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ANNALES
DES MINES
t
Les Annales des Mines sont publiées sous les auspices de l'Âdminislration
des Mines et sous la direction d'une commission spéciale, nommée par le
Ministre des travaux publics. Cette commission, dont font partie le directeur
des routes, de la naTigation et des mines et le conseiller d*État, directeur du
personnel^ du secrétariat et de la comptabilité, est composée ainsi qu'il suit :
MM.
Under, inspecteur général des mines,
président
BocHET, inspecteur général.
Gastel, d**
Haton de la GoupiLLièRE, inspecteur
général, directeur de TÉcole supé-
rieure des mines.
Roger, inspecteur général.
Orsbl, d**
Mallard , inspecteur général, profes*
seur à TÉcole supérieure des mines.
LoRiBux, inspecteur général.
H ASSIED, d«
Laur, d*
RÉSAL, inspecteur général, professeur
à rÉcole supérieure des mines.
YiLLOT, inspecteur général.
Keller, ingénieur en chef, secrétaire
de la Commission de la statistique de
l'industrie minérale et des appareils
MM.
FucHS, ingénieur en chef, professeur
à l'École supérieure des mines.
Vicaire, d*
Carnot, ingénieur en chef, inspecteur
de rÉcole supérieure des mines.
Ledoox, ingénieur en chef, professeur
à rÉcole supérieure des mines.
Aguillon, do
Douvillé, d*
Bertrand, d«
Cheysson, ingénieur en chef des ponts
et chaussées, professeur à TÈcole
supérieure des mines.
Le Ghatklibh, ingénieur des mines,
professeur k l'Ecole supérieure des
mines.
LODIN, d*
Sauvage, d»
Zbiller, ingénieur en chef, secrétaire
de la commission.
à vapeur.
L'Administration a réservé un certain nombre d'exemplaires des Annales
DES Mines pour être envoyés, soit, à titre de don, aux principaux éiabiisse-
ments nationaux et étrangers, consacrés aux sciences et à l'art des mines, soit
k titre d'échange, aux rédacteurs des ouvrages périodiques, français et étran-
gers, relatifs aux sciences et aux arts.
Les lettres et documents concernant les Annales des Mikes doivent être
adressés, sous le couvert de M. le MhiisU^ des travaux publics^ h, M. l'in-
génieur en chef, secrétaire de la commission des Annales des Mines.
Les auteurs reçoivent gratis âO exemplaires de leurs articles.
Ils peuvent faire faire des tirages à part, à raison de 9 francs par feuille
jusqu'à 50, 10 francs de 50 à 100, et 5 francs en plus pour chaque centaine
ou fraction de centaine à partir de la seconde. — Le tirage à part des plan-
ches est payé sur mémoire, au prix de re\ient.
La publication des Annales des Mines a lieu par livraisons, qui paraissent
tous les deux mois.
Les six livraisons annuelles forment trois volumes, dont deux consacrés aux
matières scientifiques et techniques, et un consacré aux actes administratifs
et à la jurisprudence. Ils contiennent ensemble 90 feuilles d'impression et
24 planches gravées environ.
Le prix de l'abonnement est de 20 francs pour Paris, de 24 francs pour les
départements et de 28 francs pour l'étranger.
PARIS. — IMP. G. MAEPUN ET B. FLAUUARION, RDB RiCCtNE. Î6.
ANNALES
DES MINES
00
RECUEIL
DE MÉMOIRES SUR L'EXPLOITATION DES MINES
R SDR LES SCIENCES ET LES ARTS QUI S'Y RATTACHENT.
RÉDIGÉBS ET PDBUiBS
sons l'aîjtorisation du ministre des travaux publics.
HUITIÈME SÉRIE
MEMOIRES.— TOME XV.
PARIS
V" ch. dunod, éditeur
iJwttAm» DBS CORPS NATIONAUX DBS PONTS ET CHAUSSÉES, DBS MINES
ET DES TÂLKORAPHES
^«•1 ûem A«sii0CliiP, M* âO
C 1889
■ i
: f
1
j ^
BIBLIOGRAPHIE.
BIBLIOGRAPHIE.
PUrBlMtXESR SBSMESSTRB] I>E: ld89.
OUVRAGES FRANÇAIS.
i* Mathématiques pures,
BoxTKL (J.). — Note sur la géométrie imaginaire, lue à TÂcadé-
mie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, dans les séances
du 29 mai et du 7 août 1888. Grand in-8% 20 p. avec fig. Lyon,
imp. Plan. (3146)
BoccHER (À.). — Du déterminant quadrilatère. In-i"*, 65 p. et
il pL Angers, Germain et Grassin. (197)
Bouvard (R.). — Table ou Échelle de multiplication. Grand in-4^
carré, 2 p. Versailles, imp. Cerf et fils, (1552)
BftUNEL (G.). — Sur la généralisation de la notion de périodicité.
ln-8«, 8 p. Bordeaux, imp. Gounouilhou. (Extr. des Procès-
verbamx de la Soc, des sciences phys, et nat. de Bordeaux,)
(7056)
Chicodras (p.). — De la quadrature du cercle. In-8<*, 46 p. et ta-
bleau. Montpellier, imp. Ricard frères. (4494)
Lehoi!;b(E.). — Sur la mesure de la simplicité dans les tracés
géométriques. In-8% 8 p. Paris, Delagrave. (Eitr. du Joum, de
mathématiques élémentaires,) (^113)
Neuberg (J.)- — Sur les triangles équibrocardiens. In-8'*, 10 p.
Paris, imp. Chaix. (344)
Rebière (A.)« — Mathématiques et Mathématiciens, pensées et
curiosités recueillies par A. Rebière. In-8% 288 p. Paris, Nony
et O. 3',50. (4385)
Trisection (la) de Tangle. In-8% p. 17 à 23 avec fig. Lyon, imp.
Yitte et Perrussel. (3761)
Annales dbs minrs. ~ Tome XY^ 1889. a
II BIBLIOGRAPHIE.
VoGT (H.). — Sur les invariants fondamentaux des équations
différentielles linéaires du second ordre (thèse). In-4% 73 p.
Paris, Gauthier-Yiilars et fils. (644S)
â- Physique. — Chimie. — Métallurgie.
André (C). — Sur les mouvements verticaux de Fatmosphère.
Grand in-8% 4 p. Lyon, imp. Plan. (5918)
Bastide (E.). — Les vins sophistiqués. Procédés simples pour
reconnaître les sophistications les plus usuelles : coloration
artificielle, plâtrage, salicylage, vinage, mouillage, etc. In-12,
154 p. avec ûg. Paris, J.-B. Baillière et fils. 2 fr. (437)
BÉHAL (A.). — Étude théorique sur les composés azoïques et leurs
emplois industriels. Grand in-8*, 178 p. Paris, Carré. (4449)
Composés azoïques (thèse). In-4*, 174 p. avec fig. Paris,
Carré. ' (5449)
Bellet (A.). — Unités pratiques du système électro-magnétique
C. G. S. ln-4'», 8 p. Mont-de-Marsan, imp. V. Delaroy. (5451)
Belot. — Note sur un cas de production d*électricité statique.
In-S^*, 4 p. Le Mans, imp. Monnoyer. (Extr. du Bull, de la Soc.
d^ agriculture, sciences et arts de la Sarthe.) (2530)
BouTZOL'REANO (B.). — Recherchcs sur les sélénites (thèse), ln-4*',
71 p. avec fig. Paris, Gauthier-Villars et fils. (6191)
BouANT (E.). — Nouveau Dictionnaire de chimie illustré de figures
intercalées dans le texte, comprenant les applications aux
sciences, aux arts, à Tagriculture et à l'industrie, à Tusage des
chimistes, des industriels, des fabricants de produits chimi-
ques, des agriculteurs, des médecins, des pharmaciens, des
laboratoires municipaux, de l'École centrale, de l'École des
mines, des écoles de chimie, etc.; par E. Bouant, agrégé des
sciences physiques. Avec la collaboration de professeurs, d'in-
génieurs et d'industriels. Précédé d'une introduction par L.
Troost, membre de l'Institut. 5* fascicule. Fin de l'ouvrage
(titre, introduction, préface, p. 961 à 1120) avec 97 fig. Grand
in-8» à 2 col., p. 961 à 1120. Paris, J.-B. Baillière et fils. (196)
Gadiat (E.) et L. Dubost. — Traité pratique d'électricité indus-
trielle. Unités et Mesures; Piles et Machines électriques; Éclai-
rage électrique; Transmission électrique de la force, Galvano-
plastie et Électrométallurgie; Téléphonie. 3^édiL,avec 264 fig.
dans le texte. Grand in-8% ii-659 p. Paris, Baudry et C*. (6496)
Castonnet des Fosses (H.). — La chimie industrielle et commer-
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BulL de la Soc. de géographie de Lyon.) (731)
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ln>8% 16 p. Lyon, Vitte et PerrusseL (Extr. du BulL de la Soc,
de géographie de Lyon,) *' (736)
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320 p. avec fig. Paris, maison Quantin. (1282)
Combes (â.). — Synthèses dans la série grasse au moyen du chlo-
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ciété chimique, le 15 mars 1888. In-8% 36 p. Paris, maison
Quantin. (2569)
Conférences faites à la Société chimique de Paris en 1887-1888;
par MM. Henri Moissan, E. Mallard, A. Haller, Scheurer-Kest-
ner, H. Millot, A. Combes, Maquenne. f n-8s 255 p. Paris, bu-
reaux de la Revue scientifique, (1002)
Cornu (à.). — Les phénomènes optiques de Tatmosphère. In-8**,
12 p. Paris, imp. Chaix. (4501)
Cours de chimie analytique à Tlnstitut industriel du nord de la
France. Professeur : M. Lacombe, ingénieur des arts et manu-
factures. 2* année d*études (1888-1889). In-4*, 390 p. avec fig.
Lille, imp. Danel. (238)
Denigés (G.). — Dosage de l'eau oxygénée par Thypobromite de
soude. In-8*, 7 p. avec fig. Bordeaux, imp. Gounouilhou. (Extr.
du BulL des iravaxix de la Soc, de pharmacie de Bordeaux.)
(4741)
— Préparation des chlorure et bromure cuivreux à l'aide des
haloîdes alcalins et du sulfate de cuivre, suivi de : Réaction
nouvelle et caractéristique des sels de cuivre. In-8*, 7 p. Bor-
deaux, imp. Gounouilhou. (Extr. du même recueil.) (6798)
DcBOiN (A.). — Recherches sur quelques combinaisons de l'yt-
trium (thèse). In-4% 39 p. Paris, Gauthier-Villars et fils. (1600)
DcGCET (C). — Physique qualitative. Où Ton répond à la question
« Qu'est-ce que l'électricité? » et à d'autres. In-8', xxiv-454 p.
Paris, Berger-Levrault et C\ (3296)
Dgvoxt (G.), M. Leblanc et E. de La Bédoyèiie. — Dictionnaire
théorique et pratique d'électricité et de magnétisme, renfer-
mant la terminologie électrique (mots et locutions), l'exposé
complet de la science électrique, les applications de l'électri-
cité, la description de la figure de tous les appareils, la bio-
graphie des électriciens célèbres. Fascicules 2 à 32 (fin). Grand
in-8* à 2 col., p. 33 à 1020 avec fig. Paris, V« Larousse et C«.
(L'ouvrage a paru en 32 fascicules à 1 fr.) (2874)
IV BIBLIOGRAPHIE.
Elue (R.). — Sur remploi de la lumière polarisée en télégraphie
optique. In-8% i3 p. avec ûg. Bordeaux, imp. Gounouilhou.
(Extr. des Mém. de la Soc. des sciences phys. et nat, de Bor--
deaux.) (715!)
Établissements (les) métallurgiques de la frontière française à
l'Exposition universelle de 1889. Hauts fourneaux et fonderie»
de Micheville-Villerupt (Meurthe-et-Moselle). Laminoirs de La-
val-Dieu, Monthermé (Ardennes). Laminoirs de Grespîn (Nord>
(Société Ferry, Curicque et €•). In-8», 22 p. avec fîg. Paris, imp.
Ghaix. (Extr. du journal le Génie civil,) (4373)
Fauconnier (A.). — Recherches sur quelques dérivés de la gly-
cérine (thèse). In-4% 61 p. Paris, imp. Lanier et fils. (1328)
Gautier (H.). — Action chimique des courants électriques (thèse).
In-4*, 104 p. avec fig. Paris, imp. Gauthier-Villars et fils. (3892)
GossART (E.). — Expériences de caléfaction (troisième note). In-8*»,
17 p. et pi. Gaen, imp. Delesques. (Extr. du Bull, de la Soc.
linnéenne de Normandie,) (3363)
Jacqubmin (E.). — De la recherche des bicarbonates dans les eaux..
Application du réactif ferroso-pyrogallique. In-S*», 16 p. Paris,
imp. Gauthier-Villars et fils. (4796)
Jagnaux (R.). — Analyse chimique des substances commerciales,
minérales et organiques. Avec 64 ^g, dans le texte. Grande
in-8% n-950 p. Paris, Baudry et G*. (807)
Janssen (J.). — Le spectre de l*oxygène et Tatmosphère terrestre.
In-8% 96 p. Paris, imp. Quantin. (Extr. de la Revue scienti-
fique,) (2918)
Jordan (S.). — Analyse de l'ouvrage de sir Lowthian Bell, « Prin-
cipes de la fabrication du fer et de Facîer », traduit en français
par M. A. Hallopeau, faite dans la séance du 7 décembre 1888,
par M. S. Jordan. In-8'*, 15 p. Paris, Chaix. (Extr. des Mém. de
la Soc, des ingénieurs civils.) (3407)
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xx-752 p. avec 76 fig. Paris, Steinheil. 18 fr. (1060)
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2® Variation du coefficient de frottement produite par la pola*
risation voitaîque (thèse). In-8% 83 p. Paris, Gauthier-Villars
et fils. (3916)
Labouret (G. M. de). — Propagation du son pendant le tir. ln-8'',
41 p. avec fig. Paris, Baudoin et G*. (Extr. du Mémorial de
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de toutes les liqueurs ammoniacales les plus riches, et leur
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par G. Séligmann-Lui, ingénieur des télégraphes, avec notes
<et éclaircissements par MM. Cornu, de l'Institut, Potier et Sar-
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revue et augmentée d'un traité d'analyse au chalumeau, avec
fig. dans le texte. In-18, xii-389.p. Paris, F. Alcan. 3^50. (4162)
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Avec 62 fig. dans le texte et un portrait de M. Gaston Planté.
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Tyndall (J.). — Chaleur et Froid. Six leçons faites devant un
jeune auditoire. Traduites de l'anglais par M. l'abbé Moigno.
2« édition, In-12, 124 p. avec fig. Paris, Gauthier-Villars et fils,.
2 fr. (6435)
La Lumière. Cours de neuf leçons, suivi d'une conférence
sur le rôle scientifique de l'imagination. Traduit de l'anglais
par l'abbé Raillard; revu par l'abbé Moigno. 2* édition. In-12,
150 p. Paris, Gauthier-Villars et fils. 2 fr. (7003)
Weber (R.). — Problèmes sur Félectricité. Recueil gradué, com-
prenant toutes les parties de la science électrique. In-18 jésus,
x-233 p. avec fig. Paris, Baudry et C«. (1471}
3® Minéralogie. — Géologie. — Paléontologie.
Annuaire géologique universel. Revue de géologie et paléonto»
logie dirigée par le docteur L. Carez pour la partie géologique,
H. Douvillé pour la partie paléontologique, avec le concours
de nombreux géologues français et étrangers. Fondé par le
docteur Dagincourt. T. IV. Grand in-8% xxiv-910 p. Paris, Comp-
toir géologique, 15, rue de Tournon. (5138)
Barrois (C.) et A. Offret. — Mission d'Andalousie. Études rela-
tives au tremblement de terre du 25 décembre 1884. Mémoire
sur la constitution géologique du sud de l'Andalousie, de la
Sierra Tejeda à la Sierra Nevada. In'4% p. 79 à 172 et 5 pU
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rédigé et complété par le docteur Ch. Depéret. IX : les Terrains
tertiaires marins de la côte de Provence. — Première partie :
les Faluns de la côte de Carry ; Étages aquitanien et langhien ;
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par le docteur Paul Girod et Ëlie Massénat, i*' fascicule. In-4%
iv-i9 p. et pi. t à 10. Paris, i.-B. Baillière et fils. (L'ouvrage sera
complet en iO fascicules avec 100 pi. hors texte.) (3896)
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berg, Bauer und Raspe. [n-4% 168 p. av. 35 pi. color. Chaque
livraison 41^25. (161)
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140 p. av. 39 pL color. Chaque section 33^75. (162)
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L
ic!-* •■■ >
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«"V I
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ANNALES
DES MINES
NOTE
SUR UNK
EXPLOSION DE 22 CHAUDIÈRES A VAPEUR
MA HAUTS FOURNEAUX DB FRIEDBNSHUnB
(HÀtlTE-SILÉSIE)
Par M. OLRY^ ingénieur en chef des mines.
Dans la nuit du 24 au 25 juillet 1887, vers minuit
onarante^cinq minutes, une formidable éxplosloû de gé-
nérateurs a détruit en partie l'établissement métallur-
gique de Friedenshûtte (Haute-Silésie). Les vingt-deux
chaudières qui fournissaient la vapeur nécessaire à la
marche des quatre hauts fourneaux de l'usine ont sauté
toutes ensemble en occasionnant d'énormes dégâts ma-
tériels, ainsi que la mort de douze ouvriers et des bles-
sures plus ou moins graves à trente-cinq autres.
Cet accident est unique en son genre dans l'histoire
des explosions de chaudières à vapeur, en raison de
son importance et des conditions mystérieuses dans les-
quelles il s'est produit. Il a été, de la part des ingénieurs
allemands, l'objet d'une laborieuse étude, mais malgré
les soins qu'ils ont apportés à leurs recherches et la
6 EXPLOSION DE 22 CHAUDIÈRES A VAPEUR
science avec laquelle ils en ont discuté les résultats, il
règne encore quelque incertitude sur les causes qui lui
ont donné naissance.
La première enquête a été faite par MM. Minssen,
WAtzoldt et La Baume, ingénieurs de Tassociation silé-
sienne pour la surveillance des chaudières à vapeur. Ces
ingénieurs ont attribué l'origine de Taccident à la rupture
d'une rivure transversale de Tune des chaudières ; ils
ont admis, en outre, que plusieurs d'entre elles ont fait
explosion sous l'influence de la pression à laquelle elles
étaient soumises à l'intérieur; mais ils ont cru devoir
expliquer l'étendue de la catastrophe par la formation
d'un mélange détonant d'air et de gaz éteints des hauts
fourneaux, qui se serait enflammé au contact de la maçon-
nerie des carneaux portée à une haute température.
Peu de temps après, MM. Abel, Benemann, Schneider,
Eckermann, SchrOderet Weinlig, ingénieurs en chef pour
la surveillance des chaudières à vapeur à Francfort-sur-
rOder, Posen, Berlin, Hambourg, Dantziget Magdebourg,
ont émis, sans motifs à l'appui, un avis conforme au pré-
cédent relativement à l'action des gaz explosibles des
hauts fourneaux , mais en passant complètement sous
silence l'influence de la pression interne de la vapeur.
Des conclusions aussi exclusives ne pouvaient manquer
de produire dans le personnel des usines métallurgiques
de l'Allemagne une profonde émotion. Elle s'est traduite
par de nouvelles discussions, dans lesquelles deux opi-
nions diamétralement opposées ont été ardemment sou-
tenues par des ingénieurs également distingués, les uns
attribuant l'explosion à l'action intérieure de la vapeur,
les autres à l'action extérieure des gaz des hauts four-
neaux, détonant subitement par suite de leur mélange
avec une grande quantité d'air.
La Société régionale des ingénieurs allemands de la
Haute-Silésie se prononça la première, dans une séance
AUX HAUTS FOURNEAUX DE FRIEDENSHÛTTE. 7
tenue à Kattowitz, le 19 octobre 1887, en faveur de
l'action exclusive de la vapeur. Après de longs débats
auxquels prirent part MM. Minssen et La Baume, de Tas-
sociation silésienne, Bremme, directeur des Julienhûtten,
les inspecteurs Zander et Blau, rassemblée, sur la pro-
position de M. Meier, directeur de Friedenshûtte, et par
29 voix contre 19 et 17 abstentions, déclara que la ca-
tastrophe n'avait pas été et ne pouvait pas avoir été pro-
duite par une explosion de gaz.
La même question fut discutée, le 7 décembre 1887,
par le groupe des ingénieurs allemands de Berlin.
L'avis des ingénieurs de la Haute-Silésie fut adopté
par l'association des métallurgistes allemands, dont font
partie presque tous les maîtres de forges de la Westpha-
lie et de la Prusse rhénane, dans sa séance générale,
tenue à Dûsseldorf, le 5 février 1888.
En revanche, le comité central des associations prus-
siennes pour la surveillance des chaudières à vapeur,
dans une séance tenue à Berlin, le 7 février 1888, et à
laquelle avaient été convoqués divers représentants de
l'administration, ainsi que plusieurs maîtres de forges,
approuva un rapport dressé par MM. Weinlig, Ecker-
mann, Bocking, Vogt, Mûnter et Emundts, ingénieurs en
chef pour la surveillance des appareils à vapeur à
Magdebourg, Hambourg, Dtisseldorf, Barmen, Halle et
Gladbach, et attribuant Taccident à un mélange explosif
de gaz et d'air qui se serait enflammé subitement dans
les cameaux des chaudières ; de plus, rassemblée, pre-
nant en considération l'importance des questions rela-
tives à la facilité et à la violence de l'explosion des gaz
des hauts fourneaux et des autres gaz combustibles, dé-
cida de faire une série d*expériences auxquelles seraient
conviés les principaux maîtres de forges, des directeurs
de hauts fourneaux, des ingénieurs et des savants, et
pour lesquelles on solliciterait du ministre du commerce
i
8 EXPLOSION DE 22 CHAUDlàRBS A VAPEUR
et de Tindustrie rallocation d*un subside, ainsi que la
nomination de délégués officiels.
Le vote de rassemblée générale des ingénieurs en
chef des associations prussiennes pour la surveillance
des chaudières à vapeur a clos, on peut le dire, la série
des controverses auxquelles on s'est livré en Allemagne,
après le terrible accident de FriedenshUtte ; il leur a
donné une sorte de sanction et il a jeté un certain dis-
crédit sur remploi des gaz des hauts fourneaux au chauf-
fage des chaudières à vapeur. Cependant, le rapport qui
a provoqué ce vote ne paraît pas plus décisif que ceux
qui Tout précédé et qui arrivaient à des conclusions oppo-
sées ; il n'apporte à la discussion aucune preuve directe
de Tintervention d'un mélange de gaz explosibles, et c'est
en quelque sorte par élimination, et après avoir rejeté
toutes les autres causes possibles, y compris l'action
interne de la vapeur, qu'il attribue à l'inflammation
des gaz, sans autre raison précise, la destruction de
la batterie de chaudières de FriedenshUtte. Il est dou-
teux que ce document apporte la conviction dans l'esprit
des ingénieurs qui ont défendu la théorie de Texplosion
ordinaire, occasionnée par la force élastique de la vapeur.
Dans tous les cas, la commission centrale des machines
à vapeur a jugé utile de soumettre à un examen attentif
les diverses publications allemandes sur ce grave acci-
dent, et, sur la proposition de son président, elle a
confié à son rapporteur la mission de lui en présenter un
résumé, accompagné de ses conclusions personnelles.
Tel est l'objet du présent travail. Il sera divisé en trois
parties, savoir : (I) description de Tusine et des chau-
dières qui ont été détruites ; récit et circonstances de
l'accident; (II) résumé des opinions exprimées par les
divers groupes d'ingénieurs allemands ; (III) observations
et conclusions personnelles du rapporteur.
AUX HAUTS FOURNEAUX DE FRIEDENSHOTTK. 9
I. DESCRIPTION DE l'uSINB ET DES CHAUDIÈRES QUI
ONT ÉTÉ DÉTRUITES. RÉCIT ET CIRCONSTANCES DE
l'accident.
Description des lieux. — Les vingt-deux chaudières
étaient réunies en un seul massif, dans un bâtiment
s^étendant du nord au sud, en face des quatre hauts four-
neaux (V. PI. I^fig. 1). Elles étaient toutes identiques entre
elles et portaient les n"^' 1 à 20, 22 et 23. Ces deux der-
nièreâ, situées au nord de la batterie, étaient suivies par
les vingt autres, en commençant par le n® 1. L'emplace-
ment d'une vingt-troisième chaudière avait été réservé au
nord de celle qui portait le n^ 22.
Deux cheminées, placées en arrière et à Test du massif
des générateurs, servaient à évacuer les produits de la
combustion.
Entre les chaudières et les hauts fourneaux, se trou-
vait le bâtiment des machines soufflantes.
Deseripiiùfi des chaudières. — Les fig. 2, 3 et 4, PL I,
représentent la disposition des chaudières ; elles étaient
du type à flamme renversée, et formées d'un corps prin-
cipal et de deux bouilleurs inférieurs.
Les bouilleurs étaient légèrement inclinés en sens
inverses par rapport à Thorizontale, et reliés entre eux,
vers l'avant, par une communication ; à l'origine, le
bouilleur de droite (pour un observateur regardant la
devanture du massif^ était seul réuni au corps supérieur
par une seconde communication placée à l'arrière ; plus
tard, on jugea préférable de relier directement chacun
des bouilleurs au corps principal par deux communica-
tions.
Chaque corps principal était surmonté d'un dôme de
prise de vapeur ; en outre, son fond antérieur portait un
GommunicatioDs
10 EXPLOSION DE 22 CHAUDIÈRES A VAPEUR
tube horizontal destiné à recevoir des indicateurs de ni-
veau d'eau.
Les dimensions de ces divers éléments étaient les
suivantes :
Longueur i2",555
Corps cylindrique. . / l>iamèlre i-,57
^ ^ . ( Viroles 0-,01 3
Epaisseurs, .jp^^^^ ^J^^^^
Longueur 1~
Tube de niveau d'eau. î "^'^^è"* <>"•"
tf . (Virole 0-,OH
Epaisseurs., jp^^^ ^J^^^
i Hauteur 0"»,78
Diamètre 0",78
^ . (Virole 0-,Oil
Epaisseurs. .|p^^^ ^„;^^3
( Diamètres \ ^"^iennes (2). . 0-,628
Diamètres. . . J jç^^^^jj^g ^3^ ^^^^^^
I Épaisseur 0",Oil
i Longueur il"»,765
ï>ianiètre. 0»,785
^ . (Viroles 0-,008
Epaisseurs, .!„ j « V.*
^ (Fonds 0",0i3
Capacité totale 36»»,3
Surface de chauffe 95"'
Timbre (pression effective) 5 atm.
Les corps cylindriques comprenaient onze viroles for-
mées chacune de deux tôles, Tune supérieure, l'autre in-
férieure ; le dôme de prise de vapeur se trouvait à la
quatrième, les communications du bouilleur de droite à
la sixième et à la onzième, celles du bouilleur de gauche
à la quatrième et à la neuvième.
Les bouilleurs se composaient de dix viroles constituées
chacune par une seule tôle ; les rivures longitudinales
étaient placées alternativement à droite et à gauche.
Les fonds des corps principaux, des bouilleurs, des
dômes et des tubes de niveau d'eau étaient formés de
tôles embouties. Les fonds antérieurs des bouilleurs
AUX HAUTS FOURNEAUX DE FRIEDENSHÛTTE. il
étaient percés de trous d* homme; un troisième trou
d^homme par chaudière se trouvait à la sixième virole
des corps supérieurs.
Toutes les rivures étaient simples, à Texception des
nvures en long des corps principaux des chaudières
n"^ 22 et 23 qui avaient été installées longtemps après
les autres.
Alimentation. — L'alimentation était faite par cinq
pompes à vapeur situées à l'ouest de la batterie, devant
les chaudières n®* 2, 8, 12, 14 et 18, et pouvant débiter
ensemble 70 mètres cubes par heure. Sur les vingt-deux
chaudières, dix-huit étaient normalement en marche et
quatre en chômage, pour nettoyage et réparations ; la
consommation d'eau ne dépassait pas 25 à 27 mètres
cubes par heure, et les pompes étaient largement ca-
pables d y faire face.
L^eau était amenée par une double conduite, formée de
tuyaux de 0°',156 de diamètre et établie dans un canal
voûté qui longeait le massif des générateurs à un niveau
inférieur à celui des foyers. Un branchement s'en déta-
chait vers chaque bouilleur de gauche, et, après y avoir
pénétré, se bifurquait en envoyant une ramification vers
le bouilleur de droite par la communication horizontale :
de cette façon, les deux bouilleurs étaient alimentés
simultanément. Les branchements étaient pourvus de
robinets voisins de leurs points de pénétration dans les
bouilleurs correspondants et de clapets de retour d*eau.
Les deux conduites servaient à tour de rôle à alimenter
chacune des chaudières, ce qui se faisait au moyen de
clapets faciles à manœuvrer du niveau de la chambre de
chauffe.
Les pompes tiraient Teau d*alimentation d'un bassin
dans lequel toute l'eau de condensation était conduite,
et qui recevait en outre de l'eau froide suivant les besoins,
J
12 EXPLOSION DE 22 CHAUDIERES A VAPEUR
Cette eau d'alimentation n'était pas de très bonne qualité.
D'après les analyses qui en ont été faites, elle renfer-
mait les matières suivantes par litre :
Silice 0«',0300
Oxyde de fer 0 ,0160
Chaux 0 ,2624
Magnésie 0 ,0540
Acide sulfuriquc 0 ,3698
Chlore 0 ,0139
Matières organiques 0 ,1200
0*',8661
Elle donnait naissance à des dépôts généralement
tendres dans les bouilleurs, plus durs dans les corps
supérieurs. Les incrustations des corps principaux se
détachaient facilement en croûtes de deux à trois milli-
mètres d'épaisseur et de la grosseur d'une main. Elles se
réunissaient parfois en amas isolés qui ont occasionné
jadis de fréquentes avaries, amincissements ou déforma-
tions, des tôles les plus exposées aux flammes. On avait
été amené, dans les dernières années, en raison de la
nature et de l'importance des dépôts, à nettoyer les chau-
dières toutes les quatre semaines ; aussi les détériora-
tions de ce genre étaient-elles devenues bestucoup plus
rares.
A l'arrière de chaque bouilleur de gauche, une tubu-
lure munie d'un robine^ communiquait avec un tuyau de
vidange.
Appareils de sûreté. — Les appareils de sûreté étaient
en bon état. A l'avant^ chaque générateur présentait un
indicateur de niveau d'eau en verre et deux robinets de
jauge. Le dôme de vapeur portait deux soupapes de
0",085 de diamètre, convenablement chargées au moyen
de poids et de leviers. Des manomètres métalliques com-
plétaient cette installation.
AUX HAUTS FOURNEAUX DE FRIEDENSHÛTTE. 13
Chauffage. — Pendant quelques années, les chaudières
n*" 1 à 7 avaient été chauffées à l'aide des gaz des fours
à coke; mais, depuis 1886, la batterie tout entière Tétait
au moyen des gaz perdus des hauts fourneaux. Ces gaz
étaient répartis entre les divers générateurs, au moyen
d'une conduite horizontale en tôle de forme quadrangu*
laire, mais cintrée par le haut, de laquelle se détachaient
Ters chaque chaudière deux tubes pourvus de registres,
qui amenaient le gaz horizontalement au-dessus de la
grille par des tuyères (V. PI. I, fig. 2 et 3). La grille était
située au-dessous du corps principal ; elle était di\âsée
par un petit mur en deux parties ayant chacune l'°,885
de long et 0™,940 de large ; sa surface totale était donc
de 3"*, 54. Sur les grilles des dix-huit chaudières simulta-
nément en activité, on brûlait en moyenne 15 à 20 tonnes
de poussier de houille par vingt-quatre heures, ce qui
correspondait à la quantité très minime de 10 à 14 kilo-
grammes par heure et par mètre carré de grille. Cette
faible consommation de combustible venait en aide à
l'action des gaz, mais avait surtout pour but d'assurer
la permanence de leur inflammation.
Le contact des flammes avec les tôles des générateurs
n^avait lieu qu*à partir des extrémités des grilles, afln
d'éviter les coups de feu trop énergiques. Après avoir
chauffe la partie inférieure du corps principal, elles reve-
naient vers Tavant autour du bouilleur de droite, puis
vers l'arrière autour du bouilleur de gauche; enfin, elles
se rendaient par un cameau inférieur à une conduite gé-
nérale de fumée transversale, en communication avec les
cheminées et longeant le massif des générateurs du nord
au sud; cette conduite pouvait être isolée de chaque
chaudière par un registre ; elle était divisée en deux par-
ties par une cloison située entre les chaudières n®* 7 et
8, de sorte que la cheminée du nord, de 50 mètres de
hauteur, assurait le tirage de 9 chaudières seulement
14 EXPLOSION DE 22 CHAUDIERES A VAPEUR
(n*" 22 et 23, 1 à 7), et la cheminée du sud, de 30 mètres
de hauteur, celui des treize autres (n** 8 à 20).
Les viroles des corps supérieurs et des bouilleurs, de
forme légèrement tronconique, étaient emboîtées les
unes dans les autres, de manière à ce que leurs rebords
fussent préservés contre Taction des flammes.
Les corps principaux portaient des oreilles qui étaient
encastrées dans la maçonnerie des fourneaux ; les bouil-
leurs de droite reposaient en outre sur trois chaises en
fonte, et ceux de gauche sur deux chaises seulement,
en raison de la plongée des flammes, à leurs extrémités
d'arrière, vers la conduite générale de fumée.
Prise de vapeur, — Les chaudières communiquaient
par des tuyaux en cuivre de G", 156 de diamètre avec un
collecteur de vapeur commun situé au-dessus de la plate-
forme de la batterie, un peu en avant des dômes ; cha-
cun de ceux-ci portait une valve de prise de vapeur, éga-
lement de O^jlSô de diamètre, fonctionnant en outre
comme clapet battant, de manière à se fermer automati-
quement en cas de chute de pression dans la chaudière
correspondante.
Personnel de la batterie. — En raison de la faible
consommation de charbon sur les grilles, le personnel
employé dans chaque poste à la batterie de chaudières
ne comprenait que deux chauffeurs et un manœuvre ; les
postes étaient de douze heures ; les deux équipes étaient
chargées à tour de rôle du service de jour et du service
de nuit; lors de chaque changement de poste. Tune des
équipes travaillait vingt-quatre heures de suite; il en
était ainsi, chaque semaine, du dimanche six heures du
matin au lundi même heure.
Origine des chaudières. Réparations. Épreuves. —
J
AUX HAUTS FOURNEAUX DE FRIEDENSHÛTTE. 15
Les chaudières n^* 1 à 20 ont été fournies, en 1872, par
les ateliers de construction de machines de Cologne, à
Bayenthal. Leurs tôles étaient en fer puddlé et dataient
de la campagne de 1871-1872. Ces appareils furent Tob-
jet de multiples réparations dans lesquelles on remplaça,
jusqu*en 1886, les tôles les plus exposées aux flammes
par d'autres de fer puddlé de meilleure qualité, prove-
nant des usines Borsig et KOnigshQtte; en 1886-1887, on
en plaça plusieurs en fer fondu (Thomas), fabrication spé-
ciale de lusine de Friedenshûtte.
Les chaudières n^* 22 et 23 ont été construites, en 1886,
par les ateliers de Hubertushatte et installées en 1887, ce
qui nécessita un agrandissement du bâtiment des géné-
rateurs ; elles avaient exactement les mêmes dimensions
que les précédentes, mais en différaient par la qualité de
leurs matériaux : leurs tôles de coup de feu et leurs pièces
embouties étaient en fer puddlé de première qualité de
l'usine Borsig ; les autres tôles étaient en fer doux fondu
(Thomas) de Tusine de Friedenshûtte.
En mars 1886, un accident, qui n'a pas eu de consé-
quences graves, mais qui mérite d'être cité, est arrivé à
Tune des anciennes chaudières ; la rivure transversale
d* avant de la troisième virole de son corps principal s'est
déchirée à sa partie inférieure entre 43 rivets, en produi-
sant une sorte de détonation, et en occasionnant une se-
conde rupture à la rivure transversale d'(ivant de la sep-
tième virole. La chaudière s'est lentement vidée et ses
tôles antérieures ont commencé à se colorer; elle est
restée en place et il n'y a pas eu d'explosion proprement
dite. L'un des chauffeurs avait eu la précaution, à la pre-
mière alerte, de fermer l'arrivée des gaz et de retirer le
coflibustible de la grille. A. la suite de cet accident, les
tms premières et la septième des tôles inférieures du
corps principal de la chaudière avariée furent rempla-
cées; on remplaça également toutes les tôles des
16 EXPLOSION DE 22 CHAUDIÈRES A VAPEUR
aatres chaudières dans lesquelles on trouva des défauts
tels que fissures, bosses, cassures aux rivures, etc.
Après chaque réparation importante, les générateurs
étaient soumis k Tépreuve hydraulique à la pression de
10 atmosphères. Vingt et un d'entre eux ont été ainsi es-
sayés, pendant les années 1886 et 1887, par les soins de
l'association silésienne ; ce grand nombre d'épreuves
officielles a été la conséquence de la remise en état
des chaudières y postérieurement à l'accident de mars
1886.
Marche avant F explosion. — Le 24 juillet 1887, dix-
huit chaudières étaient en marche comme d'habitude ,
fournissant la vapeur nécessaire aux machihes souf-
flantes des hauts fourneaux, au lavage des houilles, aux
fours à coke, à la fabrication de l'ammoniaque et du
goudron. La pression variait de 4"*,500 à 4'',750. Les
chaudières n®' 1, 3, 16 et 20, qui devaient être nettoyées
et subir quelques menues réparations, étaient en chômage.
C'était un dimanche, et, par suite, les deux chauffeurs et
leur aide devaient continuer leur service pendant vingt-
quatre heures, c'est-à-dire jusqu'au lendemain lundi, six
heures du matin.
À quatre heures et demie du soir, le contreîoiaitre
avait fait sa tournée et n'avait rien observé d'anormal à
la batterie de générateurs.
Circonstances qui ont accompagné l'explosion. — Dans
la nuit du 24 au 25 juillet, vers minuit quarante-cinq mi-
nutes, le personnel de l'usine fut réveillé par trois ou
quatre détonations successives, suivies du bruit de la va-
peur et d'une grêle de briques qui s'abattaient sur les
toits des constructions voisines, dans un grand rayon.
L'explosion se fit très rapidement; au dire des témoins,
sa durée n'a pas dépassé une minute. Lorsque les em-
AUX HAUTS FOURNEAUX DE FRIEDENSHÛTTE. 17
ployés supérieurs de l'établissement arrivèrent sur les
lieux, ils constatèrent que le bâtiment des chaudières
avait complètement disparu et ne virent à sa place que
des débris de tôles et des amas de briques. Leur attention
se porta tout de suite sur quatre maisons d'ouvriers et deux
magasins auxquels le feu avait été mis soit par des mor-
ceaux de charbon incandescents , soit par des briques
portées au rouge. Cet incendie fut éteint à grand' peine.
Une écurie attenant à la maison de direction fut égale-
ment réduite en cendres. Le bâtiment des machines souf-
flantes fut gravement endommagé, mais les construc-
tions voisines furent relativement épargnées. On dût
démolir sur un tiers de sa hauteur la cheminée septen-
trionale, qui avait été fendue en travers à sa partie supé-
rieure. Douze ouvriers, parmi lesquels les deux chauffeurs
et leur aide, furent tués, cinq blessés grièvement et trente
plus légèrement. Aucun des blessés ne suôcomba. Sur
les trois ouvriers occupés aux chaudières, on en retrouva
deux dans les décombres, à l'emplacement même de la
chambre de chaufife ; le cadavre du troisième fut relevé à
l'entrée même du bâtiment.
Constatations faites par V association silésienne. —
Après le désastre, les ingénieurs de l'association silé-
sienne s'efforcèrent d'en déterminer les causes en relevant
avec soin les positions des principaux fragments projetés
par l'explosion. Ils durent toutefois, en raison des diffi-
cultés résultant de l'absence de signes distinctifs, renon-
cer à reconnaître l'identité des quarante-quatre bouilleurs
et de leurs communications. Ils constatèrent seulement
que la plupart d'entre eux étaient restés à peu près sur
place, dans l'enceinte même du bâtiment des chaudières
ou à une faible distance du côté de l'ouest, vers les ma-
chines soufflantes. Un grand nombre avaient été simple-
ment arrachés de leurs corps supérieurs et ne s'étaient
Tome XV, 1889. 2
18 EXPLOSION OB 22 CHAUDIÈRES A VAPEUR
pas divisés ; quelques autres avaient été partagés en plu-
sieurs morceaux, presque toujours par des cassures pro-
duites le long de rivures transversales. Par exception,
les bouilleurs de quelques chaudières situées aux deux
extrémités de la batterie (n^"' 22, 17, 18 et 20) étaient
restés attachés en totalité ou en partie à leurs corps prin-
cipaux, eux-mêmes plus ou moins avariés ; on retrouva,
en outre, deux fragments de bouilleurs, encore partielle-
ment adhérents à leurs communications, dans la direc-
tion du nord-est, près du bâtiment des chaudières de
laciérie, deux au voisinage de la forge dans la direction
de Test, et enfin deux, avec un fond d'avant, dans une
carrière de sable située dans la direction du sud-est.
Les tôles des bouilleurs ne laissaient voir ni bosses
ni déformations vers le dehors, ni amincissements nota-
bles ; les épaisseurs constatées aux cassures entre rivets
et à quelques déchirures en pleine tôle occasionnées par
la chute des fragments atteignaient toujours 6°''°,75 ; on
a remarqué quelques corrosions intérieures au voisinage
des points où arrivait Teau d'alimentation, mais aucune
cassure ne s'était produite dans les régions ainsi amin-
cies. Les communications présentaient à leurs rebords
une épaisseur moyenne de 10 millimètres ; quelques-unes
étaient complètement détachées des pièces qu'elles ser-
vaient à assembler.
Les ingénieurs de l'association silésienne durent donc
se borner à établir l'identité des corps principaux des
vingt-deux chaudières et à fixer, pour chacun d'eux, les
points où en étaient retombés les fragments. Ce travail
de reconnaissance est résumé par le plan fig. 1 ; il n'em-
brasse toutefois que les morceaux qui ont été retrouvés ;
un certain nombre ont été perdus ou sont tombés dans
une grande pièce d'eau située au sud de la batterie et
qu'on n'a pu mettre à sec. L'origine de quelques autres
n'a pas pu être déterminée.
AUX HAUTS FOURNEAUX DB FRIEDBNSHÛTTE. 19'
La chaudière neuve n^ 22, qui occupait le premier
rang au nord de la batterie et était construite en tôles
de bonne qualité, a été jetée sur le côté sans se diviser,
parallèlement à son emplacement primitif. Elle a été
relativement peu endommagée.
Le corps de la chaudière neuve n^ 23 a été lancé &
une cinquantaine de mètres vers le nord-ouest; ses
bouilleurs sont pour la plus grande partie restés sur
place dans les décombres; toutefois, deux de leurs frag-
ments ont été projetés dans la direction du nord-est et
sont retombés à une distance d'environ 300 mètres, près
de l'aciérie.
Le corps de la chaudière n^ 1, qui était vide, a égale-
ment été séparé de ses bouilleurs et lancé & 16 mètres
vers le nord-ouest ; son tube de niveau d'eau s'est détaché
dans sa chute et a été retrouvé à peu de distance.
Le corps de la chaudière n^ 2 a été divisé en un assez
grand nombre de fragments; la plupart d'entre eux,
parmi lesquels il faut citer la sixième virole qui s'était
déroulée, se sont éparpillés vers l'ouest et le nord-ouest ;
la dernière virole et le fond d'arrière ont, au contraire, été
retrouvés dans la direction opposée, c'est-à-dire à l'est.
Les rivures circulaires ont été cassées et les tôles bosse-
lées de l'extérieur vers l'intérieur. Les bouilleurs sont
restés sur place.
La chaudière n^ 3 était vide; son corps supérieur a été
arraché de ses bouilleurs et lancé vers le nord-nord-ouest ;
il s'est partagé en deux morceaux en tombant sur le
soL
Le corps de la chaudière n^ 4, séparé de ses bouilleurs,
a été rompu entre la septième et la huitième viroles ; la par-
tie d'avant, projetée vers le sud-ouest, a heurté le bâti-
ment des machines soufflantes et est venue retomber un peu
au nord-ouest de ce bâtiment en se séparant de son tube
de niveau d'eau; la partie d'arrière a été, au contraire,
20 EXPLOSION DE 22 CHAUDIÈRES A VAPEUR
lancée à plus de 400 mètres vers le nord-est, derrière
Taciérie, en passant par-dessus les fours à coke.
A l'exception d*un morceau comprenant la huitième et
la neuvième viroles, qui a été lancé dans la direction de
Touest-nord-ouest, le corps de la chaudière n® 5 a été
projeté tout entier, divisé en plusieurs fragments, vers le
nord-est; deux de ces fragments comprenant Fun le
dôme, l'autre les deux dernières viroles et le fond d'ar-
rière, sont retombés aux distances respectives de 168
et 220 mètres ; les bouilleurs sont restés sur place.
Le corps de la chaudière n" 6 s'est rompu à la qua-
trième virole. Son dôme s'est divisé, et deux de ses frag-
ments ont été projetés vers le nord-ouest ; la partie anté-
rieure de la chaudière, comprenant le fond d'avant, les
quatre premières viroles et le reste du dôme, a pris la
direction du nord-nord-ouest et a été projetée à une dis-
tance de 520 mètres ; le tube de niveau d'eau et plusieurs
petits fragments de la quatrième virole s'en étaient déta-
chés; partout, sauf à la quatrième virole, les bords des
cassures et des fentes étaient repliés vers l'intérieur.
L'arrière de la chaudière, à partir de la cinquième
virole, a été lancé vers l'est et s'est abattu à proximité
de la forge après avoir fissuré la cheminée du nord. Les
bouilleurs ont été à peine déplacés.
Le corps de la chaudière n® 7, séparé de ses bouil-
leurs, a été projeté tout entier dans la direction de
l'ouest, vers le haut fourneau n® 1 dont il a démoli le
gueulard; il s'est divisé, par suite de ce choc, en un assez
grand nombre de morceaux dont les bords étaient
repliés vers l'intérieur ; plusieurs ont été retrouvés près
d'une maison d'habitation située à l'ouest dudit haut
fourneau ; les autres étaient moins éloignés de l'empla-
cement primitif du générateur ; parmi eux, la neuvième
virole gisait déroulée sur la chaussée longeant la halle
de coulée.
AUX HAUTS FOURNEAUX DE FRIEDENSHDtTE. 21
La plus grande partie du corps de la chaudière n** 8,
après avoir été arrachée des bouilleurs, a été lancée
vers Touest et a détruit une annexe située au nord du
bâtiment des machines soufflantes ; elle s'est divisée en
trois fragments. La onzième virole et le fond d'arrière
n'ont pas été retrouvés.
Le corps de la chaudière n® 9, à Texception des deux
dermères viroles et du fond d'arrière que Ton n'a pas
retroavés, est parti dans la direction de l'ouest, en s'ar-
rachant de ses bouilleurs, et est venu frapper le bâtiment
des machines soufflantes ; il s'est abattu un peu au nord
de ce bâtiment sur un fragment de la chaudière n® 8,
après avoir perdu en route son tube de niveau d'eau.
La partie antérieure du corps de la chaudière n^ 10 a
également heurté le bâtiment des machines soufflantes ;
ce choc a eu pour efifet de lui faire perdre son tube de
niveau d'eau qui a été projeté au sud de ce bâtiment,
tandis que le reste de la pièce venait s'abattre en face
de l'emplacement primitif de la chaudière n® 7 sur une
tôle de la chaudière n^ 15. Le fond d'arrière et un mor-
ceau de la onzième virole n'ont pas été retrouvés. Les
bovûUeurs sont restés sur place.
Tous les fragments du corps de la chaudière n"* 11
étdent rassemblés à côté du haut fourneau n® 3. Ce
corps, arraché de ses bouilleurs, a été projeté d'une
senle pièce vers l'ouest, a atteint le gueulard du premier
hant fourneau, et a ensuite ricoché vers le sud en se
brisant. Presque toutes les cassures étaient dans les
rivures transversales; cependant les viroles 9 à 11 se
sont déchirées en pleine tôle; la septième virole s'est
presque complètement aplatie dans sa chute ; les autres
étaient plus ou moins bosselées et écrasées vers l'in-
térieur.
Le corps de la chaudière n"* 12 a été projeté vers
l'ouest et le nord-ouest ; l'avant est tombé dans la halle
L
n
22 EXPLOSION DE 22 CHAUDIÈRES A VAPEUR
de coulée entre les hauts fourneaux n®" 1 et 2 ; larrière
a été lancé à une plus grande distance dans la direction
du haut fourneau n* 4 ; cette seconde partie s*est divisée
dans sa chute en deux fragments. Les débris de cette
chaudière ont été fortement abîmés ; les bouilleurs n'ont
subi qu'un léger déplacement.
Le fond d'avant et les dix premières viroles du corps
de la chaudière n® 13, arrachés des bouilleurs, ont été
lancés d'une seule pièce à l'ouest, vers le bâtiment des
machines soufflantes, sans subir d'avaries importantes.
On n'a retrouvé ni le tube de niveau d'eau, ni le fond
d'arrière et la dernière virole.
Le corps de la chaudière n** 14, divisé en plusieurs
fragments, était étendu dans la direction de l'ouest, au
voisinage et au sud du bâtiment des machines soufflantes.
On n'a retrouvé qu'une partie de la troisième et de la
quatrième viroles. Les bouilleurs sont restés dans les
décombres de la batterie de générateurs.
La chaudière n^ 15 a été la plus endommagée. Son corps
supérieur, détaché de ses bouilleurs, a éclaté en un
grand nombre de fragments qui ont été projetés dans
toutes les directions; les cassures se sont produites
tantôt en pleine tôle, tantôt aux rivures; les morceaux de
tôles se sont plus ou moins déroulés et présentaient les
caractères d'une explosion ordinaire de chaudière. On
n'a pas retrouvé les viroles 5, 7, 8 et 10, ni le fond
d'arrière. Les plus gros morceaux ne comprenaient pas
plus d'une virole.
La chaudière n® 16 était vide; son corps supérieur a
été néanmoins arraché de ses bouilleurs et lancé vers
l'ouest entre les hauts fourneaux n"*" 2 et 3. Il s'est peu
avarié dans sa chute.
La chaudière n® 17 est venue retomber presqu'à son
emplacement primitif, où on Ta retrouvée relativement
AUX HAUTS FOURNEAUX DE FRIEDENSHÛTTE. 23
peu aTariée, mais avec la partie d'arrière de ses deux
bouilleurs arrachée.
La chaudière n* 18 a été retournée ; l'arrière de son
corps supérieur, encore réuni à deux communications et
à la moitié d'un bouilleur, a été déplacé dans la direc-
tion du nord-est et appliqué au sud de la petite che-
minée ; un autre fragment a été lancé à une distance de
230 mètres à Test. On n'a pas retrouvé les quatre viroles
d'avant; cette partie est sans doute tombée dans la pièce
d'eau située au sud du bâtiment des générateurs.
Le corps supérieur de la chaudière n® 19 s'est arraché
de ses bouilleurs et divisé en deux parties ; l'avant a été
lancé vers Touest-sud-ouest, et l'arrière vers l'est à une
distance de 230 mètres.
Enfin, la chaudière n* 20, qui était vide, a été projetée
pour la plus grande partie vers le sud ; un de ses frag-
ments a pris toutefois la direction de l'est-sud-est et est
tombé à une distance de 250 mètres.
On n'a constaté aucun amincissement notable des tôles
des corps supérieurs des vingt-deux chaudières ; les cas-
sures se sont rarement produites en pleine tôle ; elles
ont presque toujours suivi les rivures transversales, de
sorte que beaucoup de fragments étaient constitués par
une seule ou par plusieurs viroles plus ou moins défor-
mées dans leur chute. Les morceaux avaient naturel-
lement subi, en retombant sur le sol, des renfoncements
plus ou moins accusés, et les bords des cassures avaient
été de même repliés généralement vers l'intérieur.
En dehors du corps principal de la chaudière n^ 15,
qui a été complètement détruit et réduit en petits mor-
ceaux, on n'a observé que peu d'avaries présentant le
caractère bien net d'un éclatement de l'intérieur vers
rextérieur. Nous rappellerons cependant que la qua-
trième virole et le dôme de la chaudière n* 6 ont été
dirisés en un certain nombre de fragments, et que plu-
L
24 EXPLOSION DE 22 CHAUDIÈRES A VAPEUR
sieurs viroles se sont déroulées, notamment la sixième
de la chaudière n* 2, et la neuvième de la chaudière n** 7.
Presque toutes les autres avaient gardé, en s'aplatissant
sur le sol, un aspect rappelant leur* forme cylindrique
primitive.
Les tôles inférieures des corps principaux des chau-
dières n®' 6, 7 et 12, et les rebords des communications
de la chaudière n® 7, avaient par places une teinte
bleuâtre. Cette particularité se remarquait spécialement
à la chaudière n** 7 ; les tôles ainsi colorées n'avaient pas
subi de déformation, et la teinte bleue ne s'étendait qu'à
leur partie inférieure; on ne Ta pas observée sur les
parois intérieures des chaudières, ni sur les surfaces de
rupture. Ajoutons que plusieurs tôles inférieures, comme
la troisième de la chaudière n* 9, et la cinquième de la
chaudière n^ 19, présentaient de légères déformations
consistant en des bosses ayant leur convexité vers Tex-
térieur.
Il résulte encore des constatations faites par l'asso-
ciation silésienne que les tôles inférieures des corps
principaux des vingt chaudières les plus anciennes avaient
été remplacées en grande partie. par des tôles neuves, à
la suite de nombreuses réparations. Il ne restait guère que
moitié environ des tôles primitives; les substitutions
avaient naturellement été opérées surtout à l'avant des
générateurs, c'est-à-dire dans la région la plus éprouvée
par les flammes.
Essais des tôles. — Les cassures des tôles datant de
la construction étaient caractérisées par leur gros
grain et leur absence de fibres, ce qui dénotait déjà
leur qualité inférieure. Ces observations ont été confirmées
par des essais à la traction et au pliage qui ont eu lieu à
l'usine Borsig, sous la direction d'un ingénieur de
l'association silésienne. Les essais ont porté sur six
AUX HAUTS FOURNEAUX DE FRIEDENSHÛTTE. 23
t&les, toutes choisies parmi celles qui recevaient direc-
tement Faction des flammes, c'est-à-dire qui étaient
situées au-dessous des corps supérieurs; cinq d'entre
elles étaient d'anciennes iôles de 1871-72; la sixième
avait été posée en^ 1886 en remplacement d'une tôle
avariée. Voici la provenance de ces six échantillons :
N* 1. — Chaudière inconnue. Vieille plaque arrachée
sur un côté dans une rivure, et ailleurs en pleine tôle.
N* 2. — Chaudière n® 6 : quatrième virole. Vieille
plaque. Déchirures en pleine tôle et dans la rivure.
N* 3. — Chaudière n° 12 : sixième virole. Vieille
plaque déchirée en pleine tôle.
N* 4. — Chaudière n"* 7 : cinquième ' virole. Vieille
plaque cassée aux deux rivures transversales.
î^* 5. — Chaudière n"* 15 : fragment de la deuxième
ou de la troisième virole déchiré en pleine tôle. Plaque
neuve en fer puddlé posée le 20 avril 1886, par la
société de Hubertushûtte.
N* 6. — Chaudière n® 7 : neuvième virole. Vieille
plaque déchirée dans les rivures, et en pleine tôle à la
communication.
Les essais ont donné les résultats qui sont résumés
par le tableau ci-dessous :
26 EXPLOSION DE '22 CHAUDIÈRES A
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AUX HAUTS FOURNEAUX DE FRIEDENSHÛTTE. 27
Il résulte & Tévidence de ce tableau que les tôles qui
avaient servi à construire les chaudières n^' 1 à 20
étaient aigres et cassantes. Plusieurs ont donné un
allongement très faible ou même presque nul. Elles se
sont rompues on criquées au pliage sous des angles de
quelques degrés , en éclatant parfois subitement sans
formation préalable de fissures. Seules , les tôles qui
avaient été posées après coup étaient en bon fer; les ré-
sultats des essais opérés sur Téchantillon n^ 5 , prélevé
sur la chaudière n® 15, en offrent une preuve certaine.
Notons encore que presque toutes les tôles de fer Tho-
mas posées après coup se sont bien comportées et n*ont
pas donné lieu, comme les tôles de ferpuddlé, à des cas-
sures aux rivures.
IL — RÉSUMÉ DES OPINIONS EXPRIMÉES
PAR LES DFVERS GROUPES D'iNGÉNIEURS ALLEMANDS.
Avis de rassodatian silésienne. — Les ingénieurs de
Tassociation silésienne pensent qu'il y a eu dans la ca-
tastrophe de Friedenshùtte trois phases correspondant
aux détonations successives qui ont été entendues par le
personnel de l'usine, et trois centres d'explosion ayant
pour origines les chaudières n~ 6 et 7, la chaudière n® 4,
et la chaudière n* 15. D'après eux, le corps principal de
la chaudière n* 7 s'est d'abord déchiré, à sa partie infé-
rieure, dans Tune de ses rivures transversales d'arrière ,
sans faire explosion, mais en produisant une secousse
qui a ébranlé la maçonnerie des fourneaux et ouvert une
seconde faite à la rivure transversale située entre la
quatrième et la cinquième virole de la chaudière n^ 6.
Dès lors, les chaudières n**' 6 et 7 se sont vidées peu à
peu, comme s'était vidée la chaudière à laquelle pareil
accident était survenu en mars 1886; leur eau s'est
écoulée suivant la pente des cameaux supérieurs, c'est-
L
28 EXPLOSION DE 22 CHAUDIÈRES A VAPEUR
à-dire vers les grilles ; elle a ouvert les portes des
foyers, projeté au dehors le charbon incandescent qui s'y
trouvait et éteint les gaz des hauts fourneaux, permet-
tant ainsi à ces derniers de former avec Tair un mélange
explosible. Plus tard, ce mélange a pu gagner les parties
les plus éloignées des cameaux , où la maçonnerie n'a-
vait pas été mouillée et était encore assez chaude pour
l'enflammer. C'est alors que la première explosion s'est
produite ; ses effets ont été différents sur les deux géné-
rateurs,; tandis que le corps de la chaudière n^ 7, bien
que fissuré à l'arrière, était lancé d'une seule pièce, après
avoir été arraché de ses bouilleurs , contre le gueulard
du haut fourneau n^ 1 sur lequel il allait se briser , celui
de la chaudière n® 6 se fracturait d'abord sous l'influence
de l'explosion de gaz , puis éclatait vers le dehors à la
quatrième virole par l'explosion de vapeur, et ses frag-
ments étaient projetés dans des directions opposées ; en
même temps, la conduite générale de fumée était détruite
derrière les chaudières n^' 6 et 7, ainsi que le mur de
séparation situé dans cette conduite entre les chaudières
n- 7 et 8.
L'accident s'est ensuite propagé de la manière sui-
vante, d*après l'association silésienne.
Au nord, l'explosion de la chaudière n^ 6 a eu pour
effet de rompre dans ses communications la chaudière n® 5,
dont le corps supérieur presque tout entier a été projeté
dans la direction du nord-est ; la chaudière n^ 4 a elle-
même été fortement ébranlée, en sorte qu'elle s'est ou-
verte sous l'influence de la force élastique de la vapeur
à la rivure transversale de ses septième et huitième vi-
roles, devenant ainsi un second centre d'explosion; divi-
sée en deux parties, elle a été lancée dans les directions
du sud-ouest et du nord-est, et a déterminé, par réper-
cussion, l'arrachement, la projection ou le déplacement
des chaudières n*' 3, 2, 1, 23 et 22.
AUX HAUTS FOURNEAUX DE FRIEDENSHÛTTB. 29
Au sud, le premieF ébranlement avait produit une fis-
sure à la sixième virole de la chaudière n** 12, qui s'était
vidée par là en préparant une seconde explosion de gaz.
D'autre part, le choc résultant de la destruction des
chaudières n^ 6 et 7 a entraîné l'arrachement de la chau-
dière n"" 8 et a en même temps favorisé la rupture de la
chaudière n® 15, que la pression de la vapeur a fait éclater
du dedans vers le dehors, en envoyant des fragments dans
toutes les directions et en achevant de désorganiser ce
qui restait encore de la batterie de générateurs. La
chaudière n' 15 est ainsi devenue un troisième centre
d'explosion; les chaudières n®' 14 à 9, déjà très éprou-
vées, n'ont pas pu résister davantage, et leur destruc-
tion, à laquelle est venue se joindre celle de la conduite
générale de fumée entre les deux cheminées, a été com-
plétée par la deuxième explosion de gaz ayant pour ori-
gine la chaudière n® 12; les chaudières n^M6 à 20 ont
été pareillement disloquées, projetées ou déplacées par
Fexplosion de la chaudière u? 15.
En résumé, l'association silésienne estime que les
chaudières n^' 4 et 15 ont été détruites par des explo-
sions de vapeur, que la chaudière n^ 6 a subi à la fois
rin&uence d'une explosion de gaz et d'une explosion de
vapeur, et que toutes les autres ont été disloquées, pro-
jetées et déplacées tant par l'action extérieure des gaz
que par les chocs latéraux qu'elles recevaient des chau-
dières voisines. En retombant sur le sol, les corps des
générateurs ont achevé de se briser et de se déformer.
Sur le plan joint à son rapport, ladite association ré-
partit les vingt-deux chaudières de la batterie en quatre
catégories, savoir :
l"" Celles qui étaient en chômage : n"" 1, 3, 16 et 20
2* Celles qui ont fait explosion sur place : n®' 4 et 15
3^ Celles qui ont été vidées sur place et projetées
n-6, 7etl2;
30 EXPLOSION DE 22 CHAUDIÈRES À VAPEUR
4® Celles qui ont été projetées avec leur eau et leur
vapeur, et détruites en chemin ou dans leur chute :
n«» 22, 23, 2, 5, 8, 9, 10, 11, 13, 14, 17, 18 et 19.
La théorie qu'elle donne de l'accident permet d'expli-
quer certaines particularités qui ont été constatées lors
de Tenquête et parmi lesquelles il convient de citer les
suivantes :
1^ Les détonations successives entendues par le per-
sonnel de Tusine ;
2® La teinte bleue des tôles inférieures des corps prin-
cipaux des chaudières n^* 6-, 7 et 12, et des rebords des
communications de la chaudière n^ 7. Cette teinte, qui
étaitplus accuséeàla chaudière n*'7, queFon supposes' être
ouverte la première, n'était pas aussi intense que celle
que Ton observe d'habitude dans les chaudières longtemps
portées au rouge ; elle n'était pas accompagnée , comme
dans ces dernières, de gerçures ni de bosses; elle pou-
vait donc provenir simplenient de ce que les chaudières
n**" 6, 7 et 12, après s'être vidées comme nous l'avons
indiqué plus haut, auraient été exposées pendant quel-
que temps à la réverbération des parois encore chaudes
de la maçonnerie des carneaux. Pareil fait s'était déjà pro-
duit lors de l'accident de mars 1886 ;
3® La façon dont les bords des cassures étaient repliés
soit vers l'intérieur, soit vers l'extérieur. Par exemple,
aux chaudières n"^" 4 et 15, ces bords étaient générale-
ment courbés vers le dehors, ce qui était l'indice d'une
explosion de vapeur ; il en était de même à la quatrième
virole de la chaudière n** 6, tandis qu'ailleurs, c'était
presque toujours le contraire ;
4® L'ordre de superposition des fragments appartenant
à plusieurs chaudières et qui étaient retombés l'un sur
l'autre. Ainsi, on a retrouvé l'avant du tube de niveau
d'eau de la chaudière n^ 8 sous le corps de la chaudière
n* 9, la sixième virole déroulée de la chaudière n* 15
r
I AUX HAUTS FOURNEAUX DE FRIEDENSHÛTTE. 31
I soas le corps de la chaudière n^ 10, la chaudière n^ 17
I sur remplacement de la chaudière n^ 1 6 , un morceau de
la chaudière n^ 15 sur l'emplacement de la chaudière
n** 7, etc. D'où Ton est amené à conclure que la chaudière
n* 15 a fait explosion après la chaudière n® 7 et avant la
chaudière n^ 10, que la destruction de la chaudière n^ 8
a précédé celle de la chaudière n® 9, et celle de la chau-
dière n* 1 6 celle de la chaudière n® 17.
Tontes ces circonstances concordent parfaitement avec
la version qui précède, mais, d'autre part, cette version
est trop précise dans ses détails et repose sur un trop
petit nombre de faits pour qu'on puisse y attacher une
grande confiance ; elle a en outre le tort , selon nous ,
d'imaginer une double explosion de gaz des hauts four-
neaux qui ne nous parait rien moins que démontrée, mais
en faveur de laquelle l'association silésienne a relevé les
aiigaments suivants :
1"* La séparation presque générale des corps princi-
paux des* chaudières et de leurs bouilleurs suivant leurs
communications, les bouilleurs restant sur place et les
corps étant projetés à grande distance, ce qui parait jus-
tifier l'existence d'une force agissant entre les bouilleurs
et les corps des chaudières ;
2* La dislocation et le déplacement des quatre chau-
dières vides , qui ne peuvent évidemment provenir que
d'une action extérieure;
3* La destruction complète de la maçonnerie du massif
des générateurs jusqu'au-dessous des bouilleurs ;
4* La démolition de la conduite générale de fumée
entre les deux cheminées , ainsi que l'éparpillement de
la plupart des fragments des corps de chaudières dans
la direction opposée, et le rassemblement des bouilleurs
en avant et à Touest du bâtiment des générateurs ;
5^ L'enfoncement presque général des rivures et des
déchirures des tôles vers l'intérieur des chaudières.
32 EXPLOSION DE 22 CHAUDIÈRES A VAPEUR
Nous reviendrons plus loin sur ces divers points.
L'association silésienne exclut d'ailleurs sans hésita-
tion, comme causes de la catastrophe, une alimentation
générale insuffisante , la surpression de la vapeur et l'a-
mincissement des tôles. L'alimentation insuffisante est à
rejeter, parce qu'on n'observe la coloration bleue qu'aux
chaudières n®* 6, 7 et 12, et qu'on peut l'attribuer au
rayonnement de la maçonnerie des carneaux après la vi-
dange de ces chaudières ; tout au plus le manque d'eau
et, par suite, la négligence des chauffeurs pourraient-ils
être invoqués pour expliquer la formation de la cassure
entre rivets survenue à la chaudière n® 7, et qui aurait
été le point de départ de Taccident. La surpression inté-
rieure est aussi très improbable, car rien n'indique que les
soupapes de sûreté aient été surchargées, et il y a lieu de
croire, au contraire, que la pression était, lors de l'acci-
dent, inférieure à la limite fixée par le timbre ; de plus ,
s'il y avait eu excès de pression, les déchirures et les
bagues déroulées auraient été plus nombreuses. Enfin,
l'amincissement des tôles n'a joué aucun rôle, car on n'a
observé que des diminutions d'épaisseur presque insi-
gnifiantes, et aucune rupture ne s'est produite dans les
parties les plus affaiblies, notamment dans les régions où
les bouilleurs avaient subi des corrosions intérieures à
l'entrée des eaux d'alimentation.
En revanche, l'association silésienne déclare que la
mauvaise qualité des tôles des vingt plus anciennes chau-
dières, qui facilitait singulièrement les cassures entre ri-
vets, surtout dans des générateurs de pareil type et de
pareille longueur, a exercé une influence prépondérante
sur la gravité et l'étendue du désastre. Un matériel aussi
défectueux convenait peu, on en conviendra , pour une
batterie de générateurs qui était destinée à fonctionner
nuit et jour pendant un grand nombre d'années, en de-
AUX HAUTS FOURNEAUX DE FRIEDENSHÛTTE, 33
hors des chômages nécessités par les nettoyages et les
réparations.
Avisée la Société régionale des ingénieurs allemands de la
Eaute-Silésie. — Le rapport dont nous venons de donner
lanalyse a été discuté d'une manière très approfondie
dans la séance tenue le 19 octobre 1887 par le groupe des
iogéoieurs allemands de la Haute-Silésie. Plusieurs
d*entre eux ont complètement nié Taction des gaz des
hauts fourneaux, et surtout le rôle que leur prête Tasso-
dation silésienne au début de l'accident. Puisque, disent-
ils, les voies d'eau ouvertes aux rivures circulaires des
chaudières n"* 7 et 6 n'ont pas été assez fortes pour pro-
voquer une véritable explosion, la vidange de ces chau-
dières s*est opérée lentement ; de plus , les fuites d'eau et
de vapeur, après avoir ouvert les portes des foyers, ont
nécessairement rejeté les gaz au dehors , et ceux-ci se
sont librement répandus dans l'atmosphère; ils n'ont
donc pu commencer à former un mélange explosible qu'à
partir du moment où les chaudières étant complète-
ment vidées, il leur a été possible de reprendre leur mar-
che normale dans les cameaux ; la formation de ce mé-
lange par diffusion a elle-même demandé un certain
temps, et il est permis de croire que les maçonneries
s'étaient alors suffisamment refroidies, soit par rayonne-
ment, soit par le contact de l'eau dont elles avaient été
arrosées, pour être incapables de produire l'inflamma-
tion du mélange détonant. La nature des gaz vient en-
core à lappui de ce raisonnement ; les hauts fourneaux
de Friedenshûtte fabriquaient de la fonte grise pour
acier; d'après M. Bremme, leurs gaz avaient en poids,
comme tous ceux des hauts fourneaux de la Haute-Silé-
sie chauffés au coke, la composition moyenne suivante :
'
1 '
Tome XV, 1889.
V
34 EXPLOSION DE 22 CHAUDIÈRES A VAPEUR
Azote 60
Acide carbonique 9
Vapeur d'eau 8
Oxyde de carbone 23
Total 400
Ils renfermaient un quart h peine d'élément combustible ;
en outre, ils étaient à une assez basse température, à
cause du long trajet qu'ils avaient à parcourir pour se
rendre à la batterie de générateurs ; ils étaient donc par-
ticulièrement difficiles à enflammer, surtout si Ton tient
compte de ce qu'ils devaient être additionnés d'une
grande quantité d'air et aussi d'une notable proportion
de vapeur d'eau provenant des chaudières. Pour justifier
une explosion de gaz, il serait plus simple d'admettre
que les ouvriers ont laissé éteindre le feu sur les grilles
pendant la nuit ; que le courant de gaz, pour une raison
quelconque, a été momentanément interrompu, et que
revenant ensuite, mais non enflammé, il a formé avec
l'air un mélange explosible. Mais dans cette hypothèse
môme, d'ailleurs fort improbable, on ne s'expliquerait
pas l'intensité des phénomènes observés, la projection à
d'énormes distances de pièces de fer d'un poids considé-
rable, et l'étendue des dégâts matériels. Les explosions
qui se produisent assez fréquemment dans les conduites
de gaz des hauts fourneaux n'ont en efifet, le plus souvent,
que des conséquences insignifiantes ; tout se borne à la
destruction de la conduite, et celle-ci reste parfois intacte
lorsqu'elle présente un clapet de sûreté dans le voisinage;
dans les cas assez rares où des mélanges détonants de
gaz et d'air se sont enflammés dans les carneaux des
chaudières, on n'a pareillement constaté que des avaries
peu importantes, tandis que la statistique mentionne des
explosions dont les effets ont été presque aussi destruc-
teurs que ceux de Friedenshûtte sans qu'on ait pu les
expliquer par la seule intervention des gaz.
i
AUX HAUTS FOURNEAUX DE FRIEDENSHÛTTE . 35
Pour combattre la succession de deux explosions de
gaz admise par Tassociation silësienne, on a fait obser-
ver que les chaudières projetées par la première auraient
atteint et brisé la conduite-maîtresse qui s'étendait sur
le front d'avant du massif des générateurs et rendu ainsi
la seconde explosion impossible : cette objection n'est
pas sans réplique, car les deux explosions ont pu se pré-
parer en même temps, et on peut prétendre en outre
qu'en cas même de rupture de la conduite-maîtresse, le
tirage exercé par les cheminées aurait suffi pour conti-
nuer d'aspirer vers elles les gaz affluant par ses deux
tronçons, plus ou moins mélangés avec de Tair introduit
par les sections rompues.
Les adversaires des conclusions de l'association silé-
ûenne ont encore déclaré que la position des débris sur
le théâtre de l'accident a pu induire en erreur sur les direc-
tions de leurs trajectoires ; que les nombreuses cassures
observées dans les rivures circulaires peuvent aussi bien
avoir été produites par une explosion de vapeur que par
toute autre cause, si l'on admet que ces rivures avaient
été préalablement affaiblies ; que l'enfoncement des tôles
et des rivures vers l'intérieur s'explique par l'aplatisse-
ment des pièces projetées sur le sol ; qu'enfin la sépara-
tion presque générale des corps principaux des chaudières
et des bouilleurs tient à ce que les communications qui
les réunissaient était en fer de si mauvaise qualité qu'on
pouvait en casser les rebords en leur faisant subir le plus
léger pliage. Dans ces conditions, au lieu d'attribuer la
teinte bleue des tôles des chaudières n"" 6, 7 et 12, à la
réverbération des parois rougies des cameaux, il paraît
plus simple d'admettre que ces chaudières ont manqué
d'eau et sont ainsi devenues la cause déterminante de la
catastrophe ; à ce sujet, M. Zander a exprimé l'opinion
qu'une première explosion, occasionnée par le manque
d'eau, a détruit la conduite commune de vapeur et im-
t
36 EXPLOSION DE 22 CHAUDIÈRES A VAPEUR
primé un choc violent aux chaudières voisines, en pro-
duisant une détente subite de la vapeur qui a entraîné
de nouvelles ruptures et propagé la destruction de la
batterie de générateurs jusqu'à ses deux extrémités. Tou-
tefois, l'assemblée n'a pas été aussi catégorique dans ses
conclusions ; elle n'a pas fait connaître son opinion sur
Torigine du désastre, et elle s'est bornée à repousser,
dans les termes suivants, Thypothèse d'une explosion de
gaz : « La Société régionale des ingénieurs allemands de
la Haute-Silésie n'admet pas l'explication de l'explosion
de Friedenshûtte donnée par l'association de surveil-
lance silésienne. S*il est impossible, d'après l'état des
lieux, de donner une explication nette de l'accident, la
Société régionale se reconnaît du moins autorisée à sou-
tenir qu'il n'a pas été et ne pouvait pas être provoqué
par une explosion de gaz. »
Avis de tassociation des métallurgistes allemands, —
Cet avis est conforme aux conclusions d'un rapport
dressé par M. Brunhuber, ingénieur chargé de la direc-
tion et de la surveillance des chaudières de l'usine Knipp,
à Essen. II a été adopté par l'assemblée, dans sa séance
du 5 février 1888, tenue à Dttsseldorf. Nous allons don-
ner une analyse sommaire du rapport de M. Brunhuber.
On ne saurait admettre que, dans une marche régu-
lière de plusieurs hauts founieaux, les gaz qui en pro-
viennent cessent tout à coup d'être combustibles ; leur
composition ne varie pas brusquement d'un instant à
l'autre, et il en est de même de leur volume produit dans
l'unité de temps. Toutefois, en raison du faible écart qui
existe entre leur température d'inflammation et celle
qu'ils possèdent en brûlant à air libre, il peut arriver
qu'ils s'éteignent sous les chaudières ; c'est précisément
pour ce motif qu'on entretenait à Friedenshûtte, à l'en-
trée de chacune d'elles, un feu de poussier de houille ;
AUX HAUTS FOURNEAUX DE FRIEDENSHÛTTE. 37
mais des faits de ce genre présentent |un caractère indi-
viduel et accidentel, et Ton doit considérer comme abso-
lument improbable la généralisation et la simultanéité
do Textinction des gaz sous un grand nombre de chau-
dières. Dès lors, les explosions de mélanges détonants
ne peuvent produire que des effets locaux.
M. Brunhuber pense en outre que ces effets ne sau-
raient avoir une grande intensité ; il en donne pour rai-
son la faible vitesse d'inflammation des mélanges d'air
et d'oxyde de carbone. Bunsen a trouvé qu'à la tempé-
rature ordinaire, la vitesse d'inflammation d'un mélange
d oxyde de carbone et d'oxygène, dans la proportion de
deux à un en volume, n'est que d'un mètre par seconde ;
cette vitesse doit être sensiblement réduite lorsque,
comme dans l'espèce, l'oxyde de carbone est associé à
des gaz inertes, et lorsque la combustion se fait en pré-
sence d'un grand excès d'air. De son côté, M. Brunhuber
a cherché à déterminer la vitesse d'inflammation d'un
mélange à volumes égaux de gaz des hauts fourneaux
et d'air à diverses températures, en appliquant la formule
de M. Mallard :
-v^s
dans laquelle V désigne la vitesse cherchée, k un coef-
ficient dépendant de la nature du mélange et de celle des
cameaux, p le périmètre des carneaux, s leur section
transversale, T la température de combustion du mélange
gazeux, / sa température d'inflammation, et 6 sa tempé-
rature initiale. Il a ainsi trouvé, en faisant certaines hy-
pothèses sur les éléments qui entrent dans la formule,
et notamment en posant / = 785", ce qui parait excessif,
les valeurs suivantes de V:
38 EXPLOSION DE 22 CHAUDIÈRES A VAPEUR
pour 0 = lOOo V = 0-,59
200* O-'jTa
300* 4 «,06
400» 1™,52
500» 2-,27
pour e = 600» V = 3",81
700» 9-,00
725-» i3»,00
750- 22»,7i
7750 84 -,00
et il en conclut que la vitesse d'inflammation reste tou-
jours assez faible en pratique, parce que la température
initiale du mélange de gaz et d'air ne lui permet jamais
d'atteindre un chiffre élevé. Cela étant, il pense qu'une
explosion de gaz sera toujours presque inoffensive, d'au-
tant plus qu'elle ne s'effectuera jamais dans un milieu
circonscrit.
Les considérations dans lesquelles M. Brunhuber est
entré pour tirer de la détermination de la vitesse d'in-
flammation d'un mélange d*air et de gaz des hauts four-
neaux, la conséquence que la détonation d'un pareil mé-
lange ne peut avoh* de suites graves sont loin d'être
concluantes ; le grisou, par exemple, mélangé à l'air à
la température ordinaire, a une vitesse d'inflammation
qui ne dépasse jamais 0",62, ce qui ne l'empêche pas de
donner lieu à des explosions d'une extrême violence ;
l'effet produit dépend du volume des gaz, de leur nature,
et surtout des conditions dans lesquelles se fait leur in-
flammation. Cet ingénieur nous parait mieux inspiré lors-
qu'il cherche à démontrer que les gaz des hauts fourneaux
ne peuvent plus se rallumer au contact de la maçonnerie
chaude des cameaux des générateurs, lorsqu'ils ont été
éteints pendant quelques minutes. Il base cette appré-
ciation sur les résultats d'expériences qui ont été faites
aux forges d'Ilsede, dont l'installation est analogue à
celle de Friedenshtltte. En marche normale, la tempé-
rature du courant de gaz était de 720 à 750** à une distance
de l'entrée variant de 1",80 à 5^,50, et de 460 à 470*^
à une distance de 17", 10; on a alors couvert le feu
sur les grilles et interrompu Tarrivée des gaz, en tenant
AUX HAUTS FOURNEAUX DE FRIEDENSHÛTTE. 39
fermées les portes des foyers ; au bout d'une dizaine de
minutes, la température avait baissé de plusieurs cen-
taines de degrés et n'était plus que de 33 1"" au maximum
à l'entrée, et de 266^ à. la distance de 17",10; cet abais-
sement était bien plus rapide encore lorsque les portes
des foyers étaient ouvertes. Dans ces conditions, Tinflam-
mation des gaz, après leur extinction, ne peut guère être
attribuée qu'à une reprise du feu de houille sur les grilles ;
une pareille circonstance peut, de même que Textinction,
se présenter accidentellement, mais comme on n'est pas
fondé à supposer que le feu s'est revivifié simultanément
sur un grand nombre de grilles, on est conduit une fois de
plus à regarder une explosion de mélange détonant comme
un incident particulier à une chaudière, tout en reconnais-
sant que ses effets peuvent, si les circonstances s'y prêtent,
se propager et se transmettre aux chaudières voisines.
En résumé, M. Brunhuber s'est efforcé de prouver que
les explosions de gaz des hauts fourneaux se distinguent
par le peu d'étendue et de gravité de leurs effets. D'après
lai, un mélange en parties égales de ces gaz et d'air,
détonant en v€is€ clos^ serait capable de développer une
pression de i*\ 1/2, mais il est clair que, dans les cameaux
des générateurs, qui offrent de larges issues, les pres-
sions réalisées sont toujours très inférieures à cette limite
et ne dépassent jamais une fraction d'atmosphère. Il est
facile de calculer celle qui aurait dû exister à Friedens-
hQtte au-dessous des corps principaux des chaudières,
comme conséquence de la détonation d'un mélange ga-
zeux, pour arracher les communications qui les réunis-
saient à leurs bouilleurs. En admettant pour le métal de
ces communications une résistance de 10 kilogrammes
seulement par millimètre carré, cette pression aurait dû
êtrede3**,3/4; évidemment, ce chiffre n'a pas été atteint,
et il en résulte que l'arrachement des communications
n'est pas dû à une explosion de gaz. Toutefois , il suffi-
40 EXPLOSION DE 22 CHAUDIÈRES A VAPEUR
sait d'une pression de 1/3 d'atmosphère, agissant dans
le carneau supérieur d'une des chaudières, pour la sou-
lever en masse avec ses bouilleurs et son massif de
maçonnerie ; un mélange détonant peut avoir ce résul-
tat, mais serait incapable de donner lieu à des projections
à distance, car la chaleur développée par l'inflamma-
tion instantanée de toute la masse de gaz contenue dans
le carneau supérieur d'un générateur (5 à 6°' à 0®)ne cor-
respondrait pas à un travail de plus d'un million de kilo-
grammètres, tout à fait insuffisant pour produire des effets
mécaniques notables. Il ne reste plus alors qu'un moyen
d'expliquer par une explosion de gaz les conséquences
désastreuses de l'accident de Friedenshûtte ; il consiste-
rait à admettre qu'après avoir été soulevées comme nous
venons de le dire, les chaudières sont retombées brus-
quement et se sont brisées dans leur chute en faisant
explosion vers l'extérieur ; mais, s'il en avait été ainsi,
les bouilleurs porteraient les traces du choc sur leurs
supports, et en outre, ils auraient subi de nombreuses
ruptures, tandis qu'ils sont restés intacts pour la plu-
part, ou se sont simplement divisés en quelques tronçons
suivant des rivures circulaires.
N'est-il pas plus simple et plus naturel de supposer
qu'une seule chaudière a d'abord fait explosion pour une
cause quelconque telle que mauvais état de ses rivures,
tôle fissurée, manque d'eau, etc., et a entraîné la des-
truction de toutes les autres par suite des ébranlements
auxquels elles ont été soumises et de l'arrachement de la
conduite générale de vapeur? A Tappui de cette opinion
déjà émise par M. Zander, M. Brunhuber fait remarquer
que la rupture seule de chaque tuyau conduisant au col-
lecteur devait occasionner l'écoulement de 6*^,5 de va-
peur par seconde, ce qui correspond à 23.400 kilogram-
mes par heure, ou encore à 246 kilogrammes par heure
et par mètre carré de surface de chauffe ; ce chiffre re-
AUX HAUTS FOURNEAUX DE PRIEDENSHUtTE . 41
présente plus de quinze fois Tévaporation normale ; il
accuse par conséquent une détente assez brusque, et suf-
fit à expliquer des ruptures subséquentes dans un maté-
riel sarmené et en mauvais état; tel est, du reste, le
motif pour lequel les statistiques anglaise et allemande
indiquent une forte proportion d'accidents occasionnés
par one prise brusque de vapeur. Quant aux énormes
dég&ts observés à FriedenshQtte, ils ont été produits par
la quantité considérable de chaleur qui est devenue dis-
ponible par Téclatement même des chaudières; si on
évalue à 30.000 kilogrammes le poids d'eau que chacune
d'elles renfermait, à 4'', 1/2 la pression effective et à 155®
la température intérieure, on voit que cette quantité de
chaleur a été de 30.000x55 = 1.650.000 calories par
chaudière, correspondant à un travail d'environ 700 mil-
lions de kilogrammètres. Enfin, M. Brunhuber justifie la
projection de la majeure partie des fragments vers Tavant
du massif par cette considération que la vidange des
corps principaux s*est opérée surtout à Tarrière, à cause de
la rupture des communications, ce qui a dû entraîner
comme conséquence leur déplacement dans le sens opposé.
Gonformëment à ce rapport, Tassociation des métal-
lurgistes allemands a déclaré que l'accident de Friedens-
hQtte ne devait pas être attribué à une explosion de gaz
des hauts fourneaux.
Avis du comité central des associations prtissiennes pour
la surveillance des chaudières à vapeur. — Le rapport
soumis au comité central des associations prussiennes
pour la surveillance des appareils à vapeur a été extrait
de deux autres, dont les conclusions étaient concordan-
tes, et qui avaient été rédigés par les ingénieurs en chef
de Tassociation de Test de la Prusse et de l'association
de surreillance de la Prusse rhénane. Il passe en revue
diverses causes possibles de l'accident, et les rejette
42 EXPLOSION DE 22 CHAUDIÈRES A VAPEUR
successivement pour ne retenir que la dernière, qui est
l'explosion d*un mélange d*air et de gaz inflammables.
Il exclut d'abord un manque général d'alimentation
des dix-huit chaudières en activité ; pour créer ainsi un
danger, il aurait fallu trop de temps ; il n'est pas admis-
sible non plus que les pompes aient refusé leur service,
et que Valimentation ait été insuffisante ou la déperdition
d'eau excessive à la fois pour tous les générateurs. Sans
doute , les tôles inférieures des corps des chaudières
n*' 6, 7 et 12, présentaient une teinte bleuâtre à l'exté-
rieur seulement, mais on peut attribuer cette coloration
à des dépôts de tartre et à des surchauffes locales ; du
reste, la chaudière n^ 7, qui présentait cette coloration
de la façon la plus caractéristique, parait n'avoir pas
fait explosion d'elle-même et avoir été simplement pro-
jetée sous l'influence d'une action extérieure.
Un excès de tension de la vapeur est tout aussi invrai-
semblable ; la surpression aurait dû exister en même
temps dans les dix-huit chaudières , mais alors leurs
trente- six soupapes de sûreté, si elles n'étaient pas ca-
lées ou surchargées, se seraient soulevées et auraient
offert un large débouché à la vapeur ; des fuites se se-
raient déclarées aux joints, et le tout aurait occasionné
un bruit de nature à éveiller l'attention. D'autre part,
les machines soufflantes absorbant la majeure partie de
la vapeur, la pression ne pouvait s'élever rapidement
dans les chaudières qu'au cas où ces machines se seraient
arrêtées; or, leur arrêt aurait précisément suspendu
le dégagement des gaz combustibles. Quant à la houille
brûlée sur les grilles, elle était en quantité trop faible
et de qualité trop médiocre pour donner un excédent de
pression. Le rapport ajoute que, pour faire sauter les
générateurs, la tension de la vapeur aurait dû être nota-
blement supérieure à dix atmosphères, puisque vingt
et une chaudières avaient subi avec succès l'épreuve offi-
AUX HAUTS FOURNEAUX DE FRIEDENSHtÎTTE. 43
délie à cette pression, en 1886 et 1887, à la suite de
grosses réparations.
U accident n'ayant pu se produire par Tune ou l'autre
des deux circonstances qui viennent d'être indiquées et
qui se seraient étendues à toutes les chaudières, on doit
se demander s'il n'a pas été la conséquence de l'explo-
sion isolée d'une ou même de deux d'entre elles, et des
secousses qui en seraient résultées. A cet égard, le rap-
port répond qu'en raison du faible diamètre (0°',156) des
tuyaux qui réunissaient individuellement les générateurs
à la conduite commune de vapeur, comparativement à
leur grand volume, l'arrachement de ces tuyaux ne pou-
vait produire un abaissement brusque de pression, d'autant
plus qu'un courant très vif de vapeur existait déjà vers
les machines à l'état normal; de plus, les chocs latéraux
des chaudières les unes contre les autres, en admettant
qu'ils aient pu les rompre, auraient donné aux ruines un
aspect tout différent de celui qui a été observé et auraient
éparpillé les fragments des générateurs dans toutes les
directions, notamment sur les côtés, tandis qu'à peu
d'exceptions près, leurs trajectoires dht dessiné vers
l'avant une sorte d'éventail partant d'un point situé entre
les deux cheminées, et ayant ses branches extrêmes di-
rigées vers le nord-ouest et le sud-ouest; enfin, l'explo-
sion de proche en proche des vingt-deux chaudières au-
r^t demandé un temps assez long et produit un bruit
analogue à celui d'une violente canonnade. La statisti-
que officielle allemande indique du reste que parmi les
explosions de générateurs appartenant à une batterie, il
en est peu qui aient occasionné des dommages considé-
rables aux chaudières voisines.
La disposition en éventail des trajectoires des débris
projetés semble indiquer que l'explosion a commencé par
les chaudières du milieu ; cette hypothèse est confirmée
par les avaries de la conduite générale de fumée qui a
L
44 EXPLOSION DE 22 CHAUDIÈRES Â VAPEUR
été complètement détruite entre les deux cheminées, tan-
dis qu'elle est restée presque intacte aux deux extrémi-
tés. Le rapport énonce que Tétat des lieux et Taspect
des fragments des générateurs permettaient d*attribaer
la catastrophe à une action ex/en^tire^ commune à toutes
les chaudières ou au moins à un grand nombre d'entre
elles, qu'on ne peut trouver que dans la détonation subite
d'un mélange d'air et de gaz des hauts fourneaux ren-
fermant peut-être d'autres gaz produits par les foyers
chauffés à la houille. Les effets d'une pareille détonation
n'auraient sans doute pas été considérables si les tôles
avaient été de bonne qualité ; il n'en était malheureuse-
ment pas ainsi, et, en marche normale, cette imperfec-
tion du matériel se traduisait par des fissures en pleine
tôle et des cassures aux rivures qui obligeaient à de fré-
quentes réparations, à telles enseignes que, comme nous
l'avons signalé plus haut, la moitié environ des tôles
inférieures des corps principaux des générateurs avaient
dû être remplacées depuis l'origine. Cet état de choses
était aggravé par les tensions et les dilatations irrégu-
lières inhérentes à l'emploi des gaz des hauts fourneaux ;
dans ce mode de chauffage, surtout lorsque les gaz brû-
lent difficilement, comme c'est ici le cas, la zone où la
combustion a le plus d'activité se déplace d'un instant à
l'autre, et les tôles sont ainsi soumises à des efforts va-
riables qui , dans des chaudières de ce système et de
cette longueur, sont, comme la statistique le démontre,
de nature à détruire rapidement leurs assemblages et à
créer un danger ; on conçoit donc que les générateurs de
Friedenshûtte se soient trouvés, sans même que le per-
sonnel de l'usine en eût conscience, et sans qu'il en eût
été averti par des signes extérieurs, dans des condi-
tions particulièrement favorables à une destruction com-
plète.
La force produite par l'explosion des gaz a dû, d'après
AUX HAUTS FOURNEAUX DE FRIEDENSHÛTTE . 45
le rapport, prendre naissance derrière les chaudières et
Ters le milieu de la batterie, entre les deux cheminées ;
c est pour cela que la conduite générale de fumée a été
violemment écrasée dans cette région, et dans cette ré-
gion seule : on a constaté que sa paroi d^avant a été
poussée vers celle d'arrière. Ainsi s'expliqueraient de
même les autres circonstances de l'accident, telles que
la maçonnerie du massif rasée jusqu'à la sole des car-
neaux inférieurs, les fragments des corps supérieurs
presque tous lancés vers l'avant et en éventail, les bouil-
leurs déplacés du même côté; ces deroiers, ayant été
soumis à la pression des gaz sur toute leur surface exté-
rieure, ont été soustraits aux effets de projection qu'ont
subis les corps principaux sur lesquels cette pression ne
pouvait a^ qu'à la partie inférieure.
Cette hypothèse admise, au moins pour les chaudières
du milieu, il ne s'agit plus que d'examiner si les gaz des
hauts fourneaux seuls ont pu donner lieu à l'explosion,
on s'ils ont dû être additionnés pour cela d'une certaine
quantité de gaz de houille.
Le comité central pense d'abord que l'explosibilité des
gaz des hauts fourneaux ne peut être contestée ; le danger
qui eu résulte varie naturellement avec la composition de
ces gaz, notamment avec leur proportion d'oxyde de car-
bone ; mais, dans toutes les usines où on les emploie au
chauffage des chaudières, on a soin de munir les tuyaux
en tôle dans lesquels ils passent de clapets de sûreté,
parce que les explosions y sont assez fréquentes. On cite
même quelques exemples d'explosions qui se sont pro-
duites dans les carneaux des chaudières , sans avoir
occasionné, il est vrai, de dégâts matériels importants.
Les accidents de cette nature sont faciles à expliquer : le
courant gazeux peut être interrompu par une circonstance
quelconque, telle qu'une explosion dans la conduite
d'amenée, un arrêt des machines soufflantes au moment
^
46 EXPLOSION DE 22 CHAUDIÈRES A VAPEUR
de la coulée, une obstruction de haut fourneau, ou l'ou-
verture simultanée des obturateurs des gueulards. Quand
ensuite les gais affluent de nouveau, ils peuvent, s*ils ne
trouvent pas de feu sur les grilles, ne pas se rallumer
immédiatement, se répandre dans les cameaux, non
brûlés et mélaiir;és d*air, et enfin détoner par suite d'une
reprise du feu de houille ou de leur contact avec la
maçonnerie des carneaux portée au rouge. Si on admet
que la dilatation produite par leur inflammation est
capable de donner lieu à une pression de 1 kilogramme,
le déplacement des générateurs sous une pareille action
se trouve aisément expliqué, car il suffit, comme on Ta
vu tout à l'heure, de l'existence de 1/3 d'atmosphère de
pression dans les carneaux supérieurs des chaudières,
pour les soulever avec leurs bouilleurs et la maçonnerie
qui les entoure.
Toutefois, si le comité central regarde comme suffisante
cette explication des phénomènes observés, il se montre
disposé^ pour justifier péremptoirement l'intensité de
leurs effets, à admettre que les gaz des hauts fourneaux
étaient mélangés, dans l'espèce, à des gaz de houille.
De cette manière, leur pouvoir explosif devait être aug-
menté dans de larges proportions, car il ne résultait
plus seulement de l'oxyde de carbone provenant des
hauts fourneaux, mais encore et surtout de l'hydrogène
carboné fourni par la distillation de la houille.
Moyennant cette seconde hypothèse , il n*est plus
nécessaire d'admettre l'extension de l'explosion à toutes
ou à .presque toutes les chaudières ; on peut lui attribuer
une étendue plus restreinte, puisque son action doit être
considérée comme beaucoup plus énergique.
De minuit à une heure du matin, dit le rapport, les
ouvriers du poste de nuit prennent leur repas. Ils ont
peut-être, pour cette raison, chargé très fortement les
grilles, et cette surcharge a pu avoir pour conséquence
AUX HAUTS FOURNEAUX DE PRIEDENSHtÎTTE. 47
Textinction des gaz des hauts fourneaux; en effet, le
charbon employé était de la houille pulvérulente, que Ton
devait souvent mouiller avant de Tintroduire dans les
foyers; il en résultait facilement une couverture complète
des feux; dès lors, les gaz éteints des hauts fourneaux
arrivés pendant cette période de feu mort ont peu à peu
rempli les cameaux, en s*y mélangeant avec de Fair
et en formant avec lui et avec les gaz provenant de
la distillation de la houille un mélange très explosif.
On De peut décider si l'inflammation de ce mélange
8*est faite sur une grille, ou au contact des briques
incandescentes des cameaUx, ou même dans la gaine
principale de fumée; ces trois suppositions sont, dans
Topinion du comité, parfaitement admissibles et con-
duisent au même résultat. On voit, dans tous les cas,
qu'il faut éviter, autant que possible, de brûler à la
fois sous une même chaudière de la houille et des gaz des
hauts fourneaux.
En définitive, le comité central des associations prus-
siennes pour la surveillance des chaudières à vapeur a
voté Vordre du jour suivant :
« Par un concours fâcheux de circonstances, un mé-
lange explosif de gaz et d'air formé dans les carneaux
s'est enflammé subitement.
ff L*action de l'explosion des gaz a déterminé dans les
chaudières une dislocation locale qui, vu leur longueur,
leur mode de construction et la mauvaise qualité de leurs
tôles, a pu se continuer d'une manière relativement facile.
L'explosion des gaz a été la cause d'un ébranlement et
d*un déchirement des chaudières, à la suite desquels elles
ont éclaté. »
Ces conclusions ne sont pas nettes, car tout en at-
tribuant la catastrophe à une explosion de gaz dont
l'étendue n'est même pas indiquée, elles permettent de
supposer que cette explosion n'a produit qu'une première
48 EXPLOSION DE 22 CHAUDIÈRES A VAPEUR
dislocation des générateurs, qui aurait été suivie de leur
éclatement, et il n'est pas dit explicitement que Taction
de la vapeur a été étrangère à ce dernier effet.
La portée de Tavis qui précède est encore atténuée par
le préambule du rapport que le comité central a approuvé,
dans lequel il est dit que la véritable cause de l'accident
de Friedenshûtte restera toujours dans l'ombre, et que
Ton doit se borner à en rechercher l'explication qui pré-
sente le plus de vraisemblance.
III. — OBSERVATIONS ET CONCLUSIONS PERSONNELLES
DU RAPPORTEUR.
Gomme le comité central des associations prussiennes,
nous croyons qu'il régnera toujours quelque incertitude
sur l'origine et les causes déterminantes du désastre de
Friedenshûtte; mais, cette réserve faite, il nous semble
que cette assemblée aurait dû tirer des conclusions toutes
différentes de l'enquête très minutieuse à laquelle Tac-
cident a donné lieu, et il nous paraît résulter d'une ma-
nière presque certaine des constatations de l'association
silésienne qu'il faut y voir une explosion ordinaire de
chaudières à vapeur, dont la gravité des conséquences est
le seul caractère spécial.
Examinons d'abord s'il existait dans plusieurs chau-
dières à la fois une circonstance commune de nature à
amener la catastrophe.
On a indiqué le manque d'eau, l'excès de pression de
la vapeur, et la formation dans les cameaux d'un mélange
détonant de gaz inflammables et d'air.
Les raisons invoquées par le comité central des asso-
ciations prussiennes nous portent à rejeter l'hypothèse
d*un manque d'eau général ; nous ajouterons que si l'ex-
plosion d'un générateur bien alimenté peut parfois n'être
AUX HAUTS FOURNEAUX DE FRIEDENSHÛTTE. 49
pas suivie d'effets dynamiques importants, on ne com-
prendrait pas qu'une batterie de chaudières presque vide
ait pu déterminer des phénomènes de destruction et de
projection comparables à ceux qui se sont produits.
Nous éliminons pareillement Thypothèse d'une tension
exagérée de la vapeur. Outre que rien dans l'enquête ne
peut faire soupçonner Fexistence d'une surpression, il
faut considérer qu'un arrêt prolongé des machines souf-
flantes aurait seul pu la créer, mais qu'alors les gaz des
hauts fourneaux auraient cessé d'affluer sur les foyers
et que, de cette manière, la diminution dans la consom-
mation de la vapeur aurait eu pour contre-partie une ré-
duction équivalente dans sa production.
Quant èk l'inflammation subite d'un mélange détonant
Hdxr et de gaz des hauts fourneaux, chargés ou non de
gaz de houille, nous n'y croyons pas davantage, surtout
en tant qu'action générale exercée sur la batterie de
générateurs. Nous rappellerons à ce sujet les observa-
tions de M. Brunhuber : en marche normale, la quan-
tité et la composition des gaz des hauts fourneaux ne
changent pas brusquement; ces éléments varient dans
des limites plus restreintes encore quand les gaz pro-
viennent, non plus d'un seul, mais de plusieurs appareils
dont l'association a pour effet de masquer les variations
individuelles de régime. L'usine de Friedenshûtte ren-
fermait quatre hauts fourneaux ; ce n'est donc pas à un
motif de ce genre que l'on peut attribuer l'extinction
simultanée des gaz autour de plusieurs chaudières. Il
n'est pas probable non plus qu'ils aient cessé d'affluer
par suite de l'ouverture de tous les gueulards ou de l'arrêt
de toutes les machines soufflantes au même instant, ni
d'une explosion dans la conduite d*amenée ; enfin, l'obs-
truction d'un seul haut fourneau, déjà improbable en
elle-même, ne peut être invoquée, puisque les autres
auraient continué à fournir à la consommation des géné-
ToBM XV. 18S9. A
[
50 BXPL03XON DS 22 GHAUDXéRSS A; VAPEUR
jpateurs. Cela étaxit, rextinction' des gaz i(foit ôtr^rogardée
oomme un fait spécial à ohaque chaudière ; elle n'a pu sa
géDéitalisar que' si les deus chauffeurs eti leur aide- ontt été
assez Bégligentspour laisser tomber les feux sur plusieurs
grilles^ à la fois, ou assez maladroits: pour les couvrir
d/uoe quantité' exagérée de poussier de houille.
Avec un mélange détonant exclusivement composé de.
gaz. dee hauts fourneaux, et d'air, il faut admetÉce qu'un
assez grandi nombre de chaudières ont participé à l'ex^
tinctiûn de» gaz ; ce nombre se réduit au- contraire très^
sensiblement. da&sThypothèse de TinterventioB des gaz?
de houille:, à cause de^leur plua grand* pouvoir explosif .
Le degré de négligence ou de maladresseà imputer aux
ouvriers- varie j suivant qu'on se placedans^Uunou Tautre
cas.
Daae la séance, de la. Société régionale des ingénieucs
aUemaodddOila Haute<-Silé^e^ M; Minseent, ingénieur en
chef] dB raaaociationailéeienne, adéiol&ré que diK minutes
en^ronjavanb L'eiqYlosiôn, uni des chauffièure causait aiitec
un: maïUBUima en> dehors du bâiâmentdès ohaudiànes; Les
cadavres des trois ouvriers attaché» aux générateurs
onbété retrouvés sur Templaeement môme de Ia:diambre
de.chan&t; ûeûs. hommes étaient donc à^ leur poste, eb
rien a'autoidae, eu: L'absence de. px)eiii\iefi: eentlraires, &
dire qu'Ua nîoni pas: fait; leur àenrmri On ne\ saurait'
émettm desi doutes à.ce sxQet^ quo; si lee . faiti^ relevés . à«
llenquâtamâ permattoienft pas disuttcibuerr yogccidBnt à.unei
autcetcause, inaianoiis v«errûn3!pcécifiémeQbqu*iLesÉ.fbûtlei:
deil/bBpliqsiasR'deil&maaiiànd la.plu&: simple^ .a«DB qa!il;amfc
niéoeasAkej d'kiflriininier' les; malheiureu» qui en ontt été»
MÂctiiiMe*.
Llétattdtailieiut leur fbuniiftjune>piemière juatîfioatiofn^
Siiippûaoiia:eA'.effebqnei .CM^Bairemanfe à^ notre opânionj^ les;
ga&ae^iiQWDtDétBinis enimdmeitemps soua piusiaurschaaK.
diènacu Upantfciéaidtor dm eménencea d!Ilaede. qu'Ur.
AUX HAUTS FQfUiaiBiLnX DS FRIEDirnSntï^TTE. Sl^
ne" ponvaiefnt se^ralfamer qn'au contact d'un feu de grille,
et qae, si des Bâtiments ont été incendiés par des bri^-
ques' incandescentes, celles-ci provenaient de carneanx
dans Tesquels' les ga^ n'avaient pas cessé longtemps de
firûler: Il est peu probable que plusieurs feux se- soient
nmimés simultanéinent de munière à concourir à Texplo-*
sien du mélange* détonant; son inflammation' a eu vrai*-
aemblablement une* origine unique, et si on admet qu'elle'
s'est propagée* aux chaudières voisines, elle n'a» pu' le-
fiurs que par la conduite gétiéirale do fumée, aui sud' de^
la cloison existant entre les chaudières' n** 7 et 8i C'est
dti reste ainm que-, d^àprès less partisans- de Tes^limon' de
gaz, cette conduite serait devenue le principal point à&
départ de l^ fbrce» qui' aurait repoussé" lës' bouilleurs vers
V avant et projeté en éventail, du mâtiie> côté-, les corpa
piÎBcipaux des- ehaudièresi Mais, en ce oas^ comment
expliquer que son* mur antérieur, c'est-^-dire le plus
▼oisîn du* massif,, soit venu, camme>on Ta constaté^, s'ap«-
pUquer contrs le" mur d^èu*rière? Si- lès gaz^ avaient réelle-
m«Hit fidt explbsôenr dan» la gaine principale de' Aimée^,
le» dëur paat)!»* d^ cellè'-ci' auraient été- écartées; leop
npppoehement vers les cheminées' prouve au contraire'
que Ta^tdrce explonve^ a* pris naiissance ou s'est propagée^
non- plus es arrière^des générateurs, mfais sur lew emt-
placeaient même*, en avant db la conduite' géioératai sev-^
TatBfe à PS^acuation» ibn produits* i(» la- ooœikietiefiu
Ajéutone encore qm^ cette' conduite; a été' cosspIMiiiaeut
oBettnéè par Ibe- dKoembres' entlw les*^ deuv ehsn&Détasv
taodEff qa^ta Pérorait rettwwée-mfe- si' elle» avwm^ été^ K»
théâtre tf une^ explbsbn c^gaz.
fies' observations nonst paraiseent dé Bstaw àt ilim
aAandoimep f Kypolbôtoe d'unr m^ange détoflaatf 9faa»
agi simeliaiiânentcsuir plfasîeiirs'cBaadlèreB; elvpir SQfHai
ai dhcel^'* le«i euvrièredlavgé^de'PeiitieÉlim^dM'fti^
fl' &vt oonmdérer; en outrer qa'tin» Mpibaien db» m
.i
i
'!•
52 EXPLOSION DE 22 CHAUDIÈHES A VAPEUR
genre, même avec addition de gaz de houille, n'aurait
pas pu occasionner, à elle seule, la destruction de la
batterie de générateurs et d'une partie de Tusine. On est
donc amené, dans tous les cas, à conclure qu'il y a eu
explosion de vapeur, et le doute ne peut subsister que
sur la question de savoir si cette explosion a été causée,
facilitée ou aggravée par quelque action simplement
locale des gaz combustibles. Leur intervention, réduite
à ces proportions, devient plus acceptable; mais, dans
Tespèce, elle reste encore tellement sujette à caution,
et il est si facile de s'en passer pour interpréter les cir-
constances de Taccident, que nous croyons vraiment
inutile d'y insister davantage.
Pour nous, la seule cause du désastre de Friedenshûtte
réside dans le mauvais état de la batterie de généra-
teurs, à l'exception des chaudières n^' 22 et 23. Les vingt
autres dataient de 1872; elles avaient été construites à
une époque où les produits métallurgiques étaient sou-
vent médiocres, et où il n'était pas encore entré dans les
usages de vériifier la qualité des tôles de générateurs par
des essais de résistance; en fait, les tôles des chau-
dières n^* 1 à 20 étaient aigres, cassantes, et les expé-
riences dont les résultats sont relatés ci-dessus montrent
qu'elles manquaient de ductilité. Elles devaient donc, à
l'usage, donner lieu à des mécomptes, et c'est ce qui n*a
pas manqué d'arriver. Les cassures aux rivures se sont
multipliées; celles qui se produisaient des rivets au
matage étaient généralement assez apparentes à froid,
mais celles qui suivaient les lignes de rivets étaient plus
difficiles à découvrir; des fissures se sont en même
temps déclarées en pleine tôle, et il a fallu exercer une
surveillance attentive et procéder à de nombreuses répa-
rations pour éviter des accidents. Malgré toutes les pré-
cautions prises, l'une des chaudières s'est, comme nous
l'avons vu, rompue en service au mois de mars 1886 ;
AUX HAUTS FOURNEAUX DE FRIEDKNSHDTTE. 53
cette avarie a été roccasion d'une revue générale des
appareils et de nouvelles réparations à la suite desquelles
vingt et une chaudières ont subi Tépreuve officielle en
i886 et 1887. La situation était d'autant plus dange-
reuse qu'avec le chauffage par les gaz des hauts four-
neaux, le lieu de la combustion la plus active n'était pas
toujours le même, ce qui entraînait pour les tôles les
plus voisines des foyers, des alternatives de tension et
de dilatation aggravées encore par les refroidissements
provenant de Touverture des portes de chargement; le
type même des chaudières ne convenait guère pour ce
mode de chauffage, car la différence très notable de
température entre les cameaux supérieurs et inférieurs
fatiguait les communications reliant les corps principaux
aux bouilleurs. On comprend que, dans ces conditions, il
ait été nécessaire de remplacer, depuis 1872, la moitié
environ des tôles inférieures des corps principaux.
Les ingénieurs allemands font toutefois remarquer que
les épreuves par pression hydraulique faites en 1886 et'
1887 permettaient de compter sur l'efficacité des répara-
tions exécutées en dernier lieu. A notre avis, cela est loin
d'être démontré. M. Cornut, ingénieur en chef de Tasso-
ciation des propriétaires d'appareils à vapeur du nord de
la France, a publié en effet une statistique des épreuves
légales opérées, avec le concours de cette association,
par les ingénieurs des mines des départements du Nord
et du Pas-de-Calais, de laquelle il résulte qu'un certain
nombre de chaudières auraient été timbrées comme
ayant subi l'épreuve avec succès, si les visites exté-
rieures et intérieures de l'association, faites pendant et
après Tessai, n'y avaient révélé l'existence de défauts
importants. De plus, M. Gomut a fait voir, d'après
les statistiques officielles, qu'un assez grand nombre
d'explosions paraissent avoir été facilitées, sinon pro-
voquées par l'épreuve elle-même et la fatigue excep-
tionnelle qui en a été la conséquence. De cette double
54 :£KFL08I0N ODE 22 .CH:Â:UDIÈIIBS A VÀF£UR
série d'ûbeôrvatLoofii, il conclut que les essais à iapresas
hydraulique '.demandent à être faits avec des soins «tout
particuliers pour présenter des garanties complàtes de
sécurité, et peuvent même, s!il enest autrement, conati-
tuer un danger en augmentant, saxœ qu'on s'en %pei^
^Qoive, des «défauts déjà existants ou en en créant de
.nouveaux. C'est peut-âtre ce qui est arrivé dans les
"demiôres épreuves des chaudières de f'riedenshtitte.
Notons «noore que ces chaudières avaient eu depuis dors
le tempS'de subir de nouvelles avaries, en raison de Ibut
manqua de solidité que les réparations n'avaient qu'inn
parfaitement corrigé, du:8ervice très rude. auquel dlles
étaient soumises, et des efforts spéciaux supportés par
les rivures à «la jonction àm tôles de nature différente qui
<^onfltituaient leurs «corps principaux.
En «un mot, nous sommes porté à croire, et en cela
nous ne iaisons :que partager l'avis .unanime des ingé-
nieurs allemanda, qu'à la veille de la catastrophe, les
générateurs desrhauts foumeauxide Friedenshtttte étaient
extrêmement fatigués, et par conséquent exposés à
sauter (tous ensemble, dès qu'une circonstance quelcon-
que viendrait rompre l'état d'équilibre instable de tout
le syatème.
Cette circonstance, nous la trouivons dans l'explosion
même de Tune des chaudières ; un accident de ce genre
n'aurait eu probablement que des conséquences limitées
s'il était survenu à une batterie de générateurs solide^
convenablement ménagée et bien 'entretenue ; dans l'^es-
pèce au contraire, il pouvait et devait amener les suites
les plus redoutables.
Comment cette explosion initiale s'est^elle produite ?
A<cetégard, on en est réduit à.descoi^eotures. Nous avoua
déjà dit que nous ne croyons pas à l'inflammation d'un
mélange détonant d'air et de jgsz 'combustibles, )m6me
sous 'Un îseul générateur; l'association «ilésienne penee
que la formation d'un pareil mélange. a pu être favorisée
AVX HAUTS VOI7RNEA17X 0S FS^EDENSaDSTrE. 55
f par des faites d*«aa et de vapeur à quelques-unes des
chandièreB, et elle aéchafaudé sur cette hypothèse toute
une théorie que sa complication et son originalité exces-
sive rendent invraisemblable. On peut encore invoquer
on abaissement particulier du niveau de reou, par éuifee
de déperdition ou de manque d*alimentation ; il en serait
résulté une altération rapide, et enfin la rupture dkme
on de plusieurs rivures ; la coloration bleue des tôles
inférieures des chaudières n^' 6, 7 et 12, s'expliquerait
de cette manière, mais on peut l'attribuer aussi à des
surchauffes locales provenant d'un feu intense et faciK-
tées par des dépôts intérieurs; de plus, si Teau avait
manqué, l'explosion première aurait été peu énergique
et sa transmission aux autres chaudières plus difficile.
Quant à l'influence de Tamincissement des tôles, il n^
-a pas lieu de s'y arrêter; les épaisseurs de construction
étaient largement suffisantes : les corps principaux tra-
vaillaient à raison de 3 kilogrammes seulement par mil-
limètre carré en pleine tôle et de 5 kilogrammes dans
les rivnres, les bouilleurs à raison de 2^*\5 et de 4 kilo-
grammes ; l'usage avait peu altéré les épaisseurs et ces
<îhifiËres n'étaient presque pas dépassés; enfin aucune
déchirure n'a été constatée dans les parties les plus
«oiTodées.
Selon nous, la première explosion a été occasionnée,
comme toutes celles qui en ont été la conséquence, par
le mauvais état de la chaudière qui en a été l'objet.
L'exemple de ce qui s'est passé au mois de mars 1886,
montre que sous la seule influence de la pression inté-
xieiire et dans les conditions ordinaires, les chaudières
de Friedenshûtte étaient exposées à se rompre. On «st
donc fondé à croire que, dans Ja nuit du 24 au 25
juillet 1887, Tune d'elles s'est déchirée brusquement ; ^m
éclatant, elle a détruit la conduite générale Ae sapeur,
ot exercé en même temps sur les chaudières contiguOs
-des chocs latéraux qui, à cause du peu de «olidité de 'ces
56 EXPLOSION DE 22 GHAUBIÉRES A VAPEUR
chaudières , ont amené leur destruction. Ces dernières à
leur tour, en faisant explosion, ont produit le même
effet sur les chaudières voisines, et Taccident s'est ainsi
étendu de proche en proche jusqu'aux deux extrémités
de la batterie, sans même que sa propagation ait pu être
arrêtée par les chaudières qui n'étaient pas en service.
Cette explication si simple et si naturelle, uniquement
basée sur des faits réels et indiscutables, conduit à re-
jeter sans hésitation l'hypothèse de l'intervention des gaz
explosibles. Elle est d'ailleurs en parfait accord avec les
résultats de Tenquête de l'association silésienne et avec
l'état des lieux après Taccident, ainsi que nous allons le
démontrer.
L'explosion ne s'étant pas produite d'un seul coup ,
mais ayant atteint successivement les diverses chaudiè-
res, sa durée a été d'une minute environ, et elle s'est
traduite par les trois ou quatre détonations qui ont été
entendues par le personnel de l'usine, subitement ré-
veillé au milieu de la nuit.
Les rivures transversales , préalablement altérées ,
étaient des lignes de moindre résistance; les arrache-
ments se sont donc faits de préférence le long de ces
rivures, et il y a eu relativement peu de déchirures en
pleine tôle ; les fragments étaient en général formés
d'une ou de plusieurs viroles ; un petit nombre seulement
s'étaient développés, mais cette circonstance n'exclut
pas l'explosion par cause intérieure, qui est d'ailleurs
accusée par l'apparence des débris de la chaudière n** 15 et
de quelques morceaux déroulés des chaudières n"** 2, 6 et 7.
En retombant sur le sol ou en se heurtant contre les
bâtiments, les fragments cylindriques des chaudières se
sont déchirés, rompus et aplatis; ils se sont ainsi dé-
formés de l'extérieur vers Tintérieur, c'est-à-dire que les
bords de leurs cassures se sont repliés vers le dedans,
et que leurs bosses ont pris leur convexité du même côté.
On ne peut évidemment expliquer que dans leur en-
J
AUX HAUTS FOURNEAUX DE FRIEDENSHtÎTTE. 57
semble les .phénomènes complexes que présente une ex-
plosion aussi considérable que celle dont nous nous occu-
pons, n nous serait donc impossible d'indiquer les raisons
pour lesquelles chaque chaudière, prise individuellement,
a été projetée dans telle ou telle direction; quelques-
unes ont échappé à la règle générale qui semble avoir
présidé h la destruction des autres ; mais, en gros, voici
ce qui a dû se passer.
Les rivures circulaires situées à la partie antérieure
et inférieure des corps principaux, c'est-à-dire près des
foyers, étant les plus fatiguées, ont dû céder les pre-
mières à l'action des chocs latéraux et de la secousse
résultant de l'arrachement de la conduite générale de
vapeur. Cela étant, les corps cylindriques des généra-
teurs du milieu de la batterie, depuis le n^ 6 jusqu'au
n* 14, se sont soulevés à l'avant, en se détachant de
leurs bouilleurs qui étaient retenus par la maçonnerie
environnante. Les communications ont peu résisté, à
cause de la qualité médiocre du métal qui les consti-
tuait. Les fonds antérieurs et les premières viroles des
corps principaux ont alors été librement projetés dans
l'espace sous un certain angle , dans la direction des
hauts fourneaux, tandis que leurs parties postérieures
allaient écraser la sole des générateurs et démolir la
conduite générale de fumée en rapprochant son mur d'a-
vant de son mur d^ arriére. On a remarqué qu'à proximité
de la gaine de fumée, le terrain avait subi une compres-
sion énergique qui lui avait donné une pente sensible
vers les cheminées (V. PI. I, fig, 5).
On n'a pas retrouvé les dernières viroles ni les fonds
postérieurs des chaudières n"^' 8, 9, 10, 13 et 15, qui ont
sans doute été déplacés vers l'arrière. Les trajectoires
de ces pièces, si on avait pu les tracer, auraient peut-
être modifié l'apparence en éventail de Téparpillement
des débris de l'explosion; mais en admettant qu'il en fût
autrement, cette disposition se justifie d'une façon tout à
58 EXPLOSION BE 22 OHAUBIERES A VAPEUR
îait satisfatsanto par les considérations très simples dans
lesquelles nous venons d'entrer, lesquelles donnent en
même temps la cause de récrasemedt du sol de la bat^
terie de générateurs iprès des cheminées, et de la des-
truction de la conduite transversale de fumée par le dé-
placement de son piédroit antérieur.
Les chaudières situées au nord et au sud du massif ne
paraissent pas avoir été soulevées à Tavant, comme
celles du milieu.; aussi leurs débris se 8ont*ils répandus
dans toutes les directions, en jpassant au-dessus de la
gaine transversale de fumée sans la démolir. Cette gaine
est donc restée intacte aux deux extrémités, où Ton cesse
en même temps d'observer la disposition en éventail des
trajectoires des fragments projetés.
Plusieurs chaudières, par exemple celles portant les
n®"* 5 et 18, se sont retournées en faisant explosion,
c'est-à-dire que leur arrière a tendu à venir prendre la
place de leur avant, et inversement ; la chaudière n^ 5 a
été ainsi projetée presque tout entière vers le nord*«st,
abrsque d'autres, comme lesn*' 7, 11, 12 et 14, étaient
lancées en totalité ou en presque totalité vers l'avant.
Le retournement des chaudières n^ 5 et 18a sans doute
été provoqué par la rupture d'une rivure longitudinale à
l'une de leurs extrémités ; cette évolution n'a pu se faire
sans occasionner un grand désordre parmi les chaudièreB
•du voisinage, et a dû aider beaucoup à la propagation
de l'accident dans les régions occupées par les chaudiè**
res vddes.
Quant aux bouilleurs, ils ont été ouverts h leur partie
supérieure, principalement à l'arrière, par suite de l'ar*
xachemen^ de leurs communications; ils ont été ainsi
Hsoumis à une pression agissant de haut ten bas, ^et ils ont,
•en outre, été amenés à quelque distanœ vers Tavant, en
dépit de la maçonnerie qui les entourait de ions côtés,
«t qui a été déplacée avec eux. La destruction du massif
ia été ainsi complétée jusqu'au niveau du sol.
i
AUX BAïUTS FOURNSAUX DE TBIEDBNSHÛTTE. 59
limons pazattimpossible d'indiquer exactement la chau-
dière qui a éèé le point de départ de la catastrophe. Si Ton
an JQgeMt qpar la violence d« Taotion delà viq^eur, il fan-
dratt admottse que la chandière n** 15 a sauté la preomôre ;
l'aasûciation eilésienne pense que ce sont plutôt les chau-
diàns n"^ 7 'et 6 ; nous ne nous prononcerons pas à oelt
égard, mais nous croyons qu'il faut se tenir en garde
contfe les déductions que cette association prétend tirer
de l'ordre ée ^supeirpoaition des fragments provenant de
généFateuTB di£Eârents : dans l'ouragan de fer et de bri^
4116B qui s'est abattu sur l'usine et l'a détruite en partie,
il s'est produit des bouleversements, des chocs et des
ricochas qui ne permettent pas de prendre on considéra-
tian des particularités de ce genre.
Si la statistique n'a pas ^encore enregistré de catas-
troplies aussi considérables dans leurs effets destructifs
que celle de fciedenshûtte, c'est qu'il existe peu de bat-
leries d'un pareil nombre de générateurs, et qu'on ren-
contre rarement des circonstances aussi favorables à
l'extension d'une explosion, ûependant, nous pouvons
citer des exemples d'accidents dans lesquels des batte*
ries assez io^rtantes ont été complètement détruites,
sans qu'ofu puisse alléguer l'action <des gaz eiQ)losifs dans
lescameaux.
Le 8 avril tl86&, cinq générateurs ont éclaté d'un seul
coup daule laminoir Mossend, près de Olasgow. M. l'in-
géDÎear en chef Fletcher n'a pas hésité à attribuer cet
accâdent à la xupture d'une des chaudières, et à la dislo-
catioD qu'elle a entraînée parmi les autres. De leur côté,
les rîngéoieurs allemands ont eiqtliqué la xiropagation du
déaastie par la chute .brusque de pression qui a eu lieu
smoltpMiément dans tout le groupe de générateurs.
Le 26 décembre 1&76, dans la fabrique de sucre de
Saint-Hilaire-Cottes (Pas-de-Calais), une batterie de cinq
chaudières a été détruite dans des conditions analogues,
en marche normale, les valves de prise de vapeur ou-
1
60 EXPLOSION DE 22 CHAUDIÈRES A VAPEUR.
vertes. Trois seulement de ces chaudières étaient en
pression; les vides alternaient avec les pleines. L'une
d'elles, située à une extrémité de la batterie, a sauté par
suite d'un concours de circonstances telles que le mau-
vais état de l'appareil, un excès de pression, etc. ; sa
destruction a amené celle du reste de la batterie, malgré
rintercalation des deux chaudières vides.
La catastrophe de Friedenshûtte s'est produite à peu
près dans les mêmes circonstances que les précédentes,
et ses conséquences n'ont été plus étendues et plus
graves que parce que la batterie renfermait vingt-deux
chaudières au lieu de cinq.
En résumé, nous concluons de la façon suivante :
Tout en faisant, au sujet de l'origine de l'explosion
de Friedenshûtte, la part de l'incertitude qui résulte de
la disparition de tous ses témoins immédiats et de la des-
truction complète de la batterie de générateurs, il y a
lieu de croire que cette catastrophe ne doit pas être
attribuée à une action extérieure aux chaudières, c'est-à-
dire à la détonation d'un mélange explosif d'air et de gaz
combustibles accumulé dans les carneaux.
Il semble probable, au contraire, d'après les résul-
tats de l'enquête et d'après la disposition des lieux après
l'accident, que celui-ci a été uniquement causé par le
mauvais état des générateurs, qui avaient été construits
en tôles de qualité inférieure et n'étaient plus assez
solides, malgré d'importantes réparations, pour résister
aux efforts qu'ils avaient à supporter. Dans ces condi-
tions, l'explosion de l'une des chaudières a entraîné
de proche en proche la destruction ou le déplacement de
toutes les autres, par suite des chocs latéraux auxquels
elles étaient incapables de résister, et de la chute
brusque de pression qui s'est produite & leur intérieur.
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STATISTIQUE
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70 NOTICE SUR l'enseignement
NOTICE SUR L'ENSEIGNEMENT
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L'ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE DES MINES
Par M. AiKUj>BE GÀRNOT,
Ingéaiesr en chef des mines, Inspectear de rÉcole,
L'enseignement de TÉcole supérieure des mines a reçu
depuis quelques années d'importantes modifications, qui,
après avoir été étudiées avec le plus grand soin par le
Conseil de TÉcole, ont reçu l'approbation du Ministre des
travaux publics.
En publiant les nouveaux programmes des cours, ré-
digés par les professeurs de l'École, il a paru utile d'y
ajouter, sous forme de préambule, une courte notice des-
tinée à faire connaître les réformes récemment intro-
duites et à donner une idée générale du système d'ensei-
gnement de l'École des mines, qui, sur divers points, a
servi de type pour l'organisation d'autres établissements
d'enseignement supérieur.
Élèves, — On sait que l'École des mines de Paris, fon-
dée d'abord spécialement en vue de former les ingénieurs
du corps des mines, a dû bientôt ouvrir ses portes à
d'autres jeunes gens, qui cherchaient à se préparer à
différentes carrières de l'industrie; elle a dû admettre
aussi des étrangers, les uns envoyés par leurs gouver-
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DE l'école nationale SUPÉRIEURE DES MINES. 71
nemeots à titre de fonctionnaires^ les autres venant cher-
cker les moyens d'instruction nécessaires pour se faire
une place dans Tindustrie privée de leur pays.
Les élèves appartiennent » en définitive, à trois catégo-
ries difiërentes :
1* les élèves ingénieurs , qui se recrutent exclusivement
parmi les élèves de TEcole polytechnique, auxquels leur
rang de sortie permet le choix de leur carrière ; ils entrent
seuls au service de TEtat et sont toujours en très petit
noDibre.
2^ Les éléoes externes, dont Tadmission se fait par voie
de concours ; la plupart ont suivi les cours préparatoires
qui se font à TËcole même et où ils n'ont été admis
qu* après un premier examen; quelques-uns sortent de
r École poI]rtechnique; d'autres, plus rares encore, se
présentent au concours après des études faites au dehors.
3* Les élèves étrangers^ qui sont admis à la suite d'exa-
mens de capacité, permettant de reconnaître s'ils sont
en état de suivre utilement les cours; quelques-uns ont
d'avance une place marquée dans l'administration de
leur pays, et viennent puiser à TEcole des mines une
instruction technique, qu'ils ne trouveraient pas chez
eux ; d'autres sont simplement recommandés à titre privé
par les ambassadeurs ou chargés d'afEaires de leur pays.
Une quatrième catégorie est celle des auditeurs libres,
français ou étrangers, qui sont autorisés par le ministre
des travaux publics à suivre en tout ou en partie les
Goors de l'École des mines, mais sans participer à aucun
des exercices pratiques, sans avoir aucun examen à subir
et sans pouvoir obtenir aucun diplôme, ni aucun certificat
à leur sortie de l'École. Les auditeurs libres ne sont pas
comptés au nombre des élèves proprement dits et jouis-
sent seulement de la faculté de suivre certains des cours,
pour lesquels ils se sont fait inscrire.
L'enseignement est commoni aux trois catégories d'é-
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74 NOTICE SUR l'enseignement
professeurs de donner des développements, que justifie
amplement Timportance du rôle que ces sciences jouent
dans rindustrie moderne ; celui des leçons de géométrie
descriptive et de stéréotomie a été quelque peu réduit ,
tandis que l'analyse infinitésimale et le cours de chimie
générale se maintenaient sensiblement dans les mêmes
limites qu'antérieurement.
Les quatre professeurs chargés des cours préparatoi-
res disposent donc aujourd'hui du nombre de leçons ci-
après indiqué ;
Analyse et géométrie descriptive 45 leçons.
Mécanique 50 —
Physique 45 —
Chimie générale 50 —
Les leçons ont lieu chaque matin, à 9 heures, et, en
outre, deux fois par semaine, à 2 heures de l'après-midi.
Les élèves s'absentent de l'École entre 11 heures et
midi et demi pour le déjeuner; ils restent à l'Ecole jus-
qu'à 4 heures et consacrent ce temps èb des exercices de
dessin graphique: épures, représentation de divers appa-
reils mécaniques, lavis, lever de pièces de machines et
croquis d'ateliers. Au mois de mai, les élèves sont occu-
pés à des manipulations de chimie dans les laboratoires,
lorsque les élèves des cours spéciaux les ont quittés pour
s'occuper des examens de fin d'année.
Les heures restantes de la journée sont laissées aux élè-
ves pour étudier leurs notes de cours et pour consulter, à
la bibliothèque, les ouvrages qui peuvent leur être utiles.
Examens. — Le degré d'instruction des élèves est
constaté, comme il l'a été de tout temps, par des exa-
mens de fin d'année sur chacune des matières de l'en-
seignement; mais en outre, depuis trois ans (1886), les
élèves ont à subir, pendant le cours de l'année, des exa-
mens partiels, qui les obligent à revoir avec soin toutes
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Tome XY, 1889.
66
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80 NOTICE SUR L ENSEIGNEMENT
même professeur, qui traitait alternativement, chaque
année, Tune ou l'autre matière devant deux promotions
à la fois. L'organisation nouvelle a le grand avantage de
permettre d'initier les élèves à l'art des mines dès le dé-
but de leurs études spéciales, et, par conséquent, de leur
donner les éléments d'instruction théorique nécessaires
pour tirer tout le parti possible de leur premier voyage
dans les districts miniers et industriels.
Le cours de métallurgie continue à se faire dans l'es-
pace de deux années, en sorte que les élèves, en entrant
à l'Ecole, étudient en premier lieu tantôt le fer, la fonte
et Tacier, tantôt les métaux autres que le fer. L'étendue
de ce cours, bien qu'elle ait subi une faible réduction,
ne permet pas de la concentrer en une seule anpée.
Il en est de même du cours de docimasie ou chimie
analytique minérale , dont une année comprend les mé-
talloïdes, les métaux alcalins, alcalins terreux et terreux,
et diverses applications aux gaz, aux eaux, aux terres
végétales, tandis que l'autre année s'applique à tous les
métaux proprements dits; les métaux communs y tien-
nent la plus grande place, mais sans que les métaux rares
soient cependant négligés.
Le cours de minéralogie^ comprenant la cristallogra-
phie géométrique et physique et la description des espè-
ces minérales, a beaucoup changé de forme, par suite
des progrès de la science ; mais il a conservé le nombre
de leçons, qui lui était depuis longtemps attribué.
Ce cours a continué à être ouvert ,aux personnes étran-
gères à l'Ecole, en même temps qu'aux élèves ; il en est
de même des cours de géologie générale et de paléonto-
logie, qui sont ouverts au public comme s'appliquant à
des sciences pures, tandis que les cours de sciences ap-
pliquées ne sont accessibles qu'aux élèves ou aux per-
sonnes munies d'autorisations particulières.
Le nombre des leçons de topographie^ comprenant les
DE l'École nationale supérieure des mines. 81
levers sur le terrain et les opérations souterraines ainsi
que le nivellement, n'a pas été modifié ; mais on a jugé
utile de changer Tépoque où elles sont professées et de
la placer le plus près possible de celle où se font les
exercices pratiques, c'est-à-dire au mois de juin.
Quant à l'enseignement de Vari militaire^ il a subi une
transformation complète ; au lieu d'un cours de fortifi-
cation, que les élèves de l'École des mines allaient suivre
une fois par semaine à l'Ecole des ponts et chaussées, on
a obtenu en 1887 qu'il y eût désormais un cours d'arftV-
lericy professé spécialement pour les élèves et dans une
salle de l'École des mines, changement d'autant plus jus-
tifié que les ingénieurs des mines sont appelés à faire leur
service militaire dans l'artillerie, tandis que les ingé-
nieurs des ponts et chaussées sont classés dans le génie.
Pour terminer l'énumération des principales transfor-
mations subies dans ces dernières années par l'enseigne-
ment de l'Ecole, il faut encore ajouter que le nombre des
leçons de langue allemande a été augmenté et porté de
trois à quatre par semaine, deux pour le cours inférieur
et deux pour le cours supérieur, tandis que les leçons de
langue anglaise^ suivies par un nombre'd'élèves beaucoup
moindre, sont restées au nombre de trois par semaine.
On peut résumer dans le tableau suivant le parallèle
numérique des leçons professées sur les différentes ma-
tières dans les deux années 1878 et 1889 :
NOMBRE DE LEÇONS
coulis SPÉCIAUX. '■■ COURS SPéCIAUX.
en 1878. en 1888.
Exploitation des mines 47 47 Exploitation des mines.
MétaUurgie 91 84 Métallurgie.
-. , , oi ( ^ Chimie analytique.
Docimaaie 8* J „ nx.i - i a \J «^
( 32 Chimie industrielle.
Minéralogie 43 42 Minéralogie.
n^,x . , . OA ( 34 Paléontologie animale.
•*^°'»'»8ie » { 8 Paléontolo^e Tégétale.
_.,.,., oi ( ^* Géologie générale.
Géoiog» géBérale 8i | ^„ péto^aphie.
Tome XV, 1889. 6
GBemii» de fer-. 19 | _
88 NOTTCB SUR l'bnSEÎGNEHE^'T
MOHftRB DE LEÇONS
COURS SPÉCUUX.. -^ ^- CODES SfÉCUUX.
en 1878. en 1889.
Topographie 1^ 12 Topographie.
Machines 47' 39 Machiae»
4) GbeoQ/iiWrdeifer.
Applications de rélectricité.
fô GonstnictlOn et' résistance des'
GoBsftrBCfcioa • 25 ^ mabértaux..
17 Construction de machines.
LëglstaClOn et* économie iDd«ks- \ ^ (* 43 Léglslati^OB:
trittU».. ......). ( 27 Économie ind«striello<
Fortification 20 20 Artillerie.
COUBS PRéPARATOIBES. COURS PRÉPARATOIRES.
Analyse et mécanique 53 50 Mécanique.
Géométrie descriptive et appUca- 1 _ ^ i Analyse, géométrie descriptive et
tk>ns I I ap^lîDatioisi
Physique U 45 Physique.
Chimie générale 50 50 Chimie générale.
Succession des cours. — L'ordfrer dte^ snccesBion des'
dîflFérents cours d6it être régie avec soin d'après plusieurs
sortes de' considérations : il importe en effet que certaines-
connaissances soient déjà acquises aTant d'^en aborder
d'autt'es; c'ôTst ainsi que la minél^lagie et la paléontolo-
gie doivent être étudiées avant la géologie; qui les met à
contribution Tune et l'autre ; la géologie appliquée ne'
vrentque plus tard et trouve à s'appuyer sur la géologie,
rexploitation des mines et' les notions économiques;
D'autre part il est d'un grand intérêt que les éièvespos*
sèdent, avant leurs voyages d'instruction, certaines no-
tions théoiiqnes qui leur permettront d'en tirer, le meil-
leur parti ; nous avons déjà invoqué cette raison pour
placer toujours dans la. première année d'étndès le cours
d'exploitation: dù& mines, avec son complément naturel
la préparation mécanique des produits extraits des mines.
Il convient.aoBsii que les élèves aient suivi les leçons de
cheminsdè fër, afin de. pouvoir faire utilement, au cours
de leurs voyages, lûfli comparaisons qui se présentent à
DE L ECOLE NATIONALE SUPEftlSUjaS DBS MINES. 83
leurs ymx sur les diffëreetes lignes, ferrées qu'ils ont à
parcourir ; les notions d'économie politique et industrielle,
leur sont également nécessaires pour donner toute Tat-
tention voi^lue aux conditions commarcialea et k Torga-
niaation du travail dans les diTeis établissements qu'ilst
devront visiter. Aussi a-t*on jugéi bon. de placer, ce^ deux
cours dans la seconde année é'.études^ c'est^àHiiire avant
lefi voyages principaoïz. des élèvesk
Les élèves de première onn^ suivent les> cours, d'ex-
ploitation des mines, de méèallurgte, de chimia analytL*
que, de chimie industrielle, de miinéralogle; et de paléoa*
tologie. Les levons de topographie se font aiprès les exar
mens de fin d'année et précèdent imméditat^n^iit les exer-
cÎMB pratiques^.
Les élèves de deuxième année suivent la seconde par>-
tie des cours de métaUurgie et de chimie analytique et
les cours de géok^ie généirale, de machines et de résis-
tance des matériaux, de chemins de fer,, enfin, d'éco-
nomie politique et industrielle.
Les élèves de troisiime année : les cours de conatruc-
tûm et da construction de nuuehines, d'électricité, de
législation des mines, de géologie appliquée e^ d'adrtillerie.
En outre des legons techniqisfaes,, les éièivesdesittroda
promotions suivent des leçons de langue allemande ou
de langue anglaise. Tous les élèves français sont astreints
à suivre Vvm dç ces deux œurs, à lexa choix, et à. passer
l'examen correspondant. Le second cours et le second
examen restent facultatifs. Les élèves étrangers ne sont
paa soumis à la. mêsoe obligation.
L'enseignement oral de l'École des mines est complété
par des exercices pratiques^ auxquels on doit attacher
une grande importance, parce qu'ils miettent les élèves
dffeetementaux prises avec qidielques-uns des problèmes,
qu'ils auront à résoudre dans la suite de leur carri^e, et
padT des voyages dinaârueiieny qui ont une influence dé-
84 NOTICE SUR l'enseignement
oisive sur l6 développement des facultés nécessaires à
ringénieur.
Exercices pratiques. — Les exercices pratiques consis-
tent en travaux de laboratoire, travaux de dessin ou
préparation de projets, étude des collections minérales,
visites industrielles et excursions géologiques.
Les élèves sont guidés, dans ces différents exercices, par
les professeurs des cours correspondants ; mais on a soin
de leur laisser faire par eux-mêmes le plus possible, parce
que rien ne vaut autant que l'effort personnel pour dé-
velopper l'esprit d'initiative et apprendre aux élèves à
triompher seuls des difficultés qu'ils rencontrent.
Aussi ont-ils plus de temps pour le travail personnel
et sont-ils de plus en plus livrés à eux-mêmes, à me-
sure qu'ils sont plus avancés dans leurs études.
Les élèves de première et de deuxième année ont trois
heures par jour et ceux de troisième année jusqu'à cinq
heures par jour à consacrer aux exercices pratiques.
Tous les élèves ne pouvant pas être admis en même
temps au laboratoire et au dessin, chaque promotion est
divisée en deux séries, qui se succèdent par périodes
alternatives de deux, de trois et enfin de quatre se*
maines.
Au laboratoire, les élèves sont spécialement exercés à
Tanalyse chimique minérale, en commençant par les es-
sais qualitatifs et poursuivant par des analyses quantita-
tives de plus en plus difficiles, portant soit sur des ma-
tières minérales naturelles, soit sur des produits d'usines.
Au dessin, ils s'occupent successivement de la repro-
duction de dessins et de lavis de machines, de fours, etc. ,
puis de projets, où ils ont à étudier les formes et à calcu-
ler les dimensions des appareils en vue d'un but déter-
miné à remplir.
Lorsqu'ils arrivent en troisième année, leurs exercices
DE L ÉCOLE NATIONALE SUPERIEURE DES MINES. 85
pratiques se transforment en de véritables concours : ils
passent quatre semaines de suite au laboratoire, pour
faire l'analyse complète des échantillons qui leur sont
remis par le directeur des laboratoires ; le reste du temps
est consacré à l'exécution de trois projets, avec dessins,
mémoires et devis, sur des bases fixées par le conseil
de l'Ecole : ces projets sont relatifs à des questions d'ex^
ploùation^ de métallurgie ou de machines et doivent être
étudiés à fond, comme il convient pour des élèves qui
sont à la veille de devenir ingénieurs.
En dehors de l'analyse minérale et des dessins et pro-
jets, les élèves de première et de deuxième années sont
encore occupés à d'autres travaux pratiques. Ils sont
exercés, dans un laboratoire spécial, à la taille des pla**
ques minces et à l'examen microscopique des minéraux
et des roches; ils ont. à leur portée, dans une autre
salle, qui leur est toujours ouverte, des collections de
minéraux, de fossiles et de roches, qu'ils s'habituent à
reconnaître; ils peuvent, en outre, recourir aux magni-
fiques collections minérales de l'École des mines, qui
sont visibles pour eux, comme pour le public, trois fois
par semaine pendant toute l'année (mardi, jeudi et sa-
medi), et qui leur sont spécialement ouvertes tous les
jours de la semaine à l'époque dos examens.
Vers la fin de l'année, ils visitent différents ateliers et
usines à Paris ou dans les environs, au point de vue des
machines, des opérations industrielles ou de l'organisa-
tion du travail, sous la direction de professeurs ou d'an-
ciens élèves de l'École. Ils font, avec le professeur de
géologie, des excursions autour de Paris et jusqu'à une
certaine distance, et terminent par une grande course
géologique, qui ne dure pas moins de huit jours, et qui
est pour eux & la fois une distraction à leurs travaux
ordinaires et une excellente occasion d'apprendre à étu-
dier sur place les différentes formations géologiques.
86 NOTICE SUR L'KXSEI^KEMENT
£T<imaii5.-^L^vetgnement'0iTa;l et lesexeremes 'pi^a-
tiques se tenameiort vers le 15 'avril; -ile sont «Bflsiiôt
isoivis de la pédodedee ^examens de fm d armée ^ qui «e
forolonge jusqu'à laJini'de !m;ai. <Six e«Biaine6,>eci ediet,
aont BécesBairee |)Our la série de oes examens, une se-
ntahie de poiéparaïUoii estant réservée porrr 'chaoan d'eux.
Ce temps ne s^onble pas trop long peur repasser à fonid
toutes les parttee de ohaquie ocniM. C^est, pour ^liesque
(bous les élèves, une vérita/ble p^ériode ide. labeur, ies uns
luttant entre eux a'viac une anoUe énmlatâoa pour «les pre-
mières plaoes, les «utres, moins bkn ciasste, poussés
par la craônte. d'examens insirffisantB, qui pourraient oom-
promettre leur aTenir^
(ExsmenB, ttavanx pratiques, *projM8, journaux de
^^yyage, etc., tout'ooncomrt à 'établir le dassement des
(élérvies, «oit ^poctr )» passage d'ium division dans uneati*
4re, oBoit pour leur sortie de TËcole. Les notes sont
léchelonDéee entre 0 et ^0'; 'ifaacune «st «alffectëe >d^
ooflffiœient ispéoîal mi Jbumit ainsi >un «eiertain tnombve de
painte, qui ^sont transpfDPttés latéralement »d'une année
«à^la suivante. (Josqu'^anix réfemieB de -1^7, izoe partie
-siButemeiiit des points obtenus^ était csMservée d'une amiée
à ranvtre.) Le tcrtaldesipoints obtenus .Attermine le rsng
de classement ide chaque élèVB.
Mais, «ilin â> éviter que les «élèves «néi^igent telte ou
telle }m£tffcièFe,'doait'leooeffioient>sevait peu ékrvé, et lais-
sent ainsi: dBS tapîmes dans ikmr distraction, le règlement
-^ge 'que la 'moyenne de ^toutes les ^ notes d'un élève ne
desoeiiâe j'amais au-4essoiis de 12,<seitt«en prennère, seit
en seconde, soit en troisième année. 91 ^^xige aussi «que
vies trois fnotes tos phrs basses ne ^forment pas un total
tînférieur à 24. Tout élèTO ^ ne eatisfonait pas à ces
4exix conditions cesserait 4e ^aire -partie det-ËceQe.
'Si uiie>B0u]iô note descend à' 6, 'Pélèven^est pais'^orcié-
ment ^esolu ; mais il appartient 'au Oonseil de 'r^Écolo
DE l'ÉGODE NATIOKAIiE SUPÉRIEURE DES MINES. 87
d^appr^ier les Tésultats de son travail et de déclarer
l'exclusicm, s*il neJe&i7uge.pAS suffidaate.
Après les ^ecKamens de première armée^y les élèves res-
tent pondant mDinois «m iaboratohre, occupés d'analyses
chimiques <et n* ayant à suivre, «ti dehors de ce travail,
que douxe leçons de topographie ; .puis ils sont interrogés
'8ur ce cours et consacrent le moiside juillet à des exer-
cices pratiques de lever de plans, soit à la surface .du
'terrain, fioit dans les galeries, souterraines des ancîennee
.oarrîères «îtoées ,*aous Ja ville.de Pans.
VoyafiSif instruction. — Vers le ti^'^iatx&t ils quittent
d!£eole, les uns pour aller dans leurs .familles, d'autras
•pour iaireJeur. stage militaire; mais tous doivent, «pen-
dant les vacances, faire un voya^ d'instruction ou plutôt
un séjour d'un mois environ dans Tun des principaux dis-
tricts miniers et métallurgiques de la Trance ou de la
Belgique. Xes élèves-ingénieurs sont placés sous la di-
rection de Fingénieur en chef de Tarrondissement miné-
ralogigue, où ils se rendent.
Tous doivent, en rentrant à l'École, le 3 novembre sui-
vant, remettre un compte rendu détaillé de leur voyage
ou de leur séjour, compte rendu qui sera soumis à Texa-
men de l'un des professeurs de TËcole et dont la note
entrera dans. le calcul des points ^pour le classement sui-
vant.
4près les examens de detioctème armée j les élèves ex-
ternes consacrent trois mois, avant ou après leur stage
militaire, à visiter des mines, des usines, des établisse-
ments de construction de machines, des ateliers de che-
mins de fer, etc. Une partie du voyage (un mois au moins),
doit se faire en France ou pays de langue 'française ; le
reste peut être fait à l'étranger, lorsque les élèves en
savent assez bien la langue.
liM <éià[ves-»n^gémeiir8 «ont t^ius de .Cuur e un voyage
88 NOTICE SUR L*ENSEIGNEMENT
de cent jours, en France ou en Belgique, d'après un pro-
gramme qu'ils proposent, mais que peut modifier le Conseil
de rÉcole et qui est définitivement arrêté par le Ministre.
Les observations faites au cours du voyage sont consi-
gnées au fur et à mesure dans lejow*nal de chaque élève,
accompagnées de dessins et de croquis cotés. Le Conseil
de rÉcole, attachant un grand prix à ce que la rédaction
soit faite sur place, au cours du voyage et non pas au
retour et à l'aide de documents écrits ou imprimés, exige
que les journaux de voyage de seconde année soient ,
comme les comptes rendus de première année, remis à
l'Ecole le jour môme de la rentrée, c'est-à-dire le 3 no-
vembre. Ils sont soumis à l'examen de deux professeurs
et la moyenne des notes obtenues sert au calcul du clas-
sement de troisième année.
Prix. — L'association amicale des anciens élèves de
l'École des mines a institué une médaille spéciale pour ré-
compenser celui des élèves externes dont le journal de
voyage a été jugé le meilleur. La désignation du lauréat est
faite par le Conseil de l'École, qui, après avoir consulté les
notes des premiers examinateurs, soumet ceux des jour-
naux qui ont obtenu les notes les plus élevées à Texamen
comparatif d'une commission de professeurs ; toutes les
garanties d'une juste appréciation se trouvent ainsi réu-
nies. La médaille est décernée au lauréat dans une
séance générale de la société des anciens élèves et il en
est fait mention dans le diplôme de l'élève, qui a obtenu
cette récompense.
Les élèves-ingénieurs qui se sont le plus distingués
pendant la durée de leurs études, reçoivent également
des prix, qui leur sont accordés par le Ministre des tra-
vaux publics et dont les titulaires sont désignés par le
Conseil de l'École et par le Conseil de perfectionnement.
Fin des études. — Les élèves-ingénieurs doivent en-
DE l'École nationale supérieure des mines. S9
core, après la troisième année scolaire, faire un dernier
voyage d'instruction qui n'est pas exigé des élèves ex-
ternes. Ce voyage, d'une durée de cent jours, a lieu en
pays étranger. Il en est rendu compte dans mu journal^ qui
doit être remis à TËcole le 3 novembre. Mais les élèves
ont, en outre, à remettre, avant le 31 décembre de la
même année, deux mémoires sur des sujets désignés ou
approuvés par le Conseil de l'École, mémoires pour la
rédaction desquels ils peuvent consulter non seulement
leurs notes, mais les put)lications françaises et étran-
gères, à la condition de citer toujours les sources de leurs
informations. Ces travaux, auxquels on attache beau-
coup d'importance et qui peuvent être comparés à de
véritables thèses de facultés , sont , comme les précé-
dents, soumis à Texamen des professeurs et la moyenne
des notes obtenues, affectée d'un coefficient élevé, peut
influer sur le classement définitif; les meilleurs mémoires
sont parfois jugés dignes d'un autre genre de récompen-
ses et proposés pour l'insertion dans les Annales des mines.
Après cette longue série d'épreuves, les élèves ingé^-
meurs sont classés d'une façon définitive, puis déclarés
hors concours et enfin nommés ingénieurs ordinaires des
mines de troisième classe par décret du Président de la
République. Ils sont appelés, suivant l'ordre de classe-
ment, à choisir entre les postes devenus vacants dans le
service de l'État.
Les élèves externes^ qui ont, pendant leurs trois années
d'études spéciales, justifié des connaissances nécessaires,
obtiennent un diplôme d' « ancien élève externe de l'École
nationale supérieure des mines, apte à exercer la profes-
sion d'ingénieur. »
Les élèves étrangers reçoivent, à leur sortie de l'Ecole,
des certificats d études^ sur lesquels sont inscrites toutes
les notes qu'ils ont obtenues pour les examens et les
exercices pratiques, auxquels ils ont pris part.
90 NOTICE SUR L-BNSBrrCWBMENT
Gratdtiêé de l'enseignement, — L'enecignenwnt de
rÉcOle des mines est reBté jusqu'ici entièremieQt gcotait ;
il a été •question pour lavenir d'une Tétribntion annuelle,
mais la «oiutiann^est'pas "encore intenrenue. Les élèrfes
externes, les élèves 'étrangers et les auditeurs libres èe»
COUPS spéciaux et des covps pi^paratoiras ont seulement
àverser une somme de cinquante franos^pourgarantiede
dégâts. La ffoftion non dépensée'de* cette somme, inscziie
•^oufi 'le <nom -de nume^ est 'remi^our&tâe à chaomi à ^a
-soiiie de TÉodle.
^Siscijàline , — ^ Les élôves^doiveikt' être ^présents & l'^École
de 0 heupes à il 'heures' du matin, *^t, dam Tapirès-midi,
-de midi i/2'à'5 heures; ils 'peuvent TStfter facàltaltm-
^ment jusqu'à 6 heupes ^dans les ^salles de dessin ou «la 'bî-
'bliotbèque. Ils "ne restenit 0bl^atoirement, 'jusqu/À
'6 heures, tfaeles jours où ont lieu les leçons de langue
'étrangère qu'ils doivent suivre.
^Les 'cours ont lieu à 0 heures du matin, à midi 1/2 ou
'à\3 heures, enfin les leçons de languss^à 5 heures.
■En dehors des heures de 'leçons, les élèves doivent
^être dans leurs •salles.de dessm, au au laboratetpe, ou à
la 'bibliothèque.
La présence efet'oenstatée par la âgnature^des élèves
surun registre, à ^'heures , 'à midi >l/2 et à:5 heures, et
au moyen d'appels faits dans l'intervalle 'par im officier-
surveillant. Les "absentes, qui t'n^ont^as été ^autorisées
par le directeirr ^ou 'Uinspei^teiir ^de l'é^côle ou qui n'ont
-pas-^té ' justffiées' parurn cOTlifieat 4e maladie délivré ^par
le médecin de l^écdle, sont portées au compte de l'étève
et entrent dans le calcul du classement.
A cet^Sst, 'il 'est attribué À chaque > élève %0 «points
d'assiduité par année scolaire ; chaque manque à rappel
ou défaut de signature fait perdre un* demi-point etpeut,
par conséquent , influer sur le classement final. L'état
DE l'école 1«A1!E0NALE SUPÉRIEURE DES MINES. *91
des points d'assiduité est d'ailleurs porté tous les mois à
la connaissance des élèves par un tableau affiché dsnis
les corridors de l'École.
Dans le cours d'une année scolaire, la pefte des SOpoints
d'assiduité entraine l'exclusion de TÉcole.
Nous compléterons cette notice par un tableau général
de remploi du temps pendant l'année pvéïparittoire et les
trois années d'études spéciales. La durée des levons n'est
pas uniforme; elle varie, en général, de 4^7* ^ 1**V*-
Pour les calculs, nous leur supposerons une durée
moyenne-de 1^ Vf ^^^^ P^^^ ^^ langues éima&gèrôs où
elle est de 1 heure seulement.
La davée des exercices pratiques, ^n Hfe qu'ils ont
d'obligatoire, s'en déduit naturellement ; mais nous ne
pouvons naturellement pas tenir compte du temps donné
par les élèves à l'étude de .lûurscours en jdâhûrs des Jieu-
Dee de présence obligatoire.
EMPLOI DU MSlfPg.
,iÀnnée ^.^panatoûm*
Nombre idieoffift
dans Taniiée.
Leçons de mécanique '^ ]
— analyse et géométrie descriptive ^^ ^^' ( 2SS
— jkhysiqtte..^ ^ .......... .^.,., Ô7*/jj
•*> leiiinilei^énérale ..••• ^ '
Exercices de dessin et laris 497 } uoei
llanip«lailQDande«kiBrie — 168 ( ^
Préparation des examens six semaines.
COURS SPÉCliO».
Première année.
[j compxÎBJei'ineû dsrjain'ft juillet).
Leçons d'exploitation des mines 70 i/n
* métallurgie 63
— chimie analytique 60
^ chimie industrielle 48
— miikéralogie 63 ) 385 Vs
— paléontologie animale 51
— paléontologie- végétale ft
— topographie T8
— langue allemande ou anglaise 4%
92 NCTiCK SUR l'enseignement
élèTM élèiw
ingéo. «xtar.
Dessins et projets d*exploltatioQ et de métallurgie iOO 270 ^
Exercices d'analyse minérale 300 S30>530
Exercices de minéralogie et de paléontologie 90 )
Préparation des examens six semaines.
Exercices de topographie quatre :<emainc8.
Deuxième année.
Leçons de métallurgie 03 j
-^ chimie analytique 60
— géologie et pétrographie 78
— machines et résistance des matériaux 52 Vt ^ 3^
— chemins de fer « 63
— économie industrielle ^*li
— langue allemande ou anglaise 42
Projets de métallurgie et de machines 200 \
Exercices d'analyse minérale 100 (410
Exercices de pétrographie 30 )
Visites industrielles et courses géologiques pour mémoire .
Préparation des examens six semaines.
Troisième année»
Leçons de géologie appliquée 63
— construction et construction de machines 63
» législation 63 \ vjni
— applications de rélectricité 10 i/gf '*
— artillerie 30
-~ langue allemande ou anglaise 42
Analyses de concours 120 i ^^
Projets de concours d'exploitation, machines et métallurgie. . . 440 )
Préparation des examens quatre semaines.
ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE DES MINES
TitLIiO BO GOIM UtlISlAHT AD f JAMTIIK Ilt«
Directeur: U. Raton de la Goupilllère, Inspecteur général des mines de 2* classe,
membre de l'Institut.
Inspecteur : M. Garnot(Ad.), Ingénieur en chef des mines de l'* classe.
COURS SPÉCIAUX.
Exploitation des mines,
M. Ledoux, Ingénieur en chef de 2* liasse Professeur.
Métallurgie,
H. Lodln, ingénieur ordinaire de 1** classe Professeur.
Chimie analytique minéraie.
U. Camot (Ad.), Ingénieur en chef de l'* classe Professeur.
Chimie industrielle.
M. Le Ghatelier (H.), Ingénieur ordinaire de 1** classe Professeur.
DE l'École nationale supérieure des mines. 93
Minéraiogie.
M. MaUard, Inspecteur général de 2* classe Professeur.
Paléontologie,
M. DouTillé, Ingénieur en chef de 2* classe Professeur.
M. Zeiller, Ing. en ch. de V cl. . . Chargé de leçons de paléontologie végétale.
Géologie,
IL Bertrand (M.), Ingénieur en chef de 2* classe Professeur.
Géologie appliquée.
M. Fochs (E.), Ingénieur en chef de 1'* classe Professeur.
Topographie.
M. Pelletan (A.), Ingénieur ordinaire de 1** classe Chargé de leçons.
Machines.
M. SauTage, Ingénieur ordinaire de l'* classe. % Professeur.
Chemins de fer.
M. Vicaire, Ingénieur en chef de 1** classe Professeur.
Applications de l'électricité.
H. Potier, Ingénieur en chef de 1** classe Chargé de leçons.
Construction.
M. Résal, Inspecteur général de 2* classe, membre de Tlnstitut. . Professeur.
Législation des mines,
M. AguiUon, Ingénieur en chef de V* classe ; • . . Professeur.
Économie politique et industrielle.
M. Cheysson, Ingénieur en chef des ponts et chaussées de 1" cl. Professeur.
Artillerie.
M. PrJou, chef d'escadron d'artillerie Professeur.
Langue allemande.
U. Ressert, Inspecteur général de ITInlTersité.
Langue anglaise.
M. Elwall, professeur au lycée Henri IV.
COURS PREPARATOIRES.
Analyse, géométrie descriptive et applications.
M. Pelletan (A.). Ingénieur ordinaire de !** classe . Professeur.
Mécanique.
H. Moutard, Inspecteur général de 2* classe Professeur.
Physique,
K. Potier, Ingénieur en chef de l'* classe Professeur.
Chimie générale.
M. Chesneau, Ingénieur ordinaire de 2* classe Professeur.
EXERCICES PRATIQUES.
Travaux graphiques.
H. Lenoir, sous la direction des professeurs d'exploiter: on, de machines et de
métallurgie.
Analyses chimiques.
M. Rlgout, sous la direction des professeurs de chimie a-iMlytique, industrielle
et généralev
94 PBOGBIàHHCS IIE&- goubs
PROGRAMMES DES COUftS
D K
L'ECOLE NATIONALE SUPÉBIEIJRE DES MINES
COURS. aP^ÈGIAiU.X.
CODRS D'EXPLOITATION DES MINES.
M. Ch. LEDOUX, ingénieur en chef d»» rninssi Prû£eBe€iir..
I. — NOTIONS PRÉLIHIIIAI1IB6. — RBCBBRGI» DBB HDfEr*
Objet du cours. — Notions sur la formation des ter-
rains. — Terrains éruptifs ou cristallins. — Terrains se-
dimentaires. — Couches; cassure, failles, dykes. — K-
IoH« et amas. — Allure des gîtes ; toit; mur; pttissanxîe,
inclinaison, affleurement. — Plissements, plateures,
dressants, crochons, amincissements. — Exemples.
Structure, remplissage, gangues, salbandes^d^fH^ms.
Variations de richesse des filons en directiûJi:,. en incli-
naison. — Exemples.
Gîtes de contact.
Terminaison des filons en direction. •
Champs de fracture ; pai*alléirsme ; croisements.
DE l'bGOLE nationale. DES MINES. 95
Passage des rejets. — Règle de Schmidt. — Méthode
graphique. — Méthode trigonométrique.
Découverte des gttes. — Prévisions générales fournies
par la géologie et la paléontologie.. — Exemplôs. — Pro-
longements des gîtes connus. Bassin du Nord. — Indi-
cations locales. Vieux travaux. . Reprise: des ancieimes
-exploitations. — Indications minéralogiques. — Indica-
tions magnétiques..
Travaux de recherches. — Travaux sur les affleure-
ments.
Attaque en galeries. — Descente dans les filons. —
Sondages.
Exemples.
II. — SONDAGES.
Sondages. — Tâtes de sondei. -— Tiges en fer ou. en
bois. — Guides et parachutes. — Coulisse. — Gontre-
poidfii — Joints à chute libre., — Trépans*. — Cuiller. —
Alésoir. — Outils de curage. — Vérificateur. — Carottes..
Tubage. — Tuyaux. provisoires et définitifs. — Enfon-
cement, réenfoncement, arrachement des tubes.
Engm extérieur. — Chevalet. — TremiL.
Accidents. — Déviation. — Coincement. — Rupture
de tiges. — Éboulement. — Chute d'objets dans le trou.
— Outils spéeiauz.
Curage à courant d'eau continn..
Sondiage à.l& corde, ou américain;. — Outils sp/toiaux.
Trépans. — Coulissa. (Jeur). — Pompe? à sables*.. — Élar-
gisseur. — Installation auEJour. — Mode de. travail.
96 PROGRAMMES DES COURS
Sondage au diamant.
' Mode d'exécution des sondages.
Résultats économiques.
Applications des sondages. — Recherches de mines.
— Coups de sonde dans Tintérieur pour percer aux eaux
ou dans le mauvais air.
Exploitation de Thuile de pétrole. — Exploitation du
sel gemme.
Théorie des puits artésiens. — Boitouts.
III. — A6ÂTAGE DES ROCHES.
Abatage des roches. — Degrés de dureté.
Travail à la main. — Pelles, râbles, râteaux. — Pioches,
pinces, coins de terrassier.
Pic au rocher. — Pic à la veine. — Rivelaine. — Coins
et masses. — Travail au pic. — Sous-cave ou havage.
— Entailles. — Travail du piqueur. — Résultats écono-
miques.
Aiguille infernale. — Aiguille Levet. — Cartouche
Guibal. — Cartouche à la chaux.
Travail par Teau. — Géant de Californie. — Travail
par dissolution. — Congélation.
Travail dans les roches dures. — Masse. — Massette.
— PointeroUe.
Travail par le feu.
Tirage à la poudre. — Forage. — Massette, curette,
fleuret, drague, barre à mine.
Exécution du travail. — Choix de l'emplacement.
Détermination des charges. — Avance. — Règle de
Vogel. — Exemples numériques.
DE l'école nationale DES MINES. 97
Bourrage. — Épînglette. — Bourroir.
Amorçage. — Fétu. — Canettes. — Mèche de sûreté.
Inflammation. — Précautions. — - Long feu, raté.
Perfectionnements. — Tirage au tasseau. — Sciure de
bois. — Simultanéité cfes coups.
Tirage par l'électricité. — Machine Bomhardt. — Explo-
seur Bréguet. — Fils conducteurs. — Amorces.
Etude du mode d'action de la poudre. — Poudres
lentes, poudres brisantes. — Mesure de la force des
explosifs. — Méthode Nobel. — Méthode de Saint-Étienne.
Poudre ordinaire. — Poudre comprimée.
Explosifs nitrés. — - Goton-poudre. — Nitroglycérine.
— Dynamite. — Dynamite-gomme.
Emploi des explosifs dans les mines grisouteuses. —
Recherches de MM. Mallard et Le Ghatelier. — Dangers
de la poudre noire.
Explosifs atténués à Tazotate d'ammoniaque.
Résultats économiques de l'emploi des explosifs.
Procédés mécaniques de perforation.
Perforatrices à main.
Perforatrices à moteur mécanique. — Perforatrices
rotatives Leschot, Brandt.
Perforatrices à percussion. — Emploi de l'air com-
primé. — Résultats économiques.
Perforatrice Dubois et François, perfectionnements
divers. — Indications sur les systèmes de perforatrices
les plus connus. — Affûts pour galerie. — Affûts pour
puits.
Résultats économiques. — Exemples.
Baveuses mécaniques. — Excavateur.
Tome XV, 1889. 7
98 PROeBAMMBS BKS Q0VB9
lY. — PUITS ET GALERIES.
Généralités sur le soutènement. — Boisage. — Es-
sences. — Achaty conservation, façon des bois. — Outils
du boiseur. — Boisage d'une taille. — Buttes, rallonges,
esclimbes.
Boisage des galeries. — Cadres complets ou incom-
plets. — Prix de revient.
Avancement en galerie. — r Travail en terrain ébou-
leuz, palplanches. .-— Poussage, picotage.
la* Leçon.
Boisage des puits. — ^ Boisage en terrain ébouleux. — *
Prix de revient.
Muraillement. — Matériaux, mortier^ pierres sèches.
Muraillement des galeries. — Section complète ou
simplifiée.
Plein cintre. — Anse de panier. — Courbe à plusieurs
centres.
Muraillement en terrain ébouleux. — Prix de revient
du muraillement des galeries*
Muraillement des puits. — Forme de la section. —
Épaisseur.
Mode d'exécution. — Roulisse. — Cadre porteur. —
Muraillement en terrain ébouleux, trousse coupante. —
Prix de revient du muraillement des puits.
Points singuliers : croisements, recettes, écuries.
13* IdOÇOHU
Soutènements métalliques dans les galeries et dans les
puits.
Tunnels. — Disposition des puits. — Travail à section
entière ou à section divisée. — * Méthode descendante. —
Méthode montante.
DE l'école nationale DES MINES. 99
Galerie de faite ou galerie de base. — Méthode mixte.
Élargissement des tunnels. — Travail en terrain ébon-
leux. — Travail en terrains coulants. — Tunnel de la
Tamise. — Méthode Pœtsch.
Fonçage des puits à niveau bas. — Organisation du
travail. — Méthode rapide de Gneisenau.
Élargissement. — Approfondissement. — Machine
auxiliaire.
Foncage sous stot. —* Ouvrage descendant. -^ Ouvrage
montant. — Prix de revient.
Fonçage en terrains aquifères. — Guvelage et trousses
à picoter. — Cuvelages en bois, en fonte, en maçonnerie.
— Organisation d'une avaleresse. — Prix de revient.
Fonçage à niveau plein. — Procédé Kind et Chaudron.
— Prix de revient.
Passage des terrains boulants. — Trousse coupante.
Procédé Triger.
Procédé Pœtsch par congélation.
V. — MÉTHODES d'exploitation.
Aménagement général d'une mine.
Travaux d'aménagement. -^ Travaux préparatoires.
Aménagement par galeries en pays accidenté.
Aménagement par puits. — Nombre des orifices d'accès.
Dimensions des puits. -^ Étages. — Champ d'exploit
tation.
Ordre d'exploitation des étages.
Choix de la méthode d'exploitation.
Méthodes d'exploitation applicables aux filons et aux
gîtes d'origine filonienne.
100 PROGRAMMES DES COURS
Méthode par gradins : gradins droits ou renversés. —
Puissance réduite. — Organisation du travail. — Prix de
revient.
Méthode horizontale en long.
Exploitation des filons puissants et des amas. — Mé-
thode en travers, avec remblais. — Méthode en travers
par dépilage.
Exploitation des amas irréguliers.
Exemples d'exploitation de gites puissants. — Exploi-
tation d'Almaden.
ty Leçon*
Méthode d'exploitation par piliers et galeries avec
estaus et piliers abandonnés. — Calcul du rendement. —
Exemples, Stassfurt.
Exploitation du sel gemme, Hallstadt, Yarangeville.
Exploitation des gites sédimentaires.
Méthodes applicables aux couches minces. Grandes
tailles droites ou à mi pente. — Tailles chassantes. —
Déboisage des tailles.
Maintenages. — Exemples.
Exploitation des couches d'épaisseur moyenne.
Méthodes par traçage et dépilage ; méthode par mas-
sifs longs ;. variantes. — Exemples.
Méthode par massifs courts. Pannel work. — Traçage
eh demi-pente.
Méthode mixte avec piliers abandonnés (Newcastle).
Exploitation des couches puissantes. — Généralités.
Méthodes par foudroyage ; méthode par massifs longs,
méthode inclinée, méthode horizontale. — Exemples.
. Méthode par foudroyage avec piliers abandonnés (Staf-
fordshirel.
**.
DE L ECOLE NATIONALE DES MINES. 101
jjrénéralités sur les remblais. — Chambres d'éboulement.
Carrières. — Introduction des remblais. — Exemples.
Tassement des remblais. — Affaissements à la surface.
— Direction et limite des affaissements. — Prix de re«
vient des remblais.
Exploitation par remblais complets : méthode in-
clinée, méthode horizontale, méthode verticale, mé<
thode par rabatage.
Exemples.
Exploitation à ciel ouvert. — Exemples.
Exploitation des ardoisières.
Exploitation de la tourbe.
YI. — ROULAGE.
Transports à ciel ouvert. — Brouette. — Tombereau.
— Wagon.
Résultats numériques.
Transports souterrains. — Portage à dos. — Traînage
sur patins. — Chemins de bois et chiens de mine.
Navigation souterraine.
Circulation aérienne. — Câble porteur. — Câble mo-
teur. — Données numériques.
Chemins de fer souterrains. — Rails. — - Traverses. —
Attaches.
Coût d'établissement. — Croisements et changements
de voie.
Résistance au roulement. — Influence des courbes .et
des pentes.
103 PRO&RAMMBS DES COURS
Jeu de la voie. — Pente d'équilibre. Pente d'égale r^f
sistancQ.
Matériel roulant. — Roues folles ou calées. — Grais-
sage. — Caisse en bois ou en tOle. — Wagonnets. —
Bennes.
Locomotives souterraines.
Plans inclinés automoteurs. — Plans à simple ou à
double effet. — Mécanisme. — Frottement sur la poulie.
Poulie Fowler. — Tambours. — Rouleaux.
Freins. — Régulateurs de vitesse. — Exemples.
Chariot porteur. — Parachute.
Résultats économiques.
Plans bisautomoteurs.
Balances.
ttS* Leçon»
Traction mécanique.
Traction en palier ou en rampe. — ^ Exploitation en
vallée.
Système corde-tête et corde-queue.
Systèflie -de la corde sans fin.
Système de la ohaine tvaînante.
Système de la chaîne flottante.
«Résultats économiques.
Installation de la force motrice dans les mines.
Moteurs animés. — Généralités sur ce genre de mo-
teurs. — Leur mode d'emploi dans les mines, leur ren-
demantiéconomique, données numériques.
Moteurs hydrauliques.
Moteurs à vapeur. — Tuyaux de conduite de vapeur.
— Pertes.
Moteurs à aSi' comprimé. — Moteurs Compound. —
Rendement.
DE l'école nationale DBS MINES. 103
VII. — EXTRACTION.
Appareils d'extraction.
CS&bles. — Câbles ronds, plats ou coniques. — Câbles
diminués. — Chaînes.
Chanvre, aloôs, fer ou acier. — Résistance. — Poids.
Durée, surveillance, remplacement, retournement. —
Coupage de la patte. — Oraissage.
Matériel d'extraction. — Bennes et cufiats. — Trans-
bordements. Guidages en fil de fer. Guidages en bois ou
en fer.
Gages.
Parachutes.
Molettes. — Évite-molettes.
Bobines. — Bobine folle. — Tambours.
Chevalement en bois, en fer, en maçonnerie.
Organisation des pecerttes intérieures. — Clichage. —
Taquets hydrauliques.
Recettes extérieures. '— Fermeture. — Culbuteurs ou
basculeurs. — Rivages.
Spout. — Drop.
Moteurs d'eatrac4i<m. -— Emploi de l'homme, du che-
val. Treuil. — Baritel.
Données numériques.
Emploi de la force hydraulique. -«^ Balance d'eau. —
Roues hydrauliques, machine à colonne d'eau.
Moteurs à vapeur.--*- Machines à un cylindre et à
engrenages.
i
]
104 PROGRAMICSS DES COURS
Machine Golson. — Machines à deux cylindres couplés
à action directe.
Adaptation spéciale aux machines d'extraction des
organes décrits dans le Cours de machines. — Coulisses.
Tiroirs. — Contre-pression. Effets de Tavance.
Servo-moteur.
Cames et soupapes.
Frein. — Frein à pédale. — Frein à contre-poids. —
Frein à vapeur.
Signaux. — Avertisseur.
Emploi de la détente. — Détente variable à la main.
— Système par coulisse et tiroir à recouvrement. —
Systèmes Audemar et Audemar-Kraft.
Détente variable par le régulateur. — Système de
Couillet. — Système Mailliet. — Système Sulzer.
Détente fixe automatique. — Système Guinotte.
Résultats pratiques. — Consommation de vapeur dans
les machines d'extraction des différents systèmes. —
Surface de chauffe correspondante.
Calcul des dimensions des cylindres d'une machine
d'extraction.
Régularisation des effoilis. — Contrepoids par câbles
ou par chariots. — Système Devillaine ou Koepe. — Va-
riante avec deux câbles.
Bobines. — Propriétés géométriques. — Discussion de
l'équation du troisième degré qui exprime les variations
du moment résistant.
Tambours coniques. -— Tambours cylindro-coniques.
— Tambours spiraloldes.
DE l'École nationale des mines. 105
Emploi de la condensation dans les machioes d'extrac-
tion. — Difficultés spéciales qu'il présente.
Prix de revient de l'extraction.
Systèmes divers, d'extraction. — * Appareils oscillants.
Extraction atmosphérique.
Translation des ouvriers. — Échelles. — Cages. —
Fahrkunst.
VIII. — ÉPUISEMENT.
Hydrologie souterraine.
Défenses extérieures. — Défenses intérieures. — Ser-
rements cylindriques ou sphériques en bois, en maçon-
nerie, en métal.
Plates-cuves.
Gaptage des eaux. — Pentes. — Galeries d'écoulement.
— Exemples.
Epuisement par bennes ou par cuves guidées.
Pompes foulantes ou élévatoires.
Pompe Rittinger.
Organes des pompes. — Chapelles. — Clapets. — Pis-
tons. — Tiges.
Maitresses-tiges en bois ou en fer.
Pompes foulantes au fond pour grands ou petits épui-
sements. Exemples.
Pompes à répétition placées dans le puits. — Moteur à
simple effet, type Gomouailles, type à traction directe. — -
Contre-poids. — Exemples.
Moteurs à double effet à mouvement alternatif. — Ma-
Cûine de EJadno. — - Machine de la Concorde.
Moteurs à mouvement continu. — Machine du Bleyberg.
f06 PROGRAMUfiS ' ras G0ÛH8
Machine horûsoBtale à deux cylinârm* et à engrenages.
Régénérateur^ Bochholtz.
Calcul de la force du moteur et du contre-poids. — Ren-
dement comparé des différents types. ^-^ Coût d'établisse-
ment.
Pompes d'avaleresse. — Disposition du moteur. —
Exemples.
Moyens divers d'épuisement. — Pulsomètres.
Augmentation de la température du sol avec la profon-
deur. — Influence sur les hommes et les chevaux. — Tracé
des grands tunnels alpins.
Atmosphère souterraine. — Causes de soustraction de
Toxygène. — Dégagements nuisibles.— Acide carbonique.
Acide sulfhydrique. Grisou.
Composition et propriétés du grisou. — Température de
combustion du mélange explosif. — Retard à Finflamma-
tion. — Vitesse dans un milieu agité. — Onde explosive.
Gisement du grisou. — Dégagement lent. — Dégage-
ment instantané. — Influence de la pression barométrique*
Ventilation.
Expression de la résistance au motrvement de Tair dans
une mine.
Tempérament (Guibal). — OrîUce équivalent (Murgue).
Mesure des volumes partiels et du volume total. — Cor-
rections. — Instruments employés.
Aérage naturel; sa mesure. «-• Plans d'aérage. — Sur-
veillants d'aérage.
Ventilation naturelle. — Difl&ision. — Courant naturel.
— Portes. — Galandages. — Canards ou carnets d'aérage.
— Goyot. — Crossing.
DE l'École nationale dbb mines. 1'07
Foyers d'aérage. — Dispositions diverses. — Théorie
mécanique des foyers.
Âérage mécanique. — Pluie artificielle. — Electeur. ~
Ventilateurs. — Ventilateurs à bras. — Ventilateur à force
mécanique. — Anciens systèmes à piston, à cloche, à vis*
— Ventilateur à force centrifuge. — Théorie de ces venti-
lateurs.
Ventilateur Gombes. — Ventilateur à ailes inclinées.
— Ventilateur Guibal.
Ventilateurs à grande vitesse. — Ventilateurs Ser ,
Schiele. — Ventilateurs à la suite. — Orifice de passage.
— Courbe caractéristique. — Rendement - mécanique et
rendement -manométrique. — Données numériques.
Ventilateurs volumogônes. — Théorie de ces ventila-
teurs. — Type Fabry. — Type Lemielle. — Orifice de pas-
sage. — Rendement. — Aménagement du courant. — Aé- .
rage ascendant. — Division en plusieurs branches.
X. — S8RYICES MVBR&
41* Leçon.
Éclairage. — Anciens procédés. — Lampes de sûreté,
Davy, Mueseler, Boty.
Transmission de la flamme à travers les treillis. — In-
fluence des courants d'air. — Influence des éléments de
la lampe. — Cuirasse. — Double treillis.
Lampe Marsaut. — Emploi de la lampe de sûreté comme
indicateur de grisou. — Écran Mallard et Le Chatelier.—
Lampe Pieler.
Lampisterie. — Postes de rallumage à l'intérieur.
Coups de grisou. — Infitawiee de« poussières. — Précau-
tions spéciales relatives à remploi des explosifs. — £fibts
des coups de feu.
108 PROGRAMMES DES COURS
Incendies. — Causes. — Moyens préventifs.
Sauvetage. — Appareils respiratoires.
Organisation du travail dans les mines. — Personnel
administratif. — Personnel technique. — Ingénieurs. —
Maîtres-mineurs et porions. — Ouvriers. — Recrutement
des ouvriers. — Modes divers de paiement des ouvriers
mineurs et leur influence sur le rendement.
Établissement du prix de revient. — Main-d'œuvre. —
Fournitures de magasin. — Frais généraux. — Amortisse-
ment.
Exemples de prix de revient de mines de houille et de
mines métalliques.
XI. — FRÉPÀRATION MÉCANIQOE DBS MINERAIS.
^f3* Lieçon*
Généralités et principes fondamentaux. — Débourbage,
triage et scheidage. — Tables de triage, fixes, tournantes,
sans fin.
Broyage. — Concasseurs, cylindres, bocards, meules.
Classement par grosseurs. — Classement des grenailles
et des sables.
Grilles fixes ou à secousses. — Tôles perforées. — Toi-
les métalliques.
Trommels simples ou étages.
Classement des matières fines. — Labyrinthe. — Spitz-
kasten. — Classeur Dorr.
Classement par Tair.
Traitement des grenailles et des sables.
Théorie du criblage à la cuve. — Mouvement du grain
!
f
DE l'École nationale des mines. 109
dans l'eau stagnante. — Action de Teau en mouvement
sur les grains en repos. — Discussion comparative.
Cribles mobiles, — Cribles fixes ou à piston, continus
ou discontinus.
Cribles filtrants du Hartz.
Traitement des sables fins et deç schlamms. — Caisson
allemand. — Table dormante. l
Table à secousse. — Table Rittinger.
Table tournante.
Round Buddle.
Lavage de Tor. — Bâtée. — Pan. — Berceau. — Sluice
box.
Installation d*un atelier de préparation mécanique.
Données économiques.
<47* Leçon*
Application des principes précédents au cas spécial
des charbons.
Criblage, triage et lavage des charbons. — Broyeur Carr.
Lavoirs intermittents. — Lavoirs continus. — Lavoirs
à feldspath.
Installation d'un atelier de triage et de lavage des char-
bons.
Données économiques. — Exemples.
]
112 PROGRAMMES DES COURS
y mt s* EieçoBUi.
Carbonisation de la tourbe.
Carbonisation de la houille en tas, en cases ou en
fours à parois pleines.
Fours à parois chauffées. — Fours plats, fours belges,
fours Appolt, Bauer, Lûrmann, etc.
Propriétés du coke. — Frais de carbonisation.
e* et lO* EieçoiM.
Matériaux réfractaii^s naturels.
Produits réfractaires artificiels ; leur classification.
Argiles réfractaires : leurs propriétés. — Préparation
des pâtes. — Moulage. — Séchage. — Cuisson.
Organisation d'une fabrication de produits réfractaires.
— Frais de fabrication.
Briques de silice.
Produits réfractaires basiques.
±f Leçon.
Combustion en général. — Pouvoir calorifique des
corps simples et des composés employés en métallur-
gie.
Combustion des gaz. — Point d'inflammation. — Tem-
pérature de combustion.
Conditions pratiques de la combustion. — Vitesse de
propagation de Tinflammation. — Formes et proportions
des flammes. — Influence du mélange préalable. — Cham-
bres de combustion.
±9" Leçon.
Combustion des liquides. — Appareils servant à l'opé-
rer.
Combustion des solides. — Chauffes à grille. — Leur
théorie. — Types principaux de fourneaux avec chauffes
à grille. — Fours à vent. — Réverbères. — Fours à dôme
et fours de galère.
DE l'École nationale des mines. 113
Types divers de grilles.
19* Leçon.
Inconvénients de remploi des grilles. '— Tentatives
faites pour Téviter.
Fours à cuve, à grille ou à tuyères. — Zones de com-
bustion. — Notions générales sur les échanges de chaleur
dans les fours à cuve.
Détermination du profil intérieur des fours à cuve.
14* Leçon*
Gazéification. — Ses avantages et ses inconvénients.
— Production du gaz à Tair et du gaz èi Teau. — Gaz de
distillation.
Types divers de gazogènes à grille.
Gazogènes à tuyères. — Gazogènes distillateurs.
Inâuence du chauffage préalable de Pair destiné à la
combustion des gaz. — Fours Boetius et Bicheroux. —
Récupérateurs E. MûUer, Ponsard, etc. — Régénérateurs
Siemens.
Avantages et inconvénients de la récupération ou de
la régénération.
M* et ty* Leçona*
Principes généraux de la construction des fours.
Revêtement intérieur et extérieur.
Emploi des armatures métalliques et de la réfrigération
systématique.
Cheminées. — Théorie du tirage.
Machines soufflantes diverses : 1® appareils à entraîne-
ment (trompes, injecteurs) ; 2* ventilateurs à force centri-
fuge ; 3* ventilateurs rotatifs ; 4* machines soufflantes à
mouvement alternatif. — Étude de ces diverses machi-
nes.
Tome XV, 1889. 8 |
I
L
114 PROGRAMMES DES COURS
Conduites et régulateurs de vent.
Indications sommaires sur les appareils mécaniques
employés en métallurgie.
FER.
18* et iO* L«çoiifl«
Propriétés chimiques du fer.
Combinaisons du fer avec le carbone, le silicium, le
phosphore, le soufre, le manganèse, le chrome, le cui-
vre, etc.
Composés ternaires ou multiples.
Oxydation du fer et réduction des oxydes de fer. —
Dédoublement de Toxyde de carbone en présence des
oxydes de fer.
90* Leçon*
Minerais de fer. — Leurs propriétés. — Influence des
corps étrangers qu'ils peuvent contenir.
Si* et Mi* Leçonfl*
Préparation des minerais de fer. — Concassage et dé-
bourbage. — Grillage. — Son utilité à divers points de
vue. — Grillage en tas, en cases ou en fours de divers
types.
Production directe du fer. — Forges catalanes. — Pro-
cédés Siemens, Chenot, etc. — Hauts fourneaux. — Leur
origine et leur développement progressif. — Réactions
principales qui se produisent à leur intérieur.
Profil intérieur du haut fourneau. — Diamètre aux
tuyères. — Inclinaison des parois. — Volume intérieur.
— Diamètre du gueulard. — Types élancés et trapus.
93% IMI', 2I&' et 96* Leçonit*
Dispositions générales des hauts fourneaux. — Types
anciens, à massifs extérieurs volumineux. — Types mo-
1
i
DE l'école nationale DES MINES. 115
demes à enveloppe extérieure métallique. — Types sans
revêtement extérieur.
Fondations. — Construction du massif intérieur. —
Accessoires de l'ouvrage, tuyères à eau, tympes à eau, etc.
Fermetures diverses du gueulard. — Prises de gaz. —
Conduite de gaz. — Dispositions pour arrêter les poussiè-
res, etc.
Types divers de monte*charges.
Souffleries et régulateurs.
Chauffage du vent. — Appareils en fonte de divers
types.
Appareils en terre réfractaire (Gowper, Whitwell, etc.).
Accessoires de ces appareils.
Buses. — Manomètres et pyromètres, etc.
Personnel du haut fourneau.
Mise en feu d'un haut fourneau. — Travail normal.
Enlèvement du laitier; tentatives faites pour l'uti-
liser.
Coulée de la fonte en sable ou en lingotières.
Réactions du haut fourneau. — Descente des charges.
— Introduction de divers métalloïdes dans la fonte.
Influences qui modifient l'allure. — Balance thermique
d'un fourneau. — Relations entre l'allure et la nature de
la fonte produite. — Classification des fontes ordinaires.
Production des fontes spéciales.
Consommations. — Exemples divers.
Accidents qui peuvent arriver au haut fourneau. —
Allure sèche et allure froide. — Accrochages. — Dégra-
dations diverses des parois. — Formation de loups dans
le creuset.
Suspensions de travail. — Explosions de diverses na-
tures. — Mise hors feu.
116 PROGRAMMES DES COURS
Choix de remplacement des usines à fonte. -'— Disposi*
tiens de ces usines. — Frais de fabrication de la fonte.
90* Leçon*
Fonderie. — Travail en première ou en deuxième fti-
sion. — Emploi du réverbère et du cubilot pour refondre
la fonte.
Réactions chimiques de la deuxième fusion.
Procédés de moulage. — Emploi du sable vert, du
sable étuvé, de la terre. — Moulage en coquille.
Matériel des fonderies. — Exemples de moulages di-
vers.
Frais du travail de moulage.
Fonte malléable. — Réactions de la cémentation oxy-
dante. — Pratique dexette opération.
3t* Leçon*
Principes généraux de Taffinage de la fonte.
Affinage au bas foyer. — Procédé comtois. — Descrip-
tion du procédé. — Réactions qui s'y produisent.
Variantes diverses de l'affinage au bas foyer. — Ma-
zéage préalable.
Frais de Taffinage au bas foyer. — Comparaison avec
la méthode catalane.
l Tentatives diverses faites pour améliorer les conditions
du travail.
39*9 3d* et 341* Leçons.
Mazéage au coke, au bas foyer ou sur sole. — Réac-
tions. — Frais de l'opération.
Puddlage. — Ses origines. — Puddlage sec et puddlage
bouillant.
Réactions dans lune ou l'autre variante.
Travail mécanique des loupes. — Cinglage. — Lami-
nage des barres brutes. — Description et étude des ap-
pareils employés dans ces deux opérations.
h
DE l'ÉGOLS nationale DES MINES. 117
Bésaltats économiques du puddlage ordinaire. *
Choix des fontes destinées au puddlage. — Additions
diverses au cours de Topération.
Perfectionnements apportés au four à puddier et aux
appareils de cinglage et d*étirage.
Puddlage mécanique. — Fours Danks, Bouvard, Per-
DOt, etc.
Fabrication de Tacier soit au bas foyer, soit au four à
puddier. — Modifications à apporter aux appareils et à la
conduite du travail. — Triage des barres et corroyage.
3S% 39% 87« et 38* Lieçons.
Affinage sur sole à Tétat liquide.
Procédé Martin-Siemens. — Emploi des riblons avec
raffinage partiel. — Affinage systématique par additions
de minerai. — Difficultés d'application du procédé sur
sole acide.
Construction du four Martin-Siemens. — Préparation
des soles acides et des soles basiques. — Dispositions de
coulée. — Marche du travail et réactions dans les deux
variantes. — Frais de production des lingots.
Procédé Bessemer. — Ses origines. — Souffleries Bes-
semer. — Convertisseurs. — Leurs dimensions et leur
disposition. — Installations de coulée.
Revêtements acides et revêtements basiques.
Conduite du travail. — Variantes du procédé acide et
du procédé basique. — Réactions de l'opération.
Frais de production des lingots.
Cémentation du fer. — Théorie de cette opération.
Fusion de Facier au creuset. — Détails du travail. —
Réactions qui s'y produisent. — Additions diverses.
Frais de la cémentation et de la fusion au creuset.
40*, 4f et 4»
Elaboration mécanique du fer et de Tacier.
118 PROGRAMMES DES COURS
Fabrication du fer en barres. — Gisaillage et paque-
tage du fer brut. — Réchauffage. — Laminage. — Frais
de la fabrication du fer en barres.
Fabrication des fers profilés. — Principes du profilage
au laminoir. — Exemples divers. — Emploi du laminoir
universel.
Tôles et larges plats. — Détails de leur fabrication.
Plaques de blindage.
Fabrication des rails en fer soudé.
Travail des lingots d'acier. — Défauts que peuvent
présenter ces lingots. — Procédés divers pour éviter la
production de ces défauts.
Structure intérieure des métaux fondus ou soudés. —
Influence du travail mécanique et de la trempe sur le
grain et sur les propriétés du métal.
Laminage des rails en métal fondu.
Fours divers de réchauffage des lingots. — Soaking
pits. — Dégrossissage au laminoir réversible ou au trio
américain. — Profilage définitif avec Tun ou Tautre de
ces appareils.
Fabrication des bandages, des essieux, des ressorts, etc.
Conditions économiques générales de la fabrication du
fer et de Tacier.
Statistique.
X>eiixièixxe année.
f*, li*, 3* et 41* Leçons*
Résumé de la métallurgie générale.
Définitions diverses. — Influence de la main-d'œuvre
et des questions économiques.
Fondants. — Combustibles. — Agglomération. — Dessic-
cation. — Carbonisation. — Fabrication des produits ré-
fractaires. — Théorie de la combustion.
DE l'ÉCOIiE nationale DES MINES. 119
ChauflFes à grille. — Fours à cuve. — Gazogènes. —
Fours à récupérateurs et régénérateurs. — Cheminées. —
Machines soufflantes. — Conduites et régulateurs de vent.
Grillage des minerais sulfurés.
Progression du grillage à Tintérieur des fragments de
minerai.
Grillage en tas et en cases. — Grillage au réverbère. —
Fours rotatifs divers. — Tentatives diverses faites en vue
d'utiliser partiellement le soufre ou au moins d absorber
Tacide sulfureux dégagé. — Emploi de ce gaz à la fabri-
cation de Tacide sulfurique. — Kilns. — Fours à moufle,
avec ou sans râblage mécanique. — Fours à tablettes. —
Fours GerstenhOfer, Hasenclever, etc.
Condensation des fumées.
CUIVRE.
Propriétés du cuivre. — Ses combinaisons avec divers
métalloïdes. — Alliages cuivreux.
Minerais de cuivre. — Cuivre natif, — Minerais oxydés,
sulfurés, arsenicaux, antimoniaux, etc.
O* Leçon.
Principes généraux de la métallurgie du cuivre.
Traitement des minerais natifs. — Exemple du Lac Su-
périeur.
Traitement des minerais oxydés. — Ancien traitement
de Chessy.
iO* Leçon*
Métallurgie primitive des minerais sulfurés.
Exemple d'Ikouno (Japon).
Traitement de ces minerais par la méthode suédoise.
Exemple de ROros.
120 PROGRAMMES DES COURS
li* Leçon.
Traitement des minerais zincifères par la même mé-
thode.— Exemple d'Atvida.
Minerais mixtes. — Exemples de Nijné Tagilsk. — Four
Raschette. — Exemples de Szaska, de Perm.
Traitement de TArizona. — Water jackets.
t9* et 13* Lieçoiui.
Méthode anglaise typique. — Emploi exclusif du ré-
verbère.— Étude économique de cette méthode comparée
à la méthode suédoise.
14* et iS* Ijeçonm»
Traitement des minerais impurs. — Extra-process an-
glais. — Refonte des scories. — Séparation des métaux
précieux, du nickel et du cobalt. — Méthode du Hartz su-
périeur. — Méthode de la Stefanshûtte. — Traitement de
Ténargite aux Etats-Unis.
Méthodes mixtes de traitement. — Exemples de Kaa-
fiord et de Mansfeld. — Affinage du cuivre au four Siemens.
— Emploi du convertisseur David-Manhès.
les IV* et 18* LeçontB.
Procédés de traitement des minerais de cuivre par voie
humide. — Méthodes de Rio Tinto, d'Agordo. — Procédés
Henderson, Dœtsch, Hunt et Douglas, etc.
Procédés électrolytiques.
Conditions générales d'établissement des usines à cui-
vre. — Frais de traitement des minerais. — Statistique.
Travail du cuivre et de ses alliages.
PLOMB.
Propriétés du plomb et de ses alliages* — Minerais de
plomb.
»_».
DE L ECOLE NATIONALE DES MINES. 121
Principes généraux du traitement des minerais de plomb.
Traitement des minerais au bas foyer.
. Méthode par grillage et réaction. — Four carinthîen.
— Réverbères espagnols.
•1* IjCÇOBt
Fours du Flintshire et du Derbyshire, de Tarnowitz,
d'Albertville et de PouUaouen, du Bleyberg es Montzen.
Méthode typique par grillage et fonte réductive, à Via-
las et aux environs de Carthagène.
Fonte de précipitation. — Procédé viennois.
Anciennes méthodes de Tarnowitz et du Hartz. — Mé-
thode actuelle du Hartz. — Fours Kast.
Traitements mixtes au four à réverbère ou au four à
cuve.
Travail du Cornwall, au réverbère.
Grillage au moyen de fours perfectionnés et fusion au
four à cuve. — Variantes de Pontgibaud, La Pise, Frei-
berg.
Epuration des plombs bruts par liquation et af&nage au
réverbère.
Considérations économiques et statistiques sur la mé«
tallurgie du plomb.
ARGENT.
Propriétés de l'argent et de ses alliages.
Minerais d'argent.
Extraction de l'argent par fonte plombeuse. — Ëxem-
12:2 PROGRAMMES DES COURS
pies de Kongsberg et de Freiberg. — Désargentation des
mattes par imbibition et des cuivres par liquation.
«M* Leçon*
Goupellation . — Méthode allemande et méthode anglaise.
— Revivification des litharges.
Pattinsonage. — Principes de la méthode et considéra-
tions théoriques qui s'y rattachent. — Travail en batterie
ou par chaudières conjuguées. — Pattinsonage mécani-
que ou à la vapeur.
as* Leçon*
Désai^entation du plomb au moyen du zinc.
Épuration du plomb zingueux. — Traitement des crasses
riches.
Électrolyse du plomb d'œuvre.
Frais de désargentation.
89" Leçon*
Traitement des ùiinerais par amalgamation. — Procédé
Au patio.
ao* Leçon.
Amalgamation chilienne. — Procédé du cazo. — Amal-
gamation saxonne.
34* Leçon*
Amalgamation dans les pans. — Variantes diverses. —
Amalgamation des mattes, des speiss et des cuivres noirs.
Extraction de Targent des mattes par les procédés
Augustin et Ziervogel, des mattes ou des cuivres noirs
par l'acide sulfurique. — Traitements divers par voie
humide. — Emploi des hyposulfites.
DE L ECOLE NATIONALE DES MINES. 123
OR.
Propriétés de Tor. — Ses minerais. — Extraction de
l'or des minerais natifs. — Traitement des minerais pyri**
teux. — Ghloruration. — Séparation des métaux précieux
par affinage.
PLATINE.
84* Leçon*
Minerais de platine. — Métallurgie ancienne du platine.
— Méthode de De ville. •
ÉTAIN.
Propriétés de l'étain. — Minerais de ce métal. — Né-
cessité d'une préparation mécanique très complète. —
Séparation du tungstène. — Traitement des minerais d*é-
tain au four à cuve et au réverbère. — Raffinage de l'étain
brut. — Frais de traitement.
ANTIHOINE.
Propriétés. — Minerais. — Fabrication du sulfure d'an-
timoine fondu. — Fabrication de l'antimoine métallique.
— Fonte de précipitation. — Grillage et fonte réductive.
— Frais de traitement.
BISMUTH.
Extraction du bismuth de minerais divers ou des fonds
de coupelle.
MERCURE.
98« et 39* Mjeçonm
Propriétés du mercure. — Ses minerais.
124 PROGRAMMES DES COURS
Traitement des minerais riches en vases clos (Idria,
Littaï).
Extraction par grillage du sulfure. — Emploi de moufles
(appareil Patera), de stalles (Hongrie). — Fours àaludels.
— Fours d*Idria. — Fours coulants (Hâhner, Exeli).
Traitement des minerais mélangés. — Four Knox.
Traitement des menus. — Fours Alberti. — Fours Scot
et Hutner. — Four Livermore.
Considérations économiques et statistiques sur la pro-
duction du mercure.
ZINC.
38* et ao* LeçoiMi.
Propriétés du zinc. — Minerais de zinc. — Principes
généraux de la métallurgie du zinc.
Calcination des calamines.
Grillage des blendes avec ou sans utilisation du soufre
contenu.
Méthode de distillation per descensum. — Anciennes
méthodes anglaise et carinthienne.
Méthode silésienne primitive.
Méthode belge primitive. — Comparaison des frais et
des résultats obtenus' dans les méthodes types.
40* Leçon*
Modifications du type silésien. — Chauffes Boétius ; em-
ploi de gazogènes distincts. — Fours mixtes (Valentin
Cocq).
Fours belges modifiés. — Types d'Engis. — Fours
Borgnet. — Fours Dor. — Fours Loiseau. — Fours
d'Auby.
Fours à régénérateurs et récupérateurs.
414' Leçon*
Utilisation des poussières de zinc.
Fabrication mécanique des creusets à zinc.
DE l'École nationale des mines. 125
Essais d'extraction du zinc au four à cuve, — Procédé
WheteriU.
Fabrication du blanc de zinc.
Essais d'extraction du zinc par électrolyse.
Raffinage et laminage du zinc.
Considérations économiques et statistiques sur la pro»
duction de ce métal.
NICKEL ET COBALT.
Minerais de nickel et de cobalt.
Concentration de ces métaux dans des mattes ou des
speiss ; extraction finale par grillage et fusion oxydante^
ou par voie humide. — Réduction du nickel.
Traitement des minerais oxydés de nickel.
ALUMINIUM.
Production par la méthode de Deville. — Procédé
Cowles, etc.
126 PROGRAMMES DES COURS
COURS DE CHIMIE ANALYTIQUE (*)
M. Ad. CARNOTi ingénieur en chef des mines, Professeur.
Directeur du laboratoire et du Bureau d'essai.
Première année.
!'• et 9' Leçons.
GÉNÉRALITÉS.
Objet du Cours. Analyse chimique qualitative et quan-
titative. Mesure des poids ; mesure des volumes.
Méthodes générales pour F analyse qualitative :
Recherches par la voie sèche.
Emploi du chalumeau ; divers modes d'essai.
Emploi de la lampe à gaz ; opérations diverses.
Emploi du spectroscope avec la flamme du gaz et avec
Tétincelle électrique.
Recherches par la voie humide ; indications générales.
Examen micrographique.
3* Leçon*
Analyse qtmntitative .
Opérations préliminaires. Choix de Téchantillon à ana-
lyser. Triage pour analyses minéralogiques ; prise d'essai
moyenne pour analyses industrielles. — Pulvérisation.
Dessiccation. Dessiccation des gaz. Pesée. Balances de
précision.
(*) L'enseignement oral est complété par des exercices pra-
tiques d'analyse minérale, auxquels prennent part tous les
élèves titulaires de l'École des mines durant leurs trois années
d'études.
DE l'École nationale des mines. 127
41% K' et B^ Leçons*
Opérations de la voie sèche. Production de températu-
res élevées. Galcination dans Tair ou àTabri de Tair, dans
des gaz inertes ou actifs. Fusion : vases, fondants. Distil-
lation. Oxydation. Réduction. Sulfuration. Ghloruration.
Opérations de la voie humide. Dissolution avec ou
sans désagrégation préliminaire. Évaporation. Distilla-
tion. Précipitation. Décantation. Filtration. Lavage des
précipités. Dessiccation. Galcination. Pesée.
Électrolyse; principes généraux.
Mesure des gaz.
Procédés colorimétriques.
Procédés volume triques ou par liqueurs titrées. Prin-
cipes généraux; dosage direct, dosage par reste.
Méthodes par saturation : Alcalimétrie, acidimétrie.
Solutions titrées. Indicateurs.
Méthodes par oxydation ou réduction : Oxydimétrie ;
iodométrie.
Méthodes par précipitation.
'9* et s* Ijeçons*
Métalloïdes.
HYDROGÈNE.
Préparation de Thydrogène pur et sec; son emploi
comme agent de réduction dans les analyses. Disposition
des appareils.
Dosage de Thydrogène en volume au moyen de Teudio-
mètre; dosage en poids après combustion.
OXYGÈNE.
Emploi dans les analyses. Divers modes de prépara-
tion : bioxyde de manganèse, chlorate de potasse, chlo-
rure de chaux, bioxyde de baryum.
Caractères et dosage. Oxygène libre. Oxygène en dis-
solution dans Teau. Oxygène combiné.
128 PROGRAMMES DES COURS
Ozone. — Garactôres. Dosage dans Tair.
Eau. — Moyens d'obtenir de Teau pure ; son emploi.
Emploi de la vapeur d*eau dans les analyses.
Dosage de Teau contenue dans les minerais, dans les
acides, dans les bases, dans les sels.
Eau oxygénée. — Préparation, emploi.
Dosage de Toxygène disponible.
SOUFRE.
Caractères du soufre libre.
Essai et analyse des minerais de soufre natif. Examen
du soufre en canons et de la âeur de soufre.
Hydrogène sulfuré; préparation, emploi. Sulfhydrate
d'ammoniaque. Sulfures alcalins ; emploi. Caractères des
sulfures solubles et insolubles.
Hydrosulfites. Hyposulfites; caractères, dosage.
Acide sulfureux; préparation. Sulfites; caractères. Do*
sage.
Hyposulfates; caractères, dosage.
Acide sulfurique; purification. Caractère des sulfates.
Dosage.
Détermination par les liqueurs titrées des sulfures,
sulfites et hyposulfites. Examen de mélange de ces sels.
Dosage du soufre dans les sulfures métalliques :
Emploi de Teau régale, de Tacide hypochloreux, de la
potasse et du chlore, de Thypobromite de soude; emploi
de Toxygène, du chlore, du nitre.
SÉLÉNIUM.
Propriétés, caractères. Acide sélénieux; acide sélénique.
Dosage du sélénium dans les sélénites et les sélé-
niâtes. Sa séparation du soufre. Minéraux du sélénium.
TELLURE.
Propriétés, caractères. Acide tellureux ; acide tellurique.
DE l'École nationale des mines. 12^
Dosage du tellure. Sa séparation du soufre et du sélé-
nium. Minéraux du tellure.
13* et 14k« Leçons.
CHLORE.
Préparation et emploi du chlore dans les analyses par
voie sèche et par voie humide .
Acide chlorhydrique ; purification, emploi pour la voie
sèche et la voie humide.
Chlorures; caractères. Dosage pondéral et volumétri-
qne du chlore. Dosage du chlore libre.
Acide hypochloreux. Chlorures décolorants, procédés
chlorométriques.
Chlorates; perchlorates. Dosage.
BROME.
Emploi du brome dans les analyses.
Bromures; leurs caractères. Recherche et dosage du
brome dans les bromures seuls ou en présence des chlo-
rures.
Hypobromites ; bromates.
iS* Leçon.
IODE.
Propriétés. Emploi de Tiode en liqueurs titrées.
Acide iodhydrique, iodures; caractères. Recherche de
riode.
Dosage dans les iodures seuls ou en présence des chlo-
rures et des bromures. Dosage volumétrique. Recherche
de très petites quantités d'iodures dans les eaux.
lodates et hyperiodates. Dosage.
tS' Leçon.
FLUOR.
Propriétés. Acide fluorhydrique.
Tome XV, 1889. 9
130 PROGRAMMES DES COURS
Fluorures; leurs caractères. Recherche du fluor par
voie sèche et par voie humide.
Dosage du fluor dans les fluorures solubles, les fluorures
décomposables par Tacide sulfurique et les fluorures in-
solubles, seuls ou mêlés de silicates.
AZOTE.
Préparation et emploi de F azote comme gaz inerte.
Ammoniaque. — Son emploi comme réactif:
Caractères. Dosage par les méthodes pondérale, volu-
métrique et colorimétrique. Recherche et détermination
de très petites quantités d'ammoniaque.
Sels ammoniacaux : leur emploi au laboratoire.
Acide azotique. — Son emploi comme réactif; purifica-
tion. Caractère des azotates ; recherche qualitative.
Dosage direct ; dosage par transformation en bioxyde
d'azote ou en ammoniaque ; dosage par Tindigo. Précipi-
tation par les sels de cinchonamine.
Acide azoteux. — Caractères des azotites. Recherche
et dosage.
le* Leçon.
PHOSPHORE.
Propriétés. Hydrogène phosphore; composés oxygénés
du phosphore.
Phosphates; caractères; recherche de l'acide phos-
phorique.
Dosage pondéral et dosage volumétrique. Méthodes
diverses en présence de différentes substances.
ItO* Leçon.
ARSENIC.
Propriétés. Hydrogène arsénié. Arsénites et arséniates
Caractères. Dosage de l'arsenic par les méthodes ponde-
DE l'eGOLE nationale DES MINES. 131
raies et volumétriques. Emploi de l'appareil de Marsh;
taches, anneau, estimation et dosage.
Minéraux de Tarsenic ; analyse.
Si* Leçon*
ANTIMOINE.
Propriétés. Hydrogène antimonié ; composés oxygénés
de l'antimoine.
Caractères des sels. Recherche de Tantimoine.
Dosage pondéral, dosage volu métrique. Séparation de
Tantimoine et de Tarsenic par divers méthodes.
Minéraux de Tantimoine ; analyse de Toxyde et du sulfure
naturels. Produits de la métallurgie. Analyse. Essai par
la Yoie sèche.
VANADIUM.
Propriétés. Composés oxygénés. Caractères des sels
hypovanadiques et des vanadates. Sulfosels.
Dosage de Tacide vanadique : sa séparation des acides
phosphorique et arsénique. Dosage volumétrique. Dosage
colorimétrique.
Minéraux du vanadium. Son existence et son dosage
dans certaines scories métallurgiques.
GERMANIUM.
Sa découverte. Propriétés de quelques composés.
Recherche du germanium.
93% S^4« et d5« Leçons.
CARBONE.
Acide carbonique. Carbonates; propriétés. Recherche
et dosage de l'acide carbonique en poids et en volume
dans les carbonates, dans les eaux, dans Tair.
Oxyde de carbone. Dosage. — Acide oxalique, ses ca-
132 PROGRAMMES DES COURS
ractères, son dosage. — Sulfure de carbone; son dosage
dans les sulfocarbonates. — Cyanogène, cyanures ; dosage.
Dosage de Thydrogène et du carbone dans les combus-
tibles et les matières organiques en général; appareils,
opération.
Dosage de l'azote dans les matières organiques : pro-
cédés divers pour le doser en volume ou à Tétat d'am-
moniaque.
Dosage du soufre, du phosphore, du chlore dans les
matières organiques.
Analyse immédiate des diverses variétés de carbone.
Examen des combustibles minéraux et végétaux. Essais
préliminaires. Dessiccation, distillation, carbonisation,
incinération. Détermination du pouvoir calorifique.
Application aux anthracites, houilles, lignites, cokes»
tourbes, bois, charbons de bois. Schistes bitumineux,
ozokérite, pétrole.
99* Eieçon*
BORE.
Acide borique, borates. Caractères : recherche du bore.
Fluorure de bore; fluoborates.
Dosage de l'acide borique dans les borates anhydres
ou hydratés, seuls ou en présence des sulfates, des phos-
phates, des chlorures et des fluorures.
99' et seS" I^eçona.
SILICIUM.
Acide silicique : quartz, silice anhydre, silice hydratée.
Silicates : fusibilité, solubilité. Actions des acides et des
alcalis. Fluorure de silicium; fluosilicates.
Dosage de la silice : silicates facilement ou difficile-
ment attaquables par les acides; mélanges des deux
espèces.
Emploi des acides azotique, chlorhydrique, sulfurique,
DE l'bGOLE nationale DES MINES. 133
des bisulfates, des carbonates alcalins ou alcalino-ter-
reux, de la litharge, des alcalis, de Tacide âuorhydrique
ou du fluorure d'ammonium.
Calcination avec le carbonate de chaux et le sel am*-
moniac pour la détermination des alcalis.
Analyse des silicates renfermant de Peau, des chloru-
res, des sulfates ou des sulfures, des phosphates, deg
borates, des fluorures.
MÉTAUX.
SODIUM.
Caractères des sels de sodium ; recherche quali-
tative.
Dosage de la soude. Sa séparation de l'ammoniaque.
Minéraux du sodium. Analyse du sel gemme, du ni-
trate de soude, du sulfate de soude, de la glaubérite.
Produits industriels. Examen des carbonates de soude.
30« et 31* Leçons.
POTASSIUM.
Caractères des sels de potassium. Recherche quali-
tative et dosage de la potasse. Séparation de la potasse,
de la soude et de l'ammoniaque. Méthodes pondérales ;
méthode volumétrique.
Minéraux du potassium. Analyse de la camallite. Exa-
men du chlorure de potassium et des principaux produits
industriels.
LITHIUM.
Caractères des sels de lithium. Recherche qualitative.
Dosage de la lithine; sa séparation des autres alcalis.
Minéraux du lithium : lépidolite, amblygonite.
134 PROGRAMMES DES COURS
RUBIDIUM ET CÉSIUM.
Caractères utilisés pour la séparation et Textraction
de leurs oxydes.
BARYUM.
Caractères des sels de baryum. Recherche qualitative
et dosage de la baryte.
Minéraux : analyse de la barytine et de la withérite.
Réactifs : sulfure, carbonate, chlorure, azotate, ba-
rite caustique, bioxyde de baryum.
STRONTIUM. •
Caractères des sels de strontium. Recherche, dosage,
séparation de la baryte et de la strontiane.
Minéraux : analyse de la strontianite.
83* et 341' Leçons»
CALCIUM.
Caractères des sels du calcium. Recherche qualitative.
Dosage pondéral et volumétrique de la chaux, sa sépara-
tion des acides et des bases précédemment étudiés.
Minéraux et produits d'art. Analyse des calcaires sui-
vant leur destination. Examen des chaux grasses ou hy-
drauliques et des ciments.
Analyse du gypse, du spath fluor, de Tapatite et des
phosphates de chaux en général.
MAGNÉSIUM.
Caractères des sels de magnésium. Recherche qualita-
tive. Dosage pondéral et volumétrique de la magnésie.
Séparations.
Minéraux. Analyse des sulfates, de la dolomie, des sili-
cates magnésiens.
DE l'école nationale DES MINES. 135
ALUMINIUM.
Caractères des sels d*aluminîum et des aluminates.
Recherche qualitative. Dosage pondéral et volumétrique
de ralumine. Sa séparation des acides , des alcalis , des
terres alcalines.
Minéraux et produits d'art; analyse du corindon, des
sulfates et phosphates d^alumine , des silicates alumi-
neux (feldspaths, kaolins, argiles), des aluns, du bronze
d'aluminium.
36* Leçon*
GLUCINIUM.
Caractères des sels de glucinium. Dosage de laglucine,
sa séparation de l'alumine.
Minéraux. Analyse de l'émeraude.
ZIRCONIUM,
Caractères des sels de zirconium. Dosage de la zircone.
Minéraux. Analyse du zircon.
THORIUM.
Caractères des sels de thorium. Dosage de la thorine.
Minéraux. Analyse de la thorite.
CÉRIUM.
Sels de cérium. Recherche et dosage.
LANTHANE. — DIDTME. — SAHARIUM. — SCANDIUM.
YTTRIUM.
Sels d'yttrium. Recherche et dosage.
ERB1UM. — TTTERBIUM. — TERBIUM. — HOLMIUM.
136 PROGRAMMES DES COURS
97" L«çoil«
NIOBIUM ET TANTALE.
Caractères de leurs , combinaisons ; niobates et tanta-
lates. Recherche et dosage du niobium et du tantale.
TITANE.
Caractères de Tacide titanique et des titanates. Re-
cherche qualitative. Dosage de Tacide titanique. Sépa-
rations.
Minéraux du titane. Analyse du sphène, du rutile,
des fers titanes. Recherche du titane dans les' roches
basaltiques.
38' Leçon*
EXAMEN DES TERRES VÉGÉTALES.
Éléments minéraux et éléments organiques du sol.
Choix des échantillons. Classement par grosseur. Exa-
men de la terre fine. Analyse chimique.
Dosage des éléments de fertilité : acide phosphorique,
potasse, chaux, magnésie, azote nitrique , ammoniacal et
organique, acide sulfurique, oxyde de fer.
Représentation des résultats :
Examen des amendements et engrais. — Renvoi aux
chapitres précédents.
39* Etcçon*
ANALYSE DES EAUX.
Eaux servant aux usages domestiques. Recherche des
gaz dissous, sels dissous, matières en suspension, ma-
tières organiques; examen bactériologique.
Eaux employées dans les chaudières à vapeur.
Analyse rapide. Analyse complète. Essai par l'hydroti-
mètre.
Indications pour Tanalyse des eaux minérales à la source
et au laboratoire.
DE L*ÉGOLE NATIONALE DES MINES. 137
4€^ Leçon*
ANALYSE DES GAZ.
Âir atmosphérique. Détermination des éléments princi-
paux : dosage de Teau, de Tammoniaque, de l'acide
carbonique, de Tozone.
Air des mines. Recherche de Tacide carbonique, de
l'hydrogène sulfuré, des hydrogènes carbonés.
Appareils spéciaux pour Tévaluation rapide du grisou.
Gaz des fourneaux métallurgiques et industriels. Prise
d'essai; analyse. Appareils pour le dosage rapide des
principaux éléments gazeux.
IDeiixlexne année.
â" Mjeçan»
Résumé des notions développées dans le cours de pre-
mière année sur les procédés d'analyse qualitative et
d'analyse quantitative, sur les opérations de voie sèche
et de voie humide, sur les déternùnations pondérales et
volumétriqu^s.
MÉTAUX.
MOLYBDÈNE.
Composés principaux : oxyde de molybdène et acide
molybdique. Caractères des sels de molybdène et des mo-
lybdates. Emploi du molybdate d'ammoniaque pour la re-
cherche de l'acide phosphorique.
Recherche du molybdène. Dosage pondéral et volume-
trique. Séparations. Analyse des phosphomolybdates.
Minéraux du molybdène. Analyse du sulfure de molyb-
dène naturel.
138 PROGRAMMES DES COURS
3* Lteçon*
TUNGSTÈNE.
Composés principaux ; oxydes de tungstène et acide
tungstique, tungstates ; leurs caractères. Recherche qua-
litative du tungstène. Dosage et séparation de l'acide
tungstique.
Minéraux du tungstène. Analyse de la scheelite et du
wolfram.
4* LieçoBU
URANIUM.
Oxydes ; sels uraneux et sels uraniques, uranates ; leurs
caractères. Recherche et dosage de Turanium. Séparation
des corps précédemment étudiés. Emploi des solutions
uraniques pour le dosage des acides phosphorique, arsé-
nique et vanadique.
Minéraux de l'uranium. Analyse de la pechurane et de
l'uranite.
S' Leçon*
CHROME.
Oxydes ; sels de chrome, chromâtes ; leurs caractères.
Recherche qualitative du chrome. Son dosage pondéral et
volume trique. Sa séparation des acides et des alcalis, des
terres alcalines et des terres précédemment étudiées.
Minéraux et produits d'art. Analyse du plomb chro-
maté. Analyse du fer chromé. Essai spécial pour chrome.
e* et T Lieçons.
MANGANÈSE.
Oxydes ; sels de manganèse, manganates et permanga-
nates; leurs caractères. Recherche qualitative. Dosage
pondéral et électrolytique ; dosage volumétrique et colo-
rimétrique. Séparations.
DE L ÉCOLE NATIONALE DES MINES. 139
Minéraux et minerais du manganèse. Essai commercial
par différentes méthodes pour déterminer le titre en oxy-
gène. Analyse sommaire et analyse complète pour l'em-
ploi dans les hauts fourneaux et les verreries.
8% 0« et iO* Leçons.
FER.
Oxydes. Sels ferreux, sels ferriques. Caractères par la
voie sèche et la voie humide. Recherche qualitative.
Dosage du fer par les méthodes pondérales, par les mé-
thodes volumétriques appliquées aux sels ferreux et aux
sels ferriques. Dosage colorimétrique. Dosage par électro-
lyse.
Séparation du fer et des acides, des alcalis et des terres
alcalines. Séparation du fer et de Talumine, des terres al-
calines et de Tacide phosphorique. Séparation des terres
rares. Séparation du fer et du chrome, de Turanium, du
manganèse.
Détermination de Toxyde ferreux et de Toxyde ferrique.
11% ia« et 13* Ceçoiui.
Minéraux et minerais du fer. — Analyse des minerais
de fer oxydulé magnétique, de peroxyde de fer anhydre,
de peroxyde de fer hydraté, de fer carbonate spathique et
de fer carbonate litholde.
Essai ou analyse des pyrites de fer, pyrites arseni-
cales, phosphates et phosphosulfates, silicates plus ou
moins complexes.
Essais de fer par la voie sèche. Expériences prélimi-
naires ; calcul des fondants ; pratique de Tessai ; discus-
sion des résultats.
14% 15% le- et 19* LeçoiM.
Produits métcdlurgiques du fer. — Laitiers de hauts
fourneaux. Scories de diverses opérations. Gadmies.
140 PROGRAMMES BKS COURS
Analyse des principaux produits.
Fontes, fers et aciers. Alliages nouveaux employés
par la métallurgie.
Prise d'essai.
Détermination du carbone : Méthodes de voie sèche et
de voie humide pour le dosage du carbone total ; dosage
du graphite ; méthode colorimétrique pour la détermi-
nation du carbone combiné.
Dosage du silicium par voie humide et par voie sèche.
Détermination des scories dans le fer.
Dosage du manganèse ; méthodes pondérales et colo-
rimétriques.
Dosage du soufre par différentes méthodes.
Dosage du phosphore par les méthodes pondérale et
volumétrique.
Emploi du chlore sec pour détermination du soufre et
du phosphore.
Recherche et dosage de Taluminium, du calcium, du
magnésium, du titane, du vanadium, du tungstène, du
chrome, du cuivre, du cobalt et du nickel.
Vérification générale par le dosage du fer.
18*9 t9* et 90* Eieçoiis»
NICKEL.
Oxydes, sels de nickel, leurs caractères. Recherche et
dosage du nickel. Séparations. Electrolyse. Minéraux et
minerais du nickel. Produits d'art.
Analyse de la pyrite magnétique nickélifère, du nickel
arsenical, de la gamiérite ou nouméite, du speiss, du
nickel métallique.
Essai des minerais par la voie sèche.
COBALT.
Oxydes, sels de cobalt, leurs caractères. Recherche et
dosage du cobalt. Sa séparation des autres métaux. Sépa-
DE L ECOLE NATIONALE DES MINES. 141
ration du cobalt et du nickel ; méthodes volumétriques et
pondérales.
Dosage électroly tique.
Minéraux et minerais du cobalt. Produitis d*art.
Analyse du cobalt gris, de Toxyde noir manganésifère,
des silicates et aluminates de cobalt.
9t% »9» et 9» Leçons.
ZINC.
Oxyde et sels de zinc. Caractères. Recherche et do-
sage du zinc. Séparations. Dosage volumétrique et élec-
troly tique.
Minéraux et minerais du zinc.
Analyse de la blende seule ou accompagnée d'autres sul-
fures ; analyse d'une calamine plus ou moins complexe ;
analyse des minerais de zinc grillés ou calcinés, du zinc
métallique. Essais pour zinc par les liqueurs titrées.
GAÛHIUH.
Oxyde et sels de cadmium. Sa séparation du zinc. Élec-
troly se.
Minéraux et produits d'art. Recherche du cadmium
dans les minerais de zinc.
INDIUM.
Oxyde et sels d'indium. Caractères. Recherche dans
le zinc ou la blende. Extraction de Tindium.
GALLIUM.
Découverte du gallium. Caractères de la galline. Re-
cherche dans la blende. Séparation. Extraction du gallium.
»i% 9SS SM* et 97* Iieçons.
GUIYRE.
Principaux composés du cuivre. Caractères des sels
cuivreux et des sels cuivriques. Recherche qualitative.
142 PROGRAMMES DES COURS
Dosage du cuivre par les méthodes pondérales ; sépara-
tion des autres métaux. Méthodes volumétriques et colori-
métriques. Dosage et séparation par électrolyse.
Minéraux et minerais du cuivre.
Examen du cuivre natif, du cuivre oxydulé et oxydé,
des carbonates et silicates de cuivre, de Toxychlorure,
du cuivre sulfuré, du cuivre panaché, du cuivre pyriteux
seul ou mêlé d'autres sulfures métalliques, du cuivre gris
et de la bournonite.
Essai des minerais de cuivre par la voie sèche.
Examen des minerais et mattes après grillage, des
scories, du cuivre noir, du cuivre rouge, du métal mar-
chand et des alliages de cuivre : laiton, maillechort, etc.
aS" et 3^9* Leçons»
ET AIN.
Composés principaux. Caractères des sels stanneux et
des sels stanniques; recherche qualitative de Tétain. Do-
sage et séparations Dosage électrolytique et volumétrique.
Minéraux et produits d'art.
Analyse de la cassitérite pure; analyse d'un minerai
d'étain oxydé, pauvre ou enrichi.
Essai d'un minerai par la voie humide. Essai par la
voie sèche.
Analyse de Tétain métallique. Analyse des alliages
complexes employés comme métal-antifriction, métal
blanc, etc. Examen du fer-blanc, de la potée d'étain, du
sel d'étain.
ao* et 31* Leçons.
MERCURE.
Principaux composés du mercure. Sels mercureux et
sels mercuriques; caractères. Recherche qualitative et
dosage du mercure par voie sèche et par voie humide.
Séparations.
DE l'école nationale DES MINES. 143
Minerais et produits d'art :
Analyse du cinabre, examen du vermillon et du mer-
cure métallique.
Essai des minerais par distillation, par amalgamation
de Tor, par électrolyse.
39i% 33% 34' et 35* Leçon*.
PLOMB.
Principaux composés. Sels de plomb ; caractères. Re-
cherche du plomb. Dosage et séparation. Dosage par
liqueurs titrées et par électrolyse.
Minerais et produits d'art :
Analyse d'un minerai sulfuré, plus ou moins com-
plexe, d'un minerai carbonate et sulfaté, d'une pyromor-
phite.
Examen des produits métallurgiques et des couleurs.
Analyse du plomb métallique.
Essai des minerais de plomb par la voie sèche.
Minerais oxydés et scories; minerais sulfurés, riches et
pauvres, purs et impurs.
BISMUTH.
Principaux composés. Sels de bismuth. Caractères.
Recherche qualitative. Dosage par les méthodes pondé-
rales. Séparation des autres éléments.
Dosage par liqueurs titrées et par électrolyse.
Minéraux et produits d'art. Analyse d'un minerai sul-
furé. Analyse du bismuth marchand. Examen du sous-
nitrate.
THALLIUM.
Principaux composés. Sels de thallium. Recherche et
dosage du thallium.
144 PROORAMMES DES COURS
36' et 9T Leçonfl.
ARGENT.
Principaux composés. Caractères des sels d'argent.
Dosage pondéral de Targent et séparations. Dosage
électrolytique. Méthodes volumétriques pour le dosage
de Targent. Application aux alliages usuels.
Minéraux et produits d*art. Essai par la voie sèche des
minerais argentifères.
Scorification ou production d'un culot de plomb. Cou-
pellation du plomb. Accidents à craindre.
Variantes dans la façon d'opérer suivant que le minerai
est riche ou pauvre, pur ou impur. Procédé mixte pour
les minerais blendeux, cuivreux, antimoniaux.
38* et 39* Leçons»
OR.
Principaux composés. Sels d'or et aurates. Caractères.
Recherche par voie sèche et par voie humide. Dosage.
Séparations.
Alliages d'or et d'argent à divers titres ; inquartation.
— Alliages d'or et de cuivre; emploi de la pierre de
touche. Coupellation. Emploi des acides.
Minéraux et minerais d'or.
Analyse de l'or natif et du tellurure d'or.
Essai par la voie sèche des minerais aurifères. Produc-
tion de plomb aurifère. Coupellation. Départ.
Essais par amalgamation; procédé mixte, procédé par
voie humide, procédé colorimétrique.
AUuvions aurifères.
PLATINE.
Principaux composés et alliages. Propriétés du métal.
Caractères des sels de platine. Dosage du platine.
DE L ECOLE NATIONALE DES MINES. 145
Séparation des autres métaux. Analyse des alliages de
platine, d'argent et d'or.
Mine de platine.
PALLADIUM.
Métal et principaux composés. Caractères des sels de
palladium. Dosage et séparations.
IRIDIUM.
Métal et principaux composés. Caractères des sels.
Aecherche qualitative et dosage.
RHODIUM.
Métal et principaux composés . Sels de rhodium. Carac-
tères et dosage.
RUTHÉNIUM.
Métal et principaux composés. Caractères et dosage.
OSMIUM.
Métal et principaux composés. Caractères analytiques
et dosage de Tosmium.
Examen de la mine de platine.
Tome XV, 1889. !•
146 PROGRAMMES DES COURS
COURS DE CHIMIE INDUSTRIELLE.
M. H. LE GHATELIER, ingénieur des mines, Professeur.
gâz deglatrage.
(5 leçons.)
1'* Lieçon*
GÉNÉRALITÉS SUR LES GAZ COMBUSTIBLES.
Usages des combustibles gazeux, avantages qu'ils pré-
sentent sur les combustibles solides.
Nature des gaz combustibles; combustions complète et
incomplète. Chaleurs de formation des gaz composés.
Chaleurs de combustion. Chaleurs spécifiques. Tem-
pératures de combustion; influence de réchauffement
préalable sur la température de combustion.
Pression due à la combustion des mélanges gazeux en
vase clos.
Loi du refroidissement des gaz brûlés enfermés dans
une enceinte froide.
Dissociation.
GÉNÉRALITÉS SUR LA COMBUSTION DES GAZ.
Combustion lente. — Vitesse de combustion; influence
de la température, de la pression, du contact de corps
solides poreux ou compacts, de la présence de gaz étran-
gers. — Extinction par agitation.
Combustion vive. — Température d'inflammation. —
Retard à Tiiiflammation.
Vitesse de propagation de la combustion. — Propaga-
tion normale; influence de la température, de Tagitation
des gaz, des mouvements vibratoires. — Onde explosive.
DE l'École nationale des mines. 147
Pouvoir éclairant. — Éclairage par incandescence :
Platine, Magnésie, Zircone.
Précipitation du carbone dans les flammes éclairantes.
Influence de la température des gaz ; de la nature des
carbures, des gaz oxygénés, eau : acide carbonique et
air mêlés au gaz combustible. Influence de la vitesse de
sortie des gaz. Stabilité des flammes. Combustion com-
plète et incomplète.
Divers types de becs. — Bec-bougie, bec à fente, bec
Manchester. Bec Argand. Becs à récupération de cha-
leur. Becs à incandescence.
Brûleur à gaz mêlés. — Bec Bunsen, chalumeau Schlœ-
sing.
3' Leçon*
DISTILLATION DE LA HOUILLE.
Photométrie. — Méthode de comparaison : Photomètre
Regnault, et photomètre Bunsen. — Étalons de lumière :
Platine fondant, Carcel, Bougie. Lampe à Tacétate
d'amyle. Étalons approchés de Metzger et Giroud. Brû-
leurs types. Consommation fixe et consommation va-
riable.
Matières premières." — Houille, Cannel Coal et Bog-
head. — Goudrons, résines, pétrole.
Produits de la dislillalion. — Gaz : Analyse. Rôle de
la benzine, des carbures absorbables par le brome. —
Densité. — Température d'inflammation et de combustion.
— Limite d'inflammabilité. — Pression en vase clos. —
Vitesse de propagation.
Goudrons : Huiles légères, Huiles lourdes et Brai.
Benzine, Naphtaline, Anthracène, Phénol.
Coke : Dureté, teneur en cendres.
Distillation de la houille. — Rendement. Influence de
la température, de la composition des houilles sur les
produits obtenus.
Dépense de matières premières.
PROaRAUUES DES COUBS
FABRICATION DU GAZ.
Manutention. — Chemins de fer, canaux, relevage mé-
canique. — Transports intérieurs.
Appareils de distillation. — Cornues : Têtes de cor-
nues. Obturation. Disposition des cornues dans le four.
Chargement : Travail à la main. Appareils mécaniques.
Cornues inclinées.
Chauffage. Emploi de la houille, du coke, du goudron,
des gaz de gazogène. Chauffage de l'air, récupération h.
circulation directe ou à renversement. Économie possible.
Différents types de fours. Fours au coke à sept cor-
nues. Fours Siemens de la Compagnie parisienne. Fours
à récupération directe.
Disposition des halles des fours : Arrivée du charbon,
extinction et enlevage des cokes.
Dépense de distillation : Frais d'établissement des
fours. Entretien des cornues. Chauffage. Main-d'œuvre.
CONDENSATION, ËPUnATlOIl, ÉMISSION ET DISTRIBITTION.
Condensation. — Théorie de la condensation. Conden-
sation, mécanique, physique et chimique.
Appareils de condensation : Colonne montante. Barillet,
Collecteurs, jeux d'orgue. Condensateur à choc.
Épuration. — Impuretés du gaz : leur nature, leurs
inconvénients. Procédés chimiques d'épuration.
Ammoniaque : Caisse à sciure. Lavoir rotatif.
Hydrogène sulfuré ; Caisse à oxyde de fer. — Revivifi-
cation.
Aspirateurs. — Nécessité de l'aspiration. Pompes
rotatives, pompes à cylindres.
Gazomètres. — Cuves en maçonnerie, cuves métalli-
ques, gazomètres télescopiques.
DE L ECOLE NATIONALE DES MINES. 149
Émission du gaz. — Compteurs de sortie; Régula-
teurs d'émission; Mouchards enregistreurs. Conti^ôle du
gaz comme pureté et pouvoir éclairant.
Canalisation. — Tuyaux en fonte, en fer, en plomb.
Obstruction de la canalisation. Pression, influence des
dénivellations. Fuites.
Compteurs.
6' Leçon*
GAZ COMPRIMÉ, GAZ A L HUILE, GAZ A L'EAU, ETC.
Perte de pouvoir éclairant du gaz par la compression.
Gaz de schiste, gaz d'huile végétale, gaz de résine, gaz
de pétrole, gaz de goudron.
Gaz à Feau. — Producteurs à marche alternative. —
Elimination de Toxyde de carbone. — Enrichissement du
gaz à Teau par le gaz de pétrole.
Carburation de tair. — Influence des variations de
température. — Résidus non volatils. — Gaz instantané.
MORTIERS.
(6 leçons.)
9* Eieçon*
MORTIERS AÉRIENS.
Nature des mortiers. — Classification.
Mortiers aériens. — Plasticité et durcissement : In-
fluence de la proportion d'eau; de la finesse des grains,
de leur forme, du malaxage.
Retrait. — Nécessité du retrait ; conséquence du retrait ;
emploi du sable, de la paille hachée dans les mortiers.
Mortiers argileux. — Nature, mode d'emploi, avan-
tages et inconvénients.
Mortier de chaux grasse. — Propriétés de la chaux :
Décomposition du carbonate de chaux par la chaleur;
150 PROGRAMMES DES COURS
extinction de la chaux vive. Carbonatation de Thydrate
de chaux.
Fabrication de la chaux vive. — Choix des calcaires ;
Fours et combustibles. Prix de revient.
Extinction de la chaux. — Par immersion, en tas, à Tair.
Mode d'emploi de la chaux. — Rendement en volume
des mortiers sableux. Prix de revient.
8* Leçon.
PLATRE.
Propriétés du sulfate de chaux. — Divers hydrates de
sulfate de chaux ; température de déshydratation ; courbes
de solubilité. Sursaturation ; rapprochement avec le sul-
fate de soude. Influence de la compacité, du degré de
cuisson du sulfate de chaux sur la rapidité de la disso-
lution. Cristallisation du plâtre au contact de Teau.
Phénomènes analogues présentés par d'autres sels : sul-
fate de soude anhydre, sulfate double de chaux et de
potasse, aluminate de chaux, silicate de baryte. Méca-
nisme général du durcissement des mortiers hydrauliques.
Rapidité de prise.
Fabrication du plâtre, — Nature de la pierre à plâtre.
Cuisson du plâtre en tas, au four à boulanger, au four
coulant. Température de cuisson. Inégalité de cuisson.
Broyage du plâtre, prix de revient. Essai de cuisson à
la vapeur après broyage.
Emploi du plâtre. — Eau de gâchage. Rapidité de
prise. Dessiccation. Gonflement. Altération aux agents
atmosphériques. Manque d'adhérence. Impossibilité d'a-
jouter du sable. Plâtre aluné. Stuc.
O* Leçon.
MORTIERS HYDRAULIQUES.
Etude des sels de chaux. — Silicates de chaux. — Sili-
cates anhydres, vitreux et cristallisés. WoUastonite. Péri-
DE l'école nationale DES MINES. 151
dot calcaire. Pulvérisation spontanée. Silicate tricalcique;
sa décomposition par Teau. Silicate hydraté. Action di-
recte de Thydrate de chaux sur la silice. Décomposition
par l'eau du silicate de chaux. Analogies avec le silicate
de baryte.
Aluminates de chaux — Aluminates anhydres cristalli-
sés. Action de Teau, sursaturation. Aluminate de chaux
hydraté. Décomposition par Teau.
Ferrites de chaux anhydres et hydratés.
Silico aluminate et silico ferrites de chaux.
Mortiers hydrauliques. — Classification : chaux hydrau-
lique. Ciment à prise lente et à prise rapide. Ciment na-
turel et artificiel. — Pouzzolanes.
Historique : Travaux de Yicat.
iO' Leçon*
CHAUX HYDRAULIQUES.
Chaux hydraulique. — Calcaires à chaux hydraulique :
Calcaire siliceux ou argileux. Influence des proportions
et de Tétat de la silice.
Cuisson de la chaux hydraulique.
Extinction de la chaux hydraulique. Nécessité d'une
extinction prolongée, d*une température élevée pendant
l'extinction, de quantités d'eau rigoureusement dosées.
Broyage et blutage.
Prix de revient.
Ciment de grappier. — Grappiers ou résidus de l'ex-
tinction. Incuits, chaux insuffisamment éteinte. Chaux
noyée. Grappier de ciment.
Fabrication du ciment de grappier. Extinction à l'air
des grappiers. Blutage. Broyage. Sablette.
Propriétés des chaux. — Durée de prise. Allure du
durcissement. Conditions d'emploi.
152 PROGRAMMES DES COURS
CIMENTS.
Ciment Portland ou à prise lente artificielle, — Nature
des pâtes : Défaut d'homogénéité des calcaires. Néces-
sité des mélanges. Nature des matières mélangées : Craie
et argile, calcaires marneux, chaux et ciment rapide.
Confection des pâtes. — Mélange à Vétat liquide, à
Tétat pâteux, ou à Tétat solide. Bassins de décantation.
Dessiccation par les chaleurs perdues.
Cuisson des ciments. — Four anglais; four circulaire;
four coulant. Produits de la cuisson : Roches scori-
fiées ; poussières lourdes; incuits. Relation entre la com-
position des pâtes et le degré de cuisson nécessaire.
Broyage et blutage. — Concasseurs. Cylindres. Meules.
Broyeurs à boulets. Extinction à l'air et silotage.
Prix de revient.
Ciments naturels lents et rapides, — Nature des cal-
caires; cuisson. Qualités et défauts. Prix de revient.
Propriétés des ciments. — Durée de prise; allure du
durcissement; gonflement; altération aux agents atmos-
phériques et à la mer.
19* Leçon.
Pouzzolanes. — Nature siliceuse des pouzzolanes :
Argile cuite, matières vitreuses; Mâchefer; laitiers de
hauts fourneaux.
Ciment de laitier. — Composition des laitiers. Influence
de la trempe. Addition d'agrégat. Inconvénients du sul-
fure de calcium. Prix de revient.
Essais des chaux et ciments. — Qualités nécessaires :
Durée de prise, durcissement définitif; absence de gon-
flement; adhérence aux matériaux de construction ; résis-
tance aux agents atmosphériques, à Teau de mer ; absence
de porosité.
DE l'école nationale DES MINES. 153
Nature des essais. — Relation douteuse entre les résul-
tats des essais et les qualités des ciments.
Durée de prise. — Influence de la température, de la
nature et de la quantité d*eau de gâchage. Aiguille
Vicat.
Densité réelle et apparente. — Influence de la finesse,
du tassement.
Durcissement. — Arrachement et écrasement. Section
des briquettes.
Fendillement et gonflement. — Influence de la dessic-
cation, de la température.
VERRES.
(7 leçons.)
13* Leçon*
PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES DES CORPS VITREUl.
Propriétés caractéristiques des verres. — Homogénéité
et transparence; fusion pâteuse et viscosité.
Nature des verres. — Éléments vitrifiables acides :
Acides silicique, borique et phosphorique. Eléments fon-
dants basiques : Potasse, soude, chaux, baryte, oxyde de
plomb.
Verres de silice. — Propriétés de la silice, des silicates
définis, des verres siliceux simples ou multiples. — Sur-
saturation et dévitrification.
Verres d'acide borique. — Propriétés de Tacide bo-
rique, des borates définis, des verres d'acide borique. —
Liquation et dévitrification.
Verres d'acide phosphorique.
Comparaison des qualités et défauts de ces différents
verres.
i
154 PROGRAMMES DES COURS
44* Leçon*
TERRES PROPREMENT DITS.
Composition des verres. — Verres à base de chaux et de
soude, de chaux et de potasse, d'oxyde de plomb et de
potasse.
Qualités des verres. — Ténacité, élasticité, inaltérabi-
lité, viscocité prolongée, absence de dévitrification, pou-
voir réfringent, coloration.
Généralités sur le travail des verres. — Fusion, affi-
nage, soufflage, moulage, coulage, taille et polissage.
Décoration.
Matières premières. — ^Sables, calcaires, marnes, sels
de soude et de potasse, minium.
Défauts des verres. — Bulles et Bouillons, points et
mousses, ondes, larmes et fils, stries, gale.
IS* Leçon*
FOURS ET CREUSETS.
Creusets. — Travail de la terre, façonnage, séchage,
cuisson, prix de revient. Flotteurs. Pots fermés, pots cloi-
sonnés.
Fours. — Fours à creuset et fours à fusion continue.
Chauffage au bois, à la houille et au gaz. Fours à pots
ouverts et b, pots fermés. Chauffage de Tair, récupéra-
tion. Description des principaux types de fours. Prix de
premier établissement.
Outils. — Cannes, tiges en fer, crochets, ciseaux,
moules.
16* Leçon*
VERRES SOUFFLÉS.
Vitres. — Composition. Outils. Travail des vitres en
manchon. Soufflage, étendago. Taille.
Globes de pendules. Vitres cannelées.
DB l'école nationale DES MINES. 155
Travail des vitres en plateau.
Prix de revient. — Matières premières, main-d'œuvre,
combustible. Fours et creusets. Frais généraux.
Vitres colorées. — Cémentation, doublage, coloration
de la masse.
Gobeleterie. — Composition; verres de Bohème. —
Soufflage et moulage.
Bouteilles. — Composition. Matières premières. Fritte.
Fusion. Travail. Prix de revient.
Soufflage mécanique. — Procédé Appert.
VT Leçon»
VERRES MOULÉS.
Glaces. — Composition. Coulage sur table. Recuit.
Polissage. Etamage.
Glaces brutes. Verres perforés.
Verres moulés. Objectifs, etc.
Taille du verre. — Gravure & la meule. Gravure à
l'acide fluorhydrique opaque et transparente.
Verre trempé. — Résultats obtenus. Qualités et dé-
fauts. Comparaison avec les verres recuits.
18* Leçon.
«
CRISTAL ET ÉMAUX.
Cristal. — Composition. Fusion en pots fermés et
en pots ouverts. Travail du cristal. Prix de revient.
Flint pour objectif.
Coloration du cristal.
Émaux. — Composition. Coloration. Émaux trans-
parents et opaques.
Application des émaux sur verre et sur métal.
Émaux incrustés, cloisonnés, de basse taille, des
peintres.
Peinture sur verre. — Fondants. Oxydes colorants.
156 PROGRAMMES DES COURS
CÉRAMIQUE.
(6 leçons.)
AO' Lieçoii.
MATIÈRES PREllIÈRBS.
Généralités. — Plasticité des pâtes argileuses et leur
durcissement par la chaleur. Addition de matières dé-
graissantes pour combattre le retrait, de matières fon-
dantes pour augmenter la dureté. Emploi de couvertes
vitrifiables pour supprimer la porosité, de couvertes
opaques pour masquer la coloration des terres ferrugi-
neuses, de couleurs et d'émaux comme moyen de déco-
ration.
Étude des argiles, — Argiles cristallines, argiles colloï-
dales. Action de la chaleur. Classification chimique.
Kaolins. — Gisements; formation, extraction. Kaolin
argileux, sableux et caillouteux. Composition.
Argiles réfractaires. Gisements. Formation. Extrac-
tion. Composition chimique. Analyse et essais.
Halloysites, Cimolites, Ocres, Marnes.
9f^ Leçon.
MATIÈRES PREMIÈRES (Suite).
Silice. — Quartz. Sable quartzeux. Silex. Gisements.
Degré de pureté.
Feldspath. — Fusibilité. Inaltérabilité. Verre feldspa-
thique. Feldspath potassique et sodique. Roches feldspa-
thiques. Gisements.
Sels calcaires. — Carbonate de chaux. Craie. Marbre.
Calcaire marneux. Sulfate de chaux. Chaux éteinte. Fusi-
bilité des mélanges d'argile et de chaux.
Oxyde de fer. — Sa dissémination dans les roches ter-
restres. Action de la chaleur et des réducteurs sur
DE l'École nationale des mines. 157
Toxyde de fer pur ou mêlé à des matières siliceuses et
ai^ileuses. Coloration diverses.
Acide borique. — Fusibilité et dureté des verres bora-
ciques.
Itf Leçon*
GÉNÉRAUTÉS SUR LES PRODUITS CÉRAMIQUES.
Classification des produits céramiques. — Terre cuite,
terre vernissée. Grès. Faïence stannifère; faïence fine.
Porcelaine.
Composition des pâtes^ couvertes^ émaux et couleurs.
— Pâtes siliceuses, feldspathiques, phosphatiques.
Couvertes alcalines, plombeuses, boraciques, stanni-
fères et feldspathiques.
Émaux et fondants pour couleurs.
Couleurs.
Fabrication. — Préparation des pâtes. — Broyage,
mélange, égouttage, malaxage, pourrissage.
Façonnage des pâtes. — Tournage et tournassage,
moulage, coulage, séchage.
Cuisson. — Cuisson au dégourdi. — Pose de la cou-
verte par immersion, pulvérisation et au putois. — Se*
conde cuisson. — Décoration. Cuisson au moufle.
«
TERRE CUITE ET GRÈS CÉRAMES.
Briques. — Choix de la terre. Travail de la terre.
Mélange d'argile et de sable.
Façonnage à la main et à la mécanique. Compression.
Séchage. Cuisson en tas et au four continu.
Qualité des briques. — Dureté. Retrait. Coloration.
Prix de revient.
Fabrications diverses. — Tuiles, tuyaux de drainage,
terre cuite proprement dite. — Terre vernissée.
Grès cérames. — Composition des pâtes. Cuisson. Yer-
nissage*
158 PROGRAMMES DES COURS
FAÏENCE.
Faïence stannifère, — Terre à faïence; composition
des pâtes. Préparation des pâtes, première cuisson.
Émaillage. — Composition des couvertes stannifères.
Préparation. Application. Couvertes colorées. Seconde
cuisson. Encastage.
Décoration des faïences communes. Peinture sur émail
cuit et sur émail cru. Engobes.
Faïence fine. — Composition; Cailloutage et pâte
feldspathique. Préparation des pâtes. Façonnage.
Cuisson. — Fours. Encastage, cuisson au dégourdi.
Couverte. — Composition. Préparation. Application.
Seconde cuisson.
Décoration. — Peinture sous couverte et sur couverte.
Émaux transparents.
Prix de revient.
94* Leçon*
PORCELAINE.
Porcelaine dure. — Composition des pâtes. — Prépa-
ration des matières; broyage; délayage, égouttage, sé-
chage à la presse. Mélange des pâtes, malaxage, conser-
vation. Composition des pâtes de porcelaine dure et de
porcelaine de Chine.
Façonnage des pâtes. — Coulage simple, coulage par
pression. Tournage et tournassage. Moulage. Dessicca-
tion. Retrait.
Couverte. — Composition pour porcelaine dure et por-
celaine de Chine. Préparation; Application par immer-
sion, pulvérisation, au putois.
Cuisson. — Fours à la houille, au bois, au gaz. Con-
duite du feu. Montres fusibles. Cuisson au dégourdi.
Cuisson proprement dite. Accidents.
DE L*ÉGOLE NATIONALE DES MiKSS. 159
Prix de revient.
Porcelaine tendre. — Composition. Préparation des
matières, travail et cuisson.
SS« Leçon*
DÉCORATION DE LA PORCELAINE.
Pâtes colorées. — Variation du retrait et du coeflBcient
de dilatation.
Couvertes colorées. — Couleurs de grand feu. Bleu de
cobalt. Vert de chrome. Écaille. Rouge de cuivre. Tur-
quoise. Céladon.
Emaux transparents. — Composition, préparation,
application, cuisson.
Couleurs de moufle. — Fondants, matières colorantes,
pourpre. Or mat. Or brillant. Lustres.
Cuisson au moufle. — Moufle. Chauffage. Montres co-
lorées.
EXPLOSIFS.
(3 leçons.)
96" Leçon»
GÉNÉRALITÉS SUR LES EXPLOSIFS.
Composés endothermiques et exothermiques ; Explosifs
proprement dits; composés définis et mélanges explosifs.
Modes divers de décomposition dun même explosif;
incertitude sur la nature des réactions dans le cas des
phénomènes d'équilibre; influence d'un refroidissement
rapide. Quantités de chaleurs et volumes de gaz produits
par les réactions chimiques.
Calcul de la température et de la pression. — Explosion
en vase clos et à l'air libre. Influence de la détente sur
la chute de température.
Divers modes de propagation de la réaction explosive.
— Déflagration ou propagation par conductibilité. Dé-
160 PROGRA.MMES DES COURS
tonation ou propagation par onde explosive. Conditions
provoquant Tinflammation ou la détonation. Influence
de la température, de la densité de Texplosif. Détonation
à Tair libre et en vase clos. Propriétés du fulminate de
mercure. Détonateurs intermédiaires.
PROPRIÉTÉS INDIVIDUELLES DES PRINCIPAUX EXPLOSIFS.
Classificafion des explosifs. — Explosifs à excès ou à
défaut d'oxygène. Composés définis et mélanges.
Propriétés des explosifs. — Formules de constitution
et de réaction. Chaleurs latentes de formation et de réac-
tion. Volume spécifique de l'explosif et des produits de
Texplosion. Pression et température d'explosion. Aptitude
à la détonation à Tair libre et en vase clos.
Poudre noire.
Fulminate de mercure. Azotate de diazobenzol.
Coton poudre. Acide picrique. Binitrobenzine. Azotate
de cuivre ammoniacal.
Nitroglycérine. — Dynamite siliceuse; Dynamite gela-
tine ; Dynamite gomme ; Dynamite à Tammoniaque.
Azotate d ammoniaque. — Mélanges avec la dynamite^
le coton poudre, la binitrobenzine, la nitrobenzine, Tazo-
tate de cuivre ammoniacal, la naphtaline, le goudron, la
résine, etc.
Produits oxygénés de Tazote liquide mêlés à des ma-
tières carbonées.
98* Lieçon*
MODE d'emploi DES EXPLOSIFS.
Forage des trous de mine. — Obturation des fentes.
Bourrage solide, bourrage à Teau. Espace nuisible. In-
fluence de la densité de chargement. Rendement des
explosifs.
DE l'École nationale des mines. 161
Amorçage. — Fulminate de mercure. Détonateurs in-
termédiaires. Cordeaux détonants.
Allumage. — Mèche. Électricité. Amorce de friction.
Inflammation du grisou par les explosifs. — Tempé-
rature réelle d'inflammation. Vitesse des réactions chi-
miques. Explosifs déflagrants et détonants. Influence de
la détente. Rôle du bourrage. Température apparente
d'inflammation. Danger de la pénétration de la mèche.
Conditions générales d'emploi des explosifs en présence
du grisou.
PHOTOGRAPHIE.
(4 leçons.)
9B« l4eçoii»
CéPréRALITÉS SUR LA PRODUCTION DES IMAGES PHOTOGRAPHIQUES.
Impression lumineuse. Développement de Timage, vi-
rage, renforgage, fîxage.
Action chimique de la lumière. — Nature des réac-
tions produites par la lumière. Absence de réversibilité.
Influence des diverses radiations. Action continuatrice.
Temps mort précédant l'action lumineuse. Intensité des
radiations. Influence de la température , de l'humidité,
des actions de présence.
Développement. — Sels haloïdes d'argent. Daguéréo-
type, GoUodion humide, émulsion au bromure, gélatino-
bromure.
Sels de fer. — Réduction par les matières organiques.
Développement par les sels de platine; le ferro et le
ferricyanure ; l'acide gallique.
Bichromate. — Procédé au charbon, photoglyptie ,
émaux, impression aux encres grasses.
Bitume de Judée et divers.
Tome XV, 1S89. It
.162 proghammes des coubs
Fimage. — Lavage à Teau froide et à Teau chaude, &
Teau acidulée.
Hyposulfite de soude et sulfocyanure de potassium.
Virage et renforcement.
90* Leçon.
PHOTOGairaiE AUX SELS D*àRGENT.
Généralités, — Positifs et négatifs. Clichés sur verra
6t clichés sur papier. Appareils et objectifs.
Collodion humide. — Composition du coUodion, sensi-
bilisation. Développement, fixage, renforcement. Usages
du procédé au collodion. Émulsion au bromure d'argent.
Gélatino-bromure. — Préparation des négatifs. Choix
des gélatines, adhérence au verre, préparation de Tô-
mulsion, conservation, sensibilité. Supports rigides et
souples.
Développement. — Oxalate de fer, acide pyrogal-
lique, hydroquinon. Fixage. Alunage. Renforcement.
Causes d'insuccès. — Défauts de l'appareil ; mauvaise
qualité de Témulsion. Altération par Thumidité, le jour.
Temps de pose ou développement défectueux.
Gélatino-chlorure. — Emploi pour positifs, pour agran-
dissements. Fixage, virage.
Papier sensible albuminé. — Préparation, conserva-
tion, impression lumineuse. Développement, fixage, vi-
rage.
31* I^eçon*
REPRODUCTIONS INDUSTRIELLES.
Papiers aux sels de fer. — Platinotypie. Papier au
ferrocyanure. Papier au ferricyanure. Papier au gallate
de fer.
Papier bichromate. — A Talbumine.
Impressio?i aux encres grasses. — Autographie sur zinc ;
Autocopie sur gélatine.
DE L'âCOLE NATIONALE DES MINES. i€8
Héliogravure sur zinc : Albumine bichromatée et bi-
tume de Judée.
Photozincographie : Lithographie sur albumine bichro- ^
matée. |
Photoautographie : Emploi pour report d'albumine bi- j
chromatée.
Phototypographie : Gélatine bichromatée.
3a* Lieçon*
APPAREILS PH0T0GRAPHTQI}E8.
Objectifs. — Netteté; rapidité, absence de déforma-
tion, Achromatisme.
Lentille simple. — Construction, diaphragme.
Doublet symétrique. — Supériorité des objectifs doubles ;
angle utile. Rapidité.
Objectifs à portraits. — Doublets non symétriques.
Triplets.
Appareils photographiques. — Étanchéité; rigidité;
châssis; mouvement de l'objectif; mise au point.
Obturateur. — Guillotine à chute libre. Obturateurs
symétriques. Vitesse variable.
Pied. — Hauteur ; stabilité ; poids.
Pose. — Choix du point de vue; transparence de Tair;
durée dépose.
Laboratoire. — Mode d'éclairement, verres rouges :
lumière du jour; lumière naturelle. Cuvettes. Pince.
Préparation des bains ; photographie en voyage.
164 PROGRAMMES DES COURS
COURS DE MINÉRALOGIE (*).
M. HALLâRD , inspecteur général des mines , Professenr.
PREMIÈRE PARTIE
CRISTALLOGRAPHIE GÉOIÉTRIQDE ET PHTSIQDE
I* Crlstallograplite géométrique.
A" Leçon*
STRUCTURE INTÉRIEURE DES CORPS CRISTALLISÉS.
Définition d*un cristal. — Homogénéité cristalline. —
Exposé sommaire de la théorie d'Haûy. — Théorie de
Bravais. — Systèmes réticulaires. — Polyèdre molécu-
laire. — Édifice moléculaire.
8* Leçon*
Propriétés géométriques des systèmes réticulaires. —
Mailles parallélipipédiques. — Rangées. — Coordonnées
numériques. — Plans réticulaires. — Zones et axes de
zone. — Changement d*axes coordonnés.
3* et 4* Leçon*.
SYMÉTRIE DES POLYÈDRES ET DES SYSTÈMES RÉTICULAIRES.
Définition des axes de symétrie et de leur ordre. —
Théorèmes sur la symétrie des polyèdres. — Théorèmes
sur la symétrie des systèmes réticulaires.
O L'enseignement oral est complété par des conférences, au
nombre de vingt-cinq environ, dans lesquelles les élèves sont
formés k la reconnaissance des minéraux, à la pratique du cha-
lumeau et au maniement des divers instruments tels que gonio-
mètre, microscope, etc. Ces instruments restent d'une manière
constante k leur disposition.
Les élèves ont en outre entre leurs mains une collection
complète de minéraux.
1
1
DE l'École nationale des mines. 165
Classification des systèmes réticulaires suivant leur
genre de symétrie. — Sept systèmes différents.
Symétrie des édifices moléculaires. — Holoédrie et 5
mériédrie. — Formes simples.
5*
SYSTÈMES CRISTALLINS.
Système cubique ou ter quaternaire.
Système d*axes coordonnés.
Formes simples holoédriques. •— Formes composées
boioédriques.
Système de notation d'Haûy-Lévy.
Formes mériédriques :
1® Hémiédrie holoaxe.
2® Parahémiédrie. Exemple : pyrite.
3^ Antihémiédrie. Exemple : boracite.
4' Tétartoédrie. Exemple : cblorate de soude.
e*, v et d*
Système hexagonal ou sénaire.
Système rhomboédrique ou ternaire.
Système quadratique.
Système orthorhombique ou terbinaire.
Système cKnorhombique ou binaire.
Système triclinique ou asymétrique.
Nota. '— Poar chacun des systèmes cristallins, on examine les diverses
particularités qui lui sont propres^ en suivant Tordre indiqué pour le système
cubique.
9* Leçon*
IMPERFECTIONS DES CRISTAUX.
Accroissement inégal des faces. — Cristallisation en
trémies. — Allongement suivant certaines directions cris-
tallograpbiques. — Masses cristallines fibreuses, bacil-
laires. — Fibres parallèles ou radiées. — Masses cristal-
lines lamelleuses & lamelles parallèles ou divergentes. —
Masses laminaires, saccbaroldes.
166 PROGRAMMES DES COURS
MESURE DES ANGLES DES GRISTAOX.
Goniomètre d'application. -— Goniomètre à réflexion.
— Détails sur l'emploi de cet appareil. — Théorie des
erreurs d'observation qu'il comporte.
CALCULS CR1STALL06RAPHIQUBS.
Marche à suivre pour trouver, par le calcul, les para-
mètres cristallins et les symboles des faces d'un cristal
dont la position relative des normales aux faces a été
fixée par les observations goniométriques. — Principales
formules à employer.
Réseau polaire. — Projections gnomoniques de ce ré-
seau et du réseau primitif. — Tracé graphique de ces
projections servant à guider la marche du calcul.
U* CrtstallasvapUe physique*
Clivages.
Définition. — Différence dans la nature des clivages.
Position des clivages dans les divers systèmes cris»
tallins.
Rapport des clivages avec la densité réticulaire.
Plans de choc et de glissemenL
Dureté.
Échelle de dureté de Mohs.
Différences de la dureté suivant les différentes faces
et les différentes directions d'une même face. — Expé-
riences de Seebeck, Franz, Grœlich et Ëxner.
Relation de la dureté avec les directions de clivage.
Rapport entre hi dureté et le frottement.
Figures de corrosion.
Moyens àfy provoquer les figures de corrosian. — Rap-
port de ces figures avec la symétrie des faces cristal-
I
DE L*éCOLE NATIONALE DES MINES. 1&7
lines. — Leur emploi pour déterminer la symétrie dés
cristaux.
Accidents de la surface des cristaux, tels que stries, etc.
Pyro-électricité. — Ses rapports avec la sjrmétrie cris-
talline. — Tourmaline. — Calamine. — Axinite.
PiezO'électricité. — Expériences de MM. Curie.
Thermo-électricité. — Expériences de M. Friedel.
43" Leçon*
Théorie générale des ellipsoïdes représentatifs de la va-
riation^ avec la direction , des propriétés physiques des
milieux cristallisés.
Rapport de ces ellipsoïdes avec la symétrie cristalline.
PROPRIÉTÉS THERMIQUES.
Propagation de la chaleur dans les cristaux.
Ellipsoïde de conductibilité. — Ellipses isothermes. ««-^
Expériences de Sénarmont et de M. Jannettaz.
ûilaiation par la chaleur.
Ellipsoïde de dilatation. — Coefficient de dilatation.
suivant une direction quelconque. — Expériences da
M. Fizeau.
PROPRIÉTÉS OPTIQUES.
i4s 15* et 16* Eieçon»»
Rappel des principales lois de la propagation lumi-
neuse. — Polarisation de la lunûôre.
Ellipsoïde inrersa ou des indices propre à une lon-
gueur d'onde déterminée. — Axes principaux. — Axes
optiques.
Description des principaux polarisateurs.
Lumière parallèle. — Traversée d'une lame cristalline
surmontée d'un analyseur par un faisceau de lumière po-
larisée parallèle. — Sections principales de la lame. —
Formule générale. — Lumière homogène. — Lumière
blanche.
168 PROGRAMMES DES COURS
Cas de plusieurs lames superposées.
Lumière convergente. — Pince à tourmalines. — Mi-
croscope Des Gloiseaux. — Microscope Bertrand.
Lignes incolores.
Lignes isochromatiques.
Lumière homogène. — Lumière blanche.
Dispersion cristalline.
Polarisation rotatoire. — Principales lois de la pola-
risation rotatoire. — Phénomènes produits par une lame
de quaf'tz perpendiculaire h, l'axe.
Relation entre le pouvoir rotatoire et Thémiédrie
holoaxe.
Pouvoir rotatoire des dissolutions.
V7* Leçon.
Procédés d observation des propriétés biréfringentes des
cristaux. — Taille des lames cristallines.
Microscopes polarisants. — Réglage du microscope.
Observations : — de Torientation des sections princi-
pales d'une lame; — de la section principale de plus
grand indice ; — de la différence entre les indices princi*
paux.
Détermination du signe des cristaux uniaxes.
Mesure de Tangle des axes optiques d'un cristal à deux
axes. — Détermination du signe des cristaux biaxes.
Observations faites dans la lumière homogène et dans
la lumière blanche. — Dispersion des axes optiques.
Généralités sur les propriétés optiques des cristaux. —
Modifications des propriétés optiques par la chaleur:
orthose, gypse, etc.
Couleurs des minéraux. — Pléochroisme.
Astéries.
iSS <•• et M>« leçons.
GROUPEMENTS DE CRISTAUX.
Groupements considérés comme indiquant pour les mo-
DE l'École nationale des mines. 169
lécules, la possibilité de positions d'équilibre autres que
celles qui résultent du système réticulaire.
1*^ Mdcies ou groupement par juxtaposition.
Loi de Rome de Lisle.
Cas des cristaux holoédriques. — Cas des cristaux
hémiédriques.
Macles répétées indiquant une tendance à une symétrie
supérieure.
Macles les plus habituelles dans les divers systèmes
cristallins. — Procédés pour l'étude et le calcul des
cristaux macles.
2* Groupements par pénétration.
Pénétration de deux orientations cristallines dont Tune
est la symétrique de Tautre par rapport à un élément de
symétrie existant ou à peu près dans le système réticu-
laire, mais faisant défaut dans la molécule cristalline.
Cas des cristaux hémiédriques. — Calamine. — Pyrite
cuivreuse.
Cas des cristaux holoédriques. — Orthose. — staurotide»
Groupements par pénétration répétés. — Cristaux
pseudo-symétriques.
Aragonite. — Apophyllite. — Boracite. — Grenat py-
rénéite.
Groupements presque indéfiniment répétés. — Ten-
dance à une symétrie plus parfaite et à un groupement
en quelque sorte moléculaire.
I801I0RPHISME.
Définition. — Volume moléculaire. — Relations entre
l'isomorphisme et la formule chimique. — Raisons de
croire à la non généralité de la loi dite de Mitscherlich.
Cristaux formés par le mélange de deux substances
isomorphes. — Lois de ce mélange assez mal connues.
— Nécessité de l'égalité des volumes moléculaires. —
Cas de Tisomorphisme imparfait. — Dolomie.
Orientation, par un cristal insoluble, des cristaux iso-
170 PROGRAMMES DES COURS
morphes déposés par une dissolution. — Expérience de
Sénarmont (Calcite et azotate de soude).
Action des cristaux isomorphes sur la désursaturation
des liqueurs.
Propriétés optiques des cristaux formés par mélange
isomorphique.
POLTHORPBISME.
Relations entre les formes cristallines d'une même
substance polymorphe. — Densités. — Formes limites,
— Exemples.
Passage d'une forme à une autre. — Chaleur latente
correspondant au changement d'état.
Changements d'état produits par la variation de tem-
pérature ; réversibles quand la chaleur latente correspond
à une absorption de chaleur pour une augmentation de
température ou inversement. — Boracite. — lodargyrite.
Soufre. — Nitre.
Changements non réversibles. — Aragonite. — Formes
stables et instables. — Cristallisation, sous le micros-
cope, d'une dissolution saturée de nitre.
Passage d'une forme cristalline à une autre sous Tin-
fluence de la pression, réversible quand, sous l'influence
d'une augmentation de pression, le changement d'état
amène une augmentation de volume ou inversement. —
lodargyrite.
Essai d'explication du polymorphisme par la théorie
des groupements cristallins.
GÉNÉRAI ITÉ6 SUR LÀ COMPOSITION CHIMIQUE DBS MINÉRAUX.
Complexité de cette composition, due aux mélanges
isomorphes et aux inclusions de matières étrangères.
- Procédés rapides pour déterminer la composition chi<*
mique des minéraux. — Chalumeau.
ÉPI6ÉNIS8.
DE LBCOIiK NATIONALE DES MINES. 171
DEUXIÈME PARTIE
II8T0IBB DBS BSPÈGES IIHÉBALES
Définition de Tespèce minérale.
Classifications minéralogiques. — Classification em-
ployée dans le cours.
DESGBIPTIOH DES MINHRAUX (*)
!• Métalloidiefl*
1* FmaUBS DE L*HTDIlOGÈSfEy DD CHLOAS ET DE L'OXYGÈNE
Hydrogène.
Âiûde chlorhydrique.
Oxygène. — Eau.
Soufre. — Acides sulfureux et sulfurique. — Hydro-
gène sulfuré.
Sélëniom.
Tellure.
2* FAMILLE DE L*AZOTE
ASOTB. — ARSENIC. — ANTIMOINB. — BISMUTH.
Corps natifs. — Azote. — Arsenic. — Antimoine. —
Bismuth.
Sulfures et tellurures. — Réalgar. — Orpiment. —
Stibine. — Bismotbine. — Tétradymite.
(*) Les minéraux dont les noms sont en caractères gras sont
seuls décrits avec détail.
Des feuilles autographiées contenant les principales propriétés
physiques, optiques et cristallographiques, amsi que la compo-
sition chimique des minéraux, avec les figures de leurs formes
cnstaliînes les plus habituelles, sont remises aux élèves avant le
commencement du cours, et permettent d*abréger les leçons
orales.
172 PROGRAMMES DES COURS
Oxydes. — Arsénite. — Claudétite. — Sônarmontite.
— Valentinite.
Sassoline.
3<^ FàMILLB DU MOLYBDÈNE
Sulfure. — Holybdénite.
Oxydes. — Molybdenocre. — Acide tungstique.
4* FAMILLE DO CARBONE
CARBONE. — TITANB. — ÉTAIII. — SILICIUM. ^ ZIRCONIUM.
Corps natifs. — Diamant. — Graphite.
Combustibles minéraux. — Anthracite. — Houille. —
Lignite. — Tourbe. -— Boghead.
Hydrocarbures. — Grisou. — Gaz oléfiant.
Pétrole. — Bitumes et asphaltes.
Ozocérite.
Résines. — Rétinite. — Copalite. — Ambre jaune.
S4« et 8S« LeçoiMi»
Sulfure. — Stannite.
Oxydes. — Acide carbonique. — Rutile. — Anatase.
— Brookite.
Cassitérite.
Quartz. — Calcédoine. — Tridymite. — Opale.
Il* Métaux*
i** FAMILLE DES MÉTAUX ALCAJJNS.
Chlorures. — Sel gemme. — Sylvite. — Salmiac.
Sulfates. — Thénardite. — Glasérite. — Mascagnine.
Mirabilite.
Carbonates. — Thermonatrite. — Natron. — Trôna.
Azotates. — Natronitre. — Nitre.
Borate. — Borax.
A
DE l'École nationale des mines. 173
S"* FAMILLE DE L'ALUHINIUU.
ALUMIXIUV. — FER (Fc*).
Fluorures. — Fluellite. — Cryolîte. — Pachnolite.
— Ghiolite.
Prosopite. — Thomsenolite. — Ralstonite.
Oxydes anhydres. — Corindon. — Oligiste.
Ilménite.
Hydrates. — Diaspore. — Goethite. — Acerdèse.
Banxite. — Limonite.
Hydrargillite.
Carbonate. — Dawsonite.
Sulfates. — Webstérite. — FelsObanyite.
Coquimbite. — Utahite, — Copiapite. — Fibroferrite
Aluns. — Alunite. — Jarosite.
Phosphates et Arséniates. — Amblygonite. — Duangite.
Scorodite. — Strengite. — Variscite. — Turquoise. —
Wawellite. — Fischérite. — Péganite. — Béraunite. —
Dufrénite. — Cacoxène. — Pharmacosidérite.
Borate. — Jereméiewite.
MelUte. — Mellite.
av* et lis* Leçona.
3<» FAMILLE DES MÉTAUX BIATOMIQUES.
BAITUM. -— STRONTIUM. — PLOMB.
CALCIUM.
MAMéSIUM.— FSR (Fe]. — MAN6AIfèSB.— UNC.— CADMIUM. — NICKEL. — COBALT.
6LDCINIUM.
Métaux natifs. — Fer.
Sulfures, Tellurures, etc. — RS. — Galène. — Claus-
thalite. — Altalte.
Blende. — Wurtzite. — Greenockite. — Alabandine. —
Trollite.
Pyrrothine.— Hillérite. — Pentlandite. — Nickeline.
— Breithauptite.
RS*. — Hauérite. — Pyrite. — Marcasite. LoUingite.
— Hispickel.
i
174 PROGRAMMES DES COURS
Glaucodot. — Wolfachite. — Rammelsbergite. — Spa-
thiopyrite.
Cobaltine. — Gersdorfitte. •«- Ullmannite. — Smaltine.
— Chloantfaite.
Sulfosels, — Ghiviatite.
Berthiérite.
Scléroclase. — Zinckénite. — Galénobismuthite. —
Plagionite.
Dufrénoysite. — Jamesonite. — Cosalite.
Bonlangérite. — Kobellite.
Jordanite. — Meaeghinite.
Géocronite.
Kilbrickénite. — Beegerite.
Fluorures et Chlorures. — Fluorine. — Cotunnite. —
Chlorocalcite. — Sellaïte. — Nocérine.
BischoflBte. — Carnallîte. — Tachydrite. — Erythro-
sidérite. — Kremersite.
Chloroxydes. — Matlockite. — Mendipite. — Schwar-
tzenbergite.
Oxydes. — Périclase. — Manganosite. — Bunsénite.
— Zincite.
(Oligiste et Braunite. Rappel).
Hagnétite. — Hanamannite.
Folianite. — Pyrolusite. — Psilomèlane.
Wad. — (Acerdèse et Gothite. Rappel). — Brucite. —
Pyrochroïte.
99*, ao* et 31" LeçoiMb
Carbonates amhydres. — Aragonite. — Withérite. -^
Strontianite. — Cénisite.
Alstonite. — Barytocalcite.
Calcite. — Giobertite. — Sidérose. — Dialogite. —
Smithsonite.
Dolomie. — Ankérite. — Breunérite.
Gobait carbonate.
Hydratés. — Hydromagnésite. — Zinconise.
DE L ECOLE NATIONALE 2)!ES MINES. 175
Texasite.
Gay-Lu8site.
Chloro €U Fhsooarbonate. — Pbosgénite.
Stdfates anhydres.— ^Simples. — Barytine.— iSélesUBe.
— • Anglésite. — Barytocélestine.
Anhydrite.
Laoarkite.
Doubles. — Glaubérite.
Sulfates hydratés simples. — Gypse.
Epsomite. — KiéBérite. — Goslarite. — Morénosrte. —
Mélantérites.
Doubles. — Kaluszite. — Polyhalite. — Lœvéite. —
Blœdite. — Picromerite.
Sidfocarbonate. — Leadhillite.
Chlorosulfate. — Kainite.
Arsénites et Antimonites. — Roméine. — Nadorite.
Tungstates et Molybdates. — Schéelite. — Stolzite. —
Wnlfénite.
Wolfram. — Hubtiérite. — Ferbérite. — Reinite.
Chromâtes. — Crocoîse. — Phœnicite.
Borates. — Boracite. — Ludwigite.
Hayésine. — Bechilite. — Colemannite. — Fandermite.
Hulexite. — Hydroboracite.
Aluminates, etc. — Spiaelles (Spinelle, Pléonaste, Pi-
cotite, Hercynite, Gahnite, Hagnétita, Magnésioferrite,
Jacobsite, Franklinite, Dysluite, Chromite).
Cymophane.
Boroaluminate. — Rbodizite.
Phosphates, etc., anhydres, — Triphyline. — Berze-
liite. — Atopite. — Dechenite. — Apatite. — Pyromor-
phite. — Mimétése.
Yanadinite. — Wagnérite. — Triplite. — Herdérite.
Phosphates, etc. — Hydratés. — Fillowite. — Fairfiel-
dite. — Rosétite. — Reddingite. — Hopéite. — Vivia-
176 PROGRAMMES DES COURS
nite. Symplésite. — Erythrine. — Annabergite. — Ca-
brérite.
Haidingérite. — Brushite. — Pharmacolite. — New-
beryite. — Waplérite. — Hureaulite.
Ludlamite. — Triploïdite. — Adamine. — Chondra-
arsénite. — Aimafibrite. — Aimatolite. — Allactite. —
Descloizite. — Struvite, — Lazulite. — Childrénite, —
Eosphorite. — Goyasite. — Arséniosidérite.
Sulfophosphatesy etc. — Beudantite. — Diadochite.
Niobates et Tantalates. — Microlite. — Colnmbite. —
Tantalite. — Tapiolite.
Titanates. — Ilmônite (Rappel). — Pérowskite.
i*" FAMILLE DU GÉRICH.
CÉBIUM. — LANTHANE. — DIDYMB, ETC.
Carbonate. — Lanthanite.
Chloro'carbonate. — Parisite.
Phosphates. — Xénotime. — Monazite.
Niobates^ Tantalates j etc. — Fergusonite. — Yttrotan-
talite. — Koppite.
Titano-niobates, etc. — Dysanalyte, — Pyrochlore. —
OEschynite. — Euxénite. — Polycrase, — Samarskite.
5"* URANIUM.
Oxyde. — Féchnrane.
Phosphates, etc. — Troegérite.
Autunite. — Chalcolite. — Uranocircite. — Drano-
spinite. — Zeunérite. — Walpurgine.
6"* MERCURE.
Mercure natif.
Sulfures. — Cinabre. — Métacinabre.
Guadalcazarite.
Séléniures. — Tiemannite.
DE L ECOLE NATIONALE DES MINES. 177
Onofirite. — Lerbachite.
Tellurure. — Coloradoïte.
Chlorure. — GalomeL
7» CUIVRE.
Cuivre natif.
Suifuresj Arséniures^ etc. — Simples. — Chalcosine.
— Berzeline.
CoveUine. — Degenite.
Domeykite. — Algodonite.
Sulfures j etc. — Doubles. — Chalcopyrite. -- Phillip-
site. — Cubane.
Cuproplombite.
Zorgite.
Épigénite. — Enargite. — Glarite. — Famatinite.
Cuivres gris (Panabase, Tennantite). — Stylotype.
Bonrnonite.
Patrinite. — Wittichénite. — Binnite. — Klaprothite.
Wolfsbergite. — Emplectite. — Guéjarite.
Oxydes. — Cnprite.
Ténorite. — Mélaconite.
Oxychlorure hydraté. — Atacamite.
Carbonates. — Chessylite. — Malachite.
Sulfates. — Ghalcantite. — Brochantite. — Langite.
Cyanochroïte. — Linarite. — Galédonite.
Chromate. — Yauquelinite.
Sélénite. — Ghalcoménite.
Ferrite. — Delafossite.
Phosphates^ Arséniates^ etc. — Liebethenite. — Olivé-
nite. — Volborthite. — Tagilite. — Euchroïte. — Eri-
nite. — Lunnite. — Pseudomalachite. — Ehlite. —
Tirolite. — Motramite. — Aphanésite.
liroconite. — Chalcophyllite. — Mixité. — Ghalco-
lite. — Zeunérite.
Arsénite. — Trippkéite.
Tome XY, 1889. li
I
178 PROaRAMMES DES COURS
8* ARGENT.
Argent natif.
Amalgames. — Arquérite. — Amalgame.
Sulfures j Séléniures^ etc. — Simples. — Argyrose. —
Acanthite.
Dyscrasite.
Argent sélénié.
Hessite.
Doubles. — Stroméyerite. — Jalpaïte. — Eucairite. —
Sternbergite. — Frieséite. — Argentopyrite.
Polyargyrite. — Folybasite. — Stépbanite. — Argents
ronges (Pyrargyrite, Proustite). — Freieslebenite. — Dia-
phorite. — Miargyrite. — Xanthocon.
Chlorures^ etc. — Cerargyrite. — Bromargyrita. —
Embolite.
lodargyrite. — lodobromite.
9* OR.
Or natif.
Amalgame d'or.
Tellurures. — Sylvanite. — Krennérite. — Nagyagite.
iO» PLATINE.
Platine natif.
Arséniure. — Speri^lite,
il'* IRIDIUM, OSMIUM, PALLADIUM, RUTHÉNIUM.
Iridium natif. — Palladium natif.
Osmiures d*iridium.
Sulfure. — Laurite.
DE L ÉCOLE NATIONALE DES MINES. 179
341* Leçon»
III. SUicatecu
I, SILICATES ANHYDRES.
1* SILICATES ANHYDRES A BASE DE SEXQUIONIDE.
IndaloQsite. — Disthène. — Sillimanite.
Topaze.
Dumortiérite.
Xénolite. — Eulytine. — Agricolite.
2® SILICATES ANHYDRES A BASE DE PROTOXYDE.
SILICATES BIBASiQUES.
Péridots (Olivine, Forstérite, Fay alite, Téphroïte,
Rnébelite , Monticellite )•
Homite.
Willémite. — Phénacite.
Helvine. — Banalité.
as* et ao* Leçoi
SILICATES H0N0BA8IQUES.
Groupe pyroocénique . — Rhodonite.
Wollastonite.
Bronzites (Enstatite, Bronzite, Hypersthène).
Pyrozènes (Diopside, Mals^colite, Diallage, Hédenber-
gite, Augite).
Groupe amphibolique . — Anthophyllite. — Gédrite. —
Amphibole-Anthophyllite. — Grunerite.
Amphiboles (Trémolite, Actinote, Hornblende, Parga-
site, Ouralite, Asbeste, Néphrite).
3* SILICATES ANHYDRES CONTENANT DES SESQUIOXYDES
ET DES PROTOXYDES.
PYROXÉNIDES ET AMPHIBOUDES.
Pyroxénides. — Achmite. — Œgirine. — Babingtonite.
— Jadéite. — Triphane.
180 PROGRAMMES DES COURS
Amphibolides. — Arfvedsonite. — Crocidolite. — Glan*
eophane. — Gossyrite.
39< et 3ÉI* Leçons*
SILICATES BLANCS D'aLUNINE ET PROTOXYDE (CHAUX ET ALCALIS).
Feldspaths. — Orthose et microcline.
Orthose sodique.
Hyalophane.
Albite. — Anorthite. — Mélanges d*albite et d*anorthite
(Oligoclase, Andésine, Labrador, Bitownite).
Felrfspathides . — Pétalite.
Amphigène.
Néphélines (Néphéline, Davyne, Cancrinite, Microsom-
mite).
Sodalite.
Noséanes (Noséane, Haûyne, Lapis-Lazuli).
Divers. — Wernérites (Méionite, Paranthine, Dipyre).
Sarcolite. — Hélilite. — Gehiénite.
Hilarité.
30" Leçon*
SILICATES COLORÉS DE SESQUIOXTBES ET DE PROTOXTDES.
Grenats (Alinandin, Pyrope, Spessartine, Grossulaire,
Mélanite, Ouvarowite).
Epidotes (Epidote, Zoïsite). — Idocrase.
Orthite. — Gadolinite.
Gordiérite. — Staurotide. — Saphirine. — Liévrite.
Émeraude.
4M^ Leçon*.
BIICAS.
Hnscovites (Paragonite, Muscovite, Lépidolite).
Biotites (Biotite, Phlogopite, Zinnwaldite).
DB l'école nationale DES MINES. 181
II. SILICATES HYDRATÉS.
1^ SIUGATES HYDRATÉS A BASE DE SEXQUIOXTDE
ET DE PROTOXYDE.
Un Clivage très facile. — Margarite,
dintonites (Ghoritolde, Xantophyllite, Brandisite, Glin-
tonite).
Chloritas (Pennine, Glinochlore, Ripidolite).
Divers. — Prehnite. — Euclase. — PoUux.
Gérite.
«!• et 4» Leçons.
Zéolites. — Thbmsonite. — Edingtonite,
Hésotypes (Mésotype, Scolësite, Mésolite).
Lanmontite.
Gismondine. — Faujasite. — Analcime. — Eudnophite.
^- Christianite. — Harmotome.
Chabasies (Léyyne, Gmélinite, Ghabasie, Phacolite).
StiUite. — Henlandite. — Epistilbite. — Brewstérite
2^ SILICATES HYDRATÉS A BASE DE PROTOXYDE.
Dioptase. — Bertrandite. — Pectolite.
Talc.
Magnèsite. — Gamiérite. — Gymnite. -*- Serpentine.
— Chrysotile. — Antigorite. — Marmotite.
Bastite.
Apophyllite. — Okénite.
Ghrysocolle.
3* SIUGATES HYDRATES A BASE DE SEXQUIOXYDE.
Ânthosidérite.
Pyrophyllite.
Argiles.
t
182 PROGRAMMES DES COURS
m. SILICATES CONTENANT DES ACIDES DIVERS.
I
1* FLUOR OU CHLORO-SILICATE.
Fluor. — Topaze (Rappel).
Leucophane. — Mélinophane.
Humite (Rappel).
Chlore. — Pyrosmalite. — Friedelite.
2** SULPOSILIGATES.
Helvine (Rappel). — Banalité (Rappel).
3® SILICOBORATBS.
Base protoxyde. — Anhydres. Danburite — Homilit«.
Hydraté. Datolite.
Bases sesquiox. et protox. — Tourmaline.
Azinite.
4® SILICO-ZIRCONATES-TITANATES-NIOBATES, ETC.
Sphène.
Zircon. — Auerbachite.
Eudyalite. — Wôhlerite. — Gatapléite.
Mosandrite. — Rinkite.
Thorite.
DE l'École nationale des mines. 183
COURS DE PALÉONTOLOGIE.
M. DOUVILLÉ, ingénieur en chef des mines, Professeur.
1» Leçon.
OBJET DU COURS.
Histoire des êtres vivants depuis la période cosmique
jusqu'à Tépoque actuelle. Apparition possible et probable
de la vie dès que la surface du globe a atteint la tempéra-
ture de 70*.
Conservation de certaines parties des organismes vi-
vants par leur enfouissement dans les sédiments en voie
de formation ; modifications dans leur nature par la fossi'-
Usation.
Age relatif des fossiles : les faunes se succèdent partout
dans le même ordre ; Téchelle des terrains représente la
chronologie géologique.
La dernière période est la période actuelle ; l'étude des
animaux fossiles ne peut être séparée de celle des» ani-
maux vivants ; la paléontologie emploie les mêmes mé-
thodes de classification et de nomenclature que Thistoire
naturelle.
Distribution du règne animal en ses embranchements,
classes et ordres. Les ordres se divisent eux-mêmes en
familles, genres et espèces.
Nomenclature binominale par le nom de genre et le
nom d'espèce.
La paléontologie met en évidence les modifications suc-
cessives éprouvées dans la série des temps géologiques
par les animaux et les végétaux ; elle permet ainsi de re-
constituer Yhùtoire des êtres vivants.
184 PROGRAMMES DES COURS
a* EieQOii*
Emliraiichemeiit des Vertébrés.
CLASSE DES MABIMIFÈRES.
Les formes anciennes (dès le trias) se rapprochent des
Didelphes. Le grand développement des mammifères ne
se prononce qu'à partir du tertiaire.
Le squelette est seul conservé ; ses parties les plus im-
portantes sont les extrémités des membres et le système
dentaire.
Onsuieulés : extrémités du type pentadactyle.
Primates : l'étude des produits de Tindustrie humaine
(silex taillés) permet d'établir la chronologie de la période
diluvienne.
Carnassiers : Simplification progressive du système den-
taire amenant la réduction des molaires à deux.
Chiroptères; Insectivores; Rongeurs.
Proboscidiens ; doivent être rapprochés des rongeurs :
Dinotherium} Mastodon, Elephas.
Édentés.
Omgdiém : 1^ Ëxti'émitésdutypepérissodactyle (doigts
en nombre impair). — Ordre des Jumentés : Coryphodon à
5 doigts; Tapiridés (Lophiodon, Pachynolophus, Tapirus)
et Rhinocéridés à 3-4 doigts ; Paléotheridés (Paleotherium^
Paloplotherium, Anchitherium) & 3 doigts; Éqtddés (Hip-
parion, Equus) à 3-1 doigts.
2® Extrémités du type artiodactyle (doigts en nombre
pair). — Ordre des Bisulques: 5t/icfes(Ghœropotamus,Ân-
thracotherium, Sus), Cœnotheridés (Dichobune, Gœnothe-
rium) à 4 doigts ; Anoplothéridés (Anoplotherium, Xipho-
don) à 2 doigts entièrement distincts.
Ruminants à 2 doigts partiellement soudés (métacarpiens
et métatarsiens) : Moschidés (Gelocus, Hyœmoschus, Dre«
DE l'école nationale DES MINES. 185
xnotherinm); Bovidés (Âmphimoschus, Antilope, Bos, etc.);
Cervidés (Dicrocenis, Cervus); Camélidés.
4* Leçon*
Les Mammifôres marins constituent un groupe hétéro-
gène, correspondant à une adaptation particulière de cer-
tains des types précédents. 1^ Carnivores : Phoques ^ Ce--
iacés (Squaladon, Cachalot, Baleine); 2^ Herbivores.:
Sirémens (Halitherium).
Les Marsupiaux constituent une sous-classe parallèle
à celle des Mammifères placentaires : Multidentés^ car-
nassiers et insectivores (Dromatherium du trias, Amphi-
therium, Phascolotherium de TOolithe, Spalacotherium
du Purbeck, Peratherium du Tertiaire) ; Paucidentés her-
bWores (Microlestes, Tritylodon du Trias, Plagiaulax du
Purbeck, Neoplagiaulax du Tertiaire.)
CLASSE DES OISEAUX.
Certaines formes fossiles présentent des caractères
anormaux qui les rapprochent des Reptiles : type à longue
queue (Àrchseopteryx) ; type à bec garni de dents (Hespe-
romis, Ichthyomis).
Gastomis, iEpyornis, Aptéryx.
s* Lieçoii*
CLASSE DES REPTILES.
1® Sous-classe des Amphibiens ; Ordre des Paleobatra-
ciens : Branchiosauridés (Protriton) ; Archegosauridés
(Ârchegosaurus , Actinodon); Lahyrinthodontes (Masto-
doDsaurus, Chirotherium).
2* Reptiles proprement dits :
Ordre des Paléolaceriiens (Aphelosaurus, Proterosau-
rus).
Ordre des Paléocrocodiliens : Bélodontidés ; Tekosau^
rid& (Teleosaurus, Steneosaurus, Machimosaurus), à ver-
tèbres biconcaves ou convexo-concaves.
186 PROGRAMMES DES COURS
Ordre des CrocodilienSj à vertèbres concavo-convexes.
Ordre des Chéloniens.
Ordre des Ophidiens.
Ordre des Dinosauriens : Megalosauridés ; Iguanodon*
tidés; Dicynodontes (Galesaurus, Cynodraco, Dicynodon,
Oudenodon).
Ordre des Pterosauriens (Ramphorhynchus, Pterodac-
tylus, Pteranodon).
Les Enaliosauriens ou Reptiles nageurs constituent,
comme les mammifères marins, un groupe hétérogène
correspondant à une adaptation spéciale de types très di-
vers.
Ordre des Ichthyosaurie'ns.
Ordre des Plesiosauriens (Nothosaurus et Simosaurus
du Trias, Plesiosaurus , Pliosaurus et Polyptychodon ,
Placodus , etc.).
Ordre des Mosasauriens.
CLASSE DES POISSONS.
Ordre des Chondroptérygiens ; sous-ordre des Plagios-
tomes : Selacidés^ sans Ichthyodorulithes (Carcharias,
GoraX; Galeocerdo, Notidanus, Hemipristis, — Otodus,
Oxyrhina, Lamna) ou avec Ichthyodorulithes (Onchus,
Hybodus, Psammodus, Strophodus, Acrodus, Ptychodus,
Gestracion); Rajidés (Pristis, Raja, Myliobatis).
Sous-ordre des Holocéphales ; (7AtWrtd&(Rhynchodu8,
Ischyodus).
OrdredesZ)2pno^5(Geratodus,Protopterus,Lepidosiren).
Ordre des Ganoîdes : Ctenodiptéridés; Ganoïdes cycli"
fères (Holoptychius, Dendrodus); Ganoîdes rhombifères
(Polypterus, Lepidosteus, Lepidotus, Amblypterus, Paleo-
niscus, Megalichthys) ; Picnodontidés ; Ganoîdes cuirassés;
Placodermes (Gephalaspis, Pteraspis, Pterichthys, Aste*
rolepis, Goccosteus).
DE L'eGULE nationale DES MINES. 187
Ordre des Téléostéens.
Ordre des Cyclostomiens.
Ordre des Leptocardiens.
Embranchemeiit des Annelés.
Le corps est composé de la succession d*une série d'aR-
ne^ox on métamères.
Sout'-embranchement des Articulés.
!• Trachéens :
CLASSE DES INSECTES.
(Paleoblattina du Silarien moyen, Phasmiens et Blattes
du terrain houiller, Libellules de Solenhofen, Insectes
d'Aiz, Insectes de Tambre),
CLASSE DES MYRIAPODES ET DES ARACHNIDES.
(Paleophonus et Proscorpius du Silurien supérieur.
2^ Branchifères :
CLASSE DES CRUSTACÉS.
Ordre des Décapodes : Macroures (Pemphyx Lesueuri),
Brachyures et Anomoures.
Ordre des Isopodes et des Amphipodes.
Ordre des Mérostomiens y comprenant des types anciens
moins spécialisés, et encore représenté par la Limule
(Sous ordre des Xipkosures) .
Sous-ordre des Euryptères (Limuloidés, Euryptéridés,
Harpidés).
Sous-ordre des Trilobites; composition du têt; la dis-
position des pattes céphaliques rappelle tout à fait celle
que Ton observe dans les sou87ordres qui précèdent. jPa-
radoxidés (Paradoxides, Sao, Gonocephalites, Olenus) ;
Cah/ménidés (Galymene, Homalonotus).
188 PROGRAMMES DES COURS
Phacopidés (Phacops, Dalmania, Cryphaeus) ; Proétidés
(Proetus, Phillipsia) ; Illœnidés (lUœnus, Bumastus) ; Z,i-
chasidés; Asaphidés (àsaphus, Isotelus^ Ogygia]; Trinu^
cléidés.
Cérauridés (Ceraurus, Placoparia); AcidaspidéSj Gol*
dndés.
Agnostidés.
Crustacés bivalves : Ordre des PhyUopodes (Leptostra-
ces, Phyllocaridés, Esthéridés).
Ordre des Ostracodes : Cythéridés (Cythere, Primitia,
Beyrichia,Leperditia); Cypridinidés (Gypridina, Entomis);
Cypridés (Paleocypris, Cypris).
Crustacés multivalves : Ordre des Cirripèdes (Lepas,
Scalpellum, PoUicipeS; Balanus).
Sous-embranchement des Vers.
Parait représenter un type très ancien et ayant des
affinités non seulement avec les annelés et peut-être
môme avec les animaux supérieurs, mais encore avec les
Mollusques et les MoUuscoides , au moins au point de
vue embryogénique.
CLASSB DBS ANNÉLIDES.
Ordre des Tubicoles ou SerpuUdes (Serpula, Galeola-
ria, Spirorbis, Vermilia, Ditrypa).
ConodorUes.
Empreintes physiologiques : TigilliteSy Cruziana [^MO'
bites), Oldhamia.
lO* Leçon*
Embranehament des MoUiuqaes.
CUSSE DBS CÉPHALOPODES.
Ordre des Dibranches ; sous-ordré des Octopodes : Oe«
topodidés et Argonautidés.
DE l'école nationale DES MINES. 189
Sous-ordre des Décapodes : Loligmidis (Sepioteuthis,
Beloteuthis, Geoteuthis, etc.); Sépiidés (Belosepia); Sjri-
rulidés (Spirula, Spirulirostra, fieloptera, Vasseuria).
BelemnUidés (Pachyteuthis, Megateathis, Dactyloteu-
this, Belemnopsis, Pseudobelus, fielemnites, — Gonio- \
tenthis, Âctinocamax, — Duvalia); Aulacocératidés. [{
•
Soas-ordre des Àmmonées : tribu des Clyméninés.
Tribu des Goniatinés (Anarcestes, Tomoceras, Âganides, :
Goniatites, SandbergeroceraSi Prolecanites, Belocelras,—
Bactrites).
Tribu des Ammonitinés : Arce$tictés{kTcesteBj Cyclolo-»
bus, Lobites); Phylloceratidés (Monophyllites, Phyllo-
ceras, Rhacophyllites).
49*, 43". et 14* Leçons.
Pinacoceratidés (Piuacoceras, Beneckeia; Sagecérati"
dés (Mediicottia, Sageceras) ; Lytocératidés.
Cera/tVtc2^5(Xenodiscus,Tirolites, Geratites, BalatoniteSi
Trachyceras) ; Psilocératidés.
Harpocératidés (Arietites, Echioceras, Gycloceras,
Grammoceras, Lioceras, Hildoceras, Ludwigia, Ham-
matoceras, Sonnlnia) ; Oppéliidés (Lissôceras,Neumayria,
Oppelia).
Amalthéidés (Schlotheimia, Polymorphites, Amaltheus,
Oxynoticeras).
Aegocératidés (Aegoceras, Lîparoceras, Deroceras);
Stéphanocératidés (Galoceras, Stephanoceras, Reineckia,
Sphœroceras, Morphoceras, Macrocephalites, Gardioce-
ras); i)ac/y /toc^rû/tcfe5(Dactylioceras, Perisphinctes, Pel-
toceras, Parkinsonia, Pictonia, Waagenia, Aspidoceras).
Cosmocératidés,
IK* Eieçon*
Acanthocératidés ; Holcostéphanidés : Hoplitidés (Ho*
plîtes, Sonneratia, Prionocyclus, SchlOnbachia).
r
■
190 PROGRAMMES DES COURS
Les ammonites à enroulement irrégulier forment un
groupe hétérogène dont les éléments doivent être ratta-
chés aux familles précédentes (Scaphites, Macroscaphites,
Pictetia, Hamulina, Ptychoceras, Baculites, Âncyloceras,
Toxocera^y Helicoceras, Hamites, Anisoceras, Hetero-
ceras, Turrilites).
Ordre des Tétrabranches (Nautilides) ; Anatomie du
Nautile.
Nautilides (Nautilus, Genoceras, GymatoceraSi Tre-
matodiscus, Hercoglossa, Aturia).
Gyrocératidés (Gyroceras, Ophidioceras, Gyrtoceras,
Phragmoceras, Trochoceras).
Orthocératidés (Orthoceras, Endoceras, Actinoceras,
Gomphoceras),
CLASSE DES GASTROPODES.
Sous-classe des multivalves : Chitonidés (Eochiton).
Sous-classe des Univalves : V ordre des Gyclobranches :
Patellidés ;
2* Ordre des Prosobranches ; sous-ordre des Scuti-
branches : I, Fissurellidés (Bellerophon, Porcellia, Emar-^
ginula, Rimula, Fissurella) ; II, Turbimdés (Murchisonia^
Pleurotomaria, Haliotis, — Turbo, Trochus, Dauphinula,
Horiostoma); III, Phasianellidés; IV, Neritidés (Naticop*
sis, Naticella, Neritina, Nerita, Yelates, Neritopsis);
3** Ordre des Pectinibranches : I, Capulidés (Orthony-
chia, Platyceras, Acrocylia, Onustus,» Calyptraa, Xeno«
phora, Hipponyx ; II, Solariidés (Evomphalus, Straparol-
lus, Bifrontia, Solarium); III, lAttorinidés (Holopea,
Littorina, Eucyclus, Purpurina).
IV, Paludinidés (Vivipara, Tylostoma, Bythinia);
V, AmpuUariidés ; VI, Hydroàiidés (Hydrobia, Nystia,
1
DE L'âCOLS NATIONALE DKS MINES. 191
Pyrgula, Pyi^dium) ; VII, iVii^fcirf^s(Pseu(iamaura, Amau-
ropsis, Ampullina, — Gyrodes, — Naticina, Natica, Des-
hayesia, — Cepatia); VIII, Pseudomélaniidés (Pseudome-
lania, Bourguetia, Bayania); IX, Méianiidés (Melania,
Melanopsis) ; X, Turritellidés (iLoxonema, Turritella, Me-
salia, Protoma); XI, Vermétidés; XII, Scalariidés;
XIII, Pyramidellidés ; XIV, Eulimidés; XV, Rissoidés;
XVI, Cérithidés (Cerithium, Campanile, Bittium, — Pi-
renella, Potamides, Lampania); XVII, Nérinéidés (Neri-
nea, Ptygmatis, Trochalia, Itieria, Cryptoplocus) ;
19* Leçon»
XVIII, Chenopidés (Spinigera, Anchura, Rostellaria,
Alaria, Harpagodes, Malaptera, Chenopus) ; XIX, Sirom-
bidés (Strombus, Pterocera, Terebellum, Seraphs); XX,
Purpuridés (Purpuroidea, Purpura) ; XXI, Volutidés (Mitra,
Voluta, Cryptochorda, Harpa) ;XXn, Doliidés; XXIII, Cy-
préidés; XXIV, Olividés (Oliva, Ancillaria) ; XXV, Coni-
dés; XXVI, Bticcinidés (Buccinum, Nassa, Terebra) ;
XXVII, Muricidés; XXVIII, Ftisidés (Fusus, Tudicla, Me-
longena, Neptunea, Fasciolaria, Pleurotoma).
4® Ordre des Pulmonés. Ce groupe paraît hétérogène,
comme en général tous ceux qui correspondent à une
adaptation à des circonstances spéciales : I, Hélicidés (Hé-
lix, Bulimus, Achatina, Lychnus, Pupa, Clausilia);
IL Limnéidés (Limnea, Physa, Planorbis, Auricula);
m, Cyciosiomidés.
5® Ordre des Opisthobranches ; sous-ordre des Nudi--
branches; sous-ordre des Tectibranches : I, Bullidés;
II, Actionidés (Acteonina, Acteon, Acteonella, Volvulina,
Avellana, Ringicula).
6^ Ordre des Scaphopodes (Dentalium).
CLASSE DES PTÉROPODES.
(Tentaculites, Hyolites, Gonularia).
192 PROGRAMMES DES COURS
I
dO* et 81* Lieçoiub j
CLASSE DES LAUELLIBRANGHES.
1* Ordre des Taxodontes : I, Arcidés (Arca, GucuUea,
Pectunculus, Limopsis) ; II, Nuculidés (Nucula, Redonia,
CucuUella, Leda).
2* Ordre des Dysodontes : I, Ptérinéidés; II, Avicu-
lidés (Monotis, Daonella, Halobia, Àvicula); III, Inocéra"
nddés (Gervillia, Hœrn^sia, Inoceramus, Aucella).
IV, Pectinidés (Aviculopecten, Chlamys, Neithea, Pec-
ten); V, Limidés (Plagiostoma, Lima, Gtenostreon);
VI, Spondylidés (Spondylus, Plicatula); VII, Ostréidés
(Liogryphea, Pycnodonta, Ostrea, — Lopha, Alectryonia,
— Exogyra, — Heligmus).
VIII, Mity lidés (Mitylus, Modiola); Congériidés [Dveis-
sensia).
3** Ordre des Cryptodontes (Paléoconques) : I, Antù
pkuridés (Antipleura, Pleurodonta, Prœlucina) ; II, Car*
diolidés (Gardiola); III, Posidoniidés ; IV, Grammy sidés;
V, Pholadellidés ; VI, Pholadomyidés ; VII, Arcomyidés
(Arcomya, Goniomya).
4" Ordre des Desmodontes : I, Pleuromyidés ; II, Ce*
romyidés (Geromya, Gresslya); III, Myidés (Mya, Gor-
bula); IV. Thradidés; V. Mactrides.
m
5** Ordre des Hétérodontes : I, Trigonidés (Lyrodesma,
Schizodus, Myophoria, Trigonia).
II, Cardiidés (Gonocardium, Gardium); III, Carditidés
(Megalodon, Prœconia, Pachyrisma, Gardita); IV, Cha*
midés (Diceras, Heterodiceras, Requienia, Toucasia, Apri-
cardia, Ghama. — Monopleura, Polyconites, Gyropleura,
Horiopleura, Gaprotina, Gaprina, Gaprinula, Plagiopty-
chus, Hippurites, Vaccinites, — Radiolites, Sauvagesia,
Ichthyosarcolithus, Biradiolites, Lapeyrousia) ; V, Luci*
DE L'éCOLB NATIONALE DBS MINES. 193
nidés; VI, Caridinidés; VII, Astartidés (Astarte, Gras-
satella] ; VIII, Cyrémdés;W^ Cyprmidés.
X, Vénéridés (Venus, Cytherea).
Sons-embranchement des Mollnscoides.
CLASSE DES BRAGHIOPODES.
1^ Ordre des Inarticulés : I, Lmgulidés (Lingula, Obo-
lus, Discina); II, Craniidés.
2* Ordre des Articulés : I, Orthisidés (Orthis, Ortho-
tetes, Leptsena, Strophomene) ; Il y Productidés (Ghonetes,
Productus); III, Pentaméridés ; IV, Rhynchonellidés (Atry-
pa, Rhynchonella, Acanthothyris).
y^ Spiriféridés (Spirifer, Spiriferina, Uncites, Athyris,
Retzia, Meristella, Merista) ; VI, Térébratulidés (1* Tere-
bratulinés : Dielasma, Terebratula, Liothyrina, Dictyo-
thyris, Glossothyris, Pygope, Terebratulina ; — 2* Wald-
heimiinés : Gœûothyris, Zeilleria, Aulacothyris, Eudesia,
Waldheimia, Terebratella, Megerlea, Kingena, Magas).
VII, Argiopidés (Stringocephalus, Argiope, Thecidea).
CLASSE DES BRYOZOAIRES.
1^ Ordre des Cyclostomes ou Tubulinés (Stromatopora,
Proboscina, Reptotubigera, Berenicea, Discosparsa, De-
francia, Diastopora, Filisparsa, Idmonea, Spiropora, Te*
rebellaria, Nodelea, Osculipora, Fasciculipora, — Acan-
thocladia, Pseudohomera , Penniretepora , Fenestella,
Archimedes, Ptylodictya).
2* Ordre des Chilosiomes ou Cellulinés (Hippothoa,
Membranipora, Lepralia, Retepora, Ëschara, Biflustra,
Gellepora, Lunulites, Vincularia).
Le troisième ordre, celui des Faraminés^ parait devoir
être attribué en grande partie aux Hydrocorallines.
Tome XV. 1889. 13
1^ PRQWAIfMRft BS$ GûUitS
Sous-embranchement dtfs ËobinodemMi.
CLASSE DES ÀSTÉAIDES.
Ordres des Stelléridûs et des Ophiures.
CUSSB iUES ClUNOÏQfS.
Ordres des Blaetoldes (Pentreoûtes), des Cystides et
des Eucrinoïdes : I, Encrinidés; II, AfiioçrirUdés (Apio-
crinus, Millericrmus ) ; III, Pentacrinidés ; IV, ComcUu^
lidéê (Antedon) ; Y» Te$sellés (liarsupites}.
cuMB D«a flOûoviwiuyHk
CLASSE usa tcnraMS.
1"* Ordre dôs Réguliers : Sous-ordre des Paléchinides
(Melonites) ; sous ordre des JEuécAinides : I, Ctdaridés
(Cidaris, Hemicidaris); II, Salémdés{&alemay Acrosalenia);
III, Diadématidés (Hypodiadema, Diademopsis, Pseudo-
diadema, Pedina, Cyphosowaj, Glypticus^ Acrocîdaris).
2"" Ordre des irréguliers : I, EchiMeomdés (Pygaster,
Holectypus, Disooldea, Edûnoconas) ; 11^ Chfpéasùidés
(Glypeaster, Scutella, Amphiope); III, Cassidulidés (Gale-
ropygus, Hyboclypeus, Glypeus, Echinobrissus, Pygurus,
Echinanthus , Echinolampas) ; IV, Collyritidés (CoUyrites,
Dysaster,Metaporhînus); V, Echtnocorydés (Holaster, He-
mipneustes, Echinocorys) ; VI, Spatangtdés (Echinospa-
tangus, Epiaster, Hemiaster, Mîcraster, Lînthia, Schi-
zaster, Euspatangus).
Sous^mbranchement des MédoiOÎAML
GlbASSS MS f^|ir^>yi?g-
GMSSE AES «imOlutelISES.
1^ Ordre des Gampanulaûrea,
2'' Ordre des GrapêaUiAidés (ICcmogiftptuSB Bîplograp-
tus, etc»).
DE L'iCQUB NA.TIONALB DUS MINES. 195
3^ Ordre des Hydrocorallines (Hydractinia, Stromato-
pora, Millepora, Axopora, ÂUopora, Chryptohelia, Sty*
laster). Cet ordre comprend en outre très probablement
les Cérioporidés et les Chœtetidés (Ghœtetes, Monticuli-
EflAraBchtmaiit des 2oopli]rtes.
CLASSE DBS POLYPIERS.
1* Ordre des Alcyonaires : I, CoralRdés (Gorallium);
n, Tubiporidés (Tubipora, Aulopora, Syringopora, Ha*
îysîtes); III, Favositùiés; lY, HéKoporidés (Heliopora,
Heliolites}.
2^ Ordre des Zoanthaires hexagonaux : I^ Turbinolidés
(Turbinolinés : Turbinolia, Flabellum ; — Caryophyllinés :
Cariopbyllia, Discocyathns — Tro«choçyathinés : (Trocho-
cyathus, Thecocyathus) ; U^ Eupsammidés (Eupsammia,
Stephanophyllia , Dendrophyllia) ; III, Oculvùdés (Enal«
lohelia, Oculina); IV, Eusmilidés (Axosmilia, Pleuro-
smilia, Trocosmîlia, — Eusmilia, Bhipidogyra^ Stylina) ;
Y, Astréidés (Montlivaultia, Thecosmîlia, Aspidiscus,
Meandrina, Astrea, Stylaatfea, Isastrea); YI, Fungidés
(Lophosérînés : Cyololites, Trochosena^ Gyatboaeris,
Thamnastrea ; — Funginés : Fungia, Micrabacia, Anaba-
cia); YII, Poritidés (Vorite^f Litharea, Protarea, Stylarea,
Pleurodictyum, Madregpora}.
3^ Ordre des Zoanthaires tétragonaux : I, Cyatkaxmi^
dés (Gyathaxonia); II, Zaphrentidés (Amplexus, Strepte-
lasma, Zaphrentis};III, Cyathophyiiidé& (GyathopbyUuiQf
Omphyma); lY, Cystiphyllidés (Gystiphyllum); Y^GoniO'^
phyUidés (Goniophyllum , Galceola).
Ml* Leçon.
CLASSE DBS SPONGIAIRES.
(Monactinellides, Tetractinellides, Lithistides, Hexacti-
nellides, Galcisponges) .
196 PROGRAMMES DES COURS
90« Leçon*
Règne des Protozoaires.
CLASSE DBS FORAMINIFÈRES.
1* Ordre des F. imperforés : I, Lt/wo/irfe'^ (Placopsilina);
II, Miliolidés (Biloculina, Triloculina, Quinqueloculina,
Fabularia); III, Pénéroplidés (Peneroplis, Archiacina, Al-
veolina).
2* Ordre des F. perforés : I, Globigérinidés (Orbulina,
Globigerina) ; II, Lagénidés (Lagena, Nodosaria, Dentalina,
Cristellaria); III, Polymorphidés (Glavulina); IV, Rotalidés
(Rotalia, Operculina, Assilina, Nummulites, Fusulina).
3*^ Ordre des F. composés : Orbitolitidés (Orbitolites,
Orbitolina, Orbitoïdes).
CLASSE DES RADIOLAIRES.
31* L.eçoii*
Distribution bathymétrique des mollusques marins dans
les mers actuelles ; son application à la détermination de
la profondeur à laquelle les sédiments ont été déposés.
39* Leçon.
Résumé du cours. Théorie de l'évolution.
33« et 34« Leçons*
Détermination pratique des fossiles.
Ordre d'importance des caractères.
Caractères des embranchements et des classes ; carac-
tères génériques et caractères spécifiques.
DE L ÉCOLE NATIONALE DES MINES. 197
LEÇONS DE PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE.
[. ZEILLER, iogénieur en chef des mines, chargé de leçons.
f* Leçon»
Répartition inégale des végétaux fossiles dans les dif«
férentes formations. Utilité de Tétude des empreintes,
surtout pour la détermination du niveau des couches de
charbon. Divisions du terrain houiller. Divers modes de
conservation des plantes fossiles. Difficultés spéciales de
leur classification.
Système suivi pour la classification des végétaux vi-
vants; rappel des principales divisions, embranchements
et classes, du règne végétal; leurs caractères extérieurs.
Quelques mots sur les représentants fossiles des Crypto-
games cellulaires. Caractères généraux des Cryptogames
vasculaires.
CLASSE DES FOUGÈRES.
Divisions des Fougères vivantes en familles d'après les
caractères des organes fructificateurs ; mode de classifi-
cation provisoire adopté pour les Fougères fossiles.
Groupe des Sphénoptéridées : genres Sphenopteris ,
Eremopteris, Dicksonia; principaux types de fructifi-
cation reconnus parmi les Sphénoptéridées houillères.
Groupe des Diplotmémées : genres Diplotmema et Ma-
riapteris.
Groupe des Pécoptéridées : genres Pecopteris, Callip^
teridium^ CaUipteris^ Cladopklebis^AnomopieriSyAndria'
ma, Laccopteris; principaux types de fructification des
Pécoptéridées houillères.
198 PROaBAXM£d DES GOUXS
Groupe des Aléthoptéridées : genres Alethopteris et
Lonchopteris.
Groupe des Odontoptéridées : genre Odantopteris. Re-
présentants de ce groupe à l'époque secojidaire et formes
qui peuvent en être rapprochées : genres DichopteriSy
Scleropteris ^ Thinfifeldia y Lomatopteris, Cycadopteris ;
leurs affinités avec d'autres groupes.
Groupe des Névroptériâées : genres Aàitai^de»^ Àr^
chss^îtris^ Cardà&pterh^ Neompteris^ Nev^opieridiimii et
Dictyopteris ; types de fractification observés chez qfoél*
(|aes Mpèces de ce groupe.
Groupe des Ténioptéridées : genres Txmaptéris et Dop^
fimopsis; tjpes 4e firadâficatâon oteervés , npprochement
poesible a^^ec les Cyeadées, ém oertaiues Mrmes trourdes
seulement à Tétat tténla.
GrcMipe des Dîctyoptéridiées r genres GiasMpteris^
Gunfamopterùj JHctyopàfllum^ GiaUmpteris ; types de
fructification de ces derniers genres; formes TnuBtes
analogues.
Groupe anomal des Aphkbia : hypothèses sur leur
nature.
Troncs de Fougères : genres Caulopteris^ Vtychopt&ris^
Megaphyton^ Psaronîus; leurs rapports mutuels. Tiges
de Fougères arborescentes trouvées dans les terrains
secûiulaireE: genres Chelepims et Pratopteris.
tSLASSE DES éQDI8JÊI%NjU&«
Représentants vivants de cette classe : genre Egnise^
tum ; coQstitutioii anatomiqfue et caractères extérieurs ;
eftjyàoes foseiles principales. Genres Fhyiiotheca et ScAt«
jeA^nra.
Equisétinées paléozolques : genres CtUamites^ ilts^em-
DE L'iCOLS NATIQNALK X>KS MINES. 199
e€Êlamites ; Calamités à tige ligneuse ; genroe Arihropiiys
et Calamodendron; idées émises sur letir classement.
Genres Asterophyllites^ Annularia. Épis de fructification :
genre Calamostachys, Palœostachya^ Macrostachya.
CLA8SB DES RHIZOGÂRPÉES.
Genres Pikdariay MarsHea^ Salvinia. Genre fossile
Sagenopieris.
GUSBB »BS SmâKOVHTIXÉSS.
Genre SphenophyHum; stnictare des tiges; caractères^
extérieurs; fructification.
CLASSE DES LTCOPODINÉES.
Ses représentants vivants : gemmes Lyeopodium, Sela-
ginella , Isoetes, Structure interne ; organes de fructifica*
tion.
Lycopodinées paléozolques : Lépidodendrées et Sigil*
lariées : gcmres Lepidodendron^ Lepidopkloîos^ Ealonia^
Lepidosirobus^ Lepidophyllunij Ulodendron^ Bothrodenr
drorij Knorria; genre Sigillaria^ sa division en trois sec-
tions, Bhytidolepis ^ Clathrariay IModermaria; genre
Siffil/àriostrobtis.
Genre Stigmaria; nature des Stigmaria.
Gjrmnospermes : caractères généraux; structure des
iiges^ organes reproducteurs.
CUSSB 1»SS CTCàMICilS.
Principaux genres vivants ; caractères de leurs feuille»
au point de vue de la forme et de la nervation. Appareils
de reproduction. Représentants fossiles de cette classe :
genres Cycw, CyeadiieSy CycadùspadiXyZanjdÉes^Oioxétmi'
tesj Ptilophyllum^ GlossozamiteSy Sphenozamites^ Nœgge^
200 PROGRAMMES DES COURS
rathiaj PodozamiteSj Pterophyllum^ Dioonites^ Pteroza^^
mites^ AnomozamiteSy Nilssonia.
Tiges fossiles de Gycadées.
CLASSE DES CORDAÏTÉES.
Caractères généraux; ses afQnités avec les' Gycadées
et avec les Conifères : genres CordaiteSj Poacordaites^
Dorycordaites, Nœggerathiopsis.
Inflorescences et graines de Cordaltes. Autres graines
fossiles : genres Triffonocarpusy Rhabdocarpus^ etc.
f* I^eçon*
ICLASSE DES CONIFÈRES.
Division des Conifères vivantes en familles : Cupres-
sinées, Abiétinées, Araucariées, Taxodiées et Séquoiées,
Taxinées.
Principaux représentants fossiles des Cupressinées et
des Abiétinées.
Araucariées, Séquoiées et Taxodiées ; analogies mu-
tuelles de ces familles, considérées dans leurs rameaux
et leurs organes foliaires. Genres Walchia^ Uilmannia^
Voltzia^ Albertia, Pagiophyllumy Bnuhyphyllum^ Echi-
nostrobtiSj Palissy a ; organes fructificateurs de quelques-
uns d'entre eux et place à leur attribuer. Représentants
fossiles des genres Araticaria^ Séquoia ^ Taxodium^
Glyptostrobus.
Taxinées : genres Taxtis et Torreya.
Groupe des Salisburiées : genres GinkgOy Dicranophyl*
luTHy TrichopitySj Czekanowskia^ Ginkgophyllnm^ Baiera^
MMpidopsiSy Saportœa.
CLASSE DES GNÉTACÉES.
Indices de la présence des Gnétacées à Tétat fossile.
DE L'eGOLE nationale DES MINES. ?01
S* I^eçon*
Angiospermes : caractères généraux; leur division en
Aéra clsisses y Monocotylédones et Dicotylédones.
Premiers indices de leur existence.
Proangiospermes : genres Daubreeia , jEthophyllum y
WilKamsonia.
CLASSE DES MONOGOTTLéDONES.
Types principaux. Palmiers : genres Flabellaria , 5a-
bctiy Phœnicites.
CLASSE DES DICOTYLÉDONES.
Difficultés de leur classification à l'état fossile ; princi-*
paux types de nervation. Quelques mots sur les familles
les plus importantes. Date de leur première apparition ;
leur développement à Tépoque tertiaire.
Résumé de la constitution de la flore de chaque ter-
rain, depuis le dévonien jusqu'à la fin du tertiaire.
Renseignements fournis sur le climat de la terre aux
diverses époques par Tétude de la flore fossile ; différen-
ciation des climats ; zones isothermes de la période ter-
tiaire, leur déplacement graduel vers le sud ; température
moyenne des régions arctiques pendant l'époque miocène.
Conclusions générales de cette étude et questions qu'elle
soulève.
202 PR(xiftA.]n»a dbs goobs
COURS DE GÉOLOGIE.
H. Marcbl RHtTBàWPy iogAdenr m dMf dee bIuk, FfofemtQr,
1" EieçoBu
Définition et but de la géologie. — La géologie doit
reconstituer Thistoire de la croûte terrestre. — Principaux
problèmes : extensions successives des mers; modifica-
tions de la vie; dislocations de la ccoûte terrestre.
Histoire de la géologie. — Théories des anciens. -^
Travaux isolés et lente transformation des idées depuis
le XVI* siècle. — Premières écoles géologiques : Wemer
et Hutton. — Période actuelle.
Progrès de la paléontologie et de la pétrographie. —
Progrès de la stratigraphie générale : L. de Buch, Élie
de Beaumont, M. Suess.
Rapports de la géologie avec Tastronomie, la géodésie
et la phy8i<|ue générale du globe.
Analyse spectrale; hypothèse de Laplace. — Influences
possibles des variations astroiMnniques s\tr les climats.
Données géodésiques. — Forme de la terre; définition
des surfaces de niveau. — Irrégularités constatées par
les mesures d'arc et les observations pendulaires.
Densité de la terre. — Accroissement de la température
à rintérieur de la terre ; degré géothermique.
Conclusions relatives à la fluidité primitive du globe ;
examen des objections.
Rapports de la géologie avec la géographie générale.
Distribution des terres et des mers. — Forme des
DE L*iGOLB NATIONALB HBS MINES. 303
oeëaos et distribution des profondemB ; forme des oan-
tinents et distribution des reUafii..
Montagnes ; défifidtion. — GrandM chalBes de mcaita-
gnes du globe. — Distinction des deux types de rÊrages;
type pacifique et type atlantigae ; leur importance et leur
répartition.
Chaînes d'Iles du Pacifique. — Chaînes récentes et
anciennes.
Hypothèse de Lowthïan Oreen, réseau tétraédrîque.
Analyse des phénomènes actuels, devaent servir de terme
de comparaison pour les phénomènes anciens.
Dégradations de la surface. — Actions de la mer.
Action de l'eau en circulation dans l'atmosphère. — -
Pluie : infiltration, ruissellement.
Nappes souterraines; sources; puits artésiens. — Ac-
tion dissolvante.
Actions à la surface ; léi^ de la désagrégation atmo-
sphérique.
Cours d'eau; établissement du profil longitudinal par
Térosion; du profil transversal par le ruissellement (éro-
sion pluviale). •— - Lois des phénomènes; expériences du
colonel de la Noé.
Application aux torrents. -^ Cascades. — Exemples de
la Kander et du Simeto.
Façonnement des versants et dénudationdes continents.
-*- évaluation tda enbe de maires entrataiëes ; proportion
des matîèves dnaontes f/^ en suspension.
Rôle des irrégviaorités pnéexistaatos de la eurfSnce dans
le tracé des cours d'eau. -^ Pfis et -fiatUes.
Glaciers. — Lenr rfile restreint au point de vue de
l'érosion. — Glaciers polaires.
204 PROGRAMMES DES COURS
Dépôts continentaux : moraines, alluvions, terrasses.
— - Périodes de remblaiement.
Dépôts à Tembouchure. — Deltas lacustres. — Deltas
et estuaires.
Dépôts marins. — * Appareils littoraux. — Dépôts de
plages, ripple marks.
Dépôts littoraux (terrigènes) : sables et graviers, boues
et vases. — Extension de ces dépôts; temps nécessaire à
leur formation d'après les dénudations actuelles.
Dépôts organiques : vases à Globigérines et à Radio-i*
laires.
Argile rouge des grands fonds.
Constructions de Polypiers.
Dépôts chimiques; produits d*évaporation dans les
bassins fermés ou les lagunes. — Gypse et sel.
Applications aux phénomènes géologiques anciens.
Volcans. — Phénomènes qui accompagnent une érup-
tion. — Différentes natures des laves et des gaz rejetés.
Rôle des gaz dans l'ascension des laves : éruptions
tranquilles et violentes. — Stromboli, la Réunion, Kilauea,
Java, Krakatoa.
Éruptions sous-marines : île Julia, Santorin.
Étude de la montagne formée : Vésuve, Etna. — Rem-
parts cratérif ormes. — Théorie des cratères de soulève-
ment.
Phénomènes dérivant de l'activité volcanique : solfa-
tares, geysers, suffioni. — Sources chaudes.
Rapports avec les remplissages des filons.
Salses et volcans de boue. — Bitume et pétrole.
Distribution des volcans.
DE l'École nationale des mines. 205
Comparaison avec les éruptions anciennes, où la masse
des matières rejetées est plus grande et le rôle des gaz
moindres (éruptions tranquilles). — Diminution du degré
géothermique dans les régions d'anciens volcans.
Tremblements de terre. — Recherche du centre d'ébran-
lement et vitesses de propagation.
Causes possibles des grands tremblements de terre;
théories géogénique et volcanique.
Oscillations séculaires ; déplacement des lignes du ri«
vage. — Causes multiples de ces déplacements ; variations
du niveau du golfe de Bothnie et de la Baltique.
Terrasses marines. — Distribution géographique : zones
des terrasses polaires et méditerranéennes. — Délimitation
des zones d affaissement et d'exhaussement à Tépoque
quaternaire; bassin d'affaissement du Pacifique. — Com-
paraison avec la délimitation de la zone de montagnes
récentes.
Exemple de transgression marine tiré de la répartition
des terrasses.
lO" Leçon*
Succession des périodes et des étages géologiques.
Principes de la description des étages : division de
l'Europe en régions naturelles.
Chaîne alpine et îlots d'ancienne consolidation. —
Schéma de la distribution des terrains dans une chaîne
de montagnes; coupe des Alpes.
Chaîne hercynienne et bassins d'affaissement qui Font
morcelée.
Chaîne calédonienne ; continent arctique et équatorial.
Traits analogues et régions correspondantes en Amé-
rique et en Asie.
206 PBOMAimiw i>s8 Goma
Ère préliioinaire ; terrainâ cristallins. — Gneiss, mi->
caBchistes, amphibolites^ — Leptinites, gabbros, cipolins.
Hypothèses sur le mode de formation des gneiss.
Gneiss du plateau central^ de la Bretagne, des Vosges,
des Maures et des Alpes.
Aéigioa de la gnomiîte de 8axe. «*« Gneiss de Scandi*
navie.
Pk jllades ; formatîoQS sédimentakes précambrkmes \
discordances dans les pégione eeptentrionales.
t» Eiegoii.
Système ailnnen (cambcien et siloneD;). *-« Garactàree
généraux de la âwme.
SUvnen de la montagne Noire.
Silurien de Bretagne; comparaison avec le pays de
Gi^es. — Ardennea. -*^ Pyxteàea; campaxaiBon amec les
Afitudes.
13* Eiecon*
Types étrangers : Bohême. — Province bohémienne et
province Scandinave.
Le système silurien dans le nord de TEurope.
Traits généraux de la distribution géographique. —
Caractère pélagique des dépôts dans la plaine de Hissis-
aqpi et dans la plaine nsisse, et caractère détritique dans
l'ouest de TEurope. — Zone marine entourant le pôle
Nord et a'élargissant eor l'emplacement de Tocéan Pa*
eîfifoe.
Le silurien supérieur dam la zone arctique.
14* Leçon»
Sj&tèmA dévofiien. -^ Les Ardennea et le Bonlonnais.
-^Bretagne» -^ Montagne Noire, Pyrénéee et Astories.
Distribution géographique générale, -r» Trangresaion
DE l'ÉGOUS TULTtaSALK INBS lilNES. S07
▼«rs le 8^ àa dév^mmï inférieur et Ters le nord du dé*
vonien moyea. •*- ftessemblances «vec la géographie* si*
hBÛaaie.
Chafkie caMdoaiexuie; m9 rapports avec la formatiron et
l'extension du Ttens grès ronge. -—Rappoits decepbëno-
mène arec la définition du début de la période dévonîeiine;
éfcsge iMMiîfjvueiu
Systôxoe perau) • ûarbonifère. — Garactàre général et
divisions de la période : laciès cûntineaial et pélagifue.
Le systèote peroûbo-carbonifère dans las Ârdeanes, la
Bretagne et les Vosges.
Le systàme permo-carbonifère dans le sud de la France.
Description plus détaillée des bassins houillers fran-
çais.
Le bassin houiller de la Belgique et du Nord.
Bassins lionîBers du centre de la France. — Caractères
généraux : discordances , épaisseur et irrégularité des
coitches; roches éruptîveB.
Bassin de Coramentry; deltas lacustres. — Expérîen*
ces de M. Payt)!.
Bassins de la bordure méridionale: Saint -Etienne,
Mais, Graissessac, Decazeville.
Bassins d'Épinac, de Blansy et de Brassac.
Bassins delà zone centrale, Saint-cloi et Ahun.-
Bassins hotrillers des Vosges : Ronchamp.
Bassin de SaarbrQck; son prolongement en Lorraine;
concordance locale des étages du nord et du centre.
to* Leçon.
Le système permo-carbonifère hors de France. — Dis-
208 PROGRAHMES DES COURS
tribution du calcaire carbonifère et du culm. — Comble-
ment de Tancien bassin des mers primaires.
Bassins houillers du nord de l'Angleterre et de l'Ecosse ;
barrière continentale entre le pays de Galles et le Bra-*
bant. — Bassins houillers du bord de la chaîne hercy-
nienne.
Chaîne hercynienne ; [établissement d*une période con-
tinentale sur tout Test de TEurope.
Bassins houillers de Saxe, de Bohême et d'Espagne.
Retour de la mer et transgression permienne de la
Russie vers l'ouest : le grès rouge et le zechstein dans le
nord; dépôts pélagiques dans le sud. — Première es-
quisse de la Méditerranée secondaire.
L'Amérique et l'Asie. — La mer houillère dans le Pa-
cifique. — Continent équatorial : la flore austrah-in*
dienne et les traces supposées d'actions glaciaires.
Système triasique. — Le trias dans le nord de l'Eu-
rope, faciès continental et lagunaire. — Le trias de Lor-
raine ; extension autour du plateau central, dans la Pro-
vence et dans les Pyrénées.
Le trias alpin , les récifs du Tyrol , développement des
Ammonites. — Extension du faciès pélagique dans toute
la région méditerranéenne et alpine ; bordure lagunaire
en Espagne. — Région intermédiaire; schistes lustrés
des Alpes françaises.
Traits généraux de la géographique triasique ; premier
dessin accusé des continents actuels : la mer américaine
rejetée dans les chaînes côtières du Pacifique ; les chaînes
centrales de l'Asie séparant l'Océan arctique de la région
méditerranéenne; l'Oural et l'immersion de la plaine
russe séparant l'Europe de l'Asie.
DE l'école nationale DES MINES. 209
9i* Leçon*
Système jurassique. — Subdivisions; zones définies
par les Animonites.
Province du nord et province méditerranéenne. -—
Golfe anglo-parisien; son étendue à l'époque du lias. —
Caractères uniformes, successivement vaseux et calcai-
res, des dépôts.
Coupe et description générale des terrains à Test du
bassin de Paris.
Coupe et description générale des terrains jurassiques
sur la côte normande.
Variations de faciès et d'épaisseur aux différents points
du bassin ; faciès côtiers des Ardennes et de la Bretagne.
— Indices de deltas dans le sud de F Angleterre, dans le
nord de l'Ecosse et dans le Yorkshire. — Golfe du Luxem-
bourg.
Spécialisation des régions à Aoj^monites dans le Batho-
nien.
Extensions intermittentes des argiles du nord vers le
sud aux époques oxfordienne et kimmeridgienne ; recul
des constructions de Polypiers vers le sud. — Émersion
progressive et lagunes purbeckiennes.
Passage à la région méditerranéenne : le Jura. Com-
paraison avec le Wurtemberg.
ZS' Leçon*
Le terrain jurassique dans les Alpes françaises. Bord
du massif des Maures et région provençale.
Bordure méridionale du Plateau central.
Le système jurassique dans la région méditerranéenne
et dans les Alpes. — Ftinfkirchen et le Banat.
Submersion de la plaine russe pendant le jurassique
supérieur. — Faciès continental en Asie.
Tome XV, 1889. 14
210 PROGRAMMES DES COURS
Géographie générale de la période jurassique. — Com-
munication mai'ine entre la Méditerranée et la côte des
Andes boliviennes. — Morcellement du continent indo-
africain.
Système crétacé. — Subdivisions; zones définies par
les Ammonites.
Description des étages crétacés dans le bassin de Pa-
ris. — Transgression cénomanienne. — Le rivage des
Ardennes.
Le crétacé dans le Jura et dans les Alpes françaises.
Ceinture urgonienne des Alpes. — Uniformisation des
conditions de sédimentation à Tépoque du gault.
Formation d'un bassin rhodanien dès le début du cré-
tacé supérieur, avec développement des Rudistes (bassins
d'Uchaux et du Beausset) et tendance progressive à Té-
mersion (bassin de Fuveau).
ae* Leçon*
Les dépôts crétacés dans TAquitaine.
Les Pyrénées. — Discussions relatives aux calcaires à
Diceras. — Recul vers Touest et vers le sud des récifs à
Chamacés à l'époque du gault. — Schistes et grès à fu-
coïdes. — Transgression des couches à Hippurites dans
la région montagneuse. — Émersion finale : legarumnien.
La craie dans le nord-ouest de l'Europe et dans le sud
de la Russie.
Région alpine; le flysch et le grès des Carpathes. —
Couches de Gosau et dolomie de Chocs. — » Biancone et
scaglia.
Région méditerranéenne. — Rivage africain ; le crétacé
de l'Algérie.
DE l'École nationale des mines. 211
Géographie générale de Tépoque crétacée ; formation
du bassin méridional de T Atlantique.
V9* et as* lieçoiMi.
Ère tertiaire. — Généralités sur la faune. — Divisions
principales : éocène, oligocène, miocène et pliocène.
Description des couches du bassin de Paris; oscilla-
tions et avancées successives de la mer dans le golfe
parisien.
La Belgique et le bassin de Londres. -— Estuaire de
la Tamise. — Transgression oligocène. — Lignites du
nord de rAllemagne.
Ml* Leçon*
Le système éocène dans les Alpes et dans les Pyré-
nées. — Extension de la mer nummulitique.
fiordure septentrionale de la mer nummulitique dans
le sud de la France. — « Dépôts lacustres éocènes et oli-
cènes de la Provence et du sud du Plateau central.
Calcaires de la Limagne.
aO" Leçon.
Époque miocène. — Bassins de la Loire et de la Ga-
ronne. — La mer molassique dans le bassin du Rhône et
sur le pourtour des Alpes.
Bassin de Vienne.
Époque pliocène. — Le Roussillon, le bassin du Rhône
et la Bresse.
Volcans de l'Auvergne et dépôts de Pérîer. — Glaciers
pliocènes.
Dépôts pliocènes du nord de la France, de l'Angleterre
et de la Belgique.
Coup d'œir général sur la géographie et sur les modi-
fications des reliefs pendant l'ère tertiaire.
212 PROGRAMMES DES COURS
Histoire de la Méditerranée miocène, pliocène et ac-
tuelle.
Période quaternaire. — Variations de la faune et du
climat. — Apparition de l'homme; silex taillés.
Mouvements de l'époque quaternaire. — Dépôts ma-
rins; terrasses.
AUuvions; lœss et limons.
Phénomènes glaciaires; Alpes et Pyrénées. — Régions
septentrionales. — Deux grandes extensions glaciaires
en Allemagne et en Amérique.
33* I,.eçoii«
Dislocations de Técorce terrestre. — Glissements et
failles.
Plis synclinaux et anticlinaux. — Plis droits, plis dis-
symétriques, plis couchés.
Étirement et amincissement des couches. — Plis-
failles.
Failles d'affaissement. — Leur disposition sur les bords
d'un bassin d'affaissement ; sens du rejet.
Plis-failles, failles parallèles au plan des couches, sur-
faces, et zones de glissements.
Failles transversales, décrochements à déplacement
horizontal.
Parallélisme des plis dans les chaînes de montagnes ;
combinaison des plissements avec les affaissements.
Application au Jura et aux Alpes.
Définition de l'unité d'une chatne ; les couches de bor-
dure, le massif central. — Comparaison des deux ver-
sants.
Lignes directrices du système alpin.
DE L ECOLE NATIONALE DES MINES. 213
Rôle des massifs résistants, anciennement plissés, dans
la direction des plis. — Sinuosité, éventail.
Discordances, mouvements successifs. — Discussion
de la théorie des mouvements brusques.
Rapports entre les faciès des couches et les zones pos-
térieures de plissement.
Exemple de plis couchés : la Provence.
Comparaison avec les chaînes plus anciennes : l'Ar-
demie; la chaîne herc3rnienne.
Les Grampians; la chaîne calédonienne.
Echelonnement des phénomènes de plissement en Eu-
rope, du nord vers le sud. — Morcellement et tassement
des chaînes; affaissements localisés. — Nouveaux ride-
ments parallèles aux anciens^dans les parties affaissées ;
exemple du^bassin de Paris.
liaison des phénomènes éruptifs avec les actions oro-
géniques.
Roches hercyniennes de France ; porphyres houillers
et permiens. — Le Plateau central, les Vosges et TEs»
térel.
Mode de gisement des granités ; granités et granulites
de Bretagne et du Plateau central.
Roches hercyniennes en Europe. — Eruptions tric^si-
qnes du Tyrol ; Predazzo.
Euphotides des Alpes françaises et ophites des Pyré-
nées.
Eruptions plus anciennes dans les régions septentrio-
nales.
Roches du lac Supérieur. — Roches précambriennes
d'Aiigleterre et de Bretagne. — Diorite^ et diabases da
1
214 PROGRAMMES DES COURS
Plateau central. — Centres éruptifs siluriens du pays de
Galles et du Cumberland.
Roches de la chaîne calédonienne ; le sud de TÉcosse
et le bassin de Christiania.
Eruptions carbonifères du bassin d'Edimbourg et du
nord de TAngleterre.
Distribution générale des roches tertiaires.
L'Auvergne. — Le Cantal, le mont Dore, le Velay. —
La chaîne des Puys.
39* Eteçon*
La bordure d'éruptions du massif alpin : le Siebenge-
bîrge, TEifel, la Bohême.
Centres d'éruption intra-alpins : la Serbie et la mer
Egée, la Hongrie, l'Italie.
Bords de TAtlantique et de l'Océan Indien. — Eruptions
des montagnes Bocheuses ; laccolithes.
Considérations théoriques sur la répartition des roches ;
succession des roches acides et basiques ; hypothèse d'une
diminution progressive des forces cristallines.
Gisements métallifères. — Couches, amas et filons. —
Filons concrétionnés ; nature du remplissage.
Mines d'étain; liaison avec les granulites*
Champs de fracture de l'Erzgebirge et du Hartz. — Fi-
lons du plateau central.
Amas cuivreux dans les schistes et zinco-plombifères
dans les calcaires et dolomies.
Résumé général de ces phénomènes dans la région de
la chaîne hercypienne.
Les venues métallifères dans les régions septentrionales .
Les venues métallifères dans les régions alpines : Ile
BE L ÉCOLE NATIONALE DES MINES. 215
d'Elbe et Toscane, Algérie, Hongrie et Transylvanie ; com-
paraison avec le Comstock Iode.
Imprégnations dans les calcaires de la région alpine :
Raibl, Iglesias, Laurium. — Imprégnations cuivreuses en
Galifomie et dans les Andes.
Rapports des venues métallifères avec les éruptions plus
anciennes et avec les mouvements orogéniques.
4Slft* Leçon*
Résumé du cours; lacunes de nos connaissances.
Essais d'appréciation de la durée des temps géologi-
ques. — Calculs sur le refroidissement terrestre; insuffi-
sance des données.
Persistance de certains traits de la surface terrestre. —
Coup d'œil général sur l'histoire du globe terrestre.
i
2)6 PROGRAMMES DES COURS
LEÇONS DE PÉTROGRAPHIE.
M. Marcel BERTRAND , ingéniour en chef des mines, Professeur.
f" Leçon*
Composition générale de Técorce terrestre ; sédiments
et roches éruptives. Volcans et produits actuels des érup-
tions.
Division des roches en deux grandes familles, grani-
toïdes et porphyriques.
Classification des roches granitoïdes. — Description
des granités.
W Leçon*
Les roches granitoïdes basiques.
Classification et description des roches porphyriques.
3* Leçon*
Classification et description des roches tertiaires. —
Caractères différentiels, souvent insuffisants.
Correspondance terme à terme avec les roches an-
ciennes.
Roches cristallines feuilletées ; gneiss et micaschistes.
— Les dépôts sédimentaires, schistes, calcaires et grès.
#• Leçon*
Étude microscopique des roches. — Plaques minoes.
— Principes de cette étude. — Méthodes d*examen :
caractères physiques, angles d'extinction. — Lumière
convergente. — Mesure des biréfringences. — Analyse
micro-chimique.
Application aux feldspaths.
DE l'École nationale des mines. 217
s* Leçon»
Amphiboles et pyroxènes. — Micas. — Quartz. — Pé-
ridot. — Minéraux accessoires.
Procédés de distinction immédiate ; modes de vérifica-
tion dans les cas douteux.
0" Leçon*
Résultats généraux de l'étude microscopique. — Inclu-
sions. — Formation progressive et usure des cristaux.
— Ordres de consolidation.
Étude de la pâte des porphyres ; aggrégats, sphérolites.
Définition et distinction des textures : granitique, gra-
nautique, pegmatoïde, ophitique.
Texture microgranulitique et micropegmatolde.
Texture pétrosiliceuse et microlithique.
Rôle des microlithes dans les classifications : micro-
lithes feldspathiques et microlithes magnésiens.
Etude des altérations postérieures des minéraux.
9*, 8* et 9* Leçons.
Étude des caractères microscopiques des roches pré-
cédemment définies. — Métamorphismes de contact. —
Comparaison des classifications fondées sur les grands
cristaux ou sur les microlithes.
«a* iieçoB.
Essais de reproduction des minéraux et des roches.
Résumé et considérations générales sur la genèse des
roches.
218 PROORÂMHES DES COURS
COURS DE GÉOLOGIE APPLIQUÉE.
M. Edmond FUCHS, Ingénieur en chef des mines, Professeur.
4" Lieçon*
GÉNÉRALITÉS.
INTRODUCTION.
Objet du cours. — Exposé de la méthode.
Éléments de la descriptloii complète d'un
site t
1® Étude scientifique : Topographie et géologie.- Na-
ture et teneur des minerais. Cubage des ressources miné-
rales.
2^ Étude technique : Exploitation et traitement métal-
lurgique des minerais.
3® Étude économique : Population ouvrière; climat;
moyens de transport. — Prix de revient et valeur des
produits du gîte.
Classification des sites. — Gîtes sédimentaires ;
gîtes éruptifs ; filons.
S" Leçon*
RELATION BNTRE LES MINÉRAUX ET LA DYNAMIQUE DU GLOBE.
Allure des gîtes. — Systématisation géométrique
des fractures : Alignements. Théories d'Élie de Beaumont,
de Pouyanne, de Pissis, deLowthian Green, etc. — Ré-
seaux; constitution, mode d'application^ limites pratiques
d'identification.
Remplissages. — Analogie entre les remplissages des
filons et les dépôts des sources minérales : Théorie d'Élie
de Beaumont. Définition des émissions hydrothermales,
boueuses et laviques.
j
DE L ÉCOLE NATIONALE DES MINES. 219
Classification des filons d'après leur remplissage :
filons d'émanation, filons d'incrustation, filons d'injec-
tion; formations connexes : amas, nappes d'épanchement.
— Caractères fondamentaux de ces trois classes de filons.
Application pratique de ces caractères aux limites d'ex-
tension et de profondeur et à la nature des travaux
d'exploitation.
Modifications de Tallure et du remplissage des gites à
travers les temps géologiques. Influence des lieux et des
époques d'émission.
3* l.eçoii*
ÉTUDE SPÉCIALE D*UN£ FRACTURE.
Ktude dynamique. — Écrasement d'un fuseau.
Compression, torsion. Expériences de MM. A. Favre et
Daubrée : plissements, chevauchements ; diaclases et pa-
raclases.
Btude chimique. — • Constitution fondamentale du
remplissage dans les différents types de gîte. — Groupe-
ment des minéraux et remplissages-types.
Essais de classification : Travaux de MM. Élie de
Beaumont, de Beust, YonGotta, La Marmora, Rivot, etc.
Vis tellurique de M. de Ghancourtois. — Distribution des
minéraux dans le sens de la verticale.
Modifications apportées aux remplissages : Influence
des roches encaissantes : formation des amas. — Action
des roches éruptives contemporaines ou postérieures :
Métamorphisme. Minéraux de seconde formation ; épigé-
nies, intrusions. Travaux de MM. Delesse, Rosenbusch,
Yom Rath, Mallard, Fouqué, Michel Lévy, etc.
Influence du niveau hydrostatique de la région : mine*
rais dits d'affleurement; chapeaux de fer.
IMstribution de la rieliesfle utUe À l'intérieur
d'une flraeture. — - Règles expérimentales des mineurs
du Comwall et travaux de M. Moissenet sur les Parties
220 PROGRAMMES DES COURS
riches des filons. — Influence de la nature physique des
roches encaissantes sur l'allure des filons : formules gé-
nérales de M. Haton de la Goupillière.
4* Leçon*
PRINCIPAUX TYPES DE GITES.
MÈTAILOWES,
CARBONE.
Diamant. Caractères du diamant : Étude de son ori-
gine probable. — Parangons.
saMca diamttnurèrea. — Gites du district de Golconde
dans le royaume de Nysam, de Kuddapah, de Sambalpur,
de Nagpur et de Penna (Bundelcund, Indoustan).
Sables diamantifères du Brésil : Districts de Diaman-
tina, Bagagem, GraO Moyor (Minas Geraôs) et de Gha-
pada, Salobro (Bahia).
Gîtes de l'Oural, de Bornéo, de l'Australie, etc.
iHamiuit €iaiis ica rocitc«. — Gîtes du Gricqua-Land-
West, de l'Oranje-Free-Staat et du Transvaal (Afrique
australe). Pitons de brèches serpentineuses diamantifères
de Kimberley, Old de Beers, Dutoit's pan, Bult-Fon-
tein, Jaeger Fontein, etc. — Granulites diamantifères du
plateau du Nysam (Inde)' et de Diamantina (Brésil).
Conditions du travail. — Valeur des diamants. — Sta-
tistique.
5« Leçon*
Graphite* — Concentration exclusive du graphite
dans les roches et terrains anciens. Graphite cristallin
dans le gneiss des cantons de Buckingham et de Lochha-
ber (Canada); dans celui de Ticonderoga (New- York).
Mouches et amas de graphite cristallin dans les granu-
lites des monts Batougol, près Irkoutsk et dans les
pegmatites de l'île de Ceylan.
À
DE L ÉCOLE NATIONALE DES MINES. 221
Gneiss et micaschistes graphiteux du Val d'Andlau (Vos-
ges), de Kergonano (Morbihan) et de Viseu (Portugal).
Petits filets et masses écailleuses de graphite associé
au calcaire cristallin dans le gneiss du Bohmerwald : gîtes
de Krummau, de la Schwarzbach, etc.
Classification des graphites. — Usages divers.
Comliustibles minéraux* — Définition, classe-
ment et considérations générales sur Torigine des types
de combustibles : anthracite, houilles, lignites et tourbe.
Distribution géologique et géographique des princi-
paux gîtes. Circonstances qui influent sur Tallure et
l'exploitabilité des gîtes : Rayons d'écoulement, etc. —
Statistique. — Avenir. — Épuisement ou limite d'exploi-
tabilité des principaux bassins.
6% '7* et 8* Leçons.
HYDROCARBURES.
Définition et classement des hydrocarbures : Bitomeft
et asphaltes; schistes bitumineux, schistes, grès et ar-
giles oléifères; naphtes et pétroles; gaz naturels.
Origine des hydrocarbures : Théories diverses. Asso-
ciation des hydrocarbures avec le soufre et le chlorure
de sodium; leur relation avec les lignes de fracture;
grands cercles caractéristiques.
SchUites Mtumlneux^. — Gîtes permo-carboiiifère^
d'Ecosse (Boghead). — Schistes permiens d'Autun. (TÏtos
miocènes de la vallée de la Morava (Serbie).
Bllamesi et asphaltes. — Bitumes impré.^rnant los
calcaires crétacés de Néby-Musa, Waddy-Mahanat, etc.
(vallée du Jourdain). Usage spécial du bitume d^ Jmlée
dans la peinture.
Gîtes liés aux basaltes miocènes de l'Auvergv' : Malin-
trat, Lussat, Fontaine-de-la-Poix, etc. — As^Kialtos de
Seyssel (Ain), du Val-de-Travers (Suisse), etc.
Gîtes miocènes. — Bitumes et asphates de i.eito-AIa-
222 PROGRAMMES DES COURS
nopello et de Tocco (Abruzzes). — Bitumes et asphaltes
de rAmaseno (province de Rome). — Bitumes et grès
oléifères de Pechelbronn et de Lobsan (Alsace). — Amas
et couches de bitume de Selenitza (Albanie).
Gîtes pliocènes : Grès et argiles pétrolifères de la pro-
vince de Parme (Apennins) et des environs de Kopreinicz
(Croatie).
Gites postpliocènes : Bitume de Guaracaro (Ile de la
Trinité).
Gîtes dont la formation s'est prolongée jusque dans les
temps historiques : Asphalte et bitume de la mer Morte.
— Bitume du lac de la Braft (île de la Trinité), etc.
Pétroles et naphtes. — Pétroles imprégnant les
grès cambriens et siluriens du canton d'Enniskilen (Ca-
nada), etc.
Pétroles imprégnant les grès dévoniens de l'Ohio et de
la Pensylvanie (États-Unis) : puits à pétrole des environs
de Pittsburg, Oil City, Tidy-Out, etc.
Gîtes de pétrole imprégnant les grès et schistes mi(h
cènes des Karpathes : puits à pétrole de Neu-Sandeck,
Bobrka, Dukla, etc., Ozokérite de Boryslaw (Galicie).
Zones pétrolifères de Câmpina-Téléga, de Colibaçï, etc.,
etc. (Roumanie). Grès oléifères miocènes de Lobsan et de
Pechelbronn (Alsace).
Gîtes de naphte imprégnant les marnes et sables plio-
cènes du Caucase : Zone occidentale : Naphte de la pres-
qu'île de Kertch et de la presqu'île de Taman ; hydrocar-
bures complexes dans les Volcans de boue [Makaloub].
Puits à pétrole d'Ilsky. — Zone orientale : Naphtes de
Tchernagora-Bakou. — Irrégularité de la richesse et de
la distribution des gîtes. Puits jaillissants. — Modes de
captage, d'emmagasinage et de transport : Pipelines, —
Statistique.
Gaz bydFoearbarés. — Accumulations gazeuses
dans les grès dévoniens et siluriens de Pittsburg (États-
DE l'École nationale des mines. 223
Unis) et de Mohara (Canada), et dans les sables et argiles
pliocénes de la presqu'île d'Apchéron (Caucase), etc. Fon-
taine ardente du Dauphiné. — Gaptage ; utilisation éco-
nomique et industrielle. — Statistique.
SOUFRE.
Soufre natif. — Gîtes miocènes de la Sicile {sol-
fares) : Argiles solfifères de Caltanisetta, Madore-Lercara
et Gimicia, etc.
Gîtes miocènes des Romagnes, de Lorca (Murcie), etc.
Tufs iracAytiques solfifères de Sulphur-Bank (Cali-
fornie).
Gîtes volcaniques actuels : solfatares du Vésuve, du
Popocatepetl, etc.
Usages spéciaux du soufre natif.
Soufre à Tétat de pyrite de fer. — Zones pyriti-
fères du Rhône et du Gard : Amas filontens de Chessy et
de Saint-Bel. — Amas interstratifiés in fra^ jurassiques de
Saint-Julien de Yalgagne, du Soulier, de Soyons, etc.
Gites de la province de Huelva (Espagne) et de TA-
lemtejo : Amas filoniens post-carbonifères (permiens?), de
Rio-Tinto, Tharsis, Alosno, Aguas-Tenidas, etc. (Espagne)
et de Santo-Domingo (Portugal).
Conditions et méthodes d'exploitation. — Limite d'uti-
lisabilité liée aux besoins de la fabrication de la soude
par le procédé Le Blanc. — Statistique.
il* Leçon*
MÉTAUX ALCALiyS.
Considérations générales sur les conditions de gise-
ment des sels alcalins : Régions désertiques ; Distribution
de ces régions à la surface du globe. Désert de Gobi
(Turkestan); Désert de Humboldt (États-Unis); Désert
224 PROGRAMMES DES COURS
d'Atacama (Pérou, Bolivie, Chili), etc. Topographie et
géologie de ces régions.
AMMONIAQUE.
Dépôts de snano des îles Ghinchas, Baker et Jervis^
Mejillones, etc., etc. — Statistique.
POTASSIUM.
CMorure de potassium et Sulfate de Potasse.
— Gîte permien de Stassfurt. Étude des diflférents sels
qui le composent : Camalite, sylvine, polyhalite, kainite, sel
gemme, kiesérite, tachydrite, Stassfnrtite, etc. Constitution
et genèse du gîte : Origine hydrothermale. — Transfor-
mation et utilisation agricole des minerais.
Sous-sulftite double de potasse et d'alu-
mine. (Alunite.)— Relation entre les gîtes d^alunite et les
éruptions trachy tiques ; leur genèse par la décomposition
de ces derniers sous l'influence d'émanations sulfureuses.
Gîtes de la Tolfa (Civitta-Vecchia) et de Montioni (Tos-
cane). Transformation de Talunite en alun naturel (alun
romain) et en alun artificiel. — Gîtes du Turkestan, du
Mont-Dore, des îles volcajiiques de la baie de Naples, etc.
Schistes aluniières siluriens de la vallée de la Meuse, etc.
IS* et 13" Leçons»
SODIUM.
dilorure de sodium» (Sel gemme.) — Groupement
des gîtes dans les deux périodes permo-triasique et mio-
cène. — Caractères distinctifs de chacun de ces deux
groupes et méthodes d'exploitation correspondantes. —
Origine hydrothermale.
Gîte permiefi de Stassfurt. — Gites triasiques de la
Lorraine : Varangeville, Dieuze, Rosières, Vie, etc., de
la Souabe et du Salzkammergut autrichien et bavarois :
Hallein, Ischl, Halle, Hallstadt, Berchtesgaden, etc.
Gîtes miocènes de Wieliczka (Galicie), de Slanick, Te-
DE L*ÉGOL£ NATIONALE DES MINES. 225
lega et Ocna (Roumanie), de Màros Ujvàr (Hongrie), de
Rh'ang-el-Melah (Algérie), etc.
Sources laléei et marais salants. Marais salants du Rio
Sado (Portugal), de la Camargue (vallée du Rhône), de
Touest de la France, de la Grimée, etc. — Conditions cli-
matériques. — Statistique.
Csufbonate de soude* — Lac Natron, lac de Yan, etc .
Asot&te de soude* (Nitre.) — Concentration des gîtes
de nitre dans les régions désertiques, autour des grands
massifs volcaniques, anciens ou modernes. — - Nitrières
du désert d'Atacama : Cachiyuyal, Baron, Aguas blan-
cas, etc. (Chili), du Rio Loa (Bolivie), etc. — Ëfflores-
cences salpétrées contemporaines des environs de Lorca
(Espagne). — * Nitriôcations locales. — Transformation
industrielle des produits. — Statistique.
Borates de soude* — Borax : Conditions de gise-
ment analogues à celles des nitrates. Gîtes de Californie :
Lac de Borax et lac Hachinhama.
Cites d'Ulexite (borate natro-calcique) du comté dTnyç
(Californie), de la Salina Grande (Bolivie).
Gîtes de Golemanite (borate de chaux) de la Californie ;
Rhodes Marsh, Colombus Marsh et TeU's Marsh.
Sullkte de soude t Glanbérite, sulfate double de
soude et de chaux. Gîtes miocènes de Cien-Pozuelos (pro-
vince de Tolède) , Andosilla et Alcanadre (Asturies).
14l« et 15* leçoMb
MÉTAUX ALCAUNO'TEnREUX.
CALCIUM.
Csupl»oisate de chaux* (Calcite, Calcaires.) — Clas-
sification des variétés naturelles de carbonate de chaux
au point de vue de leur usage mdustriel : la construction,
l'ornementation, les arts libéraux.
Pierres calcaires peur la censtnictien. — • Principaux hori-
Tome XV, ISS9. f S
226 paocfrRAHMxs des cours
zon&r géologiques. -*- Relation avec ka centres de popu-
lation.
Karbret. — Clasaificatioû des marbres an peint de vue
de leur texture et de leur couleur : martres simples
(blancs^ colorés); marbres composés (brèches, luma*
chelles).
nuttrihutum s^to9i4««*— *- Terrmu anciens : marbres
de Paros, du Pentélique, des environs de Bône (Algérie),
de» Satnt-Philippe près Sainte-Marie (Alsace), etc.
Divonien : marbres des P3rrénées, de Rance (Belgique),
de Givety etc<
Carbonifère : marbres du Boulonnais, du Castillo de
Belmez (Espagne), de la baie de Hâ-Long fTonkin), etc.
Trias : marbres de Carrare , de Serravezza (Lucques) , etc.
Jurassique : calcaires-marbres du Valais, etc.
Crétacé : calcaires-marbres des Alpes, de la Tunisie
orientale (Zaghôuan).
Nummulitique : marbre du Mont Attila (Aude), de la
vallée de la Miliana (Tunisie), etc.
Miocène : marbres-onyx de Fellfellah (Oran) ; Brèche
de Chemton (Tunisie), etc.
Méthodes principales d'exploitation. — Influence de
rallure topographique des couches* — Statistique.
Calcaires à chaux grasse, à chavx maigrei à duux hydraa-
■
lique; calcaires à ciment. — Qualités physiques et chimiques.
Horizons géologiques principaux du calcaire à ciment.
Liasien : Vassy; Portlandien : Boulogne, Portland, etc.
Néocomien : Saint-Victor (Gard) , etc.
Craie. — Horizons divers du terrain crétacé supérieur
utilisés pour la fabrication du blanc de ccaîe : Meud)on,
Bougival, Châlons-sur-Mame, Dieppedal»| S*^-Gatheiiae-
les-Rouen^ et pour celle des ciments artificiels : MeudQn«
Pierres lithographiques. — Qualités complexe» de CûDi*
position, de structure et d'allure géologiqao*
I
DE L'ÉGQLE NATIONAIfi BBS MINES. 221
Distribution géologique. Kimméridien : Pierres de So^
l&ûhûîen (Bavière), etc.
NutnulUique j Pierres de Diaao-Mari&a (Ligurie), etc.,
etc.
Snltete de Cliaiix. — Pierres à plâtra des Mameg
irisées (Dleuze), de féocène du bas»n de Paris : Buttes-
Ghaumonty Pantin, Argenteuil, etc., durmoeènssupériewt
de l'Alsace, de la province de Tocco, des environs de Klm?^
pina, etc.
Fliaflipliate de Climix. — Universalité de la ré'pai^
tition du phosphate de chaux dans les roches et les
terrains. Différences de structure et de constitution des
phosphates suivant leurs modes de gisement : Hoàides ei
rognons de phosphate amorphe dans les terrains sédi-»
mentaires; Ptiospliorite (n*istalline dans les amas fîlo*
niens; Apatite cristalline dans les roches ^ruptives et
dans les filons et veinules recoupant les terrains anciens.
IVodolea de Plio«pliaAe des tenptUne «édtaieifiKfre»^
— Grè$ silurien de Podolie et des environs de Saint-
Pétersbourg.
Sthktes dévoniem phosphatifères du Nassau (remasife
aux époques pliocène et quaternaire).
ScUsies houiliers pho9pàniifére9 de Fins (Alii»i).
Permienet Triéu : Schistes de Préjuts.
liasien : Nodules de TAuxois, diffusés dans le oalcairç
à Âmmaniies BttchIancH et ccmdensés dan« le limon pfio-
cène.
OoHthe: Impiségnatien . phos^pAstée 4e t4ii0Ht^ iofo^
cierme du Calvados et de TAnjou. Nodules des atffiie»
eaUmÊiennes de la Frmnosnîe, et regimm de ^emkmires
l^KMBpiiafeés nxfwdiesm Ae la Nièvre.
àièiin : Nodutee des Afrdeoiies, de l'^rgoane, 4» kiL
Msnae, de 1* Yonne, de l'Ain, du Novd etilu Boulonnais^
SB Fraoce ; du GambridgeabU^e^ «en Angleterre ; des ^goDK*
228 PROGRAMMES DES COURS
vemeiuents de Tambow et de Simbirsk, en Russie, etc.
'^ Importance exceptionnelle et ressources industrielle-
ment illimitées de ces gisements. — Limites d'exploits-
bilité souterraine.
Cénomanien : Nodules du tourtia d*Anzin et de TÂr-
gonne (Sainte-Menehould).
Craie turonienne : Concrétions phosphatifères de la
craie turonienne du nord de la France : Tuns d'Ânaples
et de Bouvines.
Craie blanche : Imprégnations phosphatées de la craie
à BelemniteUa quadrata du plateau de 1* Artois, et du
sommet de la craie à Belemnites mucronatus des environs
de Mons. Concentrations accidentelles des sables phos-
phatifères dans des poches de la craie à Beauval, Orge-
val, Breteuil, Hallancourt, etc. , etc.
. Éocène : Nodules et concentrations phosphatifères de
Téocène inférieur de Yaugirard, de Ghabès, etc., etc.
Miocène : Crag phosphatifère de Lytton (comté de Suf-
folk (Angleterre).
. Pliocène : Crag phosphatifère du Gotentin (Normandie),
Quaternaire : Nodules remaniés dans les alluvions de
Gharleston (États-Unis). Importance exceptionnelle de ce
gisement.
Ap^ttte &^m RoeiBCA érapUvca. -~ Apatlte des granités
de Bretagne, de Finlande, etc., des gneiss du Zillerthal
(Bohême) et du versant Est de l'Oural.
Filons d'amphiboUte de Krageroô, de Buoô et de Odde-
Gaarden (Norvège).
Apatite dans les trachytes tufacés de Jumilla, près du
cap de Gâta (Espagne).
Apatlte et iifeMMpiiorito <iea fliowfc — • Yelnes d'apatite
dans les gneiss et schistes laurentiens du comté de Buc-
kingham (Canada). — Filons de Logrosan et de Cacérès
(Estramadure). — Amasfiloniens et poches des environs de
Gaylux et de Saint-Antonin (Quercy). — Caractères dis*
BS l'École nationale des mines. 229
tinctifs de ces gites : plaquettes et rognons de phospho-^
rite zonée au milieu de terres phosphatées silico-fer-
reuses. Appauvrissement et terminaison rapide dans la
profondeur.
Conditions d'exploitation et d'avenir des gites de phos-
phate de chaux. — Transformations industrielles : Super-
phosphates et phosphates solubles. — Statistique.
19* Leçon*
MAGNÉSIDlf.
C^arbonate de Magnésie* — Dissémination de la
magnésie dans les calcaires : Dolomies. — Filons et vei-
nules de Giobertite de Kimasi (île d'Eubée, Grèce). — Im-
portance de ces gîtes pour la confection des garnissages
basiques des cornues Bessemer.
Silicate de Masnésie (Magnésite, Écume de mer). —
Gîte d'Ëski-Sheir (Asie Mineure), de Tarsus en Karamar
nie, etc. Gites de Bosnie et de Moravie.
STRONTIUM.
Carbonate de Strontiane(Strontiaiiite).^ Filons et
veinules de strontianite dans la craie blanche d'Ahlen
(Westphalie), etc. — Usage de la strontianite dans les
sucreries.
Sulfate de Strontiane (Célestine). — Rognons de
célestine dans les marnes miocènes de Girgenti et de Fa-
vara (Sicile). — Filons de Célestine de Nyons (Drôme).
19* Leçon»
BAATOII.
Sulfate de Barjrte (Barytine). — La barytine forme
la partie haute du remplissage de quelques filons plom-
beux. Son remplacement dans la profondeur par du
quartz plombo-argentifère. — Exemple des filons d'Au*
ronze (Auvergne), de Barghe (Yal-Sabbia, Lombardie), etc.
Amas de barytine de Fleurus (Belgique), de Gonfolens.
1
1230 PRO&BAMMBS DES COURS
^— -^ Usage de la barytine pour T épuration des sucres et
pour diverses falsifications.
ALUMINIUM.
a^y&e d*lftlmMitHiain> — Goriadon : Rubis de Bak-
schan (Tartarie), de Syrian (Pegu, Indoustan), rubis pâle
4e Geylan. — Rubis et saphirs de Mogoat et de Kyot-
Pyan, près d'Ava (Birmame). Saphirs de Newton (New-
Jersey, de Warwick (New- York), de Pondichéry, de Bilin
(Bohême). Saphirs dans le basalte de Groustet (France) et
dans les alluvions d'Espaly (Puy-en-Velay) et des Landes.
Emeri de la côte de Piriac, de Smyme, de Naxos, etc.
Bauxite : Nappe crétacée de bauxite de THérault (les
Baux, Ville- Veyrac) et du Var (Vins et Thoronet). —
Oites divers de llrlande, de la Calabre, du Sénégal, etc.
Fluorure d'aluminium. — Filon de kryolrte dans
le gneiss d'Evigtok (Groenland).
Silicates d*alumlne« •— Kaolin : Définition ; varié-
tés. Origine granulitique des kaolins. — Gîtes de Saint-
Yrieix (Hautes Vi^oie)» des Eyziea (Dordogne), etc.
Argiles : Argiles léfractaires. Argiles cojnmunes. Tenres
à poteries. — Distribution géologique.
Argiles réfractaires néocomtennes de Forges-les-Baux ;
Argile plastique éocéne de Vaugirard^ etc.
Cliiieate« eompteiKeg % Filoai d*ABililyg9Bite stenni-
fère de Montebras (Creuse); utilisation de la LUhine. —
fmeraudes de Muzo (Golombie). — Amiante des Alpes et du
€anada. — Grès argileux triasiques pour meules de Mer-
viller et de Phalsbourg (chaîne des Vosges), des environs
4e Stuttgart, etc.
Pierreci 0iliieeu«ies diverses pour la construction
«t romementation : — Grès à pavés. Granités ; porphyres;
trachytes, etc.
Meulières : Argiles à meulières de la Brie et de la Beauca.
Meulières du plateau de Bom (Dordogne), etc.
DE l'égols nationals dss xines. 231
et 1M* {Leçomb
fiOirnCBS MIIfÉBALBS.
CSassifleatlon des sonreeti d'ktprès les snb-
stanees dissoutes t
Smtrces ehhrurées : chlornrées sodîques, simples ou
avec sulfures, sulfates et carbonates, sources chlorurées
magnésiques ; sources chlorurées calclques.
Sources ctdorydriquées : sources sulfurées; sources sul-
furiqtiées; sources sulfatées^ sodiques, calciques, magné-
siques, ferreuses, alumineuses, complexes;
Sources earbonatées: sodiques, calciques, ferriques,etc. ;
sources silicate es ;
Exemples-types, analyses.
Relations géologiques, — Influence des eaux superfi-
cielles et des terrains traversés sur la constitution et le
régime des sources minérales. Action des sources sur les
roches encaissantes. Minéraux provenant d'un métamor-
phisme local.
Origine des substances apportées parles eaux minérales.
Genèse des sources. — Eaux phréatiques ; eaux arté-
siennes ; sources thermales ; geysers.
SS* et sa* Leçons.
Mono^rapide d'une source. — Gompositiony tem-
pérature, débit, propriétés, captage et travaux divers.
É4ude de quelques sources. — Yichy, Plombières,
Bourbonne, Bourbon -rÂrchambaulti Bagnères-de-Lu-
chon, etc. (France); flammam-Meschkoutine (Algérie);
Carlsbad (Bohême); Piattigorsk (Caucase), Steamboat-
Spring (Nevada); Grotto- Geyser (National -Park, États-
Unis), etc.
MÊTiVt USVEIS.
S«*« SS« etSS* MjBçmmm*
FBR.
Oxydes de fer t Magnétite, fer oligiste, kèmatite roiife.
232 PROGRAMMES DES COURS
hématite brune (hydratée). — Distribution de ces divers
minerais dans Téchelle géologique des terrains et des
roches. Variations de texture et de pureté en relation
avec rage et le mode de gisement.
niliierato aalK»r<loniiM aux «dilstes aiteleiMi et amc
terrAlns «édlmeiitalres*
Schistes cristallins : Amas de Dîélette (Manche), de
Gasa-Branca (Portugal, de Mockta-el-Hadid (Algérie), etc.
Silurien et dévonien : Amas de Yilla-Canas (Espagne),
de la Belgique, de la Saxe, de Krivoi-Rog (Russie).
Carbonifère : Sphérosidérites des bassins houillers de la
Ruhr, de TAngleterre, etc.
Permien et Trias : Hématite rouge manganésée de la
Sierra de Garthagène, etc.
Lias : Gouche d'hématite brune de la Moselle et du
Gleveland, etc.
Oolithe : Hématite de T Ardèche ; amas d'Hématite de
Vic-Dessos.
Néocomien : Couches d'hématite brune en grains de
la Haute-Marne, etc.
Cénomanien : Amas d'hématite brune en grains des
Ardennes, etc.
Craie : Couches d'hématite rouge de Bilbao.
Tertiaire : Minerais dits Sidérolithiques ; Minerais en
grains du Berry.
MinevAis ^raptife et iiioiiiens. — Amas fîloniens de la
Suède : 1) Groupe à gangue granitique (Jern granit et
Jem gneiss) : Gellivâra, Svappâvâra, Luosâvâra (Lapo-
nie, de Folberg (Norvège), etc.
2) Groupe à gangue de Skâm [Arendalite) : Persberg
(Dalécarlie) , Nya Kopperberg (Wermland), etc.
3) Groupe à gangue de calcite: Dannemora (Wermland).
Filons de la côte d'Arendal. — Amas filoniens post-
pyrénéens de la Taftia (Algérie), de l'île d'Elbe, de
l'Ariège, du Canigou (Pyrénées-Orientales), etc.
j
»_t
DE L ECOLE NATIONALE DES MINES. 233
Fer carbonate t Sidérose; Fer spathiqne.
FUom et «nuu* oionien» d*Allevard (Isère) , du pays
de Siegen (Prusse), d'Ëisenerz (Styrie), de la Mouzala et
de Gourayas (province d'Alger).
. Fer eliroiiié* — Connexion du fer chromé et des
éruptions serpentineuses . Gîtes d'Orsowa (Banat, Au-
triche), de r Asie Mineure , de Thio (Nouvelle-Calédonie), etc .
Fer titane* — Amas de fer titane de la Suède, de
rOural, des États-Unis, du Canada, etc.
Considérations générales sur Tallure des gîtes de fer :
Richesse ; accidents; limite d'exploitabilité. — Recherche
et mise en valeur. — Déplacement des grands centres
d'exploitation selon les progrès de la métallurgie. — Sta-
tistique.
Sulfures de fer. — Pyrite jaune et Marcasite : Voir
sùufre.
Pyrrotine (nickelifère) : Voir nickel.
Pyrite arsenicale. — Mispickel aurifère : Voir or.
UANGANÊSE.
Oxy^des de manganèse t Pyrolnsite, Acerdôse, Bram-
nite. — oSt«« «nlkordoniié» «ax terrttliMi M<IIineiit«lre«*
Couches de Pyrolusite et de Braunite, intercalées à la
base du terrain tertiaire de Kwirili (Caucase).
Couches de Pyrolusite miocène des environs de Ciu-
dad-Real (Espagne).
dates ÉUoBiemi t Filon d'Ihlefeld (Harz). — Amas filo-
niens de la Serena (Espagne), de Romanèche et des
Pyrénées, etc.
oite éÊntpur. — Nappe d'oxydes de manganèse et d'hé-
matite avec gangue de calcédoine, intercalée dans les tra-
cbytes de l'ile de San-Pietro (Sardaigne), etc.
S34 PROGBAJfMBS DSS COURS
ÉTAIN.
Oxyde d'étaln* Cassitérita.
o£te« Aiia^ioniieii. — Sables stannifères de la Bre-
tagne, du Cornwall, de l'Australie, des tles de la Sonde
(Banca, Bornéo), de la presqu^tle de Malacca (Perak,
Kliang-Lalang), des environs de Gao-Bang et des lacs
Ba-Bè (Tonkin), etc.
oites flionieoM. — Filofis anciens de Gassitérite, à
gangue de quartz, de mica, de wolfram et de mispickel,
en relation avec les granulites et les greisen.
Filons du Comwall, de la Villeder (Morbihan), de
Yanlry et de Montebras (Creuse), de Zinnwald et d'Alten-
berg (Saxe), de Zamora (Espagne), de Texuguieras (Por-
tugal), de Mount Bishop (Tasmanie), etc.
Filons tertiaires de la Toscane, de San-Luis de Potosi.
CUIVRE,
Sulfures» arséntomilflire et csarl^onate de cul-
t Oialcotlne, Ghaleopyrite, TéCraédrite, Maladitta.
-*- Schistes anciens : Gites de
ROraas et de Kaafj<M:d (Norvège), etc.
Permien et Trias : Schistes cuprifères du Mannsfeld. —
Grès cuprifères de la Hardt, de Goro-Goro (Bolivie), etc.
ofit«» émptuii «trauftéib — Nappofi cttivreuses inter-
calées dans les tufs trachytiques de la fiasse-Californie :
Gîte du Boléo. — Gîte d'Àkhtala (Caucase).
ake» MinarffinB ^ Amas filonieiit de p]Frita avec isipré-
gnations cuivreuses: Gites de la province de Huriva et de
TAlemtejo, Aio-Tinto Tharsis, Alosno, Santo-Domingo,
La Caveira. — Gîte de Vigsnaes (Norvège).
Filons de chalcopyrite. — Filons divers des environs de
J
DE l'ÂCOIiB NATIONAIiB DES MINES. 235
Meymeis (Lozère), de la côte Gaatabriqne, de la Sierra-
Goejar et Sierra-Nevada (Ândalouaie). Filons de Ghaloo-
pjrHesfrec cuivre gris sabordonné de TOural et de TÂltaL
Filons de Ghaleopyrite et de Pbilippsite de rAnaconda
(comté de Bute) et du Montana (États-Unis), de Garrizal,
de Lola, de Coronel, du Gerro-BIaneo, près Gauqnenès
(Onfi), etc.
nmoB ê» cniwe natil de Galumet and Hécla (Lac Supé^
jEieuf).
FStoas de shalGopyrite aurifère de Krite (Alpes Styriennes),
d'Dtica (Golorado).
FOons de cuivre gris. — Natwe spéciale de ces filons :
Afl0O(naiâon du cuivre gris et du fer spalbique. Présence
de l'argent. — Caractère adventif du cuivre gris dans le
reaiiilissage. -^ félons de Guejar-Sieorra, de Guadiz (Sierra-
Nevada), de la Mousala (province d'Alger), du Djebel-
T€tIouine (Pteiite-KabyHe), etc.
JMiMB «imMaoa. — Serpentines et gabbros cupri-
ftras. — Régnons des divers sulfures de cuivre et de fer :
dialcosine, pbilippsite et chalcopyrîte. — Décroissance
de la ricbesse en profondeur : — Gîtes de la Prugne
(Allier), de Ponte alla Leccia (Corse), de Monte-Catini, de
Bocca^Tederighi (Toscane), etc.
Considérationa générales sur le développement des
màncA de cuivre. — Influence des procédés métallur^
£^qiies. -^ Statistique.
31* et 39* lieçons.
ZINC
C!arl»onate de zinc i Smithsonite. — JBydr^mUM^
de zine t Calamixie. — Anlflire de zf ite f Mende.
avec lentilks, veines et mouches de bleuie
d'Àmmeberg (Scandinavie), et d*£tkis (Finlande), etc*
2^6 PROGRAMMES DES COURS
Schistes micacés avec lentilles de blende de la Sierra
de Garthagène. -^ Couches de calamine et de terres cala-
minaires, amas et imprégnations calaminaires du MuS'
chelkaik de la Silésie. — Calcaires Kasiques à mouches
de blende de Clairac et de Carnoulès (Gard), etc.
Oites aïonieiiM. — Filons et amas calaminaires filoniens
de la Vieille-Montagne, du Bleyberg, de Welkenraedt,
etc. (Belgique); de Monte-Poni, Malfidano, Monte-Agru-
giau, San-Giovanni, etc. (Sardaigne); du Laurium (Grèce),
de Fillahoussen (Algérie), de la Sierra de Garthagène, des
Asturies, etc. — Formes spéciales de ces gîtes. — Leur
relation avec les filons sulfurés.
Filons de Blende de Meyrueis (Lozère), Glairac (Gard),
Lautenthal (Saxe), Pontpéan (Ule-et- Vilaine), etc.
Association de la blende et de la galène dans les appa-
reils métallifères complexes. — Caractère spécial de la
métallurgie du zinc : Sa concentration obligée dans un
petit nombre de centres industriels; influence de cette
concentration sur la limite d'exploitabilité des gites de
zinc. Diagrammes. -» Statistique.
39* et 33* Leçoiifl.
PLOMB.
SulAire» carbonate et pliospliate de plomb*
Gît/em tfubordoni&és aux fommtloiMi aedlnientalreii» —
Grès plombifères triasiques de Saint-Avold (Moselle), de
Mechernich (Prusse Rhénane), de Garnoulès (Gard), etc.
Muschelkalk plombifère de la Lombardie.
Epanouissement et imprégnation de cérusite et de
galène dans les calcaires et les schistes du Baranco del
Frances (Sierra de Garthagène).
. Gicc0 monienifc — Filons de galène plus ou moins argen-
tifère, avec cémsite, pyromorphite et anglésite subordonnées
de Huelgoat (Bretagne), des environs d'Iglesias (Sar«
daigne), d'El Horcajo, de Mazzaron et d'Almeria (Espagne),
de Leadville (Golorado), etc.
I
DE l'École nationale des mines. 237
raons de galène plus ou moins argentifère avec blende et
Iiyrite subordonnées du Bleyberg-ès-Montzen, de Diken-
busch, etc. (Belgique), des environs d'Ems (Nassau), des
vallées Trompia, Sabbia et Sassina (Lombardie), de Gas-
tuera et de Linarès (Ëstramadure), de Yialas et de Mey-
rueis (Lozère), de Florac (Gard), de Pontgibaud (Puy-de-
Dôme), de Bingham (Utah, États-Unis), etc.
Filons de galène avec enivre gris argentifère de Recuay
(Province de Huaraz, Pérou), etc. — Succession des mi-
nerais dans la profondeur : Disparition des minerais
oxydés et du cuivre gris. Diminution de la blende. Persis-
tance de la galène et de la pyrite. — Statistique.
COBALT»
Oxyde» SnlAire, arséniure» arsénio-sulAires
deeolMftlt*
^Hmm mbordomiM wkm*. terralna «uKeleiui. — — Mouches
et lentilles de cobaltine dans les micaschistes et schistes
amphiboHques de Skrytterud (Norvège) et dans le gneiss
d'Âmmeberg et de Yehna (Suède).
eStc* lUMiieiw. •— Yeinules et grains d'oxyde noir de
cobalt» dans le minerai de fer carbonifère de Fall-Hirradug
(Flintshire). — Filons d'oxyde noir de cobalt de Gistain
(Province de Huesca, Bspagne). — Mouches de chloantite
dans les filons d'Useglio et de Bruzolo (Piémont), de
Joachimstbal (Bohème), de Sainte-Marie-aux-Mines (Al-
sace), de Nijni-Tagilsk (Oural).
dites mibordoim^ «vx rocliea ^raptlvea. — Filons
d'injection d'argile magnésienne et de serpentine avec
oxyde noir de cobalt du Mont-d'Or (Nouvelle-Calédonie).
NICKEL.
Silleate» ralfuret ar^éniiipe et arsénlonsul-
fure de nickel. Arsénio-sulf ure de nickel et
de eobalt»
238 paooaiJcifEâ des conas
€ÊÊmm —failli iliiwfa <«iUE Éeifratefli anrfcww — I]Il{ré-
gnation de Pyrrotine mekelifère dans les mmaêehisU$ «k
les scldUes ampUbùlifues d^ Ringgericke (NorTège), etc.
4aicaa niiMimin. — « Atnos de Pyrroiine mchdifère ei
cobaltifère de Valmaggia, Parom et Loeama (Val Sâiia,
Piémoni;). — Fiions de nickel et de eobalt dee Pyrénées,
d*Ayer (Suisse), d'A^guilas (Ëspagiue), du Gomwall, 4ê
Schneeberg (Saze)^ etc. — Gite de Schladming (Si^ne) :
GoncentratioB spéciale des minerais nickeliJEères de .ce
gtto à rintersectâon dds filons et. des branden^ scbifliiM
imprégnés de pyrites arsenicales.
oitofl imwmtim. — Filims d argile magM&iemm «ms
hydrosilicate de nickel (Pimélite) de la Nouvelle-Calé-
donie.
! ANTIMOINE.
Solfupe d'antimoine. — Filons de fltiUim de 1a
Licoulne et du Yaladou (Hante4Lioire), de âondemar (Pio^
tugal), des enirirons de Pa^Kol (China), etc.
BISMUTH SS TUHGfiffÈIIEt
BIsnuuÉli nactff* 9alftn*e de Msnmtli» HfMte
tunsetiqwe* (Wolfram.) Tansstalie deekonnc. (fkàà^
Ute.)
Filons de bkmuth et de tmifmm de Meymao {kxw^
gne). Filons de fcismutii de JoachÔDSthai (BohÔme); deie
Bolivie, etc. — Filons de $chéeiiie de Waipori etémiamy
Wakatipu (Nouvelle-Zélande).
4esniic«
• Amas d'arsenie natlT dans les filons mckeliAresle
Schladming (Styrie).
Filons de mUipIckel aurifère de Bonnac (Voir or).
Filons complexes de galènâ^ de cbalcopyrite et de mis-
pickel, de la Higuera (plateau de la Serena, Espagne), etc.
J
DE l'ÉGOLB nationale HfKS MINES. 239
3S* et 80* E«çoii«w
GfreS A KEVPLISSAGC MÉTALLIFÈRE COIIPLEXE.
CnlTre, Zine, Plamb tt Argmt.
Systèmes métallifères du eentre de la France, du
Hartz, de Freyberg, de Schemnitz, de Przibram, etc.
Étade des directions, des âges, des zones d'enrichis-
sement normales ou accidentelles, mécaniqfues ou chi-
miques. — Lois expérimentales. — Associations-types
de minerais.
MÉTAUX PRÉCIEUX.
39* et 3S« I^eçona.
MERCURB.
eStes iMtereal^ Pmt loipréffrMAUoii aiotklenme ^êoêm
aes eon^tees «édimentaires. — Cinabre imprégnant le
calcaire carbonifère de la côte Gantabrique, les grès et
schistes houillers de Nikitowka (bassin du Donetz) (Russie
méridionale), les calcaires et schistes triasiques dldria et
de Potoschnig (Gamiole), Varçile jurassique (?) de Rey-
nosa (Asturies)i Yargile tertiaire du Monte- Amiata, près
Siele (Toscane).
dates aioBieMi d'Idria (Carniole), d'Almaden et de
Hiérès (Espagne); de Sulphur-Bank dans les trachytes
miocènes de la Californie ; de Guadalupe^ de Los Eeyes
(Mexique), etc.
FiiMM dnnjeetioB serpentineuse avec zôues d'impré-
gnation cinabrifère de New-Almaden, Reddington, Great
Western (Californie), etc.
Wa^crwÊÊgUktMiofÊam tte moueliefl de eliia1»«*e dans le tuf de
la solfatare de Pouzzoles, et dans la silice geysérienne de
Steamboat-Spring (Nevada) et du Grand-Geyaer dlalandew
—-Statistique.
n<Ai»iiB.
MÊm%twÊm yiatintlivM de Flatîosk, de Nigni-TagilsliL
(Oural), etc» .
240 PROGRAMMES DES COURS
Alluvions marines contenant de Tor, du platine, de
l'iridium et des gemmes du littoral de FOrégon (États-Unis).
30* et 40« Leçons (40* partieUement).
ARGENT.
Oite enbortloiiii^ aux terralne andeM* -— Argent
combiné avec la silice dans la chlorophyllite aurifère de
Randolf (Caroline du Nord).
Gîtee flionieiub — Filons de plomb, de sine et de cniTTO
argentifères (Voir plus haut).
Filons d'argent proprement dits. — Filons de TArgentière
(Isère), de Sala (Suède), de Kongsberg (Norvège), de
Guadalcanal et de Hien de la Encina (Espagne), de Bin-
gham, de Lexington, du Gomstock (Montagnes-Rocheuses,
Colorado), de la Sierra Madré mexicaine : (Districts de
Fresnillo, Zacatécas, Batopilas, Guanajuato, Quatorce,
Sultepec, Huantla, Pachuca, Chihuahua, etc.).
Filons d*argent avec cuivre gris associé de la Sonora. —
Districts du Carmen, de Baccunachi, etc. (Mexique). Fi-
lons des districts d'Huanchaca et d*Aullagas (Bolivie) , de
la province de Huaraz (Pérou), du district de Famatina
(République Argentine), des districts de Caracoles, Cha-
narcillo, Très Puntas, Lomos-Bayas, Yallenar (Chili), etc.
Formes types de ces divers gîtes. — Imprégnation des
calcaires au contact des roches éruptives ou schisteuses.
— Bonanzas. — Succession des minerais dans la profon-
deur. — Modes spéciaux de traitement. — - limite d'ex-
ploitabilité. — Statistique.
(«O* fin), «f et «Jf lieçoMi.
OR.
Chitee eiibordoiiiiée aux roehee crtouailnee et «luc
terrAlne eéileiitAlree t
Gneiss aurifère de la Sibérie.
Schistes amphiboliques et chlorophyllites aurifères de
Randolph (Caroline du Nord). Schistes quartzo- micacés
[Itabirite et Itacolumite) aurifères du Brésil.
»'.
. DE L ECOLE NATIONALE DBS MINES. 241
Poudingues siluriens [Reefs) du White-Water Strand
CTransyaal, Afrique), du Queensland, de la Tasmanie et
de la Nouvelle-Zélande. — Schistes siluriens et dévoniens
aurifères de Gippse Land (Victoria).
Pouddingue hauiller aurifère de la vallée du Gardon
(Gévennes).
Argiles à meulières manganésées avec traces d'or
éocènes (Brie) et miocènes (Beauce), du bassin de Paris.
AUvrioiM Auricèren. — Alluvions pHocènes affleurant
sur les plateaux : North Bloomfield (Californie), Stony Greek
(Ballarat), etc. Alluvions pliocènes recouvertes par des
laves {deep leads)^ Golden River (Colorado), Table Moun-
tain (Tuolumne C^), Golden Point Gutter (Ballarat), etc.
Alluvions quaternaires {Shallow placers) : Alluvions du
Gardon, de TArdèche, du Val-d'Aran, de TAriège, des
Pyrénées ; du Rhin ; de la Màros (Transylvanie) ; du Pac-
tole (Grèce); du Rio Sil (Galice); du Genil (Andalousie).
Alluvions de TObi, de TYénisséi, de la Lena et de
leurs affluents (Sibérie), du Dewalah et du Nadjpur (Inde) ;
du Mékong, du Fleuve Rouge (Indo-Chine) ; du Set-Tchoan,
du Yun-Nân et du Quang-Si (Chine), de la Corée et du
Japon, etc.
Alluvions du Haut-Nil, de TAssynie, de la Falémé
(Sénégal), de la Côte-d'Or, du Zambèze, du Waal, du
Fleuve Orange, de Madagascar (Afrique), etc., etc.
Alluvions du Sacramento et de ses affluents : Feather
River, Bear River, American River, etc. (Californie). —
De la Guyane, de la Colombie, de T Australie, de Bornéo,
de la Tasmanie et de la Nouvelle-Zélande, etc.
Méthodes spéciales d'exploitation et de traitement - :
Sluices; méthode hydraulique. — Limites d'exploitabi-
lité. — Genèse des Placers.
€lHe« mnMtOÊpdionmém «ax roebea érapUves. — Diorites
aurifères de Sibérie. Granité aurifère des Black Hills
(États-Unis). Trachyte aurifère d'Abrudbànya-Verespatak
Tome XV, 1889. 16
1
942 PBOOfiAMxss rasB covbs
\ (Transylvanie), etc. — Serjmiiine cwrifére de la Sierra
iNevada (Espagne), de Tite Saiint4)ûming«e, etc.
«Hes meaiB— . — FfioBB de qaaiti mrifire d'Àlagna
(Mont Rose), de Gondo (Stsuplon), da V^ d^Anzaska (Pié-
r mont), des Pyrénées, des HolMn^Tamm (Salzboucg), de
^ Schemnitz et de Rotha (Hongrie), de Zalattma, Beitza
{Transylvanie), du HsTdanger Fjord (Nonrège), etc.
Filons de ^B«ti amiiàre avec pyvitai de Béréaowsky
«(Oural), de TÂltal, du Dewalafa (jnée). — FîIobb du Gap
<et du Transwaal (Afrique).
Filons de TAlaska, des Montagnes-Rocheuses (Colo-
rado), de la Sierra Nevada {Galiforme), du Montana et de
ridaho (États-Unis), etc.; FUons d*Oa)aca (Mexique)^ de
Santa-Gniz (Honduras), du Ouatemala, des Gayaoes^ du
€allao et du Nacupay (Garatal, Ve]ieGEuei&), d^Ouro-Preto
(Brésil), etc. Filons de FainatiDa, de Tomalasta (Répu-
blique Ai^entine), de la province Ae Santa Emestâna (Um-
guay), du district de Très Puntas (Chili), etc.
Filons de Bathurst, de Turon (Nouvelle-Gailes da Sud),
de Bechworth, Balh«rst et Baliarat, etc. (Victoria).
Quartz aurifère de Supaycang et de Sahda (Sumatra).
FUons da pyrite aurifère : Amas filoniens pyritenx de
la province de Minas-Gerafts (Brésil), etc.
Faons de dudoopyrite annfèra : de Kritz (Alpes styrien*
nés), d'IJtica de Boulder G^, de Gilpin C^ (Gcdooado)^ etc.
ram» de MiapiglBel «niilère des environs de fiomiac (C2an-
tal).
Pilons do Gnrrro gris onroHarfeiitiCiro de Gucjîar (Âiide*
lousie), etc.
nions do Tellimife d^er : Filons d'Offienbanya, de Magyag
(Transylvanie), du Gomté de BonMer (Goknrado), etc.
Associations minérales. — Loi de jdîmînntifln de l'or
dans la profbndeur. — Méthodes spéciales d^uèiUsetion
des minerais. Limites d'es^^tabilité. <— Emploi. — -
Disparition. — Statistique.
SE LÊOSLE IIA.TIOKAIX SBB UINE3. £43
LEÇONS DE TOPOGRAPHIE.
M. PELLETAN, ingémevr 4le8 mmes, chargé de leçons.
OiNiRALFTtl?.
.Planimétrie et hypsométrie. Méthodes diverses de le-
vers de plans. Nivellemeni. Opérations mixtes. Canevas
et détails.
Instrtimenls de mesure. — Appareils pour mesurer les
distances. Goniomôtr^a. Viseurs à pinnules. Lunette as*
tronomique. Niveau à bulle. Limbes gradués. Yerniers.
BoussolaSj mires et supports.
Corrections à faire subir aux mesures. — Cas où ces
corrections sont utiles. Influence de la courbure de la
terre. Influence de l'altitude des points. Réfraction. Ré-
4udiim des observations au oenattoe de la station.
Jiimtimu sur ia théorie des erreurs. -— ErreorB acciden-
telles ; systésmtiipies; matérieUes, Loi desécaxts. CSoorbe
de la cloche. Méthode des moindres carrés. Ai^licatîon 4
la femetare d'ui polygione ; À noe Irianguli^aoB.
3* Leçon»
LBYERS au I.E IBRRAIN.
Mesure des diskuices. ^^ Jaionnage; chaîne, règle et
appareils divers. Stadias, tachymètres : lentille analla-
tique. Correction de Reichenbach^ du colonel Goulier ^ de
Poiro, précision des appareils.
Apparent d'arpentage ; ididade à pimmlas et à .fametteu
Usage de Tappârefl. Vérificaticas.
244 PROGRAMMES DES COURS
Équerre d'arpenteur ; équerres à réflexion ; pantomètre
d'arpenteur. Graphomètre.
LEVERS SUR LE TERRAIN (SUITE).
Goniomètres. — Notions sur le cercle à réflexion, l'oc-
tant et le sectant. Cercle géodésique. Cercle d'aligne-
ment. Lunette d'alignement.
Lever au théodolite. — Théodolite de Combes. Théo-
dolites centrés ; dispositifs divers ; réglage de l'appareil.
Mines et supports. Usage du théodolite. Report sur le
plan.
Boussole d arpenteur et instruments divers. — Boussole
carrée. Boussole centrée. Boussole anglaise. Vérification
et usage de l'appareil. Report sur le plan.
9* Leçon*
LEVERS SUR LE TERRAIN (SUITE).
Nivellement. — Principes du nivellement. Mires à
voyante Mires parlantes. Niveaux sans lunettes. Niveaux
à lunette de Lenoir, d'Égault, de Bourdaloue. Niveau de
pente de Chézy. Niveau Alta.
Nivellement de haute précision. Discussion des obser-
vations.
8* Lieçoii.
LEVERS SUR LE TERRAIN (SUITE).
Applications. — Étude du sol. Lever de la ligne de
base. Profils en travers. Courbes de niveau. Préparation
des projets. Avant-projet d'une route. Cubature des ter-
rassements. Jalonnage des alignements. Tracé des
courbes. Rattachement des levers de détail au canevas.
Tracé sur le terrain d'une ligne figurée sur un plan.
i
DE l'ÉGOLB nationale DES MINES. 245
O* Lieçoii*
OPÉRATIONS SOUTERRAINES.
Lever à là boussole suspendue et à réclimêtre. —
Établissement du polygone funiculaire. Mesure des côtés.
Éclimètre. Boussole suspendue. Usage de l'appareil. Per-
turbation de l'aiguille aimantée. Vérification de la bous-
sole, son emploi dans les mines magnétiques. Boussoles
à limbe mobile. Compas d'angle.
tO* Eaçoh*
OPÉRATIONS SOUTERRAINES (SUITE).
Lever au théodolite des mines. — Dispositifs employés
pour Téclairage du réticule et des mires.
Boussole d arpenteur.
Nivellement dans les mines,
PROBLÈMES DIVERS RELATIFS AUX PLANS DES MINES.]
Tracé de la méridienne. — Sa représentation sur le
carreau de la mine. Sa détermination : par la méthode
cartographique; par l'observation des étoiles; par l'ob-
servation du soleil. Comparaison des méthodes.
Orientation des plans de mines. — Cas où les travaux
communiquent au jour, par une ou] plusieurs galeries ;
par plusieurs puits ; par un seul puits.
Chaînage des puits. — Méthode de Firminy : méthodes
diverses.
tW Eieçoii»
LEVERS EXPÉDITIFS.
Méthodes employées pour les levers expéditifs. — Leur
utilité. Détermination des coordonnées géographiques
d*ua lieu. Lever rapide d'un cheminement. Emploi com-
biné du tachymètre et de la boussole. Méthodes diverses.
Nivellement barométrique. — Baromètre de Fortin.
Baromètres anéroïdes. Formules de calcul.
246 PftOfiftAMMBS BBS GOUBB
CWRÏ Dlf MACHIWBS
HT A.TSLIEBS DE GONSTBUGTIÛN INDUSTBIEIXE.
H. SAUVAGE', ingénieur des mines, Professeur.
MACHINES
fiénëralitésu — Bividion dia» nuuchiioDQS en moteurs^ mé-
canismes, opérateurs^. — Dmsions pvindpales do cours :
1® moteurs thermiques (moteurs à. air ehood, à gav, à va-
peur) ; 2® hydraulique et moteurs by dranliqiiea ; d^ pneu-
matique, air comprimé, moteurs éohens; 4^ quelques
opérateurs non décrits dans les autres cours (machines
frigorifiques; machines-outils pour le travail des métaux);
5^ construction des machines, études,, installation des
ateliers.
Moteurs a air ghaud. — Application de la théorie
des gaz parfaits. — Rendement du cycle de Gamot; régé-
nérateurs. — Trois classes de machines : 1® à masse d*air
constante : machines de Stirling, de Franchot et dérivées ;
2"* machines d*Ericsson et dérivées ; 3^ machines à fayer
clos soufflé.
9« et 3* E.eçoii0«
Moteurs a gaz. -?- Deseiription sommaire du fonction-
ikement des moteura dea quatre genrea (à^ ezplosioa sans
compiressionrà explosion avec compression.; & combus-
tioa sous pression constante; atmosphériques).
Combustion de» mélangies de gaz. et d*air. — Tempéra-
ture atteinte à volume . constant : causes q^ la limitent
vers 2000"*. — Cas d'ua excès d'air oa de. gaz inertes \
effet de la compression.
i
DE l'ÉGCMLB nationale BBS MINES. 24T
Cycles théoriques du taravail des gaz dans les m^tears
des quatre genres; leur rendesifflii.
Ganses de dtnmitioo du rendenieniï : Action des pa*^
rois, envelc^pe 4 circalatîon d'eau, moyeiks d^en atté-^
mer l'effet fitehaax^ arantages des mélangea pauvres-
Autres causes de diminution de rendement. — Diagram-
mes relevés sur les mac&ines, essais. — Faiblesse théo-
rique et élévaiioQ pratique des rendements réels.
Emploi de gaz de gazogène : conditions à remplir. -^^
Gaz à l'eau; gaa Dawscm. — Air eafburé par essesnoes;
emploi des huiles lourdes, appareil firaytoÂ.
Description des moteurs : Moteur Otto, dîstribulieDt,
sÊUamage^ régularisation, type à deux cylindres ; fvix de
relent du cheval-heure. — Revue des types principaux.:
1*' genre, Lenoix^ Hugon;. 2* genre, Lenoir^ D. Glerk»
Benz, BoUason^S*' genre, BraytcoQ ; 4* genre, Otto-Lai^en^
Bisschop.
Applications âes moteurs à ga^
4% 5' et e* Lieçoiifl»'
Magoinss a VAPram. *— Medes divers du trai^ail de la
vapeur dans les cylindres ; principaux org»ues ^ résuiaé
historique.
Travail de la vapetik dan? les machines a un seul.
CTLiNDRB. •— Périodes de pleine pression, de détente,
d'ôcbappement. — Courbes de détente de la vapeuB r
fomsiies empiriques de Zeuner. — Hypothèses diverses*
— Détente adiabatique de la vapeur humide ; étude d'après^
les fomules de la thermodynamique : tableau graphique^
de M. Pocbet.
limites extrêmes de température entre lesquelles foiie^
tmoie la vapeur. Aendement du cycle de Gamdï;.
causes de réducrtieo de ce rendement :
1^ Le cycle théorique du travail de la vapeur n'est pas
le cycle de Garnot;
248 PROGRAMMES DKS COURS
' 2® Effet de Teau mélangée à la vapeur ;
3^ Détente généralement incomplète ;
4® Effet de Tespace libre ; compression de la vapeur ;
5^ Influence des parois ; enveloppes de vapeur ;
6^ Transformation du travail indiqué en travail effectif.
9* et 8* I,.eço]
Étude d*une machine existante. — Indicateurs de Watt,
Richard, Gamier; indicateur M. Deprez. — Diagrammes.
— Quantité de chaleur fournie par la chaudière : moyens
de la déterminer. — Expériences de M. Him ; du Creuset,
sur une machine Gorliss.
Calcul d'un cylindre devant produire un travail donné,
avec une détente donnée. — Formule simplifiée de Pon-
celet et Morin. — Emploi des méthodes graphiques.
Résumé. — Types les meilleurs de machines à un cy-
lindre.
Vapeur surchauffée. — Etude théorique ; loi de Him;
ses expériences. — On ne peut appliquer le théorème de
Camot, entre les limites extrêmes de température, à la
vapeur surchauffée. — Raisons pratiques du peu d'emploi
delà surchauffe.
9" et iO* Leçons»
Travail de la vapeur dans les machines a plu-
sieurs CYLINDRES SUCCESSIFS. — 1® Machino compound
à réservoh:. — Machine à un seul cylindre équivalente
comme travail. — Réduction de Tinfluence des espaces
libres et des parois dans la compound : ses avantages au
point de vue du rendement thermique. — Diagramme
totalisé. — Volume du réservoir : calcul des variations
de pression. — Positions relatives diverses des deux
pistons. — Principales dispositions des machines de ce
genre.
Calcul des cylindres pour produire un travail donné.
I
I
DE l'école nationale DES MINES. 249
2* Machine de Woolf proprement dite, sans réservoir
et à détente simultanée dans les deux cylindres ; avan-
tages de la compound à réservoir,
3^ Machine à triple, à quadruple expansion. — Emploi
des pressions élevées et des fortes détentes.
4^ Machines à vapeurs combinées.
Distribution de la vapeur. — Tiroir ordinaire à co-
quille. — Recouvrements extérieur et intérieur. — Avance
à l'échappement, à l'admission.
Conduite par un excentrique unique : elle ne permet
pas d'obtenir telle distribution qu'on désire. — Avance
angulaire.
Étude géométrique du déplacement du tiroir. — Dia-
gramme de Zeuner. — Epure elliptique, sinusoïdale.
Augmentation de la détente dans les machines rapides
par«6uite du laminage de la vapeur.
Tiroirs géométriquement équivalents au tiroir ordi-
naire : tiroir à lumières multiples, tiroirs solidaires^
tiroir èi canal. •» Pression sur le tiroir : tiroirs équili-
brés. — Travail absorbé par la distribution. — Distri-
bution par pistons.
Changement de marche et détente variable avec un
seul tiroir. — Coulisses de Stephenson, de Gooch, d'Al-
lan. — Distributions Walschaert, Marshall, Joy, etc. —
Marche au point mort de la coulisse. — Théorie de la con-
tre-vapeur; son emploi.
Distributions à double tiroir : Gonzenbach, Farcot,
Ouinotte, Meyer, Rider.
' Distributions à robinets tournants : machine Corliss.
Distribution à soupapes : machine de Cornouailles.
Appareils de changement de marche ; servo-moteurs.
Applications aux machines à plusieurs cylindres en suc-
cession.
S&O FROâRAmOS PKS OOUHS
Variations de Feffort moteur sur l'Ajrbre d'uae «ift4>»Wnft
à un cylindre ; forée d'inertie des pièces k mouvement
alternatif. — Machine à deux cylindres avec maniveUes
à 90"", ordinaire et compound. — Cas de plnsîears cyHn*
dres. — Démarrage dans les diverses positions. — Dis-
positifs pour assurer le démarrage des compounds à
deux cylindres.
Volants ; iq>plîcation àtÈ fanmilee donnéea dans le cours
de mécanique.
Applications des régulateurs ; mode d'actioai : action
8xur la pression dans la bo^ à vapeur ; sur la détente*
IS* Leçon»
Description kt stude dynamique bbs fbingipaxji
ORGANES DES KAGHiNXs. — Bàtis; jEcmdalîoiâ. — Pis-
tons, bielles, arbres moteurs, paliers» covtssîabets : pra»^
sion par centimètre oarré à ne pas dépasser. — Grais-
sage des cylindres et des mécanismes. — Courroies et
câbles sans fin : influence de leur extension ; câbles télé»
dynamiques.
Frottements dans les machines à vapeur.
16% ±T et 18« L.eçon0.
Description bes PRiNdPAUx ttpbs. — - JkCachines i
balancier; à connêxiim directe; machines à grandait-
tesse.
Machines rotatives.
Moteurs d* atelier; machines d'extraction ; moteurs
d'épuisement et d'élévs^on d'eau; moteus des aonfle-
ries, des laminoirs (tous ces types, sauf les moteurs
d'ateliers, sont examinés avec détails spéciaux dans
d'auires oûors).
Locomobiles et machines demi-fixes.
DE L EaXLX* NATIOlfJILir DS9 KINES. 25!
iBarmes. — Machânea oscillantes, à fourreau,
k bielle reirreraée, piloon.
Du choix d'un type pour un asage donné.
Prix de rencaot àm chcrval-heuire.
Condenseurs et annixes. — Condenseur à injection ;
quantité d'eav k empleyer; Tnlume d*air à extraôre; vo-
Imne de la pompe à air; IraTsil absm'bé. — GooDEdenseor &
fiorfaoe; pompe de dirculaiioa. — Détails divers sut les
appareiU»
Rafraidiisseara d'eau de condensatioii.
Chaudières. — Trois genres principaux : 1^ Chau-
dières sans tubes, à foyer extérieur; bouilleurs ; à foyers
intérieurs.
2^ Chaudières tubulaires. — Type de locomotive ; types
de la marine.
3^ Chaudières tuftulées, â eau dan? les tubes; types
BelleTille, Doteospley etc. — Chaudières h petit? élé-
ments.
Combustion. — Foyers, grilles. — Tirage naturel et
forcé. — Quantité de calories produites; utilisation du
combustible. — Surfaces de chauffe, de grille. — Influence
de la quantité d^eau contenue dans la chaudière. — La
question de la famivorité est traitée dans le cours de mé-
tallurgie.
Combustibles liquides et gazeux.
Alimentation. — Pompe alimentaire. — BeuteiUe ali-
mentaire.— Réchauffage de Tean. — Injecteoirs, aspirants
oo non^ Gxfihrd, Friedmann, etc. — Injeeleor k vapeur
d'échappemenk
252 PROGRAMMES DES COURS
Influence et dangers des matières grasses contenues
dans Teau d'alimentation ; emploi de Teau de condensa*
tion dans le condenseur à surface.
Nature de Teau d'alimentation : procédés d'épuration;
anti-incrustants. Lavages et nettoyages des chaudières.
Accessoires des chaudières. — Appareils réglemen-
taires ; soupapes de sûreté ; niveaux d'eau ; manomètres.
— Appareils de retenue ; cas de plusieurs chaudières com-
muniquant; appareils de retenue automatiques sur les
prises de vapeur. — Visites et épreuves des chaudières
sous le rapport technique.
Explosions. — Leurs causes : vices de construction,
défaut d'entretien; corrosions intérieures, extérieures;
tôles en contact avec des maçonneries humides. — Négli-
gences dans la conduite des appareils ; excès de pression,
défaut d'alimentation.
d5% IM* et V9* LeçOBUib
. Hydraulique. — Mouvement permanent, varié. —
Équation de continuité. — Cas d'évaluation directe de la
pression. — Théorème de D. BemouUi. — Extension au
cas des liquides visqueux, au mouvement relatif.
Écoulement par un orifice en mince paroi, de petites
dimensions. — Orifice circulaire, de formes diverses. —
Orifices munis d'appendices : orifice parfaitement évasé ;
ajutage rentrant de Borda. — Grands orifices en mince
paroi. — Orifice noyé. — Vanne rectangulaire, — Déver-
soir de superficie.
Changements brusques. — Théorème de Bélanger. —
Ajutage cylindrique; buse divergente; ajutages conver-
gents. — Canal de fuite.
Écoulement varié. — Sas d'écluse.
Tuyaux de conduite. — Expression empirique du frotte-
ment du liquide. — Pertes de charge dans les rétrécisse-
DE l'École nationale des mines. 253
ments, les coudes, etc. — Problème de la conduite simple.
— Projets de distribution d'eau.
Canaux à ciel ouvert. — Régime permanent, uniforme.
— Canal d'amenée sur un moteur hydraulique. — Galerie
d'écoulement. — Régime permanent varié.
Ressaut.
Jaugeages ; mesure du débit, de la vitesse des cours
d'eau dans les différents cas.
8S« et 90« E«çoii0.
Moteurs hydrauliques. — Création d'une chute
d'eau avec les accessoires.
Formule générale du rendement d'un moteur hydrau-
lique : classification de ces moteurs.
Roue en dessus : forme des augets, surface de Teau
dans les augets. — Influence du déversement sur le ren-
dement. — Roue à manteau. — Chapelet.
Roue de côté. — Roue Sagebien. — Roues Bélanger,
Waddington, etc. — Roue à aubes planes. — Roue pen-
dante.
Roues à réaction. — Roue Poncelet.
ao* et 31* Leçons*
Turbines parallèles, centrifuges, centripètes, compo-
sées. Turbines Fontaine, Foumeyron, Girard, Callon,
Jonval Kœchlin, etc. Théorie des turbines.
aar et 33* Leçons,
Balances hydrauliques.
Machines à piston et à pression d'eau. Machine à colon-
ne d'eau à simple, à double effet. Machines oscillantes,
rotatives.
Accumulateurs simples ; à double pouvoir ; différentiels.
Appareils divers : appareils oscillants, maré-moteurs,
bélier hydraulique, etc.
254 3PRO0IlAiaffiS J9S8 ODOBS
Choix d'un anoteur hydranlique Buiv&nA les ckcovssban^
ces. Avant-projet de l'étaiilisseinfiiDi; â'aœ maine à foroe
bydcaiûiqiia.
Pnkumatiqub ou théorie du mouvement des gaz<
Écoulement par un orifice. Équation de de Saint- Yenant,
de Navier, de Weisbach. Mouvement des gaz dans les tu-
yaux. Jaugeage des gaz ; anémomètre.
35* et 96* I^eçons*
Machines soufflantes. Clapets. — Effet utile. Souffleries
à air chaud.
Machines pneumatiques. Compresseurs^ Ijyp^s divers.
Théorie de la compression de Tair.
Moteurs à air raréfié , à air comprimé; théorie; marche
à détente partielle.
Moteurs éoliens» Yitesse et force du vent. Moulins à
vent^ panémones, turbines atmosphériques. Formule du
travail.
Machines frigorifiques. — Principe général. Appli-
cations.
Machines à air. Cycles divers théoriques ; échangeur
de température. Machine GiSard. Inftuence de la vapeur
d'eau. Machines arec et sans ixijection d'eau dans le cy-
lindre de compression.
Machines à liquides volatils. Liquides employés. Sup-
pression du cylindre de détente : robinet de réglage. Dispo-
sitions pour remploi du gaz ammoniac.
Machine à a^ide sulfurique Windhausen.
Machine à affinité, à ammoniaque.
Comparaison des divers types de machines fr^rifiqaes.
DE l'égolb Nationale 0£s mines. 255
ATEUERS DE CONSTROTTIDN INDUSTRIELLE.
liAGRUOS-OOTILS 90VK LB TRAVAIL DES MÉTAUX. —
Ihéorie àd trsvail àe Tockil 6ur les métaux; expéiieih*
ces et observations. Forge des outils ; outils composés ;
jdEatage.
Tmrs. Description détaillée da tour à fileter. Différents
types de tours. Machines à aléser. Tarauds ; machines à
tarsnder.
40* et 4lt* Leçons.
Perçage ; forets à langue d'aspic et hélicoïdaux ; étude
du mode d'action des forets. Machines à percer.
Machines à raboter^ étaux-limeurs ; machines à mor-
Fndses; le«r mode d'actkm; canstructioUt affûtage, vi-
tssoD. Mackines à fraiser.
Étude de diverses machines spéciales. Emploi àe la
scie à ruban pour couper le fer à froid*
4lt<» 419* ee ««• Leçone.
GONSTBUGTIOH DBS MACHINES : ÉTUDES, PRÉPARATION,
VÉRIFICATION. Études de détail des projets : utilité de la
pratique des ateliers. Dessins d*exécution : procédés usuels
de reproduction. Degré de précision des données des cal-
cids; emploi de la règle h calcul.
SrATiQtTB t^RAPHiQUE. — Calcul graphique. Composi-
tion des forces ; polygone des forces et polygone Itmicu»
laire. Moment des forces parallèles. Centres de gravité.
Moments d'inertie.
Calculs des pièces de machines au moyen des procédés
de la statique graphique. Exemples divers.
256 PROGRAMMES DES COURS
MXi* Leçon*
Traçage des pièces à Tatelier : instruments de mesure
et de traçage; calibres, gabarits. Degrés de précision à
obtenir dans l'exécution. Construction des machines à
pièces interchangeables. Vérification des pièces ; jeux des
articulations.
Essais pratiques des matériaux. Nature et qualité des
matières à employer. Cahiers des charges relatifs à ces
questions. Essais à la traction; préparation des éprou-
vettes; machines d'essais : romaines, machines Thomas-
set, Emery. Essais à la compression, à la flexion, à la
torsion! Essais sommaires sans machines, pliages, em-
boutissages, etc. Essais au mouton.
46* Leçon*
Forge pour ateliers de constructions mécaniques.
— Foyers ; combustibles, houille, coke; matières premiè-
res. Travail à la main : outils. Marteaux pilons ; marteaux
à gaz. Soudures ; matriçage. Emploi de la presse hydrau-
lique. Machines à forger.
Fonderies pour ateliers de constructions méca-
niques. — Quelques indications spéciales sur les procé-
dés de moulage : châssis, modèles sur planches, machi-
nes à mouler.
41*7* Leçon*
Ajustage, Cémentation, Meulage. — Étaux, limes, bu-
rins, etc. Procédés de cémentation des pièces de machi-
nes : rectification à la meule des pièces trempées. Emploi
des meules de grès, d'émeri.
48% «O* et 60« Eioçons.
Chaudronnerie. — Matières premières, dimensions
usuelles des tôles. Prise en considération du sens du lami-
nage dans l'emploi.
DE l'école Nationale des mines. 257
Traçage. Planage : machines à planer, à cintrer.
Découpage : cisailles; cisailles à cornières. Poinçonna-
ge : poinçonneuses, chariot diviseur. Perçage. Découpage
à la mortaiseuse. Ghanfreinage : machines à chanfreiner.
Forge des tôles : étirage des pinces. Emboutissage:
presses à emboutir. Forge des cornières.
Assemblage des tôles; alésage des trous de rivets. Ri-
yetage au marteau, à la bouteroUe, mécanique; examen
des défauts à éviter dans l'assemblage et le rivetage des
tôles. Riveuses à vapeur, hydrauliques, fixes et portatives.
Mattage.
Tubes à air chaud ; raboutage ; montage : appareil Dud-
geon. Travail des tuyaux; cintrage, brasage des brides.
Entretoises des chaudières.
Travail des tôles minces; réservoirs, enveloppes de*
chaudières.
SI* et GW« EieçoMflb
Montage des machines. — Définitif des petites machi-
nes; à blanc des grandes. Machines poftatives à percer
sur place, mues par cordes, arbres flexibles, etc. Machi-
nes à aléser sur place les cylindres de locomotives, etc.
Installation des ateliers. — Appareils de levage :
grues fixes, roulantes ; grues Ramsbottom, chariots trans-
bordeurs. Transports sur le sol.
Dispositions des bâtiments; éclairage, chauffage, ins-
tallations pour le personnel.
Magasins ; pratique de la comptabilité des ateliers ; mo-
des de règlement des salaires.
T«ine lY, 1889. 17
PnOGBAHUES DES COtTBS
CO'DRS Dt CHEMINS DE FER.
H. E. VlCilSE, iig<!iiieur en chtt de» mm«s, ProfeiMor.
Données statistiques propres k faire apprécier l'irapor-
tance de l'industrie des chemins de fer. — Comparaison
avec les transports par routes — par eau. — Ordre & sui-
vre dans lo cours : le plus rationnel pour l'étude n'est ni
l'ordre d'invention ni l'ordre d'établissement des diverses
parties d'un chemin de fer.
ÉTDDB VD MATE nt EL IIODUNT.
Kaiériel de irojapart.
Caractères spéciaux qui distinguent les véhicules des
chemins de fer des véhicules routiers : roues munies de
boudins, conicité, etc. — Conditionsil'ensemble auxquelles
ces véhicules doivent satisfaire : nombre et écartement
des essieux, symétrie diagonale, gabarit.
Étude préliminaire sur los conditions d'équilibre d'un
véhicule et.de ses essieux eu égard aux réactions de la
voie et au frottement des fusées : roue tirée, motrioe,
freinée. Effort supporté par la fusée.
Construction des roues : centre à rais en fer et moyeux
en fonte, en fer forgé, centres pleins, centres en bois ou
en carton, roues en fonte ou en acier sans bandages.
Bandages : profil, mode d'attache, embattage, épreuves
et réception.
Essieux : forme et dimensions habituelles. — Fuaée :
DE l'^OLB NÂTION&LB JyES MINES. 259
trois conditions à remplir, équations qui en résultent. Né-
cessité de limiter la charge en raison de la vitesse. --^
Portée de calage. — Corps de Tessieu. — Épreuves et ré-
ception.
Registres de parcours pour les essieux de locomotives
et tefndors. Evaluation du travail effectué pour les autres
essieux. Ruptures d'essieux; visites ; danger des ruptures
dans le moyeu.
41* Leçon*
Graissage, son importance. Coussinet. Influence du
mode d'introduction de la matière lubrifiante. Expériences
de Beauchamp Tower. Effets de la température. — Résis-
tance de divers corps gras.
Boites de graissage* graissage à la graisse, mixte, à
Thuile. Description des principaux types de boites.
8* Leçon.
Suspension, son utilité; étude mathématique des effets
de la flexibilité de la suspension, de la grandeur des mas-
ses qu'elle relie. Flexibilités adoptées pour les diverses
sortes de véhicules.
Ressorts à lames étagées : détails pratiques de con-
struction; mode d'attache avec la boîte de graissage et
avec le châssis. Calcul. — Comparaison avec le solide
d'égale résistance, avec le ressort à lames égales et avec
le ressort parfait.
Essai des ressorts.
6* et 9* Leçoi
Plaques de garde : jeu. Châssis, sa double fonction.
Emploi du bois et du métal. Dispositions spéciales pour
les longues voitures. Tampons. — Ressorts de choc et de
traction, dispositions diverses. Véhicules à tampon cen-
trai.
Attelages : chaînes d^ntrainement, tendeurs, chaînes
260 PROGRAMMES DES COURS
de sûreté ; dispositions proposées pour remplacer celles-ci.
Attelage à déclenchement. Utilité d'un attelage dispen-
sant de pénétrer entre les véhicules. Attelage Becker.
Attelage automatique.
Matériel américain à bogie. — Matériel articulé du che-
min de fer de Sceaux. — Autres dispositions propres à
réaliser la convergence des essieux.
8* Leçon*
Bisposition de la caisse. — Wagons à marchandises :
trois types principaux : plate-formes, tombereaux, wa-
gons couverts; adaptation de ces derniers au transport
des troupes. — Transports spéciaux. Fourgons à bagages
et à messageries.
Voitures à voyageurs; conditions réglementaires. Voi-
tures à compartiments séparés, à couloir central, à cou-
loir latéral; leur comparaison au point de vue de Texploi
tation, du bien-être des voyageurs, de la sécurité contre
les attentats ou en cas d'accidents de route. — Intercom-
munication. — Chauffage. — Ventilation.
Matériel moteur.
O* Leçon.
Production de TefiFort moteur par la rotation de la roue.
— Frottement, sa variation avec la vitesse. Adhérence.
Valeur du coefficient d'adhérence. — Patinage. — Effort
moyen à la jante. Dépendance entre la vitesse et les élé-
ments caractéristiques d une locomotive : poids adhérent,
diamètre des roues motrices, dimensions des cylindres. —
Pression dans la chaudière, pression moyenne dans le
cylindre.
40* Leçon*
Répartition du poids suspendu entre les essieux à Tétat
de repos. Valeurs extrêmes des charges d'après les équa-
DE l'École nationale des mines. 261
tions de la statique. Emploi de balanciers pour lever Tin-
détennination que laissent ces équations. Comment, en
Tabsence de balanciers, les charges se déterminent grâce
à la flexibilité des ressorts. Calcul des charges dans le
cas de trois essieux.
Réglage des ressorts. Ponts à bascules multiples pour
ce réglage.
Variation de la répartition en cours de route par Teffet
des déclivités de la voie, des consommations d'eau et de
combustible.
Réactions déterminées par Taction de la vapeur entre
les différents organes de la machine ainsi qu'entre la ma-
chine et la voie, entre la machine et le train remorqué.
Calcul de ces réactions dans le cas d'une machine à deux
essieux, tous deux accouplés. Oscillations résultant de
l'action variable de la vapeur. Influence de la hauteur du
centre de gravité. Écart entre l'effort moyen à la jante et
Teffort maximum suivant le degré de la détente.
Effets de l'inertie des pièces en mouvement relatif. Deux
manières de poser le problème. Calcul des quantités de
mouvement projetées sur l'axe des cylindres et sur la per-
pendiculaire.
Conditions pour que l'inertie de ces pièces ne produise
pas de mouvements oscillatoires de translation. Conditions
relatives aux mouvements de roulis et de tangage. — Cal-
cal des contre-poids, leur insuffisance; contre poids à
mouvements alternatifs. Grandeur des réactions d'inertie
Mouvement de galop. Influence de la hauteur du centre
de gravité.
Exemples numériques.
S62 PROGRAMMES DflSS GOimS
Dispositions propres à faciliter le passage dans les cour*
bes. — Longueur de Tempattement. Gonicité des bandages.
— Déplacement longitudinal applicable aux essîeuz ac-
couplés. Plans inclinés, appareil Caillot. — Mouvement
de convergence applicables aux essieux porteurs : essieu
pivotant de Novotny, bogie, train Bissel, boîtes radiales.
— Machines à essieux convergents et à adhérence totale :
Engertb, Rarohaert, Fairlie.
Agencement des organes essentiels d*u&e locomotive.
Analogie de celles-ci avec les machines d'extractioiuPoints
principaux à considérer daas Tétude d*une locomotive au
point de vue du véhicule et du mécanisme : nombre et po»
sîtion des essieux porteurs ou moteurs , — digression sur le
porte-à-faux et la maiàière inûxacte dont on en envisage
souvent les effets: — nombre et position des cylindres;
châssis intérieur, extérieur, mixte,, double; position à don-
ner à resBÎeu moteur principal et aux essieux accouplés ;
position du mécanisme de distribution.
Tender, sa cooteuance ea eau et en combustible^ outil-
lage. Système de Ramsbottom pour prendre de Veau en
marche. Attelage du tender et de la machine : dispositions
ayant pour but soit de reporter Feffort de traction vers le
centre de la machine, 9oîl de fociliter géemétriquement
le passage dane ke-Gourbe», sonA à^Mémier U mouvement
de lacet.
Machînes^tendMm leur emptoicorDimeina'ebiûes de gave,
de banKeoe ou de Kgnes seeendairee, CN>mme mAchines &
marchandiees.
tnf* et 1» Leço]
Production de la vapeur ; deux conditions caractéristi'
ques : chaudière tubulaire, tirage mécanique.
DE l'ÉGQLE NATIONÂLB DES MINES. 253
Description de la chandière. — Enveloppe extérieure;,
riTures, dôme. — Appareil intérieur; foyer; nombre, di-
mensions et disposition des tubes ; emploi du fer et de Ta*-
cier dans les diverses parties des chaudières. Armatures.
Bouchons fusibles. — Explosions des looomatiwesu — Gril-
les, emploi de la houille. Conduite du feu. Dispositions
propres à réaliser la fumivorité. Souffleur. -— Cendrier;
grilles à flammèches. Cheminée. — Soupapes de sâxeté;
dispositions récentes empêchant automatiquement tout
eoicès de pression. — Prise de vapeur et régulateur. — -
Abri du mécanicien. Enveloppe de la chaudièi».
Puissance de vaporisation. Expériences âe Geoffiroy.
Diverses formules employées soit pour coaiparer entre
elles diverses chaudières, soit pour évaluer numérique-
ment la quantité d'eau vaporisée.
49* Leçon».
Alimentation : convenance d'avoir deux appareils dis-
tincts; précautions à observer par ïe mécanicien dans
remploi de T alimentation.
Etat de la question avant l'invenfcion de Tinjecteur.
Pompe alimentaire. Petit cheval. Galets d'aKmentation.
Injecteur Gifliard et types dérivés. — Insertion du tuyau
de refoulement sur la chaudière.
Échappement, son emploi essentiel pour produire le
tirage. Divers procédés proposés pour en utiliser partiel-
lement la chaleur. Maximum te l'économie qu'on peut
rëaliaer par le chaufbge préalable de Teau d 'alimentation.
Formule de Zeuner. Effets de Téchappement variable.
Disposition de l'échappement. Petticoat. Échappement
aanulaire fixe ou variable.
fikftploi de la vapeur. — Renvoi au cours de machines
pour L'étude complète de la question. Rappel ia& coftdi-
264 PROGRAMBIES DES COURS
tions générales de fonctionnement de la distribution par
tiroir à coquille avec avance et recouvrement. Données
particulières dans le cas des locomotives. — Tiroirs équi-
librés, tiroirs cylindriques. — Marche h régulateur fermé;
soupapes de rentrée d'air.
Emploi de cylindres de détente : machines de Mallet,
de Webb, du chemin de fer du Nord. Expériences de Bo-
rodine.
Distributions par coulisses. Distributions à un seul
excentrique. Appareils de changement de marche à levier,
& vis. Contre*poids de vapeur.
Marche à contre- vapeur. Injection d'eau ou de vapeur
pour en éviter les inconvénients.
TracHofim
99* Leçon*
Résistance des trains : résistance du train brut, du
train remorqué. Train élémentaire de M. Desdouits.
Etude individuelle des différentes causes de résistance.
Résistance à la jante; expériences de Wood. — Résis-
tance à la fusée; explication des résultats discordants
obtenus par divers observateurs. — Résistance de Tair;
influence des dimensions absolues et de la forme des sur-
faces ; importance de cette résistance dans les grandes
vitesses; effet d'un vent latéral. Influence du groupe-
ment des véhicules dans les trains de marchandises.
Étude en bloc de la résistance d'un véhicule ou d'un
train. — Divers modes d'observation : pente d'équilibre,
dynamomètres, mesure de l'accélération. — Résultats
observés : véhicule isolé, machine avec ou sans le mé-
canisme, train élémentaire, train complet. Formules
usuelles. ^
Résistance due aux courbes ; influence de la conicité
des bandages, du jeu de la voie, du jeu des plaques de
DE l'École nationale des mines. 265
garde et de la convergence des essieux. Résistance spé-
ciale à l'entrée et à la sortie ; résistance au démarrage et
au refoulement. Formules usuelles.
Exemples numériques de la résistance d'un train de
voyageurs ou de marchandises dans diverses circons-
tances.
Charge que peut remorquer une machine : 1^ d'après
le travail de la vapeur; 2^ d'après l'adhérence. Sections
de charges, rampes fictives. Consommation de combus-
tible et d'eau. Travail des mécaniciens et chauffeurs.
Roulements. Nombre de locomotives nécessaires pour le
service d'une ligne.
Organisation d'un service du matériel et de la traction.
Freins.
Nécessité des freins, leurs fonctions. — Conditions gé-
nérales d'emploi des freins à sabots. — Matières à em«
ployer pour les sabots. Relation entre la pression du sa-
bot et la résistance au mouvement. Effets du calage des
roues. — Nombre de freins nécessaire pour arrêter dans
un parcours donné. Dispositions réglementaires qui en
déterminent le nombre et la place dans les trains.
Montage et commande des freins : freins à vis, à en-
traînement, à coins, à ressorts, à contrepoids, freins au-
tomoteurs.
Freins à main des wagons à marchandises.
Freins continus, leurs avantages au point de vue de
la sécurité, au point de vue de l'exploitatioia ; prescrip-
tions administratives les concernant. — Conditions gé-
nérales de fonctionnement, automaticité , arrêt automa-
266 PROGRAMMES DES COURS
tiqae en un point donné de la voie. Importance d'iia
serrage simultané. DesseiTage.
Freins à transmission mécanique : Newall, Clarke,
Becker; emploi limité de ce mode de transmission. Trans-
mission pneumatique par le vide , par Tair comprimé :
Smith Hardy ; frein à vide automatique ; Westingfcoufie,
Wenger. — Transmission électrique : Achard.
Essais d'application des freins continus aux trains de
marchandises.
VOIE»
Généralités sur la largeur de la voie : voie normale ,
voie large de Brunel, voie étroite.
Deux conditions distinctes auxquelles doit satisfaire le
rail : 1® porter et guider les roues ; 2* se prêter à la
liaison avec les supports. ï)eux solutions dominantes à
ce dernier point, de vue : rails à double champignon ,
rails à patin.
Étude du rail dans le cas de supports discontinus. Poids
par mètre, courant. Fatigue de la fibne extrême : exeior-
ples. Profil du champignon supérieur, de la base.
Mode d'attache du rail sur la traverse : coussinets ,
selles, chevillettes, crampons, tire-fonds.
Joints, leur position sur la traverse ou en porte-à-faux,
joints concordants ou chevauchés. Longueur des rarls.
Eclissage; forme et dimension des éclîs^es, des bou-
lons ; dispositions propres à empêcher le desserrage des
écrous.
Cheminement des raila, auyoBs de Tempêcher.
Espacement des supports.
Supports isolés : dés en pierre, cloches ou plateaox en
xnékal.
I)£ L*éGOLK NATIOKAI4E DES MINES. 267
Traverses en bois. Choix de Tessence; dimensions,
préparation du bois, façon de la traverse. Prix et durée.
"hraverses en fer ou en acier, laminées ou forgées,
simples ou assemblées. Moyens d'empêcher, avec ces
traverses, le ripage de la voie. Fixation du rail.
90* Leçon*
Yoies sur longrines. Inconvénients avec les longrines
en bois : voie Brunel. Ces inconvénients disparaissent en
partie par remploi de longrines métalliques.
Rails-longrines : Barlow, Hartwig.
Rails sur longrines en fer : Hilf, de Serres-Battig.
Pose et entretien de la voie; surveillance, renouvelle-
ment.
Usure et durée des rails en fer ou en acier; influence
de la nature de l'acier. Cahiers des charges pour fourni-
tures de rails.
Comparaison spéciale de la voie à double champignon
et de la voie à patin sur tra^ffsrses en bois.
Raccordement dés parties de voie inégalement dé-
clives.
Particularités de la voie dans les courbes. Rails longs
et raOs courts. Surécartement. Surhaussement du rail
extérieur; théorie, formules usuelles. Raccordement avec
les alignements : 1° sans transition dans la courbure ;
2* par interposition d'un ou de plusieurs arcs à courbures
graduées. Raccordement de deux courbes consécutives
de sens inverse.
Croisement de deux voies h niveau : traversée d^é-
querre, traversée oblique. Construction des croisements.
Changements de rme.
Conditions théoriques : longueur et angle du croise*
268 PROGRAMMES DES COURS
ment, longueur de la partie mobile. Valeurs assignées à
ces éléments dans la pratique.
Dispositions mécaniques du changement : rail mobile,
aiguilles. Changements doubles. Changement Wharton.
— Appareils de manœuvre des aiguilles : leviers, trin-
gles , entretoises ; contrepoids mobiles ou fixes , pédale
Barbier pour faciliter la manœuvre des aiguilles à contre-
poids fixe.
Manœuvre à distance, par tiges rigides, par fils.
Accidents qui se produisent sur les aiguilles. Service
des aiguilleurs.
Dispositifs propres à prévenir les accidents sur ai-
guilles en pointe. Verrou Saxby et Farmer, verrou Baudu,
pédales de calage. Contrôleurs électriques.
Traversées-jonctions simples, doubles.
Etude géométrique du raccordement des voies par
changements et traversées.
34* Leçon*
Plaques tournantes pour wagons ou voitures, pour ma-
chines avec tender. Ponts tournants. Chariots à fosses.
Chariots de niveau. Heurtoirs. Taquets et blocs d'arrêt;
leur emplacement.
Passages à niveau. Modifications de la voie à ces pas»
sages. Disposition du chemin transversal aux abords du
passage. Barrières pivotantes ou roulantes. Barrières
manœuvres à distance. Passages pour piétons. Passages
sans barrières.
Classification et réglementation des passages à niveau.
Gardiennage de jour, de nuit, service des passages voi-
sins des gares. Passages non gardés.
Ballast. Choix des matériaux : gravier, sable, pierre
cassée. Matériaux artificiels : argile cuite, laitiers. Profil
du ballast. Bourrage, rechargement. Épuration d'un bal-
last défectueux.
r'
DE l'ÉGOUB nationale DES MINES. 269
Accotements. Distance à maintenir entre le rail exté-
rieur et tout objet saillant. Gabarit des ouvrages d'art.
Indication sommaire des dispositions de la plate-forme :
talus de remblais et de déblais, fossés, clôtures sècbes
et Tiyes. Largeur totale d'emprise. Passages par-dessus
ou par-dessous. Déviation des chemins ruraux.
Surveillance de la voie. Organisation du service de la
construction et de Tentretien des lignes.
Considérations générales sur le tracé d'un chemin de
fer. Conditions de pente et de courbure; traversée des
faites, des grandes vallées; emplacement des stations.
Étude préliminaire sur la carte; étude sur le terrain.
Implantation du chemin de fer.
Procédés spéciaux dans certains cas particuliers :
plans inclinés, crémaillères ; système Agudio.
Étude des gares.
Consistance générale d'une gare pour voyageurs, pour
marchandises. Longueur des voies pour trains de voya-
geurs, de marchandises ; longueur des trottoirs. Largeurs
à réserver entre les voies.
Arrêts sans installations spéciales. Haltes. Petites sta-
tions; position par rapport aux localités, par rapport au
passage à niveau voisin ; utilité d'une liaison de voies
sur les lignes à double voie; liaisons en pleine voie. Po-
sition du bâtiment des marchandises par rapport à celui
des voyageurs et aux voies, par rapport aux localités
desservies; conséquences pour la disposition des voies
de marchandises; voies de garage, garages en pleine
voie. Motifs d'éviter les aiguilles en pointe.
Stations de prise d'eau ; leur espacement ; consomma-
[
1
270 PROfiHAJiHSS DBS OOURS
tion d*eau quotidieime, caif^ciM des réservoirs, graes
hydrauliques^ leur position. Disposition des voies.
Stations à remises de voitures ou de machines.
Stations de bifurcation ; nombre des voies ; nécessité
ou convenance d'admettre les aiguilles en pointe. Sta-
tions de raccordement avec des lignes à voie étroite.
Grandes gares de bifurcation ou têtes de lignes : gares
distinctes pour les marchandises ; service de banlieue et
services de grandes lignes; messageries, service de la
traction. — Gares de triage , disposition dite en grils ;
triage par la gravité.
Constructions des gares : trottoirs, abris, couvertu«
des trottoirs et des voies ; quais à marchandises couverts
ou découverts, halles de transbordement ; installations
mécaniques pour manutentions. Disposition des bâtiments
pour voyageurs.
Remises et dépôts de machines. Nombre des fosses
nécessaires. Dépôts en demi-lunes, en rotonde, rectan-
gulaires. Voies d'accès; approvisionnements de combus-
tibles ; ateliers d'entretien ; corps de garde et dortoirs ,
logements.
SIGNAUX.
36* et 80« LieçonM*
Ils servent principalement aux communications des
agents des trains avec ceux de la voie. Ceux qui servent
aux communications dans les trains ou d'un point à l*aa«
tre de la voie sont décrits dans d'autres parties du cours.
Régis en France par le code des signaux du 15 novem-
bre 1885.
Deux sortes de signaux : optiques ou visuels, Jkoous-
tiques ou sonores. Avants^es et inconvéments des uns et
des autres. Généralités sur la forme, la coiileur, le 3on
r
DE LfiCOLE NATIONALE DES MINES. 271
des signaux. — Obéissance absolue de tout agent aux
signaux.
Signaux de trains : signaux du mécanicien ; signaux
dea conducteurs ; signaux de trains proprement dite :
signal de queoe^ annonce des circulations extraordinaires,
signaux annonçant la nature ou la destination d*an train.
Signal de départ, son importance. Signal de rappel
d*im train indûment mis en marche. Signaux des manoau-
vrefi à la machine.
Signaux de la voie proprement dits. Principes fonda-
mentaux.
Signaux mobiles ou amovibles. Signification spéciale
du signal d arrât donné à l'aide de ces signaux. Pétards ;
autres moyens de protection des trains ralentis.
Signaux fixes. Disque, signal carré, sémaphore* Signi-
fication particulière, en France, du signal d'arrêt donné
an moyen de chacun de ces appareils. Poteau-limite de
protection. Disque de ralentissement. Indication de bi-
furcation. Sifflet électro-automoteur.
Manœuvre des disques à distance^ transmission à deux
fils, à un seul fil ; compensateurs de dilatation; appareils
à manœuvres multiples ; désengageurs.
Signaux d'aiguilles.
40* Leçon*
Enclenchement des signaux entre eux ou avec les ap-
pareils de la voie. Utilité; cas où il convient d'appliquer
renclencbement: dispositions réglementairos en France
sur ce point.
Principes généraux du foncttonibement des enclenche-
ments. Enfcle&cfaements binaires, ternaires, spéciaux.
Notationa.
Appareils : système Yîgnier, système; Saxby et Farmer.
ËxensplM.
n
272 PROGRAMMES BBS COURS
EXPLOITATION TECHNIQUE.
41« Eieçon*
Formation des trains. — Gares de formation. Trains
de voyageurs, de marchandises, mixtes. Prescriptions ad-
ministratives touchant la composition de ces trains ;
règles techniques. Répartition du matériel entre les ga-
res. Chargement des marchandises. Dispositions relatives
aux matières explosives ou inflammables et à certaines
autres matières. Position de la machine. Personnel d*im
train.
Circulation des trains. Départ.
Vitesse en route ; moyens de contrôle de la vitesse et
de la marche. Différentes sortes de vitesse. Arrêts nor-
maux aux stations. Correspondance aux stations de bi-
furcation.
Emploi des graphiques pour étudier la marche et la
correspondance des trains.
Moyens d'empêcher la rencontre des trains de même
sens. Garages. Couverture en cas de ralentissement et
d'arrêt. Espacement des trains par la méthode de l'in-
tervalle de temps, par celle du .cantonnement ou Block
System.
Cantonnement absolu, permissif. Appareils Tyer, Re-
gnault, Lartigue, Siemens et Halske, Flamache.
Dispositions spéciales aux lignes à double voie. Circu-
lations extraordinaires; trains de matériaux. Retards.
Modi^cations dans l'ordre de succession des trains de
môme sens. Rupture d'attelages. Détresses. Secours.
Machines de réserve, leur répartition sur un réseau. Cir-
culation temporaire à voie unique. Pilotage double.
Dispositions spéciales aux lignes à voie unique. Agent
spécial de la voie unique. Annonce des trains réguliers,
DK l'École nationale des mines. 273
des circulations extraordinaires. Trains de matériaux.
Retards. Changements de croisement, dépassements.
Secours. Ruptures d'attelages. Exploitation en navette;
bâton-pilote; cloches électriques; appareils de canton-
nement appliqués à la voie unique (Lartigue, Flamache).
Service des gares et des bifurcations. Consignes et
ordres spéciaux. Avertisseurs et appareils divers de
correspondance .
Protection des passages à niveau.
Organisation d'un service d'exploitation.
Tome XV, 1889. 18
274 PROGRAMMES DBS COURS
LEÇONS SUR LES APPLICATIONS DE L'ÉLECTRICITÉ.
M. POTIER, ingéDieur en chef des mines, chargé de leçons.
Machines destinées à la production industrielle de
rélectricité. — Machines à courants alternatifs. Machines
à courants continus. Modes divers d'excitation. Adapta-
tion de Tenroulement à Tusage auquel sont destinées les
machines.
Rendement des machines. — Sa mesure.
Éclairage. — Arc voltaïque. Ses propriétés. — Charbons
artificiels. — Types principaux des régulateurs industriels.
Lampes à incandescence dans le vide.
Distribution de Télectricité. Conducteurs. Câbles divers.
— Montage des lampes à arc et à incandescence. Couplage
des dynamos. Distribution à plusieurs fils.
Économie résultant de remploi des transformateurs.
Exemples de prix de revient.
Moteurs électriques. — Applications à la traction et
aux transports à distance.
Inflammation des coups de mine par Télectricité.
Téléphonie. — Téléphones et microphones.
Commutateurs de bureaux centraux.
t
DE l'École nationale des mines. 275
COURS DE CONSTRUCTION ET DE RÉSISTANCE
DES MATÉRIAUX
m* RÉSAL, inspecteur général des mines, Professeur.
RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX.
Généralités. — Traction, compression, mise en charge
d'un prisme. — Constructions d'égale résistance à l'écra-
sement.
Moments d'inertie de quelques aires planes.
Pièces employées dans les constructions. — Hypothèses
fondamentales.
Flexion d'une pièce, moment fléchissant, effort tran-
chant, résultante élastique normale à une section.
Expression de l'effort tranchant pour une pièce à
section constante, entre les points d'application de forces
extérieures discontinues.
Faibles déformations.
Faibles flexions des prismes. — Mise en charge. —
Questions diverses. — Conditions d'équarrissage.
Solides d'égale résistance.
Prismes chargés debout.
Résistance des tubes indéfinis et des enveloppes sphé-
riques, soumis à une pression intérieure.
Rivure,
Rivet, rivure, bouteroUe, mattage, inconvénient du
brochage. — Condition pour qu'un poinçon en acier puisse
percer une tôle de fer.
Serrage et adhérence d'un rivet. — Tète de rivet d'égale
résistance.
Formules empiriques pour clouures étanches.
Glouures de pièces de construction en tôle.
Assemblages des tôles bout à bout et en crémaillère.
276
PROGRAMMES DES COURS
Torsion des prismes.
Formules générales. — Applications.
Boulons*
Généralités. — Corps, tête, filet du boulon. — Règles
de Witworth et de Sellers. — Serrage de Técrou. —
Nombre de spires engagées dans Técrou.
Règles relatives aux diverses catégories de boulons.-—
Hauteur de l'écrou et diamètre du cercle circonscrit.
Effet de la torsion sur le boulon produit par le serrage.
Gontre-écrou, clavettes, etc.
Clavettes,
Clavettes de calage et d'assemblage. — Contre-cIa«*
vettes.
Organes divers.
Tourillons.
Arbres en bois, fer, fonte.
Manivelles.
Tiges de piston.
Bielles.
Balanciers des machines à vapeur.
Épaisseur des dents d'engrenage.
Chaudières à vapeur.
Influence des fonds sur le corps cylindrique. — Fonds
plats et dits compensateurs.
Cylindres des machines à vapeur.
Poutres droites.
Théorème des trois moments.
Problème général des poutres droites.
Répartition économique du métal, notamment dans les
poutres en double T.
Poutres étagées.
i
I
1
DE LÉCOLE NATIONALE DBS MINES. 277
Flexion des pièces courbes.
Formule générale de Navier. — Poutres paraboliques.
— Tube elliptique soumis à une pression intérieure. —
Chaînes à maillons elliptiques.
Faibles flexions des pièces circulaires. — Applications
diverses.
Solides â^équilihre.
Généralités et applications.
Résistance des volants et des Jantes Senyrenage.
Résistance des chaînes à maillons plais.
Chaînes dont les maillons ne sont pas ou sont entre-*
toisés. — Effet d*un choc sur une chaîne. — Chaînes à
maillons circulaires.
CONSTRUCTIONS EN BOIS.
Constitution, qualités et défauts des bois.
Conservation des bois pour les constructions émergées.
— Peinture. — Goudronnage. — Carbonisation superfi-
cielle. -*- Injection de sulfate de cuivre, de créosote, etc.
Courbure des bois.
Poutres armées.
Planchers en bois simples et assemblés. — Formules
de Tredgold.
Plafonds.
Planchers proprement dits, parquets et carrelages.
Pans de bois.
Combles en charpente. — Type général.
Fermes à grande portée d'Ardant, de Palladio, du mar-
ché Saint-Germain ; mixtes en bois et fer ; de Philibert de
rOrme, d'Émy.
Combles en dôme , coniques et polygonaux.
"f •
278 PROGRAMMES DES COURS
Couvertures,
Couvertures en tuiles plates, creuses, à panne, d'Mfr-
kirch, d'Anvers.
Couvertures en ardoises, en pierres, en bardeaux, en
fer, zinc, plomb, cuivre et en asphalte.
Répartition des efforts dans les combles en charpente.
Comble funiculaire de Fabré.
Maçonneries,
Généralités sur les pierres, la chaux, le ciment, le
sable, etc.
Fabrication du mortier et du béton , en petit et en
grand.
Immersion du béton ; inconvénients des couloirs incli-
nés, etc.
Choix des pierres. — Matériaux artificiels.
Effets de la gelée sur les pierres.
. Préparation des pierres, et définitions diverses, y com-
pris celles des outils.
Bardage.
Maçonneries en moellons, à joints incertains, en pier-
res de taille, en briques, avec enduits divers.
Formules de Rondelet relatives à l'épaisseur qu'il con-
vient de donner à un mur à double parement.
Fondations.
Fondations extérieures sur terrains incompressibles. —
Différents systèmes, y compris celui sur sable rapporté.
Dragages. — Déblais sous Teau, épuisements ; cloche
à plongeur, scaphandre, radiers, bâtardeaux.
Fondations sur pilotis, dans un caisson, par encaisse-
ment, dans un coffre sans fond, tubulaires, à l'aide de
l'air comprimé (systèmes de S. Carnot, de Fleur Saint-
Denis, de Brunnel, etc.) et du vide.
Procédé américain par caissons immergés.
DE l'École nationale des mines. 279
Détails sur la préparation des pieux et palplanches et
leur mise en place.
Arrachage et recepage des pieux.
Pieux Mitchell.
Équilibre des semù'JltUdes.
Clayonnages.
Équilibred'un massifprismatique eu égard àla cohésion.
Poussée et butée des terres.
Stabilité des murs de soutènement»
Répartition des pressions sur les assises d*un mur.
Vérification de la stabilité d'un murj par les méthodes
^6 Mery et Coulomb,
Réservoirs.
VOUTES.
Différents genres de voûtes.
Cintres, décintrement.
Détails sur les ponts en maçonnerie. — Ponts à culées
perdues.
Tassement d*une voûte sur son cintre, à mesure qu'on
l'élève.
Formules empiriques qui donnent un premier aperçu
sur l'épaisseur à la clef.
Modes de rupture d'une voûte.
Méthodes de Mery et Durand-Claye, relatives à la sta-
1>ilité. — Piédroits.
Emploi des tirants en fer.
Plates-bandes.
Voûtes en dôme, annulaires, etc.
Ponts en charpente.
Systèmes divers suivant la portée pour les ponts en
poutres droites. — Platelage, faux platelage, garde-
corps, palées, charge d'épreuve j etc.
Ponts sur arcs.
280 PROGRAMMES DES COURS
Planchers en fer.
Généralités. — Emploi du hourdis et des tuiles creu*
ses. — Fers Zorès. — Poitrail.
Combles enfer.
Systèmes simple et composé de Polonceau.
PONTS EN FONTE.
Généralités sur les ponts en poutres droites et en arcs.
— Exemples divers.
Ponts enfer.
Ponts en poutres droites en double T. — Poutres cais-
ses, cellulaires, de Brunnel. — Système tubulaire.
Ponts en latices de Warren et de Howe et en treillis.
Systèmes réticulaires.
Ponts sur arcs. — Types principaux. — Résistance de
ces ponts.
Ponts suspendus.
Détails de construction. — Exemples divers. — Ponts
pour chemins de fer de Brooklyn et du Niagara.
Théorie générale de ces ponts. — Tracé d'un câble.—
InlGluence de la température-
Systèmes mixtes de Brunnel et de Pauli.
Ponts de bateaux pour le passage des chemins de fer»
(Maxau, Spier).
Clieminées,
En briques, en tôle, etc. — Conditions de stabilité oa
de résistance relatives à l'action du vent.
Fondations de machines diverses.
Laminoirs, marteaux -pilons et à soulèvement^
aes, grues.
pres^
Ds l'École nationale des mines. 281
COURS DE LÉGISLATION.
AGUlLLONi ingénieur en chef des mines. Professeur.
PREMIÈRE PARTIE (Leçons i à 17).
GÉNéRALITÉS. .
f et a« Leçons
Préliminaires : objet du cours ; — définition et division
du droit.
Droit eonstitatlonnel s principes du droit public
moderne ; — organisation, attributions et fonctionnement
des grands pouvoirs publics : sénat, chambre des dépu-
tés, président de la République.
Généralités sur les lois : délimitation des pouvoirs lé*
^slatif et exécutif; — du pouvoir réglementaire ; — actes
ayant la portée législative ; — titre préliminaire du Code
civil ; — application et interprétation des lois : jurispru-
dence, doctrine.
Droit adminiMratif t généralités : distinction en-
tre le gouvernement et Tadministration ; — intérêts collec-
tifs généraux ; locaux ; spéciaux ; — services publics spé«
cialisés.
3% 41' et 5« Eieçone.
Autorité» administratives t
Administration centrale : Président de la République ;
— ministres; sous-secrétaires d'État; organisation des
ministères ; — conseil d'État : organisation générale ;
attribution et fonctionnement en matière législative et
administrative.
Administration départementale : préfet ; — secrétaire
général de la préfecture ; — conseil de préfecture : oi^a-
nisation et fonctionnement en matière administrative ; —
282 PROGRAMMES DES COURS
conseil général ; — commission départementale ; — sons*
préfet ; — conseil d'arrondissement ;
Administration communale : maire ; police municipale ;
— adjoints ; — conseil municipal ;
Régime exceptionnel de la Seine, du Rhône; de Paris
et de Lyon;
Services publics spécialisés ;
Agents auxiliaires : administrations publiques diverses ;
Établissements publics; — Établissements (t utilité pu-
blique.
e*» nh et 8* Eieçona»
Autorité Judiciaire t
Généralités : rôle et compétence de Tautorité judi-
ciaire ; — organisation générale : juridiction ordinaire et
juridictions spéciales, contentieuses et pénales ;
Juridictions contentieuses (organisation et compé«
tence) : juge de paix ; — tribunal civil ; — cour d'appel ;
— tribunal de commerce ; — prud'hommes (renvoi) ; —
arbitrages.
Aperçu sur la procédure civile : assignation ; — com-
pétence ; — modes d'instruction ; — expertises ; — juge-
ments ; — voies de réformation et de recours ; — exécution.
Éléments de droit pénal : crimes ; délits ; contraven-
tions; — pénalités; — police judiciaire; — instruction
criminelle ; — juridictions pénales.
Cour de cassation.
Juridiction administrative t
Généralités : rôle et place de la juridiction adminis-
trative; — délimitation de compétence avec l'autorité
judiciaire ; — contentieux de pleine juridiction ; de l'in-
terprétation ; de l'excès de pouvoirs ; de répression;
Juridictions administratives : conseil de préfecture ; —
conseil d'État ; — de la notion du ministre juge.
Conflits.
DE l'École nationale des mines. 283
ils «»• 13* et 14* lieçons.
Élémento de droit privé t
Généralités de droit civil : des personnes et de leur
capacité ; personnes morales ; des biens ; des droits réels
^t personnels ; des actions ; — distinction des biens : im-
meubles et meubles ; domaine public ; res comunes et res
nullius; — droit de propriété; possession; accession;
communauté ; licitation ; — droit d'usufruit ; — droit d'u-
sage ; — servitudes ; — sources ; eaux courantes ; bor-
nage; enclave.
Différentes manières dont on acquiert la propriété.
Contrats ; principe de la liberté des conventions ; —
quasi-contrats ; délits et quasi-délits ;
Obligations : espèces; effets; extinction; preuves:
actes authentiques et sous-seing privé; présomption;
chose jugée.
Règles relatives à certains contrats : vente ; transport
de créance; louage de choses; d'ouvrage; mandat; tran-
saction ;
Cautionnement; nantissement; privilèges et hypo-
thèques ;
Prescription acquisitive ; libératoire.
Droit commercial : sa distinction du droit civil ; —
actes de commerce ; — commerçants ; — livres de com-
merce ; — effets de commerce : lettres de change ; billets
à ordre ; chèques.
Sociétés : généralités sur le contrat de société ; — so-
ciétés civiles particulières ; à forme commerciale ; — so-
ciétés commerciales : en nom collectif; en commandite ;
anonyme ; en participation ; — sociétés par actions : en
j commandite ; anonymes ; — sociétés à capital variable ;
I — sociétés étrangères.
1S% 16* et t^* LeçoBfl.
I
I Matiérefl administratives t
Travaux publics : déclaration d'utilité publique; —
284 PROGRAMMES DES COURS
expropriation pour cause d*utilité publique ; — exécution
des travaux publics : régie ; entreprise ou marchés ; con-
cession ; — dommages occasionnés par les travaux pu-
blics; — servitude d'extraction de matériaux; — occu-
pation temporaire ; — travaux mixtes.
Contributions directes et taxes assimilées : mode d'im-
position : impôt foncier ; personnel et mobilier ; des por^
tes et fenêtres ; des patentes ; — recouvrement ; privi-
lèges du Trésor; — réclamations gracieuses; conten-
tieuses : compétence; procédure.
Algérie» colonies et protectorato t différences
d'organisation, de législation et de réglementation avec
la métropole.
DEUXIÈME PARTIE (Leçons 18 à 32).
LÉGISLATION DES MINES.
49* et lO* Leçons.
Généralités sur la législation minérale : objet ; carac-
tères propres ; place spéciale dans le droit ; types divers
suivant les temps et les lieux ;
Historique : droit romain ; droit français ancien ; droit
intermédiaire ;
Aperçu historique et résumé général du droit français
moderne.
ao* et 9A« Ijeçone.
Classification légale des substances minérales.
Recherches de mines : par le propriétaire du sol ; --*
avec Tautorisation du gouvernement ; — en terrains com-
munaux ou domaniaux ; — illicites ; -^ en terrains con-
cédés ; — disposition des produits de recherche ; — so-
ciétés de recherche.
Institution des concessions de mines : formalités de
l'instruction ; demande et ses annexes ; enquête ; oppo-
sitions ; demandes en concurrence ; — concessibilité ; li-
mites ; étendue ; noms des titulaires ; — acte de conces-
DE L*éCOLE NATIONALE DES MINES. 285
sion et cahier des charges ; — recours contre les actes
de concession ; — interprétation des actes de concession.
Indemnités d'invention ; — indemnités d'explorateurs
évincés.
Bornage des concessions de mines.
De la propriété des mines : caractères généraux ; —
contrats de droit civil : vente ; amodiation ; usufruit ; pri*
vilèges et hypothèques ; — opérations de droit adminis-
tratif: modifications dans le périmètre ; renonciation ; réu-
nion ; — caractère juridique de l'exploitation des mines ;
Sociétés de mines.
•3" et 94* Lieçoiub
Relttttons des exploltaots de mines avee les
propriétaires de la surface t
Redevances tréfoncières : fixation par l'administration ;
— types divers : fixe , proportionnelle, à forme variable;
caractère juridique.
Servitudes de l'article il de la loi de 1810 ;
Caution de l'article 15 ;
Occupation de terrains : à l'intérieur du périmètre ;
— à l'extérieur ; travaux faits après déclaration d'utilité
publique ; — chemins de fer miniers ;
SS* et se* lieçoi
Dommages produits à la surface par les travaux de
mines.
Dommages occasionnés à la mine par les travaux de
surface.
Relations entre exploitants de mines : investisons ; —
indemnités pour écoulement d'eaux ; pour autres dom-
mages ; — mise en communication de deux concessions
voisines ou superposées ; — loi du 27 avril 1838.
. Redevances publiques : redevance fixe ; — redevance
proportionnelle : estimation du produit brut ; des dépen-
1
286 PROGRAMMES DES COURS
ses ; — procédure annuelle : imposition ; recouvrement ;
— réclamations ; — abonnement.
Impôts divers payés par les exploitants de mines.
Surveillance de rexploltatioiiL iMur Padml»
niiaitratioii s
Généralités : objet et nature de la surveillance; —
autorités compétentes ; procédure ; — voies de recours ;
— sanctions des prescriptions administratives ;
Chômage et abandon des exploitations ;
Déchéance et retrait des concessions : motifs ; procé-
dure ; effets.
Dispositions générales sur la police des exploitations.
Prescriptions spéciales : protection de la surface ; —
indemnités en faveur de Texploitant ; — - protection du
personnel ; accidents ; sauvetage.
Délégués mineurs (projets sur les).
Anciennes concessions.
Mines de sel et sources d*eau salée.
Exploitations de minerais de fer : classification légale
des minerais de fer ; — relations entre exploitants de
mine et de minière superposées ; — police de l'exploita-
tion des minières.
S9« Leçon*
Minières de terres pyriteuses et alumineuses.
Usines minéralurgiques.
Carrières : police de l'exploitation des carrières à ciel
ouvert ; des carrières souterraines ; carrières abandon-
nées ; — règles de droit privé sur les carrières et leur
exploitation.
ao* Leçon*
Tourbières.
Juridiction et pénalités : en matière de mines, miniè-
res ; carrières souterraines et carrières à ciel ouvert ; —
contraventions de grande voirie.
DE L'éCOLE NATIONALE DES MINES. 287
Organisation et fonctionnement de l'administration des
mines : conseil général des mines ; inspecteurs géné-
raux; ingénieurs en chef; ingénieurs ordinaires; — fonc-
tions ; — cadres ; avancement ; discipline ; congés ; re-
traites ; — gardes-mines.
Principes sur la responsabilité des fonctionnaires :
pénale ; civile.
Bt* et 39* EieçoiUb
Législation des mines en Algérie ; — dans les colonies :
Guyane ; Nouvelle-Calédonie ; Indes françaises ; — dans
les protectorats : Tunisie ; Annam et Tonkin.
Léi;tolAtloii des mlnefl à l'étranf^er s types prin-
cipaux.
Droit anglais : Grande-Bretagne : lois de police ; —
colonies anglaises.
Droit allemand ancien et moderne : leurs différences ;
— loi prussienne de 1865 ; — loi autrichienne de 1854 ;
loi saxonne de 1868.
Droit espagnol ancien et moderne : leurs différences ;
— décret-bases de 1868 ; — - application des droits espa-
gnols ancien et moderne au Mexique et dans les États
de l'Amérique du Sud.
Droù français : Belgique ; — Grèce — Turquie.
Droits divers : Italie ; régimes divers ; loi piémontaise
de 1859 ; — grand-duché de Luxembourg; régime spécial
des exploitations de minerais de fer; — Etats-Unis
d'Amérique ; législation fédérale sur les mines des pu--
blic lands.
TROISIÈME PARTIE (Leçons 33 à 42).
LÉGISLATIONS DIVERSES.
§ 1. — Chemins de fer (Leçons 33 à 36).
S3* Leçon*
Distinctions légales entre les voies ferrées.
Chemins de fer d^Atérêt général s
1
288 PROGRAMMES DES COURS
Régime de la concession ; ses caractères généraux ; —
concours financier de l'État : subvention ; garantie àHn-
térêt ; — constitution des grands réseaux : conventions
de 1857; 1859; 1863; 1868-1869; 1875; 1883.
34% 35* et 36* LeçoiM»
Principes généraux des cahiers des charges : droits et
obligations du concessionnaire ; séquestre ; déchéance ,
rachat ; — chemins de fer de TÉtat ;
Organisation de la surveillance de l'administration :
contrôle technique ; commercial ; financier ; — commission
de vérification des comptes.
Exploitation technique : établissement et entretien de
la voie et de ses dépendances ; — matériel roulant ; —
mouvement ; composition et circulation des trains ; trans-
port de matières spéciales ; — police du public.
Exploitation commerciale : généralités ; — tarifs de
différente nature ; — frais accessoires ; — délais de trans-
port ; — obligations du public et des compagnies ; — fac-
tage et cammionage; correspondance et réexpédition;
— prescriptions relatives à certains services publics :
postes ; guerre et marine ; — embranchements parti-
culiers.
Police de la voirie.
Sanctions pénales : au regard du concessionnaire ; du
public.
Chemins de fer industriels ; — chemins de fer d'intérât
local ; — tramways.
§ 2. — Matières diverses.
99*9 3S«9 33* et 43* I^eçons.
Eaux minérales t autorisation ; — déclaration d'in-
térêt public; périmètre de protection; — surveillance.
BtablUwementfl Insalubres s classement; — au*
torisation : formalités ; recours ; -— surveillance ; — dom«
DE l'sCOLE nationale DES MINES. 289
mages au voisinage ; — industries spéciales : gaz d'éclai-
rage ; — huiles et essences de pétrole ; — substances
eocpiosives : poudres ; nitroglycérine ; dynamite : fabrica-
tion ; — transport ; — conservation ; — emploi.
Ap|»areiUi A vapeur t appareils établis à terre :
conditions d'établissement et de fonctionnement des
chaudières fixes ; locomotives ; locomobiles ; récipients ;
•— surveillance administrative ; associations de proprié-
t^dres d'appareils à vapeur ; — accidents ; — pénalités.
Locomotives routières.
Bateaux à vapeur : navigation en eau douce ; — sur
mer.
41' et 4a« Leçons.
Bmploi des ouvriers i
Contrat de louage de services : généralités ;
LfOi et règlements sur le travail des femmes et des en-
fants dans l'industrie; spécialement dans les mines ;
Loi et règlements sur la durée du travail des adultes ;
Grèves et coalitions ;
Syndicats professionnels ;
Livrets d'ouvriers ;
Organisation, attributions et fonctionnement des pru-
d'hommes ;
Responsabilité du patron : pénale ; — civile ; délic-
tuelle ou contractuelle ;
Mesures et institutions de prévoyance : sociétés de se-
cours mutuels ; — caisses nationales d'assurance en cas
d'accidents ; en cas dé décès ; — caisse nationale de re-
traites pour la vieillesse ; — institutions privées : avec
retenues sur les salaires; sans retenues.
Législations projetées.
Tome XV, 1889. iî>
290 PROGRAMMES DES COURS
COURS D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE.
M. GHEYSSON^ ingéaieur en chef des ponts et chaussées, Professeur.
f E<eçoii»
GÉNÉRALITÉS. — PRÉLIMINAIRES.
Premières notions des phénomènes économiques. —
Besoins matériels, immatériels; leur essor illimité. —
Utilité. — Richesses. — Travail. — Produits et services.
— Rôle et progrès de l'Industrie.
Définition de TEconomie politique ; elle est une science
et un art. — Son classement parmi les sciences. — Ses
rapports avec la morale ; — avec le droit ; importance des
études de législation comparée. — Lois économiques
permanentes. — Règles contingentes. — Nécessité ac-
tuelle de l'économie politique pour les ingénieurs.
Méthode de déduction; sas dangers. — Méthode in-
ductive, fondée sur l'observation avec le secours de
rhistoire et de la statistique.
Grandes divisions de l'économie politique.
ai* et 3* LieçoiUb
L — PRODUCTION DES RICHESSES.
La production; son but; ses sources.
Les trois facteurs de la production : le travail, le ca-
pital, la nature. — Leurs rôles respectifs.
(a) LE TRAVAIL.
Généralités sur le travail. — ^ Le travail et l'antiquité.
— Personnel du travail. — Tx'avail manuel, mécanique,
intellectuel. — La science et l'industrie. — Importance
des forces intellectuelles et morales comme facteurs
DE l'École nationale des mines. 291
économiques. — Erreur du travail pour le travail . — Droit
au travail.
Division du Travail. — Ses principaux avantages;
sa généralisation; circonstances influant sur son dé-
veloppement; ses conséquences. — Coopération sociale
et internationale. — Objections contre la division du tra-
vail. — Devoirs de l'industrie et de TÉtat.
Liberté du Travail. — Esclavage dans l'antiquité,
dans les colonies. — Motifs allégués à l'appui de l'escla-
vage. — Émancipation; ses effets. — DiflScultés de la
transition. — La question de l'esclavage en Afrique.
Servage. — Son explication historique; sa dispari-
tion graduelle en France. — L'émancipation des serfs en
Russie, en Roumanie; ses effets.
Système réglementaire. — Castes en Orient. — Col-
lèges romains; collèges des utriculaires et des navicu-
laires.
Corporations. — Leur explication historique; leurs
diverses phases et leur organisation; leur suppression
en France, sauf des vestiges actuels. — Leurs avan-
tages dans le passé et leur incompatibilité avec les don-
nées du milieu moderne. — Les corporations en Russie,
en Turquie, en Suède. — Leur restauration en Alle-
magne, en Autriche; intérêt de l'expérience.
Objections contre la liberté du travail et la concur-
rence. — Dangers et impuissance dès remèdes. — Vertu
du travail libre. — Les régimes de contrainte et la
liberté du travail. — Devoirs de l'État, des patrons, des
intéressés.
4% S* et S* Leçoofl*
(6) LE ÔAPITAL.
DéfinUion du Capital. — Capital de consommation et
capital de production.
Capital fixe et circulant. — Importance de cette no-
\
1
I 292 PROGRAMMES DES COURS
I tien; rôles respectifs des deux capitaux; proportion k
[ observer entfe eux. — Problème de la transformation
I de Toutillage; méthode pour le résoudre. — Consé-
quences de r augmentation du capital fixe. — Grande
industrie. — Le capital fixe et TÉtat.
Formation du Capital. — Importance et emploi de sa
production annuelle. — Marché des capitaux : disponi-
bilité, confiance. — Démocratisation des valeurs. — Éva-
luation de la richesse publique en France et dans les
divers pays. — Propriétés de TÉtat. — Fonds commun*
— Compensation à la perte des quatre droits primitifs.
L Épargne. — Ses diverses formes; circonstances
influant sur sa formation. — Caisses d'épargne en France,
en Angleterre, en Italie : histoire; situation actuelle,
organisation; — caisses d'épargne postales, scolaires;
— rÉtat et les fonds des Caisses d'épargne; clause de
sauvegarde. — Objections contre l'épargne. — L'épargne
obligatoire. — Socialisme d'Etat; son impuissance et ses
dangers.
Les Machines, — Outils et machines; leur rôle dans
l'humanité. — Trois âges : des outils ; des machines sim-
ples ; de la vapeur. — Transformations produites par les
machines.
Objections et préjugés populaires contre les machines.
— Violences contre les inventeurs et les inventions. —
Action réelle des machines sur Teffectif des travailleurs ;
sur l'essor de la consommation. — Difficultés et souf-
frances de la transition. — Leur atténuation par le dé-
veloppement lui-même des machines et par diverses causes
retardatrices.
Bienfaits et devoirs du capital. — Situations respec-
tivement faites aux patrons et aux ouvriers par l'accrois-
sement du capital et des machines. — Avantages
conquis par les ouvriers. — Paradoxe économique. —
Harmonie entre le capital et le travail. — Loi de Bas-
DE L ÉCOLE NATIONALE DES MINES. 293
tiat. — Bienfaits du capital; ses devoirs. — Fonds com-
man immatériel. — La richesse repose au fond sur le
progrès moral.
1M et 8' Leçons.
(e) LA NATURB.
La Terre. — Particularités qui la distinguent des autres
capitaux.
Appropriation du sol. — Communautés agraires :
Marke germanique; la Dessa à Java; le Mir en Russie;
les AUmenden en Suisse ; les communaux en France ; la
propriété arabe.
Communautés de famille. — Leur essor sous le régime
féodal ; leur organisation ; communautés taiiibles. — Les
communautés et la petite propriété ; leur disparition en
France; la Zadruga slave.'
Propriété individuelle. — Dédoublement de la nue pro-
priété et de l'usufruit. — Domaine éminent chez les
Hébreux, les Musulmans, au moyen âge, sous la Mo-
narchie absolue. — Propriété quiritaire.
Légitimité de la propriété. — Attaques contre la pro-
priété. — Divers systèmes pour la défendre : le contrat
social, la loi, la première occupation, le juste, l'utile.
— La terre et le travail humain. — La plus-value du sol
et le capital. — Bmphytéose. — Supériorité de la pro-
priété absolue, pei*pétuelle, héréditaire. — Systèmes
collectivistes ; leurs dangers..
Propriété rurale. — Importance de l'agriculture. —
Divers systèmes de culture : culture intensive, exten-
sive. — Circonstances influant sur ces divers modes.
Division de la propriété : en France, sous l'ancien
régime ; aujourd'hui. — Nombre et classement des cotes
foncières. — Résultats des dernières enquêtes. — Divi-
sion de la propriété : en Belgique, en Prusse, en Italie,
en Angleterre, aux États-Unis. — Caractères respectifs
294 PROGRAMMES DES COURS
de la grande, de la moyenne et de la petite propriété. —
Avantages de leur juxtaposition. — Progrès de la petite
propriété. — Les Latifundia. — Les prairies et la popu-
lation.
Mobilisation du sol. — Système de Law. — Loi de
messidor an IIL — Assignats. — Act Torrens. — Sys-
tèmes pour retenir la petite propriété entre les mains du
paysan : le champ patrimonial en Chine; VHomestead
exemption en Amérique ; le Uoferolle en Allemagne et en
Autriche. — Le morcellement et les enclaves. — Influence
des lois de succession. — Lois allemandes sur le remem-
brement obligatoire ; — Rentengûter.
{d) LES INDUSTRIES ET LES LIEUX.
Influence des lieux sur la production. — La zone tem-
pérée et la civilisation. — Répartition géographique des
industries. — Leur classification et leur personnel. —
Leurs caractères. — Grande et petite industrie. — Re-
censement des professions. — La famille et latelier.
IL — LA RÉPARTITION.
Généralités. — Rémunérations des divers facteurs de
la production : sa légitimité et sa nécessité. — Régimes
de répartition : autorité ; • coutume ; liberté. — Offre
et demande.
(a) RENTE.
Théorie de Ricardo. — Ses conséquences; sa réfuta-
tion. — Monopoles naturels.
Formes d exploitation du sol. — Leur histoire; leurs
caractères. — Faire-valoir patronal et familial; absen-
téisme; questions agraires. — Métayage : circonstances
auxquelles il convient; harmonie des intérêts du mé-
tayer et du propriétaire ; réaction en faveur du métayage
DE l'École nationale des mines. 295
transformé. — Fermage : durée des baux; Holdings
act, — Grise agricole ; ses causes et ses conséquences
sur les modes d'exploitation du sol.
(6} INTÉRÊT.
VifUérèi de l'argent. — Sa condamnation dans le
passé. — Sa fécondité et sa légitimité. — Baisse pro-
gressive du taux de l'intérêt; ses causes et ses consé-
quences; conversions.
Réglementation de rintérêt en France et à l'étranger.
— Tendance générale à la liberté de l'intérêt. -— Réac-
tion contre ses abus.
(C) SALAIRE.
Valeur du salaire. — Sa généralité, et ses formes
multiples. — Ses avantages pour le patron et l'ouvrier.
Le salaire envisagé au point de vue du patron : élé-
ment du prix de revient. — Loi de Brassey. — Débat
pour la fixation des salaires. — Truck-system; lois desti-
nées à la réprimer dans les divers pays. — Intervention
des machines. — Combinaisons solidarisant l'intérêt des
patrons et des ouvriers.
Le salaire envisagé au point de vue de l'ouvrier : prin-
cipal chapitre du budget de la famille ouvrière. — Salaire
nominal et salaire réel. — Salaire en nature ; ses carac-
tères; sa généralité dans la passé; son rêle actuel. —
Les subventions ; leur importance sur le bien-être de la
famille et sur les rapports dans l'atelier. — Industries
domestiques. — Revenus des propriétés. — Monographies
de famille. — Choix du jour de paie. — Périodicité de la
paie; législation qui la régit dans divers pays.
Objections contre le salariat. — Attaques contre le
marchandage, contre l'inégalité des salaires ; — salaire
naturel ; loi d'airain ; — fonds des salaires ; — théorie de
Malthus. — Réfutation de ces théories. — Le salaire
S96 PROGRAMMES DES COURS
dépend surtout de la productivité du travail; consé*
quences au point de vue économique et social. — Influence
de la richesse du pays, du coût des vivres, de Tétat des
mœurs, de la loi, de la nature de la profession.
Statistique des salaires ; ses difficultés. — Dangers des
catalogues de salaires ; — Bourses du travail. — Hausse
générale des salaires plus rapide que celle du coût des
vivres. — Amélioration de la situation matérielle du plus
grand nombre.
Réglementation des salaires. — Salaires minima. —
Essais à diverses époques. — Résultats.
Associations coopératives de production. — Leur his^
toire ; leur faible développement ; leurs conditions de suc-
cès.— Ouvriers auxiliaires. — La mine aux mineurs. —
Le collectivisme dans les mines de Rancié. — Perma-^
nence et universalité du salaire.
(d) PROFIT.
Produit brut; frais de production; produit net. — In«
ventaire; ses difficultés.
Circonstances influant sur le taux du profit. — Varia-
tions du profit avec l'intensité de la production suivant
la nature des industries. — Méthode pour résoudre divers
problèmes commerciaux influant sur le profit. — Le profit
et les collectivistes.
Rôle et utilité économiques du profit.
19*» «3% 14% 15% et le* Leçons.
[e) RAPPORTS ENTRE LE CAPITAL ET LE TRAVAIL.
Importance économique de l'harmonie des rapports
entre le capital et le travail. — Signes caractéristiques
de cette harmonie.
Durée du séjour dans tatelie?'. — Courbes de stabilité.
— Avantages de la stabilité pour les patrons et les ou-
Triers. — Combinaisons pour Tencourager.
DE l'école nationale DES MINES. 297
Le logement de t ouvrier. — Importance de la question.
du logement. — Mauvaise situation du logement ouvrier
en France et à l'étranger ; ses conséquences sur Thygiène
et la moralité de l'ouvrier, sur la santé et la sécurité pu-
bliques. — But à atteindre : maisonnette isolée pour une
élite, maison collective pour la généralité. — Action de
l'Etat : intervention directe vis-à-vis de son personnel
en tant que patron; transports rapides et économiques
entre le centre des villes et leur banlieue ; enquêtes ; lois
et règlements contre les logements insalubres en France
et à l'étranger; facilités fiscales et légales. — Action des
intéressés : Buildings socieiies en Angleterre et aux
États-Unis; mécanisme, développement, résultats. — -
Action des classes aisées : spéculation, patronage, phi-
lanthropie ; — société des maisons ouvrières de Mulhouse ;
— sociétés anglaises, difficultés du début, succès financier
et moral, fondation Peabody ; — mouvement analogue à
l'étranger et en France. — Diverses combinaisons mise»
en œuvre ; emploi des réserves des caisses d'épargne.
Entente sur la fixation des salaires. — Histoire des coa-
litions et de leur régime légal en France et à l'étranger*
— Traders Unions en Angleterre et aux États-Unis;
leur rôle ; — Syndicats professionnels en France ; statis-
tique. — Organisation des syndicats de patrons; d'où*
vriers ; des syndicats mixtes.
Les grèves et leurs conséquences. — Remèdes pro-
posés.
Taxation du salaire. — Réglementation internationale
du travail. — Objections.
Arbitrage et conciliation en Angleterre, aux Etats-
Unis, en Belgique. — Sliding scale. — Basis System. —
Projets en France.
Participation aux bénéfices : son ancienneté; — ses
avantages là où elle est applicable; — ses conditions de
succès, surtout dans la petite industrie. — Résultats.
^
298 PROGRAMMES DES COURS
Recrutement du personnel : avantages faits aux fils
pour les retenir. — Dynasties d'ouvriers.
Habitudes et institutions de prévoyance, — Effets de
l'imprévoyance; alcoolisme; dettes. — Incessibilité et
insaisissabilité des salaires en France et à Tétranger.
Prévoyance et assurance. — Diverses catégories d'ins-
titutions.
Institutions pour aider la famille ouvrière dans son état
normal : — Épargne par le resserrement de la con-
sommation ; par rabaissement du prix des objets consom-
més. — Économats des compagnies ; avantages et diffi-
cultés actuelles du patronage direct. — Sociétés coopé-
ratives de consommation en Angleterre, en Belgique, en
France ; leur mécanisme ; Wholesale; achat au comptant;
système du prix courant ou du prix coûtant ; emploi des
bénéfices. — Comparaison des économats et des sociétés
coopératives. — Conclusions du congrès des chemins de
fer à Milan, en 1887.
Institutions contre les crises de la famille ouvrière. —
Leur distinction, suivant la nature du service; dangers
de la confusion des secours annuels et des engagements
à longue échéance.
Maladies. — Sociétés de secours mutuels. — Organi-
sation des assurances contre les maladies en Allemagne,
en Autriche. — Caisses régionales de secours des mi-
neurs belges. — Les caisses de prévoyance et de se-
cours en France ; enquête de 1 884 ; — organisation ; ré-
sultats.
Accidents. — Principes de la responsabilité civile ou du
risque professionnel. — Charge de la preuve. — Assu-
rance obligatoire ou facultative. — Législation en Alle-
magne ; en Autriche ; en Angleterre ; en Suisse ; en Italie.
— Législation actuelle en France et projets de loi soumis
aux Chambres. —Fixation de l'indemnité et de la pension.
— Mode d'assurance. — Distinction entre les accidents
DE l'école nationale DES MINES. 299
graves et légers. — Catégories auxquelles la loi s'ap-
plique. — Organisation financière ; Umlageverfahren ou
Deckungsverfahren.
Yieillesse et infirmités. — Les retraites; difficultés
d'en calculer d'avance les charges; illusions, mécomptes
et embarras. — Solutions adoptées par l'État; par les
grandes compagnies. — Système de la pension ou du
patrimoine. — La retraite obligatoire. — Loi allemande
du 24 mai 1889. — Objections.
Respect de [ouvrière. — Sa place au foyer. — Pré-
cautions légales en sa faveur; travail souterrain; tra-
vail de nuit. — Emploi des femmes dans les grandes
administrations. — Industrie domestique. — Écoles mé-
nagères.
Aliiance des travaux agricoles et manufacturiers. —
Avantages de cette alliance. — Combinaisons pour la
réaliser.
La manufacture rurale et la manufacture urbaine. —
Les sociétés anonymes et le patronat individuel.
III. — LA CIRCULATION.
19% i8% iO*» 90* et ttf Leçon*.
Échange. — Son mécanisme et ses caractères. — Ses
services.
La valeur. — Ses différentes définitions. — Circonstan-
ces qui la déterminent. — Offre et demande. — Frais de
production. — Monopole.
Distinction entre la valeur et la richesse. — Étalon de
la valeur : les métaux précieux; le blé; la journée de
travail. — Systèmes pour mesurer ou pour conjurer les
variations de l'étalon.
(a) LA MONNAIE.
La monnaie. — Titre. — Poids. — Cours légal. — La
monnaie est une marchandise. — Altération des monnaies.
300 PROGRAMMES DES COURS
— Monnaies réelles et monnaies de compte. — Monnaie
de billon. — Variation du pouvoir d'achat de la monnaie ;
ses conséquences pour les débiteurs et les créanciers.
Les divers systèmes monétaires. — Nécessité de plu*
sieurs métaux pour la monnaie. — Loi de Gresham. —
Rapport de la valeur de Tor et de l'argent. — Ses va-
riations successives. — Extraction et stock des deux
métaux. — Causes de la baisse actuelle de Targent;
ses effets.
Union latine; conventions du 23 décembre 1865 et du
5 novembre 1878; leurs lacunes. — Encaisse de la ha»*
que de France. — Variation de sa composition. — Poli-
tique monétaire de TAllemagne ; des Etats Scandinaves,
de ritalie; des États-Unis, Bland bilL — Renouvelle-
ment de r Union latine en 1885.
Monométallisme et bimétallisme. — Leurs avantages
et leurs inconvénients. — Congrès monétaires. — Situa-
tion actuelle de la question.
(6) LE CRÉDIT ET LES BANQUES.
Le crédit. — Sa nature. — Son influence. — Ses divers
modes.
Les effets de commerce. — Billets simples; au porteur;
à vue ; à ordre ; lettres de change ; mandats ; chèques. —
Le change ; ses fluctuations ; ses causes et ses résultats.
Les banques. — Leur rôle et leur mécanisme. — Les
banques de dépôt, de virement, d'escompte, d'émission.
Réserve métallique. — Limite de l'émission. — Billets
de banque. — Banque de France ; son organisation ; re-
nouvellement de son privilège. — Les Banques en An-
gleterre, en Allemagne, aux États-Unis, en Australie. —
Banques populaires en Allemagne et en Italie.
Les crises commerciales. — Leur histoire, leurs causes
et leurs caractères. — Leur périodicité. — Taux des
prix, de l'escompte, du change. — Mouvement de Ten^
•I
i
■i
i
DE l'École nationale des mines. 301
caisse, de la circulation et du portefeuille des grandes
banques. — Prévision des crises ; son intérêt.
Lepapier-mormaie. — Ses effets économiques. — Cours
forcé. — Assignats. — Reprise des paiements en espèces.
Le crédit public. — Emprunts perpétuels, amortissa-
blés. — Annuités. — Conversions.
(a) LE COMMERCE.
Commerce. — Ses transformations et son rôle. — Gros
et détail. — Bazars et boutiques. — Prix fixe ou mar-
chandage. — Concurrence ou réglementation. — Maxi-
mum. — Taxe de la boulangerie.
Commerce intérieur. — Douanes intérieures. — Liberté
de circulation. — Octrois; leur suppression en Belgique;
projet de suppression en France.
Commerce extérieur. — Histoire du régime douanier
en France et à l'étranger. — Droits à l'exportation. —
Droits à l'importation : fiscaux, protecteurs. — Balance
du commerce ; système mercantile ; système protection-
mste. — Correctifs de ces systèmes : échelle mobile;
drawhacks ; entrepôts ; admissions temporaires. — Trai-
tés de commerce; tarifs généraux. — Régime douanier
actuel ; ses tendances générales.
Syndicats de production et de vente. — Leur histoire;
leurs divers modes ; effets économiques ; contrepoids.
Colonies. — Leur rôle économique. — Colonies de
commerce, de peuplement, de plantation.
(6) LES TRANSPORTS.
Progrès des transports. — Données statistiques. — *
Principaux effets de ces progrès : sur le déplacement des
hommes et des choses (masse, économie, vitesse); sur
les débouchés et les approvisionnements; sur les prix;
sur la liberté commerciale.
Régime de [exploitation des voies de communication
en France et à [étranger. — Système français : corapa-
302 PROGRAMMES DES COURS
gnies concessionnaires sous la main de TÉtat. — Des
tarifs : leur influence économique; leur histoire; leurs
diverses formules. — Taxation d'après le principe com-
mercial et non d'après le prix de revient. — Effets des
abaissements de tarif; réformes postales. — Régime ac-
tuel des tarifs de chemin de fer; homologation; clause
des stations non dénommées. — Régime des voies navi-
gables ; développement de leur trafic. — Concurrence des
voies ferrées et navigables; droits de navigation. — Taxes
locales des ports en Angleterre et en France.
Système allemand : exploitation des chemins de fer
par rÉtat. — Tarifs « naturels ». — Conséquences du
système.
Système américain et anglais : liberté initiale ; évolu-
tion graduelle vers la réglementation. — Fusions ; coali-
tions; pools; traités particuliers. — Interstate commerce
law de 1887 aux États-Unis; — Railway and canal
traffic act de 1888 en Angleterre.
Coup d'œil comparatif sur les divers systèmes et supé-
riorité du système français qui semble le mieux concilier
les droits de l'autorité et les avantages de la liberté.
IV. — LA CONSOMMATION.
L'épargne et le luxe. — Leur rôle économique. — In^
fluence des prix sur la consommation. — Loi de Tooke.
La consommation et la population. — La loi de Malthus ;
ses erreurs. — Émigration et colonisation. — Paupé-
risme. — Charité légale ; charité privée.
La consommation et timpât. — Impôts directs, in-
directs; sur le capital, sur le revenu; proportionnels,
progressifs. — Revenus industriels de l'État. — Incidence
des impôts; leurs effets économiques. — Le budget; son
mécanisme. — La dette publique. — Amortissement.
DE L^ÉCOLE NATIONALE DES MINES. 303
Le rôle de F État. — Ses attributions légitimes; ses
limites. — Mesure de Futilité des travaux publics. —
Bénéfices directs et indirects.
V. — ANNEXES.
STATISTIQUE.
Objet de la statistique, — Son utilité pour les ingénieurs.
Organisation de la statistique en France et à F étranger.
— Bureaux officiels de statistique; leurs principales
publications. — Conseils supérieurs de statistique. —
Congrès de statistique. — Institut international de sta-
tistique.
Méthodes de statistique. — Réunion des données élé-
mentaires; révision; coordination; élaboration. — Coef-
ficients: moyennes. — Tableaux numériques. — Statis-
tique graphique : ses avantages; ses applications; ses
ressources (diagrammes, cartogrammes, stéréogrammes).
Données statistiques. — Notions de démographie com-
parée. — Statistique des transports. — Statistique de
l'industrie minérale : production; consommation; im-
portation; accidents; prix.
IM(* et »e* Leçon.
COMPTABILITÉ.
Comptabilité publique. — Budget. — Crédits. —
Exercice. — Budget du ministère des travaux publics. —
Liquidation des dépenses. — Ordonnance de fonds. —
Mandats de paiement. — Exercices clos, — périmés. —
Comptabilité des ingénieurs. — Tenue des bureaux.
Comptabilité privée (1). — Comptabilité économique :
son mécanisme; ses services.
(1) A renseignement oral sont annexés des exercices d*applica«
tiens pratiques.
304 PROGRAMMES DES COURS
Comptabilité [financière. — Livres légaux; usuels J —
Tenue en partie simple; en partie double. — Comptes
généraux. — Journal. — Grand-livre. — Livres auxiliaires.
— Balances. — Bilan. — Inventaire. — Spécimen de la
comptabilité d une grande exploitation (Mines ; chemins
de fer, etc.).
av* Leçon.
OBSERVATIONS ÉCONOMIQUES AU COURS DES VOYAGES DE UISSION.
Observations économiques à recueillir dans une exploit
iation. — Leur importance. — Intérêt du fait, du docu-
ment vivant, du contact avec les ouvriers. — Prépara-
tion du voyage.
Partie commerciale, — Généralités sur la région et
Tindustrie. — Organisation financière et commerciale. —
Approvisionnements. — Débouchés. — Prix.
Organisation du travail. — Divisions principales de
Fatelier. — Recrutement des ouvriers. — Salaires. —
Durée du travail. — Institutions de patronage et de pré-
voyance. — Habitudes générales de la famille ouvrière.
~ Rapports entre le capital et le travail.
DE L ÉCOLE NATIONALE DES MINES. 305
LEÇONS D'ARTILLERIE.
M. PRIOU, chef d'escadron d*artillerle , Professeur.
1'* Lieçon.
INTRODUCTION.
Attributions du corps de rartillerie. — Coup d'œil
d'ensemble sur l'organisation de notre système d'artil-
lerie : Matériels de campagne, de montagne, de siège et
de place, de côte.
9* et 3* Leçoiuu
BOUCHES À FEU.
Choix du métal. — Formes extérieures et formes inté-
rieures. — Mécanismes de culasse. — Obturation. —
Rayures. — Résistance des bouches à feu : tubes sim-
ples; tubes composés. — Frottage. — Canons à fils
d'acier. — Canons démontables. — Causes de rupture.
4% 5* et e* L.eçoii««
POUDRES ET LEURS EFFETS.
Constitution des poudres de guerre. — Combustion des
poudres à Tair libre et dans les bouches à feu. — Examen
des divers types de poudres : poudres à gros grains,
poudres à grains plats, poudres prismatiques, poudres
comprimées.
Variations de la vitesse initiale et de la pression maxi-
mum : influence de la nature de la poudre et de son état
de conservation, des éléments de Tarme, des conditions
de chargement, du poids du projectile. — Recul de
l'arme.
Mesure de la vitesse des projectiles à la sortie de Tâme,
Tome XV, 1889. âô
306 PROGRAMMES DES COURS
en plusieurs points de leur trajectoire, aux divers points
de Tâme : Ghronographes Le Boulengé, Bashforth, Schultz;
enregistreurs Marcel Deprez; projectiles enregistreurs
Sebert. — Vélocimètre Sebert pour Tétude du mouve-
ment de recul des bouches à feu.
Mesure des pressions : par la méthode dynamique et
par la méthode statique ; loi de développement des pres-
sions sur le culot du projectile, aux divers points de
Tâme; enregistreur Ricq; mesure de la pression maxi-
mum à Taide du manomètre à écrasement.
y* Leçon*
SUBSTANCKS EXPLOSIVES.
Emploi des explosifs pour les divers usages militaires.
— Leur puissance. — Circonstances qui en provoquent
la détonation. — Conditions à rechercher dans un explosif
de guerre. — Pyroxyles. — Nitroglycérine et dynamites
— Acide picrique et picrates. — Panclastites. — Fulmi-
nate de mercure.
s* et 0* Lieçons.
PROJECTILES ET LEURS EFFETS. — ARTIFICES.
Organisation des projectiles au point de vue du mou-
vement : formes extérieures ; montage. — Organisation
au point de vue des effets : Tir contre les troupes ; gerbes;
\\ obus à fragmentation; obus à mitraille; shrapnels; effet
^1 moral; boîtes à mitraille. — Tir contre les obstacles;
j effets des projectiles de rupture ; effets d'explosion dans
les terres, dans les maçonneries, etc. — Effets incen-
diaires.
Artifices de mise de feu et de communication du feu.
— Artifices de rupture. — Artifices éclairants. — Arti-
fices incendiaires. — Artifices de signaux.
lO* et il* Leçon*.
AFFUTS.
Conditions générales auxquelles doivent satisfaire les
i I
1
DE l'École nationale des mines. 307
â£fûts. — Conditions particulières de service. — Affûts
roulants de campagne, de montagne, de siège. — Affûts
glissants. — Affûts à châssis. — Appareils de pointage
en hauteur. — Pointage en direction. — Moyens de dimi-
nuer le recul : utilisation de la pesanteur, du frotte-
ment, de forces antagonistes; freins hydrauliques. —
Affûts de formes spéciales : affûts à ressorts, à tampons
élastiques ou hydrauliques ; — affûts sans recul ; — affûts
à embrasure réduite; — affûts à éclipse.
FABRICATION DES BOUCHES A FEU EN ACIER.
Fabrication des tubes et des frottes. — Conditions im*»
posées par Tartillerie., — Coulée. — Forgeage. — Re-
cuit. — Essais avant trempe. — Usinage dégrossisseur.
— Trempe et recuit. — Essais après trempe. — Pose des
frettes et usinage définitif. — Épreuve de tir.
t3% i4l% 15* et 16* L^çonfl*
MOUVEMENT DES PROJECTILES. — TIR.
Mouvement des projectiles dans le vide. — Mouvement
dans Tair : résistance de Tair; sa détermination expéri*
mentale ; moyens d'assurer la conservation de la vitesse ;
nécessité du mouvement de rotation ; dérivation. — Forme
de la trajectoire.
Avantages des grandes vitesses restantes.
Des causes d'écarts dans le tir ; causes provenant de
Tarme et de son chargement; causes fortuites. — Loi de
la dispersion des coups; son application au réglage du
tir. — Problèmes du tir. — Réglage par l'observation de
la grandeur des erreurs. — Réglage par l'observation du
sens des erreurs. — Méthodes de tir : détermination de
la hausse; détermination de Tévent. — Tirs contre un but
mobile.
Tables de tir : Éléments qui y sont inscrits. — Leur
308 PROaRAMlCES DES COURS.
usage pour les divers genres de tir. — Etablissement des
tables d'une bouche à feu existante. — Calcul approxi-
matif des tables d'une arme à Tétude.
l'y» t9% t9« et ]M>* Lieçoiifl.
ORGANISATION ET SERVICES DE l'ARTILLERIE.
Notions sur l'organisation du personnel et des établis-
sements de Tartillerie.
Service de F artillerie en campagne. — Principes rela-
tifs aux marches. — Place dans les colonnes. — Positions
de combat : reconnaissance et occupation des emplace-
ments; changements de position. — Exécution des feux.
— Ravitaillement. — Rôle et emploi de Tartillerie dans
le combat offensif et dans le combat défensif.
Service de t artillerie dans F attaque des places. — Equi-
pages de siège. — Personnel de Tartillerie d'une armée
de siège ; son rôle et ses attributions. — Emploi de Tar-
tillerie. — Diverses sortes de batteries, — Exécution des
feux.
Service de F artillerie dans la défense des places. —
Armement des places. — Rôle de Tartillerie de forteresse
en temps de paix et en temps de guerre. — Organisation
du tir et des services de l'observation des coups et des
transmissions. — Exécution des feux.
Service de t artillerie dans la défense des côtes. — Con-
ditions spéciales des tirs de côte. — Appareils et instru-
ments employés. — Méthodes de tir.
t
PROGRAMMES DES COURS DE l'ÉGOLE DES MINES. 309
PROGRAMMES DES COURS
se
L'ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE DES MINES
COURS PRÉPARATOIRES
COURS D'ANALYSE ET DE GÉOMÉTRIE DESCRIPTIVE.
M. PELLETAN, ingénieur des mines, Professeur.
ANALYSE.
CALCUL DIFFÉRENTIEL.
1'* Lieçoii«
Infiniment petits ; leurs divers ordres ; théorème sur
la limite d'un rapport ou d'une somme.
Représentation géométrique d'une fonction d'une seule
variable. Fonctions de fonctions. Fonctions inverses;
composées ; explicites ou implicites.
Interpolation. Formule de Lagrange. Premières no*
tiens sur le calcul des différences finies. Formule d'in«
terpolation de Newton.
3* Leçon*
Définition de la dérivée et de la différentielle. Différent
ToMK IV, 1889. — 2* lÎTraison. SI
310 PROGRAMMES DES COURS
tiation des fonctions algébriques, circulaires, exponen-
tielle et logarithmique. Différentiation d'une équation.
Tangentes et normales aux courbes. Coordonnées rec-*
tilignes et polaires. Sous-normale. Tangentes aux coni-
ques et aux courbes les plus importantes.
Enveloppes et enveloppées. Applications.
Différentielle d'un arc de courbe. Variation de la Ion-
gueur d'une droite. Développées et développantes.
Fonctions d*un nombre quelconque de variables ; leurs
dérivées partielles; leurs différentielles; cas des fonc-
tions implicites. Fonctions homogènes.
Tangentes aux courbes de l'espace ; indicatrice sphé«
rique. Étude de l'hélice.
'9* Leçon*
Plans tangents aux surfaces ; applications. Enveloppes
et enveloppées. Surfaces réglées ; variation du plan tan-
gent'le long d'une génératrice. Surfaces développables.
Différentielles d'ordre supérieur; cas d'une seule va-
riable ; différentielle d'un produit. Série de Taylor ; ex-
pression du reste ; développement en séries de fonctions
circulaires et exponentielle et de leurs inverses . Fonc-
tions hyperboliques.
O* Leçon*
Formules illusoires. Règles de Lhopital. Applications.
Différentielles d'ordre supérieur des fonctions de plu-
sieurs variables. Extension à ces fonctions de la série de
"Taylor. Changement de variables. Maximaet minima.
DE l'École nationale des mines. 311
lO* Leçon*
Courbure d'une ligne plane. Son expression analyti-
que. Cercle osculateur. Contact de divers ordres ; points
d'inflexion et sommets. Le centre de courbure est un
point de la développée.
tf Leçon*
Recherche de la courbure des coniques, de la cyclolde,
de la spirale d'Ârchîmède, etc.
Points singuliers. Étude de ces points par les déve-
loppées; caractères analytiques auxquels on les re-
connaît.
19* Leçon.
Courbes dans l'espace. Plan osculateur; ses proprié-
tés ; son équation. Première et seconde courbure : leur
détermination par l'indicatrice sphérique. Normale prin-
cipale. Sphère osculatrice. Lieu des tangentes à une
courbe.
13* Leçon*
Courbure des surfaces ; indicatrice ; directions princi-
pales ; directions conjuguées. Sections normales et obli-
ques; lois de leurs courbures. Lignes de courbure;
asymptotiques ; géodésiques.
CALCUL INTÉGRAL.
14l« Leçon*
Fonctions définies par des équations différentielles ; in-
détermination du problème. Différentielles d'une seule
variable. Intégrales définies et indéfinies.
t5« Leçon*
Intégrales immédiates; intégration par décomposition,
par substitution, par parties; par les séries, par remploi
des imaginaires ; exemples les plus importants.
312 PROGRAMMBS DES COURS
Intégration des fonctions rationnelles. Cas des ra-
cines réelles, simples ou multiples; cas des racines ima-
ginaires. Différentielles qui contieiment des radicaux du
second degré.
Différentielles binômes. Intégration des fonctions cir-
culaires ; cas d'une fonction rationnelle de cos x et ûnx.
Intégration des fonctions exponentielles.
Évaluation des aires planes. Surface de segments
elliptiques, hyperboliques et paraboliques. Aire de la cy-
clolde; de la spirale d'Archimède; de la spirale loga*
rithmique. Longueur d'un arc de courbe. Rectification da
la cycloïde.
!•• Leçon*
i
Calcul approché d'une intégrale définie. Méthode de
Côtes, de Simpson, de Poncelet. Exemples de calculs.
Différentiation et intégration sous le signe T. Applica-
tion au calcul de quelques intégrales définies. Intégrale
de Laplace.
Définition de la fonction Eulérienne de la seconde
espèce. Sa propriété fondamentale. Condition d'inté-
gralité des différentielles de la forme Mtfe + Nrfy ou
Mdic+Nrfy+Prfz.
Des intégrales multiples. Cas de deux variables ; inter-
prétation géométrique; intégrales triples. Calcul d'un
DE l'École nationale des mines. 313
volume. Application à Tellipsoïde ; à une portion de
sphère.
Équations différentielles. Équations de la forme
Mcti:-|-Nrfy=0; facteurs d*intégrabilité ; théorème relatif
k ces facteurs; leur détermination dans quelques cas.
Solutions particulières.
Notions générales sur l'intégration des équations diffé-
rentielles ordinaires.
Équation linéaire du premier ordre. Cas d'abaissement
des équations d'ordre supérieur. Équations linéaires à
coefficients constants.
Équations simultanées.
Premières notions sur Tintégration des équations aux
dérivées partielles. Équations linéaires du premier ordre.
Équation des cordes vibrantes.
GÉOMÉTRIE DESCRIPTIVE.
Divers modes de représentation des corps. Perspective
conique. Projections orthogonales. Perspectives cavalière,
axonométrique et isométrique. Projections cotées.
Généralités. Ombres et points brillants. Courbes d'om-
bre propre et d*ombre portée.
Perspective conique : tableau et géométral ; représen-
tation de la droite et du plan ; points et lignes de fuite ;
horizon. Point accidentel de distance. Points principaux
de faite et de distance.
314 PROGRAMMES DES COURS
3* Leçon*
Trait de perspective : cas où la figure à représenter
est donnée par ses projections orthogonales : trouver
l'image d'un point du géométral. Trouver celle d'un point
de l'espace.
4* Leçon*
Constructions directes en perspective. Problèmes rela-
tifs à la ligne droite et au plan. Image d'un cercle. In-
tersection de surfaces. Épure de la perspective d'une
arche biaise.
Restitution d'une perspective. Cas remarquables. Pers-
pective cavalière : représenter dans ce système une figure
donnée par ses projections orthogonales. Perspectives
axonométrique et isométrique.
Projections cotées. Représentation d'un point; cotes
rondes. Représentation d'une droite; pente et inter-
valle. Représentation d'un plan; son échelle de pente.
Problèmes relatifs à la ligne droite et au plan.
9* Leçon»
Représentation des surfaces topographiques. Lignes
de niveau et de plus grande pente : sommets, cols, lignes
de séparation des eaux, thalwegs.
8' Leçon*
Étude des courbes et surfaces usuelles. Hélice , ses
projections orthogonales. Ombre portée sur le plan ho-
rizontal.
O* Leçon*
Surfaces réglées. Hyperboloïdes et parabololdes de
DE L*éGOLE NATIONALE DES MINES. 315
raccordement. Parabololde des normales. Déplacement
d'un plan. Théorème du foyer. Mouvement le plus gé-
néral d'une droite.
!€»• Leçon*
Construction du plan tangent à diverses surfaces ré-
glées : au parabololde ; au biais passé gauche. Surface
de la voûte d'arêtes en tour ronde.
Surfaces enveloppes. Détermination de Tombre par les
enveloppées. Application au tore considéré comme l'en-
veloppe d'une sphère. Ombre portée par la surface :
!• sur elle-même ; 2*" sur le plan horizontal.
Mouvement hélicoïdal. Hélicoïdes réglés. Surface de vis
à filet triangulaire. Sa trace sur le plan horizontal. Ombre
propre et ombre portée.
49" Leçon.
Yis à filet carré. La courbe d'ombre propre est une hélice.
Ombre portée sur le plan horizontal. Hélicoïdes dévelop-
pables. Détermination du plan osculateur et du centre de
courbure de l'intersection de deux surfaces.
STÉRÉOTOMIE.
141* Leçon.
Principes généraux et types principaux des assembla-
ges des pièces de bois, de fer et de fonte qui entrent
dans les ouvrages en charpente. Consolidation des as-
semblages.
IS* Lieçon.
Combles. Conditions mécaniques et géométriques de
rétablissement des fermes. Éléments constitutifs. Fermes
316
PROGRAMMES DES COURS
en bois, fermes mixtes, fermes métalliques. Types divers
et détails d'assemblage. Voûte droite et biaise. Gouyer-
ture des édifices.
lO* Leçon.
Formules empiriques de rétablissement des escaliers.
#
Balancement des marches. Ëchiffre d'escalier en courbe
rampante. Taille du limon. Escalier & marches pleines.
Généralités : coupe des pierres et charpente. Tracé des
épures. Murs, voûtes et voussoirs. Porte biaise en talus.
Biais passé gauche.
Porte droite en tour ronde. Porte biaise en' tour ronde
et en talus. Descente biaise en berceau.
19« Leçon.
Arches biaises. Appareil orthogonal. Appareil hélicoï-
dal. Théorie complète de l'appareil hélicoïdal en plein
cintre ou en arc de cercle. Propriétés géométriques.
Foyers. Points d'équilibre. Étude d'un voussoir de tête.
Appareil hélicoïdal simplifié.
Berceaux tournants. Voûtes sphériques. Arrière-vous-
sures. Voûtes composées : berceau coudé ; voûtes d'arê-
tes et en arcs de cloître. Voûtes d'arêtes en tour ronde.
DE l'École nationale des mines. 317
COURS DE MÉCANIQUE.
M, MOUTARD, inspecteur général des mines, Professeur,
INTRODUCTION,
VECTEURS ET MOMENTS.
Origine, grandeur, direction d'un vecteur. — Gomposi
tien d'un faisceau de vecteurs. — Décomposition; paral-
lélogramme, parallélipipède. — Théorème des projections.
Expression du résultant par les composants et leurs angles
mutuels.
Moment d'un vecteur en un point ; représentation du
moment par un autre vecteur; fixation du sens. — Mo-
ment d'un vecteur par rapport à un axe. — Relation entre
les projections sur trois axes rectangulaires d'un vec-
teur et de son moment en un point. — Vecteurs équiva-
lents.
Composition des moments d'un faisceau de vecteurs. —
Expressions des moments d'un vecteur par rapport à trois
axes rectangulaires, au moyen des coordonnées de son
origine et de ses projections.
Des systèmes de vecteurs en général. — Systèmes équi-
valents. — Réduction à deux vecteurs. — Vecteur résul-
tant de translation. — Moment total en un point. Influence
de la situation du centre des moments. — Les six équa-
tions nécessaires et suflSsantes pour l'équivalence ; con*
centration dans un seul énoncé.
318 PROGRAMMES DES COURS
Résultant unique ; équations de la droite dont il est un
segment.
Corollaires géométriques de la théorie des vecteurs.
*
a* Leçon*
Étude des cas particuliers. — Vecteurs situés dans
un même plan. — Vecteurs parallèles. — Centre d'un
système de vecteurs parallèles de direction variable, à
origines fixes.
Étude directe de la composition des vecteurs paral-
lèles.
4î* Leçon»
Théorie des couples, déduite de la théorie générale de
l'équivalence. — Représentation d'un couple par un vec-
teur; fixation du sens. — Étude directe des couples.
Réduction d'un système de vecteurs à un vecteur
résultant de translation et à un couple. Influence du choix
de Torigine du vecteur résultant.
Identité essentielle de la théorie des couples et de celle
des moments.
CENTRES DE MASSE ET MOMENTS D'INERTIE.
B* Leçon»
Notion de la masse consfdérée comme un coefficient
affecté à un point. — Centre de masse, définition déduite
de celle du centre d'un système de vecteurs parallèles.
— Propriétés géométriques ; théorème des moments, mo-
ment d'inertie polaire minimum.
Composition d'un système de vecteurs concourants pro-
portionnels aux masses de leurs origines et aux distances
de ces origines au point de concours. — Corollaires géo-
métriques.
6" Eieçon*
Réduction d*un système de vecteurs perpendiculaires
DE l'École nationale des mines. 319
à un axe fixe, ou d'un système de vecteurs perpendicu-
laires aux plans qui passent par leurs origines et un
axe fixe, lorsque les vecteurs sont proportionnels aux
masses des origines, et aux distances de ces origines à
Taxe.
Moment d'inertie d'un système de points-masses par
rapport à un axe. — Rayon de gyration. — Translation
de l'axe. — Ellipsoïde d'inertie. — Axes principaux
d'inertie en un point. — Ellipsoïde central.
Extension des théories qui concernent les points-masses
aux lignes, aux surfaces et aux volumes, considérés
comme des systèmes de points-masses infiniment rappro-
chés. — Corps homogènes et hétérogènes. — Masse
spécifique. — Calculs de la masse totale, des coordon-
nées du centre de gravité, des moments d'inertie, par
des intégrales simples, doubles ou triples.
Construction géométrique des centres de gravité dans
les cas simples. — Périmètre et surface du triangle. — Sur-
face et volume du tétraèdre. — Trapèze. — Pyramide. —
— Tronc de pyramide.
Théorèmes de Guldin. — Volume du cylindre tronqué.
Calcul du moment d'inertie d'un parallélipipède rec-
tangle, d'un cylindre droit, d'une sphère.
MÉCANIQUE.
S^ Leçon.
Division du cours. — Caractères différents des bran-
ches de la mécanique. — Du temps ou de la durée.
CINÉMATIQUE PURE.
Mouvement d'un point sur sa trajectoire. — Représen-
320 PROGKAMMES DES COURS
tations : analytique, graphique, par une table. Appareils
enregistreurs.
Mouvement uniforme. — Vitesse. — Symbole
V = LT-*.
Mouvement varié. — Vitesse moyenne, vitesse à un
instant donné. — Exemples divers. — Mouvement vi-
bratoire simple. — Lois du mouvement uniformément
varié.
Détermination du mouvement lorsqu'on connaît une
relation entre le temps, le chemin et la vitesse. — Con-
ditions initiales. — Exemples.
O" Leçon*
Accélération tangentielle dans le mouvement uniformé-
ment varié, dans le mouvement quelconque. — Sym-
bole 3 = ÏjT!^*. — Détermination d'un mouvement lors-
qu'on connaît une relation entre le temps, le chemin, la
vitesse et Taccélération tangentielle. — Intégration dans
les cas simples. — Conditions initiales.
Exemples relatifs à la chute des graves dans les mi-
lieux dont la résistance dépend de la vitesse, et aux
mouvements rectilignes dont Taccélération dépend de la
distance à un point fixe.
Remarque sur la double homogénéité des formules de
la cinématique.
Accélération totale dans le mouvement curviligne. —
Déviation. — Plan osculateur. — Normale principale,
courbure. — Décomposition en accélération tangentielle
et en accélération centripète.
Projection d'un mouvement sur un plan ou sur un axe.
— Vitesse et accélération totale du mouvement projeté.
Application à la projection, sur un axe ou sur un plan,
du mouvement circulaire uniforme et du mouvement uni-
forme sur une hélice.
BB l'École nationale des mines. 321
Emploi des coordonnées rectangulaires pour l'étude du
mouvement d'un point dans l'espace.
Équations du problème général de la cinématique du
point. — Mouvements paraboliques, elliptiques, vibra-
toires.
Conséquences géométriques relatives au plan oscula«
teur, à la normale principale et à la courbure, déduites
de la comparaison des équations générales avec l'étude
directe de l'accélération totale dans le mouvement curvi-
ligne.
19* Mj^çom.
Réduction des trois équations générales à six équa-
tions différentielles du 1*' ordre. — Constantes arbi-
traires. — Intégrales. — Conditions initiales.
Applications : Mouvement d'un point dont l'accéléra-
tion a une direction constante. — Mouvement parabo-
lique.
Courbe balistique.
Mouvement d'un point dont l'accélération est dirigée
suivant la droite qui joint le mobile à un pôle fixe. — Loi
des aires.
13* Leçon*
Emploi des coordonnées polaires planes. — Vitesses :
angulaire, d'élongation, de circulation, aréolaire.
Décomposition de l'accélération suivant le rayon vec-
teur et la perpendiculaire à ce rayon. — Expression en
fonction du rayon vecteur, de l'accélération d'un mouve-
ment plan dont la vitesse aréolaire est constante, et dont
la trajectoire est connue. — Problème inverse.
Interprétation cinématique des lois de Kepler.
14Î* Leçon*
Mouvement d'une figure plane dans son plan.— Trans-
322 PROGRAMMES DES COURS
lation. — Rotation autour d*un point. — Centre instan-
tané de rotation. — Vitesse de rotation instantanée. —
Roulement d'une courbe mobile sur une courbe fixe. —
Glissement. — Mouvement mixte.
Applications géométriques : construction des tangentes
aux conchoïdeSjCycloIdes, etc. ; du point de contact d'une
enveloppée et de son enveloppe. — Roulement d'un cercle
à l'intérieur d'un cercle de rayon double, — Engrenage
de Lahire.
Mouvement d*un solide [dans l'espace. — Translation.
— Rotation autour d*un axe. — Pivotement. — Mouve-
ment hélicoïdal. — Axes instantanés de rotation. — Axe
spontané. — Vitesses instantanées de rotation et de glis-
sement. — Roulement, glissement, mouvement mixte.
Représentation du mouvement d'un solide par six équa-
tions. — Formules d'Euler.
Mouvements relatifs. — Vitesse d'entraînement, accé-
lération d'entraînement; accélération complémentaire;
accélération centrifuge composée. — Théorème de Go-
riolis.
Mouvements simultanés d'un point ; influence de Tordre
dans lequel on les considère.
Méthode de Roberval pour le tracé des tangentes à cer^
taines courbes.
Composition des mouvements élémentaires d'un solide,
bornée aux vitesses.
Représentation d'une rotation par un vecteur, fixation
du sens. -— Composition de deux rotations parallèles. —
DE l'école nationale DES MINES. 323
Couple de rotations.' — Rotations concourantes. — Décom-
position d'un pivotement en trois rotations autour d'axes
rectangulaires. — Composantes de la vitesse d'un point
d'un solide pivotant.
Composition des mouvements élémentaires généraux.
ClNiMATIQUE APPLIQUÉE.
!•• Leçon»
Premières notions sur les machines. — Organes de
transmission. — Classifications de Monge et de WilUs.
— Classification de M. Haton de la Goupillière.
Galets de transmission uniforme ou variable. — Galets
fixes, mobiles, d'interposition. — Problème des courbes
roulantes. — Spirale de BernouUi. — Ellipse. — Profils
dérivés. — Solution d'Euler.
SKI* Ëjeçonm
Glissières cylindriques, de révolution, hélicoïdales, à
double eflfet. — Glissières-guide ou glissières-transmis-
sion. — Palier. — Crapaudine. — Articulation. — Ex-
centrique à collier. — Vis. — Vis différentielle de Prony.
Excentriques à rainures. — Rainures rectilignes. —
Renvoi de translation, de rotation. — Plateau ou cône à
rainure. — Repos, transmission uniforme ou sinusoïdale*
— Calcul et tracé.
91" Leçon*
Excentriques à cadre perpendiculaire. — Méthode ana-
lytique, méthode graphique. — Excentrique à ondes. —
Came en cœur. — Excentrique de Morin. — Excentriques
variables de Saulnier et de Meyer.
Excentriques à cadre circonscrit, circulaire, triangu-
laire. — Emploi des podaires.
tut* Lfeçon.
Théorie des engrenages. — Engrenages plans. —
324 PROGRAMMES DES COURS
Courbes conjuguées, méthode des enveloppes, méthode
des roulettes. — Glissement élémentaire.
Engrenages à lanternes, à flancs rectilignes, à dévelop-
pantes de cercle, à épicycloldes .
Engrenages intérieurs. — Crémaillères.
Épures d*engrenages.
Engrenages cylindriques ou coniques. — Engrenage de
White. — Vis sans fin.
SM* Leçon*
Trains d'engrenage. — Trains ordinaires, épicycloldaux,
continus, discontinus, intermittents, alternatifs.
Formule de Willis. — Paradoxe de Ferguson.
Bielles. — Théorie géométrique. — Tiges, balanciers
et manivelles et leurs six combinaisons. — Balancier à
brides de Watt. — Parallélogrammes articulés de Watt
et de Peaucellier.
Joint universel, — Joint d'Oldham.
Cordes, courroies ou chaînes. — Poulies et moufles.—
Courroies sans fin.
Embrayages par manchons, courroies, arbres creux,
arbres à came. — Déclics. — Encliquetages.
Indicateurs cinématiques. — Cylindre et disque tour-
nant de Morin.
DYNAMIQUE DU POINT.
iry* Lfeçoau
Réflexions sur les principes expérimentaux de la méca*
nique. — Du point matériel et de la force.
DE l'École nationale des mines. 325
Principe de l'inertie du point matériel. — Direction
-d'une force. — Forces égales ; force constante en grandeur
et en direction. Poids.
Principe de Galilée. — Une force constante en grandeur
et en direction produit un mouvement dont l'accélération
est constante en grandeur et en direction. — Mouvement
des projectiles dans le vide. — Portée. — Courbe de
sûreté. — Hausses de tir.
Principe de l'indépendance des effets simultanés des
forces. — '- Définition mécanique de la résultante de forces
appliquées à un point matériel, de la somme de plusieurs
forces. — Mesure des forces. — Représentation des forces
par des vecteurs.
Composition des forces appliquées à un point matériel
ramenée à la composition d'un faisceau de vecteurs. —
Parallélogramme des forces. — Equations d'équilibre d'un
point matériel.
99* Leçon.
Proportionnalité des forces aux accélérations des mou-
vements qu'elles impriment à un même point matériel.
— Masse d'un point matériel. — Relation entre la force,
la masse et l'accélération.
Remarque sur la triple homogénéité des formules de
la dynamique. — Symboles : M=L-*rF, F=LT-*M.
Mesures absolues. — Gramme-masse et gramme-poids.
— Poids théorique et poids métrique. — Système CGS.
— Dyne.
Indicateurs dynamiques pour la mesure pratique des
forces ou des masses. — Ressorts. -^ Balances.
Équations du mouvement d'un point matériel soumis à
l'action de forces quelconques.
Tome XV, 1889. 2â
326 PROGRAMMES DES COURS
Interprétation dynamique des résultats de la cinéma-i
tique pure. — Force totale, tangentielle, centripète. -*
Troisième loi de Kepler. — Loi de la gravitation.
Théorèmes relatifs à la projection et au moment de la
quantité de mouvement. — Impulsion d'une force.
Des forces au point de vue industriel. — Travail d'une
force constante en grandeur et en direction. — Kilogram-
mètre, Erg. — Travail élémentaire et travail total d'une
force variable. — Effort moyen. — Travail de la résultante
de plusieurs forces. — * Travail d'une force pour le dépla-
cement résultant de plusieurs autres.
Dynamomètres à ressort. — Dynamomètre de traction.
— Manivelle dynamométrique. — Indicateurs de Watt et
de Clair.
Théorème de la force vive. — Cas où le travail élémen-
taire est la différentielle d'une fonction des coordonnées
du point. — Fonction des forces. — Surfaces de niveau.
■ — Application aux forces émanées de centres fixes et fonc-
tions de la distance.
' Stabilité de l'équilibre.
Principe expérimental de l'égalité de la réaction à
l'action. — Force d'inertie. — Composante tangentielle.
— Force centrifuge.
33* Lieçon*
Mouvement d'un point matériel assujetti à rester sur
une surface fixe. — Forces directement appliquées. —
Action normale, unilatérale ou bilatérale de la surface.
Équations générales. — Théorème de la force vive. —
Grandeur et sens de l'action normale de la surface. —
Détermination des points où le mobile quitte une surface
à résistance unilatérale.
DE L*ÉGOLE NATIONALE DES MINES. 337
Cas OÙ les forces directement appliquées se font équi-
libre. — Cas où la force directement appliquée est le
poids. — Plan incliné. — Mouvement d'un point pesant
dans la concavité ou sur la convexité d'un cylindre
horizontal.
Pendule sphérique. — Pendule conique.
Mouvement' d'un point matériel assujetti à rester sur
une courbe fixe. — Action normale de la courbe. — Équa^
tions générales. — Théorème de la force vive. — Grandeur
et direction de l'action de la courbe.
Mouvement d'un point matériel pesant sur une hélice
droite ou inclinée. — Pendule cycloïdal, tautochronisme.
— Pendule simple, durée de Toscillation, degré d'approxi-
mation de la formule.
Équilibre d'un point assujetti à rester sur une coqtBb
ou sur une surface. — Cas où il existe une fonction: des
forces. — Détermination des positions d'équilibre par lea
surfaces de niveau. — Stabilité de l'équilibre.
35* Leçon»
Des forces dans le mouvement relatif. — Théorème cte
Goriolis. — Forces apparentes, force d'inertie d'entraî»
nement, force centrifuge composée. — Expériences simples
qui rendent sensibles les forces apparentes. — Équilibre
relatif et mouvement sur une surface entraînée. — Incli-
naison transversale des voies ferrées dans les courbes.
Influence de la rotation de la terre sur les phénomène»
observés à sa surface. — Variation du poids. —Verticale.
— Indications relatives à l'écart vers l'est dans la chute
des graves et au pendule de Foucault.
Application de la théorie des mouvements relatifs à
l'étude du système planétaire. — Conséquences relatives
à la loi de gravitation.
328 PROGRAMMES DES COURS
STATIQUE.
30" Leçon*
Hypothèses sur la constitution physique des corps na-
turels. — Forces extérieures et intérieures. — Solides,
fluides, liquides, gaz. — Travail des forces intérieures.
Équilibre des solides invariables libres. — Postulatum
relatif à l'équilibre de deux forces égales dirigées en sens
contraires suivant la même droite ; transport du point d'ap-
plication d une force. — Théorie de l'équivalence des sys-
tèmes de forces appliquées à un solide invariable, rame-
née à la théorie des vecteurs.
Interprétation mécanique de la théorie des vecteurs;
les six équations de Téquilibre, concentration dans un seul
énoncé. — Résultante unique.
Forces parallèles et couples. — Actions de la pesanteur.
•— Théorie des centres de gravité ramenée à la théorie
géométrique des centres de masse.
Équilibré des solides invariables gênés. — Point fixe.—
Axe fixe. — Solides appuyés contre une surface fixe. —
Pressions sur les appuis.
Equilibre des systèmes articulés. — Articulations sphé-
riques, cylindriques. — Systèmes à liaisons complètes.
— Méthode fondée sur l'égalité des actions mutuelles des
pièces du système.
Application au coin, au genou, aux ponts-levis, aux ba-
lances de Roberval et de Quintenz, aux ponts suspendus.
Équilibre des solides liés par un fil flexible et inexten^
sible. — Polygone funiculaire.
. Équilibre d'un fil soumis à l'action de forces quelcon-
iques. — Fil tendu sur une surface. — Chaînette. — Courbe
des ponts suspendus.
DE l'École nationale des mines. 329
Équilibre des solides naturels et des systèmes matériels
à liaisons quelconques. — Théorème des travaux virtuels.
— Equations de liaison. — Equations de l'équilibre. —
Forces de liaison.
Hydrostatique. — Propriétés générales des fluides. —
Pression. — Principe de Pascal. — Équilibre des fluides.
— Surfaces de niveau. — Equilibre d'un fluide pesant; li-
quides superposés; vases communicants. — Équilibre,
relatif d'un liquide dans un vase tournant.
Nivellement barométrique.
Pression d'un fluide pesant sur les parois. — Centre de
pression. — Pression sur une paroi courbe.
Équilibre des corps flottants. — Principe d'Archimède.
DYNAMIQUE DES SYSTÈMES.
Des systèmes matériels libres ; forces extérieures et in-
térîeures. — Equations différentielles du mouvement. —
Constantes arbitraires, conditions initiales. — Intégrales
d'un problème de dynamique.
Théorèmes généraux sur les systèmes libres. — Théorè-
me du centre de gravité ; observations vulgaires qui s'y
rattachent, parquet glissant, plan incliné, etc. Théorè*
mes des projections et des moments des quantités de mou-
vements. Recul des armes à feu. — Théorème des aires.
Plan du maximum des aires.
Extension des théorèmes généraux au mouvement rela-
tif par rapport au centre de gravité.
Théorème des forces vives. Cas où la' somme des tra-
vaux élémentaires est la différentielle d'une fonction des
^
330 PROGRAMMES DES COURS
coordonnées des points du système ; fonction des forces.
— Stabilité de l'équilibre. — Travail de la pesanteur sur
un système matériel.
Travail des forces intérieures, dans Thypothèse où l'ac-
tion mutuelle de deux points du système ne dépend que
de leur distance. — Potentiel. — Énergie potentielle.
Énergie cinétique. — Énergie totale. — Principe de la
conservation de l'énergie. — Pendule élastique.
Remarque sur les cas où les théorèmes généraux four-
nissent des intégrales d'un problème de dynamique.
Des systèmes à liaisons. — Principe de d'Alembert ; for-
ces perdues. — Équation générale résultant de la combi-
naison du principe de d'Alembert et de celui des travaux
virtuels. — Théorème des forces vives pour le cas où les
liaisons ne dépendent pas explicitement du temps.
Applications directes du principe de d'Alembert. —
Masses pesantes suspendues aux extrémités d'un fil en-
roulé sur un cylindre horizontal. — Chaîne pesante glis-
sant sur deux plans inclinés adossés. — Point pesant as-
sujetti à rester sur une courbe mobile, etc.
44* Leçon*
Mouvement d'un solide autour d'un axe fixe. — Compo-
sition des forces d'inertie d'un solide tournant. — Moments
dlnertie. —Ellipsoïdes d'inertie. — Pressions sur les ap-
puis. — Axes permanents de rotation. — Axes naturels.
Pendule composé. — Réciprocité de l'axe de suspension
et de l'axe d'oscillation. — Centre d'oscillation.
. Théorie de la machine d'Atwood.
Énoncé des théorèmes de Poinsot sur le mouvement
d'un solide autour d'un point fixe.
Théorie des percussions. — Modification du principe de
DE L'eGOLE nationale DES MINES. 331
d'Alembert pour le cas des percussions. — Conséquences
générales.
Choc direct de deux sphères. Réflexion d'une bille sur
une bande. — Effet des percussions sur un solide mobile
autour d'un axe, contre-coups. — Centre de percussion.
Perte de force vive, théorème de Gamot. — Battage des
pilotis.— Pendule balistique.
UACHINES.
4ia* Leçon.
Notions générales sur les machines en mouvement. —
Discussion de l'équation des forces vives. — ; Transmission
du travail. — Résistances passives. — Effet des chocs. —
Rendement; impossibilité du mouvement perpétuel.
Puissance d'une machine. — Cheval- vapeur.
VT Leçon.
Des régulateurs. — Régulateur à boules. — Régulateur
parabolique, isochronisme. — Régulateur à bras croisés.
— Régulateurs de Rolland et de Foucault.
Modérateur à ailettes.
Des volants. — Calcul des volants. — Manivelles à sim-
ple ou à double effet. — Deux manivelles rectangulaires à
double effet. — Manivelle avec contre-poids. — Procédé
graphique.
Résistances passives. — Lois expérimentales du frotte-
ment de glissement au repos et pendant le mouvement. —
Équilibre et mouvement d'un corps sur une surface. —
Frottement dans la poulie fixe et le treuil, tourillons,
pivots.
Effets utiles du frottement. — Encliquetage Dobo. —
1
332 PROGRAMMES DES COURS
Valet de menuisier. — Embrayages à cône de friction. —
Freins.
Frein dynamométrique de Prony.
sa* Leçon*
Résistance au roulement. — Transport des matériaux
sur des rouleaux; glissement et roulement d'un rouleau
sur un plan.
Résistance des cordes, frottement, roideur. — Cour-
roies sans fin.
Résistance des milieux, frottement, pénétration directe.
— Parachutes.
SE l'École nationale des mines. 333
.COURS DE PHYSIQUE.
H. A. POTIER, ingénieur en chef des mines, Professeur.
1" et A* Leçons.
OPTIQUE*
Description et usage du goniomètre de Babinet. —
mesure des indices de réfraction des solides, des liquides
et des gaz.
Dispersion. — Spectres des lumières émises par des
sources diverses. — Spectres d'absorption. — Renverse-
ment des raies. — Conséquences relatives à la lumière
solaire. — Spectroscopes ; leur emploi dans les recherches
chimiques.
3* Leçon*
Vitesse de propagation de la lumière. — Méthodes de
Fizeau et de Foucault. — Comparaison entre la vitesse
dans Tair et la vitesse dans Teau.
41* Lioçon*
Hypothèse de rémission; explication succincte de la
réflexion et de la réfraction dans cette théorie. — Contra-
diction avec Texpérience. — Hypothèse des ondulations.
— Définition de l'indice dans cette théorie. — Elle est
d'accord avec Texpérience.
Principe d'Huyghens. — Construction des ondes réflé-
chies et réfractées.
5% •• et '9' LeçoBfl*
Périodicité du mouvement lumineux. — Production des
franges d'interférence. — Définition et mesure des Ion-
334 PROGRAMMES DES COURS
gueurs d'onde. — Valeur de la période ; elle varie avec
la nature de la lumière.
Interférences avec grandes différences de marche;
emploi du spectroscope pour les reconnaître. Nécessité
d'employer deux sources dérivées d'une source unique.
Anneaux colorés. — Expériences de Newton. — Lois
expérimentales.
Leur explication dans la théorie des ondulations. —
Hypothèse de Young, et vérifications expérimentales.
8" et e« Leçomu
Diffraction. — Phénomènes produits par des ouvertures
étroites et dans le voisinage des bords de l'ombre géomé-
trique. — Explication générale. — Définition du rayon
lumineux dans la théorie des ondulations. — Etude dé«
taillée de la diffraction en lumière parallèle. — Mode
d'observation. — Fente unique. — Double fente. — Réseaa.
— Mesure de la longueur d'onde.
10« et ±±* Leçons.
Polarisation de la lumière par réflexion, par réfraction
et par la tourmaline. — Polariseurs et analyseurs ; leur
réciprocité.
Non-interférence des rayons polarisés à angle droit. —
La lumière polarisée est constituée par des vibrations
rectilignes et transversales.
il^t 13*, 44I* et 15* Leçons.
Double réfraction. — Propriétés du spath d'Islande. —
Polarisation des deux rayons. — Rhomboèdres croisés.
Loi de Malus.
Construction de Tonde extraordinaire au moyen de
Tellipsoïde d'Huyghens. — Vérifications par la méthode
du prisme et par celle de Malus. Prismes biréfringents.
— Nicol.
DE l'ÉGOLB nationale DES MINES. 335
Biréfringence des cristaux à un axe ; cristaux positifs et
négatifs.
Lois générales de la double réfraction. — Sa mise en
évidence par la méthode de Fresnel et Arago. — Cons-
truction de la surface de Tonde de Fresnel; ses points et
plans tangents singuliers. — Axes optiques.
PolychroTsme des cristaux.
Lumière elliptique. — Composition de deux mouve-
ments périodiques rectangulaires. — Décomposition d*un
mouvement elliptique suivant deux directions rectangulai-
res. — Production de lumière elliptique dans Fexpérience
de Fresnel sur la non-interférence de rayons polarisés à
angle droit. — Apparition des franges par l'emploi simul-
tané d'un polariseur et d'un analyseur.
Constitution de la lumière naturelle.
iT* et tS* Leçoiub
Polarisation chromatique. — Production et analyse de
la lumière elliptique par les lames minces cristallines en
lumière parallèle. — Observation en lumière convergente.
«— Microscope polarisant. — Courbes isochromatiques et
lignes neutres dans les cristaux à un et deux axes optiques.
Conditions de visibilité des axes. — Mesure de leur angle
apparent.
Polarisation rotatoire. — Propriétés du quartz examiné
en lumière parallèle et en lumière convergente. — Teinte
sensible. Biquartz.
Théorie de Fresnel. — Propagation des vibrations cir-
culaires. — Pouvoir rotatoire des liquides. — Sacchari-
métrie. Polarimètre à pénombres.
336 PHOGRAMMES DES COURS
M>« Leçon*
THERMODYNAMIQUE.
Rappel des propriétés fondamentales élastiques et ther-
miques des fluides. — Relation entre les deux chaleurs
spécifiques et la chaleur latente de dilatation. — Déter-
mination du rapport des chaleurs spécifiques à pression
et à volume constant. — Calcul de la chaleur latente de
dilatation pour les gaz parfaits. — Détente adiabatique
de ces gaz.
3il% 9» et Ii3* Leçoi
La chaleur n'est pas une substance. — Production et
absorption de chaleur par des procédés mécaniques. —
Équivalent mécanique de la chaleur. — Expériences de
Joule, Hirn et de Foucault.
Détermination de l'équivalent mécanique au moyen des
gaz parfaits.
Nécessité de l'emploi d'un cycle pour la détermination
de l'équivalent mécanique. — Définition expérimentale de
l'énergie intérieure.
Principe de la conservation de l'énergie. — Son ex-
tension aux phénomènes chimiques, magnétiques, élec*
triques. — Energie des gaz parfaits.
IMI* et ans* Leçons.
Conditions générales de la transformation indéfinie de
la chaleur en travail. — Étude détaillée d'un cycle. —
Lignes isotûermes. — Lignes adiabatiques. — Rende-
ment. — Cycle de Carnot et axiome de Clausius. —
Le rendement d'un cycle de Carnot ne dépend que des
températures extrêmes. — Définition de la température
absolue. — Yérifications expérimentales tirées des vapeurs
saturées.
Formes analytiques des deux principes de la thermo-
dynamique. Détente adiabatique des vapeurs saturées.
DE l'école nationale DES MINES. 337
Ml* Leçon*
MAGNÉTISME.
Phénomènes généraux. Action de la terre ; actions ré-
ciproques des aimants. Leur action sur le fer doux. Lois
de Coulomb. Expériences de Gauss. Unités absolues de
magnétisme et de force magnétique, de moment magné-
tique. Hypothèse sur la constitution des aimants. Aiman-
tation. Champ magnétique.
dVS 9S' et SO* Lieçoiui.
ÉLECTRICITÉ.
Électrisation par frottement, par contact avec les corps
électrisés, par influence. Théorie des deux fluides. Loi de
Coulomb. Unité électrostatique d'électricité.
Potentiel. Sa définition et sa mesure. — Capacité.
Condensateurs à lame d'air. — Exemples de distribution.
— Condensateurs à lame solide.
Théorème de Green. Relation entre la densité et la
force. — Flux de force. — Extension aux diélectriques.
Application de ces théories au magnétisme. Lignes de
force et flux magnétique.
Piles. — Différence de potentiel aux pôles d*une pile.
— Courants ; leur action sur Taiguille aimantée : Loi de
Laplace. — Boussoles des sinus et des tangentes. Défini-
tion de Tunité absolue de courant et de Tampère.
Galvanomètres. Principe de la multiplication.
31% 39* et 33* Leçons*
Champ magnétique d'un courant. Feuillet équivalent.
— Bobines et solénoïdes.
Action des courants sur le fer. — Électro-aimants. —
Saturation. Principe de la télégraphie. — Sonneries.
Action des aimants sur les courants; action exercée
338 PROGRAMMES DES COURS
sur un élément de circuit dans un champ magnétique. — *
Action de la terre. — Actions réciproques des courants.
— Galvanomètre à cadre mobile.
Machines électro-magnétiques considérées comme mo-
teurs.
Armature Siemens. — Anneau Gramme. — Tambour
Yon Hefher-Altneck.
341* et 3S* Mjeçanmm
Expériences de Pouillet. Lois des intensités. — Ré-
sistance d'un conducteur. Force électromotrice. — Lois
des courants dérivés. Accouplement des piles. — Choix
d'un galvanomètre. — Définition du Ohm légal. — Volt.
Théorie de Ohm. — Vérification expérimentales. Théo-
rèmes de Kirchhoff.
Comparaison des résistances et des forces électromo-
trices; mesure de la différence de potentiel entre deux
points. — Voltmètres.
Comparaison entre les courants etles décharges. Mesure
électromagnétique d'une charge. Définition du Coulomb et
du Farad. — Rapport du Coulomb à l'unité électrostatique.
99* et 3d* Leçon»*
Actions chimiques des courants. — Électrolyse des com-
posés usuels. — Réactions secondaires. Lois de Faraday.
— Équivalence des réactions dans les éléments de pile et
dans les électrolytes. — Proportionnalité de l'intensité
chimique et de l'intensité magnétique.
Polarisation des électrodes. Piles secondaires ou accu-
mulateurs. Polarisation des piles. — Types principaux
des couples employés dans l'industrie et dans le labo*
ratoire.
DE l'école nationale DES MINES. 339
39* I^eçon.
Action calorifique des courants. — Loi de Joule. —
Définition théorique de Tunitë de résistance et du ohm.
Efifet Peltier. Effet Thomson.
Effet calorifique des décharges. Expériences de Riess.
Comparaison avec la loi de Joule. Explication théorique»
Énergie transmise au courant par la pile. Définition du
Watt. Mesure de Teffet utile d'une pile.
40*9 4liS 4a«, 43% 44I* et 4S* Leçoi
Induction. Découverte de Faraday. — Loi de Lenz. —
Production de courants continus par induction. Applica-
tion du principe de la conservation de l'énergie au calcul
de la force électromotrice induite dans ce cas. — Ré-
ciprocité entre les moteurs et générateurs de courants.
Siège des forces électromotrices induites. — Différences
de potentiels produites par l'induction. — Accouplement
de deux machines à courant contraire.
Extra-courant. — Induction d'un courant sur lui-môme.
— Lois expérimentales. — CoeflBcients d'induction mu-
tuelle et de self-induction. Leur détermination théorique.
-— Loi générale de l'induction ; la force électromotrice est
la variation du flux embrassé par le circuit.
Établissement du courant dans une bobine, avec et
sans noyau.
Magnétisme de rotation. Amortissement par induction.
Bobine d'induction.
Machines à courants alternatifs. — Mesure de Tinten*
site et de la force électromotrice.
340 PROGRAMMES DES COURS
COURS DE chimie; Générale.
M. GHESNEAU, ingénieur des mines, professeur.
PIEIIÊIE PAITIE.
CHIMIE INORGANIQUE.
!'• Leçon*
Objet de la chimie.
Phénomènes physiques et chimiques ; leurs analogies.
Existence et recherche des relations entre les fac-
teurs des équilibres chimiques; lois numériques des
réactions.
Propriétés génêraks des corps.
Divisibilité. Cristallisation : systèmes cristallins.
Dimorphisme ; allotropie, isomérie. Isomorphisme.
Lois numériques des réactions chimiques.
Principe de Lavoisier.
Lois des jproportions définies, ou de Proust.
Loi de Dalton.
Loi de Gay-Lussac.
Équivalents en poids et en volumes.
Poids atomique et théorie atomique ; loi des chaleurs
spécifiques.
Nomenclature.
Combinaisons exothermiques et endothermiques.
Exemples de chaleur absorbée ou dégagée dans diverses
réactions ; corps explosifs.
DE L ECOLE NATIONALE DES MINES. 341
Phénomènes de dissociation.
Dissociation de Teau, de l'acide carbonique, etc. Tensions
fixes de dissociation. Coefficient de dissociation ; maximum
de ce coefficient, et exemples où on le constate.
Principes de thermochimie.
Définition de l'affinité.
Principe des travaux moléculaires.
Principe de l'équivalence calorifique des transforma-
tions chimiques. Applications aux mesures calorimétri-
triques ; variation de la chaleur dégagée par une réaction,
suivant la température.
Principe du travail maximum : cas où ce principe se
vérifie rigoureusement.
3* Leçon*
Influence de certains agents spéciaux sur la réalisation
des réactions chimiques.
Influence de la chaleur ; influences dites de contact.
Influence de la lumière.
Influence de l'électricité.
MÉTAUX.
Propriétés physiques des métaux.
État physique, aspect, couleur, forme cristalline, poids
spécifique, conductibilité calorifique et électrique. Action
de la chaleur.
Propriétés mécaniques : élasticité, ténacité, malléabi*
lité, ductilité; influence des actions mécaniques.
Propriétés chimiques des métaux.
Action de l'oxygène et des autres métalloïdes, de l'eau ^
des bases, des acides et des sels.
Classification des métaux.
4k* Leçon*
ALLIAGES.
Préparation ; constitution des alliages. Liquation.
Tome XV, 1899. 23
342
PR06RAMMXS DES GOURft
Propriétés physiques des alliacés.
Densité. Dureté. Ténacité, ductilité et malléabilité.
Trempe. Fusibilité.
PropriéUs chimiques' des alliages.
Action de la chaleur. Action de l'oxygène : principe
de la coupellation.
OXYDES MÉTALLIQUES.
État naturel. Préparation des oxydes amorphes. Pré-
paration des oxydes cristallisés : minéralogie synthé*
tique.
Propriétés physiques des oxydes.
Couleur. Fusibilité. Volatilité. Solubilité*
Propriétés chimiques des oxydes.
Action de la chaleur, de la lumière et de Télectricité.
Action de l'oxygène, des autres corps simples; de
l'eau.
Classification des oxydes.
SULFURES MÉTiJLLIQUES.
État naturel ; préparation.
Propriétés physiques. — Couleur, solubilité, etc.
Propriétés chimiques. — Action de la chaleur ; action
des métalloïdes, des métaux, de l'eau, de l'acide sulfhy-
drique et des autres acides.
Classificatiou des sulfures.
CHLORURES MÉTALLIQUES.
Etat naturel : préparation.
Propriétés physiques. — Fusibilité, solubilité, etc.
Propriétés chimiques. — Action de la chaleur, de la
lumière, de l'électricité. Action des métalloïdes et des mé-
taux. Action de l'eau.
Classification des chlorures.
DE l'école nationale DES MINES. 343
6* Leçon.
PhosphureSy arséniures et azotures métalliques.
Carbures^ siliciures.
Hj/dmres.
COMPOSITION ET PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES DES SELS.
Définition des sels. — Sels neutres : sulfates, azotates,
carbonates, etc. — Loi de composition des sels neutres.
Propriétés physiques des sels. — Saveur, couleurs, etc.
Action physique de Peau sur les sels.
Solubilité des sels dans Teau. — CoefScîent de solubi-
lité. — Courbes de solubilité. — Phénomènes de sursa-
tnration. — Explication des anomalies que présentent
certaines courbes de solubilité, et des phénomènes de
sursaturation tirée des variations de chaleur de dissolu-
tion, suivant la température. — Température d'inversion.
— Forme théorique approchée de la courbe générale de
solubilité.
9* Leçon.
PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES DES SELS (Sultc).
Retard du point d'ébullition des dissolutions salines. —
Abaissement des points de congélation.
Action chimique de teau sur les sels.
Chaleur de dilution des sels. — Équilibres chimiques
dans la décomposition des sels par l'eau. — Comparai-
son avec les phénomènes de dissociation. — Influence de
la température sur la décomposition des sels par l'eau. —
Loi d'opposition de la réaction à l'action.
Diffusion et dialyse. Applications.
Mélanges réfrigérants.
Eau de cristallisation^ de combinaison^ acide ou ba-
sique. — Eau mécaniquement interposée.
Déliquescence et efflorescence : expérience de M. De-
bray ; tension de dissociation des sels hydratés.
344 PROGRAMMES DES COURS
Fusion aqueuse et ignée.
Méthodes de cristallisation des sels.
8* Lieçon.
PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES DES SELS (Suite).
Propriétés chimiques des sels. — Action de la chaleur,
de rélectricitô. Loi de Faraday.
Action de Toxygène et de Tair, des métaux, etc.
Décomposition des sels par les acides ^ les bases ou les
sels. — Lois de Berthollet ; 1® action des acides sur les
sels ; 2^ des bases sur les sels ; 3"^ des sels sur les sels.
Exemples nombreux où les lois de Berthollet sont en
défaut.
Explication de Faction des acides, des bases et des sels
sur les sels, tirée de la thermochimie : 1^ action des
acides sur les sels ; 2^ des bases sur les sels ; 3® des sels
sur les sels.
Partage des acides et des bases dans le mélange des
dissolutions de deux sels.
Action d'un sel soluble sur un sel insoluble : loi de
Dulong.
•* Leçon*
Propriétés générales des carbonates. — Composition.
— Propriétés physiques. — Propriétés chimiques : action
de Toxygène, du carbone, des autres métalloïdes, des
acides.
État naturel; usages; préparation.
Propriétés générales des azotates. — Composition. —
Propriétés physiques. — Propriétés chimiques : action
de la chaleur, des métalloïdes, soufre, carbone, etc.;
action des métaux, des acides, etc.
Etat naturel, usages, préparation.
Propriétés générales des sulfates. — Composition. —
Propriétés physiques. — Propriétés chimiques : action de
la chaleur, des métalloïdes, etc.
État naturel, usages, préparation.
w
DE L*ÉGOLE NATIONALE DES MINES. 345
lO* Leçon*
CARACTÈRES GÉNÉRIQUES DES SELS.
Azotates; azotites. — Phosphates. — Ârsénlates; ar-
sénites.
Chlorates, perchlorates. — Hypochlorites. — Sulfates;
sulfites ; hyposulfites.
Carbonates. — Silicates. — Borates. — Oxalates.
Chlorures. — Bromures. — lodures. — Fluorures. —
Cyanures.
Sulfures.
Méthodes pour reconnaître f acide dun sel.
±f Leçon*
POTASSIUM.
Métaux alcalins : propriétés générales de leurs com-
posés.
Potassium. — État naturel. — Préparation : décou-
verte du potassium. — Procédés de préparation de Gay-
Lussac et Thénard, et de Brûnner.
Propriétés physiques. — Propriétés chimiques : action
de l'oxygène, de Teau, etc. — Usages.
Potasse. — Oxydes anhydres de potassium. — Hydrate
de potasse : préparation. — Potasse h la chaux; potasse
à l'alcool.
Propriétés physiques et chimiques de la potasse. —
Usages.
Sels de potasse. — Caractères distinctifs.
Sulfures de potassium. — Composition. — Protosul-
fure. — Foie de soufre. — Usage des sulfures de potas-
sium.
POTASSIUM (Suite).
Chlorure de potassium. — État naturel. — Propriétés
physiques et chimiques. — Usages.
1
346 PROGRAKHES DSS COURS
Préparations industrielles : 1® extraction des mines de
Stassfurt ; 2® raffinage des cendres de varech ; 3^ traite-
ment des eaux mères des marais salants.
Bromure^ iodure^ fluorure^ cyanure et sulfocyanure de
potassium. •— Préparation et propriétés.
Carbonate de potasse. — Composition des carbonates
de potasses : carbonate neutre; bicarbonate. — Pro-
priétés et usages.
Carbonate impur, potasses du commerce. — Prépara-
tion industrielle : incinération et lessivage ; raffinage.
Différentes sources de potasse : vinasses de betterave;
suint.
Essais alcaiimé triques.
POTASSIUM (Suite).
Sulfate dépotasse. — Composition des sulfates de po-
tasse. — Préparation. — Propriétés, — Usages.
Std fîtes dépotasse.
Hypochlorite de potasse. — Préparation. — Eau de
Javel. — Usages.
Chlorate de potasse, — Préparation. — Propriétés. —
Applications.
Azotate de potasse. — - État natorel : phénomènes de
nitrification.
Fabrication du salpêtre. — Lessivage des matériau
salpêtres. — Nitriôres artificielles. — Emploi du nitrate
de soude. — Raffinage du salpêtre. — Essais de sal-
pêtre.
Propriétés de l'azotate de potasse. — Action des corps
combustibles. — Applications.
POTASSIDX (Fin).
Potuire.
Composition. — Propriétés phyjûques. — Résultats de
DE l'école nationale DES MINES. 947
la combustion de la poudre. — Fabrication de la poudre.
— Poudres diverses.
Silicates de potasse. — État naturel. — Préparation.
— Usages.
SODIOM.
État naturel.
Préparation du sodium. — Méthode de H. Sainte-
Claire Deville. — Propriétés physiques et chimiques. —
Usages.
Soude. — « Oxydes anhydres du sodium. •— Hydrate de
soude. — Préparation, propriétés, usages.
SODIUM (Suite).
Sels de soude. — - Caractères distinctifs.
Sulfures de sodium.
Chlorure de sodium. — État naturel : mines de sel
gemme, sources salées, marais salants. — Extraction et
purification du chlorure de sodium.
Propriétés physiques et chimiques : applications.
Sulfate de soude. — État naturel. — Préparation. —
Procédé Hargreaves. — Propriétés et applications»
Bisulfate de soude.
lO* Leçon.
SODIUM (Suite).
Carbonate de soude. — Soudes du commerce, natu*
relies et artificielles. — Usages.
Fabrication de la soude : 1^ procédé Leblanc; fours
tournants ; sel de soude ; 2^ soude à l'ammoniaque par le
procédé Rolland et Schlœsing.
Carbonate neutre de* soude, bicarbonate et sesquicar*
bonate. — Propriétés et applications.
Borate de soude. — État naturel. — Préparation. —
Propriétés et applications.
348 PROGRAMMES DKS COURS
Byposul/lie de soude. — Préparation. — Propriétés et
usages.
Bypochlorite de soude.
Azotate de soude. — État naturel. — Propriétés. —
Applications.
Arséniates et phosphates de soude,
LITHIUM.
État naturel. — Préparation. — Propriétés.
Lithine. — Caractères et propriétés des sels de lithîne.
Autres métaux alcalins. — Emploi de l'analyse spec-
trale. — Découverte du cœsium, du rubidium et du thal-
lium. — Spectres des métaux alcalins.
Extraction et propriétés du cœsium, du rubidium et du
thallium.
SELS AMMONIACAUX.
État naturel. — Usages : leur emploi en agriculture.
Analogie des sels ammoniacaux et des sels de potasse
correspondants. — Théorie d'Ampère sur la composition
des sels ammoniacaux : ammonium.
Caractères distinctifs des sels ammoniacaux.
Sulfhydrates d ammoniaque. — Composition. — Prépa-
ration.— Usages.
Chlorhydrate d ammoniaque. — Préparation. — Purifi-
cation.— Propriétés et applications.
Bromhydrate,iodhydrateetfluorhydrated*ammoniaque.
Carbonates d ammoniaque. — Propriétés, préparation.
Sulfate d ammoniaque. — Propriété : préparation.
Azotate d ammoniaque. — Production naturelle de l'a-
zotate et de Tazotite d'ammoniaque. — Préparation. —
Propriétés et usages.
DE l'école nationale DES MINES. 349
CALCIUll, BAKTDM ET STRONTIUM.
Analogie des métaux alcalino-terreux et de leurs com-
posés.
Préparation du calcium, du baryum et du strontium.
— Propriétés physiques et chimiques.
Protoocydes, — Oxydes anhydres . — Hydrates . — Action
des métalloïdes et des acides.
Préparation. — Fabrication industrielle de la chaux.
Bioxydes. — Préparation. — Propriétés. — Usages.
Sek des métaux alcalino-terreux. — Caractères distinc-
tifs. — Méthodes pour distinguer les uns des autres les
sels de chaux, de baryte et de strontiane.
Sulfures. — Préparation et propriétés. — Application
du sulfure de baryum à la préparation des sels de baryte.
19« Eieçoii»
CALCIUM, BARYUM y STRONTIUM (Suito).
Chlorures. — Préparation. — Propriétés et usages.
Fluorures. — État naturel : spath fluor. — Usages.
Azotates, chlorates. — Préparation. — Usage du chlo-
rate de chaux pour la fabrication du chlorate de potasse.
Hypochlàrites. — Préparation. — Industrie du chlorure
de chaux : propriétés et usages. — Ghlorométrie.
Sulfates. — Propriétés physiques et chimiques. — In-
dustrie de la baryte. — Gypse. — Fabrication et usage du
plâtre.
90* Leçon.
CALCIUM, BARYUM, STRONTIUM (Suite).
Phosphates. — Phosphate tribasique de chaux. — Fa-
brication des superphosphates : leur emploi en agricul-
ture.
Carbonates. — Propriétés physiques et chimiques. —
Action de la chaleur : dissociation. — Action des acides.
Carbonate de chaux. — État naturel, variétés. — Dimor-
L_
350 PROGRAHMBS DES COURS
phisme. — Isomorphisme du spath d'Islande avec les car-
bonates de magnésie, de fer et de zinc.
Mortiers.
Mortier de plâtre : théorie chimique de la prise du plâia*e.
Mortiers calcaires. — Mortiers aériens. — Mortiers hy-
drauliques : classification.
Étude des théories sur la prise des ciments.
Principes de la fabrication, et emploi des cmients.
VAGlfÉSIUH.
État naturel. — Préparation.
Propriétés physiques et chimiques. — Applications.
Magnésie. — Préparation, propriétés et usages.
Sek de magnésie. — Caractères distinctifs. — Prépara-
tion et usage des différents sels de magnésie.
ALUUINICM.
État naturel. — Préparation de f aluminium. — Pro-
priétés physiques et chimiques. — Applications.
Alumine. — État naturel. — Préparation. — Propriétés
physiques et chimiques. — Applications. — Aluminates.
ALUMINIUM (Suite).
Sels dp alumine. — Caractères distinctifs.
Chlorure d aluminium, — Préparation et propriétés.
Bromure, iodure et fluorure d'aluminium.
Sulfate d alumine et aluns. — État naturel. — Prépa-
ration.— Usages.
Silicates d'alumine. — État naturel, argiles. — Pote-
ries, porcelaines, grès et faïences : composition et princi*
pe de leur fabrication.
Verres : composition. — Verres ordinaires et verres à
base de plomb. — Propriétés physiques et chimiques des
verres . — Principe de leur fabrication.
DE l'école nationale BBS MINES. 351
93" Leçon*
ZINC
État natoreL — Extraction. — Propriétés physiques et
chimiques. — Usages.
Oxyde de zinc. — Préparation. — Propriétés. — Appli-
cations.
Sek de zinc. — Caractères distinctifs.
Sulfure de zinc. — État naturel. — Propriétés. — Usa-
ges.
Chlorure^ sulfate de zinc. — Préparation. — Propriétés.
•— Usages.
Principes chimiques de la métallur^e du zinc.
GLDGINIO.il»
Propriétés. — Préparation de la glucine. — Caractères
des sels de glucine.
GALLimi ET INDIUM.
Découverte du gallium. — Application de la classifica-
tion des corps simples, d'après leurs poids moléculaires.
Propriétés du gallium et de Tindium.
SMI* E<eçoii«
MANGANÈSE.
État naturel. --* Préparation. — Propriétés.
Analogies du manganèse, du fer et du chrome.
Usages du manganèse. — Son emploi dans la fabrica-
tUHi de l'acier.
Oxydes du manganèse. — Préparation et propriétés des
différents oxydes de manganèse.
Bioxyde de manganèse. — Emploi dans la fabrication
da chlore. — Procédé Weldon. — Essai d'un bioxyde de
manganèse.
Acide manganique. — Préparation de l'oxygène par le
procédé Tessié du Motay et Maréchal.
352 PROGRAMMES DES COURS
Acide permanganique. — Usages du permanganate de
potasse.
Sels de manganèse. — Caractères distinctifs. — Pro-
priétés et usages des principaux sels de manganèse.
CHROME.
État naturel. — Préparation. — Propriétés. — Usages.
Oxydes de chrome. — Protoxyde et sesquioxyde. —
Préparation. — Propriétés. — Usages : vertGuignet.
Sels de chrome, — Caractères distinctifs des sels de
protoxyde et de sesquioxyde de chrome. — Préparation.
Aluns de chrome : aluns vert et violet.
Acide chromique. — Préparation et propriétés.
Chromâtes et bichromates. — Préparation, propriétés
et usages.
Acide perchromique . — Préparation et propriétés.
Traitement du fer chromé.
FER.
État naturel. — Préparation du fer pur. — Propriétés
physiques et chimiques.
Oxydes du fer. — Protoxyde de fer anhydre et hydraté.
— Préparation et propriétés.
Oxyde magnétique. — Préparation. — Propriétés.
Sesquioxyde de fer anhydre et hydraté. — Préparation.
— Propriétés physiques et chimiques : principes chimi-
ques de la métallurgie du fer.
Acide ferrique.
Sels de fer. — Caractères distinctifs des sels de proto-
xyde et de sesquioxyde de fer.
Sulfures et chlorures de fer. — Préparation, propriétés
et usages.
DE l'École nationale des mines. 353
FER (Suite).
Carbonate de fer. — Préparation et usages.
Sulfate de fer. — Procédés de fabrication. — Propriétés
physiques et chimiques. — Usages.
Azotate de fer. — Préparation et propriétés.
Ferrocyanures et Ferricyanures. — Constitution de ces
sels. — Préparation. — Propriétés physiques et chimiques.
— Action sur les sels de fer : bleu de Prusse.
Emploi des ferro et ferricyanures comme réactifs.
NICKEL ET COBALT.
Analogies du nickel et du cobalt. — État naturel.
Propriétés physiques et chimiques du nickel et du co-
balt.
Oxydes de nickel et de cobalt. — Préparation et pro-
priétés.
Sels de nickel et de cobalt. — Caractères distinctifs. —
Sulfures, chlorures de nickel et de cobalt. — Sulfates. —
Sels ammoniaco-cobaltiques. — Phosphates et silicates.
— Smalt ou azur.
Principes chimiques de l'extraction du cobalt et du nie-
kel.
99* LeçoBU
CADMIUM.
État naturel. — Extraction. — Propriétés.
Oxyde, sulfure et sels de cadmium.
Caractères distinctifs des sels de cadmium.
ÉTAIN.
État naturel. — Extraction. — Propriétés et usages de
Tétain métallique. — Alliages d'étain. — Fer-blanc.
Oxydes détain. — Préparation. — Propriétés. — Usa-
ges : emploi du bioxyde d'étain pour les émaux. — Stan-
nates.
354 PROGRAMMES DES CSOURS
Sels détain. — Caractères distinctifs.
Sulfures et chlorures d'étain. — Préparation, propriétés,
usages. — Or mussîf; pourpre de Gassius.
Principes chimiques de la métallurgie de Tétain.
TITANE.
Propriétés, préparation et caractères du titane et de
ses principaux composés.
ANTUIOINE.
État naturel. — Extraction. — Propriétés physiques et
chimiques . — Usages.
Oxydes d'antimoine. — Préparation et propriétés.
Antimoniates. — Emploi du bi-méta-antimoniate de po-
tasse comme réactif des sels de soude.
Sels d'antimoine. — Caractères distinctifs«
Sulfures d'antimoine. — Kermès.
Chlorure d'antimoines . — Préparation et propriétés.
BISMUTH.
État naturel. — Extraction. — Propriétés et usages.
Oxydes de bismuth.
Sels de bismuth. — Caractères distinctifs. — Usages,
31* Eieçon»
PLOMB.
Etat naturel. — Extraction.
Propriétés physiques et chimiques du plomb. — Action
de Teau. — Action des acides. — Usage du plomb et de
ses alliages.
Oxydes de plomb. — Sous-oxyde. — Protoxyde : lithar-
ge. — Minium. — Bioxyde de plomb. — Propriétés, prépa-
ration et usages.
Sels de plomb. — Caractères distinctifs.
Sulfure de plomb. — État naturel ; propriétés. — Usa-
ges.
Chlorure de plomb. — Préparation. — Propriétés.
DE l'école nationale DBS MINES. 355
PLOMB (Suite).
Carbonate de plomb. — Carbonate hydraté. — Prépara-
tions diverses de la céruse. — Propriétés et usages.
Sulfate de plomb. — Préparation, usages.
Silicate de plomb, — Préparation et propriétés; appli-
cations.
Chramate de plomb. — État naturel. — Préparation ;
jaune de chrome.
Azotate dé plomb, — Préparation, propriétés et usages.
Principes chimiques de la métallurgie du plomb.
CUIVRE.
État naturel. — Pyrite de cuivre. — Oxydes. — Carbo-
nate. — Cuivre natif.
Propriétés physiques du cuivre métallique.
Propriétés chimiques : action de l'air humide, des
acides, etc. — Usages du cuivre : alliages.
Oxydes de cuivre. — Sous-oxyde et protoxyde : prépa-
ration et propriétés.
Hydrure et azoture de cuivre. — Préparation.
Sulfures de cuivre. — Propriétés et usages.
Chlorures de cuivre. — Préparation et propriétés.
Sels de cuivre. — Caractères distinctifs.
CUIVRE (Suite).
Azotate de cuivre, — Préparation et propriétés.
Sulfate de cuivre. — Préparation, propriétés, usages.
•^Application à la teinture. — Préparation des cendres
bleues.
Phosphate y arséniate et arsénite de cuivre , — Propriétés ,
préparation, usage. — Vert de Scheele; vert de Schwein-
fûrth.
356 PROGRAMMES DES COURS
Carbonate de cuivre. — Etat naturel : malachite, azu-
rite. — Reproduction artificielle.
Principes chimiques de la métallurgie du cuivre.
MERCURE.
État naturel : Cinabre. — Propriétés physiques du mer-
cure métallique. — Propriétés chimiques du mercure. —
Usages. — Amalgames. — Emploi du mercure dans la
métallurgie de Targent et de Tor.
Oxydes de mercure. — Préparation et propriétés.
Sulfures de mercure. — Préparation. — Usages : ver-
millon.
Sels de mercure. — Caractère distinctif.
Chlorures de mercure. — Préparation, propriétés et
usages.
Bromures, iodures et cyanures de mercure.
Azotates et sulfates de mercure.
Fulminate de mercure.
Principes chimiques de la métallurgie du mercure.
ARGENT.
État naturel : Sulfures, chlorure, argent natif.
Propriétés physiques et chimiques de Targent. —
Usages.
Oxydes d^argent. — Préparation. — Argent fulminant.
Sulfures d argent.
Sels d'argent. — Caractères distinctifs.
Chlorure j bromure, iodure d'argent. — Etat naturel.
— Préparation. — Propriétés et usages : principes de la
photographie.
Fluorure et cyanure d'argent.
ARGENT (Suite).
Sulfate d'argent. — Préparation et propriétés.
j
DE L*ÉGOLB NATIONALE DES MINES. 357
Azotate d argent. — Préparation et propriétés physi-
ques et chimiques. — Emploi.
Principes chimiques de la métallurgie de l'argent.
Alliages d argent.
Essais d argent. — Goupellation et voie humide.
Argenture des glaces^ des miroirs de télescopes.
OR.
État naturel. — Propriétés physiques et chimiques. —
Usages.
Oxydes dor. — Or fulminant.
Sulfure et chlorures d'or. — Préparation et usages :
Pourpre de Gassius.
Procédés de dorure. — Dorure au mercure, dorure au
trempé, dorure galvanique.
Sels dor. — Caractères distinctifs.
Principes chimiques de la métallurgie de Tor.
30* Lieçon»
PLATINE ET MÉTAUX DE LA MINE DE PLATINE.
État naturel. — Comparaison des propriétés physiques
et chimiques du platine, de Tiridium, du rhodium, du pal-
ladium, du ruthénium et de Tosmium.
Platine. — Extraction et fusion du platine. — Usages.
Oxydes, chlorures et sels de platine : propriétés et pré-
paration.
Caractères distinctifs des sels de platine.
Préparation et propriétés du palladium, de l'iridium,
du ruthénium, du rhodium et de l'osmium.
APPENDICE.
Méthodes pour reconnaître la base dun sel.
Tome XV, 1889. U
358 PROGRAMMES DES COURS
DEUXIÉIE PAITIE.
CHIMIE ORGANIQUE.
NATURE ET CONSTITUTION DES SUBSTANCES ORGANIQUES.
Formation des composés organiques.
Analyse immédiate et élémentaire. — Dosage du car-
bone et de Thydrogène. — Dosage de l'azote. — Dosage
des autres corps simples.
Formules des substances organiques. — Isomérie et
polymérie; atomicité des éléments organiques.
Production des substances organiques par analyse et
iQrnthèse.
Loi des substitutions. — Types chimiques.
Corps homologues. — Fonctions chimiques.
Classification des substances organiques d'après leurs
fonctions chimiques.
CARBURES d'hydrogène.
Carbures ^yjoe^.— Acétylène, éthylène, gaz des marais.
Familles des hydrocarbures naturels ou artificiels.
Hydrocarbures saturés^ ou paraffines : C*'*H''^*.
Etat naturel et modes de formation. — Pi'opriétés phy-
siques et chimiques. — Action du chlore.
Gaz des marais.
Pétrole. — Paraffine.
Carbures éthyléniques^ ou [oléfines : C*"H'*.
Propriétés physiques etchimiques : éthylène, propylène,
butylène, amylène.
Carbures acétyléniques : C**H*'*~'.
Préparation de Facétylène. — Propriétés physiques et
chimiques»
DE l'École nationale des mines. 359
CARBURES d'hydrogène (Suite).
Carbures camphéniques : G'*H'*~* et leurs polymères.
Essence de térébenthine : propriétés physiques et chi-
miques. — Modifications isomériques. -— Usages.
Résines. — Vernis. — Caoutchouc : Vulcanisation. —
Gutta-percha.
Produits de la distillation de la houille. <— • Huiles lé*
gères, huiles lourdes, brai.
Carbures aromatiques : G**H*"~*.
' Benzine : Extraction, propriétés physiques et chimiques.
— Usages. — Constitution de la benzine et formation de
ses dérivés : dérivés chlorés; nitrobenzine.
Toluène.
Carbures pyrogénés.
Naphtaline. — Anthracène. — Production, propriôtéisp
et usages.
49" Leçon*
ALCOOLS ET ÉTHERS.
Définition d'un alcool. — Isomérie dans les alcools;^
alcools primaires, secondaires et tertiaires.
Alcool vinique ou éthylique : C*H'0*.
Synthèse de Talcool éthylique. — Préparation de l'alcool
absolu. — Propriétés physiques et chimiques : action de
l'oxygène, du chlore, de l'eau, des acides.
Fermentation alcoolique. — Alcools industriels,
Éthers composés. — Préparation et propriétés.
Éthers simples. — Préparation et propriétés.
Éthers mixtes ou oxydés: — Éther ordinah'e ou oxyde
d'éthyle. — Préparation : théorie de réthérification. •—»
Propriétés et usages de l'éther.
Sulfure d'éthyle. -r- Composés organométalliques ;
Zinc-ôtbyle.
PROGRAMMES DBS COURS
360
ALCOOLS ET ÉTHERS (Suite).
Homologues de F alcool éthylique : Série grasse C**H**
(H«0»).
Esprit de bois au alcool méihylique. — Préparation,
propriétés physiques et chimiques.
^ Éthers de l'alcool méthylique. — Chlorure de méthyle :
Préparation ; action du chlore : Chloroforme.
Alcools butyliques.
Alcools amyliques.
Cires. — Propriétés, usages,
. Alcools de diverses séries. — Alcools acétyliques :
C**H**0*; camphéniques : C**H**"*0* ; benzéniques :
Qtnjji— eQ!. cinnaméniques C**H**-'0\ :
ALCOOLS POLYATOMIQUES.
Alcools diatomiqties. — Glycol : préparation, pro-
priétés physiques et chimiques.
Éthers du glycol.
Alcools triatomiques, — Glycérine : préparation, pro-
priétés et usages.
Éthers de la glycérine.
Nitroglycérine : préparation, propriétés et usages. —
Dynamite.
Stéarine, margarine et oléine. — Corps gras neutres :
leur constitution chimique. — Huiles et suifs : fabrication
des bougies stéariques et des savons.
PHÉNOLS ET LEURS DÉRIVÉS.
Définition et fonction des phénols.
Phénols mono^aiomiques : C**H**""*0*. — Phénol ou
acide phénique : extraction, synthèse; propriétés, usages.
Acide picrique.
: Phénols diatomiques. — Orcine.
Phénols triatomiques. — Acide pyrogallique.
DB l'école nationale DES MINES. 361
ALDÉHYDES*
Définition et fonction des aldéhydes. — Leur dérivation
des alcools. — Aldéhydes proprement dites ou primaires.
Acétones. Aldéhydes à fonctions mixtes. Quinones.
Production et propriétés générales des aldéhydes.
Aldéhydes primaires. — Aldéhyde éthyliqne : prépara-
tion et propriétés. — Aldéhyde trichlorée ou chloral. —
Aldéhyde benzolque. — Essence d'amandes amères.
Aldéhydes secondaires ou acétones. — Acétone éthyli-
que : préparation et propriétés.
Aldéhydes à fonctions mixtes.
ALDÉHYDES (SUÎte).
Glucose et glucosides. — Glucose : état naturel, pré-
paration. — Lactose.
Sucre ordinaire. — État naturel. — Propriétés physi-
ques et chimiques. — Action des acides et des bases.
Extraction du sucre de- canne et du sucre de betterave.
Dextrine. — 'Préparation et usages. — Gommes.
Matières amylacées. — État naturel. — Propriétés. —
Amidon et fécule. — • Extraction et usages.
Cellulose. — Propriétés physiques et chimiques.
Aldéhydes des phénols^ ou quinones. — Production et
propriétés.
ACIDES ORGANIQUES.
Définition et production des acides organiques.
Acides monobasiques ou acides gras. — Propriétés gé-
nérales.
Acide formique. — Production, propriétés.
Acide acétique. — État naturel. — Propriétés physi-
ques et chimiques. — Préparation du vinaigre de bois et
du vinaigre ordinaire. — Usages de l'acide acétique. —
Préparation et propriétés des acétates.
1
362 PROGRAMMES DES COURS
Préparation et propriétés des acides margarique, stéari
que, oléique et benzoïque.
Acide poli/basiques.
Acide oxalique. — Préparation, propriétés. Usages.
Acides alcools. — Acides lactique, malique, tartrique
et citrique.
Acides phénols. — Acide gallique.
Acides éthers-phénols. — Tannin.
AMMONIAQUES COMPOSÉES OU AMINES. — ALCALOÏDES. — AMIDES.
Composés azotés basiques correspondant aux alcools
et aux phénols.
Aminés des alcools monoatomiques. — Modes géné-
raux de formation des aminés : Méthylamine, éthylamine.
Aminés correspondant aux alcools diatomiques.
Aminés correspondant aux phénols. — Aniline. — Pré-
paration, propriétés et usages. — Couleurs d'aniline.
Alcalis organiques végétaux.
État naturel. — Propriétés générales. — Alcalis des
quinquinas, de Topium, du tabac.
Composés azotés neutres.
Amides des acides monobasiques et bibasiques. — Pré-
paration. — Indigo.
MATIÈRES ALBVMINOÎDES. — FERMENTATIONS.
Constitution des matières albuminoïdes. — Albumine,
caséine, fibrine. — Sang.
Ferments organisés. — Fermentations proprement
dites. — Fermentations dues à des ferments solubles.
Fermentation alcoolique; boissons fermentées.
Fermentations diverses. — Origine des ferments.
Conservation des matières animales.
I
EXPLOSION D^UNE CHAUDIÈRE DE LOGOMOBILE. 363
i
NOTE
SUB
L'EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE DE LOGOMOBILE
A CIRON (Indre)
Par H. OLRT, Ingénieur en chef des mines.
Le 10 septembre 1888, la chaudière d'une locomobile
appartenant au sieur Lamoureux, entrepreneur de bat-
tage, a fait explosion dans la ferme de la Ménagerie,
commune de Giron (Indre). Huit hommes ont été tués et
cinq blessés, dont un a succombé six semaines après,
ce qui porte à neuf le nombre des morts. Les dégâts
matériels ont été peu importants.
Description sommaire des lieux. — La locomobile, ar-
rivée la veille dans la soirée, devait servir à actionner
une machine à battre ; elle avait été installée dans l'angle
nord-ouest de la grande cour de la ferme (PL II, fig. I), à
proximité de la grange et à une dizaine de mètres d'une
porte donnant sur un champ voisin. On avait immédiate-
ment rempli d'eau sa chaudière.
Description de la chaudière. — Elle était du type dit
à T. Son corps horizontal était greffé sur une enveloppe
de foyer cylindrique verticale ; elle renfermait un faisceau
tubulaire émanant d'un foyer également cylindrique. Ses
dimensions principales étaient les suivantes :
364 EXPLOSION D'UfŒ GHÀUDlèRE DE LOGOMOBILS
Longuev
ou hauteur. Diamètre. Épaiocw.
Corps cylindrique horizontal . . 2" ,05 0",70 8»"
Enveloppe du foyer i ,10 0 ,90 10
Kôyer en fer 0 ,78 0 ,73 15
^4 tubes en laiton 2 ,36 0 ,06 2
Capacité 1020 litres
Surface de chauffe 12"*,20
Timbre 6 kg
Produit caractéristique 65 (2* catégorie).
Il y a lieu de croire que les appareils de sûreté étaient
au complet, à rexception peut-être du clapet de retenue
d'alimentation ; mais les soupapes seules ont été retrou-
vées. Les témoins s'accordent & dire que le manomètre
marquait invariablement 3^',500, ce qui semble indiquer
qu'il était faussé.
Origine. Épreuves. Réparations. — La chaudière a
6té construite, en 1871, par M. Hidieu, de Ghâteauroux.
Elle a appartenu successivement à plusieurs personnes,
et a subi en dernier lieu l'épreuve légale le 14 août 188^.
Elle a été achetée par le sieur Lamoureux le 29 août 1888,
quelques jours seulement avant l'accident. Grâce à plu-
sieurs chômages de longue durée, elle n'a pas fonctionné
en tout plus de trois ans. Elle n'a subi, depuis l'origine,
que des réparations peu importantes.
Circonstances qui ont accompagné V explosion. — Le
tO septembre 1888, entre quatre heures et demie et cinq
heures du matin, le feu fut allumé. Lorsque, vers six
heures, le mécanicien Désiré voulut mettre en marche la
batteuse, il ne réussit pas à la faire démarrer, et c'est en
Tain que plusieurs ouvriers vinrent agir sur les volants
4e la machine. Attribuant cette circonstance à une dis-
proportion de force entre la machine et la batteuse,
Désiré fit tomber la courroie de transmission et activa le
feu pour fa^ire monter la pression. Quelque temps après,
i
A CaRON ( INDRE). 365
il ouvrit Tadmission, et la machine se mit en mouve-
ment, à vide, avec une telle vitesse qu'il dut Tarrôter
immédiatement. Les témoins déclarent que la locomobile
« dansait sur ses cales », et que la cheminée « cracha
un plein seau d*eau chaude ». Il semblait que, dans ces
conditions, le mécanicien dût replacer la courroie pour
faire fonctionner la batteuse; au lieu de cela, il continua
à pousser le feu, et une dizaine de minutes après, vers
six heures et demie du matin, la chaudière volait en
éclats.
Les effets de Texplosion ont été terribles. Huit hommes,
parmi lesquels le mécanicien et l'entrepreneur de bat-
tage, grièvement brûlés par la vapeur ou atteints par des
fragments de la locomobile, ont été tués. Les corps des
victimes ont été, en général, projetés à de grandes dis-
tances ; ceux du sieur Lamoureux et d'un autre ouvrier,
lancés contre la porte de la grande cour dont nous avons
parlé plus haut, l'ont défoncée. Il y a eu, en outre^ cinq
blessés. Quatre d'entre eux, dont l'un a succombé, ont
simplement subi des brûlures plus ou moins graves ; le
cinquième, un enfant, a été projeté à une vingtaine de
mètres, et a été renversé si violemment qu'il a eu les
deux cuisses brisées.
La matinée du 10 septembre ayant été très froide, la
plupart des ouvriers de la ferme s'étaient approchés de la
locomobile pour se chauffer en attendant sa mise en
marche ; c'est ce qui explique la gravité des conséquences
de Taccident.
La fig. 2, PI. II, indique la disposition des lignes de
rupture de la chaudière, abstraction faite de quelques me-
nus débris.
L'enveloppe du foyer s'est déchirée suivant ses deux
lignes de rivure circulaires, inférieure et supérieure; son
fond, qui portait les soupapes, a été retrouvé à une dis-
tance de 250 mètres ; sa virole s'est rompue en pleine
366 EXPLOSION d'une chaudière de locomobile
tôle et suivant la couture avec le corps cylindrique hori-
zontal ; elle s'est ainsi divisée en deux fragments a^ et oi, ;
deux petits morceaux de tôle sont en outre restés adhé-
rents Tun au foyer, l'autre au corps cylindrique.
Ce dernier s'est partagé en cinq fragments p^^ p,, p,,
^4 et p^ ; il s'est déchiré presque exactement suivant ses
rivures avec la plaque tubulaire de la botte à fumée et
avec l'enveloppe du foyer; les autres lignes de rupture
ont eu lieu en pleine tôle. Un morceau de l'enveloppe est
resté attaché au fragment p,.
Le foyer, complètement intact, a entraîné avec lui
trois des tubes de laiton et une petite partie de l'enve-
loppe.
Le complément du faisceau de tubes a été emporté
avec la plaque tubulaire de la boîte à fumée.
Enfin le bâti et le mécanisme ont été projetés d'une
seule pièce.
Les autres organes^ tels que les roues et les volants,
ont été complètement brisés.
Les diverses parties de la locomobile ont été projetées,
suivant les directions indiquées par la fig. 1, dans la
grande cour de la ferme, ainsi que dans un jardin et dans
les champs du voisinage. Seul, l'emplacement où est
retombé le fragment p^ n'a pu être déterminé.
Le bâti de la machine et le fragment ^^ ont passé au-
dessus des bâtiments sans les toucher, de sorte qu'en
dehors de la destruction même de l'appareil, les dégâts
matériels ont été insignifiants. Quelques tuiles ont été
brisées et un mur situé à proximité de la locomobile a
été renversé sur une longueur de 2 à 3 mètres. La bat-
teuse est restée intacte.
Examen des tôles. — D'une lettre de commande re-
mise par le constructeur à M. Tingénieur des mines de
Grossouvre, qui a procédé à l'enquête, il résulte que les
A ciRON (indrk). 367
tôles ont été fournies par l'usine du Greusot. L'enve-
loppe du foyer était en n** 3, le corps cylindrique en n* 4,
le foyer et la plaque tubulaire de la boite à fumée en
ii*5.
Des éprouvettes, de 50 millimètres de longueur utile,
découpées dans le corps cylindrique horizontal, ont donné
une résistance moyenne à la rupture de 35^^,17 par milli-
mètre carré, et un allongement moyen de 6 1/3 p. iOO.
D'autres éprouvettes, de 100 millimètres de longueur
utile, provenant de l'enveloppe du foyer, ont offert une
résistance de 32^^,15 en long et de 31*^,11 en travers,
avec des allongements respectifs de 7,40 et de 5 p. 100.
Ces résultats sont assez satisfaisants.
Aucune trace de fissure ancienne n'a été découverte
sur les surfaces d'arrachement des tôles ; l'aspect de ces
surfaces indiquait un métal homogène et bien soudé. Les
déchirures qui se sont produites suivant les lignes de
rivure se sont étendues en général d'un rivet à un autre,
d'une manière plus ou moins régulière.
Les tôles du corps cylindrique présentaient à l'inté-
rieur quelques corrosions par pustules, auxquelles ve-
nait s'ajouter une oxydation de la surface extérieure.
Pour ces deux raisons, leur épaisseur n'était plus, en
certains points, que de O'^^^jl; l'une des pustules était
même assez profonde pour réduire l'épaisseur k 3 milli-
mètres, mais sur une longueur d'un demi-centimètre à
peine; la paroi de la chaudière avait été réparée dans
cette région au moyen de quelques vis.
Cause de raccident. — M. de Grossouvre ne pense
pas que la diminution d'épaisseur des tôles et les répa-
rations qu'elles ont subies aient joué un rôle dans l'acci-
dent, car les lignes de rupture se sont toutes produites
dans des régions complètement saines et d'épaisseur
normale.
368 EXPLOSION' d'une CHAUDIERE DE LOGOMOBILE
Le manque d'eau, dont on a beaucoup parlé dans le
public, est également à rejeter. La chaudière avait été
remplie la veille ; elle n'avait pas encore dépensé de
vapeur, et tous les témoins déclarent avoir vu le niveau
de Teau osciller dans son tube indicateur en verre ; son
foyer ne porte aucune trace de surchaufife; enfin, l'inten-
sité des effets dynamiques observés est contraire à cette
hypothèse.
M. l'ingénieur ordinaire n'hésite pas à affirmer qu'il y
a eu surpression, et surpression considérable. Il a pro-
cédé sur une chaudière de locomobile analogue à celle
dont il s'agit à des expériences desquelles il résulte qu'il
fallait une heure à partir de la mise en feu pour y ame-
ner la pression à 6 kilogrammes, et qu'ensuite la tempé-
rature s'élevait de 2 degrés environ par minute. Dans
l'espèce, il s'était écoulé une heure et demie à deux
heures depuis la mise en feu de la locomobile, et comme
il suffisait d'une augmentation de température de 50 de-
grés pour porter la pression de 6 à 20 kilogrammes, on
voit qu'au moment de l'explosion, la pression devait être
extrêmement élevée et dépassait sans doute 20 kilo-
grammes. M. de Grossouvre a cherché à la calculer en
partant soit des modifications éprouvées par les tôles
dans leurs propriétés élastiques, soit des phénomènes
balistiques produits, mais la complication du problème
Ta empêché d'arriver à des résultats précis, et il a dû
baser ses appréciations sur d'autres considérations.
Un propriétaire, chez qui la machine avait fonctionné
quelques jours auparavant, a déclaré que le manomètre
était alors en bon état, les soupapes bien réglées, et
que ces dernières commençaient à souffler dès que la
pression atteignait 6 kilogrammes; de plus, les agents
de l'entrepreneur de battage ayant cru devoir caler les
soupapes, il avait dû les menacer pour obtenir l'enlève-
ment des cales. Il résulte de cette déposition une pré*
J
A GIRON (indrb). 369
somption d'autant plus grave que, peu de temps avant
Texplosion, la machine était incapable d'entraîner la
batteuse, ce qui devait exciter le mécanicien à forcer la
pression.
D'autre part, les témoins affirment que les soupapes
crachaient depuis environ une demi-heure ; il s'est donc
écoulé une demi-heure pendant laquelle, la pression U-
mite de 6 kilogrammes étant atteinte, il y a eu produc-
tion de vapeur sans aucune dépense, d'où l'on est amené
à conclure que les soupapes étaient calées.
Il ressort de l'enquête qu'un peu après le moment où
le mécanicien Désiré avait fait marcher la machine à
vide, il avait dû monter sur l'une des roues et appuyer
de la main gauche sur les leviers des soupapes, la main
droite armée d'une clef à écrou avec laquelle il tra-
vaillait ; ceci s'explique facilement si l'on admet que les
soupapes étaient calées au moyen de coins en bois tendre ;
ces coins n'ayant pas suffi à les empêcher de souffler,
Désiré a sans doute cherché à repousser les cales avec
sa clef à écrou, ou bien encore à tourner les soupapes
au moyen de cette clef, pour les placer dans une posi-
tion où elles seraient étanches.
Quelques minutes après, un gros jet de vapeur s*étant
déclaré vers la base de l'enveloppe du foyer, probable-
ment au robinet de vidange, Désiré avait cherché à le
faire disparaître, et Lamoureux s'était littéralement sus-
pendu aux leviers des soupapes pour s'opposer à la sor-
tie de la vapeur. C'est à ce moment que l'explosion s'est
produite.
Ces considérations paraissent concluantes ; elles s^ont,
toutefois, en contradiction avec le témoignage d'un ou-
vrier survivant qui prétend n'avoir pas vu de cales ; les
autres disent qu'ils n'en ont pas remarqué.
Le ciel de l'enveloppe du foyer est retombé à une dis-
tance de 250 mètres sur sa face supérieure ; dans le choc
370 EXPLOSION d'une chaudière de locomobile
qu'il a subi, les guides des soupapes et leurs leviers ont
été faussés; on n'a donc pas retrouvé de cales, et il
faut d'autant moins s'en étonner que c'est seulement
deux mois après la catastrophe qu'on a découvert dans
un champ la pièce en question.
Ajoutons enfin que la surpression est accusée par le
fait que les tôles se sont déchirées très régulièrement
suivant les rivures circulaires, qui étaient des lignes do
moindre résistance.
Toutes ces raisons, jointes à l'intensité des efEets pro*
duits et à l'impossibilité d'expliquer l'accident d'une autre
manière, déterminent M. de Grossouvre à Tattribaer à
un excès de pression.
Il fait observer enfin que Lamoureux et Désiré n'avaient
ni l'un ni l'autre l'expérience des appareils à vapeur»
C'était, en effet, la première année que Lamoureux s'occu-
pait du battage des grains, et Désiré, qui était de sou
état maréchal-ferrant, n'avait jamais auparavant conduit
une machine.
Avis de F ingénieur en chef. — M. l'ingénieur* en chef
Grand trouve également dans l'intensité des effets de
Texplosion une preuve qu'elle a eu lieu sous l'influence
d'une pression considérable. Les expériences faites mon-
trent que le temps pendant lequel la chaudière a été en
feu sans dépense de vapeur, deux heures environ, était
largement sufBisant pour que la tension ait atteint une
vingtaine de kilogrammes par centimètre carré. La pres-
sion limite de 6 kilogrammes devait d'ailleurs avoir été
obtenue depuis longtemps, car les soupapes soufflaient
déjà une demi-heure au moins avant l'accident, et l'en-
quête a démontré que, quelques jours auparavant, elles
étaient bien réglées et commençaient à se soulever dès
que le manomètre marquait la pression indiquée par le
timbre.
A GIRON ( INDRE). 371
Dans ces conditions, et malgré les dépositions de
quelques témoins, M. Grand conclut que les soupapes
étaient calées, ce qui a permis d'atteindre la pression
exagérée qui a été la cause de l'explosion.
Avis et conclusions du rapporteur. — Le rapporteur a
été d'avis, comme les ingénieurs locaux, que l'accident
doit être attribué à un excès de pression, et par suite h
l'imprudence et à l'inexpérience du mécanicien Désiré et
du patron Lamoureux qui ont poussé le feu outre me-
sure, après avoir calé les soupapes, le manomètre étant
d'ailleurs hors d'état de fonctionner.
En conséquence, il a soumis à l'approbation de la com-
mission centrale des machines à vapeur l'avis suivant :
« L'explosion de chaudière locomobile qui s'est pro^
duite, le 10 septembre 1888, à Ciron (Indre), est due à un
excès de pression. Ce fait est imputable à l'imprudence
et à l'inexpérience du chauffeur Désiré et de l'entrepre-
neur de battage Lamoureux, qui ont été tués.
ce Le manomètre étant faussé et les deux soupapes de
sûreté ayant été calées, la pression, sous l'influence d'un
feu trop prolongé sans dépense de vapeur, s'est élevée
bien au delà de la limite fixée par le timbre, et a fini par
amener la rupture de la chaudière. » '
En adoptant cet avis, la Commission centrale a été
particulièrement frappée de l'intérêt que présente la
forme des cassures de l'appareil, qui concorde de la ma-
nière la plus complète avec l'explication ci-dessus. Elle a
demandé, en conséquence, l'insertion de la présente note
dans les Annales des mines et dans les Annales des ponts
et chaussées. Cette insertion aura, en outre, l'avantage
d'appeler l'attention, une fois de plus, sur les dangers qui
résultent de la conduite des locomobiles servant k l'agri*
culture par des ouvriers inexpérimentés.
372 NOTE SUR l'explosion
NOTE
fVA
rixFiosM vm mi m giàiinIu a rrors iimm
A PARIS
Ptr M, OLRY» Ingénieiir en chef des mines.
Le 1*' juin 1888, un tube de chaudière à petits élé*
ments a fait explosion à la station centrale d'éclairage
électrique exploitée à Paris, 31, rue du Faubourg-Saint-
Martin, par M. Pulsford. Le chef mécanicien de rétablis-
sement a été grièvement blessé ; il n'y a pas eu de dégâts
matériels.
La chaudière est du système Lagosse et Fouché; elle
se compose essentiellement d'un faisceau incliné de trente
tubes bouilleurs de O'^jlO de diamètre et 3 mètres de
longueur, placé dans le fourneau et surmonté d'un réser-
voir d*eau et de vapeur non chauffé par les gaz du foyer,
le tout complété par un réchauffeur d'eau d'alimentation
et un sécheur de vapeur placés latéralement. — Capa^
cité : 1°",960; timbre : 10 kilogrammes; produit carac-
téristique : 163.
Les indicateurs de niveau consistent en deux clan*
nettes disposées à droite et à gauche de la façade, i
hauteur du réservoir supérieur où se trouve le niveau
normal de l'eau ; chacune d'elles porte un tube de verre
et deux robinets de jauge.
D*UN TUBE DE CHAUDIÈRE A PETITS ÉLÉMENTS. 373
Ualijnentation se fait habituellement par un injecteur ;
en outre, la tuyauterie est disposée de manière à per-
mettre de diriger sur la chaudière dont il s'agit l'eau de
trois autres appareils alimentaires, deux injecteurs et
une pompe, affectés plus spécialement à une chaudière
Collet, voisine de la précédente.
La rupture s*est produite à Tun des tubes du faisceau
bouilleur, sur 0",56 de long et 0",15 de bâillement
maximum. En même temps, les portes du foyer et de la
boite à tubes se sont ouvertes brusquement, et le chef
mécanicien, qui se trouvait à peu de distance en avant du
générateur, a été atteint par une double projection de
vapeur et de combustible incandescent : il a été plus
d'un mois à se remettre de ses blessures.
L'accident doit être attribué, sans aucun doute, à un
manque d*eau. En effet, les tubes inclinés étaient rougis
par l'oxyde sur des longueurs variables d'après leurs
rangs dans le faisceau, l'ensemble des parties ainsi ava-
riées étant assez nettement délimité par un plan hori-
zontal ; quelques-uns de ces tubes s'étaient déformés et
cintrés plus ou moins ; celui qui faisait partie de la même
paire que le tube crevé présentait même une fissure.
11 résulte d'ailleurs de l'enquête de M. l'ingénieur des
mines Walckenaer que pendant la demi-heure qui a pré-
cédé l'accident, de vaines tentatives avaient été faites
pour alimenter la chaudière Lagosse, soit au moyen de
rinjecteur qui lui est propre, soit à l'aide des injecteurs
et de la pompe de la chaudière Collet. Ces tentatives
avaient échoué par suite du fonctionnement défectueux
des injecteurs, de réchauffement de l'eau de la bâche
d'alimentation, et de la rupture probablement ancienne
du tuyau destiné à amener l'eau au petit-cheval alimen-
taire. Le chef mécanicien et les chauffeurs prétendent,
toutefois, qu'ils pensaient avoir alimenté dans une cer-
taine mesure, et qu'ils ne soupçonnaient pas le danger,
Tome XV, 1889. il
374 NOTE SUR l'explosion
pâiTce quUls continuaLeat à voir de Teau dans le tube in-
dicateur de gauche; ces ouvriers assurent même qu'ils
ont constaté la présence de Teau en purgeant ce tube
et en ouvrant le robinet de jauge inférieur de la clari«
nette : le niveau^ disent-ils, se relevait après chaque
purge , lorsqu'on fermait le robinet , au-dessus du niveau
permanent.
D'après M. Walckenaer, ces particularités peuvent
s'expliquer par une disposition vicieuse des indicateurs
de niveau. Les prises d'eau des deux clarinettes se fai-
saient au moyen de deux longs tuyaux qui se réunis-
saient en un seul, aboutissant dans la région arrière du
réservoir supérieur, et dont l'extrémité, formant branche
verticale, s'ouvrait à 60 millimètres au-dessus de sa gé-
nératrice inférieure (voir la figure 3, PL II). Cette branche
verticale, le Long tuyau adducteur de chaque clarinette,
et le tube de verre correspondant constituaient une sort»
d' U qui restait plein d'eau lorscfue la chaudière se vidait,
auquel cas le niveau se fixait dans le tube, à Tétat sta-
tique, à 13 millimètres au-dessus du sommet de sou
écrou-bague inférieur. Dès lors, on comprend que les
indications du tube de verre de gauche aient pu tromper
les chauffeurs et le chef mécanicien sur le niveau réel
dans la chaudière, et même que ces ouvriers aient obtenu
de l'eau en purgeant ce tube ou en ouvrant le robinet de
jauge inférieur de la clarinette ; le long tuyau adducteur
renfermait une quantité de liquide assez conskiérahie
pour que cet effet ait pu se produire et induire en erreur
les ouvriers chargée de ralimentaJôon.
M. WaLckenaer a exécuté sur l'ixidicateur de gauche,
à froid et à chaud, une série d'expériences dont Le but
était de vérifier l'exactitude de cette explication. A froid,
l'eau que l' U renfermait venait affleurer l'orifice interne
du robinet de jauge inférieur de la clarinette; il n'y avait
donc pas d'écoulement quand oq ouvrait ce robinet, mais
i
d'un tube de chaudière a petits éléments. â75
il est clair que son ouverture sous pression devait occa-
sionner un entraînement d*eau avec la vapeur. A chaud
et dans des conditions analogues à celles qui existaient
lors de l'accident, des purges opérées par le robinet de
jauge inférieur de la clarinette et par le robinet de purge
du tube, alors que le niveau était déjà très bas dans ce
dernier, ont non seulement donné de l'eau, mais encore
produit cet efiet, relaté par les témoins, de Teau se re-
levant, après chaque purge, plus haut que son niveau
permanent. Malheureusement, M. Walckenaer n'est pas
absolument sûr que la branche postérieure de V U émer<*
geait déjà quand ces purges ont été faites, et cette ré-
serve laisse quelque doute sur la signification des expé*
riences précédentes. Une autre purge, opérée quelques
instants après au moyen d*un robinet situé tout à fait au
bas de la clarinette,* a fait remonter notablement Teau
dans le tube de verre : cette fois, le niveau dans le réser-
voir étavt certainement inférieur à celui de l'extrémité
de la branche postérieure de V U. Enfin, M. l'ingénieur
ordinaire a remarqué sur la porte de la boîte à tubes qui,
en s'ouvrant, était venue briser l'indicateur de droite, la
trace d'un jet liquide qui ne pouvait provenir que de cet
indicateur. L'ensemble de ces remarques confirme d'une
manière satisfusante les dépositions des témoins et en
rend la sincérité très vraisemblable.
M. Walckenaer fait encore observer que Taccident
n'aurait sans doute pas eu de conséquences graves si les
portes du foyer et de la boite à tubes avaient été fer-
mées solidement, mais la première ne possédait aucun
SM>jen de fermeture et l'état du loquetage de la seconde
laiseait à désirer.
M. ringénieuT en chef Michel Lévy et le rapporteur
près la commission centrale des machines à vapeur, ont
complètement adopté les conclusions de M. l'ingénieur
ordinaire.
376 NOTE SUR l'explosion
En conséquence, le rapporteur a proposé à la commis-
sion d'émettre Tavis suivant :
« L'explosion d'un tube de chaudière multitubulaire
survenue, le l®*" juin 1888, dans la station d'électricité de
M. Pulsford, est due à un abaissement excessif du niveau
de Teau, résultant d'un fonctionnement défectueux des
appareils d'alimentation. Le chef mécanicien et les chauf-
feurs ont été induits en erreur sur le niveau réel de
l'eau dans la chaudière, par suite d'un vice de construc-
tion des appareils indicateurs qui laissaient voir de l'eaQ
dans les tubes de verre et en donnaient par les robinets
de purge, alors que le niveau était déjà abaissé dans la
chaudière d'une fagon anormale. Les conséquences de
l'accident ont, en outre, été aggravées par l'absence de
moyens de fermeture à la porte du foyer et par le mau-
vais état du loquetage de la porte de la boîte à tubes. »
En donnant son approbation à cet avis, la commission
centrale a demandé l'insertion de la présente note dans
les Annales^ des mines et dans les Annales des ponts et
chaussées^ à l'effet d'appeler l'attention des ingénieurs et
des industriels sur les inconvénients et les dangers
qui peuvent résulter tant de l'emploi d'indicateurs de
niveau présentant le vice de construction signalé plus
haut, que de l'absence ou de l'état défectueux des fer-
metures des portes des foyers et des boites à tubes, dans
les chaudières multitubulaires.
Sur ce dernier point, il ne sera pas inutile de rappeler
que plusieurs accidents de chaudières à petits éléments
qui étaient en eux-mêmes de peu d'importance, ont eu
cependant des conséquences funestes, en raison de l'ou-
verture intempestive ou imprudente des portes des
foyers ou des boites à tubes. Tel a été notamment celui
du Grand-Hôtel, à Paris, en date du 19 octobre 1886, qui
a coûté la vie à deux ouvriers, grièvement brûlés. On
peut citer encore l'explosion du bateau Abeille n** 5, sur-
d'un tube de chaudière a petits éléments. 377
venue le même jour à Thouaré (Loire-Inférieure), qui a
occasionné la mort d'un chauffeur et des blessures à un
mousse, et celle du bateau-omnibus n"* 3, à Rouen, en
date du 6 février 1887, dans laquelle le chauffeur et le
mécanicien ont été blessés Tun mortellement, Tautre
assez grièvement. Dans ces trois accidents, les ouvriers
n'auraient probablement pas été atteints d'une manière
sérieuse si les portes étaient restées fermées.
C'est pour ce motif que la circulaire ministérielle
du 14 août 1888, relative aux conditions à imposer en
cas de tolérance d'emplacement, pour les types de chau-
dières à petits éléments, a spécifié, sur l'avis de la com-
mission centrale des machines à vapeur, une prescrip-
tion spéciale, libellée comme il suit : «c Les portes des
boites à tubes seront tenues fermées pendant le travail ;
celles du foyer le seront habituellement; le système de
fermeture présentera des garanties de solidité. »
378 NOTE SUR LA PREPARATION ET LE MONTAGE
NOTE
SUR LA PREPARATION ET LE MONTAGE
DBS TDBES A FUMÉE DE LOCOMOTIVES
AUX CHEMINS I>1I TEH DU lOItD
Par M. E. GOSTB, ingéorteor des mines.
On n'employait autrefois pour la fabrication des tubes
de locomotives que le laiton et le fer ; l'emploi du métal
fondu doux ne date que de peu et c'est surtout aux Etats-
Unis qu'il est répandu. On a longtemps admis que le lai-
ton présentait de grands avantages sur le fer et sur le
métal doux. La conductibilité du premier de ces métaux
est évidemment plus grande que celle des deux autres.
Mais, tant que l'épaisseur du métal est faible, la résis-
tance au passage de la chaleur, soit à travers la paroi
métallique, soit au contact des gaz chauds et de la paroi
est négligeable à côté de la résistance au contact de la
paroi et de l'eau (*). De plus, les dépôts de suie et de
tartre qui se forment sur les parois des tubes font encore
disparaître tous les avantages qui pourraient résulter de
la substitution du laiton au fer, puisque la conductibilité
de ces deux substances est infiniment plus faible que
celle des métaux. Aussi ne doit-on pas s'étonner que les
(*) Voir : Études sur les appareils Plccard, Annales des minUt
8* série, t. XIV, p. 387.
DBS TUBES A FUMÉE DE W)G0M0T1VES. 379
consommations en combustible ne présentent pas de dif-
férence sensible snirant que Ton emploie le laiton ou le
fer.
Le fer et l'acier présentent pourtant un inconvénient
assez sérieux. Ils s'entartrent plus facilement, et les dé-
pôts qui se forment sur ces métaux sont beaucoup plus
adhérents que ceux qui se forment sur les tubes de lai-
ton. Aussi toutes les fois que Ton n'a pas le soin d'épu**
rer les eaux d'alimentation des chaudières, doit-on net-
toyer les tubulures en fer et en acier beaucoup plus sou-
vent que celles qui sont faites en laiton. Enfin, la plaque
tabulaire du foyer de la locomotive étant presque tou-
jours (en France du moins) en cuivre, la rivure des tubes
en fer sur cette plaque de cuivre présente toujours des
diflBcultés et il s*y produit fréquemment des fuites. Mais
cette difficulté peut être évitée en employant des tiibes
raboutis en cuivre rouge.
Lorsque Ton a cherché à employer des métaux autres
que le laiton pour la fabrication des tubes, c'est par le
fer que l'on a commencé. Ce n'est que plus tard, lorsque
les procédés Bessemer et Martin se sont perfectionnés
que le métal fondu doux a commencé à être utilisé. Il
était assez difficile au début d'obtenir avec cette matière
des tubes bien soudés; l'acier doux il y a encore quel-
ques années se soudait beaucoup moins bien que le fer;
et ce n'est relativement que depuis peu que Ton peut
faire avec ce métal de bons tubes. Actuellement on pré-
fère le métal doux au fer pour la raison suivante : la
composition des tubes est beaucoup plus constante avec
le premier qu'avec le second. Les essais faits sur un
tube pour 100, par exemple, renseignent beaucoup mieux
snr la qualité de la livraison fournie lorsqu'il s'agit du
métal doux, que lorsqu'il s'agit du fer, qui est souvent
aujourd'hui de qualité médiocre et surtout fort irrégu-
lière. Les fournisseurs de la compagnie du Nord peuvent
380 NOTE SUR LA PREPARATION ET LE MONTAGE
lui présenter indifféremment des tubes en fer ou en mé-
tal doux; en fait c'est ce dernier métal que Ton emploie;
tout ce qu'on leur demande c'est que les épreuves pres-
crites par les cahiers des charges soient satisfaites. Ces
conditions sont les mêmes pour les deux matières et le
prix d'ii. hat est, lui aussi, le même.
Il y a une autre question, fort importante aussi, que
Ton ne doit pas négliger. La valeur du métal entre sou-
vent en ligne de compte pour le ^choix que Ton a à faire
entre le cuivre et le fer. Les tubes en laiton, par suite
de la grande hausse des prix du cuivre, coûtent 222',70
les 100 kilogr. (prix du 7 juin 1888); tandis que les tubes
en fer ou en acier ne coûtent que :
Tube de iO"* de diam. extér., 1^,85 le mètr. ; 99^45, les 100 kilogr.
— 45 — 2,00 — — —
— 50 — 2,15 - 9« ,50 —
— 55 — 2,45 — — —
Inversement le prix de vente des vieilles matières est
beaucoup plus élevé pour le cuivre que pour le fer.
Les tubes en cuivre jaune décapés valent i20 fr. les 100 kilogr.
— non décapés 110 —
tandis que les tubes de fer écrasés ne valent plus que
3 francs les 100 kilogr.
Si donc avec le fer le prix de construction est beau-
coup moins élevé, la valeur de l'appareil après usure est
presque nulle. Aussi le choix que Ton fait entre les tu-
bulures en fer et les tubulures en cuivre est-il surtout
une question du moment. On doit toujours se demander
s'il y a avantage ou non à immobiliser un capital plus ou
moins considérable. D'après les ordres qui ont été don-
nés à la compagnie du Nord au mois de juin 1888, toute
tubulure neuve est faite complètement en fer, tandis que
s'il ne s'agit que de remplacer un petit nombre de tubes,
on emploie pour la réparation le métal avec lequel est
faite toute la tubulure.
DES TUBES A FUMÉE DE LOCOMOTIVES. 381
Les poussières qu^entrainent toujours avec eux les
gaz de la combustion, usent très rapidement les tubes de
laiton aux environs de la plaque tubulaire, car le métal
«si très tendre. De plus le laiton est fort cassant à la
température du rouge sombre ; et comme au voisinage de
la plaque tubulaire la température peut parfois s'élever
beaucoup par suite des dépôts de tartre, les tubulures
uniquement faites en laiton sont sujettes à des acci-
dents fréquents. Aussi fixe-t-on presque toujours à Tex-
trémité du tube de laiton un bout de tube de 170 à
180 millimètres de long en cuivre rouge, métal relative-
ment plus dur et moins cassant, et c'est ce bout qui se
fixe à la plaque tubulaire. 11 existe 5 locomotives à la
compagnie du Nord, où Ton emploie des tubes en laiton
raboutis en fer. C'est un essai qui a été fait il y a environ
douze ans. Ce métal s'use naturellement fort peu, mais
l'emploi du cuivre rouge est plus avantageux que celui
du fer. Les dilatations sont toujours les mêmes et pour le
tube et pour la plaque tubulaire, de soii;e que les fuites
sont bien moins à craindre. C'est cette dernière raison
qui fait que bien qu'il n'y ait pas à tenir compte ici de
l'usure produite par les poussières, les tubes en fer sont
eux aussi, en général, raboutis en cuivre rouge. Ce n'est
y»
guère qu'aux Etats-Unis que remploi des tubulures en-
tièrement en métal doux est extrêmement répandu. De-
puis un ou deux ans on a construit à la compagnie du
Nord quelques tubulures uniquement en fer, et il ne
semble pas qu'elles aient donné jusqu'à présent plus de
fuites que les autres. On peut ainsi réaliser une légère
économie, en construisant les tubulures neuves en fer et
en ne faisant le raboutissage en cuivre rouge qu'au
moment où les réparations deviennent nécessaires.
Les tableaux suivants indiquent le nombre des tubu-
lures et le nombre de tubes de chaque catégorie qu'il y
avait en service à la compagnie du Nord au 1^' janvier
382 NOTE SUR LA. PRÉPARATIQN BT LE MONTAGE
1887, au 1" janvier 1888 et au 1" janvier 1889. Ils par-
mettent de se rendre compte de Timportance relative des
matières premières employées :
!•' JANVIER i887
Tubu-
lures
Tubes tout en laiton. 83
Tubes en laiton ra-]
boutis en cuivre} 1.964
rouge.
Tubes en.Iaiton avtcj
bouts en fer . . . .i
Tubes en fer avec)
bouts en culTreJ
rouge |l
Tabès en fer ou acier.
Total.
9S
63
1.613
Tubes
13.746
259.033
1.000
18.378
12.568
Pour
100
4.5
85,0
0.4
6,0
4,1
304.715100,0
V JANVIER 1888
Tubu-
lures
62
1.359
6
108
59
1.594
Tubes
10537
254.858
1.103
18.305
11.385
296.188
Pour
100
3,5
86,0
0,6
6,1
33
100,0
±" JANVIER 1888
Tnbu-
IttfOS
43
1.3a
5
116
76
1.584
Tubes
7.474
248.54S
988
21.497
U.S88
293.059
Pmir
100
«.4
84«8
0,6
7^
4*9
100,0
Sur les 12.558 tubes de fer ou acier, il y en a :
Tubes en acier (métal doux).
Tubes en fer
l*'jauv.
1887.
3.24g
9.310
i"jinT.
1888.
»
II
Sur les 11.385 tubes de fer ou acier, il y en a :
Tubes en acier (métal doux)
Tubes en fer
3.211
8.174
Total.
12.558 11.383
Ces statistiques ne comprennent pas les locomotives
de manœuvre n**" 2001-2034 à chaudières Field.
Les dimensions des tubes, bien qu'assez variables,
rentrent toujours dans des limites peu étendues. Les
diamètres extérieurs les plus généralement répandus
sont de 50 millimètres et de 45 millimètres. Ils varient
pourtant entre 40 et 50 millimètres. L'épaisseur des
tubes est de 2"", 5 pour les tubes en fer et de 2 milli*
mètres pour les tubes en laiton. Exceptionnellement les
tubes en laiton de 55 millimètres de diamètre extérieur
ont une épaisseur de 2""S2.
DES TUBES Â FUMEE DE LOCOMOTIVES. 383^
La longueur de commande, qui est approximativement
de 0^y40 plus grande que la longueur prise sur les des-^
siDS varie entre 5", 10 (locomotives n**'4361 à 4400) et
3'",20 (n<>» 3801-3835).
Enfin, pour les rabou tissages des tubes, on emploie
des bouts de cuivre rouge de 200 millimètres de Ion-
gueur. Les diamètres varient comme les précédents,
mais l'épaisseur constante est toujours de 3 milli*
mètres.
J*ai déjà indiqué plus haut le prix d^achat actuel des
tubes de laiton, de fer et d'acier doux. Les bouts de
tubes en cuivre rouge de 200 millimètres de longueur se
payent 2',58 le kilogramme (prix du 7 juin 1888). Il y a
avantage à les acheter tout faits au lieu de commander
de longs tubes que Ton pourrait ensuite couper aux ate-
liers, ces longs tubes en cuivre rouge se payant 3', 07 le
kilogramme. Les vieux bouts en cuivre rouge peuvent so
revendre l',50 le kilogramme.
Tubes neufs* Cahier des charges, — Les conditions^
imposées aux constructeurs pour les fournitures de
tubes neuCs sont réunies dans deux cahiers des charges,
Tun pour les tubes de fer, l'autre pour les tubes de lai-
ton, dont voici le résumé.
L — La compagnie emploie :
1** Des tubes en acier doux et en fer à recouvrement et
à épaisseur constante ;
2** Des tubes de laiton à épaisseur constante étirés
sans soudure, dont les dimensions (diamètre et épaisseur)
ont déjà été indiquées. Le laiton employé est composé de
70 parties de cuivre et 30 parties de zinc.
II. — Lors de la réception des tubes il sera fait une
vérification minutieuse de chacun des tubes livrés et tous
devront satisfaire aux conditions suivantes :
1* Avoir les dimensions rigoureuses des dessins, et
384 NOTE SUR LA PRÉPARATION ET LE MONTAGE
(condition spéciale pour les tubes en laiton) présenter les
poids moyens suivants par mètre courant de laiton avec
tolérance de deux pour cent (2 0/0) en dessus et en des*
sous :
3^S06 pour les tubes de 55"" de diamètre extérieur
2 ,53 — 50 —
2 ,26 — 45 —
4 ,52 — 40 —
2^ Être parfaitement ronds et présenter une épaisseur
constante dans chaque section.
2** bis (spécial pour les tubes en laiton). Présenter la
composition chimique ci-dessus indiquée, avec tolérance
de un pour cent (1 0/0) en dessus et en dessous.
3** Résister à une pression intérieure de 20 kilogram-
mes à la presse hydraulique sans qu'il se manifeste aucun
suintement sur le corps du tube. Si le nombre des tubes
qui ne satisfont pas à cette condition dépasse 2 p. 100, la
livraison entière poun:;a être refusée.
4** Satisfaire aux épreuves mécaniques suivantes, qui
seront effectuées à raison de un tube pris au hasard par
livraison de cent tubes (*).
III. — 1* Un bout de dix centimètres (0"",10) coupé à
l'extrémité du tube est recuit, puis scié suivant une gé-
nératrice, et retourné jusqu'à présenter un bout de tube
dont la surface intérieure soit la surface extérieure pri-
mitive. Ce retournement ne doit révéler aucune paille ni
gerçure, ni dessouduro.
2*^ Un bout recuit doit pouvoir supporter le rabattage
à froid d'une collerette de quinze millimètres (0'°,0i5) de
bord dans un plan perpendiculaire à Taxe du tuyau, sans
qu'il se déclare ni fente ni éclat.
(*) Un nombre de tube inférieur à 100 comptant comme 100.
Avant le 1*' octobre 1888 les essais étaient faits à raison de
1 tube par livraison de 200 tubes.
DES TUBES A FUMEE DE LOCOMOTIVES* 385
(Les fentes et les gerçures qui peuvent se produire sur
la collerette montrent quelle est la qualité du m^taL Cet
essai permet aussi de voir si la soudure des tubes en fer
est bien faite. La tendance au décollement est très forte
pour la collerette rabattue).
3"" Spécial pour le fer). Un bout de dix centimètres
(0",10) de longueur doit pouvoir s'écraser sous le pilon,
suivant son axe sans qu'il se manifeste ni crique, ni
gerçure, ni dessoudure.
(La tendance au décollement de la soudure est ici aussi
très forte ; cette épreuve donne de bons renseignements
sur la qualité).
4® (Spécial pour le laiton, mais se faisant rarement).
Un bout de 0"*,70 recuit et rempli de brai, doit pouvoir
se plier jusqu'à ce que ses extrémités se rejoignent sans
qu'il se manifeste ni crique ni paille. Un autre bout de
0°,70 non recuit, rempli de brai, et reposant sur deux
appuis distants de 0'°,50, doit pouvoir être pressé en son
milieu jusqu'à être fléchi de 0°',080 sans qu'il se mani-
feste ni crique ni paille.
5® (Spécial au cas où les tubes de laiton sont raboutis
en cuivre rouge). Un bout de 8 à 10 centimètres, coupé
moitié sur la partie cuivre, moitié sur la partie laiton
sera scié suivant une génératrice, puis redressé à plat,
la partie en cuivre sera rabattue à angle droit à Tex-
trémité de la soudure, qui devra résister sur toute sa
longueur sans présenter de décollement.
6^ (Même cas). Chaque tube à la réception sera enfoncé
dans une matrice conique et retreint au diamètre indi-
qué ; tout tube qui présenterait un bourrelet à l'endroit
de la brasure sera rebuté comme présentant un soudage
insuffisant entre le cuivre et le laiton.
Pour les bouts de tubes en cuivre rouge on ne doit
employer que du métal de première qualité, ne contenant
que des traces de métaux étrangers. L'analyse chimique
386 NOTE SUR LA PRÉPARATION ET I^B MONTAGE
faite sur 0'%5 ne doit pas accuser de taches appréciables
À l'appareil de Marsh.
Ces tuyaux doivent avoir une épaisseur bien uniforme
avec tolérance de 5 p. 100 en dessus ou en dessous ; la
surface doit être parfaitement lisse à Textérieur et à Tin-
térieur exempte de crevasses, pailles ou gerçures.
L'essai à la presse hydraulique, quoique spécifié dans
lo cahier des charges, ne se fait pas ; on se contente des
essais IV 1** et 2® que Ton complète par Tessai suivant :
Des bouts de tuyaux sont cintrés à froid jusqu'à ce que
le rayon de courbure intérieur soit égal au diamètre ex-
térieur du tuyau, et il ne doit se manifester aucime
crique.
Toute livraison de tubes qui ne satisferait pas aux
conditions ci-dessus pourra être refusée.
Lorsque Ton répare une tubulure de locomotive, il
peut y avoir encore un grand nombre de tubes pouvant
être réemployés, soit pour la même machine en les ra«-
boutissant quand la partie bonne est trop courte, soit
pour une machine d'un type différent. Tout tube est bon
tant que son épaisseur dépasse 1™°^,5. Cette mesure doit
se faire en ayant soin d'opérer à une certaine distance
d'un bout bien affranchi. En opérant trop près du point
où un tube est coupé, on est sujet à des erreurs, car par
suite de la section qui a été faite, l'épaisseur du tube est
un peu exagérée f). Tant qu'un tube présente une Ion-*
gueur de 3"°, 30 au moins, il peut encore servir si son
épaisseur est suffisante ; si le bout qui pourrait être uti-
lisé est moins long, on rejette le tube pour éviter de
faire des raboutissages trop considérables. Les tubes
rejetés sont aplatis à coups de marteau et vendus comme
vieille matière.
(*) Ces mesures peuvent être faîtes au Palmer. Un moyen
simple pour évaluer Fépaissear des tubes consiste à les peser.
DBS TUBES A FUMEE DE LOCOMOTIVES. 387
épreuve ak la presse liydraiiliq[ue. — La seule
épreuve que Ton fasse subir aux vieux tubes est Té-
preuve à la presse hydraulique (20 kilogrammes par cen-
timètre carré). Pour cet essai auquel doivent être soumis
tous les tubes, on emploie une petite presse hydrauli-
que à bras munie d*un manomètre métallique qui permet
de refouler de Teau dans les tubes ; le tube placé hori*
zontalement vient s'appuyer par ses deux extrémités
contre les deux plaques métalliques A et B (PI. III, fig. 1} que
Ton serre contre le tube au moyen de 2 tiges filetées a et
b et des écrous a! et b\ Le joint entre le tube et la plaque
est rendu hermétique au moyen d'une garniture en cuir.
Les plaques  et B sont percées dans Taxe du tube. C'est
par l'ouverture de la plaque A qu'arrive l'eau refoulée
par la presse hydraulique ; l'orifice que présente la plaque
B correspond à un robinet G. Le tube une fois fixé on
ouvre G et on introduit Teau dans le tube; l'air s'échappe
par le robinet. Le tube une fois plein, on ferme G, et en
deux ou trois coups de piston on amène la pression à 20
ou 25 kilogrammes. On examine alors soigneusement le
tube ; tout suintement correspondant à une fissure amène
son rejet immédiat. On se contente à la compagnie du
Nord de faire un essai, la pression s'exerçant à l'intérieur,
bien que ce ne soient pas exactement les conditions dans
lesquelles le tube doitt ravailler. Dans d'autres ateliers, et
en particulier dans ceux de l'Œsterreichische Ungarische
Staatsbahn Gesellschaft que j'ai eu Toccasion de visiter
à Vienne, on fait successivement deux essais en soumet*
tant le tube d'abord à une pression intérieure, puis à une
pression extérieure de 20 kilogrammes. Je reviendrai
plus tard sur ces essais pour indiquer le personnel qui
s'en occupe et le prix de revient de cette opération.
Que l'on ait affaire à des tubes neufs ou à des tubes
vieux, il faut toujours les préparer avant de pouvoir les
388 NOTE SUR LA PRÉPARATION ET LE MONTAGE
employer. Les vieux tubes qui proviennent de la démo-
lition d'une tubulure doivent être nettoyés. II faut les
débarrasser de la couche de tartre qui les recouvre, puis
il faut en général en affranchir les extrémités qui ont été
plus ou moins abîmées pendant le démontage. Enfin, il
faut les raboutir lorsque leur longueur totale est trop
faible ou lorsque le bout de cuivre qui reste utilisable
est lui même trop court (moins de 50 à 60 millimètres).
Ce travail du raboutissage doit aussi être fait pour les
tubes neufs, puisque, et je Tai déjà dit, un grand nombre
de tubes sont fournis sans bouts de cuivre rouge. J'aurai
donc à étudier successivement les deux questions sui-
vantes :
1® Lavage des vieux tubes ;
2° Raboutissage des tubes (tubes vieux et tubes neufs).
Après ces deux opérations, tous les tubes, de quelque
provenance qu*ils soient, sont prêts à être montés et je
m'occuperai alors de la question du montage des tubes
dans les plaques tubulav*es. Ce sera également à ce mo-
ment que je parlerai de V extraction des tubes, opération
qui se présente lors du démontage d'une tubulure.
Lavage des vieux tubes. — L'appareil qui est
employé aux ateliers de la Chapelle ainsi qu'à ceux de
Hellèmmes pour le lavage des tubes est un grand trom-
mel {fig. 2) mesurant 5"*, 40 de long (de façon à pouvoir y
laver les plus longs tubes qui mesurent 5", 10) sur 1",04
de diamètre, monté sur un arbre horizontal et pouvant
être animé d'un mouvement de rotation. Les deux pla-
ques de fond présentent une forte armature en fonte, les
secteurs qui s'étendent entre les nervures sont mobiles
et sont formés par de simples feuilles de tôle, que Ton
fixe aux nervures par une série de coins en bois, et que
l'on enlève pour le chargement ou le déchargement de
Fappareil. Le trommel est divisé en une série de compar-
DES TUBES A FUMÉE DE LOCOMOTIVES. 389
timents par de grands disques en fonte, montés sur lar-
bre de l'appareil et qui maintiennent la paroi cylindrique
extérieure, paroi faite en tôle de 6 millimètres. Ces pla-
ques de fonte sont percées, comme le montre le cro-
quis, d'une série de trous ovales de 10 centimètres sur
8 centimètres environ. C'est dans ces trous qui se cor-
respondent sur diverses plaques que Ton introduit les
tubes à nettoyer. Leurs dimensions sont suffisantes pour
que tous les tubes de 40 à 65 millimètres de diamètre
puissent y entrer avec un jeu suffisant pour que chaque
tube puisse prendre de petits mouvements.
La charge de Tappareil est de 36 tubes ; on ajoute
dans chaque compartiment quelques pelletées de silex
de la craie plus ou moins concassés (en tout 60 à 70 ki-
logrammes), puis une certaine quantité d*eau. Une bonde
par compartiment permet d'introduire ces matières. Cela
fait et toutes les ouvertures étant fermées, on fait tour-
ner le trommel à raison de 40 à 45 tours par minute.
Les cailloux en roulant contre les tubes les décrassent
rapidement et les mouvements que peuvent prendre les
tubes dans leurs logements facilitent encore cette opé-
ration en empêchant les cailloux de se coincer entre les
tubes. Les cailloux s'usent vite et il coule de Tappareil
une boue liquide contenant du noir de fumée, du silex
pulvérisé et une quantité assez considérable de calcaire
provenant des dépôts de tartre qui recouvrent les tubes.
II doit toujours y avoir une quantité d'eau suffisante dans
l'appareil pour entraîner cette boue; aussi doit-on en
ajouter plusieurs fois par opération.
Pour juger de la propreté des tubes, il suffit d'arrêter
l'appareil, d'ouvrir une bonde et de laver le tube qui en
est le plus près. Dès que la surface est bien nette, le tra-
vail peut s'arrêter. On compte que pour laver complète-
ment une charge de tubes, il faut de deux heures à deux
heures trente minutes suivant le degré de saleté. Lors-
Tome XV, 1889. 26
390 NOTE SUR LA PRÉPARATION ET LE MONTAGE
qu'il s*agit de vieux tubes que Ton doit vendre, on se
contente d'un décapage sommaire durant de une heure à
une heure et demie. La nature du métal a aussi une
légère influence sur la rapidité du lavage ; le tartre est
beaucoup plus adhérent sur le fer que sur le laiton,
aussi les tubes faits avec ce dernier métal se lavent-ils
beaucoup plus facilement que les autres.
Lorsque le nettoyage est complet, on retire les tubes
en enlevant les secteurs mobiles situés sur un des fonds
de l'appareil et on les lave successivement dans une
grande auge en bois, de façon à enlever toutes les boues
et tous les petits galets qui s'introduisent souvent à
l'intérieur.
Un trommel est surveillé par un seul ouvrier, et en-
core celui-ci, qui fait normalement quatre charges dans
sa journée, a-t-il bien des moments de libres, de sorte
qu'il peut aider un peu ses camarades du raboutissage.
A Paris, le lavage des tubes se paye à la tâche, à raison
de 0^04 par tube lavé, ce prix comprenant la prise du
tube au tas où sont empilés ceux que Ton doit laver et
la remise en magasin après nettoyage.
L'appareil que je viens de décrire est extrêmement
simple et fort économique à tous les points de vue. De
plus, les tubes sont beaucoup mieux nettoyés par ce
procédé que par celui qu'on employait autrefois et qui
consistait à dissoudre le tartre par l'eau acidulée par
l'acide chlorhydrique. Dans d'autres ateliers, le nettoyage
du tube se fait d'une autre façon. Le tube fixé sur un tour
est animé d'un rapide mouvement de rotation, et l'ouvrier
le serre dans des mâchoires armées de deiiJ;s ; on enlève
vite le tartre, mais l'usure du métal est très grande et
la main-d'œuvre nécessaire à ce travail est plus consi-
dérable. Le seul inconvénient du trommel est le bruit
assourdissant qu'il produit; il est d'ailleurs placé dans
une cour assez loin de l'atelier de raboutissage.
V
DES TUBES A FUMÉE DE LOCOMOTIVES. 391
Une fois que les tubes sont lavés, on en coupe les
bouts qui ont été détériorés pendant le démontage. Ceci
se fait avec la scie circulaire dont je parlerai plus tard ;
c'est à ce moment que Ton vérifie l'épaisseur des tubes,
si toutefois le trajet parcouru par la machine peut faire
croire que Tusure est assez considérable ; les parcours
moyens correspondant à Tusure sont calculés à nouveau
chaque année, et je les indiquerai dans le résumé géné-
ral des travaux de Tatelier ; puis on redresse à la main
les tubes qui ont été faussés, soit pendant le démontage
de la tubulure, soit pendant le lavage, en engageant une
de leurs extrémités dans un œil percé au sommet d'un
pieu fortement enfoncé en terre, et en agissant sur l'au-
tre extrémité du tube. Quand ces différentes opérations
sont terminées et que par suite le tube vieux se retrouve
exactement dans les conditions d'un tube neuf, on passe
à l'opération du raboutissage, qui s'applique aux deux
catégories.
Raboutissage des tubes. — Cette opération con-
siste à souder à chaud, à l'extrémité d'un tube de laiton
ou de fer, un bout de tube en cuivre rouge ou en laiton
(quand le tube primitif en laiton n'est pas assez long et
qu'au contraire le bout de cuivre rouge est suffisant,
c'est-à-dire quand sa longueur dépasse 0",060). Pour
obtenir une bonne liaison entre les deux pièces, elles
doivent s'emboîter l'une dans l'autre, et la soudure doit
exister tout le long de l'emboîtement, soit sur une lon-
gueur de 20 à 25 millimètres. Pour éviter des bourrelets
toujours fâcheux, les pièces doivent être taillées en bi-
seau. Enfin la pièce extérieure, qui est toujours le bout
que l'on ajoute, doit présenter une petite collerette pour
maintenir la soudure en fusion et éviter les trop grandes
pertes.
Le raboutissage du tube comprend plusieurs opérations :
1® Préparation de V extrémité du tube à laquelle on
392 NOTE SUR LA. PRÉPARATION ET LE MONTAGE
fixera le bout de tube, — J'ai déjà dit que cette extré-
mité du tube avait été affranchie, et Ton a soin de donner
à tous les tubes d'une même série exactement la même
longueur, pour que les bouts de tubes que Ton doit y
fixer aient tous, eux aussi, les mêmes dimensions, ce qui
facilite beaucoup les opérations. On commence par tour-
ner la surface extérieure du tube sur une longueur de
20 à 25 millimètres [fig. 3), de façon à lui donner une
forme conique, comme le montre le croquis. L'outil
[fig. 4) que Ton emploie pour cela est un cylindre creux
présentant à Tintérieur, suivant une de ses génératrices,
une lame tranchante s'avançant un peu dans le vide cen-
tral ; la position de cette lame peut être réglée au moyen
d'une série de vis. Le tranchant de la lame n'est pas pa-
rallèle à l'axe de l'outil, mais présente une inclinaison
d'environ 1/10 à 1/12, de façon à pouvoir donner à l'ex-
trémité du tube la forme voulue. Le cylindre est animé
d'un mouvement de rotation de 100 tours environ à la
minute, et il suffit d'y introduire l'extrémité du tube que
l'on veut travailler pour lui donner en quelques secondes
la forme voulue. L'ouvrier maintient le tube en le faisant
poser sur des supports fixes placés devant l'outil.
Si cet appareil donne très rapidement à l'extrémité du
tube une forme conique, il présente pourtant certains
inconvénients qui exigent des retouches. La moindre ir-
régularité sur le tranchant de la lame, et il y en a tou-
jours, produit sur la surface extérieure du tube un sillon
circulaire plus ou moins profond. Lorsque l'on introduit
la soudure entre le tube A [fig, 5) et le bout de cuivre B,
des rainures telles que C empêchent le métal fondu de
glisser entre les deux surfaces. Il s'y arrête et ne descend
pas plus bas. Aussi est-il toujours nécessaire de donner
à rextrômitc du tube un coup de lime, pour être bien
sur de faire disparaître toutes les irré^nilarités résultant
du tournage.
DES TUBES A FUMÉE DE LOCOMOTIVES. 393
Tout n'est pas encore fini. Pour que la soudure pénètre
complètement entre la surface A et la surface B et qu*elle
ne risque pas de couler dans Tintérieur du tube, il faut
que le cône formant la surface extérieure A soit un peu
• plus aigu que le cône formant la surface B. Le contact se
faisant alors suivant une circonférence C, il n'y a aucune
perte possible de soudure. En fait, les deux surfaces ne peu-
vent jamais être obtenues avec une perfection suffisante
pour que cela ait lieu, et alors, ou bien les deux surfaces
s'emboitant trop exactement, la soudure ne peut pas se
glisser entre elles, ou bien, le contact n'ayant pas lieu
exactement suivant la circonférence C, la soudure coule
et vient se solidifier à l'extrémité froide du tube. Ces
gouttes de métal sont alors souvent fort difficiles à en-
lever, et non seulement elles diminuent le diamètre du
tube et augmentent considérablement la résistance au
passage des gaz, mais encore elles occasionnent des
pertes de soudure, et par suite une augmentation de frais
notable. Pour éviter ces deux inconvénients, on évase
légèrement, au moyen d'un manchon en acier, l'extrémité
du tube de façon à lui donner la forme A, et en enfonçant
doucement le tube B sur le tube A, on est certain que le
contact des deux pièces est exact tout le long d'une cir-
conférence et qu'en même temps la soudure peut péné-
trer complètement entre les deux surfaces. Cet évase-
ment a dû être considérablement exagéré dans le croquis
pour qu'on puisse s'en rendre compte (fig.Q).
2* Préparation des bouts de tubes, — Les bouts de cuivre
rouge que l'on emploie ont 200 millimètres de long. La
longueur des bouts de laiton varie avec la longueur que
l'on veut donner au tube ; mais pour les réparations ordi-
naires, quand on a simplement à ramener le tube à sa
longueur primitive après en avoir afifranchi les deux
boutSi cette longueur varie entre 200 et 210 millimètres.
Les bouts de tubes sont obtenus en découpant à la scie
394 NOTE SUR LA PRÉPARATION ET LE MONTAGE
circulaire d'anciens tubes de laiton. On emploie pour cela
une scie en acier, montée sur un axe horizontal et tour-
nant à raison de 600 tours par minute. Le tube repose
sur un support glissant dans une rainure de façon à ce
que l'ouvrier puisse le déplacer par rapport à la scie.
Pour découper un tube de 3", 40 à 3", 50 de long en
17 tronçons de 200 à 210 millimètres chacun, c'est-à-
dire pour marquer sur le tube les tronçons et pour don-
ner les 16 coups de scie nécessaires, il faut environ
5 minutes.
Les bouts une fois coupés, on forme à une de leurs
extrémités une collerette présentant une saillie de 7 à
8 millimètres qui doit retenir la soudure. Pour les tubes
en cuivre rouge on fait cette collerette par estampage à
froid. On introduit le bout de tube dans une matrice A
[fig. 7) dont la longueur peut être modifiée au moyen
d'un piston B mobile, puis on évase le tube en deux fois,
d'abord avec un mandrin conique, puis avec un second
mandrin présentant exactement la forme que doit avoir
la collerette que Ton enfonce à coups de marteau. En
pressant sur une pédale on soulève le piston B qui chasse
le tube. Pour les tubes en laiton la collerette se fait à
froid, mais au marteau; le laiton ne s'estampe pas assez
bien sans un recuit préalable.
L'outil [fig, 8) que l'on emploie pour aléser l'extrémité
du bout dans laquelle doit s'engager le tube est un cône
à angle très aigu (1/10 à 1/12) portant parallèlement à
une de ses génératrices une lame tranchante. Cet outil
se fixe sur le même banc et absolument de la même fa-
çon que celui dont j'ai parlé plus haut. L'alésage est
très vite obtenu, mais on doit toujours le faire suivre
4'un coup de lime pour faire disparaître toutes les irré-
gularités.
3* Brasage des deux pièces, — Les deux parties du
tube une fois prêtes, on les assemble en enfonçant douce-
DES TUBES A FUMÉE DE LOCOMOTIVES. 395
ment le bout sur le tube lui-même en ayant soin de les
placer exactement en prolongement Tun de l'autre. Mais
les deux parties ne sont pas alors assez bien maintenues ;
elles pourraient se séparer pendant le soudage. On intro-
duit dans le tube une tige de fer A [fig, 9) présentant-en
B une clavette qui supporte une rondelle G sur laquelle
repose le bout du tube. L'autre extrémité du tube s'ap-
puie contre une rondelle D qu'un ressort E appuie cons-
tamment contre elle. L'écrou F permet d'augmenter ou
de diminuer la tension du ressort. Grâce à cette disposi-
tion les deux parties du tube G et H seront appliquées
Tune contre l'autre même si elles n'ont pas été bien
assemblées au début. Dans d'autres ateliers on emploie
simplement une tige a qui n'est maintenue que par les
branches A et c s'appuyant contre la paroi intérieure du
tube. L'assemblage est bon si on a enfoncé à fond la tige a,
mais, dans le cas contraire, rien ne peut corriger la faute
de l'ouvrier.
Pour faire la brasure, on suspend verticalement le tube
comme le montre la figure, et dans cette position un
contrepoids doit presque équilibrer le poids du tube,
puis on chauffe au rouge le raccord des deux tubes sur une
longueur de.0",10 environ. Cette chauffe est faite soit
au moyen d'un chalumeau à gaz d'éclairage comme aux
ateliers d'Hellèmmes, soit comme à Paris, en employant
les gaz combustibles produits par un gazogène. L'appa-
reil employé à Paris est un petit four à cuve soufflé dans
lequel se trouve une colonne de coke d'environ 0",70 de
haut. Les gaz produits sortent par un orifice latéral de-
vant lequel on place la partie du tube à chauffer. Au
bout de 20 à 30 secondes le tube est rouge, on le retire
du feu et on place sur la collerette, avec une petite cuil-
lère, la soudure à l'état de grenaille avec un peu d'une
dissolution chaude et saturée de borax ; puis on chauffe
de nouveau le tube. Quand toute la soudure est fondue
396 NOTE SUR LA PRÉPARATION ET LE MONTAGE
on en fait une seconde et quelquefois une troisième ad-
dition, jusqu'à ce que le métal paraisse avoir parfaite*
ment rempli Tintervalle qui existait entre les deux par*
ties du tube. Grâce aux précautions que j'ai indiquées,
on n'a pour ainsi dire jamais à craindre que la soudure
ne coule dans Tintérieur du tube.
On emploie pour la brasure du cuivre rouge sur le lai-
ton ou du laiton sur le laiton, de la soudure dite soudure
grise n? 3, dont la composition est 50 p. 100 de cuivre et
50 p. 100 de zinc. Elle est assez fusible. Pour la brasure
du cuivre rouge sur le fer, la composition est différente r
c'est 75 p. 100 de cuivre pour 25 p. 100 de zinc, et le
métal obtenu est bien moins fusible.
On consomme pour la brasure les poids suivants de
soudure et de borax :
Par tube de 100"" de diamètre, 465*' de soudure
80
—
425
65
—
85
55
—
75
50
—
52
45
—
42
40
_^
25
Pour les tubes dont le diamètre est compris entre
100 millimètres et 55 millimètres, on alloue ISOgram-»
mes de borax par kilogramme de soudure, et pour les
autres 100 grammes seulement.
Enfin la consommation en coke s'élève à environ
l^'jSOO par tube.
Une fois la soudure faite, il faut enlever la collerette
qui marque le point de jonction des deux tubes. Cette
opération se fait avec un outil un peu analogue à celui
qui sert pour raboter intérieurement les bouts. C'est un
cône, très ouvert seulement, présentant suivant une sé-
rie de génératrices des lames tranchantes et constituant
j
DES TUBES A FUMÉE DE LOCOMOTIVES. 397
par suite une fraise composée. L'outil [fig. 10) est monté
sur le tour et tourne avec la même vitesse que ceux dont
j'ai déjà parlé (600 tours par minute). L'ouvrier place le
tube parallèlement à la génératrice horizontale de Toutil
en Tappuyant sur un support fixe et le fait tourner sur
lui-même, de façon à présenter successivement devant
les lames tranchantes les diverses parties de la colle-
rette. 11 ne faut que quelques secondes pour Tabattre
complètement.
Ces diverses opérations terminées, avant d'envoyer le
tube au montage, on doit l'essayer à la pression de
20 kilogrammes par centimètre carré, comme je l'ai
expliqué plus haut. Ce sont les ouvriers qui ont fait le
raboutissage qui font ces essais. Ils sont responsables
de toutes les fuites à la soudure et non de toutes celles
qui peuvent survenir dans le corps du tube. Ils ont donc
tout intérêt à soigner leur travail, et avec une bonne
équipe d'ouvriers le déchet par suite de défaut à la sou-
dure n'atteint pas 1/2 p. 100.
Le personnel employé au raboutissage des tubes est
fort variable suivant le travail à faire. L'équipe la plus
simple se compose de 1 soudeur pour 2 ouvriers prépa-
rant les bouts de tubes, et de i laveur au trommel; ce
dernier peut toujours aider ses compagnons pendant les
essais à la presse.
L'équipe est payée par tube bon, à raison de :
0^55 pour le raboutissage.
0 ,04 pour Fessai à la presse hydraulique.
J'ai déjà indiqué plus haut que le lavage se paye à
raison de 0',04 par tube, ce qui fait ressortir & 0^63 par
tube le prix de la main-d'œuvre pour toutes les opéra-
tions décrites.
Le gain de l'équipe est réparti entre ses divers mem-
398 NOTE SUR LA PREPARATION ET LE MONTAGE
bres proportionnellement aux chiflfres suivants :
5^50 pour la journée du chef d'équipe.
4^25 à 3S75 pour la journée des ouvriers.
Montage des tubes. — Les orifices qui sont prati-
qués sur les plaques tubulaires des foyers et de la boite à
fumée ne sont pas cylindriques. Ils présentent [fig. 11)
une légère conicité, le sommet du cône étant dans l'in-
térieur de la chaudière. De cette façon les tubes sont
bien mieux maintenus que lorsque les trous sont cylin-
driques. Pour les trous pratiqués sur la plaque de boîte
à feu, le point de départ est le petit diamètre, et par
suite le diamètre sur la face intérieure de cette plaque ;
on lui donne toujours 2 millimètres de moins que le dia-
mètre du tube. L'inclinaison que doit présenter l'orifice
est de 1/40 ce qui, pour une plaque tubulaire de 30 milli-
mètres, donne une augmentation de diamètre de l^^jôO,
ou de 1""°,15 pour une plaque de 25 millimètres. Du
côté de la boîte à fumée, on donne au petit diamètre du
trou 1 millimètre en plus du diamètre du tube. Les pla-
ques ayant de 18 à 20 millimètres, on obtient pour le
grand diamètre, toujours avec une inclinaison de 1/40,
une augmentation de 1 millimètre sur le petit diamètre
du trou. L'introduction des tubes par la plaque tubu-
laire d'avant est donc facile, grâce à la différence qui
existe toujours entre le tube et Torifice par lequel il doit
pénétrer.
L'écartement des tubes est assez variable. Ainsi pour
ceux dont le diamètre est de :
55""', récartement d*axe en axe est de. . . 78"",48
50 — varie de. . 70"",7 à 64-*
45 — varie de. . 60 à 61
Enfin les trous sur les deux plaques tubulaires ne se
correspondent pas exactement. L'orifice du tube dans la
DES TUBES A FUMÉE DE LOCOMOTIVES. 399
boîte à fumée est en général à 25 millimètres au-dessus
de l'orifice dans le foyer (*).
Pour le montage des tubes d'une locomotive, on em-
ploie 3 hommes. C'est à ce personnel que correspondent
les durées de travail nécessaires aux diverses opérations
que je vais indiquer, et, pour préciser, je prendrai pour
exemple le montage des tubes de la locomotive 2870 que
j'ai eu l'occasion de voir faire. La tubulure comprend
201 tubes de 45 millimètres de diamètre et de 3°*,50 de
Ion? entre les plaques tubulaires, en laiton rabouti en
cuivre rouge. Les tubes que Ton a employés sont d'an-
ciens tubes raboutis en laiton à une de leurs extrémités.
On commence par retreindre de 3 millimètres le dia-
mètre du bout en cuivre rouge des tubes. On emploie
pour cela deux matrices successives ayant la première
40 millimètres de profondeur, la seconde 75 millimètres.
Le travail se fait de la façon suivante : deux ouvriers
saisissent le tube et frappent violemment et à plusieurs
reprises, contre le sol, le bout en cuivre rouge que l'on
a préalablement engagé dans la matrice. On doit tou-
jours avoir soin de graisser avec de l'huile de colza l'in-
térieur de celle-ci, pour que le tube puisse en sortir faci-
lement lorsqu'il vient buter contre le fond. On soumet
ainsi les tubes à des efforts extrêmement violents ; aussi
arrive-t-il souvent que les tubes ayant déjà servi s'écra-
sent sous ces chocs répétés. Ce travail est fait par deux
(*) Cette inclinaison est insuffisante pour que rextrémité des
tubes aboutissant à la plaque de boîte à fumée soit k un niveau su-
périeur à celui du ciel du foyer. Les tubes ne risquent donc jamais
de sortir de l*eau; et cette disposition présente les deux avantages
suivants : on peut disposer sur la plaque tubulaire de boîte à
fumée, tout à fait à la base de la chaudière, une série de bou-
chons de lavage, sans pour cela être obligé de diminuer le
nombre des tubes, et de plus les escarbilles, qui s'accumulent
toujours à la base de la boîte à fumée, risquent moins de bou-
cher les orifices de la rangée inférieure des tubes.
400 NOTE SUR LA PRÉPARATION ET LE MONTAGE
ouvriers ; ils passent les tubes au troisième, qui les en-
gage dans la chaudière par la plaque d*avant. Lorsqu'il
y en a ainsi une trentaine de placés, un ouvrier, s'instal-
lant dans la boite à feu, engage Textrémité en cuivre
rouge dans les trous de la plaque tubulaire, pendant que
les deux autres enfoncent ces tubes à coups de marteau
jusqu'à ce qu'ils s'avancent d'environ 5 millimètres dans
l'intérieur du foyer. Pour éviter de détériorer l'extrémité
des tubes sur laquelle on frappe, on emploie un mandrin
[fig. 12), dont la grosse tête s'appuie également sur toute
la paroi du tube. Ce mandrin présente souvent un long
manche, pour que l'ouvrier qui frappe avec le marteau
puisse travailler en dehors de la boîte à fumée. Pour les
tubes situés sur les bords de la chaudière, on ne peut
pas toujours s'en servir ; on emploie alors le petit man-
drin. Il a fallu 3 heures 20 minutes pour rétreindre l'ex-
trémité des 201 tubes et pour les placer dans la tu-
bulure.
Ceci fait, on régularise la position des tubes par rap-
port à la plaque tubulaire du foyer. Ils doivent présenter
de ce côté une saillie de 5 à 6 millimètres. L'autre extré-
mité des tubes dépasse la plaque de boite à fumée de 40
à 60 millimètres ; il faut couper ce bout qui ne sert à
rien, en laissant seulement le métal nécessaire pour faire
la rivure, soit environ 4 à 5 millimètres ; on trace avec
une pointe [fig. 13) un trait sur la surface extérieure du
tube au ras de la plaque tubulaire, puis on retire les
tubes, ce qui se fait très facilement lorsque Ton a dégagé
par un coup de marteau l'extrémité engagée dans la boîte
à feu.
Pour le sciage des tubes en laiton, on emploie une
scie à main en acier, et on maintient les tubes dans un
étau poii;é sur un établi situé près de la locomotive. Le
métal est très tendre et on arrive à scier de deux à trois
tubes par minute. On ne coupe jamais le tube au ras da
DES TUBES A FUMÉE DE LOCOMOTIVES. 401
trait, mais à une distance de 4 ou 5 millimètres, comme
je lai déjà dit. Pour les tubes en fer ou en métal doux,
cette scie n'est pas suffisante. On emploie alors une es-
pèce de tour mû à la main, avec lequel on donne un mou-
vement de rotation au tube, et on le coupe avec un outil
porté sur un petit chariot que Ton fait avancer à la main.
Le tube est engagé dans un manchon A [fig. 14), que
Ton met en mouvement au moyen d'une manivelle et
d'une série d'engrenages. Le tube est pincé dans Taxe du
manchon par trois griffes qui s'avancent ou s'éloignent
du centre absolument comme dans la iSlière de Sellers.
Le cercle métallique B est mobile par rapport au man-
chon A, et c'est en le faisant tourner dans un sens ou
dans l'autre que les mâchoires, glissant dans des rai-
nures convenablement disposées, viennent serrer le tube
ou Tabandonner. L'appareil est disposé de façon à pou-
voir saisir les tubes de 45 millimètres et au-dessus.
L'outil employé est un petit tranchant en acier de 1 mil-
limètre de large ; le porte-outil est commandé par une
manivelle spéciale. Avec la scie à main, on arrive à
couper à peu près deux tubes par minute ; on va toujours
beaucoup moins vite avec cet appareil.
Lorsque les bouts de cuivre rouge ont passé à la ma-
trice, ils sont un peu écrouis ; aussi doit-on toujours les
recuire avant de les placer définitivement dans la chau-
dière. Lorsque les tubes sont en fer ou en métal doux,
les extrémités que Ton doit fixer sur les plaques tubu-
laires doivent être, elles aussi, recuites pour éviter la
formation de fentes ou de criques pendant la rivure. Mais
tandis que les bouts de cuivre peuvent être refroidis
brusquement en les plongeant dans l'eau, il faut laisser
refroidir lentement les tubes en fer. On chauffe toujours
ces tubes sur une petite forge portative et on n'emploie
comme combustible que du charbon de bois.
Des trois ouvriers qui sont employés au montage, l'un
L
402 NOTE SUR LA PRÉPARATION ET LE MONTAGE
retire les tubes de la chaudière et remet en place ceux
qui sont finis ; le second coupe les bouts et le troisième
s'occupe du chauffage. Ce travail doit être fait avec ordre
pour être certain de replacer exactement chaque tube à
sa place. Il a fallu environ 2 heures un quart pour faire
subir cette série d'opérations aux 201 tubes de la tubu-
lure 2870.
Les tubes une fois remis en place, il faut appliquer
fortement leurs extrémités contre les deux plaques tubu-
laires, de façon à ce que les joints soient parfaitement
hermétiques et qu'il n y ait aucune fuite possible. On
complète cette opération en rabattant contre la plaque
tubulaire l'extrémité du tube qui la dépasse, de façon à
former une véritable rivure. La première opération se
fait avec un dudgeon; la seconde se fait avec un matoir
de forme spéciale. On a toujours préféré, à la compagnie
du Nord, ce mode de travail à l'emploi d'appareils assez
compliqués qui permettent de faire mécaniquement ces
deux opérations.
Le dudgeon (fig. 15) se compose essentiellement de
trois galets en acier trempé maintenus dans une sorte
de cage à trois fenêtres, de façon à ce que chaque galet
puisse déborder un peu par la fenêtre qui lui correspond.
Entre ces galets on peut enfoncer une tige légèrement
conique (inclinaison 1/40). On introduit la cage avec ses
trois galets dans l'intérieur d'un tube, puis on enfonce la
tige conique à coups de marteau. Ce coin entre facile-
ment et produit une dilatation du tube aux points qui
viennent toucher les galets. En faisant tourner la tige au
moyen d'un cliquet, on entraîne par suite du frottement
énergique les trois galets et Ton amène ainsi peu à peu
le diamètre du tube à égaler celui du cercle circonscrit
aux trois galets. On comprend facilement qu'en combi-
nant le mouvement d'enfoncement de la tige avec le mou-
vement de rotation de l'appareil entier, on arrive à appli-
DES TUBES A FUMÉE DE LOCOMOTIVES. 403
quer énergiquement le tube contre les parois de l'orifice
dans lequel il pénètre. Enfin on retire facilement l'ap-
pareil en faisant tourner Técrou qui, venant buter contre
l'armature de l'appareil, oblige la tige à reculer.
Le grand avantage du dudgeon, consiste en ce que tout
en étant très simple il permet d'agir énergiquement sur
les tubes sans exiger de trop grands efforts de la part de
l'ouvrier. C'est d'après les expériences de M. Schock (*),
ingénieur en chef de la marine américaine, celui de tous
les appareils proposés qui permet d'obtenir la plus grande
résistance à l'arrachement du tube. Le seul inconvénient
que l'on ait pu lui reprocher est le suivant : le dudgeon
est d'autant plus énergique que la tige centrale corres-
pond à un angle au sommet plus aigu ; mais, par suite,
l'augmentation de diamètre du cercle circonscrit aux ga-
lets est d'autant plus petite. Aussi, pour chaque diamè-
tre de tube à air chaud faut-il un dudgeon spécial et,
comme il y a une différence notable entre le diamètre des
trous des plaques tubulaires d'avant et d'arrière, il faut
encore pour chaque catégorie de tubes avoir un appareil
spécial pour le mandrinage des tubes dans la boite à
fumée, et dans la boite à feu. Gomme on a même restreint
l'extrémité des tubes de ce côté, il faut, avant d'employer
ici l'appareil dudgeon, élargir un peu le tube en y enfon-
çant à coups de marteau un mandrin conique. Sans cette
précaution, il faudrait employer 2 dudgeons de diamètre
différent pour le mandrinage des tubes du côté de la
boite à feu.
L'effort que l'on peut exercer avec le dudgeon est tr^s
considérable et il y a lieu de se demander si après le
mandrinage des 200 ou 250 tubes qui entrent dans une
tubulure on n'arrive pas à déformer les plaques tubulai-
(•) \ oir Jievue générale des chemins de fer, février 1880,
p. 127, et Engineering, 14 septembre et 2 novembre 1877.
404 NOTE SUR LA PREPARATION ET LE MONTAGE
res. On peut se rendre compte, a priori^ que du côté de la
boîte à fumée, les déformations doivent être très peu
sensibles. La plaque est en tôle de fer ou d*acier beau-
coup plus dure que le laiton avec lequel est en général
formé le tube ; de sorte que c'est le laiton qui doit le
plus céder. De plus, cette plaque tubulaire est rivée sur
tout son pourtour par une forte cornière à la chaudière,
elle-même, formée de plaques de tôle dont l'épaisseur
atteint 12 à 15 millimètres. Pour arriver à déformer la
plaque tubulaire, il faudrait déformer toute cette arma-
ture.
Du côté de la boite à feu, au contraire, c'est avec le
même métal que sont faits les tubes et la plaque tubu-
laire. De plus, cette plaque n'est reliée aux tôles de la
chaudière que par une série d'entretoises en cuivre rouge
et il n'y a jamais d'entretoises dans le plan même de cette
plaque. Aussi, si le dudgeon donne des déformations
permanentes, est-ce de ce côté qu'on peut s'en aperce-
voir.
J'ai p)i faire quelques mesures sur les deux plaques
tubulaires de la locomotive 2870. La plaque d'avant était
vieille, celle d'arrière était neuve et il manquait encore
le premier rang d'entretoises du côté de cette plaque tu-
bulaire, ce qui devait encore en faciliter les déformations.
Les mesures ont été faites au moyen de jauges en fer. On
a tracé sur deux diamètres perpendiculaires {fiff. 16)
des deux plaques deux coups de pointeau, et de ce point
comme centre avec la jauge pour rayon, on a tracé un
arc de cercle. Il était plus facile d'observer de cette
façon les dilatations que de chercher à mesurer avant et
après le mandrinage la distance de deux coups de poin-
teau. Sur la plaque de boite à fumée il n'y a eu aucune
déformation appréciable ; les deux pointes de la jauge sont
retombées exactement dans leurs logements primitifs. Au
contraire, du côté de la boite à feu on a constaté une
DES TUBES A FUMÉE I)E LOCOMOTIVES. 405
dilatation notable. Suivant le sens horizontal on a con-
staté un allongement de 2 millimètres 3/4 pour une lon-
gueur de jauge de 970 millimètres, et suivant le sens
vertical, une dilatation de 3/4 millimètre pour une jauge
de 700 millimètres. Le croquis ci-joint indique la po-
sition des coups de pointeau sur cette plaque. Sans être
très considérables, ces déformations sont donc parfaite-
ment appréciables.
Pour le dudgeonnage des tubes, deux ouvriers travail-
lent de chaque côté de la machine. On commence toujours
par la rangée verticale du milieu, et l'on va progres-
sivement par rangée verticale jusqu^aux deux extrémités.
De cette fagon, les déformations se répartissent très ré*
gulièrement. Un bon ouvrier fait environ un tube par
minute.
Il ne reste plus qu'à river le tube, c'est-à-dire à ra-
battre le bord du tube qui dépasse de 4 à 5 millimètres
la plaque tubulaire contre celle-ci. Cette opération est
très importante pour bien assurer la liaison exacte entre
le tube et les plaques tubulaires. Le travail se fait d'une
façon un peu différente, suivant que Ton a à faire à un
tube en fer ou en laiton ou cuivre. Dans ce dernier cas
on commence par évaser fortement l'extrémité du tube
au moyen de l'appareil (i) {fig. 17), sur la tête duquel on
frappe à grands coups de marteau. On termine la rivure
avec un matoir présentant en plan et en coupe la forme
indiquée (2) qui donne à la collerette de laiton ou de cui-
vre la forme exacte qu'elle doit avoir. Il n'est pas possi-
ble d'opérer de cette façon avec les tubes en fer ; quel que
soit le soin avec lequel on les recuise, on produirait tou-
jours des criques et on n'arriverait jamais à avoir une
surface lisse et unie comme celle qui caractérise une
bonne rivure pour les tubes en cuivre ou en laiton. La
rivure se fait alors par refoulement [fig. 18). On introduit
dans rintérieur du tube un mandrin conique en acier, puis
Tome XY, 1889. 27
406 NOTE SUR LA PRÉPARATION ET LE MONTAGE
avec le matoir, dont Textrémité présente la forme (3), on
commence h refouler le métal contre le mandrin; on
termine le bourrelet et on le régularise avec le matoir (4)
dont la courbure varie avec le diamètre du tube sur
lequel on opère. On obtient ainsi une très bonne rivure
et Ton n'a pas à craindre les criques qui se produiraient
forcément avec la rivure par rabattement qui précède.
L'emploi de viroles en acier pour consolider la rivure
sur la plaque tubulaire du foyer n^est pas général à la
compagnie du Nord.
On ne les emploie que lors des réparations, soit sur la
demande du chauffeur, et alors uniquement pour les
tubes qu'il désigne, soit quand une machine vient aux
ateliers après un parcours assez long, bien qu'il n'y ait
pas de réparation spécifiée pour les tubes. Comme toute
machine qui soru des ateliers doit être en bon état à tous
les points de vue, on trouve avantageux de faire cette
petite réparation, qui évite un second renvoi de la ma-
chine aux ateliers après un très court laps de temps.
Les viroles que Ton emploie sont faites en acier em-
bouti; elles ont toujours 38 millimètres de longueur et
2 millimètres 1/3 d'épaisseur. Elles sont un peu coniques
et présentent la même inclinaison 1/40 que les trous
pratiqués dans les plaques tubulaires. On les désigne
toujours par leur plus grand diamètre extérieur, qui est
de :
36""" pour les tubes de 40""
41 — 45
46 — . 50
51 — 55
On a en plus toute une série de viroles intermédiaires
pour les réparations, dont les diamètres varient par mil-
limètre ou demi-millimètre depuis 35 millimètres jusqu'à
56 millimètres.
On enfonce les viroles au marteau. Elles doivent tou-
DES TUBES A FUMÉE DE LOCOMOTIVES. 407
jours dépasser le bord de la rivure du tube de 3 milli-
mètres, cela facilite très souvent leur extraction.
Après avoir parlé de la pose des tubes, je n'ai plus que
quelques mots à dire de leur extraction. Quand il y a
une virole, on commence par la fendre en bec-d*âne, sui-
vant une de ses génératrices. Il est ensuite facile de la
faire sortir. On dégage ensuite le tube sur la plaque du
foyer, toujours avec le bec-d*âne, de façon à lui donner
la forme abc {fig. 19), les trois points a, 6 et c devant
toujours correspondre aux parties de la plaque les plus
épaisses et non aux parties étroites situées entre deux
tubes. Comme par suite de la conicité des trous l'extrac-
tion est beaucoup plus facile à l'avant, on se contente de
déformer le tube suivant le profil dU c' . Gela fait, on
repousse avec un mandrin le tube par le foyer, et dès
qu'il est dégagé de quelques centimètres du côté de
l'avant, il est en général très facile à extraire à bras. Ce
n'est que s*il y a des dépôts de tartre trop épais que l'on
doit employer des moufles pour l'extraire.
Le montage des tubes est payé aux ouvriers de l'équipe
à raison de 0',30 par tube, défalcation faite des tubes qui
perdent aux essais. L'extraction se paye 0',20. L'équipe
de trois hommes qui travaille actuellement aux ateliers
de la Chapelle, peut monter une tubulure de 201 tubes
en une journée et demie de travail et peut extraire envi-
ron 120 tubes par journée. Le salaire est partagé entre
les trois ouvriers proportionnellement aux chiffres sui-
vants :
5',50 pour le chef;
5 ^00 pour le second ouvrier, qui peut au besoin remplacer le chef;
4 ,00 pour le troisième.
Je donnerai enfin un exemple du prix de revient total
d'une tubulure aux ateliers de Paris.
Locomotive 2821-2911.
408 PREPARATION ET MONTAGE DES TUBES A FUMÉE.
Tubulure en fer raboutie en cuivre rouge, composée de
201 tubes de 3" ,58 X 0,045 :
{** Matières, — 201 tubes en fer raboutîs en cuivre rouge, pesant
ensemble i.ii9 kilogr. à 98^^0 les 100 kilogr. . i.884^5i
201 viroles à 13S50 le cent 27 ,14
i. 911 ',68
2<* Main-d'œuvre. — Montage de 201 tubes à 0^,30. . . 60 ,30
30 Prais généraux. — Comptés à 60 p. 100 de la main-
d'œuvre 36 ,18
Total 2.008M6
Pour terminer cette étude, il faudrait pouvoir se rendre
compte du parcours total que peut faire un tube avant
d'être rebuté. Les statistiques de la compagnie du Nord
sont malheureusement muettes à ce sujet. On sait seule-
ment qu'une tubulure de locomotive est en moyenne dé-
montée après un parcours de 215.000 kilomètres environ
et que, près de trois fois sur quatre, ce démontage est
nécessité soit par une visite, soit par une réparation de
la chaudière et non de la tubulure. On ne peut pas non
plus déduire la durée d'un tube de la proportion de tubes
neufs employés annuellement, proportion qui s'est élevée
à 2,6 p. 100 en 1887 (*), car le nombre de machines
neuves que possède la compagnie du Nord est fort
considérable : 577 machines sur 1.151 ayant moins do
neuf ans.
(*) En 1887, on a employé 7.953 tubes neufs, savoir : 4.420
pour les réparations et 3.520 pour la construction de 18 ma-
chines neuves.
FILET DK SÛRETÉ ÉTABLI AU PUITS JULES CHAGOT. 409
NOTE
SUR LE ;
FILET DE SURETE BTABU AU PUITS JULES CHAGOT
DES MINES DE BLÀNZY
Par M. LEBRETON, ingénieur des mines.
Préliminaires. — Sauvetage des ouvriers qui tombent
dans les puits de mines. — II arrive assez fréquemment
que des ouvriers tombent dans les puits de mines, soit
par inadvertance, soit par suite d'une fausse manœuvre
de cage. Pendant les dix dernières années, de 1879 à 1888,
il est arrivé dix-huit accidents de ce genre dans les exploita-
tions du département de Saône-et-Loire. Le plus souvent
l'ouvrier victime d'un tel accident éprouve dans sa chute
des chocs qui lui causent des blessures mortelles et l'on
ne trouve plus au puisard qu'un cadavre ; quelquefois ce-
pendant ses blessures sont relativement légères et il
devient possible de le sauver; mais elles sont toujours
assez graves pour amener une rapide déperdition des
forcés, et, par suite, l'asphyxie par immersion quand il
ne lui est plus possible de se soutenir au-dessus des
eaux qui remplissent le puisard.
De la rapidité du sauvetage dépend donc, en ce cas, le
succès; malheureusement aucun des moyens dont on
peut généralement se servir n'est réellement pratique ;
ni le réglage des câbles, qui, même dans le cas le plus
1
410 FILET DE SÛRETÉ ÉTABLI AU PUITS JULES CHAGOT
favorable, quand on dispose d'une bobine folle, exige tou-
jours en fait au moins quinze à vingt minutes, c'est-à-
dire un temps incomparablement trop long; ni la descente
le long du guidage ou au moyen de cordes, qui peut être
tentée concurremment avec le réglage des câbles et qui
est, il est vrai, plus rapide que lui, mais qui n'est pas
toujours possible et qui demande des hommes d'une rare
énergie, ne sont suffisants.
Établissement d'échelles pour, aller au puisard. —
Pour permettre cependant de porter utilement secours
aux victimes de ces accidents , un arrêté du préfet de
Saône-et Loire, du 30 décembre 1876, a prescrit réta-
blissement dans tous les puits de mines du département
d^échelles en fer, verticales, appliquées contre le pare-
ment du puits et allant de la recette la plus profonde au
niveau le plus bas que les eaux prennent habituellement
dans le puisard.
limitation à 25 mètres de la hauteur des échelles, —
Il est ainsi possible d'arriver à portée du malheureux et
de le soutenir en attendant qu'on ait pu régler les câbles
et descendre avec la cage ; mais ce moyen lui-même de-
vient illusoire à cause du temps qu'il exige et d« danger
même qu'il présente, si Ton est obligé de donner à ces
échelles une trop grande longueur; il arrive assez fré-
quemment, en effet, que, pour explorer le terrain le plus
loin possible en profondeur, pour avoir des richesses re-
connues d'avance ou pour préparer des travaux d'avenir,
le foncage d'un puits est poussé assez loin dans le mur
de la couche ou des couches dans lesquelles est faite
l'exploitation , de manière que la dernière recette du
puits se trouve à une grande hauteur au-dessus du fond.
C'est ainsi que la Compagnie de Blanzy a dans ses puits
des puisards dont la profondeur atteint 120 et 150 mè-
DES MINES DE BLANZY. 411
très; l'un d'eux, celui du puits Saint-Louis, arrive même
à 325 mètres. Il était évident qu'on ne pouvait pas impo-
ser l'établissement d'échelles aussi démesurées qui n'au-
raient été d'aucune utilité, et un nouvel arrêté préfec-
toral, du 7 juin 1886, autorisa la Compagnie de Blanzy à
limiter à 25 mètres la longueur des échelles à établir
dans ses puits.
Ainsi, pour les puisards de faible profondeur, c'est-
à-dire au-dessous de 25 mètres, la question était réso-
lue, dans la limite du possible, par l'emploi d'échelles
fixes; mais pour les puisards profonds, c'est-à-dire au-
dessus de 25 mètres, elle restait entière.
Instcdlation faite par la Compagnie de Blanzy, —
Sur la demande du service local des mines, la Compagnie
de Blanzy a étudié, pour le puits Jules Ghagot, dont le
puisard a 120 mètres, et réalisé d'une manière qui nous
parait satisfaisante, une installation qui a pour but de
prévenir les chutes, ou du moins de retenir les corps
des ouvriers qui pourraient venir à tomber dans le
puits.
Description de t installation. — Les fig. I, 2 et 3 de
la PI. I"V représentent l'ensemble de cette installation,
dont la partie essentielle est un filet en câbles métalli-
ques, établi à deux mètres au-dessous des taquets d'ar-
rêt de la dernière recette, qui est à 330 mètres.
Le filet que, sur la coupe CD, fig. 3, on voit dans sa
position verticale après qu'il a été détaché pour laisser
passer les cages à eau, est à mailles carrées de 10 centi-
mètres de côté. Il est construit au moyen de câbles en
fil d'acier galvanisé de Firminy, n* 1 1, résistant à 150 ki-
logrammes par millimètre carré. Ces câbles sont compo-
sés les uns de 20, les autres de 18 fils ; cette différence
^e composition a d'ailleurs été reconnue inutile. Aux
412 FILET DE SÛRETÉ ÉTABLI AU PUITS JULES CHAGOT
sommets des mailles, les câbles longitudinaux (c'est^à-
dii'e allant de l'un à l'autre des points de suspension) et
les câbles transversaux sont assemblés au moyen de
fortes ligatures en fil d'acier galvanisé ; en chaque point
d'ailleurs l'un des câbles traverse l'autre dont les torons
sont écartés et s'opposent par lem* torsion à son dépla^
cément, tandis que le câble qui est traversé peut glisser
sans rencontrer le même obstacle. Pour assurer com-
plètement le maintien de la forme des mailles, il aurait
fallu pouvoir en chaque point entrelacer les torons des
deux câbles , mais les difficultés que présente dans ce
cas la construction ne l'ont pas permis, et l'on a dû se
borner à la fixer le mieux possible en faisant passer à l'in-
térieur des autres les câbles transversaux moins bien
assujettis et plus sujets à se déplacer en cas de choc.
Le filet est entouré d'un cadre constitué par un câble
de 27 millimètres de diamètre, composé de 133 fils; ce
cadre presque carré a 2",60 sur 2",70.
Ainsi construit, le filet est suspendu, par des verrous,
à deux moises opposées S, S' placées immédiatement au-
dessous du châssis d'arrêt de la recette à 330 mètres.
Le cadre porte, sur deux côtés opposés, des pattes de
4iuspension obtenues en repliant le câble sur lui-même
de manière à former des boucles dans lesquelles sont
logés, pour les tenir ouvertes, des anneaux en fer. La
longueur totale du filet, d'axe en axe de ces anneaux, est
de 3°,300; son poids n'est que de 130 kilogrammes (*).
Les moises auxquelles il est suspendu ont 0",25/0"',25
d'équarissage et 3°',75 de portée. Elles sont munies de
(*) On a décidé, d'après les résultats de l'expérience, d'appor-
ter à ce dispositif des modifications qui portent le poids du filet
à 150 kilogramnies. Le cadre est agrandi; il a ^"'yîO sur 3"',30;
les pattes de suspension sont supprimées et remplacées par des
pièces de fer à double anneau ; dans l'un passe le cadre même
du filet, dans l'autre on introduit le verrou.
DES MINES DE BIANZT. 413
ferrures F sur lesquelles s'appuient les verrous qui sup-
portent le filet. La fig, 4 représente à grande échelle
Tune de ces ferrures avec le verrou et la patte de sus-
pension qu'il soutient. D'axe en axe des verrous , la dis-
tance n'est que de 3 mètres ; la longueur totale du filet,
d'axe en axe des anneaux, étant de 3'",30, le filet prend
une légère courbure.
Manoeuvre du filet. — La manœuvre à faire pour
enlever et pour remettre en place le filet , nécessaire
lorsqu'on a besoin d'aller au puisard pour épuiser les
eaux s'opère de la manière suivante : on fait passer sur
les poulies P, de petits câbles que Ton attache au filet ,
que Von amarre pendant qu'on enlève les verrous, et qui
servent à le faire descendre ensuite doucement jusqu'à
ce qu'il pende verticalement contre le parement opposé
du puits ; on les détache ensuite ; dans cette position, le
filet est en retrait de 0™,30 sur le plan vertical des faces
intérieures des moïses, et ne peut en aucune façon être
atteint par les bennes qui circulent dans le puits ; on le
fixe d'ailleurs au moyen d'agrafes. Pour le mettre en
place, on rattache au cadre les petits câbles de ma-
nœuvre et on le tire jusqu'à hauteur convenable; puis,
après avoir amarré les câbles qui le soutiennent, on place
successivement les verrous. C'est à Texécution de ces
manœuvres que servent les planchers MN, M'N', M^N,
que l'on voit sur les coupes {fig. 2 et 3). Chacune d'elles
ne demande pas plus de dix minutes à deux hommes.
Elles sont faites tous les jours depuis plus de deux ans
au puits Jules Chagot, et s'effectuent avec beaucoup de
facilité.
Dépenses dinstallation. — Nous ajouterons enfin que le
prix d'achat du filet est de 500 à 600 francs, et que son ins-
tallation dans le puits a coûté de premier établissement,
1
414 FILET DE SÛRETÉ ÉTABLI AU PUITS JULES CHAGOT
pour travaux divers , pose de moïses, établissement de
planchers, etc., à peu près la même somme, soit envi>
ron 600 francs.
Telle est, d'une manière succincte, l'installation du
filet de sûreté du puits Jules Ghagot ; les fig, 1 , 2, 3
et 4 de la PI. IV compléteront iiotre description et per-
mettront de se rendre compte des détails que nous n'a-
vons pu donner.
Accidents survenus depuis r installation du filet, —
Le filet n'a pas encore été mis à l'épreuve dans des acci-
dents de personnes, mais il Ta été dans des accidents de
matériel, dans lesquels il s*est très bien comporté et a
rendu déjà de réels services.
Le 15 mai 1887, la cage étant arrivée sur les taquets
de la recette avec une vitesse un peu trop grande, la vio-
lence du choc détermina le mouvement du système de
manœuvre et la rentrée des taquets ; un léger excès de
câble se trouvant déroulé, la cage put tomber dans le
filet d'une hauteur de deux mètres environ; le filet ré-
sista parfaitement; l'avarie fut légère et promptement
réparée. Peut-être sans la présence du filet le choc eût-il
pu rompre le câble et causer un accident.
Trois jours après, le 18 mai, on remontait au jour un
chariot avarié qu'on ne pouvait faire entrer dans la cage,
et que, pour cette raison, on avait amarré au-dessous.
La cage montante était arrivée à environ 70 mètres du
jour lorsque, l'amarre ayant glissé, le chariot échappé
vint couper les barres d'attelage de la cage inférieure
qui tomba, dès lors, dans le filet d'une hauteur d'environ
70 mètres. La cage était vide, mais son poids est déjà
de 2.700 kilogrammes; celui du chariot vide est de
300 kilogrammes, en sorte que le filet a eu à supporter
le choc d'un poids [de 3.000 kilogrammes tombant d'une
hauteur de 70 mètres (sans tenir compte de la force vive
DES MINES DE BLANZY. 415
acquise par le chariot dans sa chute sur une hauteur de
200 mètres). Le filet, bien que très endommagé, a bien
résisté ; une seule attache était brisée ; dans le corps
même du filet aucun des câbles n'était rompu ; il a été
cependant nécessaire de le changer ainsi qu'une moise
latérale qui avait été brisée ; mais le chariot et la cage
sont restés suspendus, et celle-ci a pu être utilisée après
quelques légères réparations, au lieu que si elle fût
tombée au puisard, la valeur de ce qu'on eût pu en tirer
eût été à peu près nulle ; Téconomie réalisée sur le ma-
tériel, et sur les réparations qu'il eût fallu faire dans le
puits si la cage était tombée au puisard, et celle qui ré-
sulte de ce que Ton a évité une perte de temps notable,
compensent et au delà la dépense nécessitée par le chan-
gement du filet ; il suffit, en effet, de comparer le mon-
tant de cette dépense, qui peut être évaluée à environ
700 francs, et la valeur d'une cage qui est de 2.000 francs
pour se rendre compte de l'avantage qui en résulte.
Enfin, au mois d'août 1888, un chariot plein de rem-
blais, tombait de l'orifice du puits, c'est-à-dire d'une
hauteur de 330 mètres, dans le filet où il restait sus-
pendu. Le filet n'éprouvait pas d'avarie sérieuse.
Conclusions. — Ces trois accidents, dans lesquels le
filet a bien résisté à des chocs violents permettent de
conclure à son efficacité. Aucun accident dans sa ma-
nœuvre, ni dans son agencement, n'a apporté un obstacle
quelconque au fonctionnement de l'extraction dans le
puits; il ferme le puits d'une manière suffisante sans
empêcher l'air de descendre pour l'aérage des travaux
inférieurs en préparation; enfin, sa légèreté, la facilité
de sa manœuvre, et sa solidité font qu'il est capable de
rendre des services sérieux même au point de vue des
accidents de matériel.
La Compagnie de Blanzy a décidé d'installer des filets
1
416 FILET DE SÛRETÉ ÉTABLI AU PUITS JULES GHAGOT*
de sûreté semblables à celui du puits Jules Ghagot dans
quatre autres de ses puits d*extractioii qui ont des pui-
sards profonds ; celui du puits Saint-Louis dont le puisard
a 325 mètres au-dessous de la recette, vient d'être
récemment mis en place.
i
PROCÉDÉ DE RÉaLAGE PAR L*ElfPLOI DU GOURANT. 417
NOTE
SCR UN
PROCÉDÉ DE RÉGLAGE, PAR L'EMPLOI DU COURANT
APPLICABLE
A GERTAINBS INSTALLATIONS DE TRANSMISSIONS DE FORGE
Par M. DB BOVET,
Ancien élève de TÊcoIe des ihines de Paris.
L'établissement d*une transmission de force à distance
au moyen de machines dynamo-électriques est devenue
chose simple s'il s'agit de demander à la réceptrice un
travail régulier : le problème se complique dès que Ton
veut produire un travail variable et plus encore si Ton
veut réaliser un travail intermittent.
Cette dernière hypothèse correspond cependant, entre
autres , à un cas intéressant, celui des machines employées
à Textraction de minerais soit sur un plan incliné, soit dans
un puits vertical. L'emploi des transmissions électriques
pour des travaux de cette nature peut être souvent recom-
mandable, non seulement quand il s'agit de transporter
au fond d'une mine, pour le iservice de quelque remontée
intérieure, la force d'un moteur placé au jour, mais
même pour l'installation du puits d'extraction principal.
Leur très grande souplesse peut, en effet, souvent faci-
liter singulièrement 1* appropriation de quelque chute
d*eau voisine du puits et, d'autre part, leur grande ca*
1
418 PROGÉDÉ DE RÉGLAGE DE TRANSMISSIONS DE FORGE
pacité de transmission sous un poids relativement res-
treint, peut conduire à les utiliser dans les régions d'accès
dijQicile. Il n'est donc pas sans intérêt d'examiner à quelles
conditions elles se prêteront, d'une façon satisfaisante^
à ce mode d'emploi.
En fait, un service d'extraction comporte une série de
périodes d'activité correspondant à la montée des bennes
ou des wagons, séparées par des temps d'arrêt durant
lesquels il n'y a aucun travail à produire. Avec un moteur
ordinaire l'arrêt du treuil est obtenu par l'arrêt du mo-
teur ; il n'en peut plus être de même avec une transmis-
sion électrique : le moteur et la génératrice seront néces-
sairement éloignés du puits et un service d'extraction
exige une trop grande précision de manœuvre pour que
l'on songe à la réaliser en opérant à. grande distance et
hors de vue.
On ne pourra donc arrêter le treuil et faire à la bouche
du puits les manœuvres nécessaires pour le chargement
et le déchargement qu'en agissant sur la réceptrice, et
Ton devra, soit : 1** employer un commutateur pour retirer
à volonté la réceptrice du circuit, soit 2® avoir un sys-
tème quelconque d'embrayage et de débrayage sur les
organes de commande du treuil par la réceptrice. A l'au-
tre extrémité de la ligne, le moteur et la génératrice
seront en marche continue et soumis à un régime tout
spécial : le moteur aura à fournir pendant la montée des
bennes un travail qui pourra être considérable dans le
cas d'une extraction importante, tandis que pendant les
arrêts des bennes il travaillera en pure perte, complète-
ment à vide si on coupe le circuit, et ne rencontrant, si
on débraie, d'autre résistance que celle qui sera créée
par la rotation de la réceptrice.
Nous laisserons de côté la solution qui consisterait dans
l'emploi de deux batteries d'accumulateurs, l'une en
chargement absorbant le travail de la génératrice, Tau-
PAR l'emploi du courant. 419
tre en décharge intermittente actionnant la réceptrice. Elle
serait d'autant plus séduisante en théorie qu'elle condui-
rait aux capacités et partant aux prix minimums pour la
génératrice et le moteur dont le travail continu serait
utilisé entièrement ; mais en Tétat actuel de l'industrie
des accumulateurs, elle doit être considérée comme au
moins prématurée.
Les accumulateurs électriques, impraticables actuelle-
ment, pourraient être remplacés par des accumulateurs
hydrauliques. La réceptrice, en ce cas, agirait sur un jeu
de pompes de refoulement et l'eau sous pression serait
employée au moyen d'un moteur approprié h la manœu-
vre du treuil. Il y a Ih, évidemment, une solution abso-
lument pratique, mais elle conduit à un matériel beau-
coup plus considérable et compliqué, beaucoup plus lourd
surtout; elle a, d'autre part, il est vrai, l'avantage de
placer les dynamos dans des conditions de fonctionne-
ment excellentes, puisqu'elles n'auraient à produire qu'un
travail parfaitement régulier.
Selon les cas, selon surtout les conditions locales, elle
pourra être acceptée ou repoussée, mais son adoption
n'entraînerait du moins aucune difficulté spéciale. Nous
ne la citons que pour mémoire : elle ne correspond pas,
en effet, au problème que nous avons en vue. Dans une
installation ainsi comprise, ce n'est pas la transmission
électrique qui est chargée du travail d'extraction, tandis
que nous nous proposons d'examiner comment il serait
possible d'y employer directement les dynamos, sans au-
cun intermédiaire, malgré les conditions anormales dans
lesquelles noua avons vu que se trouverait placé l'ensem-
ble de Tinstallation.
Cette installation^ telle qu'elle a été définie plus haut,
comporte : à une des extrémités de la ligne une généra-
trice et un moteur quelconque (en l'espèce ce sera géné-
ralement un moteur hydraulique, roue ou turbine) qui
420 PROCÉDÉ DE HÉGLÂ6E DE TRANSMISSIONS DE FORGE
seront maintenus constamment en marche et dont il y
aura lieu de chercher à conserver la vitesse constante ; à
l'autre extrémité une réceptrice actionnant de façon quel-
conque, par courroie, friction ou engrenages, un treuil
d'extraction. Si Tarrét du treuil est obtenu par une rup-
ture de circuit, cette génératrice sera au repos pendant
les arrêts ; si on arrête au moyen d'un débrayage, la ré-
-ceptrice, restée en circuit, continuera à tourner et il y aura
lieu pour elle aussi de chercher à conserver sa vitesse
constante malgré la tendance qu'elle aura à s'emballer,
ne fût-ce que pour n'avoir pas, au moment de la remise
en marche pour le voyage suivant, à faire des embrayages
sur des arbres animés de vitesses excessives.
Ainsi posé, le problème comporte une solution simple
«t évidente : on peut, au moment de l'arrêt des bennes,
introduire en circuit une résistance électrique capable
d'absorber, soit la totalité du travail transmis par la gé-
nératrice durant les périodes de marche, soit ce même
travail diminué de la quantité nécessaire pour maintenir
à sa vitesse de régime la dynamo réceptrice au cas où
celle-ci serait maintenue en circuit. On conserve de la
sorte un travail total constant pour les différentes pério-
des, ce qui est une bonne condition pour les dynamos, et
l'on y arrive sans avoir à recourir à l'emploi d'aucun ré-
gulateur : au poùit de vue de la simplicité de l'instal-
lation, c'est un avantage manifeste, mais cette manière
de procéder présente par ailleurs bien des inconvénients.
Elle conduit en somme à perdre systématiquement une
grande quantité du travail produit par le moteur, parfois
la plus grande partie : pour un puits, par exemple, qui
aurait 60 mètres de profondeur et où le service serait
réglé à raison de un voyage toutes les cinq minutes et à
une vitesse de 1 mètre pour la montée des bennes, l'en-
semble des périodes de repos représenterait les 4/5 de la
journée. Ce serait donc, en ce cas, les 4/5 du travail
PAR l'emploi du courant. 421
demandé au moteur qu'il faudrait s'ingénier à détruire dans
des rhéostats. Gela peut être admissible dans quelques
cas exceptionnels, par exemple dans des exploitations
comme celles des environs de Diamantina(*), qui ne se peu-
vent faire, dans le lit des rivières, qu'après qu'on a dérivé
ces rivières et créé, en faisant une dérivation obligatoire,
une force motrice beaucoup plus que suffisante pour tous
les besoins. Mais, en général, il aura fallu pour avoir
une chute d'eau, exécuter des travaux coûteux et Ton
aura intérêt à ne pas se mettre dans le cas de les établir
pour un débit supérieur à la force dont on a besoin. A
fortiori, si le moteur est une machine à vapeur, y a-t-il
avantage à ne pas lui faire dépenser un travail superflu.
De plus, tout le matériel travaillant toujours à plein,
se trouve soumis à une fatigue et à une usure excessives
eu égard à l'utilisation que l'on en fait.
Enfin, et c'est peut-être là l'inconvénient le plus grave,
la dynamo-génératrice au moins, toujours à pleine mar-
che, s'échauffe bien inutilement. Cet échauffement doit
être accepté quand la nature de Tinstallation l'exige,
mais comme il devient facilement excessif, surtout dans
les pays chauds, il ne serait que naturel de chercher à
l'éviter dans le cas qui nous occupe, puisqu'il est pro-
duit en pure perte.
En résumé donc cette manière d'opérer, si elle est
acceptable dans quelques cas exceptionnels où l'on a
uno force surabondante et où l'on peut désirer réduire
l'installation à un maximum de simplicité, présentera en
général trop d'inconvénients pour être admise.
Du moment que le but à atteindre est uniquement de
conserver l'ensemble des appareils à leur vitesse de
régime pendant les arrêts des bennes et que le travail
produit par le moteur durant les repos du treuil doit être
(') Voir Annales des mines, livraison de mai-juin 1884.
Tome XV, 1889. f8
422 PROCEDE DS REGLAGX DE TRANSMISSIONS DE FORCE
perdu, OR doit éyidemmeiit chercher à rendre ce travail
aussi faible que possible, et le programme à remplir
peut s'énoncer ainsi :
Un moteur quelconque produisant, pour une transmis*
sion électrique desservant un treuil d*extraetion, un tra-
vail de A chevaux durant la montée des charges, on ne
A
lui demandera, durant les arrêts, que — chevaux qui seront
absorbés par une résistance électrique convenable : n sera
aussi grand que possible, limité uniquement par la con-
dition de laisser à la machine la quantité d'énergie né-
cessaire pour que sa vitesse de régime soit bien stable.
On aurait ainsi l'avantage de réduire au minimum toote
dépense inutile d'énergie, d'atténuer la fatigue du maté-
riel et surtout de réduire considérablement réchauffe-
ment des dynamos puisque, pour tout le temps corres-
pondant aux périodes d'arrêt du treuil, elles seront
parcourues par un courant correspondant à un travail
beaucoup moindre que celui qui y circule pendant la
montée des bennes.
Voyons comment et dans quelle mesure il est possible
de réaliser ce programme. Nous examinerons successi-
vement: 1^ Le cas où l'on arrête le treuil en retirant la
réceptrice du circuit; 2^ le cas où la réceptrice étant
maintenue en circuit, le treuil est arrêté ou mis en
marche au moyen d'un système d'embrayage quelconque.
1*'^ cas. — 11 suffira, en ce cas, de munir le moteur d'an
bon r^ukteur; au moment on l'on retirera la réceptrice
du circuit, on refermera ce cireuit sur une résistance
établie {ea tenant compte des résistances passives de
Tensembie des machimes en marche) d'après la quantité
de travail que l'on veut conserver durant les arrêts des
bennes, et le régulateur du moteur ^ra jusqu'à ce que
réquiUbre soit rétabli pour les conditions de travail cor-
respondant à cette période.
PAR l'emploi du courant. 423
Il sera bon que le régulateur employé ait une très
grande amplitude pour que n soit aussi grand que possi-
ble. Il faudra surtout qu*il ait une action très rapide. Les
changements de régime seront, en effet, de par la nature
même du travail à produire, extrêmement fréquents, et
chacun des deux états, de travail maximum et de travail
minimum, ne sera établi que pour une durée très courte.
L'avantage qu'on peut attendre de Temploi du régulateur
deviendrait illusoire si cet appareil se réglait lentement
et en exigeant un temps comparable à celui pour lequel
un de ces deux états de régime doit être établi. Il faudra
donc de toute nécessité, rechercher un appareil aussi
rapide que possible ; plus il sera rapide, plus on appro-
chera du but que Ton a voulu atteindre.
Un pareil réglage est assez facile à réaliser avec des
machines à vapeur ; avec des turbines, ce sera encore
relativement facile si ces turbines sont petites et ont une
grande vitesse (et c'est justement ce qu'il faut rechercher
pour la commande des dynamos) ; ce sera plus difficile
avec des roues, surtout avec des roues puissantes et par
conséquent de grandes dimensions. Il n'est besoin, il est
vrai, de donner au vannage qu'un faible déplacement
puisque la levée totale est faible, mais ce vannage de-
vient, avec les grandes roues, tellement lourd que même
ce faible déplacement peut être malaisé à obtenir rapi-
dement. Et pourtant, c'est justement dans ce cas, plus
encore que dans tout autre, qu'il y a intérêt à agir très
vite pour éviter même de courtes périodes d'accélération,
ces roues s'emballant facilement et ces emballages répé-
tés étant de nature à les mettre très rapidement hors de
service.
Nous ne rechercherons pas pour le moment comment
pourrait être réalisé, même pour le cas de roues de
grandes dimensions, ce réglage très rapide, nous en si-
gnalerons seulement la nécessité. En somme, l'installation
424 PROCÉDÉ DE RÉGLAGE DE TRANSMISSIONS DE FORGE
devrait comprendre : sur le moteur, un régulateur à très
grande amplitude et à action très rapide, et pour rem-
placer la réceptrice dans le circuit pendant les arrêts une
résistance électrique dont la valeur sera déterminée, en
fait, surtout par les conditions de fonctionnement de ce
régulateur.
2° cas. — Supposons maintenant que la réceptrice
doive rester en circuit pendant les arrêts des bennes.
Notons, en passant, que cette dispositit)n, pour être
évidemment moins simple que la précédente, n'en peut
pas moins être tout h fait recommandable dans bien des
cas. En particulier, pour des applications de la nature
de celles que nous envisageons en ce moment, il est clair
que si la montée se fait sur un plan incliné et que si on
s'astreint à ne manœuvrer le commutateur que lorsque
les wagons sont franchement engagés sur la plate-forme
qui terminera en tête ce plan incliné, comme à ce mo-
ment le travail résistant est considérablement réduit,
la rupture du circuit ne fait pas courir grand risque aux
dynamos.
Avec un puits vertical, c*est beaucoup plus délicat :
la rupture du circuit, si on la fait, se produira nécessai-
rement en pleine charge; elle est donc beaucoup plus
dangereuse pour la conservation des machines. La ga-
rantie que donne l'emploi d'un rhéostat de rupture peut
paraître insuffisante, si l'on songe que le mécanicien sera
fatalement amené à faire parfois sa manœuvre avec une
extrême brusquerie; et, en ce cas, on sera légitimement
conduit à renoncer à produire les arrêts par la suppres-
sion de la réceptrice. Il y a là, en somme, une balance à
établir entre les risques que l'on veut accepter et les
facilités que Ton pourra avoir, selon les lieux, de remé-
dier à un accident arrivé aux dynamos. Il n'est donc pas
superflu d'examiner ce second cas.
Ainsi comprise, Tinstallation peut fonctionner sans
r
PAB l'emploi du courant. 425
réglage d'aucune espèce et sans remploi d'aucune ré*
sis tance supplémentaire.
En eSety au moment du débrayage du treuil, la vitesse
de la réceptrice augmentera rapidement ; elle était, par
exemple, en marche des 5 ou 6/10 de celle de la généra-
trice, elle en deviendra les 9/10 ou les 9,5/10, et la
réceptrice fournira alors un travail résistant capable d'é-
quilibrer le travail transmis par le moteur à la géné-
ratrice.
Mais une pareille solution aurait, outre tous les incon-
vénients déjà signalés au sujet de celle qui consisterait
à remplacer, au moment du débrayage, la résistance
mécanique par une résistance électrique équivalente,
celui de conduire à faire les embrayages pour la remise
en marche sur des arbres tournant à des vitesses exces-
sives. Mauvaise, mais admissible cependant, si les géné-
ratrices et les réceptrices sont du même modèle, puis-
qu'alors la vitesse de la réceptrice ne peut pas atteindre
celle qu'on a jugée acceptable pour la génératrice, elle
devient tout à fait inadmissible si la dynamo-réceptrice
est d'un plus petit modèle que la génératrice, et risque par
conséquent d'arriver à tourner à des vitesses que sa
construction ne lui permettrait pas de supporter. Elle ne
satisfait du reste en aucune façon au programme que
nous avons posé.
Supposons que, pour remplir ce programme, on opère
comme dans le cas précédent : le moteur sera muni d'un
bon régulateur, et de même que l'on mettait en circuit,
au moment de la suppression de la réceptrice, une résis-
tance correspondant au travail à conserver pendant la
période de minimum, on introduira ici, au moment du
débrayage, une résistance calculée de la même fagon,
mais en tenant compte du travail qui est nécessaire
pour conserver en marche et à sa vitesse de régime la
réceptrice. Pour plus de clarté, supposons, par exemple,
426 PROCÉDÉ DE REiïLAGE DE TRANSMISSIONS DE FORGE
une installation telle que la génératrice absorbe A che-
vaux, la réceptrice donnant sur le treuil un travail utile
de a chevaux pendant la montée des bennes (période de
travail maximum); pendant les arrêts je supposerai que
la génératrice pourra ne plus absorber que B chevanx,
sa vitesse et celle du moteur étant conservées à l'état
bien stable; la réceptrice, si elle continue à tourner âi
sa vitesse de régime, transmettrait au premier arbre du
treuil un travail de b chevaux ; c'est ce travail qu'il fau-
dra faire absorber par une résistance convenable intro-
duite au moment du débrayage.
Le but <^herché sera-t-il atteint? En fait, le régulateur
prendra néoessairement un certain temps pour agir. Pen-
dant ce temps, la réceptrice restée en circuit, recevant
de la génératrice un travail plus considérable que ce que
peut absorber la résistance introduite, va tourner de plus
en plus vite et par conséquent absorber une quantité
croissante de travail. D'autre part, l'action du rég^a-
teur se continuant, la quantité de travail fourni au mo-
teur va en décroissant ; l'équilibre s'établira naturelle-
ment à un moment donné. A ce moment la réceptrice, dont
la vitesse s'est accrue au lieu d'absorber le travail né-
cessaire pour marcher à sa vitesse iK)rmale, absorbera
un travail supplémentaire ^, et la génératrice, au lieu de
demander au moteur seulement B, devra lui demander
B + S. B + S sera moindre que A, et 5 et S seront évi-
demment d'autant plus petits que le régulateur pourra
agir plus vite. Le nombre de tours fait par la ré-
ceptrice, pendant les périodes de travail minimum, au
delà de oe qui correspond à sa vitesse de régime, sera
d'autant moindre, lui aussi, que S et « seront moindres.
Si le régulateur pouvait agir instantanément, S et 5 se-
raient nuls, les conditions posées se trouveraient réa-
lisées complètement.
On voit donc que dans ce second cas, comme dans le
PAR l'emploi du courant, 427
premier, il y a intérêt à ce que le régulateur employé
ait une action extrêmement rapide. Il y a cependant une
différence entre les deux cas.
Dans le premier, les conditions de marche qu'on a
Toulu s'imposer seront nécessairement réalisées; elles
le seront seulement plus ou moins vite, tandis que dans
le second elles ne le seront jamais d'une façon rigou-
reuse; mais on s'en rapprochera d'autant plus que le
régulateur pourra agir plus vite. Il y a donc dans ce
second cas beaucoup plus d'intérêt encore que dans le
premier, h obtenir un appareil à marche très rapide.
Or nous pensons qu'il doit être possible d'arriver à un
résultat satisfaisant et de se rapprocher beaucoup de la
limite que Ton doit désirer atteindre, en utilisant les va-»
listions qui se produiront dans l'intensité du courant
chaque fois que l'on voudra passer de l'un des états de
régime de la transmission à l'autre état. N'ayant en vu&
aucune application déterminée, nous ne prétendons indi«-
quer ici que le principe d'après lequel les appareils spé-
ciaux à chaque cas pourraient être étudiés.
Supposons, par exemple, que le moteur soit une roue
•en dessus, à augets; c'est vraisemblablement le cas qui
coirespond aux plus grands efforts à exercer pour la
manœuvre du vannage ; il y faudra donc employer une
machine assez puissante en même temps que très rapide*.
Nous noterons seulement que la vanne à manœuvrer ne
sera pas nécessairement celle qui servira pour les arrêts
et les mises en marche de la roue. Il ne s'agit phi s ici
d'arrêter l'eau, mais uniquement d'étrangler plus ou
moins le passage qui lui est réservé. On peut donc em-
ployer une vanne spéciale, placée en avant de la vanne
de fermeture, et disposée de façon à glisser à frottement
doux le long de ses guides. Soit Y cette vanne (PI. IV,
fiff. 5). Nous la supposons suspendue à l'extrémité a du
levier ab mobile autour du point o et équilibrée de façon
428 PROCÉDÉ DE RÉGLAGE DE TRANSMISSIONS DE FORCE
à conserver un poids libre suffisant pour amener sa chute
à coup sûr, dès qu'elle sera abandonnée à elle-même, de
telle sorte qu'il faille produire un certain effort sur le le-
vier pour la lever, maintenir cet effort pour la conserver
levée et le supprimer pour la faire tomber. La course de
cette vanne sera limitée au moyen de deux butoirs m et
n, de façon que le contact du levier en n produise l'ou-
verture correspondant au travail maximum à demander à
la roue, et le contact en m l'ouverture correspondant au
travail minimum.
De Textrémité b du levier part une tige qui vient
aboutir au piston P d'un appareil à simple effet. Partant
du fond du canal d'amenée d'eau, un tuyau cd viendra
aboutir sur le cylindre dans lequel se meut le piston P,
de telle sorte que les mouvements d'un tiroir de distri-
bution quelconque placé en R puissent provoquer la
levée de la vanne en admettant sur le piston l'eau ame-
née parle canal cd: on obtiendra sa chute en mettant la
face supérieure du piston en communication avec l'at-
mosphère.
On pourra toujours disposer d'une force suffisante pour
produire la levée de la vanne : c'est question de diamè-
tre à donner au piston P. La manœuvre pourra être très
brusque ; il suffira pour cela de combiner convenablement
la dimension des lumières et le diamètre du tuyau à
raison du volume à fournir, et en tenant compte de la
hauteur de chute disponible qui peut, en tous cas, être
au moins la hauteur de la roue, s'il s'agit d'une roue à
augets.
Tout dépendra de la manœuvre du tiroir ou du robi-
net R; pour celle-là on peut réduire toujours l'effort né-
cessaire à être assez faible pour quUl soit possible de le
demander à une variation d'intensité du courant; cette
variation d'intensité se produira nécessairement lors de
chaque manœuvre faite au puits, la suppression brusque
*
PAR l'emploi du courant. 429
de la charge à la fin de la montée amenant une chute
d'intensité considérable, et la remise en charge s'accom-
pagnant, au contraire, d'un relèvement.
Or, quel que soit le mode de construction du distri^
buteur R, on pourra toujours le faire commander par
un V, AB, mobile autour du point o (PI. IV, fig. 6) et dont
une tige portera un contre-poids P, tandis que lautre
tige sera reliée à une masse de fer F, autour de laquelle
on enroulera une certaine quantité du fil de la ligne
allant de la génératrice à la réceptrice.
Supposons, par exemple, qu'il s'agisse d'une transmis-
sion dans laquelle l'intensité eii marche (période de tra-
vail maximum) serait de 34 ampères environ, la suppres-
sion de la charge devant la faire tomber à 7 ou 8 am-
pères. On pourra régler l'appareil indiqué ci-dessus de
façon qu'il soit en équilibre pour une intensité moyenne
de 20 ampères, et lui donner une sensibilité suffisante
pour qu'une variation de 5 à 6 ampères de part et d'autre
de la moyenne amène sa chute d'un côté ou de l'autre.
Comme la variation sera chaque fois le double de celle
que nous venons d'indiquer, son jeu sera certainement
assuré.
On aura de la sorte un véritable servo-moteur obéis-
sant à une des extrémités de la ligne à toute manœuvre
d'arrêt ou de mise en marche exécutée à l'autre extré-
mité, quelle que soit la distance des deux machines et
sans qu'il ait été besoin d'employer aucun fil supplémen-
taire, sauf un léger surcroit de longueur à l'un des fils
de la ligne principale.
II est bien entendu que nous n'avons prétendu indiquer
que le principe même de l'appareil dont le dispositif
pourra varier dans chaque cas particulier, et laisser con-
cevoir qu'il est possible de lui demander des efforts suffi-
sants, même pour la manœuvre du vannage d'une grande
roue qui pratiquement ne saurait être attaqué, comme
430 PROCÉDÉ DE RBGLA6E DE TRANSMISSIONS DE FORCE
sur notre croquis, en un seul point. A fortiori pourrait-
on l'employer pour tous autres moteurs qui généralement
demanderont un effort bien moindre.
Notons cependant qu'il peut tie présenter des cas où,
tel que nous venons de l'indiquer, l'appareil ne donnerait
paâ une rapidité de manœuvre suffisante. Ce sera par
exemple le cas où il faudrait donner au piston P on très
grand diamètre et où il faudrait par conséquent laisser
entrer dans le cylindre une assez grande quantité d'eau.
Cela pourrait demander un temps d'autant plus loi^ qu'on
ne pourra pas donner au mouvement du tiroir une grande
amplitude, et ce sera pourtant ce qui arrivera quand par
exemple on utilisera une faible chute avec une roue de
côté ou une grande turbine à marche lente. Il serait
facile alors de tourner la difficulté en demandant au
moteur le petit travail supplémentaire nécessaire pour
faire marcher une pompe à air. Le cylindre de manœuvre
serait alimenté avec de Tair comprimé, et on pourra
toujours de la sorte obtenir toute la rapidité désirable et
se rapprocher presque autant qu'on le voudra de l'ins-
tantanéité.
Il va sans dire que si un appareil ainsi conçu peut
donner des résultats satisfaisants au cas où les manœu-
vres se feraient en laissant la réceptrice en circuit, à plus
forte raison serait-il applicable au cas où l'on arrêterait le
treuil en supprimant la réceptrice. Nous avons vu plus
haut que dans ce cas aussi, quoique à un degré moindre,
il y a intérêt & employer un régulateur très rapide.
Il y a lieu de remarquer que le système dont nous ve-
nons d'indiquer le principe n'est pas à proprement parler
un régulateur, c'est-è-dire un appareil susceptible de
rétablir à chaque instant Téquilibre entre la puissance et
la résistasice en cherchant la position pour laquelle la
quantité d'énergie livrée au moteur correspondra à la
quantité de travail à effectuer. Il ne peut fonctionner que
PAR l'bmploi du gourant. 431
dans deux positions déterminées, sans s'arrêter à un
état intermédiaire, allant au contraire le plus rapide**
ment possible de Tun à Tautre des extrêmes. Au lieu
que le régulateur soit chargé de ré^er selon, les besoins
l'ouverture d'un vannage, ce sera au contraire Tens^mble
de l'installation mécanique qui aura dû être établi et
réglé de façon à pouvoir utiliser au mieux la quantité
d'éner^e correspondant aux deux seules positions que
puisse prendre ce vannage. C'est proprement un système
capable d'établir à l'un ou à l'autre de deux états déter-
minés (mais seulement de deux), aussi fréquemment et
aussi rapidement qu'on le peut désirer, la marche d'un
système de machines. Il serait donc susceptible, en
dehors de toute question de matériel d'exploitation^ d'être
appliqué toutes les fois qu'une installation mécanique ne
doit être appelée à fonctionner qu'à deux régimes extrê-
mes.
II pourrait par exemple, dans cet ordre d'idées, être
-employé pour des manoeuvres de frein. Et à ce propos
nous ajouterons que pour un service d'extraction confié
à une transmission électrique, il est absolument néces-
saire que le treuil soit muni de freins automatiques dont
le jeu soit très sûr. Le mécanicien, en effet, n'a sous les
yeux que la réceptrice et le treuil : ce n'est donc que
grâce à l'action spontanée de freins automatiques que
l'on peut espérer prévenir les accidents pouvant pro-
venir du fait de la génératrice ou du moteur. En l'es-
pèce, un frein à lame commandé au moyen d'un dispo-
sitif analogue à celui que nous avons indiqué pour la
manœuvre du vannage du moteur pourrait fonctionner
efficacement : il suffirait de régler la distribution du cy-
lindre de façon que le frein fût serré pour toute intensité
au-dessous d'un minimum fixé : les deux appareils du
frein et du moteur se trouveraient ainsi solidaires. Nous
ne prétendons pas, en signalant cette application pos-
1
432 PROCÉDÉ DE RÉGLAGE PAR l'eMPLOI DU GOURANT.
sible, dire qu'elle donnerait plus de garanties que les
dispositifs qui permettent d'arriver mécaniquement au
môme résultat. Peut-être du moins pourrait-elle, en
fonctionnant en même temps qu'eux, augmenter la
sécurité.
Du moment qu'il est très important d'obtenir le fonc-
tionnement assuré d'un appareil purement automatique,
il peut être prudent, dans certains cas, de le doubler d'un
autre agissant dans le même sens mais par des moyens
tout autres.
Telle que nous venons de l'indiquer, une installation
munie d'un système permettant de manœuvrer presque
instantanément même des vannages lourds fonctionnerait
dans les mêmes conditions que si, au moment de la sup-
pression de la charge, celle-ci était remplacée brusque-
ment par une résistance équivalente, mais du moins sans
exiger une énorme consommation de travail inutile et en
permettant d'échauffer beaucoup moins les dynamos;
en rendant par conséquent, nous semble-t-il, leur utili-
sation plus facile .
l'école des mines de Paris. 433
L'ÉCOLE DES MINES
DE PARIS
NOTICE HISTORiaUE
Par M. L. AGUILLON, ingénieur en chef des mines.
Professeur à ri^.cole nationale supérieure des mines.
INTRODUCTION.
Il n'est peut-être pas une de nos institutions actuelles
qui subsiste dans les conditions où elle fut créée. En
dehors des tâtonnements inhérents à la période d'essai
de toutes choses, les institutions ont dû se transfor-
mer successivement pour continuer à répondre à leur
destination au milieu de l'incessant changement amené
par le seul cours du temps. Rappeler la série de ces mo-
difications n'est pas seulement de nature à satisfaire un
intérêt de curiosité ; un pareil historique est susceptible,
à un double point de vue, d'un utile enseignement: on
s'explique mieux la raison d'être des choses actuelles
lorsqu'on sait à la suite de quelles circonstances elles
ont été établies; des essais inutiles ou de prétendues
rénovations peuvent être évités quand on connaît les
résultats déjà donnés par des tentatives antérieures ana-
logues. C'est dans cet esprit et avec ces intentions que,
déférant avec empressement au désir qu'a bien voulu
nous manifester le Conseil de l'École supérieure des
mines, nous avons entrepris de retracer Thistorique de
Annales des mines. — Tome XV, 1889 29
434 l'école des mines de paris.
•cette Ecole, qui compte aujourd'hui plus d'un siècle
d'existence.
Créée en effet par Tarrêt du Conseil du Roi du 19 mars
1783, la première école des mines établie en France
disparut dans la tourmente révolutionnaire. Reconstituée
en 1794, elle fonctionna très régulièrement à Paris jus-
qu'en 1802, date à laquelle elle fut transportée à Pesey, ou
plus exactement à Moutiers, en Savoie ; elle y resta jus-
qu'aux événements de 1814 qui nous enlevèrent ce pays.
Après une courte période transitoire, l'École fut définitive-
ment reconstituée à Paris, par l'ordonnance du 6 décembre
1816, et établie à l'hôtel Vendôme, qu'elle occupe encore
aujourd'hui, successivement transformé , il est vrai, et
surtout considérablement agrandi.
L'histoire de l'Ecole supérieure des mines se partage
donc naturellement en quatre périodes, qu'il suffirait à
la rigueur d'examiner. Il nous a paru intéressant de
remonter au delà de 1783, pour indiquer à la suite de
quelles étapes et à raison de quelles nécessités l'école
fut créée.
C'est un aperçu (*) que nous avons ainsi à présenter
(*) Pour la période antérieure h la Révolution, nous avons mis
à profit des renseignements, non utilisés jusqu*à ce jour, puisés
dans plusieurs manuscrits de Monnet, que possède la biblio-
thèque de rËcole des mines. Nous aurons fréquemment à parler
de Monnet qui n'a pas laissé de jouer un certain rôle à cette
époque. C'était une sorte de paysan du Danube, quelque peu
passionné, à Fhumeur chagrine, et non dénué de prétentions,
quoique esprit de médiocre élévation; ses manuscrits ne le font
pas connaître à son avantage. Ses renseignements sont souvent
sujets à caution ; il brouille volontiers les dates, de telle sorte
que ses indications se montrent immédiatement comme maté-
riellement erronées. Nous nous sommes efforcé de ne répéter
que les renseignements que nous avons pu contrôler par aiUeurs.
L'École des mines possède de Monnet vingt-quatre manuscrits
volumineux. Les uns appelés par l'auteur : Passe-temps de la
science, au nombre de 6 à 7, contiennent sur la minéralogie, la
chimie et la métallurgie des observations historiques ou scienti-
NOTICE HISTORIQUE. 435
sur les origines de notre administration des mines. L'his-
toire de rÉcole, où les ingénieurs de cette administration
se sQnt toujours recrutés, se lie d'ailleurs intimement
à Thistoire de cette administration elle-même; aussi
n'avons-nous pas cru pouvoir résister au plaisir, dans
les occasions si nombreuses qui se sont offertes à nous,
de rappeler sommairement le souvenir des anciens ingé-
nieurs et inspecteurs aujourd'hui disparus, qui, mêlés
fiques d*un intérêt médiocre quant au fond, et insignifiant
comme sources historiques. D'autres manuscrits sont les jour-
naux des divers voyages ou missions de Monnet, contenant tous,
au milieu d'un remplissage sans valeur, des détails intéressants
sur la vie à cette époque; il faut citer en particulier : V Histoire
d*un voyage politique et minéralogique dans les départements du
Puy-de-Dôme et de la Loire en 1794, dont le titre que nous rap-
portons exactement à dessein suffit pour jeter un jour sur le
personnage; ce manuscrit a été publié par M. Henry Mosnier.
(Le Puy, Marchessou, 1875, 1 vol. in-12). Des manuscrits beau-
coup plus précieux pour notre histoire sont : l"" un Essai histo-
rique sur les mineSj où Monnet expose les faits auxquels il a été
mêlé ou qui sont parvenus à sa connaissance; d'après les ren-
seignements contenus dans ce manuscrit, il est certain qu'il a
été écrit après le transfert de TEcole des mines à Pesey, c'est-à-
dire après 1802 et avant la nouvelle loi sur les mines du 21 avril
1810; 2* un État des mines, recueil de documents divers rédigé
par Monnet de 1772 à 1780, contenant notamment les rapports
faits par lui, comme inspecteur des mines, soit à Bertin, soit à
ses successeurs.
Monnet, qui avait une singulière démangeaison d'écrire, bien
qu'il ne fût pas très littérateur, avait laissé, en outre de ses
24 manuscrits, des^émotr^^, en quatre volumes au moins, aux-
quels il renvoie souvent, mais que TÉcole ne possède pas.
Parmi ceux qu'elle a nous citerons encore comme intéressants
sur la vie au XVIII* siècle : le Cours de chimie de Vaugirard,
sur lequel nous reviendrons [p. 444, note (**)] et la copie des
lettres écrites par Monnet à ses amis pendant trente ans.
Outre le voyage en Auvergne ci-dessus cité, M. Henry Mosnier
a publié la partie d'un manuscrit relatant un voyage au Mont-
Dore en 1786 {Mém, de V Académie de Clermont-Ferrand^ t. XXiX,
publié à part : broch. in-8', Clermont, Ribou-CoUay, 1887), en y
ajoutant une notice sur Monnet et la bibliographie complète de
son œuvre.
~1
436 l'école des mines de paris.
à la vie de Técole, ont tous rendu des services utiles au
pays, beaucoup avec un éclat ayant singulièrement pro-
fité au corps qu*ils ont honoré par leurs travaux. Il nous
a paru que nous remplirions un devoir de reconnais-
sance envers ceux qui nous ont précédé en permettant
aux jeunes générations de garder plus facilement leur
souvenir (*). Nous espérons qu'on ne nous reprochera
pas trop de nous être attardé parfois à des renseignements
qui ne présentent qu'un pur intérêt de curiosité histo-
rique ; nous nous plaisons à penser que quelques-uns de
nos camarades les apprendront ou les retrouveront avec
autant de plaisir que nous avons eu à les rassembler ; les
peines que nous avons dû si fréquemment nous donner
pour être certain d'être exact, tout en n'étant pas tou-
jours aussi complet que nous l'aurions voulu, nous por-
tent à croire que, pour beaucoup d'entre eux, notre
modeste notice fera revivre un passé qui, pour n'être pas
encore fort lointain, est déjà peut-être bien oublié (**).
{*) Les notices nécrologiques sur les membres du Corps des
mines qui, par un soin pieux, ont de tout temps été insérées
d*abord dans le Journal des mines, puis dans les Annales des
minesy constituent à ce point de vue une source de renseignements
des plus précieux et des plus exacts. Plusieurs de ces notices ne
laissent pas de présenter f)our Thistoire du corps, de Tadmi-
nistration des mines, de l'Ecole et de la science, un intérêt de
premier ordre. On ne s'explique pas toujours Foubli dans lequel
on parait avoir laissé des ingénieurs dont le souvenir aurait
pourtant mérité d'être mieux ou plus complètement conservé.
(**) En dehors des renseignements que peuvent donner les
Recueils généraux et en outre des indications spéciales puisées
dans des ouvrages particuliers dont mention a été alors rappelée
explicitement en son lieu, nous avons mis à. profit les nom-
breuses données que Ton peut trouver dans la série du Journal
des mines, de 1794 à 1816, et des Annales des mines depuis 1816.
Nous avons, en outre^ dépouillé les archives de TÉcole des mines
et la partie des archives du ministère des travaux publics rela-
tives à l'École, que l'administration supérieure a bien voulu nous
permettre de consulter. Nous devons, à cette occasion, remercier
H. Bizé, chef de division, et M. N. Nobécourt, chef de bureau, de
NOTICE HISTORIQUE. 437
Jusqu'à rétablissement de TÉcoIe des mines à Thôtel
Yendôme, en 1816, Tordre chronologique était tout in-
diqué pour notre travail. Nous avons continué à le suivre,
dans la mesure du possible, pour la longue période posté-
rieure, sauf en ce qui concerne Thistorique des bâti-
ments, sans nous dissimuler qu'à divers points de vue il
aurait pu être préférable d'adopter un plan plus métho-
dique que chronologique. Peut-être aurait-on mieux suivi
le développement de l'École en en étudiant le fonction-
nement et les modifications par matière ou branche de
service : les collections, l'enseignement, le professorat,
l'effectif des élèves, etc.... Aussi, abandonnant parfois
la méthode purement chronologique, avons-nous réuni
incidemment l'ensemble des observations relatives à un
même objet, comme nous l'avons fait, par exemple, pour
les bâtiments; nous avons, d'autre part, essayé de remé-
dier aux inconvénients inévitables de la méthode chro-
nologique en faisant suivre la notice proprement dite
d'annexés divers relatifs à des objets déterminés, consi-
dérés isolément. Nous ne nous dissimulons pas que ce
plan nous a entraîné dans quelques redites; on voudra
bien nous en excuser à raison du désir que nous avons
eu de donner à chacun la possibilité de trouver le ren-
seignement qu'il voudrait avoir.
A mesure que nous nous sommes rapproché de l'époque
actuelle, nous nous sommes montré plus sobre d'obser-
vations sur les choses et surtout sur les personnes.
robligeance mise par eux à faciliter nos recherches. Il ne leur
était pas loisible, toutefois, de nous permettre de consulter les ar-
chives du Personnel, dans lesquelles doivent se trouver les ren-
seignements les plus complets.
Nous nous sommes efforcé de n'admettre aucune indication
dont l'exactitude ne nous fût pas parfaitement établie par des
documents probants. Pour éviter au lecteur la fatigue d'inces-
sants renvois, nous nous sommes cependant abstenu d'indiquer
à chaque fois la source où nos renseignements ont été puisés.
438 l'école des mines de paris.
Les choses que tout le monde a vues ou sait ne méritent
pas encore d'être rappelées ; à nos successeurs de les
apprécier quand l'heure sera venue d'en parler. Les rè-
gles de la convenance la plus élémentaire nous interdi-
saient, même quand nous aurions su pertinemment avoir
avec nous vocem populi^ de parler, si ce n'est pour rap-
peler les faits matériels auxquels ils ont été mêlés, de
ceux pour qui l'histoire n'est pas encore ouverte (*).
(*) Aussi bien nous aurions dû nous abstenir de parler des dix
dernières années pour ne pas avoir la malechance de répéter,
avec beaucoup moins d'autorité, les renseignements donnés pour
cette période dans la notice placée par M. Gamot en tète des
programmes et publiée dans la 1" livraison du présent volume.
JNous prions les lecteurs des Aiinales d'excuser les longues redites
auxquelles nous les exposons s'ils vont jusqu'au bout de notre
historique; nous n'avons malheureusement connu le dessein de
M. Carnot que lorsque notre travail était déjà imprimé dans des
conditions telles que nous ne pouvions ni le faire disparaître de
ce Recueil, ni môme le modifier.
NOTICE HISTORIQUE. 435
CHAPITRE PREMIER.
ADMINISTRATION DES MINES ET ENSEIGNEMENT DES
MINES ET DE LA MÉTALLURGIE EN FRANCE AVANT
LA FONDATION DE l'ÉCOLE DES MINES EN 1783.
À peu près complètement délaissée depuis Tépoque
romaine, l'exploitation des mines métalliques fut, on le
sait, reprise sur quelques points de la France dans les
XIV*" et XV® siècles (*); elle fut assez vite abandonnée (**)
à la suite de la découverte de TAmérique, et vers le mi-
lieu du XVIIP siècle seulement on se préoccupa à nou-
veau un peu sérieusement de leur exploitation. Il est à
peine besoin de mentionner les exploitations de minerais
de fer, puisqu'on dehors des Pyrénées ces minerais étaient
à peu près partout fournis par des fouilles superficielles
qui ne peuvent pas être considérées comme ayant un réel
intérêt pour Tart des mines. Quant aux gîtes de combus-
tibles dont Texploitation devait prendre pour notre pays
une importance relative si considérable, on ne commença
à s'en occuper que dans le milieu du XVII* siècle, et
(*) Suivant Garrault (4579) (in Gobet, Anciens minéralogistes,
t. I, p. 38}, la fortune du célèbre argentier Jacques Cœur
serait provenue en partie des bénéfices réalisés dans Texploita-
tien de mines de plomb argentifère.
D'après Gobet {loc. cit., t. II, p. vu), ce serait à la reprise de
mines métalliques dans le Maçonnais et le Lyonnais que se-
raient dues les lettres patentes de Charles VI, du 30 mai 1413, le
premier acte général sur les mines de notre droit français.
(**) On peut se faire une idée de l'état d'oubli de toutes les
connaissances du mineur et de l'état d'abandon de toute exploi-
tation au début du XVII* siècle par les aventures survenues au
baron et à la baronne de Beausoleil, que le gouvernement avait
cru devoir appeler d'Allemagne pour chercher des mines et ins-
taller des exploitations en France. Gobet (loc. cit., t. 1) nous a
conservé le souvenir de ce roman terminé en drame.
440 l'école des mines de paris.
les travaux n'y prirent un développement appréciable
qu'au milieu du siècle suivant.
Aussi faut-il arriver à cette époque pour trouver
quelque préoccupation, de la part de radministration, de
faciliter et de développer l'exploitation des mines en
même temps que de la régulariser. À mesure, en effet,
que les exploitations s'étendaient et s'approfondissaient
sans aucune règle, les inconvénients s'accroissaient pour
tous. De nombreuses réclamations avaient été adressées
au roi pour lui signaler ces désordres.
L'administration des finances, à laquelle les mines se
trouvaient naturellement rattachées à raison des droits
perçus sur les exploitations ou leurs produits, ne put son-
ger à porter utilement ses vues de ce côté que lorsque la
charge de grand-maître des mines et minières de France
put être abolie après remboursement de l'office, confor-
mément à l'arrêt du conseil du 28 octobre 1740, à la
maison de Gondé, qui en était titulaire. A ce moment, du
reste , les sciences avaient déjà fait d'assez notables progrès
pour qu'on pût entrevoir que la recherche , l'exploitation
et le traitement des minerais ne pouvaient prospérer si
on n'avisait pas aux moyens de donner une instruction
spéciale à ceux appelés à diriger ces entreprises. On
sentait, au moins confusément, qu'il ne suffisait plus d'ap-
prendre par la pratique les procédés d'un métier; on
comprenait que le métier avait déjà fait place à l'art,
sans qu'on pût encore être convaincu, ce qui ne devait
arriver que plus tard, que l'art ne pouvait être fécond
qu'éclairé par la science.
Trudainepère(*), comme intendant des finances chaîné
des recettes générales , avait dans son département ,
(*) Daniel Trudaine (1703-1769), fils de Charles Trudaine, qui
fut prévôt des marchands de Paris de 1716 à 1720, fut appelé de
l'intendance d'Auvergne à une intendance de finances en 1739 ;
il garda ces fonctions jusqu*à sa mort; il fut remplacé par son
NOTICE HISTORIQUE. 441
SOUS l'autorité du contrôleur général des finances de Sey-
chelles, le détail des ponts et chaussées (*) et Tadministra-
tion des mines (**). Trudaine venait de fonder l'École des
ponts et chaussées, établie à Paris suivant arrêt du conseil
du 14 février 1747, qui, sous Thabile direction de Per-
ronet allait prendre si rapidement une considérable im-
portance et un fructueux développement. On ne pouvait,
à ce moment, songer à créer une école des mines sur un
plan analogue; en l'état de l'industrie minérale de la
France, le nombre des élèves eût été insuflSsant à raison
surtout de l'imprévoyance des exploitants ; il eût été en-
core plus diflBcile de trouver des professeurs.
Trudaine père, conseillé par Hellot, essayeur en chef à
la Monnaie (***), se borna à faire offrir aux directeurs et
entrepreneurs des mines l'entrée de l'École des ponts et
chaussées pour les jeunes gens qu'ils croiraient devoir
recommander (****). Trudaine père entendait compléter leur
fils Trudaine de Montigny (1733-1777), qui était associé à son
père et collaborait avec lui depuis 1757.
M. Ernest Choullier a donné des renseignements biographiques
très complets sur les Truàaine dans une brochure sous ce titre
(Arcis-sur-Aube, Léon Frémont, 1887.)
(*) Ce service absolument nouveau lui avait été confié en 1743
par le contrôleur général Orry.
{**) €*est à Tadministration de Trudaine père que nous devons
les actes, remarquables pour l'époque, rendus en matière de
mines, et notamment Tarrêt du Conseil du 14 janvier 1744, qui
reprit Timprudente concession, faite, en 1698, par Louis XIV, aux
propriétaires du sol, du droit d'exploiter les mines de houille
dans leurs fonds; cet arrêt donna sur la conduite des travaux
de ces minés les premières clauses générales de police minérale.
{***) Hellot a publié, par traduction de l'ouvrage allemand de
SchlQtter, sous ce litre : De la fonte des mines et des fonderies y
1750, S vol. in-40, un des premiers ouvrages de métallurgie parus
en France sous l'impulsion des nouvelles idées. Il a également
publié un État des mines du Royaume (in-4*', Paris, 1764).
(*•**) Ces mesures furent rappelées, en 1781 , par Chaumont de la
Minière qui, à cette date^ était exclusivement intendant des ponts
et chaussées, par suite de la séparation de ce service de celui des
intendants de finances supprimés par Necker.
442 L ÉCOLE DES MINES DE PARIS.
instruction professionnelle en leur faisant faire un cours
spécial de chimie par Laplanche , apothicaire du roi re-
nommé ; puis il voulait leur apprendre le métier en les
faisant voyager et séjourner sur les quelques établisse-i
ment s miniers et minéralurgiques de France, notamment
sur ceux qui passaient pour être les mieux dirigés (*) ;
leur instruction professionnelle aurait été achevée par
des voyages à Tétranger, surtout en Allemagne. En en-
voyant à l'étranger des jeunes gens ainsi préparés, Tru-
daine entendait, d'ailleurs, qu'ils en rapporteraient des
connsâssances nouvelles devant profiter immédiatement
à tous les exploitants et métallurgistes français. On au-
rait ainsi formé un premier noyau de personnes suscep-
tibles d'exercer utilement l'inspection des exploitations
et surtout d'enseigner les saines notions de Tart des
mines et de la métallurgie.
D'après ce plan furent formés Jars fils (**) et Guillot-
(*) Parmi les élablissements alors les plus réputés en France,
se trouvaient les exploitations de Poullaouen, dirigées par Rœnîg;
ce fut à Poullaouen que Jars fut envoyé comme élève pour y
apprendre, de Kœnig, la géométrie souterraine et Texploitatioa.
(**) Jars (Gabriel) , fils du directeur des mines de Chessy et
Sain-Bel, né le 26 janvier 1732, est mort, à Clermont, le
20 août 1769, d'un coup de soleil pris en allant étudier les cou-
lées basaltiques des environs de Langeac. Jars est Fauteur des
Voyages métallurgiques, 3 vol. in-i^, publiés, après sa mort, par
son frère G. Jars, en 1774-1781. Après avoir visité et étudié en
France les exploitations et établissements de Poullaouen, Pont-
péan, Tngrande (houille) en Anjou, Sainte-Marie-aux-Mines,
il avait consacré trois années (1757-1759), avec GuiUot-Duhamel
père, à voyager en Saxe, Autriche, Bohême, Hongrie, Tyrol,
Garinthie et Styrie; il avait visité, en 1765, l'Angleterre d'où il
avait rapporté les procédés pour la fabrication du minium;
en 1766, la HoUande, le Hanovre, le Hartz, la Saxe, la Norvège et
la Suède. Nommé coiTCspondant de TAcadémie des sciences le
10 janvier 1761, au retour de son premier voyage, il fut nommé
membre titulaire, le 19 mai 1768, contre Lavoisier, bien que
celui-ci eût été désigné en première ligne par la Compagnie; le
NOTICE HISTORIQUE, 443
Duhamel père (*) que Ton peut considérer comme les
deux premiers inspecteurs des mines que nous ayons eus,
gouvernement voulut récompenser Jars des services rendus à
l'industrie des mines et de la métallurgie.
On doit à Jars un mémoire sur Taérage naturel des mines.
(*) Cesi surtout à Guillot-Duhamel père qu'il faut faire re-
monter rhonneur d*avoir introduit en France les connaissances
rationnelles sur les mines et la métallurgie. Jars, enlevé à trente-
sept ans, n'a pu rendre tous les services qu'on pouvait attendre
des aptitudes remarquables que dénotent ses Voyages métallur-
giques, Guillot-Duhamel fut réellement le premier professeur qui
enseigna en France Texploitation des mines et la métallurgie,
d'abord dans la première Ecole de Sage, puis au début de l'Ecole
de la Convention.
L'Ecole des mines possède, en manuscrit, un traité de Guillot-
Duhamel sur l'exploitation des mines, intitulé : PArt du mineur ^
soumis en 1789 à l'Académie des sciences et portant son appro-
bation, à la date du 17 janvier 1789, pour être publié sous son
privilège. Les événements empêchèrent la publication de ce traité,
que Ton peut considérer comme donnant le cours que devait
professer Guillot-Duhamel dès les débuts de son enseignement.
A ce titre, ce manuscrit est particulièrement intéressant. Il
parait fait plus spécialement pour les mines métalliques. Les
objets dont il traite successivement, dans l'ordre suivant, sont :
Recherches; boisage; muraillement; méthodes d'exploitation;
aérage; roulage; extraction par treuils et baritels ou machines
à molettes ; épuisement par hommes, chevaux, roue hydrauli-
que, machine à colonne d'eau, et machine à vapeur [d'après
celle établie àMontcenis (le Creuset), en Bourgogne, et décrite en
janvier 1787 par de La Metherie] ; préparation mécanique : bo-
cardage; caisse allemande; table iixe. On reconnaîtra là le pro-
gramme des cours d'exploitation tels qu'ils se professent encore
maintenant.
L'Ecole des mines devait également posséder le manuscrit de
Guillot-Duhamel père sur VArt du métallurgiste , qui a dû lui
être remis avec le précédent, en 1821, par son fils, alors inspec-
teur général des mines; ce manuscrit nous aurait fait connaître
ce que pouvait être un cours de métallurgie, en 1789; nous n'a-
vons pas pu le retrouver.
Né le 31 août 1730, Guillot-Duhamel père est mort à quatre-
vingt-six ans le 30 février 1816 ; il avait été membre de l'ancienne
Académie des sciences et fut nommé de l'Institut dès sa réorga-
nisation. Il a rédigé tous les articles de FEncyclopédie relatifs
à l'art des mines, et publié une Géométrie souterraine (2 vol. in-
1
444 l'école des mines de paris.
encore qu'ils n'en aient pas porté le titre (*) et qu'ils n'aient
fait des tournées pour le service du roi qu'en qualité de
commissaires du contrôleur général des finances ; ils ont
été, en tout cas, les initiateurs, en France, de l'art des
mines et de la métallurgie.
A Jars et Guillot-Duhamel père il faut joindre, parmi
les premiers inspecteurs, ou mieux commissaires des
mines employés par les Trudaine, Monnet (**), que Tru-
i^t 1787) qui fui le premier traité sérieux paru en France sur les
levés de plans et tracés souterrains.
Par sa vie sérieuse et appliquée, par la respectabilité de son
caractère, Guillot-Duhamel a été le digne précurseur de notre
corps des mines. Sa figure se détache entre celle de Monnet et
de Sage, comme lui les ouvriers de la première heure, mais qui
brillèrent plus par Tintrigue et le bruit qu'ils ont fait ou cherché
à faire autour de leur nom que par les services rendus ou la vraie
science.
Cuvier {Eloges historiques, t. III) a bien dépeint la figure et le
caractère de Duhamel, ei justement signalé les grands services
rendus par lui à Fart des mines et de la métallurgie.
(*) Monnet fut le premier qui reçut, par brevet du roi en date
du 17 juin 1776, le titre d'inspecteur général des mines, sous le
ministère Bertin. Auparavant il n'existait que des commissaires
pour les mines, par commission émanée du contrôleur général
des finances.
(**) Nous avons déjà présenté Monnet au lecteur, dans la note 1
de la page 434. Né à Ghampeix en Auvergne en 173i, il est mort
le 23 mai 1817. D'abord employé de pharmacie successivement
à Paris et à Nantes, il sut capter la faveur de Malesherbes, fils
du chancelier, et alors premier président de la Cour des aides,
pour lequel il institua et fit, en 1766, aux frais de celui-ci, à Yaa-
girard, ce que l'on appelait alors un cours de chimie, c^est-à-dire
une série d'expériences, sans lien méthodique entre elles, exé-
cutées d'après les recettes alors connues; l'Ecole des mines pos-
sède, en manuscrit, la relation de ces expériences sous le titre à
la fois pompeux et naïf de : Cours de chimie fait par Monnet à
Malesh£rbeSfenil6S, en trente-cinq opérations dont plusieurs des
eaux de senteur; ce titre suffirait à peindre l'homme qui, dans un
moment de franchise, déclare dans un de ses manuscrits savoir
à peine le français et ignorer le dessin et les langues. Ce fut sur
la recommandation de Malesherbes que Trudaine le prit pour le
service des mines et l'envoya d'abord s'initier en Allemagne.
L'œuvre imprimée de Monnet comprend quelque onze volumes
NOTICE HISTORIQUE. 445
daine père avait également fait voyager en Allemagne,
aux frais du roi, pour l'initier à la pratique des mines et
de la métallurgie, et que Trudaine de Montigny, qui avait
succédé à son père en 1769 comme intendant des finances,
employa également comme commissaire du roi. Monnet
n'avait pas, comme les deux autres, passé par TÉcole des
ponts et chaussées ; il n'eut jamais ni leur valeur ni leur
mérite.
Les Trudaine ne purent arriver à réaliser le plan qu'ils
avaient conçu pour la rénovation de l'industrie minérale
et métallurgique. Lorsque Jars et Duhamel revinrent
de leur premier voyage d'Allemagne, la malheureuse
guerre de Sept ans avait ruiné la France ; les tristes per-
sonnages qui se succédèrent au contrôle général des fi-
traitant surtout de chimie et de minéralogie. Il faut citer à part
un Traité â^ exploitation (1778, 1 vol. in-4''), composé par adapta-
tion d'ouvrages allemands, et V Atlas et description minéralogique
de la France^ « entrepris par ordre du roi par MM. Guettard et
Monnet et publiés par M. Monnet » (1780, 1 vol. de texte et atlas,
in-fol.). Lavoisier (V. Lavoisier, par Grimaux, p. 26) qui avait
accompagné Guettard dans ses premières tournées de 1767, a
énergiquement réclamé contre l'indélicatesse de Monnet, qui,
ayant obtenu de Bertin de faire cette publication, a cherché à
s'approprier de cette manière les travaux de Guettard et les siens.
Monnet, loin d'améliorer les travaux de ceux-ci, n'avait même
pas su comprendre ce que Guettard avait entrevu : la conti-
nuité et la superposition, c'est-à-dire les deux lois sur lesquelles
la géologie allait se constituer comme science.
En chimie, Monnet ne fit pas preuve de plus d'intelligence; il
fut, avec son ennemi Sage, un des'derniers soutiens de la théorie
du phlogistique ; en 1798, il publiait une soi-disant Démonstra--
tion de la fausseté des principes des nouveaux chimistes.
En minéralogie, Monnet, comme Sage également, ne sut com-
prendre les conceptions d'Hatiy contre lesquelles il s'élève vive-
ment dans ses manuscrits.
Maintenu dans le corps des inspecteurs lors de leur réorgani-
sation, Monnet fut mis à la retraite en 1802, avec les trois autres
plus anciens titulaires, quand Ghaptal songea à diminuer les dé-
penses du service. Ce coup parait lui avoir été particulièrement
sensible et explique, sans les justifier, les aigreurs des manus-
crits écrits dans les loisirs de la retraite.
"
446 l'école des mines de paris.
nances n'étaient pas gens à se soucier des vues des Tra-
daine à cet égard. D'ailleurs, l'institution des concessions
et l'administration technique des mines avaient échappé
au contrôle général des finances pour passer au départe-
ment spécial créé, en 1764, pour Bertin.
Lorsque Bertin quitta, en 1763, le contrôle général des
finances, on voulut, en effet, lui constituer un département
ministériel {*) qu'on composa par la réunion de divers ser-
vices enlevés à d'autres départements ; l'agriculture et les
mines furent ainsi retirées à l'intendant des finances
chargé des recettes générales. Mais le département des
finances conserva le service et l'inspection des forges et
usines à raison des droits sur la marque des fers et au-
tres, et par suite continua à exercer une inspection sur
les mines, plus fiscale il est vrai que technique. Le dé-
partement de Bertin avait, au contraire, à s'occuper de
rinstitution des concessions et de leur exploitation à un
point de vue purement administratif et technique.
Jars était mort ; Guillot-Duhamel était passé au ser-
vice du duc de Broglie pour le compte duquel il dirigeait
des forges dans le Limousin. Sur la recommandation deTru-
daine de Montigny, qui employait Monnet comme com-
(*) Ce fut sous le ministère Bertin, qui dura de 1764 à 1781, et
sous ses auspices, que Guettard (né en 1715, mort en 1786, mem-
bre de FÂcadémie des sciences depuis 1743) entreprit sur le ter-
rain, dès 1767, des reconnaissances dans le but de publier un
atlas minéralogique de la France. En 1772, Lavoisier(V. Gri-
maux, Lavoisier) fit à Bertin des propositions pour la continua-
tion et la publication de ce travail. Ce fut Monnet qui sut, eo
1777, obtenir de Bertin celte autorisation et publia le travail
dans les conditions signalées à la note 2 de la page 444.
On ne peut que regretter que Guettard, apparemment décou-
ragé et dégoûté par les procédés de Monnet, ait renoncé à con-
tinuer ces études. L'intelligence avec laquelle il avait su entre-
voir la continuité et la superposition, permettaient de bien
augurer de leurs résultats (V. Dufrénoy et Elie de Beaumont,
Explication de la carte géologique, Introduction).
NOTICE HISTORIQUE^ 447
missaire et continua à l'employer pour le service du com-
merce, Bertin attacha Monnet, sous son autorité, au ser-
vice des mines, en juin 1772, mais tout d'abord par sim-
ple commission (*). Plus tard, par brevet du roi du 17 juin
1776, contresigné par Bertin, Monnet fut nommé inspec-
teur général des mines du royaume {**), étant ainsi le pre-
mier dans notre histoire moderne auquel ce titre fut at-
tribué, bien qu'avec des fonctions peu définies encore et
assez différentes de celles qui devaient être données
par la suite aux fonctionnaires de l'administration des
mines (***).
Ultérieurement Bertin donna à Monnet un collègue en
la personne d'un sieur Jourdan, de Lyon (****) qui, s'il
fallait en croire Monnet, aurait été le plus singulier choix
qui se pût faire (*****). Jourdan, qui résidait plus spéciale-
n Monnet (ms : Etat des mines) nous mentionne un brevet du '
roi du i8 juillet 1772, à lui délivré, pour visiter les provinces du
Limousin, Auvergne, Bourbonnais, Berry^ Bourgogne, Franche-
Comté, Champagne, Lorraine et Alsace.
(**) Ce n*est que dans YAlmanach royal de 1778 qu'apparais-
sent pour la première fois les inspecteurs généraux des mines;
on ne peut douter toutefois de la date de nomination de Monnet,
qui a reproduit son brevet dans un de ses manuscrits.
(***) Monnet nous apprend (ms : Essai historiqve sur les mines)
qu'il recevait pour le service des mines, sous Bertin, 2.500 livres
d'appointements et 1.200 livres pour ses frais de voyage; deTru-
daine, qui l'avait conservé concurremment pour le service des
forges, il recevait, en outre, 1.500 livres d'appointements et 1.200
pour frais de voyage*
('**•) VAlmanach royal pour 1778 l'appelle Jourdan de Mont-
plaisir.
(**•**) Suivant Monnet (môme ms), Jourdan, qui n'était du
reste attaché qu'au département de Bertin, aurait été un ancien
capitaine de corsaires, dont toutes les connaissances en fait de
mines auraient consisté à avoir vu les mines de cuivre de Chypre
pendant une relâche.
Monnet l'accuse aussi d'avoir présenté comme sa femme une
jeune fille que, dans son précédent état de corsaire, il aurait
enlevée en Sicile. Jourdan a été relevé de ses fonctions d'inspec-
teur général à la chute de Bertin, en i781.
448 l'egole des mines de pâhis.
ment à Lyon, avait les provinces du Midi, et Monnet, en
résidence à Paris, celles du Nord.
Peu après que Bertin eut pris la direction d» service
des mines, on lui présenta deux mémoires en vue de créer
deux écoles des mines : Tune dans le Forez, pour les mi-
nes de houille, et l'autre à Sainte-Marie-aux-Mines pour
les mines métalliques ; les élèves devaient y être logés et
entretenus. Monnet, consulté par Bertin, émit un avis
défavorable à toute idée de création d'une école spéciale.
Suivant lui, la pratique des mines ne s'enseignait pas dans
une école, mais devait s'apprendre sur place; il estimait
qu'il suffirait d'établir à Paris, notamment au Jardin du
roi, des cours publics de minéralogie et de métallur-
gie, que l'on ignorait particulièrement en France, faisait-il
observer. On pourrait ensuite faire passer des examens tant
sur ces matières que sur celles d'instruction générale,
mathématiques et chimie. Les bons élèves, dont on de-
vait avoir toujours six au moins, seraient ensuite logés
et entretenus aux frais du roi, à raison de 1000 livres par
élève et par an, sur les principales mines du pays, d'où
on les prendrait suivant les besoins, de façon à avoir
en permanence trois commissaires, brevetés par le roi,
chargés d'instruire toutes les affaires de mines.
Un peu plus tard, Jourdan, poussé par Sage, suivant
Monnet, revint à la charge auprès de Bertin et lui pro-
posa la création d'une école des mines dont les frais au-
raient été payés par les taxes perçues à cet effet sur les
exploitants {*). Monnet se mit encore par le travers d'au-
tant plus vivement qu'il n'aimait pas Sage.
{*) C'est à cette idée que se rattachent les stipulations conte-
nues à cet effet depuis 1769 dans les actes de concession de mines
(V. Lamé Fleury, Législation minérale sous l'ancienne monarchie^
p. 195, note 1), et plus tard Tarrêt du conseil du roi, du 13 jan-
vier 1716, commettant le caissier de la petite poste de Paris pour
recouvrer les contributions des exploitants à ce destinées (Y.
Lamé Fleury, loc. cit. p. 195).
NOTICE HISTORIQUE. 449
Cependant celui-ci arriva, partiellement du moins, à ses
fins ; et un peu suivant le plan indiqué par Monnet lui-
même, des lettres patentes du 11 juin 1778 {*) établi-
rent (c dans une des grandes salles de l'hôtel des mon-
naies à Paris, une chaire de minéralogie et métalliirgie
docimastique, dans laquelle le professeur nommé par le
roi donnera des leçons publiques et gratuites de cette
science » (art. 1}. Par Tart. 2 le roi nommait conmiepro-»
fesseur de ladite chaire « le sieur Sage {**)j de notre Aca-
démie royale des sciences, aux appointements de 2.000
livres qui lui seront payés annuellement, ainsi qu'à ses
successeurs à ladite chaire, par le trésorier général des
(*) Le texte de ces lettres patentes a été publié par M. Lamé
Fleury (LégisL miner, tous Vancienne monarchie^ p. 196).
p) Sage, auquel on ne peut refuser l'honneur d*ayoir créé
rÉcole des mines, qu'il n'aurait pu, il est vrai, faire fonctionner
«ans Guillot-Duhamel père, né à Paris le 7 mai 1740, est mort en
i824. Fils d*un pharmacien, après de bonnes études au collège
Mazarin, il s'adonna à Tétude de la minéralogie et de la chimie
docimastique avec assez de succès pour qu'à 30 ans il fût désigné
par l'Académie des sciences comme successeur de Guillaume
Rouelle. Son mérite ne paraît pas cependant répondre au bruit
que volontiers il faisait' autour de son nom. Un bon juge, M. le
professeur Grimaux, l'appréciait récemment ainsi (Laooisier,
p. 122) : « Expérimentateur maladroit, imagination fantaisiste,
qui a beaucoup publié, beaucoup écrit, entassé erreurs sur
erreurs, et n'a pas laissé dans la science un seul fait bien ob-
servé. 1 Sage, qui présente tant de points de ressemblance, avec
son ennemi Monnet, auquel, sans contredit, il était supérieur
par la culture générale, se rencontra avec lui pour tirer énergi«
quement les dernières cartouches en faveur du phlogistique à
une date où tous les bons esprits pourtant s'étaient déjà ouver-
tement ralliés aux théories de Lavoisier. Aussi malheureux en
minéralogie qu'en chimie. Sage combattit les vues d'Haûy, et se
rangea également dans le mauvais clan de ceux qui croyaient
accabler ce grand savant en le traitant de cristalloclasle. La fin
assez misérable de Sage lui mérite quelque pitié. Atteint de cécité
en 1805, il se trouvait, à la suite des événements politiques, dans
une situation pénible, dépouillé presque de toutes ses pensions
auxquelles il pouvait croire que k cession de ses collections lui
donnait quelque droit.
Tome XV, 1889. 30
450 L ECOLE DES MINES DE PARIS.
monnaies ». Sage se trouvait déjà attaché à la monnaie
comme commissaire aux essais avec appointements de
6.000 livres. D'après Tart. 3, un règlement devait être
fait ce sur tout ce qui pourra être relatif à rétablissement
ordonné par les présentes lettres ». Ce règlement ne pa-
raît avoir été jamais rendu; il aura été considéré comme
inutile par suite de la nature du cours et par suite sur-
tout de l'école qui, quelques années après, allait être
installée dans ce même local.
Monnet n* avait pas été le seul à faire opposition à la
création de cette chaire à la Monnaie. Buffon, au dire de
Sage (*), l'aurait retardée d'un an, demandant qu'on l'éta-
blît au Jardin du roi, comme l'avait indiqué Monnet, et
en faveur de Daubenton.
C'est ce cours que Sage, dans ses nombreuses bro-
chures (**), appelle sa première Ecole des mines. Il y eau-
(*) Sage: Mémoires historiques et physiques, br. in-S*, 1817.
(**) Les brochures de Sage, dans lesquelles il est directement
ou indh-ectement traité de son École des mines, sont très nom-
breuses. Nous avons pu consulter les suivantes, et nous croyons
que ce ne sont pas les seules qui existent :
Précis des mémoires de Sage, Paris, 1809, br. in-8% où il n'est
fait allusion qu'à ses relations avec Chaptal ;
Exposé des effets de la contagion nomenclative et réfutalion
des paradoxes qui dénaturent la physique^ Paris, Didot, 18 fO,
br. in-S"; c*est la brochure où fâcheusement, pour sa mémoire,
Sage attaque violemment la chimie de Lavoisier et la minéralo-
gie de Hatty, en défendant énergiquement encore la théorie du
phlogistique ;
Origine de la création de VÉcole royale des mines, Paris, Didot,
1813, br. in-8»;
Probabilités physiques, Paris, Didot, 1816, br. in-8* dont les
sept dernières pages sont consacrées aux réclamations habi-
tuelles de Sage sur TËcole;
Fondation de VÉcole royale des mines à la Monnaie, Paris,
Didot, broch. in-8% 1817.
Mémoires historiques et physiques, Paris, Didot Faîne, 1817,
br. in-S» ;
Notice biographique, Paris, Didot, 1818 ;
Note biographique, jointe avec même pagination à: Analyse
NOTICE HISTORIQUE. 451
sait, en faisant les honneurs de son cabinet de minéra-
logie, s*il faut en croire Monnet, beaucoup plus qu'il n'y
professait réellement. Sage nous apprend, en effet, qu'il
avait installé, à la suite de Tarrét du roi de 1778, sa
collection de minéraux et son laboratoire dans le grand
salon de la Monnaie. Parmi les personnages de marque
ayant fréquenté sa première école. Sage indique Rome
de risle, Demestre et Ghaptal, venus vraisemblablement
en visiteurs, suivant la coutume de l'époque, beaucoup
plus qu'en auditeurs assidus f ).
En 1781, fiertin quittait le ministère et avec lui dispa-^
rut le département spécial créé à son intention. Les mines*
retournèrent au département des finances, et comme
Necker avait supprimé les intendants de finances, le
service des mines fut remis, chacun pour son départe-
ment, aux quatre intendants de commerce qui étaient k
cette date : de Montaran, Tolozan, de Colonia et BlondeL
Chacun de ces quatre départements d'intendant de com*
merce comprenait un certain nombre de provinces dont
l'administration supérieure, en ce qui concernait les ser-
compcarée de la marcassiie et de la pyrite et origine du ver blanc,,
nommé asticot, dans une br. in-S**, Paris, Didot Taîné, 1822.
Sage n'a d'ailleurs rien publié, depuis la Révolution, sans
accoler à son nom le titre de : Fondateur et directeur de la pre^
mière École des mines, et il s'est plaint amèrement que le Journal
des minesy en publiant un mémoire de lui en 1809, ne lui ait pas
donné ce titre.
(*] Sage {Précis des mémoires, p. 19), a cependant prétendu que
Chaptal avait été son élève; qu'au sortir de son école il fit créer
en sa faveur une chaire de chimie à Montpellier, avec 6.000 livres
de traitement, et qu'il concourut à lui faire obtenir le cordon
noir.
Quant à Rome de Tlsle, Sage, dans une autre de ses brochures-
(Exposé des effets de la contagion nomenclative, p. 30), dit qu'il
lui fut adressé à son retour de l'Inde et de la Chine, pour savoir
l'état qu'il devait prendre; que lui ayant reconnu de l'esprit et
du goût, il l'engagea à suivre ses cours dont il profita d'une ma-
nière si étonnante, qu'au bout de deux années il fut en état do
faire la description du cabinet de Davila, en 3 vol. in-8^
452 L*ÉGOLE DES MINES DE PARIS.
vices ressortissant au commerce, était déyolue à Tinten-
dant dudit département.
Gtiacun des quatre intendants de commerce voulut
naturellement avoir son inspecteur général, et de là
Tarrêt du 21 mars 1781 (*) créant quatre <c inspecteurs
des mines et minières du royaume » (**) ; leurs attribu-
tions, au point de vue de la surveillance des exploita-
tions minérales, étaient définies comme on ne Tavait
encore fait dans aucun acte antérieur, en sorte qu'on a
bien pu dire — encore que cela ne soit pas absolument
exact en fait au point de vue de Thistoire, comme on
vient de le voir — que c'est à cet acte et à cette date
qu'il faut faire remonter l'organisation de l'inspection
technique des mines.
Chacun de ces inspecteurs recevait 3.000 livres d'ap-
pointements et 1.000 livres de gratification par an, plus
10 francs par jour de tournée.
Les quatre premiers inspecteurs nommés sous ce ré-
gime et qui restèrent en fonctions jusqu'à la fin du
règne (***), fonctions qui devinrent plus nominales que
réelles, il est vrai, à partir de 1790, furent : Monnet (****) et
Guillot-Duhamel, quinous sont déjà connus, G. Jars (*****),
(*) Publié par M. Lamé Fleury (Législ. miner, sous Vancimne
monarchie j p. 190).
(**) Les Almaruichs royaux de 1782 à 1792 les désignent sous le
titre d'inspecteurs généraux ; ils figurent, sous cette appellation,
dans le rapport fait à FAssemblée nationale par Lebrun, dans la
séance du 29 janvier 1790 (V. Archives parlemerUaires, à cette
date).
(***) L'Almanach royal de 1792 les mentionne encore, en y
ajoutant, en cinquième, Gillet de Laumont, qui figure à ce titre,
pour la première fois, dans YAlmanach de 1789.
{****) Monnet était attaché à Tintendant de commerce Blondel
dont le département comprenait le nord-ouest de la France:
généralité de Soissons ; Picardie et Artois ; Flandre ; Hainaut ;
Champagne; les trois évèchés; la Lorraine et le Barrois ; l'Alsace.
(*****) G. Jars, indiqué comme résidant à Lyon, devait être atta-
ché àrintendant de Golonia, dont le département comprenait le
NOTICE HISTORIQUE. 453
le frère de Gabriel Jars mort si tristement en 1769, et de
Bellejean, qui est resté à peu près inconnu.
Quelque temps après, Joly de Fleury, qui avait pris
les finances à la retraite de Necker, le 21 mai 1781; mo-
difia cette organisation assez vicieuse, qui rompait Tunité
de Tadministration supérieure, et créa, pour le service
exclusif des mines, un intendant spécial tout comme,
quelque temps auparavant, on avait créé un intendant
spécial pour le service des ponts et chaussées en la per«
sonne de Ghaumont de la Millière qui, choisi en cette
qualité en 1781, sut continuer jusqu'en 1792 les heu-
reuses traditions des Trudaine.
L'intendance spéciale des mines fut confiée à Douet de
LaBoullaye(*), qui était antérieurement intendant à Auch,
et venait d'acheter une charge de maître des requêtes au
Conseil. Douet de La BouUaye resta en fonctions sous les
deux successeurs aux finances de Joly de Fleury : d'Or-
sud-ouest de la France : le Lyonnais, Forez et le Beaujolais ; la
Bourgogne ; la Bresse ; les généralités de Limoges et de Tours;
le Maine ; le Poitou ; les généralités de la Rochelle et de Bor-
deaux.
On confond souvent ce G. Jars Tainé, avec son frère plus jeune,
Gabriel, mort en i769; celui-ci est le véritable auteur des Voya-
ges métallurgiques que celui-là n'a fait qu'éditer après la mort
de son cadet. G. Jars Taîné était, du reste, lui-même un homme
distingué, correspondant de F Académie 'des sciences. Un troisième
frère, plus &gé également que l'auteur des Voyages métallurgi-
ques^ s'était aussi adonné aux mines.
(*) Monnet, d'accord avec les Almanachs royaux^ ne désigne
Douet de La Boullaye que comme intendant des mines; l'arrêt du
conseil du i9 mars 1783, portant établissement de l'École des
mines, le désigne, dans le cours de l'arrêt, comme intendant gé"
néral des mines, et, à la fin, sous le titre de intendant général des
mines ^ minières et substances terrestres de France; les deux
arrêts du conseil du 19 mars 1783 sur l'exploitation des mines
métalliques et des mines de houille, ne portent que intendant
général des mines. ,
Douet de La Boullaye avait, d'après Monnet, 40.000 livres d'ap-
pointements comme intendant des mines ; il avait un premier
commis recevant 24.000 livres pour lui et son bureau.
454 l'egole des mines de paris.
messon (mars à novembre 1783), et de Galonné (17 no-
vembre 1783 au 20 avril 1787). Après de Galonné et avec
Loménie de Brienne, le service des mines fut réuni à
celui des ponts et chaussées dans la même intendance, et
Ghaumont de La Millière les conserva tous deux jusqu'au
10 août 1792.
Ge fut sous Tintendance de Douet de La BouUaye et
quelques jours avant la démission de Joly de Fleury, que
furent rendus simultanément, au rapport de ce dernier,
k la date du 19 mars 1783, trois arrêts, l'un portant éta-
blissement d'une école des mines et les deux autres
portant règlement, le premier pour l'exploitation des
mines métalliques, et le second pour l'exploitation des
mines de houille (*). Ges trois textes s'appuient respecti-
vement l'un l'autre et sont bien les parties d'un même
tout. L'exploitation des mines, tant de houille que de
métaux, se trouvait, en effet, soumise désormais d'une
façon plus précise et plus étroite que par le passé à la
surveillance de police des inspecteurs et sous-inspec-
teurs du roi, lesquels, aux termes de l'article 11 de
l'arrêt sur l'École des mines, ne pouvaient être pris que
parmi ceux qui avaient conquis à l'École le brevet de
sous-ingénieur (**).
Avons-nous besoin de rappeler que Monnet avait lutté
auprès de Douet de La BouUaye, comme jadis auprès de
Bertin, contre la création de l'école que soutenaient
Sage et Guillot-Duhamel. Monnet préconisait toujours
son plan : pas d'école spéciale ; des cours publics de
(*) Le texte de ces trois arrêts du Conseil, qui terminent si bien
l'historique de Tadministration des mines sous Tancien régime^
a été publié par M. Lamé Fleury, dans sa Législation minérale
^ous V ancienne monarchie: l'arrêt sur rÉcole, à la page 198;
celui sur les mines métalliques, k la page 110; celui sur les
mines de houille, à la page 147.
(**) Toutefois, en 1784, Gillet de Laumont était nommé directe-
ment inspecteur des mines.
NOTICE HISTORIQUE. 455
minéralogie et de métallurgie ; puis envoi et maintien
sur les mines de ceux admis comme élèves après exa-
men.
En terminant ce préliminaire historique, il nous parait
intéressant de rappeler que Douet de La BouUaye, comme
de tout temps Font fait généralement les chefs auxquels
on a confié un service distinct, avait peu à peu augmenté
le personnel attaché à Tadministration des mines. Une
cinquième place d'inspecteur général avait été créée et
confiée à Gillet de Laumont, apparemment parce que
Guillot-Duhamel, Tun des quatre inspecteurs généraux
de 1781, était chargé des fonctions de professeur à
TEcole (*). En outre des inspecteurs généraux il y eut,
en dehors des élèves de TÉcole : deux sous-inspecteurs,
Bessonet Hassenfratz, à 1.500 livres chacun d'appoin-
tements, sans compter les frais de voyage (**), et six in-
génieurs: Guillot-Duhamel fils, Lelièvre, Lefebvre d'Hel-
lancourt, Lenoir, Miche, Brigaudie Tainé, à 600 livres
d'appointements, sans compter les frais de voyage {***).
On créa également deux postes de commissaires du roi,
plus spécialement préposés à la visite des usines et ma-
nufactures mettant en œuvre des substances minérales
et consommant des combustibles qui provenaient alors^ à
peu près exclusivement des forêts ; ces commissaires ne
s'occupaient qu'indirectement des mines à raison de leurs
relations avec les usines qu'elles alimentaient ; les mines
ressortissaient plus spécialement aux inspecteurs. Ces
fonctionnaires, officiellement désignés sous la qualification
C) Duhamel, outre ses 4.000 livres comme inspecteur général,
touchait 2.400 livres comme professeur.
C*) Estimés k 4.000 francs, année courante, pour les deux,
par Lebrun, dans son rapport à l'Assemblée nationale du 29 jan-
vier 1790, auquel nous empruntons tous les renseignements sur
le personnel.
{***} Estimés par Lebrun à 2.400 livres pour les six, année com-
mune.
456 L^ÉGOLK DES MINES DE PÂRIS«
de commissaires du roi à la visite des usines^ des bouches à
feu et des forêts du royaume^ paraissent avoir été créés
en vue d'amener des améliorations dans le fonctionnement
des usines à feu, notamment afin d'obtenir des économies
de combustibles et le remplacement du bois par la houille
et le coke ; on se préoccupait assez sérieusement alors
de l'épuisement des forêts. Ces fonctions de commissaires
spéciaux furent attribuées à E. de Dietrich (*) et à Faujas
de Saint-Fond (**).
Tout ce personnel, ainsi que celui de TËcole, était en
fonction en 1790.
Lebrun, au nom du comité des finances, avait proposé
à r Assemblée nationale, dans sa séance du 5 juin 1790,
la fusion du corps des mines avec celui des ponts et
chaussées. Dans sa séance du 15 août 1790, TAssem*
blée n'accepta pas la proposition au fond ; elle se borna
à la suspension provisoire du service, en renvoyant
l'affaire aux comités réunis d'agriculture, de commerce
(*) Le baron E. de Dietrich, qui fut maire de Strasbourg en
1790, 1791 et 1792, et devait être une des victimes du régime de
la Terreur, a rendu compte de ses fonctions de commissaire par
la publication de son très intéressant ouvrage, encore utile à con-
sulter aujourd'hui : Description des gîtes de minerai et des bou-
ches à feu,,, du royaume, 3 vol. in-4*; le premier, de 1786, est
consacré aux Pyrénées ; le deuxième, de 1788, est relatif à la
haute et à la basse Alsace; le troisième, publié seulement en
Tan Yll (1799), mais écrit dès 1788, concerne la Lorraine méridio-
nale.
E. de Dietrich, en tant que commissaire, touchait, d'après le
rapport de Lebrun, 6.000 livres d'appointements et 3.000 livres
de frais de voyage, soit 9.000 livres.
(**) Faujas de Saint-Fond avait 4.000 livres d'appointements et
2.000 livres de frais de voyage, sans compter une pension de
6.000 livres, comme aide-naturaliste au Jardin du Roi.
Né le 17 mai 1741, mort le 18 juillet 1819, Faujas de Saint-
Fond fut un des premiers en France, avec Dolomieu, à présenter
des observations neuves sur les volcans et les roches éruptives ;
il occupa la première chaire de géologie créée au Muséum ; il se
retira en 1818 et eut pour successeur Cordier.
NOTICE HISTORIQUE. 457
et d'industrie. L'affaire ne fut pas reprise et il ne fut rien
statué par TAssemblée constituante sur la réorganisation
du département et de Tadministration des mines. A la
suite d'une pétition des officiers et élèves des mines, du
29 octobre 1791, une loi du 27 janvier 1792 (*) prescri-
vit le paiement de leurs appointements pour 1791, et
décida qu'ils continueraient à être soldés provisoirement
jusqu'à Tépoque où il serait prononcé définitivement sur
r organisation de ce corps, qui ne devait ôtre réalisée
qu'en 1794, par la Convention.
n Publiée par M. Lamé Fleury, dans LéégisL miner, sous Vai^
cienne monarchie^ p. 192.
V
(
458 l'école des mines de pâris.
CHAPITRE II.
» '
L ECOLE DES MINES A LA MONNAIE.
(1783 — 1790)
L'arrêt du Conseil du 19 mars 1783 sur TÉcoIe des
mines stipule bien, dans son préambule, a que Sa Majesté
a résolu d'établir une école des mines à l'instar de celle
qui a été établie avec tant de succès, sous le règne du
feu roi, pour les ponts et chaussées » ; mais dans le
corps de l'arrêt il semble qu'il soit moins question de la
création même d'une école que du recrutement d'un per-
sonnel par la voie d'un enseignement déterminé. Aux
termes de l'arrêt, en efifet, deux professeurs devaient
être nommés pour enseigner les sciences relatives aux
mines et à l'art de les exploiter (art. 1). Ces sciences
devaient comprendre, d'après l'article 2 : « la chimie, la
minéralogie, la docimasie, la physique, la géométrie sou-
terraine, l'hydraulique et la manière de faire avec le plus
de sûreté et d'économie les percements et de renouveler
l'air dans les mines pour y entretenir la salubrité, enfin
les machines nécessaires à leur exploitation et la cons-
truction des fourneaux ». Le cours des études devait
durer trois ans, du 1®' novembre au l**" juin, à raison de
trois leçons par semaine, de trois heures chacune, de
chacun des deux professeurs (art. 3).
Les élèves ne pouvaient être admis qu'à seize ans
accomplis, en justifiant qu'ils étaient suffisamment ins-
truits de la géométrie, du dessin et des principes élémen-
taires de la langue allemande (art. 4).
Chaque élève devait subir tous les ans deux examens,
l'un sur la théorie et Tautre sur la pratique, et à la fin
du mois de mai de chaque année un examen général
NOTICE HISTORIQUE. 459
(art. 5 et 6). Les élèves qui s'étaient distingués par leur
application et leur intelligence étaient envoyés dans les
principales exploitations pour y rester, pendant les cinq
mois de vacances, à s'instruire de tous les objets relatifs
à la pratique des travaux (art. 7) ; les concessionnaires
de mines étaient chargés de Tentretien des élèves envoyés
chez eux, à raison de 60 livres par mois (art. 8), et ils
devaient donner des certificats sur leur conduite et leur
travail (art. 9).
Les élèves qui, après trois ans d'études, avaient con-
venablement satisfait aux examens et aux conditions de
stage sur les exploitations, recevaient le brevet de sous-
ingénieur des mines (art. 10); ce brevet ne conférait pas
de piano le droit d'être nommé inspecteur ou sous-ins-
pectenr du Gouvernement, mais sans lui, nul ne pouvait
être nommé désormais à ces postes (art. 11) {*).
Enfin l'arrêt (art. 1 2) affectait une somme annuelle de
3.000 livres, pour créer 12 bourses, de 200 livres cha-
cune, « en faveur des enfants des directeurs et des prin-
cipaux ouvriers des mines, qui n'auraient pas assez de
fortune pour les envoyer étudier à Paris, le surplus
devant être employé à distribuer des prix à ceux qui
auront été jugés les plus capables à l'examen général ».
Il est curieux de relever dans cette première charte de
fondation, si rudimentaire qu'ait été relativement notre
première école, des règles analogues à celles qui ont
persisté pendant bien longtemps et dont plusieurs per-
sistent encore : durée de Tinstruction de trois ans,
coupée chaque année en deux périodes ; l'une d'ensei-
gnement théorique par des leçons, l'hiver ; l'autre d'en-
traînement pratique, l'été, par des voyages et des stages
sur les exploitations ; mélange d'élèves destinés au ser-
vice du Gouvernement et à celui de l'industrie privée ;
(*) Y. la note % de la page 454.
460 l'école des mines de paris.
il n'est pas jusqu'à la clause de faveur concernant les
fils de directeurs dont on ne retrouve la trace dans une
clause de portée analogue, que nous aurons à signaler
plus tard, et qui a subsisté officiellement jusqu'en 1883.
L'arrêt rendu, il s'agissait de l'appliquer. Sage, qui
avait été nommé directeur de l'École, devait être l'un des
deux professeurs ; Guillot-Duhamel père, l'autre. Sage
paraît avoir rencontré tout d'abord quelques difficultés
pour installer son école. Heureusement pour lui, à la
fin de 1783, de Galonné était aux finances, et, comme la
dépense ne lui répugnait pas, il obtint du roi une subven-
tion grâce à laquelle Sage fit faire à l'hôtel des Monnaies,
non sans un luxe qui lui fut vivement reproché par Lebrun
dans ses rapports à l'Assemblée constituante (*), les ins-
tallations nécessaires pour établir un laboratoire et sur-
tout pour disposer, sur les plans d'Antoine, qui venait
de reconstruire l'hôtel des Monnaies, les collections soi-
disant destinées à l'enseignement de l'École. Ces collec-
tions, qui constituaient le Cabinet de V École des mines
et subsistèrent à l'hôtel des Monnaies jusqu'en 1824,
étaient formées par le propre cabinet de Sage, que celui-
ci avait cédé au roi, moyennant une rente viagère de
5.000 livres (**).
(*) Sage rapporte dans deux de ses brochures {Notice hiogra-
phique^ Origine de la création de VÉcole royale des mines) que la
dépense de 40.000 francs aurait été soldée par tin don à lui per*
sonnellemeut fait par Louis XVI pour avoir retiré 440.000 francs
de vieilles dorures dont on n^avait offert au roi que 20.000 écus.
Monnet, dans son manuscrit, dit que la subvention aurait été de
50.000 écus. Lebrun, dans son rapport à TÂssembiée constituante
du 29 janvier 1790, a fixé la décoration du cabinet de Sage à
162.000 livres, sur lesquelles 36.000 livres étaient encore dues à
cette date.
(**) Cette rente, à raison de son origine, fut confirmée par la
loi du 1" mai 1791, relative à la liquidation des gages arriérés
(V. Lamé Fieury^ LégisL miner, sous l'ancienne monarchie, p, 196,
note 2).
Sage a fait imprimer et a publié la Description méthodique du
1
NOTICE HISTORIQUE. 461
Sage (*) enseignait la minéralogie et la chimie doci-
masique ou métallurgique; Guillot- Duhamel l'exploita-
tion des mines et la géométrie souterraine; en outre,
il ^tait démonstrateur y suivant l'expression de Tépoque,
des machines et appareils utilisés dans les mines et
usines (**), c'est-à-dire que Guillot-Duhamel, comme il
l'indique lui-même dans ses manuscrits, enseignait l'art
du mineur et du métallurgiste. C'étaient là les deux
professeurs prévus à Tarrêt organique de 1783. Mais,
dès que l'École commmença à fonctionner, on leur adjoi-
gnit un professeur de dessin et tracé de plans et un pro-
fesseur de mathématiques. On donnait, en outre, aux
élèves des leçons de physique et de langues étrangères.
L'établissement où les élèves devaient être plus spé-
cialement envoyés, pour l'étude de la pratique, était
celui de PouUaouen, dont le directeur Brottemann était
considéré comme le professeur de pratique de l'École, et
recevait de ce chef 2.400 livres d'appointements.
Ce que devait être l'enseignement de Sage, on en peut
juger par ses publications diverses et notamment par son
ouvrage : Analyse chimique et concordance des trois
règnes (Paris, ITOO, 3 vol. in-8**), qu'il nous dit être la
reproduction de son cours. En minéralogie on n'y trouve
qu'une énumération de minéraux ou de roches, distin-
cabinet de TÉcole des mines (1784, 1 vol. in-8''), avec un supplé-
ment en 1787, qui a été considérée ultérieurement comme con-
stituant rinyentaire des collections cédées au roi contre pension.
Sage, en effet, continua par la suite à augmenter les collections
de la Monnaie, mais plutôt d*objets d*ornement que d'échantil-
lons ayant une valeur scientifique.
(*) Sage touchait comme professeur 5.000 livres, en outre de
son traitement de 6.000 livres comme commissaire pour Fessai
des métaux et minéraux, et de la pension viagère de 5.000 livres
pour la cession de son cabinet, au total 16.000 livres au compte
du département des mines.
(**) Duhamel avait fait établir, sur ses dessins, des modèles
d'appareils, qui figuraient dans les collections de TËcole.
462 l'école des minks de paris.
gués entre eux par des caractères extérieurs superficiels,
insuffisants ou mal compris, sans trace des classifications
méthodiques que la cristallographie de Haûy et la chimie
nouvelle allaient permettre (*) ; en chimie et en docimasie,
rindication des recettes alors connues dans les labora-
toires sans aucune véritable théorie scientifique pour les
expliquer et les relier entre elles.
L'enseignement de Guillot-Duhamel en matière d'ex-
ploitation de mines peut être réputé, au contraire, avoir
été aussi substantiel que le comportait Part des mines à
cette époque, si Ton en juge par son manuscrit de VAri
du mineur dont il a été antérieurement parlé (V. p. 443,
note 1). N'ayant plus son manuscrit de VArt du métal-
lurgistey nous ne pouvons aussi bien juger la nature et
la portée de son enseignement métallurgique. Tous les
témoignages rendus plus tard en sa faveur, par ceux qui
avaient été ses élèves ou qui l'avaient connu, nous per-
mettent de croire que, dans cette autre branche de l'en-
seignement, il fut à la hauteur de la grande réputation
qu'il s'était acquise comme métallurgiste, en pratiquant
de 1764 à 1775 (**).
Parmi les professeurs secondaires Sage (***) a indiqué :
Charles pour la physique. Prud'homme pour la géométrie,
Miche pour le dessin et l'architecture pratique (****), l'abbé
(*) La minéralogie de Sage, malgré les indications données dès
1781 par Haûy, continua à abonder dans ces schorls, où Ton ran-
geait pêle-mêle toutes les espèces fusibles se présentant sous une
apparence grossièrement prismatique, et ces zéolithesy réunion
non moins disparate et hétérogène qui comprenait toutes les es-
pèces donnant une gelée à l'attaque aux acides.
P) Guvier, dans Féloge historique qu'il a consacré à Duhamel
(Éloges historiques, t. III), a donné des renseignements circons-
tanciés sur les résultats remarquables que celui-ci avait obtenus
dans les forges dirigées par lui, notamment pour la fabrication
de l'acier.
(***) Exposé des effets de la contagion nomenclativèy br., 1810,
p. 33-34.
{****) Miche, né à Paris le 5 avril 1755, mort ingénieur en chef
NOTICE HISTORIQUE. 463
Clouet pour rallemand et l'anglais ; nous retrouverons
plus tard ces deux derniers.
Monnet parait dire dans un de ses manuscrits, plus
qu'il ne le mentionne explicitement, qu'Hassenfratz, dont
nous aurons tant à parler plus tard, qui avait été nommé
sous-inspecteur des mines le !•' janvier 1785, a égale-
ment enseigné à l'école de Sage. Une note conservée
dans les archives de TÉcole des mines indique, en
effet; qu'il enseignait la physique aux élèves des mines,
en 1786. Le rapport de Lebrun fait à l'Assemblée
constituante, le 29 janvier 1790, ne cite que l'abbé
Clouet comme professeur titulaire de langues étrangères,
aux appointements de 2.000 livres, et Charles pour l'en-
seignement de la physique, avec gratification de 600
livres (*).
Il y avait, en outre, un secrétaire-garde des collec-
tions, Trumeau de Yozelles, un sous-garde et un per-
sonnel de gens de service. Au total, d'après le décompte
de Lebrun dans son rapport à TAssemblée constituante,
l'école de Sage entraînait une dépense de 26.800 livres,
non compris les traitements touchés par Sage et Duha-
mel, en dehors de leurs allocations comme professeurs (**).
des mines à Amiens, le 49 mars 1820, s'était donné à Tarchîtecture
et était inspecteur des bâtiments lorsqu'à la formation de l'École
de Sage il y entra pour être nommé ingénieur six mois après; dès
son entrée il était chargé de renseignement du dessin, puis plus
tard d*un cours d'architecture pratique.
Miche a publié, en 4812, une Nouvelle architecture pratique,
i vol. in-S"*. Il avait orné les salles de la collection de minéralogie,
à la Monnaie, de nombreux dessins qui s'y trouvaient encore lors
de la mort de Sage, en 1824.
n Mais ce rapport indique que deux élèves donnant des leçons
à leurs confrères recevaient de ce chef âOO livres d'indemnité
chacun.
(**) Sage (Fondation de VÉcole royale des mines à la Monnaie)
a dit que « les dépenses de l'École ne montaient, pour les douze
élèves, les professeurs, les gardes conservateurs, les frais d'expé-
riences et d'entretien, qu'à 21.400 francs. » Les chifiFres de Le-
brun nous paraissent plus officiels. Monnet (ms: Essai histo-
464 L ECOLE DES MINES BE PARIS.
Dès la fin de 1783, ou tout au moins aux débuts de
1784, rÉcole était en fonctionnement régulier. Une pre-
mière promotion de huit élèves y avait été admise. Mais,
contrairement aux clauses de Tarrêt de 1783, les élèves
paraissent avoir été tous brevetés après une seule année
de cours (*). Dans cette première promotion se trouvaient
Lelièvre et Lefebvre d'Hellancourt, qui vont jouer pen-
dant tant d'années le rôle le plus important dans This*
toire de notre administration des mines et de nos écoles.
Une autre promotion entra à TÉcole en 1786, composée
de 21 élèves, dont 9 surnuméraires, et après une année
de cours également, 10 d'entre eux sortaient brevetés.
Ces élèves surnuméraires étaient ceux qui ne tou-
chaient pas l'indemnité annuelle de 200 livres réservée
aux douze élèves titulaires, ou stipendiés comme les ap-
pelle Sage, par suite d'une application quelque peu dé-
tournée de la disposition formant l'article 12 de l'arrêt
organique de 1783 (**).
Les élèves de l'École des ponts et chaussées étaient
en outre tenus de suivre, à l'hôtel des Monnaies, le cours
de chimie et de minéralogie de Sage; ils accroissaient
ainsi le nombre des auditeurs, sinon efiTectivement pré-
sents, du moins que le vaniteux professeur pouvait s'at-
tribuer.
A partir de 1787, il n'y aurait plus eu de nouveaux
élèves admis à l'École ; mais ceux entrés antérieurement
riqtte sur les mines) indique 20.400 livres, mais avec un décompte
certainement erroné, puisqu'il attribue 600 livres à 20 élèves.
C) Tous les renseignements sur le mouvement des élèves de
rÉcole de Sage sont extraits d'un rapport officiel de Dufrénoy,
de 1834, sur rhistorique de TËcole des mines; mais nous n'avons
pas su retrouver les documents originaux d'après lesquels Du-
frénoy a pu donner ces indications.
(**) Sage (br. : Fondation de rÉcole royale des mines) dit que
le traitement des élèves stipendiés était de 500 francs et leur in-
demnité de voyage de 200 francs; nous croyons qu'il commet une
confusion.
NOTICE HISTORIQUE. 465
ont dû y rester en partie au delà du temps normal,
puisque la loi précitée du 27 janvier 1792 règle rétroac-
tivement, tant pour 1790 que 1791, pour six élèves, l'in-
demnité annuelle de 200 livres. Cet arrêt dans le fonc-
tionnement de rÉcole a coïncidé avec le départ de Douet
de La BouUaye et la disparition de Tintendance spéciale
des mines. Le besoin des économies se faisait sentir, et
Chaumont de La Millière, dernier intendant des mines et
des ponts et chaussées, était un administrateur trop
soigneux pour ne pas essayer d'enrayer les prodigalités
qu*on reprochait à Sage et à F administration de Douet
de La BouUaye. Dans son rapport du 29 janvier 1790,
au nom du comité des finances, après avoir détaillé la
dépense du département des mines, qui se montait à
140.800 livres (*), après avoir rappelé Thistorique des
créations successives de Sage à la Monnaie, Lebrun ter-
minait en disant : « La dépense de rétablissement a été
calculée pour un autre royaume que la France, pour la
Suède, par exemple, ou pour TËspagne, dont les mines
constituent une grande partie de la richesse publique;
mais chez un peuple agricole, les mines ne peuvent être
qu'objet de police et d'inspection ; on doit à cette partie
protection, encouragement, instruction, sans faste et
sans magnificence; l'intérêt particulier fera le reste.
D'après les principes adoptés par le comité des finances,
l'établissement des mines doit être réduit au simple né-
cessaire ; l'administrateur actuel, Chaumont de La Mil-
lière, l'avait considéré éous le même point de vue, et le
comité se fait un devoir de lui rendre la justice d'an-
noncer qu'il ne proposera presque point d'économie qu'il
n'eût lui-même indiquée. »
Quelques mois après, à la séance du 5 juin 1790, Le-
brun exposait le plan du comité des finances, qui consis-
(*) Non compris les appointements de Tlntendant.
Tome XV, 18S9. 31
486 l'école DB6 laNBS DE PARIS.
tait à supprimer le corps et TÉcole des miaes et à les
fusionner avec le corps et TÉcole des ponts et chaussées,
qu» Ton proposait seule de maintenir. « Un objet; d'éco-
nomie'nous a frappés, disait Lebrun (*) ; orna très nou-
velloment établi une École desi mines avec unigrand appa-
reil et de grandes dépenses; le nombre des élàyaa est peu
considérable; après avoir pris à l'Ecole des instractitona
théoriques , ils vont chercher dans^ les provinces k mettre
cesoonnaissances en pratique; mais les ateliers oJbscurs
dans lesquels ils voudraient se perfectionner leur sont
ouverts ou fermés selon le caprice des prapriétaires. Le
comité a pensé que tout ce qui a rapport aux travaux
des mines devait se lier aux études nécessaires pour les
pimts' et chaussées; qu'il serait intéressant pour les dé-
partements de trouver dans le môme homme ^ dans un
homme, occupé par état de fouilles de tenna ei de con-
structions souterraines, les lumières nécesBaires soit
pour constater l'existence des mines, soit pour en éclairer
Tèxploitation. » Ce plan se reliait avec celui: présenté le
20' août 1790 pour la réorganisation du Jardin des
Plantes (^). On devait y transporter touti le cabinet des
msnes de l'hôtel des Monnaies, et le professeur de chi»-
mie du Jardin des Plantes devait y faire Aésonnaia^ un
couns de métallurgie.
Ni l^in ni l'autre de ces plans ne devaienti fttn» adoptéi^
par TAssemblée constituante. Les officiers desr mines
avaient présenté à l'Assemblée constituante, le4 juin 1790,
un mémoire (***) pour établir la diffërence des fonctions
entre les ingénieurs des mines et ceux des ponts et
chaussées, et par suite les différences de Finatruotion
professionnelle qui leur était respectivement néeseasaire.
De leur côté, les officiers du Jardin des Plantes avaÎMit
{*): Archives parlementaires y t. XVI, p. H2.
(•*) Archives parlementaires, t. XVIII, p. 176.
(***) Archives parlementaires^^ t. XVI, p. 99.
NOTICE HISTORIQUE. 467
opposé au plan du comité des finances ime organisation
toute différente, beaucoup plus développée, mads où il
n'était pas question de chaire de métallurgie (*): I>ans
sa séance du 15 août 1790, l'Assemblée coinstituante se*
biNrna è^ susq[)6iKlre provisoirement le fonctioimement
d'une partie du département des mines et remit au statsiser
après mppopt des comités réunis d'agriculture, du oom-
mevoe et d'instruction.
Lorsque fiegnaultd'Epercy présenta, le 20 mars 1791,
avec son rapport, le projet qui devait devenir la loi sur
les mines du ^8 juillet 1791, il fit observer, à> la fin de
son tnuv-ail) qu'il n-était question, dans le projet, ni de
l'administration des mines, m de TÉcole, parce que ces
questions devaient faire rôbrjet d'un rapport et d'un ppqjet
particulier dont il annonçait que l'Assemblée serait inces-
samment saisie Ç*).
Il n'Mi fut rien, et T Assemblée constituante se sépara
sans avoir, par/ suite, rien statué sur la réorganisation
du corps et. de l'École des mines. En tout cais, en réor-
ganisant le corps et l'École des ponte et chaussées par
la loi du 19 jauger 1791, l'Assemblée laissa le personnel
et l'instraetion relatifs aux ponts et chaussées, absolu-
ment distincts, comme auparavant, de tout ce qui tou-
chait au fait des mines {***). Le corps des mines continua
à avoir l'existence de fait que reconnut la loi du 27 jan-
vier 1792, en prescrivant la continuation de leurs traite-
{*) Ârchives'par.lemmiains^^ t. XYIII, p. 181».
(**) « Vous v«ms avec satisfaction» messieurs, disait Regnaulr
d'Bpereyy à la fin de son rapport^ que vous pouvez employer
utilement^ pouriMnfaérèttpublic, ces bommes éclairés et inslrails
qui faisaient partie de UaDcienne administration. Vos comité» se
pkdaentà leur rendre* octte justice: o^est à eus qu'ils doivent
principalement tous les renseignements qui leur sont parvenus
surrexplottation des mines. >» {Aroh. petrlem,, U X^&IV, p: 223).
{***) Laloi.dedép^ae9pourl79i1, du lS-25 lévrier 1704, Mt
mention d*une allocation de 7.000 livres pour TÉcaie des mines.
468 l'école des mines de paris.
ments aux officiers des mines alors existants, y compris
les élèves (*).
Telles sont les circonstances dans lesquelles s^éteignit
en fait, en tant qu'institution d'enseignement, sans avoir
été jamais légalement supprimée (*^), FÉcole fondée par
Sage. Lui-même n'allait, du reste, pas tarder à être jeté
en prison {***). L'établissement fut matériellement respecté
et les collections laissées intactes. Sous la Convention,
le comité des finances avait bien prescrit leur transfert
au Muséum ; mais il n y fut pas donné suite à cause appa-
remment des contestations qui s'élevèrent sur leur répar-
tition entre le Muséum d'une part, TÉcole polytechnique
et Tagence des mines, d'autre part, qui tous en récla-
maient une partie pour leurs collections.
Dès le début du Consulat, Sage était rétabli à la Mon-
naie au milieu de sa collection, et tous les Almanachs^
depuis celui de Tan X jusqu'à celui de 1824, année de sa
mort, contiennent une notice sur le Mtisée des mines à la
Monnaie, où Ton reconnaît bien la plume dithyrambicpie
de Sage, dès qu'il parlait de lui; la notice descriptive se
termine par la mention : Sage, administrateur et profes-
seur. Quel cours pouvâit-il faire et quels auditeurs pou-
vaient le fréquenter? C'est ce qu'il serait bien inutile de
rechercher.
A la mort de Sage, en 1824, l'État revendiqua, comme
lui appartenant en vertu de la cession faite au roi, moyen*
nant pension, tous les minéraux, roches et objets décrits
(*) VAlmanach royal de 1792 contient, comme les précédents,
la mention des cinq inspecteurs généraux des mines et la notice
des almanachs antérieurs relative àTEcole des mines de la Monnaie.
(**) C'est pourquoi Sage, en 1824, se parant encore du titre de
professeur que personne ne songeait k lui discutef, se prévalait
d'un enseignement à peu près ininterrompu, suivant lui, pendant
près d'un demi-siècle.
(***) « Je ne parvins à obtenir la vie et la liberté qu'en donnant
1.000 louis. » (Sage, Origine de la création de l École royale det
mineSf br., 1813, p. 5.)
NOTICE HISTORIQUE. 469
dans le Catalogue édité et imprimé en 1787; l'État con-
sentit à laisser aux héritiers Sage tous les autres ob-
jets placés dans les collections, et que rien de particulier
n'établissait être propriété domaniale. L'École des mines
de Paris, à laquelle cette collection paraissait devoit
revenir en entier à raison de son origine, reçut en 1825,
à la suite de longues contestations, 3.000 objets, après
que le Muséum eut été admis à prélever 466 échan-
tillons, malheureusement pour TÉcole, choisis dans le peu
que le cabinet de Sage contenait comme ayant une valeur
scientifique. Les collections étaient faites à l'image de
celui qui les avait formées, plus en surface qu'en profon-
deur, plus en objets de montre et d'apparat qu'en échan-
tillons utiles à la science (^.
Les renseignements que nous avons donnés sur l'École
de Sage montrent tout d'abord qu'elle n'a guère fonc-
tionné comme l'avait prévu l'arrêt du Conseil de 1783
Au lieu d'un enseignement de trois ans, la plupart des
élèves n'ont reçu d'enseignement que pendant un an;
cet enseignement paraît, d'autre part, avoir été très rudi-
mentaire et surtout peu fortifié par l'étude sur place des
mines et usines. Aussi s'explique-t-on — bien qu'il en
soit sorti quelques membres distingués de notre premier
corps des mines, y ayant occupé les plus hautes situations
— que l'École de Sage n'ait pas joui d'un grand renom
auprès des contemporains (**). Sage n'était pas un Per-
Q Parmi les objets venus du cabinet de la Monnaie, se trouve
à rËcole des mines le buste en bronze de Sage, par Ricours, du
reste fort beau, qui se voit aujourd'hui dans la collection de
minéralogie, sur son ancien piédestal, couronné par Tinscription :
discipulorum pignus amoris, Monnet élève quelques doutes sur la
spontanéité mise par les élèves à offrir ce buste à leur directeur.
f*) Nous ne faisons pas là allusion à Monnet, qui naturelle-
ment déclare que les élèves ne savaient rien et ne pouvaient se
placer dans l'industrie ; pour Monnet, des élèves de Sage et de
Guillot-Duhamel ne pouvaient être que des ignares. Mais Four-
eroy, dans son rapport du 3 vendémiaire an III sur TÉcole cen-
470 l'ÉGOLB BfiS MINB6 BE PARIS.
ironet ; ce que celui-ci a bu faire pour les ponte et chaus-
sées, oelui-là ne réussit pas à rétablir pour les miiies.
Leurs créations ont été très dissemblables et semblait
chacune porter leur empreinte personnelle. L'un, doué
d'un rare talent d'ingénieur et d'administmteur, était on
homme dune modestie peu conuoiune; Taulure fut un
vaniteux d^assez courte science. Or, Toauvre qu-il avait
tentée ofbait des difficultés peut-être encore plus grandes
que celles dont avait été chargé Perionet.
Il est juste toutefois de reconnaître que les temps et
les circonstances ont peu favorisé Tœuvre créée par Sage.
A peine TÉcole commençait-elle à fonctionner, tous les
principes sur lesquels reposait, en France, le régime de
l'exploitation des mines allaient être renversés. La loi si
malheureuse du 28 juillet 1791 , qui venait de livrer toutes
les exploitations minérales au gaspillage des propriétaiies
du sol, avait absolument omis de poser la moindre indi-
cation sur la police des mines; tout ce qui touchait à
l'administration des mines était décentralisé et mis à pau
près exclusivement dans les itiains des directoires de dë«
partements. A quoi aurait pu servir une Ecole des mines
dans de telles conjonctures? Il fallait d'abord qu -on revint
sur le mode d'interprétation et par suite d'application de
la loi de 1791 pour qu'on sentit le besoin de sortir du
chaos où Ton resta plusieurs années en fait d'exploitation
de mines tant soit peu rationnelle. Gomme en bien d'au-
tres sujets, l'Anssemblée constituante n'a fait que démolir ;
il appartenait à la Convention et au Directoire d'édifier à
nouveau.
traie des travaux .publics, qui devait devenir FÉcole polytach-
niqufi, a jugé d*une façon assez sévère TÉcole de Sage, pettMtee
môme plus sévèrâment qu'elle ne méiritait de l'être. Fourcroy
avait, eo effet, une forte prévention contre Sage, qui Ta accswé
d'ôtreTauteur de son incarcération sous la Convention {Bïémakrtt
hisi0riquÊS et phoques ^ l&i7, p. 74).
NOTICE HISTORIQUE. 471
CHAPITRE m.
L^É€OLC nBS MINES À l'hOTBL ]>E UOUjCHT.
(1794 — 4«tt).
Le Comité de Salut public, dans son désir d'utiliser
toutes les ressources dont la France pouvait disposer
pour sa défense, n'avait pas perdu les mines de vue.
À la commission des armes et poudres ressoi^issait
spécialement tout ce qui touchait à leur exploitation.
Par sa situation au milieu des puissants du jour, 'Has-
senCratz (*) jouissait d'un grand crédit auprès du Comité
n Tfons avons déjà rencontré Hassenfratz mêlé, à titre relati-
vement secondaire, à rËcoledeSage. A l'époque ot nous sommes
arrivé son rôle prend une réelle importance, et il convient de
faire plus ample connaissance avec lui.
Né à Paris le %0 décembre 1755, mort ie 96 février 1S27, Has-
senfratz s'était adonné de bonne heure à l'étude de la chimie et
avait été, ainsi que Adet, que nous retrouverons à l'agence des
mines, préparateur dans le laboratoire de Lavoisier. 8ous«hispec-
teur des mines en 1785, il publiait en 17S7, avec Adet, une nou-
velle notation chimique à la suite de la nomenclature de Guy ton
de'Morveau, Lavoisier, Fourcroy et Berthollet. Dès le début de la
Révolution, Hassenfratz se lança avec ardeur dans les idées
nouvelles. Membre du club de 1*789, puis membre important du
«lub des Jacobins, il fut un intime de Danton et prit une rpsrt
active à la journée du 10 août 1792. Il a siégé dès le début à la
Commune de Fans, dont il fut un des membres relaiivement'mo-
dérés. En 1792, il était chargé, sous Bouchotte, eomme premier
commis, de la direction du matériel de la guerre.
Entré dans le corps des mines comme inspecteur à la reconsti-
tution de 1794, il devait, à l'ouverture des cours de TÉcoIb des
mines, donner des leçons de coupe des pierres et des bois et. pro-
fesser la minéralogie et la géographie physique. Mais le jacobin
dominait chez lut, et il quitta ses élèves pour diriger les fau-
bourgs contre la Convention aux journées des 12 germinal et
i*' prairial an III (1*^ avril et 20 Qiai 1795). Renvoyé devant le
472 L*ÉCOLE DES MINES DE PARIS.
qui Tëcoutait volontiers, notamment au sujet des mines. Il
avait employé les anciens inspecteurs et fait envoyer no-
tamment Monnet en mission sur des mines de houille. Ce
serait, suivant Monnet, d'après les conseils d'Hassenfratz
que le Comité de Salut public aurait créé V Agence des
mines qui allait réorganiser le corps des mines et TÉ-
cole.
tribunal d'Eure-et-Loir par décret de la Convention du 5 prairial
(24 mai 1795), il ne put revenir à Paris qu'après Tamnistie du
i brumaire an lY (26 octobre 1795).
 partir de ce moment, Hassenfratz paraît avoir renoncé à
tout rôle politique et il ne s'occupa guère plus que d'enseigne-
ment.
Il avait déjà profossé un cours d'administration militaire h
l'Ëcole de Mars. Mais son véritable enseignement fut celui qu il
donna à l'École polytechnique et surtout à l'École des mines.
A rÉcole polytechnique il a professé la physique et la phy-
sique céleste dès l'organisation régulière de l'enseignement en
1795; son Cours de physique céleste a été publié en 1803 (1 vol.
in-8).
A rÉcole des mines de Paris, ses premières leçons l'amenèrent
à publier un Cours de minéralogie en 1796 (1 vol. in-8), et un
Traité de fart du charpentier (1804, in-4').
En 1796, il commença à professer la métallurgie qu'il devait
continuer à enseigner sans interruption pendant vingt-six ans
jusqu'à sa mise à la retraite en 1822, à l'âge de soixante-
sept ans.
Le gouvernement de la Restauration, contrairement aux ren-
seignements donnés par la plupart des biographies, le laissa, en
efifet, sept ans, malgré ses antécédents révolutionnaires, dans ses
fonctions d'inspecteur divisionnaire des mines et de professeur
.\ l'École des mines.
Arago, dans ses mémoires, s'est beaucoup amusé à ses dé-
pens; il l'a représenté comme un des professeurs de l'École poly-
technique au-dessous de sa tâche et partant sans autorité ni
crédit auprès des élèves. Par la variété des matières sur les-
quelles il a enseigné on ne peut lui contester une grande sou-
plesse d'intelligence. Au jugement de critiques compétents son
enseignement métallurgique n'était pas sans valeur. Son ou-
vrage principal en ces matières a été sa Sidérotechnie (4 vol.
in-4», 1812) ; il a donné, en outre, un Traité de Vari de calciner
les pierres calcaires (1825, in-4»).
NOTICE HISTORIQUE. 473
Par un arrêté du 1" juillet 1794 (13 messidor an II) (*),
le Comité de Salut public créait, sous Tautorité de la com-
mission des armes et poudres d'abord, puis sous son auto-
rité directe en vertu de la loi du 24 août 1794 (7 fructidor
an II), une agence des mines qui devait être composée
de trois membres nommés par le Comité de Salut public.
L'agence des mines avait sous sa direction immédiate
le corps des mines composé d'inspecteurs, d'ingénieurs
et d'élèves dans les conditions fixées par un arrêté subsé-
quent du 6 juillet 1794 (18 messidor an II) ; l'agence pou-
vait correspondre directement avec tous les concession-
naires et exploitants de mines, ce qui lui assurait en
quelque sorte une administration directe du service. Un
arrêté du 24 messidor an II (12 juillet 1794) mit à la dis-
position de l'agence des mines, afin d'y établir ses
bureaux et dépendances, Thôtel de Périgord, ou pour
employer le langage du temps la maison Périgord, située
rue de l'Université et contiguë à l'hôtel de Mouchy, en
même temps qu'un arrêté du même jour lui remettait cet
hôtel pour y établir l'École des mines et la conférence des
ingénieurs.
L'agence fut constituée immédiatement avec Gillet de
Laumont, Lefebvre d'Hellancourt et Dabancourt qui, un
mois après, était remplacé par Adet (**), remplacé lui-
même, le 22 septembre 1794, par Lelièvre.
(*) Les actes officiels principaux de la période intermédiaire
ont été publiés par M. Lamé Fleury, dans le tome H de son Re^
cueil des lois, décrets , ordonnances,., concernant le service des
ingénieurs des mines (2 vol. in-8, 1856-1857).
(**) En parlant d'Hassenfratz dans la note de la page 471, nous
avons signalé Âdet, né à Nevers le 18 mai 1763, qui avait été
avec lui préparateur chez Lavoisier, avait publié avec lui, à la
suite de la nouvelle nomenclature chimique, un nouveau sys-
tème de notation chimique et était secrétaire des Annales de
chimie fondées en 1789. Adet a été par la suite Envoyé de la
République aux États-Unis, puis préfet à Nevers.
474 l'école beb minbs i>e paris.
Lelièvre (*), Gillet de Laumont (**) etLefebrce d'Hel-
lancourt (**'') allaient pendant de longues années jouer
nn rôle prépondérant dans l'administration des mines.
Nous dirons leur rôle spécial dans lacréation et le fono-
(*) Lelièvre, né 4 Paris le 28 juin 1752, mort le 18 octobre
1835, était entré à TÉcole des mines de Sage à la première pro-
motion de £783; le Î4 juin 1784, il sortait breveté. Au moment
de la réorganisation du corps, en 1794, avant d'ôtre placé dans
régence, il était chargé d'essais au laboratoire de la Monnaie, et
faute de charbon il lui arrivait parfois de n'y pouvoir procéder;
mais son extrême habitude de la minéralogie lui permettait
souvent de faire connaître son opinion d'après les caractères rai-
néralogiques de la aubstance.
Son habileté pour la détermination des minéraux était excep-
tionnelle; Hauy, quMl a beaucoup aidé à ce point de yjxe, s'est
foit un plaisir de le reconnaître.
Dès la réorganisation de l'Institut, en i795, il fit partie de la
classe des sciences mathématiques et physiques, et plus tard de
l'Académie des sciences.
(**) Gillet de Laumont, né k Paris le SS mai 4747, mort à Paris
en 1836, la même année que son collègue Lelièvre, était capi-
taine commandant aux grenadiers royaux, qu'il quitta en 1784
pour se livrer plus complètement à l'étude de la minéralogie
avec les savants qui cultivaient alors cette science, et la même
année il était nommé inspecteur des mines.
Il a fait partie de la nouvelle Académie des sciences depuis sa
création.
Ç^) Lefebvre d'Hellancourt, né en 1759, mort le 9 janvier 1813,
allait entrer dans le génie lorsque fut créée, en 1783, l'Ecole de
Sage. Il fut de la première promotion de cette école avec son
collègue Lelièvre; il en sortait breveté avec. lui en 1784.
On attribue à Lefebvre d'Hellancourt la rédaction des deux in-
structions ministérielles qui ont commenté les lois de mines des
S8 juillet 1791 et 21 avril 1810; la première est la célèbre instruc-
tion signée par Ghaptal, à la date du 7 juillet 1801 (18 messidor
an IX), qui, on le sait, pour rendre applicable la loi de 1791, dut
eo donner une interprétation consistant presque en une trans-
formation; l'autre instruction, encore plus connue, est notre
instruction du 3 août 1810. Peut-être trouverait-on dans cette
communauté d'origine l'explication de certaines erreurs conte-
nues dans l'instruction de 1810, qui donne parfois des règles
exactes dans le système de la loi de 1791^ mais inconciliables
avec celui de la loi de 1810.
NOnCB HISTOKTQUE. 475
tio&nement de TÉode. Gomme mentbFefi de Tagenoe des
mines, irais comme membres du conseil des mines, qni
PMDiplaça Tagence, sovs le Directoire, à partir de la loi
dtt-22 octobre 1795 (30 vendémiaire an TV), ils ont tous
trois administré en réalité directement le département
des mines jusqu'à ce que le gouvernement ait repris
quelque antorité sous le Consulat; leur rnSuence est en-
suite restée prépondérante auprès de Tadministrsltion su-
périenre jusqu'à la réorganisation du service qui suivit
la lai du 21 avril 1^10 et le décret du 1* novembre 1810.
Si à partir de cette réoi^nisation, ils n'ont plus eu une
part aussi directe dans l'administration, ils ont conservé
josqu^au début du gouvernement de Juillet une influence
prépondérante dans le conseil général des mines, et sur-
tout dans le conseil de TÉcole rétabli à Paris à partir
de tSlô, conseil qui, pendant toute cette période, admi-
nistrait directement l'École. Lefebvre d'Hellancourt, mort
en 1613, a été remplacé par Guillot-^Duhamel fils, qui,
autant par lui-même que par les traditions <quHl tenait
de son père, mérite d'être réuni à Lelièvre et Gillet de
Laumont. Tous trois restèrent à la tête des deux conseils
jusqu'en 1832; Lelièvre, qui les présidait depuis leur
création, et Gillet de Laumont se retirèrent à cette date,
après y avoir siégé pendant 38 ans, et tous deux s'étei-
gnirent, presque nonagénaires, dans la même année 1835.
Tous ceux qui ont été à même de connaître ces trois
ancêtres, de recueillir des témoignages directs et auto-
risés sur leur administration (*), ont été unanimes à pro-
clamer le souci profond de la justice et l'intégrité scru-
puleuse avec lesquels, sans se laisser détourner par
aucune influence étrangère, ils s'acquittèrent de leurs
délicates fonctions. au milieu des intrigues et des mal ver-
(*) Voir Nûticee nécrologiques : de Lelièvre, par de Bonnard,
Annales des minas^ 4' série, t. VU; de Gillet de Laumont, par
Héricart de Tluiry, annales des minées 3* série, t. VI.
476 L*ECOLE DES MINES DE PARIS.
sations du Directoire. Hommes de bien, modestes, sans
ambition aucune, tous trois ont repdu les plus grands
services; ils ont été tous trois, dès l'aurore de Torgani-
sation de notre administration, les dignes modèles de
tous les sentiments qui ont fait depuis Tbonneur et la
force du corps des mines (*).
L'agence créée et constituée, un arrêté du Comité de
Salut public du 6 juillet 1794 (18 messidor an H), en
conformité de celui pris cinq jours auparavant, organisa
le corps des mines et posa les bases de l'institution d'une
nouvelle École des mines. Il devait y avoir, sous l'auto-
rité de l'agence des mines, huit inspecteurs, douze ingé-
nieurs subordonnés aux inspecteurs, et quarante élèves
attachés aux inspecteurs et ingénieurs pour leur servir
d'aides. La liste des premiers inspecteurs et ingénieurs
devait être dressée par Tagence et approuvée par le Go-
mité de Salut public ; ils devaient être choisis parmi les
anciens inspecteurs ou ingénieurs, ou parmi les direct
teurs des travaux de mines ou autres personnes ayant
les connaissances nécessaires pour en remplir les fonc-
tions (art. 2) (**).
(*) Monnet (ms. : Essai historique sur les mines) pense que le
choix du Comité de Salut public s'était fait sur les indications de
liassenfratz qui, en plaçant dans Fagence deux de ses anciens
élèves, Lelièvre et Lefebvre, espérait la dominer. En quoi, fait
observer Monnet, il s'est bien trompé. Mais aussi quelle diffé-
rence entre la modestie et la droiture des uns, Tagitation
bruyante et la bassesse de l'autre !
Monnet, devant qui personne ne semble avoir trouvé grâce
dans ses manuscrits, n'a pas un mot dur ou amer contre les
trois membres de l'agence, encore qu'il leur fût subordonné.
(**) Cette première liste était ainsi constituée à la date du 6 ce-
tobre 1794 :
Inspecteurs : Guillot-Duhamel père, Monnet, Hassenfratz, Fan-
jas de Saint-Fond, Schreiber, Yauquelin, Baillet du Belloy (4 place
restée vacante que paraît avoir occupée Picot de la Peyrouse).
Ingénieurs: Guillol-Duhamel fils, Lenoir, Miche, Laverrièrc,
Odalin, Giroud, Blavier, Anfry, Muthuon, Mathieu (de Yalen-
ciennes), Mathieu (de Moulins), Brongnîart (Alexandre).
1
NOTICE HISTORIQUE. 477
Les élèves devaient être nommés à la suite d'un examen
public où Ton devait faire preuve de connaissances rela-
tives à la métallurgie, & la docimasie et à l'exploitation
des mines (art. 2).
En réalité, TÉcole que prévoyait l'arrêté n'était pas
instituée à proprement parler pour les élèves déjà entrés
dans le corps ; ceux-ci étaient appelés à s'y former sous la
conduite et la direction des ingénieurs et inspecteurs;
rÉcole paraissait destinée plutôt aux personnes qui vou-
laient se familiariser avec les connaissances de l'art des
mines et de la métallurgie et notamment aux jeunes gens
qui désiraient concourir pour les places d'élèves des mi-
nes. En effet, d'après l'art. 17, les inspecteurs, qui devaient
passer à Paris quatre mois d'hiver à partir du 30 vendé-
miaire, devaient, du 16 brumaire jusqu*au 14 pluviôse, faire
dans la maison destinée à l'agence et à la conférence des
mines, c'est-à-dire aux réunions bidécadaires des inspec-
teurs et ingénieurs (*), des cours publics et gratuits sur :
1* la minéralogie et la géographie physique (**); 2* l'ex-
traction des mines ; 3" la docimasie ou l'essai des mines;
4^ la métallurgie ou le travail des mines en grand. Il de-
(*) Monnet (ms. : Essai historique sur les minet) dit que la
conférence se réunissait les mercredi et dimanche et qu*on était
mis à l'amende qusmd on manquait aux séances.
{**) Sous ce nom apparaît pour la première fois la science, en-
core à Fétat plus que rudimentaire, qui allait bientôt devenir la
géologie et dont la moindre trace ne paraît pas avoir existé dans
récole de Sage.
Le mot de géologie avait bien été employé antérieurement en
France, mais avec un sens différent de celui qu*ii devait avoir
plus tard. Dans le mémoire des officiers du Jardin des Plantes
annexé à la séance du 20 août 1790 {Arch, parlement.^ t. XVIII,
p. iS5) de TAssemblée constituante, on relève parmi les douze
chaires dont on proposait la création, une chaire « pour un cours
de géologie et pour Finstruction de naturalistes voyageurs ayant
pour objet : la théorie générale du globe et plus particulièrement
celle des montagnes, les notions topographiques nécessaires aux
voyageurs pour reconnaître et recueillir les productions natu-
r
1
478 L ÉCOLE DBS> MINSS DB PARIS.
vait y avoir deux laçons par décade de chacun <ie ce& cours.
Ces cours étaient si peu faits pour le» élèves entcés dans
le corps, qu'il était spécifié (art. 18) que, pendant les qua-
tre mois d'hiver passés à Paris par les inspeateurs- et in-
génieurs, les élèves devaient être envoyés sur une exploi-
tation de mines poiu* y prendre des leçon&de pratique. Les
cours paraissaient donc destinés plutôt à. ceux qui vou*
laient. passer Texamen nécessaire pour être nommés
élèves. L'agence, on le verra, comprit et appliqua rarràté
sur un plan bien difiEôrent, à la fois plus ample et plus rar
tionneL
Pour établir l'École et la conférence des ingénieurs^
l'arrêté du 24 messidor an II (12 juillat L794) qui avait
remis à l'agence l'hôtel Périgord pour son service propre,
lui remit l'hôtel contigu de Mouchy, 293, rue de TUni-
versité, affecté plus tard au dépôt de la guerre (*). L'agence
devait y installer une bibliothèque, un laboratoire d'essaifi^
des collections de modèles^ un cabinet de minéralogie
« contenant toutes les productions du globe et toutes les
productions de la République rangées suivant L'ordre des
localités (**)» (art. 19).
Pour aider à former les collections de la nouvelle insti-
tution, on mit à sa disposition la collection de minérale-
relies des divers pays du monde, les instructions relalives aux
gîtes de minerais, le dénombrement des richesses minérales
propres aux quatre-vingt-trois départements de la France, et
enfin Fart de préparer et.de conserver toutes les productions de
la nature ».
(*) Au milieu de 1814 seulement,. comme nous le dirons par la
suite, Tadministration des mines abandonna Thûtel de Mouchy.
11 formait, le n* 71 de la ruede TUniversité avantle percement
du boulevard Saint-Germain qui l'a fait disparaître. Sur la partie
de son emplacement restée à Tadministration de la guerre a été
partiellement élevé le bâtiment du ministère en façade sur le
boulevard.
C*) Il faut voir là, l'origine des coUedtions statistiq^es départe-
mentales qui figurent encore à rËcoIe des mines a;vec un si grand
développement.
NOTIGE HISl!ORIQUE. 479
gie de Guettard, par arrêté du Comité de Salât public du
26 fructidor an II (12 septembre 1794); les modèles et la
bibliothèque de Dietrich, par arrêté du 28 fructidor an II
(14 septembre 1794) (*). Un arrêté de la commission tem-
poraire des arts du 2fi brumaire an UI (18 novembre
1794) avait également attribué à Tagencedes mines une
partie de la bibliothèque de Lavoisier sur la physique,
la chimie, la minéralogie et la métallurgie ; mais on. sait
qufi M*"* Lavoisier put se faire restituer peu après tous
les biens de son mari {**). La. collection de minéralogie de
Joubert fut, en outre, acquise après décès, par autorisa-
tion du Coonité de Salut public du 9 frimaire an III (29
novembre 1794). Les collections de Tagence des minée
avaient également reçu une part de divers cabineto
saisis par le Comité de Salut public on la conunission
temporaire dea arts (***).
Toutefois les collections vraiment scientifiques ne pa-
raifisent pa» avoir été jamais bien richea & Thôtel de Mou-
chy. Le nombre des échantillons a fini par être relative-
ment considérable, quelque 100.009 échantillons ou objets
en 1^14; mais ces collections consistaient presque^^clu-
sivement en suites assez peu méthodiques de roches, de
produits de mines et d*usines, réunis par les inspecteura
dans leurs touniées ou envoyés par lee exploitants et usi-
niers.
Le premier concours pour le choix des élèves eut
lieu, suivant un arrêté du Comité de Salut public du 16
f^) Nous n'avons pa savoirs! la collection de<}iiettard n'avait pas
été restituée comme- ceUe de Lavoisier. Celle de Dietrich, en tout
cas, paraît avoir été retenue d'après les anciens catalogues god-
servéa k l'Ecole.
(••) V. Lavoisier^ par Ed. Grîroaux, p. 342 et «uiv.
C^) Les vieux catalogues de TBoole portent la trace de «a
acquisitions; On y voit nettimment une suite de 500 échantillons
indiqués comme provenant du cabinet du séminaire de Saint-
Sulpiee.
480 l'école des mines de paris.
fructidor an II (2 septembre 1794), du 20 au 30 fructidor
(6-26 septembre).
Les connaissances exigées étaient : 1® les éléments de
géométrie jusque et y compris les sections coniques;
2® les éléments de statique ; 3^ Tart des projections, le
levé et le dessin des plans ; 4^ des notions de physique
générale et de chimie. L'arrêté rappelait cette règle, ap-
pliquée également aux examens de l'École polytechnique,
que Texaminateur devait s'attacher moins à reconnaître
les connaissances actuelles du candidat qu'à s'assurer de
son intelligence. On voit, en tout cas, combien ce pro-
gramme de culture scientifique générale différait du pro-
gramme d'enseignement spécial sur lequel, d'après l'ar-
rêté du 18 messidor précédent, auraient dû être interro-
gés les aspirants aux places d'élèves. L'Ecole, suivant un
plan différent de celui de cet arrêté, mais plus rationnel,
allait, en effet, fonctionner pour eux.
A ce premier concours de septembre 1794 deux élèves
seulement furent admis : Brochant de Villiers (*) et Tré-
mery. Mais, ainsi du reste que l'arrêté de convocation
(*) Brochant de Villiers, né le 6 août 4772, mort le 16 mai
4840, élait allé en Allemagne, en 1791-1792, entendre Wemer à
Freyberg avec Tinlention d'entrer ensuite à TEcole des mines de
Sage qu'il trouva dispersée à son retour en France.' En noYem-
bre 1793, il fut admis à TEcole des ponts et chaussées qui était
la seule école spéciale resiée debout dans la tourmente révolu-
tionnaire. Reçu Tannée suivante au premier concours pour
TEcole polytechnique, il fut du nombre de ces brigadiers aux-
quels Monge devait faire donner un entraînement spécial pour
servir de moniteurs à leurs camarades de TEcole polytechnique.
Son goût déjà ancien pour la minéralogie lui fit préférer
TEcole des mines dès sa constitution en 1794. Au reste, il com-
mença là aussi, à son arrivée à l'Ecole, ces fonctions de moni-
teur, pour prendre ensuite, dès la translation de FEcole des mines
à Pesey, la chaire de minéralogie et géologie qu'il ne devait
quitter ofiiciellement que trente-trois ans après, en 1835, par
une démission qu'il donna pour permettre de scinder son cours
en deux cours distincts de minéralogie et de géologie, et d'en
charger respectivement, comme professeurs titulaires, ses deux
NOTICE HISTORIQUE. 481
l'avait déjà indiqué, des examens successifs eurent lieu
•chaque mois jusqu'à la fin de Thiver, de façon à complé-
ter le nombre réglementaire d'élèves {*).
Les trois dignes membres de l'agence crurent, en effet,
devoir ouvrir largement les portes de la maison qu'ils ad-
ministraient de façon à en faire un lieu de refuge et d'abri
pour beaucoup à qui la vie matérielle devenait sin-
gulièrement difficile au milieu de la tourmente. Ils eu-
rent ainsi l'honneur, en les faisant admettre dans le corps
des mines, d'abriter des savants tels que Yauquelin, Dolo-
mieu, Faujas de Saint-Fond, Picot de La Peyrouse. En don-
nant à l'Ecole une organisation plus complète que celle pri-
mitivement prévue, ils purent faire une place à HaQy, Ton-
nelier, Mocquart, Coquebert de Montbret, Silvestre, Beu-
rard, Glouet. Ceux qui, plus jeunes, voulaient s'instruire,
trouvaient à titre d'élèves, dans l'hospitalière maison de
la rue de l'Université, comme les savants qui devaient
les former, non seulement une protection que leur assu-
rait le crédit des membres de l'agence auprès du tout
puissant Comité de Salut public, mais encore des facilités
d'existence matérielle qui n'étaient pas à dédaigner dans
de pareils temps (**).
Ainsi s'explique, tout à l'honneur des membres de l'a-
gence, le développement du personnel groupé autour
d'eux (***). Ils se montraient pour lui, et surtout pour les
collaborateurs de la carte géologique Dufrénoy et Elie de Beau-
mont.
En 1816, Brochant de YiUiers avait succédé à TAcadémie des
sciences à Guillot-Duhamel père.
(*) Le classique Répertoire de VEcole polytechnique^ dû à Ma-
rielle, donne» p. S53, la liste de ces quarante ou, d'après ce réper-
toire, de ces trente-neuf élèves. «
(**) Un arrêté du Directoire exécutif du 15 mai 1796 (26 flo-
réal an IV) assurait aux inspecteurs, ingénieurs et élèves des
rations de vivres, de bois. Un habit complet, une paire de bottes
et une paire de souliers.
(**•) De Bonnard [Armaleê des mines, 4« série, 1. VU, p. B13)
Tome XV, 1889. 32
482 l'école des mines de paris.
jeunes gens, pour les élèves, pleins d'une sollicitude vrai-
ment paternelle. Lelièvre et Gillet de Laumont rivali-
saient particulièrement de soins et d'attentions pour eux.
Il semble que, par un sentiment bien digne d'âmes
aussi élevées, leur protection se faisait d'autant plus effec-
tive que ceux sur qui elle s'étendait en avaient un plus
grand besoin. Ainsi furent logés dans la maison même de
l'agence Haûy , Tonnelier et Clouet, qui étaient tous trois
dans les ordres : Hatiy, comme conservateur des collec-
tions ; Tonnelier, comme garde du cabinet de minéralogie ;
Glouet, comme bibliothécaire. Les membres de l'agence
n'auraient-ils contribué qu'à éviter à Haûy le triste sort
dont Monge, Fourcroy et Hassenfratz ne surent pas
préserver Lavoisier, cela suflSrait pour qu'on honorât
leur mémoire. Il n'est pas jusqu'au nom ofRciel donné
par eux à leur institution : Maison d'instruction de l'a-
gence des mines, qui ne reflète la modestie et le grand
cœur de ses fondateurs.
L'ouverture des cours fut annoncée pour le 1*' frimaire
an III (21 novembre 1794); l'agence faisait connaître
qu*il serait fait deux fois par décade pour chaque cours
des leçons publiques et gratuites : de docimasie, par
Vauquelin (*); de minéralogie et de géographie physique,
par Hassenfratz, les leçons de cristallographie de ce
rapporte que ce fut à dessein que les membres de Fagence fixè-
rent au chiffre exorbitant de quarante le nombre des élèves afin
de pouvoir abriter plus de monde.
Monnet (ms : Essai historique sur les mines) porte à quatre
cent cinquante le nombre total des personnes qui dépendaient
ie Tagence et qui, IMiiver, se trouvaient donc réunies dans la
maison d'instruction. Il faut croire à quelque forte exagération.
C) Vauquelin (né en 1763, mort en iS29), était l'élève, le dis-
ciple et Tami de Fourcroy, et Ton a prétendu que bien des travaux
attribués à celui-ci étaient dus à celui-là. On peut dire que Vau-
quelin a créé en France renseignement de la docimasic ou de la
chimie analytique minérale dans le cours par lui professé àTËcole
des mines de 1794 à 1801. Vauquelin quitta rËcole des mines pour
NOTICE HISTORIQUE. 483
cours devant être faites par Haûy; d'extraction des
mines, par Guillot- Duhamel père, et, en son absence,
par Laverrière ; de métallurgie, par Schreiber (*), et, en
son absence, par Giroud, Miche et Muthuon.
Les cours devaient avoir lieu à 11 heures du matin :
la docimasie, les primidi et sextidi; la minéralogie, les
décadi et septidi; l'exploitation, les tridi et octodi; la
métallurgie, les quartidi et nonodi.
Indépendamment des quatre cours relatifs à rensei-
gnement spécial, officiellement prévus dans l'arrêté d'or-
ganisation, l'agence annonça qu'il serait fait des leçons
aller enseigner au Collège de France, puis, à la mort de Four-
croy, en 1809, à TÉcole de médecine; il ne garda pas d'attachos
avec le corps et TÉcole des mines; mais il avait formé des élève?.
qui devaient continuer son enseignement en rélevant et réten-
dant encore.
On doit notamment à Vauquelin la découverte de la glucioe<iC
du chrome.
Il était de l'Académie des sciences.
Son éloge historique a été prononcé par Guvier {Mémoires de
r Académie des sciences ^ t. XII).
(*) Schreiber, né en Saxe le 5 août 1746, est mort à Grenoble, ins-
pecteur divisionnaire des mines, le 10 mai 1827; élève de TÉcole
de Freiberg, il était occupé dans les mines d'Allemagne, lorsqu'il
fut choisi, à la demande de Monsieur, comte de Provence (depuis
l.oiiis XVIII), pour venir prendre, en septembre 1777, la direc-
tion des mines d'Allemont (Dauphiné), concédées en 1776 à
Monsieur. Schreiber s'acquitta de cette tâche avec succès pour
le compte de Monsieur jusqu'en 1792, puis continua pour le
compte du Domaine jusqu'en 1802, date à laquelle il prit la di-
rection des mines et de l'École de Pesey-Moutiers, à l'occasion
desquelles nous aurons à reparler de lui.
En 1784, il avait reçu le brevet d'inspecteur honoraire des
mines, et en 1794 il avait été placé sur la première liste des inspec-
teurs. Après la dispersion de l'École française de Pesey, la Savoie
fit à Schreiber des offres magnifiques pour continuer à diriger
ces institutions à son compte; mais Schreiber était devenu
français de cœur; il les refusa et se retira à Grenoble, où l'ad-
ministration, par une mesure d'exception en sa faveur, lui per-
mit de résider, encore que ce ne fut pas le chef-lieu de la division
dont il était l'inspecteur. Il mourut, entouré de l'estime générale
484 L ÉCOLE DES MINES DE PARIS.
et conférences sur d'autres matières d'enseignement gé-
néral. Haûy devait professer publiquement et gratuite-
ment la perspective et la physique générale ; Tonnelier,
garde du cabinet de minéralogie, les éléments de mathé-
matiques ; Hassenfratz, la coupe des pierres et des bois,
ayant pour adjoint Brochant de Villiers ; Clouet (*), bi-
bliothécaire-adjoint, devait enseigner les principes de
Tallemand.
Les leçons de perspective et physique générale devaient
. avoir lieu les quintidi et décadi, à 1 1 heures ; celles de
mathématiques, les duodi, quintidi et octodi, à 9 heures
du matin; celles de coupe des pierres et des bois, le dé-
cadi, à 9 heures.
Il ne parait pas que ce programme ait été entièrement
rempli. D'après une note du Journal des mineSy les seuls
cours professés en Tan III auraient eu pour objet les ma-
thématiques et la mécanique, la minéralogie, la doci-
masie, la physique, le dessin et Tallemand; ils auraient
été faits par Haûy, Tonnelier, Vauquelin et Clouet, etc.
En même temps que s'organisait, par les soins de l'a-
gence des mines, cet enseignement spécial sur les mines,
que se fondait, en fait, l'École des mines, la Convention
d'une population qui avait appris à le connaître depuis un demi-
siècle, entre les bras de fîueymard auquel il était tendrement
attaché.
Schreiber a publié, en 1778, une traduction du Traité dex-
ploitation de Déiius (2 vol. in-4°), qui avait paru en 4773.
{*) Clouet enseignait déjà les langues à TEcole de Sage. Il fau-
drait prendre garde de confondre ce modeste abbé avec son ho-
monyme, menibre associé de T Académie des sciences, professeur
de chimie à l'École du génie de Mézières, qui fit des travaux si
remarqués et si remarquables sur la préparation en grand de
racler fondu, et mourut en 1801, à Cayenne, où il était allé faire
des études d'histoire naturelle.
La confusion serait possible par suite d^une erreur commise
dans les tables du Journal des Mines qui mêlent sous ce même
nom de Clouet les modestes traductions du bibliothécaire et les
savants travaux du chimiste.
notice: historique. 485
s'occupait de créer et d'organiser rÉcole polytechnique.
Ces deux institutions étaient appelées à se donner l'une
à l'autre un tel appui, leurs destinées se sont tellement
pénétrées respectivement dès leur origine, de façon à
exercer une telle influence sur leur avenir, qu'il est in-
dispensable de rappeler ici les modifications successives
de l'enseignement de l'École polytechnique à ses dé-
buts (*).
Le décret de la Convention du 11 mars 1794 (21 ven-
tôse an II), qui avait créé la commission des travaux
publics, l'avait chargée (art. 4) d'étudier rétablissement
d'une école centrale des travaux publics, école destinée
à acquérir une telle célébrité sous le nom d'École poly-
technique à elle donnée par la loi du 1" septembre 1795
(15 fructidor an III). Le 30 novembre 1794 (10 frimaire
an III) entra, dans les bâtiments du palais Bourbon à
ce destinés, la première promotion de 400 élèves (**);
presque simultanément avait lieu l'entrée de la première
promotion à l'École des mines située tout à côté (***).
Dans sa première organisation de 1794, sous l'influence
de Monge, l'École polytechnique, avec des cours d'une
durée de trois ans, devait être à la fois une école de haute
théorie et une école d'application pour toutes les con-
structions civiles et militaires, y compris la conduite des
mines, qui devait y faire l'objet d'un cours spécial. On
(*) V. Pinet, Histoire de V École polytechnique y Paris, 1887,
Baudry, 1 vol. in-8».
(**) Nous laissons de côté TËcole préparatoire dans laquelle
Monge instruisit auparavant ceux destinés à devenir les briga-
diers-moniteurs de leurs camarades; parmi ces brigadiers se
trouvait Brochant de Yilliers.
(***) C'est ce voisinage qui permettait plus facilement aux élèves
de l'École des mines de se glisser fréquemment dans Famphi-
thêfttre pour suivre les cours de l'École polytechnique, dont les
élèves, on le sait, n'étaient pas casernes et ne portaient pas d*uni-
forme k l'origine. L'uniforme fut imposé en Tan VI, en partie
pour éviter ces abus (Pinet, toc. cit.^ p. 20).
486 L*£GOLE DBS MINES DK PARIS.
voulait, en quelque sorte, avoir en une seule école les
Écoles polytechnique et centrale, telles que nous les
connaissons aujourd'hui. Dans cette organisation, les
écoles spéciales de théorie appliquée, comme celles des
ponts et chaussées et des mines, n'auraient plus eu leur
raison d'être.
Mais, un an après, en donnant à la nouvelle institution
le nom d*Ecole polytechique, la loi du 1*' septembre 1795
(15 fructidor an III) revenait déjà partiellement sur cette
organisation; TÉcole polytechnique ne devait plus se
substituer aux écoles spéciales ; elle devait au contraire
leur servir plutôt de substratum commun, en donnant à
leurs futurs élèves le haut enseignement théorique qui
pouvait effectivement être commun à toutes les profes-
sions civiles et militaires.
Toutefois, sous Tinfluence de Monge qui l'emportait
sur celle de Laplace, l'enseignement ne devait pas être
exclusivement théorique ; il ne devait pas consister unique-
ment dans la culture des hautes théories mathématiques,
physiques et chimiques ; une large part devait être faite
à l'application de la théorie et aux sciences appliquées
dans leurs diverses branches des ponts et chaussées, des
mines et des fortifications. Cet enseignement, dans sa
partie pratique, ne devait sans doute pas être une véri-
table préparation immédiate à une profession déterminée,
préparation réservée à des écoles spéciales plus pratiques
que théoriques; il devait principalement porter sur les
généralités de l'application qui sont en quelque sorte
communes à toutes les professions, sans toutefois reculer
devant l'étude d'applications déjà un peu spécialisées (*).
(*) Le système exclusivement théorique de Laplace devait aller
en l*emporlant toujours davantage sur le système mixte de
Mange. En 1806, on supprimait les cours spéciaux sur les ponts
et chaussées, les mines et les fortifications ; mais il restait des cours
généraux sur les éléments des constructions et des machines.
NOTICE HISTORIQUE. 487
La loi du 30 vendémiaire an FV (22 octobre 1 795) vint
confirmer cette organisation en réglant les relations de
l'École polytechnique avec les diverses écoles spéciales,
et notamment TÉcole des mines qui se trouve nommée
oflSciellement ici pour la première fois dans la période
intermédiaire. Le titre YI, en onze articles, de cette loi (*)
était consacré spécialement à TEcole des mines ; en même
temps, il décidait (art. 1"^ que Tagence des mines devenait
le conseil des mines, placé auprès du ministre de l'intérieur
pour donner son avis sur toutes les questions relatives
aux mines. Ce titre VI de la loi du 30 vendémiaire an IV
devait, comme nous le verrons, produire entre le conseil
des mines et le ministère, pendant plusieurs années, des
divergences d'interprétation et de vues dont les consé-
quences devaient finir par être fort importantes, puis-
qu'elles contribuèrent à entraîner la disparition de TEcole
des mines de Paris et son transfert à Pesey-Moutiers.
L'article 2 du titre VI de la loi du 30 vendémiaire an IV
(22 octobre 1795) stipulait, en effet, qu'il serait établi
une École pratique pour l'exploitation et le traitement
des substances minérales près d'une mine appartenant à
la République et déjà en activité ou dont on pût com-
mencer et suivre l'exploitation avec avantage ; et il semble
bien que le texte de la loi doit s'entendre en ce sens que
cette école serait la seule Ecole des mines qui pût exister;
elle devait recevoir « pendant un an, et plus s'il le faut»,
les élèves du gouvernement ayant passé par l'École poly-
technique, déjà classés dans le corps, venant y prendre
et sur Fart militaire. En 1811, on supprimait le cours de con-
structions publiques. Le système de Laplace finit par prévaloir à
la réorganisation faite par la Restauration suivant l'ordonnance
du 14 septembre 1816; tous les cours de travaux civils Airent
supprimés, sauf celui d'architcclure.
n Gomme dans toutes les lois de la période intermédiaire, les
articles sont numérotés distinctement par titre. Ceux raippelés au
lexte se rapportent au titre Vl.
488 l'école des mines de paris.
rinstruction pratique ou Thabitudo du métier. Les auteurs
de la loi semblaient admettre que renseignement de TÉcole
polytechnique, entendu suivant la conception de Monge,
devait suffire pour tout ce qui pouvait se rattacher direc-
tement ou indirectement à la théorie et aux généralités
des constructions ; qu'il suffirait d'apprendre la pratique
du métier, c'est-à-dire les connaissances relatives, d'une
part aux travaux d'exploitation, et d'autre part à la doci-
masle ou métallurgie, les deux seules matières, en effet,
pour lesquelles Tarticle 8 prévoyait la nomination de
professeurs à l'École pratique. Toutefois des élèves, dits
externes (*), pouvaient être admis à suivre l'instruction de
l'Ecole, à leurs frais (**), pendant un an.
Cette conception, l'expérience l'a du reste ample-
ment démontré, n'était pas exacte, et l'on s'explique bien
la résistance motivée du conseil des mines qui , mieux
que personne, pouvait sentir qu'entre l'École polytechni-
que, avec son enseignement de théorie pure plus que de
théorie appliquée, et l'École pratique avec ce seul en-
seignement de la pratique directe du métier, il fallait une
école théorique des mines, une école de théorie appliquée.
Le système de la loi du 30 vendémiaire an IV n'aurait pu
être admissible qu'avec l'organisation première de l'École
centrale des travaux publics telle que Monge la conce-
vait à l'origine. Dès qu'on eut dévié de ce type, en ad-
mettant qu'il eût été pratiquement réalisable même à la
fin du siècle dernier, dès que, sans faire prévaloir encore
le système exclusivement théorique de Laplace, on eut
appliqué le système mixte de Monge, qui ne laissait plus
(*) À l'article 9 du titre VI de la loi du 30 vendémiaire an IV
se trouvent, pour la première fois, l'idée et le nom d'une classe
d'élèves de l'Ecole des mines qui s'est perpétuée jusqu'à ce jour»
sous celte appellation, avec une importance sans ce:»8e crois-
sante.
(**) Les élèves du gouvernement étaient, en effet, entretenus»
c'est-à-dire appointés, bien que non logés ni nourris.
NOTICE HISTORIQUE, 489
de place ou ne laissait qu'une place insuffisante à des
sciences telles que les sciences naturelles, la minéralogie
et la géologie, ou aux sciences appliquées, Tensemble
fixé par la loi de vendémiaire an IV devenait réellement
insuffisant. On conçoit donc que le conseil des mines, en
même temps qu'il s'occupa immédiatement et très active-
ment de Torganisation des écoles pratiques, n'eut pas un
instant l'idée que l'École théorique de Paris devait dispa-
raître ; on comprend qu'il se soit efforcé au contraire d'y
rendre l'enseignement plus complet, plus étendu et mieux
approprié.
Mais auparavant il eut à prendre une mesure qui dut
singulièrement peser sur le cœur des trois dignes conseil-
lers. En effet, l'article 3 du titre VI de la loi du 30 ven-
démiaire an IV avait stipulé la réduction à vingt du nom-
bre des élèves actuels des mines, par voie de concours
entre eux. Le résultat de ce concours fut officiellement
proclamé le 18 nivôse an IV (8 janvier 1796). Brochant de
Villiers était classé le premier. Par mesure transitoire
les élèves éliminés purent, pendant les deux années sui-
vantes, concourir avec ceux sortant de l'Ecole polytech-
nique pour Tobtention des places d'élèves vacantes (*).
D'autre part, le conseil appliqua immédiatement aux
élèves de l'École de Paris les diverses mesures sur les
examens, les voyages et Tavancement, prévues par le
titre VI de la loi de vendémiaire an IV. Un premier con-
(*) En se reportant au Répertoire de V École -polytechnique de
Marielle, p. 253, on peut retrouver ceux des ingénieurs des mines
de l'origine provenant de VËcole des mines de l'hôtel de Mouchy
qui n'ont pas passé par TËcole polytechnique, tels que : Beaunier,
Brochant de Villiers, Gollet-Descotils, Cordier et Lcfroy que nous
aurons occasion de retrou ver au cours de celte notice; ou comme
Brochin, de Ghampeaux, de Cressac, Héricart de Thury, de Ro-
zières, Trémery, qui ont servi dans le corps, quelques-uns avec
éclat, sans avoir été jamais mêlés directement à l'École ; les autres
ont immédiatement abandonné le service.
490 l'école des mines de paris.
cours eut lieu au début de 1797 pour deux places
d'ingénieurs surnuméraires. L'une fut attribuée à Bro-
chant de Yilliers et l'autre à un camarade , assez âgé
déjà, ayant appartenu à l'École des mines de Sage, moins
bien préparé que ceux de la nouvelle École et dont les
élèves, à Tinstigation de Brochant de Yilliers, avaient de-
mandé la nomination sans examen. En dehors des con-
cours de fin d'année, les élèves passaient d'assez fré-
quents examens. Les voyages entre les cours étaient
souvent entravés par le manque de fonds. Ceux que ces
considérations n'arrêtaient pas, accompagnaient générale-
ment les professeurs ou les inspecteurs dans leurs tour-
nées.
L'enseignement continua à être donné essentiellement
par des cours publics et gratuits conformément an sys-
tème de l'arrêté d'organisation primitive du 18 messidor
an n. Les cours de Tan IV (1795-1796) eurent pour objet la
géométrie et la mécanique, la minéralogie, la métallurgie,
la docimasie, l'exploitation des mines; les professeurs
furent Tonnelier, Haûy, Miche (*),Vauquelin etGuillot-Du-
hamelfils. En l'an V (1796-1797) eurent lieu les cours sui-
vants : minéralogie par Haûy et Alex. Brongniart; extrac-
tion des mines par Baillet du Belloy (**) et Guillot-Duha-
{*) Miche, que nous allons trouver enseignant deux ans de
suite la métallurgie, avait déjà enseigné le dessin et rarchitec-
ture à rÉcole de Sage (V. p. 462).
(**) Baillet du Belloy (né à Amiens le 28 septembre 1765, mort
inspecteur général des mines en retraite, le 18 juin 1845), inau-
gura en 1796 un cours dont il devait occuper la chaire sans in-
terruption, pendant 36 ans, jus(iu'à sa mise à la retraite en 1832,
lors de la réorganisation de FÉcole au début du gouvernement
de Juillet. Baillet du Belloy n'a laissé aucun ouvrage didactique.
On n'a de lui que quelques mémoires insérés principalement
dans les premiers numéros du Journal des mines. Combes, qui
lui succéda et qui est un bon juge, a rendu hautement témoi-
gnage à renseignement de Baillet du Belloy dans la préface de
son Traité d'exploitation.
NOTICE HISTORIQUE. 491
mel fils; docimasie, par Vauquelin; métallurgie, par
Miche; physique, par Haûy; allemand, par Glouet; géo-
graphie physique et gites de minerais, par Charles Co-
quebert de Montbretn. En Tan VI (1797-1798), on eut
la minéralogie par Haûy et Tonnelier; la métallurgie
par Hassenfratz ; Tezploitation des mines par Baillet ; la
chimie et la docimasie par Vauquelin ; la géologie par
Dolomieu (**); en outre, Cloquet donna des leçons de
dessin.
(*) Charles Coquebert de Montbret était le rédacteur spéciale-
ment chargé, sous Tautorité de Tagence, puis du conseil des
mines, de la rédaction du Journal des mines^ recueil officiel dont
la création et la rédaction par Tagence des mines avaient élé sti-
pulées dans l'art. 7 de Tarrèté du 13 messidor an II, qui avait
constitué l'agence ; ces prescriptions avaient été rappelées dans
Tart. 20 de Tarrété du i8 messidor an II, sur l'organisation du
<;orps des mines. Le Journal des minesj auquel ont succédé, en
4816, les Annales des mines^ forme une collection de 38 volumes
in-8*, parus à raison de un par an, de 1795 à 1815. Charles
Coquebert s'était spécialement occupé, dans les premiers volu-
mes du Journal des mines ^ de la publication par département
de statistiques minéralogiques , descriptions de terrains et
gttes minéraux, qui formèrent le prélude de la description géolo-
gique de la France, que devaient entreprendre plus tard, sous la
direction de Brochant de Viliiers, Dufrénoy et Elie de Beaumont.
Coquebert de Montbret avait, du reste, utilisé directement tous
ces documents pour publier, en 1822, en collaboration avec
d'Omalius d'Halloy, un Ef^sai d^une carte géognostique de la
France « dont le mérite a été universellement et justement ap-
précié », comme l'a dit Brochant de Viliiers dans sa notice sur la
carte géologique générale de la France.
(**) Dolomieu ne paraît avoir efiTeclivement professé à l'École
des mines que cette seule année le cours de géologie, ou plus
exactement de géographie physique, suivant l'appellation de
répoque. Il partit, en effet, pour prendre pari à l'expédition
d'Egypte. On sait qu'à son retour, ayant fait naufrage dans le
golfe de Tarente, il fut détenu dans les cachots de Sicile d'où il
ne put être délivré qu'à la paix après la bataille de Marengo.
Nommé, pendant sa captivité, professeur au Muséum à la place
de Daubenton, il rentra pour y faire, pendant un an, un cours de
Philosophie minéralogique. Il mourut le 7 frimaire an X (28 no-
Tembre 1801), à Chàteauneuf (Saône-et-Loire), chez sa sœur, où
492 L ÉCOLE DES MINES DE PARIS.
A partir de cette époque, renseignement paraît s'être
assis dans la maison d'instruction du conseil des mines,
et l'organisation semble assez régulière pour qu'on puisse
dire, qu'en fait, TÉcole des mines de Paris était fondée
et fonctionnait bien. Ce ne sont plus, en effet, comme au
début et ainsi que semblait l'indiquer le décret de mes-
sidor an II, des leçons faites par des ingénieurs divers se
remplaçant les uns les autres, comme s'il ne s'agissait
que de conférences ; il y a un vrai professorat, avec des
professeurs qui occupent une chaire effectivement et avec
continuité ; l'enseignement n'a plus le caractère passager
plus spécialement inhérent à la conférence; il devient
didactique, et, pour chacun des quatre grands cours
visés directement dès l'origine, l'enseignement dure
deux ans.
A côté des professeurs titulaires, certains ingénieurs,
ou même certains élèves, étaient désignés comme pro-
fesseurs-adjoints, tels que Miche pour la métallurgie, Cor-
dier et Picot de La Peyrouse pour la minéralogie. Ils
pouvaient suppléer le professeur, donner des conférences
ou répétitions, et surtout participer aux examens à faire
subir aux élèves pour leur classement.
L'importance déjà prise par T Ecole fit donner à l'ou-
verture des cours de l'an VII (1798-1799) une solennité
particulière. Après une allocution prononcée au nom du
conseil des mines, chacun des professeurs exposa son
il était allé chercher un repos bien mérité par tant de fatigues et
de tribulations.
Né le 24 juin i750, Dolomieu, d*abord chevalier de Malte, dut
quitter Tîle à la suite d'un duel. Il prit du service dans Tarmée
et se livra de bonne heure à la culture des sciences naturelles et
surtout des sciences minéral o^n'ques et géologiques. 11 était mem-
bre de rinstitut depuis la création.
Ses collections furent recueillies par son beau-frère le marquis
de Drée, dont Tinappréciabie cabinet devait être acquis pour
l'École des mines en 1837.
NOTICE HISTORIQUE. 493
programme dans un discours inaugural, le tout reproduit
dans le Journal des mines (*). La docimasie, la métal-
lurgie ou plus exactement la minéralurgie, et Texploitation
des mines étaient enseignées par les professeurs titulaires
que nous avons déjà rencontrés : Vauquelin, Hassenfratz
et fiaillet du Belloy. Alex. Brongniart, qui avait déjà pro-
fessé en Tan V, fit exceptionnellement le cours de miné-
ralogie, mais en s'excusant, dans sa legon inaugurale, de
remplacer Haûy absorbé par la préparation de son Traité
de minéralogie (**), et Dolomieu parti pour l'expédition
d'Egypte.
En dehors de ces cours publics et gratuits, il y eut
trois cours particuliers pour les élèves des mines : géo-
métrie descriptive, par Lefroy, alors ingénieur surnumé-
raire (***) ; allemand, par Glouet, bibliothécaire ; dessin,
par Cloque t.
Pendant les quatre années suivantes, renseignement
(*) Journal des mines, t. IX : allocution du conseil des mines,
p. 167 ; Discours d'Alex. Brongniart, p. 177; de Vauquelin, p. 189;
de Hassenfratz, p. 202; de Baillet du Belloy, p. 209.
{**) l.a première édition du Traité de minéralogie parut en
l'an X (1801) en 4 vol.
(***) Lefroy (né en 1771, mort inspecteur général des mines, en
retraite, le 3 février 1842), que nous rencontrons pour la pre-
mière fois, a son nom intimement lié à l'histoire de rËcoie des
mines. Nous le verrons présidant à l'installation de TÉcole des
mines de Moutiers en 1803, la transportant successivement, de
4814 à 1816, de la rue de TUniversité au Petit-Luxembourg et à
rhôtel Vendôme. Là, il fut inspecteur sous Tautorité immédiate
du conseil de FÉcole, depuis la réinstallation en 1816 jusqu'en
4836, date à laquelle, nommé inspecteur général des mines, il
céda son poste à Dufrénoy qui lui avait été adjoint depuis 1834.
Lefroy resta membre du conseil de TEcole, et il continua à sui-
vre spécialement, au nom du conseil, Tachât de l'hôtel Vendôme,
qui ne fut réalisé qu*en 1837 ; il présida aux premières appro-
priations nouvelles qui furent la conséquence immédiate de cet
achat.
Lefroy était un des élèves entrés directement à TÉcole des
mines en 1794, sans avoir passé par TËcole polytechnique.
494 L*ÉGOLE DES MINES DE PARIS.
continua avec cette régularité qu'il avait acquise dès
ran VII (1798-1799) ; la dernière année, en l'an X (1801-
1802), Touverture des cours le 17 frimaire (8 décembre
1801) fut également l'objet d'une annonce étendue dans
le Journal des mines (*). Hatly avait repris son ensei-
gnement; Yauquelin, qui avait donné sa démission le
4 juin 1801, était remplacé par Collet -Descotils (**), un
de ses meilleurs élèves, qui venait d'être nommé à sa
place conservateur des produits chimiques, directeur du
laboratoire de Tadministration et de l'École des Mines.
Les leçons spéciales de mathématiques et de géométrie
descriptive pour les élèves étaient devenues inutiles,
puisque ceux-ci ne se recrutaient plus qu'à l'Ecole poly-
technique.
Cependant, pour la première fois, l'École venait cette
année de recevoir deux élèves externes, par une applica-
tion à l'Ecole des mines de Paris, de la disposition prévue
dans la loi du 30 vendémiaire an IV pour l'École pra-
tique visée par cette loi. Ces deux élèves avaient été
envoyés par le préfet de l'Aveyron, qui avait été auto-
risé par le ministre de l'intérieur à les entretenir aux frais
du département.
On conçoit la satisfaction avec laquelle les membres du
conseil devaient considérer leur œuvre et le nombreux per-
(*) Y. Journal des mines, U XI, p. 268.
{"*) GoUet-Descotils, auquel on doit la découverte de riridium,
né en 1773, enlevé à 42 ans, le 6 décembre 1815, avait été reçu
élève des mines à la première promotion de 1794 et nommé in-
génieur en 1798. Il avait été désigné pour prendre part à Texpé-
dition d'Egypte. C'était l'élève assidu et chéri de Yauquelin.
Quand FEcole fut transportée à Pesey-Moutiers, Gollet-Descotils
resta à Paris comme directeur du laboratoire du conseil ou de
l'administration des mines.
Lorsque les élèves eurent été chassés de la Savoie, avant que
rÉcoie ne fût établie à Thôtel Yendôme, Collet-Descotils, au com-
mencement de 1815, fut nommé directeur provisoire de l'École
royale des mines, alors placée au Petit-Luxembourg.
J
NOTICE HISTORIQUE. 495
sonnel groupe autour d*eux dans leur maison de la rue de
rUniversité. L'École polytechnique avait successivement
envoyé : 5 élèves en 1797-1798 (dont Gallois, qui a laissé
une si grande notoriété à Saint-Etienne); 4 en 1799 (dont
Héron de Villefosse, le futur auteur de La Richesse miné-
rak); 8 en 1800 (dont de fionnard, qui a été membre de
r Académie des sciences); 4 en 1801 (dont Berthier, que
nous allons incessamment voir à Tœuvre, et Migne-
ron, que ses belles études administratives ont justement
signalé). L'arrivée des premiers élèves externes montrait
en même temps que renseignement donné dans cette
École, qui était bien l'œuvre exclusive de nos trois con-
seillers, commençait à être connu et apprécié.
Elle méritait de Têtre, en effet. On est frappé de voir,
à quelques années seulement de distance, la différence
profonde que cet enseignement élevé présentait avec les
connaissances si rudimentaires données à TÉcole de Sage.
Dans ce court espace de temps, les sciences venaient, il
est vrai, de franchir un pas immense, et le haut ensei-
gnement venait de prendre un puissant essor sous Tin-
fiuence de la création de l'Ecole polytechnique.
Haûy, avec ses immortelles conceptions dont l'Ecole
des mines eut la primeur comme enseignement (*), ve-
n L*abbé HaQy, oé le 28 février 1743, mort à 79 ans, le 3 juin
1822, était le frère aîné de Vaientin Haûy. Il était modeste régent
au collège du Cardinal-Lemoine, sous le bon Lhomond, lorsqu'il
commença à s'occuper de recherches cristallographiques. Ses
premières communications à rAcadémie des sciences, au début
de 1781 , passèrent inaperçues ; mais ses travaux ne tardèrent pas à
frapper les savants chimistes de Tépoque, à ce point qu'en février
1783 l'Académie des sciences lui ouvrait ses portes. Toutefois,
ses conceptions ne sortirent pas d'un cercle assez restreint jus-
qu'à ce que les agents des mines rappelassent à professer dans
leur maison d'instruction en lui fournissant les moyens d'achever
ses découvertes et de les propager. Privé par la Révolution de sa
pension et du petit bénéfice qui lui permettaient de vivre, il fut
incarcéré après le 10 août 1792. De puissantes amitiés le firent
496 l'école des mines de paris.
nait de donner à la minéralogie une base rationnelle et
scientifique {*) ; complétée grâce à la chimie nouvelle de
Lavoisier, la minéralogie allait pouvoir être définitivement
assise. Dolomieu, pour les terrains éruptifs, et Alex.
Brongniart pour les terrains sédimentaires, donnaient
également à TÉcole des mines les premières notions ra-
tionnelles de la science qui allait se constituer sous le
nom de géologie (**).
Yauquelin, avec l'autorité qui appartenait à un tel
maitre, enseignait, pour la première fois, une véritable
docimasie fondée sur les principes que Lavoisier venait
de dévoiler et non plus une série de procédés de pra-
ticiens (***).
Hassenfratz, en consacrant deux années à l'ensei-
gnement de la minéralurgie, suivant le nom alors admis
et maintenu si longtemps, avait donné à ce cours un dé-
veloppement embrassant les connaissances qui pouvaient
permettre de tirer parti de toutes les substances miné-
rales. Dans la première année, il examinait les agents
délivrer le i*' septembre I II fut heureux, pour pouvoir traverser
la tourmente, de trouver la protection et l'abri de Tagence des mi-
nes. Il quitta rÉcoIe en 1802 pour aller occuper, après Dolomieu,
la chaire de minéralogie du Muséum où il professa jusqu'à sa
mort ; il était également professeur à la faculté des sciences. Il
fut remplacé dans chacune de ses chaires par Brongniart et
Beudant, et à l'Académie des sciences par Gordier.
(*) Guvier, dans son éloge historique (Éloges historiques,
t. III) a dit de lui :
« Hatty est à Werner et à Rome de l'Isle ce que Newton a été à
Kepler et à Copernic ».
(**) Le cours de minéralogie et géologie ou géographie physique
comprenait deux années, l'une pour la minéralogie proprement
dite, l'autre pour la partie purement descriptive correspondant à
notre géologie.
(***) Yauquelin faisait son cours en deux années lorsque les
élèves n'avaient pas encore passé par l'École polytechnique,
parce que dans la première année il lui fallait insister davantage
sur les généralités de la chimie. Ultérieurement la docimasie
proprement dite ne comprit qu'une année*
j
NOTICE HISTORIQUE. 497
miûéralurgiques, les détails des procédés, et décrivait les
instruments ou appareils ainsi que les matériaux servant
à leur construction. Dans la deuxième année on étudiait
successivement : la pétrurgie, ou Tart de séparer les
terres et les pierres utiles dans les arts, ou de les combi-
ner intimement, c'est-à-dire l'art du verrier, du porcelai-
nier, du potier, du briquetier, etc. ; Vhalurgie^ ou Fart
d'obtenir les combinaisons salines ou le travail des sels ;
Voxyurgicy ou Tart de fabriquer les acides; la, pyriturgie
ou pyrurgie^ ou l'art de fabriquer les combustibles, c'est-
à-dire la carbonisation du bois, de la houille et de la
tourbe; la métallurgie^ ou Tart d'extraire les métaux; la
chromurgie^ ou Tart de fabriquer les matières colorantes.
Ce cours , on le voit par ce programme dont nous avons
tenu à conserver la terminologie, comprenait à la fois nos
cours actuels de métallurgie et de chimie industrielle.
Dans le cours d'exploitation que Baillet du Belloy pro-
fessait également en deux années, on voit déjà le pro-
gramme du double cours dans lequel ce cours devait plus
tard se partager rationnellement : l'exploitation et les
machines. Outre, en effet, l'exploitation proprement dite
et ses annexes de la préparation mécanique et du levé
des plans souterrains f), Baillet traitait, intercalées dans
ce cours, un peu comme elles le sont dans le Traité si
longtemps classique de Combes, son successeur, des ma-
chines motrices à moteurs animés, à eau, à vent, à
vapeur, et, avec les machines à eau, de leurs dépen-
dances : digues, étangs, canaux, en un mot de l'hydrau-
lique appliquée dont le rôle était alors si considérable.
Incontestablement un pareil enseignement, donné par
de tels maîtres, pouvait être avantageusement comparé
à celui de toutes les écoles d'Allemagne. Cet enseigne-
f) Il faut arriver jusqu'en 1844 pour trouver des leçons de
lever de plans distincts du cours d'exploitation des mines.
Tome XV. 1889. 33
1
498 l'école des mines de paris.
ment devait être d'autant plus fructueux pour les élèves
qu'il leur était donné dans un milieu éminemment favo-
rable à leur entraînement. La maison d'instruction de
l'agence des mines avait, dès Tan III, reçu d'assez belles
collections minéralogiques qui s'étaient incessamment
accrues par les échantillons que chaque année les ins-
pecteurs et ingénieurs rapportaient de leurs tournées;
elle possédait un laboratoire richement doté, pour l'épo-
que, en appareils et en produits chimiques divers. D'au-
tre part, à ce moment, tout le corps des mines avait sa
résidence à Paris, et pendant quatre mois d'hiver, au
retour des tournées, devait se réunir périodiquement en
conférence autour des trois conseillers des mines, à l'hôtel
de Mouchy.
Primitivement les élèves des mines devaient accompa-
gner les inspecteurs et ingénieurs dans leurs tournées.
Mais, plus tard, comme la durée de l'enseignement à
l'Ecole dépassait le temps du séjour des ingénieurs à
Paris, les élèves furent astreints, pour compléter leur
instruction, à faire un stage sur des établissements en
activité. Un arrêté du ministre de l'intérieur du 15 prai-
rial an IX (4 juin 1801), homologuant une délibération
du conseil des mines, avait décidé que les élèves de
l*"^ classe, c'est-à dire ayant satisfait aux examens pour
passer de la 2* classe, dans laquelle on débutait, à la
1'", ne pourraient être nommés ingénieurs surnuméraires
qu'après avoir résidé sur des établissements en activité
pendant au moins deux campagnes, et avoir été reconnus
suffisamment instruits dans la pratique.
En somme, sous l'intelligente direction du conseil des
mines, l'École avait trouvé la formule de l'enseignement
qui, sous réserve des progrès dans les sciences ensei-
gnées, devait être suivi à peu près inaltéré jusque vers
la fin du gouvernement de Juillet.
Cette institution, si jeune encore, dont le passé déjà
J
NOTICE HISTORIQUE. 499
brillant était plein de promesses pour Tavenir, allait ce-
pendant s'effondrer subitement, et, par une singulière
ironie du sort, à la suite justement des efforts, qu'il nous
reste à relater, que les fondateurs de cette belle œu-
vre, les trois conseillers des mines, avaient déployés avec
une longue persévérance pour la compléter et lui faire
porter de meilleurs fruits.
Les cours de Tan X n'étaient pas encore terminés, en
effet, qu'intervenait un arrêté des consuls du 23 pluviôse
an X (12 février 1802), qui supprimait de fait (*) l'École
des mines de Paris pour transporter l'institution en Savoie.
Avant de la suivre dans cet exode, nous aurons à dire à
la suite de quelles circonstances intervint cette mesure.
L'article 7 de cet arrêté du 23 pluviôse an X confir-
mait l'existence du conseil des mines, avec ses trois
membres, placé à côté du ministre de l'intérieur. Mais,
quelques jours après, un autre arrêté du 18 ventôse
an X (9 mars 1802), s'inspirant partiellement des mêmes
idées, vint disperser le personnel jusque-là resté concentré
autour du conseil, en organisant, comme il a subsisté
depuis, le stationnement des ingénieurs dans leurs cir-
conscriptions de service, au lieu du système de la rési-
dence générale à Paris, qui avait été jusqu'alors la règle.
On conserva toutefois à l'hôtel de Mouchy, où le conseil
des mines continua à avoir son siège, le laboratoire de
chimie avec ses dépôts de substances chimiques, la plus
grande partie de la bibliothèque et des collections de
modèles, et surtout la collection des roches et minéraux
{*) 11 est curieux de constater que Farrêté du 23 pluviôse an X
ne s'est même pas donné la peine de prononcer la suppression de
rEcole des mines de Paris. Cest qu'en effet, pour le gouverne-
ment, elle devait être considérée^ depuis la loi du 30 vendémiaire
an IV, comme n'ayant plus d'existence légale, mais subsistant par
mesure transitoire jusqu'à l'établissement de l'Ecole pratique, à
installer sur une mine, seule école qui pouvait avoir une exis-
tence régulière.
500 L ECOLE DES MINES DE PAHIS.
qui &*y trouvait réunie; le tout constitua le cabinet
du conseil des mines (*). Tonnelier resta comme garde
de la collection de minéralogie, et en 1803 d'Aubuisson (**)
fut nommé conservateur adjoint. Gollet-Descotils resta
également comme directeur du laboratoire; en 1806,
Berthier et Guenyveau lui étaient adjoints.
L'installation, où en 1810 s'établit le comte Laumond
avec la direction générale des mines à lui confiée à
cette date, resta assez vivante rue de TUniversité; en
1814, on se préparait à y abriter à nouveau TEcole et ses
élèves chassés de Moutiers ; mais presque aussitôt toutes
les installations durent être momentanément transférées
au Petit-Luxembourg, ainsi que nous le verrons par la
suite.
{*) Postérieurement au départ de FEcole, le musée resté à
l'hôtel Mouchy reçut de Freiberg une collection de quelque
cinq cents échantillons de minéralogie classés suivant la méthode
de Werner, et qui formèrent longtemps ce qu'on appela à TEcoIe
des mines la collection allemande ou de Werner.
{**) D'Aubuisson de Voisins, né le 17 avril 4769, mort le 20 août
1841, avait pris du service dans Farmée de Condé et, jusqu'à ce
qu'il pût rentrer en France, il alla étudier à Freiberg sous la
direction de Werner. Peu après son retour, comme il avait perdu
toute sa fortune, le conseil des mines le fit nommer adjoint à
ses collections, à la suite de quelques mémoires géologiques re-
marqués. En 1807, le gouvernement ayant demandé avec instance
à Fadministration des mines quatre ingénieurs, celle-ci, à défaut
d'élèves disponibles, fut assez heureuse pour faire nommer
d'Âubuisson, par une mesure tout à fait exceptionnelle, puisqu'il
n'avait passé ni par FEcole polytechnique ni par l'Ecole des
mines.
NOTICE HISTORIQUE. 501
CHAPITRE IV.
RECHERCHES POUR LÀ CRÉATION d'ECOLES PRATIQUES.
(1795 — 1802).
Antérieurement à la loi du 30 vendémiaire an lY (22
octobre 1795), qui avait décidé la création d'une École
pratique pour les mines, l'agence des mines s'était déjà
préoccupée d'établir une pareille institution. « Nous con-
sidérons, écrivaient les agents le 30 mars 1795 (10 ger-
minal an III), l'établissement d'une école pratique comme
le principe régénérateur de l'exploitation des mines » (*).
Aussi dès que la loi précitée fut rendue, l'agence devenue
le conseil des mines s'occupa-t-elle de désigner la mine
sur laquelle cette école pouvait être établie. Il est vrai
que le conseil ne parait jamais avoir entendu cette loi
comme son texte semblait l'indiquer; il n'admettait pas
que l'École des mines de Paris dût disparaître. L'école
pratique à créer devait avoir une destination différente.
Plus l'Ecole Polytechnique, avec les transformations suc-
cessives de son enseignement, tendait à devenir une école
de haute culture théorique, plus le conseil des mines sen-
tait la nécessité d'avoir entre cette école et Técole prati-.
que une école spéciale de théorie appliquée dans l'Ecole
des mines de Paris. Mais le conseil reconnaissait aussi
que cette école ne pouvait suffire à la complète et parfaite
préparation des ingénieurs du corps des mines. Les mem-
bres du conseil, comme tous les ingénieurs un peu' distin»
n Les renseignements donnés par nous dans ce chapitre sont
tirés de documents appartenant aux archives de la division des
mines au ministère des travaux publics, que M. Guillain, direc-
teur des routes, de la navigation et des mines, a bien voulu faire
mettre à notre disposition.
502 l'egole des mines de paris.
gués de cette époque, étaient allés faire leur tour d'Alle-
magne. Frappés de la prospérité et du développement
relatifs de Texploitation des mines dans ce pays, ils de- *
valent avoir ce sentiment, si répandu pendant longtemps
encore en France, que l'industrie des mines devait être
sinon une industrie d'Etat, tout au moins une industrie
dont l'État devait diriger l'exploitation, soit par l'inter-
vention directe de ses représentants auprès des exploi-
tants, soit par les exemples et l'enseignement à leur don-
ner. Ils pensaient que les ingénieurs de l'État, pour être
à la hauteur de leur tâche, pour pouvoir diriger les exploi-
tants en gens non seulement de science mais d'expérience,
devaient s'initier par eux-mêmes aux plus petits détails
du métiôr(*), tout comme l'oflScier, pour bien commander la
manœuvre à ses soldats, doit l'avoir faite auparavant.
Ces idées, qui s'appuyaient sur l'exemple de l'Allemagne,
qui ne laissent pas d'avoir aujourd'hui encore leur part
de vérité, devaient peser avec d'autant plus de poids alors
qu'à cette époque, malgré les grands progrès relatifs des
sciences, l'exploitation des mines et la métallurgie dépen-
daient encore de l'art, que la pratique seule enseigne,
beaucoup plus que de la science qui peut s'apprendre dans
des cours. L'École pratique, qui ne devait être pour cer-
tains élèves que le complément d'un enseignement théo-
rique, devait d'ailleurs suffire aux élèves qui, se destinant
à l'industrie privée, ne voulaient faire que de la pratique.
Il suffisait pour cela qu'on donnât sur l'établissement à
choisir comme complément des opérations industrielles
(*) On le voit bien par l'article 5 de l'instruction sur TEcoIe
pratique, que, le 9 mars 1796 (19 ventôse an IV), le conseil sou-
fljettait uu ministre :
« Les élèves seront obligés de pratiquer eux-mêmes les fonc-
tions de forgerons, mineurs, boiseurs, laveurs, essayeurs, fon-
deurs, affineurs et maîtres, et ne seront avancés que suivant leur
degré de capacité dans chacune de ces parties. »
NOTICE HISTORIQUE. 503
on enseignement approprié, portant sur l'exploitation des
mines et la métallurgie.
Ces projets, tant sur le système d'exploitation des
mines que sur renseignement spécial de la matière en
France, prirent d'autant plus de force dans le conseil des
mines que, par suite de nos conquêtes, le pays s'annexait
des contrées possédant des mines et usines, nombreuses et
relativement importantes, dont plusieurs étaient dévolues
à l'État soit par la dépossession de leurs propriétaires,
soit par sa substitution aux souverains étrangers qui les
possédaient antérieurement.
Après avoir examiné l'état des exploitations dont on
pouvait disposer au moment où fut rendue la loi du 30 ven-
démiaire an IV (22 octobre 1795), le conseil se décida pour
celle de Sainte-Marie-aux-Mines. Les gîtes de plomb et
cuivre argentifères de cette localité passaient pour avoir
donné jadis de beaux produits (*) ; leur exploitation n'avait
été suspendue qu'au moment de la Révolution, et on pré-
sumait qu'elle pourrait être remise promptement et à peu
de frais en activité notable. Le 19 décembre 1795 (28 fri-
maire an IV), le conseil proposait donc à Benezech, qui ve-
nait de prendre le ministère de l'intérieur, de décider que
l'École pratique serait établie à Sainte-Marie-aux-Mines,
et le 18 janvier 1796 (28 nivôse an IV) Benezech rendait
une décision conforme, sous réserve de ne l'appliquer que
lorsque l'on pourrait allouer les fonds à ce nécessaires.
Mais les motifs qui avaicat fixé sur Sainte-Marie-aux-
Mines le choix du conseil des mines, avaient attiré sur
ces gîtes l'attention de particuliers qui en demandaient
(*) Les exploitations de Sainte-Marie-aux-Mines, appartenant
au prince des Deux-Ponts, auquel Louis XIV les avait laissées,
avaient joui d'une célébrité exceptionnelle dans le troisième
quart du XVUI* siècle, grftce surtout à la rare habileté d*un fon-
deur du Hartz, Schreiber, qui n'avait du reste que le nom de
commun avec le futur directeur de l'Ecole des mines de Pesey.
504 l'egole des mines de pabis.
la concession au Directoire du département, conformé-*
ment à la loi du 28 juillet 1791 ; ils étaient chaudement
appuyés par les représentants du département. On fit
observer au conseil des mines que Sainte-Marie-aux-
Mines ne répondrait pas à ses intentions ; qu*il n*y avait
surplace, ni aux environs, les bâtiments nationaux néces-
saire au logement du personnel; qu'il n'existait pas de
forêt disponible assez rapprochée pouvant être affectée
à l'établissement. On lui assurait que les mines de Giro-
magny (*) réunissaient au contraire toutes les conditions
désirables. Le conseil avait bien d'abord proposé qu'avant
de statuer on envoyât Baillet et Guillot- Duhamel fils
examiner les choses sur place. Mais vivement pressé par
les intéressés, se fiant aux renseignements donnés par les
représentants du département et la régie de l'enregistre-
ment, qui avait été consultée, le conseil proposa lui-même
à Benezech de revenir sur sa décision; celui-ci, à la date
du 3 avril 1796 (14 germinal an IV), désigna Giromagny
pour le siège de la future École pratique au lieu de Sainte-
Marie-aux-Mines, dont la concession fut définitivement
octroyée à ceux qui la demandaient.
(*) Les mines de Giromagny, qui donnaient des plombs et
cuivres gris argentifères, avaient été exploitées d'une façon à
peu près continue du XIV* siècle à la réunion de TÂlsace à la
France. Louis XIV, qui en était devenu propriétaire par la con-
quête, avait donné le comté de Resmont au cardinal de Mazarin
qui s'était attribué la propriété des mines. Elles furent exploi-
tées directement pour le compte de la famille Mazarin jusqu'en
n09; elles furent ensuite successivement affermées jusqu'en
1779, date à laquelle la dernière société fermière sombra et les
mines furent inondées. En 1791, par suite de l'annulation de la
donation faite à Mazarin, les mines avaient fait retour au do-
maine.
Baillet du Belloy, rendant compte de la mission à lui donnée
par le conseil des mines dans un mémoire inséré au Journal
des mines de l'an VI, a décrit les anciens travaux de Giromagny
et indiqué ceux qui auraient été nécessaires pour reprendre
l'exploitation.
NOTICE HISTORIQUE. 505
 peine cette concession était-elle accordée, le conseil
des mines apprit, par des renseignements exacts, que sa
bonne foi avait été trompée. La reprise des mines de
Giromagny exigeait des travaux considérables et coûteux,
aux dépenses desquels le trésor obéré aurait été impuis-
sant à faire face. Pour se procurer les ressources néces-
saires, et, en outre, pour constituer un enseignement pra-
tique complet, suivant des idées déjà par nous indiquées
et qu'il devait aller toujours en développant, le conseil
proposa, le 19 avril 1796 (30 germinal an IV), un nou-
veau plan à Benezech. Il demandait qu'on lui remît, pour
les diriger et exploiter lui-même, outre les mines de
Giromagny, les houillères de Ronchamp et Ghampa-
gney (*), alors en pleine exploitation, et les forges de Bel-
fort et Châtenois (**), également en activité.
Les bénéfices de ces deux exploitations relativement
très prospères devaient faciliter la reprise des travaux de
Giromagny et, en tout cas, permettre de faire face à
toutes les dépenses de l'École pratique et même de
l'École théorique de Paris. On aurait ainsi créé, dans un
rayon relativement restreint, sous la main directe des
ingénieurs de TÉtat, un groupe ou arrondissement, per-
mettant de donner l'enseignement pratique, tel que Ten-
(*) Les houillères de Ronchamp et Ghampagney avaient été con-
cédées en 1759 et n'avaient pas cessé d'être en exploitation;
elles appartenaient pour une moitié au chapitre de Lure et pour
l'autre moitié aux Reinach, seigneurs de Ronchamp. Les de
Reinach ayant émigré, les mines étaient devenues en entier
propriétés nationales. L'exploitation de ces houillères était ré-
putée rapporter un bénéfice net annuel de 20.000 francs, et en
Tan IX, le Domaine recevait des propositions à fin d'amodiation
sur la base d'une redevance à la tonne, qui était estimée devoir
rapporter annuellement 63.000 francs environ.
(**) Les forges de Belfort et Châtenois appartenaient à la fa-
mille Mazarin et, à ce titre, étaient devenues biens nationaux;
elles rapportaient annuellement 64.000 francs ; elles furent ven-
dues pour 240.000 francs.
i
506 l'école des mines de PilRIS.
tendait le conseil, de constituer un modèle pour toutes
les branches de Tart du mineur et du métallurgiste. Le
conseil demandait, d'ailleurs, pour pouvoir reprendre à
Giromagny l'exploitation des mines et le traitement des
substances extraites, qu'on lui remit, prises sur les biens
nationaux, toutes les dépendances nécessaires en forêts
pour l'approvisionnement des bois et charbons, en pâtu-
rages pour la cavalerie, en champs pour les installations;
il réclamait le château de Pheningstrum pour y établir le
siège de la direction, et le couvent de Picpus, à Giroma-
gny même, pour y installer les professeurs et les élèves.
Ce plan ne fut pas pour déplaire à Benezech, puisque
la haute administration de tout cet arrondissement mi-
nier et métallurgique serait ressortie exclusivement à
son département, bien que la combinaison parût en dé-
saccord avec la loi de vendémiaire an IV, qui ne parlait
d'affecter à l'École pratique qu'une mine seulement. Cet
argument juridique était de nature à fortifier la violente
opposition que l'administration des finances éleva contre
un pareil plan. Cette administration tenait essentiellement
à vendre, pour se procurer les ressources dont le trésor
obéré avait tant besoin, ou tout au moins, en attendant,
elle voulait administrer elle-même. Elle était soutenue
dans ses idées parles autorités des départements qui pous-
saient à la vente des biens nationaux, et l'engageaient
même par suite du désarroi administratif (*), y apportant
d'autant plus d'ardeur que, dans le désordre de l'époque,
les administrateurs étaient les premiers à essayer de réali-
ser, ce qui n'était pas difficile, quelque bonne affaire, pour
(*) Il était très aisé d'engager sur place une pareille affaire au
moyen d*une soumission suivie d*un premier versement. Si
Tadministration des finances tardait à adjuger, le soumission-
naire réclamait en se faisant énergiquement appuyer par les
représentants du département, qui alors, comme dans d'autres
temps, intervenaient incessamment dans Fadministration.
NOTICE HISTORIQUE. 507
eux OU leurs amis, par un achat à vil prix. Prairies après
bois, champs après maisons, morceau par morceau, toutes
les dépendances nécessaires à la reprise des mines de
Giromagny échappaient au Domaine, malgré les inces-
santes réclamations du conseil des mines qui demandait
qu'on attendît au moins qu'il eût été statué définitive-
ment sur ses propositions. Les forges de Belfort, qui étaient
un des pivots de la combinaison, furent adjugées à leur
tour sur l'engagement pris par Tacquéreur d'y admettre
les élèves qui lui seraient envoyés pour y recevoir l'ins-
truction pratique. A leur place, le conseil des mines de-
manda qu'on lui attribuât, pour laisser entière la combi-
naison, les forges d'Âudincourt, qui avaient été saisies
sur le prince de Montbéliard.
Entre temps le conseil des mines, poussé par les déli-
bérations de la conférence des ingénieurs (*), en présence
des nouvelles richesses minérales que les succès de nos
armes faisaient acquérir au pays, augmentait encore
l'ampleur de son plan en proposant de créer deux autres
arrondissements en dehors de celui des Vosges qui devait
être plus spécialement affecté à l'Ecole pratique. Ces
arrondissements devaient comprendre chacun, suivant la
même idée, des établissements prospères et d'autres à
relever avec les bénéfices de ceux-là; ils devaient être
situés l'un dans les Pays réunis, l'autre dans les Alpes.
Le premier aurait compris notamment les mines de plomb
de Yedrin, rapportant 3.000 francs, les mines de cala-
mine de Limbourg, qui avaient rapporté 60.000 francs
net à l'empereur, et les houillères de Rolduc (**), dont le
revenu net était évalué à 40.000 francs au moins; l'ar-
rondissement des Alpes aurait compris les mines d'Alle-
(*) Le plan des arrondissements minéralogiques a été notam-
ment développé dans un procès-verbal circonstancié de la confé-
rence du 23 floréal an YI (12 mai 1796).
(**) Du bassin houiller de la Wurm, près d'Aix-la-Chapelle.
508 L ECOLE DES MINES DE PARIS.
mont et de Pesey, et les forges de Saint-Hugon, jadis aux
Chartreux, dont le revenu net de 6.000 francs aurait per-
mis de reprendre Texploitation des mines.
Toutes ces exploitations étaient à ce moment à la
disposition de TÉtat. Ces arrondissements auraient été
administrés directement, comme celui de TEcole pratique,
par le conseil des mines, sous l'autorité du ministre de
l'intérieur ; les bénéfices auraient servi d'abord à payer
toutes les dépenses du corps des mines et des écoles théo-
rique et pratique ; un dixième du bénéfice net aurait été
versé au trésor ; le surplus des fonds disponibles devait
être employé en travaux de recherche, c'est-à-dire en
travaux pour ouvrir de nouvelles mines, ou en recherches
de nouveaux procédés ou d'améliorations des procédés
anciens des mines et des usines. Le conseil des mines
pensait que, dans l'état delà science à cette époque, l'ad-
ministration était seule en mesure de faire, dans cette
voie, des tentatives heureuses. En dehors de l'enseigne-
ment direct donné dans les écoles au personnel de l'État
et de l'industrie privée, le conseil entendait que les
exemples donnés par la conduite de ces exploitations
modèles fussent un enseignement pour le pays tout entier,
convaincu que l'industrie minière et métallurgique devait
recevoir, à tous égards, le plus vif essor de cet ensemble
de combinaisons. On reconnaîtra sans peine dans tout
ce plan l'influence des coutumes allemandes de cette
époque.
Pendant que Tadministration des mines agitait ces
problèmes, sur lesquels on peut être partagé d'opinion,
mais dont le haut intérêt n'échappera pas, la question de
l'École pratique parut faire^ un pas sur le terrain des
faits. François de Neufchâteau, ayant pris le ministère
de l'intérieur, annonça au conseil, en l'an VII, qu'il pour-
rait allouer 63.600 francs pour l'École pratique de Giro-
magny, où légalement elle était restée fixée, dont 8.900
NOTICE HISTORIQUE. 509
francs pour frais d'établissement, 24.700 francs pour le
traitement du personnel et 30.000 pour les travaux de
mines, et il invitait le conseil à se mettre en mesure d'ou-
vrir l'école au printemps de 1799. L'affaire n'eut pas de
suite parce que les fonds manquèrent.
Aussi bien le conseil, reprenant ses anciennes observa-
tions, rappela qu'il lui serait impossible d'organiser et
de faire fonctionner utilement l'École à Giromagny si on
ne lui remettait pas en même temps, suivant ses an-
ciennes demandes, les houillères de Ronchamp, ainsi que
les bois et pâturages jadis affectés aux mines de Giro-
magny et le couvent de Picpus nécessaire au logement du
personnel. Le conflit au sujet de ces affectations persis-
tant entre le ministère de l'intérieur et le ministère des
finances, la question dut être soumise au Directoire exé-
cutif, auquel on communiqua en même temps le plan des
arrondissements minéralogiques. Le Directoire ne sut pas
ou ne voulut pas distinguer la question de TÉcole prati-
que de Giromagny de celle des arrondissements, et il rejeta
Tensemble du plan proposé par le conseil « non seule-
ment par la considération du grand nombre des établisse-
ments demandés, mais encore par l'inconvénient de les
ôter à la régie des domaines et de perdre l'espoir de la
grande augmentation de revenu que ses soins doivent
procurer dans des temps plus heureux, et par celui de les
confier à des mains, très habiles sans doute dans la par-
tie des arts, mais qui n'ont pas le même avantage ni la
même tendance du côté de l'administration économique. »
(Lettre du ministre des finances au ministre de l'intérieur
du 4* jour complémentaire de l'an VIII, 21 sept. 1800.)
Le ministère des finances profita de son succès pour
affermer définitivement les houillères de Ronchamp et
pour aliéner les pâturages de Giromagny. Toute la combi-
naison du conseil des mines sur Giromagny s'écroulait.
Aussi Chaptal, étant devenu ministre de l'intérieur après
510 L ÉCOLE DES MINES DE PARIS.
le 18 brumaire, annonça au conseil des mines que, puisqu'il
persistait à déclarer impossible, dans ces conditions, l'é-
tablissement de rÉcole pratique à Giromagny, il fallait
chercher où la placer ailleurs.
En réponse à cette invitation, le conseil lui adressa, le
28 mai 1801 (8 prairial an IX), un travail où il faut aller
chercher l'origine de l'arrêté du 13 pluviôse an X (12 fé-
vrier 1802).
Persistant dans l'idée qu'il fallait s'efforcer de donner
une instruction pratique détaillée dans toutes les bran-
ches de l'art des mines et de la métallurgie, le conseil pen-
sait que l'École pratique devait comprendre quatre sec-
tions ou plutôt qu'il fallait quatre écoles pratiques : une
pour l'exploitation des mines proprement dite, qu'il était
préférable de placer sur une mine de houille ; la seconde
pour le traitement des minerais de fer et l'élaboration de
ce métal ; la troisième pour le traitement des minerais
de plomb et de cuivre et pour la séparation de l'or et de
l'argent ; la quatrième pour l'exploitation des salines.
Le conseil proposait de fixer la première école aux
houillères de Rolduc et Keskraed (Meuse inférieure); la
seconde à Geislautern près Sarrebrûck ; pour la troisième
il remettait à indiquer l'établissement destiné au trai-
tement du cuivre ; il désignait pour l'exploitation et le
traitement des plombs argentifères les mines de Pesey et
d'AUemont, qu'il fallait réunir à cet effet sous une même
direction ; la quatrième école enfin aurait été placée à
Lons-le-Saulnier. En indiquant les mines de Pesey qui,
d'après les renseignements de Schreiber, permettaient de
concevoir à bref délai de grandes espérances moyennant
de faibles avances, le conseil faisait observer que « la
position de cette école pratique dans un des départements
méridionaux contribuera à répandre dans ces contrées le
goût de l'exploitation et les lumières propres à la faire
prospérer. »
NOTICE HISTORIQUE. 511
A chacun de ces établissements devait être attaché un
inspecteur chargé de la direction et du professorat, un
ingénieur pour le seconder, et un comptable (*). L'ensei-
gnement aurait été donné gratuitement aux élèves en-
voyés tant par le gouveniement pour leur instruction
pratique, que par des particuliers, ou venus d*eux-mêmes,
pour s'instruire.
Les élèves de TËcole des mines de Paris auraient été
tenus nécessairement à y venir faire un stage, et leur
avancement comme ingénieurs surnuméraires n'aurait eu
lieu qu'après constatation de leurs connaissances pra-
tiques.
Plus que jamais, le conseil ne pouvait voir dans ces
écoles pratiques, pour les élèves du gouvernement, qu'un
complément, à un point de vue nécessaire mais spécial,
de renseignement théorique indispensable qu'il devait
prendre d'abord à l'École des mines de Paris. Cette idée,
que le conseil avait toujours eue même au lendemain de
la loi du 30 vendémiaire an lY, paraissait encore plus ra-
tionnelle depuis la loi du 25 frimaire an VIII (16 décem-
bre 1799) qui venait de réorganiser l'École polytechnique.
En effet, cette loi, en accentuant encore l'évolution vers
la théorie pure que subissait depuis sa création rensei-
gnement de l'École polytechnique, indiquait nettement
que, pour les élèves destinés aux services publics, cette
école n'était qu'une préparation aux écoles d'application
n Le conseil indiquait comme personnel :
Pour Rolduc : inspecteur, Baillet;
— ingénieur, Brochin ;
— Geislautern : inspecteur, Hassenfratz;
— ingénieur, Beau nier;
— Pesey : inspecteur, Schreiber;
— ingénieur, Gordier;
— Lons-le-Saulnier : inspecteur, Faujas de Saint-Fond;
— ingénieur, Ghampeaux.
512 l'école des mines de paris.
de ces services, notamment du service des mines (art. 1} ;
et, après avoir dit, dans son article 49, que les pro-
grammes d'instruction dans les écoles d'application
devaient être arrêtés de manière que l'enseignement y
fût en harmonie et entièrement coordonné avec celui de
rÉcole polytechnique, la loi ajoutait dans son article 51
que « rÉcole de Ghâlons sera une école d'application
pour Tartillerie {*) à Tinstar de celle de Metz pour le
génie militaire, de celles de Paris pour les ponts et chaus-
sées, les mines et les géographes ». Cette loi, et cet article
notamment, paraissaient donc consacrer explicitement
rÉcole des mines de Paris dans des termes tels qu*il
était permis de considérer désormais comme implicite-
ment abrogé en droit, ainsi qu'on Tavait jusqu'alors admis
en fait, le système de la loi du 30 vendémiaire an lY,
n'admettant comme école des mines qu'une école pra-
tique à établir sur une exploitation.
Le conseil des mines devait donc être loin de s'attendre
à la décision du 12 février 1802 qui, à son plan si large,
substituait cette solution mesquine de créer, en place de
l'École de Paris supprimée, deux écoles pratiques : l'une
à Geislautem, dans le département de la Sarre, l'autre
à Pesey dans le département du Mont-Blanc (art. 1 de
l'arrêté des consuls). Dans la première, on devait ensei-
gner l'art de traiter les mines de fer et d'extraire la
houille, en même temps qu'on s'occuperait de tout ce
qui a rapport aux préparations dont les substances miné-
rales sont susceptibles; dans la seconde, on devait faire
connaître tout ce qui a rapport à l'exploitation des mines
(*) On sait que pendant longtemps Tartillerie avait soutenu
que son service pouvait se recruter directement par TEcoie de
Chàlons sans que ses élèves passassent au préalable par TEcole
polytechnique. La loi de Tan VIII eut notamment pour but de
résoudre définitivement ce conflit et de mettre TEcole de GhAlons,
en tant qu'école spéciale, sous la dépendance de FEcole poly-
technique.
NOTICE HISTORIQUE. 513
de plomb, cuivre, argent et des sources salées (art. 2).
Chaque école, qui pourrait recevoir dix élèves, au traite-
ment de 600 francs et entretenus aux frais du gouver-
nement (art. 6), devait être dirigée par un directeur, au
traitement de 5.000 francs, et avoir trois professeurs, au
traitement de 4.000 francs, nommés par le premier Con-
sul, sur la présentation du ministre et les propositions
du conseil (art. 8) ; Tun des professeurs devait être chargé
d'instruire les élèves dans la science pratique de
Texploitation ; le second professeur, dans la mécanique
et ses applications aux travaux des mines ; le troisième
devait donner les principes physiques et chimiques né-
cessaires au minéralogiste (art. 3, 4 et 5).
Cette décision, qui d'ailleurs, on le verra, ne fut pas
appliquée à la lettre, est de nature à surprendre; elle
dénote à coup sûr dans son programme d'enseignement
peu de connaissance des nécessités d'une école des mines
dont renseignement doit se suffire à lui-même. L'erreur
d'appréciation est d'autant plus étonnante qu'on avait
rexpéhence acquise par huit ans de fonctionnement de
l'École des mines de Paris.
Il faut évidemment chercher les motifs de cette déci-
sion fâcheuse dans le désir que l'on avait de réaliser des
économies importantes dans tous les services publics {*) ;
cette mesure se reliait au système qui amenait à ne plus
conserver le personnel des mines en résidence à Paris,
mais à l'envoyer désormais résider dans des arrondisse-
C) Dufrénoy, dans une note sur Thistorique de FEcole adoptée
par le conseil de TEcole le 17 décembre 1834, disait : « La sup-
pression de FEcole des mines de Paris fut le résultat d'une éco-
nomie mal entendue. Elle a été regardée comme très fâcheuse;
sans doute il était utile de fournir aux jeunes ingénieurs un
moyen de suivre les travaux des mines; mais les écoles prati-
ques ne doivent être que le complément des écoles d'appli-
cation. 9
Tome XV, 1889. 34
514 l'école des mines de paris.
ments d'inspection, ainsi qu'il fut décidé le 18 ventôse
an X (9 mars 1802) (*).
Lorsque plus tard l'Ecole des mines fut rétablie à
Paris, le conseil, qui l'administrait, reprit et poursuivit
pendant longtemps, sans plus de succès d'ailleurs que
pendant la période que nous venons de traverser, cette
idée d'écoles pratiques ou d'établissements d'État, dans
lesquels les élèves, leur éducation théorique achevée,
viendraient se former à Thabitude du métier, en l'exer-
çant par eux-mêmes dans le moindre détail. En 1837-1838
ces idées furent reprises et agitées, en dehors du conseil
de rÉcole, dans les conseils de l'administration supé-
rieure ; celle-ci entra même en pourparlers avec des in-
dustriels pour l'acquisition de leurs établissements. En
Outre de l'enseignement à donner dans ces écoles pra-
tiques, on songeait aussi, il est vrai, h, cette époque, à
faire de ces établissements d'Etat des mines ou usines
expérimentales, où tous les nouveaux procédés auraient
été étudiés. Ces idées sur les usines expérimentales de
l'État furent reprises plus tard avec moins de succès en-
core. Les projets d'écoles pratiques conservèrent long-
temps de chauds défenseurs. Lorsqu'on 1847-1848 Ten-
(*) Cette mesure était elle-même dictée principalement par
des vues d*économie; jusqu'en 4810, en effet, les ingénieurs rési-
dant dans les départements furent en partie payés par ceux-ci.
Les difficultés budgétaires contre lesquelles on luttait dataient
de quelque temps déjà. Le conseil des mines avait dû présenter
d*énergiques observations contre les économies qu'en Tan VU,
on proposait d'introduire encore dans le budget des mines déjà
très émondé. Les appointements des conseillers, inspecteurs et
ingénieurs, fixés respectivement en frimaire an iV (décembre
1795) à 8.000, 6.000 et 4.000 francs, avaient été d*abord réduits
d'un quart par la loi du 2 nivôse an V (22 décembre 1796), puis
ramenés en Tan VII à 5.000, 4.000 et 2.800; on se proposait de
les réduire encore en Tan VIII. Le nombre des employés do
conseil devait être réduit de treize à sept, et Ton ne voulait don-
ner aucun fonds pour les dépenses du matériel deFÉcole, biblio-
thèque et laboratoire.
NOTICE HISTORIQUE. 515
seignement de l'École de Paris subissait une transfor-
mation assez grande, Michel Chevalier donna à ces idées
Tappui de son autorité et de son expérience persooonelle.
Dans une note remise le 15 janvier 1848 à M. Jayr, alors
ministre des travaux publics, il faisait observer que les
élèves de TÉcole des mines suivent des cours à Paris, et
n'ont d'autre initiation à la pratique que des voyages
rapides, où ils stationnent à peine dans les établisse-
ments, ne recueillant que des renseignements très som-
maires, ne voyant que ce qu'on veut bien les autoriser
à regarder, ne prenant aucune espèce de part aux opé-
rations et excitant la méfiance s'ils questionnent de trop
près; Michel Chevalier, convaincu qu'il fallait garder
l'École à Paris, pour avoir à la fois les collections néces-
saires et les professeurs théoriques les plus éminents,
pensait donc qu'il fallait astreindre les élèves à passer
deux saisons de six mois chacune à Técole pratique qui
aurait été installée sur un établissement de l'Etat, réu-
nissant mine et usine, et de préférence, suivant lui, sur une
mine métallique avec minerais complexes; ce n'eût été
qu'à la suite de ce stage qu'un voyage serait venu servir
de couronnement à cette éducation.
Désireux de nous borner à un simple rôle de narra-
teur, nous ne croyons pas devoir présenter la moindre
observation personnelle sur un sujet qui, si facilement,
prêterait aux développements les plus considérables. II
nous suffira pour l'instant, après avoir indiqué les efforts
déployés pendant huit ans pour créer des écoles pra-
tiques, de dire ce qu'a été l'école des mines de Pesey,
qui s'est le plus rapprochée du type d'une école pratique,
sans qu'elle l'ait jamais été effectivement comme on va le
voir. Auparavant, quelques mots nous suffiront pour faire
connaître la destinée réservée à l'école pratique de Geis-
lautem.
Geislautem est à 12 kilomètres à Touefitet en aval de
516 l'école des mines de paris.
Sarrebrtlck, sur la Rossel, près du confluent de cette ri-
vière avec la Sarre, au point où, vers le sud-ouest, la for-
mation houillère du bassin de Sarrebrûck disparait sous
les grès vosgiens. Le domaine français avait pris posses-
sion de tous les biens appartenant aux princes de Nassau-
Sarrebrûck ; ildisposaitainsidetroisforgesetderensemble
des houillères, comprenant treize exploitations en activité
en ce moment, dont celle de Geislautem, qui était spécia-
lement affectée à la forge située dans cette localité (*).
L'administration des finances aliéna deux des forges, et la
troisième, celle de Geislautem, avec sa fabrique de fer-
blanc, fut réservée pour TEcole pratique avec la houillère
voisine à elle affectée.
Mais cette houillère était à peu près épuisée jusqu'au
niveau des vallées ; elle ne fournissait en outre que des
charbons de seconde qualité pour chauffage et grilles, im-
propres à donner du coke. Or, on se proposait de construire
à Geislautem deux grands fourneaux au coke. On affecta
donc ultérieurement à l'École pratique les houillères de
Dutweiler, établies sur les affleurements houillers qui
émergent à 6 kilomètres au nord-est de Sarrebrûck, et
qui étaient à cette date les exploitations en activité les
plus rapprochées de Geislautem. Ces exploitations de-
vaient en outre permettre de compléter renseignement
pratique en matière d'exploitation de mines. Plus tard,
pour assurer la bonne marche de rétablissement un décret
du 10 août 1811 lui affecta, dans les forêts domaniales et
(*) Les autres houillères avaient été affermées, comme elles
Tétaient du reste sous les princes de Nassau-Sarrebrûck, au prix
annuel de 71.000 francs par bail de neuf ans qui avait com-
mencé le 1*' messidor an V (9 juin 1797), et qui fut continué
d*un commun accord en attendant Tinstitution des soixante con*
cessions projetées.
Toutes ces houillères, à ce moment, étaient encore exploitées
par galeries. Elles produisaient environ 120.000 tonnes par an
d'une valeur de 500.000 francs.
NOTICE HISTORIQUE. 517
communales qui l'entouraient au sud, un périmètre pour
la recherche et l'exploitation des minerais de fer.
L'usine ne put .être remise au conseil des mines par
le Domaine que le I*^ janvier 1807. Par décret du 10 mars,
Guillot-Duhamel fils (*), alors ingénieur en chef des mines,
fut nommé directeur, poste dans lequel Beaunier (**) devait
le remplacer en février 1813.
Faute de fonds suffisants mis à leur disposition, Tun et
l'autre durent se borner à faire rouler du mieux qu'ils pu-
rent les exploitations placées sous leur direction en tant
qu'exploitations domaniales, mais sans pouvoir s'occuper
(*) Fils de Guillot-Duhamel, Tinitiateur en France de Tart de;;
mines et de la métallurgie, ingénieur lors de la réorganisation
en 1794, ayant suppléé son père au début de renseignement de
l'Ecole de la Convention, inspecteur divisionnaire à la réorgani-
sation en 1810, nommé inspecteur général au décès de Lefebvrc
d^Hellancourt en 1813, et ainsi appelé à siéger avec LeJièvre el
Gillet de Laumont pour continuer dignement les traditions du
premier triumvirat.
Ce Guillot-Duhamel a eu lui-même un fils sorti de TEcole
polytechnique dans les mines, en 1819, avec Elie de Beaumont.
CTest ce Guillot-Duhamel de la troisième génération qui a coopéré
à la carte de la Haute-Marne et qui est décédé ingénieur en chef
en retraite.
(**) Beaunier, né le 15 janvier 1779, mort le 20 août 1835, dont
le nom est resté populaire à Saint-Etienne, mériterait d'être plus
connu en France qu'il ne semble l'être. 11 a été le fondateur, en
1816, de l'Ecole de Saint-Etienne, qui a, il est vrai, suivi d'au-
tres voies que celles projetées pour elle. Il a le premier fa-
briqué, à la Béraudière, les aciers affinés à la houille dont la
production industrielle fit justement tant de bruit à leur époque.
Il a été le concessionnaire et le créateur du premier chemin de
fer établi en France, celui de Saint-Etienne à Andrezieux, con- .
cédé par ordonnance royale du 26 février 1823.
Beaunier était entré directement à l'Ecole des mines de Paris
le 19 ventôse an III (9 mars 1795) dans la première promotion
de quarante élèves qui y furent successivement admis. Il passa
ingénieur au second concours ouvert à cet effet, en octobre 1798,
il resta dix-huit mois au laboratoire, employé par Vauquelin,
et occupé à faire passer aux élèves leurs examens sur la chimie
et la métallurgie.
518 l'école des mines de paris.
des installations diverses que nécessitait renseigne-
ment à donner à des élèves. Aussi aucun professorat ne
fut-il jamais constitué à Geislautem ; aucun élève n'y fut
placé à demeure pour y faire un stage de quelque durée;
quelques élèves hors de concours venus de TÉcole de Mou-
tiers ont pu y passer comme sur tout autre établissement.
Il ne faut donc voir dans Geislautem que l'embryon d*un
arrondissement minéralogique, c'est-à-dire d'une entre-
prise industrielle gérée par Tadministration des mines,
analogue à l'arrondissement de la Tarentaise dont nous
allons parler, sans que celui-là ait eu les brillantes desti-
nées que Schreiber devait donner à celui-ci.
Guillot-Duhamel, aidé de Beaunier et de Colmelet, a eu
du reste às'occuper principalement du travail considérable
nécessaire à la délimitation des soixante concessions qui,
conformément au décret du 13 septembre 1808, devaient
être instituées sur le bassin houiller de Sarrebrûck. Les
événements de 1814 devaient survenir avant que cette
importante opération eût abouti.
A rinvasion de 1814, Beaunier dut se réfugier à Metz,
où il resta enfermé jusqu'à la paix. Le traité du 30 mai 1814
nous avait laissé Geislautem tandis qu'il nous avait enlevé
tous les établissements de la Tarentaise. L'administration
songea donc, autant que les événements permettaient de
le faire, de tirer désormais parti de Geislautem pour l'en-
seignement. Brédif, que nous retrouverons sous-directeur
de la mine de Pesey, fut placé en la même qualité sous les
ordres de Beaunier qui, à la paix, était retoumé à Geis-
lautem. Mais ils furent obligés de fuir à nouveau en
juin 1815, assez heureux pour sauver le matériel, les pro-
duits et les pièces de comptabiUté de l'établissement que
la France allait perdre définitivement cette fois.
NOTIGB HISTORIQUE. 519
CHAPITRE V.
l'école des mines du MONT-BLANC.
(1802 — 1814}.
Pesey, où Ghaptal et Napoléon avaient déporté TÉcole
des mines, est une assez pauvre commune de la Taren-
taise, dont le seul avantage est d'être située dans une vallée
des plus justement réputées de la Savoie pour sa beauté pit-
toresque ; elle s'ouvre sur la rive gauche de Tlsère à quel-
que 20 kilomètres en amont de Moutiers et descend du gla-
cier de Pépin qui couronne sur sa face septentrionale
rAiguille du midi (3.360 mètres d'altitude). Pesey, à
une altitude de 1.300 mètres, est à 4 kilomètres en amont
du débouché de la vallée ; les mines sont à 4 kilomètres
plus haut; le gîte affleure à la cote de 1.580 mètres sur
la rive gauche de la vallée, au pied de la falaise que sur-
monte le glacier. Un sentier accessible seulement aux
mulets reliait à cette époque Pesey et la mine à la vallée
de risère.
La mine de Pesey est constituée par un filon-couche ;
l'exploitation a porté à peu près exclusivement sur une co-
lonne, très inclinée, de galène tenant 210 grammes d'argent
aux 100 kilogrammes de plomb. La colonne avait été ex-
trêmement riche dans les parties hautes où elle avait pré-
senté une puissance de 8 mètres, donnant assez aisément
des minerais à 82 p. 100 de plomb. Puissance et richesse
avaient diminué rapidement en profondeur. En 1806, à
l'avancement, à une profondeur d'une centaine de mètres,
^n n'avait plus que 1 mètre de minerai de bocard (*).
(*) Les Fenseignements anciens sur la mine de Pesey sont
extraits en majeure partie d'un mémoire de H. Lelivec, ingénieur
des mines du département du Mont-Blanc, qui a été inséré dans le
520 l'école des mines de paris.
Découvert en 1714, le gîte fût tout d*abord exploité fai-
blement et par intervalles. En 1742 il passa aux mains
d'une compagnie anglaise qui avait obtenu un privilège
exclusif pour la recherche des mines en Savoie, avec
concession pour 40 ans de celles qu'elle découvrirait. Mais
vers 1760, après 18 ans d'une exploitation très lucrative,
la compagnie anglaise fut forcée de rétrocéder cet établis-
sement à une compagnie sarde qui continua l'exploitation
jusqu'à la conquête de la Savoie par la France en 1792.
Les principaux actionnaires et employés avaient émigré et
les travaux étaient suspendus. La mine fut déclarée natio-
nale par un arrêté de 1* administration départementale du
Mont-Blanc du 9 brumaire an II (30 octobre 1793) ; mais il
n'y fut plus travaillé jusqu'à la reprise qu'allait provoquer
l'installation de l'Ecole dans le milieu de 1802.
De 1745 à 1792, la mine de Pesey avait produit 14.670
tonnes de plomb et 36.670 kilogrammes d'argent, soit
environ par an 300 tonnes de plomb et 800 kilogrammes
d'argent. De 1760 à 1792, le bénéfice réalisé avait été de
2.067.269 francs, soit moyennement 65.000 francs par
an. Mais il s'était élevé dans certaines années, notam-
ment en 1774 {*), jusqu'à 216.000 francs. Par contre, de
1786 à 1792, le fond de la mine se trouvant inondé et
la grande galerie d'écoulement faite pour la désinonder
n'ayant percé aux eaux que dans cette année (**), Texploi-
JoumcU de* mines (t. XX, 2* semestre 4806), sous le titre :
Statistique des mines et usines du département du Mont-Blanc;
les renseignements relatifs à la direction de Schreiber provien-
nent des archives du ministère des travaux publics, registres du
conseil général des mines, etc.
(*) En 1774, la mine aurait produit les quantités réellement
énormes pour Tépoque de 3.460^tonnes de plomb et 4.689 kilogr.
d'argent.
f*) Cette galerie de fond avait, avec les contournements de son
tracé, une longueur de 4 .300 mètres environ ; sa longueur réduite
ne correspondait qu*à quelque 600 mètres; elle venait percer
NOTICE HISTORIQUE. 521
tation n'avait porté que sur de vieux piliers , et le bénéfice
annuel n'avait été moyennement que d*une quarantaine
de mille francs.
Ces résultats avaient déterminé le gouvernement à
mettre TÉcole à Pesey. Non seulement, en effet, il enten-
dait que les bénéfices de Texploitation fissent face à toutes
les dépenses de TEcole, mais encore il ne fut alloué à
Tadministration des mines aucun crédit extraordinaire
pour les premières dépenses. Une diminution opérée sur
les traitements des ingénieurs de tout grade permit de
pourvoir à ces frais ; le talent et l'activité de Schreiber,
qui avait été nommé directeur, permit de réaliser le pro-
gramme. Les preuves d'habileté qu'avait données cet
ingénieur et les succès qu'il avait obtenus depuis 1777,
dans l'exploitation des mines voisines d'ÀUemont f),
jouèrent certainement un grand rôle dans sa désigna-
tion à ce nouveau poste et, peut-être même, dans l'adop-
tion du plan réalisé par l'arrêté consulaire du 12 fé-
vrier 1802.
Les conditions dans lesquelles Schreiber débutait dans
sa direction n'étaient cependant guère favorables. L'éta-
blissement se trouvait abandonné depuis plus de dix ans ;
les galeries et puits étaient partiellement éboulés; la
maison de direction et les baraques des ouvriers inhabi-
tables; les bâtiments d'exploitation tombaient en ruines.
Schreiber sut tout d'abord réunir le personnel nécessaire
et le forma lui-même en partie grâce à sa grande pra-
tique du métier. La maison de direction fut remise en
état. On construisit à l'entrée de la galerie d'écoulement,
devenue galerie de sortage, une laverie, puis, plus tard,
dans le puits principal à une centaine de mètres au-dessous de
son orifice.
(*) Schreiber était resté directeur des mines d'Allemont pour
le compte du Domaine jusqu'en 1802; 11 passa de là directement
à Pesey.
522 l'école des mines de paris.
une autre plus basse et moins sujette à être arrêtée par
les gelées ; on rétablit enfin une fonderie et un atelier de
coupellation. De 1803 à 1805, Schreiber put arriver à
produire 242 tonnes de plomb, 45 tonnes de litharge et
823 kilogrammes d'argent, réalisant un bénéfice net de
22.214 francs, après avoir fait face à 128.720 francs de
frais de premier établissement et a3rant, en outre, un
stock de 46.720 francs. En 1806, le bénéfice net fut de
80.000 francs. Les années suivantes, jusqu'à la disparition
de r École en 1814, la production se tint, avec du schlich
à 70 p. 100, aux environs de 250 tonnes de plomb et de
560 kilogrammes d argent donnant un produit brut de
350.000 francs et un bénéfice net de 170.000 à 180.000
francs. La mine de Pesey occupait alors 300 ouvriers,
dont moitié à Tintérieur ; toiyours à Timitation de ce qui
se faisait dans les districts miniers allemands, Schreiber
ne manqua pas d'établir, en faveur de ce personnel,
des institutions de prévoyance contre la maladie et les
accidents.
En somme Schreiber réussit pleinement non seulement
à assurer la marche de l'entreprise et, par suite, le fonc-
tionnement de l'École, mais encore à constituer des ré-
serves qui, plus tard, de 1814 à 1816, servirent à payer
les frais des deux déménagements que l'Ecole, rétablie à
Paris, eut à faire de Thôtel Mouchyau Petit-Luxembourg,
et de celui-ci à l'hôtel Vendôme,
Sans vouloir diminuer le talent hors de pair que
Schreiber eut à déployer pour atteindre ce but, il est
tout au moins intéressant d'observer que ces résultats
n'ont pu être obtenus, avec une production relativement
si faible, que parce que le plomb valait 80 à 90 franco
les 100 kil., l'argent 220 francs le kil., et que, d*autare
part, les ouvriers d'état n'étaient payés que l',20 et les
manœuvres 0',50 par jour; en outre, le combustible ve-
nait des forêts affectées à l'établissement et ne donnait
NOTICE HISTORIQUE. 523
Ueu qu'à des redevances peu importantes en faveur des
communes.
Avant mdme que Schreiber eût pu entreprendre de re-
monter l'exploitation, Tadministration s'était préoccupée
de compléter Torganisation de la nouvelle École. Quel-
ques jours après que Tarrôté des Consuls du 12 février 1802
(23 pluviôse an X) eut fixé TÉcole à Pesey, un autre
arrêté du 27 ventôse (18 mars), en même temps qu'il
désignait Schreiber comme directeur, nommait comme
professeurs Baillet du Belloy, Hassenfratz et Brochant
de Villiers.
L'École devait fonctionner sous la haute surveillance
du conseil des mines. Mais la distance et la difficulté des
communications décidèrent Chaptal à en remettre, par
décision du 30 mars 1802 (5 germinal an X), l'adminis-
tration directe à un comité formé du directeur et des trois
professeurs. Le conseil des mines ne continua pas moins
à s'en occuper avec sollicitude. En 1803, dès la première
année de son fonctionnement, Gillet de Laumont, malgré
son âge et ses infirmités, vint lui-même en Savoie, heu-
reux, comme jadis dans la maison d'instruction de l'agence
des mines, de se trouver entouré des jeunes élèves; il se
fit un plaisir de les accompagner dans leurs courses géo-
logiques auxquelles donnait un attrait si particulier un
pays plus propre peut-être, il est vrai, à former des alpi-
nistes que des ingénieurs et des métallurgistes.
L'École était organisée, au moins sur le papier. Quand
on voulut la faire fonctionner réellement on s'apergut de
l'impossibilité absolue d'installer matériellement élèves
et professeurs sur les pentes neigeuses de Pesey, inhabi-
tables une partie de Tannée, hors et loin de tout chemin
carrossable, sans bâtiment pour recevoir le personnel;
il fallait l'étrange légèreté avec laquelle parait avoir été
rendu l'arrêté consulaire de février 1802, pour qu'on ne
se fût pas rendu compte tout de suite d'une pareille situa-
524 l'égolr des mines de paris.
tion. On y remédia en affectant à TÉcole, par arrêté con-
sulaire du 27 nivôse an XI (17 janvier 1803), les bâti-
ments du séminaire de Moutiers, transformés à cette
époque en manutention militaire. Schreiber, que Lefroy,
à titre d'inspecteur sous-directeur, vint aider dans ce
travail spécial dès le printemps de 1803, y fit établir un
assez vaste laboratoire {*) avec ses dépendances, une
bibliothèque, des salles de dessin et d'étude, un cabinet
de minéralogie un peu rudimentaire, des logements pour
le directeur et quelques ingénieurs. C*est ainsi que
fut effectivement établie à Moutiers TEcole légalement
fixée à Pesey ; elle fut dorénavant plus généralement
désignée sous l'appellation d'Ecole pratique du Mont-
Blanc.
Dans cette curieuse expérience poursuivie dans la Ta-
rentaise, de 1802 à 1814, il y a, d'ailleurs, deux choses à
distinguer. Le conseil des mines n'avait pas aisément re-
noncé à son idée d'arrondissements minéralogiques consti-
tués à l'imitation des districts miniers allemands, dans les-
quels l'administration devait être chargée directement ou
indirectement de l'exploitation des mines et usines ; ces
idées étaient de nature à rencontrer plus de crédit que par
le passé avec le nouveau gouvernement et une situation
financière meilleure (**). Aussi le conseil parvint-il à créer
un pareil arrondissement autour de l'Ecole pratique du
Mont-Blanc. Un décret du 22 frimaire an XIII (13 dé-
cembre 1804) réserva à l'École un district de quelque
450.000 hectares, englobant la Tarentaise et la Mau-
rienne; ladministration de l'Ecole, sous la surveillance
(*) Le laboratoire était assez pauvrement installé, surtout au
début. Berthier {Journal des mines, t. XXII, 1807, p. 82) ne put
pas y achever certaines analyses faute de creusets métalliques.
{**) On le voit bien par le décret du i8 novembre 18f 0 portant
réorganisation du corps des mines qui^ dans ses articles 75 à 78,
prévoit la direction d'établissements pour le compte de l*£tat
par les ingénieurs des mines.
NOTICE HISTORIQUE. 525
du conseil des mines et l'autorité du ministre de Tinté-
rieur, pouvait seule, dans ce district, exploiter des mines
ou les faire exploiter sous sa surveillance directe f ), sauf
réserve des droits déjà constitués sur les mines d'anthra-
cite d'Entrevemes (**). On décida, en outre, rétablisse-
ment à Gonflans, en face d'Albertville, au confluent de
risère et de TAgly, d'une grande fonderie centrale pour
plomb et cuivre, destinée au traitement des minerais pro-
venant des diverses exploitations qui seraient faites par
radministration de TÉcole. Pour permettre la construc-
tion de cette fonderie, le même décret lui affecta les
vastes bâtiments de Tancienne saline où Ton avait essayé
jadis de traiter les eaux de Salins, près Moutiers, à 25 ki-
lomètres de distance. Ces bâtiments s'étendaient, avec
300 mètres de longueur, sur les trois côtés d'une grande
cour.
: A côté de Tarrondissement minéralogique ainsi créé,
véritable entreprise industrielle dont le succès ne laissa
pas d'être prospère, l'École vécut d'une vie assez dis-
tincte, médiocrement brillante on le verra, mais qui heu-
reusement, par suite des modifications apportées en fait
à la constitution primitivement projetée, fut moins dé-
(*) Le personnel dont disposait Schreîber était insuffisant pour
qu'il pût faire explorer directement tout le vaste périmètre de
Tarrondissement. Aussi, pour inciter les recherches, fit-il adopter,
par décision ministérielle du 12 novembre 1811, une organisa-
tion en vertu de laquelle tout individu pouvait faire des re-
cherches et ouvrir une exploitation avec son autorisation, sauf
à envoyer le minerai à Gonflans. L'administration pouvait tou-
jours reprendre une exploitation ainsi ouverte, à charge pendant
dix ans de remettre à celui qui l'avait créée la moitié des béné-
fices nets qu'elle produirait.
(**) Bien que la mine d'Entrevernes ne fût pas exploitée direc-
tement par l'administration de l'École, celle-ci intervint assez
activement pour y faire appliquer des méthodes qui étaient à la
fols un modèle pour le pays et un utile enseignement pour les
élèves.
526 l'école des mines de paris.
sastreuse que Tarrôté orgaDique de février 1802 ne pou-
yait le faire craindre.
Tous les projets dont le décret de i 804 avait posé le
programme, résultaient, en partie du reste, des constata-
tions que Schreiber n'avait pas tardé à faire en reprenant
l'exploitation de la mine de Pesey. Les difficultés qu'il
rencontra ne menaçaient de rien moins que de faire dis*
paraître le motif principal qui pût expliquer sinon justi-
fier l'établissement d'une École dans ces régions. Dès
1806, quatre ans à peine après la reprise des travaux,
les bois qui servaient à alimenter la fonderie de Pesey
commençaient à s'épuiser, et l'on pouvait prévoir que dans
peu d'années l'approvisionnement deviendrait impos-
sible puisque l'on ne pouvait songer à en faire venir d'un
peu loin avec les seuls transports à dos de mulet dont on
pouvait disposer. Schreiber avait eu beau s'ingénier pour
améliorer ses fours. Vainement il avait essayé de les faire
marcher avec les anthracites de la Tarentaise.
D'autre part le gîte de Pesey s'appauvrissait sensible-
ment en profondeur. Aussi Schreiber porta-t-il son atten-
tion sur les gîtes voisins qui pourraient faire l'objet d'une
utile exploitation, et il fut assez heureux pour réussir
complètement à Mâcot, mine située à quelque 10 kilo-
mètres au sud-ouest de Pesey, dans une vallée parallèle,
mais à une altitude encore plus grande, il est vrai,
2.100 mètres. En 1813 Mâcot était en exploitation avec
un bocard spécial établi au pied de la mine, à la Roche, à
1.800 mètres d'altitude, et Mâcot, jusqu'en 1866, a
fourni le principal aliment à l'ensemble de l'entreprise
originairement créée par Schreiber.
On ne pouvait songer à remonter à la fonderie de Pesey
les minerais de Mâcot et ceux des autres mines qu'on es-
pérait découvrir. Gonflans était au contraire dans une
situation excellente, avec une force motrice considérable,
au débouché de toutes les vallées du pays dont on pou-
NOTICE HISTORIQUE. 527
vait recevoir minerais et combustibles. Désireux de faire
les bénéfices nets les plus considérables, Schreiber, tant
que Pesey continuait à marcher, mena fort lentement la
construction de la grande fonderie projetée dès la fin de
1804. La fonderie fut placée dans le bâtiment central de
Tancienne saline ; les magasins et ateliers dans une des
ailes ; dans Tautre, qui serait devenue une succursale
de rÉcole, sinon même plus tard l'École même, pouvaient
être disposés le laboratoire, les salles d'étude et les loge-
ments. L'établissement de cette fonderie centrale par
les soins de Schreiber, secondé par les professeurs et
les ingénieurs attachés à l'École, fut un fructueux sujet
d'étudespour les élèves. On y signalait principalement une
grande machine soufilante à cylindres qui fut considérée
comme un progrès considérable réalisé sur les trompes
encore employées à Pesey. Unepremière campagne d'essai,
plus que de marche courante, put être faite du 22 sep-
tembre au 13. octobre 1813, sous la conduite de l'ingé-
nieur Hérault, plus spécialement attaché à ce service. En
1814, lorsque la mine de Mâcot eut été en pleine exploi-
tation, la fonderie de Conflans devait entrer en roulement
régulier ; mais ce fut l'année où la Savoie allait reprendre
toute cette belle organisation créée avec tant de talent et
de succès par Schreiber.
En dehors de l'entreprise industrielle dépendant de
Schreiber était la saline établie à Moutiers même, qui
traitait les eaux sourdant à Salins, à 1 kilomètre de dis-
tance {*) ; cette saline dépendait directement de la régie
et point de la direction de l'École; mais elle pouvait
servir d'objet d'études aux élèves auxquels maintenant il
nous faut revenir.
(*) Les sources de Salins et la saline de Moutiers ont été dé-
crites en grand détail par Berthier en 1807 {Journal des mines j
t. XXII). Elles rendaient net au Trésor quelque 120^.000 francs
avec une production annuelle de 1.000 tonnes.
528 L*ÉGOLE DES MINES DE PARIS.
Si tout enseignement spécial sur les mines et la mé-
tallurgie n*a pas sombré dans Texpérience de Moutiers,
on le doit aux professeurs qui y furent nommés et à la
façon dont ils comprirent leur mission, tout autrement
fort heureusement que ne Tavait entendu l'arrêté organi-
que de février 1 802.
Baillet pour Texploitation et Hassenfratz pour la mé-
tallurgie ne firent que continuer à Pesey Texcellent en-
seignement de théorie appliquée que, depuis plusieurs
années déjà, ils donnaient à Paris et qu'ils devaient
y continuer à partir de 1816 pendant tant d'années en-
core, alors que T arrêté du 12 février 1802 ne prévoyait
qu'un enseignement essentiellement pratique. Le désac-
cord entre les faits et le programme officiel était inévitable ;
l'arrêté des Consuls de février 1802 avait méconnu le
caractère de l'enseignement spécial indispensable à la
suite de celui, touchant aux généralités plus qu'aux spé-
ciahtés, que recevaient les élèves de l'École polytechnique.
Cette nécessité s'accentuait d'autant plus que l'enseigne-
ment de l'École polytechnique tendait davantage vers la
pure théorie des sciences mathématiques.
Brochant de Yilliers qui, à peine âgé de 30 ans, était
appelé à succéder à Haûy, dont le haut enseignement,
commencé si magistralement à l'École des mines, devait
se continuer au Muséum, allait maintenir ce cours à la
hauteur où l'avaient mis déjà ses illustres devanciers. Ce
qu'était ce cours au moment où Brochant monta dans une
chaire dont il devait rester titulaire pendant 33 ans, on
peut aisément s'en rendre compte par . le Traité élémen-
taire de minéralogie qu'il publia à cette époque (2 vol. in-8*,
Paris, chez Williers), le premier volume en l'an IK, un an
par conséquent avant le Traité d'Haûy, et le deuxième
volume en l'an XI. Brochant de Yilliers, dans le titre
même de son ouvrage, indiquait que sa minéralogie était
NOTICE HISTORIQUE. 529
présentée suivant les principes du professeur Wemer (*).
Toutefois son Traité et son enseignement étaient complétés
par l'exposé des conceptions cristallographiques nouvel-
lement découvertes par Haûy, en sorte qu'ils présentaient
une heureuse synthèse des deux méthodes. Le second vo-
lume était particulièrement intéressant par le petit Traité
des roches qui le terminait, constituant ainsi un des pre-
miers ouvrages de pure géologie. Aussi bien, Brochant,
par les belles études qu'il allait entreprendre avec tant
de succès dans la Tarentaise (**), devait provoquer dans la
géologie des progrès qui ont puissamment contribué à
rasseoir comme science indépendante, aux lieu et place
de cette géographie physique, comme on désignait aupa-
ravant les connaissances purement géographiques ou
statistiques, mnémoniques plus que scientifiques, qu'on
enseignait sous cette appellation. Le résultat le plus ap-
préciable, et peut-être le seul appréciable au point de vue
(*) Brochant de Yilliers distinguait, avec Werner, dans la mi-
néralogie entendue laio sensu :
Verictognosie^ ou connaissance des minéraux d'après leurs
caractères physiques ou mieux les caractères extérieurs tombant
sous nos sens ;
La minéralogie chimique;
La géognosie, ou connaissance de la terre, c'est-à-dire des
circonstances de gisement des substances minérales;
La minéralogie géographique, ou connaissance des localités où
se trouvent ces substances;
La minéralogie économique^ ou connaissance des emplois de
ces substances ;
En d'autres termes, la minéralogie devait apprendre : les ca-
ractères extérieurs, physiques (électricité, magnétisme), chimi-
ques, les parties constituantes, les modes de gisement et les
localités, enfin les usages des minéraux, minerais et roches.
{**) Les travaux de Brochant sur la Tarentaise se trouvent
essentiellement dans :
Observations géologiques sur des terrains de transition qui se
rencontrent dans la Tarentaise et autres parties de la chaîne des
AlpeSy 1806 {Journal des mines, t. XXIII).
Terrains de gypse ancien qui se rencontrent dans les Alpes^
mémoire lu à Tlnstitut le 11 mars 1816.
Tome XV, 1889. 35
530 l'école des mines de paris.
scolaire, du transfert de TÉcole des mines à Pesey est
d'avoir fourni à Brochant une occasion de faire ces tra-
vaux.
On aura sans doute remarqué dans l'arrêté organique
la suppression du cours de docimasie qui venait d'dtre
professé d'une façon si nouvelle et avec tant d'éclat par
Yauquelin, et après lui si fructueusement par son élève
et disciple, GoUet-Descotils. Il fut suppléé en fait, tant
bien que mal, et plutôt mal que bien, à cette autre lacune
de l'organisation prévue dans l'arrêté consulaire de fé-
vrier 1802, par quelques notions qu'Hassenfratz ajouta,
à cet effet, à ses leçons de métallurgie et par la pratique
du laboratoire, dans lequel les élèves étaient exercés
durant la période des exercices pratiques, sous la direction
et la surveillance des ingénieurs qui restaient attachés
à l'École plus ou moins longtemps, avant d'être envoyés
en service. Mais la liberté dont on jouissait à Moutiers
était telle que ces exercices au laboratoire, passagers du
reste, ne furent jamais très suivis, au moins par la ma-
jorité des élèves. Un Berthier a pu se former dans un tel
milieu ; mais tous n'ont pas la vocation et les aptitudes
d*un Berthier.
L'École, grâce à Lefroy {*), dont il semble que la spé-
cialité devait être de présider à toutes les installations
matérielles de l'École dans ses diverses pérégrinations,
fut à peu près en mesure de fonctionner dans le prin-
temps de 1803; à partir de ce moment, l'enseignement y
continua régulièrement pendant onze ans jusqu'aux évé-
nements de 1813-1814. Il s'y poursuivit, suivant une
méthode qui ne laissa pas d*être assez particulière et qni
était une conséquence de l'ensemble des circonstances
dans lesquelles l'Ecole avait été créée.
(*) Lefroy est resté à Moutiers comme inspecteur sous-direc-
teur, de mai 1803 à octobre 1804.
NOTICE HISTORIQUE. 53 i
Schreiber, très absorbé par la direction technique d'une
entreprise qui n* était pas très facile, rendu quelque peu
sauvage par sa nationalité et son extraction première,
paraissant avoir peu de goût pour les choses de rensei-
gnement, ne quittait guère Pesey ; il s'en remettait aux
professeurs de tout ce qui touchait à l'instruction théo-
rique, et aux ingénieurs placés sous sa direction comme
inspecteurs ou sous-directeurs, pour les exercices pra-
tiques.
Les professeurs ne venaient guère à Moutiers que pour
y faire leurs cours; aussi bien, à partir de la réorgani-
sation du corps en 1810, Hassenfratz et fiaillet, étant
inspecteurs divisionnaires et membres du conseil général
des mines, n'auraient pas pu y résider. L'enseignement
théorique se donnait donc par périodes successives que
chacun des professeurs occupait exclusivement, pendant
trois mois au début de l'institution, et deux mois seule-
ment à la fin {*),
Tout en gardant le même fond de programme, le dé-
veloppement donné aux matières et la manière de les ex-
poser variaient d'après l'état d'instruction où le profes-
seur trouvait les élèves. Suivant les années, Hassenfratz
qui, ainsi que nous l'avons dit, devait compléter son
cours de métallurgie par les notions jugées nécessaires
de docimasie ou de chimie, faisait une leçon, ou ce qui
serait plus exact, une conférence tous les jours ou tous
les deux jours ou même parfois deux fois par jour {**).
(*) Les professeurs titulaires étaient parfois remplacés par un
ingénieur envoyé en mission pour faire le cours à leur place.
C'est ainsi que Gordier fit le cours de minéralogie d'août à dé-
cembre 1804.
Par contre, en 1811, il n'y eut pas de cours d'exploitation par
suite d'une mission qui empêcha Baillet de se rendre à Mou-
tiers.
(**) Note d'Hassenfratz remise en 1810 au comte Laumond,
directeur général des mines (archives de la division des mines
au ministère des travaux publics).
532 L*ÉGOLE DES MINES DE PARIS.
Entre les leçons, pendant la période d*enseignement
technique, les élèves devaient se réunir pour repasser
ensemble, sous la direction de celui d'entre eux faisant
fonctions de brigadier, la legon du professeur et la rédi-
ger. Brochant de Yilliers terminait chaque année son
cours par des courses géologiques dans les environs.
À la suite de chaque cours le professeur, avant de
quitter Pesey, faisait passer Texamen sur son cours et
donnait les notes qui servaient au classement.
Après ou entre les cours théoriques les élèves se suc-
cédaient alternativement par roulement, à Pesey et à
Moutiers, pour les exercices pratiques qui étaient réputés
devoir compléter renseignement théorique.
A Pesey, les élèves vivaient avec l'ingénieur qui y rem-
plissait les fonctions de sous-directeur, Beaussier {*) de
1807 à 1811, et Brédif (**) à partir de 1811. Ils devaient
visiter journellement les travaux souterrains et les ate-
liers, s'exercer au lever des plans superficiels et souter-
rains et à la pratique des travaux, sans négliger l'appren-
tissage des moindres détails : forage des coups de mines,
boisage, lavage, etc. , travaux qu'ils devaient exécuter sous
la conduite d'ouvriers expérimentés, spécialement choi-
sis {***).
(*) Beaussier, né à Angers en 1779, mort dans cette ville le
2 mai 4816, élève de TEcole polytechnique en 1799, élève des
mines en 1802, avait formé avec Guenyveau, le futur professeur
de métallurgie à l'Ecole des mines de Paris, la première promo-
tion qui avait dû se rendre directement à Moutiers. Dès la fin de
ses études, il fut adjoint comme ingénieur à Schreiber.
n Brédif, né à Paris le 14 août 1786, est mort le l"janvier 1818
à Saint-Louis du Sénégal au cours de Texpédition tristement
célèbre par le naufrage de La Méduse; Brédif montra dans cette
circonstance un sang-froid et un courage remarqués. A la ces-
sion de la Savoie à la France parle traité du 30 mai 1814, Brédif
avait été envoyé comme sous-directeur à Geislautern d'où la nou-
velle invasion devait à nouveau le chasser.
{***) Hassenfratz, dans sa note précitée au comte Laumond, dit
que les élèves étaient supposés s'exercer à tous ces travaux.
NOTICE HISTORIQUE. 533
Lorsqu'on commença à travailler à l'érection de la fon-
derie centrale de Gonflans, les élèves y passèrent dans les
mêmes conditions, sous la surveillance d'Hérault (*) qui,
à partir de 1808, avait été attaché à cette branche du
service de Schreiber comme sous-directeur.
A Moutiers, sous Tinspection de Tingénieur plus spé-
cialement attaché à TÉcole (^), les élèves devaient se
réunir tous les jours dans le laboratoire et dans la salle
de dessin pour faire les analyses, dessins, mémoires et
autres travaux prescrits par les professeurs.
En réalité, les ingénieurs chargés de surveiller ou mieux
de former les élèves, en fonctionnant en quelque sorte
comme des répétiteurs bénévoles, étaient ceux qui, pro-
mus après avoir obtenu dans les examens les notes
exigées par le règlement, leurs médiums (***), n'étaient en-
voyés en service dans les départements qu'après avoir
été attachés un an ou deux au service de l'École.
On n'avait pas tardé à reconnaître qu'il ne suffisait pas
aux élèves, pour se former, de suivre les travaux de Pesey
«t de Gonflans, où ils ne pouvaient en somme étudier que
l'exploitation et le traitement du plomb. Geux d'entre eux,
■- - 1 - - — — — . -■ I -■ .
(*) Hérault, né en 1780, mort inspecteur général des mines
honoraire en 4848, avait fait partie, avec Héron de VîUefosse, de
la seconde promotion, sortie de l'École polytechnique en 1799,
qui put achever ses études à Paris avant le transfert de l'école à
Moutiers.
{"*) En réalité, Lefroy fut à peu près le seul, des débuts en
1803 à la fin de 1804, à remplir réellement, avec le titre de sous-
directeur, les fonctions d'inspecteur de FEcole, telles qu'il les
occupa à Paris à partir de 1816. Après lui, il n'y eut à l'Ecole
que des ingénieurs adjoints, pris parmi ceux immédiatement
promue. Berthier fut notamment désigné à cet effet et dans ces
conditions pendant six mois, de la fin de 1805 au début de 1806,
date à laqueUe il fut appelé au laboratoire central à Paris.
(***) Le médium a été pratiqué à l'Ecole jusqu'en 1853. C'était
une note moyenne qui n^était donnée dans chaque matière que
lorsque l'élève était réputé avoir fait preuve de connaissances
suffisantes en ladite matière. On continuait à l'étudier tant que le
médium correspondant n'était pas obtenu.
534 L ECOLE DES MINES BE PARIS.
jugés suffisamment avancés, généralement après deux ou
trois ans de cours théoriques, surtout ceux déclarés hors
de concours, étaient envoyés en voyage entre les cours
théoriques soit dans les mines et usines des environs im-
médiats, soit plus loin jusqu'à Bive-de-Gier, Ghessy et
Sain- Bel, le Greusot, pour compléter leurs études pra-
tiques et examiner des exemples de gisements, de travaux
d'art et d'opérations métallurgiques qu'ils ne pouvaient
voir à Pesey. Mais faute d'une surveillance immédiate,
tous ces travaux n'étaient guère exécutés que dans la
mesure qu'il plaisait à chaque élève d'y mettre avec ses
goûts particuliers. Sans maître de dessin, cette partie
importante de l'enseignement était déplorable; et Ton
ne pouvait que regretter Tabsence totale de l'étude des
langues étrangères.
La vie et le travail des élèves, qui ne logeaient pas à
l'Ecole, étaient en somme extrêmement libres; Moutiers
possédait une Académie de mines plus qu'une École des
mines. Une pareille liberté ne pouvait avoir, au point de
vue de la discipline, aucun inconvénient. Pour avoir été
la capitale de la Tarentaise, Moutiers ne comptait pour
cela pas beaucoup plus de 2.000 habitants; dans un pa-
reil centre, avec les difficultés de communication de
l'époque, l'éloignement relatif de toute ville tant soit peu
importante, on ne pouvait craindre les conséquences
d*un pareil régime.
Malgré un ensemble de circonstances si défavorables,
l'École prospérait grâce à l'enseignement théorique qui y
était donné. L 'échange de Paris contre Moutiers n'avait
pas été, il est vrai, très goûté au début, et plusieurs
des élèves de l'École des mines de Paris qui n'avaient pas
fini leurs études, aimèrent mieux renoncer à la carrière que
d'aller en Savoie (*). Sauf en 1804, où aucun élève ne par-
(*) Parmi les élèves qui, n*ayant pas terminé leurs études à
NOTICE HISTORIQUE. 535
vint de TÉcole polytechnique, les promotions se succé-
dèrent régulièrement, allant jusqu'à sept élèves en 1808,
mais plus habituellement de deux, trois, quatre ou cinq.
Des élèves externes venus, les uns à leurs seuls frais,
et les autres envoyés aux frais de leurs départements,
élevèrent jusqu'à vingt et vingt-quatre le nombre des
élèves réunis à la fois.
m
Pendant que FEcole suivait à Moutiers la destinée que
les faits avaient ainsi amené à lui donner, la loi du
21 avril 1810 venait d'être promulguée et avait été suivie
du décret organique du 18 novembre 1810 portant réorga-
nisation du corps des mines. Si différentes que fussent la
nouvelle législation et celle de 1791, le changement des
choses fut, en fait, moins grand qu*on ne serait porté
aie croire. L'administration avait été conduite, on le sait,
sous le Consulat, à appUquer la loi de 1791 dans un sens
assez différent de celui que paraissait comporter son texte ;
et au début de son application la loi de 1810 fut loin d'être
entendue dans le sens où nous la comprenons aujourd'hui ;
le concessionnaire de mines, à l'origine, était, en fait,
assimilé à un concessionnaire de travaux publics, bien
plus que traité en vrai propriétaire, comme nous le con-
sidérons maintenant. Puis l'Empire n'eut pas beaucoup
le temps d'instituer de nouvelles concessions régulière-
ment constituées. La transition d'un régime à l'autre
fut en réalité peu apparente et le nouveau système ne
produisit réellement des effets que beaucoup plus tard.
En ce qui concerne plus spécialement l'administration
des mines, l'organisation de 1810 la mettait sous l'auto-
rité d'un directeur général qui fut le comte Laumond.
L'ancien conseil des mines, toujours constitué par Le-
lièvre, Gillet de Laumont et Lefebvre d'Hellancourt, de-
Paris, durent aller les achever à Moutiers, se trouyaient Berthier
et Migneron.
536 l'école des mines de paris.
venait te conseil général des mines, et s'il s'augmeatùt
d'un assez grand nombre de membres, les trois anciens
conseillera, comme inspecteurs généraux de Isolasse, y
conservaient toutefois une situation prépondérante, puis-
qu'ils étaient en réalité les seuls membres nés du con-
seil à raison de leur situation {*). Un d'entre eux, Le-
Hèvre, présida le conseil effectivement en qualité de
vice-président (**) jusqu'en 1832.
Le décret du 18 novembre 1810 ne fit qu'une allusion
implicite aux écoles d'application en confirmant simple-
ment l'état des choses qui existait h ce moment. Le
nombre des élèves fut toutefois fixé & vingt-cinq (art. 3);
il fut stipulé qu'ils passeraient de la 2* à la I" cliisse,
puis aspirants, suivant leur rang è. l'École, et en raison de
leurs progrès et de leur application (art. 10); qu'ils de-
vaient résider dans les Écoles, sauf les missions relatives
h leur instruction et le service extraordinaire auquel ils
pouvaient être momentanément appelés (art. 14).
Les défectuosités nombreuses et diverses du fonction-
nement de l'Ecole de Moutiers n'étaient pas ignorées de
la direction générale. Le conseil général des mines et
les professeurs, dont deux, Baillet et Hassenfratz, réai-
daient ^ Paris et siégeaient au conseil comme inspecteurs
divisionnaires, les avaient signalées au comte Laumond.
Les professeurs lui avaient communiqué leurs vues sur
«ne réorganisation de l'École à Paris, trouvant que le
système suivi à Moutiers n'avait déjà que ti-op duré et
(*) Le consfiil général des mioeB (art. iS du décret de 1810)
l'était composé des inspecleurs généraui résidant h Paris, des
inspecteurs divisionnaires appelés par le directeur général, et
d'auditeurs au Conseil d'Elat qui n'avaient toutefois voix délibé-
rative que dans les affaires rapportées par eux; le directeur gé-
néral pouvait y appeler, avec voix cousultalive, les ingénieurs
de tout grade se trouvant k Paris.
(**) Le conseil était noiuinalement présidé par le directeur
général.
NOTICE HISTORIQUE. 537
qu'on n'arriverait jamais à le faire fonctionner régulière-
ment et utilement. En attendant on s'était borné, par une
meilleure organisation des voyages entre les cours théo-
riques, par quelques compléments apportés à Tinstruc-
tion n, à tirer un meilleur parti du séjour des élèves à
Moutiers.
Les événements de 1814 allaient précipiter la solution.
La promotion de 1813 fut la dernière qui put entrevoir
la Savoie. L'invasion n'allait pas tarder à la disperser et
forcer ceux qui avaient à continuer leurs études {**) k
regagner péniblement Paris, où elles devaient s'ache-
ver (***).
Schreiber, secondé efficacement par les ingénieurs
Hérault et Gardien, ses adjoints, parvint^ avec beaucoup
de peine, à sauver les produits de rétablissement et le
matériel de l'École. Il resta à Pesey et à Moutiers malgré
le désagrément inséparable d'une semblable position
tant que sa présence put y être utile à Tadministration ;
il ne rentra en France qu'en mars 1816, et alla se fixer
n Le comte Laumond exigea notamment que les élèves eus-
sent à étudier la législation et Tadministration des mines et qu'ils
fussent examinés sur ces matières avant de pouvoir être envoyés
en service.
(**) Dufrénoy faisait partie, avec Thibaud, de cette promotion
de 4813. Il se plaisait à raconter comment ils durent revenir à
pied, Lambert, Juncker et lui, au milieu des difficultés créées
par les armées étrangères, n*ayant ensemble tous les trois pour
effectuer leur voyage qui dura treize jours, qu'une somme de
i06 francs, si ,bien ménagée qu'à leur arrivée à Paris, il
leur restait juste de quoi s'offrir une voiture pour se rendre
dans leurs familles (Notice sur Dufrénoy par de Billy, Annales
des mines, 6* série, t. IV}.
(***) Parmi les élèves sortis en 1812 de l'Ecole polytechnique et
alors encore à Moutiers, se trouvait Despine, originaire d'An-
oecy, qui devait être un des premiers et principaux ingénieurs
du corps des mines de Sardaigne créé en 1822, et le directeur de
l'Ëcole de Moutiers lors de sa réouverture en 1825 par le gou-
vernement sarde.
538 L*£GOLE DES MINES DE PARIS.
à Grenoble {*), ayant refusé les offres superbes du gou-
vemement sarde pour reprendre Tinstitution sous l'auto-
rite de celui-ci.
En recouvrant la souveraineté du pays, le gouverne-
ment sarde {**) avait pris immédiatement possession de
tous les établissements, mines et usines, créés par
Schreiber, et amenés par lui à un si haut degré de pros«
périté ; toutefois le gouvernement sarde crut au préalable
devoir indemniser Tancien concessionnaire des mines de
Pesey qu'avait dépossédé l'administration française. Au re-
fus de Schreiber de passer au service de la Sardaigne, Vic-
tor-Emmanuel avait, dès 1815, nommé de Rosenberg (***)
directeur des établissements royaux de la Tarentaise, en
le chargeant de préparer, avec une nouvelle législation
sur les mines, la réorganisation de TÉcole que son gouver*
nement se proposait, lui aussi, de reprendre à Moutiers.
Elle fut décidée et réglée par une ordonnance du 18 oc*
tobre 1822; mais les travaux d'aménagement, en vue no-
tamment de préparer des logements pour les élèves qui
devaient habiter TEcole quoique sans y être nourris, et
surtout en vue de la doter du matériel d*enseignement né-
cessaire, ne permirent d'en faire l'ouverture qu'au l*"" juil-
let 1825. Rosenberg était mort le 10 mars 1824 et ce fat
{*) Schreiber avait été nommé inspecteur divisionnaire avec
résidence à Lyon, mais, par faveur exceptionnelle, il fut autorisé
à rester à Grenoble.
C*) Tous les renseignements officiels sur la création et Toi^-
nisatîon de TEcoIe sarde de Moutiers se trouvent dans le Reper-
terio délie minière^ Recueil officiel, 4" série, Torino, 1825 et
années suivantes.
(***) De Rosenberg, né à Mayenco le 4 avril 1769, ancien élève
de Freiberg, avait été, pendant TEmpire, engagé par le duc de
Raguse pour diriger, sous son gouvernement, les mines et usines
d'IUyrie. Obligé de se replier en 1813 avec radministratioo
française, de Rosenberg s'était arrêté à Moutiers, qui, à cette
date, constituait un centre véritablement intéressant pour le
mineur et le métallurgiste.
NOTICE HISTORIQUE. 539
à Despine, qui lui avait succédé dans la direction des éta-
blissements de la Tarentaise et de l'École de Moutiers,
que revint Thonneur de réouvrir pour le gouvernement
sarde une école où, quelque vingt ans auparavant, il
avait fait son éducation comme élève du gouvernement
français.
L'École tliéorique et pratique de minéralogie de Mou-
tiers, suivant son appellation officielle, fut exactement
calquée, dans son ensemble comme dans tous ses détails,
sur Técole française qui venait de disparaître : c'était un
hommage qui lui était ainsi rendu (*). Trois professeurs
devaient y enseigner : l'abbé Etienne Barson, la minéra-
logie et géologie ; Victor Michelotti, la docimasie et
la minéralurgie ; Antoine Replat (**), l'exploitation des
mines; les programmes semblent copiés, jusque dans la
terminologie un peu barbare adoptée parHassenfratz, sur
les programmes français {***). Même organisation d'ensei-
gnement, donné en deux ou trois ans, divisé chaque année
en cours théoriques h Moutiers, et en exercices pratiques
sur les mines et à Moutiers ; exercices identiquement
réglés comme dans le système français; les professeurs,
qui ne résidaient pas davantage sur place, se succédaient
l'un à l'autre et faisaient passer les examens à la suite
de leurs cours. En un mot, le gouvernement sarde faisait
C) Un hommage plus spécial fut rendu à Schreiber dont le
portrait fut placé dans la grande salie de TEcole avec ceux de
Nicolis, de Robilant, de Napione et de Rosenberg, qui étaient les
fondateurs de la réorganisation du service des mines en Sar-
daigne.
{**) Replat était un ancien élève de TEcole des mines de France»
qui avait dirigé avec succès l'exploitation des mines d'anthracite
d'Entrevernes, dans la Tarentaise.
(***) Par analogie avec les dernières instructions du gouverne-
ment français, le professeur d'exploitation devait faire quelques
leçons de législation des mines, d'administration et de compta-
bilité.
540 l'école des mines de paris*
revivre Técole française, non pas telle que Ghaptal Tavait
assez singulièrement imaginée en 1802, mais telle que
Texpérience avait amené à Torganiser. Elle dura théori-
quement quelque vingt ans jusqu'en 1 846. Si à cette époque
elle disparut officiellement (*), en fait elle avait cessé
de fonctionner antérieurement, beaucoup par manque
d'élèves, un peu, peut-être, par la faute des professeurs.
En 1853, le gouvernement sarde afferma, et, en 1856,
vendit ses mines et usines de la Tarentaise à une compagnie
Franco-Savoisienne, qui les a exploitées avec activité jus-
qu'en 1 865. A cette date, l'insuccès des recherches à Pesey,
et l'appauvrissement du gîte de Mâcot, déterminèrent la
société à se défaire de ses mines, restées depuis totale-
ment abandonnées. L'ancienne maison de direction de
Schreiber, à Pesey, est devenue un simple lieu de villé-
giature pour son propriétaire et un pied-à*terre pour les
alpinistes ; dans ces derniers temps il a été question d'en
faire une station d'air ! Triste chute pour le siège de l'École
des mines de Napoléon.
Dès 1858, la compagnie Franco-Savoisienne avait,
d'ailleurs, abandonné l'usine de Gonflans- Albertville pour
établir une autre usine à plomb à Yizille.
Les bâtiments de Moutiers, à la suite de l'abandon de
l'entreprise par le gouvernement sarde, servirent à partir
de 1856, à divers services publics : sous-préfecture, tri-
bunal, etc.
Lors de la réunion de la Savoie à la France, des péti-
tions furent adressées à l'empereur pour qu'il rétablit à
Moutiers une école destinée, sinon aux ingénieurs des
mines, tout au moins aux gardes-mines. L'administration
(*) À cette date, le gouvernement sarde se décida à envoyer
ses ingénieurs se former à TEcole des mines de Paris. Les
deux premiers furent Q. Sella, Téminent homme d*Etat, et Gior-
dano, encore inspecteur général de i" classe du corps italie-D,
qui entrèrent à TEcole de Paris en 1847.
NOTICE HISTORIQUE, 541
française ne crut pas, avec raison, devoir donner une
suite à ces demandes. L'expérience faite de 1802 à 1814
avait suffi pour montrer l'erreur commise. Cette tenta-
tive n'a servi qu'à établir l'habileté technique de Schreiber
comme exploitant de mines métalliques f), et à pro-
voquer les belles et importantes études de Brochant de
Villiers sur la géologie des Alpes. L'expérience eût été
encore plus désastreuse si les professeurs n'avaient pris
sur eux de transporter à Moutiers, autant que les choses
le permettaient, les méthodes et l'organisation que le
conseil des mines avait su créer dans l'École de la rue
de l'Université.
(*) Le souvenir de Schreiber a été longtemps conservé en Sa-
voie ; ses talents et son caractère commandaient le respect ; sa
bienveillance lui assurait Famicaie reconnaissance de tous.
542 l'école des mines de paris.
CHAPITRE VI.
l'école des mines a paris depuis 1814.
s 1.
L École jusqu'à son installation à f hôtel Ve^idôme.
Chassés par rinvasion de la Savoie, que le traité du
30 mai 1814 devait rendre à la Sardaigne, les quelques
élèves (*) qui n'avaient pas encore terminé le cours de
leurs études pouvaient être réunis à la direction générale
des mines à Paris ; le laboratoire et les collections restés
à rhôtel de Mouchy depuis le transfert de TÉcole à
Moutiers offraient des moyens d'instruction supérieurs
à ceux dont on disposait en Savoie. Les trois professeurs,
qui se trouvaient à Paris, pouvaient donner leurs leçons,
et GoUet-Descotils qui, depuis 1802, était resté directeur
du laboratoire, pouvait, en reprenant le cours de doci-
masie, combler notamment la lacune qu'avait présentée
à cet égard l'enseignement de Moutiers.
Mais à peine remonté sur le trône, Louis XVIII mam-
festa son désir de restituer aux anciens propriétaires
leurs biens séquestrés qui n'avaient pas encore été alié-
nés. Une ordonnance du 18 juin 1814 enjoignit notam-
ment de rendre au prince de Poix l'hôtel de Mouchy.
Après avoir hésité entre plusieurs bâtiments dépendant
de diverses administrations, la direction générale des
mines se décida à louer, à partir du l'*" juillet 1814, pour
(*) Les élèves rentrés à Paris étaient fort peu nombreux : h
dernière promotion, celle de 18i3, ne comptait que deux élèves;
la promotion précédente n'en avait qu'un qui fût resté fran-
çais; des cinq élèves de la promotion de 4811, deux quittèrent la
France. Aucun élève ne sortit de l'Ecole polytechnique dans les
mines en 1814, 1815 et 1816.
I
i
KOTICE HISTORIQUE. 543
douze ans, au prince de Bourbon-Gondé, qui en avait
repris possession, Thôtel du Petit-Luxembourg, y com-
pris les communs, au prix annuel de 23.000 francs. Le
déménagement de la rue de l'Université au Luxembourg
se fit immédiatement. La direction générale des mines
toujours confiée au comte Laumond, TÉcole, ses collec-
tions, sa bibliothèque et ses laboratoires, ceux-ci établis
dans les communs, ne tardèrent pas à être installés {*) ;
r Ecole se trouvait en état de fonctionner et put fonc-
tionner dans Thiver 1814-1815 aussi bien que les événe-
ments de Tépoque pouvaient le permettre.
Gollet-Descotils, sur lequel on fondait justement de si
grandes espérances, avait été nommé directeur de TÉcole
le 1" août 1814.
L'installation était à peine terminée au Petit-Luxem-
bourg qu'il fallait à nouveau évacuer ce local. A la date
du 17 juillet 1815, la direction générale des mines était
supprimée, et le service des mines réuni à celui des ponts
et chaussées dans une direction générale des ponts et
chaussées et des mines confiée au comte Mole. A la
même date, le Petit-Luxembourg était affecté à la rési-
dence du chancelier, président de la Chambre des pairs.
Pour installer l'École et ses collections on fit choix de
Thôtel Vendôme, sis rue d'Enfer, 34, dont une partie fut
prise à bail, à cet effet, pour 9 ans, à partir du
14 août 1815; le voisinage du Petit-Luxembourg dut être
une des causes déterminantes de ce choix.
Gollet-Descotils commençait à être atteint de la longue
maladie à laquelle il devait succomber, à 42 ans, le 6 dé-
(*) Vuitry, dans son rapport sur la loi du 12 juîUet 1831,
estime à 90.000 francs les frais occasionnés par le déménage-
ment de la rue de TUniversité au Petit -Luxembourg. Ces frais
forent soldés par un prélèvement sur les fonds provenant de
Pesey qui restaient disponibles.
Le déménagement des collections fut fait par Tonnelier, qui
en avait toujours la garde, aidé par ringénieur Glère.
544 l'école des mines de paris.
cembre 1815. Lefroy, qui avait déjà contribué à Tinstal-
lation de TÉcole de Moutiers, en 1803, et au déménage-
ment de la rue de TUniversité au Petit-Luxembourg, fat
chargé d'opérer ce nouveau déménagement et de faire à
Thôtel Vendôme les travaux strictement indispensables (*)
pour que T École pût fonctionner. Migneron lui fut adjoint
pour le déménagement et la réinstallation des collec-
tions n.
Les locaux loués à Thôtel Vendôme étaient partielle-
ment occupés par un détachement de soldats prussiens,
dont il fallut tout d'abord obtenir Tévacuation avant
qu'on pût sérieusement s'occuper de la nouvelle instal-
lation (***). Grâce à l'activité et à l'habileté déployées par
Lefroy, elle était assez avancée pour qu'au commence-
ment de novembre 1815 les élèves pussent venir travailler
à l'École dans les salles d'étude. A la place de Collet-
Descotils, empêché par la maladie, Lefroy, outre ses
fonctions officielles d'architecte, remplissait en fait celles
d'inspecteur des études. Les professeurs constituaient un
comité d'instruction, que présidait leur doyen Baillet du
(*) La dépense, y compris celle du déménagement, ne s*éleva
qu'à une vingtaine de mille francs. Vuitry, dans son rapport sur
la loi du 12 juillet 1837, a parlé d'une dépense de 50.000 francs.
C'est exact, si Ton comprend les dépenses de premier établisse-
ment faites ultérieurement en 1819. Toutes ces dépenses furent
aussi imputées sur les fonds provenant de Pesey.
(**) Un choix d'échantillons dut être envoyé à l'Académie
de Berlin.
(**•) Le chancelier de France Dambray, pressé d'occuper le
Petit- Luxembourg, écrivait le 6 septembre 18i5 au comte Mole :
«... Les ingénieurs que vous avez bien voulu charger de cette
opération (le déménagement) m'observent qu'elle se ferait d*une
manière plus commode et plus expéditive si vous pouviez dé-
gager l'hôtel Vendôme des prussiens qui occupent encore le
rez-de-chaussée et dont le voisinage inquiète un peu pour la
sûreté de la précieuse collection qui doit y être déposée ; il me
suffit à cet égard de donner Féveil à votre prudence pour que
vous preniez toutes les précautions qu'elle vous suggérera... •
NOTICE HISTORIQUE. 545
Belloy. Les cours commencèrent le 11 janvier 1816 avec
le roulement normal à deux leçons par semaine pour chaque
matière, le cours de minéralogie et géologie ayant été
seul rendu public par une décision spéciale de décem-
bre 1815. En somme, rÉcole fonctionnait, en fait, à Thô-
tel Vendôme, suivant les traditions anciennes, encore que
ce ne dût être que par Tordonnance du 5 décembre 1816
que son organisation devait être définitivement réglée.
•A la place de Descotils, décédé, et sur le refus de Gal-
lois qui, par modestie, crut devoir décliner les fonctions
de professeur de docimasie et de directeur du labora-
toire, Berthier (*) en fut chargé, à la date du 24 mai 1816,
et commença cet enseignement si original et si profond
qu'il devait donner pendant 30 ans«
§ 2.
L hôtel Vendôme et ses transformations successives.
L'hôtel Vendôme, où l'Ecole des mines allait enfin
trouver la stabilité nécessaire au fructueux développe-
ment de pareilles institutions, avait été élevé en 1707
pour les Chartreux, sur les dessins de Gourtonne, archi-
n Berthier, né le 3 juillet i782, mort le 24 août 1861, avait
été de la promotion de 1801 qui, après un an d*études à Paris,
dut aller achever son instruction à Moutiers; il y resta élève
jusqu'en 1805, puis six mois comme ingénieur attaché à la direc-
tion de TEcole.
Berthier est resté professeur titulaire de docimasie jusqu'en
1845. Nommé professeur honoraire, il avait conservé son labo-
ratoire à TEcole, à la demande de Dufrénoy.
M. Daubrée a consacré à Berthier et à ses travaux, une notice
détaillée parue dans les Annales des mines, 6' série, t. XV, p. 1 .
Il nous suffira de rappeler ici le caractère spécial et Timpor*
tance exceptionnelle de son enseignement par le développement
donné aux Essais'par la voie sèche, dont 11 a fait un. traité resté
justement célèbre.
Tome XV, 1889. 36
546 l'école des mines de paris.
tecte du roi, en même temps que les maisons contiguôs
jusqu'à la porte d'entrée de leur monastère, situé dans
la rue d'Enfer. Ces religieux vendirent à vie l'hôtel à la
duchesse de Vendôme, qui le fit agrandir sous la direction
de Le Blond (*).
Le bâtiment primitif, construit par Courtonne, paral-
lèlement à la rue d'Enfer, de 8 toises de large sur 16 de
long, forme la partie centrale, à neuf fenêtres cintrées,
du bâtiment actuel situé sur la terrasse du jardin. Le
bâtiment était à un étage sur rez-de-chaussée, avec se-
cond étage en attique sur le jardin. Le Blond porta la
longueur du bâtiment à 27 toises, en rallongeant à chaque
extrémité par un pavillon à trois fenêtres en plate-bande,
un peu en retrait sur le corps principal du côté du jar-
din. Les appartements du rez-de-chaussée et du premier
étage donnant sur le jardin étaient réputés pour la beauté
des pièces en enfilade qu'ils offraient sur leur longueur
de 50 mètres. Le second étage, resté en attique au mi-
lieu sur le jardin, avait l'inconvénient de ne pas être de
niveau dans son plancher.
Sur la rue d'Enfer fut établie une grande cour d'hon-
neur, à pans coupés du côté de la rue, d'une profondeur
de 18 toises et demie, située vers l'extrémité nord du
bâtiment. Cette cour communiquait avec deux basses
cours, situées de part et d'autre de la première, dont
Tune, celle du nord, de forme circulaire; ces deux cours
étaient séparées de la cour d'honneur par de simples
murs de 12 pieds de haut, avec ouvertures au milieu.
Les basses cours étaient entourées des écuries et re-
(*) D'Âviler, dans Fédition de 4738 de son Cours darchiteciure^
a donné la description de Fhôtel restauré par Le Blond, p. 213-
216, et reproduit les plans n« 63, D, E, F, G, p. 209.
Le plan du jardin a été reproduit par Blondel, Architecture
française, 1752, t. II, p. 56; Blonde! a, en outre, rectifié diverses
erreurs d*attribution commises par d'Âviler.
NOTICE HISTORIQUE. 547
mises, qui étaient surmontées de logements mansardés
pour les gens de service. La basse cour du sud ouvrait
directement sur la rue d*Enfer par une porte distincte.
L'hôtel avait un vaste jardin d'agrément du côté du
Luxembourg, entre le jardin de ce palais, au nord, et le
clos des Chartreux, au sud, mais de forme malheureu-
sement très irrégulière ; il dessinait une sorte de fer de
lance qui s'appuyait à la base contre la terrasse régnant
sur toute la longueur du bâtiment de Thôtel, soit sur
une longueur de quelque 65 mètres, et dont l'extrême
pointe s'avançait jusqu'à environ 200 mètres du bâti-
ment. Un jardin potager de moindre importance se trou-
vait le long de la basse cour du côté sud.
En 1790, rhôtel et son jardin avaient été saisis en
même temps que l'enclos et tous les biens des Char*
treux qui occupaient une si vaste étendue au sud du
jardin du Luxembourg (*).
L'hôtel et ses jardins, comprenant une superficie totale
de 6.027 toises (22.894 mètres carrés), furent vendus
comme bien national, suivant procès-verbal d'adjudica-
tion des commissaires de la commune de Paris du
3 mars 1791, au prix de 332.800 livres, au sieur Alex.
Rich. Rousseau, ancien notaire au Ghâtelet de Paris et
ancien secrétaire du roi. En 1807, les propriétaires ven-
dirent au Sénat une partie du jardin, du côté de l'ouest,
sur une étendue de 9.436 mètres carrés, pour compléter
le jardin du Luxembourg, avec interdiction de bâtir sur
la partie cédée. En 1815, l'hôtel et les jardins y attenant,
appartenant à M. Gosté, écuyer, conseiller honoraire h
la Cour de Rouen, comprenaient encore une superficie de
7.163 mètres carrés, dont en bâtiments 1.321 mètres
{*) La limite est-ouest entre le clos des Chartreux, au sud, et Iq
jardin primitif du Luxembourg, au nord, passait approximative-
ment au point où viennent aboutir les balustrades des deux, ter-
rasses qui entourent le parterre.
^
548 i/egole des mines de paris.
carrés, et le surplus en cours et jardins : l'un, d'agré-
ment, est le jardin actuel, qui s*étend entre le bâtiment
principal et le jardin du Luxembourg; Tautre, dit jardin
potager, de 2.340 mètres carrés, longeait Taile sud entre
la rue d'Enfer et le premier jardin (*), comme on peut le
voir dans la pi. V.
Lorsqu'on août 1815 TÉcole des mines s'établit à l'hô-
tel Vendôme, ce ne fut qu'à titre assez précaire par un
bail de 9 ans ; jusqu'à la loi du 12 juillet 1837 (**) par la-
quelle l'État en fit l'acquisition, elle fut plusieurs fois
menacée de recommencer ses pérégrinations non plus en
province où toute idée de la rétablir était définitivement
abandonnée, mais tout au moins à Paris.
. Dès qu'en 1817 on se préoccupa de faire fonctionner
l'Ecole conformément à sa nouvelle charte organique du
5 décembre 1816, on reconnut la nécessité de nouveaux
travaux d'aménagement qui décidèrent de prolonger im-
médiatement le bail de 9 autres années, à partir du l**"
octobre 1824, au prix de 9.600 francs au lieu du prix
primitif de 8.800. On renouvela le bail successivement
pour trois ans, et enfin, en dernier lieu, pour 2 ans, au
prix de 12.000 francs. Le bail, qui avait été successive-
ment étendu à la presque totalité des dépendances for-
mant ailes sur les cours, n'avait jamais compris le second
étage, qui était desservi par un escalier distinct donnant
(*) Cette partie du jardin n'est pas figurée dans le plan donné
par Blondel en 1752; eUe figure en vacant sur le grand plan de
Paris, de Bretez, de 1734-1739.
P) La loi, avec son exposé des motifs, fut présentée à la
Chambre des députés le 18 mai 1837 (Monii, du 19 mai); elle fît
l'objet de la part de M. Vuitry d'un rapport très développé, dé-
posé le 9 juin (Monit. du 10), dont sont tirés en partie les ren-
seignements donnés par nous; adoptée sans discussion à la
Chambre des députés le 27 juin, elle fut présentée à la Chambre
des pairs le 1" juiUet, fit Tobjet d'un rapport du duc d'Istrie dé-
posé le 6 juillet (Monit, du 7), et adoptée sans discussion le
8 juillet.
NOTICE HISTORIQUE. 549
sur la basse cour du midi et fut occupé par le proprié-
taire et sa famille ou divers locataires jusqu'à Tachât en
1837. La partie du jardin située au midi, dite jardin po-
tager, n'avait non plus jamais été comprise dans le bail:
A
Lefroy , qui était logé à TEcole en sa qualité d'inspecteur,
et avait son appartement dans Tétage mansardé des dé-
pendances de Taile sud, avait loué ce jardin pour son
usage particulier (*).
Au début, en 1815, lorsque l'École s'installa à Thôtel
Vendôme, sous un simple régime de fait, on s'était
borné aux installations les plus indispensables. Une salle
d'étude et de dessin avait été aménagée pour les élèves
au rez-de-chaussée ; les collections méthodiques de mi-
néralogie et de géologie avaient été disposées dans les sept
salles en enfilade au premier étage sur le jardin ; la bi-
bliothèque avait été installée dans les trois salles du rez-
de-chaussée, au nord, sur le jardin ; l'une de ces salles
servait de salle au conseil quand il se réunissait, condam-
nant ainsi l'usage de la bibliothèque pendant ses réu-
nians ; cette même salle servait pour le cours de minéra-
logie et géologie, le seul qui fût public ; les laboratoires
avaient été installés dans un petit bâtiment, formant dépen-
dance, à l'angle nord du corps principal, destiné ancien-
nement aux cuisines au rez-de-chaussée et au logement
du personnel des cuisines au->dessus; les laboratoires
offraient sept places, ce qui permettait, par un roulement
à deux brigades, d'avoir un effectif de 14 élèves travail-
lant au laboratoire et au dessin. Tout le restant des col-
lections, dépôts, modèles,, etc., restait entassé, non
rangé, dans les autres pièces.
(*) Le jardin principal faisait au contraire partie des locations
de rÉtat; il était et resta affecté à Tusage des élèves jusqu'à
une date relativement assez récente. Lalégende, qui s*appuie tou-
jours sur rhistoire, dit-on, prétend qu'il était réputé particuliè-
rement propice à la préparation des examens.
550 L*ÉGOLE DES MINES DE PARIS.
En 1819, après que TÉcole eut reçu son organisation
stable et définitive par Tordonnance du 5 décembre 1816
et les règlements qui suivirent cette ordonnance, après
que le nouveau bail eut assuré un peu plus de stabilité
matérielle et donné plus d'espace disponible, de nouveaux
travaux d'aménagement furent repris (*). Ils permirent
de porter à 10 le nombre des places du laboratoire, en
étendant celui-ci dans les dépendances de l'aile nord,
et par suite d'avoir un effectif de 20 élèves au moins pou-
vant, par roulement, travailler toute l'année au labora-
toire ; la bibliothèque fut augmentée d'une pièce, et on
put songer à mettre un peu d'ordre dans les collections
restées jusque-là entassées {**)^ notamment dans les col-
lections statistiques départementales et de modèles {**%
qui avaient pris l'accroissement que nous avons men-
tionné p. 479.
Malgré d'autres développements successifs donnés aux
installations, spécialement en 1822 (****), la situation de
(*) Les dépenses s'élevèrent à quelque 20.000 francs, à nou-
veau pris sur les fonds restés disponibles de Pesey. Comme
toujours Lefroy fut chargé de la direction immédiate de ces tra-
vaux, ce dont il s'acquittait avec une habileté et une économie
justement remarquées.
(**) A cette occasion, Dufrénoy, qui venait à peine de terminer
SOS éludes, fut adjoint à Lefroy pour le rangement des collec-
tions ; il entra ainsi au service de cette École, où il devait passer
les 50 années de sa vie et qu'il devait élever à un si haut degré de
prospérité.
(***) Ces collections, avons-nous dit (p. 479), étaient plus nom-
breuses que scientifiques. Dans les quelque iOO.OOO échantillons
ou objets qu'elles comprenaient, Brochant de Villiers, en 1816,
avait disposé une collection systématique de minéralogie, classée
d'après le système français, ne comptant guère plus de SOO échan-
tillons; il y avait, en outre, une collection spéciale classée d'après
le système de Werner, qui pouvait avoir environ 500 échantil-
lons (voir p. 500, note 1).
(****) Pour l'année scolaire 1821-1822, l'administration avait ac-
cordé un crédit extraordinaire de 21.600 francs, qui fut princi-
palement employé à acquérir et installer le mobilier nécessaire
pour le rangement des collections.
NOTICE HISTORIQUE. 551
tous les services resta toujours fort misérable, faute dei
place suffisante. Les salles d'étude, dont une partie avaii
été reportée à Tentresol sur la cour, étaient mal éclairées,,
insuffisantes par suite du nombre croissant d'élèves, disper-
sées çà et là de manière à rendre la surveillance malaisée*
Les salles de laboratoire étaient petites, mal disposées, bu-
mideset présentaient trop peu d'élévation. Les collectionar
qui s'augmentaient sans cesse {*) continuaient à s*entas*
ser sans ordre, en partie non déballées ; les salles qui
leur étaient consacrées devenaient inabordables par suite
de cet encombrement. La surveillance générale était
rendue bien difficile par la présence des locataires étran-
gers qui occupaient tout le second de Thôtel, en sorte
que Tadministration de TEcole n'avait même aucune ac-
tion sur le portier-concierge, personnage dont le rôlo
ne laisse pas de jouer, on le sait, une certaine impor*
tance dans la discipline intérieure d'une Ecole.
Aussi dès 1823 le conseil de l'École avait-il demandé
l'achat de l'hôtel pour que l'administration, absolument
et définitivement maîtresse de ses actes, pût donner à
l'institution déjà si florissante (**) tous les développemeniîa
qui lui étaient nécessaires. Ce projet ne devait aboutir
que sous le gouvernement de Juillet, par la loi du 12 juil-
let 1837, après que l'École eut subi une assez profonda
transformation et dans son administration et dans soa
enseignement. Avant de se décider à l'achat de l'hôtel, le
gouvernement avait même étudié la possibilité de trans-
porter l'École soit à l'hôtel d'Orsay, soit à l'hôtel de la»
(*) Tandis qu'en 1816 Tensemblc des collections était réputé
représenter quelque 100.000 échantillons, dès 1820, Brochant de
Villiers les mentionnait comme en comprenant 140.000. La seule
collection systématique de minéralogie était passée, en quatre an»,
de 800 à 4.000 échantillons.
(*') En 1823, l'efiFeclif des élèves titulaires était d'une trentaine^
non compris une douzaine d'élèves autorisés dont plusieurs ne
différaient guère des véritables élèves titulaires.
552 L*ÉCOLE DES MINES DE PARIS.
rue des Saint-Pères, aujourd'hui occupé par TEcole des
ponts et chaussées, et siège alors de Fadministration gé-
nérale des ponts et chaussées et des mines.
L'hôtel et toutes ses dépendances furent enfin achetés
par Tadministration, en vertu de la loi du 12 juillet 1837,
pour le prix principal de 380.000 francs. Le dessin de la
planche V donne le plan de Thôtel et de ses dépen-
dances au moment de l'acquisition (*). La loi allouait en
outre un crédit de 50.000 francs pour travaux de répara-
ration et de restauration, devenus d'une nécessité urgente.
Depuis quarante ans l'hôtel Vendôme avait pour ainsi
dire cessé d'être entretenu.
Ces travaux de restauration furent confiés à Lefroy qui,
devenu inspecteur général des mines, avait oflBciellement
remis à Dufrénoy, en 1836, l'inspection de l'École, que,
celui-ci exerçait en fait depuis 1834, en qualité d'inspec-
teur-adjoint. Ces travaux furent exécutés en 1837-1838;
ce fut, à tous égards, pour Lefroy, le digne couron-
nement d'une carrière où cet ingénieur avait donné fré-
quemment des preuves remarquables de ses talents d'ar-
chitecte et d'administrateur. Le crédit voté par les
Chambres pour l'ensemble de toutes les opérations de
l'achat et de la restauration, avait été de 435.000 francs.
Lefroy, qui fut chargé de suivre l'ensemble de l'affaire,
sut tout exécuter de la façon la plus satisfaisante en res-
tant de l',05 au-dessous du crédit, ce qui lui valut de
chaudes félicitations de l'administration, pour un exemple
certainement rare en circonstances pareilles.
Ces travaux de réparations terminés, il fallut re-
prendre le projet d'agrandissement devenu de plus en
plus indispensable. Un projet dressé par Lefroy d'après
(*) Ce plan est la reproduction de celui qui, dressé par Lefroy,
est annexé à Facte d'acquisition des 26-29 août 1837, dont la mi-
nute est déposée en Tétude de M* Berceon, notaire, k l*obligeance
duquel nous devons d'avoir pu reproduire ce document.
NOTICE HISTORIQUE. 553
les indications du conseil de TÉcoIe, avait été soumis aux
Chambres par le gouvernement avec la loi de 1837 (*),
mais celles-ci avaient provisoirement ajourné le travail.
Le plan auquel on s'arrêta définitivement (**), après di-
verses modifications successives, et qui fut exécuté de
1840 à 1852 pour le gros-œuvre, ne s'écartait pas sensi-
blement, dans ses grandes lignes, de celui proposé par
Lefroy (***).
Le bâtiment principal de Tancien hôtel Vendôme, pa-
rallèle à la rue d'Enfer, fut allongé par la construction,
à chacune de ses extrémités nord et sud, d'un pavillon
de 15 mètres de longueur sur 15 mètres de profondeur.
Les dépendances en ailes transversales, à rez-de-chaussée
et mansardes, de l'ancien hôtel, furent enlevées; deux
ailes transversales de 9 mètres de largeur furent im-
plantées à leur place, s'étendant du bâtiment principal
à la rue d'Enfer; ces ailes étaient à premier et second
étages, se raccordant avec ceux de ce bâtiment prin-
cipal. Ces deux ailes enserraient ainsi une vaste cour de
25 mètres de profondeur sur 32 mètres de largeur, fermée
sur la rue d'Enfer par une grille avec arcades en maçon-
nerie. Deux autres cours de moindre importance bordaient
les ailes au nord et au sud.
Les laboratoires étaient placés au rez-de-chaussée de
l'aile nord ; ils étaient construits de telle sorte qu'ils of-
fraient 22 places et permettaient d'avoir un effectif de
44 élèves travaillant toute l'année, par périodes, au labo-
(*) Le projet de Lefroy soumis au Parlement comportait une
dépense de 315.000 francs.
(••) Le plan fut préparé par Duquesney, architecte des bâti-
ments civils, d'après les indications données par le conseil de
rÉcole et suivant rectifications demandées par celui-ci.
(*•*) La différence essentielle avec le plan de Lefroy consiste
dans ce que les deux ailes transversales n'avaient été prévues
par lui qu'à rez-de-chaussée, tandis qu'elles furent exécutées avec
premier et second étages comme le bâtiment principal.
T
554 L*ÉGOLE DES MINES DE PARIS.
ratoire; les salles d'étude et de dessin étaient en face
dans Tautre aile.
Les constructions se firent successivement, d'abord à
raison de nécessités budgétaires qui forçaient à les ré-
partir sur plusieurs exercices, puis de façon à ne pas
interrompre les études ; on se bornait à déplacer les salles
de travail suivant Tétat des constructions.
Le bâtiment des laboratoires, qui fut le premier entre-
pris, était terminé pour Tannée scolaire 1844-1845. On
construisit ensuite successivement le pavillon nord, à
l'extrémité du bâtiment principal, le pavillon sud à Tautre
extrémité et enfin l'aile transversale sud. Vers 1852, les
constructions proprement dites étaient terminées et il ne
restait que des travaux d'appropriation intérieure, instal-
lation des collections, etc.
La dessin de la planche YI représente l'état de
l'Ecole des mines à la suite de cette première transfor-
mation.
A peine était-elle achevée, tout était à recommencer
en 1860 par suite du percement projeté du boulevard
Saint-Michel; les deux ailes transversales étaient cou-
pées vers leur milieu légèrement en biais ; le sol de la
nouvelle voie se trouvait en outre sensiblement en contre-
bas de celui de l'ancienne rue. Les nouveaux travaux de
l'École furent quelque peu retardés par la remise, qui
était nécessaire, au nord, de terrains appartenant au
Sénat. L'importance des travaux (*), la rapidité relative
avec laquelle ils devaient être menés, le nombre d'élèves
alors présents à l'École, tout concourait pour qu'il fût
impossible, comme jadis, de déplacer successivement, au
cours des constructions, et suivant leur état, les salles
destinées à l'instruction. La Préfecture de la Seine remit
donc à l'École, pendant la période des constructions, une
n Le devis des eonstroctions projetées montait à l.SOO.OOO fr.
NOTICE HISTORIQUE. 555
maison située en face, rue d'Enfer, n^ 13, où furent éta-
blis des laboratoires provisoires.
Commencées en 1 86 1 , les nouvelles constructions , telles
qu'on peut les voir aujourd'hui et que les représente suflS-
sanunent le dessin de la planche YII, furent terminées
en 1866.
Depuis, il n'a plus été fait à TÉcole que de simples
appropriations intérieures, des changements de destina-
tion de diverses pièces. Les deux principaux ont consisté,
de 1876 à 1879, dans l'extension des salles attribuées à
la collection de paléontologie {*), et, un peu plus tard,
dans la transformation en salles couvertes pour les col-
lections de modèles (**), des deux petites cours surélevées,
situées sur le boulevard de part et d'autre de l'entrée
principale.
La collection de paléontologie, à la suite de ces der-
nières transformations, a pu disposer de tout le second
étage de l'ancien bâtiment principal donnant sur le jardin ;
elle s'est étendue au sud (***) dans les pièces antérieurement
dévolues aux logements de Tinspecteur et du directeur ;
ces logements ont été reportés dans le bâtiment neuf en
façade sur le boulevard, au nord de l'ensemble des cons-
tructions de l'École (****). Les collections de minéralogie
(*) Voir sur l'origine et les développements de la collection de
paléontologie la notice spéciale placée aux annexes.
L'extension des collections de paléontologie dans tout le se-
cond étage deTancien bâtiment de TÉcole a donné lieu, en 1876,
à de nombreuses discussions dont Técho a retenti jusque dans le
Parlement. Gambetta avait mis son influence à la réussite de ce
plan dont il entretint la Chambre des députés dans la séance du
4" décembre 4876 {Journal officiel du 2, p. 8926, col. 2 et 3).
(**) Les modèles placés dans ces nouvelles salles proviennent
presque tous de modèles qui avaient figuré à l'Exposition uni-
verselle de 1878 et qui ont été donnés àTÉcole parles exposants.
{***) Ces travaux d'aménagement de la collection de paléonto-
logie ont coûté 350.000 francs.
(*•**) Dans le plan primitif dressé en 1860, le directeur et Finspec-
556 l'école des mines de paris.
et de géologie {*) disposent également, au-dessous de
la collection de paléontologie, de tout le premier étage
de Tancien bâtiment en façade sur le jardin; les deux
collections furent reliées Tune à l'autre par un escalier
intérieur spécial.
Les nouveaux laboratoires ont été installés dans un
bâtiment spécial construit, à cet effet, à Tangle nord-
ouest du massif des constructions de TEcole, du côté du
Luxembourg (**). Ils offrent aux élèves 32 places. Outre
les laboratoires des élèves et leurs dépendances, ce bâti-
ment contient également, au premier étage, le bureau
dressais et un amphithéâtre pour les leçons; à Tétage
au-dessus, du côté du Luxembourg, sont les laboratoires
des professeurs, et, du côté du boulevard Saint-Michel,
les salles de dessin pour les élèves.
§3.
VÉcole des mines sous le gouvernement
de la Restauration.
Lorsqu'on ISlSTÉcole s'établit à Thôtel Vendôme, elle
leur devaient être logés dans le bâtiment spécial, portant le n* 64,
élevé sur le boulevard à Textrémité sud des constructions de
rÉcole. Mais ce bâtiment a reçu une autre destination; il sert en
partie au service de la carte géologique détaillée de la France et
en partie au logement d'employés du Sénat.
(*) Voir sur l'origine et le développement de ces collections
les notices spéciales placées aux annexes.
(**) Les nouveaux laboratoires ont été décrits et figurés {Ency-
clopédie chimique de Fremy, t. I«% 1" fascicule; et Annales des
MineSy 7* série, t. XX, p. 535), par M. Ad. Carnet, inspecteur de
l'Ecole des mines, aujourd'hui chargé de leur surveillance à titre
de professeur de docimasie. M. Ad. Garnot, dans cet article, qui a
été publié à part, donne d'intéressants renseignements histori-
ques et statistiques tant sur les laboratoires des élèves que sur le
bureau d'essais de l'École; il fournit aussi des indications sur les
Berthier, Ebelmen et Rivot, qui se sont successivement succédé
depuis 1815 dans la chaire qu'il occupe aujourd'hui.
NOTICE HISTORIQUE. 557
commença à fonctionner sous un régime de fait comme
dans son court passage au Petit-Luxembourg. On continuait
le régime de Moutiers, ou, ce qui serait plus exact, on
reprenait les traditions de TÉcole de la rue de TUniver-
sité. Un an seulement après Finstallation à l'hôtel Ven-
dôme, le régime et le fonctionnement de TÉcole furent
légalement et définitivement fixés par Tordonnance du
5 décembre 1816, complétée par les deux arrêtés minis-
tériels des 6 décembre 1816 et 3 juin 1817, portant règle-
ment, le premier pour les élèves ingénieurs, et l'autre
pour les élèves externes (*).
Désireux de renouer les traditions du passé, en allant
au delà et par-dessus la Révolution, le gouvernement
de la Restauration, dans l'article 1®' de l'ordonnance du
5 décembre 1816, semblait représenter l'École « rétablie
à Paris » comme la continuation immédiate de celle
« créée par l'arrêt du conseil d'État du roi du 19 mars
1783 » (**). C'était en réalité faire beaucoup d'honneur
(*) Ces trois documents se trouvent dans : Lamé Fleury, Re-
cueil des lois, décrets et ordonnances^ etc., t. II, p. 491 et suiv.
{**) Avant de statuer définitivement sur le sort de l'École des
mines de Paris, le gouvernement de la Restauration avait créé, par
ordonnance du 2 août 1 816, une École de mineurs à Saint-Ëtienne ;
le préambule de cette ordonnance la motiva sur « Turgence
de remplacer les écoles pratiques des mines établies à Pesey et
Geislautern. » Mais cette École de mineurSy suivant la qualifica-
tion que lui donne Fordonnance, devait correspondre, dans Tes-
prit de ses fondateurs, a une autre destination que celle de
TÉcole des mines de Paris. Celle-ci devait rester une école de
haut enseignement pour les membres du corps des mines et
pour les jeunes gens destinés à devenir « directeurs d'exploita-
tions et d'usines », comme le dit l'article 25 de l'ordonnance du
5 décembre 1816 sur l'École des mines de Paris. Celle-là devait
être une école professionnelle pour les agents inférieurs, € pour
les jeunes gens qui se destinent à Texploitation'et aux travaux
des mines », suivant les termes de l'article 1" de l'ordonnance
du 2 août 1816 relative à l'École de Saint-Étienne. On sait que,
dès le début, sous l'influence de Beaunier, son premier directeur,
et plus encore sous celle de ses successeurs, cette École a de plus
558 l'égolb des mines de paris.
à la pauvre École de Sage et oublier que la véritable
École des mines, dont celle établie à Thôtel Vendôme
était la continuation, avait été créée rue de l'Université,
sous la Convention et le Directoire, par les soins de
Tagence et du conseil des mines. L'organisation consti-
tuée par les actes de 1816 et 1817 est, en effet, celle de
cette École modifiée de fagon à tenir compte, d'une part,
des enseignements donnés par l'expérience de Moutiers,
et, d'autre part, des changements survenus dans l'orga-
nisation de l'administration des mines,
L'École devait être administrée par un conseil, présidé
par le directeur général (*), composé de trois inspecteurs
généraux du corps, des quatre professeurs et de l'ins-
pecteur de l'École; l'École n'eut un directeur que beau-
coup plus tard, en 1848; jusque-là, et surtout tant que
ces fonctions furent remplies par Lefroy, l'inspecteur
n'était que le bras exécutif des décisions du conseil.
Les quatre chaires constituées par l'article 6 de l'or-
donnance, qui devaient seules subsister jusque vers
1845 (**), étaient les quatre chaires anciennes de : miné-
ralogie et géologie (***), docimasie, exploitation des
en plus dévié de la destination primitivement prévue pour elle,
de telle sorte qu'aujourd'hui, en apparence du moins, le pro-
gramme de son enseignement ne diffère guère dans ses grandes
lignes de celui de TËcole de Paris.
n Le Directeur général ne présida pour ainsi dire jamais le
conseil dont, à peu d'exceptions près, les délibérations ont tou-
jours été sanctionnées par Tadministration supérieure, de sorte
qu'on peut dire qu'en réalité le conseil administrait l'École; cela
est surtout vrai sous la Restauration.
(**) De cette époque commencent en fait dans l'enseignement
des modifications profondes qui ne devaient être consacrées en
droit qu'en i848.
(***) La chaire de minéralogie et géologie ne fut ojffîcîellement
dédoublée dans les deux chaires actuelles de minéralogie et de
géologie que lorsque Brochant de Villiers donna sa démission
de professeur titulaire en 4835; mais toutefois, depuis 18ii7, les
NOTICE HISTORIQUE. 559
mines, minéralurgie, qu'occupèrent respectivement les
quatre professeurs qui nous sont déjà bien connus : Bro-
chant de Villiers, Berthier, Baillet et Hassenfratz. On
revenait officiellement à l'enseignement théorique complet
de rÉcole de la Convention et du Directoire et non à celui
si mal conçu par Chaptal pour l'Ecole de Moutiers.
Tandis que, dans TÉcole de la Convention et du Direc-
toire, les quatre cours étaient publics, sous la Restaura-
tion, comme depuis d'ailleurs, le cours de minéralogie
et de géologie fut seul public en vertu d'une décision
spéciale rendue, en décembre 1815, avant l'ordonnance
du 5 décembre 1816 qui resta muette sur ce point.
Il était prévu qu'il y aurait un maître de dessin et des
maîtres de langues allemande et anglaise, de l'absence
desquels on s'était, nous l'avons dit, si justement plaint à
Moutiers; toutefois, pour les langues étrangères, l'art. 7,
S 2, ne prévoyait leur enseignement qu'à titre facultatif
pour (c ceux des élèves qui se feront distinguer par leur
travail et leur bonne conduite » (*); en fait, dès 1818,
les leçons d'allemand se trouvaient régulièrement éta-
blies.
Le professeur de docimasie, aux termes de l'art. 8,
était en même temps chef du laboratoire « et chargé, à
ce titre, de faire tous les essais et toutes les analyses qui
lui seront ordonnés par le directeur général et le conseil
de l'Ecole, et d'en tenir un registre exact ». C'était là
deux cours étaient professés à part : par Dufrénoy pour la mi-
néralogie, et par Elle de Beaumont pour la géologie» tous deux
en qudîté de professeurs-adjoints à Brochant.
(*) Dans Tannée 4816-1817, Dufrénoy et Thibaud, qui consti-
tuaient à eux deux Teffectif des élèves de FÉcole, demandèrent
à bénéficier de cette disposition. Le directeur général leur ré-
pondit en priant le conseil d'adresser aux deux élèves, en son
nom, les plus vives félicitations pour leur application et leur
conduite, mais de leur exprimer ses regrets de ne pouvoir, faute
de fonds, leur procurer un professeur d'allemand.
560 L ECOLE DES MINES DE PARIS.
aussi la continuation des traditions de la rue de TUni-
versité, et ce fut l'origine du bureau d'essais, constitué
en 1845, qui mit gratuitement le laboratoire de TÉcoIe à
la disposition du public.
Suivant, sur un autre point, les traditions de l'éta-
blissement multiple constitué sous la Convention à
rhôtel de Mouchy, l'ordonnance de 1816 ne s'était pas
bornée à prévoir à l'Ecole la constitution d'une biblio-
thèque et des collections de minéralogie, de géologie,
et de modèles, etc., inséparables d'une pareille institu-
tion; par son article 12, l'ordonnance avait confié au
conseil de l'École le mandat a de recueillir et de ras-
sembler tous les matériaux nécessaires pour compléter
la description minéralogique de la France », et, par suite,
de créer les collections et d'éditer les cartes géologiques,
topographiques et statistiques à ce nécessaires. En réa-
lité, le conseil de l'Ecole ne s'occupa jamais beaucoup
de l'exécution de ces cartes. Toutefois, ce fut en applica-
tion de la disposition précitée qu'il fut saisi, dans sa
séance du 11 juin 1822, d'un'rapport, adressé à l'adminis-
tration le 11 août 1820, par lequel Brochant de ViUiers
avait indiqué les moyens de nature, suivant lui, à doter
le plus promptement possible la France d'une bonne carte
géologique. Le conseil ne fit que donner une chaude adhé-
sion au plan de Brochant de ViUiers, en priant l'adminis-
tration de lui en confier l'exécution (*). On sait avec quel
succès cette œuvre grandiose fut menée à bien; mais
l'administration de l'École se borna à abriter les collec-
tions qu'y réunissaient naturellement Brochant de Vîl-
n Brochant de ViUiers s adjoignit DufréDoy et Ëlie de Beau-
mont. Ils firent un voyage préliminaire de reconnaissance en
Angleterre pendant six mois, en 4823. En 1825, ils commencèrent
leurs explorations en France. En 1826, de Billy avait été adjoint
à Dufrénoy, et Fénéon à Elle de Beau mont.
NOTICE HISTORIQUE. 561
liers, Dufrénoy (*) et Élie de Beaumont (**), le premier en
sa qualité de professeur, les deux autres comme pro-
fesseurs suppléants, adjoints à la conservation des col-
lections de T Ecole.
{*) Dufrénoy, né le 5 septembre 1792, mort le 20 mars i857,
appartenait à cette promotion de 1813 qui dut passer successive-
ment par Moutiers, Thôtel de Mouchy, le Petit-Luxembourg et
Vbôtel Vendôme; aussi ne fut-il nommé aspirant qu'en 1818.
Il ne quitta plus TÉcole des mines. Dès 1819 il était adjoint à
Lefroy pour la conservation des collections, livres, cartes et plans
qu*ii s'occupa de débrouiller et de classer jusqu'en 1825, date
à partir de laquelle 11 dut se consacrer plus spécialement au pro-
fessorat et aux triavaux de la carte géologique. Nonobstant ces
occupations, en 1834, il devenait inspecteur-adjoint de l'École et
inspecteur titulaire en 1836; il occupa, le premier, en 1848, les
fonctions de directeur de TÉcole à cette date déjà transformée
par lui ; il remplit ces fonctions jusqu'à sa mort.
Dès 1825, il suppléait Brochant de Villiers pour son double
cours; à partir de 1827, il ne garda que le cours de minéralogie,
dont il devint titulaire en 1835, et qu'il abandonna en 1847 à
de Sénarmont pour aller professer au Muséum.
On peut apprécier l'enseignement de Dufrénoy par son Traité
de minéralogie (3 vol. et atlas, 1841-1847).
De Biliy a consacré à Dufrénoy, dans les Annales des mines
(6* série, t. IV), une notice fort étendue qui résume parfaitement
cette vie si bien remplie à tous égards et expose Tensemble de
ses travaux comme savant.
Dufrénoy avait été élu à l'Académie des sciences en 1840.
{**) Ëlie de Beaumont, né le 25 septembre 1798, mort le 21 sep-
tembre 1874, ne peut être séparé de Dufrénoy. La gloire du pre-
mier a été plus brillante; ses travaux, comme savant, d'une
portée singulièrement plus haute et d'un caractère plus général,
marqueront davantage. Il a fait rejaillir sur TÉcole où il pro-
fessait la gloire de son nom. Mais les services rendus à l'Ecole
et à son enseignement par Dufrénoy, dont l'esprit était plus pra-
tique, ont été d'une tout autre étendue et singulièrement plus
féconds pour l'avenir.
Dès sa sortie de l'École, en 1823, Élie de Beaumont alla avec
Brochant de Villiers et Dufrénoy faire en Angleterre ce voyage,
resté célèbre, qui devait servir de préparation au travail de la
carte géologique commencé en 1825. En 1827, il suppléait Bro-
chant de Villiers pour l'enseignement de la géologie dont il deve-
nait professeur titulaire en 1835 pour le rester jusqu'à sa mort.
U est vrai que dès avant 1856, où la suppléance de de Ghancour-
Tome XV, 1889. 37
562 L ECOLE DES MINES DE PARIS.
L*ordonnance de 1816, continuant aussi les traditions
originaires, avait stipulé qu'il y aurait deux classes d'é-
lèves : les élèves ingénieurs, venant de l'École poly-
technique, destinés au recrutement du corps des mines,
pour lesquels l'École était plus spécialement créée ; les
élèves externes, « qui seront envoyés soit par les préfets,
soit par les concessionnaires ou les propriétaires d* éta-
blissements métallurgiques », disait l'art. 14, dans le but
principal, suivant Tart. 25, « de former des directeurs
d'exploitations et d'usines. » On reconnaîtra sans peine,
tois devint officielle, il se fit suppléer par celui-ci, ne faisant
plus effectivement chaque année qu'un nombre de leçons plus
ou moins restreint. Bien qu'il eût été mis à la retraite en 1868,
à raison de Tâge fatidique, et qu'il eût dû à ce titre résigner la
vice-présidence du conseil général des mines qu'il occupait de-
puis 1861, il fut, par mesure exceptionnelle, maintenu profes-
seur titulaire, en même temps qu'il restait chargé de la direc-
tion du nouveau service de la carte géologique détaillée de la
France.
L'œuvre laissée par Élîe de Beaumont comme publiciste est
immense. M. Guyerdet {Annales des Mines, T série, t. YIII,
p. 298) a mentionné 235 publications parues de 1822 à 1874. En de-
hors des notes publiées dans divers recueils dont quelques-unes,
telles que celles sur les soulèvements et les émanations métal-
lifères sont absolument capitales, il faut signaler comme ou-
vrages plus étendus : les Leçons de géologie pratique professées
au Collège de France (2 vol., 1843-1849); la Notice sur les sys-
tèmes de montagnes (3 vol. in-12), qui exposait les bases etTen-
semble de la théorie du réseau pentagonal, quelque peu aban-
donné aujourd'hui en tant que système; le tout, sans parler de
la Description de la carie géologique^ en collaboration avec Du-
frénoy.
Élu à l'Académie des sciences en 1835, il remplaça Ârago
comme secrétaire perpétuel.
Une statue d'Élie de Beaumont a été élevée à Caen en 1876 par
souscriptions sur l'initiative de la Société lioéenne de Norman-
die. L*ensemble des discours prononcés dans cette solennité et
publiés par les soins de cette Société fait bien connaître la vie et
les travaux de ce maître de la géologie française. M. J. Bertrand
lui a consacré un éloge historique très développé {Mémoires de
V Académie des sciences^ t XXXIX).
NOTICE HISTORIQUE. 563
dans ces dispositions, la reproduction presque textuelle
-des prescriptions antérieures.
L'arrêté ministériel du 3 juin 1817 ajoutait que « lep
élèves admis indiqueront, à leur entrée & TÉcole, Tespèce
de mine ou d'usine à la conduite de laquelle ils se desti-
nent plus particulièrement, afin que les études de chacun
puissent être dirigées vers la partie qu'il aura préférée. »
Cette disposition répondait, dans l'esprit des créateurs
de cette réglementation, à des habitudes d'enseignement
•que nous avons signalées à Moutiers, où le professeur va-
riait sensiblement son programme chaque année suivant
l'état d'instruction de ses élèves. En fait, ces diverses dis-
positions ne tardèrent pas à être perdues de vue, si tant
-est même qu'elles aient été jamais appliquées à Paris.
L'enseignement prit presque immédiatement Tallure ré-
gulière^ avec programmes définis, de cours faits en
deux ans. L'admission des élèves externes ne tarda pas,
d'autre part, à devenir un concours entre tous ceux qui
se présentaient à l'examen d'admission, sans qu'on se
soit jamais inquiété de savoir quelle devait être leur des-
tination après la sortie d§ l'École. De leur provenance on
ne s'en occupait que pour appliquer éventuellement une
clause par laquelle l'arrêté ministériel du 3 juin 1817,
relatif à l'admission des élèves externes, avait modifié
l'art. 14 de l'ordonnance de 1816. Sous l'influence des
idées de l'époque et conformément aux traditions, cet
.arrêté stipulait (art. 13) qu'à égalité de mérite la préférence
pouvait être donnée aux fils de directeurs ou de conces-
sionnaires de mines, de chefs ou de propriétaires d'usi-
nes minéralurgiques. Le premier conseil et l'administra-
tion supérieure ont fait une large application de cette
disposition ; ils ont souvent donné la préférence avec une
inégalité de mérite notable. La clause en question a été
maintenue dans les arrêtés ministériels des 30 juillet 1847
et V^ août 1861 qui ont successivement remplacé celui
564 L*ÉGOLE DES MINES DE PARIS.
de 1817. Mais après la Restauration il n'a plus été fait
qu'une application plus rare et en tout cas plus limitée
de cette disposition, qui doit être considérée aujourd'hui
comme légalement abrogée {*).
En outre des élèves externes, il y eut dès Torigine des
élèves autorisés j correspondant à ceux qui, dans notre
organisation actuelle, ont été qualifiés d'élèves libres et
dMJouTà^hxxi. d'oudileurs libres. Ce sont des personnes que
Tadministration supérieure autorise à suivre les cours de
rÉcolesans qu'elles soient astreintes à subir une épreuve
quelconque avant Tentrée ni à passer les examens de
fin d'année.
L'idée de ces élèves autorisés, dont il n'était pas ques-
tion dans l'ordonnance organique de 18 i 6, doit être re-
cherchée dans l'art, il de l'arrêté ministériel du 3 juin
1817 (^^), qui autorisait les candidats admissibles, mais
non admis, à suivre les cours sans prendre part aux
exercices qui devaient être réservés aux seuls élèves
externes. Mais le gouvernement de la Restauration
autorisa discrétionnairement beaucoup d'autres per-
sonnes, qui n'avaient jamais subi aucun examen, à jouir
de la même faveur ; allant encore plus loin, il permit à
plusieurs de ces élèves autorisés de participer aux tra-
vaux du laboratoire, en sorte qu'il n'y avait guère d'a-
vantages particuliers dont profitassent, par rapport à eux,
les élèves externes. Aussi s'explique-t-on sans peine que
ceux-ci réclamèrent plus d'une fois contre cette situation
d'autant moins tolérable pour eux que le gouvernement
de la Restauration usa du système des élèves autorisés
(*) Les arrêtés ministériels du 25 juin 1883, qui règlent aujour-
d'hui rentrée k rËcole, ne contiennent plus trace de cette dispo-
sition ; il peut être permis de le regretter si Ton songe au but
spécial de rËcole des mines.
(*•) Reproduite dans l'art. 8 de l'arrêté du 30 juillet 1847,1a
clause a disparu dans Tarrêté de 1861.
NOTICE HISTORIQUE. 565
à ce point que leur nombre s'éleva jusqu'à une trentaine.
Les élèves externes se plaignaient notamment que Ber-
thier favorisât parfois les élèves autorisés qui pouvaient
travailler au laboratoire au détriment d'élèves externes
qui n'y étaient pas admis. Berthier répondait avec raison
qu'il ne lui était pas possible de ne pas tenir compte des
ordres de l'administration supérieure, qu'avec l'exiguïté
des laboratoires, il ne pouvait souvent disposer que d'une
place pour quatre candidats, et que, si certains élèves
externes étaient exclus, c'était à raison de leur ignorance
à peu près complète en chimie. Jusqu'à l'époque, en
effet, où furent établis les cours préparatoires, l'insuffi-
sance de nombreux externes en physique et en chimie
préoccupa souvent le conseil; beaucoup d'entre eux
n'étaient admis à l'École qu'à la condition de suivre, à la
Sorbonne, des cours sur ces matières et de passer conve-
nablement un examen à la fin de leur première année.
Plus tard ils ne furent môme admis aux exercices prépa-
ratoires du laboratoire à la fin de la 1'" année que s'ils
soutenaient convenablement cet examen.
L'ordonnance de 1816 prévoyait qu'il pourrait y avoir
en cours d'instruction simultanément à l'École 9 élèves in-
génieurs (art. 1 3) et 9 élèves externes (art. 14). Les chiffres
furent promptement dépassés, même avant la mise en
service des nouveaux laboratoires dans l'année scolaire
1844-1845.
Le nombre des élèves ingénieurs dépendit toujours
des besoins que l'administration prévoyait dans le ser-
vice. De 1817 à 1822, les promotions annuelles ne furent
que de 3 élèves; à partir de 1823 jusqu'à la fin de la Res-
tauration elles furent de 4 et 5, et comme le plus habituel-
lement les élèves ingénieurs restaient trois ans à l'Ecole,
l'effectif était d'une quinzaine d'élèves ingénieurs environ.
Le nombre des élèves externes se réglait naturelle-
ment d'après le nombre des places disponibles au labo-
566 l'école des mines de paris.
ratoire ; toutefois, comme certains élèves n'y travaillaient
qu'un temps relativement réduit, le conseil se montrait
moins sévère sur le nombre des admissions. Tout au
début, leur nombre ne fut pas très considérable et ne
s'écarta guère, pour les deux années de présence utile,
de celui fixé par Tordonnance; les candidats ne furent
pas d'abord très nombreux et peu étaient éliminés aux
examens d'entrée {*). Mais peu à peu les jeunes gens qui
avaient échoué à l'Ecole polytechnique commencèrent à
affluer vers TÉcole des mines, et vers la fin du gouver-
nement de la Restauration il y eut jusqu'à 23 et 24 can-
didats pour 4 places disponibles. Lorsque TÉcole cen-
trale se fonda en 1829, il y eut un moment d'arrêt dans
le mouvement ascensionnel des candidats et même des
admis ; beaucoup de jeunes gens préférèrent se diriger
vers la nouvelle Ecole ; puis le mouvement ascensionnel
ne tarda pas à reprendre et ne cessa par la suite de
s'accentuer.
L'ordonnance constitutive de 1816 et les actes origi-
naires qui l'ont accompagnée ne prévoyaient rien expli-
citement pour les élèves étrangers. Il fut admis que
ceux-ci, lorsqu'ils étaient présentés par leurs ambassa-
Ij' deurs, pouvaient être absolument assimilés aux élèves
1. français, tant pour les avantages que pour\es sujétions.
Dès 1818, un sujet américain fut autorisé à suivre les
cours et les exercices sans passer d'examens, et sous le
gouvernement de la Restauration 15 élèves étrangers
> sortirent de l'École, parmi lesquels on doit citer Marianne
\ di Riveiro, qui fut directeur des mines du Chili, et Le-
l soine, de Liège, sorti avec des notes exceptionnellement
brillantes et qui a fait, en Belgique, dans la métallui^e,
une carrière si bien remplie.
(*) Pendant les sept premières années, tous les candidats qui
se sont présentés paraissent avoir été admis.
■>;
NOTICE HISTORIQUE. 567
Pendant toute la durée du gouveraement de la Restau-
ration, que les observations qui précèdent visent plus
spécialement, la vie de TEcole s'écoula d'une façon rela-
tivement assez uniforme, sauf Taccroissement du nombre
d'élèves qui suivit les agrandissements de 1819-1820, et
le développement qui put être par suite donné aux col-
lections. Cette régularité d'existence tint à la persistance
du personnel dirigeant pendant cette période.
L'École était en fait, on le sait, administrée par le con-
seil où restèrent tout ce temps les trois inspecteurs gé-
néraux Lelièvre, vice-président officiel, mais président
effectif, Gillet de Laumont et Duhamel, qui avait rem-
placé, en 1813, Lefebvre d'Hellancourt, décédé. Lefroy
resta tout ce temps également inspecteur agissant exclu-
sivement et directement sous l'action du conseil. Les
changements dans le personnel enseignant ne furent pas
très sensibles : Baillet et Berthier restèrent respective-
ment professeurs d'exploitation et de docimasie pendant
toute la période; si, en 1822, Hassenfratz fut remplacé
par Guenyveau (*), celui-ci ne paraît pas avoir apporté de
(*) Guenyveau, né à Saumur, le 16 mars 4782, mort inspec-
teur général des mines en retraite le 3 janvier 4861, avait cons-
titué avec Beaunier la première promotion (1802), qui fît toutes
ses études à Moutiers. 11 y avait décelé, en même temps que
Berthier, de la promotion précédente, des aptitudes remarquées
pour la chimie, qui le firent appeler en 1806 au laboratoire de
Tadmlnistration à Paris, pour y travailler sous Descotils.
Guenyveau n'a laissé que quelques rares notes de chimie et de
métallurgie dans le Journal des mines et les premiers volumes
des Annales des mines* Il a publié en 1824 (1 vol. in-8») un pré-
cis assez sommaire sur les Principes généraux de métallurgiej et,
en 1836 (1 vol. in-8«), un mémoire sur de nouveaux procédés pour
fabriquer la fonte et le fer en barres.
Il resta professeur à TEcole, de 1822 à 1840, date à laquelle il
fut remplacé par Le Play. Cet assez long enseignement de 18 ans
ne parait pas avoir laissé beaucoup de traces. Des légendes même
86 sont créées qui ne témoigneraient guère en faveur du cours
professé par Guenyveau; tout le monde connaît notamment
568 l'école des mines de paris.
changements sensibles dans l'enseignement de son pré-
décesseur. Brochant de Villiers resta également profes-
seur pendant toute cette période ; il est vrai que, dès 1825,
il se 3t suppléer par Dufrénoy, tant pour la minéralogie
que pour la géologie, et à partir de 1827, par Dufrénoy
pour la minéralogie, et par Elie de Beaumont pour la
géologie.
Pendant toute cette première période, le conseil, au-
quel le gouvernement semble avoir laissé une assez grande
latitude pour le fonctionnement intérieur de l'École, n'é-
tait en quelque sorte que la continuation, presque avec
le même personnel, de Tadministration qui avait suc-
cessivement présidé aux destinées de l'École de la Con-
vention et de celle de Moutiers. On s'explique donc que
les anciennes traditions, dont plusieurs ont laissé des
traces jusqu'à nos jours (*), aient continué à exercer,
pendant tout ce temps, une influence prépondérante. Mais
en même temps, dès cette première période, furent in-
troduites dans l'enseignement des innovations impor-
tantes, caractéristiques de l'enseignement de l'Ecole des
mines de Paris ; elles avaient été inspirées au conseil par
les résultats comparatifs de la double expérience de
l'École de la Convention à Paris et de l'École de Mou-
tiers ; en sorte que c'est aussi aux vénérables ancêtres
et créateurs de notre administration moderne des mines
qu'il faut en faire remonter l'honneur.
celle de Touvrier et de la tuyère. Nous n'aurions pas parlé de ces
souvenirs si nous n'en retrouvions l'écho peu déguisé dans la
notice que M. Lefébure de Fourcy a consacrée k Le Play (AnncUet
des mines, juillet-août 1882).
(*) Tel est le cas, pour ne citer qu'un détail, de la moyenne
partielle dont on s'occupe encore, en apparence du moins, pour
chaque matière de l'enseignement et qui n*est que la suite de
l'ancien médium qui jouait jadis un rôle si capital pour le clas-
sement et la sortie des élèves, puisque nul ne pouvait sortir de
l'École avant d'avoir obtenu son médium dans chacune des ma-
tières individuellement.
NOTICE HISTORIQUE. 569
Chacun des quatre cours durait deux ans. La géologie
proprement dite, bien que confiée au môme professeur,
alternait avec la minéralogie, la géologie étant devenue
une véritable science avec un corps de doctrine.
Hassenfratz {*) et Guenyveau enseignaient toujours la
minéralurgie plutôt que la métallurgie ; le cours conti-
nuait à comprendre la fabrication de la chaux et du plâ-
tre, des briques et poteries, des verres et cristaux, des
couleurs métalliques, des acides et sels minéraux {**),
Baillet traitait des divers moteurs à eau {***) et & va-
peur, en les intercalant au milieu de son cours d'exploi-
tation, comme la théorie des machines à vapeur se trouve
intercalée dans le traité d'exploitation de Combes. C'é-
taient les premiers indices de la partie de ce cours, qui
plus tard devait former le cours de machines, distinct
de celui d'exploitation, même quand il resta confié à un
seul professeur. Baillet terminait la première partie de
son cours par des legons de lever de plans superficiels
et souterrains, tout comme Duhamel, dès T Ecole de Sage,
enseignait la géométrie souterraine à la suite de Tex-
ploitation des mines, et comme on voit cette matière
figurer dans le Traité de Combes.
Tout cet enseignement n'était, en somme, que la con-
tinuation de celui inauguré dans l'École de la Conven-
tion, mis au courant toutefois des découvertes et progrès
faits depuis cette époque.
{*) Nous ne pouvons pour le programme d'Hassenfratz, que
renvoyer à ce qui en a été dit p. 497.
{**) En i836, lors du remaniement des programmes qui eut
lieu à cette époque, Guenyveau parait avoir fait disparaître les
parties du cours ne se rattachant pas directement à la métaliur*
gie. Le Play ne les rétablit que partiellement quelques années
après.
(***) Avec les machines à eau, Baillet traitait de la construction
des digues, étangs, rigoles, tuyaux de conduite et de leurs acces-
soires, matières rentrant partiellement dans le cours de cons-
truction.
570 l'école des mines de paris.
L'enseignement théorique donné dans les quatre coursy
qui duraient du 15 novembre au 15 avril de chaque an-
née, devait être complété par un enseignement pratique,
qui resta toujours particulièrement cher à ceux qui, en
1794, suivirent avec tant de persévérance, mais si peu
de succès, l'idée des écoles pratiques, que nous allons
voir agiter à nouveau, sans plus aboutir d'ailleurs. Cet
enseignement pratique devait être donné partie à Paris,
à rÉcole ou autour de TÉcole, et partie au dehors.
A l'Ecole, les élèves étaient exercés alternativement,
par le système du roulement en brigades, qui persiste
encore, au travail de laboratoire et au dessin, et ils
étaient censés devoir se livrer à l'étude des collections,
de 8 heures à 9 heures et demie du matin. A la suite des
cours, ils visitaient à Paris ou aux environs, avec les
professeurs de minéralurgie ou d'exploitation, soit des
ateliers minéralurgiques f ), soit des exploitations de car-
rières (**), et ils faisaient des courses géologiques avec le
professeur de minéralogie.
(*) Hassenfratz, au début, avait même établi à rÉcole des four-
neaux pour le traitement en grand du fer et du plomb ; mais ces
leçons pratiques paraissent avoir cessé assez promptement, un
peu peutréire à la suite des réclamations du quartier.
(**) Tout à fait au début de ce système, les professeurs ne fai-
saient pas moins de quinze visites de cette nature, et il y avait
quatre courses minéralogiques.
Les visites industrielles avec les professeurs ont, depuis cette
époque, subi des fortunes diverses; tantôt absolument abaa-
données, tantôt reprises, mais toujours avec un développe-
ment moindre qu'au début. Les visites relatives à Texploitation,
difficiles, il est vrai, autour de Paris, ont notamment cessé depuis
longtemps.
En ces derniers temps, des visites industrielles avaient eu lieu
librement sous les auspices et par le concours de TAssociation
des anciens élèves.
Les courses géologiques ont persisté et se sont développées par
suite de la grande course géologique d'une semaine qui s'est
ajoutée aux courses d'un jour dans les environs de Paris.
NOTICE HISTORIQUE. 571
Entre la première et la deuxième année, le temps dis*
ponible était occupé par des travaux au laboratoire, des
exercices de lever de plans superficiels et souterrains,
que dirigeait et surveillait Tinspecteur Lefroy, par des
exercices de dessin et plus tard par la rédaction des
cours suivis dans Tannée.
Le conseil ne voyait, dans tous ces exercices, que
Tébauche de renseignement pratique qui devait essen-
tiellement s'achever, suivant ses idées persistantes, dans
les écoles pratiques et dans les grandes exploitations de
mines, comme le portait Tarticle 22 de l'ordonnance
de i8I6; l'article 10 de l'arrêté ministériel du 6 dé-
cembre 1816, qui reflétait ces idées, avait stipulé qu'au-
cun élève du corps ne pouvait être promu au grade d'as-
pirant sans avoir passé trois campagnes ou séjourné douze
mois consécutifs dans une école pratique ou dans un éta-
blissement de mines et avoir été reconnu à la suite, par
le conseil, avoir Texpétience ou les connaissances pra-
tiques nécessaires.
Toutes ces dispositions émanaient, du reste, du conseil
qui avait préparé ces actes ofiSciels ; on sait trop l'impor-
tance qu'il attachait à ces idées pour ne pas deviner avec
quelle persistante continuité il insista auprès de l'admi-
nistration toutes les fois que la plus petite occasion s'en
présentait pour demander qu'on le mit à même de se con-
former strictement à ces dispositions; il insistait notam-
ment sur la création des écoles pratiques {*). Il est à
(*) Dans une délibération de 1820, le conseil « plein des souve-
nirs et des heureux résultats de Geislautern et Pesey » demandait
instamment : l"" Toctroi d'une concession de mine de houille à
TÉcole de Saint-Etienne; 2« Tachât d'une usine à fer qui, au
besoin, eût été gérée par les ingénieurs des mines pour le compte
du ministère de la marine ; 3"* la création d'une école spéciale
sur une concession de mine de plomb et de cuivre argentifères.
On reconnaîtra bien là la persistance des idées mises en avant
depuis 1794.
572 l'école des mines de paris.
peine besoin de dire, d*autre part, que le gouvernement
de la Restauration, pas plus d'ailleurs que ceux qui lui
succédèrent, ne répondit à ces ouvertures, et ne songea
à acquérir et à exploiter les établissements miniers et
minéralurgiques nécessaires pour la constitution de ces
écoles pratiques (*) . Ce ne fut en définitive que par des
voyages, tels que la pratique s'en est conservée inaltérée,
sauf diverses modifications dans les détails de Tapplica-
tion (**), que put être acquis l'enseignement pratique au
(*) La question n*a été examinée tant soit peu sérieusement
par l'administration supérieure qu'en 1837-1838, au moment où,
en achetaot l'hôtel Vendôme, on se disposait à donner à l'École
des mines de Paris, dont la vitalité et l'utilité avaient fait leurs
preuves par vingt ans d'une brillante existence, tous les dévelop-
pements que cette institution nécessitait.
Le plan alors discuté consistait à créer une école pratique,
formant en même temps usine expérimentale, par un établisse-
ment composé d'une mine de houille et d'une usine à fer exploi-
tées directement par des ingénieurs des mines. Les élèves y
auraient passé deux campagnes, d'un semestre chacune, entre
leurs cours théoriques. Dans la première année ils devaient étu-
dier particulièrement les détails, le premier trimestre à la mine,
le second à l'usine ; ils auraient pratiqué les travaux manuels du
mineur et du boiseur, du fondeur, du puddleur et du foi^eron;
levé des plans souterrains et superficiels ; dressé des devis de
détail pour mine et usine. Dans la seconde année, consacrée à
des études plus générales, ils auraient étudié des projets, avec
devis, de travaux ou d'installations pour la mine et l'usine. Les
élèves n'auraient fait des voyages d'étude en France etàVèlran-
ger qu'après ce double stage.
Le gouvernement recula devant la dépense de premier éta-
blissement que nécessitait l'exécution de ce plan.
(**) Les modifications ont porté, avec le temps^ sur la durée et
l'itinéraire de ces voyages.
Au début, les voyages suivant la deuxième et la troisième année
d'études étaient réglés à 1 40 jours de durée ; leur itinéraire détaillé
était fixé par le conseil sur la rédaction d'un de ses membres. Ces
premiers itinéraires obligeaient à des stationnements prolongés
. dans un même établissement où Ton indiquait même à Télève le
programme de ce qu'il aurait à faire. Des nécessités budgé-
taires firent réduire, par la suite, dès le début du gouverne-
ment de Juillet, la durée de ces voyages à 100 jours ; l'itinéraire
j
NOTICB HISTORIQUE. 573
dehors; Tusage s'établit promptement, par suite de ces
nécessités, d'entendre chacun de ces voyages comme
constituant une de ces campagnes prescrites par Tar-
ticle 10 de l'arrêté du 6 décembre 1816. Il fut même
entendu, à partir de 1820, qu'on considérerait comme
première campagne, au sens de cet article, la période
d'exercices pratiques à Paris, entre la première et la se-
conde année, comprenant les visites d'établissements et
les courses minéralurgiques avec les professeurs (*).
Le Conseil de l'École, plus pénétré de l'importance de
l'enseignement pratique, et interprétant plus étroitement
l'arrêté de 1816, voulait, il est vrai, que les élèves
ingénieurs fissent leurs trois campagnes de voyage, sans
compter comme telle la période d'exercices de première
année, et restassent par suite quatre ans k l'École; mais
l'administration supérieure, désireuse de disposer au plus
tôt de ses ingénieurs, ne voulut jamais accepter une pa<
reille combinaison.
Cette scolarité de quatre ans se liait, du reste, pour
le Conseil avec l'ensemble d'un système, reposant aussi
fut ensuite laissé au choix des élèves sous la sanction d'un exa-
men en conseil. Les usages ont varié suivant le temps pour les
pays que les élèves pouvaient choisir, au moins, entre la deuxième
et la troisième année; le premier grand voyage a dû, à certaines
époques, et notamment aujourd'hui, se faire nécessairement en
France.
Ces renseignements sont relatifs aux voyages des élèves ingé-
nieurs. Jusque vers la fin du gouvernement de la Restauration,
l'administration s'est refusée à s'occuper des voyages d'élèves
externes ; jusqu'en 1848 ils ont été facultatifs ; ils sont obliga-
toires depuis cette date, mais seulement entre la deuxième et la
troisième années.
(*) Jusqu'en 184S, les élèves de première année n'ont pas
Toyagé. De cette date jusqu'en 1856, les élèves ingénieurs ont dû
faire une courte excursion sur les chemins de fer des environs
de Paris. Depuis 1866 on a repris, pour tous les élèves, ingé-
nieurs et externes, le système d'un court voyage, de trois à quatre
semaines^ qui ne devrait être qu'un stage dans un seul district.
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574 L*éGOLE DES MINES DE PARIS.
sur les anciennes traditions ; mais ce système finit par ne
jamais être pratiqué, et on s'en écarta même singulière-
ment plus tard.
La durée normale des cours était de deux ans; pour
qu'un élève ingénieur pût être déclaré hors de concours,
il fallait qu'il eût obtenu dans une même année, le
médium dans toutes les matières; sinon, il avait à re-
commencer son année et à repasser ses examens. L'ob-
tention de tous les médiums ne devait pas dispenser de
suivre à nouveau tous les cours une seconde fois pour
mieux posséder les matières. En outre, la quatrième
année, ou tout au moins la troisième, lorsque l'adminis-
tration eut refusé ce redoublement, devait être consacrée
à un noviciat administratif consistant pour l'élève hors
de concours à suivre obligatoirement les séances du con-
seil général des mines {*). En somme, suivant la façon
dont ils passaient leurs examens, les élèves ingénieurs
avaient une scolarité de deux ans {**) seulement, le plas
(*) Malgré robligation, il ne paraît pas que les élèves aient été
jamais très assidus.
Le premier conseil, plus pénétré de Finstruction technique que
de rinstruction administrative a, de tout temps, écarté toutes les
propositions de nature à introduire un enseignement sur cette
branche de connaissances si nécessaires à Tingénieur de TEtat
La seule mention qu'on en trouve est la recommandation, plus
que Finjonction, écrite dans Fart. 3 de Farrèté du 6 décembre
1816, qui porte que, dans la période de stationnement à Paris,
entre la première et la deuxième année, les élèves « étudieront
les lois et les règlements sur les mines ».
Sur une proposition faite au conseil d'introduire un cours de
législation et d'administration, il répondit qu'il était inutile, et
que des élèves aussi distingués n'avaient qu*à lire une loi et des
règlements si simples ! Ce singulier mépris de Fétude de la légis-
lation explique peut-être la façon si douteuse dont notre lé-
gislation des mines a été appliquée sous le gouvernement de la
Restauration.
C*) Parmi les élèves entrés à FËcole sous le gouvernement de
la Restauration, les seuls dont nous voulions parler à ce point
de vue, ceux qui n'ont été astreints qu'à deux ans de scolarité
NOTICE HISTORIQUE. 575
habituellement de trois, mais parfois aussi de quatre ans.
Les élèves qui n'étaient pas hors de concours et étaient
astreints par suite encore à la scolarité concouraient
chaque année, tous ensemble, sans distinction de pro-
motion, et étaient classés d*après les résultats des
épreuves sur une seule liste.
L'article 20 de l'ordonnance du 5 décembre 1816
avait parlé de sujets de concours à donner aux élèves,
et l'article l*"^ de l'arrêté du 6 décembre 1816 avait men-
tionné huit sujets, depuis récriture courante jusqu'à de
véritables projets d'exploitation ou de machines. En réa-
lité, en dehors d'une analyse chimique de concours, ces
exercices se réduisaient à l'exécution de simples dessins.
En 1840 seulement, parmi ses nombreuses et utiles inno-
vations, Dufrénoy introduisit les deux projets de concours
tels que nous les pratiquons aujourd'hui.
Tous les renseignements qui précèdent concernent spé-
cialement les élèves ingénieurs. Le conseil étendait éga-
lement sa sollicitude sur les externes, autant que le
permettait l'insuffisance des connaissances qu'un trop
grand nombre d'entre eux apportait alors à l'École, no-
tamment en physique et surtout en chimie. Aussi, à peu
d'exceptions près, les élèves externes n'étaient pas admis
furent: Combes (prom. de 1820), Reynaud et Bineau (prom. de
1826), Le Play (prom. de 1827), Malinvaud (prom. de 1828) et de
Sénarmont (prom. de 4829).
Parmi eux Le Play s*était distingué à tel point que, à la suite
du concours de 1829, le conseil, « frappé de la supériorité de
M. Le Play dans toutes les parties de renseignement sans excep-
tioDy de son application non interrompue, de sa conduite exem-
plaire et du succès extraordinaire qu'il vient d'obtenir dans le
dernier concours puisque, bien qu'il n'ait que deux années
d'étude, il se trouve le premier en tète de la liste et a obtenu
1.597 points de mérite, nombre de points auquel, depuis la fon-
dation de rËcole des mines à Paris, n'a jamais atteint un élève,
même de trois années, demande au directeur général un témoi-
gnage de satisfaction particulière ».
576 l'école des mines de paris.
à travailler au laboratoire à leur première année, pendant
la période d'exercices de l'été, et ils n'y étaient même
admis qu'à la condition d'avoir subi avec succès un exa-
men sur la chimie. Par ce motif, Berthier — et il s'en
plaignait — était obligé de s'étendre dans son cours sur
les généralités de la chimie au détriment du développe-
ment qu'il aurait préféré donner à la docimasie propre-
ment dite.
Dans ces conditions les externes restaient générale-
ment trois ans à l'École, bien qu'ils eussent pu, eux
aussi, terminer en deux ans. D'autres fois, le conseil tolé-
rait des séjours de quatre années. Sans qu'il y eût dans
ces débuts de jurispinidence bien constante, le conseil
accordait parfois des certificats au bout de trois ans,
môme quand un élève n'avait pas tous ses médiums,
comme aussi il rayait de la liste, en cours d'instruction,
ceux qui ne se mettaient pas en mesure de profiter uti-
lement de leur séjour à l'École. Le diplôme, délivré à la
sortie, variait dans ses expressions suivant le mérite de
l'élève n.
Se fondant sur les textes qui avaient constitué TEcole,
le conseil aurait voulu que les élèves externes fussent
astreints au même enseignement pratique que les élèves
ingénieurs, et comme le conseil avait été contraint d'ad-
mettre que les voyages remplaçaient le séjour prévu dans
les écoles pratiques, il réclamait l'obligation des voyages
pour les élèves externes dans les conditions où on les
imposait aux élèves ingénieurs (**). L'administration ré-
(*) C'est ainsi que celui délivré en 1826 k Lesoine, de Liège, après
avoir constaté qu'il avait répondu de la manière « la plus satis-
faisante », ajoutait « qu'il devait être placé dans les premiers
rangs des élèves externes qui sont sortis jusqu'ici de l'École
royale des mines ».
(**) ff Nous ne pouvons vous dissimuler, écrivait le conseil aa
directeur général, le 13 août 1822, que tant que nous serons
privés d'écoles pratiques, l'institution des élèves externes, qui
NOTICaE HISTORIQUE. 577
sis ta fort longtemps, prétendant qu'elle n'avait pas à
s'immiscer dans cette partie de renseignement des élèves
externes; qu'il ne lui était pas possible, hors de l'École,
d'exercer sur eux une surveillance quelconque et qu'ils
devaient être considérés comme échappant à son action.
Dans les dernières années du gouvernement de la Res-
tauration, le conseil finit par l'emporter et put faire exé-
cuter aux élèves externes leurs deux périodes de voyage
constituant, avec la période d'exercice de première
année, les trois campagnes prévues au règlement. Grâce
à sa persistance, le conseil put ainsi arriver à tirer bon
parti de Tinstitution des élèves externes que le gouver-
nement de la Restauration ne paraît pas avoir eus en
haute estime; c'est un titre de reconnaissance de plus
que nous devons aux vénérables fondateurs de notre
Ecole.
S 4.
LÉcole des mines sous le gouvernement de Juillet.
Dès la fin de la Restauration le gouvernement avait
compris que l'École des mines demandait à être rajeunie.
L'âge et les fatigues ne laissaient pas de faire sentir leur
influence sur le personnel dirigeant auquel, depuis tant
d'années, se trouvaient confiées les destinées de Tensei-
gaiement. D'autres circonstances devaient, d'ailleurs,
pousser l'administration à transformer l'École. La science
appliquée allait prendre de grands développements, sur-
tout par l'emploi de la vapeur; l'établissement des che-
mins de fer, outre qu'ils devaient constituer par eux-
pourrait être si utile et avoir une si grande influeace sur le pro-
grès des arts minéralurgiques, manquera presque entièrement
son but. Â défaut d'écoles pratiques, les voyages deviennent ab*
solument indispensables ».
Tome XV, 1889. 38
578 l'école des mines de paris.
mêmes une industrie nouvelle, allait entraîner dans toutes
les industries des modifications profondes, forçant chaque
district, à peine de disparaître, de renoncer aux traditions
ou aux routines, sous le bénéfice desquels il avait pu
vivre dans le passé, et le contraignant de se mettre en
situation de lutter avec les autres sur un marché qui
s'élargissait de plus en plus.
Toute la durée du gouvernement de Juillet fut à tous
les points de vue, pour TÉcole des mines, telle que la
laissait le gouvernement de la Restauration, une période
de transformations successives dont les résultats ne fu-
rent définitivement constitués que sous le régime sui-
vant.
Ces transformations commencèrent par le renouvelle-
ment du personnel dirigeant et, d'abord, par le départ des
inspecteurs généraux dont la présence continue avait
principalement contribué à donner au conseil et à TÉcole,
depuis 1794, cette persistance dans les vues et les
idées, qui, singulièrement féconde aux débuts, pouvait
à la longue nuire aux progrès de l'institution. En 1832,
Lelièvre et Gillet de Laumont se retiraient, après 38 ans
d'administration, en même temps que leur collègue
Duhamel. A partir de cette époque le conseil, par suite
peut-être d'un changement plus fréquent dans ses mem-
bres, ne paraît plus avoir eu dans l'administration de
l'École un rôle aussi direct et une action aussi immé-
diate que par le passé. Il était du reste devenu plus
nombreux, l'ordonnance du 29 août 1834 ayant fixé à six,
au lieu de trois, le nombre des inspecteurs généraux qui
devaient en faire partie en dehors des professeurs et de
l'inspecteur de l'École (*). Le conseil conserva néanmoins
(*) Si, à partir de 1832, le conseil, par suite du changement
plus fréquent de ses membres, devenus plus nombreux, ne parait
plus présenter cette unité de composition et, par suite, ce souci
des traditions, qui le caractérisaient auparavant, il y a lieu de re-
NOTICE HISTORIQUE. 579
jusqu'à la réorganisation de 1856 une part dans Tadmi-
nistration, plus importante, en droit tout au moins, qu'il
ne Ta aujourd'hui ; il continua en effet jusqu'à cette date
à délibérer le budget annuel {*).
Cet effacement relatif du conseil se lia, il est vrai, à
Taction plus directe et à l'importance plus grande que
les fonctions d'inspecteur allaient prendre entre les mains
marquer que la présidence en resta confiée à Cordier jusqu'à ce
que la réorganisation par le décret de 1856 la fit passer au direc-
teur de rÉcoie. Depuis 1832 également, Cordier présida le conseil
général des mines ; il conserva cette présidence jusqu'à sa mort,
survenue le 30 mars 1861 ; né le 31 mars 1777, il était alors âgé
de 84 ans.
Cordier, qui avait été pair de France sous le gouvernement de
Juillet, était, en outre, administrateur-directeur du Muséum. Il
avait succédé en 1819 à Faujas de Saint-Fond dans la chaire de
géologie de cet établissement, et à Hatiy à TAcadémie des scien-
ces en 1822.
Cordier avait été, avec Brochant de Yilliers, de cette seule fournée
de 40 élèves, plus tard réduite à 20, qui était entrée en 1794 à
rÉcole des mines de la Convention.
{*) Le premier budget régulièrement délibéré en conseil, celui
de 1817, se montait à 7.000 francs; en fait on dépensa 8.723^33;
il est vrai qu'il n'y avait que deux élèves. En 1821, le budget ne
s'élevait encore qu'à 12.000 francs, et à la fin du gouvernement
de la Restauration à 17.250 francs. En 1839, après l'achat de Thé-
tel Vendôme, il avait dû être porté à 21.142 francs; le dernier
budget du gouvernement de Juillet, relatif à l'année 1848, avait
été arrêté à 28.680 francs. Le dernier budget délibéré par le
conseil, relatif à l'année 1856, était de 74.332'
dont : pour le matériel 48.632'
« « personnel 25.700
Dans ce budget [n'était pas compris l'entretien des bâtiments
qui restait à la charge des bâtiments civils. Dans tous ces budgets
le personnel porté au budget de l'École doit d'ailleurs s'entendre
des professeurs étrangers au corps des mines et des employés et
gens de service.
Comme dernier terme de comparaison, le budget de 1889 est
de 157.366'
dont : pour le matériel 75.166'
« « personnel » 82.200
Pour le rendre comparable au dernier des budgets précités, il en
580
l'école des mines de paris.
de Dufrénoy qui, au premier janvier 1837, succéda h
Lefroy, après avoir commencé à lui être associé depuis
1834 comme inspecteur-adjoint et avoir fait sentir son
influence dès cette époque. Avant d*être nommé officiel-
lement directeur en 1848, Dufrénoy était arrivé à en
exercer réellement les attributions. On s'est plu à faire
remonter à Dufrénoy l'honneur des transformations qui
ont amené le modeste établissement de la Restauration
à la situation qu il occupe aujourd'hui ; ces appréciations
sont parfaitement exactes, comme on le verra par ce que
nous aurons à faire connaître ; mais il ne faudrait cepen-
dant pas oublier les services, à coup sûr plus modestes,
rendus par ceux qui Tavaient précédé, et notamment par
Lefroy, au milieu de circonstances assez difficiles. C'est
parce que le terrain avait été bien préparé avant lui que
Dufrénoy put réussir comme il Ta fait.
Les transformations successives que l'École va subir
dans toutes ses branches sous l'influence et par l'action
du nouveau personnel dirigeant et que nous avons main-
tenant à relater se relient intimement, on va le voir, les
unes aux autres.
Nous avons déjà dit les modifications que les bâtiments
faudrait déduire quelque 10.000 francs d'entretien des bâLtimeots.
Il faut de ces budgets rapprocher, avec le tableau qui suit, le
nombre des élèves des cours spéciaux qui leur correspondent^
simple mention étant faite des élèves des cours préparatoires :
ANN&E8
1811
1839
1848
1856
1889
ÉLÈVES
ingé-
nieDFB
10
17
19
13
10
ÉLÈVES
externes
10
12
15
36
70
TOTAL
iO
Î9(l)
3l(»)
49(3)
80(*}
FRAIS
élève
730
843
1.517
1.967
OBSERVATIONS
(1) Il 7 avait en plos 5 éftnnmt.
(i) £q plus : 4 étningars et S élè-
ves aux cours préparatoires.
(S) En pins : 7 étrangers et % élè-
ves en préparatoire.
(*) En plus : 1 6 étrangers et 4t élè-
ves en préparatoire.
NOTICE HISTORIQUE. 581
de TEcole subirent à la suite de Tachât de Thôtel Yen-
dôme en 1837; la transformation des laboratoires mis en
service en 1844 permettait de doubler l'effectif des
élèves qui put être de 44 à 50, et par suite permettait
d'accroître notablement le nombre des élèves externes
qui venaient de plus en plus nombreux frapper à la porte
de l'École. Cette augmentation du nombre des élèves de-
vait, de son côté, concourir à amener la transformation
du système de la scolarité et indirectement par suite la
modification des programmes de l'enseignement.
L'accroissement des bâtiments permit, d'autre part, de
donner aux diverses collections le développement mé-
thodique qu'elles n'avaient pu prendre jusqu'alors. La
collection de minéralogie qui, par des accroissements suc-
cessifs (*), s'élevait déjà, en 1845, à quelque 6.000 échan-
tillons exposés dans les tables horizontales des salles
du premier étage, s'augmenta de la riche collection du
marquis de Drée, comprenant près de 20.000 échantil-
lons (**), acquise en vertu de la loi du 30 juin 1845 au
prix de 110.000 francs (***). En dehors de la collection
de minéralogie, on disposa dans les armoires vitrées les
collections suivantes : collection statistique de la France
n V. aux annexes les renseignements historiques sur les col-
lections.
(**) La moitié environ de la coUeclion de Drée fut donnée à
divers établissements à raison des doubles qui se trouvaient dans
les collections de TËcole des mines.
C**) Le marquis de Drée était le beau-frère de Dolomieu ; il avait
recueilli les collections du célèbre géologue et notamment une
collection de roches et pierres de l.SOO échantillons, et Tautre de
produits volcaniques de 4.600 échantillons réunis par Dolomieu
lui-même. Le marquis de Drée s*était occupé avec passion, pendant
quarante ans, à rassembler des échantillons minéralogiques de
choix et surtout très caractérisés au point de vuecristallographique.
Dès 1810, il avait offert de vendre à Tadministration sa collection
qui comptait déjà, à cette époque, 13.750 échantillons dont 6.300
de minéralogie pure, non compris les pierres précieuses taillées
et gravées; le conseil général des mines avait, à cette époque.
382 L*EGOLB DES MINES DE PARIS.
(16.250 échantillons en 1845) (*), collections géologiques
de la France (16.400 échantillons en armoires et 11.400
en tiroirs) et étrangères (27.000 échantillons) ; collection
géologique pour Tétude (4.020 échantillons).
La collection de paléontologie fut celle dont le classe-
ment a été le plus tardif, non pas tant que les éléments
manquassent dès cette époque, mais le classement était
à peine ébauché {**) et il ne devait commencer à devenir
yivement recommandé cet achat. Lorsque ladministration se
décida à cette acquisition, à la mort du marquis, la collection fut
expertisée par Cordier, de Bonnard et Dufrénoy^ assistés de Texpert
Roussel, qui convinrent des prix suivants :
14.576 minéraux à 78.055' »
4.379 roches 2.239
25 meubles et modèles 2.010
82.304' »
Estimation de 25 p. 100 en plus pour les
minéraux en collection 19.513^75
101.817^,75
En 1807 le marquis de Drée avait déjà cédé à TÉcole une série
d'environ 500 échantillons provenant de la collection des produits
volcaniques réunis par Dolomieu.
Il a été publié en 1811 et 1814 deux catalogues de cette collec-
tion célèbre. Le premier donnait une description détaillée, avec
planches, des pierres fines taillées et gravées et des meubles
d*art qui en faisaient partie. L'achat fait par TEtat en 1845 ne
comprenait pas ces trois parties de la collection qui firent Vobjet
de ventes distinctes.
(*) Ces collections statistiques ont joué de tout temps un rôle
extrêmement important dans le musée de l'Ecole. Dès Torigine,
en 1794, nous avons signalé les préoccupations et les soins de
l'agence pour en réunir les éléments. De Chancourtois, secondé par
Guyerdet, aide aux collections, s'attacha particulièrement à les
ranger et amena finalement la collection de statistique départe-
mentale, suivant le nom qui lui a été donnée, dans Tétat de clas-
sement méthodique et systématique par département qui en fait
aujourd'hui le mérite et la valeur. Le travail de de Chancourtois
était sensiblement terminé en 1864.
(**) Diaprés un rapport deDufrénoy de 1845, l'École possédait à
cette date : une collection de fossiles de 29.131 coquilles fossiles.
J
NOTICE HISTORIQUE. 583
sérieux que lorsque, en 1844, M. Bayle fut attaché à ce
service en remplacement de Lecocq. Quelque temps après,
en 1846, Dufrénoy était assez heureux pour obtenir, en
faveur de la collection naissante, la cession gratuite de
la collection des fossiles houillers de Koninck, si pré-
cieuse pour ses types sinon pour sa quantité f), et, en
1848, de la collection Puzos, riche surtout en céphalo-
podes et renfermant un grand nombre de types étudiés
et figurés par d'Orbigny. L*École des mines fut, en outre,
admise à participer, avec le Muséum, au partage de la
collection de plantes fossiles de Grœser, achetée au pqx
de 12.000 francs, en vertu de la loi du 8 août 1847 (**).
A partir de 1840, Le Play, nommé professeur de métal-
lurgie, s'occupa de la constitution d'une collection mé-
tallurgique, qui avait été à peine ébauchée par ses prédé-
i li poissons, 120 végétaux, et une collection de coquilles wvanies
de 10.040 coquiUes ; mais le tout en tiroirs, sinon même entassé
sans aucun ordre.
y. Sur les origines de la collection de paléontologie, Annexes^
p. 671.
{*) De Koninck, étant venu visiter la collection de TÉcole, avait
promis à Dufrénoy de lui envoyer ses doubles; revenu en Bel-
gique, de Koninck écrivit que, réflexion faite, il ne trouvait pas
ses doubles dignes de TÉcole des mines et qu'il envoyait sa
collection même de types; grand embarras de Dufrénoy, confus
de recevoir en cadeau une collection dont de Yerneuil avait
offert 10.000 francs; aussi, sur sa proposition, le Conseil deTÉcole
demanda-t>il que de Koninck reçut la décoration de la Légion
d'honneur en reconnaissance de son cadeau; ce qui fut fait par
ordonnance du roi du 27 décembre 1846.
La collection donnée par de Koninck comprenait 1.400 échan-
tillons formant 434 espèces dont 260 nouvelles.
{**) Grseser était directeur des mines d'Eschweiler près Aix-la-
Chapelle; sa collection comprenait spécialement des suites de
végétaux fossiles du bassin houiller de la Wurm.
C'est surtout dans ces dernières années, grâce à M. ZeîUer^
que les collections de végétaux fossiles de TEcole ont pris Fim-
portance due à celte branche de la science, et que, après avoir été
enrichies surtout par les dons des exploitants, elles sont arrivées
à être méthodiquement classées.
584 l'école des mines de paris.
cesseurs Hassenfratz et Guenyveau. Il poursuivit jusqu'en
1853 la réalisation de ce plan avec ces idées de méthode
et de généralisation qui furent une des caractéristiques
de son esprit (*).
L'ensemble des collections ci-dessus énumérées con-
(*) Pour De pas avoir à revenir sur ce sujet, nous signalerons
immédiatement ici le résultat auquel Le Play était arrivé en
1853, à la veille par lui de quitter TÉcole, avec l'aide de deChan-
courtois qu'il se plaisait à reconnaître. Aux 1.238 échantillons
provenant d'Hassenfratz et aux 3.315 recueillis par Guenyveau,
Le Play avait ajouté 21.693 échantillons dont les 9/10 recueillis
directement par lui-même dans ses voyages. Cet ensemble cons-
tituait un musée de Vindustrie minérale^ sans parler de la collec-
tion spécialement destinée aux leçons (3.200 échantillons] et de
celle remise aux élèves pour étude (1.954 échantillons). 11 for-
mait des suites naturelles partant des matières premières, com-
bustibles et minerais, ou mieux pour ceux-ci des gftes métalli-
feres, pour arriver aux produits finis, en suivant la transformation
des matières successives élaborées et des produits intermédiaires,
et en rapprochant les matières des appareils, représentés en re-
lief, dans lesquels elles étaient traitées. Le classement était fait
systématiquement à, un double point de vue : d'une part, au
point de vue métallurgique ou minéralurgique par nature de pro-
duit final (fer, plomb, etc.); et d'autre part, au point de vue sta-
tistique, par district métallurgique ou minéralurgique.
Le Play estimait, en 1853, qu'il manquait 5.000 échantillons
pour compléter la série des usines européennes et 8.000 pour la
série des principales usines des autres continents.
L'intérêt technologique de cette collection reposait sur la conser^
vation des traditions dans les divers districts. Mais, avec les
transformations si profondes et si rapides de l'industrie moderne,
cet intérêt s'atténue singulièrement pour une collection tant soit
peu ancienne, et il n'est guère possible de se flatter de maintenir
désormais au courant de pareilles collections. Les expositions
universelles les remplacent au moment où elles ont lieu.
De ces collections de Le Play, une seule chose pouvait et d^
vait subsister et même s'accroître avantageusement avec le
temps : la collection systématique des gttes métallifères, ou plus
généralement des gîtes de substances minérales, collection qui
est une dépendance rationnelle de la géologie technique ou
appliquée.
Au point de vue intrinsèque, les collections de Le Play avaient
l'inconvénient d'être formées d'échantillons de trop petites
dimensions.
NOTICE HISTORIQUE. 585
stitae un véritable musée systématique des sciences se
rattachant à l'exploitation et au traitement des substances
minérales; ce musée n'est pas seulement destiné à faciliter
l'instruction des élèves ; ouvert au public comme tous les
autres musées, il peut lui offrir de précieuses ressources
au point de vue scientifique ou technologique. L'établis-
sement et le maintien d'un pareil musée à côté de l'Ecole
rentrent dans les traditions originaires de cette institution.
 raison même de l'importance et du développement
de ce musée, des conditions spéciales de conservation
et de surveillance qu'il exige, ces collections ne peuvent
sufSre aux besoins quotidiens de l'enseignement des
élèves. Aussi Dufrénoy s'empressa-t-il de constituer des
collections pour les élèves, plus réduites, plus systéma-
tiques, de moindre prix, mises librement à leur disposi-
tion à côté de leurs salles de dessin, leur permettant,
par un maniement quotidien, d'acquérir la connaissance
professionnelle intime des minéraux et des roches {*).
Les transformations de l'enseignement et des règles de
la scolarité devaient être bien autrement importantes que
les modifications subies par les bâtiments et les collec-
tions.
En 1832, Baillet du Belloy, après 35 ans d'un profes-
sorat remontant aux origines mêmes de l'École, quittait
la chaire d'exploitation des mines et la remettait à
Combes (**). Nul choix ne pouvait être plus heureux pour
(*) Suivant un système remontant aux origines de ces coUec-
tions d'élèves, on évite tous les abus en faisant déposer à ceux-ci»
au commencement de leur scolarité, une masse sur laquelle on
retient les frais nécessaires à l'entretien et au remplacement des
échantillons égarés ou détériorés.
(**) Combes, né k Gah ors le 26 décembre 1801, est mort à Paris
le iO janvier 4872, quelques jours après qu'atteint par la limite
d'âge il venait de quitter la direction de l'Ecole des mines où il
avait succédé à Dufrénoy en 1857. Entré à TEcole des mines en
1820, il fut de ceux qui terminèrent leurs études en deux ans.
Ifommé à sa sortie de l'Ecole professeur à l'Ecole de Saint-
586 l'école des mines de paris.
combler, dans l'enseignement de l'École, une lacune dont
les inconvénients se seraient fait sentir de plus en plus
vivement. Combes commença à donner dans son ensei-
gnement à Tétude des machines, des machines à vapeur
en particulier, et à la résistance des matériaux, l'impor-
tance que ces matières réclamaient. Son cours devint
un cours d'Exploitation et de mécanique; si la première
théorie des machines à vapeur du classique Traité dex-
ploitation nous parait aujourd'hui quelque peu arriérée,
elle constitua pour l'époque une nouveauté et un grand
progrès (*).
Etienne, les usages de radministration à cette époque lui permi-
rent de s^occuper en même temps de la direction d'exploitations
telles que celles de Sainte-Marîe-aux-Mines, et surtout de Roche-
la-Molière et Firminy, et de se former ainsi à la connaissance des
choses que Ton enseigne avec d'autant plus d'autorité que Ton
arrive par leur pratique à les mieux connaître sous toutes leurs
faces. Combes resta titulaire de la chaire d'exploitation des mines
à Paris pendant vingt-quatre ans, jusqu^en 4866; mais il cessa
son enseignement effectif dans l'année scolaire 1848-1849, date
à partir de laquelle il se fit suppléer par Gallon qui, en 1856, lui
succéda comme titulaire.
Son Traité d'exploitation des mines (3 vol. in-8*^, Paris, 1844*
1845) reproduit ses leçons à l'Ecole des mines de Paris, à l'excep-
tion de ce qui concernait les moteurs hydrauliques; ce traité
a été le premier ouvrage de cette nature publié en France;
il est resté classique dans le monde entier jusqu'à l'apparition
du cours publié par Gallon.
Gombes avait été nommé de l'Académie des sciences en 1847
dans la section de mécanique, à la place de Gambey.
Il > présidé le conseil général des mines, après la mise à la
retraite d'Elie de Beaumont, en 1868.
(*) Dans les matières se rattachant plus directement à l'exploi-
tation des mines, on doit à Gombes de nombreux progrès dans
les petites comme dans les grandes choses : il préconisa les mè-
ches de sûreté ou bickford, les câbles métalliques pour l'extrac-
tion; on lui doit aussi un théodolite pour les levés souterrains
et un anémomètre; il a signalé les défauts de la lampe Davy ei
cherché à y remédier; ses études sur Faérage des mines et les
ventilateurs eurent un retentissement mérité; elles ont posé les
fondements d'une théorie alors presque inconnue et d'une impor-
tance capitale pour les mines.
NOTICE HISTORIQUE. 587
Peu après^ en 1835, lorsque Brochant de Villiers ré-
signa ses fonctions de professeur titulaire, on sépara {*)
sa chaire unique en deux chaires distinctes. Tune de mi-
néralogie, l'autre de géologie, confiées la première à Du-
frénoy et la seconde à Élie de Beaumont. Sans doute, en
fait, depuis 1827, cette séparation existait; mais autre
chose est dans l'enseignement une suppléance partielle
confiée à deux personnes différentes, ou deux chaires
distinctes. Chacun de ces deux cours ne durait à Tori-
gîne qu'un an (**).
Avec Dulrénoy, la cristallographie reprit dans rensei-
gnement de rÉcole la place qui lui revient de par la tra-
dition d'Haûy; Brochant de Villiers, qui se rattachait
quelque peu à l'École de Wemer, s'y arrêtait moins.
Il serait inutile d'insister sur l'importance de l'ensei-
gnement géologique, si nouveau et d'une telle hauteur de
vues, que donna Élie de Beaumont, proclamé à juste
titre le maître de la géologie française.
Quelques années après le dédoublement de la chaire
de Brochant, pendant la seconde série de transformations
poursuivies par Dufrénoy, le cours de géologie reçut un
complément important et qui devait le devenir encore
plus par la suite. A partir de 1845, après entente entre
Dufrénoy et Élie de Beaumont, M. Bayle fit, comme an-
nexe au cours de géologie, des conférences publiques de
paléontologie qui furent tout de suite très goûtées. Du-
frénoy, qui ne craignait pas d'assumer la responsabilité
des initiatives utiles, avait pris sur lui d'organiser ces
(*) Arrêté ministériel du 6 novembre 1835.
(**) A partir de 1856, de Chancourtois, qui suppléait Elie de
Beaumont, répartit les matières du cours de géologie en deux
ans, mais en en répétant une partie chaque année; au reste,
jusqu'en 1875, date à laquelle de Chancourtois devint professeur
titulaire, les élèves n*étaient tenus de suivre le cours de géologie
qu^une année, la deuxième de renseignement.
588 l'école des mines de paris.
conférences, dont le conseil lui-même, — ce dont il ne
laissa pas de se plaindre quelque peu, — n'eut connais-
sance que lorsqu'elles se faisaient déjà depuis trois ans {^,
Berthier occupait avec trop d'autorité la chaire de
docimasie pour qu'on eût à se préoccuper de cette partie
de l'enseignement. Néanmoins, à partir de 1840, il se fît
suppléer par Ebelmen (*^, qui lui succédait en 1845 et al-
lait être enlevé, si malheureusement pour la science, six
ans après, à peine âgé de 38 ans.
Dans cette même année 1840, Le Play (^*) succédait à
(*) La situation ne fut régularisée, comme on le dira plus tard,
qu'en i84S; rarrêté ministériel du 31 mars 4848 reconnut offi-
. ciellement l'enseignement de la paléontologie mais en tant seu-
lement que leçons annexes du cours de géologie. Le décret de
i856 avait bien fait de la paléontologie un cours; ce ne fut, en
réalité, qu*en 4864 que M. Bayle, qui, en fait, professait depuis
4845, fut nommé professeur titulaire.
(**) Ebelmen, né le 40 juillet 4814, est mort le 34 mars 4852,
prématurément enlevé aux grandes espérances que les travaux
déjà faits par lui permettaient de concevoir. Sauvage les a fait
connaître dans la notice nécrologique qu'il lui a consacrée {An-
nales des mines, 4853, partie administrative). Ebelmen, au mo-
ment de sa mort, était en outre administrateur de Sèvres,
place où il avait été nommé en remplacement de Brongniart.
(*-) Le Play, né à la Rivière (Calvados) le 44 avril 4805, est mort
à Paris le 5 avril 4882. Nous avons déjà rappelé (p. 575) la façon
extraordinairement brillante dont Le Play sortit de l'Ecole des
mines, en 4829, à la suite de deux années d'études. Après avoir
été attaché quelque temps au laboratoire de l'Ecole, il avait été
chargé d'organiser et de faire fonctionner le service officiel de
la statistique de l'industrie minérale, qui fut en réalité créée par
lui ; il était en même temps chargé de surveiller la publication
des Annales des mines auxquelles, à partir de 4832, il donna
une vitalité toute autre que celle qu'avait, depuis 1846, ce re-
cueil, qui avait remplacé à cette date l'antique Journal des
mines,
Lorsqu'en 4848 Dufrénoy échangea sa direction effective de
l'Ecole contre une direction officielle, Le Play fut nommé am
nouvelles fonctions d'inspecteur.
En 4856, après le succès de l'Exposition universelle de 4855,
dont il avait été nommé commissaire général en remplacement
du général Morin, Le Play quitta le professorat et l'inspection de
NOTICE HISTORIQUE. 589
Guenyvoau et commençait, avec l'autorité spéciale due &
sa pratique personnelle et à ses voyages, cet enseigne-
ment de seize ans, où il devait apporter les idées de sys-
tématisation méthodique, d'étendue d'observation et de
précision de détails, qui furent les caractéristiques de ce
beau talent et qui donnèrent une si juste célébrité à ses
leçons. Le Play reprit dans son cours une partie des ma-
tières qui lui avaient fait donner, dès l'origine, le nom de
tmnéralurgie j et que Guenyveau avait abandonnées à
partir de 1836. Sous le titre d'arts minéralurgiques di-
vers, Le Play traitait, en effet, avant la refonte des pro-
grammes en 1849, des verreries et cristalleries, briques
et poteries diverses, chaux et mortiers, soufre, arsenic,
acide sulfurique hydraté et fumant, soude artificielle.
L'accroissement du nombre d'élèves et l'élévation du
niveau général des études n'allaient pas tarder à amener
dans l'enseignement et la scolarité, tant pour les élèves
ingénieurs que pour les élèves externes, deux modifica-
tions importantes et qui toutes deux devaient se montrer
singulièrement fécondes.
En effet, le roulement des cours restait toujours de
deux ans. Sans doute, dès 1835, plusieurs professeurs,
Combes notamment, ^avaient proposé de répartir en trois
années les matières de leur enseignement, en leur donnant
plus de développement. Mais ces propositions n'eurent
l'Ecole, qu*il abandonna, celui-là au profit de Plot et celle-ci &
de Sénarmont, pour aller au Conseil d'Etat. Le Play fut désor-
mais perdu et pour FEcole et pour le corps des mines. Aussi, ne
le suivrons-nous pas dans sa tâche |de conseiller] d*Etat, d*orga-
nisateur des diverses expositions universelles, de sénateur, non
plus que dans son rôle d'économiste et de régénérateur social.
M. l'inspecteur général des mines Lefébure de Fourcy lui a
consacré dans les Annales des mines de 1882 une des notices les
plus complètes qui aient été écrites sur cet homme éminent en
ce qui concerne sa vie d'ingénieur, de professeur cl d'adminis-
trateur.
590 L*iGOLE DES MINES DE PARIS.
pas de suite. Certains élèves continuaient à obtenir tous
Leurs médiums au bout de deux ans {*)y et, par consé-
quent, se trouvaient avoir rempli dans ce laps de temps
toutes leurs obligations de scolarité. Mais le conseil, qui
persistait à attacher une grande importance à l'ensei-
gnement pratique puisé dans les voyages, répugnait à
mettre ces élèves à la disposition de Tadministration, tant
qu'ils n'avaient pas fait leurs deux excursions. Afin d'y re-
médier, on avait bien imaginé pour eux les voyages doubles,
qui consistèrent d'abord en un voyage de six mois, au lieu
de trois mois, après la deuxième année, ou en deux voyages
de trois mois séparés par quelques mois de séjour à
Paris. La troisième année était toujours considérée comme
devant être une année de noviciat administratif, et à ce
titre les élèves auraient dû aller s'initier aux choses ad-
ministratives en suivant les séances du conseil général
des mines; mais ce ne fut jamais une obligation, et il ne
parait pas que la pratique en ait été jamais prise (**).
Pour employer utilement cette troisième année et re-
tenir sûrement tous les élèves, môme quand ils auraient
obtenu tous leurs médiums, Dufrénoy et le conseil créé-
rent, en 1841 (***), les deux concours de troisième année,
l'un de métallurgie et l'autre d'exploitation de mines ou
de machines, tels que depuis ils ont subsisté. Ce fut une
des innovations les plus heureuses dans l'enseignement;
(*) Tel fut le cas de GaUon et de Le Ghatelier en 1838.
(**) Pour remédier aux lacunes de renseignement au point de
vue administratif, lacunes dont on s'apercevait davantage tous
les jours, une décision ministérieUe du 27 mars 1838 avait pres-
crit que les élèves de l'École des mines suivraient le cours de
droit administratif que Cotélle venait d'inaugurer à l'École des
ponts et chaussées; ce cours devait à cet effet être augmenté de
8 leçons sur la législation des mines et le dessèchement des marais.
La mesure ne parait pas avoir été suivie ni avoir donné jamais
de résultats pratiques.
{***) L'établissement des deux concours de troisième année eut
lieu en vertu d'une décision ministérielle du 32 décembre 1841.
J
NOTICE HISTORIQUE. 591
car c'est là un des travaux les plus féconds que Ton
puisse demander à des élèves d'écoles d'application qui
ont terminé leurs cours et ont voyagé. Peu d'écoles ont
pu réussir dans cette partie difScile de l'enseignement
professionnel, comme on y est arrivé h l'École des mines
de Paris. La mesure ne s'établit pas sans peine du reste,
et les premiers concours furent très faibles. Auparavant,
les élèves ne faisaient guère que des dessins, parfois
accompagnés de devis, pour être annexés à leurs mé-
moires de voyage. Mais il y avait loin de là aux projets
complets, avec devis, à dresser sur un programme dé-^
taillé indiqué par les professeurs. Quelques années après,
lorsque la pratique de ces projets commença à être bien
prise, on donna, comme aujourd'hui, des projets plus
circonscrits aux élèves de deuxième année, projets qui
étaient une préparation aux grands projets de la troi-
sième année. Ces projets eurent le grand avantage de
fixer dorénavant la scolarité à trois ans pour tous les
élèves, quels que fussent leurs succès aux examens de
deuxième année (*)\ cet allongement normal du séjour
à l'École allait permettre d'utiles développements dans
les programmes.
À mesure que le niveau des études s'élevait, la diffé-
rence de recrutement et partant de préparation des élèves
ingénieurs et des élèves externes se faisait sentir davan-
tage. Ceux-ci, qui se présentaient en nombre toujours
plus grand, devenaient de moins en moins aptes à suivre
utilement les cours, à cause de leur insuffisance en ofai-
mie, physique et mathématiques. Dès 1840, le conseil et
Dufrénoy avaient attiré sur ce point l'attention de l'ad-
ministration supérieure, en proposant de créer à l'École
(*) Les élèves ingénieurs qui n'avaient pas leurs médiums au
bout de la deuxième année, devaient la redoubler et, n'étaient
admis à faire les projets de concours qu'à leur quatrième année.
i 592 L*ÉGOLE DES MINES DE PARIS.
[ des cours préparatoires qui auraient été faits par les
1 jeunes ingénieurs des mines en résidence à Paris. Cette
' idée était assez naturellement indiquée par la pratique
\ suivie par plusieurs élèves qui entraient d*abord à rÉcole
i en tant qu autorisés, puis, après une ou deux années de
préparation en cette qualité, devenaient à la suite des
examens d'admission élèves externes admis régulièrement
I à tous les exercices et susceptibles d'être diplômés. L'ad-
ministration supérieure refusa tout d'abord d'entrer dans
cette voie et suggéra l'idée d'élever suffisamment le pro-
gramme des connaissances exigées pour l'admission aux
places d'élèves externes. Le conseil fit observer que cette
mesure n'aurait pour effet que de créer une prime en fa-
veur des élèves démissionnaires de TÉcole polytechnique;
qu'on écarterait de l'Ecole des mines les fils d'industriels
qui y viennent chercher l'enseignement spécial dont ils
ont besoin pour pouvoir un jour diriger les établisse-
ments de leur famille. L'administration finit par se ren-
dre à ces excellentes raisons, lorsqu'après Tachèvement
des nouveaux laboratoires le nombre des élèves externes
put être et fut notablement augmenté ; par décision da
10 novembre 1844, fut enfin créée l'institution des cours
préparatoires, qui commença assez modestement d'abord,
pour prendre bientôt l'organisation définitive qu'elle a
conservée depuis.
Delaunay f ) fut d'abord seul chargé de faire des le-
çons d'analyse et mécanique rationnelle (30 leçons), dç
géométrie descriptive (10 leçons) et de physique (101e-
(*} Delaunay, né le 9 avril 1816, à Lusigny (Aube), a péri mi-
sérablement, en rade de Cherbourg, le 4 août 1872.
En 1850 il quitta défînîtivemt'nt le service de l'administratio
des mines pour ne plus s'occuper que du haut enseignement
dans lequel il devait se créer une si haute et si légitime renommée.
Après avoir suppléé Biot à la Sorbone, de 1841 à 1848, il y fat
nommé professeur titulaire du cours de mécanique physique.
A rÉcole polytechnique, oOl il avait été répétiteur-ac^oint dès
J
NOTICE HISTORIQUE. 593
çons) (*). Rivot (**), qui était encore élève de troisième
année, fut chargé des leçons de chimie générale sous la
4838, étant encore élève à rÉcole des mines, il devint, à partir
de i85i, professeur de mécanique.
Il était entré à l'Institut en 1855, au bureau des longitudes en
1862, et il fut directeur de TObservatoire en 1870.
(*) Un peu plus tard, à raison de la peine qu'avaient les élè-
ves à suivre les leçons d'analyse, Delaunay, avec Tassentiment
du conseil, fit des leçons de mécanique appliquée qui rappelaient
son classique Traité de mécanique élémentaire.
{**) Rivot, né le 12 octobre 1820, mort ingénieur en chef le
24 février 4869, est un des professeurs qui n'ont jamais quitté
l'École. Nous le voyons, en 1844, professer aux cours prépara-
toires, étant encore élève. En 1845, il prend la direction effective
du bureau d'essais dès sa création et, en 1853, il succède à Ebel-
men dans la chaire de dociroasie. L'œuvre publiée par Rivot a été
considérable; en dehors de nombreux mémoires, dont plusieurs
fort étendus et fort importants, insérés principalement dans les
Annales des mines, il a laissé son Traité de docimasie en 4 vo-
lumes, et 2 volumes sur le Traitement des substances minérales.
Doué d'une mémoire étonnante, d'une puissance et d'une conti-
nuité de travail prodigieuses, Rivot aurait pu professer tous les
cours de l'Ecole avec la facilité légendaire qu'il mettait à ensei-
gner la docimasie sans un chiffre mis sur une note pour les be-
soins de la leçon. Il prouva bien ces aptitudes universelles en
suppléant volontairement Piot dans sa chaire de métallurgie.
Ses mémoires sur les filons de Yialas, si remarqués en leur
temps, montrent ce qu'il pouvait et savait faire comme géologue.
Comme chimiste il a poursuivi la précision dans l'analyse par
des méthodes nouvelles, patiemment recherchées et comparées
entre elles, avec un désir d'exactitude qui n'avait d'égal que son
scepticisme sur les résultats obtenus par lui-même.
Peu d'ingénieurs et de professeurs ont joui de leur vivant d'une
pareille auréole de popularité, surtout auprès des élèves et des
jeunes ingénieurs. Tout ce qu'il produisait devenait aisément
légendaire. Qui ne se rappelle, après les mémoires sur Yialas,
parus en 1862, la légende de l'heure V que tout le monde recher-
chait du Rhône à la Garonne? Peut-être aujourd'hui une réaction
s'est faite en sens inverse. De même que l'heure Y a montré ses
défaillances, et à Rivot lui-même, de même on s'est demandé si
son enseignement chimique ne contenait pas plus de faits que de
méthode, si ses procédés i|analyse, pour atteindre une exactitude
intangible, n'entraînaient pas dans des lenteurs] inutiles et des
manipulations incommodes.
Tome XY, 1889. 39
n
594 L ÉCOLE DES MINES DE PARIS.
direction d'Ëbelmen, alors encore professeur-adjoint de
docimasie.
Un peu après, Delaunay (décision ministérielle du 28 dé-
cembre 1844) ajoutait à ses fonctions celles de profes-
seur de dessin et de lever de plans, à la place de Girard,
décédé. Delaunay devait rester jusqu'à Tannée scolaire
1848-1849 seul chargé de cette double tâche (*); il a
ainsi rendu à TÉcole, où il est resté jusqu*en 1850, sur-
tout pour Torganisation et le fonctionnement des cours
préparatoires, dans une sphère relativement modeste
pour un savant de son envergure, des services inappré-
ciables, qui méritent que T École conserve de lui un sou-
venir reconnaissant (**).
Dans cette institution des cours préparatoires, Dufrénoy
reprenait en somme les plus anciennes traditions de
l'École de la Convention et même de Sage. Ces cours
n'avaient cessé que lorsque TÉcole des mines s'étdit
recrutée exclusivement d'élèves provenant de TÉcole
polytechnique.
Jusqu'à l'achèvement, en 1849-1850, de la réoi^ani-
sation, dont nous suivons les essais et les tâtonnements
dans sa période de préparation, la distinction actuelle
entre les élèves des cours préparatoires et les élèves
des cours spéciaux n'existait pas. La scolarité normale
des externes était de trois années : la première année
était occupée par les cours préparatoires et on y suivit
f) En 1848-1849, Delaunay ne conserva plus que renseigne-
ment de la mécanique et de la physique; de Chancourtois se
chargea de renseignement de la géométrie descriptive et du cal-
cul infinitésimal, ainsi que de renseignement du dessin et du
levé de pians pour les élèves des cours spéciaux.
(**) M. Daubrée, dans le discours nécrologique qu'il devait
prononcer au nom de FËcole des mines, dont il était alors direc-
teur, et qui n'a pu qu'être publié, a bien fait ressortir, avec l'au-
torité spéciale qui lui appartenait, les services rendus par
Delaunay à l'École.
NOTICE HISTORIQUE. 595
même au débui; le cours de minéralogie (*); dans les
deux autres années, on suivait les cours normaux, en
faisant en outre, en troisième année, les projets de con-
cours. Les externes venus de TÉcole polytechnique pou-
vaient être dispensés de suivre les cours préparatçires
et pouvaient terminer leur scolarité en deux ans; ils n en
étaient pas moins tenus pour entrer à TÉcole de passer
Texamen normal et unique d'admission, qui portait natu-
rellement, comme aujourd'hui, sur le programme de la
classe de mathématiques spéciales, voire même très at-
ténué.
Entre temps, Taccroissement du nombre des élèves
avait amené dans Torganisation intérieure une modifica-
tion secondaire. Jusqu'en 1840 on était resté fidèle, pour
les examens, au système fixé par l'arrêté ministériel de
1816 qui, à l'article 4, prescrivait que les questions « se-
raient les mêmes pour tous. » Dufrénoy n'eut pas de peine
à faire remarquer l'impossibilité pratique d'une pareille
disposition, alors que tous les élèves devaient concourir
ensemble, sans distinction d'année; on avait beau les
enfermer , la question finissait toujours par être connue
de ceux qui attendaient leur tour dans le petit local.
Aussi une décision du 3 avril 1841 vint-elle remplacer
l'ancien système par le mode des examens ordinaires
avec questions au choix des examinateurs.
Nonobstant l'abandon d'une procédure qui se liait logi-
quement avec la notion d'un concours annuel, on per-
sista, jusqu'en 1849, à conserver ce système de con-
cours pour tous les élèves, sans distinction de classe,
suivant la tradition qui remontait à l'origine même de
(*) Les élèves de première année devaient avoir leurs médiums
dans les matières de renseignement préparatoire à la fin de Tan-
née à peine d*exclusion; on pouvait ensuite faire deux ou trois
ans, en redoublant au plus une année, jusqu^à ce qu'on eût ses
médiums dans toutes les matières de l'enseignement spécial.]
596 l'école des mines de paris.
r École. Les élèves ingénieurs d'un côté, et les exter-
nes de l'autre, étaient donc annuellement classés sur une
seule liste d'après les seuls résultats de Texamen de la
dernière année, sauf report éventuel d'une année à l'au-
tre, pour chaque matière, de l'excédant de note au-dessus
du fameux médium; le tout d'après des calculs d'une
complication sans rapport avec le but à atteindre (*).
Une autre amélioration de détail remonte à cette épo-
que : les leçons de langues étrangères se donnèrent dé-
sormais à la fin de la journée pendant toute la période
des cours oraux au lieu de n'avoir lieu, comme jadis, que
pendant celle des exercices d'été (**).
La distribution intérieure du travail resta ce qu'elle
avait été, en principe du moins, de tout temps; les élè-
ves, qui pouvaient entrer à huit heures du matin mais
n'arrivaient, en fait, qu'à neuf heures et demie, ét^ent
libres à quatre heures du soir (***); leur présence était
constatée par la signature aux heures des cours obliga-
toires pour eux, et à l'heure de la sortie. Des appels pou-
vaient être faits entre temps ; mais ils ne semblent pas
avoir été beaucoup pratiqués. Dufrénoy et le conseil
s'efforcèrent simplement d'assurer l'assiduité en donnant
une valeur plus effective à la note attribuée à la présence.
L'achèvement et le développement des nouveaux labo-
ratoires amenèrent l'établissement à TÉcole d'une nou-
velle institution qui devait compléter l'ensemble des
(*) On peut s'en faire une idée, et fort atténuée encore , — car le
système avait été déjà très simplifié, — en se reportant à Tarrêté
ministériel de 1849.
(**) Suivant les époques, on a rendu obligatoire l'étude des deux
langues allemande et anglaise, ou de l'une d'elles seulement;
rétude de l'autre restait facultative, mais servait à augmenter
le nombre de points aux examens, suivant des formules qui ont
varié avec le temps.
(***) A la réforme de 1887, le conseil a proposé et Fadministra-
tioQ a décidé de reporter à cinq heures Pheure de la sortie.
NOTICE HISTORIQUE. 597
installations que ses fondateurs avaient songé à grouper
autour d'elle dès sa création; ce fut le bureau d'essais (*),
établi par décision ministérielle du 24 novembre 1845,
dans le but de faire gratuitement pour le public des ana-
lyses de matières minérales. Dès Torigine, en 1794, à
rhôtel Mouchy, le laboratoire de TÉcole était devenu le
laboratoire de l'administration des mines ; il resta exclu-
sivement destiné à cet objet pendant que l'École était à
Pesey. A l'hôtel Vendôme Tadministration avait eu éga-
lement recours, de tout temps, quand elle qu avait eu
besoin, au laboratoire du professeur de docimasie. Mais
il y avait loin de là au bureau d'essais auquel le public
était appelé désormais à s'adresser librement et directe-
ment.
En môme temps, Berthier abandonnait définitive-
ment sa chaire de docimasie à Ebelmen, qui devenait
professeur titulaire, bien que nommé simultanément ad-
ministrateur-adjoint à Sèvres. Rivot, qui n'était encore
qu'élève de 1*"® classe, fut chargé, provisoirement tout
d'abord, avec le cours de chimie générale pour les élèves
des cours préparatoires , de la direction des travaux du
laboratoire ainsi que des essais et analyses demandés au
bureau d'essais. Le professeur de docimasie, ou, en son
absence , l'inspecteur de l'Ecole, devait rendre compte
mensuellement au conseil du fonctionnement du bureau.
L'accroissement normal d'une année dans la scolarité
avait porté le conseil à se préoccuper des augmentations
de programme qui en pourraient utilement résulter. Il
était deux matières sur lesquelles les lacunes de l'ensei-
gnement le préoccupaient : les chemins de fer et les
connaissances administratives.
Dès le début des chemins de fer on avait attiré sur
eux l'attention des élèves. En 1834, ils avaient été in-
(•) V. sur le bureau d'essais aux Annexes, p. 676.
598 l'école des mines de paris.
vités, dans leurs voyages, h en étudier les machines, le
matériel et les installations ; parfois même des mémoires
leur avaient été demandés sur ces sujets. Mais à mesure
que les chemins de fer prenaient plus de développement,
que leur industrie constituait au point de vue technique
un corps de doctrine, le besoin d'un enseignement spé-
cial se faisait d'autant plus sentir que les ingénieurs des
mines étaient appelés à être attachés au contrôle des
voies ferrées. Au début de 1846, le conseil de TEcole
avait adopté, de concert avec Bineau, un programme de
leçons sur « la partie métallurgique et l'exploitation des
chemins de fer », leçons qui devaient être placées en
troisième année et que le conseil comptait voir faire
par cet ingénieur, chargé spécialement, auprès de Tad-
ministration supérieure, d'un service dont l'intitulé pro-
jeté des leçons rappelait le titre et la nature. A défaut de
Bineau absorbé par ses occupations administratives, Cou-
che (*) inaugura ces conférences en 1846-1847 à la suite
d'une décision du 17 octobre 1846; telle fut l'origine du
cours que cet éminent ingénieur devait professer d'une
façon si magistrale pendant trente ans. Le conseil avait
tout d'abord insisté pour que ces conférences n'eussent
pas une forme théorique, mais consistassent exclusive-
(*) Couche, né le 24 juillet 1815, mort inspecteur général le
24 juillet 1879, a laissé dans Tindustrie des chemins de fer un
souvenir qui reste encore vivant, grâce à son célèbre traité,
publié de 1867 à ^874 sous le titre de : VbtV, matériel roulant
et exploitation technique des chemins de fer ; « ces trois vo-
lumes compactes résument trente années de son existence », a
dit avec juste raison M. Vicaire, Tun de ses successeurs à TE-
cole, dans la notice qu'il lui a consacrée {Annales des mineSf
1" série, t XVn). En s'attachant aux questions de principe plus
qu'aux descriptions de détail, Couche a assuré à son œuvre une
durée plus grande. Son traité permet d'apprécier la nature et la
portée de son enseignement dont la valeur au fond était relevée
par une grande habileté de diction et par un esprit original et
incisif qui a valu à Couche, au cours de sa carrière, plus d'en-
nemis que d'amis.
NOTICE HISTORIQUE. 599
ment en un exposé de faits pratiques et de détails de
construction. Mais sous l'incitation de Dufrénoy qui pa-
raît, dans la circonstance, être intervenu en dehors des
vues du conseil* Tadministration créait quelque temps
après, sous un autre régime gouvernemental il est vrai,
par décision du 24 mars 1848, un cours de construction
qui devait être réuni à celui des chemins de fer; Ten-
semble, en quarante leçons, était établi suivant un pro-
gramme qui devait rester sensiblement le même jusqu'à
la disjonction de ce cours, en 1879, dans les deux cours
actuels de construction et de chemins de fer {*).
Vers la même date étaient instituées, par décision du
31 mars 1848, vingt leçons de paléontologie, comme an-
nexe de la géologie, sans examen spécial; Texamen et
la note devaient rester confondus avec ceux de la géo-
logie. Le développement donné à la paléontologie n'avait
pas été sans soulever des protestations au sein du con-
seil, et, plus tard, dans la commission spéciale de 1848 ,
on craignit qu'on ne détournât l'Ecole de sa destination
en faisant des naturalistes plutôt que des ingénieurs.
Quelques années après, en 1851, lorsque le cours avait
été à nouveau régulièrement reconnu par l'arrêté de
1849, le conseil, amené à discuter le programme de ce
(*) Quelques jours avant la création de ce cours, une dépêche
ministérieUe du 21 mars 1848 signalait « qu*il serait utile que
les ingénieurs des mines ou au moins ceux que la disposition
de leur esprit porte vers les travaux industriels, tout en perfec-
tionnant leur instruction scientifique dans des voyages d'explo-
ration, pussent suivre pendant un certain temps les détaila de
l'exploitation des chemins de fer, les grands ateliers de con-
struction des locomotives et du matériel de ces voies de commu-
nication. »
Ce fut là Forigine du voyage ou plutôt de Texcursion de pre-
mière année organisée par décision du 14 juillet 1848 sur les
chemins de fer rayonnant autour de Paris. Cette excursion,
•qu'on ferait mieux encore d'appeler une promenade, fut main-
tenue jusqu'en 1856.
600 l'école des mines de paris.
cours, insistait pour qu'il ne traitât pas des généralités
de la science ; son objet exclusif devait être la connais-
sance pratique des principales espèces servant à caracté-
riser les terrains ; pour rappeler ce but, le conseil de-
mandait que le cours prit le titre de Paléontologie
pratique. En rendant le décret de 1858, Tadministration ne
suivit pas tout à fait le conseil dans cette voie et sut peut-
être mieux satisfaire au double but que Ton doit avoir
en vue à TËcole des mines de Paris.
Au début de cette année scolaire 1847-1848, qui devait
amener tant de modifications, Dufrénoy, nommé profes-
seur au Muséum, céda sa chaire de minéralogie à rEcoIe
des mines à de Sénarmont (*).
Le conseil, dans cette même fin de Tannée 1847, avait
également arrêté le programme d'ensemble d'un cours,
en 20 leçons, de droit administratif sur les mines, qu'il
désirait voir confier non à un juriste de profession, mais
à un membre du corps ayant acquis son expérience pai*
la pratique ; sur le refus de de Bonnard et de Migneron
de se charger de ce cours, le conseil, sans faire une véri-
table présentation (**), avait cru pouvoir indiquer à l'ad-
ministration supérieure Jean Reynaud (***) comme l'ingé-
n De Sénarmont, né le 6 septembre 1808, est mort le 30 juin
1852 inspecteur à l'Ecole des mines, poste où il avait été appelé,
en 1856, à remplacer Le Play. En dehors de ses fonctions à VE-
cole, de Sénarmont professa la physique à TEcole polytechni-
que. D'une érudition profonde, d'une grande hauteur de vues,
de Sénarmont apportait, en outre, dans ses relations, une cour-
toisie et une bienveillance qui ont laissé des souvenirs vivants
à tous ceux qui ont fréquenté ce type du galant homme. Son en-
seignement se faisait remarquer par sa portée philosophique.
(**) Le droit de présentation n'a été officiellement accordé au
conseil que par le décret actuel de 1856. L'ordonnance de 1816
n'en parlait pas, et, en fait, en effet, l'administration a, jusqu'en
1856, nommé les professeurs sans consulter le conseil d*abord, et
en le consultant rarement dans la période de 1845 à 1856.
(**•) Jean Reynaud, né à Lyon le 14 février 1806, est mort le
28 juin 1863. Il avait été dans son temps d'école intimement lié
NOTICE HISTORIQUE. 601
nieur le plus propre à ce nouveau poste. Mais il ne devait
être définitivement statué sur cette question (*) qu^après
l'étude d'ensemble que crut devoir prescrire le gouverne-
ment de la République, dès que, les troubles et le désordre
de la première heure passés, le nouveau régime eut pris
quelque stabilité.
avec Le Play, son conscrit, malgré leurs divergences de vue dans
les questions sociales. Ils avaient ensemble, à leur sortie, fait un
grand voyage en Allemagne non seulement au point de vue pro-
fessionnel, mais encore pour étudier contradictoirement ces
questions qui les sollicitaient également. Jean Reynaud fut un
ardent adepte du saint-simonisme à ses débuts; il s*en retira
avec éclat lors de la séparation d^Enfantin et de Bazard. Il ne
s'est guère occupé de questions techniques ; néanmoins son
premier livre, préparé dans les loisirs de l'emprisonnement que
lui valut sa courageuse attitude comme défenseur des républi-
cains à la Chambre des pairs en 1 834, fut une Minéralogie des gens
du mtmcfe, parue en 1834 sans nom d'auteur et rééditée, sous son
nom, avec le nouveau titre de : Histoire élémentaire des miné-
raux usuels; le premier travail publié dans le premier volume
des Mémoires de la Société géologique (4833) est une note de lui
sur la Constitution géologique de la Corse, où il avait été envoyé
en service à sa sortie de l'Ecole en 1829; on attribue à Jean Rev-
naud une partie des intéressantes notices parues dans le volume
de la statistique de Tadministration des mines pour 1836. Ses
principaux travaux historiques et philosophiques ont été insérés
dans Y Encyclopédie nouvelle ^ commencée en 1833 avec Pierre Le-
roux; il a tiré de là la plupart de ses ouvrages postérieurs. En
1848, il fut sous-secrétaire d'Etat à Tinstruction publique sous
Carnot et membre de l'Assemblée constituante; il fut un des
fondateurs de la célèbre Ecole d'administration supprimée en
1849 avant qu'il ait pu commencer le cours de matières politiques
qu'il devait y professer. Aux événements de décembre 1851, il se
retira de l'Ecole des mines et fut ultérieurement déclaré déniis-
sionnaire pour refus de serment (28 juin 1852). En 1854, il pu-
bliait Terre et ciel^ son chef-d'œuvre, qui résume sa doctrine gé-
néreuse et sa philosophie poétique.
(*) Le nouveau gouvernement, à ses débuts, se borna, dans la
dépêche du 21 mars 1848 citée à la note 1 de la page 599, à mar-
quer l'utilité qu'il y aurait à ce que les élèves « prissent, par un
séjour de quelque temps auprès d'un ingénieur en chef, des
notions administratives sur la marche du service et la manière
de traiter les affaires. »
I •
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i' 602 l'école des mines de paris.
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Les décisions que nous avons déjà indiquées montrent
que le nouveau gouvernement à ses débuts avait, sans au-
cune hésitation, pris diverses mesures sanctionnant, par
solutions d'espèce, la voie de transformation profonde dans
laquelle TÉcole était entrée depuis quelques années. Mais
on s'écartait tellement et de plus en plus par là des actes
originaires de 1816, qui constituaient, en somme, légale-
ment encore la charte de T École, qu'on conçoit très bien
que, dès que les choses eurent repris quelque régularité,
l'administration comprit qu'on ne pouvait persévérer dans
un pareil système ; une étude d'ensemble s'imposait pour
fixer, d'une façon appropriée, le régime le meilleur; cette
étude devait, du reste, amener la consécration définitive
des vues dont nous venons de suivre l'évolution et de
montrer les premières applications.
Les deux révolutions de 1830 et 1848 ont ainsi marqué
pour l'École des mines des dates à chacune desquelles
son régime a subi des modifications importantes ; la der-
nière a été plus marquée que la première, mais aussi
préparée depuis plus longtemps.
A l'intérieur même de l'École, la révolution de 1830
ne paraît pas avoir laissé de traces sensibles f), encore
qu'on ne puisse douter que les élèves ne se soient joints
à leurs camarades plus jeunes d'O l'École polyteclmique.
En 1848, les élèves, plus nombreux il est vrai, se mêlèrent
(*) Une difficulté s'était présentée à l'Ecole des mines, comme
daus toutes les autres Ecoles spéciales se recrutant à TEcde
polytechique, pour l'application de la malencontreuse ordonnance
du 6 août 4830, peu après rapportée à cause de son inapplicabi-
lité, en vertu de laquelle les élèves sortant de l'Ecole polytechni-
que devaient être nommés d'emblée lieutenants dans Tartillerie
et le génie, et aspirants dans les ponts et les mines. Le conseil avait
immédiatement indiqué le moyen de tourner la difficulté en ne
nommant aspirants ceux de la promotion de 1830 que simulta-
nément et après leurs anciens, et quand tous auraient satisfait
aux obligations scolaires. On annulait ainsi, en fait, Teffet de
Tordonnance.
NOTICE HISTORIQUE. 603
de plus près aux événements. Le 3 mars 1848, Marie,
ministre des travaux publics, écrivait au conseil : « Les
élèves de TÉcole des mines, comme leurs camarades des
ponts et chaussées, ont montré dans les événements
mémorables que nous venons de traverser, tout ce que
Ton doit attendre de leur capacité et de leur dévouement
à la chose publique;^ c'est un hommage que je me plais
à consigner ici et dont je vous prie de leur transmettre
l'expression ». En même temps, tous les élèves, déjà en
service, mais non encore nommés aspirants faute d'avoir
achevé leurs obligations scolaires (missions et journaux
de voyage, etc.), et tous ceux de troisième année furent
déclarés d'emblée hors de concours.
Les élèves de TÉcole prirent une part encore plus ac-
tive aux jouiTiées de juin qu'à celles de février. Lesbros,
élève ingénieur de première année, mourut des suites des
blessures reçues, le 24 juin, dans la rue des Noyers, à Tat-
taque d'une barricade, et M. Blavier, son camarade de pro-
motion, fut décoré, le 2 mai 1849, pour sa belle conduite
dans ces tristes circonstances.
Nous ne quitterons pas la période que nous venons de
parcourir sans signaler une mesure très heureuse pour
l'enseignement, prise par le gouvernement de Juillet, à la
suite d'un avis émis par le conseil général des mines. Le
gouvernement fit connaître, en 1834, au conseil de l'Ecole
que, conformément à cet avis, il était disposé à autoriser
chaque année un ou deux professeurs à faire, pendant la
période de suspension des cours, des voyages d'ins-
truction pour lesquels un crédit de 3.000 francs serait
ouvert. Le conseil indiquait les professeurs et arrêtait,
de concert avec eux, l'itinéraire à suivre. La mesure fut
appliquée assez régulièrement chaque année jusqu'en
1848 : Le Play en profita particulièrement pour visiter
les usines de tous les pays. A partir de 1848, ces voyages
devinrent plus rares ; la pratique en subsista cependant
604 l'école des mines de paris.
encore jusque vers le milieu de TEmpire pour disparaître
depuis cette époque.
S 5.
L École depuis la réforme de 1848-1849
jusqu'au décret de 1856.
L'administration confia Tétude préalable de la réorga-
nisation de rÉcole des mines à une commission spéciale
de membres du corps des mines , constituée par décision
du 16 juin 1848, sous la présidence de Cordier. Cette com-
mission comprenait des ingénieurs pris à TÉcole et en
dehors : Dufrénoy, Le Play, de Sénarmont et Couche re-
présentaient rÉcole ; Boulanger, Sauvage et Le Chatelier,
qui fut à la fois secrétaire et rapporteur de la commission,
l'élément étranger. Le travail de cette commission amendé
sur quelques points par le conseil de l'École, transformé
en ce moment, comme nous allons le dire, en Conseil
central des Écoles des mines, est devenu l'arrêté ministé-
riel du 17 avril 1849, qui fut, en fait, jusqu'au décret ac-
tuel de 1856, la charte de l'École aux lieu et place de
l'ordonnance de 1816 et des actes qui l'avaient accompa-
gnée. Cet arrêté de 1849, si soigneusement préparé, ne
subit, avant le décret de 1856, que quelques modifications
de détail sur le système de notation dans les examens,
introduites par les arrêtés du 31 janvier 1853 et du
24 avril 1854. Le décret de 1856 n'a d'ailleurs pas abrogé
totalement l'arrêté de 1849 et ceux qui l'ont modifié; on
admet qu'on doit combiner les clauses résultant de ces
actes qu'on peut appeler de l'époque intermédiaire avec
les dispositions qui découlent du décret.
L'arrêté ministériel de 1849 n'a fait en somme, en
dehors de quelques dispositions de détail sur le fonction-
Bernent intérieur de l'Ecole, que consacrer toutes lesamé-
NOTICE HISTORIQUE. 605
liorations successives introduites ou projetées par le con-
seil et radministration de TÉcole, de 1845 à 1847.
La scolarité pour renseignement professionnel propre*
ment dit était désormais porté à trois ans pour tous les
élèves, sans distinction d'ingénieurs et d'externes; aussi
bien Tarticle 2 stipulait expressément leur assimilation
pour tout ce qui concernait renseignement, cours oraux
et exercices pratiques (*). Aux cours qui subsistaient de-
puis l'origine ou se trouvaient avoir été déjà créés par
décisions spéciales, venait enfin s'ajouter la législation
des mines.
Les cours préparatoires pour les élèves externes qui
n'étaient pas de force à aborder l'enseignement spécial
étaient maintenus avec plus de développement que lors
de leur création en 1844; deux cours distincts, Tun de
mécanique et physique et l'autre de géométrie descriptive
et calcul infinitésimal, étaient créés à la place du cours
unique confié jadis à Delaunay {**) ; mais l'année des cours
préparatoires se trouva désormais placée en dehors et en
(*) Cette clause doit s*entendre et s'entend pour les exercices
pratiques intérieurs. Pour les voyages, les élèves externes ne sont
tenus à rien après leur troisième année, tandis que les élèves
ingénieurs ont à effectuer un voyage au sujet duquel ils rédigent
un journal et deux mémoires dont Timportance est à tous égards
considérable.
(**) Le cours unique de 1844-1845, dédoublé en 4848-1849, de-
vait enfin constituer trois cours distincts en 1868 par la sépara-
tion de la physique. La répartition des matières entre les deux
cours de mathématiques a varié avec le temps. L'analyse et la
mécanique ont été réunies en 1856. Plus récemment, en 1882,
Tanalyse a été réunie à la géométrie descriptive; et la méca-
nique seule a fait l'objet d'un cours distinct.
Les programmes de chaque cours ont du reste varié en même
temps et dans le même sens que les programmes respectifs de
la classe de mathématiques spéciales et de FEcole polytechni-
que, de façon que les cours préparatoires de l'Ecole des mines
pussent toujours être placés utilement à la suite de l'enseigne-
ment de cette classe et comme remplacement de l'enseignement
donn6 dans cette Ecole.
' 606 l'école des mines de pahis.
^ avant de la scolarité normale de trois ans des cours spé-
ciaux, suivant le nom qui leur est resté d'après celui em-
• ployé par l'arrêté de 1849.
: L'administration n'avait pas attendu de rendre rarrété
du 1 7 avril 1849 pour introduire à l'École les modifications
; désormais décidées ; elles purent entrer en fonctionne-
ment au début de l'année scolaire 1848-1849.
Dès le 15 novembre 1848 était créé le nouveau cours
spécial , sous le titre à! Economie (^) et législation des
mines; il fut confié à Jean Reynaud (**), que, dès 1847,
nous avons vu le conseil désigner à cet effet à Tadminis-
tration supérieure ; on ne pouvait faire un choix plas
heureux pour inaugurer ce côté nouveau de Tenseigùe-
ment de l'École ; l'éloquence entraînante du futur auteur
de Terre et Ciel était de nature à séduire les élèves.
Suivant décision du 18 novembre 1848, avaient été
créés les cours préparatoires, de cinquante-cinq à soixante
leçons chacun : de mécanique et physique, confié à De-
launay; géométrie descriptive et calcul infinitésimal,
(*) Garnier, réconomiste, avait demandé à faire à l'École des
mines un cours spécial d'économie politique comme celai professé
par lui à TEcole des ponts et chaussées. Le conseil, saisi de cette
demande, considérant qu'il s'agisait surtout de I application de
l'économie politique aux mines et usines et à leur statistique,
avait été d'avis qu'il convenait de confier ces leçons à un ingé-
nieur et de les joindre au cours de législation dont il réclamait
instamment la prompte organisation.
La commission spéciale d'organisation, en appuyant vivement
la création du cours de législation demandé dès 4847, avaîtiosisté,
comme jadis le conseil de l'École, sur la convenance de le confier
à un ingénieur qui seul pourrait saisir les relations existant entre
le droit des mines et usines et les questions d'art.
(**) Le programme du cours en vingt-quatre leçons que professa
Jean Reynaud a été publié dans les Annales des mines de 1849.
On y devine la haute portée philosophique que cet esprit si
élevé s'était attaché à donner à cet enseignement plutôt que de
s'astreindre à une étude d'application pratique que le temps dont
il disposait ne lui aurait pas permis d'approfondir suffisamment.
NOTICE HISTORIQUE. 607
confié à de Ghancourtois ; chimie générale, confié à Rivot
Ces cours (levaient être professés du 15 novembre au
15 juin.
La commission spéciale, le conseil et Tadministration
supérieure, à la suite de Tétude attentive d'ensemble qui
venait d*être entreprise, s'étaient accordés à Tenvi à
reconnaître l'utilité primordiale de cette institution des
cours préparatoires sur laquelle, en effet, repose en
quelque sorte le fonctionnement de l'École. Le nombre
des élèves ingénieurs était et devait être toujours trop
réduit pour qu'une École des mines pût fonctionner pour
eux seuls avec le coûteux développement de professeurs,
collections et laboratoires qu'elle entraîne nécessairement
si elle veut être à la hauteur de sa destination.
Aux élèves ingénieurs ajoute-t-on un nombre suffisant
d'élèves externes, l'École peut fonctionner utilement sans
que ses dépenses soient en disproportion avec ses résul*
tats ; on obtient alors avec le minimum de frais le maxi-
mum de rendement pour l'intérêt public. Avec la manière
dont se donne partout encore aujourd'hui l'enseignement
des hautes mathématiques, de la physique et de la chi-
mie, les élèves qui veulent aborder utilement les études
spéciales d'un enseignement aussi relevé que celui de
TEcole des mines, devraient, sans l'existence de ces cours
préparatoires, avoir passé par des écoles spéciales telles
que l'École polytechnique ou l'Ecole normale supérieure.
Sans compter la perte de temps qui en résulterait pour
eux, on écarterait par ce système, comme le conseil de
l'Ecole l'avait fait remarquer avec tant de sens dès 1840,
des jeunes gens qui viennent chercher à l'École des mines
un enseignement particulier qui leur est utile ou nécessaire
pour les professions auxquelles ils se destinent. En le
donnant à l'École môme, avec un programme approprié,
en relation directe avec les nécessités de l'enseignement
spécial, ce haut enseignement préparatoire peut être ré-
I
}
1
V*
608 L ECOLE DES MINES DE PARIS.
duit au strict nécessaire ; il peut du reste être fait sans
entraîner aucune charge sensible pour l'Etat qui dispo-
V sera toujours, à Paris, d'ingénieurs en mesure de donner
utilement de pareilles leçons, tout en étant chargés par
ailleurs de services publics.
Aussi s'explique-t-on que l'institution des cours pré-
paratoires ait été maintenue et même améliorée avec le
temps, sans sortir du programme général qui avait été
parfaitement entrevu et tracé dès leur création.
La commission spéciale de 1848, où dominaient, comme
nous allons le dire, les vues pratiques, avait même voulu
donner à ces cours préparatoires plus de développement
qu'ils n'en reçurent du conseil. La commission avait de-
mandé que les trois cours eussent chacun soixante-dix
leçons; le conseil pensa qu'on pouvait les réduire de
cinquante-cinq à soixante.
Les élèves des cours préparatoires n'eurent pas seule-
ment l'avantage de recevoir un enseignement théorique
approprié; mais, en outre, ils ne tardèrent pas à être
admis à travailler au laboratoire pendant six semaines (*)
lorsque à l'époque des exercices d'été le laboratoire se
trouvait libre des élèves des cours spéciaux; puis une
salle de dessin leur fut réservée.
Ces dernières facilités données aux élèves des cours
préparatoires, et qui en font en quelque sorte — c'est
ainsi qu'on les considéra jusqu'en 1861 — des élèves assi-
miles aux élèves externes, ayant entrée définitive àl'Ecole,
peuvent être contestées, et nous verrons, en 1861 , adopter
(*) L*admission des élèves des cours préparatoires au laboratoire
cessa naturellement lors du changement de système admis en ce
qui les concernait en 1861; dans ce second régime ils n'étaient
plus, en efifet, considérés comme élèves de TÉcole; après la
transformation de 1883 qui a inauguré un troisième régime,
intermédiaire entre les deux précédents, ils ont été reçus à
nouveau au laboratoire.
NOTICE HISTORIQUE. 609
un autre système de comprendre les cours préparatoires.
Mais l'institution de ces cours était définitivement acquise
comme inséparable de Tinstitution même des élèves ex-
ternes, et celle-ci doit être tenue comme indispensable
au complet fonctionnement de TÉcole des mines.
Ce mélange d'élèves externes relativement nombreux
à quelques élèves ingénieurs ne laisse pas d'avoir pour
la discipline intérieure de l'École un avantage précieux*
que le Conseil eut occasion de signaler, en 1866, à l'ad-
ministration, lorsque celle-ci proposa d'introduire à l'École
un officier surveillant, comme il en existait à TÉcoIe des
ponts et chaussées. Les élèves ingénieurs dont l'avenir
est quasiment fixé, quoi qu'ils fassent à l'École, peuvent se
relâcher ; les élèves externes, qui ont une carrière à as-
surer, sont tenus à travailler d'une manière constante et
assidue qui assure le bon ordre intérieur, malgré la li-
berté relative dont on a joui de tout temps à TÉcole des
mines (*).
En même temps que les élèves externes obtenaient
ainsi des droits importants, leurs obligations devenaient
plus étroites et mieux définies. Avant que la scolarité
eût été régulièrement fixée à trois ans, les élèves externes
qui, au bout de deux ans, avaient obtenu tous leurs mé-
m
diums quittaient l'Ecole avec un diplôme. A défaut, ils
faisaient une troisième année et conquéraient leur di-
plôme par l'obtention de tous les médiums. S'il leur
manquait quelque médium on se bornait à leur donner
un certificat Dans le nouveau système, cette solution
hybride disparut. Les médiums s'imposaient aux élèves
externes comme aux élèves ingénieurs à peine de redou-
n En 1866 radministration se rendit à ces raisons et ce ne fut
qu'en 1874 qu'elle crut devoir introduire à TËcole un officier
surveillant alors que le nombre des élèves eut considérablement
augmenté.
Tome XV, 1889. iO
610 L^EGOLE DES MINES DE PARIS.
blement, ou finalement d^exclusion à la fin de la scola-
rité, sans délivrance d'aucun certificat (*).
En dehors des créations nouvelles que nous venons
d'indiquer, la commission spéciale et le conseil s'occu-
pèrent de la revision de tous les programmes comme de
la réorganisation du fonctionnement intérieur. Il est utile
de mentionner les modifications de quelque importance
qui furent ainsi introduites, et il n'est pas sans intérêt
même de signaler quelques divergences qui s'élevèrent
entre la commission spéciale et le conseil dont Tadmi-
nistration adopta toutes les propositions pour en former
l'arrêté de 1849.
Dans le sein de la commission spéciale deux courants
s'étaient marqués correspondant chacun à l'un des côtés
du double objectif que doit se proposer une institution
comme l'Ecole des mines de Paris : il y faut former des
ingénieurs dont les uns doivent se vouer plus spéciale-
ment aux études et travaux géologiques, études et tra-
vaux de portée immédiate plus scientifique que pratique,
et dont les autres doivent être ingénieurs pratiquant ou
suivant la pratique d'industries assez diverses. Sans
perdre de vue le caractère élevé et toujours scientifique
que doit avoir l'enseignement d'une École spéciale, qui
se lie intimement à l'enseignement de l'Ecole polytech-
nique, la majorité de la commission de 1848 eut une ten-
dance marquée à faire prévaloir le côté pratique sur le
côté scientifique ; toutes ses propositions s'inspirèrent de
cette idée. Elle voulait réduire le cours de docimasie,
débarrassé de toutes les généralités purement théoriques,
de 80 à 60 et même 40 leçons pour augmenter d'autant
la durée du séjour au laboratoire ; elle demandait que l'en-
seignement industriel comprît désormais des matières de
(*) L'exclusion était prononcée dès la fin de Tannée préparatoire
fti> à Texamen qui la terminait, on n'obtenait pas le médium dans
chacune des matières de renseignement préparatoire.
NOTICE HISTORIQUE. 611
minéralurgie qu'elle considérait comme du ressort de Fin-
dus trie minérale, telles que la fabrication du gaz d'éclai-
rage, des produits ammoniacaux et des noirs décolorants,
des acides minéraux et des sels, des couleurs minérales,
des produits céramiques f), ainsi que la fonte et le mou-
lage du bronze et des divers alliages. Elle voulait que
dans le cours qui, jusqu'alors, continuait à s'appeler
officiellement cours d'exploitation des mines, mais dont
Combes avait déjà fait un cours d'exploitation et méca-
nique, on ne se bornât pas à étudier les machines de
mines et d'usines, mais qu'on donnât des notions éten-
dues sur la construction des machines, sur les outils,
sur les machines-outils et les procédés d'exécution em-
ployés dans les ateliers pour la forge, l'ajustage, le
montage et la chaudronnerie, ainsi que sur l'installation
des ateliers eux-mêmes ; le cours ainsi complété se serait
appelé cours d'exploitation et mécanique appliquée. La
commission demandait enfin qu'on donnât des notions
précises sur l'aménagement des eaux minérales, des
eaux motrices, sur la pose des conduites et des appareils
de distribution d'eau et de gaz.
Le conseil de l'Ecole maintint le cours de docimasie à
80 leçons, mais en décidant qu'on y introduirait la des-
cription des principaux arts chimiques , étant entendu par
là que ce cours devait plus spécialement s'occuper de la
fabrication des matières qui n'était qu'un emploi de pro-
duits déjà marchands ; la minéralurgie devait garder ou
comprendre le traitement des produits mis en œuvre tels
que l'extraction les donnait; on écarta, d'ailleurs, la
fabrication des produits ammoniacaux et des noirs déco-
lorants.
Le conseil rejeta l'idée du cours de construction
(*) A raison de la compétence spéciale d'Ebelmen et de sa
situation à Sèvres, la commission spéciale demandait qu'il fût
exceptionnellement chargé des leçons de céramique.
612 L*éGOLE DES MINES DE PARIS.
mécanique, qui ne devait ôtre reprise et appliquée qu*àla
réorganisation de renseignement en 1887; mais le cours
à! exploitation des mines devenait officiellement, dans l'ar-
rêté de 1849, cours d'exploitation des mines et machines {*).
Quant aux eaux minérales, le conseil fut d*avis que le
professeur d'exploitation ne devait les introduire dans son
cours que lorsque cet art serait assez avancé pour com-
porter une mention spéciale (**).
Parmi les modifications qu'elle suggéra dans le fonc-
tionnement de rÉcole, la commission, appuyée sur ce
point par le conseil, insista pour que le premier voyage
à faire au bout de la deuxième année, — l'intervalle entre
la première et la deuxième année restant consacré aux
exercices pratiques de laboratoire, levés de plans, de ma-
chines et bâtiments, — ne fût qu'une étude de détail, cir-
conscrite dans un district minéralurgique restreint, et
encore mieux dans deux établissements seulement, une
mine et une usine, avec mémoires rédigés sur place.
Le second voyage, au bout de la troisième année, devait
rester une excursion rapide où Ton pourrait mettre à
profit l'habitude d'observer et de suivre les détails con-
tractée dans la première mission. Les élèves externes ,
pour lesquels jusqu'alors le voyage n'avait été que facul-
(*) On ne s'explique pas que, dans le texte du décret de 1856,
ce cours ait repris son ancienne appellation de cours à*exploi^
talion des mines; nonobstant cette qualification officielle, le cours
a toujours conservé dans la pratique le titre qui répondait d*une
façon si précise à son double programme.
(**) On ne doit pas s'étonner de voir la commission spéciale se
préoccuper ainsi des eaux minérales. Le décret-loi du 8 mars 1818
venait d'appeler les ingénieurs des mines à jouer dans ce service
le rôle technique qu'ils ont conservé depuis. A cette date, du
reste, M. Jules François, auquel revient sans conteste l'honneur
d'avoir créé l'art du captage des eaux minérales, avait déjà fait
plusieurs de ses plus beaux travaux, notamment ceux relatifs à
Bagnères-de-LuchoD, publiés dans les Annales des mifies de 1842
(i* série, 1. 1, p. 557), et ceux si curieux concernant Ussat.
NOTICE HISTORIQUE. 613
»
tatif, devaient être astreints désormais à un voyage, ou
mieux à une station dans un établissement industriel,
mine ou usine, au besoin dans un atelier de Paris ou des
environs (*).
Sur l'initiative prise par la commission spéciale et le
conseil, l'administration apporta, par l'article 19 de l'ar-
rêté de 1849, une modification aux règles anciennes,
maintenue depuis, de nature à produire, à un point de
vue relativement un peu secondaire, d'heureux résultats :
les élèves ingénieurs, à leur sortie de l'École, acquéraient
désormais le droit de choisir, d'après leur rang de clas-
sement, leur résidence parmi celles disponibles.
Ce fut également à partir de cette époque que les exa-
mens et le classement eurent lieu par année, au lieu du
système antérieur de concours annuel entre tous les
élèves sans distinction.
Avant que le gouvernement soumit au conseil de l'École
les propositions de la commission spéciale, le conseil et
Tadministration supérieure de l'École avaient d'ailleurs
subi d'importantes modifications. Par arrêté ministériel
du 20 juillet 1848, le conseil de l'École, dont le nombre
des membres était augmenté, avait été transformé en
Conseil central des Écoles des mines , auquel devaient
être soumises non seulement toutes les questions rela-
tives à l'École des mines de Paris, mais encore celles
concernant les écoles de Saint-Étienne et d'Alais. A cette
même date du 28 juillet 1848, Dufrénoy était nommé
directeur de l'École, et Le Play, inspecteur des études,
<c chargé en cette qualité, disait la décision ministérielle,
(*) Malgré les vues pratiques qui dominèrent surtout dans la
commission spéciale, il ne fut nullement question à cette époque
d'écoles pratiques. Michel Chevalier seul avait repris l'idée et
en avait saisi directement, à titre officieux, l'administration
supérieure un peu avant la chute du gouvernement de Juillet
(V. p. 515).
614 l'école des mines de paris.
sous les ordres immédiats du directeur, de T administra-
tion intérieure de TÉcole, de la conservation des collec-
tions et modèles et de la surveillance du bureau public
dressais ». Cette décision était motivée par Timportance
des collections et le nombre des élèves externes, nationaux
ou étrangers.
Le Conseil central des Écoles des mines devait fonction-
ner en cette qualité jusqu'à la réorganisation de 1856.
En réalité, il n'eut guère à s'occuper d'autres matières
que de celles concernant l'École de Paris, et il continua k
s'en occuper dans les mêmes conditions que jadis le con-
seil de l'École. Ses attributions, à cet égard, n'avaient pas
été changées nonobstant la création d'un directeur ; celui-ci
notamment n'avait pas la présidence du conseil, qui ne
devait lui être dévolue de droit que par le décret de 1856;
jusqu'à ce décret également, le conseil continua à déli-
bérer sur le budget annuel de l'École.
Dans toutes les occasions où le Conseil central des
Écoles des mines eut à s'occuper de propositions relatives
à l'École de Saint-Étienne , il s'efforça de lutter contre
l'extension de plus en plus grande que les directeurs de
cette Ecole tendaient continuellement à lui donner. La
commission spéciale de 1848 avait déjà développé cette
idée; elle avait fait remarquer que l'Ecole de Saint-
Étienne avait été détournée de sa destination primitive,
qu'on prétendait y préparer des directeurs alors qu'elle
avait été créée pour y former des chefs d'ateliers et des
contre-maîtres; elle avait reconnu qu'il était trop tard
pour revenir sur l'état actuel des choses, mais elle avait
pensé qu'il fallait résister à toute nouvelle extension.
Le Conseil central des Écoles se plut, au contraire, en
toutes circonstances, à encourager Gallon dans l'œuvre
qu'il poursuivait à Alais.
Cette série de transformations de toute sorte poursui-
vies depuis 1844 et définitivement consacrées par cet en-
NOTICE HISTORIQUE. 615
semble de décisions de 1848 et 1849, rendues après les
études les plus attentives et Texamen le plus approfondi,
laissait, il est vrai, subsister bien peu de chose de Torga^
nisation officielle de 1816. On parait s*être assez peu
préoccupé de ces scrupules légaux. En tous cas, TÉcole
avait trouvé le cadre stable et complet suivant lequel
elle devait vivre désormais. Les modifications que nous
aurons encore à relater seront, en effet, relativement
secondaires et, en tout cas, d'une importance bien infé-
rieure à celles que nous venons d'indiquer.
 un système nouveau, il faut généralement des
hommes nouveaux. Le personnel de l'Ecole, en ce qui
concernait les anciens cours, était relativement assez
jeune ou assez nouvellement en fonctions pour qu'un
changement de cette nature fût utile dans l'espèce. Tou-
tefois Combes, tout en restant titulaire jusqu'en 1856,
céda l'enseignement effectif de l'exploitation des mines
et des machines à Gallon {*) qui professa, à titre de sup-
pléant, à partir de 1848. Quelques années après, la mort
regrettable d'Ebelmen, le 30 mars 1852, amenait Rivot h
(*) Gallon, né le 9 décembre 1815, est mort inspecteur général
le 8 juin 1875. Avant de venir professer à l'École des mines do
Paris, d*abord en 1848 comme suppléant de Combes, puis à partir
de 1856 comme titulaire, Gallon avait professé à TÉcole de Saint-
Étienne et créé PÉcole des mines d*Alais. L'enseignement de
Gallon, très complet au point de vue théorique, prenait une
valeur exceptionnelle, dans une école d'application, delà pratique
si brillante et si étendue de l'art des mines et des constructions
que Gallon faisait dans Findustrie privée. Il a occupé dans l'in-
dustrie des mines, comme directeur et comme conseil, avec une
autorité incontestée, une place et un rôle auxquels bien peu
pourront prétendra. Les grandes afiaires ne pouvaient se fonder
sans que l'avis de Gallon ne fût jugé nécessaire. Son double
cours a été publié de 1873 à 1875, en deux volumes pour chacune
des parties, et il est immédiatement devenu classique.
M. Jacqmin a consacré à Gallon, dans les Annales des mines
de 1875, une notice étendue qui fait bien ressortir sa vie si
utilement occupée.
616 l'egole des mines de parts.
lai succéder ; presque en même temps de Villeneuve (*)
succédait, sans avoir peut-être les aptitudes pour le rem-
placer, à Jean Reynaud que les événements politiques
de 1851 avaient amené à renoncer brusquement au profes-
sorat (^*), en sorte que le cours et les examens d'économie
et de législation n'eurent pas lieu dans Tannée scolaire
185M852.
Avant même que les événements de décembre 1851
eussent changé le régime du pays, l'administration avait
invité le Conseil central des Écoles des mineSj le 29 oc-
tobre 1851, à étudier un projet de réorganisation de
l'École des mines de Paris sur le plan d'après lequel ve-
nait d'être rendu le décret du 13 octobre 1851 relatif à
rÉcole des ponts et chaussées. Le conseil eut assez
promptement terminé ce travail qui était soumis à Tad-
ministration dès le début de 1 853 ; mais plusieurs années
après seulement, l'administration se décida à faire rendre,
à la suite de ces propositions, modifiées du reste sur
quelques points, le décret du 15 septembre 1856, qui règle
aujourd'hui encore l'École.
En attendant. TÉcole continuait à fonctionner, d'une
façon du reste très heureuse à tous égards, dans les
conditions définies par l'ensemble des décisions interve*
(*) De Villeneuve, né le 19 août 1803, mort le 11 mai 1874,
s'est beaucoup plus occupé de géologie et d'agriculture que
de droit et de législation. D'une imagination ardente , il s'était
passionné pour la théorie des alignements; il en a usé jusqu'à
en abuser dans sa carte géologique du Var et le volume de texte
explicatif qui l'accompagne, parus en 1856. Chercheur et inven-
tif, mais personnellement peu pratique, il a entrepris ou fait
entreprendre dans la Provence, à l'une des plus illustres fa-
milles de laquelle il appartenait, des affaires diverses qui loi ont
généralement médiocrement réussi. Il a cependant rendu de
réels services par l'impulsion donnée à la fabrication des ci-
ments de la Bédoule.
(**) Jean Reynaud, avant d'être rayé des cadres pour refus de
serment, avait été mis en congé illimité le 26 décembre 1851.
i
NOTICE HISTORIQUE. 617
nues de 1848 à 1849, et notamment par Tarrêté du
17 avril 1849.
La pratique de cet arrêté amena toutefois à le modifier
sur quelques points de détail relatifs au système de no-
tation et d'appréciation dans les examens. Ces modifica-
tions furent introduites par les arrêtés ministériels des
31 janvier 1853 et 24 avril 1854. Ces arrêtés eurent pour
objet de faire disparaître l'antique système du médium
obligatoire dans chaque matière f ), et de substituer à un
mode de notation qui était devenu un véritable casse-
tête chinois, le mode de notation si simple et aujour-
d'hui partout classique de Tappréciation de chaque épreuve
par remploi d'une échelle de 0 à 20.
En 1853, renseignement reçut une nouvelle addition.
La mode était alors au drainage ; plusieurs ingénieurs
des mines s'en étaient occupés volontairement avec succès
dans leurs services. Le ministre demanda au conseil s'il
ne conviendrait pas de comprendre désormais cette ma-
(*) Dans le système créé par ces arrêtés de 1853 et 1854 le pas-
sage d'une année à Tautre et la sortie de TEcole exigent que Ton
ait chaque année une moyenne générale de douze sur vingt et
que les trois moindres notes donnent une somme supérieure à
vingt-quatre; l'exclusion est facultative si une seule note des-
cend à huit. Dans ce système il n*y a pas de moyenne partielle»
ou suivant Tancien mot, de médium obligatoire pour chaque ma-
tière. Le conseil avait entendu faire disparaître toute trace de
cette idée pour ne pas tenir compte éventuellement de la médio-
crité en une matière d'un élève qui peut être supérieur dans
d'autres.
S'il n'existe plus de médium obligatoire dans chaque matière,
avec les sévères sanctions de jadis, on exi^e qu'on repasse une
seconde fois, l'année suivante, l'examen concernant certaines
matières pour lesquelles Tannée antérieure on n'a pas obtenu
une note déterminée. Pour la minéralogie et la paléontologie,
par exemple, il faut avoir obtenu 16 pour être dispensé de re-
passer l'examen. Aujourd'hui où l'exploitation des mines s'en-
seigne toujours en première année, avant que les élèves aient
pu voir les choses par eux-mêmes, une mesure analogue pour-
rait être prise utilement peut-être pour cette matière.
618 l'école des mines de paris.
tière dans renseignement de TËcole. La proposition fut
d'autant mieux agréée que de Villeneuve, dont les apti-
tudes agricoles étaient à coup sûr supérieures aux apti-
tudes juridiques, ne demandait pas mieux que de s'en
charger; les leçons furent créées par arrêté ministériel
du 10 août 1853. De Villeneuve proposa et fit adopter un
programme en 15 leçons qui était un cours réduit d* agri-
culture plutôt que des leçons sur le drainage. L'ensemble
du cours de de Villeneuve était ainsi porté au chiffre
normal de quarante leçons des autres cours. Cet ensei-
gnement conmiença avec l'année 1853-1854; il fut l'ori-
gine du cours spécial d'agriculture créé officiellement par
le décret de 1856, et transformé depuis au point qu'on
peut le dire supprimé.
S 6.
L École depuis le décret de 1856.
Lorsque le gouvernement se décida enfin à rendre, le
15 septembre 1856, un décret qui était préparé depuis
'quatre ans, cet acte ne fit que consacrer, sous une forme
plus rationnelle et plus régulière en droit, ce qui, en fait,
existait et fonctionnait normalement depuis quelque huit
ans. Ce décret, qui consacrait à nouveau une œuvre suc-
cessivement et patiemment accomplie, mérite cependant
qu'on s'y arrête. Il a eu l'avantage d'une part de bien
préciser ce qu'est l'École des mines, et il présente d^autre
part certaines particularités qu'il convient de signaler.
ce L'enseignement de l'École, dit son article 2, a pour
objet spécial l'exploitation et le traitement des subs-
tances minérales ; il a également pour objet l'étude des
machines et appareils à vapeur, la recherche, la conser-
vation et l'aménagement des sources d'eaux minérales (*),
n On ne s'étonnera pas de cette énumération au lendemain
de la loi du 14 juillet 1S56 et du décret du 8 septembre 1856 sur
NOTICE HISTORIQUE. 619
le drainage et les irrigations (^), l'exploitation et le ma-
tériel des chemins de fer, et, en général, les arts et les
travaux qui se rattachent à Tindustrie minérale ; il com-
prend les connaissances de mécanique, de métallurgie (**),
de docimasie, de minéralogie, de paléontologie, de géo-
logie pure et appliquée à 1* agriculture, de droit adminis*
tratif, de législation des mines et d'économie industrielle,
ainsi que les principes de Tart des constructions néces-
saires aux ingénieurs des mines et aux directeurs de
mines et d'usines ».
On ne saurait mieux exposer ce qu'était devenu ren-
seignement de rÉcole, sous les nécessités de la pratique
et à la suite d'une évolution patiemment étudiée, ni
mieux indiquer ce qu'il doit rester pour que TÉcole ré-
ponde à sa destinée première. L'application de ce pro-
gramme d'ensemble peut, avec le temps, nécessiter des
modifications de détail, des développements donnés à
une matière ou des restrictions apportées à une autre;
il ne sera pas nécessaire pour cela de modifier le
programme général du décret de 1856, pourvu qu'on
l'entende, comme il doit l'être, largement (***).
la conservation et Taménagement des sources d'eaux minérales,
matière dans laquelle les ingénieurs des mines étaient appelés à
jouer un rôle si important; et cependant ce n*a été que lors de
la refonte des programmes, en 1887, qu'une part a été faite aux
eaux minérales dans renseignement, part qui n'est peut-être pas
en proportion, au point de vue surtout du captage et de Tamé-
nageroent, avec le rôle des ingénieurs des mines dans ce genre
d'affaires.
(*) Le drainage et les irrigations ont, non sans raison, k peu
près complètement disparu aujourd'hui de l'enseignement de
l'Ecole.
l**) Le décret de 1856 est le premier acte qui ait fait dispa-
raître ce vieux mot, un peu barbare peut-être, mais si expressif
pourtant, de minéralurgie; le mot répondait exactement à ce
« traitement des substances minérales » indiqué comme un des
deux objets principaux de l'enseignement de l'Ecole.
{***) 11 est certain qu'en 1866, par exemple, on ne pouvait son-
620 l'école des mines de paris.
L'École, plus spécialement destinée, suivant l'article l",
à former les ingénieurs nécessaires au service confié par
l'État au corps des mines, reçoit, d'après l'article 5, des
élèves externes qui, dit cet article, « participent à tous
les cours et exercices pratiques de l'Ecole », des élèves
étrangers et des élèves libres. L'article 13 confère, d'ail-
leurs, au ministre, la faculté d'instituer un certain nom*
bre de cours préparatoires destinés au^ élèves externes,
étrangers, et libres, qui ne sortent pas de l'École poly-
technique. Peut-être peut-on regretter que le décret de
1856, tout en conservant, suivant les traditions de 1849,
l'institution des élèves externes, n'ait pas organisé d'une
façon plus ferme les cours préparatoires, sans lesquels
l'institution ne pourrait vivre ; si les cours préparatoires
n*avaient pas été laissés sous l'empire du pouvoir d'ap-
préciation discrétionnaire du ministre, on n'aurait pas eu
à discuter à nouveau cette question en 1860.
Continuant sur un autre point les traditions du passé,
le décret rappelait qu'il était établi près de l'École « un
musée composé de collections relatives à Tindustrie mi-
nérale et aux services qui s'y rapportent » et « un bureau
d'essais spécialement chargé de l'essai et de l'analyse
chimique des substances employées dans Tindustrie 2>.
Le musée, ouvert au public, restait indépendant des col-
lections d'étude mises à la disposition des élèves.
Si le décret de 1856 a très nettement conservé la tra-
dition originaire du musée qui doit être une annexe de
l'École, il est à remarquer que le service des cartes géo-
logiques et topographiques n'est plus rattaché à l'École
comme il l'était dans l'ordonnance de 1816. L'expérience
ger aux applications de rélectricité qui, dans un avenir pro-
chain, jouera peut-être un rôle comparable à celui de la vapeur
au point de vue mécanique, et nécessitera, par suite, dans les
cours de machines ou de mécanique appliquée une place com-
parable à celles faites à l'hydraulique et à la vapeur.
i
NOTICE HISTORIQUE. 621
s'était également prononcée sur ce point et avait montré
que ces services ne pourraient effectivement pas être uti-
lement conduits par le conseil de TÉcole. Il semble tou-
tefois qu'une entente soit désirable entre les deux ser-
vices au point de vue de leurs collections qui peuvent se
prêter réciproquement un si fructueux concours. On
paraissait le comprendre ainsi lors de la création du ser-
vice de la carte géologique détaillée de la France, en
installant ce service dans un bâtiment établi pour appar-
tenir à Tensemble des constructions destinées à TEcole {*).
Gomme par le passé, le système d'instruction compre-
nait (art. 28 à 31 du décret) les leçons orales professées
pendant cinq mois d'hiver, de novembre à mars, et les
exercices pratiques; de ceux-ci les uns, préparations
et analyses au laboratoire, dessins et projets, s'exécutent
pendant la période des cours; les autres, levés de
plans superficiels et souterrains, de machines et de bâti-
ments, courses industrielles et (**) géologiques (***), avec
f) De Ghaocourtois, avec son esprit si caractéristique de sys-
tématisalioD et son goût pour les expositions méthodiques, qu'il
avait Tun et l'autre développés à Técole de Le Play, avait ima-
giné et exposé, en 1872, dans une autographie aujourd'hui
assez rare, un plan grandiose réalisant l'union de ces services.
il proposait, à cet effet, de construire pour le service géologique
un bâtiment au sud des constructions de l'Ecole, qui aurait fait
le pendant de celui qui, au nord, abritant les nouveaux labora-
toires, est affecté au service docimastique. Sur l'un des murs du
hall central du bâtiment de la géologie aurait été représentée a
carte géologique détaillée au 1/80.000 avec sa vraie courbure. Il
est inutile de dire l'accueil fait par l'administration à un plan, à
coup sûr séduisant par ses apparences , mais qui eût coûté des
millions sans peut-être une utilité très établie.
{•*) V. sur les visites industrielles, p. 670, note 2.
P*) Ces courses géologiques n'ont consisté fort longtemps que
dans quelques excursions d'une journée aux environs de Paris.
En dehors de ces courses préparatoires qui persistent, de Chan-
courtois, dès qu'il fut appelé par Elîe de Beaumont à coopérer à
renseignement de la géologie, organisa la grande course géolo-
gique de huit jours qui se fait à la fin des examens. De Ghan-
I
I
622 l'école des mines bb paris.
les professeurs, et enfin les voyages d'instruction ont lieu
Tété, pendant et après la période suivant les examens
par lesquels se terminent annuellement les cours. CSe ré-
gime, dont une pratique constamment améliorée avait
permis de tirer tous les fruits, avait donné de trop bons
résultats pour qu'il y fût rien changé. Toutefois le décret
(article 30) supprima le voyage, ou plutôt la promenade,
qu'on avait pris Thabitude, depuis 1848, de faire faire aux
élèves de première année {*).
Il faut signaler dans le décret de 1856, la disposition
nouvelle formant Tarticle 16 en vertu de laquelle ne les
ingénieurs qui, par la spécialité de leurs travaux, ont
acquis des connaissances exceptionnelles sur quelques
parties de la science de Tingénieur » peuvent être appe-
lés à donner des conférences sur les sujets dont ils se
sont ainsi occupés (**).
Suivant Torganisation inaugurée en 1848, Tadministra-
courtois choisissait les localités de telle sorte que, dans le coars
de la scolarité de trois ans, chaque élève eût pu visiter les pays
respectivement classiques pour Tétude des terrains stratifiés,
des roches éruptives anciennes et des roches éruptives modernes.
(*) Avant de faire] rendre le décret de 1856, radmloistration
supérieure, en novembre 1855, avait demandé au conseil s'il
était utile de faire ainsi voyager des élèves de première année ne
sachant encore rien ; le conseil avait répondu affirmaUvemeott
trouvant que ce voyage était de nature à dégrossir les élèves au
point de vue de la pratique.
Ce système d'excursions, nécessairement très courtes, à la suite
de la période d'exercices pratiques sur place de la première
année, a été repris en suite d'une décisionministérielle du 12 mai
1866, rendue sur l'avis conforme du conseil. Ce voyage de première
année doit consister en un séjour de trois semaines dans un dis-
trict minier ou métallurgique français, de préférence le plus voi-
sin de la résidence de Télève.
{**) Les applications qui ont été faites de cette disposition sont
les suivantes :
De 1864 à 1866, M. Moissenet, alors chargé des leçons de chi->
mie générale aux élèves des cours préparatoires, décrivit la pré-
paration mécanique des minerais d'étain, de .cuivre et de plomb
NOTICE HISTORIQUE. 623
tion courante de l'École était confiée, sous Tautorité du
ministre des travaux publics, à un directeur (*) et à un
inspecteur des études; celui-ci restait le conservateur
du musée annexé à TÉcole. Faisant un pas de plus dans
un système qui concordait, du reste, avec les idées de
gouvernement personnel du régime impérial, le décret
de 1856 a visiblement augmenté les attributions du direc-
teur et diminué d'autant celles jadis dévolues au con-
seil. Le conseil, qui, en dehors du personnel deM'École :
directeur, inspecteur et professeurs de l'enseignement
spécial, ne comprenait que deux inspecteurs généraux
désignés par le ministre, n'avait plus désormais à déli-
bérer sur le budget n annuel ; aux termes de l'article 6,
S 3, en dehors des rares questions sur lesquelles le conseil
doit nécessairement délibérer (***), la direction ne doit
en Angleterre, particulièrement dans le pays de Galles et le
Cornouailles ;
En 1866, M. Cornu, qui venait d'achever ses études à TEcole,
fit des conférences sur la constitution des molécules cristallines
des minéraux ;
À partir de 1873 et jusqu'à la création en 1879 du nouveau
cours qui lui fut confié, M. Fuchs a fait chaque année quelques
conférences pour décrire des gîtes minéraux visités par lui, tels
que les gîtes calaminaires de Belgique et de Sardaigne, ceux de
phosphate de chaux, les gîtes du district de Garthagène (Espagne)
et dAtacama (Chili).
En outre, ce fut par application de cette disposition que
M. Zeiller commença, en 1878, ses leçons de paléontologie végé-
tale, et M. Potier, en 1882, celles sur les applications de Félec-
tricité, entrées les unes et les autres depuis dans l'enseignement
normal.
(*) Suivant l'article 6 du décret du 15 septembre 1866, la di-
rection devait être confiée à un inspecteur général des mines de
1** classe; un décret du 30 mars 1884 permet à l'administration
de désigner un inspecteur général de 2* classe.
(*•) Dans le projet de décret préparé par le conseil en 1851-
4852, celui-ci avait proposé de maintenir au conseil la délibéra-
tion du budget.
{***) Le conseil est essentiellement une autorité purement con-
sultative qui n'émet que des avis. Toutefois, aux termes de l'ar-
624 l'école des mines be paris.
prendre son avis, avant de soumettre des propositions au
ministre, que sur « les propositions importantes touchant
r instruction, le régime et la discipline ». Le directeur
avait, en outre, de droit la présidence du conseil en
! Tabsence du ministre qui en restait le président titu-
laire. Direction et conseil, sauf sur certains détails
i d'ordre intérieur où ils ont des attributions propres, n'a-
gissent, d'ailleurs, comme jadis, que sous l'autorité du
'* ministre des travaux publics.
Le décret créait un rouage nouveau qui ne pouvait
également qu'atténuer encore, en droit du moins, le rôle
et les attributions du conseil; c'est le conseil de perfec*
tionnement (art. 22 à 27), présidé par le directeur (*), com-
posé, en dehors de l'inspecteur de l'École, de trois ins-
pecteurs généraux désignés par le conseil général des
mines et de deux professeurs désignés par le conseil. Ce
conseil de perfectionnement n'a toutefois que deux attri-
butions : il arrête, par un jugement définitif, dit l'art.
25, S i ) la liste des prix et accessits à délivrer, s'il y a lieu,
aux élèves, d'après le classement provisoire préparé par
les professeurs (^) ; il discute les mesures qui lui sont
ticle 20, § 2, du décret de 1856 « il arrôte les listes de classement
de fin d'année et de sortie , les décisions quil rend en cette ma-
tières n*étant susceptibles d*être réformées que pour fausse ap-
plication du règlement. »
(*) On ne laisse pas d'être étonné de voir que la présidence du
conseil ne revenant au directeur qu'en l'absence du ministre, le
directeur est président de droit du conseil de perfecUonnemeot.
C*) Le rapprochement des articles 25 et 26 du décret serait de
nature à montrer que, contrairement à la pratique toujours suivie
à l'Ecole des mines et que consacrait rarticie 20 de l'arrêté mi-
nistériel du 17 avril 1849, les prix et accessits ne devraient plus
être distribués aux élèves t qui se sont le plus distingués pen-
dant le cours de leurs études m, comme le disait cet arrêté, mais
attribués par matière suivant ce qui se pratique à l'Ecole des
ponts et chaussées dont il est constant que le décret de 1856 a
voulu imiter l'organisation. Ainsi seulement on peut concevoir
que les professeurs et non le conseil puissent préparer un das*
NOTICE HISTORIQUE. 625
suggérées en vue d'améliorer Tinstruction de TÉcole, et
il propose à Tapprobation du ministre celles de ces mesu-
res dont il croit devoir recommander Tapplication (*).
Signalons enfin la disposition nouvelle, au moins en
droit, formant l'article 1 5 du décret, aux termes duquel
le ministre doit choisir les professeurs sur une liste de
candidats dressée, pour chaque place vacante, par le
conseil de l'École (**).
Le décret de 1856, confirmant les créations successives
antérieures, prévoyait rétablissement immédiat de neuf
cours distincts avec professeurs spéciaux (***). En réalité
le décret de 1856 ne reçut à cet égard sa complète exé-
cution qu'en 1864. Jusqu'à cette date, en effet, M. Bayle
continuait à enseigner la paléontologie à titre de confé-
rences; il ne fut nommé professeur titulaire que le 8
avril 1864, par une régularisation de pure forme il est vrai.
Le cours distinct d'agriculture, drainage et irrigations, ne
fut également créé que par décision du 25 janvier 1864
qui le confia à Delesse {****) ; jusque-là les leçons avaient
sèment provisoire et que le professeur intéressé soit admis avec
voix délibéralive au conseil de perfectionnement lorsque ce con-
seil statue sur cette question,
(*) Un seul fait suffirait à montrer le peu d'utilité du conseil
de perfectionnement. 11 ne fut constitué et ne commença à fonc-
tionner qu^à la fin de 1858, deux ans après que le décret de 1856
eut été rendu.
(**) En fait, cette coutume s'était établie depuis 1848 avec
l'assentiment de l'administration; le conseil, dans cette période
intermédiaire, ne pensait môme pas toujours à présenter une
liste ; il indiquait un seul candidat quand il lui paraissait que
son choix s'imposait.
(***) Il était prévu que d'autres chaires pourraient être créées
par décret rendu après avis des deux conseils (Décret de 1856,
art. 11).
(****) Delesse, né le 3 février 1817, est mort inspecteur général
le 24 mars 1881. Il avait été élu à l'Académie des sciences en
1879. Delesse s'est particulièrement occupé de métamorphisme et
de lithologie, en étudiant surtout les roches par des analyses mé-
caniques et chimiques. Il a rendu de très grands services par
Tome XV, 1889. 41
626 l'école des mines de paris.
été faites, comme à Torigine de cet enseignement en 1853,
par le professeur de législation. Ce double enseignement
était échu, à partir de 1862, à M. E. Lamé Fleiiry, appelé
à cette date à succéder comme professeur titulaire à de
Villeneuve. M. Lamé Fleury Tavait, à de très nombreu-
ses reprises, remplacé depuis 1855 pour l'enseignement
du droit et de la législation; M. E. Lamé Fleury, avant
de rêtre officiellement, pouvait être considéré depuis
longtemps comme le professeur de fait de ces matières
à l'École.
Les cours de minéralogie, géologie et paléontologie res-
tèrent, comme depuis 1816, les seuls cours publics. La
commission spéciale de 1848 et le conseil s'étaient pro-
noncés d^ns ce sens. Le décret de 1856, art. 5, § 4, a
prévu toutefois la faculté pour le ministre d'admettre le
public à tous les autres cours (*).
La direction de l'École était restée confiée à Dufirénoy,
qui ne devait malheureusement pas jouir longtemps
encore de la satisfaction qu'il dut éprouver en voyant son
œuvre solennellement et définitivement confirmée à nou-
veau par le décret de 1856. Il mourait le 20 mars 1857,
dans cette Ecole si complètement transformée par lui, et
aux destinées de laquelle il présidait depuis 21 ans.
Quels changements aussi féconds que profonds accom-
plis durant cette période dans toutes les branches de
tous les services qui se rattachaient directement ou indi-
rectement à l'Ecole !
Il fut remplacé à la direction de l'Ecole par Combes
la publication annuelle, pendant vingt ans, de la Reoue de géolo-
gie^ en collaboration d^abord avec M. Laugel, puis avec M. de
Lapparent.
Il a enseigné àTEcole des mines de 1864 k i879.
(*) Dans ces derniers temps, le conseil de l'Ecole a émis Vavis
d'étendre la publicité à tous les cours, en tant que la mesure
serait matériellement compatible avec la régularité du fonction-
nement intérieur de FEcole.
i
I
NOTICE HISTORIQUE. 627
i
qui, lui aussi, avait été un des premiers à coopérer, dès '
le début du gouvernement de Juillet, à la réorganisation
de TEcole. Nul n'était donc mieux à même que lui, à
raison de sa haute situation scientifique et des traditions,
pour recueillir Théritage de Dufrénoy.
Avant même que le décret de 1856 eût été rendu,
Le Play, après les succès obtenus à Texposition univer-
selle de 1855, avait résigné ses fonctions d'inspecteur de
rÉcole pour entrer au Conseil d'État. Il avait été remplacé
comme inspecteur, le 26 janvier 1856, par de Sénarmont,
que sa parfaite courtoisie , non moins que ses qualités de pen-
seur et d'érudit, désignait pour ce poste. Il ne devait pas
l'occuper longtemps ; il mourait six ans après, dans l'exer-
cice de ces fonctions, auxquelles Gruner(*), professeur de
(*) Gruner, né le 11 mai 1809, mort inspecteur général de
1** classe en retraite le 16 mars 1883, appartient à TEcole des
mines de Saint-Etienne autant qu*à celle de Paris; il avait pro-
fessé douze ans dans la première avant de professer quatorze ans
dans la seconde. Il n*a abandonné l'Ecole des mines de Paris
que pour prendre, en 1872, la vice-présidence du conseil général
des mines qu'il garda jusqu'en 1879, où il fut atteint par la fati-
dique limite d'&ge.
Gruner s'est livré avec un égal succès à la géologie et à la
métallurgie. Comme géologue, ses travaux essentiels consistent
dans la carte géologique de la Loire et les topographies des bas-
sins bouillers de la Loire et de la Creuse. M. Parran a fait plus
particulièrement ressortir dans le Bulletin de la Société géolo-
gique (8* série, t. XII, p. 380) l'œuvre de Gruner comme géologue.
Comme métallurgiste, il a publié de très nombreux mémoires
dans divers recueils, et il s'occupait encore à réunir ses travaux
et son enseignement dans un grand Traité de métallurgie, lors-
que la mort est venue le surprendre ; le tome I et la 2* partie du
tome II ont seuls été publiés. M. Lodin, qui occupe aujourd'hui
à l'Ecole la chaire de Gruner, a, dans une notice récemment pu-
bliée aux Annales des mine^ (3* livraison de 1888), signalé d'une
façon détaillée l'œuvre métallurgique de ce maître.
L'enseignement de Gruner se recommandait par sa méthode
philosophique non moins; que par le nombre et l'exactitude des
renseignements.
Une des œuvres qu'on doit également attribuer à Gruner est
628 L*ÉCOLE DES MINES DE PARIS.
métallurgie depuis quatre ans déjà, fut appelé à sa place.
Le Play ayant également résigné ses fonctions de pro-
fesseur de métallurgie, Piot (*) fut désigné pour le rem*
placer à ce titre au début de Tannée scolaire 1856-1857.
Piot, dont la santé était déjà fortement ébranlée, ne passa
pour ainsi dire que nominalement à l'École ; il succom-
bait le 17 juin 1858, ayant été suppléé dans l'enseigne-
ment qull n'avait pu donner par Rivot qui avait volontai-
rement assumé, par camaraderie, la lourde tâche, dont
il s'était brillamment acquitté, de professer simultané-
ment la docimasie et la métallurgie. Piot fut régulièrement
remplacé au début de Tannée scolaire 1858-1859 par
Gruner ; les espérances que son passage à Saint-Etienne
avaient permis de concevoir devaient être dépassées par
la hauteur du cours qu'il devait professer à Paris pendant
quatorze ans.
Dans cette même année 1856, de Chancourtois (**) com-
la constitution de la célèbre Société de Tindustrie minérale de
Saint-Etienne, à la vitalité persistante de laquelle il a contribué
plus que personne.
(*) Piot, né le 21 novembre 4817, était arrivé à TEcole, pré-
cédé d'une très grande réputation de métallurgiste praticien,,
qu'il s'était acquise par ses travaux dans Tindustrie privée, no-
tamment dans les établissements de Wendel.
(**) De Chancourtois, né le 20 janvier 1820, mort inspecteur
général des mines de 1^" classe le 14 novembre 1886, n*a, pour
ainsi dire, pas quitté l'Ecole où il était rentré en 1848 comme
professeur des cours préparatoires, trois ans après y avoir ter-
miné ses études qu'il couronna par ce voyage de dix-huit mois
en Âsie-Mineure et en Turquie, resté légendaire. De Chancour-
tois, dans cette longue carrière, a rendu à l'Ecole de nombreux
services, non seulement par son professorat de géologie et anté-
rieurement par ses leçons aux cours préparatoires, mais aussi
par les leçons de topographie et la surveillance des exercices
graphiques dont il hérita de Delaunay jusqu'à ce que l'admi-
nistration se décidât, en 1857, à redonner à l'Ecole un chef des
travaux graphiques ; il a concouru au rangement des collections
et notamment de la collection statistique départementale.
M. Fuchs a fait connaître, dans une notice récente parue dans
les Annales des mines (3« livraison de 1887), la vie et l'œuvre de
NOTICE HISTORIQUE. 629
menca officiellement avec le titre de professeur-adjoint
renseignement de la géologie que, depuis 1852 déjà, il
donnait en fait partiellement comme suppléant ; il devait
continuer cet enseignement comme professeur-adjoint
jusqu'en 1875, date à laquelle, après la mort d*Elie de
Beaumont, il devint titulaire pour le rester jusqu'à sa
mort, en 1886.
En somme, pendant toute la durée de TEmpire, TÉcole
poursuivit régulièrement sa carrière sans modification ap-
préciable dans son régime. La modification et la recons-
truction des bâtiments entraînées par le percement du
boulevard Saint-Michel ne laissèrent pas d'apporter
d'assez grandes difficultés matérielles à la régularité de la
vie scolaire. La direction sut parer à ces obstacles en
déplaçant, suivant les besoins, les salles de dessin et en
installant des laboratoires provisoires dans les bâtiments
spéciaux mis temporairement à sa disposition à cet effet.
L'expérience et la pratique avaient mis en évidence
l'excellence de la transformation subie par l'École.
Une seule question de quelque importance dut être à
nouveau examinée et discutée, celle du recrutement des
élèves externes. A l'époque de la guerre de Crimée l'École
polytechnique reçut des promotions relativement fort
nombreuses auxquelles, à la sortie, étaient offertes très
peu de places dans les services publics. De ce double
fait résulta qu'à partir de 1855 des élèves ayant donné
leur démission à la sortie de l'École polytechnique vin-
rent, en nombre de plus en plus grand, se présenter
de Ghancourtois, en la faisant suivre de la bibliographie de ses
travaux, relativement peu nombreux. Peut-être de Chancour-
tois, avec son ingéniosité si remarquable, a-l-il remué et donné
plus d'idées qu'il ne laisse après lui de travail positif et d'effet
durable. La vis tellurique et le réseau pentagonal, dont de Chan-
courlois s'était fait spécialement l'apôtre, sont des conceptions à
coup sûr fort originales. Peut-on dire, surtout pour la dernière,
qu'elles soient bien fécondes?
630 L*ÉGOLE DES MINES DE PARIS.
comme élèves externes à l'Ecole des mines, et avec d'au-
tant plus d'empressement qu'au début du second Em-
pire, dans ce développement industriel qui le caractérisa,
les carrières libres avaient repris faveur. Dans Torgani-
sation existant encore à cette époque où les élèves des
cours préparatoires étaient assimilés à de véritables élè-
vesdeTEcole des mines, ces élèves de TEcole polytechni-
que étaient tenus à passer Texamen, à programme réduit,
sur les mathématiques élémentaires, arrêté en 1847, et
qui était considéré comme Texamen nécessaire pour dé-
terminer l'entrée à TEcoIe des mines. Mais cet examen
subi, les candidats venant de l'École polytechnique étaient
naturellement autorisés à suivre immédiatement les cours
spéciaux de première année, sans être astreints à passer
par les cours préparatoires.
Cet état des choses, qui paraissait aller en s'accen-
tuant n , finit par attirer l'attention de l'administration supé-
rieure ; elle se demanda même, ennovembre 1860, s'ilyavait
utilité à maintenir les cours préparatoires. Le conseil n'eut
pas de peine à éclairer l'administration sur ce point. Mais
tout le monde fut d'accord pour reconnaître que la situa-
tion nouvelle demandait une réglementation nouvelle.
De là les deux règlements du 1*^ août 1861 rendus par le
ministre conformément aux propositions du conseil. Dans
le système que consacraient ces règlements, les élèves
des cours préparatoires cessaient d'être considérés comme
des élèves de l'Ecole ; ils n'en avaient plus le titre et ils
perdaient le droit qu'ils avaient jadis de passer directe-
ment et sûrement aux cours de l'enseignement spécial.
L'entrée comme élève externe n'avait lieu que pour l'ad-
mission à l'enseignement spécial ; elle devait s'acquérir dé-
sormais par un concours particulier dont le programme
(*) Aux examens d'entrée de i85ô-1856, sur trente candidats,
seb.e furent admis, dont sept venant de TËcole polytechnique.
NOTICE HISTORIQUE. 631
portait sur les matières faisant l'objet de renseignement
de FEcole polytechnique et des cours préparatoires. A ce
concours annuel comprenant deux degrés, examen d'ad-
missibilité et examen d'admission, pouvait se présenter
dans des conditions égales, sans privilège les uns par
rapport aux autres (*), qui voulait, d'où qu'il vint. Les
cours préparatoires étaient maintenus dans le seul but de
donner à ceux qui les avaient suivis les moyens d'aborder
le concours d'entrée : aussi était-il entendu, et le système
fut de la sorte appliqué, que l'on devait se montrer très large
pour l'admission aux cours préparatoires transformés en
quelque sorte en un enseignement quasiment public ; le
seul privilège qu'acquérait désormais l'élève qui avait
suivi ces cours et subi convenablement l'examen de fin
d'année qui les terminait, était d'être dispensé de l'examen
d'admissibilité au concours ouvert pour les places d'ex-
teiTies aux cours spéciaux de première année. Quelques
années après, en 1866, il fallut toutefois prendre des
mesures pour éviter certains abus que la pratique de ce
système révéla. Des élèves arrivaient à encombrer les
cours préparatoires en s'y perpétuant pendant des années.
Le système inauguré en 1861, qui place la véritable
entrée à l'École au début des cours spéciaux, s'est main-
tenue depuis sans altération. Une modification impor-
tante a été, toutefois, introduite par l'arrêté ministériel
du 25 juin 1883, à la suite de circonstances que nous
aurons plus tard à relater (V. p. 645). Cette modification
a amené un système intermédiaire entre celui de l'ori-
gine et celui de 1861. Depuis 1883, les élèves des cours
préparatoires ont acquis le droit de passer directe-
ment élèves externes aux cours spéciaux s'ils subissent
(*) Toutefois élait maintenu par Tarticle 6 de Farrôté Tanti-
que privilège conféré à égalité de mérite aux fils de directeurs ou
de concessionnaires de mines, de chefs ou de propriétaires d'usi-
nes minéralurgiques.
632 L*ÉGOLE DES MINES DE PARIS.
convenablement leur examen de fin d'année des cours
préparatoires. Par contre, un certain nombre de places
sont réservées, à la suite des précédentes, sans examen,
et par rang de classement de sortie, aux élèves de l'École
polytechnique qui ont eu une moyenne générale de douze
au moins. Les autres places disponibles font seules
l'objet du concours ouvert librement à tous dans le sys-
tème de 1861.
Ces remaniements dans la réglementation de l'admis-
sion des élèves externes ont presque toujours conduit
à examiner simultanément une question que cette insti-
tution soulève tout naturellement; c'est celle de savoir
s'il ne convient pas d'exiger des élèves externes une ré-
tribution scolaire. Jusqu'en 1868, le conseil de l'Ecole a
été toujours d'avis que, pour répondre à sa destination,
l'enseignement leur fut donné gratuitement, et ces avis
avaient toujours arrêté l'administration lorsque celle-ci
avait manifesté des velléités d'établir une rétribution de
cette nature. A partir de 1868, au contraire, le conseil,
toutes les fois que l'occasion s'en est présentée, a insisté
pour l'établissement de cette rétribution ; il y a été amené
en constatant le nombre toujours croissant et des élèves
externes que l'on a dû admettre et des candidats pour
ces places, ainsi que les dépenses plus considérables qu'ont
entraînées les développements de toute sorte donnés aux
bâtiments, aux collections et à l'enseignement. Le con-
seil a toujours pensé, d'ailleurs, que l'origine de la plupart
des élèves qui viennent à l'École leur permettrait de sup-
porter aisément une pareille charge ; un large système
de bourses permettrait, du reste, d'atténuer ce fardeau
dans la mesure utile pour n'écarter personne. En 1868,
le conseil avait pensé que cette rétribution pourrait être
de 500 francs par an (*); plus récemment il a estimé
(*) Ce chififre de 500 francs avait été justifié par les observa-
NOTICE HISTORIQUE. 633
qu'elle devrait être réduite à 300 francs. Jusqu'ici Tad-
ministratioû supérieure n'a pas cru devoir donner suite à
ces idées (*).
S 7.
V École depuis les événements de 1870-1871.
Les funestes événements de 1870-1871 ne pouvaient
pas ne pas faire sentir leur répercussion sur le fonction-
nement de rÉcole des mines. Combes, dont la santé était
déjà fort ébranlée, n'avait pu regagner Paris lorsque nos
premiers désastres faisaient déjà pressentir la possibilité
d'un investissement de la capitale. Une décision ministé*
rielle du 17 ao&t 1870 confia l'intérim de la direction à
tiens suivantes, dans une délibération du conseil du 22 octobre
1868, rappelée le 23 octobre 1869.
_ Depuis Tachèvement des nouveaux bâtiments et la mise en
service des nouveaux laboratoires, le nombre moyen des élèves
externes s'était accru dans le rapport de 2 à 3 (40 contre 60); le
nombre des semaines passées au laboratoire s'était élevé de
420 à 778. Les dépenses du laboratoire en réactifs, appareils et
combustibles pour toute la scolarité d'un élève étaient de 700 francs
ou de 233^33 par an, sans compter une dépense en frais com-
muns au laboratoire de 9.050 francs, et en divers autres frais
communs de 800 francs. En comptant sur une moyenne de 70
élèves, on arrivait à un prix de revient de : 23^^33 -f 139^28
+ 82^85 = 44S',46. Ce calcul laissant en debors le traitement des
professeurs, fonctionnaires et employés, les frais pour bâti-
ments, collections, bibliothèque, etc.^ on arrivait à justifier am-
plement le chiffre proposé de 500 francs.
fiien que, par suite de l'accroissement du nombre des élèves,
le prix de revient actuel, calculé comme ci-dessus, ait baissé, le
chiffre de 300 francs lui est encore inférieur; mais il ne faut pas,
en ces matières, vouloir faire les choses trop industriellement.
(*) 11 y a été simplement fait allusion dans des documents sou-
mis au Parlement, notamment dans les rapports sur les budgets
de 1888 et 1889 à la Chambre des députés.
634 l'école des mines de paris.
M. Et. Dupont (*), qui venait de succéder à Gruner (**)
dans les fonctions d'inspecteur, que celui-ci avait dâ
quitter lors de sa promotion au grade d'inspecteur géné-
ral de 1" classe. L'énergique activité et l'intelligente
initiative de M. Et. Dupont, aidé par le personnel rest^
à Paris, surent préserver l'École, et permirent à son per-
sonnel de rendre, en outre de ses attributions normales,
de réels services à la défense de la capitale.
Le lendemain du jour où l'investissement avait com-
mencé, M. Et. Dupont fut requis par le ministre des tra-
vaux publics du gouvernement de la Défense nationale,
Dorian, de procéder à tous les travaux nécessaires pour
préserver les collections. Les échantillons et objets les
plus précieux (***), désignés par les professeurs et conser-
vateurs-adjoints des collections, furent retirés des salles
où ils sont normalement placés ; ils furent déposés dans
les caves dites du laboratoire qui, moyennant quelques
travaux, offraient un excellent abri. Ces caves servent de
support à la cour couverte des laboratoires, de 23 mètres
(*) M. Et. Dupont avait abandonné, en novembre 1868, la di-
rection de TEcole des mineurs de Saint-Etienne pour remplacer,
dans la chaire de législation et d'économie industrielle, M. £.
Lamé Fleury qui crut devoir résilier les fonctions de professeur,
malgré les regrets unanimes manifestés par le conseil de VEcole
dans une délibération spéciale, lorsqu'il fut appelé au poste de
secrétaire du conseil général des mines.
M. Et. Dupont, qui avait antérieurement à son arrivée à TEcoIa
publié un Traité pratique de la jurisprudence des mines (2* édi-
tion, 1862, 3 vol. în-S*»), a publié en 1881, dans son Cours de
législation des mines (i vol.in-8*»), la partie de son cours consacrée
à cette matière.
(**) Gruner avait été nommé inspecteur de FEcole en juillet
1862 en remplacement de Sénarmont, décédé le 30 juin 1882.
(***) On disposa ainsi dans les caves : 470 tiroirs de la collection
de minéralogie, aveclesinstrumentsdulaboratoirede minéralogie;
70 tiroirs de la collection de géologie; 980 tiroirs et 100 grandes
caisses de la collection de paléontologie; divers modèles de la
collection des machines.
NOTICE HISTORIQUE. 635
de long sur 17 de large. Le sol asphalté de la cour fut de
plus blindé par une couche de terre de 1™,20 d*épais-
seur. Toutes les fenêtres de la façade sud qui était paral-
lèle au rempart le plus rapproché, fenêtres qui éclairent
les salles de collection, furent blindées avec des sacs à
terre. Les petites cours sur le boulevard Saint-Michel et
la cour en avant des laboratoires furent dépavées sur une
largeur de 4 métrés le long des façades sud et ouest ; les
pavés ainsi retirés furent disposés pour défendre les
ouvertures du rez-de-chaussée.
Pour prévenir à temps les effets possibles du bombar-
dement, on dissémina à tous les étages, sur les divers
points jugés les plus exposés, 200 baquets d'un hecto-
litre, obtenus par le sciage de barriques vides ; ils étaient
maintenus constamment remplis d*eau ; des seaux en zinc
et des couvertures restaient placés à proximité de ces
baquets. M. Rigout, préparateur de chimie, à ce titre
logé à rÉcole, fut spécialement chargé de veiller à ce que
tout ce matériel fût constamment tenu en état de servir
immédiatement. Deux pompes avaient été achetées et
placées à TÉcole, avec tous leurs accessoires.
En dehors du personnel des garçons de l'École, un
poste de pompiers, composé de 2 sapeurs etl caporal, fut
installé en permanence; on leur adjoignit un serrurier et
un menuisier. Des rondes étaient faites d'une façon con-
tinue la nuit, d'heure en heure, dans toutes les parties
des bâtiments ; chaque ronde comprenait un pompier, le
serrurier ou le menuisier, et un des garçons, délégué
chacun à son tour.
Le bombardement commença le 5 janvier 1871, à
8 heures du soir et dura jusqu'au 26 à minuit, soit pen-
dant vingt jours. Deux obus tombèrent sur l'Ecole le
12 janvier. Le premier, venant de la direction de Châ-
tillon, éclata en traversant les combles mansardés de la
collection de paléontologie et vint tomber dans cette col-
636 L^ÉGOLE DES MINES DE PARIS.
lection, où il brisa trois vitrines et fit deux trous au
plancher (*). A ce moment la ronde de nuit circulait dans
les combles supérieurs ; les trois hommes qui la compo-
saient purent, avec Taide des baquets et couvertures,
éteindre le début d'un incendie qui avait commencé par
le store d'une persienne et aurait pu facilement s'étendre
au reste du bâtiment. Le second obus (**) traversa à 9 heures
du soir, sans éclater, le mur sud du cabinet du profes-
seur de minéralogie; les éclats du mur brisèrent une
table et la tablette en marbre de la cheminée.
M. Et. Dupont ne crut pas devoir se borner à assurer
la conservation des bâtiments et des collections dont il
avait la garde ; il offrit, dès le 28 août, à Tautorité mili-
taire, d'installer à TÉcole une ambulance militaire. Après
entente avec elle (***), une ambulance de 33 lits, plus
spécialement destinée aux fiévreux, fut ouverte le 2 oc-
tobre dans les cinq pièces du rez-de-chaussée, sur le
jardin, comprenant, en enfilade, la salle des cours, la
salle du conseil et les trois pièces de la bibliothèque, le
tout offrant une superficie de 197 mètres carrés. Les
soins médicaux étaient assurés par le médecin de TÉcole
des mines, le docteur Lacroix, et son adjoint, assistés
(*) F^es avaries subies par le plancher sont encore visibles au-
jourd'hui, vers l'angle nord-ouest de la salle de collection ; les
débris de Tobus sont conservés dans une armoire vitrée près du
point où il est tombé.
(**) Conservé dans le cabinet de Tinspecteur de FEcole.
(***} L'autorité militaire, qui tenait tout d'abord à ne pas dissé-
miner ses ambulances, avait commencé par décliner ces offres.
Mais au milieu de septembre, poussée par les nécessités, elle
les accepta, proposant de rembourser les frais de nourriture
et de médicaments si TÉcole fournissait la literie, le linge et le
matériel. M. Et. Dupont put, en s^adressant notamment aux in-
génieurs des mines en résidence à Paris et aux employés de
l'École, se procurer la literie; le linge et les vêtements furent
fournis, grâce à l'obligeant intermédiaire de M. Tinspecteur gé-
néral de Billy, par la Société de secours aux blessés.
NOTICE HISTORIQUE. 637
par trois sœurs pour le service de jour, et deux infirmiers
militaires du Val-de-Grâce pour le service de nuit. L'am-
bulance resta ouverte jusqu'au 29 janvier, date à laquelle
l'administration invita le directeur intérimaire à préparer
la reprise des cours. Dans ces 117 jours, l'ambulance
avait reçu 227 soldats malades dont 13 seulement, soit
moins de 6 p. 100, succombèrent. Ce chiffre, notable-
ment inférieur à ceux des autres ambulances parisiennes,
témoigne de la bonne organisation donnée à ce service,
comme se plut à le reconnaître officiellement le mi-
nistre des travaux publics ; il tient aussi aux excellentes
conditions qu'offraient des salles hautes, vastes, et
tenues constamment à une température moyenne de 15®,
grâce au maintien en activité du calorifère, sans que le
budget de l'École en fût grevé en rien, par suite d'un
marché à forfait qui avait été passé avant les événe-
ments avec l'entrepreneur de chauffage.
En dehors de l'ambulance, l'École fournit au ministère
de la guerre des magasins pour y déposer, en septembre,
200 quintaux de sel ; en décembre, la commission d*arme-
ment disposa de deux pièces des salles de dessin pour y
installer des travaux d'ajustage exécutés sous la direction
de l'armurier Claudin.
M. Et. Dupont, avec le concours de M. Moissenet,
résidant à l'École comme directeur du laboratoire, s'était,
en outre, mis à la disposition de l'autorité militaire qui
accepta leur offre de construire une vaste poudrière (*),
(*) Cette poudrière était formée de deux chambres souterraines,
en proloDKemenl Tune de l'autre, Tune de 53 mètres et l'autre
de 35 mètres de longueur, formées par des cadres en bois de
charpente de 8 mètres de largeur, avec un recouvrement de terre
de S'^jSO, sur lequel, dès le commencement du bombardement et
en raison de la force de pénétration des obus prussiens, on jugea
prudent d'ajouter immédiatement une couche de pavés. Le tout
était recouvert d'une charpente en volîges légères revêtues de
carton bitumé.
638 l'école des mines de paris.
dans les terrains alors vagues, provenant de l'ancienne
pépinière du Luxembourg, situés en contre-bas entre les
rues d*Assas et l'avenue de l'Observatoire, à remplace-
ment occupé aujourd'hui par le petit lycée Louis-le-
Grand. L'autorité militaire prit livraison d'une première
partie de la poudrière à la fin de septembre ; celle-ci lui fut
remise en entier à la fin de novembre ; le service de Tar-
tillerie en fit un usage très actif. Du 9 au 21 janvier, un
assez grand nombre d'obus tombèrent dans les environs
immédiats de la poudrière et même directement sur
elle (*), sans qu'elle en ait souflfert. Le 24 mai, les fédé-
rés, avant de quitter le quartier du Luxemboui^, vou-
lurent faire sauter la poudrière en plaçant des barils de
poudre entre son recouvrement en terre et pavés et sa
couverture en charpente, et en essayant de mettre le feu
aux bois d'étançonnage de la galerie tournante qui ser-
vait d'accès. Une violente explosion, qui brisa, entre onze
heures et midi, les vitrages et même les fenêtres et les
portes intérieures du quartier dans une zone assez éten-
due, avait fait croire qu'ils avaient réussi; il n'en était
rien fort heureusement, pour TÉcole en particulier; toutes
les caisses de munitions laissées dans la poudrière y fu-
rent retrouvées intactes, et Ton put sans peine pénétrer
dans l'intérieur de la poudrière pour les enlever, au
début de juin (**).
(*) On a pensé que les Prussiens avaient eu connaissance de
rétablissement de cette poudrière et que de là venait Tabondance
des obus tombés dans le voisinage et dont l'École avait faîUi pa^
ticuiièrement souffrir, nonobstant les deux drapeaux de la croix
rouge qui flottaient à ses paratonnerres à raison de Tambulance
qu'elle abritait.
(**) M. Maxime du Camp {Convulsions de Paris, t. I, p. 205) a
mentionné, incidemment il est vrai, que la poudrière du Luxem-
bourg avait sauté. M. Et. Dupont y pénétra le 6 juin avec les
généraux de Berckeim et de Rivière. Il a pu constater les faits
que nous rappelons d après les notes qu'il a bien voulu nous
communiquer.
NOTICE HISTORIQUE. 639
Les élèves qui formaient Teffectif de l'École au mo-
ment de la guerre avaient dû aller remplir leurs devoirs
militaires sans se préoccuper des obligations scolaires
qui pouvaient leur rester. Plusieurs le firent avec éclat.
Deux furent décorés au siège de Paris : MM. Amalric,
externe de 3® année, comme capitaine de la mobile du
Tarn; Pélissier, externe de 2® année, comime lieutenant
à l'artillerie de la garde mobile de la Seine. Deux furent
tués à l'ennemi : Goste, sujet très distingué, élève externe
de 3** année, sergent aux éclaireurs de l'armée du Nord,
tué à la bataille d'Amiens ; Laval, élève libre des cours
préparatoires, tué à la bataille du Mans. Rigaud, élève
externe de T année, lieutenant à la mobile de Maine-
et-Loire, fut blessé d'un coup de feu le 4 décembre 1870,
à Cercottes, amputé de la jambe gauche, et succomba, le
24 décembre, à Orléans. Andrîeux, major des élèves ex-
ternes de 2* année, mourut de la fièvre typhoïde à Bel-
fort. Dunand, externe de 3® année, eut l'humérus frac-
turé d'un coup de feu à la bataille de Saint-Quentin.
Une plaque de marbre a été posée à la bibliothèque de
l'École en mémoire de Goste, Bigaud et Andrieux, au mi-
lieu du noble obituaire qu'une pieuse tradition y a créé
pour les ingénieurs du corps des mines morts dans l'exer-
cice de leurs fonctions (*).
(*) Figurent dans cet obituaire par ordre de date :
Malin vaud, entré à TÉcole des mines en 1828, mort des suites
de blessures reçues dans les mines en i837;
Hulot d'Osery, entré à FÉcole en 1839, tué au cours d*une
mission scientifique dans TÂmérique du Sud en 1846;
Famin, entré à TÉcole en 1859, tué dans une descente par un
puits au cours d'une visite de mine en 1863;
Ghoulette, entré à l'École en 1865, mortellement blessé au siège
de Belfort en janvier 1871 ;
Roche, entré à l'École en 1874, massacré avec la mission
Flatters en avril 1881;
Bonnefoy, entré à l'École en 1875, tué par un coup de grisou
aux mines de Cfaampagnac le 28 mai 1881.
640 L*£GOLE DES MINES DE PAUJS.
Dès la conclusion de Tarmistice, le 28 janvier 1871, le
ministre invita le directeur intérimaire à prendre les dis-
positions nécessaires pour conmiencer immédiatement
les cours et exercices. Il fallait, d'une part, assurer la
continuation de l'enseignement des élèves de 2** et de
3* années, pour lesquels les cours auraient dû reprendre
en novembre 1870, et, d'autre part, opérer le recrute-
ment des élèves de l*"* année dont les examens auraient
dû avoir lieu à la même date.
Le 4 février 1871, le conseil de TÉcole se réunit pour
délibérer sur les mesures à prendre dans ce double but.
Assistaient à cette séance : l'inspecteur général de Billy,
président, en Tabsence du directeur, M. Combes; les
inspecteurs généraux Élie de Beaumont, Gruner, Gal-
lon; les ingénieurs Bayle et Moissenet, et M. Dupont,
inspecteur de TÉcole, directeur intérimaire, secrétaire.
Le conseil décida que les leçons reprendraient le
15 mars et se termineraient ; le 15 juillet pour les cours
spéciaux ; le 1 5 août pour les cours préparatoires.
Tous les élèves sortant des cours préparatoires et ceux
provenant de l'Ecole polytechnique devaient être admis
d'emblée en 1" année, sous réserve de ne faire parti-
ciper aux exercices du laboratoire que ceux justifiant de
connaissances suflOisantes en chimie.
Pour les autres candidats, les examens furent fixés
et eurent lieu le 13 mars, tous les candidats retenus sous
les drapeaux étant dispensés de l'examen préalable.
Comme le conseil prévoyait que beaucoup d'élèves re-
tenus en province ne pourraient pas rejoindre l'École le
15 mars, il fut entendu que les élèves présents dès le
début devraient aider leurs camarades retardataires par
la communication de leurs notes et leur faire au besoin
des conférences.
Le 15 mars les cours reprirent effectivement avec :
NOTIGB HISTORIQUE. 641
a élèves ingénieurs présents sur 13
37 — externes — 60
45 — des cours préparatoires ij
63 élèves présents sur 90
sans compter 7 élèves étrangers présents.
Dans ces conditions d'effectif, les études auraient pu
suivre régulièrement leur cours, bien que les exercices
du laboratoire ne pussent encore avoir lieu faute de com-
bustible. Mais le 18 mars était arrivé. Le conseil de
l'École convoqué d'urgence le 22 reconnaissait qu'en pré-
sence des événements survenus dans Paris il convenait
de suspendre les cours et de renvoyer les élèves dans
leurs familles. Le lendemain 23 les cours furent effecti-
vement suspendus, et le 24 une décision ministérielle
régularisait cette situation. Lorsque le 29 mars la Com-
mune constituée fit afficher sur les édifices publics, et
notamment à TÉcole des mines, son arrêté ordonnant,
sous peine de révocation, à tous les employés des ser-
vices publics de considérer comme nuls et non avenus
les ordres ou communications du gouvernement de Ver-
sailles et de ses adhérents, Combes et M. Dupont so
Fendirent à Versailles prendre les instructions de
M. de Larcy, ministre des travaux publics. Conformé-
ment à ces instructions, M. Rigout, préparateur de chi-
mie, Audebez, secrétaire-régisseur, et Launay, garde-
magasin, tous trois logés à TÉcole à raison de leurs
fonctions, furent invités à y rester et à agir pour le
mieux, ce qu'ils firent avec beaucoup de courage et d'in-
telligence.
De rÉcole des mines comme établissement d'instruc-
tion ou même comme musée, la Commune ne parait pas
s'être préoccupée. Mais le sinistre docteur Parisel, le
membre de la Commune, président de la délégation scien-
tifique (*), prit possession du laboratoire pour y établir
(*) On peut lire sur le D' Parisel, Tincendiaire, et son rôle dans
Tome IV, 18S9. ii
642 L*KCOLE DES MINES DE PARIS.
un de ses ateliers de fabrication des nouveaux produits
révolutionnaires. Parisel était venu le 24 avril visiter
minutieusement tous les locaux de TÉcole ; il avait mani-
festé Tintention d'y établir les bureaux et le personnel
de son service qui devait notamment occuper les appar-
tements du directeur et de inspecteur ; les membres de
la délégation y renoncèrent pour s'installer au ministère
du commerce, rue de Varennes; ils occupèrent seulement
le laboratoire et le bureau du secrétaire-régisseur. Pari-
sel s'occupa notamment, à TEcole, de faire préparer de
l'acide prussique (*) avec tous les cyanures qu'il put
trouver dans le magasin et ceux qu'il avait réquisitionnés,
et de faire fabriquer des sulfures de phosphore (**), avec
l'aide d'un agent, Alexandre Décot, ancien employé de
la maison Fontaine, qu'il avait trouvé moyen de faire
travailler à cette besogne. Parisel avait remis au régis-
seur de l'École l'ordre écrit d'installer Décot et sa fa-
mille dans l'appartement de l'École qui lui conviendrait.
Il ne parait pas qu'il ait été fait grand usage des pro-
la commune, le chapitre IV, tome IV, des Convulsions de Paris^
de M. Maxime du Camp.
f) Cet acide prussique était vraisemblablement destiné aux
fameuses bagues de Parisel et Assi, avec poire -réservoir en
caoutchouc, et épingle creuse en or, la dent du serpent à son-
nette, dont a parlé M. Maxime du Camp (loc. cit, p. 2Î7-S^^).
(**) M. Maxime du Camp (loc. cit., p. 223 et 224) a pensé que
le produit révolutionnaire fabriqué dans le laboratoire de FËcole
était ou du sulfure de carbone ou une dissolution de phosphore
dans le sulfure de carbone, c'est-à-dire Tancien feu grégeois. Il
est absolument certain, par le témoignage de tous ceux qui ont
vu le produit, que c'était bien du sulfiu*e de phosphore, obtena
on mélangeant poids pour poids du soufre en poudre dans du
phosphore fondu. Le produit, qui forme une matière gommeuse
et gluante, s'enflamme très aisément par le frottement et dégage
abondamment des vapeurs asphyxiantes d acide sulfureux. A
({uoi ce produit, d'un maniement si dangereux, pouvait-il être
destiné? On a lieu de croire qu'on voulait essayer d'en garnir
des obus.
NOTICE HISTORIQUE. 643
duits de Parisel : 130 kilogrammes en furent laissés à
l'École et remis an début de juin au service de TartillCTie
qui voulut bien les faire enlever. Alexandre Décot, le
triste ouvrier de cette fabrication, en fut la victime; il fut
atrocement brôlé en y travaillant et perdit la vue. Si le
laboratoire et l'École n'ont pas été incendiés, on le doit
en partie à la vigilance active de M. Rigout.
Le sinistre docteur Parisel, trop occupé par ailleurs à
ses exécrables machinations, n'exerçait qu'une haute
surveillance sur les travaux faits à TÉcoIe ; il n'y venait
qu'à intervalles assez éloignés. La surveillance quoti-
dienne incombait à un de ses principaux agents, carros-
sier de son état. Il faut rendre justice à tout le monde.
Celui-ci avait pris des mesures rigoureuses pour que les
collections de l'École fussent respectées.
L'insurrection écrasée, l'École pouvait reprendre son
fonctionnement. Ce ne fut toutefois que le 10 juin 1871
que le conseil put se réunir à nouveau. Il décida que les
cours reprendraient — ainsi que cela eut lieu — le
19 juin, et se termineraient le 28 octobre, sauf à ren-
voyer à l'année suivante les leçons de topographie et les
exercices de lever de plans. Les examens eurent lieu en
novembre, de sorte que l'année scolaire suivante dut
être retardée d'un mois et ne put commencer que le
4 décembre 1872.
Ces dispositions, assez rudes peut-être pour les élèves
et les professeurs, puisqu'elles supprimaient les vacances
entre deux exercices scolaires consécutifs, avaient pont
les élèves cet avantage, extrêmement important, de ne pas
leur faire perdre un exercice, et de ne pas accroître leur
temps total de séjour à l'École pour leurs études profes-
sionnelles.
Ainsi retardée à son ouverture, l'année scolaire^ 1872^
1 873 dut être également un peu raccourcie ; elle ne* com-
prenait que vingt et une semaines, soit une de plus que
644 l'egole des mines de paris.
Tannée scolaire 1871-1872, mais quatre de moins que les
années ordinaires. Ce ne fut qu'à partir de Tannée sco-
laire 1873-1874 que reprit réellement et complètement le
régime normal et régulier.
Bien que la période d'enseignement de Tannée 1871
n'eût été que de vingt semaines au lieu de vingt-cinq, les
résultats des examens pour les élèves de 2® et de 3° année
furent supérieurs à ceux de Tannée précédente. La pro-
motion de 1^' année fut peut-être un peu plus faible, dans
son ensemble, surtout en minéralogie, science où la pra-
tique joue un si grand rôle ; mais il y a lieu de remarquer
qu'il ne s'y trouvait pas d'élèves externes provenant de
l'École polytechnique.
En môme temps qu'avec Tannée 1872 TÉcole allait
reprendre sa vie normale, d'assez nombreuses modifica-
tions avaient lieu dans son personnel. Combes, atteint
par la limite d'âge, devait quitter la direction le 1""^ jan-
vier 1872 ; ses jours étaient du reste comptés ; il suc-
combait le 10 janvier 1872. Il fut remplacé le 10 juin
1872 par M. Daubrée, et M. Dupont continua entre temps
cet intérim de directeur dont il s'était acquitté avec tant
de zèle et de dévouement pendant la période critique de
1870-1871.
M. Mallard {*) succédait à M. Daubrée dans la chaire
de minéralogie qu'il occupe encore; Lan (**) succédait
(*) M. Mallard qui, suivant une tradition assez fréquente, avait
passé de TËcole de Saînt-Étienne à celle de Paris, a publié en
deux volumes, dans son Cours de cristallographie^ la partie de
ses leçons consacrées à ce sujet.
(**) Lan, né le 28 février 1826, est mort inspecteur général le
2 mai 1885, occupant à ce moment les fonctions de professeur
de métallurgie et de directeur de TËcole. Dès sa sortie de l'Ecole
des mines, Lan avait, en 1851, remplacé Gruner dans Tensei-
gnement de la métallurgie à TËcole de Saint-Ëtienne, où il resta
douze ans. À la suite de sa publication^ en 1861, en collaboration
avec Gruner, du volume resté classique sur VÉtcU présent de la
métallurgie du fer en Angleterre, Lan quitta le service de TÉtat
NOTICE HISTORIQUE. 645
dans sa chaire de métallurgie, à Gruner, appelé à la pré-
sidence du conseil général des mines ; M. Haton de la
Goupillière (*) commença cette suppléance de Gallon,
dont il devait rester chargé jusqu*à ce qu'il lui succéda
définitivement, en 1875, & la mort de celui-ci ; enfin M. Gar-
not commença lui aussi la suppléance de M. Moissenet,
auquel sa santé ne permettait pas de continuer Tensei*
gnement qu'il devait définitivement quitteren 1877; celui-ci
fut alors remplacé comme titulaire par son suppléant.
Au reste, dans une période relativement courte, le pro-
fessorat presque tout entier allait se trouver renouvelé :
à la mort de Élie de Beaumont, en 1875, de Ghancour-
tois devenait titulaire à sa place; en 1877, Couche se fai-
sait suppléer par M. Résal, qui lui succédait en 1879
pour une partie du cours dédoublé h cette date en deux
cours distincts ; dans cette même année, Delesse rési-
gnait ses fonctions, et son cours complètement transformé
et avec une autre dénomination allait passer à M. Fuchs.
Dès que TÉcole eut repris sa marche régulière, le re-
crutement des élèves externes, qui continuait à se faire
sous le régime de 1861, présenta deux circonstances de
sens opposé qui ne pouvaient échapper à la sollicitude
du conseil. Dans les premières années qui suivirent
Tannée néfaste, le nombre des candidats aux places
d'externes diminua d*une façon telle que le conseil pro-
posa, et Tadministration décida de revenir sur les me-
sures prises autrefois pour écarter les candidats qui
avaient échoué une fois aux examens. Gette pénurie de
candidats provenait de l'accroissement subit des admis-
sions à l'École polytechnique et à l'Ecole de Saint-Gyr.
pour s'occuper d'affaires industrielles. II s'y est fait une très
grande réputation par ses rares qualités techniques et adminis-
tratives.
(*) M. Haton de la Goupillière a publié séparément , chacun
en deux volumes in-8*, les deux cours par lui professés à l'École.
646 l'école des mines de paris.
Mais bientât les choses changèrent en sens inverse. Les
élèves sortant de TËcole polytechnique , sans entrer dans
les services publics, se portèrent de plas en plus nom-
breux vers rÉcole des mines. Dès 1876, 16 d'entre eux
étaient venus concourir pour les places d'élèves externes
de première année rendant ainsi la lutte très difficile pour
las élèves des cours préparatoires. Sans atteindre un pa-
reil chiffre dans les années postérieures, le nombre des
élèves démissionnaires de TEcole polytechnique resta
assez grand pour déterminer le conseil à proposer et
Tadministration à adopter un régime qui fit une part plus
équitable aux uns et aux autres : de là le système adopté
finalement en 1883 et dont nous avons déjà fait con-
naître les traits essentiels (p. 631).
Dans le nouveau système, on a fait disparaître les exa-
mens d'admissibilité et aussi la traditionnelle clause de
faveur pour les fils d'exploitants do mines et de direc-
teurs d'usines, qui, depuis 1816, faisait partie des statuts
de l'École (*).
Le programme des cours de l'année préparatoire fut
d'ailleurs peu après remanié de manière à ce que Ten-
aeignement fût mieux approprié à sa destination \^\
f) Nous ne nous dissimulons pas leb difficultés de la dé-
fense de cette clause à notre époque démocratique et égalîtairc;
on invoquera peut-être aussi son inutilité dans un temps où
rindustrie se fait essentiellement par sociétés anonymes. Malgré
toutes ces objections, nous inclinons à croire que la clause avait
et aurait encore éventuellement son utilité. Les inconvénients
inhérents à l'anonymat ne donnent que plus d'intérêt aux entre-
prises qui ont gardé la forme patrimoniale ou quasiment patri-
moniale.
(**) Ces modifications, qui ne sont devenues effectives qu*en
ieS7-i888, ont consisté principalement à augmenter Fétude de
la mécanique et de la physique en restreignant, dans la timite
du possible, les dévelopi^ements donnés à la géométrie descriptive
théorique.
JDès après la guerre, une autre înnoyatioii, discutable du reste,
aiudit éié introduite dans les programmes d'adaûssion. A la
NOTICE HISTORIQUE. 647
Ces modificatioûs se lièrent du reste avec les modifi-
catioDS plus profondes de renseignement même de TÉcole
que le changement dans le personnel et diverses circon-
stances amenèrent à introduire successivement.
À raison tout d'abord des obligations militaires qui
allaient désormais incomber aux ingénieurs de l'État, les
élèves de TÉcole des mines furent astreints, dès 1873, à
suivre un cours de fortifications qui venait d'être & cet
•effet institué à TÉcole des ponts et chaussées.
Lorsqu'en 1873, Delesse résigna ses fonctions de pro-
fesseur, le conseil pensa avec raison que l'on pouvait avan-
tageusement réduire les leçons d'agriculture, de drainage
«t d'irrigations, et qu'il serait préférable, à l'imitation
de ce qui se faisait dans les écoles allemandes, de
laisser le côté pratique de l'agriculture, auquel quelques
leçons ne suffisent pas, pour ne retenir que le côté plus
théorique des relations du sol et des eaux avec la géo-
logie : de là l'idée de ce cours nouveau, appelé d'abord
géologie technique, puis géologie appliquée, où, en
•dehors de ces notions, pouvait être donnée la descrip-
tion méthodique des gîtes minéraux avec plus de déve-
loppement et partant d'utilité que l'on ne pouvait le faire
-dans les cours de^éologie générale ou d'exploitation des
mines. L'idée était excellente et ne pouvait aller qu'en
se développant pour autant qu'on pût trouver la place
matérielle du nouvel enseignement.
D'autre part, en 1879, h la mort de Couche, le cours
de construction et chemins de fer fut scindé avec rai-
son en deux cours distincts. La part, de plus en pluç
grande, que les ingénieurs de l'État et les élèves externes
suite d*un vœu émis, en 4872, par une commission spéciale du
ministère de Tinstruction publique, les candidats aux places
d*élèves externes des cours spéciaux durent, à partir de 4872,
^tre interrogés sur la géographie et la cosmographie. Pourquoi
pas aussi sur toutes les matières des deux baccc\lauréats?
648 l'école des mines de paris.
prenaient à Texploitation des chemins de fer, non moins
que les développements nouveaux de cette branche des
sciences appliquées exigeait, en effet, que le cours des
chemins de fer prît plus d'ampleur qu'il n'en avait eu
auparavant.
Enfin, au début de 1885, l'administration supérieure
prenait l'initiative de scinder le cours d'économie indus-
trielle et de législation {*) en deux cours distincts, par
la création d'une chaire distincte d'économie industrielle
comme il en existait une depuis fort longtemps à TEcole
des ponts et chaussées.
Toutes ces modifications partielles rendaient absolu-
ment indispensable de reprendre, dans son ensemble,
renseignement de l'École afin d'en coordonner les diverses
parties, de donner à chacune le développement que les
circonstances exigeaient, en réduisant au minimum non
pas seulement la tâche de chaque professeur, mais
surtout la fatigue des élèves. Le conseil aborda immé-
diatement cette grave et délicate étude dont les résultats,
sanctionnés sans modification par l'administration supé-
rieure, purent être appliqués dès le début de Tannée
scolaire 1887-1888. La conclusion de cette importante
étude fut quelque peu retardée par les malheurs qui frap-
pèrent successivement à ce moment la direction de
l'École n.
{*) Cette chaire était alors occupée par M. L. Âguillon, qui avait
succédé en i8S2 à M. Et. Dupont, que la fatale loi sur la retraite
était venu enlever, dans toute sa vigueur, à renseignement et à
l'administration de PEcole k laquelle il avait pris, sî heureuse-
ment pour elle, une part prépondérante dans les douze années
de son inspectorat.
M. L. Âguillon a publié, en iSS6, dans se^ Législation des mines
française et étrangère (3 vol. in-S"), la partie de son cours ton*
sacrée à Fétude de cette matière.
M. Gheysson fut appelé à occuper la chaire d'économie indus-
trielle dès sa création.
{*•) L*Ecole perdit presque coup sur coup deux directeurs.
NOTICE HISTORIQUE. 649
Dans la refonte complète de renseignement opérée en
1887, le conseil a réalisé plusieurs des desiderata qui
avaient été signalés dès 1848 par la commission spéciale,
mais furent alors plus ou moins complètement écartés.
Ainsi, en créant un cours de chimie industrielle f), on
a donné satisfaction au projet de cette commission de
développer le traitement des substances minérales autres
que les substances métalliques ; en un mot on a repris,
en les mettant au niveau de la science et de Tindustrie
modernes, mais en restant fidèle aux plus anciennes tra-
ditions de TEcole, ces parties de l'enseignement qui jus-
tifiaient le nom antique de minéralurgie donné au cours
auquel 8*était substitué, et assez rationnellement dans
Tappellation il faut le reconnaître vu son programme, le
cours de métallurgie. La création du cours de chimie in-
dustrielle permettait d'alléger quelque peu le cours de
docimasie que l'on aurait certainement pu réduire encore,
ainsi que le demandait la commission spéciale de 1848, si
l'on n'avait considéré que sa destination pratique ; mais
il a paru qu'il convenait, dans une École comme celle de
M. Daubrée, atteint par la limite d*ftge, 8*était retiré en août
1884 et radrainistration, voulant reconnaître les services rendus
par lui k FEcole pendant les douze ans de sa direction, lui con-
féra, par une mesure qui n*a été prise qu'en sa faveur et dont
la portée n*en est ainsi que plus grande, le titre de directeur
honoraire. Lan, qui lui avait succédé comme directeur, en se
faisant suppléer dans sa chaire de métallurgie par M. Lodin, de-
puis titulaire, succombait le 2 mai 1885. Luuyt, appelé à suc-
céder à Lan, mourait à son tour le 23 novembre 1887; Luuyt,
qui a été le seul directeur n*ayant pas passé par le professorat,
aura eu Thonneur et le mérite de mener à bien la réforme de
1887.
(*) La chaire de chimie industrielle a été créée par décret du
3 octobre 1887 et confiée à M. H. Le Ghatelier.
C'est par un arrêté ministériel à la même date qu'ont été
sanctionnées toutes les autres réformes de l'enseignement, cet
arrêté étant complété par celui du 16 mars 1888 pour les détails
d'application d'ordre intérieur.
I
650 L*ÉGOLE DES MINES DE PARIS.
Paris, d6 maintenir dans ce cours, suivant aussi les tra-
ditions du passé, des développements plus théoriques
que susceptibles d*une application immédiate à Tindus-
trie ; ce cours de docimasie pourrait être qualifié cours de
chimie analytique minérale ; et il est certain qu'à ce point
de vue, ce cour^ forme, par la nature des matières qui
y sont traitées, un enseignement spécial caractéristique
de rÉcole des mines de Paris. Suivant un vœu que le
conseil avait émis dès 1872, le professeur de chimie in-
dustrielle doit consacrer quelques leçons aux explosifs.
Le nombre et la complexité de ceux actuellement mis à la
disposition des exploitants et Timportance de leur choix
rendent de pareilles connaissances indispensables aujour-
d'hui aux ingénieurs et exploitants de mines.
Une autre idée de la commission spéciale de 1848, et
une de celles sur lesquelles elle avait le plus vivement
insisté, a été également réalisée par la création, sous le
titre peut-être un peu modeste de conférences, de leçons
sur les ateliers de constructions mécaniques ; c'est là, en
réalité, ce cours de constructions mécaniques fait à un
point de vue essentiellement pratique, que réclamait, k
juste titre, cette commission. Le cours de machines et ce-
lui de construction ont pu être ainsi respectivement réser-
vés plus spécialement aux développements théoriques
qu'ils nécessitent.
A ces deux nouveaux cours sont venues s'ajouter quel-
ques leçons sur les applications de l'électricité ; on ne
pouvait pas en entrevoir la nécessité en 1848 ni même
en 1856. Ce n'est pourtant là encore que Tembryon d'un
cours ou d'une partie de cours qui s'imposera un jour^ les
machines électriques devant nécessairement prendre leur
place dans un cours de mécanique appliquée, entre les
machines hydrauliques et les machines thermiques.
Dans le groupe des cours relatifs aux sciences natu-
relles, les matières ont été réparties dans les quatre
NOTICE HISTORIQUE. 651
branches : minéralogie, paléontologie, géologie géné-
rale et géologie appliquée, en évitant toute répétition
inutile et en donnant à chaque branche des dévelop-
pements qui font du tout un ensemble homogène et
concordant que bien peu d'écoles étrangères pour-
raient présenter. La géologie générale qui se trouve logi-
quement reportée en deuxième année et qui, suffisam-
ment condensée dans ses principes généraux, peut s'en-
seigner dans une année, se trouve d'ailleurs complétée
, par des conférences ou mieux des leçons annexes de
pétrographie {*). La paléontologie P), plus développée
qu'autrefois, constitue non plus des conférences, plus ou
moins variables d'une année à l'autre, mais un véritable
corps de doctrine donnant les éléments primordiaux de
cette science. Le cours se trouve complété par des con-
férences ou leçons annexes de paléontologie végétale {*"*).
Le cours de géologie appliquée, à la suite d'une troisième
transformation, a pris, sous le vrai nom qui lui re-
vient, la place et le rôle qui lui sont dus ; l'agriculture
a presque totalement disparu, laissant toutefois sa
trace dans les notions sur les cartes agricoles et les
natures de sols ; dans ce cours remanié ont été enfin
(*) Ces leçons, au nombre de dix, constituent un cours de pé-
trographie qui se complète par les indications données sur les
caractères des minéraux dans le cours de minéralogie; elles
sont faites au début de la deuxième année par le professeur de
géologie.
(**) M. Bayle, qui avait fondé en 4844 àTEcole renseignement
de la paléontologie, s*est retiré en 4881, atteint par la limite
d*flge, ayant ainsi passé sa carrière entière à TEcole. Il a été
remplacé par M. Douvillé, qui lui avait été adjoint en remplace-
ment de Bayan, mort si prématurément en 1874 à Tftge de vingt-
buît ansr
{***} Les conférences de paléontologie végétale ont été inau-
gurées à l'Ecole en 1878 par M. Zeiller, qui en est encore aujour-
d'hui chargé; le nombre des leçons de cet enseignement très
suivi a été successivement porté de deux à lyiit.
652 l'école des mines de paris.
naturellement placées les leçons sur les eaux minérales
qui, depuis 1856, auraient dû être données à TÉcole.
Malgré le développement relativement considérable
pris par le groupe des sciences naturelles, on n'a pas
perdu de vue Tobservation déjà faite en 1848 que l'École
est destinée à former des ingénieurs plus que des natu-
ralistes. Néanmoins renseignement des sciences natu-
relles est assez complet (*) pour préparer convenable-
ment ceux des élèves qui doivent plus spécialement se
vouer aux études géologiques proprement dites, et no-
tamment èi la préparation des cartes géologiques. L'en-
seignement des sciences géo techniques, surtout dans son
organisation actuelle, constitue un trait caractéristique
de l'École des mines de Paris. Ce qui montre que le but
poursuivi a été bien atteint, c'est l'empressement avec
lequel le public continue à suivre les principaux de ces
cours auxquels, suivant la tradition remontant à leur
création, il est toujours admis.
Les autres cours ont reçu les justes développements
qu'ils réclamaient pour assurer une complète prépara-
tion pratique des élèves, notamment ceux de chemins de
fer et de législation (**).
Enfin le cours de fortifications qu'il fallait aller suivre
à l'Ecole des ponts et chaussées, non sans perte de temps
et inconvénients divers pour la discipline intérieure, a
été transformé en un cours d'artillerie, fait à l'Ecole
même ; celui-ci y est d'autant mieux à sa place que les ingé-
nieurs des mines sont appelés à servir dans Tartillerie,
et non dans le génie.
(*) En dehors des leçons orales à programme suivi, les élèves
sont exercés dans des conférences ou exercices pratiques à la
détermination des minéraux et des roches et au maniement des
appareils, chalumeaux, microscopes, etc.
r*) Chacun de ces cours ayant été porté à quarante-deux le-
çons a donc k peu près doublé d*importance.
NOTICE HISTORIQUE. 653
Le développement donné à renseignement en 1887 a
été obtenu sans augmenter la durée de Texercice sco-
laire (*), ni fairer en principe plus de deux leçons par
jour, mais uniquement par une meilleure répartition
des matières, et surtout en utilisant mieux que par le
passé la troisième année (**), en la dégageant notam-
ment du temps qui était consacré, avec une médiocre
utilité, à la rédaction des journaux et mémoires de
voyage. Pour qu*un élève de seconde année tire le meilleur
parti possible de son voyage au point de vue de son in-
struction professionnelle, il faut que son journal soit
rédigé au jour le jour (***) ; et par suite il peut et doit être
remis dès la rentrée à TÉcole (****). En troisième année,
(*) L'article 47 de rordonDance du 5 décembre 1816 avait fixé
la durée des cours du 15 novembre au i5 avril, soit à une pé-
riode de vingt et uue semaines, permettant, à raison de deux le-
çons par semaine, de faire, par matière, des cours de quarante à
quarante-deux leçons par année, d'une heure et demie en
moyenne. Cette scolarité fut portée pendant un certain temps à
vingt-cinq semaines. On est revenu aujourd'hui à une durée de
vingt-deux semaines.
Le décret de 1856 n'avait pas fixé la date de l'ouverture an-
nuelle des cours. En 1869 (décision ministérielle du 19 novem-
bre), la date jusqu'alors classique du 15 novembre fut avancée
d'une huitaine d'abord, puis portée au début de novembre; les
cours se terminent vers le 10 avril.
(*•) La preuve que, dans l'organisation antérieure, les élèves
de troisième année étaient insuffisamment occupés est dans ce
fait qu'à diverses reprises des élèves externes ont demandé et
obtenu de faire en même temps leur deuxième et leur troisième
année, et ceux qui ont été autorisés à le faire sont toujours
sortis dans la tète de leur promotion.
(***) Pendant fort longtemps, pour atteindre plus sûrement ce
but, le conseil astreignait jadis les élèves à lui envoyer leur
journal de voyage successivement, par parties, au cours même
dn voyage; cet envoi devait être fait de lieux indiqués par
avance. En outre, les élèves étaient tenus à écrire assez fré-
quemment au conseil pendant la durée de leur absence.
{****) Les élèves ingénieurs de deuxième année, qui seuls du reste
y étaient astreints, ont été débarrassés de la rédaction des deux
mémoires qu'ils avaient à fournir, en dehors de leur journal de
654 L*ÉGOLE DES MINES DE PARIS.
en dehors de renseignement oral, Texercice pratique es-
sentiel consiste dans Texécution des grands projets de con-
cours, exercice capital qui, par les soins et le dévelop-
pement qu'on lui donne, forme un des éléments caracté-
ristiques de renseignement de TÉcole (*).
On a pensé néanmoins qu'on pouvait, sans surcharger
les élèves, et pour leur plus grand intérêt, les astreindre
désormais à rester à TÉcole jusqu'à 5 heures du soir, an
lieu de la limite jusqu'alors classique de 4 heures.
Le nouveau plan d'enseignement put ôtre appliqué dès
le début de Tannée scolaire 1887-1888. Toutefois son
voyage; ce qui absorbait sans utilité sérieuse une partie du
temps disponible de leur troisième année.
Les deux mémoires, véritables thèses qui couronnent rensei-
gnement, n'ont été maintenus que pour les élèves ingénieurs de
troisième année; débarrassés de toute autre obligation scolaire,
ils peuvent utilement y consacrer un temps entièrement dis-
ponible avant que TEcole ne les remette à la disposition de
Tadminislration.
L'association des anciens élèves de FEcole des mines a, en
4872, créé un prix de 300 francs qui est attribué au meiùeur
journal rédigé par les élèves externes à la suite de leur voyage
de deuxième année. Le désir fort légitime de conquérir ce prix
n'avait pas laissé de lancer les élèves externes dans une voie de
développement de leur rédaction et de retard dans la remise du
journal, qui aurait fini par nuire au travail normal de leur troi-
sième année.
(*) Le programme est donné à la fin de la deuxième année pour
que les élèves dans leur voyage puissent aller étudier sur place
les installations de nature à leur fournir d'utiles exemples. Les
élèves n'arriveraient pas à tirer tout le parti désirable de ces exer-
cices sans une intervention attentive et constante du chef des
travaux graphiques, des professeurs et de Fadministration. Les
traditions sont aujourd'hui bien établies. M. £t. Dupont a parti-
culièrement contribué à les développer, comme le conseil s'est
plu à le reconnaître dans une délibération prise au moment où
M. Et Dupont a quitté l'Ecole.
Depuis la séparation des cours d'exploitation des mines et de
machines, il y a en réalité trois concours au lieu de deux ; les élèves
doivent établir, comme concours spécial de machines, le projet
d'une machine rentrant dans le projet de mines ou de métallurgie.
NOTICE HISTORIQUE. 655
application devait être améliorée, dès Tannée suivante, par
la séparation, en vertu d un décret du 3 octobre 1888,
du cours d'exploitation des mines et machines {*) en deux
cours distincts, confiés à des professeurs différents (**).
Antérieurement, avec le système obligatoire de Talter-
nance, Texploitation des mines était faite tantôt en pre-
mière année, et tantôt en deuxième. Actuellement, Tex-
ploitation des mines, y compris son annexe, la préparation
mécanique comprenant en tout 47 leçons, sera toujours
enseignée en première aimée, de fagon que dès leur voyage
de première année (***) les élèves puissent visiter en dé-
tail et utilement des exploitations de mines.
Le conseil et Tadministration peuvent croire qu'ils ont
atteint le but qu'ils se proposaient dans cette réforme, à
(*) M. Haton de la Goupillière, qui profesîtait ce double ensei-
gnement, en fait depuis 1872, et comme titulaire depuis 1875,
crut devoir résigner ses fonctions après qu'il eut été chargé de
la direction de FEcoIe en remplacement de M. Luuyt, décédé.
(**) Le nombre des professeurs n'a pas été accru pour cela,
parce que le même professeur, aujourd'hui M. Sauvage, est
chargé du cours de machines et des leçons d'ateliers de con-
structions mécaniques. Ces leçons, en effet, complètent au point
de vue de la pratique encore plus peut-être le cours de machines
que celui de construction.
M. Gh. Ledoux a remplacé M. Haton dans la chaire d'exploita-
tion des mines.
(***) Actuellement le voyage ou mieux le stage de première an-
née, d'une durée de trois semaines, doit se faire : en France et sous
la direction des ingénieurs en chef des arrondissements minera-
logiques pour les élèves ingénieurs, en France ou dans un pays
de langue française pour les élèves externes.
Les élèves externes de deuxième année doivent voyager un'
mois en France ou dans un pays de langue française, le reste
du temps dans un pays de leur choix.
Les élèves ingénieurs de deuxième année ne sont pas tenus,
comme en première année, de faire un stage en France sous la
direction des ingénieurs en chef; mais leur voyage doit avoir
lieu en France ou dans un pays de langue française.
Le voyage des élèves ingénieurs de troisième année doit avoir
lieu à l'étranger, sauf autorisation spéciale en cas contraire.
656 L*SGOLE DES MINES DE PARIS.
en juger par le nombre toujours croissant d'élève&i, fran-
çais et étrangers, qui viennent demander leur admission
à rÉcole. Toutes les bonnes volontés viennent se briser
contre un obstacle dirimant : le nombre de 32 places
qu'oSrent les laboratoires actuels. Un roulement plus
intelligemment combiné, dans chaque année, entre les pé-
riodes alternantes de laboratoire et de dessin, a permis
d'augmenter l'effectif f), tout en laissant chaque élève
passer au laboratoire un temps suffisant pour qu'il ait
appris tout ce qui peut s'acquérir en ces matières
dans une école d'application. Actuellement, les élèves
ingénieurs passent au laboratoire trois mois et demi la
première année (^), deux mois et demi la seconde et un
mois la troisième (***). Les élèves externes y restent
un mois à la suite de leur année préparatoire (****),
deux mois et demi dans chacune des première et seconde
années et un mois en troisième année. Les élèves ingé-
nieurs et externes passent donc, les uns et les autres,
sept mois au laboratoire dans le cours de leur scola-
rité (*****) ; ce stage relativement considérable est encore
une des particularités de l'enseignement de l'Ecole.
(*) L'effectif des élèves des cours spéciaux présents à l'Ecole
s*est élevé jusqu'à cent un, dont dix-sept élèves étrangers, et celui
des élèves des cours préparatoires à quarante-huit, dont dix élè-
ves étrangers, non compris dans Tune et l'autre catégorie les
élèves libres, ou auditeurs libres, comme on les appelle aujour-
d'hui.
(**) Dont un mois dans les exercices d'été après les examens.
(***) Pendant longtemps, on ne revenait pas normalement aa
laboratoire en troisième année.
{****) Les élèves des cours préparatoires viennent au labora-
toire à la fin de l'année pendant la période d'examen des élèves
des cours spéciaux (V. sur cette mesure, p. 608, note 1).
(*****) Il n'y a réellement parité que pour les élèves externes,
d'ailleurs les plus nombreux, qui ont passé par les cours prépara-
toires. Ceux provenant de TEcole polytechnique ont un mois de
moins de laboratoire; mais ils ont en plus de ceux-là renseigne-
ment plus complet et les manipulations de FEcole polytechnique.
I
NOTICE HISTORIQUE. 657
Si on rexamine dans son ensemble, renseignement de
.m
TEcole est resté fidèle au système si bien vu dès Torigine :
un enseignement oral, de portée élevée, de durée relati-
vement courte, parce qu'il est très condensé, s'occupant des
principes des choses plus qu^il ne descend dans les détails
que la pratique directe apprend ensuite mieux et plus
vite; des exercices divers développés, caractérisés prin-
cipalement d'une part par un travail prolongé au labo-
ratoire, et d autre part par des voyages de longue durée,
le tout couronné par Texécution de projets complets,
étudiés dans le détail, comme s'ils devaient être exécu-
tés ; dan^ tous ces exercices les élèves relativement libres
sont guidés plus que surveillés.
En provoquant la réorganisation dont nous venons
d'indiquer la portée et les traits essentiels, le conseil
s'est moins préoccupé de montrer que T Ecole de Paris
méritait la nouvelle appellation oflScielle d* École supé-
rieure des mines y qu'elle a reçue en 1883 (*), que de con-
tinuer à maintenir intact le dépôt des traditions ; il a
voulu que, comme par le passé, TÉcole assurât à tous ses
élèves, dans les situations différentes qu'ils peuvent être
appelés à occuper, un enseignement et une préparation
qui, non seulement fussent à la hauteur des progrès des
sciences et de l'industrie contemporaines, mais encore
leur permissent de contribuer puissamment plus tard, par
eux-mêmes, à ces progrès dans toutes les branches des
sciences et de Tindustrie qui se rattachent à Textraction
et au traitement immédiat des substances minérales. Le
Conseil de TÉcole et l'administration ont d'ailleurs tenu
(*) Ce changement de dénomination a fait Tobjet d'une déci-
sion ministérielle du 13 février 1883, intervenue à la suite de la
réorganisation faite dans l'Ecole de Saint-Etienne par le décret
du 30 novembre 1882. Cette Ecole a quitté, en vertu de ce dé-
cret, son antique nom d!Ecole des mineurs pour prendre celui
d!Ecole des mines.
Tome XV, 1889. 43
658 L*ÉGOIX DBS XINBS DE PARIS.
à rest^ dans ces spécialités qui Cispliquent et justifient
Texistencft des écoles de mines ; ils n'ont pas cédé à la
tentation, en étendant par ailleurs les programmes, de
paraître tout enseigner au risque de ne rien appruidre
aux élèTes.
NOTICE HISTOBIQUB.
659
ANNEXES
I
TABLEAUX CHRONOLOGIQUES.
§ t. — ▲dminiatratlon et direction de rAeole.
(Les chiffres entre parenthèses à la suite de diaque nom indiquent les dates
de la naissance et de la mort)
mSPBCTBVBS
Temps
de service
Roms
OBSERVATIONS
Etêh iiê hIm» à la MinuuUe,
«W-m»! Sage (1740-1824) | » | » I ■
EeoU du nUtuê à FMM de Mouehn (1794-1802).
L*EcoIe 6t^t ad^nioistiée direc-
tement par les trsis mcmbree
dn conseil : Oillet de Lanmont,
LelièTre, Lefeb^re d'HelIin-
coart.
Eeok eu mimu du Mout^BImie,
1802-1814
Schreiber
(1746-1827)
EmU iei nUneê à Psri#.
1815
1848-1857
1857-1871
1872-1884
1884-1885
1885-1887
1887- »
GoUet-Descotils
(177»-1815j
directeur provisoire
Dufrénoy, d. m.
Combes (1801-1872)
Daubrée (1814- » )
Un (1826-1885)
Luuyt (1825-1887)
Iston de la GonpQlièn
(183»- » )
1816-1836
1836-1818
1848-1856
1856-1862
1862-1870
1870-1882
1882- >
Lefroy (1771-1742)
Dofrénoy (1792-1857)
Le Play (1806-1882)
D68éiaiiMBt(18084862)
Gruner (1809-1883)
Dupont (1817- » )
Gamot(1839- » )
Il n'y avait pas à proprement
parler d'inspecteur en Savoie;
mais Q y a en planeurs sous-
directeurs on itgùiiettrs atta-
chés i la direction k titre plus
ou moins temporaire et que
pour ce motif on ne rappelle
pas ici.
Il n*y a pas eu de directeur ios-
qu'en iS48. L'Ecole était aaimi-
nistrée par le Conseil dont l'in-
specteur était le bras eaécutif.
Dufrénoy avait été adjoint
oomme inspecteur i Lefroy
en 1834.
660 L^ÉGOLE DES MINES DE PARIS.
Le tableau qui précède dififère sur plusieurs points de celui sur
le même sujet déjà donné dans les Annales des mines { partie
administ.,1882, p. 249). Nous avons tout d'abord rectifié quelques
dates matériellement erronées, complété ensuitela chronologie par
les indications relatives aux années écoulées depuis 1882, men-
tionné enfin, à sa date, TÉcole des mines du Mont-Blanc ; le ta-
bleau qui a été antérieurement donné n*était relatif qu'à FÉcole
des mines à Paris.
Pour celle-ci, dans ses deux premiers états : École de Sage et
École de la Convention, les deux différences essentielles à signaler
sont les suivantes : Hassenfratz a été indiqué comme ayant été
inspecteur à TÉcole de Sage, en 1785; nous nous sommes expli-
qué sur ce point (p. 463 de notre notice); nous n'avons trouvé au-
cun texte ou document établissant ce fait qui nous parait peu
vraisemblable. Pour l'École de la Convention, rien ne nous paraît
autoriser à séparer Gillet de Laumont de ses deux collègues Le-
lièvre et Lefebvre d'Hellancourt, tout en reconnaissant qu*il est
exact que Gillet de Laumont, dans le partage des attributions du
conseil, parait s'être occupé plus spécialement de l'École; nous
ignorons également sur quel texte ou document on s'est fondé
pour attribuer à Picot de la Peyrouse la direction provisoire de
l'École de 1794 à 1795; l'attribution nous parait également moins
que vraisemblable.
§ 2. — Chronologie des cours spéciaux (*J.
i*" Exploitation des mines et machines,
(Ce cours se dédouble en 1888 dans les deux cours distincts d'exfMMim
det wiiMCB et maekines.)
Ecole des minei à U Mamuie.
GuiUot-Duhamel père. . (1730-1816) 1783-1790
Ecole iee mUiee ie la rue de FDMivertUi.
Guillot-Duhamel pbre. . (173Q-1816) 1794-1796
Bailiel du Belloy (1765-1845) 1796-1802
Ecole des wûnet du Mont-Blune.
fiai Uct du Belloy (i765-iat5) 1802-1814
(*) Dans cette chronologie des professeurs qui se sont succédé dans chaque
chaire, nous indiquons, pour chaque professeur : par les chiffres entre paren-
thèses, les dates de sa naissance et de sa mort; par les chiffres qui suiTent,
la période de son professorat officiel.
Les suppléances sont indiquées dans la colonne à la suite.
NOTICE HISTORIQUE. 661
Ee0le dêt uUiiei à Pârit.
BaiUetdu Belloy (1765-1845) 1814-1832
Combes (18Dl.l87i) 1832-1856 [ ^"?P^** ^«P^» ^^ ^
f Gallon, son successeur.
l Suppléé depuis 1872 par
CaUon (1815-1875} 1856-1875 ] M. Haton de la Goupil-
( Hère, son successeur.
HatondelaGoupilUère. (1833- » } 1875-1888
2* Exploitation des mines,
(Y compris la préparation mécanique.)
[Cours distinct créé en 1888 par dédoublement du cours (1*) d'exploitaiio»
itê Minef tt maekiMes.']
Ledoux (1837- . ) 1888- »
3* Machines,
[Cours distinct créé en 1888 par dédoublement du cours (1«) d'esploiMtOH
de» mimu et maékiue.']
Sauvage (1850- » ) 1888-
»
4"* Métallurgie,
(Plus spécialement désigné Jusqu'en 1856 sous le nom de wUnèràhargU.)
Ecole iee Minet à la Menaëie.
C Professait en même temps
Guillot^Duhamel përe. . (1730-1816) 1783-1790 \ Texploitation des mines
( et les machines (cours!*.)
EeeU dee minet de U rue de rUnivereilé.
Schreiber (1746-1827) 1704-1797 \ ^^Jf pPr;;^Jf * ' "'* ^*"
HassenfraU (1755-1827) 1797-1802
Ecole dee miiiet du Mout-Bltme.
Hassenfrate (17^1827) 1802-1814
Ecole dee minée à Perle,
Hassenfratz (1753-1827) 1814-1826
Guenyveau (1782-1861) 1826-1840
Le Play (1806-1882) 1840-1856
( Suppléé par Rivot en même
Piot (1817-1858) 1856-1858 < temps que celui-ci profes-
( sait la docimasie.
Gruner (1800-1883) 1858-1872
«- (i«**«») "«■*««[ ri^o.r.»î^ur:
Lodin (1819- » ) 1885- »
S*" Chimie industrielle.
(Cours cr^é en 1887.)
Le Cbatelier (1850- » ) 1887- •
662 l'école DBS HINS3 DB PAlUS.
6* Docvmame,
Eûolê iet mhe$ k le JfMMJe.
C'est à titre Iii8t4iriqae
lement qu'on pent oonei-
/^«.» M«i>« AmtfsmtÊk 1 dérercommeuncounide
S««« («»-«**J l«>-«™>5 ArtM.*. «loi d. «*«r
Sage.
EeoU du mbui de U rue iê fOakferrilé.
Vauqueiiâ (1163-18») 179i-18(H
GoHet-Descotils (1773-i815) 1801-1881
EeoU in mbus du M9ut'BUmc.
Il n'y aTalt pas de cou»
spécial de doctmasie; le
9 » • { professeur de métallnrgle
donaait lee expUcsdea»
de chimie nécessaires.
Ecole de» miteee à Perlé»
Collet-DescotiU (1778-1815) 1814-1816
Berthier (178I.18W) 181648a i ^"f Pf *^"** *^ ^
^ ' \ Ebeimen, son successeur.
Bbelmen (1814-18SI) 1615-1888
Suppléé en 1868-1889 par
RiTOt (1810-1869) 185M868 \ M. Moissenet, son suc-
cesseur.
Suj^léé à dhFsnes repriMs-
Moissenet (1831- » ) 1869-1877 \ depuis 1872 par M. Car-
net» son successeur.
Carnot (1889- » ) 1877- »
7* Minéralogie et géologie.
(Sage» à son écoIe« professait excluslTsment la minéralogie; à FEcole de la Coik
Tention le cours s'intitulait : Minéralogie et Géographie physique; le cours e été
dédoublé en 1835 dans les deux cours distinets de wtiaérelofle et de féslsfie.)
Ecole dee minée à U Mommie.
l Sage professait en mèa»
Sage (i7éD-18U) 1783-1790 ] temps la chimie dodmas-
( tique (V. 6«).
Ecole dee miaee de le ree de VVûeoreUè.
HassenfraU (1756-18*7) 1794-1795 ) ^.P,?*'^"^! à part I»
' ( cristallographie.
Pour U géographie p^
sique (géologie), qui al-
ternait avec le minérale-
Haoy (1743-18») 1795-1808 \ Rie. HaOy fut suppléé pari
Ch^Coquebertde) ,j^
Moobret . . . . )
Dolomieo. .... 1797-1788
BrongnisrtCAIsz.). 1TB»-119»
noTiCE BiSTOiaQui. 663
École iet mkiet Ai MoiU'BUme.
Brochant de VilUen. . . (fnt-iSH) im-lM
Snpirtéi par DoMnoy à
partir de tSR, et à partir
firochant de Vimera. . . (lTW-1840) 1815-1835 l ^ ^^ ^.' ?^^'
' ^ pour la minéralogie; El ie
de Beaumont, pour la
géologie.
8* Minéralogie.
*
[Covn AittBCt crée en 18S5 par le dédonblenent dn eoun
ve i^wMri^^^vv ev ^^vi^pv \^j«j
Oufrénoy (179M857) 1835-1847
DeMuittoA <1806486S} 18i7-18GS
DavfevéB (1814- > ) 18<»-187«
Hallwd. (1833- • } 1872- •
9* Géologie.
[Coure distinct créé en 1836 par le dédoublement du cours
de mhèmkeU et §èêktk (9»)l]
Suppléé plus ou moins com-
plètement par de Chan-
Élie deBeaumont. . • • (1796-1874) 1835-1874 \ courtoto: en fait, depuis
185t; offldellement, de-
puis 1856.
M. Bertrand a suppléé de
De Chancourtois (18S0>1888) 1818-1886 \ Ghaneourtois à partir de
1885-1886.
Bertrand (1847- » ) 1886- »
10* Paléontologie.
(Des conférences de paléontologie, comme annexes au cours de géologie, ont
commencé en fait en 1845; elles ont été régularisées en 1848; le cours a été
créé par le déonst de «56.)
Bayle. <16I6- • ) 18454i8t
DouTillé <i846- • ) 1881- >
ii^ Paléontologie végétale.
(Conftrences faites comme annexes du cours de paléontologie depuis 1878
régularisées en 1887.)
Zeiller (1847- » } 1878- »
12* Géologie appliquée.
(Ce cours a été créé en 1879 par transformation du cours ^ëfHeuUnn, ir§hÊ0ê
et ârrieêUmm; il taà aloBS cours d'e^rtoU/wv $t fMcfk teektâpug il est devenu
le eours actuel es 1887.)
Fueta. • (1837- » ) 187&*
664 l'école des mines de paris.
13* Agriculture^ drainage ei irrigation.
Des leçons à^êÇfieMitwre et irtimûge ont été introduites en 1853, annexées au eoian
de iègitlêiUm et èommU induêtritUe (10"}; le cours a été créé en 18S6; il n*a
eu un professeur titulaire spécial qu'en 1864; le cours a disparu par trans-
formation, en 1879, dans le cours précédent de gèoloffU appiiquie.]
Delesse (1817-1881) 1861-1879
14* Chemins de fer et construction.
(Des conférences sur les chemins de fer seuls ont été créées en 1816; le cours
complet a été créé en 1818 pour se dédoubler en 1879 dans les deux cours
distincts de Ckemktt de fer et de CoiutructUm.)
Suppléé depuis 1877 par
II. Résal, <pii dcTait sue-
Couche. (181&-1879} 1846-1879 { céder à Couche dans le
cours dédoublé de Css-
etnctkm.
15* Chemins de fer,
[Cours distinct créé en 1879 par le dédoublement du cours
de Chemine de fer et caïutruetieii (14*).]
Vicaire (1839- » ) 1879- •
16* Construction.
[Cours distinct créé en 1879 par le dédoublement du cours
de Chemine de fer et eonetnctUn (14*).]
Résal (1828- » ) 1879- »
17* Ateliers de constructions mécaniques.
[Leçons instituées en 1887 comme annexes du cours de construction (16*)
et complétant aussi depuis 1888 le cours de machines (3*).]
t M. Sauvage professe deptds
SauTage (1850- > ) 1887- » j 1888 le cours distinct de
( machinés,
18* AppliccUions de V électricité»
(Conférences instituées en 1887.}
III. Potier professe ta phy-
sique aux élèTes des ooort
préparatoire(y. g^.
i
NOTICE HISTORIQUE.
665
49* LégislcUion et économie industrielle,
[Coim crié en 1848 et dédoublé en 1885 dans les deux cours de UtiilaiUm et
d'Ecaiumie induttrielk; de 1853 à 1864, le professeur titulaire faisait en outre
les leçons d^ÀgrieuHure $i de drûiiië§e (13").]
Jean Reynaud (18(».1863) 1848-1851 | ^^^"^^ ^ *" "*" '""
1 De VilleneuTe a été, à di-
De YUleneuYe (1803-1874) 1853-186) | verses reprisesi suppléé
( par M. Lamé Pleury.
Lamé Fleury (1823- » ) 1862-1868
Dupont (1817- » ) 1868-1882
AguiUon (1812- > ) 1882-1885
20* Législation.
[Cours distinct créé en 1885 par dédoublement du cours
de UfiilatiM et économU imdwtrklU (19«}.}
Agunion (1842- » ) 188S- •
21* Economie industrielle,
[Cours distinct créé en 1885 par dédoublement du cours
de UgiêUUion el iCMomU MuitrUlU (19«).]
Cheysaon (1836- » ) 1885- >
22* Topographie et lever de plans.
[Jusqu'en 1844 les leçons de lever de plans étalent comprises dans le cours d*Exploi-
pMtatim est miMst et WMcUnet (1*) ; elles ont été données à part depuis ; les
exercices sur le terrain et dans les catacombes se faisaient avant 1844 sous
la direction de Tinspecteur et se font depuis sous la direction du professeur de
topographie, toujours avec le concours du chef des travaux graphiques (23*).J
Delaunay (1844-1872) 1844-1848
De Chancourtois {i, ».). (1820-1886) 1849-1856
BatondelaOoupilliftre. | (^833- . ) 1857-1861
(rf. «.) ) ^ '
Fucbs(4. a.) (1857- » ) 1862-1883
PeUetan (1848- » ) 1884- »
Etait en même temps chargé
de la surveillance des tra-
vaux graphiques et d*un
cours préparatoire.
Id.
Etait en même temps chargé
d'un cours préparatoire,
mais non de la surveil-
lance des travaux gra-
phiques.
Chargé en outre jusqu'en
1879 d'un cours prépara-
toire et à partir de 1879
d'un cours spécial (12*).
666 l'écolb des mines j>b pabis.
83* Travaux graphiqueê.
Ecole iei mkieê à lu Mwame.
i Ingénieur des mines; ta^
srft en même l«mps m
cours d srcbitecture pra-
tique.
É^ùU 4$i minet ie le ne 4e tthmenUè.
Gloquet { î - n 179MiW
EceUe iee mime èe Mem-Bleae.
(Il n*7 avait pas de chef des travaux graphi<iaes.)
Ecele iee màeee à Perie,
(Jusqu*en 188S il n*y a pas eu de chef des traTauz graphiques; Lefio^r
inspecteur des études, surveillait cette partie des exercices.)
Girard ( T 48U) 183M8U
[A la mort de Girard* il n'y evftptaH de chef spécial des Invaux graphiques jus-
qu'en 1857; la surveillance fut exercée, sous Tautorité de l'inspecteur, par
l'ingénieur chargé des leçons de lopcigraphie (V. H»), à savoir succesaiTeaiaii:
Delaunay (1844-1849), de Ghancourtois (1849-1857).]
Amouroux ( T -1860} 1857-1869
Lenoir (1834- » ) 1869- >
%¥ jMUUrie.
(Le cours d'Artillerie n*a été créé qu'en 1887; antérieurement, depuis 1873. lea
élèves de l'Ecole des mines devaient aller suivre k l'Ecole des ponts et ânns-
sées le cours de fortifications qui s'y professait depuis cette date.)
Commandant Priou. . . (1844- > ) 1887- »
§ 3. •— Ghronoltvgie des ooiim préparatoires.
Il a existé des cours préparatoires à I*Beo1e de Sage (T. p. 461), ainsi qu'au début
de l'Ecole de la Convention; nous ne rappelons id ce précédent que penriMé-
moire sans vouloir y rattacher, autrement qu'au point de vue historique, la
filiation des véritables cours préparatoires créés en 1844.
Depuis eette date, cinq matières ont été enseignées dans ces cours : analyse, OMca-
niqua« géométrie descriptive, physique et chimie, avec des développements va-
riables pour chacune, et une répartition en deux, trois et enfin quatre cours.
Pour tenir compte de toutes ces circonstances, nous avons cru devoir adsptsr
un autre ordre que celui des cours spéciaux, en partageant les quarante-cinq
ans en cinq périodes correspondant aux modifications principales introduites
dans cet enseignement]
f De 1844 à 1848 ; 2 cours.
Analyse et mécanique, géométrie descriptive et physique . . Delaunay (*).
Chioiie générale Rivot,
[ — —
(*} Quand le nom dn professeur n*est pas suivi d'une date, il a professé
durant toute la période.
MOTIGS HISTORIQUE. 667
8* De 1848 à 1866 ; 3 cours.
iBelaunay 1848-1850
Sentis 1850-1853
PhiUmi . 18534855 f ^^"PP^^ temporairement
(par Hvyot en 1866.
Hochet 185&4856
Gfométrto deaeriplhre ) ,^^^^^^^^,^. ( Suppléé temporairement
et nnalyM. .< (par Bonr en 1888.
IBiTOt 1848-1888
^<**^ 1851-18»
3* De 1856 à 1868 ; 3 coure.
IDeChanconrtois. 18564880 f ®""i** P^.î^ *»^ ^
( partir de 1858.
Bonr 1800-1868 | **"Sf* ^ ^"^^^ «»
Fnctas 186M868
Chimie générale. . . lioiieenat,
4* De 1868 d 1887; 4 cours.
l Haton de la Gou- \ .««, ,«-. ( Suppléé depuU 18*» par
McnHoe et umlyse. ) pilUftre I *w»""^ ( h. Jordan.
( Moutard 1878-1887
Oéemltrie descripflTe. ( ^"f ,•• " ]^'^
*^ \ Pelleton 1879-1887
Physique Potier.
ik partir de 1871 nom*
ryouRigout.
LeChateUer. . . 1877-1887
5<» De 1887 â .... ; 4 cours.
Mécanique Moutard.
Géométrie descriptiTe ) ,^,. ^
et analyse..... ..j^"«*"-
Phytlqve Potier.
Chimie générale | LeChateUer. . . «^
** K Ghesneau 1888- »
l'égole des mines de paris.
§4, — Tablean des court.
A cette chronologie des cours et proresaeurs nous a
un diagramme qui la résume et représeote en même temps le
nombre de leçons, de 1 heure et demie en principe, attribuées
suivant les époques à chaque cours ou conférence. En l'étal de-
mandé parle conseil lors de la rérorme de 1887-1888, l'enseigne-
ment s'établirait par année comme l'indique l'énumëralion saî-
Tante, où le chi^, accompagnant chaque matière, donne le
nombre des leçons :
Année préparatoire : Mécanique (50) ; analyse et géométrie
descriptive (19 + 30); physique (45); chimie générale (SO);
Première année : Exploitation des mines et préparation méca-
nique (i7j; métalIurgie(i2);dDcimasie(38);chimieindustriclle (25);
minéralogie (iS) ; paléontologie (34) ; paléontologie végétale (S) ;
La topographie (13) s'enseigne au début de la période des
exercices d'été, après les examens qui terminent la première
- année, et avant les exercices de lever de plans sur le fairrain et,
dans les catacombes;
NOTICE HISTORIQUE. 669
Deuxième année : Métallurgie (42); docimasie (38); géologie et
pétrographie (42 + iO); machines et résistance des matériaux
(23 + 12); application de l'électricité (7); chemins de fer (42);
économie industrielle (27);
Troisième année : Construction (25) ; ateliers de constructions
mécaniques (17); géologie appliquée (42) ; législation (42); artil-
lerie (20).
Ne sont pas compris dans cette énumération : les leçons d'al-
lemand ou d'anglais suivies durant les trois années ; ni les dé-
monstrations pratiques données en conférences par les profes-
seurs, ou leurs préparateurs : en géologie, minéralogie et paléon-
tologie, pour exercer les élèves au maniement des instruments
et à la détermination des échantillons; ni les exercices de pho-
tographie.
II
COLLECTIONS.
Les coUeclions de TEcole des mines qui constituent le Musée
annexé à FËcole comprennent :
1* Une collection de minéralogie;
2* Une collection de paléontologie;
3* Une collection de géologie;
4* Une collection de statistique départementale;
5"" Une collection de gîtes minéraux ;
6* Une collection de métallurgie;
l"" Une collection de modèles.
Toutes les collectibns sont placées sous la haute surveillance
de rinspecteur de TEcoIe, qui en est le conservateur. Les profes-
seurs de paléontologie et de géologie sont, sous son autorité,
respectivement conservateur s^oÂj oints des collections de paléon-
tologie et de géologie; le professeur de géologie appliquée est
conservateur-adjoint des deux collections de statistique départe-
mentale et des gîtes minéraux; la collection de minéralogie a,
actuellement encore du moins, un conservateur-adjoint distinct
du professeur de minéralogie.
11 y a, en outre^ des préparateurs ou des attachés soit pour une
seule des collections ou môme une partie d'une collection
(comme pour la paléontologie végétale) soit pour plusieurs.
Les deux collections qui , par leur importance absolument
670 L*ÉGOLE DBS MINES DE PARIS.
exceptionnelle, nécessitent un historique un peu* plus détaillé,
sont les collections de minéralogie et de paléontologie. 11 nous
niffira de dire quelques mots sur les autres.
Collection de minéralogie.
La collection systématique de minéralogie qui se trouYe expo-
sée dans les tables -vitrines des salles du premier étage de Tan-
eien b&timent fut commencée, lors de rétablissement de l*Ecole
à l'hôtel de Vendôme, par Brochant de Villiers, bientôt aidé daos
ce travail dès 1819 par Dufrénoy. Malgré le nombre considérable
d'échantillons, quelque 100.000, déménagés successivement de
la rué de lUniversité (*) au Petit- Luxembourg et de là àlliôtel
Vendôme, cette collection commença très modestement. Au dé-
but, en 1816, Brochant de Villiers évaluait à 800 échantîlloas
seulement le nombre de ceux composant la vraie collection mi-
néralogique, la collection orictognostique, comme il rappelait
d'après le langage de Tépoque. Il l'avait augmentée jusqu'en 1820:
d'un millier d'échantillons prélevés sur l'amas chaotique des
échantillons accumulés à l^cole après son emménagement; d*un
millier acheté dans le commerce ou des ventes, notamment à la
célèbre vente du cabinet Heuland, et enfin de 1.200 éefaantflions,
choisis, pour 900 francs, dans la collection de l'inspecteur général
Lefebvre d'Hellancourt. En 1820, la collection était anrlTèe ainsi à
compter environ 4.000 échantillons (**)«
En dehors de quelques autres dons ou acquisitions, la collec-
tion s'accrut principalement jusqu'en 1845 par: Tacqnisition, en
1839, du cabinet de l'inspecteur général Lelièvre, payé 2.400 fr.
(environ 3.500 échantillons); la part attribuée, en 1823, à TEcole
des mines, après le décès de Sage, sur les coIlecUons réunies par
lui à rhôtel des Monnaies (V. p. 468); la collection léguée par
Paillette en 1844. On peut également signaler, bien que d'im-
portance relative moindre, les collections Juncker et Héron de
Villefosse.
A cette époque, la collection systématique de minéralogie
comptait, d'après Dufrénoy, 5.620 échantillons exposés dans les
(*) Nous avons donné, p. 478, les renseignements principaux sor laa eri«
gines des collections de la rae de L'Dnifersité.
<**) En 18!i0, on consenrait encore distincte et séparée la coUeetion ma
ralogique, d'après le système allemand, envoyée classée de Freibeif ,
i8<tt; cette collection s*est fondue depuis dans les antres.
NOTIGS HISTORIQUE. 671
tebles-vitrioes et 860 de grandes dimensions; cet ensemble était
alors estimé à 80.000 francs.
En 1845 eut lien Tacquisîtion, au prix de iiO.OOO francs, da
célèbre cabiDet de Drée, au sujet duquel nous ne pouvons que
renvoyer à ce que nous avons dit p» 581.
Après cette acquisition capitale le fond même de la collection
principale avait quasiment atteint son importance actuelle; elle
ne s est accrue que par des dons ou acquisitions d*écbantillons ex-
ceptionnels par leurs dimensions et leur* beauté.
Toutefois, dans ces derniers temps» à la collection principale
ëe minéralogie sont venues se joindre deux coUections bien con-
nues et qui ont été maintenues distinctes, dont il a été fait
don à TEcole, en 1881, par M. Adam (*) et, en 1888, par M. De-
lessert.
Lors de la vente des diamants de la Couronne, U a été attri-
bué à la collection un certain nombre de pierres précieuses
ayant un intérêt minéralogique plus qu'une valeur réelle comme
bijoux (*•).
Parmi les dons d^écbantillons isolés qui méritent d*être signalés
pour la beauté et la rareté des pièces, il faut signaler les séries
de plombagine et de néphrite provenant des exploitations de
M. Alibert, en Sibérie, et un diamant du Cap incrusté dans sa
rocbe verte qui a été donné, grâce à l'obligeant intermédiaire
de M. M. Chaper, par M. le baron Erlanger.
A la collection de minéralogie se trouvent rattachés des échan-
tillons d'une valeur exceptionnelle à tous égards : ce sont les
produits artificiels résultant des expériences classiques sur la
reproduction des minéraux, notamment de celles de Ebelmen,
de Sénarmont et M. Daubrée.
Collection de paléontologie (^*).
Lorsqu'on 1820 Brochant de Yiliîers, en faisant connaître à
Tadministration la situation des collections de l'Ecole, formulait
des propositions sur le développement qu'elles lui paraissaient
(*) La eoUeetion Adam, en petits échantillons, est remarquable par le
nombre des types rares et choisis qne son propriétaire atalt réussi à rémiir
d^nae façon très complète.
(**) Leur yalenr peut être estimée à SO.OOO francs enTiron.
(***) Les renseignements sur la eoHection de paléontologie, sauf ceux du
début, sont empruntés k une notice de M. DouTiUé, professeur de paléonto-
logie et consenrateur-adljoint de la collection.
672 l'ÉGOLB DBS MINES DE PARIS.
devoir prendre, il signalait qu'on avait à créer en entier la eot-'
lection de coquilles et de madrépores^ nom sous lequel débuta
Timportante collection d'aujourd'hui qui rivalise d'intérêt et de
valeur avec la collection de minéralogie. On n'avait, en somme,
à cette époque, disait Brochant de Viiliers, qu'une suite de co-
quilles vivantes achetées à la succession Tonnelier, mort en
4818 [*) ; les fossiles se trouvaient dispersés dans les collections
statistiques de la France ou dans d'autres.
Lecocq, attaché plus spécialement aux collections dans ce but,
dès sa sortie de FEcoie en 1835, paraît être le premier qui ait
commencé à s'occuper de la collection de paléontologie. £d
4837, on signalait qu'on avait exposé dans les salles du premier
étage, à la suite et au sud de la collection de minéralogie, quel-
que 2.000 échantillons, dans lesquels vraisemblablement étaient
comprises les coquilles vivantes de feu Tonnelier.
En 1839, Voitz, connu pour ses travaux de paléontologie, était
venu accidentellement, appelé par Dufrénoy, travailler avec Le-
cocq. Ce travail, en somme, n'avança guère à raison du mauvais
état de la santé de Lecocq qui, à partir de 1840, dut s'absenter à
peu près constamment.
En réalité, on n'était pas encore sorti du chaos lorsque M. Bayle
succéda à Lecocq, en 1844. Aux échantillons provenant des di-
verses collections non classées ou non utilisées, appartenant i
l'Ecole (*") sont venues s'ajouter successivement :
1** La collection de Koninck^ comprenant les types figurés par
de Koninck dans son premier ouvrage sur le calcaire carbonifère
de Belgique, donnée, en 4846, dans des conditions relatées à la
page 451 ;
2** La collection Puzos, riche surtout en céphalopodes et ren-
fermant un grand nombre de types étudiés et figurés par d'Or-
bigny, donnée en 4848 ;
S"* Une belle série d'ossements fossiles de Saint-Prest donnée
par M. de Boisvillette, en 4854;
(*] Tonnelier ayait été consenrateur au cabinet de Sage avant d'être em-
ployé en cette qualité par l'agence des mines. Au début de TEcoIc de la
Convention, il a en outre professé accidentellement un cours préparatoire de
mathématiques et même par suppléance la minéralogie. Après le départ pour
Pesey, il est resté garde des collections de rAdmlnistration des mines à l&
rue de rUniyersité et a continué ses fonctions à Thôtel Vendôme jusqu'à
sa mort.
Il a publié divers travaux de minéralogie dans le Journal des mines,
(**) Y. p. 582, note (**), l'état de la collection ancienne, d'après Dufrénojt
en 4845,
NOTICE HISTORIQUE. 673
4* La collection d^échinides de Michelin;
5* La collection De^^ye^, achetée pour 100.000 francs en 1867,
comprenant, en outre des types figurés dans les monographies
du terrain tertiaire parisien et de ceux décrits par Deshayes
dans Fencyclopédie méthodique^ une collection générale des fos-
siles de tous les terrains et une très belle collection de coquilles
vivantes;
e* La collection Dupin^ acquise en 1864, comprenant les fos-
siles du gault et du néocomien des environs de Saint-Florentin,
dont un grand nombre d'échantillons ont été figurés par d'Orbi-
gny dans la paléontologie française;
7* La belle collection des fossiles de Grignon, recueillie par
M. Caillai, achetée en 1864;
8* Une collection du silurien de Bohême achetée à Barrande^
et comprenant les crustacés, les céphalopodes, les brachiopodes,
les gastropodes et les lamellibranches, collection qui sera pro-
chainement complétée par l'adjonction des crinoïdes;
9*" La collection Terquem, achetée en 1872, presque entière-
ment composée de fossiles du terrain urassique de la Lorraine
et comprenant tous les types figurés par Terquem dans ses dif-
férents mémoires, ainsi qu'une magnifique série de foramini-
fères.
10* En 1873, M. de Yemeuil a légué à FEcole des mines la
magnifique collection qu'il avait réunie dans ses nombreux
voyages géologiques (*) : elle comprend une collection générale
des fossiles de l'Espagne, recueillie à l'appui de la carte géolo-
gique de ce pays, et les collections des fossiles paléozoîques de
la Russie, de la France, de l'Angleterre, de la Belgique, de
l'Amérique, etc.
il<> En 1883 a été achetée, pour 3.000 francs, une partie de la
collection Étallouy comprenant principalement des fossiles des
terrains jurassique et crétacé du Jura et en particulier des cou-
ches coralligènes de Yalfin ;
12* En 1885, M, Emesl Javal a fait don à l'Ecole des mines
de la belle collection de mammifères fossiles qu'il avait recueillie
dans les phosphorites du Quercy.
13* Enfin, en 1887, Fontanes a légué une partie de sa collec-
tion comprenant les nombreux fossiles recueillis par lui dans le
bassin du Rhône, parmi lesquels il faut signaler particulière-
(*) V. Burrande, notice sur la collection de Verneuil, Annales des mines ^
1* série, t. IV, p. 273.
Tome XV, 1889. 44
674 l'école des mines de paris.
ment les fossiles lertiaires ctt une belle série du terrain juras-
sique de Crussol.
A ces acquisitions principales, il faut ajouter un grand nom-
bre de dons particuliers, d'une importance variable, dus à la gé-
nérosité des visiteurs et des savants qui viennent travailler dans
les collections.
Par le nombre et le choix des échantillons, par leur arrange-
ment méthodique et par les commodités qu'elle offre à Fétude,
cette collection, qui occupe aujourd'hui tout le second étage de
Tancien bâtiment sur une superficie de 950 mètres carrés, doit
être placée au premier rang des collections similaires.
On peut estimer à 260.000 francs les dépenses d'acquisition
de collections faites par FEtat et à 300.000 francs au moins la
valeur marchande des legs. En tant que collection, cette va-
leur s'augmente hors de toute appréciation parce qu'elle con-
tient des échantillons uniques, des préparations de fossiles d'une
beauté exceptionnelle dues à la science consommée et k Fhabi-
leté de M. Bayle, et au nombre considérable de types décrits et
figurés dans les ouvrages originaux.
Paléontologie végétale. — Depuis que M. ZeiUer a été attaché,
il y a quelque douze ans, à la collection de paléontologie pour
s'y occuper spécialement de la paléontologie végétale, les collec-
tions y relatives se sont développées et ont été plus exactement
déterminées, plus méthodiquement classées et mieux disposées
pour Fétude.
En 1847-1850, FEcole avait reçu une partie de la collection
Grœser, acquise dans les conditions relatées p. 583; elle a coo-
stitué le premier noyau de la série paléophytologique. GeDe-ci
s^est surtout enrichie, et notamment dans ces dernières ^années,
par des dons habituellement dus à la générosité des exploitants,
qui ont répondu avec empressement aux demandes qui leur ont
été faites à ce sujet; nous citerons en particulier une magnifique
série d'empreintes des mines de la Grand'Gombe, donnée par la
compagnie concessionnaire de ces mines, et des envois considé-
rables provenant des principales exploitations du bassin de
Valenciennes.
M. Finspecteur général du Souich a fait don à l'Ecole de la
collection recueillie par lui dans ce dernier bassin ; M. Grand' Euiy
a envoyé la série des formes végétales du bassin houiller de Saint-
Étienne; M. Fayol, les spécimens les plus complets de la flore
houillère de Gommentry; M. Nathorst, une suite d'empreintes
NOTICE HISTORIQUE. 675
rhétiennes de Scanie; enfin, M. Lacoe, de Pittston, une remar-
quable collection de végétaux houillers de Pennsylvanie.
Collection de géologie.
Cette collection, placée dans Taile sud des salles du premier
étage du vieux bâtiment, comprend une double collection systé-
matique pour l*étude :
l"" De roches encore classées dans le système adopté par de
Chancourtois ;
2** De séries méthodiques 'servant à établir la composition et
les caractères des divers étages sédimentaires dans les pays qui
leur servent de types.
Collection de statistique départemeniale.
Cette collection, qui occupe toutes les armoires vitrées autour
de la collection de minéralogie, remonte à Torigine même de
l'institution de TÉcole, comme on Ta répété bien des fois (V. no-
tamment pp. 478 et 582). Elle a été* nous l'avons dit, définitive-
ment classée par de Chancourtois, aidé de Guyerdet; de Chan-
courtois s*en est tout particulièrement occupé de 1863 à 1864,
après avoir élagué tous les échantillons dépourvus d'intérêt qui
encombraient TEcole.
On peut rattacher à cette collection la belle suite de marbres
et pierres polies du vicomte Héricart de Thury, acquise par TÉtat
en 1854.
Colleclion des gîtes minéraux.
Cette collection se lie naturellement au cours de géologie ap-
pliquée. L'idée première en remonte à Le Play, qui entendait faire
rentrer cette collection dans son musée de minéral urgie dont elle
devait être un des éléments (V. p. 584). De Chancourtois reprit
ridée en se plaçant plutôt sur le terrain de la géologie pure que
sur celui de la statistique ou de l'utilisation industrielle; la col-
lection devait servir à éclairer les questions de géogénie des gîtes
minéraux. M. E. Fuchs, professeur de géologie appliquée et con-
servateur-adjoint de la collection, s'est particulièrement occupé
de la développer et de la compléter aussi largement que possible»
On cherche dans cette collection à réunir les éléments faisant
connaître méthodiquement les gîtes minéraux de tous les pays,
les plus intéressants et les plus importants au point de vue tech-
nique ou géologique.
676 l'école dks mines de paris.
Collection de métallurgie.
Nous avons dit, page 583, le développement donné par I^ Play, à
cette collection qui n'existait guère avant lui, au point de vue tout
au moins du classement et de la méthode. Depuis, elle ne s'est
guère augmentée en dehors de quelques échantillons nouveaux
dont le professeur de métallurgie peut avoir besoin pour son
cours, et elle est quasiment abandonnée. Il n*en pouvait guère
être autrement, on l'a dit.
Collection de modèles.
Dès rËcole de Sage^ Duhamel (V. p. 461) avait pris le soin de
faire construire, pour Tusage de son cours, des modèles, à
(^chelle réduite, des principaux appareils employés de son temps
dans les mines et la métallurgie.
Le Play (V. p. 584) en avait également fait établir pour com-
pléter sa collection de minéralurgie.
Depuis, k la suite de toutes les expositions universelles, il a été
fait don à FÉcole d'un grand nombre des modèles, à échelle
réduite, relatifs aux mines et à la métallurgie, qui avaient fait
bonne figure dans ces tournois industriels : représentation ou
relief de couches ou filons, de leur système d'exploitation, de
puits, d'appareils divers de mines et d'usines, bocards, four-
neaux, etc.
Aux modèles et appareils de mines et de métallurgie sont venus
s'ajouter, en beaucoup moins grand nombre, ceux relatifs aux
chemins de fer.
III
BUREAU DRESSAIS.
Nous avons signalé, page 596, la création en 1845 du bureau
d'essais qui, depuis cette époque, constitue une institution annexe
de l'École, tout comme le Musée comprenant l'ensemble des col-
lections qu'on vient de rappeler.
Le bureau d'essais est dirigé, sous l'autorité de Tadmiaistra-
tion de l'École , par le professeur de docimasie (*) ; de 1856 à
(*) Lorsqu'on 1845 le bureau fut créé, Ebelmen était administrateor-adjoinf
de Sètres; en raison de cette situation qui ne lui permettait pas de saîTrû
NOTICE HISTORIOUE. 677
ISSSDi le professeur de chimie générale aux cours préparatoires a
été directeur-adjoint du bureau. Des chimisles ou aides-chimistes,
d'BDC ftcon UKt contiDue le roncliannement du laboratoire, Rlvot eo eut, iti
Ib crtetlon, la direction ctTfctlTï, Ebelmen ne gardant que la dlreetton nomi-
nale. En 1818, Ebelmen étant détenu admlnîalrateur de Sèirei, RWot prit la
direction officielle du bureau d'esiaii, bien que n'étant encore chargé que du
cours de chimie des cours préparaloircs.
(*) En 1888, H. Le Cbatelier a quitté te cours de chimie générale dcj
coun priparatolres pour ne garder que le cours de chimie industrielle dcn
cours apéclaux; Il reste néanmoins en celte qualité directeur-adjoint du bu-
reaa d'essais.
678
1 *
LEGOLE DES MINES DE PARIS.
au nombre de un, deux ou trois, suivant les époques, concourent
à Texécution des analyses sur les indications du directeur et du
directeur-adjoint. Des élèves-ingénieurs hors de concours ou
des ingénieurs à leur sortie de FËcole ont été, à diverses re-
prises, attachés temporairement à ce service.
 l'occasion de TExposition de 1878, M. Garnot, directeur dès
cette époque du bureau d*essais, comme il Test encore aujourd'hui,
a publié, avec un historique de cette institution, les résultats des
analyses qui y avaient été faites. Le diagramme ci-dessus est de
nature à faire connaître la situation des travaux depuis Torigine.
Le nombre des analyses exécutées jusqu'à ce jour, en 43 ans de
fonctionnement, monte à 30.792, soit en moyenne à 716 par an.
Le maximum de 1.068 a été atteint en 1857; le minimum de
353 correspond à Tannée 1871.
Le bureau d'essais est actuellement installé dans les locaux qui
se trouvent dans le nouveau b&timent des laboratoires de plaio
pied avec les laboratoires des élèves.
Nous donnons ci-dessous le tableau chronologique du per-
sonnel qui a été attaché depuis sa création au bureau d'essais :
bIRBGTBUUS
EbelmeD,
1845-18i8
RiTOt,
1845-1843
RiTOt 1848-1869
Moissenet. . . 1869-1877
Carnot .... 1877- •
ni RECTEURS- ADJOINTS
CHIMISTES
et atdes-cbimistes
n
1845-1848
Pierre
1816
Beudant. . .
1852-1855
Cbavrel. . . .
1847
Moissenet . .
185e-1869
Daguln ....
184&-1862
Carnot. . . .
1869-1877
Bouquet. . . .
I85i-I853
LeChatclier.
1877- »
Gorjeu
Droz
Demanet . . .
DeWaux. . • .
Rioult ....
Le Baigue. . .
1854-1835
lfôl-i85o
185&-lfô9
l85S-187i
1856- -
1859
«
Rlgout (-). . .
Brunet. ....
DirvcU
1860-1864
1864.1887
1887- •
(') Il n'y a pad eu de directeur-adjoint pendant la période de 1845-1844 où Bivot
fiuMit fonctionB de directeur.
( ** ) M. Rigout a quitté le service d'&nalyscs an bureau d'essais pour s'occuper exclu-
sivement du service des lai)oratoires des élèves.
KOTir.K HISTORIQUE.
EFFECTIF DES fiLÈVES.
I i ç I i ! I I I I I i ! I I i I I i i ii;
Le diagriimme ei-d^ssiis a ciû ilre;s6 en vue de cotriplùler, |)ar
une vue d'enscmblo, le iiiouvemcntdiis élevés qui se sont ruiiics
à l'École des ininrs depuis su l-i l'ulinn en I7S3. Ce diagiLitiimir a
été dressé d'après le nomLi-e des êlùves ijui ont subi ('li::'jiie
année les examens de passa,^'u on de surlîi^; il ne lient tl'<ne \<i^
Gomple de ceux qui ont pu quiller l'Ëcole en cours d'aiMire i;o :r
une cause quelconque. Il ne comprend | as Icsû/trei uu'aiist'itii-
la Restauration qui furent presque aussi iioniluoux qui! Irs il-'-
re* eilemes et dont plusieurs, jouissant drs uiCiuca ;Tivi;i'i;(v,
pourraient leur èlre, à tous (■!,'iirds, as.-iiiuilt's.
:/■
680 l'école des mines de paris.
TABLE DES MATIERES.
Introduction : Objet et plan de la notice «.... 433
CHAPITRE l.
ADMINISTRATION DES MINES RT ENSEIGNEMENT DBS MINES ET DE LA Mlh-ALLUIt6IB
EN FRANGE AVANT LA FONDATION DE L^IiCOLB DES MINES EN 17S3.
Situation de l'industrie minérale en France au XVIIl* siècle 439
Administration des Trudaine (1743-1764) 440
Gabriel Jars le îeune et Caillot-Duhamel père 442
Monnet 444
Ministère de Bertin (1764-1781) 446
Premiers inspecteurs des mines : Monnet et Jourdan 446
Premières tentatiyes d'un enseignement public pour les mines et la mé-
tallurgie 448
Création en faveur de Sage d^une chaire de minéralogie et métallurgie
docimastique k Thôtel des Monnaies (11 juin 1778) 449
Administration des mines sous les intendants du commerce (1781). . . . 451
Création de quatre inspecteurs des mines (21 mars 1781) 452
Monnet, Guillot-Duhamel, G. Jars l'ainé, de Bellejean 4S3
Intendance spéciale des mines, Douet de la Boullaye 453
Arrêts du 19 mars 1783 sur TÉcole des mines et la réglementation des
exploitations minérales 454
Personnel de Tadministration des mines sous Douet de la Boullaye et
jusqu'à la Révolution 455
CHAPITRE II.
L'ÉCOLE DBS MINES A LA MONNAIE.
(1783 — 1790.)
Arrêt du 19 mars 1783 portant création de l'École 458
Sage et Guillot-Duhamel le père ; installation, organisation, enseignement
et fonctionnement de l'École 460
Suspension de l'École en 1790; projets de Lebrun 465
Le Musée des mines de la Monnaie après la Révolution jusqu'à la mort
de Sage (1844) 468
Appréciation sur l'École de Sage 469
NOTICE HISTORIQUE. 681
CHAPITRE m.
L'iCOU DES MINES A L^HÔTEL DE MOUCHT.
(1794 — 1802.)
Pages
Les mines sous la commission des armes et poudres 471
Hassenfratz 471
L'agence des mines (!•' juillet 1794) 473
Lelièvre, Gillet de Laumont, LefebTre d'Hellancourt 474
Réorganisation de l*École et du corps des mines (6 juillet 1794) 476
Mise en train du fonetiounement de TÉcole; première année 1794-1795 . 482
Création et transformations suceessives de TÉcole polytechnique k ses
débuU 484
Son organisation par la loi du 30 Tendémiaire on lY (22 octobre 1793) ;
rÉcole pratique de ladite loi ; ses élèves externes 487
FoncUonnement de TÉcole de Paris de Tan IV (1795) à l'an X (1802) :
Vauquelin, HaQy, Baillet du Belloy, Dolomieu, Brongnlart, Hassen-
fratz 489
Importance prise par TÉcole et son enseignement 494
Dispersion de l'École de Paris (12 février 1802) 499
L'administration des mines seule reste b Thôtel de Mouchy (1802-1814) . tMK)
CHAPITRE lY.
RECHERCHES POUR LA CRÉATION D'éCOLES PRATIQUES.
(1795 — 1802.)
Premières idées du conseil des mines sur les écoles pratiques 501
Choix de Sainte-Marie-aux-Mines (1796) 503
Désignation de Giromagny à la place de Sainte-Marie-aux-Mines (1796) . 504
Demande du conseil pour créer un arrondissement minéralogique autour
de l'école pratique projetée b Giromagny 505
Propositions pour la création de plusieurs autres arrondissements ana-
logues 507
Abandon de Giromagny (1800) 509
Nouveau plan d'écoles pratiques présenté par le conseil (1801) 510
Arrêté du 12 février 1802 sur les écoles de Pesey et de Geislautem . • . 512
Tentatives ultérieures pour la création d'écoles pratiques (1837 et 1847). 514
École pratique de Geislautem (1802-1815) 515
CHAPITRE Y.
l'école DBS MINES OU MONT-BLANC.
(1802-1814.)
La mine de Pesey 519
Son exploitation sous la direction de Schreiber. . 521
Organisation de l'École 523
682 l'école des mines de paris.
Elle est placée à Moutiers 5S4
Arrondissement minénlogique créé autour de TËcole (1804) 52(
La mine de Mâcot; la fonderie centrale de Gonflans 5i6
Fonctionnement de TÊcole ; les professeurs Baillet du Belioj, Hassenfratz,
Brochant de Yilliers 398
Cours théoriques; exercices pratiques; la Tie k Moutiers 530
Réorganisation de l'administration des mines en 1810 53S
Dispersion de TËcole de Moutiers en 1814 531
Les institutions de la Tarentaise sous le gouvernement sarde (1814«1853). 838
L^École des mines sarde (1822-1846) 539
Fin des institutions de la Tarentaise • 540
CHAPITRE VI.
L'âCOLK DES MINES A PARIS DEPUIS 1814.
§ 1.
LÉcole jusqu'à son installation à V hôtel Vendôme.
L^administration des mines et TÉcoIe quittent Thôtel de Mouchy (1814) . 542
Transfert de l'administration des mines et de TÉcole au Petit-Luxembonrg
(1814-1815) 543
InsUllation de TÉcole à l'hôtel Vendôme (1815) 543
§2.
Les bâtiments de V hôtel Vendôme et leurs transformations successives.
Origine de Thôtel Vendôme 54S
Installation matérielle de TÉcole en 1815 54S
Nouveaux aménagements de 1819-1820 et de 1822 550
Acquisition de l'hôtel par la loi du 12 juillet 1837 552
Travaux de transformation et d'agrandissement (1840-1852) 552
Nouvelle modification par suite du percement du boulevard Saint-Michel
(1861-1806) 554
§3.
VÉcole des mines sous le gouvernement de la Restauration.
Ordonnance constitutive du 5 décembre 1816 et arrêtés ministériels des
6 décembre 1816 et 3 juin 1817 556
Première organisation 558
Cours et professeurs du début 558
Collections et carte géologique de la France 560
Premières dispositions sur les élèves externes et les élèves autorisés. . . 562
EiTectif et mouvement des élèves 565
Premiers élèves étrangers 5GS
Personne] de Tadministration et du professorat : le eonseil; Lefroy, ins-
pecteur; Guenyvean remplace Hassenfratz 567
j
NOTICE HISTORIQUE. 683
Pages
Les premières traditions et le premier système d'enseignement et de
fonctionnement 568
Enseignement théorique par les cours oraux 569
Exercices pratiques à l'École et au dehors • 570
Durée de la scoUirité 574
Conditions spéciales h renseignement des élèves externes 575
§*.
L'École des mines sous le gouvernement de Juillet
et jusqtCà la réforme de 1848-1849.
Disparition du premier conseil (183S) 577
MouToau conseil ; budgets successifs de l'École 578
Dufrénoy, inspecteur-adjoint, puis inspecteur (1834-1836) 579
Augmentation de Teffectif des élèves 580
Accroissement et développement des collections 581
Modifications dans le professorat : Combes succède à Baillet (1832) . . . 585
Séparation en deux du cours de minéralogie et géologie (1835); Dufré-
noy et Elle de Beaumont 587
Conférences de paléontologie (1845) ; M. Bayle 587
Ebelmen remplace Berthier et lui succède (1840-1845) 588
Leplay remplace Guenyreatt (1840) 588
Scolarité portée normalement k trois ans 589
Création des projets de concours (1841) 590
Création des cours préparatoires (1844) ; Delaunay et Rivot 59^
Modifications dans le système des examens (1841) 595
Création du bureau d'essais (1845) 596
Conférences sur les chemins de fer (1846) et création du cours de con-
struction et exploitation des chemins de fer (1848) 597
Leçons de paléontologie (1848) 599
Projet d'un cours de législation (1848) 600
La Révolution de 1848 602
Voyages d'étude des professeurs. 603
§5.
VÊcoU depuis la réforme de 1848-1849 jusquau décret de 1856.
Commission spéciale de 1848 604
Arrêté du 17 avril 1849 ; ensemble du système adopté 604
Cours d'économie et de législation des mines (1848); Jean Reynaud. . . 606
Augmentation et modifications de l'institution des cours préparatoires
(1848) 606
Revision des programmes d'enseignement et du fonctionnement de
l'École : vues respectives de la commission spéciale et du conseil de
l'École 610
Le conseil de l'École devient Conseil central des Écoles des mines, • . 613
Bufrénoy, directeur de TÉcole (20 juillet 1848) 613
684 l'école des mines de paris.
Pa§«t
Le Play, inspecteur des études (20 juillet 1848) (HS
Modifications dans le personnel enseignant : Gallon, RiTOt, de VilleneuTe. 615
Fonctionnement de TÉcole après rarrèté de 1849 ; Arrêtés des 31 janvier
1853 et 24 avril 1854 616
Leçons d'agriculture et drainage (1853) 617
§6.
V École depuis le décret de 1856 jusgu'à la fin de V Empire.
Économie du décret du 15 septembre 1856 618
Objet de l'Ëcole; élèves ingénieurs et élèves externes 618
Services rattachés : musée, bureau d'essais 630
€ours oraux et exercices pratiques h TÉcole et au dehors &i
Conférences
Administration de TÉcole : directeur, inspecteur, conseils
Cours et professeurs ; Delesse 6âS
Combes, directeur à la place de Dufrénoy; de Sénarmont, inspecteur à
la place de Le Play 6S6
Modifications dans le recrutement des élèves externes, régime de 1861 . 699
Question de la rétribution scolaire à leur imposer 632
§ 7.
LÉcole depuis les événements de 1870-1871.
Mesures pour la préservation des collections 633
Effets du bombardement 635
Ambulance militaire établie k TÉcole 636
Construction d'une poudrière au Luxembourg > 637
Services militaires des élèves pendant la guerre : tués, blessés et décorés. 639
Reprise des cours après l'armistice 640
Suspension des cours k la suite des événements du 18 mars 1871 . . . 641
Les travaux de la Commune k l'École 641
Reprise des cours après l'insurrection 643
Nouveaux professeurs : Mallard, Lan, Haton de la Goupillière 644
Modifications dans le recrutement des externes ; régime de 1883 . . . « . 615
Cours de fortifications (1873) 647
Transformation du cours d'agriculture (1879) • . . . , 647
Dédoublement du cours de construction et chemins de fer (1879) 647
Dédoublement du cours de législation et économie industrielle (1885) . . 648
Refonte générale des cours et des programmes : cours de chimie indus-
trielle ; leçons sur les ateliers de constructions mécaniques ; cours de
géologie appliquée; conférences de paléontologie végétale (1885-1888) . 648
Cours d'artillerie 6Sî
Dédoublement du cours d'exploitation des mines et machines (1888). . • 654
Effectif actuel des élèves 655
NOTICE HISTORIQUE. 685
ANNEXES.
Pagei
I. Tableaux chronologiques :
§ 1. — Administration et direction de l'École 659
§ 2. — Chronologie des cours spéciaux. 600
§ 3. — Chronologie des cours préparatoires 666
§ 4. — Tableau des cours 668
11. Collections :
Minéralogie 670
Paléontologie 671
Géologie 675
Statistique départementale 675
Gttes minéraux 676
Métallurgie 676
Modèles 676
III. — Bureau tVessais 676
ÏV. — Effectif des élèves 679
Table des matières 660
Index alphabétique des ingénieurs, inspecteurs, et professeurs, décédés,
sur lesquels ont été donnés des renseignements biographiques 685
INDEX ALPHABÉTIQUE
DES INGÉNIEURS, INSPECTEURS, ET PROFESSEURS, DÉCÈDES,
SUR LESQUELS
ONT ÉTÉ DONNÉS DES RENSEIGNEMENTS BIOGRAPHIQUES.
(Les chiffres entre parenthèses renvoient
k la page où se trouvent en note les renseignements.)
D'Aubuisson de Voisins (500) ;
Baillel du Belloy (490), Beaunier (517), Beaussier (532), Berthier (545)»
Brédlf (532), Brochant de Villiers (480) ;
Gallon (615), de Chancourtois (b^8). Collet- Descotils (494), Combes (385),
Coquebert de Monbret (491), Cordier (578), Couche (598);
Delaunay (592), Delesse (625), de Diétrich (456), Dolomieu (491), Guillot-
Duhamel père (443), GuiUot-Duhamel fils (517), Dufrénoy (561);
Ebelmen (588), Élie de Beaumont (561) ;
686 L'ECOLE DES MINES DE PARIS.
Fanjas doSaint-Fond (456);
Oillet deLaumont (474), Graner (627), Guenyteaa (567);
Hassenfratz (471), HaQ7(495), Hérault (533) ;
G. Jars Tatné (452), G. Jars le jeone (442) ;
Lan (644), LefebTre d'Hellancoart (474), Lefroy (493), Lelièm (474), U
Play (575 et 588);
Miehé (462), Homiet (434 et 444) ;
Piot (628) ;
Jean Reynaud (600), RiY0t(593), de Rosenberg (538) ;
Sage (449), Schreiber (483), de Sénarmont (600) ;
Tonnelier (672) ;
Yanqnelin (482), de ViUenenTe (616).
BULLETIN
LÉGISLATION ÉTRANGÈRE.
POLOGNE RUSSE.
Lois des 16-28 ^um 1870 et 24 décembre 1888-5 janvier 1889
sur le régime de r exploitation des mines.
Un oukase du 24 décembre 1888-5 janvier 1889 {*) vient d'ap-
porter, en faveur des exploitants de mines de la Pologne russe,
des restrictions aux rigueurs de Toukase du 2-14 mars 1887
concernant la possession et la propriété des immeubles dans les
gouvernements occidentaux de l'Empire. Pour se rendre compte
de la portée de la nouvelle législation, il est utile de rappeler les
principes essentiels de la loi des 16-28 juin 1870 (**), qui fixe,
d'après les règles suivantes, le régime actuel de l'exploitation des
mines dans la Pologne russe.
Les recherches de mines peuvent être faites librement par le
propriétaire du sol ou de son consentement (art. 2 et 5). A dé-
faut de ce consentement, des recherches peuvent être faites au
moyen d'une autorisation administrative, donnée pour deux ans,
dans un périmètre de 200 hectares au plus, mais seulement pour
la houille (y compris l'anthracite et le lignite), la calamine et les
minerais de plomb (art. 2 a 8) ; le tout moyennant une indemnité
de Texplorateur bu propriétaire du sol pour réparation de dom-
mages, qui doit être payée ou consignée au préalable (art. 9 et
10). L'explorateur qui avise l'administration des résultats de ses
recherches se crée un droit à l'obtention de la concession (art. 11).
Les substances minérales qui exigent pour leur extraction des
(*) Une traduction de cet onkase, émanée de Tambassade de France h Saint-
Péiersbonrg, a été communiquée par le ministère des affaires étrangères.
(**) Nous résumons cette loi d*après sa traduction allemande publiée (t. XII,
p. 8) dans la ZeiUchrift fur Bergrecht du D' Brassert; on peut aToir, on le
sait, toute confiance dans des traductions émanées d'une pareille source.
688 BULLETIN.
travaux réguliers et des installatioas industrielles ne peuvent
être exploitées que par des concessions octroyées par Tadminis-
tration (art. 12). Ces concessions peuvent être accordées au pro-
priétaire du sol ou à son cessîonnaire (art. 14); à défaut da
consentement du propriétaire du sol, les concessions ne peuvent
être accordées à des tiers que pour la houille (y conapris Tan-
thracite et le lignite), la calamine et les minerais de plomb
(art. 15), lorsque Fautorité [minière a déclaré la concession né-
cessaire à Textraction desdites substances (art. 13, § 4) dans les
mêmes formes et suivant les mêmes principes que pour Texpro-
priation pour cause d*utilité publique (art. 17 et 18). Les conces^
sions de toute origine peuvent avoir au plus 200 hectares, com-
pris autant que possible dans un périmètre régulier, limité par
des lignes droites, la longueur étant au plus le 1/8 de la largeur
(art. 20 et 21).
L'acte de concession, qui ne confère le droit d'exploiter qaela
substance désignée dans le titre ou les substances connexes
(art. 24), crée une propriété immobilière nouvelle, distincte de
la propriété de la surface, inscrite en conséquence dans les regis-
tres fonciers : & la charge de la propriété dont eUe est détachée,
d'une part, et comme immeuble nouveau d'autre part (art. 23J (*).
Le concessionnaire ou l'exploitant doit au propriétaire super-
ficiaire une indemnité pour l'exploitation du tréfonds, à payer en
une fois en capital ou par rente annuelle ; cette indemnité, dé-
terminée dans l'acte de concession, est fixée de gré à gré entre
les intéressés ou, à défaut d^entente, comme en matière d'expro-
priation pour cause d'utilité publique (art. 23 et 18). LHndemnîté
à fixer d'office consiste dans une redevance tréfoncière sur le
produit brut de 1 p. 100 au plus pour la houille et la calamine,
et de 1/2 p. 100 au plus sur toutes les autres substances, à payer
en nature ou en argent, au choix du propriétaire superficiairc ;
rindemnité annuelle totale doit être partagée entre tous les pro-
priétaires dont les terrains sont compris dans le périmètre
(art. 31).
L'exploitant doit commencer ses travaux dans l'année de la
concession et avoir extrait à la fin de Tannée au moins 240 mètres
(*) Il existe, on le sait, dans beaucoup de pays autrichiens et allemands,
des règles analogues qui conduisent à la séparation, par suite d*un acte de
simple Tolonté du propriétaire superficiaire, d'une partie du tréfonds, laquelle
devient désormais une propriété nouyeUe, distincte, tout comme si elle était
instituée par acte administratif.
BULLETIN. 689
cubes de substances utiles ou déroches encaissantes; les travaux
ne peuvent ultérieurement rester suspendus plus de six mois sans
un avis justificatif du chômage donné à Tadministration ; le tout
à peine de déchéance du droit de l'exploitant ; dans ce cas, le pro-
priétaire superficiaire ou les créanciers hypothécaires peuvent
faire vendre publiquement le droit de tréfonds (art. 25 et 26).
L'exploitant a le droit d'occuper à la surface, dans l'intérieur
du périmètre de la mine , les terrains nécessaires à l'exploitation
et à ses dépendances, et même, en cas de nécessité absolue, les
terrains bâtis (art. 29, § 5) sous le contrôle et la décision de Tad-
ministratipn en cas de désaccord entre les intéressés (art. 27).
A défaut d'entente entre les intéressés^ Findemnité pour occupa-
tion est réglée, par voie administrative, sur le pied de deux fois
le revenu net des terrains occupés; si l'occupation dure plus de
trois ans ou si les terrains ne sont plus propres à la culture, le
propriétaire superficiaire peut exiger l'acquisition des terrains à
leur valeur; les bâtiments, en cas d'occupation de terrains bâtis,
se paient à part à leur valeur (art. 28 à 30). Le propriétaire dé-
possédé conserve son droit à toucher la redevance tréfoncière
précitée; toutefois, en cas d'achat de terrains requis par le pro-
priétaire superficiaire, l'exploitant peut racheter la redevance
tréfoncière correspondante moyennant une somme égale au prix
payé pour ces terrains (art. 30, § 3).
Le propriétaire superficiaire qui veut bâtir à l'intérieur du pé-
rimètre doit donner avis à l'exploitant à peine de perdre éven-
tuellement son droit & indemnité pour la valeur des bâtiments
qui pourraient être ultérieurement acquis ; l'exploitant, sur cet
avis, peut acheter les terrains à bâtir (arL 32).
L'exploitant peut établir, hors du périmètre de sa mine, une
galerie d'épuisement (art. 3o).
L'exploitant peut établir sur les mines voisines des travaux de
secours pour l'aérage, l'épuisement et l'exploitation, et môme
mettre ses travaux en communication avec ceux de ces mines,
pourvu qu'il n'y ait pas par là de danger pour elles, le tout
moyennant une indemnité appropriée et réparation des préjudi-
ces (art. 33 à 35).
Cette législation de 1870 repose essentiellament, on le voit,
sur l'idée que la mine n'est qu'une dépendance de la propriété
superficiaire, qui ne peut en être détachée, pour constituer une
propriété nouvelle, que moyennant une indemnité de déposses-
sion appropriée pour le propriétaire originaire. Cette conception
s'accordait tant avec [le droit russe qu'avec le droit créé dans la
Terne XV, 1889. 45
690 BULLETIN*
fioiogne russe à la suite de rintroduction de notre Gode civil
«nl808.
Tels étaient les principes de la législation minière lorsque fut
rendu Toukase des 2-14 mars 4887 qui interdit aux étrangers,
dans la Pologne russe, Tacquisition sous quelque forme que ce
soit des droits de propriété, d'usufruit ou de possession tempo-
raire sur les immeubles.
Par dérogation à ces dispositions, le nouvel oukase du 24 dé-
cembre 1888-5 janvier 1889 décide que :
l" Les propriétaires des mines régulièrement instituées anté-
rieurement à Toukase de 1887 continueront à jouir des droits
d'occupation et d'acquisition de terrains résultant pour eui de
la loi sur les mines des 16-28 juin 1870;
2* Que les explorateurs qui s'étaient créé des droits à obtenir
la propriété des mines, sans que .celles-ci eussent été encore
régulièrement concédées, pourront céder ces droits à des Russes.
L. A.
RÉPUBLISUE DU TRAHSIAAL.
Loi du i6 février 1888 sur r exploitation des mines et le commerce
des pierres et des métaux précieux.
Dès que l'attention publique a été appelée sur les gîtes auri-
fères du Transvaal, le gouvernement de Pretoria s'est préoccupé
de fixer le régime légal de leur exploitation. Une première loi
spéciale fut rendue le 30 juillet 1885; elle fut modifiée en 1886;
cette première législation vient d'être remplacée par la loi du
15 février 1888 (*) dont nous nous proposons d'exposer ici Féco-
nomie générale.
La loi ne s'applique exclusivement qu'aux pierres précieuses
et métaux précieux, et point à toutes autres substances miné-
rales. Par pierres et métaux précieux, il faut entendre, d'après
Farticle 2 : les diamants, rubis, l'or et tous les autres métaux
précieux et pierres précieuses qui seraient ultérieurement dési-
gnés par le gouvernement.
(*) Le ministère des affaires étrangères a communiqué à l'administration des
tniTaux publics le texte original de cette loi ayec une traduction due à M. le
TioeHM>nsttl de France k Pretoria. Le présent travail a été fait sur ces docn-
ments.
BULLETIN. 691
La loi s'applique indistiDctement aux gîtes d*alluvion ou pla-
cers, et aux gîtes en filon ou couche, les gîtes dits en rif(*); il
n'y a de différence de régime légal entre ces deux natures de
gîtes que pour les dimensions des daims dans les périmètres
miniers pMicSy ainsi que nous aurons à Findiquer plus tard.
L'article 1 stipule d'une façon générale que le droit d'exploiter
les pierres et métaux précieux appartient à FÉtat. Sans mécon-
naître que tel est bien, en droit, le principe dominant, le proprié-
tafre superficiaire jouit, en fait, d'avantages, ou mieux de privi-
lèges, qui revieiiuent, en nombre de cas, à lui laisser effective-
ment le droit de recherche et d'exploitation et lui assurent dans
tous les cas une large compensation à la privation du droit de
recherche et d'exploitation.
Pour bien saisir Féconomie de cette loi, qui compte quatre-
yingt-onze articles, sans compter neuf modèles annexes, et dont
la rédaction ne laisse pas d'être assez confuse, il est nécessaire
de distinguer deux cas, suivant que les substances minérales
doivent être recherchées ou exploitées dans des périmètres mi"
niers publics (publicke delveryen) (**), ou hors de pareils péri-
mètres.
Dans ce second cas, que nous considérerons tout d'abord, les
propriétaires superficiaires jouissent de privilèges qui laissent
en fait les gîtes à leur disposition, sauf paiement d'assez lourdes
redevances à l'Etat en cas d'exploitation. Ainsi le propriétaire
peut faire des recherches sans aucune formalité préalable, et
sans avoir une permission administrative à obtenir (art. 7). Un
tiers ne peut faire des recherches dans des terrains de propriété
privée qu'avec l'assentiment formel du propriétaire, et en se
munissant en outre auprès de l'administration d'une licence de
prospecteur {prospecteerlicentie) (***), valable, pour six mois au
(*) Le rif hollandais, qui est le ree/" anglais, correspond, on le sali, aa filon
«ussi bien qu'à la couche. £n fait, au Transvaal, les gttes les plus importants
paraissent formés par des conglomérats, dont on peut voir un superbe échan-
tillon à l'esplanade des Inyalldes, dans le payiilon du TransTaal ; ces conglo-
mérats sont rapportés, paraît-il, au terrain dévonien.
(**) Le système de ces périmètres miniers^ dont les districts allemands du
Dameraland et les campos de lavra du Mozambique sont des applications,
est originaire d'Australie. M. Heurteau Tayait importé de là en Nouvelle-Calé-
donie^ où ce système fut régularisé par le curieux et intéressant arrêté de 1873 ;
le système a été maintenu avec quelques modificaUons dans le décret du
22 juillet 1883, qui fixe aujourd'hui le régime des mines en Nouvelle-Calédonie.
(***) Nous rencontrerons plusieurs autres licences analogues créées par la loi
dn Transvaal. C'est encore là un emprunt aux législations minières d^Austra-
692 BULLETIN.
plus, SOUS condition de payer mensuellement et par avance
10 shellings (12^50) qui sont partagés également entre l'État et
le propriétaire (art 8).
Seul aussi, en principe, le propriétaire du sol peut obtenir le
droit d'exploiter sous sa propriété, dans des limites déterminées,
au moyen d'un bref de bail minier (mijnpachibrief) qu'il doit au
préalable obtenir du gouvernement (art. i8). Mais le gouverne-
ment ne peut refuser ce bref que s'il a l'intention d'englober la
propriété dans un périmètre minier 'public (id.); et il ne peut
étendre un pareil périmètre sur un terrain de propriété privée
que s'il y a été au préalable trouvé des pierres ou métaux pré-
cieux en quantité officiellement reconnue exploitable (art. iO). Le
mijnpachibrief est donc une sorte de concession, accordée par
voie de privilège, qu'il suffit au propriétaire superficiaire de de-
mander pour l'obtenir, sous la réserve qui vient d'être indiquée.
Nous verrons du reste les garanties et privilèges, d'une autre
nature, donnés au propriétaire superficiaire dans le cas d'exten-
sion d'un périmètre minier sur sa propriété.
Le mijnpacMbrief est délivré pour une période comprise entre
cinq et vingt ans (art. 22) (*), moyennant le paiement annuel et
par avance d'une redevance de 10 shellings par margen (85',65*)
(14^50 par hectare), que le gouvernement peut à toute époque
changer en une taxe de 2 1/2 p. 100 du produit brut de Tannée,
avec le droit de vérifier, à cet effet, toute la comptabilité de
l'exploitant (art. 22) (**).
lie, à leurs permis de mines que M. Heurteau aTait aussi inu^duits, en 1873^
en Nouvelle-Calédonie, mais qui ont disparu dans le régime du décret de 1883.
Ces licences ou permis n'ont qu'un avantage ; ils facilitent singulièrement ia.
perception dMmpdts relativement lourds.
(*) La loi ne dit nulle part, explicitement ou implicitement, k laquelle des-
deux parties il appartient de fixer la durée du bail ; de ce que la loi reconnaît
explicitement à TÉtat le droit régalien, il semble qu'on en doit conclure que
c'est au gouvernement à statuer discrétionnairement entre les limites de temps
fixées par la loi.
A l'expiration du bail, les parties se retrouvent dans le même état qu'à IV
riffine : le propriétaire superficiaire pouvant réclamer un nouveau brief, et
rÈtat, de son côté, reprenant la liberté d'englober la propriété dans ub péri-
mètre minier. Les renouvellements de contrat permettent, en outre, la pereep-
tion nouvelle de droits élevés d'enregistrement. Mais que devient, dans ce sys-
tème de concessions de durée si courte, la sécurité nécessaire aux entreprises-
de mines ?
Rien dans le texte n'indique non plus si le gouvernement a un pouToir d'ap*
prédation sur l'étendue des terrains à exploiter ; il semble que toute latitude
soit laissée sur ce point au propriétaire.
(**} Ces dispositions reviennent, on le voit, à cette clause que l'exploitant
BULLETIN. 693
Le propriétaire exploitant en vertu d'un mijnpachibrief n*est
pas assujetti aux règles du travail obligatoire qui incombent,
comme nous le verrons, à celui qui exploite un daim dans un
périmètre minier. Une seule clause de déchéance est prévue
contre lui : le défaut de paiement de la redevance (*); la dé-
<^éance dans ce cas paraît devoir être pure et simple.
Peut se prévaloir du droit d*obtenir une concession par mijn-
pachtMef celui auquel le propriétaire a fait cession de ce droit
par contrat authentique (art. 23). Ce cessionnaire se trouve alors
traité exactement comme le propriétaire lui-même.
Le détenteur à un titre quelconque du droit d'exploiter par
miJTipachtbrief peut le céder librement à un tiers (art. 43), avec
paiement de droits élevés de transfert, pourvu que ce tiers soit
et reste toujours muni d'une licence de mineur (delversliceniie)
^rt. i5) (**) ; les trois quarts de cette licence reviennent au pro-
priétaire superficiaire.
On ne trouve aucune indication dans la loi sur la nature juri-
dique, mobilière ou immobilière, du droit qui est constitué par
l'obtention d'un mifnpachtbriqf.
Passons au cas des périmètres miniers publics. C'est le gouver-
nement qui fait pareille déclaration (art. 5), et fixe les limites du
district, lequel peut comprendre des terrains domaniaux, comme
des terrains de propriété privée, mais pour ceux-ci sous la réserve
déjà indiquée que du minerai exploitable doit y avoir été au
préalable constaté (art. 10) et que cette exploitabilité ait été ofii-
ciellement déclarée (art. 12). En outre, le gouvernement déter-
mine, de concert avec leur propriétaire, les endroits réservés pour
bâtiments, jardins, cultures, etc., dans lesquels la recherche et
Texploitation resteront interdites au public (art. 20); ces réserves,
qui peuvent être considérées comme détachées du périmètre mi-
«st tenu k payer une redevance annuelle de 2 1/2 pour 100 du produit brut,
sau que ceUe redevance puisse être inférieure à ce que produirait une taxe de
i4'^0 par hectare.
(*) Cette clause de déchéance ne figure pas dans le texte même de la loi;
mais elle est insérée dans le modèle de mijnpachtbrief qui lui est annexé. Au
reste, pareille clause est courante dans les baux miniers {leases) en vertu des-
quels on acquiert le droit d'exploiter les mines dans certains districts d'Aus-
tralie ; c*est un trait de ressemblance de plus entre la légisUtion minière de ce
pays et celle du Transyaal.
(**) Le deherslicentiei dont nous aurons k reparler, s'accorde en principe à
tout individu qui n'est pas d'une race de couleur, moyennant le paiement par
mois de 20 sh. (25 francs).
694 BULLETIN.
nier public, doivent être closes aux frais du propriétaire dans un
délai à ce déterminé (*).
Le gouvernement reste libre k toute époque d*éteDdre, sous les
conditions générales précitées, les terrains miniers ouverts au
public. Un terrain ne peut être déclassé qu'après trois ans de
préavis et si la population blanche, qui y est occupée, est infé-
rieure à une personne par 20 morgen (17^**Sl/4) (art. 60); en ce
cas, le gouvernement peut, à son choix, continuer les travaux
ou accorder une compensation aux exploitants dont les daims
ne seraient pas épuisés (art. 60).
Dans les terrains ouverts au public, nul ne peut faire des re-
cherches, en terrain libre, sans une licence de prospecteur; nul
ne peut exploiter que dans des daims, appropriés comme il va
être dit, et moyennant la possession d'une licence de mineur noa
périmée. Les recherches avec la licence de prospecteur peuvent
s'étendre dans un rayon de 25 milles (40^") autour des limites du
périmètre minier; par contre, dans certaines régions du péri-
mètre à ce indiquées, on ne peut que poursuivre des travaux
d'exploitation par daims.
Le daim est la parcelle dans laquelle un individu acquiert Je
droit exclusif d^exploiter; sur les gîtes d'alluvion, elle est formée
par un carré de 150 sur 150 pieds (45- x 45» = 2.025-') ; sur Jes
gites en n/, le daim eçt un rectangle de 150 pieds (45-) sui-
vant la direction, et de 400 pieds (120*) transversalement
(45* X 120-= 5.400"i) (art. 63). Chaque daim, qui doit être vi-
siblement marqué sur le sol et aborné, forme une entité devant
être exploité isolément; toutefois, on peut amalgamer ensemble,
pour ne former qu'une seule entité, au point de vue notamment
des règles sur le travail obligatoire, jusqu'à 12 daims limitrophes
(art. 62), moyennant déclaration, inscription officielle et paie-
ment d'un droit fixe élevé.
En principe, tout mineur permissionné (gelicentieërdedelver),
c'est-à-dire muni d'une licence de mineur non périmée, est apte
à choisir, dans un périmètre minier, en terrain libre, à la prio-
rité, et à faire enregistrer en sa faveur, un daim d'alluvion et
un daim de n/ (art. 62); ce sont les delversdaims. Mais la loi
(*) Rien ne paraîtrait s'opposer à ce que, dans ces terrains, réservés au
milieu d'un périmètre minier public, le propriétaire ne réclame les pritilèges k
lui reconnus en terrains miniers non publics, notamment le droit d'exploiter
par mijnpachtbrief; il est vrai que le gouvernement pourrait alors, de son
côté, invoquer son droit, en cas de pareille demande, de faire rentrer ces ter-
rains sous la loi commune des périmètres miniers»
BULLETIN. 69S
reconnaît deux sortes de claimt qui peuvent être auparavanl
appropriées par voie de privilège. L'inventeur a d*abord, avant
tous autres, le droit de choisir et délimiter un zoekersclaim^
sans préjudice des delversclaims auquel il peut en outre pré-
tendre comme mineur permissionné, et pour lesquels il jouit
du même privilège de priorité dans le choix; est réputé inven-
teur {zoeker) (art. 9), celui qui, par des travaux légalement en-
trepris, a découvert et signalé le premier du minerai, offîcielte-
ment déclaré exploitable, à iS milles (19^'») d'autres exploitations;
le zœkersclaim jouit, en outre, du privilège de pouvoir être es*
ploité gratuitement, c'est-à-dire sans nécessiter le paiement de
la lourde taxe de la licence de mine, tant que l'inventeur en
reste propriétaire; l'immunité est attachée à l'inventeur et nos
à son daim. Après que l'inventeur a fait choix de son zoekers^
daim et de ses delversdaims^ le privilège passe aux eigenaan^
daims f c^est-à-dire aux daims que peuvent réclamer les pvo-
priétaires superficiaires (art. i4), à raison d'un c/atVn pour une
propriété de moins de 50 morgen (43 hectares), de deux daim»
pour une propriété de 50 à 200 morgen (43 à 171 hectares), et d'an
daim en plus par 250 morgen (214 hectares) au delà, sans que
le nombre des daims d'un propriétaire puisse être supérieur à
ib pour l'ensemble des terrains constituant une ferme (plaats)
(art. 14).
Les daims de propriétaires sont assujettis en principe à la
taxe de licence de mineur comme tous autres; |mais par contre
le gouvernement abandonne aux propriétaires la moitié des ve-
cettes provenant des licences de prospecteur ou de mineur rela-
tives à des terrains sis dans leurs propriétés (art. 15).
Tout mineur permissionné peut d'ailleurs acquérir autant de
daims qu'il ,veut à la condition d'avoir une licence de mineur
par daim (art. 62) (*).
11 peut, moyennant déclaration, abandonner le daim primiti-
vement choisi par lui pour en prendre un autre (art. 87), sous-
réserve ^de< ntesures propres à prémunir contre les concours
(*) C*est par robligation d*avoir une licence de mineur en règle, par claim,
pour en être régulièrement détenteur^ que TÉtat perçoit sûrement un impôt
qui ne laisse pas d'être extraordinairement élevé. À raison du coût de la licence
de mineur, 25 francs par mois ou 300 francs par an, l'exploitant par daim
paie donc, par hectare et par an, 540 francs pour les gUes en filon ou couche
et 1.500 francs pour les gttes d'alluYion, sans compter les licences d'emplace-
ment, de taxes par ouTrier de couleur, etc.
696 BULLETIN.
frauduleux ayant pour objet d'éviter le paiement des droits de
transfert.
La propriété d'un daim peut être cédée par héritage ou testa-
ment, un délai étant même donné en ce cas aux héritiers ou à
leurs représentants pour satisfaire aux obligations légales sur
le travail obligatoire et le paiement de la taxe (art. 58).
Tout mineur permissionné peut obtenir de radministratîon
une ou plusieurs licences d'emplacement, de i«o»x 15* = 225"S
pour magasins, etc., aux points à ce indiqués, contre psJement
de iO sh. (12^^50) par mois (art. 67). Cette redevance profite en
entier au propriétaire du sol. La licence devient caduque par
défaut de paiement. La taxe est réduite à 2 sh. 6 p. (3^15) par
mois pour un emplacement destiné à établir des bocards
(art. 85).
On encourt la déchéance de piano de tout claitn, isolé ou ré-
gulièrement consolidé, qui reste abandonné trente jours; tout
mineur permissionné peut, en ce cas, occuper le terrain à son
profit, comme si ce terrain était libre (art. 56) (*). Toutefois des
permis de chômage pour maladie ou autre circonstance grave
peuvent être accordés gratuitement par l'administration pour
des daims d'alluvion (art. 57) ; pour des daims de rif, on peut
obtenir un permis de chômage de six à douze mois, en cas d'at-
tente de machines, moyennant le paiement d'une taxe supplé-
mentaire de une livre (25 francs) par mois (art. 55), c'est-à-dire
moyennant le doublement de la taxe ordinaire, pendant le chô-
mage.
On encourt également la déchéance pour défaut de paiement
de la taxe de la licence de mineur (art. 61, b). Seulement, dans
ce cas, le claim ne peut pas être réoccupé, jumped, par un tiers;
il est vendu au profit de l'Etat (td).
Par un autre emprunt aux législations australiennes, l'appli-
cation de la loi est confiée partiellement, pour chaque périmètre
minier, à un comité, constitué par l'élection des intéressés, qui
comprend des mineurs permissionnés et des propriétaires super*
ficiaires. Ce comité est spécialement chargé de faire les règle-
ments de détail que nécessite l'application de la loi dans le
(*) Le noa^el occupant est qualifié de Juniper, d'après un mot emprunté toi
lois et coutumes des mineurs de TÂustralie et de l'Amérique du nord. Dans ces
deux pays, le jumping des claims est une plaie de Tindustrie des mines, non
moins fâcheuse que le denuncio des pays de l'ancien droit espagnol, qui du
reste n'en diffère guère au fond.
BULLETIN. 697
périmètre. Les propriétaires de terrains sont d'autant plus na-
turellement appelés à siéger dans ce comité que c*est à lui
(art. 48] quMl incombe notamment d*inter?enir pour répartir
équitablement les eaux entre mineurs et apiculteurs, qui se les
disputent aussi ftprement dans un pareil pays (*). Nous croyons
inutile du reste de nous arrêter^ sur tout ce qui traite de Forga-
nisation des autorités administratives (commissaires de mines)
et judiciaires (baillis) auxquelles est remise Texécution immé-
diate de la loi ; nous nous bornerons à dire que la loi ne con-
tient aucune clause de police administrative pour assurer la
sécurité de la surface ou celle du personnel occupé; c'est une
loi sur la constitution du droit d*exploiter les mines, et non une
loi de police minérale. Nous ne parlons pas non plus des lourdes
pénalités par lesquelles on a voulu assurer l'exécution de la loi,
elles sont naturellement en rapport avec l'importance des taxes.
Nous laissons aussi de côté les règles sur le commerce des pier-
res et métaux précieux comme sur l'emploi des individus de
race de couleur. Il y a Ik tout un ensemble de dispositions, d'un
intérêt tout à fait secondaire au point de vue du droit minier
comparé, qui ont pour objet, d'une part, de prémunir contre les
vols et d'assurer, d'autre part, la prépondérance des individus
de race blanche, en écartant des transactions industrielles et
commerciales, pour ne leur laisser que la possibilité d'être ou-
vriers (**), tous les individus de race de couleur, c'est-à-dire
d'après l'article 89 les indigènes de l'Afrique, des Iodes et de la
Chine. L. A»
PROTECTORAT ALLBIAHD BU 8UD-00E8T DE L'AFRIQUE.
Ordonnance du 25 mars 1888 sur Vexploitation de l'or
et des pierres précieuses (***)•
La Société coloniale allemande pour le sud-ouest africain
{DetUsche Colonialgesselschaft fUr SUd-west-Afrika) a acquis, en
(*) 11 doit être laissé une alimentation d*eaa suffisante pour les besoins do
propriétaire, de sa famille et.de son bétail, et pour l'arrosage des champs et
jardins existant au moment de la proclamation du périmètre minier; Teau en
excédant devra pouvoir s*écouler librement (art. 17).
(**) D'après l*article 84, tout patron de race blanche doit payer une taxe
mensuelle de 1 sh. {i',i&) par ouvrier de couleur qu'il emploie.
(***) L'ordonnance a été publiée dans le Beichsanzeiger du 29 mars 1888.
698 BULLETIN.
s'établissant, le droit d'exploiter les mines dans presque toute
rétendue du protectorat; dans quelques localités seulement des
tiers avaient acquis antérieurement des droits qui persistent.
Les premiers pionniers venus d'Amérique pour chercher et ex-
ploiter de l'or traitèrent à cet e£fet par contrat particulier avec
la Société pour les terrains dont elle pouvait disposer. Pour l'a-
venir, il a paru préférable de fixer le mode d'exploitation de For
et des pierres précieuses par un règlement général.. De là l'or-
donnance rendue, le 25 mars 1888, par l'empereur d'Allemagne,
en tant que protecteur du pays, après entente entre les autorités
du protectorat et les représentants de la Société.
Ladite ordonnance a été rendue sous respect des droits anté-
rieurement et régulièrement acquis par des tiers (§ 4), que nous
avons ci-dessus mentionnés, mais à charge par les intéressés,
dans le délai de deux ans, sous peine de la perte de leurs droits,
d'avoir mis leur exploitation dans un état d'activité appropriée à
l'étendue de leurs droits (§ 5); les exploitants auront d'ailleurs à
payer désormais à l'administration une redevance de 6 p. iOO dn
produit brut, qui pourra être élevée à iO p. iOO (§ 49).
En dehors de ces prescriptions spéciales l'ordonnance dispose
tout d'abord que le droit régalien sur les mines est attribué à la
Société coloniale sous la surveillance des autorités impériales
(§ i). A ce titre, la Société coloniale doit assurer le fonclionne-
ment de l'administration minière par des agents nommés par elle,
avec l'assentiment des autorités impériales par lesquelles ces agents
peuvent être révoqués (§ 42); par contre, la Société profite dn
montant de toutes les taxes, redevances et impôts (§ 51) ; mais,
au bout de cinq ans, l'administration impériale, en cas d'excé-
dant des recettes sur les dépenses, pourra prélever 25 p. 100 de la
différence pour les dépenses par elles encourues (§ 51).
D'autre'part, pour la recherche et l'exploitation des mines, laSo-
ciété ne jouit d'aucun autre privilège spécial que ceux indiqués
dans les ordonnances; les lois et règlements sur les mines lui
sont applicables, sauf ces exceptions, comme à tous autres (§ 2).
En dehors de ces principes généraux, l'ordonnance ne règle
que la recherche et l'exploitation de l'or et des pierres précieu-
ses; il est admis que des règlements analogues devront être faits,.
Elle a été insérée dans la Zeitschrift fur Bergrecht du D' Brassert (i$8S«
p. 424), qui a reproduit, à la suite, un résumé et des obserTations tirés de
la Deutsche ColOnial-Zeitung ; nous les avons mis à profit pour la rédaction
de la présente note.
BULLETIN. 699
s*il y a lieu, pour les autres substances minérales; le droit mi-
nier allemand n'est pas applicable deplano au protectorat.
Les dispositions spéciales à la recherche et l'exploitation de
l'or et des pierres précieuses sont les suivantes :
Les recherches ne peuvent avoir lieu que dans les districts
à ce déclarés ouverts (g 7). Elles ne peuvent avoir lieu qu'en
vertu d'un permis^ de six mois de durée au plus, délivré discré-
tîonnairement par l'administration, moyennant le paiement par
avance, à peine de déchéance d'une somme de iO mark (12',50) par
mois (§ 8). Le permis n'est cessible qu'avec une autorisation de
l'administration et moyennant le paiement d'un droit de %Omark
(25 francs) (§ 10). 11 donne le droit exclusif de faire des fouilles,
en terrain libre de tous autres droits, dans un rayon déterminé
par l'administration, de 500 mètres au plus, à partir d'un point
choisi par l'explorateur et qui doit être matériellement et bien
visiblement marqué sur le terrain (§11).
L'explorateur doit donner connaissance immédiate de ses dé-
couvertes à l'administration (§ 16) à peine de lourdes pénalités,
4.000 mark (5.000 francs) d'amende ou quatre mois de prison
(§ 47, 3). Sur cet avis, que l'administration fait publier, elle
ouvre pour le district un registre des demandes en attribution
de champs de mines (§ 16); les inscriptions y sont faites dans
l'ordre où elles sont présentées, moyennant le versement d'une
Bomme de 20 mark (25 francs) par champ demandé (§ 17). Lors-
que le gite a été reconnu et déclaré exploitable , l'administration
fixe et fait connaître les limites du district dans lequel les
champs de mines seront concédés (§ 18), ainsi que la grandeur |at-
tribuée à un champ sans que celle-ci puisse dépasser 2 hectares
pour l'or et 1 hectare pour les pierres précieuses ; tout champ,
sauf exceptions locales, doit être rectangulaire, le petit côté
étant au moins la moitié du grand (§ 19). Avec la déclaration
précitée disparaissent tous les périmètres de recherches existant
dans le district ainsi délimité (§ 21). Les champs sont attribués,
à la demande et au choix des intéressés, par voie de préféreneo
dans l'ordre suivant : 1* l'inventeur ; 2** le propriétaire de ter-
rains clos; 3* la Société coloniale; 4^' les inscrits dans l'ordre de
leur inscription (§ 25). L'inventeur a droit à 5 champs à prendre
à l'intérieur de son périmètre de recherches (§ 26) ; le proprié-
taire de terrains clos a droit à un champ par 5 hectares desdits
terrains, avec un maximum de 10 champs (§ 27);^ la Société co-
loniale a droit à 10 champs (§ 28); les inscrits peuvent prétendre
au nombre de champs pour lesquels ils se sont fait inscrire
700 BULLETIN.
(§ 29). Les champs de chaque demandeur doivent former un tout
continu (§ 24) ; Ils doivent être visiblement et matériellement
abornés dès qu'ils ont été choisis. Les droits de préférence s'é-
teignent successivement, à défaut pour les intéressés d*ea faire
usage^ dans des délais très brefs fixés par l'administration fg 30}.
11 est payé un droit de 5 mark (6^25) pour inscription de cha-
que champ attribué, et un pareil droit pour sa cession (§ 33).
A peine de déchéance de la propriété, après mise en demeure
et délai de trois mois (§ 39), l'attributaire doit avoir commencé
à exploiter dans les deux ans (§ 37) et ne pas chômer plus de
deux ans (§ 38) ; ces dispositions ne sont pas applicables à la So-
ciété coloniale*
Chaque champ, en dehors de ceux attribués à l'inventeur, au
propriétaire de terrains clos et à la Société coloniale (§ 35)^ doit
payer par avance une redevance mensuelle fixée par Fadminis-
tration, de 60 mark (75 francs par mois ou 900 francs par an) au
plus (§ 34).
En outre, la Société coloniale peut percevoir sur les mines
exploitées une taxe de 5 p. 100 au plus du produit brut (§ 50).
L'exploitant qui, à l'intérieur de ses champs, peut entrepren-
dre et poursuivre tous travaux, souterrains ou à ciel ouvert, de
recherche ou d'exploitation, peut, en outre, occuper à la surface
deux hectares au plus pour les constructions qui lui sont néces-
saires et la dépaissance des animaux, moyennant pùement
d'une indemnité préalable appropriée (§§ 40 et 15); il est tenu à
indemniser par avance pour tous dommages aux terrains clos,
aux bâitiments, et aux terrains dans un rayon de 50 mètres des
bâtiments (§§ 41 et 44).
L'exploitant peut établir en dehors de ses champs de mines,
même au travers de champs de mines appartenant à des tiers,
les travaux de secours pour l'épuisement, l'aérage et une exploi-
tation plus avantageuse, pourvu que les travaux des exploitants
voisins n'en soient ni troublés ni menacés, le tout moyennant
réparation de tous les dommages (§ 23).
Les journaux du Cap n'ont pas laissé de réclamer contre la
législation que nous venons de faire connaître; les prospecteurs
anglais, désireux d'aller travailler dans le Dameraland» se sont
plaint, d'une part, du pouvoir discrétionnaire remis à Tadminis-
tration pour la délivrance des permis de recherches, et, d*autre
part, de l'exagération des taxes et redevances. Sur ce second
point, il est certain que si une exploitation rationnelle nécessite
une réunion d'un assez grand nombre de champs, l'entreprise va
BULLETIN. 701
se trouver grevée, dès ses débuts, de paiements élevés qui exi-
geront tout d*abord des avances assez lourdes et ne pourront
être supportées que par des gisements d'une richesse condensée
exceptionnelle. La province de Mozambique va nous montrer
l'exemple, sous le gouvernement portugais, d'une réglementa-
tion très analogue mais où cependant les taxes, quoique fort
élevées encore, sont inférieures à celles du Dameraknd. L'idée
première de ce système, assez générale dans le sud de rAfrique,
paraît être venue du Transvaal, où la richesse exceptionnelle
des gîtes aurifères semble l'avoir rendu tolérable.
L. A.
COLORIE P0RTU6A1SB DD lOXAIBigUE.
Décret du 6 décembre 1888 sur la recherche et r exploitation
des pierres et métaux précieux (*).
Les gîtes de pierres et métaux précieux, en liions ou en dépôts
d'alluvion peuvent être exploités par concessions directes du
gouvernement ou par suite de rétablissement de champs d'exploi-
tation [campos de lavra) officiellement ouverts au public (art. i").
En principe, le point de départ de toute recherche ou exploi-
tation est la déclaration (mani/esto) de découverte que tout indi-
vidu est tenu de faire pour conserver les droits qu'elle confère, à
la priorité des inscriptions sur des registres à ce tenus. Les gîtes
sont réputés découverts ou par simples inspections de terrains
ou par suite de travaux antérieurement faits, ou par simples
présomptions fondées sur la connaissance des gisements voi-
sins de même nature (art. 2).
A la suite d'une pareille déclaration l'administration peut, soit
déclarer immédiatement un champ d'exploitation sous réserve
des droits attribués à l'inventeur dans ledit champ, soit attendre
pour statuer un délai de douze mois (art. 6 et 7), pendant lequel
le déclarant a seul le droit de faire des travaux de recherche,
pourvu que le terrain soit libre de droits antérieurs, dans un péri-
mètre de .1.256 hectares déterminés par une circonférence de
(*) Ce décret a été publié dans le Diario do Govemo du 10 décembre 1888;
un exemplaire, envoyé par la légation française à Lisbonne, a été communiqué
à rAdministration des trayaux publics par notre ministère des affaires étran-
gères.
702 BULLETIN.
2.000 mètres de rayon décrite comme centre du point désigné
dans la déclaration de découverte (art. 7 et 10).
Les travaux de recherche ne peuvent consister qu'en puits de
3 mètres de profondeur, galeries de iO mètres d'allongement,
tranchées de 2 mètres ou sondages de 45 mètres (art. 9). Après
le délai de 48 mois le gouvernement peut instituer une conces-
sion en faveur de Tinventeur, ou déclarer un champ SexploUor
tùm^ toujours alors sous réserve des droits de rinventeur, ou ne
donner aucune suite à la déclaration; dans ce dernier cas, tous
les droits de l'inventeur tombent ipso facto (art. 44). Cette for-
clusion laissée à Tappréciation discrétionnaire du gouvernement
ne laisse pas, en théorie du moins, d'atténuer quelque peu la
portée effective du droit de l'inventeur.
En dehors des concessions qui peuvent être ainsi faites à l'in-
venteur, le gouvernement peut en instituer directement, sans k
déclaration préalable d'invention, dans les cas prévus à l'arti-
cle 45 , § 2 du décret du 4 septembre 1869, c'est-à-dire pour des
mines déjà connues non exploitées et situées dans des terrains
de l'État ou soumises à la souveraineté portugaise (art. 42).
Les concessions faites à l'inventeur ou en vertu de la dispo-
sition qui précède sont soumises aux règles du décret du 4 dé-
cembre 1869, qui fixe le régime de l'exploitation des mines dans
les colonies portugaises {*).
Le gouvernement crée et délimite un champ d'exp/oitotion soit
d'office, soit à la suite d'une déclaration de découverte (art. 47 et
18). Dans un pareil champ, il peut être fait d'abord des travaux
de recherche de la nature de ceux définis ci- dessus, au moyen
de permis de recherche (licenças para pesquizas) ; et, à la suite,
des travaux d'exploitation , au moyen de permis SexploiicUÙM
(*) Les dispositions les plas intéressantes de ce décret sont les suiTantes:
Le goaTemement fixe les limites delà concession (art. 21), sans que i*étai-
due puisse dépasser 2.500 hectares (art. SI). Le concessionnaire doit payer une
redeyance fixe de 0',50 par hectare et une redoTance proportionnelle, arrfiiéc
lors de Tinstitution, ne dépassant pas 1 1/2 pour 100 du produit brut (art. 37
et 38). Le concessionnaire doit être déclaré déchu par voie administrattre,
sauf recours au Conseil d^État (art. 34) : 1* pour ne pas avoir commencé les
trayaux dans les six mois ou ne pas tenir la mine constamment en explailatioa
actiTe, sauf le cas de force majeure dûment prouvé; ^ pour ne pas remédier
en temps fixé aux dangers résultant d'une mauvaise conduite des tra^mux;
y* pour rendre impossible ou difficile Texploitation future ; 4* pour ne pas
payer les redevances ; 5° pour ne pas avoir fourni le plan des travaox. Use
concession ne peut être cédée qu'avec l'autorisation préalable du gouvememeiit
(art. 22, § 2).
BULLETIN. 703
(licenças de exploraçSo), dans des caniannetnents (quinhôes) (*),
affermés par baux renouvelables de courte durée.
11 parait bien résulter de Tarticle 25 que le permis d'exploita-
tion ne peut ôtre obtenu que par celui qui est encore valable-
ment titulaire d'un permis de recherche; le droit d'exploitation
devrait nécessairement passer par ce premier état.
Le permis de recherche ^ valable pour six mois au plus,
moyennant le paiement par mois de 2.250 reis (11^25), donne le
droit exclusif, par priorité de date, de faire des travaux de re-
cherche, en terrain libre de tous autres droits, dans un rayon
de 500 mètres à partir du point choisi par l'explorateur (art. 21) ;
en outre, comme il a été dit, l'explorateur a le droit, pendant la
durée de validité de son permis, de se faire attribuer, à la prio-
rité, jusqu'à cinq cantonnements d'exploitation, contigus ou sé-
parés à son choix (art. 25).
L'inventeur, sur la déclaration de découverte duquel aurait
été créé le champ d'exploitation, a sur tous les autres le droit de
se faire attribuer, à son choix, par voie de préférence, jusqu'à
dix cantonnements ; en outre, ces cantonnements d'inventeur, à la
différence des autres, sont attribués à titre permanent et affran-
chis de la redevance normale (art. 25, §1).
Les demandeurs, autres que Finventeur, afferment leurs can-
tonnementSy par baux renouvelables de cinq en cinq ans (art. 17),
au prix de 2.250 reis (11^25) par cantonnement et par an (art. 24),
non compris 22.500 reis (112^,50) pour coût du contrat ou de
son renouvellement (art. 25, § 2).
Tout exploitant, l'inventeur compris, doit d'ailleurs être muni
d'an permis d'exploitation par cantonnement, permis pour le-
quel il est dû 4.500 reis par mois (22S50 par mois ou 265 francs
par an) (art. 25, §§ 4 et 5).
Le cantonnement est un carré de 1 hectare pour les gîtes en
filons comme pour ceux d'alluvion (arL 2^).
Des exploitants peuvent s'associer pour exploiter en commun
jusqu'à dix cantonnements (art. 29).
Les baux de cantonnement sont transmissibles par voie d'en-
dossement moyennant un simple avis donné à l'administration
et le paiement d'un droit de transfert de 5 p. 100 du prix de la
cession (art. 31).
' (*) Le rapport qui précède le décret dit expressément que le quinhào cor-
respond au claim des réglementations analogaes d^Âmérique, d'Australie et da
TransTaal.
704
BULLETIN.
Le droit des exploitaDts est caduc soit en cas de non paiemeot
des taxes ou redevances (art. 23, § 4), soit en cas de chômage;
il peut être autorisé des suspensions de un an au plus en faveur
d'exploitants de gîtes en filons pour Timportation de machines et
d'appareils (art. 34).
Tout cantonnement dont l'exploitant a été déchu (art 32) on
dont le renouvellement dubail a été refusé (art. 37), sera mis en
adjudication publique; les enchères portent sur le montant do
capital à verser en outre de celui ci-dessus stipulé de 22.500 reis
(il2',60).
L'explorateur ou l'exploitant doit indemniser à Tavance les
propriétaires de terrains privés ou de communauté pour tous les
dommages subis par le sol, ou consigner la somme nécessaire
(art. 52).
Un champ d'exploitation doit être déclassé quand il s'y trouve
moins de dix individus par hectare; les baux de cantonnement
en cours continuent jusqu'à expiration (art. 54).
Les concessionnaires de mines peuvent, dans les concessions
à eux attribuées, créer des champs d*exploitation soumis aux dis-
positions des champs d'exploitation officiellement déclarés (art. 55f.
Le règlement portugais, dont on vient de donner les traits
essentiels, paraît l'emporter sur le règlement allemand par la
possibilité d'asseoir, avec des concessions, des exploitations suffi-
samment étendues pour qu'elles puissent être conduites ration-
nellement en profondeur; en outre, les taxes, encore extrême-
ment élevées (*), sont cependant sensiblement inférieures k celles
du Dameraland; enfin le prospecteur ne se bute pas ici, dès
l'origine, contre la possibilité d'un refus discrétionnaire de per-
mis de recherche ; mais il faut, d'autre part, reconnaître, en ce qui
concerne le système des cantonnements, une précarité véritable-
ment trop grande résultant du renouvellement des baux à trop
courts termes. Tout résidera dans l'application qui en sera faite.
De là peut-être la confiance dans cette législation manifestée
par le gouvernement au cours du rapport qui précède le décret;
(*) En somme on a à payer, par cantonnement ou par hectare et paria :
Rente annuelle il'^
Contrat de bail — -~ = 22'.50
5 '
Permis d'exploitation 285',00
298^,75
BULLETIN. 705
sa confiance parait d*autant plus assurée qn*il déclare avoir em-
prunté tout ce système au Transvaal, où il pense qu*on lui doit
les brillants succès de la recherche et de Texploitation de For
dans ces derniers temps. L'expérience du Transvaal parait encore
trop récente pour qu'on puisse se prononcer : les premières ex-
ploitations n'ont pas beaucoup plus de quatre à cinq ans(*);
de pareils régimes ne sont applicables qu'à des gisements sans
profondeur, de richesse très grande, susceptibles d'être exploités
par travaux isolés, individuels; silegite s'approfondit, les in-
convénients de semblables systèmes ne peuvent pas ne pas se
faire sentir; ils conduisent à des impossibilités à la longue» à
moins d'une richesse condensée absolument exceptionnelle avec
gisements en colonnes verticales. On l'a bien vu aux mines de
diamants du Cap. . L. A.
(*) V. sur les mines d'or du TransTaal : Annatet des mines, 6* sério,
t. XIV, p. 540.
Tome XT, 1889. 46
706 TABLE DES MATIÈRES.
TABLE DES MATIERES
DU TOME QUINZIÈME.
MÉCANIQUE. — EXPLOITATION.
Note sur le filet de sûreté établi au puits Jules Chagot des
mines de Blanzy; par H. Lebreton 40^
Note sur un procédé de réglage, par remploi du courant,
applicable à certaines installations de transmissions de
force ; par M. de Bovet 417
OBJETS DIVERS.
Note sur une explosion de 22 chaudières à vapeur aux
hauts fourneaux de FriedenshQlte (Haute -Silésie); par
M. Olry 5
Statistique de l'industrie minérale de la France. — Ta-
bleaux comparatifs de la production des combustibles
minéraux, des fontes, fers et aciers, en i887 et en 1888. 61
Notice sur renseignement de l'École nationale supérieure
des mines; par H. Adolphe Camot 70
Programmes des cours de l'École nationale supérieure des
mines. Cours spéciaux 94
Programmes des cours de l'École nationale supérieure des
mines. Cours préparatoires 309
Note sur l'explosion d'une chaudière de locomobile à Ciron
(Indre); par M. Olry 363
TABLE DES MATIÈRES. 707
Note sur Texplosion d'un tube de chaudière à petits élé-
ments, à Paris; par M. Olry 372
Note sur la préparation et le montage des tubes à fumée
de locomotives aux chemins de fer du Nord; par M. E.
Cosle 37a
L'École des mines de Paris. — Notice historique; par
M. L. Aguillon 433
BULLETIN.
Législation étrangère,
Pologne russe 687
Républiqne du TransTaal 690
Protectorat allemand du sud-ouest de TAfrique 6d7
Colonie portugaise du Mozambique 701
708 EXPLICATION DES PLANCHES.
EXPLICATION DES PLANCHES
DU TOME QUINZIEICE.
PL I. — Explosion de 2S chaudières à vapeur aux hauts fourneaux de Frie-
denshQtte.
PI. II, fig. 1,2. — Explosion d*une chaudière de locomobile, à Giron.
PI. II, fig, 3. — Explosion d'un tube de chaudière à petits éléments, à Paris.
PI. III. — Préparation et montage des tubes à fumée de locomotÎTes aux
chemins de fer du Nord.
PI. lY, fig. i à 4. — Filet de sûreté étabii au puits Jules Chagot des mines
de Blanzy.
•
PI. IV, fig, 5, 6. — Procédé de réglage, par remploi du courant| applicable
h certaines installations de transmissions de force.
PL Y, YI , YII. — Plans de TÉcolo des mines de Paris.
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