ;  mais  si  Ton  opère  sur  les  eristao]( 


PAR  LES  PROPRIÉTÉS  OPTIQUES  BIRÉFRINGENTES,      ^li 

de  la  Somma,  qui  sont  un  peu  plus  gros,  on  peut  se 
procurer  des  lames  quarrées  perpendiculaire  à  l'axe 
horizontal  suivant  lequel  ces  cristaux  sont  allongés ,  et 
comme  les  courbes  isocbromatiques  y  sont  peut-être  un 
peu  plus  nettes  qu'à  travers  les  bases ,  on  est  porté  à 
croire  que  la  bissectrice  aiguë  de  la  Phillip$ite  est  po«i- 
tive  et  parallèle  à  la  petite  diagonale  de  la  base  :  cepen- 
dant cette  détermination  laisse  un  peu  d'incertitude. 

J'ai  décrit,  en  18479  dans  le  tome  XII  des  Annales 
des  mines ,  sous  le  nom  de  Christianite^  une  substance 
qui  se  rencontre  en  Islande  et  aux  environs  de  Marbourg, 
et  qui  était  regardée  comme  une  harmotome  de  chaux. 
J'ai  fait  voir  que  cette  substance  n'était  nullement  iso- 
morphe avec  Tharmotome  ordinaire ,  mais  que  sa  forme 
cristalline  et  sa  composition  offraient  la  plus  grande 
ressemblance  avec  celles  de  la  Phillipsite.  Le  minéral  de 
Marbourg  présente  toujours  des  cristaux  maclés ,  quel- 
quefois assez  gros  pour  être  taillés  parallèlement  ou 
perpendiculairement  à  leur  base  :  on  obtient  ainsi 
des  lames  suffisamment  transparentes,  dans  lesquelles 
on  constate  facilement  l'existence  de  deux  axes  de 
double  réfraction  assez  écartés,  situés  dans  un  plan  pa- 
rallèle à  g\  avec  une  bissectrice  positive  et  parallèle  à  la 
petite  diagonale  de  la  base  du  prisme  primitif  de  in*. 
La  dispersion  est  faible;  cependant,  au  microscope, 
les  bordures  des  hyperboles  indiquent  p<v.  Les  pro- 
priétés optiques  biréfringentes  viennent  donc  se  joindre 
aux  autres  propriétés  physiques  pour  rendre  trës-pro-  * 
bable  la  réunion  de  la  Christianite  et  de  la  Phillipsite 
en  une  seule  espèce  dont  les  deux  variétés  ne  pré- 
sentent qu'une  légère  diJDférence  dans  leur  teneur  en 
silice  et  offrent  des  bissectrices  aiguès  qui  sont  peut-être 
de  signes  contraires. 

M.  Daubrée  ayant  bien  voulu  me  remettre  quelques- 


416       DÉTEBMINÂTION   DES  ESPÈCES  CRI3TALUSÉES 

uns  des  cristaux  transparents  formés  dans  le  béton  de 
Plombières,  qu'il  a  décrits  comme  de  Yharmotome  non 
maclée  (i) ,  j'ai  pu,  malgré  leur  petitesse,  lesf  soumettre 
à  diverses  épreuves  optiques.  Lorsque  deux  faces  oppo- 
sées du  prisme  quarré  que  présentent  ces  cristaux  sont 
traversées  par  un  faisceau  de  rayons  parallèles  pola- 
risés, il  est  facile  de  reconnaître  que  ce  prisme  résulte 
d'une  macle  semblable  à  celle  de  la  Christianile  de  Mar- 
bourg,  de  Gapo  di  Bove,  de  la  Somma,  etc  ,  et  que  le 
plan  des  axes  est  parallèle  à  la  petite  diagonale  de  la 
forme  primitive  que  j'ai  assignée  à  ce  minéral.  Dans 
la  lumière  convergente,  il  m'a  été  impossible  d'aper- 
cevoir les  anneaux ,  et  par  conséquent  de  m' assurer  si 
la  bissectrice  est  perpendiculaire  ou  parallèle  à  la  base. 
Quoi  qu'il  en  soit,  les  propriétés  optiques  biréfrin- 
gentes jointes  aux  circonstances  du  gisement  permettent 
de  considérer  les  cristaux  de  Plombières  comme  appar- 
tenant à  l'espèce  Christianite. 

LiEBÉNÉRiiE.  —  La  Liebénéritej  qu'on  trouve  en  pe- 
tits prismes  hexagonaux  verdâtres  dans  un  porphyre 
rouge  de  la  vallée  de  Fleims  en  Tyrol,  ne  peut  pas  être 
considérée  comme  une  véritable  espèce  minérale  ;  car 
des  lames  perpendiculaires  ou  parallèles  à  l'axe  princi- 
pal que  l'on  amincit  suffisamment  pour  les  rendre 
transparentes,  agissent  sur  la  lumière  polarisée  abso- 
lument comme  une  substance  gommeuse,  et  ne  parais- 
sent pas  jouir  de  la  double  réfraction  :  elles  appartien- 
nent donc  évidemment  à  une  pseudomorphose.  D'après 
la  composition  assignée  à  la  Liebinérite  par  les  analyses 
de  M.  Marignac  et  d'après  sa  forme  hexagonale,  il  est 
probable,  comme  on  on  l'a  déjà  supposé,  qu'elle  résulte 
de  la  décomposition  d'une  néphéline  dont  presque  toute 

(i)  Annales  des  mine»,  t  XIII  (i858). 


PAR  LES  PROPRIÉTÉS  OPTIQUES  BIRÉFRINGENTES.      ^l'J 

la  soude  serait  remplacée  par  de  la  potasse  et  par  de  Teau. 

GiESECKiTE.  —  La  Gieseckite  du  Groenland,  en  gros 
prismes  à  six  pans,  gris  verdâtres,  se  comporte  avec  la 
lumière  polarisée  absolument  comme  la  Liebénirite  ;  elle 
est  plus  tendre  que  cette  dernière,  et  son  état  d'agré- 
gation ressemble  beaucoup  à  celui  de  la  pinite  d'Au- 
vergne. Mais  sa  forme,  qui  parait  appartenirau  système 
hexagonal ,  peut  aussi  la  faire  regarder  comme  une 
pseudomorpbose  de  la  néphéline. 

Pérowskite.  —  M.  Damour  (i)  a  ireconnu  la  com- 
position de  la  Piroicskite  ou  titanate  de  chaux^  dans 
de  petites  masses  d'un  jaune  brunâtre,  d'un  éclat  ada- 
mantin prononcé,  translucides  ou  transparentes  en 
fragments  minces  ;  ces  masses,  rapportées  il  y  a  quel- 
ques années  du  Valais  par  M.  Hugard,  se  rencontrent 
avec  du  fer  titane  qui  les  recouvre  quelquefois  d'une 
croûte  noire,  dans  des  roches  serpentineuses  dont  les 
relations  géologiques  ont  beaucoup  d'analogie  avec 
celles  qui  contiennent  la  PirotiDiliUe  de  l'Oural.  Les 
cristaux  de  cette  dernière  variété  que  j'ai  décrits  dans 
les  Annales  de  chimie  et  de  physique^  3"  série,  t.  XIII, 
et  çjBux  qui  ont  été  déterminés  par  M.  de  Kokscharow 
dans  ses  Uaterialien  zur  Minéralogie  RusslandSt  pré- 
sentent de  nombreuses  modifications  qui  appartiennent 
évidemment  au  cube  ;  de  sorte  que  quoique  les  masses 
du  Valais,  analysées  par  H.  Damour,  n'aient  jamais 
offert  de  formes  déterminables,  on  a  pu,  par  analogie, 
conclure  qu'elles  devaient  également  cristalliser  dans 
le  système  régulier. 

Les  propriétés  optiques  viennent  pourtant  s'opposer 
à  ce  qu'on  puisse  tirer  cette  conclusion.  En  examinant 


(i)  Comptes  rendus  des  séances  de  la  Société  philomathiqoe, 
année  1 856,  séance  du  S  février. 


4i8     DireBMiifATioif  des  espèces  cmstaixisêes 

de  petits  fragments  transparents  provenant  de  Y  échanlil- 
Ion  analysé  par  M.  Damour,  j'avais  déjà  vu  qu'ils  dé- 
polarisaient fortement  la  lumière  ;  j'en  ai  donc  fait  tail- 
ler un  certain  nombre  dans  diverses  directions ,  et  j'ai 
fini  par  obtenir  plusieurs  cubes  qui  montrent  au  micros- 
cope d'Amioi  des  anneaux  elliptiques  parfaitement  nets, 
traversés  far  la  barre  noire  caractéristique  des  cristaux 
à  deux  axes.  D'après  la  compensation  qui  s'établit  avec 
une  lame  prismatique  de  quartz ,  dans  de  petites  pla- 
ques polies  suivanttroisdirections  rectangulaires,  il  sem- 
bloque  les  axes  réels  doiventfaire  entreeuxun  angletrès- 
voisins  de  90*".  J'ai  été  amené  à  la  même  conclusion  par 
l'examen  d'un  petit  parallélipipède  à  faces  imparfaite- 
ment parallèles,  offrant  deux  angles  opposés  aigus  de 
83*  5o'  et  84'*42\  et  deux  angles  obtus  d'environ  96*  :  on 
voit,  en  effet,  à  peu  près  normalement  à  chacune  des 
faces  de  ce  solide ,  des  anneaux  sensiblement  circulai- 
res, dont  les  extrêmes  sont  contigus  lorsqu'on  regarde 
successivement  à  travers  les  faces  inclinées  de  84*» 
tandis  qu'ils  sont  légèrement  séparés  quand  ils  se  mani- 
festent autour  de  l'arête  de  96''  :  sur  l'arête  aiguë,  la 
compensation  est  positive;  la  symétrie  des  deux  hyper- 
boles et  les  couleurs  très-vives  de  leurs  bordures  indi* 
quent  que  la  forme  primitive  est  bien  un  prisme  droit 
et  que  p>v;  seulement  il  est  impossible  d'affirmer  de 
quel  côté  se  trouve  la  bissectrice  aiguë.  Le  pouvoir  bi- 
réfringent n'est  pas  très-considérable,  msds  la  réfrac- 
tion est  très-forte  ;  en  comparant  la  déviation  produite 
par  un  prisme  de  5o^  avec  celle  d'un  prisme  de  même 
angle ,  en  flint  ordinaire  de  Guinant ,  on  trouve  que 
l'indice  moyen,  pourles  rayons  jaunes,  doit  être  approxi- 
mativement égal  à  3,3. 

Des  fragments  extraits  de  petits  cubes  brillants  que 
j'ai  rapportés  de  la  vallée  de  Zermatt  on  Valais,  pa- 


PAR  LE8  PROPRIÉTÉS  OPTIQUES   BlRÉrRlM6ENTE5.      4^9 

raissent  aussi  posséder  une  double  réfraction  pronon- 
cée. Quant  aux  cristaux  de  T Oural,  les  uns  sont  des 
cubes  noirs»  opaques^  avec  ou  sans  modifications;  ce 
sont  deux  cristaux  modifiés  de  cette  espèce ,  qui  m'ont 
fourni  les  observations  que  j'ai  publiées  dans  les  Ànnaleé 
de  chimie  et  de  phyiique  ;  les  autres  sont  des  parallé- 
lipipèdes  rectangles  bruns  ou  d'un  jaune  brunâtre, 
translucides  et  même  transparents  en  lames  minces, 
sur  lesquels  je  n'ai  jamais  trouvé  que  de  rares  tronca- 
tures, qui  ne  sont  pas  incompatibles  avec  la  forme  d'un 
prisme  rectangulaire  ;  ces  derniers  agissent  sur  la  lu- 
mière polarisée,  comme  les  échantillons  du  Valais,  et  le 
plan  des  axes  paraît  y  être  parallèle  à  deux  des  faces 
du  parallélipipède.  M.  de  Kokscharow  fait  aussi  remar* 
quer  que  la  variété  noire  est  opaque ,  tandis  que  les  va- 
riétés brune  et  rouge  hyacinthe  sont  translucides  ou 
semi*transparentes  ;  mais  il  ne  dit  pas  à  laquelle  de  ces 
variétés  appartenaient  les  cristaux  dont  il  a  décrit  les 
formes. 

D'après  les  analyses  de  MM.  Jacobson  et  Brooks ,  la 
composition  de  la  variété  noire  opaque  est  presque  iden- 
tique à  celle  de  la  variété  translucide  brun  rougeâtre  ; 
de  sorte  que  ces  deux  variétés  paraissent  présenter  un 
nouveau  cas  de  dimorphisme,  Tune  appartenant  au 
système  cubique,  et  l'autre  au  prisme  rectangulaire 
droit.  Je  ferai  seulement  remarquer  que  M.  Jacobson 
ayant  très-probablement  analysé  les  cristaux  noirs  sans 
modifications  qui  ont  été  les  seuls  connus  pendant  long- 
temps ,  nous  ne  possédons  encore  aucune  preuve  directe 
que  les  cristaux  modifiés,  toujours  très -rares,  soient 
bien  de  la  Pirowskite. 

Fàujâsite:  —  Ce  minéral  avait  été  décrit,  à  l'époque 
de  sa  découverte,  comme  cristallisant  en  octaèdre  à 
base  quarrée  voisin  de  l'octaèdre  régulier  ;  mais  ses 


4^0      OÉTERUINATIOM   DES  ESPÈCES  CB18TALU8ÈE8. 

cristaux  ayant  toujours  des  faces  un  peu  arrondies,  les 
mesures  d'angles  n'ont  jamais  pu  être  prises  avec  une 
grande  exactitude.  Deux  petits  octaèdres  que  j'ai  taillés 
sur  un  ou  sur  deux  angles  ne  m'ont  pas  paru  avoir 
d'action  régulière  sur  la  lumière  polarisée,  soit  paral- 
lèle» soit  convergente  ;  il  est  donc  très-probable  que 
leur  forme  primitive  appartient  réellement  au  système 
cubique. 

Afin  de  faciliter  les  recherchesi  j'ai  pensé  qu'il  serait 
commode  d'avoir  un  résumé  des  résultats  contenus 
dans  mes  deux  mémoires  »  et  j'd  construit  une  table 
alphabétique  (i)  où  le  premier  est  désigné  par  I  et  le 
second  par  II.  Cette  table  contient  à  peu  près  tous 
les  minéraux  qui,  à  ma  connaissance»  ont  été  l'objet 
d'un  examen  optique  plus  ou  moins  approfondi.  Le 
nombre  des  substances  observées  est  d'environ  81  à  un 
axe  et  83  à  deux  axes,  et  il  en  reste  bien  peu  qui  soient 
transparentes  ou  susceptibles  de  le  devenir  en  plaques 
minces.  Parmi  elles  on  peut  citer  le  rialgar^  la  UvmiUj 
la  pajsbergUe^  où  l'on  aperçoit  un  système  d'anneaux  à 
travers  deux  faces  naturelles  ;  la  BeudantUe,  sur  la  forme 
de  laquelle  les  minéralogistes  n'ont  pas  encore  pu  se 
mettre  d'accord  ;  Vaphanise^  la  caUdonite^  la  lanarkiu 
et  Vatacamite. 

Quant  aux  produits  de  laboratoire  qui  fourniront 
toujours  une  ample  matière  aux  observations»  outre 
ceux  que  j'ai  décrits»  MM.  Grailicb  et  de  Lang  en  ont 
examiné  un  grand  nombre  pour  lesquels  on  pourra 
consulter  utilement  leurs  publications. 

(1)  £)lo  sera  placôo  dans  la  table  des  matières  à  la  fin  du  vo- 
lume. 


FORAGES  ARTÉSIENS,   ETC.  421 


RAPPORT 

SUR  LIS  F0RAGK8  ARTÉSISN8  EXiCUTÉS  DANS  LE  8AH*ARA 
DE  LA  PROVINCE  DE  GONSTANTINE  EN  l856-l857. 

PirM.  DBSVAUX, 

géDéril  de  brigidOi  commiDdant  la  fubdivision  de  Balna. 


Si  â*uQ  sommet  des  monts  Aourès  on  jette  les  yeux 
sur  le  Sah'ara  qui  s'étend  à  leur  pied,  on  est  frappé 
d'étonnement  et  d'admiration  par  un  spectacle  étrange 
et  plein  de  grandeur  :  aussi  loin  que  la  vue  peut  attein- 
dre, se  déroule  une  plaine  jaunâtre  dont  la  ligne  d'ho- 
rizon se  confond  avec  celle  du  ciel ,  ainsi  que  cela  se  re- 
marque en  pleine  mer.  Au  nord  de  cette  région  des 
sables,  dans  les  Zibans,  les  oasis  et  leurs  forêts  de  dat- 
tiers apparaissent  comme  des  taches  noires  (i),  se  dé- 
coupant en  relief  sur  le  fond  des  plaines  dont  elles  rom- 
pent la  monotonie. 

A  cette  distance,  tous  les  accidents  de  terrain  dispa- 
raissent dans  cette  immensité.  Hors  de  la  vue,  d'autres 
groupes  d'oasis,  l'Oued-Rir',  l'Oued-Souf,  Ouargla, 
descendent  jusqu'au-dessous  du  Ss*  degré  de  latitude, 
et  ont  fait  comparer  le  Sah'ara  oriental,  le  seul  dont  il 
soit  question  ici,  à  un  vaste  archipel  d'oasis  verdoyantes 
au  milieu  d'un  océan  de  sables. 

Après  ce  premier  moment  de  curiosité,  tout  specta- 
teur attentif  se  demande  les  causes  de  cette  réunion 
d'oasis;  pourquoi  elles  n'existent  si  nombreuses  que 


(i)  Strabon,  G.  Pison. 
TOME  XIV,  i85S.  a8 


4*2      FORAGES  ARTÉSIENS  UXtCUTtS  DANS  LB  SAH'ARi 

dans  cette  région  ;  pourquoi  Tindustrie  de  rhomme  ne 
les  a  pas  multipliées  dans  toute  l'étendue  du  Sah*ara? 

C'est  que  l'eau  des  rivières  de  F  Apurés  a  été  employée 
entièrement  aux  irrigations  des  Zibans,  et  qu'il  n'existe 
de  sourcesque  dans  le  Zab-Dahri  et  Guebli,  dans  l'Oued- 
Souf ,  l'Oued-Rir'  et  Ouargla  1 

Après  avoir  franchi  l'Oued-Djedi  et  jusqu'à  la  hau- 
teur des  premières  oasis  de  l'Oued-Rir',  pendant  plus 
de  vingt  lieues,  on  ne  rencontre  que  les  vastes  solitudes 
du  petit  désert  de  Morr'an  et  quelques  puits  sur  l'Oued- 
Itel.  Queb  obstacles  n'apportent  pas  cette  aridité,  cette 
sécheresse ,  à  la  marche  des  colonnes  chargées  d'assu- 
rer la  tranquillité  du  pays  I  Les  caravanes,  obligées  de 
lutter  contre  ces  mêmes  obstacles,  sont  rares;  les  voya- 
geurs qui  suivent  ces  lignes  inhospitalières  doivent  faire 
provision  d'eau ,  sous  peine  de  souffrir  des  tourments 
de  la  soif  et  de  succomber  quelquefois,  pendant  la  route, 
à  la  chaleur,  à  la  fatigue. 

Cet  aspect  du  Sah'ara  de  la  province  de  Constantine 
a  dû  être  semblable  à  toutes  les  époques.  Toujours  aussi, 
on  a  dû  se  préoccuper  des  moyens  d'améliorer  les  oasis, 
d*en  augmenter  le  nombre  et  surtout  de  créer  des  lieux 
de  halte  et  de  repos  dans  le  parcours  de  la  route  qui 
unit  les  Zibans  à  Ouargla.  Pourquoi  jusqu'à  ces  der* 
niers  temps  ce  problème  n'avait*il  pu  être  résolu  7  Parce 
qu'avant  l'instant  où  la  France  a  étendu  sa  domination 
jusqu'aux  limitesnaturelles  de  l'Algérie,  aucun  pouvoir 
n'était  assez  fort  pour  entreprendre  une  tâche  que  Vétat 
d'anarchie  du  pays,  et  les  attaques  des  tribus  nomades 
n'auraient  pas  permis  de  mener  à  bonne  fin  ;  parce  que 
les  indigènes  qui  auraient  pu  concevoir  ce  projet  man* 
quaient  des  instruments  nécessaires  à  sa  réalisation.  La 
race  européenne  seule  était  capable  d'acconopUr  ce  tra- 
vail ,  et  par  sa  puissance  et  par  son  industrie.  C'est  à 


i 


DE  L&  PROYUICE   DK  GONiTANTUII.  4iS 

U  France  que  ce  rOle  généreux  était  réeervéi  elle  n'a 
pas  manqué  à  sa  mission. 

A  la  fin  de  Tannée  i854  »  le  glorieux  combat  de  Meg- 
garin  nous  ouvrait  les  portes  de  Tougourt*  Aussitôt  » 
1  Oued-Rir\  TGaed-Souf  se  soumettaient  à  la  France. 
Ces  malheureuses  contrées  de  l'Oued -Rir*  étaient 
soustraites  aux  atrocités  du  scheick  Selman ,  la  tur- 
bulence des  Souéfas  était  domptée,  les  tribus  no> 
mades  ne  pouvaient  plus  se  livrer  à  leurs  brigandages 
séculaires  I 

Aux  bienfaits  de  cette  paix  inconnue  jusqu'alors,  qui 
devait  faire  accepter  des  maîtres  puissants,  mais  d*une 
religion  ennemie ,  il  fallait  joindre  ces  travaux  d*utiiité 
publique  qui  partout,  et  dans  le  Sab'ara  plus  qu'ail- 
leurs; frappent  Timagination ,  qui  démontrent  la  supé* 
riorité  de  l'Européen  sur  l'indigène.  Ce  fut  alors  que  le 
forage  des  puits  artésiens  fut  résolu  et  que  tout  fut  pré* . 
paré  pour  son  exécution.  Dans  TOued-Rir',  à  Ouargla, 
ces  puits  ont  existé  de  tout  temps.  Les  légendes  popu* 
laires,  les  témoignages  des  auteurs  anciens  en  font 
foi  (i).  U  est  probable  que  les  eaux  jaillissantes,  arri- 
vant naturellement  à  la  surface  du  sol,  ont  donné  l'idée 
de  creuser  des  puits  dans  leur  voisinage  et  que  c'est 
ainsi  que  les  oasis  de  TOued-Rir'  ont  été  créées. 

Quoi  ()u'il  en  soit,  de  l'Oaed-Djedi  jusqu'à  Mr'aler, 
il  fallait  franchir  80  kilomètres  à  peu  près  sans  eau. 
Dans  rOued-Rir',  beaucoup  de  puits  étaient  taris  et 
leurs  oasis  se  mouraient. 

Deux  ordres  d'idées  ont  servi  de  base  au  travail  à 
entreprendre  : 

1*  Creuser  de  nouveaux  puits  dans  l'Oued- Rir', 
rendre  la  vie  aux  oasis  en  décadence,  attacher  à  la 

(t)  Olympiodore,  Ibti  Khaldoun,  El  Alàchi,  Shaw. 


4l4      FOBAGES  ARTÉSIENS  EXÉCUTÉS  DANS  LE  SAH'aRA 

France  ces  malheureuses  populations  par  la  recon- 
naissance ; 

2*  Vivifier  les  steppes  sablonneux  qui  séparent  Bis- 
kra  de  TOued-Rir',  ouvrir  ce  désert  au  commerce,  en 
agir  plus  tard  de  même  jusqu'à  Ouargla,  peut-être  jus- 
qu'au Touât,  faire  que  les  colonnes  françaises  puissent 
parcourir  facilement  ces  distances,  que  les  voyageurs 
isolés  n'aient  plus  à  y  redouter  la  soif  et  quelquefois  la 
mort. 

Je  proposai,  avec  l'autorisation  du  général  comman- 
dant la  division  de  Gonstantine ,  de  commencer  les  tra- 
vaux dans  l'Oued-Rir',  de  procéder  du  connu  à  l'in- 
connu et  de  réserver  les  recherches  d'eaux  jaillissantes 
dans  les  steppes  pour  le  moment  où  un  premier  succès 
aurait  confirmé  nos  hypothèses  et  établi  la  supériorité 
des  moyens  européens^.  La  crainte  d'un  insuccès  m'a 
toujours  vivement  inquiété  :  le  début  devant  avoir  les 
plus  heureuses  ou  les  plus  funestes  conséquences  sur 
cette  grande  entreprise.  Je  ne  pouvais  oublier  que  des 
sommes  considérables  avaient  déjà  été  dépensées,  sans 
résultats  en  Algérie,  à  des  essais  de  cette  nature,  etqu'à 
Biskra  même ,  en  1 848 ,  un  forage  avait  dû  être  aban- 
donné à  8 1*^,65  de  profondeur,  après  deux  ans  de  tra- 
vail. Il  fallait  donc  absolument  réussir. 

M.  le  gouverneur  général  voulut  bien  donner  son 
approbation  et  son  appui  à  ces  projets  ;  il  reconnut  la 
nécessité  de  faire  appel  aux  hommes  qui,  déjà  célèbres 
par  des  travaux  artésiens  en  France,  en  Europe,  offraient 
les  garanties  de  science ,  d'expérience  qu'exige  cet  art 
tout  à  fait  moderne.  La  compagnie  Degousée  et  Ch. 
Laurent  qui  avait  exécuté  tant  de  forages ,  même  dans 
les  oasis  de  la  haute  Egypte ,  accepta  avec  empresse- 
ment la  mission  de  confectionner  le  matériel,  de  diriger 
les  sondages  artésiens  dans  le  Sah'ara.  Depuis  le  pre- 


DB  U  PKOYINCE  DE  G098TAlfT19E,  l^%i 

mier  jour,  elle  n'a  cessé  de  s'occuper  de  cette  œuvre 
avec  une  activité  qui  a  contribué  au  succès  de  nos 
tentatives. 

M.  Dubocq,  ingénieur  des  mines  «•  avait  publié  i  en 
i853«  un  mémoire  sur  la  constitution  géologique  des 
Zibans  et  de  TOued-Rir'.  MM.  Foumel ,  Berbrugger, 
Prax  avaient  aussi  traité  la  question  des  forages.  J'ai 
puisé  dans  leurs  intéressants  ouvrages  beaucoup  de  ren- 
seignements utiles ,  et  ma  confiance  s'est  basée  sur  ces 
témoignages  de  la  science.  Pour  mettre»  en  outre,  toutes 
les  probabilités  en  notre  faveur,  il  fut  décidé  qu'un 
voyage  d'exploration  serait  fait  préalablement  par  M.  Gb. 
Laurent ,  associé  de  la  compagnie  Degousée ,  afin  de  re- 
connaître exactement  les  terrains,  les  chances  diverses 
que  nous  devions  courir,  et  principalement  afin  de  savoir 
quelles  modifications  il  convenait  d'apporter  aux  outils  ' 
de  l'équipage  de  sonde  que  l'on  voulait  faire  fonction- 
ner à  1 45  lieues  du  littoral. 

Cette  exploration  eut  lieu  dans  le  mois  de  décembre 
i855  )  elle  confirma  ce  que  M.  Dubocq  avait  avancé,  et 
le  matériel  de  sondage  fut  commandé.  U  fut  débarqué  à 
PhilippeviUe  en  avril  i856.  Le  transport  de  ce  matériel 
présenta  des  difiicultés  incroyables^  les  charrettes  s'en- 
fonçaient à  chaque  pas  dans  le  sable  ;  il  fallu  faire  des 
prodiges  pour  atteindre  Tamerna. 

Fontaine  de  la  Paix  (jaillissante)  :  4*oio  litres  d'eau     Tamerna. 
par  minute^  à  si*  c;  60  mitres  de  profondeur. 

C'est  dans  cette  oasis  de  l'Oued-Rir'  que  le  premier 
puits  devait  être  creusé.  Tout  donnait  lieu  d'espérer  un 
succès  rapide.  On  se  mit  donc  à  Tœuvre  avec  une  ar- 
deur extrême,  sous  la  direction  de  M.  Jus,  ingénieur 
civil,  aidé  du  maréchal  des  logis  Lehaut,  du  troisième 
de  spahis,  et  d'un  détachement  de  soldats  de  la  légion 


4t6      FORAGES  ÂRTÉ8IB1IS  EXÉCUTÉS  DANS  LE  SAH'aRA 

étrangère .  Le  premier  eoup  de  sonde  était  donné  dans 
le  commencement  du  mois  de  mai  i856,  et  le  19 
juin  une  véritable  rivière  de 4*010  litres  d'eau  (1)  par. 
minute,  à  91%  s*élançait  des  entrailles  de  la  terre, 
venant  récompenser  le  dévouement  de  nos  soldats  et 
inaugurer  la  série  de  ces  .travaux  qui  feront  bénir  le 
nom  français  par  les  populations  sahariennes. 

La  joie  des  indigènes  fut  immense ,  la  nouvelle  de 
ce  forage  se  répandit  avec  une  rapidité  inouïe.  On 
vint  de  très-loin  pour  voir  cette  merveille.  Dans  une  fête 
solennelle,  le  marabout  avait  béni  la  fontaine  nouvelle 
et  lui  avait  donné  le  nom  de  Foniaine  de  la  Paix. 

Le  détachement  de  soldats  rentra  de  suite  à  Biskra, 
eh  il  arriva  sans  un  seul  malade.  Il  avait  triomphé  des 
ardeurs  du  climat  :  le  thermomètre  avait  marqué  sou- 
vent 4^*  à  Tombre  et  au  nord. 

Ce  n*est  qu'au  mois  de  décembre  1 856  que  l'on  se  re- 
mit à  l'œuvre.  Les  incertitudes  étaient  dissipées,  le  but 
était  connu ,  il  n'y  avait  plus  qu'à  continuer  ce  qui  avait 
été  si  heureusement  commencé.  Des  soldats  du  99*  ré* 
giment  de  ligne,  dirigés  par  M.  Jus  et  le  sous-lieutenant 
Lehaut ,  composèrent  le  nouvel  atelier.  Ils  étaient  inex- 
périmentés, mais  pleins  d'ardeur.  Quelques-uns  sont  d^ 
venus  de  très-bons  ouvriers. 

J'avais  fixé  la  zaouïadeTamelh'at,  dans  l'oasis  de  T^ 
maçin,  pour  le  deuxième  forage.  C'est  là  que  réside  le 
chef  de  l'ordre  religieux  de  Tedjini,  sidi  Mohammed-el- 
Aïd-ben-el-Hadj-Ali.  Il  nous  avait  donné  despreuvesîrré- 
cusables  de  $es  sympathies;  son  influence  pénétra  chez 
lesTouftregs  et  jusqu'au  Soudan.  Nos  projets  d'avenir 
commandaient  d'attacher  encore  plus  fortement  à  notre 


(1)  Le  maximum  du  débit  du  puits  artésien  de  Grenelle  aété 
de  3.ftoo  litres. 


De  la   FKOVINGE  OE  GONSTANTINË.  4^7 

cause  ce  marabout  dont  on  a  peine  à  se  figurer  la 
puissance  et  qui  rappelle  les  évèques  souverains  du 
moyen  âge. 

Fontaine  de  la  Bénédiction  (jaillissante)  :  55  litres       Témiçio, 
par  minute  y  à  21*;  84", 70  de  profondeur. 

Le  sondage  de  la  zaouïa  de  Tamelb'at  présenta  de 
grandes  difficultés  :  la  fluidité  des  sables,  les  éboule- 
ments  fréquents  retardèrent  le  travail;  on  surmonta 
tous  les  obstacles*  mais  on  n'obtint  qu'une  nappe  jail- 
lissante de  35  litres  par  minute ,  à  une  température  de 
2 1"**  Les  puits  de  Témaçin  donnenten  moyenne  60  litres. 
Le  désir  d'augmenter  le  débit  de  la  fontaine  et  de  con- 
naître la  composition  des  coucbes  du  terrain  dans  cette 
partie  du  Sah'ara  avait  engagé  à  pénétrer  jusqu'à 
84"*,70  de  profondeur.  Il  est  permis  de  croire  que  dans 
cette  direction  au  moins,  la  grande  nappe  de  Tamema 
se  relève,  diminue  de  volume  ou  se  divise,  peut-être 
pour  finir  à  quelque  distance  au  sud ,  près  de  Blidet- 
Amar.  Si  cette  bypotbèse  est  vraie,  le  bassin  artésien 
de  Ouargla  ne  serait  pas  le  même  que  celui  de  l'Oued- 
Rir'.  Je  suis  trop  ignorant  en  géologie  pour  insister  sur 
cette  théorie ,  que  des  forages  ultérieurs  pourront  seuls 
infirmer  ou  rendre  certaine. 

Fontaine  de  V  Amitié  (j  (finissante)  :  1  so  litres  par  minute,    ^  ^**^* 

JZ     ^      ,  -,  de  Tamelh'ai. 

a  ««•;  58", 5o  de  profondeur. 

Cn  autre  sondage  fut  entrepris  dans  les  jardins  de  la 
zaouïa;  il  fut  terminé  en  seize  jours,  sans  incident  par- 
ticulier. Une  nappe  de  i«o  litres  par  minute  ,  à  22*  de 
température,  avait  jailli  à^38'",5o  de  profondeur;  son 
débit  était  le  double  des  puits  indigènes.  Les  terrains 
des  jardins  offrent  une  grande  variété  de  couleurs  et 
sont  en  désaccord  avec  ceux  du  puits  de  la  zaouïa  L'eau, 


4a8      FORAGES  ARTÉSIENS  EXÉGUTJÎS  DANS  LE  SAH'AEA 

quoique  bonne,  est  inférieure  à  la  nappe  de  66  mètres; 
elle  sert  à  l'arrosage  des  palmiers. 

Le  marabout  donna  une  fête  à  nos  soldats ,  les  re- 
mercia devant  toute  la  population  de  Témaçin ,  de  leur 
discipline,  et  voulut  les  accompagner  jusqu'aux  limites 
de  l'oasis. 

Pendant  deux  mois ,  un  faible  détachement  de  trente 
bommes  avait  vécu  à  60  lieues  au  sud  de  Biskra,  an 
milieu  des  indigènes,  et  jamais  le  plus  petit  accident, 
la  plus  légère  dispute  ne  vinrent  troubler  les  relations 
afiectueuSes  qui  s'étaient  établies  entre  eux.  C'est  une 
preuve  des  progrès  que  nous  avons  faits  dans  le  sud. 

sidi  Raohed.    Fontaine  de  la  Reconnaisianee  {jaillissante)  :  4*3oo  (ttres 

par  minute  9  à  24*;  54  mètres  de  profondeur. 

L'oasis  de  Sidi  Rached,  située  à  26  kilomètres  au  nord 
de  Tougourt,  était  menacée  d'une  ruine  prochaine  : 
moitié  de  ses  palmiers  avait  péri  ;  le  flot  de  sable  mon- 
tait chaque  jour  ;  les  habitants  avaient  tenté  de  creuser 
un  puits ,  mais  à  4o  mètres  de  profondeur,  ils  avaient 
rencontré  un  banc  de  gypse  terreux  très-dur  qu'ils  n'a- 
vaient pu  percer  ;  les  eaux  parasites  avaient  envahi  et 
noyé  leurs  travaux.  Enfin  l'instant  était  marqué  où  cette 
population  allait  devoir  se  disperser. 

C'est  dans  ces  circonstances  critiques  que  l'atelier 
français  arrive  à  Sidi  Rached.  Une  colonne  de  tubes  est 
descendue  dans  le  puits  abandonné ,  le  trépan  perce  la 
couche  de  gypse  devant  laquelle  les  indigènes  avaient 
dû  avouer  leur  impuissance,  et ,'  après  quatre  jours  de 
travail,  une  nappe  jaillissante  de  4«5oo  litres  d'eau  par 
minute  s'élance  comme  un  fleuve  bienfaisant. 

Des  scènes  touchantes  eurent  lieu  alors  :  le  récit  de 
quelques-unes  donnera  une  idée  exacte  de  l'effet  pro- 


DE  LA  PROVINCE  DE  GONSTANTINE.  4^9 

duit  par  ce  forage  «  de  Tinflaence  que  doivent  avoir  dans 
l'avenir  ces  travaux  si  utiles* 

Aussitôt  que  les  cris  de  nos  soldats  eurent  annoncé 
que  Teau  venait  de  jaillir»  les  indigènes  accoururent  en 
foule»  se  précipitant  sur  cette  rivière  bénie,  arrachée 
aux  mystérieuses  profondeurs  de  la  terre;  les  mères  y 
baignaient  leurs  enfants.  Le  vieux  Scbeik  de  Sidi  Ra- 
cbed,  à  la  vue  de  cette  onde  qui  rend  la  vie  à  sa  famille, 
àToasis  de  ses  pères»  ne  peut  maîtriser  son  émotion» 
et  »  tombant  à  genoux ,  les  yeux  remplis  de  larmes  »  il 
élève  ses  mains  tremblantes  vers  le  ciel»  remerciantDieu 
et  les  Français. 

Nulle  part  encore  et  en  si  peu  de  temps»  nous  n'a- 
vions prouvé  combien  nos  procédés  de  sondage  l'em- 
portaient sur  ceux  usités  jusqu'alors.  En  quatre  jours  » 
nous  venions  de  faire  ce  qui  avait  été  cru  impossible , 
nous  avions  eu  le  bonheur  de  rendre  la  vie  à  un 
groupe  de  population  menacé  dans  ses  plus  cbers 
mtérèts. 

Toutes  les  oasis  avaient  demandé  que  nos  soldats 
vinssent  travailler  à  leurs  puits  ;  lem*s  sollicitations  de- 
vinrent alors  plus  pressantes.  Mais  il  fallait  résoudre  la 
deuxième  partie  du  problème  et  procéder  à  la  recher- 
che des  eaux  dans  les  steppes  entre  Mr'aïer  et  FOued- 
Djedi.  Je  promis  que  nous  reviendrions  successivement 
au  secours  de  tous»  et  je  donnai  Tordre  de  transporter 
le  matériel  à  Oum-Thiour. 

Fontaine  du  Commandant  (jaillissante)  :  180  litres     Oom-Tbiottr. 
par  minute^  d  21*;  io4"f70  de  profondeur. 

A  quelques  lieues  au  nord  de  l'Oued-Rir'»  la  plaine 
se  redresse  brusquement  et  forme  un  ressaut  nommé 
Coudiat-Doh'or.  C'est  là  que  se  termine  le  plateau 
aride  connu  sous  le  nom  de  petit  désert  de  Horr'ftn»  qui 


43o      FORAGES   ARTÉSIENS   EXÉCUTÉS  DANS  LE  SAH'aRA 

ne  possède  que  les  puits  creusés  dans  le  lit  de  TOtied- 
Itel.  De  ces  puits  à  Mr'aïer,  on  compte  32  Ulomëtres 
sanseau.  C'estau  piedduDoh'or^àpeuprèsàmi-distance 
que  le  forage  d'Oum-Tbiour  a  été  .entrepris.  11  devait  ser- 
vir de  lieu  de  halte  et  en  même  temps  il  devait  indiquer  si 
le  bassin  artésien  de  TOued-Rir'  estalimenté  parles  eanx 
du  Tell ,  comme  le  pense  M.  Dubocq ,  contrairement  k 
l'opinion  des  indigènes  qui  font  venir  ces  eaux  du  sud. 
La  faible  distance  qui  sépare  Oum-Tbiour  de  Mr'aïer, 
l'altitude  de  ce  point  laissaient  l'espérance  de  réussir. 

Du  1  g  avril  au  i**^  juin,  on  travailla  nnit  et  jour.  Des 
coucbes  nombreuses  de  sables  rouges,  gris,  blancs, 
d'argile  jaune ,  de  gypse  avec  noyaux  de  calcaire  forent 
traversées.  A  98  mètres,  on  rencontra  une  couche  de 
sable  gras ,  quartzeux ,  avec  rognons  de  sable  calciné, 
gros  cailloux  roulés,  silex  rubanés  et  fossiles  de  pla- 
norbis  cornu .  La  présence  de  ce  fossile'  dans  les  terrains 
du  Sah'ara  et  celle  du  cardium  edule  que  l'on  trouve  à 
la  surface ,  semblent  indiquer  un  bassin  comblé  par  des 
affluents  de  rivière.  Quatre  nappes  jaillissantes  furent 
atteintes  à  des  profondeurs  diverses.  Enfin,  pressé  de 
terminer  la  campagne  à  Ghegga,  on  arrêta  le  sondage  à 
io4°'»7o.  L'eau  jaillissait  déjà  depuis  plus  d'un  mois, 
son  débit  avait  été  porté  successivement  jusqu'à  180 
litres  par  minute. 

Le  système  qui  attribue  la  naissance  des  eaux  du  bas- 
sin de  VOued-Rir'  aux  rivières  descendues  de  l'Aourès, 
slofiltrant  dans  le  sable,  était  confirmé.  Le  champ  d'ex- 
périence devenait  plus  vaste,  plus  précis;  une  dernière 
tentative  restait  à  faire ,  et  pour  constater  la  présence 
des  eaux  jaillissantes  dans  le  petit  désert  de  Morr*ân,  et 
pour  rendre  faciles  les  communications  entre  Biskra  et 
Témaçin. 

Dans  la  prévision  du  succès  à  Oom-TIriour,  tout  aTah 


DE   LA   PROVINCE   1)B   G0N8TANT1NB.  ifil 

été  préparé  pour  tirer  parti,  aans  perdre  une  seule  mi- 
nute, de  cette  richesse  nouvelle.  Une  fraction  de  la  tribu 
des  Selmia  et  son  scbeick  Aîssa-ben-Sbâ  commencèrent, 
lorsque  l'eau  eût  jailli,  la  construction  d'un  village,  y 
plantèrent  i .  aoo  dattiers ,  renonçant  à  la  vie  nomade 
pour  se  fixer  au  sol.  Dans  ce  lieu  aride,  la  vie  avaitsuc- 
cédé  à  la  solitude  et  se  présentait  au  voyageur  étonné  ^ 

avec  ses  riantes  images.  Les  jeunes  filles  puisaient  Teau 
à  la  fontaine ,  les  troupeaux  et  les  grands  dromadaires 
à  pas  lents  étaient  conduits  à  l'abreuvoir,  les  chevaux 
attachés  à  la  corde,  les  lévriers,  les  faucons  de  chasse 
animaient  le  groupe  de  tentes  aux  raies  noires  et  rouges, 
enfin  le  bruit,  le  mouvement  remplaçaient  le  silence  et 
la  désolation. 

Fontaine  de  la  Fertiliti  (jaillissante)  :  90  Hires  Chefga. 

par  minute^  à  92*, 5  ;  4o  mètres  de  profondeur. 

Le  dernier  forage  fut  pratiqué  à  Chegga,  à  94  l^ilo- 
mètres  au  nord  de  St'il  (Oued-Itel).  Chegga  est  placé 
au  milieu  des  steppes,  et  séparé  par  56  kilomètres  du 
bassin  de  l'Oued-Rir'  ;  cependant  Taltitude,  la  configu- 
ration du  terrain,  le  voisinage  du  Chott-Melrir'  permet- 
taient d'espérer  qu'il  serait  encore  possible  d'amener 
l'eau  à  la  surface  du  sol. 

Le  4  juin  on  se  mit  à  l'œuvre  ;  les  sables  et  les  argiles 
des  autres  forages  se  représentèrent  à  Chegga,  mais 
dans  un  ordre  différent.  A  98  mètres,  la  sonde  a  tra- 
versé les  sables,  cailloux  roulés  et  silex  trouvés  à  Oum- 
Thiour,  à  98  mètres.  On  rencontra  à  92  mètres  une 
nappe  jaillissante  de  20  litres  par  minute,  à  24  mètres 
une  deuxième  nappe  de  20  litres,  à  98  mètres  5o  litres, 
à  33  mètres  91  litres.  Le  96  juin  on  arrêta  le  travail  à 
une  profondeur  de  4o  mètres ,  avec  un  débit  de  90  litres 
par  minute,  à  la  température  de  %%\b.  Le  but  était 


432      FORAGES  ARTÉSIENS   EXÉCUTÉS  DANS  LE  SAH'AEA 

atteint ,  Tintérêt  de  la  conservation  de  la  santé  de  nos 
soldats  me  faisait  donner  l'ordre  de  rentrer  à  Biskra. 
Depuis  un  mois,  les  tempêtes  de  sable ,  soulevées  par 
la  violence  du  sirocco ,  avaient  été  fréquentes. 

Ce  dernier  forage  a  excité  une  grande  sensation 
dans  les  Zibans.  Les  autres  sondages  avaient  été  exécu- 
tés dans  rOued-Rir'  et  à  son  profit  exclusif.  A  Oum- 
Thiour,  et  principalement  à  Cbegga ,  les  Zibaniens,  les 
Nomades  devaient  recueillir  les  bénéfices  de  nos  tra- 
vaux. Tous  avaient  souffert  de  la  soif  dans  ces  steppes 
brûlantes  I 

A  leur  retour  du  Tell ,  les  Nomades  Gheragas  élève- 
ront un  bameau  à  Cbegga. 

La  terre  composée  de  (i)  : 

Sable  siliceux 69,17 

Argile |    ^  ^j 

Phosphate  de  chaux. i  ^^' 

Peroxyde  de  fer 3,69 

Carbonate  de  chaux a»85 

Carbonate  dejnagnésie 1*69 

Sulfate  de  chaux 3,69 

Chlorures  alcalines a,  16 

Eau ,  humine  et  matières  organiques.  .  •  i3,53 

100,00 

peonettra  d'y  planter  non-seulement  le  dattier  et  les 
arbres  fruitiers  qui  croissent  à  son  ombre ,  mais  encore 
d'y  cultiver  les  céréales.  Un  café  caravansérail,  entouré 
bientôt  de  masses  d'arbres  et  de  verdure,  offrira  un  lieu 
de  repos  au  voyageur  fatigué. 

La  campagne  artésienne  était  terminée ,  le  succès 
avait  couronné  nos  efforts ,  avait  même  dépassé  nos 
espérances.  L'opinion  publique  indigène  avait  été  for- 
tement impressionnée  par  ces  utiles  travaux,  par  l'é- 

(i)  M.  Dubocq. 


DE  LA  PROVINCE  DE  G0N3TANTINE.  4^3 

nergie  de  nos  outils.  Nos  soldats  avaient  observé  la 
plus  admirable  discipline  ^  leur  état  sauitsdre  était  resté 
excellent;  enfin,  en  toutes  choses^  ils  s'étaient  montrés 
supérieurs  à  ceux  au  milieu  desquels  ils  avaient  vécu 
pendant  huit  mois. 

L'administration  française  avait  changé  la  face  de 
ces  contrées  :  à  l'anarchie,  à  l'injustice  des  temps  an- 
ciens ,  aux  brigandages  hfibituels ,  elle  avait  substitué 
un  gouvernement  juste  et  réparateur,  elle  avait  rendu 
la'  sûreté  aux  routes  hier  encore  si  dangereuses.  Pour 
montrer  à  quel  point  elle  s'occupait  du  bien-être  do  ses 
nouveaux  sujets,  cette  administration  exécutait  une 
série  de  travaux  dont  la  nécessité  était  reconnue,  dont 
les  bienfaits  étaient  hautement  appréciés.  Notre  parti 
devenait  plus  nombreux ,  plus  fort  ;  il  proclamait  que 
le  gouvernement  de  la  France  avait  fait  plus  en  deux 
ans ,  pour  la  paix  et  la  prospérité  de  l'Oued-Rir',  que 
n'avaient  jamais  fait  les  Ben-Djellab  pendant  les  siècles 
de  leur  commandement.  Sidi  Mohammed-el-Aïd ,  le 
marabout  vénéré  de  Témaçin ,  revenant  du  pèlerinage 
de  la  Mecque ,  disait  devant  ses  krouftn  et  les  chefs  de 
l'Oued-Souf  : 

«  Je  viens  de  traverser  plusieurs  pays  musulmans  ; 
»  partout  j'ai  trouvé  la  violence  et  l'arbitraire  ;  je  n*ai 
»  respiré  librement  que  depuis  le  jour  où  j'ai  rois  le 
n  pied  sur  le  territoire  français.  » 

Les  officiers  du  bureau  arabe  peuvent  aujourd'hui 
parcourir,  sans  escorte ,  l'Oued-Rir'  et  l'Oued-Souf;  ils 
sont  accueillis  avec  empressement  dans  ces  contrées 
lointaines  soumises sirécemment  à  notre  pouvoir. 

Les  forages  artésiens  ont  donné  lieu  à  un  fait  des 
plus  importants,  &  une  évolution  remarquable  dans  la 
constitution  delà  société  arabe.  La  fraction  des  Selmia, 
les  nomades  par  excellence,- se  fixant  à  Oum-Thiour, 


434      FORAGES   ARTÉSIENS  EXÉCUTÉS   DANS  LE   SAH*ARA 

témoigne  des  idées  nouvelles  introduites  dans  Tesprit 
des  tribus  du  Sah'ara  et  de  la  possibilité  de  leur  trans- 
formation. Le  développement  de  la  race  européenne 
dans  le  Tell  forcera  à  restreindre  un  jour  ces  émigra- 
tions périodiques  des  Nomades  qui ,  traînant  à  lear 
suite  famille  et  troupeaux  »  causent  sur  leur  passage 
une  véritable  perturbation  ;  on  pourra  alors  les  établir 
dans  les  oasis  nouvelles.  Depuis  la  conquête  de  rAfri- 
que,  ces  grandes  tribus  arabes  avaient  conservé  avec 
pureté  la  langue  et  les  mœurs  de  leurs  ancêtres  :  rien 
n'avait  pu  les  faire  renoncer  aux  habitudes  de  la  vie  de 
pasteur  ;  il  a  suffi  de  quelques  années  de  la  domination 
JFrançaise ,  de  quelques  puits  artésiens  pour  faire  brè- 
che à  une  civilisation  séculaire ,  aux  instincts  d'une 
race  immuable,  malgré  ses  déplacements  fréquents.  Le 
progrès  matériel  a  été  suivi  du  progrès  moral. 

Ces  grandes  métamorphoses  ont  été  préparées  par 
l'habileté  de  l'ingénieur  civil,  M.  Jus,  par  le  sous-lieu- 
tenant Lehaut  et  les  soldats  du  gg*,  mais  surtout  par  le 
chef  de  bataillon  Séroka,  commandant  supérieur  du 
cercle  de  Biskra.  C'est  à  Tintelligence,  à  l'active  solli- 
citude, à  l'expérience  de  cet  oflQcier  supérieur,  que  je 
suis  heureux  de  reporter  la  plus  grande  part  dans  la 
paix  du  Sud  et  dans  la  réussite  des  puits  artésiens. 
R'UM.  Notre  programme  n'a  pas  cependant  été  tout  à  fait 

rempli  :  la  corporation  des  plongeurs  (r'tass),  qui  avait 
toujours  eu  le  privilège  de  creuser  les  puits,  de  les  dé- 
barrasser de  leurs  sables,  obéissant  à  des  sentiments 
de  dépit,  d'éloignement  pour  dçs  procédés  inconnus, 
n'a  pas  encore  pris  part  à  nos  travaux.  J'ai  tout  fait 
pour  les  amener  à  comprendre  que  loin  de  ruiner  leur 
industrie,  nous  voulions  la  rendre  moins  dangereuse. 
Us  ont  opposé  jusqu'ici  une  résistance  inerte.  Malgré 
leur  obstination ,  je  ne  renonce  pas  encore  à  les  asso- 


DE  LA  PROVINCE   DE  CONSTANTINE.  t^H 

cier  à  notre  œuvre  :  ila  conserveront  le  privilège  du  cu- 
rage des  puits ,  aux  anciennes  conditions.  Le  métier 
qu*ils  exercent  est  des  plus  pénibles;  forcés  de  plonger 
pendant  quelques  minutes  sous  U  pression  d'une  co- 
lonne d'eau  de  3o  à4o  mètres  de  hauteur,  il  arrive 
parfois  qu'ils  sont  asphyxiés.  Toujours  la  ptithisie  les  em- 
porte après  quelques  années  de  celte  périlleuse  profes- 
sion. Mais  ils  jouissaient  d'une  considération  particu- 
lière, ils  étaient  des  hommes  indispensables,  fêtés, 
exempts  d'impôts;  ce  prestige  a  disparu,  et  comme 
nous  l'avons  vu,  chez  des  nations  plus  éclairées,  au  lieu 
de  participer  aux  progrès ,  ils  sont  restés  stationnaires, 
cherchant  même  à  dénigrer  les  procédés  européens. 
Heureusement  notre  triomphe  a  été  si  éclatant ,  si  con- 
sidérable qu'ils  n'ont  pu  égarer  l'opinion  publique.  S'ils 
persistent  à  ne  pas  entendre  raison ,  je  ferai  instruire 
d'autres  Uouar'a  et  la  lutte  leur  deviendra  impossible. 
Mais  il  est  préférable  de  tenter  un  effort  pour  leur  faire 
comprendre  leurs  véritables  intérêts. 

Un  deuxième  matériel  de  sondage  a  été  commandé  :  Projau 
un  seul  équipage  de  sonde  ne  pouvait  plus  suffire  ;  le  ***"'  "w-'"** 
sous-lieutenant  Lehaut  sera  chargé  du  forage  des  puits 
de  Ksour,  Sidi-SIiman,  oasis  situées  près  de  Sidi-Ra- 
ched ,  et  qui  sont  sur  le  point  de  périr.  Les  terrains 
sont  connus  ;  ils  ne  doivent  présenter  aucune  difficulté 
sérieuse.  D'ailleurs,  les  études  auxquelles  cet  officier 
s'est  livré  en  i856,  en  France,  l'expérience  de  la  cam- 
pagne de  cette  année,  lui  ont  donné  une  habileté  qui  ne 
me  laisse  aucune  inquiétude.  11  tentera  aussi  un  son- 
dage à  l'Ouest  de  Tamema ,  à  M'ra'ra  et  fera  fonc- 
tionner en  même  temps  les  soupapes  à  boulets,  soit  par 
les  A'tàss ,  soit  par  d'autres  indigènes ,  pour  le  curage 
des  puits  ensablés. 

L'œuvre  difficile  reste  confiée  à  M.  Jus  qui  s'est  dis- 


436      FORAGES  ARTÉSIENS  EXÉCUTÉS  DANS  LE  SAH'aRA 

tingué  par  tant  de  capacité  et  de  zèle.  C'est  lui  qui , 
avec  le  2*  équipage  de  soude ,  exécutera  les  forages 
d'El-Faïdh  et  de  Sidi  Salah,  dans  le  Zab  Chergui.  Cette 
région,  dont  les  terrains  n'ont  pas  encore  été  explorés, 
est  placée  dans  des  conditions  favorables  d'altitude. 
Si  nous  parvenons  à  y  faire  jaillir  les  eaux ,  rien  ne 
pourra  se  comparer  à  la  fertilité  de  ces  terres  compo- 
sées d'un  sehm  siliceo-calcaire  et  dont  les  parties  irri- 
guées par  les  indigènes  produisent  déjà  de  magnifiques 
céréales.  C'est  là  que  nous  pensons  pouvoir  cultiver  le 
coton  sur  de  vastes  étendues. 

Enfin  H.  Jus  irait  faire  des  sondages  d'essai  dans  le  • 
bassin  du  Hodna,  au  Nord-Ouest  des  Ziban  et  au  Sud 
des  montagnes  du  Belezma  et  du  Bou  Thaleb.Dans  cette 
dernière  contrée  surtout,  les  cultures  du  coton  doivent 
admirablement  réussir.  Les  auteurs  arabes  parlent 
des  nombreuses  cotonnières  qui  y  existaient  de  leur 
temps  (1).  Les  céréales  y  sont  célèbres.  Quand  toutes 
les  terres  pourront  être  irriguées,  je  ne  crains  pas  de 
l'avancer,  aucune  partie  de  l'Algérie  ne  présentera  des 
éléments  de  richesse  comparables  à  ceux  du  Hodna. 
Puis-je  aussi ,  sans  audace ,  dire  que.  le  chemin  de  fer 
de  Constantine  sera  alors  prolongé  jusque  dans  ce  bas- 
sin. Aucun  obstacle  de  terrain  ne  s'y  oppose. 

Si  ces  recherches  d'eaux  jaillissantes  échouaient  dans 
le  Nord  du  Sah'ara  et  dans  le  Hodna ,  il  y  aurait  lieu 
de  recourir  aux  barrages  des  vallées  de  l'Aourès  et  du 
Belezma,  car  aucun  sacrifice  ne  doit  arrêter  pour  don- 
ner à  ces  plaines  la  fertilité  qu'elles  peuvent  acquérir 
au  moyen  des  irrîgatioûs.  La  terre  végétale  y  est  pro- 
fonde, le  blé  et  l'orge  y  deviennent  magnifiques,  les 
jardins  de  palmiers  produisent  des  bénéfices  considé- 


(t)  Edrisi,  Ibn  Hancal ,  Aboulféda. 


DE  LA   PROVINCE  DE   GONSTANTINE.  Ifi'] 

4 

rables.  Si  nous  pouvons  y  joindre  la  culture  du  coton 
Géorgie  longue  soie,  ce  Sah'ara,  si  longtemps  maudit , 
n'aura  rien  à  envier  aux  terres  les  plus  vantées. 

J'étudie  les  bases  sur  lesquelles  la  propriété  nouvelle 
devra  ôtre  constituée  à  Oum-Thiour,  à  Cbegga  ;  c'est 
une  question  difficile  «  en  raison  dç  sa  nouveauté  et  de 
ses  conséquences  qui  doivent  avoir  une  si  grande  in- 
fluence sur  l'avenir  de  ce  pays. 

Déjài  dans  les  oasis  de  Tamerna  et  de  Sidi  Racbedi 
nous  avons  donné  une  part  d'eau  à  ces  prolétaires ,  à 
ces  krammès  qui  ne  possédaient  pas  même  un  palmier. 
Ils  sont  ainsi  intéressés  au  nouvel  ordre  des  choses , 
par  ce  petit  capital  que  leur  travail  fera  fructifier  ;  ils 
sont  associés  à  notre  œuvre,  par  l'intérêt  personnel. 
Cette  innovation  portera  ses  fruits:  les  krammès  au- 
ront vu  diminuer  leurs  soufirances ,  en  même  temps 
que  tous  les  intérêts  de  l'Oued  Rir'  trouveront  paix  et 
protection,  ce  qui  leur  avait  toujours  manqué. 

Même  en  supposant  que  tout  ce  qui  précède  puisse 
s'exécuter  dans  la  campagne  prochaine,  que  de  travaux 
il  restera  encore  à  accomplir!  Multiplier  ces  puits  bien- 
faisants dans  le  Bodna ,  dans  les  Ziban ,  dans  l'Oued 
Rir\  Cbercher  à  obtenir  les  eaux  jaillissantes  entre  Te- 
maçin  et  Ouargla,  arriver  jusqu'à  l'oasis  de  Touàt,  se 
livrer  à  toutes  les  cultures  riches  que  le  climat  com- 
porte; ouvrir  au  commerce  français  les  profondeurs 
du  Soudan ,  à  la  civilisation  cette  mystérieuse  Afrique 
Centrale  !  Notre  tftcbe  sera  depuis  longtemps  achevée  ; 
la  voie  aura  été  ouverte,  le  but  indiqué.  Il  sera  réservé 
à  l'industrie  privée  de  féconder  ces  régions  presque 
inconnues ,  il  y  a  peu  d'années  encore ,  et  où  le  génie 
de  l'homme  aura  su  triompher  de  la  nature. 

Batoa,  le  6  août  1867. 
ToMR  XIV,  i858.  ^9 


438  NOTBfl. 


NOTES 

i«8ond«o        Le  montage  de  la  cbôvre,  le  creusement  de  Texcavatloa 
d«  T«mera«.    qaarrée  de  i",5o  de  côté  et  a  mètres  de  profondeur,  la  canali- 
sation des  rigoles  serrant  à  la  distribution  des  eaux  dans  les 
Jardins,  le  montage  du  treuil  ont  employé  les  Journées  do 
as  avril  au  i*'  mal  i856. 

Cest  le  1**  mai  que  le  premier  coup  de  sonda  %  été  donné  par 
Ali  Bey,  caïd  de  Tuggurt;  le  diamètre  du  trou  de  sonde  est  de 
0^35 1  à  la  profondeur  de  i9",8i  dans  une  couche  de  gypse 
très-dur,  le  niveau  des  eaux  est  monté  subitement  dans  le  troa 
de  i",7o  à  o**,3o  au-dessous  du  sol  ;  les  sables  coulants  trave^ 
ses  précédemment,  en  s*éboulant  abrs,  ont  empâté  la  lame  du 
trépan  et  empêché  la  percussion  »  il  a  fallu  descendre  la  co- 
lonne de  o,3o  de  diamètre  intérieur  pour  empêcher  ces  ébou- 
lements  et  retirer  les  sables  éboulés.  Le  premier  tubage  a  atteint 
do*,a9;  à  3A*,79,  quelques  difficultés  se  sont  présentées,  lasoa- 
pape  est  restée  à  plusieurs  reprises  prisonnière  dans  les  sa- 
bles, on  a  descendu  la  colonne  de  o"»ft55,  le  trou  de  sonde  a  été 
ainsi  tube  Jusqu*à  36",o7.  A  Uk  mètres  dans  les  sables  rouges 
quartzeux,  le  tenon  de  Temmanchement  du  trépan  a  cassé, 
avec  la  cloche  à  vis  on  n*a  pu  parvenir  &  embotter  la  partie 
cassée,  et  au  troisième  voyage  seulement  la  caracole  a  pu  s&islT 
le  trépan  et  le  remonter.  A  A8  mètres,  les  grès  rencontrés 
étaient  très-durs,  les  deux  tiges  n*  i  se  sont  pliôes  et  le  trépas 
est  toujours  revenu  détérioré  ;  on  a  alors  changé  encore  le 
diamètre  du  sondage  qui  n*a  plus  été  que  de  o*,ao.  La  colonne 
descendue  avait  un  diamètre  extérieur  de  o",ao5,  et  le  troua 
été  tube  Jusqu^à  la  profondeur  de  &6",aA. 

A  57*,8(i ,  les  eaux  sont  devenues  Jaillissantes;  à  69  mètres, 
•on  a  construit  un  petit  trépan  pour  chercher  si  sous  le  grte 
dur  se  trouvaient  les  argiles  ferrugineuses  qui  contiennent  la 
nappe  Jaillissante.  Après  o",9o  de  forage,  le  trépan  8*est  en< 
foncé  subitement  de  o^8o,  Teau  a  Jailli  avec  une  telle  force 
*  quMl  a  été  nécessaire  de  relever  immédiatement  le  trépan,  les 

eaux  en  s*élevant  ont  entraîné  d*ellea«mémes  les  sables  et  ias 
débris  des  travaux.  Le  1  &  J  uin  1  la  partie  vide  entre  les  colonnes 


NOTES.  4^9 

de  o%3o  el  o*,ao  a  été  bétonnée,  le  béton  de  mauvalie  quaUté 
a  pris  très-mal.  Chaque  jour  Teau  8*est  clariflée,  et  le  rolune 
a  augmenté  :  malheureusement  le  grand  puits  a  diminué  sen- 
siblement. On  a  construit  le  réservoir;  et  enfin,  le  la  Juin ,  le 
détachement  est  parti  pour  Blskra. 

Les  terrains  traversés  ont  été  :  des  sables  et  des  argiles  aveo 
gypse  cristallisé ,  du  gypse  terreux  très-dur,  des  grès  en  pla- 
quettes également  très-durs. 

Des  échantillons  en  forme  de  petits  parajlélipipèdes  des 
diverses  couches  traversées  ont  été  adressés  au  service  des 
mines,  à  Alger.  Ces  échantillons  lavés,  dont  on  a  retiré  les 
fhigments  de  gypse,  ne  donnent  qu'une  idée  approchée  des 
couches. 

Voici  la  oomposition  de  quétqnesHiiis  des  éobantUions  (i)  : 

iSillM  atârgils 0,tM 
Suiraie  d«  olisax o.9n 
Carbonate  de  ohaoz o,ooi 
Chlonir*  de  lodlsai .  ^ o,oois 
Eaa 0,0M 

iSilioe  ai  arstla 0,558S 
Sulfate  de  ehani 0,I52S 
Carbooaie  de  ebaox. 0,9SM 
Chlorure  de  •odlum o.oou 
Ozyde  de  fer,  phoipbatei,  eto o.ott 
Bên o,asi 

I silice  el  argile O,S40 
Sulfate  de  obaax o,otn 
Carbonate  deebaui o.i^io 
Carbonate  de  magnéfle 0,06S3 
Cblonire  de  lodlum 0,004S 
Otydedeferâlamlne,  pbeiphate o,ol4 
Eau 0,040 

Î  Sable  blanc  el  argile 0,600s 
Oiyde  de  fer o,o350 
Sulfate  de  obauz 0,»ft8 
Carbonate  decbaui o.osss 
Carbonate  de  magnéfle o,oi03 
&in O.OTI 

I Sabla  blano  etarglla 0,717» 
Carbonate  de  chaux 0,14S0 
Carbonate  de  magnéfle 0,04)0 
Oxyda  de  fer o,Oiii 
Bao 0,014 

I  Sable  blane 0,0i2S 
Oxyde  de  1er o,o04s 
Sulfate  de  «baux 0,011» 
Carbonate  de  chaux o,ost 
y^  Carbonate  de  magnéfle 0,0195 

(1)  Gai  aMiyfOO  osi  été  Caltoi  par  M.  Vaioasa,  Isgéaloar  dao  Alaof . 


44o  HOTES. 

Le  mélange  da  sable  et  du  salfate  de  chaux  dans  le  désert 
est  souvent  cristallisé ,  comme  cela  arrive  à  Fontainebleau 
pour  le  sable  et  le  carbonate  de  chaux,  il  forme  les  lentilles 
aplaties ,  enchevêtrées  dans  tous  les  sens.  Le  gypse  de  cette 
nature  provenant  de  Toasis  du  Souf,  a  pour  densité  a.&ai.  Il 
offire  la  composition  suivante  : 

Sable  blanc o.STOO 

Argile 0,0S10 

Salfate  de  cbaox o,4i44 

Carbonate  de  cbaaz 0,0S57 

Carbonate  de  cbaaz o,oiso 

Eau 0,1143 

Le  sulfate  de  chaux  cristallisé  So'GaO,  sHOneperd  pasd^eaa 
aune  température  inférieure  à  loo**;  d'après  la  formule  précé- 
dente o^àilià  de  sulfate  de  chaux  contiendrait  0.109&  d'eaa, 
maislaperteàrétuve  deGay-Lussac  étant o.o85,8i  ronn*admet 
pas  que  Teau  perdue  à  Tétùve  ne  soit  de  Teau  de  combinaison, 
il  reste  seulement  0*0293  d'eau  combinée.  Le  sulfate  de  chaux 
serait  donc  en  partie  à  Tétat  anhydre. 

L^eau  du  puits  de  Tamema  a  été  analysée  par  M.  Lefranc, 
pharmacien  en  chef  de  l'hôpital  militaire  de  Bathna. 

La  composition  serait  la  suivante' pour  un  litre. 

Sulfate  de  londe 1,000 

Gblorure  de  •odium 0,000 

Sulfate  de  cbaux 1,200 

Carbonate  de  cbaux o,3SO 

Gblorure  de  magnésium o,75o 

Matières  organiques traces. 

4,soo 

L*eau  de  Tamema  a  été  analysée  au  laboratoire  d'Alger.  L'eau 
envoyée  avait  une  odeur  sulfurée  due  à  la  décomposition  da 
sulfate  de  chaux  par  les  bouchons.  Cette  odeur  disparaissait 
par  l'exposition  à  l'air.  La' densité  de  l'eau  à  la  température  de 
98*C.  était  de  i,oo&5.  Cette  eau  précipitait  instantanément  le 
savon,  en  transformant  les  margarate  et  oléate  alcalins  so- 
lubles  du  savon ,  en  margarate  et  oléate  de  chaux  insolubles. 
Cette  eau  par  l'évaporation  à  sec  laissait  un  résidu  pesant 
ii*MU.  Les  sels  étaient  déliquescents.  Le  ^résidu  insoluble  dans 
l'eau  pesait  o>,38t;  traité  par  l'acide  chlorhydrique,  il  res- 


NOTES.  ^î 

tait  alors  un  résidu  assez  abondant  de  silice  Insoluble  dans 
racide. 

La  composition  élémentaire  est  la  suivante: 

Chlora 0,497 

▲elde  soirortqae I|60M 

Gb«OZ 0,7010 

Magnéiiè CMoo 

Souda 0,St47 

Ozydo  do  for,  pliofphalof ,  oto traooa, 

Btileo 0,100 

Aeido  earbonlquo  (  oon  délonniDé  dlrootonont). 

Les  sels  en  dissolution  dans  Peau  seraient  : 

«r. 
Silloe 0,1000 

Carbooato  do  ebauz o,23io 

.SuUato  do  chaux l,Mt7 

Solfate  do  tonde 1,3977 

Ohloniro  do  sodium .  o,5490 

Cbloruro  do  oiognétlum o,iSio 

4,5424 

Ce  sondage  a  présenté  de  grandes  difficultés.  L^emplaoement     ^  gMdoio 
du  sondage  est  choisi  par  Si  Mammar,  marabout  de  Tamelh*att     do  la  Zaouio 
sur  une  des  places  de  la  Zaouia  •  à  lo  mètres  d*un  ancien  puits    '*  Toauia'oi. 
entièrement  comblé.  Le  diamètre  de  o*,oo  est  Jugé  convenable 
pour  le  trou  de  sonde  ;  On  pense  ne  pas  avoir  de  sable  à  traver- 
ser et  atteindre  la  nappe  Jaillissante  de  &a  à  55  mètres  de  pro- 
fondeur. 

Le  premier  coup  de  sonde  est  donné  le  3  décembre.  Jusqu'à 
la  profondeur  de  aS'.ya  le  sondage  n'offire  rien  de  particulier, 
mais  à  cette  profondeur  les  argiles  supérieures  8*éboulent  et  la 
tarière  ramène  des  morceaux  de  palmier  mélangés  aux  débris 
du  forage;  on  pense  alors  que  le  trou  de  sonde  communique 
avec  Tancien  puits ,  et  on  descend  une  colonne  de  o*,a6  de 
diamètre  extérieur,  la  descente  ne  s'effectue  qu'en  rôdant 

A  A9*,98,  on  élargit  le  trou  de  sonde  et  on  relève  la  colonne  ; 
le  frère  de  Si  Mammar  pensant  que  le  diamètre  o",3o  est  In- 
suffisant pour  l'écoulement  de  l'eau ,  on  tube  alors  le  puits  au 
diamètre  intérieur  de  o*,25. 

A  66*,8o ,  on  descend  la  colonne  de  o",ao.  Depuis  le  an  dé- 
cembre, des  sables  purs  encombrent  le  trou,  et.  Jusqu'à 
45  mètres,  forment  un  banc  dur  qu^  les  outils  de  petit  diamètre 


8*  Sondage 

de  l'oifis 

de  T«iiielb'âi. 


44<  NOTES. 

ne  peuvent  entamer.  D*où  proviennent  ces  sables?  Ceux  tra- 
versés jusqu'alors  sont  argileux  et  ne  sont  pas  éboulés  de 
67  à  67  mètres.  Aurait-on  traversé  une  nappe  qui  n'aurait  pas 
la  force  de  lancer  les  sables ,  lesquels  accumulés  au  fond  du 
sondage  empêcheraient  son  écoulement  ?  Tout  ce  qu'on  peut 
affirmer,  c'est  qu'une  élévation  de  o^^So  s'est  manifestée  au  sol 
à  66  mètres  de  profondeur  et  qu*auoune  nappe  n'a  été  ren- 
contrée de  A&  à  57  mètres.  On  descend  la  colonne  deo^f^o  pour 
faciliter  le  retrait  des  sables.  Cette  colonne  descend  avec  beau- 
coup de  difficultés,  à  So'^^ôS  elle  résiste  au  mouton  ;  on  emploie 
alors  les  vis  de  pression.  Ce  n*est  qu'après  bien  des  efforts  que 
la  colonne  descend  et  que  la  soupape  revient  enfin  pleine  de 
sable. 

Le  fonçage  continue;  le  7  février  on  est  à  8a",o9  et  on  n'a 
pas  trouvé  l'eau  ;  à  84*,  70,  le  petit  trépan  refuse  de  descendre 
d'un  seul  centimètre;  en  rôdant  on  sent  l'emmanchement  de 
la  tige  dans  les  sables,  on  relève  le  trépan  ;  la  soupape  s'arrête 
dans  ces  divers  voyages  à  des  profondeurs  variables  voisines  de 
7a  mètres  et  revient  pleine  de  sable  rouge.  Il  en  est  de  même 
de  la  tarière  qui  revient  toujours  pleine  de  boue  et  forme  piston 
en  riemontant.  Il  est  reconnu  impossible  de  continuer  au  dia- 
mètre de  o'',3o,  on  construit  un  lime-tuyau  et  on  lime  la  co- 
lonne à  ft6  mètres  de  profondeur.  La  lime-tuyau  fait  une 
Coupure  nette,  on  relève  la  colonne  de  o**,3o,  on  suspend  le 
sondage,  on  bétonne,  mais  avec  du  ciment  plus  mauvais  encore 
que  celui  employé  à  Tamema,  et  on  place  le  réservoir.  La 
source  débite  3'i  litres  par  minute. 

La  composition  de  Teau,  d'après  M.  Lefranc,  serait: 

Sulfate  de  éeode o»65o 

Gblonire  de  sodiuHi ejso 

Salfate  de  chaux 1,100 

Carbonate  de  chaux 0,250 

Chlorure  de  magnésium o,5oo 

SeU  de  fer,  matières  organiques traces. 

Poids  des  sels s,250 

Ce  sondage  a  été  commencé  le  12  février  1857.  Le  sondage 
n'a  présenté  d'abord  aucun  accident,  le  diamètre  du  trou,  à  la 
profondeur  de  3g",7a ,  a  été  réduit  de  o"',35  à  o",3o,  on  est  par- 
venu à  ôS^tSo  avec  ce  diamètre.  Le  &  mars  l'enlèvement  des  ap- 
pareils, le  bétonnage  de  la  partie  vide  entre  les  tuyaux  et  les 


NOTES.  44d 

parois  du  forage  ont  occupé  le  détachement  Jusqu'au  7  mars. 
La  composition  de  Peau  serait ,  d*après  M.  Lefranc  : 

fr. 

SulfaM  d0  londe iiOOO 

Chlorure  de  lodlum 0.6M 

Sulfate  de  chaux o,8SO 

Carbonate  de  chaux 0,950 

Chlorure  de  magnétlum o,550 

Sela  de  fer,  matlèree  orfanlquei tracer. 

9,100 

Le  sondage  a  eu  pour  but  l'approfondissement  d'un  puits  de  ^gi5î5fî!Jd 
A6  mètres  donj;  le  fonçage  avait  dû  être  abandonné  par  les  In- 
digènes. La  tarière  descendue  pour  reconnaître  la  profondeur, 
ramèr\e  du  gypse  terreux  très-dur  ;  le  travail  commence  par  la 
descente  d'une  colonne  de  hh  mètres  ayant  un  diamètre  inté- 
rieur de  o*,965.  A  bU  mètres,  la  couche  étant  traversée  l'eau 
Jaillit  avec  force,  le  volume  est  de  A.000  litres  &  la  minute. 
Mais  l'ancien  puits  qui  arrose  la  partie  basse  de  Toasls,  ne 
donne  plus  que  1.690  litres  au  lieu  de  5. 000.  Commencé  le 
S  mars  1867,  le  sondage  était  terminé  le  i3. 

La  composition  de  l'eau  du  puits  de  Sidi  Rached  est,  d'après 
M.  liOfranc,  la  suivante  : 

SolfêU  defoodo. i,9&0 

Chlorure  de  sodluni 1,000 

Sulfate  de  chaux 2,050 

Carbonaie  de  ehaux 0,t80 

Chlorure  de  magnéiiom 0,0M 

Sel  de  fer,  matière  organique trtoee. 

6,&80 

Le  premier  coup  de  sonde  est  donné  le  ai  mars  1867;  à     i*  sondage 
7  mètres,  on  rencontre  une  première  nappe  ascensionnelle;  d'Onm-oi-TWour. 
à  1  i^SS,  les  sables  blancs  supérieurs  coulent  ;  il  faut  descendre 
une  colonne  de  garantie  de  o'fSo  de  diamètre  intérieur;  à 
3i*,6o  et  à  Aa  mètres,  on  rencontre  de  nouvelles  nappes  ascen- 
dantes ;  à  63  mètres,  on  atteint  unb  première  i^appe  Jaillissante 
d'an  débit  de  ao  litres  par  minute.  Le  levier  d'équilibre  casse 
lorsqu'on  atteint  la  profondeur  de  6à  mètres ,  le  trépan  se  dé- 
croche de  la  clef  de  relevée  et  tombe  au  fond  du  trou,  on  le  re- 
lève avec  la  cloche  à  vis  sans  trop  de  difficulté.  A  79*960,  on   . 
rencontre  une  deuxième  nappe  Jaillissante  donnant  i5o  litres 
par  minute.  Après  avoir  tube  au  diamètre  intérieur  de  o^,ao5, 


c*  Sondage 
de  Cbegga. 


444  NOTES. 

on  rencontre  &  94^8o,  une  troisième  nappe  jaillissante  ayant 
an  débit  de  3o  litres.  Plusieurs  accidents  sans  gravité  survien- 
nent; à  107",  70,  les  sables  sont  tellement  gras  qu^il  faut  em- 
ployer une  force  extraordinaire  que  le  treuil  ne  peut  dévelop- 
per pour  relever  le  trépan  et  la  soupape.  Le  3  juin,  on  suspend 
le  travail,  on  bétonne  la  partie  vide  du  fond.  Le  tube  est  percé 
de  trous  aux  profondeurs  convenables  pour  recueillir  les  eaux 
des  diverses  nappes  rencontrées. 

L'analyse  de  Teau  d'Oum-el-Thiour  n^a  pas  été  faite. 

Le  premier  coup  de  sonde  est  donné  le  6  juin  1857  ;  à  6\&o 
et  iV.ôo,  on  rencontre  des  nappes  ascendantes,  on  tube  le 
trou  et  on  continue  le  fonçage  au  diamètre  de^o'^So;  à  ig'ydo 
et  ai  mètres,  on  rencontre  de  nouveau  des  nappes  ascendantes, 
et  à  'ii!!  mètres  une  nappe  jaillissante  donnant  30  litres  par  mi- 
nute. On  relève  la  colonne  de  o*.3o  ;  on  équarrit  au  diamètre 
de  o'',35,  on  tube  à  o*,3o',  la  colonne  porte  des  trous  à  si  et  à 
a/i  mètres.  A  38°>,3o ,  nouvelle  nappe  jaillissante  débitant 
3o  litres  par  minute,  on  descend  la  colonne  de  o'*,355  de  dia- 
mètre intérieur.  A  Sa'ySo ,  autre  nappe  donnant  ao  litres  par 
minute.  Le  forage  est  arrêté  le  37  juin;  on  coupe  la  colonne  à 
38  mètres,  on  la  descend  jusqu'au  fond  du  sondage,  elle  porte 
des  trous  de  o^yoi  à  o^yoS  à  toutes  profondeurs  des  nappes 
jaillissantes,  la  cuve  est  placée  et  le  bétonnage  terminé  le 
00  juin. 

La  composition  de  Teau  du  pufts  de  Cbegga  est  la  suivante, 
d'après  M.  Lefranc: 

Chlorure  de  sodium o,280 

Sulfite  de  soude S,3So 

SuUale  de  cftaux i,540 

Carbonate  de  chaux 0,360 

Chlorure  de  magnésie o,400 

Sels  de  fer,  matières  organiques traces. 

5,990 


Extrait 
d'une  lettre 


Si  on  voulait  remonter  au  plus  loin,  on  pourrait  avancer  qnll 
semble  probable  que  Moïse,  avant  de  lancer  le  peuple  de  Dieu 
deM.ch.Uureot.  ^^^^  ^q  désert  de  Sinaï,  avait  eu  soin  de  se  pourvoir  des  verges 

nécessaires  au  forage.  Bon  nombre  de  fontaines  en  Syrie  por- 
tent encore  aujourd'iiui  les  noms  bibliques  de  puits  de  Jacob, 
deSalomon,  etc.,  que  la  tradition  fait  remonter  jusqu'à  ces 
Patriarches. 


NOTES.  445 

U  existe  encore  ai]|Jûurâ*hiil  dans  la  mosquée  de  la  Mecque  » 
au-dessus  de  Tédlfice  destiné  &  la  prière  de  la  secte  orthodoxe 
de  Chafly,  un  puits  dit  de  Zemzem,  dont  range  Gabriel  fit  Jaillir 
la  source  pour  étancher  la  soif  d*Agar  et  d*Ismaél  errants  dans 
le  désert  Ce  puits  fut  comblé  pendant  quinze  siècles,  et  ne  fut 
découvert  que  par  le  grand-père  de  Mahomet 

Les  eaux  de  Zemzem  réputées  saintes  servent  aux  Musulmans, 
•oit  pour  se  purifier,  soit  pour  se  désaltérer.  En  quittant  la 
Mecque ,  ils  en  emportent  des  bouteilles  pour  en  verser  ensuite 
quelques  gouttes  dans  Peau  ordinaire  quMls  boivent  pendant  leur  * 
pèlerinage. 

Quelques  auteurs  font  remonter  les  puits  de  Toasis  d*Ammon 
&  une  très-haute  antiquité,  quatre  mille  ans.  Ce  qui  semble  cer- 
tain ,  c*est  que  Tindustrle  des  puits  Jaillissants  dans  la  Haute» 
Egypte  remonte  au  temps  des  premiers  historiens  grecs,  c*est- 
à-dire  au  delà  du  cinquième  siècle  avant  notre  ère,  pulsqu*à 
cette  époque  Toasis  de  Thèbes  était  déjà  renommée  par  la 
beauté  de  sa  végétation,  et  que  celle-ci  ne  pouvait  provenir 
que  de  la  présence  de  puits  amenant  à  la  surface  les  nappes 
souterraines. 

Diodore ,  évêque  de  Tarse ,  mort  vers  390,  nous  a  laissé  sur 
la  grande  oasis  située  dans  le  désert  à  une  quarantaine  de  lieues 
de  rÉgypte,  la  description  suivante,  qui  montre  bien  claire- 
ment que,  de  son  temps,  cette  contrée  tenait  sa  fertilité  des 
puits  qu*on  y  avait  creusés.      • 

«  Pourquoi,  dit-il,  la  région  intérieure  de  la  Thébalde,  qu^on 
»  nomme  Oasis,  n*a-t-elle  ni  rivière,  ni  pluie  qui  1  arrose,  mais 
»  n'est-elle  vivifiée  que  par  le  courant  de  fontaines  qui  sortent 
»  de  terre,  non  d^elles-mômes,  non  par  des  f)luies  qui  tombent 
»  sur  la  terre  et  qui  en  remontent  par  ses  veines,  comme  chez 
»  nous,  mais  gr&ce  à  un  grand  travail  des  habitants?  Serait-ce 
»  l'indice  que  ces  lieux  qui  produisent  des  fontaines  de  ce 
•  genre ,  des  fontaines  qui  donnent  naissance  à  de  vrais  fleuves 
»  d*une  eau  aussi  douce  qae  limpide ,  sont  dominés  par  des 
»  montagnes?  Mais,  au  contraire,  ces  vastes  plaines  sont  très- 
»  éloignées  des  montagnes,  sont  tout  à  fait  unies ,  entièrement 
»  privées  d*eau ,  ou  tout  au  moins  ne  renferment  qu'une  très- 
»  petite  quantité  d'une  eau  lourde  et  salée  qui  ne  Jaillit  point 
»  du  sein  de  la  terre,  mais  qui  se  trouve  dans  des  creux  et  qui 
»  ne  suflSt  pas  pour  étancher  la  soif  pendant  Tété.  » 

Photius,  qui  a  conservé  ce  curieux  passage  de  Tévéque  de 


446  NOTES. 

Tarse ,  é&  cite  encore  an  autre  plos  ànoien  et  non  moins  inté- 
reesant  en  ce  qu'il  est  d*un  historien  né  et  éievé  dans  l'Oasis, 
c'est  un  passage  d'Olympiodore,  vivant  au  cinquième  siècle,  qui 
dit  que  dans  son  pays  natal  on  creuse  des  puits  à  soo  et  môme 
560  coudées  de  profondeur  (99  &  «5o  mètres),  puits  de  Toriflce 
desquels  s'échappe  un  courant  dont  les  habitants  se  servent 
pour  l'irrigation  de  leurs  champs;  il  ly'oute  que  ces  torrents 
souterrains  charient  quelquefois  à  la  surface  des  poissons  et  dos 
débris  de  poissons* 

Iftebahr,  qui  raconte  le  même  fait*  prétend  qu'oisrmpiodore 
florissait  à  Alexandrie  vers  le  milieu  du  sixième  siècle.  Il  y  au- 
rait Ift  une  erreur  d'un  siècle  environ.  Quoi  qu'il  en  soit,  on 
est  Certain  de  l'existence  d'un  grand  nombre  de  puits,  dès  les 
premiers  siècles  de  l'ère  chrétienne,  puisque  déjà  &  cette 
époque,  les  oasis  de  l'Egypte  Jouissaient  d'une  grande  réputa- 
tion  de  fertilité. 

Maintenant  vofci  un  témoignage  récent,  tiré  d'une  lettre  de 
M»  Àyme,  chimiste  manufacturier  français,  devenu  gouver- 
neur des  deux  grandes  oasis  de  Thèbes  et  de  Garbe ,  et  où  il  a 
établi  de  grandes  fabriques  d'alun  et  de  salpêtre  pour  le  compte 
de  Meheçaed-Aly. 

La  première  de  ces  oasis  a  sS  lieues  de  long  sur  a,  S  et  &  de 
large. 

La  seconde  a  environ  ao lieues  de  long;  sa  configuration  est 
en  ovoïde. 

Ces  deux  oasis  contiennent  à  peu  près  vingt-cinq  mille  ar- 
pents de  terre  de  très-bonne  qualité,  propre  à  la  culture  du 
sucre,  de  l'indigo  et  du  coton,  d'après  les  expériences  de 
M.  Aymé.  Voici  comment  elles  sont  irriguées  : 

«  Les  deux  oasis,  dit-il ,  sont,  on  peut  s'exprimer  ainsi,  cri- 
»  blées  de  puits  artésiens*  J'en  ai  nettoyé  plusieurs  :  j'ai  bien 
»  réussi  :  mais  les  dépenses  sont  grandes,  par  suite  des  qaan- 
»  tités  de  bois  dont  il  faut  garnir  les  ouvertures  quarrées  d'en 
B  haut  qui  ont  de  6  à  lo  pieds  de  côté,  pour  éviter  leséboule- 
»  ments.  Les  ouvertures  ont  de  60  à  75  pieds  de  profondeur.  A 
»  cette  profondeur,  on  rencontre  une  roche  calcaire  sous  la- 
»  quelle  se  trouve  une  masse  d'eau  ou  courant  qui  serait  ca- 
»  pable  d'inonder  les  oasis,  si  les  anciens  Égyptiens  n'avaient 
»  établi  des  soupapes  de  sûreté  en  pierre  dure  9  de  la  forme 
■  d'une  poirot  armée  d'un  anneau  de  fer,  pour  avoir  la  facilité 


noteba  44? 

»  4»  Im  faire  entrer  et  les  retirer  au  bemin  de  Valgui 

»  fontaine.  Valgue^  ainsi  appelée  par  les  Arabes,  est  le  trou  pra^ 

•  tiqné  dans  le  rocher  calcaire,  qui,  suivant  la  quantité  d*eau 
»  que  Ton  veut  rendre  ascendante  a  de  /i,  6  et  Jusqu'à  S  pouces 
»  dediamètra  Mes  recherches  et  Texpérlence  m'ont /ait  con- 
»  naître  que  les  anciens  opéraient  ainsi  :  ils  commençaient  par 

•  établir  un  puits  quarré  Jusqu'à  ce  qu'ils  eussent  trouvé  la 
»  roche  calcaire,  sous  laquelle  se  trouve  cette  immense  quan- 
»  tlté  d'eau;  une  fois  la  roche  reconnue,  ils  garnissaient  les 
»  quatre  façades  de  planches  à  triple  doublage  pour  éviter  les 

•  ébottlements  des  terres.  Ce  travail,  qui  se  faisait  à  sec,  ter- 
s  miné,  ils  perçaient  la  roche,  soit  avec  des  tiges  de  fer,  soit 
9  avec  un  fer  très-lourd  attaché  à  une  poulioi  Tous  les  trous 
s  qui  sont  dans  la  roche  calcaire  ont  de  3oo  à  6oo  pieds  pour 

•  arriver  au  cours  d*eau  souterrain.  Au  fond,  l'on  trouve  du 
s  sable  comme  celui  du  Nil.  Le  fait  matériel  qui  me  con- 
s  firme  le  plus  dans  mon  opinion  sur  le  cours  d'eau  souter- 
s  rain,  c'est  que  J'ai  nettoyé  une  fontaine  à  la  profondeur  de 

•  3s6  pieds,  qui  me  donne  du  poisson  pour  ma  tabla  Tous  les 
»  bois  des  anciennes  fontaines  sont  pourris.  »  (  Lettre  écrite 
vers  1849.) 

Ge  qui  précède  confirme,  comme  on  le  voit,  les  anciens  ré- 
cits. On  prétend  que  quelques-uns  de  ces  puits  sont  maçonnés 
en  briques.  Ayme»Bey  n'en  parle  pas  et  Je  ne  puis  me  rap* 
#  peler  à  quelle  source  est  puisé  le  souvenir  qui  me  reste  de  ce 
Mi.  Pour  la  construction  de  ces  puits,  le  terrain  était  déblayé 
en  gradins  sor  une  asses  vaste  échelle^  Jusqu'à  ce  que  l'on  eut 
rencontré  le  fameux  schiste  qui  recouvre  presque  toii^ours  ces 
nappes  d'eaux  soutorraines  d'après  la  plupart  des  récits.  Arrivé 
là|  on  construisait  sur  cette  pierre  une  colonne  à  peu  près 
semblable  aux  cheminées  de  nos  manufactures  en  remblayant 
au  fur  et  à  mesure  de  L'avancement  de  la  construction.  Le  sol 
étant  remis  à  niveau,  au  moyen  d'une  masse  de  fer  attachée  à 
mne  corde,  on  perçait  la  voûte  de  la  nappe  d'eau,  celle-ci  alors 
prenait  son  mouvement  ascensionnel  dans  le  conduit  préparé 
et  s'écoulait  au  sol.  Cette  opération  se  faisait  probablement  sur 
des  points  où  nulle  infiltration  d'eaux  parasites  ne  pouvait  en- 
traver le  travail  et  où  le  terrain  présentait  asses  de  solidité 
pour  que  la  nécessité  de  boiser  les  gradins  fût  presque  incon- 
aua  Lorsqu'il  y  a  ensablement  de  ces  puits,  qu'ils  soient  en 
briques  ou  en  bois  comme  ceux  d«  Mi'ara,  avee  lesquels  Ils 


448  NOTES. 

semblent  avoir  une  certaine  parenté ,  11  n^est  pas  question  de 
plongeurs  comme  dans  roued-Rir\ 

D'après  le  docteur  Griffith,  voyageur  anglais,  qui  a  plusieurs 
fols  traversé  les  déserts  de  TÉgypte,  on  trouve  Peau  &  de  très- 
petites  profondeurs  sous  le  sable;  11  suffit  pour  obtenir  des 
sources  jaillissantes  de  percer  avec  une  verge  une  roche  très- 
peu  épaisse  qui  retient  les  eaux  captives. 

Ayme-Bey  nous  écrivait  le  7  mars  iSÂS  que  ses  travaux  pour 
les  puits  forés  de  la  chaîne  Lybîque  acquléraient  tous  les  jours 
une  plus  grande  importance,  quMl  était  à  la  confection  du  sep- 
tième :  toujours  de  Teau  en  abondance.  Lorsqu'il  vint  sMtabllr 
dans  les  oasis ,  il  ne  pouvait  employer  qu^un  nombre  de  bras 
aussi  restreint  que  possible  et  ceux  seuls  qui  pouvaient  tra- 
vailler fructueusement  à  la  fabrication  du  salpêtre  ou  de  Talun. 
Depuis,  on  a  pu  faire  venir  les  femmes  et  conserver  les  enfants, 
centupler  Timportance  des  produits  industriels  et  faire  des  tra- 
vaux de  culture  totalement  interdits  lorsqu'on  était  dans  la  né- 
cessité de  faire  venir  Teau  à  dos  de  chameau.  Nous  savons 
seulement  ces  faits ,  nous  manquons  de  détails  précis  sur  Taug- 
meutation  de  la  population  autour  de  ces  puits  ;  elle  doit  ôtre 
considérable. 

Ces  travaux  d'Ayme-Bey  se  relient  à  d^autres  entrepris  par 
lui  également,  pour  recherches  de  houille  entre  le  Nil  et  la  mer 
Rouge,  au  pjebel  Afret,  à  la  hauteur  du  Syout  Les  gisements 
houillers,  dès  18/17,  s'amélioraient  de  plus  en  plus;  vers  390  mè-  < 
très  ils  offraient  une  quantité  de  charbon  qui  avait  servi  pour 
souder  des  barres  de  fer  de  55  millimètres  de  côté. 

Vers  cette  époque,  M.  Nœtinger,  envoyé  par  M.  Degousée  à 
Mehemet-Aly,  faisait  des  recherches  au  Vadi-el-Hanay,  près 
d'Edfau  fHaute-Égypte)  :  après  avoir  traversé  10  mètres  de  ter- 
rain d'alluvlon ,  11  avait  trouvé  des  marnes,  des  grès  et  des  ar- 
giles qu'il  rapportait  à  la  formation  inférieure  liasiqae;  puis  il 
était  entré  dans  des  grès  et  des  schistes  houillers  avec  grès  bi- 
garrés contenant  de  la  houille  d'assez  bonne  qualité,  mais 
d'une  faible  épaisseur.  A  A&  mètres  à  la  base  des  marnes  et  des 
argiles,  des  eaux  assez  abondantes  avalent  été  rencontrées, 
mais  elles  sont  restées  en  contre-bas  du  sol.  Ces  travaux  étaient, 
le  a5  décembre  18/17,  ^  170  mètres  de  profondeur  et  n'avaient 
pas  atteint  les  schistes  houillers  de  l'ancienne  formation  qui 
s'appuient  eux-mêmes  à  Test,  au  sud-est  et  sud-ouest  sur  les 
terrains  primitifs  de  la  chaîne  arabique. 


NOTES.  44g 

Le  i5  décembre  iS68«  un  second  sondage  toujours  au  Wadi- 
el-Hanay  avait  traversé  une  première  couche  d'assez  bonne 
qualité  de  s  mètres  d'épaisseur,  deux  suivantes  de  i*,3o  cha- 
cuneTet  enfin  deux  dernières  de  i  mètre  seulement;  en  tout, 
pour  les  cinq  veines,  6",6o.  La  qualité  augmentait  avec  la  pro- 
fondeur qui  n'était  encore  que  de  93",33. 

Un  grand  puits  d'extraction  avait  été  ouvert  et  était  à  3o  mè- 
tres de  profondeur,  c'est-à-dire  à  la  mètres  de  la  première 
veine  de  houille,  lorsqu'il  devint  nécessaire  de  songer  à  faire 
l'application  des  procédés  usités  en  semblable  circonstance, 
d'appeler  des  mineurs  de  profession ,  de  faire  venir  du  bois ,  etc. 
Les  changements  survenus  dans  le  gouvernement  arrêtèrent 
ces  travaux  si  importants  pour  TËgypte,  mais  que  l'avenir  re- 
prendra sans  aucun  doute. 

Nœtinger  quitta  peu  après  le  gouvernement  pour  entrer  au 
service  de  Son  Altesse  Saîd-Pacha,  aujourd'hui  vice-roi.  Au 
moyen  d'un  petit  matériel  de  sonde  que  nous  avions  fourni  à 
Saîd-Pacha,  il  fit  plusieurs  petits  puits  artésiens  dans  une  pro- 
priété du  prince,  située  près  du  lac  Mareotis,  dans  les  en- 
virons d'Alexandrie.  Ces  puits  de  9  mètres  de  profondeur  seu- 
lement rencontrèrent  sous  des  argiles  vertes  des  eaux  douces 
s'élevant  au-dessus  du  sol  jusqu'à  9  mètres  et  fournirent  envi- 
ron 5o  à  60  litres  à  la  minute.  On  en  tenta  un  plus  profond  jus- 
qu'à  64  mètres.  11  traversa  des  sables,  des  grès,  des  argiles 
vertes  noirâtres  et  des  argiles  vertes  sablonneuses  appartenant 
aux  terrains  tertiaires  et  ne  donna  que  des  eaux  ascendantes 
au  niveau  du  sol ,  mais  fort  douces.  Ces  puits  sont  destinés  à 
l'établissement  de  rizières  sur  les  bords  de  ce  lac  ou  étang. 

Ces  eaux  sont  fort  recherchées  des  marins  du  canal  de 
Mahmoudieh  qui  Joint  Alexandrie  au  Nil  à  Atfets. 

Un  autre  sondage  entrepris  à  GabarjF,  près  Alexandrie,  a  été 
laissé  par  Nœtinger  à  1 18  met  ;  il  avait  traversé  des  sables  mou- 
vants pendant  68  met.  De  68  à  1 18  met.,  les  ten^ins  consistent 
en  marnes  grises.  Jaunes  et  blanches  entrecoupées  de  quelques 
minces  couches  sableuses  qui  fournissent  d^à  des^  eaux  qui 
s'élèvent  au  sol.  Une  quatrième  colonne  eut  été  nécessaire  pour 
continuer  ce  travail ,  mais  Nœtinger,  déjà  malade  depuis  long- 
temps ,  fut  chargé  des  sondages  d'étude  de  Tlsthme  de  Suez  où 
il  succomba  à  son  dix-neuvième  trou  de  sonde  sur  vingt  et  un 
qu'il  avait  à  faire. 

Pressentant  sa  mort  prochaine ,  Nœ,tinger,  en  nous  faisant  ses 


45o  NOTES. 

adieux  (lettre  de  Juin  i86A)«  nous  faisait  entrevoir  Taveiiir 
qu'avait  la  Haute-Egypte  où  il  avait  découvert  deux  formations 
houillères.  Il  déplorait  la  mort  de  Mehemed-Aly  et  dUbnhla 
qui  avaient  occasionné  tant  de  changements  d^idées,  et  par 
suite  Tabandon  momentané  de  ses  précieuses  découvertes.  Il 
espérait  que  le  prince  clairvoyant  qui  avait  succédé  à  Abbas» 
Pacha  reprendrait  un  Jour  la  suite  des  grandes  idées  de  Ifehe- 
med-Aly. 


F0IA6B8  ABTÉUeilS,   BTC.  4â( 


RAPPORT  D'ENSEMBLE 

SUR  I1B8  F0RA6B8  ARTÉflENS  BXiCUTÉS  DAM  LA  8UBOIVIBI0R 

DE  BATBA. 

Par  M.  DESVAUX, 
,  général  de  brigade,  commaDdant  la  aobdiTifieD  de  Batna. 


Les  travaux  de  sondage  dans  la  subdivision  de  Batna 
en  i857-i858,  ont  reçu  une  grande  extension.  Un* 
deuxième  équipage  de  sonde  a  été  organisé.  Les  inves- 
tigations ont  eu  lieu  sur  des  points  trës-éloignés  les 
uns  des  autres.  Si  quelques  forages  sont  encore ,  par 
diverses  causes,  restés  incertains,  cette  campagne  n'a 
pas  été  moins  fructueuse  que  celle  qui  Ta  précédée , 
puisque  la  somme  des  eaux  jaillissantes  est  plus  que 
double  de  celle  de  l'année  dernière.  Une  comparaison 
précisera  mieux  les  bienfaits  de  ces  forages  *,  en  réunis- 
sant, par  la  pensée,  les  eaux  des  fontaines  artésiennes 
françaises,  on  obtient  un  volume  presque  égal  au  Rhu- 
mel,  à  Constantine ,  au  moment  de  l'étiage ,  avant  sa 
jonction  avec  le  Bou  Merzoug.  C'est  donc  une  rivière 
créée  dans  les  régions  les  plus  chaudes  de  l'Algérie , 
dans  ces  solitudes  où  la  moindre  mare  a  tant  de  prix. 

Jusqu'à  présent,  à  ma  connaissance ,  aucun  puits  ne 
débite  autant  d'eau  que  plusieurs  de  nos  fontaines  ar- 
tésieomes  de  l'Oued  Rir',  notamment  celle  de  Tamttna 
qui  verse  aujourd'hui  4«&oo  litres  par  minute.  Je  n'ai 
pas  la  prétention  de  comparer  nos  faciles  sondages 
avec  les  admirables  puits  de  Grenelle  et  de  Passy,  où 
l'on  a  dû  lutter  pendant  tant  d'années  et  avec  tant 


452  FORAGfiS   ABTÊ8IBRS  EXÉCUTÉS 

d'argeot  contre  des  dilSScultés  sans  pareilles;  mais 
comme  résultat ,  il  faut  s'applaudir  d'avoir  rencootré 
des  terrains  favoriaJ^les  et  d'avoir  pu  obtenir  si  vite  et 
si  économiquement  une  telle  masse  d'eau  dans  le  sud 
de  l'Algérie. 

Enfin  le  problème  le  plus  important,  celui  de  pré- 
parer un  riche  terrain  à  la  colonisation  européenne ,  a 
été  résolu.  Le  Bodna ,  ce  fertile  bassin ,  où  le  blé  rap- 
porte quelquefois  4o  pour  i ,  possède  des  nappes  jail- 
lissantes. Quand  on  songe  qu'à  côté  de  ces  fabuleuses 
céréales,  l'olivier,  le  coton,  beaucoup  d'autres  produits 
doivent  réussit*  par  les  Européens ,  on  peut  avoir  con- 
fiance dans  l'avenir. 

Afin  d'avancer  la  réalisation  de  ces  espérances,  H.  le 
capitaine  Aublin,  adjoint  au  bureau  arabe,  a  commencé 
l'étude  du  régime  des  eaux  des  principales  vallées  dans 
le  but  de  préparer  un  système  complet  d'irrigations. 
Ainsi  par  les  fontaines  artésiennes  et  par  les  barrages , 
des  surfaces  immenses,  d'une  fécondité  sans  égale, 
dont  quelques  parties  seulement  sont  aujourd'hui  &ï 
culture,  offriront  un  jour  à  l'activité,  à  Tindustrie  euro- 
péenne un  magnifique  champ  d'expériences. 

La  curiosité,  l'attention  des  indigènes  n'ont  fait  que 
croître  devant  le  spectacle  de  ces  forages,  déclarés  par 
eux  actes  de  folie ,  tant  que  la  nappe  liquide  n'est  pas 
venue  confondre  leurs  préjugés.  Des  poètes  arabes  ont 
chanté  ces  merveilles  de  la  science  et  des  arts  mécani- 
ques de  l'Europe.  Par  suite,  notre  influence  politique 
s'en  est  accrue  et  nos  actes  venant  en  aide  à  nos  pa- 
roles, ont  prouvé  que  la  France  poursuit  avant  tout  en 
Afrique  une  œuvre  de  civilisation  et  qu'elle  veut  la  pros- 
périté des  populations  conquises  à  sa  loi. 

Une  part  d'eau  a  toujours  été  réservée  pour  les  pau- 
vres; à  Tamema  leurs  jardins  sont  défrichés.   Les 


dahs  la  subdivision  db  batna.  453 

ciioBes  les  plus  justes  ne  se  font  pas  aussi  facilement 
qu'on  le  pourrait  croire:  souvent  les  intérêts  égoïstes 
se  mettent  en  travers.  Il  a  fallu  destituer  le  scheick  de 
Tamema  qui  n'avait  pas  obéi  à  mes  ordres  ;  il  frustrait, 
au  profit  de  tous  les  anciens  propriétaires,  les  indigents 
de  la  faveur  accordée.  Cet  exemple  a  suffi. 

Je  ne  dois  pas  négliger  de  faire  ressortir  le  rôle  paci* 
ficateur  de  l'armée  dans  ces  travaux.  A  l'exception  de 
M.  Jus,  ingénieur  civil  et  de  M.  Lehaut,  sous-lieutenant 
de  spahis ,  les  ateliers  étaient  composés  exclusivement 
de  soldats  du  99*  de  ligne.  Ces  soldats  ont  suffi  à  cette 
grande  tftche  ;  ils  ont  été  pleins  d'ardeur,  travaillant 
nuit  et  jour.  Leur  discipline  a  été  admirable,  leur  état 
sanitaire  parfait ,  à  tel  point  que  depuis  le  1"  novembre 
jusqu'au  1 5  juillet,  sur  70  travailleurs,  pas  un  seul  n'est 
entré  à  l'hôpital.  C'est  à  la  juste  répartition  du  travail 
et  du  repos ,  à  la  bonne  alimentation ,  surtout  à  l'ab- 
sence d'excès  qu'il  faut  attribuer  cet  état  de  santé. 
J'insbte  d'autant  plus  sur  ce  fait,  qu'il  ne  laisse  plus 
de  doute  sur  la  possibilite  d'acclimater  les  Européens , 
de  les  soustraire  dans  les  mêmes  conditions,  aux  ma- 
ladies, au  moins  dans  le  Hodna. 

La  constitution  géologique  de  ces  bassins  est  aujour- 
d'hui mieux  connue.  L'analyse  des  eaux  et  de  la  terre 
est  terminée.  Des  échantillons  des  terrains  de  chaque 
forage  sont  déposés  à  Paris,  à  Alger,  à  Batna,  à  Biskra; 
avec  les  coupes  géologiques  et  les  journaux  de  sondage, 
ils  offrent  desmateriaux  que  la  science  saura  mettre  en 
œuvre  pour  en  déduire  les  lois  qui  doivent  guider  dans 
les  recherches  de  ce  genre.  Chaque  atelier,  pourvu  des 
instruments  nécessaires ,  a  pris  note  des  observations 
météorologiques.  Le  réseau  des  nivellements  généraux 
se  construit  au  moyen  des  hauteurs  du  baromètre,  bes 
pluviomètres  vont  compléter  cet  ensemble  d'observa- 

TOMl  XIV,  iS5S.  So     * 


454  roiAOBs  artésibus  BitouTte 

tioos  physiques,  base  certaine  de  tous  les  trataui  à  en- 
treprendre. 

Cette  année  encore  on  a  suivi  la  marche  tracée  pour 
les  sondages  précédents  :  i*  Rendre  la  vie  ans  oasis  en 
décadence  ;  s"*  rechercher  les  eaux  jaillissantes  dans  les 
vastes  solitudes  qu'elles  doivent  ahimer.  La  première 
partie  du  programme ,  la  plus  fadle ,  a  été  conGéè  à 
M.  le  sous-lieutenant  Lehaut  La  seconde  etige  utie 
grande  habileté  ;  elle  revenait  à  M.  Jus ,  Tingénieur  de 
la  compagnie  Degousée  et  Laurent ,  qui  a  eu  l'honneur 
de  former  M.  Lehaut  et  nos  soldats  à  Tart  du  sondeur. 
Deux  ateliers  ont  été  composés  et  munis  de  ce  que  ré* 
clamait  leur  éloignement,  ils  partaient  de  Biskra,  18 
I"  novembre  1867. 

BiKMur.        Fontaine  de  la  Prospérité  (Jaillissante)  :  3.336  litres 

par  minute  t  à  25*";  ^^"^^6^  de  profondeur. 

M.  le  sous-lieutenant  Lehaut  a  commencé  le  sondage 
de&sourle  10  novembre.  Il  devait  achever  un  puits 
ouvert  par  les  indigènes  en  1 855.  Les  foreurs  (R'tâssin) 
avaient  arrêté  ce  sondage  à  47"'^20»  parce  qu'une  nappe 
d'eau ,  de  36  litres  par  minute ,  s'éUut  fait  jour  en  bas 
au  boisage  et  leur  avait  présenté  un  obstacle  insur- 
montable. Avec  la  sonde  française,  le  succès  était 
assuré  dans  ce  terrain  de  sable  argileux  et  de  gypse. 
Aussi,  le  19  novembre,  à  49"'964  de  profondeur,  tmis 
jours  après  l'arrivée  de  nos  soldats,  le  puits  inutile  de 
Ksour  était  changé  en  une  magnifique  fontaine  donnant 
S.336  liù'es  d'eau  par  minute,  à  la  température  de  âS\ 
Grâce  au  jaillissenient  de  i^'fSo  au-dessus  du  sol ,  les 
eaux  purent  être  conduites  dans  l'oasis  par  un  canal 
en  remblai  de  60  mètres  de  longueur  ;  tabdis  qu'aupar- 
ravant  la  petite  nappe  de  36  litres  se  perdaoit  dans  un 
marais  voisin. 


Fontaine  de  la  fte  {jaWssante)  :  ii.66^  tiths  ^ok       sidi  siioun. 
minute^  à  s5^  ;  Tk^^^^  de  profondeur.     * 

A  35  kilomètres  au  nord  de  Tougourt ,  au  pied  des 
hautes  dunes  qui  séparent  l'Oued-Rir'  de  TOued-Souf» 
se  trouve  Sidy-Sliman.  Autrefois  cette  oasis  a  été  pros- 
père, mais  à  la  fin  de  Tannée  1857  elle  offrait  le  plvs 
triste  spectacle.  Le  sol  inculte  était  couvert  de  pal-* 
miers  coupés.  Onze  de  ces  arbres  restaient  seuls  de- 
bout, mais  leurs  palmes  jaunissantes  contrastaient  avec 
le  feuillage  vigoureux  des  oasis  voisines.  Le  village  tom- 
bait en  ruines.  Les  habitants  avaient  dû  fuir  ce  lieu 
maudit  et  s'étaient  retirés  à  Meggar. 

Le  désastre  remontait  aux  premières  années  du  siècle* 
A  cetle  époque,  trois  fontaines  abondantes  viviiiaient 
les  dattiers  et  les  cultures  ;  le  scheick  actuel  Si-bel- 
Abbès  avait  été  témoin  de  cet  heureux  temps*  Mais  ces 
fontaines  s'étaient  successivement  taries,  les  tentatives 
pour  en  creuser  de  nouvelles  avaient  échoué  ;  depiuui 
vingt-cinq  ans  la  verdure  avait  disparu. 

Ce  n'est  pas  qu'on  eût  manqué  de  courage  et  de  par- 
Bévérance,  car  on  s'y  était  repris  à  sept  fois  différentes, 
à  mesure  que  la  soif  faisait  sentir  ses  angoisses.  Un 
scheick  de  Tougourt,  Mohammed-ben-Djellab ,  touché 
de  cette  détresse ,  avait  même  convoqué  les  populations 
de  rOued-Rir'  à  Sidy-Sliman  pour  arracher  cette  oasis 
à  la  ruine  qui  la  menaçait.  Le  courage  dû  désespoir 
avait  encore  été  impuissant,  et  les  habitants,  vaincu 
dans  cette  lutte  impossible,  avaient  abandonné  leurs 
palmiers,  leur  village,  et  s'étaient  dispersés  en  pleurant. 
Le  mal,  disait-on ,  était  sans  remède  ;  un  marabout  vé- 
néré avait  déclaré  que  jamais  l'eau  ne  coulerait  plus  à 
Sidy-Sliman. 

Heureux  de  nos  débuts  de  Ksour,  nos  soldats  arri** 


456  FOfiAiGBS  ABltSIBNS  BlfiCUTÉS 

vent  le  18  novembre.  On  fait  choix,  à  900  mètres  au 
sud-est  du  village,  d'un  point  élevé  qui  permit  d'irri- 
guer l'oasis  entière  ;  on  y  installe  le  sondage.  Le  87,  il 
était  à  60  mètres  de  profondeur  dans  un  terrain  s^n- 
blable  à  celui  qui  recouvre  la  nappe  de  Sidy-Rached. 
Le  4  décembre ,  à  74'",96,  la  dernière  couche  livrait 
passage  à  une  rivière  de  4'Ooo  litres  d'eau  par  mmute* 
à  sS"*  de  température. 

Les  habitants  de  Sidy-Sliman  manifestèrent  alors  la 
joie  la  plus  vive,  les  femmes  baisaient  les  mains  des 
soldats.  Le  caïd  de  Tougourt,  les  scheicks  des  environs 
vinrent  remercier  M.  Lehaut.  La  fontaine  fut  bénie  so- 
lennellement. Les  coups  de  fusil  de  la  fantasia  écheve^ 
lée  des  cavaliers  des  Oulad-Moulett  se  mêlèrent  aux 
chants  religieux  de  la  population  de  Sidy-Sliman  et  de 
Meggar,  réunie  autour  du  puits  de  la  Vie ,  où  des  ac- 
tions de  grâces  étaient  rendues  à  Dieu  et  aux  Français. 

Quelques  mois  après,  j'ai  campé  près  de  cette  fon- 
taine avec  une  colonne  française  ^  qui  a  pu  s'y  reposer 
de  ses  fatigues.  Cette  eau  limpide  fut  d'autant  mieux 
apprédée ,  que  les  dernières  marches  avaient  eu  lieu 
dans  des  dunes  brûlantes.  Déjà  on  pouvait  juger  de  ce 
que  sera  Sidy-Sliman  dans  quelques  années.  Les  habi- 
tants revenus  à  leur  foyer  avaient  défriché  1 7  hectares; 
l'orge  nouvelle  parait  la  terre  de  sa  fraîche  verdure, 
l'eau  courait  joyeusement  dans  les  sagiûas ,  les  vieilles 
souches  étaient  arrachées ,  on  creusait  des  trous  pour 
les  jeunes  plantations,  les  maisons  se  relevaient; 
avant  peu  un  moulin  sera  mis  en  'mouvement  par  la 
fontaine. 

Nos  soldats  si  intelligents  témoignèrent  leur  admira* 
tion  de  l'œuvre  de  leurs  camarades.  Le  miracle  de  cette 
résurrection  fut  pendant  tout  le  jour  le  sujet  des  entre- 
tiens du  bivouac ,  et,  j'en  suis  bien  sûr,  dans  quelques 


DANS  tk  SUBDIVISION  DB  BATNÀ.  ifij 

ehaumières  de  nos  départements  on  parlera  encore  de 
Sidy^Sliman. 

Fontaine  du  Souvenir  {jaiUieianie)  :  a.ooo  lilrei 
par  minute t  d  94*;  48  fnitree  de  profondeur. 

Je  n'avais  pas  le  projet  de  faire  un  sondage  cette 
année  dans  l'oasis  de  Brâm  -,  mus  au  mois  d'octobre  » 
le  cuvelage  du  puits  s'étant  rompu ,  l'eau  avait  presque 
cessé  de  couler*  et  les  habitants,  incapables  de  réparer 
cet  accident  t  avaient  demandé  à  mûns  jointes  que  l'on 
prit  pitié  d'eux.  L'atelier  de  M.  Lehaut  se  trouvait  à 
peu  de  distance,  il  reçut  Tordre  de  se  rendre  à  Brftm. 
Ce  forage  fut  terminé  en  onze  jours.  On  obtint  s. 000 
litres  par  minute ,  à  %l^\ 

L'eau  de  Brftm  est  des  plus  amères;  elle  a  donné 
lieu  à  un  proverbe  fort  répété  dans  l'Oued-Rir'  :  Àutani 
recevoir  dee  coups  de  bàion  que  de  boire  de  Veau  de 
Bràm;  et  le  proverbe  n'a  pas  tout  à  fait  tort. 

Néanmoins,  cette  eau  arrose  des  champs  d'orge,  de 
garance  de  l'aspect  le  plus  agréable.  Toute  cette  ri- 
chesse ne  dépérira  pas,  et  cette  charmante  oasis  conti* 
nuera  d'être  verdoyante. 

Comme  partout  la  joie  des  indigènes  se  traduisit  par 
des  fêtes. 

Fontaine  du  Schéiek  À%ê$a  {jailKaante)  \  i5o  litres      OimTbtottr. 
par  minute  9  à  s  5*.  S  ;  79^,80  de  profondeur. 

L'essai  heureux  qui  en  1887  ^^^  ^^®  Iractiou  des 
Selmia  à  Oum  Thiour  avait  fût  sensation  dans  le 
Sahara.  Ces  transfuges ,  comme  les  appellent  les  autres 
tribus  nomades ,  ont  été  en  butte  aux  reproches,  aux 
quolibets  de  leurs  frères.  On  ne  peut  leur  pardonner 
d'avoir  renoncé  à  cette  belle  vie  nomade  pour  se  faire 


438         FORAGES  ARTÉSIENS  EXÉCUTÉS 

cultivateurs.  J'af  toujours  soutenu  leur  courage,  je  n'at 
jamais  cessé  de  donner  à  leur  scheick  Aïssa  ben  Sebâa 
des  témoignages  publics  de  considération .  Afin  de  ne 
pas  laisser  de  doutes  dans  les  esprits  sur  l'importance 
que  nous  attachions  à  la  création  de  ce  village  peuplé 
^f  çfLva^evB  4u  0é9ert,  j'ai  donné  V ordre  d'y  creuser 
une  seconde  fontaine  artésienne.  Aprè^  s  5  jours  de 
tiravail ,  l^  nappe  de  i&o  litres  jailUs&ait  à  79'°,8o  ;  la 
teippérature  4p  l'^au  à  95^ 

Daqi)  ce  forage ,  on  a  retrouvé  les  nqêmes  couches  de 
)^rraip9  qfie  Tannée  derpiëre ,  mais  une  anomalie  doit 
être  signalée  :  )a  troisième  nappe  jaillissf^^fite  de  1857» 
1 67"',4o  n'a  p^9  été  rencontrée,  quoique  les  deux  puits 
soient  distants  l'un  de  Tautre  seulement  de  25o  mètres. 
Ççs  singularités  ont  déjà  été  notées  en  quelques  en- 

Aujourd'hui  1q  village  d'Quna  Thiour  est  pourvu 
d'eau  aDon4amment.  18  maisons  y  ont  été  construites. 
Le  scheick  Aïssa  y  a  bâti  une  mosquée  dont  le  minaret 
de  1 5  mètres  ^ert  de  point  de  direction  dans  ces  soli- 
tudes. Les  dattiers  plantés  en  1857,  ont  presque  tous 
réussi  ;  leur  nombre  s'augmentera  avec  les  eaux  nou- 
velle?..Pes  arbres  fruitiers,  des  légumes  d'Europe  ont 
été  essayés. 

Enfm  ce  même  bivouac  où  les  troupes  françaises 
ca^opai^nt  habituellement  dans  un  vrai  désert,  a  offert 
à  ma  colonne,  il  y  a  quelques  mois,  tout  ce  qui  lui  était 
nécessaire.  C'est  aux  frais  du  scheick  Aïssa  ben  Sebâa, 
au  moyen  des  avances  faites  par  lui  à  sa  fraction  que 
eette  merveilleuse  transformation  s'est  opérée.  Aussi 
dans  une  réunion  des  officiers  français  et  des  chefs  in- 
fluents du  Sahara,  j'ai  félicité  ce  scheick  de  son  intelli- 


(1)  Arago.  Anhuaire  du  bureau  de$  longitudes,  i8S5. 


DASS  LA  8irBDl?I8ION  DE  BATNA.  4^9 

gente  ioitiative,  je  lai  ai  promis  l'appui  de  rautorité 
pour  mener  son  couvre  à  bonne  fin. 

Cet  exemple  d'Oum  Thiour  s'imite  à  Chegga ,  mais 
avec  moins  d'entrain.  Cependant  les  maisons  s'y  élèvent 
en  ce  moment  «  et  avec  de  la  persévérance  les  répu- 
gnances des  nomades  Cberaga  se  dissiperont. 

Faute  d'un  bon  ciment  le  bétonnage  de  la  première 
fontaine  d'Oum  Thiour  avait  laissé  des  vides  autour 
du  tube  et  la  quantité  d'eau  avait  diminué.  Ce  béton- 
nage  a  été  refait  et  Teau  a  repris  son  débit.  Pour  éviter 
de  pareils  accidents  à  l'avenir,  on  fera  usage  du  ciment 
de  Portland  de  première  qualité. 

Sondages  en  coutb  d^exieution. 

Ces  deux  sondages  sont  en  cours  d'exécution.  Je       1^»», 

Kl  MkiBi. 

crûns  que  celui  de  Mr'ara,  à  sS  kilomètres  à  Touest  de 
Tamema,  ne  donne  jamais  d'eau  jaillissante.  L'altitude 
de  83  mètres  dépassé  de  beaucoup  le  niveau  hydrosta- 
tique du  bassin  de  l'Oued  Rir',  si  toutefois  ce  bassin 
se  prolonge  jusque-là.  Le  sondage  de  Mr^ara  avait  pour 
but  principal  dé  constater  ce  fait  ;  en  cas  de  succès  il 
devait  permettre  la  culture  des  céréales  sur  une  étendue 
de  plusieurs  kilomètres  à  l'extrémité  du  cours  de  l'Oued 
Retem,  qui,  dans  ses  crues  fort  rares,  y  dépose  un  fer- 
tile limon. 

Si  la  hauteur  de  83  mètres  est  bien  réelle,  je  ne  ferai 
pas  de  nouvelles  recherches  et  je  me  contenterai  d'uti* 
User  la  nappe  ascendante  qui  arrive  à  3s  mètres  du 
sol.  On  construira  un  simple  puits  qui  sera  d'une 
grande  utilité  dans  cette  région  totalement  dépourvue 
d'eau. 

El  Mkam  est  situé  un  peu  à  l'ouest  de  Chegga ,  dans 
le  désert  de  Morr'ftn.  L'élévation  de  la  température  a 
forcé  d'y  suspendre  les  travaux  dans  le  mois  de  juillet. 


460  FORAGES  ARTÉSIENS  EXÉCUTÉS 

mais  il3  seront  repris.  3  nappes  ascendantes  ont  porté 
le  niveau  de  l'eau  à  i4  mètres  au-dessous  du  sol  et  per- 
mettront dans  tous  les  cas  d'y  faire  un  puits  t  le  seul 
qu'on  rencontrera  entre  el  Baadj'  et  Ourlai ,  dans  un 
trajet  de  60  kilomètres. 

Le  sondage  de  Ht' ara  a  été  poussé  jusqu'à  108  mè- 
tres»  celui  d'El  BIkam  a  été  suspendu  à  94  mètres. 

Forages  en  cours  d^exicuiion. 

BiFiidh.         Aucune  localité  ne  paraissait  offrir  plus  de  chances 

Tâïr  Rif  boB  ^^ 

de  succès  pour  un  sondage  qu'El  Faîdh ,  dans  la  partie 
orientale  des  Ziban.  On  est  à  36  mètres  au-dessous  du 
niveau  de  la  mer ,  à  quelques  lieues  du  massif  de 
l'Aourës,  plusieurs  rivières  coulent  dans  cette  direc- 
tion y  enfin  le  cbott  Helr'ir  où  toutes  ces  eaux  se  déver- 
sent, se  trouve  au  sud  du  sondage.  On  comptait  ne 
rencontrer  que  peu  de  difficultés  et  voir  bientôt  ces 
plaines  fécondées  par  les  eaux  jaillissantes.  Nous  nous 
sommes  complètement  trompés  :  la  sonde  a  traversé,  du 
sol  à  1 33  mètres ,  des  couches  dures  et  compactes.  Ce 
n'est  qu'à  cette  profondeur  que  les  argiles  boueuses  et 
féUdes  annoncent  une  nouvelle  formation  et  permettent 
de  conserver  encore  l'espérance. 

Quoique  sans  résultat  jusqu'ici»  ce  sondage  témoigne 
de  l'habileté  de  M.  Jus.  Les  resserrements  fréquents 
du  terrain,  l'emprisonnement  et  la  déformation  des  ou- 
tils ,  les  éboulements ,  la  rupture  du  treuil ,  la  sonde 
brisée  en  trois  morceaux  ont  présenté  des  obstacles  sé- 
rieux, mais  n'ont  pu  empêcher  de  descendre  jusqu'à 
1 5 7"",  1 7 ,  la  plus  grande  profondeur  obtenue  en  Algérie. 
Le  matériel  n'étant  plus  assez  puissant,  les  travaux  ont 
été  suspendus  ]  nous  sommes  en  mesure  de  les  repren- 
dre et  de  connaître  enfin  si  la  nappe  artésienne  existe 
au  nord  du  Chott  Melr'ir.  Les  dernières  couches  traver* 


DANS  LA  SUBDIVISION  DE  BATNA.  46 1 

sées  I  semblables  à  celles  du  bassin  du  HodiA ,  confir- 
mest  cette  espérance. 

A  Talr  Rasbou,  sur  TOued  Djedi ,  à  3»  kilomètres 
sud-est  de  Blskra,  la  sonde  est  descendue  à  1 02  mètres. 
La  formation  d'El  Faldb  s'y  retrouve  jusqu'à  So  mètres. 
Les  couches  sont  discordantes  avec  ceUes  de  Gbegga 
et  Oum  Tbiour.  Il  résulte  de  ces  deux  forages  que  le 
système  des  indigènes  attribuant  les  nappes  artômennes 
de  rOued  Rbr^  aux  rivières  du  nord-ouest ,  de  l'ouest 
et  du  sud  a  pour  lui  les  probabilités. 

Ces  pénibles  travaux  d'El  Faldb  et  de  Talr  Rasbou 
ont  mis  en  relief  la  constance  des  travailleurs  et  de  leur 
chef.  Rien  n'a  pu  les  décourager ,  les  obstacles  inces- 
sants n'ont  fait  qu'augmenter  leur  ardeur.  Tous  se 
sont  montrés  alors  de  vrais  sondeurs ,  à  la  bauteur  des 
circonstances  les  plus  difficiles. 

Les  recbercbes  qui  seront  reprises  à  El  Faldb  décide- 
ront du  sondage  de  Talr  Rasbou.  Quoi  qu'il  arrive,  des 
nappes  ascendantes  constatées,  permettront  d'établir 
au  moins  des  puits  ordinaires.  Celui  de  Talr  Rasbou , 
au  milieu  de  la  maison  de  commandement ,  en  complé- 
tera le  système  de  défense. 

Fùntaine  du  colon  (jailliêsantê)  :  97  Utrei  par  minute  9     ntiuoaak. 
à  aS^.fi;  tij^^io  de  profondeur. 

U  était  important  de  ne  pas  laisser  finir  la  campagne 
sans  exécuter  des  recbercbes  d'eaux  jaillissantes  dans 
le  Hodna.  Tout  ce  qui  avut  été  fait  jusqu'alors  en  ce 
genre  avait  profité  aux  indigènes.  La  baute  tempéra* 
ture  du  Sabara,  les  fièvres  endémiques  de  l'Oued  Rir^, 
l'éloignement  de  ces  contrées  défendent  de  croire  à 
l'avantage  d'y  établir  les  Européens.  Dans  le  Hodna,  au 
contraire ,  ils  sont  appelés  à  la  plus  grande  prospérité. 
Le  nombre,  l'importance  des  mines  de  cette  région  té- 


462  P0BA6ES  /IRTÉSlEirs  EXÉGOTÉS 

moignent  de  ce  qa'elle  a  été  sous  la  domination  rottiaine; 
la  célèbre  ville  de  Tubuna  a  conservé  son  nom  et  couvre 
encore  le  sol  de  ses  débris.  Les  Berbères ,  au  moyen  âge , 
y  ont  eu  des  établissements  florissants  «  dont  Ëdrissi, 
Abpulféds^  vantent  les  cultures  de  coton.  De  nos  jours» 
le  Hodpa  est  habité  par  des  tribus  guerrières  et  puis- 
santes, les  Qulçtd  DerracyMes  Sabaris.  Si  on  parvient  it 
irriguer  ces  admirables  plaines,  le  Hodna  sera  la  terre 
promise  de  la  province  de  Constantine  ;  il  est  déjà  cité 
par  les  indigènes ,  lorsqu'ils  veulent  parler  du  pays  le 
plus  fertile. 

Quelques  roches  et  fossiles  recueillis  à  Goudiat  el 
Asfeur  ont  fait  classer  le  Hodna  dans  les  terrains  ter- 
tisûres,  mais  aucun  géologue  n'a  visité  cette  contrée. 
Nous  avions  cependant  grand  espoir  à  l'aspect  de  ces 
plaines ,  au  pied  de  hautes  montagnes.  Les  fontaines 
situées  dans  la  partie  sud  et  élevées  de  s  mètres  quel- 
quefois au-dessus  des  points  environnants  semblent 
être  d'anciens  puits  jaillissants  et  confirment  les  espé- 
rances. 

C'e^t  dans  ces  conditions  générales  que  fut  décidé  le 
sondage  de  Metkaouak ,  à  22  kilomètres  au  sud-ouest 
de  la  maison  de  commandement  de  Barika ,  dans  la 
tribu  des  Oulad  Sahnoun ,  grande  fraction  des  Oulad- 
Derradj'. 

Commencé  le  1 8  mai  et  suspendu  provisoirement  le 
1 1  juillet  à  la  profondeur  de  1 2  7  mètres ,  ce  forage  qui 
débite  97  litres  d'eau  par  minute  à  26*2,  a  traversé 
successivement  trois  séries  de  terrains  qui  semblent 
appartenir  à  des  époques  différentes.  Deux  nappes 
ascendantes  et  sept  nappes  jaillissantes  ont  été  rencon- 
trées. L'eau  des  dem  premières  nappes  est  arrivée  len- 
tement au  sol,  mais  cependant  avec  assez  d'abondance 
pour  dé^fger  son  passage  ;  les  cinq  autres,  au  contraire. 


DANS  LA  SUBDITISION  OB  BATMA.       465 

ont  jailli  avec  force  en  entraînant  une  forte  quantité  de 
saBle. 

n  est  probable  que  les  indigènes  ont  tenté  d'établir 
des  puits  dans  le  Hodna»  mais  la  première  nappe  ascen- 
dante  et  les  sables  mouvants  ont  dû  les  décourager. 

Tout  fait  espérer  un  plus  grand  volume  d'eau.  Les 
derniers  terrains  ramenés  par  le  trépan  sont  les  mêmes 
que  ceux  de  la  sixième  nappe  de  5o  litres  ;  le  forage 
sera  donc  repris  dans  quelques  mois  et  poussé  aussi 
profondément  que  possible. 

L'eau  avait  à  peine  coulé  que  les  douars  voisins  se- 
maient des  graines  de  pastèques,  de  mids,  et  bientôt  un 
immense  jardin  maraîcher  couvrit  cette  terre  stérile 
quelques  jours  avant.  S.ooo  chevaux,  mulets  ou  dro- 
madaires vendent  s'abreuver  chaque  jour  au  ruitfseau. 

Les  Ouled  Sahnoun,  sur  le  territoire  desquels  se  forait 
le  puits,  sont  les  plus  brillants  cavaliers  de  la  subdivi- 
sion ;  leur  race  de  chevaux  est  très-estimée.  Leurs 
luttes  avec  les  Sahari's,  leurs  victoires  sur  ces  derniers, 
ont  fait  dire  que  les  Oulad  Sahnoun  étaient  la  bride  des 
Sahari's.  Aussi  l'aristocratie  de  la  tribu  a»t-elle  plus  en 
estime  le  fusil  que  la  charrue. 

Dans  une  conférence  avec  les  scheicks ,  les  Kadhis, 
j'avais  annoncé  que  peut-être  bientôt  des  sources  jailli- 
raient du  sein  de  la  terre;  des  sourires  d'incrédulité 
vinrent  alors  animer  ces  mAles  figures.  Heureusement 
le  succès  m'a  donné  raison,  et  du  doute  on  est  passé  à 
une  admiration  enthousiaste.  L'atelier  français  n'a  pas 
manqué  de  visiteurs.  L'automne  est  attendu  avec  im- 
patience pour  voir  reprendre  ces  travaux. 

En  deux  ans  1 5  forages  ont  été  entrepris  :  1 1  avec      R^tné. 
succès,  4  sont  en  cours  d'exécution.  Je  compte  sur 
deux,  les  deux  autres  donneront  au  moins  des  puits 
ordinaires. 


pOflr  18H-US9. 


/|64  P0HA6BS  ARTÉSIENS  EXÉCUTÉS 

Nous  marchons  maintenant  avec  confiance  dans  une 
voie  connue  :  l'organisation  est  complète,  elle  pmse  ses 
moyens  d'action  dans  le  budget  des  centimes  addition- 
nels où  sont  versées  les  cotisations  volontaires  des  ara- 
bes. Les  dépenses,  justifiées  dans  les  formes  de  la  comp- 
tabilité ,  sont  acquittées  par  le  receveur  des  contribu- 
tions et  soumises  au  contrôle  de  la  cour  des  comptes. 

L'expérience  a  fait  connaître  les  règles  à  suivre  pour 
les  modifications  du  matériel,  pour  le  transport  par  dro- 
madaires. L'approvisionnement  en  vivres  des  ateliers 
est  des  plus  réguliers.  Nos  sondeurs  sont  excellents , 
leurs  directeurs  sont  habiles  et  dévoués.  Les  difiicultés 
du  début  sont  vaincues, 
projeii  M.  Jus  finirait  le  puits  de  Metkaouak.  Il  continuerait 

ses  recherches  dans  les  parties  du  Hodna  qui  otbent 
les  conditions  les  plus  favorables.  Enfin  si  le  temps  le 
permet,  il  retournera  à  El  Fafdh. 

M.  le  sous-lieutenant  Lehaut  ferait  un  puits  à  Sidy 
Krelil  et  un  sondage  .au  pied  du  Nxa  ben  Abdel  Rzig, 
pour  rendre  plus  courtes  les  étapes  de  la  route  de 
Biakra  à  Tougourt.  Il  irait  après  à  Sidy  Amran  qui  dé- 
périt chaque  jour.  En  passant  à  Tougourt ,  cet  oflScier 
installera  im. petit  atelier  de  soldats  français  et  de  tra- 
vailleurs indigènes  pour  le  curage  des  puits  de  cette 
ville  et  de  sa  banlieue.  Nos  méthodes  n'ont  pas  encore 
été  adoptées  par  les  R'tâssin  (plongeurs)  quoiqu'ils  en 
reconnaissent  la  supériorité ,  mais  ils  disent  ne  savoir 
pas  se  servir  de  nos  outils.  Il  s'est  manifesté  chez  les 
Rouar'a  une  telle  confiance  dans  la  paix,  que  tout  le 
monde  veut  creuser  des  puits,  planter  des  dattiers. 
Sûrs  de  récolter  les  fruits  de  leur  travail,  de  n'être  plus 
dépossédés  injustement  de  la  terre  mise  en  valeur  par 
leurs  soins,  les  habitants  de  l'Oued  Rir'  font  appel  aux 
R'tâssin  qui  ne  peuvent  sufiire  à  leurs  demandes. 


DANS  L4  8(mOIVISION  DE  BATfVA.  ^6i 

La  compagnie  Degoosée  et  Laurent  a  modifié  avanta- 
geusement l'appareil  destiné  au  curage  des  puits.  On 
pourra  non-seulement  les  dégager  des  sables,  mais  en- 
core les  achever  quand  la  couche  aura  peu  de  profon- 
deur. 

Il  est  probable  que  Sidy  Krelil,  Nza  ben  Abdel  Rzig, 
l^dy  Amran  ne  prendront  que  trois  mois  au  plus.  Il 
restera  cinq  mois  pour  les  rechei'ches  d'eau  entre  Té- 
maçin  et  Ouargla,  peut-être  même  dans  cette  dernière 
ville. 

Il  est  du  plus  haut  intérêt  de  connaître  si  les  nappes 
de  rOued  Rir^  et  d'Ouargla  sont  distinctes,  car  entre 
Blidet  Amar  et  Ngoussa  (loo  kilomètres) ,  les  fontaines 
artésiennes  disparaissent  et  l'on  ne  trouve  plus  que  les 
puits  des  Dechour  (el  Hadjira,  Talbin,  el  AHa). 

C'est  à  Ain  Bar'dad,  au  nord,  à  is  kilomètres  d'El 
Hadjira ,  que  je  proposerais  de  faire  un  sondage.  La 
cote  de  hauteur  encore  de  77  mètres ,  est  une  des  plus 
basses  de  cette  ligne.  Des  traditions  disent  que  des 
fontaines  ont  existé  eu  ce  lieu  ;  j'y  ai  vu  les  restes  d'un 
village ,  la  végétation  de  Tamaryx  y  est  vigoureuse  et 
abondante.  Si  nous  parvenons  à  relier  Ouargla  à  Tou- 
gourt  par  une  route  bien  pourvue  d'eau,  la  marche  des 
caravanes  de  l'Afrique  centrale  vers  nos  possessions 
sera  facilitée,  quoique  les  comptoirs  des  Anglais  sur  la 
Tchadda  et  le  Niger  doivent  absorber  la  plus  grande 
partie  de  ce  commerce.  Au  moins,  les  reUtions  avec 
les  Touaregs  seront-elles  plus  faciles  et  plus  fréquentes. 
4o  tentes  des  Ifour'as ,  tribu  noble  des  Asgueur,  vien- 
nent de  passer  trois  mois  dans  le  cercle  de  Biskra , 
au  sud  de  Témaçin ,  près  de  Sidy  Mohammed  el  Aid ,  à 
l'ordre  religieux  duquel  elles  appartiennent.  1  a  de  ces 
Touaregs  ont  visité  Biskra,  l'un  d'eux  est  arrivé  jusqu'à 
Batna  :  il  m'a  exprimé  le  désir  de  voir  forer  des  puits 


466  FORAGES   AaTÉSIfiNS. 

dans  son  pays  ;  ce  désir  se  réalisera  peut-être  un  jour. 

Il  ne  me  reste  plus  qu'à  signaler  ceux  qui  ont  tant 
fait  pour  le  succès  de  l'œuvre  dont  je  viens  d'exposer 
les  détails.  Tous  les  soldats  du  99**  et  surtout  M.  Jus  et 
M.  le  sous-lieutenant  Lehaut  méritent  vos  éloges. 

A  ces  forces  vives  de  l'année ,  au  dévouement  si 
commun  dans  ces  rangs  est  venu  se  joindre  l'exemple 
donné  par  M.  le  commandant  Séroka.  Cet  oiEcier  supé- 
rieur a  le  talent  de  faire  nattre  partout  raffection  et  de 
surexciter  tous  les  courages. 


EMPIOI  DBS  ftOUAROlRS  £11  BOIS,   ETC.  467 


«aMBBSe9HB9HaCSS& 


NOTE 

SUR  L*EMPLdl  DES  pOOllROtlis  BTI  BOtS  BAR»  LE  TtBAOE 

A  LA  I^OODRB; 

Pàk  tl.  Parran ,  ingénieur  des  mloef . 


L'emploi  des  mèches  de  sûreté  s'est  rapidement 
propagé  dans  le  tirage  à  la  poudre,  et  il  est  per- 
mis de  penser  que  dans  quelques  années  Tamorçage 
des  coups  de  mines  à  la  canette  aura  généralement 
disparu. 

L'emploi  simultané  des  mèches  de  sûreté  et  des  bour- 
roirs  métalliques  en  alliage  cuivreux  présente  cepen- 
dant de  graves  inconvénients.  La  mèche  est  fréquem- 
ment rompue  pendant  le  bourrage ,  et  le  coup  fait  long 
feu  ou  même  ne  part  pas.  D'un  autre  côté,  la  manœuvre 
du  bourroir  métallique  en  alliage  cuivteux  détermine 
souvent  l'explosion  pendant  le  bourrage,  soit  par  le 
choc  du  métal  contre  la  roche ,  soit  par  le  choc  de  deux 
parcelles  de  la  roche  siliceuse.  Il  résulte  d'une  statisti- 
que embrassant  les  mines  du  Gard ,  de  F  Ardèche  et  de 
la  Lozère,  que  depuis  i85o  jusqu'à  ce  jour,  il  y  a  eu 
58  accidents  portés  officiellement  à  ma  connaissance , 
par  dos  explosions  dans  les  mines.  Sur  ce  nombre ,  3o 
ont  eu  lieu  pendant  t  opération  du  bourrage  et  avec  des 
baurroirs  euitreux^  y  ont  eulieuenretirantl'épinglette, 
6  en  débourrant  les  coups  qui  n'étuent  pas  partis,  et 
1 5  par  diverses  causes. 

Les  accidents  qui  sont  dus  à  l'action  des  bourroirs 
métalliques  et  à  l'extraction  des  épinglettes  cuivreuses 
sont  du  mèm^  genre  ;  il  se  produit  dans  les  deux  cas 
des  étincelles  par  le  frottement  des  particules  siliceuses 


468  EMPLOI  DES  BOURROIRS  EN  BOIS 

de  la  roche  sur  celles  du  métal  ou  sur  d'autres  particules 
de  la  môme  roche.  On  peut  donc  admettre  que  sur  43 
acddents ,  99  sont  dus  à  la  nature  des  bourroirs  et  des 
épinglettes  ou  à  la  manière  de  les  employer. 

U  y  a  plus  :  les  6  accidents  survenus  en  débourrant 
les  coups  de  mine,  tiennent  encore  au  mode  vicieux  du 
bourrage  ordinaire  qui  rend  le  débourrage  excessive- 
ment périlleux  (1)  ;  de  sorte  que  sur  les  58  accidents 
survenus  dans  les  mines  du  Gard»  de  l'Ardèche  et  de  la 
Lozère,  4S  doivent  être  attribués  à  la  mam^«  de  bour- 
rer les  coups  de  mines  et  et  la  ntUure  mitaUiqw  des  ou- 
tils employés. 

Cette  proportion  déjà  très-conddérable ,  quand  on 
rapplique  à  l'ensemble  de  toutes  les  mines  sus-men- 
tionnées,  le  deviendra  plus  encore  lorsqu'il  s'agira 
exclusivement  de  mines  à  roches  siliceuses  très-dures , 
telles  que  les  mines  métalliques  et  certaines  mines 
de  fer. 

Aux  mines  de  fer  du  Lac  et  de  Saint-Priest  à  Privas, 
où  le  minerai  agatisé  abonde ,  les  accidents  de  cette 
nature  étdent  devenus  assez  nombreux  en  1857,  ^ 
cause  du  développement  des  travaux,  et  leurs  suites 
devenaient  assez  graves  pour  inspirer  les  plus  vives 
préoccupations  (s). 

IL  Dumas,  ingénieur,  directeur  de  cette  mine,  a  in- 


(1)  Malgré  les  défenses  les  plus  sévères,  les  ouvriers  débour- 
rent les  coups  qui  n'ont  pas  fait  explosion;  ils  emploient  même 
pour  cela,  à  cause  de  la  rigidité  du  bourrage ,  leurs  fleurets  en 
fer,  ce  qui  rend  le  danger  imminent  et  Texplosion  à  peu  près 
certaine. 

(3)  Du  i5  Janvier  1867  au  iSJanvier  i858,  pendant  la  période 
qui  a  précédé  remploi  des  bourroirs  en  bois,  deux  mineurs 
ont  été  tués  et  sept  blessés  grièvement  par  Texplosion  des  coups 
de  mine.  Cinq  hommes  ont  été  atteints  pendant  le  bourrage  et 
quatre  en  débourrant  clandestinement  les  coups  manques^ 


trodttit  à  la  fin  de  janvier  i8S8  l'emploi  régulier  des 
bonrroirs  en  bois  concurreounœt  avec  celui  des  mèches 
de  sûreté  (qui  y  étaient  usitées)^  et  les  accidents  ont 
cessé  de  se  reproduire. 

On  a  tiré  aux  mines  du  Lac  et  de  Saint-Priest  plus  de 
17.000  coups  depuis  cette  innovation,  Drax  seulement 
n'ont  pas  pris  feu.  Les  craintes  manifestées  au  sujet  du 
raU  ne  sont  donc  pas  fondées ,  car  dans  aucun  autre 
système  de  chargement  usité  on  n'a  obtenu  un  résultat 
pareil.  Les  mineurs  reconnaissent  que  sur  loo  coups» 
il  y  en  a  au  moins  un  qui  ne  fait  pas  explosion,  mèm» 
dans  les  conditions  les  plus  favorables ,  lorsqu'on  em- 
ploie la  mèche  et  le  bourroir  métallique. 

Les  piqueurs  de  Saint-Priest  ont  montré,  dans  le 
principe,  de  la  r^ugnance  à  prendre  les  nouveaux 
bourroirs  ;  ils  craignaient  de  voir  débourra:  les  coups 
de  mine  ;  l'expMence  a  radicalement  démontré  qu'ils 
ne  débourraient  past 

Ces  résultats  méritent  de  fixer  sérieusement  l'atten- 
ti(m  du  mineur. 

Les  bourroirs  employés  aujc  mines  de  Saint-Priest 
sont  de  simples  tiges  de  sapin ,  dont  le  diamètre  varie 
avec  le  calibre  des  fleurets  et  des  trous  depuis  o'^^oSS 
jusqu'à  o"",  1 0.  Ds  doivent  présenter  à  leur  base  la  forme 
^  d'un  pilon  allongé,  avec  une  rainure  pour  le  passage 
de  la  mèche,  et  laisser  un  jeu  sufiisant  entre  les  parois 
du  trou.  La  poudre  et  le  porte-feu  se  placent  à  la  ma- 
nière ordinaire,  et  après  avoir  recouvert  et  refoulé 
très4égèrement  la  poudre  avec  un  bouchon  de  papier, 
(m  dame  simplement  et  doucement  à  la  main  la  matière 
du  bourrage,  qui  doit  se  composer  d'argile  forte  ou  de 
débris  fins  de  roches  non  siliceuses,  pétries  et  conser- 
vant un  peu  de  plasticité.  On  augmente  un  peu  la  com- 
presnon  vers  lorifioe  du  trou.  Toute  matière  non  sili- 

TOMI  XIV,  tSSS.  3i 


iy0  HMM  DM  lonMifts  m  mis 

Muse,  flU06epillil6  de  former  eiHps  et  d'adbérer  am 
parois ,  eel  trèe--boif  ne  pour  cet  mage  ;  les  mineurs  de 
Mvas  empMeBt  les  boaes  ramaesèes  dans  les  galeries, 
ou  le  minerai  feuilleté  réduit  en  poudre. 

L*expMenee  a  démontré  i*"  que  &^,i6h  o"",9o d'un 
bourrage  simptement  tassé  et  damé  à  la  main  suffisaient 
pour  maintenir  le  oonp  et  empèeher  le  débourrage; 
t"*  que  Teffet  utile  obtenu  par  la  poudre  étoit  un  peu 
supérieur  à  celui  qu'on  obtient  avee  le  bourrage  ordi- 
naire (i);  car  la  oonsommalion  en  poudre  a  plutôt  di- 
minué qu'augmenté  aux  mines  de  Primas,  et  la  pio- 
portimi  d0S  ehaatiers  etf  avancement  dans  le  minerai 
agatisé,  c'est-à-dire  dans  la  partie  la  |dns  réfractaire, 
a  été  accrue. 

Il  7  a  plus  ;  avec  les  bourrera  en  bols ,  M.  Dumas 
est  venu  à  bout  de  certains  bancs  agatisés  que  l'aCtioD 
seule  du  feu  pouvait  entamer,  et  sur  lesquels  l'aderle 
mieux  trempé  s' émoussait  inutilement.  Il  a  pu,  en  effet, 
cieuser  et  cbarger  sans  aucune  danger,  dans  des  bancs 
plus  tendres  situés  au-dessous  de  l'agatisé,  des  trous 
de  nûne  de  o^^^io  de  diamètre  et  d'une  profondeur 
de  i'',5o. 

Ces  coups  de  mine  convenablement  disposés  ne  dé- 
bourrent pas  et  produisent  un  abatage  des  plus  remar- 
quables dans  le  banc  agatisé  supérieur.  On  y  verse  jus^ 
qu'à  4o  cartouches  (4  kilog.  de  poudre).  Les  mêmes 
coups,  chargés  à  la  manière  ordinaire,  débourrent  sou- 
vent ,  et  leur  bourrage  présente  de  grands  dangers. 
J'ai  vu  un  coup  de  mine  de  o'*,io  de  diamètre,  chargé 
avec  s.soo  kil.  de  poudre,  ébranler  environ  6  mètres 
cubes  de  minerai  agatisé,  pesant  S.5oo kilog.  le  mètre 
cube  en  place.  Cette  sorte  de  coup  de  mine  en  sous- 


(i)  Environ  tSS  grammes  psr  tonne  de  minerai. 


DAMS  ÈM  TIBAM  A  LA  MUDU.  4?! 

cave,  sous  des  bancs  de  roches  ezcepûoimellement 
dures,  constitue  une  solution  très-heureuse  de  l'abatage 
de  ces  roches  ;  elle  est  susceptible  de  s'appliquer  dans 
beaucoup  de  cas  et  en  particulier  aux  exploitations  des 
arkoses  quartieoses  et  plombifèrea  des  environs  d' Alais 
où  l'abatage  est  très-coûteux.  Il  faut  remarquer  seule- 
ment que  ce  résultat  n'a  pu  être  obtenu  qu'avec  des 
trous  de  mine  de  dimenuons  inusitées,  et  qu'on  ne  peut 
charger  de  pareils  coups  avec  sécurité  et  avec  avan- 
tage qu'avec  les  bourroirs  en  bois,  à  l'idde  desquels  le 
tirage  est  régulier. 

En  résumé  :  i*  les  chances  d'accidents  sont  oonsidé* 
^rablement  atténuées  par  l'emploi  simultané  des  bour- 
roin  en  bois  et  des  mèches  de  sûreté.  Si  l'on  donne 
outre  cela  au  mineur  une  lampe  à  treillis  métallique  ou 
à  cylindre  en  cristal ,  pour  empêcher  les  flammèches  de 
mettre  le  feu  à  la  poudre  pendant  qu'il  la  verse  dans  le 
trou,  on  aura  lait  disparaître  presque  en  entier  les 
chances  d'accident. 

3*  Le  nouveau  système  permet  d'améliorer  l'abatage 
des  roches  en  bancs  siliceux  très-durs,  par  l'emploi 
régulier  des  coupa  de  mine  à  grand  diamètre. 


iy%  ASÊOÙthTLOK  DB  l'aRBBIIIG 


ASSOCIATION 

OB  L*AB81]fIC  AUX  mToiiss  imiiAiix» 

Par  M.  DAUBRÉB ,  Jogéniear  «n  chef  des  minet. 


J*ai  signalé,  il  y  a  plusieurs  années,  la  dissémination 
de  l'arsenic  dans  des  roches  de  nature  très- variée ,  et 
particulièrement  dans  des  combustibles  minéraux  ap- 
partenant à  divers^  gisements  (i).  J*ai  reconnu  alors 
que  le  lignite  du  terrain  tertiaire  de  Lobsann  (Bas- 
Rhin)  est  exceptionnellement  riche  en  arsenic:  des 
échantillons  ordinaires  de  ce  combustible  renferment 
en  effet  de  0,009  à 0,0008  de  leur  poids  d'arsenic  (s). 

Cette  observation  vient  d'être  confirmée  et  étendue 
dans  des  conditions  qui  méritent  peut-être  d'être 
connues. 

Du  calcaire  très-chargé  de  bitume  alterne  avec  le 
lignite  de  Lobsann.  Ce  calcaire  forme  le  principal  élé- 
ment du  mastic  bitumineux  employé  dans  les  construc- 
tions. Depuis  plusieurs  années  il  est  utilisé  autrement 

(1)  Recherches  sur  la  présence  de  Tarsenlc  dans  les  combus- 
tibles miQéraux,  dans  diverses  roches  et  dans  Teau  de  mer* 
(Ànnalei  dêi  minei,  &* série,* tome  XIX,  page  669;  en  extrait 
dans  les  Comptés  rendue  dei  iéaneei  dé  V  Académie  dei  ideneet^ 
tome  XXXII,  page  Say.) 

(3)  Depuis  lors ,  M.  G.  de  Haner  a  reconnu  dans  le  lignite  de 
Fohnsdorf  enStyrie  de  petites  veines  de  sulfure  rouge  d'arsenic 
où  il  provient  peut-être  de  la  décomposition  de  la  pyrite  de 
fer  arsenicale.  (Jahrbuch  der  h  ft.  gtologUehen  Reieht-AnsialU 
i853,  page  109.) 


eooora:  on  en  extrait  par  la  dMllation  daa  bulka 
pyrogteées  qui  ont  divers  emplois* 

Quand  on  démonté  les  alambics  qui  serrent  à  la  dis- 
tillation du  calcaire,  on  observe  souvent  à  Tintérieur  du 
tuyau  par  lequel  se  dégagent  les  buUes  un  dépOt  qui 
s'est  formé  par  une  oondensatimi  graduelle  en  dehors 
du  fourneau.  Ce  dépôt  est  très-solide ,  d*un  gris  d'ader 
ou  noir  à  la  surface ,  doué  d*un  vif  éclat  métallique. 
Dans  la  cassure  fratcbe  sa  structure  est  éminemment 
lamelleuse  et  sa  surface  hérissée  de  cristaux.  Cette  in- 
crustation qui  recouvre  uniformément  les  parob  du 
tuyau  consiste  en  arsenic  i  très-peu  près  pur,  mélangé 
seulement  de  tsaces  de  charbon.  La  forme  des  cristaux 
appartient  au  -rhomboèdre  primitif  caractéristique  de 
Varsenic 

Ce  dépdt  atteint  souvent  deux  centimètres  d'épais» 
seur  ;  il  peut  même  finir  par  obstruer  le  col  de  la  cornue 
après  une  campagne  de  plusieurs  mois*  L'arsenic  dé* 
posé  ainsi  forme  quelquefois  le  0,000,001  du  poids  de 
la  roche  distillée;  certains  calcaires  en  renferment 
beaucoup  moins. 

L'arsenic  contenu  dans  le  calcidre  bitumineux  n'est 
pas  condensé  en  totalité  de  cette  manière.  Une  quantité 
appréciable  est  entraînée  dans  les  huiles  ainsi  que  je 
l'ai  reconnu  par  une  recherche  spéciale.  Quant  à  l'état 
de  combinaison  de  l'arsenic  qui  est  associé  à  ces 
hydrocarbures,  il  n'est  pas  encore  déterminé  (1).  Quoi 
qu'il  en  soit ,  m  attendant  qu'on  soit  parvenu  à  élimi- 
ner ce  toxique  des  produits  de  la  distillation ,  il  con- 


mm 


(i)  On  Tient  de  trouver  dans  le  fond  même  de  l^n  des  slsa- 
Mes  où  rhuUe  se  oondense  un  dépôt  notable  d'srsenic  métal- 
Hqne:  cela  ne|>ronve  cependant  pas  «ne rarsenle  dissout  daos 
les  huiles  soit  aosil  à  rétat  Ubre. 


474  Amoaumom  m  h'âBmmc 

Ytent  d'Mre  attentif  à  son  «listenoe ,  enrtcmt  dans  d«B 

builes  qui  peuvent  sertir  à  TMoiragai 

Où  i^connàtt  l'état  aa<^el  Pàrdèiiiô  est  etigé^  dans 
h  càlcàire  de  Lobsràfin ,  en  examibatit  le  téi^ti  c)ue 
laisse  cet(6  roôbâ  après  qu'oft  en  a  disficms  AtMeÔH- 
vemdttt  le  bittitiie  tt  le  cairbottaté  de  cbaux.  Le  têAdu 
qui  né  «'élève  qu'à  a  pont  lOô  e^t  eu  particules  très- 
fltieâ  et  amorphes  ;  11  itiàMfeàlé  les  réaetiocÉ  de  lé  t>yrife 
de  fer  arséirifère  (i).  Cottithe  rapprôcbement ,  je  tstok 
devoir  rappeler  que  fa!  depuis  lôngtenops  observé  dans 
le  calcaire  boulller  de  Ville  r^*àefll6  ft  Térfat  de  ^er  arde- 
bical  ou  lAiapickel  en  cristaux  pitrfaitetiiefit  reeotiaflia- 
sables.  Peut-être  arrivera^t'^on,  à  Lobdaûn,  àrecoonaftre 
facilement  à  son  aspect  le  calcaire  qtd  est  particulière- 
ment arsenical ,  et  par  suite  à  le  séparer  de  celui  que 
Fon  ioaraei  à  la  distillatioâ . 

Ce  n'est  pas  seulement  daim  les  eotiebes  de  lignite 
et  de  calcaire  bitumineuï  qtie  l'arsêfâic  i^'est  accumulé, 
aut  eïttirons  de  Lobsann.  Il  existe  pr^  de  cette  localité 
plusieurs  amas  de  minerai  dé  fér  très -'remarquables 
par  leur  gisement.  Or  Tun  d'eux ,  celui  de  KubbrQke, 
situé  à  4  kOamèirea  de  Lobeaiiu^  fonmissait  du  fer 
bydroxydé^  dont  la  taamr  eu  areeaic  était  aesoa  forte 
pour  qu'on  $i%  dû  raucmoer  à  le  feedre»  IM  autaa  de 
minerai  de  fer  dont  â  s'agit  se  sont  développas  sur  une 
série  de  failles  avec  l^quelk»  la  forin»tîon  du  bitume 
âat}6  le  terrrifi  tertiaiie  est  ette^mèm»  an  fotalîotf, 
comme  je  l'ai  fUt  voir  âaoi  un  autre  n^iéanoira  (t).  AîUai, 


^t^mké/umÊ^^^àÊàmm^niét^ 


(0  Je  n'ai  pas  constaté  st  Tarsentc  ne  se  trouve  pis  en  outre 
oomBifié  danti  1#  DUttâoe  minera  Ml-nè«o«  t«l  qu'en  Kôbttent 
e»  lé  séparait  k  f^id  de  la  reete 

(!t  )  notice  ser  uae  zoostfaiftai  finroffiaaaaiKUMés  la  loaf  tfe 

failles  dans  le  Bas-Rhin  (^aM^ltn  êétà  ê0eiiH¥  ffêêtûffifte  4e 


AU  BITUMBS  MINÉBAOX.  ^yi 

dans  ces  dépôts  de  nature  très-différente  »  mais  d'ori- 
gine contemporaine,  l'arsenic  paratt  dériver  des  mêmes 
sources. 

France^  9*  tériOt  tome  III,  page  169.  i846 1.  *  Mémoire  sur  le 
gisement  du  bitumot  du  lignite  et  du  sel  dans  le  terrain  ter- 
tiaire de  Becbelbronn  et  de  Lobeann  (Ànnalei  des  mines, 
HT  série,  tome  XVI,  page  aS7.  i85o). 


sua  l'emploi  de  la  houille  «  etc.  477 


SUR  L'EMPLOI  DE  LA  HOUILLE 

DAMS 
LES    L0G0IC0TITE8   DD   GBEMIR    DE   PER   DU   MORl). 


Les  Annales  de$  mines  ont  publié  (tome  IX,  p.  53,  et 
tome  X,  p.  343)  les  résultats  obtenus,  en  1 855  et  i856, 
par  l'emploi  de  la  bouille  dans  les  locomotives  de  che- 
mins de  fer  du  Nord.  Depuis  cette  époque,  l'applica- 
tion de  la  houille  n'a  pas  cessé  de  s'étendre  sur  le  réseau 
du  Nord ,  et  vers  le  milieu  de  l'année  1857,  toutes  les 
machines  à  marchandises  ont  été  exclusivement  alimen- 
tées avec  ce  combustible. 

MM.  Ghobrzinski  et  de  Marsilly  nous  communiquent 
la  série  complète  des  résultats  de  cette  importante 
substitution,  depuis  son  origine  jusqu'à  la  fin  de  l'an- 
née i858. 

Nous  reproduisons  ces  tableaux  ainsi  que  les  obser- 
vations pleines  d'intérêt  faites  sur  l'entretien  comparatif 
des  tubes,  suivant  que  les  machines  marchent  à  la 
bouille  ou  au  coke. 

Nous  y  joignons ,  comme  document  utile  à  plus  d'un 
titre ,  le  tEdbleau  complet  de  la  consommation  des  lo- 
comotives du  réseau  du  Nord  pendant  l'année  i858, 
consommation  répartie  par  catégories  de  machines,  par 
mois,  et  par  nature  de  combustible ,  et  rapprocliée  des^ 
divers  éléments  du  travail  opéré  (trains  de  voyageurs , 
de  marchandises,  de  ballast,  mouvements  de  gare, 
allumages,  stationnements).  Ce  tableau  fournira  des 
Tome  XIV,  1868.  9« 


47  s  ^UH  L^EMPLOI  DE  ti  MotJIULÉ 

éléments  de  comparaisoii  qu'il  est  sourent  difficile 
d'obteDir  aussi  complets  et  aussi  exacts. 

Nous  indiquons  d'abord ,  edmme  compléfnent  indis- 
pensable des  chiffres  de  consommation ,  les  données 
principales  des  diverses  catégories  de  machines  en  ser- 
vice sur  le  chemin  du  Nord. 

Nous  rs^ppelons  que  les  chiffres  qui  figurent  dans  les 
tableaux  suivants  comprennent ,  pour  les  années  anté* 
rieures  à  Tannée  i858,  toutes  les  consommations  dont 
les  tableaux  relatifs  à  celle-ci  donnent  le  sOUs-détaiL 


Taéluo  L  /Kmafwfotif  êtpoidt  dêê  loeomoHnâ  tfk  iybrd. 


e 


^1 


-ftJLiL.JU 


Vo^açeuri. 

IT  A  5tt   Clapefron  .  .  . 

51  A  121  Slephénsoti. .  . 
122  A  163  CrAmpton* .  .  . 
171  A  200  Buddicoîne.  .  . 
400  A  436  miktesEnf  ertti. 

Marehanditet. 

201  A  274  StephensoD. .  . 

2T5  A  838  Greusol 

360  A  399  Eogerth 


•OWPAOI  Bl    OBAVVyi. 


Poysr. 


met.  q. 

5,90 
9,50 
7,00 
5,41 
S,50 


5,50 

9,07 

10,750 


Tlib«i. 


met.  q. 

72,35 
68,<I0 
93,bS 

St.lt 
117^00 


68,60 
117,58 
186,23 


Total. 


78,15 

^4,id 

100,55 

62,SS 

135,50 


74,10 
126,60 

1M,986 


POIM. 


total. 


fcO. 

24.000 
21 .50b 
27.200 
I8.2d0 
47.400 


22.900 
33.900 
62.800 


d**4hé. 
renca. 


oiàMi   H 
NMOtqttèe.  I 

■ 


11.000 
10.000 
10.500 
9.200 
22UK)0 


22.900 

(30.000)' 

41.500 


l4Al8r'' 

<Ai6(6) 

tAi2(e! 

24      (d) 


9ê 

40 

6d 


[e) 

8 


l 


*  Ces  machioes  oui  ref  o  des  galett,  placés  entre  les  rouet  extérieores 
et  las  roues  motrices,  pour  réduire  la  cnarge  excessive  sur  les  rails. 

8)  Voitures  dans  les  trains  omnibus. 
,  )  Express  et  directs. 
e)  Omnibus. 
)  Wagons, 
e)  Wagons  de  6  tonnes  ou  2i    Wa|^on8  dé  10 1.  du  ^80 1  !^4.001  k.  bruts. 
id.  80  41.  400  A  420.000  k.  bruu. 

ta.  16  1^.  000l630.00dk.  bhttS. 


■M  ]iil 


ÉBâiifcxâÉUÉaiaÉaaÈBiB 


Data  LES  tOGOMOTITES.  ^79  . 

TuUAO  II.  PartowTM  âttçntommattondMUtaAiMâ  4«pi<*lHI>M9M'é  itH. 


...... 

....„,.., 

CM. 

■«■■■  l£. 

l*4r»ig*™#^»oïip»rl.  .  . 

t.3iT.m 

II».JOT 

UlH. 

Ulot. 
144.lt.Hl 

4.3».lll( 

kUoi.        UK. 

i4.w.a»    i,( 

4.1B3.03<I       0,3 

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4.4B1.1W 

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n-im  tait  [nirchind|Mi. 
KmUbm        )«a  t  »B     -  Knierib. 

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I.441I.SW 
11.030.000 

Ûh.om 
i.ito 

loi.  MO 

l.Wl.lM 

I1.1M.I40 

i«!« 

4.111.104 

«.«0.TI0 

Il  1W,«» 

4T.OW,P40 

H.4 

j                roloJ  d*  rom^  1»/ 

>.310.U« 

II.M1.1M 

48o 


SUR  L  £MPiOI  DE  LA  HOUILLE 
Suite  du  Tableau  H. 


Mtehioet 


Machinât 


[ 


AIRAk  1857. 

"  1  à*  164  Toyageun.  .  . 
iTi  à  300  voyageurs.  .  . 
401  à  486     —   Engerth. 


'301  k  VIA  marcbandisos. 

375  à  338  marchandises. 

360  à  399  —   Eogerth. 

701  à  710  —    Engerth. 

501  à  530  de  gares. .  .  . 


Machines 


ToM  de  Vatinée  1857 

AlfRÉB   1858. 

r 


1  &  164  voyageurs.  .  . 
170  à  300  voyageurs.  .  . 
401  à  436     —   Engerth. 


Machines 


[ 


>30i  à  374  marchandises. 
375  à  338  marchandises. 
360  A  399  ~  Engerth. 
501  A  530  de  gares. .  .  . 


ToUU  de  Fannie  1856. 


P41G001S. 


kllomèt. 

8.879.780 
675.379 
860.437 


5.415.496 


1.760.335 
1.653.898 

667.085 
1.847 

197,503 


4.319.617 


9.695.113 


3.897  190 

631.499 

S.  146.467 


5.675.156 


1.947.739 

1.708.395 

940.313 

388.311 


4.884.757 


10.559.913 


CONSOMHATIOM. 


HooUto. 


Ulof. 

4.770.340 

559.100 

1.151.350 


6.480.590 


13.575.470 

19.633000 

10.440.900 

33.700 

553.350 


43.336.330 


49.706.910 


3.930.635 

457.100 

1.580.350 


5.958.085 


16.710.400 

19.834.650 

13.875.575 

830.300 


51.350.935 


57.309.010 


Cok«. 


fcllOff. 

34.387-880 
3.508.640 
6.145.600 


34.043.070 


3.107.390 

7.480 

4.880 

14.400 

1.979.990 


5.114.140 


39.156.310 


35.168.050 
3.476.040 
8.395.440 


37.039.530 


337.730 

46.930 

303.330 

1.715.J10 


3.193.080 


39.331.610 


ToUl. 


klloff. 

39.158.070 
4.067.740 
7.396.8SO 


40.523  660 


15.693.860 

19.640.480 

10.445.780 

38.100 

3.533.340 


48.340.460 


88.863.120 


es: 


kttov 

6,0 
8,5 


7,5 


K,8 
11,9 
15,6 
20,6 
12,8 


11,3 


29.088.680 
3.933.140 
9.975.790 

43.997.615 


l6.938.l30 

19.881.570 

14.077.905 

3.545.410 


53.443.005 


96.440.620 


«,15 


7,4 

6,2 
8,7 


7.6 


8,7 
li,6 
14,9 

8.8 


10.9 


9^ 


U  a  donc  été  été  consommé  : 


HooUle. 

Coke. 

HODill*. 

Cok«. 

En  1854  .... 

3.413.636  kil. 

et     74.533.894  llil. 

OU   3,30    et 

96,87 

1855  .... 

34.437.810 

67.950.845 

36,45 

73,55 

1856  .... 

31.978.610 

53.694.630 

37,32 

63,68 

1857  .... 

49.706.910 

39.156.310 

55,93 

44,07 

1858  .... 

57.309.010 

39.331.610 

60,00 

40,00 

Machines 


18SS. 

1854. 

18S8. 

18M. 

1817. 

18S8. 

10,1 

11,3 

11,0 

9,5 

6,8 

«,7 

14.7 

15,8 

14.9 

12,8 

11,8 

11,6 

M 

» 

m 

16,2 

15,6 

14,8 

l> 

M 

» 

17,5 

30,6 

(•) 

Métumé  de  la  eoneommation  kUométriqw  des  mciehinet  à  marehandlset. 

La  consommation  de  ces  machines  a  été  en  décroissant  «  au  fur  et  à  me- 
sure de  Tapplication  des  grilles  inclinées,  comme  Tindiquent  les  chiffres 
suivants: 

'301  A  374 
375  A  338 
I        360  A  399 
(        701  A  710 
(*)  Munies  de  grilles  ordinaires. 

Influence  de  la  nature  du  combustible  sur  la  durée  des  tubes. 

Les  foyers  et  les  tubes  en  laiton  résistent  mieux  à  l'action  du  charbon 
qu'à  celle  du  coke,  la  dureté  de  ce  dernier  combustible  contribuant  en 
grande  partie  à  leur  usure.  Suivant  le  tableau  ci-après.  f)lusieurs  garnitures 
de  tubes  sur  les  machines  auxquelles  ont  été  /aites  les  premières  applications 
des  grilles  à  la  bouille,  ont  fait  déjà  un  service  très-considérable  et  supé- 
rieur à  tous  les  résultats  connus  dans  le  service  ordinaire  au  coke. 


DANS  LB3  LOCOMOTIVES. 


A8l 


1    I 

«         I 

M 
I 

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^    P 

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19.894 
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00.880 
91.444 
00.898 

109.848 
94,019 

104.840 


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076.099 
796.404 
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•48.068 
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•89.117 
999,807 
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7.118 

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94.474 


41.714 
16.498 

88.801 
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74.409 


94.799 


40.877 


870.098 

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888.817 

180.880 

01.899 

908  870 

700.818 


1.000.901 


048.186 

1,418.489 

1.889.609 

681.480 

1.140.487 


4.678.186 

1.947.789 

1.798.891 

910.S19 

984.811 

4.844.747 


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3.086 
8.183 
8.574 
8081 
5.640 


45.442 


148.874 


18 
15 
12 
17 
24 
38 
31 
17 
18 
16 
38 
37 


DANS  LES  LOGOMOTITES. 


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14 
33 
34 
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17 
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59.300 
60.460 
59.350 
87.000 
83,150 
71.300 
49.500 
51.600 
51.700 
103.850 
87.850 


880.300 


51.350.835 


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100.440 
117.440 
135.130 
115.760 
181.910 
157.080 
303.600 


1.715,110 


3.193.080 


ToUl. 


978.410 

338  000 
303.570 
188.530 
301.300 
183  590 
188.640 
174.620 
167.360 
188.610 
359.9.10 
389.950 


3.545.410 


88.448.005 


hollo. 


klloff. 
1.818 
1.177 
J.ilO 
1.053 
1.133 
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1.099 
1.083 
1.085 
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1.181 
1.683 


14.169 


86.402 


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13.034 

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880 

3.554 

14.178 

80.036 

866 

8.083 

18.050 

39.774 

485 

8.085 

14.565 

80.060 

445 

8.139 

13.366 

38.73tf 

441 

3.030 

13.055 

30.619 

435 

8.367 

14.526 

39.01  i 

433 

3.404 

14.816 

38.981 

880 

8.165 

14.017 

30.833 

401 

3.840 

15.174 

80.513 

434 

8.373 

16.105 

83.447 

417 

8.868 

171.806 

857.144 

4.977 

37.418 

5.558.350 
4.964.800 
5.341.300 
4.067.600 
4.057.000 
8.584.000 
4.087.650 
4.468.700 
4.413.000 
4.8'i8  150 
5.786.780 
6.168.050 


57.338.680 


8.484.880 
3.998.160 
8.167.860 
2.861.380 
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2.851.840 
8.080.000 
3.367.930 
8.300.840 
8.472.780 
8.777.760 
8.075.040 


89.216040 


0.048.130 
7.062.460 
8.408.560 
6.928.880 
7.186.080 
6.435.840 
7.167.650 
7.736.630 
7613.840 
8.800.830 
9.564.540 
10.148.090 


06.440.620 


11.062 

3.745 

10.036 

2.538 

11.834 

8.050 

10.401 

8.097 

10.436 

3.168 

11.159 

4.741 

11.806 

4.553 

13.4'i7 

4.376 

13.394 

8.854 

13.770 

8.338 

13.303 

3.594 

14.337 

2.896 

140.384 

40.730 

81.688 


•TtTftmo  di'hacbihio. 


9.252 

20.864 

27.207 

8.647 

4.175 

49.793 
63.595 
38.986 
24.879 
84.688 

809 
70'i 
1.346 
873 
646 

8.376 

984 

870 
116 
281 

2.766 
5.787 
6.568 
2.358 
4.365 

548.600 
1.461.135 
1.910.010 

457.100 
1.580.850 

4.076.000 
8.922.330 
13.169.730 
8.476.040 
8.895.440 

4.634.600 

10.383.445 

14.080.640 

8.083.140 

9.975.790 

5.508 
14.871 
16.106 

3.507 
14.750 

8.155 

7.61(7 

5.888 

516 

8.404 

70.145 

212.940 

31.789 

5.058.085 

87.039.580 

43.997.615 

58.833 

30,660 

89.068 

40.015 

92.338 

10 

83.463 

13.348 

3.237 

45.443 

6.588 

5.704 

8.136 

266 

16.710.400 

19.834.650 

18.875.575 

830.800 

337.730 

46.930 

303.330 

1.715110 

10.038.130 

17.681.570 

14.077.905 

3.545.410 

90.034 
83.574 
18.635 
14.160 

8.073 

7.983 

8.7H9 

977 

90.931 

143  874 

1.701 
4.977 

15.634 
87.878 

51.250.035 

9.199.080 

58.448.005 

86.403 

30.070 

173.8M 

886.814 

57.900,010 

39.981.610 

06.446.690 

140.984 

40.780 

3.590 
5.093 
10.311 
1.435 
3.870 


7.6 


488  BUi  l'emploi  m  IK  ROUiLU. 

On  peut  déduire  de  ce  tableau  plusieurs  conséquences 
intéressantes.  Nous  en  ferons  ressortir  une  seule,  Tin* 
fluence  des  saisons  sur  la  consommation,  —  Sur  les 
g6.44o.6io  kll.  consommés  en  i858,  4S.017.910  kil. 
appartiennent  au  semestre  d*été  (avril-septembre) ,  et 
55. 4» 9*7 10  ktl.  au  semestre  d*hiver.  La  consommation 
d'hiver  surpasse  donc  la  consommation  d*été  de  s 4 
p.  loot  C. 


DÉPBiCIATlOII  d'un  MATÉRIEL  BOULANT,   BTG.      48g 


BOÊHOIRE 


nm  U  SiPliClATION  D^UR  MATiRIXL  ROULAVT  DI  CBIMIR 

DX  PSR. 

far  K.  DE  BILLT,  inf peeleor  f énéral  dM  mlDM. 


INTRODUCTION. 

Un  traité  de  régie  intéressée ,  concla  en  1 854  par 
une  des  grandes  compagnies  de  chemins  de  fer  français 
avec  le  chef  de  son  service  du  matériel  et  de  la  trac- 
tion 9  renfermait  une  disposition  ainsi  conçue  : 

tt  Lors  de  la  prise  de  possession ,  et  lors  de  la  ces- 
»  sation  de  la  régie,  i  quelque  époque  qu'elle  sur- 
»  vienne,  il  sera  tenu  compte  de  Tétat  d'entretien  et 
»  d'usure  des  parties  principales  et  essentielles  du 
»  matériel. 

»  A  cet  effet  il  sera  dressé  des  inventaires  corn- 
»  prenant,  à  l'époque  du  i**  janvier  i853  : 

»  1*  La  description  détaillée  de  chaque  objet; 

»  3*  t' estimation  des  dépenses  qui  seraient  néces- 
»  saires  pour  remettre  à  l'état  de  neuf  les  pièces  on 
n  parties  des  pièces  susceptibles  de  s'user  par  le  travail, 
»  telles  que  :  roues,  essieux ,  foyers,  tubes,  cylindres, 
»  pistons,  coussinets,  ressorts ,  peintures ,  garnitures 
»  intérieures. 

»  La  différence  entre  les  estimations  ainsi  établies  à 
0  l'origine  et  à  la  fin  de  la  régie,  constituera  une  plus 
n  OU  moins- value  qui  sera  portée  au  compte  de  la  régie 
»  comme  élément  de  profit  ou  de  perte,  o 

Les  deux  parties  contractantes  nous  ayant  offert  de 
nous  charger  de  l'expertise  prescrite  par  cette  disposi* 


Exposé 
des  priocipes. 


490  DÉPBÉGIATIOEf  D'CN  MATÉBIEL  BOULAUt 

tion  du  cahier  des  charges ,  nous  avons  accepté  la  mis- 
sion avec  d'autant  plus  d'empressement  qu'elle  nous 
présentait  un  champ  d'études  tout  nouveau  ;  car  il  s'a- 
gissait alors  9  non  pas  de  constater  la  situation  du  ma- 
tériel roulant  à  Tépoque  même  où  nous  allions  opérer, 
mais  de  reconstituer  cette  situation  après  deux  années 
d'exercice  de  la  régie  intéressée.  . 

Plusieurs  des  résultats  de  ce  travail  nous  ont  paru 
offrir  assez  d'intérêt  au  point  de  vue  général  du  maté- 
riel des  chemins  de  fer,  pour  que  nous  ayons  cédé  au 
désir  qui  nous  était  exprimé  de  voir  livrer  à  la  publicité 
on  extrait  de  notre  rapport. 

L'article  du  cahier  des  charges  transcrit  ci-^dessus 
divise  le  travail  en  deux  parties,  savoir  : 

La  description  détaillée  de  chaque  objet; 

L'estimation  des  dépenses  qui  seraient  nécessaires 
pour  remettre  à  l'état  de  neuf  les  pièces  ou  parties  des 
pièces  susceptibles  de  s'user  par  le  travail* 

Le  matériel  roulant  se  compose  d'un  certain  nombre 
de  séries  de  machines  1  tenders,  voitures  à  voyageurs, 
wagons  à  marchandises.  Décrire  un  des  véhicules  de 
l'un  des  types  suffit  à  la  description  de  tous  les  autres 
du  même  type.  C'est  pourquoi  nous  nous  sommes  borné 
à  indiquer  les  formes  et  dimensions  des  pièces  princi- 
pales de  diacune  des  séries  de  machines,  de  tenders, 
de  voitures  à  voyageurs,  de  wagons  à  marchandises. 

Nous  joignons  à  ce  travail  des  tableaux  synoptiques 
qui  suffiront  au  lecteur,  pour  ce  qui  concerne  la  partie 
descriptive. 
EsUniAiion.  Ainsi  qu'il  a  été  dit  ci-dessus ,  la  régie  intéressée 
fonctionnait  depuis  près  de  deux  ans  quand  nous  avons 
commencé  le  travail  ;  il  n'était  donc  plus  possible  de 
procéder  &  l'estimation  par  des  mesures  directes  ou 
par  d'autres  constatations  des  faits  existants,  mais  il 


Description. 


M  GBIMUf  Dl  m«  491 

fallait  M  randrê  compte  d'tm  eut  dt  choaaa  qd  n'exia» 
tait  plua  I  rechercher  par  oonaéquent ,  au  moyen  des 
éléments  dont  on  disposait,  les  lois  d'usure  et  de  dété- 
rioration à  la  faveur  desquelles  on  pouvait  reconstituer 
la  situation  du  matériel  au  1^  janvier  i853. 

Des  travaux  analogues  avaient  été  faits  pour  d'autres 
chemins  de  fer;  nous  les  avons  consultés  et  nous  y 
avons  trouvé  des  éléments  précieui  ;  tous  avaient  poui 
objet  une  situation  présente  du  matériel ,  ils  n'étaient 
donc  pas  applicables  dans  Tespéce  ;  mais  quand  même 
ces  travaux  eussent  été  de  la  même  nature  que  celui 
dont  nous  étions  chargé ,  nous  n'aurions  pu  mettre  à 
profit  que  les  méthodes  ;  l'application  pure  et  simple 
des  lois  ou  des  moyennes  obtenues  aursdt  amené  des 
erreurs,  puisque  la  détérioration  du  matériel  roulant 
varie  d'une  ligne  à  une  autre,,  suivant  la  construction 
du  matériel ,  suivant  le  tracé  et  le  profil  du  chemin, 
suivant  la  perfection  de  l'entretien  de  la  voiet  pour 
les  machines ,  suivant  la  qualité  des  eaux  d'aliinen-* 
tatioui  etc.|  etc* 

C'est  ainsi  que  nous  avons  été  conduit  à^recherober 
des  lois  de  détérioration  spéciales  pour  la  ligne  dont  il 
s'agissait. 

Des  différentes  parties  qui  entrent  dans  la  compo- 
sition d'un  véhicule  I  les  unes  se  détériorent  par  le 
travail,  les  autres  plutôt  par  le  temps  de  leur  durée  ; 
les  lois  de  détérioration  que  nous  avons  cherchées 
concernent  les  premières  ;  pour  les  autres  il  nous  a 
suffi  d'en  connsltre  le  prix  et  la  durée  moyenne^  et  nous 
avons  procédé  par  dixième  de  ce  prix,  en  défalquant 
de  la  valeur  du  neuf  autant  de  dixièmes  qu'il  s'était 
écoulé  de  dixièmes  de  la  durée,  depuis  la  mise  en  cer- 
tioe  de  la  chose  jusqu'au  i**  janvier  iSfiSé 

Notre  travfiûl  a  été  divisé  en  quatre  chapitres,  dont  le 


4gs  DÉPAÉCUTIOlf  d'un  MATÉaUt  ROULANT 

premier  consacré  aiu  machines  locomotives,  le  second 
aux  tenders,  le  troisième  aux  voitures  à  voyageurs,  et 
le  quatrième  aux  wagons  à  marchandises. 

CHAPITRE  V\ 
MACHnrBS  LOGOMOTIVBS. 
iieaeripitoa. 

Le  tableau  spoptique  n""  i  contient  la  description 
des  différents  types  de  machines  locomotives  en  ac- 
tivité de  service  au  i"*  janvier  i855. 

Nous  n'avons  rien  à  y  ajouter  ;  on  y  trouve  l'indi- 
cation du  système,  des  formes  et  dimensions  des  prin- 
cipaux organes  de  ces  véhicules. 

IBmiimÊMiimm. 

D'après  les  termes  jiu  cahier  des  charges  il  fallait 
procéder  à  l'estimation  des  dépenses  nécessaires  pour 
remettre  à  Vitat  de  neuf  les  pièces  ou  parties  des  pièces 
susceptibles  de  s'user  par  le  travail. 

n  n'y  a  qu'une  manière  d'entendre  le  sens  des 
lïiots  état  de  nm^ quand  il  s's^t  de  pièces  qu'on  rem- 
place en  entier  lorsqu'elles  sont  usées ,  telles  que  :  les 
bandages,  les  foyers,  etc.  L'estimation  de  la  dépense 
à  faire  pour  remettre  une  pièce  usée  à  l'état  de  neuf 
est,  en  pareil  cas,  la  somme  à  dépenser  pour  le  rem- 
placement ,  savoir,  la  somme  du  prix  d'achat  de  la 
pièce,  des  frais  de  main-d'œuvre  pour  démonter  la 
pièce  usée,  pour  mettre  en  place  la  pièce  neuve,  avec 
déduction  de  la  valeur  de  la  pièce  usée  et  rebutée. 

Pour  des  pièces  usées  partiellement,  on  cherche  la 
proportion  de  l'usure,  on  l'apprécie  en  argent  compa- 
rativement au  prix'  du  remplacement  complet  de  la 
pièce,  et  cette  somme  correspond  à  la  dépense  pour 
mettre  à  fitat  de  neuf. 


DE  CHBMU9  DE  FER.  493 

Mais  quandjjon  doit  apprécier  des  pièces  ou  systèmes 
de  pièces  qui  se  réparent  oa  se  remplacent  partiel- 
lement au  fur  et  à  mesure  des  besoins»  tels  que  le  mé- 
canisme d'une  machinOt  &&  tubulure,  etc. ,  on  peut  dif- 
férer sur  le  sens  de  l'expression  état  neufy  et  dès  lors  il 
convient,  avant  d'entrer  en  matière,  de  faire  connaître 
le  sens  que  l'on  a  attaché  à  ces  mots. 

Les  conditions  imposées  aux  machines  locomotives 
dans  une  exploitation  à  grand  parcours ,  à  grandes  vi- 
tesses ou  à  fortes  chai-ges,  sont  telles  que,  dans  le  mé- 
canisme, par  exemple,  toute  pièce  défectueuse  est  aus- 
sitôt remplacée  ^  il  s'ensuit  que ,  dans  un  mécanisme 
qui  a  fonctionné  pendant  deux  ou  trois  mois  sans 
exiger  de  réparations,  les  pièces  peuvent  être  consi- 
dérées comme  ayant  été  à  t état  de  neuf  à  l'origine  de 
cette  période  ;  on  peut  dire  alors,  pour  le  mécanisme, 
que  Vétat  de  neuf  devient  synonyme  de  bon  éiat  de 
service. 

Afin  de  connaître  les  machines  dont  le  mécanisme 
avait  donné  lieu  à  réparations  dans  les  trois  mois  qui 
ont  suivi  le  3i  décembre  i85a,  nous  avons  relevé  sur 
les  livres  des  ateliers  de  la  coQ9pagnie  toutes  les  répa- 
rations faites  aux  machines  pendant  le  mois  de  dé* 
cenibre  i85a  et  le  premier  trimestre  de  l'année  i853, 
nous  avons  regardé  comme  ayant  existé  en  bon  état  de 
service,  les  pièces  du  genre  de  celles  dont  nous  venons 
de  parler,  appartenant  aux  machines  qui  n'avaient 
point  paru  aux  ateliers  durant  ces  trois  mois  ;  et  nous 
avons  tenu  compte  des  réparations  d'une  certaine  im- 
portance indiquées  plus  loin.  Enfin  nous  avons  écarté 
les  réparations  sans  importance,  comprises  dans  l'en- 
tretien courant,  telles  que  :  réparer  les  glissières ,  les 
coulisseaux,  redresser  les  tables  des  tiroirs,  réparer  ou 
roder  des  robinets,  retirer  le  jeu  aux  différentes  pièces, 

TOI»  XIV,  i£58.  33 


4g4     DÉPRÉCIATION  D'UN  MATÉRIEL  ROULANT 

refaire  les  joints,  réparer  les  balances,  le  manomètre , 
les  robinets  de  niveau  d'eau,  régler  la  distribution,  etc. 
Admettant  ainsi  que  les  pièces  qu'il  a  suffi  de  re- 
toucher légèrement  pendant  le  premier  trimestre  de 
Tannée  se  trouvaient  en  bon  état  de  service  au  i"  jan- 
vier. D'ailleurs  on  peut  supposer  aussi  que,  si  le  maté- 
riel est  bien  entretenu,  ce  qui  dans  l'espèce  était  admis- 
sible, il  devait  y  avoir  eu,  le  jour  de  la  prise  de  service, 
autant  de  petites  réparations  de  ce  genre  à  faire  qu'il 
y  en  aurait  à  l'expiration  du  traité.  Il  y  avait  donc 
sous  ce  rapport  parité  dans  la  situation  des  choses  aux 
deux  époqueSi 

Un  travail  de  la  nature  de  celui  dont  nous  rendons 
compte  exige  de  très-minutieux  détails,  non«seu1ement 
parce  qu'il  faut  pouvoir  très-exactement  apprécier  les 
faits  de  toute  nature  et  remonter  avec  certitude  aux 
motifs  qui  ont  dirigé  l'expert  dans  l'établissement  des 
principes  mis  en  usage,  mais  encore  parce  qu'il  est  in* 
dispensable  que  les  mêmes  règles  soient  appliquées  & 
l'origine  et  au  jour  de  la  liquidation  du  traité  conclu 
entre  les  deux  parties. 

Ces  considérations  nous  ont  engagé  à  joindre  au 
travail  original  de  très-nombreux  extraits  des  livres  de 
la  compagnie,  des  registres  d'ateliers,  etc.,  pièces  qui 
étaient  nécessaires  à  l'expertise,  mais  que  nous  ne  re*- 
produirons  pas  ici ,  ou  bien  dont  nous  reproduirons 
seulement  le  résumé ,  jugeant  inutile  de  publier  les 
choses  qui  ne  seraient  pas  d'une  utilité  ou  d'une  appli« 
cation  générale. 

Ainsi  que  nous  l'avons  déjà  dit,  quand  on  veut  pro- 
céder à  l'estimation  d'une  machine  on  est  conduit  à  en 
diviser  les  organes  en  deux  catégories,  ceux  qui  s'usent 
par  le  travail  de  la  machine  et  ceux  qui  se  détériorent 
plutôt  par  Taction  du  temps. 


D£  CHEUIN  DE  PEB.  49^ 

S  I*'.  —  Organes  qnt  «^ osent  par  le  Iravatl  de  la  maelilne. 

Ce  sont  les  bandages  ^  les  foyers,  l'appareil  de  va* 
porisation,  l'ensemble  du  mécanisme,  les  supports,  les 
châssis,  les  essieux,  etc. 

Bandages. 

Lorsque  dans  l'estimation  d'une  machine  on  veut 
apprécier  la  valeur  d'un  bandage  dont  on  peut  mesurer 
l'épaisseur,  on  recherche  trois  éléments,  savoir  : 

1*  L'épaisseur  originaire  du  bandage  et  l'épaisseur 
minimum,  c'est-à-dire  celle  à  laquelle  il  convient  de 
remplacer  la  pièce  y 

s*  L'épaisseur  du  bandage  au  moment  où  l'on  opère  ; 

5"*  La  valeur  du  millimètre  de  bandage,  afin  de 
pouvoir  retrancher  de  la  valeur  première  du  bandage 
celle  des  millimètres  qui  ont  disparu  par  l'usure. 

Nous  avons  facilement  obtenu  le  premier  et  le  troi* 
sième  de  ces  éléments  ;  mais  il  n'était  plus  possible  de 
connaître  par  mesure  les  épaisseurs  des  bandages  au 
s*' janvier  i853;  il  a  donc  fallu  les  retrouver  d'une 
manière  indirecte  par  l'application  d'une  loi. 

Cette  loi  pouvait  être  déterminée  de  la  manière  sui- 
vante : 

Choisir  dans  chacune  des  séries  un  certain  nombre 
de  machines  ayant  encore  les  bandages  du  i*'  janvier 
1 85 3  et  auxquelles  on  mesurait  l'épaisseur  de  ces  ban- 
dages à  l'extérieur,  en  supposant  la  surface  de  rou- 
lement prolongée  \  déduire  cette  épaisseur  de  l'épais* 
seur  originaire  ;  comparer  la  différence  avec  le  nombre 
de  kilomètres  parcourus  par  les  bandages  depuis  la  pose 
jusqu'au  moment  du  mesurage.  De  ces  comparaisons 
résultaient  des  rapports  ;  prenant  des  moyennes  pour 
chacune  des  espèces  de  roues  dans  chacune  des  séries 


496  DÉPRÉGIATJipN   d'uN  IIATÊRICL  RODLAliT 

de  machines»  on  obtenait  les  lois  de  la  réduction  kilo- 
métrique des  bandages.  Ces  lois  appliquées  à  chacune 
des  paires  de  roues  dont  on  trouve,  dans  les  registres  de 
la  compagnie,  le  parcours  au  i*'  janvier  iSSS,  faisaient 
connaître  les  épaisseurs  des  bandages  à  ladite  époque  ; 
connaissant  la  valeur  4u  millimètre  de  bandage  pour 
chacune  des  catégories  de  roues,  on  parvenait  à  con- 
naître ,  pour  chacun  des  cas  particuliers ,  la  somme  à 
déduire  du  prix  du  bandage  neuf  posé ,  pour  avoir  sa 
valeur  au  1"  janvier  i853. 

La  valeur  du  millimètre  de  bandage  s'obtenait  de  la 
manière  suivante  :  de  la  valeur  du  bandage  neuf  com- 
pris les  frais  de  pose,  on  déduisait  la  valeur  du  vieux 
bandage  enlevé  après  avoir  été  réduit  au  minimum  d'é- 
paisseur ;  divisant  la  différence  des  valeurs  par  la  dif- 
férence exprimée  en  millimètres,  des  épaisseurs  du 
bandage  à  l'état  de  neuf  et  à  l'état  de  rebut,  le  quotient 
était  la  valeur  cherchée. 

Mais  ce  mode  de  procéder  n'était  plus  possible  au 
moment  où  a  commencé  notre  travail  parce  que  tous  les 
bandages  en  activité  de  service  au  i""  janvier  i853 
avaient  disparu. 

Il  avait  de  plus  l'inconvénient  de  supposer  que  les 
bandages  se  détérioraient  uniquement  par  l'usure  et  de 
ne  tenir  aucun  compte  des  faits  de  rupture  ou  d'autres 
accidents  à  la  suite  desquels  il  faut  quelquefois  procéder 
au  remplacement  du  bandage. 

Il  se  présentait  une  autre  méthode  qui  consistait  à 
faire  relever  les  parcours  de  tous  les  bandages ,  depuis 
l'origine  de  l'exploitation  jusqu'à  une  époque  aussi 
avancée  que  possible ,  et  à  prendre  dans  chacune  des 
séries  la  moyenne  de  ces  parcours. 

Divisant  alors  la  valeur  nette  des  bandages  neufs 
posés,  par  le  parcours  moyen  correspondant»  on  obte- 


DE  GH£lfIIV  DE  FEB.  497 

Dait  la  dépréciation  moyemie  par  kilomètre  parcouru. 

Ce  mode  m'a  paru  préférable  parce  qu'il  tient  compte 
de  tous  les  cas  de  rebut ,  parce  qu'il  est  plus  simple  et 
d'une  plus  facile  application ,  vu  que  la  diminution  de 
valeur  d'un  bandage  quelconque  s'obtient  alors  direc- 
tement, en  multipliant  le  chiffre  des  parcours  au  i**  jan- 
vier ]853  par  le  coefficient  de  la  dépréciation  kilomé- 
trique. 

Pour  la  détermination  des  parcours  moyens,  noua 
avons  eu  recours  aux  chiffres  du  parcours  des  ban- 
dages jusques  et  compas  l'année  i854. 

Peut-être  objectera-t-on  que,  comme  il  s'agissait 
d'établir  la  situation  du  matériel  au  i«'  janvier  i855, 
il  n'aurait  pas  fallu  étendre  au  delà  de  cette  époque 
les  données  sur  lesquelles  repose  la  détermination  des 
lois  d'usure,  parce  que  les  conditions  de  la  marche  des 
machines  avaient  changé  depuis  cette  époque. 

Nous  répondrons  à  cette  objection  : 

1*  Qu'au  1*' janvier  i853,  il  y  avait  encore  aux  ma- 
chines beaucoup  de  bandages  de  première  pose,  et  dont 
il  était  par  conséquent  impossible  de  connaître  le  par- 
cours total  si  l'on  s'était  arrêté  à  cette  date  ; 

Qu'on  aurait  opéré  sur  un  petit  nombre  de  bandages, 
et  que  le  coefficient  de  détérioration  aurait  eu  peu  de 
certitude  puisqu'il  eût  été  fondé  sur  un  trop  petit 
nombre  de  fûts  *,  . 

2''  Que,  si  effectivement  les  conditions  du  travail  des 
bandages  étaient  plus  mauvaises  avant  le  i*'  jan- 
vier i853,  parce  que  la  voie  n'avait  pas  le  degré  de 
solidité  et  de  bon  entretien  qu'elle  a  acquis  plus  tard, 
d'un  autre  côté,  les  machines  ont  été  soumises,  depuis 
cette  époque,  à  des  vitesses  plus  grandes ,  à  un  travail 
plus  actif  qui  ont  dû  faire  compensation. 

)1  est  encore  upe  autre  objection,  qui  peut  faire  naîtra 


498  DéPRÉGIATlOPV  d'un  MATtRIEt  ROULANT 

des  doutes  sur  la  possibilité  d'appliquer  notre  méthode, 
quand  on  s'arrête  à  certains  cas  particuliers  et  quand 
on  n'envisage  pas  le  travail  dans  son  ensemble.  Cette 
objection  la  voici  : 

Nous  avons  déterminé  le  coefDcIent  de  détérioration 
kilométrique  des  bandages,  en  divisant  la  valeur  de  ces 
pièces  par  le  parcours  moyen  ;  par  conséquent  la  dété- 
rioration d'un  bandage  qui,  au  i*' janvier  )855,  avait 
effectué  le  parcours  moyen,  était  égale  à  la  valeur 
même  du  bandage,  et  cette  pièce  figurait  dans  l'inven- 
taire pour  zéro,  ce  qui  n'était  pas  exact. 

Par  le  même  motif,  la  détérioration  calculée  des  ban- 
dages qui  avaient  fourni  plus  que  le  parcours  moyen 
dépassait  la  valeur  du  bandage  neuf,  et  l'on  arrivait  à 
une  quantité  négative,  ce  qui  parait  absurde. 

Cette  méthode  ne  serait  donc  pas  applicable  à  cer- 
tains cas  isolés  ;  mais  il  en  est  autrement  quand  on  con- 
sidère l'ensemble. 

Ne  perdons  pas  de  vue  que  notre  coefficient  com- 
prend à  la  fois  l'usure  par  le  travail  et  les  détériora- 
tions dues  aux  accidents  qui  surviennent  aux  bandages, 
et  qui  peuvent  en  amener  le  rebut  d'un  momenfà 
l'autre.  11  s'ensuit  qu'un  bandage  qui  avait  fourni  un 
parcours  très-faible  au  5 1  décembre  1 85s ,  et  dont  la  dé- 
préciation était  ce  jour-là  très-faible  aussi,  pouvait  avoir 
été  rebuté  le  3  janvier  par  suite  de  l'un  de  ces  accidents, 
et  qu'il  figurera  par  conséquent  sur  Tinveotaire  à  une 
valeur  supérieure  de  beaucoup  à  celle  qu'il  avait  réel- 
lement. La  dépréciation  des  bandages  à  petit  parcours 
calculée  trop  faible,  trouvera  sa  compensation  dans  les 
excédants  de  dépréciation  résultant  de  l'application  de 
la  formule  aux  bandages  de  long  parcours,  et  s'il 
existe,  dans  les  cas  particuliers  des  inexactitudes  ou 
d'apparentes  impossibilités,  le  résultat  de  l'ensemble 


01  GHEMIIf  DE  m,  499 

n'en  sera  pas  moins  aussi  près  de  lavéritô,  que  les  faits 
relevés  pendant  cinq  années  d'exploitation  auront  per- 
mis d'en  approclier. 

On  trouvera  sur  le  tableau  n*  a  les  chiffres  relevés  sur 
les  livres  de  la  compagnioi  des  dépenses  nécessaires  au 
remplacement  des  bandages  de  machines  des  différents 
calibres. 

Un  autre  état,  que  nous  croyons  inutile  de  Joindre  à 
cet  extrait,  contient  le  relevé  des  parcours  de  tous  les 
bandages  de  machines,  depuis  la  mise  en  service  jus* 
qu'au  5i  décembre  i854» 

C'est  de  là  que  nous  avons  tiré  les  chiffrés  du  tableau 
n*  8  qui  donne,  dans  la  troisième  colonne ,  le  parcours 
moyen  des  bandages  de  locomotives  jusqu'à  ladite 
époque,  dans  la  colonne  4»  1&  dépense  pour  le  rem- 
placement des  bandages,  et  dans  la  cinquième  colonne, 
les  dépréciations  kilométriques  résultant  de  la  compa- 
raison de  ces  deux  séries  de  chiffres  ;  ce  sont  les  coeffi* 
cients  que  nous  cherchions. 

Nous  ferons  observer  au  sujet  de  ce  tableau  : 

1*  Que  si  les  roues  de  i",6o  offrent  un  parcours 
moindre  que  celles  de  i*,68,  cela  tient  probablement  à 
ce  qu'elles  sont  plus  chargées,  et  à  ce  qu'elles  fonc- 
tionnent avec  de  plus  grandes  vitesses-, 

9"*  Que,  contrairement  à  ce  qu'on  était  en  droit  d'at- 
tendre, les  roues  d'arrière  des  machines  n"**  i  à  78,  ont 
un  parcours  moindre  que  les  roues  d'avant  qui  ont,  soit 
même  diamètre,  soit  un  diamètre  peu  différent,  et  qui 
sont  toujours  plus  chargées  que  celles  d'arrière  ( 

S""  Que  n'ayant  pas  de  chiffres  pour  les  parcours  des 
bandages  des  roues  accouplées  des  quatre  machines 
mixtes  n'^'.gi  à  94^  nous  avons  adopté  &o,ooo  kilomè- 
tres, chiffre  inférieur  à  celui  du  parcours  moyen  des 
bandages  de  même  diamètre  des  machines  n«*  1  à  4o 


500  DÉPBÉGIATION  d'uN  MATÉRIEL  RODUHT 

et  n*"'  5i  à  78  (58«g5o  kilomètres),  parce  qu'aux  ma- 
chines mixtes  les  roues  de  i"'»68  sont  accouplées; 

Que  les  roues  d'arrière  y  sont  plus  chargées  ;  et  qu'en 
cas  de  réparation ,  il  faut  mettre  sur  le  tour  les  deux 
bandages  à  la  fois ,  d'où  il  résulte  que  l'avarie  de 
l'un  des  bandages  influe  sur  l'amincissement  des  trois 
autres  ; 

4*  Que  les  bandages  des  machines  à  marchandises 
auraient  sans  doute  un  plus  grand  parcours  moyen  à 
cause  de  la  faible  vitesse  avec  laquelle  ces  roues  frottent 
contre  les  rails»  si  Ton  n'était  pas  obligé  de  mettre  tou- 
jom's  à  la  fuis  sur  le  tour  les  trois  paires  de  roues  pour 
peu  qu'il  y  ait  à  en  rectifier  une  seule  par  suite  de  la 
déformation  de  son  bandage. 

Sur  le  réseau  de  chemins  de  fer  dont  il  s*agit  l'é- 
paisseur des  bandages  destinés  aux  roues  des  tenders 
et  des  locomotives,  mesurée  au  milieu  de  la  surface  de 
roulement  était  o™,o5  et  il  est  de  principe  d'y  rebuter  les 
bandages  quand  cette  épaisseur  est  réduite  à  o'',o25. 
Hais  des  mesures  prises  directement  par  nous  sur  seize 
bandages  des  roues  motrices  rebutées  pour  cause  d'a- 
varie, nous  ont  donné  pour  moyenne  une  épaisseur  de 
o'^ioSAf  fait  qui  prouve  à  quel  point  il  est  nécessaire 
de  tenir  compte,  dans  la  dépréciation  des  bandages,  des 
circonstances  étrangères  à  la  simple  usure  par  le  frot- 
tement sur  les  rails. 

Un  ensemble  de  mesurages  opérés  sur  un  plus  grand 
nombre  de  pièces  a  donné  les  épaisseurs  suivantes  pour 
les  bandages  rebutés  : 

Bandages  de  roues  motrices  avec  Jantes  pleines  et  faux  cercle, 
épaisseur o'',o35  à  o^fOsy 

Bandages  de  roues  motrices  à  cornières  sans 
faux  cercles o^'ioSa  à  o^oSâ 

pand^ges  dç  roues  portantes, «  ,  .    o^o3o  (i  o'.çSa 


DE  CHEMIN  DE  FEE.  5oi 

Nous  dirons  à  cette  occasion  qu'on   avait  essayé 

d'augmenter  l'épaisseur  des  bandages  neufs ,  de  la 

porter  à  0*^,06»  mais  on  n'y  a  pas  trouvé  d'économie; 

ils  ne  duraient  pas  davantage  parce  qu'ils  étaient  moins 

bien  fabriqués.  Cette  observation  a  son  importance  à 

un  point  de  vue  plus  général;  c'est  que  si  l'on  tient  à 

la  bonne  fabrication  des  pièces  de  fer  qui  ont  à  subir 

un  rude  travail ,  il  ne  faut  pas  dépasser  une  certaine 

dimension  ;  des  pièces  très-fortes  sont  plus  dii&ciles  à 

fabriquer,  coûtent  plus  cher  et  réussissent  généra* 

lement  moins  bien  que.  des  pièces  de  dimensions  plus 

modérées. 

Foyers. 

La  recherche  de  la  dépréciation  au  1*' janvier  i853  a 
offert  plus  de  difficultés  pour  les  foyers  que  pour  les  ban- 
dages. Nous  avons  pensé  d'abord  pouvoir  atteindre  notre 
but  de  la  manière  suivante  : 

i""  Connaître  exactement  l'épaisseur  des  parois  des 
foyers  dans  les  machines  neuves  ; 

9*  Chercher  le  minimum  d'épaisseur  de  ces  pièces, 
c'est-à-dire  l'épaisseur  à  laquelle  on  est  obligé  de  les 
remplacer  ; 

3«  En  conclure  l'usure  totale  par  différence  ; 

A""  Établir  la  dépense  pour  le  remplacement  du 
foyer  en  additionnant  la  valeur  d'achat  du  foyer  neuf, 
les  frais  de  main-d'œuvre  pour  la  descente  du  vieux 
foyer  et  la  pose  du  foyer  neuf,  les  frais  généraux  y  af- 
férents ,  et  en  déduisant  de  cette  somme  la  valeur  du 
vieux  foyer; 

S*  En  conclure  la  valeur  du  millimètre  d'usure  en 
divisant  la  dépense  du  remplacement  ûusi  obtenue, 
par  l'usure  totale  exprimée  en  millimètres.  Le  prix  du 
millimèti*e  de  foyer  devait  servir  &  calculer  la  détério- 
ration, 


5oa  DÉPBËCIATION  d'uSI  MATÉRIEL  BOULANT 

S'il  g'était  agi  de  faits  actuels,  il  aurait  suffi  de  me- 
surer l'épaisseur  de  chacun  des  foyers  en  en  perçant 
les  quatre  parois  et  après  avoir  constaté  qu'ils  n'étaient 
ni  fendus  ni  brûlés  ;  on  aurait  obtenu  le  montant  de  la 
détérioration  en  multipliant  la  diminution  d'épaisseur 
par  le  prix  du  millimètre. 

Mais  comme  il  n'était  plus  possible  de  connaître  par 
des  moyens  directs  et  matériels  les  épaisseurs  des  foyers 
au  1'^  janvier  i85S,  il  nous  a  fallu  opérer  à  peu  près 
comme  pour  les  bandages,  c'est-à-dire,  chercher  des 
coefficients  de  détérioration  par  kilomètre  parcouru  ; 
prendre  les  parcours  effectués  par  les  foyers  à  ladite 
époque',  et  multiplier  ces  deux  éléments  l'un  par 
l'autre  pour  obtenir  le  chiffre  de  la  détérioration  au 
t«»  janvier  1 855. 

Dans  la  détermination  du  coefficient ,  nous  avons  dû 
prendre  en  grande  considération  les  causes  étrangères 
à  l'usure  naturelle,  c'est-à-dire  celles  qui  proviennent 
des  brûlures,  des  gerçures,  etc.,  puisqu'avec  les  charges 
que  les  machines  ont  à  remorquer  maintenant ,  et  les 
pressions  auxquelles  sont  trop  souvent  exposés  les 
foyers,  la  presque  totalité  des  réparations  de  ces  pièces, 
dans  les  commencements  d'une  exploitation,  est  la  con- 
séquence des  accidents  et  non  de  l'usure  progressive 
due  au  travail  du  foyer.  C'est  un  fait  dont  nous  avons 
acquis  la  certitude  en  extrayant  des  livres  d'ateliers  les 
réparations  effectuées  aux  foyers  depuis  l'origine  de 
l'exploitation  jusqu'au  Si  mai  i855.  Pas  un  foyer 
n'avait  été  descendu  jusqu'alors  pour  cause  d'usure, 
et  les  mesures  directes  que  nous  avons  prises  aux  ate- 
liers en  faisant  percer  les  parois  des  vieux  foyers,  ont 
prouvé  que  ces  parois  avaient  le  plus  souvent  conservé 
très-sensiblement  leur  épaisseur  première  après  des 
parcours  considérables. 


OB  CHEMIN  m  FBB.  6o3 

Cette  faiblesse  dans  l'altération  des  parois  tient  à  la 
bonne  qualité  du  cuivre  des  foyers  et  peut-être  plus 
encore  à  celle  des  eaux  d'alimentation  des  machines. 

Comme  au  point  de  vue  des  avaries  étrangères  à 
l'usure  naturelle  tout  est  variable  et  presque  insaisis- 
sable à  l'origine,  il  n'est  pas  possible  de  trouver  de 
règle,  et  nous  n'avons  pu  en  apprécier  Tinfluence  qu'en 
nous  adressant  aux  faits  accomplis  dont  nous  avons 
cherché  à  déduire  des  moyennes* 

Le  relevé  des  livres  nous  a  permis  d'apprécier  l'in- 
fluence des  avaries  sur  le  remplacement  des  foyers, 
comparant  ensuite  la  dépense  effectuée  pour  ce  chapitre 
à  la  totalité  du  parcours  kilométrique  des  machines, 
nous  en  avons  déduit  la  moyenne  cherchée. 

De  cette  manière  nous  avons  été  conduit  à  établir 
séparément  deux  coefficients,  l'un  pour  la  détérioration 
kilométrique  des  foyers  par  l'usuroi  l'autre  par  la  dété- 
rioration due  aux  avaries. 

Pour  arriver  à  la  détermination  d'un  coefficient  de     coemcicm 

d0 

détérioration  des  foyers  par  l'usure,  nous  avons  choisi  la  déiéHorauon 
parmi  les  machines  dont  le  foyer  n'avait  pas  été  des-  ^"  *  "*"^' 
cendu ,  celles  qui  offraient  les  plus  grands  parcours  ; 
nous  en  avons  fait  percer  les  foyers  en  plusieurs  points 
convenablement  choisis  ;  nous  avons  mesuré  les  épais- 
seurs à  ces  points  et  nous  avons  pris  pour  chacune  des 
machines  des  moyennes  entre  ces  mesures» 

La  même  opération  a  été  répétée  aux  ateliers  sur  des 
foyers  descendus  et  dont  on  connaissait  exactement  les 
parcours» 

De  toutes  ces  opérations  nous  avons  pu  conclure  que 
la  diminution  d'épaisseur  des  foyers  due  à  l'usure  par 
100,000  kilom.  de  travail  accompli  pouvait  être  repré- 
sentée par  o",ooïi. 

Nous  ne  dissimulerons  pas  que  la  détermination  de 


5o4  DÉPRÉCIATION  d'CI!  MâTÉRIBI.  ROULÂITE 

• 

ce  chiffre  n'a  pas  toute  la  rigueur  que  nous  aurions  dé- 
sirée ,  à  cause  d'un  peu  d'incertitude  sur  l'épaisseur 
primitive  d'un  certsdn  nombre  de  plaques  de  foyers 
soumises  i  nos  recherches;  nous  avons  admis  pour 
cette  épaisseur  prisejentre  les  niveaux  de  la  grille  et  de 
la  porte  du  foyer  o",oi2,  et  nous  avons  écarté  les  me* 
sures  prises  sur  des  plaques  qui  ne  paraissaient  pas 
avoir  été  dans  ces  conditions. 

Nous  avons  cherché  à  contrôler  le  chiffre  ainsi  ob- 
tenu en  le  comparant  avec  des  observations  touchant 
l'usure  des  foyers,  faites  sur  une  autre  ligne  de  che- 
min de  fer  qui,  sous  beaucoup  de  rapports,  ofire  la 
plus  grande  analogie  avec  celle  dont  nous  nous  occu- 
pions. Les  mesures  d'épaisseurs  de  foyers  partiellement 
usés  et  dont  on  connaissait  le  parcours  ont  donné  une 
diminution  de  o'^yooi^  psir  loo.ooo  kil.  de  travail.  Ce 
chiffre  diffère  peu  du  nôtrç. 

Restait  à  déterminer  la  valeur  argent  de  cette  dé- 
préciation et  pour  cela,  connaître  le  prix  du  millimètre 
de  foyer. 

Si  nous  admettons,  comme  il  a  été  dit  ci-dessus  : 

i""  Que  l'épaisseur  primitive  des  plaques  de  foyer  ait 
été  de  o^jOia; 

a*"  Qu'il  faille  rebuter  un  foyer  quand  il  est  réduit 
par  l'usure  ào^^ooG. 

Chaque  millimètre  de  diminution  représentait  un 
sixième  de  la  dépense  à  faire  pour  le  remplacement  du 
foyer. 

D'après  les  livres  des  ateliers,  ce  remplacement  avait 
coûté  : 

Pour  les  machines  à  voyageurs  figurant  sur  l'état  n*'  i       fr. 

SOUSn°*  1  à  78 A.tog,oo 

Pour  les  machines  Crampton,  n"*'  79  à  90. û.&Ù3,oo 

pour  les  mtMdiines  h  marchfiQcUsQS,  n*'  o,t  (^  0,49*  t    4.&58,oo 


DE  CHEMIN  DE  FER.  5o5 

Le  millimètre  de  foyer  valait  donc  : 

Pour  les  machines  à  voyageurs ^^^  =:  68/1,87 

Pour  les  machines  Crampton.  •..••••    ^^^  =  jkoM 

Pour  les  machines  à  marchandises ^^^  =  769,66 

Par  conséquent  la  détérioration  kilométrique  du  foyer 
était  représentée  par  les  cliiffres  suivants  : 


% 


Pour  les  machines  à  voyageurs. . .    — *  ^      '^^   =  0,0076 

"^  100.000 

Pour  les  machines  Crampton.  •  ...    ^-^ — iliii  —  0,0081 

100.000 

Pour  les  machines  à  marchandises.    ^^-^ — ><2iL  c=  o^ooSA 


100.000 


Le  coefficient  de  la  détérioration  due  aux  avaries  ac-     c^toident 

cidentelles  n'a  pu  être  déterminé  que  par  les  faits  ac-  par  loi  mrief? 
complis. 

La  dépense  totale  pour  la  réparation  des  foyersavariés 
depuis  Torigine  de  l'exploitation  jusqu'au  3i  mai  i855 
s'élevMt  à  9ig.i8o',o4*  A  la  même  époque  toutes  les 
machines  avaient  parcouru  2o,984«493  kil.;  la  détério- 
ration kilométrique  des  foyers  due  aux  avaries  acciden- 
telles était  représentée  par  ^'^'!>,s*      =  o'.ooioS. 

*"  ^^    90.984.49'^ 

D'habiles  constructeurs  et  des  chefs  du  service  de 
traction  fort  expérimentés  admettent  qu'un  foyer,  fût- 
il  dans  les  meilleures  conditions ,  doit  être  descendu 
quand  il  a  parcouru  5oo,ooo  kil.,  ce  qui,  avec  les  chif- 
fres donnés  ci-dessus,  de  o*,oi2i  d'épaisseur  primi- 
tive des  plaques  du  foyer  et  o"',oo6  d'épaisseur  mini- 
mum» ferait  croire  à  un  amincissement  de  o",oo9  par 
1 00,000  kil.  de  parcours.  Mais  il  y  a  tout  lieu  de  croire 
que  dans  cette  appréciation  il  est  tenu  compte  non* 


0 


TubM 
bottillea». 


Chaudière. 


âo6  DÉPRÉCIATION   d'UN   MATÉRIEL  ROULANT 

seulement  de  l'usure  progressive  et  régulière ,  mais 
aussi  des  avaries  éventuelles,  lesquelles  sont  d'autant 
plus  à  craindre  que  le  foyer  a  plus  de  service  et  d'a- 
mincissement. Nous  conserverons  donc  le  chiffre  de 
o",ooii  d'amincissement  pour  100,000  kil.  parcourus 
avec  d'autant  plus  de  raison  que  l'on  ne  rebute  pas 
toujours  le  foyer  d'une  manière  complète,  car  tantôt 
on  n'en  remplace  qu'un  certain  nombre  de  plaques, 
tantôt  dans  une  plaque  amincie  ou  avariée  on  conserve 
la  partie  la  plus  rapprochée  du  ciel  ;  ce  qui  diminue 
d'autant  l'élément  de  réduction  dû  à  l'usure. 

Appareil  de  vapofiêation. 

Il  ne  nous  reste  plus  à  parler  que  des  tubes  bouilleurs, 
de  la  partie  extérieure  de  la  chaudière  et  de  la  boite  à 
fumée. 

Une  tubulure  bien  soignée  dure  environ  cinq  ans, 
c'est-à-dire  la  période  entière  du  traité  de  régie  inté- 
ressée auquel  s'appliquait  notre  expertise* 

Nous  pouvions  donc  admettre,  en  supposant  le  rem- 
placement des  tubes  isolés  au  fur  et  à  mesure  des  be- 
soins, que  l'on  trouverait  à  l'expiration  du  traité,  les 
tubulures  des  machines  dans  la  même  situation  qu'aa 
jour  du  commencement  de  la  régie.  Cette  partie  de  l'ap- 
pareil de  vaporisation  devant  être  ainsi  restituée,  parla 
nature  même  des  choses,  telle  qu'elle  avait  été  prise, 
nous  n'avons  pas  eu  à  l'apprécier. 

Si  nous  avions  connu  par  des  observations  précises 
la  durée  moyenne  des  chaudières,  nous  aurions  pro- 
cédé à  l'estimation  de  ces  pièces  par  dixièmes  de  leur 
valeur;  mais  cette  durée  n'ayant  pas  été  suffisamment 
constatée»  nous  avons  admis  comme  se  trouvant  en  bon 
état  de  service  toute  chaudière  qui  ne  figurait  pas  sur 
les  livres  d'ateliers  du  t*'  décembre  iSSs  au  3i  mars 


DE   CHEMIN   DE   FER.  hoj 

1 853»  suivant  ainsi  l'eiemple  donné  par  une  autre  com- 
pagnie de  chemin  de  fer  dans  Testimation  de  son  ma- 
tériel  roulant. 

Mécanisme. 

Nous  comprenons  dans  ce  chapitre  non-seulement 
les  pièces  mobiles  telles  que  :  bielles,  bagues  d'excen- 
triques, tiroirs,  pompes,  pistons,  arbres,  tringles,  le- 
viers de  changement  de  marche,  etc.,  mais  encore  les 
cylindres,  les  glissières  et  autres  pièces  fixes  qui  dé- 
pendent du  mécanisme. 

La  dépréciation  d'un  mécanisme  au  temps  où  il  fonc- 
tionne, ne  peut  être  estimé  que  dans  son  ensemble,  par 
le  fonctionnement  de  la  machine,  par  les  renseignements 
que  donneraient  le  mécanicien  et  le  chef  du  dépôt  à  qui 
elle  est  confiée. 

Hais  ce  mode  de  procéder  étant  inapplicable  quand 
il  faut  se  reporter  à  plusieurs  années  en  arrière,  nous 
avons  dû  recourir  à  d'autres  considérations. 

Les  conditions  de  travail  et  de  sécurité  imposées 
aux  machines  sont  telles  que  les  pièces  du  mécanisme 
sont  réparées  au  fur  et  &  mesure  des  besoins,  en  sorte 
que  Ton  peut  regarder  comme  ayant  été  dans  un  bon 
état  de  service  au  i**  janvier  i853,  le  mécanisme  de 
toute  la  machine  qui  ne  figure  pas  sur  les  livres  d'a- 
teliers du  1*'  décembre  i852  au  3i  mars  i853. 

Ces  livres  nous  ont  appris  quelles  pièces  avaient  été 
réparées  ou  remplacées  pendant  ces  quatre  mois  et 
nous  en  avons  extrait  les  sommes  à  déduire  de  la  valeur 
des  machines,  en  nous  servant  t 

I*  De  la  comptabilité  des  ateliers  ; 

90  Pu  tableau  n""  4  donnant  le  prix  du  remplacement 
des  pièces. 

Quant  aux  pièces  légèrement  avariées  au  jour  de  la 


5o8  OÊPRÉGIATION  d'uN  MATÉRIEL  ROULANT 

prise  du  service,  il  n'a  pas  plus  été  possible  d'en  teoir 
compte  dans  ce  travail,  qu'on  ne  pourra  le  faire  au  jour 
de  la  liquidation  du  traité. 

Rùues  et  essieux» 

On  a  procédé  à  l'égard  de  ces  pièces  comme  pour  les 
pièces  du  mécanisme ,  admettant  comme  étant  en  bon 
état  de  service  toutes  celles  qui. ne  figuraient  pas  sur 
les  livres  d'ateliers.  Et  c'était  avec  d'autant  plus  de 
raison  que  les  matières  premières  employées  à  la  fa- 
brication des  essieux  droits,  que  les  dimensions  et  les 
formes  données  à  ces  pièces  permettent  d'en  regarder 
la  durée  comme  presque  indéfinie. 
Essieux  coudés.  H  n'en  ost  pas  de  même  des  essieux  coudés  qui  se 
cassent  tous  après  un  certain  parcours  accompli,  et  pour 
lesquels  nous  avons  dû  par  conséquent  déterminer  un 
coefficient  de  détérioration. 

Le  matériel  de  la  compagnie  ne  renfermait  que  46  es- 
sieux de  ce  genre  dont  quatre  appartenant  aux  machines 
mixtes  n*"  gi  à  g4  et  42  aux  machines  à  marchandises 
n*'  0.1  à  0.42- 

Nous  avons  fait  relever  sur  les  livres  de  la  compagnie 
les  parcours  de  tous  les  essieux  coudés  rompus  en  ser- 
vice, depuis  l'origine  de  l'exploitation  jusqu'au  16  fé- 
vrier i858;  le  parcours  moyen  de  ces  essieux,  au  nom- 
bre de  52,  ressort  à  gi.812.  kil. 

Considérant  :  i*  qu'il  y  avait  alors  encore  en  service 
trois  essieux  de  machines  mixtes  et  28  essieux  de  ma- 
chines à  marchandises  qui  fonctionnaient  au  1*' janvier 
1 853  et  dont  les  parcours  étaient  très-considérables  ; 
7""  que  i4  essieux  de  cette  époque  qui  se  sont  rom- 
pus, offraient  un  parcours  moyen  de  10g.  735  kilog.; 
nous  avons  pu  admettre  pour  l'ensemble  de  ces  es- 
sieux un  parcours  moyen  de  100.000  kil.  avec  la  con- 


DE  CHEMIN  DE   FER.  .   Sog 

victioD  de  ne  pas  être  au-dessus  de  la  vérité.  Nous 
ajouterons  que,  depuis  lors,  ce  chiffre  a  été  vérifié  par 
la  rupture  de  60  essieux  coudés. 

Afin  d'acquérir  encore  plus  de  certitude,  nous  nous 
sommes  adressé  à  une  autre  compagnie  de  chemin  de 
fer  qui  nous  a  fourni  62  cas  de  rupture  d'essieux  coudés 
dont  la  majeure  partie  appartenait  à  des  machines  à 
marchandises ,  et  les  autres  à  des  machines  mixtes  à 
quatre  roues  accouplées. 

Dans  une  série  de  48  essieux  coudés  de  machines  à 
marchandises  dont  ag  s'étaient  rompus  en  service,  nous 
trouvons,  pour  ces  derniers,  un  parcours  moyen  de 
85.583  kil.  Les  ruptures  les  plus  récentes  dépassaient 
iSo.ooo,  même  160.000  kil.,  et  les  autres  essieux  de  la 
série  étaient  encore  en  service.  On  peut  donc  également 
admettre  ici  le  chiffre  de  100.000  kil.  pour  le  parcours 
moyen. 

Les  essieux  coudés  des  machines  mixtes  offrent  des 
parcours  beaucoup  plus  étendus.  C'est  ainsi  que  pom* 
la  compagnie,  dont  nous  estimions  le  matériel,  nous 
avons  trouvé  une  moyenne  de  115.716  kil,  et  pour 
l'autre  compagnie  136.928  kil.  comme  parcours  moyen 
des  essieux  coudés  de  Qiachines  mixtes  rompus  en 
service. 

Prenant  eu  considération  que  beaucoup  d'essieux  de 
ce  genre  étaient  encore  en  service  quand  nous  avons 
fait  nos  recherches  et  qu'ils  offraient  un  parcours  beau* 
coup  plus  considérable ,  nous  avons  pu  admettre  les 
chiffres  suivants  pour  les  essieux  coudés  en  activité  de 
service  au  1*' décembre  i859  : 

Aux  machines  à  marchandises 100.000 

Aux  machines  mixtes iïio.ooo 

Le  second  élément  du  coefficient  de  la  détérioration 
Tome  XIV,  1868/  3/i 


|lO  DÊPRÉGUTION  D'CN  MAXÉHIBL  ROULANT 

kiloitiétrique  est  le  prix  de  remplacement  d*aa  esûeu 
coudé. 

Lesessieuxcoudéfl  n*'o.i  ào.  lo  pèsent  moyennement.    657  kil. 

L60e8sieiixn*?o.ii  ào.6ft.  ...•••• 675 

h^  eaaleiui  n***  o.33  It  0.49 ..•••,••••    iSo 

ffMs  vxoj^  d'un  essieu  coudé  ^  m^rehandises.   .  ,    557 
A  k  fr.  le  kil.  ajusté;  prix  moyen  de  Tessieu,  •  .  •    3.aa9  fr. 

Cte  eûmptfi  par  essieu  coudé  les.  dépenses  cî^raprès  : 

Ponr  décalage  des  roues  de  l^essieu  brisé  et  pour  le  calage  sur 

PftUr  fr^  pénéraui;,  transport,  ma^^sii^^Q,  ^tç,,  f^- 
viron ' 100 

(jf^a,9t  à  r  essieu  gu'pu  rebute,  nous  prendrons  ç«aiiBÇ 
pour  les  bandages,  Iç  prix  d^  a6  (f.  }ç3  \Q9  lûK  ^pHw 
IRQypflflÇ  145  fr.  par  ^e^, 

P'fiipil'ès  cela,  le  prij^  du  f emplacement  4' un  essieu 
coudé  s*établira  de  la  manière  suivante  : 

Açibat  de  ^4^eitt  i^çiuf.,  « .  .,  ,  , ^  .    9.998  fr. 

Main-d'œuvre  poi^r  le  (*exuplacement ia5 

Frais  généraux. ,  •  .  .  .       100 

Total.  .......    3.A55 

A  déduire  la  valeur  de  Tessieu  brisé ^5 

Dépense  nette  pour  le  remplacement  d'un  essieu  _ 

coudé  de  marchandises 3.3o8 

Pw^f  uu  es^^  coudé  dç  machines  mij^tea  q""  S|i  à  94f 
9fiff^^  ay^q^s  ^  mêmfi  : 

Aoluit  de  l\wflÉsq  peHsnt  S5o  kil.,  êi  4  flr.  •  •  .  •  •  .    a.900  fr. 

U^ia-d'œuvr^  pour  le  rempl^cemeut, , , la^ 

f çai^  géaéran^.  .,  ^  ,,,...,.  , 100 

A  déduire  le  vieux  métal ii!i3 

dépense  nette  ponr  le  remplacement  d*UB  essieu 

coudé  mixte. a.aSa 

Qomn»  wua  «Imettoas  pour  \e»  essieux  coudés  à 


^ 


DB  GHBMIN  DE  FBB.  5ll 

marehaodiseBun  jMkrcoura  moyen  de  loo.oookil»,  pour 
les  essieux  de  noaohines  mixtes  un  paroonra  moyen  de 
190.000  kil.»  nous  aurons  pour  coeffieient  de  la  dèté* 
rioration  kilométrique 

Des  premiers. '  °   ■  »  o',o93oS 

lOO.OOO 

* 

Des  autroiL ••••••••#  -   ■    ■■  :»  e^,o>Qoi 

lao.ooo 

ÇM^^iâf  $yifooft$^  Mim  à  froîsf #,  pktqym  de  fards, 

PourcesdiiKreDts  or^nes  nous  avons  procédé eomme 
pour  les  pièces  du  mécanisine,  recourant  aux  Kvres 
d*ate)iers  pour  connaître  celles  qui  avaient  été  réparées 
ou  changées  du  i**  décembre  i859  au  5i  mars  18&S; 
toutes  les  autres  ont  été  admises  comme  ayant  été  en 
bon  état  de  service.  Dans  le  service  de  traetion  dont 
il  s'agit,  on  regarde  les  cMsns  et  lee  plaques  de 
garde  des  machines  comme  ayant  une  durée  indéfinie 
et  ne  subissant  guère  de  détérioration  que  par  des  acci- 
dents. 

En  cas  d'usure  intérieure  des  plaques  de  garde,  on  y 
ajoute  des  coulisseaux. 

Pour  plus  de  soHdité  on  remplaçait  les  bettes  à  graisse 
en  fonte  par  des  bottes  en  fer. 

S  II.  —  •vi^afti^  %mlk  «^«ui««|l  wm*  ia  ewée  el«câi  «wp 

psr  V€g»i  ém  travail. 

1)  a  été  déjà  dit  que  pour  ealemlar  k  dépréeîalien 
d'organes  qui  se  dégradent  par  la  durée  plutôt  que 
par  le  travail»  noua  avions  psocédé  ée  la  aûnîère  sui- 
vante : 

I*  CoDullre)eprixdalaciK)8aneii;eeeides«nteo»- 
placenamt; 

2»  ilétenmner  la  dmée»  moymne  de  k  ebeee; 

S%  Médttire  par  diiiAnea^.  en  ééftdi^piaiu  autaMà  de 


5l2  DÉPRÉCIATION   d'uM    MâTÉRIBL   ROULANT 

dixièmes  de  la  valeur  qu'il  s'est  écoulé  de  dixièmes  de 
la  durée  moyenne,  depuis  la  mise  en  service  de  la  ma- 
chine ou  depuis  le  dernier  remplacement  de  la  chose 
jusqu'au  i**  janvier  i855. 

Couverture  en  tôle  des  chaudières. 

Quand  les  couvertures  en  tôle  étaient  posées  sur 
bois,  elles  duraient  environ  deux  ans.  Dejyiis  qu'on  les 
pose  sur  des  cercles  de  fer  laissant  o'^yoS  à  o^'^oA  de 
vide  entre  la  couvertmre  et  la  chaudière,  la  durée 
moyenne  s'élève  à  environ  six  ans  ;  pendant  ce  temps 
la  machine  rentre  trois  ou  quatre  fois  à  l'atelier  où  Ton 
démonte  la  couverture ,  ce  qui  contribue  à  en  abréger 
la  durée  plus  que  l'usure  ordinaire. 

Le  remplacement  d'une  couverture  de  chaudière 
coûtait  4^0  fr. ,  dont  le  dixième  tfi  fr. 

Boiserie. 

On  accordait  à  la  boiserie  des  chaudières  deux  ans 
de  durée  moyenne. 

Le  remplacement  coûtait  108  fr. 

Dans  l'origine,  toutes  les  machines  à  voyageurs  n""  i 
à  78  et  les  machines  à  marchandises  n""  o.i  à  0.10 
avaient  des  couvertures  en  bois  ;  les  autres  ont  été  livrées 
par  le  constructeur  avec  des  couvertures  en  tôle. 

Et  depuis  le  1"  janvier  i853  on  remplaçait  au  fur 
et  à  mesure  les  couvertures  en  bois  par  des  couvertures 
en  tôle. 

Il  n'a  pas  été  possible  de  connaître  avec  une  certaine 
précision  le  chiffre  de  la  détérioration  des  couvertures 
en  bois.  Nous  avons  dû  prendre  en  considération  qu'un 
certain  nombre  de  machines  avaient  beaucoup  servi  au 
1"'  janvier  i853 ,  que  d'autres  ayant  servi  fort  peu 
avaient  néanmoins  leurs  boiseries  avariées;  compu*^^ 


DE  CHEMIN   DE   FER.  5l5 

ces  faits  à  la  conservation  générale  des  couvertures* 
nous  avons  pu  équitablement  réduire  les  enveloppes  en 
bois  à  moitié  de  leur  valeur,  c'est-àrdire  à  54  fr. 

Cette  évaluation  semble  d'autant  plus  rapprochée  de 
la  vérité  que  la  durée  moyenne  des  machines  avec  cou- 
verture en  bois  au  i*' janvier  i855  ressortait  à  environ 
'À  7  mois,  c'est-à-dire  une  fois  et  demie  la  durée  moyenne 
d'une  couverture  en  bois. 

Peinture. 

D'après  des  relevés  faits  sur  les  livres  et  qui  ont  été 
résumés  dans  un  tableau ,  on  avait  donné  trois  couches 
de  peinture  aux  machines  après  environ  deux  ans  de 
durée  (si 4  niois  9/10). 

La  dépense  d'une  peinture  était  i3o  fr.,  dont  le 
dixième  i3  fr. 

Une  seule  couche  de  peinture  à  neuf  coûtait  y  S  fr. 

Une  repeinture  sans  ponçage  de  3o  à  4o  fr. 

On  a  procédé  par  dixièmes. 

Telles  sont  les  bases  d'après  lesquelles  nous  avons 
opéré  dans  l'estimation  des  machines  locomotives  rap- 
portées au  1*'  janvier  i^SS. 

Chaque  machine  a  donné  lieu  à  une  opération  dis- 
tincte dont  les  résultats  ont  été  consignés  sur  une  feuille 
séparée. 

Ces  feuilles  sont  au  nombre  de  1  tg. 

Nous  enjoignons  une  ici  afin  d'indiquer  avec  préci- 
sion le  détail  de  notre  manière  de  procéder. 

Et  nous  terminerons  ce  chapitre  par  le  tableau 
qui  résume  le  travail  d'estimation  de  toutes  les  loco- 
motives. 


5l4  OÉPRÉGIATIOn  D*Ufl  MàtÉRlBL  ROULANT 


iÊiëàm 


ogËsmÊÉs 


MËfiM 


mÊÊàÊm^ 


«n 


■MMlHBt 
LOOOMOTlTIt. 


ItMMfOt 
pwiérl*. 


41  à  M 
ItàU 
ft^ftTI 
flàfi 

04  à  0.10 
n.ii  à  O.M 
O.tl  à  O.lt 
0,S8  a  0,41 


Om|o. 


114  naeh. 
7f  I  M 


1  Hat  oh. 


Vofif .  • . 
Voyaf . .  . 
Vo7t|. .  . 
Vojai..  . 
Voytf . .  . 

MIltM..  . 

Mirah. .  . 
Msrahi .  f 
Mtroh. .  . 

Moroli»  •  • 


v«yit* 


Nom 

dM 

tbwtrio» 
toura. 


L'IiptaolM. 

Cari 

Cof* 

Moltttn. ,  . 
Coll  tl  G«. .  . 
L«  Crantot.  . 
L'Eipanilon. 
Call  «t  C«. . . 
A.Koiohlio.. 
A.  Kooohilo. . 


GlMélG*..  . 


n 


fr. 

41.000 
4T.0OO 
43.000 
48.000 
41.050 
41.000 
44.000 
40000 
44.000 


H 

19.000 


H 


00 

00 


tr. 
1.11T.8 
7200' 
4T0.0O0 

nd.ow 

1.200.000 
16T.800 
180.000 
440.000 
480.000 
440.000 


5.607.300 


S.Vif.MO 


Ijil 

3  " 


fr. 
IM8t,tt 

3.4SS,T4 
S0.S8l,03 

1.433,82 
33.010,80 
'J8.810,I6 
18.887,24 

5.381,27 


193.558,6^ 
MnOII*. 


■* 


iOSêftft,é6 

■MMft 


II 
lî 


8«0I 

2,38 
3,»T 

l,PS 
3,03 
0,88 
7,00 
6,88 
3,83 
1,22 


3,M 


î 


I04T-IM0 
l84T't04« 

1040 
l84f-tllW 
|S4T-lt4t 

1881 

1848 

1880 

1881 

I88t 


.  n  Irésulte  de  la  comparfti^on  âe  ces  chiffres  qu'au 
Si  décembre  iSSa  les  machines  locomotiveË  en  sertlce 
offraient  3,5i6  p.  loo  de  dépréciation  sur  leur  valeur 
d'achat. 


DB   OHIMIN   DE   PIK. 


<i«iinEhiii  p^djsMlaJhî!!! 


■M 


I"    Il  -1     -  H  '" 


.M 


"■*'-|I"|j-|f— aii  «»■•■' 


=  'l 


iîs:-î:--:-5i:5î53,|:î;f:-il:-îS|:-fï;i 

i"  Il  "•    '  H'mn 


il 


11 

îliil 


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il 


^ 


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il  I  llil  il  I 


Sl6  OÉPni'XIATlOX   I)*UN   MATKBIEL  ROUUNT 


V 

i 

3 


^ 


•42 


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I 


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8  ■ 


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8"  R  L^-SEEgr  S  ^-SSJ-Byi 


n 


^ ail  II  S  £ 


•      »      •      •      • 

i 

e 

«8    « 


s  s  s 


DE  CHSMIN  OE   FSB. 


S17 


Tableau  N*  3.  —  Tableau  eomparatifde  la  vaiiur  det  bandag$$ 
d§  LoW'Moor^  pour  maohineit  et  tendere  neuft  et  ueét. 


i 


t 

_  t 


2,30(1) 
1,80 

l,3S 

1,10 
f,00 


h 


•"8 

•3 

A. 


Ml. 
StfO 
400 
S7S 

SlO 

20s 

348 
22s 
205 


fr. 

J,00 

0,02 

0.92 

0,02 

0,02 

0,82 

0,74 

0,74 


•i 

e 


I 


fr. 

880,00 

388,00 

34S,00 

288,20 

271,15 

201,72 

186,50 

181,70 


i 


t 


fr. 

28,09(1) 

33,86 

33,68 

83,08 

33,05 

83,00 

24,68 

24,68 


fr. 

23,86(1) 

16,84 

16,84 

16,54 

16,52 

16,80 

12,84 

12,84 


î 
^1 


fr. 

606,68  (i) 

418,80 

395,50 

334,82 

320,73 

251,23 

203,52 

188,73 


kU. 
300  (t) 
352 
245 
210 
300 
173 
136 
110 


I 

a 

I 

fr. 
0,36 

m 


fr. 

78,00 

65,82 

83,70 

54,60 

52,00 

44,72 

32,76 

28,60 


4 
« 


1* 


n» 


fr. 

828,65 
812,98 
331,80 
280,28 
268,73 
306,50 
170,76 
160,13 


(I)  Lot  bandages  de  Crampton  arrifent  eux  atolien  clnlréa  et  aoodéa; 
\\ê  pètent  en?iroii  500  kiloi  à  1  fr.  le  kilo  ;  o'mI  pourquoi  lia  eoûtent 
iDoInt  de  façon  et  de  pose  qoe  les  antres  ;  il  suit  de  là  qu'on  oe  peut 
pas  calculer  les  frais  généraui  à  raison  de  50  p.  100  de  la  main-d'œuvre; 
nous  aToni  pris  50  p.  100  du  chiffre  qui  réaulterait  de  raugmentaiion 
des  frais  de  main-nl'œuYre  pour  les  bandagea  de  i",80  proportionnelle» 
ment  au  poids,  soit  de  47',  13. 

(3)  Le  bandage,  a? ant  d'Otre  posé,  perd  par  l'alésage  et  le  tournai eà  Tex- 
(érieur  de  quoi  être  réduit  à  environ  500  kilos;  ee  qui  fait  que  la  réduc- 
tion pour  l'usure  à  300  kilos  est  d'en? Iron  40  p.  100  du  bandage  posé. 


318  DÉPRÉGIATlÔ^  Wvtl  MAtËRlkt  ROULAUT 


Tableau  r«  8.  '^Bandaget  de  heomoHvei. 


Dépréciation  des  bandagéS  d6  lo65ttMitë9  t^r  kilomètre  parcoorn  en 
prenutit  poor  huê  les  moyenDea  des  parcours  des  bandâtes  depuis 
l'oHgiDé  de  rexpleitation  Jusqu'aii  t"  Janvier  lS55. 


ir= 


■  '  it  ff, 


HAtDRl 

et 

DtAHÂTRB 

des  rdues. 


HMMltal*! 


iAHMMtaa^i**M 


Ciàaoïs 

sar  las 

rones. 

(MAeAliito 

pleisei.) 


kO. 


ttdyati 
kitofliètrM. 


ktloln. 


pouf  le 

reaiplaoe- 

talent 

du 

baiidite. 

(Tdif 


tr. 


Éûehi^t  à  ooyagetlTf  Cramptoà. 


Roues  motrices 'i,3o|     10,500    1  101,820    |    528,65 

Roues  d'avam «.    1,351     10*500    I     48,3S3    I     368,78 

Roues  da  milieu.   ...     1,20|       T,000    |     89,383    I     206,50 


Maehinet  à  f)oyageù¥è  n*^  41  d  50. 


Rôties  ttaoiricéS. .  ,\  .  l,8o 
Roues  d'àtâiit.  «...  1)20 
Roues  d'arrière.    ...    i,20 


9,676 
8,043 
3,615 


52,876 
68,516 
40,001 


852,96 
206,50 
170,76 


JfittfUiiii  â  vHyaieùé-i  H^  i  A  ko.^tii  à  f8. 


Roues  motrices 1,68 

Roues  d'avant i,00 

Roues  d'arrière i,oo 


0,280 
6,880 
5,720 


58,930 
50,362 
44,208 


Maehinêi  mixi9i  n^  91  à  94. 

Roues  motrices  (Billti).    i,68l      8,4oo    1    50,000 

Roues  d'avant i,2o|      6,727    |    49,8ii 

Roues  d'arrière i,68|      9,588    |     so,ooo 


331,80 
160,12 
I60,1S 


331,80 
206,50 
331,80 


Maehinêi  à  marehanditet  n**  0,1  à  0,42. 


Roues  accouplées. ...    i,42 


MJMM 

nirlMutriMi 
8,773 


47,997 


280,22 


liKiOillH 
dabaadaii 

par 
kllMbètra 
pareoan. 


ft. 


0,00519 
0,00620 
0,00526 


0,00667 
0,00301 
0,00425 


0,00563 
0,00317 
0,00362 


0,00683 
0,00414 
0,00663 


0,00580 


Ùt  ChEHIlN  bB  Fttlt 


5i9 


'footiiAJMqo 


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adôHtaH 


590  DÉPBÉGUTION  d'un  MATÉRIEL  ROULANT 


INVENTAIRE 
D9$  fnoôhifuê  à  mafehandU$$  d$  la  eompagnU  il»... 

N*  0,27. 

Date  de  la  mlie  en  lerTloe,  8  Juin  iBsa. 

Nombre  de  kilomètres  pereourui  Juiqu'aa  i*'  Jaof  1er  ilSfti  S9.9li« 

Portée  fur  l'état  des  maoblnes  sous  le  n*  o,2T. 


06s«re«Hofii. 

Depuis  le  i*^  Janvier  i8S3,  on  a  remplaoé  l'un  des  pistons  en 
fonte  par  un  piston  en  fer  et  laissé  sur  les  trois  essieux  une 
épaisseur  de  <r,27  de  bandage  usé  comme  fan  o«rele. 


Foyer  (i): 

Dépréolatlon  due  à  des  causes  étrangères  à  l'usure) 

régulière  par  le  travail.  .  .  o .  ooios  X  29.081  =  si',40  >  3t5',ttS 
Dépréciation  due  i  l'usure.  .  0.00B4X39.08t=5244',38) 


BMitfag«a(3)t 


d'avant.  . 
du  milieu, 
d'arrière. 


DlanèiN. 


Bètrt. 
1,42 

1,42 


ParMort 

611  kllOB. 


22.96A 
32.966 
23.966 


DéprèolattOD  des  deax  baadtf  ••. 


2  XO.O0S84X  33.968 

3  XO.OOS84X  29.966 
8X0.00584X32.966 


fr. 

368,26 
368,2S 
368,25 


804,T5 

Méeaiilime  : 

La  machine  est  entrée  aui  ateliers  le  i4  mars  i85S;  elle  avait 
parcouru  Jusqu'au  SI  décembre  1 852  29.081  kilomètres,  et  du 
I  "Janvier  au  i4  mars  18&S  7.24 1  kilomètres. 

Cm  a  alésé  les  cylindres,  ce  qui  a  donné  lieu  i  une  dépense 
de  85  francs,  laquelle,  répartie  entre  les  parcours  de  29.08t  et 
7.241  kilomètres,  donne  pour  le  premier  une  part  afférente  de 


•oMNiri,  roneo,  esalenx  : 

Remplacement  d'une  botte  i  graisse  en  fonte  par  une  botte  en 
fer.  Nous  n'avons  pas  à  nous  occuper  de  la  boite  en  fer,  puisque 
If  remplacement  n'a  eu  lieu  qu'après  le  i4  mars  1853.  mais  sim- 
plement delà  botte  en  fonte  dont  le  remplacement  aurait  coûté 
80  fr.  à  réparilr  entre  les  parcours  de  29.OB1  et  7.241  kilomètres 
comme  ci-dessus.  La  part  de  dépense  afl'érente  aux  39.081  ki* 
loméires  ressort  à 

Dépréciation  de  l'essieu  coudé  moteur 


Gonvertiire  en  tôle  tf e  ta  eliaatflère  : 

A  déduire  pour  0,97  dixièmes  de  ta  durée  totale  d'une  cou- 
verture en  tôle,  0,07  X  48 

Boloeiie  1 

Néant. 

Peinture  > 

A  déduire  pour  3,90  dixièmes  d'une  peinture,  2,90X18.  .  . . 

Toul 

Paris,  le  iv  avril  1886. 

Viwginiêur  tu  thêfekmrgi  ds  fêxp^rliit. 


elattoB 
éTsiaée 


fr.  e. 


3T8,g8 


804,TS 


2S,e2 


00,85 
671,90 


43,05 


87,70 


1.080,85 


(O  La  dépiéolatlon  étant  calfaléa  d*aprèa  le  travail  da  raotambla  dtt  fovw.  Il  o'a 


pan  élé  poatible  d'todlquer  ealla  da  chaoïiie  daa  parott. 

C»)  La  dépréolatlon  étant  oakniéa  d'anrè»  la  travail  da  Tf 
dlbla  da  falra  connaîtra  Tninra  dn  bandata  de  fbafvne  daa 


faire  il  l'on  btiU  procédé  par  rerfura  directe 


caalan .  Il  n'a  paa  été  poa- 
ronet ,  ce  qe'il  eût  Uili 


I 


DE  CHEMIN  DE  FER.  52 1 

CHAPITRE  II. 
TEHDSR8. 

1*  9eMrtpCl«B. 

Ainsi  que  pour  les  machines»  nous  avons  adopté  la 
forme  synoptique. 

JLe  tsJ)leau  n*"  5  contient  la  description  des  tenders 
en  activité  de  service  au  Si  décembre  1 832  ;  il  indique  : 

1*  Les  dimensions  essentielles  des  principaux  or- 
ganes, ainsi  que  les  capacités  pour  rapprovisionnement 
d'eau  et  de  combustible  ; 

2*  Le  système  des  freins  ; 

S""  Le  mode  d'attelage; 

A""  Le  genre  de  raccordement  avec  les  tuyaux  condui- 
sant Teau  dans  les  machines. 

Les  dispositions  des  tenders  est  telle  que  Fun  d'eux 
peut  être  adapté  à  Tune  quelconque  des  machines  ;  c'est 
pourquoi  ces  véhicules  ne  portent  pas  de  numéros  cor- 
respondant à  ceux  des  locomotives. 

Eu  égard  à  la  détérioration ,  les  organes  des  tenders 
ont  été ,  comme  ceux  des  locomotives ,  divisés  en  deux 
^catégories;  les  uns  se  dégradent  par  le  travail ,  les 
autres  plutôt  par  la  durée. 

La  première  catégorie  comprend  : 

Les  bandages  des  roues  ; 

Les  freins  ; 

L'appareil  d'attelage; 

Les  supports ,  roues ,  essieux ,  plaques  de  garde  ; 

Les  châssis,  les  bottes  à  graisse. 
Nous  rangeons  dans  la  seconde  : 

Les  caisses  à  eau  ; 

La  peinture. 


5«J2  DÊPRÉGIATJON   D^UN   MATÉRlBt   ROUrANT 

%  1**.  —  •rs«me«  4«l  •«uamt  pmm  !•  tmTAll  d«  ienëler. 

Nous  ayons  appliqué  aux  bandages  des  tenders  les 
mêmes  principes  qa'à  ceux  des  loQOznotiipes;  U  ûât  inu- 
tile d'y  revenir. 

Ces  voitures  ont  quatre  rouea  égales;  pour  les  ten- 
der^B"^  i  à  190  le  diamètre  dos  rouea  est  de  i  mètre; 
il  est  de  i"*,ao  pour  les  autres,  c'est-à-dire  pour  les  ten- 
ders  contenant  6  mètres  cubes  d'eau  et  servant  aux  ma- 
chines Grampton. 

Nous  avons  établi  séparément  le  coefficient  de  l'usure 
kilométrique  pour  les  deux  espèces  de  bandages  cor- 
respondant aux  diamètres  de  i  mètre  et  de  i*,20. 

Le  tableau  n°  2  (lignes  6  et  8)  nous  avait  donné  la 
valeur  du  remplacement  de  chacune  des  espèces. 

Les  parcours  kilométriques  relevés  très-exactement 
figuraient  sur  un  tableau  qu'il  est  inutile  de  reproduire 
ici  ;  nous  en  avons  déduit  les  parcours  moyens. 

Le  tableau  n""  6,  qui  ràaulte  de  la  combinaison  du 
prix  du  remplacement  et  du  parcours  moyen,  donne  les 
coefficients  de  la  détérioration  kilométrique. 

Ces  coefficients  appliqués  à  chacun  des  bandages , 
dont  nous  connaissions  les  parcours  au  5i  décembre 
i852,  en  ont  fait  connaître  la  détérioration  à,  cette 
époque. 

L'épaisseur  des  bandages  de  tender,  prise  au  milieu 
de  la  surface  de  roulement,  était  de  o^^^oS  ;  on  rebutait 
ces  pièces,  comme  pour  les  machines  «  quand  elles 
étaient  réduites  à  o°'^asi&  sans  avoir  subî  d'autres  ava- 
ries que  celles  dues  au  f rotteno^at  coutTS  les  ra^ls. 

Nous  avons  mesuré  l'épaisseur  d'uA  c^^is^  noi^bre 
de  bandages  de  tenders  rebutés  ^  pour  ceux  qui  avaient 


D£  CHEMIN  D(   FER.  SsS 

servi  sans  fwx  cercle,  elle  variait  entre  o'^^oSo  et 
o'^yoSS;  un  seul  avait  o'^ioSS,  et  pour  les  roues  avec 
taux  cercles,  T épaisseur  des  bandages  rebutés  était  gé- 
néralement de  o'^yOaS. 

L* usure  des  baâdagep  est  habituellement!  toutes 
choses  égales  d'ailleurs ,  plus  fprte  aux  tenders  qu'aux 
machines,  à  cause  du  frottement  de  glissement  sur  les 
rail^  quapd  les  freins  sont  serrés, 

Ffiins. 

Il  en  est  des  freins  comme  du  mécanisme  des  locomo- 
tives i  on  ne  peut  les  apprécier  que  dans  leur  ensemble, 
par  rin^pection  des  pièces /par  les  renseignements  à 
prendre  ayprës  du  mécanicien  et  du  chef  de  dépôt. 

Ce  mode  d'appréciation  étant  impossible  quand  il 
faut  se  reporter  à  plusieurs  années  en  arrière,  qqus 
avoqa  dû  procéder  par  des  moyens  indirects. 

Deux  méthode*  «e  F^sf^taient  ; 

i""  Considérer  en  bon  état  de  service  tant  frein  qui 
n'aviût  pas  ét6  fetouché  dans  les  Hteiiers  du  \'^  dé- 
oembre  iS^^a  au  il  mars  i S55,  et  pour  ceux  qui  avaient 
subi  des  réparatiooa,  retrancher  de  la  valeur  du  (rein 
celle  des  pièces  que,  d'après  les  Uvrea  d'ateUerSi  on 
avait  remplacées  pour  oause  d'usure; 

$*"  Ou  bien,  eonnaiisant  le  prix  des  freins  et  leur  durée 
moyenne,  procéder  par  dixièmes ,  en  défalquant  autant 
de  dixièmes  du  prix  qu'il  s'était  écoulé  da  dixièmea  de 
la  dorée  depuis  le  dernier  changement  d^  Vapparçil 
jusqu'au  i*' janvier  i85Ji, 

Ce  dernier  procédé ,  qui  était  le  plus  simple ,  n'a  pu 
être  employé  parce  qu'on  ne  oonnaiasait  pas  encore  la 
durée  moyenne  d'un  frein.  Les  réparations  qu'ils  exigent 
sont  si  peu  nombreuses  qu'on  n'avait  pas  même  alors, 


5^4  DÉPRÉGUTION   o'UN   MATÉRIEL  ROULANT 

aux  ateliers,  un  approvisionnement  complet  de  pièces 
de  rechange. 

La  vis  de  serrage  et  les  petites  glissières  servant  de 
guides  aux  porte-sabots  étaient  les  seules  pièces  qu'on 
eût  à  remplacer  de  temps  en  temps. 

Nous  avons  donc  fait  usage  du  premier  des  deux 
moyens  d'évaluation ,  admettant  comme  ayant  été  en 
bon  état  de  service  tout  frein  qui  n'avait  pas  subi  de 
réparation  aux  ateliers»  du  i*'  décembre  i852  au 
3i  mars  i853. 

Appareils         Ccs  appareils  consistent  dans  la  barre  d'attelage  qui 
d'aiteiage.     gg^  jjg^  ^  ]^  maehiue  par  le  moyen  d'un  goujon  en  fer, 

et  dans  le  mécanisme  du  serrage  agissant  sur  des  tam- 
pons amenés  au  contact  de  la  locomotive  par  un  méca- 
nisme particulier. 

Nous  avons  regardé  comme  ayant  été  en  bon  état  de 

service  tous  ceux  de  ces  appareils  qui  ne  figuraient  pas 

sur  les  livreç  d'ateliers  du  i*'  décembre   i8bs   au 

3i  mars  i855. 

isapports,rooei      PouT  los  supports,  Toues,  essieux,  plaques  de  garde» 

**"d"garde?"*'  nous  avous  adopté  les  principes  énoncés  quand  nous 

avons  apprécié  la  détérioration  de  ces  organes  au  cha- 
pitre des  locomotives  ;  nous  nous  y  référons. 

Châssis  et  botiet     Nous  u'avous  pas  OU  à  établir  de  dépréciation  pour 
k  graisse.     ^^  orgaues,  dout  on  considérait  la  diu*ée  comme  à  peu 

près  illimitée. 

Tuyaux  G'est  également  aux  livres  d'ateliers  que  nous  avons 

commulTicaiion  ®^  Tocoiu-s  pour  cstimer  la  dépréciation  des  rotules  et 

du  londer     des  tuyaux  de  communication,  faisant  usage,  comme 

la  chaudière.    pouT  los  orgaues  déuommés  ci-dessus ,  du  tableau  n*  7, 

qui  donne  les  prix  du  remplacement. 


DE  CHEMIN  DE  FBB. 


5a5 


Peinture. 


((  JI.—  mwtsmmtm  «al  me  «6térl«rMii  par  îm  ««rée  plaidt 

4«e  pmr  l'elTel  da  IrAvall. 

Les  cbifires  de  la  dépréciation  ont  été  obtenus  sui-     • 
Yant  les  principes  établis  ci-dessus  pour  les  organes  de 
la  même  catégorie  des  locomotives/ Nous  nous  y  réfé-» 
rons  (page  5ii). 

Le  prix  du  remplacement  d'une  caisse  à  eau  conte-    cai«seiàeau. 
nant  o  mètres  cubes  était  fixé  à  1.899  fr.,  pour  celles 
de  6  mètres  cubes  à  2.272  fr. 

La  durée  moyenne  était  estimée  à  quinze  ans. 

Nous  avons  regardé  comme  neuve  toute  caisse  à  eau 
qui,  au  i"janvier  i855,  n'avait  eu  que  six  mois  de  ser- 
vice ;  pour  les  autres ,  nous  avons  procédé  par  dixièmes, 
à  raison  de  1 89^,20  pour  la  première  grandeur,  et  de 
227^,20  pour  la  seconde. 

On  donne  aux  tenders,  pour  les  peindre  complète- 
ment, cinq  couches  au  prix  total  de  120  fr. 

La  durée  moyenne  actuelle  d'une  peinture  est  d'en- 
viron trente  mois  ;  nous  avons  adopté  trente-six  mois , 
parce  que  dans  l'origine  les  tenders  étaient  moins  fati- 
gués qu'ils  l'ont  été  plus  tard.*  Cette  durée  doit  varier 
nécessairement,  suivant  la  proportion  entre  les  nombres 
des  tenders  et  des  machines  locomotives. 

Les  détails  dans  lesquels  nous  venons  d'entrer  prou- 
vent que  dans  l'appréciation  des  tenders,  nous  avons 
fait  usage  des  principes  appliqués  aux  organes  similaires 
des  machines. 

Le  résultat  de  notre  travail  a  été  inséré  dans  1 2  7  feuUles 
d'inventaire  semblables  à  celle  que  nous  joignons  à  cette 
publication. 

En  résumant  ces  feuilles,  nous  avons  trouvé  les 
chiiïres  consignés  au  tableau  ci-après  : 

TOUE  XIV,  i85S.  36 


596  DÉPBÉCUTION  d'un  MATÉRIBL  KOULANT 


ï 


I  «     *  «4 


NttBérot 

■érlM. 
(t) 


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M* 
71* 

101  * 

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M 

78 
100 
IM 

ir 


117  Mnd. 


I 


(•) 


^(a) 


(») 


Rom 


ooutrao- 
Uan. 

(!) 


OrtffMttadoB . 
Gall  •«  C« .  .  . 
OranuMdoD . 
MOUMtt  . ,  .  . 
Cill  01  a«  .  .  . 
Lt  CraDMl. .  . 
COttlD  tic*.  . 
OrtOiiMiadoo. 


fr. 

11.008 

11.711 

I0.»08 

8.fl«3 

11.838 

8.860 

9.671 

1I.4Q4 


i  { 


W 


fr. 
378.313 
170.718 
109.688 

30.048 
898.8T3 
910.818 
198.849 

79.837 


1.867.398 


I 


'4 


i 


{ 


l'i 


(•) 


fr. 

10.788,90 

14.491,88 

7.473»78 

1.378,18 

89.891,40 

13.083,19 

9.883,88 

■864j60 


81.874,08 


8,91 
8,90 
6,81 
4,W 
18,81 
8,78 
l.<7 
0,70 


6,80 


I 


«I 
i 


1849  à  IWt 

iMi 

tM  à  1990 
*!••& 
IMf 
1881  à 

im 

ia« 


W 


Ponr  IrtlBs  d«  ? oyaitnrt  «t  d«  BaralMBdlMi. 
r«or  irtlns  da  Toyaitart  fraoda  tIimm. 


Aa  5i  décembre  i86» ,  les  tendera  offraient  une  dé- 
prédation  d'environ  6«5  p.  loo  aur  la  valeur  d'achat. 


oit   CBBUIN   DE   IBH. 


■iï  Ut 


* 


«iil 
Isî!-  - 


5.7 

if  ils. 

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^1 


^•nî  '■li'A-inmlntii 


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Il  IIS  Ml  lit  M|ll 


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Sfl8  DËPnÉClA'l'ION    n'DH    MtTfilllEr.  ROULANT 


II"  iniïï.jî'IÎSîi'li 


II"  li^l 


^11. 


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lll 


DE   CHEMIN   DE   FEB. 


529 


Tableau  m**  6.  —  Dépréciation  des  bandagei  dû  tenderg  par  kilo- 
méirê  parcouru^  en  prenant  pour  bâte  la  moyenne  des  parcoure 
des  bandages  des  tenders  depuis  Vorigine  du  chemin  ju§qu*au 
V^  janvier  1865. 


RATCRI 
eldlanétradetroatf. 

moyannaf 

sor 
laa  oMlanx. 

riRcooat 

Doyoni 

d*f  bandifof 

en 
kttODèlrof. 

• 

DinaHB 

pour  le 
remplaoaneni 
d'an  bandice 
(V.  Eut  n*  1). 

aArRÉOlATIOR 

dn  bandaia 

par 
kilométra 
pareoara. 

i*,oo  avanl.  .     . 
r',00  arrière.  .  . 
ffio  avant.  .  .  . 
i"',30  arriére.  .  . 

kilor. 
6.700 

8.080 

kilon. 
50.454 

47.883 

fr. 
160,12 

208,50 

fr. 
0,00817 

0,00481 

Il  n'a  pas  été  possible  d'établir' un  coefficient  dis- 
tinct pour  l'usure  des  bandages  d'avant  et  des  bandages 
d'arrière,  parce  que  dans  les  remplacements  d'essieux 
on  les  met  indistinctement  à  l'avant  ou  à  l'arrière  du  ten* 
der.  Les  chiffres  de  la  seconde  colonne  sont  arrondis. 


Tableac  m°  7.  —  Prix  de  revient  de  divar ses  pièces  de  tender. 


atfaii 

da  laoder. 


A  einq  tonnes. .  . 
A  grande  vitesae. 


Ils 

ni 


tr. 
28 

64 


s 


fr. 
50 


Via  Dl  BIRRAGI. 

Tanpon 
d'afant.      ''••"• 


fr. 
15 


fr. 
20 


■OB 


■K 


2*3  m  ** 


fr. 

36 


l'I 


fr. 
50 


53o  DÉPRÉCIATION    d'uN   MATÊIIIEL  ROULANT 


INVENTAIRE 
D$$  tmderê  à  6  mètreê  ou6m  de  la  compagnie  tf«... 


N*a. 


Date  de  la  mUe  an  larvlee,    arril  iM, 

Kilométras  pareourui  Jusqu'au  i*'  Janvlar  iiftS,      99.900. 


Obiefvûtiont. 

Lai  vlaux  bandages  ont  été  laissés  aux  deni  paires  de  roues 
comme  faus  cercles. 


Bantfaiee 


d'avant.  •  .  . 
d'arrière.  .  . 


Dlasètra. 


nèlra 
1 
I 


Farcoani 
•a  kllom. 


l0.4ftT 

9.473 


Dépréciation  dai  tfaui  tanaaiai. 


3  X  10.457  XO.OOSIT 
9X  9.4T8X  0.00917 


rr. 

60,31 
00,04 


I36,i3 


Frf  IM.  —  Bn  bon  état  do  servloo. 


Toyanx  tfe  eommanleallon  avec  la  maeblnc.  f        . 
Suapenaion,  piaqaea  de  gaHe.  (    ^.J!^^ 

Eonee .  eaaleux.  )   '•'^*^•• 

Oatiiaea  à  eav.  —  ▲  déduire  9,44  dliiémos  pour  servioe  effec- 
tué 3,44X189,3 


■ottee  à  ffPSliM. 
Chèiili. 


j  En  bon  état  de  servioe. 


Pctatore.  —  A  déduire  une  peinture  entière. 

Toul 

Parla,  le  lO  février  t9l7. 

Lingéniêur  a»  eA#^  ehûrgé  de  têmperlitê 
du  inaUriêl  roulant 


Dépfè- 

olatioB 

értl«é« 

OBart^Bi 


ir.  c. 


190,9» 


461,0» 


190,00 


T09.00 


DE  CHKMIN  DE   FBB,  53 1 

CHAPITRE  IIL 

▼OITOUKB    a   T0YA6I0II8. 


1*  9Mierlpil«». 

Un  tableau  synoptique  (n*  8)  contient  la  description 
des  voitures  de  voyageurs  en  activité  de  service  au 
Si  décembre  i852. 

Divisé  en  37  colonnes,  il  fait  connaître  : 

La  nature  et  le  nombre  des  voitures  ; 

Le  nombre  des  compartiments  de  chacun  des  véhi- 
cules ,  ainsi  que  les  dimensions  intérieures ,  celles  des 
portes ,  des  banquettes  ; 

Les  nombres  des  places  dans  chacun  des  types  de 
voitures  -, 

Les  dimensions  extérieures  des  caisses  et  le  poids  des 
véhicules  \ 

Les  dimensions  des  tampons,  le  nombre  et  la 
nature  des  ressorts  de  suspension ,  de  choc  et  de 
traction  ; 

Les  noms  des  fabricants ,  les  prix  des  voitures  et  les 
époques  de  livraison. 

Nous  n'ajouterons  ici  aucun  autre  détail  descriptif. 

«•  ■•llMAilem. 

Ainsi  que  pour  le  matériel  de  la  traction ,  nous 
avons  divisé  les  organes  du  matériel  de  transport  en 
deux  classes  *,  les  uns  se  détériorent  par  le  travail,  les 
autres  sont  plutôt  affectés  par  la  durée. 

Dans  la  première  catégorie,  nous  avons  rois  les 
bandages,  les  roues,  les  essieux,  les  boites  à  graisse, 
les  coussinets,  les  plaques  de  garde,  les  ressorts  de 


532  DÉPRÉCIATION   D*UiV   MATÉRIEL    ROULANT 

suspension,  ceux  de  choc  et  de  traction ,  les  freins,  les 
tenders. 

La  seconde  renferme  les  caisses ,  les  panneaux  des 
voitures,  les  cquvertures,  les  garnitures  intérieures,  les 
coussins  des  banquettes ,  les  tapis  de  pied,  les  peintures 
extérieures  et  intérieures. 

Pour  la  première,  nous  avons  établi  des  coefficients 
de  détérioration  ;  pour  les  autres ,  nous  avons  cherché 
la  durée  moyenne  de  la  chose  et  la  durée  effective  de 
chacune  de  celles  qu'il  s'agissait  d'apprécier,  en  se  rap- 
portant au  3i  décembre  i852. 

Nos  méthodes  ont  été  les  mêmes ,  seulement  nous 
avons  eu  moins  de  facilité  : 

Parce  que  dès  le  milieu  de  1862,  le  service  du  maté- 
riel avait  cessé  de  tenir  les  registres  du  parcours  des 
voitures  et  des  essieux ,  et  parce  que  les  ateliers  de  ré- 
paration n'avaient  pas  de  compte  ouvert  à  chacun  des 
véhicules,  mais  seulement  à  chacune  des  catégories  -de 
voitures.  Il  en  est  résulté  qu'il  nous  a  fallu  également 
procéder  par  séries. 

En  ce  qui  concerne  les  parcours ,  le  service  du  mou- 
vement nous  a  fourni  les  chiffres  des  trajets  kilométri- 
ques effectués  par  les  trains  de  voyageurs  et  de  mar- 
chandises depuis  18^9  jusvques  et  y  compris  18Ô2,  ainsi 
que  la  composition  des  trains  jusqu'en  i853  inclu- 
sivement. 

Quant  aux  trains  de  ballastage ,  nous  n'en  avons  eu 
lés  chiffres  de  parcours  qu' approximativement,  par  les 
entrepreneurs  de  la  construction  et  par  le  service  de  la 
voie  qui,  jusqu'au  jour  du  traité  conclu  avec  l'ingénieur 
en  chef  de  la  traction ,  avaient  été  successivement  char- 
gés des  transports  du  ballast. 

On  nous  a  donné  le  nombre  des  mètres  cubes  de 
ballast  transportés  et  les  distances  moyennes  du  trajet. 


DE  CHEMIN   DE  PEB,  5SS 

La  charge  moyenne  du  wagon  étant  estimée  4  mètres 
cubes ,  nous  en  avons  conclu  le  nombre  des  voitures 
employées  à  ce  transport.  Nous  connaissions  aussi  la 
composition  moyenne  des  trains  de  ballastage. 

Comme  il  est  admis  que  les  trains  de  sable  revenant 
à  vide  et  étant  astreints  à  beaucoup  allonger  leur  par- 
cours afin  de  prendre  le  mouvement  dans  le  sens  de  la 
voie,  font  moyennement  un  parcours  quadruple  du  tn^ 
jet  utile,  nous  avons  pu  déterminer  approximativement 
le  parcours  total  des  wagons  employés  au  ballastage. 

Bandages  (i). 

Parmi  ces  organes ,  les  bandages  seuls  nous  offrent 
la  possibilité  d'établir  une  loi  de  détérioration. 

Les  essieux ,  roues  et  bandages  étant  les  mêmes  pour 
tout  le  matériel  du  transport,  on  emploie  indifférem- 
ment une  paire  de  roues  montées  quelconque  pour  telle 
voiture  à  voyageurs  que  ce  soit ,  ou  pour  un  wagon 
à  marchandises  de  Tune  quelconque  des  séries  indi- 
quées sur  Tétat  n*  1 1 ,  et  même  des  voitures  à  ballast. 

Il  s'ensuit  que  tout  ce  que  nous  dirons  pour  les 
bandages  s'applique  à  l'ensemble  du  inatériel  de  trans- 
port, et  nous  trouverons  le  chiffre  correspondant  à 
la  diminution  de  valeur  de  tous  les  bandages,  si  nous 
connaissons  : 

i""  Le  coefficient  de  la  détérioradon  kilométrique  de 
ces  organes  ; 

•i*  Le  parcours  kilométrique  de  toutes  les  roues 


(i)  Les  essieux  montés  servant  iDdifléremment  pour  les  voi- 
tures à  voyageurs,  poar  les  wagons  à  marchandJHcg  et  &  bal- 
lastage ,  cet  article  sera  oonunun  aux  chap.  III  et  IV, 


DélerminaUon 
do  coefficient 

delà 
détérioration 
de  bandages. 


534  DÉPRÉCIATION   D*UN   MATÉRIEL  ROULANT 

depuis  Torigine  de  rezploitation  jusqu'au  i*'  jan- 
vier i852. 

Ce  mode  de  procéder  suppose  que  les  mêmes  ban- 
dages ont  servi  de  1 849  à  1 859  »  que  dans  cet  intervalle 
il  n'y  a  pas  eu  de  remplacement;  supposition  très- 
admissible,  puisque  les  livres  d'ateliers  ne  mentionnent 
aucun  remplacement  jusqu'à  la  fin  de  i85a«  Nous  ne 
trouvons  que  I^i  bandages  remplacés  en  i853,  et  196 
en  1 854  «  quand  les  bandages  avaient  beaucoup  servi 
et  quand  le  nombre  des  essieux  montés  était  beaucoup 
plus  considérable  qu'à  la  fin  de  1 862 ,  époque  à  laquelle 
on  comptait  6.388  paires  de  roues  montées. 

Cherchons  à  connaître  ces  deux  éléments  : 

Les  roues  des  voitures  de  transport  ont  1  mètre  de 
diamètre  moyen;  dans  l'origine»  les  bandages  qui 
provenaient  tous  de  Low-Moor  avaient  o"',o4o  d'épais- 
seur et  o'^^ga  de  diamètre  intérieur;  ils  pesaient 
i4o  kilogrammes. 

Disons  en  passant  que  l'épaisseur  des  bandages  a  été 
successivement  portée  à  o'",o45»  C'toôo  et  même 
o^'toôo.  Aujourd'hui  on  adopte  o^^^oSb  pour,  cette 
épaisseur. 

Quel  a  été  le  parcours  total  de  ces  bandages? 

Jusqu'au  mois  de  juin  i852,  le  service  de  la  traction 
tenait  des  registres  du  parcours  de  tous  les  essieux  et  de 
tous  les  véhicules.  Quand  un  essieu  monté  était  mis  en 
service  on  en  prenait  le  poids,  on  le  pesait  une  seconde 
fois  quand  il  était  mis  sur  le  tour,  et  une  troisième  fois 
quand  il  était  enlevé  du  tour  pour  rentrer  en  service. 
Ces  différences  de  poids  provenant  uniquement  du  dé- 
chet sur  les  deux  bandages ,  on  peut  encore  constater 
aujourd'hui,  d'après  les  registres,  à  quels  parcours 
correspondent  les  diminutions  des  bandages  en  poids 
et  par  conséquent  en  épaisseur. 


DE  GRBMtIf  DE  PBR.  555 

Aujourd'hui  un  bandage  de  o",o6  est  mis  cinq  fois 
sur  le  tour  ;  il  est  remplacé  après  un  sixième  parcours  ^ 
nous  avons  lieu  de  croire  que  les  bandages  de  Low- 
Moor  étaient  tournés  quatre  fois,  et  rebutés  après  un 
cinquième  parcours,  quand  ils  avaient  environ  o^^^oiS 
d'épaisseur. 

Les  registres  faisant  connaître  les  réparations  et  par- 
cours des  bandages,  contiennent  le  détail  de  5o6  paires 
de  roues,  soit  612  bandages  sur  lesquels  nous  avons 
opéré  ;  le  détail  des  chiffres  a  été  consigné  sur  un  état 
n"*  9  ci-après ,  offrant  le  résumé  du  registre  des  change- 
ments d'essieux  des  voitures. de  1849  à i852. 

Les  3o6  paires  de  roues,  pesant  originairement 
196.149  kilogrammes,  avaient  perdu,  après  un  par- 
cours de  i4-44B*734  kilomètres,  2.5o8  kilogrammes, 
quand  elles  ont  été  mises  sur  le  tour  ^  c'est  par  ban- 

dage  une  perte  totale  de  -^ =  4So98,  et  par  kilo- 
mètre parcouru  une  détérioration  de  -r',7T—'rr= 

'^  i444K*734 

o>i736,  soit  par  bandage  o>,o868. 

Cette  perte  est  le  résultat  d'une  usure  figurant  sur 
le  bandage  une  dépression  semblable  à  une  gorge  de 
poulie  qui  commence  à  la  base  du  boudin  de  la  roue  et 
dont  la  largeur  est  d'environ  7  à  8  centimètres  quand 
le  champignon  du  rail  a  6  centimètres  de  largeur. 

Ces  mêmes  roues,  après  avoir  été  tournées,  ont 

5  385 
perdu  5.385  kilog.,  soit  par  bandage  -^^ —  =  8S799» 

1 M     r^  5.385.000         .- 

et  par  kilomètre  parcouru    .  ,,^    , .  =  oS3727,  soit 

par  bandage  o>,  1 863. 

D'après  cela,  les  3o6  paires  de  roues,  quand  elles 
ont  été  remises  en  service  après  réparation,  avaient 


536  DÉPRÉGIÂTIOII  d'un  MATÉRIEL  ROULANT 

perdu,  pour  un  parcours  de  1 4.445- 734  kilomètres, 

2.6o8^  +  5, 385^  =  7.893s  soit  par  bandage  ^*  ^    = 

12*^,897,  et  par  kilomètre  parcouru  et  par  paire  de 

ï^oues     .  ^/,  ^  - .  =oS54fi3 ,  soit  par  bandage  0%  2  7  3 1 . 
i4«44^«7^4 

Le  parcours  moyen  du  bandage  a  été        ,    *  —  = 

47.208  kil. 

Parmi  ces  3o6  paires  de  roues,  il  en  est  26  qui  ont 
été  remises  une  seconde  fois  sur  le  tour. 

Elles  pesaient  à  l'origine  du  second  service  16.036*^, 
et  après  un  parcours  de  i.344'  ^^^  kilom.,  elles  avaient 

233 
perdu  233  kilog.,  soit  par  bandage -r—  =4^480. 

02 

La  paire  de  roues  avait  perdu  en  moyenne  par  kilo- 
mètre —=-A r  =  o«,  1 733,  soit  par  bandage  06,0866. 

1.344.125         '  /     '        ^  ^      ' 

Après  réparation  sur  le  tour,  ces  a6  paires  de  roues 

avaient  perdu  544  kilog.,  soit  par  bandage  -^  = 

1 0*^,46 1. 
Comparée  au  parcours,  cette  perte  est,  par  kilomètre 

et  par  paire  de  roues,  — 577-î — =-  =  o«,4o47»  soit  par 

bandage  o<^,2023. . 

Ainsi,  quand  elles  ont  été  remises  en  service,  les 
26  paires  de  roues  avaient  perdu  253^  +  544^  =  777*^, 

soit  par  bandage  ^^  =  1 4^»942  ;  la  paire  de  roues  avait 

«)2 

doncperduparkilomètreparcouru-22J^ — -=o«,578o, 
et  le  bandage  0*^,2890. 
Le  parcours  moyen  avait  été  de  '     '-  =  5 1 .  697*^. 


DE   CHEMIN   DE  FER.  537 

11  résulte  de  là  : 

« 

1*  Que  dans  un  second  service»  les  bandages  de 
roues  n'avaient  pas  perdu  sensiblement,  par  kilomètre 
parcouru,  plus  qu'au  premier  service;  le  premier  a 
donné  oSs73i  ;  le  second  o^.aSgo.  Ce  léger  excédant  de 
01,01 59  peut  être  justifié  d'ailleurs  par  un  excédant  du 
parcours  moyen  de  51.697  ^^^  A7*9o8  kiloniëtres.  On 
conçoit  en  effet  que,  toutes  choses  égales  d'ailleurs,  les 
déformations  de  la  roue ,  quand  elles  sont  un  peu  for- 
tement accentuées,  augmentent  après  un  long  parcours 
plus  que  ne  le  donnerait  la  proportion  kilométrique, 
et  qu'alors  il  faut  enlever  une  plus  grande  épaisseur  au 
tour  pour  ramener  la  rotondité  du  bandage; 

a*  Qu'en  diminuant  d'épaisseur,  les  bandages  des 
voitures  et  wagons  ne  subissaient  pas  l'effet  de  l'écra- 
sement comme  ceux  des  machines  et  des  tenders,  mais 
qu'ils  étaient  simplement  affectés  par  le  frottement 
contre  les  rails. 

Cette  conclusion  pourrait  bien  n'être  plus  exacte  au- 
jourd'hui que  la  charge  sur  les  bandages  a  si  fortement 
augmenté. 

Prenant  la  moyenne  des  deux  coefficients  de  la  dété- 
rioration kilométrique  ci-dessus  -^ — ^^—^ — ^  = 

0^9810,  nous  pourrons  adopter  ce  chiffre  pour  le  co- 
efficient de  la  détérioration  en  poids  d'un  bandage  par 
kilomètre  parcouru. 

Reste  à  trouver  les  nombres  de  kilomètres  parcourus 
par  toutes  les  roues  des  voitures  de  transport  figurant 
sur  les  états  n°'  8  et  11. 

L'état  n""  9  nous  fait  connaître  le  parcours  des  trains 
de  voyageurs,  de  marchandises  et  de  ballastage. 

Nous  connaissons  aussi  la  composition  moyenne  des 
trains  de  marchandises  et  de  voyageurs. 


558  DÉPRÉCIATION    d'uN   MATÉRIEL   ROULANT 

Connaissant  le  parcours  et  la  composition  des  trains, 
nous  en  concluons  les  parcours  des  voitures  à  voya- 
geurs et  à  marchandises. 

C'est  ainsi  que  nous  avons  obtenu  les  parcours  de 
toutes  les  voitures  de  transport  depuis  1849  à  i85s  : 

Pour  les  voitures  à  voyageurs  à 33.532. 197  kilom. 

Pour  les  wagons  à  marchandises  à 36.0Û7.038 

Pour  les  wagons  à  ballastage  à 1.486.89a 

Total  du  parcours  de  toutes  les  voitures.    70.000. 1 17 

Et  comme  c'étaient  des  voitures  à  quatre  roues,  les 
bandages  avaient  effectué  de  1849  à  1 85s  un  parcours 
quadruple,  c'est-à-dire  u8o. 264.468  kilomètres. 

Tel  était  le  chiflre  à  multiplier  par  le  coefficient 
0^,2810  pour  connaître  la  dépréciation  eq  poids  des 
bandages  du  matériel  de  transport,  pendant  l'exploita- 
tion du  chemin  de  fer  jusqu'au  3i  décembre  i85«. 

280.264.468  xo«,28i  =  78.754  kilog. 

Il  nous  restait  à  déterminer  la  valeur  argent  de  ce 
produit,  et  pour  cela  nous  devions  connaître  la  valeur 
du  kilogramme  de  bandage  à  remplater. 

Le  poids  des  bandages  neufs  de  Low-Moor  de  o'",o/i  d'épaisseur 
était  i/io  kilog.;  ils  coûtaient  o',69  le  kilog.,  soit  pour     rr. 

un  bandage • 96,60 

Les  façon  et  pose  revenaient  par  bandage  à. 17,86 

Frais  généraux,  26  p.  100 38,61 

Prix  total  du  bandage  remplacé. ,  .  .  .  ii!i3,o6 

dont  à  déduire  la  valeur  du  vieux  bandage  (i) 20,38 

Prix  net  du  remplacement  d'un  bandage 133,78 


(1)  Le  vieux  bandage  réduit  à  o",oi8  d'épaisseur  à  la  surface 
de  roulement  pèse  environ  78  kilog.  à  o',36  le  kilog.;  il  vaut 
donc  3oS38.  Le  millimètre  d'épaisseur  pris  sur  toute  la  surface 
extérieure,  boudin  compris,  pèse  3  kilog. 


DE   CHEMIN   DE    FER.  55g 

On  peut  dire  que  ce  prix  représente  la  valeur  de 
6  s  kilog.  de  différence  entre  le  bandage  neuf  et  le  ban- 
dage usé;  par  conséquent,  le  kilogramme  de  bandage 
à  user  vaut  i',g8,  et  le  millimètre  d'épaisseur  de  ban- 
dage 5xi',98  =  5',94. 

Appliquant  ce  chiffre»  nous  trouvons  que  la  dété- 
rioration des  bandages,  depuis  l'origine  de  l'exploita- 
tion jusqu'à  la  fin  de  i85ft,  est  représentée  par  une 
somme  de  i55.g53  fr. 

Comme  les  19.776  bandages  neufs  alors  en  service 
avaient  coûté  1 .954. 162  fr.,  c'était  sur  ce  chapitre  une 
détérioration  de  12,6  p.  100. 

Freim. 

Nous  dirons  des  freins  des  voitures  ce  qui  a  été  dit 
de  ceux  des  tenders  (chap.  II »  page  Sa 3).  Les  seules 
parties  qui  s'usent  et  demandent  à  être  remplacées  sont 
les  glissières,  les  bielles  et  les  tourillons  de  l'arbre 
transversal. 

Nous  ne  parlons  pas  des  sabots,  dont  le  remplace- 
ment peut  passer  inaperçu  dans  un  travail  d'estimation 
comme  celui  dont  il  s'agit. 

Et  nous  avons  regardé  comme  ayant  été  en  bon  état 
de  service  tout  frein  qui  n'avait  pas  donné  lieu  à  répa- 
ration du  i*'  déceoobre  1 85 9  au  3 1  décembre  i855. 

Rouês  et  emeux\ 

La  détérioration  des  roues  et  essieux  pour  cause 
d'usure  est  tellement  faible  dans  l'état  actuel  de  la  fa- 
brication du  matériel  des  chemins  de  fer,  que  nous 
avons  pu  regarder  comme  neufs  tous  les  essieux  montés 
(non  compris  les  baodages)  qui  se  trouvaient  en  service 
au  1**  janvier  i855. 


J 


54o  DÉPRÉCIATION  d'uN   MATÉRIEL  ROULANT 

Boites  à  graisse      II  CD  est  de  même  des  boîtes  à  graisse  qui  cassent 
et  coussineis.    q^glqugfQig^  ^aig  ne  s'usent  pas  assez  pour  que  la  dé- 

tériorat\pn  puisse  en  être  évaluée. 

Mais  il  en  est  autrement  des  coussinets  que  Ton 
change  au  far  et  à  mesure  que  leur  amincissement 
l'exige. 

Les  coussinets  des  roues  à  petites  fusées  pèsent  en  moyenne 
i%37  et  coûtaient  6',3o  la  pièce;  plus  o',5o  de  main-      fr. 
d'œuvre(i);  en  tout 6»8o 

A  quoi  il  faut  ajouter  a5  p.  loo  pour  frais  généraux.  .  .     i»?^ 

Total 8.5o 

dont  à  déduire  la  valeur  du  vieux  coussinet a, y 

Reste  net 5,6o 

pour  prix  du  remplacement  d*un  coussinet 

< 
On  peut  les  admettre  comme  étant  usés  moyennement 

à  moitié  du  service  qu'on  en  exige. 
Plaques  de  i:arde.  Nous  avous  regardé  comme  étant  en  bon  état  de  ser- 
vice toutes  les  plaques  de  garde  des  voitures  à  voya- 
geurs» ainsi  que  nous  l'avons  fait  pour  les  machines  et 
les  tenders,  et  nous  n'avons  porté*  en  compte  aucune 
détérioration  pour  ces  organes. 
Ressorts  Lcs  rcssorts  Se  détériorent  par  le  travail  de  deux  ma- 

*^*^  de*choc"*°   nières,  soit  parce  qu'une  ou  plusieurs  lames  viennent 
et  de  iraciion.  ^  g^  casscT,  soit  parco  quc  l'ensemblc  se  décintrant  perd 
de  son  élasticité. 

Les  lames  cassées  étant  de  suite  remplacées ,  les 
ressorts  décintrés  ou  affaiblis  étant  aussitôt  retirés  du 
service,  nous  n'avons  pas  eu  à  apprécier  ce  genre  de 

(i)  Un  homme  peut  changer  les  coussinets  de  deux  voitures 

par  jour;  si  nous  admettons  le  prix  de  la  journée  à  fr.,  ce  se- 

II 
rait  par  coussinet  ^  »  o',5o. 

o 

Le  vieux  coussinet  pèse  moyennement  1^07  à  2', 70  le  kilog., 
soit  aSgo  la  pièce. 


OE  CHEMIN   DE   PEB.  54 1 

détérioration  ;  on  peut  admettre  d'ailleurs ,  dans  ces 
conditions  de  service ,  qu'au  jour  de  la  liquidation  du 
traité ,  il  se  trouverait  aux  voitures  tout  autant  de  res- 
sorts légèrement  affaiblis  qu'au  i"  janvier  i853. 

Les  tendeurs  ne  s'usent  guère,  ils  cassent  et  sont 
remplacés  aussitôt. 

Nous  avons  regardé  par  conséquent  comme  neufs 
tous  les  tendeurs  en  service  le  i*'  janvier  i853. 

Nous  n'avons  pas  eu  de  détérioration  à  porter  sur 
cette  partie  des  voitures. 

%■•  par  VeMmi  *■  travail. 

Procédant  ici  conmie  pour  le  matériel  de  la  traction  » 
nous  avons  recbercbé  le  prix  du  remplacement  et  la 
durée  moyenne  des  différentes  choses  comprises  dans 
cette  catégorie. 

Nous  allons  exposer  par  série  de  voitures  quels  ont 
été  les  résultats  de  nos  recherches. 

SÉRIE  A.  ^  Foitur0ê  de  i^  éUuê0* 
A  l'intérieur  : 

Le  renouvellement  pour  les  trois  compartlinents  d^une  garni- 
ture complète  en  drap ,  avec  coussins ,  rideaux ,  stores,  cor- 
dons de  glace  et  leurs  glands,  cb&ssis  de  glaces,  plaques 
dM voire,  poussettes,  blutons  à  gorge,  roulettes,       ». 
porte-ohapeaux ,  etc.»  coûtait 5.686,/Ut 

Plus,  a5  p.  100  pour  frais  généraux 9git56 

Total 6.6o6,8o 

Dont  à  déduire  : 

Pour  la  valeur  des  vieux  draps,  coutils,  ga-    a. 

Ions,  etc. t9o,oo 

Pour  i5o  kilog.  de  vieux  crins  à  a  fr.  .  .  .    3oo,oo 

Total /t20,00         A20,00 

Prix  net  du  remplacement. A.i80,8o 

PisoDs  :  U»  187  dont  le  dixième  &i8%7o* 

Tous  XIV,  186S.  06 


Tendearf. 


ChiisÉs. 


Uarnitaref. 


549  DÉPRÉCIATION  d'UN    MATÉRIEL  ROULANT 

La  durée  est  évaluée  i  quatre  ans  et  demi. 

Tapis  de  pied.   Les  tapis  en  moquette  coûtaient  3o  fr.  pièce  en  nom*      ». 

bres  ronds,  soit  par  voiture 90,00 

Ajoutant  35  p.  100  pour  frais  généraux. 32,5o 

On  arrivera  à iia^ôo 

Dont  à  déduire  le  vieux  tapis  qu^on  vend  moyennement 
1  tr.  pièce»  soit» 3,00 

Reste  net •  •  •  •    109950 

pour  remplacer  les  trois  tapis  d^ane  voiture. 

Ils  durent  environ  deux  ans. 

A  Textérieur  : 

Caiise.        g^^  caisse  de  première  classe ,  bois  et  ferrures  d*assemblage , 
mais  non  compris  les  panneaux  en  tôle  et  la  cou-       fr. 

vertnre  en  zinc,  coûtait ••.•••    1. 100,00 

Ajoutant  95  p.  100  pour  frais  généraux «7&,oo 

TotaL •  •  •  •     1.375,00 

Dont  à  déduira  pour  vieux  métaux. 18,00 

Reste  net i.357»oo 

La  durée  en  est  évaluée  à  vingt  ans. 

Comme  les  voitures  en  service  au  i"^  janvier  i853 
n'avaient  pas  d'avarie  sensible,  nous  avons  opéré 
comme  si  les  caisses  étaient  neuves  et  n'avons  fait  au- 
cune diminution  pour  cet  article. 

Panneaai      Les  Bli  panneaux  d*one  voiture  de  première  classe  coûtaient  : 
en  tôle.       ,q  féullles  en  tôle  de  3",So  sur  o*  70  pesant  3 1  kilog.  à    tt. 

$3  fr.  les  100  kilog. r aB3,93 

Main-d*œuvre,  clous  et  accessoires  (1).  .  • 35,oo 

Frais  généraux  à  35  p.  loo. •      79.75 

Total 398,67 

Quand  ces  panneaux  sont  bien  entretenus ,  on  peut 

(i)  Ce  prix  de  35  fr.  a  été  donné  dans  les  ateliers  de  la  com- 
pagnie, en  moyenne,  pour  toutes  les  classes  de  voitures.  Quand 
ce  travail  est  fait  hors  des  ateliers,  il  coûte  plus  cher» 


/ 


BB  CHEMIN  DE   PEU.  blfi 

en  regarder  la  durée  comme  indéfinie,  et  dès  qu'il  ar- 
rive un  accident  à  Fun  d'entre  eux  on  le  remplace.  Nous 
n'avons  pas  eu  à  faire  de  diminution  sur  cet  article. 
Pour  faire  une  couverture ,  on  dépensait  : 

fr. 

i3  feuilles  de  zinc  de  g  kilog.  à  0^,77  le  kllog.  ....  90,09 

1  feuille  de  cuivre  de  3  kilog.  àaSgi 8,75 

Main-d'œuvre. iSioo 

Frais  généraux ,  a5  p.  100 97,70 

Total i38|5a 

dont  à  déduire  pour  vieux  métal  : 

%  fr. 

Zinc,  117  kilog,  à  o'»5o  le  kilog. 58,5o|    ..  .. 

Cuivre,  3  kilog.  à  i\^5  le  kilog. 5,85}    ^'^ 

Prix  du  remplacement  d'une  couverture. 7^,17 

Dont  un  dixième,  7',49. 

On  en  estime  la  durée  à  10  ans* 

La  peinture  d'une  voiture  de  1'*  classe  coûte  5oo  fr.  ; 
une  demi-peinture  soo  fr.,  plus  25  p.  100  de  frais  gé- 
néraux, soit  en  tout  ijb  fr.  et  sSo  fr.  Une  peinture  dure 
environ  deux  ans,  une  demi-peinture,  d'un  an  i  quinse 
mois. 

SiaiE  AB.  —  roitureê  mixtes. 

(Un  eomptrUmeni  de  i**  classe,  deai  eompHrUmenls  dt  3* cUtsei) 

Pour  le  compartiment  de  1'*  classe,  nous  avons  opéré 
comme  pour  les  voitures  de  la  série  A  ;  pour  ceux  de 

seconde,  comme  pour  la  série  B  ci-aprës. 

» 

SÉRIE  B«  —  FoUwTU  de  a*  elatte. 

A  r  intérieur  ; 

La  garniture  complète  de  a*  classe,  coussins  compris,     tt. 

coûte 988,37 

Plus,  a5p.  100 fhds généraux 67,09 

TotaL 335,46 


Coafertnres 
en  métal. 


Peinture. 


Garaitare. 


Peinture. 


Caisse. 


Panneam 
eo  tA\e, 


Peinture. 


544  DÉPRÉCIATION   D*ON   MATÉRIEL  ROULANT 

fr. 

Report 535,a6 

Dont  à  déduire  : 

Vieilles  matières. •  •  •  •      ^»^o) 

Pour  le  cria  réduit  à  environ  2  kilog.  par  com-            >   i7»&o 
partiment,  soit  6  kilog.  à  a  fr. ia,oo  j 

Remplacement  d^une  garniture. 3i8,o6 

Soit,  en  nombre  rond,  3i8  fr. 

Durée  :  5  à  4  ans. 

La  peinture  n'a  pas  été  estimée  séparément ,  on  l'a 
comprise  dans  le  prix  de  la  peinture  extérieure. 

A  l'extérieur  : 

Une  caisse  de  seconde  classe,  non  compris  les  pan-       rr 

neaux  et  la  couverture,  coûtait  (1) 900,00 

a5  p.  100  pour  frais  généraux aa5,oo 

Total  .  •  .  • i.ia5,oo 

Dont  à  déduire  pour  vieilles  matières. 18,00 

Prix  net  du  remplacement  d'une  caisse 1.107,00 

Durée  moyenne  :  vingt  ans. 

On  estimait  qu'au  1*'  janvier  i853  on  pouvait  con* 
sidérer  comme  neuves  les  caisses  en  service  à  cette 
époque. 

Les  48  panneaux  en  tôle  d'une  voiture  exigent  : 

fr. 

16  feuilles  pesant  ai  kilog.  à  5a  fr.  les  100  kilog. .  .  .    i7»7a 

Main-d'œuvre 35,oo 

Frais  généraux,  36  p.  100. i 5a,A3 

Total a6a,i5 

Nous  n'avons  rien  déduit  pour  cet  article  par  les  mo- 
tifs  donnés  ci-dessus. 

La  peinture  extérieure  et  intérieure  d*une  voiture     tr. 

avait  coûté •.•.;.••• a58,oo 

Frais  généraux,  a5  p.  100 6A,5o 

TotaL 33a,5o 

Durée  :  9  ans. 

(0  C^est  aussi  le  prix  d'une  caisse  de  voiture  mixte. 


D£  CHEMIN  DE  FKB.  545 

SiR»  G.  —  Fùiiurei  de  3*  elane, 

A  rintérieur  : 

La  peinture  intérieure ,  qui  est  d'ailleurs  peu  coû- 
teuse ,  a  été  comprise  dans  la  peinture  extérieure. 

Les  autres  parties  de  Tintérieur,  les  bancs  et  les 
cloisons  pouvant  toujours  être  considérés  en  bon  état 
de  service,  nous  n'avons  pas  eu  à  les  mentionner  à  raison 
de  leur  détérioration. 

A  l'extérieur  : 

Une  caisse  de  3*  classe,  non  compris  les  panneaux  en       tr. 

tôle  et  la  couverture,  coûtait 960,00 

95  p.  100  pour  frais  généraux 937,60 

Total  du  prix  d^établlssement 1. 187,60 

A  déduire  les  vieilles  matières. 18,00 

Prix  net  du  remplacement 1.169,60 

Durée  moyenne  :  ao  ans. 

On  estimait  que  les  caisses  en  service  au  i**  janvier 
1 855  pouvaient  être  considérées  comme  neuves,  et  qu'il 
n'y  avait  pas  lieu  à  déduction  sous  ce  rapport. 

Les  76  panneaux  en  tôle  d*une  voiture  de  3*  classe  r,, 

coûtaient,  en  métal 196,66 

Frais  de  maln-d*œuvre 35,oo 

Frais  généraux,  a6p.  100 67,86 

Total 289,40 

Nous  n'avons  eu  rien  à  déduire  pour  ce  chapitre  par 

les  raisons  données  ci-dessus. 

Pour  les  couvertures  en  zinc  des  voitures  de  8*  classe, 

on  dépensait: 

tt. 

19  feuilles  dezinc  de  9  kllog.  à  0^77 83,]6 

1  feuille  de  cuivre  de  3  kllog.  à  9%9i 8,73 

Maln-d*œuvre. iâ,oo 

Frais  généraux,  96  p.  100 96,^7 

ToUl i5a,36 

Dont  à  déduire  pour  vieux  métal 69,86 

Prix  du  remplacement  d'une  couverture 79,61 

Dont  le  dixième  :  7S96. 

Durée  moyenne  :  1 0  ans, 


Pointure. 


Caifie. 


PADIieftOX 

•n  idie. 


Coaforiorei 
ea  métal. 


546  DÉPRÉCIATION   D*U!9   MATÉRIEL  ROULANT 

Peinture.  La  peinture  en  couleur  jaune  brunâtre  coûtait  s  oo  f  r. 
compris  rintérieur ,  plus  25  p.  loo  pour  frais  généraux, 
en  tout  fiSo  fr. 

Elle  dure  dix-huit  à  vingt  mois.  Nous  avons  adopté 
vingt  mois,  parce  que  les  premières  ont  été  très -peu 
fatiguées  dans  les  premiers  temps  de  leur  durée. 

FizalloB  de«  ehUrreu  de  la  détérIoralloB  de«i  Tolldres. 

Les  éléments  de  la  dépréciation  des  voitures  se  trou- 
vant établis  ainsi  qu'on  vient  de  le  dire ,  il  a  été  facile 
d'en  faire  l'application  aux  différents  véhicules,  en  se 
servant  du  tableau  n**  i  o  donnant  la  durée  des  services 
des  voitures  au  3i  décembre  iSSs. 

Nous  ne  parlerons  pas  des  bandages  qui  ont  fait  ci- 
dessus  l'objet  d'un  chapitre  distinct. 

SÉRIE  A,  —  Voitures  de  r*  clasu* 

Nous  trouverons  d'après  le  tableau  n*  i  o,  pour  44  voi- 
tures de  1'*  classe,  une  durée  moyenne  de  trente*  sept 
mois  et  demi  ;  pour  les  4o  autres  un  service  moyen  de 
trois  mois  et  demi. 

Ditèrioration  à  t intérieur  : 

I*  Garnitures.  —  Durée  moyenne  :  54  mois. 

Le  temps  de  service  des  4o  premières  voitures  cor- 
respondant aux  7/1  ode  la  durée  totale  des  garnitures; 
on  est  conduit  à  déduire  pour  cet  article  une  somme  de 

Ûi8,7oX  7X/iÛ= 106.959,60 

La  diminution  à  Opérer  pour  les  ko  'autt*es  voi- 
tures se  calculera  de  même  de  o,65  de  dixième. 

438,70  X  0,65  X  Ûo== io.886,so 

Total  de  la  détérioration  des  garnitures 117.845,80 

2*  Tapis  moquette.  —  Durée  :  24  ïûois. 

Les  44  premières  voitures  ayant»  au  1*'  décembre 


DS  CHEMIN   DE  FEE,  54; 

1 85  S ,  uoe  durée  moyenne  de  3  7  mois  et  demi,  nous  ayons 
admis  que  les  tapis  y  avaient  été  remplacés  une  fois,  et 
que  les  nouveaux  tapis  ayant  duré  1 3  mois  et  demi ,  se 
trouvaient  à  moitié  d'usure  au  3i  décembre  i8&9;il 

y  avait  donc  à  retrancher  sur  cet  article  5/io ,  soit  : 

rr. 

10.95  X  5  X  ÛA  = 3.609,00 

Pour  les  Ao  autres  qui  avalent  dorée  1  dixième  1/9 
de  la  darée  moyenne,  la  détérioration  se  calculait 
ainsi: 

10.96  X  1,5  X  4o  = 667,00 

Détérioration  totale  sur  les  tapis  de  pied 3.o66,oo 

Ditirioration  à  T  extérieur: 

i""  CouvERTUEE  EN  ZINC. — Durée  moyenne  :  laomois. 

Pour  les  44  premières  voitures,  les  couvertures 
avaient,  au  3i  décembre  iSSs  ,  accompli  3/io  de  leur 
durée  moyenne;  la  détérioration  en  était  par  consé- 
quent : 

7,6a  X  3  X  44  = 979»44 

Gomme  pour  les  Uo  autres,  c'était  seulement 
3  dixièmes  de  dixième  ;  la  détérioration  sa  calculait 
ainsi  c 

7,Aa  X  0,5  X  4o  = 88>94 

Total  de  la  détérioration  sur  lescouverturesensino*    i.o6S,38 

a*  Peinture.  —  Durée  :  a 4  mois. 

Pour  les  44  premières  voitures,  la  durée  moyenne  de 
37  mois  donnait  lieu  de  penser  que  toutes  avaient  été 
repeintes,  et  que  la  seconde  peinture  avait  perdu  5/ 10 
de  sa  valeur.  La  détérioration  sur  cet  article  se  calculait 
donc  ainsi  : 

Us 

57,5X5X44» S.a5o,oo 

La  peinture  des  ào  autres  avait  accompli  seule- 
ment 1,5  de  la  durée  moyenne  ;  on  avait  sur  cet  ar- 
ticle: 

57,5X  i,6X4o=s«   • ».»6o,cx> 

Total  de  la  détérioration  sur  la  peinture io.5oo,oo 


j 


548  DÉPRÉCIATION  d'UH  MATÊBIBL  ROULAUT 

D'après  ce  qui  a  été  dit  ci-dessus ,  il  n'y  avait  rien 
à  déduire  pour  les  châssis ,  les  ressorts  et  les  plaques 
de  garde. 

3"*  Coussinets. 

Mais  il  n'en  était  pas  de  même  pour  les  coussinets 
qu'on  peut  admettre  à  un  état  de  demi-usure. 

Nous  avons  vu  que  le  remplacement  d'un  coussinet 
coûtait  5',6o. 

Les  84  voitures  de  i'*  classe  avaient  3S6  roues  et 
autant  de  coussinets  ;  conune  le  prix  total  du  remplace- 
ment de  ces  pièces  serait  de  5.6o  x  336  =  i.88i',6o, 
l'usure  à  moitié  était  représentée  par  la  somme  de 
94o',8o. 

Récapitulation  pour  leê  voiturei  de  i~  clasie. 

Il  y  avait  donc  à  déduire  : 

1**  Pour  les  garnitures  intérieures,   comprenant 

coussins,  rideaux ,  stores,  cordons  de  glace  et  fr. 

.autres  accessoires ii7.845,8o 

3"  Pour  les  tapis  en  moquette. •  .  3.o66,oo 

3»  Pour  les  couvertures  en  zinc •  i.o6S,38 

/i*  Pour  les  peintures lo.Soo.ou 

6*  Pour  les  coussinets. 9^0,80 

Total i33./li3o,98 

Au  prix  moyen  de  11.37g  fr^cs,  les  84  voitures 
dont  il  s'agit  avsdent» coûté  g55. 656 francs;  la  diminu- 
tion à  porter  en  compte  sur  ce  chapitre ,  non  compris 
celle  des  bandages,  ressortait  donc  à  1 3,9  p.  100  de  la 
valeur  d'achat. 

SÉRIE  AB.  —  Foitureê  mixtes. 

D'après  l'état  n"*  10,  nous  avons  fait  3  groupes  de  ces 
4o  voitures  : 

L'un  de  i4  voitures  livrées  en  1 85 1,  durée  moyenne, 
1 3  mois  i/a; 


DE  CBBHIN  DE  FBB.  5^9 

Un  autre  de  s  i  voitures  livrées  de  juillet  à  novem- 
bre i852,  durée  moyenne:  3  mois  1/9  ; 

Le  troisième  des  5  voitures  livrées  en  décembre  iSSa, 
que  nous  avons  regardées  comme  neuves. 

Partant  de  cette  base,  et  procédant  comme  nous  ve- 
nons de  le  faire  pour  les  voitures  de  1'*  classe,  et  comme 
nous  le  ferons  pour  celles  de  a'  (série  B) ,  nous  avons 
trouvé  ce  qui  suit. 

Ditériaraîion  à  V intérieur  : 

i""  Garnitures.  —  Durée  moyenne  54  mois  pour  le 
compartiment  de  1'*  classe,  4^  mois  pour  les  compar- 
timents de  s*. 

Pour  i/i  TOitares  de  i85i  : 
Un  compartiment  de  première  : 

J  4i8,7  X  â,6  X  i4 =  ù.8M',6o\        ,, 

Deux  compartiments  de  deuxième  :  1 5«83Âi35 

Î3i,8  X  3,a  X  i4 —     949'f7B/ 

Pour  91  voitures  sur  les  96  de  1869  : 

I  4i8.7  X  0,65  X  91 se  i.goiiSiS  j 

I    3i,8  X  0,83  X  ai -     566',59  (  ^'^^^o 

Total  pour  les  garnitures.  .  ...  .  8.ioA,o6 

s""  Tapis  de  moquette.  —  Durée:  34  mois. 
Nous  avons  déduit  : 

Pour  les  ïU  voitures  livrées  en  i85i  : 

-i2^X5,6  X  lA  = 91M0 

Pour  les  91  voitures  livrées  en  1869  : 

— ^X0,l6X  91.  = i9,5o 

Total  pour  les  tapis 996,90 

DéUrioratUm  à  Fextérieur  ; 

i""  Couverture  en  zinc.  ^-  Durée  :  1  so  mois. 
Nous  avons  déduit  ; 


550  DÉPRÉGUTION   o'UN  MATABIBI.  ROULANT 

Pour  les  1&  TOitores  livrées  en  i85i  :  tr. 

7,4a  X  i,i3  X  i4.  =« , .  .  .  35,o5 

Pour  les  ai  Toitures  de  iSSa  : 

7,4a  X  o,3o  X  ai  «a» hS.j^ 

Total  pour  les  couvertures 81,80 

s»  Peintube.  —Durée:  a 4  mois. 

Nous  avons  eu  à  déduire  à  l'article  peinture  ^  pour  les 
voitures  de  i85i  :  5,6  dixièmes;  pour  celles  de  i85a, 
o,i5,  soit  respectivement  : 

fr. 

(î  57»5  4-|  3a,a6)X  5,6   X  i4  = «66.55 

(î37,5  +  |3a,a5)  X  o,i5  X  ai  = 107,10 

Total  pour  les  peintures.  •  •  •  « 373,65 

3*  Trains. 

Aucune  réduction  n'a  été  calculée  pour  cet  objet. 

4<»  Coussinets. 

Faisant  abstraction  des  5  voitures  livrées  en  décem- 
bre 1 85a,  nous  avons  compté  dans  cette  série  i4o  cous- 
sinets pour  lesquels  une  réduction  de  moitié  valeur 
ressortait  à  3ga  francs. 

Il  y  avait  donc  à  déduire  pour  la  série  AB  des  voi- 
tures mixtes  : 

fr. 

1*  Pour  les  garnitures 8.io/i,o5 

a*  Pour  les  tapis  de  pied aa6,90 

6*  Pour  les  couvertures  en  zinc 81,80 

U*  Pour  les  peintures 373,65 

5*  Pour  les  coussinets '.  .  393,00 

Total  de  la  détérioration  ....    9.i78,ilio 

Les  4o  voitures  mixtes,  au  prix  de  8. 570  francs  (ta- 
bleau 8),  ayant  coûté  334.8oo  francs,  c'était  une  dimi- 
nution de  valeur  de  ft',74  p*  100. 


D£  GBEMIIf   DE   PlSR.  55 1 

S^RiE  B.  —  roitures  de  a*  clone. 

Les  chiffres  inscrits  au  tableau  n"*  j  o  nous  permettent 
de  grouper  les  1 74  voitures  de  cette  série  de  la  naaniëre 
suivante  : 

78  voitures  ayant  une  durée  moyenne  de  àS  moto. 

95  toitures 56 

63  voitures 36 

lA  voitures •  i5 

A  voitures  neuves; o 

174 
Détérioration  à  l'intérieur  : 

1*  Garnitures.  -^  Durée:  4s  inois. 

Nous  avons  admis  que  pour  les  78  voitures  ayant 
duré  48  mois,  et  les  a 5  voitures  ayant  duré  4a  mois, 
les  garnitures  étaient  à  remplacer  entièrement^  c'était 
donc  à  déduire  : 

3i,8o  X  lox  io5  =s 59.754,00 

Pour  les  autres  voitures,  nous  avons  eu  à  déduire 
8,5  et  5  dixièmes,  soit  : 

3i,8o  X  8,5  X  53  = i4.325,oo 

5i,8o  X  3,0  X  i4  s= • i.336,6o 

Rien  à  déduire  pour  les  4  voitures  livrées  en  i85a.  ,___^,_^,^^^_^ 

Total  de  la  détérioration  sur  les  garnitures 
des  174  voitures  de  3*  classe A8.4i5,6o 

Détérioration  à  l'extérieur  : 

i""  Couverture  bu  zinc.  — Durée  :  lao  mois. 

Pour  les  78  voitures  ayant  eu  48  moto  de  durée , 

nous  avons  retranclié .4,0  dixièmes. 

Pour  les  'ib  &  44  mois 3,5 

Pour  les  53  à  36  mois 3,o 

Pour  les  i4  &  i5  mois i,a5 

fin  sorte  que  nous  avons  déduit  : 

7,Ûa  X  4,0  X  7B  « îi.3i5,o4 

7,4a  X  3,5  X  «5  = 649,25 

7,4a  X  3.0  X  53  = i.i79»73 

7,4a  X  i,a5X  i4  = i5o,65 

Total  à  déduire  pour  les  174  cou- 
vertures en  zinc 4.374,63 


I 


552  DÉPaÉGUTION  d'uN  MATÉBIEL  ROULA!IT 

a"  Peinture.  —  Durée  :  24  taois. 

Nous  avons  admis  que  la  peinture  avait  été  renouve- 
lée une  fois  déjà  aux  voitures  ayant  duré  4^  mois ,  4A 
et  36  mois  ;  que  la  nouvelle  peinture  était  à  refaire  en- 
tièrement aux  premières  ;  que  pour  les  autres  il  fallait 
respectivement  déduire  8  et  5  dixièmes  ;  que  pour  les 
1 5  mois  de  durée  il  convenait  de  déduire  6,26  dixièmes; 
en  sorte  que  la  réduction  sur  la  peinture  a  été  calculée 
de  la  manière  suivante  z 

tr. 

39,35  X  10   X  78  = aS^i 55,00 

59,35  X    8    X  3Ô  =: 6./i5o,oo 

39,35  X    5    X  53  = 8.5/i6,95 

39,95  X  6,35X  l  = 3.891 990 

Rien  pour  les  U  voitures  neuves.  

Total  de  la  détérioration  sur  la  peinture.  43.973,15 

5*  Trains. 

Point  de  réduction. 

4*  Coussinets. 

Pour  170  voitures  les  680  coussinets  réduits  à  moitié 
de  leur  valeur  ont  offert  une  dépréciation  de  i.goAfr- 

D'après  cela,  nous  avons  eu  à  déduire  sur  les  174 
voitures  de  a*  classe  : 

tr. 

1*  Pour  les  garnitures  intérieures.  .  .  A8./ii5,5o 

9*  Pour  les  couvertures  en  zinc.  .  .  .  5.97&,6o 

5*"  Pour  les  peintures ^19.975,15 

II"  Pour  les  coussinets 1.90/^,00 

Total ,  .  97.567,95 

Et  comme  au  prix  de  7.240  francs  Tune,  ces  voitures 
avaient  coûté  1.259.760  francs,  c'était  une  réduction 
de  7,7  p.  100,  non  compris  la  dépréciation  des 
bandages. 


DB  GHElim  DE   FEB.  553 

SÉRIE  a  —  raitureê  de  3*  elane. 

Nous  trouvons  sur  l'état  n""  lo  que  ^  voitures  ont  été 
livrées  en  1848.  Gomme  l'exploitation  de  la  ligne  n'a 
commencé  qu'en  i849i  °^^  avons  compté  pour  moitié 
les  mois  de  durée  de  1848;  d'après  cela,  nous  avons 
groupé,  quant  &  la  durée ,  les  s 52  voitures  de  3*  classe 
de  la  manière  suivante  : 

Pour   A,  une  durée  moyenne  de  60  mois. 

Pour  3o  du  a* semestre  de  iSUS.  A6 

Pour  I17  da  18/19 A5 

Pour    8    Id A3 

Pour    5    Id 39 

Pour  35  de  i85o 39 

Pour  3i  de  i85i 19 

Pour  ao    Id i3 

Pour  aA  de  i85a 7,5 

Pour  a5    Id 3 

Pour  a3  livrées  en  novembre  et 

décembre  i85a o  Regardant  ces 

dernières  comme  neuves. 

Ditirioraiion  à  V intérieur: 

i""  Caisses. 

Tout  l'intérieur  étant  en  bois  peint,  et  les  avaries  se 
réparant  au  fur  et  à  mesure  qu'elles  se  produisent , 
nous  n'avons  eu  à  estimer  de  détérioration  que  pour  les 
peintures.  Elles  ont  été  comptées  avec  les  peintures 
extérieures. 

Ditirioraiion  à  Vextirieur  : 

i**  GouvEETURE  EN  ZINC.  —  Durée  :  ISO  mois. 

Le  dixième  du  prix  de  remplacement  d'une  couver- 
ture étant  fixé  à  7',a5,  nous  avons  calculé  d'après  cette 
donnée  et  d'après  les  durées  ci-dessus  indiquées,  la 
réduction  à  opérer  sur  ce  chapitre.  Les  résultats  du 
calcul  ont  été  : 


'554  DÉPRÉGIATIOIf   d'un   UATÉRlEL  ROULANT 

fr. 

Pour  les    U  premières  voltares  de  i8/i8  .  •  121,80 

Pour  les  3o  autres  de  la  môme  acnée.  .  .  8a6,5o 

Pour        /17  de  18/19 1.277,80 

Pour         8  de  18/19 2o3,oo 

Pour         5  de  18Û9 117,80 

Pour  les  36  de  i85o. 609,00 

Pour        3i  de  i85i 359,60 

Pour        30  de  i85i 169,50 

Pour        3/1  de  1662 loU^Uo 

Pour         a6  de  1863 /i5,3o 

Total 3.83/^,70 

2""  PEiirruius.  —  Durée  :  so  moiB. 

Nous  avoDS  admis  qu'il  a  fallu  repeindre  après  90 

mois  de  durée,  et  nous  n'avons  apprécié  que  la  dernière 

peinture  à  raison  de  a  5  francs  pour  le  dixième. 

En  conséquence ,  nous  avons  déduit  : 

tt. 
Pour  les  voitures  de  18/18,    U  voitures.  •     60,00 

I4é  3o       —         1*1 76,00 

Pour  les  voitures  de  18A99  ày      —        a.937,60 

Id,  8       —  200,00 

Id.  6       —         1.187,60 

Pour  celles  de  1860 26       •—        3.937,60 

Pour  celles  de  1861 3i       —        7.562,60 

Id»  30       *-         3.260,00 

Pour  celles  de  1863 %U       ^        2.360,00 

/(f.  36       *  967,60 

Total  à  déduire  pour  les  peintures. .  .  .  3/^.867,60 

3*  Trains. 
Rien  à  déduire. 

4"*  Coussinets. 

Considérant  comme  neuves  les  28  voitures  livi'ées  en 
octobre»  novembre  et  décembre  i85s,  nous  n'avons  eu 
à  apprécier  que  les  coussinets  de  929  voitures,  soit  916 
coussinets ,  dont  la  réduction  à  moitié  représentait  une 
détérioration  de  a  564'«8o. 


DE  GHBlilN   DE  FER.  555 

En  sorte  que  nous  ayons  eu  à  déduire  pour  les  252 
voitures  de  3'  classe,  en  service  au  3i  décembre  i852  : 

1*  Pour  les  couverture  en  zinc*  •  •  •    3.S2&,7o 

a*  Pour  les  peintures. a/i.837,5o 

3*  Pour  les  coussinets 3.66/1,80 

Total 3i.327,oo. 

Au  prix  de  7.005  francs  Tune,  ces  voitures  avaient 
coûté  1.765.318 francs;  c'était  donc  une  diminution  de 
valeur  de  1 ,8  sur  la  valeur  d'achat  ^  non  compris  la  ré- 
duction sur  les  bandages. 

VépréeiiUiim  lur  lu  bandagei. 

An  Si  décembre  1 85 a,  la  compagnie  possédait  : 

Voitures  à  voyageurs. 55o 

Wagons  à  marchandises.  .  .  .  a.SAA 

En  tout 3.19À 

soit  6. 388  paires  de  roues  montées  en  service. 

Nous  avons  réparti  la  détérioration  des  bandages  cal- 
culée ci-dessus  1 55.933  francs  entre  les  deux  espèces 
de  voitures,  proportionnellement  aux  nombres  de 
celles-ci  9  soit  : 

Pour  les  voitures  à  voyageurs  .  .    a6.85i  fr. 
Pour  les  wagons  à  marchandises.  lag.oSa 

Somme  égale 155.933 

Récapitulation  de$  réductions  à  opérer  êur  leê  voiturei 

à  voyageurs. 

En  conséquence ,  la  réduction  à  opérer  sur  la  valeur 
des  voitures  à  voyageurs  au  3 1  décembre  1 85  a  se  résu- 
mait de  la  manière  suivante  : 

fr. 

Sur  les  bandages  des  trois  classes. .    a6.85 1 ,00 

Voitures  de  1"  classe i33.43i»oo 

Voitures  mixtes. 9.17840 

Voitures  de  9*  classe 97.667995 

Voitures  de  3*  classe 3i.aa7,oo 

Total.  • a96.aâ&f66 


55G     DÉPRtOIATION  d'un  MATlniBL  nOUUIlT,   ETC. 

Le  prix  d'achat  de  55o  voitures   de   voyageurs 
avait  été  : 

fr. 

Pour  Ion  volturoi  do  t'*  olasso.  .  •  9A5.0&6,oo 

Pour  loi  volturei  mixtes 5SA.  800,00 

Pour  les  voitures  de  «*  olaiie .  .  •  t. 959.700,00 

Pour  Ion  volturei  do  5*  olaue  .  .  •  t.7e6.4'^iH,oo 

Total .  A.3i5*6«^/ii«oo 

C'était  donc  sur  ce  cliapitre  une  réduction    do 

6,9  p.  lOO(l).  • 


(t)  (liOi  tableaux  rolatifli  aux  voitures  h  voyageurs  noroni 
réunis,  dans  le  chapitre  iV,  i  ceux  qui  oonoement  les  wsgons 
à  marohandlies.) 


EXPLOITATION  DES  MINES  ET  MÉTAUURGIE,   ETC.      557 


DE  L'EXPLOITATION  DES  MINES 

BT  M  LA  MÉTALLURGIE  EN  TOSCANE  PEUDANT  L^AUTIQUITÉ 

ET  LE  MOYEN  AGE. 

Paf  m.  Lé  SIMONIN,  iogéDieur  civil  dei  mlnei. 


UITRODUGIION. 

La  Toscane  a  de  tout  temps ,  par  la  nature  particu-    Eipioiuuon 
liëre  de  son  sol,  attiré  l'attention  du  mineur.  enTMcaol 

Déjà,  à  l'époque  des  Étrusques,  plus  de  mille  ans  ^^  Étrofqiiai. 
avant  l'ère  chrétienne ,  les  mines  de  fer,  de  plomb  et 
de  cuivre  de  cette  partie  de  la  péninsule  étaient  active- 
ment exploitées. 

Sous  les  Romains,  le  sol  de  l'Italie,  d'après  une  loi  Période  romaioe. 
très-ancienne  du  ëénat,  dut  être  respecté,  et  Rome, 
pour  les  métaux  dont  elle  manquait ,  s'adressa  aux  pays 
conquis ,  qui  fournirent  amplement  aux  besoins  de  la 
république. 

A  la  suite  de  l'invasion  des  Barbares,  toute  exploi- 
tation régulière  des  mines  dut  cesser  sur  presque  toute 
l'étendue  de  l'empire,  et  le  travail  des  métaux  se  borna 
souvent ,  dans  cette  période  malheureuse ,  à  refondre 
pour  des  usages  grossiers  une  partie  des  objets  d'arts 
qu'avaient  produits  en  si  grande  abondance  l'antiquité 
grecque  et  romaine. 

Mais  quand  un  peu  de  calme  eut  succédé  au  tumulte 
de  l'invasion ,  quand  l'Italie  fut  pacifiée,  et  que  de  nou- 
velles cités  s'élevèrent  sur  les  ruines  qu'avait  laissées 
le  passage  des  hordes  barbares ,  l'exploitation  des  mines 
Tome  XIV,  1868.  87 


Invasion 
dof  Borbarofl. 


Rép«bli<|Ma 

tfa 
moytB  Af 0. 


558   EXPLOITATION  DES  MINES  ET  MÉTALLUBGIE  EN  TOSCANE 

lut  reprise  en  Toscane ,  et  les  républiques  italiennes  de 
Lucqiies ,  Sienne,  Volterra  et  Massa  Marittima  durent  à 
cette  exploitation  une  partie  de  leur  puissance  politi- 
que. Massa  surtout  s'éleva,  par  l'exploitation  des  mines 
et  la  fusion  des  minerais ,  au  plus  haut  point  depro^- 
rité,  et,  durant  près  de  deux  siècles,  cette  petite  répu- 
blique eut  un  code  des  mines  régulier,  et  put  rivaliser 
avec  le  pays  classique  de  l'Allemagne  pour  la  produc- 
tion des  métaux. 

Des  événements  politiques  malheureux ,  et  des  cir- 
constances économiques  déplorables,  que  je  citerai 
plus  tard,  amenèrent,  vers  la  fin  du  xiv*  siècle,  l'aban- 
don successif  de  toutes  les  mines  jusque-là  exploitées. 
Reprise  Ou  les  a  reprises  depuis  à  diverses  époques ,  notam- 

expioiuuonr  "ûent  SOUS  Cosme  I«  de  Médicis  et  ses  successeurs. 
Récemment  encore,  en  i83o,  l'intelligente  iûitiative 
d'un  Français,  M.  Porte,  est  venue  rappeler  aux  Tos- 
cans oublieux  les  souvenirs  presque  éteints  du  passé 
glorieux  de  leur  industrie  minérale*  Diverses  compa- 
gnies se  sont  aujourd'hui  substituées  à  M.  Porte  ;  d'au- 
tres compagnies  rivales  se  sont  aussi  formées  pour 
Texploitation  des  mines  abandonnées  ou  de  mines 
nouvelles;  mais  malheureusement,  à  part  quelques  ex* 
ceptions,  les  mines  de  Toscane  n'ont  plus  jeté  cet 
éclat  qui  avait  caractérisé  leur  exploitation  à  deux  pé- 
riodes différentes ,  la  période  étrusque  et  la  période  de 
moyen  âge* 
Hui  ei  divisions      G'est  de  ces  deux  périodes  que  je  vais  m'oçcuper 

ici ,  essayant  d'introduire  dans  la  science  une  branche 
nouvelle,  et  que  l'on  pourrait  appeler  l'archéologie  mi- 
nérale. 

Je  vais  tenter  de  rétablir,  avec  ce  qui  nous  reste  des 
travaux  anciens,  les  méthodes  d'exploitation  suivies 
jadis  en  Toscane  »  et ,  sur  les  scories  et  les  débris  de 


do  ce  mémoire. 


PENDANT  l' ANTIQUITÉ  £T  LE  MOYEN  AGE.         559 

fours  encore  existant  en  divers  endroits ,  essayer  de  re- 
constituer les  méthodes  de  fusion  autrefois  employées. 
En  un  mot,  je  vais  étudier  quel  a  été  Tétat  de  l'exploi- 
tation des  mines  et  de  la  métallurgie  en  Toscane  : 
1»  sous  les  Étrusques,  a""  sous  les  républiques  ita- 
liennes ;  de  là  deux  divisions  naturelles  de  ce  mémoire 
qui  vont  être  successivement  développées* 


PREMIÈRE  PARTIE. 

M  L'SIPLOITATIOII  DU  MINES  ST  DE  LA  HÉTAIXOUIK  EM  TOICAME 

SOUS  LES  JÊTHU8QQU. 

On  sait  que  les  Étrusques ,  descendants  des  Pélasges,  Région  occupco 
florissaient  en  Italie  dès  la  plus  haute  antiquité  »  bien  le,  Éirïiîiuai. 
des  siècles  avant  la  fondation  de  Rome.  Ils  occupaient 
surtout  la  partie  de  la  péninsule  italique  comprise  entre 
r Apennin  et  la  mer  Tyrrhénienne  d'une  part,  et  d*autre 
part  entre  le  fleuve  Magra  au  nord  et  le  Tibre  au  sud. 
Cette  région  occupe  toute  la  Toscane  actuelle  et  une 
partie  des  États  de  TÉglise. 

L'Étrurie  parait  avoir  atteint  son  plus  haut  point  de  Epoque 
grandeur  et  de  prospérité  politiques  entre  les  xi'  et  vx*  %uuquê7 
siècles  avant  Jésus- Christ.  Elle  donna  deux  rois  à  Rome, 
Tarquin  l'Ancien  et  Tarquin  le  Superbe,  et  enfiut  après 
diverses  luttes,  semées  de  victoires  et  de  défaites  réci- 
proques, elle  fut  entièrement  soumise  aux  Romains  dans 
le  iir  siècle  avant  notre  ère. 

te  ne  saurais  fixer  à  quelle  date  peuvent  remonter  ôtte  ineerume 
les  divers  travaux  que  je  vais  décrire  ;  mais  ces  tnr    ^^  ^^''^^^' 
vaux  indiquent  par  leur  étendue  dans  certaines  régions, 
notamment  celle  du  Campigliais,  une  durée  plusieurs 


56o   EXPLOITATION  DES  MINES  ET  MÉTALLURGIE  EN  TOSCANE 

fois  séculaire;  et,  comme  leur  description  intéresse 
avant  tout  le  mineur,  je  laisserai  à  Tarchéologue  le  soin 
de  marquer  ensuite  leur  véritable  date  historique. 
Eclat  Aux  temps  dont  je  parle ,  c'est-à-dire  entre  les  xr  et 

de   l'Elrarie.  .,   i  %     in    »         «  .      i     n*«i^ 

VI*  siècles  avant  le  Christ ,  la  partie  de  1  Etrune  qui 
correspond  au  grand  duché  de  Toscane  actuel  était 
des  ^us  florissantes,  et  dans  ces  lieux  existaient 
alors  une  foule  de  cités  puissantes  dont  on  retrouve 
encore  aujourd'hui  les  raines ,  attestant  leor  grandeur 
passée. 

C'est,  pour  le  cas  seulement  qui  nous  occupe ,  Po- 
pulonia,  que  Strabon  nous  a  décrite  (i)  et  que  Virgile 
nomme  dans  FÉnéide.  C'est  Volterra,  toujours  à  la 
même  place,  et  dont  l'antique  enceinte  de  murs  cyclo- 
péens  fait  honte  au  peu  d'étendue  de  la  ville  actuelle. 
C'est,  vers  le  fleuve  Magra,  Luni ,  dont  on  ne  voit  plus 
les  ruines;  mais  qui,  à  l'époque  étrusque,  faisadt  seule 
avec  Populonia  tout  le  commerce  maritime  de  ces  con- 
trées. Enfin  c'est  Vetulonia,  dont  on  n'a  plus  rencontré 
les  traces ,  mais  dont  les  antiquaires  croient  retrouver 
l'ancien  emplacement,  soit  dans  la  ville  actuelle  de 
Massa  Marittima,  soit  dans  cette  régjion  des  Maremmes 
toscanes ,  vers  les  bords  de  la  Cornia.  (Voir,  pour  tous 
les  lieux  cités  dans  ce,mémoire,  la  carte  topograpbique 
d'ensemble,  et  la  carte  de  détails,  PL  IX,  fig.  3). 
Aucune  histoire      fjous  u'avous  aucuue  histoiro  originale  de  l'Étrurie , 

derinduslrie         „,..,,  ^i       ■•     ,  i 

des  Etrusques.  Celle  qu  avait  écnte  1  empereur  Claude  étant  totalemeni 
perdue.  Les  historiens  modernes  qui  nous  ont  parlé  des 
Étrusques  nous  ont  vanté  surtout  l'éclat  et  le  luxe  de 
l'ancienne  Étrurie,  et  ne  se  sont  généralement  occupés 
que  de  ses  institutions  politiques  et  de  l'étude  de  l'art. 
Quelques-uns  ont  parlé  de  commerce;  mais  tous  ont 

—  ■■■■■»—■■■■  É—1^—  Il  I  ■       ■ » 

(i)  Strabon.  Géographie^  llv.  Y,  chap.  a. 


PENDANT  l'antiquité   ET  LE   MOYEN  AGE.  56 1 

négligé  de  nous  dire  Tétat  de  Tindustrie  à  cette  époque 
florissante.  C'est  ce  vide  que  je  vais  essayer  de  combler 
pour  ce  qui  regarde  FexploitatioD  des  mines  et  la  mé- 
tallurgie. 

A  défaut  d'histoire  écrite,  les  faits  vont  nous  éclairer.        Reties 

Dans  le  Gampigliais ,  vers  la  ville  actuelle  de  Cam-  u'"  aux* 
piglia,  voisine  de  Populonia,  des  vides  profonds  ou- 
verts dans  le  sol ,  des  haldes  immenses  qui  s'étendent 
devant  des  excavations  encore  béantes ,  enfin  des  amas 
accumulés  de  scories  cuivreuses  et  plombifëres  datent 
de  ces  temps  éloignés. 

Sous  Populonia,  c'est  une  véritable  montagne  de 
scories  de  fer,  que  l'on  voit  encore  aujourd'hui  vers  le 
rivage  et  le  long  du  rivage  lui-même ,  sur  une  longueur 
de  plus  de  600  mètres  et  une  hauteur  moyenne  de 
2  mètres,  un  immense  dépôt  de  ces  scories,  que  vien- 
nent battre  les  eaux  de  la  mer« 

Ces  restes  d'une  industrie  passée  témoignent  par 
leur  étendue  de  l'importance  et  de  la  durée  d'anciens 
travaux  sidérurgiques. 

On  comprend  que  toutes  ces  ruines  muettes  nous 
éclairent  sur  des  exploitations  éteintes  mieux  que  l'his- 
toire et  la  tradition ,  mieux  que  tant  d'objets  d'arts  en 
bronze  ou  autres  métaux  qui  proviennent  de  cette  épo- 
que de  luxe  et  de  civilisation  avancée. 

Populonia,  que  Strabon  et  d'autres  géographes  depopaionia.remre 
l'antiquité  nous  ont  décrite  ou  citée,  et  qui  est  encore    ^iSii^nc"* 
debout  aujourd'hui  au  même  endroit  et  avec  le  même  dacinpigiiai* 
nom  ;  Populonia  dont  Virgile  nous  dit  qu'elle  fournit  à 
Énée  six  cents  jeunes  guerriers  (1),  ce  qui,  tout  en  fai- 


(1)     Sexceotos  llll  dederat  Populonia  mater 
Ezpertoa  belli  jayeDes..... 

{ Enéide,  Ur.X.} 


36fl    EXPLOITATION  DES  IlINBS  ET  MÉTALLURGIE  EN  TOSCANE 

sant  la  part  des  fictions  poétiques,  témoigne  au  moius 
de  sa  splendeur  passée ,  Populonia  paraît  avoir  été  le 
centre  de  tous  les  travaux  xninéralurgiques  de  ces  con- 
trées pendant  la  domination  étrusque.  Elle  fut  détruite 
lors  de  la  conquête  romaine,  d'autres  disent  sous  la  dic- 
tature de  Sylla;  et  ravagée  depuis  par  les  Barbares, 
elle  ne*  s'est  plus  relevée. 

Mais  sous  la  domination  étrusque,  Populonia  était 
une  ville  très^peuplée,  puissante  par  l'industrie  et 
le  commerce.  Le  périmètre  de  ses  murs  pélasgi- 
ques  couvre  une  étendue  considérable ,  et  les  restes 
d'objets  d'arts  qu'on  a  trouvés  sous  ses  ruines  attestent 
une  civilisation  très->développée.  Populonia  jouissait 
avec  Volterra  du  droit  de  battre  monnaie  pour  toute  la 
confédération  étrusque.  Ses  monnaies  sont  presque 
toutes  à  l'effigie  de  Vulcain ,  qui  personnifie  le  travail 
des  métaux  dans  le  paganisme  antique,  et,  pour  mieux 
expliquer  encore  ce  que  la  tête  du  dieu  forgeron  signifie 
dans  ce  cas ,  les  monnaies  de  Populonia  portent  pour 
armes  le  marteau,  l'enclume  et  les  tenailles.  Enfin  le 
mot  lui-même  de  Populonia ,  en  étrusque  Pupluna,  a, 
d'après  les  antiquaires,  la  même  signification  que  le 
mot  mines  en  français  :  Pupluna  était  donc ,  sous  les 
Étrusques,  la  ville  des  mines  et  des  métaux. 

Avec  les  minerais  de  fer  de  l'Ue  d'Elbe  et  du  Campi- 
gliais,  elle  traitait  aussi  les  minerais  de  plomb  argenti- 
fère et  les  minerais  de  cuivre  de  ce  district  i  ce  qu'at- 
testent suffisamment  les  tas  amoucelés  des  diverses 
scories  que  le  Gampigliais  offre  en  si  grande  abon- 
dance. 

Le  mouvement  des  métaux  a  même  dû  être  très- 
grand  à  Populonia ,  car  c'était ,  comme  on  l'a  vu,  avec 
Luni  au  nord ,  le  seul  port  de  l'Étrurie. 

Quant  aux  travaux  des  mines,  les  vides  encore 


PENDANT  l'antiquité   ET  LE   MOYEN  AGE.         563 

« 

accessibles  des  anciennes  excavations ,  et  les  haldes  en- 
core existantes  annoncent ,  par  leur  étendue ,  des  ex- 
ploitations qui  ont  duré  des  siècles. 

Ces  exploitations  ont  porté ,  comme  on  Ta  dit,  sur  des 
gîtes  de  fer,  de  cuivre  et  de  plomb  argentifère.  Elles 
vont  être  successivement  étudiées. 

Les  mines  de  fer  de  Tlle  d'Elbe  ont  été  activement  ^  Expioiuuon 

r  •  des  mines  de  fer 

exploitées  par  les  Etrusques,  et  l'on  retrouve  encore  de  rue  d'Eibe. 
aujourd'hui  dans  File ,  sur  l'immense  dépôt  ferrugineux 
de  Rio,  des  déblais  considérables  provenant  de  fouilles 
que  la  tradition  fait   remonter  jusqu'à  la  période 
étrusque. 

La  méthode  d'exploitation  employée  était  alors  celle 
qu'on  a  toujours  suivie  à  l'Ile  d'Elbe  jusqu'à  ces  der- 
niers temps,  une  méthode  à  ciel  ouvert  et  par  grandes 
tailles,  suffisamment  décrite  par  son  titre  même. 

Il  serait  difficile  de  fixer  au  juste,  parmi  les  divers  ^""'^  employés. 
outils  retrouvés  dans  ces  vides  anciens,  pics,  marteaux, 
leviers,  masses ,  etc. ,  quels  sont  ceux  qui  remontent  à 
cette  époque  reculée.  €es  outi|s  sont  généralement  trës- 
altérés  par  leur  séjour  prolongé  sous  terre  ;  ils  sont 
même  complètement  oxydés ,  et  leur  forme  primitive 
est  difficile  à  rétablir  exactement*  Mais  ces  outils  sont 
tous  en  fer,  et  je  ne  sache  pas  qu'on  ait  rencontré  à  File 
d'Elbe,  comme  dans  d'autres  mines  trës^anciennes,  en 
Espagne  par  exemple ,  aucun  outil  en  bronze. 

L'existence  de  ces  outils  dans  les  vides  produits  par     singulière 
l'excavation  à  l'Ile  d'Elbe  avait  donné  lieu  chez  les  an-  sur  u  formation 
ciens  à  une  singulière  croyance ,  qui  s'est  même  pro-     **"drfcîr* 
pagée  jusqu'à  nos  jours.  On  pensait  que  le  minerai  de 
fer  de  File  se  reproduisait  naturellement  à  mesure 
qu'on  Vexcavait;  cette  erreur  n'a  pu  naître  que  parce 
qu'on  aura  retrouvé  très-probablement  d'anciens  outils 
sous  du  minerai  éboulé ,  ou  au  milieu  de  stalactites  fer- 


564  EXPLOITATION  DBS  liXNES  £T  MÉTALLUBGIB  EN  TOSGàNE 

rugineuses  qui  se  seront  formées  dans  les  vides  anciens 
par  reffet  de  l'infiltration  lente  des  eaux  saperfi- 
cielies  (i). 

du^minerai  ^^  Étrusques  fondirent  quelque  temps  tout  le  mine- 
rai dans  rile  même;  de  là,  selon  Diodore  de  Sicile,  le 
nom  d'Athalia  que  lui  donneront  les  Grecs,  c'est-à-dire 
rile  Brûlée,  l'Ile  des  Feux.  On  retrouve  d'aiUeurs  en- 
core aujourd'hui  des  scories  ferrugineuses  en  divers 
points  de  Tlle,  notamment  vers  Porto  Longone*  Mais, 
quand  le  bois  vint  à  manquer,  on  transporta  tout  le 
minerai  à  Populonia,  cité  la  plus  voisine  de  l'Ile  sur  le 
continent ,  et  dont  la  position  maritime  permettait  la 
facile  exportation  du  métal  produit.  Le  minerai  était 
fondu  dans  des  fours  que  les  Romains  laissèrent  allu- 
més après  là  conquête  de  l'Étrurie.  Ces  fours  mar- 
chaient du  temps  de  Strabon,  c*est^à-dire  sous  les 
règnes  d'Auguste  et  de  Tibère ,  et  on  les  trouve  même 
mentionnés  dans  le  récit  d'un  voyageur  des  derniers 
temps  de  l'empire  romain.  C'est  donc  en  tout  une 
durée  de  plus  de  quatorze  siècles  d'un  travail  non  in- 
terrompu. 

Les  fours  en  usage  à  Populonia  devaient  ressembler 
à  ceux  que  divers  pays ,  et  notamment  la  Catalogne  et 
la  Corse,  ont  continué  d'employer  jusqu'à  aujourd'hui. 
En  un  mot ,  ils  devraient  être  du  modèle  des  fours  que 
nous  appelons  en  France  fours  catalans.  Ils  étaient  éta- 
blis sur  les  hauteurs  voisines  du  rivage  et  aussi  sur  les 


(])  Cette  erreur,  de  la  formation  lente  et  non  interrompue 
des  espèces  minérales,  se  rencontre  chez  tous  les  auteurs  de 
l 'antiquité,  notamment  Aristote,  Dioscoride,  Strabon,  Pline,  etc. 
qui  ont  parlé  non-seulement  des  mines  de  Ttle  d'Elbe,  mais 
encore  d'autres  mines  en  vogue  de  leur  temps.  Ces  auteurs 
vont  même  jusqu'à  appliquer  le  principe  aux  terrains  stratifiés, 
les  marbres  par  exemple. 


PENDANT  l'antiquité   ET  LE  MOYEN  AGE.         565 

bords  de  la  mer.  Le  choix  des  lieux  indiquerait  l'idée 
de  se  servir,  en  partie*  pour  souffler  les  fours ,  des  cou- 
rants d'air  naturels  qui  devaient  venir  en  aide  aux 
soufflets  de  Fépoque,  nécessairement  très-incomplets. 
Je  n'ai  pu  rencontrer  les  ruines  d'aucun  de  ces  fours; 
mais  j'ai  çà  et  là  retrouvé  les  pierres  dont  ils  étaient 
bâtis.  C'est  un  grès  siliceux  calciné  par  la  flamme  et 
scorifié  en  plus  d'un  point. 

Le  minerai  était  probablement  grillé,  et  ce  grillage 
s'effectuait  en  tas.  J*ai  retrouvé  un  de  ces  tas  encore 
intact  et  rencontré  aussi,  au  voisinage  8es  scories,  le 
minerai  cru  qu'on  traitait*  C'était  la  première  qualité 
de  l'Ile  d'Elbe,  c'est-à-dire  du  fer  oUgiste,  à  60  et  65 
p.  1 00.  On  le  fondait  dans  le  foyer  avec  du  bois  ou  du 
charbon  de  bois.  On  obtenait  ainsi  une  loupe  de  fer 
spongieux ,  dont  on  devait  extraire  par  compression  la 
scorie  adhérente;  l'on  réchauffait  ensuite  cette  loupe 
dans  un  deuxième  foyer  pour  l'étirer  en  barres  sous  le 
marteau.  On  produisait  de  la  sorte  un  fer  doux  ou  acié- 
reux  suivant  les  cas.  Quant  à  la  fonte ,  il  ne  saurait  en 
être  question  chez  les  anciens.  Quand  l'opération  était 
mal  conduite,  il  se  formait  des  loupes  ferrugineuses 
dont  on  retrouve  quelques-unes  sur  place. 

Les  scories  indiquent  généralement  une  bonne  allure  \ 
elles  sont  bien  fondues,  boursouflées,  de  couleur  noi- 
râtre, et  un  peu  luisantes  à  la  surface.  Leur  texture  est 
sensiblement  cristalline.  Elles  sont  pesantes  et  leur 
densité  dépasse  3  ;  elles  agissent  sur  l'aiguille  aimantée, 
font  gelée  avec  les  acides  forts ,  ne  présentent  dans 
leurs  cavités  aucun  globule  de  fer  métallique.  Elles 
sont  essentiellement  composées  de  silice  et  de  protoxyde 
de  fer  et  se  rapprochent  de  la  formule  BS*. 

Les  matières  terreuses  sont  la  chaux ,  la  magnésie  et 
l'alumine  dans  la  proportion  de  8  à  10  p.  100,  et  la 


566   EXPLOITATION  DES  MINES  ET  IIÊTALLURGIB  EN  TOSCANE 

composition  moyenne  des  scories  est  à  très-peu  près  la 
suivante  : 

Silicet 5o  p.  loo 

Protoxyde  de  fer Zio 

Chaux,  magnésie,  alumine  ......      8  à  to 

Il  est  probable  qu'on  n'employait  pas  de  fondants 
dans  la  fusion  ;  mais  on  mêlait  le  minerai  de  l'ile  d'Elbe 
pour  en  corriger  la  gangue  argileuse  et  calcaire ,  avec 
celui  de  Monte-Valerio ,  voisin  de  Populonia  en  terre 
ferme,  et  dont  la  gangue  est  essentiellement  sili- 
ceuse (i).  Ce  minerai,  qui  est  comme  celui  de  Ttle 
d*Elbe  un  peroxyde  anhydre,  est  très-riche  et  contient 
sou  vent  jusqu'à  65  p.  loo  de  fer.  Il  fait  partie  d'un  im- 
mense dyke  dirigé  nord-sud  comme  les  dépôts  de  l'ile 
d'Elbe  et  qui  leur  parait  contemporain*  . 
Exploitation  Lc  dyko  do  Monte-Valerio  a  été  exploité  par  les 
îcs  mines  de  fer  Étrusqucs  surtout  aux  affleurcments ,  et  l'on  retrouve 
Monte- vaierio.  guj-  la  direction  du  gîte  des  excavations  anciennes  peu 
profondes  communiquant  entre  elles  par  des  cheminées 
très-étroites.  En  d'autres  points,  la  méthode  d'exploi- 
tation est  différente.  Aux  Cento  Gamerelle  (les  cent 
chambres),  c'est  un  ensemble  de  chambres  intérieures 
se  reliant  par  des  galeries  horizontales  basses  et  ser- 
rées; au  Campo  aile  Bûche  (le  champ  des  excavations), 
ce  sont  des  puits  verticaux  peu  profonds  et  très-voi- 
sins, avec  quelques  descenderies  à  larges  ouvertures 
et  s' ouvrant  dans  le  sol  comme  d'immenses  cavernes. 
Partout  les  déblais  tirés  de  ces  excavations ,  et  encore 
épars  à  la  surface ,  attestent  la  présence  du  minerai  de 


(i)  Aujourd'hui  encore,  aux  hauts  fourneaux  de  MarsiBllIe, 
où  Ton  traite  spécialement  le  minerai  de  Tlle  d'Elbe,  on  trouve 
un  très 'grand  avantage  h  le  mêler  au  minerai  de  Monte-Va- 
lerlo. 


PENDANT  l'antiquité  ET  LE  MOYEN   AGE.         56; 

fer,  et  soDt  là  comme  autant  de  témoins  d'un  des  plus 
anciens  travaux  de  mines  connu. 

En  même  temps  que  les  mines  de  fer  de  File  d'Elbe,    E/pioiution 
les  mines  de  cuivre  de  cette  lie  étaient  aussi  exploitées,  „(„«•  il^uure 
et  peut*ôtre  même  l'exploitation  des  mines  de  cuivre  ^^  *'*'®  ^'^'*^* 
a-t-elle  précédé  à  FUe  d'Elbe,  comme  dans  tant  d'autres 
pays  de  Fantiquité,  celle  des  mines  de  fer  (i).  Un  pas- 
sage d*Aristote  (cbap.  gS  du  livre  de  Mirandis  auditio- 
nibus  qui  lui  est  attribué)  annonce  positivement  le  fait 
pour  rUe  d'Elbe.  Quoi  qu'il  en  soit,  le  minerai  de 
cuivre  était  fondu  dans  FElbe  même ,  et  on  retrouve 
aujourd'bûi  encore,  entre  Porto  Ferrajo  et  Harciana, 
des  scories  de  cuivre  éparses  çà  et  là  vers  le  rivage. 
Elles  datent  de  Fépoque  des  Étrusques. 

Peut-être  aussi  une  partie  du  minerai  a-t-elle  été  fon- 
due à  Populonia  conune  le  minerai  de  fer,  car  on  ren- 
contre quelques  scories  cuivreuses  mêlées  aux  scories 
de  fer  de  Populonia.  Quoi  qu'il  en  soit,  les  mines  de  FUe 
d'Elbe  ont  été  retrouvées  de  nos  jours  &  Santa  Lucia, 
vers  Porto  Ferrajo ,  et  on  veut  les  remettre  en  exploita- 
tion. Il  n'y  existe  pas  de  travaux  anciens  apparents,  et 
il  est  probable  que  le  gîte  aura  été  exploité  à  ciel  ou- 
vert, et  que,  comme  il  arrive  souvent  pour  les  gttes 
cuivreux,  il  y  aura  eu  aux  affleurements  des  accumula- 
tions très^ricbes  de  carbonates  et  oxydes  de  cuivre ,  et 
même  de  cuivre  natif,  métal  que  Fon  retrouve  encore 
aujourd'hui,  avec  les  carbonates  et  les  oxydes,  à  la 
mine  de  Santa  Lucia. 

Mais  Fexploitation  du  cuivre  par  les  Étrusques  parait  Mtnet  de  coivro 
surtout  s'être  concentrée  dans  le  Campigliais.  Là  existe    camiiiguait 


(i)     Et  prlor  œris  erat  quam  ferrl  cognltus  usus, 
Quo  facflls  magls  est  oatora..... 

(Luerèce ,  De  nal.  nrum^  Ub.  V.) 


568   EXPLOITATION  DES  MINES  ET  MÉTALLURGIE  EN  TOSCANE 

un  immense  dyke  d'amphibole  nadiée  et  d*iénite  com* 
pacte,  toutes  deux  cuprifères,  et  que  Ton  peut  dire  pres- 
que contemporaines  ;  car  si  l'amphibole  traverse  l'iénite 
en  quelques  points ,  celle-ci  coupe  à  son  tour  l'amphi- 
bole, ce  qui  indique  des  éruptions  successives  très-rap- 
prochées,  et  que  l'on  doit  par  suite  rattacher  à  la 
même  époque  géologique.  Ce  dyke  amphibolique  et 
iénitique  recoupe  le  terrain  des  marbres  blancs  du  Gam- 
pigliais,  terrain  qui  répond  à  l'étage  du  lias.  Le  dyke 
sillonne  les  flancs  du  Monte  Calvi ,  dans  une  direction  à 
peu  près  nord-sud,  et  deux  autres  dykes  parallèles 
renfermant  comme  lui  du  minerai  de  cuivre  *et  souvent 
de  la  blende,  de  l'oxyde  de  fer  et  de  la  galène  en  assez 
grande  abondance ,  ont  été  aussi  exploités.  La  pyrite 
de  cuivre  se  trouve  d'ordinaire  en  bandes  sensiblement 
parallèles  dans  l'iénite,  et  en  zones  concentriques  dans 
l'amphibole  radiée.  La  galène  et  la  blende  sont  très- 
irrégulièrement  disséminées  et  forment  un  tock-werck; 
l'oxyde  de  fer  est  à  l'état  de  dyke. 

Les  Étrusques  ont  fait  sur  les  gîtes  cuivreux  du  Cam- 
pigliais  des  travaux  con3idérables.  A  la  Gran  Gava  (pour 
toutes  les  localités  particulières  au  Gampigliais ,  voir 
la  carte  de  détail ,  PI.  IX,  fig.  3) ,  une  immense  ouver- 
ture conduit  dans  Tintérieur  des  excavations.  Les  yeux 
restent  frappés  de  la  grandeur  des  vides  anciens.  Le 
dyke  cuivreux,  qui  a  aux  affleurements  de  20  à  25  mè- 
tres de  puissance ,  en  acquiert  jusqu'à  4o  et  5o  à  la 
profondeur  de  5o  à  60  mètres ,  où  sont  descendus  les 
Étrusques.  Comme  les  roches  qui  composent  le  gîte  mé- 
tallifère et  même  celles  qui  lui  servent  de  toit  et  de  mur, 
qui  sont  les  marbres  blancs  saccharoïdes  dont  j'ai 
parlé ,  comme  toutes  ces  roches  sont  éminemment  com- 
pactes et  très-résistantes,  les  vides  des  Étrusques  ne 
sont  jusqu'à  aujourd'hui  maintenus  sans  aucun  ébou- 


PENDANT  l'antiquité  ET  LE  MOYEN  AGE.         509 

lement  intérieur.  Ces  vides  communiquent  générale- 
ment entré  eux  par  des  galeries  très-étroites,  quelque- 
fois inclinées  et  même  verticales  à  la  façon  de  che- 
minées. 

Certains  gradins  qui  existent  encore  dans  les  excava- 
tions anciennes  semblent  faire  croire  que  le  système 
d'exploitation  soivi  était  une.  sorte  de  méthode  par  gra- 
dins droits ,  encore  employé  de  nos  jours  pour  des  gîtes 
puissants.  Cest  au  moins  celle  qu'on  suit  toujours  à 
Campiglia. 

Les  ouvriers  s'élevaient  sur  ces  gradins  et  abattaient 
la  roche  avec  des  pointeroUes  à  tète  diamantée.  On 
peut  suivre  encore  aujourd'hui  sur  les  parois  des  an- 
ciens vides  la  marque  laissée  par  l'outil,  et  la  trace 
encore  toute  fraîche  ferait  croire  que  le  travail  ne  date 
que  d'hier» 

En  aucun  point,  on  ne  rencontre  des  marques  lais- 
sées par  le  pic  ;  de  sorte  que  la  masse  et  un  fleuret  à 
main ,  ou  la  pointerolle,  paraissent  être  les  seuls  outils 
qu'aient  employés  les  Étrusques ,  et  ces  outils  devaient 
être  en  fer  très-aciéreux ,  pour  mordre  sur  des  roches 
aussi  dures  que  l'amphibole  et  l'iénite  compactes. 

Le  stérile,  laissé  dans  les  vides  intérieurs,  servait 
de  remblai ,  et  quelques-uns  de  ces  remblais  anciens , 
véritables  murs  en  pierres  sèches,  ont  été  traversés 
pour  les  besoins  de  l'excavation  moderne.  Quelquefois 
la  terre  et  les  sables  produits  par  l'abatage  et  rejetés  au 
milieu  du  stérile ,  se  sont  si  bien  liés  à  lui ,  sans  doute 
par  l'effet  du  tassement,  qu'il  a  fallu  faire  jouer  la 
mine  pour  rompre  l'adhérence  de  cette  espèce  de 
mortier. 

Souvent,  au  milieu  des  remblais,  on  trouve  des  bois 
entièrement  carbonisés,  provenant  d'étais  qui  soute* 
naient  le  toit  des  excavations  étrusques» 


Syiténa 
(l'cxpioilttlion. 


Ootlli 
employai. 


RcmbUif. 


BoiMgef. 


570   EXPLOITATION  DES  MINES  ET  IIÉTALLUBGIE  EN  TOSCANE 


Piliors. 


Cheminées 
d'aérage. . 


D* autres  fois  aussi,  au  milieu  des  vides,  des  piliers 
laissés  intacts,  et  toujours  dans  les  parties  pauvres, 
sont  destinés  à  résister  à  la  pression  du  terrain  supé- 
rieur. Ces  piliers  sont  ménagés  de  distance  en  distance, 
et  les  modernes ,  quand  ils  ont  voulu  les  abattre ,  les 
ont  presque  toujours  trouvés  très-peu  riches  de  mine- 
rai. La  moyenne  teneur  du  minerai  de  Gampiglia  n'at- 
teint pas  du  reste,  aujourd'hui,  plus  de  4  ^  &  P«  loo, 
et  ne  parait  pas  avoir  dépassé  ce  chiffre  chez  les 
Étrusques. 

Pour  l'aérage  des  travaux ,  les  Étrusques  pratiquaient 
des  cheminées  verticales  à  la  partie  supérieure  des 
grands  vides  qu'ils  faisaient  dans  l'exploitation.  Quel- 
ques-unes de  ces  cheminées ,  de  forme  ronde ,  étroite  et 
tortueuse,  ont  une  longueur  qui  étonne,  et  on  en  ren- 
contre une  qui  vient  déboucher  au  jour  sur  les  flancs 
du  Monte  Galvi,  et  qui  n'a  pas  moins  de  loo  mètres  de 
développement  :  un  homme  peut  à  peine  passer  dans  ce 
boyau  étroit  et  profond. 

Quelquefois  l'exploitation,  au  lieu  de  se  présenter 
avec  cette  irrégularité  qu'on  rencontre  à  la  Gran  Gava, 
et  que  du  reste  la  nature  du  gîte  excuse  suffisamment, 
puisque  c'est  encore  aujourd'hui  avec  cette  allure  que 
marche  le  travail;  quelquefois,  dis-je,  l'exploitation 
prenait  chez  les  Étrusques  une  régularité  presque  clas- 
sique. Divers  plans  ou  niveaux  communiquaient  entre 
eux ,  et  de  l'un  à  l'autre  des  ouvertures  verticales  per- 
mettaient de  sortir  le  miâerai  jusqu'au  jour,  par  élé- 
vations successives,  sans  que  ce  mode  de  transport 
intérieur  nécessitât  ni  trop  de  temps  ni  trop  de  dé- 
penses. 

Les  Étrusques  semblent  n'avoir  eu  aucune  idée  de 
do  i^el!p1o1ution  ^  contiuuation  des  gîtes  minéraux  en  direction  ou  en 
étrasque.      profondeur.  Quand  ils  ont  perdu  le  gite  à  l'intérieurt 


Etagea 
réguliers. 


Cêuclèt^ 


PENDANT  l'antiquité  £T  LE   MOYEN   AGE.         671 

ils  l'ont  rarement  retrouvé*  et  à  la  surface  ils  n'ont 
attaqué  que  les  aflleurements.  En  tous  les  points  où  les 
dykes  métallifères  du  Gampigliais,  véritables  roches 
éruptives,  sont  venus  percer  au  jour,  se  trouve  toujours 
l'ouverture  d'une  vaste  descenderie,  ou  d'un  de  ces 
puits  sinueux  et  étroits  qui  semblent  caractériser  le 
mode  d'exploitation  de  ces  temps  primitifs. 

Les  deux  dykes  ampbiboliques  qui  sillonnent  le  flanc 
occidental  du  Calvi  ont  surtout  été  explorés  de  cette 
façon*  et  Ton  peut  suivre  encore  aujourd'hui,  sur  deux' 
traînées  parallèles  de  déblais  anciens,  la  direction  do 
ces  deux  dykes,  sur  près  de  3  à  4  kilomètres  d'éten* 
due.  Grandes  attaques  à  ciel  ouvert,  puits  verticaux 
ou  sinueux,  descenderies  à  larges  ouvertures,  vérita- 
bles cavernes  toujours  béantes,  et  jusqu'à  des  chemi-* 
néesd'.aérage  communiquant  avec  les  travaux  intérieurs, 
et  d'une  profondeur  qui  va  quelquefois  à  plus  de  loo 
mètres,  tout  s'y  retrouve  comme  aux  premiers  jours, 
toute  la  montagne  est  criblée  d'ouvertures ,  et  le  géolo- 
gue ou  le  touriste  qui  parcourent  ces  contrées  demeu- 
rent frappés  de  stupéfaction  s' ils  se  prennent  à  réfléchir 
au  peu  de  moyens  mécaniques  qui  venaient  en  aide  à  la 
force  de  l'homme  en  ces  temps  éloignés,  et  à  l'esprit 
de  patience  dont  ces  premiers  explorateurs  de  la  richesse 
minérale  de  l'Italie  ont  dû  faire  preuve  pour  mener  à 
bout  leurs  vastes  entreprises,  qui  ont  dû  compter  une 
durée  de  plusieurs  siècles. 

Les  deux  lignes  de  déblais  dont  il  a  été  question  sont  Bucâ  deicoiombo 
à  peine  à  sSo  mètres  de  distance  Fune  de  l'autre.  Elles  dei  serpemc 
partent  de  la  Gran  Gava,  où  l'exploitation  étrusque  a 
été  des  plus  actives,  et  aboutissent  sur  la  ligne  de  faite 
du  Honte  Calvi  :  Tune  à  la  Buca  del  Colombo,  puits 
immense  ouvert  dans  les  marbres  et  de  plus  de  loo 
mètres  de  profondeur  verticale  ;  rorifice  est  de  forme 


j 


572    EXPLOITATION  D£S  M1N£S  ET  MÉTALLURGIE  EN  TOSCANE 

elliptique,  et  a  12  mètres  environ  sur  le  grand  axe  et 
5  mètres  sur  le  petit  L'autre  traînée  de  déblais  se  ter- 
mine à  la  Buca  del  Serpente ,  en  aval  de  la  précédente, 
et  le  puits  vertical  ouvert  en  ce  point  se  divise ,  après 
une  vingtsdne  de  mètres,  en  deux  autres  puits  très- 
étroits,  qui  paraissent  se  rejoindre  ensuite, 
^^poggio'*'        Au  système  de  travaux  dont  je  viçns  de  parler  se  rat- 

*" deu"!' oua**  ^^^  transversalement  une  autre  ligne  de  puits ,  gale- 
ries, tailles  à  ciel  ouvert,  etc. ,  qui  part  du  sommet  de 
TAcqua  Viva  parallèle  au  Honte  Galvi.  Cette  ligne  de 
travaux  suit  un  énorme  dyke  d'amphibole  et  d'oxyde 
de  fer.  Elle  se  perd  dans  la  vallée ,  puis  reparaît  sur  un 
contre-fort  du  Calvi,  criblé  de  puits  anciens  et  dé- 
nommé le  Poggio  aile  fessure  (la  montagne  des  fentes) . 
Enfm  elle  vient  se  joindre  à  la  ligne  de  travaux  précé- 
demment décrits  par  la  Buca  dell'  Aquila.  Là  l'amphi- 
bole et  Tiénite  disparaissent  pour  faire  place  à  un  dyke 
quartzeux,  où  l'on  rencontre,  outre  la  pyrite  de  cuivre, 
de  la  galène  argentifère,  du  cuivre  gris,  du  cuivre  sul- 
furé et  des  carbonates  de  cuivre.  Partout  les  travaux 
atteignent  des  proportions  gigantesques  et  de  très- 
grandes  profondeurs. 

Là  Gherardesca.  A  la  Gberardesca,  de  l'autre  côté  du  Honte  Calvi ,  et 
sur  le  contre-fort  dit  le  Bûche  al  ferro,  c'est-à-dire  les 
mines  de  fer,  l'exploitation  étrusque  paraît  avoir  porté 
sur  un  gîte  de  fer  peroxyde,  de  cuivre  carbonate  et  py- 
riteux  et  peut-être  de  galène  argentifère.  On  rencontre 
encore  dans  les  makis  les  ouvertures  des  grands  vides 
par  lesquels  on  pénétrait  dans  l'intérieur.  Ce  sont  des 
puits  irréguliers ,  sensiblement  verticaux ,  à  larges  di- 
mensions, et  d'une  profondeur  de  5o  à  80  mètres. 

Déoompoftuont      Après  qûo  les  mines  ont  été  abandonnées,  et  pendant 
chimiqaes.     ^^  Thomme  faisait  trêve  à  son  travail ,  la  nature  con- 
tinuait lentement  le  sien.  A  la  Gran  Gava  »  sur  certaines 


PENDANT  l'antiquité  ET  LE  MOYEN   AGE.         byi 

des  parois,  le  carbonate  de  chaux ,  dissous  par  les  eauic 
d'infiltration  de  la  surface ,  ou  les  eaux  des  sources  in- 
térieures, s'est  fixé  en  stalactites  cristallines,  dures 
comme  le  marbre  dont  elles  proviennent.  En  d'autres 
points ,  la  pyrite  de  cuivre ,  la  blende,  etc. ,  décompo- 
sées par  les  agents  atmosphériques ,  ont  donné  nais- 
sance à  des  minéraux  particuliers,  épigéniques,  tels 
que  des  carbonates  et  silicates  de  cuivre  ou  de  zinc,  des 
hydrocarbonates  de  zinc ,  de  cuivre  et  de  chaux  (bu- 
ratite) ,  deshydrosilicatesd'alumineet  decuivre,etc.  (i). 

L'amphibole  s'est  aussi  décomposée ,  et  sur  certains 
points  elle  est  devenue  tendre  et  friable,  comme  aussi 
riénite,  dont  le  fer  est  souvent  passé  au  maximum 
d'oxydation. 

A  la  surface^  et  sur  les  haldes  qui  sont  au  devant  des 
anciennes  descenderies ,  haldes  dont  quelques-unes 
atteignent  par  leur  étendue  de  gigantesques  propor- 
tions »  comme  peu  de  mines  en  offrent  même  de  nos 
jours,  on  a  retrouvé,  mêlé  aux  gangues  laissées  là  par 
les  Étrusques,  des  particules  métallifères,  dont  les 
colorations  bien  connues  trahissent  la  présence  du 
cuivre. 

Ces  déblais  métallifères  prouvent  qu'un  premier  Préparation 
triage  et  cassage  à  la  main  s'opérait  sur  le  carreau  de  la 
mine,  et  il  est  probable  que  ce  triage  était  suivi  d'un 
nouveau  cassage  plus  soigné ,  et  peut-être  aussi  d'un 
broyage  et  d'un  lavage  qu'on  faisait  subir  aux  minerais 
avant  de  les  porter  dans  les  fours.  Partout,  en  effet, 
on  retrouve  les  scories  cuivreuses ,  traces  de  la  fusion , 
le  long  des  cours  d'eau  du  pays ,  et  ces  cours  d'eau 
n'étaient  pas  assez  abondants  pour  faire  mouvoir  une 

(i)  Voir,  Annales  des  mines ,  A*  série ,  t  IX  et  X,  les  analys&j 
de  ces  mlnéraax  données  par  M.  Delesse. 

TOMS  XIV,  tSôS.  5S 


méciniqae. 


dtt  miaerai. 


574  EXPLOITATION  DBS  MINES  ET  MÉTALLDROII  BN  TOSCANE 

soufflerie  mécanique.  L'époque  dont  je  parle  ne  saonh 
comporter»  du  reste,  des  appareils  de  cette  sorte  «  et  la 
force  mécanique  n'était  guère  empruntée  alors  qu'aux 
bras  de  l'homme. 
Faiion  En  deux  points  1  la  fusion  a  été  trèa-prolongéOt  et  sur 

l'un  de  ces  points,  nommé  encore  aujourd'hui  la  Fuci- 
naja  (la  forge),  voisin  de  la  Graa  Gava,  on  retrouve  une 
série  de  douie  à  quinze  monticules  de  scories  cui- 
vreuses, disséminés  de  part  et  d'autre  du  ruisseau 
qui  sillonne  la  vallée*  Sur  le  second  point ,  dit  Valle 
Lunga,  à  la  Gherardesoa,  on  renoontre  les  amas  de 
scories  étages  de  la  même  façon.  La  quantité  existante 
en  place  est  d'environ  So.ooo  tonnes  à  la  Fucioaja,  et 
de  i5.ooo  tonnes  à  la  Gherardesoa.  Mais  il  est  bien  per- 
mis de  supposer  que  la  quantité  primitive  a  été  double 
au  moins,  et  qu'une  grande  partie  des  soories  a  été  em- 
portée par  les  eaux  pluviales.  En  effet,  les  divers  dépôts 
gisent  tous  en  talus  de  part  et  d'autre  des  versants  des 
vallées  de  la  Fudnaja  et  de  la  Gherardesca,  et  dans  les 
pluies  d'orage  l'entraînement  des  eaux  latérales  descen- 
dant dans  le  thalweg  a  dû  porter  à  la  longue,  vers  le 
lit  du  ruisseau  adjacent,  une  quantité  énorme  de  sco- 
ries. A  Valle  Lunga,  comme  à  la  Fucinaja ,  on  retrouve 
de  ces  scories  disséminées  sur  le  parcouni  de  Feau  sur 
plus  de  s  kilomètres  d'étendue. 

Un  rencontre  encore  çà  et  là  au  milieu  des  séories  en 
place,  des  débris  des  pierres  réfractaires  qui  compo- 
saient les  fourneaux.  Elles  ont  été  extraites  de  roches 
euritiques  et  ryacolitiques  que  Ton  trouve  dans  le  voi- 
sinage. Ces  pierres  étaient  taillées  en  petit  appareil. 
Elles  sont  parfois  un  peu  vitrifiées  sur  les  bords ,  mais 
se  sont  bien  conduites  au  feu.  La  surface  est  légère- 
ment rougie ,  et  dans  l'eurite  les  larges  cristaux  de 
feldspath  orthose  se  détachent  très-nettement  sur  la 


PENDANT  l'antiquité  ET  LE  MOTEH  AGE.         5^5 

masse*  Uncertaiii  nombre  de  fours  devaient  fonctionner 
à  la  fois  sur  le  même  mi8seau«  et  ftA  retrouvé  Fempla^ 
cernent  de  plus  de  vingt  de  ces  fours  à  laFucinaja.  Le 
vent  devait  être  fourni  par  des  soufflets  à  main  «  les  ma« 
chines  hydrauliques  étant  alors  peu  connues.  Aucun 
des  cours  d'eau  de  la  contrée  ne  parait  du  reste,  ainsi 
que  je  l'ai  dit  plus  haut  >  avoir  été  assois  abondant  pour 
se  prêter  à  l'installation  d'une  soufflerie  mécanique  i 
qu'on  ne  pourrait  non  plus  y  établir  aujourd'hui ,  vu 
le  peu  de  volume  de  ces  eaux  en  toute  saison.  Ces 
fours  9  dans  tous  les  cas  i  &  en  juger  par  les  rtiines  qui 
en  restent,  ont  dû  être  très-bas»  du  genre  des  feux 
catalans  9  ou  des  feux  comtois  employés  pour  ia  fabri-- 
cation  du  fer,  ou  encore  du  modèle  des  fours  écossais 
en  usage  en  Angleterre  dans  le  traitement  des  minerais 
de  plomb  riche. 

Le  même  f^Ut  d'amas  de  scories  étages  le  long  d'un 
ruisseau  «  sur  les  deux  rives,  comme  dans  le  Gampi- 
gliais  I  se  représente  en  Sardaigne  t  et  la  tradition  en 
*  attribue  l'origine  à  une  colonie  d'Étrusques.  Seule- 
ment, il  ne  s'agit  plus  cette  fois  de  scories  de  plomb 
argentifère.  Ce  travail  pourrait  peut '•être  aussi  pro- 
venir des  Phéniciens,  qui,  à  une  époque  très-reculée, 
ont  possédé  la  Sardaigne ,  et  qui  étaient ,  comme  on 
le  sait,  très-avancés  dans  les  arts  métallurgiques.  Les 
Étrusques  ont  dû  apprendre  la  fusion  des  métaux  des 
Phéniciens,  qui  l'enseignèrent  aussi  aux  Carthaginois. 
Les  relations  commerciales  suivies  répandaient  ainsi , 
à  défaut  de  livres ,  et  entre  les  divers  peuples  de  l'anti- 
quité, la  connaissanoe  des  arts  indiiatriela* 

Les  sowies  cuivreuses  que  l'on  rencontre  dans  le      scoriet. 
Campigfiais  sont  bien  fondues ,  de  couleur  tirant  sur  le 
noir,  huileuses,  mais  nullement  vitreuses,  si  ce  n'est 
parfois  sur  les  bords.  Ellee  ressenat^ni  à  des  scories  de 


576  EXPLOITATION  DES  MINES  ET  MÉTALLURGIE  EN  TOSCANE 

fer,  etconune  elles»  elles  attirent  le  barreau  aimanté.  Leur 
densité  moyenne  est  de  9,80.  Quelques-unes  trahissent 
par  des  efilorescences  verdàtres  la  présence  du  cuivre. 
La  quantité  de  ce  métal  utile  qu'elles  renferment  va 
jusqu'à  1  i/a  à  a  p.  100  à  la  Fucinaja ,  mais  ne  dé- 
passe pas  1 /a  p.  100  à  la  Gberardesca.  Elles  contien- 
nent beaucoup  de  fer,  So  &  5s  p.  100 ,  et  généralement 
»  1/»  à  5  p.  100  de  plomb,  riche  à  1  ou  1  i/s  millième 
d'argent,  soit  s>,5o  à  5  grammes  d'argent  aux  100  kil. 
de  scories.  Ces  scories  ne  sont  bien  attaquées  que  par 
les  acides  concentrés  et  si  on  les  porphyrise  soigneuse- 
ment. La  quantité  de  silice  qu'elles  renferment  est  de 
5o  p.  100  environ.  Aux  métaux  ci-dessus  rapportés,  il 
faut  joindre  le  zinc ,  qui  se  révèle  souvent  en  grande 
quantité  par  des  efflorescences  blanchâtres ,  mais  doot 
la  proportion  moyenne  dans  les  scories  ne  dépasse 
guère  5  p.  100;  enfin  le  cobalt  et  le  manganèse,  mais 
rarement  «  et  à  l'état  de  trace  seulement.  Le  soufre 
n'existe  pas  d'ordinaire  dans  les  scories  à  moins  qu'elles 
ne  contiennent  en  même  temps  quelques  grains  de 
mattes.  Les  matières  terreuses  sont  la  magnésie,  la 
chaux  et  l'alumine,  pour  une  proportion  de  4  â  5  p.  100 
environ.  En  somme,  la  composition  moyenne  des  scories 
de  Fucinaja  est  sensiblement  la  suivante  : 

SiUoe  ..••.. 60,000 

Protozyde  de  ouivre 9,000 

Protoxyde  de  fer. 35,ooo 

Protoxyde  de  plomb Afooo 

Protoxyde  d*argent. o,oo5 

Prototoxyde  de  lino 3,5oo 

Protoxyde  de  cobalt  et  de  maDganèse .  •  traces 

Magnésie,  chaux»  alumine..  ......  5,ooo 

SouOre. traces 

99,5o6 

La  composition  de  ces  scories  s'explique  d'eUe-mème 


PENDANT  l'antiquité  ET  LE  MOYEN  A6B.         677 

quand  on  sait  qu'elle  proyiennent  d'un  minersû  dont  la 
gangue  est  l'amphibole  et  l'iénite»  mêlées  quelquefois  de 
quartz  et  d'oxyde  de  fer  manganésifëre,  et  que  le  mine- 
rai est  la  pyrite  de  cuivre  unie  à  la  blende ,  à  la  pyrite 
de  fer  et  peut-être  à  un  peu  de  galène.  Mais  la  présence 
du  plomb  dans  les  scories  parait  due  plutôt  à  ce  qu'on 
ajoutait  à  la  fusion  une  certaine  portion  de  ce  métal, 
ainsi  qu'on  le  verra  plus  loin. 

Les  scories  de  laGherardesca  ont  à  peu  près  la  même 
composition  que  celles  de  la  Fucinaja.  Elles  sont  seule-, 
ment  beaucoup  plus  pauvres  en  cuivre,  et  ne  renferment  ' 
qne  des  traces  de  zinc.  La  quantité  de  plomb  contenue 
est  aussi  un  peu  inférieure  et  ne  dépasse  guère  a  p.  loo. 
Proviennent -elles  d'une  fusion  cuivreuse  mieux  con- 
duite, ou  sont-elles  simplement  le  résultat  d'une  fusion 
plombeuse,  c'est  ce  que  je  ne  saurais  décider»  n'ayant 
pas  retrouvé  les  affleurements  certains  du  gîte  que  les 
Étrusques  ont  exploité  à  la  Gherardesca. 

Je  ne  dirai  rien  de  quelques  tas  isolés  de  scories  cui- 
vreuses que  l'on  rencontre  dans  les  makis  ,  au  lieu  dit 
Bisemo ,  entre  le  Honte-Calvi  et  la  mer.  Ils  sont  peu 
volumineux ,  et  parsdssent  seulement  provenir  d'essais 
en  grand  faits  sur  place  plutôt  que  de  fusions  régu- 
lières. 

Parmi  les  scories  de  Fucinaja  et  la  Gberardesca ,  on  ifauei. 
découvre  quelquefois  des  mattes ,  qui  se  reconnaissent 
très^bien  à  leur  structure  argentine  et  unie,  et  à  leur 
plus  grande  densité.  Quelques  échantillons  ont  donné 
jusqu'à  3o  et  55  p.  loo  de  plomb,  et  lo  à  i»  p.  loo  de 
cuivre.  Mais  les  mattes  se  présentent  en  très -petite 
quantité,  surtout  à  cet  état  de  richesse. 

Les  scories  dénotent  généralement  une  fusion  très- 
bien  entendue,  et  il  est  très- rare  de  rencontrer  des 
loups  ;  mais  quelquefois  on  retrouve  dans  les  scories  du 


578   EXPLOITATION  DES  MINES  ET  MÉTAUUR6IB  IN  TOBCAHE 

cuivre  et  du  plomb  métaUiqueS|en  très-petites  portions 
il  est  vrai, 
comboitibie.       Le  combustible  employé  était  le  bois  ou  le  charbon 
de  bois  provenant  d'essences  de  cbéne  et  de  châtaignier. 
On  employait  le  bois  en  petits  rondinsi  et  l'on  rencontre 
souvent  dans  les  scories  l'empreinte  de  ces  rondins  eux- 
mêmes  I  fossiles  d'un  ordre  tout  nouveau.  Ces  rondins 
pouvaient  avoir  de  S  à  4  centimètres  de  diamètre, 
objeu  retrouvé!     Ou  a  quelquefois  retrouvé  au  milieu  des  scories  des 
'  monnaies,  des  scarabées,  et  des  débris  d'amphore,  par- 
ticuliers aux  Élrusques.  On  y  rencontre  aussi  des  mor- 
ceaux de  minerai  de  la  grosseur  du  poing ,  tels  qu'on 
les  passait  dans  les  fours.  C'est  le  même  minerai  qu'au- 
jourd'hui I  même  gangue ,  et  la  teneur  ne  semble  pas 
plus  élevée,  a  i/s  à  5  p.  100  au  plus, 
uiiiifaiion        Les  scories  anciennes  du  Campigilais  ont  été  récem- 
des  scories.    ^^^^  employées  iii  Campîglia  comme  fondants  pour  des 
fours  à  cuivre.  On  s'en  sert  aussi  avec  beaucoup  d'avan- 
tage,  et  depuis  très-longtemps  d^à.,  pour  remblayer 
les  routes  du  pays.  Mais  peut-être  pourrait-on  en  tirer 
encore  meilleur  parti,  en  les  retraitait  sur  les  lieux, 
pour  le  plomb,  l'argent  et  le  cuivre  qu'elles  renferment. 
De  la  fusion       P'après  co  qu'ou  peut  lire  daps  les  auteurs  de  Tanti- 
^  deTiiîvr^*    ^ît*  9^î  ïïO"s  ont  transmis  quelques  détails  sur  la  fu- 
chei  les  anciens,  gion  dcs  mét^x ,  notammeut  Pline,  dans  son  Uistoirf 

naturelle  f  le  traitement  des  minerais  de  cuivre  chez  les 
Romains ,  et  partant  chez  les  Étrusques,  dont  les  Ro- 
mains devaient  avoir  pris  les  procédés ,  consistait  prin- 
cipalement en  une  fusion  pour  fonte  crue  au  four  & 
manche.  Pline  ne  fait  mention  ni  du  grillage  ni  du 
raffinage. 

(.es  minerais  de  cuivre,  qu'on  ne  soumettait  qu'l^  une 
préparation  mécanique  grossièrq,  devaient  sans  doute 
presque  toujours  renfermer,  au  moment  de  la  fusion , 


PSNDiUfT  l'antiquité  RT  U  IfOYfilf  AGE,        bfg 

de  la  pyrite  de  fer,  de  la  galtae  et  de  la  blende.  Le 
cuivre  produit  restait  allié  à  la  plu9  grande  partie  du 
plomb  et  du  zipc  et  souvent  de  Tétain  qui  accompagnait 
parfois  le  minerai.  Enûn  le  cuivre  devs^it  renfermer  une 
certaine  quantité  de  fer*  Le  résultat  d'une  première  fu« 
sion  était  donc ,  outre  les  scories  qui  entraînaient  avec 
elles  la  majeure  partie  du  fer,  et  toutes  les  matières  ter- 
reuses, le  bronze  ou  airain,  ïxs  des  Latins •  que  l'anti- 
quité avait  su  plier  à  tant  d'emplois  divers ,  et  que 
même  elle  adopta,  avant  de  connaître  le  fer,  pour  tous 
les  usages  auxquels  celui-ci  se  substitua  plus  tard. 

L'alliage  ainsi  obtenu  dans  une  première  fusion  était 
souvent  cassant ,  propablement  à  cause  du  soufre  qu'il 
renfermait,  et  alors  on  procédait  à  une  deuxième  fonte  ; 
c'était  une  sorte  d' affinage.  Quelquefois ,  pour  rendre 
la  coulée  plus  facile ,  on  mêlait  au  minerai  8  p,  loo  de 
son  poids  en  plomb  métallique.  On  opérait  dans  des 
fours  à  mancbe ,  avec  du  bois  et  probablement  aussi  du 
charbon  de  bois,  et  le  vent  était  lancé  par  des  soufflets. 

L'airain  de  Chypre  et  de  Corintbe  était  surtout  re* 
nommé  cbe^  les  anciens,  mais  l'airain  des  Étrusques,  i 
en  juger  par  tous  les  objets  d'art  qu'ils  nous  ont  laissés, 
ne  le  cédait  en  rien  aux  précédents.  Les  anciens  parais- 
sent avoir  peu  connu  le  cuivre  rouge  ;  mais  ils  ont  connu 
le  laiton  t  qu'ils  nommaient  comme  nous  cuivre  jaune. 

Les  Étrusques  ne  se  sont  pas  bornés  à  exploiter  les  pioab 
mines  de  cuivre  dans  le  Campigliais ,  ils  y  ont  aussi 
exploité  celles  de  plomb  argentifère.  Le  minerai,  fondu 
dans  le  four  à  manche ,  a  dû  être  ensuite  coupelle  pour 
en  extraire  l'argent.  Parmi  les  monnaies  étrusques  re- 
trouvées h  Populonia  on  rencontre  en  effet,  avec  des 
monnaies  en  cuivre  en  très- grande  abondance,  une 
certaine  quantité  de  monnaies  d'argent.  Quant  au 
plomb  lui-même,  bien  qu'il  en  reste  peu  de  traces  parmi 


et  arg«nl. 


S80  EXPLOITATION  DES  MINES  ET  MÉTALLURGIE  EN  TOSCANE 


Or. 


GondiUoni 
économiquei 
de  l'industrie 

minérale 

cbet 

les  Étruiques. 


les  objets  étrusques  retrouvés  en  Toscane  i  il  est  permis 
cependant  de  penser  que  les  Étrusques  l'ont  employé 
à  fondre  des  tuyaux,  et  pour  la  confection  de  ces  glandes 
de  plomb  »  qu'on  lançait  avec  la  fronde ,  et  dont  on  a 
retrouvé  une  assez  grande  quantité  dans  le  Gampigliais. 
Enfin,  le  plomb  a  dû  être  employé  comme  fondant  dans 
le  traitement  du  minerai  de  cuivre. 

On  a  retrouvé  à  Populonia  quelques  monnûes  d'or 
et  beaucoup  de  bijoux  de  ce  dernier  métal.  Cet  or 
provenût  sans  doute  du  lavage  de  sables  aurifères. 
Peut-être  aussi  le  tirait-on  de  contrées  lointaines  avec 
lesquelles  les  Étrusques  pouvaient  être  en  relation 
commerciale.  Le  fait  est  qu'on  ne  connaît  aujourd'hui 
en  Toscane  aucun  gisement  aurifère  certain. 

On  a  vu  plus  haut  que  la  quantité  de  scories  cui  • 
vreuses  répandues  dans  tout  le  Gampigliais  est  environ' 
de  So.ooo  tonnes,  et  qu'elle  a  dû  être  double  au  moins 
chez  les  Étrusques,  soit  loo.ooo  tonnes.  Je  suppose- 
rai que  cette  quantité  ne  correspond  qu*à  une  égale 
proportion  de  minerai  traité.  Gela  donnerait  une  durée 
de  deux  siècles  à  l'exploitation  étrusque  en  admettant 
une  extraction  annuelle  de  5oo  tonnes  de  mineried  pour 
toutes  les  mines  du  Gampigliais  réunies ,  et  la  produc- 
tion utile  n'a  certûnement  pas  dépassé  ce  chiffre.  On  se 
demandera  peut-être  comment  »  avec  des  roches  si  dures 
et  si  pauvrement  métallifères,  l'exploitation  des  anciens, 
qui  n'avaient  ni  la  poudre  ni  les  moyens  mécaniques 
que  nous  possédons ,  et  qui  étaient  en  même  temps  si 
peu  avancés  en  connaissances  techniques,  comment 
cette  exploitation,  dis-je,  a  pu  se  soutenir  avec  profit 
On  a  argué  du  travail  des  esclaves  ;  mais  les  esclaves 
coûtent  d'achat  et  d'entretien  ;  il  faut  compter  aussi 
l'intérêt  de  l'argent  employé  à  les  acquérir,  et  dans 
les  mines ,  la  surveillance  étant  très-difficile ,  l'esclave 


FENDAffT  l'antiquité  ET  LE   MOYEN  AGE.         58 1 

et  à  plus  forte  raisoo  le  prisonnier  de  guerre ,  ou  le 
condamné  aux  mines,  produisent  très-peu  d'effet  utile» 
et  toujours  moins  que  l'ouvrier  libre.  On  a  parlé  aussi 
de  concentrations  métallifères  sur  la  tête  des  dykes  du 
Gampigliais  ;  mais  les  affleurements  de  ces  'dykes  exis- 
tent intacts  en  plus  d'un  point,  et  toujours  ils  se  mon- 
trent avec  les  apparences  de  la  plus  grande  pauvreté. 
A  l'intérieur,  quand  on  est  entré  dans  les  chantiers 
étrusques  pour  la  première  fois ,  on  a  trouvé  le  minerai 
tel  qu'il  est  aujourd'hui ,  c'est-à-dire  d'une  très-faible 
teneur,  et  les  déblais  anciens  ne  permettent  non  plus 
aucun  doute  ;  si  bien  que  j'incline  à  croire  que  la  seule 
bonne  raison  qu'on  puisse  donner  de  l'exploitation  avan- 
tageuse des  Étrusques  sur  un  gîte  si  difficile  à  l'attaque, 
et  si  pauvre  de  teneur,  est  l'emploi  si  étendu  du  bronze 
chez  les  anciens ,  et  par  suite  le  haut  prix  auquel  ce 
métal  devait  être  parvenu  à  une  époque  où  le  fer 
était  moins  travaillé  et  très-cher,  beaucoup  plus  que 
le  bronze,  et  où  ce  dernier  métal,  d'un  travail  en  défini- 
tive facile ,  était  appliqué  à  tous  les  usages  de  la  vie 
civile  et  militaire  :  ustensiles  domestiques ,  objets  d'or- 
nements «  statues,  monnaies,  «lances,  casques,  cui- 
rasses ,  etc.  Il  existait  à  Arezzo ,  dans  l'Étrurie ,  une 
importante  manufacture  de  tous  ces  objets,  qui  continua 
de  fabriquer  sous  la  domination  romaine.  J'ajouterai 
que  l'Étrurie  était  alors  le  grenier  de  l'Italie  et  que  les 
Maremmes  ne  présentaient  pas  l'état  de  désolation 
qu'elles  offrent  aujourd'hui.  L'ouvrier  devait  donc  y 
vivre  à  très-bon  compte,  et  par  suite  le  prix  de  la  jour- 
née de  travail  devait  être  trte-modéré. 

Les  mines  de  Gampigliais  ne  sont  pas  les  seules  que 
les  Étrusques  aient  excavées ,  et  diverses  autres  mines 
de  la  Toscane  étaient  aussi  en  exploitation  r^ulière 
dès  cette  époque  reculée. 


Aotret  mioM 

de  la  Tofeaoo 

exploiiéet 

le«  EcrofqMff. 


Monlieri 
et  Massa. 


Rocca 

Tederi|;hi. 


Monte  Calini. 


Le  Boltino  et  Val 
di  Castello. 


589   £XPiOXTATION  DES  MINES  ET  MÊTàl^tU^IE  EU  TOSCANE 

A  MoQtieri,  c'étaient  des  mines  d'argent  et  de  cuivre, 
et  les  étymologistes  voient  m0me  dans  Montieri  la  cor- 
ruption de  deux  mots  latins ,  JHons  série  (la  montagne 
du  cuivre).  A  Massa,  c'étaient  des  mines  de  fer,  de 
cuivre  et  de  plomb  argentifère.  U  est  probable  que  les 
monnaies  et  les  bijoux  de  cuivre,  d'argent  et  d'or  de 
Vétulonia  provenaient  exclusivement  des  métaux  reti- 
rés de  ces  mines, 

A  Rocca  Tederigbi ,  des  mines  de  cuivre  très-impor- 
tantes  ont  été  aussi  exploitées  par  les  Étrusques  i  et  l'on 
veut  que  des  auges  en  tracbyte ,  que  rpn  rencontre  en- 
core éparses  çà  et  }i  non  loin  de  ces  mines ,  aient  servi 
au  lavage  des  minerais.  Dans  tous  les  cas,  des  appa* 
reils  rudimentaires ,  comme  ceux  dont  il  est  question , 
ont  dû  nécessairement  précéder  les  divers  mécanisnies 
de  lavage  et  de  préparation  mécanique  aujourd'hui  si 
complets  et  si  ingénieux. 

A  Monte  Catini ,  près  Volterra ,  les  mines  de  cuivre , 
aujourd'hui  si  productives ,  ont  été  aussi  exploitées  par 
les  Étrusques,  et  par  U  s'explique  Tabondance  desmon- 
naies de  cuivre  de  Volterra» 

Enfin ,  dans  le  nord  de  la  Toscane ,  les  mines  de  plomb 
argentifère  des  Alpes  Apuanes^  aux  lieux  qu'on  ap- 
pelle aujourd'hui  le  Bottino  et  Val  di  Castello,  près 
Seravezza,  ont  été  excavéespar  les  Étrusques,  et  peut^ 
être  la  colonie  qu'ils  avaient  établie  à  Lucques  y  avait- 
elle  été  importée  dans  ce  but  ;  peut-être  aussi  le  port 
de  Luni ,  dont  on  retrouve  les  ruines  non  loin  de  Tem- 
bouchure  du  fleuve  Magra,  doit-il  sa  fondation  à  l'ex- 
ploitation des  mines  d'argent  de  cette  région  métallifère. 

Le  nom  même  de  Luni  ou  Luna  (la  lune)  trahit  celui 
de  l'argent;  car  on  sait  que  les  anciens  avaient  dédié 
leurs  sept  métaux  c^  chacune  des  sept  planètes,  et  que  la 
lune,  qu'ils  regardaient  comme  une  planète,  représen- 


PENDANT  l'antiquité  ET  LB  MOYEN  AGE,        585 

tait  l'argent,  aussi  dédié  4  Diane;  le  fer  était  Jupiter, 
le  cuivre  Vénua  I  etc.  La  cité  de  Luna  avait  d'ailleurs 
pour  emblème  un  croissant,  que  l'on  retrouve  sur  les 
monnaies  antiques  de  cette  ville  i  et  je  ne  sais  plus  quel 
auteur  latin,  Stace,  je  crois,  l'appelle  quelqae  pP'rt  Lun^ 
la  métallifère  (Luna  metallifera), 

Partout,  au  voisinage  des  mines  que  nous  venons  de      f^yénint 
citer,  on  rencontre  des  scories  provenant  de  la  fusion;    de  u  rusion. 
mais  en  aucun  lieu  les  travaux  métallurgiques  ne  pa- 
raissent  avoir  eu  une  durée  aussi  longue  que  dans  le 
Campigliais. 

D'autre  part,  les  travaux  plus  modernes t  greffés  sur  Difficulté  de  r«irc 
les  travaux  anciens,  ont  fait  disparaître  »  partout  ^U    dei'inylui 
leurs  que  dans  le  Campigliais,  toute  trace  des  ouvrages  ,|,,e*uî"*^ç".®J.ni 
étrusques,  et  il  n'est  plus  permis  aujourd'hui,  en  vue  ic  CâmpiRiîah. 
surtout  de  l'étendue  et  de  l'importance  des  travaux  du 
moyen  âge ,  &  Montieri  et  Massa-Marittima  par  exemple, 
de  faire*  ailleurs  qu'à  Campiglia,  la  part  des  deux  épo- 
ques étrusques  et  du  moyen  &ge« 

Et  maintenant  pour  résumer  ce  que  j'ai  dit  de  la  f^d"',"}^ 
civilisation  industrielle  des  Étrusques ,  sur  laquelle  *-' ••  Bimsquf s. 
il  me  parait  que  les  historiens  ne  se  sont  point  assez 
étendus  t  je  dirai  qu'il  me  semble  avoir  suffisamment 
prouvé  ce  fait,  ^  savoir  que  l'art  des  mines  et  de  la  mé- 
tallurgie, qui  a  pris  naissance  avec  les  besoins  des  so- 
ciétés anciennes ,  était ,  dès  le  x*  siècle  avant  Jésus- 
Christ,  c'est-à-dire  quatre  siècles  avant  la  fondation 
de  Rome  9  ardemment  cultivé  sur  toute  l'étendue  de 
l'Étrurie ,  et  que  dès  cette  époque  reculée ,  une  nation 
intelligente  et  vouée  aux  arts  avait  exécuté  dans  plu- 
sieurs mines  de  la  Toscane  des  travaux  étendus ,  dont 
quelques-uns  étonnent,  par  leur  immensité ,  même  les 
générations  actuelles  qui  possèdent  cependant  la  pou- 
dre, Tacier  et  des  moyens  mécaniques  puissants. 


584  EXPLOITATION  DES  MINES  ET  MÉTALLURGIE  EN  TOSCANE 

J'ai  montré  aussi  qu'à  la  même  époque  ce  même 
peuple  savait  fondre  les  minerais  de  fer,  de  plomb  et 
de  cuivre ,  et  que  l'examen  de  scories  provenant  de  la 
fusion  ne  dévoile  à  la  chimie  moderne  qu'un  travail 
parfaitement  conduit.  J'ajouterai  enfin  que  les  divers 
objets  étrusques  répandus  avec  tant  d'abondance  dans 
les  diiférents  musées  de  la  péninsule ,  statues  et  vases 
de  bronze ,  bijoux  en  or  et  en  argent ,  monnaies ,  etc. , 
tout  indique  que  le  peuple  étrusque  avait  atteint,  à 
une  époque  très-reculée ,  un  degré  de  civilisation  re- 
marquable, et  que  s'il  avait  appris  des  Phéniciens  l'art 
de  traiter  les  minerais,  il  avait  surpassé  ce  peuple  dans 
l'art  de  fondre  et  de  travailler  les  métaux  pour  en  fains 
des  objets  de  luxe  et  d'ornement. 
Abandon  A  la  même  époque  où  Rome  achevait  la  soumission 
de*?SÎSrta  d®  rÉtrurie,  elle  conquérait  l'Espagne,  et  elle  avait 
et  causes      fl^jà  fait  de  l'île  de  Sardaigne,  qu'elle  arrachait  aux 

do  cel  abandon.   ^ '*    ,       .      .  .  ,,.,,. 

Carthagmois ,  une  province  de  la  république.  L  Espa- 
gne et  la  Sardaigne  étaient  alors  fameuses  par  le  travail 
des  mines  et  par  les  richesses  qui  en  provenaient.  Ces 
mines  continuèrent  d'être  exploitées  après  la  conquête, 
tandis  que  les  mines  de  l'Étrurie  furent  entièrement 
délaissées.  On  ne  s'expliquerait  guère  l'abandon  de 
mines  qui  étaient  pour  ainsi  dire  aux  portes  de  Rome , 
si  une  loi  très-ancienne  du  sénat ,  loi  que  Pline  rappelle 
souvent  dans  histoire  naturelle,  n'avait  enjoint  de  res- 
pecter le  sol  italien. 

Le  sénat  eut  sans  doute  en  vue  de  favoriser  ainsi , 
dans  la  péninsule ,  les  développements  de  l'agriculture, 
et  de  laisser  intactes  pour  l'avenir  les  substances  miné- 
rales que  l'Italie  renfermait  dans  son  sein.  Peut-être 
aussi  voulait-il  affaiblir,  en  les  privant  de  cette  source 
de  richesse,  les  peuples  italiens,  trop  rapprochés  de 
Rome.  Enfin,  comme  la  politique  extérieure  delà  repu- 


PENDANT  l'antiquité  ET   LE   HOYEN  AGE.         585 

blique  était  essentiellement  colonisatrice,  défendre 
Tesploitation  des  mines  sur  le  sol  italien  et  la  permettre 
sur  le  sol  conquis  à  l'étranger,  c'était  appeler  sur  ce 
dernier  point  les  éléments  d'une  nombreuse  colonie 
venue  de  la  métropole ,  et  apportant  dès  lors ,  chez  les 
peuples  soumis ,  les  idées ,  les  mœurs  et  la  langue  de 
Rome.  On  a  vu  la  même  chose  se  passer  en  Espagne,  où 
l'exploitation  des  mines  fut  prohibée  à  l'époque  de  la 
découverte  du  nouveau-monde.  Quoi  qu'il  en  soit  du 
sénatus-consulte  cité  par  Pline,  et  dont  on  n'a  point  re- 
trouvé le  texte,  ce  qui  fait  qu'on  ne  peut  sûrement  con- 
naître les  raisons  et  les  considérants  qui  ont  guidé  le 
sénat  de  Rome  ;  ces  raisons  ne  sont  certes  pas  celles 
que  donne  Agricola  dans  son  traité  De  veteribus  et  noms 
meiallU ,  liv.  I,  où  il  dit  que  la  défense  d'exploiter  les 
mines  en  Italie  provenait  de  ce  que  le  sénat  de  Rome 
avait  reconnu  que  les  dégâts  produits  par  l'exploitation 
des  mines  sur  le  sol  arable  n'étaient  pas  compensés  par 
le  profit  qu'on  retirait  de  la  production  de  ces  mines 
elles-mêmes. 

Pline  déplore  le  fsût  de  l'abandon  des  mines  d'Italie 
et  il  revient  par  trob  fois,  dans  le  mémorable  ouvrage 
qu'ilnous  a  laissé,  sur  l'ensemble  de  toutes  les  connais- 
sances scientifiques  de  l'antiquité*  Dans  le  livre  III , 
cbap.  34  de  son  Histoire  naturelle  ^  après  avoir  tracé  le 
tableau  général  de  l'Italie ,  il  ajoute  :  a  Par  Tabondance 
»  de  toutes  sortes  de  mines ,  elle  ne  le  cède  à  aucude 
»  autre  contrée,  msds  l'exploitation  en  a  été  interdite 
»  par  un  ancien  sénatus-consulte  qui  commande  que 
»  Ton  épargne  l'Italie  (i).  » 

Plus  lobd,  livre XXIII,  chap.  si,  où  il  commence  à 


(1)  MetaUoram  omnium  fertllitate  nullls  cedlt  terris  ;  sed 
interdio^m  in  vetere  consolto  patrom,  Italie  paroi  Jabentium. 


586  EXPLOITATION  DES  MINES  ET  MÉTAU.UROIE  EN  TOSCANE 

traiter  des  métaux,  Pline  répète  t  «  J'ai  dit  qu'un  ancien 
»  sénatus^consulte  voulait  qu'on  épargnât  l'Italie,  sinon 
»  aucune  terre  ne  serait  plus  riche  de  minerais  (i).  » 

Et  enfin ,  dans  le  dernier  livre ,  au  dernier  chapitre , 
presqu'en  concluant,  il  est  dits  «Pour  l'exploitation 
»  des  mines  d'or,  d'argent,  de  cuivre,  de  fer,  tant  qu'il 
n  fut  permis  de  les  excaver,  l'Italie  ne  Ta  cédé  à  aucun 
»  autre  pays  (s),  n 

J'ai  cité  in  extenso  ces  divers  passage  du  plus  célèbre 
naturaliste  de  l'antiquité)  pour  prouver  que  les  Romains, 
quoi  qu'on  ait  pu  dire  sur  la  vue  d'anciens  travaux 
qu'on  oubliait  de  rapporter  aux  Étrusques,  leurs  seuls 
auteurs ,  que  les  Romains  «  dis-je  »n*ont  jamais  exploité 
les  mines  de  la  Péninsule  italique* 

StraboUj  d'ailleutis,diten  propres  termes,  qu'en  pas- 
sant à  Populonia,  il  j  trouva  des  mines  abandonnées , 
et  Strabon  visita  Populonia  vers  l'an  27  du  Christ, 
c'est-à-dire  aux  plus  beaux  temps  du  luxe»  de  la  puis- 
sance et  de  la  richesse  romaines. 
Rome  Mais  les  pays  conquis  ont ,  par  contre ,  amplement 

'''Ves  ""*r*  P*y*  ^  ^*  république  le  tribut  de  leurs  richesses  miné- 
non  iuiîeni.  raies,  entre  autres  l'Espagne  et  la  Sardaigne  déjà  fouil- 
lées par  les  Phéniciens  et  les  Carthaginois.  La  Grèce , 
la  Macédoine ,  l'Ile  de  Chypre  ^  qui  a  donné  son  nom 
au  cuivre  f  et  plus  tard  l'^ie  Mineure,  toutes  contrées 
dont  les  mines  remontent  à  l'antiquité  la  phis  reculée , 
'  fournirent  aussi  à  Rome,  pendant  plusieurs  »èclea^ 
tous  les  métaux  dont  elle  avait  besoin. 

Cet  état  dura  jusqu'aux  derniers  temps  de  l'empire , 


iMMaariMh^MiMAlftAMMMiMMMM^^ 


(1)  ItalkB  pard  vetans  inlerdfoto  patnitB  dteliaus,  aUoqai 
nuUa  fecundior  metallorum  quoque  erat  tellus. 

(a)  Metallis  auri ,  argenU ,  œrlSy  ferrl ,  quamdiu  licuit  exer- 
cere  naUis  cesslti 

(PUm. MiH, Mti libb  XXVII, ci^ 77> 


PENDANT  L'AffTIQUITÉ  £T  LB   MOYEN  AOE.         887 

OÙ  les  mines  des  provinces  furent  même  réglementées, 
et  des  officiers  ou  intendants  des  mines,  procuratores 
melallorum ,  institués  par  ordonnance  impériale. 

Parmi  les  mines  citées  dans  ce  mémoire ,  celles  Minet  de  for 
de  fer  de  Tlle  d'Elbe  furent  les  seules  qui  demeu-  ^expiôiiéci  "^ 
rèrent  en  exploitation  en  Italie ,  après  la  conquête  de  p"  '"  nomnin». 
rÉtrurie.  Les  Romains,  qui  jusqu'alors  n'avaient  em* 
ployé  que  le  bronze ,  commencèrent  à  employer  le  fer, 
et  Ton  peut  lire  dans  Tite-Live,  déc.  III,  liv.  VIII ,  qu'à 
l'époque  de  la  deuxième  guerre  punique ,  Populonia 
fournit  à  Scipion  l'Africain  tout  le  fer  dont  il  avait  be* 
soin  pour  son  expédition  contre  Garthage.  Cinquante 
ansfplus  tardi  Virgile,  dans  son  Ênéidê^  citait  l'Ile 
d'Elbe  comme  riche  d'inépuisables  mines  de  fer  (i). 
Enfin,  les  mines  de  Ttle  d'Elbe  furent  exploitées  sous 
l'empire  romain  jusqu'à  la  grande  invasion  des  Bar- 
bares; car  un  voyageur  latin,  Rutilns  Numatianus,  qui 
passa  à  Populonia  vers  le  v*  siècle  après  le  Christ ,  et 
qui  nous  a  laissé  de  son  voyage  une  pittoresque  descrip- 
tion ,  nous  parle  du  travail  du  fer  à  Populonia,  et  de 
l'exploitation  du  minerd  de  l'Ile  d'Elbe ,  et  il  cite  cette 
lie  dans  nn  vers  calqué  sur  celui  de  Virgile. 

Cette  discussion  sur  l'état  de  l'expMtation  des  mines 
en  Toscane  pendant  la  période  romaine ,  me  servira  de 
trait  d'union  entre  la  période  étrusque  et  la  période  du 
moyen  ftge.  PMr  les  Barbares,  ils  eurent  en  Italie,  aux 
premiers  temps  sortont  de  la  conquête,  bien  antre  chose 
à  faire  qu'à  s'occuper  d'exploitation  des  mines  on  de 
métallorgie,  etf  ai  déjà  dit  comment  ils  entendaient  la 
pratique  de  ce  dernier  art. 

(1)       losaU  ioexhâostii  chabybon  geoerosa  metaltlf. 


au 


588  EXPLOITATION  DBS  MINES  ET  HtTAIXUHGIE  EN  TOSCANE 

DEUXIÈME  PARTIE. 

DE  l'exploitation  DBS  «INB8  ET  DK  LÀ  mAtALLURGII  EN  TOMANK 

PENDANT  LE  HOTEN  AGE. 

Reprise  Pendant  le  moyen  âge  i  l'exploitation  des  mines  se 

^moy'ên^Âge.  poursuivit  en  Toscane  avec  autant  d'activité  que  sous 

les  Étrusques,  et  les  restes  de  tous  les  travaux  de  cette 

époque ,  comme  ceux  de  la  période  étrusque ,  étonnent 

par  leur  étendue. 

MaiM-M^iiuma,     Massa-Marittima  fut,  au  moyen  âge,  le  centre  princi- 

defTmux.    P^  ^^  toutcs  los  exploitations,  comme  Populonial'avait 

été  sous  les  Étrusques. 

Ce  n'est  pas  que  d'autres  localités  n'ûent  aussi  pré- 
senté alors  un  certain  degré  d'activité  minérale  ;  mais 
Massa,  en  attaquant  à  la  fois  tous  les  innombrables 
gîtes  métallifères  disséminés  comme  à  l'envi  dans  les 
profondeurs  de  son  sol ,  oifrit  un  exemple  qui  n'avait 
pas  eu  de  pareil,  et  ne  devait  pas  se  renouveler.  Nulle 
part  rbistoire  ne  fait  mention  d'un  ensemble  aussi  im- 
posant d'exploitations  sumultanées.  Les  bouches  en- 
core ouvertes  de  toutes  ces  anciennes  excavations,  les 
tas  de  déblais  qui  en  proviennent,  eties  amas  de  scories 
ça  et  là  accumulés,  excitent  aujourd'hui  encore  Téton* 
nement  du  géologue  et  du  mineur. 
Époque  d'aoUfUé  G'est  entre  l'an  laoo  et  l'an  i348  que  je  crois  pou- 
floriiiaDie.     ^^j^  gj^j,  ^^  période  la  plus  florissante  des  travaux  du 

moyen  ftge  dans  le  Massetan ,  et  bien  que  les  mines  de 
ce  district  aient  été  aussi  excavées  par  les  Étrusques, 
les  derniers  travaux,  je  veux  dire  ceux  du  moyen  âge, 
ont  effacé  par  leur  étendue  toute  trace  des  excavations 
primitives. 
Époque  •!  cauiei  L'année  i348  marque  pour  l'exploitation  des  mines 
dM  trmli?  ^®  1^  Toscane  une  date  fatale  :  ce  fut  à  cette  époque 
qu'une  peste  effrayante,  celle  qu'a  décrite  Boccace, 


PENDANT   l'antiquité   ET   LE   MOYEN   AGE.  689 

vint  désoler  toute  la  Toscane*  A  un  événement  déjà  si 
triste  vinrent  s'ajouter  de  malheureuses  circonstances 
politiques  et  économiques.  Les  mineurs  ne  purent  ré- 
sister à  tantd' ennemis  conjurés,  et  les  travaux  des  mines 
furent  alors  partout  abandonnés.  Ils  n'ont  jamais  été 
repris  depuis  d'une  manière  active  et  suivie. 

Massa  portait  alors  le  nom  de  Massa  aux  mines  ^     isporUDec 
Messa  metallorum ,  et  elle  n'est  plus  connue  aujour-     'da'îuu!!* 
d'bui  que  sous  le  nom  de  Massa  Marittima  ou  Massa  *^  ">^3ren  âfe 
desMaremmes.  Elle  comptait  près  de  20.000  habitants 
dans  ses  murs,  et  résistait  victorieusement  aux  attaques 
des  républiques  voisines  de  Volterra  et  Sienne.  £lle 
fournissait  des  mineurs  à  divers  souverains,  et  elle  en 
adressait  jusqu'à  cent  à  la  fois  au  duc  de  Calabre,  qui 
en  avait  demandé  ce  nombre.  Elle  avait  un  hôtel  des 
monnaies,  et  puissante  par  l'industrie  du  cuivre  et  du 
plomb,  elle  l'était  aussi  par  son  commerce,  et  envoyait 
les  produits  de  ses  usines  métallurgiques  jusque  sur 
les  marchés  d'Allemagne. 

Enfin  Massa,  réglementant  son  exploitation ,  aura  la  code  des  nioM. 
gloire  d'avoir  été  le  premier  état  pourvu  d'un  code  de 
mines  complet,  et  ce  code,  conservé  manuscrit  à  la  bi- 
bliothèque des  Uffizj,  à  Florence ,  est  une  œuvre  des 
plus  remarquables,  non-seulement  pour  le  temps  où  il 
a  été  écrit,  mais  encore  pour  l'époque  actuelle. 

Ce  code  remonte  à  l'an  1200,  et  ne  contient  pas 
moins  de  86  articles  écrits  dans  le  latin  barbare  de  l'é- 
poque (  1  ) .  Il  suffirait  à  lui  seul  pour  établir  l'importance 
qoe  les  travaux,  des  mines  ont  en  à  Massa  pendant  le 
moyen  âge,  si  d'autres  preuves  encore  plus  palpables  ne 

« 

(1)  Le  commentaire  de  la  loi  de  Massa,  par  ranteur  de  ce 
mémoire,  sera  pabUé  dans  la  première  livraison  de  1SÔ9  (P^i*- 
tie  administrative).  C. 

TombXTV,  i85S.  39 


bgo  EXPLOITATION  DES  MINES  ET  MÉTALLUEGIB  EN  TOSCANE 

venaient  nous  donner  la  mesure  de  l'immense  activité 
industrielle  que  la  république  de  Massa  dut  présenter  à 
cette  époque,  et  ces  preuves  sont  celles  qui  ressortant 
d'une  visite  générale  du  terrain. 
BesiM  Aux  abords  de  Massa ,  à  5  ou  6  kilomètres  aa  plus 

'traTaurT'  de  distance,  tout  aux  alentours  du  mont  sur  lequel  li 
ville  est  bâtie ,  on  retrouve  les  traces  des  ancieDDes 
excavations.  C'est  par  centaines  qu'il  faut  compter  les 
puits  d'exploitation  dans  un  même  district,  et  sur  des 
étendues  de  lo  à  i5  hectares  seulement.  Ils  sont  si 
rapprochés  que  leurs  haldes  vont  jusqu'à  se  confondre. 
La  plupart  des  ouvertures,  encore  béantes,  accusent 
des  profondeurs  qui  varient  entre  5o  et  loo  mètres,  et 
quelquefois  bien  davantage. 

Parfois  on  retrouve  aussi  les  sables  stériles  prove* 
nant  d'anciens  lavages,  et  très-souvent  des  tas  nombreux 
de  scories,  traces  du  traitement  métallurgique. 
Nomisigniflciiifi     La  plupart  des  localités  excavées  au  moyen  âge  ont 
îooaiiié!!!*'    reçu,  dans  les  temps  modernes,  des  noms  qui  rappel* 
lent  les  travaux  dont  elles  furent  témoins.  C'est  Serra 
buttini ,  la  montagne  des  puits  ;  t(  loppajo  et  lo  $ckhh 
majo  ou  le  tas  des  scories  ;  campo  afle  cave  ou  le  champ 
des  mines  ;  Val  pozzoja  ou  la  vallée  des  puits,  etc...«« 
Batdeoaiia        Cos  différentes  localités  ne  seront  pas  décrites  îd 
ma  par  a.  ^^^^  ^^^^  détails  :  un  tel  sujet  entraînerait  trop  loin. 
Mais  on  dira  d'une  manière  générale  quels  furent  au 
moyen  âge ,  dans  le  district  de  Massa ,  les  moyeu 
d'exploitation  employés,  quels  les  procédés  de  fusion. 
Cette  histoire  du  passé  sera  rétablie  noa-seolement  p§r 
l'étude  des  lieux,  mais  encore  par  divers  extraits  de  la 
loi  sur  les  mines  dont  j'ai  déjà  parlé ,  et  qui  donne  sur  la 
partie  technique  de  très-précîeu«  détails,  bien  qu'elle 
soit  plus  intéressante  encore  au  point  de  vue  adôiinie* 
tratif. 


l^KNDANT  l'antiquité   ET  LB   MOYEN   AGE.         S9I 

Arant  de  commencer  ce  qui  a  trait  à  l'étude  d«s     coup  d'œii 
mines  anciennes  de  Massa,  je  vais  jeter  un  coup  d'osil  sorieiformittoni 
géologique  rapide  sur  les  différentes  formations  métal-    aTliMieun. 
lifères  du  Massetan. 

Les  formations  métallifères  du  Massetan  sont  pres- 
que toutes  encaissées  dans  le  terrain  que  les  géologues 
toscans  ont  successi?ement  dénommé  sous  les  noms  de 
terrain  éirurien  et  terrain  A^Àlberese,  Us  rattachent  ai|- 
jourd'hul  ces  dépôts  aux  terrains  nummulitique  et  cré- 
tacé supérieur  des  géologues  français.  Quoi  qu'il  en 
soit,  cette  formation  est  essentiellement  composée  de 
trois  étages,  qui  sont  en  allant  de  haut  en  bas  : 

1*  Un  étage  de  grès  compactes  et  siliceux,  dit  ma^ 
dgno; 

2*  Un  étage  de  calcaires  cristallins,  dit  calcaires  de 
Falberese  ou  simplement  alberese^ 

5*  Enfin  un  étage  de  schistes  friables,  mêlés  de 
bancs  calcaires  peu  épais,  dit  étage  des  galestri* 

C'est  surtout  daos  l'étage  inférieur,  celui  des  gar- 
lestri,  qui  se  trouvent  renfermées  la  plupart  des  for- 
mations métallifères  du  Massetan.  Quelques-unes  tri^ 
versent  Talberese;  mais  le  macignoest  généralement 
stérile. 

Ces  formations  sont  les  suivantes  : 

1*  Une  série  de  filons-couches  quart8eux4  dont  un 
véritable  dyke,  a  jusqu'à  12  mètres  de  puissance. 
A  ceux  ci  viennent  se  rattacher  un  ensemble  de  filons 
peu  inclines,  à  gangue  généralement  quartzeuse, 
mais  dont  quelques-uns  sont  aussi  à  gangue  amphl- 
boliqué  et  d'oxyde  de  fer.  La  pyrite  de  cuivre  est  le 
minerai  dominant  ;  mais  on  y  retrouve  aussi  la  pyrite 
de  fer,  quelquefois  en  très  grande  abondance,  le  cuivre 
gris,  les  cuivres  oxydés,  oxydulés  et  carbonates,  et 
souvent  aussi  le  sulfure  de  cuivre.  Les  filons  quartxeux 


59 )i   EXPLOITATION  DES  MINES  EX  MÉTALLUfiGIE  EN  TOSCANE 

ont  très-fortement  modifié  le  terrain  dans  lequel  ils 
sont  encaissés.  Nulle  part  Tactiou  métamorphique^  due 
à  des  actions  hydropyrogënes ,  n'est  plus  sensible.  Les 
schistes  nummulitiques  sont  passés  l'état  d'alunites 
ou  de  stéaschistes,  le  fer  au  maximum  d'oxydation ,  le 
calcaire  à  l'état  de  dolomies,  etc.  ; 

2*  Un  système  de  filons  réguliers  ou  filons-fentes,  à 
gangue  siliceuse  et  calcaire ,  et  taillant  l'étage  de  Fal- 
berese  et  des  galestri  dans  une  direction  £.  O.  L'incli* 
naison  de  ces  filons  varie  de  70  à  78*  sur  l'horizon, 
et  leur  puissance  de  o^^^So  à  1  mètre.  Ils  renferment 
surtout  de  la  galène  argentifère.  Hais  ils  contiennent 
aussi  de  la  blende,  de  la  pyrite  de  fer  et  de  cuivre,  et 
quelquefois  du  minerai  d'auliiuoine* 

Cette  formation  et  la  précédente  ont  été  principale- 
ment excavées  par  les  anciens.  La  première  à  Pietra, 
TAccesa,  Gapanne  Vecchie,  Serra  Bottini,  le  Rocche  et 
Cugnano ,  etc.  La  seconde  à  la  Gastellaccia ,  Poggio 
Hontone,  Prata,  etc.  (1). 

3*  Un  immense  dyke  de  fer  peroxyde  anhydre,  sur- 
tout développée  à  Val  d'Aspra  et  la  Niccioletta,  et  qui 
semble  se  rattacher  k  ceux  de  Honte  Valerio  et  de  l'Ile 
d'Elbe.  Les  anciens  l'ont  exploité,  mais  seulement  aux 
afileurements. 

4*  Enfin  un  système  de  filons  métallifères  N.  -O.  - 
S.-E.,  contenus  dans  des  grès  désagrégés,  des  calcaires 
maraeux  et  des  dolomies  caverneuses.  Ces  filons  ren- 
ferment de  la  pyrite  de  cuivre  et  de  la  galène,  et  ont  été« 
comme  le  gtte  précédent,  principalement  exploités  par 
les  anciens  à  Val  d'Aspra  et  la  Niccioletta,  au  Nord-Est 
de  Hassa,  où  ils  se  montrent  surtout  développés.  C'est 


(0  Voir,  pour  la  situation  de  toutes  ces  localités,  la  carte  de 
détail ,  PI.  IX ,  fig.  3. 


MlBortli 
explolMi. 


MéthodM 
d'exploitttion. 


PENOAirr  l'antiquité  et  le  moyen  âge.      595 

là  que  devraient  exister,  à  ce  qu'on  croit,  les  mines 
des  Roccbette  et  de  la  Regina  fameuses  au  moyen  âge. 

Les  minerais  de  cuivre  et  de  plomb  argentifère 
étaient,  on  le  voit,  ceux  surtout  exploités  à  Massa  pen- 
dant le  moyen  âge ,  aussi  l'expression  ars  rameriœ  et 
argenleriœ  revient-elle  pour  ainsi  dire  à  chaque  article 
dans  la  loi  sur  les  mines  de  Massa  (  1  ) . 

Les  méthodes  d'exploitation  employées  étaient  diffé- 
rentes suivant  les  gîtes  attaqués. 

Dans  les  filons-couches  quartzeux ,  on  se  bornait  à 
creuser  des  puits  verticaux  très-rapprocbés,  et,  à  dif- 
férents étages,  on  rentrait  dans  les  couches  métallifè- 
res, que  l'on  exploitait  par  grandes  tailles  avec  rem- 
blais, ou  par  piliers  et  galeries. 

Le  minerai  était  monté  par  les  puits  par  le  moyen  sortie  m  jour, 
d'un  tour  sur  lequel  s'enroulait  un  câble  en  chanvre 
(canapé). 

C*était  par  le  moyen  de  ce  tour  que  s' effectuât  aussi 
la  remonte  et  la  descente  des  ouvriers.  A  cet  effet,  sur 
chaque  puits,  ou  au  moins  sur  chaque  jodine,  on  devait 
tenir  attachée  au  câble  une  courroie,  ou  une  ample 
ceinture  munie  d'une  boucle,  de  façon  à  ce  que  toute 
personne  qui  entrait  par  le  puits  pût,  au  moyen  de  cette 
ceinture,  descendre  et  remonter  plus  sûrement  (2). 

Le  voisinage  des  puits  facilitait  extrêmement  Taérage    ^*"««  »  ••*• 


Deteenla 

et  remonte 

dee  oofriers. 


(i)  La  loi  de  Massa,  ainsi  que  je  l'ai  dit,  est  tout  entière  écrite 
en  latin  et  d'un  latin  parrois  macaronique.  jérs  rameriœ  et 
argenteriœ,  c'est  proprement  l'art  d'excavcr  et  de  fondre  les 
minerais  de  cuivre  et  d'ai^ent  Bame  veut  dire  cuivre  en  ita- 
lien. 

(3)  Statuimns  etordinamus  quod  quselibet  communitas  fovcjc 
habeat  et  habere  debeat  ad  Ganapem  unam  corrigiam  sive 
cinghiam  amplam  et  cum  fibbia,  cum  qua  quilibet  ingrediens 
cum  canapé,  ipsam  possitsecingere,  utsecurius  iogredi  valeat 
foveam  et  exire.  {fjoi  de  Atassa^  art  38.) 


J 


594  EXPLOITATION  DES  MINfiS  ET  MÉTALLtTBGlE  EN  TOSGâNE 

m 

et  le  transport  intérienr.  En  outre ,  comme  il  n'y  avait 
pas  d'eati  dans  les  travaux,  ou  du  moins  que  les  tra- 
vaux  n'avaient  pas  encore  atteint  le  niveau  des  eaux 
de  la  contrée,  les  galeries  débouchant  au  jour  devenaieot 
par  cela  même  complètement  inutiles.  Aussi,  sur  la  for- 
mation métallifère  dont  nous  parlons,  ne  reocontre-t-on 
à  la  surface  1* ouverture  d'aucune  galerie  de  niveau  ou 
d'écoulement,  ni  même  d'aucune  descenderie  ancienne  ; 
lûais  parfois  seulement  l'entrée  de  quelque  galerie  de 
recherche,  ouverte  sur  un  affleurement. 
Poiu  veracaDx.  Les  puits  out  uu  faible  diamètre,  i  mètre  à  i",to  au 
plus;  ils  sont  ronds,  verticaux,  et  toigours  creusés 
dans  les  plus  strictes  règles  de  l'art.  Quelques-uns  sont 
murailles  ;  mais  plutôt  pour  résistera  la  poussée  du  ter- 
rain qu'à  l'irruption  des  eaux  4  car  tous  sont  parfai- 
témast  étanches. 

Haidot.  Sur  les  haldes  des  puits  on  retrouve  la  trace  des  mi- 

uerus  excavés.  Ge  sont  ordinairement  des  particules  de 
galène  généralement  argentifères,  des  pyrites  de  cuivre 
que  recouvrent  des  efflorescences  de  cuivres  carbonates 
bleu  et  vert,  de  la  pyrito  de  fer  presque  toujours  com- 
plètement transformée  en  hydrate.  La  blende  seule 
n'est  pas  décomposée,  et  son  abondance  en  petits 
fragments  sur  certaines  haldes  indique  que  l'on  se  li- 
vrait à  la  fooudie  des  puits  d'extraction,  à  un  cassage 
et  un  triage  à  la  main  très-soignés. 

Sur  les  filons-fentes,  les  méthodes  d'exploitation 
étaient  différentes  de  la  méthode  sur  les  filons-couches. 

Giieriei  Dcs  galeries  de  recoupement  ou  à  travers  bancs, 

souvent  très-prolongées  indiquent  que  les  mineurs  de 
cette  époque  avaient  des  notions  très-c^taines  sur  Té- 
tendue  des  gttes  métallifères  en  direction  et  en  profon- 
deur. On  peut  v(Hr,  PL  VIII,  /Kg.  5,  les  plan  et  coupes  des 
travaux  encore  accessibles  de  l'ancienne  mine  des  Boc^ 


PENDANT   l'antiquité   ET   LE   MOY£N   AGE.         5(j5 

€h$He.  Le  gtte  est  bien  aménagé,  et  en  étudiant  ce 
]^lan,  on  ne  trouve  que  très- peu  de  différences  avec  les 
systèmes  d'exploitation  en  usage  aujourd'hui. 

Je  dois  cette  importante  communication  ainsi  que 
beaucoup  d'autres  k  l'obligeance  de  M.  Rovis,  habile 
directerr  des  raines  dans  le  Massetan,  et  je  suis  heu- 
reux de  l'occasion  qui  m'est  offerte  de  le  remercier  ici 
publiquement. 

Les  galeries  de  recoupe  servaient  souvent  de  galeries 
dis  roulage  ou  plus  exactement  de  sortie  du  minerai. 
Quelques-unes  sont  établies  sur  de  grandes  dfmensions, 
i'",6o  à  i"',70  de  large,  sur  i^^^So  à  3  mètres  de  haut. 
J'ai  vu  de  ces  galeries  tracées  avec  une  rectitude  par- 
faite.  Des  parois  nettes  et  bien  dressées,  une  inclinai- 
mn  convenablement  ménagée  pour  l'écoulement  des 
eaux  dans  un  fossé  latéral ,  partout  la  même  direction  et 
ite  mêmes  dimensions,  sont  autant  d'indices  qui  nous 
révèlent  des  mîfieurs  très-expérimentés,  et  des  direc- 
Ibnrs  de  mines  intelligents  et  attentifs.  Il  est  vrai  de 
Are  que  les  galeries  d'exploitation  sont  loin  d'^ètre 
«osai  soignées.  Elles  suivent  les  formes  irréguliëres  du 
^te,  et  leurs  dimensions  sont  souvent tràs-restreintes. 

Les  instruments  de  précision  étaient  alors  connus. 
Le  niveau  (archipendo(u$) ^  l'équerre  d'arpenteur  (û- 
quadra  ferrea)^  et  même,  ce  qui  va  paraître  surprenant 
ikHir  l'époque,  la  boussole  (rdiaoïî/a),  dont  le  nom  ne 
peut  laisser  de  doutes,  tous  ces  instruments  étaient  déjà 
d'un  usage  répandu  dans  les  mines,  et  sont  plusieurs 
fois  cités  dans  les  différents  articles  de  la  loi  des  mines 
omssetane.  Ou  mesurait  avec  un  cordeau,  d'où  le 
rtrbe  eordeg§iar4^  et  la  mesure  se  prenait  borizontale- 
rnent,  «d  ptentHU. 

L'unité  de  mesure  était  le  bras,  hraechium^  peut^ti^ 
le  même  que  eelui  actuellement  es  usage  eu  Toscane , 


Galerie» 
de  roulage. 


inalrnmenf» 
de  précfiion. 


596   EXPLOITATION  DES  MINES  ET  MÉTALLURGIE  EN  TOSCANE 

et  qui  équivaut  à  o^'tSS^.  H  y  avait  aussi  le  pas»  peu* 
9US.  Le  pas  valait  3  bras ,  et  par  conséquent  i°'t7S  à 
peu  près. 
par^radTnf.       ^  méthode  d' exploitation  employée  était ,  dans  les 
filons  fentes ,  celle  par  gradins  droits  ou  renversés , 
méthode  encore  aujourd'hui  suivie  dans  tous  les  pays 
de  mines. 
R«nbi«it.         On  remblayait  avec  le  stérile ,  et  les  murs  en  pierre 
sèche  ainsi  construits  sont  encore  parfaitement  en  état. 
Ghtabret         Mais  quand  le  terrain  était  résistant,  la  méthode 
«p  «•  •«•   d'exploitation  suivie  n'avait  pas  cette  régularité  classi- 
que, surtout  si  le  filon  offrait  en  même  temps  quelque 
renflement  inusité.  Alors  on  enlevait  la  matière  utile 
sur  toute  son  épaisseur.  On  a  retrouvé  quelques-unes 
de  ces  anciennes  chambres,  vides  immenses  qui  rappel- 
lent ceux  des  Étrusques. 

Puiu  loiértourt.     On  a  dit  que  le  minerai  était  tiré  au  jour  par  les 

puits  verticaux  ;  mais  quelquefois  on  le  remontait  d'un 
étage  à  Vautre  au  moyen  de  puits  intérieurs ,  à  Taide 
de  cordes  et  de  poulies,  et  on  le  sortait  par  des  gale-> 
ries  de  niveau  supérieures;  d'autres  fois  le  transport  se 
faisait  horizontalement  au  moyen  de  poulies  de  renvoi, 
et  Ton  voit  encore  sur  certains  points  l'usure  produite 
sur  la  roche  par  le  passage  répété  de  la  corde  à  laquelle 
étaient  cattachées  les  corbeilles. 

Otttiif  eropioyéi.     L'outil  généralement  employé  pour  l'attaque  de  la 

roche  était  le  pic.  On  a  retrouvé  dans  les  anciens  tra- 
vaux quelques-uns  de  ces  outils,  et  leur  forme ,  qu'on 
peut  dire  élégante,  leur  pointe  aciérée  bien  dessinée, 
et  leurs  dimensions  variables  suivant  la  roche  à  atta- 
quer, mais  toujours  très-bien  calculées  en  vue  de  l'effet 
à  produire  et  de  la  résistance  nécessaire,  tout  indique, 
dans  ces  restes  d'un  âge  passé ,  un  degré  d'avancement 
remarquable  pour  ce  qui  concerne  les  travaux  de  mines, 


PENDANT   l'antiquité   ET   LE   MOYEN    AGE.         5g7 

et  ce  progrès  n'a  pu  être  atteint  que  par  une  longue  série 
d'années  de  travaux.  (Voir  PI.  VIII,  fig.  6,  deux  modèles 
de  pics  trouvés  dans  les  anciennes  mines  de  Massa.) 

Sur  certaines  parois  de  galeries,  la  trace  du  pic  est 
encore  fraîche  et  vivante ,  et  l'on  dirait  que  le  mineur 
vient  à  peine  de  quitter  le  chantier.  Mais  en  d'autres 
points,  des  stalactites  qui  quelquefois  ferment  la  mar- 
che du  visiteur  viennent  l'avertir  qu'un  long  temps 
s'est  écoulé  depuis  l'abandon  des  travaux.  J'ai  fixé  plus 
haut  cette  époque ,  depuis  laquelle  plus  de  cinq  siècles 
ont  déjà  passé* 

Jamais  le  mineur  ne  s'est  rebuté  devant  la  dureté  de 
la  roche  ;  des  calcaires  cristallins  très-durs,  des  quartzi- 
tes  très^ompactes  ont  été  bravement  attaqués  par  lui, 
grâce  au  bon  aciérage  des  outils  et  de  l'excellente  qua- 
lité du  fer  qui  les  composait.  Ces  roches,  aujourd'hui 
même  que  nous  sommes  aidés  de  la  poudre ,  seraient 
toujours  classées  parmi  les  roches  les  plus  tenaces. 

Aux  pics  dont  j'ai  fait  mention  devaient  se  joindre, 
comme  outils  accessoires,  le  levier,  la  masse  et  les 
coins,  employés  de  toute  antiquité  dans  les  travaux  de 
mines.  Je  ne  crois  pas  cependant  qu'on  ait  trouvé  dans 
les  mines  anciennes  de  Massa  d'autres  outils  que  les  pics 
dont  j'ai  parlé,  ou  autres  analogues. 

Quand  la  nature  de  la  roche  le  permettait ,  on  se  ser-  Au«qD«f 
vait  aussi  du  feu.  Comme  dans  les  mines  d'Allemagne ,  rochM  par i»  fea. 
on  allumait  les  bûchers  de  la  mine  le  samedi ,  et  le  lundi 
matin ,  à  la  reprise  des  travaux ,  on  trouvait  la  roche 
étonnée  et  facile  alors  à  abattre.  Ce  système  d'attaque 
a  surtout  été  employé  dans  les  roches  quartzeuses  ,  et 
en  plusieurs  points  on  retrouve  encore  aujourd'hui, 
sur  les  parois  latérales  et  sur  le  ciel  des  galeries,  la 
trace  laissée  par  le  feu. 

En  d'autres  points,  on  rencontre  aussi,  et  dans  de    ^^i^ni* 


Trintpori 
inlérienr. 


BolMget. 


Postes 
d'ouvriers. 


Comptables 


598  EXPLOITATION  DBS  MINES  ET  MfiTàtLURGIS  EN  TOSCANE 

petits  vides  latéraux  de  forme  ovoïde  et  toujours  voisins 
deux  par  deux  »  la  trace  laissée  par  la  combustion  des 
lainpes.  Je  n*ai  pu  néanmoins  déterminer»  d'après  la 
ferme  de  ces  vides ,  celle  des  lampes  eiçployées,  et  je 
neeaehe  pas  qu'on  ait  trouvé  aucune  de  ces  lampes  dans 
les  vieux  travaux.  C'étaient  sans  doute  des  lampes  en 
fer  ou  en  terre,  dans  lesquelles  on  brûlait  de  l'buile 
d'olive  de  qualité  inférieure. 

Le  transport  intérieur  s'effectuait  à  dos»  et  les  por- 
teurs étaient  chargés  d'un  sac  en  peau  de  bufDe«  qu'ils 
se  liaient  autour  du  corps  avec  une  courroie,  et  dans  le- 
<iuel  on  mettait  le  minerai.  Ces  porteurs ,  dont  il  est 
4uestiou  dans  la  loi  sur  les  mines ,  y  sont  appelés  bol- 
gaàioli^  de  l'italien  bolgÙÊ^  poche  ou  besace.  On  a  re- 
trouvé dans  les  mines  de  la  CasUU^cna  quelques-uns 
de  ces  sacs,  et  dans  d'autres  mines  des  débris  de  pea«:| 
CQ  provenant. 

Dans  les  galeries ,  quand  il  faUait  résister  à  la  près- 
Mon  du  toit,  on  s'est  servi  de  boisages  euepre  en  place. 
Un  chapeau  entaillé  i  mi-bois  à  ses  deux  extrémités^  ot 
réposant  sur  deux  montants  latéraux  appuyés  aux  pa- 
rois de  la  galerie,  rappelle  le  mode  de  boisa§^  eneore 
asité  aujourd'hui. 

Les  ouvriers  travaillaient  dans  la  mine  par  poste  mm 
interrompus,  c'est-à-dire  à  dauf  postes,  ad  êMê  postas ^ 
et  tous  les  travaux  s'arrètaleni  le  dimaaebe; 

Les  ouvriers  employés  dans  les  mines  étaient  Us 
pieconerii  ou  piqueurs.  les  IfolfûinoU  ou  porteurs  «  et 
enfin  les  ^uerehi ,  nom  qu'on  donnait  aux  manomvres 
et  à  tous  les  ouvriers  en  général.  Un  maître  mineutr,  mm- 
fîffer  ^ovea?,  était  attaché  à  chaque  mine. 

Au-dessus  de  lui  veiaient  k  porittor  ei  le  recM$c^^ 
c'est-à-dire  le  répartiteur  et  le  receveur.  C'étidt  eatie 
leurs  mains  que  chafoe  actionnure  versait  sa  quote- 


Prii  Ciili. 


PllHMNT  l'iNTIQUITÉ^  ET  tE  MOYEN  AGE.        699 

part  des  dépenses  totales.  Il  y  avait  aussi  le  scriptar  ou 
commis  qui  tenait  les  livres ,  et  ces  livres  faisaient  foi 
en  justice.  Le  scriptor,  ea  entrant  en  fonctions,  devait, 
du  reste,  prêter  serment  auprès  du  capitaine  du  peuple, 
chef  de  la  république  roassétane;  Il  inscrivait  au  compte 
de  chaque  actionnaire  les  sommes  payées  par  ce  der- 
nier au  portitor  ou  au  recollector,  notait  toutes  les  dé- 
penses de  la  mine ,  le  total  hebdomadaire  de  Textrac- 
tioD ,  faisait  la  part  de  chaque  actionnaire  »  etc. 

Quelquefois  les  ouvriers  ont  dû  travailler  à  prix  faits, 
etàtant  le  bras  courant  ;  car  on  retrouve  dans  quelques 
galeries  des  croix  faites  au  pic  sur  les  parois  latérales, 
et  d'autres  fois ,  sur  ces  mêmes  parois,  des  lignes  tirées 
du  toit  au  sol  de  la  galerie ,  qui  paraissent  indiquer  la 
trace  d'un  £roQt  de  taille.  Ces  traces  vont  se  succédant 
d'«ne  manière  assez  régulière,  comme  il  convient  dans 
ua  travail  A  prix  faiti  sur  une  roche  homogène  et  de 
résisUmce  connue. 

A  des  galeries  de  niveau  viennent  souvent  se  ratta- 
dier  des  descenderies  intérieures ,  et  sur  le  seuil  /le  ces 
desceaderies  sont  parfois  méiugés  des  gradins  pour  la 
deeceate  et  la  remoale. 

La  profondeur  des  travaux  intérieurs  est  comprise 
eatre  i«o  et  i6a  mitres,  et  atteint  même  quelquefois 
900  mèUM.  11  y  a  toujours  sur  cette  hauteur  plusieurs 
étages  qui  oat  été  successivement  exploités. 

Les  puits  verticaux  débouchant  au  jour  ont  des  pro*  Qg^,^„  ^^^ng 
foadeurs  qui  varient  de  3o  à  bo  mètres,  et  cette  faible    *°[Jji*^p;^^ 
loogoeur  explique  comment  on  a  eu  si  peu  de  peine  à 
les  rapprocher  autant  et  à  en  creuser  un  anssi  grand 
nombre  (i).  J'ai  cependant  compté  plusieurs  puits 


Deieenderie» 
fntérloaret. 


Profondrar 
des  irtvaoï. 


txtéritiirt. 


(1)  Dans  le  midi  de  l'Espagne,  aux  mines  de  la  Sierra  de  6À- 
dor,  la  même  méthode  d'exploitation  par  puits  rapprochés  pea 


600   EXPLOITATION  DBS  MINES  .£T  MÉTALLUEGIE  EN  TOSGAMB 

doni  la  profondeur  est  comprise  entre  loo  et  laS  mè- 
tres. Quelques  puits  sont  toujours  en  parfait  état  de 
conservation;  mais  souvent  des  puits  sont  comblés 
même  jusqu'à  leur  orifice,  soit  qu'ils  ne  représentent 
qu'un  travail  qui  aura  été  peu  avancé,  soit  qu'ils  aient 
été  en  effet  comblés  par  les  exploitants ,  qu'un  article 
de  la  loi  forçait  quelquefois  à  l'exécution  de  cette  me- 
sure. Aujourd'hui  encore,  dans  certains  districts  de 
mines,  des  règlements  de  police  obligent  les  exploitants 
à  tenir  fermé  l'orifice  des  puits  abandonnés. 

11  a  déjà  été  dit  plusieurs  fois  que  les  ouvertures  des 
puits  comblés  ou  non  sont  très-nombreuses  dans  le 
Hassétan.  Je  doute  qu'en  aucun  autre  pays  les  travaux 
anciens  présentent  une  aussi  grande  abondance  de  puits 
de  mines,  rassemblés  sur  des  espaces  aussi  limités. 
Ces  puits ,  qui ,  dans  tout  le  Massétan  réuni ,  sont  au 
moins  au  nombre  de  mille,  se  rencontrent  par  centaines 
dans  certains  districts ,  et  leurs  orifices  y  sont  toujours 
très-rapprochés.  La  distance  qu'ils  laissent  entre  eux 
n'est  souvent  que  de  i5  à  so  mètres.  Rapportés  sur  un 
plan  à  l'échelle  de  i  à  S.ooo  et  même  de  i  à  s.Soo,  ils 
donnent  à  l'ensemble  du  dessin  plutôt  l'aspect  d'une  carte 
astronomique  que  d'un  plan  de  mines,  et  comme  ils  sont 
disposés  par  groupes,  ils  figurent  très-bien  ces  amas  d'é- 
toiles que  tout  le  monde  a  vus  représentés  sur  les  cartes 
quinous donnent  la  projection  du  ciel.  (PI. IX,  fig.  i  eta). 

II  est  diflicile  de  tirer  de  la  disposition  dos  groupes 
de  puits  dans  le  Massétan  aucune  indication  géolo- 
gique intérieure  ou  externe.  Quelquefois  cependant, 
quand  les  filons  sont  très-inclinés,  les  groupes  de  puits 

profonds  et  galeries  Intérieures  irrégulières  est  employée,  et 
M.  Pernolet  prouve  que  ceMo  méthode  oflVe  plus  d*économie 
que  telle  autre  qui  pourrait  sembler  plus  classique.  (Annaicê 
des  minat,  /i*  série,  t  X.) 


PENDANT  L* ANTIQUITÉ  ET  LE  MOYEN  AGE.         Goi 

8ont  alignés  sur  les  directions  qu'ils  jalonnent  ;  mais, 
dans  l'exploitation  des  filons-couches,  les  puits,  tou- 
jours trësrapprocbés,  paraissent  ne  laisser  d'un  groupe 
à  l'autre  que  l'intervalle  naturel  fixé  par  la  limite  du 
terrain  stérile  ou  des  différentes  concessions. 

J'ai  dit  plus  haut  que  le  minerai  était  soigneuse-  iPrépanUoo 
ment  trié  et  cassé  à  la  main  sur  place  ;  une  inspection  *"  '^  ^^^' 
rapide  des  haldes  sufiit  à  le  prouver,  lilais  on  a  re- 
trouvé aussi  des  traces  de  préparation  mécanique  plus 
soignée,  et  aux  mines  de  la  Niccioletta,  on  voit  en- 
core un  monticule  de  sables  stériles  provenant  de  la- 
vages du  minerai.  Gomme  les  grains  sont  de  dimensions 
assez  faibles ,  c'est  une  preuve  que  le  lavage  était  pré- 
cédé d'un  broyage  mécanique. 

On  devait  laver  ainsi  les  minerais  de  cuivre  et  les 
minerais  de  plomb,  car  ces  minerais  renferment  presque 
tous  dans  le  Massétan  des  gangues  métalliques,  telles 
que  la  blende  et  la  pyrite  de  fer,  dont  il  est  toujours 
bon  de  se  débarrasser  pour  la  fusion. 

Au  lieu  dit  Y  Uccelliera ,  vers  les  anciennes  mines  de 
Cugnano,  au  nord-ouest  de  Massa,  on  rencontre  les 
haldes  d'un  atelier  de  débourbage,  triage  et  cassage. 
Une  source  d'eau  voisine  et  un  amas  de  minerai  dissé- 
miné sous  un  champ  limitrophe  ne  permettent  aucun 
doute  sur  l'existence  en  ce  lieu  d'un  ancien  atelier  de 
préparation  mécanique ,  surtout  quand  on  observe  que 
les  morceaux  de  minerai  encore  existant  sont  tous  à 
peu  près  de  même  grosseur. 

La  fusion  s'opérait  dans  des  fours  à  manche,  et  j'ai  fwIoo. 
retrouvé  à  la  Marsigliana  les  ruines  de  deux  de  ces 
fours.  J'ai  même  vu  une  tuyère  par  où  passait  l'œil  du 
soufflet.  Elle  est  composée  de  deux  feuilles  de  t61e  très- 
bien  ajustées,  l'inférieure  plate,  la  supérieure  un  peu 
convexe.  La  section  transversale ,  assez  large  au  com- 


60'i   EXPIOlTATim  DES  MINES  ET  «ÉTALLiniGIE  BIT  TOSCAHE 

mencement,  va  en  se  rétrécissant  jusque  vers  Tcml. 
C'est  encore  le  modèle  de  tuyère  employé  aujourd'hui. 
A  la  MarsigHana ,  le  champ  voisin  des  fours  porte  le 
nom  de  campo  aile  gore^  c'est-à-dire  le  champ  des 
canaux ,  et  l'on  a  retrouvé  en  place  les  aqueducs  qui 
amenaient  à  l'usine  de  fusion  les  eaux  de  la  Pecora, 
que  Ton  devait  employer  pour  le  service  de  la  fonderie, 
et  notamment  des  roues  hydrauliques ,  qui  mettaient 
en  mouvement  les  soufflets  des  fours  à  manche. 

Aux  mines  de  Rocca  Strada,  exploitées  en  même 
temps  que  celles  de  Mas«a,  un  des  fours  à  manche 
est  encore  debout.  La  section  intérieure  est  carrée, 
et  le  four  peut  avoir  2",8o  à  3  mètres  de  hauteur 
sur  o",7o  de  largeur  intérieure.  Il  est  en  briques  ré- 
fractaires,  et  on  voit  encore  sur  la  face  de  rustine  l'ou- 
verture de  la  tuyère.  Souvent,  au  lieu  de  briques,  on 
employait,  et  c'était  même  le  cas  général,  des  pierres 
réfractaires.  On  les  tirait  soit  de  Gavorrano,  où  se  ren- 
contrent des  granités  à  grains  fins,  semés  de  paillettes 
noires  de  mica,  soit  .de  Rocca  Tederighi,  où  Ton 
trouve  des  roches  porphyriques  et  trachytiques  très- 
résistantes  au  feu.  Le  granité  de  Gavorrano  et  les 
trachyles  de  Rocca  Tederighi  sont  encore  employés 
aujourd'hui  aux  fonderies  de  Massa  pour  la  chemise  in- 
térieure des  fours. 

La  fusion  se  faisait  au  bois  et  au  charbon  de  bois 
tirés  des  forêts  voisines,  et  la  campagne  durait  toute 
une  semaine.  Chaque  samedi  matin  on  mettait  hors  k 
feu  et  on  réparait  le  four. 

On  faisait  au  moins  deux  fondages ,  un  pour  cuivre 
brut,  l'autre  pour  cuivre  fin.  Le  métal  obtenu  ne  de- 
vait contenir  au  plus  que  2  i/a  p.  100  de  matières 
étrangères  ;  plus  tard ,  en  1 5 1 0 ,  la  tolérance  fut  portée 
jusqxi'à  3  i/a  p.  100. 


PENDANX  L'AimQmT&  BT  LE  IIOYKIV  AGI.         6o3 

Les  ouvriers  employés  aax  usines  étaient  le  colator 
ou  foudeur,  i^'affmator  ou  afiineur,  Vimmiisor  ou  char*- 
geur  et  les  aides  appelés  de  divers  noms  :  fumuli  ^  lor 
boratareê,  gtterchù  Les  charbonniers ,  carbonajoUy  ap- 
portaient le  bois  et  le  charbon  aux  usines.  Un  gardQ, 
§uardia,  était  attaché  à  rétablissement ,  et  le  factQV  ou 
contre*maitre  exerçait  la  surveiUance  générale. 

Le  cuivre  était  coulé  en  pains  ou  en  grenailles ,  in 
panneciolU  vel  exgranatum.  On  l'employait  sur  place  à 
la  confection  de  divers  ustensiles  et  on  en  expprtaît 
aussi  une  grande  quantité  au  dehors. 

J'ai  vu  à  Massa  deux  pains  de  cuivre  retrouvés  dans 
les  scories  de  Cugnano.  Ces  pains  ont  à  peu  près  i  o  ceo^ 
tîmètres  sur  i  1/2  à  2  centimètres  d'épaisseur.  Le 
métal  est  d'un  beau  rouge,  d'un  éclat  soyeux  dans  )a 
cassure  fraîche.  11  paraît  très  malléable,  en  un  mot 
d'une  excellente  qualité  et  partant  d'une  grande  pureté* 

Deux  essayeurs,  nommés  annuellement  par  la  com-  ^*'<* 
mune,  devaient  essayer  le  cuivre  et  les  mmerais.  Ils 
étaient  aussi  chargés  de  déterminer  la  richesse  des 
plombs  en  argent.  Ënfln  ces  mêmes  essayeurs  deyaiept 
ôtre  à  la  disposition  des  Massetans  et  des  étrangers  qui 
pouvaient  avoir  besoin  de  leur  ministère. 

Il  est  évident  que  tous  les  essais  se  faisaient  par  l$t 
voie  sèche.  Le  cuivre  et  le  plomb  devaient  être  séparés 
de  leurs  minerais  au  moyen  de  fondants  appropriés  gt 
par  la  fusion  dans  des  creusets  réfractaires.  L'argent 
devait  être  dosé  par  coupelialion.  Qo  sait  que  la  voie 
sèche  était  la  voie  de  prédilection  des  anciens  docima- 
sistes  et  des  alchimistes. 

La  loi  de  Massa  ne  dit  rien  du  traitement  du  plomb 
argentifère.  On  devait  évidemment,  dans  une  premièrie 
fusion  au  four  à  manche,  obtenir  du  plomb  d'muvr^, 
et  l'argent  devait  en  ôtre  retiré  par  voie  de  coupella- 


Go4    EXPLOITATION  DfiS  MINES  KT  liÂTALLURGIfi  EN  TOSCàNE 

tioD.  Les  litharges»  alors  sans  emploi  i  étaient  sans 
doute  revivifiées ,  et  ce  dernier  cas  est  probable ,  car 
la  loi  de  Massa  rappelle  plusieura  fois  le  plomb,  et  je 
n'ai  jamais  découvert  de  litharges  au  milieu  des  anciens 
tas  de  scories  qui  datent  de  cette  époque, 
seoriw.  Ces  scories  se  rencontrent  en  une  foule  d'endroits, 

entre  autres  à  TAccesa,  la  Marsigliana  et  TArialla  qm 
était  la  fonderie  publique.  A  l'Accesa  et  la  Maiti- 
gliana,  la  quantité  existante  n'est  guère  que  de  i.Soo 
à  9.000  tonnes;  maisàTArialla,  il  y  a4à5.oootonQes 
apparentes,  et,  sous  les  champs  voisins,  une  vingtaine 
de  mille  tonnes  au  moins,  c'est-à-dire  un  dépôt  de 
o",4o  à  o'",5o  de  hauteur,  disséminé  sous  le  sol  à  une 
profondeur  variable  entre  i  mètre  et  i",5o  sur  plusieurs 
hectares  d  étendue.  Quelquefois  deux  dépôts  successifs 
sont  séparés  par  une  couche  de  sable  d'alluvion  ou  de 
terre  végétale,  comme  si  deux  époques  de  fu«on 
avaient  dû  se  succéder  à  des  intervalles  très^loignés. 

Généralement  les  scories  indiquent  partout  une  très- 
bonne  allure.  Celles  de  cuivre  sont  seulement  quel- 
quefois semées  d'efllorescences  verdAtres ,  mais  ne  ren- 
ferment guère  que  i  à  9  p.  1 00  de  cuivre  et  souvent 
des  traces  seulement  de  ce  métal.  La  quantité  de  plomb 
contenue  est  de  9  à  9  1/9  p.  100;  fer,  98  à  3o  p.  100; 
BUice,  55  à  4e  p.  100.  Le  reste  en  chaux,  alumine  et 
magnésie.  La  composition ,  on  le  voit ,  est  à  peu  près 
la  même  que  celle  des  scories  étrusques  du  Gampi- 
gliais.  Les  scories  masseunes  ont  du  reste  les  mêmes 
apparences. et  présentent  les  mêmes  propriétés  phy- 
siques. 

Gomme  les  scories  étrusques,  elles  sont  toutes  très- 
peu  richeB  en  argent  ;  elles  en  contiennent  seulement 
de  3o  à  5o  grammes  à  la  tonne,  quelquefois,  mais  ra- 
rement, jusqu'à  100  grammes,  et  il  n'y  aurait  pas 


PEMOAMT  l' ANTIQUITÉ  £X  LE   UOYES  AGE.         6o5 

avantage  à  les  reprendre,  à  moins  d'opérer  sur  les 
lieux  mâmes  ;  mais  les  dépenses  préalables  nécessitées 
en  pareille  circonstance  empêcîheront  toujours  une 
opération  de  ce  genre ,  qui  ne  pourrait  s'exécuter  avec 
quelque  proflt  que  dans  le  cas  où  toutes  les  scories 
serûent  concentrées ,  comme  celles  des  Étrusques  à  la 
Fucinaja  et  la  Gberardesca,  sur  un  seul  et  même  point 
facilement  accessible. 

Les  fonderies  de  Massa  étaient  disséminées  de  ma-  PMdtria. 
nière  à  desservir  un  certain  ensemble  minier.  Il  y  avait 
aussi  des  sociétés  de  mines  qui  avaient  leur  fonderie 
propre,  et  enfln  il  existait ,  comme  oo  Ta  vu ,  une  fon* 
derie  publique  à  rArialla,  où  chacun  sans  doute  pou- 
vait venir  faire  traiter  son  minerai  à  façon.  Cette  fon- 
derie était  située  presqu*aux  portes  de  Massa,  et  Ton 
avait  pris  des  précautions  pour  la  mettre  à  l'abri  d'un 
coup  de  main  en  ces  temps  de  luttes  si  vives.  A  l'Ac- 
cesa,  le  voisinage  du  lac  avait  sans  doute  été  choisi 
pour  la  préparation  mécanique.  Peut-être  aussi  em- 
ployait-on 1  eau  à  faire  mouvoir  des  trompes  ou  des 
roues  hydrauliques  conduisant  des  soufflets,  comme 
à  l'usine  de  la  Marsigliana  et  à  celle  établie  sur  le 
ruisseau  de  Noni,  voisin  de  l'Accesa.  A  Noni,  l'on  a 
retrouvé,  comme  à  la  Marsigliana,  les  traces  du  canal 
d'arrivée  et  de  fuite  des  eaux.  Quoi  qu'il  en  soit,  tous 
ces  établissements  devaient  être  construits  avec  la  plus 
grande  simplicité  possible  ;  car  c'est  à  peine  si  l'on  peut 
retrouver  quelques  ruines.  Il  est  vrai  que  les  pays  dont 
je  parle  ont  été  depuis  bien  souvent  dévastés. 

Il  est  curieux  que  les  ruines  de  toutes  les  fonderies 
toscanes  se  retrouvent  soit  au  moyen  âge ,  soit  chez  les 
Étrusques,  au  bord  des  cours  d'eau,  plutôt  que  vers 
les  forêts,  comme  dans  d'autres  localités.  On  s'étût 
décidé  en  Toscane  au  choix  de  semblables  emplace- 

TOMB  XIV,  i858.  iïo 


6o6   EXPLOITATION  PES  MINES  ET  MÊTALLURCIE  EN  TOSGANB 

ments ,  sans  doute  pour  jouir  du  double  avantage  de 
porter  toujours  les  minerais  à  la  descente  et  d'avoir 
une  force  motrice  gratuite  pour  le  mouvement  des 
soufflets.  Quant  au  bois  et  au  charbon  de  bois,  il  est 
probable  qu'on  devait  l'avoir  presque  partout  sous  la 
main ,  car  ces  contrées  sont  encore  aujourd'hui  très- 
boisées  et  produisent  presque  tout  le  charbon  végétal 
que  fournit  la  Toscane.  De  nos  jours,  où  la  machine  à 
vapeur  est  au  service  des  industriels  et  où  l'on  trouve 
à  peu  près  partout  des  routes  en  bon  état,  les  condi- 
tions économiques  de  l'établissement  des  usines  sont 
un  peu  changées  en  Toscane,  et  il  conviendra  tou*- 
jours  mieux  aux  fondeurs  de  ce  pays,  à  moins  de  cas 
particuliers ,  d'aller  s'établir  à  proximité  des  combus- 
tibles. 
LesMasteians  Lcs  Allemands,  qui  ont  joué  jusqu'à  ces  derniers 
des^^Aiieraands  temps  Ic  rdlo  dcs  Phënicicns  dans  l'antiquité,  celui  de 
^  *' ei  d*e  îi*"^*  former  les  autres  peuples  de  l'Europe  aux  procédés 
méuiiurgie.  pratiques' dos  mines  et  de  la  métallurgie,  paraissent 
avoir  été  les  maîtres  des  premiers  mineurs  et  fondeurs 
de  Massa.  Le  fait  s'explique  très-bien  de  lui-même, 
car  on  sait  que  l'empereur  d'Allemagne  a  longtemps 
gardé  une  grande  prépondérance  sur  l'Italie  du  nord 
et  du  centre.  Il  n'y  aurait  rien  d'étonnant  aussi  que 
la  grande  comtesse  Mathilde,  qui  possédait  le  mar- 
quisat de  Toscane  dans  la  deuxième  moitié  du  xi*  siècle, 
ait  appelé  des  mineurs  allemands  dans  ce  pays,  car 
elle  épousa  successivement  deux  princes  d'Allemagne, 
On  a  dit  enhn  que  la  Toscane ,  occupée  après  la  chute 
de  l'empire  romain  par  les  Goths,  puis  par  les  Lom- 
bards ,  dut  frapper  les  yeux  de  ces  peuples  barbares 
par  les  ruines  de  ses  mines  anciennement  excavées. 
Les  barbares  d'ailleurs  sortaient  presque  tous  des  forêts 
de  la  Germanie,  où,  s'il  faut  en  croire  Tacite,  les  mines 


PINStAHT  l'antiquité  BT  LE  MOTBM   A«E,        (oy 

étaient  en  exploitation  dès  la  plus  haute  antiquité.  De 
là  ridée  naturelle  aux  barbares  de  reprendre  les  mines 
toscanes.  Aussi  quelques  personnes  font-elles  remonter 
la  reprise  des  mines  de  l'Étrurie  immédiatement  après 
le  calme  qui  suivit  l'invasion ,  c'est-àdire  vers  le  ix*  ou 
V  siècle,  et  de  fait  nous  voyons  déjà,  en  896,  le  mar- 
quis Adalbert  de  Toscane  faire  donation  des  mines  d'ar- 
gent de  Montieri  à  l'évëque  de  Volterra« 

Quoi  qu'il  en  soit,  et  pour  couper  court  à  cette  mou techniquat 
digression  historique,  le  passage  des  mineurs  aile-  ^,  i^J^nemaiMi. 
mands  en  Toscane  a  laissé  des  traces  jusque  dans  cer* 
tains  termes  qui  reviennent  souvent  dans  la  loi  des 
mines  de  Massa,  termes  dont  l'origine  teutonique  se 
trahit  nettement. 

Le  treuil  pour  les  mines  est  appelé,  dans  le  latin 
barbare  de  la  loi  de  Massa ,  guindo  ou  anneguindo ,  de 
l'allemand  u>inde.  (On  sait  que  le  u?  des  langues  d'ori- 
gine saxonne  se  change  en  gu  dans  les  langues  ro** 
mânes.) 

Les  ouvriers,  dans  la  loi  de  Massa,  sont  appelés  du 
nom  générique  de  guerchi.  de  l' allemand tcerft,  ouvrage; 

Coffarus,  de  Kupfer^  remplace  souvent  le  mot  rame 
pour  indiquer  le  cuivre  ; 

SeiUwn  de  SchûU  (monceau),  indique  un  tas  de  mi- 
nerai ; 

Arialla  de  Erzhalle  est  le  magasin ,  le  dépôt  des  mi- 
nerais; c'est  le  nom  qu'on  donnait  à  la  fonderie  pu- 
blique ; 

Arzefa  de  Erzhefen  est  la  scorie ,  l'écume  impure  qui 
surnage  dans  la  fusion  du  minerai.  Le  mot  loppa  est 
souvent  aussi  employé  dans  ce  cas ,  et  il  est  passé  avec 
Ja  même  signification  dans  l'italien  actuel,  qui  ne  con- 
naît guère  le  mot  scoria^  tiré  cependant  du  latin.  Ce  mot 
oppa  a  peut-être  aus^i  formé  le  mot  loup  des  métallur- 


6o8   EXPLQfTATION  DBS  MINES  ET  MÉTALLURGIE  EN  TOSCANE 

gistes  français,  et  notre  vieux  mot  loppe  pour  indiquer 
les  scories. 

Revenant  aux  mots  tirés  de  l'allemand ,  on  voit  que 

l'analogie  est  frappante ,  et  il  est  inutile  de  continuer 

ici  une  pareille  liste. 

^  «Sri  ÎSm**       ^^^  mines  de  Massa  n'ont  pas  été  les  seules  exploitées 

pendant      pendant  le  moyen-âge ,  mais  elles  ont  été  de  beaucoup 

e  moyen  ge.  j^  ^j^^  étendues  et  los  plus  importantes. 

Après  elles,  il  faut  citer  : 
Mines  |0  Les  miucs  d'argent  de  Montieri,  qui  firent,  vers  le 

de  Mentieii* 

milieu  du  xu*  siècle ,  la  fortune  de  la  république  de 
Sienne.  Elles  passèrent  ensuite  aux  mains  des  évoques 
de  Volterra  qui  les  avaient  même  possédées  en  principe. 
Ces  évèques  battirent  monnaie  avec  l'argent  qui  prove- 
nait de  ces  mines  (i).  Ils  s'enrichirent  tous  dans  cette 
exploitation,  tout  en  payant  la  dlme,  comme  vassaux,  aux 
empereurs  d'Allemagne.  Les  mines  de  Montieri  furent 
abandonnées  vers  i348,  année  de  la  fameuse  peste; 
mais  elles  avaient  été  jusque*là  toujours  exploitées  avec 
grand  avantage,  et  aux  faits  déjà  cités  on  peut  ajouter 
que  des  compagnies  de  marchands  ou  de  banquiers  de 
Sienne ,  qui  les  avaient  quelquefois  prises  &  ferme ,  y 
avaient  en.  peu  d'années  réalisé  d'importants  bénéfices. 
Les  mines  de  Montieri  sont  celles  sur  lesquelles  il 
reste  le  plus  de  documents  écrits ,  mais  il  n'est  pas  be- 
soin de  recourir  aux  archives  du  Grand-Duché  pour 
s'assurer  de  leur  importance.  Il  suffit  de  parcourir  sur 
la  montagne  à  laquelle  est  adossé  le*  village  de  Mon« 
tieri ,  un  ensemble  de  travaux  andens ,  puits  verticaux 

(i)  L^argent  de  Montieri  était  tellement  apprécié  dans  le 
commerce  que,  dès  ii6(|,  les  ventes  et  achats  se  faisaient  en 
Toscane  en  marcs  front  argenti  ad  marcum  Montieri,  et  en  1 1 95 
en  marcs  lealiê  argenti  ad  pondui  de  Monteli,  (Pagninl,  délia 
décima,  moneta  c  mercatiira  dei  Fforentini.) 


PENDANT  l'antiquité  £T   LE  MOYEN   AGE.         609 

OU  galeries,  dont  les  haldes,  aujourd'hui  couvertes  par 
la  terre  végétale,  recèlent  des  échantillons  de  galène, 
cuivre  gris  et  pyrites  argentifères ,  tous  très-riches. 

n  suffit  encore  d'examiner,  aux  abords  du  village, 
cet  amas  immense  de  scories  sur  lequel  une  partie  des 
maisons  est  bâtie ,  et  dans  lequel  il  faut  enfoncer  des 
pilotis  pour  les  fondations,  sans  espoir  quelquefois  d'en 
trouver  la  limite,  tant  sa  hauteur  est  considérable. 

La  formation  de  Montieri  parait  se  rattacher  à  la  for-  Booehafi^ano, 
mation  quartzeuse  du  Hassetan,  comme  aussi  les  for-  etF^ggioUiiu. 
mations  voisines  de  BoccheggiaM^  de  Gerfako  et  Pog^ 
gio-MiUi^  sur  lesquelles  des  travaux  importants  ont  été 
exécutés  à  la  même  époque ,  mais  moins  étendus  ce- 
pendant que  ceux  de  Montieri. 

d*  Dans  le  Campigliais,  les  travaux  étrusques  n'ont     cappigiu. 
pas  été  repris  au  moyen  âge ,  mus  la  formation  cuivro- 
quartzeuse  du  Massetan  parait  y  avoir  été  attaquée  entre 
Suveretto  et  Campiglia. 

S*  A  Rocca  Strada ,  une  série  de  filons  cuivreux  tnu-  rmm  siradiu 
versant  des  terrains  argilo-calcaires  ont  été  exploités. 
Il  y  a  sur  la  montagne  de  Poggio  Bottino  une  trentaine 
de  puits  verticaux  et  de  descenderies  souvent  très- 
étroites ,  mm  régulièrement  percées.  Sur  les  haldes , 
on  trouve  quelques  parcelles  de  minerais ,  et  au  bas  de 
la  montagne ,  sur  le  bord  d'un  ruisseau  qui  sillonne  la 
vallée ,  on  voit  les  restes  d'une  fonderie  de  cuivre ,  où 
se  trouve  encore  debout  ce  four  à  manche  dont  j'ai  déjà 
parlé ,  et  à  côté  les  ruines  d'un  ancien  lavage ,  plus 
deux  tas  de  scories  d'un  millier  de  tonnes  environ.  Un 
énorme  chêne ,  plus  que  séculaire,  qui  a  poussé  au  mi- 
lieu de  ces  ruines ,  indique  que  ces  établissements  sont 
depuis  bien  longtemps  abandonnés.  Les  travaux  de 
Rocca  Strada  remontent  en  effet  à  l'an  i3oo. 

4*  Au-dessus  de  la  Rocca  Strada,  à  Rocca  Tederighi,  R«eea  T«ieri«ii. 


•lO  EXPLOITATION  DBB  MINES  ET  MËTAUimGIB  EN  TOSCANE 

sar  an  gtte  cuivreux  de  contact,  analogue  à  celui  de 
Monte  Catini  (i),  et  déposé  entre  les  serpentines  d'une 
part  et  les  gabbri  de  l'autre,  on  a  fait  des  travaux  peu 
étendus,  mais  bien  conduits.  On  y  rencontre  encore 
une  série  de  puits  verticaux  qui,  ouverts  en  amont  de 
Taffleurement  du  filon ,  allaient  rejoindre  celui  ci  eu 
profondeur.  On  a  retrouvé  sur  les  baldes  beaucoup  de 
minerai. 
SaiifiKiio;        ^"^  A  Batignano  et  Montorsajo,  entre  Rocca  Strada  et 

•I  ii«iiiA9H|ft.  Grosseto ,  on  a  exploité  la  prolongation  des  filons  quart- 
zeux  du  Massetan ,  et  on  retrouve  dans  ce  district  beau- 
coup de  puits  anciens  déjà  en  exploitation  dès  1 147*  Le 
minerai  extrait  était  la  pyrite  de  cuivre  et  le  plomb 
argentifère. 

AiH»  a^mm.  6"^  Enfin ,  pour  ne  citer  que  les  mines  principales,  les 
travaux  des  Étrusques  furent  repris  au  moyen  âge  dans 
les  Alpes  Apuanes,  et  l'exploitation  des  mines  de  plomb 
argentifère  du  val  di  Gastello  et  de  Seravezza  reçut, 
dès  l'an  laoo,  un  très-grand  développement.  La  répu- 
blique de  Lucques  qui  exploita  un  moment  ces  mines, 
notamment  dans  le  district  de  l'Argentiera  et  de  Galena, 
avait  un  hôtel  des  monnaies.  D  autres  exploitants  de 
ces  gttes ,  les  barons  de  Valleccbia  et  de  Gorvaja,  s'en 
disputèrent  la  propriété.  De  là  des  luttes  sanglantes,  et 
l'on  trouve  encore  aujourd'hui  à  l'Argentiera  les  ruines 
d'une  forteresse  qui  servait  à  la  garde  et  à  la  défense 
des  travaux.  En  i548,  la  république  de  Pise  exerçait  le 
droit  régulier  sur  les  mines  de  ce  pays ,  qui  durent 
être  abandonnées  vers  la  fin  du  xiv*  siècle. 

Les  travaux  anciens  sont  presque  tous  très-élevés  au 
Bottino  et  à  l'Argentiera,  et  les  filons  n'ont  pas  été 

(1)  MoQte-Catini  ptratt  n'avoir  pas  été  attaquée  dans  le 
iWfsnIgt. 


PENDANT  l'antiquité  ET  LE  MOYEN   AGE.        6l  I 


Trillamenli 
méUllurgique*. 


excavéB  très-profondément  aux  flancs  de  la  montagne 
qu'ils  recoupent.  Les  attaques  ont  été  faites  par  galeries. 

Je  dois  ajouter  ici  que  cette  formation,  complètement 
différente  de  celles  examinées  jusqu'à  présent,  est  dé- 
posée dans  les  schistes  triassiques,  et  que  les  filons  de 
galène  et  de  cuivre  gris  argentifère  ont  une  direction 
nord*est-  sud-ouest , 

Partout,  dans  les  divers  districts  que  je  viens  de 
citer,  on  rencontre  les  traces  de  traitements  métallur- 
giques contemporains  aux  travaux  des  mines,  non-seu*- 
lement  à  Montieri  et  RoccaStrada,  où  j'ai  déjà  parlé 
de  scories  et  de  fours  existant ,  mais  encore  à  Boccbeg- 
giano,  Gerfalco,  PoggioMuti,  Campiglia,  Rocca  Te* 
derighi,  l'Argentiera  et  Gallena.  Et  si  quelquefois  on 
ne  trouve  pas  des  tas  de  scories  en  rapport  avec  le  dé^ 
veloppement  des  travaux  exécutés ,  et  partant  de  l'ex- 
traction produite,  c'est  que  rentrainoment  des  eaux  a 
souvent  emporté  et  disséminé  au  loin ,  et  même  com- 
plètement dispersé  ou  recouvert  de  terre,  les  tas  de 
scories  qui  datent  de  cette  époque. 

Si  Ton  veut  bien  résumer  tout  ce  qui  a  été  dit  dans 
la  deuxième  partie  de  cette  notice ,  on  verra  qu'il  résulte 
de  ce  qu'on  vient  de  lire  que,  pendant  le  luoyen  âge, 
durant  une  période  de  trois  siècles  au  moins,  l'exploi- 
tation des  mines  a  présenté  en  Toscane  une  activité 
peut-être  sans  exemple,  et  que,  développée  dans  plu- 
sieurs localités  à  la  fois,  elle  a  cependant  offert  le  plus 
grand  ensemble  de  travaux  souterrains  et  métallur- 
giques au  voisinage  de  la  ville  de  Massa  Marittima. 

Quelles  furent  les  causes  de  la  cessation  d'un  état  de 
choses  si  prospères,  et  comment  des  mines  jusque-là  si 
ardemment  excavéos  purent-elles  être  abandonnées  sans  •"  >"^i*>>  ^s* 
retour?  Le  sujet  serait  long  à  traiter,  et  je  sortirais  du 
cadre  q^e  je  me  suis  imposé  dans  catte  notice ,  si  je 


Eéramé. 


C«u«e« 

dt  l'abandoD 

ûtû  miDei 


J 


6l  il    EXPLOITATION  1)£S  MINES  ET  MÊTAIXURGIE  EN  TOSCANE 

voulais  développer  le  fait  dans  ses  détails.  Je  me  bor* 
nerai  donc  à  rappeler  brièvement  les  événements  prin* 
cipaux  qui  amenèrent,  vers  le  milieu  du  ziv*  siècle, 
râbandon  successif  de  toutes  les  mines  toscanes.  Parmi 
les  événements  politiques ,  je  citerai  en  premier  lieu 
les  guerres  intestines.  Ainsi  Massa  succombe  enfin,  vers 
i346,  sous  les  coups  répétés  de  la  république  de 
Sienne,  et  avec  la  chute  de  la  liberté,  qui  entraîne  Tezil 
volontaire  ou  forcé  des  plus  riches  familles  du  pays, 
périt  aussi  l'industrie  massetane.  Les  courses  d'aven- 
turiers ravageant  les  campagnes ,  et  offrant  aux  ouvriers 
mineurs  qui  viennent  se  mettre  à  la  solde  des  eondoi^ 
tierU  un  gain  plus  élevé  et  une  occupation  plus  at- 
trayante ;  les  pestes  et  la  famine,  faisant  irruption  coup 
sur  coup  et  se  remplaçant  comme  à  l'envi ,  tout  con- 
court à  dépeupler  les  cités  et  les  champs ,  et  achève 
d'enlever  au  travail  des  mines  le  peu  de  bras  qui  res- 
taient disponibles. 

Des  circonstances  économiques  fAcheuses  viennent  se 
joindre  aux  événements  déjà  si  malheureux  que  je  viens 
de  citer.  Un  abaissement  considérable  se  fait  sentir 
dans  le  prix  des  métaux,  probablement  par  la  cessation 
des  croisades ,  et  par  suite  aussi  de  l'extension  que 
prennent  à  cette  époque  les  mines  allemandes.  L'ar- 
gent subit  presque  subitement  une  baisse  énorme,  et 
l'évèque  de  Volterra ,  qui  percevait  à  Montieri  une  re- 
devance d'une  corbeille  de  minerai  sur  quatre,  doit 
se  contenter  désormais  d'une  sur  huit.  En  i3S5,  il  ne 
peut  plus  payer  la  dlme  à  l'empereur  d'Allemagne, 
parce  que ,  dit-il ,  depuis  plusieurs  années  Us  mines  ne 
produisent  pltu,  sans  doute  depuis  i348,  époque  de  la 
peste.  Et  l'empereur  d'Allemagne,  Charles  IV,  le  libère 
de  la  dtme,  et  reconnaît  les  justes  raisons  qui  ont  rendu 
les  mines  improductives  :  les  gtterres  et  les  pestes  qui 


PENDAMT  l'antiquité  ET  LE   MOYEN   AGE.        6l3 

ani  iiioU  ca  eantréei^  et  le$  eaunes  S  aventurière  voisim 
qui  Mi  occupé  le  paye  (i)» 

A  rabaissemeDt  du  prix  des  métaux ,  et  surtout  de 
l'argent,  du  cuivre  et  du  plomb,  il  faut  joindre  le  taux 
élevé  de  l'intérêt  de  l'argent  qui  se  prêtait  alors  à  Flo-* 
rence  et  à  Sienne  à  s5  et  même  à  3o  p.  i  oo.  11  faut 
ajouter  aussi  le  haut  prix  de  la  mûn«d' œuvre,  par  suite 
des  enrôlements  des  Condottieri,  et  de  l'entier  dépeu- 
plement des  villes  et  des  campagnes ,  enfin  des  crises 
commerciales  dont  l'histoire  n'a  plus  offert  d'exemples. 
Les  Bardi ,  et  avec  eux  les  plus  riches  banquiers  de 
Florence,  les  Scali ,  les  Peruzzi ,  les  Acciajuoli ,  etc. . 
faisaient,  vers  les  années  i33o-5o,  une  failÛte  succes- 
fflve  de  prés  de  loo  millions  de  notre  monnde  actuelle  I 
n  n'en  a  pas  fallu  autant  aujourd'hui  pour  amener  la 
crise  financière  que  nous  venons  de  traverser,  et  qui , 
bien  que  de  courte  durée,  a  paralysé  tant  d'entreprises 
industrielles  (s)» 

Et  maintenant,  pour  terminer  cette  notice,  et  pour  t^^àuminn 
répondre  aux  personnes  qui  pourraient  demander  ce  dnu  m  méuidn 
que  les  mines  dont  j'ai  parlé  sont  devenues  dans  la  ^^modmêr^^ 

(0  Tu  asseris  pnsdlct»  argentl  fodio»  Jamdiù  defuerlnt*  et 
qutil  tteriles  slnt  effectœ«  et  Insoper  tam  propter  guerras 
quam  etiam  mortalltatum  peatUentias,  diotlùs  vigentea  in  par* 
tibus,  qo8B  mortalium  omnia  gênera  consumpserunt,  nec  non 
propter  violentas  manus  vicinomm,  qui  terras  quamplurestoas 
propterea  occuparant,  nosigitar....  etc. 

IDiplâme  de  Vempereur  Charlee  IV  à  Vévéque  ée 
Folierra.) 

(a)  Je  dois  beaucoup,  pour  la  connaissance  de  tous  les  dé- 
tails économiques  cités  dans  ce  paragraphe,  aux  bienveillantes 
communications  d'un  économiste  aussi  savant  que  modeste , 
M.  Ulrich,  ai]iJourd'hui  directeur  des  mines  de  nie  d'Elbe.  Tai 
tiré  aussi  grand  profit  de  la  lecture  de  son  remarquable  ou- 
vrage :  dmdizioni  ecanomiche  delV  induêiria  mineralogiea 
in  Toeettna  durante  il  medio  evo. 


6l4  EXPLOITATION  DES  MINES  ET  MÉTALLUBGIB  BN  TOSCANE 

période  des  temps  modernes,  et  à  l'époque  actuelle, 
Minet  de  Maisa.  je  dirai  quc  Ics  mines  de  Massa,  remises  eu  activité 

eu  i83o,  après  plus  de  cinq  siècles  d'abandon,  par  un 
Français,  dont  j'ai  déjà  cité  le  nom,  M.  Porte,  qui  avait 
accompagné  en  Toscane  la  princesse  EHsa,  sont  depuis 
passées  en  d'autres  mains,  mais  n'ont  plus  retrouvé  les 
jours  prospères  du  moyen  âge,  et  cela,  pour  des  raisons 
toutes  particulières  que  je  me  dispenserai  de  faire  con«^ 
naître  ici. 
Montieri ,         Los  minos  de  Montieri,  et  celles  de  Monte  Catini  et 

Monte  Catini,  *  j      n        l         •  /•  ^ 

Boccheggiano.  même  de  Boccbeggiano ,  furent  reprises,  mais*  sans 
succès,  vers  la  deuxième  moitié  du  xvi*  siècle,  par 
Cosme  I  de  Médicis ,  et  par  ses  fils  les  graods-ducâ 
François  et  Ferdinand.  M.  Porte  reprit  aussi  Monte 
Catini,  Rocca  Tederighi  et  Montieri,  et  ne  fut  pas  d'ar- 
bord  plus  heureux  que  sur  les  mines  de  Massa.  Mais 
des  mains  de  M.  Porte,  Monte  Catini  est  passé,  en  1857, 
aux  mains  d'une  société  que  sa  bonne,  étoile  a  conduit 
sur  des  amas  cuivreux  d'une  pureté ,  d'un  volume  et 
d'une  richesse  exceptionnelles,  et  depuis  cette  époque 
«.  le  nom  de  Monte  Catini  est  devenu  ajuste  titre  classi'- 
que  dans  l'histoire  des  mines  de  cuivre. 
Rocca  Tederighi ,     Rocca  Tederighi  et  CampigUa,  en  ce  moment  très- 

Atonie^vaîêrio.  faiblement  exploitées  avec  Monte  Valérie ,  pourraient 
bien  renaître  un  jour  aux  grandeurs  dupasse.  Rocca 

Ilocca  Strada,     oi».  .,,  .         /-»>.  •  -i 

VflidiCasteiio,  Strada  na  jamais  été  reprise.  Quant  aux  mines  des 
le  Bottine,  ^jp^g  Apuaucs ,  cllcs  out  été  reprises  par  Cosme  I  et 
ses  fils,  puis  abandonnées  de  nouveau  ,  et  enfin  réex- 
ploitées de  nos  jours.  A  côté  du  Val  di  Castello  encore 
malheureux,  il  y  a  les  mines  du  Bottine  dont  les  actions, 
depuis  peu  de  temps,  ont  quadruplé  de  valeur,  par 
suite  des  bénéfices  considérables  réalisés  par  l'exploit 
tation. 
Il  est  curieux  que  Monte  Catini  et  le  Bottino,  peu 


pendaut  l'antiquité  et  le  moyen  âge.      6i5 

connus  autrefois,  donnent  aujourd'hui  de  si  fructueux 
résultats,  et  que  Massa,  Gampiglia  et  Montieri ,  qui  ont 
marqué  des  époques  si  belles,  soient  toujours  en  état  de 
souffrance.  Mais  ces  mines  elles-mêmes ,  comme  les  au- 
tres mines  de  la  Toscane  que  j*ai  citées  plus  haut, 
Rocca  Tederigbi,  Rocca  Strada,  Val  di  Castello,  etc., 
n'attendent  que  des  capitaux  suflisants,  et  le  moment 
favorable,  pour  reprendre  l'activité  et  l'éclat,  qu'elles 
ont  su  conserver  à  deux  périodes  diverses,  et  que 
quelques  mines  bien  dirigées  viennent  de  nouveau 
d'acquérir. 

Je  ne  diru  rien  des  mines  de  l'Ile  d'Elbe,  en  ce  mo*  ii«  ^'^i^* 
ment  si  activement  exploitées ,  comme  elles  l'ont  été 
d'ailleurs  de  tout  temps.  Ces  mines  ont  toujours  joui, 
depuis  que  le  fer  est  connu,  du  rare  privilège  de  pouvoir 
être  excavées  à  ciel  ouvert,  et  de  fournir  du  minerai  . 
très-riche  et  très-pur  à  tous  les  peuples  qui  en  ont  eu 
besoin.  Outre  le  minerai  exporté  au  dehors ,  une  cer- 
taine partie  est  traitée  en  Toscane  dans  les  hauts-four- 
neaux de  Folionica,  Cecina  et  Valpiana. 

Je  ne  saurais  terminer  ce  Mémoire,  sans  renvoyer  le 
lecteur  aux  excellentes  études  que  M.  Caillaux  vient  de 
publier  sur  la  Toscane,  dans  le  Bulletin  de  la  société  de 
Vindustrie  minérale.  On  y  trouvera  la  description  géo- 
logique des  diiïérentes  mines  que  j*ai  citées  dans  cette 
notice,  et  de  plus  le  détail  de  tous  les  tiavaux  qui  y 
ont  été  entrepris  dans  ces  vingt  dernières  années. 


JUROlitTaE  A  IIAXUIA.  617 


NOTE 
SUR  xm  luvoMÈni  a  maxiiia. 

Par  M.  OOUCHE. 


On  expérimente  depuis  quelques  temps  sur  le  chemin 
de  fer  de  Lyon  un  manomètre  modifié  ou  plutôt  com- 
plété par  M.  Pescbel,  mécanicien  attaché  à  cette  ligne. 

On  a  depuis  longtemps  renoncé  à  placer  les  méca- 
niciens dans  l'impossibilité  matérielle  de  surcharger 
passagèrement  les  soupapes  des  locomotives.  La  virole 
placée  sur  la  tige  filetée  ne  permet  pas  de  tendre  le  ressort 
&  boudin  au  delà  de  la  limite  fixée  par  le  numéro  du 
timbre  de  la  chaudière  ;  mais  rien  n'empêche  le  méca* 
nicien  et  le  chaufieur  de  peser  sur  les  leviers.  11  n'y  en 
a  guère  qui  n'usent  parfois  de  cette  faculté,  et  beaucoup 
en  abusent 

Cet  abus  disparaîtrait  s'il  devdt  nécessairement 
laisser  des  traces,  si  la  limite  réglementaire  ne  pouvait 
être  dépassée  sans  que  le  chef  du  dépôt  fut  informé  du 
fait  ûnsi  que  de  l'amplitude  de  Téca^. 

Or,  il  suffit  pour  cela  d'appliquer  aux  manomètres  la 
disposition  qui  caractérise  les  thermomètres  à  maxima^ 
usités  dans  beaucoup  de  recherches  de  physique. 

C'est ,  en  effet ,  le  principe  de  ce  thermomètre  que 
M.  Peschel  a  appliqué  d'une  manière  fort  simple  aux 
manomètres  les  plus  répandus  sur  les  chemins  de  fer, 
ceux  qui  portent  le  nom  de  M.  Bourdon.  L'index  (PL  VII, 
flg.  1  o)  est  une  aiguille  spéciale  a ,  mobile  solidairement 
avec  l'aiguille  ordinaire  6,  qui  l'entratne  par  frottement 


6l8  MANOMftTRB  Â  VAllMà. 

tant  que  la  limite  réglementaire  n'est  pas  dépassée  ;  mais 
dès  qu'elle  Test,  l'aiguille  supplémentaire,  retenue  par 
un  cran  d'arrêt  (c,  c,  c),  ne  revient  pas  avec  l'aiguille 
ordinaire  quand  la  pression  baisse.  Elle  garde  sa 
position  accusatrice,  à  moins  qu'un  excès  de  pression 
plus  grand  encore  que  le  premier  ne  vienne  pousser 
l'aiguille  à  un  second  cran,  qui  la  retient  à  son  tour. 

Utile  en  marche,  l'indication  de  la  pression  maxima 
le  sera  bien  plus  encore  de  stationnement  :  c'est  là,  en 
effet,  qu'est  surtout  le  danger  (  les  exagératioDS  volon- 
taires sont  moins  à  craindre  que  les  exagérations  qui 
se  produisent,  faute  de  surveillance,  dans  les  machines 
en  stationnement.  Le  tirage  est  fort  atténué,  il  est  vrai  ; 
mais  les  cylindres  ne  dépensant  plus,  la  vaporisation 
est  souvent  assez  active  encore  pour  que  la  pression 
monte  rapidement,  malgré  le  soulèvement  complet  des 
soupapes,  au-dessus  du  chiffre  réglementaire  ;  les  essais 
auxquels  nous  avons  procédé,  M  Lamé-Fleury,  ingé- 
nieur des  mines,  et  moi ,  à  la  suite  de  l'explosion  d'une 
locomotive  en  stationnement  (la  Turquie ^  du  chemin  de 
fer  de  l'Est),  établissent  ce  fait  (i).  On  sait  d'ailleurs, 
et  j'ai  constaté  fréquemment  que  des  soupapes  réglées 
à  S"'*"-,  par  exemple,  et  qui  parlent  exactement  à  cette 
pression ,  en  marche,  ne  quittent  leur  siège  qu'à  9**** 
et  même  9'"°'  i/ji  -quand  la  machine  est  immobile.  L'é- 
branlement produit  par  un  faible  choc,  tel  qu'un  coup 
de  marteau  sur  la  chaudière ,  suffit  d'ailleui*s  pour  les 

détacher  brusquement. 

■ — ■  -  ■  ■         à.  > 

(1)  On  a  opéré  su cceî^i veinent  avec  de  la  houille  de  Saar- 
brûcke  et  avec  du  coke  provenant  de  la  môme  houille.  La  pres- 
sion monte  moins  rapidement  avec  le  coke,  mais  à  cela  près 
reflTet  est  le  même. 

n  serait  d'ailleurs  moins  prononcé  avec  des  combustibles 
moins  facilement  Inflammables  que  ceux  dont  on  fait  usa^sur 
les  chemins  de  fer  de  l*Est. 


UANOMÈTHE   A  MAXIM  A.  619 

Les  règlements  de  traction  de  quelques  compagnies 
prescrivent  aux  mécaniciens  de  détendre  les  ressorts  à 
S'*""-,  dès  que  la  durée  du  stationnement  doit  dépasser 
une  certaine  limite,  mais  cette  durée  n'est  pas  toujours 
prévue.  Quand  un  train  de  marchandises  est  retenu  sur 
une  vole  de  garage  ou  de  croisement  pour  livrer  passage 
h  un  train  qui  doit  le  dépasser  ou  le  croiser,  on  est  sou- 
vent dans  rimpossibilité  de  prévoir  la  durée  de  ce  sta- 
tionnement. Dans  le  doute,  le  mécanicien  évite  de 
laisser  tomber  sa  pression  ;  il  ne  capuchonne  pas  la  cbe^ 
minée  et  recharge  la  grille.  Dans  tous  les  cas,  la  règle 
rappelée  tout  à  l'heure  est  une  de  celles  dont  il  e.st  le 
plus  diiTicilc  d'assurer  l'exécution,  en  dehors  des  dépôts. 

Le  manomètre  à  maxima  en  déterminerait  certaine* 
ment  la  stricte  observation. 

L'application  suppose  d'ailleurs  deux  conditions  : 

Il  faut  :  1°  que  le  mécanicien  ne  puisse  pas  ouvrir 
Tinstrument  pour  dégager  l'aiguille  des  crans  d'arrêt  ; 
9*  qu'il  ne  puisse  pas.  en  fermant  le  robinet  de  com- 
munication entre  la  chaudière  et  le  manomètre ,  para- 
lyser ainsi  à  volonté  l'instrument. 

Ces  deux  conditions  sont  faciles  à  remplir  ;  un  ca* 
denas,  dont  la  clef  serait  entre  les  mains  du  chef  de 
dépôt,  présenterait  des  garanties  médiocres,  mais  il  est 
facile  de  plomber  l'instrument.  Lorsqu'une  machine 
rentrerait  au  dépôt  avec  l'index  indiquant  une  pres- 
sion interdite,  le  chef  du  dépôt  briserait  l'estampille, 
ramènerait  l'index  et  plomberait  de  nouveau  la  boite. 

Quant  au  second  point,  la  suppression  du  robinet 
pourrait  soulever  quelques  objections;  quoique  la  rup- 
ture du  tube  élastique  soit  fort  rare,  elle  peut  cependant 
se  produire,  et  exiger  que  l'instrument  soit  isolé  de  la 
chaudière.  Mais  comme  l'usage  du  robinet  est  très-rare- 
ment nécessaire,  il  n'y  a  pas  d'inconvénient  à  le  plom- 


6s O  MANOMÈTEft  A  UAXIMA. 

ber  aussi.  £n  cas  de  rupture  du  plomb,  le  mécaniden 
devra  justifier  de  la  nécessité  où  il  s'est  trouvé  de  fer- 
mer le  robinet. 

Cette  amélioration  aurait  peut-être  assez  d'impor- 
tance  pour  devenir  Tobjet  d'une  prescription  adminis- 
trative;  mais  son  application  me  parait  devoir  se  ré- 
pandre sous  Tinfluence  d'un  stimulant  plus  actif  que 
tous  les  règlements,  —  l'intérêt  même  des  compagnies, 
dont  le  budget  est  grevé  par  l'exagération  très-habi- 
tuelle de  la  pression  dans  les  chaudières.  Il  n'y  a  pas 
un  ingénieur  du  matériel  qui  ne  se  préoccupe  vivement 
des  moyens  de  combattre  cet  abus,  fort  onéreux  pour 
l'entretien. 

• 
Il  serait  utile  aQssi  d*augmenter  le  débit  des  soupapes  de 
sûreté  à  égalité  de  section.  On  a  proposé  dans  ce  but  diverses 
dispositions,  dont  on  trouvera  un  exemple  dans  la  livraison 
prochaine. 


BDiXEnn.  6a  i 


BULLETIN. 


OBUUÈMB  SfiMESTRE  1858. 


•or  IM  WBÊKÈm  âm  la  proTlno»  do  TréMaondo, 

La  prorlnce  de  Tréblionde  renferme,  prinolpalement  dans 
les  montagnes  qol  bordent  on  avoisinent  la  mer  Noire,  un 
grand  nombre  de  mines  de  fer,  de  plomb  argentifère  et  de 
eoivre  qui  font  de  oe  pachalik  un  des  plus  importants  de 
Templre  ottoman  sons  le  rapport  des  richesses  minérales. 
Quelques-unes  de  ces  mines  sont  en  exploitation,  d'antres  ont 
été  abandonnées  depuis  une  époque  plus  ou  moinsélolgnée,  sur 
d*autres  enfin  11  n'a  Jamais  été  exécuté  de  travaux. 

J'ai  cherché  à  me  procurer  des  renseignements  qui  me  per> 
missent  de  fournir  des  notions  certaines  sur  le  rendement  de  ces 
mlneSi  Malheureusement  les  habitants  de  ces  contrées,  généra- 
lement soupçonneux  de  leur  nature,  ne  se  prêtent  quVec  la 
plus  grande  répugnance  à  satisfaire  aux  demandes  qui  ont  pour 
objetdefaireconnattre  les  ressources  deleurpays.  Ils  craignent, 
en  donnant  ces  renseignements,  d*éveiller  Tattentlon  des  Euro* 
péens  qui,  plus  intelligents,  plus  habiles,  et  pourvus,  d'ailleurs, 
de  tous  les  Instruments  propres  à  assurer  la  réussite  de  leurs 
entreprises,  ne  manqueraient  pas,  disent- ils,  s'ils  avalent 
connaissance  des  produits  de  cette  partie  de  TAsie,  de  venir 
leur  faire  une  concurrence  dont  les  résultats  seraient  tout  à 
ûdt  au  désavantage  des  populations  de  la  Turquie,  qui  verraient 
en  conséquence  se  réduire  d'une  manière  sensible  leurs  moyens 
d'existence  déjà  asses  restreints.  Toutefois ,  comme  J'ai  pris 
soin  de  m'adresser  à  diverses  personnes  ayant  des  relations  de 
commerce  avec  ces  mines,  J'ai  pu  comparer  les  documents  qui 
m'ont  été  remis  et  les  contrôler  les  uns  par  les  autres.  Les 
chiffres  accusés  ne  présentant  que  de  légères  différences  dans 

ToMi  XIV,  i858.  hi 


6Mt  BQiumi» 

les  totaux,  J^al  Heu  de  croire  que  Je  suis  arrlTé  aussi  près  de  la 
vérité  qu*ll  est  possible  de  le  faire  dans  ud  pays  où  la  sdenw 
de  la  statistique  est  inconnue  et  où  les  autorités  locales  ne 
peuvent,  à  cet  égard,  être  d'aucune  utilité. 

Les  mines  de  fer  les  plus  rapprochées  de  Trébizonde  sont 
situées  Tune  à  Ounié,  sur  les  bords  de  la  mer  Noire/  Tautre  à 
dix  heures  de  distance  de  Kerassunde,  dansTintérieur  du  pays. 
La  première  ne  donne  qu'un  produit  Insignifiant.  La  seconde 
est  exploitée  seulement  par  les  habitants  dos  villages  envl-^ 
ronnants  qui  n'en  tirent  que  la  quantité  de  fer  nécessaire  pour 
le  ferrement  de  leurs  chevaux  et  la  fabrication  de  quelques 
outils  grossiers.  D'après  mes  Informations,  cotte  mine  pourrait 
douner  5o.ooo  quintaux  de  minerai  par  anni'^e.  Les  gisements 
sont  à  fleur  de  terre  et  l'exploitation  en  serait  très-faci  e  à 
'  cause  du  voisinage  ^e  grandes  forêts  qui  fourniraient  en  abon* 
dance  le  combustible  destiné  à  alimenter  le»  fourneaux  et  les 
forges.  Mais  le  mauvais  état  des  routes  ou  plutôt  leur  absence, 
car  on  ne  saurait  donnor  le  nom  de  routes  à  des  chemins  à 
peine  tracés  et  jamais  entretenus,  rend  les  transports  pénibles 
et  très-coûteux  et  a  fait  négliger  Jusqu'ici  une  source  de  ri- 
chesses naturelles  dont  le  gouvernement  ottoman,  mieux  In- 
spiré et  plus  soucieux  de  ses  propres  Intérêts,  pourrait  tirer 
le  plus  grand  profit. 

On  trouve  près  de  TrlboH,  petit  port  situé  à  160  kilomètres 
Touest  de  Tréblzonde,  dix  mines  de  cuivre  et  une  de  plomb 
argentifère.  Cetre  dernière,  appelée  Khatoun-Maden ,  a  cessé 
d'être  exploitée  depuis  sept  ans  à  cause  des  difficultés  que  pré- 
sentait l'extraction  du  minerai  à  des  ouvriers  réduits  aux 
moyens  primitifs  en  usage  dans  ces  contrées.  Cependant,  telle 
qu'elle  était  exploitée,  cette  mine  donnait  un  rendement  con- 
sidérable en  d'argent.  Sur  les  dix  mines  de  cuivre,  celle  dite 
Israël  a  été  abandonnée,  parce  que.  ayant  été  mal  exploitée,  11 
s'est  formé  des  crevasses  et  les  puits  se  sont  remplis  d*eau  dont 
on  n'a  pas  pu  les  débarrasser.  Les  huit  autres  mines  dont  les 
noms  suhent,  savoir  :  Caratrehaya.  C4iraich,  Akelih-Maden, 
Uhana,  KIrlik,  Eski-Kerlik,  Kisil,  Kebaya  et  Can^lar-Madeû 
sont  exploitées  par  des  particuliers  à  qui  le  gouvernement  les 
donne  à  ferme.  Elles  produisent  environ  100.000  kilogrammes 
de  cuivre  par  année. 

La  principale  mine  de  cuivre  de  ce  pachalik  est  celle  d*Essell, 
située  h  16  heures  de  Tréblxonde  eikà  heures  de  TrlboH.  Elle 


BnuiTu.  &iS 

est  exploitée  par  le  gouyerDement  ottoman  lui-même  et  produit 
annuellement  aôo.oob  kilogrammes  de  cuivre.  11  est  certain 
qu  elle  pourrait  en  donner  davantage  si  les  trax'aux  éTaieftt 
mieui  dirigés  et  mieux  exécutés.  A  sa  sortie  de  la  mine,  le  mi- 
nerai» après  avoir  subi  une  première  fusion,  qui  rend  5o  à 
60  p.  100,  suivant  le  plus  ou  moins  de  soins  apportés  dans  To- 
péraUon,  est  livré  aux  négociants  au  prix  de  i',io  le  kilo- 
gramme. Ceux-ci  Texpédieut  dans  cet  état  à  Marseille  d'où  il 
revient  en  partie  à  Trebitonde  entièrement  épuré.  11  est  alors 
tendu  à  raison  de  a6  piastres  Tocque  (3',5o  le  kilogramme),  et 
sert  à  la  fiitirieation  des  ustensiles  de  ménage,  qui  est  nae  des 
principales  industries  de  Trébixonde. 

La  fabrication  de  ces  objets  a  toujours  tenu  un  rang  Im- 
portant dans  le  commerce  de  notre  ville.  On  compte  à  Trébl- 
tonde  17  boutiques  occupant  ensemble  5o  à  60  ouvriers.  Eilea 
emploient  de  s5  à  5s. 000  kilogrammes  de  cuivre  fin  et  livrent 
à  la  consommation  pour  900.000  à  1.000.000  de  piastres  (tSo  à 
166.000  francs)  de  marcliandises  par  aïinée.  Une  partie  de  cea 
marchandises  est  expédiée  en  Géorgie  et  dans  le  Caucase,  le  suN 
plusse  place  à  Tréblzonde  et  dans  les  villages  environnants. 

Tel  est  le  résumé  des  renseignements  que  J*al  recueillis. 
Saurais  voulu  quMls  fussent  plus  complets  afin  de  pouvoir  piè^ 
eiser  i*ilnportance  que  ces  mines  acquerraient  si  elles  étaieilt 
exploitées»  par  des  personnes  habiles.  Mais,  tels  qu*i!s  sont» 
ces  renseignements  suffiront.  Je  Tespère,  pour  prouver  que  al 
une  administration  bien  entendue  était  placée  à  la  lète  de  leur 
exploitation,  et  si  quelques  dépenses  étaient  faites,  pour  facili- 
ter les  transports  Jusqu*à  la  mer,  on  arriverait  aigrement  à  aug- 
menter dans  une  proportion  considérable  le  produit  de  ces 
usines ,  qui  deviendrait  alors  une  source  féconde  de  revenus 
pour  Tempire  ottoman,  et  de  bien-être  pour  les  habitants  do  ce 
pays. 

(Extrait  d^une  dépêche  adressée  à  S.  Ex.  le  Mi- 
visite  des  affaires  étrangères  par  M,  GEorraoT  nt 
JossoR ,  gérant  du  consulat  de  France  à  Trébi" 
zonde.  —  10  décembre  i85b.) 


6l4  BDUBTIN. 

BMiMifneinMiU  tiir  l«i  établIfMmaite  métallorgi- 
qoM  do  ipooveniemeiit  do  Parai^ayi  à  lUooy. 

Pendant  le  coure  d*un  voyage  d'études  que  Je  viens  de  faire 
Jusqu'aux  anciennes  Missions  Jésuitiques,  Je  n'ai  pas  manqué 
de  visiter  la  fonderie  d'ibicuy  appartenant  à  TËtat  Cet  et»» 
blissement  est  la  seule  usine  que  possède  le  Paraguay,  et  le 
Sêtnanario  ne  cesse  d'en  signaler  l'existence  comme  une 
preuve  éclatante  des  nombreux  progrès  qu'il  attribue  à  Tadmi- 
nistration  de  M.  le  président  Lopes.  Sous  ce  double  rapport» 
J'ai  tenu  à  m'en  rendre  compte  par  moi-même. 

L'usine  d'Ibicuy  est  située  à  lU  kilomètres  environ  au  sud- 
est  de  la  capitale  et  à  97  kilomètres  du  village  d'Ibicuy,  à  la 
pointe  méridionale  de  la  chaîne  connue  sous  le  nom  de  Cor^ 
diUêriia  et  au  débouché  d'une  gorge  formée  par  un  ruisseau 
qui  porte  également  le  nom  d'Ibicuy.  Cette  position  est  heu- 
reusement choisie  sous  le  rapport  de  l'abondance  des  eaux  et 
de  la  proximité  du  combustible,  toutes  les  montagnes  environ- 
nantes étant  couvertes  de  superbes  forêts.  Elle  n'est  point 
aussi  favorable  en  ce  qui  concerne  les  matières  premières, 
qu'il  faut  aller  chercher  à  des  distances  plus  ou  moins  grandes. 
L'argile  pour  la  fabrication  des  briques  réfractaires  manque 
absolument  U  faut  demander  la  castine'aux  terrains  calcaires 
de  Paraguay,  qui  sont  à  plus  de  65  kilomètres.  Quant  au  mine- 
rai, le  gisement  le  plus  rapproché  est  celui  de  fer  spéculaire 
de  Quiquiho  situé  à  9ti  kilomètres  au  moins.  Son  existence 
d'ailleurs  n'a  été  bien  constatée  que  tout  récemment,  et  il 
n'est  pas  encore  exploité;  il  n'a  même  pas  été  fait  d'essais  sur 
l'importance  du  rendement,  et  ce  minerai  qui  semble,  au  sur- 
plus, de  bonne  qualité,  ne  paraît  pas  devoir  être  très-abondant. 

Un  gisement  de  fer  analogue  à  celui  de  Quiquiho  a  été  der- 
nièrement découvert  sur  le  territoire  de  Paraguay;  il  n*a  pas 
été  fait  Jusqu'à  présent  d'études  qui  puissent  faire  apprécier 
l'importance  de  cette  découverte. 

La  montagne  de  Jaquary,  &  â  kilomètres  environ  au  sud  du 
village  de  Glaapucu  et  à  près  de  60  kilomètres  de  la  fonderie, 
renferme  une  mine  de  fer  spathique.  Le  minerai  est  d'excel- 
lente qualité  et  a  rendu  Jusqu'à  65  p.  100,  mais  il  ne  se  présente 
qu'en  filons  très-minces  qu'il  faut  aller  chercher  à  d'assex 


BUUSTIN.  695 

gnndes  profondeurs,  et  les  difficultés  de  i*expioitatiOD  Pont 
fait  abaDdonner. 

Dans  rétat  actuel,  l'usine  dUbicuy  est  alimentée  par  la  mina 
de  San^Afiguêl  située  à  plus  de  70  kilomètres,  près  de  Tan- 
cienne  Misdon  du  même  nom.  F.e  minerai  extrait  de  roches 
quartzeuses  qui  se  trouvent  à  fleur  de  terre,  au  pied  de  la  mon- 
tagne d*Arazareetà  3  kilomètres  du  yillage  de  San-Miguel,  est 
transporté  Jusqu'au  Tebicuary  éloigné  de  16  kilomètres  en- 
viron ;  il  est  embarqué  sur  des  canots  pour  remonter  le  Mour- 
Japey,  affluent  navigpEtble  du  Tebicuary,  jusqu'à  4  kilomètres  de 
l'usine  ;  là  il  est  mis  de  nouveau  sur  des  charrettes,  il  ne  rend 
que  de  «5  à  3o  p  100. 

Quant  à  l'établissement  en  lui-même,  il  consiste  en  un  haut- 
fourneau,  en  deux  foyers  d'afllnage  pour  le  fer,  un  autre  pour 
le  cuivre,  et  des  ateliers  où  l'on  forge  et  moule  le  fer.  Il 
comprend  en  outre  les  logf^ments  nécessaires  pour  les  ouvriers 
et  pour  le  détachement  de  troupes  que  l'administration  y  main- 
tient, bien  qu'il  n'ait  point  conservé  le  caractère  de  pénitencier 
qu'il  avait  dans  le  principe.  La  soufflerie  du  haut^foumeau  est 
mue  par  l'eau  dérivée  du  ruisseau  d*Ibicuy  ;  il  ne  fonctionne 
qu'à  des  intervalles  Irréguliers  et  nécessite  chaque  fois  des  ré- 
parations plus  ou  moins  fortes  à  cause  du  défaut  de  briques  ré- 
fractaires.  On  n'y  a  Jamais  coulé  plus  de  700  arrobes  (8.o5o 
kilogrammes)  à  la  fois,  mais  il  pourrait  en  produire  davantage. 

La  fonte  est  blanche,  dure  et  très-cassante.  On  coule  à  Ibicuy 
toute  espèce  de  pièces  de  fonte  tels  que  galeries  pour  bal- 
cons, pièces  pour  les  machines  à  vapeur,  et  Jusqu'à  des  canons 
de  vingt-quatre;  on  y  forge  aussi  toute  sorte  d'instruments  et 
de  pièces  de  fer;  mais  ces  divers  produits  fabliqués  exclusi- 
vement par  des  ouvriers  paraguayens  ne  8*obtiennent  que  len- 
tement, en  petite  quantité  et  sont  fort  grossiers.  Ils  ne  peuvent 
dès  lors  être  considérés  que  comme  des  essais  et  ne  sauraient 
suffire  aux  besoins  d*un  arsenal  de  quelque  importance,  et  encore 
moins  à  ceux  d'un  commerce  tant  soit  peu  étendu.  11  est  vrai 
que  ce  commerce  n'existe  pas  ici  ;  en  dehors  des  importations 
faites  pour  le  compte  du  gouvernement,  il  ne  s'introduit  pas 
100  arrobes  (i.  160  kilos)  de  fer  par  an.  A^ussi  le  prix  actuel  de 
10  piastres  par  quintal  (4o  kilos)  est-il  purement  nominal,  et  il 
est  très-certainement  encore  inférieur  aux  prix  de  revient  des 
fers  dlbicuy. 

Quelques  rapprochements  que  J'ai  tout  lieu  de  croire  exacts 


6t6  BULLvnii. 

8000601  au  mipplus  pour  faire  apprécier  llneigiilflaiiee  ûê 
la  production  d^Ibîcuy.  I/extraction  du  minerai  i  San-Miguel 
n^GD^  fêB  aotttellenent  plus  de  it  ouvriers  et  B*exige<|ue 
r-emplol  dto  six  eharréttes,  dont  le  mouvement  représente  pa> 
aftdem  à  trois  cents  chargements.  Chaque  chargement  étant 
de  100  à  lao  arrobes  (i.i5o  à  i.38o  kilos).  la  consommation 
a»nua)l6  de  minerai,  en  prenant  les  ehîAres  maaitM^  serait  en 
nombres  ronds  de  Ai4.ooo  kilogrammes.  Le  rendement  n*étamt 
que  de  95  p.  too,  la  production  annuelle  de  métal  pur  se  ré- 
duit à  108.Ô00  kilogrammes  représentant  an  eoura  actuel  une 
iKatour  nominale  de  1 13,600  franos. 

Le  personnel  de  rétablissement  se  compose  de  100  ouTriers 
et  de  ^%  hommes  de  garnison  commandés  par  un  lieutenant, 
qui  est  en  même  directeur  des  travaux,  et  qui  est  assisté  par 
nn  enseigne  et  par  quelques  jeunes  Paraguayens  destinés  i  la 
oarrière  industrielle.  Dans  Torigine,  Tusine  créée  il  y  a  6  on 
7  ans  par  un  ingénieur  suédois,  était  dirigée  par  des  maftrea 
et  oootre-mattres  anglais;  aujourd'hui  elle  est  exclusivement 
entre  d(>8  mains  paraguayennedi 

Tout  ce  personnel  ne  laisse  pas  que  de  oonstitaer  une  d^ 
pense  asses  importante.  Il  n'y  a  plus  qu'un  tiès-potit  nombrei 
de  galériens  qui  ne  reçoivent  que  la  nourriture  et  le  vêtement. 
Les  autres ottvrieni  reçoivent  ohaeun,  outre  lesaceessoirea  pré* 
citéa»  un  salaire  de  U  piastres  (ao  francs)  par  mo^s»  L^pprovi- 
sésanement  de  cette  population  exige  menauellenient  4d  têtes 
de  bétail  que  le  gouvernement  se  procure  par  voie  de  réqul- 
sttM»,  au  prix  nominal  de  a  piastres  chacune,  tandis  que 
leur  valeur  réelle  est  présectemeni  en  moyenne  de  tingt 
ptastre& 

On  peut  donc  porter  la  dépense  totale  de  ce  personnel  à 
i|oo  piastres  ou  u.000  ft*anoB  par  mois,  soit  siii.ooo  francs  par 
an  ou  presqne  {  de  la  valeur  du  matériel  annuellement  pr^ 
dttit.  Il  est  vrai  que  les  autres  dépenses  sont  nulles,  puisque  In 
matière  première  ne  ooAte  rien  à  TÉtat  et  que  tous  les  trann- 
ports  et  cha*  mis  nécessaires  s'effectuent  par  corvées  gratuites» 
Il  y  a  plus;  radmlnistratinn  réalise  un  bénéfice  considérable 
(18  piastres  ou  90  francs)  sur  chaque  tète  de  bétail  afiectée& 
lia  oorïsommation  des  ouvriers  et  du  détachement  militaire;  et 
Qomme  elle  a  bien  soin  de  se  faire  délivrer  mensuellement 
100  têtes  d'animaux  au  lieu  de  quarante-cinq  au  plui  qui 
seraient  néoessaires,  on  peut  ealculer  qu'éUa  fiait  par  mois  sur 


BUlLBTlIf.  €«7 

001  «niele  une  recette  de  9.000  f^ncs,  Uttéraleiiient  pris  dans 
1»  peohe  ëes  propriétaires  circonvoistns. 

On  eomprend,  diaprés  cet  exposé,  que  )*expleitatlon  des 
lentes  dMbiouy  paraisse  profitable  an  gouvernement  pour  lequel 
elle  est  un  prétexte  à  exactions;  mais  elle  serait  désastreuse 
pour  des  particuliers,  qui  auraient  à  acheter  les  matières  pre- 
mières, à  pajer  les  transports  et  le  bétail  néces9aires  à  leur 
jnstf^  valeur,  et  à  donner  à  leurs  ouvriers  un  salaire  double  ou 
triple  de  celui  que  leur  accorde  Tadministration.  Tout  ce  qui 
est  pour  celle-ci  matière  à  lucro  ou  à  économie  serait  pour 
eux  Toccasion  de  cbargei  écrasantes;  on  comprend  également 
que  Tusine  d*lbiouy  soit  Tobjet  d*une  profonde  aniniadversioa 
pour  les  populations  environnantes;  tandis  qu^ailleurs  les  éta- 
lilissements  de  ce  genre,  en  fomentant  le  travail  et  la  circulation 
des  capitaux,  sont  une  source  de  bien-être  et  de  prospérité  le- 
oale  ;  elle  n^est  qu^une  cause  d'oppression  et  d^appau vrissement 

(Extrait  d^une  dépêche  adnsMée  à  S.  Ex,  le  minùtre 
de$  affaires  étrangères  par  le  comte  A.  dk  Brossabd» 
consul  de  France  à  VJssomption  {Paraguay),  — 
1$  déeeoklfirê  i858.) 


MMe  enr  MppltMflon  de  la  mé^beàê  evl^e  4«m  Us 
ttfhieeda  PbeenlJt  poar  la  fabrteatlon  des  raili. 

Depuis  la  rédaction  du  rapport  sur  la  méthode  du  Phœaiz  et 
m  publication  dans  les  Annales  dfs  mines  (5*  série,  tome  Xill), 
des  essais  ont  été  entrepris  aux  Forges  de  Maubeuge  (sooiété 
Hamolr),  d  Bayante  (société  de  Wendel),  de  Saint» Jacques  à 
Ifootluçon  (société  Bouguéret-Marteoot).  et  de  THorme,  près  de 
SaiDt-Gtaamond. 

Ces  essais  avaient  pour  but  de  vérifier  jusqu'à  quel  point  la 
méthode  du  Pbœn>x  pouvait  s'appliquer  avec  les  miaerals 
traités  dans  les  usines  françalsiM. 

Il  en  est  résulté,  comme  pour  premier  Ikil,  que  renipM  du 
marteau*pilos  n'est  obligatoire  ni  pour  la  fabrieatien  dee  coë* 
vertes,  ni  pour  la  bonne  soudure  des  paquets,  pourvu  que  les 
dimensiona  transversales  de  ces  derniers  ne  soient  pas  meindres 
que  à*,io  de  largeur  sur  •",«•  d'épainear. 


638  BUIXbTIN. 

Le  point  essentiel  est  remploi  de  minerAis  phosphoreox  pour 
la  fabrication  de  la  fonte  destinée  au  puddiage  des  cooTeitM* 
U  n^est  pas  nécessaire  d^ailleurs,  pour  obtenir  cette  fonte, 
d'employer  exclusivement  du  minerai  phosphoreux;  il  soOt 
d'associer  dans  le  haut-fourneau ,  une  certaine  proportion  de 
minerais  à  ceux  qui  constituent  ordinairement  le  lit  de  ftt- 
•ion.  Les  essais  on  démontré,  en  eflTet,  ce  fait  remarquable, 
mais  déjà  reconnu  par  M.  Janoyer  {Anfialeê  di$  mines  ^  t  VI, 
série  6).  à  savoir  que  la  présence  du  phosphore  annulle  la  pro- 
priété rouveraine  que  le  souHre  tend  à  donner  aux  fers,  soit 
que  ce  soufre  provienne  des  minerais,  soit  qu'il  provienneda 
combustible.  De  sorte  que  les  fers  ainsi  obtenus  sont  à  prsiDS 
fins,  sans  criques,  bien  soudante,  durs  et  caaoants  à  fh>id,  tout 
comme  les  fers  prorenant  de  minerais  exclusivement  pbos- 
phoreux.  Il  va  sans  dire,  d'ailleurs,  que  la  proportion  de  phos- 
phore ne  doit  pas  dépasser  une  certaine  limite  au  delà  de 
laqu'elle  le  fer  perdrait  toute  ténacité  et  toute  dureté.  U 
importe  seulement  que  la  fonte  destinée  à  produire  les  ooo* 
Tertes  soit  grise;  il  n'est  pas  absolument  nécessaire  que  U 
loupe  soit  martelée  au  sortir  du  four,  et  étirée  ensuite  an  la- 
minoir, après  réchauffage  au  rduge  cerise;  dans  beaucoup 
de  cas  cet  étirage  peut  se  faire  en  une  seule  chaude.  L'eoplol 
du  pilon  tend  même  souvent  à  détruire  la  texture  à  grain  et  à 
donner  du  nerf. 

Quant  AUX  autres  mises  des  paquets,  elles  peuvent  ètrecon- 
posés  avec  du  fer  puddlé  brut,  sauf  les  languettes  de  oorfojé 
destinés  aux  bords  du  patin. 

Dans  ces  conditions,  la  fabrication  du  rail  Vigoole  n'ost 
pas  plus  chère  qu'avec  l'emploi  des  couvertes  en  fer  corroyé. 
11  y  aurait  même,  dans  le  cas  où  l'on  ne  se  servirait  pas  du 
pilon ,  une  certaine  économie.  Les  rails  ainsi  obtenus  sont 
d'ailleurs  très-bien  soudés,  sans  criques  soit  dans  le  patin,  soit 
dans  le  champignon,  et  à  surface  déroulement  très-dure  et 
très-résistante  (i).  Il  n'est  pas  douteux  que  l'expérience  ne 
vienne  démontrer  leur  supériorité  comme  service  sur  les  rails 
fabriqués  d'après  la  méthode  ordinaire. 

On  a  essayé  d'éluder  l'emploi  du  minerai  phosphoreux  pour 
la  couverte,  en  la  faisant  au  moyen  de  fontes  matées.  Le  m*- 


(1)  L'usine  <!•  IfaubfUK*  a  mit  hors  dt  servies  deni  eiMlllik  à  raiti*  ** 
les  falsanl  servir  eu  coa|Nita  da  i»  raUs  fabriqués  suivant  oeUe  néifeadt. 


BULLBTâN.  639 

léage  a,  oomne  on  sait,  pour  résultat  d^éliminer  ud6  forte 
partie  du  soufre;  on  peut  ainsi  éviter  les  crtques  de  la  cou- 
verte qui  sont  dues  ordinairement  à  la  présence  du  soufre 
dans  le  fer  et  qui  sont  la  principale  difficulté  qu'on  rencontre 
lor8qo*on  veut  faire  des  rails  exclusivement  en  fer  puddlé 
brut  Mais  remploi  du  maxéage  pour  la  fonte  des  couvertes» 
soulève  les  mêmes  objections,  relativement  à  la  soudure,  que 
Tassociation  des  fers  puddlé  et  corroyé  dans  le  paquet  En 
eifet,  quoique  pratiquée  sur  la  fonte,  ce  n*en  est  pas  moins  une 
opération  d'affinage  de  plus,  opération  tout  à  fait  équivalente, 
au  point  de  vue  de  la  composition  chimique  du  fer,  au  ré- 
chauffage que  subit  le  fer  corroyé.  Elle  doit  donc  être  pros- 
crite au  même  titre  de  toute  fabrication  rationnelle,  la  soudure 
complète  étant  le  premier  but  à  poursuivre  et  le  plus  difficile 
à  atteindre. 

(Communiqué  par  M.  Pesbkières,  ingénieur  de  la 
toiê  au  chemin  de  fer  de  Lyon  (Bourbonnais),  — - 
90  décembre  i858.) 


noU  enr  la  traction  en  rampes ,  an  moyen 
de  maobinee  looomotlvee. 

On  a  pendant  longtemps  attribué  à  Tadhérence  une  valeur 
trop  faible.  On  était  à  peu  prèsd'accordsur  ses  limites,  mais 
non  sur  sa  valeur  moyenne,  qui  varie ,  du  reste,  suivant  les 
saisons  et  les  climats.  En  i838,  M.  Wood  admettait  pour  limites 
1/0  et  1/16,  et  regardait  comme  prudent  de  prendre  pour 
base  1/16  seulement  A  la  môme  époque,  M.  H.  Latrobe,  ingé- 
nieur américain,  déclarait(/7opporf  sur  le  chemin  de  Ballimore 
à  VOhio)  le  chiffre  1/7,5  exempt  detouteexagération.  Longtemps 
après,  en  i853,  le  même  ingénieur  constatait  que  Tadhérenoe 
s*élevait  à  i/5,  dans  des  circonstances,  favorables  sans  doute, 
mais  qui  ne  constituaient  cependant  pas  de  pures  exceptions 
Dès  i836,  d^ailleurs,  M.  W.  Casey  signalait  la  valeur  beaucoup 
trop  faible  assignée  à  radhérenee«  qui  s*élevait,  disait-IU  à  i/S 
et  même  au  delà. 

Aujourd'hui  le  chiffre  que  M.  Latrobe  indiquait,  Il  y  a  près 
de  vingt  ans,  est  presque  généralement  admis. 

La  nécessité  d'augmenter  la  pulssaooe  des  machines ,  sans 


Mo  BOUTIII. 

mrclmg&r  le»  Tttfes,  «  çoncluità  rééiiiffo  wc  wlf  iwgil  te 
poids  r«ppart^  à  l'unité  de  torfaee  du  ohaoflTe.  Oa  a  ^  le  Me 
«ai»  dépasser  la  limite  »  aana  foire  des  machlBea  trefi  légères 
IKHir  leur  puissance.  Tant  que  la  vltesaa  ne  s*abalMe  pss  ao- 
dessous  de  a5  kll.  environ,  et  pourvu  que  toutes  loi  rouessoieat 
QfHipléea»  radbérence  sulit  presque  toi]0<Mira  Non,  sans  doute, 
fU*oi^  soit  tout  à  fait  4  l'abri  du  patinage,  lom  éa  déoianige 
et  mémo  en  marche;  malsoe  n'est  qu'une  InsutBsanoeaooldsD- 
toUo,  parfois  fort  ii^oonmode,  sans  contredit,  mais  pas  sski 
oependaat  pour  contre-balanoer  les  avantages  de  la  légèreté 
retaUve  Bn  fait,  oelle-ci  est  linoitée  surtout,  jusqu'à  prénat, 
par  la  résistance  que  doiveet  présenter  les  divenos  parties  de 
]%  loaoUne(i), 

Mab,  dèi  qu'il  s'agit  de  rasnpes  trèo^roldes,  si  ft  SonllUèves 
et  au  delè,  l'insuffisance  de  Padhérence  devient,  pour  beaacoop 
de  personnes,  une  sorte  d'axiome  admis  sans  discussion. 

On  comprend,  instinctivement  en  quelque  sorte,  qu'au  delà 
d'une  certaine  Imite  d'inclinaison  la  locomotive  devient  on 
moteur  très-imparfait;  et  Ton  s'en  prend  à  ri.dhérence,8an8ee 
rendre  un  compte  exact  des  circonstances  dans  lesquelles  elle 
devient  effectivement  insuffisante. 

De  Ut  tous  ces  systésees  présentés  eomane  nouveau,  et  em- 
pruntés, pour  la  plupart*  k  Tenfanoo  des  ebemins  de  fer;  toas 
conservant  la  locomotive,  et  cherchant  à  remplacer  l'adhérence 
par  des  points  fixes. 

One  machine,  dont  l'adhérence  suffit,  sur  des  rampes  ordt- 
flaires,  pour  transmettre  l'efVort  de  traction  correspondant  à 
sa  surface  de  chauffe  et  à  sa  vitesse,  manquera- t-elle  d^dhé- 
rence  sur  des  rampes  plus  fortes? 

Pour  que  cela  soit,  il  faut,  ou  ces  deux  choses,  ou  au  moffis 
Tune  d'elles  : 

I*  Diminution  de  l'adhérence,  toutes  choses  égales  d'ailleurs, 
et  par  le  seul  fait  de  l'accroissement  de  rfncltnaison  ; 

9*  Toutes  choses  égales  encore,  sauf  l'accroissement  delln- 


(i)  On  •*aM«ii4  à  r«s«iMUt«  qo'M  •  éU  na  ||e«  irsr  ^^  àêm  etU*  ««^ 
<f«lléK«nieot  pour  Ici  nouv«*llet  machines  de  la  leciinn  de  Ne? eri  è  Roanoe- 
Avec  des  surfaeei  de  chaufTe  de  no  et  192  mètres  qoarres,  ee«  miclilnti 
VHeni  r«ap«ciiv«iMii4MS9  tlsiSl.  Les  sesMdei  m>ni  reptadast  è  efi  égard 
exaciemenl  dam  les  iDen\et  oondîUont  qae  le|  macliinea  à  oslindra*  inlé- 
rieora  eonaimliea  par  M.  Qouin  pour  le  ehoroin  de  fer  de  l^yon,  ot  aoiqaail^* 
tm  ao  fsptsehs  psi  Sa nuagiis  d'aSSeimei  al  SatolMité. 


eUlMi«M» ,  aiipaeatatiOD  de  Teffort  de  treetiee  à  eseroer  par  la 
ma^l^ln^,  e(  par  suite  de  radbéreiice  néceBsaire  pour  le  trans- 
mettre. 
Qp,  la  preinlère  eondiUoq  n'existe  pas.  L'adbéreoce,  égale  à 

fp  sur  niveau  aérait,  sur  une  rampe  d*inclinaison  ^, 

^p\/ 1— -p-,  soit  pour  j«o,o5,  0,997 /T. 

Quant  au  second  point,  il  est  évident  qu*à  égalité  de  vapori- 
sation et  de  vitesse,  reflbrt  de  traction  est  indépendant  de  Tin- 
cIinaii>on  du  profil ,  et  que  dès  lors ,  si  Tadhérence  suffit  sur 
niveau,  elle  suffit  également  en  rampe. 

Si  la  vitesse  est  réduite ,  Teflfbrt  de  traction  peut  être  aug- 
menté corrélativement,  et  alors  Tadhérence  peut  devenir 
Insuffisante. 

Si  donc  la  vitesse  d\ine  machine  ayant  tout  $on  poids  adhé- 
rent pouvait  être  réglée  sur  les  rampes,  à  un  taux  très-inférieur 
à  ce  qu'elle  est  sur  niveau,  nul  doute  qu'alors ,  mais  seulement 
alors,  rinsuffisance  de  l'adhérence  pût  devenir  très -pro- 
noncée. 

Mais  le  ralentissement  de  la  marche  sur  les  rampes  même 
très-roides  est  très-limité,  dès  qu'il  s'agit  de  lignes  importantes, 
à  grand  trafic;  il  n'est  admissible  que  sur  les  petits  chemins 
industriels,  dont  il  n'est  pas  (question  ici.  Des  motifs  déve- 
loppés ailleurs  (0  ne  permettent  pas  de  réduire  la  vitesse 
beaucoup  au-dessous  de  celle  des  trains  de  marchandises  sur  les 
sections  à  rampes  ordinaires*  Je  me  bornerai  à  Justifier  ici  cette 
assertion  par  un  exemple,  celui  de  la  rampe  de  Ponte-Decimo 
à  Èusalla,  sur  laquelle  les  trains  remontent  à  hi  vitesse  de  30  à 
95  kii.  (rampes  de  0,009  à  o,o.55). 

Si  donc,  comme  cela  est  incontestable,  la  limite  de  Tadhé- 
rence  est  plus  souvent  atteinte  et  par  suite  le  patinage  plus 
fréquent  sur  les  rampes  très-inclinées,  le  fait  est  loin  d'a- 
voir la  gravité  qu'on  lui  attribue  généralement  II  est  moins, 
d*ailleure,  la  conséquence  de  la  réduction  de  la  vitesse  que  de 
l'accroissement  de  travail  qu'on  s'attache  alors  à  faire  produire 
à  la  machine,  pour  réduire  le  fractionnement  des  trains.  Le 


(1)  Raoport  A  M.  le  minittra  dtt  tr«T«ox  publies  sur  reiplofteilon  de  la 
■eetion  en  rampe  de  0»0'i9  el  o,03S,  de  Ponte-Decimo  à  BotallaiPiémoDi),  par 
M.  Ceaehe.  (ÀmtuU^i  du  p9%i$  et  ehëuuéeê^  1.  XV,  isit.) 


6Ss  BULLETIN. 

rapport  entre  le  tranfl  motenr  disponible  sur  les  roues  mo- 
trices et  le  poids,  se  trouve  donc  accidentellement  augmenté  à 
dessein. 

Mais,  Je  le  répète,  Tinfluence  de  ces  deux  causes  est  res- 
treinte. On  la  compense  facilement  en  faisant  porter  aux  ma- 
chines spéciales,  affectées  au  service  des  rampes  exception- 
nelles ,  leur  approvisionnement  d*eau  (machines  de  la  rampe 
de  Bttsalla),  c*est-à-dire  en  utilisant  pour  Tadhérence  un  poids 
qu^elles  doivent  nécessairement  remorquer,  soit  qu^elles  le  por- 
tent, soit  qu'elles  le  traînent. 

On  rétablit  ainsi  Téquilibre  entre  la  puissance  dynamique 
et  Tadhérence,  sans  avoir  besoin  de  recourir  à  des  expédients 
qui  introduisent  d'énormes  résistances  passives,  et  n'aboutis- 
sent, en  définitive  (comme  Pont  prouvé  les  essais  récents  d'un 
système  de  touage  sur  la  rampe  atmosphérique  de  Saint^jor» 
main),  qu'à  réduire  beaucoup  le  poids  moyen  remorqué  par 
une  machine  de  puissance  donnée,  tout  en  grevant  l'exploita- 
tion de  frais  d'entretien  très-considérables. 

Ce  qui  manque  sur  les  rampes,  ce  n'est  donc  pas  l'adhé- 
rence. Le  mal  n  est  pas  1&,  ou  pour  mieux  dire ,  il  existe  seu- 
lement au  même  degré  que  pour  la  traction  à  petite  vitesse  sur 
niveau  ;  l'influence  de  la  réduction  très-limitée  de  la  vitesse  et 
de  l'accroissement  éventuel  du  travail  développé  en  rampe, 
étant  facile  à  compenser  par  un  léger  surcroît  de  poids  adhé- 
rent, combiné  au  besoin  avec  la  division  du  moteur. 

Ce  qui  manque  à  la  locomotive  sur  les  rampes  très-roides , 
c'est  l'efTet  utilo. 

Les  chiinres  suivants,  empruntés  au  rapport  cité  plus  haut, 
donnent  la  mesure  de  cette  influence,  d'aUleurs  évidente  d'elle- 
même: 


DUIXKTIN. 


GS5 


I 

i 
1 


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tnlaknii. 


êë  lr«li 

iwitffqBé 

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peMttl  «B  to«t  4IS  dont  M  pour  la  miihtne,  «t  à  la 


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M 

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SO 

ss 

13 

t.7 

37,4 

40,8 

W,8 

74,4 

100,0 

134,4 

179,1 

311,0 

»M,0 


Réaction  loatenttollo  doi  rollf  ot 
dof  roaot  : 

S.OOOS 

d'oA  miainiA  taflUtoi  do  ridbé- 
roneo! 

I»000 1^ 

30.000  ""  8,0 


ri^ 


•  a%  pooaflft 


iWna ,  faat  tonder , 
•B  tout  toS  «t  la 


•OB  appvovIfloBDC' 
Mantffédttltaàso^'. 


0 

7S0 

730 

s 

87S 

84S 

10 

3S0 

330 

IS 

187 

1S7 

30 

ISO 

130 

3S 

13ft 

9S 

M 

107 

77 

SS 

94 

64 

40 

88 

SS 

4S 

78 

41 

SO 

68 

88 

4.3 
8,6 

18,6 

18.1 
3S,0 
81,6 
39,0 
46,8 
S«,6 
60,7 
7»,9 


Réaeiion  Unfeniitllo  de  ralU  et 
roaei: 

8.750S 

d'où  ninima  safflitiil  do  l'adhé- 
reoeo: 

8.7SO  _  1 
80.000       8 


8*  XacMaoo  de  140"^  «paoast  S4'(  machina  de  la  raaqie  de  Vente- 

).àU 

».4 
11,4 
18,3 
3S,9 
84,6 
44,6 
80,3 
70,1 

•M 
100,0 
181,7 


0 

1.0S0 

990 

s 

S3S 

471 

10 

8S0 

396 

IS 

303 

308 

30 

310 

ISO 

38 

l^S 

131 

M» 

180 

90 

85 

ISI 

77 

40 

lia 

63 

4S 

10» 

81 

SO 

9S 

41 

C*est  cette  énorme  rédaction  de  Toffét  utile  qal  limite  les 
rampes  accessibles  aux  locomotives,  avant  que  IMnauiBsance  de 
radbétencese  manifeste.  Sur  des  rampes  de  o^oeS,  une  loco- 
motive du  système  adopté  sur  la  section  de  Busalla  àPonte-De- 
cimo  remorque,  à  petite  vitesjie ,  un  poids  é^l  &  neuf  fois  le 


654  BuuETnf. 

sien  :  sur  des  rampes  de  o,o55,  elle  ne  remorque  plus  que  i  ,&«  tbk 
800  poids.  Voilà  tout  le  secret  de  rimperfeotfon  des  locono- 
tives  appliquées  aux  rampes  très-foides.  L'adhérence  n*y  eal 
pour  rien.  Le  reproche  qu*on  lui  adresse  ne  serait  Tonde ,  a| 
point  de  vue  des  grandes  lignes,  que  si  on  réussissait  à  faire  dei 
machines  à  la  fois  très-puissantes  et  très-légères ,  c^est-à-diit 
si  une  Téritabie  révolution  s^opérait  dans  les  printipes  m6mes 
sur  lesquels  elles  sont  fondées. 

G.  GODGHB. 


lioitTMtix  rtûtèlfiiQiiientt  «Dir  let  aonda  (m  artétiMil 
d«  Ift  proTincft  d#  Gonstatitiiie. 

La  campagne  de  cette  année  promet  d'être  encore  plus  heu- 
reuse que  celles  des  années  précédentes.  A  Sidy-Amran ,  It 
fontaine  artésienne  débite  û.8oo  litres  par  minute;  je  n*en 
connais  pas  qui  pusse  lulètre  comparée.  A  Djemfta  s.Aoo  litrea, 
à  Sidy-Krelil  180,  à  Nzabel-I\2ig  5à,  à  lAfihan  80  litres.  Dans  1« 
tlodna,  le  sondage  d*Aîen-<Nokrar  donne  déjà  19  litres  d'aatt 
jaillissante  et  tout  permet  d'espérer  qu'il  arrivera  à  /i5o  litres 
par  minute  comme  celui  de  Melkaouak. 

(Extrait  d'aune  lettre  de  M.  le  général  de  divisiam 
Dasvaui.  —  aA  moi  1869}  (1). 


(1^  CeUe  ItUre  nous  est  parvenue  trop  tard  pour  6ir^  Jointe  iQX  rapports 
de  M.  le  général  Dea? aux  publiée  dans  ce  volume.  C. 


TIBU  DE5  MàTIttlES. 

TABLE  DES  MATIÈRES 

DO  TOHE  QUATOBErÈllE. 


HiniMLOOIl.  —  «iOLOGU. 

Sur  les  rapporta  cHstaltogrephIquas  et  chtmlioes  de  l'an- 
^ts,  derhorDbteodeet  deiiniDérauxKiialoguesi  par 
M.  ff(im'nffi6''rf  [traduit  par  U.  Uelei»') i 

Étude  sur  loB  richeases  rolnérales  dn  district  de  la  5eo 
d'Urgel  (Catalogne)  ;  par  M  Pfiitilemairt ,  ingénieur  des 
minea A9 

Snrl'emplol  des  propriétés  optiques  birérrltigentes  pourla 
détermioatloD  des  espèces  crislallisées  (a* mémoire); 
par  M.  Deteloiteaux ,  maître  de  couTérence  &  l'École 
normale 339 

T^blê  alphabiUjut  du  minéraux  tt  ile$  prftteipBMs  nlt  éoM  Im 
propTiitH  optiquti  blrifringnlti  ont  été  dêlirminiu  Jutqu'i  c* 


H 


j|pflpli)lllli; 

A[iO|ili]rlliledeCilcla« 

Il  |Arr*|[onll« 


11  Aiuliwda  pi 

AisulD  iJa  K 

Ultl  AtOUWd**! 


TABLE    UES   M&TIËKBS. 


M' 


Biryi^MliiW 

B»?,T".  ?'.  ■.  '.  '.  '.   '. 

11  Blrarb.  d'imiDODl*q>*. 

Bii^romita  da  polMM. . 
Il  Bimilaw  d'tinnonltqua 

BliMLa. 

BimlCtiedaioiida..  .  . 
U  tiarii 

Brindlilta 

Il  BrttiolM 

Bnivt;*rlu 

Bramât*  d«  didTiM-  .  . 

Br.  de  MdlBia  liiilMi*. 

I  Broaklti. 

II  CilimlDi 

Il  CirboniW  d*  barjrle. .  . 
Il  C«rbonawdeDhiui,*> 

Carkonau     rin     chaui. 
iMih  d'Idaoïle.   .  .  . 

Jarb.dachauictitrrar. 

CarbanaW  da  chaui  at 
Dagntaic;  duluiDia. 

^n.  da  qianiianéia. 

Il  CarbsQata  d*  plomb. .  . 
Il  Carbuiialadeiironliant. 

Carbonaia  de  ilne.  .  .  , 
I  CalHiine 

ClKbaaia 

Cnalooliia 

CheojliM 

Cliildf«ail 

(JilaliM 

Cbl.blaiicbe<l«llau1#Dn. 

ChlDnia  da  Trati 

Cktorura  de  bari 


C|mgpfa«ne. .  p»^ 
DamuuriM...^  j 


Dtaapore.  .  - 

Diithtfl*..  .  . 
Dalaml*. .  .  . 
Bdingunlla. , 
Bâtera  «de.  . 


KucbralLa 

I  EuolKa 

Hiidial)la 

.  ipal  orlbeac.  .  .  . 
Fulilipith  piarreda  laQ« 
"'— iilicaie  de  tlua.  .  . 

.. ilala  da  birjtU.  .  . 

1  PormIaM  da  f  — 

I  Pormiala  d*  ._.  ...  .  . 

:i  PormiaM  de  alraoltaBa. 
Purta». 


Qat-luiti 
Orbltnlli 


Il  a)aab«rtM.      .  .  . 

Il  QlucutiM  da  lal  m 

Greenockiu 

!1  gîFf"-- •:  •  •  ■  ■ 


HipMulIaM  de  cbaai. . 
UlpsiulfaM  da  plamb. . 
HrpdunU.  daatfMilaH.  ■ 


tXbLE  DË^  UÀllËRES. 


iHf 


BipaialHla  de  *aadi. 

IdocnN 

tadafMmg.. 

'adure  d'>rg<Bl.  .  •  . 
-■•■ —  ■•«  ecdmlDD.  . 


OiibitrlM.  .  .  .  .  .  .  . 

0»liLeroMdem«Dg(n 

Oiide  d'auln 

Oifda  <1«  ilDB  Hbllm*. 
n ^^„ 

U 

na  blaa* 

PwialM  «tria. 

P«rldot 


H  Pru(.roafad*p«iuM. 
TOMX  XIV,  1868. 


M 


PrroBiorpblu 
PiraptaTlUM. 
Pjreimiliu. 

ËÏi'in"'.  '.  '. 

BlpiSaliW..  . 
RubrillU.  .  . 

Hubi* 

HuUle 

Sipbir. .... 

Sabtallw.  .' 
Beeltilia.  .  . 
Bcarodlla.  ■  . 
Bal  da  Saigneua  polaa- 

Saaqulcblor.  da  obrame. 

SaiFra,  '. '.'.'.-'.'.'■'■ '■ 
Saaa-ciiboD.  da  uiuda. 

9panallla 

Sph«iw 

auiroUda. 

SUlUle 

airoDlltnlla. 

aunille 

Sioaliiata  da  lllblns. .  . 

gui  tau    d'à  Dinion  laqua 
at  da  Mbak. 

Sulfata    d' 

al  de  Dickal. 

SuKiu    d'anmwDlaqM 

Sg|[.da«érlàiiitabâ»di 
Butraie  da  bttjia.  .  .  . 
Snlbia  da  pretoiTde  da 

Sol  fa  M  MroM-oArlqaa. 
Sulfala  da  cnllre.  .  .  . 
ijDlIaig  d«  did)iiM  roM. 
SaKata  d«  iluclna  .  .  , 
Sulfata  da  [anlbaBa. .  . 
Mfaia  da  mafnéala.  ,  , 
Sulfala  d«  miD|iati«  i 

Sulfau  da  Diekcl 

Sulfalada  nlekal  qnarré. 
Suirilc  da  nkkal  ai  da 

ea<Tra 

Sulfata  de  plomb.  .  .  . 
Sulfate  dapotawa. .  .  . 
Salfaia  dapolaiH  ha<«' 

al  tau  da  poiataa  et  de 
cabali 

Al 


658 


TABLB  DES  MATiÈRfiS* 


S    t 


ROMt  Dit  SOBSTAKCIt. 


11 


I 

1 

Util 
11 

I 

uai 
1 

II 

leill 
1 


1 

H 

Util 

II 


II 


Sulfate  de  pouue  ei  de 

tmr 

ICC •••t«*««««** 

Sulfate  de  potaue  et  de 

magnésie 

Sulfite  de  potasse  et  de 

roanganése 

Sulfate  de  potasse  et  de 

nickel 

Sulfate  de  soude,  sel  de 

GItttber 

Sulfate  de  strootiane.  . 
Sulfite  de  strvohnine  à 

12  atomes  d^eau.  .  .  ■ 
Sulfate    de   siryclinlne 

ooiaèdrique 

Sulfate  de  sine 

Sulfite    de    cuivre    et 

d'ammoniaque 

Sulfite  de  euiviie  et  de 

potasse 

Sulfite  de  pousse  et  de 

fer.  .  . 

Sulfite  de  sonde.  .  . 
Suracétate  de  cuivre  et 

de  cbaux 1 

Suiannite 

Svanbergite 

Talc 

Tartrate  d'antimoine  et 

de  chaux  iveo  atotate 

de  chaux 

Tartrate  d'antimoine  et 

de  potasse,  éméUque 


+ 
+ 
+ 
+ 

+ 


+ 
+ 


II 
II 


Util 

11 
Util 
UiU 
Ufll 

uni 

Util 

11 
I 

11 
l 

Util 

11 

letU 
1 
11 
1 


Tartrate  d'antimoine  et 
de  stronilane 

Tartrate  d'arsenic  et  de 
strontiane  avec  «xotate 
d'ammoniaque 

Tirt.  neutre  de  pousse. 

Taurine 

Terpine 

Thénardiu 

Thomsenite 

Topaie 

Tourmaline 

Tr#halosa 

Urée 

Vanadlnlte 

WilléitaiU 

Withérlte 

WollasUnlM 

WuIféniU 

XanthophjUite 

Xénotime 

Zircon 


Il 
II 
11 
II 
11 
II 

a 


AmiiDici. 


Ghristianite. 
Paojasite. .  . 
GieseekiU. . 
Gismondine. 
LIebénériU. 
Pérowskiu. 
PhiUipsiU. . 


Association  de  Tarsenlc  aux  bitumes  minéraux;  par 
M.  Daubrée^  Ingénieur  en  chef  des  mines,  professeur 
à  la  faculté  des  sciences  de  Strasbourg A79 

CHIMIE. 

Travaux  du  laboratoire  de  TÉcole  des  mineurs  de  Saint- 
Etienne ;  •  •  .      Si 

MÉTALlURGtB.  --  MIRÉRALCRGIE . 


De  Toxploitation  des  mines  et  de  la  métallurgie  en  Tos- 
cane  pendant  Tan tiquité  et  le  moyen  âge  ;  par  M .  SimO" 
tiifi ,  ingénieur  civil • 65; 


TABLE  DBS  MATIÈBB8.  63g 

MiCARlQUB.  — -  BZPLOITATIOir. 

Excursion  dans  le  Cornwall  en  1857  ;  par  M.  Moiaenet  • 
ingéniear  des  mines. .  .  - 77 

Note  sur  la  dépense  des  déversoirs  sans  contraction  laté- 
rale et  inclinés  vers  Tamont;  par  M.  ClaHnval ,  capi- 
taine d*artillerie 977 

Note  sur  un  niveau  d*eau  perfectionné  ;  par  M.  Dagand , 
constructeur. aSa 

Rapport  sur  les  forages  artésiens  exécutés  dans  le  Sah'ara 
de  la  province  de  Gonstantine  ;  par  BL  Desvaux^  géné- 
ral de  division /kii 

Rapport  d*ensemble  sur  les  forages  artésiens  exécutés 
dans  la  subdivision  de  Batna;  par  M.  Desvaux  ^  général 
de  division &5i 

Note  sur  remploi  desbourroirs  en  bois  dans  le  tirage  à  la 
poudre,  par  M.  Parran^  ingénieur  des  mines À67 

Note  sur  un  manomètre  à  maxima  ;  par  M.  Couche^  ingé* 
nieur  en  chef 9  professeur  à  récole  des  mines. 617 

coirsTAUCTioir.  —  chkm ins  de  psb. 

Note  sur  un  appareil  appliqué  sur  le  chemin  de  fer  de 
TEstt  à  la  descente  des  roues' des  locomotives  du  sys- 
tème Engerth;  par  M.  Fuillemin^  ingénieur  civil  •  •  .    985 

Notes  sur  les  machines  locoroobiles  employées  au  chemin 
de  ferde  TEst;  par  M.  Fuillemin ,  ingénieur  civil ...    987 

Note  sur  un  nouveau  système  d'écllsses  essayé  sur  la  ligne 
de  Nevers  à  Roanne ,  par  M.  Desbriires ,  ancien  élève 
des  Écoles  polytechnique  et  des  mines 989 

Note  sur  remploi  de  la  houille  dans  les  locomotives  du 
chemin  de  fer  du  Nord &77 

Mémoire  sur  la  dépréciation  d'un  matériel  roulant  de 
chemin  de  fer;  par  M.  deBilly^  insiiecteur  général  des 
mines  (l'^partie) A89 

OBJETS  OIVEKS. 

Note  sur  la  statistique  minérale  de  Tempire  d^Autriche  ; 


6^P  T^BtE  pp  fimm' 

extrait  par  M.  Callortf  ingéoieur  en  cbef  »  professeur  à 
Vtcole  des  mines.  ••../.!..'../ 


BULLETIN. 


•» 


5s3 


(3'  semestre  1813.) 

Sur  les  mines  de  It  protioce  de  Trébiionde ,  «21.  —  Benseigoemevli 
sur  les  établfssènieàls'  méullurgiqaes  du  gouvernement  du  t^ara- 
guay,  i  Iblcuf,  624.  —  Mi>ta'sùrn|»t>llb4ilon  de  Ht  iMiUiodè  ftdMe 
dans  les  usines  du  Pbœnix  pçur  U  fabrication  dies  raili,  Wij^  MMt 
sur  la  traction  en  rampes,  au  moyen  de  machines  locomotives,  «29. 
—  Nouveaux 'renseignements  sur  les  sondages  aftésieiis  de  la  pro- 
vince de  Consuntine,  «il. 

Table  des  matières  du  tome  ^fV 635 

Explication  des  planchés  du  tome  XIV JM^ 


Annonces  d^ouvrages  concernant  les  mines  »  etc. ,  publ}és 

pendantle  9*  semestre  i8ô8 i-xxxu 

\  ••■  .*  11».