Skip to main content

Full text of "Annales des mines. Statistiques"

See other formats


Google 


This  is  a  digital  copy  of  a  book  thaï  was  prcscrvod  for  générations  on  library  shelves  before  it  was  carefully  scanned  by  Google  as  part  of  a  project 

to  make  the  world's  bocks  discoverablc  online. 

It  has  survived  long  enough  for  the  copyright  to  expire  and  the  book  to  enter  the  public  domain.  A  public  domain  book  is  one  that  was  never  subject 

to  copyright  or  whose  légal  copyright  term  has  expired.  Whether  a  book  is  in  the  public  domain  may  vary  country  to  country.  Public  domain  books 

are  our  gateways  to  the  past,  representing  a  wealth  of  history,  culture  and  knowledge  that's  often  difficult  to  discover. 

Marks,  notations  and  other  maiginalia  présent  in  the  original  volume  will  appear  in  this  file  -  a  reminder  of  this  book's  long  journcy  from  the 

publisher  to  a  library  and  finally  to  you. 

Usage  guidelines 

Google  is  proud  to  partner  with  libraries  to  digitize  public  domain  materials  and  make  them  widely  accessible.  Public  domain  books  belong  to  the 
public  and  we  are  merely  their  custodians.  Nevertheless,  this  work  is  expensive,  so  in  order  to  keep  providing  this  resource,  we  hâve  taken  steps  to 
prcvcnt  abuse  by  commercial  parties,  including  placing  technical  restrictions  on  automatcd  qucrying. 
We  also  ask  that  you: 

+  Make  non-commercial  use  of  the  files  We  designed  Google  Book  Search  for  use  by  individuals,  and  we  request  that  you  use  thèse  files  for 
Personal,  non-commercial  purposes. 

+  Refrain  fivm  automated  querying  Do  nol  send  aulomated  queries  of  any  sort  to  Google's  System:  If  you  are  conducting  research  on  machine 
translation,  optical  character  récognition  or  other  areas  where  access  to  a  laige  amount  of  text  is  helpful,  please  contact  us.  We  encourage  the 
use  of  public  domain  materials  for  thèse  purposes  and  may  be  able  to  help. 

+  Maintain  attributionTht  GoogX'S  "watermark" you  see  on  each  file  is essential  for  informingpcoplcabout  this  project  andhelping  them  find 
additional  materials  through  Google  Book  Search.  Please  do  not  remove  it. 

+  Keep  il  légal  Whatever  your  use,  remember  that  you  are  lesponsible  for  ensuring  that  what  you  are  doing  is  légal.  Do  not  assume  that  just 
because  we  believe  a  book  is  in  the  public  domain  for  users  in  the  United  States,  that  the  work  is  also  in  the  public  domain  for  users  in  other 
countries.  Whether  a  book  is  still  in  copyright  varies  from  country  to  country,  and  we  can'l  offer  guidance  on  whether  any  spécifie  use  of 
any  spécifie  book  is  allowed.  Please  do  not  assume  that  a  book's  appearance  in  Google  Book  Search  mcans  it  can  bc  used  in  any  manner 
anywhere  in  the  world.  Copyright  infringement  liabili^  can  be  quite  seveie. 

About  Google  Book  Search 

Google's  mission  is  to  organize  the  world's  information  and  to  make  it  universally  accessible  and  useful.   Google  Book  Search  helps  rcaders 
discover  the  world's  books  while  hclping  authors  and  publishers  reach  new  audiences.  You  can  search  through  the  full  icxi  of  ihis  book  on  the  web 

at|http  :  //books  .  google  .  com/| 


ANNALES 


DES  MINES 


t 


Les  Annales  des  Mines  sont  publiées  sous  les  auspices  de  l'Âdminislration 
des  Mines  et  sous  la  direction  d'une  commission  spéciale,  nommée  par  le 
Ministre  des  travaux  publics.  Cette  commission,  dont  font  partie  le  directeur 
des  routes,  de  la  naTigation  et  des  mines  et  le  conseiller  d*État,  directeur  du 
personnel^  du  secrétariat  et  de  la  comptabilité,  est  composée  ainsi  qu'il  suit  : 


MM. 

Under,  inspecteur  général  des  mines, 
président 

BocHET,  inspecteur  général. 

Gastel,  d** 

Haton  de  la  GoupiLLièRE,  inspecteur 
général,  directeur  de  TÉcole  supé- 
rieure des  mines. 

Roger,  inspecteur  général. 

Orsbl,  d** 

Mallard  ,  inspecteur  général,  profes* 
seur  à  TÉcole  supérieure  des  mines. 

LoRiBux,  inspecteur  général. 

H  ASSIED,  d« 

Laur,  d* 

RÉSAL,  inspecteur  général,  professeur 
à  rÉcole  supérieure  des  mines. 

YiLLOT,  inspecteur  général. 

Keller,  ingénieur  en  chef,  secrétaire 
de  la  Commission  de  la  statistique  de 
l'industrie  minérale  et  des  appareils 


MM. 

FucHS,  ingénieur  en  chef,  professeur 

à  l'École  supérieure  des  mines. 
Vicaire,  d* 

Carnot,  ingénieur  en  chef,  inspecteur 

de  rÉcole  supérieure  des  mines. 
Ledoox,  ingénieur  en  chef,  professeur 

à  rÉcole  supérieure  des  mines. 
Aguillon,  do 

Douvillé,  d* 

Bertrand,  d« 

Cheysson,  ingénieur  en  chef  des  ponts 

et  chaussées,  professeur  à  TÈcole 

supérieure  des  mines. 
Le  Ghatklibh,  ingénieur  des  mines, 

professeur  k  l'Ecole  supérieure  des 

mines. 

LODIN,  d* 

Sauvage,  d» 

Zbiller,  ingénieur  en  chef,  secrétaire 
de  la  commission. 


à  vapeur. 

L'Administration  a  réservé  un  certain  nombre  d'exemplaires  des  Annales 
DES  Mines  pour  être  envoyés,  soit,  à  titre  de  don,  aux  principaux  éiabiisse- 
ments  nationaux  et  étrangers,  consacrés  aux  sciences  et  à  l'art  des  mines,  soit 
k  titre  d'échange,  aux  rédacteurs  des  ouvrages  périodiques,  français  et  étran- 
gers, relatifs  aux  sciences  et  aux  arts. 

Les  lettres  et  documents  concernant  les  Annales  des  Mikes  doivent  être 
adressés,  sous  le  couvert  de  M.  le  MhiisU^  des  travaux  publics^  h,  M.  l'in- 
génieur en  chef,  secrétaire  de  la  commission  des  Annales  des  Mines. 

Les  auteurs  reçoivent  gratis  âO  exemplaires  de  leurs  articles. 

Ils  peuvent  faire  faire  des  tirages  à  part,  à  raison  de  9  francs  par  feuille 
jusqu'à  50,  10  francs  de  50  à  100,  et  5  francs  en  plus  pour  chaque  centaine 
ou  fraction  de  centaine  à  partir  de  la  seconde.  —  Le  tirage  à  part  des  plan- 
ches est  payé  sur  mémoire,  au  prix  de  re\ient. 

La  publication  des  Annales  des  Mines  a  lieu  par  livraisons,  qui  paraissent 
tous  les  deux  mois. 

Les  six  livraisons  annuelles  forment  trois  volumes,  dont  deux  consacrés  aux 
matières  scientifiques  et  techniques,  et  un  consacré  aux  actes  administratifs 
et  à  la  jurisprudence.  Ils  contiennent  ensemble  90  feuilles  d'impression  et 
24  planches  gravées  environ. 

Le  prix  de  l'abonnement  est  de  20  francs  pour  Paris,  de  24  francs  pour  les 
départements  et  de  28  francs  pour  l'étranger. 


PARIS.    —    IMP.   G.   MAEPUN  ET  B.   FLAUUARION,   RDB  RiCCtNE.    Î6. 


ANNALES 


DES   MINES 

00 

RECUEIL 

DE   MÉMOIRES   SUR  L'EXPLOITATION  DES  MINES 

R  SDR  LES  SCIENCES  ET  LES  ARTS  QUI  S'Y  RATTACHENT. 

RÉDIGÉBS  ET  PDBUiBS 

sons  l'aîjtorisation  du  ministre  des  travaux  publics. 


HUITIÈME   SÉRIE 


MEMOIRES.—  TOME    XV. 


PARIS 

V"  ch.  dunod,  éditeur 

iJwttAm»  DBS  CORPS  NATIONAUX  DBS  PONTS  ET  CHAUSSÉES,  DBS  MINES 

ET  DES  TÂLKORAPHES 

^«•1  ûem  A«sii0CliiP,  M*  âO 

C  1889 


■  i 
:  f 


1 


j  ^ 


BIBLIOGRAPHIE. 


BIBLIOGRAPHIE. 


PUrBlMtXESR    SBSMESSTRB]    I>E:     ld89. 


OUVRAGES  FRANÇAIS. 


i*  Mathématiques  pures, 

BoxTKL  (J.).  —  Note  sur  la  géométrie  imaginaire,  lue  à  TÂcadé- 
mie  des  sciences,  belles-lettres  et  arts  de  Lyon,  dans  les  séances 
du  29  mai  et  du  7  août  1888.  Grand  in-8%  20  p.  avec  fig.  Lyon, 
imp.  Plan.  (3146) 

BoccHER  (À.).  —  Du  déterminant  quadrilatère.  In-i"*,  65  p.  et 
il  pL  Angers,  Germain  et  Grassin.  (197) 

Bouvard  (R.).  —  Table  ou  Échelle  de  multiplication.  Grand  in-4^ 
carré,  2  p.  Versailles,  imp.  Cerf  et  fils,  (1552) 

BftUNEL  (G.).  —  Sur  la  généralisation  de  la  notion  de  périodicité. 
ln-8«,  8  p.  Bordeaux,  imp.  Gounouilhou.  (Extr.  des  Procès- 
verbamx  de  la  Soc,  des  sciences  phys,  et  nat.  de  Bordeaux,) 

(7056) 

Chicodras  (p.).  —  De  la  quadrature  du  cercle.  In-8<*,  46  p.  et  ta- 
bleau. Montpellier,  imp.  Ricard  frères.  (4494) 

Lehoi!;b(E.).  —  Sur  la  mesure  de  la  simplicité  dans  les  tracés 
géométriques.  In-8%  8  p.  Paris,  Delagrave.  (Eitr.  du  Joum,  de 
mathématiques  élémentaires,)  (^113) 

Neuberg  (J.)-  —  Sur  les  triangles  équibrocardiens.  In-8'*,  10  p. 
Paris,  imp.  Chaix.  (344) 

Rebière  (A.)«  —  Mathématiques  et  Mathématiciens,  pensées  et 
curiosités  recueillies  par  A.  Rebière.  In-8%  288  p.  Paris,  Nony 
et  O.  3',50.  (4385) 

Trisection  (la)  de  Tangle.  In-8%  p.  17  à  23  avec  fig.  Lyon,  imp. 
Yitte  et  Perrussel.  (3761) 

Annales  dbs  minrs.  ~  Tome  XY^  1889.  a 


II  BIBLIOGRAPHIE. 

VoGT  (H.).  —  Sur  les  invariants  fondamentaux  des  équations 
différentielles  linéaires  du  second  ordre  (thèse).  In-4%  73  p. 
Paris,  Gauthier-Yiilars  et  fils.  (644S) 

â-  Physique.  —  Chimie.  —  Métallurgie. 

André  (C).  —  Sur  les  mouvements  verticaux  de  Fatmosphère. 
Grand  in-8%  4  p.  Lyon,  imp.  Plan.  (5918) 

Bastide  (E.).  —  Les  vins  sophistiqués.  Procédés  simples  pour 
reconnaître  les  sophistications  les  plus  usuelles  :  coloration 
artificielle,  plâtrage,  salicylage,  vinage,  mouillage,  etc.  In-12, 
154  p.  avec  ûg.  Paris,  J.-B.  Baillière  et  fils.  2  fr.  (437) 

BÉHAL  (A.).  —  Étude  théorique  sur  les  composés  azoïques  et  leurs 
emplois  industriels.  Grand  in-8*,  178  p.  Paris,  Carré.       (4449) 

Composés  azoïques  (thèse).  In-4*,  174  p.  avec  fig.  Paris, 

Carré.  '  (5449) 

Bellet  (A.).  —  Unités  pratiques  du  système  électro-magnétique 
C.  G.  S.  ln-4'»,  8  p.  Mont-de-Marsan,  imp.  V.  Delaroy.       (5451) 

Belot.  —  Note  sur  un  cas  de  production  d*électricité  statique. 
In-S^*,  4  p.  Le  Mans,  imp.  Monnoyer.  (Extr.  du  Bull,  de  la  Soc. 
d^ agriculture,  sciences  et  arts  de  la  Sarthe.)  (2530) 

BouTZOL'REANO  (B.).  —  Recherchcs  sur  les  sélénites  (thèse),  ln-4*', 
71  p.  avec  fig.  Paris,  Gauthier-Villars  et  fils.  (6191) 

BouANT  (E.).  —  Nouveau  Dictionnaire  de  chimie  illustré  de  figures 
intercalées  dans  le  texte,  comprenant  les  applications  aux 
sciences,  aux  arts,  à  Tagriculture  et  à  l'industrie,  à  Tusage  des 
chimistes,  des  industriels,  des  fabricants  de  produits  chimi- 
ques, des  agriculteurs,  des  médecins,  des  pharmaciens,  des 
laboratoires  municipaux,  de  l'École  centrale,  de  l'École  des 
mines,  des  écoles  de  chimie,  etc.;  par  E.  Bouant,  agrégé  des 
sciences  physiques.  Avec  la  collaboration  de  professeurs,  d'in- 
génieurs et  d'industriels.  Précédé  d'une  introduction  par  L. 
Troost,  membre  de  l'Institut.  5*  fascicule.  Fin  de  l'ouvrage 
(titre,  introduction,  préface,  p.  961  à  1120)  avec  97  fig.  Grand 
in-8»  à  2  col.,  p.  961  à  1120.  Paris,  J.-B.  Baillière  et  fils.     (196) 

Gadiat  (E.)  et  L.  Dubost.  —  Traité  pratique  d'électricité  indus- 
trielle. Unités  et  Mesures;  Piles  et  Machines  électriques;  Éclai- 
rage électrique;  Transmission  électrique  de  la  force,  Galvano- 
plastie et  Électrométallurgie;  Téléphonie.  3^édiL,avec  264  fig. 
dans  le  texte.  Grand  in-8%  ii-659  p.  Paris,  Baudry  et  C*.  (6496) 

Castonnet  des  Fosses  (H.).  —  La  chimie  industrielle  et  commer- 
ciale, conférence  faite  à  la  Société  de  géographie  de  Lyon  le 


BIBLIOGRAPHIE.  III 

f  mars  1888.  In-8%  35  p.  Lyon,  Vilte  et  Perrussel  (Extr.  du 
BulL  de  la  Soc.  de  géographie  de  Lyon.)  (731) 

Chappst.  —  Contribution  à  Tétude  des  courants  atmosphériques. 
ln>8%  16  p.  Lyon,  Vitte  et  PerrusseL  (Extr.  du  BulL  de  la  Soc, 
de  géographie  de  Lyon,)  *'       (736) 

Chemin  (0.)  et  F.  Verdier.  —  La  Houille  et  ses  dérivés.  In-8«, 
320  p.  avec  fig.  Paris,  maison  Quantin.  (1282) 

Combes  (â.). — Synthèses  dans  la  série  grasse  au  moyen  du  chlo- 
rure d*ala minium.  Les  Diacétones.  Conférence  faite  à  la  So- 
ciété chimique,  le  15  mars  1888.  In-8%  36  p.  Paris,  maison 
Quantin.  (2569) 

Conférences  faites  à  la  Société  chimique  de  Paris  en  1887-1888; 
par  MM.  Henri  Moissan,  E.  Mallard,  A.  Haller,  Scheurer-Kest- 
ner,  H.  Millot,  A.  Combes,  Maquenne.  f  n-8s  255  p.  Paris,  bu- 
reaux de  la  Revue  scientifique,  (1002) 

Cornu  (à.).  —  Les  phénomènes  optiques  de  Tatmosphère.  In-8**, 
12  p.  Paris,  imp.  Chaix.  (4501) 

Cours  de  chimie  analytique  à  Tlnstitut  industriel  du  nord  de  la 
France.  Professeur  :  M.  Lacombe,  ingénieur  des  arts  et  manu- 
factures. 2*  année  d*études  (1888-1889).  In-4*,  390  p.  avec  fig. 
Lille,  imp.  Danel.  (238) 

Denigés  (G.).  —  Dosage  de  l'eau  oxygénée  par  Thypobromite  de 
soude.  In-8*,  7  p.  avec  fig.  Bordeaux,  imp.  Gounouilhou.  (Extr. 
du  BulL  des  iravaxix  de  la  Soc,  de  pharmacie  de  Bordeaux.) 

(4741) 

—  Préparation  des  chlorure  et  bromure  cuivreux  à  l'aide  des 
haloîdes  alcalins  et  du  sulfate  de  cuivre,  suivi  de  :  Réaction 
nouvelle  et  caractéristique  des  sels  de  cuivre.  In-8*,  7  p.  Bor- 
deaux, imp.  Gounouilhou.  (Extr.  du  même  recueil.)         (6798) 

DcBOiN  (A.).  —  Recherches  sur  quelques  combinaisons  de  l'yt- 
trium  (thèse).  In-4%  39  p.  Paris,  Gauthier-Villars  et  fils.     (1600) 

DcGCET  (C).  —  Physique  qualitative.  Où  Ton  répond  à  la  question 
«  Qu'est-ce  que  l'électricité?  »  et  à  d'autres.  In-8',  xxiv-454  p. 
Paris,  Berger-Levrault  et  C\  (3296) 

Dgvoxt  (G.),  M.  Leblanc  et  E.  de  La  Bédoyèiie.  —  Dictionnaire 
théorique  et  pratique  d'électricité  et  de  magnétisme,  renfer- 
mant la  terminologie  électrique  (mots  et  locutions),  l'exposé 
complet  de  la  science  électrique,  les  applications  de  l'électri- 
cité, la  description  de  la  figure  de  tous  les  appareils,  la  bio- 
graphie des  électriciens  célèbres.  Fascicules  2  à  32  (fin).  Grand 
in-8*  à  2  col.,  p.  33  à  1020  avec  fig.  Paris,  V«  Larousse  et  C«. 
(L'ouvrage  a  paru  en  32  fascicules  à  1  fr.)  (2874) 


IV  BIBLIOGRAPHIE. 

Elue  (R.).  —  Sur  remploi  de  la  lumière  polarisée  en  télégraphie 
optique.  In-8%  i3  p.  avec  ûg.  Bordeaux,  imp.  Gounouilhou. 
(Extr.  des  Mém.  de  la  Soc.  des  sciences  phys.  et  nat,  de  Bor-- 
deaux.)  (715!) 

Établissements  (les)  métallurgiques  de  la  frontière  française  à 
l'Exposition  universelle  de  1889.  Hauts  fourneaux  et  fonderie» 
de  Micheville-Villerupt  (Meurthe-et-Moselle).  Laminoirs  de  La- 
val-Dieu, Monthermé  (Ardennes).  Laminoirs  de  Grespîn  (Nord> 
(Société  Ferry,  Curicque  et  €•).  In-8»,  22  p.  avec  fîg.  Paris,  imp. 
Ghaix.  (Extr.  du  journal  le  Génie  civil,)  (4373) 

Fauconnier  (A.).  —  Recherches  sur  quelques  dérivés  de  la  gly- 
cérine (thèse).  In-4%  61  p.  Paris,  imp.  Lanier  et  fils.        (1328) 

Gautier  (H.). — Action  chimique  des  courants  électriques  (thèse). 
In-4*,  104  p.  avec  fig.  Paris,  imp.  Gauthier-Villars  et  fils.  (3892) 

GossART  (E.). — Expériences  de  caléfaction  (troisième  note).  In-8*», 
17  p.  et  pi.  Gaen,  imp.  Delesques.  (Extr.  du  Bull,  de  la  Soc. 
linnéenne  de  Normandie,)  (3363) 

Jacqubmin  (E.). — De  la  recherche  des  bicarbonates  dans  les  eaux.. 
Application  du  réactif  ferroso-pyrogallique.  In-S*»,  16  p.  Paris, 
imp.  Gauthier-Villars  et  fils.  (4796) 

Jagnaux  (R.).  — Analyse  chimique  des  substances  commerciales, 
minérales  et  organiques.  Avec  64  ^g,  dans  le  texte.  Grande 
in-8%  n-950  p.  Paris,  Baudry  et  G*.  (807) 

Janssen  (J.).  —  Le  spectre  de  l*oxygène  et  Tatmosphère  terrestre. 
In-8%  96  p.  Paris,  imp.  Quantin.  (Extr.  de  la  Revue  scienti- 
fique,) (2918) 

Jordan  (S.).  — Analyse  de  l'ouvrage  de  sir  Lowthian  Bell,  «  Prin- 
cipes de  la  fabrication  du  fer  et  de  Facîer  »,  traduit  en  français 
par  M.  A.  Hallopeau,  faite  dans  la  séance  du  7  décembre  1888, 
par  M.  S.  Jordan.  In-8'*,  15  p.  Paris,  Chaix.  (Extr.  des  Mém.  de 
la  Soc,  des  ingénieurs  civils.)  (3407) 

Knab  (L.).  —  Fabrication  et  emplois  industriels  de  Tacier.  In-8% 
xx-752  p.  avec  76  fig.  Paris,  Steinheil.  18  fr.  (1060) 

Rroughkoll  (M.).  —  l*"  Étude  sur  les  couches  électriques  doubles; 
2®  Variation  du  coefficient  de  frottement  produite  par  la  pola* 
risation  voitaîque  (thèse).  In-8%  83  p.  Paris,  Gauthier-Villars 
et  fils.  (3916) 

Labouret  (G.  M.  de).  —  Propagation  du  son  pendant  le  tir.  ln-8'', 
41  p.  avec  fig.  Paris,  Baudoin  et  G*.  (Extr.  du  Mémorial  de 
Variillerie  de  la  marine.)  (2648) 

Lejdié  (E.).  —  Mercure  et  ses  composés  (toxicologie)  (thèse).  In-4% 
144  p.  Paris,  imp.  Lanier  et  fils.  (2399) 


BIBLIOGRAPHIE.  V 

Lb  Verrier  (U.)«  —  Cours  de  métallurgie  professé  à  TËcoIe  des 
mines  de  Saint-Étienne.  Deuxième  partie  :  Métallurgie  géoé- 
rale.  Id-4*,  413  p.  et  36  pi.  Saint-Étienne,  Chevalier.  Paris, 
Baodry  et  C«.  (5055) 

LoDiN.  —  L'acier.  In-8*,  13  p.  Paris,  imp.  Chaix.  (6597) 

liiLLrr  (P.).  —  Appareil  distillatoire  à  colonne  inobstruable  pour 
le  traitement  des  eaux  ammoniacales  du  gaz,  des  eaux  vannes, 
de  toutes  les  liqueurs  ammoniacales  les  plus  riches,  et  leur 
transformation  en  sulfate  d*ammoniaque,  eaux  concentrées^ 
alcali  volatil,  etc.  In-8'',  S  p.  Paris,  Chaix.  (6604) 

JfiixwRLL  (J.  C).  —  Traité  d'électricité  et  de  magnétisme;  par  J. 
Clerk  Maxwell,  professeur  de  physique  expérimentale  à  l'Uni- 
versité de  Cambridge.  Traduit  de  Fanglais  sur  la  2*  édition, 
par  G.  Séligmann-Lui,  ingénieur  des  télégraphes,  avec  notes 
<et  éclaircissements  par  MM.  Cornu,  de  l'Institut,  Potier  et  Sar- 
rau, professeurs  à  TEcole  polytechnique.  T.  II  (3*  fascicule). 
lo-8*,  p.  305  à  651  avec  fig.  Paris,  Gauthier-Villars  et  fils.    (6337) 

Hetek  (L.).  —  Les  théories  modernes  de  la  chimie  et  leur  appli- 
cation à  la  mécanique  chimique;  par  Lothar  Meyer.  Ouvrage 
traduit  de  l'allemand  sur  la  5*  édition,  par  Albert  Rloch  et  J. 
Meunier,  chef  des  travaux  chimiques  à  l'École  centrale.  T.  II. 
In-8*,  xiv-312  p.  Paris,  Carré.  (4597) 

MoNDÉsiR  (P.  de).  —  Note  additionnelle  au  mémoire  sur  le  dosage 
rapide  du  carbonate  de  chaux  actif  dans  les  terres,  ln-8%  S  p. 
avec  fig.  Nancy,  imp.  Berger-Levrault  et  C*.  (Extr.  des  Ann.  de 
la  science  offronomique  française  et  étrangère,)  (851) 

NéGRÉANO  (D.).  —  Etude  de  l'éthériflcation  au  moyen  des  con- 
ductibilités électriques  (thèses),  ln-4%  63  p.  avec  fig.  Paris, 
Carré.  (4606) 

Pavillon  (le)  du  comité  des  forges  du  Nord  à  l'Exposition  de  1889. 
In-o*,  8  p.  avec  grav.  Paris,  imp.  Chaix,  (5339) 

Petit  (P.).  —  Recherches  sur  quelques  composés  azoté»  de  la 
série  aromatique  (thèse).  In-4*,  60  p.  Paris,  Gauthier- Villars 
et  fils.  (6373) 

Perret  (M.).  —  La  Combustion  des  matières  pulvérulentes. 
ln-8*,  10  p.  avec  fig.  Paris,  imp.  Chaix.  (Publication  du  journal 
le  Génie  civil.)  (891) 

PiSANi  (F.).  —  Traité  pratique  d'analyse  chimique  qualitative  et 
quantitative,  à  l'usage  des  laboratoires  de  chimie.  3*  édition^ 
revue  et  augmentée  d'un  traité  d'analyse  au  chalumeau,  avec 
fig.  dans  le  texte.  In-18,  xii-389.p.  Paris,  F.  Alcan.  3^50.  (4162) 

PoiNCARÉ  (H.).  —  Cours  de  physique  mathématique.  Leçons  sur 


VI  BIBLIOGRAPHIE. 

la  théorie  mathématique  de  la  lumière,  professées  pendant  le 
premier  semestre  i 887-1888,  par  H.  Poincaré,  de  Flnstitut. 
Rédigées  par  J.  Blondin,  licencié  es  sciences,  ln-8*,  iv-412  p. 
avec  f]g.  Paris,  Carré.  (SI443) 

Poiré  (P.).  —  Leçons  de  chimie  appliquée  à  l'industrie.  40«  édi- 
tion. In-48  Jésus,  531  p.  avec  fig.  Paris,  Delagrave.  (2713) 

Reynier  (E.).  —  Traité  élémentaire  de  l'accumulateur  voltaïque. 
Avec  62  fig.  dans  le  texte  et  un  portrait  de  M.  Gaston  Planté. 
In-8s  Stâ2  p.  Paris,  Baudry  et  C*.  (3019) 

Sgheurer-Restner.  —  Chaleur  de  combustion  de  la  houille  du 
bassin  du  nord  de  la  France.  In-8%  12  p.  Lille,  imp.  Danel. 

(1143) 

ScHMiTT  (C.-E.).  —  Les  Produits  de  Fépuration  chimique  du  gaz 
d'éclairage  ;  dosage  du  cyanogène  actif.  In-S»,  7  p.  Lille,  imp- 
Danel.  (6129) 

SiDKRSKY  (D.).  —  Procédé  volumétrique  pour  le  dosage  des  sul- 
fates en  présence  d'autres  sels.  In-8«,  16  p.  Lille,  imp.  Da- 
nel. (4408) 

Tyndall  (J.).  —  Chaleur  et  Froid.  Six  leçons  faites  devant  un 
jeune  auditoire.  Traduites  de  l'anglais  par  M.  l'abbé  Moigno. 
2«  édition,  In-12, 124  p.  avec  fig.  Paris,  Gauthier-Villars  et  fils,. 
2  fr.  (6435) 

La  Lumière.  Cours  de  neuf  leçons,  suivi  d'une  conférence 

sur  le  rôle  scientifique  de  l'imagination.  Traduit  de  l'anglais 
par  l'abbé  Raillard;  revu  par  l'abbé  Moigno.  2*  édition.  In-12, 
150  p.  Paris,  Gauthier-Villars  et  fils.  2  fr.  (7003) 

Weber  (R.).  —  Problèmes  sur  Félectricité.  Recueil  gradué,  com- 
prenant toutes  les  parties  de  la  science  électrique.  In-18  jésus, 
x-233  p.  avec  fig.  Paris,  Baudry  et  C«.  (1471} 

3®  Minéralogie.  —  Géologie.  —  Paléontologie. 

Annuaire  géologique  universel.  Revue  de  géologie  et  paléonto» 
logie  dirigée  par  le  docteur  L.  Carez  pour  la  partie  géologique, 
H.  Douvillé  pour  la  partie  paléontologique,  avec  le  concours 
de  nombreux  géologues  français  et  étrangers.  Fondé  par  le 
docteur  Dagincourt.  T.  IV.  Grand  in-8%  xxiv-910  p.  Paris,  Comp- 
toir géologique,  15,  rue  de  Tournon.  (5138) 

Barrois  (C.)  et  A.  Offret.  —  Mission  d'Andalousie.  Études  rela- 
tives au  tremblement  de  terre  du  25  décembre  1884.  Mémoire 
sur  la  constitution  géologique  du  sud  de  l'Andalousie,  de  la 
Sierra  Tejeda  à  la  Sierra  Nevada.  In'4%  p.  79  à  172  et  5  pU 


BIBLIOGRAPHIE,  VII 

Paris,  Imp.  nationale.  (Mém,  présentés  par  divers  savatUs  à 
VAcad.  des  sciences.)  (433) 

Bexoist  (E.).  —  Études  sur  les  nummulites  et  les  assilines  du 
sud-ouest  de  la  France.  In-S'^,  22  p.  et  :2  pi.  Paris,  Klincksieck. 
(Extr.  du  Bull,  scient,  de  la  Soc,  de  Borda,)  (2810; 

Bertrand  et  Kilian.  —  Mission  d'Andalousie.  Études  sur  leo  ter- 
rains secondaires  et  tertiaires  dans  les  provinces  de  Grenade 
et  de  Malaga.  In-4«,  p.  377  à  582  avec  fig.  et  pi.  Paris,  Imp. 
nationale.  (Mém,  présentés  par  divers  savants  à  VAcad>  des 
sciences,)  (2537) 

Breuils  (A.). —  Grottes  préhistoriques  de  la  Ténarèze  (Gers,  Lot- 
et-Garonne).  In-8°,  20  p.  Paris,  Maisooneuve.  i  fr.  (4466) 

Chacvet  (G.).  —  Coup  d*œil  sur  la  période  néolithique  dans  le 
département  de  la  Charente.  In-8%  17  p.  avec  fig.  et  planche. 
Angoulême,  imp.  Chasseîgnac.  (Extr.  du  Bull,  de  la  Soc.  ar- 
chèol.  et  kistar,  de  la  Charente.)  (997) 

Delmas-âzêma  (H.).  —  Hydrologie.  Étude  sur  les  nappes  d'eau 
du  sous-sol  de  Saint-Quentin.  In-S",  30  p.  et  pi.  Saint-Quentin, 
imp.  Poëtte.  (471) 

DoLLFus  (G.-F.).  —  Une  coquille  remarquable  des  faluns  de 
l'Anjou,  Melongena  cornuta  Agassiz  Sp.  (Pyrula).  In-d*",  34  p. 
et  4  pi.  Angers,  Germain  et  Grassin.  (Extr.  du  Bull,  de  la  Soc, 
d'études  scient,  d^ Angers.)  (761) 

Dohbrowski.  —  Mes  chasses  aux  fossiles  dans  le  Lot-et-Garonne 
(souvenir  géologique).  In-8%  7  p.  Bordeaux,  imp.  Gounouilhou. 
(Extr.  du  Jùum.  d*hist,  nat.  de  Bordeaux  et  du  Sud- Ouest,) 

(3276) 

Dresch.  —  La  Grotte  du  Mas-d'Azil  et  Tlndustrie  préhistorique. 
In-8%  23  p.  Foix,  imp.  Gadrat  aîné.  (Extr.  du  Bull,  de  la  Soc, 
ariégeoise  des  sciences,  lettres  et  arts,)  (2593) 

BccRosT  (A.). — L'Époque  glaciaire,  conférence  faite  aux  Facultés 
catholiques  de  Lyon.  In-8",  32  p.  Lyon,  Vitte  et  Perrussel. 
(Extr.  de  la  Controverse  et  le  Contemporain,)  (3294) 

Falsan  (A.).  —  La  Période  glaciaire  étudiée  principalement  en 
France  et  en  Suisse.  Avec  105  gravures  dans  le  texte  et  2  pi. 
hors  texte.  In-8*,  368  p.  Paris,  Alcan.  (6266) 

FoHTANKES  (F.)  et  G.  Depéret.  —  Études  stratigraphiques  et  pa- 
léontologtques  pour  servir  à  Thistoire  de  la  période  tertiaire 
dans  le  bassin  du  Rhône  ;  par  F.  Fontannes.  Mémoire  posthume 
rédigé  et  complété  par  le  docteur  Ch.  Depéret.  IX  :  les  Terrains 
tertiaires  marins  de  la  côte  de  Provence.  —  Première  partie  : 
les  Faluns  de  la  côte  de  Carry  ;  Étages  aquitanien  et  langhien  ; 


VIII  BIBLIOGRAPHIE . 

le  Rouet,  Garry,  Sausset  Grand  in-8<',  iSO  p.  avec  fig.  et  pL 
Paris,  Société  géologique  de  France.  (4762) 

GiROD  (P.)  et  E.  Massénat.  —  Les  Stations  de  Tàge  du  renne  dans 
les  vallées  de  la  Vézère  et  de  la  Gorrèze.  Documents  publiés 
par  le  docteur  Paul  Girod  et  Ëlie  Massénat,  i*'  fascicule.  In-4% 
iv-i9  p.  et  pi.  t  à  10.  Paris,  i.-B.  Baillière  et  fils.  (L'ouvrage  sera 
complet  en  iO  fascicules  avec  100  pi.  hors  texte.)  (3896) 

GossELET  (J.).  —  Mémoires  pour  servir  à  Texplication  de  la  carte 
géologique  détaillée  de  la  France.  L*Ardenne.  In-4<*,  897  p.  avec 
fig.,  planches  et  cartes.  Paris»  Baudry  et  G*.  (Ministèrerdes  tra- 
vaux publics.)  (5231) 

Halna  du  Frétât.  —  La  Bretagne  antédiluvienne.  Silex  quater- 
naires en  Guengat  (Finistère),  ln-8'',  12  p.  et  pi.  Vannes,  imp. 
Galles.  (  Ext.  du  Bull,  de  la  Soc,  polymaihique  du  Morbilian,) 

(6293) 

KiUAN  (W.).  —  Mission  d'Andalousie,  I,  le  Gisement  tilhonique 
de  Fuente  de  los  Frailes;  If,  Études  paléontologiques  sur  les 
terrains  secondaires  et  tertiaires  de  TAndalousie.  In-4%  p.  584 
à  751  et  14  pi.  Paris,  Imp.  nationale.  (Extr.  des  Mém.  présentés 
par  divers  savants  à  VAcad,  des  sciences.)  (4099) 

Lazerges  (P.).  —  Origine  et  causes  des  volcans  et  des  tremble- 
ments de  terre.  In-8%  22  p.  Foix,  Gadrat  aîné.  (7227) 

Lecornu  (L.). —  L'Axe  du  Merlerault.  In-8%  16  p.  et  pi.  Gaen, 
Deiesques.  (Extr.  du  Bull,  de  la  Soc.  linnéenne  de  Normandie.) 

(6046) 

Lenthéric  (G.).  —  Note  sur  les  cailloux  spbériques  du  torrent  de 
la  Buna,  affluent  du  Rhône  à  Fort-l'Ecluse.  In-8%  11  p.  Nîmes, 
imp.  Ghastanier.  (Extr.  des  Mémoires  de  l'Académie  de  Nîmes.) 

(7234) 

Letellier.  —  Études  géologiques  sur  les  deux  cantons  d'Alençon. 
In-8%  121  p.  Gaen,  Deiesques.  (Extr.  du  Bull,  de  la  Soc.  lin- 
néenne de  Normandie.)  (3933) 

LÉVY  (M.)  et  Bergeron.  —  Mission  d'Andalousie.  Étude  géologique 
de  la  Serrania  de  Ronda.  In-4<',  p.  171  à  383  avec  fig.  et  7  pi. 
en  noir  et  en  couleur.  Paris,  Imp.  nationale.  (Extr.  des  Mém, 
présentés  par  divers  savants  à  VAcad.  des  sciences.)  (2931) 

ln-4'',  p.  233  à  347  et  3  pi.  Paris,  Imp.  nationale.  (Même 

recueil.)  (2666) 

LiÉTARD  (A.).  —  Note  sur  le  trias  dans  la  région  méridionale  des 
Vosges.  In-8',  27  p.  Nancy  et  Paris,  imp.  Berger- Le vrault  et 
G*.  (Extr.  du  BulL  de  la  Soc.  des  sciencf^s,)  (6056) 

MoRiÊRE.  —  Note  sur  un  échantillon  de  Williamsonia  Garruth. 


filBLIOailAPHIE.  IX 

trouvé  dans  Toxfordien  des  Vaches-Noires  en  1865.  In-8%  8  p. 
Caen,  imp.  Delesques.  (Extr.  du  Bull,  de  la  Soc.  Unnéenne  de 
Normandie.)  (3554) 

NiTOiT  (E.).  —  Géologe  appliquée  à  Fart  de  Tingénieur.  T.  II 
(Stratigraphie  ou  Géologie  proprement  dite).  Grand  in-8*,  vin- 
653  p.  avec  fig.  Paris,  Baudry  et  G*.  Les  2  vol.,  40  fr.  (Ericyclo- 
pêdie  des  travaux  publics.)  (1978) 

CEblert  (D.-P.)>  —  Brachiopodes  du  dévonien  de  Touesi  de  la 
France.  In-8%  8  p.  et  pi.  Angers,  imp.  Germain  et  Grassin. 
(Extr.  du  Bull,  de  la  Soc.  d'études  scientifiques  d'Angers.) 

(621) 

Descriptions  de  quelques  espèces  dévouieones  du  départe- 
ment de  la  Mayenne.  In-8*,  56  p.  et  5  pL  Angers,  imp.  Ger- 
main et  Grassin.  (Extr.  du  même  recueil.)  (866) 

Petitclerc  (P.).  —  Faune  kimméridienne  de  la  rive  gauche  de  la 
Saône,  partie  comprise  entre  Ghariez  et  Vellexon  (Haute-Saône). 
ln-8*,  18  p.  Yesoul,  imp.  Suchaux.  (Extr.  du  Bull,  de  la  Soc. 
d'agric,  sciences  et  arts  de  la  Haute-Saône.)  (7317) 


4*  Mécanique»  —  Exploitation  des  mines. 

A5TH0NI  (G.).  —  Isolement  complet  et  stable  des  machines,  véhi- 
cules, constructions  et  appareils  quelconques  en  vue  d^amor- 
tir  les  chocs  et  les  vibrations  et  de  diminuer  le  bruit  qui  en 
résulte,  ln-8'',  32  p.  Paris.  Chaix.  (Extr.  des  Mém.  de  la  Soc. 
des  ingénieurs  civih.)  (1 530) 

Barbet  (A.).  —  Note  sur  la  construction  et  le  calcul  des  cylindres 
de  presses  hydrauliques  ou  k  air.  In-S"*,  55  p.  et  pi.  Paris,  Chaix. 
(Extr.  des  Mém.  de  la  Soc.  des  ingénieurs  civils.)  (696) 

BiDois  (G.). —  Pulvérisation  des  argiles;  son  application  dans 
les  usines  de  la  Société  Arnand,  Etienne  et  G*.  In-8%  15  p.  Mar- 
seille, imp.  Barlatier-Feissat.  (Extr.  du  Bull,  de  la  Soc  scient. 
indusL  de  Marseille.)  (3136) 

donirrr  Salaman  (L.).  —  La  Chaleur  solaire;  son  emploi  par  Tap- 
pareil  à  paraboloîde  de  révolution  de  M.  Louis  Bonnet-Sala- 
man  (de  Goursan).  In-18,  4  p.  Vichy,  Bougarel.  (982) 

BouDENOOT  (L.).  —  Communication  de  M.  L.  Boudenoot  relative 
à  un  mémoire  de  M.  E.  Daujat  sur  Texploitalion  de  la  distribu- 
tion de  la  force  motrice  au  moyen  de  Tair  raréfié,  ln-8'',  24  p. 
Paris,  Chaix.  (Extr.  des  Mém^  de  la  Soc.  des  ingénieurs  civils.) 

(4235) 


X  BIBLIOGRAPHIE. 

BouTAN  (E.).  —  Sur  l'état  actuel  des  mines  de  diamant  du  Cap. 
In-8«,  27  p.  Paris,  imp.  Ghaix.  (Extr.  du  Génie  civil,)       (2089) 

Compte  rendu  des  séances  du  onzième  congrès  des  ingénieurs  en 
chef  des  associations  de  propriétaires  d'appareils  à  vapeur 
tenu  à  Paris  les  7,  8  et  9  novembre  1886.  Grand  in'8o,  214  p. 
et  pi.  Lille,  imp.  Danel.  (Publication  de  YAssoc.  des  proprié- 
taires d'appareils  à  vapeur  du  nord  de  la  France,)  (1291) 

GoRNUT  (E.)-  —  Note  sur  l'emploi  de  l'acier  dans  la  construction 
des  chaudières  fixes.  In-8*,  36  p.  Lille,  imp.  Danel.  (1580) 

Cours  de  chauffeurs.  In-i",  120  p.  avec  fig.  Lille,  imp.  Da- 

neL  (3236) 

Étude  sur  les  réchaufifeurs.  In-8%  61  p.  et  pi.  Lille,  imp. 

Danel.  (Publication  de  VAssoc,  des  propriétaires  d^appareils 
à  vapeur  du  nord  de  la  France.)  (4502) 

—  Note  sur  l'emploi  de  l'acier  dans  la  construction  des  chau- 
dières fixes.  In-8%  36  p.  Lille,  imp.  Danel.  (Publication  de  la 
même  Association.)  (4503) 

DuBiAU  (P.).  —  Clapets  automatiques  d'arrêt  de  vapeur,  note  pré- 
sentée à  la  Société  scientifique  industrielle  de  Marseille,  dans 
sa  séance  générale  du  15  décembre  1887.  In-8%  12  p.  et  pi. 
Marseille,  imp.  Barlatier-Feissat.  (3282) 

DujARDiN  (A.).  —  Compresseur  d'air  commandé  directement  par 
une  machine  à  vapeur  horizontale  de  soixante-dix  chevaux. 
In-8®,  8  p.  avec  fig.  Paris,  libr.  technologique.  (Extr.  de  la 
Revue  illustrée  des  machines ,  appareils  et  procédés.)         (486) 

Exploitation  des  mines.  Machines  d'épuisement  souterraine  ins- 
tallée aux  mines  de  Maries  par  MM.  E.  Mailliet  et  G*,  con- 
structeurs à  Anzin.  Grand  in-8%  8  p.  Paris,  libr.  technolo- 
gique. (Extr.  du  même  recueil.)  (4274) 

Faraud  (L.).  —  Plus  lourd  que  l'air.  Étude  sur  la  navigation  aé- 
rienne. Précédée  d'une  analyse  par  M.  Max  de  Nansouty.  in-8'', 
36  p.  avec  fig.  Paris,  Ghaix.  (Extr.  des  Mém.  de  la  Soc.  des 
ingénieurs  civils.)  (267) 

Grandes  (les)  Maisons  de  construction  mécanique  à  l'Exposition 
universelle  de  1889.  La  maison  Bréguet.  Applications  générales 
de  l'électricité.  Palais  des  Machines.  Classe  62.  Groupe  6.  ln-8% 
32  p.  avec  fig.  Paris,  imp.  Ghaix.  50  cent.  (Extr.  du  journal  le 
Génie  civil.)  (5234) 

Helson.  —  Notice  sur  les  marbres  des  Corbières  (département 
de  l'Aube).  In-4»,  7  p.  Prades,  imp.  Larrieu.  (800) 

Hervegh  (H.).  —  Note  sur  le  tirage  des  mines  dans  les  fosses  à 


BIBLIOGRAPHIE.  XI 

grisou.  1d-8*,  8  p.  avec  fig.  Paris,  Ghaix.  (Exlr.  des  Menu  de  la 
Soc.  des  ingénieurs  civils.)  (1051) 

HiRN.  —  Remarques  relatives  à  une  critique  de  M.  G.  Zeuner, 
directeur  de  PÉcole  polytechnique  de  Dresde.  In^",  12  p.  Paris, 
imp.  Gauthier-Villars  et  fils.  60  cent.  (Extr.  des  Comptes  rendus 
de  TAcad.  des  sciences.)  (4089) 

Labetrie  (L.).  —  Clapet  de  retenue  pour  vapeur,  eau,  gaz,  etc. 
Obturateur  sphérlque  automatique  de  M.  L.  Labeyrie ,  garde- 
mines  principal.  In-8'*,  19  p.  avec  fig.  Paris,  Ghaix.  (Extr.  du 
Bull,  technol.  de  la  Soc.  des  anciens  élèves  des  écoles  nation. 
d'arts  et  métiers.)  (6864) 

LiLLEMAND  (G.).  —  Los  Accideuls  de  grisou  dans  les  mines,  con- 
férence faite  à  la  Société  d'économie  sociale.  In-8'>,  16  p.  avec 
ûg.  Paris,  imp.  Levé.  (2169) 

Législation  des  appareils  à  vapeur.  Décret  du  29  juin  1886. 
Décret  du  22  décembre  1886.  Circulaire  ministérielle  du 
23  août  1887.  Circulaire  ministérielle  du  6  septembre  1887. 
Circulaire  ministérielle  du  13  novembre  1888.  In-8%  13  p. 
Amiens,  imp.  Jeunet.  (Association  des  propriétaires  d'appareils 
à  vapeur  de  la  Somme,  de  TAisne  et  de  TOise.)  (7233) 

MiKSAUT  (J.-B.).  —  Les  caisses  de  secours  et  de  prévoyance  à 
la  Compagnie  houillère  de  Bessèges.  Caisse  de  secours  ;  Caisse 
de  retraites  ;  Caisse  d'épargne;  Caisse  de  gratifications  ;  Compte 
de  libéralités;  Magasins  de  subsistances.  In-8%  137  p.  Paris, 
Chaix.  (839) 

Maurice  (J.).  —  Notice  sur  les  mines  de  fer  de  Diélette  (Manche). 
In-^,  32  p.  Paris,  imp.  Pariset.  (4344) 

Meiobach  (B.).  —  Les  Sociétés  minières.  Recueil  de  renseigne- 
ments. In-8%  iv-147  p.  avec  3  cartes  et  grav.  Paris,  imp.  Mayer 
et  C*.  (6909) 

MoNTEUx  (B.).  —  Emploi  du  liquide  comprimé  dans  les  freins 
hydrauliques,  ln-8%  20  p.  Paris,  Berger-Levrault  et  G*.  (Extr. 
de  la  Revue  d'artillerie.)  (4601) 

MoREAU  (F.-F.).  —  La  force  motrice  à  l'Exposition  universelle 
de  1889.  In-8'*,  11  p.  Lille,  imp.  Lefebvre-Ducrocq.  (Extr:  du 
Bull,  de  VAssoc.  amicale  des  élèves  de  VÉcole  supérieure  des 
nûnes.)  (4832) 

Notice  sur  les  appareils  pour  protéger  les  chevaux  contre  les 
secousses,  chocs  et  arrêts  brusques  des  voitures,  ln-8%  14  p. 
avec  fig.  Paris,  imprimerie  Chaix;  J.  Lewin,  6,  rue  Blanche. 

(5323) 

Olivier  (E.).  —  Mines  de  cuivre,  étain  et  galène  argentifères  de 


XII  BIBLIOGRAPHIE. 

Charrier-Laprugne  (Allier).  In-8»,  42  p.  Moulins,  imp.  Auclaire. 
(Extr.  de  la  Revue  scient,  du  Bourbonnais  et  du  centre  de  la 
France.)  (7287) 

Olry  (A.).  —  Etudes  des  gîtes  minéraux  de  la  France,  publiées 
sous  les  auspices  de  M.  le  ministre  des  travaux  publics,  par  le 
service  des  topographies  souterraines.  Bassin  houiller  de  Va- 
lenciennes  (partie  comprise  dans  le  département  du  Nord). 
ln-4o,  419  p.  et  atlas  in-^  de  i2  pi.  en  couleur.  Paris,  Baudry 
et  G*.  (Ministère  des  travaux  publics,  1886.)  (6094) 

Oriolle  (P.).  —  Chaudières  inexplosibles.  Grand  in-S»,  16  p. 
Paris,  Baudry  et  G*.  (876) 

Patru  (A.)  et  F.  Loppé.  —  Régularisation  du  niveau  du  lac  de 
Genève  et  Utilisation  des  forces  motrices  du  Rhône.  In>8% 
20  p.  avec  fig.  Paris,  Ghaîx.  (2982) 

PiLLBT  (J.-E.).  —  Les  Moteurs  gratuits  :  Feau  et  le  vent.  Gr.  in-8«, 
160  p.  avec  gravures  dans  le  texte.  Rouen,  Mégard  et  €!•.  (7323) 

RÉMAURY  (H.).  —  Note  sur  les  mines  de  fer  et  les  usines  métal- 
lurgiques de  Meurthe-et-Moselle.  In-8%  43  p.  Paris,  Ghaix. 
(Extr.  des  Mém.  de  la  Soc.  des  ingénieurs  civils  )  (4632) 

RiBiÈRE  (G.).  —  Sur  divers  cas  de  la  flexion  des  prismes  rectan- 
gles. In-4%  52  p.  avec  fig.  et  7  tableaux  annexes.  Bordeaux, 
imp.  Gounouilhou.  (3675) 

Sur  divers  cas  de  la  flexion  des  prismes  rectangles  (thèse). 

In-S*",  46  p.  avec  fig.  et  7  tableaux  annexes,  Bordeaux,  imp. 
Gounouilhou.  (3676) 

Santangelo-Spoto  (H.).  —  Mineur  des  soufrières  de  Lercara 
(province  de  Palerme,  Sicile),  ouvrier-propriétaire,  dans  le 
système  des  engagements  volontaires  permanents,  d*après  les 
renseignements  recueillis  sur  les  lieux  en  1886.  In-S**,  p.  281 
à  336.  Paris,  Firmin-Didot  et  G*.  (Les  Ouvriers  des  Deux 
Mondes,  publiés  par  la  Société  d'économie  sociale.)         (5385) 

Statistique  de  l'industrie  minérale  et  des  appareils  à  vapeur  en 
France  et  en  Algérie  pour  Tannée  1887,  avec  un  appendice 
concernant  la  statistique  minérale  internationale.  In-4«,  xviii- 
223  p.  avec  grav.,  tableaux  comparatifs  et  tableau  en  couleur 
de  la  production  des  carrières  de  la  France  en  1887.  Paris, 
Dunod;  Baudry  et  G*.  10  fr.  (Ministère  des  travaux  publics.) 

(5687) 

Tellier  (G.).  —  Élévation  des  eaux  par  la  chaleur  atmosphéri- 
que; Utilisation  des  chnleurs  perdues;  Forces  gratuites;  Éclai- 
rage gratuit;  Froid  gratuit.  In-8%  vi-190  p.  avec ,63  fig.  Paris, 
Michelet.  *  (3046) 


BIBLIOGRAPHIE .  X III 

Wnz  (A.).  —  Production  et  vente  de  Ténergie  électrique  par  les 
stations  centrales.  In-8«,  16  p.  Lille,  imp.  Danel.  (6717) 

5'  Constructions.  —  Chemins  de  fer. 

Belletille  (i.)-  —  Générateurs  Belleville.  Note  pour  MM.  les 
membres  du  jury  des  classes  52  et  65.  In-4%  12  p.  Paris,  Chaix. 

(6742) 

BusQCET  (L.).  —  La  Triste  Fin  du  canal  des  Deux-Mers.  In-S*", 

2  p.  Bordeaux,  imp.  Gounouilhou.  (3472) 

Gbarton  (I). — Aperçu  général  des  dispositions  et  installations 

de  r£xposition  universelle  de  1889.  In-8*,  35  p.  et  plan.  Paris, 

Chaix.  (4724) 

Chemins  de  fer  de  TÉtat.  Conseil  d'administration.  Recueil  des 

conventions,  sentences  arbitrales,  lois  de  rachat,  décrets  d*or- 

ganisation,  arrêtés  ministériels  et  cahier  des  charges  relatifs 

aux  chemins  de  fer  de  FËtat  ;  loi  de  finances  réglant  le  rachat 

de  ces  chemins.  Loi  dui5  juilietM845  sur  la  police  des  chemins  de 

fer.  Ordonnance  du  15  novembre  1846  sur  la  police,  la  sûreté 

et  l'exploitation  des  chemins  de  fer.   Lois  et  décrets  divers. 

In-8-,  323  p.  Paris,  Chaix.  (4037) 

Bu  BocsQOBT.  — Note  sur  les  encombrements  par  les  neiges  des 

▼oies  ferrées,  ln-8%  17  pages  avec  fig.  et  planche.  Lille,  imp. 

DaneL  (1016) 

EiFFKL  (G.)-  —  Mémoire  présenté  à  Tappui  du  projet  définitif  du 

viaduc  de  Garabit.  Texte.  In-8%  i%%  p.  Paris,  Baudry  et  C*. 

(Extr.  des  Mém.  de  la  Soc,  des  ingénieurs  civils.)  (1886) 

Conférence  de  M.  Eififel  sur  la  tour  de  300  mètres,  faite  à  la 

Société  centrale  du  travail  professionnel,  à  FËcole  des  hautes 
études  commerciales,  le  20  février  1889.  In-8*',  36  p.  et  6  plan- 
ches. Paris,  P.  Dupont.  (4061) 
Estoc  (M.  D*).  —  Les  Chemins  de  fer.  Causes  permanentes  de 
catastrophes.  In-18  jésus,  24  p.  Paris,  Fauteur.  1  fr.        (5559) 
Exposition  (F)  de  1889  et  la  tour  Eiffel  d'après  les  documents 
officiels;  par  Un  ingénieur.  Édition  illustrée,   ln-12,  210  p. 
Paris,  Gombault  et  Singier.  1  fr.  (1889) 
FiRACD-GiiuuD  (L.-J.-D.).  —  Code  des  transports  de  marchan- 
dises et  de  voyageurs  par  chemins  de  fer.  2*  éditionj  revue  et 
mise  au  courant  de  la  législation,  de  la  doctrine  et  de  la  ju- 
risprudence. 3  vol.  in'18  Jésus,  f.  1*'  :  Transport  de  marchan- 
dises, 446  p.  T.  Il  :  Transports  de  marchandises,  392  p.  T.  III  : 
Transports  de  voyageurs,  430  p.  Paris,  Pedone  Lauriel.  (5215) 


XIV  BIBLIOGRAPHIE. 

FoREST  (H.).  —  Note  sur  le  viaduc  métallique  du  bassin  de  la 
Liane  à  Boulogne-sur-Mer.  In-i*",  11  p.  avec  5  fig.  Paris,  imp. 
Chaix.  (Extr.  du  Géjiie  civiL)  (2886) 

GoETSCHY  (F.).  —  Constructions  démontables  en  tôle  d'acier  em- 
boutie et  galvanisée,  système  Danly.  In-8*>,  8  p.  et  planche. 
Paris,  Berger-Levrault  et  G*.  (Extr.  de  la  Revue  du  génie  milU 
taire,)  (521) 

Grandvallet  (A.)>  —  Les  Chemins  de  fer  français  au  point  de  vue 
de  la  guerre.  In-8',  85  p.  et  carte.  Paris,  Baudoin  et  C".  (lOiO) 

Hoffmann  (M.).  —  Les  Tarifs  des  chemins  de  fer.  .In-8',  13  p. 
Nancy,  impr.  Berger- Levrault  et  C*.  (Extr.  du  Journal  de  la 
Soc,  de  statistique  de  Paris.)  (1918) 

Joseph  (P.).  —  Tramway  à  vapeur  de  Saint-Martin  à  Mareuil-sur- 
Ay  par  Ëpernay  et  Ay.  In-3",  30  p.  Ëpernay,  Fauteur.       (5818) 

Ladame  (J.).  —  Chemin  de  fer  de  Calais  à  Milan.  Ligne  directe 
par  Belfort,  Berne,  la  Gemmi  et  le  Simplon.  Réduction  de 
80  kilomètres  sur  le  parcours  actuel.  Les  Grands  Tunnels  des 
Alpes  et  du  Jura.  In-8*,  295  p.  et  4  cartes.  Paris,  Pallct.  5  fr. 

(5606) 

Larpent  (C).  —  Histoire  de  Tinvention  du  moyen  de  ralentir  la 
vitesse  des  trains  à  Taide  des  locomotives  marchant  à  contre- 
vapeur,  avec  la  preuve  de  Terreur  scientifique  qui  a  fait  con- 
.  damner  l'invention.  In-8%  28  p.  Issoudun,  Gaignault.      (4580) 

Le  Chatelier  (L.).  —  La  Question  du  Métropolitain.  Grand  in-8*, 
44  p.  Paris,  Baudry  et  C-.  1^25.  (824) 

Lefèvre  (P.)  et  G.  Cerbelaud.  —  Les  Chemins  de  fer.  In-8% 
320  p.  avec  fig.  Paris,  maison  Quantin.  (1374) 

LoppÉ  (F.).  —  Calcul  rapide  des  surfaces  des  profils  en  travers 
et  des  cubes  des  terrassements  en  matière  d'avant-projet.  In-8% 
7  p.  avec  fig.  Paris,  imp.  Chaix.  (2938) 

Maître  (A.).  —  La  Crise  économique  :  le  Libre-Échange  ;  [les 
Nouveaux  Tarifs  de  chemins  de  fer.  In-8%  33  p.  Châtillon- 
sur-Seine,  impr.  Pichat  (1886).  (81) 

MoNDUiT  (L.)  et  A.  Denis.  —  Traité  théorique  et  pratique  de  la 
stéréotomie  au  point  de  vue  de  la  coupe  de  pierres;  par 
L.  Monduit,  architecte,  professeur  de  coupe  des  pierres.  Avec 
la  collaboration  de  M.  A.  Denis,  architecte.  In-8%  vin-223  p. 
Paris,  Juliot.  (5314) 

Nansooty  (M.  de).  —  La  Tour  Eiffel  de  300  mètres  à  TExposition 
universelle  de  1889  :  historique  et  description.  Avec  un  por- 
trait de  M.  Eiffel.  24  figures,  dont  8  hors  texte,  et  2  planches. 
Grand  in-16,  xviu-118  p.  Paris,  Tignol,  2  fr.  (616) 


BIBLIOGRAPHIE.  XV 

Saiîït-Yybs  (A.).  —  Le  Canal  maritime  de  Corinthe.  In-8»,  415  p. 
Rennes,  imp.  Le  Roy.  (^735) 

SiKCLAiR  (A.).  —  Les  Locomotives  Compound,  mémoire  lu  le 
10  avril  1889,  à  la  réunion  du  New-England  Railway  Club,  par 
M.  Angus  Sinclair,  secrétaire  de  TAmerican  Railway  Master  Me- 
chanîcs*  Association.  Traduction  et  notes  par  M.  A.  Mallet. 
ln-8*,  20  p.  et  pi.  Paris,  Chaii.  (6679) 

SocRLiER  (A.).  —  Tables  synthétiques  et  synoptiques  pour  la 
construction  des  poutres  en  fer  à  âme  pleine  avec  cornières  et 
semelles.  Moments  d*inertie,  poids  et  dimensions  calculés  par 
Â.  Sourlier,  architecte.  In-i8,  75  p.  Paris,  imp.  Décembre. 

(1769) 

Trente-sept  milles  (les)  kilomètres  des  chemins  de  fer  français, 
algériens  et  tunisiens,  avec  la  nomenclature  méthodique  et  les 
distances  de  trois  mille  cinq  cents  stations.  In-i*"  à  2  col.,  26  p. 
Paris,  imp.  P.  Dupont.  (5395) 

6*  Objets  divers. 

Alhom  de  statistique  graphique  delS87.  (Ministère  des  travaux 
publics.}  Paris,  Imprimerie  nationale.  (1096) 

Badodreau  (A.).  —  Les  Sciences  expérimentales  en  1889.  ln-8», 
256  p.  avec  fig.  Paris,  maison  Quantin.  (1229) 

Cahen  (A.).  —  Rapport  de  la  commission  nommée  par  le  syndicat 
des  ingénieurs-conseils  en  matière  de  propriété  industrielle, 
relatifaux  modifications  à  apporter  à  là  loi  du  5  juillet  1844  sur 
les  brevets  d'invention.  In-8%  40  p.  Paris,  Chaix.  (Exlr.  du 
BulL  du  syndicat  des  ingénieurs-conseils  en  matière  de  pro- 
priété industrielle.)  (720) 

Cjuxpexois.  —  De  la  responsabilité  des  accidents  dont  les  ou- 
vriers sont  victimes  dans  leurs  travaux.  In-4%  9  p.  Chambéry, 
Imp.  nouvelle.  (3191) 

Couture  (J.).  —  Études  sur  Téclairage  électrique  actuel  dans  dif- 
férents pays.  Comparaison  de  son  prix  avec  celui  du  gaz  :  à 
Milan,  Rome,  Paris,  Saint-Étienne,  Tours,  Marseille  et  New- 
York.  In-8%  63  p.  Marseille,  imp.  Cayer.  (5185) 

DiLOR  (A.).  —  La  Grève  des  ouvriers  du  chemin  de  fer  de  Limo- 
ges à  Brive.  In-8%  xvi-635  p.  Paris,  imp.  Levé.  (Extr.  de  la  Ré- 
forme sociale-)  (472) 

Gakban  (£.).  —  L'Eau  :  ses  propriétés,  ses  applications  dans 
Tindustrie.  Grand  in-S**,  319  pages  avec  gravures  dans  et  hors 
texte.  Paris,  Lecène  et  Oudin.  (6556) 


XVI  BIBLIOGRAPHIE . 

Graffignt  (H.  de).  —Les  Progrès  de  Tindustrie  humaine  depuis 
Torigine  des  temps  jusqu'à  nos  jours.  Petit  in-f^,  292  p.  avec 
grav.  Limoges,  E.  Ardant  et  G*.  (2624) 

Grand  Dictionnaire  industriel  à  l'usage  de  tout  le  monde.  Scien- 
cesy  arts  et  métiers,  manufactures,  mines,  agriculture,  con- 
naissances générales.  Description  des  nombreux  secrets  et 
procédés  de  l'industrie  moderne.  Ouvrage  accompagné  d'un 
grand  nombre  de  figures  intercalées  dans  le  texte,  avec  la  tra* 
duction  en  anglais-ailemanditalien-espagnol  des  mots  techni- 
ques et  usuels,  publié  par  M.  E.  Lacroix.  Avec  le  concours  d'in- 
génieurs, d'industriels,  de  professeurs  et  de  savants  français 
et  étrangers.  T.  i".  A.  In-4«  à  2  col.,  xiv-533  p.  avec  643  fig. 
Paris,  Lacroix.  15  fr.  (5232) 

HouzEAU  (L.).  —  Télégraphe  électrique.  Guide  pratique  pour 
l'emploi  de  l'appareil  Morse.  Recherche  et  relèvement  des  dé- 
rangements, fonctionnement,  montage  et  entretien  des  piles. 
9*  édition*  In-8%  xvi-269  p.  avec  117  fig.  Paris,  imp.  Motteroz. 
3^50.  (1054) 

Kessler  (L.).  —  Projets  de  modifications  à  apporter  à  la  législa- 
tion qui  régit  les  établissement  insalubres,  dangereux  ou  in- 
commodes. Rapport  et  délibération  de  la  chambre  de  com- 
merce de  Clermont-Ferrand,  séance  du  22  janvier  1889.  Projet 
de  loi  de  M.  L.  Kessler»  de  Glermont-Ferrand,  appuyé  par  la 
chambre  syndicale  des  produits  chimiques  de  Paris  (décision 
prise  en  séance  du  12  décembre  1888).  In-8",  56  p.  Glermont- 
Ferrand,  imp.  Mont-Louis.  (5258) 

Lechalas  (G.).  —  Manuel  de  droit  administratif.  Service  des  ponts 
et  chaussées  et  des  chemins  vicinaux.  T.  !•'.  (Notions  sur  les 
trois  pouvoirs;  Personnel  des  ponts  et  chaussées;  Principes 
d'ordre  financier;  Travaux  intéressant  plusieurs  services; 
Expropriations;  Dommages  et  occupations  temporaires.) 
Grand  in-8«,  cxlviii-544  p.  Paris,  Baudry  et  Cv  20  fr.  (Encyclo- 
pédie des  travaux  publics,)  (1936) 

LÉVY  (M.).  —  Note  sur  le  niveau  des  études  de  l'École  centrale 
des  arts  et  manufactures  dans  ses  rapports  avec  la  nouvelle 
loi  militaire.  In-8%  7  p.  Paris,  imp.  Chaix.  (Publications  du 
journal  le  Génie  civil.)  (579) 

Loi  sur  les  accidents  du  travail.  Résumé  des  vœux  émis  au  con- 
grès des  industriels  de  France  dans  leurs  réunions  de  juin  à 
décembre  1888.  In-4%  27  p.  Paris,  imp.  Chaix.  (583) 

Marcel  (C.).  —  Eclimètre  à  pendule  de  poche.  In-8*,  7  p.  Paris, 
Parent.  (Exposilion  universelle  de  1889.)  (5843) 


BIBLIOGRAPHIE.  XVII 

Marcel  (G.)-  —  Goniomètre  de  poche  à  collimateurs.  Ia-8%8p. 
Paris,  Parent.  (Exposition  universelle  de  1889.)  (3844) 

MsLO!!  (E.).  —  Le  Gaz,  source  de  lumière,  de  chaleur  et  de  force, 
conférence  faîte  le  16  décembre  1888.  In-S"",  35  p.  Lille,  imp. 
Danel.  (Suppl.  au  Bull,  de  la  Soc.  industrielle  du  nord  de  la 
France.)  (5305) 

Nivellement  général  de  la  France.  Réseau  fondamental.  Instruc- 
tions préparées  par  le  comité  du  nivellement  pour  les  opérations 
sur  le  terrain.  In-S",  99  p.  avec  fîg.  Paris,  Baudry  etC*.  (Minis- 
tère des  travaux  publics.)  (4i  50) 

NoiTRissoN  (P.)- —  La  responsabilité  des  accidents  du  travail  et  le 
Projet  de  loi  adopté  parla  Chambre  des  députés  le  10  juillet  1888. 
Io-8*,  64  p.  Paris,  Larose  et  Forcel.  (86i) 

PoLONCEAu  (Ë.).  —  Note  sur  Téclairage  électrique  de  la  ville  de 
Milan.  In-S'^jlâ  p.  et  pi.  Paris,  Chaix.  (Extr.  des  Mém.  de  la  Soc. 
des  ing.  civils.)  (5354) 

Ro!iNA  (k.).  —  Les  irrigations.  T.  I"  :  les  eaux  d'irrigation  et  les 
machines.  Ia-8*,  xvi-730  pages  avec  figures.  Paris,  Firmin-Didot 
etC*.  (917) 

Saillard  (P.).  —  Le  Gaz  à  Teau  à  l'étranger.  (Allemagne,  Autri- 
che.) Rapport  sur  sa  production,  son  prix  de  revient,  ses  ap- 
plications. In-4%  24  p.  Paris,  imp.  Mayer  et  G*.  (5895) 

WO.YSCHENDORFF  (E.)«  —  Traité  de  télégraphie  sous-marine.  Histo- 
rique, composition  et  fabrication  des  câbles  télégraphiques, 
immersion  et  réparation  des  câbles  sous-marins,  essais  élec- 
triques, recherches  des  défauts,  transmission  des  signaux, 
exploitation  des  lignes  sous-marines.  Gr.  in-8«,  x-560  p.  avec 
460  grav.  dans  le  texte.  Paris,  Baudry  et  G*.  40  fr.  (142) 

YvE8-GuT0T.  —  Discours  de  H.  Yves-Guyot,  à  la  séance  de  la 
Ghambre  des  députés  du  4  février  1S89,  sur  Tarlicle  4  du  projet 
de  loi  concernant  le  travail  des  enfants,  des  filles  mineures  et 
des  femmes  dans  les  établissements  industriels.  In-4*'  à  3  col., 
7  pages.  Paris,  imp.  des  journaux  officiels.  (Extr.  du  Journal 
offiàel.)  (2776) 


OUVRAGES  ANGLAIS. 

1*  Mathématiques  'pures. 

Aluuk  (G.-J.). —  Greek  Geometry  :  From  Thaïes  to  Euclid.  Dublin, 
Hodges.  Longmans.  13^,15. 

Tome  \V,  1889.  b 


XVIIl  BIBLIOORAPHIE. 

IUll  (W.-W-.R  )  —  A  History  of  thc  Study  of  Mathemalics  aX 
Cambridge.  In-8»,  260  p.  Cambridge  Warebouse.  7^50. 

Casey  (J.).  —  A  Trealise  on  Spherical  Trigonometry  and  ils  Appli- 
cation to  Geodesy  and  Astronomy,  with  Numerous  Examples. 
In-8»,  i80  p.  Dublin,  Hodges.  Simpkin.  6^25. 

CocKSHOTT  (A.)  and  Walters  (F.-B.).  —  A  Treatîse  in  Geometrical 
Conics  in  Accordance  with  the  Syllabus  of  tbe  Association  for 
the  Improvement  of  Geometrical  Teacbing.  In-S**,  208  p.  Mac- 
millan.  6^25. 

DoDGSON  (C.-L.).  —  A  New  Theory  of  Parallels.  Part.  i.  2nd  éd. 
In-8%  90  p.  Macmillan.  2^50. 

Me  Clelland  (W.-J.)  and  Preston  (T.).  —  Treatise  on  Spherical 
Trigonometry.  Pts.  1,2.  1  vol.  in-S*.  Macmillan.  40^65. 


2*  Physique.  —  Chimie.  —  Métallurgie. 

Allen  (H.).  —  Commercial  Organic  Analysis.  2nd  éd.,  Revised 
and  Enlarged.  Vol.  3.  Part  1.  In-8%  420  p.  Churchill.  17',50. 

Andrews  (T.).  —  Scientific  Papers.  With  a  Memoir  by  P.  G.  Tait 
and  A.  Crum  Brown.  In-8<*,  560  p.  Macmillan.  22',50. 

AvelÎng  (E.-B.).  —  Chemistry  of  the  Non-Melallics.  In-8»,  2i0  p. 
Hughes.  3^15. 

Benedikt  (R.)«—  Chemistry  of  the  Coal-Tar  Colours.  Trans.  from 
the  German,  and  Edit.,  with  Additions,  by  E.  Knechi.  2nd  éd., 
Revised  and  Enlarged.  In-8'',  340  p.  Bell  and  Sons.  8',  15. 

Blakesley  (T.-H.).  —  Papers  on  Alternating  Currents  of  Electricity, 
for  use  of  Students  and  Engineers.  2nd  éd.  enlarged.  In-S*», 
130  p.  Whiltaker.  5^65. 

BoTTONE  (S.-R.).  —  Electrical  Instrument  Making  for  Amateurs. 
3nd  éd.,  enlarged  by  a  Chapter  on  the  Téléphone,  etc.  In-12, 
180  p.  Whitlaker.  3^75. 

Brannt  (W-.T.) —  Metallic  AUoys  :  A  Pradical  Guide  for  the  Manu- 
facture of  ail  kinds  of  Alloys,  Amalgams,  and  Solders  used  by 
Metal-workers,  especially  by  BelH'ounders,  Bronze-workers, 
Tinsmiths,  Gold  and  Silver  Workers,  Dentists,  as  well  as  their 
Chemical  and  Physical  Properties.  Edit.,  chiefly  from  tho 
German  of  A.  Krupp  and  A.Wildberger,  with  many  Additions, 
by  W.  T.  Brannt.  Ia-8«.  Low.  15^65. 

Clarre  (F.-W.).  —  A  Table  of  Spécifie  Gravity  for  Solids  and 
Liquids.  New  éd.  In-8*.  Macmillan.  15^,65. 

tlROFT's  (A.).  —  How  to  Make  a  Dynamo  :  A  Practical  Treatise  for 


BIBLIOGRAPHIE.  XIX 

Amateurs.  Snd  ed.^  revised  and  enlarged.  In-8%  102  p.  Lock- 
wood.  2',50. 
EissLER  (M.).  —  The  Metallurgy  of  Silver  :  A  Practîcal  Treatise 
on  the  Amalgamation,  Roasting  and  Lixiviation  ofSîlver  Ores; 
including  the  Assaying,  Meltingand  Refiningof  Silver  BuUion. 
With  124  Illusts.  In-8%  350  p.  Crosby  Lockwood.  13^15. 

—  The  Metallurgy  of  Gold.  2nd  éd.,  enlarged.  In-8%  350  p. 
Lockwood  and  Son.  11^25. 

FiscHEn  (E.).  —  Exercises  in  the  Préparation  of  Organic  Com- 
pounds.  Translated  from  the  Second  German  Edition  by  A. 
Kling.  With  a  Préface  by  W.  Diitmar.  In-8%  74  p.  Glasgow, 
Hodge.  Williams  and  Norgate.  3',15. 

Madah  (H. -G.).  —  An  Elementary  Treatise  on  Heat.  With  Illusts. 
In-8*,  474  p.  Rivingtons.  11^25. 

Meldola  (R.).  —  The  Ghemistry  of  Photography.  In-8%  394  p. 
MacmiUan.  7',50. 

Mc^ao  (J.)  and  Jahieson  (A.).  •—  A  Pocket  Book  of  Electrical  Rules 
and  tables  for  the  Use  of  Electricians  and  Engineers.  6th  éd., 
Revised  and  Enlarged.  Oblong,  510  p.  Griffin.  i0^65. 

Practical  Iron  Founding.  By  Author  of  «Pattern  Making.»  IIlusl. 
with  over  100  Engravings.  In-12,  210  p.  Whittaker.  5  fr. 

Remsen  (!.}.  — iQorganic  Ghemistry.  In-8%  820  p.  Macmiilan.  20  fr. 

Rn>EAL  (S.)  —  Practical  Organic  Ghemistry,  the  Détection  and 
Prupertîes  of  some  of  the  more  Important  Gompounds.  In-i8, 
154  p.  Lewis.  3',15. 

RoscQE  (Sir  U.-E.)  and  Schorlemmer  (G.).  —  A  treatise  in  Ghe- 
mistry. Vol.  2.  Metals,  part.  2.  New  and  Thoroughly  Revised 
Edition.  In-8%  530  p.  Macmiilan.  22',50. 

—  —  Vol.  3«  The  Ghemistry  of  the  Hydrocarbons  and  their 
Derivatives;  or,  Organic  Ghemistry.  Part.  5.  ln-8%  532  p.  Mac- 
miilan. 22'^y50. 

SiEHERS  (Sir  W.) —  Scientifîc  Works  :  A  GoUection  of  Papers  and 

Discassions.  Editby  E.F.Bamber,  3  vols.  In-8".  Murray.  Ghaque 

vol.  15  fr. 
Wahkltn    (J.-A.)  and  Ghafman  (E.-T.).  —  Water  analysîs  :  A 

Practical  Treatise  on  the  Examination  of  potable  Water.  7th.  éd. 

In-8-,  214  p.  Trttbner.  6S2o. 
Watt  (A.).  —  Electro-Déposition.  3rd.  éd.,  Revised,  Gorrected 

and  Enlarged.  In-8%  612  p.  Lockwood.  11^25. 

—  Electro-Metallurgy,  Practicaly  Treated.  9th  éd.,  Enlarged 
and  Revised.  With  additional  lUusts.  and  including  the  most 
Récent  Processes.  In-12,  280  p.  Lockwood.  5  fr. 


XX  BIBLIOGRAPHIE. 

3*  Minéralogie,  —  Géologie,  —  Paléontologie. 

Anderson  (J.-W.)-  —  The  Prospector's  Handbook  :  A  Guide  for 
the  Prospector  and  Traveller  in  Search  of  MetalBearing  or 
other  Valuable  Minerais.  4th  éd.,  thoroughly  Revised  and  En- 
larged.  In-12,  i58  p.  Lockwood  and  Son.  4^40. 

Brown  (T.).  — An  Atlas  of  the  Fossîl  Gonchology  of  Great  Britaîn 
and  Ireland.  With  Descriptions  of  ail  the  Species.  In-4''.  Swan 
Sonnenschein.  78^,75. 

Groll(J.).  —  Stellar  Evolution  and  its  Relation  to  Geological 
Time,  ln-8%  120  p.  Stanford.  6^,25. 

Darwin  (Gh.).  —  Journal  of  Researches  into  the  Natural  History 
and  Geology  of  the  Gountries  Visiled  During  the  Voyage  of 
H.M.S.  Beagle  round  the  World,  under  the  Gommand  of  Gap- 
tain  Fitzroy,  R.N.  (From  the  Gorrected  and  Enlarged  Edition 
of  1845.)  With  a  Biographical  Introduction,  Portrait  and  Ulusts. 
In-8%  XX-H81  p.  Ward  and  Look.  2^50. 

Geological  Survey.  Memoirs.  England  and  Wales  .The  Geology  of 
Plashellsand  Kielder.  Explanation  of  Quarter-Sheet  108  S.  W. 
New  Séries,  Sheet  7.  By  C.  T.  Clough.  Notes  on  the  Gumber- 
land  Portion  by  Hugh  Miller.  1^25. 

Explanatory  Memoir  to  Accompany  Sheets  138  and  139 

of  the  Map  of  the  Geological  Survey  of  Ireland.  By  Ed.  Hall. 
With  an  Account  of  the  Mines  by  R.  J.  Cruue^  and  Notes  on 
the  Igneous  Rocks  by  F.  H.  Haich.  2^50. 

GwiNNELL  (W.-T.).  —  Geology,  in  Systematic  Notes  and  Tables, 
for  the  use  of  Teachers  and  of  Taught.  With  80  Illusts.  and  a 
Geological  Map  of  Great  Britain.  2nd  éd.  In-S»,  96  p.  Allnaan* 
3^75. 

London  Geological  Field  Class  :  Excursions  for  the  Study  of  the 
Counlry  round  London,  under  the  Direction  of  Prof.  H.  G. 
Seeley,  during  the  Summer  of  1888.  Reported  by  Members  of 
the  Glass.  With  Lithographed  Sections.  In-8%  44  p.  Philip  and 
Son.  4^25. 

Miller  (H.).  —  Testiraony  of  the  Rocks.  New  éd.  Post.  In-8% 
458  p.  Edimbourg,  Nimmo.  Simpkin.  4^40. 

New  Measure  (A)  for  Old  Time  :  An  Easy  Method  of  Finding 
the  Age  of  the  Earlh's  Sedimentary  Grust,  etc.,  etc.  By  an  Ama- 
teur. In-8%  14  p.  Newport,  I.  of  W.  Gubbins.  0',25. 

RosENBUSCH  (H.).—  Microscopical  Physiography  of  the  Roc-kma- 
king  Materials  :  An  Aid  to  tke  Microscopical  Study  of  Rocks. 


BIBLIOGRAPHIE  «  XXI 

Trans.  and  Âbridged  for  Use  in  Schools  and  Collèges  by  /•  P 
Iddings.  lilust.  by  121  Woodcuts  and  26  Plates  of  Photoinicro- 
graphs.  ln-8«.  Macxnillan.  30  fr. 
Thompson  (B.)  —  The  Middle  Lias  of  Northamptonshire,  conside- 
red  Slratigraphically,  Palœontologically,  Economically,  as  a 
Source  of  Water  Supp]y,  as  a  Mitigator  of  Floods.  Reprînted 
from  the  Midland  Naturaliste  In-8*,  146  p.  Birmingham,  He- 
rald Press.  Simpkin.  4^40. 

4*  Mécanique.  —  Exploitation  des  mines. 

ÀNDEnsoN  (W.)-  —  On  the  Conversion  of  Heat  into  Work  :  A  Prac- 
tical  Uandbook  on  Heat  Engine.  2nd  Revised  and  Enlarged  éd. 
In-8%  260  p.  Whittaker.  7^50. 

Greenwell  (G.-C).  —  Â  Glossary  of  Terms  used  in  the  Coal 
Trade  of  Northumberland  and  Durham.  3rd  éd.  ln-8*.  Bem- 
rose.  6' ,25. 

Hasluck  (P.-N.)-  —  The  Mode!  Engîneer*s  Handy  Book  :  A  Prac- 
ticnl  Manual  on  Model  Steam  Engines,  Embracing  Information 
on  the  Tools,  Materials  and  Processes  Empluyed  in  their  Con- 
struction. With  upwards  of  100  Illusts.  ln-8*,  140  p.  Lockwood 
and  Sons.  2^50. 

Jackson  (L,-D.-A.).  —  Statistics  of  Hydraulic  Works  and  Hydro- 
logy  of  England,  Canada,  Egypt  and  India.  In-8*.  Tliacker. 
18',75. 

Jahieson  (A.).  —  A  Text-Book  of  Steam  and  Steam  Engînes. 
4th  éd.,  with  numerous  Diagrams,  Four  Folding  Plates  and 
Examînation  Questions.  In-8«,  396  p.  Griffîn.  9^40. 

Knigut  (R.).  —  Practical  Boiler  Maker»  Iron  Ship  Builder  and 
Hast  Maker.  4lh  éd.  in-8%  160  p.  Menken.  6^25. 

Layerty  (W.-H.).  —  The  Laws  of  Motions  :  An  Elomcntary  Trea- 
tise  on  Dynamics.  In-S**,  212  p.  Rivingtons.  6^25. 

Loge  (C-C-W.).  —  Practical  Gold  Mining  :  A  Comprehensive 
Treatise  on  the  Origin  and  Occurrence  of  Gold-Bearing  Graveis, 
Rocks  and  Ores,  and  the  Methods  by  which  the  Gold  is  Extrac- 
ted.  With  8  Plates  and  27  Engravings  in  the  Text.  In-8*,  796  p. 
Spons.  52',50. 

Mathers  (E.-P.).  —  Golden  South  Africa  ;  or^  The  Gold  Fields 
Revisited  Seing  Further  Glimpses  of  the  Gold  Fields  of  South 
Africa.  4th  éd.  With  5  Maps.  In-8",  389  p.  Whittingham.  3^15. 

Peattie  (J.).  —  Steam  Boilers  :  Their  Management  and  Working 
on  Land  and  Sea.  In-8%  230  p.  Spons.  6^,25. 


XXII  BIBLIOGRAPHIE . 

Sawyer  (A.-R.).  —  Miscellaneous  Accidents  in  Mines,  with  Spé- 
cial Référence  to  the  North  Staffordshire  Coalfield  ;  their  Cau- 
ses, and  Ihe  Means  of  Diminishing  iheir  Frequency  In-8",  270  p. 
Heywood.  31^25. 

SteamrHeating  Problems;  or,  Questions,  Answers  and  Descrip- 
tions Relating  to  Steam-Heating  and  Steam-Fitting.  Illust.  In-8% 
d33  p.  Engineering  and  Building  Record  Office.  15',65. 

Taaill  (T.-W.).  —  Boilers  :  Their  Construction  and  Strengtli.  A 
Handbook  of  Rules,  Formulœ,  Tables,  etc.,  reiative  to  Material 
Scantiings  and  Pressures,  Safety  Valves,  Springs,  Fittings, 
and  Mountings,  etc.,  etc.,  for  use  of  Engineers,  Surveyors, 
Draughtsmen,  Boiler  Maiiers  and  S  team  IJsers.  With  Illusts. 
In-8%  444  p.  C.  Griffin  and  Co.  ^^^25. 

WiLLiAMSON  (B.)  and  Tarleïon  (F.-A.).  ~  An  Elementary  Treatise 
on  Dynamics;  containing  Applications  to  Thermodynamics. 
With  numerous Examples. 2nd  éd., Revised  and  Enlarged.  In-8<*, 
536  p.  Longmans.  13^,15. 

5*  Constructions.  —  Chemins  de  fer. 

Clarre  (J.  W.)  —  Plumbing  Practice.  Illust.  In-8%  368  p.  Engi- 
neering and  Building  Record.  10  fr. 

FiNDLAY  (G.).  —  The  Workîng  and  Management  of  an  English 
Railway.  With  numerous  Illusts.  In-8°,  270  p.  Whittaker.  9^,40. 

FoxwELL  (E  )  and  Farrer  (T.-C).  —  Express  trains,  English  and 
Foreign  :  Being  a  Statislical  Account  of  ail  the  Express  Trains 
of  the  World,  with  Railway  Map  of  Grcat  Britain  and  Europe. 
In-8%  162  p.  Smith  and  Elder.  3^15;  av.  cartes,  7^30. 

Oliver  (H.)  and  Airey  (J.).  —  Handbook  and  Appendices  of  ail 
the  Stations,  Junctions,  Sidings,  Collierîes,  etc.,  of  the  Rail- 
ways  in  Ihe  United  Kingdom.  6lh  éd.  In-4*.  Oliver  and  Airey. 
0S95. 

Farliamentary,  —  Railway  Accidents.  Returns  for  1888.  2^60. 

—  Continuous  Brakes.  Returns.  July-Dec.  1^,65. 

Servants.  Hours  of  Duty.  Return.  0^,65. 

6*  Objets  divers. 

BiLLiNGS  (J.-S.).  — "  The  Principles  of  Ventilation  and  Heating, 
and  their  Practical  Application.  2nd  éd.,  Revised  and  Cor- 
rected.  Illust.  In-8%  216  p.  Engineering  and  Building  Record 
Office.  18^75. 

Darwin  (Ch.).  —  The  Structure  and  Distribution  of  Coral  Rcefs, 


BIBLIOGRAPHIE.  XXIl  l 

3rd  éd.,  with  an  Àppendix  by  Prof.  T.  G.  Bonney,  With  Illus- 
trations. In-8*,  350  p.  Smith  and  Elder.  10^,65. 

Challenger.  —  Report  on  the  Scientific  Results  of  tbe  Voyage  ol 
H.lf.S.  Challenger  during  the  Years  1873-76.  Prcparcd  under 
the  Superintendence  of  the  late  Sir  C.  Wyville  Thomson.  Zoo- 
logy.  Vol.  29.  2  Vols,  of  Text  and  Vol.  of  Plates.  ^12^50;  Vol. 
30,  Text  and  Plates.  112^50;  Vol.  31.  50  fr. 

Cas  Works  Statistics,  1889.  Compiled  from  Spécial  Returns  Re- 
ceived  from  Engîneers  and  Secretaries  throughout  the  United 
Kingdom.  Edit.  by  C  W,  Hastings,  lith  Annual  Issue.  In -8", 
104  p.  Hazell  and  Watson.  4^40. 

MiaviN  (C.)-  —  The  Goiiiing  Oil  Age  :  Petroleum  —  Past,  Présent 
and  Future.  With  2  Maps.  In-8%  32  p.  R«  Andersen  and  Co. 
l',25. 

Swisrrox  (A.-A.-C).  —  The  Elementary  Principles  of  Electric 
Lightîng.  2nd  éd.,  Enlarged  and  Revised.  In-8%  40  p.  Lock- 
wood.  i^90. 

Wallâcb  (A.-R.).  —  Darwinism  :  An  E.\position  of  the  Theory  of 
Natural  Sélection,  with  some  of  ils  Applications.  With  Portrait, 
Map  and  lUusts.  In-8'',  xyi-494  p.  Macmillan.  17^^,50. 


OUVRAGES  AHÉRICAINS. 


Egleston(J.).  —  Catalogue  of  Minerais  and  Synonyms  Alphabe- 
ticaUy  Arranged  for  the  Use  of  Muséums.  In-8°,  198  p.  Was- 
hington. 

fiERftiCK  (Mrs.  S.-B.).  —  The  Earth  in  Past  Ages.  .In-16,  241  p. 
New-York.  3f,73. 

SiaBALL(i.-P.).  —  Report  of  the  Director  of  the  Mint  upon  the 
production  of  the  precious  metals  in  the  United  States  during 
the  calendar  year  1887.  Washington.  In-8%  375  p. 

KiBwiN  (T.).  —  Modem  Electricily.  What  is  Electricity?  Its  Re- 
lation to  Magnetism;  how  it  is  Produced  and  how  Utiiised  in 
the  Arts.  In-i6.  Boston.  3^15. 

Uffmann  (H.-M.-D.)  and  Beam  (W.).  —  Examination  of  Water 
forSanitary  and  Technical  Purposes.  In-12,  106  p.  Philadel- 
phie. 8^15. 

Minerai  Resources  of  the  United  States,  Calendar  Year  1887.  By 
D,  T.  Day.  In-8«,  832  p.  Washington. 


XXIV  BIBLIOGRAPHIE . 

Stetfbldt  (C.-A.)*  —  Lîxiviatîon  of  Silver  ores  wilh  Hyposulfite 
solutions,  with  spécial  référence  to  the  Russell  Process.  New- 
York..  In-8»,  xx-233  p.,  2  pi. 

Stogkbrtdcb  (H.-E.)> —  Rocks  and  Soils.  In-8^  New-York.13^15. 

United  States  Geological  Sarvey.  Bulletin  No.  40  :  Changes  in 
River  Courses  in  Washington  Territory  due  to  Glaciation.  By 
Baily  Willis,  In-8*.  Washington. 

Bulletin  No.  il  :  On  the  Fossii  Faunas  of  the  Upper  Devo- 

nian.  The  Genesis  Section,  New  York.  By  Henry  S,  Williams. 
In-8^  Washington. 

Bulletin  No.  iS  :  Report  of  Work  done  in  the  Division 

of  Chemistry  and  Physics  mainly  during  the  Fiscal  Year, 
1885-86.  In-8«.  Washington. 

Bulletin  No.  43  ;  On  the  Tertiary  and  Cretaceous  Strata 

^f  the  Tuscaloosa,  Tonibigbee,  and  Alabama  Rivera.  By  £.  A» 
Smith  and  Laurence  C.  Johnson,  In-8**.  Washington. 

Bulletin  No.  44  :  Bibliography  ofNorlh  American  Geology 

for  1886.  By  Nelson  H.  Dation,  In-8».  Washington. 

Bulletin  No.  45  :  Présent  Condition  of  Knowledge  of  tho 


Geology  of  Texas,  hj  Robert  T,  Ilill.  In-8».  Washington. 
—  Bulletin  No.  46  :  The  Nature  and  Origin  of  Deposits  of 
Phosphate  of  Lime.  By  R,  A,  F.  Penrose,  jun.  With  an  Intro- 
duction by  N.  S,  Shaler.  In-8*.  Washington. 

Bulletin  No.  47  :  Analysis  of  Waters  of  the  Yellowstone 
National  Park.  With  an  Account  of  the  Methods  of  Analy.sis 
Employed.  By  Frank  Austin  Gooch  and  James  Edward  Whii^ 
field,  In-8*.  Washington. 
Wentworth  (G.-A.),  Mg  Lellan  (J.-A.)  and  Glashan  (l.-C.).— AJge- 
braic  Analysis  :  Solutions  and  Exercises  illustrating  the  Funda- 
mental  Theorems  and  the  most  Important  Processes  of  Pure 
Âlgebra.  Part  i.  In-12,  418  p.  Boston.  5S65. 


OUVRAGES  ALLEMANDS. 


i"  Mathématiques  pures , 

DiSTELLi  (M.).  —  Die  Steiner'schen  Schliessungsprobleme  nach 
darstellend  geometrischer  Méthode.  Leipzig,  Teubner.  In-e», 
xii-i24  p.  av.  10  pi.  lith.  5  fr.  (146) 


BIBLIOGRAPHIE  •  XXV 

PcHRXANN  (A.)-  —  Naturwissenschaftliche  Anwendung  der  Diffè- 

reotiaJrechnuDg.  Berlin,  Ernst  und  Rorn.  In-8",  xii-i48  p.  av. 

28fig.  3',75.  (151) 

GOLDSCREIDER  (F.)  —  Das  Reziprozitâtsgesetz  der  achten  Potenz- 

reste.  Berlin,  Gaertner.  ln-4%  29  p.  i',25.  (2176) 

Haentzscoel  (E.).  —  Beitrag  zur  Théorie  der  Funktionen  des 

elliptîschen  und  des  Kreiscylinders.  Berlin,  Gaertner.  In-4% 

20  p.  l',25.  (2179) 

Habn  (H.).  —  Eulers  Méthode  der  Parameterdarstellung  alge- 

bniischer  Rurven.  Berlin,  Garrtner.  In-4%  32  p.  i',25.  (2178) 
J0HA5KES  (J.).  —  Die  rationaien  Raumkurven  6.  Ordnung,  er- 

zeagt  durch  geometrische  Transformation  ans  einem  Regel- 

schniUe.  Tiîbingen,  Fues.  ln*8%  Si  p.  av.  1  pi.  1^,25.  (506) 
RccLMATR  (L.).  —  Ueber  Spiralen  und  deren  Tangierungs-Pro- 

blem.  Vienne,  Spielhagen  und  Schurig.  ln-8*,  v-186  p.  av. 

13  pi.  autogr.  8',75.  (1202) 

Laska  \W.)  —  Saramlung  von  Formein  der  rcinen  und  ange- 

wandten  Mathematik.  1.  Lfg.  Braunschweîg,  Vicweg  und  Sohn. 

la-^^y  vii-295  p.  8^75.  (Paraîtra  en  3  livraisons).  (159) 

Legch  (S.-R.  A.). —  Erxeugung  und  Untersuchung  einîger  ebenen 

Cur?en  hôherer  Ordnung.  Berne.  In-S**,  58  p.  av.  fig.  et  13  pi. 

2*,50.  (510) 

Meissel  (E.).  —  Tafel  der  BesseFschen  Functionen  1  A®  und  1  A^ 

VCD  il  =  0  bis  A' =  15.5  berechnet.  (Extr.  des  AbhandU  d.  k. 

jfreuss.  Akad.  d.  WUsenschafi  zu  Berlin,)  Berlin,  G.  Reimer. 

In-4%  23  p.  2^50.  (963) 

MiCHAELSEN  (Â.).  —  Der  logarithmische  Grenzfall  der  hypergeo- 

metrischen  Differentialgleichung  n-Ordnung.  Riel^  Lipsius  und 

Tischer.  In-8»,  21  p.  l',50.  (1349) 

Ohxesorge  (A.).  —  Hypcrellîptische  Intégrale  und  Anwendung 

auf  Problème  der  Mechanik.  Berlin,  Gaertner.  In-4",  24  p. 

1S25.  (2190) 

Keiff  (R.).  —  Geschichte  der  unendlichen  Reihen.  TObingen, 

Uapp.  ln-8*,  v-212  p.  6^25.  (2194) 

STEi!fHAOSER  (A.).  —  Dîo  Lohre  von  der  Aufstellung  empirischer 

Formein  mit  Hilfe  der  Méthode  der  kleinsten  Quadrate,  fur 

Mathematiker,  Physiker,  Techniker  bearbeitet  Leipzig,  Teub- 

ner.  In-8%  v-292  p.  av.  15  fig.  10  fr.  (1794) 

Wagner  (£.).  —  Ueber  die  Bewegung  einer  inkompressibeln 

Flâssigkeit,  welche  begrenzt  von  2  in  gegebener  Rotation  be- 

fiodlichen  Flâchen.  Stuttgart.  Tn-8%  70  p.  2  fr.  (2204) 

WoLP  (M.).  —  Die  Dififerentialgleichung  der  mittleren  Anomalie 


XXYI  BIBLIOGRAPHIE. 

und  die  Wahrscheinlichkeit  der  Convergenz  in  der  Darstel- 
lung  ihres  Intégrais.  Heidelberg,  G.  Winter.  In-S"*,  iii-46  p. 
2  fr.  (1798) 


2°  Physique.  —  Chimie.  —  Métallurgie. 

Brester  (A.)  —  Essai  d'une  théorie  du  soleil  et  des  étoiles  varia- 
bles. Delft.  In-8%  vi-48  p.  1S90.  (1766) 

BuRCBARD  (0.).  —  Oxydation  des  Jod^asserstoffes  durch  die 
Sauerstoffsâuren  der  Salzbilder.  Hambourg.  Tûbingen,  Fues. 
In-8%  66  p.  av.  6  pi.  2^75.  (499) 

Galm  (A.)  und  K.  Bucuka.  —  Die  Ghemie  des  Pyridins  und  seiner 
Derivate.  1.  Lfg.  Braunschweig,  Vieweg  und  Sohn.  In-S**, 
240  p.  10S65.  (1767) 

DÔRKEN  (C).  —  Ueber  Derivate  des  DiphenylphosphorchlorUrs* 
Aix-la- Chapelle.  Tabingen,  Fues.  In-8%  47  p.  1^25.  (502) 

DttRRE  (E.-F.).  —  Die  Anlage  und  der  Betrieb  der  Eisenhûtten. 
31.  Ug.  Leipzig,  Baumgârtner.  In-4<*.  lU.  Bd.,  p.  489-560  av. 
environ  120  pi.  et  nombreuses  fig.  7^,50.  (368) 

Erlenmeyer  (E.).  —  Lehrbuch  der  organischen  Ghemie.  Redigirt 
von  0.  Hechl.  Livr.  6-8.  Leipzig,  C.  F.  Winter.  In-8",  1"  par- 
tie, t.  II,  vin-xix  p.  et  p.  209-1030.  22^50.  Lai"  partie  complète. 
45  fr.  (2171) 

ExNER  (F.).  —  Yorlesungen  ûber  Ëlektricîtat,  gehalten  an  der 
Universitât  zu  Wien.  Vienne  ,  Deuticke.  In-8* ,  yii-450  p. 
17',50.  (150) 

FucHS  (F.).  •—  Ueber  das  Verhalten  einiger  Gase  zum  Boyie'schen 
Gesetze  bei  nicdrigen  Drucken*  Leipzig.  Tûbingen,  Fues. 
In-8%  23  p.  av.  1  pi.  1^25.  (503) 

Grûnwald  (A.).  —  Spectralanalyse  des  Kadmiums.  (Extr.  des  SU- 
zungsber.  d.  k,  Akad.  der  Wissensc?iaften.)  yienne,  Tempsky. 
In-8%  78  p.  l',65.  (957) 

GÛNTHER  (S.).  —  Die  Météorologie,  ihrem  neuesten  Standpunkte 
gemâss  und  mit  besonderer  Beriicksichtigung  geographischer 
Fragen  dargestellt.  Munich,  Th.  Ackermann.  In-8*>,  viii-304  p. 
av.  71  fig.  6',75.  (153) 

Handwôrterbuch  (neues)  der  Ghemie.  Auf  Grundlage  des  von 
Liebig,  Poggendorff  und  Wôhler,  Kolbe  und  Fehling  herausge- 
gebenen  Handwôrterbuchs  der  reinen  und  angewandten  Ghe- 
mie und  unter  Mitwirkung  von  Baumann,  Bunsen,  Fittig,  etc. 
bearbeitet  u.  redigirt  von  Hm.  v.  Fehling^  fortgesetzt  von  C. 


BIBLIOGRAPHIB.  XXVII 

HelL  61.  Lfg.  Braunschweig,  Yîeweg  und  Sohn.  Ia-8^  V.  Bd. 
p.  705-800,  av.  fig.  Chaque  livraison  3  fr.  (154) 

flANii  (!.)•  ^  Untersuchungen  ûber  die  tâgliche  Oscillation  des 
Barometers.  (Extr.  des  Denkschr,  d.  k.  Akad,  der  Wissens- 
chaflen.)  Vienne,  Tempsky.  In-4*,  73  p.  5  fr.  (1777) 

EofTJUsn  (C).  —  Beitrag  zur  Kenntniss  der  (4)  Nitro-Isophthal- 
sâare.  Friboorg  en  Brisgau.  Baden-Baden,  Spies.  In-8^  39  p. 
1^50.  (958) 

JA5IUSCH  (F.).  —  Gesammelte  chemische  Forschungen.  I.  Bd. 
Gôttingen ,  Yandenhoeck  und  Ruprecht.  In-8'' ,  x-269  p. 
6',25.  (960) 

KiTSKR  (H.)  und  G.  Runge.  —  Ueber  die  Spectren  der  Elemente. 
(Extr.  des  Abhandl.  d.  k.  preuss,  Akad.  d,  WissenscTiaften,) 
Beiiin,  G.  Reimer.  In-4%  93  p.  av.  7  pi.  7^50.  (156) 

KiE$SLi>G  (J.).  —  Untersuchungen  ûber  Dâmmerungserscheinun- 
gen  zur  Erk^rung  der  nach  dem  Rrakatau-Ausbrucb  beoba- 
chteten  atmosphârisch-optischen  Stôrung.  Hambourg,  Voss. 
ln-4%  Tii-172  p.  av.  9  pi.  color.,  4  cartes  et  8  fig.  45  fr.      (508) 

Krause  (H.).  —  Ueber  Absorption  und  Condensation  von  Rohlen- 
sâtire  an  blaoken  Glasflâchen.  Halle.  Leipzig,  Fock.  In-8'',  81  p. 
av.  12pL  2^50.  (961) 

Lebmakx  (0.).  —  Molekularphysik  mit  besonderer  Berûcksichti- 
guDg  mikroskopischer  Untersuchungen  und  Ânleitung  zu  sol- 
chen,  sowie  einem  Ânhang  flber  mikroskopîsche  Analyse,  il. 
Bd.  Leipzig,  Engelmann.  vi-697  p.  25  fr.  (964) 

MiRQOARDT  (A.).  —  Ueber  Yerbindungen  des  Wismuths  mit  den 
Alkoholradikalen.  Aix-la-Chapelle.  Tttbingen,  Fues.  ln-8%  44  p. 
l',2ô.  (512) 

Meter  (L.)  und  K.  Seubert.  •—  Das  natûrliche  System  der  Ele- 
mente. Nach  den  zuverlâssigsten  Atomgewichswerthen  zusam- 
mengestellt.  Leipzig,  Breitkopf  und  Hàrtel.  In-fol.  1^90.  (1348) 

Nies  (F.).  —  Ueber  das  Yerhalten  der  Silicate  beim  Ucbergange 
aus  dem  gluthflUssigen  in  den  festen  Aggregatzustand.  Stutt- 
gart, Schweizerbart.  iQ-8%  52  p.  1S25.  (165) 

T.  Niessl  (G.). —  Ueber  das  Metcor  vom  22.  April  1888.  (Extr. 
des  Armalen  d.  k.  k.  naturkisL  Hofmuseufns.)  Yienne,  Hôlder» 
ln-8*,  26  p.  2  fr.  (2189) 

OsTWiLD  (W.).  —  Ueber  die  Affinitâtsgrôssen  organischer  Sâuren 
oud  ihre  Beziehungen  zur  Zusammensetzung  und  Constitution 
derseiben.  (Extr.  des  Abhandl.  d.  k.  sàchs.  Gesellsch.  der  Wis- 
^CTwAa/ten.)  Leipzig,  Hirzel.  In-8«,  149  p.  6',25.  (968) 

PuTH  (G.).  —  Ueber  p'-Aethyl-a-Stilbazol  und  einige  seiner  De- 


XXVni  BIBLIOGRAPHIE. 

rivale.  Kiel,  Gnevkow  und  v.  Gellhorn.  In-8%  73  p.  3^15.  (2192) 
Reusch  (H.).  —  Zur  Kenntois  des  Ghioolins.  TQbiDgen,  Fues. 

In-8%  35  p.  l',25.  (2196) 

Reverùin  (T.)  et  E.  Ncelting.  —  Sur  la  constitution  de  la  naphta- 
line et  de  SCS  dérivés.  (Extr.  du  Bull,  de  la  Soc.  industrielle  de 

Mulhouse.)  Mulhouse,  Detloff.  In-8%  76  p.  av.  pi.  7^50.      (471) 
Rymsza  (A.).  —  Ein  Beitrag  zur  Toxikologie  der  Pikrinsâure. 

Dorpat,  Karow.  In-8%  134  p.  2S50.  (2199) 

ScHORLEMMER  (G.).  —  Der  Ursprung  und  die  Entwickelung  der 

organischen  Ghemie.  Braunschweig,  Yieweg  und  Sohn.  In-8*» 

vii-199  p.  6',25.  (2202) 

Singer  (K.).  —  Temperaturmittei  fur  Stiddeutschiand.  Munich» 

Th.  Ackermann.  In-4%  65  p.  3^75.  (1793) 

TiEHANN  (E.)  und  A.  Gartner.  —  Die  chemische  und  mikrosko- 

pisch-bakteriologische  Untersuchung   des  Wassers.    1.    Lfg. 

Braunschweig.  In-8<',  352  p.  av.  fîg.  et  10  pi.  9S40.  (176) 

Thoma  (M.).  —  Ueber  die  Absorption  von  Wasserstoff  durch  Me- 

talle.  Munich,  Kaiser.  In-8%  iii-64  p.  av.  3  pi.  2  fr.  (524) 

VoRTMANN  (G.).  —  Anleitung  zur  chemischen  Analyse  organischer 

Stoffe.  1.  Udlfte.  Vienne,  Deuticke.  In-8*',  170  p.  av.  fig.  et  (abl. 

5  fr.  (1797) 

3*  Minéralogie.  —  Géologie.  —  Paléontologie. 

DiENER  (G.).  —  Geologische  Studien  im  sUdwestlichen  Graubûn- 
den.  (Extr.  des  Silzungsber.  d.  k.  Akad.  der  Wissenscha/ten.) 
Vienne,  Tempsky.  In-8%  45  p.  av.  4  pi.  et  3  fig.  2^75.        (501) 

Ehrënburg  (K.).  —  Die  Inselgruppe  von  Milos.  Versuch  einer 
geologisch-geographischen  Beschreibung  der  Eilande  Milos,  Ki- 
molos,  Polivos  und  Erimomilos  auf  Grund  eîgener  Ans- 
chauung.  Leipzig ,  Fock.  In-8« ,  viii-120  p.  avec  2  cartes. 
5^65.  (2170^ 

Haman  (0.).  —  Beitrâge  zur  Histologie  der  Echînodermen.  4.  Ileft. 
léna,  Fischer.  In-8%  vii-160  p.  av.  12  planches  et  2  fig.  (fin). 
17',50.  (1338> 

Jacobi  (G-.H.). —  Der  Mineralog  Georgius  Agricola  und  sein  Ver- 
hàltnis  zur  Wissenschaft  seiner  Zeit.  Werdau,  Anz.  In-8%  72  p. 
1^50.  (959) 

Jerofeieff  (M.)  und  P.  Latsghinoff.  —  Der  Meteorit  von  Nowo- 
Urei.  (Extr.  des  Verhandl.  d.  russ.  k.  minerai.  Gesellscha/L) 
St.  Pétersbourg,  Eggers  und  Go.  In-8«,  34  p.  av.  3  fig.  et  3  pi. 
photolyp.  7^50.  (2180) 


BIBLIOGRAPHIE.  XXIX 

lARTun  and  Chsmnitz.  —  Systematisches  Gonchylien-Cabinet.  In 
Terbiodung  mit  Phîlippi,  L.  Pfeififer,  Dunker  etc.  neu  heraus- 
gegeben  und  vervollstandigt  yoq  E,  C.  Kilsier,  nach  dessen 
Tode  fortgesetzt  von  W,  Kobelt,  Livraisons  360-365.  Nurem- 
berg, Bauer  und  Raspe.  [n-4%  168  p.  av.  35  pi.  color.  Chaque 
livraison  41^25.  (161) 

— Sect.  117  et  118.  Niîreinberg,  Bauer  und  Raspe.  In-4", 

140  p.  av.  39  pL  color.  Chaque  section  33^75.  (162) 

OnDEXAHS  (i.T-.).  —  Beitrâge  zur  Kenntniss  des  Chiromys  Mada- 
gascariensis  Gûv.  Amsterdam.  In-i*»,  2-32  p.  av.  3  planch. 
3',15.  (1352) 

Pdblig  (H.).  —  Monographie  der  Elephas  antiquus  Falc.  fûhren- 
den  Travertine  Thûringens,  ihrer  Fauna  und  Flora.  L  StUck  : 
Monographie  der  Elephas  antiquus  Falç.  mit  Beilragen  ûber 
Elephas  primîgenius  Blum  und  Elephas  meridionalis  Nesti. 
1.  Abschn.  (Eztr.  des  Nova  Acia  d,  k,  Leop.  CaroL  deuisch, 
Akad.  der  Natur/orscher.)  Halle.  Leipzig,  Engelmann.  In-4% 
280  p.  av.  10  pi.  et  110  fîg.  31^25.  (519) 

QcE.fSTEDT  (F.-A.).  —  Die  Ammoniten  des  schwâbischen  Jura. 
18.— 21.  Heft.  Stuttgart,  Schweizerbart.  In-8%  p.  945—1016, 
av.  12  pi.  in.  Bd.  :  Der  weisse  Jura.  p.  1017—1140,  av.  allas 
de  12  pi.  in-fol.  (Fin).  Chaque  fascicule  25  fr.  (168) 


4»  Mécanique.  —  Exploitation  des  mines» 

Fritsche  (W.).  —  Die  Gleichstrom-Dynamomaschine.  Ihre  Wir- 
kangswei:^e  und  Yorausbestimmung.  Berlin,  Springer.  In-8*, 
vuf-104  p.  av.  105  fig.  5  fr.  (2049) 

LûucK  (G.).  —  Die  Umformung  eîner  elastisçhen  Kugel  durch 
Zusammendrûcken  zwischen  zwei  horizontalen  und  starren, 
glatlen  oder  rauhen  Ebenen.  Berlin,  Gaertaer.  ln-4*,  27  p. 
l',25.  (2183) 

V.  Miller-Hauenfels  (â.-R.).  —  Richtigstellung  der  in  bisheriger 
Fassnng  unrîchtigen  mechanischen  Wàrmelheorie  und  Grund- 
lâge  einer  allgemeinen  Théorie  der  Aetherbewegungen.  Vienne, 
Manz.  ln-8%  xv  256  p.  6  fr.  (1787) 

Rausenbergbr  (0.).  —  Lehrbuch  der  analytischen  Mechanik.  IL 
Bd.  Mechanik  der  zusammenhângenden  Kôrper.  Leipzig,  Teub- 
ner.  ln-8%  vi-335  p.  av.  fig.  (Fin).  10  fr.  (169) 

RiiDLEa  (A.).  —  Unterirdische  Wasserhaltungsmaschinen  mit 
gesieuerten  Yentilen.  (Extr.  de  la  Zeitschr.  d.  Vereins  deuts- 


L 


ic!-*  •■■  > 


■ç"    •• 


XXX 


BIBLIOGRAPHIE. 


A 


cAer  Ingenieure.)  Berlin.  Freiberg,  Craz  und  Gerlach.  In-4% 
24  p.  av.  43  fig.  1',90.  (4  633) 

V.  Taborsry  (O.)-  —  Construction  und  Betrieb  der  Locomobilen. 
Vienne,  Hartleben.  In-8%  xiy-487  p.  ay.  306  fig.  11^25.     (1217) 

Tecelenburg  (T.).  —  Handbuch  der  Tlefbohrkunde.  IH.  Bd.  Das 
Diamantbohrsystem.  Leipzig^  Baumgartner.  In-S*,  yiii*153  p. 
av.  35  fig.  et  30  pi.  17^50.  (2464) 

Veloe  (W.).  —  Ueber  einen  Spezialfall  der  Bewegung  eines 
Punktes,  welcher  von  festen  Gentrea  angezogen  wird.  Kiel, 
Lipsius  und  Tischer.  In-4<*,  26  p.  2  fr.  (1362) 

ZiNGKEN  (G.).  —  Die  Gânnelkohle.  (Extr.  de  VOestr.  Zeiischr,  fUr 
Berg-  und  HUltenwesen ,)  Leipzig,  Montanist.  Yerlag.  fn-4<*, 
59  p.  7',50.  (812) 


«"V     I 


5*  Constructions* 

Barkhausen  (G.I.  —  Die  Forth-Brûcke.  (Extr.  de  la  Zeitschr,  d, 

Vereins  deutscher  Ingenieure.)  Berlin,  Springer.  In-4',  iii-30  p. 

av.  fig.  et  9  pi.  10  fr.  (1191) 

Rebber  (W.)  und  A.  Pohlhausen.  —  Gonstruction  der  Maschinen- 

Elemente.  I.  u.  II.  TI.  Mitlweida,  Polytechn.  Buchhandlung. 

In-fol,  25  et  16  pi.  12',50.  (1210) 

6»  Objets  divers. 


■A 


Handbuch  der  Ingenieurwissenschaften.  IV.  Bd.  Die  Baumas» 
chinen.  Unter  Mitwirkung  von  L.  Franzius  herausgegeben  von 
F.  Lincke.  III.  Abtlg.  5.  Lfg.  Leipzig,  Engelmann.  In-S",  ix-146  p. 
av.  78  fig.  et  3  pi.  6^2^.  (1625) 

Hartmann  (K.).  ^  Die  Pumpen.  Berlin,  Springer.  In-8%  vii-583  p. 
av.  585  fig.  et  6  pi.  20  fr.  (1198) 

Reinhertz  (G.).  —  Die  Yerbindungs-Triangulation  zwischen  dem 
rheinischen  Dreiecksnetze  der  europâischen  Gradmessung  und 
der  Triangulation  des  Dortmunder  Rohlenreviers  der  Landes- 
aufnahme,  ausgefûhrt  von  der  preussi^ïchen  Katasterverwal- 
tung  in  den  Jahren  1881  bia  1883.  Dargestellt,  besprochen  und 
durch  Beispiele  erlâutert.  Stuttgart,  Wittwer.  In-8'',  viii-85  p. 
av.  6  fig.,  i  carte  et  3  tabl.  6^25.  (2195) 


Y' 


BIBLIOGRAPHIE .  XXXI 


OUVRAGES  RUSSES. 


GoRBANOFF  (P.-A.).  —  SuF  les  mouvements  oscillatoires  et  sur  les 

phéaomènes  de  l'élasticité.  (En  russe).  St-Pétersbourg.  In-S*", 

39  p.  2',50. 
TcHKRSKu  (J.)-  —  Exploration  géologique  de  la  route  postale  de 

Sibérie.  (En  russe).  St-Pétersbourg.  In-8%  145  p.  7', 50. 
Tdtkoffski  (P.).  —  Minéralogie.  Physiographie  des  minéraux  en 

tableaux  synoptiques.  Livr.  1  et  2.  Kieff.  In-8*,  200  p.  12^50. 


OUVRAGES  ITALIENS. 


!•  Mathématiques  pures, 

Amodeo  (F.)-  —  Fasci  di  oniografie  binarîe  e  rappresentazione 
geometrica  degli  élément!  immaginarî.  Naples,  B.  Pellerano. 
ln-^%  6  p.  (Extr.  du  Giornale  di  materna tiche.)  (1550) 

Sugli  elementi  uniti  reali  délie  omografie  ternarie.  Naples, 

B.  Pellerano.  In-4%  8  p.  (Extr.  du  même  recueil.)  (2934) 

ArzelI  (C.)l  —  Sugli  integrali  di  funzioni  che  oltre  alla  variabilc 
d' integrazione  contengono  altre  variabili  :  nota.  Bologne,  tip. 
Gamberinî  e  Parmeggiani.  In-8%  9  p.  (Extr.  du  Rendiconto  d, 
sessioni  d.  r.  accademia  d.  scienze  delV  istituto  di  Bologna.) 

(276) 

ÂxoFELD  (D.}  —  Intorno  ail*  origine  délie  nozioni  di  spazio  :  dis- 
corso letto  il  giorno  10  novembre  1888  per  Y  inaugurazione 
degU  studl  nella  università  di  Camerino.  Gamerino,  tip.  Sa- 
vini.  !n-8-,  33  p.  (3328) 

ÂzzARELLi  (M.).  —  Generalîzzazione  del  problema  délie  médiane 
di  un  triangolo  rettilineo  :  nota.  Rome,  tip.  délie  Scienze  ma- 
tematiche  et  fisiche.  In-4*,  14  p.  (Extr.  des  Atti  delV  accad. 
pontif,  de*  Nuovi  LiTwei.)  (3329) 

Bexccci  (D.).  —  La  geometria  trascendentale  e  lo  spazio  meta- 
geometrico.  Gorigliano  Galabro,  tip.  Regina  Margherita.  In-lO, 
84  p.  1  fr.  (4339) 

GiSTELNuovo  (G.).  —  Geometria  suUe  curve  ellittiche  :  note.  Tu- 


XXXII  BIBLIOGRAPHIE. 

rin,  E.  Loescher.  In-S",  21  p.  (Extr.  des  Atti  d.  r.  accad.  d^ 
scienze  di  Torino.)  (1136) 

—  Ricerche  di  geometria  sulle  curve  algebriche.  Turin,  E. 
Loescher.  In-8*',  30  p.  (Extr.  du  même  recueil.)  (5370) 

Crescini  (E.).  —  Sul  moto  di  una  sfera  che  rotola  su  di  uu  piano 
fisso  :  nota.  Rome,  tip.  délia  r.  Accaderoia  dei  Lincei.  In-i**, 
p.  204-209.  (Extr.  des  Rendiconii  d.  r.  accad,  dei  Lincei.)  (552) 

Favaro  (a.).  —  SuUa  Biblioiheca  matematica  di  Gustavo  Enes- 
trôm.  Quarla  comunicazione.  Venise,  tip.  Antonelli.  In-8% 
7  p.  (Extr.  des  Alti  dei  r.  istit,  venelo  di  scienze,  lettere  ed 
arti,)  (1554) 

Grandi  (L.).  —  Logaritmi  e  loro  applicazioni  aile  regole  di  inte- 
resse. Turin,  G.  B.  Paravia  e  i\  In-8%  35  p.  1  fr.  (4342) 

Lami  (P.).  —  Sulla  divisibilità  délia  cicloide  in  parti  ugualî  : 
nota.  Forli,  tip.  L.  Bordandini.  In-8%  4  p.  av.  planche.    (5374) 

Loria  (G.).  —  I  poligoni  di  Poncelet  :  discorso  pronunzîalo  neli* 
università  di  Genova  in  occasione  dei  solenne  accoglimento  a 
dottore  aggregato  délia  facoltà  di  scienze.  Turin,  G.  B.  Paravia 
e  G.  Tn-8'',  50  p.  3  fr.  (3845) 

Memme  (F.  de).  —  Relazione  geometrica  fra  il  tetraedro  regolare 
c  il  tetracisesaedro  :  nota.  Gênes,  tip.  A.  Giminago.  In-8*,  6  p. 
av.  planche.  (Extr.  du  Giomale  d.  soc.  di  leiture  e  conversa-- 
zioni  scientifiche,)  (1970) 

OviDio  (E.  D*).  —  Il  covariante  steinerario  di  una  forma  binaria 
dei  sesto  ordine.  Turin,  E.  Loescher.  ln-8'',  15  p.  (Extr.  des 
Aili  d.  r.  accad»  (2.  scienze  di  Torino.)  (^l^?) 

Paladini  (6.).  —  Sul  moto  di  rotazione  di  un  corpo  rigido  at- 
torno  ad  un  punto  fisso.  Pise,  tip.  T.  Nistri  e  G.  In-8%  62  p. 
(Extr.  du  Giomale  d.  scuola  normale  di  Pisa.)  (1559) 

PiBRANTONi  (Y.).  —  Sulla  clssoidc  di  Diocle  :  nota  prima  (Princi- 
pâli  propriété  melriche  e  descrittive).  Naples,  tip.  Lanciano  e 
D'  Ordia.  ln-8o,  32  p.  av.  flg.  (3847) 

— —  Variazioni  dei  semiparametro,  nodo  ed  inclinazione  dell* 
orbita  elliltica  di  un  pianeta  perlurbaro.  Naples,  tip.  Lanciano 
e  D*  Ordia.  In-8%  24  p.  (3848) 

PiRONDiNi  (G.).  —  Sugli  inviluppi  di  piani  e  di  sfere  :  memoria. 
Bologne,  tip.  Gamberini  e  Parmeggiani.  ln-4%  45  p.  (Extr.  des 
Memorie  d.  r.  accad.  d.  scienze  delV  isliiuto  di  Bologna.)  (3849) 

Razzaboni  (A.).  —  J)elle  superficie  sulle  quali  due  série  di  géode- 
tiche  formano  un  sistema  conjugato  :  nota.  Bologne,  tip.  Gam- 
berini e  Parmeggiani.  In-4%  14p.  (Extr.  du  môme  recueil.)  (5376) 

RoFFiNi  (F.  P.).  —  Di  alcune  propriété  délie  coniche  conjugale  : 


BIBLIOGRAPHIE.  XXXIII 

memoria  letta  alla  r.  accademia  délie  scîenze  dell*  istituto  di 
Bologna  nella  sessione  deir  41  novembre  1888.  Bologne,  tip. 
Gamberini  e  Parmeggiani.  In-4*,  40  p.  (Extrait  du  même  re- 
cueil.) (1160) 

SAPORBTn  (A.)-  —  Secondo  metodo  analitico  délia  determinazione 
deir  equazione  del  tempo  :  memoria.  Bologne,  tip.  Gamberini 
e  Parmeggiani.  In-i%  7  p.  (Extr.  du  même  recueil.)         (3850) 

?.  Staudt  (G.-G.-G.).  —  Geometria  di  posizione.  Traduzione  dd 
tedesco  a  cura  del  dott.  M,  Pieri,  preceduta  da  uno  studio  del 
prof.  C.  Segre  suUa  vita  e  le  opère  del  Von  Staudt.  Turin,  fr. 
Bocca.  ln-8%  xxvlij-233  p.,  av.  portrait.  8  fr.  (1151) 

ViixB  (G.).  —  L'equazione  modulare  nella  trasformazione  délie 
fuDzioni  ellittiche  :  nota.  Turin,  E.  Loescber.  In-8%18p.  (Extr. 
des  AUi  d.  r.  accad.  d,  scienze  di  Torino.)  (5381) 

2*  Physique,  —  Chimie.  —  Métallurgie. 

ALESSàNDRi  (P.-E.).  —  Studî  sopra  i  composti  cupro-ammonici. 
Romef  tip.  aile  Terme  Diocleziane.  In-8%  32  p.  (Extr.  du  Bolle' 
iinofannaceuiico.)  (3326) 

Bblloc  (L.).  —  Terminologia  elettrica  :  vocabolario  italiano, 
fraocese,  tedesco,  inglese  dei  vocaboli  attinenti  ail'  elettricità 
e  sue  applicazioni.  Turin,  tip.  G.  Bruno  e  C.  In-S*',  63  p. 
2  fr.  (2936) 

BERTom  (G.)  e  L.  Fritsch.  —  SuUa  tecnica  délia  preparazione 
dell'  idrossilamina  del  fulminato  di  mercurio  :  nota.  Rome, 
tip.  aile  Terme  Diocleziane.  In-S"",  7  p.  (Extr.  du  Bollelino  far- 
maceuiico.)  (1960) 

GA5T0KI  (L.).  —  Su  alcuni  eteri  composti  aromatici.  Milan,  tip. 
Patronato.  In-8%  3  p.  (2389) 

Gavazzi  (A.)  e  A.  Ferratini.  —  Sui  fluosiliciuri  d*alcuni  alcaloidi  ; 
nota.  Bologne,  tip.  Gamberini  e  Parmeggiani.  In-4'',  6  p.  (Extr. 
des  Mem.  d.  r.  accad,  d,  scienze  delV  istit,  di  Bologna,)  (3334) 

Cbistcxi  (C).  —  Sulla  temperatura  délia  neve  a  diverse  profon- 
dità  e  sulla  temperatura  degli  stratî  d'aria  prossimi  alla  neve. 
Modène,  tip.  Yincenzi.  In-4%  18  p.  (Extr.  du  Bollelt.  d,  stazione 
agraria  di  Modena.)  (3335) 

Egidi  (G.).  —  Sulla  correlazione  tra  le  oscillazioni  dei  pendolî  e 
rintensità  del  vento  :  nota.  Rome,  tip.  délie  Scienze  matema- 
tiche  et  fisiche.  In-4%  17  p.  (Extr.  des  Atti  deir  accad,  poniif, 
de'  Nutm  Lincei,)  (3337) 

Frahceschi  (G.-B.).  —  Azione  dell'acido  solforico  sul  sublimato 
Tome  XY,  1889.  e 


XXXIY  BIBLIOGRAPHIE. 

corrosivo  :  memoria.  Rome,  tîp.  aile  Terme  Diocleziane.  Ia«8«, 
3  p.  (Extr.  du  Bollettino  farmaceutico,)  (1966) 

Gabba  (L.).  —  Manuale  del  chimîco  e  delP  industriale  :  raccolta  di 
tabelle,  dati  fisici  e  chimici,  ad  uso  dei  chimicî  analitici  e 
tecnici»  degli  industriali,  dei  fabbricantî  di  prodoUi  chimici, 
degli  studenti  di  chimica,  ecc.  Milani  U.  Hoepli.  Id-16,  xij- 
364  p.  (4207) 

GiGLi  (T.).  —  Sulla  presenza  delPacqua  ossigenata  nell'elere  sol- 
forico  :  nota.  Rome,  tip.  aile  Terme  Diocleziane.  In-S*»,  3  p. 
(Extr.  du  BolUtino  farmaceutico.)  (1967) 

Grassi  (F.).  —  L*autotelemeteorografo  delF  abate  professore  Luigî 
Gerebotanî.  Milan,  s.  tip.  In-16,  14  p.  av.  fig.  (281) 

Grima  LDI  (G.-P.).  —  Influenza  délia  tempera  suUe  proprietk  ter- 
Inoelettriche  del  bismuto  :  ricerehe.  Turin,  E.  Loescher.  In-S*'^ 
22  p.  ay.  planche.  (Extr.  des  Attid.  r.  acead.  d,  scienze  di  To^ 
rino,)  (4868) 

LuviNi  (J.).  —  Cyclones  et  trombes  :  observations  et  expériences. 
Turin,  J.  B.  Paravia  et  G.  In-S»,  7  p.  av.  fig.  (Extr.  de  la  Lu-^ 
mière  électriqite,)  (1142) 

—  Cyclones  et  trombes.  Turin,  J.  B.  Paravia  et  C.  In-8%  8  p. 
(Extr.  du  même  recueil.)  (1556) 

—  Les  trombes  dans  les  eaux  de  la  mer  :  une  prière  aux  ma- 
rins. Turin,  J.  B.  Paravia  et  G.  In-8s  4  p.  (Extr.  du  même  re-- 
cueil.)  (1557) 

Maissen  (P.)  e  E.  Rossi.  —  Sulla  determinazione  dell*  acido  fos- 
forico  coir  impiego  del  metodo  di  Glaser.  Modène,  tip.  Vin- 
cenzi.  In-S**,  3  p.  (Extr.  du  Bollett,  d.  stazione  agraria  di  Mo^ 
dena.)  (3448) 

— —  Sulla  determinazione  dell'  azoto  per  mezzo  délia  ma- 

gnesia  nel  fosfato  ammonico-magnesiaco.  Modène,  tip.  Vin- 
cenzi.  In-8*,  4  p.  (Extr.  du  même  recueil.}  (3449) 

— — -  —  Ânalisi  chimiche  eseguite  durante  l'anno  1888  nel 
laboratorio  chîmico  délia  r.  stazione  agraria  di  Modena.  Mo- 
dène, tip.  Vincenzi.  In-8°,  59  p.  (Extr.  du  même  recueil.) 

(5475) 

MoRELLi  (E.)-  —  Elettrometro  ad  emicicli  :  teoria  ed  applicazioni, 
come  wattometro,  voltometro  ed  amperometro  per  correnti 
continue  ed  alternative  :  nota.  Turin,  E.  Loescher.  (Extr.  des 
Atii  d.  r.  accad.  d.  scienze  di  Torino,)  (1145) 

Naccari  (A.).  —  Suir  azione  dîfensiva  dei  parafulmini  :  nota» 
E.  Loescher.  In-8»,  6  p.  (Extr.  du  même  recueiL)  (11^6) 

Azioni  délie  scintille  elettriche  sui  conduttori  elettrizzati  : 


BIBLIOGRAPHIE.  XXXV 

nota.  Turin,  E.  Loescher.  Ia-8*,  10  p.  (Extr.  du  même  re- 
cueil.) (4871) 

Pâlagi  (F.)*  —  La  neve  granulare  e  la  teoria  délia  formazione 
délia  grandine.  Florence,  tlp.  S.  Landi.  In-S"*,  3  p.  (Extr.  de  la 
Rmista  sdentifica  indttstriale.  )  (  1 1  ^8  ) 

RoCTsa  (G.)-  —  L'acido  carbonico  dell*  aria  e  del  suolo  di  Fi- 
renze:  indagini  siatematiche  eseguite  nel  1886.  Florence,  tip. 
sncc.  Le  Monnier.  In-8%  98  p.  av.  fig.  et  16  pi.  (1971) 

Stefahiki  (A.).  —  SuUa  legge  di  oscillazione  del  diapason  e  sulla 
nùsora  deU'  intensité  del  suono.  Lucca,  tip.  Giusti.  In-8%  94  p. 
(Extr.  des  Atti  d,  r.  accaéU  lucchese  di  tcienxe^  lettere  ed 
arii.)  (4346 

TiOTTAanjj  (G.).  —  Le  acque  minerai!  dell'  Aspio.  Terni,  tip. 
M.  Ceccarelli.  In-8*,  63  p.  (4350) 

YoLTA  (A.)  e  R.  Penso.  —  Commentario  teorico-sperimentale  di 
macchine  ed  apparecchi  elettrici,  con  eienchi  degli  apparecchi 
in  vendita  presso  la  società  elettrica  industriale  franco-italiana. 
Milan,  VEUtiricità  (tip.  A.  Guerra).  In-8*,  366  p.  av.  fig. 
3  îr.  (4878) 

3*  Minéralogie.  —  Géologie.  —  Paléontologie, 

AcQOA  (G.).  —  NuoTa  contribuuone  allô  studio  dei  cristalli'  di 
ossalato  di  calcio  nelle  piante.  Gènes,  tip.  A.  Giminago.  In-8', 
S7  p.  av.  planche.  (Extr.  de  la  Malpighia.)  (4861) 

AMiGHnn  (A.).  —  Nuove  ricerche  sui  terreni  glaciali  dei  dintorni 
del  lago  dlseo.  Lovere,  M.  Ghitti  et  G.  Amighetti.  ln-16, 
464  pu  l',50.  (4338) 

BiiTKLU  (T.).  — >  Riassunto  di  alcuni  concetti  teorici  e  pratici 
risf  uardanti  la  sismologia,  esposti  nel  congresso  geologico  di 
Savona  nel  aeitembre  1887.  Rome,  tip.  délie  Scienze  materna- 
ttche  e  fisiche.  In-4*,  10  p.  (Extr.  des  Atti  delV  accad.  pontif. 
de^Nmooi  Lmcei.)  (3332) 

BoMBicGi  (L.).  —  SuUa  lucentezza  e  striatura  liscia  délia  super- 
ficie nelle  salbande  dei  filoni  metalliferi  e  nelle  rocce  scagliose  : 
nota.  Bologne,  tip.  Gamberini  e  Parmeggiani.  In-4*,  12  p.  av. 
planche.  (Extr.  des  Memorie  d.  r.  accad*  J.  scienze  delV  istittUo 
a  Bologna.)  (277) 

— -  Soi  giacimento  e  sul  tipo  litologico  délia  roccia  oligoclasite 
di  Honte  Cavaloro  (Bolognese),  appanti  ad  una  memoria  del 
sig.  ing.  Carlo  Viola  intitoiata  v  Fisiografia  dell'  oligoclasite 


XXXVI  BIBLIOGRAPHIE. 

(Bombicci)  »  :  memoria.  Bologne,  tip.  Gamberioi  e  Parmeg* 
giani.  Id-4*,  16  p.  av.  2  pi.  (Exlr.  du  même  recueil.)        (5367) 

Gapellini  (G.).  —  Cenno  storico  intorno  allô  studio  dei  foramint- 
feri  microscopici  in  Italia,  letlo  alla  reale  accademîa  délie 
scienze  deir  istîtuto  dî  Bologna  nella  sessîone  del  9  dicembre 
1888.  Bologne,  tip.  Gamberini  e  Parmeggiani.  In-8%  9  p.  (Extr* 
du  Rendiconto  d.  sessioni  d,  r.  accad.  d.  scienze  delVistitudo  di 
Bologna.)  (1185) 

GiOFALO  (S.)  e  A.  Battaglia.  —  Suir  Ippopotamtu  Pentlandi  délie 
contrade  d*Imera  :  memoria.  Termini-Imerese,  tip.  fr.  Amore. 
In-4%  27  p.  (280y 

Gatta  (L.).  —  A  proposito  del  terremoto  ligure  del  1887.  Rome, 
Soc.  geogr.  italiana.  In-8%  16  p.  (Extr.  du  BolletL  d.  soc* 
geograf.  italiana.)  (3844) 

GiovANNOzzi  (G.).  —  Il  terremoto  del  14  novembre  1887  in  Firenze: 
nota.  Rome,  tip.  délie  Scienze  matematiche  e  fisiche.  In-4*, 
7  p.  av.  planche.  (Extr.  des  Atti  delV  accad,  pontif,  de  Nuovi 
Lincei).  (3338) 

JoRio  (F.  Di).  —  La  meccanîca  céleste  ed  il  terremoto  :  rapport! 
dinamici  dedotti  dal  calcolo  sulle  teorie  di  Newton.  Campo- 
basso,  tip.  Jamiceli.  In-4%  19  p.  (5373) 

Marco  (G.  de).  —  Monte  Gassino  illustrato  nei  tre  regni  délia  na- 
tura,  con  altre  descrizioni  risguardanti  lo  stesso  luogo.  Vol.  I. 
Naples,  tip.  dell'  Unione.  In-8%  216  p.  av.  planche,  3  fr.    (3846) 

Memorie  per  servire  alla  descrizione  délia  carta  geologica  dltalia» 
pubblicate  a  cura  del  r.  comitato  geologico  dei  regno.  Yol.  111, 
parte  II.  Florence,  tip.  G.  Barbera.  In-4%  p.  vij-227,  av.  fig.  et 
16  pi.  15  fr.  (Meneghini  (6f.).  Paleontoiogia  dell'  Iglesiente  in 
Sardegna;  fauna  cambriana  :  trilobiti.  —  Canavari  (Af.).  Gon- 
tribuzione  alla  fauna  dei  Lias  inferiore  di  Spezia.)  C^^) 

Meschinelli  (L.).  —  Studio  suila  flora  fossile  di  Monte  Piano. 
Padoue,  tip.  Prosperini.  In-8«,  31  p.  (Extr.  des  Atti.  d.  soc.  iw- 
netO'trentina  di  scienze  natuTali),  (2941) 

Negri  (G.-B.).  —  Note  cristallografiche.  Padoue,  tip.  fr.  Salroin. 
In -8*,  6  p.  av.  fig.  (Extr.  de  la  Rivista  di  mineralogia  e  cris- 
lograjia  italiana.)  (3342) 

PiscHL  (A.).  —  Notizie  geologiche  del  Trentîno  :  lettera.  Rovereto, 
tip.  Grigoletti.  In-8%  11  p.  (5375) 

Provenzali  (F.-S.).  —  Se  lo  scambio  di  elettrico  fra  Tatmosfera  e 
la  terra  possa  esser  causa  immediata  di  terremoto  :  memoria. 
Rome,  tip.  délie  scienze  matem.  e  fisiche.  In-4%  15  p.  (Extr.  des 
Atti  delP  accad.  pontif.  de'  Nuovi  Linceij.  (3343) 


BIBLIOGRAPHIE .  XXXYII 

Rossi  (M .-S.  de).  —  Il  tromometro  normale  del  Bertelli  nella  es- 
posizione  vaticana  :  nota.  Rome,  tip.  dalle  scienze  mathematiche 
e  fisiche.  In•4^  8  p.  (Extr.  du  même  recueil.)  (3345) 

Sacco  (F.)-  —  Sopra  due  tracciati  per  un  tronco  délia  linea  fer- 
roriaria  Torino-Chierl-Piovà-Gasale  :  osservazioni  geologiche. 
Tarin,  tip.  Guadagnini  e  Candellero.  In-8%  11  p.  (5379) 

Sqoinabol  (S.).  —  Cenno  preliminare  suUa  fiora  fossile  di  Santa 
Giostina.  Gènes,  tip.  deU'  istit.  Sordomuti.  In-8*,  4  p.  (Extr.  des 
Annali  d.  museo  civ,  di  storia  naL  di  Oenova,)  (4877) 

Storia  naturale  :  storia  délia  formazione  délia  terra  ;  L*  uomo  ; 
Le  razze  umane,  loro  usi  et  costumi;  Vita  délie  piante.  Disp.  1-3. 
Tarin,  Unione  tipografico-editrice.  In-8*,  p.  l-SÔ,  1-48,  av.  3  pi. 
1',20  la  livraison,  (285) 

Trabccco  (G.).  —  Fossilî  del  bacino  pliocenico  di  Rio  Orseco  (Car- 
peneto)  :  memoria  preliminare.  Gôme,  tip.  A.  Freiburger  e  G. 
Ia-8*,  40  p.  ay.  planche.  (1561) 

—  Qaadro  dei  terreni  ed  elenco  délie  roccie  délia  provincia  di 
Girgenti.  Côme,  tip.  A.  Freiburger  e  G.  In-8*,  2i  p.  (1562) 

ZfG.\o  (A.  de).  —  Nuove  aggiunte  alla  ittiofauna  deirepoca  eocena. 
Venise.  Ia-4%  25  p.  av.  1  pi.,  2',50. 
Antracoterîo  di  Monteviale.  Venise.  In-4%  13  p.  av.  Ipl.  2^50. 
Genni  salle  condizionî  geologiche  ed  idrographiche  del  Ba- 
cino aquifero  di  que  ville  in  provincia  di  Vicenza.  Padoue. 
ln-8*,  10  p.  av.  2  pi.  l',25. 

4*  Mécanique»  —  Exploitation  des  mines,  — *  Droit  des  mines. 

Datî  di  fatto  circa  il  sistema  Sprague  di  trazione  elettrica,  cbe  la 

società  propone  di  applicare  sulla  linea  Firenze-Fiesole  (Soc. 

ital.  per  il  tramvia  del  Ghianti  e  dei  colli  fiorentini).  Florence, 

tip.  M.  Ricci,  ln-8%  16  p.  av.  3  pi.  (5428) 

Egidi  (6.).  —  Proposta  di  una  modificazione  ail'  anemometro  di 

RobiDson  :  nota.  Rome,  tip.  délie  Scienze  matematiche  e  fisiche. 

In-4*,  3  p.  (Extr.  des  Atii  delV  accad,  pontif.  dé*  Nuavi  lAncei.) 

(1963) 
Elti  (G.).  —  Del  metodo  grafico  nello  studio  délie  dinamo.  Udine, 

tip.  M.  Bardusco.  In-8%  30  p.  (5372) 

Esportazione  (Dell*)  del  sale  minérale  dalla  Sicilia  neir  Africa 

Orientale  (Harar,  Scioà,  Galla).  Palerme,  tip.  dello  Siatuio. 

ln-8*,  7  p.  (4960) 

GàMvrrA  (EL).  —  U  costrutlore  di  macchine  :  trattato  complète 


XXXVin  BIBLIOGRAPHIE. 

sulla  costruzione  ed  il  disegno  degli  organi  elementari  délie 
macchine  (Meccanica  industriale).  Milao,  U.  Hoepli.  Iq-8*, 
xxviiîj-626  p.  av.  fig.  24  fr.  (2993) 

Leggi  minerarie  dell*  Europa,  con  un  cenno  délie  leggi  minerarie 
di  altri  paesi  (Ministero  di  agricoltura,  industria  e  commercio  : 
direzione  générale  dell*  agricoltura).  Rome,  tip.  eredi  Boita. 
In-8%  lxvj-777  p.  av.  planche.  5  fr.  (Extr.  des  Annali  di  agri- 
coltura.) (3447) 

6»  Constructions,  —  Chemins  de  fer. 

Ghelu  (G.-E.).—  Le  nostre  ferrovie.  Milan,  tip.  G.  Givelli.  In-8*, 
117  p.  av.  7  pi.  (4396) 

Costruzione  ed  esercizio  délie  strade  ferrate  e  délie  tramwie  : 

norme  pratiche  dettate  da  un'  eletta  di  ingegneri  specialisti. 

Turin,  Unione  tipografico-editrice.  In-4*  avec  fig.  Livr.  19-22, 

p.  41-64  avec  8  pL;  p.  1-80  avec  16  pi.  2  fr.  la  livraison. 

(324-2002-3893) 

Elenco  délie  tramwie  a  vapore  al  1«  ottobre  1888  (Ministero  dei 
lavori  pubblici  :  direzione  générale  di  ponti  e  strade).  (Rome- 
Florence,  tip.  Bencini.  In-8*,  34  p.  (726) 

GuiDi  (F.)-^ —  Sopra  una  locomotiva  animata  a  vicenda  con  aria 
compressa  e  con  gaz  idrogene  elettrolitico  :  nota.  Rome,  tip. 
délie  Scienze  matematiche  e  fisiche.  In-4*,  3  p.  (Extr.  des  Jtii 
delV  accad,  pontif.  de'  Nuovi  Lincei.)  (3387) 

OvAzzA  (E.).  —  Sul  calcolo  délie  freccie  elastiche  délie  travi  re- 
ticolari  :  nota.  Turin,  E.  Loescher.  ln-8«,  14  p.  av.  2  pL  (Extr. 
des  Atti  d.  r.  accad.  d.  scienze  di  Torino.)  (5429) 

SiccARDi  (E.).  —  Nouvel  attelage  de  sûreté  pour  les  véhicules 
des  chemins  de  fer.  Turin,  imp.  Camilla  et  Bertolero.  In-4% 
8  p.  (4920) 

6*  Objets  divers, 

Crugnola  (G.).  — -  Dizionario  tecnico  di  ingegneria  e  di  architet- 
tura  nelle  lingue  italiana,  francese,  inglese  e  tedesca,  compre» 
sovi  le  scienze,  arti  e  mestieri  affîni.  Parte  I,  disp.  21-25.  Turin, 
A.  F.  Negro.  ln-8%  p.  953-1016;  p.  1-176.  (3894) 

Gattoni  (V.).  —  Sopra  alcuni  procedimenti  graficî  per  determi- 
nare,  in  base  al  disegno  délia  figura  di  errore  deile  osserva- 
zioni,  la  posîzione  definîtiva  di  un  puntô  rilevato  per  interse- 
zione.  Caserte,  tip«  S.  Marine.  In-8*,  28  p.  av.  6  planches.  (2938) 


BIBLIOGRAPHIE .  XXXIX 

Jadarza  (N.)*  —  Sulla  misura  diretta  ed  indiretta  dei  latî  di  una 
poligonale  topogratica.  Turin,  E.  Loescher.  In-8%  20  p.  (Extr. 
des  Aiii  d,  r.  accad,  d.  scieme  di  Torino,)  (4869) 

Orlandi  (G.)-  —  Manuale  e  tavole  di  celerimensura.  Milan,  U. 
Hoepli.  In-i6,  92  p.  avec  fig.  (2994) 

PisA  (U.)-  —  Relation  sur  la  prévoyance  pour  les  accidents  du 
traTail  en  Italie  (Comité  italien  des  sciences  sociales  pour 
VExpositîon  de  Paris).  Milan,  tip.  degli  Opérai.  In-8%  31  p. 

(4804) 

Pou  (A.).  —  Note  di  microtecnica.  Genova,  tip.  A.  Giminago. 
Ia-8%  8  p.  (Extr.  de  la  Malpighia.)  (4873) 

RossETTi  (G.  de).  —  Memoria  a  S.  E.  il  Ministre  dei  lavori  pu- 
blic! per  l'applicazione  in  Italia  délia  telegrafia  e  telefonia 
simultanée,  secondo  il  sistema  Van  Rysselberghe.  Rome,  tip» 
Forzani  e  G.  In-«%  16  p.  (3389)^ 

Saittagatâ  (D.)-  —  Nouveaux  progrès  de  la  question  du  calendrier 
universel  et  du  méridien  universel  :  rapport  de  la  commission 
de  Vunification  du  calendrier,  communiqué  aux  universités  et 
aux  corps  savants,  représentés  aux  fêtes  du  VIII  centenaire  de 
l'ooiversité  de  Bologne  (R.  académie  des  sciences  de  l'institut 
de  Bologne).  Bologne,  împ.  Gamberini  et  Parmeggiani.  In-S"*, 
20  p.  (5380) 


ANNALES 

DES    MINES 


NOTE 


SUR  UNK 


EXPLOSION  DE  22  CHAUDIÈRES  A  VAPEUR 

MA  HAUTS  FOURNEAUX  DB  FRIEDBNSHUnB 

(HÀtlTE-SILÉSIE) 
Par  M.  OLRY^  ingénieur  en  chef  des  mines. 


Dans  la  nuit  du  24  au  25  juillet  1887,  vers  minuit 
onarante^cinq  minutes,  une  formidable  éxplosloû  de  gé- 
nérateurs a  détruit  en  partie  l'établissement  métallur- 
gique de  Friedenshûtte  (Haute-Silésie).  Les  vingt-deux 
chaudières  qui  fournissaient  la  vapeur  nécessaire  à  la 
marche  des  quatre  hauts  fourneaux  de  l'usine  ont  sauté 
toutes  ensemble  en  occasionnant  d'énormes  dégâts  ma- 
tériels, ainsi  que  la  mort  de  douze  ouvriers  et  des  bles- 
sures plus  ou  moins  graves  à  trente-cinq  autres. 

Cet  accident  est  unique  en  son  genre  dans  l'histoire 
des  explosions  de  chaudières  à  vapeur,  en  raison  de 
son  importance  et  des  conditions  mystérieuses  dans  les- 
quelles il  s'est  produit.  Il  a  été,  de  la  part  des  ingénieurs 
allemands,  l'objet  d'une  laborieuse  étude,  mais  malgré 
les  soins  qu'ils  ont  apportés  à  leurs  recherches  et  la 


6  EXPLOSION   DE   22  CHAUDIÈRES   A   VAPEUR 

science  avec  laquelle  ils  en  ont  discuté  les  résultats,  il 
règne  encore  quelque  incertitude  sur  les  causes  qui  lui 
ont  donné  naissance. 

La  première  enquête  a  été  faite  par  MM.  Minssen, 
WAtzoldt  et  La  Baume,  ingénieurs  de  Tassociation  silé- 
sienne  pour  la  surveillance  des  chaudières  à  vapeur.  Ces 
ingénieurs  ont  attribué  l'origine  de  Taccident  à  la  rupture 
d'une  rivure  transversale  de  Tune  des  chaudières  ;  ils 
ont  admis,  en  outre,  que  plusieurs  d'entre  elles  ont  fait 
explosion  sous  l'influence  de  la  pression  à  laquelle  elles 
étaient  soumises  à  l'intérieur;  mais  ils  ont  cru  devoir 
expliquer  l'étendue  de  la  catastrophe  par  la  formation 
d'un  mélange  détonant  d'air  et  de  gaz  éteints  des  hauts 
fourneaux,  qui  se  serait  enflammé  au  contact  de  la  maçon- 
nerie des  carneaux  portée  à  une  haute  température. 

Peu  de  temps  après,  MM.  Abel,  Benemann,  Schneider, 
Eckermann,  SchrOderet  Weinlig,  ingénieurs  en  chef  pour 
la  surveillance  des  chaudières  à  vapeur  à  Francfort-sur- 
rOder,  Posen,  Berlin,  Hambourg,  Dantziget  Magdebourg, 
ont  émis,  sans  motifs  à  l'appui,  un  avis  conforme  au  pré- 
cédent relativement  à  l'action  des  gaz  explosibles  des 
hauts  fourneaux ,  mais  en  passant  complètement  sous 
silence  l'influence  de  la  pression  interne  de  la  vapeur. 

Des  conclusions  aussi  exclusives  ne  pouvaient  manquer 
de  produire  dans  le  personnel  des  usines  métallurgiques 
de  l'Allemagne  une  profonde  émotion.  Elle  s'est  traduite 
par  de  nouvelles  discussions,  dans  lesquelles  deux  opi- 
nions diamétralement  opposées  ont  été  ardemment  sou- 
tenues par  des  ingénieurs  également  distingués,  les  uns 
attribuant  l'explosion  à  l'action  intérieure  de  la  vapeur, 
les  autres  à  l'action  extérieure  des  gaz  des  hauts  four- 
neaux, détonant  subitement  par  suite  de  leur  mélange 
avec  une  grande  quantité  d'air. 

La  Société  régionale  des  ingénieurs  allemands  de  la 
Haute-Silésie  se  prononça  la  première,  dans  une  séance 


AUX  HAUTS  FOURNEAUX  DE   FRIEDENSHÛTTE.  7 

tenue  à  Kattowitz,  le  19  octobre  1887,  en  faveur  de 
l'action  exclusive  de  la  vapeur.  Après  de  longs  débats 
auxquels  prirent  part  MM.  Minssen  et  La  Baume,  de  Tas- 
sociation  silésienne,  Bremme,  directeur  des  Julienhûtten, 
les  inspecteurs  Zander  et  Blau,  rassemblée,  sur  la  pro- 
position de  M.  Meier,  directeur  de  Friedenshûtte,  et  par 
29  voix  contre  19  et  17  abstentions,  déclara  que  la  ca- 
tastrophe n'avait  pas  été  et  ne  pouvait  pas  avoir  été  pro- 
duite par  une  explosion  de  gaz. 

La  même  question  fut  discutée,  le  7  décembre  1887, 
par  le  groupe  des  ingénieurs  allemands  de  Berlin. 

L'avis  des  ingénieurs  de  la  Haute-Silésie  fut  adopté 
par  l'association  des  métallurgistes  allemands,  dont  font 
partie  presque  tous  les  maîtres  de  forges  de  la  Westpha- 
lie  et  de  la  Prusse  rhénane,  dans  sa  séance  générale, 
tenue  à  Dûsseldorf,  le  5  février  1888. 

En  revanche,  le  comité  central  des  associations  prus- 
siennes pour  la  surveillance  des  chaudières  à  vapeur, 
dans  une  séance  tenue  à  Berlin,  le  7  février  1888,  et  à 
laquelle  avaient  été  convoqués  divers  représentants  de 
l'administration,  ainsi  que  plusieurs  maîtres  de  forges, 
approuva  un  rapport  dressé  par  MM.  Weinlig,  Ecker- 
mann,  Bocking,  Vogt,  Mûnter  et  Emundts,  ingénieurs  en 
chef  pour  la  surveillance  des  appareils  à  vapeur  à 
Magdebourg,  Hambourg,  Dtisseldorf,  Barmen,  Halle  et 
Gladbach,  et  attribuant  Taccident  à  un  mélange  explosif 
de  gaz  et  d'air  qui  se  serait  enflammé  subitement  dans 
les  cameaux  des  chaudières  ;  de  plus,  rassemblée,  pre- 
nant  en  considération  l'importance  des  questions  rela- 
tives à  la  facilité  et  à  la  violence  de  l'explosion  des  gaz 
des  hauts  fourneaux  et  des  autres  gaz  combustibles,  dé- 
cida de  faire  une  série  d*expériences  auxquelles  seraient 
conviés  les  principaux  maîtres  de  forges,  des  directeurs 
de  hauts  fourneaux,  des  ingénieurs  et  des  savants,  et 
pour  lesquelles  on  solliciterait  du  ministre  du  commerce 


i 


8  EXPLOSION  DE   22  CHAUDlàRBS  A  VAPEUR 

et  de  Tindustrie  rallocation  d*un  subside,  ainsi  que  la 
nomination  de  délégués  officiels. 

Le  vote  de  rassemblée  générale  des  ingénieurs  en 
chef  des  associations  prussiennes  pour  la  surveillance 
des  chaudières  à  vapeur  a  clos,  on  peut  le  dire,  la  série 
des  controverses  auxquelles  on  s'est  livré  en  Allemagne, 
après  le  terrible  accident  de  FriedenshUtte  ;  il  leur  a 
donné  une  sorte  de  sanction  et  il  a  jeté  un  certain  dis- 
crédit sur  remploi  des  gaz  des  hauts  fourneaux  au  chauf- 
fage des  chaudières  à  vapeur.  Cependant,  le  rapport  qui 
a  provoqué  ce  vote  ne  paraît  pas  plus  décisif  que  ceux 
qui  Tout  précédé  et  qui  arrivaient  à  des  conclusions  oppo- 
sées ;  il  n'apporte  à  la  discussion  aucune  preuve  directe 
de  Tintervention  d'un  mélange  de  gaz  explosibles,  et  c'est 
en  quelque  sorte  par  élimination,  et  après  avoir  rejeté 
toutes  les  autres  causes  possibles,  y  compris  l'action 
interne  de  la  vapeur,  qu'il  attribue  à  l'inflammation 
des  gaz,  sans  autre  raison  précise,  la  destruction  de 
la  batterie  de  chaudières  de  FriedenshUtte.  Il  est  dou- 
teux que  ce  document  apporte  la  conviction  dans  l'esprit 
des  ingénieurs  qui  ont  défendu  la  théorie  de  Texplosion 
ordinaire,  occasionnée  par  la  force  élastique  de  la  vapeur. 
Dans  tous  les  cas,  la  commission  centrale  des  machines 
à  vapeur  a  jugé  utile  de  soumettre  à  un  examen  attentif 
les  diverses  publications  allemandes  sur  ce  grave  acci- 
dent, et,  sur  la  proposition  de  son  président,  elle  a 
confié  à  son  rapporteur  la  mission  de  lui  en  présenter  un 
résumé,  accompagné  de  ses  conclusions  personnelles. 

Tel  est  l'objet  du  présent  travail.  Il  sera  divisé  en  trois 
parties,  savoir  :  (I)  description  de  Tusine  et  des  chau- 
dières qui  ont  été  détruites  ;  récit  et  circonstances  de 
l'accident;  (II)  résumé  des  opinions  exprimées  par  les 
divers  groupes  d'ingénieurs  allemands  ;  (III)  observations 
et  conclusions  personnelles  du  rapporteur. 


AUX  HAUTS  FOURNEAUX  DE  FRIEDENSHOTTK.  9 

I. DESCRIPTION   DE  l'uSINB   ET  DES   CHAUDIÈRES   QUI 

ONT    ÉTÉ     DÉTRUITES.    RÉCIT    ET    CIRCONSTANCES    DE 

l'accident. 

Description  des  lieux.  —  Les  vingt-deux  chaudières 
étaient  réunies  en  un  seul  massif,  dans  un  bâtiment 
s^étendant  du  nord  au  sud,  en  face  des  quatre  hauts  four- 
neaux (V.  PI.  I^fig.  1).  Elles  étaient  toutes  identiques  entre 
elles  et  portaient  les  n"^'  1  à  20,  22  et  23.  Ces  deux  der- 
nièreâ,  situées  au  nord  de  la  batterie,  étaient  suivies  par 
les  vingt  autres,  en  commençant  par  le  n®  1.  L'emplace- 
ment d'une  vingt-troisième  chaudière  avait  été  réservé  au 
nord  de  celle  qui  portait  le  n^  22. 

Deux  cheminées,  placées  en  arrière  et  à  Test  du  massif 
des  générateurs,  servaient  à  évacuer  les  produits  de  la 
combustion. 

Entre  les  chaudières  et  les  hauts  fourneaux,  se  trou- 
vait le  bâtiment  des  machines  soufflantes. 

Deseripiiùfi  des  chaudières.  —  Les  fig.  2,  3  et  4,  PL  I, 
représentent  la  disposition  des  chaudières  ;  elles  étaient 
du  type  à  flamme  renversée,  et  formées  d'un  corps  prin- 
cipal et  de  deux  bouilleurs  inférieurs. 

Les  bouilleurs  étaient  légèrement  inclinés  en  sens 
inverses  par  rapport  à  Thorizontale,  et  reliés  entre  eux, 
vers  l'avant,  par  une  communication  ;  à  l'origine,  le 
bouilleur  de  droite  (pour  un  observateur  regardant  la 
devanture  du  massif^  était  seul  réuni  au  corps  supérieur 
par  une  seconde  communication  placée  à  l'arrière  ;  plus 
tard,  on  jugea  préférable  de  relier  directement  chacun 
des  bouilleurs  au  corps  principal  par  deux  communica- 
tions. 

Chaque  corps  principal  était  surmonté  d'un  dôme  de 
prise  de  vapeur  ;  en  outre,  son  fond  antérieur  portait  un 


GommunicatioDs 


10  EXPLOSION  DE  22   CHAUDIÈRES  A  VAPEUR 

tube  horizontal  destiné  à  recevoir  des  indicateurs  de  ni- 
veau d'eau. 

Les  dimensions  de  ces  divers   éléments  étaient  les 
suivantes  : 

Longueur     i2",555 

Corps  cylindrique.  .    /  l>iamèlre i-,57 

^  ^     .  (  Viroles 0-,01 3 

Epaisseurs,  .jp^^^^ ^J^^^^ 

Longueur 1~ 

Tube  de  niveau  d'eau.  î  "^'^^è"* <>"•" 

tf    .  (Virole 0-,OH 

Epaisseurs.,  jp^^^ ^J^^^ 

i  Hauteur 0"»,78 

Diamètre 0",78 

^     .  (Virole 0-,Oil 

Epaisseurs.  .|p^^^ ^„;^^3 

(  Diamètres       \  ^"^iennes  (2).  .      0-,628 
Diamètres. .  .  J  jç^^^^jj^g  ^3^  ^^^^^^ 

I  Épaisseur 0",Oil 

i  Longueur il"»,765 

ï>ianiètre. 0»,785 

^     .                 (Viroles 0-,008 

Epaisseurs,  .!„     j  «  V.* 

^                 (Fonds 0",0i3 

Capacité  totale 36»»,3 

Surface  de  chauffe 95"' 

Timbre  (pression  effective) 5  atm. 

Les  corps  cylindriques  comprenaient  onze  viroles  for- 
mées chacune  de  deux  tôles,  Tune  supérieure,  l'autre  in- 
férieure ;  le  dôme  de  prise  de  vapeur  se  trouvait  à  la 
quatrième,  les  communications  du  bouilleur  de  droite  à 
la  sixième  et  à  la  onzième,  celles  du  bouilleur  de  gauche 
à  la  quatrième  et  à  la  neuvième. 

Les  bouilleurs  se  composaient  de  dix  viroles  constituées 
chacune  par  une  seule  tôle  ;  les  rivures  longitudinales 
étaient  placées  alternativement  à  droite  et  à  gauche. 

Les  fonds  des  corps  principaux,  des  bouilleurs,  des 
dômes  et  des  tubes  de  niveau  d'eau  étaient  formés  de 
tôles  embouties.    Les  fonds  antérieurs  des   bouilleurs 


AUX  HAUTS  FOURNEAUX   DE   FRIEDENSHÛTTE.        il 

étaient  percés  de  trous  d* homme;  un  troisième  trou 
d^homme  par  chaudière  se  trouvait  à  la  sixième  virole 
des  corps  supérieurs. 

Toutes  les  rivures  étaient  simples,  à  Texception  des 
nvures  en  long  des  corps  principaux  des  chaudières 
n"^  22  et  23  qui  avaient  été  installées  longtemps  après 
les  autres. 

Alimentation.  —  L'alimentation  était  faite  par  cinq 
pompes  à  vapeur  situées  à  l'ouest  de  la  batterie,  devant 
les  chaudières  n®*  2,  8,  12,  14  et  18,  et  pouvant  débiter 
ensemble  70  mètres  cubes  par  heure.  Sur  les  vingt-deux 
chaudières,  dix-huit  étaient  normalement  en  marche  et 
quatre  en  chômage,  pour  nettoyage  et  réparations  ;  la 
consommation  d'eau  ne  dépassait  pas  25  à  27  mètres 
cubes  par  heure,  et  les  pompes  étaient  largement  ca- 
pables d  y  faire  face. 

L^eau  était  amenée  par  une  double  conduite,  formée  de 
tuyaux  de  0°',156  de  diamètre  et  établie  dans  un  canal 
voûté  qui  longeait  le  massif  des  générateurs  à  un  niveau 
inférieur  à  celui  des  foyers.  Un  branchement  s'en  déta- 
chait vers  chaque  bouilleur  de  gauche,  et,  après  y  avoir 
pénétré,  se  bifurquait  en  envoyant  une  ramification  vers 
le  bouilleur  de  droite  par  la  communication  horizontale  : 
de  cette  façon,  les  deux  bouilleurs  étaient  alimentés 
simultanément.  Les  branchements  étaient  pourvus  de 
robinets  voisins  de  leurs  points  de  pénétration  dans  les 
bouilleurs  correspondants  et  de  clapets  de  retour  d*eau. 
Les  deux  conduites  servaient  à  tour  de  rôle  à  alimenter 
chacune  des  chaudières,  ce  qui  se  faisait  au  moyen  de 
clapets  faciles  à  manœuvrer  du  niveau  de  la  chambre  de 
chauffe. 

Les  pompes  tiraient  Teau  d*alimentation  d'un  bassin 
dans  lequel  toute  l'eau  de  condensation  était  conduite, 
et  qui  recevait  en  outre  de  l'eau  froide  suivant  les  besoins, 


J 


12  EXPLOSION   DE    22   CHAUDIERES  A  VAPEUR 

Cette  eau  d'alimentation  n'était  pas  de  très  bonne  qualité. 
D'après  les  analyses  qui  en  ont  été  faites,  elle  renfer- 
mait les  matières  suivantes  par  litre  : 

Silice 0«',0300 

Oxyde  de  fer 0  ,0160 

Chaux 0  ,2624 

Magnésie 0  ,0540 

Acide  sulfuriquc 0  ,3698 

Chlore 0  ,0139 

Matières  organiques 0  ,1200 

0*',8661 

Elle  donnait  naissance  à  des  dépôts  généralement 
tendres  dans  les  bouilleurs,  plus  durs  dans  les  corps 
supérieurs.  Les  incrustations  des  corps  principaux  se 
détachaient  facilement  en  croûtes  de  deux  à  trois  milli- 
mètres d'épaisseur  et  de  la  grosseur  d'une  main.  Elles  se 
réunissaient  parfois  en  amas  isolés  qui  ont  occasionné 
jadis  de  fréquentes  avaries,  amincissements  ou  déforma- 
tions, des  tôles  les  plus  exposées  aux  flammes.  On  avait 
été  amené,  dans  les  dernières  années,  en  raison  de  la 
nature  et  de  l'importance  des  dépôts,  à  nettoyer  les  chau- 
dières toutes  les  quatre  semaines  ;  aussi  les  détériora- 
tions de  ce  genre  étaient-elles  devenues  bestucoup  plus 
rares. 

A  l'arrière  de  chaque  bouilleur  de  gauche,  une  tubu- 
lure munie  d'un  robine^  communiquait  avec  un  tuyau  de 
vidange. 

Appareils  de  sûreté.  —  Les  appareils  de  sûreté  étaient 
en  bon  état.  A  l'avant^  chaque  générateur  présentait  un 
indicateur  de  niveau  d'eau  en  verre  et  deux  robinets  de 
jauge.  Le  dôme  de  vapeur  portait  deux  soupapes  de 
0",085  de  diamètre,  convenablement  chargées  au  moyen 
de  poids  et  de  leviers.  Des  manomètres  métalliques  com- 
plétaient cette  installation. 


AUX  HAUTS  FOURNEAUX  DE   FRIEDENSHÛTTE.        13 

Chauffage.  —  Pendant  quelques  années,  les  chaudières 
n*"  1  à  7  avaient  été  chauffées  à  l'aide  des  gaz  des  fours 
à  coke;  mais,  depuis  1886,  la  batterie  tout  entière  Tétait 
au  moyen  des  gaz  perdus  des  hauts  fourneaux.  Ces  gaz 
étaient  répartis  entre  les  divers  générateurs,  au  moyen 
d'une  conduite  horizontale  en  tôle  de  forme  quadrangu* 
laire,  mais  cintrée  par  le  haut,  de  laquelle  se  détachaient 
Ters  chaque  chaudière  deux  tubes  pourvus  de  registres, 
qui  amenaient  le  gaz  horizontalement  au-dessus  de  la 
grille  par  des  tuyères  (V.  PI.  I,  fig.  2  et  3).  La  grille  était 
située  au-dessous  du  corps  principal  ;  elle  était  di\âsée 
par  un  petit  mur  en  deux  parties  ayant  chacune  l'°,885 
de  long  et  0™,940  de  large  ;  sa  surface  totale  était  donc 
de  3"*, 54.  Sur  les  grilles  des  dix-huit  chaudières  simulta- 
nément en  activité,  on  brûlait  en  moyenne  15  à  20  tonnes 
de  poussier  de  houille  par  vingt-quatre  heures,  ce  qui 
correspondait  à  la  quantité  très  minime  de  10  à  14  kilo- 
grammes par  heure  et  par  mètre  carré  de  grille.  Cette 
faible  consommation  de  combustible  venait  en  aide  à 
l'action  des  gaz,  mais  avait  surtout  pour  but  d'assurer 
la  permanence  de  leur  inflammation. 

Le  contact  des  flammes  avec  les  tôles  des  générateurs 
n^avait  lieu  qu*à  partir  des  extrémités  des  grilles,  afln 
d'éviter  les  coups  de  feu  trop  énergiques.  Après  avoir 
chauffe  la  partie  inférieure  du  corps  principal,  elles  reve- 
naient vers  Tavant  autour  du  bouilleur  de  droite,  puis 
vers  l'arrière  autour  du  bouilleur  de  gauche;  enfin,  elles 
se  rendaient  par  un  cameau  inférieur  à  une  conduite  gé- 
nérale de  fumée  transversale,  en  communication  avec  les 
cheminées  et  longeant  le  massif  des  générateurs  du  nord 
au  sud;  cette  conduite  pouvait  être  isolée  de  chaque 
chaudière  par  un  registre  ;  elle  était  divisée  en  deux  par- 
ties par  une  cloison  située  entre  les  chaudières  n®*  7  et 
8,  de  sorte  que  la  cheminée  du  nord,  de  50  mètres  de 
hauteur,  assurait  le  tirage  de  9  chaudières  seulement 


14  EXPLOSION   DE   22  CHAUDIERES   A   VAPEUR 

(n*"  22  et  23,  1  à  7),  et  la  cheminée  du  sud,  de  30  mètres 
de  hauteur,  celui  des  treize  autres  (n**  8  à  20). 

Les  viroles  des  corps  supérieurs  et  des  bouilleurs,  de 
forme  légèrement  tronconique,  étaient  emboîtées  les 
unes  dans  les  autres,  de  manière  à  ce  que  leurs  rebords 
fussent  préservés  contre  Taction  des  flammes. 

Les  corps  principaux  portaient  des  oreilles  qui  étaient 
encastrées  dans  la  maçonnerie  des  fourneaux  ;  les  bouil- 
leurs de  droite  reposaient  en  outre  sur  trois  chaises  en 
fonte,  et  ceux  de  gauche  sur  deux  chaises  seulement, 
en  raison  de  la  plongée  des  flammes,  à  leurs  extrémités 
d'arrière,  vers  la  conduite  générale  de  fumée. 

Prise  de  vapeur,  —  Les  chaudières  communiquaient 
par  des  tuyaux  en  cuivre  de  G",  156  de  diamètre  avec  un 
collecteur  de  vapeur  commun  situé  au-dessus  de  la  plate- 
forme de  la  batterie,  un  peu  en  avant  des  dômes  ;  cha- 
cun de  ceux-ci  portait  une  valve  de  prise  de  vapeur,  éga- 
lement de  O^jlSô  de  diamètre,  fonctionnant  en  outre 
comme  clapet  battant,  de  manière  à  se  fermer  automati- 
quement en  cas  de  chute  de  pression  dans  la  chaudière 
correspondante. 

Personnel  de  la  batterie.  —  En  raison  de  la  faible 
consommation  de  charbon  sur  les  grilles,  le  personnel 
employé  dans  chaque  poste  à  la  batterie  de  chaudières 
ne  comprenait  que  deux  chauffeurs  et  un  manœuvre  ;  les 
postes  étaient  de  douze  heures  ;  les  deux  équipes  étaient 
chargées  à  tour  de  rôle  du  service  de  jour  et  du  service 
de  nuit;  lors  de  chaque  changement  de  poste.  Tune  des 
équipes  travaillait  vingt-quatre  heures  de  suite;  il  en 
était  ainsi,  chaque  semaine,  du  dimanche  six  heures  du 
matin  au  lundi  même  heure. 

Origine  des  chaudières.   Réparations.   Épreuves.  — 


J 


AUX  HAUTS  FOURNEAUX  DE   FRIEDENSHÛTTE.         15 

Les  chaudières  n^*  1  à  20  ont  été  fournies,  en  1872,  par 
les  ateliers  de  construction  de  machines  de  Cologne,  à 
Bayenthal.  Leurs  tôles  étaient  en  fer  puddlé  et  dataient 
de  la  campagne  de  1871-1872.  Ces  appareils  furent  Tob- 
jet  de  multiples  réparations  dans  lesquelles  on  remplaça, 
jusqu*en  1886,  les  tôles  les  plus  exposées  aux  flammes 
par  d'autres  de  fer  puddlé  de  meilleure  qualité,  prove- 
nant des  usines  Borsig  et  KOnigshQtte;  en  1886-1887,  on 
en  plaça  plusieurs  en  fer  fondu  (Thomas),  fabrication  spé- 
ciale de lusine  de  Friedenshûtte. 

Les  chaudières  n^*  22  et  23  ont  été  construites,  en  1886, 
par  les  ateliers  de  Hubertushatte  et  installées  en  1887,  ce 
qui  nécessita  un  agrandissement  du  bâtiment  des  géné- 
rateurs ;  elles  avaient  exactement  les  mêmes  dimensions 
que  les  précédentes,  mais  en  différaient  par  la  qualité  de 
leurs  matériaux  :  leurs  tôles  de  coup  de  feu  et  leurs  pièces 
embouties  étaient  en  fer  puddlé  de  première  qualité  de 
l'usine  Borsig  ;  les  autres  tôles  étaient  en  fer  doux  fondu 
(Thomas)  de  Tusine  de  Friedenshûtte. 

En  mars  1886,  un  accident,  qui  n'a  pas  eu  de  consé- 
quences graves,  mais  qui  mérite  d'être  cité,  est  arrivé  à 
Tune  des  anciennes  chaudières  ;  la  rivure  transversale 
d* avant  de  la  troisième  virole  de  son  corps  principal  s'est 
déchirée  à  sa  partie  inférieure  entre  43  rivets,  en  produi- 
sant une  sorte  de  détonation,  et  en  occasionnant  une  se- 
conde rupture  à  la  rivure  transversale  d'(ivant  de  la  sep- 
tième virole.  La  chaudière  s'est  lentement  vidée  et  ses 
tôles  antérieures  ont  commencé  à  se  colorer;  elle  est 
restée  en  place  et  il  n'y  a  pas  eu  d'explosion  proprement 
dite.  L'un  des  chauffeurs  avait  eu  la  précaution,  à  la  pre- 
mière alerte,  de  fermer  l'arrivée  des  gaz  et  de  retirer  le 
coflibustible  de  la  grille.  A.  la  suite  de  cet  accident,  les 
tms  premières  et  la  septième  des  tôles  inférieures  du 
corps  principal  de  la  chaudière  avariée  furent  rempla- 
cées; on   remplaça    également   toutes    les    tôles    des 


16  EXPLOSION  DE   22   CHAUDIÈRES   A  VAPEUR 

aatres  chaudières  dans  lesquelles  on  trouva  des  défauts 
tels  que  fissures,  bosses,  cassures  aux  rivures,  etc. 

Après  chaque  réparation  importante,  les  générateurs 
étaient  soumis  k  Tépreuve  hydraulique  à  la  pression  de 
10  atmosphères.  Vingt  et  un  d'entre  eux  ont  été  ainsi  es- 
sayés, pendant  les  années  1886  et  1887,  par  les  soins  de 
l'association  silésienne  ;  ce  grand  nombre  d'épreuves 
officielles  a  été  la  conséquence  de  la  remise  en  état 
des  chaudières  y  postérieurement  à  l'accident  de  mars 
1886. 

Marche  avant  F  explosion.  —  Le  24  juillet  1887,  dix- 
huit  chaudières  étaient  en  marche  comme  d'habitude , 
fournissant  la  vapeur  nécessaire  aux  machihes  souf- 
flantes des  hauts  fourneaux,  au  lavage  des  houilles,  aux 
fours  à  coke,  à  la  fabrication  de  l'ammoniaque  et  du 
goudron.  La  pression  variait  de  4"*,500  à  4'',750.  Les 
chaudières  n®'  1,  3,  16  et  20,  qui  devaient  être  nettoyées 
et  subir  quelques  menues  réparations,  étaient  en  chômage. 
C'était  un  dimanche,  et,  par  suite,  les  deux  chauffeurs  et 
leur  aide  devaient  continuer  leur  service  pendant  vingt- 
quatre  heures,  c'est-à-dire  jusqu'au  lendemain  lundi,  six 
heures  du  matin. 

À  quatre  heures  et  demie  du  soir,  le  contreîoiaitre 
avait  fait  sa  tournée  et  n'avait  rien  observé  d'anormal  à 
la  batterie  de  générateurs. 

Circonstances  qui  ont  accompagné  l'explosion.  —  Dans 
la  nuit  du  24  au  25  juillet,  vers  minuit  quarante-cinq  mi- 
nutes, le  personnel  de  l'usine  fut  réveillé  par  trois  ou 
quatre  détonations  successives,  suivies  du  bruit  de  la  va- 
peur et  d'une  grêle  de  briques  qui  s'abattaient  sur  les 
toits  des  constructions  voisines,  dans  un  grand  rayon. 
L'explosion  se  fit  très  rapidement;  au  dire  des  témoins, 
sa  durée  n'a  pas  dépassé  une  minute.  Lorsque  les  em- 


AUX  HAUTS  FOURNEAUX  DE   FRIEDENSHÛTTE.         17 

ployés  supérieurs  de  l'établissement  arrivèrent  sur  les 
lieux,  ils  constatèrent  que  le  bâtiment  des  chaudières 
avait  complètement  disparu  et  ne  virent  à  sa  place  que 
des  débris  de  tôles  et  des  amas  de  briques.  Leur  attention 
se  porta  tout  de  suite  sur  quatre  maisons  d'ouvriers  et  deux 
magasins  auxquels  le  feu  avait  été  mis  soit  par  des  mor- 
ceaux de  charbon  incandescents ,  soit  par  des  briques 
portées  au  rouge.  Cet  incendie  fut  éteint  à  grand' peine. 
Une  écurie  attenant  à  la  maison  de  direction  fut  égale- 
ment réduite  en  cendres.  Le  bâtiment  des  machines  souf- 
flantes fut  gravement  endommagé,  mais  les  construc- 
tions voisines  furent  relativement  épargnées.  On  dût 
démolir  sur  un  tiers  de  sa  hauteur  la  cheminée  septen- 
trionale, qui  avait  été  fendue  en  travers  à  sa  partie  supé- 
rieure. Douze  ouvriers,  parmi  lesquels  les  deux  chauffeurs 
et  leur  aide,  furent  tués,  cinq  blessés  grièvement  et  trente 
plus  légèrement.  Aucun  des  blessés  ne  suôcomba.  Sur 
les  trois  ouvriers  occupés  aux  chaudières,  on  en  retrouva 
deux  dans  les  décombres,  à  l'emplacement  même  de  la 
chambre  de  chaufife  ;  le  cadavre  du  troisième  fut  relevé  à 
l'entrée  même  du  bâtiment. 

Constatations  faites  par  V association  silésienne.  — 
Après  le  désastre,  les  ingénieurs  de  l'association  silé- 
sienne  s'efforcèrent  d'en  déterminer  les  causes  en  relevant 
avec  soin  les  positions  des  principaux  fragments  projetés 
par  l'explosion.  Ils  durent  toutefois,  en  raison  des  diffi- 
cultés résultant  de  l'absence  de  signes  distinctifs,  renon- 
cer à  reconnaître  l'identité  des  quarante-quatre  bouilleurs 
et  de  leurs  communications.  Ils  constatèrent  seulement 
que  la  plupart  d'entre  eux  étaient  restés  à  peu  près  sur 
place,  dans  l'enceinte  même  du  bâtiment  des  chaudières 
ou  à  une  faible  distance  du  côté  de  l'ouest,  vers  les  ma- 
chines soufflantes.  Un  grand  nombre  avaient  été  simple- 
ment arrachés  de  leurs  corps  supérieurs  et  ne  s'étaient 

Tome  XV,  1889.  2 


18  EXPLOSION  OB   22   CHAUDIÈRES   A   VAPEUR 

pas  divisés  ;  quelques  autres  avaient  été  partagés  en  plu- 
sieurs morceaux,  presque  toujours  par  des  cassures  pro- 
duites le  long  de  rivures  transversales.  Par  exception, 
les  bouilleurs  de  quelques  chaudières  situées  aux  deux 
extrémités  de  la  batterie  (n^"'  22,  17,  18  et  20)  étaient 
restés  attachés  en  totalité  ou  en  partie  à  leurs  corps  prin- 
cipaux, eux-mêmes  plus  ou  moins  avariés  ;  on  retrouva, 
en  outre,  deux  fragments  de  bouilleurs,  encore  partielle- 
ment adhérents  à  leurs  communications,  dans  la  direc- 
tion du  nord-est,  près  du  bâtiment  des  chaudières  de 
laciérie,  deux  au  voisinage  de  la  forge  dans  la  direction 
de  Test,  et  enfin  deux,  avec  un  fond  d'avant,  dans  une 
carrière  de  sable  située  dans  la  direction  du  sud-est. 

Les  tôles  des  bouilleurs  ne  laissaient  voir  ni  bosses 
ni  déformations  vers  le  dehors,  ni  amincissements  nota- 
bles ;  les  épaisseurs  constatées  aux  cassures  entre  rivets 
et  à  quelques  déchirures  en  pleine  tôle  occasionnées  par 
la  chute  des  fragments  atteignaient  toujours  6°''°,75  ;  on 
a  remarqué  quelques  corrosions  intérieures  au  voisinage 
des  points  où  arrivait  Teau  d'alimentation,  mais  aucune 
cassure  ne  s'était  produite  dans  les  régions  ainsi  amin- 
cies. Les  communications  présentaient  à  leurs  rebords 
une  épaisseur  moyenne  de  10  millimètres  ;  quelques-unes 
étaient  complètement  détachées  des  pièces  qu'elles  ser- 
vaient à  assembler. 

Les  ingénieurs  de  l'association  silésienne  durent  donc 
se  borner  à  établir  l'identité  des  corps  principaux  des 
vingt-deux  chaudières  et  à  fixer,  pour  chacun  d'eux,  les 
points  où  en  étaient  retombés  les  fragments.  Ce  travail 
de  reconnaissance  est  résumé  par  le  plan  fig.  1  ;  il  n'em- 
brasse toutefois  que  les  morceaux  qui  ont  été  retrouvés  ; 
un  certain  nombre  ont  été  perdus  ou  sont  tombés  dans 
une  grande  pièce  d'eau  située  au  sud  de  la  batterie  et 
qu'on  n'a  pu  mettre  à  sec.  L'origine  de  quelques  autres 
n'a  pas  pu  être  déterminée. 


AUX  HAUTS  FOURNEAUX   DB   FRIEDBNSHÛTTE.        19' 

La  chaudière  neuve  n^  22,  qui  occupait  le  premier 
rang  au  nord  de  la  batterie  et  était  construite  en  tôles 
de  bonne  qualité,  a  été  jetée  sur  le  côté  sans  se  diviser, 
parallèlement  à  son  emplacement  primitif.  Elle  a  été 
relativement  peu  endommagée. 

Le  corps  de  la  chaudière  neuve  n^  23  a  été  lancé  & 
une  cinquantaine  de  mètres  vers  le  nord-ouest;  ses 
bouilleurs  sont  pour  la  plus  grande  partie  restés  sur 
place  dans  les  décombres;  toutefois,  deux  de  leurs  frag- 
ments ont  été  projetés  dans  la  direction  du  nord-est  et 
sont  retombés  à  une  distance  d'environ  300  mètres,  près 
de  l'aciérie. 

Le  corps  de  la  chaudière  n^  1,  qui  était  vide,  a  égale- 
ment été  séparé  de  ses  bouilleurs  et  lancé  &  16  mètres 
vers  le  nord-ouest  ;  son  tube  de  niveau  d'eau  s'est  détaché 
dans  sa  chute  et  a  été  retrouvé  à  peu  de  distance. 

Le  corps  de  la  chaudière  n^  2  a  été  divisé  en  un  assez 
grand  nombre  de  fragments;  la  plupart  d'entre  eux, 
parmi  lesquels  il  faut  citer  la  sixième  virole  qui  s'était 
déroulée,  se  sont  éparpillés  vers  l'ouest  et  le  nord-ouest  ; 
la  dernière  virole  et  le  fond  d'arrière  ont,  au  contraire,  été 
retrouvés  dans  la  direction  opposée,  c'est-à-dire  à  l'est. 
Les  rivures  circulaires  ont  été  cassées  et  les  tôles  bosse- 
lées de  l'extérieur  vers  l'intérieur.  Les  bouilleurs  sont 
restés  sur  place. 

La  chaudière  n^  3  était  vide;  son  corps  supérieur  a  été 
arraché  de  ses  bouilleurs  et  lancé  vers  le  nord-nord-ouest  ; 
il  s'est  partagé  en  deux  morceaux  en  tombant  sur  le 
soL 

Le  corps  de  la  chaudière  n^  4,  séparé  de  ses  bouilleurs, 
a  été  rompu  entre  la  septième  et  la  huitième  viroles  ;  la  par- 
tie d'avant,  projetée  vers  le  sud-ouest,  a  heurté  le  bâti- 
ment des  machines  soufflantes  et  est  venue  retomber  un  peu 
au  nord-ouest  de  ce  bâtiment  en  se  séparant  de  son  tube 
de  niveau  d'eau;  la  partie  d'arrière  a  été,  au  contraire, 


20  EXPLOSION   DE    22    CHAUDIÈRES  A  VAPEUR 

lancée  à  plus  de  400  mètres  vers  le  nord-est,  derrière 
Taciérie,  en  passant  par-dessus  les  fours  à  coke. 

A  l'exception  d*un  morceau  comprenant  la  huitième  et 
la  neuvième  viroles,  qui  a  été  lancé  dans  la  direction  de 
Touest-nord-ouest,  le  corps  de  la  chaudière  n®  5  a  été 
projeté  tout  entier,  divisé  en  plusieurs  fragments,  vers  le 
nord-est;  deux  de  ces  fragments  comprenant  Fun  le 
dôme,  l'autre  les  deux  dernières  viroles  et  le  fond  d'ar- 
rière, sont  retombés  aux  distances  respectives  de  168 
et  220  mètres  ;  les  bouilleurs  sont  restés  sur  place. 

Le  corps  de  la  chaudière  n"  6  s'est  rompu  à  la  qua- 
trième virole.  Son  dôme  s'est  divisé,  et  deux  de  ses  frag- 
ments ont  été  projetés  vers  le  nord-ouest  ;  la  partie  anté- 
rieure de  la  chaudière,  comprenant  le  fond  d'avant,  les 
quatre  premières  viroles  et  le  reste  du  dôme,  a  pris  la 
direction  du  nord-nord-ouest  et  a  été  projetée  à  une  dis- 
tance de  520  mètres  ;  le  tube  de  niveau  d'eau  et  plusieurs 
petits  fragments  de  la  quatrième  virole  s'en  étaient  déta- 
chés; partout,  sauf  à  la  quatrième  virole,  les  bords  des 
cassures  et  des  fentes  étaient  repliés  vers  l'intérieur. 
L'arrière  de  la  chaudière,  à  partir  de  la  cinquième 
virole,  a  été  lancé  vers  l'est  et  s'est  abattu  à  proximité 
de  la  forge  après  avoir  fissuré  la  cheminée  du  nord.  Les 
bouilleurs  ont  été  à  peine  déplacés. 

Le  corps  de  la  chaudière  n®  7,  séparé  de  ses  bouil- 
leurs, a  été  projeté  tout  entier  dans  la  direction  de 
l'ouest,  vers  le  haut  fourneau  n®  1  dont  il  a  démoli  le 
gueulard;  il  s'est  divisé,  par  suite  de  ce  choc,  en  un  assez 
grand  nombre  de  morceaux  dont  les  bords  étaient 
repliés  vers  l'intérieur  ;  plusieurs  ont  été  retrouvés  près 
d'une  maison  d'habitation  située  à  l'ouest  dudit  haut 
fourneau  ;  les  autres  étaient  moins  éloignés  de  l'empla- 
cement primitif  du  générateur  ;  parmi  eux,  la  neuvième 
virole  gisait  déroulée  sur  la  chaussée  longeant  la  halle 
de  coulée. 


AUX  HAUTS  FOURNEAUX   DE   FRIEDENSHDtTE.        21 

La  plus  grande  partie  du  corps  de  la  chaudière  n**  8, 
après  avoir  été  arrachée  des  bouilleurs,  a  été  lancée 
vers  Touest  et  a  détruit  une  annexe  située  au  nord  du 
bâtiment  des  machines  soufflantes  ;  elle  s'est  divisée  en 
trois  fragments.  La  onzième  virole  et  le  fond  d'arrière 
n'ont  pas  été  retrouvés. 

Le  corps  de  la  chaudière  n®  9,  à  Texception  des  deux 
dermères  viroles  et  du  fond  d'arrière  que  Ton  n'a  pas 
retroavés,  est  parti  dans  la  direction  de  l'ouest,  en  s'ar- 
rachant  de  ses  bouilleurs,  et  est  venu  frapper  le  bâtiment 
des  machines  soufflantes  ;  il  s'est  abattu  un  peu  au  nord 
de  ce  bâtiment  sur  un  fragment  de  la  chaudière  n®  8, 
après  avoir  perdu  en  route  son  tube  de  niveau  d'eau. 

La  partie  antérieure  du  corps  de  la  chaudière  n^  10  a 
également  heurté  le  bâtiment  des  machines  soufflantes  ; 
ce  choc  a  eu  pour  efifet  de  lui  faire  perdre  son  tube  de 
niveau  d'eau  qui  a  été  projeté  au  sud  de  ce  bâtiment, 
tandis  que  le  reste  de  la  pièce  venait  s'abattre  en  face 
de  l'emplacement  primitif  de  la  chaudière  n®  7  sur  une 
tôle  de  la  chaudière  n^  15.  Le  fond  d'arrière  et  un  mor- 
ceau de  la  onzième  virole  n'ont  pas  été  retrouvés.  Les 
bovûUeurs  sont  restés  sur  place. 

Tous  les  fragments  du  corps  de  la  chaudière  n"*  11 
étdent  rassemblés  à  côté  du  haut  fourneau  n®  3.  Ce 
corps,  arraché  de  ses  bouilleurs,  a  été  projeté  d'une 
senle  pièce  vers  l'ouest,  a  atteint  le  gueulard  du  premier 
hant  fourneau,  et  a  ensuite  ricoché  vers  le  sud  en  se 
brisant.  Presque  toutes  les  cassures  étaient  dans  les 
rivures  transversales;  cependant  les  viroles  9  à  11  se 
sont  déchirées  en  pleine  tôle;  la  septième  virole  s'est 
presque  complètement  aplatie  dans  sa  chute  ;  les  autres 
étaient  plus  ou  moins  bosselées  et  écrasées  vers  l'in- 
térieur. 

Le  corps  de  la  chaudière  n"*  12  a  été  projeté  vers 
l'ouest  et  le  nord-ouest  ;  l'avant  est  tombé  dans  la  halle 


L 


n 


22  EXPLOSION   DE   22   CHAUDIÈRES   A  VAPEUR 

de  coulée  entre  les  hauts  fourneaux  n®"  1  et  2 ;  larrière 
a  été  lancé  à  une  plus  grande  distance  dans  la  direction 
du  haut  fourneau  n*  4  ;  cette  seconde  partie  s*est  divisée 
dans  sa  chute  en  deux  fragments.  Les  débris  de  cette 
chaudière  ont  été  fortement  abîmés  ;  les  bouilleurs  n'ont 
subi  qu'un  léger  déplacement. 

Le  fond  d'avant  et  les  dix  premières  viroles  du  corps 
de  la  chaudière  n®  13,  arrachés  des  bouilleurs,  ont  été 
lancés  d'une  seule  pièce  à  l'ouest,  vers  le  bâtiment  des 
machines  soufflantes,  sans  subir  d'avaries  importantes. 
On  n'a  retrouvé  ni  le  tube  de  niveau  d'eau,  ni  le  fond 
d'arrière  et  la  dernière  virole. 

Le  corps  de  la  chaudière  n**  14,  divisé  en  plusieurs 
fragments,  était  étendu  dans  la  direction  de  l'ouest,  au 
voisinage  et  au  sud  du  bâtiment  des  machines  soufflantes. 
On  n'a  retrouvé  qu'une  partie  de  la  troisième  et  de  la 
quatrième  viroles.  Les  bouilleurs  sont  restés  dans  les 
décombres  de  la  batterie  de  générateurs. 

La  chaudière  n^  15  a  été  la  plus  endommagée.  Son  corps 
supérieur,  détaché  de  ses  bouilleurs,  a  éclaté  en  un 
grand  nombre  de  fragments  qui  ont  été  projetés  dans 
toutes  les  directions;  les  cassures  se  sont  produites 
tantôt  en  pleine  tôle,  tantôt  aux  rivures;  les  morceaux  de 
tôles  se  sont  plus  ou  moins  déroulés  et  présentaient  les 
caractères  d'une  explosion  ordinaire  de  chaudière.  On 
n'a  pas  retrouvé  les  viroles  5,  7,  8  et  10,  ni  le  fond 
d'arrière.  Les  plus  gros  morceaux  ne  comprenaient  pas 
plus  d'une  virole. 

La  chaudière  n®  16  était  vide;  son  corps  supérieur  a 
été  néanmoins  arraché  de  ses  bouilleurs  et  lancé  vers 
l'ouest  entre  les  hauts  fourneaux  n"*"  2  et  3.  Il  s'est  peu 
avarié  dans  sa  chute. 

La  chaudière  n®  17  est  venue  retomber  presqu'à  son 
emplacement  primitif,  où  on  Ta  retrouvée  relativement 


AUX  HAUTS   FOURNEAUX  DE   FRIEDENSHÛTTE.        23 

peu  aTariée,  mais  avec  la  partie  d'arrière  de  ses  deux 
bouilleurs  arrachée. 

La  chaudière  n*  18  a  été  retournée  ;  l'arrière  de  son 
corps  supérieur,  encore  réuni  à  deux  communications  et 
à  la  moitié  d'un  bouilleur,  a  été  déplacé  dans  la  direc- 
tion du  nord-est  et  appliqué  au  sud  de  la  petite  che- 
minée ;  un  autre  fragment  a  été  lancé  à  une  distance  de 
230  mètres  à  Test.  On  n'a  pas  retrouvé  les  quatre  viroles 
d'avant;  cette  partie  est  sans  doute  tombée  dans  la  pièce 
d'eau  située  au  sud  du  bâtiment  des  générateurs. 

Le  corps  supérieur  de  la  chaudière  n®  19  s'est  arraché 
de  ses  bouilleurs  et  divisé  en  deux  parties  ;  l'avant  a  été 
lancé  vers  Touest-sud-ouest,  et  l'arrière  vers  l'est  à  une 
distance  de  230  mètres. 

Enfin,  la  chaudière  n*  20,  qui  était  vide,  a  été  projetée 
pour  la  plus  grande  partie  vers  le  sud  ;  un  de  ses  frag- 
ments a  pris  toutefois  la  direction  de  l'est-sud-est  et  est 
tombé  à  une  distance  de  250  mètres. 

On  n'a  constaté  aucun  amincissement  notable  des  tôles 
des  corps  supérieurs  des  vingt-deux  chaudières  ;  les  cas- 
sures se  sont  rarement  produites  en  pleine  tôle  ;  elles 
ont  presque  toujours  suivi  les  rivures  transversales,  de 
sorte  que  beaucoup  de  fragments  étaient  constitués  par 
une  seule  ou  par  plusieurs  viroles  plus  ou  moins  défor- 
mées dans  leur  chute.  Les  morceaux  avaient  naturel- 
lement subi,  en  retombant  sur  le  sol,  des  renfoncements 
plus  ou  moins  accusés,  et  les  bords  des  cassures  avaient 
été  de  même  repliés  généralement  vers  l'intérieur. 

En  dehors  du  corps  principal  de  la  chaudière  n^  15, 
qui  a  été  complètement  détruit  et  réduit  en  petits  mor- 
ceaux, on  n'a  observé  que  peu  d'avaries  présentant  le 
caractère  bien  net  d'un  éclatement  de  l'intérieur  vers 
rextérieur.  Nous  rappellerons  cependant  que  la  qua- 
trième virole  et  le  dôme  de  la  chaudière  n*  6  ont  été 
dirisés  en  un  certain  nombre  de  fragments,  et  que  plu- 


L 


24  EXPLOSION   DE   22   CHAUDIÈRES   A   VAPEUR 

sieurs  viroles  se  sont  déroulées,  notamment  la  sixième 
de  la  chaudière  n*  2,  et  la  neuvième  de  la  chaudière  n**  7. 
Presque  toutes  les  autres  avaient  gardé,  en  s'aplatissant 
sur  le  sol,  un  aspect  rappelant  leur*  forme  cylindrique 
primitive. 

Les  tôles  inférieures  des  corps  principaux  des  chau- 
dières n®'  6,  7  et  12,  et  les  rebords  des  communications 
de  la  chaudière  n®  7,  avaient  par  places  une  teinte 
bleuâtre.  Cette  particularité  se  remarquait  spécialement 
à  la  chaudière  n**  7  ;  les  tôles  ainsi  colorées  n'avaient  pas 
subi  de  déformation,  et  la  teinte  bleue  ne  s'étendait  qu'à 
leur  partie  inférieure;  on  ne  Ta  pas  observée  sur  les 
parois  intérieures  des  chaudières,  ni  sur  les  surfaces  de 
rupture.  Ajoutons  que  plusieurs  tôles  inférieures,  comme 
la  troisième  de  la  chaudière  n*  9,  et  la  cinquième  de  la 
chaudière  n^  19,  présentaient  de  légères  déformations 
consistant  en  des  bosses  ayant  leur  convexité  vers  Tex- 
térieur. 

Il  résulte  encore  des  constatations  faites  par  l'asso- 
ciation silésienne  que  les  tôles  inférieures  des  corps 
principaux  des  vingt  chaudières  les  plus  anciennes  avaient 
été  remplacées  en  grande  partie. par  des  tôles  neuves,  à 
la  suite  de  nombreuses  réparations.  Il  ne  restait  guère  que 
moitié  environ  des  tôles  primitives;  les  substitutions 
avaient  naturellement  été  opérées  surtout  à  l'avant  des 
générateurs,  c'est-à-dire  dans  la  région  la  plus  éprouvée 
par  les  flammes. 

Essais  des  tôles.  —  Les  cassures  des  tôles  datant  de 
la  construction  étaient  caractérisées  par  leur  gros 
grain  et  leur  absence  de  fibres,  ce  qui  dénotait  déjà 
leur  qualité  inférieure.  Ces  observations  ont  été  confirmées 
par  des  essais  à  la  traction  et  au  pliage  qui  ont  eu  lieu  à 
l'usine  Borsig,  sous  la  direction  d'un  ingénieur  de 
l'association  silésienne.   Les  essais  ont  porté  sur   six 


AUX  HAUTS   FOURNEAUX   DE    FRIEDENSHÛTTE.        23 

t&les,  toutes  choisies  parmi  celles  qui  recevaient  direc- 
tement Faction  des  flammes,  c'est-à-dire  qui  étaient 
situées  au-dessous  des  corps  supérieurs;  cinq  d'entre 
elles  étaient  d'anciennes  iôles  de  1871-72;  la  sixième 
avait  été  posée  en^  1886  en  remplacement  d'une  tôle 
avariée.  Voici  la  provenance  de  ces  six  échantillons  : 

N*  1.  —  Chaudière  inconnue.  Vieille  plaque  arrachée 
sur  un  côté  dans  une  rivure,  et  ailleurs  en  pleine  tôle. 

N*  2.  —  Chaudière  n®  6  :  quatrième  virole.  Vieille 
plaque.  Déchirures  en  pleine  tôle  et  dans  la  rivure. 

N*  3.  —  Chaudière  n°  12  :  sixième  virole.  Vieille 
plaque  déchirée  en  pleine  tôle. 

N*  4.  —  Chaudière  n"*  7  :  cinquième  '  virole.  Vieille 
plaque  cassée  aux  deux  rivures  transversales. 

î^*  5.  —  Chaudière  n"*  15  :  fragment  de  la  deuxième 
ou  de  la  troisième  virole  déchiré  en  pleine  tôle.  Plaque 
neuve  en  fer  puddlé  posée  le  20  avril  1886,  par  la 
société  de  Hubertushûtte. 

N*  6.  —  Chaudière  n®  7  :  neuvième  virole.  Vieille 
plaque  déchirée  dans  les  rivures,  et  en  pleine  tôle  à  la 
communication. 

Les  essais  ont  donné  les  résultats  qui  sont  résumés 
par  le  tableau  ci-dessous  : 


26           EXPLOSION   DE  '22   CHAUDIÈRES   A 

VAPEDR 

i§    -ë 

5 

S, 

4-  c 

!^ 

i    % 

1  s  s 

f] 

% 

ilî 

i 

r 
lîi 

tH3>p  us  -PÏWJ  T 

aovru  aa  aisHV 

a- 5  - 

a 

s  ss 

- 

1 

1 
1 1 

fi 

i 

a 
1 

r 

illi 

1 

là 

il 

1; 

s  : 

s  : 

_s  ,. 

s 

s 

G 

00»  «ooj  iNïMOMony 

MivpntJdnoiwwiiap 

-;-s- 

- 

« 

■  »  a- 

' 

_.j      »™ 

Isii- 

U 

i 

■  i  i- 

l^t     "-^, 

gsss. 

^ 

'S- 

.  ~-  ". 

§5S8-- 

Si 

» 

■    *   E- 

t^-'-.  «■-'ft 

*. 

„ 

g-i     "iwinmjH 

l'i    w. 

^§IS 

§ 

i 

§ 

8  i  m 

i 

MouDYW.  m  aa  stras 

JH  -it- 

j 

H 

j 

H   .j   t-^ 

f- 

_S                  WïfTOS 

Nsis 

1 

S 

i  i  1 8f 

^ 

1        1              "«^^ 

iKîS 

^ 

« 

s 

?■  s  is- 

î 

5(           ...^ 

Is'S  SB 

2 

S" 

} 

i  s-  s-s- 

0 

11l(II|1|DTir>?  «OP 

T.-      ••«• 

« 

f" 

^ 

■•     w     «» 

T> 

AUX  HAUTS    FOURNEAUX  DE   FRIEDENSHÛTTE.        27 

Il  résulte  &  Tévidence  de  ce  tableau  que  les  tôles  qui 
avaient  servi  à  construire  les  chaudières  n^'  1  à  20 
étaient  aigres  et  cassantes.  Plusieurs  ont  donné  un 
allongement  très  faible  ou  même  presque  nul.  Elles  se 
sont  rompues  on  criquées  au  pliage  sous  des  angles  de 
quelques  degrés ,  en  éclatant  parfois  subitement  sans 
formation  préalable  de  fissures.  Seules ,  les  tôles  qui 
avaient  été  posées  après  coup  étaient  en  bon  fer;  les  ré- 
sultats des  essais  opérés  sur  Téchantillon  n^  5 ,  prélevé 
sur  la  chaudière  n®  15,  en  offrent  une  preuve  certaine. 
Notons  encore  que  presque  toutes  les  tôles  de  fer  Tho- 
mas posées  après  coup  se  sont  bien  comportées  et  n*ont 
pas  donné  lieu,  comme  les  tôles  de  ferpuddlé,  à  des  cas- 
sures aux  rivures. 

IL   —  RÉSUMÉ   DES  OPINIONS  EXPRIMÉES 
PAR  LES   DFVERS   GROUPES  D'iNGÉNIEURS  ALLEMANDS. 

Avis  de  rassodatian  silésienne.  —  Les  ingénieurs  de 
Tassociation  silésienne  pensent  qu'il  y  a  eu  dans  la  ca- 
tastrophe de  Friedenshùtte  trois  phases  correspondant 
aux  détonations  successives  qui  ont  été  entendues  par  le 
personnel  de  l'usine,  et  trois  centres  d'explosion  ayant 
pour  origines  les  chaudières  n~  6  et  7,  la  chaudière  n®  4, 
et  la  chaudière  n*  15.  D'après  eux,  le  corps  principal  de 
la  chaudière  n*  7  s'est  d'abord  déchiré,  à  sa  partie  infé- 
rieure, dans  Tune  de  ses  rivures  transversales  d'arrière , 
sans  faire  explosion,  mais  en  produisant  une  secousse 
qui  a  ébranlé  la  maçonnerie  des  fourneaux  et  ouvert  une 
seconde  faite  à  la  rivure  transversale  située  entre  la 
quatrième  et  la  cinquième  virole  de  la  chaudière  n^  6. 
Dès  lors,  les  chaudières  n**'  6  et  7  se  sont  vidées  peu  à 
peu,  comme  s'était  vidée  la  chaudière  à  laquelle  pareil 
accident  était  survenu  en  mars  1886;  leur  eau  s'est 
écoulée  suivant  la  pente  des  cameaux  supérieurs,  c'est- 


L 


28  EXPLOSION   DE   22   CHAUDIÈRES  A  VAPEUR 

à-dire  vers  les  grilles  ;  elle  a  ouvert  les  portes  des 
foyers,  projeté  au  dehors  le  charbon  incandescent  qui  s'y 
trouvait  et  éteint  les  gaz  des  hauts  fourneaux,  permet- 
tant ainsi  à  ces  derniers  de  former  avec  Tair  un  mélange 
explosible.  Plus  tard,  ce  mélange  a  pu  gagner  les  parties 
les  plus  éloignées  des  cameaux ,  où  la  maçonnerie  n'a- 
vait pas  été  mouillée  et  était  encore  assez  chaude  pour 
l'enflammer.  C'est  alors  que  la  première  explosion  s'est 
produite  ;  ses  effets  ont  été  différents  sur  les  deux  géné- 
rateurs,; tandis  que  le  corps  de  la  chaudière  n^  7,  bien 
que  fissuré  à  l'arrière,  était  lancé  d'une  seule  pièce,  après 
avoir  été  arraché  de  ses  bouilleurs ,  contre  le  gueulard 
du  haut  fourneau  n^  1  sur  lequel  il  allait  se  briser ,  celui 
de  la  chaudière  n®  6  se  fracturait  d'abord  sous  l'influence 
de  l'explosion  de  gaz ,  puis  éclatait  vers  le  dehors  à  la 
quatrième  virole  par  l'explosion  de  vapeur,  et  ses  frag- 
ments étaient  projetés  dans  des  directions  opposées  ;  en 
même  temps,  la  conduite  générale  de  fumée  était  détruite 
derrière  les  chaudières  n^'  6  et  7,  ainsi  que  le  mur  de 
séparation  situé  dans  cette  conduite  entre  les  chaudières 
n-  7  et  8. 

L'accident  s'est  ensuite  propagé  de  la  manière  sui- 
vante, d*après  l'association  silésienne. 

Au  nord,  l'explosion  de  la  chaudière  n^  6  a  eu  pour 
effet  de  rompre  dans  ses  communications  la  chaudière  n®  5, 
dont  le  corps  supérieur  presque  tout  entier  a  été  projeté 
dans  la  direction  du  nord-est  ;  la  chaudière  n^  4  a  elle- 
même  été  fortement  ébranlée,  en  sorte  qu'elle  s'est  ou- 
verte sous  l'influence  de  la  force  élastique  de  la  vapeur 
à  la  rivure  transversale  de  ses  septième  et  huitième  vi- 
roles, devenant  ainsi  un  second  centre  d'explosion;  divi- 
sée en  deux  parties,  elle  a  été  lancée  dans  les  directions 
du  sud-ouest  et  du  nord-est,  et  a  déterminé,  par  réper- 
cussion, l'arrachement,  la  projection  ou  le  déplacement 
des  chaudières  n*'  3,  2,  1,  23  et  22. 


AUX  HAUTS   FOURNEAUX   DE   FRIEDENSHÛTTB.        29 

Au  sud,  le  premieF  ébranlement  avait  produit  une  fis- 
sure à  la  sixième  virole  de  la  chaudière  n**  12,  qui  s'était 
vidée  par  là  en  préparant  une  seconde  explosion  de  gaz. 
D'autre  part,  le  choc  résultant  de  la  destruction  des 
chaudières  n^  6  et  7  a  entraîné  l'arrachement  de  la  chau- 
dière n""  8  et  a  en  même  temps  favorisé  la  rupture  de  la 
chaudière  n®  15,  que  la  pression  de  la  vapeur  a  fait  éclater 
du  dedans  vers  le  dehors,  en  envoyant  des  fragments  dans 
toutes  les  directions  et  en  achevant  de  désorganiser  ce 
qui  restait  encore  de  la  batterie  de  générateurs.  La 
chaudière  n'  15  est  ainsi  devenue  un  troisième  centre 
d'explosion;  les  chaudières  n®'  14  à  9,  déjà  très  éprou- 
vées, n'ont  pas  pu  résister  davantage,  et  leur  destruc- 
tion, à  laquelle  est  venue  se  joindre  celle  de  la  conduite 
générale  de  fumée  entre  les  deux  cheminées,  a  été  com- 
plétée par  la  deuxième  explosion  de  gaz  ayant  pour  ori- 
gine la  chaudière  n®  12;  les  chaudières  n^M6  à  20  ont 
été  pareillement  disloquées,  projetées  ou  déplacées  par 
Fexplosion  de  la  chaudière  u?  15. 

En  résumé,  l'association  silésienne  estime  que  les 
chaudières  n^'  4  et  15  ont  été  détruites  par  des  explo- 
sions de  vapeur,  que  la  chaudière  n^  6  a  subi  à  la  fois 
rin&uence  d'une  explosion  de  gaz  et  d'une  explosion  de 
vapeur,  et  que  toutes  les  autres  ont  été  disloquées,  pro- 
jetées et  déplacées  tant  par  l'action  extérieure  des  gaz 
que  par  les  chocs  latéraux  qu'elles  recevaient  des  chau- 
dières voisines.  En  retombant  sur  le  sol,  les  corps  des 
générateurs  ont  achevé  de  se  briser  et  de  se  déformer. 

Sur  le  plan  joint  à  son  rapport,  ladite  association  ré- 
partit les  vingt-deux  chaudières  de  la  batterie  en  quatre 
catégories,  savoir  : 
l""  Celles  qui  étaient  en  chômage  :  n""  1,  3,  16  et  20 
2*  Celles  qui  ont  fait  explosion  sur  place  :  n®'  4  et  15 
3^  Celles  qui  ont  été  vidées  sur  place  et  projetées 
n-6,  7etl2; 


30  EXPLOSION  DE   22  CHAUDIÈRES  À  VAPEUR 

4®  Celles  qui  ont  été  projetées  avec  leur  eau  et  leur 
vapeur,  et  détruites  en  chemin  ou  dans  leur  chute  : 
n«»  22,  23,  2,  5,  8,  9,  10, 11,  13,  14,  17,  18  et  19. 

La  théorie  qu'elle  donne  de  l'accident  permet  d'expli- 
quer certaines  particularités  qui  ont  été  constatées  lors 
de  Tenquête  et  parmi  lesquelles  il  convient  de  citer  les 
suivantes  : 

1^  Les  détonations  successives  entendues  par  le  per- 
sonnel de  Tusine  ; 

2®  La  teinte  bleue  des  tôles  inférieures  des  corps  prin- 
cipaux des  chaudières  n^*  6-,  7  et  12,  et  des  rebords  des 
communications  de  la  chaudière  n^  7.  Cette  teinte,  qui 
étaitplus  accuséeàla  chaudière  n*'7,  queFon  supposes' être 
ouverte  la  première,  n'était  pas  aussi  intense  que  celle 
que  Ton  observe  d'habitude  dans  les  chaudières  longtemps 
portées  au  rouge  ;  elle  n'était  pas  accompagnée ,  comme 
dans  ces  dernières,  de  gerçures  ni  de  bosses;  elle  pou- 
vait donc  provenir  simplenient  de  ce  que  les  chaudières 
n**"  6,  7  et  12,  après  s'être  vidées  comme  nous  l'avons 
indiqué  plus  haut,  auraient  été  exposées  pendant  quel- 
que temps  à  la  réverbération  des  parois  encore  chaudes 
de  la  maçonnerie  des  carneaux.  Pareil  fait  s'était  déjà  pro- 
duit lors  de  l'accident  de  mars  1886  ; 

3®  La  façon  dont  les  bords  des  cassures  étaient  repliés 
soit  vers  l'intérieur,  soit  vers  l'extérieur.  Par  exemple, 
aux  chaudières  n"^"  4  et  15,  ces  bords  étaient  générale- 
ment courbés  vers  le  dehors,  ce  qui  était  l'indice  d'une 
explosion  de  vapeur  ;  il  en  était  de  même  à  la  quatrième 
virole  de  la  chaudière  n**  6,  tandis  qu'ailleurs,  c'était 
presque  toujours  le  contraire  ; 

4®  L'ordre  de  superposition  des  fragments  appartenant 
à  plusieurs  chaudières  et  qui  étaient  retombés  l'un  sur 
l'autre.  Ainsi,  on  a  retrouvé  l'avant  du  tube  de  niveau 
d'eau  de  la  chaudière  n^  8  sous  le  corps  de  la  chaudière 
n*  9,  la  sixième  virole  déroulée  de  la  chaudière  n*  15 


r 

I  AUX   HAUTS  FOURNEAUX   DE   FRIEDENSHÛTTE.       31 

I  soas  le  corps  de  la  chaudière  n^  10,  la  chaudière  n^  17 
I  sur  remplacement  de  la  chaudière  n^  1 6 ,  un  morceau  de 
la  chaudière  n^  15  sur  l'emplacement  de  la  chaudière 
n**  7,  etc.  D'où  Ton  est  amené  à  conclure  que  la  chaudière 
n*  15  a  fait  explosion  après  la  chaudière  n®  7  et  avant  la 
chaudière  n^  10,  que  la  destruction  de  la  chaudière  n^  8 
a  précédé  celle  de  la  chaudière  n®  9,  et  celle  de  la  chau- 
dière n*  1 6  celle  de  la  chaudière  n®  17. 

Tontes  ces  circonstances  concordent  parfaitement  avec 
la  version  qui  précède,  mais,  d'autre  part,  cette  version 
est  trop  précise  dans  ses  détails  et  repose  sur  un  trop 
petit  nombre  de  faits  pour  qu'on  puisse  y  attacher  une 
grande  confiance  ;  elle  a  en  outre  le  tort ,  selon  nous , 
d'imaginer  une  double  explosion  de  gaz  des  hauts  four- 
neaux qui  ne  nous  parait  rien  moins  que  démontrée,  mais 
en  faveur  de  laquelle  l'association  silésienne  a  relevé  les 
aiigaments  suivants  : 

1"*  La  séparation  presque  générale  des  corps  princi- 
paux des*  chaudières  et  de  leurs  bouilleurs  suivant  leurs 
communications,  les  bouilleurs  restant  sur  place  et  les 
corps  étant  projetés  à  grande  distance,  ce  qui  parait  jus- 
tifier l'existence  d'une  force  agissant  entre  les  bouilleurs 
et  les  corps  des  chaudières  ; 

2*  La  dislocation  et  le  déplacement  des  quatre  chau- 
dières vides ,  qui  ne  peuvent  évidemment  provenir  que 
d'une  action  extérieure; 

3*  La  destruction  complète  de  la  maçonnerie  du  massif 
des  générateurs  jusqu'au-dessous  des  bouilleurs  ; 

4*  La  démolition  de  la  conduite  générale  de  fumée 
entre  les  deux  cheminées ,  ainsi  que  l'éparpillement  de 
la  plupart  des  fragments  des  corps  de  chaudières  dans 
la  direction  opposée,  et  le  rassemblement  des  bouilleurs 
en  avant  et  à  Touest  du  bâtiment  des  générateurs  ; 

5^  L'enfoncement  presque  général  des  rivures  et  des 
déchirures  des  tôles  vers  l'intérieur  des  chaudières. 


32  EXPLOSION   DE   22   CHAUDIÈRES  A  VAPEUR 

Nous  reviendrons  plus  loin  sur  ces  divers  points. 

L'association  silésienne  exclut  d'ailleurs  sans  hésita- 
tion, comme  causes  de  la  catastrophe,  une  alimentation 
générale  insuffisante ,  la  surpression  de  la  vapeur  et  l'a- 
mincissement des  tôles.  L'alimentation  insuffisante  est  à 
rejeter,  parce  qu'on  n'observe  la  coloration  bleue  qu'aux 
chaudières  n®*  6,  7  et  12,  et  qu'on  peut  l'attribuer  au 
rayonnement  de  la  maçonnerie  des  carneaux  après  la  vi- 
dange de  ces  chaudières  ;  tout  au  plus  le  manque  d'eau 
et,  par  suite,  la  négligence  des  chauffeurs  pourraient-ils 
être  invoqués  pour  expliquer  la  formation  de  la  cassure 
entre  rivets  survenue  à  la  chaudière  n®  7,  et  qui  aurait 
été  le  point  de  départ  de  Taccident.  La  surpression  inté- 
rieure est  aussi  très  improbable,  car  rien  n'indique  que  les 
soupapes  de  sûreté  aient  été  surchargées,  et  il  y  a  lieu  de 
croire,  au  contraire,  que  la  pression  était,  lors  de  l'acci- 
dent, inférieure  à  la  limite  fixée  par  le  timbre  ;  de  plus , 
s'il  y  avait  eu  excès  de  pression,  les  déchirures  et  les 
bagues  déroulées  auraient  été  plus  nombreuses.  Enfin, 
l'amincissement  des  tôles  n'a  joué  aucun  rôle,  car  on  n'a 
observé  que  des  diminutions  d'épaisseur  presque  insi- 
gnifiantes, et  aucune  rupture  ne  s'est  produite  dans  les 
parties  les  plus  affaiblies,  notamment  dans  les  régions  où 
les  bouilleurs  avaient  subi  des  corrosions  intérieures  à 
l'entrée  des  eaux  d'alimentation. 

En  revanche,  l'association  silésienne  déclare  que  la 
mauvaise  qualité  des  tôles  des  vingt  plus  anciennes  chau- 
dières, qui  facilitait  singulièrement  les  cassures  entre  ri- 
vets, surtout  dans  des  générateurs  de  pareil  type  et  de 
pareille  longueur,  a  exercé  une  influence  prépondérante 
sur  la  gravité  et  l'étendue  du  désastre.  Un  matériel  aussi 
défectueux  convenait  peu,  on  en  conviendra ,  pour  une 
batterie  de  générateurs  qui  était  destinée  à  fonctionner 
nuit  et  jour  pendant  un  grand  nombre  d'années,  en  de- 


AUX  HAUTS  FOURNEAUX   DE    FRIEDENSHÛTTE,        33 

hors  des  chômages  nécessités  par  les  nettoyages  et  les 
réparations. 

Avisée  la  Société  régionale  des  ingénieurs  allemands  de  la 
Eaute-Silésie.  —  Le  rapport  dont  nous  venons  de  donner 
lanalyse  a  été  discuté  d'une  manière  très  approfondie 
dans  la  séance  tenue  le  19  octobre  1887  par  le  groupe  des 
iogéoieurs  allemands  de  la  Haute-Silésie.  Plusieurs 
d*entre  eux  ont  complètement  nié  Taction  des  gaz  des 
hauts  fourneaux,  et  surtout  le  rôle  que  leur  prête  Tasso- 
dation  silésienne  au  début  de  l'accident.  Puisque,  disent- 
ils,  les  voies  d'eau  ouvertes  aux  rivures  circulaires  des 
chaudières  n"*  7  et  6  n'ont  pas  été  assez  fortes  pour  pro- 
voquer une  véritable  explosion,  la  vidange  de  ces  chau- 
dières s*est  opérée  lentement  ;  de  plus ,  les  fuites  d'eau  et 
de  vapeur,  après  avoir  ouvert  les  portes  des  foyers,  ont 
nécessairement  rejeté  les  gaz  au  dehors ,  et  ceux-ci  se 
sont  librement  répandus  dans  l'atmosphère;  ils  n'ont 
donc  pu  commencer  à  former  un  mélange  explosible  qu'à 
partir  du  moment  où  les  chaudières  étant  complète- 
ment vidées,  il  leur  a  été  possible  de  reprendre  leur  mar- 
che normale  dans  les  cameaux  ;  la  formation  de  ce  mé- 
lange par  diffusion  a  elle-même  demandé  un  certain 
temps,  et  il  est  permis  de  croire  que  les  maçonneries 
s'étaient  alors  suffisamment  refroidies,  soit  par  rayonne- 
ment, soit  par  le  contact  de  l'eau  dont  elles  avaient  été 
arrosées,  pour  être  incapables  de  produire  l'inflamma- 
tion du  mélange  détonant.  La  nature  des  gaz  vient  en- 
core à  lappui  de  ce  raisonnement  ;  les  hauts  fourneaux 
de  Friedenshûtte  fabriquaient  de  la  fonte  grise  pour 
acier;  d'après  M.  Bremme,  leurs  gaz  avaient  en  poids, 
comme  tous  ceux  des  hauts  fourneaux  de  la  Haute-Silé- 
sie  chauffés  au  coke,  la  composition  moyenne  suivante  : 


' 
1  ' 


Tome  XV,  1889. 


V 


34  EXPLOSION   DE   22   CHAUDIÈRES  A  VAPEUR 

Azote 60 

Acide  carbonique 9 

Vapeur  d'eau 8 

Oxyde  de  carbone 23 

Total 400 

Ils  renfermaient  un  quart  h  peine  d'élément  combustible  ; 
en  outre,  ils  étaient  à  une  assez  basse  température,  à 
cause  du  long  trajet  qu'ils  avaient  à  parcourir  pour  se 
rendre  à  la  batterie  de  générateurs  ;  ils  étaient  donc  par- 
ticulièrement difficiles  à  enflammer,  surtout  si  Ton  tient 
compte  de  ce  qu'ils  devaient  être  additionnés  d'une 
grande  quantité  d'air  et  aussi  d'une  notable  proportion 
de  vapeur  d'eau  provenant  des  chaudières.  Pour  justifier 
une  explosion  de  gaz,  il  serait  plus  simple  d'admettre 
que  les  ouvriers  ont  laissé  éteindre  le  feu  sur  les  grilles 
pendant  la  nuit  ;  que  le  courant  de  gaz,  pour  une  raison 
quelconque,  a  été  momentanément  interrompu,  et  que 
revenant  ensuite,  mais  non  enflammé,  il  a  formé  avec 
l'air  un  mélange  explosible.  Mais  dans  cette  hypothèse 
môme,  d'ailleurs  fort  improbable,  on  ne  s'expliquerait 
pas  l'intensité  des  phénomènes  observés,  la  projection  à 
d'énormes  distances  de  pièces  de  fer  d'un  poids  considé- 
rable, et  l'étendue  des  dégâts  matériels.  Les  explosions 
qui  se  produisent  assez  fréquemment  dans  les  conduites 
de  gaz  des  hauts  fourneaux  n'ont  en  efifet,  le  plus  souvent, 
que  des  conséquences  insignifiantes  ;  tout  se  borne  à  la 
destruction  de  la  conduite,  et  celle-ci  reste  parfois  intacte 
lorsqu'elle  présente  un  clapet  de  sûreté  dans  le  voisinage; 
dans  les  cas  assez  rares  où  des  mélanges  détonants  de 
gaz  et  d'air  se  sont  enflammés  dans  les  carneaux  des 
chaudières,  on  n'a  pareillement  constaté  que  des  avaries 
peu  importantes,  tandis  que  la  statistique  mentionne  des 
explosions  dont  les  effets  ont  été  presque  aussi  destruc- 
teurs que  ceux  de  Friedenshûtte  sans  qu'on  ait  pu  les 
expliquer  par  la  seule  intervention  des  gaz. 


i 


AUX  HAUTS   FOURNEAUX   DE   FRIEDENSHÛTTE .       35 

Pour  combattre  la  succession  de  deux  explosions  de 
gaz  admise  par  Tassociation  silësienne,  on  a  fait  obser- 
ver que  les  chaudières  projetées  par  la  première  auraient 
atteint  et  brisé  la  conduite-maîtresse  qui  s'étendait  sur 
le  front  d'avant  du  massif  des  générateurs  et  rendu  ainsi 
la  seconde  explosion  impossible  :  cette  objection  n'est 
pas  sans  réplique,  car  les  deux  explosions  ont  pu  se  pré- 
parer en  même  temps,  et  on  peut  prétendre  en  outre 
qu'en  cas  même  de  rupture  de  la  conduite-maîtresse,  le 
tirage  exercé  par  les  cheminées  aurait  suffi  pour  conti- 
nuer d'aspirer  vers  elles  les  gaz  affluant  par  ses  deux 
tronçons,  plus  ou  moins  mélangés  avec  de  Tair  introduit 
par  les  sections  rompues. 

Les  adversaires  des  conclusions  de  l'association  silé- 
ûenne  ont  encore  déclaré  que  la  position  des  débris  sur 
le  théâtre  de  l'accident  a  pu  induire  en  erreur  sur  les  direc- 
tions de  leurs  trajectoires  ;  que  les  nombreuses  cassures 
observées  dans  les  rivures  circulaires  peuvent  aussi  bien 
avoir  été  produites  par  une  explosion  de  vapeur  que  par 
toute  autre  cause,  si  l'on  admet  que  ces  rivures  avaient 
été  préalablement  affaiblies  ;  que  l'enfoncement  des  tôles 
et  des  rivures  vers  l'intérieur  s'explique  par  l'aplatisse- 
ment des  pièces  projetées  sur  le  sol  ;  qu'enfin  la  sépara- 
tion presque  générale  des  corps  principaux  des  chaudières 
et  des  bouilleurs  tient  à  ce  que  les  communications  qui 
les  réunissaient  était  en  fer  de  si  mauvaise  qualité  qu'on 
pouvait  en  casser  les  rebords  en  leur  faisant  subir  le  plus 
léger  pliage.  Dans  ces  conditions,  au  lieu  d'attribuer  la 
teinte  bleue  des  tôles  des  chaudières  n""  6,  7  et  12,  à  la 
réverbération  des  parois  rougies  des  cameaux,  il  paraît 
plus  simple  d'admettre  que  ces  chaudières  ont  manqué 
d'eau  et  sont  ainsi  devenues  la  cause  déterminante  de  la 
catastrophe  ;  à  ce  sujet,  M.  Zander  a  exprimé  l'opinion 
qu'une  première  explosion,  occasionnée  par  le  manque 
d'eau,  a  détruit  la  conduite  commune  de  vapeur  et  im- 


t 


36  EXPLOSION   DE   22   CHAUDIÈRES   A   VAPEUR 

primé  un  choc  violent  aux  chaudières  voisines,  en  pro- 
duisant une  détente  subite  de  la  vapeur  qui  a  entraîné 
de  nouvelles  ruptures  et  propagé  la  destruction  de   la 
batterie  de  générateurs  jusqu'à  ses  deux  extrémités.  Tou- 
tefois, l'assemblée  n'a  pas  été  aussi  catégorique  dans  ses 
conclusions  ;  elle  n'a  pas  fait  connaître  son  opinion  sur 
Torigine  du  désastre,  et  elle  s'est  bornée  à  repousser, 
dans  les  termes  suivants,  Thypothèse  d'une  explosion  de 
gaz  :  «  La  Société  régionale  des  ingénieurs  allemands  de 
la  Haute-Silésie  n'admet  pas  l'explication  de  l'explosion 
de  Friedenshûtte  donnée  par  l'association  de  surveil- 
lance silésienne.  S*il  est  impossible,  d'après  l'état  des 
lieux,  de  donner  une  explication  nette  de  l'accident,  la 
Société  régionale  se  reconnaît  du  moins  autorisée  à  sou- 
tenir qu'il  n'a  pas  été  et  ne  pouvait  pas  être  provoqué 
par  une  explosion  de  gaz.  » 

Avis  de  tassociation  des  métallurgistes  allemands,  — 
Cet  avis  est  conforme  aux  conclusions  d'un  rapport 
dressé  par  M.  Brunhuber,  ingénieur  chargé  de  la  direc- 
tion et  de  la  surveillance  des  chaudières  de  l'usine  Knipp, 
à  Essen.  II  a  été  adopté  par  l'assemblée,  dans  sa  séance 
du  5  février  1888,  tenue  à  Dttsseldorf.  Nous  allons  don- 
ner une  analyse  sommaire  du  rapport  de  M.  Brunhuber. 

On  ne  saurait  admettre  que,  dans  une  marche  régu- 
lière de  plusieurs  hauts  founieaux,  les  gaz  qui  en  pro- 
viennent cessent  tout  à  coup  d'être  combustibles  ;  leur 
composition  ne  varie  pas  brusquement  d'un  instant  à 
l'autre,  et  il  en  est  de  même  de  leur  volume  produit  dans 
l'unité  de  temps.  Toutefois,  en  raison  du  faible  écart  qui 
existe  entre  leur  température  d'inflammation  et  celle 
qu'ils  possèdent  en  brûlant  à  air  libre,  il  peut  arriver 
qu'ils  s'éteignent  sous  les  chaudières  ;  c'est  précisément 
pour  ce  motif  qu'on  entretenait  à  Friedenshûtte,  à  l'en- 
trée de  chacune  d'elles,  un  feu  de  poussier  de  houille  ; 


AUX  HAUTS  FOURNEAUX   DE   FRIEDENSHÛTTE.        37 

mais  des  faits  de  ce  genre  présentent  |un  caractère  indi- 
viduel et  accidentel,  et  Ton  doit  considérer  comme  abso- 
lument  improbable  la  généralisation  et  la  simultanéité 
do  Textinction  des  gaz  sous  un  grand  nombre  de  chau- 
dières. Dès  lors,  les  explosions  de  mélanges  détonants 
ne  peuvent  produire  que  des  effets  locaux. 

M.  Brunhuber  pense  en  outre  que  ces  effets  ne  sau- 
raient avoir  une  grande  intensité  ;  il  en  donne  pour  rai- 
son la  faible  vitesse  d'inflammation  des  mélanges  d'air 
et  d'oxyde  de  carbone.  Bunsen  a  trouvé  qu'à  la  tempé- 
rature ordinaire,  la  vitesse  d'inflammation  d'un  mélange 
d  oxyde  de  carbone  et  d'oxygène,  dans  la  proportion  de 
deux  à  un  en  volume,  n'est  que  d'un  mètre  par  seconde  ; 
cette  vitesse  doit  être  sensiblement  réduite  lorsque, 
comme  dans  l'espèce,  l'oxyde  de  carbone  est  associé  à 
des  gaz  inertes,  et  lorsque  la  combustion  se  fait  en  pré- 
sence d'un  grand  excès  d'air.  De  son  côté,  M.  Brunhuber 
a  cherché  à  déterminer  la  vitesse  d'inflammation  d'un 
mélange  à  volumes  égaux  de  gaz  des  hauts  fourneaux 
et  d'air  à  diverses  températures,  en  appliquant  la  formule 
de  M.  Mallard  : 


-v^s 


dans  laquelle  V  désigne  la  vitesse  cherchée,  k  un  coef- 
ficient dépendant  de  la  nature  du  mélange  et  de  celle  des 
cameaux,  p  le  périmètre  des  carneaux,  s  leur  section 
transversale,  T  la  température  de  combustion  du  mélange 
gazeux,  /  sa  température  d'inflammation,  et  6  sa  tempé- 
rature initiale.  Il  a  ainsi  trouvé,  en  faisant  certaines  hy- 
pothèses sur  les  éléments  qui  entrent  dans  la  formule, 
et  notamment  en  posant  /  =  785",  ce  qui  parait  excessif, 
les  valeurs  suivantes  de  V: 


38     EXPLOSION  DE  22  CHAUDIÈRES  A  VAPEUR 


pour  0  =  lOOo  V  =  0-,59 

200*  O-'jTa 

300*  4  «,06 

400»  1™,52 

500»  2-,27 


pour  e  =  600»  V  =  3",81 

700»  9-,00 

725-»  i3»,00 

750-  22»,7i 

7750  84 -,00 


et  il  en  conclut  que  la  vitesse  d'inflammation  reste  tou- 
jours assez  faible  en  pratique,  parce  que  la  température 
initiale  du  mélange  de  gaz  et  d'air  ne  lui  permet  jamais 
d'atteindre  un  chiffre  élevé.  Cela  étant,  il  pense  qu'une 
explosion  de  gaz  sera  toujours  presque  inoffensive,  d'au- 
tant plus  qu'elle  ne  s'effectuera  jamais  dans  un  milieu 
circonscrit. 

Les  considérations  dans  lesquelles  M.  Brunhuber  est 
entré  pour  tirer  de  la  détermination  de  la  vitesse  d'in- 
flammation d'un  mélange  d*air  et  de  gaz  des  hauts  four- 
neaux, la  conséquence  que  la  détonation  d'un  pareil  mé- 
lange ne  peut  avoh*  de  suites  graves  sont  loin  d'être 
concluantes  ;  le  grisou,  par  exemple,  mélangé  à  l'air  à 
la  température  ordinaire,  a  une  vitesse  d'inflammation 
qui  ne  dépasse  jamais  0",62,  ce  qui  ne  l'empêche  pas  de 
donner  lieu  à  des  explosions  d'une  extrême  violence  ; 
l'effet  produit  dépend  du  volume  des  gaz,  de  leur  nature, 
et  surtout  des  conditions  dans  lesquelles  se  fait  leur  in- 
flammation. Cet  ingénieur  nous  parait  mieux  inspiré  lors- 
qu'il cherche  à  démontrer  que  les  gaz  des  hauts  fourneaux 
ne  peuvent  plus  se  rallumer  au  contact  de  la  maçonnerie 
chaude  des  cameaux  des  générateurs,  lorsqu'ils  ont  été 
éteints  pendant  quelques  minutes.  Il  base  cette  appré- 
ciation sur  les  résultats  d'expériences  qui  ont  été  faites 
aux  forges  d'Ilsede,  dont  l'installation  est  analogue  à 
celle  de  Friedenshtltte.  En  marche  normale,  la  tempé- 
rature du  courant  de  gaz  était  de  720  à  750**  à  une  distance 
de  l'entrée  variant  de  1",80  à  5^,50,  et  de  460  à  470*^ 
à  une  distance  de  17",  10;  on  a  alors  couvert  le  feu 
sur  les  grilles  et  interrompu  Tarrivée  des  gaz,  en  tenant 


AUX  HAUTS  FOURNEAUX  DE   FRIEDENSHÛTTE.        39 

fermées  les  portes  des  foyers  ;  au  bout  d'une  dizaine  de 
minutes,  la  température  avait  baissé  de  plusieurs  cen- 
taines de  degrés  et  n'était  plus  que  de  33 1""  au  maximum 
à  l'entrée,  et  de  266^  à.  la  distance  de  17",10;  cet  abais- 
sement était  bien  plus  rapide  encore  lorsque  les  portes 
des  foyers  étaient  ouvertes.  Dans  ces  conditions,  Tinflam- 
mation  des  gaz,  après  leur  extinction,  ne  peut  guère  être 
attribuée  qu'à  une  reprise  du  feu  de  houille  sur  les  grilles  ; 
une  pareille  circonstance  peut,  de  même  que  Textinction, 
se  présenter  accidentellement,  mais  comme  on  n'est  pas 
fondé  à  supposer  que  le  feu  s'est  revivifié  simultanément 
sur  un  grand  nombre  de  grilles,  on  est  conduit  une  fois  de 
plus  à  regarder  une  explosion  de  mélange  détonant  comme 
un  incident  particulier  à  une  chaudière,  tout  en  reconnais- 
sant que  ses  effets  peuvent,  si  les  circonstances  s'y  prêtent, 
se  propager  et  se  transmettre  aux  chaudières  voisines. 

En  résumé,  M.  Brunhuber  s'est  efforcé  de  prouver  que 
les  explosions  de  gaz  des  hauts  fourneaux  se  distinguent 
par  le  peu  d'étendue  et  de  gravité  de  leurs  effets.  D'après 
lai,  un  mélange  en  parties  égales  de  ces  gaz  et  d'air, 
détonant  en  v€is€  clos^  serait  capable  de  développer  une 
pression  de  i*\  1/2,  mais  il  est  clair  que,  dans  les  cameaux 
des  générateurs,  qui  offrent  de  larges  issues,  les  pres- 
sions réalisées  sont  toujours  très  inférieures  à  cette  limite 
et  ne  dépassent  jamais  une  fraction  d'atmosphère.  Il  est 
facile  de  calculer  celle  qui  aurait  dû  exister  à  Friedens- 
hQtte  au-dessous  des  corps  principaux  des  chaudières, 
comme  conséquence  de  la  détonation  d'un  mélange  ga- 
zeux, pour  arracher  les  communications  qui  les  réunis- 
saient à  leurs  bouilleurs.  En  admettant  pour  le  métal  de 
ces  communications  une  résistance  de  10  kilogrammes 
seulement  par  millimètre  carré,  cette  pression  aurait  dû 
êtrede3**,3/4;  évidemment,  ce  chiffre  n'a  pas  été  atteint, 
et  il  en  résulte  que  l'arrachement  des  communications 
n'est  pas  dû  à  une  explosion  de  gaz.  Toutefois ,  il  suffi- 


40  EXPLOSION   DE   22   CHAUDIÈRES   A  VAPEUR 

sait  d'une  pression  de  1/3  d'atmosphère,  agissant  dans 
le  carneau  supérieur  d'une  des  chaudières,  pour  la  sou- 
lever en  masse  avec  ses  bouilleurs  et  son  massif  de 
maçonnerie  ;  un  mélange  détonant  peut  avoir  ce  résul- 
tat, mais  serait  incapable  de  donner  lieu  à  des  projections 
à  distance,  car  la  chaleur  développée  par  l'inflamma- 
tion instantanée  de  toute  la  masse  de  gaz  contenue  dans 
le  carneau  supérieur  d'un  générateur  (5  à  6°'  à  0®)ne  cor- 
respondrait pas  à  un  travail  de  plus  d'un  million  de  kilo- 
grammètres,  tout  à  fait  insuffisant  pour  produire  des  effets 
mécaniques  notables.  Il  ne  reste  plus  alors  qu'un  moyen 
d'expliquer  par  une  explosion  de  gaz  les  conséquences 
désastreuses  de  l'accident  de  Friedenshûtte  ;  il  consiste- 
rait à  admettre  qu'après  avoir  été  soulevées  comme  nous 
venons  de  le  dire,  les  chaudières  sont  retombées  brus- 
quement et  se  sont  brisées  dans  leur  chute  en  faisant 
explosion  vers  l'extérieur  ;  mais,  s'il  en  avait  été  ainsi, 
les  bouilleurs  porteraient  les  traces  du  choc  sur  leurs 
supports,  et  en  outre,  ils  auraient  subi  de  nombreuses 
ruptures,  tandis  qu'ils  sont  restés  intacts  pour  la  plu- 
part, ou  se  sont  simplement  divisés  en  quelques  tronçons 
suivant  des  rivures  circulaires. 

N'est-il  pas  plus  simple  et  plus  naturel  de  supposer 
qu'une  seule  chaudière  a  d'abord  fait  explosion  pour  une 
cause  quelconque  telle  que  mauvais  état  de  ses  rivures, 
tôle  fissurée,  manque  d'eau,  etc.,  et  a  entraîné  la  des- 
truction de  toutes  les  autres  par  suite  des  ébranlements 
auxquels  elles  ont  été  soumises  et  de  l'arrachement  de  la 
conduite  générale  de  vapeur?  A  Tappui  de  cette  opinion 
déjà  émise  par  M.  Zander,  M.  Brunhuber  fait  remarquer 
que  la  rupture  seule  de  chaque  tuyau  conduisant  au  col- 
lecteur devait  occasionner  l'écoulement  de  6*^,5  de  va- 
peur par  seconde,  ce  qui  correspond  à  23.400  kilogram- 
mes par  heure,  ou  encore  à  246  kilogrammes  par  heure 
et  par  mètre  carré  de  surface  de  chauffe  ;  ce  chiffre  re- 


AUX   HAUTS   FOURNEAUX   DE   PRIEDENSHUtTE  .       41 

présente  plus  de  quinze  fois  Tévaporation  normale  ;  il 
accuse  par  conséquent  une  détente  assez  brusque,  et  suf- 
fit à  expliquer  des  ruptures  subséquentes  dans  un  maté- 
riel sarmené  et  en  mauvais  état;  tel  est,  du  reste,  le 
motif  pour  lequel  les  statistiques  anglaise  et  allemande 
indiquent  une  forte  proportion  d'accidents  occasionnés 
par  one  prise  brusque  de  vapeur.  Quant  aux  énormes 
dég&ts  observés  à  FriedenshQtte,  ils  ont  été  produits  par 
la  quantité  considérable  de  chaleur  qui  est  devenue  dis- 
ponible par  Téclatement  même  des  chaudières;  si  on 
évalue  à  30.000  kilogrammes  le  poids  d'eau  que  chacune 
d'elles  renfermait,  à  4'', 1/2  la  pression  effective  et  à  155® 
la  température  intérieure,  on  voit  que  cette  quantité  de 
chaleur  a  été  de  30.000x55  =  1.650.000  calories  par 
chaudière,  correspondant  à  un  travail  d'environ  700  mil- 
lions de  kilogrammètres.  Enfin,  M.  Brunhuber  justifie  la 
projection  de  la  majeure  partie  des  fragments  vers  Tavant 
du  massif  par  cette  considération  que  la  vidange  des 
corps  principaux  s*est  opérée  surtout  à  Tarrière,  à  cause  de 
la  rupture  des  communications,  ce  qui  a  dû  entraîner 
comme  conséquence  leur  déplacement  dans  le  sens  opposé. 
Gonformëment  à  ce  rapport,  Tassociation  des  métal- 
lurgistes allemands  a  déclaré  que  l'accident  de  Friedens- 
hQtte ne  devait  pas  être  attribué  à  une  explosion  de  gaz 
des  hauts  fourneaux. 

Avis  du  comité  central  des  associations  prtissiennes pour 
la  surveillance  des  chaudières  à  vapeur.  —  Le  rapport 
soumis  au  comité  central  des  associations  prussiennes 
pour  la  surveillance  des  appareils  à  vapeur  a  été  extrait 
de  deux  autres,  dont  les  conclusions  étaient  concordan- 
tes, et  qui  avaient  été  rédigés  par  les  ingénieurs  en  chef 
de  Tassociation  de  Test  de  la  Prusse  et  de  l'association 
de  surreillance  de  la  Prusse  rhénane.  Il  passe  en  revue 
diverses  causes  possibles  de  l'accident,  et  les  rejette 


42  EXPLOSION  DE   22   CHAUDIÈRES  A  VAPEUR 

successivement  pour  ne  retenir  que  la  dernière,  qui  est 
l'explosion  d*un  mélange  d*air  et  de  gaz  inflammables. 

Il  exclut  d'abord  un  manque  général  d'alimentation 
des  dix-huit  chaudières  en  activité  ;  pour  créer  ainsi  un 
danger,  il  aurait  fallu  trop  de  temps  ;  il  n'est  pas  admis- 
sible non  plus  que  les  pompes  aient  refusé  leur  service, 
et  que  Valimentation  ait  été  insuffisante  ou  la  déperdition 
d'eau  excessive  à  la  fois  pour  tous  les  générateurs.  Sans 
doute ,  les  tôles  inférieures  des  corps  des  chaudières 
n*'  6,  7  et  12,  présentaient  une  teinte  bleuâtre  à  l'exté- 
rieur seulement,  mais  on  peut  attribuer  cette  coloration 
à  des  dépôts  de  tartre  et  à  des  surchauffes  locales  ;  du 
reste,  la  chaudière  n^  7,  qui  présentait  cette  coloration 
de  la  façon  la  plus  caractéristique,  parait  n'avoir  pas 
fait  explosion  d'elle-même  et  avoir  été  simplement  pro- 
jetée sous  l'influence  d'une  action  extérieure. 

Un  excès  de  tension  de  la  vapeur  est  tout  aussi  invrai- 
semblable ;  la  surpression  aurait  dû  exister  en  même 
temps  dans  les  dix-huit  chaudières ,  mais  alors  leurs 
trente- six  soupapes  de  sûreté,  si  elles  n'étaient  pas  ca- 
lées ou  surchargées,  se  seraient  soulevées  et  auraient 
offert  un  large  débouché  à  la  vapeur  ;  des  fuites  se  se- 
raient déclarées  aux  joints,  et  le  tout  aurait  occasionné 
un  bruit  de  nature  à  éveiller  l'attention.  D'autre  part, 
les  machines  soufflantes  absorbant  la  majeure  partie  de 
la  vapeur,  la  pression  ne  pouvait  s'élever  rapidement 
dans  les  chaudières  qu'au  cas  où  ces  machines  se  seraient 
arrêtées;  or,  leur  arrêt  aurait  précisément  suspendu 
le  dégagement  des  gaz  combustibles.  Quant  à  la  houille 
brûlée  sur  les  grilles,  elle  était  en  quantité  trop  faible 
et  de  qualité  trop  médiocre  pour  donner  un  excédent  de 
pression.  Le  rapport  ajoute  que,  pour  faire  sauter  les 
générateurs,  la  tension  de  la  vapeur  aurait  dû  être  nota- 
blement supérieure  à  dix  atmosphères,  puisque  vingt 
et  une  chaudières  avaient  subi  avec  succès  l'épreuve  offi- 


AUX   HAUTS   FOURNEAUX   DE   FRIEDENSHtÎTTE.       43 

délie  à  cette  pression,  en  1886  et  1887,  à  la  suite  de 
grosses  réparations. 

U accident  n'ayant  pu  se  produire  par  Tune  ou  l'autre 
des  deux  circonstances  qui  viennent  d'être  indiquées  et 
qui  se  seraient  étendues  à  toutes  les  chaudières,  on  doit 
se  demander  s'il  n'a  pas  été  la  conséquence  de  l'explo- 
sion isolée  d'une  ou  même  de  deux  d'entre  elles,  et  des 
secousses  qui  en  seraient  résultées.  A  cet  égard,  le  rap- 
port répond  qu'en  raison  du  faible  diamètre  (0°',156)  des 
tuyaux  qui  réunissaient  individuellement  les  générateurs 
à  la  conduite  commune  de  vapeur,  comparativement  à 
leur  grand  volume,  l'arrachement  de  ces  tuyaux  ne  pou- 
vait produire  un  abaissement  brusque  de  pression,  d'autant 
plus  qu'un  courant  très  vif  de  vapeur  existait  déjà  vers 
les  machines  à  l'état  normal;  de  plus,  les  chocs  latéraux 
des  chaudières  les  unes  contre  les  autres,  en  admettant 
qu'ils  aient  pu  les  rompre,  auraient  donné  aux  ruines  un 
aspect  tout  différent  de  celui  qui  a  été  observé  et  auraient 
éparpillé  les  fragments  des  générateurs  dans  toutes  les 
directions,  notamment  sur  les  côtés,  tandis  qu'à  peu 
d'exceptions  près,  leurs  trajectoires  dht  dessiné  vers 
l'avant  une  sorte  d'éventail  partant  d'un  point  situé  entre 
les  deux  cheminées,  et  ayant  ses  branches  extrêmes  di- 
rigées vers  le  nord-ouest  et  le  sud-ouest;  enfin,  l'explo- 
sion de  proche  en  proche  des  vingt-deux  chaudières  au- 
r^t  demandé  un  temps  assez  long  et  produit  un  bruit 
analogue  à  celui  d'une  violente  canonnade.  La  statisti- 
que officielle  allemande  indique  du  reste  que  parmi  les 
explosions  de  générateurs  appartenant  à  une  batterie,  il 
en  est  peu  qui  aient  occasionné  des  dommages  considé- 
rables aux  chaudières  voisines. 

La  disposition  en  éventail  des  trajectoires  des  débris 
projetés  semble  indiquer  que  l'explosion  a  commencé  par 
les  chaudières  du  milieu  ;  cette  hypothèse  est  confirmée 
par  les  avaries  de  la  conduite  générale  de  fumée  qui  a 


L 


44  EXPLOSION  DE  22   CHAUDIÈRES  Â  VAPEUR 

été  complètement  détruite  entre  les  deux  cheminées,  tan- 
dis qu'elle  est  restée  presque  intacte  aux  deux  extrémi- 
tés. Le  rapport  énonce  que  Tétat  des  lieux  et  Taspect 
des  fragments  des  générateurs  permettaient  d*attribaer 
la  catastrophe  à  une  action  ex/en^tire^  commune  à  toutes 
les  chaudières  ou  au  moins  à  un  grand  nombre  d'entre 
elles,  qu'on  ne  peut  trouver  que  dans  la  détonation  subite 
d'un  mélange  d'air  et  de  gaz  des  hauts  fourneaux  ren- 
fermant peut-être  d'autres  gaz  produits  par  les  foyers 
chauffés  à  la  houille.  Les  effets  d'une  pareille  détonation 
n'auraient  sans  doute  pas  été  considérables  si  les  tôles 
avaient  été  de  bonne  qualité  ;  il  n'en  était  malheureuse- 
ment pas  ainsi,  et,  en  marche  normale,  cette  imperfec- 
tion du  matériel  se  traduisait  par  des  fissures  en  pleine 
tôle  et  des  cassures  aux  rivures  qui  obligeaient  à  de  fré- 
quentes réparations,  à  telles  enseignes  que,  comme  nous 
l'avons  signalé  plus  haut,  la  moitié  environ  des  tôles 
inférieures  des  corps  principaux  des  générateurs  avaient 
dû  être  remplacées  depuis  l'origine.  Cet  état  de  choses 
était  aggravé  par  les  tensions  et  les  dilatations  irrégu- 
lières inhérentes  à  l'emploi  des  gaz  des  hauts  fourneaux  ; 
dans  ce  mode  de  chauffage,  surtout  lorsque  les  gaz  brû- 
lent difficilement,  comme  c'est  ici  le  cas,  la  zone  où  la 
combustion  a  le  plus  d'activité  se  déplace  d'un  instant  à 
l'autre,  et  les  tôles  sont  ainsi  soumises  à  des  efforts  va- 
riables qui ,  dans  des  chaudières  de  ce  système  et  de 
cette  longueur,  sont,  comme  la  statistique  le  démontre, 
de  nature  à  détruire  rapidement  leurs  assemblages  et  à 
créer  un  danger  ;  on  conçoit  donc  que  les  générateurs  de 
Friedenshûtte  se  soient  trouvés,  sans  même  que  le  per- 
sonnel de  l'usine  en  eût  conscience,  et  sans  qu'il  en  eût 
été  averti  par  des  signes  extérieurs,  dans  des  condi- 
tions particulièrement  favorables  à  une  destruction  com- 
plète. 

La  force  produite  par  l'explosion  des  gaz  a  dû,  d'après 


AUX   HAUTS  FOURNEAUX  DE   FRIEDENSHÛTTE .        45 

le  rapport,  prendre  naissance  derrière  les  chaudières  et 
Ters  le  milieu  de  la  batterie,  entre  les  deux  cheminées  ; 
c  est  pour  cela  que  la  conduite  générale  de  fumée  a  été 
violemment  écrasée  dans  cette  région,  et  dans  cette  ré- 
gion seule  :  on  a  constaté  que  sa  paroi  d^avant  a  été 
poussée  vers  celle  d'arrière.  Ainsi  s'expliqueraient  de 
même  les  autres  circonstances  de  l'accident,  telles  que 
la  maçonnerie  du  massif  rasée  jusqu'à  la  sole  des  car- 
neaux  inférieurs,  les  fragments  des  corps  supérieurs 
presque  tous  lancés  vers  l'avant  et  en  éventail,  les  bouil- 
leurs déplacés  du  même  côté;  ces  deroiers,  ayant  été 
soumis  à  la  pression  des  gaz  sur  toute  leur  surface  exté- 
rieure, ont  été  soustraits  aux  effets  de  projection  qu'ont 
subis  les  corps  principaux  sur  lesquels  cette  pression  ne 
pouvait  a^  qu'à  la  partie  inférieure. 

Cette  hypothèse  admise,  au  moins  pour  les  chaudières 
du  milieu,  il  ne  s'agit  plus  que  d'examiner  si  les  gaz  des 
hauts  fourneaux  seuls  ont  pu  donner  lieu  à  l'explosion, 
on  s'ils  ont  dû  être  additionnés  pour  cela  d'une  certaine 
quantité  de  gaz  de  houille. 

Le  comité  central  pense  d'abord  que  l'explosibilité  des 
gaz  des  hauts  fourneaux  ne  peut  être  contestée  ;  le  danger 
qui  eu  résulte  varie  naturellement  avec  la  composition  de 
ces  gaz,  notamment  avec  leur  proportion  d'oxyde  de  car- 
bone ;  mais,  dans  toutes  les  usines  où  on  les  emploie  au 
chauffage  des  chaudières,  on  a  soin  de  munir  les  tuyaux 
en  tôle  dans  lesquels  ils  passent  de  clapets  de  sûreté, 
parce  que  les  explosions  y  sont  assez  fréquentes.  On  cite 
même  quelques  exemples  d'explosions  qui  se  sont  pro- 
duites dans  les  carneaux  des  chaudières ,  sans  avoir 
occasionné,  il  est  vrai,  de  dégâts  matériels  importants. 
Les  accidents  de  cette  nature  sont  faciles  à  expliquer  :  le 
courant  gazeux  peut  être  interrompu  par  une  circonstance 
quelconque,  telle  qu'une  explosion  dans  la  conduite 
d'amenée,  un  arrêt  des  machines  soufflantes  au  moment 


^ 


46  EXPLOSION    DE  22   CHAUDIÈRES  A   VAPEUR 

de  la  coulée,  une  obstruction  de  haut  fourneau,  ou  l'ou- 
verture simultanée  des  obturateurs  des  gueulards.  Quand 
ensuite  les  gais  affluent  de  nouveau,  ils  peuvent,  s*ils  ne 
trouvent  pas  de  feu  sur  les  grilles,  ne  pas  se  rallumer 
immédiatement,  se  répandre  dans  les  cameaux,  non 
brûlés  et  mélaiir;és  d*air,  et  enfin  détoner  par  suite  d'une 
reprise  du  feu  de  houille  ou  de  leur  contact  avec  la 
maçonnerie  des  carneaux  portée  au  rouge.  Si  on  admet 
que  la  dilatation  produite  par  leur  inflammation  est 
capable  de  donner  lieu  à  une  pression  de  1  kilogramme, 
le  déplacement  des  générateurs  sous  une  pareille  action 
se  trouve  aisément  expliqué,  car  il  suffit,  comme  on  Ta 
vu  tout  à  l'heure,  de  l'existence  de  1/3  d'atmosphère  de 
pression  dans  les  carneaux  supérieurs  des  chaudières, 
pour  les  soulever  avec  leurs  bouilleurs  et  la  maçonnerie 
qui  les  entoure. 

Toutefois,  si  le  comité  central  regarde  comme  suffisante 
cette  explication  des  phénomènes  observés,  il  se  montre 
disposé^  pour  justifier  péremptoirement  l'intensité  de 
leurs  effets,  à  admettre  que  les  gaz  des  hauts  fourneaux 
étaient  mélangés,  dans  l'espèce,  à  des  gaz  de  houille. 
De  cette  manière,  leur  pouvoir  explosif  devait  être  aug- 
menté dans  de  larges  proportions,  car  il  ne  résultait 
plus  seulement  de  l'oxyde  de  carbone  provenant  des 
hauts  fourneaux,  mais  encore  et  surtout  de  l'hydrogène 
carboné  fourni  par  la  distillation  de  la  houille. 

Moyennant  cette  seconde  hypothèse ,  il  n*est  plus 
nécessaire  d'admettre  l'extension  de  l'explosion  à  toutes 
ou  à  .presque  toutes  les  chaudières  ;  on  peut  lui  attribuer 
une  étendue  plus  restreinte,  puisque  son  action  doit  être 
considérée  comme  beaucoup  plus  énergique. 

De  minuit  à  une  heure  du  matin,  dit  le  rapport,  les 
ouvriers  du  poste  de  nuit  prennent  leur  repas.  Ils  ont 
peut-être,  pour  cette  raison,  chargé  très  fortement  les 
grilles,  et  cette  surcharge  a  pu  avoir  pour  conséquence 


AUX  HAUTS  FOURNEAUX  DE   PRIEDENSHtÎTTE.        47 

Textinction  des  gaz  des  hauts  fourneaux;  en  effet,  le 
charbon  employé  était  de  la  houille  pulvérulente,  que  Ton 
devait  souvent  mouiller  avant  de  Tintroduire  dans  les 
foyers;  il  en  résultait  facilement  une  couverture  complète 
des  feux;  dès  lors,  les  gaz  éteints  des  hauts  fourneaux 
arrivés  pendant  cette  période  de  feu  mort  ont  peu  à  peu 
rempli  les  cameaux,  en  s*y  mélangeant  avec  de  Fair 
et  en  formant  avec  lui  et  avec  les  gaz  provenant  de 
la  distillation  de  la  houille  un  mélange  très  explosif. 
On  De  peut  décider  si  l'inflammation  de  ce  mélange 
8*est  faite  sur  une  grille,  ou  au  contact  des  briques 
incandescentes  des  cameaUx,  ou  même  dans  la  gaine 
principale  de  fumée;  ces  trois  suppositions  sont,  dans 
Topinion  du  comité,  parfaitement  admissibles  et  con- 
duisent au  même  résultat.  On  voit,  dans  tous  les  cas, 
qu'il  faut  éviter,  autant  que  possible,  de  brûler  à  la 
fois  sous  une  même  chaudière  de  la  houille  et  des  gaz  des 
hauts  fourneaux. 

En  définitive,  le  comité  central  des  associations  prus- 
siennes pour  la  surveillance  des  chaudières  à  vapeur  a 
voté  Vordre  du  jour  suivant  : 

«  Par  un  concours  fâcheux  de  circonstances,  un  mé- 
lange explosif  de  gaz  et  d'air  formé  dans  les  carneaux 
s'est  enflammé  subitement. 

ff  L*action  de  l'explosion  des  gaz  a  déterminé  dans  les 
chaudières  une  dislocation  locale  qui,  vu  leur  longueur, 
leur  mode  de  construction  et  la  mauvaise  qualité  de  leurs 
tôles,  a  pu  se  continuer  d'une  manière  relativement  facile. 
L'explosion  des  gaz  a  été  la  cause  d'un  ébranlement  et 
d*un  déchirement  des  chaudières,  à  la  suite  desquels  elles 
ont  éclaté.  » 

Ces  conclusions  ne  sont  pas  nettes,  car  tout  en  at- 
tribuant la  catastrophe  à  une  explosion  de  gaz  dont 
l'étendue  n'est  même  pas  indiquée,  elles  permettent  de 
supposer  que  cette  explosion  n'a  produit  qu'une  première 


48  EXPLOSION   DE   22   CHAUDIÈRES   A   VAPEUR 

dislocation  des  générateurs,  qui  aurait  été  suivie  de  leur 
éclatement,  et  il  n'est  pas  dit  explicitement  que  Taction 
de  la  vapeur  a  été  étrangère  à  ce  dernier  effet. 

La  portée  de  Tavis  qui  précède  est  encore  atténuée  par 
le  préambule  du  rapport  que  le  comité  central  a  approuvé, 
dans  lequel  il  est  dit  que  la  véritable  cause  de  l'accident 
de  Friedenshûtte  restera  toujours  dans  l'ombre,  et  que 
Ton  doit  se  borner  à  en  rechercher  l'explication  qui  pré- 
sente le  plus  de  vraisemblance. 


III.  —  OBSERVATIONS  ET  CONCLUSIONS  PERSONNELLES 

DU  RAPPORTEUR. 

Gomme  le  comité  central  des  associations  prussiennes, 
nous  croyons  qu'il  régnera  toujours  quelque  incertitude 
sur  l'origine  et  les  causes  déterminantes  du  désastre  de 
Friedenshûtte;  mais,  cette  réserve  faite,  il  nous  semble 
que  cette  assemblée  aurait  dû  tirer  des  conclusions  toutes 
différentes  de  l'enquête  très  minutieuse  à  laquelle  Tac- 
cident  a  donné  lieu,  et  il  nous  paraît  résulter  d'une  ma- 
nière presque  certaine  des  constatations  de  l'association 
silésienne  qu'il  faut  y  voir  une  explosion  ordinaire  de 
chaudières  à  vapeur,  dont  la  gravité  des  conséquences  est 
le  seul  caractère  spécial. 

Examinons  d'abord  s'il  existait  dans  plusieurs  chau- 
dières à  la  fois  une  circonstance  commune  de  nature  à 
amener  la  catastrophe. 

On  a  indiqué  le  manque  d'eau,  l'excès  de  pression  de 
la  vapeur,  et  la  formation  dans  les  cameaux  d'un  mélange 
détonant  de  gaz  inflammables  et  d'air. 

Les  raisons  invoquées  par  le  comité  central  des  asso- 
ciations prussiennes  nous  portent  à  rejeter  l'hypothèse 
d*un  manque  d'eau  général  ;  nous  ajouterons  que  si  l'ex- 
plosion d'un  générateur  bien  alimenté  peut  parfois  n'être 


AUX  HAUTS  FOURNEAUX  DE   FRIEDENSHÛTTE.        49 

pas  suivie  d'effets  dynamiques  importants,  on  ne  com- 
prendrait pas  qu'une  batterie  de  chaudières  presque  vide 
ait  pu  déterminer  des  phénomènes  de  destruction  et  de 
projection  comparables  à  ceux  qui  se  sont  produits. 

Nous  éliminons  pareillement  Thypothèse  d'une  tension 
exagérée  de  la  vapeur.  Outre  que  rien  dans  l'enquête  ne 
peut  faire  soupçonner  Fexistence  d'une  surpression,  il 
faut  considérer  qu'un  arrêt  prolongé  des  machines  souf- 
flantes aurait  seul  pu  la  créer,  mais  qu'alors  les  gaz  des 
hauts  fourneaux  auraient  cessé  d'affluer  sur  les  foyers 
et  que,  de  cette  manière,  la  diminution  dans  la  consom- 
mation de  la  vapeur  aurait  eu  pour  contre-partie  une  ré- 
duction équivalente  dans  sa  production. 

Quant  èk  l'inflammation  subite  d'un  mélange  détonant 
Hdxr  et  de  gaz  des  hauts  fourneaux,  chargés  ou  non  de 
gaz  de  houille,  nous  n'y  croyons  pas  davantage,  surtout 
en  tant  qu'action  générale  exercée  sur  la  batterie  de 
générateurs.  Nous  rappellerons  à  ce  sujet  les  observa- 
tions de  M.  Brunhuber  :  en  marche  normale,  la  quan- 
tité et  la  composition  des  gaz  des  hauts  fourneaux  ne 
changent  pas  brusquement;  ces  éléments  varient  dans 
des  limites  plus  restreintes  encore  quand  les  gaz  pro- 
viennent, non  plus  d'un  seul,  mais  de  plusieurs  appareils 
dont  l'association  a  pour  effet  de  masquer  les  variations 
individuelles  de  régime.  L'usine  de  Friedenshûtte  ren- 
fermait quatre  hauts  fourneaux  ;  ce  n'est  donc  pas  à  un 
motif  de  ce  genre  que  l'on  peut  attribuer  l'extinction 
simultanée  des  gaz  autour  de  plusieurs  chaudières.  Il 
n'est  pas  probable  non  plus  qu'ils  aient  cessé  d'affluer 
par  suite  de  l'ouverture  de  tous  les  gueulards  ou  de  l'arrêt 
de  toutes  les  machines  soufflantes  au  même  instant,  ni 
d'une  explosion  dans  la  conduite  d*amenée  ;  enfin,  l'obs- 
truction d'un  seul  haut  fourneau,  déjà  improbable  en 
elle-même,  ne  peut  être  invoquée,  puisque  les  autres 
auraient  continué  à  fournir  à  la  consommation  des  géné- 

ToBM  XV.  18S9.  A 


[ 


50     BXPL03XON  DS  22  GHAUDXéRSS  A;  VAPEUR 

jpateurs.  Cela  étaxit,  rextinction'  des  gaz  i(foit  ôtr^rogardée 
oomme  un  fait  spécial  à  ohaque  chaudière  ;  elle  n'a  pu  sa 
géDéitalisar  que' si  les  deus  chauffeurs  eti  leur  aide- ontt  été 
assez  Bégligentspour  laisser  tomber  les  feux  sur  plusieurs 
grilles^  à  la  fois,  ou  assez  maladroits:  pour  les  couvrir 
d/uoe  quantité'  exagérée  de  poussier  de  houille. 

Avec  un  mélange  détonant  exclusivement  composé  de. 
gaz.  dee  hauts  fourneaux,  et  d'air,  il  faut  admetÉce  qu'un 
assez  grandi  nombre  de  chaudières  ont  participé  à  l'ex^ 
tinctiûn  de»  gaz  ;  ce  nombre  se  réduit  au-  contraire  très^ 
sensiblement. da&sThypothèse  de  TinterventioB  des  gaz? 
de  houille:,  à  cause  de^leur  plua  grand*  pouvoir  explosif . 
Le  degré  de  négligence  ou  de  maladresseà  imputer  aux 
ouvriers- varie  j  suivant  qu'on  se  placedans^Uunou  Tautre 
cas. 

Daae  la  séance,  de  la.  Société  régionale  des  ingénieucs 
aUemaodddOila  Haute<-Silé^e^  M;  Minseent,  ingénieur  en 
chef] dB raaaociationailéeienne,  adéiol&ré que diK minutes 
en^ronjavanb  L'eiqYlosiôn,  uni  des  chauffièure  causait  aiitec 
un:  maïUBUima  en>  dehors  du  bâiâmentdès  ohaudiànes;  Les 
cadavres  des  trois  ouvriers  attaché»  aux  générateurs 
onbété  retrouvés  sur  Templaeement  môme  de  Ia:diambre 
de.chan&t;  ûeûs.  hommes  étaient  donc  à^  leur  poste,  eb 
rien  a'autoidae,  eu:  L'absence  de.  px)eiii\iefi:  eentlraires,  & 
dire  qu'Ua  nîoni  pas:  fait;  leur  àenrmri  On  ne\  saurait' 
émettm  desi  doutes  à.ce  sxQet^  quo;  si  lee .  faiti^ relevés .  à« 
llenquâtamâ  permattoienft  pas  disuttcibuerr  yogccidBnt  à.unei 
autcetcause,  inaianoiis  v«errûn3!pcécifiémeQbqu*iLesÉ.fbûtlei: 
deil/bBpliqsiasR'deil&maaiiànd  la.plu&: simple^ .a«DB  qa!il;amfc 
niéoeasAkej  d'kiflriininier'  les;  malheiureu»  qui  en  ontt  été» 
MÂctiiiMe*. 

Llétattdtailieiut  leur  fbuniiftjune>piemière  juatîfioatiofn^ 
Siiippûaoiia:eA'.effebqnei  .CM^Bairemanfe  à^  notre  opânionj^  les; 
ga&ae^iiQWDtDétBinis  enimdmeitemps  soua  piusiaurschaaK. 
diènacu  Upantfciéaidtor  dm  eménencea  d!Ilaede.  qu'Ur. 


AUX  HAUTS  FQfUiaiBiLnX   DS  FRIEDirnSntï^TTE.        Sl^ 

ne"  ponvaiefnt  se^ralfamer  qn'au  contact  d'un  feu  de  grille, 
et  qae,  si  des  Bâtiments  ont  été  incendiés  par  des  bri^- 
ques'  incandescentes,  celles-ci  provenaient  de  carneanx 
dans  Tesquels'  les  ga^  n'avaient  pas  cessé  longtemps  de 
firûler:  Il  est  peu  probable  que  plusieurs  feux  se- soient 
nmimés  simultanéinent  de  munière  à  concourir  à  Texplo-* 
sien  du  mélange*  détonant;  son  inflammation'  a  eu  vrai*- 
aemblablement  une*  origine  unique,  et  si  on  admet  qu'elle' 
s'est  propagée*  aux  chaudières  voisines,  elle  n'a»  pu'  le- 
fiurs  que  par  la  conduite  gétiéirale  do  fumée,  aui  sud'  de^ 
la  cloison  existant  entre  les  chaudières'  n**  7  et  8i  C'est 
dti  reste  ainm  que-,  d^àprès  less  partisans- de  Tes^limon' de 
gaz,  cette  conduite  serait  devenue  le  principal  point  à& 
départ  de  l^  fbrce» qui' aurait  repoussé"  lës' bouilleurs  vers 
V  avant  et  projeté  en  éventail,  du  mâtiie>  côté-,  les  corpa 
piÎBcipaux  des-  ehaudièresi  Mais,  en  ce  oas^  comment 
expliquer  que  son*  mur  antérieur,  c'est-^-dire  le  plus 
▼oisîn  du*  massif,,  soit  venu,  camme>on  Ta  constaté^,  s'ap«- 
pUquer  contrs  le"  mur  d^èu*rière?  Si-  lès  gaz^  avaient  réelle- 
m«Hit  fidt  explbsôenr  dan»  la  gaine  principale  de'  Aimée^, 
le»  dëur  paat)!»*  d^  cellè'-ci'  auraient  été-  écartées;  leop 
npppoehement  vers  les  cheminées'  prouve  au  contraire' 
que  Ta^tdrce  explonve^  a*  pris  naiissance  ou  s'est  propagée^ 
non- plus  es  arrière^des  générateurs,  mfais  sur  lew  emt- 
placeaient  même*,  en  avant  db  la  conduite'  géioératai  sev-^ 
TatBfe  à  PS^acuation»  ibn  produits*  i(»  la-  ooœikietiefiu 
Ajéutone encore  qm^ cette'  conduite;  a  été'  cosspIMiiiaeut 
oBettnéè  par  Ibe-  dKoembres'  entlw  les*^  deuv  ehsn&Détasv 
taodEff  qa^ta  Pérorait  rettwwée-mfe-  si'  elle»  avwm^  été^  K» 
théâtre  tf  une^  explbsbn  c^gaz. 

fies'  observations  nonst  paraiseent  dé  Bstaw  àt  ilim 
aAandoimep  f Kypolbôtoe  d'unr  m^ange  détoflaatf  9faa» 
agi  simeliaiiânentcsuir  plfasîeiirs'cBaadlèreB;  elvpir  SQfHai 
ai  dhcel^'*  le«i  euvrièredlavgé^de'PeiitieÉlim^dM'fti^ 

fl'  &vt  oonmdérer;  en  outrer  qa'tin»  Mpibaien  db»  m 


.i 


i 


'!• 


52  EXPLOSION  DE   22   CHAUDIÈHES   A  VAPEUR 

genre,  même  avec  addition  de  gaz  de  houille,  n'aurait 
pas  pu  occasionner,  à  elle  seule,  la  destruction  de  la 
batterie  de  générateurs  et  d'une  partie  de  Tusine.  On  est 
donc  amené,  dans  tous  les  cas,  à  conclure  qu'il  y  a  eu 
explosion  de  vapeur,  et  le  doute  ne  peut  subsister  que 
sur  la  question  de  savoir  si  cette  explosion  a  été  causée, 
facilitée  ou  aggravée  par  quelque  action  simplement 
locale  des  gaz  combustibles.  Leur  intervention,  réduite 
à  ces  proportions,  devient  plus  acceptable;  mais,  dans 
Tespèce,  elle  reste  encore  tellement  sujette  à  caution, 
et  il  est  si  facile  de  s'en  passer  pour  interpréter  les  cir- 
constances de  Taccident,  que  nous  croyons  vraiment 
inutile  d'y  insister  davantage. 

Pour  nous,  la  seule  cause  du  désastre  de  Friedenshûtte 
réside  dans  le  mauvais  état  de  la  batterie  de  généra- 
teurs, à  l'exception  des  chaudières  n^'  22  et  23.  Les  vingt 
autres  dataient  de  1872;  elles  avaient  été  construites  à 
une  époque  où  les  produits  métallurgiques  étaient  sou- 
vent médiocres,  et  où  il  n'était  pas  encore  entré  dans  les 
usages  de  vériifier  la  qualité  des  tôles  de  générateurs  par 
des  essais  de  résistance;  en  fait,  les  tôles  des  chau- 
dières n^*  1  à  20  étaient  aigres,  cassantes,  et  les  expé- 
riences dont  les  résultats  sont  relatés  ci-dessus  montrent 
qu'elles  manquaient  de  ductilité.  Elles  devaient  donc,  à 
l'usage,  donner  lieu  à  des  mécomptes,  et  c'est  ce  qui  n*a 
pas  manqué  d'arriver.  Les  cassures  aux  rivures  se  sont 
multipliées;  celles  qui  se  produisaient  des  rivets  au 
matage  étaient  généralement  assez  apparentes  à  froid, 
mais  celles  qui  suivaient  les  lignes  de  rivets  étaient  plus 
difficiles  à  découvrir;  des  fissures  se  sont  en  même 
temps  déclarées  en  pleine  tôle,  et  il  a  fallu  exercer  une 
surveillance  attentive  et  procéder  à  de  nombreuses  répa- 
rations pour  éviter  des  accidents.  Malgré  toutes  les  pré- 
cautions prises,  l'une  des  chaudières  s'est,  comme  nous 
l'avons  vu,  rompue  en  service  au  mois  de  mars  1886  ; 


AUX  HAUTS   FOURNEAUX   DE    FRIEDKNSHDTTE.       53 

cette  avarie  a  été  roccasion  d'une  revue  générale  des 
appareils  et  de  nouvelles  réparations  à  la  suite  desquelles 
vingt  et  une  chaudières  ont  subi  Tépreuve  officielle  en 
i886  et  1887.  La  situation  était  d'autant  plus  dange- 
reuse qu'avec  le  chauffage  par  les  gaz  des  hauts  four- 
neaux, le  lieu  de  la  combustion  la  plus  active  n'était  pas 
toujours  le  même,  ce  qui  entraînait  pour  les  tôles  les 
plus  voisines  des  foyers,  des  alternatives  de  tension  et 
de  dilatation  aggravées  encore  par  les  refroidissements 
provenant  de  Touverture  des  portes  de  chargement;  le 
type  même  des  chaudières  ne  convenait  guère  pour  ce 
mode  de  chauffage,  car  la  différence  très  notable  de 
température  entre  les  cameaux  supérieurs  et  inférieurs 
fatiguait  les  communications  reliant  les  corps  principaux 
aux  bouilleurs.  On  comprend  que,  dans  ces  conditions,  il 
ait  été  nécessaire  de  remplacer,  depuis  1872,  la  moitié 
environ  des  tôles  inférieures  des  corps  principaux. 

Les  ingénieurs  allemands  font  toutefois  remarquer  que 
les  épreuves  par  pression  hydraulique  faites  en  1886  et' 
1887  permettaient  de  compter  sur  l'efficacité  des  répara- 
tions exécutées  en  dernier  lieu.  A  notre  avis,  cela  est  loin 
d'être  démontré.  M.  Cornut,  ingénieur  en  chef  de  Tasso- 
ciation  des  propriétaires  d'appareils  à  vapeur  du  nord  de 
la  France,  a  publié  en  effet  une  statistique  des  épreuves 
légales  opérées,  avec  le  concours  de  cette  association, 
par  les  ingénieurs  des  mines  des  départements  du  Nord 
et  du  Pas-de-Calais,  de  laquelle  il  résulte  qu'un  certain 
nombre  de  chaudières  auraient  été  timbrées  comme 
ayant  subi  l'épreuve  avec  succès,  si  les  visites  exté- 
rieures et  intérieures  de  l'association,  faites  pendant  et 
après  Tessai,  n'y  avaient  révélé  l'existence  de  défauts 
importants.  De  plus,  M.  Gomut  a  fait  voir,  d'après 
les  statistiques  officielles,  qu'un  assez  grand  nombre 
d'explosions  paraissent  avoir  été  facilitées,  sinon  pro- 
voquées par  l'épreuve  elle-même  et  la  fatigue  excep- 
tionnelle qui  en  a  été  la  conséquence.  De  cette  double 


54  :£KFL08I0N  ODE   22  .CH:Â:UDIÈIIBS   A  VÀF£UR 

série  d'ûbeôrvatLoofii,  il  conclut  que  les  essais  à  iapresas 
hydraulique  '.demandent  à  être  faits  avec  des  soins  «tout 
particuliers  pour  présenter  des  garanties  complàtes  de 
sécurité,  et  peuvent  même,  s!il  enest  autrement,  conati- 
tuer  un  danger  en  augmentant,  saxœ  qu'on  s'en  %pei^ 
^Qoive,  des  «défauts  déjà  existants  ou  en  en  créant  de 
.nouveaux.  C'est  peut-âtre  ce  qui  est  arrivé  dans  les 
"demiôres  épreuves  des  chaudières  de  f'riedenshtitte. 
Notons  «noore  que  ces  chaudières  avaient  eu  depuis  dors 
le  tempS'de  subir  de  nouvelles  avaries,  en  raison  de  Ibut 
manqua  de  solidité  que  les  réparations  n'avaient  qu'inn 
parfaitement  corrigé,  du:8ervice  très  rude. auquel  dlles 
étaient  soumises,  et  des  efforts  spéciaux  supportés  par 
les  rivures  à  «la  jonction  àm  tôles  de  nature  différente  qui 
<^onfltituaient  leurs  «corps  principaux. 

En  «un  mot,  nous  sommes  porté  à  croire,  et  en  cela 
nous  ne  iaisons  :que  partager  l'avis  .unanime  des  ingé- 
nieurs allemanda,  qu'à  la  veille  de  la  catastrophe,  les 
générateurs  desrhauts  foumeauxide  Friedenshtttte  étaient 
extrêmement  fatigués,  et  par  conséquent  exposés  à 
sauter  (tous  ensemble,  dès  qu'une  circonstance  quelcon- 
que viendrait  rompre  l'état  d'équilibre  instable  de  tout 
le  syatème. 

Cette  circonstance,  nous  la  trouivons  dans  l'explosion 
même  de  Tune  des  chaudières  ;  un  accident  de  ce  genre 
n'aurait  eu  probablement  que  des  conséquences  limitées 
s'il  était  survenu  à  une  batterie  de  générateurs  solide^ 
convenablement  ménagée  et  bien  'entretenue  ;  dans  l'^es- 
pèce  au  contraire,  il  pouvait  et  devait  amener  les  suites 
les  plus  redoutables. 

Comment  cette  explosion  initiale  s'est^elle  produite  ? 
A<cetégard,  on  en  est  réduit  à.descoi^eotures.  Nous  avoua 
déjà  dit  que  nous  ne  croyons  pas  à  l'inflammation  d'un 
mélange  détonant  d'air  et  de  jgsz  'combustibles,  )m6me 
sous  'Un  îseul  générateur;  l'association  «ilésienne  penee 
que  la  formation  d'un  pareil  mélange. a  pu  être  favorisée 


AVX  HAUTS  VOI7RNEA17X  0S   FS^EDENSaDSTrE.        55 


f  par  des  faites  d*«aa  et  de  vapeur  à  quelques-unes  des 
chandièreB,  et  elle  aéchafaudé  sur  cette  hypothèse  toute 
une  théorie  que  sa  complication  et  son  originalité  exces- 
sive rendent  invraisemblable.  On  peut  encore  invoquer 
on  abaissement  particulier  du  niveau  de  reou,  par  éuifee 
de  déperdition  ou  de  manque  d*alimentation  ;  il  en  serait 
résulté  une  altération  rapide,  et  enfin  la  rupture  dkme 
on  de  plusieurs  rivures  ;  la  coloration  bleue  des  tôles 
inférieures  des  chaudières  n^'  6,  7  et  12,  s'expliquerait 
de  cette  manière,  mais  on  peut  l'attribuer  aussi  à  des 
surchauffes  locales  provenant  d'un  feu  intense  et  faciK- 
tées  par  des  dépôts  intérieurs;  de  plus,  si  Teau  avait 
manqué,  l'explosion  première  aurait  été  peu  énergique 
et  sa  transmission  aux  autres  chaudières  plus  difficile. 
Quant  à  l'influence  de  Tamincissement  des  tôles,  il  n^ 
-a  pas  lieu  de  s'y  arrêter;  les  épaisseurs  de  construction 
étaient  largement  suffisantes  :  les  corps  principaux  tra- 
vaillaient à  raison  de  3  kilogrammes  seulement  par  mil- 
limètre carré  en  pleine  tôle  et  de  5  kilogrammes  dans 
les  rivnres,  les  bouilleurs  à  raison  de  2^*\5  et  de  4  kilo- 
grammes ;  l'usage  avait  peu  altéré  les  épaisseurs  et  ces 
<îhifiËres  n'étaient  presque  pas  dépassés;  enfin  aucune 
déchirure  n'a  été  constatée  dans  les  parties  les  plus 
«oiTodées. 

Selon  nous,  la  première  explosion  a  été  occasionnée, 
comme  toutes  celles  qui  en  ont  été  la  conséquence,  par 
le  mauvais  état  de  la  chaudière  qui  en  a  été  l'objet. 
L'exemple  de  ce  qui  s'est  passé  au  mois  de  mars  1886, 
montre  que  sous  la  seule  influence  de  la  pression  inté- 
xieiire  et  dans  les  conditions  ordinaires,  les  chaudières 
de  Friedenshûtte  étaient  exposées  à  se  rompre.  On  «st 
donc  fondé  à  croire  que,  dans  Ja  nuit  du  24  au  25 
juillet  1887,  Tune  d'elles  s'est  déchirée  brusquement  ;  ^m 
éclatant,  elle  a  détruit  la  conduite  générale  Ae  sapeur, 
ot  exercé  en  même  temps  sur  les  chaudières  contiguOs 
-des  chocs  latéraux  qui,  à  cause  du  peu  de  «olidité  de  'ces 


56  EXPLOSION  DE   22   GHAUBIÉRES   A  VAPEUR 

chaudières ,  ont  amené  leur  destruction.  Ces  dernières  à 
leur  tour,  en  faisant  explosion,  ont  produit  le  même 
effet  sur  les  chaudières  voisines,  et  Taccident  s'est  ainsi 
étendu  de  proche  en  proche  jusqu'aux  deux  extrémités 
de  la  batterie,  sans  même  que  sa  propagation  ait  pu  être 
arrêtée  par  les  chaudières  qui  n'étaient  pas  en  service. 

Cette  explication  si  simple  et  si  naturelle,  uniquement 
basée  sur  des  faits  réels  et  indiscutables,  conduit  à  re- 
jeter sans  hésitation  l'hypothèse  de  l'intervention  des  gaz 
explosibles.  Elle  est  d'ailleurs  en  parfait  accord  avec  les 
résultats  de  Tenquête  de  l'association  silésienne  et  avec 
l'état  des  lieux  après  Taccident,  ainsi  que  nous  allons  le 
démontrer. 

L'explosion  ne  s'étant  pas  produite  d'un  seul  coup  , 
mais  ayant  atteint  successivement  les  diverses  chaudiè- 
res, sa  durée  a  été  d'une  minute  environ,  et  elle  s'est 
traduite  par  les  trois  ou  quatre  détonations  qui  ont  été 
entendues  par  le  personnel  de  l'usine,  subitement  ré- 
veillé au  milieu  de  la  nuit. 

Les  rivures  transversales ,  préalablement  altérées , 
étaient  des  lignes  de  moindre  résistance;  les  arrache- 
ments se  sont  donc  faits  de  préférence  le  long  de  ces 
rivures,  et  il  y  a  eu  relativement  peu  de  déchirures  en 
pleine  tôle  ;  les  fragments  étaient  en  général  formés 
d'une  ou  de  plusieurs  viroles  ;  un  petit  nombre  seulement 
s'étaient  développés,  mais  cette  circonstance  n'exclut 
pas  l'explosion  par  cause  intérieure,  qui  est  d'ailleurs 
accusée  par  l'apparence  des  débris  de  la  chaudière  n**  15  et 
de  quelques  morceaux  déroulés  des  chaudières  n"**  2, 6  et  7. 

En  retombant  sur  le  sol  ou  en  se  heurtant  contre  les 
bâtiments,  les  fragments  cylindriques  des  chaudières  se 
sont  déchirés,  rompus  et  aplatis;  ils  se  sont  ainsi  dé- 
formés de  l'extérieur  vers  Tintérieur,  c'est-à-dire  que  les 
bords  de  leurs  cassures  se  sont  repliés  vers  le  dedans, 
et  que  leurs  bosses  ont  pris  leur  convexité  du  même  côté. 

On  ne  peut  évidemment  expliquer  que  dans  leur  en- 


J 


AUX  HAUTS  FOURNEAUX   DE   FRIEDENSHtÎTTE.        57 

semble  les  .phénomènes  complexes  que  présente  une  ex- 
plosion aussi  considérable  que  celle  dont  nous  nous  occu- 
pons, n  nous  serait  donc  impossible  d'indiquer  les  raisons 
pour  lesquelles  chaque  chaudière,  prise  individuellement, 
a  été  projetée  dans  telle  ou  telle  direction;  quelques- 
unes  ont  échappé  à  la  règle  générale  qui  semble  avoir 
présidé  h  la  destruction  des  autres  ;  mais,  en  gros,  voici 
ce  qui  a  dû  se  passer. 

Les  rivures  circulaires  situées  à  la  partie  antérieure 
et  inférieure  des  corps  principaux,  c'est-à-dire  près  des 
foyers,  étant  les  plus  fatiguées,  ont  dû  céder  les  pre- 
mières à  l'action  des  chocs  latéraux  et  de  la  secousse 
résultant  de  l'arrachement  de  la  conduite  générale  de 
vapeur.  Cela  étant,  les  corps  cylindriques  des  généra- 
teurs du  milieu  de  la  batterie,  depuis  le  n^  6  jusqu'au 
n*  14,  se  sont  soulevés  à  l'avant,  en  se  détachant  de 
leurs  bouilleurs  qui  étaient  retenus  par  la  maçonnerie 
environnante.  Les  communications  ont  peu  résisté,  à 
cause  de  la  qualité  médiocre  du  métal  qui  les  consti- 
tuait. Les  fonds  antérieurs  et  les  premières  viroles  des 
corps  principaux  ont  alors  été  librement  projetés  dans 
l'espace  sous  un  certain  angle ,  dans  la  direction  des 
hauts  fourneaux,  tandis  que  leurs  parties  postérieures 
allaient  écraser  la  sole  des  générateurs  et  démolir  la 
conduite  générale  de  fumée  en  rapprochant  son  mur  d'a- 
vant de  son  mur  d^ arriére.  On  a  remarqué  qu'à  proximité 
de  la  gaine  de  fumée,  le  terrain  avait  subi  une  compres- 
sion énergique  qui  lui  avait  donné  une  pente  sensible 
vers  les  cheminées  (V.  PI.  I,  fig,  5). 

On  n'a  pas  retrouvé  les  dernières  viroles  ni  les  fonds 
postérieurs  des  chaudières  n"^'  8,  9,  10,  13  et  15,  qui  ont 
sans  doute  été  déplacés  vers  l'arrière.  Les  trajectoires 
de  ces  pièces,  si  on  avait  pu  les  tracer,  auraient  peut- 
être  modifié  l'apparence  en  éventail  de  Téparpillement 
des  débris  de  l'explosion;  mais  en  admettant  qu'il  en  fût 
autrement,  cette  disposition  se  justifie  d'une  façon  tout  à 


58  EXPLOSION  BE  22   OHAUBIERES  A  VAPEUR 

îait  satisfatsanto  par  les  considérations  très  simples  dans 
lesquelles  nous  venons  d'entrer,  lesquelles  donnent  en 
même  temps  la  cause  de  récrasemedt  du  sol  de  la  bat^ 
terie  de  générateurs  iprès  des  cheminées,  et  de  la  des- 
truction de  la  conduite  transversale  de  fumée  par  le  dé- 
placement de  son  piédroit  antérieur. 

Les  chaudières  situées  au  nord  et  au  sud  du  massif  ne 
paraissent  pas  avoir  été  soulevées  à  Tavant,  comme 
celles  du  milieu.;  aussi  leurs  débris  se  8ont*ils  répandus 
dans  toutes  les  directions,  en  jpassant  au-dessus  de  la 
gaine  transversale  de  fumée  sans  la  démolir.  Cette  gaine 
est  donc  restée  intacte  aux  deux  extrémités,  où  Ton  cesse 
en  même  temps  d'observer  la  disposition  en  éventail  des 
trajectoires  des  fragments  projetés. 

Plusieurs  chaudières,  par  exemple  celles  portant  les 
n®"*  5  et  18,  se  sont  retournées  en  faisant  explosion, 
c'est-à-dire  que  leur  arrière  a  tendu  à  venir  prendre  la 
place  de  leur  avant,  et  inversement  ;  la  chaudière  n^  5  a 
été  ainsi  projetée  presque  tout  entière  vers  le  nord*«st, 
abrsque  d'autres,  comme  lesn*'  7,  11,  12  et  14,  étaient 
lancées  en  totalité  ou  en  presque  totalité  vers  l'avant. 
Le  retournement  des  chaudières  n^  5  et  18a  sans  doute 
été  provoqué  par  la  rupture  d'une  rivure  longitudinale  à 
l'une  de  leurs  extrémités  ;  cette  évolution  n'a  pu  se  faire 
sans  occasionner  un  grand  désordre  parmi  les  chaudièreB 
•du  voisinage,  et  a  dû  aider  beaucoup  à  la  propagation 
de  l'accident  dans  les  régions  occupées  par  les  chaudiè** 
res  vddes. 

Quant  aux  bouilleurs,  ils  ont  été  ouverts  h  leur  partie 
supérieure,  principalement  à  l'arrière,  par  suite  de  l'ar* 
xachemen^  de  leurs  communications;  ils  ont  été  ainsi 
Hsoumis  à  une  pression  agissant  de  haut  ten  bas,  ^et  ils  ont, 
•en  outre,  été  amenés  à  quelque  distanœ  vers  Tavant,  en 
dépit  de  la  maçonnerie  qui  les  entourait  de  ions  côtés, 
«t  qui  a  été  déplacée  avec  eux.  La  destruction  du  massif 
ia  été  ainsi  complétée  jusqu'au  niveau  du  sol. 


i 


AUX  BAïUTS   FOURNSAUX  DE  TBIEDBNSHÛTTE.        59 

limons  pazattimpossible  d'indiquer  exactement  la  chau- 
dière qui  a  éèé  le  point  de  départ  de  la  catastrophe.  Si  Ton 
an  JQgeMt qpar  la  violence  d«  Taotion  delà  viq^eur,  il  fan- 
dratt  admottse  que  la  chandière  n**  15  a  sauté  la  preomôre  ; 
l'aasûciation  eilésienne  pense  que  ce  sont  plutôt  les  chau- 
diàns  n"^  7  'et  6  ;  nous  ne  nous  prononcerons  pas  à  oelt 
égard,  mais  nous  croyons  qu'il  faut  se  tenir  en  garde 
contfe  les  déductions  que  cette  association  prétend  tirer 
de  l'ordre  ée  ^supeirpoaition  des  fragments  provenant  de 
généFateuTB  di£Eârents  :  dans  l'ouragan  de  fer  et  de  bri^ 
4116B  qui  s'est  abattu  sur  l'usine  et  l'a  détruite  en  partie, 
il  s'est  produit  des  bouleversements,  des  chocs  et  des 
ricochas  qui  ne  permettent  pas  de  prendre  on  considéra- 
tian  des  particularités  de  ce  genre. 

Si  la  statistique  n'a  pas  ^encore  enregistré  de  catas- 
troplies  aussi  considérables  dans  leurs  effets  destructifs 
que  celle  de  fciedenshûtte,  c'est  qu'il  existe  peu  de  bat- 
leries  d'un  pareil  nombre  de  générateurs,  et  qu'on  ren- 
contre rarement  des  circonstances  aussi  favorables  à 
l'extension  d'une  explosion,  ûependant,  nous  pouvons 
citer  des  exemples  d'accidents  dans  lesquels  des  batte* 
ries  assez  io^rtantes  ont  été  complètement  détruites, 
sans  qu'ofu  puisse  alléguer  l'action  <des  gaz  eiQ)losifs  dans 
lescameaux. 

Le  8  avril  tl86&,  cinq  générateurs  ont  éclaté  d'un  seul 
coup  daule  laminoir  Mossend,  près  de  Olasgow.  M.  l'in- 
géDÎear  en  chef  Fletcher  n'a  pas  hésité  à  attribuer  cet 
accâdent  à  la xupture  d'une  des  chaudières,  et  à  la  dislo- 
catioD  qu'elle  a  entraînée  parmi  les  autres.  De  leur  côté, 
les  rîngéoieurs  allemands  ont  eiqtliqué  la  xiropagation  du 
déaastie  par  la  chute  .brusque  de  pression  qui  a  eu  lieu 
smoltpMiément  dans  tout  le  groupe  de  générateurs. 

Le  26  décembre  1&76,  dans  la  fabrique  de  sucre  de 
Saint-Hilaire-Cottes  (Pas-de-Calais),  une  batterie  de  cinq 
chaudières  a  été  détruite  dans  des  conditions  analogues, 
en  marche  normale,  les  valves  de  prise  de  vapeur  ou- 


1 


60  EXPLOSION  DE   22   CHAUDIÈRES  A   VAPEUR. 

vertes.  Trois  seulement  de  ces  chaudières  étaient  en 
pression;  les  vides  alternaient  avec  les  pleines.  L'une 
d'elles,  située  à  une  extrémité  de  la  batterie,  a  sauté  par 
suite  d'un  concours  de  circonstances  telles  que  le  mau- 
vais état  de  l'appareil,  un  excès  de  pression,  etc.  ;  sa 
destruction  a  amené  celle  du  reste  de  la  batterie,  malgré 
rintercalation  des  deux  chaudières  vides. 

La  catastrophe  de  Friedenshûtte  s'est  produite  à  peu 
près  dans  les  mêmes  circonstances  que  les  précédentes, 
et  ses  conséquences  n'ont  été  plus  étendues  et  plus 
graves  que  parce  que  la  batterie  renfermait  vingt-deux 
chaudières  au  lieu  de  cinq. 

En  résumé,  nous  concluons  de  la  façon  suivante  : 

Tout  en  faisant,  au  sujet  de  l'origine  de  l'explosion 
de  Friedenshûtte,  la  part  de  l'incertitude  qui  résulte  de 
la  disparition  de  tous  ses  témoins  immédiats  et  de  la  des- 
truction complète  de  la  batterie  de  générateurs,  il  y  a 
lieu  de  croire  que  cette  catastrophe  ne  doit  pas  être 
attribuée  à  une  action  extérieure  aux  chaudières,  c'est-à- 
dire  à  la  détonation  d'un  mélange  explosif  d'air  et  de  gaz 
combustibles  accumulé  dans  les  carneaux. 

Il  semble  probable,  au  contraire,  d'après  les  résul- 
tats de  l'enquête  et  d'après  la  disposition  des  lieux  après 
l'accident,  que  celui-ci  a  été  uniquement  causé  par  le 
mauvais  état  des  générateurs,  qui  avaient  été  construits 
en  tôles  de  qualité  inférieure  et  n'étaient  plus  assez 
solides,  malgré  d'importantes  réparations,  pour  résister 
aux  efforts  qu'ils  avaient  à  supporter.  Dans  ces  condi- 
tions, l'explosion  de  l'une  des  chaudières  a  entraîné 
de  proche  en  proche  la  destruction  ou  le  déplacement  de 
toutes  les  autres,  par  suite  des  chocs  latéraux  auxquels 
elles  étaient  incapables  de  résister,  et  de  la  chute 
brusque  de  pression  qui  s'est  produite  &  leur  intérieur. 


I    UILKACZ  COHPiniTIFS  DB  LA  PRODUCTION  DES  COMBOSTIBLBS  MINÉUni, 


STATISTIQUE 

de   l'Industrie   minérale   de  la  Oanoe. 


>tPARTEUENT. 


PMT-dB-WRU 

PTTnéci-OrfSDIileB.  .  . 

utec 

Satet  (Bute-) 


uouiiia  I .''.';.'!!  ; 

HoullItMsDtbrtcite  . 
Uoiiilla 


HoulllB 

Ugnlla 

Houilte  at  sDthraclM .  . 
Llpilts 


Lignlie. 

Houilte  et  snthraclta.  . 

Houille 

ADthndIe 

Houille 

Anthradle 

Bouille  '.'.'.'.'.'.'.'.'.'. 
HoulllB  et  anUiitcila  .  . 

Houille. 

Houille  et  utbraclta.  . 
Lignite 


Houille  el  anlbrwite  . 


i.943.tue 
SOSffiR 

1Î.137 
i.963 

stsce 

«.391 

iBi.œo 

7.II9.S33 


186.471 

1.V7.S6I 


1.733 
7.*5S 

U.907 


3  311.I»! 
lîg.036 
10.010 


17B.931 

t.499.iïa 

7.864.8^ 


Augnenutton. 

(')  Cm  aUaiu  Mt  lu  inbliA,  pir  ordra  di  H.  le  Mialitn  du  Tnnoi  pnblin,  ■■ 
■nd  *|fcM  da  S  au»  lt8>.  Lu  cUITm  coneiiunt  l'ioaii  ISSB  aoBi  «Hniti  dw 
«Ml  trmrtifitlâ  banni  nr  lu  Iniioiean  itm  miaet  et.  ptr  mile,  pnmiulnl;  taiidii 
Mb  nitiniom  de  lisf,  làaltaai  da  dépoaillemeDl  des  tuti  nmult,  canllent  dtt 


STATISTIQUE   DE.  l'iNDUSTRIE   HIN^RALK 


il 


. 

S; 

1: 

' 

'1.' 

■li 

s 

m 

% 

s 

S 

¥ 

1 

s 

iU   !_ 

t 

"4 

» 

5 

s 

}. 

£ss  il 

1 

s 

? 

5 

» 

s 

s^  el 

ç 

X 

S- 

S 

s 

i 

SS!   il 

î    l  I 


DB  Ul  FBAncœ:. 


i 

iSÎISÊ.IMI  SSSSÎsS.lslh 

jsj    a^  i  ^  ^ 

1^1; 

IS|Si.i!.l3«|ISIi3».|l||i 

1 

1=1! 



-  ■  •  ■ 

•  ■  i 

:;:-t:::;;  ; 

^i 

■  S-:: 

■.  :  ;^  :  :  :  :  .: 
:  :  ;3  :  :  :  :  ; 

i  : 

r 

8 

:  1  :  :  ; 

rinyf; 

■«  • 
il  : 

64 


STATISTIQUE   DE   l'iNOUSTRIE   UINÉRALE 


§ 


§    s 


il  •  • •  •  •  •       •       • 


§  i  SSi  i  §  §  iisii 


00 


M 
H 

as 
o 


•311 


Sooo 

♦S       «i^ 


•  •  ,.■  _•  •       •  ^r       •       •       «       »       •  • 


^     t-     <e     00 


J^J 


t«^     oeoiAmM9« 


$528* 


»      ^ 


S) 


a 


Me< 


09 
H 

H 
Z 
O 

en 
na 

Q 

» 
O 

H 

D 
Q 
O 
flS 


O 

5    ^ 

O       "^ 

a 


« 


^3<Svr*S  • 


^    ■    •    ■    •    ■    - 


00 
00 


•  «  ^ 

«0  I  ^  S 

H    '  • 

K 
O 


e 
a 


OiCO 


«     X     K     A     «     •     « 


'55S^§ 


8» 


H  •       •      •       ■      •      • 

oA'^aoaacoeo 


*  * 


S 


^     «^     91        eo     « 


.SSII 


§ 


-<  «  5  3 
ar. -S  g  * 


-H 


dg    1 


e 


«>  «1 


5  ®  •  «|Jg_gj55  • 

8  s  8  8  8  8i  85sl  IS  mi  II  8  Islllsl  sis! 


CQ 


S 

M 

H 

a. 
ta 


DE   LA   FRANGE. 


65 


,     âê^îft 

« 

i 

,    |3» 

• 

V5 

i 


I 

5«  ■  "^ 


■  ao-^ 


a:: 


9»  I  e4 


a 


^ 


8J« 


•    i 

s 

I  g 


en 


u 

O 
H 

9 
Û 
O 
es 


u 

»   as    « 

a   P 

o 

a. 


2    42 

H      C 


ë^S  ^    §S     ^     S     2S? 

Q  •  •  •  •  •  • 

O  =      S  »»  "''  O  -T* 


^  00 


Ci 


00 
00 
00 


s 

«o 


w  ▼«  »?  ao  o 
oeoooo^  s  s 
5      cooaA 


ooc 
e»5»? 


cs«s«sx(n 


a   «   « 


en 

ce 


09 


ki 

s 


I    _ 

a  «t  V  o 


»iaQaooocco»t^^e)^eoaosAt^     a90< 
s  3  !::  S  <»5  «Q  2?  "^  50  fi  »2     ^««««îS< 


S  _         _^ 


w     co 


ce 


I 

»  X    ^ 

2  H     o 

OS  *- 


•e 

a»      -^ 

a      m 

o 


«aAi 
a'  ■ 


I      ^   S 


ta 


CD 


■^       «-* 


00 
00 


a 

•o 

H 


iSSS  « 


MU)  «« 
4,  —    — 

a 
a 


s   s 


«  OSA 


e     A    *    A    K 


.IS 


<t   •  «  s 


r-O-^ 


en 


08 

o 


ao     <T<     eo 


a 


«a 

«>      r<- 

a  s  C  9 
a      Si 

S 


s    X    s 


coco 


OS 
M 
Dhi 

D 
Q 

o 

H 
•< 
O 

S 

-< 

Q 
M 

a 
o 


•   CO 

■  (0 

a 

a 

o 

o 

ja 

^ 

■•C 

•c 

«a 

«« 

•  O 

9) 

C 

e 

.  O     . 

•  4} 

.Q> 

Ct 

<M 

0} 

.  H 

H 

••«     • 

9 

3 

•  a  ' 

■  O) 

.  O) 

•  o    • 

•  ► 

u 

'  V 

'  o 

•23   • 

.•S 

.•o 

"g    • 

.  a> 

.  « 

00 

■  in 

i  -g  'S 


«n 
O 


«a 


•  »«  ••g 

I  »  «  CD  -S  W 

Ë  a  3  s  9 


o    .  «  es  0)  SS  ^ 

«    .  •  "  w  ^  » 
et  «;  cO  ea.ctf  ^xA 


On       <n 
•*^  S      o» 

S  3  *  5 

|-S:I 

es  0}    •0} 

©  .  « 
3  M  .  ^ 
eS.cd  «.ett 


•o-ots  o-g  o'Oça'O  î-"®  "«  «cS  «"Sœ  «"2^ 
9  s  s*«  3*«  se  3*«  3-a>c:^aiC3*a>  3C3«V  3*« 

cu  cu  û.  tf  û.  rt  û.  •<  Ou.  fic  a.  ac  ^  ptf  <<  os  eu  ><  tf  cu  flC 


CO 

H 

ss 
fia 

< 

•M 

p 


a>  u 


a 
a 


«  < 


9 

5 


.a 

3 
•< 


a 
«o 

os 

« 

3 

À    S 

S     s>        •    ^ 

3    a  «  h    S 

o      Xi    Si  O      <o 


O 


o 

i 

3 

«o 

S 


Tome  XV,  1889* 


66 


STATISTIQUE  DE  l'iNDOSTRIE   MINÉRALE 


/        U  • 

D     se     • 
O     O     «J 


«> 

es 
a 


9» 


•o      •»    "^    ^ 


3    SSaS 


co 


'^         9^      W*  W  ^          ^F^  ^  ^« 

^*           ^*  ^-  ^«     r-"  w  »*- 

•              ■  •  *  i  * 

lO            r«  00  9  ^  o 

eo  00  ^  ^r» 


00 


09 

•o 

H 


C3   B    S    «i 
S 


a    &    B    s    « 


«  s-  e  ...2 

Ed  s  .-«  «  u 


«  «g  ^  «  o  S  §5  55  <5 


2 


gB     B    B 


S 


BBS^^BBAB  BBBBBASBSBBBBBBSBBSS 


M     K 


O 

B   as   • 

S  p  1 


M 
« 


3 


r-    00   <N»i**    ^ 


Sg   i 


•  S  §  I 


§ 


-*   ^ 


m 


9i 


CQ       ^ 


•  •  •  -» 

<F*     94      r-        lO 


00 
00 


n 

S 

«o 

H 


e  B 

a 
o 


B     S.S'' 


B    B    B     B     a    S 


B  co    A 


00     aA  Se  ^ 

B   «   B    bCRsCOs   b   b»s^»    •    •    bS«b 


Cfi       00 


co 

H 

a 
o 

& 

A 

o 
«s 


-.        •■        O 

A  SS  c;  ^  -~ 

o       eu 


CM 

es 
o 


ç)^oco^»iQOa09*a»aA)<2^^SS^!lSSS^^     ooocDOaQooîO^flp 
•  a*»îJ50'^<0'»->i73.fîÏQ«î»»c6aO<><e3aftaooiÇ--ec  *  ^  iftr;  *oo2J -^««-^ 
^or-3oa<»«ÔM^85^«t-<©^-^oo     «o-^icço         '^ceeo^:c€D<o^ 


^^  <0»       — COt^ 


(HM^ 


CO^ 


«a 

BB&BB»BB  ^^"^  BBSBBBBBBSBB 

O 

O 


B     B     B     s 


BBBBSBSbB 


ec 

M 

Pi. 

o 

H 

-< 
u 

tu 

M 

Q 

H 

O 


s 

a  3 

o  ai 


& 


ua 

•«« 

S   «   09 

X  H 

C  3  3 
C    CJ   0» 

tZ  >•  > 
«  o  9 

3  6C&0 
C9  ra.:4 


o  Oi  « 

«  S  S  S 

s  ^  C  3 
0}  0)   s  0) 

e«ï>c3  u 
cbUl*  aeML-3«33e«3 


c  5 
o  o 


3 


^2  -ice 

C  3     •  C  3  3 
O  a>     .  O  *  «> 


0)    .  ca  0)    .  c0  Q}  A) 

•  «        •  c 

«     .  _  «     .  „  o  ttJ 

tto   '  3  ec       3  MCtO 

•»  5  »  î*:i  «  **=  2 


•0 

P 
o 

"C 


C 

H 

S 
0» 


n       «0 

B     ■  C 
O    .^ 

bl    .  t. 
«  00  a> 

sic 

Ses 

«>  «  o 
a>  "  œ 

&C3  6C 


« 

a 
o 


K 

3 

o 


C 

M 

S 
0> 

■5: 

0» 

•o 

60 


a 
o 


I 

« 

2t 


,•=  • 


O 


o 


^   S^^  C-=— ^.C£   C-=^^^   C-C^   C<CX3 

o.-^  0:  a.  •*- â:  osca:  tf  <  tf  ^  «  û.  <  0C  :;.  •<  tf  pï 


T3^2^ 


S^  3-<l>C*«>  3-»  3*a>  3>ïj  3 


Xk'è 

<  u  ^ 

iSP 

Sa 


H 
CL 

sa 


C 

ttt 

o 


o 


•  i    ■   • 

3       C) 

•  es     •  o 

•  SS   ''3 

•  '^  ••= 

•  ®«> 

§    3  â  «i^  -g 

â      u   o   C90S   là 


o 


g 

9 


5 


3 

•E 


«> 
a 
fl 

o 

ca 
O 


CD 


b      *«         »«         X 


5 

3 

B 

e 

as 


9 

O 


I 

43 


«*         9 


3 


9 

9 


ksSSs^SSi. 

DE 

LA   FRANCE. 

67 

»S  S  3ie  S    3  es 

1        Sî! 

S 

8      ! 

i 
1 

-£ 

i 

s     l 

ii" 

s 

B       a 

8!"S 

s 

^é^ 

i 

S 

ss 

B 

s      t 

7 

s 

î 

m 

s 

~T~    1 

gss 

g 

:   1 

Se 

"i~ 

s 

«a 

t 

:     1 

iî" 

s 

i  i=s 

1. 

1 

j    =.E 

s 

=    ■*    '■ 

f- 

< 

■s 

:      = 

^g 

;l 

:     l 

■i  ■  ■ 

■"'»■■ 

■f 

1:  ; 

:|::: 

:l  :|  ; 

■- 

s-4 

■c  .   . 

.■E    -s   ■ 

'■£ 

:     21 

li 

l^iil-tiil'rét 

t 
s 

■1 

:     |s 

«=  ^  -o»  -fl^-^K  ■„„, 

^^ 

ii;iij 

Il  1  -1  illll  :'ll-^ 

■1  -fil 

11 

1 

|s 

s^B         a>.Ë«3ci.siiE 

S^ 

&i 

4i  1  if fllllilll 

JJP 

il 

1  1 

■^  =  *î— iï=     ég     HO—  3:sM:a—  «s:c— o—  nea<B 

llllfll  1  4I1IIIÎIISIIIIÎII 

^3â 

S=f 

u.4=x;i.s«  4  <sa.<«za.aiEBS£.ci:3.a:<3: 

ils 

;l 

■  '--ti  ■ 

U  '■  - 

£ïê 

! 

ii 

;li 

-1  ;  a^ 

iïmI 

lit 

i 

ï 
ï 

s 

1 

68  STATISTIQUE    DE    l'iNDUSTRIE    MINÉRALE 


8   i   -i  ^' 


£3 

-" 

.il..l.    . 

■ 

?5 

..ï 

s 

H- 

ÏSS 

l' 

" 

J 

I- 

.|iS 

I|.-S'5SS 

i|S 

361^ 

=^sl|||SS 

il!l 

p|ï||8 

1- 

a,. 

... 

...05... 

S"' 

"i" 

Ss. 

iS 

5 

1       1 

1 

>> 

''il  i 

B  5 

! 

3 

î 

KR 

s 

S|      § 

S 

1  - 

s 

^ 

SSP 

r 

■h 

s 

~; 

s 

r 

p- 

i|. "8=111 

sg 

.5ÎPS.ÏS§|ll5a|l 

a" 

551 

lias: 

-2      ES         S 


.11; 


;iiliii---i 


DE   LA   FRANCE. 


S  S    SI  5     S    i§S   S   -  t 

■  =s  =  ô       si    -3  "    s         - 


îîil.i?.sî=ii..ll.ij 


rj5Sinilî«tTSr-    _  «rt 


M    3  S  E     i    p  I   §    !!  g 


?.!...8i.'iS..S.  .m 


.î.i=ii.sSSss»SS.  ggr.!3|SiSÏI8l 


■S m. ..s  .3 


li!:-||!S- 

il!  iilll 

lîîsHîîîi 


ÉM  lèlëlll 

;il I  iiîiili  : 


I    If  I      i    sïll  I    I  I    é   1.11 


5r«Eg 


tlïîà. 


70  NOTICE   SUR  l'enseignement 


NOTICE  SUR  L'ENSEIGNEMENT 


DB 


L'ÉCOLE  NATIONALE  SUPÉRIEURE  DES  MINES 


Par  M.  AiKUj>BE  GÀRNOT, 
Ingéaiesr  en  chef  des  mines,  Inspectear  de  rÉcole, 


L'enseignement  de  TÉcole  supérieure  des  mines  a  reçu 
depuis  quelques  années  d'importantes  modifications,  qui, 
après  avoir  été  étudiées  avec  le  plus  grand  soin  par  le 
Conseil  de  TÉcole,  ont  reçu  l'approbation  du  Ministre  des 
travaux  publics. 

En  publiant  les  nouveaux  programmes  des  cours,  ré- 
digés par  les  professeurs  de  l'École,  il  a  paru  utile  d'y 
ajouter,  sous  forme  de  préambule,  une  courte  notice  des- 
tinée à  faire  connaître  les  réformes  récemment  intro- 
duites et  à  donner  une  idée  générale  du  système  d'ensei- 
gnement de  l'École  des  mines,  qui,  sur  divers  points,  a 
servi  de  type  pour  l'organisation  d'autres  établissements 
d'enseignement  supérieur. 

Élèves,  —  On  sait  que  l'École  des  mines  de  Paris,  fon- 
dée d'abord  spécialement  en  vue  de  former  les  ingénieurs 
du  corps  des  mines,  a  dû  bientôt  ouvrir  ses  portes  à 
d'autres  jeunes  gens,  qui  cherchaient  à  se  préparer  à 
différentes  carrières  de  l'industrie;  elle  a  dû  admettre 
aussi  des  étrangers,  les  uns  envoyés  par  leurs  gouver- 


I 


DE  l'école  nationale  SUPÉRIEURE  DES  MINES.       71 

nemeots  à  titre  de  fonctionnaires^  les  autres  venant  cher- 
cker  les  moyens  d'instruction  nécessaires  pour  se  faire 
une  place  dans  Tindustrie  privée  de  leur  pays. 

Les  élèves  appartiennent  »  en  définitive,  à  trois  catégo- 
ries difiërentes  : 

1*  les  élèves  ingénieurs ,  qui  se  recrutent  exclusivement 
parmi  les  élèves  de  TEcole  polytechnique,  auxquels  leur 
rang  de  sortie  permet  le  choix  de  leur  carrière  ;  ils  entrent 
seuls  au  service  de  TEtat  et  sont  toujours  en  très  petit 
noDibre. 

2^  Les  éléoes  externes,  dont  Tadmission  se  fait  par  voie 
de  concours  ;  la  plupart  ont  suivi  les  cours  préparatoires 
qui  se  font  à  TËcole  même  et  où  ils  n'ont  été  admis 
qu* après  un  premier  examen;  quelques-uns  sortent  de 
r École  poI]rtechnique;  d'autres,  plus  rares  encore,  se 
présentent  au  concours  après  des  études  faites  au  dehors. 

3*  Les  élèves  étrangers^  qui  sont  admis  à  la  suite  d'exa- 
mens de  capacité,  permettant  de  reconnaître  s'ils  sont 
en  état  de  suivre  utilement  les  cours;  quelques-uns  ont 
d'avance  une  place  marquée  dans  l'administration  de 
leur  pays,  et  viennent  puiser  à  TEcole  des  mines  une 
instruction  technique,  qu'ils  ne  trouveraient  pas  chez 
eux  ;  d'autres  sont  simplement  recommandés  à  titre  privé 
par  les  ambassadeurs  ou  chargés  d'afEaires  de  leur  pays. 

Une  quatrième  catégorie  est  celle  des  auditeurs  libres, 
français  ou  étrangers,  qui  sont  autorisés  par  le  ministre 
des  travaux  publics  à  suivre  en  tout  ou  en  partie  les 
Goors  de  l'École  des  mines,  mais  sans  participer  à  aucun 
des  exercices  pratiques,  sans  avoir  aucun  examen  à  subir 
et  sans  pouvoir  obtenir  aucun  diplôme,  ni  aucun  certificat 
à  leur  sortie  de  l'École.  Les  auditeurs  libres  ne  sont  pas 
comptés  au  nombre  des  élèves  proprement  dits  et  jouis- 
sent seulement  de  la  faculté  de  suivre  certains  des  cours, 
pour  lesquels  ils  se  sont  fait  inscrire. 

L'enseignement  est  commoni  aux  trois  catégories  d'é- 


STATISTIQUE   DB.  L'INDUSTRIE   HINÉRALE 


Ï.S»S8SiîiSSISSïSïïî3S.SS8?gGE  = 


S  i 
I  ; 

^1 


m 


1 
lii 


■J>' 

:||.- 

iâ^llliiilslil 


f 


:|î:l 
:S1  :  j 


i  1 

! 

5 

S.. 

i   tfà  s 

II 

n. 
ï 

1 

1 

1   IS  1 

I  I 


I    5.  « 

=■      i     F 
g       1      S 


IH 


DE.  Li;  fbahce;. 


74  NOTICE  SUR  l'enseignement 

professeurs  de  donner  des  développements,  que  justifie 
amplement  Timportance  du  rôle  que  ces  sciences  jouent 
dans  rindustrie  moderne  ;  celui  des  leçons  de  géométrie 
descriptive  et  de  stéréotomie  a  été  quelque  peu  réduit , 
tandis  que  l'analyse  infinitésimale  et  le  cours  de  chimie 
générale  se  maintenaient  sensiblement  dans  les  mêmes 
limites  qu'antérieurement. 

Les  quatre  professeurs  chargés  des  cours  préparatoi- 
res disposent  donc  aujourd'hui  du  nombre  de  leçons  ci- 
après  indiqué  ; 

Analyse  et  géométrie  descriptive 45  leçons. 

Mécanique 50      — 

Physique 45      — 

Chimie  générale 50      — 

Les  leçons  ont  lieu  chaque  matin,  à  9  heures,  et,  en 
outre,  deux  fois  par  semaine,  à  2  heures  de  l'après-midi. 

Les  élèves  s'absentent  de  l'École  entre  11  heures  et 
midi  et  demi  pour  le  déjeuner;  ils  restent  à  l'Ecole  jus- 
qu'à 4  heures  et  consacrent  ce  temps  èb  des  exercices  de 
dessin  graphique:  épures,  représentation  de  divers  appa- 
reils mécaniques,  lavis,  lever  de  pièces  de  machines  et 
croquis  d'ateliers.  Au  mois  de  mai,  les  élèves  sont  occu- 
pés à  des  manipulations  de  chimie  dans  les  laboratoires, 
lorsque  les  élèves  des  cours  spéciaux  les  ont  quittés  pour 
s'occuper  des  examens  de  fin  d'année. 

Les  heures  restantes  de  la  journée  sont  laissées  aux  élè- 
ves pour  étudier  leurs  notes  de  cours  et  pour  consulter,  à 
la  bibliothèque,  les  ouvrages  qui  peuvent  leur  être  utiles. 

Examens.  —  Le  degré  d'instruction  des  élèves  est 
constaté,  comme  il  l'a  été  de  tout  temps,  par  des  exa- 
mens de  fin  d'année  sur  chacune  des  matières  de  l'en- 
seignement; mais  en  outre,  depuis  trois  ans  (1886),  les 
élèves  ont  à  subir,  pendant  le  cours  de  l'année,  des  exa- 
mens partiels,  qui  les  obligent  à  revoir  avec  soin  toutes 


1 


DE   LA   FRANGE. 


65 


Sc?S 

ce 

l'- 

^'^w» 

es 

CSTOOd 

oo 

^  ^^ 

^ 

'^ 

^^ 

^ 


<>• 


S?S*^ 


c 


S 


^ 
*« 


«6^  • 


•       •        • 

5s  —  » 


r- 


TU 
O 


H2 


a. 

•< 

sa 

Si. 

« 

s* 

V» 

"* 

*■ 

oa 

c: 
•      o 

•S 

s 

H       » 

o      7 
H     -< 


o 
Du 


bu 

00 

U 

P 

o 

P 
O 

o 
eu 


Q    2    «s 
S    S    ^ 


■»  — ■  ^*  •*  «^  ço  O  1^     eo   1^ 

ceoco  «S  e>5  "^  ifl  -^      94    S 

D              •  •  •  •  •  • 

£    «  5  '-''  ^  S  ^ 


00 
00 


eo 


«O 

H 


en  *i  »f;  sO  Q 

aeoooo^ 

a  •     •     • 


SSB*«fi«a*RK 


IL 


U    s    AI 


94  00  00  QO  e<9  9)  r^  <^  Q  ^  CQ  00  U)  t^       lAOOi 


9> 

a 


■^     •»     «o 


3 


O 


I 
u 

&     S5     • 

g  2  3 
g  *-  5 


(A  aAO     o        ^^        CD 

«OdcS    9S      CD      F* 

o-^W   »i     m     o» 
^4        •      .        » 

co 


11 


rt  •      •      • 

9      r-o-* 


s   e   «  9>0)  * 


«   s   A    K    *  lo  ft 


*   s   s 


H  S  c«    »  «9 
Bb  B,CI       >« 

U  Oa 

M 


o      Ç5'«*=0      •*      "^ 


to 


ao      ^     eo 


3 

2 


M 

4»      r- 

5 


coco 


O 
6- 

S 

M 

O 
O 

S 


a 

•C 
a> 

C 

.s 

s 

0> 


ce 


e  -i 

3    -d 
Q)     •  O 

>  -e 

0}    •  os 

•^  -s 

m;     s 
es 


a 
o 

C 

«S 

e 

S 

w 

•O 

a> 
te 
.ce 


oa 

a 
o 


09 

a 


« 

a 


2  a  3  S  î3 
®  o  »  S  o> 

«  €0  a>  S  « 

p  ^  0>  —  Cï 

tes  teS  M 
^  c8.«d  n^eS 


•«H 

a  9 

a  te 


M 

S 

0» 


9  »  «,2  «£  «  *  oîiS  «iS  *^  £  «  *»2  »i22 
tetete^  teÇ  teœ  tet  teÇ  ««  »Ç  te««S  teÇ 
^  ce  c«  3  cd  3  os  te:s  2  "  =  <)0^  teS  ee  te3  a  S 
ss^r^eB^CT— ;a—  wr^Xa»c8rtePrT*aic8'^cg 


CO 

H 

S 

•00 


a>  u 


0 

a 


63.2    5 


0» 

te 

•C 


9 
3 


0> 

a 
«o 
.c 

S 
« 

3 

I 


O 

S    .«   ^ 

.a  .a  o     «o 


o 

3 
•o 


Tome  XY,  1889. 


66 


STATISTIQUE  DE   L'INDUSTRIE   MINÉRALE 


U 

Q      O       «g 

i  p  § 

A. 


00 
OD 
OD 


o 

H 


^*  ^^      ^-      ^«      !*•      CQ      r- 

•  ■        ■  •        •        • 

ta  I?     00  S     $     ^ 


00       ^ 


-»     oo 


co         ^ 
O!  «•  e  rf  • 


c^e<too^"î:^"09'^iftâ^ 


—  woo 


3 


«9 

V 

a 
a 


n 


sitAik«efi^^Bee6ft»A}sssK;»Rsaesse«ft«txKK«K(t 


U 

O  as  ® 

o  o  ^ 

o  e  'îi 

S  ^  2 

0* 


S  Î5  2§g  S 


<o     «5     r-     go 

S    *^    Ê    g 


lO 


00 


91 


co      «^ 


i     I 


2  ^55  55^3  «pi—  9     ^  »* 


c» 

U 
Bk 

OO 
H 

A 

a? 

o 

H 

p 

A 
O 
«S 


o> 


ce       00 


iaO>3  —  <Oooor~«^sA04      aooOOaSQS^-T^cQ 


coro      — cot^  o*o*m 


§3" 


"^so         ^co94^t^     eo^^ 


î2?5 


scseeasftsss 


RftasBs««Rsa(s««t 


OS 

M 

o 
S 

Ci. 
M 

Q 
O 

m 


H 

«•s 

C  3 
O  u 


& 


•  b.  »- 

•^  £  C    •  c  *-wQ  »- 

"^  H  M     •  K  tf"^  X 

C  P  3     •  3  2  c  3 

C    Si»   0)  m   0)  o  ® 

•g  >  >   .^  >•£  > 

,  A  a>  o>    .  o  o>  s  0) 

•p.  -a  -o     -a  "O  j=  -3 

s  (XOO       UD^3  tue 

e8Ût3»C»,32«3-'6>c2 


C 

a 

3 


fi 


•o 


M 

_  3 

3  ttf) 


« 

o  «   OB 
'-fi    t-    t« 

•  C  3  3 

•  O  *i  « 


ad 


o  5 


C0 


•O  CJ=^  c-=— S-G-C  c-= 

C  <<  OC  O. -<■  X  OCC  tf  OS  •<  tf 


*  2  *  ^5 

"3^-3  c^ 

3'«  3<£*a' 


ce  0)  O) 

—  o  a) 
3  tcbo 

ca  w:=  3 
—  a  *  » 

3  C  *&  "O) 


s 
o 


«4 

fi 

H 

3 
» 

93 

oig 


a  *  B 
^  .0 

a>  «  « 

•0*0  «n 
u  Xi  u, 

fi      .3? 
k'«  m 

3  c  3 
«  O  0^ 

0)  ce  0) 

•3  JS'O 

»  *^  « 

(«3  60 


m 

C 

a» 

C 

a 

X 

3 
a> 

•p 

a 

■3 


C 

fi 

»< 

3 
0} 


0) 

•3 


0} 

6C 
.as 


ee  2  ce  2  <»c5 
-:  îï—  «  rt  «* 

3^.    3-<uC*flJ 
û.0Sû.tf  <tf 


L*3 


Qj  ce 

ce  3  ce  — 

^    CJ  ^   CJ 

3*«  3*QJ 


S 

a 

0) 

ta 
o 

.ce 


M) 

a 

o 

3 

^  K 
C  3 
O  «» 

,fi-e 
<e  Q> 

3  te 

«is  ®  *iS 
tx'S  ae®5 
«  3  ce  ùcS 
:::  ^—  ee  * 

3*i;  36-5» 


Z 

s 

u 

H 


6. 

O 

o 


fi 

3 
se 


B 


«a5> 
.3       «    -3     p  s  <? 

S*      fa    *-    b  S  w 

o      s    ce    *i:H    09 


fi 

B 


t.   O    ^ 


g 

s 


.a 

OD         A 

•§     ï  2     2 
§    -S   o    "S 


3 

0> 


a 

g 

ce 

O 

I 

3 


a 

3 

«s 

s 

0» 

g 

es 


9 

en 

O 

S 
I 

5 

3 


«0 
3 


2 


DS   LA   FAANCE. 


ï   g  g  s  s  5  1  5  s-g  g  3»  g  1  ss 

8SS    8 

.% 

s 

^    i                 -^  r      ^  S    -  -  -^ 

3=S    g 

s 

i 

ʧsi a'i5..B 

Ë3S    1 

■  F 

1 

S"S     s 

3 

HE.ii.3s  5  S.g.--iiiïS|giSS= 

3Éi    S 

'. 

s 

S 

? 

S- 

i 

1 

i    S  iïsS  1  ss-gSÎSg  5== 

1 

g    5               -  s     -^5   -•"  -^ 

==î    E 

SSSS Ss|g..| 

iSS    S 

B--                          • 

S»S     ! 

■  : 

f 

ii8iliîEÎ  î  ï  .a-iî'EïglisSSS'S 

i  SSS    5 

.s 

JS--    .s                       g         ^„à    '    - 

2  s=S    l 

3 

S. 

î%-%    S 

1 

a 

ù. 

.3 

■■S 

ta 

■S 

■ë 

sa 

■  i  -s  '■  '■ 

S 

II 

i.' 

::!:::: 

;i;i;: 

■î 

:| 

m 

i.iîi 

:^ 

■i 

1 

J  J  S-S  -ISSï  "II* 

.■*  :^|4 

Si 

-  3 

i  1  MjIHîhIî 

Il  1 

a 

II 

^5 

5^1 

l%i 

J| 

1 

iiîi 

1  Jll 

b 

II 

il 

68 


STATISTIQUE    DE   L  INDUSTRIE    MINERALE 


n 


'■     c:  O  ^ 

c 


s 


S     1      ^ 

g4       94         <^i 


tn   if 


9*         a> 


00 


eo 


r- 

r« 

1^ 


œ 


O  O 

91 


'  o  «    a  ^-  ^^  I— 

co  ce 


<       o 


a  a  •■^os     «î"*!  »  ■^■«f^^oSoo     05t<         r- "^F  a>  «  os  «     25  ««h  » -^  »fl  25  o>  o  i- ce  o>  os 

~~  ^         o^T<         cceo^»404^eo     <c>o»eo 


o 


00 


94 


< 

en 


8    13 

Se        »   ft 

C 

O 


«   K   e 


asftj!eAj|Nii«»ai)«it   m9* 


"jM  M  ft  e  A  •  9 eo  ft«ireo  s 


»    A  «    e 


00  an 


i    S  8      Ë     ^ 

•  •       •  •  • 

*•    g         3        •- 


O 


o 

H 
O 

;^ 
Q 
O 


ft  r«  »   s  e 


M 

(2 

?^ 

O 

H 
O 
P^ 
■< 

u. 

Q 

o 


r/3 

Cx3 

a. 


(S 

•a 

e« 

«Se 

<A   tf>  g 

«  «  5 

&.  b. 

^  <Si  u 

<«M  «tii*  Wa 

S  S  3 
Cd  03  flS 

C  C  B 
O  O  O 

•P«  -«4  ••« 

en  (A  eo 

3  S  S 


ca 
o 

*  c 
•Oc 
3*o> 


«r  8 

o  S 

«fit» 
S  0)  Im 
a»  >.3 

3  3  3^! 
w  cO  C0  eO 

e  d  C  B 
o  o  O  » 

(A  «r  en  B 

3  3  3*« 


h 
es 

S 

:S  B 
«A  •»"  «^^ 

ca 

3  0)  t< 

aj'O  3 
e0tt3  <9 

o  2  o 
•*-  *ï  ■** 
«)  o  en 
3*2  3 
Cbtf  [X. 


Se 


B 
O 


^® 
•a  5 

3*« 


«B 

en 

o 

3  w 

V  \^ 
'  O 

)«£: 

S  2 

B  B 
O  o 

«Q  IC 

3  3 


-§■§ 

a>  02  o 
"cQ  tj 


o  o  o  o 

\pm  «F*  **^  a^M 


2§ 

3  2  *33 
cA  CB  Q)  cd 

B  B  SpC 

oog| 


s. 
o 


00 

••s 

•  ® 
.  B    ..g  B 

•  53     -.2^ 
o^  »   I  ^ 

»  a>  V  S  S 

o  B  O)  t.  t4 

5?ë  2?3  3 

^*3JD  O  O 


£» 
fA 

SE 

en  Ë 

^  «  S 

3  0)  t. 
«  >.3 
fc.  O  O 


00.2 
c2.o 


«n  cRca 
3  3<S*« 


B 
m 


00 

« 

B 

a 

0} 

t« 

•< 


i:      s 


c  *  B*  B  B  B  *  C 

.2  "0.2  "0.2  2  ^"0  * 
w  "Ç  "S  "B  *S 'S  "S  "O  s 

. 3333333  3«« 

ChBb<<Uba.Ck.CUCbipe«Cx4a.O 


o 

I 

B 

<o    o 
o   Q 


3  3  3  B  s 
rt  rt  cA  co  oS 

B  a  B  B  B 
O  O  O  O  O 

*«i4  ••*  •^^  ""^  ••.* 

cQ  OD  en  09  en 
3  3  3  3  3 
PE«  b  Art  Ch  [x« 


en 

O 

•B 

.  B  a 

•  ce  *j 

a  ce  « 

o  T  « 
,  cr»  co 

>^3ë 

3  3  ojS 
CO  cS  t)()2 
B  B^  B 

*én*S^  E 
3  3  3'>0» 


c: 
s 


•    CB 

®    « 

"S    CD 

=5  6 
oSt.2 

3^  3 
CQ<B  flS 

a  os  C 
o  2  o 

>  s    !  3 


o 

I 
•O 


"2 

«8 

es 


(U 
«B 


o 


£ 

3 


t 

Q» 


DE    LA    FRANCE. 


?    =    SI  ? 


s2    -33 


îlli 


■îlî 


un 


lillllilil 
iliilîiili 


s    3 


■  irjii: 


rtipi 

r-  l'a -S 


80  NOTICE   SUR   L  ENSEIGNEMENT 

même  professeur,  qui  traitait  alternativement,  chaque 
année,  Tune  ou  l'autre  matière  devant  deux  promotions 
à  la  fois.  L'organisation  nouvelle  a  le  grand  avantage  de 
permettre  d'initier  les  élèves  à  l'art  des  mines  dès  le  dé- 
but de  leurs  études  spéciales,  et,  par  conséquent,  de  leur 
donner  les  éléments  d'instruction  théorique  nécessaires 
pour  tirer  tout  le  parti  possible  de  leur  premier  voyage 
dans  les  districts  miniers  et  industriels. 

Le  cours  de  métallurgie  continue  à  se  faire  dans  l'es- 
pace de  deux  années,  en  sorte  que  les  élèves,  en  entrant 
à  l'Ecole,  étudient  en  premier  lieu  tantôt  le  fer,  la  fonte 
et  Tacier,  tantôt  les  métaux  autres  que  le  fer.  L'étendue 
de  ce  cours,  bien  qu'elle  ait  subi  une  faible  réduction, 
ne  permet  pas  de  la  concentrer  en  une  seule  anpée. 

Il  en  est  de  même  du  cours  de  docimasie  ou  chimie 
analytique  minérale ,  dont  une  année  comprend  les  mé- 
talloïdes, les  métaux  alcalins,  alcalins  terreux  et  terreux, 
et  diverses  applications  aux  gaz,  aux  eaux,  aux  terres 
végétales,  tandis  que  l'autre  année  s'applique  à  tous  les 
métaux  proprements  dits;  les  métaux  communs  y  tien- 
nent la  plus  grande  place,  mais  sans  que  les  métaux  rares 
soient  cependant  négligés. 

Le  cours  de  minéralogie^  comprenant  la  cristallogra- 
phie géométrique  et  physique  et  la  description  des  espè- 
ces minérales,  a  beaucoup  changé  de  forme,  par  suite 
des  progrès  de  la  science  ;  mais  il  a  conservé  le  nombre 
de  leçons,  qui  lui  était  depuis  longtemps  attribué. 

Ce  cours  a  continué  à  être  ouvert  ,aux  personnes  étran- 
gères  à  l'Ecole,  en  même  temps  qu'aux  élèves  ;  il  en  est 
de  même  des  cours  de  géologie  générale  et  de  paléonto- 
logie, qui  sont  ouverts  au  public  comme  s'appliquant  à 
des  sciences  pures,  tandis  que  les  cours  de  sciences  ap- 
pliquées ne  sont  accessibles  qu'aux  élèves  ou  aux  per- 
sonnes munies  d'autorisations  particulières. 

Le  nombre  des  leçons  de  topographie^  comprenant  les 


DE  l'École  nationale  supérieure  des  mines.     81 

levers  sur  le  terrain  et  les  opérations  souterraines  ainsi 
que  le  nivellement,  n'a  pas  été  modifié  ;  mais  on  a  jugé 
utile  de  changer  Tépoque  où  elles  sont  professées  et  de 
la  placer  le  plus  près  possible  de  celle  où  se  font  les 
exercices  pratiques,  c'est-à-dire  au  mois  de  juin. 

Quant  à  l'enseignement  de  Vari  militaire^  il  a  subi  une 
transformation  complète  ;  au  lieu  d'un  cours  de  fortifi- 
cation, que  les  élèves  de  l'École  des  mines  allaient  suivre 
une  fois  par  semaine  à  l'Ecole  des  ponts  et  chaussées,  on 
a  obtenu  en  1887  qu'il  y  eût  désormais  un  cours  d'arftV- 
lericy  professé  spécialement  pour  les  élèves  et  dans  une 
salle  de  l'École  des  mines,  changement  d'autant  plus  jus- 
tifié que  les  ingénieurs  des  mines  sont  appelés  à  faire  leur 
service  militaire  dans  l'artillerie,  tandis  que  les  ingé- 
nieurs des  ponts  et  chaussées  sont  classés  dans  le  génie. 

Pour  terminer  l'énumération  des  principales  transfor- 
mations subies  dans  ces  dernières  années  par  l'enseigne- 
ment  de  l'Ecole,  il  faut  encore  ajouter  que  le  nombre  des 
leçons  de  langue  allemande  a  été  augmenté  et  porté  de 
trois  à  quatre  par  semaine,  deux  pour  le  cours  inférieur 
et  deux  pour  le  cours  supérieur,  tandis  que  les  leçons  de 
langue  anglaise^  suivies  par  un  nombre'd'élèves  beaucoup 
moindre,  sont  restées  au  nombre  de  trois  par  semaine. 

On  peut  résumer  dans  le  tableau  suivant  le  parallèle 
numérique  des  leçons  professées  sur  les  différentes  ma- 
tières dans  les  deux  années  1878  et  1889  : 

NOMBRE  DE  LEÇONS 
coulis  SPÉCIAUX.  '■■ COURS  SPéCIAUX. 

en  1878.    en  1888. 

Exploitation  des  mines 47  47     Exploitation  des  mines. 

MétaUurgie 91  84     Métallurgie. 

-.    ,       ,  oi     (     ^     Chimie  analytique. 

Docimaaie 8*     J     „     nx.i    -   i  a  \J  «^ 

(     32     Chimie  industrielle. 

Minéralogie 43  42     Minéralogie. 

n^,x    .  ,    .  OA     (     34     Paléontologie  animale. 

•*^°'»'»8ie »    {      8     Paléontolo^e  Tégétale. 

_.,.,.,  oi     (    ^*     Géologie  générale. 

Géoiog»  géBérale 8i    |    ^„     péto^aphie. 

Tome  XV,  1889.  6 


GBemii»  de  fer-. 19    |      _ 


88  NOTTCB   SUR   l'bnSEÎGNEHE^'T 

MOHftRB  DE  LEÇONS 

COURS  SPÉCUUX.. -^ ^-  CODES  SfÉCUUX. 

en  1878.       en  1889. 

Topographie 1^  12  Topographie. 

Machines 47'        39  Machiae» 

4)  GbeoQ/iiWrdeifer. 

Applications  de  rélectricité. 

fô  GonstnictlOn  et'  résistance   des' 

GoBsftrBCfcioa • 25    ^  mabértaux.. 

17  Construction  de  machines. 

LëglstaClOn  et*  économie  iDd«ks-  \   ^     (*   43  Léglslati^OB: 

trittU».. ......).  (     27  Économie  ind«striello< 

Fortification 20  20  Artillerie. 

COUBS  PRéPARATOIBES.  COURS  PRÉPARATOIRES. 

Analyse  et  mécanique 53  50     Mécanique. 

Géométrie  descriptive  et  appUca- 1  _  ^  i  Analyse,  géométrie  descriptive  et 

tk>ns I  I     ap^lîDatioisi 

Physique U  45     Physique. 

Chimie  générale 50  50     Chimie  générale. 

Succession  des  cours.  —  L'ordfrer  dte^  snccesBion  des' 
dîflFérents  cours  d6it  être  régie  avec  soin  d'après  plusieurs 
sortes  de' considérations  :  il  importe  en  effet  que  certaines- 
connaissances  soient  déjà  acquises  aTant  d'^en  aborder 
d'autt'es;  c'ôTst  ainsi  que  la  minél^lagie  et  la  paléontolo- 
gie doivent  être  étudiées  avant  la  géologie;  qui  les  met  à 
contribution  Tune  et  l'autre  ;  la  géologie  appliquée  ne' 
vrentque  plus  tard  et  trouve  à  s'appuyer  sur  la  géologie, 
rexploitation  des  mines   et'  les  notions  économiques; 
D'autre  part  il  est  d'un  grand  intérêt  que  les  éièvespos* 
sèdent,  avant  leurs  voyages  d'instruction,  certaines  no- 
tions théoiiqnes  qui  leur  permettront  d'en  tirer,  le  meil- 
leur parti  ;  nous  avons  déjà  invoqué  cette  raison  pour 
placer  toujours  dans  la.  première  année  d'étndès  le  cours 
d'exploitation:  dù&  mines,  avec  son  complément  naturel 
la  préparation  mécanique  des  produits  extraits  des  mines. 

Il  convient.aoBsii  que  les  élèves  aient  suivi  les  leçons  de 
cheminsdè  fër,  afin  de.  pouvoir  faire  utilement,  au  cours 
de  leurs  voyages,  lûfli  comparaisons  qui  se  présentent  à 


DE  L  ECOLE  NATIONALE  SUPEftlSUjaS  DBS  MINES.      83 

leurs  ymx  sur  les  diffëreetes  lignes,  ferrées  qu'ils  ont  à 
parcourir  ;  les  notions  d'économie  politique  et  industrielle, 
leur  sont  également  nécessaires  pour  donner  toute  Tat- 
tention  voi^lue  aux  conditions  commarcialea  et  k  Torga- 
niaation  du  travail  dans  les  diTeis  établissements  qu'ilst 
devront  visiter.  Aussi  a-t*on  jugéi  bon.  de  placer,  ce^  deux 
cours  dans  la  seconde  année  é'.études^  c'est^àHiiire  avant 
lefi  voyages  principaoïz.  des  élèvesk 

Les  élèves  de  première  onn^  suivent  les>  cours,  d'ex- 
ploitation des  mines,  de  méèallurgte,  de  chimia  analytL* 
que,  de  chimie  industrielle,  de  miinéralogle;  et  de  paléoa* 
tologie.  Les  levons  de  topographie  se  font  aiprès  les  exar 
mens  de  fin  d'année  et  précèdent  imméditat^n^iit les  exer- 
cÎMB  pratiques^. 

Les  élèves  de  deuxième  année  suivent  la  seconde  par>- 
tie  des  cours  de  métaUurgie  et  de  chimie  analytique  et 
les  cours  de  géok^ie  généirale,  de  machines  et  de  résis- 
tance des  matériaux,  de  chemins  de  fer,,  enfin,  d'éco- 
nomie politique  et  industrielle. 

Les  élèves  de  troisiime  année  :  les  cours  de  conatruc- 
tûm  et  da  construction  de  nuuehines,  d'électricité,  de 
législation  des  mines,  de  géologie  appliquée  e^  d'adrtillerie. 

En  outre  des  legons  techniqisfaes,,  les  éièivesdesittroda 
promotions  suivent  des  leçons  de  langue  allemande  ou 
de  langue  anglaise.  Tous  les  élèves  français  sont  astreints 
à  suivre  Vvm  dç  ces  deux  œurs,  à  lexa  choix,  et  à.  passer 
l'examen  correspondant.  Le  second  cours  et  le  second 
examen  restent  facultatifs.  Les  élèves  étrangers  ne  sont 
paa  soumis  à  la.  mêsoe  obligation. 

L'enseignement  oral  de  l'École  des  mines  est  complété 
par  des  exercices  pratiques^  auxquels  on  doit  attacher 
une  grande  importance,  parce  qu'ils  miettent  les  élèves 
dffeetementaux  prises  avec  qidielques-uns  des  problèmes, 
qu'ils  auront  à  résoudre  dans  la  suite  de  leur  carri^e,  et 
padT  des  voyages  dinaârueiieny  qui  ont  une  influence  dé- 


84  NOTICE  SUR  l'enseignement 

oisive  sur  l6  développement  des  facultés  nécessaires  à 
ringénieur. 

Exercices  pratiques.  —  Les  exercices  pratiques  consis- 
tent en  travaux  de  laboratoire,  travaux  de  dessin  ou 
préparation  de  projets,  étude  des  collections  minérales, 
visites  industrielles  et  excursions  géologiques. 

Les  élèves  sont  guidés,  dans  ces  différents  exercices,  par 
les  professeurs  des  cours  correspondants  ;  mais  on  a  soin 
de  leur  laisser  faire  par  eux-mêmes  le  plus  possible,  parce 
que  rien  ne  vaut  autant  que  l'effort  personnel  pour  dé- 
velopper l'esprit  d'initiative  et  apprendre  aux  élèves  à 
triompher  seuls  des  difficultés  qu'ils  rencontrent. 

Aussi  ont-ils  plus  de  temps  pour  le  travail  personnel 
et  sont-ils  de  plus  en  plus  livrés  à  eux-mêmes,  à  me- 
sure qu'ils  sont  plus  avancés  dans  leurs  études. 

Les  élèves  de  première  et  de  deuxième  année  ont  trois 
heures  par  jour  et  ceux  de  troisième  année  jusqu'à  cinq 
heures  par  jour  à  consacrer  aux  exercices  pratiques. 

Tous  les  élèves  ne  pouvant  pas  être  admis  en  même 
temps  au  laboratoire  et  au  dessin,  chaque  promotion  est 
divisée  en  deux  séries,  qui  se  succèdent  par  périodes 
alternatives  de  deux,  de  trois  et  enfin  de  quatre  se* 
maines. 

Au  laboratoire,  les  élèves  sont  spécialement  exercés  à 
Tanalyse  chimique  minérale,  en  commençant  par  les  es- 
sais qualitatifs  et  poursuivant  par  des  analyses  quantita- 
tives de  plus  en  plus  difficiles,  portant  soit  sur  des  ma- 
tières minérales  naturelles,  soit  sur  des  produits  d'usines. 

Au  dessin,  ils  s'occupent  successivement  de  la  repro- 
duction de  dessins  et  de  lavis  de  machines,  de  fours,  etc. , 
puis  de  projets,  où  ils  ont  à  étudier  les  formes  et  à  calcu- 
ler les  dimensions  des  appareils  en  vue  d'un  but  déter- 
miné à  remplir. 

Lorsqu'ils  arrivent  en  troisième  année,  leurs  exercices 


DE  L  ÉCOLE  NATIONALE  SUPERIEURE  DES  MINES.      85 

pratiques  se  transforment  en  de  véritables  concours  :  ils 
passent  quatre  semaines  de  suite  au  laboratoire,  pour 
faire  l'analyse  complète  des  échantillons  qui  leur  sont 
remis  par  le  directeur  des  laboratoires  ;  le  reste  du  temps 
est  consacré  à  l'exécution  de  trois  projets,  avec  dessins, 
mémoires  et  devis,  sur  des  bases  fixées  par  le  conseil 
de  l'Ecole  :  ces  projets  sont  relatifs  à  des  questions  d'ex^ 
ploùation^  de  métallurgie  ou  de  machines  et  doivent  être 
étudiés  à  fond,  comme  il  convient  pour  des  élèves  qui 
sont  à  la  veille  de  devenir  ingénieurs. 

En  dehors  de  l'analyse  minérale  et  des  dessins  et  pro- 
jets, les  élèves  de  première  et  de  deuxième  années  sont 
encore  occupés  à  d'autres  travaux  pratiques.  Ils  sont 
exercés,  dans  un  laboratoire  spécial,  à  la  taille  des  pla** 
ques  minces  et  à  l'examen  microscopique  des  minéraux 
et  des  roches;  ils  ont.  à  leur  portée,  dans  une  autre 
salle,  qui  leur  est  toujours  ouverte,  des  collections  de 
minéraux,  de  fossiles  et  de  roches,  qu'ils  s'habituent  à 
reconnaître;  ils  peuvent,  en  outre,  recourir  aux  magni- 
fiques collections  minérales  de  l'École  des  mines,  qui 
sont  visibles  pour  eux,  comme  pour  le  public,  trois  fois 
par  semaine  pendant  toute  l'année  (mardi,  jeudi  et  sa- 
medi), et  qui  leur  sont  spécialement  ouvertes  tous  les 
jours  de  la  semaine  à  l'époque  dos  examens. 

Vers  la  fin  de  l'année,  ils  visitent  différents  ateliers  et 
usines  à  Paris  ou  dans  les  environs,  au  point  de  vue  des 
machines,  des  opérations  industrielles  ou  de  l'organisa- 
tion du  travail,  sous  la  direction  de  professeurs  ou  d'an- 
ciens élèves  de  l'École.  Ils  font,  avec  le  professeur  de 
géologie,  des  excursions  autour  de  Paris  et  jusqu'à  une 
certaine  distance,  et  terminent  par  une  grande  course 
géologique,  qui  ne  dure  pas  moins  de  huit  jours,  et  qui 
est  pour  eux  &  la  fois  une  distraction  à  leurs  travaux 
ordinaires  et  une  excellente  occasion  d'apprendre  à  étu- 
dier sur  place  les  différentes  formations  géologiques. 


86  NOTICE  SUR  L'KXSEI^KEMENT 

£T<imaii5.-^L^vetgnement'0iTa;l  et  lesexeremes  'pi^a- 
tiques  se  tenameiort  vers  le  15  'avril;  -ile  sont  «Bflsiiôt 
isoivis  de  la  pédodedee  ^examens  de  fm  d armée ^  qui  «e 
forolonge  jusqu'à  laJini'de  !m;ai.  <Six  e«Biaine6,>eci  ediet, 
aont  BécesBairee  |)Our  la  série  de  oes  examens,  une  se- 
ntahie  de  poiéparaïUoii  estant  réservée  porrr  'chaoan  d'eux. 
Ce  temps  ne  s^onble  pas  trop  long  peur  repasser  à  fonid 
toutes  les  parttee  de  ohaquie  ocniM.  C^est,  pour  ^liesque 
(bous  les  élèves,  une  vérita/ble  p^ériode  ide. labeur,  ies  uns 
luttant  entre  eux  a'viac  une  anoUe  énmlatâoa  pour  «les  pre- 
mières plaoes,  les  «utres,  moins  bkn  ciasste,  poussés 
par  la  craônte. d'examens  insirffisantB,  qui  pourraient  oom- 
promettre  leur  aTenir^ 

(ExsmenB,  ttavanx  pratiques,  *projM8,  journaux  de 
^^yyage,  etc.,  tout'ooncomrt  à  'établir  le  dassement  des 
(élérvies, «oit ^poctr  )»  passage d'ium division  dans  uneati* 
4re,  oBoit  pour  leur  sortie  de  TËcole.  Les  notes  sont 
léchelonDéee  entre  0  et  ^0';  'ifaacune  «st  «alffectëe  >d^ 
ooflffiœient  ispéoîal  mi  Jbumit  ainsi  >un  «eiertain  tnombve  de 
painte,  qui  ^sont  transpfDPttés  latéralement  »d'une  année 
«à^la  suivante.  (Josqu'^anix  réfemieB  de  -1^7,  izoe  partie 
-siButemeiiit  des  points  obtenus^  était  csMservée  d'une  amiée 
à  ranvtre.)  Le  tcrtaldesipoints  obtenus  .Attermine  le  rsng 
de  classement  ide  chaque  élèVB. 

Mais,  «ilin  â> éviter  que  les  «élèves  «néi^igent  telte  ou 
telle  }m£tffcièFe,'doait'leooeffioient>sevait  peu  ékrvé,  et  lais- 
sent ainsi:  dBS  tapîmes  dans  ikmr  distraction,  le  règlement 
-^ge 'que  la 'moyenne  de  ^toutes  les ^ notes  d'un  élève  ne 
desoeiiâe  j'amais  au-4essoiis  de  12,<seitt«en  prennère,  seit 
en  seconde,  soit  en  troisième  année.  91  ^^xige  aussi  «que 
vies  trois  fnotes  tos  phrs  basses  ne  ^forment  pas  un  total 
tînférieur  à  24.  Tout  élèTO  ^  ne  eatisfonait  pas  à  ces 
4exix  conditions  cesserait 4e  ^aire -partie  det-ËceQe. 

'Si  uiie>B0u]iô  note  descend  à' 6, 'Pélèven^est  pais'^orcié- 
ment  ^esolu  ;  mais  il  appartient  'au  Oonseil  de  'r^Écolo 


DE  l'ÉGODE  NATIOKAIiE  SUPÉRIEURE  DES  MINES.      87 

d^appr^ier  les  Tésultats  de  son  travail  et  de  déclarer 

l'exclusicm,  s*il  neJe&i7uge.pAS  suffidaate. 

Après  les  ^ecKamens  de  première  armée^y  les  élèves  res- 
tent pondant  mDinois  «m  iaboratohre,  occupés  d'analyses 
chimiques  <et  n* ayant  à  suivre,  «ti  dehors  de  ce  travail, 
que  douxe  leçons  de  topographie  ;  .puis  ils  sont  interrogés 

'8ur  ce  cours  et  consacrent  le  moiside  juillet  à  des  exer- 
cices pratiques  de  lever  de  plans,  soit  à  la  surface  .du 

'terrain,  fioit  dans  les  galeries,  souterraines  des  ancîennee 

.oarrîères  «îtoées  ,*aous  Ja  ville.de  Pans. 

VoyafiSif  instruction. —  Vers  le  ti^'^iatx&t  ils  quittent 
d!£eole,  les  uns  pour  aller  dans  leurs  .familles,  d'autras 
•pour  iaireJeur. stage  militaire;  mais  tous  doivent,  «pen- 
dant les  vacances,  faire  un  voya^  d'instruction  ou  plutôt 
un  séjour  d'un  mois  environ  dans  Tun  des  principaux  dis- 
tricts miniers  et  métallurgiques  de  la  Trance  ou  de  la 
Belgique.  Xes  élèves-ingénieurs  sont  placés  sous  la  di- 
rection de  Fingénieur  en  chef  de  Tarrondissement  miné- 
ralogigue,  où  ils  se  rendent. 

Tous  doivent,  en  rentrant  à  l'École,  le  3  novembre  sui- 
vant, remettre  un  compte  rendu  détaillé  de  leur  voyage 
ou  de  leur  séjour,  compte  rendu  qui  sera  soumis  à  Texa- 
men  de  l'un  des  professeurs  de  TËcole  et  dont  la  note 
entrera  dans. le  calcul  des  points ^pour  le  classement  sui- 
vant. 

4près  les  examens  de  detioctème  armée  j  les  élèves  ex- 
ternes consacrent  trois  mois,  avant  ou  après  leur  stage 
militaire,  à  visiter  des  mines,  des  usines,  des  établisse- 
ments de  construction  de  machines,  des  ateliers  de  che- 
mins de  fer,  etc.  Une  partie  du  voyage  (un  mois  au  moins), 
doit  se  faire  en  France  ou  pays  de  langue  'française  ;  le 
reste  peut  être  fait  à  l'étranger,  lorsque  les  élèves  en 
savent  assez  bien  la  langue. 
liM  <éià[ves-»n^gémeiir8  «ont  t^ius  de  .Cuur e  un  voyage 


88  NOTICE   SUR   L*ENSEIGNEMENT 

de  cent  jours,  en  France  ou  en  Belgique,  d'après  un  pro- 
gramme qu'ils  proposent,  mais  que  peut  modifier  le  Conseil 
de  rÉcole  et  qui  est  définitivement  arrêté  par  le  Ministre. 
Les  observations  faites  au  cours  du  voyage  sont  consi- 
gnées au  fur  et  à  mesure  dans  lejow*nal  de  chaque  élève, 
accompagnées  de  dessins  et  de  croquis  cotés.  Le  Conseil 
de  rÉcole,  attachant  un  grand  prix  à  ce  que  la  rédaction 
soit  faite  sur  place,  au  cours  du  voyage  et  non  pas  au 
retour  et  à  l'aide  de  documents  écrits  ou  imprimés,  exige 
que  les  journaux  de  voyage  de  seconde  année  soient , 
comme  les  comptes  rendus  de  première  année,  remis  à 
l'Ecole  le  jour  môme  de  la  rentrée,  c'est-à-dire  le  3  no- 
vembre. Ils  sont  soumis  à  l'examen  de  deux  professeurs 
et  la  moyenne  des  notes  obtenues  sert  au  calcul  du  clas- 
sement de  troisième  année. 

Prix.  —  L'association  amicale  des  anciens  élèves  de 
l'École  des  mines  a  institué  une  médaille  spéciale  pour  ré- 
compenser celui  des  élèves  externes  dont  le  journal  de 
voyage  a  été  jugé  le  meilleur.  La  désignation  du  lauréat  est 
faite  par  le  Conseil  de  l'École,  qui,  après  avoir  consulté  les 
notes  des  premiers  examinateurs,  soumet  ceux  des  jour- 
naux qui  ont  obtenu  les  notes  les  plus  élevées  à  Texamen 
comparatif  d'une  commission  de  professeurs  ;  toutes  les 
garanties  d'une  juste  appréciation  se  trouvent  ainsi  réu- 
nies. La  médaille  est  décernée  au  lauréat  dans  une 
séance  générale  de  la  société  des  anciens  élèves  et  il  en 
est  fait  mention  dans  le  diplôme  de  l'élève,  qui  a  obtenu 
cette  récompense. 

Les  élèves-ingénieurs  qui  se  sont  le  plus  distingués 
pendant  la  durée  de  leurs  études,  reçoivent  également 
des  prix,  qui  leur  sont  accordés  par  le  Ministre  des  tra- 
vaux publics  et  dont  les  titulaires  sont  désignés  par  le 
Conseil  de  l'École  et  par  le  Conseil  de  perfectionnement. 

Fin  des  études.  —  Les  élèves-ingénieurs  doivent  en- 


DE  l'École  nationale  supérieure  des  mines.     S9 

core,  après  la  troisième  année  scolaire,  faire  un  dernier 
voyage  d'instruction  qui  n'est  pas  exigé  des  élèves  ex- 
ternes. Ce  voyage,  d'une  durée  de  cent  jours,  a  lieu  en 
pays  étranger.  Il  en  est  rendu  compte  dans  mu  journal^  qui 
doit  être  remis  à  TËcole  le  3  novembre.  Mais  les  élèves 
ont,  en  outre,  à  remettre,  avant  le  31  décembre  de  la 
même  année,  deux  mémoires  sur  des  sujets  désignés  ou 
approuvés  par  le  Conseil  de  l'École,  mémoires  pour  la 
rédaction  desquels  ils  peuvent  consulter  non  seulement 
leurs  notes,  mais  les  put)lications  françaises  et  étran- 
gères, à  la  condition  de  citer  toujours  les  sources  de  leurs 
informations.  Ces  travaux,  auxquels  on  attache  beau- 
coup d'importance  et  qui  peuvent  être  comparés  à  de 
véritables  thèses  de  facultés ,  sont ,  comme  les  précé- 
dents, soumis  à  Texamen  des  professeurs  et  la  moyenne 
des  notes  obtenues,  affectée  d'un  coefficient  élevé,  peut 
influer  sur  le  classement  définitif;  les  meilleurs  mémoires 
sont  parfois  jugés  dignes  d'un  autre  genre  de  récompen- 
ses et  proposés  pour  l'insertion  dans  les  Annales  des  mines. 

Après  cette  longue  série  d'épreuves,  les  élèves  ingé^- 
meurs  sont  classés  d'une  façon  définitive,  puis  déclarés 
hors  concours  et  enfin  nommés  ingénieurs  ordinaires  des 
mines  de  troisième  classe  par  décret  du  Président  de  la 
République.  Ils  sont  appelés,  suivant  l'ordre  de  classe- 
ment, à  choisir  entre  les  postes  devenus  vacants  dans  le 
service  de  l'État. 

Les  élèves  externes^  qui  ont,  pendant  leurs  trois  années 
d'études  spéciales,  justifié  des  connaissances  nécessaires, 
obtiennent  un  diplôme  d'  «  ancien  élève  externe  de  l'École 
nationale  supérieure  des  mines,  apte  à  exercer  la  profes- 
sion d'ingénieur.  » 

Les  élèves  étrangers  reçoivent,  à  leur  sortie  de  l'Ecole, 
des  certificats  d  études^  sur  lesquels  sont  inscrites  toutes 
les  notes  qu'ils  ont  obtenues  pour  les  examens  et  les 
exercices  pratiques,  auxquels  ils  ont  pris  part. 


90  NOTICE    SUR   L-BNSBrrCWBMENT 

Gratdtiêé  de  l'enseignement,  —  L'enecignenwnt  de 
rÉcOle  des  mines  est  reBté  jusqu'ici  entièremieQt  gcotait  ; 
il  a  été  •question  pour  lavenir  d'une  Tétribntion  annuelle, 
mais  la  «oiutiann^est'pas  "encore  intenrenue.  Les  élèrfes 
externes,  les  élèves 'étrangers  et  les  auditeurs  libres  èe» 
COUPS  spéciaux  et  des  covps  pi^paratoiras  ont  seulement 
àverser  une  somme  de  cinquante  franos^pourgarantiede 
dégâts.  La ffoftion  non  dépensée'de* cette  somme,  inscziie 
•^oufi  'le  <nom  -de  nume^  est  'remi^our&tâe  à  chaomi  à  ^a 
-soiiie  de  TÉodle. 

^Siscijàline , — ^  Les  élôves^doiveikt' être  ^présents  &  l'^École 
de  0  heupes  à  il 'heures' du  matin,  *^t,  dam  Tapirès-midi, 
-de  midi  i/2'à'5  heures;  ils 'peuvent TStfter  facàltaltm- 
^ment  jusqu'à  6  heupes  ^dans  les  ^salles  de  dessin  ou  «la  'bî- 
'bliotbèque.  Ils  "ne  restenit  0bl^atoirement,  'jusqu/À 
'6  heures,  tfaeles  jours  où  ont  lieu  les  leçons  de  langue 
'étrangère  qu'ils  doivent  suivre. 

^Les  'cours  ont  lieu  à  0  heures  du  matin,  à  midi  1/2  ou 
'à\3  heures,  enfin  les  leçons  de  languss^à  5  heures. 

■En  dehors  des  heures  de  'leçons,  les  élèves  doivent 
^être  dans  leurs  •salles.de  dessm,  au  au  laboratetpe,  ou  à 
la 'bibliothèque. 

La  présence  efet'oenstatée  par  la  âgnature^des  élèves 
surun  registre,  à  ^'heures ,  'à  midi  >l/2  et  à:5  heures,  et 
au  moyen  d'appels  faits  dans  l'intervalle  'par  im  officier- 
surveillant.  Les  "absentes,  qui  t'n^ont^as  été  ^autorisées 
par  le  directeirr  ^ou  'Uinspei^teiir  ^de  l'é^côle  ou  qui  n'ont 
-pas-^té  ' justffiées'  parurn  cOTlifieat  4e  maladie  délivré ^par 
le  médecin  de l^écdle,  sont  portées  au  compte  de  l'étève 
et  entrent  dans  le  calcul  du  classement. 

A  cet^Sst,  'il  'est  attribué  À  chaque  >  élève  %0  «points 
d'assiduité  par  année  scolaire  ;  chaque  manque  à  rappel 
ou  défaut  de  signature  fait  perdre  un*  demi-point  etpeut, 
par  conséquent ,  influer  sur  le  classement  final.  L'état 


DE  l'école  1«A1!E0NALE  SUPÉRIEURE  DES  MINES.       *91 

des  points  d'assiduité  est  d'ailleurs  porté  tous  les  mois  à 
la  connaissance  des  élèves  par  un  tableau  affiché  dsnis 
les  corridors  de  l'École. 

Dans  le  cours  d'une  année  scolaire,  la  pefte  des  SOpoints 
d'assiduité  entraine  l'exclusion  de  TÉcole. 

Nous  compléterons  cette  notice  par  un  tableau  général 
de  remploi  du  temps  pendant  l'année  pvéïparittoire  et  les 
trois  années  d'études  spéciales.  La  durée  des  levons  n'est 
pas  uniforme;  elle  varie,  en  général,  de  4^7*  ^  1**V*- 
Pour  les  calculs,  nous  leur  supposerons  une  durée 
moyenne-de  1^  Vf  ^^^^  P^^^  ^^  langues  éima&gèrôs  où 
elle  est  de  1  heure  seulement. 

La  davée  des  exercices  pratiques,  ^n  Hfe  qu'ils  ont 
d'obligatoire,  s'en  déduit  naturellement  ;  mais  nous  ne 
pouvons  naturellement  pas  tenir  compte  du  temps  donné 
par  les  élèves  à  l'étude  de  .lûurscours  en  jdâhûrs  des  Jieu- 
Dee  de  présence  obligatoire. 

EMPLOI    DU  MSlfPg. 

,iÀnnée  ^.^panatoûm* 

Nombre  idieoffift 
dans  Taniiée. 

Leçons  de  mécanique '^      ] 

—  analyse  et  géométrie  descriptive ^^  ^^'  (  2SS 

—  jkhysiqtte..^ ^  ..........  .^.,., Ô7*/jj 

•*>       leiiinilei^énérale ..•••     ^      ' 

Exercices  de  dessin  et  laris 497      }  uoei 

llanip«lailQDande«kiBrie — 168      (  ^ 

Préparation  des  examens six  semaines. 

COURS  SPÉCliO». 

Première  année. 
[j  compxÎBJei'ineû  dsrjain'ft  juillet). 

Leçons  d'exploitation  des  mines 70  i/n 

*       métallurgie 63 

—  chimie  analytique 60 

^      chimie  industrielle 48 

—  miikéralogie 63      )  385  Vs 

—  paléontologie  animale 51 

—  paléontologie- végétale ft 

—  topographie T8 

—  langue  allemande  ou  anglaise 4% 


92  NCTiCK  SUR  l'enseignement 

élèTM  élèiw 
ingéo.  «xtar. 

Dessins  et  projets  d*exploltatioQ  et  de  métallurgie iOO   270  ^ 

Exercices  d'analyse  minérale 300   S30>530 

Exercices  de  minéralogie  et  de  paléontologie 90       ) 

Préparation  des  examens six  semaines. 

Exercices  de  topographie quatre  :<emainc8. 

Deuxième  année. 

Leçons  de  métallurgie 03      j 

-^        chimie  analytique 60 

—  géologie  et  pétrographie 78 

—  machines  et  résistance  des  matériaux 52  Vt  ^  3^ 

—  chemins  de  fer « 63 

—  économie  industrielle ^*li 

—  langue  allemande  ou  anglaise 42 

Projets  de  métallurgie  et  de  machines 200      \ 

Exercices  d'analyse  minérale 100      (410 

Exercices  de  pétrographie 30      ) 

Visites  industrielles  et  courses  géologiques pour  mémoire . 

Préparation  des  examens six  semaines. 

Troisième  année» 

Leçons  de  géologie  appliquée 63 

—  construction  et  construction  de  machines 63 

»        législation 63      \  vjni 

—  applications  de  rélectricité 10  i/gf  '* 

—  artillerie 30 

-~        langue  allemande  ou  anglaise 42 

Analyses  de  concours 120      i  ^^ 

Projets  de  concours  d'exploitation,  machines  et  métallurgie.  .  .    440      ) 
Préparation  des  examens quatre  semaines. 


ÉCOLE  NATIONALE  SUPÉRIEURE  DES  MINES 


TitLIiO  BO  GOIM  UtlISlAHT  AD  f  JAMTIIK  Ilt« 

Directeur:  U.  Raton  de  la  Goupilllère,  Inspecteur  général  des  mines  de  2*  classe, 

membre  de  l'Institut. 
Inspecteur  :  M.  Garnot(Ad.),  Ingénieur  en  chef  des  mines  de  l'*  classe. 

COURS  SPÉCIAUX. 

Exploitation  des  mines, 

M.  Ledoux,  Ingénieur  en  chef  de  2*  liasse Professeur. 

Métallurgie, 

H.  Lodln,  ingénieur  ordinaire  de  1**  classe Professeur. 

Chimie  analytique  minéraie. 

U.  Camot  (Ad.),  Ingénieur  en  chef  de  l'*  classe Professeur. 

Chimie  industrielle. 

M.  Le  Ghatelier  (H.),  Ingénieur  ordinaire  de  1**  classe Professeur. 


DE  l'École  nationale  supérieure  des  mines.     93 

Minéraiogie. 

M.  MaUard,  Inspecteur  général  de  2*  classe Professeur. 

Paléontologie, 

M.  DouTillé,  Ingénieur  en  chef  de  2*  classe Professeur. 

M.  Zeiller,  Ing.  en  ch.  de  V  cl. .  .  Chargé  de  leçons  de  paléontologie  végétale. 
Géologie, 

IL  Bertrand  (M.),  Ingénieur  en  chef  de  2*  classe Professeur. 

Géologie  appliquée. 

M.  Fochs  (E.),  Ingénieur  en  chef  de  1'*  classe Professeur. 

Topographie. 

M.  Pelletan  (A.),  Ingénieur  ordinaire  de  1**  classe Chargé  de  leçons. 

Machines. 

M.  SauTage,  Ingénieur  ordinaire  de  l'*  classe. %     Professeur. 

Chemins  de  fer. 

M.  Vicaire,  Ingénieur  en  chef  de  1**  classe Professeur. 

Applications  de  l'électricité. 

H.  Potier,  Ingénieur  en  chef  de  1**  classe Chargé  de  leçons. 

Construction. 

M.  Résal,  Inspecteur  général  de  2*  classe,  membre  de  Tlnstitut.    .  Professeur. 
Législation  des  mines, 

M.  AguiUon,  Ingénieur  en  chef  de  V*  classe ;  •  .  .    Professeur. 

Économie  politique  et  industrielle. 

M.  Cheysson,  Ingénieur  en  chef  des  ponts  et  chaussées  de  1"  cl.     Professeur. 
Artillerie. 

M.  PrJou,  chef  d'escadron  d'artillerie Professeur. 

Langue  allemande. 

U.  Ressert,  Inspecteur  général  de  ITInlTersité. 
Langue  anglaise. 

M.  Elwall,  professeur  au  lycée  Henri  IV. 

COURS    PREPARATOIRES. 

Analyse,  géométrie  descriptive  et  applications. 

M.  Pelletan  (A.).  Ingénieur  ordinaire  de  !**  classe .      Professeur. 

Mécanique. 

H.  Moutard,  Inspecteur  général  de  2*  classe Professeur. 

Physique, 

K.  Potier,  Ingénieur  en  chef  de  l'*  classe Professeur. 

Chimie  générale. 

M.  Chesneau,  Ingénieur  ordinaire  de  2*  classe Professeur. 

EXERCICES  PRATIQUES. 

Travaux  graphiques. 

H.  Lenoir,  sous  la  direction  des  professeurs  d'exploiter: on,  de  machines  et  de 
métallurgie. 
Analyses  chimiques. 

M.  Rlgout,  sous  la  direction  des  professeurs  de  chimie  a-iMlytique,  industrielle 
et  généralev 


94  PBOGBIàHHCS  IIE&-  goubs 


PROGRAMMES  DES  COUftS 


D  K 


L'ECOLE  NATIONALE  SUPÉBIEIJRE  DES  MINES 


COURS.  aP^ÈGIAiU.X. 


CODRS  D'EXPLOITATION  DES  MINES. 

M.  Ch.  LEDOUX,  ingénieur  en  chef  d»»  rninssi  Prû£eBe€iir.. 


I.  —  NOTIONS    PRÉLIHIIIAI1IB6.  —  RBCBBRGI»  DBB  HDfEr* 


Objet  du  cours.  —  Notions  sur  la  formation  des  ter- 
rains. —  Terrains  éruptifs  ou  cristallins.  —  Terrains  se- 
dimentaires.  —  Couches;  cassure,  failles,  dykes.  — K- 
IoH«  et  amas.  —  Allure  des  gîtes  ;  toit;  mur;  pttissanxîe, 
inclinaison,  affleurement.  —  Plissements,  plateures, 
dressants,  crochons,  amincissements.  —  Exemples. 


Structure,  remplissage, gangues,  salbandes^d^fH^ms. 
Variations  de  richesse  des  filons  en  directiûJi:,.  en  incli- 
naison. —  Exemples. 
Gîtes  de  contact. 

Terminaison  des  filons  en  direction.     • 
Champs  de  fracture  ;  pai*alléirsme  ;  croisements. 


DE   l'bGOLE   nationale.  DES   MINES.  95 

Passage  des  rejets.  —  Règle  de  Schmidt.  —  Méthode 
graphique.  —  Méthode  trigonométrique. 

Découverte  des  gttes.  —  Prévisions  générales  fournies 
par  la  géologie  et  la  paléontologie.. —  Exemplôs.  —  Pro- 
longements des  gîtes  connus.  Bassin  du  Nord.  —  Indi- 
cations locales.  Vieux  travaux. .  Reprise:  des  ancieimes 
-exploitations.  —  Indications  minéralogiques.  —  Indica- 
tions magnétiques.. 

Travaux  de  recherches.  —  Travaux  sur  les  affleure- 
ments. 

Attaque  en  galeries.  —  Descente  dans  les  filons.  — 
Sondages. 

Exemples. 

II.   —  SONDAGES. 

Sondages.  —  Tâtes  de  sondei. -—  Tiges  en  fer  ou.  en 
bois.  —  Guides  et  parachutes.  —  Coulisse.  —  Gontre- 
poidfii  —  Joints  à  chute  libre.,  —  Trépans*.  —  Cuiller.  — 
Alésoir.  —  Outils  de  curage.  — Vérificateur. —  Carottes.. 


Tubage.  —  Tuyaux. provisoires  et  définitifs.  —  Enfon- 
cement, réenfoncement,  arrachement  des  tubes. 

Engm  extérieur.  —  Chevalet.  —  TremiL. 

Accidents.  —  Déviation.  —  Coincement.  —  Rupture 
de  tiges.  —  Éboulement.  —  Chute  d'objets  dans  le  trou. 
— Outils  spéeiauz. 

Curage  à  courant  d'eau  continn.. 

Sondiage  à.l&  corde,  ou  américain;. — Outils  sp/toiaux. 
Trépans.  — Coulissa.  (Jeur).  —  Pompe?  à  sables*..  —  Élar- 
gisseur.  —  Installation  auEJour.  — Mode  de.  travail. 


96  PROGRAMMES   DES   COURS 


Sondage  au  diamant. 
'   Mode  d'exécution  des  sondages. 
Résultats  économiques. 
Applications  des  sondages.  —  Recherches  de  mines. 

—  Coups  de  sonde  dans  Tintérieur  pour  percer  aux  eaux 
ou  dans  le  mauvais  air. 

Exploitation  de  Thuile  de  pétrole.  —  Exploitation  du 
sel  gemme. 
Théorie  des  puits  artésiens.  —  Boitouts. 

III.  —  A6ÂTAGE    DES   ROCHES. 

Abatage  des  roches.  —  Degrés  de  dureté. 

Travail  à  la  main.  —  Pelles,  râbles,  râteaux. — Pioches, 
pinces,  coins  de  terrassier. 

Pic  au  rocher.  —  Pic  à  la  veine.  —  Rivelaine.  —  Coins 
et  masses.  —  Travail  au  pic.  —  Sous-cave  ou  havage. 

—  Entailles.  —  Travail  du  piqueur.  —  Résultats  écono- 
miques. 

Aiguille  infernale.  —  Aiguille  Levet.  —  Cartouche 
Guibal.  —  Cartouche  à  la  chaux. 

Travail  par  Teau.  —  Géant  de  Californie.  —  Travail 
par  dissolution.  —  Congélation. 

Travail  dans  les  roches  dures.  —  Masse.  —  Massette. 

—  PointeroUe. 
Travail  par  le  feu. 

Tirage  à  la  poudre.  —  Forage.  —  Massette,  curette, 
fleuret,  drague,  barre  à  mine. 

Exécution  du  travail.  —  Choix  de  l'emplacement. 

Détermination  des  charges.  —  Avance.  —  Règle  de 
Vogel.  —  Exemples  numériques. 


DE   l'école  nationale   DES  MINES.  97 

Bourrage.  —  Épînglette.  —  Bourroir. 

Amorçage.  —  Fétu.  —  Canettes.  —  Mèche  de  sûreté. 

Inflammation.  —  Précautions.  — -  Long  feu,  raté. 

Perfectionnements.  —  Tirage  au  tasseau.  —  Sciure  de 
bois.  —  Simultanéité  cfes  coups. 

Tirage  par  l'électricité. — Machine  Bomhardt. — Explo- 
seur  Bréguet.  —  Fils  conducteurs.  —  Amorces. 


Etude  du  mode  d'action  de  la  poudre.  —  Poudres 
lentes,  poudres  brisantes.  —  Mesure  de  la  force  des 
explosifs. — Méthode  Nobel.  —  Méthode  de  Saint-Étienne. 

Poudre  ordinaire.  —  Poudre  comprimée. 

Explosifs  nitrés.  — -  Goton-poudre.  —  Nitroglycérine. 
—  Dynamite.  —  Dynamite-gomme. 

Emploi  des  explosifs  dans  les  mines  grisouteuses.  — 
Recherches  de  MM.  Mallard  et  Le  Ghatelier.  —  Dangers 
de  la  poudre  noire. 

Explosifs  atténués  à  Tazotate  d'ammoniaque. 

Résultats  économiques  de  l'emploi  des  explosifs. 

Procédés  mécaniques  de  perforation. 

Perforatrices  à  main. 

Perforatrices  à  moteur  mécanique.  —  Perforatrices 
rotatives  Leschot,  Brandt. 

Perforatrices  à  percussion.  —  Emploi  de  l'air  com- 
primé. —  Résultats  économiques. 

Perforatrice  Dubois  et  François,  perfectionnements 
divers.  —  Indications  sur  les  systèmes  de  perforatrices 
les  plus  connus.  —  Affûts  pour  galerie.  —  Affûts  pour 
puits. 

Résultats  économiques.  —  Exemples. 

Baveuses  mécaniques.  —  Excavateur. 

Tome  XV,  1889.  7 


98  PROeBAMMBS  BKS  Q0VB9 

lY.  —  PUITS  ET  GALERIES. 


Généralités  sur  le  soutènement.  —  Boisage.  —  Es- 
sences. —  Achaty  conservation,  façon  des  bois.  —  Outils 
du  boiseur.  —  Boisage  d'une  taille.  —  Buttes,  rallonges, 
esclimbes. 

Boisage  des  galeries.  —  Cadres  complets  ou  incom- 
plets. —  Prix  de  revient. 

Avancement  en  galerie.  — r  Travail  en  terrain  ébou- 
leuz,  palplanches. .-— Poussage,  picotage. 

la*  Leçon. 

Boisage  des  puits.  — ^  Boisage  en  terrain  ébouleux.  — * 
Prix  de  revient. 

Muraillement.  — Matériaux,  mortier^  pierres  sèches. 

Muraillement  des  galeries.  —  Section  complète  ou 
simplifiée. 

Plein  cintre.  —  Anse  de  panier.  —  Courbe  à  plusieurs 
centres. 

Muraillement  en  terrain  ébouleux.  —  Prix  de  revient 
du  muraillement  des  galeries* 

Muraillement  des  puits.  —  Forme  de  la  section.  — 
Épaisseur. 

Mode  d'exécution.  —  Roulisse.  —  Cadre  porteur.  — 
Muraillement  en  terrain  ébouleux,  trousse  coupante.  — 
Prix  de  revient  du  muraillement  des  puits. 

Points  singuliers  :  croisements,  recettes,  écuries. 

13*   IdOÇOHU 

Soutènements  métalliques  dans  les  galeries  et  dans  les 
puits. 

Tunnels.  —  Disposition  des  puits.  —  Travail  à  section 
entière  ou  à  section  divisée.  — *  Méthode  descendante.  — 
Méthode  montante. 


DE   l'école   nationale   DES  MINES.  99 

Galerie  de  faite  ou  galerie  de  base.  —  Méthode  mixte. 

Élargissement  des  tunnels.  —  Travail  en  terrain  ébon- 
leux.  —  Travail  en  terrains  coulants.  —  Tunnel  de  la 
Tamise.  —  Méthode  Pœtsch. 

Fonçage  des  puits  à  niveau  bas.  —  Organisation  du 
travail.  —  Méthode  rapide  de  Gneisenau. 

Élargissement.  —  Approfondissement.  —  Machine 
auxiliaire. 

Foncage  sous  stot. —*  Ouvrage  descendant. -^  Ouvrage 
montant.  —  Prix  de  revient. 

Fonçage  en  terrains  aquifères.  —  Guvelage  et  trousses 
à  picoter. —  Cuvelages  en  bois,  en  fonte,  en  maçonnerie. 

—  Organisation  d'une  avaleresse.  —  Prix  de  revient. 

Fonçage  à  niveau  plein.  —  Procédé  Kind  et  Chaudron. 

—  Prix  de  revient. 

Passage  des  terrains  boulants.  —  Trousse  coupante. 
Procédé  Triger. 

Procédé  Pœtsch  par  congélation. 

V.  —  MÉTHODES  d'exploitation. 

Aménagement  général  d'une  mine. 
Travaux  d'aménagement.  -^  Travaux  préparatoires. 
Aménagement  par  galeries  en  pays  accidenté. 
Aménagement  par  puits.  —  Nombre  des  orifices  d'accès. 
Dimensions  des  puits.  -^  Étages.  —  Champ  d'exploit 
tation. 
Ordre  d'exploitation  des  étages. 
Choix  de  la  méthode  d'exploitation. 

Méthodes  d'exploitation  applicables  aux  filons  et  aux 
gîtes  d'origine  filonienne. 


100  PROGRAMMES  DES   COURS 

Méthode  par  gradins  :  gradins  droits  ou  renversés.  — 
Puissance  réduite.  —  Organisation  du  travail.  —  Prix  de 
revient. 

Méthode  horizontale  en  long. 

Exploitation  des  filons  puissants  et  des  amas.  —  Mé- 
thode en  travers,  avec  remblais.  —  Méthode  en  travers 
par  dépilage. 

Exploitation  des  amas  irréguliers. 

Exemples  d'exploitation  de  gites  puissants.  —  Exploi- 
tation d'Almaden. 

ty  Leçon* 

Méthode  d'exploitation  par  piliers  et  galeries  avec 
estaus  et  piliers  abandonnés.  —  Calcul  du  rendement.  — 
Exemples,  Stassfurt. 

Exploitation  du  sel  gemme,  Hallstadt,  Yarangeville. 

Exploitation  des  gites  sédimentaires. 

Méthodes  applicables  aux  couches  minces.  Grandes 
tailles  droites  ou  à  mi  pente.  —  Tailles  chassantes.  — 
Déboisage  des  tailles. 

Maintenages.  —  Exemples. 

Exploitation  des  couches  d'épaisseur  moyenne. 

Méthodes  par  traçage  et  dépilage  ;  méthode  par  mas- 
sifs longs  ;.  variantes.  —  Exemples. 

Méthode  par  massifs  courts.  Pannel  work.  —  Traçage 
eh  demi-pente. 

Méthode  mixte  avec  piliers  abandonnés  (Newcastle). 

Exploitation  des  couches  puissantes.  —  Généralités. 

Méthodes  par  foudroyage  ;  méthode  par  massifs  longs, 
méthode  inclinée,  méthode  horizontale.  —  Exemples. 
.    Méthode  par  foudroyage  avec  piliers  abandonnés  (Staf- 
fordshirel. 


**. 


DE   L  ECOLE   NATIONALE   DES   MINES.  101 

jjrénéralités  sur  les  remblais. — Chambres  d'éboulement. 
Carrières.  —  Introduction  des  remblais.  —  Exemples. 

Tassement  des  remblais.  —  Affaissements  à  la  surface. 
—  Direction  et  limite  des  affaissements.  —  Prix  de  re« 
vient  des  remblais. 


Exploitation  par  remblais  complets  :  méthode  in- 
clinée, méthode  horizontale,  méthode  verticale,  mé< 
thode  par  rabatage. 

Exemples. 

Exploitation  à  ciel  ouvert.  —  Exemples. 
Exploitation  des  ardoisières. 
Exploitation  de  la  tourbe. 

YI.  —  ROULAGE. 


Transports  à  ciel  ouvert.  —  Brouette.  —  Tombereau. 
—  Wagon. 

Résultats  numériques. 

Transports  souterrains.  —  Portage  à  dos.  —  Traînage 
sur  patins.  —  Chemins  de  bois  et  chiens  de  mine. 

Navigation  souterraine. 

Circulation  aérienne.  —  Câble  porteur.  —  Câble  mo- 
teur. —  Données  numériques. 

Chemins  de  fer  souterrains.  —  Rails.  — -  Traverses.  — 
Attaches. 

Coût  d'établissement.  —  Croisements  et  changements 
de  voie. 


Résistance  au  roulement.  —  Influence  des  courbes  .et 
des  pentes. 


103  PRO&RAMMBS  DES  COURS 

Jeu  de  la  voie.  —  Pente  d'équilibre.  Pente  d'égale  r^f 
sistancQ. 

Matériel  roulant.  —  Roues  folles  ou  calées.  —  Grais- 
sage. —  Caisse  en  bois  ou  en  tOle.  —  Wagonnets.  — 
Bennes. 

Locomotives  souterraines. 


Plans  inclinés  automoteurs.  —  Plans  à  simple  ou  à 
double  effet.  —  Mécanisme.  —  Frottement  sur  la  poulie. 
Poulie  Fowler.  —  Tambours.  —  Rouleaux. 
Freins.  —  Régulateurs  de  vitesse.  —  Exemples. 
Chariot  porteur.  —  Parachute. 
Résultats  économiques. 
Plans  bisautomoteurs. 
Balances. 

ttS*  Leçon» 

Traction  mécanique. 

Traction  en  palier  ou  en  rampe.  — ^  Exploitation  en 
vallée. 

Système  corde-tête  et  corde-queue. 

Systèflie  -de  la  corde  sans  fin. 

Système  de  la  ohaine  tvaînante. 

Système  de  la  chaîne  flottante. 

«Résultats  économiques. 

Installation  de  la  force  motrice  dans  les  mines. 

Moteurs  animés.  —  Généralités  sur  ce  genre  de  mo- 
teurs. —  Leur  mode  d'emploi  dans  les  mines,  leur  ren- 
demantiéconomique,  données  numériques. 

Moteurs  hydrauliques. 

Moteurs  à  vapeur.  —  Tuyaux  de  conduite  de  vapeur. 
—  Pertes. 

Moteurs  à  aSi'  comprimé.  —  Moteurs  Compound.  — 
Rendement. 


DE  l'école  nationale  DBS  MINES.  103 


VII.  —  EXTRACTION. 


Appareils  d'extraction. 

CS&bles.  —  Câbles  ronds,  plats  ou  coniques.  —  Câbles 
diminués.  —  Chaînes. 

Chanvre,  aloôs,  fer  ou  acier.  —  Résistance.  —  Poids. 

Durée,  surveillance,  remplacement,  retournement.  — 
Coupage  de  la  patte.  —  Oraissage. 


Matériel  d'extraction.  —  Bennes  et  cufiats.  —  Trans- 
bordements. Guidages  en  fil  de  fer.  Guidages  en  bois  ou 
en  fer. 

Gages. 

Parachutes. 

Molettes.  —  Évite-molettes. 

Bobines.  —  Bobine  folle.  —  Tambours. 


Chevalement  en  bois,  en  fer,  en  maçonnerie. 

Organisation  des  pecerttes  intérieures.  —  Clichage.  — 
Taquets  hydrauliques. 

Recettes  extérieures.  '—  Fermeture.  —  Culbuteurs  ou 
basculeurs.  —  Rivages. 

Spout.  —  Drop. 


Moteurs  d'eatrac4i<m.  -—  Emploi  de  l'homme,  du  che- 
val. Treuil.  —  Baritel. 

Données  numériques. 

Emploi  de  la  force  hydraulique. -«^  Balance  d'eau.  — 
Roues  hydrauliques,  machine  à  colonne  d'eau. 

Moteurs  à  vapeur.--*-  Machines  à  un  cylindre  et  à 
engrenages. 


i 


] 


104  PROGRAMICSS  DES   COURS 

Machine  Golson.  —  Machines  à  deux  cylindres  couplés 
à  action  directe. 

Adaptation  spéciale  aux  machines  d'extraction  des 
organes  décrits  dans  le  Cours  de  machines.  —  Coulisses. 
Tiroirs.  —  Contre-pression.  Effets  de  Tavance. 

Servo-moteur. 

Cames  et  soupapes. 

Frein.  —  Frein  à  pédale.  —  Frein  à  contre-poids.  — 
Frein  à  vapeur. 

Signaux.  —  Avertisseur. 

Emploi  de  la  détente.  —  Détente  variable  à  la  main. 
—  Système  par  coulisse  et  tiroir  à  recouvrement.  — 
Systèmes  Audemar  et  Audemar-Kraft. 


Détente  variable  par  le  régulateur.  —  Système  de 
Couillet.  —  Système  Mailliet.  —  Système  Sulzer. 

Détente  fixe  automatique.  —  Système  Guinotte. 

Résultats  pratiques.  —  Consommation  de  vapeur  dans 
les  machines  d'extraction  des  différents  systèmes.  — 
Surface  de  chauffe  correspondante. 

Calcul  des  dimensions  des  cylindres  d'une  machine 
d'extraction. 

Régularisation  des  effoilis.  —  Contrepoids  par  câbles 
ou  par  chariots.  —  Système  Devillaine  ou  Koepe.  — Va- 
riante avec  deux  câbles. 

Bobines.  —  Propriétés  géométriques.  —  Discussion  de 
l'équation  du  troisième  degré  qui  exprime  les  variations 
du  moment  résistant. 

Tambours  coniques.  -—  Tambours  cylindro-coniques. 
—  Tambours  spiraloldes. 


DE  l'École  nationale  des  mines.  105 

Emploi  de  la  condensation  dans  les  machioes  d'extrac- 
tion. —  Difficultés  spéciales  qu'il  présente. 

Prix  de  revient  de  l'extraction. 

Systèmes  divers,  d'extraction.  — *  Appareils  oscillants. 
Extraction  atmosphérique. 

Translation  des  ouvriers.  —  Échelles.  —  Cages.  — 
Fahrkunst. 

VIII.  —  ÉPUISEMENT. 


Hydrologie  souterraine. 

Défenses  extérieures.  —  Défenses  intérieures.  —  Ser- 
rements cylindriques  ou  sphériques  en  bois,  en  maçon- 
nerie, en  métal. 

Plates-cuves. 

Gaptage  des  eaux.  —  Pentes.  —  Galeries  d'écoulement. 
—  Exemples. 

Epuisement  par  bennes  ou  par  cuves  guidées. 

Pompes  foulantes  ou  élévatoires. 

Pompe  Rittinger. 

Organes  des  pompes.  —  Chapelles.  —  Clapets.  —  Pis- 
tons. —  Tiges. 

Maitresses-tiges  en  bois  ou  en  fer. 


Pompes  foulantes  au  fond  pour  grands  ou  petits  épui- 
sements. Exemples. 

Pompes  à  répétition  placées  dans  le  puits.  —  Moteur  à 
simple  effet,  type  Gomouailles,  type  à  traction  directe.  — - 
Contre-poids.  —  Exemples. 

Moteurs  à  double  effet  à  mouvement  alternatif.  —  Ma- 
Cûine  de  EJadno.  — -  Machine  de  la  Concorde. 


Moteurs  à  mouvement  continu. — Machine  du  Bleyberg. 


f06  PROGRAMUfiS  '  ras  G0ÛH8 

Machine  horûsoBtale  à  deux  cylinârm*  et  à  engrenages. 

Régénérateur^  Bochholtz. 

Calcul  de  la  force  du  moteur  et  du  contre-poids.  —  Ren- 
dement comparé  des  différents  types. ^-^  Coût  d'établisse- 
ment. 

Pompes  d'avaleresse.  —  Disposition  du  moteur.  — 
Exemples. 

Moyens  divers  d'épuisement.  —  Pulsomètres. 


Augmentation  de  la  température  du  sol  avec  la  profon- 
deur. —  Influence  sur  les  hommes  et  les  chevaux.  — Tracé 
des  grands  tunnels  alpins. 

Atmosphère  souterraine.  —  Causes  de  soustraction  de 
Toxygène.  — Dégagements  nuisibles.— Acide  carbonique. 
Acide  sulfhydrique.  Grisou. 

Composition  et  propriétés  du  grisou.  — Température  de 
combustion  du  mélange  explosif.  —  Retard  à  Finflamma- 
tion.  —  Vitesse  dans  un  milieu  agité.  —  Onde  explosive. 

Gisement  du  grisou.  —  Dégagement  lent.  —  Dégage- 
ment instantané. — Influence  de  la  pression  barométrique* 


Ventilation. 

Expression  de  la  résistance  au  motrvement  de  Tair  dans 
une  mine. 

Tempérament  (Guibal).  —  OrîUce  équivalent  (Murgue). 

Mesure  des  volumes  partiels  et  du  volume  total.  —  Cor- 
rections. —  Instruments  employés. 

Aérage  naturel;  sa  mesure.  «-•  Plans  d'aérage.  —  Sur- 
veillants d'aérage. 

Ventilation  naturelle.  —  Difl&ision.  —  Courant  naturel. 
—  Portes.  —  Galandages.  —  Canards  ou  carnets  d'aérage. 
— Goyot.  —  Crossing. 


DE  l'École  nationale  dbb  mines.  1'07 


Foyers  d'aérage.  —  Dispositions  diverses.  —  Théorie 
mécanique  des  foyers. 

Âérage  mécanique.  —  Pluie  artificielle.  —  Electeur.  ~ 
Ventilateurs. — Ventilateurs  à  bras.  — Ventilateur  à  force 
mécanique.  —  Anciens  systèmes  à  piston,  à  cloche,  à  vis* 
— Ventilateur  à  force  centrifuge.  —  Théorie  de  ces  venti- 
lateurs. 

Ventilateur  Gombes.  —  Ventilateur  à  ailes  inclinées. 

—  Ventilateur  Guibal. 

Ventilateurs  à  grande  vitesse.  —  Ventilateurs  Ser , 
Schiele. — Ventilateurs  à  la  suite.  —  Orifice  de  passage. 

—  Courbe  caractéristique.  —  Rendement  -  mécanique  et 
rendement -manométrique.  —  Données  numériques. 

Ventilateurs  volumogônes.  —  Théorie  de  ces  ventila- 
teurs. — Type  Fabry.  —  Type  Lemielle.  —  Orifice  de  pas- 
sage. —  Rendement.  —  Aménagement  du  courant.  — Aé- . 
rage  ascendant.  —  Division  en  plusieurs  branches. 

X.  —  S8RYICES  MVBR& 
41*  Leçon. 

Éclairage.  —  Anciens  procédés.  —  Lampes  de  sûreté, 
Davy,  Mueseler,  Boty. 

Transmission  de  la  flamme  à  travers  les  treillis.  —  In- 
fluence des  courants  d'air.  —  Influence  des  éléments  de 
la  lampe.  —  Cuirasse.  —  Double  treillis. 

Lampe  Marsaut.  —  Emploi  de  la  lampe  de  sûreté  comme 
indicateur  de  grisou.  —  Écran  Mallard  et  Le  Chatelier.— 
Lampe  Pieler. 

Lampisterie.  —  Postes  de  rallumage  à  l'intérieur. 

Coups  de  grisou.  —  Infitawiee  de«  poussières.  —  Précau- 
tions spéciales  relatives  à  remploi  des  explosifs. — £fibts 
des  coups  de  feu. 


108  PROGRAMMES   DES   COURS 

Incendies.  —  Causes.  —  Moyens  préventifs. 
Sauvetage.  —  Appareils  respiratoires. 


Organisation  du  travail  dans  les  mines.  —  Personnel 
administratif.  —  Personnel  technique.  —  Ingénieurs.  — 
Maîtres-mineurs  et  porions.  —  Ouvriers.  —  Recrutement 
des  ouvriers. — Modes  divers  de  paiement  des  ouvriers 
mineurs  et  leur  influence  sur  le  rendement. 

Établissement  du  prix  de  revient.  —  Main-d'œuvre. — 
Fournitures  de  magasin.  —  Frais  généraux.  —  Amortisse- 
ment. 

Exemples  de  prix  de  revient  de  mines  de  houille  et  de 
mines  métalliques. 

XI.  —  FRÉPÀRATION  MÉCANIQOE  DBS  MINERAIS. 

^f3*  Lieçon* 

Généralités  et  principes  fondamentaux.  — Débourbage, 
triage  et  scheidage.  —  Tables  de  triage,  fixes,  tournantes, 
sans  fin. 

Broyage.  —  Concasseurs,  cylindres,  bocards,  meules. 


Classement  par  grosseurs.  —  Classement  des  grenailles 
et  des  sables. 

Grilles  fixes  ou  à  secousses.  —  Tôles  perforées.  —  Toi- 
les métalliques. 

Trommels  simples  ou  étages. 

Classement  des  matières  fines. — Labyrinthe.  —  Spitz- 
kasten.  —  Classeur  Dorr. 

Classement  par  Tair. 


Traitement  des  grenailles  et  des  sables. 

Théorie  du  criblage  à  la  cuve.  —  Mouvement  du  grain 


! 


f 


DE  l'École  nationale  des  mines.  109 

dans  l'eau  stagnante.  —  Action  de  Teau  en  mouvement 
sur  les  grains  en  repos.  —  Discussion  comparative. 

Cribles  mobiles,  —  Cribles  fixes  ou  à  piston,  continus 
ou  discontinus. 

Cribles  filtrants  du  Hartz. 

Traitement  des  sables  fins  et  deç  schlamms.  —  Caisson 
allemand.  —  Table  dormante.  l 

Table  à  secousse.  —  Table  Rittinger. 

Table  tournante. 

Round  Buddle. 

Lavage  de  Tor.  —  Bâtée.  —  Pan.  —  Berceau.  —  Sluice 
box. 

Installation  d*un  atelier  de  préparation  mécanique. 

Données  économiques. 

<47*  Leçon* 

Application  des  principes  précédents  au  cas  spécial 
des  charbons. 

Criblage,  triage  et  lavage  des  charbons.  — Broyeur  Carr. 

Lavoirs  intermittents.  —  Lavoirs  continus.  —  Lavoirs 
à  feldspath. 

Installation  d'un  atelier  de  triage  et  de  lavage  des  char- 
bons. 

Données  économiques.  —  Exemples. 


] 


112  PROGRAMMES  DES   COURS 

y  mt  s*  EieçoBUi. 

Carbonisation  de  la  tourbe. 

Carbonisation  de  la  houille  en  tas,  en  cases  ou  en 
fours  à  parois  pleines. 

Fours  à  parois  chauffées.  —  Fours  plats,  fours  belges, 
fours  Appolt,  Bauer,  Lûrmann,  etc. 

Propriétés  du  coke.  —  Frais  de  carbonisation. 

e*  et  lO*  EieçoiM. 

Matériaux  réfractaii^s  naturels. 

Produits  réfractaires  artificiels  ;  leur  classification. 

Argiles  réfractaires  :  leurs  propriétés.  —  Préparation 
des  pâtes.  —  Moulage.  —  Séchage.  —  Cuisson. 

Organisation  d'une  fabrication  de  produits  réfractaires. 
—  Frais  de  fabrication. 

Briques  de  silice. 

Produits  réfractaires  basiques. 

±f  Leçon. 

Combustion  en  général.  —  Pouvoir  calorifique  des 
corps  simples  et  des  composés  employés  en  métallur- 
gie. 

Combustion  des  gaz.  —  Point  d'inflammation.  —  Tem- 
pérature de  combustion. 

Conditions  pratiques  de  la  combustion.  —  Vitesse  de 
propagation  de  Tinflammation.  —  Formes  et  proportions 
des  flammes.  —  Influence  du  mélange  préalable.  —  Cham- 
bres de  combustion. 

±9"  Leçon. 

Combustion  des  liquides.  —  Appareils  servant  à  l'opé- 
rer. 

Combustion  des  solides.  —  Chauffes  à  grille.  —  Leur 
théorie.  —  Types  principaux  de  fourneaux  avec  chauffes 
à  grille.  —  Fours  à  vent.  —  Réverbères.  —  Fours  à  dôme 
et  fours  de  galère. 


DE  l'École  nationale  des  mines.  113 

Types  divers  de  grilles. 

19*  Leçon. 

Inconvénients  de  remploi  des  grilles.  '—  Tentatives 
faites  pour  Téviter. 

Fours  à  cuve,  à  grille  ou  à  tuyères.  —  Zones  de  com- 
bustion. —  Notions  générales  sur  les  échanges  de  chaleur 
dans  les  fours  à  cuve. 

Détermination  du  profil  intérieur  des  fours  à  cuve. 

14*  Leçon* 

Gazéification.  —  Ses  avantages  et  ses  inconvénients. 
—  Production  du  gaz  à  Tair  et  du  gaz  èi  Teau.  —  Gaz  de 
distillation. 

Types  divers  de  gazogènes  à  grille. 

Gazogènes  à  tuyères.  —  Gazogènes  distillateurs. 

Inâuence  du  chauffage  préalable  de  Pair  destiné  à  la 
combustion  des  gaz.  —  Fours  Boetius  et  Bicheroux.  — 
Récupérateurs  E.  MûUer,  Ponsard,  etc.  —  Régénérateurs 
Siemens. 

Avantages  et  inconvénients  de  la  récupération  ou  de 
la  régénération. 

M*  et  ty*  Leçona* 

Principes  généraux  de  la  construction  des  fours. 

Revêtement  intérieur  et  extérieur. 

Emploi  des  armatures  métalliques  et  de  la  réfrigération 
systématique. 

Cheminées.  —  Théorie  du  tirage. 

Machines  soufflantes  diverses  :  1®  appareils  à  entraîne- 
ment  (trompes,  injecteurs)  ;  2*  ventilateurs  à  force  centri- 
fuge ;  3*  ventilateurs  rotatifs  ;  4*  machines  soufflantes  à 
mouvement  alternatif.  —  Étude  de  ces  diverses  machi- 
nes. 

Tome  XV,  1889.  8  | 


I 
L 


114  PROGRAMMES   DES   COURS 

Conduites  et  régulateurs  de  vent. 
Indications  sommaires  sur  les  appareils  mécaniques 
employés  en  métallurgie. 

FER. 
18*  et  iO*  L«çoiifl« 

Propriétés  chimiques  du  fer. 

Combinaisons  du  fer  avec  le  carbone,  le  silicium,  le 
phosphore,  le  soufre,  le  manganèse,  le  chrome,  le  cui- 
vre, etc. 

Composés  ternaires  ou  multiples. 

Oxydation  du  fer  et  réduction  des  oxydes  de  fer.  — 
Dédoublement  de  Toxyde  de  carbone  en  présence  des 
oxydes  de  fer. 

90*  Leçon* 

Minerais  de  fer.  —  Leurs  propriétés.  —  Influence  des 
corps  étrangers  qu'ils  peuvent  contenir. 

Si*  et  Mi*  Leçonfl* 

Préparation  des  minerais  de  fer.  —  Concassage  et  dé- 
bourbage.  —  Grillage.  —  Son  utilité  à  divers  points  de 
vue.  —  Grillage  en  tas,  en  cases  ou  en  fours  de  divers 
types. 

Production  directe  du  fer.  —  Forges  catalanes.  — Pro- 
cédés Siemens,  Chenot,  etc.  — Hauts  fourneaux.  — Leur 
origine  et  leur  développement  progressif.  —  Réactions 
principales  qui  se  produisent  à  leur  intérieur. 

Profil  intérieur  du  haut  fourneau.  —  Diamètre  aux 
tuyères.  —  Inclinaison  des  parois.  —  Volume  intérieur. 
—  Diamètre  du  gueulard.  —  Types  élancés  et  trapus. 

93%  IMI',  2I&'  et  96*  Leçonit* 

Dispositions  générales  des  hauts  fourneaux.  —  Types 
anciens,  à  massifs  extérieurs  volumineux.  —  Types  mo- 


1 
i 


DE   l'école   nationale   DES   MINES.  115 

demes  à  enveloppe  extérieure  métallique.  —  Types  sans 
revêtement  extérieur. 

Fondations.  —  Construction  du  massif  intérieur.  — 
Accessoires  de  l'ouvrage,  tuyères  à  eau,  tympes  à  eau,  etc. 

Fermetures  diverses  du  gueulard.  —  Prises  de  gaz.  — 
Conduite  de  gaz.  — Dispositions  pour  arrêter  les  poussiè- 
res, etc. 

Types  divers  de  monte*charges. 

Souffleries  et  régulateurs. 

Chauffage  du  vent.  —  Appareils  en  fonte  de  divers 
types. 

Appareils  en  terre  réfractaire  (Gowper,  Whitwell,  etc.). 

Accessoires  de  ces  appareils. 

Buses.  —  Manomètres  et  pyromètres,  etc. 

Personnel  du  haut  fourneau. 

Mise  en  feu  d'un  haut  fourneau.  —  Travail  normal. 

Enlèvement  du  laitier;  tentatives  faites  pour  l'uti- 
liser. 

Coulée  de  la  fonte  en  sable  ou  en  lingotières. 


Réactions  du  haut  fourneau.  —  Descente  des  charges. 
—  Introduction  de  divers  métalloïdes  dans  la  fonte. 

Influences  qui  modifient  l'allure.  —  Balance  thermique 
d'un  fourneau.  —  Relations  entre  l'allure  et  la  nature  de 
la  fonte  produite.  —  Classification  des  fontes  ordinaires. 

Production  des  fontes  spéciales. 

Consommations.  —  Exemples  divers. 


Accidents  qui  peuvent  arriver  au  haut  fourneau.  — 
Allure  sèche  et  allure  froide.  —  Accrochages.  —  Dégra- 
dations diverses  des  parois.  —  Formation  de  loups  dans 
le  creuset. 

Suspensions  de  travail.  —  Explosions  de  diverses  na- 
tures. —  Mise  hors  feu. 


116  PROGRAMMES  DES  COURS 

Choix  de  remplacement  des  usines  à  fonte.  -'— Disposi* 
tiens  de  ces  usines.  —  Frais  de  fabrication  de  la  fonte. 

90*  Leçon* 

Fonderie.  —  Travail  en  première  ou  en  deuxième  fti- 
sion.  —  Emploi  du  réverbère  et  du  cubilot  pour  refondre 
la  fonte. 

Réactions  chimiques  de  la  deuxième  fusion. 

Procédés  de  moulage.  —  Emploi  du  sable  vert,  du 
sable  étuvé,  de  la  terre.  —  Moulage  en  coquille. 

Matériel  des  fonderies.  —  Exemples  de  moulages  di- 
vers. 

Frais  du  travail  de  moulage. 

Fonte  malléable.  —  Réactions  de  la  cémentation  oxy- 
dante. —  Pratique  dexette  opération. 

3t*  Leçon* 

Principes  généraux  de  Taffinage  de  la  fonte. 

Affinage  au  bas  foyer.  —  Procédé  comtois.  —  Descrip- 
tion du  procédé.  —  Réactions  qui  s'y  produisent. 

Variantes  diverses  de  l'affinage  au  bas  foyer.  —  Ma- 
zéage  préalable. 

Frais  de  Taffinage  au  bas  foyer.  —  Comparaison  avec 
la  méthode  catalane. 

l  Tentatives  diverses  faites  pour  améliorer  les  conditions 
du  travail. 

39*9  3d*  et  341*  Leçons. 

Mazéage  au  coke,  au  bas  foyer  ou  sur  sole.  —  Réac- 
tions. —  Frais  de  l'opération. 

Puddlage.  — Ses  origines.  —  Puddlage  sec  et  puddlage 
bouillant. 

Réactions  dans  lune  ou  l'autre  variante. 

Travail  mécanique  des  loupes.  —  Cinglage.  —  Lami- 
nage des  barres  brutes.  —  Description  et  étude  des  ap- 
pareils employés  dans  ces  deux  opérations. 


h 


DE  l'ÉGOLS   nationale    DES  MINES.  117 

Bésaltats  économiques  du  puddlage  ordinaire.  * 

Choix  des  fontes  destinées  au  puddlage.  —  Additions 
diverses  au  cours  de  Topération. 

Perfectionnements  apportés  au  four  à  puddier  et  aux 
appareils  de  cinglage  et  d*étirage. 

Puddlage  mécanique.  —  Fours  Danks,  Bouvard,  Per- 
DOt,  etc. 

Fabrication  de  Tacier  soit  au  bas  foyer,  soit  au  four  à 
puddier.  —  Modifications  à  apporter  aux  appareils  et  à  la 
conduite  du  travail.  —  Triage  des  barres  et  corroyage. 

3S%  39%  87«  et  38*  Lieçons. 

Affinage  sur  sole  à  Tétat  liquide. 

Procédé  Martin-Siemens.  —  Emploi  des  riblons  avec 
raffinage  partiel.  —  Affinage  systématique  par  additions 
de  minerai.  —  Difficultés  d'application  du  procédé  sur 
sole  acide. 

Construction  du  four  Martin-Siemens.  —  Préparation 
des  soles  acides  et  des  soles  basiques.  —  Dispositions  de 
coulée.  —  Marche  du  travail  et  réactions  dans  les  deux 
variantes.  —  Frais  de  production  des  lingots. 

Procédé  Bessemer.  —  Ses  origines.  —  Souffleries  Bes- 
semer.  —  Convertisseurs.  —  Leurs  dimensions  et  leur 
disposition.  —  Installations  de  coulée. 

Revêtements  acides  et  revêtements  basiques. 

Conduite  du  travail.  —  Variantes  du  procédé  acide  et 
du  procédé  basique.  —  Réactions  de  l'opération. 

Frais  de  production  des  lingots. 


Cémentation  du  fer.  —  Théorie  de  cette  opération. 
Fusion  de  Facier  au  creuset.  —  Détails  du  travail.  — 
Réactions  qui  s'y  produisent.  —  Additions  diverses. 
Frais  de  la  cémentation  et  de  la  fusion  au  creuset. 


40*,  4f  et  4» 

Elaboration  mécanique  du  fer  et  de  Tacier. 


118  PROGRAMMES   DES   COURS 

Fabrication  du  fer  en  barres.  —  Gisaillage  et  paque- 
tage du  fer  brut.  —  Réchauffage.  —  Laminage.  —  Frais 
de  la  fabrication  du  fer  en  barres. 

Fabrication  des  fers  profilés.  —  Principes  du  profilage 
au  laminoir.  —  Exemples  divers.  —  Emploi  du  laminoir 
universel. 

Tôles  et  larges  plats.  —  Détails  de  leur  fabrication. 

Plaques  de  blindage. 

Fabrication  des  rails  en  fer  soudé. 

Travail  des  lingots  d'acier.  —  Défauts  que  peuvent 
présenter  ces  lingots.  —  Procédés  divers  pour  éviter  la 
production  de  ces  défauts. 

Structure  intérieure  des  métaux  fondus  ou  soudés.  — 
Influence  du  travail  mécanique  et  de  la  trempe  sur  le 
grain  et  sur  les  propriétés  du  métal. 

Laminage  des  rails  en  métal  fondu. 

Fours  divers  de  réchauffage  des  lingots.  —  Soaking 
pits.  —  Dégrossissage  au  laminoir  réversible  ou  au  trio 
américain.  —  Profilage  définitif  avec  Tun  ou  Tautre  de 
ces  appareils. 

Fabrication  des  bandages,  des  essieux,  des  ressorts,  etc. 

Conditions  économiques  générales  de  la  fabrication  du 
fer  et  de  Tacier. 

Statistique. 

X>eiixièixxe  année. 


f*,  li*,  3*  et  41*  Leçons* 

Résumé  de  la  métallurgie  générale. 

Définitions  diverses.  —  Influence  de  la  main-d'œuvre 
et  des  questions  économiques. 

Fondants. — Combustibles. — Agglomération. — Dessic- 
cation. —  Carbonisation.  —  Fabrication  des  produits  ré- 
fractaires.  —  Théorie  de  la  combustion. 


DE   l'ÉCOIiE   nationale    DES  MINES.  119 

ChauflFes  à  grille.  —  Fours  à  cuve.  —  Gazogènes.  — 
Fours  à  récupérateurs  et  régénérateurs.  —  Cheminées.  — 
Machines  soufflantes.  —  Conduites  et  régulateurs  de  vent. 

Grillage  des  minerais  sulfurés. 
Progression  du  grillage  à  Tintérieur  des  fragments  de 
minerai. 

Grillage  en  tas  et  en  cases.  —  Grillage  au  réverbère.  — 
Fours  rotatifs  divers.  —  Tentatives  diverses  faites  en  vue 
d'utiliser  partiellement  le  soufre  ou  au  moins  d  absorber 
Tacide  sulfureux  dégagé.  —  Emploi  de  ce  gaz  à  la  fabri- 
cation de  Tacide  sulfurique.  —  Kilns.  — Fours  à  moufle, 
avec  ou  sans  râblage  mécanique.  —  Fours  à  tablettes.  — 
Fours  GerstenhOfer,  Hasenclever,  etc. 

Condensation  des  fumées. 

CUIVRE. 


Propriétés  du  cuivre.  —  Ses  combinaisons  avec  divers 
métalloïdes.  — Alliages  cuivreux. 

Minerais  de  cuivre.  —  Cuivre  natif,  —  Minerais  oxydés, 
sulfurés,  arsenicaux,  antimoniaux,  etc. 

O*  Leçon. 

Principes  généraux  de  la  métallurgie  du  cuivre. 

Traitement  des  minerais  natifs.  —  Exemple  du  Lac  Su- 
périeur. 

Traitement  des  minerais  oxydés. — Ancien  traitement 
de  Chessy. 

iO*  Leçon* 

Métallurgie  primitive  des  minerais  sulfurés. 
Exemple  d'Ikouno  (Japon). 

Traitement  de  ces  minerais  par  la  méthode  suédoise. 
Exemple  de  ROros. 


120  PROGRAMMES   DES   COURS 

li*  Leçon. 

Traitement  des  minerais  zincifères  par  la  même  mé- 
thode.—  Exemple  d'Atvida. 

Minerais  mixtes.  —  Exemples  de  Nijné  Tagilsk.  —  Four 
Raschette.  —  Exemples  de  Szaska,  de  Perm. 

Traitement  de  TArizona.  — Water  jackets. 

t9*  et  13*  Lieçoiui. 

Méthode  anglaise  typique.  —  Emploi  exclusif  du  ré- 
verbère.— Étude  économique  de  cette  méthode  comparée 
à  la  méthode  suédoise. 

14*  et  iS*  Ijeçonm» 

Traitement  des  minerais  impurs.  —  Extra-process  an- 
glais. —  Refonte  des  scories.  —  Séparation  des  métaux 
précieux,  du  nickel  et  du  cobalt.  —  Méthode  du  Hartz  su- 
périeur. —  Méthode  de  la  Stefanshûtte.  —  Traitement  de 
Ténargite  aux  Etats-Unis. 

Méthodes  mixtes  de  traitement.  —  Exemples  de  Kaa- 
fiord  et  de  Mansfeld. — Affinage  du  cuivre  au  four  Siemens. 
—  Emploi  du  convertisseur  David-Manhès. 

les  IV*  et  18*  LeçontB. 

Procédés  de  traitement  des  minerais  de  cuivre  par  voie 
humide.  — Méthodes  de  Rio  Tinto,  d'Agordo.  —  Procédés 
Henderson,  Dœtsch,  Hunt  et  Douglas,  etc. 

Procédés  électrolytiques. 

Conditions  générales  d'établissement  des  usines  à  cui- 
vre. —  Frais  de  traitement  des  minerais.  —  Statistique. 

Travail  du  cuivre  et  de  ses  alliages. 

PLOMB. 


Propriétés  du  plomb  et  de  ses  alliages*  —  Minerais  de 
plomb. 


»_». 


DE  L  ECOLE  NATIONALE  DES  MINES.       121 

Principes  généraux  du  traitement  des  minerais  de  plomb. 


Traitement  des  minerais  au  bas  foyer. 
.    Méthode  par  grillage  et  réaction.  —  Four  carinthîen. 
—  Réverbères  espagnols. 


•1*    IjCÇOBt 


Fours  du  Flintshire  et  du  Derbyshire,  de  Tarnowitz, 
d'Albertville  et  de  PouUaouen,  du  Bleyberg  es  Montzen. 

Méthode  typique  par  grillage  et  fonte  réductive,  à  Via- 
las  et  aux  environs  de  Carthagène. 


Fonte  de  précipitation.  —  Procédé  viennois. 
Anciennes  méthodes  de  Tarnowitz  et  du  Hartz.  —  Mé- 
thode actuelle  du  Hartz.  — Fours  Kast. 

Traitements  mixtes  au  four  à  réverbère  ou  au  four  à 
cuve. 

Travail  du  Cornwall,  au  réverbère. 

Grillage  au  moyen  de  fours  perfectionnés  et  fusion  au 
four  à  cuve. —  Variantes  de  Pontgibaud,  La  Pise,  Frei- 
berg. 

Epuration  des  plombs  bruts  par  liquation  et  af&nage  au 
réverbère. 

Considérations  économiques  et  statistiques  sur  la  mé« 
tallurgie  du  plomb. 

ARGENT. 


Propriétés  de  l'argent  et  de  ses  alliages. 

Minerais  d'argent. 

Extraction  de  l'argent  par  fonte  plombeuse.  —  Ëxem- 


12:2  PROGRAMMES   DES   COURS 

pies  de  Kongsberg  et  de  Freiberg.  —  Désargentation  des 
mattes  par  imbibition  et  des  cuivres  par  liquation. 

«M*  Leçon* 

Goupellation . — Méthode  allemande  et  méthode  anglaise. 
—  Revivification  des  litharges. 


Pattinsonage.  —  Principes  de  la  méthode  et  considéra- 
tions théoriques  qui  s'y  rattachent.  —  Travail  en  batterie 
ou  par  chaudières  conjuguées.  —  Pattinsonage  mécani- 
que ou  à  la  vapeur. 

as*  Leçon* 

Désai^entation  du  plomb  au  moyen  du  zinc. 
Épuration  du  plomb  zingueux. — Traitement  des  crasses 
riches. 
Électrolyse  du  plomb  d'œuvre. 
Frais  de  désargentation. 

89"  Leçon* 

Traitement  des  ùiinerais  par  amalgamation.  —  Procédé 
Au  patio. 

ao*  Leçon. 

Amalgamation  chilienne.  —  Procédé  du  cazo.  —  Amal- 
gamation saxonne. 

34*  Leçon* 

Amalgamation  dans  les  pans.  —  Variantes  diverses.  — 
Amalgamation  des  mattes,  des  speiss  et  des  cuivres  noirs. 


Extraction  de  Targent  des  mattes  par  les  procédés 
Augustin  et  Ziervogel,  des  mattes  ou  des  cuivres  noirs 
par  l'acide  sulfurique.  —  Traitements  divers  par  voie 
humide.  —  Emploi  des  hyposulfites. 


DE  L  ECOLE  NATIONALE  DES  MINES.       123 

OR. 

Propriétés  de  Tor.  —  Ses  minerais.  —  Extraction  de 
l'or  des  minerais  natifs.  —  Traitement  des  minerais  pyri** 
teux.  —  Ghloruration.  —  Séparation  des  métaux  précieux 
par  affinage. 

PLATINE. 
84*  Leçon* 

Minerais  de  platine.  — Métallurgie  ancienne  du  platine. 
—  Méthode  de  De  ville.  • 

ÉTAIN. 

Propriétés  de  l'étain.  —  Minerais  de  ce  métal.  —  Né- 
cessité d'une  préparation  mécanique  très  complète.  — 
Séparation  du  tungstène.  —  Traitement  des  minerais  d*é- 
tain  au  four  à  cuve  et  au  réverbère. — Raffinage  de  l'étain 
brut.  —  Frais  de  traitement. 

ANTIHOINE. 


Propriétés. —  Minerais.  —  Fabrication  du  sulfure  d'an- 
timoine fondu.  —  Fabrication  de  l'antimoine  métallique. 

—  Fonte  de  précipitation.  —  Grillage  et  fonte  réductive. 

—  Frais  de  traitement. 

BISMUTH. 

Extraction  du  bismuth  de  minerais  divers  ou  des  fonds 
de  coupelle. 

MERCURE. 
98«  et  39*  Mjeçonm 

Propriétés  du  mercure.  —  Ses  minerais. 


124  PROGRAMMES   DES  COURS 

Traitement  des  minerais  riches  en  vases  clos  (Idria, 
Littaï). 

Extraction  par  grillage  du  sulfure.  —  Emploi  de  moufles 
(appareil  Patera),  de  stalles  (Hongrie). —  Fours  àaludels. 
—  Fours  d*Idria.  —  Fours  coulants  (Hâhner,  Exeli). 

Traitement  des  minerais  mélangés.  —  Four  Knox. 

Traitement  des  menus.  —  Fours  Alberti.  — Fours  Scot 
et  Hutner.  —  Four  Livermore. 

Considérations  économiques  et  statistiques  sur  la  pro- 
duction du  mercure. 

ZINC. 

38*  et  ao*  LeçoiMi. 

Propriétés  du  zinc.  —  Minerais  de  zinc.  —  Principes 
généraux  de  la  métallurgie  du  zinc. 

Calcination  des  calamines. 

Grillage  des  blendes  avec  ou  sans  utilisation  du  soufre 
contenu. 

Méthode  de  distillation  per  descensum.  —  Anciennes 
méthodes  anglaise  et  carinthienne. 

Méthode  silésienne  primitive. 

Méthode  belge  primitive.  —  Comparaison  des  frais  et 
des  résultats  obtenus' dans  les  méthodes  types. 

40*  Leçon* 

Modifications  du  type  silésien.  —  Chauffes  Boétius  ;  em- 
ploi de  gazogènes  distincts.  —  Fours  mixtes  (Valentin 
Cocq). 

Fours  belges  modifiés.  —  Types  d'Engis.  —  Fours 
Borgnet.  —  Fours  Dor.  —  Fours  Loiseau.  —  Fours 
d'Auby. 

Fours  à  régénérateurs  et  récupérateurs. 

414'  Leçon* 

Utilisation  des  poussières  de  zinc. 
Fabrication  mécanique  des  creusets  à  zinc. 


DE  l'École  nationale  des  mines.  125 

Essais  d'extraction  du  zinc  au  four  à  cuve,  —  Procédé 
WheteriU. 

Fabrication  du  blanc  de  zinc. 

Essais  d'extraction  du  zinc  par  électrolyse. 

Raffinage  et  laminage  du  zinc. 

Considérations  économiques  et  statistiques  sur  la  pro» 
duction  de  ce  métal. 

NICKEL  ET  COBALT. 


Minerais  de  nickel  et  de  cobalt. 

Concentration  de  ces  métaux  dans  des  mattes  ou  des 
speiss  ;  extraction  finale  par  grillage  et  fusion  oxydante^ 
ou  par  voie  humide.  —  Réduction  du  nickel. 

Traitement  des  minerais  oxydés  de  nickel. 

ALUMINIUM. 

Production  par  la  méthode  de  Deville.  —  Procédé 
Cowles,  etc. 


126  PROGRAMMES  DES  COURS 


COURS  DE  CHIMIE  ANALYTIQUE  (*) 

M.  Ad.  CARNOTi  ingénieur  en  chef  des  mines,  Professeur. 
Directeur  du  laboratoire  et  du  Bureau  d'essai. 


Première  année. 
!'•  et  9'  Leçons. 

GÉNÉRALITÉS. 

Objet  du  Cours.  Analyse  chimique  qualitative  et  quan- 
titative. Mesure  des  poids  ;  mesure  des  volumes. 

Méthodes  générales  pour  F  analyse  qualitative  : 

Recherches  par  la  voie  sèche. 

Emploi  du  chalumeau  ;  divers  modes  d'essai. 

Emploi  de  la  lampe  à  gaz  ;  opérations  diverses. 

Emploi  du  spectroscope  avec  la  flamme  du  gaz  et  avec 
Tétincelle  électrique. 

Recherches  par  la  voie  humide  ;  indications  générales. 

Examen  micrographique. 

3*  Leçon* 

Analyse  qtmntitative . 

Opérations  préliminaires.  Choix  de  Téchantillon  à  ana- 
lyser. Triage  pour  analyses  minéralogiques  ;  prise  d'essai 
moyenne  pour  analyses  industrielles.  —  Pulvérisation. 
Dessiccation.  Dessiccation  des  gaz.  Pesée.  Balances  de 
précision. 


(*)  L'enseignement  oral  est  complété  par  des  exercices  pra- 
tiques d'analyse  minérale,  auxquels  prennent  part  tous  les 
élèves  titulaires  de  l'École  des  mines  durant  leurs  trois  années 
d'études. 


DE  l'École  nationale  des  mines.  127 

41%  K'  et  B^  Leçons* 

Opérations  de  la  voie  sèche.  Production  de  températu- 
res élevées.  Galcination  dans  Tair  ou  àTabri  de  Tair,  dans 
des  gaz  inertes  ou  actifs.  Fusion  :  vases,  fondants.  Distil- 
lation. Oxydation.  Réduction.  Sulfuration.  Ghloruration. 

Opérations  de  la  voie  humide.  Dissolution  avec  ou 
sans  désagrégation  préliminaire.  Évaporation.  Distilla- 
tion. Précipitation.  Décantation.  Filtration.  Lavage  des 
précipités.  Dessiccation.  Galcination.  Pesée. 

Électrolyse;  principes  généraux. 

Mesure  des  gaz. 

Procédés  colorimétriques. 

Procédés  volume  triques  ou  par  liqueurs  titrées.  Prin- 
cipes généraux;  dosage  direct,  dosage  par  reste. 

Méthodes  par  saturation  :  Alcalimétrie,  acidimétrie. 
Solutions  titrées.  Indicateurs. 

Méthodes  par  oxydation  ou  réduction  :  Oxydimétrie  ; 
iodométrie. 

Méthodes  par  précipitation. 

'9*  et  s*  Ijeçons* 

Métalloïdes. 

HYDROGÈNE. 

Préparation  de  Thydrogène  pur  et  sec;  son  emploi 
comme  agent  de  réduction  dans  les  analyses.  Disposition 
des  appareils. 

Dosage  de  Thydrogène  en  volume  au  moyen  de  Teudio- 
mètre;  dosage  en  poids  après  combustion. 

OXYGÈNE. 

Emploi  dans  les  analyses.  Divers  modes  de  prépara- 
tion :  bioxyde  de  manganèse,  chlorate  de  potasse,  chlo- 
rure de  chaux,  bioxyde  de  baryum. 

Caractères  et  dosage.  Oxygène  libre.  Oxygène  en  dis- 
solution dans  Teau.  Oxygène  combiné. 


128  PROGRAMMES   DES   COURS 

Ozone.  —  Garactôres.  Dosage  dans  Tair. 

Eau.  —  Moyens  d'obtenir  de  Teau  pure  ;  son  emploi. 
Emploi  de  la  vapeur  d*eau  dans  les  analyses. 

Dosage  de  Teau  contenue  dans  les  minerais,  dans  les 
acides,  dans  les  bases,  dans  les  sels. 

Eau  oxygénée.  —  Préparation,  emploi. 

Dosage  de  Toxygène  disponible. 

SOUFRE. 

Caractères  du  soufre  libre. 

Essai  et  analyse  des  minerais  de  soufre  natif.  Examen 
du  soufre  en  canons  et  de  la  âeur  de  soufre. 

Hydrogène  sulfuré;  préparation,  emploi.  Sulfhydrate 
d'ammoniaque.  Sulfures  alcalins  ;  emploi.  Caractères  des 
sulfures  solubles  et  insolubles. 

Hydrosulfites.  Hyposulfites;  caractères,  dosage. 

Acide  sulfureux;  préparation.  Sulfites;  caractères.  Do* 
sage. 

Hyposulfates;  caractères,  dosage. 

Acide  sulfurique;  purification.  Caractère  des  sulfates. 
Dosage. 

Détermination  par  les  liqueurs  titrées  des  sulfures, 
sulfites  et  hyposulfites.  Examen  de  mélange  de  ces  sels. 

Dosage  du  soufre  dans  les  sulfures  métalliques  : 

Emploi  de  Teau  régale,  de  Tacide  hypochloreux,  de  la 
potasse  et  du  chlore,  de  Thypobromite  de  soude;  emploi 
de  Toxygène,  du  chlore,  du  nitre. 

SÉLÉNIUM. 

Propriétés,  caractères.  Acide  sélénieux;  acide  sélénique. 

Dosage  du  sélénium  dans  les  sélénites  et  les  sélé- 

niâtes.  Sa  séparation  du  soufre.  Minéraux  du  sélénium. 

TELLURE. 

Propriétés,  caractères.  Acide  tellureux ;  acide  tellurique. 


DE  l'École  nationale  des  mines.  12^ 

Dosage  du  tellure.  Sa  séparation  du  soufre  et  du  sélé- 
nium. Minéraux  du  tellure. 

13*  et  14k«  Leçons. 

CHLORE. 

Préparation  et  emploi  du  chlore  dans  les  analyses  par 
voie  sèche  et  par  voie  humide . 

Acide  chlorhydrique  ;  purification,  emploi  pour  la  voie 
sèche  et  la  voie  humide. 

Chlorures;  caractères.  Dosage  pondéral  et  volumétri- 
qne  du  chlore.  Dosage  du  chlore  libre. 

Acide  hypochloreux.  Chlorures  décolorants,  procédés 
chlorométriques. 

Chlorates;  perchlorates.  Dosage. 

BROME. 

Emploi  du  brome  dans  les  analyses. 

Bromures;  leurs  caractères.  Recherche  et  dosage  du 
brome  dans  les  bromures  seuls  ou  en  présence  des  chlo- 
rures. 

Hypobromites  ;  bromates. 

iS*  Leçon. 

IODE. 

Propriétés.  Emploi  de  Tiode  en  liqueurs  titrées. 

Acide  iodhydrique,  iodures;  caractères.  Recherche  de 
riode. 

Dosage  dans  les  iodures  seuls  ou  en  présence  des  chlo- 
rures et  des  bromures.  Dosage  volumétrique.  Recherche 
de  très  petites  quantités  d'iodures  dans  les  eaux. 

lodates  et  hyperiodates.  Dosage. 

tS'  Leçon. 

FLUOR. 

Propriétés.  Acide  fluorhydrique. 

Tome  XV,  1889.  9 


130  PROGRAMMES   DES   COURS 

Fluorures;  leurs  caractères.  Recherche  du  fluor  par 
voie  sèche  et  par  voie  humide. 

Dosage  du  fluor  dans  les  fluorures  solubles,  les  fluorures 
décomposables  par  Tacide  sulfurique  et  les  fluorures  in- 
solubles, seuls  ou  mêlés  de  silicates. 

AZOTE. 

Préparation  et  emploi  de  F  azote  comme  gaz  inerte. 

Ammoniaque.  —  Son  emploi  comme  réactif: 

Caractères.  Dosage  par  les  méthodes  pondérale,  volu- 
métrique  et  colorimétrique.  Recherche  et  détermination 
de  très  petites  quantités  d'ammoniaque. 

Sels  ammoniacaux  :  leur  emploi  au  laboratoire. 

Acide  azotique.  —  Son  emploi  comme  réactif;  purifica- 
tion. Caractère  des  azotates  ;  recherche  qualitative. 

Dosage  direct  ;  dosage  par  transformation  en  bioxyde 
d'azote  ou  en  ammoniaque  ;  dosage  par  Tindigo.  Précipi- 
tation par  les  sels  de  cinchonamine. 

Acide  azoteux.  —  Caractères  des  azotites.  Recherche 
et  dosage. 

le*  Leçon. 

PHOSPHORE. 

Propriétés.  Hydrogène  phosphore;  composés  oxygénés 
du  phosphore. 

Phosphates;  caractères;  recherche  de  l'acide  phos- 
phorique. 

Dosage  pondéral  et  dosage  volumétrique.  Méthodes 
diverses  en  présence  de  différentes  substances. 

ItO*  Leçon. 

ARSENIC. 

Propriétés.  Hydrogène  arsénié.  Arsénites  et  arséniates 
Caractères.  Dosage  de  l'arsenic  par  les  méthodes  ponde- 


DE   l'eGOLE   nationale    DES   MINES.  131 

raies  et  volumétriques.   Emploi  de  l'appareil  de  Marsh; 
taches,  anneau,  estimation  et  dosage. 
Minéraux  de  Tarsenic  ;  analyse. 

Si*  Leçon* 

ANTIMOINE. 

Propriétés.  Hydrogène  antimonié  ;  composés  oxygénés 
de  l'antimoine. 

Caractères  des  sels.  Recherche  de  Tantimoine. 

Dosage  pondéral,  dosage  volu métrique.  Séparation  de 
Tantimoine  et  de  Tarsenic  par  divers  méthodes. 

Minéraux  de  Tantimoine  ;  analyse  de  Toxyde  et  du  sulfure 
naturels.  Produits  de  la  métallurgie.  Analyse.  Essai  par 
la  Yoie  sèche. 


VANADIUM. 


Propriétés.  Composés  oxygénés.  Caractères  des  sels 
hypovanadiques  et  des  vanadates.  Sulfosels. 

Dosage  de  Tacide  vanadique  :  sa  séparation  des  acides 
phosphorique  et  arsénique.  Dosage  volumétrique.  Dosage 
colorimétrique. 

Minéraux  du  vanadium.  Son  existence  et  son  dosage 
dans  certaines  scories  métallurgiques. 


GERMANIUM. 


Sa  découverte.  Propriétés  de  quelques  composés. 
Recherche  du  germanium. 


93%  S^4«  et  d5«  Leçons. 

CARBONE. 


Acide  carbonique.  Carbonates;  propriétés.  Recherche 
et  dosage  de  l'acide  carbonique  en  poids  et  en  volume 
dans  les  carbonates,  dans  les  eaux,  dans  Tair. 

Oxyde  de  carbone.  Dosage.  —  Acide  oxalique,  ses  ca- 


132  PROGRAMMES   DES   COURS 

ractères,  son  dosage.  —  Sulfure  de  carbone;  son  dosage 
dans  les  sulfocarbonates. —  Cyanogène,  cyanures  ;  dosage. 

Dosage  de  Thydrogène  et  du  carbone  dans  les  combus- 
tibles et  les  matières  organiques  en  général;  appareils, 
opération. 

Dosage  de  l'azote  dans  les  matières  organiques  :  pro- 
cédés divers  pour  le  doser  en  volume  ou  à  Tétat  d'am- 
moniaque. 

Dosage  du  soufre,  du  phosphore,  du  chlore  dans  les 
matières  organiques. 

Analyse  immédiate  des  diverses  variétés  de  carbone. 

Examen  des  combustibles  minéraux  et  végétaux.  Essais 
préliminaires.  Dessiccation,  distillation,  carbonisation, 
incinération.  Détermination  du  pouvoir  calorifique. 

Application  aux  anthracites,  houilles,  lignites,  cokes» 
tourbes,  bois,  charbons  de  bois.  Schistes  bitumineux, 
ozokérite,  pétrole. 

99*  Eieçon* 

BORE. 

Acide  borique,  borates.  Caractères  :  recherche  du  bore. 

Fluorure  de  bore;  fluoborates. 

Dosage  de  l'acide  borique  dans  les  borates  anhydres 
ou  hydratés,  seuls  ou  en  présence  des  sulfates,  des  phos- 
phates, des  chlorures  et  des  fluorures. 

99'  et  seS"  I^eçona. 

SILICIUM. 

Acide  silicique  :  quartz,  silice  anhydre,  silice  hydratée. 
Silicates  :  fusibilité,  solubilité.  Actions  des  acides  et  des 
alcalis.  Fluorure  de  silicium;  fluosilicates. 

Dosage  de  la  silice  :  silicates  facilement  ou  difficile- 
ment attaquables  par  les  acides;  mélanges  des  deux 
espèces. 

Emploi  des  acides  azotique,  chlorhydrique,  sulfurique, 


DE   l'bGOLE   nationale   DES   MINES.  133 

des  bisulfates,  des  carbonates  alcalins  ou  alcalino-ter- 
reux,  de  la  litharge,  des  alcalis,  de  Tacide  âuorhydrique 
ou  du  fluorure  d'ammonium. 

Calcination  avec  le  carbonate  de  chaux  et  le  sel  am*- 
moniac  pour  la  détermination  des  alcalis. 

Analyse  des  silicates  renfermant  de  Peau,  des  chloru- 
res, des  sulfates  ou  des  sulfures,  des  phosphates,  deg 
borates,  des  fluorures. 

MÉTAUX. 


SODIUM. 

Caractères  des  sels  de  sodium  ;  recherche  quali- 
tative. 

Dosage  de  la  soude.  Sa  séparation  de  l'ammoniaque. 

Minéraux  du  sodium.  Analyse  du  sel  gemme,  du  ni- 
trate de  soude,  du  sulfate  de  soude,  de  la  glaubérite. 

Produits  industriels.  Examen  des  carbonates  de  soude. 

30«  et  31*  Leçons. 

POTASSIUM. 

Caractères  des  sels  de  potassium.  Recherche  quali- 
tative et  dosage  de  la  potasse.  Séparation  de  la  potasse, 
de  la  soude  et  de  l'ammoniaque.  Méthodes  pondérales  ; 
méthode  volumétrique. 

Minéraux  du  potassium.  Analyse  de  la  camallite.  Exa- 
men du  chlorure  de  potassium  et  des  principaux  produits 
industriels. 

LITHIUM. 

Caractères  des  sels  de  lithium.  Recherche  qualitative. 
Dosage  de  la  lithine;  sa  séparation  des  autres  alcalis. 
Minéraux  du  lithium  :  lépidolite,  amblygonite. 


134  PROGRAMMES   DES   COURS 

RUBIDIUM  ET   CÉSIUM. 

Caractères  utilisés  pour  la  séparation  et  Textraction 
de  leurs  oxydes. 


BARYUM. 


Caractères  des  sels  de  baryum.  Recherche  qualitative 
et  dosage  de  la  baryte. 

Minéraux  :  analyse  de  la  barytine  et  de  la  withérite. 

Réactifs  :  sulfure,  carbonate,  chlorure,  azotate,  ba- 
rite  caustique,  bioxyde  de  baryum. 

STRONTIUM.  • 

Caractères  des  sels  de  strontium.  Recherche,  dosage, 
séparation  de  la  baryte  et  de  la  strontiane. 
Minéraux  :  analyse  de  la  strontianite. 

83*  et  341'  Leçons» 

CALCIUM. 

Caractères  des  sels  du  calcium.  Recherche  qualitative. 
Dosage  pondéral  et  volumétrique  de  la  chaux,  sa  sépara- 
tion des  acides  et  des  bases  précédemment  étudiés. 

Minéraux  et  produits  d'art.  Analyse  des  calcaires  sui- 
vant leur  destination.  Examen  des  chaux  grasses  ou  hy- 
drauliques et  des  ciments. 

Analyse  du  gypse,  du  spath  fluor,  de  Tapatite  et  des 
phosphates  de  chaux  en  général. 

MAGNÉSIUM. 

Caractères  des  sels  de  magnésium.  Recherche  qualita- 
tive. Dosage  pondéral  et  volumétrique  de  la  magnésie. 
Séparations. 

Minéraux.  Analyse  des  sulfates,  de  la  dolomie,  des  sili- 
cates magnésiens. 


DE   l'école   nationale   DES   MINES.  135 


ALUMINIUM. 

Caractères  des  sels  d*aluminîum  et  des  aluminates. 
Recherche  qualitative.  Dosage  pondéral  et  volumétrique 
de  ralumine.  Sa  séparation  des  acides ,  des  alcalis ,  des 
terres  alcalines. 

Minéraux  et  produits  d'art;  analyse  du  corindon,  des 
sulfates  et  phosphates  d^alumine ,  des  silicates  alumi- 
neux  (feldspaths,  kaolins,  argiles),  des  aluns,  du  bronze 
d'aluminium. 

36*  Leçon* 

GLUCINIUM. 

Caractères  des  sels  de  glucinium.  Dosage  de  laglucine, 
sa  séparation  de  l'alumine. 
Minéraux.  Analyse  de  l'émeraude. 

ZIRCONIUM, 

Caractères  des  sels  de  zirconium.  Dosage  de  la  zircone. 
Minéraux.  Analyse  du  zircon. 

THORIUM. 

Caractères  des  sels  de  thorium.  Dosage  de  la  thorine. 
Minéraux.  Analyse  de  la  thorite. 

CÉRIUM. 

Sels  de  cérium.  Recherche  et  dosage. 

LANTHANE.   —  DIDTME.   —  SAHARIUM.    —  SCANDIUM. 

YTTRIUM. 

Sels  d'yttrium.  Recherche  et  dosage. 

ERB1UM.  —  TTTERBIUM.   —  TERBIUM.  —  HOLMIUM. 


136  PROGRAMMES  DES   COURS 

97"  L«çoil« 

NIOBIUM  ET  TANTALE. 

Caractères  de  leurs ,  combinaisons  ;  niobates  et  tanta- 
lates.  Recherche  et  dosage  du  niobium  et  du  tantale. 

TITANE. 

Caractères  de  Tacide  titanique  et  des  titanates.  Re- 
cherche qualitative.  Dosage  de  Tacide  titanique.  Sépa- 
rations. 

Minéraux  du  titane.  Analyse  du  sphène,  du  rutile, 
des  fers  titanes.  Recherche  du  titane  dans  les' roches 
basaltiques. 

38'  Leçon* 

EXAMEN  DES  TERRES  VÉGÉTALES. 

Éléments  minéraux  et  éléments  organiques  du  sol. 
Choix  des  échantillons.  Classement  par  grosseur.  Exa- 
men de  la  terre  fine.  Analyse  chimique. 

Dosage  des  éléments  de  fertilité  :  acide  phosphorique, 
potasse,  chaux,  magnésie,  azote  nitrique ,  ammoniacal  et 
organique,  acide  sulfurique,  oxyde  de  fer. 

Représentation  des  résultats  : 

Examen  des  amendements  et  engrais.  —  Renvoi  aux 
chapitres  précédents. 

39*  Etcçon* 

ANALYSE  DES   EAUX. 

Eaux  servant  aux  usages  domestiques.  Recherche  des 
gaz  dissous,  sels  dissous,  matières  en  suspension,  ma- 
tières organiques;  examen  bactériologique. 

Eaux  employées  dans  les  chaudières  à  vapeur. 

Analyse  rapide.  Analyse  complète.  Essai  par  l'hydroti- 
mètre. 

Indications  pour  Tanalyse  des  eaux  minérales  à  la  source 
et  au  laboratoire. 


DE  L*ÉGOLE  NATIONALE   DES   MINES.  137 

4€^  Leçon* 

ANALYSE  DES  GAZ. 

Âir  atmosphérique.  Détermination  des  éléments  princi- 
paux :  dosage  de  Teau,  de  Tammoniaque,  de  l'acide 
carbonique,  de  Tozone. 

Air  des  mines.  Recherche  de  Tacide  carbonique,  de 
l'hydrogène  sulfuré,  des  hydrogènes  carbonés. 

Appareils  spéciaux  pour  Tévaluation  rapide  du  grisou. 

Gaz  des  fourneaux  métallurgiques  et  industriels.  Prise 
d'essai;  analyse.  Appareils  pour  le  dosage  rapide  des 
principaux  éléments  gazeux. 


IDeiixlexne   année. 


â"  Mjeçan» 


Résumé  des  notions  développées  dans  le  cours  de  pre- 
mière année  sur  les  procédés  d'analyse  qualitative  et 
d'analyse  quantitative,  sur  les  opérations  de  voie  sèche 
et  de  voie  humide,  sur  les  déternùnations  pondérales  et 
volumétriqu^s. 

MÉTAUX. 

MOLYBDÈNE. 

Composés  principaux  :  oxyde  de  molybdène  et  acide 
molybdique.  Caractères  des  sels  de  molybdène  et  des  mo- 
lybdates.  Emploi  du  molybdate  d'ammoniaque  pour  la  re- 
cherche de  l'acide  phosphorique. 

Recherche  du  molybdène.  Dosage  pondéral  et  volume- 
trique.  Séparations.  Analyse  des  phosphomolybdates. 

Minéraux  du  molybdène.  Analyse  du  sulfure  de  molyb- 
dène naturel. 


138  PROGRAMMES   DES   COURS 

3*  Lteçon* 

TUNGSTÈNE. 

Composés  principaux  ;  oxydes  de  tungstène  et  acide 
tungstique,  tungstates  ;  leurs  caractères.  Recherche  qua- 
litative du  tungstène.  Dosage  et  séparation  de  l'acide 
tungstique. 

Minéraux  du  tungstène.  Analyse  de  la  scheelite  et  du 
wolfram. 

4*  LieçoBU 

URANIUM. 

Oxydes  ;  sels  uraneux  et  sels  uraniques,  uranates  ;  leurs 
caractères.  Recherche  et  dosage  de  Turanium.  Séparation 
des  corps  précédemment  étudiés.  Emploi  des  solutions 
uraniques  pour  le  dosage  des  acides  phosphorique,  arsé- 
nique  et  vanadique. 

Minéraux  de  l'uranium.  Analyse  de  la  pechurane  et  de 
l'uranite. 

S'  Leçon* 

CHROME. 

Oxydes  ;  sels  de  chrome,  chromâtes  ;  leurs  caractères. 
Recherche  qualitative  du  chrome.  Son  dosage  pondéral  et 
volume  trique.  Sa  séparation  des  acides  et  des  alcalis,  des 
terres  alcalines  et  des  terres  précédemment  étudiées. 

Minéraux  et  produits  d'art.  Analyse  du  plomb  chro- 
maté.  Analyse  du  fer  chromé.  Essai  spécial  pour  chrome. 

e*  et  T  Lieçons. 

MANGANÈSE. 

Oxydes  ;  sels  de  manganèse,  manganates  et  permanga- 
nates; leurs  caractères.  Recherche  qualitative.  Dosage 
pondéral  et  électrolytique  ;  dosage  volumétrique  et  colo- 
rimétrique.  Séparations. 


DE  L  ÉCOLE  NATIONALE  DES  MINES.       139 

Minéraux  et  minerais  du  manganèse.  Essai  commercial 
par  différentes  méthodes  pour  déterminer  le  titre  en  oxy- 
gène. Analyse  sommaire  et  analyse  complète  pour  l'em- 
ploi dans  les  hauts  fourneaux  et  les  verreries. 

8%  0«  et  iO*  Leçons. 

FER. 

Oxydes.  Sels  ferreux,  sels  ferriques.  Caractères  par  la 
voie  sèche  et  la  voie  humide.  Recherche  qualitative. 

Dosage  du  fer  par  les  méthodes  pondérales,  par  les  mé- 
thodes volumétriques  appliquées  aux  sels  ferreux  et  aux 
sels  ferriques.  Dosage  colorimétrique.  Dosage  par  électro- 
lyse. 

Séparation  du  fer  et  des  acides,  des  alcalis  et  des  terres 
alcalines.  Séparation  du  fer  et  de  Talumine,  des  terres  al- 
calines et  de  Tacide  phosphorique.  Séparation  des  terres 
rares.  Séparation  du  fer  et  du  chrome,  de  Turanium,  du 
manganèse. 

Détermination  de  Toxyde  ferreux  et  de  Toxyde  ferrique. 

11%  ia«  et  13*  Ceçoiui. 

Minéraux  et  minerais  du  fer.  —  Analyse  des  minerais 
de  fer  oxydulé  magnétique,  de  peroxyde  de  fer  anhydre, 
de  peroxyde  de  fer  hydraté,  de  fer  carbonate  spathique  et 
de  fer  carbonate  litholde. 

Essai  ou  analyse  des  pyrites  de  fer,  pyrites  arseni- 
cales, phosphates  et  phosphosulfates,  silicates  plus  ou 
moins  complexes. 

Essais  de  fer  par  la  voie  sèche.  Expériences  prélimi- 
naires ;  calcul  des  fondants  ;  pratique  de  Tessai  ;  discus- 
sion des  résultats. 

14%  15%  le-  et  19*  LeçoiM. 

Produits  métcdlurgiques  du  fer.  —  Laitiers  de  hauts 
fourneaux.  Scories  de  diverses  opérations.  Gadmies. 


140  PROGRAMMES   BKS   COURS 

Analyse  des  principaux  produits. 

Fontes,  fers  et  aciers.  Alliages  nouveaux  employés 
par  la  métallurgie. 

Prise  d'essai. 

Détermination  du  carbone  :  Méthodes  de  voie  sèche  et 
de  voie  humide  pour  le  dosage  du  carbone  total  ;  dosage 
du  graphite  ;  méthode  colorimétrique  pour  la  détermi- 
nation du  carbone  combiné. 

Dosage  du  silicium  par  voie  humide  et  par  voie  sèche. 
Détermination  des  scories  dans  le  fer. 

Dosage  du  manganèse  ;  méthodes  pondérales  et  colo- 
rimétriques. 

Dosage  du  soufre  par  différentes  méthodes. 

Dosage  du  phosphore  par  les  méthodes  pondérale  et 
volumétrique. 

Emploi  du  chlore  sec  pour  détermination  du  soufre  et 
du  phosphore. 

Recherche  et  dosage  de  Taluminium,  du  calcium,  du 
magnésium,  du  titane,  du  vanadium,  du  tungstène,  du 
chrome,  du  cuivre,  du  cobalt  et  du  nickel. 

Vérification  générale  par  le  dosage  du  fer. 

18*9  t9*  et  90*  Eieçoiis» 

NICKEL. 

Oxydes,  sels  de  nickel,  leurs  caractères.  Recherche  et 
dosage  du  nickel.  Séparations.  Electrolyse.  Minéraux  et 
minerais  du  nickel.  Produits  d'art. 

Analyse  de  la  pyrite  magnétique  nickélifère,  du  nickel 
arsenical,  de  la  gamiérite  ou  nouméite,  du  speiss,  du 
nickel  métallique. 

Essai  des  minerais  par  la  voie  sèche. 

COBALT. 

Oxydes,  sels  de  cobalt,  leurs  caractères.  Recherche  et 
dosage  du  cobalt.  Sa  séparation  des  autres  métaux.  Sépa- 


DE   L  ECOLE    NATIONALE  DES    MINES.  141 

ration  du  cobalt  et  du  nickel  ;  méthodes  volumétriques  et 
pondérales. 

Dosage  électroly tique. 

Minéraux  et  minerais  du  cobalt.  Produitis  d*art. 

Analyse  du  cobalt  gris,  de  Toxyde  noir  manganésifère, 
des  silicates  et  aluminates  de  cobalt. 

9t%  »9»  et  9»  Leçons. 

ZINC. 

Oxyde  et  sels  de  zinc.  Caractères.  Recherche  et  do- 
sage du  zinc.  Séparations.  Dosage  volumétrique  et  élec- 
troly tique. 

Minéraux  et  minerais  du  zinc. 

Analyse  de  la  blende  seule  ou  accompagnée  d'autres  sul- 
fures ;  analyse  d'une  calamine  plus  ou  moins  complexe  ; 
analyse  des  minerais  de  zinc  grillés  ou  calcinés,  du  zinc 
métallique.  Essais  pour  zinc  par  les  liqueurs  titrées. 

GAÛHIUH. 

Oxyde  et  sels  de  cadmium.  Sa  séparation  du  zinc.  Élec- 
troly se. 

Minéraux  et  produits  d'art.  Recherche  du  cadmium 
dans  les  minerais  de  zinc. 

INDIUM. 

Oxyde  et  sels  d'indium.  Caractères.  Recherche  dans 
le  zinc  ou  la  blende.  Extraction  de  Tindium. 

GALLIUM. 

Découverte  du  gallium.  Caractères  de  la  galline.  Re- 
cherche dans  la  blende.  Séparation.  Extraction  du  gallium. 

»i%  9SS  SM*  et  97*  Iieçons. 

GUIYRE. 

Principaux  composés  du  cuivre.  Caractères  des  sels 
cuivreux  et  des  sels  cuivriques.  Recherche  qualitative. 


142  PROGRAMMES   DES   COURS 

Dosage  du  cuivre  par  les  méthodes  pondérales  ;  sépara- 
tion des  autres  métaux.  Méthodes  volumétriques  et  colori- 
métriques.  Dosage  et  séparation  par  électrolyse. 

Minéraux  et  minerais  du  cuivre. 

Examen  du  cuivre  natif,  du  cuivre  oxydulé  et  oxydé, 
des  carbonates  et  silicates  de  cuivre,  de  Toxychlorure, 
du  cuivre  sulfuré,  du  cuivre  panaché,  du  cuivre  pyriteux 
seul  ou  mêlé  d'autres  sulfures  métalliques,  du  cuivre  gris 
et  de  la  bournonite. 

Essai  des  minerais  de  cuivre  par  la  voie  sèche. 

Examen  des  minerais  et  mattes  après  grillage,  des 
scories,  du  cuivre  noir,  du  cuivre  rouge,  du  métal  mar- 
chand et  des  alliages  de  cuivre  :  laiton,  maillechort,  etc. 

aS"  et  3^9*  Leçons» 

ET  AIN. 

Composés  principaux.  Caractères  des  sels  stanneux  et 
des  sels  stanniques;  recherche  qualitative  de  Tétain.  Do- 
sage et  séparations  Dosage  électrolytique  et  volumétrique. 

Minéraux  et  produits  d'art. 

Analyse  de  la  cassitérite  pure;  analyse  d'un  minerai 
d'étain  oxydé,  pauvre  ou  enrichi. 

Essai  d'un  minerai  par  la  voie  humide.  Essai  par  la 
voie  sèche. 

Analyse  de  Tétain  métallique.  Analyse  des  alliages 
complexes  employés  comme  métal-antifriction,  métal 
blanc,  etc.  Examen  du  fer-blanc,  de  la  potée  d'étain,  du 
sel  d'étain. 

ao*  et  31*  Leçons. 

MERCURE. 

Principaux  composés  du  mercure.  Sels  mercureux  et 
sels  mercuriques;  caractères.  Recherche  qualitative  et 
dosage  du  mercure  par  voie  sèche  et  par  voie  humide. 
Séparations. 


DE   l'école   nationale   DES   MINES.  143 

Minerais  et  produits  d'art  : 

Analyse  du  cinabre,  examen  du  vermillon  et  du  mer- 
cure métallique. 

Essai  des  minerais  par  distillation,  par  amalgamation 
de  Tor,  par  électrolyse. 

39i%  33%  34'  et  35*  Leçon*. 

PLOMB. 

Principaux  composés.  Sels  de  plomb  ;  caractères.  Re- 
cherche du  plomb.  Dosage  et  séparation.  Dosage  par 
liqueurs  titrées  et  par  électrolyse. 

Minerais  et  produits  d'art  : 

Analyse  d'un  minerai  sulfuré,  plus  ou  moins  com- 
plexe, d'un  minerai  carbonate  et  sulfaté,  d'une  pyromor- 
phite. 

Examen  des  produits  métallurgiques  et  des  couleurs. 
Analyse  du  plomb  métallique. 

Essai  des  minerais  de  plomb  par  la  voie  sèche. 

Minerais  oxydés  et  scories;  minerais  sulfurés,  riches  et 
pauvres,  purs  et  impurs. 

BISMUTH. 

Principaux  composés.  Sels  de  bismuth.  Caractères. 
Recherche  qualitative.  Dosage  par  les  méthodes  pondé- 
rales. Séparation  des  autres  éléments. 

Dosage  par  liqueurs  titrées  et  par  électrolyse. 

Minéraux  et  produits  d'art.  Analyse  d'un  minerai  sul- 
furé. Analyse  du  bismuth  marchand.  Examen  du  sous- 
nitrate. 

THALLIUM. 

Principaux  composés.  Sels  de  thallium.  Recherche  et 
dosage  du  thallium. 


144  PROORAMMES   DES  COURS 

36'  et  9T  Leçonfl. 

ARGENT. 

Principaux  composés.  Caractères   des  sels  d'argent. 

Dosage  pondéral  de  Targent  et  séparations.  Dosage 
électrolytique.  Méthodes  volumétriques  pour  le  dosage 
de  Targent.  Application  aux  alliages  usuels. 

Minéraux  et  produits  d*art.  Essai  par  la  voie  sèche  des 
minerais  argentifères. 

Scorification  ou  production  d'un  culot  de  plomb.  Cou- 
pellation  du  plomb.  Accidents  à  craindre. 

Variantes  dans  la  façon  d'opérer  suivant  que  le  minerai 
est  riche  ou  pauvre,  pur  ou  impur.  Procédé  mixte  pour 
les  minerais  blendeux,  cuivreux,  antimoniaux. 

38*  et  39*  Leçons» 

OR. 

Principaux  composés.  Sels  d'or  et  aurates.  Caractères. 
Recherche  par  voie  sèche  et  par  voie  humide.  Dosage. 
Séparations. 

Alliages  d'or  et  d'argent  à  divers  titres  ;  inquartation. 
—  Alliages  d'or  et  de  cuivre;  emploi  de  la  pierre  de 
touche.  Coupellation.  Emploi  des  acides. 

Minéraux  et  minerais  d'or. 

Analyse  de  l'or  natif  et  du  tellurure  d'or. 

Essai  par  la  voie  sèche  des  minerais  aurifères.  Produc- 
tion de  plomb  aurifère.  Coupellation.  Départ. 

Essais  par  amalgamation;  procédé  mixte,  procédé  par 
voie  humide,  procédé  colorimétrique. 

AUuvions  aurifères. 


PLATINE. 


Principaux  composés  et  alliages.  Propriétés  du  métal. 
Caractères  des  sels  de  platine.  Dosage  du  platine. 


DE   L  ECOLE   NATIONALE   DES   MINES.  145 

Séparation  des  autres  métaux.  Analyse  des  alliages  de 
platine,  d'argent  et  d'or. 
Mine  de  platine. 

PALLADIUM. 

Métal  et  principaux  composés.  Caractères  des  sels  de 
palladium.  Dosage  et  séparations. 

IRIDIUM. 

Métal  et  principaux  composés.  Caractères  des  sels. 
Aecherche  qualitative  et  dosage. 

RHODIUM. 

Métal  et  principaux  composés .  Sels  de  rhodium.  Carac- 
tères et  dosage. 

RUTHÉNIUM. 

Métal  et  principaux  composés.  Caractères  et  dosage. 

OSMIUM. 

Métal  et  principaux  composés.  Caractères  analytiques 
et  dosage  de  Tosmium. 

Examen  de  la  mine  de  platine. 


Tome  XV,  1889.  !• 


146  PROGRAMMES   DES   COURS 


COURS  DE  CHIMIE  INDUSTRIELLE. 

M.  H.  LE  GHATELIER,  ingénieur  des  mines,  Professeur. 


gâz  deglatrage. 

(5  leçons.) 
1'*  Lieçon* 

GÉNÉRALITÉS  SUR  LES  GAZ  COMBUSTIBLES. 

Usages  des  combustibles  gazeux,  avantages  qu'ils  pré- 
sentent sur  les  combustibles  solides. 

Nature  des  gaz  combustibles;  combustions  complète  et 
incomplète.  Chaleurs  de  formation  des  gaz  composés. 

Chaleurs  de  combustion.  Chaleurs  spécifiques.  Tem- 
pératures de  combustion;  influence  de  réchauffement 
préalable  sur  la  température  de  combustion. 

Pression  due  à  la  combustion  des  mélanges  gazeux  en 
vase  clos. 

Loi  du  refroidissement  des  gaz  brûlés  enfermés  dans 
une  enceinte  froide. 

Dissociation. 


GÉNÉRALITÉS  SUR  LA  COMBUSTION  DES  GAZ. 

Combustion  lente.  —  Vitesse  de  combustion;  influence 
de  la  température,  de  la  pression,  du  contact  de  corps 
solides  poreux  ou  compacts,  de  la  présence  de  gaz  étran- 
gers. —  Extinction  par  agitation. 

Combustion  vive.  —  Température  d'inflammation.  — 
Retard  à  Tiiiflammation. 

Vitesse  de  propagation  de  la  combustion.  —  Propaga- 
tion normale;  influence  de  la  température,  de  Tagitation 
des  gaz,  des  mouvements  vibratoires.  —  Onde  explosive. 


DE  l'École  nationale  des  mines.  147 

Pouvoir  éclairant.  —  Éclairage  par  incandescence  : 
Platine,  Magnésie,  Zircone. 

Précipitation  du  carbone  dans  les  flammes  éclairantes. 
Influence  de  la  température  des  gaz  ;  de  la  nature  des 
carbures,  des  gaz  oxygénés,  eau  :  acide  carbonique  et 
air  mêlés  au  gaz  combustible.  Influence  de  la  vitesse  de 
sortie  des  gaz.  Stabilité  des  flammes.  Combustion  com- 
plète et  incomplète. 

Divers  types  de  becs.  —  Bec-bougie,  bec  à  fente,  bec 
Manchester.  Bec  Argand.  Becs  à  récupération  de  cha- 
leur. Becs  à  incandescence. 

Brûleur  à  gaz  mêlés. — Bec  Bunsen,  chalumeau  Schlœ- 
sing. 

3'  Leçon* 

DISTILLATION  DE  LA  HOUILLE. 

Photométrie.  —  Méthode  de  comparaison  :  Photomètre 
Regnault,  et  photomètre  Bunsen.  —  Étalons  de  lumière  : 
Platine  fondant,  Carcel,  Bougie.  Lampe  à  Tacétate 
d'amyle.  Étalons  approchés  de  Metzger  et  Giroud.  Brû- 
leurs types.  Consommation  fixe  et  consommation  va- 
riable. 

Matières  premières." —  Houille,  Cannel  Coal  et  Bog- 
head.  —  Goudrons,  résines,  pétrole. 

Produits  de  la  dislillalion.  —  Gaz  :  Analyse.  Rôle  de 
la  benzine,  des  carbures  absorbables  par  le  brome.  — 
Densité.  —  Température  d'inflammation  et  de  combustion. 
—  Limite  d'inflammabilité.  —  Pression  en  vase  clos.  — 
Vitesse  de  propagation. 

Goudrons  :  Huiles  légères,  Huiles  lourdes  et  Brai. 
Benzine,  Naphtaline,  Anthracène,  Phénol. 

Coke  :  Dureté,  teneur  en  cendres. 

Distillation  de  la  houille.  —  Rendement.  Influence  de 
la  température,  de  la  composition  des  houilles  sur  les 
produits  obtenus. 

Dépense  de  matières  premières. 


PROaRAUUES  DES   COUBS 


FABRICATION  DU  GAZ. 


Manutention.  —  Chemins  de  fer,  canaux,  relevage  mé- 
canique. —  Transports  intérieurs. 

Appareils  de  distillation.  —  Cornues  :  Têtes  de  cor- 
nues. Obturation.  Disposition  des  cornues  dans  le  four. 

Chargement  :  Travail  à  la  main.  Appareils  mécaniques. 
Cornues  inclinées. 

Chauffage.  Emploi  de  la  houille,  du  coke,  du  goudron, 
des  gaz  de  gazogène.  Chauffage  de  l'air,  récupération  h. 
circulation  directe  ou  à  renversement.  Économie  possible. 

Différents  types  de  fours.  Fours  au  coke  à  sept  cor- 
nues. Fours  Siemens  de  la  Compagnie  parisienne.  Fours 
à  récupération  directe. 

Disposition  des  halles  des  fours  :  Arrivée  du  charbon, 
extinction  et  enlevage  des  cokes. 

Dépense  de  distillation  :  Frais  d'établissement  des 
fours.  Entretien  des  cornues.  Chauffage.  Main-d'œuvre. 


CONDENSATION,   ËPUnATlOIl,   ÉMISSION  ET  DISTRIBITTION. 


Condensation.  —  Théorie  de  la  condensation.  Conden- 
sation, mécanique,  physique  et  chimique. 

Appareils  de  condensation  :  Colonne  montante.  Barillet, 
Collecteurs,  jeux  d'orgue.  Condensateur  à  choc. 

Épuration.  —  Impuretés  du  gaz  :  leur  nature,  leurs 
inconvénients.  Procédés  chimiques  d'épuration. 

Ammoniaque  :  Caisse  à  sciure.  Lavoir  rotatif. 

Hydrogène  sulfuré  ;  Caisse  à  oxyde  de  fer.  —  Revivifi- 
cation. 

Aspirateurs.  —  Nécessité  de  l'aspiration.  Pompes 
rotatives,  pompes  à  cylindres. 

Gazomètres.  —  Cuves  en  maçonnerie,  cuves  métalli- 
ques, gazomètres  télescopiques. 


DE   L  ECOLE   NATIONALE   DES   MINES.  149 

Émission  du  gaz.  —  Compteurs  de  sortie;  Régula- 
teurs d'émission;  Mouchards  enregistreurs.  Conti^ôle  du 
gaz  comme  pureté  et  pouvoir  éclairant. 

Canalisation.  —  Tuyaux  en  fonte,  en  fer,  en  plomb. 
Obstruction  de  la  canalisation.  Pression,  influence  des 
dénivellations.  Fuites. 

Compteurs. 

6'  Leçon* 

GAZ  COMPRIMÉ,    GAZ  A  L  HUILE,   GAZ  A  L'EAU,   ETC. 

Perte  de  pouvoir  éclairant  du  gaz  par  la  compression. 

Gaz  de  schiste,  gaz  d'huile  végétale,  gaz  de  résine,  gaz 
de  pétrole,  gaz  de  goudron. 

Gaz  à  Feau.  —  Producteurs  à  marche  alternative.  — 
Elimination  de  Toxyde  de  carbone.  —  Enrichissement  du 
gaz  à  Teau  par  le  gaz  de  pétrole. 

Carburation  de  tair.  —  Influence  des  variations  de 
température.  —  Résidus  non  volatils.  —  Gaz  instantané. 

MORTIERS. 

(6  leçons.) 

9*  Eieçon* 

MORTIERS  AÉRIENS. 

Nature  des  mortiers.  —  Classification. 

Mortiers  aériens.  —  Plasticité  et  durcissement  :  In- 
fluence de  la  proportion  d'eau;  de  la  finesse  des  grains, 
de  leur  forme,  du  malaxage. 

Retrait. —  Nécessité  du  retrait  ;  conséquence  du  retrait  ; 
emploi  du  sable,  de  la  paille  hachée  dans  les  mortiers. 

Mortiers  argileux.  —  Nature,  mode  d'emploi,  avan- 
tages et  inconvénients. 

Mortier  de  chaux  grasse.  —  Propriétés  de  la  chaux  : 
Décomposition  du  carbonate  de  chaux  par  la  chaleur; 


150  PROGRAMMES   DES   COURS 

extinction  de  la  chaux  vive.  Carbonatation  de  Thydrate 
de  chaux. 

Fabrication  de  la  chaux  vive.  —  Choix  des  calcaires  ; 
Fours  et  combustibles.  Prix  de  revient. 

Extinction  de  la  chaux. — Par  immersion,  en  tas,  à  Tair. 

Mode  d'emploi  de  la  chaux.  —  Rendement  en  volume 
des  mortiers  sableux.  Prix  de  revient. 

8*  Leçon. 

PLATRE. 

Propriétés  du  sulfate  de  chaux.  —  Divers  hydrates  de 
sulfate  de  chaux  ;  température  de  déshydratation  ;  courbes 
de  solubilité.  Sursaturation  ;  rapprochement  avec  le  sul- 
fate de  soude.  Influence  de  la  compacité,  du  degré  de 
cuisson  du  sulfate  de  chaux  sur  la  rapidité  de  la  disso- 
lution. Cristallisation  du  plâtre  au  contact  de  Teau. 
Phénomènes  analogues  présentés  par  d'autres  sels  :  sul- 
fate de  soude  anhydre,  sulfate  double  de  chaux  et  de 
potasse,  aluminate  de  chaux,  silicate  de  baryte.  Méca- 
nisme général  du  durcissement  des  mortiers  hydrauliques. 
Rapidité  de  prise. 

Fabrication  du  plâtre,  —  Nature  de  la  pierre  à  plâtre. 
Cuisson  du  plâtre  en  tas,  au  four  à  boulanger,  au  four 
coulant.  Température  de  cuisson.  Inégalité  de  cuisson. 
Broyage  du  plâtre,  prix  de  revient.  Essai  de  cuisson  à 
la  vapeur  après  broyage. 

Emploi  du  plâtre.  —  Eau  de  gâchage.  Rapidité  de 
prise.  Dessiccation.  Gonflement.  Altération  aux  agents 
atmosphériques.  Manque  d'adhérence.  Impossibilité  d'a- 
jouter du  sable.  Plâtre  aluné.  Stuc. 

O*  Leçon. 

MORTIERS  HYDRAULIQUES. 

Etude  des  sels  de  chaux.  —  Silicates  de  chaux.  —  Sili- 
cates anhydres,  vitreux  et  cristallisés.  WoUastonite.  Péri- 


DE   l'école   nationale   DES   MINES.  151 

dot  calcaire.  Pulvérisation  spontanée.  Silicate  tricalcique; 
sa  décomposition  par  Teau.  Silicate  hydraté.  Action  di- 
recte de  Thydrate  de  chaux  sur  la  silice.  Décomposition 
par  l'eau  du  silicate  de  chaux.  Analogies  avec  le  silicate 
de  baryte. 

Aluminates  de  chaux  —  Aluminates  anhydres  cristalli- 
sés. Action  de  Teau,  sursaturation.  Aluminate  de  chaux 
hydraté.  Décomposition  par  Teau. 

Ferrites  de  chaux  anhydres  et  hydratés. 

Silico  aluminate  et  silico  ferrites  de  chaux. 

Mortiers  hydrauliques.  —  Classification  :  chaux  hydrau- 
lique. Ciment  à  prise  lente  et  à  prise  rapide.  Ciment  na- 
turel et  artificiel.  —  Pouzzolanes. 

Historique  :  Travaux  de  Yicat. 

iO'  Leçon* 

CHAUX  HYDRAULIQUES. 

Chaux  hydraulique.  —  Calcaires  à  chaux  hydraulique  : 
Calcaire  siliceux  ou  argileux.  Influence  des  proportions 
et  de  Tétat  de  la  silice. 

Cuisson  de  la  chaux  hydraulique. 

Extinction  de  la  chaux  hydraulique.  Nécessité  d'une 
extinction  prolongée,  d*une  température  élevée  pendant 
l'extinction,  de  quantités  d'eau  rigoureusement  dosées. 

Broyage  et  blutage. 

Prix  de  revient. 

Ciment  de  grappier.  —  Grappiers  ou  résidus  de  l'ex- 
tinction. Incuits,  chaux  insuffisamment  éteinte.  Chaux 
noyée.  Grappier  de  ciment. 

Fabrication  du  ciment  de  grappier.  Extinction  à  l'air 
des  grappiers.  Blutage.  Broyage.  Sablette. 

Propriétés  des  chaux.  —  Durée  de  prise.  Allure  du 
durcissement.  Conditions  d'emploi. 


152  PROGRAMMES   DES   COURS 

CIMENTS. 

Ciment  Portland  ou  à  prise  lente  artificielle,  — Nature 
des  pâtes  :  Défaut  d'homogénéité  des  calcaires.  Néces- 
sité des  mélanges.  Nature  des  matières  mélangées  :  Craie 
et  argile,  calcaires  marneux,  chaux  et  ciment  rapide. 

Confection  des  pâtes.  —  Mélange  à  Vétat  liquide,  à 
Tétat  pâteux,  ou  à  Tétat  solide.  Bassins  de  décantation. 
Dessiccation  par  les  chaleurs  perdues. 

Cuisson  des  ciments. —  Four  anglais;  four  circulaire; 
four  coulant.  Produits  de  la  cuisson  :  Roches  scori- 
fiées  ;  poussières  lourdes;  incuits.  Relation  entre  la  com- 
position des  pâtes  et  le  degré  de  cuisson  nécessaire. 

Broyage  et  blutage.  —  Concasseurs.  Cylindres.  Meules. 
Broyeurs  à  boulets.  Extinction  à  l'air  et  silotage. 

Prix  de  revient. 

Ciments  naturels  lents  et  rapides,  —  Nature  des  cal- 
caires; cuisson.  Qualités  et  défauts.  Prix  de  revient. 

Propriétés  des  ciments.  —  Durée  de  prise;  allure  du 
durcissement;  gonflement;  altération  aux  agents  atmos- 
phériques et  à  la  mer. 

19*  Leçon. 

Pouzzolanes.  —  Nature  siliceuse  des  pouzzolanes  : 
Argile  cuite,  matières  vitreuses;  Mâchefer;  laitiers  de 
hauts  fourneaux. 

Ciment  de  laitier.  — Composition  des  laitiers.  Influence 
de  la  trempe.  Addition  d'agrégat.  Inconvénients  du  sul- 
fure de  calcium.  Prix  de  revient. 

Essais  des  chaux  et  ciments.  —  Qualités  nécessaires  : 
Durée  de  prise,  durcissement  définitif;  absence  de  gon- 
flement; adhérence  aux  matériaux  de  construction  ;  résis- 
tance aux  agents  atmosphériques,  à  Teau  de  mer  ;  absence 
de  porosité. 


DE    l'école   nationale   DES   MINES.  153 

Nature  des  essais.  —  Relation  douteuse  entre  les  résul- 
tats des  essais  et  les  qualités  des  ciments. 

Durée  de  prise.  —  Influence  de  la  température,  de  la 
nature  et  de  la  quantité  d*eau  de  gâchage.  Aiguille 
Vicat. 

Densité  réelle  et  apparente.  —  Influence  de  la  finesse, 
du  tassement. 

Durcissement.  —  Arrachement  et  écrasement.  Section 
des  briquettes. 

Fendillement  et  gonflement.  —  Influence  de  la  dessic- 
cation, de  la  température. 

VERRES. 

(7  leçons.) 

13*  Leçon* 

PROPRIÉTÉS  GÉNÉRALES  DES  CORPS  VITREUl. 

Propriétés  caractéristiques  des  verres.  —  Homogénéité 
et  transparence;  fusion  pâteuse  et  viscosité. 

Nature  des  verres.  —  Éléments  vitrifiables  acides  : 
Acides  silicique,  borique  et  phosphorique.  Eléments  fon- 
dants basiques  :  Potasse,  soude,  chaux,  baryte,  oxyde  de 
plomb. 

Verres  de  silice. —  Propriétés  de  la  silice,  des  silicates 
définis,  des  verres  siliceux  simples  ou  multiples.  —  Sur- 
saturation et  dévitrification. 

Verres  d'acide  borique.  —  Propriétés  de  Tacide  bo- 
rique, des  borates  définis,  des  verres  d'acide  borique.  — 
Liquation  et  dévitrification. 

Verres  d'acide  phosphorique. 

Comparaison  des  qualités  et  défauts  de  ces  différents 
verres. 


i 


154  PROGRAMMES   DES   COURS 

44*  Leçon* 

TERRES  PROPREMENT  DITS. 

Composition  des  verres. — Verres  à  base  de  chaux  et  de 
soude,  de  chaux  et  de  potasse,  d'oxyde  de  plomb  et  de 
potasse. 

Qualités  des  verres.  —  Ténacité,  élasticité,  inaltérabi- 
lité, viscocité  prolongée,  absence  de  dévitrification,  pou- 
voir réfringent,  coloration. 

Généralités  sur  le  travail  des  verres.  —  Fusion,  affi- 
nage, soufflage,  moulage,  coulage,  taille  et  polissage. 
Décoration. 

Matières  premières.  — ^Sables,  calcaires,  marnes,  sels 
de  soude  et  de  potasse,  minium. 

Défauts  des  verres.  —  Bulles  et  Bouillons,  points  et 
mousses,  ondes,  larmes  et  fils,  stries,  gale. 

IS*  Leçon* 

FOURS  ET  CREUSETS. 

Creusets.  —  Travail  de  la  terre,  façonnage,  séchage, 
cuisson,  prix  de  revient.  Flotteurs.  Pots  fermés,  pots  cloi- 
sonnés. 

Fours.  —  Fours  à  creuset  et  fours  à  fusion  continue. 
Chauffage  au  bois,  à  la  houille  et  au  gaz.  Fours  à  pots 
ouverts  et  b,  pots  fermés.  Chauffage  de  Tair,  récupéra- 
tion. Description  des  principaux  types  de  fours.  Prix  de 
premier  établissement. 

Outils.  —  Cannes,  tiges  en  fer,  crochets,  ciseaux, 
moules. 

16*  Leçon* 

VERRES  SOUFFLÉS. 

Vitres.  —  Composition.  Outils.  Travail  des  vitres  en 
manchon.  Soufflage,  étendago.  Taille. 
Globes  de  pendules.  Vitres  cannelées. 


DB  l'école   nationale   DES   MINES.  155 

Travail  des  vitres  en  plateau. 

Prix  de  revient.  —  Matières  premières,  main-d'œuvre, 
combustible.  Fours  et  creusets.  Frais  généraux. 

Vitres  colorées.  —  Cémentation,  doublage,  coloration 
de  la  masse. 

Gobeleterie.  —  Composition;  verres  de  Bohème.  — 
Soufflage  et  moulage. 

Bouteilles.  —  Composition.  Matières  premières.  Fritte. 
Fusion.  Travail.  Prix  de  revient. 

Soufflage  mécanique.  —  Procédé  Appert. 

VT  Leçon» 

VERRES  MOULÉS. 

Glaces.  —  Composition.  Coulage  sur  table.  Recuit. 
Polissage.  Etamage. 

Glaces  brutes.  Verres  perforés. 

Verres  moulés.  Objectifs,  etc. 

Taille  du  verre.  —  Gravure  &  la  meule.  Gravure  à 
l'acide  fluorhydrique  opaque  et  transparente. 

Verre  trempé.  —  Résultats  obtenus.  Qualités  et  dé- 
fauts. Comparaison  avec  les  verres  recuits. 

18*  Leçon. 

« 

CRISTAL  ET  ÉMAUX. 

Cristal.  —  Composition.  Fusion  en  pots  fermés  et 
en  pots  ouverts.  Travail  du  cristal.  Prix  de  revient. 

Flint  pour  objectif. 

Coloration  du  cristal. 

Émaux.  —  Composition.  Coloration.  Émaux  trans- 
parents et  opaques. 

Application  des  émaux  sur  verre  et  sur  métal. 

Émaux  incrustés,  cloisonnés,  de  basse  taille,  des 
peintres. 

Peinture  sur  verre.  —  Fondants.  Oxydes  colorants. 


156  PROGRAMMES  DES   COURS 

CÉRAMIQUE. 

(6  leçons.) 

AO'  Lieçoii. 

MATIÈRES  PREllIÈRBS. 

Généralités.  —  Plasticité  des  pâtes  argileuses  et  leur 
durcissement  par  la  chaleur.  Addition  de  matières  dé- 
graissantes pour  combattre  le  retrait,  de  matières  fon- 
dantes pour  augmenter  la  dureté.  Emploi  de  couvertes 
vitrifiables  pour  supprimer  la  porosité,  de  couvertes 
opaques  pour  masquer  la  coloration  des  terres  ferrugi- 
neuses, de  couleurs  et  d'émaux  comme  moyen  de  déco- 
ration. 

Étude  des  argiles,  —  Argiles  cristallines,  argiles  colloï- 
dales. Action  de  la  chaleur.  Classification  chimique. 

Kaolins.  —  Gisements;  formation,  extraction.  Kaolin 
argileux,  sableux  et  caillouteux.  Composition. 

Argiles  réfractaires.  Gisements.  Formation.  Extrac- 
tion. Composition  chimique.  Analyse  et  essais. 

Halloysites,  Cimolites,  Ocres,  Marnes. 

9f^  Leçon. 

MATIÈRES  PREMIÈRES  (Suite). 

Silice.  —  Quartz.  Sable  quartzeux.  Silex.  Gisements. 
Degré  de  pureté. 

Feldspath.  —  Fusibilité.  Inaltérabilité.  Verre  feldspa- 
thique.  Feldspath  potassique  et  sodique.  Roches  feldspa- 
thiques.  Gisements. 

Sels  calcaires.  —  Carbonate  de  chaux.  Craie.  Marbre. 
Calcaire  marneux.  Sulfate  de  chaux.  Chaux  éteinte.  Fusi- 
bilité des  mélanges  d'argile  et  de  chaux. 

Oxyde  de  fer.  —  Sa  dissémination  dans  les  roches  ter- 
restres.  Action  de  la  chaleur  et  des  réducteurs   sur 


DE  l'École  nationale  des  mines.  157 

Toxyde  de  fer  pur  ou  mêlé  à  des  matières  siliceuses  et 
ai^ileuses.  Coloration  diverses. 

Acide  borique.  —  Fusibilité  et  dureté  des  verres  bora- 
ciques. 

Itf  Leçon* 

GÉNÉRAUTÉS  SUR  LES  PRODUITS  CÉRAMIQUES. 

Classification  des  produits  céramiques.  —  Terre  cuite, 
terre  vernissée.  Grès.  Faïence  stannifère;  faïence  fine. 
Porcelaine. 

Composition  des  pâtes^  couvertes^  émaux  et  couleurs. 
—  Pâtes  siliceuses,  feldspathiques,  phosphatiques. 

Couvertes  alcalines,  plombeuses,  boraciques,  stanni- 
fères  et  feldspathiques. 

Émaux  et  fondants  pour  couleurs. 

Couleurs. 

Fabrication.  —  Préparation  des  pâtes.  —  Broyage, 
mélange,  égouttage,  malaxage,  pourrissage. 

Façonnage  des  pâtes.  —  Tournage  et  tournassage, 
moulage,  coulage,  séchage. 

Cuisson.  —  Cuisson  au  dégourdi.  —  Pose  de  la  cou- 
verte par  immersion,  pulvérisation  et  au  putois.  —  Se* 
conde  cuisson.  —  Décoration.  Cuisson  au  moufle. 


« 


TERRE  CUITE  ET  GRÈS  CÉRAMES. 

Briques.  —  Choix  de  la  terre.  Travail  de  la  terre. 
Mélange  d'argile  et  de  sable. 

Façonnage  à  la  main  et  à  la  mécanique.  Compression. 
Séchage.  Cuisson  en  tas  et  au  four  continu. 

Qualité  des  briques.  —  Dureté.  Retrait.  Coloration. 

Prix  de  revient. 

Fabrications  diverses.  —  Tuiles,  tuyaux  de  drainage, 
terre  cuite  proprement  dite.  —  Terre  vernissée. 

Grès  cérames.  —  Composition  des  pâtes.  Cuisson.  Yer- 
nissage* 


158  PROGRAMMES   DES   COURS 


FAÏENCE. 

Faïence  stannifère,  —  Terre  à  faïence;  composition 
des  pâtes.  Préparation  des  pâtes,  première  cuisson. 

Émaillage.  —  Composition  des  couvertes  stannifères. 
Préparation.  Application.  Couvertes  colorées.  Seconde 
cuisson.  Encastage. 

Décoration  des  faïences  communes.  Peinture  sur  émail 
cuit  et  sur  émail  cru.  Engobes. 

Faïence  fine.  —  Composition;  Cailloutage  et  pâte 
feldspathique.  Préparation  des  pâtes.  Façonnage. 

Cuisson.  —  Fours.  Encastage,  cuisson  au  dégourdi. 

Couverte.  —  Composition.  Préparation.  Application. 
Seconde  cuisson. 

Décoration.  —  Peinture  sous  couverte  et  sur  couverte. 
Émaux  transparents. 

Prix  de  revient. 

94*  Leçon* 

PORCELAINE. 

Porcelaine  dure.  —  Composition  des  pâtes.  —  Prépa- 
ration des  matières;  broyage;  délayage,  égouttage,  sé- 
chage à  la  presse.  Mélange  des  pâtes,  malaxage,  conser- 
vation. Composition  des  pâtes  de  porcelaine  dure  et  de 
porcelaine  de  Chine. 

Façonnage  des  pâtes.  —  Coulage  simple,  coulage  par 
pression.  Tournage  et  tournassage.  Moulage.  Dessicca- 
tion. Retrait. 

Couverte.  —  Composition  pour  porcelaine  dure  et  por- 
celaine de  Chine.  Préparation;  Application  par  immer- 
sion, pulvérisation,  au  putois. 

Cuisson.  —  Fours  à  la  houille,  au  bois,  au  gaz.  Con- 
duite du  feu.  Montres  fusibles.  Cuisson  au  dégourdi. 
Cuisson  proprement  dite.  Accidents. 


DE   L*ÉGOLE   NATIONALE   DES   MiKSS.  159 

Prix  de  revient. 

Porcelaine  tendre.  —  Composition.  Préparation  des 
matières,  travail  et  cuisson. 

SS«  Leçon* 

DÉCORATION  DE  LA  PORCELAINE. 

Pâtes  colorées.  —  Variation  du  retrait  et  du  coeflBcient 
de  dilatation. 

Couvertes  colorées.  —  Couleurs  de  grand  feu.  Bleu  de 
cobalt.  Vert  de  chrome.  Écaille.  Rouge  de  cuivre.  Tur- 
quoise. Céladon. 

Emaux  transparents.  —  Composition,  préparation, 
application,  cuisson. 

Couleurs  de  moufle.  —  Fondants,  matières  colorantes, 
pourpre.  Or  mat.  Or  brillant.  Lustres. 

Cuisson  au  moufle.  —  Moufle.  Chauffage.  Montres  co- 
lorées. 

EXPLOSIFS. 

(3  leçons.) 

96"  Leçon» 

GÉNÉRALITÉS  SUR  LES  EXPLOSIFS. 

Composés  endothermiques  et  exothermiques  ;  Explosifs 
proprement  dits;  composés  définis  et  mélanges  explosifs. 

Modes  divers  de  décomposition  dun  même  explosif; 
incertitude  sur  la  nature  des  réactions  dans  le  cas  des 
phénomènes  d'équilibre;  influence  d'un  refroidissement 
rapide.  Quantités  de  chaleurs  et  volumes  de  gaz  produits 
par  les  réactions  chimiques. 

Calcul  de  la  température  et  de  la  pression.  —  Explosion 
en  vase  clos  et  à  l'air  libre.  Influence  de  la  détente  sur 
la  chute  de  température. 

Divers  modes  de  propagation  de  la  réaction  explosive. 
—  Déflagration  ou  propagation  par  conductibilité.  Dé- 


160  PROGRA.MMES   DES   COURS 

tonation  ou  propagation  par  onde  explosive.  Conditions 
provoquant  Tinflammation  ou  la  détonation.  Influence 
de  la  température,  de  la  densité  de  Texplosif.  Détonation 
à  Tair  libre  et  en  vase  clos.  Propriétés  du  fulminate  de 
mercure.  Détonateurs  intermédiaires. 

PROPRIÉTÉS  INDIVIDUELLES  DES  PRINCIPAUX  EXPLOSIFS. 

Classificafion  des  explosifs.  —  Explosifs  à  excès  ou  à 
défaut  d'oxygène.  Composés  définis  et  mélanges. 

Propriétés  des  explosifs.  —  Formules  de  constitution 
et  de  réaction.  Chaleurs  latentes  de  formation  et  de  réac- 
tion. Volume  spécifique  de  l'explosif  et  des  produits  de 
Texplosion.  Pression  et  température  d'explosion.  Aptitude 
à  la  détonation  à  Tair  libre  et  en  vase  clos. 

Poudre  noire. 

Fulminate  de  mercure.  Azotate  de  diazobenzol. 

Coton  poudre.  Acide  picrique.  Binitrobenzine.  Azotate 
de  cuivre  ammoniacal. 

Nitroglycérine.  —  Dynamite  siliceuse;  Dynamite  gela- 
tine  ;  Dynamite  gomme  ;  Dynamite  à  Tammoniaque. 

Azotate  d ammoniaque.  —  Mélanges  avec  la  dynamite^ 
le  coton  poudre,  la  binitrobenzine,  la  nitrobenzine,  Tazo- 
tate  de  cuivre  ammoniacal,  la  naphtaline,  le  goudron,  la 
résine,  etc. 

Produits  oxygénés  de  Tazote  liquide  mêlés  à  des  ma- 
tières carbonées. 

98*  Lieçon* 

MODE  d'emploi  DES  EXPLOSIFS. 

Forage  des  trous  de  mine.  —  Obturation  des  fentes. 
Bourrage  solide,  bourrage  à  Teau.  Espace  nuisible.  In- 
fluence de  la  densité  de  chargement.  Rendement  des 
explosifs. 


DE  l'École  nationale  des  mines.  161 

Amorçage.  —  Fulminate  de  mercure.  Détonateurs  in- 
termédiaires. Cordeaux  détonants. 

Allumage.  —  Mèche.  Électricité.  Amorce  de  friction. 

Inflammation  du  grisou  par  les  explosifs.  —  Tempé- 
rature réelle  d'inflammation.  Vitesse  des  réactions  chi- 
miques. Explosifs  déflagrants  et  détonants.  Influence  de 
la  détente.  Rôle  du  bourrage.  Température  apparente 
d'inflammation.  Danger  de  la  pénétration  de  la  mèche. 
Conditions  générales  d'emploi  des  explosifs  en  présence 
du  grisou. 

PHOTOGRAPHIE. 

(4  leçons.) 

9B«  l4eçoii» 

CéPréRALITÉS  SUR  LA  PRODUCTION  DES  IMAGES  PHOTOGRAPHIQUES. 

Impression  lumineuse.  Développement  de  Timage,  vi- 
rage,  renforgage,  fîxage. 

Action  chimique  de  la  lumière.  —  Nature  des  réac- 
tions produites  par  la  lumière.  Absence  de  réversibilité. 
Influence  des  diverses  radiations.  Action  continuatrice. 
Temps  mort  précédant  l'action  lumineuse.  Intensité  des 
radiations.  Influence  de  la  température ,  de  l'humidité, 
des  actions  de  présence. 

Développement.  —  Sels  haloïdes  d'argent.  Daguéréo- 
type,  GoUodion  humide,  émulsion  au  bromure,  gélatino- 
bromure. 

Sels  de  fer.  —  Réduction  par  les  matières  organiques. 
Développement  par  les  sels  de  platine;  le  ferro  et  le 
ferricyanure  ;  l'acide  gallique. 

Bichromate.  —  Procédé  au  charbon,  photoglyptie , 
émaux,  impression  aux  encres  grasses. 

Bitume  de  Judée  et  divers. 

Tome  XV,  1S89.  It 


.162  proghammes  des  coubs 

Fimage.  —  Lavage  à  Teau  froide  et  à  Teau  chaude,  & 
Teau  acidulée. 
Hyposulfite  de  soude  et  sulfocyanure  de  potassium. 
Virage  et  renforcement. 

90*  Leçon. 

PHOTOGairaiE  AUX  SELS  D*àRGENT. 

Généralités,  —  Positifs  et  négatifs.  Clichés  sur  verra 
6t  clichés  sur  papier.  Appareils  et  objectifs. 

Collodion  humide.  —  Composition  du  coUodion,  sensi- 
bilisation. Développement,  fixage,  renforcement.  Usages 
du  procédé  au  collodion.  Émulsion  au  bromure  d'argent. 

Gélatino-bromure.  —  Préparation  des  négatifs.  Choix 
des  gélatines,  adhérence  au  verre,  préparation  de  Tô- 
mulsion,  conservation,  sensibilité.  Supports  rigides  et 
souples. 

Développement.  —  Oxalate  de  fer,  acide  pyrogal- 
lique,  hydroquinon.  Fixage.  Alunage.  Renforcement. 

Causes  d'insuccès.  —  Défauts  de  l'appareil  ;  mauvaise 
qualité  de  Témulsion.  Altération  par  Thumidité,  le  jour. 
Temps  de  pose  ou  développement  défectueux. 

Gélatino-chlorure.  —  Emploi  pour  positifs,  pour  agran- 
dissements. Fixage,  virage. 

Papier  sensible  albuminé.  —  Préparation,  conserva- 
tion, impression  lumineuse.  Développement,  fixage,  vi- 
rage. 

31*  I^eçon* 

REPRODUCTIONS  INDUSTRIELLES. 

Papiers  aux  sels  de  fer.  —  Platinotypie.  Papier  au 
ferrocyanure.  Papier  au  ferricyanure.  Papier  au  gallate 
de  fer. 

Papier  bichromate.  —  A  Talbumine. 

Impressio?i  aux  encres  grasses.  —  Autographie  sur  zinc  ; 
Autocopie  sur  gélatine. 


DE   L'âCOLE   NATIONALE   DES   MINES.  i€8 

Héliogravure  sur  zinc  :  Albumine  bichromatée  et  bi- 
tume de  Judée. 
Photozincographie  :  Lithographie  sur  albumine  bichro-       ^ 

matée.  | 

Photoautographie  :  Emploi  pour  report  d'albumine  bi-  j 

chromatée. 
Phototypographie  :  Gélatine  bichromatée. 

3a*  Lieçon* 

APPAREILS  PH0T0GRAPHTQI}E8. 


Objectifs.  —  Netteté;  rapidité,  absence  de  déforma- 
tion, Achromatisme. 

Lentille  simple.  —  Construction,  diaphragme. 

Doublet  symétrique. — Supériorité  des  objectifs  doubles  ; 
angle  utile.  Rapidité. 

Objectifs  à  portraits.  —  Doublets  non  symétriques. 
Triplets. 

Appareils  photographiques.  —  Étanchéité;  rigidité; 
châssis;  mouvement  de  l'objectif;  mise  au  point. 

Obturateur.  —  Guillotine  à  chute  libre.  Obturateurs 
symétriques.  Vitesse  variable. 

Pied.  —  Hauteur  ;  stabilité  ;  poids. 

Pose.  —  Choix  du  point  de  vue;  transparence  de  Tair; 
durée  dépose. 

Laboratoire.  —  Mode  d'éclairement,  verres  rouges  : 
lumière  du  jour;  lumière  naturelle.  Cuvettes.  Pince. 
Préparation  des  bains  ;  photographie  en  voyage. 


164  PROGRAMMES  DES   COURS 

COURS  DE  MINÉRALOGIE  (*). 

M.  HALLâRD  ,  inspecteur  général  des  mines ,  Professenr. 


PREMIÈRE  PARTIE 

CRISTALLOGRAPHIE   GÉOIÉTRIQDE    ET    PHTSIQDE 


I*  Crlstallograplite  géométrique. 

A"  Leçon* 

STRUCTURE     INTÉRIEURE     DES     CORPS    CRISTALLISÉS. 

Définition  d*un  cristal.  —  Homogénéité  cristalline.  — 
Exposé  sommaire  de  la  théorie  d'Haûy.  —  Théorie  de 
Bravais.  —  Systèmes  réticulaires.  —  Polyèdre  molécu- 
laire. —  Édifice  moléculaire. 

8*  Leçon* 

Propriétés  géométriques  des  systèmes  réticulaires.  — 
Mailles  parallélipipédiques.  —  Rangées.  —  Coordonnées 
numériques.  —  Plans  réticulaires.  —  Zones  et  axes  de 
zone.  —  Changement  d*axes  coordonnés. 

3*  et  4*  Leçon*. 

SYMÉTRIE  DES  POLYÈDRES  ET  DES  SYSTÈMES  RÉTICULAIRES. 

Définition  des  axes  de  symétrie  et  de  leur  ordre.  — 
Théorèmes  sur  la  symétrie  des  polyèdres.  —  Théorèmes 
sur  la  symétrie  des  systèmes  réticulaires. 

O  L'enseignement  oral  est  complété  par  des  conférences,  au 
nombre  de  vingt-cinq  environ,  dans  lesquelles  les  élèves  sont 
formés  k  la  reconnaissance  des  minéraux,  à  la  pratique  du  cha- 
lumeau et  au  maniement  des  divers  instruments  tels  que  gonio- 
mètre, microscope,  etc.  Ces  instruments  restent  d'une  manière 
constante  k  leur  disposition. 

Les  élèves  ont  en  outre  entre  leurs  mains  une  collection 
complète  de  minéraux. 


1 

1 


DE  l'École  nationale  des  mines.  165 

Classification  des  systèmes  réticulaires  suivant  leur 
genre  de  symétrie.  —  Sept  systèmes  différents. 

Symétrie  des  édifices  moléculaires.  —  Holoédrie  et  5 

mériédrie.  —  Formes  simples. 


5* 
SYSTÈMES  CRISTALLINS. 

Système  cubique  ou  ter  quaternaire. 
Système  d*axes  coordonnés. 

Formes  simples  holoédriques.  •—  Formes  composées 
boioédriques. 
Système  de  notation  d'Haûy-Lévy. 
Formes  mériédriques  : 
1®  Hémiédrie  holoaxe. 
2®  Parahémiédrie.  Exemple  :  pyrite. 
3^  Antihémiédrie.  Exemple  :  boracite. 
4'  Tétartoédrie.  Exemple  :  cblorate  de  soude. 


e*,  v  et  d* 

Système  hexagonal  ou  sénaire. 
Système  rhomboédrique  ou  ternaire. 
Système  quadratique. 
Système  orthorhombique  ou  terbinaire. 
Système  cKnorhombique  ou  binaire. 
Système  triclinique  ou  asymétrique. 

Nota.  '—  Poar  chacun  des  systèmes  cristallins,  on  examine  les  diverses 
particularités  qui  lui  sont  propres^  en  suivant  Tordre  indiqué  pour  le  système 
cubique. 

9*  Leçon* 

IMPERFECTIONS  DES  CRISTAUX. 

Accroissement  inégal  des  faces.  —  Cristallisation  en 
trémies. — Allongement  suivant  certaines  directions  cris- 
tallograpbiques.  —  Masses  cristallines  fibreuses,  bacil- 
laires. —  Fibres  parallèles  ou  radiées.  —  Masses  cristal- 
lines lamelleuses  &  lamelles  parallèles  ou  divergentes.  — 
Masses  laminaires,  saccbaroldes. 


166  PROGRAMMES   DES   COURS 

MESURE  DES  ANGLES  DES  GRISTAOX. 

Goniomètre  d'application.  -—  Goniomètre  à  réflexion. 
—  Détails  sur  l'emploi  de  cet  appareil.  —  Théorie  des 
erreurs  d'observation  qu'il  comporte. 


CALCULS  CR1STALL06RAPHIQUBS. 

Marche  à  suivre  pour  trouver,  par  le  calcul,  les  para- 
mètres cristallins  et  les  symboles  des  faces  d'un  cristal 
dont  la  position  relative  des  normales  aux  faces  a  été 
fixée  par  les  observations  goniométriques.  —  Principales 
formules  à  employer. 

Réseau  polaire.  —  Projections  gnomoniques  de  ce  ré- 
seau et  du  réseau  primitif.  —  Tracé  graphique  de  ces 
projections  servant  à  guider  la  marche  du  calcul. 

U*  CrtstallasvapUe  physique* 

Clivages. 

Définition.  —  Différence  dans  la  nature  des  clivages. 

Position  des  clivages  dans  les  divers  systèmes  cris» 
tallins. 

Rapport  des  clivages  avec  la  densité  réticulaire. 

Plans  de  choc  et  de  glissemenL 

Dureté. 

Échelle  de  dureté  de  Mohs. 

Différences  de  la  dureté  suivant  les  différentes  faces 
et  les  différentes  directions  d'une  même  face.  —  Expé- 
riences de  Seebeck,  Franz,  Grœlich  et  Ëxner. 

Relation  de  la  dureté  avec  les  directions  de  clivage. 

Rapport  entre  hi  dureté  et  le  frottement. 

Figures  de  corrosion. 

Moyens  àfy  provoquer  les  figures  de  corrosian.  —  Rap- 
port de  ces  figures  avec  la  symétrie  des  faces  cristal- 


I 


DE  L*éCOLE   NATIONALE   DES   MINES.  1&7 

lines.  —  Leur  emploi  pour  déterminer  la  symétrie  dés 
cristaux. 

Accidents  de  la  surface  des  cristaux,  tels  que  stries,  etc. 

Pyro-électricité.  —  Ses  rapports  avec  la  sjrmétrie  cris- 
talline. —  Tourmaline.  —  Calamine.  —  Axinite. 

PiezO'électricité.  —  Expériences  de  MM.  Curie. 

Thermo-électricité.  —  Expériences  de  M.  Friedel. 

43"  Leçon* 

Théorie  générale  des  ellipsoïdes  représentatifs  de  la  va- 
riation^  avec  la  direction ,  des  propriétés  physiques  des 
milieux  cristallisés. 

Rapport  de  ces  ellipsoïdes  avec  la  symétrie  cristalline. 

PROPRIÉTÉS  THERMIQUES. 

Propagation  de  la  chaleur  dans  les  cristaux. 

Ellipsoïde  de  conductibilité.  —  Ellipses  isothermes.  ««-^ 
Expériences  de  Sénarmont  et  de  M.  Jannettaz. 

ûilaiation  par  la  chaleur. 

Ellipsoïde  de  dilatation.  —  Coefficient  de  dilatation. 
suivant  une  direction  quelconque.  —  Expériences  da 
M.  Fizeau. 

PROPRIÉTÉS  OPTIQUES. 
i4s  15*  et  16*  Eieçon»» 

Rappel  des  principales  lois  de  la  propagation  lumi- 
neuse. —  Polarisation  de  la  lunûôre. 

Ellipsoïde  inrersa  ou  des  indices  propre  à  une  lon- 
gueur d'onde  déterminée.  —  Axes  principaux.  —  Axes 
optiques. 

Description  des  principaux  polarisateurs. 

Lumière  parallèle.  —  Traversée  d'une  lame  cristalline 
surmontée  d'un  analyseur  par  un  faisceau  de  lumière  po- 
larisée parallèle.  —  Sections  principales  de  la  lame.  — 
Formule  générale.  —  Lumière  homogène.  —  Lumière 
blanche. 


168  PROGRAMMES   DES  COURS 

Cas  de  plusieurs  lames  superposées. 

Lumière  convergente.  —  Pince  à  tourmalines.  —  Mi- 
croscope Des  Gloiseaux.  —  Microscope  Bertrand. 

Lignes  incolores. 

Lignes  isochromatiques. 

Lumière  homogène.  —  Lumière  blanche. 

Dispersion  cristalline. 

Polarisation  rotatoire.  —  Principales  lois  de  la  pola- 
risation rotatoire.  —  Phénomènes  produits  par  une  lame 
de  quaf'tz  perpendiculaire  h,  l'axe. 

Relation  entre  le  pouvoir  rotatoire  et  Thémiédrie 
holoaxe. 

Pouvoir  rotatoire  des  dissolutions. 

V7*  Leçon. 

Procédés  d observation  des  propriétés  biréfringentes  des 
cristaux.  —  Taille  des  lames  cristallines. 

Microscopes  polarisants.  —  Réglage  du  microscope. 

Observations  :  —  de  Torientation  des  sections  princi- 
pales d'une  lame;  —  de  la  section  principale  de  plus 
grand  indice  ;  —  de  la  différence  entre  les  indices  princi* 
paux. 

Détermination  du  signe  des  cristaux  uniaxes. 

Mesure  de  Tangle  des  axes  optiques  d'un  cristal  à  deux 
axes.  —  Détermination  du  signe  des  cristaux  biaxes. 

Observations  faites  dans  la  lumière  homogène  et  dans 
la  lumière  blanche.  —  Dispersion  des  axes  optiques. 

Généralités  sur  les  propriétés  optiques  des  cristaux.  — 
Modifications  des  propriétés  optiques  par  la  chaleur: 
orthose,  gypse,  etc. 

Couleurs  des  minéraux.  —  Pléochroisme. 

Astéries. 

iSS  <••  et  M>«  leçons. 

GROUPEMENTS    DE    CRISTAUX. 

Groupements  considérés  comme  indiquant  pour  les  mo- 


DE  l'École  nationale  des  mines.  169 

lécules,  la  possibilité  de  positions  d'équilibre  autres  que 
celles  qui  résultent  du  système  réticulaire. 

1*^  Mdcies  ou  groupement  par  juxtaposition. 

Loi  de  Rome  de  Lisle. 

Cas  des  cristaux  holoédriques.  —  Cas  des  cristaux 
hémiédriques. 

Macles  répétées  indiquant  une  tendance  à  une  symétrie 
supérieure. 

Macles  les  plus  habituelles  dans  les  divers  systèmes 
cristallins.  —  Procédés  pour  l'étude  et  le  calcul  des 
cristaux  macles. 

2*  Groupements  par  pénétration. 

Pénétration  de  deux  orientations  cristallines  dont  Tune 
est  la  symétrique  de  Tautre  par  rapport  à  un  élément  de 
symétrie  existant  ou  à  peu  près  dans  le  système  réticu- 
laire, mais  faisant  défaut  dans  la  molécule  cristalline. 

Cas  des  cristaux  hémiédriques.  —  Calamine.  —  Pyrite 
cuivreuse. 

Cas  des  cristaux  holoédriques. — Orthose.  —  staurotide» 

Groupements  par  pénétration  répétés.  —  Cristaux 
pseudo-symétriques. 

Aragonite.  —  Apophyllite.  —  Boracite.  —  Grenat  py- 
rénéite. 

Groupements  presque  indéfiniment  répétés.  —  Ten- 
dance à  une  symétrie  plus  parfaite  et  à  un  groupement 
en  quelque  sorte  moléculaire. 

I801I0RPHISME. 

Définition.  —  Volume  moléculaire.  —  Relations  entre 
l'isomorphisme  et  la  formule  chimique.  —  Raisons  de 
croire  à  la  non  généralité  de  la  loi  dite  de  Mitscherlich. 

Cristaux  formés  par  le  mélange  de  deux  substances 
isomorphes.  —  Lois  de  ce  mélange  assez  mal  connues. 
—  Nécessité  de  l'égalité  des  volumes  moléculaires.  — 
Cas  de  Tisomorphisme  imparfait.  —  Dolomie. 

Orientation,  par  un  cristal  insoluble,  des  cristaux  iso- 


170  PROGRAMMES   DES   COURS 

morphes  déposés  par  une  dissolution.  —  Expérience  de 
Sénarmont  (Calcite  et  azotate  de  soude). 

Action  des  cristaux  isomorphes  sur  la  désursaturation 
des  liqueurs. 

Propriétés  optiques  des  cristaux  formés  par  mélange 
isomorphique. 

POLTHORPBISME. 

Relations  entre  les  formes  cristallines  d'une  même 
substance  polymorphe.  —  Densités.  —  Formes  limites, 
—  Exemples. 

Passage  d'une  forme  à  une  autre.  —  Chaleur  latente 
correspondant  au  changement  d'état. 

Changements  d'état  produits  par  la  variation  de  tem- 
pérature ;  réversibles  quand  la  chaleur  latente  correspond 
à  une  absorption  de  chaleur  pour  une  augmentation  de 
température  ou  inversement.  —  Boracite.  —  lodargyrite. 
Soufre.  —  Nitre. 

Changements  non  réversibles.  —  Aragonite.  —  Formes 
stables  et  instables.  —  Cristallisation,  sous  le  micros- 
cope, d'une  dissolution  saturée  de  nitre. 

Passage  d'une  forme  cristalline  à  une  autre  sous  Tin- 
fluence  de  la  pression,  réversible  quand,  sous  l'influence 
d'une  augmentation  de  pression,  le  changement  d'état 
amène  une  augmentation  de  volume  ou  inversement.  — 
lodargyrite. 

Essai  d'explication  du  polymorphisme  par  la  théorie 
des  groupements  cristallins. 

GÉNÉRAI  ITÉ6  SUR  LÀ  COMPOSITION  CHIMIQUE  DBS  MINÉRAUX. 

Complexité  de  cette  composition,  due  aux  mélanges 
isomorphes  et  aux  inclusions  de  matières  étrangères. 
-  Procédés  rapides  pour  déterminer  la  composition  chi<* 
mique  des  minéraux.  —  Chalumeau. 

ÉPI6ÉNIS8. 


DE  LBCOIiK   NATIONALE   DES  MINES.  171 

DEUXIÈME  PARTIE 

II8T0IBB   DBS   BSPÈGES   IIHÉBALES 


Définition  de  Tespèce  minérale. 
Classifications  minéralogiques.  —  Classification  em- 
ployée dans  le  cours. 

DESGBIPTIOH  DES  MINHRAUX  (*) 
!•  Métalloidiefl* 

1*  FmaUBS  DE  L*HTDIlOGÈSfEy  DD  CHLOAS  ET  DE  L'OXYGÈNE 

Hydrogène. 
Âiûde  chlorhydrique. 
Oxygène.  —  Eau. 

Soufre.  —  Acides  sulfureux  et  sulfurique.  —  Hydro- 
gène sulfuré. 
Sélëniom. 
Tellure. 

2*  FAMILLE  DE  L*AZOTE 
ASOTB.  —  ARSENIC.  —  ANTIMOINB.  —  BISMUTH. 

Corps  natifs.  —  Azote.  —  Arsenic.  —  Antimoine.  — 
Bismuth. 

Sulfures  et  tellurures.  —  Réalgar.  —  Orpiment.  — 
Stibine.  —  Bismotbine.  —  Tétradymite. 

(*)  Les  minéraux  dont  les  noms  sont  en  caractères  gras  sont 
seuls  décrits  avec  détail. 

Des  feuilles  autographiées  contenant  les  principales  propriétés 
physiques,  optiques  et  cristallographiques,  amsi  que  la  compo- 
sition chimique  des  minéraux,  avec  les  figures  de  leurs  formes 
cnstaliînes  les  plus  habituelles,  sont  remises  aux  élèves  avant  le 
commencement  du  cours,  et  permettent  d*abréger  les  leçons 
orales. 


172  PROGRAMMES   DES  COURS 

Oxydes.  —  Arsénite.  —  Claudétite.  —  Sônarmontite. 

—  Valentinite. 
Sassoline. 

3<^  FàMILLB  DU  MOLYBDÈNE 

Sulfure.  —  Holybdénite. 

Oxydes.  —  Molybdenocre.  —  Acide  tungstique. 

4*  FAMILLE  DO  CARBONE 
CARBONE.  —  TITANB.  —  ÉTAIII.  —  SILICIUM.  ^  ZIRCONIUM. 

Corps  natifs.  —  Diamant.  —  Graphite. 
Combustibles  minéraux.  —  Anthracite.  —  Houille.  — 
Lignite.  —  Tourbe.  -—  Boghead. 
Hydrocarbures.  —  Grisou.  —  Gaz  oléfiant. 
Pétrole.  —  Bitumes  et  asphaltes. 
Ozocérite. 
Résines.  —  Rétinite.  —  Copalite.  —  Ambre  jaune. 

S4«  et  8S«  LeçoiMi» 

Sulfure.  —  Stannite. 

Oxydes.  —  Acide  carbonique.  —  Rutile.  —  Anatase. 

—  Brookite. 
Cassitérite. 

Quartz.  —  Calcédoine.  —  Tridymite.  —  Opale. 

Il*  Métaux* 

i**  FAMILLE  DES  MÉTAUX  ALCAJJNS. 

Chlorures.  —  Sel  gemme.  —  Sylvite.  —  Salmiac. 

Sulfates.  —  Thénardite.  —  Glasérite.  —  Mascagnine. 

Mirabilite. 

Carbonates.  —  Thermonatrite.  —  Natron.  —  Trôna. 

Azotates.  —  Natronitre.  —  Nitre. 

Borate.  —  Borax. 


A 


DE  l'École  nationale  des  mines.  173 

S"*  FAMILLE  DE  L'ALUHINIUU. 
ALUMIXIUV.  —  FER  (Fc*). 

Fluorures.  —  Fluellite.  —  Cryolîte.  —  Pachnolite. 

—  Ghiolite. 

Prosopite.  —  Thomsenolite.  —  Ralstonite. 

Oxydes  anhydres.  —  Corindon.  —  Oligiste. 

Ilménite. 

Hydrates.  —  Diaspore.  —  Goethite.  —  Acerdèse. 

Banxite.  —  Limonite. 

Hydrargillite. 

Carbonate.  —  Dawsonite. 

Sulfates.  —  Webstérite.  —  FelsObanyite. 

Coquimbite.  —  Utahite,  —  Copiapite.  —  Fibroferrite 

Aluns.  —  Alunite.  —  Jarosite. 

Phosphates  et  Arséniates.  — Amblygonite.  — Duangite. 

Scorodite.  —  Strengite.  —  Variscite.  —  Turquoise.  — 
Wawellite.  —  Fischérite.  —  Péganite.  —  Béraunite.  — 
Dufrénite.  —  Cacoxène.  —  Pharmacosidérite. 

Borate.  —  Jereméiewite. 

MelUte.  —  Mellite. 

av*  et  lis*  Leçona. 

3<»  FAMILLE  DES  MÉTAUX  BIATOMIQUES. 

BAITUM.  -—  STRONTIUM.  —  PLOMB. 

CALCIUM. 

MAMéSIUM.— FSR  (Fe].  —  MAN6AIfèSB.—  UNC.— CADMIUM. — NICKEL.  —  COBALT. 

6LDCINIUM. 

Métaux  natifs.  —  Fer. 

Sulfures,  Tellurures,  etc.  —  RS.  —  Galène.  —  Claus- 
thalite.  —  Altalte. 

Blende. — Wurtzite.  — Greenockite.  —  Alabandine.  — 
Trollite. 

Pyrrothine.— Hillérite.  —  Pentlandite.  —  Nickeline. 

—  Breithauptite. 

RS*.  —  Hauérite.  —  Pyrite.  —  Marcasite.  LoUingite. 

—  Hispickel. 


i 


174  PROGRAMMES   DES   COURS 

Glaucodot.  —  Wolfachite.  —  Rammelsbergite.  —  Spa- 
thiopyrite. 

Cobaltine.  —  Gersdorfitte.  •«-  Ullmannite.  —  Smaltine. 

—  Chloantfaite. 
Sulfosels,  —  Ghiviatite. 
Berthiérite. 

Scléroclase.  —  Zinckénite.  —  Galénobismuthite.  — 
Plagionite. 

Dufrénoysite.  —  Jamesonite.  —  Cosalite. 

Bonlangérite.  —  Kobellite. 

Jordanite.  —  Meaeghinite. 

Géocronite. 

Kilbrickénite.  —  Beegerite. 

Fluorures  et  Chlorures.  —  Fluorine.  —  Cotunnite.  — 
Chlorocalcite.  —  Sellaïte.  —  Nocérine. 

BischoflBte.  —  Carnallîte.  —  Tachydrite.  —  Erythro- 
sidérite.  —  Kremersite. 

Chloroxydes.  —  Matlockite.  —  Mendipite.  —  Schwar- 
tzenbergite. 

Oxydes.  —  Périclase.  —  Manganosite.  —  Bunsénite. 

—  Zincite. 

(Oligiste  et  Braunite.  Rappel). 
Hagnétite.  —  Hanamannite. 
Folianite.  —  Pyrolusite.  —  Psilomèlane. 
Wad.  —  (Acerdèse  et  Gothite.  Rappel).  —  Brucite.  — 
Pyrochroïte. 

99*,  ao*  et  31"  LeçoiMb 

Carbonates  amhydres.  —  Aragonite.  —  Withérite.  -^ 
Strontianite.  —  Cénisite. 

Alstonite.  —  Barytocalcite. 

Calcite.  —  Giobertite.  —  Sidérose.  —  Dialogite.  — 
Smithsonite. 
Dolomie.  — Ankérite.  —  Breunérite. 

Gobait  carbonate. 

Hydratés.  —  Hydromagnésite.  —  Zinconise. 


DE  L  ECOLE  NATIONALE  2)!ES  MINES.       175 

Texasite. 
Gay-Lu8site. 

Chloro  €U  Fhsooarbonate.  —  Pbosgénite. 
Stdfates  anhydres.— ^Simples. — Barytine.— iSélesUBe. 
— •  Anglésite.  —  Barytocélestine. 
Anhydrite. 
Laoarkite. 

Doubles.  —  Glaubérite. 
Sulfates  hydratés  simples.  —  Gypse. 

Epsomite.  —  KiéBérite.  —  Goslarite.  —  Morénosrte.  — 
Mélantérites. 

Doubles.  —  Kaluszite.  —  Polyhalite.  —  Lœvéite.  — 
Blœdite.  —  Picromerite. 

Sidfocarbonate.  —  Leadhillite. 

Chlorosulfate.  —  Kainite. 

Arsénites  et  Antimonites.  —  Roméine.  —  Nadorite. 

Tungstates  et  Molybdates.  —  Schéelite.  —  Stolzite.  — 
Wnlfénite. 

Wolfram.  —  Hubtiérite.  —  Ferbérite.  —  Reinite. 

Chromâtes.  —  Crocoîse.  —  Phœnicite. 

Borates.  —  Boracite.  —  Ludwigite. 

Hayésine.  —  Bechilite.  — Colemannite.  —  Fandermite. 

Hulexite.  —  Hydroboracite. 

Aluminates,  etc.  — Spiaelles  (Spinelle,  Pléonaste,  Pi- 
cotite,  Hercynite,  Gahnite,  Hagnétita,  Magnésioferrite, 
Jacobsite,  Franklinite,  Dysluite,  Chromite). 

Cymophane. 

Boroaluminate.  —  Rbodizite. 

Phosphates,  etc.,  anhydres,  —  Triphyline.  —  Berze- 
liite.  —  Atopite.  —  Dechenite.  — Apatite. —  Pyromor- 
phite.  —  Mimétése. 

Yanadinite.  — Wagnérite.  —  Triplite.  —  Herdérite. 

Phosphates,  etc.  —  Hydratés.  —  Fillowite.  —  Fairfiel- 
dite.  —  Rosétite.  —  Reddingite.  —  Hopéite.  —  Vivia- 


176  PROGRAMMES  DES  COURS 

nite. Symplésite.  —  Erythrine.  —  Annabergite.  —  Ca- 

brérite. 
Haidingérite.  —  Brushite.  —  Pharmacolite.  —  New- 

beryite.  —  Waplérite.  —  Hureaulite. 

Ludlamite.  —  Triploïdite.  —  Adamine.  —  Chondra- 
arsénite.  —  Aimafibrite.  —  Aimatolite.  —  Allactite.  — 
Descloizite.  —  Struvite,  —  Lazulite.  —  Childrénite,  — 
Eosphorite.  —  Goyasite.  —  Arséniosidérite. 

Sulfophosphatesy  etc.  —  Beudantite.  —  Diadochite. 

Niobates  et  Tantalates.  — Microlite.  —  Colnmbite.  — 
Tantalite.  —  Tapiolite. 

Titanates.  —  Ilmônite  (Rappel).  —  Pérowskite. 

i*"    FAMILLE  DU  GÉRICH. 
CÉBIUM.  —  LANTHANE.  —  DIDYMB,   ETC. 

Carbonate. — Lanthanite. 

Chloro'carbonate.  —  Parisite. 

Phosphates.  —  Xénotime.  —  Monazite. 

Niobates^  Tantalates j  etc.  —  Fergusonite.  —  Yttrotan- 

talite.  —  Koppite. 

Titano-niobates,  etc.  —  Dysanalyte,  —  Pyrochlore.  — 
OEschynite.  —  Euxénite.  —  Polycrase,  —  Samarskite. 


5"*    URANIUM. 

Oxyde.  —  Féchnrane. 
Phosphates,  etc.  —  Troegérite. 
Autunite.  —  Chalcolite.  —  Uranocircite.  —  Drano- 
spinite.  —  Zeunérite.  —  Walpurgine. 

6"*  MERCURE. 

Mercure  natif. 

Sulfures.  —  Cinabre.  —  Métacinabre. 

Guadalcazarite. 

Séléniures.  —  Tiemannite. 


DE  L  ECOLE  NATIONALE  DES  MINES.  177 

Onofirite.  —  Lerbachite. 
Tellurure.  —  Coloradoïte. 
Chlorure.  —  GalomeL 

7»  CUIVRE. 

Cuivre  natif. 

Suifuresj  Arséniures^  etc.  —  Simples.  —  Chalcosine. 
—  Berzeline. 

CoveUine.  —  Degenite. 

Domeykite.  — Algodonite. 

Sulfures j  etc.  —  Doubles.  —  Chalcopyrite. -- Phillip- 
site.  —  Cubane. 

Cuproplombite. 

Zorgite. 

Épigénite.  —  Enargite.  —  Glarite.  —  Famatinite. 

Cuivres  gris  (Panabase,  Tennantite).  — Stylotype. 

Bonrnonite. 

Patrinite.  —  Wittichénite.  —  Binnite.  —  Klaprothite. 
Wolfsbergite.  —  Emplectite.  —  Guéjarite. 

Oxydes.  —  Cnprite. 

Ténorite.  —  Mélaconite. 

Oxychlorure  hydraté.  —  Atacamite. 

Carbonates.  —  Chessylite.  —  Malachite. 

Sulfates.  — Ghalcantite.  — Brochantite.  —  Langite. 

Cyanochroïte.  —  Linarite.  —  Galédonite. 

Chromate.  —  Yauquelinite. 

Sélénite.  —  Ghalcoménite. 

Ferrite.  —  Delafossite. 

Phosphates^  Arséniates^  etc.  —  Liebethenite.  —  Olivé- 
nite.  —  Volborthite.  —  Tagilite.  —  Euchroïte.  —  Eri- 
nite.  —  Lunnite.  —  Pseudomalachite.  —  Ehlite.  — 
Tirolite.  —  Motramite.  —  Aphanésite. 

liroconite.  —  Chalcophyllite.  —  Mixité.  —  Ghalco- 
lite.  —  Zeunérite. 

Arsénite.  —  Trippkéite. 

Tome  XY,  1889.  li 


I 


178  PROaRAMMES   DES   COURS 


8*  ARGENT. 

Argent  natif. 

Amalgames.  —  Arquérite. —  Amalgame. 

Sulfures j  Séléniures^  etc.  —  Simples.  —  Argyrose.  — 
Acanthite. 

Dyscrasite. 

Argent  sélénié. 

Hessite. 

Doubles.  —  Stroméyerite.  —  Jalpaïte.  — Eucairite.  — 

Sternbergite.  —  Frieséite.  —  Argentopyrite. 

Polyargyrite.  —  Folybasite.  —  Stépbanite.  —  Argents 
ronges  (Pyrargyrite,  Proustite).  —  Freieslebenite.  — Dia- 
phorite.  —  Miargyrite.  —  Xanthocon. 

Chlorures^  etc.  —  Cerargyrite.  —  Bromargyrita.  — 
Embolite. 

lodargyrite.  —  lodobromite. 

9*  OR. 

Or  natif. 

Amalgame  d'or. 

Tellurures.  —  Sylvanite.  —  Krennérite.  —  Nagyagite. 

iO»  PLATINE. 

Platine  natif. 
Arséniure.  —  Speri^lite, 

il'*  IRIDIUM,  OSMIUM,  PALLADIUM,   RUTHÉNIUM. 

Iridium  natif.  —  Palladium  natif. 
Osmiures  d*iridium. 
Sulfure.  —  Laurite. 


DE  L  ÉCOLE   NATIONALE   DES   MINES.  179 

341*  Leçon» 

III.  SUicatecu 

I,  SILICATES  ANHYDRES. 

1*  SILICATES   ANHYDRES  A  BASE   DE  SEXQUIONIDE. 

IndaloQsite.  —  Disthène.  —  Sillimanite. 

Topaze. 

Dumortiérite. 

Xénolite.  —  Eulytine.  —  Agricolite. 

2®   SILICATES  ANHYDRES   A   BASE    DE   PROTOXYDE. 

SILICATES  BIBASiQUES. 

Péridots  (Olivine,   Forstérite,  Fay alite,   Téphroïte, 
Rnébelite ,  Monticellite  )• 
Homite. 

Willémite.  —  Phénacite. 
Helvine.  —  Banalité. 


as*  et  ao*  Leçoi 

SILICATES  H0N0BA8IQUES. 

Groupe  pyroocénique .  —  Rhodonite. 

Wollastonite. 

Bronzites  (Enstatite,  Bronzite,  Hypersthène). 

Pyrozènes  (Diopside,  Mals^colite,  Diallage,  Hédenber- 
gite,  Augite). 

Groupe  amphibolique .  —  Anthophyllite.  —  Gédrite.  — 
Amphibole-Anthophyllite.  —  Grunerite. 

Amphiboles  (Trémolite,  Actinote,  Hornblende,  Parga- 
site,  Ouralite,  Asbeste,  Néphrite). 

3*    SILICATES    ANHYDRES  CONTENANT  DES  SESQUIOXYDES 

ET  DES   PROTOXYDES. 

PYROXÉNIDES  ET  AMPHIBOUDES. 

Pyroxénides.  —  Achmite.  — Œgirine.  —  Babingtonite. 
—  Jadéite.  —  Triphane. 


180  PROGRAMMES   DES   COURS 

Amphibolides.  —  Arfvedsonite.  —  Crocidolite.  —  Glan* 
eophane.  —  Gossyrite. 

39<  et  3ÉI*  Leçons* 

SILICATES  BLANCS  D'aLUNINE  ET  PROTOXYDE  (CHAUX  ET  ALCALIS). 

Feldspaths.  —  Orthose  et  microcline. 

Orthose  sodique. 

Hyalophane. 

Albite.  —  Anorthite.  —  Mélanges  d*albite  et  d*anorthite 

(Oligoclase,  Andésine,  Labrador,  Bitownite). 

Felrfspathides .  —  Pétalite. 

Amphigène. 

Néphélines  (Néphéline,  Davyne,  Cancrinite,  Microsom- 
mite). 

Sodalite. 

Noséanes  (Noséane,  Haûyne,  Lapis-Lazuli). 

Divers.  —  Wernérites  (Méionite,  Paranthine,  Dipyre). 

Sarcolite.  —  Hélilite.  —  Gehiénite. 

Hilarité. 

30"  Leçon* 

SILICATES  COLORÉS  DE  SESQUIOXTBES  ET  DE  PROTOXTDES. 

Grenats  (Alinandin,  Pyrope,  Spessartine,  Grossulaire, 
Mélanite,  Ouvarowite). 
Epidotes  (Epidote,  Zoïsite).  —  Idocrase. 
Orthite.  —  Gadolinite. 

Gordiérite.  —  Staurotide.  —  Saphirine.  —  Liévrite. 
Émeraude. 

4M^  Leçon*. 

BIICAS. 

Hnscovites  (Paragonite,  Muscovite,  Lépidolite). 
Biotites  (Biotite,  Phlogopite,  Zinnwaldite). 


DB  l'école   nationale    DES   MINES.  181 


II.  SILICATES  HYDRATÉS. 

1^  SIUGATES  HYDRATÉS  A  BASE  DE    SEXQUIOXTDE 

ET  DE   PROTOXYDE. 

Un  Clivage  très  facile.  —  Margarite, 
dintonites  (Ghoritolde,  Xantophyllite,  Brandisite,  Glin- 
tonite). 

Chloritas  (Pennine,  Glinochlore,  Ripidolite). 
Divers.  —  Prehnite.  —  Euclase.  —  PoUux. 
Gérite. 

«!•  et  4»  Leçons. 

Zéolites.  —  Thbmsonite.  —  Edingtonite, 
Hésotypes  (Mésotype,  Scolësite,  Mésolite). 
Lanmontite. 

Gismondine.  —  Faujasite.  —  Analcime.  —  Eudnophite. 
^-  Christianite.  —  Harmotome. 

Chabasies  (Léyyne,  Gmélinite,  Ghabasie,  Phacolite). 
StiUite.  —  Henlandite.  —  Epistilbite.  —  Brewstérite 

2^  SILICATES  HYDRATÉS  A  BASE   DE   PROTOXYDE. 

Dioptase.  —  Bertrandite.  —  Pectolite. 
Talc. 

Magnèsite.  —  Gamiérite.  —  Gymnite.  -*-  Serpentine. 
—  Chrysotile.  —  Antigorite.  —  Marmotite. 
Bastite. 

Apophyllite.  —  Okénite. 
Ghrysocolle. 

3*  SIUGATES  HYDRATES  A  BASE   DE  SEXQUIOXYDE. 

Ânthosidérite. 

Pyrophyllite. 

Argiles. 


t 


182  PROGRAMMES  DES  COURS 

m.  SILICATES  CONTENANT  DES  ACIDES  DIVERS. 

I 

1*  FLUOR   OU   CHLORO-SILICATE. 

Fluor.  —  Topaze  (Rappel). 
Leucophane.  —  Mélinophane. 
Humite  (Rappel). 
Chlore.  —  Pyrosmalite.  —  Friedelite. 

2**   SULPOSILIGATES. 

Helvine  (Rappel).  —  Banalité  (Rappel). 

3®  SILICOBORATBS. 

Base  protoxyde.  —  Anhydres.  Danburite  —  Homilit«. 

Hydraté.  Datolite. 

Bases  sesquiox.  et  protox.  — Tourmaline. 

Azinite. 

4®   SILICO-ZIRCONATES-TITANATES-NIOBATES,  ETC. 

Sphène. 

Zircon.  —  Auerbachite. 

Eudyalite.  —  Wôhlerite.  —  Gatapléite. 

Mosandrite.  —  Rinkite. 

Thorite. 


DE  l'École  nationale  des  mines.  183 


COURS  DE  PALÉONTOLOGIE. 

M.  DOUVILLÉ,  ingénieur  en  chef  des  mines,  Professeur. 


1»  Leçon. 

OBJET  DU  COURS. 

Histoire  des  êtres  vivants  depuis  la  période  cosmique 
jusqu'à  Tépoque  actuelle.  Apparition  possible  et  probable 
de  la  vie  dès  que  la  surface  du  globe  a  atteint  la  tempéra- 
ture de  70*. 

Conservation  de  certaines  parties  des  organismes  vi- 
vants par  leur  enfouissement  dans  les  sédiments  en  voie 
de  formation  ;  modifications  dans  leur  nature  par  la  fossi'- 
Usation. 

Age  relatif  des  fossiles  :  les  faunes  se  succèdent  partout 
dans  le  même  ordre  ;  Téchelle  des  terrains  représente  la 
chronologie  géologique. 

La  dernière  période  est  la  période  actuelle  ;  l'étude  des 
animaux  fossiles  ne  peut  être  séparée  de  celle  des»  ani- 
maux vivants  ;  la  paléontologie  emploie  les  mêmes  mé- 
thodes de  classification  et  de  nomenclature  que  Thistoire 
naturelle. 

Distribution  du  règne  animal  en  ses  embranchements, 
classes  et  ordres.  Les  ordres  se  divisent  eux-mêmes  en 
familles,  genres  et  espèces. 

Nomenclature  binominale  par  le  nom  de  genre  et  le 
nom  d'espèce. 

La  paléontologie  met  en  évidence  les  modifications  suc- 
cessives éprouvées  dans  la  série  des  temps  géologiques 
par  les  animaux  et  les  végétaux  ;  elle  permet  ainsi  de  re- 
constituer Yhùtoire  des  êtres  vivants. 


184  PROGRAMMES  DES   COURS 

a*  EieQOii* 

Emliraiichemeiit  des  Vertébrés. 

CLASSE  DES  MABIMIFÈRES. 

Les  formes  anciennes  (dès  le  trias)  se  rapprochent  des 
Didelphes.  Le  grand  développement  des  mammifères  ne 
se  prononce  qu'à  partir  du  tertiaire. 

Le  squelette  est  seul  conservé  ;  ses  parties  les  plus  im- 
portantes sont  les  extrémités  des  membres  et  le  système 
dentaire. 

Onsuieulés  :  extrémités  du  type  pentadactyle. 

Primates  :  l'étude  des  produits  de  Tindustrie  humaine 
(silex  taillés)  permet  d'établir  la  chronologie  de  la  période 
diluvienne. 

Carnassiers  :  Simplification  progressive  du  système  den- 
taire amenant  la  réduction  des  molaires  à  deux. 

Chiroptères;  Insectivores;  Rongeurs. 

Proboscidiens ;  doivent  être  rapprochés  des  rongeurs  : 
Dinotherium}  Mastodon,  Elephas. 

Édentés. 

Omgdiém  :  1^  Ëxti'émitésdutypepérissodactyle  (doigts 
en  nombre  impair).  —  Ordre  des  Jumentés  :  Coryphodon  à 
5  doigts;  Tapiridés  (Lophiodon,  Pachynolophus,  Tapirus) 
et  Rhinocéridés  à  3-4  doigts  ;  Paléotheridés  (Paleotherium^ 
Paloplotherium,  Anchitherium)  &  3  doigts;  Éqtddés  (Hip- 
parion,  Equus)  à  3-1  doigts. 

2®  Extrémités  du  type  artiodactyle  (doigts  en  nombre 
pair). —  Ordre  des  Bisulques:  5t/icfes(Ghœropotamus,Ân- 
thracotherium,  Sus),  Cœnotheridés  (Dichobune,  Gœnothe- 
rium)  à  4  doigts  ;  Anoplothéridés  (Anoplotherium,  Xipho- 
don)  à  2  doigts  entièrement  distincts. 

Ruminants  à  2  doigts  partiellement  soudés  (métacarpiens 
et  métatarsiens)  :  Moschidés  (Gelocus,  Hyœmoschus,  Dre« 


DE   l'école   nationale  DES  MINES.  185 

xnotherinm);  Bovidés  (Âmphimoschus,  Antilope,  Bos,  etc.); 
Cervidés  (Dicrocenis,  Cervus);  Camélidés. 

4*  Leçon* 

Les  Mammifôres  marins  constituent  un  groupe  hétéro- 
gène, correspondant  à  une  adaptation  particulière  de  cer- 
tains des  types  précédents.  1^  Carnivores  :  Phoques ^  Ce-- 
iacés  (Squaladon,  Cachalot,  Baleine);  2^  Herbivores.: 
Sirémens  (Halitherium). 

Les  Marsupiaux  constituent  une  sous-classe  parallèle 
à  celle  des  Mammifères  placentaires  :  Multidentés^  car- 
nassiers et  insectivores  (Dromatherium  du  trias,  Amphi- 
therium,  Phascolotherium  de  TOolithe,  Spalacotherium 
du  Purbeck,  Peratherium  du  Tertiaire)  ;  Paucidentés  her- 
bWores  (Microlestes,  Tritylodon  du  Trias,  Plagiaulax  du 
Purbeck,  Neoplagiaulax  du  Tertiaire.) 

CLASSE  DES  OISEAUX. 

Certaines  formes  fossiles  présentent  des  caractères 
anormaux  qui  les  rapprochent  des  Reptiles  :  type  à  longue 
queue  (Àrchseopteryx)  ;  type  à  bec  garni  de  dents  (Hespe- 
romis,  Ichthyomis). 

Gastomis,  iEpyornis,  Aptéryx. 

s*  Lieçoii* 

CLASSE  DES  REPTILES. 

1®  Sous-classe  des  Amphibiens  ;  Ordre  des  Paleobatra- 
ciens  :  Branchiosauridés  (Protriton)  ;  Archegosauridés 
(Ârchegosaurus ,  Actinodon);  Lahyrinthodontes  (Masto- 
doDsaurus,  Chirotherium). 

2*  Reptiles  proprement  dits  : 

Ordre  des  Paléolaceriiens  (Aphelosaurus,  Proterosau- 
rus). 

Ordre  des  Paléocrocodiliens  :  Bélodontidés  ;  Tekosau^ 
rid&  (Teleosaurus,  Steneosaurus,  Machimosaurus),  à  ver- 
tèbres biconcaves  ou  convexo-concaves. 


186  PROGRAMMES  DES  COURS 

Ordre  des  CrocodilienSj  à  vertèbres  concavo-convexes. 

Ordre  des  Chéloniens. 

Ordre  des  Ophidiens. 

Ordre  des  Dinosauriens  :  Megalosauridés ;  Iguanodon* 
tidés;  Dicynodontes  (Galesaurus,  Cynodraco,  Dicynodon, 
Oudenodon). 

Ordre  des  Pterosauriens  (Ramphorhynchus,  Pterodac- 
tylus,  Pteranodon). 

Les  Enaliosauriens  ou  Reptiles  nageurs  constituent, 
comme  les  mammifères  marins,  un  groupe  hétérogène 
correspondant  à  une  adaptation  spéciale  de  types  très  di- 
vers. 

Ordre  des  Ichthyosaurie'ns. 

Ordre  des  Plesiosauriens  (Nothosaurus  et  Simosaurus 
du  Trias,  Plesiosaurus ,  Pliosaurus  et  Polyptychodon , 
Placodus ,  etc.). 

Ordre  des  Mosasauriens. 


CLASSE  DES  POISSONS. 

Ordre  des  Chondroptérygiens  ;  sous-ordre  des  Plagios- 
tomes  :  Selacidés^  sans  Ichthyodorulithes  (Carcharias, 
GoraX;  Galeocerdo,  Notidanus,  Hemipristis,  —  Otodus, 
Oxyrhina,  Lamna)  ou  avec  Ichthyodorulithes  (Onchus, 
Hybodus,  Psammodus,  Strophodus,  Acrodus,  Ptychodus, 
Gestracion);  Rajidés  (Pristis,  Raja,  Myliobatis). 

Sous-ordre  des  Holocéphales  ;  (7AtWrtd&(Rhynchodu8, 
Ischyodus). 

OrdredesZ)2pno^5(Geratodus,Protopterus,Lepidosiren). 

Ordre  des  Ganoîdes  :  Ctenodiptéridés;  Ganoïdes  cycli" 
fères  (Holoptychius,  Dendrodus);  Ganoîdes  rhombifères 
(Polypterus,  Lepidosteus,  Lepidotus,  Amblypterus,  Paleo- 
niscus,  Megalichthys)  ;  Picnodontidés ;  Ganoîdes  cuirassés; 
Placodermes  (Gephalaspis,  Pteraspis,  Pterichthys,  Aste* 
rolepis,  Goccosteus). 


DE  L'eGULE   nationale  DES   MINES.  187 

Ordre  des  Téléostéens. 
Ordre  des  Cyclostomiens. 
Ordre  des  Leptocardiens. 

Embranchemeiit  des  Annelés. 

Le  corps  est  composé  de  la  succession  d*une  série  d'aR- 
ne^ox  on  métamères. 

Sout'-embranchement  des  Articulés. 
!•  Trachéens  : 

CLASSE  DES  INSECTES. 

(Paleoblattina  du  Silarien  moyen,  Phasmiens  et  Blattes 
du  terrain  houiller,  Libellules  de  Solenhofen,  Insectes 
d'Aiz,  Insectes  de  Tambre), 

CLASSE  DES  MYRIAPODES  ET  DES  ARACHNIDES. 

(Paleophonus  et  Proscorpius  du  Silurien  supérieur. 
2^  Branchifères  : 

CLASSE  DES  CRUSTACÉS. 

Ordre  des  Décapodes  :  Macroures  (Pemphyx  Lesueuri), 
Brachyures  et  Anomoures. 

Ordre  des  Isopodes  et  des  Amphipodes. 

Ordre  des  Mérostomiens  y  comprenant  des  types  anciens 
moins  spécialisés,  et  encore  représenté  par  la  Limule 
(Sous  ordre  des  Xipkosures) . 

Sous-ordre  des  Euryptères  (Limuloidés,  Euryptéridés, 
Harpidés). 

Sous-ordre  des  Trilobites;  composition  du  têt;  la  dis- 
position des  pattes  céphaliques  rappelle  tout  à  fait  celle 
que  Ton  observe  dans  les  sou87ordres  qui  précèdent.  jPa- 
radoxidés  (Paradoxides,  Sao,  Gonocephalites,  Olenus)  ; 
Cah/ménidés  (Galymene,  Homalonotus). 


188  PROGRAMMES   DES  COURS 

Phacopidés  (Phacops,  Dalmania,  Cryphaeus)  ;  Proétidés 
(Proetus,  Phillipsia)  ;  Illœnidés  (lUœnus,  Bumastus)  ;  Z,i- 
chasidés;  Asaphidés  (àsaphus,  Isotelus^  Ogygia];  Trinu^ 
cléidés. 

Cérauridés  (Ceraurus,  Placoparia);  AcidaspidéSj  Gol* 
dndés. 

Agnostidés. 

Crustacés  bivalves  :  Ordre  des  PhyUopodes  (Leptostra- 
ces,  Phyllocaridés,  Esthéridés). 

Ordre  des  Ostracodes  :  Cythéridés  (Cythere,  Primitia, 
Beyrichia,Leperditia);  Cypridinidés  (Gypridina,  Entomis); 
Cypridés  (Paleocypris,  Cypris). 

Crustacés  multivalves  :  Ordre  des  Cirripèdes  (Lepas, 
Scalpellum,  PoUicipeS;  Balanus). 

Sous-embranchement  des  Vers. 

Parait  représenter  un  type  très  ancien  et  ayant  des 
affinités  non  seulement  avec  les  annelés  et  peut-être 
môme  avec  les  animaux  supérieurs,  mais  encore  avec  les 
Mollusques  et  les  MoUuscoides ,  au  moins  au  point  de 
vue  embryogénique. 

CLASSB  DBS  ANNÉLIDES. 

Ordre  des  Tubicoles  ou  SerpuUdes  (Serpula,  Galeola- 
ria,  Spirorbis,  Vermilia,  Ditrypa). 

ConodorUes. 

Empreintes  physiologiques  :  TigilliteSy  Cruziana  [^MO' 
bites),  Oldhamia. 

lO*  Leçon* 

Embranehament  des  MoUiuqaes. 

CUSSE  DBS  CÉPHALOPODES. 

Ordre  des  Dibranches  ;  sous-ordré  des  Octopodes  :  Oe« 
topodidés  et  Argonautidés. 


DE   l'école   nationale   DES  MINES.  189 

Sous-ordre  des  Décapodes  :  Loligmidis  (Sepioteuthis, 
Beloteuthis,  Geoteuthis,  etc.);  Sépiidés  (Belosepia);  Sjri- 
rulidés  (Spirula,  Spirulirostra,  fieloptera,  Vasseuria). 

BelemnUidés  (Pachyteuthis,  Megateathis,  Dactyloteu- 
this,  Belemnopsis,  Pseudobelus,  fielemnites,  —  Gonio-  \ 

tenthis,  Âctinocamax,  —  Duvalia);  Aulacocératidés.  [{ 

• 

Soas-ordre  des  Àmmonées  :  tribu  des  Clyméninés. 

Tribu  des  Goniatinés  (Anarcestes,  Tomoceras,  Âganides,  : 

Goniatites,  SandbergeroceraSi  Prolecanites,  Belocelras,— 
Bactrites). 

Tribu  des  Ammonitinés  :  Arce$tictés{kTcesteBj  Cyclolo-» 
bus,  Lobites);  Phylloceratidés  (Monophyllites,  Phyllo- 
ceras,  Rhacophyllites). 

49*,  43".  et  14*  Leçons. 

Pinacoceratidés  (Piuacoceras,  Beneckeia;  Sagecérati" 
dés  (Mediicottia,  Sageceras)  ;  Lytocératidés. 

Cera/tVtc2^5(Xenodiscus,Tirolites,  Geratites,  BalatoniteSi 
Trachyceras)  ;  Psilocératidés. 

Harpocératidés  (Arietites,  Echioceras,  Gycloceras, 
Grammoceras,  Lioceras,  Hildoceras,  Ludwigia,  Ham- 
matoceras,  Sonnlnia)  ;  Oppéliidés  (Lissôceras,Neumayria, 
Oppelia). 

Amalthéidés  (Schlotheimia,  Polymorphites,  Amaltheus, 
Oxynoticeras). 

Aegocératidés  (Aegoceras,  Lîparoceras,  Deroceras); 
Stéphanocératidés  (Galoceras,  Stephanoceras,  Reineckia, 
Sphœroceras,  Morphoceras,  Macrocephalites,  Gardioce- 
ras);  i)ac/y /toc^rû/tcfe5(Dactylioceras,  Perisphinctes,  Pel- 
toceras,  Parkinsonia,  Pictonia,  Waagenia,  Aspidoceras). 

Cosmocératidés, 

IK*  Eieçon* 

Acanthocératidés ;  Holcostéphanidés  :  Hoplitidés  (Ho* 
plîtes,  Sonneratia,  Prionocyclus,  SchlOnbachia). 


r 

■ 


190  PROGRAMMES  DES   COURS 

Les  ammonites  à  enroulement  irrégulier  forment  un 
groupe  hétérogène  dont  les  éléments  doivent  être  ratta- 
chés aux  familles  précédentes  (Scaphites,  Macroscaphites, 
Pictetia,  Hamulina,  Ptychoceras,  Baculites,  Âncyloceras, 
Toxocera^y  Helicoceras,  Hamites,  Anisoceras,  Hetero- 
ceras,  Turrilites). 

Ordre  des  Tétrabranches  (Nautilides)  ;  Anatomie  du 
Nautile. 

Nautilides  (Nautilus,  Genoceras,  GymatoceraSi  Tre- 
matodiscus,  Hercoglossa,  Aturia). 

Gyrocératidés  (Gyroceras,  Ophidioceras,  Gyrtoceras, 
Phragmoceras,  Trochoceras). 

Orthocératidés  (Orthoceras,  Endoceras,  Actinoceras, 
Gomphoceras), 

CLASSE  DES  GASTROPODES. 

Sous-classe  des  multivalves  :  Chitonidés  (Eochiton). 

Sous-classe  des  Univalves  :  V  ordre  des  Gyclobranches  : 
Patellidés  ; 

2*  Ordre  des  Prosobranches  ;  sous-ordre  des  Scuti- 
branches  :  I,  Fissurellidés  (Bellerophon,  Porcellia,  Emar-^ 
ginula,  Rimula,  Fissurella)  ;  II,  Turbimdés  (Murchisonia^ 
Pleurotomaria,  Haliotis,  —  Turbo,  Trochus,  Dauphinula, 
Horiostoma);  III,  Phasianellidés;  IV,  Neritidés  (Naticop* 
sis,  Naticella,  Neritina,  Nerita,  Yelates,  Neritopsis); 

3**  Ordre  des  Pectinibranches  :  I,  Capulidés  (Orthony- 
chia,  Platyceras,  Acrocylia,  Onustus,»  Calyptraa,  Xeno« 
phora,  Hipponyx  ;  II,  Solariidés  (Evomphalus,  Straparol- 
lus,  Bifrontia,  Solarium);  III,  lAttorinidés  (Holopea, 
Littorina,  Eucyclus,  Purpurina). 


IV,  Paludinidés   (Vivipara,    Tylostoma,     Bythinia); 
V,  AmpuUariidés  ;  VI,  Hydroàiidés  (Hydrobia,  Nystia, 


1 


DE   L'âCOLS  NATIONALE  DKS   MINES.  191 

Pyrgula,  Pyi^dium)  ;  VII,  iVii^fcirf^s(Pseu(iamaura,  Amau- 
ropsis,  Ampullina,  —  Gyrodes,  —  Naticina,  Natica,  Des- 
hayesia,  —  Cepatia);  VIII,  Pseudomélaniidés  (Pseudome- 
lania,  Bourguetia,  Bayania);  IX,  Méianiidés  (Melania, 
Melanopsis)  ;  X,  Turritellidés  (iLoxonema,  Turritella,  Me- 
salia,  Protoma);  XI,  Vermétidés;  XII,  Scalariidés; 
XIII,  Pyramidellidés ;  XIV,  Eulimidés;  XV,  Rissoidés; 
XVI,  Cérithidés  (Cerithium,  Campanile,  Bittium,  —  Pi- 
renella,  Potamides,  Lampania);  XVII,  Nérinéidés  (Neri- 
nea,    Ptygmatis,    Trochalia,     Itieria,    Cryptoplocus)  ; 

19*  Leçon» 

XVIII,  Chenopidés  (Spinigera,  Anchura,  Rostellaria, 
Alaria,  Harpagodes,  Malaptera,  Chenopus)  ;  XIX,  Sirom- 
bidés  (Strombus,  Pterocera,  Terebellum,  Seraphs);  XX, 
Purpuridés  (Purpuroidea,  Purpura)  ;  XXI,  Volutidés  (Mitra, 
Voluta,  Cryptochorda,  Harpa)  ;XXn,  Doliidés;  XXIII,  Cy- 
préidés;  XXIV,  Olividés  (Oliva,  Ancillaria)  ;  XXV,  Coni- 
dés;  XXVI,  Bticcinidés  (Buccinum,  Nassa,  Terebra)  ; 
XXVII,  Muricidés;  XXVIII,  Ftisidés  (Fusus,  Tudicla,  Me- 
longena,  Neptunea,  Fasciolaria,  Pleurotoma). 

4®  Ordre  des  Pulmonés.  Ce  groupe  paraît  hétérogène, 
comme  en  général  tous  ceux  qui  correspondent  à  une 
adaptation  à  des  circonstances  spéciales  :  I,  Hélicidés  (Hé- 
lix, Bulimus,  Achatina,  Lychnus,  Pupa,  Clausilia); 
IL  Limnéidés  (Limnea,  Physa,  Planorbis,  Auricula); 
m,  Cyciosiomidés. 

5®  Ordre  des  Opisthobranches  ;  sous-ordre  des  Nudi-- 
branches;  sous-ordre  des  Tectibranches  :  I,  Bullidés; 
II,  Actionidés  (Acteonina,  Acteon,  Acteonella,  Volvulina, 
Avellana,  Ringicula). 

6^  Ordre  des  Scaphopodes  (Dentalium). 

CLASSE  DES  PTÉROPODES. 

(Tentaculites,  Hyolites,  Gonularia). 


192  PROGRAMMES   DES  COURS 


I 
dO*  et  81*  Lieçoiub  j 


CLASSE  DES  LAUELLIBRANGHES. 


1*  Ordre  des  Taxodontes  :  I,  Arcidés  (Arca,  GucuUea, 
Pectunculus,  Limopsis)  ;  II,  Nuculidés  (Nucula,  Redonia, 
CucuUella,  Leda). 

2*  Ordre  des  Dysodontes  :  I,  Ptérinéidés;  II,  Avicu- 
lidés  (Monotis,  Daonella,  Halobia,  Àvicula);  III,  Inocéra" 
nddés  (Gervillia,  Hœrn^sia,  Inoceramus,  Aucella). 

IV,  Pectinidés  (Aviculopecten,  Chlamys,  Neithea,  Pec- 
ten);  V,  Limidés  (Plagiostoma,  Lima,  Gtenostreon); 
VI,  Spondylidés  (Spondylus,  Plicatula);  VII,  Ostréidés 
(Liogryphea,  Pycnodonta,  Ostrea, — Lopha,  Alectryonia, 
—  Exogyra,  —  Heligmus). 

VIII,  Mity lidés  (Mitylus,  Modiola);  Congériidés  [Dveis- 
sensia). 

3**  Ordre  des  Cryptodontes  (Paléoconques)  :  I,  Antù 
pkuridés  (Antipleura,  Pleurodonta,  Prœlucina)  ;  II,  Car* 
diolidés  (Gardiola);  III,  Posidoniidés ;  IV,  Grammy sidés; 
V,  Pholadellidés  ;  VI,  Pholadomyidés  ;  VII,  Arcomyidés 
(Arcomya,  Goniomya). 

4"  Ordre  des  Desmodontes  :  I,  Pleuromyidés ;  II,  Ce* 
romyidés  (Geromya,  Gresslya);  III,  Myidés  (Mya,  Gor- 
bula);  IV.  Thradidés;  V.  Mactrides. 


m 

5**  Ordre  des  Hétérodontes  :  I,  Trigonidés  (Lyrodesma, 
Schizodus,  Myophoria,  Trigonia). 

II,  Cardiidés  (Gonocardium,  Gardium);  III,  Carditidés 
(Megalodon,  Prœconia,  Pachyrisma,  Gardita);  IV,  Cha* 
midés  (Diceras,  Heterodiceras,  Requienia,  Toucasia,  Apri- 
cardia,  Ghama.  —  Monopleura,  Polyconites,  Gyropleura, 
Horiopleura,  Gaprotina,  Gaprina,  Gaprinula,  Plagiopty- 
chus,  Hippurites,  Vaccinites,  —  Radiolites,  Sauvagesia, 
Ichthyosarcolithus,  Biradiolites,  Lapeyrousia)  ;  V,  Luci* 


DE   L'éCOLB  NATIONALE   DBS  MINES.  193 

nidés;  VI,  Caridinidés;  VII,  Astartidés  (Astarte,  Gras- 
satella]  ;  VIII,  Cyrémdés;W^  Cyprmidés. 
X,  Vénéridés  (Venus,  Cytherea). 

Sons-embranchement  des  Mollnscoides. 

CLASSE  DES  BRAGHIOPODES. 

1^  Ordre  des  Inarticulés  :  I,  Lmgulidés  (Lingula,  Obo- 
lus,  Discina);  II,  Craniidés. 

2*  Ordre  des  Articulés  :  I,  Orthisidés  (Orthis,  Ortho- 
tetes,  Leptsena,  Strophomene)  ;  Il  y  Productidés  (Ghonetes, 
Productus);  III,  Pentaméridés  ;  IV,  Rhynchonellidés  (Atry- 
pa,  Rhynchonella,  Acanthothyris). 


y^  Spiriféridés  (Spirifer,  Spiriferina,  Uncites,  Athyris, 
Retzia,  Meristella,  Merista)  ;  VI,  Térébratulidés  (1*  Tere- 
bratulinés  :  Dielasma,  Terebratula,  Liothyrina,  Dictyo- 
thyris,  Glossothyris,  Pygope,  Terebratulina  ;  — 2*  Wald- 
heimiinés  :  Gœûothyris,  Zeilleria,  Aulacothyris,  Eudesia, 
Waldheimia,  Terebratella,  Megerlea,  Kingena,  Magas). 

VII,  Argiopidés  (Stringocephalus,  Argiope,  Thecidea). 


CLASSE  DES  BRYOZOAIRES. 

1^  Ordre  des  Cyclostomes  ou  Tubulinés  (Stromatopora, 
Proboscina,  Reptotubigera,  Berenicea,  Discosparsa,  De- 
francia,  Diastopora,  Filisparsa,  Idmonea,  Spiropora,  Te* 
rebellaria,  Nodelea,  Osculipora,  Fasciculipora,  —  Acan- 
thocladia,  Pseudohomera ,  Penniretepora ,  Fenestella, 
Archimedes,  Ptylodictya). 

2*  Ordre  des  Chilosiomes  ou  Cellulinés  (Hippothoa, 
Membranipora,  Lepralia,  Retepora,  Ëschara,  Biflustra, 
Gellepora,  Lunulites,  Vincularia). 

Le  troisième  ordre,  celui  des  Faraminés^  parait  devoir 
être  attribué  en  grande  partie  aux  Hydrocorallines. 

Tome  XV.  1889.  13 


1^  PRQWAIfMRft  BS$  GûUitS 


Sous-embranchement  dtfs  ËobinodemMi. 

CLASSE  DES  ÀSTÉAIDES. 

Ordres  des  Stelléridûs  et  des  Ophiures. 

CUSSB  iUES  ClUNOÏQfS. 

Ordres  des  Blaetoldes  (Pentreoûtes),  des  Cystides  et 
des  Eucrinoïdes  :  I,  Encrinidés;  II,  AfiioçrirUdés  (Apio- 
crinus,  Millericrmus  )  ;  III,  Pentacrinidés  ;  IV,  ComcUu^ 
lidéê  (Antedon)  ;  Y»  Te$sellés  (liarsupites}. 

cuMB  D«a  flOûoviwiuyHk 
CLASSE  usa  tcnraMS. 

1"*  Ordre  dôs  Réguliers  :  Sous-ordre  des  Paléchinides 
(Melonites)  ;  sous  ordre  des  JEuécAinides  :  I,  Ctdaridés 
(Cidaris,  Hemicidaris);  II,  Salémdés{&alemay  Acrosalenia); 
III,  Diadématidés  (Hypodiadema,  Diademopsis,  Pseudo- 
diadema,  Pedina,  Cyphosowaj,  Glypticus^  Acrocîdaris). 


2""  Ordre  des  irréguliers  :  I,  EchiMeomdés  (Pygaster, 
Holectypus,  Disooldea,  Edûnoconas)  ;  11^  Chfpéasùidés 

(Glypeaster,  Scutella,  Amphiope);  III,  Cassidulidés  (Gale- 
ropygus,  Hyboclypeus,  Glypeus,  Echinobrissus,  Pygurus, 
Echinanthus ,  Echinolampas)  ;  IV,  Collyritidés  (CoUyrites, 
Dysaster,Metaporhînus);  V,  Echtnocorydés  (Holaster,  He- 
mipneustes,  Echinocorys)  ;  VI,  Spatangtdés  (Echinospa- 
tangus,  Epiaster,  Hemiaster,  Mîcraster,  Lînthia,  Schi- 
zaster,  Euspatangus). 

Sous^mbranchement  des  MédoiOÎAML 

GlbASSS  MS  f^|ir^>yi?g- 
GMSSE  AES  «imOlutelISES. 

1^  Ordre  des  Gampanulaûrea, 

2''  Ordre  des  GrapêaUiAidés  (ICcmogiftptuSB  Bîplograp- 
tus,  etc»). 


DE   L'iCQUB  NA.TIONALB  DUS  MINES.  195 

3^  Ordre  des  Hydrocorallines  (Hydractinia,  Stromato- 
pora,  Millepora,  Axopora,  ÂUopora,  Chryptohelia,  Sty* 
laster).  Cet  ordre  comprend  en  outre  très  probablement 
les  Cérioporidés  et  les  Chœtetidés  (Ghœtetes,  Monticuli- 


EflAraBchtmaiit  des  2oopli]rtes. 

CLASSE  DBS  POLYPIERS. 

1*  Ordre  des  Alcyonaires  :  I,  CoralRdés  (Gorallium); 
n,  Tubiporidés  (Tubipora,  Aulopora,  Syringopora,  Ha* 
îysîtes);  III,  Favositùiés;  lY,  HéKoporidés  (Heliopora, 
Heliolites}. 

2^  Ordre  des  Zoanthaires  hexagonaux  :  I^  Turbinolidés 
(Turbinolinés  :  Turbinolia,  Flabellum  ;  —  Caryophyllinés  : 
Cariopbyllia,  Discocyathns  —  Tro«choçyathinés  :  (Trocho- 
cyathus,  Thecocyathus)  ;  U^  Eupsammidés  (Eupsammia, 
Stephanophyllia ,  Dendrophyllia)  ;  III,  Oculvùdés  (Enal« 
lohelia,  Oculina);  IV,  Eusmilidés  (Axosmilia,  Pleuro- 
smilia,  Trocosmîlia,  —  Eusmilia,  Bhipidogyra^  Stylina)  ; 
Y,  Astréidés  (Montlivaultia,  Thecosmîlia,  Aspidiscus, 
Meandrina,  Astrea,  Stylaatfea,  Isastrea);  YI,  Fungidés 
(Lophosérînés  :  Cyololites,  Trochosena^  Gyatboaeris, 
Thamnastrea  ;  —  Funginés  :  Fungia,  Micrabacia,  Anaba- 
cia);  YII,  Poritidés  (Vorite^f  Litharea,  Protarea,  Stylarea, 
Pleurodictyum,  Madregpora}. 

3^  Ordre  des  Zoanthaires  tétragonaux  :  I,  Cyatkaxmi^ 
dés  (Gyathaxonia);  II,  Zaphrentidés  (Amplexus,  Strepte- 
lasma,  Zaphrentis};III,  Cyathophyiiidé&  (GyathopbyUuiQf 
Omphyma);  lY,  Cystiphyllidés  (Gystiphyllum);  Y^GoniO'^ 
phyUidés  (Goniophyllum ,  Galceola). 

Ml*  Leçon. 

CLASSE  DBS  SPONGIAIRES. 

(Monactinellides,  Tetractinellides,  Lithistides,  Hexacti- 
nellides,  Galcisponges) . 


196  PROGRAMMES  DES  COURS 

90«  Leçon* 

Règne  des  Protozoaires. 

CLASSE  DBS   FORAMINIFÈRES. 

1*  Ordre  des  F.  imperforés  :  I,  Lt/wo/irfe'^  (Placopsilina); 
II,  Miliolidés  (Biloculina,  Triloculina,  Quinqueloculina, 
Fabularia);  III,  Pénéroplidés  (Peneroplis,  Archiacina,  Al- 
veolina). 

2*  Ordre  des  F.  perforés  :  I,  Globigérinidés  (Orbulina, 
Globigerina)  ;  II,  Lagénidés  (Lagena,  Nodosaria,  Dentalina, 
Cristellaria);  III,  Polymorphidés  (Glavulina);  IV,  Rotalidés 
(Rotalia,  Operculina,  Assilina,  Nummulites,  Fusulina). 

3*^  Ordre  des  F.  composés  :  Orbitolitidés  (Orbitolites, 
Orbitolina,  Orbitoïdes). 

CLASSE  DES    RADIOLAIRES. 
31*  L.eçoii* 

Distribution  bathymétrique  des  mollusques  marins  dans 
les  mers  actuelles  ;  son  application  à  la  détermination  de 
la  profondeur  à  laquelle  les  sédiments  ont  été  déposés. 

39*  Leçon. 

Résumé  du  cours.  Théorie  de  l'évolution. 

33«  et  34«  Leçons* 

Détermination  pratique  des  fossiles. 
Ordre  d'importance  des  caractères. 
Caractères  des  embranchements  et  des  classes  ;  carac- 
tères génériques  et  caractères  spécifiques. 


DE  L  ÉCOLE  NATIONALE  DES  MINES.       197 


LEÇONS  DE  PALÉONTOLOGIE  VÉGÉTALE. 

[.  ZEILLER,  iogénieur  en  chef  des  mines,  chargé  de  leçons. 


f*  Leçon» 

Répartition  inégale  des  végétaux  fossiles  dans  les  dif« 
férentes  formations.  Utilité  de  Tétude  des  empreintes, 
surtout  pour  la  détermination  du  niveau  des  couches  de 
charbon.  Divisions  du  terrain  houiller.  Divers  modes  de 
conservation  des  plantes  fossiles.  Difficultés  spéciales  de 
leur  classification. 

Système  suivi  pour  la  classification  des  végétaux  vi- 
vants; rappel  des  principales  divisions,  embranchements 
et  classes,  du  règne  végétal;  leurs  caractères  extérieurs. 
Quelques  mots  sur  les  représentants  fossiles  des  Crypto- 
games cellulaires.  Caractères  généraux  des  Cryptogames 
vasculaires. 

CLASSE  DES  FOUGÈRES. 

Divisions  des  Fougères  vivantes  en  familles  d'après  les 
caractères  des  organes  fructificateurs  ;  mode  de  classifi- 
cation provisoire  adopté  pour  les  Fougères  fossiles. 


Groupe  des  Sphénoptéridées  :  genres  Sphenopteris , 
Eremopteris,  Dicksonia;  principaux  types  de  fructifi- 
cation reconnus  parmi  les  Sphénoptéridées  houillères. 

Groupe  des  Diplotmémées  :  genres  Diplotmema  et  Ma- 
riapteris. 

Groupe  des  Pécoptéridées  :  genres  Pecopteris,  Callip^ 
teridium^  CaUipteris^  Cladopklebis^AnomopieriSyAndria' 
ma,  Laccopteris;  principaux  types  de  fructification  des 
Pécoptéridées  houillères. 


198  PROaBAXM£d  DES  GOUXS 

Groupe  des  Aléthoptéridées  :  genres  Alethopteris  et 
Lonchopteris. 

Groupe  des  Odontoptéridées  :  genre  Odantopteris.  Re- 
présentants de  ce  groupe  à  l'époque  secojidaire  et  formes 
qui  peuvent  en  être  rapprochées  :  genres  DichopteriSy 
Scleropteris  ^  Thinfifeldia  y  Lomatopteris,  Cycadopteris  ; 
leurs  affinités  avec  d'autres  groupes. 

Groupe  des  Névroptériâées  :  genres  Aàitai^de»^  Àr^ 
chss^îtris^  Cardà&pterh^  Neompteris^  Nev^opieridiimii  et 
Dictyopteris  ;  types  de  fractification  observés  chez  qfoél* 
(|aes  Mpèces  de  ce  groupe. 

Groupe  des  Ténioptéridées  :  genres  Txmaptéris  et  Dop^ 
fimopsis;  tjpes  4e  firadâficatâon  oteervés ,  npprochement 
poesible  a^^ec  les  Cyeadées,  ém  oertaiues  Mrmes  trourdes 
seulement  à  Tétat  tténla. 

GrcMipe  des  Dîctyoptéridiées  r  genres  GiasMpteris^ 
Gunfamopterùj  JHctyopàfllum^  GiaUmpteris  ;  types  de 
fructification  de  ces  derniers  genres;  formes  TnuBtes 
analogues. 

Groupe  anomal  des  Aphkbia  :  hypothèses  sur  leur 
nature. 

Troncs  de  Fougères  :  genres  Caulopteris^  Vtychopt&ris^ 
Megaphyton^  Psaronîus;  leurs  rapports  mutuels.  Tiges 
de  Fougères  arborescentes  trouvées  dans  les  terrains 
secûiulaireE:  genres  Chelepims  et  Pratopteris. 

tSLASSE  DES  éQDI8JÊI%NjU&« 

Représentants  vivants  de  cette  classe  :  genre  Egnise^ 
tum  ;  coQstitutioii  anatomiqfue  et  caractères  extérieurs  ; 
eftjyàoes  foseiles  principales.  Genres  Fhyiiotheca  et  ScAt« 
jeA^nra. 

Equisétinées  paléozolques  :  genres  CtUamites^  ilts^em- 


DE  L'iCOLS  NATIQNALK  X>KS  MINES.  199 

e€Êlamites  ;  Calamités  à  tige  ligneuse  ;  genroe  Arihropiiys 
et  Calamodendron;  idées  émises  sur  letir  classement. 
Genres  Asterophyllites^  Annularia.  Épis  de  fructification  : 
genre  Calamostachys,  Palœostachya^  Macrostachya. 

CLA8SB  DES  RHIZOGÂRPÉES. 

Genres  Pikdariay  MarsHea^  Salvinia.  Genre  fossile 
Sagenopieris. 

GUSBB  »BS  SmâKOVHTIXÉSS. 

Genre  SphenophyHum;  stnictare  des  tiges;  caractères^ 
extérieurs;  fructification. 

CLASSE  DES  LTCOPODINÉES. 

Ses  représentants  vivants  :  gemmes  Lyeopodium,  Sela- 
ginella ,  Isoetes,  Structure  interne  ;  organes  de  fructifica* 
tion. 

Lycopodinées  paléozolques  :  Lépidodendrées  et  Sigil* 
lariées  :  gcmres  Lepidodendron^  Lepidopkloîos^  Ealonia^ 
Lepidosirobus^  Lepidophyllunij  Ulodendron^  Bothrodenr 
drorij  Knorria;  genre  Sigillaria^  sa  division  en  trois  sec- 
tions, Bhytidolepis  ^  Clathrariay  IModermaria;  genre 
Siffil/àriostrobtis. 

Genre  Stigmaria;  nature  des  Stigmaria. 


Gjrmnospermes  :  caractères  généraux;  structure  des 
iiges^  organes  reproducteurs. 

CUSSB  1»SS  CTCàMICilS. 

Principaux  genres  vivants  ;  caractères  de  leurs  feuille» 
au  point  de  vue  de  la  forme  et  de  la  nervation.  Appareils 
de  reproduction.  Représentants  fossiles  de  cette  classe  : 
genres  Cycw,  CyeadiieSy  CycadùspadiXyZanjdÉes^Oioxétmi' 
tesj  Ptilophyllum^  GlossozamiteSy  Sphenozamites^  Nœgge^ 


200  PROGRAMMES   DES   COURS 

rathiaj  PodozamiteSj  Pterophyllum^  Dioonites^  Pteroza^^ 
mites^  AnomozamiteSy  Nilssonia. 
Tiges  fossiles  de  Gycadées. 

CLASSE  DES  CORDAÏTÉES. 

Caractères  généraux;  ses  afQnités  avec  les'  Gycadées 
et  avec  les  Conifères  :  genres  CordaiteSj  Poacordaites^ 
Dorycordaites,  Nœggerathiopsis. 

Inflorescences  et  graines  de  Cordaltes.  Autres  graines 
fossiles  :  genres  Triffonocarpusy  Rhabdocarpus^  etc. 

f*  I^eçon* 

ICLASSE  DES  CONIFÈRES. 

Division  des  Conifères  vivantes  en  familles  :  Cupres- 
sinées,  Abiétinées,  Araucariées,  Taxodiées  et  Séquoiées, 
Taxinées. 

Principaux  représentants  fossiles  des  Cupressinées  et 
des  Abiétinées. 

Araucariées,  Séquoiées  et  Taxodiées  ;  analogies  mu- 
tuelles de  ces  familles,  considérées  dans  leurs  rameaux 
et  leurs  organes  foliaires.  Genres  Walchia^  Uilmannia^ 
Voltzia^  Albertia,  Pagiophyllumy  Bnuhyphyllum^  Echi- 
nostrobtiSj  Palissy a  ;  organes  fructificateurs  de  quelques- 
uns  d'entre  eux  et  place  à  leur  attribuer.  Représentants 
fossiles  des  genres  Araticaria^  Séquoia  ^  Taxodium^ 
Glyptostrobus. 

Taxinées  :  genres  Taxtis  et  Torreya. 

Groupe  des  Salisburiées  :  genres  GinkgOy  Dicranophyl* 
luTHy  TrichopitySj  Czekanowskia^  Ginkgophyllnm^  Baiera^ 
MMpidopsiSy  Saportœa. 

CLASSE  DES  GNÉTACÉES. 

Indices  de  la  présence  des  Gnétacées  à  Tétat  fossile. 


DE   L'eGOLE  nationale   DES  MINES.  ?01 

S*  I^eçon* 

Angiospermes  :  caractères  généraux;  leur  division  en 
Aéra  clsisses  y  Monocotylédones  et  Dicotylédones. 

Premiers  indices  de  leur  existence. 

Proangiospermes  :  genres  Daubreeia ,  jEthophyllum  y 
WilKamsonia. 

CLASSE  DES  MONOGOTTLéDONES. 

Types  principaux.  Palmiers  :  genres  Flabellaria ,  5a- 
bctiy  Phœnicites. 

CLASSE  DES  DICOTYLÉDONES. 

Difficultés  de  leur  classification  à  l'état  fossile  ;  princi-* 
paux  types  de  nervation.  Quelques  mots  sur  les  familles 
les  plus  importantes.  Date  de  leur  première  apparition  ; 
leur  développement  à  Tépoque  tertiaire. 

Résumé  de  la  constitution  de  la  flore  de  chaque  ter- 
rain, depuis  le  dévonien  jusqu'à  la  fin  du  tertiaire. 

Renseignements  fournis  sur  le  climat  de  la  terre  aux 
diverses  époques  par  Tétude  de  la  flore  fossile  ;  différen- 
ciation des  climats  ;  zones  isothermes  de  la  période  ter- 
tiaire, leur  déplacement  graduel  vers  le  sud  ;  température 
moyenne  des  régions  arctiques  pendant  l'époque  miocène. 
Conclusions  générales  de  cette  étude  et  questions  qu'elle 
soulève. 


202  PR(xiftA.]n»a  dbs  goobs 

COURS  DE  GÉOLOGIE. 

H.  Marcbl  RHtTBàWPy  iogAdenr  m  dMf  dee  bIuk,  FfofemtQr, 


1"  EieçoBu 

Définition  et  but  de  la  géologie.  —  La  géologie  doit 
reconstituer  Thistoire  de  la  croûte  terrestre. — Principaux 
problèmes  :  extensions  successives  des  mers;  modifica- 
tions de  la  vie;  dislocations  de  la  ccoûte  terrestre. 

Histoire  de  la  géologie.  —  Théories  des  anciens.  -^ 
Travaux  isolés  et  lente  transformation  des  idées  depuis 
le  XVI*  siècle.  —  Premières  écoles  géologiques  :  Wemer 
et  Hutton.  —  Période  actuelle. 

Progrès  de  la  paléontologie  et  de  la  pétrographie.  — 
Progrès  de  la  stratigraphie  générale  :  L.  de  Buch,  Élie 
de  Beaumont,  M.  Suess. 

Rapports  de  la  géologie  avec  Tastronomie,  la  géodésie 
et  la  phy8i<|ue  générale  du  globe. 

Analyse  spectrale;  hypothèse  de  Laplace.  —  Influences 
possibles  des  variations  astroiMnniques  s\tr  les  climats. 

Données  géodésiques.  — Forme  de  la  terre;  définition 
des  surfaces  de  niveau.  —  Irrégularités  constatées  par 
les  mesures  d'arc  et  les  observations  pendulaires. 

Densité  de  la  terre.  —  Accroissement  de  la  température 
à  rintérieur  de  la  terre  ;  degré  géothermique. 

Conclusions  relatives  à  la  fluidité  primitive  du  globe  ; 
examen  des  objections. 

Rapports  de  la  géologie  avec  la  géographie  générale. 
Distribution  des  terres  et  des  mers.  —  Forme  des 


DE  L*iGOLB  NATIONALB  HBS  MINES.  303 

oeëaos  et  distribution  des  profondemB  ;  forme  des  oan- 
tinents  et  distribution  des  reUafii.. 

Montagnes  ;  défifidtion.  —  GrandM  chalBes  de  mcaita- 
gnes  du  globe.  —  Distinction  des  deux  types  de  rÊrages; 
type  pacifique  et  type  atlantigae  ;  leur  importance  et  leur 
répartition. 

Chaînes  d'Iles  du  Pacifique.  —  Chaînes  récentes  et 
anciennes. 

Hypothèse  de  Lowthïan  Oreen,  réseau  tétraédrîque. 


Analyse  des  phénomènes  actuels,  devaent  servir  de  terme 
de  comparaison  pour  les  phénomènes  anciens. 

Dégradations  de  la  surface.  —  Actions  de  la  mer. 

Action  de  l'eau  en  circulation  dans  l'atmosphère.  — - 
Pluie  :  infiltration,  ruissellement. 

Nappes  souterraines;  sources;  puits  artésiens.  —  Ac- 
tion dissolvante. 

Actions  à  la  surface  ;  léi^  de  la  désagrégation  atmo- 
sphérique. 

Cours  d'eau;  établissement  du  profil  longitudinal  par 
Térosion;  du  profil  transversal  par  le  ruissellement  (éro- 
sion pluviale).  •— -  Lois  des  phénomènes;  expériences  du 
colonel  de  la  Noé. 

Application  aux  torrents.  -^  Cascades.  —  Exemples  de 
la  Kander  et  du  Simeto. 

Façonnement  des  versants  et  dénudationdes  continents. 
-*-  évaluation  tda  enbe  de  maires  entrataiëes  ;  proportion 
des  matîèves  dnaontes  f/^  en  suspension. 


Rôle  des  irrégviaorités  pnéexistaatos  de  la  eurfSnce  dans 
le  tracé  des  cours  d'eau.  -^  Pfis  et  -fiatUes. 

Glaciers.  —  Lenr  rfile  restreint  au  point  de  vue  de 
l'érosion.  —  Glaciers  polaires. 


204  PROGRAMMES   DES  COURS 

Dépôts  continentaux  :  moraines,  alluvions,  terrasses. 
— -  Périodes  de  remblaiement. 

Dépôts  à  Tembouchure.  —  Deltas  lacustres.  —  Deltas 
et  estuaires. 


Dépôts  marins.  — *  Appareils  littoraux.  —  Dépôts  de 
plages,  ripple  marks. 

Dépôts  littoraux  (terrigènes)  :  sables  et  graviers,  boues 
et  vases.  —  Extension  de  ces  dépôts;  temps  nécessaire  à 
leur  formation  d'après  les  dénudations  actuelles. 

Dépôts  organiques  :  vases  à  Globigérines  et  à  Radio-i* 
laires. 

Argile  rouge  des  grands  fonds. 

Constructions  de  Polypiers. 

Dépôts  chimiques;  produits  d*évaporation  dans  les 
bassins  fermés  ou  les  lagunes.  —  Gypse  et  sel. 

Applications  aux  phénomènes  géologiques  anciens. 

Volcans.  —  Phénomènes  qui  accompagnent  une  érup- 
tion. —  Différentes  natures  des  laves  et  des  gaz  rejetés. 

Rôle  des  gaz  dans  l'ascension  des  laves  :  éruptions 
tranquilles  et  violentes. — Stromboli,  la  Réunion,  Kilauea, 
Java,  Krakatoa. 

Éruptions  sous-marines  :  île  Julia,  Santorin. 


Étude  de  la  montagne  formée  :  Vésuve,  Etna.  —  Rem- 
parts cratérif ormes.  —  Théorie  des  cratères  de  soulève- 
ment. 

Phénomènes  dérivant  de  l'activité  volcanique  :  solfa- 
tares, geysers,  suffioni.  —  Sources  chaudes. 

Rapports  avec  les  remplissages  des  filons. 

Salses  et  volcans  de  boue.  —  Bitume  et  pétrole. 

Distribution  des  volcans. 


DE  l'École  nationale  des  mines.  205 

Comparaison  avec  les  éruptions  anciennes,  où  la  masse 
des  matières  rejetées  est  plus  grande  et  le  rôle  des  gaz 
moindres  (éruptions  tranquilles).  —  Diminution  du  degré 
géothermique  dans  les  régions  d'anciens  volcans. 

Tremblements  de  terre. — Recherche  du  centre  d'ébran- 
lement et  vitesses  de  propagation. 

Causes  possibles  des  grands  tremblements  de  terre; 
théories  géogénique  et  volcanique. 

Oscillations  séculaires  ;  déplacement  des  lignes  du  ri« 
vage.  —  Causes  multiples  de  ces  déplacements  ;  variations 
du  niveau  du  golfe  de  Bothnie  et  de  la  Baltique. 

Terrasses  marines.  —  Distribution  géographique  :  zones 
des  terrasses  polaires  et  méditerranéennes. — Délimitation 
des  zones  d  affaissement  et  d'exhaussement  à  Tépoque 
quaternaire;  bassin  d'affaissement  du  Pacifique.  —  Com- 
paraison avec  la  délimitation  de  la  zone  de  montagnes 
récentes. 

Exemple  de  transgression  marine  tiré  de  la  répartition 
des  terrasses. 

lO"  Leçon* 

Succession  des  périodes  et  des  étages  géologiques. 

Principes  de  la  description  des  étages  :  division  de 
l'Europe  en  régions  naturelles. 

Chaîne  alpine  et  îlots  d'ancienne  consolidation.  — 
Schéma  de  la  distribution  des  terrains  dans  une  chaîne 
de  montagnes;  coupe  des  Alpes. 

Chaîne  hercynienne  et  bassins  d'affaissement  qui  Font 
morcelée. 

Chaîne  calédonienne  ;  continent  arctique  et  équatorial. 

Traits  analogues  et  régions  correspondantes  en  Amé- 
rique et  en  Asie. 


206  PBOMAimiw  i>s8  Goma 

Ère  préliioinaire  ;  terrainâ  cristallins.  —  Gneiss,  mi-> 
caBchistes,  amphibolites^ — Leptinites,  gabbros,  cipolins. 

Hypothèses  sur  le  mode  de  formation  des  gneiss. 

Gneiss  du  plateau  central^  de  la  Bretagne,  des  Vosges, 
des  Maures  et  des  Alpes. 

Aéigioa  de  la  gnomiîte  de  8axe.  «*«  Gneiss  de  Scandi* 
navie. 

Pk jllades  ;  formatîoQS  sédimentakes  précambrkmes  \ 
discordances  dans  les  pégione  eeptentrionales. 

t»  Eiegoii. 

Système  ailnnen  (cambcien  et  siloneD;).  *-«  Garactàree 
généraux  de  la  âwme. 

SUvnen  de  la  montagne  Noire. 

Silurien  de  Bretagne;  comparaison  avec  le  pays  de 
Gi^es.  —  Ardennea.  -*^  Pyxteàea;  campaxaiBon  amec  les 
Afitudes. 

13*  Eiecon* 

Types  étrangers  :  Bohême.  —  Province  bohémienne  et 
province  Scandinave. 

Le  système  silurien  dans  le  nord  de  TEurope. 

Traits  généraux  de  la  distribution  géographique.  — 
Caractère  pélagique  des  dépôts  dans  la  plaine  de  Hissis- 
aqpi  et  dans  la  plaine  nsisse,  et  caractère  détritique  dans 
l'ouest  de  TEurope.  —  Zone  marine  entourant  le  pôle 
Nord  et  a'élargissant  eor  l'emplacement  de  Tocéan  Pa* 
eîfifoe. 

Le  silurien  supérieur  dam  la  zone  arctique. 

14*  Leçon» 

Sj&tèmA  dévofiien.  -^  Les  Ardennea  et  le  Bonlonnais. 

-^Bretagne»  -^  Montagne  Noire,  Pyrénéee  et  Astories. 

Distribution  géographique  générale,  -r»  Trangresaion 


DE   l'ÉGOUS  TULTtaSALK  INBS  lilNES.  S07 

▼«rs  le  8^  àa  dév^mmï  inférieur  et  Ters  le  nord  du  dé* 
vonien  moyea.  •*-  ftessemblances  «vec  la  géographie*  si* 
hBÛaaie. 

Chafkie  caMdoaiexuie;  m9  rapports  avec  la  formatiron  et 
l'extension  du  Ttens  grès  ronge. -—Rappoits  decepbëno- 
mène  arec  la  définition  du  début  de  la  période  dévonîeiine; 
éfcsge  iMMiîfjvueiu 

Systôxoe  perau)  •  ûarbonifère.  —  Garactàre  général  et 
divisions  de  la  période  :  laciès  cûntineaial  et  pélagifue. 

Le  systèote  peroûbo-carbonifère  dans  las  Ârdeanes,  la 
Bretagne  et  les  Vosges. 

Le  systàme  permo-carbonifère  dans  le  sud  de  la  France. 
Description  plus  détaillée  des  bassins  houillers  fran- 
çais. 
Le  bassin  houiller  de  la  Belgique  et  du  Nord. 


Bassins lionîBers  du  centre  de  la  France.  —  Caractères 
généraux  :  discordances ,  épaisseur  et  irrégularité  des 
coitches;  roches  éruptîveB. 

Bassin  de  Coramentry;  deltas  lacustres.  —  Expérîen* 
ces  de  M.  Payt)!. 

Bassins  de  la  bordure  méridionale:  Saint -Etienne, 
Mais,  Graissessac,  Decazeville. 

Bassins  d'Épinac,  de  Blansy  et  de  Brassac. 

Bassins  delà  zone  centrale,  Saint-cloi  et  Ahun.- 

Bassins  hotrillers  des  Vosges  :  Ronchamp. 

Bassin  de  SaarbrQck;  son  prolongement  en  Lorraine; 
concordance  locale  des  étages  du  nord  et  du  centre. 

to*  Leçon. 

Le  système  permo-carbonifère  hors  de  France.  —  Dis- 


208  PROGRAHMES  DES  COURS 

tribution  du  calcaire  carbonifère  et  du  culm.  —  Comble- 
ment de  Tancien  bassin  des  mers  primaires. 

Bassins  houillers  du  nord  de  l'Angleterre  et  de  l'Ecosse  ; 
barrière  continentale  entre  le  pays  de  Galles  et  le  Bra-* 
bant.  —  Bassins  houillers  du  bord  de  la  chaîne  hercy- 
nienne. 

Chaîne  hercynienne  ;  [établissement  d*une  période  con- 
tinentale sur  tout  Test  de  TEurope. 

Bassins  houillers  de  Saxe,  de  Bohême  et  d'Espagne. 

Retour  de  la  mer  et  transgression  permienne  de  la 
Russie  vers  l'ouest  :  le  grès  rouge  et  le  zechstein  dans  le 
nord;  dépôts  pélagiques  dans  le  sud.  —  Première  es- 
quisse de  la  Méditerranée  secondaire. 

L'Amérique  et  l'Asie.  —  La  mer  houillère  dans  le  Pa- 
cifique. —  Continent  équatorial  :  la  flore  austrah-in* 
dienne  et  les  traces  supposées  d'actions  glaciaires. 

Système  triasique.  —  Le  trias  dans  le  nord  de  l'Eu- 
rope, faciès  continental  et  lagunaire.  —  Le  trias  de  Lor- 
raine ;  extension  autour  du  plateau  central,  dans  la  Pro- 
vence et  dans  les  Pyrénées. 

Le  trias  alpin ,  les  récifs  du  Tyrol ,  développement  des 
Ammonites.  —  Extension  du  faciès  pélagique  dans  toute 
la  région  méditerranéenne  et  alpine  ;  bordure  lagunaire 
en  Espagne.  —  Région  intermédiaire;  schistes  lustrés 
des  Alpes  françaises. 

Traits  généraux  de  la  géographique  triasique  ;  premier 
dessin  accusé  des  continents  actuels  :  la  mer  américaine 
rejetée  dans  les  chaînes  côtières  du  Pacifique  ;  les  chaînes 
centrales  de  l'Asie  séparant  l'Océan  arctique  de  la  région 
méditerranéenne;  l'Oural  et  l'immersion  de  la  plaine 
russe  séparant  l'Europe  de  l'Asie. 


DE  l'école  nationale  DES  MINES.       209 

9i*  Leçon* 

Système  jurassique.  —  Subdivisions;  zones  définies 
par  les  Animonites. 

Province  du  nord  et  province  méditerranéenne.  -— 
Golfe  anglo-parisien;  son  étendue  à  l'époque  du  lias.  — 
Caractères  uniformes,  successivement  vaseux  et  calcai- 
res, des  dépôts. 

Coupe  et  description  générale  des  terrains  à  Test  du 
bassin  de  Paris. 


Coupe  et  description  générale  des  terrains  jurassiques 
sur  la  côte  normande. 

Variations  de  faciès  et  d'épaisseur  aux  différents  points 
du  bassin  ;  faciès  côtiers  des  Ardennes  et  de  la  Bretagne. 
—  Indices  de  deltas  dans  le  sud  de  F  Angleterre,  dans  le 
nord  de  l'Ecosse  et  dans  le  Yorkshire. — Golfe  du  Luxem- 
bourg. 

Spécialisation  des  régions  à  Aoj^monites  dans  le  Batho- 
nien. 

Extensions  intermittentes  des  argiles  du  nord  vers  le 
sud  aux  époques  oxfordienne  et  kimmeridgienne  ;  recul 
des  constructions  de  Polypiers  vers  le  sud.  —  Émersion 
progressive  et  lagunes  purbeckiennes. 

Passage  à  la  région  méditerranéenne  :  le  Jura.  Com- 
paraison avec  le  Wurtemberg. 

ZS'  Leçon* 

Le  terrain  jurassique  dans  les  Alpes  françaises.  Bord 
du  massif  des  Maures  et  région  provençale. 

Bordure  méridionale  du  Plateau  central. 

Le  système  jurassique  dans  la  région  méditerranéenne 
et  dans  les  Alpes.  —  Ftinfkirchen  et  le  Banat. 

Submersion  de  la  plaine  russe  pendant  le  jurassique 
supérieur.  —  Faciès  continental  en  Asie. 

Tome  XV,  1889.  14 


210  PROGRAMMES   DES   COURS 

Géographie  générale  de  la  période  jurassique.  —  Com- 
munication mai'ine  entre  la  Méditerranée  et  la  côte  des 
Andes  boliviennes.  —  Morcellement  du  continent  indo- 
africain. 

Système  crétacé.  —  Subdivisions;  zones  définies  par 
les  Ammonites. 

Description  des  étages  crétacés  dans  le  bassin  de  Pa- 
ris. —  Transgression  cénomanienne.  —  Le  rivage  des 
Ardennes. 


Le  crétacé  dans  le  Jura  et  dans  les  Alpes  françaises. 

Ceinture  urgonienne  des  Alpes.  —  Uniformisation  des 
conditions  de  sédimentation  à  Tépoque  du  gault. 

Formation  d'un  bassin  rhodanien  dès  le  début  du  cré- 
tacé supérieur,  avec  développement  des  Rudistes  (bassins 
d'Uchaux  et  du  Beausset)  et  tendance  progressive  à  Té- 
mersion  (bassin  de  Fuveau). 

ae*  Leçon* 

Les  dépôts  crétacés  dans  TAquitaine. 

Les  Pyrénées.  —  Discussions  relatives  aux  calcaires  à 
Diceras.  —  Recul  vers  Touest  et  vers  le  sud  des  récifs  à 
Chamacés  à  l'époque  du  gault.  —  Schistes  et  grès  à  fu- 
coïdes.  —  Transgression  des  couches  à  Hippurites  dans 
la  région  montagneuse. — Émersion  finale  :  legarumnien. 

La  craie  dans  le  nord-ouest  de  l'Europe  et  dans  le  sud 
de  la  Russie. 

Région  alpine;  le  flysch  et  le  grès  des  Carpathes.  — 
Couches  de  Gosau  et  dolomie  de  Chocs.  — »  Biancone  et 
scaglia. 

Région  méditerranéenne.  — Rivage  africain  ;  le  crétacé 
de  l'Algérie. 


DE  l'École  nationale  des  mines.  211 

Géographie  générale  de  Tépoque  crétacée  ;  formation 
du  bassin  méridional  de  T Atlantique. 

V9*  et  as*  lieçoiMi. 

Ère  tertiaire.  —  Généralités  sur  la  faune.  —  Divisions 
principales  :  éocène,  oligocène,  miocène  et  pliocène. 

Description  des  couches  du  bassin  de  Paris;  oscilla- 
tions et  avancées  successives  de  la  mer  dans  le  golfe 
parisien. 

La  Belgique  et  le  bassin  de  Londres.  -—  Estuaire  de 
la  Tamise.  —  Transgression  oligocène.  —  Lignites  du 
nord  de  rAllemagne. 

Ml*  Leçon* 

Le  système  éocène  dans  les  Alpes  et  dans  les  Pyré- 
nées. —  Extension  de  la  mer  nummulitique. 

fiordure  septentrionale  de  la  mer  nummulitique  dans 
le  sud  de  la  France.  — «  Dépôts  lacustres  éocènes  et  oli- 
cènes  de  la  Provence  et  du  sud  du  Plateau  central. 

Calcaires  de  la  Limagne. 

aO"  Leçon. 

Époque  miocène.  —  Bassins  de  la  Loire  et  de  la  Ga- 
ronne. —  La  mer  molassique  dans  le  bassin  du  Rhône  et 
sur  le  pourtour  des  Alpes. 

Bassin  de  Vienne. 

Époque  pliocène.  —  Le  Roussillon,  le  bassin  du  Rhône 
et  la  Bresse. 

Volcans  de  l'Auvergne  et  dépôts  de  Pérîer.  —  Glaciers 
pliocènes. 

Dépôts  pliocènes  du  nord  de  la  France,  de  l'Angleterre 
et  de  la  Belgique. 

Coup  d'œir  général  sur  la  géographie  et  sur  les  modi- 
fications des  reliefs  pendant  l'ère  tertiaire. 


212  PROGRAMMES   DES   COURS 

Histoire  de  la  Méditerranée  miocène,  pliocène  et  ac- 
tuelle. 


Période  quaternaire.  —  Variations  de  la  faune  et  du 
climat.  —  Apparition  de  l'homme;  silex  taillés. 

Mouvements  de  l'époque  quaternaire.  —  Dépôts  ma- 
rins; terrasses. 

AUuvions;  lœss  et  limons. 

Phénomènes  glaciaires;  Alpes  et  Pyrénées.  —  Régions 
septentrionales.  —  Deux  grandes  extensions  glaciaires 
en  Allemagne  et  en  Amérique. 

33*  I,.eçoii« 

Dislocations  de  Técorce  terrestre.  —  Glissements  et 
failles. 

Plis  synclinaux  et  anticlinaux.  — Plis  droits,  plis  dis- 
symétriques, plis  couchés. 

Étirement  et  amincissement  des  couches.  —  Plis- 
failles. 

Failles  d'affaissement.  —  Leur  disposition  sur  les  bords 
d'un  bassin  d'affaissement  ;  sens  du  rejet. 

Plis-failles,  failles  parallèles  au  plan  des  couches,  sur- 
faces, et  zones  de  glissements. 

Failles  transversales,  décrochements  à  déplacement 
horizontal. 

Parallélisme  des  plis  dans  les  chaînes  de  montagnes  ; 
combinaison  des  plissements  avec  les  affaissements. 


Application  au  Jura  et  aux  Alpes. 

Définition  de  l'unité  d'une  chatne  ;  les  couches  de  bor- 
dure, le  massif  central.  —  Comparaison  des  deux  ver- 
sants. 

Lignes  directrices  du  système  alpin. 


DE  L  ECOLE  NATIONALE  DES  MINES.       213 

Rôle  des  massifs  résistants,  anciennement  plissés,  dans 
la  direction  des  plis.  —  Sinuosité,  éventail. 

Discordances,  mouvements  successifs.  —  Discussion 
de  la  théorie  des  mouvements  brusques. 

Rapports  entre  les  faciès  des  couches  et  les  zones  pos- 
térieures de  plissement. 


Exemple  de  plis  couchés  :  la  Provence. 

Comparaison  avec  les  chaînes  plus  anciennes  :  l'Ar- 
demie;  la  chaîne  herc3rnienne. 

Les  Grampians;  la  chaîne  calédonienne. 

Echelonnement  des  phénomènes  de  plissement  en  Eu- 
rope, du  nord  vers  le  sud.  —  Morcellement  et  tassement 
des  chaînes;  affaissements  localisés.  —  Nouveaux  ride- 
ments  parallèles  aux  anciens^dans  les  parties  affaissées  ; 
exemple  du^bassin  de  Paris. 


liaison  des  phénomènes  éruptifs  avec  les  actions  oro- 
géniques. 

Roches  hercyniennes  de  France  ;  porphyres  houillers 
et  permiens.  —  Le  Plateau  central,  les  Vosges  et  TEs» 
térel. 

Mode  de  gisement  des  granités  ;  granités  et  granulites 
de  Bretagne  et  du  Plateau  central. 

Roches  hercyniennes  en  Europe.  —  Eruptions  tric^si- 
qnes  du  Tyrol  ;  Predazzo. 

Euphotides  des  Alpes  françaises  et  ophites  des  Pyré- 
nées. 


Eruptions  plus  anciennes  dans  les  régions  septentrio- 
nales. 

Roches  du  lac  Supérieur.  —  Roches  précambriennes 
d'Aiigleterre  et  de  Bretagne.  —  Diorite^  et  diabases  da 


1 


214  PROGRAMMES   DES   COURS 

Plateau  central.  —  Centres  éruptifs  siluriens  du  pays  de 
Galles  et  du  Cumberland. 

Roches  de  la  chaîne  calédonienne  ;  le  sud  de  TÉcosse 
et  le  bassin  de  Christiania. 

Eruptions  carbonifères  du  bassin  d'Edimbourg  et  du 
nord  de  TAngleterre. 


Distribution  générale  des  roches  tertiaires. 
L'Auvergne.  —  Le  Cantal,  le  mont  Dore,  le  Velay.  — 
La  chaîne  des  Puys. 

39*  Eteçon* 

La  bordure  d'éruptions  du  massif  alpin  :  le  Siebenge- 
bîrge,  TEifel,  la  Bohême. 

Centres  d'éruption  intra-alpins  :  la  Serbie  et  la  mer 
Egée,  la  Hongrie,  l'Italie. 

Bords  de  TAtlantique  et  de  l'Océan  Indien.  —  Eruptions 
des  montagnes  Bocheuses  ;  laccolithes. 

Considérations  théoriques  sur  la  répartition  des  roches  ; 
succession  des  roches  acides  et  basiques  ;  hypothèse  d'une 
diminution  progressive  des  forces  cristallines. 

Gisements  métallifères.  —  Couches,  amas  et  filons.  — 
Filons  concrétionnés  ;  nature  du  remplissage. 

Mines  d'étain;  liaison  avec  les  granulites* 

Champs  de  fracture  de  l'Erzgebirge  et  du  Hartz.  —  Fi- 
lons du  plateau  central. 

Amas  cuivreux  dans  les  schistes  et  zinco-plombifères 
dans  les  calcaires  et  dolomies. 

Résumé  général  de  ces  phénomènes  dans  la  région  de 
la  chaîne  hercypienne. 

Les  venues  métallifères  dans  les  régions  septentrionales . 
Les  venues  métallifères  dans  les  régions  alpines  :  Ile 


BE   L  ÉCOLE   NATIONALE   DES   MINES.  215 

d'Elbe  et  Toscane,  Algérie,  Hongrie  et  Transylvanie  ;  com- 
paraison avec  le  Comstock  Iode. 

Imprégnations  dans  les  calcaires  de  la  région  alpine  : 
Raibl,  Iglesias,  Laurium.  —  Imprégnations  cuivreuses  en 
Galifomie  et  dans  les  Andes. 

Rapports  des  venues  métallifères  avec  les  éruptions  plus 
anciennes  et  avec  les  mouvements  orogéniques. 

4Slft*  Leçon* 

Résumé  du  cours;  lacunes  de  nos  connaissances. 

Essais  d'appréciation  de  la  durée  des  temps  géologi- 
ques. —  Calculs  sur  le  refroidissement  terrestre;  insuffi- 
sance des  données. 

Persistance  de  certains  traits  de  la  surface  terrestre.  — 
Coup  d'œil  général  sur  l'histoire  du  globe  terrestre. 


i 


2)6  PROGRAMMES   DES   COURS 


LEÇONS  DE  PÉTROGRAPHIE. 

M.  Marcel  BERTRAND ,  ingéniour  en  chef  des  mines,  Professeur. 


f"  Leçon* 


Composition  générale  de  Técorce  terrestre  ;  sédiments 
et  roches  éruptives.  Volcans  et  produits  actuels  des  érup- 
tions. 

Division  des  roches  en  deux  grandes  familles,  grani- 
toïdes  et  porphyriques. 

Classification  des  roches  granitoïdes.  —  Description 
des  granités. 

W  Leçon* 

Les  roches  granitoïdes  basiques. 

Classification  et  description  des  roches  porphyriques. 

3*  Leçon* 

Classification  et  description  des  roches  tertiaires.  — 
Caractères  différentiels,  souvent  insuffisants. 

Correspondance  terme  à  terme  avec  les  roches  an- 
ciennes. 

Roches  cristallines  feuilletées  ;  gneiss  et  micaschistes. 

—  Les  dépôts  sédimentaires,  schistes,  calcaires  et  grès. 

#•  Leçon* 

Étude  microscopique  des  roches.  —  Plaques  minoes. 

—  Principes  de  cette  étude.  —  Méthodes  d*examen  : 
caractères  physiques,  angles  d'extinction.  —  Lumière 
convergente.  —  Mesure  des  biréfringences.  —  Analyse 
micro-chimique. 

Application  aux  feldspaths. 


DE  l'École  nationale  des  mines.  217 

s*  Leçon» 

Amphiboles  et  pyroxènes.  — Micas.  —  Quartz.  —  Pé- 
ridot.  —  Minéraux  accessoires. 

Procédés  de  distinction  immédiate  ;  modes  de  vérifica- 
tion dans  les  cas  douteux. 

0"  Leçon* 

Résultats  généraux  de  l'étude  microscopique.  —  Inclu- 
sions. —  Formation  progressive  et  usure  des  cristaux. 
—  Ordres  de  consolidation. 

Étude  de  la  pâte  des  porphyres  ;  aggrégats,  sphérolites. 

Définition  et  distinction  des  textures  :  granitique,  gra- 
nautique,  pegmatoïde,  ophitique. 

Texture  microgranulitique  et  micropegmatolde. 

Texture  pétrosiliceuse  et  microlithique. 

Rôle  des  microlithes  dans  les  classifications  :  micro- 
lithes  feldspathiques  et  microlithes  magnésiens. 

Etude  des  altérations  postérieures  des  minéraux. 

9*,  8*  et  9*  Leçons. 

Étude  des  caractères  microscopiques  des  roches  pré- 
cédemment définies.  —  Métamorphismes  de  contact.  — 
Comparaison  des  classifications  fondées  sur  les  grands 
cristaux  ou  sur  les  microlithes. 

«a*  iieçoB. 

Essais  de  reproduction  des  minéraux  et  des  roches. 
Résumé  et  considérations  générales  sur  la  genèse  des 
roches. 


218  PROORÂMHES  DES  COURS 


COURS  DE  GÉOLOGIE  APPLIQUÉE. 

M.  Edmond  FUCHS,  Ingénieur  en  chef  des  mines,  Professeur. 


4"  Lieçon* 

GÉNÉRALITÉS. 

INTRODUCTION. 

Objet  du  cours.  —  Exposé  de  la  méthode. 
Éléments  de  la  descriptloii  complète  d'un 
site  t 

1®  Étude  scientifique  :  Topographie  et  géologie.-  Na- 
ture et  teneur  des  minerais.  Cubage  des  ressources  miné- 
rales. 

2^  Étude  technique  :  Exploitation  et  traitement  métal- 
lurgique des  minerais. 

3®  Étude  économique  :  Population  ouvrière;  climat; 
moyens  de  transport.  —  Prix  de  revient  et  valeur  des 
produits  du  gîte. 

Classification  des  sites.  —  Gîtes  sédimentaires  ; 
gîtes  éruptifs  ;  filons. 

S"  Leçon* 

RELATION  BNTRE  LES  MINÉRAUX  ET  LA  DYNAMIQUE  DU  GLOBE. 

Allure  des  gîtes.  —  Systématisation  géométrique 
des  fractures  :  Alignements.  Théories  d'Élie  de  Beaumont, 
de  Pouyanne,  de  Pissis,  deLowthian  Green,  etc.  —  Ré- 
seaux; constitution,  mode  d'application^  limites  pratiques 
d'identification. 

Remplissages.  —  Analogie  entre  les  remplissages  des 
filons  et  les  dépôts  des  sources  minérales  :  Théorie  d'Élie 
de  Beaumont.  Définition  des  émissions  hydrothermales, 
boueuses  et  laviques. 


j 


DE   L  ÉCOLE   NATIONALE    DES   MINES.  219 

Classification  des  filons  d'après  leur  remplissage  : 
filons  d'émanation,  filons  d'incrustation,  filons  d'injec- 
tion; formations  connexes  :  amas,  nappes  d'épanchement. 
—  Caractères  fondamentaux  de  ces  trois  classes  de  filons. 
Application  pratique  de  ces  caractères  aux  limites  d'ex- 
tension et  de  profondeur  et  à  la  nature  des  travaux 
d'exploitation. 

Modifications  de  Tallure  et  du  remplissage  des  gites  à 
travers  les  temps  géologiques.  Influence  des  lieux  et  des 
époques  d'émission. 

3*  l.eçoii* 

ÉTUDE  SPÉCIALE  D*UN£  FRACTURE. 

Ktude  dynamique.  —  Écrasement  d'un  fuseau. 
Compression,  torsion.  Expériences  de  MM.  A.  Favre  et 
Daubrée  :  plissements,  chevauchements  ;  diaclases  et  pa- 
raclases. 

Btude  chimique.  — •  Constitution  fondamentale  du 
remplissage  dans  les  différents  types  de  gîte.  —  Groupe- 
ment des  minéraux  et  remplissages-types. 

Essais  de  classification  :  Travaux  de  MM.  Élie  de 
Beaumont,  de  Beust,  YonGotta,  La  Marmora,  Rivot,  etc. 
Vis  tellurique  de  M.  de  Ghancourtois.  —  Distribution  des 
minéraux  dans  le  sens  de  la  verticale. 

Modifications  apportées  aux  remplissages  :  Influence 
des  roches  encaissantes  :  formation  des  amas.  —  Action 
des  roches  éruptives  contemporaines  ou  postérieures  : 
Métamorphisme.  Minéraux  de  seconde  formation  ;  épigé- 
nies,  intrusions.  Travaux  de  MM.  Delesse,  Rosenbusch, 
Yom  Rath,  Mallard,  Fouqué,  Michel  Lévy,  etc. 

Influence  du  niveau  hydrostatique  de  la  région  :  mine* 
rais  dits  d'affleurement;  chapeaux  de  fer. 

IMstribution  de  la  rieliesfle  utUe  À  l'intérieur 
d'une  flraeture.  — -  Règles  expérimentales  des  mineurs 
du  Comwall  et  travaux  de  M.  Moissenet  sur  les  Parties 


220  PROGRAMMES   DES   COURS 

riches  des  filons.  —  Influence  de  la  nature  physique  des 
roches  encaissantes  sur  l'allure  des  filons  :  formules  gé- 
nérales de  M.  Haton  de  la  Goupillière. 

4*  Leçon* 

PRINCIPAUX  TYPES  DE  GITES. 

MÈTAILOWES, 
CARBONE. 

Diamant.  Caractères  du  diamant  :  Étude  de  son  ori- 
gine probable.  —  Parangons. 

saMca  diamttnurèrea.  —  Gites  du  district  de  Golconde 
dans  le  royaume  de  Nysam,  de  Kuddapah,  de  Sambalpur, 
de  Nagpur  et  de  Penna  (Bundelcund,  Indoustan). 

Sables  diamantifères  du  Brésil  :  Districts  de  Diaman- 
tina,  Bagagem,  GraO  Moyor  (Minas  Geraôs)  et  de  Gha- 
pada,  Salobro  (Bahia). 

Gîtes  de  l'Oural,  de  Bornéo,  de  l'Australie,  etc. 

iHamiuit  €iaiis  ica  rocitc«.  —  Gîtes  du  Gricqua-Land- 
West,  de  l'Oranje-Free-Staat  et  du  Transvaal  (Afrique 
australe).  Pitons  de  brèches  serpentineuses  diamantifères 
de  Kimberley,  Old  de  Beers,  Dutoit's  pan,  Bult-Fon- 
tein,  Jaeger  Fontein,  etc.  —  Granulites  diamantifères  du 
plateau  du  Nysam  (Inde)' et  de  Diamantina  (Brésil). 

Conditions  du  travail.  —  Valeur  des  diamants.  —  Sta- 
tistique. 

5«  Leçon* 

Graphite*  —  Concentration  exclusive  du  graphite 
dans  les  roches  et  terrains  anciens.  Graphite  cristallin 
dans  le  gneiss  des  cantons  de  Buckingham  et  de  Lochha- 
ber  (Canada);  dans  celui  de  Ticonderoga  (New- York). 

Mouches  et  amas  de  graphite  cristallin  dans  les  granu- 
lites des  monts  Batougol,  près  Irkoutsk  et  dans  les 
pegmatites  de  l'île  de  Ceylan. 


À 


DE   L  ÉCOLE   NATIONALE   DES   MINES.  221 

Gneiss  et  micaschistes  graphiteux  du  Val  d'Andlau  (Vos- 
ges), de  Kergonano  (Morbihan)  et  de  Viseu  (Portugal). 

Petits  filets  et  masses  écailleuses  de  graphite  associé 
au  calcaire  cristallin  dans  le  gneiss  du  Bohmerwald  :  gîtes 
de  Krummau,  de  la  Schwarzbach,  etc. 

Classification  des  graphites.  —  Usages  divers. 

Comliustibles  minéraux*  —  Définition,  classe- 
ment et  considérations  générales  sur  Torigine  des  types 
de  combustibles  :  anthracite,  houilles,  lignites  et  tourbe. 

Distribution  géologique  et  géographique  des  princi- 
paux gîtes.  Circonstances  qui  influent  sur  Tallure  et 
l'exploitabilité  des  gîtes  :  Rayons  d'écoulement,  etc.  — 
Statistique.  —  Avenir.  —  Épuisement  ou  limite  d'exploi- 
tabilité  des  principaux  bassins. 

6%  '7*  et  8*  Leçons. 

HYDROCARBURES. 

Définition  et  classement  des  hydrocarbures  :  Bitomeft 
et  asphaltes;  schistes  bitumineux,  schistes,  grès  et  ar- 
giles oléifères;  naphtes  et  pétroles;  gaz  naturels. 

Origine  des  hydrocarbures  :  Théories  diverses.  Asso- 
ciation des  hydrocarbures  avec  le  soufre  et  le  chlorure 
de  sodium;  leur  relation  avec  les  lignes  de  fracture; 
grands  cercles  caractéristiques. 

SchUites  Mtumlneux^.  —  Gîtes  permo-carboiiifère^ 
d'Ecosse  (Boghead).  —  Schistes  permiens  d'Autun.  (TÏtos 
miocènes  de  la  vallée  de  la  Morava  (Serbie). 

Bllamesi  et  asphaltes.  —  Bitumes  impré.^rnant  los 
calcaires  crétacés  de  Néby-Musa,  Waddy-Mahanat,  etc. 
(vallée  du  Jourdain).  Usage  spécial  du  bitume  d^  Jmlée 
dans  la  peinture. 

Gîtes  liés  aux  basaltes  miocènes  de  l'Auvergv'  :  Malin- 
trat,  Lussat,  Fontaine-de-la-Poix,  etc.  —  As^Kialtos  de 
Seyssel  (Ain),  du  Val-de-Travers  (Suisse),  etc. 

Gîtes  miocènes.  —  Bitumes  et  asphates  de  i.eito-AIa- 


222  PROGRAMMES   DES   COURS 

nopello  et  de  Tocco  (Abruzzes).  —  Bitumes  et  asphaltes 
de  rAmaseno  (province  de  Rome).  —  Bitumes  et  grès 
oléifères  de  Pechelbronn  et  de  Lobsan  (Alsace).  —  Amas 
et  couches  de  bitume  de  Selenitza  (Albanie). 

Gîtes  pliocènes  :  Grès  et  argiles  pétrolifères  de  la  pro- 
vince de  Parme  (Apennins)  et  des  environs  de  Kopreinicz 
(Croatie). 

Gites  postpliocènes  :  Bitume  de  Guaracaro  (Ile  de  la 
Trinité). 

Gîtes  dont  la  formation  s'est  prolongée  jusque  dans  les 
temps  historiques  :  Asphalte  et  bitume  de  la  mer  Morte. 
—  Bitume  du  lac  de  la  Braft  (île  de  la  Trinité),  etc. 

Pétroles  et  naphtes.  —  Pétroles  imprégnant  les 
grès  cambriens  et  siluriens  du  canton  d'Enniskilen  (Ca- 
nada), etc. 

Pétroles  imprégnant  les  grès  dévoniens  de  l'Ohio  et  de 
la  Pensylvanie  (États-Unis)  :  puits  à  pétrole  des  environs 
de  Pittsburg,  Oil  City,  Tidy-Out,  etc. 

Gîtes  de  pétrole  imprégnant  les  grès  et  schistes  mi(h 
cènes  des  Karpathes  :  puits  à  pétrole  de  Neu-Sandeck, 
Bobrka,  Dukla,  etc.,  Ozokérite  de  Boryslaw  (Galicie). 
Zones  pétrolifères  de  Câmpina-Téléga,  de  Colibaçï,  etc., 
etc.  (Roumanie).  Grès  oléifères  miocènes  de  Lobsan  et  de 
Pechelbronn  (Alsace). 

Gîtes  de  naphte  imprégnant  les  marnes  et  sables  plio- 
cènes du  Caucase  :  Zone  occidentale  :  Naphte  de  la  pres- 
qu'île de  Kertch  et  de  la  presqu'île  de  Taman  ;  hydrocar- 
bures complexes  dans  les  Volcans  de  boue  [Makaloub]. 
Puits  à  pétrole  d'Ilsky.  —  Zone  orientale  :  Naphtes  de 
Tchernagora-Bakou.  —  Irrégularité  de  la  richesse  et  de 
la  distribution  des  gîtes.  Puits  jaillissants.  —  Modes  de 
captage,  d'emmagasinage  et  de  transport  :  Pipelines,  — 
Statistique. 

Gaz  bydFoearbarés.  —  Accumulations  gazeuses 
dans  les  grès  dévoniens  et  siluriens  de  Pittsburg  (États- 


DE  l'École  nationale  des  mines.  223 

Unis)  et  de  Mohara  (Canada),  et  dans  les  sables  et  argiles 
pliocénes  de  la  presqu'île  d'Apchéron  (Caucase),  etc.  Fon- 
taine ardente  du  Dauphiné.  —  Gaptage  ;  utilisation  éco- 
nomique et  industrielle.  —  Statistique. 

SOUFRE. 

Soufre  natif.  —  Gîtes  miocènes  de  la  Sicile  {sol- 
fares)  :  Argiles  solfifères  de  Caltanisetta,  Madore-Lercara 
et  Gimicia,  etc. 

Gîtes  miocènes  des  Romagnes,  de  Lorca  (Murcie),  etc. 

Tufs  iracAytiques  solfifères  de  Sulphur-Bank  (Cali- 
fornie). 

Gîtes  volcaniques  actuels  :  solfatares  du  Vésuve,  du 
Popocatepetl,  etc. 

Usages  spéciaux  du  soufre  natif. 

Soufre  à  Tétat  de  pyrite  de  fer.  —  Zones  pyriti- 
fères  du  Rhône  et  du  Gard  :  Amas  filontens  de  Chessy  et 
de  Saint-Bel.  —  Amas  interstratifiés  in fra^ jurassiques  de 
Saint-Julien  de  Yalgagne,  du  Soulier,  de  Soyons,  etc. 

Gites  de  la  province  de  Huelva  (Espagne)  et  de  TA- 
lemtejo  :  Amas  filoniens  post-carbonifères  (permiens?),  de 
Rio-Tinto,  Tharsis,  Alosno,  Aguas-Tenidas,  etc.  (Espagne) 
et  de  Santo-Domingo  (Portugal). 

Conditions  et  méthodes  d'exploitation.  —  Limite  d'uti- 
lisabilité  liée  aux  besoins  de  la  fabrication  de  la  soude 
par  le  procédé  Le  Blanc.  —  Statistique. 

il*  Leçon* 

MÉTAUX  ALCALiyS. 

Considérations  générales  sur  les  conditions  de  gise- 
ment des  sels  alcalins  :  Régions  désertiques  ;  Distribution 
de  ces  régions  à  la  surface  du  globe.  Désert  de  Gobi 
(Turkestan);  Désert  de  Humboldt  (États-Unis);  Désert 


224  PROGRAMMES   DES   COURS 

d'Atacama  (Pérou,  Bolivie,  Chili),  etc.  Topographie  et 
géologie  de  ces  régions. 

AMMONIAQUE. 

Dépôts  de  snano  des  îles  Ghinchas,  Baker  et  Jervis^ 
Mejillones,  etc.,  etc.  —  Statistique. 

POTASSIUM. 

CMorure  de  potassium  et  Sulfate  de  Potasse. 

—  Gîte  permien  de  Stassfurt.  Étude  des  diflférents  sels 
qui  le  composent  :  Camalite,  sylvine,  polyhalite,  kainite,  sel 
gemme,  kiesérite,  tachydrite,  Stassfnrtite,  etc.  Constitution 
et  genèse  du  gîte  :  Origine  hydrothermale.  —  Transfor- 
mation et  utilisation  agricole  des  minerais. 

Sous-sulftite  double  de  potasse  et  d'alu- 
mine. (Alunite.)—  Relation  entre  les  gîtes  d^alunite  et  les 
éruptions  trachy  tiques  ;  leur  genèse  par  la  décomposition 
de  ces  derniers  sous  l'influence  d'émanations  sulfureuses. 

Gîtes  de  la  Tolfa  (Civitta-Vecchia)  et  de  Montioni  (Tos- 
cane). Transformation  de  Talunite  en  alun  naturel  (alun 
romain)  et  en  alun  artificiel.  —  Gîtes  du  Turkestan,  du 
Mont-Dore,  des  îles  volcajiiques  de  la  baie  de  Naples,  etc. 

Schistes  aluniières  siluriens  de  la  vallée  de  la  Meuse,  etc. 

IS*  et  13"  Leçons» 

SODIUM. 

dilorure  de  sodium»  (Sel  gemme.)  —  Groupement 
des  gîtes  dans  les  deux  périodes  permo-triasique  et  mio- 
cène. —  Caractères  distinctifs  de  chacun  de  ces  deux 
groupes  et  méthodes  d'exploitation  correspondantes.  — 
Origine  hydrothermale. 

Gîte  permiefi  de  Stassfurt.  —  Gites  triasiques  de  la 
Lorraine  :  Varangeville,  Dieuze,  Rosières,  Vie,  etc.,  de 
la  Souabe  et  du  Salzkammergut  autrichien  et  bavarois  : 
Hallein,  Ischl,  Halle,  Hallstadt,  Berchtesgaden,  etc. 

Gîtes  miocènes  de  Wieliczka  (Galicie),  de  Slanick,  Te- 


DE  L*ÉGOL£   NATIONALE  DES  MINES.  225 

lega  et  Ocna  (Roumanie),  de  Màros  Ujvàr  (Hongrie),  de 
Rh'ang-el-Melah  (Algérie),  etc. 

Sources  laléei  et  marais  salants.  Marais  salants  du  Rio 
Sado  (Portugal),  de  la  Camargue  (vallée  du  Rhône),  de 
Touest  de  la  France,  de  la  Grimée,  etc.  —  Conditions  cli- 
matériques.  —  Statistique. 

Csufbonate  de  soude* — Lac  Natron,  lac  de  Yan,  etc . 
Asot&te  de  soude*  (Nitre.) — Concentration  des  gîtes 
de  nitre  dans  les  régions  désertiques,  autour  des  grands 
massifs  volcaniques,  anciens  ou  modernes.  — -  Nitrières 
du  désert  d'Atacama  :  Cachiyuyal,  Baron,  Aguas  blan- 
cas,  etc.  (Chili),  du  Rio  Loa  (Bolivie),  etc.  —  Ëfflores- 
cences  salpétrées  contemporaines  des  environs  de  Lorca 
(Espagne).  — *  Nitriôcations  locales.  —  Transformation 
industrielle  des  produits.  —  Statistique. 

Borates  de  soude*  —  Borax  :  Conditions  de  gise- 
ment analogues  à  celles  des  nitrates.  Gîtes  de  Californie  : 
Lac  de  Borax  et  lac  Hachinhama. 

Cites  d'Ulexite  (borate  natro-calcique)  du  comté  dTnyç 
(Californie),  de  la  Salina  Grande  (Bolivie). 

Gîtes  de  Golemanite  (borate  de  chaux)  de  la  Californie  ; 
Rhodes  Marsh,  Colombus  Marsh  et  TeU's  Marsh. 

Sullkte  de  soude  t  Glanbérite,  sulfate  double  de 
soude  et  de  chaux.  Gîtes  miocènes  de  Cien-Pozuelos  (pro- 
vince de  Tolède) ,  Andosilla  et  Alcanadre  (Asturies). 

14l«  et  15*  leçoMb 

MÉTAUX  ALCAUNO'TEnREUX. 
CALCIUM. 

Csupl»oisate  de  chaux*  (Calcite,  Calcaires.)  —  Clas- 
sification des  variétés  naturelles  de  carbonate  de  chaux 
au  point  de  vue  de  leur  usage  mdustriel  :  la  construction, 
l'ornementation,  les  arts  libéraux. 

Pierres  calcaires  peur  la  censtnictien.  — •  Principaux  hori- 

Tome  XV,  ISS9.  f  S 


226  paocfrRAHMxs  des  cours 

zon&r  géologiques.  -*-  Relation  avec  ka  centres  de  popu- 
lation. 

Karbret.  —  Clasaificatioû  des  marbres  an  peint  de  vue 
de  leur  texture  et  de  leur  couleur  :  martres  simples 
(blancs^  colorés);  marbres  composés  (brèches,  luma* 
chelles). 

nuttrihutum  s^to9i4««*— *-  Terrmu  anciens  :  marbres 
de  Paros,  du  Pentélique,  des  environs  de  Bône  (Algérie), 
de»  Satnt-Philippe  près  Sainte-Marie  (Alsace),  etc. 

Divonien  :  marbres  des  P3rrénées,  de  Rance  (Belgique), 
de  Givety  etc< 

Carbonifère  :  marbres  du  Boulonnais,  du  Castillo  de 
Belmez  (Espagne),  de  la  baie  de  Hâ-Long  fTonkin),  etc. 

Trias  :  marbres  de  Carrare ,  de  Serravezza  (Lucques) ,  etc. 

Jurassique  :  calcaires-marbres  du  Valais,  etc. 

Crétacé  :  calcaires-marbres  des  Alpes,  de  la  Tunisie 
orientale  (Zaghôuan). 

Nummulitique  :  marbre  du  Mont  Attila  (Aude),  de  la 
vallée  de  la  Miliana  (Tunisie),  etc. 

Miocène  :  marbres-onyx  de  Fellfellah  (Oran)  ;  Brèche 
de  Chemton  (Tunisie),  etc. 

Méthodes  principales  d'exploitation.  —  Influence  de 
rallure  topographique  des  couches*  —  Statistique. 

Calcaires  à  chaux  grasse,  à  chavx  maigrei  à  duux  hydraa- 

■ 

lique;  calcaires  à  ciment.  —  Qualités  physiques  et  chimiques. 
Horizons  géologiques  principaux  du  calcaire  à  ciment. 
Liasien  :  Vassy;  Portlandien  :  Boulogne,  Portland,  etc. 
Néocomien  :  Saint-Victor  (Gard) ,  etc. 

Craie.  —  Horizons  divers  du  terrain  crétacé  supérieur 
utilisés  pour  la  fabrication  du  blanc  de  ccaîe  :  Meud)on, 
Bougival,  Châlons-sur-Mame,  Dieppedal»|  S*^-Gatheiiae- 
les-Rouen^  et  pour  celle  des  ciments  artificiels  :  MeudQn« 

Pierres  lithographiques.  —  Qualités  complexe»  de  CûDi* 
position,  de  structure  et  d'allure  géologiqao* 


I 


DE  L'ÉGQLE  NATIONAIfi  BBS  MINES.  221 

Distribution  géologique.  Kimméridien  :  Pierres  de  So^ 
l&ûhûîen  (Bavière),  etc. 

NutnulUique  j  Pierres  de  Diaao-Mari&a  (Ligurie),  etc., 
etc. 

Snltete  de  Cliaiix.  —  Pierres  à  plâtra  des  Mameg 
irisées  (Dleuze),  de  féocène  du  bas»n  de  Paris  :  Buttes- 
Ghaumonty  Pantin,  Argenteuil,  etc.,  durmoeènssupériewt 
de  l'Alsace,  de  la  province  de  Tocco,  des  environs  de  Klm?^ 
pina,  etc. 

Fliaflipliate  de  Climix.  —  Universalité  de  la  ré'pai^ 
tition  du  phosphate  de  chaux  dans  les  roches  et  les 
terrains.  Différences  de  structure  et  de  constitution  des 
phosphates  suivant  leurs  modes  de  gisement  :  Hoàides  ei 
rognons  de  phosphate  amorphe  dans  les  terrains  sédi-» 
mentaires;  Ptiospliorite  (n*istalline  dans  les  amas  fîlo* 
niens;  Apatite  cristalline  dans  les  roches  ^ruptives  et 
dans  les  filons  et  veinules  recoupant  les  terrains  anciens. 

IVodolea  de  Plio«pliaAe  des   tenptUne  «édtaieifiKfre»^ 

—  Grè$  silurien  de  Podolie  et  des  environs  de  Saint- 
Pétersbourg. 

Sthktes  dévoniem  phosphatifères  du  Nassau  (remasife 
aux  époques  pliocène  et  quaternaire). 

ScUsies  houiliers  pho9pàniifére9  de  Fins  (Alii»i). 

Permienet  Triéu  :  Schistes  de  Préjuts. 

liasien  :  Nodules  de  TAuxois,  diffusés  dans  le  oalcairç 
à  Âmmaniies  BttchIancH  et  ccmdensés  dan«  le  limon  pfio- 
cène. 

OoHthe:  Impiségnatien .  phos^pAstée  4e  t4ii0Ht^  iofo^ 
cierme  du  Calvados  et  de  TAnjou.  Nodules  des  atffiie» 
eaUmÊiennes  de  la  Frmnosnîe,  et  regimm  de  ^emkmires 
l^KMBpiiafeés  nxfwdiesm  Ae  la  Nièvre. 

àièiin  :  Nodutee  des  Afrdeoiies,  de  l'^rgoane,  4»  kiL 
Msnae,  de  1* Yonne,  de  l'Ain,  du  Novd  etilu  Boulonnais^ 
SB  Fraoce  ;  du  GambridgeabU^e^  «en  Angleterre  ;  des  ^goDK* 


228  PROGRAMMES  DES  COURS 

vemeiuents  de  Tambow  et  de  Simbirsk,  en  Russie,  etc. 
'^  Importance  exceptionnelle  et  ressources  industrielle- 
ment illimitées  de  ces  gisements.  —  Limites  d'exploits- 
bilité  souterraine. 

Cénomanien  :  Nodules  du  tourtia  d*Anzin  et  de  TÂr- 
gonne  (Sainte-Menehould). 

Craie  turonienne  :  Concrétions  phosphatifères  de  la 
craie  turonienne  du  nord  de  la  France  :  Tuns  d'Ânaples 
et  de  Bouvines. 

Craie  blanche  :  Imprégnations  phosphatées  de  la  craie 
à  BelemniteUa  quadrata  du  plateau  de  1* Artois,  et  du 
sommet  de  la  craie  à  Belemnites  mucronatus  des  environs 
de  Mons.  Concentrations  accidentelles  des  sables  phos- 
phatifères dans  des  poches  de  la  craie  à  Beauval,  Orge- 
val,  Breteuil,  Hallancourt,  etc. ,  etc. 
.  Éocène  :  Nodules  et  concentrations  phosphatifères  de 
Téocène  inférieur  de  Yaugirard,  de  Ghabès,  etc.,  etc. 

Miocène  :  Crag  phosphatifère  de  Lytton  (comté  de  Suf- 
folk  (Angleterre). 
.  Pliocène  :  Crag  phosphatifère  du  Gotentin  (Normandie), 

Quaternaire  :  Nodules  remaniés  dans  les  alluvions  de 
Gharleston  (États-Unis).  Importance  exceptionnelle  de  ce 
gisement. 

Ap^ttte  &^m  RoeiBCA  érapUvca.  -~  Apatlte  des  granités 
de  Bretagne,  de  Finlande,  etc.,  des  gneiss  du  Zillerthal 
(Bohême)  et  du  versant  Est  de  l'Oural. 

Filons  d'amphiboUte  de  Krageroô,  de  Buoô  et  de  Odde- 
Gaarden  (Norvège). 

Apatite  dans  les  trachytes  tufacés  de  Jumilla,  près  du 
cap  de  Gâta  (Espagne). 

Apatlte  et  iifeMMpiiorito  <iea  fliowfc  — •  Yelnes  d'apatite 
dans  les  gneiss  et  schistes  laurentiens  du  comté  de  Buc- 
kingham  (Canada).  —  Filons  de  Logrosan  et  de  Cacérès 
(Estramadure).  — Amasfiloniens  et  poches  des  environs  de 
Gaylux  et  de  Saint-Antonin  (Quercy).  —  Caractères  dis* 


BS  l'École  nationale  des  mines.  229 

tinctifs  de  ces  gites  :  plaquettes  et  rognons  de  phospho-^ 
rite  zonée  au  milieu  de  terres  phosphatées  silico-fer- 
reuses.  Appauvrissement  et  terminaison  rapide  dans  la 
profondeur. 

Conditions  d'exploitation  et  d'avenir  des  gites  de  phos- 
phate de  chaux.  —  Transformations  industrielles  :  Super- 
phosphates et  phosphates  solubles.  —  Statistique. 

19*  Leçon* 

MAGNÉSIDlf. 

C^arbonate  de  Magnésie*  —  Dissémination  de  la 
magnésie  dans  les  calcaires  :  Dolomies.  —  Filons  et  vei- 
nules de  Giobertite  de  Kimasi  (île  d'Eubée,  Grèce).  —  Im- 
portance de  ces  gîtes  pour  la  confection  des  garnissages 
basiques  des  cornues  Bessemer. 

Silicate  de  Masnésie  (Magnésite,  Écume  de  mer).  — 
Gîte  d'Ëski-Sheir  (Asie  Mineure),  de  Tarsus  en  Karamar 
nie,  etc.  Gites  de  Bosnie  et  de  Moravie. 

STRONTIUM. 

Carbonate  de  Strontiane(Strontiaiiite).^  Filons  et 
veinules  de  strontianite  dans  la  craie  blanche  d'Ahlen 
(Westphalie),  etc.  —  Usage  de  la  strontianite  dans  les 
sucreries. 

Sulfate  de  Strontiane  (Célestine).  —  Rognons  de 
célestine  dans  les  marnes  miocènes  de  Girgenti  et  de  Fa- 
vara  (Sicile).  —  Filons  de  Célestine  de  Nyons  (Drôme). 

19*  Leçon» 

BAATOII. 

Sulfate  de  Barjrte  (Barytine).  —  La  barytine  forme 
la  partie  haute  du  remplissage  de  quelques  filons  plom- 
beux.  Son  remplacement  dans  la  profondeur  par  du 
quartz  plombo-argentifère.  —  Exemple  des  filons  d'Au* 
ronze  (Auvergne),  de  Barghe  (Yal-Sabbia,  Lombardie),  etc. 

Amas  de  barytine  de  Fleurus  (Belgique),  de  Gonfolens. 


1 


1230  PRO&BAMMBS  DES  COURS 

^— -^  Usage  de  la  barytine  pour  T  épuration  des  sucres  et 
pour  diverses  falsifications. 


ALUMINIUM. 


a^y&e  d*lftlmMitHiain>  —  Goriadon  :  Rubis  de  Bak- 
schan  (Tartarie),  de  Syrian  (Pegu,  Indoustan),  rubis  pâle 
4e  Geylan.  —  Rubis  et  saphirs  de  Mogoat  et  de  Kyot- 
Pyan,  près  d'Ava  (Birmame).  Saphirs  de  Newton  (New- 
Jersey,  de  Warwick  (New- York),  de  Pondichéry,  de  Bilin 
(Bohême).  Saphirs  dans  le  basalte  de  Groustet  (France)  et 
dans  les  alluvions  d'Espaly  (Puy-en-Velay)  et  des  Landes. 

Emeri  de  la  côte  de  Piriac,  de  Smyme,  de  Naxos,  etc. 

Bauxite  :  Nappe  crétacée  de  bauxite  de  THérault  (les 
Baux,  Ville- Veyrac)  et  du  Var  (Vins  et  Thoronet).  — 
Oites  divers  de  llrlande,  de  la  Calabre,  du  Sénégal,  etc. 

Fluorure  d'aluminium.  —  Filon  de  kryolrte  dans 
le  gneiss  d'Evigtok  (Groenland). 

Silicates  d*alumlne«  •—  Kaolin  :  Définition  ;  varié- 
tés. Origine  granulitique  des  kaolins.  —  Gîtes  de  Saint- 
Yrieix  (Hautes Vi^oie)»  des  Eyziea  (Dordogne),  etc. 

Argiles  :  Argiles  léfractaires.  Argiles  cojnmunes.  Tenres 
à  poteries.  —  Distribution  géologique. 

Argiles  réfractaires  néocomtennes  de  Forges-les-Baux  ; 
Argile  plastique  éocéne  de  Vaugirard^  etc. 

Cliiieate«  eompteiKeg  %  Filoai  d*ABililyg9Bite  stenni- 
fère  de  Montebras  (Creuse);  utilisation  de  la  LUhine.  — 
fmeraudes  de  Muzo  (Golombie).  —  Amiante  des  Alpes  et  du 
€anada.  —  Grès  argileux  triasiques  pour  meules  de  Mer- 
viller  et  de  Phalsbourg  (chaîne  des  Vosges),  des  environs 
4e  Stuttgart,  etc. 

Pierreci  0iliieeu«ies  diverses  pour  la  construction 
«t  romementation  :  —  Grès  à  pavés.  Granités  ;  porphyres; 
trachytes,  etc. 

Meulières  :  Argiles  à  meulières  de  la  Brie  et  de  la  Beauca. 
Meulières  du  plateau  de  Bom  (Dordogne),  etc. 


DE  l'égols  nationals  dss  xines.  231 


et  1M*  {Leçomb 

fiOirnCBS   MIIfÉBALBS. 

CSassifleatlon  des  sonreeti  d'ktprès  les  snb- 
stanees  dissoutes  t 

Smtrces  ehhrurées  :  chlornrées  sodîques,  simples  ou 
avec  sulfures,  sulfates  et  carbonates,  sources  chlorurées 
magnésiques  ;  sources  chlorurées  calclques. 

Sources  ctdorydriquées  :  sources  sulfurées;  sources  sul- 
furiqtiées;  sources  sulfatées^  sodiques,  calciques,  magné- 
siques,  ferreuses,  alumineuses,  complexes; 

Sources  earbonatées:  sodiques,  calciques,  ferriques,etc.  ; 
sources  silicate  es  ; 

Exemples-types,  analyses. 

Relations  géologiques,  —  Influence  des  eaux  superfi- 
cielles et  des  terrains  traversés  sur  la  constitution  et  le 
régime  des  sources  minérales.  Action  des  sources  sur  les 
roches  encaissantes.  Minéraux  provenant  d'un  métamor- 
phisme local. 

Origine  des  substances  apportées  parles  eaux  minérales. 

Genèse  des  sources.  —  Eaux  phréatiques  ;  eaux  arté- 
siennes ;  sources  thermales  ;  geysers. 

SS*  et  sa*  Leçons. 

Mono^rapide  d'une  source.  —  Gompositiony  tem- 
pérature, débit,  propriétés,  captage  et  travaux  divers. 

É4ude  de  quelques  sources.  —  Yichy,  Plombières, 
Bourbonne,  Bourbon -rÂrchambaulti  Bagnères-de-Lu- 
chon,  etc.  (France);  flammam-Meschkoutine  (Algérie); 
Carlsbad  (Bohême);  Piattigorsk  (Caucase),  Steamboat- 
Spring  (Nevada);  Grotto- Geyser  (National -Park,  États- 
Unis),  etc. 

MÊTiVt  USVEIS. 
S«*«  SS«  etSS*  MjBçmmm* 

FBR. 

Oxydes  de  fer  t  Magnétite,  fer  oligiste,  kèmatite  roiife. 


232  PROGRAMMES   DES   COURS 

hématite  brune  (hydratée).  —  Distribution  de  ces  divers 
minerais  dans  Téchelle  géologique  des  terrains  et  des 
roches.  Variations  de  texture  et  de  pureté  en  relation 
avec  rage  et  le  mode  de  gisement. 

niliierato  aalK»r<loniiM  aux  «dilstes  aiteleiMi  et  amc 
terrAlns  «édlmeiitalres* 

Schistes  cristallins  :  Amas  de  Dîélette  (Manche),  de 
Gasa-Branca  (Portugal,  de  Mockta-el-Hadid  (Algérie),  etc. 

Silurien  et  dévonien  :  Amas  de  Yilla-Canas  (Espagne), 
de  la  Belgique,  de  la  Saxe,  de  Krivoi-Rog  (Russie). 

Carbonifère  :  Sphérosidérites  des  bassins  houillers  de  la 
Ruhr,  de  TAngleterre,  etc. 

Permien  et  Trias  :  Hématite  rouge  manganésée  de  la 
Sierra  de  Garthagène,  etc. 

Lias  :  Gouche  d'hématite  brune  de  la  Moselle  et  du 
Gleveland,  etc. 

Oolithe  :  Hématite  de  T Ardèche  ;  amas  d'Hématite  de 
Vic-Dessos. 

Néocomien  :  Couches  d'hématite  brune  en  grains  de 
la  Haute-Marne,  etc. 

Cénomanien  :  Amas  d'hématite  brune  en  grains  des 
Ardennes,  etc. 

Craie  :  Couches  d'hématite  rouge  de  Bilbao. 

Tertiaire  :  Minerais  dits  Sidérolithiques  ;  Minerais  en 
grains  du  Berry. 

MinevAis  ^raptife  et  iiioiiiens.  —  Amas  fîloniens  de  la 
Suède  :  1)  Groupe  à  gangue  granitique  (Jern  granit  et 
Jem  gneiss)  :  Gellivâra,  Svappâvâra,  Luosâvâra  (Lapo- 
nie,  de  Folberg  (Norvège),  etc. 

2)  Groupe  à  gangue  de  Skâm  [Arendalite)  :  Persberg 
(Dalécarlie) ,  Nya  Kopperberg  (Wermland),  etc. 

3)  Groupe  à  gangue  de  calcite:  Dannemora  (Wermland). 

Filons  de  la  côte  d'Arendal.  —  Amas  filoniens  post- 
pyrénéens de  la  Taftia  (Algérie),  de  l'île  d'Elbe,  de 
l'Ariège,  du  Canigou  (Pyrénées-Orientales),  etc. 


j 


»_t 


DE   L  ECOLE   NATIONALE   DES  MINES.  233 

Fer  carbonate  t  Sidérose;  Fer  spathiqne. 

FUom  et  «nuu*  oionien»  d*Allevard  (Isère) ,  du  pays 
de  Siegen  (Prusse),  d'Ëisenerz  (Styrie),  de  la  Mouzala  et 
de  Gourayas  (province  d'Alger). 

.  Fer  eliroiiié*  —  Connexion  du  fer  chromé  et  des 
éruptions  serpentineuses .  Gîtes  d'Orsowa  (Banat,  Au- 
triche), de  r  Asie  Mineure ,  de  Thio  (Nouvelle-Calédonie),  etc . 

Fer  titane*  —  Amas  de  fer  titane  de  la  Suède,  de 
rOural,  des  États-Unis,  du  Canada,  etc. 

Considérations  générales  sur  Tallure  des  gîtes  de  fer  : 
Richesse  ;  accidents;  limite  d'exploitabilité.  —  Recherche 
et  mise  en  valeur.  —  Déplacement  des  grands  centres 
d'exploitation  selon  les  progrès  de  la  métallurgie.  —  Sta- 
tistique. 

Sulfures  de  fer.  —  Pyrite  jaune  et  Marcasite  :  Voir 
sùufre. 

Pyrrotine  (nickelifère)  :  Voir  nickel. 

Pyrite  arsenicale.  —  Mispickel  aurifère  :  Voir  or. 

UANGANÊSE. 

Oxy^des  de  manganèse  t  Pyrolnsite,  Acerdôse,  Bram- 

nite.  —  oSt««  «nlkordoniié»  «ax  terrttliMi  M<IIineiit«lre«* 

Couches  de  Pyrolusite  et  de  Braunite,  intercalées  à  la 
base  du  terrain  tertiaire  de  Kwirili  (Caucase). 

Couches  de  Pyrolusite  miocène  des  environs  de  Ciu- 
dad-Real  (Espagne). 

dates  ÉUoBiemi  t  Filon  d'Ihlefeld  (Harz).  —  Amas  filo- 
niens  de  la  Serena  (Espagne),  de  Romanèche  et  des 
Pyrénées,  etc. 

oite  éÊntpur.  —  Nappe  d'oxydes  de  manganèse  et  d'hé- 
matite avec  gangue  de  calcédoine,  intercalée  dans  les  tra- 
cbytes  de  l'ile  de  San-Pietro  (Sardaigne),  etc. 


S34  PROGBAJfMBS  DSS   COURS 


ÉTAIN. 

Oxyde  d'étaln*  Cassitérita. 

o£te«  Aiia^ioniieii.  —  Sables  stannifères  de  la  Bre- 
tagne, du  Cornwall,  de  l'Australie,  des  tles  de  la  Sonde 
(Banca,  Bornéo),  de  la  presqu^tle  de  Malacca  (Perak, 
Kliang-Lalang),  des  environs  de  Gao-Bang  et  des  lacs 
Ba-Bè  (Tonkin),  etc. 

oites  flionieoM.  —  Filofis  anciens  de  Gassitérite,  à 
gangue  de  quartz,  de  mica,  de  wolfram  et  de  mispickel, 
en  relation  avec  les  granulites  et  les  greisen. 

Filons  du  Comwall,  de  la  Villeder  (Morbihan),  de 
Yanlry  et  de  Montebras  (Creuse),  de  Zinnwald  et  d'Alten- 
berg  (Saxe),  de  Zamora  (Espagne),  de  Texuguieras  (Por- 
tugal), de  Mount  Bishop  (Tasmanie),  etc. 

Filons  tertiaires  de  la  Toscane,  de  San-Luis  de  Potosi. 


CUIVRE, 


Sulfures»  arséntomilflire  et  csarl^onate  de  cul- 

t  Oialcotlne,  Ghaleopyrite,  TéCraédrite,  Maladitta. 


-*-  Schistes  anciens  :  Gites  de 
ROraas  et  de  Kaafj<M:d  (Norvège),  etc. 

Permien  et  Trias  :  Schistes  cuprifères  du  Mannsfeld.  — 
Grès  cuprifères  de  la  Hardt,  de  Goro-Goro  (Bolivie),  etc. 

ofit«»  émptuii  «trauftéib  —  Nappofi  cttivreuses  inter- 
calées dans  les  tufs  trachytiques  de  la  fiasse-Californie  : 
Gîte  du  Boléo.  —  Gîte  d'Àkhtala  (Caucase). 

ake»  MinarffinB  ^  Amas  filonieiit  de  p]Frita  avec  isipré- 
gnations  cuivreuses:  Gites  de  la  province  de  Huriva  et  de 
TAlemtejo,  Aio-Tinto  Tharsis,  Alosno,  Santo-Domingo, 
La  Caveira.  —  Gîte  de  Vigsnaes  (Norvège). 

Filons  de  chalcopyrite.  —  Filons  divers  des  environs  de 


J 


DE  l'ÂCOIiB   NATIONAIiB  DES   MINES.  235 

Meymeis  (Lozère),  de  la  côte  Gaatabriqne,  de  la  Sierra- 
Goejar  et  Sierra-Nevada  (Ândalouaie).  Filons  de  Ghaloo- 
pjrHesfrec  cuivre  gris  sabordonné  de  TOural  et  de  TÂltaL 
Filons  de  Ghaleopyrite  et  de  Pbilippsite  de  rAnaconda 
(comté  de  Bute)  et  du  Montana  (États-Unis),  de  Garrizal, 
de  Lola,  de  Coronel,  du  Gerro-BIaneo,  près  Gauqnenès 
(Onfi),  etc. 

nmoB  ê»  cniwe  natil  de  Galumet  and  Hécla  (Lac  Supé^ 
jEieuf). 

FStoas  de  shalGopyrite  aurifère  de  Krite  (Alpes  Styriennes), 
d'Dtica  (Golorado). 

FOons  de  cuivre  gris.  —  Natwe  spéciale  de  ces  filons  : 
Afl0O(naiâon  du  cuivre  gris  et  du  fer  spalbique.  Présence 
de  l'argent.  —  Caractère  adventif  du  cuivre  gris  dans  le 
reaiiilissage.  -^  félons  de  Guejar-Sieorra,  de  Guadiz  (Sierra- 
Nevada),  de  la  Mousala  (province  d'Alger),  du  Djebel- 
T€tIouine  (Pteiite-KabyHe),  etc. 

JMiMB  «imMaoa.  —  Serpentines  et  gabbros  cupri- 
ftras.  —  Régnons  des  divers  sulfures  de  cuivre  et  de  fer  : 
dialcosine,  pbilippsite  et  chalcopyrîte.  —  Décroissance 
de  la  ricbesse  en  profondeur  :  —  Gîtes  de  la  Prugne 
(Allier),  de  Ponte  alla  Leccia  (Corse),  de  Monte-Catini,  de 
Bocca^Tederighi  (Toscane),  etc. 

Considérationa  générales  sur  le  développement  des 
màncA  de  cuivre.  —  Influence  des  procédés  métallur^ 
£^qiies.  -^  Statistique. 

31*  et  39*  lieçons. 

ZINC 

C!arl»onate  de  zinc  i  Smithsonite.  —  JBydr^mUM^ 
de  zine  t  Calamixie.  —  Anlflire  de  zf ite  f  Mende. 


avec  lentilks,  veines  et  mouches  de  bleuie 
d'Àmmeberg  (Scandinavie),  et  d*£tkis  (Finlande),  etc* 


2^6  PROGRAMMES  DES   COURS 

Schistes  micacés  avec  lentilles  de  blende  de  la  Sierra 
de  Garthagène.  -^  Couches  de  calamine  et  de  terres  cala- 
minaires,  amas  et  imprégnations  calaminaires  du  MuS' 
chelkaik  de  la  Silésie.  —  Calcaires  Kasiques  à  mouches 
de  blende  de  Clairac  et  de  Carnoulès  (Gard),  etc. 

Oites  aïonieiiM.  —  Filons  et  amas  calaminaires  filoniens 

de  la  Vieille-Montagne,  du  Bleyberg,  de  Welkenraedt, 
etc.  (Belgique);  de  Monte-Poni,  Malfidano,  Monte-Agru- 
giau,  San-Giovanni,  etc.  (Sardaigne);  du  Laurium  (Grèce), 
de  Fillahoussen  (Algérie),  de  la  Sierra  de  Garthagène,  des 
Asturies,  etc.  —  Formes  spéciales  de  ces  gîtes.  —  Leur 
relation  avec  les  filons  sulfurés. 

Filons  de  Blende  de  Meyrueis  (Lozère),  Glairac  (Gard), 
Lautenthal  (Saxe),  Pontpéan  (Ule-et- Vilaine),  etc. 

Association  de  la  blende  et  de  la  galène  dans  les  appa- 
reils métallifères  complexes.  —  Caractère  spécial  de  la 
métallurgie  du  zinc  :  Sa  concentration  obligée  dans  un 
petit  nombre  de  centres  industriels;  influence  de  cette 
concentration  sur  la  limite  d'exploitabilité  des  gites  de 
zinc.  Diagrammes.  -»  Statistique. 

39*  et  33*  Leçoiifl. 

PLOMB. 

SulAire»  carbonate  et  pliospliate  de  plomb* 

Gît/em  tfubordoni&és  aux  fommtloiMi  aedlnientalreii»  — 

Grès  plombifères  triasiques  de  Saint-Avold  (Moselle),  de 
Mechernich  (Prusse  Rhénane),  de  Garnoulès  (Gard),  etc. 

Muschelkalk  plombifère  de  la  Lombardie. 

Epanouissement  et  imprégnation  de  cérusite  et  de 
galène  dans  les  calcaires  et  les  schistes  du  Baranco  del 
Frances  (Sierra  de  Garthagène). 

.  Gicc0  monienifc  —  Filons  de  galène  plus  ou  moins  argen- 
tifère, avec  cémsite,  pyromorphite  et  anglésite  subordonnées 
de  Huelgoat  (Bretagne),  des  environs  d'Iglesias  (Sar« 
daigne),  d'El  Horcajo,  de  Mazzaron  et  d'Almeria  (Espagne), 
de  Leadville  (Golorado),  etc. 


I 


DE  l'École  nationale  des  mines.  237 

raons  de  galène  plus  ou  moins  argentifère  avec  blende  et 
Iiyrite  subordonnées  du  Bleyberg-ès-Montzen,  de  Diken- 
busch,  etc.  (Belgique),  des  environs  d'Ems  (Nassau),  des 
vallées  Trompia,  Sabbia  et  Sassina  (Lombardie),  de  Gas- 
tuera  et  de  Linarès  (Ëstramadure),  de  Yialas  et  de  Mey- 
rueis  (Lozère),  de  Florac  (Gard),  de  Pontgibaud  (Puy-de- 
Dôme),  de  Bingham  (Utah,  États-Unis),  etc. 

Filons  de  galène  avec  enivre  gris  argentifère  de  Recuay 
(Province  de  Huaraz,  Pérou),  etc.  —  Succession  des  mi- 
nerais dans  la  profondeur  :  Disparition  des  minerais 
oxydés  et  du  cuivre  gris.  Diminution  de  la  blende.  Persis- 
tance de  la  galène  et  de  la  pyrite.  —  Statistique. 


COBALT» 

Oxyde»  SnlAire,  arséniure»  arsénio-sulAires 
deeolMftlt* 

^Hmm  mbordomiM  wkm*.  terralna  «uKeleiui.  — —  Mouches 

et  lentilles  de  cobaltine  dans  les  micaschistes  et  schistes 
amphiboHques  de  Skrytterud  (Norvège)  et  dans  le  gneiss 
d'Âmmeberg  et  de  Yehna  (Suède). 

eStc*  lUMiieiw.  •—  Yeinules  et  grains  d'oxyde  noir  de 
cobalt»  dans  le  minerai  de  fer  carbonifère  de  Fall-Hirradug 
(Flintshire).  —  Filons  d'oxyde  noir  de  cobalt  de  Gistain 
(Province  de  Huesca,  Bspagne).  —  Mouches  de  chloantite 
dans  les  filons  d'Useglio  et  de  Bruzolo  (Piémont),  de 
Joachimstbal  (Bohème),  de  Sainte-Marie-aux-Mines  (Al- 
sace), de  Nijni-Tagilsk  (Oural). 

dites  mibordoim^  «vx  rocliea  ^raptlvea.  —  Filons 

d'injection  d'argile  magnésienne  et  de  serpentine  avec 
oxyde  noir  de  cobalt  du  Mont-d'Or  (Nouvelle-Calédonie). 

NICKEL. 

Silleate»  ralfuret  ar^éniiipe  et  arsénlonsul- 
fure  de  nickel.  Arsénio-sulf ure  de  nickel  et 
de  eobalt» 


238  paooaiJcifEâ  des  conas 

€ÊÊmm  —failli  iliiwfa  <«iUE  Éeifratefli  anrfcww  —  I]Il{ré- 

gnation  de  Pyrrotine  mekelifère  dans  les  mmaêehisU$  «k 
les  scldUes  ampUbùlifues  d^  Ringgericke  (NorTège),  etc. 

4aicaa  niiMimin.  — «  Atnos  de  Pyrroiine  mchdifère  ei 
cobaltifère  de  Valmaggia,  Parom  et  Loeama  (Val  Sâiia, 
Piémoni;).  —  Fiions  de  nickel  et  de  eobalt  dee  Pyrénées, 
d*Ayer  (Suisse),  d'A^guilas  (Ëspagiue),  du  Gomwall,  4ê 
Schneeberg  (Saze)^  etc.  —  Gite  de  Schladming  (Si^ne)  : 
GoncentratioB  spéciale  des  minerais  nickeliJEères  de  .ce 
gtto  à  rintersectâon  dds  filons  et. des  branden^  scbifliiM 
imprégnés  de  pyrites  arsenicales. 

oitofl  imwmtim.  —  Filims  d argile  magM&iemm  «ms 
hydrosilicate  de  nickel  (Pimélite)  de  la  Nouvelle-Calé- 
donie. 


!  ANTIMOINE. 


Solfupe  d'antimoine.  —  Filons  de  fltiUim  de  1a 
Licoulne  et  du  Yaladou  (Hante4Lioire),  de  âondemar  (Pio^ 
tugal),  des  enirirons  de  Pa^Kol  (China),  etc. 

BISMUTH  SS  TUHGfiffÈIIEt 

BIsnuuÉli  nactff*  9alftn*e  de  Msnmtli»  HfMte 
tunsetiqwe*  (Wolfram.)  Tansstalie  deekonnc.  (fkàà^ 

Ute.) 

Filons  de  bkmuth  et  de  tmifmm  de  Meymao  {kxw^ 
gne).  Filons  de  fcismutii  de  JoachÔDSthai  (BohÔme);  deie 
Bolivie,  etc.  —  Filons  de  $chéeiiie  de  Waipori  etémiamy 
Wakatipu  (Nouvelle-Zélande). 

4esniic« 

•  Amas  d'arsenie  natlT  dans  les  filons  mckeliAresle 
Schladming  (Styrie). 

Filons  de  mUipIckel  aurifère  de  Bonnac  (Voir  or). 

Filons  complexes  de  galènâ^  de  cbalcopyrite  et  de  mis- 
pickel,  de  la  Higuera  (plateau  de  la  Serena,  Espagne),  etc. 


J 


DE  l'ÉGOLB  nationale  HfKS  MINES.  239 

3S*  et  80*  E«çoii«w 

GfreS  A  KEVPLISSAGC  MÉTALLIFÈRE  COIIPLEXE. 

CnlTre,  Zine,  Plamb  tt  Argmt. 

Systèmes  métallifères  du  eentre  de  la  France,  du 
Hartz,  de  Freyberg,  de  Schemnitz,  de  Przibram,  etc. 

Étade  des  directions,  des  âges,  des  zones  d'enrichis- 
sement normales  ou  accidentelles,  mécaniqfues  ou  chi- 
miques. —  Lois  expérimentales.  —  Associations-types 
de  minerais. 

MÉTAUX  PRÉCIEUX. 
39*  et  3S«  I^eçona. 

MERCURB. 

eStes  iMtereal^  Pmt  loipréffrMAUoii  aiotklenme  ^êoêm 

aes  eon^tees  «édimentaires.  —  Cinabre  imprégnant  le 
calcaire  carbonifère  de  la  côte  Gantabrique,  les  grès  et 
schistes  houillers  de  Nikitowka  (bassin  du  Donetz)  (Russie 
méridionale),  les  calcaires  et  schistes  triasiques  dldria  et 
de  Potoschnig  (Gamiole),  Varçile  jurassique  (?)  de  Rey- 
nosa  (Asturies)i  Yargile  tertiaire  du  Monte- Amiata,  près 
Siele  (Toscane). 

dates  aioBieMi  d'Idria  (Carniole),  d'Almaden  et  de 
Hiérès  (Espagne);  de  Sulphur-Bank  dans  les  trachytes 
miocènes  de  la  Californie  ;  de  Guadalupe^  de  Los  Eeyes 
(Mexique),  etc. 

FiiMM  dnnjeetioB  serpentineuse  avec  zôues  d'impré- 
gnation cinabrifère  de  New-Almaden,  Reddington,  Great 
Western  (Californie),  etc. 

Wa^crwÊÊgUktMiofÊam  tte  moueliefl  de  eliia1»«*e  dans  le  tuf  de 

la  solfatare  de  Pouzzoles,  et  dans  la  silice  geysérienne  de 
Steamboat-Spring  (Nevada)  et  du  Grand-Geyaer  dlalandew 
—-Statistique. 

n<Ai»iiB. 

MÊm%twÊm  yiatintlivM  de  Flatîosk,  de  Nigni-TagilsliL 
(Oural),  etc»  . 


240  PROGRAMMES  DES   COURS 

Alluvions  marines  contenant  de  Tor,  du  platine,  de 
l'iridium  et  des  gemmes  du  littoral  de  FOrégon  (États-Unis). 

30*  et  40«  Leçons  (40*  partieUement). 

ARGENT. 
Oite  enbortloiiii^  aux   terralne  andeM*   -—    Argent 

combiné  avec  la  silice  dans  la  chlorophyllite  aurifère  de 
Randolf  (Caroline  du  Nord). 

Gîtee  flionieiub  —  Filons  de  plomb,  de  sine  et  de  cniTTO 
argentifères  (Voir  plus  haut). 

Filons  d'argent  proprement  dits.  —  Filons  de  TArgentière 
(Isère),  de  Sala  (Suède),  de  Kongsberg  (Norvège),  de 
Guadalcanal  et  de  Hien  de  la  Encina  (Espagne),  de  Bin- 
gham,  de  Lexington,  du  Gomstock  (Montagnes-Rocheuses, 
Colorado),  de  la  Sierra  Madré  mexicaine  :  (Districts  de 
Fresnillo,  Zacatécas,  Batopilas,  Guanajuato,  Quatorce, 
Sultepec,  Huantla,  Pachuca,  Chihuahua,  etc.). 

Filons  d*argent  avec  cuivre  gris  associé  de  la  Sonora.  — 
Districts  du  Carmen,  de  Baccunachi,  etc.  (Mexique).  Fi- 
lons des  districts  d'Huanchaca  et  d*Aullagas  (Bolivie) ,  de 
la  province  de  Huaraz  (Pérou),  du  district  de  Famatina 
(République  Argentine),  des  districts  de  Caracoles,  Cha- 
narcillo,  Très  Puntas,  Lomos-Bayas,  Yallenar  (Chili),  etc. 

Formes  types  de  ces  divers  gîtes.  —  Imprégnation  des 
calcaires  au  contact  des  roches  éruptives  ou  schisteuses. 
—  Bonanzas.  —  Succession  des  minerais  dans  la  profon- 
deur. —  Modes  spéciaux  de  traitement.  — -  limite  d'ex- 
ploitabilité.  —  Statistique. 

(«O*  fin),  «f  et  «Jf  lieçoMi. 

OR. 

Chitee  eiibordoiiiiée  aux  roehee  crtouailnee  et  «luc 
terrAlne  eéileiitAlree  t 

Gneiss  aurifère  de  la  Sibérie. 

Schistes  amphiboliques  et  chlorophyllites  aurifères  de 
Randolph  (Caroline  du  Nord).  Schistes  quartzo- micacés 
[Itabirite  et  Itacolumite)  aurifères  du  Brésil. 


»'. 


.     DE  L  ECOLE  NATIONALE   DBS  MINES.  241 

Poudingues  siluriens  [Reefs)  du  White-Water  Strand 
CTransyaal,  Afrique),  du  Queensland,  de  la  Tasmanie  et 
de  la  Nouvelle-Zélande.  —  Schistes  siluriens  et  dévoniens 
aurifères  de  Gippse  Land  (Victoria). 

Pouddingue  hauiller  aurifère  de  la  vallée  du  Gardon 
(Gévennes). 

Argiles  à  meulières  manganésées  avec  traces  d'or 
éocènes  (Brie)  et  miocènes  (Beauce),  du  bassin  de  Paris. 

AUvrioiM  Auricèren.  —  Alluvions  pHocènes  affleurant 
sur  les  plateaux  :  North  Bloomfield  (Californie),  Stony  Greek 
(Ballarat),  etc.  Alluvions  pliocènes  recouvertes  par  des 
laves  {deep  leads)^  Golden  River  (Colorado),  Table  Moun- 
tain (Tuolumne  C^),  Golden  Point  Gutter  (Ballarat),  etc. 
Alluvions  quaternaires  {Shallow  placers)  :  Alluvions  du 
Gardon,  de  TArdèche,  du  Val-d'Aran,  de  TAriège,  des 
Pyrénées  ;  du  Rhin  ;  de  la  Màros  (Transylvanie)  ;  du  Pac- 
tole (Grèce);  du  Rio  Sil  (Galice);  du  Genil  (Andalousie). 
Alluvions  de  TObi,  de  TYénisséi,  de  la  Lena  et  de 
leurs  affluents  (Sibérie),  du  Dewalah  et  du  Nadjpur  (Inde)  ; 
du  Mékong,  du  Fleuve  Rouge  (Indo-Chine)  ;  du  Set-Tchoan, 
du  Yun-Nân  et  du  Quang-Si  (Chine),  de  la  Corée  et  du 
Japon,  etc. 

Alluvions  du  Haut-Nil,  de  TAssynie,  de  la  Falémé 
(Sénégal),  de  la  Côte-d'Or,  du  Zambèze,  du  Waal,  du 
Fleuve  Orange,  de  Madagascar  (Afrique),  etc.,  etc. 

Alluvions  du  Sacramento  et  de  ses  affluents  :  Feather 
River,  Bear  River,  American  River,  etc.  (Californie).  — 
De  la  Guyane,  de  la  Colombie,  de  T Australie,  de  Bornéo, 
de  la  Tasmanie  et  de  la  Nouvelle-Zélande,  etc. 

Méthodes  spéciales  d'exploitation  et  de  traitement  -  : 
Sluices;  méthode  hydraulique.  —  Limites  d'exploitabi- 
lité.  —  Genèse  des  Placers. 

€lHe«  mnMtOÊpdionmém  «ax  roebea  érapUves.  —  Diorites 

aurifères  de  Sibérie.  Granité  aurifère  des  Black  Hills 
(États-Unis).  Trachyte  aurifère  d'Abrudbànya-Verespatak 

Tome  XV,  1889.  16 


1 


942  PBOOfiAMxss  rasB  covbs 

\  (Transylvanie),  etc.  —  Serjmiiine  cwrifére  de  la  Sierra 

iNevada  (Espagne),  de  Tite  Saiint4)ûming«e,  etc. 

«Hes  meaiB— .  —  FfioBB  de  qaaiti  mrifire  d'Àlagna 
(Mont  Rose),  de  Gondo  (Stsuplon),  da  V^  d^Anzaska  (Pié- 
r  mont),  des  Pyrénées,  des  HolMn^Tamm  (Salzboucg),  de 

^  Schemnitz  et  de  Rotha  (Hongrie),  de  Zalattma,  Beitza 

{Transylvanie),  du  HsTdanger  Fjord  (Nonrège),  etc. 

Filons  de  ^B«ti  amiiàre  avec  pyvitai  de  Béréaowsky 
«(Oural),  de  TÂltal,  du  Dewalafa  (jnée).  —  FîIobb  du  Gap 
<et  du  Transwaal  (Afrique). 

Filons  de  TAlaska,  des  Montagnes-Rocheuses  (Colo- 
rado), de  la  Sierra  Nevada  {Galiforme),  du  Montana  et  de 
ridaho  (États-Unis),  etc.;  FUons  d*Oa)aca  (Mexique)^  de 
Santa-Gniz  (Honduras),  du  Ouatemala,  des  Gayaoes^  du 
€allao  et  du  Nacupay  (Garatal,  Ve]ieGEuei&),  d^Ouro-Preto 
(Brésil),  etc.  Filons  de  FainatiDa,  de  Tomalasta  (Répu- 
blique Ai^entine),  de  la  province  Ae  Santa  Emestâna  (Um- 
guay),  du  district  de  Très  Puntas  (Chili),  etc. 

Filons  de  Bathurst,  de  Turon  (Nouvelle-Gailes  da  Sud), 
de  Bechworth,  Balh«rst  et  Baliarat,  etc.  (Victoria). 

Quartz  aurifère  de  Supaycang  et  de  Sahda  (Sumatra). 

FUons  da  pyrite  aurifère  :  Amas  filoniens  pyritenx  de 
la  province  de  Minas-Gerafts  (Brésil),  etc. 

Faons  de  dudoopyrite  annfèra  :  de  Kritz  (Alpes  styrien* 
nés),  d'IJtica  de  Boulder  G^,  de  Gilpin  C^  (Gcdooado)^  etc. 

ram»  de  MiapiglBel  «niilère  des  environs  de  fiomiac  (C2an- 
tal). 

Pilons  do  Gnrrro  gris  onroHarfeiitiCiro  de  Gucjîar  (Âiide* 
lousie),  etc. 

nions  do  Tellimife  d^er  :  Filons  d'Offienbanya,  de  Magyag 
(Transylvanie),  du  Gomté  de  BonMer  (Goknrado),  etc. 

Associations  minérales.  —  Loi  de  jdîmînntifln  de  l'or 
dans  la  profbndeur.  —  Méthodes  spéciales  d^uèiUsetion 
des  minerais.  Limites  d'es^^tabilité.  <—  Emploi.  — - 
Disparition.  —  Statistique. 


SE  LÊOSLE  IIA.TIOKAIX  SBB  UINE3.  £43 

LEÇONS  DE  TOPOGRAPHIE. 

M.  PELLETAN,  ingémevr  4le8  mmes,  chargé  de  leçons. 


OiNiRALFTtl?. 

.Planimétrie  et  hypsométrie.  Méthodes  diverses  de  le- 
vers de  plans.  Nivellemeni.  Opérations  mixtes.  Canevas 
et  détails. 

Instrtimenls  de  mesure.  —  Appareils  pour  mesurer  les 
distances.  Goniomôtr^a.  Viseurs  à  pinnules.  Lunette  as* 
tronomique.  Niveau  à  bulle.  Limbes  gradués.  Yerniers. 
BoussolaSj  mires  et  supports. 


Corrections  à  faire  subir  aux  mesures.  —  Cas  où  ces 
corrections  sont  utiles.  Influence  de  la  courbure  de  la 
terre.  Influence  de  l'altitude  des  points.  Réfraction.  Ré- 
4udiim  des  observations  au  oenattoe  de  la  station. 

Jiimtimu  sur  ia  théorie  des  erreurs.  -—  ErreorB  acciden- 
telles ;  systésmtiipies;  matérieUes,  Loi  desécaxts.  CSoorbe 
de  la  cloche.  Méthode  des  moindres  carrés.  Ai^licatîon  4 
la  femetare  d'ui  polygione  ;  À  noe  Irianguli^aoB. 

3*  Leçon» 

LBYERS  au  I.E  IBRRAIN. 

Mesure  des  diskuices.  ^^  Jaionnage;  chaîne,  règle  et 
appareils  divers.  Stadias,  tachymètres  :  lentille  analla- 
tique.  Correction  de  Reichenbach^  du  colonel  Goulier  ^  de 
Poiro,  précision  des  appareils. 


Apparent  d'arpentage  ;  ididade  à  pimmlas  et  à  .fametteu 
Usage  de  Tappârefl.  Vérificaticas. 


244  PROGRAMMES  DES  COURS 

Équerre  d'arpenteur  ;  équerres  à  réflexion  ;  pantomètre 
d'arpenteur.  Graphomètre. 


LEVERS  SUR  LE  TERRAIN  (SUITE). 

Goniomètres.  —  Notions  sur  le  cercle  à  réflexion,  l'oc- 
tant et  le  sectant.  Cercle  géodésique.  Cercle  d'aligne- 
ment. Lunette  d'alignement. 

Lever  au  théodolite.  —  Théodolite  de  Combes.  Théo- 
dolites centrés  ;  dispositifs  divers  ;  réglage  de  l'appareil. 
Mines  et  supports.  Usage  du  théodolite.  Report  sur  le 
plan. 

Boussole  d arpenteur  et  instruments  divers.  —  Boussole 
carrée.  Boussole  centrée.  Boussole  anglaise.  Vérification 
et  usage  de  l'appareil.  Report  sur  le  plan. 

9*  Leçon* 

LEVERS  SUR  LE  TERRAIN  (SUITE). 

Nivellement.  —  Principes  du  nivellement.  Mires  à 
voyante  Mires  parlantes.  Niveaux  sans  lunettes.  Niveaux 
à  lunette  de  Lenoir,  d'Égault,  de  Bourdaloue.  Niveau  de 
pente  de  Chézy.  Niveau  Alta. 

Nivellement  de  haute  précision.  Discussion  des  obser- 
vations. 

8*  Lieçoii. 

LEVERS  SUR  LE  TERRAIN  (SUITE). 

Applications.  —  Étude  du  sol.  Lever  de  la  ligne  de 
base.  Profils  en  travers.  Courbes  de  niveau.  Préparation 
des  projets.  Avant-projet  d'une  route.  Cubature  des  ter- 
rassements. Jalonnage  des  alignements.  Tracé  des 
courbes.  Rattachement  des  levers  de  détail  au  canevas. 
Tracé  sur  le  terrain  d'une  ligne  figurée  sur  un  plan. 


i 


DE  l'ÉGOLB  nationale  DES  MINES.  245 

O*  Lieçoii* 

OPÉRATIONS  SOUTERRAINES. 

Lever  à  là  boussole  suspendue  et  à  réclimêtre.  — 
Établissement  du  polygone  funiculaire.  Mesure  des  côtés. 
Éclimètre.  Boussole  suspendue.  Usage  de  l'appareil.  Per- 
turbation de  l'aiguille  aimantée.  Vérification  de  la  bous- 
sole, son  emploi  dans  les  mines  magnétiques.  Boussoles 
à  limbe  mobile.  Compas  d'angle. 

tO*  Eaçoh* 

OPÉRATIONS  SOUTERRAINES  (SUITE). 

Lever  au  théodolite  des  mines.  —  Dispositifs  employés 
pour  Téclairage  du  réticule  et  des  mires. 
Boussole  d arpenteur. 
Nivellement  dans  les  mines, 

PROBLÈMES  DIVERS  RELATIFS  AUX  PLANS  DES  MINES.] 

Tracé  de  la  méridienne.  —  Sa  représentation  sur  le 
carreau  de  la  mine.  Sa  détermination  :  par  la  méthode 
cartographique;  par  l'observation  des  étoiles;  par  l'ob- 
servation du  soleil.  Comparaison  des  méthodes. 

Orientation  des  plans  de  mines.  —  Cas  où  les  travaux 
communiquent  au  jour,  par  une  ou]  plusieurs  galeries  ; 
par  plusieurs  puits  ;  par  un  seul  puits. 

Chaînage  des  puits.  —  Méthode  de  Firminy  :  méthodes 
diverses. 

tW  Eieçoii» 

LEVERS  EXPÉDITIFS. 

Méthodes  employées  pour  les  levers  expéditifs.  —  Leur 
utilité.  Détermination  des  coordonnées  géographiques 
d*ua  lieu.  Lever  rapide  d'un  cheminement.  Emploi  com- 
biné du  tachymètre  et  de  la  boussole.  Méthodes  diverses. 

Nivellement  barométrique.  —  Baromètre  de  Fortin. 
Baromètres  anéroïdes.  Formules  de  calcul. 


246  PftOfiftAMMBS  BBS  GOUBB 

CWRÏ  Dlf  MACHIWBS 

HT  A.TSLIEBS   DE   GONSTBUGTIÛN  INDUSTBIEIXE. 
H.  SAUVAGE',  ingénieur  des  mines,  Professeur. 


MACHINES 

fiénëralitésu  —  Bividion  dia»  nuuchiioDQS  en  moteurs^  mé- 
canismes, opérateurs^.  —  Dmsions  pvindpales  do  cours  : 
1®  moteurs  thermiques  (moteurs  à.  air  ehood,  à  gav,  à  va- 
peur) ;  2®  hydraulique  et  moteurs  by dranliqiiea  ;  d^  pneu- 
matique, air  comprimé,  moteurs  éohens;  4^  quelques 
opérateurs  non  décrits  dans  les  autres  cours  (machines 
frigorifiques;  machines-outils  pour  le  travail  des  métaux); 
5^  construction  des  machines,  études,,  installation  des 
ateliers. 

Moteurs  a  air  ghaud.  —  Application  de  la  théorie 
des  gaz  parfaits. —  Rendement  du  cycle  de  Gamot;  régé- 
nérateurs. —  Trois  classes  de  machines  :  1®  à  masse  d*air 
constante  :  machines  de  Stirling,  de  Franchot  et  dérivées  ; 
2"*  machines  d*Ericsson  et  dérivées  ;  3^  machines  à  fayer 
clos  soufflé. 

9«  et  3*  E.eçoii0« 

Moteurs  a  gaz.  -?-  Deseiription  sommaire  du  fonction- 
ikement  des  moteura  dea  quatre  genrea  (à^  ezplosioa  sans 
compiressionrà  explosion  avec  compression.;  &  combus- 
tioa  sous  pression  constante;  atmosphériques). 

Combustion  de»  mélangies  de  gaz.  et  d*air.  —  Tempéra- 
ture atteinte  à  volume .  constant  :  causes  q^  la  limitent 
vers  2000"*.  —  Cas  d'ua  excès  d'air  oa  de.  gaz  inertes  \ 
effet  de  la  compression. 


i 


DE  l'ÉGCMLB  nationale  BBS  MINES.  24T 

Cycles  théoriques  du  taravail  des  gaz  dans  les  m^tears 
des  quatre  genres;  leur  rendesifflii. 

Ganses  de  dtnmitioo  du  rendenieniï  :  Action  des  pa*^ 
rois,  envelc^pe  4  circalatîon  d'eau,  moyeiks  d^en  atté-^ 
mer  l'effet  fitehaax^  arantages  des  mélangea  pauvres- 
Autres  causes  de  diminution  de  rendement.  —  Diagram- 
mes relevés  sur  les  mac&ines,  essais.  —  Faiblesse  théo- 
rique et  élévaiioQ  pratique  des  rendements  réels. 

Emploi  de  gaz  de  gazogène  :  conditions  à  remplir.  -^^ 
Gaz  à  l'eau;  gaa  Dawscm.  —  Air  eafburé  par  essesnoes; 
emploi  des  huiles  lourdes,  appareil  firaytoÂ. 

Description  des  moteurs  :  Moteur  Otto,  dîstribulieDt, 
sÊUamage^  régularisation,  type  à  deux  cylindres  ;  fvix  de 
relent  du  cheval-heure.  —  Revue  des  types  principaux.: 
1*'  genre,  Lenoix^  Hugon;.  2*  genre,  Lenoir^  D.  Glerk» 
Benz,  BoUason^S*' genre,  BraytcoQ  ;  4*  genre,  Otto-Lai^en^ 
Bisschop. 

Applications  âes  moteurs  à  ga^ 

4%  5'  et  e*  Lieçoiifl»' 

Magoinss  a  VAPram.  *—  Medes  divers  du  trai^ail  de  la 
vapeur  dans  les  cylindres  ;  principaux  org»ues  ^  résuiaé 
historique. 

Travail  de  la  vapetik  dan?  les  machines  a  un  seul. 
CTLiNDRB.  •—  Périodes  de  pleine  pression,  de  détente, 
d'ôcbappement.  —  Courbes  de  détente  de  la  vapeuB  r 
fomsiies  empiriques  de  Zeuner.  —  Hypothèses  diverses* 
— Détente  adiabatique  de  la  vapeur  humide  ;  étude  d'après^ 
les  fomules  de  la  thermodynamique  :  tableau  graphique^ 
de  M.  Pocbet. 

limites  extrêmes  de  température  entre  lesquelles  foiie^ 
tmoie  la  vapeur.  Aendement  du  cycle  de  Gamdï;. 
causes  de  réducrtieo  de  ce  rendement  : 

1^  Le  cycle  théorique  du  travail  de  la  vapeur  n'est  pas 
le  cycle  de  Garnot; 


248  PROGRAMMES   DKS  COURS 

'  2®  Effet  de  Teau  mélangée  à  la  vapeur  ; 
3^  Détente  généralement  incomplète  ; 
4®  Effet  de  Tespace  libre  ;  compression  de  la  vapeur  ; 
5^  Influence  des  parois  ;  enveloppes  de  vapeur  ; 
6^  Transformation  du  travail  indiqué  en  travail  effectif. 


9*  et  8*  I,.eço] 

Étude  d*une  machine  existante. — Indicateurs  de  Watt, 
Richard,  Gamier;  indicateur  M.  Deprez.  —  Diagrammes. 
—  Quantité  de  chaleur  fournie  par  la  chaudière  :  moyens 
de  la  déterminer.  —  Expériences  de  M.  Him  ;  du  Creuset, 
sur  une  machine  Gorliss. 

Calcul  d'un  cylindre  devant  produire  un  travail  donné, 
avec  une  détente  donnée.  —  Formule  simplifiée  de  Pon- 
celet  et  Morin.  —  Emploi  des  méthodes  graphiques. 

Résumé.  —  Types  les  meilleurs  de  machines  à  un  cy- 
lindre. 

Vapeur  surchauffée.  — Etude  théorique  ;  loi  de  Him; 
ses  expériences.  —  On  ne  peut  appliquer  le  théorème  de 
Camot,  entre  les  limites  extrêmes  de  température,  à  la 
vapeur  surchauffée.  —  Raisons  pratiques  du  peu  d'emploi 
delà  surchauffe. 

9"  et  iO*  Leçons» 

Travail  de  la  vapeur  dans  les  machines  a  plu- 
sieurs CYLINDRES  SUCCESSIFS.  —  1®  Machino  compound 
à  réservoh:.  —  Machine  à  un  seul  cylindre  équivalente 
comme  travail.  —  Réduction  de  Tinfluence  des  espaces 
libres  et  des  parois  dans  la  compound  :  ses  avantages  au 
point  de  vue  du  rendement  thermique.  —  Diagramme 
totalisé.  —  Volume  du  réservoir  :  calcul  des  variations 
de  pression.  —  Positions  relatives  diverses  des  deux 
pistons.  —  Principales  dispositions  des  machines  de  ce 
genre. 

Calcul  des  cylindres  pour  produire  un  travail  donné. 


I 


I 


DE   l'école   nationale  DES  MINES.  249 

2*  Machine  de  Woolf  proprement  dite,  sans  réservoir 
et  à  détente  simultanée  dans  les  deux  cylindres  ;  avan- 
tages de  la  compound  à  réservoir, 

3^  Machine  à  triple,  à  quadruple  expansion.  —  Emploi 
des  pressions  élevées  et  des  fortes  détentes. 

4^  Machines  à  vapeurs  combinées. 

Distribution  de  la  vapeur.  —  Tiroir  ordinaire  à  co- 
quille. —  Recouvrements  extérieur  et  intérieur.  —  Avance 
à  l'échappement,  à  l'admission. 

Conduite  par  un  excentrique  unique  :  elle  ne  permet 
pas  d'obtenir  telle  distribution  qu'on  désire.  —  Avance 
angulaire. 

Étude  géométrique  du  déplacement  du  tiroir.  —  Dia- 
gramme  de  Zeuner.  —  Epure  elliptique,  sinusoïdale. 

Augmentation  de  la  détente  dans  les  machines  rapides 
par«6uite  du  laminage  de  la  vapeur. 

Tiroirs  géométriquement  équivalents  au  tiroir  ordi- 
naire :  tiroir  à  lumières  multiples,  tiroirs  solidaires^ 
tiroir  èi  canal.  •»  Pression  sur  le  tiroir  :  tiroirs  équili- 
brés. —  Travail  absorbé  par  la  distribution.  —  Distri- 
bution par  pistons. 

Changement  de  marche  et  détente  variable  avec  un 
seul  tiroir.  —  Coulisses  de  Stephenson,  de  Gooch,  d'Al- 
lan.  —  Distributions  Walschaert,  Marshall,  Joy,  etc.  — 
Marche  au  point  mort  de  la  coulisse.  —  Théorie  de  la  con- 
tre-vapeur; son  emploi. 

Distributions  à  double  tiroir  :  Gonzenbach,  Farcot, 
Ouinotte,  Meyer,  Rider. 
'    Distributions  à  robinets  tournants  :  machine  Corliss. 

Distribution  à  soupapes  :  machine  de  Cornouailles. 

Appareils  de  changement  de  marche  ;  servo-moteurs. 

Applications  aux  machines  à  plusieurs  cylindres  en  suc- 
cession. 


S&O  FROâRAmOS  PKS  OOUHS 

Variations  de  Feffort  moteur  sur  l'Ajrbre  d'uae  «ift4>»Wnft 
à  un  cylindre  ;  forée  d'inertie  des  pièces  k  mouvement 
alternatif.  —  Machine  à  deux  cylindres  avec  maniveUes 
à  90"",  ordinaire  et  compound.  —  Cas  de  plnsîears  cyHn* 
dres.  —  Démarrage  dans  les  diverses  positions.  —  Dis- 
positifs pour  assurer  le  démarrage  des  compounds  à 
deux  cylindres. 

Volants  ;  iq>plîcation  àtÈ  fanmilee  donnéea  dans  le  cours 
de  mécanique. 

Applications  des  régulateurs  ;  mode  d'actioai  :  action 
8xur  la  pression  dans  la  bo^  à  vapeur  ;  sur  la  détente* 

IS*  Leçon» 

Description  kt  stude  dynamique  bbs  fbingipaxji 
ORGANES  DES  KAGHiNXs.  —  Bàtis;  jEcmdalîoiâ.  —  Pis- 
tons, bielles,  arbres  moteurs,  paliers»  covtssîabets  :  pra»^ 
sion  par  centimètre  oarré  à  ne  pas  dépasser.  —  Grais- 
sage des  cylindres  et  des  mécanismes.  —  Courroies  et 
câbles  sans  fin  :  influence  de  leur  extension  ;  câbles  télé» 
dynamiques. 

Frottements  dans  les  machines  à  vapeur. 

16%  ±T  et  18«  L.eçon0. 

Description  bes  PRiNdPAUx  ttpbs.  — -  JkCachines  i 
balancier;  à  connêxiim  directe;  machines  à  grandait- 
tesse. 

Machines  rotatives. 

Moteurs  d*  atelier;  machines  d'extraction  ;  moteurs 
d'épuisement  et  d'élévs^on  d'eau;  moteus  des  aonfle- 
ries,  des  laminoirs  (tous  ces  types,  sauf  les  moteurs 
d'ateliers,  sont  examinés  avec  détails  spéciaux  dans 
d'auires  oûors). 

Locomobiles  et  machines  demi-fixes. 


DE   L  EaXLX*  NATIOlfJILir  DS9  KINES.  25! 


iBarmes. — Machânea oscillantes,  à  fourreau, 
k  bielle  reirreraée,  piloon. 

Du  choix  d'un  type  pour  un  asage  donné. 
Prix  de  rencaot  àm  chcrval-heuire. 


Condenseurs  et  annixes.  —  Condenseur  à  injection  ; 
quantité  d'eav  k  empleyer;  Tnlume  d*air  à  extraôre;  vo- 
Imne  de  la  pompe  à  air;  IraTsil  absm'bé.  —  GooDEdenseor  & 
fiorfaoe;  pompe  de  dirculaiioa.  —  Détails  divers  sut  les 
appareiU» 

Rafraidiisseara  d'eau  de  condensatioii. 

Chaudières.  —  Trois  genres  principaux  :  1^  Chau- 
dières sans  tubes,  à  foyer  extérieur;  bouilleurs  ;  à  foyers 
intérieurs. 

2^  Chaudières  tubulaires.  —  Type  de  locomotive  ;  types 
de  la  marine. 

3^  Chaudières  tuftulées,  â  eau  dan?  les  tubes;  types 
BelleTille,  Doteospley  etc.  —  Chaudières  h  petit?  élé- 
ments. 


Combustion.  —  Foyers,  grilles.  —  Tirage  naturel  et 
forcé.  —  Quantité  de  calories  produites;  utilisation  du 
combustible. — Surfaces  de  chauffe,  de  grille. — Influence 
de  la  quantité  d^eau  contenue  dans  la  chaudière.  —  La 
question  de  la  famivorité  est  traitée  dans  le  cours  de  mé- 
tallurgie. 

Combustibles  liquides  et  gazeux. 


Alimentation. —  Pompe  alimentaire. — BeuteiUe  ali- 
mentaire.—  Réchauffage  de  Tean. — Injecteoirs,  aspirants 
oo  non^  Gxfihrd,  Friedmann,  etc.  —  Injeeleor  k  vapeur 
d'échappemenk 


252  PROGRAMMES  DES   COURS 

Influence  et  dangers  des  matières  grasses  contenues 
dans  Teau  d'alimentation  ;  emploi  de  Teau  de  condensa* 
tion  dans  le  condenseur  à  surface. 

Nature  de  Teau  d'alimentation  :  procédés  d'épuration; 
anti-incrustants.  Lavages  et  nettoyages  des  chaudières. 


Accessoires  des  chaudières.  —  Appareils  réglemen- 
taires ;  soupapes  de  sûreté  ;  niveaux  d'eau  ;  manomètres. 
— Appareils  de  retenue  ;  cas  de  plusieurs  chaudières  com- 
muniquant; appareils  de  retenue  automatiques  sur  les 
prises  de  vapeur.  —  Visites  et  épreuves  des  chaudières 
sous  le  rapport  technique. 

Explosions.  —  Leurs  causes  :  vices  de  construction, 
défaut  d'entretien;  corrosions  intérieures,  extérieures; 
tôles  en  contact  avec  des  maçonneries  humides.  —  Négli- 
gences dans  la  conduite  des  appareils  ;  excès  de  pression, 
défaut  d'alimentation. 

d5%  IM*  et  V9*  LeçOBUib 

.  Hydraulique.  —  Mouvement  permanent,  varié.  — 
Équation  de  continuité.  — Cas  d'évaluation  directe  de  la 
pression.  —  Théorème  de  D.  BemouUi.  —  Extension  au 
cas  des  liquides  visqueux,  au  mouvement  relatif. 

Écoulement  par  un  orifice  en  mince  paroi,  de  petites 
dimensions.  —  Orifice  circulaire,  de  formes  diverses.  — 
Orifices  munis  d'appendices  :  orifice  parfaitement  évasé  ; 
ajutage  rentrant  de  Borda.  —  Grands  orifices  en  mince 
paroi.  —  Orifice  noyé.  —  Vanne  rectangulaire,  —  Déver- 
soir de  superficie. 

Changements  brusques.  —  Théorème  de  Bélanger.  — 
Ajutage  cylindrique;  buse  divergente;  ajutages  conver- 
gents. —  Canal  de  fuite. 

Écoulement  varié.  —  Sas  d'écluse. 

Tuyaux  de  conduite.  —  Expression  empirique  du  frotte- 
ment du  liquide.  —  Pertes  de  charge  dans  les  rétrécisse- 


DE  l'École  nationale  des  mines.  253 

ments,  les  coudes,  etc.  —  Problème  de  la  conduite  simple. 

—  Projets  de  distribution  d'eau. 

Canaux  à  ciel  ouvert.  —  Régime  permanent,  uniforme. 

—  Canal  d'amenée  sur  un  moteur  hydraulique.  —  Galerie 
d'écoulement.  —  Régime  permanent  varié. 

Ressaut. 

Jaugeages  ;  mesure  du  débit,  de  la  vitesse  des  cours 
d'eau  dans  les  différents  cas. 

8S«  et  90«  E«çoii0. 

Moteurs  hydrauliques.  —  Création  d'une  chute 
d'eau  avec  les  accessoires. 

Formule  générale  du  rendement  d'un  moteur  hydrau- 
lique :  classification  de  ces  moteurs. 

Roue  en  dessus  :  forme  des  augets,  surface  de  Teau 
dans  les  augets.  —  Influence  du  déversement  sur  le  ren- 
dement. —  Roue  à  manteau.  —  Chapelet. 

Roue  de  côté.  —  Roue  Sagebien.  —  Roues  Bélanger, 
Waddington,  etc.  —  Roue  à  aubes  planes.  —  Roue  pen- 
dante. 

Roues  à  réaction.  —  Roue  Poncelet. 

ao*  et  31*  Leçons* 

Turbines  parallèles,  centrifuges,  centripètes,  compo- 
sées. Turbines  Fontaine,  Foumeyron,  Girard,  Callon, 
Jonval  Kœchlin,  etc.  Théorie  des  turbines. 

aar  et  33*  Leçons, 

Balances  hydrauliques. 

Machines  à  piston  et  à  pression  d'eau.  Machine  à  colon- 
ne d'eau  à  simple,  à  double  effet.  Machines  oscillantes, 
rotatives. 

Accumulateurs  simples  ;  à  double  pouvoir  ;  différentiels. 

Appareils  divers  :  appareils  oscillants,  maré-moteurs, 
bélier  hydraulique,  etc. 


254  3PRO0IlAiaffiS  J9S8  ODOBS 

Choix  d'un  anoteur  hydranlique  Buiv&nA  les  ckcovssban^ 
ces.  Avant-projet  de  l'étaiilisseinfiiDi;  â'aœ  maine  à  foroe 
bydcaiûiqiia. 


Pnkumatiqub  ou  théorie  du  mouvement  des  gaz< 
Écoulement  par  un  orifice.  Équation  de  de  Saint- Yenant, 
de  Navier,  de  Weisbach.  Mouvement  des  gaz  dans  les  tu- 
yaux. Jaugeage  des  gaz  ;  anémomètre. 

35*  et  96*  I^eçons* 

Machines  soufflantes.  Clapets.  — Effet  utile.  Souffleries 
à  air  chaud. 

Machines  pneumatiques.  Compresseurs^  Ijyp^s  divers. 
Théorie  de  la  compression  de  Tair. 

Moteurs  à  air  raréfié ,  à  air  comprimé;  théorie;  marche 
à  détente  partielle. 

Moteurs  éoliens»  Yitesse  et  force  du  vent.  Moulins  à 
vent^  panémones,  turbines  atmosphériques.  Formule  du 
travail. 


Machines  frigorifiques. — Principe  général.  Appli- 
cations. 

Machines  à  air.  Cycles  divers  théoriques  ;  échangeur 
de  température.  Machine  GiSard.  Inftuence  de  la  vapeur 
d'eau.  Machines  arec  et  sans  ixijection  d'eau  dans  le  cy- 
lindre de  compression. 

Machines  à  liquides  volatils.  Liquides  employés.  Sup- 
pression du  cylindre  de  détente  :  robinet  de  réglage.  Dispo- 
sitions pour  remploi  du  gaz  ammoniac. 

Machine  à  a^ide  sulfurique  Windhausen. 

Machine  à  affinité,  à  ammoniaque. 

Comparaison  des  divers  types  de  machines  fr^rifiqaes. 


DE  l'égolb  Nationale  0£s  mines.  255 


ATEUERS  DE  CONSTROTTIDN  INDUSTRIELLE. 


liAGRUOS-OOTILS  90VK  LB    TRAVAIL  DES  MÉTAUX.  — 

Ihéorie  àd  trsvail  àe  Tockil  6ur  les  métaux;  expéiieih* 
ces  et  observations.  Forge  des  outils  ;  outils  composés  ; 
jdEatage. 

Tmrs.  Description  détaillée  da  tour  à  fileter.  Différents 
types  de  tours.  Machines  à  aléser.  Tarauds  ;  machines  à 
tarsnder. 

40*  et  4lt*  Leçons. 

Perçage  ;  forets  à  langue  d'aspic  et  hélicoïdaux  ;  étude 
du  mode  d'action  des  forets.  Machines  à  percer. 

Machines  à  raboter^  étaux-limeurs  ;  machines  à  mor- 


Fndses;  le«r  mode  d'actkm;  canstructioUt  affûtage,  vi- 
tssoD.  Mackines  à  fraiser. 

Étude  de  diverses  machines  spéciales.  Emploi  àe  la 
scie  à  ruban  pour  couper  le  fer  à  froid* 

4lt<»  419*  ee  ««•  Leçone. 

GONSTBUGTIOH  DBS  MACHINES  :  ÉTUDES,  PRÉPARATION, 

VÉRIFICATION.  Études  de  détail  des  projets  :  utilité  de  la 
pratique  des  ateliers.  Dessins  d*exécution  :  procédés  usuels 
de  reproduction.  Degré  de  précision  des  données  des  cal- 
cids;  emploi  de  la  règle  h  calcul. 

SrATiQtTB  t^RAPHiQUE.  —  Calcul  graphique.  Composi- 
tion  des  forces  ;  polygone  des  forces  et  polygone  Itmicu» 
laire.  Moment  des  forces  parallèles.  Centres  de  gravité. 
Moments  d'inertie. 

Calculs  des  pièces  de  machines  au  moyen  des  procédés 
de  la  statique  graphique.  Exemples  divers. 


256  PROGRAMMES  DES  COURS 

MXi*  Leçon* 

Traçage  des  pièces  à  Tatelier  :  instruments  de  mesure 
et  de  traçage;  calibres,  gabarits.  Degrés  de  précision  à 
obtenir  dans  l'exécution.  Construction  des  machines  à 
pièces  interchangeables.  Vérification  des  pièces  ;  jeux  des 
articulations. 

Essais  pratiques  des  matériaux.  Nature  et  qualité  des 
matières  à  employer.  Cahiers  des  charges  relatifs  à  ces 
questions.  Essais  à  la  traction;  préparation  des  éprou- 
vettes;  machines  d'essais  :  romaines,  machines  Thomas- 
set,  Emery.  Essais  à  la  compression,  à  la  flexion,  à  la 
torsion!  Essais  sommaires  sans  machines,  pliages,  em- 
boutissages, etc.  Essais  au  mouton. 

46*  Leçon* 

Forge  pour  ateliers  de  constructions  mécaniques. 
—  Foyers  ;  combustibles,  houille,  coke;  matières  premiè- 
res. Travail  à  la  main  :  outils.  Marteaux  pilons  ;  marteaux 
à  gaz.  Soudures  ;  matriçage.  Emploi  de  la  presse  hydrau- 
lique. Machines  à  forger. 

Fonderies  pour  ateliers  de  constructions  méca- 
niques. —  Quelques  indications  spéciales  sur  les  procé- 
dés de  moulage  :  châssis,  modèles  sur  planches,  machi- 
nes à  mouler. 

41*7*  Leçon* 

Ajustage,  Cémentation,  Meulage. — Étaux,  limes,  bu- 
rins, etc.  Procédés  de  cémentation  des  pièces  de  machi- 
nes :  rectification  à  la  meule  des  pièces  trempées.  Emploi 
des  meules  de  grès,  d'émeri. 

48%  «O*  et  60«  Eioçons. 

Chaudronnerie.  —  Matières  premières,  dimensions 
usuelles  des  tôles.  Prise  en  considération  du  sens  du  lami- 
nage dans  l'emploi. 


DE  l'école  Nationale  des  mines.  257 

Traçage.  Planage  :  machines  à  planer,  à  cintrer. 

Découpage  :  cisailles;  cisailles  à  cornières.  Poinçonna- 
ge :  poinçonneuses,  chariot  diviseur.  Perçage.  Découpage 
à  la  mortaiseuse.  Ghanfreinage  :  machines  à  chanfreiner. 

Forge  des  tôles  :  étirage  des  pinces.  Emboutissage: 
presses  à  emboutir.  Forge  des  cornières. 

Assemblage  des  tôles;  alésage  des  trous  de  rivets.  Ri- 
yetage  au  marteau,  à  la  bouteroUe,  mécanique;  examen 
des  défauts  à  éviter  dans  l'assemblage  et  le  rivetage  des 
tôles.  Riveuses  à  vapeur,  hydrauliques,  fixes  et  portatives. 
Mattage. 

Tubes  à  air  chaud  ;  raboutage  ;  montage  :  appareil  Dud- 
geon.  Travail  des  tuyaux;  cintrage,  brasage  des  brides. 
Entretoises  des  chaudières. 

Travail  des  tôles  minces;  réservoirs,  enveloppes  de* 
chaudières. 

SI*  et  GW«  EieçoMflb 

Montage  des  machines.  —  Définitif  des  petites  machi- 
nes; à  blanc  des  grandes.  Machines  poftatives  à  percer 
sur  place,  mues  par  cordes,  arbres  flexibles,  etc.  Machi- 
nes à  aléser  sur  place  les  cylindres  de  locomotives,  etc. 

Installation  des  ateliers.  —  Appareils  de  levage  : 
grues  fixes,  roulantes  ;  grues  Ramsbottom,  chariots  trans- 
bordeurs. Transports  sur  le  sol. 

Dispositions  des  bâtiments;  éclairage,  chauffage,  ins- 
tallations pour  le  personnel. 

Magasins  ;  pratique  de  la  comptabilité  des  ateliers  ;  mo- 
des de  règlement  des  salaires. 


T«ine  lY,  1889.  17 


PnOGBAHUES  DES   COtTBS 


CO'DRS  Dt  CHEMINS  DE  FER. 

H.  E.  VlCilSE,  iig<!iiieur  en  chtt  de»  mm«s,  ProfeiMor. 


Données  statistiques  propres  k  faire  apprécier  l'irapor- 
tance  de  l'industrie  des  chemins  de  fer.  —  Comparaison 
avec  les  transports  par  routes  —  par  eau.  —  Ordre  &  sui- 
vre dans  lo  cours  :  le  plus  rationnel  pour  l'étude  n'est  ni 
l'ordre  d'invention  ni  l'ordre  d'établissement  des  diverses 
parties  d'un  chemin  de  fer. 

ÉTDDB  VD  MATE  nt  EL  IIODUNT. 

Kaiériel  de  irojapart. 
Caractères  spéciaux  qui  distinguent  les  véhicules  des 
chemins  de  fer  des  véhicules  routiers  :  roues  munies  de 
boudins,  conicité,  etc.  —  Conditionsil'ensemble  auxquelles 
ces  véhicules  doivent  satisfaire  :  nombre  et  écartement 
des  essieux,  symétrie  diagonale,  gabarit. 


Étude  préliminaire  sur  los  conditions  d'équilibre  d'un 
véhicule  et.de  ses  essieux  eu  égard  aux  réactions  de  la 
voie  et  au  frottement  des  fusées  :  roue  tirée,  motrioe, 
freinée.  Effort  supporté  par  la  fusée. 

Construction  des  roues  :  centre  à  rais  en  fer  et  moyeux 
en  fonte,  en  fer  forgé,  centres  pleins,  centres  en  bois  ou 
en  carton,  roues  en  fonte  ou  en  acier  sans  bandages. 

Bandages  :  profil,  mode  d'attache,  embattage,  épreuves 
et  réception. 

Essieux  :  forme  et  dimensions  habituelles. — Fuaée  : 


DE   l'^OLB   NÂTION&LB   JyES   MINES.  259 

trois  conditions  à  remplir,  équations  qui  en  résultent.  Né- 
cessité de  limiter  la  charge  en  raison  de  la  vitesse.  --^ 
Portée  de  calage.  — Corps  de  Tessieu.  —  Épreuves  et  ré- 
ception. 

Registres  de  parcours  pour  les  essieux  de  locomotives 
et  tefndors.  Evaluation  du  travail  effectué  pour  les  autres 
essieux.  Ruptures  d'essieux;  visites  ;  danger  des  ruptures 
dans  le  moyeu. 

41*  Leçon* 

Graissage,  son  importance.  Coussinet.  Influence  du 
mode  d'introduction  de  la  matière  lubrifiante.  Expériences 
de  Beauchamp  Tower.  Effets  de  la  température.  —  Résis- 
tance de  divers  corps  gras. 

Boites  de  graissage*  graissage  à  la  graisse,  mixte,  à 
Thuile.  Description  des  principaux  types  de  boites. 

8*  Leçon. 

Suspension,  son  utilité;  étude  mathématique  des  effets 
de  la  flexibilité  de  la  suspension,  de  la  grandeur  des  mas- 
ses qu'elle  relie.  Flexibilités  adoptées  pour  les  diverses 
sortes  de  véhicules. 

Ressorts  à  lames  étagées  :  détails  pratiques  de  con- 
struction; mode  d'attache  avec  la  boîte  de  graissage  et 
avec  le  châssis.  Calcul.  —  Comparaison  avec  le  solide 
d'égale  résistance,  avec  le  ressort  à  lames  égales  et  avec 
le  ressort  parfait. 

Essai  des  ressorts. 


6*  et  9*  Leçoi 

Plaques  de  garde  :  jeu.  Châssis,  sa  double  fonction. 
Emploi  du  bois  et  du  métal.  Dispositions  spéciales  pour 
les  longues  voitures.  Tampons.  —  Ressorts  de  choc  et  de 
traction,  dispositions  diverses.  Véhicules  à  tampon  cen- 
trai. 

Attelages  :  chaînes  d^ntrainement,  tendeurs,  chaînes 


260  PROGRAMMES  DES   COURS 

de  sûreté  ;  dispositions  proposées  pour  remplacer  celles-ci. 
Attelage  à  déclenchement.  Utilité  d'un  attelage  dispen- 
sant de  pénétrer  entre  les  véhicules.  Attelage  Becker. 
Attelage  automatique. 

Matériel  américain  à  bogie.  —  Matériel  articulé  du  che- 
min de  fer  de  Sceaux.  —  Autres  dispositions  propres  à 
réaliser  la  convergence  des  essieux. 

8*  Leçon* 

Bisposition  de  la  caisse.  —  Wagons  à  marchandises  : 
trois  types  principaux  :  plate-formes,  tombereaux,  wa- 
gons couverts;  adaptation  de  ces  derniers  au  transport 
des  troupes.  —  Transports  spéciaux.  Fourgons  à  bagages 
et  à  messageries. 

Voitures  à  voyageurs;  conditions  réglementaires.  Voi- 
tures à  compartiments  séparés,  à  couloir  central,  à  cou- 
loir latéral;  leur  comparaison  au  point  de  vue  de  Texploi 
tation,  du  bien-être  des  voyageurs,  de  la  sécurité  contre 
les  attentats  ou  en  cas  d'accidents  de  route.  —  Intercom- 
munication. —  Chauffage.  —  Ventilation. 

Matériel  moteur. 
O*  Leçon. 

Production  de  TefiFort  moteur  par  la  rotation  de  la  roue. 
—  Frottement,  sa  variation  avec  la  vitesse.  Adhérence. 
Valeur  du  coefficient  d'adhérence.  —  Patinage.  —  Effort 
moyen  à  la  jante.  Dépendance  entre  la  vitesse  et  les  élé- 
ments caractéristiques  d  une  locomotive  :  poids  adhérent, 
diamètre  des  roues  motrices,  dimensions  des  cylindres.  — 
Pression  dans  la  chaudière,  pression  moyenne  dans  le 
cylindre. 

40*  Leçon* 

Répartition  du  poids  suspendu  entre  les  essieux  à  Tétat 
de  repos.  Valeurs  extrêmes  des  charges  d'après  les  équa- 


DE  l'École  nationale  des  mines.  261 

tions  de  la  statique.  Emploi  de  balanciers  pour  lever  Tin- 
détennination  que  laissent  ces  équations.  Comment,  en 
Tabsence  de  balanciers,  les  charges  se  déterminent  grâce 
à  la  flexibilité  des  ressorts.  Calcul  des  charges  dans  le 
cas  de  trois  essieux. 

Réglage  des  ressorts.  Ponts  à  bascules  multiples  pour 
ce  réglage. 

Variation  de  la  répartition  en  cours  de  route  par  Teffet 
des  déclivités  de  la  voie,  des  consommations  d'eau  et  de 
combustible. 

Réactions  déterminées  par  Taction  de  la  vapeur  entre 
les  différents  organes  de  la  machine  ainsi  qu'entre  la  ma- 
chine et  la  voie,  entre  la  machine  et  le  train  remorqué. 
Calcul  de  ces  réactions  dans  le  cas  d'une  machine  à  deux 
essieux,  tous  deux  accouplés.  Oscillations  résultant  de 
l'action  variable  de  la  vapeur.  Influence  de  la  hauteur  du 
centre  de  gravité.  Écart  entre  l'effort  moyen  à  la  jante  et 
Teffort  maximum  suivant  le  degré  de  la  détente. 

Effets  de  l'inertie  des  pièces  en  mouvement  relatif.  Deux 
manières  de  poser  le  problème.  Calcul  des  quantités  de 
mouvement  projetées  sur  l'axe  des  cylindres  et  sur  la  per- 
pendiculaire. 

Conditions  pour  que  l'inertie  de  ces  pièces  ne  produise 
pas  de  mouvements  oscillatoires  de  translation.  Conditions 
relatives  aux  mouvements  de  roulis  et  de  tangage.  —  Cal- 
cal  des  contre-poids,  leur  insuffisance;  contre  poids  à 
mouvements  alternatifs.  Grandeur  des  réactions  d'inertie 
Mouvement  de  galop.  Influence  de  la  hauteur  du  centre 
de  gravité. 

Exemples  numériques. 


S62  PROGRAMMES  DflSS   GOimS 

Dispositions  propres  à  faciliter  le  passage  dans  les  cour* 
bes. — Longueur  de  Tempattement.  Gonicité  des  bandages. 

—  Déplacement  longitudinal  applicable  aux  essîeuz  ac- 
couplés. Plans  inclinés,  appareil  Caillot.  —  Mouvement 
de  convergence  applicables  aux  essieux  porteurs  :  essieu 
pivotant  de  Novotny,  bogie,  train  Bissel,  boîtes  radiales. 

—  Machines  à  essieux  convergents  et  à  adhérence  totale  : 
Engertb,  Rarohaert,  Fairlie. 

Agencement  des  organes  essentiels  d*u&e  locomotive. 
Analogie  de  celles-ci  avec  les  machines  d'extractioiuPoints 
principaux  à  considérer  daas  Tétude  d*une  locomotive  au 
point  de  vue  du  véhicule  et  du  mécanisme  :  nombre  et  po» 
sîtion  des  essieux  porteurs  ou  moteurs , — digression  sur  le 
porte-à-faux  et  la  maiàière  inûxacte  dont  on  en  envisage 
souvent  les  effets:  —  nombre  et  position  des  cylindres; 
châssis  intérieur,  extérieur,  mixte,, double; position  à  don- 
ner à  resBÎeu  moteur  principal  et  aux  essieux  accouplés  ; 
position  du  mécanisme  de  distribution. 

Tender,  sa  cooteuance  ea  eau  et  en  combustible^  outil- 
lage. Système  de  Ramsbottom  pour  prendre  de  Veau  en 
marche.  Attelage  du  tender  et  de  la  machine  :  dispositions 
ayant  pour  but  soit  de  reporter  Feffort  de  traction  vers  le 
centre  de  la  machine,  9oîl  de  fociliter  géemétriquement 
le  passage  dane  ke-Gourbe»,  sonA  à^Mémier  U  mouvement 
de  lacet. 

Machînes^tendMm  leur  emptoicorDimeina'ebiûes  de  gave, 
de  banKeoe  ou  de  Kgnes  seeendairee,  CN>mme  mAchines  & 
marchandiees. 


tnf*  et  1»  Leço] 

Production  de  la  vapeur  ;  deux  conditions  caractéristi' 
ques  :  chaudière  tubulaire,  tirage  mécanique. 


DE   l'ÉGQLE   NATIONÂLB   DES  MINES.  253 

Description  de  la  chandière.  —  Enveloppe  extérieure;, 
riTures,  dôme. — Appareil  intérieur;  foyer;  nombre,  di- 
mensions et  disposition  des  tubes  ;  emploi  du  fer  et  de  Ta*- 
cier  dans  les  diverses  parties  des  chaudières.  Armatures. 
Bouchons  fusibles.  —  Explosions  des  looomatiwesu — Gril- 
les, emploi  de  la  houille.  Conduite  du  feu.  Dispositions 
propres  à  réaliser  la  fumivorité.  Souffleur.  -—  Cendrier; 
grilles  à  flammèches.  Cheminée. — Soupapes  de  sâxeté; 
dispositions  récentes  empêchant  automatiquement  tout 
eoicès  de  pression.  —  Prise  de  vapeur  et  régulateur.  — - 
Abri  du  mécanicien.  Enveloppe  de  la  chaudièi». 

Puissance  de  vaporisation.  Expériences  âe  Geoffiroy. 
Diverses  formules  employées  soit  pour  coaiparer  entre 
elles  diverses  chaudières,  soit  pour  évaluer  numérique- 
ment la  quantité  d'eau  vaporisée. 

49*  Leçon». 

Alimentation  :  convenance  d'avoir  deux  appareils  dis- 
tincts; précautions  à  observer  par  ïe  mécanicien  dans 
remploi  de  T alimentation. 

Etat  de  la  question  avant  l'invenfcion  de  Tinjecteur. 
Pompe  alimentaire.  Petit  cheval.  Galets  d'aKmentation. 
Injecteur  Gifliard  et  types  dérivés.  —  Insertion  du  tuyau 
de  refoulement  sur  la  chaudière. 

Échappement,  son  emploi  essentiel  pour  produire  le 
tirage.  Divers  procédés  proposés  pour  en  utiliser  partiel- 
lement la  chaleur.  Maximum  te  l'économie  qu'on  peut 
rëaliaer  par  le  chaufbge  préalable  de  Teau  d 'alimentation. 

Formule  de  Zeuner.  Effets  de  Téchappement  variable. 
Disposition  de  l'échappement.  Petticoat.  Échappement 
aanulaire  fixe  ou  variable. 

fikftploi  de  la  vapeur.  —  Renvoi  au  cours  de  machines 
pour  L'étude  complète  de  la  question.  Rappel  ia&  coftdi- 


264  PROGRAMBIES  DES   COURS 

tions  générales  de  fonctionnement  de  la  distribution  par 
tiroir  à  coquille  avec  avance  et  recouvrement.  Données 
particulières  dans  le  cas  des  locomotives. — Tiroirs  équi- 
librés, tiroirs  cylindriques.  — Marche  h  régulateur  fermé; 
soupapes  de  rentrée  d'air. 

Emploi  de  cylindres  de  détente  :  machines  de  Mallet, 
de  Webb,  du  chemin  de  fer  du  Nord.  Expériences  de  Bo- 
rodine. 

Distributions  par  coulisses.  Distributions  à  un  seul 
excentrique.  Appareils  de  changement  de  marche  à  levier, 
&  vis.  Contre*poids  de  vapeur. 

Marche  à  contre- vapeur.  Injection  d'eau  ou  de  vapeur 
pour  en  éviter  les  inconvénients. 

TracHofim 
99*  Leçon* 

Résistance  des  trains  :  résistance  du  train  brut,  du 
train   remorqué.  Train   élémentaire   de  M.  Desdouits. 

Etude  individuelle  des  différentes  causes  de  résistance. 
Résistance  à  la  jante;  expériences  de  Wood.  — Résis- 
tance à  la  fusée;  explication  des  résultats  discordants 
obtenus  par  divers  observateurs.  —  Résistance  de  Tair; 
influence  des  dimensions  absolues  et  de  la  forme  des  sur- 
faces ;  importance  de  cette  résistance  dans  les  grandes 
vitesses;  effet  d'un  vent  latéral.  Influence  du  groupe- 
ment des  véhicules  dans  les  trains  de  marchandises. 


Étude  en  bloc  de  la  résistance  d'un  véhicule  ou  d'un 
train.  —  Divers  modes  d'observation  :  pente  d'équilibre, 
dynamomètres,  mesure  de  l'accélération.  —  Résultats 
observés  :  véhicule  isolé,  machine  avec  ou  sans  le  mé- 
canisme, train  élémentaire,  train  complet.  Formules 
usuelles.  ^ 

Résistance  due  aux  courbes  ;  influence  de  la  conicité 
des  bandages,  du  jeu  de  la  voie,  du  jeu  des  plaques  de 


DE  l'École  nationale  des  mines.  265 

garde  et  de  la  convergence  des  essieux.  Résistance  spé- 
ciale à  l'entrée  et  à  la  sortie  ;  résistance  au  démarrage  et 
au  refoulement.  Formules  usuelles. 

Exemples  numériques  de  la  résistance  d'un  train  de 
voyageurs  ou  de  marchandises  dans  diverses  circons- 
tances. 


Charge  que  peut  remorquer  une  machine  :  1^  d'après 
le  travail  de  la  vapeur;  2^  d'après  l'adhérence.  Sections 
de  charges,  rampes  fictives.  Consommation  de  combus- 
tible et  d'eau.  Travail  des  mécaniciens  et  chauffeurs. 
Roulements.  Nombre  de  locomotives  nécessaires  pour  le 
service  d'une  ligne. 

Organisation  d'un  service  du  matériel  et  de  la  traction. 

Freins. 


Nécessité  des  freins,  leurs  fonctions.  —  Conditions  gé- 
nérales d'emploi  des  freins  à  sabots.  —  Matières  à  em« 
ployer  pour  les  sabots.  Relation  entre  la  pression  du  sa- 
bot et  la  résistance  au  mouvement.  Effets  du  calage  des 
roues.  —  Nombre  de  freins  nécessaire  pour  arrêter  dans 
un  parcours  donné.  Dispositions  réglementaires  qui  en 
déterminent  le  nombre  et  la  place  dans  les  trains. 

Montage  et  commande  des  freins  :  freins  à  vis,  à  en- 
traînement, à  coins,  à  ressorts,  à  contrepoids,  freins  au- 
tomoteurs. 

Freins  à  main  des  wagons  à  marchandises. 


Freins  continus,  leurs  avantages  au  point  de  vue  de 
la  sécurité,  au  point  de  vue  de  l'exploitatioia  ;  prescrip- 
tions administratives  les  concernant.  —  Conditions  gé- 
nérales de  fonctionnement,  automaticité ,  arrêt  automa- 


266  PROGRAMMES   DES   COURS 

tiqae  en  un  point  donné  de   la  voie.  Importance  d'iia 
serrage  simultané.  DesseiTage. 

Freins  à  transmission  mécanique  :  Newall,  Clarke, 
Becker;  emploi  limité  de  ce  mode  de  transmission.  Trans- 
mission pneumatique  par  le  vide ,  par  Tair  comprimé  : 
Smith  Hardy  ;  frein  à  vide  automatique  ;  Westingfcoufie, 
Wenger.  —  Transmission  électrique  :  Achard. 

Essais  d'application  des  freins  continus  aux  trains  de 
marchandises. 

VOIE» 


Généralités  sur  la  largeur  de  la  voie  :  voie  normale , 
voie  large  de  Brunel,  voie  étroite. 

Deux  conditions  distinctes  auxquelles  doit  satisfaire  le 
rail  :  1®  porter  et  guider  les  roues  ;  2*  se  prêter  à  la 
liaison  avec  les  supports.  ï)eux  solutions  dominantes  à 
ce  dernier  point,  de  vue  :  rails  à  double  champignon , 
rails  à  patin. 

Étude  du  rail  dans  le  cas  de  supports  discontinus.  Poids 
par  mètre,  courant.  Fatigue  de  la  fibne  extrême  :  exeior- 
ples.  Profil  du  champignon  supérieur,  de  la  base. 


Mode  d'attache  du  rail  sur  la  traverse  :  coussinets , 
selles,  chevillettes,  crampons,  tire-fonds. 

Joints,  leur  position  sur  la  traverse  ou  en  porte-à-faux, 
joints  concordants  ou  chevauchés.  Longueur  des  rarls. 

Eclissage;  forme  et  dimension  des  éclîs^es,  des  bou- 
lons ;  dispositions  propres  à  empêcher  le  desserrage  des 
écrous. 

Cheminement  des  raila,  auyoBs  de  Tempêcher. 

Espacement  des  supports. 

Supports  isolés  :  dés  en  pierre,  cloches  ou  plateaox  en 
xnékal. 


I)£   L*éGOLK  NATIOKAI4E  DES  MINES.  267 

Traverses  en  bois.  Choix  de  Tessence;  dimensions, 
préparation  du  bois,  façon  de  la  traverse.  Prix  et  durée. 

"hraverses  en  fer  ou  en  acier,  laminées  ou  forgées, 
simples  ou  assemblées.  Moyens  d'empêcher,  avec  ces 
traverses,  le  ripage  de  la  voie.  Fixation  du  rail. 

90*  Leçon* 

Yoies  sur  longrines.  Inconvénients  avec  les  longrines 
en  bois  :  voie  Brunel.  Ces  inconvénients  disparaissent  en 
partie  par  remploi  de  longrines  métalliques. 

Rails-longrines  :  Barlow,  Hartwig. 

Rails  sur  longrines  en  fer  :  Hilf,  de  Serres-Battig. 

Pose  et  entretien  de  la  voie;  surveillance,  renouvelle- 
ment. 

Usure  et  durée  des  rails  en  fer  ou  en  acier;  influence 
de  la  nature  de  l'acier.  Cahiers  des  charges  pour  fourni- 
tures de  rails. 

Comparaison  spéciale  de  la  voie  à  double  champignon 
et  de  la  voie  à  patin  sur  tra^ffsrses  en  bois. 


Raccordement  dés  parties  de  voie  inégalement  dé- 
clives. 

Particularités  de  la  voie  dans  les  courbes.  Rails  longs 
et  raOs  courts.  Surécartement.  Surhaussement  du  rail 
extérieur;  théorie,  formules  usuelles.  Raccordement  avec 
les  alignements  :  1°  sans  transition  dans  la  courbure  ; 
2*  par  interposition  d'un  ou  de  plusieurs  arcs  à  courbures 
graduées.  Raccordement  de  deux  courbes  consécutives 
de  sens  inverse. 

Croisement  de  deux  voies  h  niveau  :  traversée  d^é- 
querre,  traversée  oblique.  Construction  des  croisements. 


Changements  de  rme. 

Conditions  théoriques  :  longueur  et  angle  du  croise* 


268  PROGRAMMES   DES   COURS 

ment,  longueur  de  la  partie  mobile.  Valeurs  assignées  à 
ces  éléments  dans  la  pratique. 

Dispositions  mécaniques  du  changement  :  rail  mobile, 
aiguilles.  Changements  doubles.  Changement  Wharton. 
—  Appareils  de  manœuvre  des  aiguilles  :  leviers,  trin- 
gles ,  entretoises  ;  contrepoids  mobiles  ou  fixes ,  pédale 
Barbier  pour  faciliter  la  manœuvre  des  aiguilles  à  contre- 
poids fixe. 

Manœuvre  à  distance,  par  tiges  rigides,  par  fils. 

Accidents  qui  se  produisent  sur  les  aiguilles.  Service 
des  aiguilleurs. 

Dispositifs  propres  à  prévenir  les  accidents  sur  ai- 
guilles en  pointe.  Verrou  Saxby  et  Farmer,  verrou  Baudu, 
pédales  de  calage.  Contrôleurs  électriques. 

Traversées-jonctions  simples,  doubles. 

Etude  géométrique  du  raccordement  des  voies  par 
changements  et  traversées. 

34*  Leçon* 

Plaques  tournantes  pour  wagons  ou  voitures,  pour  ma- 
chines avec  tender.  Ponts  tournants.  Chariots  à  fosses. 
Chariots  de  niveau.  Heurtoirs.  Taquets  et  blocs  d'arrêt; 
leur  emplacement. 

Passages  à  niveau.  Modifications  de  la  voie  à  ces  pas» 
sages.  Disposition  du  chemin  transversal  aux  abords  du 
passage.  Barrières  pivotantes  ou  roulantes.  Barrières 
manœuvres  à  distance.  Passages  pour  piétons.  Passages 
sans  barrières. 

Classification  et  réglementation  des  passages  à  niveau. 
Gardiennage  de  jour,  de  nuit,  service  des  passages  voi- 
sins des  gares.  Passages  non  gardés. 

Ballast.  Choix  des  matériaux  :  gravier,  sable,  pierre 
cassée.  Matériaux  artificiels  :  argile  cuite,  laitiers.  Profil 
du  ballast.  Bourrage,  rechargement.  Épuration  d'un  bal- 
last défectueux. 


r' 


DE  l'ÉGOUB  nationale  DES  MINES.  269 

Accotements.  Distance  à  maintenir  entre  le  rail  exté- 
rieur et  tout  objet  saillant.  Gabarit  des  ouvrages  d'art. 


Indication  sommaire  des  dispositions  de  la  plate-forme  : 
talus  de  remblais  et  de  déblais,  fossés,  clôtures  sècbes 
et  Tiyes.  Largeur  totale  d'emprise.  Passages  par-dessus 
ou  par-dessous.  Déviation  des  chemins  ruraux. 

Surveillance  de  la  voie.  Organisation  du  service  de  la 
construction  et  de  Tentretien  des  lignes. 

Considérations  générales  sur  le  tracé  d'un  chemin  de 
fer.  Conditions  de  pente  et  de  courbure;  traversée  des 
faites,  des  grandes  vallées;  emplacement  des  stations. 
Étude  préliminaire  sur  la  carte;  étude  sur  le  terrain. 
Implantation  du  chemin  de  fer. 

Procédés  spéciaux  dans  certains  cas  particuliers  : 
plans  inclinés,  crémaillères  ;  système  Agudio. 

Étude  des  gares. 

Consistance  générale  d'une  gare  pour  voyageurs,  pour 
marchandises.  Longueur  des  voies  pour  trains  de  voya- 
geurs, de  marchandises  ;  longueur  des  trottoirs.  Largeurs 
à  réserver  entre  les  voies. 

Arrêts  sans  installations  spéciales.  Haltes.  Petites  sta- 
tions; position  par  rapport  aux  localités,  par  rapport  au 
passage  à  niveau  voisin  ;  utilité  d'une  liaison  de  voies 
sur  les  lignes  à  double  voie;  liaisons  en  pleine  voie.  Po- 
sition du  bâtiment  des  marchandises  par  rapport  à  celui 
des  voyageurs  et  aux  voies,  par  rapport  aux  localités 
desservies;  conséquences  pour  la  disposition  des  voies 
de  marchandises;  voies  de  garage,  garages  en  pleine 
voie.  Motifs  d'éviter  les  aiguilles  en  pointe. 

Stations  de  prise  d'eau  ;  leur  espacement  ;  consomma- 


[ 


1 


270  PROfiHAJiHSS  DBS   OOURS 

tion  d*eau  quotidieime,  caif^ciM  des  réservoirs,  graes 
hydrauliques^  leur  position.  Disposition  des  voies. 

Stations  à  remises  de  voitures  ou  de  machines. 

Stations  de  bifurcation  ;  nombre  des  voies  ;  nécessité 
ou  convenance  d'admettre  les  aiguilles  en  pointe.  Sta- 
tions de  raccordement  avec  des  lignes  à  voie  étroite. 


Grandes  gares  de  bifurcation  ou  têtes  de  lignes  :  gares 
distinctes  pour  les  marchandises  ;  service  de  banlieue  et 
services  de  grandes  lignes;  messageries,  service  de  la 
traction.  —  Gares  de  triage ,  disposition  dite  en  grils  ; 
triage  par  la  gravité. 

Constructions  des  gares  :  trottoirs,  abris,  couvertu« 
des  trottoirs  et  des  voies  ;  quais  à  marchandises  couverts 
ou  découverts,  halles  de  transbordement  ;  installations 
mécaniques  pour  manutentions.  Disposition  des  bâtiments 
pour  voyageurs. 

Remises  et  dépôts  de  machines.  Nombre  des  fosses 
nécessaires.  Dépôts  en  demi-lunes,  en  rotonde,  rectan- 
gulaires. Voies  d'accès;  approvisionnements  de  combus- 
tibles ;  ateliers  d'entretien  ;  corps  de  garde  et  dortoirs , 
logements. 

SIGNAUX. 
36*  et  80«  LieçonM* 

Ils  servent  principalement  aux  communications  des 
agents  des  trains  avec  ceux  de  la  voie.  Ceux  qui  servent 
aux  communications  dans  les  trains  ou  d'un  point  à  l*aa« 
tre  de  la  voie  sont  décrits  dans  d'autres  parties  du  cours. 

Régis  en  France  par  le  code  des  signaux  du  15  novem- 
bre 1885. 

Deux  sortes  de  signaux  :  optiques  ou  visuels,  Jkoous- 
tiques  ou  sonores.  Avants^es  et  inconvéments  des  uns  et 
des  autres.  Généralités  sur  la  forme,  la  coiileur,  le  3on 


r 


DE   LfiCOLE   NATIONALE  DES   MINES.  271 

des  signaux.  —  Obéissance  absolue  de  tout  agent  aux 
signaux. 

Signaux  de  trains  :  signaux  du  mécanicien  ;  signaux 
dea  conducteurs  ;  signaux  de  trains  proprement  dite  : 
signal  de  queoe^  annonce  des  circulations  extraordinaires, 
signaux  annonçant  la  nature  ou  la  destination  d*an  train. 

Signal  de  départ,  son  importance.  Signal  de  rappel 
d*im  train  indûment  mis  en  marche.  Signaux  des  manoau- 
vrefi  à  la  machine. 

Signaux  de  la  voie  proprement  dits.  Principes  fonda- 
mentaux. 

Signaux  mobiles  ou  amovibles.  Signification  spéciale 
du  signal  d  arrât  donné  à  l'aide  de  ces  signaux.  Pétards  ; 
autres  moyens  de  protection  des  trains  ralentis. 

Signaux  fixes.  Disque,  signal  carré,  sémaphore*  Signi- 
fication particulière,  en  France,  du  signal  d'arrêt  donné 
an  moyen  de  chacun  de  ces  appareils.  Poteau-limite  de 
protection.  Disque  de  ralentissement.  Indication  de  bi- 
furcation. Sifflet  électro-automoteur. 

Manœuvre  des  disques  à  distance^  transmission  à  deux 
fils,  à  un  seul  fil  ;  compensateurs  de  dilatation;  appareils 
à  manœuvres  multiples  ;  désengageurs. 

Signaux  d'aiguilles. 

40*  Leçon* 

Enclenchement  des  signaux  entre  eux  ou  avec  les  ap- 
pareils de  la  voie.  Utilité;  cas  où  il  convient  d'appliquer 
renclencbement:  dispositions  réglementairos  en  France 
sur  ce  point. 

Principes  généraux  du  foncttonibement  des  enclenche- 
ments. Enfcle&cfaements  binaires,  ternaires,  spéciaux. 
Notationa. 

Appareils  :  système  Yîgnier,  système;  Saxby  et  Farmer. 
ËxensplM. 


n 


272  PROGRAMMES  BBS   COURS 

EXPLOITATION  TECHNIQUE. 
41«  Eieçon* 

Formation  des  trains.  —  Gares  de  formation.  Trains 
de  voyageurs,  de  marchandises,  mixtes.  Prescriptions  ad- 
ministratives touchant  la  composition  de  ces  trains  ; 
règles  techniques.  Répartition  du  matériel  entre  les  ga- 
res. Chargement  des  marchandises.  Dispositions  relatives 
aux  matières  explosives  ou  inflammables  et  à  certaines 
autres  matières.  Position  de  la  machine.  Personnel  d*im 
train. 

Circulation  des  trains.  Départ. 

Vitesse  en  route  ;  moyens  de  contrôle  de  la  vitesse  et 
de  la  marche.  Différentes  sortes  de  vitesse.  Arrêts  nor- 
maux aux  stations.  Correspondance  aux  stations  de  bi- 
furcation. 

Emploi  des  graphiques  pour  étudier  la  marche  et  la 
correspondance  des  trains. 

Moyens  d'empêcher  la  rencontre  des  trains  de  même 
sens.  Garages.  Couverture  en  cas  de  ralentissement  et 
d'arrêt.  Espacement  des  trains  par  la  méthode  de  l'in- 
tervalle de  temps,  par  celle  du  .cantonnement  ou  Block 
System. 

Cantonnement  absolu,  permissif.  Appareils  Tyer,  Re- 
gnault,  Lartigue,  Siemens  et  Halske,  Flamache. 


Dispositions  spéciales  aux  lignes  à  double  voie.  Circu- 
lations extraordinaires;  trains  de  matériaux.  Retards. 
Modi^cations  dans  l'ordre  de  succession  des  trains  de 
môme  sens.  Rupture  d'attelages.  Détresses.  Secours. 
Machines  de  réserve,  leur  répartition  sur  un  réseau.  Cir- 
culation temporaire  à  voie  unique.  Pilotage  double. 

Dispositions  spéciales  aux  lignes  à  voie  unique.  Agent 
spécial  de  la  voie  unique.  Annonce  des  trains  réguliers, 


DK  l'École  nationale  des  mines.  273 

des  circulations  extraordinaires.  Trains  de  matériaux. 
Retards.  Changements  de  croisement,  dépassements. 
Secours.  Ruptures  d'attelages.  Exploitation  en  navette; 
bâton-pilote;  cloches  électriques;  appareils  de  canton- 
nement appliqués  à  la  voie  unique  (Lartigue,  Flamache). 

Service  des  gares  et  des  bifurcations.  Consignes  et 
ordres  spéciaux.  Avertisseurs  et  appareils  divers  de 
correspondance . 

Protection  des  passages  à  niveau. 

Organisation  d'un  service  d'exploitation. 


Tome  XV,  1889.  18 


274  PROGRAMMES  DBS  COURS 

LEÇONS  SUR  LES  APPLICATIONS  DE  L'ÉLECTRICITÉ. 

M.  POTIER,  ingéDieur  en  chef  des  mines,  chargé  de  leçons. 


Machines  destinées  à  la  production  industrielle  de 
rélectricité.  —  Machines  à  courants  alternatifs.  Machines 
à  courants  continus.  Modes  divers  d'excitation.  Adapta- 
tion de  Tenroulement  à  Tusage  auquel  sont  destinées  les 
machines. 

Rendement  des  machines.  —  Sa  mesure. 

Éclairage. — Arc  voltaïque.  Ses  propriétés.  —  Charbons 
artificiels.  —  Types  principaux  des  régulateurs  industriels. 

Lampes  à  incandescence  dans  le  vide. 

Distribution  de  Télectricité.  Conducteurs.  Câbles  divers. 
—  Montage  des  lampes  à  arc  et  à  incandescence.  Couplage 
des  dynamos.  Distribution  à  plusieurs  fils. 

Économie  résultant  de  remploi  des  transformateurs. 

Exemples  de  prix  de  revient. 

Moteurs  électriques.  —  Applications  à  la  traction  et 
aux  transports  à  distance. 

Inflammation  des  coups  de  mine  par  Télectricité. 

Téléphonie.  —  Téléphones  et  microphones. 

Commutateurs  de  bureaux  centraux. 


t 


DE  l'École  nationale  des  mines.  275 

COURS  DE  CONSTRUCTION  ET  DE  RÉSISTANCE 

DES  MATÉRIAUX 

m*  RÉSAL,  inspecteur  général   des   mines,  Professeur. 


RÉSISTANCE  DES  MATÉRIAUX. 

Généralités.  —  Traction,  compression,  mise  en  charge 
d'un  prisme.  —  Constructions  d'égale  résistance  à  l'écra- 
sement. 

Moments  d'inertie  de  quelques  aires  planes. 

Pièces  employées  dans  les  constructions.  —  Hypothèses 
fondamentales. 

Flexion  d'une  pièce,  moment  fléchissant,  effort  tran- 
chant, résultante  élastique  normale  à  une  section. 

Expression  de  l'effort  tranchant  pour  une  pièce  à 
section  constante,  entre  les  points  d'application  de  forces 
extérieures  discontinues. 

Faibles  déformations. 

Faibles  flexions  des  prismes.  —  Mise  en  charge.  — 
Questions  diverses.  —  Conditions  d'équarrissage. 

Solides  d'égale  résistance. 

Prismes  chargés  debout. 

Résistance  des  tubes  indéfinis  et  des  enveloppes  sphé- 
riques,  soumis  à  une  pression  intérieure. 

Rivure, 

Rivet,  rivure,  bouteroUe,  mattage,  inconvénient  du 
brochage.  —  Condition  pour  qu'un  poinçon  en  acier  puisse 
percer  une  tôle  de  fer. 

Serrage  et  adhérence  d'un  rivet.  —  Tète  de  rivet  d'égale 
résistance. 

Formules  empiriques  pour  clouures  étanches. 

Glouures  de  pièces  de  construction  en  tôle. 

Assemblages  des  tôles  bout  à  bout  et  en  crémaillère. 


276 


PROGRAMMES   DES   COURS 


Torsion  des  prismes. 

Formules  générales.  —  Applications. 

Boulons* 

Généralités.  —  Corps,  tête,  filet  du  boulon.  —  Règles 
de  Witworth  et  de  Sellers.  —  Serrage  de  Técrou.  — 
Nombre  de  spires  engagées  dans  Técrou. 

Règles  relatives  aux  diverses  catégories  de  boulons.-— 
Hauteur  de  l'écrou  et  diamètre  du  cercle  circonscrit. 

Effet  de  la  torsion  sur  le  boulon  produit  par  le  serrage. 

Gontre-écrou,  clavettes,  etc. 

Clavettes, 

Clavettes  de  calage  et  d'assemblage.  —  Contre-cIa«* 
vettes. 

Organes  divers. 
Tourillons. 

Arbres  en  bois,  fer,  fonte. 
Manivelles. 
Tiges  de  piston. 
Bielles. 

Balanciers  des  machines  à  vapeur. 
Épaisseur  des  dents  d'engrenage. 

Chaudières  à  vapeur. 

Influence  des  fonds  sur  le  corps  cylindrique.  —  Fonds 
plats  et  dits  compensateurs. 
Cylindres  des  machines  à  vapeur. 

Poutres  droites. 

Théorème  des  trois  moments. 
Problème  général  des  poutres  droites. 
Répartition  économique  du  métal,  notamment  dans  les 
poutres  en  double  T. 
Poutres  étagées. 


i 


I 

1 


DE  LÉCOLE   NATIONALE   DBS   MINES.  277 

Flexion  des  pièces  courbes. 

Formule  générale  de  Navier.  —  Poutres  paraboliques. 

—  Tube  elliptique  soumis  à  une  pression  intérieure.  — 
Chaînes  à  maillons  elliptiques. 

Faibles  flexions  des  pièces  circulaires.  —  Applications 
diverses. 

Solides  â^équilihre. 

Généralités  et  applications. 

Résistance  des  volants  et  des  Jantes  Senyrenage. 
Résistance  des  chaînes  à  maillons  plais. 

Chaînes  dont  les  maillons  ne  sont  pas  ou  sont  entre-* 
toisés.  —  Effet  d*un  choc  sur  une  chaîne.  —  Chaînes  à 
maillons  circulaires. 

CONSTRUCTIONS  EN  BOIS. 

Constitution,  qualités  et  défauts  des  bois. 
Conservation  des  bois  pour  les  constructions  émergées. 

—  Peinture.  —  Goudronnage.  —  Carbonisation  superfi- 
cielle. -*-  Injection  de  sulfate  de  cuivre,  de  créosote,  etc. 

Courbure  des  bois. 

Poutres  armées. 

Planchers  en  bois  simples  et  assemblés.  —  Formules 
de  Tredgold. 

Plafonds. 

Planchers  proprement  dits,  parquets  et  carrelages. 

Pans  de  bois. 

Combles  en  charpente.  —  Type  général. 

Fermes  à  grande  portée  d'Ardant,  de  Palladio,  du  mar- 
ché Saint-Germain  ;  mixtes  en  bois  et  fer  ;  de  Philibert  de 
rOrme,  d'Émy. 

Combles  en  dôme ,  coniques  et  polygonaux. 


"f  • 


278  PROGRAMMES   DES  COURS 

Couvertures, 

Couvertures  en  tuiles  plates,  creuses,  à  panne,  d'Mfr- 
kirch,  d'Anvers. 

Couvertures  en  ardoises,  en  pierres,  en  bardeaux,  en 
fer,  zinc,  plomb,  cuivre  et  en  asphalte. 

Répartition  des  efforts  dans  les  combles  en  charpente. 

Comble  funiculaire  de  Fabré. 

Maçonneries, 

Généralités  sur  les  pierres,  la  chaux,  le  ciment,  le 
sable,  etc. 

Fabrication  du  mortier  et  du  béton ,  en  petit  et  en 
grand. 

Immersion  du  béton  ;  inconvénients  des  couloirs  incli- 
nés, etc. 

Choix  des  pierres.  —  Matériaux  artificiels. 

Effets  de  la  gelée  sur  les  pierres. 
.  Préparation  des  pierres,  et  définitions  diverses,  y  com- 
pris celles  des  outils. 

Bardage. 

Maçonneries  en  moellons,  à  joints  incertains,  en  pier- 
res de  taille,  en  briques,  avec  enduits  divers. 

Formules  de  Rondelet  relatives  à  l'épaisseur  qu'il  con- 
vient de  donner  à  un  mur  à  double  parement. 

Fondations. 

Fondations  extérieures  sur  terrains  incompressibles. — 
Différents  systèmes,  y  compris  celui  sur  sable  rapporté. 

Dragages.  —  Déblais  sous  Teau,  épuisements  ;  cloche 
à  plongeur,  scaphandre,  radiers,  bâtardeaux. 

Fondations  sur  pilotis,  dans  un  caisson,  par  encaisse- 
ment, dans  un  coffre  sans  fond,  tubulaires,  à  l'aide  de 
l'air  comprimé  (systèmes  de  S.  Carnot,  de  Fleur  Saint- 
Denis,  de  Brunnel,  etc.)  et  du  vide. 

Procédé  américain  par  caissons  immergés. 


DE  l'École  nationale  des  mines.  279 

Détails  sur  la  préparation  des  pieux  et  palplanches  et 
leur  mise  en  place. 

Arrachage  et  recepage  des  pieux. 
Pieux  Mitchell. 

Équilibre  des  semù'JltUdes. 

Clayonnages. 

Équilibred'un  massifprismatique  eu  égard  àla  cohésion. 

Poussée  et  butée  des  terres. 

Stabilité  des  murs  de  soutènement» 

Répartition  des  pressions  sur  les  assises  d*un  mur. 
Vérification  de  la  stabilité  d'un  murj  par  les  méthodes 
^6  Mery  et  Coulomb, 
Réservoirs. 

VOUTES. 

Différents  genres  de  voûtes. 

Cintres,  décintrement. 

Détails  sur  les  ponts  en  maçonnerie.  —  Ponts  à  culées 
perdues. 

Tassement  d*une  voûte  sur  son  cintre,  à  mesure  qu'on 
l'élève. 

Formules  empiriques  qui  donnent  un  premier  aperçu 
sur  l'épaisseur  à  la  clef. 

Modes  de  rupture  d'une  voûte. 

Méthodes  de  Mery  et  Durand-Claye,  relatives  à  la  sta- 
1>ilité.  — Piédroits. 

Emploi  des  tirants  en  fer. 

Plates-bandes. 

Voûtes  en  dôme,  annulaires,  etc. 

Ponts  en  charpente. 

Systèmes  divers  suivant  la  portée  pour  les  ponts  en 
poutres  droites.  —  Platelage,  faux  platelage,  garde- 
corps,  palées,  charge  d'épreuve  j  etc. 

Ponts  sur  arcs. 


280  PROGRAMMES  DES   COURS 

Planchers  en  fer. 

Généralités.  —  Emploi  du  hourdis  et  des  tuiles  creu* 
ses.  —  Fers  Zorès.  —  Poitrail. 

Combles  enfer. 

Systèmes  simple  et  composé  de  Polonceau. 

PONTS  EN  FONTE. 

Généralités  sur  les  ponts  en  poutres  droites  et  en  arcs. 
—  Exemples  divers. 

Ponts  enfer. 

Ponts  en  poutres  droites  en  double  T.  —  Poutres  cais- 
ses, cellulaires,  de  Brunnel.  —  Système  tubulaire. 

Ponts  en  latices  de  Warren  et  de  Howe  et  en  treillis. 

Systèmes  réticulaires. 

Ponts  sur  arcs.  — Types  principaux.  —  Résistance  de 
ces  ponts. 

Ponts  suspendus. 

Détails  de  construction.  —  Exemples  divers.  —  Ponts 
pour  chemins  de  fer  de  Brooklyn  et  du  Niagara. 

Théorie  générale  de  ces  ponts.  — Tracé  d'un  câble.— 
InlGluence  de  la  température- 
Systèmes  mixtes  de  Brunnel  et  de  Pauli. 

Ponts  de  bateaux  pour  le  passage  des  chemins  de  fer» 

(Maxau,  Spier). 

Clieminées, 

En  briques,  en  tôle,  etc.  —  Conditions  de  stabilité  oa 
de  résistance  relatives  à  l'action  du  vent. 


Fondations  de  machines  diverses. 

Laminoirs,  marteaux -pilons  et  à  soulèvement^ 
aes,  grues. 


pres^ 


Ds  l'École  nationale  des  mines.  281 

COURS  DE  LÉGISLATION. 

AGUlLLONi  ingénieur  en  chef  des  mines.  Professeur. 


PREMIÈRE  PARTIE  (Leçons  i  à  17). 

GÉNéRALITÉS.  . 
f  et  a«  Leçons 

Préliminaires  :  objet  du  cours  ;  —  définition  et  division 
du  droit. 

Droit  eonstitatlonnel  s  principes  du  droit  public 
moderne  ;  —  organisation,  attributions  et  fonctionnement 
des  grands  pouvoirs  publics  :  sénat,  chambre  des  dépu- 
tés, président  de  la  République. 

Généralités  sur  les  lois  :  délimitation  des  pouvoirs  lé* 
^slatif  et  exécutif;  —  du  pouvoir  réglementaire  ;  —  actes 
ayant  la  portée  législative  ;  —  titre  préliminaire  du  Code 
civil  ;  —  application  et  interprétation  des  lois  :  jurispru- 
dence, doctrine. 

Droit  adminiMratif  t  généralités  :  distinction  en- 
tre le  gouvernement  et  Tadministration  ; — intérêts  collec- 
tifs généraux  ;  locaux  ;  spéciaux  ;  —  services  publics  spé« 
cialisés. 

3%  41'  et  5«  Eieçone. 

Autorité»  administratives  t 

Administration  centrale  :  Président  de  la  République  ; 
—  ministres;  sous-secrétaires  d'État;  organisation  des 
ministères  ;  —  conseil  d'État  :  organisation  générale  ; 
attribution  et  fonctionnement  en  matière  législative  et 
administrative. 

Administration  départementale  :  préfet  ;  —  secrétaire 
général  de  la  préfecture  ;  —  conseil  de  préfecture  :  oi^a- 
nisation  et  fonctionnement  en  matière  administrative  ;  — 


282  PROGRAMMES  DES  COURS 

conseil  général  ;  —  commission  départementale  ;  —  sons* 
préfet  ;  —  conseil  d'arrondissement  ; 
Administration  communale  :  maire  ;  police  municipale  ; 

—  adjoints  ;  —  conseil  municipal  ; 

Régime  exceptionnel  de  la  Seine,  du  Rhône;  de  Paris 
et  de  Lyon; 

Services  publics  spécialisés  ; 

Agents  auxiliaires  :  administrations  publiques  diverses  ; 

Établissements  publics; — Établissements  (t utilité  pu- 
blique. 

e*»  nh  et  8*  Eieçona» 

Autorité  Judiciaire  t 

Généralités  :  rôle  et  compétence  de  Tautorité  judi- 
ciaire ;  —  organisation  générale  :  juridiction  ordinaire  et 
juridictions  spéciales,  contentieuses  et  pénales  ; 

Juridictions  contentieuses  (organisation  et  compé« 
tence)  :  juge  de  paix  ;  —  tribunal  civil  ;  —  cour  d'appel  ; 

—  tribunal  de  commerce  ;  —  prud'hommes  (renvoi)  ;  — 
arbitrages. 

Aperçu  sur  la  procédure  civile  :  assignation  ;  —  com- 
pétence ;  —  modes  d'instruction  ;  —  expertises  ;  —  juge- 
ments ; — voies  de  réformation  et  de  recours  ; — exécution. 

Éléments  de  droit  pénal  :  crimes  ;  délits  ;  contraven- 
tions; —  pénalités;  —  police  judiciaire;  —  instruction 
criminelle  ;  —  juridictions  pénales. 

Cour  de  cassation. 

Juridiction  administrative  t 

Généralités  :  rôle  et  place  de  la  juridiction  adminis- 
trative; —  délimitation  de  compétence  avec  l'autorité 
judiciaire  ;  —  contentieux  de  pleine  juridiction  ;  de  l'in- 
terprétation ;  de  l'excès  de  pouvoirs  ;  de  répression; 

Juridictions  administratives  :  conseil  de  préfecture  ; — 
conseil  d'État  ;  —  de  la  notion  du  ministre  juge. 

Conflits. 


DE  l'École  nationale  des  mines.  283 

ils  «»•  13*  et  14*  lieçons. 

Élémento  de  droit  privé  t 

Généralités  de  droit  civil  :  des  personnes  et  de  leur 
capacité  ;  personnes  morales  ;  des  biens  ;  des  droits  réels 
^t  personnels  ;  des  actions  ;  —  distinction  des  biens  :  im- 
meubles et  meubles  ;  domaine  public  ;  res  comunes  et  res 
nullius; — droit  de  propriété;  possession;  accession; 
communauté  ;  licitation  ;  —  droit  d'usufruit  ;  —  droit  d'u- 
sage ;  —  servitudes  ;  —  sources  ;  eaux  courantes  ;  bor- 
nage; enclave. 

Différentes  manières  dont  on  acquiert  la  propriété. 

Contrats  ;  principe  de  la  liberté  des  conventions  ;  — 
quasi-contrats  ;  délits  et  quasi-délits  ; 

Obligations  :  espèces;  effets;  extinction;  preuves: 
actes  authentiques  et  sous-seing  privé;  présomption; 
chose  jugée. 

Règles  relatives  à  certains  contrats  :  vente  ;  transport 
de  créance;  louage  de  choses;  d'ouvrage;  mandat;  tran- 
saction ; 

Cautionnement;  nantissement;  privilèges  et  hypo- 
thèques ; 

Prescription  acquisitive  ;  libératoire. 

Droit  commercial  :  sa  distinction  du  droit  civil  ;  — 
actes  de  commerce  ;  —  commerçants  ;  —  livres  de  com- 
merce ;  —  effets  de  commerce  :  lettres  de  change  ;  billets 
à  ordre  ;  chèques. 

Sociétés  :  généralités  sur  le  contrat  de  société  ;  —  so- 
ciétés civiles  particulières  ;  à  forme  commerciale  ;  —  so- 
ciétés commerciales  :  en  nom  collectif;  en  commandite  ; 
anonyme  ;  en  participation  ;  —  sociétés  par  actions  :  en 
j  commandite  ;  anonymes  ;  —  sociétés  à  capital  variable  ; 
I         —  sociétés  étrangères. 

1S%  16*  et  t^*  LeçoBfl. 

I 

I  Matiérefl  administratives  t 

Travaux  publics  :  déclaration  d'utilité  publique;  — 


284  PROGRAMMES   DES   COURS 

expropriation  pour  cause  d*utilité  publique  ;  —  exécution 
des  travaux  publics  :  régie  ;  entreprise  ou  marchés  ;  con- 
cession ;  —  dommages  occasionnés  par  les  travaux  pu- 
blics; —  servitude  d'extraction  de  matériaux;  —  occu- 
pation temporaire  ;  —  travaux  mixtes. 

Contributions  directes  et  taxes  assimilées  :  mode  d'im- 
position :  impôt  foncier  ;  personnel  et  mobilier  ;  des  por^ 
tes  et  fenêtres  ;  des  patentes  ;  —  recouvrement  ;  privi- 
lèges du  Trésor;  —  réclamations  gracieuses;  conten- 
tieuses  :  compétence;  procédure. 

Algérie»  colonies  et  protectorato  t  différences 
d'organisation,  de  législation  et  de  réglementation  avec 
la  métropole. 

DEUXIÈME  PARTIE  (Leçons  18  à  32). 

LÉGISLATION  DES  MINES. 
49*  et  lO*  Leçons. 

Généralités  sur  la  législation  minérale  :  objet  ;  carac- 
tères propres  ;  place  spéciale  dans  le  droit  ;  types  divers 
suivant  les  temps  et  les  lieux  ; 

Historique  :  droit  romain  ;  droit  français  ancien  ;  droit 
intermédiaire  ; 

Aperçu  historique  et  résumé  général  du  droit  français 
moderne. 

ao*  et  9A«  Ijeçone. 

Classification  légale  des  substances  minérales. 

Recherches  de  mines  :  par  le  propriétaire  du  sol  ;  --* 
avec  Tautorisation  du  gouvernement  ;  —  en  terrains  com- 
munaux ou  domaniaux  ;  —  illicites  ;  -^  en  terrains  con- 
cédés ;  —  disposition  des  produits  de  recherche  ;  —  so- 
ciétés de  recherche. 

Institution  des  concessions  de  mines  :  formalités  de 
l'instruction  ;  demande  et  ses  annexes  ;  enquête  ;  oppo- 
sitions ;  demandes  en  concurrence  ;  —  concessibilité  ;  li- 
mites ;  étendue  ;  noms  des  titulaires  ;  —  acte  de  conces- 


DE  L*éCOLE   NATIONALE   DES   MINES.  285 

sion  et  cahier  des  charges  ;  —  recours  contre  les  actes 
de  concession  ;  —  interprétation  des  actes  de  concession. 
Indemnités  d'invention  ;  —  indemnités  d'explorateurs 
évincés. 


Bornage  des  concessions  de  mines. 

De  la  propriété  des  mines  :  caractères  généraux  ;  — 
contrats  de  droit  civil  :  vente  ;  amodiation  ;  usufruit  ;  pri* 
vilèges  et  hypothèques  ;  —  opérations  de  droit  adminis- 
tratif: modifications  dans  le  périmètre  ;  renonciation  ;  réu- 
nion ;  —  caractère  juridique  de  l'exploitation  des  mines  ; 

Sociétés  de  mines. 

•3"  et  94*  Lieçoiub 

Relttttons  des  exploltaots  de  mines  avee  les 
propriétaires  de  la  surface  t 

Redevances  tréfoncières  :  fixation  par  l'administration  ; 

—  types  divers  :  fixe ,  proportionnelle,  à  forme  variable; 
caractère  juridique. 

Servitudes  de  l'article  il  de  la  loi  de  1810  ; 

Caution  de  l'article  15  ; 

Occupation  de  terrains  :   à  l'intérieur  du  périmètre  ; 

—  à  l'extérieur  ;  travaux  faits  après  déclaration  d'utilité 
publique  ;  —  chemins  de  fer  miniers  ; 


SS*  et  se*  lieçoi 

Dommages  produits  à  la  surface  par  les  travaux  de 
mines. 

Dommages  occasionnés  à  la  mine  par  les  travaux  de 
surface. 

Relations  entre  exploitants  de  mines  :  investisons  ;  — 
indemnités  pour  écoulement  d'eaux  ;  pour  autres  dom- 
mages ;  —  mise  en  communication  de  deux  concessions 
voisines  ou  superposées  ;  —  loi  du  27  avril  1838. 

.  Redevances  publiques  :  redevance  fixe  ;  —  redevance 
proportionnelle  :  estimation  du  produit  brut  ;  des  dépen- 


1 


286  PROGRAMMES   DES   COURS 

ses  ;  —  procédure  annuelle  :  imposition  ;  recouvrement  ; 
—  réclamations  ;  —  abonnement. 

Impôts  divers  payés  par  les  exploitants  de  mines. 


Surveillance  de  rexploltatioiiL  iMur  Padml» 
niiaitratioii  s 

Généralités  :  objet  et  nature  de  la  surveillance;  — 
autorités  compétentes  ;  procédure  ;  —  voies  de  recours  ; 
—  sanctions  des  prescriptions  administratives  ; 

Chômage  et  abandon  des  exploitations  ; 

Déchéance  et  retrait  des  concessions  :  motifs  ;  procé- 
dure ;  effets. 

Dispositions  générales  sur  la  police  des  exploitations. 

Prescriptions  spéciales  :  protection  de  la  surface  ;  — 
indemnités  en  faveur  de  Texploitant  ;  — -  protection  du 
personnel  ;  accidents  ;  sauvetage. 

Délégués  mineurs  (projets  sur  les). 


Anciennes  concessions. 

Mines  de  sel  et  sources  d*eau  salée. 

Exploitations  de  minerais  de  fer  :  classification  légale 
des  minerais  de  fer  ;  —  relations  entre  exploitants  de 
mine  et  de  minière  superposées  ;  —  police  de  l'exploita- 
tion des  minières. 

S9«  Leçon* 

Minières  de  terres  pyriteuses  et  alumineuses. 

Usines  minéralurgiques. 

Carrières  :  police  de  l'exploitation  des  carrières  à  ciel 
ouvert  ;  des  carrières  souterraines  ;  carrières  abandon- 
nées ;  —  règles  de  droit  privé  sur  les  carrières  et  leur 
exploitation. 

ao*  Leçon* 

Tourbières. 

Juridiction  et  pénalités  :  en  matière  de  mines,  miniè- 
res ;  carrières  souterraines  et  carrières  à  ciel  ouvert  ;  — 
contraventions  de  grande  voirie. 


DE   L'éCOLE  NATIONALE  DES  MINES.  287 

Organisation  et  fonctionnement  de  l'administration  des 
mines  :  conseil  général  des  mines  ;  inspecteurs  géné- 
raux; ingénieurs  en  chef;  ingénieurs  ordinaires;  — fonc- 
tions ;  —  cadres  ;  avancement  ;  discipline  ;  congés  ;  re- 
traites ;  —  gardes-mines. 

Principes  sur  la  responsabilité  des  fonctionnaires  : 
pénale  ;  civile. 

Bt*  et  39*  EieçoiUb 

Législation  des  mines  en  Algérie  ;  — dans  les  colonies  : 
Guyane  ;  Nouvelle-Calédonie  ;  Indes  françaises  ;  —  dans 
les  protectorats  :  Tunisie  ;  Annam  et  Tonkin. 

Léi;tolAtloii  des  mlnefl  à  l'étranf^er  s  types  prin- 
cipaux. 

Droit  anglais  :  Grande-Bretagne  :  lois  de  police  ;  — 
colonies  anglaises. 

Droit  allemand  ancien  et  moderne  :  leurs  différences  ; 

—  loi  prussienne  de  1865  ;  —  loi  autrichienne  de  1854  ; 
loi  saxonne  de  1868. 

Droit  espagnol  ancien  et  moderne  :  leurs  différences  ; 

—  décret-bases  de  1868  ;  — -  application  des  droits  espa- 
gnols ancien  et  moderne  au  Mexique  et  dans  les  États 
de  l'Amérique  du  Sud. 

Droù  français  :  Belgique  ;  —  Grèce  —  Turquie. 

Droits  divers  :  Italie  ;  régimes  divers  ;  loi  piémontaise 
de  1859  ;  —  grand-duché  de  Luxembourg;  régime  spécial 
des  exploitations  de  minerais  de  fer;  —  Etats-Unis 
d'Amérique  ;  législation  fédérale  sur  les  mines  des  pu-- 
blic  lands. 

TROISIÈME  PARTIE  (Leçons  33  à  42). 

LÉGISLATIONS  DIVERSES. 

§  1.  —  Chemins  de  fer  (Leçons  33  à  36). 

S3*  Leçon* 

Distinctions  légales  entre  les  voies  ferrées. 
Chemins  de  fer  d^Atérêt  général  s 


1 


288  PROGRAMMES  DES  COURS 

Régime  de  la  concession  ;  ses  caractères  généraux  ;  — 
concours  financier  de  l'État  :  subvention  ;  garantie  àHn- 
térêt  ;  —  constitution  des  grands  réseaux  :  conventions 
de  1857;  1859;  1863;  1868-1869;  1875;  1883. 

34%  35*  et  36*  LeçoiM» 

Principes  généraux  des  cahiers  des  charges  :  droits  et 
obligations  du  concessionnaire  ;  séquestre  ;  déchéance , 
rachat  ;  —  chemins  de  fer  de  TÉtat  ; 

Organisation  de  la  surveillance  de  l'administration  : 
contrôle  technique  ;  commercial  ;  financier  ; — commission 
de  vérification  des  comptes. 

Exploitation  technique  :  établissement  et  entretien  de 
la  voie  et  de  ses  dépendances  ;  —  matériel  roulant  ;  — 
mouvement  ;  composition  et  circulation  des  trains  ;  trans- 
port de  matières  spéciales  ;  —  police  du  public. 

Exploitation  commerciale  :  généralités  ;  —  tarifs  de 
différente  nature  ;  —  frais  accessoires  ;  —  délais  de  trans- 
port ;  —  obligations  du  public  et  des  compagnies  ;  —  fac- 
tage et  cammionage;  correspondance  et  réexpédition; 
—  prescriptions  relatives  à  certains  services  publics  : 
postes  ;  guerre  et  marine  ;  —  embranchements  parti- 
culiers. 

Police  de  la  voirie. 

Sanctions  pénales  :  au  regard  du  concessionnaire  ;  du 
public. 

Chemins  de  fer  industriels  ;  —  chemins  de  fer  d'intérât 
local  ;  —  tramways. 

§  2.  —  Matières  diverses. 
99*9  3S«9  33*  et  43*  I^eçons. 

Eaux  minérales  t  autorisation  ;  — déclaration  d'in- 
térêt public;  périmètre  de  protection;  —  surveillance. 

BtablUwementfl  Insalubres  s  classement;  — au* 
torisation  :  formalités  ;  recours  ;  -—  surveillance  ;  —  dom« 


DE  l'sCOLE   nationale  DES  MINES.  289 

mages  au  voisinage  ;  —  industries  spéciales  :  gaz  d'éclai- 
rage ;  —  huiles  et  essences  de  pétrole  ;  —  substances 
eocpiosives  :  poudres  ;  nitroglycérine  ;  dynamite  :  fabrica- 
tion ;  —  transport  ;  —  conservation  ;  —  emploi. 

Ap|»areiUi  A  vapeur  t  appareils  établis  à  terre  : 
conditions  d'établissement  et  de  fonctionnement  des 
chaudières  fixes  ;  locomotives  ;  locomobiles  ;  récipients  ; 
•—  surveillance  administrative  ;  associations  de  proprié- 
t^dres  d'appareils  à  vapeur  ;  —  accidents  ;  —  pénalités. 

Locomotives  routières. 

Bateaux  à  vapeur  :  navigation  en  eau  douce  ;  —  sur 
mer. 

41'  et  4a«  Leçons. 

Bmploi  des  ouvriers  i 

Contrat  de  louage  de  services  :  généralités  ; 

LfOi  et  règlements  sur  le  travail  des  femmes  et  des  en- 
fants dans  l'industrie;  spécialement  dans  les  mines  ; 

Loi  et  règlements  sur  la  durée  du  travail  des  adultes  ; 

Grèves  et  coalitions  ; 

Syndicats  professionnels  ; 

Livrets  d'ouvriers  ; 

Organisation,  attributions  et  fonctionnement  des  pru- 
d'hommes ; 

Responsabilité  du  patron  :  pénale  ;  —  civile  ;  délic- 
tuelle  ou  contractuelle  ; 

Mesures  et  institutions  de  prévoyance  :  sociétés  de  se- 
cours mutuels  ;  —  caisses  nationales  d'assurance  en  cas 
d'accidents  ;  en  cas  dé  décès  ;  —  caisse  nationale  de  re- 
traites pour  la  vieillesse  ;  —  institutions  privées  :  avec 
retenues  sur  les  salaires;  sans  retenues. 

Législations  projetées. 


Tome  XV,  1889.  iî> 


290  PROGRAMMES  DES   COURS 

COURS  D'ÉCONOMIE  INDUSTRIELLE. 

M.  GHEYSSON^  ingéaieur  en  chef  des  ponts  et  chaussées,  Professeur. 


f  E<eçoii» 

GÉNÉRALITÉS.   —  PRÉLIMINAIRES. 

Premières  notions  des  phénomènes  économiques.  — 
Besoins  matériels,  immatériels;  leur  essor  illimité.  — 
Utilité.  —  Richesses.  —  Travail.  —  Produits  et  services. 

—  Rôle  et  progrès  de  l'Industrie. 

Définition  de  TEconomie  politique  ;  elle  est  une  science 
et  un  art.  —  Son  classement  parmi  les  sciences.  —  Ses 
rapports  avec  la  morale  ;  —  avec  le  droit  ;  importance  des 
études  de  législation  comparée.  —  Lois  économiques 
permanentes.  —  Règles  contingentes.  —  Nécessité  ac- 
tuelle de  l'économie  politique  pour  les  ingénieurs. 

Méthode  de  déduction;  sas  dangers.  —  Méthode  in- 
ductive,  fondée  sur  l'observation  avec  le  secours  de 
rhistoire  et  de  la  statistique. 

Grandes  divisions  de  l'économie  politique. 

ai*  et  3*  LieçoiUb 

L  —  PRODUCTION  DES  RICHESSES. 

La  production;  son  but;  ses  sources. 
Les  trois  facteurs  de  la  production  :  le  travail,  le  ca- 
pital, la  nature.  —  Leurs  rôles  respectifs. 

(a)  LE  TRAVAIL. 

Généralités  sur  le  travail.  — ^  Le  travail  et  l'antiquité. 

—  Personnel  du  travail.  —  Tx'avail  manuel,  mécanique, 
intellectuel.  —  La  science  et  l'industrie.  —  Importance 
des  forces  intellectuelles   et  morales  comme  facteurs 


DE  l'École  nationale  des  mines.  291 

économiques.  — Erreur  du  travail  pour  le  travail .  —  Droit 
au  travail. 

Division  du  Travail.  —  Ses  principaux  avantages; 
sa  généralisation;  circonstances  influant  sur  son  dé- 
veloppement; ses  conséquences.  —  Coopération  sociale 
et  internationale.  —  Objections  contre  la  division  du  tra- 
vail. —  Devoirs  de  l'industrie  et  de  TÉtat. 

Liberté  du  Travail.  —  Esclavage  dans  l'antiquité, 
dans  les  colonies.  —  Motifs  allégués  à  l'appui  de  l'escla- 
vage. —  Émancipation;  ses  effets.  —  DiflScultés  de  la 
transition.  —  La  question  de  l'esclavage  en  Afrique. 

Servage.  —  Son  explication  historique;  sa  dispari- 
tion graduelle  en  France.  —  L'émancipation  des  serfs  en 
Russie,  en  Roumanie;  ses  effets. 

Système  réglementaire.  —  Castes  en  Orient.  —  Col- 
lèges romains;  collèges  des  utriculaires  et  des  navicu- 
laires. 

Corporations.  —  Leur  explication  historique;  leurs 
diverses  phases  et  leur  organisation;  leur  suppression 
en  France,  sauf  des  vestiges  actuels.  —  Leurs  avan- 
tages dans  le  passé  et  leur  incompatibilité  avec  les  don- 
nées du  milieu  moderne.  —  Les  corporations  en  Russie, 
en  Turquie,  en  Suède.  —  Leur  restauration  en  Alle- 
magne, en  Autriche;  intérêt  de  l'expérience. 

Objections  contre  la  liberté  du  travail  et  la  concur- 
rence. —  Dangers  et  impuissance  dès  remèdes.  —  Vertu 
du  travail  libre.  —  Les  régimes  de  contrainte  et  la 
liberté  du  travail.  —  Devoirs  de  l'État,  des  patrons,  des 
intéressés. 

4%  S*  et  S*  Leçoofl* 

(6)   LE  ÔAPITAL. 

DéfinUion  du  Capital.  —  Capital  de  consommation  et 
capital  de  production. 

Capital  fixe  et  circulant.  —  Importance  de  cette  no- 


\ 


1 


I  292  PROGRAMMES   DES   COURS 

I  tien;  rôles   respectifs  des  deux  capitaux;  proportion  k 

[  observer  entfe  eux.  —  Problème  de  la  transformation 

I  de  Toutillage;    méthode  pour  le  résoudre.  —  Consé- 

quences de  r augmentation  du  capital  fixe.  —  Grande 
industrie.  —  Le  capital  fixe  et  TÉtat. 

Formation  du  Capital.  —  Importance  et  emploi  de  sa 
production  annuelle.  —  Marché  des  capitaux  :  disponi- 
bilité,  confiance.  —  Démocratisation  des  valeurs.  —  Éva- 
luation de  la  richesse  publique  en  France  et  dans  les 
divers  pays.  —  Propriétés  de  TÉtat.  —  Fonds  commun* 

—  Compensation  à  la  perte  des  quatre  droits  primitifs. 
L Épargne.    —    Ses   diverses   formes;  circonstances 

influant  sur  sa  formation. —  Caisses  d'épargne  en  France, 
en  Angleterre,  en  Italie  :  histoire;  situation  actuelle, 
organisation;  —  caisses  d'épargne  postales,  scolaires; 

—  rÉtat  et  les  fonds  des  Caisses  d'épargne;  clause  de 
sauvegarde.  — Objections  contre  l'épargne.  — L'épargne 
obligatoire.  —  Socialisme  d'Etat;  son  impuissance  et  ses 
dangers. 

Les  Machines,  —  Outils  et  machines;  leur  rôle  dans 
l'humanité.  —  Trois  âges  :  des  outils  ;  des  machines  sim- 
ples ;  de  la  vapeur.  —  Transformations  produites  par  les 
machines. 

Objections  et  préjugés  populaires  contre  les  machines. 

—  Violences  contre  les  inventeurs  et  les  inventions.  — 
Action  réelle  des  machines  sur  Teffectif  des  travailleurs  ; 
sur  l'essor  de  la  consommation.  —  Difficultés  et  souf- 
frances de  la  transition.  —  Leur  atténuation  par  le  dé- 
veloppement lui-même  des  machines  et  par  diverses  causes 
retardatrices. 

Bienfaits  et  devoirs  du  capital.  —  Situations  respec- 
tivement faites  aux  patrons  et  aux  ouvriers  par  l'accrois- 
sement du  capital  et  des  machines.  —  Avantages 
conquis  par  les  ouvriers.  —  Paradoxe  économique.  — 
Harmonie  entre  le  capital  et  le  travail.  —  Loi  de  Bas- 


DE   L  ÉCOLE   NATIONALE   DES   MINES.  293 

tiat.  —  Bienfaits  du  capital;  ses  devoirs.  —  Fonds  com- 
man  immatériel.  —  La  richesse  repose  au  fond  sur  le 
progrès  moral. 

1M  et  8'  Leçons. 

(e)   LA  NATURB. 

La  Terre.  —  Particularités  qui  la  distinguent  des  autres 
capitaux. 

Appropriation  du  sol.  —  Communautés  agraires  : 
Marke  germanique;  la  Dessa  à  Java;  le  Mir  en  Russie; 
les  AUmenden  en  Suisse  ;  les  communaux  en  France  ;  la 
propriété  arabe. 

Communautés  de  famille.  —  Leur  essor  sous  le  régime 
féodal  ;  leur  organisation  ;  communautés  taiiibles.  —  Les 
communautés  et  la  petite  propriété  ;  leur  disparition  en 
France;  la  Zadruga  slave.' 

Propriété  individuelle.  —  Dédoublement  de  la  nue  pro- 
priété et  de  l'usufruit.  —  Domaine  éminent  chez  les 
Hébreux,  les  Musulmans,  au  moyen  âge,  sous  la  Mo- 
narchie absolue.  —  Propriété  quiritaire. 

Légitimité  de  la  propriété.  —  Attaques  contre  la  pro- 
priété. —  Divers  systèmes  pour  la  défendre  :  le  contrat 
social,  la  loi,  la  première  occupation,  le  juste,  l'utile. 
—  La  terre  et  le  travail  humain.  —  La  plus-value  du  sol 
et  le  capital.  —  Bmphytéose.  —  Supériorité  de  la  pro- 
priété absolue,  pei*pétuelle,  héréditaire.  —  Systèmes 
collectivistes  ;  leurs  dangers.. 

Propriété  rurale.  —  Importance  de  l'agriculture.  — 
Divers  systèmes  de  culture  :  culture  intensive,  exten- 
sive.  —  Circonstances  influant  sur  ces  divers  modes. 

Division  de  la  propriété  :  en  France,  sous  l'ancien 
régime  ;  aujourd'hui.  —  Nombre  et  classement  des  cotes 
foncières.  —  Résultats  des  dernières  enquêtes.  —  Divi- 
sion de  la  propriété  :  en  Belgique,  en  Prusse,  en  Italie, 
en  Angleterre,  aux  États-Unis.  —  Caractères  respectifs 


294  PROGRAMMES   DES   COURS 

de  la  grande,  de  la  moyenne  et  de  la  petite  propriété.  — 
Avantages  de  leur  juxtaposition.  —  Progrès  de  la  petite 
propriété.  —  Les  Latifundia.  —  Les  prairies  et  la  popu- 
lation. 

Mobilisation  du  sol.  —  Système  de  Law.  —  Loi  de 
messidor  an  IIL  — Assignats.  —  Act  Torrens.  —  Sys- 
tèmes pour  retenir  la  petite  propriété  entre  les  mains  du 
paysan  :  le  champ  patrimonial  en  Chine;  VHomestead 
exemption  en  Amérique  ;  le  Uoferolle  en  Allemagne  et  en 
Autriche.  —  Le  morcellement  et  les  enclaves.  —  Influence 
des  lois  de  succession.  —  Lois  allemandes  sur  le  remem- 
brement obligatoire  ;  —  Rentengûter. 

{d)  LES  INDUSTRIES  ET  LES  LIEUX. 

Influence  des  lieux  sur  la  production.  —  La  zone  tem- 
pérée et  la  civilisation.  —  Répartition  géographique  des 
industries.  —  Leur  classification  et  leur  personnel.  — 
Leurs  caractères.  —  Grande  et  petite  industrie.  —  Re- 
censement des  professions.  —  La  famille  et  latelier. 

IL  —  LA  RÉPARTITION. 

Généralités.  —  Rémunérations  des  divers  facteurs  de 
la  production  :  sa  légitimité  et  sa  nécessité.  —  Régimes 
de  répartition  :  autorité  ;  •  coutume  ;  liberté.  —  Offre 
et  demande. 

(a)  RENTE. 

Théorie  de  Ricardo.  —  Ses  conséquences;  sa  réfuta- 
tion. —  Monopoles  naturels. 

Formes  d exploitation  du  sol.  —  Leur  histoire;  leurs 
caractères.  —  Faire-valoir  patronal  et  familial;  absen- 
téisme; questions  agraires.  —  Métayage  :  circonstances 
auxquelles  il  convient;  harmonie  des  intérêts  du  mé- 
tayer et  du  propriétaire  ;  réaction  en  faveur  du  métayage 


DE  l'École  nationale  des  mines.  295 

transformé.  —  Fermage  :  durée  des  baux;  Holdings 
act,  —  Grise  agricole  ;  ses  causes  et  ses  conséquences 
sur  les  modes  d'exploitation  du  sol. 

(6}  INTÉRÊT. 

VifUérèi  de  l'argent.  —  Sa  condamnation  dans  le 
passé.  —  Sa  fécondité  et  sa  légitimité.  —  Baisse  pro- 
gressive du  taux  de  l'intérêt;  ses  causes  et  ses  consé- 
quences; conversions. 

Réglementation  de  rintérêt  en  France  et  à  l'étranger. 
—  Tendance  générale  à  la  liberté  de  l'intérêt.  -—  Réac- 
tion contre  ses  abus. 

(C)  SALAIRE. 

Valeur  du  salaire.  —  Sa  généralité,  et  ses  formes 
multiples.  —  Ses  avantages  pour  le  patron  et  l'ouvrier. 

Le  salaire  envisagé  au  point  de  vue  du  patron  :  élé- 
ment du  prix  de  revient.  —  Loi  de  Brassey.  —  Débat 
pour  la  fixation  des  salaires.  —  Truck-system;  lois  desti- 
nées à  la  réprimer  dans  les  divers  pays.  —  Intervention 
des  machines.  —  Combinaisons  solidarisant  l'intérêt  des 
patrons  et  des  ouvriers. 

Le  salaire  envisagé  au  point  de  vue  de  l'ouvrier  :  prin- 
cipal chapitre  du  budget  de  la  famille  ouvrière.  —  Salaire 
nominal  et  salaire  réel.  —  Salaire  en  nature  ;  ses  carac- 
tères; sa  généralité  dans  la  passé;  son  rêle  actuel.  — 
Les  subventions  ;  leur  importance  sur  le  bien-être  de  la 
famille  et  sur  les  rapports  dans  l'atelier.  —  Industries 
domestiques.  —  Revenus  des  propriétés.  —  Monographies 
de  famille.  —  Choix  du  jour  de  paie.  —  Périodicité  de  la 
paie;  législation  qui  la  régit  dans  divers  pays. 

Objections  contre  le  salariat.  —  Attaques  contre  le 
marchandage,  contre  l'inégalité  des  salaires  ;  —  salaire 
naturel  ;  loi  d'airain  ;  —  fonds  des  salaires  ;  —  théorie  de 
Malthus.  —  Réfutation  de  ces  théories.  —  Le  salaire 


S96  PROGRAMMES   DES   COURS 

dépend  surtout  de  la  productivité  du  travail;  consé* 
quences  au  point  de  vue  économique  et  social.  —  Influence 
de  la  richesse  du  pays,  du  coût  des  vivres,  de  Tétat  des 
mœurs,  de  la  loi,  de  la  nature  de  la  profession. 

Statistique  des  salaires  ;  ses  difficultés.  —  Dangers  des 
catalogues  de  salaires  ;  —  Bourses  du  travail.  —  Hausse 
générale  des  salaires  plus  rapide  que  celle  du  coût  des 
vivres.  —  Amélioration  de  la  situation  matérielle  du  plus 
grand  nombre. 

Réglementation  des  salaires.  —  Salaires  minima.  — 
Essais  à  diverses  époques.  —  Résultats. 

Associations  coopératives  de  production.  —  Leur  his^ 
toire  ;  leur  faible  développement  ;  leurs  conditions  de  suc- 
cès.—  Ouvriers  auxiliaires.  —  La  mine  aux  mineurs.  — 
Le  collectivisme  dans  les  mines  de  Rancié.  —  Perma-^ 
nence  et  universalité  du  salaire. 

(d)    PROFIT. 

Produit  brut;  frais  de  production;  produit  net.  —  In« 
ventaire;  ses  difficultés. 

Circonstances  influant  sur  le  taux  du  profit.  —  Varia- 
tions du  profit  avec  l'intensité  de  la  production  suivant 
la  nature  des  industries. — Méthode  pour  résoudre  divers 
problèmes  commerciaux  influant  sur  le  profit. — Le  profit 
et  les  collectivistes. 

Rôle  et  utilité  économiques  du  profit. 

19*»  «3%  14%  15%  et  le*  Leçons. 

[e)  RAPPORTS  ENTRE  LE  CAPITAL  ET  LE  TRAVAIL. 

Importance  économique  de  l'harmonie  des  rapports 
entre  le  capital  et  le  travail.  —  Signes  caractéristiques 
de  cette  harmonie. 

Durée  du  séjour  dans  tatelie?'.  —  Courbes  de  stabilité. 
—  Avantages  de  la  stabilité  pour  les  patrons  et  les  ou- 
Triers.  —  Combinaisons  pour  Tencourager. 


DE   l'école  nationale   DES  MINES.  297 

Le  logement  de  t ouvrier.  —  Importance  de  la  question. 
du  logement.  —  Mauvaise  situation  du  logement  ouvrier 
en  France  et  à  l'étranger  ;  ses  conséquences  sur  Thygiène 
et  la  moralité  de  l'ouvrier,  sur  la  santé  et  la  sécurité  pu- 
bliques. —  But  à  atteindre  :  maisonnette  isolée  pour  une 
élite,  maison  collective  pour  la  généralité.  —  Action  de 
l'Etat  :  intervention  directe  vis-à-vis  de  son  personnel 
en  tant  que  patron;  transports  rapides  et  économiques 
entre  le  centre  des  villes  et  leur  banlieue  ;  enquêtes  ;  lois 
et  règlements  contre  les  logements  insalubres  en  France 
et  à  l'étranger;  facilités  fiscales  et  légales.  —  Action  des 
intéressés  :  Buildings  socieiies  en  Angleterre  et  aux 
États-Unis;  mécanisme,  développement,  résultats.  — - 
Action  des  classes  aisées  :  spéculation,  patronage,  phi- 
lanthropie ; — société  des  maisons  ouvrières  de  Mulhouse  ; 
— sociétés  anglaises,  difficultés  du  début,  succès  financier 
et  moral,  fondation  Peabody  ;  —  mouvement  analogue  à 
l'étranger  et  en  France.  —  Diverses  combinaisons  mise» 
en  œuvre  ;  emploi  des  réserves  des  caisses  d'épargne. 

Entente  sur  la  fixation  des  salaires.  —  Histoire  des  coa- 
litions et  de  leur  régime  légal  en  France  et  à  l'étranger* 
—  Traders  Unions  en  Angleterre  et  aux  États-Unis; 
leur  rôle  ;  —  Syndicats  professionnels  en  France  ;  statis- 
tique. —  Organisation  des  syndicats  de  patrons;  d'où* 
vriers  ;  des  syndicats  mixtes. 

Les  grèves  et  leurs  conséquences.  —  Remèdes  pro- 
posés. 

Taxation  du  salaire.  —  Réglementation  internationale 
du  travail.  —  Objections. 

Arbitrage  et  conciliation  en  Angleterre,  aux  Etats- 
Unis,  en  Belgique.  —  Sliding  scale.  —  Basis  System.  — 
Projets  en  France. 

Participation  aux  bénéfices  :  son  ancienneté;  —  ses 
avantages  là  où  elle  est  applicable;  —  ses  conditions  de 
succès,  surtout  dans  la  petite  industrie.  —  Résultats. 


^ 


298  PROGRAMMES  DES  COURS 


Recrutement  du  personnel  :  avantages  faits  aux  fils 
pour  les  retenir.  —  Dynasties  d'ouvriers. 

Habitudes  et  institutions  de  prévoyance,  —  Effets  de 
l'imprévoyance;  alcoolisme;  dettes.  —  Incessibilité  et 
insaisissabilité  des  salaires  en  France  et  à  Tétranger. 

Prévoyance  et  assurance.  —  Diverses  catégories  d'ins- 
titutions. 

Institutions  pour  aider  la  famille  ouvrière  dans  son  état 
normal  :  —  Épargne  par  le  resserrement  de  la  con- 
sommation ;  par  rabaissement  du  prix  des  objets  consom- 
més. —  Économats  des  compagnies  ;  avantages  et  diffi- 
cultés actuelles  du  patronage  direct.  —  Sociétés  coopé- 
ratives de  consommation  en  Angleterre,  en  Belgique,  en 
France  ;  leur  mécanisme  ;  Wholesale;  achat  au  comptant; 
système  du  prix  courant  ou  du  prix  coûtant  ;  emploi  des 
bénéfices.  —  Comparaison  des  économats  et  des  sociétés 
coopératives.  —  Conclusions  du  congrès  des  chemins  de 
fer  à  Milan,  en  1887. 

Institutions  contre  les  crises  de  la  famille  ouvrière.  — 
Leur  distinction,  suivant  la  nature  du  service;  dangers 
de  la  confusion  des  secours  annuels  et  des  engagements 
à  longue  échéance. 

Maladies.  —  Sociétés  de  secours  mutuels.  —  Organi- 
sation des  assurances  contre  les  maladies  en  Allemagne, 
en  Autriche.  —  Caisses  régionales  de  secours  des  mi- 
neurs belges.  —  Les  caisses  de  prévoyance  et  de  se- 
cours en  France  ;  enquête  de  1 884  ;  —  organisation  ;  ré- 
sultats. 

Accidents.  —  Principes  de  la  responsabilité  civile  ou  du 
risque  professionnel.  —  Charge  de  la  preuve.  —  Assu- 
rance obligatoire  ou  facultative.  —  Législation  en  Alle- 
magne ;  en  Autriche  ;  en  Angleterre  ;  en  Suisse  ;  en  Italie. 

—  Législation  actuelle  en  France  et  projets  de  loi  soumis 
aux  Chambres.  —Fixation  de  l'indemnité  et  de  la  pension. 

—  Mode  d'assurance.  —  Distinction  entre  les  accidents 


DE  l'école   nationale   DES   MINES.  299 

graves  et  légers.  —  Catégories  auxquelles  la  loi  s'ap- 
plique. —  Organisation  financière  ;  Umlageverfahren  ou 
Deckungsverfahren. 

Yieillesse  et  infirmités.  —  Les  retraites;  difficultés 
d'en  calculer  d'avance  les  charges;  illusions,  mécomptes 
et  embarras.  —  Solutions  adoptées  par  l'État;  par  les 
grandes  compagnies.  —  Système  de  la  pension  ou  du 
patrimoine.  —  La  retraite  obligatoire.  —  Loi  allemande 
du  24  mai  1889.  —  Objections. 

Respect  de  [ouvrière.  —  Sa  place  au  foyer.  —  Pré- 
cautions légales  en  sa  faveur;  travail  souterrain;  tra- 
vail de  nuit.  —  Emploi  des  femmes  dans  les  grandes 
administrations.  —  Industrie  domestique.  —  Écoles  mé- 
nagères. 

Aliiance  des  travaux  agricoles  et  manufacturiers.  — 
Avantages  de  cette  alliance.  —  Combinaisons  pour  la 
réaliser. 

La  manufacture  rurale  et  la  manufacture  urbaine.  — 
Les  sociétés  anonymes  et  le  patronat  individuel. 

III.  —  LA  CIRCULATION. 
19%  i8%  iO*»  90*  et  ttf  Leçon*. 

Échange.  —  Son  mécanisme  et  ses  caractères.  —  Ses 
services. 

La  valeur.  —  Ses  différentes  définitions.  —  Circonstan- 
ces qui  la  déterminent.  —  Offre  et  demande.  —  Frais  de 
production.  —  Monopole. 

Distinction  entre  la  valeur  et  la  richesse.  —  Étalon  de 
la  valeur  :  les  métaux  précieux;  le  blé;  la  journée  de 
travail.  —  Systèmes  pour  mesurer  ou  pour  conjurer  les 
variations  de  l'étalon. 

(a)   LA  MONNAIE. 

La  monnaie.  —  Titre.  —  Poids.  —  Cours  légal.  —  La 
monnaie  est  une  marchandise.  — Altération  des  monnaies. 


300  PROGRAMMES   DES  COURS 

—  Monnaies  réelles  et  monnaies  de  compte.  —  Monnaie 
de  billon.  —  Variation  du  pouvoir  d'achat  de  la  monnaie  ; 
ses  conséquences  pour  les  débiteurs  et  les  créanciers. 

Les  divers  systèmes  monétaires.  —  Nécessité  de  plu* 
sieurs  métaux  pour  la  monnaie.  —  Loi  de  Gresham.  — 
Rapport  de  la  valeur  de  Tor  et  de  l'argent.  —  Ses  va- 
riations successives.  —  Extraction  et  stock  des  deux 
métaux.  —  Causes  de  la  baisse  actuelle  de  Targent; 
ses  effets. 

Union  latine;  conventions  du  23  décembre  1865  et  du 
5  novembre  1878;  leurs  lacunes.  —  Encaisse  de  la  ha»* 
que  de  France.  —  Variation  de  sa  composition.  —  Poli- 
tique monétaire  de  TAllemagne  ;  des  Etats  Scandinaves, 
de  ritalie;  des  États-Unis,  Bland  bilL  —  Renouvelle- 
ment de  r  Union  latine  en  1885. 

Monométallisme  et  bimétallisme.  —  Leurs  avantages 
et  leurs  inconvénients.  —  Congrès  monétaires.  —  Situa- 
tion actuelle  de  la  question. 

(6)  LE  CRÉDIT  ET  LES  BANQUES. 

Le  crédit.  —  Sa  nature.  —  Son  influence.  —  Ses  divers 
modes. 

Les  effets  de  commerce.  —  Billets  simples;  au  porteur; 
à  vue  ;  à  ordre  ;  lettres  de  change  ;  mandats  ;  chèques.  — 
Le  change  ;  ses  fluctuations  ;  ses  causes  et  ses  résultats. 

Les  banques.  —  Leur  rôle  et  leur  mécanisme.  —  Les 
banques  de  dépôt,  de  virement,  d'escompte,  d'émission. 
Réserve  métallique.  —  Limite  de  l'émission.  —  Billets 
de  banque.  —  Banque  de  France  ;  son  organisation  ;  re- 
nouvellement de  son  privilège.  —  Les  Banques  en  An- 
gleterre, en  Allemagne,  aux  États-Unis,  en  Australie.  — 
Banques  populaires  en  Allemagne  et  en  Italie. 

Les  crises  commerciales.  —  Leur  histoire,  leurs  causes 
et  leurs  caractères.  —  Leur  périodicité.  —  Taux  des 
prix,  de  l'escompte,  du  change.  —  Mouvement  de  Ten^ 


•I 

i 
■i 

i 


DE  l'École  nationale  des  mines.  301 

caisse,  de  la  circulation  et  du  portefeuille  des  grandes 
banques.  —  Prévision  des  crises  ;  son  intérêt. 

Lepapier-mormaie. — Ses  effets  économiques.  — Cours 
forcé.  —  Assignats.  — Reprise  des  paiements  en  espèces. 

Le  crédit  public.  —  Emprunts  perpétuels,  amortissa- 
blés.  —  Annuités.  —  Conversions. 

(a)   LE  COMMERCE. 

Commerce.  —  Ses  transformations  et  son  rôle.  —  Gros 
et  détail.  —  Bazars  et  boutiques.  —  Prix  fixe  ou  mar- 
chandage. —  Concurrence  ou  réglementation.  —  Maxi- 
mum. —  Taxe  de  la  boulangerie. 

Commerce  intérieur.  —  Douanes  intérieures. — Liberté 
de  circulation.  —  Octrois;  leur  suppression  en  Belgique; 
projet  de  suppression  en  France. 

Commerce  extérieur.  —  Histoire  du  régime  douanier 
en  France  et  à  l'étranger.  —  Droits  à  l'exportation.  — 
Droits  à  l'importation  :  fiscaux,  protecteurs.  —  Balance 
du  commerce  ;  système  mercantile  ;  système  protection- 
mste.  —  Correctifs  de  ces  systèmes  :  échelle  mobile; 
drawhacks  ;  entrepôts  ;  admissions  temporaires.  —  Trai- 
tés de  commerce;  tarifs  généraux.  —  Régime  douanier 
actuel  ;  ses  tendances  générales. 

Syndicats  de  production  et  de  vente.  —  Leur  histoire; 
leurs  divers  modes  ;  effets  économiques  ;  contrepoids. 

Colonies.  —  Leur  rôle  économique.  —  Colonies  de 
commerce,  de  peuplement,  de  plantation. 

(6)   LES  TRANSPORTS. 

Progrès  des  transports.  —  Données  statistiques.  —  * 
Principaux  effets  de  ces  progrès  :  sur  le  déplacement  des 
hommes  et  des  choses  (masse,  économie,  vitesse);  sur 
les  débouchés  et  les  approvisionnements;  sur  les  prix; 
sur  la  liberté  commerciale. 

Régime  de  [exploitation  des  voies  de  communication 
en  France  et  à  [étranger.  —  Système  français  :  corapa- 


302  PROGRAMMES  DES   COURS 

gnies  concessionnaires  sous  la  main  de  TÉtat.  —  Des 
tarifs  :  leur  influence  économique;  leur  histoire;  leurs 
diverses  formules.  —  Taxation  d'après  le  principe  com- 
mercial et  non  d'après  le  prix  de  revient.  —  Effets  des 
abaissements  de  tarif;  réformes  postales.  —  Régime  ac- 
tuel des  tarifs  de  chemin  de  fer;  homologation;  clause 
des  stations  non  dénommées.  —  Régime  des  voies  navi- 
gables ;  développement  de  leur  trafic.  —  Concurrence  des 
voies  ferrées  et  navigables;  droits  de  navigation. — Taxes 
locales  des  ports  en  Angleterre  et  en  France. 

Système  allemand  :  exploitation  des  chemins  de  fer 
par  rÉtat.  —  Tarifs  «  naturels  ».  —  Conséquences  du 
système. 

Système  américain  et  anglais  :  liberté  initiale  ;  évolu- 
tion graduelle  vers  la  réglementation.  —  Fusions  ;  coali- 
tions; pools;  traités  particuliers.  — Interstate  commerce 
law  de  1887  aux  États-Unis;  —  Railway  and  canal 
traffic  act  de  1888  en  Angleterre. 

Coup  d'œil  comparatif  sur  les  divers  systèmes  et  supé- 
riorité du  système  français  qui  semble  le  mieux  concilier 
les  droits  de  l'autorité  et  les  avantages  de  la  liberté. 

IV.  —  LA  CONSOMMATION. 


L'épargne  et  le  luxe.  —  Leur  rôle  économique.  —  In^ 
fluence  des  prix  sur  la  consommation.  —  Loi  de  Tooke. 

La  consommation  et  la  population.  —  La  loi  de  Malthus  ; 
ses  erreurs.  —  Émigration  et  colonisation.  —  Paupé- 
risme. —  Charité  légale  ;  charité  privée. 

La  consommation  et  timpât.  —  Impôts  directs,  in- 
directs; sur  le  capital,  sur  le  revenu;  proportionnels, 
progressifs.  — Revenus  industriels  de  l'État.  — Incidence 
des  impôts;  leurs  effets  économiques.  —  Le  budget;  son 
mécanisme.  —  La  dette  publique.  —  Amortissement. 


DE  L^ÉCOLE   NATIONALE   DES   MINES.  303 

Le  rôle  de  F  État.  —  Ses  attributions  légitimes;  ses 
limites.  —  Mesure  de  Futilité  des  travaux  publics.  — 
Bénéfices  directs  et  indirects. 

V.  —  ANNEXES. 

STATISTIQUE. 

Objet  de  la  statistique,  —  Son  utilité  pour  les  ingénieurs. 

Organisation  de  la  statistique  en  France  et  à  F  étranger. 
—  Bureaux  officiels  de  statistique;  leurs  principales 
publications.  —  Conseils  supérieurs  de  statistique.  — 
Congrès  de  statistique.  —  Institut  international  de  sta- 
tistique. 

Méthodes  de  statistique.  —  Réunion  des  données  élé- 
mentaires; révision;  coordination;  élaboration.  —  Coef- 
ficients: moyennes.  —  Tableaux  numériques.  —  Statis- 
tique graphique  :  ses  avantages;  ses  applications;  ses 
ressources  (diagrammes,  cartogrammes,  stéréogrammes). 

Données  statistiques.  —  Notions  de  démographie  com- 
parée. —  Statistique  des  transports.  —  Statistique  de 
l'industrie  minérale  :  production;  consommation;  im- 
portation; accidents;  prix. 

IM(*  et  »e*  Leçon. 

COMPTABILITÉ. 

Comptabilité  publique.  —  Budget.  —  Crédits.  — 
Exercice.  —  Budget  du  ministère  des  travaux  publics.  — 
Liquidation  des  dépenses.  —  Ordonnance  de  fonds.  — 
Mandats  de  paiement.  —  Exercices  clos,  —  périmés.  — 
Comptabilité  des  ingénieurs.  —  Tenue  des  bureaux. 

Comptabilité  privée  (1).  —  Comptabilité  économique  : 
son  mécanisme;  ses  services. 


(1)  A  renseignement  oral  sont  annexés  des  exercices  d*applica« 
tiens  pratiques. 


304  PROGRAMMES  DES  COURS 

Comptabilité  [financière.  —  Livres  légaux;  usuels J  — 
Tenue  en  partie  simple;  en  partie  double.  —  Comptes 
généraux.  — Journal.  — Grand-livre. — Livres  auxiliaires. 
—  Balances.  —  Bilan.  —  Inventaire.  —  Spécimen  de  la 
comptabilité  d  une  grande  exploitation  (Mines  ;  chemins 
de  fer,  etc.). 

av*  Leçon. 

OBSERVATIONS  ÉCONOMIQUES  AU  COURS  DES  VOYAGES  DE  UISSION. 

Observations  économiques  à  recueillir  dans  une  exploit 
iation.  —  Leur  importance.  —  Intérêt  du  fait,  du  docu- 
ment vivant,  du  contact  avec  les  ouvriers.  —  Prépara- 
tion du  voyage. 

Partie  commerciale,  —  Généralités  sur  la  région  et 
Tindustrie.  —  Organisation  financière  et  commerciale.  — 
Approvisionnements.  —  Débouchés.  —  Prix. 

Organisation  du  travail.  —  Divisions  principales  de 
Fatelier.  —  Recrutement  des  ouvriers.  —  Salaires.  — 
Durée  du  travail.  —  Institutions  de  patronage  et  de  pré- 
voyance. —  Habitudes  générales  de  la  famille  ouvrière. 
~  Rapports  entre  le  capital  et  le  travail. 


DE  L  ÉCOLE  NATIONALE  DES  MINES.       305 


LEÇONS  D'ARTILLERIE. 

M.  PRIOU,  chef  d'escadron  d*artillerle ,  Professeur. 


1'*  Lieçon. 

INTRODUCTION. 

Attributions  du  corps  de  rartillerie.  —  Coup  d'œil 
d'ensemble  sur  l'organisation  de  notre  système  d'artil- 
lerie :  Matériels  de  campagne,  de  montagne,  de  siège  et 
de  place,  de  côte. 

9*  et  3*  Leçoiuu 

BOUCHES  À  FEU. 

Choix  du  métal.  —  Formes  extérieures  et  formes  inté- 
rieures. —  Mécanismes  de  culasse.  —  Obturation.  — 
Rayures.  —  Résistance  des  bouches  à  feu  :  tubes  sim- 
ples; tubes  composés.  —  Frottage.  —  Canons  à  fils 
d'acier.  —  Canons  démontables.  —  Causes  de  rupture. 

4%  5*  et  e*  L.eçoii«« 

POUDRES  ET  LEURS  EFFETS. 

Constitution  des  poudres  de  guerre.  —  Combustion  des 
poudres  à  Tair  libre  et  dans  les  bouches  à  feu.  —  Examen 
des  divers  types  de  poudres  :  poudres  à  gros  grains, 
poudres  à  grains  plats,  poudres  prismatiques,  poudres 
comprimées. 

Variations  de  la  vitesse  initiale  et  de  la  pression  maxi- 
mum :  influence  de  la  nature  de  la  poudre  et  de  son  état 
de  conservation,  des  éléments  de  Tarme,  des  conditions 
de  chargement,  du  poids  du  projectile.  —  Recul  de 
l'arme. 

Mesure  de  la  vitesse  des  projectiles  à  la  sortie  de  Tâme, 

Tome  XV,  1889.  âô 


306  PROGRAMMES   DES   COURS 

en  plusieurs  points  de  leur  trajectoire,  aux  divers  points 
de  Tâme  :  Ghronographes  Le  Boulengé,  Bashforth,  Schultz; 
enregistreurs  Marcel  Deprez;  projectiles  enregistreurs 
Sebert.  —  Vélocimètre  Sebert  pour  Tétude  du  mouve- 
ment de  recul  des  bouches  à  feu. 

Mesure  des  pressions  :  par  la  méthode  dynamique  et 
par  la  méthode  statique  ;  loi  de  développement  des  pres- 
sions sur  le  culot  du  projectile,  aux  divers  points  de 
Tâme;  enregistreur  Ricq;  mesure  de  la  pression  maxi- 
mum à  Taide  du  manomètre  à  écrasement. 

y*  Leçon* 

SUBSTANCKS  EXPLOSIVES. 

Emploi  des  explosifs  pour  les  divers  usages  militaires. 

—  Leur  puissance.  —  Circonstances  qui  en  provoquent 
la  détonation. —  Conditions  à  rechercher  dans  un  explosif 
de  guerre.  — Pyroxyles.  — Nitroglycérine  et  dynamites 

—  Acide  picrique  et  picrates.  —  Panclastites.  —  Fulmi- 
nate de  mercure. 

s*  et  0*  Lieçons. 

PROJECTILES  ET  LEURS  EFFETS.  —  ARTIFICES. 

Organisation  des  projectiles  au  point  de  vue  du  mou- 
vement :  formes  extérieures  ;  montage.  —  Organisation 
au  point  de  vue  des  effets  :  Tir  contre  les  troupes  ;  gerbes; 
\\  obus  à  fragmentation;  obus  à  mitraille;  shrapnels;  effet 

^1  moral;  boîtes  à  mitraille.  —  Tir  contre  les  obstacles; 

j  effets  des  projectiles  de  rupture  ;  effets  d'explosion  dans 

les  terres,  dans  les  maçonneries,  etc.  —  Effets  incen- 
diaires. 
Artifices  de  mise  de  feu  et  de  communication  du  feu. 

—  Artifices  de  rupture.  —  Artifices  éclairants.  —  Arti- 
fices incendiaires.  —  Artifices  de  signaux. 

lO*  et  il*  Leçon*. 

AFFUTS. 

Conditions  générales  auxquelles  doivent  satisfaire  les 


i  I 


1 


DE  l'École  nationale  des  mines.  307 

â£fûts.  —  Conditions  particulières  de  service.  —  Affûts 
roulants  de  campagne,  de  montagne,  de  siège.  —  Affûts 
glissants.  —  Affûts  à  châssis.  —  Appareils  de  pointage 
en  hauteur.  —  Pointage  en  direction.  —  Moyens  de  dimi- 
nuer le  recul  :  utilisation  de  la  pesanteur,  du  frotte- 
ment, de  forces  antagonistes;  freins  hydrauliques.  — 
Affûts  de  formes  spéciales  :  affûts  à  ressorts,  à  tampons 
élastiques  ou  hydrauliques  ;  —  affûts  sans  recul  ;  —  affûts 
à  embrasure  réduite;  —  affûts  à  éclipse. 

FABRICATION  DES  BOUCHES  A  FEU   EN  ACIER. 

Fabrication  des  tubes  et  des  frottes.  —  Conditions  im*» 
posées  par  Tartillerie., —  Coulée.  —  Forgeage.  —  Re- 
cuit. —  Essais  avant  trempe.  —  Usinage  dégrossisseur. 
—  Trempe  et  recuit.  —  Essais  après  trempe.  —  Pose  des 
frettes  et  usinage  définitif.  —  Épreuve  de  tir. 

t3%  i4l%  15*  et  16*  L^çonfl* 

MOUVEMENT  DES  PROJECTILES.    —    TIR. 

Mouvement  des  projectiles  dans  le  vide.  —  Mouvement 
dans  Tair  :  résistance  de  Tair;  sa  détermination  expéri* 
mentale  ;  moyens  d'assurer  la  conservation  de  la  vitesse  ; 
nécessité  du  mouvement  de  rotation  ;  dérivation. — Forme 
de  la  trajectoire. 

Avantages  des  grandes  vitesses  restantes. 

Des  causes  d'écarts  dans  le  tir  ;  causes  provenant  de 
Tarme  et  de  son  chargement;  causes  fortuites.  —  Loi  de 
la  dispersion  des  coups;  son  application  au  réglage  du 
tir.  —  Problèmes  du  tir.  —  Réglage  par  l'observation  de 
la  grandeur  des  erreurs.  —  Réglage  par  l'observation  du 
sens  des  erreurs.  —  Méthodes  de  tir  :  détermination  de 
la  hausse;  détermination  de  Tévent.  —  Tirs  contre  un  but 
mobile. 

Tables  de  tir  :  Éléments  qui  y  sont  inscrits.  —  Leur 


308  PROaRAMlCES  DES   COURS. 

usage  pour  les  divers  genres  de  tir.  —  Etablissement  des 
tables  d'une  bouche  à  feu  existante.  —  Calcul  approxi- 
matif des  tables  d'une  arme  à  Tétude. 

l'y»  t9%  t9«  et  ]M>*  Lieçoiifl. 

ORGANISATION  ET  SERVICES  DE  l'ARTILLERIE. 

Notions  sur  l'organisation  du  personnel  et  des  établis- 
sements de  Tartillerie. 

Service  de  F  artillerie  en  campagne.  —  Principes  rela- 
tifs aux  marches.  —  Place  dans  les  colonnes.  —  Positions 
de  combat  :  reconnaissance  et  occupation  des  emplace- 
ments; changements  de  position.  —  Exécution  des  feux. 
—  Ravitaillement.  —  Rôle  et  emploi  de  Tartillerie  dans 
le  combat  offensif  et  dans  le  combat  défensif. 

Service  de  t  artillerie  dans  F  attaque  des  places.  —  Equi- 
pages de  siège.  —  Personnel  de  Tartillerie  d'une  armée 
de  siège  ;  son  rôle  et  ses  attributions.  —  Emploi  de  Tar- 
tillerie.  —  Diverses  sortes  de  batteries,  —  Exécution  des 
feux. 

Service  de  F  artillerie  dans  la  défense  des  places.  — 
Armement  des  places.  —  Rôle  de  Tartillerie  de  forteresse 
en  temps  de  paix  et  en  temps  de  guerre.  —  Organisation 
du  tir  et  des  services  de  l'observation  des  coups  et  des 
transmissions.  —  Exécution  des  feux. 

Service  de  t artillerie  dans  la  défense  des  côtes.  —  Con- 
ditions spéciales  des  tirs  de  côte.  —  Appareils  et  instru- 
ments employés.  —  Méthodes  de  tir. 


t 


PROGRAMMES  DES  COURS  DE  l'ÉGOLE  DES  MINES.     309 


PROGRAMMES  DES  COURS 


se 


L'ÉCOLE  NATIONALE  SUPÉRIEURE  DES  MINES 


COURS   PRÉPARATOIRES 


COURS  D'ANALYSE  ET  DE  GÉOMÉTRIE  DESCRIPTIVE. 

M.  PELLETAN,  ingénieur  des  mines,  Professeur. 


ANALYSE. 

CALCUL  DIFFÉRENTIEL. 
1'*  Lieçoii« 

Infiniment  petits  ;  leurs  divers  ordres  ;  théorème  sur 
la  limite  d'un  rapport  ou  d'une  somme. 

Représentation  géométrique  d'une  fonction  d'une  seule 
variable.  Fonctions  de  fonctions.  Fonctions  inverses; 
composées  ;  explicites  ou  implicites. 

Interpolation.  Formule  de  Lagrange.  Premières  no* 
tiens  sur  le  calcul  des  différences  finies.  Formule  d'in« 
terpolation  de  Newton. 

3*  Leçon* 

Définition  de  la  dérivée  et  de  la  différentielle.  Différent 

ToMK  IV,  1889.  —  2*  lÎTraison.  SI 


310  PROGRAMMES   DES   COURS 

tiation  des  fonctions  algébriques,  circulaires,  exponen- 
tielle et  logarithmique.  Différentiation  d'une  équation. 

Tangentes  et  normales  aux  courbes.  Coordonnées  rec-* 
tilignes  et  polaires.  Sous-normale.  Tangentes  aux  coni- 
ques et  aux  courbes  les  plus  importantes. 


Enveloppes  et  enveloppées.  Applications. 
Différentielle  d'un  arc  de  courbe.  Variation  de  la  Ion- 
gueur  d'une  droite.  Développées  et  développantes. 

Fonctions  d*un  nombre  quelconque  de  variables  ;  leurs 
dérivées  partielles;  leurs  différentielles;  cas  des  fonc- 
tions implicites.  Fonctions  homogènes. 

Tangentes  aux  courbes  de  l'espace  ;  indicatrice  sphé« 
rique.  Étude  de  l'hélice. 

'9*  Leçon* 

Plans  tangents  aux  surfaces  ;  applications.  Enveloppes 
et  enveloppées.  Surfaces  réglées  ;  variation  du  plan  tan- 
gent'le  long  d'une  génératrice.  Surfaces  développables. 


Différentielles  d'ordre  supérieur;  cas  d'une  seule  va- 
riable ;  différentielle  d'un  produit.  Série  de  Taylor  ;  ex- 
pression du  reste  ;  développement  en  séries  de  fonctions 
circulaires  et  exponentielle  et  de  leurs  inverses .  Fonc- 
tions hyperboliques. 

O*  Leçon* 

Formules  illusoires.  Règles  de  Lhopital.  Applications. 

Différentielles  d'ordre  supérieur  des  fonctions  de  plu- 
sieurs variables.  Extension  à  ces  fonctions  de  la  série  de 
"Taylor.  Changement  de  variables.  Maximaet  minima. 


DE  l'École  nationale  des  mines.  311 

lO*  Leçon* 

Courbure  d'une  ligne  plane.  Son  expression  analyti- 
que. Cercle  osculateur.  Contact  de  divers  ordres  ;  points 
d'inflexion  et  sommets.  Le  centre  de  courbure  est  un 
point  de  la  développée. 

tf  Leçon* 

Recherche  de  la  courbure  des  coniques,  de  la  cyclolde, 
de  la  spirale  d'Ârchîmède,  etc. 

Points  singuliers.  Étude  de  ces  points  par  les  déve- 
loppées; caractères  analytiques  auxquels  on  les  re- 
connaît. 

19*  Leçon. 

Courbes  dans  l'espace.  Plan  osculateur;  ses  proprié- 
tés ;  son  équation.  Première  et  seconde  courbure  :  leur 
détermination  par  l'indicatrice  sphérique.  Normale  prin- 
cipale. Sphère  osculatrice.  Lieu  des  tangentes  à  une 
courbe. 

13*  Leçon* 

Courbure  des  surfaces  ;  indicatrice  ;  directions  princi- 
pales ;  directions  conjuguées.  Sections  normales  et  obli- 
ques; lois  de  leurs  courbures.  Lignes  de  courbure; 
asymptotiques  ;  géodésiques. 

CALCUL  INTÉGRAL. 
14l«  Leçon* 

Fonctions  définies  par  des  équations  différentielles  ;  in- 
détermination du  problème.  Différentielles  d'une  seule 
variable.  Intégrales  définies  et  indéfinies. 

t5«  Leçon* 

Intégrales  immédiates;  intégration  par  décomposition, 
par  substitution,  par  parties;  par  les  séries,  par  remploi 
des  imaginaires  ;  exemples  les  plus  importants. 


312  PROGRAMMBS  DES  COURS 

Intégration  des  fonctions  rationnelles.  Cas  des  ra- 
cines réelles,  simples  ou  multiples;  cas  des  racines  ima- 
ginaires. Différentielles  qui  contieiment  des  radicaux  du 
second  degré. 

Différentielles  binômes.  Intégration  des  fonctions  cir- 
culaires  ;  cas  d'une  fonction  rationnelle  de  cos  x  et  ûnx. 
Intégration  des  fonctions  exponentielles. 


Évaluation  des  aires  planes.  Surface  de  segments 
elliptiques,  hyperboliques  et  paraboliques.  Aire  de  la  cy- 
clolde;  de  la  spirale  d'Archimède;  de  la  spirale  loga* 
rithmique.  Longueur  d'un  arc  de  courbe.  Rectification  da 
la  cycloïde. 

!••  Leçon* 

i 

Calcul  approché  d'une  intégrale  définie.  Méthode  de 
Côtes,  de  Simpson,  de  Poncelet.  Exemples  de  calculs. 


Différentiation  et  intégration  sous  le  signe  T.  Applica- 
tion au  calcul  de  quelques  intégrales  définies.  Intégrale 
de  Laplace. 

Définition  de  la  fonction  Eulérienne  de  la  seconde 
espèce.  Sa  propriété  fondamentale.  Condition  d'inté- 
gralité des  différentielles  de  la  forme  Mtfe  +  Nrfy  ou 
Mdic+Nrfy+Prfz. 

Des  intégrales  multiples.  Cas  de  deux  variables  ;  inter- 
prétation géométrique;  intégrales  triples.   Calcul  d'un 


DE  l'École  nationale  des  mines.  313 

volume.  Application  à  Tellipsoïde  ;  à  une   portion  de 
sphère. 


Équations  différentielles.  Équations  de  la  forme 
Mcti:-|-Nrfy=0;  facteurs  d*intégrabilité ;  théorème  relatif 
k  ces  facteurs;  leur  détermination  dans  quelques  cas. 
Solutions  particulières. 


Notions  générales  sur  l'intégration  des  équations  diffé- 
rentielles ordinaires. 

Équation  linéaire  du  premier  ordre.  Cas  d'abaissement 
des  équations  d'ordre  supérieur.  Équations  linéaires  à 
coefficients  constants. 


Équations  simultanées. 

Premières  notions  sur  Tintégration  des  équations  aux 
dérivées  partielles.  Équations  linéaires  du  premier  ordre. 
Équation  des  cordes  vibrantes. 

GÉOMÉTRIE  DESCRIPTIVE. 

Divers  modes  de  représentation  des  corps.  Perspective 
conique.  Projections  orthogonales.  Perspectives  cavalière, 
axonométrique  et  isométrique.  Projections  cotées. 

Généralités.  Ombres  et  points  brillants.  Courbes  d'om- 
bre propre  et  d*ombre  portée. 

Perspective  conique  :  tableau  et  géométral  ;  représen- 
tation de  la  droite  et  du  plan  ;  points  et  lignes  de  fuite  ; 
horizon.  Point  accidentel  de  distance.  Points  principaux 
de  faite  et  de  distance. 


314  PROGRAMMES  DES  COURS 

3*  Leçon* 

Trait  de  perspective  :  cas  où  la  figure  à  représenter 
est  donnée  par  ses  projections  orthogonales  :  trouver 
l'image  d'un  point  du  géométral.  Trouver  celle  d'un  point 
de  l'espace. 

4*  Leçon* 

Constructions  directes  en  perspective.  Problèmes  rela- 
tifs à  la  ligne  droite  et  au  plan.  Image  d'un  cercle.  In- 
tersection de  surfaces.  Épure  de  la  perspective  d'une 
arche  biaise. 


Restitution  d'une  perspective.  Cas  remarquables.  Pers- 
pective cavalière  :  représenter  dans  ce  système  une  figure 
donnée  par  ses  projections  orthogonales.  Perspectives 
axonométrique  et  isométrique. 


Projections  cotées.  Représentation  d'un  point;  cotes 
rondes.  Représentation  d'une  droite;  pente  et  inter- 
valle. Représentation  d'un  plan;  son  échelle  de  pente. 
Problèmes  relatifs  à  la  ligne  droite  et  au  plan. 

9*  Leçon» 

Représentation  des  surfaces  topographiques.  Lignes 
de  niveau  et  de  plus  grande  pente  :  sommets,  cols,  lignes 
de  séparation  des  eaux,  thalwegs. 

8'  Leçon* 

Étude  des  courbes  et  surfaces  usuelles.  Hélice ,  ses 
projections  orthogonales.  Ombre  portée  sur  le  plan  ho- 
rizontal. 

O*  Leçon* 

Surfaces  réglées.   Hyperboloïdes  et  parabololdes  de 


DE  L*éGOLE   NATIONALE   DES   MINES.  315 

raccordement.  Parabololde  des  normales.  Déplacement 
d'un  plan.  Théorème  du  foyer.  Mouvement  le  plus  gé- 
néral d'une  droite. 

!€»•  Leçon* 

Construction  du  plan  tangent  à  diverses  surfaces  ré- 
glées :  au  parabololde  ;  au  biais  passé  gauche.  Surface 
de  la  voûte  d'arêtes  en  tour  ronde. 

Surfaces  enveloppes.  Détermination  de  Tombre  par  les 
enveloppées.  Application  au  tore  considéré  comme  l'en- 
veloppe d'une  sphère.  Ombre  portée  par  la  surface  : 
!•  sur  elle-même  ;  2*"  sur  le  plan  horizontal. 

Mouvement  hélicoïdal.  Hélicoïdes  réglés.  Surface  de  vis 
à  filet  triangulaire.  Sa  trace  sur  le  plan  horizontal.  Ombre 
propre  et  ombre  portée. 

49"  Leçon. 

Yis  à  filet  carré.  La  courbe  d'ombre  propre  est  une  hélice. 
Ombre  portée  sur  le  plan  horizontal.  Hélicoïdes  dévelop- 
pables.  Détermination  du  plan  osculateur  et  du  centre  de 
courbure  de  l'intersection  de  deux  surfaces. 

STÉRÉOTOMIE. 
141*  Leçon. 

Principes  généraux  et  types  principaux  des  assembla- 
ges des  pièces  de  bois,  de  fer  et  de  fonte  qui  entrent 
dans  les  ouvrages  en  charpente.  Consolidation  des  as- 
semblages. 

IS*  Lieçon. 

Combles.  Conditions  mécaniques  et  géométriques  de 
rétablissement  des  fermes.  Éléments  constitutifs.  Fermes 


316 


PROGRAMMES   DES   COURS 


en  bois,  fermes  mixtes,  fermes  métalliques.  Types  divers 
et  détails  d'assemblage.  Voûte  droite  et  biaise.  Gouyer- 
ture  des  édifices. 

lO*  Leçon. 

Formules  empiriques  de  rétablissement  des  escaliers. 

# 

Balancement  des  marches.  Ëchiffre  d'escalier  en  courbe 
rampante.  Taille  du  limon.  Escalier  &  marches  pleines. 

Généralités  :  coupe  des  pierres  et  charpente.  Tracé  des 
épures.  Murs,  voûtes  et  voussoirs.  Porte  biaise  en  talus. 
Biais  passé  gauche. 

Porte  droite  en  tour  ronde.  Porte  biaise  en'  tour  ronde 
et  en  talus.  Descente  biaise  en  berceau. 

19«  Leçon. 

Arches  biaises.  Appareil  orthogonal.  Appareil  hélicoï- 
dal. Théorie  complète  de  l'appareil  hélicoïdal  en  plein 
cintre  ou  en  arc  de  cercle.  Propriétés  géométriques. 
Foyers.  Points  d'équilibre.  Étude  d'un  voussoir  de  tête. 
Appareil  hélicoïdal  simplifié. 

Berceaux  tournants.  Voûtes  sphériques.  Arrière-vous- 
sures. Voûtes  composées  :  berceau  coudé  ;  voûtes  d'arê- 
tes et  en  arcs  de  cloître.  Voûtes  d'arêtes  en  tour  ronde. 


DE  l'École  nationale  des  mines.  317 


COURS  DE  MÉCANIQUE. 

M,  MOUTARD,  inspecteur  général  des  mines,  Professeur, 


INTRODUCTION, 

VECTEURS  ET  MOMENTS. 

Origine,  grandeur,  direction  d'un  vecteur.  —  Gomposi 
tien  d'un  faisceau  de  vecteurs.  —  Décomposition;  paral- 
lélogramme, parallélipipède. — Théorème  des  projections. 
Expression  du  résultant  par  les  composants  et  leurs  angles 
mutuels. 

Moment  d'un  vecteur  en  un  point  ;  représentation  du 
moment  par  un  autre  vecteur;  fixation  du  sens.  —  Mo- 
ment d'un  vecteur  par  rapport  à  un  axe.  —  Relation  entre 
les  projections  sur  trois  axes  rectangulaires  d'un  vec- 
teur et  de  son  moment  en  un  point.  —  Vecteurs  équiva- 
lents. 

Composition  des  moments  d'un  faisceau  de  vecteurs.  — 
Expressions  des  moments  d'un  vecteur  par  rapport  à  trois 
axes  rectangulaires,  au  moyen  des  coordonnées  de  son 
origine  et  de  ses  projections. 


Des  systèmes  de  vecteurs  en  général. —  Systèmes  équi- 
valents. —  Réduction  à  deux  vecteurs.  —  Vecteur  résul- 
tant de  translation. — Moment  total  en  un  point.  Influence 
de  la  situation  du  centre  des  moments.  —  Les  six  équa- 
tions nécessaires  et  suflSsantes  pour  l'équivalence  ;  con* 
centration  dans  un  seul  énoncé. 


318  PROGRAMMES  DES   COURS 

Résultant  unique  ;  équations  de  la  droite  dont  il  est  un 
segment. 
Corollaires  géométriques  de  la  théorie  des  vecteurs. 

* 

a*  Leçon* 

Étude  des  cas  particuliers.  —  Vecteurs  situés  dans 
un  même  plan.  —  Vecteurs  parallèles.  —  Centre  d'un 
système  de  vecteurs  parallèles  de  direction  variable,  à 
origines  fixes. 

Étude  directe  de  la  composition  des  vecteurs  paral- 
lèles. 

4î*  Leçon» 

Théorie  des  couples,  déduite  de  la  théorie  générale  de 
l'équivalence.  —  Représentation  d'un  couple  par  un  vec- 
teur; fixation  du  sens.  —  Étude  directe  des  couples. 

Réduction  d'un  système  de  vecteurs  à  un  vecteur 
résultant  de  translation  et  à  un  couple.  Influence  du  choix 
de  Torigine  du  vecteur  résultant. 

Identité  essentielle  de  la  théorie  des  couples  et  de  celle 
des  moments. 

CENTRES  DE  MASSE  ET  MOMENTS  D'INERTIE. 

B*  Leçon» 

Notion  de  la  masse  consfdérée  comme  un  coefficient 
affecté  à  un  point.  —  Centre  de  masse,  définition  déduite 
de  celle  du  centre  d'un  système  de  vecteurs  parallèles. 
—  Propriétés  géométriques  ;  théorème  des  moments,  mo- 
ment d'inertie  polaire  minimum. 

Composition  d'un  système  de  vecteurs  concourants  pro- 
portionnels aux  masses  de  leurs  origines  et  aux  distances 
de  ces  origines  au  point  de  concours.  —  Corollaires  géo- 
métriques. 

6"  Eieçon* 

Réduction  d*un  système  de  vecteurs  perpendiculaires 


DE  l'École  nationale  des  mines.  319 

à  un  axe  fixe,  ou  d'un  système  de  vecteurs  perpendicu- 
laires aux  plans  qui  passent  par  leurs  origines  et  un 
axe  fixe,  lorsque  les  vecteurs  sont  proportionnels  aux 
masses  des  origines,  et  aux  distances  de  ces  origines  à 
Taxe. 

Moment  d'inertie  d'un  système  de  points-masses  par 
rapport  à  un  axe.  —  Rayon  de  gyration.  —  Translation 
de  l'axe.  —  Ellipsoïde  d'inertie.  —  Axes  principaux 
d'inertie  en  un  point.  —  Ellipsoïde  central. 

Extension  des  théories  qui  concernent  les  points-masses 
aux  lignes,  aux  surfaces  et  aux  volumes,  considérés 
comme  des  systèmes  de  points-masses  infiniment  rappro- 
chés. —  Corps  homogènes  et  hétérogènes.  —  Masse 
spécifique.  —  Calculs  de  la  masse  totale,  des  coordon- 
nées du  centre  de  gravité,  des  moments  d'inertie,  par 
des  intégrales  simples,  doubles  ou  triples. 

Construction  géométrique  des  centres  de  gravité  dans 
les  cas  simples. — Périmètre  et  surface  du  triangle.  — Sur- 
face et  volume  du  tétraèdre.  —  Trapèze.  —  Pyramide.  — 
—  Tronc  de  pyramide. 

Théorèmes  de  Guldin.  —  Volume  du  cylindre  tronqué. 

Calcul  du  moment  d'inertie  d'un  parallélipipède  rec- 
tangle, d'un  cylindre  droit,  d'une  sphère. 

MÉCANIQUE. 
S^  Leçon. 

Division  du  cours.  —  Caractères  différents  des  bran- 
ches de  la  mécanique.  —  Du  temps  ou  de  la  durée. 

CINÉMATIQUE  PURE. 

Mouvement  d'un  point  sur  sa  trajectoire.  —  Représen- 


320  PROGKAMMES   DES   COURS 

tations  :  analytique,  graphique,  par  une  table.  Appareils 
enregistreurs. 

Mouvement  uniforme.  —  Vitesse.  —  Symbole 
V  =  LT-*. 

Mouvement  varié.  —  Vitesse  moyenne,  vitesse  à  un 
instant  donné.  — Exemples  divers.  —  Mouvement  vi- 
bratoire simple.  —  Lois  du  mouvement  uniformément 
varié. 

Détermination  du  mouvement  lorsqu'on  connaît  une 
relation  entre  le  temps,  le  chemin  et  la  vitesse.  —  Con- 
ditions initiales.  —  Exemples. 

O"  Leçon* 

Accélération  tangentielle  dans  le  mouvement  uniformé- 
ment varié,  dans  le  mouvement  quelconque.  —  Sym- 
bole 3  =  ÏjT!^*.  —  Détermination  d'un  mouvement  lors- 
qu'on connaît  une  relation  entre  le  temps,  le  chemin,  la 
vitesse  et  Taccélération  tangentielle.  —  Intégration  dans 
les  cas  simples.  —  Conditions  initiales. 

Exemples  relatifs  à  la  chute  des  graves  dans  les  mi- 
lieux dont  la  résistance  dépend  de  la  vitesse,  et  aux 
mouvements  rectilignes  dont  Taccélération  dépend  de  la 
distance  à  un  point  fixe. 

Remarque  sur  la  double  homogénéité  des  formules  de 
la  cinématique. 

Accélération  totale  dans  le  mouvement  curviligne.  — 
Déviation.  —  Plan  osculateur.  —  Normale  principale, 
courbure.  —  Décomposition  en  accélération  tangentielle 
et  en  accélération  centripète. 

Projection  d'un  mouvement  sur  un  plan  ou  sur  un  axe. 
—  Vitesse  et  accélération  totale  du  mouvement  projeté. 
Application  à  la  projection,  sur  un  axe  ou  sur  un  plan, 
du  mouvement  circulaire  uniforme  et  du  mouvement  uni- 
forme sur  une  hélice. 


BB  l'École  nationale  des  mines.  321 

Emploi  des  coordonnées  rectangulaires  pour  l'étude  du 
mouvement  d'un  point  dans  l'espace. 

Équations  du  problème  général  de  la  cinématique  du 
point.  —  Mouvements  paraboliques,  elliptiques,  vibra- 
toires. 

Conséquences  géométriques  relatives  au  plan  oscula« 
teur,  à  la  normale  principale  et  à  la  courbure,  déduites 
de  la  comparaison  des  équations  générales  avec  l'étude 
directe  de  l'accélération  totale  dans  le  mouvement  curvi- 
ligne. 

19*  Mj^çom. 

Réduction  des  trois  équations  générales  à  six  équa- 
tions différentielles  du  1*'  ordre.  —  Constantes  arbi- 
traires. —  Intégrales.  —  Conditions  initiales. 

Applications  :  Mouvement  d'un  point  dont  l'accéléra- 
tion a  une  direction  constante.  —  Mouvement  parabo- 
lique. 

Courbe  balistique. 

Mouvement  d'un  point  dont  l'accélération  est  dirigée 
suivant  la  droite  qui  joint  le  mobile  à  un  pôle  fixe.  —  Loi 
des  aires. 

13*  Leçon* 

Emploi  des  coordonnées  polaires  planes.  —  Vitesses  : 
angulaire,  d'élongation,  de  circulation,  aréolaire. 

Décomposition  de  l'accélération  suivant  le  rayon  vec- 
teur et  la  perpendiculaire  à  ce  rayon.  —  Expression  en 
fonction  du  rayon  vecteur,  de  l'accélération  d'un  mouve- 
ment plan  dont  la  vitesse  aréolaire  est  constante,  et  dont 
la  trajectoire  est  connue.  —  Problème  inverse. 

Interprétation  cinématique  des  lois  de  Kepler. 

14Î*  Leçon* 

Mouvement  d'une  figure  plane  dans  son  plan.— Trans- 


322  PROGRAMMES   DES   COURS 

lation.  —  Rotation  autour  d*un  point.  —  Centre  instan- 
tané de  rotation.  —  Vitesse  de  rotation  instantanée.  — 
Roulement  d'une  courbe  mobile  sur  une  courbe  fixe.  — 
Glissement.  —  Mouvement  mixte. 

Applications  géométriques  :  construction  des  tangentes 
aux  conchoïdeSjCycloIdes,  etc.  ;  du  point  de  contact  d'une 
enveloppée  et  de  son  enveloppe. — Roulement  d'un  cercle 
à  l'intérieur  d'un  cercle  de  rayon  double,  —  Engrenage 
de  Lahire. 

Mouvement  d*un  solide  [dans  l'espace.  —  Translation. 
—  Rotation  autour  d*un  axe.  —  Pivotement.  —  Mouve- 
ment hélicoïdal.  —  Axes  instantanés  de  rotation.  —  Axe 
spontané.  —  Vitesses  instantanées  de  rotation  et  de  glis- 
sement. — Roulement,  glissement,  mouvement  mixte. 

Représentation  du  mouvement  d'un  solide  par  six  équa- 
tions. —  Formules  d'Euler. 

Mouvements  relatifs.  —  Vitesse  d'entraînement,  accé- 
lération d'entraînement;  accélération  complémentaire; 
accélération  centrifuge  composée.  —  Théorème  de  Go- 
riolis. 

Mouvements  simultanés  d'un  point  ;  influence  de  Tordre 
dans  lequel  on  les  considère. 

Méthode  de  Roberval  pour  le  tracé  des  tangentes  à  cer^ 
taines  courbes. 

Composition  des  mouvements  élémentaires  d'un  solide, 
bornée  aux  vitesses. 

Représentation  d'une  rotation  par  un  vecteur,  fixation 
du  sens.  -—  Composition  de  deux  rotations  parallèles.  — 


DE   l'école   nationale   DES   MINES.  323 

Couple  de  rotations.' —  Rotations  concourantes. — Décom- 
position d'un  pivotement  en  trois  rotations  autour  d'axes 
rectangulaires.  —  Composantes  de  la  vitesse  d'un  point 
d'un  solide  pivotant. 

Composition  des  mouvements  élémentaires  généraux. 

ClNiMATIQUE  APPLIQUÉE. 

!••  Leçon» 

Premières  notions  sur  les  machines.  —  Organes  de 
transmission.  —  Classifications  de  Monge  et  de  WilUs. 

—  Classification  de  M.  Haton  de  la  Goupillière. 
Galets  de  transmission  uniforme  ou  variable.  —  Galets 

fixes,  mobiles,  d'interposition.  —  Problème  des  courbes 
roulantes.  —  Spirale  de  BernouUi.  —  Ellipse.  —  Profils 
dérivés.  —  Solution  d'Euler. 

SKI*  Ëjeçonm 

Glissières  cylindriques,  de  révolution,  hélicoïdales,  à 
double  eflfet.  —  Glissières-guide  ou  glissières-transmis- 
sion. —  Palier.  —  Crapaudine.  —  Articulation.  —  Ex- 
centrique à  collier.  —  Vis.  —  Vis  différentielle  de  Prony. 

Excentriques  à  rainures.  —  Rainures  rectilignes.  — 
Renvoi  de  translation,  de  rotation.  —  Plateau  ou  cône  à 
rainure.  —  Repos,  transmission  uniforme  ou  sinusoïdale* 

—  Calcul  et  tracé. 

91"  Leçon* 

Excentriques  à  cadre  perpendiculaire.  — Méthode  ana- 
lytique, méthode  graphique.  —  Excentrique  à  ondes.  — 
Came  en  cœur.  —  Excentrique  de  Morin.  —  Excentriques 
variables  de  Saulnier  et  de  Meyer. 

Excentriques  à  cadre  circonscrit,  circulaire,  triangu- 
laire. —  Emploi  des  podaires. 

tut*  Lfeçon. 

Théorie  des  engrenages.  —   Engrenages  plans.  — 


324  PROGRAMMES   DES   COURS 

Courbes  conjuguées,  méthode  des  enveloppes,  méthode 
des  roulettes.  —  Glissement  élémentaire. 

Engrenages  à  lanternes,  à  flancs  rectilignes,  à  dévelop- 
pantes de  cercle,  à  épicycloldes . 


Engrenages  intérieurs.  —  Crémaillères. 
Épures  d*engrenages. 

Engrenages  cylindriques  ou  coniques.  —  Engrenage  de 
White.  —  Vis  sans  fin. 

SM*  Leçon* 

Trains  d'engrenage.  —  Trains  ordinaires,  épicycloldaux, 
continus,  discontinus,  intermittents,  alternatifs. 
Formule  de  Willis.  —  Paradoxe  de  Ferguson. 

Bielles.  —  Théorie  géométrique.  —  Tiges,  balanciers 
et  manivelles  et  leurs  six  combinaisons.  —  Balancier  à 
brides  de  Watt.  —  Parallélogrammes  articulés  de  Watt 
et  de  Peaucellier. 

Joint  universel,  —  Joint  d'Oldham. 


Cordes,  courroies  ou  chaînes.  —  Poulies  et  moufles.— 
Courroies  sans  fin. 

Embrayages  par  manchons,  courroies,  arbres  creux, 
arbres  à  came.  —  Déclics.  —  Encliquetages. 

Indicateurs  cinématiques.  —  Cylindre  et  disque  tour- 
nant de  Morin. 

DYNAMIQUE  DU  POINT. 

iry*  Lfeçoau 

Réflexions  sur  les  principes  expérimentaux  de  la  méca* 
nique.  —  Du  point  matériel  et  de  la  force. 


DE  l'École  nationale  des  mines.  325 

Principe  de  l'inertie  du  point  matériel.  —  Direction 
-d'une  force.  —  Forces  égales  ;  force  constante  en  grandeur 
et  en  direction.  Poids. 

Principe  de  Galilée.  —  Une  force  constante  en  grandeur 
et  en  direction  produit  un  mouvement  dont  l'accélération 
est  constante  en  grandeur  et  en  direction.  —  Mouvement 
des  projectiles  dans  le  vide.  —  Portée.  —  Courbe  de 
sûreté.  —  Hausses  de  tir. 


Principe  de  l'indépendance  des  effets  simultanés  des 
forces.  — '-  Définition  mécanique  de  la  résultante  de  forces 
appliquées  à  un  point  matériel,  de  la  somme  de  plusieurs 
forces.  — Mesure  des  forces.  —  Représentation  des  forces 
par  des  vecteurs. 

Composition  des  forces  appliquées  à  un  point  matériel 
ramenée  à  la  composition  d'un  faisceau  de  vecteurs.  — 
Parallélogramme  des  forces.  —  Equations  d'équilibre  d'un 
point  matériel. 

99*  Leçon. 

Proportionnalité  des  forces  aux  accélérations  des  mou- 
vements qu'elles  impriment  à  un  même  point  matériel. 

—  Masse  d'un  point  matériel.  —  Relation  entre  la  force, 
la  masse  et  l'accélération. 

Remarque  sur  la  triple  homogénéité  des  formules  de 
la  dynamique.  —  Symboles  :  M=L-*rF,  F=LT-*M. 
Mesures  absolues.  —  Gramme-masse  et  gramme-poids. 

—  Poids  théorique  et  poids  métrique.  —  Système  CGS. 

—  Dyne. 

Indicateurs  dynamiques  pour  la  mesure  pratique  des 
forces  ou  des  masses.  —  Ressorts.  -^  Balances. 

Équations  du  mouvement  d'un  point  matériel  soumis  à 
l'action  de  forces  quelconques. 

Tome  XV,  1889.  2â 


326  PROGRAMMES   DES   COURS 

Interprétation  dynamique  des  résultats  de  la  cinéma-i 
tique  pure.  —  Force  totale,  tangentielle,  centripète.  -* 
Troisième  loi  de  Kepler.  —  Loi  de  la  gravitation. 

Théorèmes  relatifs  à  la  projection  et  au  moment  de  la 
quantité  de  mouvement.  —  Impulsion  d'une  force. 

Des  forces  au  point  de  vue  industriel.  —  Travail  d'une 
force  constante  en  grandeur  et  en  direction.  — Kilogram- 
mètre,  Erg.  —  Travail  élémentaire  et  travail  total  d'une 
force  variable.  —  Effort  moyen.  —  Travail  de  la  résultante 
de  plusieurs  forces.  — *  Travail  d'une  force  pour  le  dépla- 
cement résultant  de  plusieurs  autres. 

Dynamomètres  à  ressort.  —  Dynamomètre  de  traction. 
—  Manivelle  dynamométrique.  —  Indicateurs  de  Watt  et 
de  Clair. 


Théorème  de  la  force  vive.  —  Cas  où  le  travail  élémen- 
taire est  la  différentielle  d'une  fonction  des  coordonnées 
du  point.  —  Fonction  des  forces.  —  Surfaces  de  niveau. 
■ —  Application  aux  forces  émanées  de  centres  fixes  et  fonc- 
tions de  la  distance. 
'  Stabilité  de  l'équilibre. 

Principe  expérimental  de  l'égalité  de  la  réaction  à 
l'action.  —  Force  d'inertie.  —  Composante  tangentielle. 
—  Force  centrifuge. 

33*  Lieçon* 

Mouvement  d'un  point  matériel  assujetti  à  rester  sur 
une  surface  fixe.  —  Forces  directement  appliquées.  — 
Action  normale,  unilatérale  ou  bilatérale  de  la  surface. 

Équations  générales.  —  Théorème  de  la  force  vive.  — 
Grandeur  et  sens  de  l'action  normale  de  la  surface.  — 
Détermination  des  points  où  le  mobile  quitte  une  surface 
à  résistance  unilatérale. 


DE  L*ÉGOLE   NATIONALE   DES  MINES.  337 

Cas  OÙ  les  forces  directement  appliquées  se  font  équi- 
libre. —  Cas  où  la  force  directement  appliquée  est  le 
poids.  —  Plan  incliné.  —  Mouvement  d'un  point  pesant 
dans  la  concavité  ou  sur  la  convexité  d'un  cylindre 
horizontal. 

Pendule  sphérique.  —  Pendule  conique. 

Mouvement' d'un  point  matériel  assujetti  à  rester  sur 
une  courbe  fixe.  — Action  normale  de  la  courbe.  —  Équa^ 
tions  générales.  —  Théorème  de  la  force  vive.  —  Grandeur 
et  direction  de  l'action  de  la  courbe. 

Mouvement  d'un  point  matériel  pesant  sur  une  hélice 
droite  ou  inclinée.  —  Pendule  cycloïdal,  tautochronisme. 

—  Pendule  simple,  durée  de  Toscillation,  degré  d'approxi- 
mation de  la  formule. 

Équilibre  d'un  point  assujetti  à  rester  sur  une  coqtBb 
ou  sur  une  surface.  —  Cas  où  il  existe  une  fonction:  des 
forces.  —  Détermination  des  positions  d'équilibre  par  lea 
surfaces  de  niveau.  —  Stabilité  de  l'équilibre. 

35*  Leçon» 

Des  forces  dans  le  mouvement  relatif.  —  Théorème  cte 
Goriolis.  —  Forces  apparentes,  force  d'inertie  d'entraî» 
nement,  force  centrifuge  composée. — Expériences  simples 
qui  rendent  sensibles  les  forces  apparentes.  —  Équilibre 
relatif  et  mouvement  sur  une  surface  entraînée.  —  Incli- 
naison transversale  des  voies  ferrées  dans  les  courbes. 

Influence  de  la  rotation  de  la  terre  sur  les  phénomène» 
observés  à  sa  surface.  —  Variation  du  poids.  —Verticale. 

—  Indications  relatives  à  l'écart  vers  l'est  dans  la  chute 
des  graves  et  au  pendule  de  Foucault. 

Application  de  la  théorie  des  mouvements  relatifs  à 
l'étude  du  système  planétaire.  —  Conséquences  relatives 
à  la  loi  de  gravitation. 


328  PROGRAMMES  DES  COURS 

STATIQUE. 
30"  Leçon* 

Hypothèses  sur  la  constitution  physique  des  corps  na- 
turels. —  Forces  extérieures  et  intérieures.  —  Solides, 
fluides,  liquides,  gaz.  —  Travail  des  forces  intérieures. 

Équilibre  des  solides  invariables  libres. — Postulatum 
relatif  à  l'équilibre  de  deux  forces  égales  dirigées  en  sens 
contraires  suivant  la  même  droite  ;  transport  du  point  d'ap- 
plication d  une  force.  —  Théorie  de  l'équivalence  des  sys- 
tèmes de  forces  appliquées  à  un  solide  invariable,  rame- 
née à  la  théorie  des  vecteurs. 

Interprétation  mécanique  de  la  théorie  des  vecteurs; 
les  six  équations  de  Téquilibre,  concentration  dans  un  seul 
énoncé.  —  Résultante  unique. 

Forces  parallèles  et  couples. — Actions  de  la  pesanteur. 
•—  Théorie  des  centres  de  gravité  ramenée  à  la  théorie 
géométrique  des  centres  de  masse. 

Équilibré  des  solides  invariables  gênés. — Point  fixe.— 
Axe  fixe.  —  Solides  appuyés  contre  une  surface  fixe.  — 
Pressions  sur  les  appuis. 

Equilibre  des  systèmes  articulés.  —  Articulations  sphé- 
riques,  cylindriques.  —  Systèmes  à  liaisons  complètes. 
— Méthode  fondée  sur  l'égalité  des  actions  mutuelles  des 
pièces  du  système. 

Application  au  coin,  au  genou,  aux  ponts-levis,  aux  ba- 
lances de  Roberval  et  de  Quintenz,  aux  ponts  suspendus. 

Équilibre  des  solides  liés  par  un  fil  flexible  et  inexten^ 
sible.  —  Polygone  funiculaire. 

.  Équilibre  d'un  fil  soumis  à  l'action  de  forces  quelcon- 
iques.  —  Fil  tendu  sur  une  surface.  —  Chaînette. — Courbe 
des  ponts  suspendus. 


DE  l'École  nationale  des  mines.  329 

Équilibre  des  solides  naturels  et  des  systèmes  matériels 
à  liaisons  quelconques.  —  Théorème  des  travaux  virtuels. 
—  Equations  de  liaison.  —  Equations  de  l'équilibre.  — 
Forces  de  liaison. 


Hydrostatique.  —  Propriétés  générales  des  fluides.  — 
Pression.  —  Principe  de  Pascal.  —  Équilibre  des  fluides. 
—  Surfaces  de  niveau.  —  Equilibre  d'un  fluide  pesant;  li- 
quides superposés;  vases  communicants.  —  Équilibre, 
relatif  d'un  liquide  dans  un  vase  tournant. 

Nivellement  barométrique. 

Pression  d'un  fluide  pesant  sur  les  parois.  —  Centre  de 
pression.  —  Pression  sur  une  paroi  courbe. 
Équilibre  des  corps  flottants.  —  Principe  d'Archimède. 

DYNAMIQUE  DES  SYSTÈMES. 

Des  systèmes  matériels  libres  ;  forces  extérieures  et  in- 
térîeures.  —  Equations  différentielles  du  mouvement.  — 
Constantes  arbitraires,  conditions  initiales.  —  Intégrales 
d'un  problème  de  dynamique. 

Théorèmes  généraux  sur  les  systèmes  libres. — Théorè- 
me du  centre  de  gravité  ;  observations  vulgaires  qui  s'y 
rattachent,  parquet  glissant,  plan  incliné,  etc.  Théorè* 
mes  des  projections  et  des  moments  des  quantités  de  mou- 
vements. Recul  des  armes  à  feu. —  Théorème  des  aires. 
Plan  du  maximum  des  aires. 

Extension  des  théorèmes  généraux  au  mouvement  rela- 
tif par  rapport  au  centre  de  gravité. 

Théorème  des  forces  vives.  Cas  où  la' somme  des  tra- 
vaux élémentaires  est  la  différentielle  d'une  fonction  des 


^ 


330  PROGRAMMES   DES   COURS 

coordonnées  des  points  du  système  ;  fonction  des  forces. 
—  Stabilité  de  l'équilibre. — Travail  de  la  pesanteur  sur 
un  système  matériel. 

Travail  des  forces  intérieures,  dans  Thypothèse  où  l'ac- 
tion mutuelle  de  deux  points  du  système  ne  dépend  que 
de  leur  distance.  —  Potentiel.  —  Énergie  potentielle. 

Énergie  cinétique.  —  Énergie  totale.  —  Principe  de  la 
conservation  de  l'énergie.  —  Pendule  élastique. 

Remarque  sur  les  cas  où  les  théorèmes  généraux  four- 
nissent des  intégrales  d'un  problème  de  dynamique. 

Des  systèmes  à  liaisons.  —  Principe  de  d'Alembert  ;  for- 
ces perdues. —  Équation  générale  résultant  de  la  combi- 
naison du  principe  de  d'Alembert  et  de  celui  des  travaux 
virtuels.  —  Théorème  des  forces  vives  pour  le  cas  où  les 
liaisons  ne  dépendent  pas  explicitement  du  temps. 

Applications  directes  du  principe  de  d'Alembert.  — 
Masses  pesantes  suspendues  aux  extrémités  d'un  fil  en- 
roulé sur  un  cylindre  horizontal.  —  Chaîne  pesante  glis- 
sant sur  deux  plans  inclinés  adossés.  —  Point  pesant  as- 
sujetti à  rester  sur  une  courbe  mobile,  etc. 

44*  Leçon* 

Mouvement  d'un  solide  autour  d'un  axe  fixe.  —  Compo- 
sition des  forces  d'inertie  d'un  solide  tournant.  —  Moments 
dlnertie.  —Ellipsoïdes  d'inertie.  —  Pressions  sur  les  ap- 
puis. —  Axes  permanents  de  rotation.  — Axes  naturels. 

Pendule  composé.  —  Réciprocité  de  l'axe  de  suspension 
et  de  l'axe  d'oscillation.  —  Centre  d'oscillation. 
.   Théorie  de  la  machine  d'Atwood. 

Énoncé  des  théorèmes  de  Poinsot  sur  le  mouvement 
d'un  solide  autour  d'un  point  fixe. 


Théorie  des  percussions.  —  Modification  du  principe  de 


DE  L'eGOLE  nationale   DES   MINES.  331 

d'Alembert  pour  le  cas  des  percussions.  —  Conséquences 
générales. 

Choc  direct  de  deux  sphères.  Réflexion  d'une  bille  sur 
une  bande.  —  Effet  des  percussions  sur  un  solide  mobile 
autour  d'un  axe,  contre-coups.  —  Centre  de  percussion. 

Perte  de  force  vive,  théorème  de  Gamot. — Battage  des 
pilotis.— Pendule  balistique. 

UACHINES. 
4ia*  Leçon. 

Notions  générales  sur  les  machines  en  mouvement.  — 
Discussion  de  l'équation  des  forces  vives.  — ;  Transmission 
du  travail.  —  Résistances  passives.  —  Effet  des  chocs.  — 
Rendement;  impossibilité  du  mouvement  perpétuel. 

Puissance  d'une  machine.  —  Cheval- vapeur. 

VT  Leçon. 

Des  régulateurs.  —  Régulateur  à  boules.  —  Régulateur 
parabolique,  isochronisme.  —  Régulateur  à  bras  croisés. 
— Régulateurs  de  Rolland  et  de  Foucault. 

Modérateur  à  ailettes. 


Des  volants.  —  Calcul  des  volants. — Manivelles  à  sim- 
ple ou  à  double  effet.  —  Deux  manivelles  rectangulaires  à 
double  effet.  —  Manivelle  avec  contre-poids.  —  Procédé 
graphique. 


Résistances  passives.  —  Lois  expérimentales  du  frotte- 
ment de  glissement  au  repos  et  pendant  le  mouvement.  — 
Équilibre  et  mouvement  d'un  corps  sur  une  surface.  — 
Frottement  dans  la  poulie  fixe  et  le  treuil,  tourillons, 

pivots. 
Effets  utiles  du  frottement.  —  Encliquetage  Dobo.  — 


1 


332  PROGRAMMES  DES   COURS 

Valet  de  menuisier.  —  Embrayages  à  cône  de  friction.  — 
Freins. 
Frein  dynamométrique  de  Prony. 

sa*  Leçon* 

Résistance  au  roulement.  —  Transport  des  matériaux 
sur  des  rouleaux;  glissement  et  roulement  d'un  rouleau 
sur  un  plan. 

Résistance  des  cordes,  frottement,  roideur.  —  Cour- 
roies sans  fin. 

Résistance  des  milieux,  frottement,  pénétration  directe. 
—  Parachutes. 


SE  l'École  nationale  des  mines.  333 


.COURS  DE  PHYSIQUE. 

H.  A.  POTIER,  ingénieur  en  chef  des  mines,  Professeur. 


1"  et  A*  Leçons. 

OPTIQUE* 

Description  et  usage  du  goniomètre  de  Babinet.  — 
mesure  des  indices  de  réfraction  des  solides,  des  liquides 
et  des  gaz. 

Dispersion.  —  Spectres  des  lumières  émises  par  des 
sources  diverses.  —  Spectres  d'absorption.  —  Renverse- 
ment des  raies.  —  Conséquences  relatives  à  la  lumière 
solaire.  —  Spectroscopes  ;  leur  emploi  dans  les  recherches 
chimiques. 

3*  Leçon* 

Vitesse  de  propagation  de  la  lumière.  —  Méthodes  de 
Fizeau  et  de  Foucault.  —  Comparaison  entre  la  vitesse 
dans  Tair  et  la  vitesse  dans  Teau. 

41*  Lioçon* 

Hypothèse  de  rémission;  explication  succincte  de  la 
réflexion  et  de  la  réfraction  dans  cette  théorie.  — Contra- 
diction avec  Texpérience.  —  Hypothèse  des  ondulations. 
—  Définition  de  l'indice  dans  cette  théorie.  —  Elle  est 
d'accord  avec  Texpérience. 

Principe  d'Huyghens.  —  Construction  des  ondes  réflé- 
chies et  réfractées. 

5%  ••  et  '9'  LeçoBfl* 

Périodicité  du  mouvement  lumineux.  —  Production  des 
franges  d'interférence.  —  Définition  et  mesure  des  Ion- 


334  PROGRAMMES   DES   COURS 

gueurs  d'onde.  —  Valeur  de  la  période  ;  elle  varie  avec 
la  nature  de  la  lumière. 

Interférences  avec  grandes  différences  de  marche; 
emploi  du  spectroscope  pour  les  reconnaître.  Nécessité 
d'employer  deux  sources  dérivées  d'une  source  unique. 

Anneaux  colorés.  —  Expériences  de  Newton.  —  Lois 
expérimentales. 

Leur  explication  dans  la  théorie  des  ondulations.  — 
Hypothèse  de  Young,  et  vérifications  expérimentales. 

8"  et  e«  Leçomu 

Diffraction.  —  Phénomènes  produits  par  des  ouvertures 
étroites  et  dans  le  voisinage  des  bords  de  l'ombre  géomé- 
trique. —  Explication  générale.  —  Définition  du  rayon 
lumineux  dans  la  théorie  des  ondulations.  —  Etude  dé« 
taillée  de  la  diffraction  en  lumière  parallèle.  —  Mode 
d'observation. — Fente  unique. — Double  fente. —  Réseaa. 

—  Mesure  de  la  longueur  d'onde. 

10«  et  ±±*  Leçons. 

Polarisation  de  la  lumière  par  réflexion,  par  réfraction 
et  par  la  tourmaline.  —  Polariseurs  et  analyseurs  ;  leur 
réciprocité. 

Non-interférence  des  rayons  polarisés  à  angle  droit.  — 
La  lumière  polarisée  est  constituée  par  des  vibrations 
rectilignes  et  transversales. 

il^t  13*,  44I*  et  15*  Leçons. 

Double  réfraction.  —  Propriétés  du  spath  d'Islande.  — 
Polarisation  des  deux  rayons.  —  Rhomboèdres  croisés. 
Loi  de  Malus. 

Construction  de  Tonde  extraordinaire  au  moyen  de 
Tellipsoïde  d'Huyghens.  —  Vérifications  par  la  méthode 
du  prisme  et  par  celle  de  Malus.  Prismes  biréfringents. 

—  Nicol. 


DE   l'ÉGOLB   nationale   DES   MINES.  335 

Biréfringence  des  cristaux  à  un  axe  ;  cristaux  positifs  et 
négatifs. 

Lois  générales  de  la  double  réfraction.  —  Sa  mise  en 
évidence  par  la  méthode  de  Fresnel  et  Arago.  —  Cons- 
truction de  la  surface  de  Tonde  de  Fresnel;  ses  points  et 
plans  tangents  singuliers.  —  Axes  optiques. 

PolychroTsme  des  cristaux. 

Lumière  elliptique.  —  Composition  de  deux  mouve- 
ments périodiques  rectangulaires.  —  Décomposition  d*un 
mouvement  elliptique  suivant  deux  directions  rectangulai- 
res. —  Production  de  lumière  elliptique  dans  Fexpérience 
de  Fresnel  sur  la  non-interférence  de  rayons  polarisés  à 
angle  droit.  —  Apparition  des  franges  par  l'emploi  simul- 
tané d'un  polariseur  et  d'un  analyseur. 

Constitution  de  la  lumière  naturelle. 

iT*  et  tS*  Leçoiub 

Polarisation  chromatique.  —  Production  et  analyse  de 
la  lumière  elliptique  par  les  lames  minces  cristallines  en 
lumière  parallèle.  —  Observation  en  lumière  convergente. 
«—  Microscope  polarisant.  —  Courbes  isochromatiques  et 
lignes  neutres  dans  les  cristaux  à  un  et  deux  axes  optiques. 
Conditions  de  visibilité  des  axes.  —  Mesure  de  leur  angle 
apparent. 

Polarisation  rotatoire.  —  Propriétés  du  quartz  examiné 
en  lumière  parallèle  et  en  lumière  convergente. —  Teinte 
sensible.  Biquartz. 

Théorie  de  Fresnel.  —  Propagation  des  vibrations  cir- 
culaires. —  Pouvoir  rotatoire  des  liquides.  —  Sacchari- 
métrie.  Polarimètre  à  pénombres. 


336  PHOGRAMMES   DES  COURS 

M>«  Leçon* 

THERMODYNAMIQUE. 

Rappel  des  propriétés  fondamentales  élastiques  et  ther- 
miques des  fluides.  —  Relation  entre  les  deux  chaleurs 
spécifiques  et  la  chaleur  latente  de  dilatation.  —  Déter- 
mination du  rapport  des  chaleurs  spécifiques  à  pression 
et  à  volume  constant.  —  Calcul  de  la  chaleur  latente  de 
dilatation  pour  les  gaz  parfaits.  —  Détente  adiabatique 
de  ces  gaz. 


3il%  9»  et  Ii3*  Leçoi 

La  chaleur  n'est  pas  une  substance.  —  Production  et 
absorption  de  chaleur  par  des  procédés  mécaniques.  — 
Équivalent  mécanique  de  la  chaleur.  —  Expériences  de 
Joule,  Hirn  et  de  Foucault. 

Détermination  de  l'équivalent  mécanique  au  moyen  des 
gaz  parfaits. 

Nécessité  de  l'emploi  d'un  cycle  pour  la  détermination 
de  l'équivalent  mécanique.  — Définition  expérimentale  de 
l'énergie  intérieure. 

Principe  de  la  conservation  de  l'énergie.  —  Son  ex- 
tension aux  phénomènes  chimiques,  magnétiques,  élec* 
triques.  —  Energie  des  gaz  parfaits. 

IMI*  et  ans*  Leçons. 

Conditions  générales  de  la  transformation  indéfinie  de 
la  chaleur  en  travail.  —  Étude  détaillée  d'un  cycle.  — 
Lignes  isotûermes.  —  Lignes  adiabatiques.  —  Rende- 
ment. —  Cycle  de  Carnot  et  axiome  de  Clausius.  — 
Le  rendement  d'un  cycle  de  Carnot  ne  dépend  que  des 
températures  extrêmes.  —  Définition  de  la  température 
absolue. —  Yérifications  expérimentales  tirées  des  vapeurs 
saturées. 

Formes  analytiques  des  deux  principes  de  la  thermo- 
dynamique. Détente  adiabatique  des  vapeurs  saturées. 


DE  l'école  nationale  DES  MINES.  337 

Ml*  Leçon* 

MAGNÉTISME. 

Phénomènes  généraux.  Action  de  la  terre  ;  actions  ré- 
ciproques des  aimants.  Leur  action  sur  le  fer  doux.  Lois 
de  Coulomb.  Expériences  de  Gauss.  Unités  absolues  de 
magnétisme  et  de  force  magnétique,  de  moment  magné- 
tique. Hypothèse  sur  la  constitution  des  aimants.  Aiman- 
tation. Champ  magnétique. 

dVS  9S'  et  SO*  Lieçoiui. 

ÉLECTRICITÉ. 

Électrisation  par  frottement,  par  contact  avec  les  corps 
électrisés,  par  influence.  Théorie  des  deux  fluides.  Loi  de 
Coulomb.  Unité  électrostatique  d'électricité. 

Potentiel.  Sa  définition  et  sa  mesure.  —  Capacité. 
Condensateurs  à  lame  d'air.  —  Exemples  de  distribution. 

—  Condensateurs  à  lame  solide. 

Théorème  de  Green.  Relation  entre  la  densité  et  la 
force.  —  Flux  de  force.  —  Extension  aux  diélectriques. 

Application  de  ces  théories  au  magnétisme.  Lignes  de 
force  et  flux  magnétique. 

Piles.  —  Différence  de  potentiel  aux  pôles  d*une  pile. 

—  Courants  ;  leur  action  sur  Taiguille  aimantée  :  Loi  de 
Laplace.  —  Boussoles  des  sinus  et  des  tangentes.  Défini- 
tion de  Tunité  absolue  de  courant  et  de  Tampère. 

Galvanomètres.  Principe  de  la  multiplication. 

31%  39*  et  33*  Leçons* 

Champ  magnétique  d'un  courant.  Feuillet  équivalent. 

—  Bobines  et  solénoïdes. 

Action  des  courants  sur  le  fer.  —  Électro-aimants.  — 
Saturation.  Principe  de  la  télégraphie.  —  Sonneries. 
Action  des  aimants  sur  les  courants;  action  exercée 


338  PROGRAMMES  DES  COURS 

sur  un  élément  de  circuit  dans  un  champ  magnétique.  — * 
Action  de  la  terre.  —  Actions  réciproques  des  courants. 
—  Galvanomètre  à  cadre  mobile. 

Machines  électro-magnétiques  considérées  comme  mo- 
teurs. 

Armature  Siemens.  —  Anneau  Gramme.  —  Tambour 
Yon  Hefher-Altneck. 

341*  et  3S*  Mjeçanmm 

Expériences  de  Pouillet.  Lois  des  intensités.  —  Ré- 
sistance d'un  conducteur.  Force  électromotrice.  —  Lois 
des  courants  dérivés.  Accouplement  des  piles.  —  Choix 
d'un  galvanomètre.  —  Définition  du  Ohm  légal.  —  Volt. 

Théorie  de  Ohm.  —  Vérification  expérimentales.  Théo- 
rèmes de  Kirchhoff. 

Comparaison  des  résistances  et  des  forces  électromo- 
trices; mesure  de  la  différence  de  potentiel  entre  deux 
points.  —  Voltmètres. 


Comparaison  entre  les  courants  etles  décharges.  Mesure 
électromagnétique  d'une  charge.  Définition  du  Coulomb  et 
du  Farad.  —  Rapport  du  Coulomb  à  l'unité  électrostatique. 

99*  et  3d*  Leçon»* 

Actions  chimiques  des  courants.  —  Électrolyse  des  com- 
posés usuels.  —  Réactions  secondaires.  Lois  de  Faraday. 
—  Équivalence  des  réactions  dans  les  éléments  de  pile  et 
dans  les  électrolytes.  —  Proportionnalité  de  l'intensité 
chimique  et  de  l'intensité  magnétique. 

Polarisation  des  électrodes.  Piles  secondaires  ou  accu- 
mulateurs. Polarisation  des  piles.  —  Types  principaux 
des  couples  employés  dans  l'industrie  et  dans  le  labo* 
ratoire. 


DE  l'école   nationale   DES   MINES.  339 

39*  I^eçon. 

Action  calorifique  des  courants.  —  Loi  de  Joule.  — 
Définition  théorique  de  Tunitë  de  résistance  et  du  ohm. 
Efifet  Peltier.  Effet  Thomson. 

Effet  calorifique  des  décharges.  Expériences  de  Riess. 
Comparaison  avec  la  loi  de  Joule.  Explication  théorique» 

Énergie  transmise  au  courant  par  la  pile.  Définition  du 
Watt.  Mesure  de  Teffet  utile  d'une  pile. 


40*9  4liS  4a«,  43%  44I*  et  4S*  Leçoi 

Induction.  Découverte  de  Faraday.  —  Loi  de  Lenz.  — 
Production  de  courants  continus  par  induction.  Applica- 
tion du  principe  de  la  conservation  de  l'énergie  au  calcul 
de  la  force  électromotrice  induite  dans  ce  cas.  —  Ré- 
ciprocité entre  les  moteurs  et  générateurs  de  courants. 
Siège  des  forces  électromotrices  induites.  —  Différences 
de  potentiels  produites  par  l'induction.  —  Accouplement 
de  deux  machines  à  courant  contraire. 

Extra-courant.  —  Induction  d'un  courant  sur  lui-môme. 
—  Lois  expérimentales.  —  CoeflBcients  d'induction  mu- 
tuelle et  de  self-induction.  Leur  détermination  théorique. 
-—  Loi  générale  de  l'induction  ;  la  force  électromotrice  est 
la  variation  du  flux  embrassé  par  le  circuit. 

Établissement  du  courant  dans  une  bobine,  avec  et 
sans  noyau. 

Magnétisme  de  rotation.  Amortissement  par  induction. 

Bobine  d'induction. 

Machines  à  courants  alternatifs.  —  Mesure  de  Tinten* 
site  et  de  la  force  électromotrice. 


340  PROGRAMMES   DES   COURS 


COURS  DE  chimie;  Générale. 

M.  GHESNEAU,  ingénieur  des  mines,  professeur. 


PIEIIÊIE  PAITIE. 

CHIMIE  INORGANIQUE. 


!'•  Leçon* 

Objet  de  la  chimie. 

Phénomènes  physiques  et  chimiques  ;  leurs  analogies. 

Existence  et  recherche  des  relations  entre  les  fac- 
teurs des  équilibres  chimiques;  lois  numériques  des 
réactions. 

Propriétés  génêraks  des  corps. 

Divisibilité.  Cristallisation  :  systèmes  cristallins. 

Dimorphisme  ;  allotropie,  isomérie.  Isomorphisme. 

Lois  numériques  des  réactions  chimiques. 

Principe  de  Lavoisier. 

Lois  des  jproportions  définies,  ou  de  Proust. 

Loi  de  Dalton. 

Loi  de  Gay-Lussac. 

Équivalents  en  poids  et  en  volumes. 

Poids  atomique  et  théorie  atomique  ;  loi  des  chaleurs 
spécifiques. 

Nomenclature. 

Combinaisons  exothermiques  et  endothermiques. 
Exemples  de  chaleur  absorbée  ou  dégagée  dans  diverses 
réactions  ;  corps  explosifs. 


DE  L  ECOLE  NATIONALE  DES  MINES.      341 

Phénomènes  de  dissociation. 

Dissociation  de  Teau,  de  l'acide  carbonique,  etc.  Tensions 
fixes  de  dissociation.  Coefficient  de  dissociation  ;  maximum 
de  ce  coefficient,  et  exemples  où  on  le  constate. 

Principes  de  thermochimie. 

Définition  de  l'affinité. 

Principe  des  travaux  moléculaires. 

Principe  de  l'équivalence  calorifique  des  transforma- 
tions chimiques.  Applications  aux  mesures  calorimétri- 
triques  ;  variation  de  la  chaleur  dégagée  par  une  réaction, 
suivant  la  température. 

Principe  du  travail  maximum  :  cas  où  ce  principe  se 
vérifie  rigoureusement. 

3*  Leçon* 

Influence  de  certains  agents  spéciaux  sur  la  réalisation 
des  réactions  chimiques. 
Influence  de  la  chaleur  ;  influences  dites  de  contact. 
Influence  de  la  lumière. 
Influence  de  l'électricité. 

MÉTAUX. 

Propriétés  physiques  des  métaux. 

État  physique,  aspect,  couleur,  forme  cristalline,  poids 
spécifique,  conductibilité  calorifique  et  électrique.  Action 
de  la  chaleur. 

Propriétés  mécaniques  :  élasticité,  ténacité,  malléabi* 
lité,  ductilité;  influence  des  actions  mécaniques. 

Propriétés  chimiques  des  métaux. 

Action  de  l'oxygène  et  des  autres  métalloïdes,  de  l'eau ^ 
des  bases,  des  acides  et  des  sels. 

Classification  des  métaux. 

4k*  Leçon* 

ALLIAGES. 

Préparation  ;  constitution  des  alliages.  Liquation. 

Tome  XV,  1899.  23 


342 


PR06RAMMXS  DES   GOURft 


Propriétés  physiques  des  alliacés. 

Densité.  Dureté.  Ténacité,  ductilité  et  malléabilité. 
Trempe.  Fusibilité. 

PropriéUs  chimiques' des  alliages. 

Action  de  la  chaleur.  Action  de  l'oxygène  :  principe 
de  la  coupellation. 

OXYDES  MÉTALLIQUES. 

État  naturel.  Préparation  des  oxydes  amorphes.  Pré- 
paration des  oxydes  cristallisés  :  minéralogie  synthé* 
tique. 

Propriétés  physiques  des  oxydes. 

Couleur.  Fusibilité.  Volatilité.  Solubilité* 

Propriétés  chimiques  des  oxydes. 

Action  de  la  chaleur,  de  la  lumière  et  de  Télectricité. 

Action  de  l'oxygène,  des  autres  corps  simples;  de 
l'eau. 

Classification  des  oxydes. 


SULFURES  MÉTiJLLIQUES. 

État  naturel  ;  préparation. 

Propriétés  physiques.  —  Couleur,  solubilité,  etc. 

Propriétés  chimiques.  —  Action  de  la  chaleur  ;  action 
des  métalloïdes,  des  métaux,  de  l'eau,  de  l'acide  sulfhy- 
drique  et  des  autres  acides. 

Classificatiou  des  sulfures. 

CHLORURES  MÉTALLIQUES. 

Etat  naturel  :  préparation. 

Propriétés  physiques.  —  Fusibilité,  solubilité,  etc. 

Propriétés  chimiques.  —  Action  de  la  chaleur,  de  la 
lumière,  de  l'électricité.  Action  des  métalloïdes  et  des  mé- 
taux. Action  de  l'eau. 

Classification  des  chlorures. 


DE  l'école  nationale   DES  MINES.  343 

6*  Leçon. 

PhosphureSy  arséniures  et  azotures  métalliques. 

Carbures^  siliciures. 

Hj/dmres. 

COMPOSITION  ET  PROPRIÉTÉS  GÉNÉRALES  DES  SELS. 

Définition  des  sels.  —  Sels  neutres  :  sulfates,  azotates, 
carbonates,  etc.  —  Loi  de  composition  des  sels  neutres. 

Propriétés  physiques  des  sels.  — Saveur,  couleurs,  etc. 

Action  physique  de  Peau  sur  les  sels. 

Solubilité  des  sels  dans  Teau.  —  CoefScîent  de  solubi- 
lité. —  Courbes  de  solubilité.  —  Phénomènes  de  sursa- 
tnration.  —  Explication  des  anomalies  que  présentent 
certaines  courbes  de  solubilité,  et  des  phénomènes  de 
sursaturation  tirée  des  variations  de  chaleur  de  dissolu- 
tion, suivant  la  température.  — Température  d'inversion. 
—  Forme  théorique  approchée  de  la  courbe  générale  de 
solubilité. 

9*  Leçon. 
PROPRIÉTÉS  GÉNÉRALES  DES  SELS  (Sultc). 

Retard  du  point  d'ébullition  des  dissolutions  salines.  — 
Abaissement  des  points  de  congélation. 

Action  chimique  de  teau  sur  les  sels. 

Chaleur  de  dilution  des  sels.  —  Équilibres  chimiques 
dans  la  décomposition  des  sels  par  l'eau.  —  Comparai- 
son avec  les  phénomènes  de  dissociation.  —  Influence  de 
la  température  sur  la  décomposition  des  sels  par  l'eau.  — 
Loi  d'opposition  de  la  réaction  à  l'action. 

Diffusion  et  dialyse.  Applications. 

Mélanges  réfrigérants. 

Eau  de  cristallisation^  de  combinaison^  acide  ou  ba- 
sique.  —  Eau  mécaniquement  interposée. 

Déliquescence  et  efflorescence  :  expérience  de  M.  De- 
bray  ;  tension  de  dissociation  des  sels  hydratés. 


344  PROGRAMMES   DES  COURS 

Fusion  aqueuse  et  ignée. 
Méthodes  de  cristallisation  des  sels. 

8*  Lieçon. 

PROPRIÉTÉS  GÉNÉRALES  DES  SELS  (Suite). 

Propriétés  chimiques  des  sels.  —  Action  de  la  chaleur, 
de  rélectricitô.  Loi  de  Faraday. 

Action  de  Toxygène  et  de  Tair,  des  métaux,  etc. 

Décomposition  des  sels  par  les  acides  ^  les  bases  ou  les 
sels.  —  Lois  de  Berthollet  ;  1®  action  des  acides  sur  les 
sels  ;  2^  des  bases  sur  les  sels  ;  3"^  des  sels  sur  les  sels. 

Exemples  nombreux  où  les  lois  de  Berthollet  sont  en 
défaut. 

Explication  de  Faction  des  acides,  des  bases  et  des  sels 
sur  les  sels,  tirée  de  la  thermochimie  :  1^  action  des 
acides  sur  les  sels  ;  2^  des  bases  sur  les  sels  ;  3®  des  sels 
sur  les  sels. 

Partage  des  acides  et  des  bases  dans  le  mélange  des 
dissolutions  de  deux  sels. 

Action  d'un  sel  soluble  sur  un  sel  insoluble  :  loi  de 
Dulong. 

•*  Leçon* 

Propriétés  générales  des  carbonates.  —  Composition. 
—  Propriétés  physiques.  —  Propriétés  chimiques  :  action 
de  Toxygène,  du  carbone,  des  autres  métalloïdes,  des 
acides. 

État  naturel;  usages;  préparation. 

Propriétés  générales  des  azotates.  —  Composition.  — 
Propriétés  physiques.  —  Propriétés  chimiques  :  action 
de  la  chaleur,  des  métalloïdes,  soufre,  carbone,  etc.; 
action  des  métaux,  des  acides,  etc. 

Etat  naturel,  usages,  préparation. 

Propriétés  générales  des  sulfates.  —  Composition.  — 
Propriétés  physiques. —  Propriétés  chimiques  :  action  de 
la  chaleur,  des  métalloïdes,  etc. 

État  naturel,  usages,  préparation. 


w 


DE  L*ÉGOLE  NATIONALE   DES  MINES.  345 

lO*  Leçon* 

CARACTÈRES  GÉNÉRIQUES  DES  SELS. 

Azotates;  azotites.  —  Phosphates.  —  Ârsénlates;  ar- 
sénites. 

Chlorates,  perchlorates.  —  Hypochlorites.  —  Sulfates; 
sulfites  ;  hyposulfites. 

Carbonates.  —  Silicates.  —  Borates.  —  Oxalates. 

Chlorures.  —  Bromures.  —  lodures.  —  Fluorures.  — 
Cyanures. 

Sulfures. 

Méthodes  pour  reconnaître  f  acide  dun  sel. 

±f  Leçon* 

POTASSIUM. 

Métaux  alcalins  :  propriétés  générales  de  leurs  com- 
posés. 

Potassium.  —  État  naturel.  —  Préparation  :  décou- 
verte du  potassium.  —  Procédés  de  préparation  de  Gay- 
Lussac  et  Thénard,  et  de  Brûnner. 

Propriétés  physiques.  —  Propriétés  chimiques  :  action 
de  l'oxygène,  de  Teau,  etc.  —  Usages. 

Potasse. —  Oxydes  anhydres  de  potassium.  —  Hydrate 
de  potasse  :  préparation.  —  Potasse  h  la  chaux;  potasse 
à  l'alcool. 

Propriétés  physiques  et  chimiques  de  la  potasse.  — 
Usages. 

Sels  de  potasse.  —  Caractères  distinctifs. 

Sulfures  de  potassium.  —  Composition.  —  Protosul- 
fure. —  Foie  de  soufre.  —  Usage  des  sulfures  de  potas- 
sium. 

POTASSIUM  (Suite). 

Chlorure  de  potassium.  —  État  naturel.  —  Propriétés 
physiques  et  chimiques.  —  Usages. 


1 


346  PROGRAKHES   DSS   COURS 

Préparations  industrielles  :  1®  extraction  des  mines  de 
Stassfurt  ;  2®  raffinage  des  cendres  de  varech  ;  3^  traite- 
ment des  eaux  mères  des  marais  salants. 

Bromure^  iodure^  fluorure^  cyanure  et  sulfocyanure  de 
potassium.  •—  Préparation  et  propriétés. 

Carbonate  de  potasse.  —  Composition  des  carbonates 
de  potasses  :  carbonate  neutre;  bicarbonate.  —  Pro- 
priétés et  usages. 

Carbonate  impur,  potasses  du  commerce.  —  Prépara- 
tion industrielle  :  incinération  et  lessivage  ;  raffinage. 

Différentes  sources  de  potasse  :  vinasses  de  betterave; 
suint. 

Essais  alcaiimé triques. 

POTASSIUM  (Suite). 

Sulfate  dépotasse.  —  Composition  des  sulfates  de  po- 
tasse. —  Préparation.  —  Propriétés,  —  Usages. 

Std fîtes  dépotasse. 

Hypochlorite  de  potasse.  —  Préparation.  —  Eau  de 
Javel.  —  Usages. 

Chlorate  de  potasse,  —  Préparation.  —  Propriétés.  — 
Applications. 

Azotate  de  potasse.  — -  État  natorel  :  phénomènes  de 
nitrification. 

Fabrication  du  salpêtre.  —  Lessivage  des  matériau 
salpêtres.  —  Nitriôres  artificielles.  —  Emploi  du  nitrate 
de  soude.  —  Raffinage  du  salpêtre.  —  Essais  de  sal- 
pêtre. 

Propriétés  de  l'azotate  de  potasse.  —  Action  des  corps 
combustibles.  —  Applications. 

POTASSIDX  (Fin). 
Potuire. 
Composition.  —  Propriétés  phyjûques.  —  Résultats  de 


DE   l'école  nationale  DES   MINES.  947 

la  combustion  de  la  poudre.  —  Fabrication  de  la  poudre. 

—  Poudres  diverses. 

Silicates  de  potasse.  —  État  naturel.  —  Préparation. 

—  Usages. 

SODIOM. 

État  naturel. 

Préparation  du  sodium.  —  Méthode  de  H.  Sainte- 
Claire  Deville.  —  Propriétés  physiques  et  chimiques.  — 
Usages. 

Soude.  — «  Oxydes  anhydres  du  sodium.  •—  Hydrate  de 
soude.  —  Préparation,  propriétés,  usages. 

SODIUM  (Suite). 

Sels  de  soude.  — -  Caractères  distinctifs. 

Sulfures  de  sodium. 

Chlorure  de  sodium.  —  État  naturel  :  mines  de  sel 
gemme,  sources  salées,  marais  salants.  —  Extraction  et 
purification  du  chlorure  de  sodium. 

Propriétés  physiques  et  chimiques  :  applications. 

Sulfate  de  soude.  —  État  naturel.  —  Préparation.  — 
Procédé  Hargreaves.  —  Propriétés  et  applications» 

Bisulfate  de  soude. 

lO*  Leçon. 

SODIUM  (Suite). 

Carbonate  de  soude.  —  Soudes  du  commerce,  natu* 
relies  et  artificielles.  —  Usages. 

Fabrication  de  la  soude  :  1^  procédé  Leblanc;  fours 
tournants  ;  sel  de  soude  ;  2^  soude  à  l'ammoniaque  par  le 
procédé  Rolland  et  Schlœsing. 

Carbonate  neutre  de*  soude,  bicarbonate  et  sesquicar* 
bonate.  —  Propriétés  et  applications. 

Borate  de  soude.  —  État  naturel.  —  Préparation.  — 
Propriétés  et  applications. 


348  PROGRAMMES   DKS   COURS 

Byposul/lie  de  soude.  —  Préparation.  —  Propriétés  et 
usages. 

Bypochlorite  de  soude. 

Azotate  de  soude.  —  État  naturel.  —  Propriétés.  — 
Applications. 

Arséniates  et  phosphates  de  soude, 

LITHIUM. 

État  naturel.  —  Préparation.  —  Propriétés. 

Lithine.  —  Caractères  et  propriétés  des  sels  de  lithîne. 

Autres  métaux  alcalins.  —  Emploi  de  l'analyse  spec- 
trale. —  Découverte  du  cœsium,  du  rubidium  et  du  thal- 
lium.  —  Spectres  des  métaux  alcalins. 

Extraction  et  propriétés  du  cœsium,  du  rubidium  et  du 
thallium. 

SELS  AMMONIACAUX. 

État  naturel.  —  Usages  :  leur  emploi  en  agriculture. 

Analogie  des  sels  ammoniacaux  et  des  sels  de  potasse 
correspondants. — Théorie  d'Ampère  sur  la  composition 
des  sels  ammoniacaux  :  ammonium. 

Caractères  distinctifs  des  sels  ammoniacaux. 

Sulfhydrates  d  ammoniaque.  — Composition. — Prépa- 
ration.—  Usages. 

Chlorhydrate  d  ammoniaque.  —  Préparation.  —  Purifi- 
cation.—  Propriétés  et  applications. 

Bromhydrate,iodhydrateetfluorhydrated*ammoniaque. 

Carbonates  d  ammoniaque.  —  Propriétés,  préparation. 

Sulfate  d  ammoniaque.  —  Propriété  :  préparation. 

Azotate  d  ammoniaque.  — Production  naturelle  de  l'a- 
zotate et  de  Tazotite  d'ammoniaque.  —  Préparation.  — 
Propriétés  et  usages. 


DE  l'école   nationale   DES  MINES.  349 


CALCIUll,  BAKTDM  ET  STRONTIUM. 

Analogie  des  métaux  alcalino-terreux  et  de  leurs  com- 
posés. 

Préparation  du  calcium,  du  baryum  et  du  strontium. 
—  Propriétés  physiques  et  chimiques. 

Protoocydes, — Oxydes  anhydres . — Hydrates . — Action 
des  métalloïdes  et  des  acides. 

Préparation.  —  Fabrication  industrielle  de  la  chaux. 

Bioxydes.  —  Préparation.  —  Propriétés.  —  Usages. 

Sek  des  métaux  alcalino-terreux.  —  Caractères  distinc- 
tifs.  —  Méthodes  pour  distinguer  les  uns  des  autres  les 
sels  de  chaux,  de  baryte  et  de  strontiane. 

Sulfures.  —  Préparation  et  propriétés.  —  Application 
du  sulfure  de  baryum  à  la  préparation  des  sels  de  baryte. 

19«  Eieçoii» 

CALCIUM,  BARYUM  y  STRONTIUM  (Suito). 

Chlorures.  —  Préparation.  — Propriétés  et  usages. 

Fluorures.  —  État  naturel  :  spath  fluor.  —  Usages. 

Azotates,  chlorates. — Préparation.  —  Usage  du  chlo- 
rate de  chaux  pour  la  fabrication  du  chlorate  de  potasse. 

Hypochlàrites.  —  Préparation.  —  Industrie  du  chlorure 
de  chaux  :  propriétés  et  usages.  —  Ghlorométrie. 

Sulfates.  —  Propriétés  physiques  et  chimiques.  —  In- 
dustrie de  la  baryte.  —  Gypse.  —  Fabrication  et  usage  du 
plâtre. 

90*  Leçon. 

CALCIUM,  BARYUM,  STRONTIUM  (Suite). 

Phosphates.  —  Phosphate  tribasique  de  chaux.  —  Fa- 
brication des  superphosphates  :  leur  emploi  en  agricul- 
ture. 

Carbonates.  —  Propriétés  physiques  et  chimiques.  — 
Action  de  la  chaleur  :  dissociation. — Action  des  acides. 

Carbonate  de  chaux.  —  État  naturel,  variétés. — Dimor- 


L_ 


350  PROGRAHMBS  DES  COURS 

phisme.  —  Isomorphisme  du  spath  d'Islande  avec  les  car- 
bonates de  magnésie,  de  fer  et  de  zinc. 

Mortiers. 

Mortier  de  plâtre  :  théorie  chimique  de  la  prise  du  plâia*e. 

Mortiers  calcaires.  —  Mortiers  aériens.  —  Mortiers  hy- 
drauliques :  classification. 

Étude  des  théories  sur  la  prise  des  ciments. 

Principes  de  la  fabrication,  et  emploi  des  cmients. 


VAGlfÉSIUH. 

État  naturel.  —  Préparation. 
Propriétés  physiques  et  chimiques.  —  Applications. 
Magnésie.  —  Préparation,  propriétés  et  usages. 
Sek  de  magnésie.  —  Caractères  distinctifs.  —  Prépara- 
tion et  usage  des  différents  sels  de  magnésie. 

ALUUINICM. 

État  naturel.  — Préparation  de  f aluminium.  —  Pro- 
priétés physiques  et  chimiques.  —  Applications. 

Alumine. —  État  naturel.  —  Préparation. —  Propriétés 
physiques  et  chimiques. — Applications. —  Aluminates. 


ALUMINIUM  (Suite). 

Sels  dp  alumine.  —  Caractères  distinctifs. 

Chlorure  d aluminium,  —  Préparation  et  propriétés. 

Bromure,  iodure  et  fluorure  d'aluminium. 

Sulfate  d alumine  et  aluns.  —  État  naturel.  — Prépa- 
ration.—  Usages. 

Silicates  d'alumine.  —  État  naturel,  argiles.  —  Pote- 
ries, porcelaines,  grès  et  faïences  :  composition  et  princi* 
pe  de  leur  fabrication. 

Verres  :  composition. — Verres  ordinaires  et  verres  à 
base  de  plomb. — Propriétés  physiques  et  chimiques  des 
verres .  —  Principe  de  leur  fabrication. 


DE  l'école  nationale  BBS  MINES.  351 

93"  Leçon* 

ZINC 

État  natoreL  —  Extraction.  —  Propriétés  physiques  et 
chimiques. — Usages. 

Oxyde  de  zinc.  —  Préparation.  —  Propriétés.  —  Appli- 
cations. 

Sek  de  zinc.  —  Caractères  distinctifs. 

Sulfure  de  zinc.  —  État  naturel.  —  Propriétés.  —  Usa- 
ges. 

Chlorure^  sulfate  de  zinc.  — Préparation.  — Propriétés. 
•—  Usages. 

Principes  chimiques  de  la  métallur^e  du  zinc. 

GLDGINIO.il» 

Propriétés.  — Préparation  de  la  glucine.  —  Caractères 
des  sels  de  glucine. 

GALLimi  ET  INDIUM. 

Découverte  du  gallium.  —  Application  de  la  classifica- 
tion des  corps  simples,  d'après  leurs  poids  moléculaires. 
Propriétés  du  gallium  et  de  Tindium. 

SMI*  E<eçoii« 

MANGANÈSE. 

État  naturel.  --*  Préparation. — Propriétés. 

Analogies  du  manganèse,  du  fer  et  du  chrome. 

Usages  du  manganèse.  —  Son  emploi  dans  la  fabrica- 
tUHi  de  l'acier. 

Oxydes  du  manganèse. — Préparation  et  propriétés  des 
différents  oxydes  de  manganèse. 

Bioxyde  de  manganèse.  —  Emploi  dans  la  fabrication 
da  chlore. — Procédé  Weldon. — Essai  d'un  bioxyde  de 
manganèse. 

Acide  manganique.  —  Préparation  de  l'oxygène  par  le 
procédé  Tessié  du  Motay  et  Maréchal. 


352  PROGRAMMES   DES   COURS 

Acide  permanganique.  —  Usages  du  permanganate  de 
potasse. 

Sels  de  manganèse.  —  Caractères  distinctifs.  —  Pro- 
priétés et  usages  des  principaux  sels  de  manganèse. 


CHROME. 


État  naturel.  —  Préparation.  —  Propriétés.  —  Usages. 

Oxydes  de  chrome.  —  Protoxyde  et  sesquioxyde.  — 
Préparation. — Propriétés.  —  Usages  :  vertGuignet. 

Sels  de  chrome,  —  Caractères  distinctifs  des  sels  de 
protoxyde  et  de  sesquioxyde  de  chrome. — Préparation. 

Aluns  de  chrome  :  aluns  vert  et  violet. 

Acide  chromique.  —  Préparation  et  propriétés. 

Chromâtes  et  bichromates.  —  Préparation,  propriétés 
et  usages. 

Acide  perchromique .  —  Préparation  et  propriétés. 

Traitement  du  fer  chromé. 


FER. 


État  naturel.  —  Préparation  du  fer  pur.  —  Propriétés 
physiques  et  chimiques. 

Oxydes  du  fer.  —  Protoxyde  de  fer  anhydre  et  hydraté. 

—  Préparation  et  propriétés. 

Oxyde  magnétique.  —  Préparation.  —  Propriétés. 
Sesquioxyde  de  fer  anhydre  et  hydraté.  —  Préparation. 

—  Propriétés  physiques  et  chimiques  :  principes  chimi- 
ques de  la  métallurgie  du  fer. 

Acide  ferrique. 

Sels  de  fer.  —  Caractères  distinctifs  des  sels  de  proto- 
xyde et  de  sesquioxyde  de  fer. 

Sulfures  et  chlorures  de  fer.  —  Préparation,  propriétés 
et  usages. 


DE  l'École  nationale  des  mines.  353 

FER  (Suite). 

Carbonate  de  fer.  —  Préparation  et  usages. 

Sulfate  de  fer.  —  Procédés  de  fabrication. — Propriétés 
physiques  et  chimiques.  —  Usages. 

Azotate  de  fer.  —  Préparation  et  propriétés. 

Ferrocyanures  et  Ferricyanures.  —  Constitution  de  ces 
sels. — Préparation. — Propriétés  physiques  et  chimiques. 
—  Action  sur  les  sels  de  fer  :  bleu  de  Prusse. 

Emploi  des  ferro  et  ferricyanures  comme  réactifs. 


NICKEL  ET  COBALT. 

Analogies  du  nickel  et  du  cobalt.  —  État  naturel. 

Propriétés  physiques  et  chimiques  du  nickel  et  du  co- 
balt. 

Oxydes  de  nickel  et  de  cobalt.  —  Préparation  et  pro- 
priétés. 

Sels  de  nickel  et  de  cobalt.  —  Caractères  distinctifs.  — 
Sulfures,  chlorures  de  nickel  et  de  cobalt.  —  Sulfates.  — 
Sels  ammoniaco-cobaltiques.  —  Phosphates  et  silicates. 
—  Smalt  ou  azur. 

Principes  chimiques  de  l'extraction  du  cobalt  et  du  nie- 
kel. 

99*  LeçoBU 

CADMIUM. 

État  naturel.  —  Extraction.  —  Propriétés. 
Oxyde,  sulfure  et  sels  de  cadmium. 
Caractères  distinctifs  des  sels  de  cadmium. 

ÉTAIN. 

État  naturel.  —  Extraction.  —  Propriétés  et  usages  de 
Tétain  métallique.  —  Alliages  d'étain.  —  Fer-blanc. 

Oxydes  détain.  —  Préparation.  —  Propriétés.  —  Usa- 
ges :  emploi  du  bioxyde  d'étain  pour  les  émaux. —  Stan- 
nates. 


354  PROGRAMMES  DES   CSOURS 

Sels  détain.  —  Caractères  distinctifs. 
Sulfures  et  chlorures  d'étain. — Préparation,  propriétés, 
usages.  —  Or  mussîf;  pourpre  de  Gassius. 
Principes  chimiques  de  la  métallurgie  de  Tétain. 

TITANE. 

Propriétés,  préparation  et  caractères  du  titane  et  de 
ses  principaux  composés. 

ANTUIOINE. 

État  naturel.  —  Extraction.  —  Propriétés  physiques  et 
chimiques . — Usages. 

Oxydes  d'antimoine.  —  Préparation  et  propriétés. 

Antimoniates.  —  Emploi  du  bi-méta-antimoniate  de  po- 
tasse comme  réactif  des  sels  de  soude. 

Sels  d'antimoine.  —  Caractères  distinctifs« 

Sulfures  d'antimoine.  —  Kermès. 

Chlorure  d'antimoines .  — Préparation  et  propriétés. 

BISMUTH. 

État  naturel.  —  Extraction.  — Propriétés  et  usages. 

Oxydes  de  bismuth. 

Sels  de  bismuth.  —  Caractères  distinctifs. — Usages, 

31*  Eieçon» 

PLOMB. 

Etat  naturel.  —  Extraction. 

Propriétés  physiques  et  chimiques  du  plomb.  — Action 
de  Teau.  —  Action  des  acides.  —  Usage  du  plomb  et  de 
ses  alliages. 

Oxydes  de  plomb.  —  Sous-oxyde.  —  Protoxyde  :  lithar- 
ge.  —  Minium.  —  Bioxyde  de  plomb.  —  Propriétés,  prépa- 
ration et  usages. 

Sels  de  plomb.  —  Caractères  distinctifs. 

Sulfure  de  plomb.  —  État  naturel  ;  propriétés.  —  Usa- 
ges. 

Chlorure  de  plomb.  —  Préparation.  —  Propriétés. 


DE   l'école   nationale   DBS   MINES.  355 


PLOMB  (Suite). 

Carbonate  de  plomb.  —  Carbonate  hydraté.  —  Prépara- 
tions diverses  de  la  céruse.  —  Propriétés  et  usages. 

Sulfate  de  plomb.  —  Préparation,  usages. 

Silicate  de  plomb,  —  Préparation  et  propriétés;  appli- 
cations. 

Chramate  de  plomb.  —  État  naturel.  —  Préparation  ; 
jaune  de  chrome. 

Azotate  dé  plomb,  —  Préparation,  propriétés  et  usages. 

Principes  chimiques  de  la  métallurgie  du  plomb. 


CUIVRE. 

État  naturel.  —  Pyrite  de  cuivre.  —  Oxydes.  —  Carbo- 
nate. —  Cuivre  natif. 

Propriétés  physiques  du  cuivre  métallique. 

Propriétés  chimiques  :  action  de  l'air  humide,  des 
acides,  etc. — Usages  du  cuivre  :  alliages. 

Oxydes  de  cuivre.  —  Sous-oxyde  et  protoxyde  :  prépa- 
ration et  propriétés. 

Hydrure  et  azoture  de  cuivre.  —  Préparation. 

Sulfures  de  cuivre.  —  Propriétés  et  usages. 

Chlorures  de  cuivre.  —  Préparation  et  propriétés. 

Sels  de  cuivre. — Caractères  distinctifs. 


CUIVRE  (Suite). 

Azotate  de  cuivre,  —  Préparation  et  propriétés. 

Sulfate  de  cuivre.  —  Préparation,  propriétés,  usages. 
•^Application  à  la  teinture.  —  Préparation  des  cendres 
bleues. 

Phosphate  y  arséniate  et  arsénite  de  cuivre ,  —  Propriétés , 
préparation,  usage. — Vert  de  Scheele;  vert  de  Schwein- 
fûrth. 


356  PROGRAMMES   DES   COURS 

Carbonate  de  cuivre.  —  Etat  naturel  :  malachite,  azu- 
rite.  —  Reproduction  artificielle. 
Principes  chimiques  de  la  métallurgie  du  cuivre. 


MERCURE. 

État  naturel  :  Cinabre.  —  Propriétés  physiques  du  mer- 
cure métallique. — Propriétés  chimiques  du  mercure. — 
Usages.  —  Amalgames.  —  Emploi  du  mercure  dans  la 
métallurgie  de  Targent  et  de  Tor. 

Oxydes  de  mercure.  —  Préparation  et  propriétés. 

Sulfures  de  mercure.  —  Préparation.  —  Usages  :  ver- 
millon. 

Sels  de  mercure.  —  Caractère  distinctif. 

Chlorures  de  mercure.  —  Préparation,  propriétés  et 
usages. 

Bromures,  iodures  et  cyanures  de  mercure. 

Azotates  et  sulfates  de  mercure. 

Fulminate  de  mercure. 

Principes  chimiques  de  la  métallurgie  du  mercure. 


ARGENT. 

État  naturel  :  Sulfures,  chlorure,  argent  natif. 

Propriétés  physiques  et  chimiques  de  Targent.  — 
Usages. 

Oxydes  d^argent.  —  Préparation.  —  Argent  fulminant. 

Sulfures  d  argent. 

Sels  d'argent.  —  Caractères  distinctifs. 

Chlorure j  bromure,  iodure  d'argent.  —  Etat  naturel. 
—  Préparation.  —  Propriétés  et  usages  :  principes  de  la 
photographie. 

Fluorure  et  cyanure  d'argent. 


ARGENT  (Suite). 
Sulfate  d'argent.  —  Préparation  et  propriétés. 


j 


DE   L*ÉGOLB   NATIONALE   DES  MINES.  357 

Azotate  d argent.  —  Préparation  et  propriétés  physi- 
ques et  chimiques.  —  Emploi. 
Principes  chimiques  de  la  métallurgie  de  l'argent. 
Alliages  d argent. 

Essais  d argent.  —  Goupellation  et  voie  humide. 
Argenture  des  glaces^  des  miroirs  de  télescopes. 


OR. 

État  naturel.  —  Propriétés  physiques  et  chimiques.  — 
Usages. 

Oxydes  dor.  —  Or  fulminant. 

Sulfure  et  chlorures  d'or.  —  Préparation  et  usages  : 
Pourpre  de  Gassius. 

Procédés  de  dorure.  —  Dorure  au  mercure,  dorure  au 
trempé,  dorure  galvanique. 

Sels  dor.  —  Caractères  distinctifs. 

Principes  chimiques  de  la  métallurgie  de  Tor. 

30*  Lieçon» 

PLATINE  ET  MÉTAUX  DE  LA  MINE  DE  PLATINE. 

État  naturel.  —  Comparaison  des  propriétés  physiques 
et  chimiques  du  platine,  de  Tiridium,  du  rhodium,  du  pal- 
ladium, du  ruthénium  et  de  Tosmium. 

Platine.  —  Extraction  et  fusion  du  platine.  —  Usages. 
Oxydes,  chlorures  et  sels  de  platine  :  propriétés  et  pré- 
paration. 

Caractères  distinctifs  des  sels  de  platine. 

Préparation  et  propriétés  du  palladium,  de  l'iridium, 
du  ruthénium,  du  rhodium  et  de  l'osmium. 

APPENDICE. 

Méthodes  pour  reconnaître  la  base  dun  sel. 


Tome  XV,  1889.  U 


358  PROGRAMMES  DES  COURS 

DEUXIÉIE  PAITIE. 

CHIMIE  ORGANIQUE. 

NATURE  ET  CONSTITUTION  DES  SUBSTANCES  ORGANIQUES. 

Formation  des  composés  organiques. 

Analyse  immédiate  et  élémentaire.  —  Dosage  du  car- 
bone et  de  Thydrogène.  —  Dosage  de  l'azote.  —  Dosage 
des  autres  corps  simples. 

Formules  des  substances  organiques.  —  Isomérie  et 
polymérie;  atomicité  des  éléments  organiques. 

Production  des  substances  organiques  par  analyse  et 
iQrnthèse. 

Loi  des  substitutions.  —  Types  chimiques. 

Corps  homologues.  —  Fonctions  chimiques. 

Classification  des  substances  organiques  d'après  leurs 
fonctions  chimiques. 

CARBURES  d'hydrogène. 

Carbures  ^yjoe^.— Acétylène,  éthylène,  gaz  des  marais. 
Familles  des  hydrocarbures  naturels  ou  artificiels. 

Hydrocarbures  saturés^  ou  paraffines  :  C*'*H''^*. 

Etat  naturel  et  modes  de  formation.  —  Pi'opriétés  phy- 
siques et  chimiques.  —  Action  du  chlore. 

Gaz  des  marais. 

Pétrole.  —  Paraffine. 

Carbures  éthyléniques^  ou  [oléfines  :  C*"H'*. 

Propriétés  physiques  etchimiques  :  éthylène,  propylène, 
butylène,  amylène. 

Carbures  acétyléniques  :  C**H*'*~'. 

Préparation  de  Facétylène.  —  Propriétés  physiques  et 
chimiques» 


DE  l'École  nationale  des  mines.  359 

CARBURES  d'hydrogène  (Suite). 

Carbures  camphéniques  :  G'*H'*~*  et  leurs  polymères. 

Essence  de  térébenthine  :  propriétés  physiques  et  chi- 
miques. —  Modifications  isomériques.  -—  Usages. 

Résines.  —  Vernis.  —  Caoutchouc  :  Vulcanisation.  — 
Gutta-percha. 

Produits  de  la  distillation  de  la  houille.  <— •  Huiles  lé* 
gères,  huiles  lourdes,  brai. 

Carbures  aromatiques  :  G**H*"~*. 
'  Benzine  :  Extraction,  propriétés  physiques  et  chimiques. 
—  Usages.  —  Constitution  de  la  benzine  et  formation  de 
ses  dérivés  :  dérivés  chlorés;  nitrobenzine. 

Toluène. 

Carbures  pyrogénés. 

Naphtaline.  —  Anthracène.  —  Production,  propriôtéisp 
et  usages. 

49"  Leçon* 

ALCOOLS  ET  ÉTHERS. 

Définition  d'un  alcool.  —  Isomérie  dans  les  alcools;^ 
alcools  primaires,  secondaires  et  tertiaires. 

Alcool  vinique  ou  éthylique  :  C*H'0*. 

Synthèse  de  Talcool  éthylique.  —  Préparation  de  l'alcool 
absolu.  —  Propriétés  physiques  et  chimiques  :  action  de 
l'oxygène,  du  chlore,  de  l'eau,  des  acides. 

Fermentation  alcoolique.  —  Alcools  industriels, 

Éthers  composés.  —  Préparation  et  propriétés. 

Éthers  simples.  —  Préparation  et  propriétés. 

Éthers  mixtes  ou  oxydés:  —  Éther  ordinah'e  ou  oxyde 
d'éthyle.  —  Préparation  :  théorie  de  réthérification.  •—» 
Propriétés  et  usages  de  l'éther. 

Sulfure  d'éthyle.  -r-  Composés  organométalliques  ; 
Zinc-ôtbyle. 


PROGRAMMES  DBS   COURS 


360 


ALCOOLS  ET  ÉTHERS  (Suite). 

Homologues  de  F  alcool  éthylique  :  Série  grasse  C**H** 
(H«0»). 

Esprit  de  bois  au  alcool  méihylique.  —  Préparation, 
propriétés  physiques  et  chimiques. 
^  Éthers  de  l'alcool  méthylique.  —  Chlorure  de  méthyle  : 
Préparation  ;  action  du  chlore  :  Chloroforme. 

Alcools  butyliques. 

Alcools  amyliques. 

Cires.  —  Propriétés,  usages, 
.   Alcools  de  diverses  séries.  —  Alcools  acétyliques  : 
C**H**0*;    camphéniques  :  C**H**"*0*  ;   benzéniques  : 
Qtnjji— eQ!.  cinnaméniques  C**H**-'0\        : 


ALCOOLS   POLYATOMIQUES. 

Alcools  diatomiqties.  —  Glycol  :  préparation,  pro- 
priétés physiques  et  chimiques. 

Éthers  du  glycol. 

Alcools  triatomiques,  —  Glycérine  :  préparation,  pro- 
priétés et  usages. 

Éthers  de  la  glycérine. 

Nitroglycérine  :  préparation,  propriétés  et  usages.  — 
Dynamite. 

Stéarine,  margarine  et  oléine.  —  Corps  gras  neutres  : 
leur  constitution  chimique.  —  Huiles  et  suifs  :  fabrication 
des  bougies  stéariques  et  des  savons. 

PHÉNOLS  ET  LEURS  DÉRIVÉS. 

Définition  et  fonction  des  phénols. 

Phénols  mono^aiomiques  :  C**H**""*0*.  —  Phénol  ou 
acide  phénique  :  extraction,  synthèse;  propriétés,  usages. 

Acide  picrique. 
:  Phénols  diatomiques.  —  Orcine. 

Phénols  triatomiques.  —  Acide  pyrogallique. 


DB  l'école  nationale  DES  MINES.  361 

ALDÉHYDES* 

Définition  et  fonction  des  aldéhydes.  —  Leur  dérivation 
des  alcools.  —  Aldéhydes  proprement  dites  ou  primaires. 
Acétones.  Aldéhydes  à  fonctions  mixtes.  Quinones. 

Production  et  propriétés  générales  des  aldéhydes. 

Aldéhydes  primaires.  —  Aldéhyde  éthyliqne  :  prépara- 
tion et  propriétés.  —  Aldéhyde  trichlorée  ou  chloral.  — 
Aldéhyde  benzolque.  —  Essence  d'amandes  amères. 

Aldéhydes  secondaires  ou  acétones.  —  Acétone  éthyli- 
que  :  préparation  et  propriétés. 

Aldéhydes  à  fonctions  mixtes. 

ALDÉHYDES  (SUÎte). 

Glucose  et  glucosides.  —  Glucose  :  état  naturel,  pré- 
paration. —  Lactose. 

Sucre  ordinaire.  —  État  naturel.  —  Propriétés  physi- 
ques et  chimiques.  —  Action  des  acides  et  des  bases. 

Extraction  du  sucre  de-  canne  et  du  sucre  de  betterave. 

Dextrine.  — 'Préparation  et  usages.  —  Gommes. 

Matières  amylacées.  —  État  naturel.  —  Propriétés.  — 
Amidon  et  fécule.  — •  Extraction  et  usages. 

Cellulose.  —  Propriétés  physiques  et  chimiques. 

Aldéhydes  des  phénols^  ou  quinones.  —  Production  et 
propriétés. 


ACIDES  ORGANIQUES. 

Définition  et  production  des  acides  organiques. 

Acides  monobasiques  ou  acides  gras.  —  Propriétés  gé- 
nérales. 

Acide  formique.  —  Production,  propriétés. 

Acide  acétique.  —  État  naturel.  —  Propriétés  physi- 
ques et  chimiques.  —  Préparation  du  vinaigre  de  bois  et 
du  vinaigre  ordinaire.  —  Usages  de  l'acide  acétique.  — 
Préparation  et  propriétés  des  acétates. 


1 


362  PROGRAMMES  DES  COURS 

Préparation  et  propriétés  des  acides  margarique,  stéari 
que,  oléique  et  benzoïque. 

Acide  poli/basiques. 

Acide  oxalique.  —  Préparation,  propriétés.  Usages. 

Acides  alcools.  —  Acides  lactique,  malique,  tartrique 
et  citrique. 

Acides  phénols.  —  Acide  gallique. 

Acides  éthers-phénols.  —  Tannin. 

AMMONIAQUES  COMPOSÉES  OU  AMINES.  —  ALCALOÏDES.  —  AMIDES. 

Composés  azotés  basiques  correspondant  aux  alcools 
et  aux  phénols. 

Aminés  des  alcools  monoatomiques.  —  Modes  géné- 
raux de  formation  des  aminés  :  Méthylamine,  éthylamine. 

Aminés  correspondant  aux  alcools  diatomiques. 

Aminés  correspondant  aux  phénols.  —  Aniline.  — Pré- 
paration, propriétés  et  usages.  —  Couleurs  d'aniline. 

Alcalis  organiques  végétaux. 

État  naturel.  —  Propriétés  générales.  —  Alcalis  des 
quinquinas,  de  Topium,  du  tabac. 

Composés  azotés  neutres. 

Amides  des  acides  monobasiques  et  bibasiques.  — Pré- 
paration. —  Indigo. 

MATIÈRES  ALBVMINOÎDES.  —  FERMENTATIONS. 

Constitution  des  matières  albuminoïdes.  —  Albumine, 
caséine,  fibrine.  —  Sang. 

Ferments  organisés.  —  Fermentations  proprement 
dites.  —  Fermentations  dues  à  des  ferments  solubles. 

Fermentation  alcoolique;  boissons  fermentées. 

Fermentations  diverses.  —  Origine  des  ferments. 

Conservation  des  matières  animales. 


I 


EXPLOSION  D^UNE   CHAUDIÈRE  DE  LOGOMOBILE.    363 


i 


NOTE 


SUB 


L'EXPLOSION  D'UNE  CHAUDIÈRE   DE  LOGOMOBILE 


A  CIRON  (Indre) 


Par  H.  OLRT,  Ingénieur  en  chef  des  mines. 


Le  10  septembre  1888,  la  chaudière  d'une  locomobile 
appartenant  au  sieur  Lamoureux,  entrepreneur  de  bat- 
tage, a  fait  explosion  dans  la  ferme  de  la  Ménagerie, 
commune  de  Giron  (Indre).  Huit  hommes  ont  été  tués  et 
cinq  blessés,  dont  un  a  succombé  six  semaines  après, 
ce  qui  porte  à  neuf  le  nombre  des  morts.  Les  dégâts 
matériels  ont  été  peu  importants. 

Description  sommaire  des  lieux.  —  La  locomobile,  ar- 
rivée la  veille  dans  la  soirée,  devait  servir  à  actionner 
une  machine  à  battre  ;  elle  avait  été  installée  dans  l'angle 
nord-ouest  de  la  grande  cour  de  la  ferme  (PL  II,  fig.  I),  à 
proximité  de  la  grange  et  à  une  dizaine  de  mètres  d'une 
porte  donnant  sur  un  champ  voisin.  On  avait  immédiate- 
ment rempli  d'eau  sa  chaudière. 

Description  de  la  chaudière.  —  Elle  était  du  type  dit 
à  T.  Son  corps  horizontal  était  greffé  sur  une  enveloppe 
de  foyer  cylindrique  verticale  ;  elle  renfermait  un  faisceau 
tubulaire  émanant  d'un  foyer  également  cylindrique.  Ses 
dimensions  principales  étaient  les  suivantes  : 


364    EXPLOSION  D'UfŒ  GHÀUDlèRE  DE  LOGOMOBILS 

Longuev 
ou  hauteur.  Diamètre.         Épaiocw. 

Corps  cylindrique  horizontal .  .  2"  ,05  0",70  8»" 

Enveloppe  du  foyer i  ,10  0  ,90         10 

Kôyer  en  fer 0  ,78  0  ,73         15 

^4  tubes  en  laiton 2  ,36  0  ,06  2 

Capacité 1020  litres 

Surface  de  chauffe 12"*,20 

Timbre 6  kg 

Produit  caractéristique 65  (2*  catégorie). 

Il  y  a  lieu  de  croire  que  les  appareils  de  sûreté  étaient 
au  complet,  à  rexception  peut-être  du  clapet  de  retenue 
d'alimentation  ;  mais  les  soupapes  seules  ont  été  retrou- 
vées. Les  témoins  s'accordent  &  dire  que  le  manomètre 
marquait  invariablement  3^',500,  ce  qui  semble  indiquer 
qu'il  était  faussé. 

Origine.  Épreuves.  Réparations.  —  La  chaudière  a 
6té  construite,  en  1871,  par  M.  Hidieu,  de  Ghâteauroux. 
Elle  a  appartenu  successivement  à  plusieurs  personnes, 
et  a  subi  en  dernier  lieu  l'épreuve  légale  le  14  août  188^. 
Elle  a  été  achetée  par  le  sieur  Lamoureux  le  29  août  1888, 
quelques  jours  seulement  avant  l'accident.  Grâce  à  plu- 
sieurs chômages  de  longue  durée,  elle  n'a  pas  fonctionné 
en  tout  plus  de  trois  ans.  Elle  n'a  subi,  depuis  l'origine, 
que  des  réparations  peu  importantes. 

Circonstances  qui  ont  accompagné  V explosion.  —  Le 
tO  septembre  1888,  entre  quatre  heures  et  demie  et  cinq 
heures  du  matin,  le  feu  fut  allumé.  Lorsque,  vers  six 
heures,  le  mécanicien  Désiré  voulut  mettre  en  marche  la 
batteuse,  il  ne  réussit  pas  à  la  faire  démarrer,  et  c'est  en 
Tain  que  plusieurs  ouvriers  vinrent  agir  sur  les  volants 
4e  la  machine.  Attribuant  cette  circonstance  à  une  dis- 
proportion de  force  entre  la  machine  et  la  batteuse, 
Désiré  fit  tomber  la  courroie  de  transmission  et  activa  le 
feu  pour  fa^ire  monter  la  pression.  Quelque  temps  après, 


i 


A   CaRON  ( INDRE).  365 

il  ouvrit  Tadmission,  et  la  machine  se  mit  en  mouve- 
ment, à  vide,  avec  une  telle  vitesse  qu'il  dut  Tarrôter 
immédiatement.  Les  témoins  déclarent  que  la  locomobile 
«  dansait  sur  ses  cales  »,  et  que  la  cheminée  «  cracha 
un  plein  seau  d*eau  chaude  ».  Il  semblait  que,  dans  ces 
conditions,  le  mécanicien  dût  replacer  la  courroie  pour 
faire  fonctionner  la  batteuse;  au  lieu  de  cela,  il  continua 
à  pousser  le  feu,  et  une  dizaine  de  minutes  après,  vers 
six  heures  et  demie  du  matin,  la  chaudière  volait  en 
éclats. 

Les  effets  de  Texplosion  ont  été  terribles.  Huit  hommes, 
parmi  lesquels  le  mécanicien  et  l'entrepreneur  de  bat- 
tage, grièvement  brûlés  par  la  vapeur  ou  atteints  par  des 
fragments  de  la  locomobile,  ont  été  tués.  Les  corps  des 
victimes  ont  été,  en  général,  projetés  à  de  grandes  dis- 
tances ;  ceux  du  sieur  Lamoureux  et  d'un  autre  ouvrier, 
lancés  contre  la  porte  de  la  grande  cour  dont  nous  avons 
parlé  plus  haut,  l'ont  défoncée.  Il  y  a  eu,  en  outre^  cinq 
blessés.  Quatre  d'entre  eux,  dont  l'un  a  succombé,  ont 
simplement  subi  des  brûlures  plus  ou  moins  graves  ;  le 
cinquième,  un  enfant,  a  été  projeté  à  une  vingtaine  de 
mètres,  et  a  été  renversé  si  violemment  qu'il  a  eu  les 
deux  cuisses  brisées. 

La  matinée  du  10  septembre  ayant  été  très  froide,  la 
plupart  des  ouvriers  de  la  ferme  s'étaient  approchés  de  la 
locomobile  pour  se  chauffer  en  attendant  sa  mise  en 
marche  ;  c'est  ce  qui  explique  la  gravité  des  conséquences 
de  Taccident. 

La  fig.  2,  PI.  II,  indique  la  disposition  des  lignes  de 
rupture  de  la  chaudière,  abstraction  faite  de  quelques  me- 
nus débris. 

L'enveloppe  du  foyer  s'est  déchirée  suivant  ses  deux 
lignes  de  rivure  circulaires,  inférieure  et  supérieure;  son 
fond,  qui  portait  les  soupapes,  a  été  retrouvé  à  une  dis- 
tance de  250  mètres  ;  sa  virole  s'est  rompue  en  pleine 


366   EXPLOSION  d'une  chaudière  de  locomobile 

tôle  et  suivant  la  couture  avec  le  corps  cylindrique  hori- 
zontal ;  elle  s'est  ainsi  divisée  en  deux  fragments  a^  et  oi,  ; 
deux  petits  morceaux  de  tôle  sont  en  outre  restés  adhé- 
rents Tun  au  foyer,  l'autre  au  corps  cylindrique. 

Ce  dernier  s'est  partagé  en  cinq  fragments  p^^  p,,  p,, 
^4  et  p^  ;  il  s'est  déchiré  presque  exactement  suivant  ses 
rivures  avec  la  plaque  tubulaire  de  la  botte  à  fumée  et 
avec  l'enveloppe  du  foyer;  les  autres  lignes  de  rupture 
ont  eu  lieu  en  pleine  tôle.  Un  morceau  de  l'enveloppe  est 
resté  attaché  au  fragment  p,. 

Le  foyer,  complètement  intact,  a  entraîné  avec  lui 
trois  des  tubes  de  laiton  et  une  petite  partie  de  l'enve- 
loppe. 

Le  complément  du  faisceau  de  tubes  a  été  emporté 
avec  la  plaque  tubulaire  de  la  boîte  à  fumée. 

Enfin  le  bâti  et  le  mécanisme  ont  été  projetés  d'une 
seule  pièce. 

Les  autres  organes^  tels  que  les  roues  et  les  volants, 
ont  été  complètement  brisés. 

Les  diverses  parties  de  la  locomobile  ont  été  projetées, 
suivant  les  directions  indiquées  par  la  fig.  1,  dans  la 
grande  cour  de  la  ferme,  ainsi  que  dans  un  jardin  et  dans 
les  champs  du  voisinage.  Seul,  l'emplacement  où  est 
retombé  le  fragment  p^  n'a  pu  être  déterminé. 

Le  bâti  de  la  machine  et  le  fragment  ^^  ont  passé  au- 
dessus  des  bâtiments  sans  les  toucher,  de  sorte  qu'en 
dehors  de  la  destruction  même  de  l'appareil,  les  dégâts 
matériels  ont  été  insignifiants.  Quelques  tuiles  ont  été 
brisées  et  un  mur  situé  à  proximité  de  la  locomobile  a 
été  renversé  sur  une  longueur  de  2  à  3  mètres.  La  bat- 
teuse est  restée  intacte. 

Examen  des  tôles.  —  D'une  lettre  de  commande  re- 
mise par  le  constructeur  à  M.  Tingénieur  des  mines  de 
Grossouvre,  qui  a  procédé  à  l'enquête,  il  résulte  que  les 


A  ciRON  (indrk).  367 

tôles  ont  été  fournies  par  l'usine  du  Greusot.  L'enve- 
loppe du  foyer  était  en  n**  3,  le  corps  cylindrique  en  n*  4, 
le  foyer  et  la  plaque  tubulaire  de  la  boite  à  fumée  en 
ii*5. 

Des  éprouvettes,  de  50  millimètres  de  longueur  utile, 
découpées  dans  le  corps  cylindrique  horizontal,  ont  donné 
une  résistance  moyenne  à  la  rupture  de  35^^,17  par  milli- 
mètre carré,  et  un  allongement  moyen  de  6  1/3  p.  iOO. 

D'autres  éprouvettes,  de  100  millimètres  de  longueur 
utile,  provenant  de  l'enveloppe  du  foyer,  ont  offert  une 
résistance  de  32^^,15  en  long  et  de  31*^,11  en  travers, 
avec  des  allongements  respectifs  de  7,40  et  de  5  p.  100. 

Ces  résultats  sont  assez  satisfaisants. 

Aucune  trace  de  fissure  ancienne  n'a  été  découverte 
sur  les  surfaces  d'arrachement  des  tôles  ;  l'aspect  de  ces 
surfaces  indiquait  un  métal  homogène  et  bien  soudé.  Les 
déchirures  qui  se  sont  produites  suivant  les  lignes  de 
rivure  se  sont  étendues  en  général  d'un  rivet  à  un  autre, 
d'une  manière  plus  ou  moins  régulière. 

Les  tôles  du  corps  cylindrique  présentaient  à  l'inté- 
rieur quelques  corrosions  par  pustules,  auxquelles  ve- 
nait s'ajouter  une  oxydation  de  la  surface  extérieure. 
Pour  ces  deux  raisons,  leur  épaisseur  n'était  plus,  en 
certains  points,  que  de  O'^^^jl;  l'une  des  pustules  était 
même  assez  profonde  pour  réduire  l'épaisseur  k  3  milli- 
mètres, mais  sur  une  longueur  d'un  demi-centimètre  à 
peine;  la  paroi  de  la  chaudière  avait  été  réparée  dans 
cette  région  au  moyen  de  quelques  vis. 

Cause  de  raccident.  —  M.  de  Grossouvre  ne  pense 
pas  que  la  diminution  d'épaisseur  des  tôles  et  les  répa- 
rations qu'elles  ont  subies  aient  joué  un  rôle  dans  l'acci- 
dent, car  les  lignes  de  rupture  se  sont  toutes  produites 
dans  des  régions  complètement  saines  et  d'épaisseur 
normale. 


368    EXPLOSION'  d'une  CHAUDIERE  DE  LOGOMOBILE 

Le  manque  d'eau,  dont  on  a  beaucoup  parlé  dans  le 
public,  est  également  à  rejeter.  La  chaudière  avait  été 
remplie  la  veille  ;  elle  n'avait  pas  encore  dépensé  de 
vapeur,  et  tous  les  témoins  déclarent  avoir  vu  le  niveau 
de  Teau  osciller  dans  son  tube  indicateur  en  verre  ;  son 
foyer  ne  porte  aucune  trace  de  surchaufife;  enfin,  l'inten- 
sité des  effets  dynamiques  observés  est  contraire  à  cette 
hypothèse. 

M.  l'ingénieur  ordinaire  n'hésite  pas  à  affirmer  qu'il  y 
a  eu  surpression,  et  surpression  considérable.  Il  a  pro- 
cédé sur  une  chaudière  de  locomobile  analogue  à  celle 
dont  il  s'agit  à  des  expériences  desquelles  il  résulte  qu'il 
fallait  une  heure  à  partir  de  la  mise  en  feu  pour  y  ame- 
ner la  pression  à  6  kilogrammes,  et  qu'ensuite  la  tempé- 
rature s'élevait  de  2  degrés  environ  par  minute.  Dans 
l'espèce,  il  s'était  écoulé  une  heure  et  demie  à  deux 
heures  depuis  la  mise  en  feu  de  la  locomobile,  et  comme 
il  suffisait  d'une  augmentation  de  température  de  50  de- 
grés pour  porter  la  pression  de  6  à  20  kilogrammes,  on 
voit  qu'au  moment  de  l'explosion,  la  pression  devait  être 
extrêmement  élevée  et  dépassait  sans  doute  20  kilo- 
grammes. M.  de  Grossouvre  a  cherché  à  la  calculer  en 
partant  soit  des  modifications  éprouvées  par  les  tôles 
dans  leurs  propriétés  élastiques,  soit  des  phénomènes 
balistiques  produits,  mais  la  complication  du  problème 
Ta  empêché  d'arriver  à  des  résultats  précis,  et  il  a  dû 
baser  ses  appréciations  sur  d'autres  considérations. 

Un  propriétaire,  chez  qui  la  machine  avait  fonctionné 
quelques  jours  auparavant,  a  déclaré  que  le  manomètre 
était  alors  en  bon  état,  les  soupapes  bien  réglées,  et 
que  ces  dernières  commençaient  à  souffler  dès  que  la 
pression  atteignait  6  kilogrammes;  de  plus,  les  agents 
de  l'entrepreneur  de  battage  ayant  cru  devoir  caler  les 
soupapes,  il  avait  dû  les  menacer  pour  obtenir  l'enlève- 
ment des  cales.  Il  résulte  de  cette  déposition  une  pré* 


J 


A  GIRON  (indrb).  369 

somption  d'autant  plus  grave  que,  peu  de  temps  avant 
Texplosion,  la  machine  était  incapable  d'entraîner  la 
batteuse,  ce  qui  devait  exciter  le  mécanicien  à  forcer  la 
pression. 

D'autre  part,  les  témoins  affirment  que  les  soupapes 
crachaient  depuis  environ  une  demi-heure  ;  il  s'est  donc 
écoulé  une  demi-heure  pendant  laquelle,  la  pression  U- 
mite  de  6  kilogrammes  étant  atteinte,  il  y  a  eu  produc- 
tion de  vapeur  sans  aucune  dépense,  d'où  l'on  est  amené 
à  conclure  que  les  soupapes  étaient  calées. 

Il  ressort  de  l'enquête  qu'un  peu  après  le  moment  où 
le  mécanicien  Désiré  avait  fait  marcher  la  machine  à 
vide,  il  avait  dû  monter  sur  l'une  des  roues  et  appuyer 
de  la  main  gauche  sur  les  leviers  des  soupapes,  la  main 
droite  armée  d'une  clef  à  écrou  avec  laquelle  il  tra- 
vaillait ;  ceci  s'explique  facilement  si  l'on  admet  que  les 
soupapes  étaient  calées  au  moyen  de  coins  en  bois  tendre  ; 
ces  coins  n'ayant  pas  suffi  à  les  empêcher  de  souffler, 
Désiré  a  sans  doute  cherché  à  repousser  les  cales  avec 
sa  clef  à  écrou,  ou  bien  encore  à  tourner  les  soupapes 
au  moyen  de  cette  clef,  pour  les  placer  dans  une  posi- 
tion où  elles  seraient  étanches. 

Quelques  minutes  après,  un  gros  jet  de  vapeur  s*étant 
déclaré  vers  la  base  de  l'enveloppe  du  foyer,  probable- 
ment au  robinet  de  vidange,  Désiré  avait  cherché  à  le 
faire  disparaître,  et  Lamoureux  s'était  littéralement  sus- 
pendu aux  leviers  des  soupapes  pour  s'opposer  à  la  sor- 
tie de  la  vapeur.  C'est  à  ce  moment  que  l'explosion  s'est 
produite. 

Ces  considérations  paraissent  concluantes  ;  elles  s^ont, 
toutefois,  en  contradiction  avec  le  témoignage  d'un  ou- 
vrier survivant  qui  prétend  n'avoir  pas  vu  de  cales  ;  les 
autres  disent  qu'ils  n'en  ont  pas  remarqué. 

Le  ciel  de  l'enveloppe  du  foyer  est  retombé  à  une  dis- 
tance de  250  mètres  sur  sa  face  supérieure  ;  dans  le  choc 


370  EXPLOSION  d'une  chaudière  de  locomobile 

qu'il  a  subi,  les  guides  des  soupapes  et  leurs  leviers  ont 
été  faussés;  on  n'a  donc  pas  retrouvé  de  cales,  et  il 
faut  d'autant  moins  s'en  étonner  que  c'est  seulement 
deux  mois  après  la  catastrophe  qu'on  a  découvert  dans 
un  champ  la  pièce  en  question. 

Ajoutons  enfin  que  la  surpression  est  accusée  par  le 
fait  que  les  tôles  se  sont  déchirées  très  régulièrement 
suivant  les  rivures  circulaires,  qui  étaient  des  lignes  do 
moindre  résistance. 

Toutes  ces  raisons,  jointes  à  l'intensité  des  efEets  pro* 
duits  et  à  l'impossibilité  d'expliquer  l'accident  d'une  autre 
manière,  déterminent  M.  de  Grossouvre  à  Tattribaer  à 
un  excès  de  pression. 

Il  fait  observer  enfin  que  Lamoureux  et  Désiré  n'avaient 
ni  l'un  ni  l'autre  l'expérience  des  appareils  à  vapeur» 
C'était,  en  effet,  la  première  année  que  Lamoureux  s'occu- 
pait du  battage  des  grains,  et  Désiré,  qui  était  de  sou 
état  maréchal-ferrant,  n'avait  jamais  auparavant  conduit 
une  machine. 

Avis  de  F  ingénieur  en  chef.  —  M.  l'ingénieur*  en  chef 
Grand  trouve  également  dans  l'intensité  des  effets  de 
Texplosion  une  preuve  qu'elle  a  eu  lieu  sous  l'influence 
d'une  pression  considérable.  Les  expériences  faites  mon- 
trent que  le  temps  pendant  lequel  la  chaudière  a  été  en 
feu  sans  dépense  de  vapeur,  deux  heures  environ,  était 
largement  sufBisant  pour  que  la  tension  ait  atteint  une 
vingtaine  de  kilogrammes  par  centimètre  carré.  La  pres- 
sion limite  de  6  kilogrammes  devait  d'ailleurs  avoir  été 
obtenue  depuis  longtemps,  car  les  soupapes  soufflaient 
déjà  une  demi-heure  au  moins  avant  l'accident,  et  l'en- 
quête a  démontré  que,  quelques  jours  auparavant,  elles 
étaient  bien  réglées  et  commençaient  à  se  soulever  dès 
que  le  manomètre  marquait  la  pression  indiquée  par  le 
timbre. 


A   GIRON   ( INDRE).  371 

Dans  ces  conditions,  et  malgré  les  dépositions  de 
quelques  témoins,  M.  Grand  conclut  que  les  soupapes 
étaient  calées,  ce  qui  a  permis  d'atteindre  la  pression 
exagérée  qui  a  été  la  cause  de  l'explosion. 

Avis  et  conclusions  du  rapporteur.  —  Le  rapporteur  a 
été  d'avis,  comme  les  ingénieurs  locaux,  que  l'accident 
doit  être  attribué  à  un  excès  de  pression,  et  par  suite  h 
l'imprudence  et  à  l'inexpérience  du  mécanicien  Désiré  et 
du  patron  Lamoureux  qui  ont  poussé  le  feu  outre  me- 
sure, après  avoir  calé  les  soupapes,  le  manomètre  étant 
d'ailleurs  hors  d'état  de  fonctionner. 

En  conséquence,  il  a  soumis  à  l'approbation  de  la  com- 
mission centrale  des  machines  à  vapeur  l'avis  suivant  : 

«  L'explosion  de  chaudière  locomobile  qui  s'est  pro^ 
duite,  le  10  septembre  1888,  à  Ciron  (Indre),  est  due  à  un 
excès  de  pression.  Ce  fait  est  imputable  à  l'imprudence 
et  à  l'inexpérience  du  chauffeur  Désiré  et  de  l'entrepre- 
neur de  battage  Lamoureux,  qui  ont  été  tués. 

ce  Le  manomètre  étant  faussé  et  les  deux  soupapes  de 
sûreté  ayant  été  calées,  la  pression,  sous  l'influence  d'un 
feu  trop  prolongé  sans  dépense  de  vapeur,  s'est  élevée 
bien  au  delà  de  la  limite  fixée  par  le  timbre,  et  a  fini  par 
amener  la  rupture  de  la  chaudière.  »  ' 

En  adoptant  cet  avis,  la  Commission  centrale  a  été 
particulièrement  frappée  de  l'intérêt  que  présente  la 
forme  des  cassures  de  l'appareil,  qui  concorde  de  la  ma- 
nière la  plus  complète  avec  l'explication  ci-dessus.  Elle  a 
demandé,  en  conséquence,  l'insertion  de  la  présente  note 
dans  les  Annales  des  mines  et  dans  les  Annales  des  ponts 
et  chaussées.  Cette  insertion  aura,  en  outre,  l'avantage 
d'appeler  l'attention,  une  fois  de  plus,  sur  les  dangers  qui 
résultent  de  la  conduite  des  locomobiles  servant  k  l'agri* 
culture  par  des  ouvriers  inexpérimentés. 


372  NOTE  SUR  l'explosion 


NOTE 


fVA 


rixFiosM  vm  mi  m  giàiinIu  a  rrors  iimm 


A  PARIS 


Ptr  M,  OLRY»  Ingénieiir  en  chef  des  mines. 


Le  1*'  juin  1888,  un  tube  de  chaudière  à  petits  élé* 
ments  a  fait  explosion  à  la  station  centrale  d'éclairage 
électrique  exploitée  à  Paris,  31,  rue  du  Faubourg-Saint- 
Martin,  par  M.  Pulsford.  Le  chef  mécanicien  de  rétablis- 
sement a  été  grièvement  blessé  ;  il  n'y  a  pas  eu  de  dégâts 
matériels. 

La  chaudière  est  du  système  Lagosse  et  Fouché;  elle 
se  compose  essentiellement  d'un  faisceau  incliné  de  trente 
tubes  bouilleurs  de  O'^jlO  de  diamètre  et  3  mètres  de 
longueur,  placé  dans  le  fourneau  et  surmonté  d'un  réser- 
voir d*eau  et  de  vapeur  non  chauffé  par  les  gaz  du  foyer, 
le  tout  complété  par  un  réchauffeur  d'eau  d'alimentation 
et  un  sécheur  de  vapeur  placés  latéralement.  —  Capa^ 
cité  :  1°",960;  timbre  :  10  kilogrammes;  produit  carac- 
téristique :  163. 

Les  indicateurs  de  niveau  consistent  en  deux  clan* 
nettes  disposées  à  droite  et  à  gauche  de  la  façade,  i 
hauteur  du  réservoir  supérieur  où  se  trouve  le  niveau 
normal  de  l'eau  ;  chacune  d'elles  porte  un  tube  de  verre 
et  deux  robinets  de  jauge. 


D*UN  TUBE  DE  CHAUDIÈRE  A  PETITS  ÉLÉMENTS.    373 

Ualijnentation  se  fait  habituellement  par  un  injecteur  ; 
en  outre,  la  tuyauterie  est  disposée  de  manière  à  per- 
mettre de  diriger  sur  la  chaudière  dont  il  s'agit  l'eau  de 
trois  autres  appareils  alimentaires,  deux  injecteurs  et 
une  pompe,  affectés  plus  spécialement  à  une  chaudière 
Collet,  voisine  de  la  précédente. 

La  rupture  s*est  produite  à  Tun  des  tubes  du  faisceau 
bouilleur,  sur  0",56  de  long  et  0",15  de  bâillement 
maximum.  En  même  temps,  les  portes  du  foyer  et  de  la 
boite  à  tubes  se  sont  ouvertes  brusquement,  et  le  chef 
mécanicien,  qui  se  trouvait  à  peu  de  distance  en  avant  du 
générateur,  a  été  atteint  par  une  double  projection  de 
vapeur  et  de  combustible  incandescent  :  il  a  été  plus 
d'un  mois  à  se  remettre  de  ses  blessures. 

L'accident  doit  être  attribué,  sans  aucun  doute,  à  un 
manque  d*eau.  En  effet,  les  tubes  inclinés  étaient  rougis 
par  l'oxyde  sur  des  longueurs  variables  d'après  leurs 
rangs  dans  le  faisceau,  l'ensemble  des  parties  ainsi  ava- 
riées étant  assez  nettement  délimité  par  un  plan  hori- 
zontal ;  quelques-uns  de  ces  tubes  s'étaient  déformés  et 
cintrés  plus  ou  moins  ;  celui  qui  faisait  partie  de  la  même 
paire  que  le  tube  crevé  présentait  même  une  fissure. 

11  résulte  d'ailleurs  de  l'enquête  de  M.  l'ingénieur  des 
mines  Walckenaer  que  pendant  la  demi-heure  qui  a  pré- 
cédé l'accident,  de  vaines  tentatives  avaient  été  faites 
pour  alimenter  la  chaudière  Lagosse,  soit  au  moyen  de 
rinjecteur  qui  lui  est  propre,  soit  à  l'aide  des  injecteurs 
et  de  la  pompe  de  la  chaudière  Collet.  Ces  tentatives 
avaient  échoué  par  suite  du  fonctionnement  défectueux 
des  injecteurs,  de  réchauffement  de  l'eau  de  la  bâche 
d'alimentation,  et  de  la  rupture  probablement  ancienne 
du  tuyau  destiné  à  amener  l'eau  au  petit-cheval  alimen- 
taire. Le  chef  mécanicien  et  les  chauffeurs  prétendent, 
toutefois,  qu'ils  pensaient  avoir  alimenté  dans  une  cer- 
taine mesure,  et  qu'ils  ne  soupçonnaient  pas  le  danger, 

Tome  XV,  1889.  il 


374  NOTE  SUR  l'explosion 

pâiTce  quUls  continuaLeat  à  voir  de  Teau  dans  le  tube  in- 
dicateur de  gauche;  ces  ouvriers  assurent  même  qu'ils 
ont  constaté  la  présence  de  Teau  en  purgeant  ce  tube 
et  en  ouvrant  le  robinet  de  jauge  inférieur  de  la  clari« 
nette  :  le  niveau^  disent-ils,  se  relevait  après  chaque 
purge ,  lorsqu'on  fermait  le  robinet ,  au-dessus  du  niveau 
permanent. 

D'après  M.  Walckenaer,  ces  particularités  peuvent 
s'expliquer  par  une  disposition  vicieuse  des  indicateurs 
de  niveau.  Les  prises  d'eau  des  deux  clarinettes  se  fai- 
saient au  moyen  de  deux  longs  tuyaux  qui  se  réunis- 
saient en  un  seul,  aboutissant  dans  la  région  arrière  du 
réservoir  supérieur,  et  dont  l'extrémité,  formant  branche 
verticale,  s'ouvrait  à  60  millimètres  au-dessus  de  sa  gé- 
nératrice inférieure  (voir  la  figure  3,  PL  II).  Cette  branche 
verticale,  le  Long  tuyau  adducteur  de  chaque  clarinette, 
et  le  tube  de  verre  correspondant  constituaient  une  sort» 
d'  U  qui  restait  plein  d'eau  lorscfue  la  chaudière  se  vidait, 
auquel  cas  le  niveau  se  fixait  dans  le  tube,  à  Tétat  sta- 
tique, à  13  millimètres  au-dessus  du  sommet  de  sou 
écrou-bague  inférieur.  Dès  lors,  on  comprend  que  les 
indications  du  tube  de  verre  de  gauche  aient  pu  tromper 
les  chauffeurs  et  le  chef  mécanicien  sur  le  niveau  réel 
dans  la  chaudière,  et  même  que  ces  ouvriers  aient  obtenu 
de  l'eau  en  purgeant  ce  tube  ou  en  ouvrant  le  robinet  de 
jauge  inférieur  de  la  clarinette  ;  le  long  tuyau  adducteur 
renfermait  une  quantité  de  liquide  assez  conskiérahie 
pour  que  cet  effet  ait  pu  se  produire  et  induire  en  erreur 
les  ouvriers  chargée  de  ralimentaJôon. 

M.  WaLckenaer  a  exécuté  sur  l'ixidicateur  de  gauche, 
à  froid  et  à  chaud,  une  série  d'expériences  dont  Le  but 
était  de  vérifier  l'exactitude  de  cette  explication.  A  froid, 
l'eau  que  l' U  renfermait  venait  affleurer  l'orifice  interne 
du  robinet  de  jauge  inférieur  de  la  clarinette;  il  n'y  avait 
donc  pas  d'écoulement  quand  oq  ouvrait  ce  robinet,  mais 


i 


d'un  tube  de  chaudière  a  petits  éléments.    â75 

il  est  clair  que  son  ouverture  sous  pression  devait  occa- 
sionner un  entraînement  d*eau  avec  la  vapeur.  A  chaud 
et  dans  des  conditions  analogues  à  celles  qui  existaient 
lors  de  l'accident,  des  purges  opérées  par  le  robinet  de 
jauge  inférieur  de  la  clarinette  et  par  le  robinet  de  purge 
du  tube,  alors  que  le  niveau  était  déjà  très  bas  dans  ce 
dernier,  ont  non  seulement  donné  de  l'eau,  mais  encore 
produit  cet  efiet,  relaté  par  les  témoins,  de  Teau  se  re- 
levant, après  chaque  purge,  plus  haut  que  son  niveau 
permanent.  Malheureusement,  M.  Walckenaer  n'est  pas 
absolument  sûr  que  la  branche  postérieure  de  V  U  émer<* 
geait  déjà  quand  ces  purges  ont  été  faites,  et  cette  ré- 
serve laisse  quelque  doute  sur  la  signification  des  expé* 
riences  précédentes.  Une  autre  purge,  opérée  quelques 
instants  après  au  moyen  d*un  robinet  situé  tout  à  fait  au 
bas  de  la  clarinette,*  a  fait  remonter  notablement  Teau 
dans  le  tube  de  verre  :  cette  fois,  le  niveau  dans  le  réser- 
voir étavt  certainement  inférieur  à  celui  de  l'extrémité 
de  la  branche  postérieure  de  V  U.  Enfin,  M.  l'ingénieur 
ordinaire  a  remarqué  sur  la  porte  de  la  boîte  à  tubes  qui, 
en  s'ouvrant,  était  venue  briser  l'indicateur  de  droite,  la 
trace  d'un  jet  liquide  qui  ne  pouvait  provenir  que  de  cet 
indicateur.  L'ensemble  de  ces  remarques  confirme  d'une 
manière  satisfusante  les  dépositions  des  témoins  et  en 
rend  la  sincérité  très  vraisemblable. 

M.  Walckenaer  fait  encore  observer  que  Taccident 
n'aurait  sans  doute  pas  eu  de  conséquences  graves  si  les 
portes  du  foyer  et  de  la  boite  à  tubes  avaient  été  fer- 
mées solidement,  mais  la  première  ne  possédait  aucun 
SM>jen  de  fermeture  et  l'état  du  loquetage  de  la  seconde 
laiseait  à  désirer. 

M.  ringénieuT  en  chef  Michel  Lévy  et  le  rapporteur 
près  la  commission  centrale  des  machines  à  vapeur,  ont 
complètement  adopté  les  conclusions  de  M.  l'ingénieur 
ordinaire. 


376  NOTE  SUR  l'explosion 

En  conséquence,  le  rapporteur  a  proposé  à  la  commis- 
sion d'émettre  Tavis  suivant  : 

«  L'explosion  d'un  tube  de  chaudière  multitubulaire 
survenue,  le  l®*"  juin  1888,  dans  la  station  d'électricité  de 
M.  Pulsford,  est  due  à  un  abaissement  excessif  du  niveau 
de  Teau,  résultant  d'un  fonctionnement  défectueux  des 
appareils  d'alimentation.  Le  chef  mécanicien  et  les  chauf- 
feurs ont  été  induits  en  erreur  sur  le  niveau  réel  de 
l'eau  dans  la  chaudière,  par  suite  d'un  vice  de  construc- 
tion des  appareils  indicateurs  qui  laissaient  voir  de  l'eaQ 
dans  les  tubes  de  verre  et  en  donnaient  par  les  robinets 
de  purge,  alors  que  le  niveau  était  déjà  abaissé  dans  la 
chaudière  d'une  fagon  anormale.  Les  conséquences  de 
l'accident  ont,  en  outre,  été  aggravées  par  l'absence  de 
moyens  de  fermeture  à  la  porte  du  foyer  et  par  le  mau- 
vais état  du  loquetage  de  la  porte  de  la  boîte  à  tubes.  » 

En  donnant  son  approbation  à  cet  avis,  la  commission 
centrale  a  demandé  l'insertion  de  la  présente  note  dans 
les  Annales^  des  mines  et  dans  les  Annales  des  ponts  et 
chaussées^  à  l'effet  d'appeler  l'attention  des  ingénieurs  et 
des  industriels  sur  les  inconvénients  et  les  dangers 
qui  peuvent  résulter  tant  de  l'emploi  d'indicateurs  de 
niveau  présentant  le  vice  de  construction  signalé  plus 
haut,  que  de  l'absence  ou  de  l'état  défectueux  des  fer- 
metures des  portes  des  foyers  et  des  boites  à  tubes,  dans 
les  chaudières  multitubulaires. 

Sur  ce  dernier  point,  il  ne  sera  pas  inutile  de  rappeler 
que  plusieurs  accidents  de  chaudières  à  petits  éléments 
qui  étaient  en  eux-mêmes  de  peu  d'importance,  ont  eu 
cependant  des  conséquences  funestes,  en  raison  de  l'ou- 
verture intempestive  ou  imprudente  des  portes  des 
foyers  ou  des  boites  à  tubes.  Tel  a  été  notamment  celui 
du  Grand-Hôtel,  à  Paris,  en  date  du  19  octobre  1886,  qui 
a  coûté  la  vie  à  deux  ouvriers,  grièvement  brûlés.  On 
peut  citer  encore  l'explosion  du  bateau  Abeille  n**  5,  sur- 


d'un  tube  de  chaudière  a  petits  éléments.  377 

venue  le  même  jour  à  Thouaré  (Loire-Inférieure),  qui  a 
occasionné  la  mort  d'un  chauffeur  et  des  blessures  à  un 
mousse,  et  celle  du  bateau-omnibus  n"*  3,  à  Rouen,  en 
date  du  6  février  1887,  dans  laquelle  le  chauffeur  et  le 
mécanicien  ont  été  blessés  Tun  mortellement,  Tautre 
assez  grièvement.  Dans  ces  trois  accidents,  les  ouvriers 
n'auraient  probablement  pas  été  atteints  d'une  manière 
sérieuse  si  les  portes  étaient  restées  fermées. 

C'est  pour  ce  motif  que  la  circulaire  ministérielle 
du  14  août  1888,  relative  aux  conditions  à  imposer  en 
cas  de  tolérance  d'emplacement,  pour  les  types  de  chau- 
dières à  petits  éléments,  a  spécifié,  sur  l'avis  de  la  com- 
mission centrale  des  machines  à  vapeur,  une  prescrip- 
tion spéciale,  libellée  comme  il  suit  :  «c  Les  portes  des 
boites  à  tubes  seront  tenues  fermées  pendant  le  travail  ; 
celles  du  foyer  le  seront  habituellement;  le  système  de 
fermeture  présentera  des  garanties  de  solidité.  » 


378      NOTE   SUR  LA  PREPARATION  ET  LE   MONTAGE 


NOTE 


SUR  LA  PREPARATION   ET  LE  MONTAGE 

DBS  TDBES  A  FUMÉE  DE  LOCOMOTIVES 


AUX   CHEMINS  I>1I  TEH  DU  lOItD 


Par  M.  E.  GOSTB,  ingéorteor  des  mines. 


On  n'employait  autrefois  pour  la  fabrication  des  tubes 
de  locomotives  que  le  laiton  et  le  fer  ;  l'emploi  du  métal 
fondu  doux  ne  date  que  de  peu  et  c'est  surtout  aux  Etats- 
Unis  qu'il  est  répandu.  On  a  longtemps  admis  que  le  lai- 
ton présentait  de  grands  avantages  sur  le  fer  et  sur  le 
métal  doux.  La  conductibilité  du  premier  de  ces  métaux 
est  évidemment  plus  grande  que  celle  des  deux  autres. 
Mais,  tant  que  l'épaisseur  du  métal  est  faible,  la  résis- 
tance au  passage  de  la  chaleur,  soit  à  travers  la  paroi 
métallique,  soit  au  contact  des  gaz  chauds  et  de  la  paroi 
est  négligeable  à  côté  de  la  résistance  au  contact  de  la 
paroi  et  de  l'eau  (*).  De  plus,  les  dépôts  de  suie  et  de 
tartre  qui  se  forment  sur  les  parois  des  tubes  font  encore 
disparaître  tous  les  avantages  qui  pourraient  résulter  de 
la  substitution  du  laiton  au  fer,  puisque  la  conductibilité 
de  ces  deux  substances  est  infiniment  plus  faible  que 
celle  des  métaux.  Aussi  ne  doit-on  pas  s'étonner  que  les 

(*)  Voir  :  Études  sur  les  appareils  Plccard,  Annales  des  minUt 
8*  série,  t.  XIV,  p.  387. 


DBS  TUBES   A   FUMÉE   DE  W)G0M0T1VES.  379 

consommations  en  combustible  ne  présentent  pas  de  dif- 
férence sensible  snirant  que  Ton  emploie  le  laiton  ou  le 
fer. 

Le  fer  et  l'acier  présentent  pourtant  un  inconvénient 
assez  sérieux.  Ils  s'entartrent  plus  facilement,  et  les  dé- 
pôts qui  se  forment  sur  ces  métaux  sont  beaucoup  plus 
adhérents  que  ceux  qui  se  forment  sur  les  tubes  de  lai- 
ton. Aussi  toutes  les  fois  que  Ton  n'a  pas  le  soin  d'épu** 
rer  les  eaux  d'alimentation  des  chaudières,  doit-on  net- 
toyer les  tubulures  en  fer  et  en  acier  beaucoup  plus  sou- 
vent que  celles  qui  sont  faites  en  laiton.  Enfin,  la  plaque 
tabulaire  du  foyer  de  la  locomotive  étant  presque  tou- 
jours (en  France  du  moins)  en  cuivre,  la  rivure  des  tubes 
en  fer  sur  cette  plaque  de  cuivre  présente  toujours  des 
diflBcultés  et  il  s*y  produit  fréquemment  des  fuites.  Mais 
cette  difficulté  peut  être  évitée  en  employant  des  tiibes 
raboutis  en  cuivre  rouge. 

Lorsque  Ton  a  cherché  à  employer  des  métaux  autres 
que  le  laiton  pour  la  fabrication  des  tubes,  c'est  par  le 
fer  que  l'on  a  commencé.  Ce  n'est  que  plus  tard,  lorsque 
les  procédés  Bessemer  et  Martin  se  sont  perfectionnés 
que  le  métal  fondu  doux  a  commencé  à  être  utilisé.  Il 
était  assez  difficile  au  début  d'obtenir  avec  cette  matière 
des  tubes  bien  soudés;  l'acier  doux  il  y  a  encore  quel- 
ques années  se  soudait  beaucoup  moins  bien  que  le  fer; 
et  ce  n'est  relativement  que  depuis  peu  que  Ton  peut 
faire  avec  ce  métal  de  bons  tubes.  Actuellement  on  pré- 
fère le  métal  doux  au  fer  pour  la  raison  suivante  :  la 
composition  des  tubes  est  beaucoup  plus  constante  avec 
le  premier  qu'avec  le  second.  Les  essais  faits  sur  un 
tube  pour  100,  par  exemple,  renseignent  beaucoup  mieux 
snr  la  qualité  de  la  livraison  fournie  lorsqu'il  s'agit  du 
métal  doux,  que  lorsqu'il  s'agit  du  fer,  qui  est  souvent 
aujourd'hui  de  qualité  médiocre  et  surtout  fort  irrégu- 
lière. Les  fournisseurs  de  la  compagnie  du  Nord  peuvent 


380  NOTE  SUR  LA  PREPARATION  ET  LE  MONTAGE 

lui  présenter  indifféremment  des  tubes  en  fer  ou  en  mé- 
tal doux;  en  fait  c'est  ce  dernier  métal  que  Ton  emploie; 
tout  ce  qu'on  leur  demande  c'est  que  les  épreuves  pres- 
crites par  les  cahiers  des  charges  soient  satisfaites.  Ces 
conditions  sont  les  mêmes  pour  les  deux  matières  et  le 
prix  d'ii.  hat  est,  lui  aussi,  le  même. 

Il  y  a  une  autre  question,  fort  importante  aussi,  que 
Ton  ne  doit  pas  négliger.  La  valeur  du  métal  entre  sou- 
vent en  ligne  de  compte  pour  le  ^choix  que  Ton  a  à  faire 
entre  le  cuivre  et  le  fer.  Les  tubes  en  laiton,  par  suite 
de  la  grande  hausse  des  prix  du  cuivre,  coûtent  222',70 
les  100  kilogr.  (prix  du  7  juin  1888);  tandis  que  les  tubes 
en  fer  ou  en  acier  ne  coûtent  que  : 

Tube  de  iO"*  de  diam.  extér.,  1^,85  le  mètr.  ;  99^45,  les  100  kilogr. 

—  45  —  2,00        —         —  — 

—  50  —  2,15        -       9«  ,50  — 

—  55  —  2,45        —         —  — 

Inversement  le  prix  de  vente  des  vieilles  matières  est 
beaucoup  plus  élevé  pour  le  cuivre  que  pour  le  fer. 

Les  tubes  en  cuivre  jaune  décapés  valent  i20  fr.  les  100  kilogr. 
—  non  décapés       110  — 

tandis  que  les  tubes  de  fer  écrasés  ne  valent  plus  que 
3  francs  les  100  kilogr. 

Si  donc  avec  le  fer  le  prix  de  construction  est  beau- 
coup moins  élevé,  la  valeur  de  l'appareil  après  usure  est 
presque  nulle.  Aussi  le  choix  que  Ton  fait  entre  les  tu- 
bulures en  fer  et  les  tubulures  en  cuivre  est-il  surtout 
une  question  du  moment.  On  doit  toujours  se  demander 
s'il  y  a  avantage  ou  non  à  immobiliser  un  capital  plus  ou 
moins  considérable.  D'après  les  ordres  qui  ont  été  don- 
nés à  la  compagnie  du  Nord  au  mois  de  juin  1888,  toute 
tubulure  neuve  est  faite  complètement  en  fer,  tandis  que 
s'il  ne  s'agit  que  de  remplacer  un  petit  nombre  de  tubes, 
on  emploie  pour  la  réparation  le  métal  avec  lequel  est 
faite  toute  la  tubulure. 


DES   TUBES   A   FUMÉE   DE   LOCOMOTIVES.  381 

Les  poussières  qu^entrainent  toujours  avec  eux  les 
gaz  de  la  combustion,  usent  très  rapidement  les  tubes  de 
laiton  aux  environs  de  la  plaque  tubulaire,  car  le  métal 
«si  très  tendre.  De  plus  le  laiton  est  fort  cassant  à  la 
température  du  rouge  sombre  ;  et  comme  au  voisinage  de 
la  plaque  tubulaire  la  température  peut  parfois  s'élever 
beaucoup  par  suite  des  dépôts  de  tartre,  les  tubulures 
uniquement  faites  en  laiton  sont  sujettes  à  des  acci- 
dents fréquents.  Aussi  fixe-t-on  presque  toujours  à  Tex- 
trémité  du  tube  de  laiton  un  bout  de  tube  de  170  à 
180  millimètres  de  long  en  cuivre  rouge,  métal  relative- 
ment plus  dur  et  moins  cassant,  et  c'est  ce  bout  qui  se 
fixe  à  la  plaque  tubulaire.  11  existe  5  locomotives  à  la 
compagnie  du  Nord,  où  Ton  emploie  des  tubes  en  laiton 
raboutis  en  fer.  C'est  un  essai  qui  a  été  fait  il  y  a  environ 
douze  ans.  Ce  métal  s'use  naturellement  fort  peu,  mais 
l'emploi  du  cuivre  rouge  est  plus  avantageux  que  celui 
du  fer.  Les  dilatations  sont  toujours  les  mêmes  et  pour  le 
tube  et  pour  la  plaque  tubulaire,  de  soii;e  que  les  fuites 
sont  bien  moins  à  craindre.  C'est  cette  dernière  raison 
qui  fait  que  bien  qu'il  n'y  ait  pas  à  tenir  compte  ici  de 
l'usure  produite  par  les  poussières,  les  tubes  en  fer  sont 
eux  aussi,  en  général,  raboutis  en  cuivre  rouge.  Ce  n'est 

y» 

guère  qu'aux  Etats-Unis  que  remploi  des  tubulures  en- 
tièrement en  métal  doux  est  extrêmement  répandu.  De- 
puis un  ou  deux  ans  on  a  construit  à  la  compagnie  du 
Nord  quelques  tubulures  uniquement  en  fer,  et  il  ne 
semble  pas  qu'elles  aient  donné  jusqu'à  présent  plus  de 
fuites  que  les  autres.  On  peut  ainsi  réaliser  une  légère 
économie,  en  construisant  les  tubulures  neuves  en  fer  et 
en  ne  faisant  le  raboutissage  en  cuivre  rouge  qu'au 
moment  où  les  réparations  deviennent  nécessaires. 

Les  tableaux  suivants  indiquent  le  nombre  des  tubu- 
lures et  le  nombre  de  tubes  de  chaque  catégorie  qu'il  y 
avait  en  service  à  la  compagnie  du  Nord  au  1^'  janvier 


382      NOTE   SUR  LA.   PRÉPARATIQN   BT   LE   MONTAGE 

1887,  au  1"  janvier  1888  et  au  1"  janvier  1889.  Ils  par- 
mettent  de  se  rendre  compte  de  Timportance  relative  des 
matières  premières  employées  : 


!•' JANVIER  i887 


Tubu- 
lures 


Tubes  tout  en  laiton.      83 

Tubes  en  laiton  ra-] 
boutis   en    cuivre}  1.964 


rouge. 


Tubes  en.Iaiton  avtcj 
bouts  en  fer  .  .  .  .i 

Tubes  en  fer  avec) 
bouts  en  culTreJ 
rouge |l 

Tabès  en  fer  ou  acier. 


Total. 


9S 


63 


1.613 


Tubes 


13.746 
259.033 

1.000 

18.378 
12.568 


Pour 
100 


4.5 

85,0 

0.4 

6,0 
4,1 


304.715100,0 


V  JANVIER  1888 


Tubu- 
lures 


62 

1.359 

6 

108 

59 


1.594 


Tubes 


10537 
254.858 

1.103 

18.305 
11.385 


296.188 


Pour 
100 


3,5 
86,0 

0,6 

6,1 
33 


100,0 


±"  JANVIER  1888 


Tnbu- 

IttfOS 


43 

1.3a 

5 

116 

76 


1.584 


Tubes 


7.474 
248.54S 

988 

21.497 
U.S88 


293.059 


Pmir 
100 


«.4 

84«8 

0,6 

7^ 
4*9 


100,0 


Sur  les  12.558  tubes  de  fer  ou  acier,  il  y  en  a  : 


Tubes  en  acier  (métal  doux). 
Tubes  en  fer 


l*'jauv. 
1887. 

3.24g 
9.310 


i"jinT. 
1888. 


» 
II 


Sur  les  11.385  tubes  de  fer  ou  acier,  il  y  en  a  : 
Tubes  en  acier  (métal  doux) 


Tubes  en  fer 


3.211 
8.174 


Total. 


12.558         11.383 


Ces  statistiques  ne  comprennent  pas  les  locomotives 
de  manœuvre  n**"  2001-2034  à  chaudières  Field. 

Les  dimensions  des  tubes,  bien  qu'assez  variables, 
rentrent  toujours  dans  des  limites  peu  étendues.  Les 
diamètres  extérieurs  les  plus  généralement  répandus 
sont  de  50  millimètres  et  de  45  millimètres.  Ils  varient 
pourtant  entre  40  et  50  millimètres.  L'épaisseur  des 
tubes  est  de  2"", 5  pour  les  tubes  en  fer  et  de  2  milli* 
mètres  pour  les  tubes  en  laiton.  Exceptionnellement  les 
tubes  en  laiton  de  55  millimètres  de  diamètre  extérieur 
ont  une  épaisseur  de  2""S2. 


DES  TUBES  Â  FUMEE   DE  LOCOMOTIVES.  383^ 

La  longueur  de  commande,  qui  est  approximativement 
de  0^y40  plus  grande  que  la  longueur  prise  sur  les  des-^ 
siDS  varie  entre  5",  10  (locomotives  n**'4361  à  4400)  et 
3'",20  (n<>»  3801-3835). 

Enfin,  pour  les  rabou tissages  des  tubes,  on  emploie 
des  bouts  de  cuivre  rouge  de  200  millimètres  de  Ion- 
gueur.  Les  diamètres  varient  comme  les  précédents, 
mais  l'épaisseur  constante  est  toujours  de  3  milli* 
mètres. 

J*ai  déjà  indiqué  plus  haut  le  prix  d^achat  actuel  des 
tubes  de  laiton,  de  fer  et  d'acier  doux.  Les  bouts  de 
tubes  en  cuivre  rouge  de  200  millimètres  de  longueur  se 
payent  2',58  le  kilogramme  (prix  du  7  juin  1888).  Il  y  a 
avantage  à  les  acheter  tout  faits  au  lieu  de  commander 
de  longs  tubes  que  Ton  pourrait  ensuite  couper  aux  ate- 
liers, ces  longs  tubes  en  cuivre  rouge  se  payant  3',  07  le 
kilogramme.  Les  vieux  bouts  en  cuivre  rouge  peuvent  so 
revendre  l',50  le  kilogramme. 

Tubes  neufs*  Cahier  des  charges,  —  Les  conditions^ 
imposées  aux  constructeurs  pour  les  fournitures  de 
tubes  neuCs  sont  réunies  dans  deux  cahiers  des  charges, 
Tun  pour  les  tubes  de  fer,  l'autre  pour  les  tubes  de  lai- 
ton, dont  voici  le  résumé. 

L  —  La  compagnie  emploie  : 

1**  Des  tubes  en  acier  doux  et  en  fer  à  recouvrement  et 
à  épaisseur  constante  ; 

2**  Des  tubes  de  laiton  à  épaisseur  constante  étirés 
sans  soudure,  dont  les  dimensions  (diamètre  et  épaisseur) 
ont  déjà  été  indiquées.  Le  laiton  employé  est  composé  de 
70  parties  de  cuivre  et  30  parties  de  zinc. 

II.  —  Lors  de  la  réception  des  tubes  il  sera  fait  une 
vérification  minutieuse  de  chacun  des  tubes  livrés  et  tous 
devront  satisfaire  aux  conditions  suivantes  : 

1*  Avoir  les  dimensions  rigoureuses  des  dessins,  et 


384     NOTE    SUR   LA   PRÉPARATION   ET   LE    MONTAGE 

(condition  spéciale  pour  les  tubes  en  laiton)  présenter  les 
poids  moyens  suivants  par  mètre  courant  de  laiton  avec 
tolérance  de  deux  pour  cent  (2  0/0)  en  dessus  et  en  des* 
sous  : 

3^S06  pour  les  tubes  de  55""  de  diamètre  extérieur 
2  ,53  —  50  — 

2  ,26  —  45  — 

4    ,52  —  40  — 

2^  Être  parfaitement  ronds  et  présenter  une  épaisseur 
constante  dans  chaque  section. 

2**  bis  (spécial  pour  les  tubes  en  laiton).  Présenter  la 
composition  chimique  ci-dessus  indiquée,  avec  tolérance 
de  un  pour  cent  (1  0/0)  en  dessus  et  en  dessous. 

3**  Résister  à  une  pression  intérieure  de  20  kilogram- 
mes à  la  presse  hydraulique  sans  qu'il  se  manifeste  aucun 
suintement  sur  le  corps  du  tube.  Si  le  nombre  des  tubes 
qui  ne  satisfont  pas  à  cette  condition  dépasse  2  p.  100,  la 
livraison  entière  poun:;a  être  refusée. 

4**  Satisfaire  aux  épreuves  mécaniques  suivantes,  qui 
seront  effectuées  à  raison  de  un  tube  pris  au  hasard  par 
livraison  de  cent  tubes  (*). 

III.  —  1*  Un  bout  de  dix  centimètres  (0"",10)  coupé  à 
l'extrémité  du  tube  est  recuit,  puis  scié  suivant  une  gé- 
nératrice, et  retourné  jusqu'à  présenter  un  bout  de  tube 
dont  la  surface  intérieure  soit  la  surface  extérieure  pri- 
mitive. Ce  retournement  ne  doit  révéler  aucune  paille  ni 
gerçure,  ni  dessouduro. 

2*^  Un  bout  recuit  doit  pouvoir  supporter  le  rabattage 
à  froid  d'une  collerette  de  quinze  millimètres  (0'°,0i5)  de 
bord  dans  un  plan  perpendiculaire  à  Taxe  du  tuyau,  sans 
qu'il  se  déclare  ni  fente  ni  éclat. 

(*)  Un  nombre  de  tube  inférieur  à  100  comptant  comme  100. 
Avant  le  1*'  octobre  1888  les  essais  étaient  faits  à  raison  de 
1  tube  par  livraison  de  200  tubes. 


DES   TUBES   A   FUMEE   DE   LOCOMOTIVES*  385 

(Les  fentes  et  les  gerçures  qui  peuvent  se  produire  sur 
la  collerette  montrent  quelle  est  la  qualité  du  m^taL  Cet 
essai  permet  aussi  de  voir  si  la  soudure  des  tubes  en  fer 
est  bien  faite.  La  tendance  au  décollement  est  très  forte 
pour  la  collerette  rabattue). 

3""  Spécial  pour  le  fer).  Un  bout  de  dix  centimètres 
(0",10)  de  longueur  doit  pouvoir  s'écraser  sous  le  pilon, 
suivant  son  axe  sans  qu'il  se  manifeste  ni  crique,  ni 
gerçure,  ni  dessoudure. 

(La  tendance  au  décollement  de  la  soudure  est  ici  aussi 
très  forte  ;  cette  épreuve  donne  de  bons  renseignements 
sur  la  qualité). 

4®  (Spécial  pour  le  laiton,  mais  se  faisant  rarement). 
Un  bout  de  0"*,70  recuit  et  rempli  de  brai,  doit  pouvoir 
se  plier  jusqu'à  ce  que  ses  extrémités  se  rejoignent  sans 
qu'il  se  manifeste  ni  crique  ni  paille.  Un  autre  bout  de 
0°,70  non  recuit,  rempli  de  brai,  et  reposant  sur  deux 
appuis  distants  de  0'°,50,  doit  pouvoir  être  pressé  en  son 
milieu  jusqu'à  être  fléchi  de  0°',080  sans  qu'il  se  mani- 
feste ni  crique  ni  paille. 

5®  (Spécial  au  cas  où  les  tubes  de  laiton  sont  raboutis 
en  cuivre  rouge).  Un  bout  de  8  à  10  centimètres,  coupé 
moitié  sur  la  partie  cuivre,  moitié  sur  la  partie  laiton 
sera  scié  suivant  une  génératrice,  puis  redressé  à  plat, 
la  partie  en  cuivre  sera  rabattue  à  angle  droit  à  Tex- 
trémité  de  la  soudure,  qui  devra  résister  sur  toute  sa 
longueur  sans  présenter  de  décollement. 

6^  (Même  cas).  Chaque  tube  à  la  réception  sera  enfoncé 
dans  une  matrice  conique  et  retreint  au  diamètre  indi- 
qué ;  tout  tube  qui  présenterait  un  bourrelet  à  l'endroit 
de  la  brasure  sera  rebuté  comme  présentant  un  soudage 
insuffisant  entre  le  cuivre  et  le  laiton. 

Pour  les  bouts  de  tubes  en  cuivre  rouge  on  ne  doit 
employer  que  du  métal  de  première  qualité,  ne  contenant 
que  des  traces  de  métaux  étrangers.  L'analyse  chimique 


386  NOTE  SUR  LA  PRÉPARATION  ET  I^B  MONTAGE 

faite  sur  0'%5  ne  doit  pas  accuser  de  taches  appréciables 
À  l'appareil  de  Marsh. 

Ces  tuyaux  doivent  avoir  une  épaisseur  bien  uniforme 
avec  tolérance  de  5  p.  100  en  dessus  ou  en  dessous  ;  la 
surface  doit  être  parfaitement  lisse  à  Textérieur  et  à  Tin- 
térieur  exempte  de  crevasses,  pailles  ou  gerçures. 

L'essai  à  la  presse  hydraulique,  quoique  spécifié  dans 
lo  cahier  des  charges,  ne  se  fait  pas  ;  on  se  contente  des 
essais  IV  1**  et  2®  que  Ton  complète  par  Tessai  suivant  : 
Des  bouts  de  tuyaux  sont  cintrés  à  froid  jusqu'à  ce  que 
le  rayon  de  courbure  intérieur  soit  égal  au  diamètre  ex- 
térieur du  tuyau,  et  il  ne  doit  se  manifester  aucime 
crique. 

Toute  livraison  de  tubes  qui  ne  satisferait  pas  aux 
conditions  ci-dessus  pourra  être  refusée. 

Lorsque  Ton  répare  une  tubulure  de  locomotive,  il 
peut  y  avoir  encore  un  grand  nombre  de  tubes  pouvant 
être  réemployés,  soit  pour  la  même  machine  en  les  ra«- 
boutissant  quand  la  partie  bonne  est  trop  courte,  soit 
pour  une  machine  d'un  type  différent.  Tout  tube  est  bon 
tant  que  son  épaisseur  dépasse  1™°^,5.  Cette  mesure  doit 
se  faire  en  ayant  soin  d'opérer  à  une  certaine  distance 
d'un  bout  bien  affranchi.  En  opérant  trop  près  du  point 
où  un  tube  est  coupé,  on  est  sujet  à  des  erreurs,  car  par 
suite  de  la  section  qui  a  été  faite,  l'épaisseur  du  tube  est 
un  peu  exagérée  f).  Tant  qu'un  tube  présente  une  Ion-* 
gueur  de  3"°, 30  au  moins,  il  peut  encore  servir  si  son 
épaisseur  est  suffisante  ;  si  le  bout  qui  pourrait  être  uti- 
lisé est  moins  long,  on  rejette  le  tube  pour  éviter  de 
faire  des  raboutissages  trop  considérables.  Les  tubes 
rejetés  sont  aplatis  à  coups  de  marteau  et  vendus  comme 
vieille  matière. 


(*)  Ces  mesures  peuvent  être  faîtes  au  Palmer.  Un  moyen 
simple  pour  évaluer  Fépaissear  des  tubes  consiste  à  les  peser. 


DBS  TUBES  A   FUMEE   DE   LOCOMOTIVES.  387 

épreuve  ak  la  presse  liydraiiliq[ue.  —  La  seule 
épreuve  que  Ton  fasse  subir  aux  vieux  tubes  est  Té- 
preuve  à  la  presse  hydraulique  (20  kilogrammes  par  cen- 
timètre carré).  Pour  cet  essai  auquel  doivent  être  soumis 
tous  les  tubes,  on  emploie  une  petite  presse  hydrauli- 
que à  bras  munie  d*un  manomètre  métallique  qui  permet 
de  refouler  de  Teau  dans  les  tubes  ;  le  tube  placé  hori* 
zontalement  vient  s'appuyer  par  ses  deux  extrémités 
contre  les  deux  plaques  métalliques  A  et  B  (PI.  III,  fig.  1}  que 
Ton  serre  contre  le  tube  au  moyen  de  2  tiges  filetées  a  et 
b  et  des  écrous  a!  et  b\  Le  joint  entre  le  tube  et  la  plaque 
est  rendu  hermétique  au  moyen  d'une  garniture  en  cuir. 
Les  plaques  Â  et  B  sont  percées  dans  Taxe  du  tube.  C'est 
par  l'ouverture  de  la  plaque  A  qu'arrive  l'eau  refoulée 
par  la  presse  hydraulique  ;  l'orifice  que  présente  la  plaque 
B  correspond  à  un  robinet  G.  Le  tube  une  fois  fixé  on 
ouvre  G  et  on  introduit  Teau  dans  le  tube;  l'air  s'échappe 
par  le  robinet.  Le  tube  une  fois  plein,  on  ferme  G,  et  en 
deux  ou  trois  coups  de  piston  on  amène  la  pression  à  20 
ou  25  kilogrammes.  On  examine  alors  soigneusement  le 
tube  ;  tout  suintement  correspondant  à  une  fissure  amène 
son  rejet  immédiat.  On  se  contente  à  la  compagnie  du 
Nord  de  faire  un  essai,  la  pression  s'exerçant  à  l'intérieur, 
bien  que  ce  ne  soient  pas  exactement  les  conditions  dans 
lesquelles  le  tube  doitt  ravailler.  Dans  d'autres  ateliers,  et 
en  particulier  dans  ceux  de  l'Œsterreichische  Ungarische 
Staatsbahn  Gesellschaft  que  j'ai  eu  Toccasion  de  visiter 
à  Vienne,  on  fait  successivement  deux  essais  en  soumet* 
tant  le  tube  d'abord  à  une  pression  intérieure,  puis  à  une 
pression  extérieure  de  20  kilogrammes.  Je  reviendrai 
plus  tard  sur  ces  essais  pour  indiquer  le  personnel  qui 
s'en  occupe  et  le  prix  de  revient  de  cette  opération. 

Que  l'on  ait  affaire  à  des  tubes  neufs  ou  à  des  tubes 
vieux,  il  faut  toujours  les  préparer  avant  de  pouvoir  les 


388     NOTE    SUR  LA   PRÉPARATION  ET   LE   MONTAGE 

employer.  Les  vieux  tubes  qui  proviennent  de  la  démo- 
lition d'une  tubulure  doivent  être  nettoyés.  II  faut  les 
débarrasser  de  la  couche  de  tartre  qui  les  recouvre,  puis 
il  faut  en  général  en  affranchir  les  extrémités  qui  ont  été 
plus  ou  moins  abîmées  pendant  le  démontage.  Enfin,  il 
faut  les  raboutir  lorsque  leur  longueur  totale  est  trop 
faible  ou  lorsque  le  bout  de  cuivre  qui  reste  utilisable 
est  lui  même  trop  court  (moins  de  50  à  60  millimètres). 
Ce  travail  du  raboutissage  doit  aussi  être  fait  pour  les 
tubes  neufs,  puisque,  et  je  Tai  déjà  dit,  un  grand  nombre 
de  tubes  sont  fournis  sans  bouts  de  cuivre  rouge.  J'aurai 
donc  à  étudier  successivement  les  deux  questions  sui- 
vantes : 

1®  Lavage  des  vieux  tubes  ; 

2°  Raboutissage  des  tubes  (tubes  vieux  et  tubes  neufs). 

Après  ces  deux  opérations,  tous  les  tubes,  de  quelque 
provenance  qu*ils  soient,  sont  prêts  à  être  montés  et  je 
m'occuperai  alors  de  la  question  du  montage  des  tubes 
dans  les  plaques  tubulav*es.  Ce  sera  également  à  ce  mo- 
ment que  je  parlerai  de  V extraction  des  tubes,  opération 
qui  se  présente  lors  du  démontage  d'une  tubulure. 

Lavage  des  vieux  tubes.  —  L'appareil  qui  est 
employé  aux  ateliers  de  la  Chapelle  ainsi  qu'à  ceux  de 
Hellèmmes  pour  le  lavage  des  tubes  est  un  grand  trom- 
mel  {fig.  2)  mesurant  5"*, 40  de  long  (de  façon  à  pouvoir  y 
laver  les  plus  longs  tubes  qui  mesurent  5", 10)  sur  1",04 
de  diamètre,  monté  sur  un  arbre  horizontal  et  pouvant 
être  animé  d'un  mouvement  de  rotation.  Les  deux  pla- 
ques de  fond  présentent  une  forte  armature  en  fonte,  les 
secteurs  qui  s'étendent  entre  les  nervures  sont  mobiles 
et  sont  formés  par  de  simples  feuilles  de  tôle,  que  Ton 
fixe  aux  nervures  par  une  série  de  coins  en  bois,  et  que 
l'on  enlève  pour  le  chargement  ou  le  déchargement  de 
Fappareil.  Le  trommel  est  divisé  en  une  série  de  compar- 


DES   TUBES   A   FUMÉE   DE   LOCOMOTIVES.  389 

timents  par  de  grands  disques  en  fonte,  montés  sur  lar- 
bre  de  l'appareil  et  qui  maintiennent  la  paroi  cylindrique 
extérieure,  paroi  faite  en  tôle  de  6  millimètres.  Ces  pla- 
ques de  fonte  sont  percées,  comme  le  montre  le  cro- 
quis, d'une  série  de  trous  ovales  de  10  centimètres  sur 
8  centimètres  environ.  C'est  dans  ces  trous  qui  se  cor- 
respondent sur  diverses  plaques  que  Ton  introduit  les 
tubes  à  nettoyer.  Leurs  dimensions  sont  suffisantes  pour 
que  tous  les  tubes  de  40  à  65  millimètres  de  diamètre 
puissent  y  entrer  avec  un  jeu  suffisant  pour  que  chaque 
tube  puisse  prendre  de  petits  mouvements. 

La  charge  de  Tappareil  est  de  36  tubes  ;  on  ajoute 
dans  chaque  compartiment  quelques  pelletées  de  silex 
de  la  craie  plus  ou  moins  concassés  (en  tout  60  à  70  ki- 
logrammes),  puis  une  certaine  quantité  d*eau.  Une  bonde 
par  compartiment  permet  d'introduire  ces  matières.  Cela 
fait  et  toutes  les  ouvertures  étant  fermées,  on  fait  tour- 
ner le  trommel  à  raison  de  40  à  45  tours  par  minute. 
Les  cailloux  en  roulant  contre  les  tubes  les  décrassent 
rapidement  et  les  mouvements  que  peuvent  prendre  les 
tubes  dans  leurs  logements  facilitent  encore  cette  opé- 
ration en  empêchant  les  cailloux  de  se  coincer  entre  les 
tubes.  Les  cailloux  s'usent  vite  et  il  coule  de  Tappareil 
une  boue  liquide  contenant  du  noir  de  fumée,  du  silex 
pulvérisé  et  une  quantité  assez  considérable  de  calcaire 
provenant  des  dépôts  de  tartre  qui  recouvrent  les  tubes. 
II  doit  toujours  y  avoir  une  quantité  d'eau  suffisante  dans 
l'appareil  pour  entraîner  cette  boue;  aussi  doit-on  en 
ajouter  plusieurs  fois  par  opération. 

Pour  juger  de  la  propreté  des  tubes,  il  suffit  d'arrêter 
l'appareil,  d'ouvrir  une  bonde  et  de  laver  le  tube  qui  en 
est  le  plus  près.  Dès  que  la  surface  est  bien  nette,  le  tra- 
vail peut  s'arrêter.  On  compte  que  pour  laver  complète- 
ment une  charge  de  tubes,  il  faut  de  deux  heures  à  deux 
heures  trente  minutes  suivant  le  degré  de  saleté.  Lors- 
Tome  XV,  1889.  26 


390  NOTE  SUR  LA  PRÉPARATION  ET  LE  MONTAGE 

qu'il  s*agit  de  vieux  tubes  que  Ton  doit  vendre,  on  se 
contente  d'un  décapage  sommaire  durant  de  une  heure  à 
une  heure  et  demie.  La  nature  du  métal  a  aussi  une 
légère  influence  sur  la  rapidité  du  lavage  ;  le  tartre  est 
beaucoup  plus  adhérent  sur  le  fer  que  sur  le  laiton, 
aussi  les  tubes  faits  avec  ce  dernier  métal  se  lavent-ils 
beaucoup  plus  facilement  que  les  autres. 

Lorsque  le  nettoyage  est  complet,  on  retire  les  tubes 
en  enlevant  les  secteurs  mobiles  situés  sur  un  des  fonds 
de  l'appareil  et  on  les  lave  successivement  dans  une 
grande  auge  en  bois,  de  façon  à  enlever  toutes  les  boues 
et  tous  les  petits  galets  qui  s'introduisent  souvent  à 
l'intérieur. 

Un  trommel  est  surveillé  par  un  seul  ouvrier,  et  en- 
core celui-ci,  qui  fait  normalement  quatre  charges  dans 
sa  journée,  a-t-il  bien  des  moments  de  libres,  de  sorte 
qu'il  peut  aider  un  peu  ses  camarades  du  raboutissage. 
A  Paris,  le  lavage  des  tubes  se  paye  à  la  tâche,  à  raison 
de  0^04  par  tube  lavé,  ce  prix  comprenant  la  prise  du 
tube  au  tas  où  sont  empilés  ceux  que  Ton  doit  laver  et 
la  remise  en  magasin  après  nettoyage. 

L'appareil  que  je  viens  de  décrire  est  extrêmement 
simple  et  fort  économique  à  tous  les  points  de  vue.  De 
plus,  les  tubes  sont  beaucoup  mieux  nettoyés  par  ce 
procédé  que  par  celui  qu'on  employait  autrefois  et  qui 
consistait  à  dissoudre  le  tartre  par  l'eau  acidulée  par 
l'acide  chlorhydrique.  Dans  d'autres  ateliers,  le  nettoyage 
du  tube  se  fait  d'une  autre  façon.  Le  tube  fixé  sur  un  tour 
est  animé  d'un  rapide  mouvement  de  rotation,  et  l'ouvrier 
le  serre  dans  des  mâchoires  armées  de  deiiJ;s  ;  on  enlève 
vite  le  tartre,  mais  l'usure  du  métal  est  très  grande  et 
la  main-d'œuvre  nécessaire  à  ce  travail  est  plus  consi- 
dérable. Le  seul  inconvénient  du  trommel  est  le  bruit 
assourdissant  qu'il  produit;  il  est  d'ailleurs  placé  dans 
une  cour  assez  loin  de  l'atelier  de  raboutissage. 


V 


DES   TUBES  A   FUMÉE   DE   LOCOMOTIVES.  391 

Une  fois  que  les  tubes  sont  lavés,  on  en  coupe  les 
bouts  qui  ont  été  détériorés  pendant  le  démontage.  Ceci 
se  fait  avec  la  scie  circulaire  dont  je  parlerai  plus  tard  ; 
c'est  à  ce  moment  que  Ton  vérifie  l'épaisseur  des  tubes, 
si  toutefois  le  trajet  parcouru  par  la  machine  peut  faire 
croire  que  Tusure  est  assez  considérable  ;  les  parcours 
moyens  correspondant  à  Tusure  sont  calculés  à  nouveau 
chaque  année,  et  je  les  indiquerai  dans  le  résumé  géné- 
ral des  travaux  de  Tatelier  ;  puis  on  redresse  à  la  main 
les  tubes  qui  ont  été  faussés,  soit  pendant  le  démontage 
de  la  tubulure,  soit  pendant  le  lavage,  en  engageant  une 
de  leurs  extrémités  dans  un  œil  percé  au  sommet  d'un 
pieu  fortement  enfoncé  en  terre,  et  en  agissant  sur  l'au- 
tre extrémité  du  tube.  Quand  ces  différentes  opérations 
sont  terminées  et  que  par  suite  le  tube  vieux  se  retrouve 
exactement  dans  les  conditions  d'un  tube  neuf,  on  passe 
à  l'opération  du  raboutissage,  qui  s'applique  aux  deux 
catégories. 

Raboutissage  des  tubes.  —  Cette  opération  con- 
siste à  souder  à  chaud,  à  l'extrémité  d'un  tube  de  laiton 
ou  de  fer,  un  bout  de  tube  en  cuivre  rouge  ou  en  laiton 
(quand  le  tube  primitif  en  laiton  n'est  pas  assez  long  et 
qu'au  contraire  le  bout  de  cuivre  rouge  est  suffisant, 
c'est-à-dire  quand  sa  longueur  dépasse  0",060).  Pour 
obtenir  une  bonne  liaison  entre  les  deux  pièces,  elles 
doivent  s'emboîter  l'une  dans  l'autre,  et  la  soudure  doit 
exister  tout  le  long  de  l'emboîtement,  soit  sur  une  lon- 
gueur de  20  à  25  millimètres.  Pour  éviter  des  bourrelets 
toujours  fâcheux,  les  pièces  doivent  être  taillées  en  bi- 
seau. Enfin  la  pièce  extérieure,  qui  est  toujours  le  bout 
que  l'on  ajoute,  doit  présenter  une  petite  collerette  pour 
maintenir  la  soudure  en  fusion  et  éviter  les  trop  grandes 

pertes. 

Le  raboutissage  du  tube  comprend  plusieurs  opérations  : 
1®  Préparation  de  V extrémité  du  tube  à  laquelle  on 


392  NOTE  SUR  LA.  PRÉPARATION  ET  LE  MONTAGE 

fixera  le  bout  de  tube,  —  J'ai  déjà  dit  que  cette  extré- 
mité du  tube  avait  été  affranchie,  et  Ton  a  soin  de  donner 
à  tous  les  tubes  d'une  même  série  exactement  la  même 
longueur,  pour  que  les  bouts  de  tubes  que  Ton  doit  y 
fixer  aient  tous,  eux  aussi,  les  mêmes  dimensions,  ce  qui 
facilite  beaucoup  les  opérations.  On  commence  par  tour- 
ner la  surface  extérieure  du  tube  sur  une  longueur  de 
20  à  25  millimètres  [fig.  3),  de  façon  à  lui  donner  une 
forme  conique,  comme  le  montre  le  croquis.  L'outil 
[fig.  4)  que  Ton  emploie  pour  cela  est  un  cylindre  creux 
présentant  à  Tintérieur,  suivant  une  de  ses  génératrices, 
une  lame  tranchante  s'avançant  un  peu  dans  le  vide  cen- 
tral ;  la  position  de  cette  lame  peut  être  réglée  au  moyen 
d'une  série  de  vis.  Le  tranchant  de  la  lame  n'est  pas  pa- 
rallèle à  l'axe  de  l'outil,  mais  présente  une  inclinaison 
d'environ  1/10  à  1/12,  de  façon  à  pouvoir  donner  à  l'ex- 
trémité du  tube  la  forme  voulue.  Le  cylindre  est  animé 
d'un  mouvement  de  rotation  de  100  tours  environ  à  la 
minute,  et  il  suffit  d'y  introduire  l'extrémité  du  tube  que 
l'on  veut  travailler  pour  lui  donner  en  quelques  secondes 
la  forme  voulue.  L'ouvrier  maintient  le  tube  en  le  faisant 
poser  sur  des  supports  fixes  placés  devant  l'outil. 

Si  cet  appareil  donne  très  rapidement  à  l'extrémité  du 
tube  une  forme  conique,  il  présente  pourtant  certains 
inconvénients  qui  exigent  des  retouches.  La  moindre  ir- 
régularité sur  le  tranchant  de  la  lame,  et  il  y  en  a  tou- 
jours, produit  sur  la  surface  extérieure  du  tube  un  sillon 
circulaire  plus  ou  moins  profond.  Lorsque  l'on  introduit 
la  soudure  entre  le  tube  A  [fig,  5)  et  le  bout  de  cuivre  B, 
des  rainures  telles  que  C  empêchent  le  métal  fondu  de 
glisser  entre  les  deux  surfaces.  Il  s'y  arrête  et  ne  descend 
pas  plus  bas.  Aussi  est-il  toujours  nécessaire  de  donner 
à  rextrômitc  du  tube  un  coup  de  lime,  pour  être  bien 
sur  de  faire  disparaître  toutes  les  irré^nilarités  résultant 
du  tournage. 


DES  TUBES  A  FUMÉE  DE  LOCOMOTIVES.     393 

Tout  n'est  pas  encore  fini.  Pour  que  la  soudure  pénètre 
complètement  entre  la  surface  A  et  la  surface  B  et  qu*elle 
ne  risque  pas  de  couler  dans  Tintérieur  du  tube,  il  faut 
que  le  cône  formant  la  surface  extérieure  A  soit  un  peu 
•  plus  aigu  que  le  cône  formant  la  surface  B.  Le  contact  se 
faisant  alors  suivant  une  circonférence  C,  il  n'y  a  aucune 
perte  possible  de  soudure.  En  fait,  les  deux  surfaces  ne  peu- 
vent jamais  être  obtenues  avec  une  perfection  suffisante 
pour  que  cela  ait  lieu,  et  alors,  ou  bien  les  deux  surfaces 
s'emboitant  trop  exactement,  la  soudure  ne  peut  pas  se 
glisser  entre  elles,  ou  bien,  le  contact  n'ayant  pas  lieu 
exactement  suivant  la  circonférence  C,  la  soudure  coule 
et  vient  se  solidifier  à  l'extrémité  froide  du  tube.  Ces 
gouttes  de  métal  sont  alors  souvent  fort  difficiles  à  en- 
lever, et  non  seulement  elles  diminuent  le  diamètre  du 
tube  et  augmentent  considérablement  la  résistance  au 
passage  des  gaz,  mais  encore  elles  occasionnent  des 
pertes  de  soudure,  et  par  suite  une  augmentation  de  frais 
notable.  Pour  éviter  ces  deux  inconvénients,  on  évase 
légèrement,  au  moyen  d'un  manchon  en  acier,  l'extrémité 
du  tube  de  façon  à  lui  donner  la  forme  A,  et  en  enfonçant 
doucement  le  tube  B  sur  le  tube  A,  on  est  certain  que  le 
contact  des  deux  pièces  est  exact  tout  le  long  d'une  cir- 
conférence et  qu'en  même  temps  la  soudure  peut  péné- 
trer complètement  entre  les  deux  surfaces.  Cet  évase- 
ment  a  dû  être  considérablement  exagéré  dans  le  croquis 
pour  qu'on  puisse  s'en  rendre  compte  (fig.Q). 

2*  Préparation  des  bouts  de  tubes,  —  Les  bouts  de  cuivre 
rouge  que  l'on  emploie  ont  200  millimètres  de  long.  La 
longueur  des  bouts  de  laiton  varie  avec  la  longueur  que 
l'on  veut  donner  au  tube  ;  mais  pour  les  réparations  ordi- 
naires, quand  on  a  simplement  à  ramener  le  tube  à  sa 
longueur  primitive  après  en  avoir  afifranchi  les  deux 
boutSi  cette  longueur  varie  entre  200  et  210  millimètres. 
Les  bouts  de  tubes  sont  obtenus  en  découpant  à  la  scie 


394   NOTE  SUR  LA  PRÉPARATION  ET  LE  MONTAGE 

circulaire  d'anciens  tubes  de  laiton.  On  emploie  pour  cela 
une  scie  en  acier,  montée  sur  un  axe  horizontal  et  tour- 
nant à  raison  de  600  tours  par  minute.  Le  tube  repose 
sur  un  support  glissant  dans  une  rainure  de  façon  à  ce 
que  l'ouvrier  puisse  le  déplacer  par  rapport  à  la  scie. 
Pour  découper  un  tube  de  3", 40  à  3", 50  de  long  en 
17  tronçons  de  200  à  210  millimètres  chacun,  c'est-à- 
dire  pour  marquer  sur  le  tube  les  tronçons  et  pour  don- 
ner les  16  coups  de  scie  nécessaires,  il  faut  environ 
5  minutes. 

Les  bouts  une  fois  coupés,  on  forme  à  une  de  leurs 
extrémités  une  collerette  présentant  une  saillie  de  7  à 
8  millimètres  qui  doit  retenir  la  soudure.  Pour  les  tubes 
en  cuivre  rouge  on  fait  cette  collerette  par  estampage  à 
froid.  On  introduit  le  bout  de  tube  dans  une  matrice  A 
[fig.  7)  dont  la  longueur  peut  être  modifiée  au  moyen 
d'un  piston  B  mobile,  puis  on  évase  le  tube  en  deux  fois, 
d'abord  avec  un  mandrin  conique,  puis  avec  un  second 
mandrin  présentant  exactement  la  forme  que  doit  avoir 
la  collerette  que  Ton  enfonce  à  coups  de  marteau.  En 
pressant  sur  une  pédale  on  soulève  le  piston  B  qui  chasse 
le  tube.  Pour  les  tubes  en  laiton  la  collerette  se  fait  à 
froid,  mais  au  marteau;  le  laiton  ne  s'estampe  pas  assez 
bien  sans  un  recuit  préalable. 

L'outil  [fig,  8)  que  l'on  emploie  pour  aléser  l'extrémité 
du  bout  dans  laquelle  doit  s'engager  le  tube  est  un  cône 
à  angle  très  aigu  (1/10  à  1/12)  portant  parallèlement  à 
une  de  ses  génératrices  une  lame  tranchante.  Cet  outil 
se  fixe  sur  le  même  banc  et  absolument  de  la  même  fa- 
çon que  celui  dont  j'ai  parlé  plus  haut.  L'alésage  est 
très  vite  obtenu,  mais  on  doit  toujours  le  faire  suivre 
4'un  coup  de  lime  pour  faire  disparaître  toutes  les  irré- 
gularités. 

3*  Brasage  des  deux  pièces,  —  Les  deux  parties  du 
tube  une  fois  prêtes,  on  les  assemble  en  enfonçant  douce- 


DES   TUBES   A   FUMÉE   DE   LOCOMOTIVES.  395 

ment  le  bout  sur  le  tube  lui-même  en  ayant  soin  de  les 
placer  exactement  en  prolongement  Tun  de  l'autre.  Mais 
les  deux  parties  ne  sont  pas  alors  assez  bien  maintenues  ; 
elles  pourraient  se  séparer  pendant  le  soudage.  On  intro- 
duit dans  le  tube  une  tige  de  fer  A  [fig,  9)  présentant-en 
B  une  clavette  qui  supporte  une  rondelle  G  sur  laquelle 
repose  le  bout  du  tube.  L'autre  extrémité  du  tube  s'ap- 
puie contre  une  rondelle  D  qu'un  ressort  E  appuie  cons- 
tamment contre  elle.  L'écrou  F  permet  d'augmenter  ou 
de  diminuer  la  tension  du  ressort.  Grâce  à  cette  disposi- 
tion les  deux  parties  du  tube  G  et  H  seront  appliquées 
Tune  contre  l'autre  même  si  elles  n'ont  pas  été  bien 
assemblées  au  début.  Dans  d'autres  ateliers  on  emploie 
simplement  une  tige  a  qui  n'est  maintenue  que  par  les 
branches  A  et  c  s'appuyant  contre  la  paroi  intérieure  du 
tube.  L'assemblage  est  bon  si  on  a  enfoncé  à  fond  la  tige  a, 
mais,  dans  le  cas  contraire,  rien  ne  peut  corriger  la  faute 
de  l'ouvrier. 

Pour  faire  la  brasure,  on  suspend  verticalement  le  tube 
comme  le  montre  la  figure,  et  dans  cette  position  un 
contrepoids  doit  presque  équilibrer  le  poids  du  tube, 
puis  on  chauffe  au  rouge  le  raccord  des  deux  tubes  sur  une 
longueur  de.0",10  environ.  Cette  chauffe  est  faite  soit 
au  moyen  d'un  chalumeau  à  gaz  d'éclairage  comme  aux 
ateliers  d'Hellèmmes,  soit  comme  à  Paris,  en  employant 
les  gaz  combustibles  produits  par  un  gazogène.  L'appa- 
reil employé  à  Paris  est  un  petit  four  à  cuve  soufflé  dans 
lequel  se  trouve  une  colonne  de  coke  d'environ  0",70  de 
haut.  Les  gaz  produits  sortent  par  un  orifice  latéral  de- 
vant lequel  on  place  la  partie  du  tube  à  chauffer.  Au 
bout  de  20  à  30  secondes  le  tube  est  rouge,  on  le  retire 
du  feu  et  on  place  sur  la  collerette,  avec  une  petite  cuil- 
lère, la  soudure  à  l'état  de  grenaille  avec  un  peu  d'une 
dissolution  chaude  et  saturée  de  borax  ;  puis  on  chauffe 
de  nouveau  le  tube.  Quand  toute  la  soudure  est  fondue 


396  NOTE  SUR  LA  PRÉPARATION  ET  LE  MONTAGE 

on  en  fait  une  seconde  et  quelquefois  une  troisième  ad- 
dition, jusqu'à  ce  que  le  métal  paraisse  avoir  parfaite* 
ment  rempli  Tintervalle  qui  existait  entre  les  deux  par* 
ties  du  tube.  Grâce  aux  précautions  que  j'ai  indiquées, 
on  n'a  pour  ainsi  dire  jamais  à  craindre  que  la  soudure 
ne  coule  dans  Tintérieur  du  tube. 

On  emploie  pour  la  brasure  du  cuivre  rouge  sur  le  lai- 
ton ou  du  laiton  sur  le  laiton,  de  la  soudure  dite  soudure 
grise  n?  3,  dont  la  composition  est  50  p.  100  de  cuivre  et 
50  p.  100  de  zinc.  Elle  est  assez  fusible.  Pour  la  brasure 
du  cuivre  rouge  sur  le  fer,  la  composition  est  différente  r 
c'est  75  p.  100  de  cuivre  pour  25  p.  100  de  zinc,  et  le 
métal  obtenu  est  bien  moins  fusible. 

On  consomme  pour  la  brasure  les  poids  suivants  de 
soudure  et  de  borax  : 

Par  tube  de  100""  de  diamètre,  465*'  de  soudure 


80 

— 

425 

65 

— 

85 

55 

— 

75 

50 

— 

52 

45 

— 

42 

40 

_^ 

25 

Pour  les  tubes  dont  le  diamètre  est  compris  entre 
100  millimètres  et  55  millimètres,  on  alloue  ISOgram-» 
mes  de  borax  par  kilogramme  de  soudure,  et  pour  les 
autres  100  grammes  seulement. 

Enfin  la  consommation  en  coke  s'élève  à  environ 
l^'jSOO  par  tube. 

Une  fois  la  soudure  faite,  il  faut  enlever  la  collerette 
qui  marque  le  point  de  jonction  des  deux  tubes.  Cette 
opération  se  fait  avec  un  outil  un  peu  analogue  à  celui 
qui  sert  pour  raboter  intérieurement  les  bouts.  C'est  un 
cône,  très  ouvert  seulement,  présentant  suivant  une  sé- 
rie de  génératrices  des  lames  tranchantes  et  constituant 


j 


DES   TUBES   A   FUMÉE  DE   LOCOMOTIVES.  397 

par  suite  une  fraise  composée.  L'outil  [fig.  10)  est  monté 
sur  le  tour  et  tourne  avec  la  même  vitesse  que  ceux  dont 
j'ai  déjà  parlé  (600  tours  par  minute).  L'ouvrier  place  le 
tube  parallèlement  à  la  génératrice  horizontale  de  Toutil 
en  Tappuyant  sur  un  support  fixe  et  le  fait  tourner  sur 
lui-même,  de  façon  à  présenter  successivement  devant 
les  lames  tranchantes  les  diverses  parties  de  la  colle- 
rette. 11  ne  faut  que  quelques  secondes  pour  Tabattre 
complètement. 

Ces  diverses  opérations  terminées,  avant  d'envoyer  le 
tube  au  montage,  on  doit  l'essayer  à  la  pression  de 
20  kilogrammes  par  centimètre  carré,  comme  je  l'ai 
expliqué  plus  haut.  Ce  sont  les  ouvriers  qui  ont  fait  le 
raboutissage  qui  font  ces  essais.  Ils  sont  responsables 
de  toutes  les  fuites  à  la  soudure  et  non  de  toutes  celles 
qui  peuvent  survenir  dans  le  corps  du  tube.  Ils  ont  donc 
tout  intérêt  à  soigner  leur  travail,  et  avec  une  bonne 
équipe  d'ouvriers  le  déchet  par  suite  de  défaut  à  la  sou- 
dure n'atteint  pas  1/2  p.  100. 

Le  personnel  employé  au  raboutissage  des  tubes  est 
fort  variable  suivant  le  travail  à  faire.  L'équipe  la  plus 
simple  se  compose  de  1  soudeur  pour  2  ouvriers  prépa- 
rant les  bouts  de  tubes,  et  de  i  laveur  au  trommel;  ce 
dernier  peut  toujours  aider  ses  compagnons  pendant  les 
essais  à  la  presse. 

L'équipe  est  payée  par  tube  bon,  à  raison  de  : 

0^55  pour  le  raboutissage. 

0 ,04  pour  Fessai  à  la  presse  hydraulique. 

J'ai  déjà  indiqué  plus  haut  que  le  lavage  se  paye  à 
raison  de  0',04  par  tube,  ce  qui  fait  ressortir  &  0^63  par 
tube  le  prix  de  la  main-d'œuvre  pour  toutes  les  opéra- 
tions décrites. 

Le  gain  de  l'équipe  est  réparti  entre  ses  divers  mem- 


398     NOTE   SUR   LA   PREPARATION   ET   LE  MONTAGE 

bres  proportionnellement  aux  chiflfres  suivants  : 

5^50  pour  la  journée  du  chef  d'équipe. 
4^25  à  3S75  pour  la  journée  des  ouvriers. 

Montage  des  tubes.  —  Les  orifices  qui  sont  prati- 
qués sur  les  plaques  tubulaires  des  foyers  et  de  la  boite  à 
fumée  ne  sont  pas  cylindriques.  Ils  présentent  [fig.  11) 
une  légère  conicité,  le  sommet  du  cône  étant  dans  l'in- 
térieur de  la  chaudière.  De  cette  façon  les  tubes  sont 
bien  mieux  maintenus  que  lorsque  les  trous  sont  cylin- 
driques. Pour  les  trous  pratiqués  sur  la  plaque  de  boîte 
à  feu,  le  point  de  départ  est  le  petit  diamètre,  et  par 
suite  le  diamètre  sur  la  face  intérieure  de  cette  plaque  ; 
on  lui  donne  toujours  2  millimètres  de  moins  que  le  dia- 
mètre du  tube.  L'inclinaison  que  doit  présenter  l'orifice 
est  de  1/40  ce  qui,  pour  une  plaque  tubulaire  de  30  milli- 
mètres, donne  une  augmentation  de  diamètre  de  l^^jôO, 
ou  de  1""°,15  pour  une  plaque  de  25  millimètres.  Du 
côté  de  la  boîte  à  fumée,  on  donne  au  petit  diamètre  du 
trou  1  millimètre  en  plus  du  diamètre  du  tube.  Les  pla- 
ques ayant  de  18  à  20  millimètres,  on  obtient  pour  le 
grand  diamètre,  toujours  avec  une  inclinaison  de  1/40, 
une  augmentation  de  1  millimètre  sur  le  petit  diamètre 
du  trou.  L'introduction  des  tubes  par  la  plaque  tubu- 
laire d'avant  est  donc  facile,  grâce  à  la  différence  qui 
existe  toujours  entre  le  tube  et  Torifice  par  lequel  il  doit 
pénétrer. 

L'écartement  des  tubes  est  assez  variable.  Ainsi  pour 
ceux  dont  le  diamètre  est  de  : 

55""',  récartement  d*axe  en  axe  est  de.  .  .         78"",48 
50  —  varie  de.  .    70"",7  à  64-* 

45  —  varie  de.  .  60  à  61 

Enfin  les  trous  sur  les  deux  plaques  tubulaires  ne  se 
correspondent  pas  exactement.  L'orifice  du  tube  dans  la 


DES   TUBES   A   FUMÉE   DE   LOCOMOTIVES.  399 

boîte  à  fumée  est  en  général  à  25  millimètres  au-dessus 
de  l'orifice  dans  le  foyer  (*). 

Pour  le  montage  des  tubes  d'une  locomotive,  on  em- 
ploie 3  hommes.  C'est  à  ce  personnel  que  correspondent 
les  durées  de  travail  nécessaires  aux  diverses  opérations 
que  je  vais  indiquer,  et,  pour  préciser,  je  prendrai  pour 
exemple  le  montage  des  tubes  de  la  locomotive  2870  que 
j'ai  eu  l'occasion  de  voir  faire.  La  tubulure  comprend 
201  tubes  de  45  millimètres  de  diamètre  et  de  3°*,50  de 
Ion?  entre  les  plaques  tubulaires,  en  laiton  rabouti  en 
cuivre  rouge.  Les  tubes  que  Ton  a  employés  sont  d'an- 
ciens tubes  raboutis  en  laiton  à  une  de  leurs  extrémités. 

On  commence  par  retreindre  de  3  millimètres  le  dia- 
mètre du  bout  en  cuivre  rouge  des  tubes.  On  emploie 
pour  cela  deux  matrices  successives  ayant  la  première 
40  millimètres  de  profondeur,  la  seconde  75  millimètres. 

Le  travail  se  fait  de  la  façon  suivante  :  deux  ouvriers 
saisissent  le  tube  et  frappent  violemment  et  à  plusieurs 
reprises,  contre  le  sol,  le  bout  en  cuivre  rouge  que  l'on 
a  préalablement  engagé  dans  la  matrice.  On  doit  tou- 
jours avoir  soin  de  graisser  avec  de  l'huile  de  colza  l'in- 
térieur de  celle-ci,  pour  que  le  tube  puisse  en  sortir  faci- 
lement lorsqu'il  vient  buter  contre  le  fond.  On  soumet 
ainsi  les  tubes  à  des  efforts  extrêmement  violents  ;  aussi 
arrive-t-il  souvent  que  les  tubes  ayant  déjà  servi  s'écra- 
sent sous  ces  chocs  répétés.  Ce  travail  est  fait  par  deux 


(*)  Cette  inclinaison  est  insuffisante  pour  que  rextrémité  des 
tubes  aboutissant  à  la  plaque  de  boîte  à  fumée  soit  k  un  niveau  su- 
périeur à  celui  du  ciel  du  foyer.  Les  tubes  ne  risquent  donc  jamais 
de  sortir  de  l*eau;  et  cette  disposition  présente  les  deux  avantages 
suivants  :  on  peut  disposer  sur  la  plaque  tubulaire  de  boîte  à 
fumée,  tout  à  fait  à  la  base  de  la  chaudière,  une  série  de  bou- 
chons de  lavage,  sans  pour  cela  être  obligé  de  diminuer  le 
nombre  des  tubes,  et  de  plus  les  escarbilles,  qui  s'accumulent 
toujours  à  la  base  de  la  boîte  à  fumée,  risquent  moins  de  bou- 
cher les  orifices  de  la  rangée  inférieure  des  tubes. 


400     NOTE   SUR  LA   PRÉPARATION   ET   LE  MONTAGE 

ouvriers  ;  ils  passent  les  tubes  au  troisième,  qui  les  en- 
gage dans  la  chaudière  par  la  plaque  d*avant.  Lorsqu'il 
y  en  a  ainsi  une  trentaine  de  placés,  un  ouvrier,  s'instal- 
lant  dans  la  boite  à  feu,  engage  Textrémité  en  cuivre 
rouge  dans  les  trous  de  la  plaque  tubulaire,  pendant  que 
les  deux  autres  enfoncent  ces  tubes  à  coups  de  marteau 
jusqu'à  ce  qu'ils  s'avancent  d'environ  5  millimètres  dans 
l'intérieur  du  foyer.  Pour  éviter  de  détériorer  l'extrémité 
des  tubes  sur  laquelle  on  frappe,  on  emploie  un  mandrin 
[fig.  12),  dont  la  grosse  tête  s'appuie  également  sur  toute 
la  paroi  du  tube.  Ce  mandrin  présente  souvent  un  long 
manche,  pour  que  l'ouvrier  qui  frappe  avec  le  marteau 
puisse  travailler  en  dehors  de  la  boîte  à  fumée.  Pour  les 
tubes  situés  sur  les  bords  de  la  chaudière,  on  ne  peut 
pas  toujours  s'en  servir  ;  on  emploie  alors  le  petit  man- 
drin. Il  a  fallu  3  heures  20  minutes  pour  rétreindre  l'ex- 
trémité des  201  tubes  et  pour  les  placer  dans  la  tu- 
bulure. 

Ceci  fait,  on  régularise  la  position  des  tubes  par  rap- 
port à  la  plaque  tubulaire  du  foyer.  Ils  doivent  présenter 
de  ce  côté  une  saillie  de  5  à  6  millimètres.  L'autre  extré- 
mité des  tubes  dépasse  la  plaque  de  boite  à  fumée  de  40 
à  60  millimètres  ;  il  faut  couper  ce  bout  qui  ne  sert  à 
rien,  en  laissant  seulement  le  métal  nécessaire  pour  faire 
la  rivure,  soit  environ  4  à  5  millimètres  ;  on  trace  avec 
une  pointe  [fig.  13)  un  trait  sur  la  surface  extérieure  du 
tube  au  ras  de  la  plaque  tubulaire,  puis  on  retire  les 
tubes,  ce  qui  se  fait  très  facilement  lorsque  Ton  a  dégagé 
par  un  coup  de  marteau  l'extrémité  engagée  dans  la  boîte 
à  feu. 

Pour  le  sciage  des  tubes  en  laiton,  on  emploie  une 
scie  à  main  en  acier,  et  on  maintient  les  tubes  dans  un 
étau  poii;é  sur  un  établi  situé  près  de  la  locomotive.  Le 
métal  est  très  tendre  et  on  arrive  à  scier  de  deux  à  trois 
tubes  par  minute.  On  ne  coupe  jamais  le  tube  au  ras  da 


DES  TUBES  A  FUMÉE  DE  LOCOMOTIVES.      401 

trait,  mais  à  une  distance  de  4  ou  5  millimètres,  comme 
je  lai  déjà  dit.  Pour  les  tubes  en  fer  ou  en  métal  doux, 
cette  scie  n'est  pas  suffisante.  On  emploie  alors  une  es- 
pèce de  tour  mû  à  la  main,  avec  lequel  on  donne  un  mou- 
vement de  rotation  au  tube,  et  on  le  coupe  avec  un  outil 
porté  sur  un  petit  chariot  que  Ton  fait  avancer  à  la  main. 
Le  tube  est  engagé  dans  un  manchon  A  [fig.  14),  que 
Ton  met  en  mouvement  au  moyen  d'une  manivelle  et 
d'une  série  d'engrenages.  Le  tube  est  pincé  dans  Taxe  du 
manchon  par  trois  griffes  qui  s'avancent  ou  s'éloignent 
du  centre  absolument  comme  dans  la  iSlière  de  Sellers. 
Le  cercle  métallique  B  est  mobile  par  rapport  au  man- 
chon A,  et  c'est  en  le  faisant  tourner  dans  un  sens  ou 
dans  l'autre  que  les  mâchoires,  glissant  dans  des  rai- 
nures convenablement  disposées,  viennent  serrer  le  tube 
ou  Tabandonner.  L'appareil  est  disposé  de  façon  à  pou- 
voir saisir  les  tubes  de  45  millimètres  et  au-dessus. 
L'outil  employé  est  un  petit  tranchant  en  acier  de  1  mil- 
limètre de  large  ;  le  porte-outil  est  commandé  par  une 
manivelle  spéciale.  Avec  la  scie  à  main,  on  arrive  à 
couper  à  peu  près  deux  tubes  par  minute  ;  on  va  toujours 
beaucoup  moins  vite  avec  cet  appareil. 

Lorsque  les  bouts  de  cuivre  rouge  ont  passé  à  la  ma- 
trice, ils  sont  un  peu  écrouis  ;  aussi  doit-on  toujours  les 
recuire  avant  de  les  placer  définitivement  dans  la  chau- 
dière. Lorsque  les  tubes  sont  en  fer  ou  en  métal  doux, 
les  extrémités  que  Ton  doit  fixer  sur  les  plaques  tubu- 
laires  doivent  être,  elles  aussi,  recuites  pour  éviter  la 
formation  de  fentes  ou  de  criques  pendant  la  rivure.  Mais 
tandis  que  les  bouts  de  cuivre  peuvent  être  refroidis 
brusquement  en  les  plongeant  dans  l'eau,  il  faut  laisser 
refroidir  lentement  les  tubes  en  fer.  On  chauffe  toujours 
ces  tubes  sur  une  petite  forge  portative  et  on  n'emploie 
comme  combustible  que  du  charbon  de  bois. 

Des  trois  ouvriers  qui  sont  employés  au  montage,  l'un 


L 


402  NOTE  SUR  LA  PRÉPARATION  ET  LE  MONTAGE 

retire  les  tubes  de  la  chaudière  et  remet  en  place  ceux 
qui  sont  finis  ;  le  second  coupe  les  bouts  et  le  troisième 
s'occupe  du  chauffage.  Ce  travail  doit  être  fait  avec  ordre 
pour  être  certain  de  replacer  exactement  chaque  tube  à 
sa  place.  Il  a  fallu  environ  2  heures  un  quart  pour  faire 
subir  cette  série  d'opérations  aux  201  tubes  de  la  tubu- 
lure 2870. 

Les  tubes  une  fois  remis  en  place,  il  faut  appliquer 
fortement  leurs  extrémités  contre  les  deux  plaques  tubu- 
laires,  de  façon  à  ce  que  les  joints  soient  parfaitement 
hermétiques  et  qu'il  n  y  ait  aucune  fuite  possible.  On 
complète  cette  opération  en  rabattant  contre  la  plaque 
tubulaire  l'extrémité  du  tube  qui  la  dépasse,  de  façon  à 
former  une  véritable  rivure.  La  première  opération  se 
fait  avec  un  dudgeon;  la  seconde  se  fait  avec  un  matoir 
de  forme  spéciale.  On  a  toujours  préféré,  à  la  compagnie 
du  Nord,  ce  mode  de  travail  à  l'emploi  d'appareils  assez 
compliqués  qui  permettent  de  faire  mécaniquement  ces 
deux  opérations. 

Le  dudgeon  (fig.  15)  se  compose  essentiellement  de 
trois  galets  en  acier  trempé  maintenus  dans  une  sorte 
de  cage  à  trois  fenêtres,  de  façon  à  ce  que  chaque  galet 
puisse  déborder  un  peu  par  la  fenêtre  qui  lui  correspond. 
Entre  ces  galets  on  peut  enfoncer  une  tige  légèrement 
conique  (inclinaison  1/40).  On  introduit  la  cage  avec  ses 
trois  galets  dans  l'intérieur  d'un  tube,  puis  on  enfonce  la 
tige  conique  à  coups  de  marteau.  Ce  coin  entre  facile- 
ment et  produit  une  dilatation  du  tube  aux  points  qui 
viennent  toucher  les  galets.  En  faisant  tourner  la  tige  au 
moyen  d'un  cliquet,  on  entraîne  par  suite  du  frottement 
énergique  les  trois  galets  et  Ton  amène  ainsi  peu  à  peu 
le  diamètre  du  tube  à  égaler  celui  du  cercle  circonscrit 
aux  trois  galets.  On  comprend  facilement  qu'en  combi- 
nant le  mouvement  d'enfoncement  de  la  tige  avec  le  mou- 
vement de  rotation  de  l'appareil  entier,  on  arrive  à  appli- 


DES  TUBES  A   FUMÉE  DE   LOCOMOTIVES.  403 

quer  énergiquement  le  tube  contre  les  parois  de  l'orifice 
dans  lequel  il  pénètre.  Enfin  on  retire  facilement  l'ap- 
pareil en  faisant  tourner  Técrou  qui,  venant  buter  contre 
l'armature  de  l'appareil,  oblige  la  tige  à  reculer. 

Le  grand  avantage  du  dudgeon,  consiste  en  ce  que  tout 
en  étant  très  simple  il  permet  d'agir  énergiquement  sur 
les  tubes  sans  exiger  de  trop  grands  efforts  de  la  part  de 
l'ouvrier.  C'est  d'après  les  expériences  de  M.  Schock  (*), 
ingénieur  en  chef  de  la  marine  américaine,  celui  de  tous 
les  appareils  proposés  qui  permet  d'obtenir  la  plus  grande 
résistance  à  l'arrachement  du  tube.  Le  seul  inconvénient 
que  l'on  ait  pu  lui  reprocher  est  le  suivant  :  le  dudgeon 
est  d'autant  plus  énergique  que  la  tige  centrale  corres- 
pond à  un  angle  au  sommet  plus  aigu  ;  mais,  par  suite, 
l'augmentation  de  diamètre  du  cercle  circonscrit  aux  ga- 
lets est  d'autant  plus  petite.  Aussi,  pour  chaque  diamè- 
tre de  tube  à  air  chaud  faut-il  un  dudgeon  spécial  et, 
comme  il  y  a  une  différence  notable  entre  le  diamètre  des 
trous  des  plaques  tubulaires  d'avant  et  d'arrière,  il  faut 
encore  pour  chaque  catégorie  de  tubes  avoir  un  appareil 
spécial  pour  le  mandrinage  des  tubes  dans  la  boite  à 
fumée,  et  dans  la  boite  à  feu.  Gomme  on  a  même  restreint 
l'extrémité  des  tubes  de  ce  côté,  il  faut,  avant  d'employer 
ici  l'appareil  dudgeon,  élargir  un  peu  le  tube  en  y  enfon- 
çant à  coups  de  marteau  un  mandrin  conique.  Sans  cette 
précaution,  il  faudrait  employer  2  dudgeons  de  diamètre 
différent  pour  le  mandrinage  des  tubes  du  côté  de  la 
boite  à  feu. 

L'effort  que  l'on  peut  exercer  avec  le  dudgeon  est  tr^s 
considérable  et  il  y  a  lieu  de  se  demander  si  après  le 
mandrinage  des  200  ou  250  tubes  qui  entrent  dans  une 
tubulure  on  n'arrive  pas  à  déformer  les  plaques  tubulai- 


(•)  \ oir  Jievue  générale  des  chemins  de  fer,  février  1880, 
p.  127,  et  Engineering,  14  septembre  et  2  novembre  1877. 


404  NOTE  SUR  LA  PREPARATION  ET  LE  MONTAGE 

res.  On  peut  se  rendre  compte,  a  priori^  que  du  côté  de  la 
boîte  à  fumée,  les  déformations  doivent  être  très  peu 
sensibles.  La  plaque  est  en  tôle  de  fer  ou  d*acier  beau- 
coup plus  dure  que  le  laiton  avec  lequel  est  en  général 
formé  le  tube  ;  de  sorte  que  c'est  le  laiton  qui  doit  le 
plus  céder.  De  plus,  cette  plaque  tubulaire  est  rivée  sur 
tout  son  pourtour  par  une  forte  cornière  à  la  chaudière, 
elle-même,  formée  de  plaques  de  tôle  dont  l'épaisseur 
atteint  12  à  15  millimètres.  Pour  arriver  à  déformer  la 
plaque  tubulaire,  il  faudrait  déformer  toute  cette  arma- 
ture. 

Du  côté  de  la  boite  à  feu,  au  contraire,  c'est  avec  le 
même  métal  que  sont  faits  les  tubes  et  la  plaque  tubu- 
laire. De  plus,  cette  plaque  n'est  reliée  aux  tôles  de  la 
chaudière  que  par  une  série  d'entretoises  en  cuivre  rouge 
et  il  n'y  a  jamais  d'entretoises  dans  le  plan  même  de  cette 
plaque.  Aussi,  si  le  dudgeon  donne  des  déformations 
permanentes,  est-ce  de  ce  côté  qu'on  peut  s'en  aperce- 
voir. 

J'ai  p)i  faire  quelques  mesures  sur  les  deux  plaques 
tubulaires  de  la  locomotive  2870.  La  plaque  d'avant  était 
vieille,  celle  d'arrière  était  neuve  et  il  manquait  encore 
le  premier  rang  d'entretoises  du  côté  de  cette  plaque  tu- 
bulaire, ce  qui  devait  encore  en  faciliter  les  déformations. 
Les  mesures  ont  été  faites  au  moyen  de  jauges  en  fer.  On 
a  tracé  sur  deux  diamètres  perpendiculaires  {fiff.  16) 
des  deux  plaques  deux  coups  de  pointeau,  et  de  ce  point 
comme  centre  avec  la  jauge  pour  rayon,  on  a  tracé  un 
arc  de  cercle.  Il  était  plus  facile  d'observer  de  cette 
façon  les  dilatations  que  de  chercher  à  mesurer  avant  et 
après  le  mandrinage  la  distance  de  deux  coups  de  poin- 
teau. Sur  la  plaque  de  boite  à  fumée  il  n'y  a  eu  aucune 
déformation  appréciable  ;  les  deux  pointes  de  la  jauge  sont 
retombées  exactement  dans  leurs  logements  primitifs.  Au 
contraire,  du  côté  de  la  boite  à  feu  on  a  constaté  une 


DES  TUBES  A  FUMÉE  I)E  LOCOMOTIVES.     405 

dilatation  notable.  Suivant  le  sens  horizontal  on  a  con- 
staté un  allongement  de  2  millimètres  3/4  pour  une  lon- 
gueur de  jauge  de  970  millimètres,  et  suivant  le  sens 
vertical,  une  dilatation  de  3/4  millimètre  pour  une  jauge 
de  700  millimètres.  Le  croquis  ci-joint  indique  la  po- 
sition des  coups  de  pointeau  sur  cette  plaque.  Sans  être 
très  considérables,  ces  déformations  sont  donc  parfaite- 
ment appréciables. 

Pour  le  dudgeonnage  des  tubes,  deux  ouvriers  travail- 
lent de  chaque  côté  de  la  machine.  On  commence  toujours 
par  la  rangée  verticale  du  milieu,  et  l'on  va  progres- 
sivement par  rangée  verticale  jusqu^aux  deux  extrémités. 
De  cette  fagon,  les  déformations  se  répartissent  très  ré* 
gulièrement.  Un  bon  ouvrier  fait  environ  un  tube  par 
minute. 

Il  ne  reste  plus  qu'à  river  le  tube,  c'est-à-dire  à  ra- 
battre le  bord  du  tube  qui  dépasse  de  4  à  5  millimètres 
la  plaque  tubulaire  contre  celle-ci.  Cette  opération  est 
très  importante  pour  bien  assurer  la  liaison  exacte  entre 
le  tube  et  les  plaques  tubulaires.  Le  travail  se  fait  d'une 
façon  un  peu  différente,  suivant  que  Ton  a  à  faire  à  un 
tube  en  fer  ou  en  laiton  ou  cuivre.  Dans  ce  dernier  cas 
on  commence  par  évaser  fortement  l'extrémité  du  tube 
au  moyen  de  l'appareil  (i)  {fig.  17),  sur  la  tête  duquel  on 
frappe  à  grands  coups  de  marteau.  On  termine  la  rivure 
avec  un  matoir  présentant  en  plan  et  en  coupe  la  forme 
indiquée  (2)  qui  donne  à  la  collerette  de  laiton  ou  de  cui- 
vre la  forme  exacte  qu'elle  doit  avoir.  Il  n'est  pas  possi- 
ble d'opérer  de  cette  façon  avec  les  tubes  en  fer  ;  quel  que 
soit  le  soin  avec  lequel  on  les  recuise,  on  produirait  tou- 
jours des  criques  et  on  n'arriverait  jamais  à  avoir  une 
surface  lisse  et  unie  comme  celle  qui  caractérise  une 
bonne  rivure  pour  les  tubes  en  cuivre  ou  en  laiton.  La 
rivure  se  fait  alors  par  refoulement  [fig.  18).  On  introduit 
dans  rintérieur  du  tube  un  mandrin  conique  en  acier,  puis 

Tome  XY,  1889.  27 


406  NOTE  SUR  LA  PRÉPARATION  ET  LE  MONTAGE 

avec  le  matoir,  dont  Textrémité  présente  la  forme  (3),  on 
commence  h  refouler  le  métal  contre  le  mandrin;  on 
termine  le  bourrelet  et  on  le  régularise  avec  le  matoir  (4) 
dont  la  courbure  varie  avec  le  diamètre  du  tube  sur 
lequel  on  opère.  On  obtient  ainsi  une  très  bonne  rivure 
et  Ton  n'a  pas  à  craindre  les  criques  qui  se  produiraient 
forcément  avec  la  rivure  par  rabattement  qui  précède. 

L'emploi  de  viroles  en  acier  pour  consolider  la  rivure 
sur  la  plaque  tubulaire  du  foyer  n^est  pas  général  à  la 
compagnie  du  Nord. 

On  ne  les  emploie  que  lors  des  réparations,  soit  sur  la 
demande  du  chauffeur,  et  alors  uniquement  pour  les 
tubes  qu'il  désigne,  soit  quand  une  machine  vient  aux 
ateliers  après  un  parcours  assez  long,  bien  qu'il  n'y  ait 
pas  de  réparation  spécifiée  pour  les  tubes.  Comme  toute 
machine  qui  soru  des  ateliers  doit  être  en  bon  état  à  tous 
les  points  de  vue,  on  trouve  avantageux  de  faire  cette 
petite  réparation,  qui  évite  un  second  renvoi  de  la  ma- 
chine aux  ateliers  après  un  très  court  laps  de  temps. 

Les  viroles  que  Ton  emploie  sont  faites  en  acier  em- 
bouti; elles  ont  toujours  38  millimètres  de  longueur  et 
2  millimètres  1/3  d'épaisseur.  Elles  sont  un  peu  coniques 
et  présentent  la  même  inclinaison  1/40  que  les  trous 
pratiqués  dans  les  plaques  tubulaires.  On  les  désigne 
toujours  par  leur  plus  grand  diamètre  extérieur,  qui  est 
de  : 

36"""  pour  les  tubes  de 40"" 

41  —  45 

46  — .  50 

51  —  55 

On  a  en  plus  toute  une  série  de  viroles  intermédiaires 
pour  les  réparations,  dont  les  diamètres  varient  par  mil- 
limètre ou  demi-millimètre  depuis  35  millimètres  jusqu'à 
56  millimètres. 
On  enfonce  les  viroles  au  marteau.  Elles  doivent  tou- 


DES   TUBES   A   FUMÉE   DE   LOCOMOTIVES.  407 

jours  dépasser  le  bord  de  la  rivure  du  tube  de  3  milli- 
mètres, cela  facilite  très  souvent  leur  extraction. 

Après  avoir  parlé  de  la  pose  des  tubes,  je  n'ai  plus  que 
quelques  mots  à  dire  de  leur  extraction.  Quand  il  y  a 
une  virole,  on  commence  par  la  fendre  en  bec-d*âne,  sui- 
vant une  de  ses  génératrices.  Il  est  ensuite  facile  de  la 
faire  sortir.  On  dégage  ensuite  le  tube  sur  la  plaque  du 
foyer,  toujours  avec  le  bec-d*âne,  de  façon  à  lui  donner 
la  forme  abc  {fig.  19),  les  trois  points  a,  6  et  c  devant 
toujours  correspondre  aux  parties  de  la  plaque  les  plus 
épaisses  et  non  aux  parties  étroites  situées  entre  deux 
tubes.  Comme  par  suite  de  la  conicité  des  trous  l'extrac- 
tion est  beaucoup  plus  facile  à  l'avant,  on  se  contente  de 
déformer  le  tube  suivant  le  profil  dU  c' .  Gela  fait,  on 
repousse  avec  un  mandrin  le  tube  par  le  foyer,  et  dès 
qu'il  est  dégagé  de  quelques  centimètres  du  côté  de 
l'avant,  il  est  en  général  très  facile  à  extraire  à  bras.  Ce 
n'est  que  s*il  y  a  des  dépôts  de  tartre  trop  épais  que  l'on 
doit  employer  des  moufles  pour  l'extraire. 

Le  montage  des  tubes  est  payé  aux  ouvriers  de  l'équipe 
à  raison  de  0',30  par  tube,  défalcation  faite  des  tubes  qui 
perdent  aux  essais.  L'extraction  se  paye  0',20.  L'équipe 
de  trois  hommes  qui  travaille  actuellement  aux  ateliers 
de  la  Chapelle,  peut  monter  une  tubulure  de  201  tubes 
en  une  journée  et  demie  de  travail  et  peut  extraire  envi- 
ron 120  tubes  par  journée.  Le  salaire  est  partagé  entre 
les  trois  ouvriers  proportionnellement  aux  chiffres  sui- 
vants : 

5',50  pour  le  chef; 

5  ^00  pour  le  second  ouvrier,  qui  peut  au  besoin  remplacer  le  chef; 

4 ,00  pour  le  troisième. 

Je  donnerai  enfin  un  exemple  du  prix  de  revient  total 
d'une  tubulure  aux  ateliers  de  Paris. 
Locomotive  2821-2911. 


408     PREPARATION   ET  MONTAGE   DES   TUBES   A   FUMÉE. 

Tubulure  en  fer  raboutie  en  cuivre  rouge,  composée  de 
201  tubes  de  3" ,58  X  0,045  : 

{**  Matières,  —  201  tubes  en  fer  raboutîs  en  cuivre  rouge,  pesant 

ensemble  i.ii9  kilogr.  à  98^^0  les  100  kilogr.  .    i.884^5i 

201  viroles  à  13S50  le  cent 27  ,14 

i. 911 ',68 
2<*  Main-d'œuvre.  —  Montage  de  201  tubes  à  0^,30.  .  .         60 ,30 
30  Prais  généraux.  —  Comptés  à  60  p.  100  de  la  main- 
d'œuvre  36 ,18 

Total 2.008M6 

Pour  terminer  cette  étude,  il  faudrait  pouvoir  se  rendre 
compte  du  parcours  total  que  peut  faire  un  tube  avant 
d'être  rebuté.  Les  statistiques  de  la  compagnie  du  Nord 
sont  malheureusement  muettes  à  ce  sujet.  On  sait  seule- 
ment qu'une  tubulure  de  locomotive  est  en  moyenne  dé- 
montée après  un  parcours  de  215.000  kilomètres  environ 
et  que,  près  de  trois  fois  sur  quatre,  ce  démontage  est 
nécessité  soit  par  une  visite,  soit  par  une  réparation  de 
la  chaudière  et  non  de  la  tubulure.  On  ne  peut  pas  non 
plus  déduire  la  durée  d'un  tube  de  la  proportion  de  tubes 
neufs  employés  annuellement,  proportion  qui  s'est  élevée 
à  2,6  p.  100  en  1887  (*),  car  le  nombre  de  machines 
neuves  que  possède  la  compagnie  du  Nord  est  fort 
considérable  :  577  machines  sur  1.151  ayant  moins  do 
neuf  ans. 


(*)  En  1887,  on  a  employé  7.953  tubes  neufs,  savoir  :  4.420 
pour  les  réparations  et  3.520  pour  la  construction  de  18  ma- 
chines neuves. 


FILET  DK  SÛRETÉ  ÉTABLI  AU  PUITS  JULES  CHAGOT.    409 


NOTE 


SUR  LE  ; 


FILET  DE  SURETE  BTABU  AU  PUITS  JULES  CHAGOT 


DES  MINES  DE  BLÀNZY 


Par  M.  LEBRETON,  ingénieur  des  mines. 


Préliminaires.  —  Sauvetage  des  ouvriers  qui  tombent 
dans  les  puits  de  mines.  —  II  arrive  assez  fréquemment 
que  des  ouvriers  tombent  dans  les  puits  de  mines,  soit 
par  inadvertance,  soit  par  suite  d'une  fausse  manœuvre 
de  cage.  Pendant  les  dix  dernières  années,  de  1879  à  1888, 
il  est  arrivé  dix-huit  accidents  de  ce  genre  dans  les  exploita- 
tions du  département  de  Saône-et-Loire.  Le  plus  souvent 
l'ouvrier  victime  d'un  tel  accident  éprouve  dans  sa  chute 
des  chocs  qui  lui  causent  des  blessures  mortelles  et  l'on 
ne  trouve  plus  au  puisard  qu'un  cadavre  ;  quelquefois  ce- 
pendant ses  blessures  sont  relativement  légères  et  il 
devient  possible  de  le  sauver;  mais  elles  sont  toujours 
assez  graves  pour  amener  une  rapide  déperdition  des 
forcés,  et,  par  suite,  l'asphyxie  par  immersion  quand  il 
ne  lui  est  plus  possible  de  se  soutenir  au-dessus  des 
eaux  qui  remplissent  le  puisard. 

De  la  rapidité  du  sauvetage  dépend  donc,  en  ce  cas,  le 
succès;  malheureusement  aucun  des  moyens  dont  on 
peut  généralement  se  servir  n'est  réellement  pratique  ; 
ni  le  réglage  des  câbles,  qui,  même  dans  le  cas  le  plus 


1 


410   FILET  DE  SÛRETÉ  ÉTABLI  AU  PUITS  JULES  CHAGOT 

favorable,  quand  on  dispose  d'une  bobine  folle,  exige  tou- 
jours en  fait  au  moins  quinze  à  vingt  minutes,  c'est-à- 
dire  un  temps  incomparablement  trop  long;  ni  la  descente 
le  long  du  guidage  ou  au  moyen  de  cordes,  qui  peut  être 
tentée  concurremment  avec  le  réglage  des  câbles  et  qui 
est,  il  est  vrai,  plus  rapide  que  lui,  mais  qui  n'est  pas 
toujours  possible  et  qui  demande  des  hommes  d'une  rare 
énergie,  ne  sont  suffisants. 

Établissement  d'échelles  pour,  aller  au  puisard.  — 
Pour  permettre  cependant  de  porter  utilement  secours 
aux  victimes  de  ces  accidents ,  un  arrêté  du  préfet  de 
Saône-et  Loire,  du  30  décembre  1876,  a  prescrit  réta- 
blissement dans  tous  les  puits  de  mines  du  département 
d^échelles  en  fer,  verticales,  appliquées  contre  le  pare- 
ment du  puits  et  allant  de  la  recette  la  plus  profonde  au 
niveau  le  plus  bas  que  les  eaux  prennent  habituellement 
dans  le  puisard. 

limitation  à  25  mètres  de  la  hauteur  des  échelles,  — 
Il  est  ainsi  possible  d'arriver  à  portée  du  malheureux  et 
de  le  soutenir  en  attendant  qu'on  ait  pu  régler  les  câbles 
et  descendre  avec  la  cage  ;  mais  ce  moyen  lui-même  de- 
vient illusoire  à  cause  du  temps  qu'il  exige  et  d«  danger 
même  qu'il  présente,  si  Ton  est  obligé  de  donner  à  ces 
échelles  une  trop  grande  longueur;  il  arrive  assez  fré- 
quemment, en  effet,  que,  pour  explorer  le  terrain  le  plus 
loin  possible  en  profondeur,  pour  avoir  des  richesses  re- 
connues d'avance  ou  pour  préparer  des  travaux  d'avenir, 
le  foncage  d'un  puits  est  poussé  assez  loin  dans  le  mur 
de  la  couche  ou  des  couches  dans  lesquelles  est  faite 
l'exploitation  ,  de  manière  que  la  dernière  recette  du 
puits  se  trouve  à  une  grande  hauteur  au-dessus  du  fond. 
C'est  ainsi  que  la  Compagnie  de  Blanzy  a  dans  ses  puits 
des  puisards  dont  la  profondeur  atteint  120  et  150  mè- 


DES   MINES   DE   BLANZY.  411 

très;  l'un  d'eux,  celui  du  puits  Saint-Louis,  arrive  même 
à  325  mètres.  Il  était  évident  qu'on  ne  pouvait  pas  impo- 
ser l'établissement  d'échelles  aussi  démesurées  qui  n'au- 
raient été  d'aucune  utilité,  et  un  nouvel  arrêté  préfec- 
toral, du  7  juin  1886,  autorisa  la  Compagnie  de  Blanzy  à 
limiter  à  25  mètres  la  longueur  des  échelles  à  établir 
dans  ses  puits. 

Ainsi,  pour  les  puisards  de  faible  profondeur,  c'est- 
à-dire  au-dessous  de  25  mètres,  la  question  était  réso- 
lue, dans  la  limite  du  possible,  par  l'emploi  d'échelles 
fixes;  mais  pour  les  puisards  profonds,  c'est-à-dire  au- 
dessus  de  25  mètres,  elle  restait  entière. 

Instcdlation  faite  par  la  Compagnie  de  Blanzy,  — 
Sur  la  demande  du  service  local  des  mines,  la  Compagnie 
de  Blanzy  a  étudié,  pour  le  puits  Jules  Ghagot,  dont  le 
puisard  a  120  mètres,  et  réalisé  d'une  manière  qui  nous 
parait  satisfaisante,  une  installation  qui  a  pour  but  de 
prévenir  les  chutes,  ou  du  moins  de  retenir  les  corps 
des  ouvriers  qui  pourraient  venir  à  tomber  dans  le 
puits. 

Description  de  t installation.  —  Les  fig.  I,  2  et  3  de 
la  PI.  I"V  représentent  l'ensemble  de  cette  installation, 
dont  la  partie  essentielle  est  un  filet  en  câbles  métalli- 
ques, établi  à  deux  mètres  au-dessous  des  taquets  d'ar- 
rêt de  la  dernière  recette,  qui  est  à  330  mètres. 

Le  filet  que,  sur  la  coupe  CD,  fig.  3,  on  voit  dans  sa 
position  verticale  après  qu'il  a  été  détaché  pour  laisser 
passer  les  cages  à  eau,  est  à  mailles  carrées  de  10  centi- 
mètres de  côté.  Il  est  construit  au  moyen  de  câbles  en 
fil  d'acier  galvanisé  de  Firminy,  n*  1 1,  résistant  à  150  ki- 
logrammes par  millimètre  carré.  Ces  câbles  sont  compo- 
sés les  uns  de  20,  les  autres  de  18  fils  ;  cette  différence 
^e  composition  a  d'ailleurs  été  reconnue  inutile.  Aux 


412  FILET  DE  SÛRETÉ  ÉTABLI  AU  PUITS  JULES  CHAGOT 

sommets  des  mailles,  les  câbles  longitudinaux  (c'est^à- 
dii'e  allant  de  l'un  à  l'autre  des  points  de  suspension)  et 
les  câbles  transversaux  sont  assemblés  au  moyen  de 
fortes  ligatures  en  fil  d'acier  galvanisé  ;  en  chaque  point 
d'ailleurs  l'un  des  câbles  traverse  l'autre  dont  les  torons 
sont  écartés  et  s'opposent  par  lem*  torsion  à  son  dépla^ 
cément,  tandis  que  le  câble  qui  est  traversé  peut  glisser 
sans  rencontrer  le  même  obstacle.  Pour  assurer  com- 
plètement le  maintien  de  la  forme  des  mailles,  il  aurait 
fallu  pouvoir  en  chaque  point  entrelacer  les  torons  des 
deux  câbles ,  mais  les  difficultés  que  présente  dans  ce 
cas  la  construction  ne  l'ont  pas  permis,  et  l'on  a  dû  se 
borner  à  la  fixer  le  mieux  possible  en  faisant  passer  à  l'in- 
térieur des  autres  les  câbles  transversaux  moins  bien 
assujettis  et  plus  sujets  à  se  déplacer  en  cas  de  choc. 

Le  filet  est  entouré  d'un  cadre  constitué  par  un  câble 
de  27  millimètres  de  diamètre,  composé  de  133  fils;  ce 
cadre  presque  carré  a  2",60  sur  2",70. 

Ainsi  construit,  le  filet  est  suspendu,  par  des  verrous, 
à  deux  moises  opposées  S,  S' placées  immédiatement  au- 
dessous  du  châssis  d'arrêt  de  la  recette  à  330  mètres. 
Le  cadre  porte,  sur  deux  côtés  opposés,  des  pattes  de 
4iuspension  obtenues  en  repliant  le  câble  sur  lui-même 
de  manière  à  former  des  boucles  dans  lesquelles  sont 
logés,  pour  les  tenir  ouvertes,  des  anneaux  en  fer.  La 
longueur  totale  du  filet,  d'axe  en  axe  de  ces  anneaux,  est 
de  3°,300;  son  poids  n'est  que  de  130  kilogrammes  (*). 
Les  moises  auxquelles  il  est  suspendu  ont  0",25/0"',25 
d'équarissage  et  3°',75  de  portée.  Elles  sont  munies  de 


(*)  On  a  décidé,  d'après  les  résultats  de  l'expérience,  d'appor- 
ter à  ce  dispositif  des  modifications  qui  portent  le  poids  du  filet 
à  150  kilogramnies.  Le  cadre  est  agrandi;  il  a  ^"'yîO  sur  3"',30; 
les  pattes  de  suspension  sont  supprimées  et  remplacées  par  des 
pièces  de  fer  à  double  anneau  ;  dans  l'un  passe  le  cadre  même 
du  filet,  dans  l'autre  on  introduit  le  verrou. 


DES   MINES  DE   BIANZT.  413 

ferrures  F  sur  lesquelles  s'appuient  les  verrous  qui  sup- 
portent le  filet.  La  fig,  4  représente  à  grande  échelle 
Tune  de  ces  ferrures  avec  le  verrou  et  la  patte  de  sus- 
pension qu'il  soutient.  D'axe  en  axe  des  verrous ,  la  dis- 
tance n'est  que  de  3  mètres  ;  la  longueur  totale  du  filet, 
d'axe  en  axe  des  anneaux,  étant  de  3'",30,  le  filet  prend 
une  légère  courbure. 

Manoeuvre  du  filet.  —  La  manœuvre  à  faire  pour 
enlever  et  pour  remettre  en  place  le  filet ,  nécessaire 
lorsqu'on  a  besoin  d'aller  au  puisard  pour  épuiser  les 
eaux  s'opère  de  la  manière  suivante  :  on  fait  passer  sur 
les  poulies  P,  de  petits  câbles  que  Ton  attache  au  filet , 
que  Von  amarre  pendant  qu'on  enlève  les  verrous,  et  qui 
servent  à  le  faire  descendre  ensuite  doucement  jusqu'à 
ce  qu'il  pende  verticalement  contre  le  parement  opposé 
du  puits  ;  on  les  détache  ensuite  ;  dans  cette  position,  le 
filet  est  en  retrait  de  0™,30  sur  le  plan  vertical  des  faces 
intérieures  des  moïses,  et  ne  peut  en  aucune  façon  être 
atteint  par  les  bennes  qui  circulent  dans  le  puits  ;  on  le 
fixe  d'ailleurs  au  moyen  d'agrafes.  Pour  le  mettre  en 
place,  on  rattache  au  cadre  les  petits  câbles  de  ma- 
nœuvre et  on  le  tire  jusqu'à  hauteur  convenable;  puis, 
après  avoir  amarré  les  câbles  qui  le  soutiennent,  on  place 
successivement  les  verrous.  C'est  à  Texécution  de  ces 
manœuvres  que  servent  les  planchers  MN,  M'N',  M^N, 
que  l'on  voit  sur  les  coupes  {fig.  2  et  3).  Chacune  d'elles 
ne  demande  pas  plus  de  dix  minutes  à  deux  hommes. 
Elles  sont  faites  tous  les  jours  depuis  plus  de  deux  ans 
au  puits  Jules  Chagot,  et  s'effectuent  avec  beaucoup  de 
facilité. 

Dépenses  dinstallation.  —  Nous  ajouterons  enfin  que  le 
prix  d'achat  du  filet  est  de  500  à  600  francs,  et  que  son  ins- 
tallation  dans  le  puits  a  coûté  de  premier  établissement, 


1 


414  FILET  DE  SÛRETÉ  ÉTABLI  AU  PUITS  JULES  CHAGOT 

pour  travaux  divers ,  pose  de  moïses,  établissement  de 
planchers,  etc.,  à  peu  près  la  même  somme,  soit  envi> 
ron  600  francs. 

Telle  est,  d'une  manière  succincte,  l'installation  du 
filet  de  sûreté  du  puits  Jules  Ghagot  ;  les  fig,  1 ,  2,  3 
et  4  de  la  PI.  IV  compléteront  iiotre  description  et  per- 
mettront de  se  rendre  compte  des  détails  que  nous  n'a- 
vons pu  donner. 

Accidents  survenus  depuis  r installation  du  filet,  — 
Le  filet  n'a  pas  encore  été  mis  à  l'épreuve  dans  des  acci- 
dents de  personnes,  mais  il  Ta  été  dans  des  accidents  de 
matériel,  dans  lesquels  il  s*est  très  bien  comporté  et  a 
rendu  déjà  de  réels  services. 

Le  15  mai  1887,  la  cage  étant  arrivée  sur  les  taquets 
de  la  recette  avec  une  vitesse  un  peu  trop  grande,  la  vio- 
lence du  choc  détermina  le  mouvement  du  système  de 
manœuvre  et  la  rentrée  des  taquets  ;  un  léger  excès  de 
câble  se  trouvant  déroulé,  la  cage  put  tomber  dans  le 
filet  d'une  hauteur  de  deux  mètres  environ;  le  filet  ré- 
sista parfaitement;  l'avarie  fut  légère  et  promptement 
réparée.  Peut-être  sans  la  présence  du  filet  le  choc  eût-il 
pu  rompre  le  câble  et  causer  un  accident. 

Trois  jours  après,  le  18  mai,  on  remontait  au  jour  un 
chariot  avarié  qu'on  ne  pouvait  faire  entrer  dans  la  cage, 
et  que,  pour  cette  raison,  on  avait  amarré  au-dessous. 
La  cage  montante  était  arrivée  à  environ  70  mètres  du 
jour  lorsque,  l'amarre  ayant  glissé,  le  chariot  échappé 
vint  couper  les  barres  d'attelage  de  la  cage  inférieure 
qui  tomba,  dès  lors,  dans  le  filet  d'une  hauteur  d'environ 
70  mètres.  La  cage  était  vide,  mais  son  poids  est  déjà 
de  2.700  kilogrammes;  celui  du  chariot  vide  est  de 
300  kilogrammes,  en  sorte  que  le  filet  a  eu  à  supporter 
le  choc  d'un  poids  [de  3.000  kilogrammes  tombant  d'une 
hauteur  de  70  mètres  (sans  tenir  compte  de  la  force  vive 


DES   MINES   DE    BLANZY.  415 

acquise  par  le  chariot  dans  sa  chute  sur  une  hauteur  de 
200  mètres).  Le  filet,  bien  que  très  endommagé,  a  bien 
résisté  ;  une  seule  attache  était  brisée  ;  dans  le  corps 
même  du  filet  aucun  des  câbles  n'était  rompu  ;  il  a  été 
cependant  nécessaire  de  le  changer  ainsi  qu'une  moise 
latérale  qui  avait  été  brisée  ;  mais  le  chariot  et  la  cage 
sont  restés  suspendus,  et  celle-ci  a  pu  être  utilisée  après 
quelques  légères  réparations,  au  lieu  que  si  elle  fût 
tombée  au  puisard,  la  valeur  de  ce  qu'on  eût  pu  en  tirer 
eût  été  à  peu  près  nulle  ;  Téconomie  réalisée  sur  le  ma- 
tériel, et  sur  les  réparations  qu'il  eût  fallu  faire  dans  le 
puits  si  la  cage  était  tombée  au  puisard,  et  celle  qui  ré- 
sulte de  ce  que  Ton  a  évité  une  perte  de  temps  notable, 
compensent  et  au  delà  la  dépense  nécessitée  par  le  chan- 
gement du  filet  ;  il  suffit,  en  effet,  de  comparer  le  mon- 
tant de  cette  dépense,  qui  peut  être  évaluée  à  environ 
700  francs,  et  la  valeur  d'une  cage  qui  est  de  2.000  francs 
pour  se  rendre  compte  de  l'avantage  qui  en  résulte. 

Enfin,  au  mois  d'août  1888,  un  chariot  plein  de  rem- 
blais, tombait  de  l'orifice  du  puits,  c'est-à-dire  d'une 
hauteur  de  330  mètres,  dans  le  filet  où  il  restait  sus- 
pendu. Le  filet  n'éprouvait  pas  d'avarie  sérieuse. 

Conclusions.  —  Ces  trois  accidents,  dans  lesquels  le 
filet  a  bien  résisté  à  des  chocs  violents  permettent  de 
conclure  à  son  efficacité.  Aucun  accident  dans  sa  ma- 
nœuvre, ni  dans  son  agencement,  n'a  apporté  un  obstacle 
quelconque  au  fonctionnement  de  l'extraction  dans  le 
puits;  il  ferme  le  puits  d'une  manière  suffisante  sans 
empêcher  l'air  de  descendre  pour  l'aérage  des  travaux 
inférieurs  en  préparation;  enfin,  sa  légèreté,  la  facilité 
de  sa  manœuvre,  et  sa  solidité  font  qu'il  est  capable  de 
rendre  des  services  sérieux  même  au  point  de  vue  des 
accidents  de  matériel. 

La  Compagnie  de  Blanzy  a  décidé  d'installer  des  filets 


1 


416  FILET  DE  SÛRETÉ  ÉTABLI  AU  PUITS  JULES  GHAGOT* 

de  sûreté  semblables  à  celui  du  puits  Jules  Ghagot  dans 
quatre  autres  de  ses  puits  d*extractioii  qui  ont  des  pui- 
sards profonds  ;  celui  du  puits  Saint-Louis  dont  le  puisard 
a  325  mètres  au-dessous  de  la  recette,  vient  d'être 
récemment  mis  en  place. 


i 


PROCÉDÉ  DE  RÉaLAGE  PAR  L*ElfPLOI  DU  GOURANT.    417 


NOTE 


SCR    UN 


PROCÉDÉ  DE  RÉGLAGE,  PAR  L'EMPLOI  DU  COURANT 

APPLICABLE 

A  GERTAINBS  INSTALLATIONS  DE  TRANSMISSIONS  DE  FORGE 


Par  M.  DB  BOVET, 

Ancien  élève  de  TÊcoIe  des  ihines  de  Paris. 


L'établissement  d*une  transmission  de  force  à  distance 
au  moyen  de  machines  dynamo-électriques  est  devenue 
chose  simple  s'il  s'agit  de  demander  à  la  réceptrice  un 
travail  régulier  :  le  problème  se  complique  dès  que  Ton 
veut  produire  un  travail  variable  et  plus  encore  si  Ton 
veut  réaliser  un  travail  intermittent. 

Cette  dernière  hypothèse  correspond  cependant,  entre 
autres ,  à  un  cas  intéressant,  celui  des  machines  employées 
à  Textraction  de  minerais  soit  sur  un  plan  incliné,  soit  dans 
un  puits  vertical.  L'emploi  des  transmissions  électriques 
pour  des  travaux  de  cette  nature  peut  être  souvent  recom- 
mandable,  non  seulement  quand  il  s'agit  de  transporter 
au  fond  d'une  mine,  pour  le  iservice  de  quelque  remontée 
intérieure,  la  force  d'un  moteur  placé  au  jour,  mais 
même  pour  l'installation  du  puits  d'extraction  principal. 
Leur  très  grande  souplesse  peut,  en  effet,  souvent  faci- 
liter singulièrement  1*  appropriation  de  quelque  chute 
d*eau  voisine  du  puits  et,  d'autre  part,  leur  grande  ca* 


1 


418  PROGÉDÉ  DE  RÉGLAGE  DE  TRANSMISSIONS  DE  FORGE 

pacité  de  transmission  sous  un  poids  relativement  res- 
treint, peut  conduire  à  les  utiliser  dans  les  régions  d'accès 
dijQicile.  Il  n'est  donc  pas  sans  intérêt  d'examiner  à  quelles 
conditions  elles  se  prêteront,  d'une  façon  satisfaisante^ 
à  ce  mode  d'emploi. 

En  fait,  un  service  d'extraction  comporte  une  série  de 
périodes  d'activité  correspondant  à  la  montée  des  bennes 
ou  des  wagons,  séparées  par  des  temps  d'arrêt  durant 
lesquels  il  n'y  a  aucun  travail  à  produire.  Avec  un  moteur 
ordinaire  l'arrêt  du  treuil  est  obtenu  par  l'arrêt  du  mo- 
teur ;  il  n'en  peut  plus  être  de  même  avec  une  transmis- 
sion électrique  :  le  moteur  et  la  génératrice  seront  néces- 
sairement éloignés  du  puits  et  un  service  d'extraction 
exige  une  trop  grande  précision  de  manœuvre  pour  que 
l'on  songe  à  la  réaliser  en  opérant  à.  grande  distance  et 
hors  de  vue. 

On  ne  pourra  donc  arrêter  le  treuil  et  faire  à  la  bouche 
du  puits  les  manœuvres  nécessaires  pour  le  chargement 
et  le  déchargement  qu'en  agissant  sur  la  réceptrice,  et 
Ton  devra,  soit  :  1**  employer  un  commutateur  pour  retirer 
à  volonté  la  réceptrice  du  circuit,  soit  2®  avoir  un  sys- 
tème quelconque  d'embrayage  et  de  débrayage  sur  les 
organes  de  commande  du  treuil  par  la  réceptrice.  A  l'au- 
tre extrémité  de  la  ligne,  le  moteur  et  la  génératrice 
seront  en  marche  continue  et  soumis  à  un  régime  tout 
spécial  :  le  moteur  aura  à  fournir  pendant  la  montée  des 
bennes  un  travail  qui  pourra  être  considérable  dans  le 
cas  d'une  extraction  importante,  tandis  que  pendant  les 
arrêts  des  bennes  il  travaillera  en  pure  perte,  complète- 
ment à  vide  si  on  coupe  le  circuit,  et  ne  rencontrant,  si 
on  débraie,  d'autre  résistance  que  celle  qui  sera  créée 
par  la  rotation  de  la  réceptrice. 

Nous  laisserons  de  côté  la  solution  qui  consisterait  dans 
l'emploi  de  deux  batteries  d'accumulateurs,  l'une  en 
chargement  absorbant  le  travail  de  la  génératrice,  Tau- 


PAR  l'emploi  du  courant.  419 

tre  en  décharge  intermittente  actionnant  la  réceptrice.  Elle 
serait  d'autant  plus  séduisante  en  théorie  qu'elle  condui- 
rait aux  capacités  et  partant  aux  prix  minimums  pour  la 
génératrice  et  le  moteur  dont  le  travail  continu  serait 
utilisé  entièrement  ;  mais  en  Tétat  actuel  de  l'industrie 
des  accumulateurs,  elle  doit  être  considérée  comme  au 
moins  prématurée. 

Les  accumulateurs  électriques,  impraticables  actuelle- 
ment, pourraient  être  remplacés  par  des  accumulateurs 
hydrauliques.  La  réceptrice,  en  ce  cas,  agirait  sur  un  jeu 
de  pompes  de  refoulement  et  l'eau  sous  pression  serait 
employée  au  moyen  d'un  moteur  approprié  h  la  manœu- 
vre du  treuil.  Il  y  a  Ih,  évidemment,  une  solution  abso- 
lument pratique,  mais  elle  conduit  à  un  matériel  beau- 
coup plus  considérable  et  compliqué,  beaucoup  plus  lourd 
surtout;  elle  a,  d'autre  part,  il  est  vrai,  l'avantage  de 
placer  les  dynamos  dans  des  conditions  de  fonctionne- 
ment excellentes,  puisqu'elles  n'auraient  à  produire  qu'un 
travail  parfaitement  régulier. 

Selon  les  cas,  selon  surtout  les  conditions  locales,  elle 
pourra  être  acceptée  ou  repoussée,  mais  son  adoption 
n'entraînerait  du  moins  aucune  difficulté  spéciale.  Nous 
ne  la  citons  que  pour  mémoire  :  elle  ne  correspond  pas, 
en  effet,  au  problème  que  nous  avons  en  vue.  Dans  une 
installation  ainsi  comprise,  ce  n'est  pas  la  transmission 
électrique  qui  est  chargée  du  travail  d'extraction,  tandis 
que  nous  nous  proposons  d'examiner  comment  il  serait 
possible  d'y  employer  directement  les  dynamos,  sans  au- 
cun intermédiaire,  malgré  les  conditions  anormales  dans 
lesquelles  noua  avons  vu  que  se  trouverait  placé  l'ensem- 
ble de  Tinstallation. 

Cette  installation^  telle  qu'elle  a  été  définie  plus  haut, 
comporte  :  à  une  des  extrémités  de  la  ligne  une  généra- 
trice et  un  moteur  quelconque  (en  l'espèce  ce  sera  géné- 
ralement un  moteur  hydraulique,  roue  ou  turbine)  qui 


420   PROCÉDÉ  DE  HÉGLÂ6E  DE  TRANSMISSIONS  DE  FORGE 

seront  maintenus  constamment  en  marche  et  dont  il  y 
aura  lieu  de  chercher  à  conserver  la  vitesse  constante  ;  à 
l'autre  extrémité  une  réceptrice  actionnant  de  façon  quel- 
conque, par  courroie,  friction  ou  engrenages,  un  treuil 
d'extraction.  Si  Tarrét  du  treuil  est  obtenu  par  une  rup- 
ture de  circuit,  cette  génératrice  sera  au  repos  pendant 
les  arrêts  ;  si  on  arrête  au  moyen  d'un  débrayage,  la  ré- 
-ceptrice,  restée  en  circuit,  continuera  à  tourner  et  il  y  aura 
lieu  pour  elle  aussi  de  chercher  à  conserver  sa  vitesse 
constante  malgré  la  tendance  qu'elle  aura  à  s'emballer, 
ne  fût-ce  que  pour  n'avoir  pas,  au  moment  de  la  remise 
en  marche  pour  le  voyage  suivant,  à  faire  des  embrayages 
sur  des  arbres  animés  de  vitesses  excessives. 

Ainsi  posé,  le  problème  comporte  une  solution  simple 
«t  évidente  :  on  peut,  au  moment  de  l'arrêt  des  bennes, 
introduire  en  circuit  une  résistance  électrique  capable 
d'absorber,  soit  la  totalité  du  travail  transmis  par  la  gé- 
nératrice durant  les  périodes  de  marche,  soit  ce  même 
travail  diminué  de  la  quantité  nécessaire  pour  maintenir 
à  sa  vitesse  de  régime  la  dynamo  réceptrice  au  cas  où 
celle-ci  serait  maintenue  en  circuit.  On  conserve  de  la 
sorte  un  travail  total  constant  pour  les  différentes  pério- 
des, ce  qui  est  une  bonne  condition  pour  les  dynamos,  et 
l'on  y  arrive  sans  avoir  à  recourir  à  l'emploi  d'aucun  ré- 
gulateur :  au  poùit  de  vue  de  la  simplicité  de  l'instal- 
lation, c'est  un  avantage  manifeste,  mais  cette  manière 
de  procéder  présente  par  ailleurs  bien  des  inconvénients. 
Elle  conduit  en  somme  à  perdre  systématiquement  une 
grande  quantité  du  travail  produit  par  le  moteur,  parfois 
la  plus  grande  partie  :  pour  un  puits,  par  exemple,  qui 
aurait  60  mètres  de  profondeur  et  où  le  service  serait 
réglé  à  raison  de  un  voyage  toutes  les  cinq  minutes  et  à 
une  vitesse  de  1  mètre  pour  la  montée  des  bennes,  l'en- 
semble des  périodes  de  repos  représenterait  les  4/5  de  la 
journée.  Ce  serait  donc,  en  ce  cas,  les  4/5  du  travail 


PAR  l'emploi  du  courant.  421 

demandé  au  moteur  qu'il  faudrait  s'ingénier  à  détruire  dans 
des  rhéostats.  Gela  peut  être  admissible  dans  quelques 
cas  exceptionnels,  par  exemple  dans  des  exploitations 
comme  celles  des  environs  de  Diamantina(*),  qui  ne  se  peu- 
vent faire,  dans  le  lit  des  rivières,  qu'après  qu'on  a  dérivé 
ces  rivières  et  créé,  en  faisant  une  dérivation  obligatoire, 
une  force  motrice  beaucoup  plus  que  suffisante  pour  tous 
les  besoins.  Mais,  en  général,  il  aura  fallu  pour  avoir 
une  chute  d'eau,  exécuter  des  travaux  coûteux  et  Ton 
aura  intérêt  à  ne  pas  se  mettre  dans  le  cas  de  les  établir 
pour  un  débit  supérieur  à  la  force  dont  on  a  besoin.  A 
fortiori,  si  le  moteur  est  une  machine  à  vapeur,  y  a-t-il 
avantage  à  ne  pas  lui  faire  dépenser  un  travail  superflu. 

De  plus,  tout  le  matériel  travaillant  toujours  à  plein, 
se  trouve  soumis  à  une  fatigue  et  à  une  usure  excessives 
eu  égard  à  l'utilisation  que  l'on  en  fait. 

Enfin,  et  c'est  peut-être  là  l'inconvénient  le  plus  grave, 
la  dynamo-génératrice  au  moins,  toujours  à  pleine  mar- 
che, s'échauffe  bien  inutilement.  Cet  échauffement  doit 
être  accepté  quand  la  nature  de  Tinstallation  l'exige, 
mais  comme  il  devient  facilement  excessif,  surtout  dans 
les  pays  chauds,  il  ne  serait  que  naturel  de  chercher  à 
l'éviter  dans  le  cas  qui  nous  occupe,  puisqu'il  est  pro- 
duit en  pure  perte. 

En  résumé  donc  cette  manière  d'opérer,  si  elle  est 
acceptable  dans  quelques  cas  exceptionnels  où  l'on  a 
uno  force  surabondante  et  où  l'on  peut  désirer  réduire 
l'installation  à  un  maximum  de  simplicité,  présentera  en 
général  trop  d'inconvénients  pour  être  admise. 

Du  moment  que  le  but  à  atteindre  est  uniquement  de 
conserver  l'ensemble  des  appareils  à  leur  vitesse  de 
régime  pendant  les  arrêts  des  bennes  et  que  le  travail 
produit  par  le  moteur  durant  les  repos  du  treuil  doit  être 


(')  Voir  Annales  des  mines,  livraison  de  mai-juin  1884. 
Tome  XV,  1889.  f8 


422  PROCEDE  DS  REGLAGX  DE  TRANSMISSIONS  DE  FORCE 

perdu,  OR  doit  éyidemmeiit  chercher  à  rendre  ce  travail 
aussi  faible  que  possible,  et  le  programme  à  remplir 
peut  s'énoncer  ainsi  : 

Un  moteur  quelconque  produisant,  pour  une  transmis* 
sion  électrique  desservant  un  treuil  d*extraetion,  un  tra- 
vail de  A  chevaux  durant  la  montée  des  charges,  on  ne 

A 

lui  demandera,  durant  les  arrêts,  que  —  chevaux  qui  seront 

absorbés  par  une  résistance  électrique  convenable  :  n  sera 
aussi  grand  que  possible,  limité  uniquement  par  la  con- 
dition de  laisser  à  la  machine  la  quantité  d'énergie  né- 
cessaire pour  que  sa  vitesse  de  régime  soit  bien  stable. 
On  aurait  ainsi  l'avantage  de  réduire  au  minimum  toote 
dépense  inutile  d'énergie,  d'atténuer  la  fatigue  du  maté- 
riel et  surtout  de  réduire  considérablement  réchauffe- 
ment des  dynamos  puisque,  pour  tout  le  temps  corres- 
pondant aux  périodes  d'arrêt  du  treuil,  elles  seront 
parcourues  par  un  courant  correspondant  à  un  travail 
beaucoup  moindre  que  celui  qui  y  circule  pendant  la 
montée  des  bennes. 

Voyons  comment  et  dans  quelle  mesure  il  est  possible 
de  réaliser  ce  programme.  Nous  examinerons  successi- 
vement: 1^  Le  cas  où  l'on  arrête  le  treuil  en  retirant  la 
réceptrice  du  circuit;  2^  le  cas  où  la  réceptrice  étant 
maintenue  en  circuit,  le  treuil  est  arrêté  ou  mis  en 
marche  au  moyen  d'un  système  d'embrayage  quelconque. 

1*'^  cas.  — 11  suffira,  en  ce  cas,  de  munir  le  moteur  d'an 
bon  r^ukteur;  au  moment  on  l'on  retirera  la  réceptrice 
du  circuit,  on  refermera  ce  cireuit  sur  une  résistance 
établie  {ea  tenant  compte  des  résistances  passives  de 
Tensembie  des  machimes  en  marche)  d'après  la  quantité 
de  travail  que  l'on  veut  conserver  durant  les  arrêts  des 
bennes,  et  le  régulateur  du  moteur  ^ra  jusqu'à  ce  que 
réquiUbre  soit  rétabli  pour  les  conditions  de  travail  cor- 
respondant à  cette  période. 


PAR  l'emploi  du  courant.  423 

Il  sera  bon  que  le  régulateur  employé  ait  une  très 
grande  amplitude  pour  que  n  soit  aussi  grand  que  possi- 
ble. Il  faudra  surtout  qu*il  ait  une  action  très  rapide.  Les 
changements  de  régime  seront,  en  effet,  de  par  la  nature 
même  du  travail  à  produire,  extrêmement  fréquents,  et 
chacun  des  deux  états,  de  travail  maximum  et  de  travail 
minimum,  ne  sera  établi  que  pour  une  durée  très  courte. 
L'avantage  qu'on  peut  attendre  de  Temploi  du  régulateur 
deviendrait  illusoire  si  cet  appareil  se  réglait  lentement 
et  en  exigeant  un  temps  comparable  à  celui  pour  lequel 
un  de  ces  deux  états  de  régime  doit  être  établi.  Il  faudra 
donc  de  toute  nécessité,  rechercher  un  appareil  aussi 
rapide  que  possible  ;  plus  il  sera  rapide,  plus  on  appro- 
chera du  but  que  Ton  a  voulu  atteindre. 

Un  pareil  réglage  est  assez  facile  à  réaliser  avec  des 
machines  à  vapeur  ;  avec  des  turbines,  ce  sera  encore 
relativement  facile  si  ces  turbines  sont  petites  et  ont  une 
grande  vitesse  (et  c'est  justement  ce  qu'il  faut  rechercher 
pour  la  commande  des  dynamos)  ;  ce  sera  plus  difficile 
avec  des  roues,  surtout  avec  des  roues  puissantes  et  par 
conséquent  de  grandes  dimensions.  Il  n'est  besoin,  il  est 
vrai,  de  donner  au  vannage  qu'un  faible  déplacement 
puisque  la  levée  totale  est  faible,  mais  ce  vannage  de- 
vient, avec  les  grandes  roues,  tellement  lourd  que  même 
ce  faible  déplacement  peut  être  malaisé  à  obtenir  rapi- 
dement. Et  pourtant,  c'est  justement  dans  ce  cas,  plus 
encore  que  dans  tout  autre,  qu'il  y  a  intérêt  à  agir  très 
vite  pour  éviter  même  de  courtes  périodes  d'accélération, 
ces  roues  s'emballant  facilement  et  ces  emballages  répé- 
tés étant  de  nature  à  les  mettre  très  rapidement  hors  de 
service. 

Nous  ne  rechercherons  pas  pour  le  moment  comment 
pourrait  être  réalisé,  même  pour  le  cas  de  roues  de 
grandes  dimensions,  ce  réglage  très  rapide,  nous  en  si- 
gnalerons seulement  la  nécessité.  En  somme,  l'installation 


424  PROCÉDÉ  DE  RÉGLAGE  DE  TRANSMISSIONS  DE  FORGE 

devrait  comprendre  :  sur  le  moteur,  un  régulateur  à  très 
grande  amplitude  et  à  action  très  rapide,  et  pour  rem- 
placer la  réceptrice  dans  le  circuit  pendant  les  arrêts  une 
résistance  électrique  dont  la  valeur  sera  déterminée,  en 
fait,  surtout  par  les  conditions  de  fonctionnement  de  ce 
régulateur. 

2°  cas.  —  Supposons  maintenant  que  la  réceptrice 
doive  rester  en  circuit  pendant  les  arrêts  des  bennes. 

Notons,  en  passant,  que  cette  dispositit)n,  pour  être 
évidemment  moins  simple  que  la  précédente,  n'en  peut 
pas  moins  être  tout  h  fait  recommandable  dans  bien  des 
cas.  En  particulier,  pour  des  applications  de  la  nature 
de  celles  que  nous  envisageons  en  ce  moment,  il  est  clair 
que  si  la  montée  se  fait  sur  un  plan  incliné  et  que  si  on 
s'astreint  à  ne  manœuvrer  le  commutateur  que  lorsque 
les  wagons  sont  franchement  engagés  sur  la  plate-forme 
qui  terminera  en  tête  ce  plan  incliné,  comme  à  ce  mo- 
ment le  travail  résistant  est  considérablement  réduit, 
la  rupture  du  circuit  ne  fait  pas  courir  grand  risque  aux 
dynamos. 

Avec  un  puits  vertical,  c*est  beaucoup  plus  délicat  : 
la  rupture  du  circuit,  si  on  la  fait,  se  produira  nécessai- 
rement en  pleine  charge;  elle  est  donc  beaucoup  plus 
dangereuse  pour  la  conservation  des  machines.  La  ga- 
rantie que  donne  l'emploi  d'un  rhéostat  de  rupture  peut 
paraître  insuffisante,  si  l'on  songe  que  le  mécanicien  sera 
fatalement  amené  à  faire  parfois  sa  manœuvre  avec  une 
extrême  brusquerie;  et,  en  ce  cas,  on  sera  légitimement 
conduit  à  renoncer  à  produire  les  arrêts  par  la  suppres- 
sion de  la  réceptrice.  Il  y  a  là,  en  somme,  une  balance  à 
établir  entre  les  risques  que  l'on  veut  accepter  et  les 
facilités  que  Ton  pourra  avoir,  selon  les  lieux,  de  remé- 
dier à  un  accident  arrivé  aux  dynamos.  Il  n'est  donc  pas 
superflu  d'examiner  ce  second  cas. 

Ainsi  comprise,  Tinstallation  peut  fonctionner  sans 


r 


PAB  l'emploi  du  courant.  425 

réglage  d'aucune  espèce  et  sans  remploi  d'aucune  ré* 
sis  tance  supplémentaire. 

En  eSety  au  moment  du  débrayage  du  treuil,  la  vitesse 
de  la  réceptrice  augmentera  rapidement  ;  elle  était,  par 
exemple,  en  marche  des  5  ou  6/10  de  celle  de  la  généra- 
trice, elle  en  deviendra  les  9/10  ou  les  9,5/10,  et  la 
réceptrice  fournira  alors  un  travail  résistant  capable  d'é- 
quilibrer le  travail  transmis  par  le  moteur  à  la  géné- 
ratrice. 

Mais  une  pareille  solution  aurait,  outre  tous  les  incon- 
vénients déjà  signalés  au  sujet  de  celle  qui  consisterait 
à  remplacer,  au  moment  du  débrayage,  la  résistance 
mécanique  par  une  résistance  électrique  équivalente, 
celui  de  conduire  à  faire  les  embrayages  pour  la  remise 
en  marche  sur  des  arbres  tournant  à  des  vitesses  exces- 
sives. Mauvaise,  mais  admissible  cependant,  si  les  géné- 
ratrices et  les  réceptrices  sont  du  même  modèle,  puis- 
qu'alors  la  vitesse  de  la  réceptrice  ne  peut  pas  atteindre 
celle  qu'on  a  jugée  acceptable  pour  la  génératrice,  elle 
devient  tout  à  fait  inadmissible  si  la  dynamo-réceptrice 
est  d'un  plus  petit  modèle  que  la  génératrice,  et  risque  par 
conséquent  d'arriver  à  tourner  à  des  vitesses  que  sa 
construction  ne  lui  permettrait  pas  de  supporter.  Elle  ne 
satisfait  du  reste  en  aucune  façon  au  programme  que 
nous  avons  posé. 

Supposons  que,  pour  remplir  ce  programme,  on  opère 
comme  dans  le  cas  précédent  :  le  moteur  sera  muni  d'un 
bon  régulateur,  et  de  même  que  l'on  mettait  en  circuit, 
au  moment  de  la  suppression  de  la  réceptrice,  une  résis- 
tance correspondant  au  travail  à  conserver  pendant  la 
période  de  minimum,  on  introduira  ici,  au  moment  du 
débrayage,  une  résistance  calculée  de  la  même  fagon, 
mais  en  tenant  compte  du  travail  qui  est  nécessaire 
pour  conserver  en  marche  et  à  sa  vitesse  de  régime  la 
réceptrice.  Pour  plus  de  clarté,  supposons,  par  exemple, 


426   PROCÉDÉ  DE  REiïLAGE  DE  TRANSMISSIONS  DE  FORGE 

une  installation  telle  que  la  génératrice  absorbe  A  che- 
vaux, la  réceptrice  donnant  sur  le  treuil  un  travail  utile 
de  a  chevaux  pendant  la  montée  des  bennes  (période  de 
travail  maximum);  pendant  les  arrêts  je  supposerai  que 
la  génératrice  pourra  ne  plus  absorber  que  B  chevanx, 
sa  vitesse  et  celle  du  moteur  étant  conservées  à  l'état 
bien  stable;  la  réceptrice,  si  elle  continue  à  tourner  âi 
sa  vitesse  de  régime,  transmettrait  au  premier  arbre  du 
treuil  un  travail  de  b  chevaux  ;  c'est  ce  travail  qu'il  fau- 
dra  faire  absorber  par  une  résistance  convenable  intro- 
duite au  moment  du  débrayage. 

Le  but  <^herché  sera-t-il  atteint?  En  fait,  le  régulateur 
prendra  néoessairement  un  certain  temps  pour  agir.  Pen- 
dant ce  temps,  la  réceptrice  restée  en  circuit,  recevant 
de  la  génératrice  un  travail  plus  considérable  que  ce  que 
peut  absorber  la  résistance  introduite,  va  tourner  de  plus 
en  plus  vite  et  par  conséquent  absorber  une  quantité 
croissante  de  travail.  D'autre  part,  l'action  du  rég^a- 
teur  se  continuant,  la  quantité  de  travail  fourni  au  mo- 
teur va  en  décroissant  ;  l'équilibre  s'établira  naturelle- 
ment à  un  moment  donné.  A  ce  moment  la  réceptrice,  dont 
la  vitesse  s'est  accrue  au  lieu  d'absorber  le  travail  né- 
cessaire pour  marcher  à  sa  vitesse  iK)rmale,  absorbera 
un  travail  supplémentaire  ^,  et  la  génératrice,  au  lieu  de 
demander  au  moteur  seulement  B,  devra  lui  demander 
B  +  S.  B  +  S  sera  moindre  que  A,  et  5  et  S  seront  évi- 
demment d'autant  plus  petits  que  le  régulateur  pourra 
agir  plus  vite.  Le  nombre  de  tours  fait  par  la  ré- 
ceptrice, pendant  les  périodes  de  travail  minimum,  au 
delà  de  oe  qui  correspond  à  sa  vitesse  de  régime,  sera 
d'autant  moindre,  lui  aussi,  que  S  et  «  seront  moindres. 
Si  le  régulateur  pouvait  agir  instantanément,  S  et  5  se- 
raient nuls,  les  conditions  posées  se  trouveraient  réa- 
lisées complètement. 

On  voit  donc  que  dans  ce  second  cas,  comme  dans  le 


PAR  l'emploi  du  courant,  427 

premier,  il  y  a  intérêt  à  ce  que  le  régulateur  employé 
ait  une  action  extrêmement  rapide.  Il  y  a  cependant  une 
différence  entre  les  deux  cas. 

Dans  le  premier,  les  conditions  de  marche  qu'on  a 
Toulu  s'imposer  seront  nécessairement  réalisées;  elles 
le  seront  seulement  plus  ou  moins  vite,  tandis  que  dans 
le  second  elles  ne  le  seront  jamais  d'une  façon  rigou- 
reuse; mais  on  s'en  rapprochera  d'autant  plus  que  le 
régulateur  pourra  agir  plus  vite.  Il  y  a  donc  dans  ce 
second  cas  beaucoup  plus  d'intérêt  encore  que  dans  le 
premier,  h  obtenir  un  appareil  à  marche  très  rapide. 

Or  nous  pensons  qu'il  doit  être  possible  d'arriver  à  un 
résultat  satisfaisant  et  de  se  rapprocher  beaucoup  de  la 
limite  que  Ton  doit  désirer  atteindre,  en  utilisant  les  va-» 
listions  qui  se  produiront  dans  l'intensité  du  courant 
chaque  fois  que  l'on  voudra  passer  de  l'un  des  états  de 
régime  de  la  transmission  à  l'autre  état.  N'ayant  en  vu& 
aucune  application  déterminée,  nous  ne  prétendons  indi«- 
quer  ici  que  le  principe  d'après  lequel  les  appareils  spé- 
ciaux à  chaque  cas  pourraient  être  étudiés. 

Supposons,  par  exemple,  que  le  moteur  soit  une  roue 
•en  dessus,  à  augets;  c'est  vraisemblablement  le  cas  qui 
coirespond  aux  plus  grands  efforts  à  exercer  pour  la 
manœuvre  du  vannage  ;  il  y  faudra  donc  employer  une 
machine  assez  puissante  en  même  temps  que  très  rapide*. 
Nous  noterons  seulement  que  la  vanne  à  manœuvrer  ne 
sera  pas  nécessairement  celle  qui  servira  pour  les  arrêts 
et  les  mises  en  marche  de  la  roue.  Il  ne  s'agit  phi  s  ici 
d'arrêter  l'eau,  mais  uniquement  d'étrangler  plus  ou 
moins  le  passage  qui  lui  est  réservé.  On  peut  donc  em- 
ployer une  vanne  spéciale,  placée  en  avant  de  la  vanne 
de  fermeture,  et  disposée  de  façon  à  glisser  à  frottement 
doux  le  long  de  ses  guides.  Soit  Y  cette  vanne  (PI.  IV, 
fiff.  5).  Nous  la  supposons  suspendue  à  l'extrémité  a  du 
levier  ab  mobile  autour  du  point  o  et  équilibrée  de  façon 


428   PROCÉDÉ  DE  RÉGLAGE  DE  TRANSMISSIONS  DE  FORCE 

à  conserver  un  poids  libre  suffisant  pour  amener  sa  chute 
à  coup  sûr,  dès  qu'elle  sera  abandonnée  à  elle-même,  de 
telle  sorte  qu'il  faille  produire  un  certain  effort  sur  le  le- 
vier pour  la  lever,  maintenir  cet  effort  pour  la  conserver 
levée  et  le  supprimer  pour  la  faire  tomber.  La  course  de 
cette  vanne  sera  limitée  au  moyen  de  deux  butoirs  m  et 
n,  de  façon  que  le  contact  du  levier  en  n  produise  l'ou- 
verture correspondant  au  travail  maximum  à  demander  à 
la  roue,  et  le  contact  en  m  l'ouverture  correspondant  au 
travail  minimum. 

De  Textrémité  b  du  levier  part  une  tige  qui  vient 
aboutir  au  piston  P  d'un  appareil  à  simple  effet.  Partant 
du  fond  du  canal  d'amenée  d'eau,  un  tuyau  cd  viendra 
aboutir  sur  le  cylindre  dans  lequel  se  meut  le  piston  P, 
de  telle  sorte  que  les  mouvements  d'un  tiroir  de  distri- 
bution quelconque  placé  en  R  puissent  provoquer  la 
levée  de  la  vanne  en  admettant  sur  le  piston  l'eau  ame- 
née parle  canal  cd:  on  obtiendra  sa  chute  en  mettant  la 
face  supérieure  du  piston  en  communication  avec  l'at- 
mosphère. 

On  pourra  toujours  disposer  d'une  force  suffisante  pour 
produire  la  levée  de  la  vanne  :  c'est  question  de  diamè- 
tre à  donner  au  piston  P.  La  manœuvre  pourra  être  très 
brusque  ;  il  suffira  pour  cela  de  combiner  convenablement 
la  dimension  des  lumières  et  le  diamètre  du  tuyau  à 
raison  du  volume  à  fournir,  et  en  tenant  compte  de  la 
hauteur  de  chute  disponible  qui  peut,  en  tous  cas,  être 
au  moins  la  hauteur  de  la  roue,  s'il  s'agit  d'une  roue  à 
augets. 

Tout  dépendra  de  la  manœuvre  du  tiroir  ou  du  robi- 
net R;  pour  celle-là  on  peut  réduire  toujours  l'effort  né- 
cessaire à  être  assez  faible  pour  quUl  soit  possible  de  le 
demander  à  une  variation  d'intensité  du  courant;  cette 
variation  d'intensité  se  produira  nécessairement  lors  de 
chaque  manœuvre  faite  au  puits,  la  suppression  brusque 


* 


PAR  l'emploi  du  courant.  429 

de  la  charge  à  la  fin  de  la  montée  amenant  une  chute 
d'intensité  considérable,  et  la  remise  en  charge  s'accom- 
pagnant,  au  contraire,  d'un  relèvement. 

Or,  quel  que  soit  le  mode  de  construction  du  distri^ 
buteur  R,  on  pourra  toujours  le  faire  commander  par 
un  V,  AB,  mobile  autour  du  point  o  (PI.  IV,  fig.  6)  et  dont 
une  tige  portera  un  contre-poids  P,  tandis  que  lautre 
tige  sera  reliée  à  une  masse  de  fer  F,  autour  de  laquelle 
on  enroulera  une  certaine  quantité  du  fil  de  la  ligne 
allant  de  la  génératrice  à  la  réceptrice. 

Supposons,  par  exemple,  qu'il  s'agisse  d'une  transmis- 
sion dans  laquelle  l'intensité  eii  marche  (période  de  tra- 
vail maximum)  serait  de  34  ampères  environ,  la  suppres- 
sion de  la  charge  devant  la  faire  tomber  à  7  ou  8  am- 
pères. On  pourra  régler  l'appareil  indiqué  ci-dessus  de 
façon  qu'il  soit  en  équilibre  pour  une  intensité  moyenne 
de  20  ampères,  et  lui  donner  une  sensibilité  suffisante 
pour  qu'une  variation  de  5  à  6  ampères  de  part  et  d'autre 
de  la  moyenne  amène  sa  chute  d'un  côté  ou  de  l'autre. 
Comme  la  variation  sera  chaque  fois  le  double  de  celle 
que  nous  venons  d'indiquer,  son  jeu  sera  certainement 
assuré. 

On  aura  de  la  sorte  un  véritable  servo-moteur  obéis- 
sant à  une  des  extrémités  de  la  ligne  à  toute  manœuvre 
d'arrêt  ou  de  mise  en  marche  exécutée  à  l'autre  extré- 
mité, quelle  que  soit  la  distance  des  deux  machines  et 
sans  qu'il  ait  été  besoin  d'employer  aucun  fil  supplémen- 
taire, sauf  un  léger  surcroit  de  longueur  à  l'un  des  fils 
de  la  ligne  principale. 

II  est  bien  entendu  que  nous  n'avons  prétendu  indiquer 
que  le  principe  même  de  l'appareil  dont  le  dispositif 
pourra  varier  dans  chaque  cas  particulier,  et  laisser  con- 
cevoir qu'il  est  possible  de  lui  demander  des  efforts  suffi- 
sants, même  pour  la  manœuvre  du  vannage  d'une  grande 
roue  qui  pratiquement  ne  saurait  être  attaqué,  comme 


430  PROCÉDÉ  DE  RBGLA6E  DE  TRANSMISSIONS  DE  FORCE 

sur  notre  croquis,  en  un  seul  point.  A  fortiori  pourrait- 
on  l'employer  pour  tous  autres  moteurs  qui  généralement 
demanderont  un  effort  bien  moindre. 

Notons  cependant  qu'il  peut  tie  présenter  des  cas  où, 
tel  que  nous  venons  de  l'indiquer,  l'appareil  ne  donnerait 
paâ  une  rapidité  de  manœuvre  suffisante.  Ce  sera  par 
exemple  le  cas  où  il  faudrait  donner  au  piston  P  on  très 
grand  diamètre  et  où  il  faudrait  par  conséquent  laisser 
entrer  dans  le  cylindre  une  assez  grande  quantité  d'eau. 
Cela  pourrait  demander  un  temps  d'autant  plus  loi^  qu'on 
ne  pourra  pas  donner  au  mouvement  du  tiroir  une  grande 
amplitude,  et  ce  sera  pourtant  ce  qui  arrivera  quand  par 
exemple  on  utilisera  une  faible  chute  avec  une  roue  de 
côté  ou  une  grande  turbine  à  marche  lente.  Il  serait 
facile  alors  de  tourner  la  difficulté  en  demandant  au 
moteur  le  petit  travail  supplémentaire  nécessaire  pour 
faire  marcher  une  pompe  à  air.  Le  cylindre  de  manœuvre 
serait  alimenté  avec  de  Tair  comprimé,  et  on  pourra 
toujours  de  la  sorte  obtenir  toute  la  rapidité  désirable  et 
se  rapprocher  presque  autant  qu'on  le  voudra  de  l'ins- 
tantanéité. 

Il  va  sans  dire  que  si  un  appareil  ainsi  conçu  peut 
donner  des  résultats  satisfaisants  au  cas  où  les  manœu- 
vres se  feraient  en  laissant  la  réceptrice  en  circuit,  à  plus 
forte  raison  serait-il  applicable  au  cas  où  l'on  arrêterait  le 
treuil  en  supprimant  la  réceptrice.  Nous  avons  vu  plus 
haut  que  dans  ce  cas  aussi,  quoique  à  un  degré  moindre, 
il  y  a  intérêt  &  employer  un  régulateur  très  rapide. 

Il  y  a  lieu  de  remarquer  que  le  système  dont  nous  ve- 
nons d'indiquer  le  principe  n'est  pas  à  proprement  parler 
un  régulateur,  c'est-è-dire  un  appareil  susceptible  de 
rétablir  à  chaque  instant  Téquilibre  entre  la  puissance  et 
la  résistasice  en  cherchant  la  position  pour  laquelle  la 
quantité  d'énergie  livrée  au  moteur  correspondra  à  la 
quantité  de  travail  à  effectuer.  Il  ne  peut  fonctionner  que 


PAR  l'bmploi  du  gourant.  431 

dans  deux  positions  déterminées,  sans  s'arrêter  à  un 
état  intermédiaire,  allant  au  contraire  le  plus  rapide** 
ment  possible  de  Tun  à  Tautre  des  extrêmes.  Au  lieu 
que  le  régulateur  soit  chargé  de  ré^er  selon,  les  besoins 
l'ouverture  d'un  vannage,  ce  sera  au  contraire  Tens^mble 
de  l'installation  mécanique  qui  aura  dû  être  établi  et 
réglé  de  façon  à  pouvoir  utiliser  au  mieux  la  quantité 
d'éner^e  correspondant  aux  deux  seules  positions  que 
puisse  prendre  ce  vannage.  C'est  proprement  un  système 
capable  d'établir  à  l'un  ou  à  l'autre  de  deux  états  déter- 
minés (mais  seulement  de  deux),  aussi  fréquemment  et 
aussi  rapidement  qu'on  le  peut  désirer,  la  marche  d'un 
système  de  machines.  Il  serait  donc  susceptible,  en 
dehors  de  toute  question  de  matériel  d'exploitation^  d'être 
appliqué  toutes  les  fois  qu'une  installation  mécanique  ne 
doit  être  appelée  à  fonctionner  qu'à  deux  régimes  extrê- 
mes. 

II  pourrait  par  exemple,  dans  cet  ordre  d'idées,  être 
-employé  pour  des  manoeuvres  de  frein.  Et  à  ce  propos 
nous  ajouterons  que  pour  un  service  d'extraction  confié 
à  une  transmission  électrique,  il  est  absolument  néces- 
saire que  le  treuil  soit  muni  de  freins  automatiques  dont 
le  jeu  soit  très  sûr.  Le  mécanicien,  en  effet,  n'a  sous  les 
yeux  que  la  réceptrice  et  le  treuil  :  ce  n'est  donc  que 
grâce  à  l'action  spontanée  de  freins  automatiques  que 
l'on  peut  espérer  prévenir  les  accidents  pouvant  pro- 
venir du  fait  de  la  génératrice  ou  du  moteur.  En  l'es- 
pèce, un  frein  à  lame  commandé  au  moyen  d'un  dispo- 
sitif analogue  à  celui  que  nous  avons  indiqué  pour  la 
manœuvre  du  vannage  du  moteur  pourrait  fonctionner 
efficacement  :  il  suffirait  de  régler  la  distribution  du  cy- 
lindre de  façon  que  le  frein  fût  serré  pour  toute  intensité 
au-dessous  d'un  minimum  fixé  :  les  deux  appareils  du 
frein  et  du  moteur  se  trouveraient  ainsi  solidaires.  Nous 
ne  prétendons  pas,  en  signalant  cette  application  pos- 


1 


432     PROCÉDÉ  DE  RÉGLAGE  PAR  l'eMPLOI  DU  GOURANT. 

sible,  dire  qu'elle  donnerait  plus  de  garanties  que  les 
dispositifs  qui  permettent  d'arriver  mécaniquement  au 
môme  résultat.  Peut-être  du  moins  pourrait-elle,  en 
fonctionnant  en  même  temps  qu'eux,  augmenter  la 
sécurité. 

Du  moment  qu'il  est  très  important  d'obtenir  le  fonc- 
tionnement assuré  d'un  appareil  purement  automatique, 
il  peut  être  prudent,  dans  certains  cas,  de  le  doubler  d'un 
autre  agissant  dans  le  même  sens  mais  par  des  moyens 
tout  autres. 

Telle  que  nous  venons  de  l'indiquer,  une  installation 
munie  d'un  système  permettant  de  manœuvrer  presque 
instantanément  même  des  vannages  lourds  fonctionnerait 
dans  les  mêmes  conditions  que  si,  au  moment  de  la  sup- 
pression de  la  charge,  celle-ci  était  remplacée  brusque- 
ment par  une  résistance  équivalente,  mais  du  moins  sans 
exiger  une  énorme  consommation  de  travail  inutile  et  en 
permettant  d'échauffer  beaucoup  moins  les  dynamos; 
en  rendant  par  conséquent,  nous  semble-t-il,  leur  utili- 
sation plus  facile . 


l'école  des  mines  de  Paris.  433 


L'ÉCOLE  DES  MINES 


DE  PARIS 


NOTICE  HISTORiaUE 

Par  M.   L.   AGUILLON,   ingénieur   en    chef  des   mines. 
Professeur  à  ri^.cole  nationale  supérieure  des  mines. 


INTRODUCTION. 

Il  n'est  peut-être  pas  une  de  nos  institutions  actuelles 
qui  subsiste  dans  les  conditions  où  elle  fut  créée.  En 
dehors  des  tâtonnements  inhérents  à  la  période  d'essai 
de  toutes  choses,  les  institutions  ont  dû  se  transfor- 
mer successivement  pour  continuer  à  répondre  à  leur 
destination  au  milieu  de  l'incessant  changement  amené 
par  le  seul  cours  du  temps.  Rappeler  la  série  de  ces  mo- 
difications n'est  pas  seulement  de  nature  à  satisfaire  un 
intérêt  de  curiosité  ;  un  pareil  historique  est  susceptible, 
à  un  double  point  de  vue,  d'un  utile  enseignement:  on 
s'explique  mieux  la  raison  d'être  des  choses  actuelles 
lorsqu'on  sait  à  la  suite  de  quelles  circonstances  elles 
ont  été  établies;  des  essais  inutiles  ou  de  prétendues 
rénovations  peuvent  être  évités  quand  on  connaît  les 
résultats  déjà  donnés  par  des  tentatives  antérieures  ana- 
logues. C'est  dans  cet  esprit  et  avec  ces  intentions  que, 
déférant  avec  empressement  au  désir  qu'a  bien  voulu 
nous  manifester  le  Conseil  de  l'École  supérieure  des 
mines,  nous  avons  entrepris  de  retracer  Thistorique  de 

Annales  des  mines.  —  Tome  XV,  1889  29 


434  l'école  des  mines  de  paris. 

•cette  Ecole,  qui  compte  aujourd'hui  plus  d'un  siècle 
d'existence. 

Créée  en  effet  par  Tarrêt  du  Conseil  du  Roi  du  19  mars 
1783,  la  première  école  des  mines  établie  en  France 
disparut  dans  la  tourmente  révolutionnaire.  Reconstituée 
en  1794,  elle  fonctionna  très  régulièrement  à  Paris  jus- 
qu'en 1802,  date  à  laquelle  elle  fut  transportée  à  Pesey,  ou 
plus  exactement  à  Moutiers,  en  Savoie  ;  elle  y  resta  jus- 
qu'aux événements  de  1814  qui  nous  enlevèrent  ce  pays. 
Après  une  courte  période  transitoire,  l'École  fut  définitive- 
ment reconstituée  à  Paris,  par  l'ordonnance  du  6  décembre 
1816,  et  établie  à  l'hôtel  Vendôme,  qu'elle  occupe  encore 
aujourd'hui,  successivement  transformé ,  il  est  vrai,  et 
surtout  considérablement  agrandi. 

L'histoire  de  l'Ecole  supérieure  des  mines  se  partage 
donc  naturellement  en  quatre  périodes,  qu'il  suffirait  à 
la  rigueur  d'examiner.  Il  nous  a  paru  intéressant  de 
remonter  au  delà  de  1783,  pour  indiquer  à  la  suite  de 
quelles  étapes  et  à  raison  de  quelles  nécessités  l'école 
fut  créée. 

C'est  un  aperçu  (*)  que  nous  avons  ainsi  à  présenter 


(*)  Pour  la  période  antérieure  h  la  Révolution,  nous  avons  mis 
à  profit  des  renseignements,  non  utilisés  jusqu*à  ce  jour,  puisés 
dans  plusieurs  manuscrits  de  Monnet,  que  possède  la  biblio- 
thèque de  rËcole  des  mines.  Nous  aurons  fréquemment  à  parler 
de  Monnet  qui  n'a  pas  laissé  de  jouer  un  certain  rôle  à  cette 
époque.  C'était  une  sorte  de  paysan  du  Danube,  quelque  peu 
passionné,  à  Fhumeur  chagrine,  et  non  dénué  de  prétentions, 
quoique  esprit  de  médiocre  élévation;  ses  manuscrits  ne  le  font 
pas  connaître  à  son  avantage.  Ses  renseignements  sont  souvent 
sujets  à  caution  ;  il  brouille  volontiers  les  dates,  de  telle  sorte 
que  ses  indications  se  montrent  immédiatement  comme  maté- 
riellement erronées.  Nous  nous  sommes  efforcé  de  ne  répéter 
que  les  renseignements  que  nous  avons  pu  contrôler  par  aiUeurs. 

L'École  des  mines  possède  de  Monnet  vingt-quatre  manuscrits 
volumineux.  Les  uns  appelés  par  l'auteur  :  Passe-temps  de  la 
science,  au  nombre  de  6  à  7,  contiennent  sur  la  minéralogie,  la 
chimie  et  la  métallurgie  des  observations  historiques  ou  scienti- 


NOTICE  HISTORIQUE.  435 

sur  les  origines  de  notre  administration  des  mines.  L'his- 
toire de  rÉcole,  où  les  ingénieurs  de  cette  administration 
se  sQnt  toujours  recrutés,  se  lie  d'ailleurs  intimement 
à  Thistoire  de  cette  administration  elle-même;  aussi 
n'avons-nous  pas  cru  pouvoir  résister  au  plaisir,  dans 
les  occasions  si  nombreuses  qui  se  sont  offertes  à  nous, 
de  rappeler  sommairement  le  souvenir  des  anciens  ingé- 
nieurs et  inspecteurs  aujourd'hui  disparus,  qui,  mêlés 


fiques  d*un  intérêt  médiocre  quant  au  fond,  et  insignifiant 
comme  sources  historiques.  D'autres  manuscrits  sont  les  jour- 
naux des  divers  voyages  ou  missions  de  Monnet,  contenant  tous, 
au  milieu  d'un  remplissage  sans  valeur,  des  détails  intéressants 
sur  la  vie  à  cette  époque;  il  faut  citer  en  particulier  :  V Histoire 
d*un  voyage  politique  et  minéralogique  dans  les  départements  du 
Puy-de-Dôme  et  de  la  Loire  en  1794,  dont  le  titre  que  nous  rap- 
portons exactement  à  dessein  suffit  pour  jeter  un  jour  sur  le 
personnage;  ce  manuscrit  a  été  publié  par  M.  Henry  Mosnier. 
(Le  Puy,  Marchessou,  1875,  1  vol.  in-12).  Des  manuscrits  beau- 
coup plus  précieux  pour  notre  histoire  sont  :  l""  un  Essai  histo- 
rique sur  les  mineSj  où  Monnet  expose  les  faits  auxquels  il  a  été 
mêlé  ou  qui  sont  parvenus  à  sa  connaissance;  d'après  les  ren- 
seignements contenus  dans  ce  manuscrit,  il  est  certain  qu'il  a 
été  écrit  après  le  transfert  de  TEcole  des  mines  à  Pesey,  c'est-à- 
dire  après  1802  et  avant  la  nouvelle  loi  sur  les  mines  du  21  avril 
1810;  2*  un  État  des  mines,  recueil  de  documents  divers  rédigé 
par  Monnet  de  1772  à  1780,  contenant  notamment  les  rapports 
faits  par  lui,  comme  inspecteur  des  mines,  soit  à  Bertin,  soit  à 
ses  successeurs. 

Monnet,  qui  avait  une  singulière  démangeaison  d'écrire,  bien 
qu'il  ne  fût  pas  très  littérateur,  avait  laissé,  en  outre  de  ses 
24  manuscrits,  des^émotr^^,  en  quatre  volumes  au  moins,  aux- 
quels il  renvoie  souvent,  mais  que  TÉcole  ne  possède  pas. 
Parmi  ceux  qu'elle  a  nous  citerons  encore  comme  intéressants 
sur  la  vie  au  XVIII*  siècle  :  le  Cours  de  chimie  de  Vaugirard, 
sur  lequel  nous  reviendrons  [p.  444,  note  (**)]  et  la  copie  des 
lettres  écrites  par  Monnet  à  ses  amis  pendant  trente  ans. 

Outre  le  voyage  en  Auvergne  ci-dessus  cité,  M.  Henry  Mosnier 
a  publié  la  partie  d'un  manuscrit  relatant  un  voyage  au  Mont- 
Dore  en  1786  {Mém,  de  V Académie  de  Clermont-Ferrand^  t.  XXiX, 
publié  à  part  :  broch.  in-8',  Clermont,  Ribou-CoUay,  1887),  en  y 
ajoutant  une  notice  sur  Monnet  et  la  bibliographie  complète  de 
son  œuvre. 


~1 


436  l'école  des  mines  de  paris. 

à  la  vie  de  Técole,  ont  tous  rendu  des  services  utiles  au 
pays,  beaucoup  avec  un  éclat  ayant  singulièrement  pro- 
fité au  corps  qu*ils  ont  honoré  par  leurs  travaux.  Il  nous 
a  paru  que  nous  remplirions  un  devoir  de  reconnais- 
sance envers  ceux  qui  nous  ont  précédé  en  permettant 
aux  jeunes  générations  de  garder  plus  facilement  leur 
souvenir  (*).  Nous  espérons  qu'on  ne  nous  reprochera 
pas  trop  de  nous  être  attardé  parfois  à  des  renseignements 
qui  ne  présentent  qu'un  pur  intérêt  de  curiosité  histo- 
rique ;  nous  nous  plaisons  à  penser  que  quelques-uns  de 
nos  camarades  les  apprendront  ou  les  retrouveront  avec 
autant  de  plaisir  que  nous  avons  eu  à  les  rassembler  ;  les 
peines  que  nous  avons  dû  si  fréquemment  nous  donner 
pour  être  certain  d'être  exact,  tout  en  n'étant  pas  tou- 
jours aussi  complet  que  nous  l'aurions  voulu,  nous  por- 
tent à  croire  que,  pour  beaucoup  d'entre  eux,  notre 
modeste  notice  fera  revivre  un  passé  qui,  pour  n'être  pas 
encore  fort  lointain,  est  déjà  peut-être  bien  oublié  (**). 

{*)  Les  notices  nécrologiques  sur  les  membres  du  Corps  des 
mines  qui,  par  un  soin  pieux,  ont  de  tout  temps  été  insérées 
d*abord  dans  le  Journal  des  mines,  puis  dans  les  Annales  des 
minesy  constituent  à  ce  point  de  vue  une  source  de  renseignements 
des  plus  précieux  et  des  plus  exacts.  Plusieurs  de  ces  notices  ne 
laissent  pas  de  présenter  f)our  Thistoire  du  corps,  de  Tadmi- 
nistration  des  mines,  de  l'Ecole  et  de  la  science,  un  intérêt  de 
premier  ordre.  On  ne  s'explique  pas  toujours  Foubli  dans  lequel 
on  parait  avoir  laissé  des  ingénieurs  dont  le  souvenir  aurait 
pourtant  mérité  d'être  mieux  ou  plus  complètement  conservé. 

(**)  En  dehors  des  renseignements  que  peuvent  donner  les 
Recueils  généraux  et  en  outre  des  indications  spéciales  puisées 
dans  des  ouvrages  particuliers  dont  mention  a  été  alors  rappelée 
explicitement  en  son  lieu,  nous  avons  mis  à.  profit  les  nom- 
breuses données  que  Ton  peut  trouver  dans  la  série  du  Journal 
des  mines,  de  1794  à  1816,  et  des  Annales  des  mines  depuis  1816. 
Nous  avons,  en  outre^  dépouillé  les  archives  de  TÉcole  des  mines 
et  la  partie  des  archives  du  ministère  des  travaux  publics  rela- 
tives à  l'École,  que  l'administration  supérieure  a  bien  voulu  nous 
permettre  de  consulter.  Nous  devons,  à  cette  occasion,  remercier 
H.  Bizé,  chef  de  division,  et  M.  N.  Nobécourt,  chef  de  bureau,  de 


NOTICE  HISTORIQUE.  437 

Jusqu'à  rétablissement  de  TÉcoIe  des  mines  à  Thôtel 
Yendôme,  en  1816,  Tordre  chronologique  était  tout  in- 
diqué pour  notre  travail.  Nous  avons  continué  à  le  suivre, 
dans  la  mesure  du  possible,  pour  la  longue  période  posté- 
rieure, sauf  en  ce  qui  concerne  Thistorique  des  bâti- 
ments, sans  nous  dissimuler  qu'à  divers  points  de  vue  il 
aurait  pu  être  préférable  d'adopter  un  plan  plus  métho- 
dique que  chronologique.  Peut-être  aurait-on  mieux  suivi 
le  développement  de  l'École  en  en  étudiant  le  fonction- 
nement et  les  modifications  par  matière  ou  branche  de 
service  :  les  collections,  l'enseignement,  le  professorat, 
l'effectif  des  élèves,  etc....  Aussi,  abandonnant  parfois 
la  méthode  purement  chronologique,  avons-nous  réuni 
incidemment  l'ensemble  des  observations  relatives  à  un 
même  objet,  comme  nous  l'avons  fait,  par  exemple,  pour 
les  bâtiments;  nous  avons,  d'autre  part,  essayé  de  remé- 
dier aux  inconvénients  inévitables  de  la  méthode  chro- 
nologique en  faisant  suivre  la  notice  proprement  dite 
d'annexés  divers  relatifs  à  des  objets  déterminés,  consi- 
dérés isolément.  Nous  ne  nous  dissimulons  pas  que  ce 
plan  nous  a  entraîné  dans  quelques  redites;  on  voudra 
bien  nous  en  excuser  à  raison  du  désir  que  nous  avons 
eu  de  donner  à  chacun  la  possibilité  de  trouver  le  ren- 
seignement qu'il  voudrait  avoir. 

A  mesure  que  nous  nous  sommes  rapproché  de  l'époque 
actuelle,  nous  nous  sommes  montré  plus  sobre  d'obser- 
vations sur   les  choses  et  surtout  sur  les  personnes. 


robligeance  mise  par  eux  à  faciliter  nos  recherches.  Il  ne  leur 
était  pas  loisible,  toutefois,  de  nous  permettre  de  consulter  les  ar- 
chives du  Personnel,  dans  lesquelles  doivent  se  trouver  les  ren- 
seignements les  plus  complets. 

Nous  nous  sommes  efforcé  de  n'admettre  aucune  indication 
dont  l'exactitude  ne  nous  fût  pas  parfaitement  établie  par  des 
documents  probants.  Pour  éviter  au  lecteur  la  fatigue  d'inces- 
sants renvois,  nous  nous  sommes  cependant  abstenu  d'indiquer 
à  chaque  fois  la  source  où  nos  renseignements  ont  été  puisés. 


438  l'école  des  mines  de  paris. 

Les  choses  que  tout  le  monde  a  vues  ou  sait  ne  méritent 
pas  encore  d'être  rappelées  ;  à  nos  successeurs  de  les 
apprécier  quand  l'heure  sera  venue  d'en  parler.  Les  rè- 
gles de  la  convenance  la  plus  élémentaire  nous  interdi- 
saient, même  quand  nous  aurions  su  pertinemment  avoir 
avec  nous  vocem  populi^  de  parler,  si  ce  n'est  pour  rap- 
peler les  faits  matériels  auxquels  ils  ont  été  mêlés,  de 
ceux  pour  qui  l'histoire  n'est  pas  encore  ouverte  (*). 

(*)  Aussi  bien  nous  aurions  dû  nous  abstenir  de  parler  des  dix 
dernières  années  pour  ne  pas  avoir  la  malechance  de  répéter, 
avec  beaucoup  moins  d'autorité,  les  renseignements  donnés  pour 
cette  période  dans  la  notice  placée  par  M.  Gamot  en  tète  des 
programmes  et  publiée  dans  la  1"  livraison  du  présent  volume. 
JNous  prions  les  lecteurs  des  Aiinales  d'excuser  les  longues  redites 
auxquelles  nous  les  exposons  s'ils  vont  jusqu'au  bout  de  notre 
historique;  nous  n'avons  malheureusement  connu  le  dessein  de 
M.  Carnot  que  lorsque  notre  travail  était  déjà  imprimé  dans  des 
conditions  telles  que  nous  ne  pouvions  ni  le  faire  disparaître  de 
ce  Recueil,  ni  môme  le  modifier. 


NOTICE   HISTORIQUE.  435 


CHAPITRE  PREMIER. 

ADMINISTRATION  DES  MINES  ET  ENSEIGNEMENT  DES 
MINES  ET  DE  LA  MÉTALLURGIE  EN  FRANCE  AVANT 
LA   FONDATION   DE   l'ÉCOLE   DES   MINES   EN    1783. 

À  peu  près  complètement  délaissée  depuis  Tépoque 
romaine,  l'exploitation  des  mines  métalliques  fut,  on  le 
sait,  reprise  sur  quelques  points  de  la  France  dans  les 
XIV*"  et  XV®  siècles  (*);  elle  fut  assez  vite  abandonnée  (**) 
à  la  suite  de  la  découverte  de  TAmérique,  et  vers  le  mi- 
lieu du  XVIIP  siècle  seulement  on  se  préoccupa  à  nou- 
veau un  peu  sérieusement  de  leur  exploitation.  Il  est  à 
peine  besoin  de  mentionner  les  exploitations  de  minerais 
de  fer,  puisqu'on  dehors  des  Pyrénées  ces  minerais  étaient 
à  peu  près  partout  fournis  par  des  fouilles  superficielles 
qui  ne  peuvent  pas  être  considérées  comme  ayant  un  réel 
intérêt  pour  Tart  des  mines.  Quant  aux  gîtes  de  combus- 
tibles dont  Texploitation  devait  prendre  pour  notre  pays 
une  importance  relative  si  considérable,  on  ne  commença 
à  s'en  occuper  que  dans  le  milieu  du  XVII*  siècle,   et 


(*)  Suivant  Garrault  (4579)  (in  Gobet,  Anciens  minéralogistes, 
t.  I,  p.  38},  la  fortune  du  célèbre  argentier  Jacques  Cœur 
serait  provenue  en  partie  des  bénéfices  réalisés  dans  Texploita- 
tien  de  mines  de  plomb  argentifère. 

D'après  Gobet  {loc.  cit.,  t.  II,  p.  vu),  ce  serait  à  la  reprise  de 
mines  métalliques  dans  le  Maçonnais  et  le  Lyonnais  que  se- 
raient dues  les  lettres  patentes  de  Charles  VI,  du  30  mai  1413,  le 
premier  acte  général  sur  les  mines  de  notre  droit  français. 

(**)  On  peut  se  faire  une  idée  de  l'état  d'oubli  de  toutes  les 
connaissances  du  mineur  et  de  l'état  d'abandon  de  toute  exploi- 
tation au  début  du  XVII*  siècle  par  les  aventures  survenues  au 
baron  et  à  la  baronne  de  Beausoleil,  que  le  gouvernement  avait 
cru  devoir  appeler  d'Allemagne  pour  chercher  des  mines  et  ins- 
taller des  exploitations  en  France.  Gobet  (loc.  cit.,  t.  1)  nous  a 
conservé  le  souvenir  de  ce  roman  terminé  en  drame. 


440  l'école  des  mines  de  paris. 

les  travaux  n'y  prirent  un  développement  appréciable 
qu'au  milieu  du  siècle  suivant. 

Aussi  faut-il  arriver  à  cette  époque  pour  trouver 
quelque  préoccupation,  de  la  part  de  radministration,  de 
faciliter  et  de  développer  l'exploitation  des  mines  en 
même  temps  que  de  la  régulariser.  À  mesure,  en  effet, 
que  les  exploitations  s'étendaient  et  s'approfondissaient 
sans  aucune  règle,  les  inconvénients  s'accroissaient  pour 
tous.  De  nombreuses  réclamations  avaient  été  adressées 
au  roi  pour  lui  signaler  ces  désordres. 

L'administration  des  finances,  à  laquelle  les  mines  se 
trouvaient  naturellement  rattachées  à  raison  des  droits 
perçus  sur  les  exploitations  ou  leurs  produits,  ne  put  son- 
ger à  porter  utilement  ses  vues  de  ce  côté  que  lorsque  la 
charge  de  grand-maître  des  mines  et  minières  de  France 
put  être  abolie  après  remboursement  de  l'office,  confor- 
mément à  l'arrêt  du  conseil  du  28  octobre  1740,  à  la 
maison  de  Gondé,  qui  en  était  titulaire.  A  ce  moment,  du 
reste ,  les  sciences  avaient  déjà  fait  d'assez  notables  progrès 
pour  qu'on  pût  entrevoir  que  la  recherche ,  l'exploitation 
et  le  traitement  des  minerais  ne  pouvaient  prospérer  si 
on  n'avisait  pas  aux  moyens  de  donner  une  instruction 
spéciale  à  ceux  appelés  à  diriger  ces  entreprises.  On 
sentait,  au  moins  confusément,  qu'il  ne  suffisait  plus  d'ap- 
prendre par  la  pratique  les  procédés  d'un  métier;  on 
comprenait  que  le  métier  avait  déjà  fait  place  à  l'art, 
sans  qu'on  pût  encore  être  convaincu,  ce  qui  ne  devait 
arriver  que  plus  tard,  que  l'art  ne  pouvait  être  fécond 
qu'éclairé  par  la  science. 

Trudainepère(*),  comme  intendant  des  finances  chaîné 
des  recettes  générales ,   avait  dans  son  département , 

(*)  Daniel  Trudaine  (1703-1769),  fils  de  Charles  Trudaine,  qui 
fut  prévôt  des  marchands  de  Paris  de  1716  à  1720,  fut  appelé  de 
l'intendance  d'Auvergne  à  une  intendance  de  finances  en  1739  ; 
il  garda  ces  fonctions  jusqu*à  sa  mort;  il  fut  remplacé  par  son 


NOTICE  HISTORIQUE.  441 

SOUS  l'autorité  du  contrôleur  général  des  finances  de  Sey- 
chelles,  le  détail  des  ponts  et  chaussées  (*)  et  Tadministra- 
tion  des  mines  (**).  Trudaine  venait  de  fonder  l'École  des 
ponts  et  chaussées,  établie  à  Paris  suivant  arrêt  du  conseil 
du  14  février  1747,  qui,  sous  Thabile  direction  de  Per- 
ronet  allait  prendre  si  rapidement  une  considérable  im- 
portance et  un  fructueux  développement.  On  ne  pouvait, 
à  ce  moment,  songer  à  créer  une  école  des  mines  sur  un 
plan  analogue;  en  l'état  de  l'industrie  minérale  de  la 
France,  le  nombre  des  élèves  eût  été  insuflSsant  à  raison 
surtout  de  l'imprévoyance  des  exploitants  ;  il  eût  été  en- 
core plus  diflBcile  de  trouver  des  professeurs. 

Trudaine  père,  conseillé  par  Hellot,  essayeur  en  chef  à 
la  Monnaie  (***),  se  borna  à  faire  offrir  aux  directeurs  et 
entrepreneurs  des  mines  l'entrée  de  l'École  des  ponts  et 
chaussées  pour  les  jeunes  gens  qu'ils  croiraient  devoir 
recommander  (****).  Trudaine  père  entendait  compléter  leur 

fils  Trudaine  de  Montigny  (1733-1777),  qui  était  associé  à  son 
père  et  collaborait  avec  lui  depuis  1757. 

M.  Ernest  Choullier  a  donné  des  renseignements  biographiques 
très  complets  sur  les  Truàaine  dans  une  brochure  sous  ce  titre 
(Arcis-sur-Aube,  Léon  Frémont,  1887.) 

(*)  Ce  service  absolument  nouveau  lui  avait  été  confié  en  1743 
par  le  contrôleur  général  Orry. 

{**)  €*est  à  Tadministration  de  Trudaine  père  que  nous  devons 
les  actes,  remarquables  pour  l'époque,  rendus  en  matière  de 
mines,  et  notamment  Tarrêt  du  Conseil  du  14  janvier  1744,  qui 
reprit  Timprudente  concession,  faite,  en  1698,  par  Louis  XIV,  aux 
propriétaires  du  sol,  du  droit  d'exploiter  les  mines  de  houille 
dans  leurs  fonds;  cet  arrêt  donna  sur  la  conduite  des  travaux 
de  ces  minés  les  premières  clauses  générales  de  police  minérale. 

{***)  Hellot  a  publié,  par  traduction  de  l'ouvrage  allemand  de 
SchlQtter,  sous  ce  litre  :  De  la  fonte  des  mines  et  des  fonderies  y 
1750,  S  vol.  in-40,  un  des  premiers  ouvrages  de  métallurgie  parus 
en  France  sous  l'impulsion  des  nouvelles  idées.  Il  a  également 
publié  un  État  des  mines  du  Royaume  (in-4*',  Paris,  1764). 

(*•**)  Ces  mesures  furent  rappelées,  en  1781 ,  par  Chaumont  de  la 
Minière  qui,  à  cette  date^  était  exclusivement  intendant  des  ponts 
et  chaussées,  par  suite  de  la  séparation  de  ce  service  de  celui  des 
intendants  de  finances  supprimés  par  Necker. 


442         L  ÉCOLE  DES  MINES  DE  PARIS. 

instruction  professionnelle  en  leur  faisant  faire  un  cours 
spécial  de  chimie  par  Laplanche ,  apothicaire  du  roi  re- 
nommé ;  puis  il  voulait  leur  apprendre  le  métier  en  les 
faisant  voyager  et  séjourner  sur  les  quelques  établisse-i 
ment  s  miniers  et  minéralurgiques  de  France,  notamment 
sur  ceux  qui  passaient  pour  être  les  mieux  dirigés  (*)  ; 
leur  instruction  professionnelle  aurait  été  achevée  par 
des  voyages  à  Tétranger,  surtout  en  Allemagne.  En  en- 
voyant à  l'étranger  des  jeunes  gens  ainsi  préparés,  Tru- 
daine  entendait,  d'ailleurs,  qu'ils  en  rapporteraient  des 
connsâssances  nouvelles  devant  profiter  immédiatement 
à  tous  les  exploitants  et  métallurgistes  français.  On  au- 
rait ainsi  formé  un  premier  noyau  de  personnes  suscep- 
tibles d'exercer  utilement  l'inspection  des  exploitations 
et  surtout  d'enseigner  les  saines  notions  de  Tart  des 
mines  et  de  la  métallurgie. 
D'après  ce  plan  furent  formés  Jars  fils  (**)  et  Guillot- 


(*)  Parmi  les  élablissements  alors  les  plus  réputés  en  France, 
se  trouvaient  les  exploitations  de  Poullaouen,  dirigées  par  Rœnîg; 
ce  fut  à  Poullaouen  que  Jars  fut  envoyé  comme  élève  pour  y 
apprendre,  de  Kœnig,  la  géométrie  souterraine  et  Texploitatioa. 

(**)  Jars  (Gabriel) ,  fils  du  directeur  des  mines  de  Chessy  et 
Sain-Bel,  né  le  26  janvier  1732,  est  mort,  à  Clermont,  le 
20  août  1769,  d'un  coup  de  soleil  pris  en  allant  étudier  les  cou- 
lées basaltiques  des  environs  de  Langeac.  Jars  est  Fauteur  des 
Voyages  métallurgiques,  3  vol.  in-i^,  publiés,  après  sa  mort,  par 
son  frère  G.  Jars,  en  1774-1781.  Après  avoir  visité  et  étudié  en 
France  les  exploitations  et  établissements  de  Poullaouen,  Pont- 
péan,  Tngrande  (houille)  en  Anjou,  Sainte-Marie-aux-Mines, 
il  avait  consacré  trois  années  (1757-1759),  avec  GuiUot-Duhamel 
père,  à  voyager  en  Saxe,  Autriche,  Bohême,  Hongrie,  Tyrol, 
Garinthie  et  Styrie;  il  avait  visité,  en  1765,  l'Angleterre  d'où  il 
avait  rapporté  les  procédés  pour  la  fabrication  du  minium; 
en  1766,  la  HoUande,  le  Hanovre,  le  Hartz,  la  Saxe,  la  Norvège  et 
la  Suède.  Nommé  coiTCspondant  de  TAcadémie  des  sciences  le 
10  janvier  1761,  au  retour  de  son  premier  voyage,  il  fut  nommé 
membre  titulaire,  le  19  mai  1768,  contre  Lavoisier,  bien  que 
celui-ci  eût  été  désigné  en  première  ligne  par  la  Compagnie;  le 


NOTICE   HISTORIQUE,  443 

Duhamel  père  (*)  que  Ton  peut  considérer  comme  les 
deux  premiers  inspecteurs  des  mines  que  nous  ayons  eus, 


gouvernement  voulut  récompenser  Jars  des  services  rendus  à 
l'industrie  des  mines  et  de  la  métallurgie. 

On  doit  à  Jars  un  mémoire  sur  Taérage  naturel  des  mines. 

(*)  Cesi  surtout  à  Guillot-Duhamel  père  qu'il  faut  faire  re- 
monter rhonneur  d*avoir  introduit  en  France  les  connaissances 
rationnelles  sur  les  mines  et  la  métallurgie.  Jars,  enlevé  à  trente- 
sept  ans,  n'a  pu  rendre  tous  les  services  qu'on  pouvait  attendre 
des  aptitudes  remarquables  que  dénotent  ses  Voyages  métallur- 
giques,  Guillot-Duhamel  fut  réellement  le  premier  professeur  qui 
enseigna  en  France  Texploitation  des  mines  et  la  métallurgie, 
d'abord  dans  la  première  Ecole  de  Sage,  puis  au  début  de  l'Ecole 
de  la  Convention. 

L'Ecole  des  mines  possède,  en  manuscrit,  un  traité  de  Guillot- 
Duhamel  sur  l'exploitation  des  mines,  intitulé  :  PArt  du  mineur ^ 
soumis  en  1789  à  l'Académie  des  sciences  et  portant  son  appro- 
bation, à  la  date  du  17  janvier  1789,  pour  être  publié  sous  son 
privilège.  Les  événements  empêchèrent  la  publication  de  ce  traité, 
que  Ton  peut  considérer  comme  donnant  le  cours  que  devait 
professer  Guillot-Duhamel  dès  les  débuts  de  son  enseignement. 

A  ce  titre,  ce  manuscrit  est  particulièrement  intéressant.  Il 
parait  fait  plus  spécialement  pour  les  mines  métalliques.  Les 
objets  dont  il  traite  successivement,  dans  l'ordre  suivant,  sont  : 
Recherches;  boisage;  muraillement;  méthodes  d'exploitation; 
aérage;  roulage;  extraction  par  treuils  et  baritels  ou  machines 
à  molettes  ;  épuisement  par  hommes,  chevaux,  roue  hydrauli- 
que, machine  à  colonne  d'eau,  et  machine  à  vapeur  [d'après 
celle  établie  àMontcenis  (le  Creuset),  en  Bourgogne,  et  décrite  en 
janvier  1787  par  de  La  Metherie]  ;  préparation  mécanique  :  bo- 
cardage;  caisse  allemande;  table  iixe.  On  reconnaîtra  là  le  pro- 
gramme des  cours  d'exploitation  tels  qu'ils  se  professent  encore 
maintenant. 

L'Ecole  des  mines  devait  également  posséder  le  manuscrit  de 
Guillot-Duhamel  père  sur  VArt  du  métallurgiste ,  qui  a  dû  lui 
être  remis  avec  le  précédent,  en  1821,  par  son  fils,  alors  inspec- 
teur général  des  mines;  ce  manuscrit  nous  aurait  fait  connaître 
ce  que  pouvait  être  un  cours  de  métallurgie,  en  1789;  nous  n'a- 
vons pas  pu  le  retrouver. 

Né  le  31  août  1730,  Guillot-Duhamel  père  est  mort  à  quatre- 
vingt-six  ans  le  30  février  1816  ;  il  avait  été  membre  de  l'ancienne 
Académie  des  sciences  et  fut  nommé  de  l'Institut  dès  sa  réorga- 
nisation. Il  a  rédigé  tous  les  articles  de  FEncyclopédie  relatifs 
à  l'art  des  mines,  et  publié  une  Géométrie  souterraine  (2  vol.  in- 


1 


444  l'école  des  mines  de  paris. 

encore  qu'ils  n'en  aient  pas  porté  le  titre  (*)  et  qu'ils  n'aient 
fait  des  tournées  pour  le  service  du  roi  qu'en  qualité  de 
commissaires  du  contrôleur  général  des  finances  ;  ils  ont 
été,  en  tout  cas,  les  initiateurs,  en  France,  de  l'art  des 
mines  et  de  la  métallurgie. 

A  Jars  et  Guillot-Duhamel  père  il  faut  joindre,  parmi 
les  premiers  inspecteurs,  ou  mieux  commissaires  des 
mines  employés  par  les  Trudaine,  Monnet  (**),  que  Tru- 

i^t  1787)  qui  fui  le  premier  traité  sérieux  paru  en  France  sur  les 
levés  de  plans  et  tracés  souterrains. 

Par  sa  vie  sérieuse  et  appliquée,  par  la  respectabilité  de  son 
caractère,  Guillot-Duhamel  a  été  le  digne  précurseur  de  notre 
corps  des  mines.  Sa  figure  se  détache  entre  celle  de  Monnet  et 
de  Sage,  comme  lui  les  ouvriers  de  la  première  heure,  mais  qui 
brillèrent  plus  par  Tintrigue  et  le  bruit  qu'ils  ont  fait  ou  cherché 
à  faire  autour  de  leur  nom  que  par  les  services  rendus  ou  la  vraie 
science. 

Cuvier  {Eloges  historiques,  t.  III)  a  bien  dépeint  la  figure  et  le 
caractère  de  Duhamel,  ei  justement  signalé  les  grands  services 
rendus  par  lui  à  Fart  des  mines  et  de  la  métallurgie. 

(*)  Monnet  fut  le  premier  qui  reçut,  par  brevet  du  roi  en  date 
du  17  juin  1776,  le  titre  d'inspecteur  général  des  mines,  sous  le 
ministère  Bertin.  Auparavant  il  n'existait  que  des  commissaires 
pour  les  mines,  par  commission  émanée  du  contrôleur  général 
des  finances. 

(**)  Nous  avons  déjà  présenté  Monnet  au  lecteur,  dans  la  note  1 
de  la  page  434.  Né  à  Ghampeix  en  Auvergne  en  173i,  il  est  mort 
le  23  mai  1817.  D'abord  employé  de  pharmacie  successivement 
à  Paris  et  à  Nantes,  il  sut  capter  la  faveur  de  Malesherbes,  fils 
du  chancelier,  et  alors  premier  président  de  la  Cour  des  aides, 
pour  lequel  il  institua  et  fit,  en  1766,  aux  frais  de  celui-ci,  à  Yaa- 
girard,  ce  que  l'on  appelait  alors  un  cours  de  chimie,  c^est-à-dire 
une  série  d'expériences,  sans  lien  méthodique  entre  elles,  exé- 
cutées d'après  les  recettes  alors  connues;  l'Ecole  des  mines  pos- 
sède, en  manuscrit,  la  relation  de  ces  expériences  sous  le  titre  à 
la  fois  pompeux  et  naïf  de  :  Cours  de  chimie  fait  par  Monnet  à 
Malesh£rbeSfenil6S,  en  trente-cinq  opérations  dont  plusieurs  des 
eaux  de  senteur;  ce  titre  suffirait  à  peindre  l'homme  qui,  dans  un 
moment  de  franchise,  déclare  dans  un  de  ses  manuscrits  savoir 
à  peine  le  français  et  ignorer  le  dessin  et  les  langues.  Ce  fut  sur 
la  recommandation  de  Malesherbes  que  Trudaine  le  prit  pour  le 
service  des  mines  et  l'envoya  d'abord  s'initier  en  Allemagne. 

L'œuvre  imprimée  de  Monnet  comprend  quelque  onze  volumes 


NOTICE  HISTORIQUE.  445 

daine  père  avait  également  fait  voyager  en  Allemagne, 
aux  frais  du  roi,  pour  l'initier  à  la  pratique  des  mines  et 
de  la  métallurgie,  et  que  Trudaine  de  Montigny,  qui  avait 
succédé  à  son  père  en  1769  comme  intendant  des  finances, 
employa  également  comme  commissaire  du  roi.  Monnet 
n'avait  pas,  comme  les  deux  autres,  passé  par  TÉcole  des 
ponts  et  chaussées  ;  il  n'eut  jamais  ni  leur  valeur  ni  leur 
mérite. 

Les  Trudaine  ne  purent  arriver  à  réaliser  le  plan  qu'ils 
avaient  conçu  pour  la  rénovation  de  l'industrie  minérale 
et  métallurgique.  Lorsque  Jars  et  Duhamel  revinrent 
de  leur  premier  voyage  d'Allemagne,  la  malheureuse 
guerre  de  Sept  ans  avait  ruiné  la  France  ;  les  tristes  per- 
sonnages qui  se  succédèrent  au  contrôle  général  des  fi- 


traitant  surtout  de  chimie  et  de  minéralogie.  Il  faut  citer  à  part 
un  Traité  â^ exploitation  (1778,  1  vol.  in-4''),  composé  par  adapta- 
tion d'ouvrages  allemands,  et  V Atlas  et  description  minéralogique 
de  la  France^  «  entrepris  par  ordre  du  roi  par  MM.  Guettard  et 
Monnet  et  publiés  par  M.  Monnet  »  (1780, 1  vol.  de  texte  et  atlas, 
in-fol.).  Lavoisier  (V.  Lavoisier,  par  Grimaux,  p.  26)  qui  avait 
accompagné  Guettard  dans  ses  premières  tournées  de  1767,  a 
énergiquement  réclamé  contre  l'indélicatesse  de  Monnet,  qui, 
ayant  obtenu  de  Bertin  de  faire  cette  publication,  a  cherché  à 
s'approprier  de  cette  manière  les  travaux  de  Guettard  et  les  siens. 
Monnet,  loin  d'améliorer  les  travaux  de  ceux-ci,  n'avait  même 
pas  su  comprendre  ce  que  Guettard  avait  entrevu  :  la  conti- 
nuité et  la  superposition,  c'est-à-dire  les  deux  lois  sur  lesquelles 
la  géologie  allait  se  constituer  comme  science. 

En  chimie,  Monnet  ne  fit  pas  preuve  de  plus  d'intelligence;  il 
fut,  avec  son  ennemi  Sage,  un  des'derniers  soutiens  de  la  théorie 
du  phlogistique  ;  en  1798,  il  publiait  une  soi-disant  Démonstra-- 
tion  de  la  fausseté  des  principes  des  nouveaux  chimistes. 

En  minéralogie,  Monnet,  comme  Sage  également,  ne  sut  com- 
prendre les  conceptions  d'Hatiy  contre  lesquelles  il  s'élève  vive- 
ment dans  ses  manuscrits. 

Maintenu  dans  le  corps  des  inspecteurs  lors  de  leur  réorgani- 
sation, Monnet  fut  mis  à  la  retraite  en  1802,  avec  les  trois  autres 
plus  anciens  titulaires,  quand  Ghaptal  songea  à  diminuer  les  dé- 
penses du  service.  Ce  coup  parait  lui  avoir  été  particulièrement 
sensible  et  explique,  sans  les  justifier,  les  aigreurs  des  manus- 
crits écrits  dans  les  loisirs  de  la  retraite. 


" 


446  l'école  des  mines  de  paris. 

nances  n'étaient  pas  gens  à  se  soucier  des  vues  des  Tra- 
daine  à  cet  égard.  D'ailleurs,  l'institution  des  concessions 
et  l'administration  technique  des  mines  avaient  échappé 
au  contrôle  général  des  finances  pour  passer  au  départe- 
ment spécial  créé,  en  1764,  pour  Bertin. 

Lorsque  Bertin  quitta,  en  1763,  le  contrôle  général  des 
finances,  on  voulut,  en  effet,  lui  constituer  un  département 
ministériel  {*)  qu'on  composa  par  la  réunion  de  divers  ser- 
vices enlevés  à  d'autres  départements  ;  l'agriculture  et  les 
mines  furent  ainsi  retirées  à  l'intendant  des  finances 
chargé  des  recettes  générales.  Mais  le  département  des 
finances  conserva  le  service  et  l'inspection  des  forges  et 
usines  à  raison  des  droits  sur  la  marque  des  fers  et  au- 
tres, et  par  suite  continua  à  exercer  une  inspection  sur 
les  mines,  plus  fiscale  il  est  vrai  que  technique.  Le  dé- 
partement de  Bertin  avait,  au  contraire,  à  s'occuper  de 
rinstitution  des  concessions  et  de  leur  exploitation  à  un 
point  de  vue  purement  administratif  et  technique. 

Jars  était  mort  ;  Guillot-Duhamel  était  passé  au  ser- 
vice du  duc  de  Broglie  pour  le  compte  duquel  il  dirigeait 
des  forges  dans  le  Limousin.  Sur  la  recommandation  deTru- 
daine  de  Montigny,  qui  employait  Monnet  comme  com- 


(*)  Ce  fut  sous  le  ministère  Bertin,  qui  dura  de  1764  à  1781,  et 
sous  ses  auspices,  que  Guettard  (né  en  1715,  mort  en  1786,  mem- 
bre de  FÂcadémie  des  sciences  depuis  1743)  entreprit  sur  le  ter- 
rain, dès  1767,  des  reconnaissances  dans  le  but  de  publier  un 
atlas  minéralogique  de  la  France.  En  1772,  Lavoisier(V.  Gri- 
maux,  Lavoisier)  fit  à  Bertin  des  propositions  pour  la  continua- 
tion et  la  publication  de  ce  travail.  Ce  fut  Monnet  qui  sut,  eo 
1777,  obtenir  de  Bertin  celte  autorisation  et  publia  le  travail 
dans  les  conditions  signalées  à  la  note  2  de  la  page  444. 

On  ne  peut  que  regretter  que  Guettard,  apparemment  décou- 
ragé et  dégoûté  par  les  procédés  de  Monnet,  ait  renoncé  à  con- 
tinuer ces  études.  L'intelligence  avec  laquelle  il  avait  su  entre- 
voir la  continuité  et  la  superposition,  permettaient  de  bien 
augurer  de  leurs  résultats  (V.  Dufrénoy  et  Elie  de  Beaumont, 
Explication  de  la  carte  géologique,  Introduction). 


NOTICE   HISTORIQUE^  447 

missaire  et  continua  à  l'employer  pour  le  service  du  com- 
merce, Bertin  attacha  Monnet,  sous  son  autorité,  au  ser- 
vice des  mines,  en  juin  1772,  mais  tout  d'abord  par  sim- 
ple commission  (*).  Plus  tard,  par  brevet  du  roi  du  17  juin 
1776,  contresigné  par  Bertin,  Monnet  fut  nommé  inspec- 
teur général  des  mines  du  royaume  {**),  étant  ainsi  le  pre- 
mier dans  notre  histoire  moderne  auquel  ce  titre  fut  at- 
tribué, bien  qu'avec  des  fonctions  peu  définies  encore  et 
assez  différentes  de  celles  qui  devaient  être  données 
par  la  suite  aux  fonctionnaires  de  l'administration  des 
mines  (***). 

Ultérieurement  Bertin  donna  à  Monnet  un  collègue  en 
la  personne  d'un  sieur  Jourdan,  de  Lyon  (****)  qui,  s'il 
fallait  en  croire  Monnet,  aurait  été  le  plus  singulier  choix 
qui  se  pût  faire  (*****).  Jourdan,  qui  résidait  plus  spéciale- 


n  Monnet  (ms  :  Etat  des  mines)  nous  mentionne  un  brevet  du  ' 
roi  du  i8  juillet  1772,  à  lui  délivré,  pour  visiter  les  provinces  du 
Limousin,  Auvergne,  Bourbonnais,  Berry^  Bourgogne,  Franche- 
Comté,  Champagne,  Lorraine  et  Alsace. 

(**)  Ce  n*est  que  dans  YAlmanach  royal  de  1778  qu'apparais- 
sent pour  la  première  fois  les  inspecteurs  généraux  des  mines; 
on  ne  peut  douter  toutefois  de  la  date  de  nomination  de  Monnet, 
qui  a  reproduit  son  brevet  dans  un  de  ses  manuscrits. 

(***)  Monnet  nous  apprend  (ms  :  Essai  historiqve  sur  les  mines) 
qu'il  recevait  pour  le  service  des  mines,  sous  Bertin,  2.500  livres 
d'appointements  et  1.200  livres  pour  ses  frais  de  voyage;  deTru- 
daine,  qui  l'avait  conservé  concurremment  pour  le  service  des 
forges,  il  recevait,  en  outre,  1.500  livres  d'appointements  et  1.200 
pour  frais  de  voyage* 

('**•)  VAlmanach  royal  pour  1778  l'appelle  Jourdan  de  Mont- 
plaisir. 

(**•**)  Suivant  Monnet  (môme  ms),  Jourdan,  qui  n'était  du 
reste  attaché  qu'au  département  de  Bertin,  aurait  été  un  ancien 
capitaine  de  corsaires,  dont  toutes  les  connaissances  en  fait  de 
mines  auraient  consisté  à  avoir  vu  les  mines  de  cuivre  de  Chypre 
pendant  une  relâche. 

Monnet  l'accuse  aussi  d'avoir  présenté  comme  sa  femme  une 
jeune  fille  que,  dans  son  précédent  état  de  corsaire,  il  aurait 
enlevée  en  Sicile.  Jourdan  a  été  relevé  de  ses  fonctions  d'inspec- 
teur général  à  la  chute  de  Bertin,  en  i781. 


448  l'egole  des  mines  de  pâhis. 

ment  à  Lyon,  avait  les  provinces  du  Midi,  et  Monnet,  en 
résidence  à  Paris,  celles  du  Nord. 

Peu  après  que  Bertin  eut  pris  la  direction  d»  service 
des  mines,  on  lui  présenta  deux  mémoires  en  vue  de  créer 
deux  écoles  des  mines  :  Tune  dans  le  Forez,  pour  les  mi- 
nes de  houille,  et  l'autre  à  Sainte-Marie-aux-Mines  pour 
les  mines  métalliques  ;  les  élèves  devaient  y  être  logés  et 
entretenus.  Monnet,  consulté  par  Bertin,  émit  un  avis 
défavorable  à  toute  idée  de  création  d'une  école  spéciale. 
Suivant  lui,  la  pratique  des  mines  ne  s'enseignait  pas  dans 
une  école,  mais  devait  s'apprendre  sur  place;  il  estimait 
qu'il  suffirait  d'établir  à  Paris,  notamment  au  Jardin  du 
roi,  des  cours  publics  de  minéralogie  et  de  métallur- 
gie, que  l'on  ignorait  particulièrement  en  France,  faisait-il 
observer.  On  pourrait  ensuite  faire  passer  des  examens  tant 
sur  ces  matières  que  sur  celles  d'instruction  générale, 
mathématiques  et  chimie.  Les  bons  élèves,  dont  on  de- 
vait avoir  toujours  six  au  moins,  seraient  ensuite  logés 
et  entretenus  aux  frais  du  roi,  à  raison  de  1000  livres  par 
élève  et  par  an,  sur  les  principales  mines  du  pays,  d'où 
on  les  prendrait  suivant  les  besoins,  de  façon  à  avoir 
en  permanence  trois  commissaires,  brevetés  par  le  roi, 
chargés  d'instruire  toutes  les  affaires  de  mines. 

Un  peu  plus  tard,  Jourdan,  poussé  par  Sage,  suivant 
Monnet,  revint  à  la  charge  auprès  de  Bertin  et  lui  pro- 
posa la  création  d'une  école  des  mines  dont  les  frais  au- 
raient été  payés  par  les  taxes  perçues  à  cet  effet  sur  les 
exploitants  {*).  Monnet  se  mit  encore  par  le  travers  d'au- 
tant plus  vivement  qu'il  n'aimait  pas  Sage. 

{*)  C'est  à  cette  idée  que  se  rattachent  les  stipulations  conte- 
nues à  cet  effet  depuis  1769  dans  les  actes  de  concession  de  mines 
(V.  Lamé  Fleury,  Législation  minérale  sous  l'ancienne  monarchie^ 
p.  195,  note  1),  et  plus  tard  Tarrêt  du  conseil  du  roi,  du  13  jan- 
vier 1716,  commettant  le  caissier  de  la  petite  poste  de  Paris  pour 
recouvrer  les  contributions  des  exploitants  à  ce  destinées  (Y. 
Lamé  Fleury,  loc.  cit.  p.  195). 


NOTICE  HISTORIQUE.  449 

Cependant  celui-ci  arriva,  partiellement  du  moins,  à  ses 
fins  ;  et  un  peu  suivant  le  plan  indiqué  par  Monnet  lui- 
même,  des  lettres  patentes  du  11  juin  1778  {*)  établi- 
rent (c  dans  une  des  grandes  salles  de  l'hôtel  des  mon- 
naies à  Paris,  une  chaire  de  minéralogie  et  métalliirgie 
docimastique,  dans  laquelle  le  professeur  nommé  par  le 
roi  donnera  des  leçons  publiques  et  gratuites  de  cette 
science  »  (art.  1}.  Par  Tart.  2  le  roi  nommait  conmiepro-» 
fesseur  de  ladite  chaire  «  le  sieur  Sage  {**)j  de  notre  Aca- 
démie royale  des  sciences,  aux  appointements  de  2.000 
livres  qui  lui  seront  payés  annuellement,  ainsi  qu'à  ses 
successeurs  à  ladite  chaire,  par  le  trésorier  général  des 


(*)  Le  texte  de  ces  lettres  patentes  a  été  publié  par  M.  Lamé 
Fleury  (LégisL  miner,  tous  Vancienne  monarchie^  p.  196). 

p)  Sage,  auquel  on  ne  peut  refuser  l'honneur  d*ayoir  créé 
rÉcole  des  mines,  qu'il  n'aurait  pu,  il  est  vrai,  faire  fonctionner 
«ans  Guillot-Duhamel  père,  né  à  Paris  le  7  mai  1740,  est  mort  en 
i824.  Fils  d*un  pharmacien,  après  de  bonnes  études  au  collège 
Mazarin,  il  s'adonna  à  Tétude  de  la  minéralogie  et  de  la  chimie 
docimastique  avec  assez  de  succès  pour  qu'à  30  ans  il  fût  désigné 
par  l'Académie  des  sciences  comme  successeur  de  Guillaume 
Rouelle.  Son  mérite  ne  paraît  pas  cependant  répondre  au  bruit 
que  volontiers  il  faisait' autour  de  son  nom.  Un  bon  juge,  M.  le 
professeur  Grimaux,  l'appréciait  récemment  ainsi  (Laooisier, 
p.  122)  :  «  Expérimentateur  maladroit,  imagination  fantaisiste, 
qui  a  beaucoup  publié,  beaucoup  écrit,  entassé  erreurs  sur 
erreurs,  et  n'a  pas  laissé  dans  la  science  un  seul  fait  bien  ob- 
servé. 1  Sage,  qui  présente  tant  de  points  de  ressemblance,  avec 
son  ennemi  Monnet,  auquel,  sans  contredit,  il  était  supérieur 
par  la  culture  générale,  se  rencontra  avec  lui  pour  tirer  énergi« 
quement  les  dernières  cartouches  en  faveur  du  phlogistique  à 
une  date  où  tous  les  bons  esprits  pourtant  s'étaient  déjà  ouver- 
tement ralliés  aux  théories  de  Lavoisier.  Aussi  malheureux  en 
minéralogie  qu'en  chimie.  Sage  combattit  les  vues  d'Haûy,  et  se 
rangea  également  dans  le  mauvais  clan  de  ceux  qui  croyaient 
accabler  ce  grand  savant  en  le  traitant  de  cristalloclasle.  La  fin 
assez  misérable  de  Sage  lui  mérite  quelque  pitié.  Atteint  de  cécité 
en  1805,  il  se  trouvait,  à  la  suite  des  événements  politiques,  dans 
une  situation  pénible,  dépouillé  presque  de  toutes  ses  pensions 
auxquelles  il  pouvait  croire  que  k  cession  de  ses  collections  lui 
donnait  quelque  droit. 

Tome  XV,  1889.  30 


450  L  ECOLE   DES   MINES   DE   PARIS. 

monnaies  ».  Sage  se  trouvait  déjà  attaché  à  la  monnaie 
comme  commissaire  aux  essais  avec  appointements  de 
6.000  livres.  D'après  Tart.  3,  un  règlement  devait  être 
fait  ce  sur  tout  ce  qui  pourra  être  relatif  à  rétablissement 
ordonné  par  les  présentes  lettres  ».  Ce  règlement  ne  pa- 
raît avoir  été  jamais  rendu;  il  aura  été  considéré  comme 
inutile  par  suite  de  la  nature  du  cours  et  par  suite  sur- 
tout de  l'école  qui,  quelques  années  après,  allait  être 
installée  dans  ce  même  local. 

Monnet  n* avait  pas  été  le  seul  à  faire  opposition  à  la 
création  de  cette  chaire  à  la  Monnaie.  Buffon,  au  dire  de 
Sage  (*),  l'aurait  retardée  d'un  an,  demandant  qu'on  l'éta- 
blît au  Jardin  du  roi,  comme  l'avait  indiqué  Monnet,  et 
en  faveur  de  Daubenton. 

C'est  ce  cours  que  Sage,  dans  ses  nombreuses  bro- 
chures  (**),  appelle  sa  première  Ecole  des  mines.  Il  y  eau- 

(*)  Sage:  Mémoires  historiques  et  physiques,  br.  in-S*,  1817. 

(**)  Les  brochures  de  Sage,  dans  lesquelles  il  est  directement 
ou  indh-ectement  traité  de  son  École  des  mines,  sont  très  nom- 
breuses. Nous  avons  pu  consulter  les  suivantes,  et  nous  croyons 
que  ce  ne  sont  pas  les  seules  qui  existent  : 

Précis  des  mémoires  de  Sage,  Paris,  1809,  br.  in-8%  où  il  n'est 
fait  allusion  qu'à  ses  relations  avec  Chaptal  ; 

Exposé  des  effets  de  la  contagion  nomenclative  et  réfutalion 
des  paradoxes  qui  dénaturent  la  physique^  Paris,  Didot,  18  fO, 
br.  in-S";  c*est  la  brochure  où  fâcheusement,  pour  sa  mémoire, 
Sage  attaque  violemment  la  chimie  de  Lavoisier  et  la  minéralo- 
gie de  Hatty,  en  défendant  énergiquement  encore  la  théorie  du 
phlogistique  ; 

Origine  de  la  création  de  VÉcole  royale  des  mines,  Paris,  Didot, 
1813,  br.  in-8»; 

Probabilités  physiques,  Paris,  Didot,  1816,  br.  in-8*  dont  les 
sept  dernières  pages  sont  consacrées  aux  réclamations  habi- 
tuelles de  Sage  sur  TËcole; 

Fondation  de  VÉcole  royale  des  mines  à  la  Monnaie,  Paris, 
Didot,  broch.  in-8%  1817. 

Mémoires  historiques  et  physiques,  Paris,  Didot  Faîne,  1817, 
br.  in-S»  ; 

Notice  biographique,  Paris,  Didot,  1818  ; 

Note  biographique,  jointe  avec  même  pagination  à:  Analyse 


NOTICE   HISTORIQUE.  451 

sait,  en  faisant  les  honneurs  de  son  cabinet  de  minéra- 
logie, s*il  faut  en  croire  Monnet,  beaucoup  plus  qu'il  n'y 
professait  réellement.  Sage  nous  apprend,  en  effet,  qu'il 
avait  installé,  à  la  suite  de  Tarrét  du  roi  de  1778,  sa 
collection  de  minéraux  et  son  laboratoire  dans  le  grand 
salon  de  la  Monnaie.  Parmi  les  personnages  de  marque 
ayant  fréquenté  sa  première  école.  Sage  indique  Rome 
de  risle,  Demestre  et  Ghaptal,  venus  vraisemblablement 
en  visiteurs,  suivant  la  coutume  de  l'époque,  beaucoup 
plus  qu'en  auditeurs  assidus  f  ). 

En  1781,  fiertin  quittait  le  ministère  et  avec  lui  dispa-^ 
rut  le  département  spécial  créé  à  son  intention.  Les  mines* 
retournèrent  au  département  des  finances,  et  comme 
Necker  avait  supprimé  les  intendants  de  finances,  le 
service  des  mines  fut  remis,  chacun  pour  son  départe- 
ment, aux  quatre  intendants  de  commerce  qui  étaient  k 
cette  date  :  de  Montaran,  Tolozan,  de  Colonia  et  BlondeL 
Chacun  de  ces  quatre  départements  d'intendant  de  com* 
merce  comprenait  un  certain  nombre  de  provinces  dont 
l'administration  supérieure,  en  ce  qui  concernait  les  ser- 


compcarée  de  la  marcassiie  et  de  la  pyrite  et  origine  du  ver  blanc,, 
nommé  asticot,  dans  une  br.  in-S**,  Paris,  Didot  Taîné,  1822. 

Sage  n'a  d'ailleurs  rien  publié,  depuis  la  Révolution,  sans 
accoler  à  son  nom  le  titre  de  :  Fondateur  et  directeur  de  la  pre^ 
mière  École  des  mines,  et  il  s'est  plaint  amèrement  que  le  Journal 
des  minesy  en  publiant  un  mémoire  de  lui  en  1809,  ne  lui  ait  pas 
donné  ce  titre. 

(*]  Sage  {Précis  des  mémoires,  p.  19),  a  cependant  prétendu  que 
Chaptal  avait  été  son  élève;  qu'au  sortir  de  son  école  il  fit  créer 
en  sa  faveur  une  chaire  de  chimie  à  Montpellier,  avec  6.000  livres 
de  traitement,  et  qu'il  concourut  à  lui  faire  obtenir  le  cordon 
noir. 

Quant  à  Rome  de  Tlsle,  Sage,  dans  une  autre  de  ses  brochures- 
(Exposé  des  effets  de  la  contagion  nomenclative,  p.  30),  dit  qu'il 
lui  fut  adressé  à  son  retour  de  l'Inde  et  de  la  Chine,  pour  savoir 
l'état  qu'il  devait  prendre;  que  lui  ayant  reconnu  de  l'esprit  et 
du  goût,  il  l'engagea  à  suivre  ses  cours  dont  il  profita  d'une  ma- 
nière si  étonnante,  qu'au  bout  de  deux  années  il  fut  en  état  do 
faire  la  description  du  cabinet  de  Davila,  en  3  vol.  in-8^ 


452  L*ÉGOLE   DES   MINES   DE   PARIS. 

vices  ressortissant  au  commerce,  était  déyolue  à  Tinten- 
dant  dudit  département. 

Gtiacun  des  quatre  intendants  de  commerce  voulut 
naturellement  avoir  son  inspecteur  général,  et  de  là 
Tarrêt  du  21  mars  1781  (*)  créant  quatre  <c  inspecteurs 
des  mines  et  minières  du  royaume  »  (**)  ;  leurs  attribu- 
tions, au  point  de  vue  de  la  surveillance  des  exploita- 
tions minérales,  étaient  définies  comme  on  ne  Tavait 
encore  fait  dans  aucun  acte  antérieur,  en  sorte  qu'on  a 
bien  pu  dire  —  encore  que  cela  ne  soit  pas  absolument 
exact  en  fait  au  point  de  vue  de  Thistoire,  comme  on 
vient  de  le  voir  —  que  c'est  à  cet  acte  et  à  cette  date 
qu'il  faut  faire  remonter  l'organisation  de  l'inspection 
technique  des  mines. 

Chacun  de  ces  inspecteurs  recevait  3.000  livres  d'ap- 
pointements et  1.000  livres  de  gratification  par  an,  plus 
10  francs  par  jour  de  tournée. 

Les  quatre  premiers  inspecteurs  nommés  sous  ce  ré- 
gime et  qui  restèrent  en  fonctions  jusqu'à  la  fin  du 
règne  (***),  fonctions  qui  devinrent  plus  nominales  que 
réelles,  il  est  vrai,  à  partir  de  1790,  furent  :  Monnet (****)  et 
Guillot-Duhamel,  quinous  sont  déjà  connus,  G.  Jars  (*****), 

(*)  Publié  par  M.  Lamé  Fleury  (Législ.  miner,  sous  Vancimne 
monarchie j  p.  190). 

(**)  Les  Almaruichs  royaux  de  1782  à  1792  les  désignent  sous  le 
titre  d'inspecteurs  généraux  ;  ils  figurent,  sous  cette  appellation, 
dans  le  rapport  fait  à  FAssemblée  nationale  par  Lebrun,  dans  la 
séance  du  29  janvier  1790  (V.  Archives  parlemerUaires,  à  cette 
date). 

(***)  L'Almanach  royal  de  1792  les  mentionne  encore,  en  y 
ajoutant,  en  cinquième,  Gillet  de  Laumont,  qui  figure  à  ce  titre, 
pour  la  première  fois,  dans  YAlmanach  de  1789. 

{****)  Monnet  était  attaché  à  Tintendant  de  commerce  Blondel 
dont  le  département  comprenait  le  nord-ouest  de  la  France: 
généralité  de  Soissons  ;  Picardie  et  Artois  ;  Flandre  ;  Hainaut  ; 
Champagne;  les  trois  évèchés;  la  Lorraine  et  le  Barrois  ;  l'Alsace. 

(*****)  G.  Jars,  indiqué  comme  résidant  à  Lyon,  devait  être  atta- 
ché àrintendant  de  Golonia,  dont  le  département  comprenait  le 


NOTICE   HISTORIQUE.  453 

le  frère  de  Gabriel  Jars  mort  si  tristement  en  1769,  et  de 
Bellejean,  qui  est  resté  à  peu  près  inconnu. 

Quelque  temps  après,  Joly  de  Fleury,  qui  avait  pris 
les  finances  à  la  retraite  de  Necker,  le  21  mai  1781;  mo- 
difia cette  organisation  assez  vicieuse,  qui  rompait  Tunité 
de  Tadministration  supérieure,  et  créa,  pour  le  service 
exclusif  des  mines,  un  intendant  spécial  tout  comme, 
quelque  temps  auparavant,  on  avait  créé  un  intendant 
spécial  pour  le  service  des  ponts  et  chaussées  en  la  per« 
sonne  de  Ghaumont  de  la  Millière  qui,  choisi  en  cette 
qualité  en  1781,  sut  continuer  jusqu'en  1792  les  heu- 
reuses traditions  des  Trudaine. 

L'intendance  spéciale  des  mines  fut  confiée  à  Douet  de 
LaBoullaye(*),  qui  était  antérieurement  intendant  à  Auch, 
et  venait  d'acheter  une  charge  de  maître  des  requêtes  au 
Conseil.  Douet  de  La  BouUaye  resta  en  fonctions  sous  les 
deux  successeurs  aux  finances  de  Joly  de  Fleury  :  d'Or- 

sud-ouest  de  la  France  :  le  Lyonnais,  Forez  et  le  Beaujolais  ;  la 
Bourgogne  ;  la  Bresse  ;  les  généralités  de  Limoges  et  de  Tours; 
le  Maine  ;  le  Poitou  ;  les  généralités  de  la  Rochelle  et  de  Bor- 
deaux. 

On  confond  souvent  ce  G.  Jars  Tainé,  avec  son  frère  plus  jeune, 
Gabriel,  mort  en  i769;  celui-ci  est  le  véritable  auteur  des  Voya- 
ges métallurgiques  que  celui-là  n'a  fait  qu'éditer  après  la  mort 
de  son  cadet.  G.  Jars  Taîné  était,  du  reste,  lui-même  un  homme 
distingué,  correspondant  de  F  Académie 'des  sciences.  Un  troisième 
frère,  plus  &gé  également  que  l'auteur  des  Voyages  métallurgi- 
ques^ s'était  aussi  adonné  aux  mines. 

(*)  Monnet,  d'accord  avec  les  Almanachs  royaux^  ne  désigne 
Douet  de  La  Boullaye  que  comme  intendant  des  mines;  l'arrêt  du 
conseil  du  i9  mars  1783,  portant  établissement  de  l'École  des 
mines,  le  désigne,  dans  le  cours  de  l'arrêt,  comme  intendant  gé" 
néral  des  mines,  et,  à  la  fin,  sous  le  titre  de  intendant  général  des 
mines ^  minières  et  substances  terrestres  de  France;  les  deux 
arrêts  du  conseil  du  19  mars  1783  sur  l'exploitation  des  mines 
métalliques  et  des  mines  de  houille,  ne  portent  que  intendant 
général  des  mines.  , 

Douet  de  La  Boullaye  avait,  d'après  Monnet,  40.000  livres  d'ap- 
pointements comme  intendant  des  mines  ;  il  avait  un  premier 
commis  recevant  24.000  livres  pour  lui  et  son  bureau. 


454  l'egole  des  mines  de  paris. 

messon  (mars  à  novembre  1783),  et  de  Galonné  (17  no- 
vembre 1783  au  20  avril  1787).  Après  de  Galonné  et  avec 
Loménie  de  Brienne,  le  service  des  mines  fut  réuni  à 
celui  des  ponts  et  chaussées  dans  la  même  intendance,  et 
Ghaumont  de  La  Millière  les  conserva  tous  deux  jusqu'au 
10  août  1792. 

Ge  fut  sous  Tintendance  de  Douet  de  La  BouUaye  et 
quelques  jours  avant  la  démission  de  Joly  de  Fleury,  que 
furent  rendus  simultanément,  au  rapport  de  ce  dernier, 
k  la  date  du  19  mars  1783,  trois  arrêts,  l'un  portant  éta- 
blissement d'une  école  des  mines  et  les  deux  autres 
portant  règlement,  le  premier  pour  l'exploitation  des 
mines  métalliques,  et  le  second  pour  l'exploitation  des 
mines  de  houille  (*).  Ges  trois  textes  s'appuient  respecti- 
vement l'un  l'autre  et  sont  bien  les  parties  d'un  même 
tout.  L'exploitation  des  mines,  tant  de  houille  que  de 
métaux,  se  trouvait,  en  effet,  soumise  désormais  d'une 
façon  plus  précise  et  plus  étroite  que  par  le  passé  à  la 
surveillance  de  police  des  inspecteurs  et  sous-inspec- 
teurs du  roi,  lesquels,  aux  termes  de  l'article  11  de 
l'arrêt  sur  l'École  des  mines,  ne  pouvaient  être  pris  que 
parmi  ceux  qui  avaient  conquis  à  l'École  le  brevet  de 
sous-ingénieur  (**). 

Avons-nous  besoin  de  rappeler  que  Monnet  avait  lutté 
auprès  de  Douet  de  La  BouUaye,  comme  jadis  auprès  de 
Bertin,  contre  la  création  de  l'école  que  soutenaient 
Sage  et  Guillot-Duhamel.  Monnet  préconisait  toujours 
son  plan  :  pas  d'école  spéciale  ;  des  cours  publics  de 

(*)  Le  texte  de  ces  trois  arrêts  du  Conseil,  qui  terminent  si  bien 
l'historique  de  Tadministration  des  mines  sous  Tancien  régime^ 
a  été  publié  par  M.  Lamé  Fleury,  dans  sa  Législation  minérale 
^ous  V ancienne  monarchie:  l'arrêt  sur  rÉcole,  à  la  page  198; 
celui  sur  les  mines  métalliques,  k  la  page  110;  celui  sur  les 
mines  de  houille,  à  la  page  147. 

(**)  Toutefois,  en  1784,  Gillet  de  Laumont  était  nommé  directe- 
ment inspecteur  des  mines. 


NOTICE   HISTORIQUE.  455 

minéralogie  et  de  métallurgie  ;  puis  envoi  et  maintien 
sur  les  mines  de  ceux  admis  comme  élèves  après  exa- 
men. 

En  terminant  ce  préliminaire  historique,  il  nous  parait 
intéressant  de  rappeler  que  Douet  de  La  BouUaye,  comme 
de  tout  temps  Font  fait  généralement  les  chefs  auxquels 
on  a  confié  un  service  distinct,  avait  peu  à  peu  augmenté 
le  personnel  attaché  à  Tadministration  des  mines.  Une 
cinquième  place  d'inspecteur  général  avait  été  créée  et 
confiée  à  Gillet  de  Laumont,  apparemment  parce  que 
Guillot-Duhamel,  Tun  des  quatre  inspecteurs  généraux 
de  1781,  était  chargé  des  fonctions  de  professeur  à 
TEcole  (*).  En  outre  des  inspecteurs  généraux  il  y  eut, 
en  dehors  des  élèves  de  TÉcole  :  deux  sous-inspecteurs, 
Bessonet  Hassenfratz,  à  1.500  livres  chacun  d'appoin- 
tements, sans  compter  les  frais  de  voyage  (**),  et  six  in- 
génieurs: Guillot-Duhamel  fils,  Lelièvre,  Lefebvre  d'Hel- 
lancourt,  Lenoir,  Miche,  Brigaudie  Tainé,  à  600  livres 
d'appointements,  sans  compter  les  frais  de  voyage  {***). 
On  créa  également  deux  postes  de  commissaires  du  roi, 
plus  spécialement  préposés  à  la  visite  des  usines  et  ma- 
nufactures mettant  en  œuvre  des  substances  minérales 
et  consommant  des  combustibles  qui  provenaient  alors^  à 
peu  près  exclusivement  des  forêts  ;  ces  commissaires  ne 
s'occupaient  qu'indirectement  des  mines  à  raison  de  leurs 
relations  avec  les  usines  qu'elles  alimentaient  ;  les  mines 
ressortissaient  plus  spécialement  aux  inspecteurs.  Ces 
fonctionnaires,  officiellement  désignés  sous  la  qualification 

C)  Duhamel,  outre  ses  4.000  livres  comme  inspecteur  général, 
touchait  2.400  livres  comme  professeur. 

C*)  Estimés  k  4.000  francs,  année  courante,  pour  les  deux, 
par  Lebrun,  dans  son  rapport  à  l'Assemblée  nationale  du  29  jan- 
vier 1790,  auquel  nous  empruntons  tous  les  renseignements  sur 
le  personnel. 

{***}  Estimés  par  Lebrun  à  2.400  livres  pour  les  six,  année  com- 
mune. 


456  L^ÉGOLK   DES   MINES   DE   PÂRIS« 

de  commissaires  du  roi  à  la  visite  des  usines^  des  bouches  à 
feu  et  des  forêts  du  royaume^  paraissent  avoir  été  créés 
en  vue  d'amener  des  améliorations  dans  le  fonctionnement 
des  usines  à  feu,  notamment  afin  d'obtenir  des  économies 
de  combustibles  et  le  remplacement  du  bois  par  la  houille 
et  le  coke  ;  on  se  préoccupait  assez  sérieusement  alors 
de  l'épuisement  des  forêts.  Ces  fonctions  de  commissaires 
spéciaux  furent  attribuées  à  E.  de  Dietrich  (*)  et  à  Faujas 
de  Saint-Fond  (**). 

Tout  ce  personnel,  ainsi  que  celui  de  TËcole,  était  en 
fonction  en  1790. 

Lebrun,  au  nom  du  comité  des  finances,  avait  proposé 
à  r Assemblée  nationale,  dans  sa  séance  du  5  juin  1790, 
la  fusion  du  corps  des  mines  avec  celui  des  ponts  et 
chaussées.  Dans  sa  séance  du  15  août  1790,  TAssem* 
blée  n'accepta  pas  la  proposition  au  fond  ;  elle  se  borna 
à  la  suspension  provisoire  du  service,  en  renvoyant 
l'affaire  aux  comités  réunis  d'agriculture,  de  commerce 


(*)  Le  baron  E.  de  Dietrich,  qui  fut  maire  de  Strasbourg  en 
1790,  1791  et  1792,  et  devait  être  une  des  victimes  du  régime  de 
la  Terreur,  a  rendu  compte  de  ses  fonctions  de  commissaire  par 
la  publication  de  son  très  intéressant  ouvrage,  encore  utile  à  con- 
sulter aujourd'hui  :  Description  des  gîtes  de  minerai  et  des  bou- 
ches à  feu,,,  du  royaume,  3  vol.  in-4*;  le  premier,  de  1786,  est 
consacré  aux  Pyrénées  ;  le  deuxième,  de  1788,  est  relatif  à  la 
haute  et  à  la  basse  Alsace;  le  troisième,  publié  seulement  en 
Tan  Yll  (1799),  mais  écrit  dès  1788,  concerne  la  Lorraine  méridio- 
nale. 

E.  de  Dietrich,  en  tant  que  commissaire,  touchait,  d'après  le 
rapport  de  Lebrun,  6.000  livres  d'appointements  et  3.000  livres 
de  frais  de  voyage,  soit  9.000  livres. 

(**)  Faujas  de  Saint-Fond  avait  4.000  livres  d'appointements  et 
2.000  livres  de  frais  de  voyage,  sans  compter  une  pension  de 
6.000  livres,  comme  aide-naturaliste  au  Jardin  du  Roi. 

Né  le  17  mai  1741,  mort  le  18  juillet  1819,  Faujas  de  Saint- 
Fond  fut  un  des  premiers  en  France,  avec  Dolomieu,  à  présenter 
des  observations  neuves  sur  les  volcans  et  les  roches  éruptives  ; 
il  occupa  la  première  chaire  de  géologie  créée  au  Muséum  ;  il  se 
retira  en  1818  et  eut  pour  successeur  Cordier. 


NOTICE  HISTORIQUE.  457 

et  d'industrie.  L'affaire  ne  fut  pas  reprise  et  il  ne  fut  rien 
statué  par  TAssemblée  constituante  sur  la  réorganisation 
du  département  et  de  Tadministration  des  mines.  A  la 
suite  d'une  pétition  des  officiers  et  élèves  des  mines,  du 
29  octobre  1791,  une  loi  du  27  janvier  1792  (*)  prescri- 
vit le  paiement  de  leurs  appointements  pour  1791,  et 
décida  qu'ils  continueraient  à  être  soldés  provisoirement 
jusqu'à  Tépoque  où  il  serait  prononcé  définitivement  sur 
r organisation  de  ce  corps,  qui  ne  devait  ôtre  réalisée 
qu'en  1794,  par  la  Convention. 


n  Publiée  par  M.  Lamé  Fleury,  dans  LéégisL  miner,  sous  Vai^ 
cienne  monarchie^  p.  192. 


V 


( 


458  l'école  des  mines  de  pâris. 


CHAPITRE  II. 


»  ' 


L  ECOLE  DES   MINES  A  LA  MONNAIE. 

(1783  —  1790) 

L'arrêt  du  Conseil  du  19  mars  1783  sur  TÉcoIe  des 
mines  stipule  bien,  dans  son  préambule,  a  que  Sa  Majesté 
a  résolu  d'établir  une  école  des  mines  à  l'instar  de  celle 
qui  a  été  établie  avec  tant  de  succès,  sous  le  règne  du 
feu  roi,  pour  les  ponts  et  chaussées  »  ;  mais  dans  le 
corps  de  l'arrêt  il  semble  qu'il  soit  moins  question  de  la 
création  même  d'une  école  que  du  recrutement  d'un  per- 
sonnel par  la  voie  d'un  enseignement  déterminé.  Aux 
termes  de  l'arrêt,  en  efifet,  deux  professeurs  devaient 
être  nommés  pour  enseigner  les  sciences  relatives  aux 
mines  et  à  l'art  de  les  exploiter  (art.  1).  Ces  sciences 
devaient  comprendre,  d'après  l'article  2  :  «  la  chimie,  la 
minéralogie,  la  docimasie,  la  physique,  la  géométrie  sou- 
terraine, l'hydraulique  et  la  manière  de  faire  avec  le  plus 
de  sûreté  et  d'économie  les  percements  et  de  renouveler 
l'air  dans  les  mines  pour  y  entretenir  la  salubrité,  enfin 
les  machines  nécessaires  à  leur  exploitation  et  la  cons- 
truction des  fourneaux  ».  Le  cours  des  études  devait 
durer  trois  ans,  du  1®'  novembre  au  l**"  juin,  à  raison  de 
trois  leçons  par  semaine,  de  trois  heures  chacune,  de 
chacun  des  deux  professeurs  (art.  3). 

Les  élèves  ne  pouvaient  être  admis  qu'à  seize  ans 
accomplis,  en  justifiant  qu'ils  étaient  suffisamment  ins- 
truits de  la  géométrie,  du  dessin  et  des  principes  élémen- 
taires de  la  langue  allemande  (art.  4). 

Chaque  élève  devait  subir  tous  les  ans  deux  examens, 
l'un  sur  la  théorie  et  Tautre  sur  la  pratique,  et  à  la  fin 
du  mois  de  mai  de  chaque  année  un  examen  général 


NOTICE   HISTORIQUE.  459 

(art.  5  et  6).  Les  élèves  qui  s'étaient  distingués  par  leur 
application  et  leur  intelligence  étaient  envoyés  dans  les 
principales  exploitations  pour  y  rester,  pendant  les  cinq 
mois  de  vacances,  à  s'instruire  de  tous  les  objets  relatifs 
à  la  pratique  des  travaux  (art.  7)  ;  les  concessionnaires 
de  mines  étaient  chargés  de  Tentretien  des  élèves  envoyés 
chez  eux,  à  raison  de  60  livres  par  mois  (art.  8),  et  ils 
devaient  donner  des  certificats  sur  leur  conduite  et  leur 
travail  (art.  9). 

Les  élèves  qui,  après  trois  ans  d'études,  avaient  con- 
venablement satisfait  aux  examens  et  aux  conditions  de 
stage  sur  les  exploitations,  recevaient  le  brevet  de  sous- 
ingénieur  des  mines  (art.  10);  ce  brevet  ne  conférait  pas 
de  piano  le  droit  d'être  nommé  inspecteur  ou  sous-ins- 
pectenr  du  Gouvernement,  mais  sans  lui,  nul  ne  pouvait 
être  nommé  désormais  à  ces  postes  (art.  11)  {*). 

Enfin  l'arrêt  (art.  1 2)  affectait  une  somme  annuelle  de 
3.000  livres,  pour  créer  12  bourses,  de  200  livres  cha- 
cune, «  en  faveur  des  enfants  des  directeurs  et  des  prin- 
cipaux ouvriers  des  mines,  qui  n'auraient  pas  assez  de 
fortune  pour  les  envoyer  étudier  à  Paris,  le  surplus 
devant  être  employé  à  distribuer  des  prix  à  ceux  qui 
auront  été  jugés  les  plus  capables  à  l'examen  général  ». 

Il  est  curieux  de  relever  dans  cette  première  charte  de 
fondation,  si  rudimentaire  qu'ait  été  relativement  notre 
première  école,  des  règles  analogues  à  celles  qui  ont 
persisté  pendant  bien  longtemps  et  dont  plusieurs  per- 
sistent encore  :  durée  de  Tinstruction  de  trois  ans, 
coupée  chaque  année  en  deux  périodes  ;  l'une  d'ensei- 
gnement théorique  par  des  leçons,  l'hiver  ;  l'autre  d'en- 
traînement pratique,  l'été,  par  des  voyages  et  des  stages 
sur  les  exploitations  ;  mélange  d'élèves  destinés  au  ser- 
vice du  Gouvernement  et  à  celui  de  l'industrie  privée  ; 


(*)  Y.  la  note  %  de  la  page  454. 


460  l'école  des  mines  de  paris. 

il  n'est  pas  jusqu'à  la  clause  de  faveur  concernant  les 
fils  de  directeurs  dont  on  ne  retrouve  la  trace  dans  une 
clause  de  portée  analogue,  que  nous  aurons  à  signaler 
plus  tard,  et  qui  a  subsisté  officiellement  jusqu'en  1883. 
L'arrêt  rendu,  il  s'agissait  de  l'appliquer.  Sage,  qui 
avait  été  nommé  directeur  de  l'École,  devait  être  l'un  des 
deux  professeurs  ;  Guillot-Duhamel  père,  l'autre.  Sage 
paraît  avoir  rencontré  tout  d'abord  quelques  difficultés 
pour  installer  son  école.  Heureusement  pour  lui,  à  la 
fin  de  1783,  de  Galonné  était  aux  finances,  et,  comme  la 
dépense  ne  lui  répugnait  pas,  il  obtint  du  roi  une  subven- 
tion grâce  à  laquelle  Sage  fit  faire  à  l'hôtel  des  Monnaies, 
non  sans  un  luxe  qui  lui  fut  vivement  reproché  par  Lebrun 
dans  ses  rapports  à  l'Assemblée  constituante  (*),  les  ins- 
tallations nécessaires  pour  établir  un  laboratoire  et  sur- 
tout pour  disposer,  sur  les  plans  d'Antoine,  qui  venait 
de  reconstruire  l'hôtel  des  Monnaies,  les  collections  soi- 
disant  destinées  à  l'enseignement  de  l'École.  Ces  collec- 
tions, qui  constituaient  le  Cabinet  de  V École  des  mines 
et  subsistèrent  à  l'hôtel  des  Monnaies  jusqu'en  1824, 
étaient  formées  par  le  propre  cabinet  de  Sage,  que  celui- 
ci  avait  cédé  au  roi,  moyennant  une  rente  viagère  de 
5.000  livres  (**). 

(*)  Sage  rapporte  dans  deux  de  ses  brochures  {Notice  hiogra- 
phique^  Origine  de  la  création  de  VÉcole  royale  des  mines)  que  la 
dépense  de  40.000  francs  aurait  été  soldée  par  tin  don  à  lui  per* 
sonnellemeut  fait  par  Louis  XVI  pour  avoir  retiré  440.000  francs 
de  vieilles  dorures  dont  on  n^avait  offert  au  roi  que  20.000  écus. 
Monnet,  dans  son  manuscrit,  dit  que  la  subvention  aurait  été  de 
50.000  écus.  Lebrun,  dans  son  rapport  à  TÂssembiée  constituante 
du  29  janvier  1790,  a  fixé  la  décoration  du  cabinet  de  Sage  à 
162.000  livres,  sur  lesquelles  36.000  livres  étaient  encore  dues  à 
cette  date. 

(**)  Cette  rente,  à  raison  de  son  origine,  fut  confirmée  par  la 
loi  du  1"  mai  1791,  relative  à  la  liquidation  des  gages  arriérés 
(V.  Lamé  Fieury^  LégisL  miner,  sous  l'ancienne  monarchie,  p,  196, 
note  2). 

Sage  a  fait  imprimer  et  a  publié  la  Description  méthodique  du 


1 


NOTICE  HISTORIQUE.  461 

Sage  (*)  enseignait  la  minéralogie  et  la  chimie  doci- 
masique  ou  métallurgique;  Guillot- Duhamel  l'exploita- 
tion des  mines  et  la  géométrie  souterraine;  en  outre, 
il  ^tait  démonstrateur  y  suivant  l'expression  de  Tépoque, 
des  machines  et  appareils  utilisés  dans  les  mines  et 
usines  (**),  c'est-à-dire  que  Guillot-Duhamel,  comme  il 
l'indique  lui-même  dans  ses  manuscrits,  enseignait  l'art 
du  mineur  et  du  métallurgiste.  C'étaient  là  les  deux 
professeurs  prévus  à  Tarrêt  organique  de  1783.  Mais, 
dès  que  l'École  commmença  à  fonctionner,  on  leur  adjoi- 
gnit un  professeur  de  dessin  et  tracé  de  plans  et  un  pro- 
fesseur de  mathématiques.  On  donnait,  en  outre,  aux 
élèves  des  leçons  de  physique  et  de  langues  étrangères. 

L'établissement  où  les  élèves  devaient  être  plus  spé- 
cialement envoyés,  pour  l'étude  de  la  pratique,  était 
celui  de  PouUaouen,  dont  le  directeur  Brottemann  était 
considéré  comme  le  professeur  de  pratique  de  l'École,  et 
recevait  de  ce  chef  2.400  livres  d'appointements. 

Ce  que  devait  être  l'enseignement  de  Sage,  on  en  peut 
juger  par  ses  publications  diverses  et  notamment  par  son 
ouvrage  :  Analyse  chimique  et  concordance  des  trois 
règnes  (Paris,  ITOO,  3  vol.  in-8**),  qu'il  nous  dit  être  la 
reproduction  de  son  cours.  En  minéralogie  on  n'y  trouve 
qu'une  énumération  de  minéraux  ou  de  roches,  distin- 


cabinet  de  TÉcole  des  mines  (1784,  1  vol.  in-8''),  avec  un  supplé- 
ment en  1787,  qui  a  été  considérée  ultérieurement  comme  con- 
stituant rinyentaire  des  collections  cédées  au  roi  contre  pension. 
Sage,  en  effet,  continua  par  la  suite  à  augmenter  les  collections 
de  la  Monnaie,  mais  plutôt  d*objets  d*ornement  que  d'échantil- 
lons ayant  une  valeur  scientifique. 

(*)  Sage  touchait  comme  professeur  5.000  livres,  en  outre  de 
son  traitement  de  6.000  livres  comme  commissaire  pour  Fessai 
des  métaux  et  minéraux,  et  de  la  pension  viagère  de  5.000  livres 
pour  la  cession  de  son  cabinet,  au  total  16.000  livres  au  compte 
du  département  des  mines. 

(**)  Duhamel  avait  fait  établir,  sur  ses  dessins,  des  modèles 
d'appareils,  qui  figuraient  dans  les  collections  de  TËcole. 


462  l'école  des  minks  de  paris. 

gués  entre  eux  par  des  caractères  extérieurs  superficiels, 
insuffisants  ou  mal  compris,  sans  trace  des  classifications 
méthodiques  que  la  cristallographie  de  Haûy  et  la  chimie 
nouvelle  allaient  permettre  (*)  ;  en  chimie  et  en  docimasie, 
rindication  des  recettes  alors  connues  dans  les  labora- 
toires sans  aucune  véritable  théorie  scientifique  pour  les 
expliquer  et  les  relier  entre  elles. 

L'enseignement  de  Guillot-Duhamel  en  matière  d'ex- 
ploitation de  mines  peut  être  réputé,  au  contraire,  avoir 
été  aussi  substantiel  que  le  comportait  Part  des  mines  à 
cette  époque,  si  Ton  en  juge  par  son  manuscrit  de  VAri 
du  mineur  dont  il  a  été  antérieurement  parlé  (V.  p.  443, 
note  1).  N'ayant  plus  son  manuscrit  de  VArt  du  métal- 
lurgistey  nous  ne  pouvons  aussi  bien  juger  la  nature  et 
la  portée  de  son  enseignement  métallurgique.  Tous  les 
témoignages  rendus  plus  tard  en  sa  faveur,  par  ceux  qui 
avaient  été  ses  élèves  ou  qui  l'avaient  connu,  nous  per- 
mettent de  croire  que,  dans  cette  autre  branche  de  l'en- 
seignement, il  fut  à  la  hauteur  de  la  grande  réputation 
qu'il  s'était  acquise  comme  métallurgiste,  en  pratiquant 
de  1764  à  1775  (**). 

Parmi  les  professeurs  secondaires  Sage  (***)  a  indiqué  : 
Charles  pour  la  physique.  Prud'homme  pour  la  géométrie, 
Miche  pour  le  dessin  et  l'architecture  pratique  (****),  l'abbé 

(*)  La  minéralogie  de  Sage,  malgré  les  indications  données  dès 
1781  par  Haûy,  continua  à  abonder  dans  ces  schorls,  où  Ton  ran- 
geait pêle-mêle  toutes  les  espèces  fusibles  se  présentant  sous  une 
apparence  grossièrement  prismatique,  et  ces  zéolithesy  réunion 
non  moins  disparate  et  hétérogène  qui  comprenait  toutes  les  es- 
pèces donnant  une  gelée  à  l'attaque  aux  acides. 

P)  Guvier,  dans  Féloge  historique  qu'il  a  consacré  à  Duhamel 
(Éloges  historiques,  t.  III),  a  donné  des  renseignements  circons- 
tanciés sur  les  résultats  remarquables  que  celui-ci  avait  obtenus 
dans  les  forges  dirigées  par  lui,  notamment  pour  la  fabrication 
de  l'acier. 

(***)  Exposé  des  effets  de  la  contagion  nomenclativèy  br.,  1810, 
p.  33-34. 

{****)  Miche,  né  à  Paris  le  5  avril  1755,  mort  ingénieur  en  chef 


NOTICE   HISTORIQUE.  463 

Clouet  pour  rallemand  et  l'anglais  ;  nous  retrouverons 
plus  tard  ces  deux  derniers. 

Monnet  parait  dire  dans  un  de  ses  manuscrits,  plus 
qu'il  ne  le  mentionne  explicitement,  qu'Hassenfratz,  dont 
nous  aurons  tant  à  parler  plus  tard,  qui  avait  été  nommé 
sous-inspecteur  des  mines  le  !•'  janvier  1785,  a  égale- 
ment enseigné  à  l'école  de  Sage.  Une  note  conservée 
dans  les  archives  de  TÉcole  des  mines  indique,  en 
effet;  qu'il  enseignait  la  physique  aux  élèves  des  mines, 
en  1786.  Le  rapport  de  Lebrun  fait  à  l'Assemblée 
constituante,  le  29  janvier  1790,  ne  cite  que  l'abbé 
Clouet  comme  professeur  titulaire  de  langues  étrangères, 
aux  appointements  de  2.000  livres,  et  Charles  pour  l'en- 
seignement de  la  physique,  avec  gratification  de  600 
livres  (*). 

Il  y  avait,  en  outre,  un  secrétaire-garde  des  collec- 
tions, Trumeau  de  Yozelles,  un  sous-garde  et  un  per- 
sonnel de  gens  de  service.  Au  total,  d'après  le  décompte 
de  Lebrun  dans  son  rapport  à  TAssemblée  constituante, 
l'école  de  Sage  entraînait  une  dépense  de  26.800  livres, 
non  compris  les  traitements  touchés  par  Sage  et  Duha- 
mel, en  dehors  de  leurs  allocations  comme  professeurs  (**). 

des  mines  à  Amiens,  le  49  mars  1820,  s'était  donné  à  Tarchîtecture 
et  était  inspecteur  des  bâtiments  lorsqu'à  la  formation  de  l'École 
de  Sage  il  y  entra  pour  être  nommé  ingénieur  six  mois  après;  dès 
son  entrée  il  était  chargé  de  renseignement  du  dessin,  puis  plus 
tard  d*un  cours  d'architecture  pratique. 

Miche  a  publié,  en  4812,  une  Nouvelle  architecture  pratique, 
i  vol.  in-S"*.  Il  avait  orné  les  salles  de  la  collection  de  minéralogie, 
à  la  Monnaie,  de  nombreux  dessins  qui  s'y  trouvaient  encore  lors 
de  la  mort  de  Sage,  en  1824. 

n  Mais  ce  rapport  indique  que  deux  élèves  donnant  des  leçons 
à  leurs  confrères  recevaient  de  ce  chef  âOO  livres  d'indemnité 
chacun. 

(**)  Sage  (Fondation  de  VÉcole  royale  des  mines  à  la  Monnaie) 
a  dit  que  «  les  dépenses  de  l'École  ne  montaient,  pour  les  douze 
élèves,  les  professeurs,  les  gardes  conservateurs,  les  frais  d'expé- 
riences et  d'entretien,  qu'à  21.400  francs.  »  Les  chifiFres  de  Le- 
brun nous  paraissent  plus  officiels.  Monnet  (ms:  Essai  histo- 


464  L  ECOLE   DES   MINES   BE  PARIS. 

Dès  la  fin  de  1783,  ou  tout  au  moins  aux  débuts  de 
1784,  rÉcole  était  en  fonctionnement  régulier.  Une  pre- 
mière promotion  de  huit  élèves  y  avait  été  admise.  Mais, 
contrairement  aux  clauses  de  Tarrêt  de  1783,  les  élèves 
paraissent  avoir  été  tous  brevetés  après  une  seule  année 
de  cours  (*).  Dans  cette  première  promotion  se  trouvaient 
Lelièvre  et  Lefebvre  d'Hellancourt,  qui  vont  jouer  pen- 
dant tant  d'années  le  rôle  le  plus  important  dans  This* 
toire  de  notre  administration  des  mines  et  de  nos  écoles. 
Une  autre  promotion  entra  à  TÉcole  en  1786,  composée 
de  21  élèves,  dont  9  surnuméraires,  et  après  une  année 
de  cours  également,  10  d'entre  eux  sortaient  brevetés. 

Ces  élèves  surnuméraires  étaient  ceux  qui  ne  tou- 
chaient pas  l'indemnité  annuelle  de  200  livres  réservée 
aux  douze  élèves  titulaires,  ou  stipendiés  comme  les  ap- 
pelle Sage,  par  suite  d'une  application  quelque  peu  dé- 
tournée de  la  disposition  formant  l'article  12  de  l'arrêt 
organique  de  1783  (**). 

Les  élèves  de  l'École  des  ponts  et  chaussées  étaient 
en  outre  tenus  de  suivre,  à  l'hôtel  des  Monnaies,  le  cours 
de  chimie  et  de  minéralogie  de  Sage;  ils  accroissaient 
ainsi  le  nombre  des  auditeurs,  sinon  efiTectivement  pré- 
sents, du  moins  que  le  vaniteux  professeur  pouvait  s'at- 
tribuer. 

A  partir  de  1787,  il  n'y  aurait  plus  eu  de  nouveaux 
élèves  admis  à  l'École  ;  mais  ceux  entrés  antérieurement 

riqtte  sur  les  mines)  indique  20.400  livres,  mais  avec  un  décompte 
certainement  erroné,  puisqu'il  attribue  600  livres  à  20  élèves. 

C)  Tous  les  renseignements  sur  le  mouvement  des  élèves  de 
rÉcole  de  Sage  sont  extraits  d'un  rapport  officiel  de  Dufrénoy, 
de  1834,  sur  rhistorique  de  TËcole  des  mines;  mais  nous  n'avons 
pas  su  retrouver  les  documents  originaux  d'après  lesquels  Du- 
frénoy  a  pu  donner  ces  indications. 

(**)  Sage  (br.  :  Fondation  de  rÉcole  royale  des  mines)  dit  que 
le  traitement  des  élèves  stipendiés  était  de  500  francs  et  leur  in- 
demnité de  voyage  de  200  francs;  nous  croyons  qu'il  commet  une 
confusion. 


NOTICE   HISTORIQUE.  465 

ont  dû  y  rester  en  partie  au  delà  du  temps  normal, 
puisque  la  loi  précitée  du  27  janvier  1792  règle  rétroac- 
tivement, tant  pour  1790  que  1791,  pour  six  élèves,  l'in- 
demnité annuelle  de  200  livres.  Cet  arrêt  dans  le  fonc- 
tionnement de  rÉcole  a  coïncidé  avec  le  départ  de  Douet 
de  La  BouUaye  et  la  disparition  de  Tintendance  spéciale 
des  mines.  Le  besoin  des  économies  se  faisait  sentir,  et 
Chaumont  de  La  Millière,  dernier  intendant  des  mines  et 
des  ponts  et  chaussées,  était  un  administrateur  trop 
soigneux  pour  ne  pas  essayer  d'enrayer  les  prodigalités 
qu*on  reprochait  à  Sage  et  à  F  administration  de  Douet 
de  La  BouUaye.  Dans  son  rapport  du  29  janvier  1790, 
au  nom  du  comité  des  finances,  après  avoir  détaillé  la 
dépense  du  département  des  mines,  qui  se  montait  à 
140.800  livres  (*),  après  avoir  rappelé  Thistorique  des 
créations  successives  de  Sage  à  la  Monnaie,  Lebrun  ter- 
minait en  disant  :  «  La  dépense  de  rétablissement  a  été 
calculée  pour  un  autre  royaume  que  la  France,  pour  la 
Suède,  par  exemple,  ou  pour  TËspagne,  dont  les  mines 
constituent  une  grande  partie  de  la  richesse  publique; 
mais  chez  un  peuple  agricole,  les  mines  ne  peuvent  être 
qu'objet  de  police  et  d'inspection  ;  on  doit  à  cette  partie 
protection,  encouragement,  instruction,  sans  faste  et 
sans  magnificence;  l'intérêt  particulier  fera  le  reste. 
D'après  les  principes  adoptés  par  le  comité  des  finances, 
l'établissement  des  mines  doit  être  réduit  au  simple  né- 
cessaire ;  l'administrateur  actuel,  Chaumont  de  La  Mil- 
lière, l'avait  considéré  éous  le  même  point  de  vue,  et  le 
comité  se  fait  un  devoir  de  lui  rendre  la  justice  d'an- 
noncer qu'il  ne  proposera  presque  point  d'économie  qu'il 
n'eût  lui-même  indiquée.  » 

Quelques  mois  après,  à  la  séance  du  5  juin  1790,  Le- 
brun exposait  le  plan  du  comité  des  finances,  qui  consis- 


(*)  Non  compris  les  appointements  de  Tlntendant. 

Tome  XV,  18S9.  31 


486  l'école  DB6   laNBS  DE  PARIS. 

tait  à  supprimer  le  corps  et  TÉcole  des  miaes  et  à  les 
fusionner  avec  le  corps  et  TÉcole  des  ponts  et  chaussées, 
qu»  Ton  proposait  seule  de  maintenir.  «  Un  objet;  d'éco- 
nomie'nous  a  frappés,  disait  Lebrun  (*)  ;  orna  très  nou- 
velloment  établi  une  École  desi  mines  avec  unigrand  appa- 
reil et  de  grandes  dépenses;  le  nombre  des  élàyaa  est  peu 
considérable;  après  avoir  pris  à  l'Ecole  des  instractitona 
théoriques ,  ils  vont  chercher  dans^  les  provinces  k  mettre 
cesoonnaissances  en  pratique;  mais  les  ateliers  oJbscurs 
dans  lesquels  ils  voudraient  se  perfectionner  leur  sont 
ouverts  ou  fermés  selon  le  caprice  des  prapriétaires.  Le 
comité  a  pensé  que  tout  ce  qui  a  rapport  aux  travaux 
des  mines  devait  se  lier  aux  études  nécessaires  pour  les 
pimts' et  chaussées;  qu'il  serait  intéressant  pour  les  dé- 
partements de  trouver  dans  le  môme  homme  ^  dans  un 
homme,  occupé  par  état  de  fouilles  de  tenna  ei  de  con- 
structions  souterraines,  les  lumières  nécesBaires  soit 
pour  constater  l'existence  des  mines,  soit  pour  en  éclairer 
Tèxploitation.  »  Ce  plan  se  reliait  avec  celui:  présenté  le 
20'  août  1790  pour  la  réorganisation  du  Jardin  des 
Plantes  (^).  On  devait  y  transporter  touti  le  cabinet  des 
msnes  de  l'hôtel  des  Monnaies,  et  le  professeur  de  chi»- 
mie  du  Jardin  des  Plantes  devait  y  faire  Aésonnaia^  un 
couns  de  métallurgie. 

Ni  l^in  ni  l'autre  de  ces  plans  ne  devaienti  fttn»  adoptéi^ 
par  TAssemblée  constituante.  Les  officiers  desr  mines 
avaient  présenté  à  l'Assemblée  constituante,  le4  juin  1790, 
un  mémoire  (***)  pour  établir  la  diffërence  des  fonctions 
entre  les  ingénieurs  des  mines  et  ceux  des  ponts  et 
chaussées,  et  par  suite  les  différences  de  Finatruotion 
professionnelle  qui  leur  était  respectivement  néeseasaire. 
De  leur  côté,  les  officiers  du  Jardin  des  Plantes  avaÎMit 

{*):  Archives  parlementaires  y  t.  XVI,  p.  H2. 
(•*)  Archives  parlementaires,  t.  XVIII,  p.  176. 
(***)  Archives  parlementaires^^  t.  XVI,  p.  99. 


NOTICE   HISTORIQUE.  467 

opposé  au  plan  du  comité  des  finances  ime  organisation 
toute  différente,  beaucoup  plus  développée,  mads  où  il 
n'était  pas  question  de  chaire  de  métallurgie  (*):  I>ans 
sa  séance  du  15  août  1790,  l'Assemblée  coinstituante  se* 
biNrna  è^  susq[)6iKlre  provisoirement  le  fonctioimement 
d'une  partie  du  département  des  mines  et  remit  au  statsiser 
après  mppopt  des  comités  réunis  d'agriculture,  du  oom- 
mevoe  et  d'instruction. 

Lorsque  fiegnaultd'Epercy  présenta,  le  20  mars  1791, 
avec  son  rapport,  le  projet  qui  devait  devenir  la  loi  sur 
les  mines  du  ^8  juillet  1791,  il  fit  observer,  à>  la  fin  de 
son  tnuv-ail)  qu'il  n-était  question,  dans  le  projet,  ni  de 
l'administration  des  mines,  m  de  TÉcole,  parce  que  ces 
questions  devaient  faire  rôbrjet  d'un  rapport  et  d'un  ppqjet 
particulier  dont  il  annonçait  que  l'Assemblée  serait  inces- 
samment saisie  Ç*). 

Il  n'Mi  fut  rien,  et  T Assemblée  constituante  se  sépara 
sans  avoir,  par/  suite,  rien  statué  sur  la  réorganisation 
du  corps  et.  de  l'École  des  mines.  En  tout  cais,  en  réor- 
ganisant le  corps  et  l'École  des  ponte  et  chaussées  par 
la  loi  du  19  jauger  1791,  l'Assemblée  laissa  le  personnel 
et  l'instraetion  relatifs  aux  ponts  et  chaussées,  absolu- 
ment distincts,  comme  auparavant,  de  tout  ce  qui  tou- 
chait au  fait  des  mines  {***).  Le  corps  des  mines  continua 
à  avoir  l'existence  de  fait  que  reconnut  la  loi  du  27  jan- 
vier 1792,  en  prescrivant  la  continuation  de  leurs  traite- 


{*)  Ârchives'par.lemmiains^^  t.  XYIII,  p.  181». 

(**)  «  Vous  v«ms  avec  satisfaction»  messieurs,  disait  Regnaulr 
d'Bpereyy  à  la  fin  de  son  rapport^  que  vous  pouvez  employer 
utilement^  pouriMnfaérèttpublic,  ces  bommes  éclairés  et  inslrails 
qui  faisaient  partie  de  UaDcienne  administration.  Vos  comité»  se 
pkdaentà  leur  rendre*  octte  justice:  o^est  à  eus  qu'ils  doivent 
principalement  tous  les  renseignements  qui  leur  sont  parvenus 
surrexplottation  des  mines.  >»  {Aroh.  petrlem,,  U  X^&IV,  p:  223). 

{***)  Laloi.dedép^ae9pourl79i1,  du  lS-25  lévrier  1704,  Mt 
mention  d*une  allocation  de  7.000  livres  pour  TÉcaie  des  mines. 


468  l'école  des  mines  de  paris. 

ments  aux  officiers  des  mines  alors  existants,  y  compris 
les  élèves  (*). 

Telles  sont  les  circonstances  dans  lesquelles  s^éteignit 
en  fait,  en  tant  qu'institution  d'enseignement,  sans  avoir 
été  jamais  légalement  supprimée  (*^),  FÉcole  fondée  par 
Sage.  Lui-même  n'allait,  du  reste,  pas  tarder  à  être  jeté 
en  prison  {***).  L'établissement  fut  matériellement  respecté 
et  les  collections  laissées  intactes.  Sous  la  Convention, 
le  comité  des  finances  avait  bien  prescrit  leur  transfert 
au  Muséum  ;  mais  il  n  y  fut  pas  donné  suite  à  cause  appa- 
remment des  contestations  qui  s'élevèrent  sur  leur  répar- 
tition entre  le  Muséum  d'une  part,  TÉcole  polytechnique 
et  Tagence  des  mines,  d'autre  part,  qui  tous  en  récla- 
maient une  partie  pour  leurs  collections. 

Dès  le  début  du  Consulat,  Sage  était  rétabli  à  la  Mon- 
naie au  milieu  de  sa  collection,  et  tous  les  Almanachs^ 
depuis  celui  de  Tan  X  jusqu'à  celui  de  1824,  année  de  sa 
mort,  contiennent  une  notice  sur  le  Mtisée  des  mines  à  la 
Monnaie,  où  Ton  reconnaît  bien  la  plume  dithyrambicpie 
de  Sage,  dès  qu'il  parlait  de  lui;  la  notice  descriptive  se 
termine  par  la  mention  :  Sage,  administrateur  et  profes- 
seur. Quel  cours  pouvâit-il  faire  et  quels  auditeurs  pou- 
vaient le  fréquenter?  C'est  ce  qu'il  serait  bien  inutile  de 
rechercher. 

A  la  mort  de  Sage,  en  1824,  l'État  revendiqua,  comme 
lui  appartenant  en  vertu  de  la  cession  faite  au  roi,  moyen* 
nant  pension,  tous  les  minéraux,  roches  et  objets  décrits 

(*)  VAlmanach  royal  de  1792  contient,  comme  les  précédents, 
la  mention  des  cinq  inspecteurs  généraux  des  mines  et  la  notice 
des  almanachs  antérieurs  relative  àTEcole  des  mines  de  la  Monnaie. 

(**)  C'est  pourquoi  Sage,  en  1824,  se  parant  encore  du  titre  de 
professeur  que  personne  ne  songeait  k  lui  discutef,  se  prévalait 
d'un  enseignement  à  peu  près  ininterrompu,  suivant  lui,  pendant 
près  d'un  demi-siècle. 

(***)  «  Je  ne  parvins  à  obtenir  la  vie  et  la  liberté  qu'en  donnant 
1.000  louis.  »  (Sage,  Origine  de  la  création  de  l  École  royale  det 
mineSf  br.,  1813,  p.  5.) 


NOTICE   HISTORIQUE.  469 

dans  le  Catalogue  édité  et  imprimé  en  1787;  l'État  con- 
sentit à  laisser  aux  héritiers  Sage  tous  les  autres  ob- 
jets placés  dans  les  collections,  et  que  rien  de  particulier 
n'établissait  être  propriété  domaniale.  L'École  des  mines 
de  Paris,  à  laquelle  cette  collection  paraissait  devoit 
revenir  en  entier  à  raison  de  son  origine,  reçut  en  1825, 
à  la  suite  de  longues  contestations,  3.000  objets,  après 
que  le  Muséum  eut  été  admis  à  prélever  466  échan- 
tillons, malheureusement  pour  TÉcole,  choisis  dans  le  peu 
que  le  cabinet  de  Sage  contenait  comme  ayant  une  valeur 
scientifique.  Les  collections  étaient  faites  à  l'image  de 
celui  qui  les  avait  formées,  plus  en  surface  qu'en  profon- 
deur, plus  en  objets  de  montre  et  d'apparat  qu'en  échan- 
tillons utiles  à  la  science  (^. 

Les  renseignements  que  nous  avons  donnés  sur  l'École 
de  Sage  montrent  tout  d'abord  qu'elle  n'a  guère  fonc- 
tionné comme  l'avait  prévu  l'arrêt  du  Conseil  de  1783 
Au  lieu  d'un  enseignement  de  trois  ans,  la  plupart  des 
élèves  n'ont  reçu  d'enseignement  que  pendant  un  an; 
cet  enseignement  paraît,  d'autre  part,  avoir  été  très  rudi- 
mentaire  et  surtout  peu  fortifié  par  l'étude  sur  place  des 
mines  et  usines.  Aussi  s'explique-t-on  —  bien  qu'il  en 
soit  sorti  quelques  membres  distingués  de  notre  premier 
corps  des  mines,  y  ayant  occupé  les  plus  hautes  situations 
—  que  l'École  de  Sage  n'ait  pas  joui  d'un  grand  renom 
auprès  des  contemporains  (**).  Sage  n'était  pas  un  Per- 

Q  Parmi  les  objets  venus  du  cabinet  de  la  Monnaie,  se  trouve 
à  rËcole  des  mines  le  buste  en  bronze  de  Sage,  par  Ricours,  du 
reste  fort  beau,  qui  se  voit  aujourd'hui  dans  la  collection  de 
minéralogie,  sur  son  ancien  piédestal,  couronné  par  Tinscription  : 
discipulorum  pignus  amoris,  Monnet  élève  quelques  doutes  sur  la 
spontanéité  mise  par  les  élèves  à  offrir  ce  buste  à  leur  directeur. 

f*)  Nous  ne  faisons  pas  là  allusion  à  Monnet,  qui  naturelle- 
ment déclare  que  les  élèves  ne  savaient  rien  et  ne  pouvaient  se 
placer  dans  l'industrie  ;  pour  Monnet,  des  élèves  de  Sage  et  de 
Guillot-Duhamel  ne  pouvaient  être  que  des  ignares.  Mais  Four- 
eroy,  dans  son  rapport  du  3  vendémiaire  an  III  sur  TÉcole  cen- 


470  l'ÉGOLB   BfiS   MINB6   BE   PARIS. 

ironet  ;  ce  que  celui-ci  a  bu  faire  pour  les  ponte  et  chaus- 
sées, oelui-là  ne  réussit  pas  à  rétablir  pour  les  miiies. 
Leurs  créations  ont  été  très  dissemblables  et  semblait 
chacune  porter  leur  empreinte  personnelle.  L'un,  doué 
d'un  rare  talent  d'ingénieur  et  d'administmteur,  était  on 
homme  dune  modestie  peu  conuoiune;  Taulure  fut  un 
vaniteux  d^assez  courte  science.  Or,  Toauvre  qu-il  avait 
tentée  ofbait  des  difficultés  peut-être  encore  plus  grandes 
que  celles  dont  avait  été  chargé  Perionet. 

Il  est  juste  toutefois  de  reconnaître  que  les  temps  et 
les  circonstances  ont  peu  favorisé  Tœuvre  créée  par  Sage. 
A  peine  TÉcole  commençait-elle  à  fonctionner,  tous  les 
principes  sur  lesquels  reposait,  en  France,  le  régime  de 
l'exploitation  des  mines  allaient  être  renversés.  La  loi  si 
malheureuse  du  28  juillet  1791 ,  qui  venait  de  livrer  toutes 
les  exploitations  minérales  au  gaspillage  des  propriétaiies 
du  sol,  avait  absolument  omis  de  poser  la  moindre  indi- 
cation sur  la  police  des  mines;  tout  ce  qui  touchait  à 
l'administration  des  mines  était  décentralisé  et  mis  à  pau 
près  exclusivement  dans  les  itiains  des  directoires  de  dë« 
partements.  A  quoi  aurait  pu  servir  une  Ecole  des  mines 
dans  de  telles  conjonctures?  Il  fallait  d'abord  qu -on revint 
sur  le  mode  d'interprétation  et  par  suite  d'application  de 
la  loi  de  1791  pour  qu'on  sentit  le  besoin  de  sortir  du 
chaos  où  Ton  resta  plusieurs  années  en  fait  d'exploitation 
de  mines  tant  soit  peu  rationnelle.  Gomme  en  bien  d'au- 
tres sujets,  l'Anssemblée  constituante  n'a  fait  que  démolir  ; 
il  appartenait  à  la  Convention  et  au  Directoire  d'édifier  à 
nouveau. 

traie  des  travaux  .publics,  qui  devait  devenir  FÉcole  polytach- 
niqufi,  a  jugé  d*une  façon  assez  sévère  TÉcole  de  Sage,  pettMtee 
môme  plus  sévèrâment  qu'elle  ne  méiritait  de  l'être.  Fourcroy 
avait,  eo  effet,  une  forte  prévention  contre  Sage,  qui  Ta  accswé 
d'ôtreTauteur  de  son  incarcération  sous  la  Convention  {Bïémakrtt 
hisi0riquÊS  et  phoques ^  l&i7,  p.  74). 


NOTICE   HISTORIQUE.  471 


CHAPITRE  m. 

L^É€OLC  nBS  MINES  À   l'hOTBL  ]>E  UOUjCHT. 

(1794  — 4«tt). 

Le  Comité  de  Salut  public,  dans  son  désir  d'utiliser 
toutes  les  ressources  dont  la  France  pouvait  disposer 
pour  sa  défense,  n'avait  pas  perdu  les  mines  de  vue. 
À  la  commission  des  armes  et  poudres  ressoi^issait 
spécialement  tout  ce  qui  touchait  à  leur  exploitation. 
Par  sa  situation  au  milieu  des  puissants  du  jour,  'Has- 
senCratz  (*)  jouissait  d'un  grand  crédit  auprès  du  Comité 


n  Tfons  avons  déjà  rencontré  Hassenfratz  mêlé,  à  titre  relati- 
vement secondaire,  à  rËcoledeSage.  A  l'époque  ot  nous  sommes 
arrivé  son  rôle  prend  une  réelle  importance,  et  il  convient  de 
faire  plus  ample  connaissance  avec  lui. 

Né  à  Paris  le  %0  décembre  1755,  mort  ie  96  février  1S27,  Has- 
senfratz s'était  adonné  de  bonne  heure  à  l'étude  de  la  chimie  et 
avait  été,  ainsi  que  Adet,  que  nous  retrouverons  à  l'agence  des 
mines,  préparateur  dans  le  laboratoire  de  Lavoisier.  8ous«hispec- 
teur  des  mines  en  1785,  il  publiait  en  17S7,  avec  Adet,  une  nou- 
velle notation  chimique  à  la  suite  de  la  nomenclature  de  Guy  ton 
de'Morveau,  Lavoisier,  Fourcroy  et  Berthollet.  Dès  le  début  de  la 
Révolution,  Hassenfratz  se  lança  avec  ardeur  dans  les  idées 
nouvelles.  Membre  du  club  de  1*789,  puis  membre  important  du 
«lub  des  Jacobins,  il  fut  un  intime  de  Danton  et  prit  une  rpsrt 
active  à  la  journée  du  10  août  1792.  Il  a  siégé  dès  le  début  à  la 
Commune  de  Fans,  dont  il  fut  un  des  membres  relaiivement'mo- 
dérés.  En  1792,  il  était  chargé,  sous  Bouchotte,  eomme  premier 
commis,  de  la  direction  du  matériel  de  la  guerre. 

Entré  dans  le  corps  des  mines  comme  inspecteur  à  la  reconsti- 
tution de  1794,  il  devait,  à  l'ouverture  des  cours  de  TÉcoIb  des 
mines,  donner  des  leçons  de  coupe  des  pierres  et  des  bois  et. pro- 
fesser la  minéralogie  et  la  géographie  physique.  Mais  le  jacobin 
dominait  chez  lut,  et  il  quitta  ses  élèves  pour  diriger  les  fau- 
bourgs contre  la  Convention  aux  journées  des  12  germinal  et 
i*'  prairial  an  III  (1*^  avril  et  20  Qiai  1795).  Renvoyé  devant  le 


472  L*ÉCOLE    DES   MINES   DE    PARIS. 

qui  Tëcoutait  volontiers,  notamment  au  sujet  des  mines.  Il 
avait  employé  les  anciens  inspecteurs  et  fait  envoyer  no- 
tamment Monnet  en  mission  sur  des  mines  de  houille.  Ce 
serait,  suivant  Monnet,  d'après  les  conseils  d'Hassenfratz 
que  le  Comité  de  Salut  public  aurait  créé  V Agence  des 
mines  qui  allait  réorganiser  le  corps  des  mines  et  TÉ- 
cole. 


tribunal  d'Eure-et-Loir  par  décret  de  la  Convention  du  5  prairial 
(24  mai  1795),  il  ne  put  revenir  à  Paris  qu'après  Tamnistie  du 
i  brumaire  an  lY  (26  octobre  1795). 

  partir  de  ce  moment,  Hassenfratz  paraît  avoir  renoncé  à 
tout  rôle  politique  et  il  ne  s'occupa  guère  plus  que  d'enseigne- 
ment. 

Il  avait  déjà  profossé  un  cours  d'administration  militaire  h 
l'Ëcole  de  Mars.  Mais  son  véritable  enseignement  fut  celui  qu  il 
donna  à  l'École  polytechnique  et  surtout  à  l'École  des  mines. 

A  rÉcole  polytechnique  il  a  professé  la  physique  et  la  phy- 
sique céleste  dès  l'organisation  régulière  de  l'enseignement  en 
1795;  son  Cours  de  physique  céleste  a  été  publié  en  1803  (1  vol. 
in-8). 

A  rÉcole  des  mines  de  Paris,  ses  premières  leçons  l'amenèrent 
à  publier  un  Cours  de  minéralogie  en  1796  (1  vol.  in-8),  et  un 
Traité  de  fart  du  charpentier  (1804,  in-4'). 

En  1796,  il  commença  à  professer  la  métallurgie  qu'il  devait 
continuer  à  enseigner  sans  interruption  pendant  vingt-six  ans 
jusqu'à  sa  mise  à  la  retraite  en  1822,  à  l'âge  de  soixante- 
sept  ans. 

Le  gouvernement  de  la  Restauration,  contrairement  aux  ren- 
seignements donnés  par  la  plupart  des  biographies,  le  laissa,  en 
efifet,  sept  ans,  malgré  ses  antécédents  révolutionnaires,  dans  ses 
fonctions  d'inspecteur  divisionnaire  des  mines  et  de  professeur 
.\  l'École  des  mines. 

Arago,  dans  ses  mémoires,  s'est  beaucoup  amusé  à  ses  dé- 
pens; il  l'a  représenté  comme  un  des  professeurs  de  l'École  poly- 
technique au-dessous  de  sa  tâche  et  partant  sans  autorité  ni 
crédit  auprès  des  élèves.  Par  la  variété  des  matières  sur  les- 
quelles il  a  enseigné  on  ne  peut  lui  contester  une  grande  sou- 
plesse d'intelligence.  Au  jugement  de  critiques  compétents  son 
enseignement  métallurgique  n'était  pas  sans  valeur.  Son  ou- 
vrage principal  en  ces  matières  a  été  sa  Sidérotechnie  (4  vol. 
in-4»,  1812)  ;  il  a  donné,  en  outre,  un  Traité  de  Vari  de  calciner 
les  pierres  calcaires  (1825,  in-4»). 


NOTICE   HISTORIQUE.  473 

Par  un  arrêté  du  1"  juillet  1794  (13  messidor  an  II)  (*), 
le  Comité  de  Salut  public  créait,  sous  Tautorité  de  la  com- 
mission des  armes  et  poudres  d'abord,  puis  sous  son  auto- 
rité directe  en  vertu  de  la  loi  du  24  août  1794  (7  fructidor 
an  II),  une  agence  des  mines  qui  devait  être  composée 
de  trois  membres  nommés  par  le  Comité  de  Salut  public. 

L'agence  des  mines  avait  sous  sa  direction  immédiate 
le  corps  des  mines  composé  d'inspecteurs,  d'ingénieurs 
et  d'élèves  dans  les  conditions  fixées  par  un  arrêté  subsé- 
quent du  6  juillet  1794  (18  messidor  an  II)  ;  l'agence  pou- 
vait correspondre  directement  avec  tous  les  concession- 
naires et  exploitants  de  mines,  ce  qui  lui  assurait  en 
quelque  sorte  une  administration  directe  du  service.  Un 
arrêté  du  24  messidor  an  II  (12  juillet  1794)  mit  à  la  dis- 
position de  l'agence  des  mines,  afin  d'y  établir  ses 
bureaux  et  dépendances,  Thôtel  de  Périgord,  ou  pour 
employer  le  langage  du  temps  la  maison  Périgord,  située 
rue  de  l'Université  et  contiguë  à  l'hôtel  de  Mouchy,  en 
même  temps  qu'un  arrêté  du  même  jour  lui  remettait  cet 
hôtel  pour  y  établir  l'École  des  mines  et  la  conférence  des 
ingénieurs. 

L'agence  fut  constituée  immédiatement  avec  Gillet  de 
Laumont,  Lefebvre  d'Hellancourt  et  Dabancourt  qui,  un 
mois  après,  était  remplacé  par  Adet  (**),  remplacé  lui- 
même,  le  22  septembre  1794,  par  Lelièvre. 


(*)  Les  actes  officiels  principaux  de  la  période  intermédiaire 
ont  été  publiés  par  M.  Lamé  Fleury,  dans  le  tome  H  de  son  Re^ 
cueil  des  lois,  décrets ,  ordonnances,.,  concernant  le  service  des 
ingénieurs  des  mines  (2  vol.  in-8,  1856-1857). 

(**)  En  parlant  d'Hassenfratz  dans  la  note  de  la  page  471,  nous 
avons  signalé  Âdet,  né  à  Nevers  le  18  mai  1763,  qui  avait  été 
avec  lui  préparateur  chez  Lavoisier,  avait  publié  avec  lui,  à  la 
suite  de  la  nouvelle  nomenclature  chimique,  un  nouveau  sys- 
tème de  notation  chimique  et  était  secrétaire  des  Annales  de 
chimie  fondées  en  1789.  Adet  a  été  par  la  suite  Envoyé  de  la 
République  aux  États-Unis,  puis  préfet  à  Nevers. 


474  l'école  beb  minbs  i>e  paris. 

Lelièvre  (*),  Gillet  de  Laumont  (**)  etLefebrce  d'Hel- 
lancourt  (**'')  allaient  pendant  de  longues  années  jouer 
nn  rôle  prépondérant  dans  l'administration  des  mines. 
Nous  dirons  leur  rôle  spécial  dans  lacréation  et  le  fono- 


(*)  Lelièvre,  né  4  Paris  le  28  juin  1752,  mort  le  18  octobre 
1835,  était  entré  à  TÉcole  des  mines  de  Sage  à  la  première  pro- 
motion de  £783;  le  Î4  juin  1784,  il  sortait  breveté.  Au  moment 
de  la  réorganisation  du  corps,  en  1794,  avant  d'ôtre  placé  dans 
régence,  il  était  chargé  d'essais  au  laboratoire  de  la  Monnaie,  et 
faute  de  charbon  il  lui  arrivait  parfois  de  n'y  pouvoir  procéder; 
mais  son  extrême  habitude  de  la  minéralogie  lui  permettait 
souvent  de  faire  connaître  son  opinion  d'après  les  caractères  rai- 
néralogiques  de  la  aubstance. 

Son  habileté  pour  la  détermination  des  minéraux  était  excep- 
tionnelle; Hauy,  quMl  a  beaucoup  aidé  à  ce  point  de  yjxe,  s'est 
foit  un  plaisir  de  le  reconnaître. 

Dès  la  réorganisation  de  l'Institut,  en  i795,  il  fit  partie  de  la 
classe  des  sciences  mathématiques  et  physiques,  et  plus  tard  de 
l'Académie  des  sciences. 

(**)  Gillet  de  Laumont,  né  k  Paris  le  SS  mai  4747,  mort  à  Paris 
en  1836,  la  même  année  que  son  collègue  Lelièvre,  était  capi- 
taine commandant  aux  grenadiers  royaux,  qu'il  quitta  en  1784 
pour  se  livrer  plus  complètement  à  l'étude  de  la  minéralogie 
avec  les  savants  qui  cultivaient  alors  cette  science,  et  la  même 
année  il  était  nommé  inspecteur  des  mines. 

Il  a  fait  partie  de  la  nouvelle  Académie  des  sciences  depuis  sa 
création. 

Ç^)  Lefebvre  d'Hellancourt,  né  en  1759,  mort  le  9  janvier  1813, 
allait  entrer  dans  le  génie  lorsque  fut  créée,  en  1783,  l'Ecole  de 
Sage.  Il  fut  de  la  première  promotion  de  cette  école  avec  son 
collègue  Lelièvre;  il  en  sortait  breveté  avec. lui  en  1784. 

On  attribue  à  Lefebvre  d'Hellancourt  la  rédaction  des  deux  in- 
structions ministérielles  qui  ont  commenté  les  lois  de  mines  des 
S8  juillet  1791  et  21  avril  1810;  la  première  est  la  célèbre  instruc- 
tion signée  par  Ghaptal,  à  la  date  du  7  juillet  1801  (18  messidor 
an  IX),  qui,  on  le  sait,  pour  rendre  applicable  la  loi  de  1791,  dut 
eo  donner  une  interprétation  consistant  presque  en  une  trans- 
formation; l'autre  instruction,  encore  plus  connue,  est  notre 
instruction  du  3  août  1810.  Peut-être  trouverait-on  dans  cette 
communauté  d'origine  l'explication  de  certaines  erreurs  conte- 
nues dans  l'instruction  de  1810,  qui  donne  parfois  des  règles 
exactes  dans  le  système  de  la  loi  de  1791^  mais  inconciliables 
avec  celui  de  la  loi  de  1810. 


NOnCB  HISTOKTQUE.  475 

tio&nement  de  TÉode.  Gomme  mentbFefi  de  Tagenoe  des 
mines,  irais  comme  membres  du  conseil  des  mines,  qni 
PMDiplaça  Tagence,  sovs  le  Directoire,  à  partir  de  la  loi 
dtt-22  octobre  1795  (30  vendémiaire  an  TV),  ils  ont  tous 
trois  administré  en  réalité  directement  le  département 
des  mines  jusqu'à  ce  que  le  gouvernement  ait  repris 
quelque  antorité  sous  le  Consulat;  leur  rnSuence  est  en- 
suite restée  prépondérante  auprès  de  Tadministrsltion  su- 
périenre  jusqu'à  la  réorganisation  du  service  qui  suivit 
la  lai  du  21  avril  1^10  et  le  décret  du  1*  novembre  1810. 
Si  à  partir  de  cette  réoi^nisation,  ils  n'ont  plus  eu  une 
part  aussi  directe  dans  l'administration,  ils  ont  conservé 
josqu^au  début  du  gouvernement  de  Juillet  une  influence 
prépondérante  dans  le  conseil  général  des  mines,  et  sur- 
tout dans  le  conseil  de  TÉcole  rétabli  à  Paris  à  partir 
de  tSlô,  conseil  qui,  pendant  toute  cette  période,  admi- 
nistrait directement  l'École.  Lefebvre  d'Hellancourt,  mort 
en  1613,  a  été  remplacé  par  Guillot-^Duhamel  fils,  qui, 
autant  par  lui-même  que  par  les  traditions  <quHl  tenait 
de  son  père,  mérite  d'être  réuni  à  Lelièvre  et  Gillet  de 
Laumont.  Tous  trois  restèrent  à  la  tête  des  deux  conseils 
jusqu'en  1832;  Lelièvre,  qui  les  présidait  depuis  leur 
création,  et  Gillet  de  Laumont  se  retirèrent  à  cette  date, 
après  y  avoir  siégé  pendant  38  ans,  et  tous  deux  s'étei- 
gnirent, presque  nonagénaires,  dans  la  même  année  1835. 
Tous  ceux  qui  ont  été  à  même  de  connaître  ces  trois 
ancêtres,  de  recueillir  des  témoignages  directs  et  auto- 
risés sur  leur  administration  (*),  ont  été  unanimes  à  pro- 
clamer le  souci  profond  de  la  justice  et  l'intégrité  scru- 
puleuse avec  lesquels,  sans  se  laisser  détourner  par 
aucune  influence  étrangère,  ils  s'acquittèrent  de  leurs 
délicates  fonctions. au  milieu  des  intrigues  et  des  mal  ver- 

(*)  Voir  Nûticee  nécrologiques  :  de  Lelièvre,  par  de  Bonnard, 
Annales  des  minas^  4'  série,  t.  VU;  de  Gillet  de  Laumont,  par 
Héricart  de  Tluiry,  annales  des  minées  3*  série,  t.  VI. 


476  L*ECOLE   DES  MINES   DE   PARIS. 

sations  du  Directoire.  Hommes  de  bien,  modestes,  sans 
ambition  aucune,  tous  trois  ont  repdu  les  plus  grands 
services;  ils  ont  été  tous  trois,  dès  l'aurore  de  Torgani- 
sation  de  notre  administration,  les  dignes  modèles  de 
tous  les  sentiments  qui  ont  fait  depuis  Tbonneur  et  la 
force  du  corps  des  mines  (*). 

L'agence  créée  et  constituée,  un  arrêté  du  Comité  de 
Salut  public  du  6  juillet  1794  (18  messidor  an  H),  en 
conformité  de  celui  pris  cinq  jours  auparavant,  organisa 
le  corps  des  mines  et  posa  les  bases  de  l'institution  d'une 
nouvelle  École  des  mines.  Il  devait  y  avoir,  sous  l'auto- 
rité de  l'agence  des  mines,  huit  inspecteurs,  douze  ingé- 
nieurs subordonnés  aux  inspecteurs,  et  quarante  élèves 
attachés  aux  inspecteurs  et  ingénieurs  pour  leur  servir 
d'aides.  La  liste  des  premiers  inspecteurs  et  ingénieurs 
devait  être  dressée  par  Tagence  et  approuvée  par  le  Go- 
mité  de  Salut  public  ;  ils  devaient  être  choisis  parmi  les 
anciens  inspecteurs  ou  ingénieurs,  ou  parmi  les  direct 
teurs  des  travaux  de  mines  ou  autres  personnes  ayant 
les  connaissances  nécessaires  pour  en  remplir  les  fonc- 
tions (art.  2)  (**). 

(*)  Monnet  (ms.  :  Essai  historique  sur  les  mines)  pense  que  le 
choix  du  Comité  de  Salut  public  s'était  fait  sur  les  indications  de 
liassenfratz  qui,  en  plaçant  dans  Fagence  deux  de  ses  anciens 
élèves,  Lelièvre  et  Lefebvre,  espérait  la  dominer.  En  quoi,  fait 
observer  Monnet,  il  s'est  bien  trompé.  Mais  aussi  quelle  diffé- 
rence entre  la  modestie  et  la  droiture  des  uns,  Tagitation 
bruyante  et  la  bassesse  de  l'autre  ! 

Monnet,  devant  qui  personne  ne  semble  avoir  trouvé  grâce 
dans  ses  manuscrits,  n'a  pas  un  mot  dur  ou  amer  contre  les 
trois  membres  de  l'agence,  encore  qu'il  leur  fût  subordonné. 

(**)  Cette  première  liste  était  ainsi  constituée  à  la  date  du  6  ce- 
tobre  1794  : 

Inspecteurs  :  Guillot-Duhamel  père,  Monnet,  Hassenfratz,  Fan- 
jas  de  Saint-Fond,  Schreiber,  Yauquelin,  Baillet  du  Belloy  (4  place 
restée  vacante  que  paraît  avoir  occupée  Picot  de  la  Peyrouse). 

Ingénieurs:  Guillol-Duhamel  fils,  Lenoir,  Miche,  Laverrièrc, 
Odalin,  Giroud,  Blavier,  Anfry,  Muthuon,  Mathieu  (de  Yalen- 
ciennes),  Mathieu  (de  Moulins),  Brongnîart  (Alexandre). 


1 


NOTICE  HISTORIQUE.  477 

Les  élèves  devaient  être  nommés  à  la  suite  d'un  examen 
public  où  Ton  devait  faire  preuve  de  connaissances  rela- 
tives à  la  métallurgie,  &  la  docimasie  et  à  l'exploitation 
des  mines  (art.  2). 

En  réalité,  TÉcole  que  prévoyait  l'arrêté  n'était  pas 
instituée  à  proprement  parler  pour  les  élèves  déjà  entrés 
dans  le  corps  ;  ceux-ci  étaient  appelés  à  s'y  former  sous  la 
conduite  et  la  direction  des  ingénieurs  et  inspecteurs; 
rÉcole  paraissait  destinée  plutôt  aux  personnes  qui  vou- 
laient se  familiariser  avec  les  connaissances  de  l'art  des 
mines  et  de  la  métallurgie  et  notamment  aux  jeunes  gens 
qui  désiraient  concourir  pour  les  places  d'élèves  des  mi- 
nes. En  effet,  d'après  l'art.  17,  les  inspecteurs,  qui  devaient 
passer  à  Paris  quatre  mois  d'hiver  à  partir  du  30  vendé- 
miaire, devaient,  du  16  brumaire  jusqu*au  14  pluviôse,  faire 
dans  la  maison  destinée  à  l'agence  et  à  la  conférence  des 
mines,  c'est-à-dire  aux  réunions  bidécadaires  des  inspec- 
teurs et  ingénieurs  (*),  des  cours  publics  et  gratuits  sur  : 
1*  la  minéralogie  et  la  géographie  physique  (**);  2*  l'ex- 
traction des  mines  ;  3"  la  docimasie  ou  l'essai  des  mines; 
4^  la  métallurgie  ou  le  travail  des  mines  en  grand.  Il  de- 


(*)  Monnet  (ms.  :  Essai  historique  sur  les  minet)  dit  que  la 
conférence  se  réunissait  les  mercredi  et  dimanche  et  qu*on  était 
mis  à  l'amende  qusmd  on  manquait  aux  séances. 

{**)  Sous  ce  nom  apparaît  pour  la  première  fois  la  science,  en- 
core à  Fétat  plus  que  rudimentaire,  qui  allait  bientôt  devenir  la 
géologie  et  dont  la  moindre  trace  ne  paraît  pas  avoir  existé  dans 
récole  de  Sage. 

Le  mot  de  géologie  avait  bien  été  employé  antérieurement  en 
France,  mais  avec  un  sens  différent  de  celui  qu*ii  devait  avoir 
plus  tard.  Dans  le  mémoire  des  officiers  du  Jardin  des  Plantes 
annexé  à  la  séance  du  20  août  1790  {Arch,  parlement.^  t.  XVIII, 
p.  iS5)  de  TAssemblée  constituante,  on  relève  parmi  les  douze 
chaires  dont  on  proposait  la  création,  une  chaire  «  pour  un  cours 
de  géologie  et  pour  Finstruction  de  naturalistes  voyageurs  ayant 
pour  objet  :  la  théorie  générale  du  globe  et  plus  particulièrement 
celle  des  montagnes,  les  notions  topographiques  nécessaires  aux 
voyageurs  pour  reconnaître  et  recueillir  les  productions  natu- 


r 


1 


478  L  ÉCOLE   DBS>  MINSS   DB    PARIS. 

vait  y  avoir  deux  laçons  par  décade  de  chacun <ie  ce&  cours. 
Ces  cours  étaient  si  peu  faits  pour  le»  élèves  entcés  dans 
le  corps,  qu'il  était  spécifié  (art.  18)  que,  pendant  les  qua- 
tre mois  d'hiver  passés  à  Paris  par  les  inspeateurs-  et  in- 
génieurs, les  élèves  devaient  être  envoyés  sur  une  exploi- 
tation de  mines  poiu*  y  prendre  des  leçon&de  pratique.  Les 
cours  paraissaient  donc  destinés  plutôt  à.  ceux  qui  vou* 
laient.  passer  Texamen  nécessaire  pour  être  nommés 
élèves.  L'agence,  on  le  verra,  comprit  et  appliqua  rarràté 
sur  un  plan  bien  difiEôrent,  à  la  fois  plus  ample  et  plus  rar 
tionneL 

Pour  établir  l'École  et  la  conférence  des  ingénieurs^ 
l'arrêté  du  24  messidor  an  II  (12  juillat  L794)  qui  avait 
remis  à  l'agence  l'hôtel  Périgord  pour  son  service  propre, 
lui  remit  l'hôtel  contigu  de  Mouchy,  293,  rue  de  TUni- 
versité,  affecté  plus  tard  au  dépôt  de  la  guerre  (*).  L'agence 
devait  y  installer  une  bibliothèque,  un  laboratoire  d'essaifi^ 
des  collections  de  modèles^  un  cabinet  de  minéralogie 
«  contenant  toutes  les  productions  du  globe  et  toutes  les 
productions  de  la  République  rangées  suivant  L'ordre  des 
localités  (**)»  (art.  19). 

Pour  aider  à  former  les  collections  de  la  nouvelle  insti- 
tution, on  mit  à  sa  disposition  la  collection  de  minérale- 

relies  des  divers  pays  du  monde,  les  instructions  relalives  aux 
gîtes  de  minerais,  le  dénombrement  des  richesses  minérales 
propres  aux  quatre-vingt-trois  départements  de  la  France,  et 
enfin  Fart  de  préparer  et.de  conserver  toutes  les  productions  de 
la  nature  ». 

(*)  Au  milieu  de  1814  seulement,. comme  nous  le  dirons  par  la 
suite,  Tadministration  des  mines  abandonna  Thûtel  de  Mouchy. 
11  formait,  le  n*  71  de  la  ruede  TUniversité  avantle  percement 
du  boulevard  Saint-Germain  qui  l'a  fait  disparaître.  Sur  la  partie 
de  son  emplacement  restée  à  Tadministration  de  la  guerre  a  été 
partiellement  élevé  le  bâtiment  du  ministère  en  façade  sur  le 
boulevard. 

C*)  Il  faut  voir  là,  l'origine  des  coUedtions  statistiq^es  départe- 
mentales qui  figurent  encore  à  rËcoIe  des  mines  a;vec  un  si  grand 
développement. 


NOTIGE   HISl!ORIQUE.  479 

gie  de  Guettard,  par  arrêté  du  Comité  de  Salât  public  du 
26  fructidor  an  II  (12  septembre  1794);  les  modèles  et  la 
bibliothèque  de  Dietrich,  par  arrêté  du  28  fructidor  an  II 
(14  septembre  1794)  (*).  Un  arrêté  de  la  commission  tem- 
poraire des  arts  du  2fi  brumaire  an  UI  (18  novembre 
1794)  avait  également  attribué  à  Tagencedes  mines  une 
partie  de  la  bibliothèque  de  Lavoisier  sur  la  physique, 
la  chimie,  la  minéralogie  et  la  métallurgie  ;  mais  on.  sait 
qufi  M*"*  Lavoisier  put  se  faire  restituer  peu  après  tous 
les  biens  de  son  mari  {**).  La.  collection  de  minéralogie  de 
Joubert  fut,  en  outre,  acquise  après  décès,  par  autorisa- 
tion du  Coonité  de  Salut  public  du  9  frimaire  an  III  (29 
novembre  1794).  Les  collections  de  Tagence  des  minée 
avaient  également  reçu  une  part  de  divers  cabineto 
saisis  par  le  Comité  de  Salut  public  on  la  conunission 
temporaire  dea  arts  (***). 

Toutefois  les  collections  vraiment  scientifiques  ne  pa- 
raifisent  pa»  avoir  été  jamais  bien  richea  &  Thôtel  de  Mou- 
chy.  Le  nombre  des  échantillons  a  fini  par  être  relative- 
ment considérable,  quelque  100.009  échantillons  ou  objets 
en  1^14;  mais  ces  collections  consistaient  presque^^clu- 
sivement  en  suites  assez  peu  méthodiques  de  roches,  de 
produits  de  mines  et  d*usines,  réunis  par  les  inspecteura 
dans  leurs  touniées  ou  envoyés  par  lee  exploitants  et  usi- 
niers. 

Le  premier  concours  pour  le  choix  des  élèves  eut 
lieu,  suivant  un  arrêté  du  Comité  de  Salut  public  du  16 


f^)  Nous  n'avons  pa  savoirs!  la  collection  de<}iiettard  n'avait  pas 
été  restituée  comme- ceUe  de  Lavoisier.  Celle  de  Dietrich,  en  tout 
cas,  paraît  avoir  été  retenue  d'après  les  anciens  catalogues  god- 
servéa  k  l'Ecole. 

(••)  V.  Lavoisier^  par  Ed.  Grîroaux,  p.  342  et  «uiv. 

C^)  Les  vieux  catalogues  de  TBoole  portent  la  trace  de  «a 
acquisitions;  On  y  voit  nettimment  une  suite  de  500  échantillons 
indiqués  comme  provenant  du  cabinet  du  séminaire  de  Saint- 
Sulpiee. 


480  l'école  des  mines  de  paris. 

fructidor  an  II  (2  septembre  1794),  du  20  au  30  fructidor 
(6-26  septembre). 

Les  connaissances  exigées  étaient  :  1®  les  éléments  de 
géométrie  jusque  et  y  compris  les  sections  coniques; 
2®  les  éléments  de  statique  ;  3^  Tart  des  projections,  le 
levé  et  le  dessin  des  plans  ;  4^  des  notions  de  physique 
générale  et  de  chimie.  L'arrêté  rappelait  cette  règle,  ap- 
pliquée également  aux  examens  de  l'École  polytechnique, 
que  Texaminateur  devait  s'attacher  moins  à  reconnaître 
les  connaissances  actuelles  du  candidat  qu'à  s'assurer  de 
son  intelligence.  On  voit,  en  tout  cas,  combien  ce  pro- 
gramme de  culture  scientifique  générale  différait  du  pro- 
gramme d'enseignement  spécial  sur  lequel,  d'après  l'ar- 
rêté du  18  messidor  précédent,  auraient  dû  être  interro- 
gés les  aspirants  aux  places  d'élèves.  L'Ecole,  suivant  un 
plan  différent  de  celui  de  cet  arrêté,  mais  plus  rationnel, 
allait,  en  effet,  fonctionner  pour  eux. 

A  ce  premier  concours  de  septembre  1794  deux  élèves 
seulement  furent  admis  :  Brochant  de  Villiers  (*)  et  Tré- 
mery.  Mais,  ainsi  du  reste  que  l'arrêté  de  convocation 


(*)  Brochant  de  Villiers,  né  le  6  août  4772,  mort  le  16  mai 
4840,  élait  allé  en  Allemagne,  en  1791-1792,  entendre  Wemer  à 
Freyberg  avec  Tinlention  d'entrer  ensuite  à  TEcole  des  mines  de 
Sage  qu'il  trouva  dispersée  à  son  retour  en  France.'  En  noYem- 
bre  1793,  il  fut  admis  à  TEcole  des  ponts  et  chaussées  qui  était 
la  seule  école  spéciale  resiée  debout  dans  la  tourmente  révolu- 
tionnaire. Reçu  Tannée  suivante  au  premier  concours  pour 
TEcole  polytechnique,  il  fut  du  nombre  de  ces  brigadiers  aux- 
quels Monge  devait  faire  donner  un  entraînement  spécial  pour 
servir  de  moniteurs  à  leurs  camarades  de  TEcole  polytechnique. 
Son  goût  déjà  ancien  pour  la  minéralogie  lui  fit  préférer 
TEcole  des  mines  dès  sa  constitution  en  1794.  Au  reste,  il  com- 
mença là  aussi,  à  son  arrivée  à  l'Ecole,  ces  fonctions  de  moni- 
teur, pour  prendre  ensuite,  dès  la  translation  de  FEcole  des  mines 
à  Pesey,  la  chaire  de  minéralogie  et  géologie  qu'il  ne  devait 
quitter  ofiiciellement  que  trente-trois  ans  après,  en  1835,  par 
une  démission  qu'il  donna  pour  permettre  de  scinder  son  cours 
en  deux  cours  distincts  de  minéralogie  et  de  géologie,  et  d'en 
charger  respectivement,  comme  professeurs  titulaires,  ses  deux 


NOTICE   HISTORIQUE.  481 

l'avait  déjà  indiqué,  des  examens  successifs  eurent  lieu 
•chaque  mois  jusqu'à  la  fin  de  Thiver,  de  façon  à  complé- 
ter le  nombre  réglementaire  d'élèves  {*). 

Les  trois  dignes  membres  de  l'agence  crurent,  en  effet, 
devoir  ouvrir  largement  les  portes  de  la  maison  qu'ils  ad- 
ministraient de  façon  à  en  faire  un  lieu  de  refuge  et  d'abri 
pour  beaucoup  à  qui  la  vie  matérielle  devenait  sin- 
gulièrement difficile  au  milieu  de  la  tourmente.  Ils  eu- 
rent ainsi  l'honneur,  en  les  faisant  admettre  dans  le  corps 
des  mines,  d'abriter  des  savants  tels  que  Yauquelin,  Dolo- 
mieu,  Faujas  de  Saint-Fond,  Picot  de  La  Peyrouse.  En  don- 
nant  à  l'Ecole  une  organisation  plus  complète  que  celle  pri- 
mitivement prévue,  ils  purent  faire  une  place  à  HaQy,  Ton- 
nelier, Mocquart,  Coquebert  de  Montbret,  Silvestre,  Beu- 
rard,  Glouet.  Ceux  qui,  plus  jeunes,  voulaient  s'instruire, 
trouvaient  à  titre  d'élèves,  dans  l'hospitalière  maison  de 
la  rue  de  l'Université,  comme  les  savants  qui  devaient 
les  former,  non  seulement  une  protection  que  leur  assu- 
rait le  crédit  des  membres  de  l'agence  auprès  du  tout 
puissant  Comité  de  Salut  public,  mais  encore  des  facilités 
d'existence  matérielle  qui  n'étaient  pas  à  dédaigner  dans 
de  pareils  temps  (**). 

Ainsi  s'explique,  tout  à  l'honneur  des  membres  de  l'a- 
gence, le  développement  du  personnel  groupé  autour 
d'eux  (***).  Ils  se  montraient  pour  lui,  et  surtout  pour  les 

collaborateurs  de  la  carte  géologique  Dufrénoy  et  Elie  de  Beau- 
mont. 

En  1816,  Brochant  de  YiUiers  avait  succédé  à  TAcadémie  des 
sciences  à  Guillot-Duhamel  père. 

(*)  Le  classique  Répertoire  de  VEcole  polytechnique^  dû  à  Ma- 
rielle,  donne»  p.  S53,  la  liste  de  ces  quarante  ou,  d'après  ce  réper- 
toire, de  ces  trente-neuf  élèves.  « 

(**)  Un  arrêté  du  Directoire  exécutif  du  15  mai  1796  (26  flo- 
réal an  IV)  assurait  aux  inspecteurs,  ingénieurs  et  élèves  des 
rations  de  vivres,  de  bois.  Un  habit  complet,  une  paire  de  bottes 
et  une  paire  de  souliers. 

(**•)  De  Bonnard  [Armaleê  des  mines,  4«  série,  1.  VU,  p.  B13) 

Tome  XV,  1889.  32 


482  l'école  des  mines  de  paris. 

jeunes  gens,  pour  les  élèves,  pleins  d'une  sollicitude  vrai- 
ment paternelle.  Lelièvre  et  Gillet  de  Laumont  rivali- 
saient particulièrement  de  soins  et  d'attentions  pour  eux. 

Il  semble  que,  par  un  sentiment  bien  digne  d'âmes 
aussi  élevées,  leur  protection  se  faisait  d'autant  plus  effec- 
tive que  ceux  sur  qui  elle  s'étendait  en  avaient  un  plus 
grand  besoin.  Ainsi  furent  logés  dans  la  maison  même  de 
l'agence  Haûy ,  Tonnelier  et  Clouet,  qui  étaient  tous  trois 
dans  les  ordres  :  Hatiy,  comme  conservateur  des  collec- 
tions ;  Tonnelier,  comme  garde  du  cabinet  de  minéralogie  ; 
Glouet,  comme  bibliothécaire.  Les  membres  de  l'agence 
n'auraient-ils  contribué  qu'à  éviter  à  Haûy  le  triste  sort 
dont  Monge,  Fourcroy  et  Hassenfratz  ne  surent  pas 
préserver  Lavoisier,  cela  suflSrait  pour  qu'on  honorât 
leur  mémoire.  Il  n'est  pas  jusqu'au  nom  ofRciel  donné 
par  eux  à  leur  institution  :  Maison  d'instruction  de  l'a- 
gence des  mines,  qui  ne  reflète  la  modestie  et  le  grand 
cœur  de  ses  fondateurs. 

L'ouverture  des  cours  fut  annoncée  pour  le  1*'  frimaire 
an  III  (21  novembre  1794);  l'agence  faisait  connaître 
qu*il  serait  fait  deux  fois  par  décade  pour  chaque  cours 
des  leçons  publiques  et  gratuites  :  de  docimasie,  par 
Vauquelin  (*);  de  minéralogie  et  de  géographie  physique, 
par  Hassenfratz,  les  leçons  de  cristallographie  de  ce 


rapporte  que  ce  fut  à  dessein  que  les  membres  de  Fagence  fixè- 
rent au  chiffre  exorbitant  de  quarante  le  nombre  des  élèves  afin 
de  pouvoir  abriter  plus  de  monde. 

Monnet  (ms  :  Essai  historique  sur  les  mines)  porte  à  quatre 
cent  cinquante  le  nombre  total  des  personnes  qui  dépendaient 
ie  Tagence  et  qui,  IMiiver,  se  trouvaient  donc  réunies  dans  la 
maison  d'instruction.  Il  faut  croire  à  quelque  forte  exagération. 

C)  Vauquelin  (né  en  1763,  mort  en  iS29),  était  l'élève,  le  dis- 
ciple et  Tami  de  Fourcroy,  et  Ton  a  prétendu  que  bien  des  travaux 
attribués  à  celui-ci  étaient  dus  à  celui-là.  On  peut  dire  que  Vau- 
quelin a  créé  en  France  renseignement  de  la  docimasic  ou  de  la 
chimie  analytique  minérale  dans  le  cours  par  lui  professé  àTËcole 
des  mines  de  1794  à  1801.  Vauquelin  quitta  rËcole  des  mines  pour 


NOTICE   HISTORIQUE.  483 

cours  devant  être  faites  par  Haûy;  d'extraction  des 
mines,  par  Guillot- Duhamel  père,  et,  en  son  absence, 
par  Laverrière  ;  de  métallurgie,  par  Schreiber  (*),  et,  en 
son  absence,  par  Giroud,  Miche  et  Muthuon. 

Les  cours  devaient  avoir  lieu  à  11  heures  du  matin  : 
la  docimasie,  les  primidi  et  sextidi;  la  minéralogie,  les 
décadi  et  septidi;  l'exploitation,  les  tridi  et  octodi;  la 
métallurgie,  les  quartidi  et  nonodi. 

Indépendamment  des  quatre  cours  relatifs  à  rensei- 
gnement spécial,  officiellement  prévus  dans  l'arrêté  d'or- 
ganisation, l'agence  annonça  qu'il  serait  fait  des  leçons 


aller  enseigner  au  Collège  de  France,  puis,  à  la  mort  de  Four- 
croy,  en  1809,  à  TÉcole  de  médecine;  il  ne  garda  pas  d'attachos 
avec  le  corps  et  TÉcole  des  mines;  mais  il  avait  formé  des  élève?. 
qui  devaient  continuer  son  enseignement  en  rélevant  et  réten- 
dant encore. 

On  doit  notamment  à  Vauquelin  la  découverte  de  la  glucioe<iC 
du  chrome. 

Il  était  de  l'Académie  des  sciences. 

Son  éloge  historique  a  été  prononcé  par  Guvier  {Mémoires  de 
r Académie  des  sciences ^  t.  XII). 

(*)  Schreiber,  né  en  Saxe  le  5  août  1746,  est  mort  à  Grenoble,  ins- 
pecteur divisionnaire  des  mines,  le  10  mai  1827;  élève  de  TÉcole 
de  Freiberg,  il  était  occupé  dans  les  mines  d'Allemagne,  lorsqu'il 
fut  choisi,  à  la  demande  de  Monsieur,  comte  de  Provence  (depuis 
l.oiiis  XVIII),  pour  venir  prendre,  en  septembre  1777,  la  direc- 
tion des  mines  d'Allemont  (Dauphiné),  concédées  en  1776  à 
Monsieur.  Schreiber  s'acquitta  de  cette  tâche  avec  succès  pour 
le  compte  de  Monsieur  jusqu'en  1792,  puis  continua  pour  le 
compte  du  Domaine  jusqu'en  1802,  date  à  laquelle  il  prit  la  di- 
rection des  mines  et  de  l'École  de  Pesey-Moutiers,  à  l'occasion 
desquelles  nous  aurons  à  reparler  de  lui. 

En  1784,  il  avait  reçu  le  brevet  d'inspecteur  honoraire  des 
mines, et  en  1794  il  avait  été  placé  sur  la  première  liste  des  inspec- 
teurs. Après  la  dispersion  de  l'École  française  de  Pesey,  la  Savoie 
fit  à  Schreiber  des  offres  magnifiques  pour  continuer  à  diriger 
ces  institutions  à  son  compte;  mais  Schreiber  était  devenu 
français  de  cœur;  il  les  refusa  et  se  retira  à  Grenoble,  où  l'ad- 
ministration, par  une  mesure  d'exception  en  sa  faveur,  lui  per- 
mit de  résider,  encore  que  ce  ne  fut  pas  le  chef-lieu  de  la  division 
dont  il  était  l'inspecteur.  Il  mourut,  entouré  de  l'estime  générale 


484  L  ÉCOLE   DES   MINES   DE   PARIS. 

et  conférences  sur  d'autres  matières  d'enseignement  gé- 
néral. Haûy  devait  professer  publiquement  et  gratuite- 
ment la  perspective  et  la  physique  générale  ;  Tonnelier, 
garde  du  cabinet  de  minéralogie,  les  éléments  de  mathé- 
matiques ;  Hassenfratz,  la  coupe  des  pierres  et  des  bois, 
ayant  pour  adjoint  Brochant  de  Villiers  ;  Clouet  (*),  bi- 
bliothécaire-adjoint, devait  enseigner  les  principes  de 
Tallemand. 

Les  leçons  de  perspective  et  physique  générale  devaient 
.  avoir  lieu  les  quintidi  et  décadi,  à  1 1  heures  ;  celles  de 
mathématiques,  les  duodi,  quintidi  et  octodi,  à  9  heures 
du  matin;  celles  de  coupe  des  pierres  et  des  bois,  le  dé- 
cadi, à  9  heures. 

Il  ne  parait  pas  que  ce  programme  ait  été  entièrement 
rempli.  D'après  une  note  du  Journal  des  mineSy  les  seuls 
cours  professés  en  Tan  III  auraient  eu  pour  objet  les  ma- 
thématiques et  la  mécanique,  la  minéralogie,  la  doci- 
masie,  la  physique,  le  dessin  et  Tallemand;  ils  auraient 
été  faits  par  Haûy,  Tonnelier,  Vauquelin  et  Clouet,  etc. 

En  même  temps  que  s'organisait,  par  les  soins  de  l'a- 
gence des  mines,  cet  enseignement  spécial  sur  les  mines, 
que  se  fondait,  en  fait,  l'École  des  mines,  la  Convention 

d'une  population  qui  avait  appris  à  le  connaître  depuis  un  demi- 
siècle,  entre  les  bras  de  fîueymard  auquel  il  était  tendrement 
attaché. 

Schreiber  a  publié,  en  1778,  une  traduction  du  Traité  dex- 
ploitation  de  Déiius  (2  vol.  in-4°),  qui  avait  paru  en  4773. 

{*)  Clouet  enseignait  déjà  les  langues  à  TEcole  de  Sage.  Il  fau- 
drait prendre  garde  de  confondre  ce  modeste  abbé  avec  son  ho- 
monyme, menibre  associé  de  T Académie  des  sciences,  professeur 
de  chimie  à  l'École  du  génie  de  Mézières,  qui  fit  des  travaux  si 
remarqués  et  si  remarquables  sur  la  préparation  en  grand  de 
racler  fondu,  et  mourut  en  1801,  à  Cayenne,  où  il  était  allé  faire 
des  études  d'histoire  naturelle. 

La  confusion  serait  possible  par  suite  d^une  erreur  commise 
dans  les  tables  du  Journal  des  Mines  qui  mêlent  sous  ce  même 
nom  de  Clouet  les  modestes  traductions  du  bibliothécaire  et  les 
savants  travaux  du  chimiste. 


notice:  historique.  485 

s'occupait  de  créer  et  d'organiser  rÉcole  polytechnique. 
Ces  deux  institutions  étaient  appelées  à  se  donner  l'une 
à  l'autre  un  tel  appui,  leurs  destinées  se  sont  tellement 
pénétrées  respectivement  dès  leur  origine,  de  façon  à 
exercer  une  telle  influence  sur  leur  avenir,  qu'il  est  in- 
dispensable de  rappeler  ici  les  modifications  successives 
de  l'enseignement  de  l'École  polytechnique  à  ses  dé- 
buts (*). 

Le  décret  de  la  Convention  du  11  mars  1794  (21  ven- 
tôse an  II),  qui  avait  créé  la  commission  des  travaux 
publics,  l'avait  chargée  (art.  4)  d'étudier  rétablissement 
d'une  école  centrale  des  travaux  publics,  école  destinée 
à  acquérir  une  telle  célébrité  sous  le  nom  d'École  poly- 
technique à  elle  donnée  par  la  loi  du  1"  septembre  1795 
(15  fructidor  an  III).  Le  30  novembre  1794  (10  frimaire 
an  III)  entra,  dans  les  bâtiments  du  palais  Bourbon  à 
ce  destinés,  la  première  promotion  de  400  élèves  (**); 
presque  simultanément  avait  lieu  l'entrée  de  la  première 
promotion  à  l'École  des  mines  située  tout  à  côté  (***). 

Dans  sa  première  organisation  de  1794,  sous  l'influence 
de  Monge,  l'École  polytechnique,  avec  des  cours  d'une 
durée  de  trois  ans,  devait  être  à  la  fois  une  école  de  haute 
théorie  et  une  école  d'application  pour  toutes  les  con- 
structions civiles  et  militaires,  y  compris  la  conduite  des 
mines,  qui  devait  y  faire  l'objet  d'un  cours  spécial.  On 

(*)  V.  Pinet,  Histoire  de  V  École  polytechnique  y  Paris,  1887, 
Baudry,  1  vol.  in-8». 

(**)  Nous  laissons  de  côté  TËcole  préparatoire  dans  laquelle 
Monge  instruisit  auparavant  ceux  destinés  à  devenir  les  briga- 
diers-moniteurs  de  leurs  camarades;  parmi  ces  brigadiers  se 
trouvait  Brochant  de  Yilliers. 

(***)  C'est  ce  voisinage  qui  permettait  plus  facilement  aux  élèves 
de  l'École  des  mines  de  se  glisser  fréquemment  dans  Famphi- 
thêfttre  pour  suivre  les  cours  de  l'École  polytechnique,  dont  les 
élèves,  on  le  sait,  n'étaient  pas  casernes  et  ne  portaient  pas  d*uni- 
forme  k  l'origine.  L'uniforme  fut  imposé  en  Tan  VI,  en  partie 
pour  éviter  ces  abus  (Pinet,  toc.  cit.^  p.  20). 


486  L*£GOLE  DBS   MINES   DK   PARIS. 

voulait,  en  quelque  sorte,  avoir  en  une  seule  école  les 
Écoles  polytechnique  et  centrale,  telles  que  nous  les 
connaissons  aujourd'hui.  Dans  cette  organisation,  les 
écoles  spéciales  de  théorie  appliquée,  comme  celles  des 
ponts  et  chaussées  et  des  mines,  n'auraient  plus  eu  leur 
raison  d'être. 

Mais,  un  an  après,  en  donnant  à  la  nouvelle  institution 
le  nom  d*Ecole  polytechique,  la  loi  du  1*'  septembre  1795 
(15  fructidor  an  III)  revenait  déjà  partiellement  sur  cette 
organisation;  TÉcole  polytechnique  ne  devait  plus  se 
substituer  aux  écoles  spéciales  ;  elle  devait  au  contraire 
leur  servir  plutôt  de  substratum  commun,  en  donnant  à 
leurs  futurs  élèves  le  haut  enseignement  théorique  qui 
pouvait  effectivement  être  commun  à  toutes  les  profes- 
sions civiles  et  militaires. 

Toutefois,  sous  Tinfluence  de  Monge  qui  l'emportait 
sur  celle  de  Laplace,  l'enseignement  ne  devait  pas  être 
exclusivement  théorique  ;  il  ne  devait  pas  consister  unique- 
ment dans  la  culture  des  hautes  théories  mathématiques, 
physiques  et  chimiques  ;  une  large  part  devait  être  faite 
à  l'application  de  la  théorie  et  aux  sciences  appliquées 
dans  leurs  diverses  branches  des  ponts  et  chaussées,  des 
mines  et  des  fortifications.  Cet  enseignement,  dans  sa 
partie  pratique,  ne  devait  sans  doute  pas  être  une  véri- 
table préparation  immédiate  à  une  profession  déterminée, 
préparation  réservée  à  des  écoles  spéciales  plus  pratiques 
que  théoriques;  il  devait  principalement  porter  sur  les 
généralités  de  l'application  qui  sont  en  quelque  sorte 
communes  à  toutes  les  professions,  sans  toutefois  reculer 
devant  l'étude  d'applications  déjà  un  peu  spécialisées  (*). 


(*)  Le  système  exclusivement  théorique  de  Laplace  devait  aller 
en  l*emporlant  toujours  davantage  sur  le  système  mixte  de 
Mange.  En  1806,  on  supprimait  les  cours  spéciaux  sur  les  ponts 
et  chaussées,  les  mines  et  les  fortifications  ;  mais  il  restait  des  cours 
généraux  sur  les  éléments  des  constructions  et  des  machines. 


NOTICE  HISTORIQUE.  487 

La  loi  du  30  vendémiaire  an  FV  (22  octobre  1 795)  vint 
confirmer  cette  organisation  en  réglant  les  relations  de 
l'École  polytechnique  avec  les  diverses  écoles  spéciales, 
et  notamment  TÉcole  des  mines  qui  se  trouve  nommée 
oflSciellement  ici  pour  la  première  fois  dans  la  période 
intermédiaire.  Le  titre  YI,  en  onze  articles,  de  cette  loi  (*) 
était  consacré  spécialement  à  TEcole  des  mines  ;  en  même 
temps,  il  décidait  (art.  1"^  que  Tagence  des  mines  devenait 
le  conseil  des  mines,  placé  auprès  du  ministre  de  l'intérieur 
pour  donner  son  avis  sur  toutes  les  questions  relatives 
aux  mines.  Ce  titre  VI  de  la  loi  du  30  vendémiaire  an  IV 
devait,  comme  nous  le  verrons,  produire  entre  le  conseil 
des  mines  et  le  ministère,  pendant  plusieurs  années,  des 
divergences  d'interprétation  et  de  vues  dont  les  consé- 
quences devaient  finir  par  être  fort  importantes,  puis- 
qu'elles  contribuèrent  à  entraîner  la  disparition  de  TEcole 
des  mines  de  Paris  et  son  transfert  à  Pesey-Moutiers. 

L'article  2  du  titre  VI  de  la  loi  du  30  vendémiaire  an  IV 
(22  octobre  1795)  stipulait,  en  effet,  qu'il  serait  établi 
une  École  pratique  pour  l'exploitation  et  le  traitement 
des  substances  minérales  près  d'une  mine  appartenant  à 
la  République  et  déjà  en  activité  ou  dont  on  pût  com- 
mencer et  suivre  l'exploitation  avec  avantage  ;  et  il  semble 
bien  que  le  texte  de  la  loi  doit  s'entendre  en  ce  sens  que 
cette  école  serait  la  seule  Ecole  des  mines  qui  pût  exister; 
elle  devait  recevoir  «  pendant  un  an,  et  plus  s'il  le  faut», 
les  élèves  du  gouvernement  ayant  passé  par  l'École  poly- 
technique, déjà  classés  dans  le  corps,  venant  y  prendre 

et  sur  Fart  militaire.  En  1811,  on  supprimait  le  cours  de  con- 
structions publiques.  Le  système  de  Laplace  finit  par  prévaloir  à 
la  réorganisation  faite  par  la  Restauration  suivant  l'ordonnance 
du  14  septembre  1816;  tous  les  cours  de  travaux  civils  Airent 
supprimés,  sauf  celui  d'architcclure. 

n  Gomme  dans  toutes  les  lois  de  la  période  intermédiaire,  les 
articles  sont  numérotés  distinctement  par  titre.  Ceux  raippelés  au 
lexte  se  rapportent  au  titre  Vl. 


488  l'école  des  mines  de  paris. 

rinstruction  pratique  ou  Thabitudo  du  métier.  Les  auteurs 
de  la  loi  semblaient  admettre  que  renseignement  de  TÉcole 
polytechnique,  entendu  suivant  la  conception  de  Monge, 
devait  suffire  pour  tout  ce  qui  pouvait  se  rattacher  direc- 
tement ou  indirectement  à  la  théorie  et  aux  généralités 
des  constructions  ;  qu'il  suffirait  d'apprendre  la  pratique 
du  métier,  c'est-à-dire  les  connaissances  relatives,  d'une 
part  aux  travaux  d'exploitation,  et  d'autre  part  à  la  doci- 
masle  ou  métallurgie,  les  deux  seules  matières,  en  effet, 
pour  lesquelles  Tarticle  8  prévoyait  la  nomination  de 
professeurs  à  l'École  pratique.  Toutefois  des  élèves,  dits 
externes  (*),  pouvaient  être  admis  à  suivre  l'instruction  de 
l'Ecole,  à  leurs  frais  (**),  pendant  un  an. 

Cette  conception,  l'expérience  l'a  du  reste  ample- 
ment démontré,  n'était  pas  exacte,  et  l'on  s'explique  bien 
la  résistance  motivée  du  conseil  des  mines  qui ,  mieux 
que  personne,  pouvait  sentir  qu'entre  l'École  polytechni- 
que, avec  son  enseignement  de  théorie  pure  plus  que  de 
théorie  appliquée,  et  l'École  pratique  avec  ce  seul  en- 
seignement de  la  pratique  directe  du  métier,  il  fallait  une 
école  théorique  des  mines,  une  école  de  théorie  appliquée. 
Le  système  de  la  loi  du  30  vendémiaire  an  IV  n'aurait  pu 
être  admissible  qu'avec  l'organisation  première  de  l'École 
centrale  des  travaux  publics  telle  que  Monge  la  conce- 
vait à  l'origine.  Dès  qu'on  eut  dévié  de  ce  type,  en  ad- 
mettant qu'il  eût  été  pratiquement  réalisable  même  à  la 
fin  du  siècle  dernier,  dès  que,  sans  faire  prévaloir  encore 
le  système  exclusivement  théorique  de  Laplace,  on  eut 
appliqué  le  système  mixte  de  Monge,  qui  ne  laissait  plus 

(*)  À  l'article  9  du  titre  VI  de  la  loi  du  30  vendémiaire  an  IV 
se  trouvent,  pour  la  première  fois,  l'idée  et  le  nom  d'une  classe 
d'élèves  de  l'Ecole  des  mines  qui  s'est  perpétuée  jusqu'à  ce  jour» 
sous  celte  appellation,  avec  une  importance  sans  ce:»8e  crois- 
sante. 

(**)  Les  élèves  du  gouvernement  étaient,  en  effet,  entretenus» 
c'est-à-dire  appointés,  bien  que  non  logés  ni  nourris. 


NOTICE   HISTORIQUE,  489 

de  place  ou  ne  laissait  qu'une  place  insuffisante  à  des 
sciences  telles  que  les  sciences  naturelles,  la  minéralogie 
et  la  géologie,  ou  aux  sciences  appliquées,  Tensemble 
fixé  par  la  loi  de  vendémiaire  an  IV  devenait  réellement 
insuffisant.  On  conçoit  donc  que  le  conseil  des  mines,  en 
même  temps  qu'il  s'occupa  immédiatement  et  très  active- 
ment de  Torganisation  des  écoles  pratiques,  n'eut  pas  un 
instant  l'idée  que  l'École  théorique  de  Paris  devait  dispa- 
raître ;  on  comprend  qu'il  se  soit  efforcé  au  contraire  d'y 
rendre  l'enseignement  plus  complet,  plus  étendu  et  mieux 
approprié. 

Mais  auparavant  il  eut  à  prendre  une  mesure  qui  dut 
singulièrement  peser  sur  le  cœur  des  trois  dignes  conseil- 
lers. En  effet,  l'article  3  du  titre  VI  de  la  loi  du  30  ven- 
démiaire an  IV  avait  stipulé  la  réduction  à  vingt  du  nom- 
bre des  élèves  actuels  des  mines,  par  voie  de  concours 
entre  eux.  Le  résultat  de  ce  concours  fut  officiellement 
proclamé  le  18  nivôse  an  IV  (8  janvier  1796).  Brochant  de 
Villiers  était  classé  le  premier.  Par  mesure  transitoire 
les  élèves  éliminés  purent,  pendant  les  deux  années  sui- 
vantes,  concourir  avec  ceux  sortant  de  l'Ecole  polytech- 
nique pour  Tobtention  des  places  d'élèves  vacantes  (*). 

D'autre  part,  le  conseil  appliqua  immédiatement  aux 
élèves  de  l'École  de  Paris  les  diverses  mesures  sur  les 
examens,  les  voyages  et  Tavancement,  prévues  par  le 
titre  VI  de  la  loi  de  vendémiaire  an  IV.  Un  premier  con- 


(*)  En  se  reportant  au  Répertoire  de  V École  -polytechnique  de 
Marielle,  p.  253,  on  peut  retrouver  ceux  des  ingénieurs  des  mines 
de  l'origine  provenant  de  VËcole  des  mines  de  l'hôtel  de  Mouchy 
qui  n'ont  pas  passé  par  TËcole  polytechnique,  tels  que  :  Beaunier, 
Brochant  de  Villiers,  Gollet-Descotils,  Cordier  et  Lcfroy  que  nous 
aurons  occasion  de  retrou  ver  au  cours  de  celte  notice;  ou  comme 
Brochin,  de  Ghampeaux,  de  Cressac,  Héricart  de  Thury,  de  Ro- 
zières,  Trémery,  qui  ont  servi  dans  le  corps,  quelques-uns  avec 
éclat,  sans  avoir  été  jamais  mêlés  directement  à  l'École  ;  les  autres 
ont  immédiatement  abandonné  le  service. 


490  l'école  des  mines  de  paris. 

cours  eut  lieu  au  début  de  1797  pour  deux  places 
d'ingénieurs  surnuméraires.  L'une  fut  attribuée  à  Bro- 
chant de  Yilliers  et  l'autre  à  un  camarade ,  assez  âgé 
déjà,  ayant  appartenu  à  l'École  des  mines  de  Sage,  moins 
bien  préparé  que  ceux  de  la  nouvelle  École  et  dont  les 
élèves,  à  Tinstigation  de  Brochant  de  Yilliers,  avaient  de- 
mandé la  nomination  sans  examen.  En  dehors  des  con- 
cours de  fin  d'année,  les  élèves  passaient  d'assez  fré- 
quents examens.  Les  voyages  entre  les  cours  étaient 
souvent  entravés  par  le  manque  de  fonds.  Ceux  que  ces 
considérations  n'arrêtaient  pas,  accompagnaient  générale- 
ment les  professeurs  ou  les  inspecteurs  dans  leurs  tour- 
nées. 

L'enseignement  continua  à  être  donné  essentiellement 
par  des  cours  publics  et  gratuits  conformément  an  sys- 
tème de  l'arrêté  d'organisation  primitive  du  18  messidor 
an  n.  Les  cours  de  Tan  IV  (1795-1796)  eurent  pour  objet  la 
géométrie  et  la  mécanique,  la  minéralogie,  la  métallurgie, 
la  docimasie,  l'exploitation  des  mines;  les  professeurs 
furent  Tonnelier,  Haûy,  Miche  (*),Vauquelin  etGuillot-Du- 
hamelfils.  En  l'an  V  (1796-1797)  eurent  lieu  les  cours  sui- 
vants :  minéralogie  par  Haûy  et  Alex.  Brongniart;  extrac- 
tion des  mines  par  Baillet  du  Belloy  (**)  et  Guillot-Duha- 


{*)  Miche,  que  nous  allons  trouver  enseignant  deux  ans  de 
suite  la  métallurgie,  avait  déjà  enseigné  le  dessin  et  rarchitec- 
ture  à  rÉcole  de  Sage  (V.  p.  462). 

(**)  Baillet  du  Belloy  (né  à  Amiens  le  28  septembre  1765,  mort 
inspecteur  général  des  mines  en  retraite,  le  18  juin  1845),  inau- 
gura en  1796  un  cours  dont  il  devait  occuper  la  chaire  sans  in- 
terruption, pendant  36  ans,  jus(iu'à  sa  mise  à  la  retraite  en  1832, 
lors  de  la  réorganisation  de  FÉcole  au  début  du  gouvernement 
de  Juillet.  Baillet  du  Belloy  n'a  laissé  aucun  ouvrage  didactique. 
On  n'a  de  lui  que  quelques  mémoires  insérés  principalement 
dans  les  premiers  numéros  du  Journal  des  mines.  Combes,  qui 
lui  succéda  et  qui  est  un  bon  juge,  a  rendu  hautement  témoi- 
gnage à  renseignement  de  Baillet  du  Belloy  dans  la  préface  de 
son  Traité  d'exploitation. 


NOTICE   HISTORIQUE.  491 

mel  fils;  docimasie,  par  Vauquelin;  métallurgie,  par 
Miche;  physique,  par  Haûy;  allemand,  par  Glouet;  géo- 
graphie physique  et  gites  de  minerais,  par  Charles  Co- 
quebert de  Montbretn.  En  Tan  VI  (1797-1798),  on  eut 
la  minéralogie  par  Haûy  et  Tonnelier;  la  métallurgie 
par  Hassenfratz  ;  Tezploitation  des  mines  par  Baillet  ;  la 
chimie  et  la  docimasie  par  Vauquelin  ;  la  géologie  par 
Dolomieu  (**);  en  outre,  Cloquet  donna  des  leçons  de 
dessin. 


(*)  Charles  Coquebert  de  Montbret  était  le  rédacteur  spéciale- 
ment chargé,  sous  Tautorité  de  Tagence,  puis  du  conseil  des 
mines,  de  la  rédaction  du  Journal  des  mines^  recueil  officiel  dont 
la  création  et  la  rédaction  par  Tagence  des  mines  avaient  élé  sti- 
pulées dans  l'art.  7  de  Tarrèté  du  13  messidor  an  II,  qui  avait 
constitué  l'agence  ;  ces  prescriptions  avaient  été  rappelées  dans 
Tart.  20  de  Tarrété  du  i8  messidor  an  II,  sur  l'organisation  du 
<;orps  des  mines.  Le  Journal  des  minesj  auquel  ont  succédé,  en 
4816,  les  Annales  des  mines^  forme  une  collection  de  38  volumes 
in-8*,  parus  à  raison  de  un  par  an,  de  1795  à  1815.  Charles 
Coquebert  s'était  spécialement  occupé,  dans  les  premiers  volu- 
mes du  Journal  des  mines ^  de  la  publication  par  département 
de  statistiques  minéralogiques ,  descriptions  de  terrains  et 
gttes  minéraux,  qui  formèrent  le  prélude  de  la  description  géolo- 
gique de  la  France,  que  devaient  entreprendre  plus  tard,  sous  la 
direction  de  Brochant  de  Viliiers,  Dufrénoy  et  Elie  de  Beaumont. 
Coquebert  de  Montbret  avait,  du  reste,  utilisé  directement  tous 
ces  documents  pour  publier,  en  1822,  en  collaboration  avec 
d'Omalius  d'Halloy,  un  Ef^sai  d^une  carte  géognostique  de  la 
France  «  dont  le  mérite  a  été  universellement  et  justement  ap- 
précié »,  comme  l'a  dit  Brochant  de  Viliiers  dans  sa  notice  sur  la 
carte  géologique  générale  de  la  France. 

(**)  Dolomieu  ne  paraît  avoir  efiTeclivement  professé  à  l'École 
des  mines  que  cette  seule  année  le  cours  de  géologie,  ou  plus 
exactement  de  géographie  physique,  suivant  l'appellation  de 
répoque.  Il  partit,  en  effet,  pour  prendre  pari  à  l'expédition 
d'Egypte.  On  sait  qu'à  son  retour,  ayant  fait  naufrage  dans  le 
golfe  de  Tarente,  il  fut  détenu  dans  les  cachots  de  Sicile  d'où  il 
ne  put  être  délivré  qu'à  la  paix  après  la  bataille  de  Marengo. 
Nommé,  pendant  sa  captivité,  professeur  au  Muséum  à  la  place 
de  Daubenton,  il  rentra  pour  y  faire,  pendant  un  an,  un  cours  de 
Philosophie  minéralogique.  Il  mourut  le  7  frimaire  an  X  (28  no- 
Tembre  1801),  à  Chàteauneuf  (Saône-et-Loire),  chez  sa  sœur,  où 


492         L  ÉCOLE  DES  MINES  DE  PARIS. 

A  partir  de  cette  époque,  renseignement  paraît  s'être 
assis  dans  la  maison  d'instruction  du  conseil  des  mines, 
et  l'organisation  semble  assez  régulière  pour  qu'on  puisse 
dire,  qu'en  fait,  TÉcole  des  mines  de  Paris  était  fondée 
et  fonctionnait  bien.  Ce  ne  sont  plus,  en  effet,  comme  au 
début  et  ainsi  que  semblait  l'indiquer  le  décret  de  mes- 
sidor an  II,  des  leçons  faites  par  des  ingénieurs  divers  se 
remplaçant  les  uns  les  autres,  comme  s'il  ne  s'agissait 
que  de  conférences  ;  il  y  a  un  vrai  professorat,  avec  des 
professeurs  qui  occupent  une  chaire  effectivement  et  avec 
continuité  ;  l'enseignement  n'a  plus  le  caractère  passager 
plus  spécialement  inhérent  à  la  conférence;  il  devient 
didactique,  et,  pour  chacun  des  quatre  grands  cours 
visés  directement  dès  l'origine,  l'enseignement  dure 
deux  ans. 

A  côté  des  professeurs  titulaires,  certains  ingénieurs, 
ou  même  certains  élèves,  étaient  désignés  comme  pro- 
fesseurs-adjoints, tels  que  Miche  pour  la  métallurgie,  Cor- 
dier  et  Picot  de  La  Peyrouse  pour  la  minéralogie.  Ils 
pouvaient  suppléer  le  professeur,  donner  des  conférences 
ou  répétitions,  et  surtout  participer  aux  examens  à  faire 
subir  aux  élèves  pour  leur  classement. 

L'importance  déjà  prise  par  T Ecole  fit  donner  à  l'ou- 
verture des  cours  de  l'an  VII  (1798-1799)  une  solennité 
particulière.  Après  une  allocution  prononcée  au  nom  du 
conseil  des  mines,  chacun  des  professeurs  exposa  son 


il  était  allé  chercher  un  repos  bien  mérité  par  tant  de  fatigues  et 
de  tribulations. 

Né  le  24  juin  i750,  Dolomieu,  d*abord  chevalier  de  Malte,  dut 
quitter  Tîle  à  la  suite  d'un  duel.  Il  prit  du  service  dans  Tarmée 
et  se  livra  de  bonne  heure  à  la  culture  des  sciences  naturelles  et 
surtout  des  sciences  minéral o^n'ques  et  géologiques.  11  était  mem- 
bre de  rinstitut  depuis  la  création. 

Ses  collections  furent  recueillies  par  son  beau-frère  le  marquis 
de  Drée,  dont  Tinappréciabie  cabinet  devait  être  acquis  pour 
l'École  des  mines  en  1837. 


NOTICE   HISTORIQUE.  493 

programme  dans  un  discours  inaugural,  le  tout  reproduit 
dans  le  Journal  des  mines  (*).  La  docimasie,  la  métal- 
lurgie ou  plus  exactement  la  minéralurgie,  et  Texploitation 
des  mines  étaient  enseignées  par  les  professeurs  titulaires 
que  nous  avons  déjà  rencontrés  :  Vauquelin,  Hassenfratz 
et  fiaillet  du  Belloy.  Alex.  Brongniart,  qui  avait  déjà  pro- 
fessé en  Tan  V,  fit  exceptionnellement  le  cours  de  miné- 
ralogie, mais  en  s'excusant,  dans  sa  legon  inaugurale,  de 
remplacer  Haûy  absorbé  par  la  préparation  de  son  Traité 
de  minéralogie  (**),  et  Dolomieu  parti  pour  l'expédition 
d'Egypte. 

En  dehors  de  ces  cours  publics  et  gratuits,  il  y  eut 
trois  cours  particuliers  pour  les  élèves  des  mines  :  géo- 
métrie descriptive,  par  Lefroy,  alors  ingénieur  surnumé- 
raire (***)  ;  allemand,  par  Glouet,  bibliothécaire  ;  dessin, 
par  Cloque  t. 

Pendant  les  quatre  années  suivantes,  renseignement 


(*)  Journal  des  mines,  t.  IX  :  allocution  du  conseil  des  mines, 
p.  167  ;  Discours  d'Alex.  Brongniart,  p.  177;  de  Vauquelin,  p.  189; 
de  Hassenfratz,  p.  202;  de  Baillet  du  Belloy,  p.  209. 

{**)  l.a  première  édition  du  Traité  de  minéralogie  parut  en 
l'an  X  (1801)  en  4  vol. 

(***)  Lefroy  (né  en  1771,  mort  inspecteur  général  des  mines,  en 
retraite,  le  3  février  1842),  que  nous  rencontrons  pour  la  pre- 
mière fois,  a  son  nom  intimement  lié  à  l'histoire  de  rËcoie  des 
mines.  Nous  le  verrons  présidant  à  l'installation  de  TÉcole  des 
mines  de  Moutiers  en  1803,  la  transportant  successivement,  de 
4814  à  1816,  de  la  rue  de  TUniversité  au  Petit-Luxembourg  et  à 
rhôtel  Vendôme.  Là,  il  fut  inspecteur  sous  Tautorité  immédiate 
du  conseil  de  FÉcole,  depuis  la  réinstallation  en  1816  jusqu'en 
4836,  date  à  laquelle,  nommé  inspecteur  général  des  mines,  il 
céda  son  poste  à  Dufrénoy  qui  lui  avait  été  adjoint  depuis  1834. 
Lefroy  resta  membre  du  conseil  de  TEcole,  et  il  continua  à  sui- 
vre spécialement,  au  nom  du  conseil,  Tachât  de  l'hôtel  Vendôme, 
qui  ne  fut  réalisé  qu*en  1837  ;  il  présida  aux  premières  appro- 
priations nouvelles  qui  furent  la  conséquence  immédiate  de  cet 
achat. 

Lefroy  était  un  des  élèves  entrés  directement  à  TÉcole  des 
mines  en  1794,  sans  avoir  passé  par  TËcole  polytechnique. 


494  L*ÉGOLE   DES   MINES   DE   PARIS. 

continua  avec  cette  régularité  qu'il  avait  acquise  dès 
ran  VII  (1798-1799)  ;  la  dernière  année,  en  l'an  X  (1801- 
1802),  Touverture  des  cours  le  17  frimaire  (8  décembre 
1801)  fut  également  l'objet  d'une  annonce  étendue  dans 
le  Journal  des  mines  (*).  Hatly  avait  repris  son  ensei- 
gnement; Yauquelin,  qui  avait  donné  sa  démission  le 
4  juin  1801,  était  remplacé  par  Collet -Descotils  (**),  un 
de  ses  meilleurs  élèves,  qui  venait  d'être  nommé  à  sa 
place  conservateur  des  produits  chimiques,  directeur  du 
laboratoire  de  Tadministration  et  de  l'École  des  Mines. 
Les  leçons  spéciales  de  mathématiques  et  de  géométrie 
descriptive  pour  les  élèves  étaient  devenues  inutiles, 
puisque  ceux-ci  ne  se  recrutaient  plus  qu'à  l'Ecole  poly- 
technique. 

Cependant,  pour  la  première  fois,  l'École  venait  cette 
année  de  recevoir  deux  élèves  externes,  par  une  applica- 
tion  à  l'Ecole  des  mines  de  Paris,  de  la  disposition  prévue 
dans  la  loi  du  30  vendémiaire  an  IV  pour  l'École  pra- 
tique visée  par  cette  loi.  Ces  deux  élèves  avaient  été 
envoyés  par  le  préfet  de  l'Aveyron,  qui  avait  été  auto- 
risé par  le  ministre  de  l'intérieur  à  les  entretenir  aux  frais 
du  département. 

On  conçoit  la  satisfaction  avec  laquelle  les  membres  du 
conseil  devaient  considérer  leur  œuvre  et  le  nombreux  per- 


(*)  Y.  Journal  des  mines,  U  XI,  p.  268. 

{"*)  GoUet-Descotils,  auquel  on  doit  la  découverte  de  riridium, 
né  en  1773,  enlevé  à  42  ans,  le  6  décembre  1815,  avait  été  reçu 
élève  des  mines  à  la  première  promotion  de  1794  et  nommé  in- 
génieur en  1798.  Il  avait  été  désigné  pour  prendre  part  à  Texpé- 
dition  d'Egypte.  C'était  l'élève  assidu  et  chéri  de  Yauquelin. 
Quand  FEcole  fut  transportée  à  Pesey-Moutiers,  Gollet-Descotils 
resta  à  Paris  comme  directeur  du  laboratoire  du  conseil  ou  de 
l'administration  des  mines. 

Lorsque  les  élèves  eurent  été  chassés  de  la  Savoie,  avant  que 
rÉcoie  ne  fût  établie  à  Thôtel  Yendôme,  Collet-Descotils,  au  com- 
mencement de  1815,  fut  nommé  directeur  provisoire  de  l'École 
royale  des  mines,  alors  placée  au  Petit-Luxembourg. 


J 


NOTICE   HISTORIQUE.  495 

sonnel  groupe  autour  d*eux  dans  leur  maison  de  la  rue  de 
rUniversité.  L'École  polytechnique  avait  successivement 
envoyé  :  5  élèves  en  1797-1798  (dont  Gallois,  qui  a  laissé 
une  si  grande  notoriété  à  Saint-Etienne);  4  en  1799  (dont 
Héron  de  Villefosse,  le  futur  auteur  de  La  Richesse  miné- 
rak);  8  en  1800  (dont  de  fionnard,  qui  a  été  membre  de 
r Académie  des  sciences);  4  en  1801  (dont  Berthier,  que 
nous  allons  incessamment  voir  à  Tœuvre,  et  Migne- 
ron,  que  ses  belles  études  administratives  ont  justement 
signalé).  L'arrivée  des  premiers  élèves  externes  montrait 
en  même  temps  que  renseignement  donné  dans  cette 
École,  qui  était  bien  l'œuvre  exclusive  de  nos  trois  con- 
seillers, commençait  à  être  connu  et  apprécié. 

Elle  méritait  de  Têtre,  en  effet.  On  est  frappé  de  voir, 
à  quelques  années  seulement  de  distance,  la  différence 
profonde  que  cet  enseignement  élevé  présentait  avec  les 
connaissances  si  rudimentaires  données  à  TÉcole  de  Sage. 
Dans  ce  court  espace  de  temps,  les  sciences  venaient,  il 
est  vrai,  de  franchir  un  pas  immense,  et  le  haut  ensei- 
gnement venait  de  prendre  un  puissant  essor  sous  Tin- 
fiuence  de  la  création  de  l'Ecole  polytechnique. 

Haûy,  avec  ses  immortelles  conceptions  dont  l'Ecole 
des  mines  eut  la  primeur  comme  enseignement  (*),  ve- 


n  L*abbé  HaQy,  oé  le  28  février  1743,  mort  à  79  ans,  le  3  juin 
1822,  était  le  frère  aîné  de  Vaientin  Haûy.  Il  était  modeste  régent 
au  collège  du  Cardinal-Lemoine,  sous  le  bon  Lhomond,  lorsqu'il 
commença  à  s'occuper  de  recherches  cristallographiques.  Ses 
premières  communications  à  rAcadémie  des  sciences,  au  début 
de  1781 ,  passèrent  inaperçues  ;  mais  ses  travaux  ne  tardèrent  pas  à 
frapper  les  savants  chimistes  de  Tépoque,  à  ce  point  qu'en  février 
1783  l'Académie  des  sciences  lui  ouvrait  ses  portes.  Toutefois, 
ses  conceptions  ne  sortirent  pas  d'un  cercle  assez  restreint  jus- 
qu'à ce  que  les  agents  des  mines  rappelassent  à  professer  dans 
leur  maison  d'instruction  en  lui  fournissant  les  moyens  d'achever 
ses  découvertes  et  de  les  propager.  Privé  par  la  Révolution  de  sa 
pension  et  du  petit  bénéfice  qui  lui  permettaient  de  vivre,  il  fut 
incarcéré  après  le  10  août  1792.  De  puissantes  amitiés  le  firent 


496  l'école  des  mines  de  paris. 

nait  de  donner  à  la  minéralogie  une  base  rationnelle  et 
scientifique  {*)  ;  complétée  grâce  à  la  chimie  nouvelle  de 
Lavoisier,  la  minéralogie  allait  pouvoir  être  définitivement 
assise.  Dolomieu,  pour  les  terrains  éruptifs,  et  Alex. 
Brongniart  pour  les  terrains  sédimentaires,  donnaient 
également  à  TÉcole  des  mines  les  premières  notions  ra- 
tionnelles de  la  science  qui  allait  se  constituer  sous  le 
nom  de  géologie  (**). 

Yauquelin,  avec  l'autorité  qui  appartenait  à  un  tel 
maitre,  enseignait,  pour  la  première  fois,  une  véritable 
docimasie  fondée  sur  les  principes  que  Lavoisier  venait 
de  dévoiler  et  non  plus  une  série  de  procédés  de  pra- 
ticiens (***). 

Hassenfratz,  en  consacrant  deux  années  à  l'ensei- 
gnement de  la  minéralurgie,  suivant  le  nom  alors  admis 
et  maintenu  si  longtemps,  avait  donné  à  ce  cours  un  dé- 
veloppement embrassant  les  connaissances  qui  pouvaient 
permettre  de  tirer  parti  de  toutes  les  substances  miné- 
rales. Dans  la  première  année,  il  examinait  les  agents 

délivrer  le  i*'  septembre  I  II  fut  heureux,  pour  pouvoir  traverser 
la  tourmente,  de  trouver  la  protection  et  l'abri  de  Tagence  des  mi- 
nes. Il  quitta  rÉcoIe  en  1802  pour  aller  occuper,  après  Dolomieu, 
la  chaire  de  minéralogie  du  Muséum  où  il  professa  jusqu'à  sa 
mort  ;  il  était  également  professeur  à  la  faculté  des  sciences.  Il 
fut  remplacé  dans  chacune  de  ses  chaires  par  Brongniart  et 
Beudant,  et  à  l'Académie  des  sciences  par  Gordier. 

(*)  Guvier,  dans  son  éloge  historique  (Éloges  historiques, 
t.  III)  a  dit  de  lui  : 

«  Hatty  est  à  Werner  et  à  Rome  de  l'Isle  ce  que  Newton  a  été  à 
Kepler  et  à  Copernic  ». 

(**)  Le  cours  de  minéralogie  et  géologie  ou  géographie  physique 
comprenait  deux  années,  l'une  pour  la  minéralogie  proprement 
dite,  l'autre  pour  la  partie  purement  descriptive  correspondant  à 
notre  géologie. 

(***)  Yauquelin  faisait  son  cours  en  deux  années  lorsque  les 
élèves  n'avaient  pas  encore  passé  par  l'École  polytechnique, 
parce  que  dans  la  première  année  il  lui  fallait  insister  davantage 
sur  les  généralités  de  la  chimie.  Ultérieurement  la  docimasie 
proprement  dite  ne  comprit  qu'une  année* 


j 


NOTICE  HISTORIQUE.  497 

miûéralurgiques,  les  détails  des  procédés,  et  décrivait  les 
instruments  ou  appareils  ainsi  que  les  matériaux  servant 
à  leur  construction.  Dans  la  deuxième  année  on  étudiait 
successivement  :  la  pétrurgie,  ou  Tart  de  séparer  les 
terres  et  les  pierres  utiles  dans  les  arts,  ou  de  les  combi- 
ner intimement,  c'est-à-dire  l'art  du  verrier,  du  porcelai- 
nier,  du  potier,  du  briquetier,  etc.  ;  Vhalurgie^  ou  Fart 
d'obtenir  les  combinaisons  salines  ou  le  travail  des  sels  ; 
Voxyurgicy  ou  Tart  de  fabriquer  les  acides;  la, pyriturgie 
ou  pyrurgie^  ou  l'art  de  fabriquer  les  combustibles,  c'est- 
à-dire  la  carbonisation  du  bois,  de  la  houille  et  de  la 
tourbe;  la  métallurgie^  ou  Tart  d'extraire  les  métaux;  la 
chromurgie^  ou  Tart  de  fabriquer  les  matières  colorantes. 
Ce  cours ,  on  le  voit  par  ce  programme  dont  nous  avons 
tenu  à  conserver  la  terminologie,  comprenait  à  la  fois  nos 
cours  actuels  de  métallurgie  et  de  chimie  industrielle. 

Dans  le  cours  d'exploitation  que  Baillet  du  Belloy  pro- 
fessait également  en  deux  années,  on  voit  déjà  le  pro- 
gramme du  double  cours  dans  lequel  ce  cours  devait  plus 
tard  se  partager  rationnellement  :  l'exploitation  et  les 
machines.  Outre,  en  effet,  l'exploitation  proprement  dite 
et  ses  annexes  de  la  préparation  mécanique  et  du  levé 
des  plans  souterrains  f),  Baillet  traitait,  intercalées  dans 
ce  cours,  un  peu  comme  elles  le  sont  dans  le  Traité  si 
longtemps  classique  de  Combes,  son  successeur,  des  ma- 
chines motrices  à  moteurs  animés,  à  eau,  à  vent,  à 
vapeur,  et,  avec  les  machines  à  eau,  de  leurs  dépen- 
dances :  digues,  étangs,  canaux,  en  un  mot  de  l'hydrau- 
lique appliquée  dont  le  rôle  était  alors  si  considérable. 

Incontestablement  un  pareil  enseignement,  donné  par 
de  tels  maîtres,  pouvait  être  avantageusement  comparé 
à  celui  de  toutes  les  écoles  d'Allemagne.  Cet  enseigne- 


f)  Il  faut  arriver  jusqu'en  1844  pour  trouver  des  leçons  de 
lever  de  plans  distincts  du  cours  d'exploitation  des  mines. 
Tome  XV.  1889.  33 


1 


498  l'école  des  mines  de  paris. 

ment  devait  être  d'autant  plus  fructueux  pour  les  élèves 
qu'il  leur  était  donné  dans  un  milieu  éminemment  favo- 
rable à  leur  entraînement.  La  maison  d'instruction  de 
l'agence  des  mines  avait,  dès  Tan  III,  reçu  d'assez  belles 
collections  minéralogiques  qui  s'étaient  incessamment 
accrues  par  les  échantillons  que  chaque  année  les  ins- 
pecteurs et  ingénieurs  rapportaient  de  leurs  tournées; 
elle  possédait  un  laboratoire  richement  doté,  pour  l'épo- 
que, en  appareils  et  en  produits  chimiques  divers.  D'au- 
tre part,  à  ce  moment,  tout  le  corps  des  mines  avait  sa 
résidence  à  Paris,  et  pendant  quatre  mois  d'hiver,  au 
retour  des  tournées,  devait  se  réunir  périodiquement  en 
conférence  autour  des  trois  conseillers  des  mines,  à  l'hôtel 
de  Mouchy. 

Primitivement  les  élèves  des  mines  devaient  accompa- 
gner les  inspecteurs  et  ingénieurs  dans  leurs  tournées. 
Mais,  plus  tard,  comme  la  durée  de  l'enseignement  à 
l'Ecole  dépassait  le  temps  du  séjour  des  ingénieurs  à 
Paris,  les  élèves  furent  astreints,  pour  compléter  leur 
instruction,  à  faire  un  stage  sur  des  établissements  en 
activité.  Un  arrêté  du  ministre  de  l'intérieur  du  15  prai- 
rial an  IX  (4  juin  1801),  homologuant  une  délibération 
du  conseil  des  mines,  avait  décidé  que  les  élèves  de 
l*"^  classe,  c'est-à  dire  ayant  satisfait  aux  examens  pour 
passer  de  la  2*  classe,  dans  laquelle  on  débutait,  à  la 
1'",  ne  pourraient  être  nommés  ingénieurs  surnuméraires 
qu'après  avoir  résidé  sur  des  établissements  en  activité 
pendant  au  moins  deux  campagnes,  et  avoir  été  reconnus 
suffisamment  instruits  dans  la  pratique. 

En  somme,  sous  l'intelligente  direction  du  conseil  des 
mines,  l'École  avait  trouvé  la  formule  de  l'enseignement 
qui,  sous  réserve  des  progrès  dans  les  sciences  ensei- 
gnées, devait  être  suivi  à  peu  près  inaltéré  jusque  vers 
la  fin  du  gouvernement  de  Juillet. 

Cette  institution,  si  jeune  encore,  dont  le  passé  déjà 


J 


NOTICE   HISTORIQUE.  499 

brillant  était  plein  de  promesses  pour  Tavenir,  allait  ce- 
pendant s'effondrer  subitement,  et,  par  une  singulière 
ironie  du  sort,  à  la  suite  justement  des  efforts,  qu'il  nous 
reste  à  relater,  que  les  fondateurs  de  cette  belle  œu- 
vre, les  trois  conseillers  des  mines,  avaient  déployés  avec 
une  longue  persévérance  pour  la  compléter  et  lui  faire 
porter  de  meilleurs  fruits. 

Les  cours  de  Tan  X  n'étaient  pas  encore  terminés,  en 
effet,  qu'intervenait  un  arrêté  des  consuls  du  23  pluviôse 
an  X  (12  février  1802),  qui  supprimait  de  fait  (*)  l'École 
des  mines  de  Paris  pour  transporter  l'institution  en  Savoie. 
Avant  de  la  suivre  dans  cet  exode,  nous  aurons  à  dire  à 
la  suite  de  quelles  circonstances  intervint  cette  mesure. 

L'article  7  de  cet  arrêté  du  23  pluviôse  an  X  confir- 
mait l'existence  du  conseil  des  mines,  avec  ses  trois 
membres,  placé  à  côté  du  ministre  de  l'intérieur.  Mais, 
quelques  jours  après,  un  autre  arrêté  du  18  ventôse 
an  X  (9  mars  1802),  s'inspirant  partiellement  des  mêmes 
idées,  vint  disperser  le  personnel  jusque-là  resté  concentré 
autour  du  conseil,  en  organisant,  comme  il  a  subsisté 
depuis,  le  stationnement  des  ingénieurs  dans  leurs  cir- 
conscriptions de  service,  au  lieu  du  système  de  la  rési- 
dence générale  à  Paris,  qui  avait  été  jusqu'alors  la  règle. 
On  conserva  toutefois  à  l'hôtel  de  Mouchy,  où  le  conseil 
des  mines  continua  à  avoir  son  siège,  le  laboratoire  de 
chimie  avec  ses  dépôts  de  substances  chimiques,  la  plus 
grande  partie  de  la  bibliothèque  et  des  collections  de 
modèles,  et  surtout  la  collection  des  roches  et  minéraux 


{*)  11  est  curieux  de  constater  que  Farrêté  du  23  pluviôse  an  X 
ne  s'est  même  pas  donné  la  peine  de  prononcer  la  suppression  de 
rEcole  des  mines  de  Paris.  Cest  qu'en  effet,  pour  le  gouverne- 
ment, elle  devait  être  considérée^  depuis  la  loi  du  30  vendémiaire 
an  IV,  comme  n'ayant  plus  d'existence  légale,  mais  subsistant  par 
mesure  transitoire  jusqu'à  l'établissement  de  l'Ecole  pratique,  à 
installer  sur  une  mine,  seule  école  qui  pouvait  avoir  une  exis- 
tence régulière. 


500         L  ECOLE  DES  MINES  DE  PAHIS. 

qui  &*y  trouvait  réunie;  le  tout  constitua  le  cabinet 
du  conseil  des  mines  (*).  Tonnelier  resta  comme  garde 
de  la  collection  de  minéralogie,  et  en  1803  d'Aubuisson  (**) 
fut  nommé  conservateur  adjoint.  Gollet-Descotils  resta 
également  comme  directeur  du  laboratoire;  en  1806, 
Berthier  et  Guenyveau  lui  étaient  adjoints. 

L'installation,  où  en  1810  s'établit  le  comte  Laumond 
avec  la  direction  générale  des  mines  à  lui  confiée  à 
cette  date,  resta  assez  vivante  rue  de  TUniversité;  en 
1814,  on  se  préparait  à  y  abriter  à  nouveau  TEcole  et  ses 
élèves  chassés  de  Moutiers  ;  mais  presque  aussitôt  toutes 
les  installations  durent  être  momentanément  transférées 
au  Petit-Luxembourg,  ainsi  que  nous  le  verrons  par  la 
suite. 


{*)  Postérieurement  au  départ  de  FEcole,  le  musée  resté  à 
l'hôtel  Mouchy  reçut  de  Freiberg  une  collection  de  quelque 
cinq  cents  échantillons  de  minéralogie  classés  suivant  la  méthode 
de  Werner,  et  qui  formèrent  longtemps  ce  qu'on  appela  à  TEcoIe 
des  mines  la  collection  allemande  ou  de  Werner. 

{**)  D'Aubuisson  de  Voisins,  né  le  17  avril  4769,  mort  le  20  août 
1841,  avait  pris  du  service  dans  Farmée  de  Condé  et,  jusqu'à  ce 
qu'il  pût  rentrer  en  France,  il  alla  étudier  à  Freiberg  sous  la 
direction  de  Werner.  Peu  après  son  retour,  comme  il  avait  perdu 
toute  sa  fortune,  le  conseil  des  mines  le  fit  nommer  adjoint  à 
ses  collections,  à  la  suite  de  quelques  mémoires  géologiques  re- 
marqués. En  1807,  le  gouvernement  ayant  demandé  avec  instance 
à  Fadministration  des  mines  quatre  ingénieurs,  celle-ci,  à  défaut 
d'élèves  disponibles,  fut  assez  heureuse  pour  faire  nommer 
d'Âubuisson,  par  une  mesure  tout  à  fait  exceptionnelle,  puisqu'il 
n'avait  passé  ni  par  FEcole  polytechnique  ni  par  l'Ecole  des 
mines. 


NOTICE   HISTORIQUE.  501 


CHAPITRE  IV. 

RECHERCHES  POUR  LÀ  CRÉATION  d'ECOLES  PRATIQUES. 

(1795  — 1802). 

Antérieurement  à  la  loi  du  30  vendémiaire  an  lY  (22 
octobre  1795),  qui  avait  décidé  la  création  d'une  École 
pratique  pour  les  mines,  l'agence  des  mines  s'était  déjà 
préoccupée  d'établir  une  pareille  institution.  «  Nous  con- 
sidérons, écrivaient  les  agents  le  30  mars  1795  (10  ger- 
minal an  III),  l'établissement  d'une  école  pratique  comme 
le  principe  régénérateur  de  l'exploitation  des  mines  »  (*). 
Aussi  dès  que  la  loi  précitée  fut  rendue,  l'agence  devenue 
le  conseil  des  mines  s'occupa-t-elle  de  désigner  la  mine 
sur  laquelle  cette  école  pouvait  être  établie.  Il  est  vrai 
que  le  conseil  ne  parait  jamais  avoir  entendu  cette  loi 
comme  son  texte  semblait  l'indiquer;  il  n'admettait  pas 
que  l'École  des  mines  de  Paris  dût  disparaître.  L'école 
pratique  à  créer  devait  avoir  une  destination  différente. 
Plus  l'Ecole  Polytechnique,  avec  les  transformations  suc- 
cessives de  son  enseignement,  tendait  à  devenir  une  école 
de  haute  culture  théorique,  plus  le  conseil  des  mines  sen- 
tait la  nécessité  d'avoir  entre  cette  école  et  Técole  prati-. 
que  une  école  spéciale  de  théorie  appliquée  dans  l'Ecole 
des  mines  de  Paris.  Mais  le  conseil  reconnaissait  aussi 
que  cette  école  ne  pouvait  suffire  à  la  complète  et  parfaite 
préparation  des  ingénieurs  du  corps  des  mines.  Les  mem- 
bres du  conseil,  comme  tous  les  ingénieurs  un  peu'  distin» 

n  Les  renseignements  donnés  par  nous  dans  ce  chapitre  sont 
tirés  de  documents  appartenant  aux  archives  de  la  division  des 
mines  au  ministère  des  travaux  publics,  que  M.  Guillain,  direc- 
teur des  routes,  de  la  navigation  et  des  mines,  a  bien  voulu  faire 
mettre  à  notre  disposition. 


502  l'egole  des  mines  de  paris. 

gués  de  cette  époque,  étaient  allés  faire  leur  tour  d'Alle- 
magne. Frappés  de  la  prospérité  et  du  développement 
relatifs  de  Texploitation  des  mines  dans  ce  pays,  ils  de-  * 
valent  avoir  ce  sentiment,  si  répandu  pendant  longtemps 
encore  en  France,  que  l'industrie  des  mines  devait  être 
sinon  une  industrie  d'Etat,  tout  au  moins  une  industrie 
dont  l'État  devait  diriger  l'exploitation,  soit  par  l'inter- 
vention directe  de  ses  représentants  auprès  des  exploi- 
tants, soit  par  les  exemples  et  l'enseignement  à  leur  don- 
ner. Ils  pensaient  que  les  ingénieurs  de  l'État,  pour  être 
à  la  hauteur  de  leur  tâche,  pour  pouvoir  diriger  les  exploi- 
tants en  gens  non  seulement  de  science  mais  d'expérience, 
devaient  s'initier  par  eux-mêmes  aux  plus  petits  détails 
du  métiôr(*),  tout  comme  l'oflScier,  pour  bien  commander  la 
manœuvre  à  ses  soldats,  doit  l'avoir  faite  auparavant. 
Ces  idées,  qui  s'appuyaient  sur  l'exemple  de  l'Allemagne, 
qui  ne  laissent  pas  d'avoir  aujourd'hui  encore  leur  part 
de  vérité,  devaient  peser  avec  d'autant  plus  de  poids  alors 
qu'à  cette  époque,  malgré  les  grands  progrès  relatifs  des 
sciences,  l'exploitation  des  mines  et  la  métallurgie  dépen- 
daient encore  de  l'art,  que  la  pratique  seule  enseigne, 
beaucoup  plus  que  de  la  science  qui  peut  s'apprendre  dans 
des  cours.  L'École  pratique,  qui  ne  devait  être  pour  cer- 
tains élèves  que  le  complément  d'un  enseignement  théo- 
rique, devait  d'ailleurs  suffire  aux  élèves  qui,  se  destinant 
à  l'industrie  privée,  ne  voulaient  faire  que  de  la  pratique. 
Il  suffisait  pour  cela  qu'on  donnât  sur  l'établissement  à 
choisir  comme  complément  des  opérations  industrielles 


(*)  On  le  voit  bien  par  l'article  5  de  l'instruction  sur  TEcoIe 
pratique,  que,  le  9  mars  1796  (19  ventôse  an  IV),  le  conseil  sou- 
fljettait  uu  ministre  : 

«  Les  élèves  seront  obligés  de  pratiquer  eux-mêmes  les  fonc- 
tions de  forgerons,  mineurs,  boiseurs,  laveurs,  essayeurs,  fon- 
deurs, affineurs  et  maîtres,  et  ne  seront  avancés  que  suivant  leur 
degré  de  capacité  dans  chacune  de  ces  parties.  » 


NOTICE   HISTORIQUE.  503 

on  enseignement  approprié,  portant  sur  l'exploitation  des 
mines  et  la  métallurgie. 

Ces  projets,  tant  sur  le  système  d'exploitation  des 
mines  que  sur  renseignement  spécial  de  la  matière  en 
France,  prirent  d'autant  plus  de  force  dans  le  conseil  des 
mines  que,  par  suite  de  nos  conquêtes,  le  pays  s'annexait 
des  contrées  possédant  des  mines  et  usines,  nombreuses  et 
relativement  importantes,  dont  plusieurs  étaient  dévolues 
à  l'État  soit  par  la  dépossession  de  leurs  propriétaires, 
soit  par  sa  substitution  aux  souverains  étrangers  qui  les 
possédaient  antérieurement. 

Après  avoir  examiné  l'état  des  exploitations  dont  on 
pouvait  disposer  au  moment  où  fut  rendue  la  loi  du  30  ven- 
démiaire an  IV  (22  octobre  1795),  le  conseil  se  décida  pour 
celle  de  Sainte-Marie-aux-Mines.  Les  gîtes  de  plomb  et 
cuivre  argentifères  de  cette  localité  passaient  pour  avoir 
donné  jadis  de  beaux  produits  (*)  ;  leur  exploitation  n'avait 
été  suspendue  qu'au  moment  de  la  Révolution,  et  on  pré- 
sumait qu'elle  pourrait  être  remise  promptement  et  à  peu 
de  frais  en  activité  notable.  Le  19  décembre  1795  (28  fri- 
maire an  IV),  le  conseil  proposait  donc  à  Benezech,  qui  ve- 
nait de  prendre  le  ministère  de  l'intérieur,  de  décider  que 
l'École  pratique  serait  établie  à  Sainte-Marie-aux-Mines, 
et  le  18  janvier  1796  (28  nivôse  an  IV)  Benezech  rendait 
une  décision  conforme,  sous  réserve  de  ne  l'appliquer  que 
lorsque  l'on  pourrait  allouer  les  fonds  à  ce  nécessaires. 

Mais  les  motifs  qui  avaicat  fixé  sur  Sainte-Marie-aux- 
Mines  le  choix  du  conseil  des  mines,  avaient  attiré  sur 
ces  gîtes  l'attention  de  particuliers  qui  en  demandaient 


(*)  Les  exploitations  de  Sainte-Marie-aux-Mines,  appartenant 
au  prince  des  Deux-Ponts,  auquel  Louis  XIV  les  avait  laissées, 
avaient  joui  d'une  célébrité  exceptionnelle  dans  le  troisième 
quart  du  XVUI*  siècle,  grftce  surtout  à  la  rare  habileté  d*un  fon- 
deur du  Hartz,  Schreiber,  qui  n'avait  du  reste  que  le  nom  de 
commun  avec  le  futur  directeur  de  l'Ecole  des  mines  de  Pesey. 


504  l'egole  des  mines  de  pabis. 

la  concession  au  Directoire  du  département,  conformé-* 
ment  à  la  loi  du  28  juillet  1791  ;  ils  étaient  chaudement 
appuyés  par  les  représentants  du  département.  On  fit 
observer  au  conseil  des  mines  que  Sainte-Marie-aux- 
Mines  ne  répondrait  pas  à  ses  intentions  ;  qu*il  n*y  avait 
surplace,  ni  aux  environs,  les  bâtiments  nationaux  néces- 
saire au  logement  du  personnel;  qu'il  n'existait  pas  de 
forêt  disponible  assez  rapprochée  pouvant  être  affectée 
à  l'établissement.  On  lui  assurait  que  les  mines  de  Giro- 
magny  (*)  réunissaient  au  contraire  toutes  les  conditions 
désirables.  Le  conseil  avait  bien  d'abord  proposé  qu'avant 
de  statuer  on  envoyât  Baillet  et  Guillot- Duhamel  fils 
examiner  les  choses  sur  place.  Mais  vivement  pressé  par 
les  intéressés,  se  fiant  aux  renseignements  donnés  par  les 
représentants  du  département  et  la  régie  de  l'enregistre- 
ment, qui  avait  été  consultée,  le  conseil  proposa  lui-même 
à  Benezech  de  revenir  sur  sa  décision;  celui-ci,  à  la  date 
du  3  avril  1796  (14  germinal  an  IV),  désigna  Giromagny 
pour  le  siège  de  la  future  École  pratique  au  lieu  de  Sainte- 
Marie-aux-Mines,  dont  la  concession  fut  définitivement 
octroyée  à  ceux  qui  la  demandaient. 


(*)  Les  mines  de  Giromagny,  qui  donnaient  des  plombs  et 
cuivres  gris  argentifères,  avaient  été  exploitées  d'une  façon  à 
peu  près  continue  du  XIV*  siècle  à  la  réunion  de  TÂlsace  à  la 
France.  Louis  XIV,  qui  en  était  devenu  propriétaire  par  la  con- 
quête, avait  donné  le  comté  de  Resmont  au  cardinal  de  Mazarin 
qui  s'était  attribué  la  propriété  des  mines.  Elles  furent  exploi- 
tées directement  pour  le  compte  de  la  famille  Mazarin  jusqu'en 
n09;  elles  furent  ensuite  successivement  affermées  jusqu'en 
1779,  date  à  laquelle  la  dernière  société  fermière  sombra  et  les 
mines  furent  inondées.  En  1791,  par  suite  de  l'annulation  de  la 
donation  faite  à  Mazarin,  les  mines  avaient  fait  retour  au  do- 
maine. 

Baillet  du  Belloy,  rendant  compte  de  la  mission  à  lui  donnée 
par  le  conseil  des  mines  dans  un  mémoire  inséré  au  Journal 
des  mines  de  l'an  VI,  a  décrit  les  anciens  travaux  de  Giromagny 
et  indiqué  ceux  qui  auraient  été  nécessaires  pour  reprendre 
l'exploitation. 


NOTICE  HISTORIQUE.  505 

  peine  cette  concession  était-elle  accordée,  le  conseil 
des  mines  apprit,  par  des  renseignements  exacts,  que  sa 
bonne  foi  avait  été  trompée.  La  reprise  des  mines  de 
Giromagny  exigeait  des  travaux  considérables  et  coûteux, 
aux  dépenses  desquels  le  trésor  obéré  aurait  été  impuis- 
sant à  faire  face.  Pour  se  procurer  les  ressources  néces- 
saires, et,  en  outre,  pour  constituer  un  enseignement  pra- 
tique complet,  suivant  des  idées  déjà  par  nous  indiquées 
et  qu'il  devait  aller  toujours  en  développant,  le  conseil 
proposa,  le  19  avril  1796  (30  germinal  an  IV),  un  nou- 
veau plan  à  Benezech.  Il  demandait  qu'on  lui  remît,  pour 
les  diriger  et  exploiter  lui-même,  outre  les  mines  de 
Giromagny,  les  houillères  de  Ronchamp  et  Ghampa- 
gney  (*),  alors  en  pleine  exploitation,  et  les  forges  de  Bel- 
fort  et  Châtenois  (**),  également  en  activité. 

Les  bénéfices  de  ces  deux  exploitations  relativement 
très  prospères  devaient  faciliter  la  reprise  des  travaux  de 
Giromagny  et,  en  tout  cas,  permettre  de  faire  face  à 
toutes  les  dépenses  de  l'École  pratique  et  même  de 
l'École  théorique  de  Paris.  On  aurait  ainsi  créé,  dans  un 
rayon  relativement  restreint,  sous  la  main  directe  des 
ingénieurs  de  TÉtat,  un  groupe  ou  arrondissement,  per- 
mettant de  donner  l'enseignement  pratique,  tel  que  Ten- 


(*)  Les  houillères  de  Ronchamp  et  Ghampagney  avaient  été  con- 
cédées en  1759  et  n'avaient  pas  cessé  d'être  en  exploitation; 
elles  appartenaient  pour  une  moitié  au  chapitre  de  Lure  et  pour 
l'autre  moitié  aux  Reinach,  seigneurs  de  Ronchamp.  Les  de 
Reinach  ayant  émigré,  les  mines  étaient  devenues  en  entier 
propriétés  nationales.  L'exploitation  de  ces  houillères  était  ré- 
putée rapporter  un  bénéfice  net  annuel  de  20.000  francs,  et  en 
Tan  IX,  le  Domaine  recevait  des  propositions  à  fin  d'amodiation 
sur  la  base  d'une  redevance  à  la  tonne,  qui  était  estimée  devoir 
rapporter  annuellement  63.000  francs  environ. 

(**)  Les  forges  de  Belfort  et  Châtenois  appartenaient  à  la  fa- 
mille Mazarin  et,  à  ce  titre,  étaient  devenues  biens  nationaux; 
elles  rapportaient  annuellement  64.000  francs  ;  elles  furent  ven- 
dues pour  240.000  francs. 


i 


506  l'école   des  mines  de   PilRIS. 

tendait  le  conseil,  de  constituer  un  modèle  pour  toutes 
les  branches  de  Tart  du  mineur  et  du  métallurgiste.  Le 
conseil  demandait,  d'ailleurs,  pour  pouvoir  reprendre  à 
Giromagny  l'exploitation  des  mines  et  le  traitement  des 
substances  extraites,  qu'on  lui  remit,  prises  sur  les  biens 
nationaux,  toutes  les  dépendances  nécessaires  en  forêts 
pour  l'approvisionnement  des  bois  et  charbons,  en  pâtu- 
rages pour  la  cavalerie,  en  champs  pour  les  installations; 
il  réclamait  le  château  de  Pheningstrum  pour  y  établir  le 
siège  de  la  direction,  et  le  couvent  de  Picpus,  à  Giroma- 
gny même,  pour  y  installer  les  professeurs  et  les  élèves. 
Ce  plan  ne  fut  pas  pour  déplaire  à  Benezech,  puisque 
la  haute  administration  de  tout  cet  arrondissement  mi- 
nier et  métallurgique  serait  ressortie  exclusivement  à 
son  département,  bien  que  la  combinaison  parût  en  dé- 
saccord avec  la  loi  de  vendémiaire  an  IV,  qui  ne  parlait 
d'affecter  à  l'École  pratique  qu'une  mine  seulement.  Cet 
argument  juridique  était  de  nature  à  fortifier  la  violente 
opposition  que  l'administration  des  finances  éleva  contre 
un  pareil  plan.  Cette  administration  tenait  essentiellement 
à  vendre,  pour  se  procurer  les  ressources  dont  le  trésor 
obéré  avait  tant  besoin,  ou  tout  au  moins,  en  attendant, 
elle  voulait  administrer  elle-même.  Elle  était  soutenue 
dans  ses  idées  parles  autorités  des  départements  qui  pous- 
saient à  la  vente  des  biens  nationaux,  et  l'engageaient 
même  par  suite  du  désarroi  administratif  (*),  y  apportant 
d'autant  plus  d'ardeur  que,  dans  le  désordre  de  l'époque, 
les  administrateurs  étaient  les  premiers  à  essayer  de  réali- 
ser, ce  qui  n'était  pas  difficile,  quelque  bonne  affaire,  pour 


(*)  Il  était  très  aisé  d'engager  sur  place  une  pareille  affaire  au 
moyen  d*une  soumission  suivie  d*un  premier  versement.  Si 
Tadministration  des  finances  tardait  à  adjuger,  le  soumission- 
naire réclamait  en  se  faisant  énergiquement  appuyer  par  les 
représentants  du  département,  qui  alors,  comme  dans  d'autres 
temps,  intervenaient  incessamment  dans  Fadministration. 


NOTICE   HISTORIQUE.  507 

eux  OU  leurs  amis,  par  un  achat  à  vil  prix.  Prairies  après 
bois, champs  après  maisons,  morceau  par  morceau,  toutes 
les  dépendances  nécessaires  à  la  reprise  des  mines  de 
Giromagny  échappaient  au  Domaine,  malgré  les  inces- 
santes réclamations  du  conseil  des  mines  qui  demandait 
qu'on  attendît  au  moins  qu'il  eût  été  statué  définitive- 
ment sur  ses  propositions.  Les  forges  de  Belfort,  qui  étaient 
un  des  pivots  de  la  combinaison,  furent  adjugées  à  leur 
tour  sur  l'engagement  pris  par  Tacquéreur  d'y  admettre 
les  élèves  qui  lui  seraient  envoyés  pour  y  recevoir  l'ins- 
truction pratique.  A  leur  place,  le  conseil  des  mines  de- 
manda qu'on  lui  attribuât,  pour  laisser  entière  la  combi- 
naison, les  forges  d'Âudincourt,  qui  avaient  été  saisies 
sur  le  prince  de  Montbéliard. 

Entre  temps  le  conseil  des  mines,  poussé  par  les  déli- 
bérations de  la  conférence  des  ingénieurs  (*),  en  présence 
des  nouvelles  richesses  minérales  que  les  succès  de  nos 
armes  faisaient  acquérir  au  pays,  augmentait  encore 
l'ampleur  de  son  plan  en  proposant  de  créer  deux  autres 
arrondissements  en  dehors  de  celui  des  Vosges  qui  devait 
être  plus  spécialement  affecté  à  l'Ecole  pratique.  Ces 
arrondissements  devaient  comprendre  chacun,  suivant  la 
même  idée,  des  établissements  prospères  et  d'autres  à 
relever  avec  les  bénéfices  de  ceux-là;  ils  devaient  être 
situés  l'un  dans  les  Pays  réunis,  l'autre  dans  les  Alpes. 
Le  premier  aurait  compris  notamment  les  mines  de  plomb 
de  Yedrin,  rapportant  3.000  francs,  les  mines  de  cala- 
mine de  Limbourg,  qui  avaient  rapporté  60.000  francs 
net  à  l'empereur,  et  les  houillères  de  Rolduc  (**),  dont  le 
revenu  net  était  évalué  à  40.000  francs  au  moins;  l'ar- 
rondissement des  Alpes  aurait  compris  les  mines  d'Alle- 


(*)  Le  plan  des  arrondissements  minéralogiques  a  été  notam- 
ment développé  dans  un  procès-verbal  circonstancié  de  la  confé- 
rence du  23  floréal  an  YI  (12  mai  1796). 

(**)  Du  bassin  houiller  de  la  Wurm,  près  d'Aix-la-Chapelle. 


508         L  ECOLE  DES  MINES  DE  PARIS. 

mont  et  de  Pesey,  et  les  forges  de  Saint-Hugon,  jadis  aux 
Chartreux,  dont  le  revenu  net  de  6.000  francs  aurait  per- 
mis de  reprendre  Texploitation  des  mines. 

Toutes  ces  exploitations  étaient  à  ce  moment  à  la 
disposition  de  TÉtat.  Ces  arrondissements  auraient  été 
administrés  directement,  comme  celui  de  TEcole  pratique, 
par  le  conseil  des  mines,  sous  l'autorité  du  ministre  de 
l'intérieur  ;  les  bénéfices  auraient  servi  d'abord  à  payer 
toutes  les  dépenses  du  corps  des  mines  et  des  écoles  théo- 
rique et  pratique  ;  un  dixième  du  bénéfice  net  aurait  été 
versé  au  trésor  ;  le  surplus  des  fonds  disponibles  devait 
être  employé  en  travaux  de  recherche,  c'est-à-dire  en 
travaux  pour  ouvrir  de  nouvelles  mines,  ou  en  recherches 
de  nouveaux  procédés  ou  d'améliorations  des  procédés 
anciens  des  mines  et  des  usines.  Le  conseil  des  mines 
pensait  que,  dans  l'état  delà  science  à  cette  époque,  l'ad- 
ministration était  seule  en  mesure  de  faire,  dans  cette 
voie,  des  tentatives  heureuses.  En  dehors  de  l'enseigne- 
ment direct  donné  dans  les  écoles  au  personnel  de  l'État 
et  de  l'industrie  privée,  le  conseil  entendait  que  les 
exemples  donnés  par  la  conduite  de  ces  exploitations 
modèles  fussent  un  enseignement  pour  le  pays  tout  entier, 
convaincu  que  l'industrie  minière  et  métallurgique  devait 
recevoir,  à  tous  égards,  le  plus  vif  essor  de  cet  ensemble 
de  combinaisons.  On  reconnaîtra  sans  peine  dans  tout 
ce  plan  l'influence  des  coutumes  allemandes  de  cette 
époque. 

Pendant  que  Tadministration  des  mines  agitait  ces 
problèmes,  sur  lesquels  on  peut  être  partagé  d'opinion, 
mais  dont  le  haut  intérêt  n'échappera  pas,  la  question  de 
l'École  pratique  parut  faire^  un  pas  sur  le  terrain  des 
faits.  François  de  Neufchâteau,  ayant  pris  le  ministère 
de  l'intérieur,  annonça  au  conseil,  en  l'an  VII,  qu'il  pour- 
rait allouer  63.600  francs  pour  l'École  pratique  de  Giro- 
magny,  où  légalement  elle  était  restée  fixée,  dont  8.900 


NOTICE   HISTORIQUE.  509 

francs  pour  frais  d'établissement,  24.700  francs  pour  le 
traitement  du  personnel  et  30.000  pour  les  travaux  de 
mines,  et  il  invitait  le  conseil  à  se  mettre  en  mesure  d'ou- 
vrir l'école  au  printemps  de  1799.  L'affaire  n'eut  pas  de 
suite  parce  que  les  fonds  manquèrent. 

Aussi  bien  le  conseil,  reprenant  ses  anciennes  observa- 
tions, rappela  qu'il  lui  serait  impossible  d'organiser  et 
de  faire  fonctionner  utilement  l'École  à  Giromagny  si  on 
ne  lui  remettait  pas  en  même  temps,  suivant  ses  an- 
ciennes demandes,  les  houillères  de  Ronchamp,  ainsi  que 
les  bois  et  pâturages  jadis  affectés  aux  mines  de  Giro- 
magny et  le  couvent  de  Picpus  nécessaire  au  logement  du 
personnel.  Le  conflit  au  sujet  de  ces  affectations  persis- 
tant entre  le  ministère  de  l'intérieur  et  le  ministère  des 
finances,  la  question  dut  être  soumise  au  Directoire  exé- 
cutif, auquel  on  communiqua  en  même  temps  le  plan  des 
arrondissements  minéralogiques.  Le  Directoire  ne  sut  pas 
ou  ne  voulut  pas  distinguer  la  question  de  TÉcole  prati- 
que de  Giromagny  de  celle  des  arrondissements,  et  il  rejeta 
Tensemble  du  plan  proposé  par  le  conseil  «  non  seule- 
ment par  la  considération  du  grand  nombre  des  établisse- 
ments demandés,  mais  encore  par  l'inconvénient  de  les 
ôter  à  la  régie  des  domaines  et  de  perdre  l'espoir  de  la 
grande  augmentation  de  revenu  que  ses  soins  doivent 
procurer  dans  des  temps  plus  heureux,  et  par  celui  de  les 
confier  à  des  mains,  très  habiles  sans  doute  dans  la  par- 
tie des  arts,  mais  qui  n'ont  pas  le  même  avantage  ni  la 
même  tendance  du  côté  de  l'administration  économique.  » 
(Lettre  du  ministre  des  finances  au  ministre  de  l'intérieur 
du  4*  jour  complémentaire  de  l'an  VIII,  21  sept.  1800.) 

Le  ministère  des  finances  profita  de  son  succès  pour 
affermer  définitivement  les  houillères  de  Ronchamp  et 
pour  aliéner  les  pâturages  de  Giromagny.  Toute  la  combi- 
naison du  conseil  des  mines  sur  Giromagny  s'écroulait. 
Aussi  Chaptal,  étant  devenu  ministre  de  l'intérieur  après 


510         L  ÉCOLE  DES  MINES  DE  PARIS. 

le  18  brumaire,  annonça  au  conseil  des  mines  que,  puisqu'il 
persistait  à  déclarer  impossible,  dans  ces  conditions,  l'é- 
tablissement de  rÉcole  pratique  à  Giromagny,  il  fallait 
chercher  où  la  placer  ailleurs. 

En  réponse  à  cette  invitation,  le  conseil  lui  adressa,  le 
28  mai  1801  (8  prairial  an  IX),  un  travail  où  il  faut  aller 
chercher  l'origine  de  l'arrêté  du  13  pluviôse  an  X  (12  fé- 
vrier 1802). 

Persistant  dans  l'idée  qu'il  fallait  s'efforcer  de  donner 
une  instruction  pratique  détaillée  dans  toutes  les  bran- 
ches de  l'art  des  mines  et  de  la  métallurgie,  le  conseil  pen- 
sait que  l'École  pratique  devait  comprendre  quatre  sec- 
tions ou  plutôt  qu'il  fallait  quatre  écoles  pratiques  :  une 
pour  l'exploitation  des  mines  proprement  dite,  qu'il  était 
préférable  de  placer  sur  une  mine  de  houille  ;  la  seconde 
pour  le  traitement  des  minerais  de  fer  et  l'élaboration  de 
ce  métal  ;  la  troisième  pour  le  traitement  des  minerais 
de  plomb  et  de  cuivre  et  pour  la  séparation  de  l'or  et  de 
l'argent  ;  la  quatrième  pour  l'exploitation  des  salines. 

Le  conseil  proposait  de  fixer  la  première  école  aux 
houillères  de  Rolduc  et  Keskraed  (Meuse  inférieure);  la 
seconde  à  Geislautern  près  Sarrebrûck  ;  pour  la  troisième 
il  remettait  à  indiquer  l'établissement  destiné  au  trai- 
tement du  cuivre  ;  il  désignait  pour  l'exploitation  et  le 
traitement  des  plombs  argentifères  les  mines  de  Pesey  et 
d'AUemont,  qu'il  fallait  réunir  à  cet  effet  sous  une  même 
direction  ;  la  quatrième  école  enfin  aurait  été  placée  à 
Lons-le-Saulnier.  En  indiquant  les  mines  de  Pesey  qui, 
d'après  les  renseignements  de  Schreiber,  permettaient  de 
concevoir  à  bref  délai  de  grandes  espérances  moyennant 
de  faibles  avances,  le  conseil  faisait  observer  que  «  la 
position  de  cette  école  pratique  dans  un  des  départements 
méridionaux  contribuera  à  répandre  dans  ces  contrées  le 
goût  de  l'exploitation  et  les  lumières  propres  à  la  faire 
prospérer.  » 


NOTICE   HISTORIQUE.  511 

A  chacun  de  ces  établissements  devait  être  attaché  un 
inspecteur  chargé  de  la  direction  et  du  professorat,  un 
ingénieur  pour  le  seconder,  et  un  comptable  (*).  L'ensei- 
gnement aurait  été  donné  gratuitement  aux  élèves  en- 
voyés tant  par  le  gouveniement  pour  leur  instruction 
pratique,  que  par  des  particuliers,  ou  venus  d*eux-mêmes, 
pour  s'instruire. 

Les  élèves  de  TËcole  des  mines  de  Paris  auraient  été 
tenus  nécessairement  à  y  venir  faire  un  stage,  et  leur 
avancement  comme  ingénieurs  surnuméraires  n'aurait  eu 
lieu  qu'après  constatation  de  leurs  connaissances  pra- 
tiques. 

Plus  que  jamais,  le  conseil  ne  pouvait  voir  dans  ces 
écoles  pratiques,  pour  les  élèves  du  gouvernement,  qu'un 
complément,  à  un  point  de  vue  nécessaire  mais  spécial, 
de  renseignement  théorique  indispensable  qu'il  devait 
prendre  d'abord  à  l'École  des  mines  de  Paris.  Cette  idée, 
que  le  conseil  avait  toujours  eue  même  au  lendemain  de 
la  loi  du  30  vendémiaire  an  lY,  paraissait  encore  plus  ra- 
tionnelle depuis  la  loi  du  25  frimaire  an  VIII  (16  décem- 
bre 1799)  qui  venait  de  réorganiser  l'École  polytechnique. 
En  effet,  cette  loi,  en  accentuant  encore  l'évolution  vers 
la  théorie  pure  que  subissait  depuis  sa  création  rensei- 
gnement de  l'École  polytechnique,  indiquait  nettement 
que,  pour  les  élèves  destinés  aux  services  publics,  cette 
école  n'était  qu'une  préparation  aux  écoles  d'application 


n  Le  conseil  indiquait  comme  personnel  : 

Pour  Rolduc  :  inspecteur,  Baillet; 
—        ingénieur,  Brochin  ; 

—  Geislautern  :  inspecteur,  Hassenfratz; 

—  ingénieur,  Beau  nier; 

—  Pesey  :  inspecteur,  Schreiber; 

—      ingénieur,  Gordier; 

—  Lons-le-Saulnier  :  inspecteur,  Faujas  de  Saint-Fond; 

—  ingénieur,  Ghampeaux. 


512  l'école  des  mines  de  paris. 

de  ces  services,  notamment  du  service  des  mines  (art.  1}  ; 
et,  après  avoir  dit,  dans  son  article  49,  que  les  pro- 
grammes d'instruction  dans  les  écoles  d'application 
devaient  être  arrêtés  de  manière  que  l'enseignement  y 
fût  en  harmonie  et  entièrement  coordonné  avec  celui  de 
rÉcole  polytechnique,  la  loi  ajoutait  dans  son  article  51 
que  «  rÉcole  de  Ghâlons  sera  une  école  d'application 
pour  Tartillerie  {*)  à  Tinstar  de  celle  de  Metz  pour  le 
génie  militaire,  de  celles  de  Paris  pour  les  ponts  et  chaus- 
sées, les  mines  et  les  géographes  ».  Cette  loi,  et  cet  article 
notamment,  paraissaient  donc  consacrer  explicitement 
rÉcole  des  mines  de  Paris  dans  des  termes  tels  qu*il 
était  permis  de  considérer  désormais  comme  implicite- 
ment abrogé  en  droit,  ainsi  qu'on  Tavait  jusqu'alors  admis 
en  fait,  le  système  de  la  loi  du  30  vendémiaire  an  lY, 
n'admettant  comme  école  des  mines  qu'une  école  pra- 
tique à  établir  sur  une  exploitation. 

Le  conseil  des  mines  devait  donc  être  loin  de  s'attendre 
à  la  décision  du  12  février  1802  qui,  à  son  plan  si  large, 
substituait  cette  solution  mesquine  de  créer,  en  place  de 
l'École  de  Paris  supprimée,  deux  écoles  pratiques  :  l'une 
à  Geislautem,  dans  le  département  de  la  Sarre,  l'autre 
à  Pesey  dans  le  département  du  Mont-Blanc  (art.  1  de 
l'arrêté  des  consuls).  Dans  la  première,  on  devait  ensei- 
gner l'art  de  traiter  les  mines  de  fer  et  d'extraire  la 
houille,  en  même  temps  qu'on  s'occuperait  de  tout  ce 
qui  a  rapport  aux  préparations  dont  les  substances  miné- 
rales sont  susceptibles;  dans  la  seconde,  on  devait  faire 
connaître  tout  ce  qui  a  rapport  à  l'exploitation  des  mines 

(*)  On  sait  que  pendant  longtemps  Tartillerie  avait  soutenu 
que  son  service  pouvait  se  recruter  directement  par  TEcoie  de 
Chàlons  sans  que  ses  élèves  passassent  au  préalable  par  TEcole 
polytechnique.  La  loi  de  Tan  VIII  eut  notamment  pour  but  de 
résoudre  définitivement  ce  conflit  et  de  mettre  TEcole  de  GhAlons, 
en  tant  qu'école  spéciale,  sous  la  dépendance  de  FEcole  poly- 
technique. 


NOTICE   HISTORIQUE.  513 

de  plomb,  cuivre,  argent  et  des  sources  salées  (art.  2). 
Chaque  école,  qui  pourrait  recevoir  dix  élèves,  au  traite- 
ment de  600  francs  et  entretenus  aux  frais  du  gouver- 
nement (art.  6),  devait  être  dirigée  par  un  directeur,  au 
traitement  de  5.000  francs,  et  avoir  trois  professeurs,  au 
traitement  de  4.000  francs,  nommés  par  le  premier  Con- 
sul, sur  la  présentation  du  ministre  et  les  propositions 
du  conseil  (art.  8)  ;  Tun  des  professeurs  devait  être  chargé 
d'instruire  les  élèves  dans  la  science  pratique  de 
Texploitation  ;  le  second  professeur,  dans  la  mécanique 
et  ses  applications  aux  travaux  des  mines  ;  le  troisième 
devait  donner  les  principes  physiques  et  chimiques  né- 
cessaires au  minéralogiste  (art.  3,  4  et  5). 

Cette  décision,  qui  d'ailleurs,  on  le  verra,  ne  fut  pas 
appliquée  à  la  lettre,  est  de  nature  à  surprendre;  elle 
dénote  à  coup  sûr  dans  son  programme  d'enseignement 
peu  de  connaissance  des  nécessités  d'une  école  des  mines 
dont  renseignement  doit  se  suffire  à  lui-même.  L'erreur 
d'appréciation  est  d'autant  plus  étonnante  qu'on  avait 
rexpéhence  acquise  par  huit  ans  de  fonctionnement  de 
l'École  des  mines  de  Paris. 

Il  faut  évidemment  chercher  les  motifs  de  cette  déci- 
sion fâcheuse  dans  le  désir  que  l'on  avait  de  réaliser  des 
économies  importantes  dans  tous  les  services  publics  {*)  ; 
cette  mesure  se  reliait  au  système  qui  amenait  à  ne  plus 
conserver  le  personnel  des  mines  en  résidence  à  Paris, 
mais  à  l'envoyer  désormais  résider  dans  des  arrondisse- 


C)  Dufrénoy,  dans  une  note  sur  Thistorique  de  FEcole  adoptée 
par  le  conseil  de  TEcole  le  17  décembre  1834,  disait  :  «  La  sup- 
pression de  FEcole  des  mines  de  Paris  fut  le  résultat  d'une  éco- 
nomie mal  entendue.  Elle  a  été  regardée  comme  très  fâcheuse; 
sans  doute  il  était  utile  de  fournir  aux  jeunes  ingénieurs  un 
moyen  de  suivre  les  travaux  des  mines;  mais  les  écoles  prati- 
ques ne  doivent  être  que  le  complément  des  écoles  d'appli- 
cation. 9 

Tome  XV,  1889.  34 


514  l'école  des  mines  de  paris. 

ments  d'inspection,  ainsi  qu'il  fut  décidé  le  18  ventôse 
an  X  (9  mars  1802)  (*). 

Lorsque  plus  tard  l'Ecole  des  mines  fut  rétablie  à 
Paris,  le  conseil,  qui  l'administrait,  reprit  et  poursuivit 
pendant  longtemps,  sans  plus  de  succès  d'ailleurs  que 
pendant  la  période  que  nous  venons  de  traverser,  cette 
idée  d'écoles  pratiques  ou  d'établissements  d'État,  dans 
lesquels  les  élèves,  leur  éducation  théorique  achevée, 
viendraient  se  former  à  Thabitude  du  métier,  en  l'exer- 
çant par  eux-mêmes  dans  le  moindre  détail.  En  1837-1838 
ces  idées  furent  reprises  et  agitées,  en  dehors  du  conseil 
de  rÉcole,  dans  les  conseils  de  l'administration  supé- 
rieure ;  celle-ci  entra  même  en  pourparlers  avec  des  in- 
dustriels pour  l'acquisition  de  leurs  établissements.  En 
Outre  de  l'enseignement  à  donner  dans  ces  écoles  pra- 
tiques, on  songeait  aussi,  il  est  vrai,  h,  cette  époque,  à 
faire  de  ces  établissements  d'Etat  des  mines  ou  usines 
expérimentales,  où  tous  les  nouveaux  procédés  auraient 
été  étudiés.  Ces  idées  sur  les  usines  expérimentales  de 
l'État  furent  reprises  plus  tard  avec  moins  de  succès  en- 
core. Les  projets  d'écoles  pratiques  conservèrent  long- 
temps de  chauds  défenseurs.  Lorsqu'on  1847-1848  Ten- 

(*)  Cette  mesure  était  elle-même  dictée  principalement  par 
des  vues  d*économie;  jusqu'en  4810,  en  effet,  les  ingénieurs  rési- 
dant dans  les  départements  furent  en  partie  payés  par  ceux-ci. 

Les  difficultés  budgétaires  contre  lesquelles  on  luttait  dataient 
de  quelque  temps  déjà.  Le  conseil  des  mines  avait  dû  présenter 
d*énergiques  observations  contre  les  économies  qu'en  Tan  VU, 
on  proposait  d'introduire  encore  dans  le  budget  des  mines  déjà 
très  émondé.  Les  appointements  des  conseillers,  inspecteurs  et 
ingénieurs,  fixés  respectivement  en  frimaire  an  iV  (décembre 
1795)  à  8.000,  6.000  et  4.000  francs,  avaient  été  d*abord  réduits 
d'un  quart  par  la  loi  du  2  nivôse  an  V  (22  décembre  1796),  puis 
ramenés  en  Tan  VII  à  5.000,  4.000  et  2.800;  on  se  proposait  de 
les  réduire  encore  en  Tan  VIII.  Le  nombre  des  employés  do 
conseil  devait  être  réduit  de  treize  à  sept,  et  Ton  ne  voulait  don- 
ner aucun  fonds  pour  les  dépenses  du  matériel  deFÉcole,  biblio- 
thèque et  laboratoire. 


NOTICE   HISTORIQUE.  515 

seignement  de  l'École  de  Paris  subissait  une  transfor- 
mation assez  grande,  Michel  Chevalier  donna  à  ces  idées 
Tappui  de  son  autorité  et  de  son  expérience  persooonelle. 
Dans  une  note  remise  le  15  janvier  1848  à  M.  Jayr,  alors 
ministre  des  travaux  publics,  il  faisait  observer  que  les 
élèves  de  TÉcole  des  mines  suivent  des  cours  à  Paris,  et 
n'ont  d'autre  initiation  à  la  pratique  que  des  voyages 
rapides,  où  ils  stationnent  à  peine  dans  les  établisse- 
ments, ne  recueillant  que  des  renseignements  très  som- 
maires, ne  voyant  que  ce  qu'on  veut  bien  les  autoriser 
à  regarder,  ne  prenant  aucune  espèce  de  part  aux  opé- 
rations et  excitant  la  méfiance  s'ils  questionnent  de  trop 
près;  Michel  Chevalier,  convaincu  qu'il  fallait  garder 
l'École  à  Paris,  pour  avoir  à  la  fois  les  collections  néces- 
saires et  les  professeurs  théoriques  les  plus  éminents, 
pensait  donc  qu'il  fallait  astreindre  les  élèves  à  passer 
deux  saisons  de  six  mois  chacune  à  Técole  pratique  qui 
aurait  été  installée  sur  un  établissement  de  l'Etat,  réu- 
nissant mine  et  usine,  et  de  préférence,  suivant  lui,  sur  une 
mine  métallique  avec  minerais  complexes;  ce  n'eût  été 
qu'à  la  suite  de  ce  stage  qu'un  voyage  serait  venu  servir 
de  couronnement  à  cette  éducation. 

Désireux  de  nous  borner  à  un  simple  rôle  de  narra- 
teur, nous  ne  croyons  pas  devoir  présenter  la  moindre 
observation  personnelle  sur  un  sujet  qui,  si  facilement, 
prêterait  aux  développements  les  plus  considérables.  II 
nous  suffira  pour  l'instant,  après  avoir  indiqué  les  efforts 
déployés  pendant  huit  ans  pour  créer  des  écoles  pra- 
tiques, de  dire  ce  qu'a  été  l'école  des  mines  de  Pesey, 
qui  s'est  le  plus  rapprochée  du  type  d'une  école  pratique, 
sans  qu'elle  l'ait  jamais  été  effectivement  comme  on  va  le 
voir.  Auparavant,  quelques  mots  nous  suffiront  pour  faire 
connaître  la  destinée  réservée  à  l'école  pratique  de  Geis- 
lautem. 

Geislautem  est  à  12  kilomètres  à  Touefitet  en  aval  de 


516  l'école  des  mines  de  paris. 

Sarrebrtlck,  sur  la  Rossel,  près  du  confluent  de  cette  ri- 
vière avec  la  Sarre,  au  point  où,  vers  le  sud-ouest,  la  for- 
mation houillère  du  bassin  de  Sarrebrûck  disparait  sous 
les  grès  vosgiens.  Le  domaine  français  avait  pris  posses- 
sion de  tous  les  biens  appartenant  aux  princes  de  Nassau- 
Sarrebrûck  ;  ildisposaitainsidetroisforgesetderensemble 
des  houillères,  comprenant  treize  exploitations  en  activité 
en  ce  moment,  dont  celle  de  Geislautem,  qui  était  spécia- 
lement affectée  à  la  forge  située  dans  cette  localité  (*). 
L'administration  des  finances  aliéna  deux  des  forges,  et  la 
troisième,  celle  de  Geislautem,  avec  sa  fabrique  de  fer- 
blanc,  fut  réservée  pour  TEcole  pratique  avec  la  houillère 
voisine  à  elle  affectée. 

Mais  cette  houillère  était  à  peu  près  épuisée  jusqu'au 
niveau  des  vallées  ;  elle  ne  fournissait  en  outre  que  des 
charbons  de  seconde  qualité  pour  chauffage  et  grilles,  im- 
propres à  donner  du  coke.  Or,  on  se  proposait  de  construire 
à  Geislautem  deux  grands  fourneaux  au  coke.  On  affecta 
donc  ultérieurement  à  l'École  pratique  les  houillères  de 
Dutweiler,  établies  sur  les  affleurements  houillers  qui 
émergent  à  6  kilomètres  au  nord-est  de  Sarrebrûck,  et 
qui  étaient  à  cette  date  les  exploitations  en  activité  les 
plus  rapprochées  de  Geislautem.  Ces  exploitations  de- 
vaient en  outre  permettre  de  compléter  renseignement 
pratique  en  matière  d'exploitation  de  mines.  Plus  tard, 
pour  assurer  la  bonne  marche  de  rétablissement  un  décret 
du  10  août  1811  lui  affecta,  dans  les  forêts  domaniales  et 


(*)  Les  autres  houillères  avaient  été  affermées,  comme  elles 
Tétaient  du  reste  sous  les  princes  de  Nassau-Sarrebrûck,  au  prix 
annuel  de  71.000  francs  par  bail  de  neuf  ans  qui  avait  com- 
mencé le  1*'  messidor  an  V  (9  juin  1797),  et  qui  fut  continué 
d*un  commun  accord  en  attendant  Tinstitution  des  soixante  con* 
cessions  projetées. 

Toutes  ces  houillères,  à  ce  moment,  étaient  encore  exploitées 
par  galeries.  Elles  produisaient  environ  120.000  tonnes  par  an 
d'une  valeur  de  500.000  francs. 


NOTICE   HISTORIQUE.  517 

communales  qui  l'entouraient  au  sud,  un  périmètre  pour 
la  recherche  et  l'exploitation  des  minerais  de  fer. 

L'usine  ne  put  .être  remise  au  conseil  des  mines  par 
le  Domaine  que  le  I*^  janvier  1807.  Par  décret  du  10  mars, 
Guillot-Duhamel  fils  (*),  alors  ingénieur  en  chef  des  mines, 
fut  nommé  directeur,  poste  dans  lequel  Beaunier  (**)  devait 
le  remplacer  en  février  1813. 

Faute  de  fonds  suffisants  mis  à  leur  disposition,  Tun  et 
l'autre  durent  se  borner  à  faire  rouler  du  mieux  qu'ils  pu- 
rent les  exploitations  placées  sous  leur  direction  en  tant 
qu'exploitations  domaniales,  mais  sans  pouvoir  s'occuper 


(*)  Fils  de  Guillot-Duhamel,  Tinitiateur  en  France  de  Tart  de;; 
mines  et  de  la  métallurgie,  ingénieur  lors  de  la  réorganisation 
en  1794,  ayant  suppléé  son  père  au  début  de  renseignement  de 
l'Ecole  de  la  Convention,  inspecteur  divisionnaire  à  la  réorgani- 
sation en  1810,  nommé  inspecteur  général  au  décès  de  Lefebvrc 
d^Hellancourt  en  1813,  et  ainsi  appelé  à  siéger  avec  LeJièvre  el 
Gillet  de  Laumont  pour  continuer  dignement  les  traditions  du 
premier  triumvirat. 

Ce  Guillot-Duhamel  a  eu  lui-même  un  fils  sorti  de  TEcole 
polytechnique  dans  les  mines,  en  1819,  avec  Elie  de  Beaumont. 
CTest  ce  Guillot-Duhamel  de  la  troisième  génération  qui  a  coopéré 
à  la  carte  de  la  Haute-Marne  et  qui  est  décédé  ingénieur  en  chef 
en  retraite. 

(**)  Beaunier,  né  le  15  janvier  1779,  mort  le  20  août  1835,  dont 
le  nom  est  resté  populaire  à  Saint-Etienne,  mériterait  d'être  plus 
connu  en  France  qu'il  ne  semble  l'être.  11  a  été  le  fondateur,  en 
1816,  de  l'Ecole  de  Saint-Etienne,  qui  a,  il  est  vrai,  suivi  d'au- 
tres voies  que  celles  projetées  pour  elle.  Il  a  le  premier  fa- 
briqué, à  la  Béraudière,  les  aciers  affinés  à  la  houille  dont  la 
production  industrielle  fit  justement  tant  de  bruit  à  leur  époque. 
Il  a  été  le  concessionnaire  et  le  créateur  du  premier  chemin  de 
fer  établi  en  France,  celui  de  Saint-Etienne  à  Andrezieux,  con- . 
cédé  par  ordonnance  royale  du  26  février  1823. 

Beaunier  était  entré  directement  à  l'Ecole  des  mines  de  Paris 
le  19  ventôse  an  III  (9  mars  1795)  dans  la  première  promotion 
de  quarante  élèves  qui  y  furent  successivement  admis.  Il  passa 
ingénieur  au  second  concours  ouvert  à  cet  effet,  en  octobre  1798, 
il  resta  dix-huit  mois  au  laboratoire,  employé  par  Vauquelin, 
et  occupé  à  faire  passer  aux  élèves  leurs  examens  sur  la  chimie 
et  la  métallurgie. 


518  l'école  des  mines  de  paris. 

des  installations  diverses  que  nécessitait  renseigne- 
ment à  donner  à  des  élèves.  Aussi  aucun  professorat  ne 
fut-il  jamais  constitué  à  Geislautem  ;  aucun  élève  n'y  fut 
placé  à  demeure  pour  y  faire  un  stage  de  quelque  durée; 
quelques  élèves  hors  de  concours  venus  de  TÉcole  de  Mou- 
tiers  ont  pu  y  passer  comme  sur  tout  autre  établissement. 
Il  ne  faut  donc  voir  dans  Geislautem  que  l'embryon  d*un 
arrondissement  minéralogique,  c'est-à-dire  d'une  entre- 
prise industrielle  gérée  par  Tadministration  des  mines, 
analogue  à  l'arrondissement  de  la  Tarentaise  dont  nous 
allons  parler,  sans  que  celui-là  ait  eu  les  brillantes  desti- 
nées que  Schreiber  devait  donner  à  celui-ci. 

Guillot-Duhamel,  aidé  de  Beaunier  et  de  Colmelet,  a  eu 
du  reste  às'occuper  principalement  du  travail  considérable 
nécessaire  à  la  délimitation  des  soixante  concessions  qui, 
conformément  au  décret  du  13  septembre  1808,  devaient 
être  instituées  sur  le  bassin  houiller  de  Sarrebrûck.  Les 
événements  de  1814  devaient  survenir  avant  que  cette 
importante  opération  eût  abouti. 

A  rinvasion  de  1814,  Beaunier  dut  se  réfugier  à  Metz, 
où  il  resta  enfermé  jusqu'à  la  paix.  Le  traité  du  30  mai  1814 
nous  avait  laissé  Geislautem  tandis  qu'il  nous  avait  enlevé 
tous  les  établissements  de  la  Tarentaise.  L'administration 
songea  donc,  autant  que  les  événements  permettaient  de 
le  faire,  de  tirer  désormais  parti  de  Geislautem  pour  l'en- 
seignement. Brédif,  que  nous  retrouverons  sous-directeur 
de  la  mine  de  Pesey,  fut  placé  en  la  même  qualité  sous  les 
ordres  de  Beaunier  qui,  à  la  paix,  était  retoumé  à  Geis- 
lautem. Mais  ils  furent  obligés  de  fuir  à  nouveau  en 
juin  1815,  assez  heureux  pour  sauver  le  matériel,  les  pro- 
duits et  les  pièces  de  comptabiUté  de  l'établissement  que 
la  France  allait  perdre  définitivement  cette  fois. 


NOTIGB   HISTORIQUE.  519 


CHAPITRE  V. 

l'école  des  mines  du  MONT-BLANC. 

(1802  —  1814}. 

Pesey,  où  Ghaptal  et  Napoléon  avaient  déporté  TÉcole 
des  mines,  est  une  assez  pauvre  commune  de  la  Taren- 
taise,  dont  le  seul  avantage  est  d'être  située  dans  une  vallée 
des  plus  justement  réputées  de  la  Savoie  pour  sa  beauté  pit- 
toresque ;  elle  s'ouvre  sur  la  rive  gauche  de  Tlsère  à  quel- 
que 20  kilomètres  en  amont  de  Moutiers  et  descend  du  gla- 
cier de  Pépin  qui  couronne  sur  sa  face  septentrionale 
rAiguille  du  midi  (3.360  mètres  d'altitude).  Pesey,  à 
une  altitude  de  1.300  mètres,  est  à  4  kilomètres  en  amont 
du  débouché  de  la  vallée  ;  les  mines  sont  à  4  kilomètres 
plus  haut;  le  gîte  affleure  à  la  cote  de  1.580  mètres  sur 
la  rive  gauche  de  la  vallée,  au  pied  de  la  falaise  que  sur- 
monte le  glacier.  Un  sentier  accessible  seulement  aux 
mulets  reliait  à  cette  époque  Pesey  et  la  mine  à  la  vallée 
de  risère. 

La  mine  de  Pesey  est  constituée  par  un  filon-couche  ; 
l'exploitation  a  porté  à  peu  près  exclusivement  sur  une  co- 
lonne, très  inclinée,  de  galène  tenant  210  grammes  d'argent 
aux  100  kilogrammes  de  plomb.  La  colonne  avait  été  ex- 
trêmement riche  dans  les  parties  hautes  où  elle  avait  pré- 
senté une  puissance  de  8  mètres,  donnant  assez  aisément 
des  minerais  à  82  p.  100  de  plomb.  Puissance  et  richesse 
avaient  diminué  rapidement  en  profondeur.  En  1806,  à 
l'avancement,  à  une  profondeur  d'une  centaine  de  mètres, 
^n  n'avait  plus  que  1  mètre  de  minerai  de  bocard  (*). 

(*)  Les  Fenseignements  anciens  sur  la  mine  de  Pesey  sont 
extraits  en  majeure  partie  d'un  mémoire  de  H.  Lelivec,  ingénieur 
des  mines  du  département  du  Mont-Blanc,  qui  a  été  inséré  dans  le 


520  l'école  des  mines  de  paris. 

Découvert  en  1714,  le  gîte  fût  tout  d*abord  exploité  fai- 
blement et  par  intervalles.  En  1742  il  passa  aux  mains 
d'une  compagnie  anglaise  qui  avait  obtenu  un  privilège 
exclusif  pour  la  recherche  des  mines  en  Savoie,  avec 
concession  pour  40  ans  de  celles  qu'elle  découvrirait.  Mais 
vers  1760,  après  18  ans  d'une  exploitation  très  lucrative, 
la  compagnie  anglaise  fut  forcée  de  rétrocéder  cet  établis- 
sement à  une  compagnie  sarde  qui  continua  l'exploitation 
jusqu'à  la  conquête  de  la  Savoie  par  la  France  en  1792. 
Les  principaux  actionnaires  et  employés  avaient  émigré  et 
les  travaux  étaient  suspendus.  La  mine  fut  déclarée  natio- 
nale par  un  arrêté  de  1* administration  départementale  du 
Mont-Blanc  du  9  brumaire  an  II  (30  octobre  1793)  ;  mais  il 
n'y  fut  plus  travaillé  jusqu'à  la  reprise  qu'allait  provoquer 
l'installation  de  l'Ecole  dans  le  milieu  de  1802. 

De  1745  à  1792,  la  mine  de  Pesey  avait  produit  14.670 
tonnes  de  plomb  et  36.670  kilogrammes  d'argent,  soit 
environ  par  an  300  tonnes  de  plomb  et  800  kilogrammes 
d'argent.  De  1760  à  1792,  le  bénéfice  réalisé  avait  été  de 
2.067.269  francs,  soit  moyennement  65.000  francs  par 
an.  Mais  il  s'était  élevé  dans  certaines  années,  notam- 
ment en  1774  {*),  jusqu'à  216.000  francs.  Par  contre,  de 
1786  à  1792,  le  fond  de  la  mine  se  trouvant  inondé  et 
la  grande  galerie  d'écoulement  faite  pour  la  désinonder 
n'ayant  percé  aux  eaux  que  dans  cette  année  (**),  Texploi- 


JoumcU  de*  mines  (t.  XX,  2*  semestre  4806),  sous  le  titre  : 
Statistique  des  mines  et  usines  du  département  du  Mont-Blanc; 
les  renseignements  relatifs  à  la  direction  de  Schreiber  provien- 
nent des  archives  du  ministère  des  travaux  publics,  registres  du 
conseil  général  des  mines,  etc. 

(*)  En  1774,  la  mine  aurait  produit  les  quantités  réellement 
énormes  pour  Tépoque  de  3.460^tonnes  de  plomb  et  4.689  kilogr. 
d'argent. 

f*)  Cette  galerie  de  fond  avait,  avec  les  contournements  de  son 
tracé,  une  longueur  de  4 .300  mètres  environ  ;  sa  longueur  réduite 
ne  correspondait  qu*à  quelque  600  mètres;  elle  venait  percer 


NOTICE   HISTORIQUE.  521 

tation  n'avait  porté  que  sur  de  vieux  piliers ,  et  le  bénéfice 
annuel  n'avait  été  moyennement  que  d*une  quarantaine 
de  mille  francs. 

Ces  résultats  avaient  déterminé  le  gouvernement  à 
mettre  TÉcole  à  Pesey.  Non  seulement,  en  effet,  il  enten- 
dait que  les  bénéfices  de  Texploitation  fissent  face  à  toutes 
les  dépenses  de  TEcole,  mais  encore  il  ne  fut  alloué  à 
Tadministration  des  mines  aucun  crédit  extraordinaire 
pour  les  premières  dépenses.  Une  diminution  opérée  sur 
les  traitements  des  ingénieurs  de  tout  grade  permit  de 
pourvoir  à  ces  frais  ;  le  talent  et  l'activité  de  Schreiber, 
qui  avait  été  nommé  directeur,  permit  de  réaliser  le  pro- 
gramme. Les  preuves  d'habileté  qu'avait  données  cet 
ingénieur  et  les  succès  qu'il  avait  obtenus  depuis  1777, 
dans  l'exploitation  des  mines  voisines  d'ÀUemont  f), 
jouèrent  certainement  un  grand  rôle  dans  sa  désigna- 
tion à  ce  nouveau  poste  et,  peut-être  même,  dans  l'adop- 
tion du  plan  réalisé  par  l'arrêté  consulaire  du  12  fé- 
vrier 1802. 

Les  conditions  dans  lesquelles  Schreiber  débutait  dans 
sa  direction  n'étaient  cependant  guère  favorables.  L'éta- 
blissement se  trouvait  abandonné  depuis  plus  de  dix  ans  ; 
les  galeries  et  puits  étaient  partiellement  éboulés;  la 
maison  de  direction  et  les  baraques  des  ouvriers  inhabi- 
tables; les  bâtiments  d'exploitation  tombaient  en  ruines. 
Schreiber  sut  tout  d'abord  réunir  le  personnel  nécessaire 
et  le  forma  lui-même  en  partie  grâce  à  sa  grande  pra- 
tique du  métier.  La  maison  de  direction  fut  remise  en 
état.  On  construisit  à  l'entrée  de  la  galerie  d'écoulement, 
devenue  galerie  de  sortage,  une  laverie,  puis,  plus  tard, 


dans  le  puits  principal  à  une  centaine  de  mètres  au-dessous  de 
son  orifice. 

(*)  Schreiber  était  resté  directeur  des  mines  d'Allemont  pour 
le  compte  du  Domaine  jusqu'en  1802;  11  passa  de  là  directement 
à  Pesey. 


522  l'école  des  mines  de  paris. 

une  autre  plus  basse  et  moins  sujette  à  être  arrêtée  par 
les  gelées  ;  on  rétablit  enfin  une  fonderie  et  un  atelier  de 
coupellation.  De  1803  à  1805,  Schreiber  put  arriver  à 
produire  242  tonnes  de  plomb,  45  tonnes  de  litharge  et 
823  kilogrammes  d'argent,  réalisant  un  bénéfice  net  de 
22.214  francs,  après  avoir  fait  face  à  128.720  francs  de 
frais  de  premier  établissement  et  a3rant,  en  outre,  un 
stock  de  46.720  francs.  En  1806,  le  bénéfice  net  fut  de 
80.000 francs.  Les  années  suivantes,  jusqu'à  la  disparition 
de  r École  en  1814,  la  production  se  tint,  avec  du  schlich 
à  70  p.  100,  aux  environs  de  250  tonnes  de  plomb  et  de 
560  kilogrammes  d  argent  donnant  un  produit  brut  de 
350.000  francs  et  un  bénéfice  net  de  170.000  à  180.000 
francs.  La  mine  de  Pesey  occupait  alors  300  ouvriers, 
dont  moitié  à  Tintérieur  ;  toiyours  à  Timitation  de  ce  qui 
se  faisait  dans  les  districts  miniers  allemands,  Schreiber 
ne  manqua  pas  d'établir,  en  faveur  de  ce  personnel, 
des  institutions  de  prévoyance  contre  la  maladie  et  les 
accidents. 

En  somme  Schreiber  réussit  pleinement  non  seulement 
à  assurer  la  marche  de  l'entreprise  et,  par  suite,  le  fonc- 
tionnement de  l'École,  mais  encore  à  constituer  des  ré- 
serves qui,  plus  tard,  de  1814  à  1816,  servirent  à  payer 
les  frais  des  deux  déménagements  que  l'Ecole,  rétablie  à 
Paris,  eut  à  faire  de  Thôtel  Mouchyau  Petit-Luxembourg, 
et  de  celui-ci  à  l'hôtel  Vendôme, 

Sans  vouloir  diminuer  le  talent  hors  de  pair  que 
Schreiber  eut  à  déployer  pour  atteindre  ce  but,  il  est 
tout  au  moins  intéressant  d'observer  que  ces  résultats 
n'ont  pu  être  obtenus,  avec  une  production  relativement 
si  faible,  que  parce  que  le  plomb  valait  80  à  90  franco 
les  100  kil.,  l'argent  220  francs  le  kil.,  et  que,  d*autare 
part,  les  ouvriers  d'état  n'étaient  payés  que  l',20  et  les 
manœuvres  0',50  par  jour;  en  outre,  le  combustible  ve- 
nait des  forêts  affectées  à  l'établissement  et  ne  donnait 


NOTICE   HISTORIQUE.  523 

Ueu  qu'à  des  redevances  peu  importantes  en  faveur  des 
communes. 

Avant  mdme  que  Schreiber  eût  pu  entreprendre  de  re- 
monter l'exploitation,  Tadministration  s'était  préoccupée 
de  compléter  Torganisation  de  la  nouvelle  École.  Quel- 
ques jours  après  que  Tarrôté  des  Consuls  du  12  février  1802 
(23  pluviôse  an  X)  eut  fixé  TÉcole  à  Pesey,  un  autre 
arrêté  du  27  ventôse  (18  mars),  en  même  temps  qu'il 
désignait  Schreiber  comme  directeur,  nommait  comme 
professeurs  Baillet  du  Belloy,  Hassenfratz  et  Brochant 
de  Villiers. 

L'École  devait  fonctionner  sous  la  haute  surveillance 
du  conseil  des  mines.  Mais  la  distance  et  la  difficulté  des 
communications  décidèrent  Chaptal  à  en  remettre,  par 
décision  du  30  mars  1802  (5  germinal  an  X),  l'adminis- 
tration directe  à  un  comité  formé  du  directeur  et  des  trois 
professeurs.  Le  conseil  des  mines  ne  continua  pas  moins 
à  s'en  occuper  avec  sollicitude.  En  1803,  dès  la  première 
année  de  son  fonctionnement,  Gillet  de  Laumont,  malgré 
son  âge  et  ses  infirmités,  vint  lui-même  en  Savoie,  heu- 
reux, comme  jadis  dans  la  maison  d'instruction  de  l'agence 
des  mines,  de  se  trouver  entouré  des  jeunes  élèves;  il  se 
fit  un  plaisir  de  les  accompagner  dans  leurs  courses  géo- 
logiques auxquelles  donnait  un  attrait  si  particulier  un 
pays  plus  propre  peut-être,  il  est  vrai,  à  former  des  alpi- 
nistes que  des  ingénieurs  et  des  métallurgistes. 

L'École  était  organisée,  au  moins  sur  le  papier.  Quand 
on  voulut  la  faire  fonctionner  réellement  on  s'apergut  de 
l'impossibilité  absolue  d'installer  matériellement  élèves 
et  professeurs  sur  les  pentes  neigeuses  de  Pesey,  inhabi- 
tables une  partie  de  Tannée,  hors  et  loin  de  tout  chemin 
carrossable,  sans  bâtiment  pour  recevoir  le  personnel; 
il  fallait  l'étrange  légèreté  avec  laquelle  parait  avoir  été 
rendu  l'arrêté  consulaire  de  février  1802,  pour  qu'on  ne 
se  fût  pas  rendu  compte  tout  de  suite  d'une  pareille  situa- 


524  l'égolr  des  mines  de  paris. 

tion.  On  y  remédia  en  affectant  à  TÉcole,  par  arrêté  con- 
sulaire du  27  nivôse  an  XI  (17  janvier  1803),  les  bâti- 
ments du  séminaire  de  Moutiers,  transformés  à  cette 
époque  en  manutention  militaire.  Schreiber,  que  Lefroy, 
à  titre  d'inspecteur  sous-directeur,  vint  aider  dans  ce 
travail  spécial  dès  le  printemps  de  1803,  y  fit  établir  un 
assez  vaste  laboratoire  {*)  avec  ses  dépendances,  une 
bibliothèque,  des  salles  de  dessin  et  d'étude,  un  cabinet 
de  minéralogie  un  peu  rudimentaire,  des  logements  pour 
le  directeur  et  quelques  ingénieurs.  C*est  ainsi  que 
fut  effectivement  établie  à  Moutiers  TEcole  légalement 
fixée  à  Pesey  ;  elle  fut  dorénavant  plus  généralement 
désignée  sous  l'appellation  d'Ecole  pratique  du  Mont- 
Blanc. 

Dans  cette  curieuse  expérience  poursuivie  dans  la  Ta- 
rentaise,  de  1802  à  1814,  il  y  a,  d'ailleurs,  deux  choses  à 
distinguer.  Le  conseil  des  mines  n'avait  pas  aisément  re- 
noncé à  son  idée  d'arrondissements  minéralogiques  consti- 
tués à  l'imitation  des  districts  miniers  allemands,  dans  les- 
quels l'administration  devait  être  chargée  directement  ou 
indirectement  de  l'exploitation  des  mines  et  usines  ;  ces 
idées  étaient  de  nature  à  rencontrer  plus  de  crédit  que  par 
le  passé  avec  le  nouveau  gouvernement  et  une  situation 
financière  meilleure  (**).  Aussi  le  conseil  parvint-il  à  créer 
un  pareil  arrondissement  autour  de  l'Ecole  pratique  du 
Mont-Blanc.  Un  décret  du  22  frimaire  an  XIII  (13  dé- 
cembre 1804)  réserva  à  l'École  un  district  de  quelque 
450.000  hectares,  englobant  la  Tarentaise  et  la  Mau- 
rienne;  ladministration  de  l'Ecole,  sous  la  surveillance 

(*)  Le  laboratoire  était  assez  pauvrement  installé,  surtout  au 
début.  Berthier  {Journal  des  mines,  t.  XXII,  1807,  p.  82)  ne  put 
pas  y  achever  certaines  analyses  faute  de  creusets  métalliques. 

{**)  On  le  voit  bien  par  le  décret  du  i8  novembre  18f  0  portant 
réorganisation  du  corps  des  mines  qui^  dans  ses  articles  75  à  78, 
prévoit  la  direction  d'établissements  pour  le  compte  de  l*£tat 
par  les  ingénieurs  des  mines. 


NOTICE   HISTORIQUE.  525 

du  conseil  des  mines  et  l'autorité  du  ministre  de  Tinté- 
rieur,  pouvait  seule,  dans  ce  district,  exploiter  des  mines 
ou  les  faire  exploiter  sous  sa  surveillance  directe  f  ),  sauf 
réserve  des  droits  déjà  constitués  sur  les  mines  d'anthra- 
cite d'Entrevemes  (**).  On  décida,  en  outre,  rétablisse- 
ment à  Gonflans,  en  face  d'Albertville,  au  confluent  de 
risère  et  de  TAgly,  d'une  grande  fonderie  centrale  pour 
plomb  et  cuivre,  destinée  au  traitement  des  minerais  pro- 
venant des  diverses  exploitations  qui  seraient  faites  par 
radministration  de  TÉcole.  Pour  permettre  la  construc- 
tion de  cette  fonderie,  le  même  décret  lui  affecta  les 
vastes  bâtiments  de  Tancienne  saline  où  Ton  avait  essayé 
jadis  de  traiter  les  eaux  de  Salins,  près  Moutiers,  à  25  ki- 
lomètres de  distance.  Ces  bâtiments  s'étendaient,  avec 
300  mètres  de  longueur,  sur  les  trois  côtés  d'une  grande 
cour. 

:  A  côté  de  Tarrondissement  minéralogique  ainsi  créé, 
véritable  entreprise  industrielle  dont  le  succès  ne  laissa 
pas  d'être  prospère,  l'École  vécut  d'une  vie  assez  dis- 
tincte, médiocrement  brillante  on  le  verra,  mais  qui  heu- 
reusement, par  suite  des  modifications  apportées  en  fait 
à  la  constitution  primitivement  projetée,  fut  moins  dé- 


(*)  Le  personnel  dont  disposait  Schreîber  était  insuffisant  pour 
qu'il  pût  faire  explorer  directement  tout  le  vaste  périmètre  de 
Tarrondissement.  Aussi,  pour  inciter  les  recherches,  fit-il  adopter, 
par  décision  ministérielle  du  12  novembre  1811,  une  organisa- 
tion en  vertu  de  laquelle  tout  individu  pouvait  faire  des  re- 
cherches et  ouvrir  une  exploitation  avec  son  autorisation,  sauf 
à  envoyer  le  minerai  à  Gonflans.  L'administration  pouvait  tou- 
jours reprendre  une  exploitation  ainsi  ouverte,  à  charge  pendant 
dix  ans  de  remettre  à  celui  qui  l'avait  créée  la  moitié  des  béné- 
fices nets  qu'elle  produirait. 

(**)  Bien  que  la  mine  d'Entrevernes  ne  fût  pas  exploitée  direc- 
tement par  l'administration  de  l'École,  celle-ci  intervint  assez 
activement  pour  y  faire  appliquer  des  méthodes  qui  étaient  à  la 
fols  un  modèle  pour  le  pays  et  un  utile  enseignement  pour  les 
élèves. 


526  l'école  des  mines  de  paris. 

sastreuse  que  Tarrôté  orgaDique  de  février  1802  ne  pou- 
yait  le  faire  craindre. 

Tous  les  projets  dont  le  décret  de  i  804  avait  posé  le 
programme,  résultaient,  en  partie  du  reste,  des  constata- 
tions que  Schreiber  n'avait  pas  tardé  à  faire  en  reprenant 
l'exploitation  de  la  mine  de  Pesey.  Les  difficultés  qu'il 
rencontra  ne  menaçaient  de  rien  moins  que  de  faire  dis* 
paraître  le  motif  principal  qui  pût  expliquer  sinon  justi- 
fier l'établissement  d'une  École  dans  ces  régions.  Dès 
1806,  quatre  ans  à  peine  après  la  reprise  des  travaux, 
les  bois  qui  servaient  à  alimenter  la  fonderie  de  Pesey 
commençaient  à  s'épuiser,  et  l'on  pouvait  prévoir  que  dans 
peu  d'années  l'approvisionnement  deviendrait  impos- 
sible puisque  l'on  ne  pouvait  songer  à  en  faire  venir  d'un 
peu  loin  avec  les  seuls  transports  à  dos  de  mulet  dont  on 
pouvait  disposer.  Schreiber  avait  eu  beau  s'ingénier  pour 
améliorer  ses  fours.  Vainement  il  avait  essayé  de  les  faire 
marcher  avec  les  anthracites  de  la  Tarentaise. 

D'autre  part  le  gîte  de  Pesey  s'appauvrissait  sensible- 
ment  en  profondeur.  Aussi  Schreiber  porta-t-il  son  atten- 
tion sur  les  gîtes  voisins  qui  pourraient  faire  l'objet  d'une 
utile  exploitation,  et  il  fut  assez  heureux  pour  réussir 
complètement  à  Mâcot,  mine  située  à  quelque  10  kilo- 
mètres au  sud-ouest  de  Pesey,  dans  une  vallée  parallèle, 
mais  à  une  altitude  encore  plus  grande,  il  est  vrai, 
2.100  mètres.  En  1813  Mâcot  était  en  exploitation  avec 
un  bocard  spécial  établi  au  pied  de  la  mine,  à  la  Roche,  à 
1.800  mètres  d'altitude,  et  Mâcot,  jusqu'en  1866,  a 
fourni  le  principal  aliment  à  l'ensemble  de  l'entreprise 
originairement  créée  par  Schreiber. 

On  ne  pouvait  songer  à  remonter  à  la  fonderie  de  Pesey 
les  minerais  de  Mâcot  et  ceux  des  autres  mines  qu'on  es- 
pérait découvrir.  Gonflans  était  au  contraire  dans  une 
situation  excellente,  avec  une  force  motrice  considérable, 
au  débouché  de  toutes  les  vallées  du  pays  dont  on  pou- 


NOTICE   HISTORIQUE.  527 

vait  recevoir  minerais  et  combustibles.  Désireux  de  faire 
les  bénéfices  nets  les  plus  considérables,  Schreiber,  tant 
que  Pesey  continuait  à  marcher,  mena  fort  lentement  la 
construction  de  la  grande  fonderie  projetée  dès  la  fin  de 
1804.  La  fonderie  fut  placée  dans  le  bâtiment  central  de 
Tancienne  saline  ;  les  magasins  et  ateliers  dans  une  des 
ailes  ;  dans  Tautre,  qui  serait  devenue  une  succursale 
de  rÉcole,  sinon  même  plus  tard  l'École  même,  pouvaient 
être  disposés  le  laboratoire,  les  salles  d'étude  et  les  loge- 
ments. L'établissement  de  cette  fonderie  centrale  par 
les  soins  de  Schreiber,  secondé  par  les  professeurs  et 
les  ingénieurs  attachés  à  l'École,  fut  un  fructueux  sujet 
d'étudespour  les  élèves.  On  y  signalait  principalement  une 
grande  machine  soufilante  à  cylindres  qui  fut  considérée 
comme  un  progrès  considérable  réalisé  sur  les  trompes 
encore  employées  à  Pesey.  Unepremière  campagne  d'essai, 
plus  que  de  marche  courante,  put  être  faite  du  22  sep- 
tembre au  13. octobre  1813, sous  la  conduite  de  l'ingé- 
nieur Hérault,  plus  spécialement  attaché  à  ce  service.  En 
1814,  lorsque  la  mine  de  Mâcot  eut  été  en  pleine  exploi- 
tation, la  fonderie  de  Conflans  devait  entrer  en  roulement 
régulier  ;  mais  ce  fut  l'année  où  la  Savoie  allait  reprendre 
toute  cette  belle  organisation  créée  avec  tant  de  talent  et 
de  succès  par  Schreiber. 

En  dehors  de  l'entreprise  industrielle  dépendant  de 
Schreiber  était  la  saline  établie  à  Moutiers  même,  qui 
traitait  les  eaux  sourdant  à  Salins,  à  1  kilomètre  de  dis- 
tance {*)  ;  cette  saline  dépendait  directement  de  la  régie 
et  point  de  la  direction  de  l'École;  mais  elle  pouvait 
servir  d'objet  d'études  aux  élèves  auxquels  maintenant  il 
nous  faut  revenir. 


(*)  Les  sources  de  Salins  et  la  saline  de  Moutiers  ont  été  dé- 
crites en  grand  détail  par  Berthier  en  1807  {Journal  des  mines j 
t.  XXII).  Elles  rendaient  net  au  Trésor  quelque  120^.000  francs 
avec  une  production  annuelle  de  1.000  tonnes. 


528  L*ÉGOLE   DES   MINES   DE   PARIS. 

Si  tout  enseignement  spécial  sur  les  mines  et  la  mé- 
tallurgie n*a  pas  sombré  dans  Texpérience  de  Moutiers, 
on  le  doit  aux  professeurs  qui  y  furent  nommés  et  à  la 
façon  dont  ils  comprirent  leur  mission,  tout  autrement 
fort  heureusement  que  ne  Tavait  entendu  l'arrêté  organi- 
que de  février  1 802. 

Baillet  pour  Texploitation  et  Hassenfratz  pour  la  mé- 
tallurgie ne  firent  que  continuer  à  Pesey  Texcellent  en- 
seignement de  théorie  appliquée  que,  depuis  plusieurs 
années  déjà,  ils  donnaient  à  Paris  et  qu'ils  devaient 
y  continuer  à  partir  de  1816  pendant  tant  d'années  en- 
core, alors  que  T  arrêté  du  12  février  1802  ne  prévoyait 
qu'un  enseignement  essentiellement  pratique.  Le  désac- 
cord entre  les  faits  et  le  programme  officiel  était  inévitable  ; 
l'arrêté  des  Consuls  de  février  1802  avait  méconnu  le 
caractère  de  l'enseignement  spécial  indispensable  à  la 
suite  de  celui,  touchant  aux  généralités  plus  qu'aux  spé- 
ciahtés,  que  recevaient  les  élèves  de  l'École  polytechnique. 
Cette  nécessité  s'accentuait  d'autant  plus  que  l'enseigne- 
ment de  l'École  polytechnique  tendait  davantage  vers  la 
pure  théorie  des  sciences  mathématiques. 

Brochant  de  Yilliers  qui,  à  peine  âgé  de  30  ans,  était 
appelé  à  succéder  à  Haûy,  dont  le  haut  enseignement, 
commencé  si  magistralement  à  l'École  des  mines,  devait 
se  continuer  au  Muséum,  allait  maintenir  ce  cours  à  la 
hauteur  où  l'avaient  mis  déjà  ses  illustres  devanciers.  Ce 
qu'était  ce  cours  au  moment  où  Brochant  monta  dans  une 
chaire  dont  il  devait  rester  titulaire  pendant  33  ans,  on 
peut  aisément  s'en  rendre  compte  par .  le  Traité  élémen- 
taire de  minéralogie  qu'il  publia  à  cette  époque  (2  vol.  in-8*, 
Paris,  chez  Williers),  le  premier  volume  en  l'an  IK,  un  an 
par  conséquent  avant  le  Traité  d'Haûy,  et  le  deuxième 
volume  en  l'an  XI.  Brochant  de  Yilliers,  dans  le  titre 
même  de  son  ouvrage,  indiquait  que  sa  minéralogie  était 


NOTICE   HISTORIQUE.  529 

présentée  suivant  les  principes  du  professeur  Wemer  (*). 
Toutefois  son  Traité  et  son  enseignement  étaient  complétés 
par  l'exposé  des  conceptions  cristallographiques  nouvel- 
lement découvertes  par  Haûy,  en  sorte  qu'ils  présentaient 
une  heureuse  synthèse  des  deux  méthodes.  Le  second  vo- 
lume était  particulièrement  intéressant  par  le  petit  Traité 
des  roches  qui  le  terminait,  constituant  ainsi  un  des  pre- 
miers ouvrages  de  pure  géologie.  Aussi  bien,  Brochant, 
par  les  belles  études  qu'il  allait  entreprendre  avec  tant 
de  succès  dans  la  Tarentaise  (**),  devait  provoquer  dans  la 
géologie  des  progrès  qui  ont  puissamment  contribué  à 
rasseoir  comme  science  indépendante,  aux  lieu  et  place 
de  cette  géographie  physique,  comme  on  désignait  aupa- 
ravant les  connaissances  purement  géographiques  ou 
statistiques,  mnémoniques  plus  que  scientifiques,  qu'on 
enseignait  sous  cette  appellation.  Le  résultat  le  plus  ap- 
préciable, et  peut-être  le  seul  appréciable  au  point  de  vue 

(*)  Brochant  de  Yilliers  distinguait,  avec  Werner,  dans  la  mi- 
néralogie entendue  laio  sensu  : 

Verictognosie^  ou  connaissance  des  minéraux  d'après  leurs 
caractères  physiques  ou  mieux  les  caractères  extérieurs  tombant 
sous  nos  sens  ; 

La  minéralogie  chimique; 

La  géognosie,  ou  connaissance  de  la  terre,  c'est-à-dire  des 
circonstances  de  gisement  des  substances  minérales; 

La  minéralogie  géographique,  ou  connaissance  des  localités  où 
se  trouvent  ces  substances; 

La  minéralogie  économique^  ou  connaissance  des  emplois  de 
ces  substances  ; 

En  d'autres  termes,  la  minéralogie  devait  apprendre  :  les  ca- 
ractères extérieurs,  physiques  (électricité,  magnétisme),  chimi- 
ques, les  parties  constituantes,  les  modes  de  gisement  et  les 
localités,  enfin  les  usages  des  minéraux,  minerais  et  roches. 

{**)  Les  travaux  de  Brochant  sur  la  Tarentaise  se  trouvent 
essentiellement  dans  : 

Observations  géologiques  sur  des  terrains  de  transition  qui  se 
rencontrent  dans  la  Tarentaise  et  autres  parties  de  la  chaîne  des 
AlpeSy  1806  {Journal  des  mines,  t.  XXIII). 

Terrains  de  gypse  ancien  qui  se  rencontrent  dans  les  Alpes^ 
mémoire  lu  à  Tlnstitut  le  11  mars  1816. 

Tome  XV,  1889.  35 


530  l'école  des  mines  de  paris. 

scolaire,  du  transfert  de  TÉcole  des  mines  à  Pesey  est 
d'avoir  fourni  à  Brochant  une  occasion  de  faire  ces  tra- 
vaux. 

On  aura  sans  doute  remarqué  dans  l'arrêté  organique 
la  suppression  du  cours  de  docimasie  qui  venait  d'dtre 
professé  d'une  façon  si  nouvelle  et  avec  tant  d'éclat  par 
Yauquelin,  et  après  lui  si  fructueusement  par  son  élève 
et  disciple,  GoUet-Descotils.  Il  fut  suppléé  en  fait,  tant 
bien  que  mal,  et  plutôt  mal  que  bien,  à  cette  autre  lacune 
de  l'organisation  prévue  dans  l'arrêté  consulaire  de  fé- 
vrier 1802,  par  quelques  notions  qu'Hassenfratz  ajouta, 
à  cet  effet,  à  ses  leçons  de  métallurgie  et  par  la  pratique 
du  laboratoire,  dans  lequel  les  élèves  étaient  exercés 
durant  la  période  des  exercices  pratiques,  sous  la  direction 
et  la  surveillance  des  ingénieurs  qui  restaient  attachés 
à  l'École  plus  ou  moins  longtemps,  avant  d'être  envoyés 
en  service.  Mais  la  liberté  dont  on  jouissait  à  Moutiers 
était  telle  que  ces  exercices  au  laboratoire,  passagers  du 
reste,  ne  furent  jamais  très  suivis,  au  moins  par  la  ma- 
jorité des  élèves.  Un  Berthier  a  pu  se  former  dans  un  tel 
milieu  ;  mais  tous  n'ont  pas  la  vocation  et  les  aptitudes 
d*un  Berthier. 

L'École,  grâce  à  Lefroy  {*),  dont  il  semble  que  la  spé- 
cialité devait  être  de  présider  à  toutes  les  installations 
matérielles  de  l'École  dans  ses  diverses  pérégrinations, 
fut  à  peu  près  en  mesure  de  fonctionner  dans  le  prin- 
temps de  1803;  à  partir  de  ce  moment,  l'enseignement  y 
continua  régulièrement  pendant  onze  ans  jusqu'aux  évé- 
nements de  1813-1814.  Il  s'y  poursuivit,  suivant  une 
méthode  qui  ne  laissa  pas  d*être  assez  particulière  et  qni 
était  une  conséquence  de  l'ensemble  des  circonstances 
dans  lesquelles  l'Ecole  avait  été  créée. 


(*)  Lefroy  est  resté  à  Moutiers  comme  inspecteur  sous-direc- 
teur, de  mai  1803  à  octobre  1804. 


NOTICE   HISTORIQUE.  53 i 

Schreiber,  très  absorbé  par  la  direction  technique  d'une 
entreprise  qui  n* était  pas  très  facile,  rendu  quelque  peu 
sauvage  par  sa  nationalité  et  son  extraction  première, 
paraissant  avoir  peu  de  goût  pour  les  choses  de  rensei- 
gnement, ne  quittait  guère  Pesey  ;  il  s'en  remettait  aux 
professeurs  de  tout  ce  qui  touchait  à  l'instruction  théo- 
rique, et  aux  ingénieurs  placés  sous  sa  direction  comme 
inspecteurs  ou  sous-directeurs,  pour  les  exercices  pra- 
tiques. 

Les  professeurs  ne  venaient  guère  à  Moutiers  que  pour 
y  faire  leurs  cours;  aussi  bien,  à  partir  de  la  réorgani- 
sation du  corps  en  1810,  Hassenfratz  et  fiaillet,  étant 
inspecteurs  divisionnaires  et  membres  du  conseil  général 
des  mines,  n'auraient  pas  pu  y  résider.  L'enseignement 
théorique  se  donnait  donc  par  périodes  successives  que 
chacun  des  professeurs  occupait  exclusivement,  pendant 
trois  mois  au  début  de  l'institution,  et  deux  mois  seule- 
ment à  la  fin  {*), 

Tout  en  gardant  le  même  fond  de  programme,  le  dé- 
veloppement donné  aux  matières  et  la  manière  de  les  ex- 
poser variaient  d'après  l'état  d'instruction  où  le  profes- 
seur trouvait  les  élèves.  Suivant  les  années,  Hassenfratz 
qui,  ainsi  que  nous  l'avons  dit,  devait  compléter  son 
cours  de  métallurgie  par  les  notions  jugées  nécessaires 
de  docimasie  ou  de  chimie,  faisait  une  leçon,  ou  ce  qui 
serait  plus  exact,  une  conférence  tous  les  jours  ou  tous 
les  deux  jours  ou  même  parfois  deux  fois  par  jour  {**). 

(*)  Les  professeurs  titulaires  étaient  parfois  remplacés  par  un 
ingénieur  envoyé  en  mission  pour  faire  le  cours  à  leur  place. 
C'est  ainsi  que  Gordier  fit  le  cours  de  minéralogie  d'août  à  dé- 
cembre 1804. 

Par  contre,  en  1811,  il  n'y  eut  pas  de  cours  d'exploitation  par 
suite  d'une  mission  qui  empêcha  Baillet  de  se  rendre  à  Mou- 
tiers. 

(**)  Note  d'Hassenfratz  remise  en  1810  au  comte  Laumond, 
directeur  général  des  mines  (archives  de  la  division  des  mines 
au  ministère  des  travaux  publics). 


532  L*ÉGOLE   DES   MINES   DE   PARIS. 

Entre  les  leçons,  pendant  la  période  d*enseignement 
technique,  les  élèves  devaient  se  réunir  pour  repasser 
ensemble,  sous  la  direction  de  celui  d'entre  eux  faisant 
fonctions  de  brigadier,  la  legon  du  professeur  et  la  rédi- 
ger. Brochant  de  Yilliers  terminait  chaque  année  son 
cours  par  des  courses  géologiques  dans  les  environs. 

À  la  suite  de  chaque  cours  le  professeur,  avant  de 
quitter  Pesey,  faisait  passer  Texamen  sur  son  cours  et 
donnait  les  notes  qui  servaient  au  classement. 

Après  ou  entre  les  cours  théoriques  les  élèves  se  suc- 
cédaient alternativement  par  roulement,  à  Pesey  et  à 
Moutiers,  pour  les  exercices  pratiques  qui  étaient  réputés 
devoir  compléter  renseignement  théorique. 

A  Pesey,  les  élèves  vivaient  avec  l'ingénieur  qui  y  rem- 
plissait les  fonctions  de  sous-directeur,  Beaussier  {*)  de 
1807  à  1811,  et  Brédif  (**)  à  partir  de  1811.  Ils  devaient 
visiter  journellement  les  travaux  souterrains  et  les  ate- 
liers, s'exercer  au  lever  des  plans  superficiels  et  souter- 
rains et  à  la  pratique  des  travaux,  sans  négliger  l'appren- 
tissage des  moindres  détails  :  forage  des  coups  de  mines, 
boisage,  lavage,  etc. ,  travaux  qu'ils  devaient  exécuter  sous 
la  conduite  d'ouvriers  expérimentés,  spécialement  choi- 
sis {***). 

(*)  Beaussier,  né  à  Angers  en  1779,  mort  dans  cette  ville  le 
2  mai  4816,  élève  de  TEcole  polytechnique  en  1799,  élève  des 
mines  en  1802,  avait  formé  avec  Guenyveau,  le  futur  professeur 
de  métallurgie  à  l'Ecole  des  mines  de  Paris,  la  première  promo- 
tion qui  avait  dû  se  rendre  directement  à  Moutiers.  Dès  la  fin  de 
ses  études,  il  fut  adjoint  comme  ingénieur  à  Schreiber. 

n  Brédif,  né  à  Paris  le  14  août  1786,  est  mort  le  l"janvier  1818 
à  Saint-Louis  du  Sénégal  au  cours  de  Texpédition  tristement 
célèbre  par  le  naufrage  de  La  Méduse;  Brédif  montra  dans  cette 
circonstance  un  sang-froid  et  un  courage  remarqués.  A  la  ces- 
sion de  la  Savoie  à  la  France  parle  traité  du  30  mai  1814,  Brédif 
avait  été  envoyé  comme  sous-directeur  à  Geislautern  d'où  la  nou- 
velle invasion  devait  à  nouveau  le  chasser. 

{***)  Hassenfratz,  dans  sa  note  précitée  au  comte  Laumond,  dit 
que  les  élèves  étaient  supposés  s'exercer  à  tous  ces  travaux. 


NOTICE   HISTORIQUE.  533 

Lorsqu'on  commença  à  travailler  à  l'érection  de  la  fon- 
derie centrale  de  Gonflans,  les  élèves  y  passèrent  dans  les 
mêmes  conditions,  sous  la  surveillance  d'Hérault  (*)  qui, 
à  partir  de  1808,  avait  été  attaché  à  cette  branche  du 
service  de  Schreiber  comme  sous-directeur. 

A  Moutiers,  sous  Tinspection  de  Tingénieur  plus  spé- 
cialement attaché  à  TÉcole  (^),  les  élèves  devaient  se 
réunir  tous  les  jours  dans  le  laboratoire  et  dans  la  salle 
de  dessin  pour  faire  les  analyses,  dessins,  mémoires  et 
autres  travaux  prescrits  par  les  professeurs. 

En  réalité,  les  ingénieurs  chargés  de  surveiller  ou  mieux 
de  former  les  élèves,  en  fonctionnant  en  quelque  sorte 
comme  des  répétiteurs  bénévoles,  étaient  ceux  qui,  pro- 
mus après  avoir  obtenu  dans  les  examens  les  notes 
exigées  par  le  règlement,  leurs  médiums  (***),  n'étaient  en- 
voyés en  service  dans  les  départements  qu'après  avoir 
été  attachés  un  an  ou  deux  au  service  de  l'École. 

On  n'avait  pas  tardé  à  reconnaître  qu'il  ne  suffisait  pas 
aux  élèves,  pour  se  former,  de  suivre  les  travaux  de  Pesey 
«t  de  Gonflans,  où  ils  ne  pouvaient  en  somme  étudier  que 
l'exploitation  et  le  traitement  du  plomb.  Geux  d'entre  eux, 

■-  - 1  -  -  —  —  —  .  -■  I  -■    . 

(*)  Hérault,  né  en  1780,  mort  inspecteur  général  des  mines 
honoraire  en  4848,  avait  fait  partie,  avec  Héron  de  VîUefosse,  de 
la  seconde  promotion,  sortie  de  l'École  polytechnique  en  1799, 
qui  put  achever  ses  études  à  Paris  avant  le  transfert  de  l'école  à 
Moutiers. 

{"*)  En  réalité,  Lefroy  fut  à  peu  près  le  seul,  des  débuts  en 
1803  à  la  fin  de  1804,  à  remplir  réellement,  avec  le  titre  de  sous- 
directeur,  les  fonctions  d'inspecteur  de  FEcole,  telles  qu'il  les 
occupa  à  Paris  à  partir  de  1816.  Après  lui,  il  n'y  eut  à  l'Ecole 
que  des  ingénieurs  adjoints,  pris  parmi  ceux  immédiatement 
promue.  Berthier  fut  notamment  désigné  à  cet  effet  et  dans  ces 
conditions  pendant  six  mois,  de  la  fin  de  1805  au  début  de  1806, 
date  à  laqueUe  il  fut  appelé  au  laboratoire  central  à  Paris. 

(***)  Le  médium  a  été  pratiqué  à  l'Ecole  jusqu'en  1853.  C'était 
une  note  moyenne  qui  n^était  donnée  dans  chaque  matière  que 
lorsque  l'élève  était  réputé  avoir  fait  preuve  de  connaissances 
suffisantes  en  ladite  matière.  On  continuait  à  l'étudier  tant  que  le 
médium  correspondant  n'était  pas  obtenu. 


534  L  ECOLE  DES   MINES   BE   PARIS. 

jugés  suffisamment  avancés,  généralement  après  deux  ou 
trois  ans  de  cours  théoriques,  surtout  ceux  déclarés  hors 
de  concours,  étaient  envoyés  en  voyage  entre  les  cours 
théoriques  soit  dans  les  mines  et  usines  des  environs  im- 
médiats, soit  plus  loin  jusqu'à  Bive-de-Gier,  Ghessy  et 
Sain- Bel,  le  Greusot,  pour  compléter  leurs  études  pra- 
tiques et  examiner  des  exemples  de  gisements,  de  travaux 
d'art  et  d'opérations  métallurgiques  qu'ils  ne  pouvaient 
voir  à  Pesey.  Mais  faute  d'une  surveillance  immédiate, 
tous  ces  travaux  n'étaient  guère  exécutés  que  dans  la 
mesure  qu'il  plaisait  à  chaque  élève  d'y  mettre  avec  ses 
goûts  particuliers.  Sans  maître  de  dessin,  cette  partie 
importante  de  l'enseignement  était  déplorable;  et  Ton 
ne  pouvait  que  regretter  Tabsence  totale  de  l'étude  des 
langues  étrangères. 

La  vie  et  le  travail  des  élèves,  qui  ne  logeaient  pas  à 
l'Ecole,  étaient  en  somme  extrêmement  libres;  Moutiers 
possédait  une  Académie  de  mines  plus  qu'une  École  des 
mines.  Une  pareille  liberté  ne  pouvait  avoir,  au  point  de 
vue  de  la  discipline,  aucun  inconvénient.  Pour  avoir  été 
la  capitale  de  la  Tarentaise,  Moutiers  ne  comptait  pour 
cela  pas  beaucoup  plus  de  2.000  habitants;  dans  un  pa- 
reil centre,  avec  les  difficultés  de  communication  de 
l'époque,  l'éloignement  relatif  de  toute  ville  tant  soit  peu 
importante,  on  ne  pouvait  craindre  les  conséquences 
d*un  pareil  régime. 

Malgré  un  ensemble  de  circonstances  si  défavorables, 
l'École  prospérait  grâce  à  l'enseignement  théorique  qui  y 
était  donné.  L 'échange  de  Paris  contre  Moutiers  n'avait 
pas  été,  il  est  vrai,  très  goûté  au  début,  et  plusieurs 
des  élèves  de  l'École  des  mines  de  Paris  qui  n'avaient  pas 
fini  leurs  études,  aimèrent  mieux  renoncer  à  la  carrière  que 
d'aller  en  Savoie  (*).  Sauf  en  1804,  où  aucun  élève  ne  par- 

(*)  Parmi  les  élèves  qui,  n*ayant  pas  terminé  leurs  études  à 


NOTICE   HISTORIQUE.  535 

vint  de  TÉcole  polytechnique,  les  promotions  se  succé- 
dèrent régulièrement,  allant  jusqu'à  sept  élèves  en  1808, 
mais  plus  habituellement  de  deux,  trois,  quatre  ou  cinq. 
Des  élèves  externes  venus,  les  uns  à  leurs  seuls  frais, 
et  les  autres  envoyés  aux  frais  de  leurs  départements, 
élevèrent  jusqu'à  vingt  et  vingt-quatre  le  nombre  des 
élèves  réunis  à  la  fois. 

m 

Pendant  que  FEcole  suivait  à  Moutiers  la  destinée  que 
les  faits  avaient  ainsi  amené  à  lui  donner,  la  loi  du 
21  avril  1810  venait  d'être  promulguée  et  avait  été  suivie 
du  décret  organique  du  18  novembre  1810  portant  réorga- 
nisation du  corps  des  mines.  Si  différentes  que  fussent  la 
nouvelle  législation  et  celle  de  1791,  le  changement  des 
choses  fut,  en  fait,  moins  grand  qu*on  ne  serait  porté 
aie  croire.  L'administration  avait  été  conduite,  on  le  sait, 
sous  le  Consulat,  à  appUquer  la  loi  de  1791  dans  un  sens 
assez  différent  de  celui  que  paraissait  comporter  son  texte  ; 
et  au  début  de  son  application  la  loi  de  1810  fut  loin  d'être 
entendue  dans  le  sens  où  nous  la  comprenons  aujourd'hui  ; 
le  concessionnaire  de  mines,  à  l'origine,  était,  en  fait, 
assimilé  à  un  concessionnaire  de  travaux  publics,  bien 
plus  que  traité  en  vrai  propriétaire,  comme  nous  le  con- 
sidérons maintenant.  Puis  l'Empire  n'eut  pas  beaucoup 
le  temps  d'instituer  de  nouvelles  concessions  régulière- 
ment constituées.  La  transition  d'un  régime  à  l'autre 
fut  en  réalité  peu  apparente  et  le  nouveau  système  ne 
produisit  réellement  des  effets  que  beaucoup  plus  tard. 

En  ce  qui  concerne  plus  spécialement  l'administration 
des  mines,  l'organisation  de  1810  la  mettait  sous  l'auto- 
rité d'un  directeur  général  qui  fut  le  comte  Laumond. 
L'ancien  conseil  des  mines,  toujours  constitué  par  Le- 
lièvre,  Gillet  de  Laumont  et  Lefebvre  d'Hellancourt,  de- 


Paris,  durent  aller  les  achever  à  Moutiers,  se  trouyaient  Berthier 
et  Migneron. 


536  l'école  des  mines  de  paris. 

venait  te  conseil  général  des  mines,  et  s'il  s'augmeatùt 
d'un  assez  grand  nombre  de  membres,  les  trois  anciens 
conseillera,  comme  inspecteurs  généraux  de  Isolasse,  y 
conservaient  toutefois  une  situation  prépondérante,  puis- 
qu'ils étaient  en  réalité  les  seuls  membres  nés  du  con- 
seil à  raison  de  leur  situation  {*).  Un  d'entre  eux,  Le- 
Hèvre,  présida  le  conseil  effectivement  en  qualité  de 
vice-président  (**)  jusqu'en  1832. 

Le  décret  du  18  novembre  1810  ne  fit  qu'une  allusion 
implicite  aux  écoles  d'application  en  confirmant  simple- 
ment l'état  des  choses  qui  existait  h  ce  moment.  Le 
nombre  des  élèves  fut  toutefois  fixé  &  vingt-cinq  (art.  3); 
il  fut  stipulé  qu'ils  passeraient  de  la  2*  à  la  I"  cliisse, 
puis  aspirants,  suivant  leur  rang  è.  l'École,  et  en  raison  de 
leurs  progrès  et  de  leur  application  (art.  10);  qu'ils  de- 
vaient résider  dans  les  Écoles,  sauf  les  missions  relatives 
h  leur  instruction  et  le  service  extraordinaire  auquel  ils 
pouvaient  être  momentanément  appelés  (art.  14). 

Les  défectuosités  nombreuses  et  diverses  du  fonction- 
nement de  l'Ecole  de  Moutiers  n'étaient  pas  ignorées  de 
la  direction  générale.  Le  conseil  général  des  mines  et 
les  professeurs,  dont  deux,  Baillet  et  Hassenfratz,  réai- 
daient ^  Paris  et  siégeaient  au  conseil  comme  inspecteurs 
divisionnaires,  les  avaient  signalées  au  comte  Laumond. 
Les  professeurs  lui  avaient  communiqué  leurs  vues  sur 
«ne  réorganisation  de  l'École  à  Paris,  trouvant  que  le 
système  suivi  à  Moutiers  n'avait  déjà  que  ti-op  duré  et 

(*)  Le  consfiil  général  des  mioeB  (art.  iS  du  décret  de  1810) 
l'était  composé  des  inspecleurs  généraui  résidant  h  Paris,  des 
inspecteurs  divisionnaires  appelés  par  le  directeur  général,  et 
d'auditeurs  au  Conseil  d'Elat  qui  n'avaient  toutefois  voix  délibé- 
rative  que  dans  les  affaires  rapportées  par  eux;  le  directeur  gé- 
néral pouvait  y  appeler,  avec  voix  cousultalive,  les  ingénieurs 
de  tout  grade  se  trouvant  k  Paris. 

(**)  Le  conseil  était  noiuinalement  présidé  par  le  directeur 
général. 


NOTICE   HISTORIQUE.  537 

qu'on  n'arriverait  jamais  à  le  faire  fonctionner  régulière- 
ment et  utilement.  En  attendant  on  s'était  borné,  par  une 
meilleure  organisation  des  voyages  entre  les  cours  théo- 
riques, par  quelques  compléments  apportés  à  Tinstruc- 
tion  n,  à  tirer  un  meilleur  parti  du  séjour  des  élèves  à 
Moutiers. 

Les  événements  de  1814  allaient  précipiter  la  solution. 
La  promotion  de  1813  fut  la  dernière  qui  put  entrevoir 
la  Savoie.  L'invasion  n'allait  pas  tarder  à  la  disperser  et 
forcer  ceux  qui  avaient  à  continuer  leurs  études  {**)  k 
regagner  péniblement  Paris,  où  elles  devaient  s'ache- 
ver  (***). 

Schreiber,  secondé  efficacement  par  les  ingénieurs 
Hérault  et  Gardien,  ses  adjoints,  parvint^  avec  beaucoup 
de  peine,  à  sauver  les  produits  de  rétablissement  et  le 
matériel  de  l'École.  Il  resta  à  Pesey  et  à  Moutiers  malgré 
le  désagrément  inséparable  d'une  semblable  position 
tant  que  sa  présence  put  y  être  utile  à  Tadministration  ; 
il  ne  rentra  en  France  qu'en  mars  1816,  et  alla  se  fixer 


n  Le  comte  Laumond  exigea  notamment  que  les  élèves  eus- 
sent à  étudier  la  législation  et  Tadministration  des  mines  et  qu'ils 
fussent  examinés  sur  ces  matières  avant  de  pouvoir  être  envoyés 
en  service. 

(**)  Dufrénoy  faisait  partie,  avec  Thibaud,  de  cette  promotion 
de  4813.  Il  se  plaisait  à  raconter  comment  ils  durent  revenir  à 
pied,  Lambert,  Juncker  et  lui,  au  milieu  des  difficultés  créées 
par  les  armées  étrangères,  n*ayant  ensemble  tous  les  trois  pour 
effectuer  leur  voyage  qui  dura  treize  jours,  qu'une  somme  de 
i06  francs,  si  ,bien  ménagée  qu'à  leur  arrivée  à  Paris,  il 
leur  restait  juste  de  quoi  s'offrir  une  voiture  pour  se  rendre 
dans  leurs  familles  (Notice  sur  Dufrénoy  par  de  Billy,  Annales 
des  mines,  6*  série,  t.  IV}. 

(***)  Parmi  les  élèves  sortis  en  1812  de  l'Ecole  polytechnique  et 
alors  encore  à  Moutiers,  se  trouvait  Despine,  originaire  d'An- 
oecy,  qui  devait  être  un  des  premiers  et  principaux  ingénieurs 
du  corps  des  mines  de  Sardaigne  créé  en  1822,  et  le  directeur  de 
l'Ëcole  de  Moutiers  lors  de  sa  réouverture  en  1825  par  le  gou- 
vernement sarde. 


538  L*£GOLE   DES  MINES   DE  PARIS. 

à  Grenoble  {*),  ayant  refusé  les  offres  superbes  du  gou- 
vemement  sarde  pour  reprendre  Tinstitution  sous  l'auto- 
rite  de  celui-ci. 

En  recouvrant  la  souveraineté  du  pays,  le  gouverne- 
ment sarde  {**)  avait  pris  immédiatement  possession  de 
tous  les  établissements,  mines  et  usines,  créés  par 
Schreiber,  et  amenés  par  lui  à  un  si  haut  degré  de  pros« 
périté  ;  toutefois  le  gouvernement  sarde  crut  au  préalable 
devoir  indemniser  Tancien  concessionnaire  des  mines  de 
Pesey  qu'avait  dépossédé  l'administration  française.  Au  re- 
fus de  Schreiber  de  passer  au  service  de  la  Sardaigne,  Vic- 
tor-Emmanuel avait,  dès  1815,  nommé  de  Rosenberg  (***) 
directeur  des  établissements  royaux  de  la  Tarentaise,  en 
le  chargeant  de  préparer,  avec  une  nouvelle  législation 
sur  les  mines,  la  réorganisation  de  TÉcole  que  son  gouver* 
nement  se  proposait,  lui  aussi,  de  reprendre  à  Moutiers. 
Elle  fut  décidée  et  réglée  par  une  ordonnance  du  18  oc* 
tobre  1822;  mais  les  travaux  d'aménagement,  en  vue  no- 
tamment de  préparer  des  logements  pour  les  élèves  qui 
devaient  habiter  TEcole  quoique  sans  y  être  nourris,  et 
surtout  en  vue  de  la  doter  du  matériel  d*enseignement  né- 
cessaire, ne  permirent  d'en  faire  l'ouverture  qu'au  l*""  juil- 
let 1825.  Rosenberg  était  mort  le  10  mars  1824  et  ce  fat 


{*)  Schreiber  avait  été  nommé  inspecteur  divisionnaire  avec 
résidence  à  Lyon,  mais,  par  faveur  exceptionnelle,  il  fut  autorisé 
à  rester  à  Grenoble. 

C*)  Tous  les  renseignements  officiels  sur  la  création  et  Toi^- 
nisatîon  de  TEcoIe  sarde  de  Moutiers  se  trouvent  dans  le  Reper- 
terio  délie  minière^  Recueil  officiel,  4"  série,  Torino,  1825  et 
années  suivantes. 

(***)  De  Rosenberg,  né  à  Mayenco  le  4  avril  1769,  ancien  élève 
de  Freiberg,  avait  été,  pendant  TEmpire,  engagé  par  le  duc  de 
Raguse  pour  diriger,  sous  son  gouvernement,  les  mines  et  usines 
d'IUyrie.  Obligé  de  se  replier  en  1813  avec  radministratioo 
française,  de  Rosenberg  s'était  arrêté  à  Moutiers,  qui,  à  cette 
date,  constituait  un  centre  véritablement  intéressant  pour  le 
mineur  et  le  métallurgiste. 


NOTICE    HISTORIQUE.  539 

à  Despine,  qui  lui  avait  succédé  dans  la  direction  des  éta- 
blissements de  la  Tarentaise  et  de  l'École  de  Moutiers, 
que  revint  Thonneur  de  réouvrir  pour  le  gouvernement 
sarde  une  école  où,  quelque  vingt  ans  auparavant,  il 
avait  fait  son  éducation  comme  élève  du  gouvernement 
français. 

L'École  tliéorique  et  pratique  de  minéralogie  de  Mou- 
tiers,  suivant  son  appellation  officielle,  fut  exactement 
calquée,  dans  son  ensemble  comme  dans  tous  ses  détails, 
sur  Técole  française  qui  venait  de  disparaître  :  c'était  un 
hommage  qui  lui  était  ainsi  rendu  (*).  Trois  professeurs 
devaient  y  enseigner  :  l'abbé  Etienne  Barson,  la  minéra- 
logie et  géologie  ;  Victor  Michelotti,  la  docimasie  et 
la  minéralurgie  ;  Antoine  Replat  (**),  l'exploitation  des 
mines;  les  programmes  semblent  copiés,  jusque  dans  la 
terminologie  un  peu  barbare  adoptée  parHassenfratz,  sur 
les  programmes  français  {***).  Même  organisation  d'ensei- 
gnement, donné  en  deux  ou  trois  ans,  divisé  chaque  année 
en  cours  théoriques  h  Moutiers,  et  en  exercices  pratiques 
sur  les  mines  et  à  Moutiers  ;  exercices  identiquement 
réglés  comme  dans  le  système  français;  les  professeurs, 
qui  ne  résidaient  pas  davantage  sur  place,  se  succédaient 
l'un  à  l'autre  et  faisaient  passer  les  examens  à  la  suite 
de  leurs  cours.  En  un  mot,  le  gouvernement  sarde  faisait 


C)  Un  hommage  plus  spécial  fut  rendu  à  Schreiber  dont  le 
portrait  fut  placé  dans  la  grande  salie  de  TEcole  avec  ceux  de 
Nicolis,  de  Robilant,  de  Napione  et  de  Rosenberg,  qui  étaient  les 
fondateurs  de  la  réorganisation  du  service  des  mines  en  Sar- 
daigne. 

{**)  Replat  était  un  ancien  élève  de  TEcole  des  mines  de  France» 
qui  avait  dirigé  avec  succès  l'exploitation  des  mines  d'anthracite 
d'Entrevernes,  dans  la  Tarentaise. 

(***)  Par  analogie  avec  les  dernières  instructions  du  gouverne- 
ment français,  le  professeur  d'exploitation  devait  faire  quelques 
leçons  de  législation  des  mines,  d'administration  et  de  compta- 
bilité. 


540  l'école  des  mines  de  paris* 

revivre  Técole  française,  non  pas  telle  que  Ghaptal  Tavait 
assez  singulièrement  imaginée  en  1802,  mais  telle  que 
Texpérience  avait  amené  à  Torganiser.  Elle  dura  théori- 
quement quelque  vingt  ans  jusqu'en  1 846.  Si  à  cette  époque 
elle  disparut  officiellement  (*),  en  fait  elle  avait  cessé 
de  fonctionner  antérieurement,  beaucoup  par  manque 
d'élèves,  un  peu,  peut-être,  par  la  faute  des  professeurs. 

En  1853,  le  gouvernement  sarde  afferma,  et,  en  1856, 
vendit  ses  mines  et  usines  de  la  Tarentaise  à  une  compagnie 
Franco-Savoisienne,  qui  les  a  exploitées  avec  activité  jus- 
qu'en 1 865.  A  cette  date,  l'insuccès  des  recherches  à  Pesey, 
et  l'appauvrissement  du  gîte  de  Mâcot,  déterminèrent  la 
société  à  se  défaire  de  ses  mines,  restées  depuis  totale- 
ment abandonnées.  L'ancienne  maison  de  direction  de 
Schreiber,  à  Pesey,  est  devenue  un  simple  lieu  de  villé- 
giature pour  son  propriétaire  et  un  pied-à*terre  pour  les 
alpinistes  ;  dans  ces  derniers  temps  il  a  été  question  d'en 
faire  une  station  d'air  !  Triste  chute  pour  le  siège  de  l'École 
des  mines  de  Napoléon. 

Dès  1858,  la  compagnie  Franco-Savoisienne  avait, 
d'ailleurs,  abandonné  l'usine  de  Gonflans- Albertville  pour 
établir  une  autre  usine  à  plomb  à  Yizille. 

Les  bâtiments  de  Moutiers,  à  la  suite  de  l'abandon  de 
l'entreprise  par  le  gouvernement  sarde,  servirent  à  partir 
de  1856,  à  divers  services  publics  :  sous-préfecture,  tri- 
bunal, etc. 

Lors  de  la  réunion  de  la  Savoie  à  la  France,  des  péti- 
tions furent  adressées  à  l'empereur  pour  qu'il  rétablit  à 
Moutiers  une  école  destinée,  sinon  aux  ingénieurs  des 
mines,  tout  au  moins  aux  gardes-mines.  L'administration 


(*)  À  cette  date,  le  gouvernement  sarde  se  décida  à  envoyer 
ses  ingénieurs  se  former  à  TEcole  des  mines  de  Paris.  Les 
deux  premiers  furent  Q.  Sella,  Téminent  homme  d*Etat,  et  Gior- 
dano,  encore  inspecteur  général  de  i"  classe  du  corps  italie-D, 
qui  entrèrent  à  TEcole  de  Paris  en  1847. 


NOTICE   HISTORIQUE,  541 

française  ne  crut  pas,  avec  raison,  devoir  donner  une 
suite  à  ces  demandes.  L'expérience  faite  de  1802  à  1814 
avait  suffi  pour  montrer  l'erreur  commise.  Cette  tenta- 
tive n'a  servi  qu'à  établir  l'habileté  technique  de  Schreiber 
comme  exploitant  de  mines  métalliques  f),  et  à  pro- 
voquer les  belles  et  importantes  études  de  Brochant  de 
Villiers  sur  la  géologie  des  Alpes.  L'expérience  eût  été 
encore  plus  désastreuse  si  les  professeurs  n'avaient  pris 
sur  eux  de  transporter  à  Moutiers,  autant  que  les  choses 
le  permettaient,  les  méthodes  et  l'organisation  que  le 
conseil  des  mines  avait  su  créer  dans  l'École  de  la  rue 
de  l'Université. 


(*)  Le  souvenir  de  Schreiber  a  été  longtemps  conservé  en  Sa- 
voie ;  ses  talents  et  son  caractère  commandaient  le  respect  ;  sa 
bienveillance  lui  assurait  Famicaie  reconnaissance  de  tous. 


542  l'école  des  mines  de  paris. 


CHAPITRE  VI. 
l'école  des  mines  a  paris  depuis  1814. 

s  1. 

L École  jusqu'à  son  installation  à  f  hôtel  Ve^idôme. 

Chassés  par  rinvasion  de  la  Savoie,  que  le  traité  du 
30  mai  1814  devait  rendre  à  la  Sardaigne,  les  quelques 
élèves  (*)  qui  n'avaient  pas  encore  terminé  le  cours  de 
leurs  études  pouvaient  être  réunis  à  la  direction  générale 
des  mines  à  Paris  ;  le  laboratoire  et  les  collections  restés 
à  rhôtel  de  Mouchy  depuis  le  transfert  de  TÉcole  à 
Moutiers  offraient  des  moyens  d'instruction  supérieurs 
à  ceux  dont  on  disposait  en  Savoie.  Les  trois  professeurs, 
qui  se  trouvaient  à  Paris,  pouvaient  donner  leurs  leçons, 
et  GoUet-Descotils  qui,  depuis  1802,  était  resté  directeur 
du  laboratoire,  pouvait,  en  reprenant  le  cours  de  doci- 
masie,  combler  notamment  la  lacune  qu'avait  présentée 
à  cet  égard  l'enseignement  de  Moutiers. 

Mais  à  peine  remonté  sur  le  trône,  Louis  XVIII  mam- 
festa  son  désir  de  restituer  aux  anciens  propriétaires 
leurs  biens  séquestrés  qui  n'avaient  pas  encore  été  alié- 
nés. Une  ordonnance  du  18  juin  1814  enjoignit  notam- 
ment de  rendre  au  prince  de  Poix  l'hôtel  de  Mouchy. 
Après  avoir  hésité  entre  plusieurs  bâtiments  dépendant 
de  diverses  administrations,  la  direction  générale  des 
mines  se  décida  à  louer,  à  partir  du  l'*"  juillet  1814,  pour 

(*)  Les  élèves  rentrés  à  Paris  étaient  fort  peu  nombreux  :  h 
dernière  promotion,  celle  de  18i3,  ne  comptait  que  deux  élèves; 
la  promotion  précédente  n'en  avait  qu'un  qui  fût  resté  fran- 
çais; des  cinq  élèves  de  la  promotion  de  4811,  deux  quittèrent  la 
France.  Aucun  élève  ne  sortit  de  l'Ecole  polytechnique  dans  les 
mines  en  1814, 1815  et  1816. 


I 

i 


KOTICE   HISTORIQUE.  543 

douze  ans,  au  prince  de  Bourbon-Gondé,  qui  en  avait 
repris  possession,  Thôtel  du  Petit-Luxembourg,  y  com- 
pris les  communs,  au  prix  annuel  de  23.000  francs.  Le 
déménagement  de  la  rue  de  l'Université  au  Luxembourg 
se  fit  immédiatement.  La  direction  générale  des  mines 
toujours  confiée  au  comte  Laumond,  TÉcole,  ses  collec- 
tions, sa  bibliothèque  et  ses  laboratoires,  ceux-ci  établis 
dans  les  communs,  ne  tardèrent  pas  à  être  installés  {*)  ; 
r  Ecole  se  trouvait  en  état  de  fonctionner  et  put  fonc- 
tionner dans  Thiver  1814-1815  aussi  bien  que  les  événe- 
ments de  Tépoque  pouvaient  le  permettre. 

Gollet-Descotils,  sur  lequel  on  fondait  justement  de  si 
grandes  espérances,  avait  été  nommé  directeur  de  TÉcole 
le  1"  août  1814. 

L'installation  était  à  peine  terminée  au  Petit-Luxem- 
bourg qu'il  fallait  à  nouveau  évacuer  ce  local.  A  la  date 
du  17  juillet  1815,  la  direction  générale  des  mines  était 
supprimée,  et  le  service  des  mines  réuni  à  celui  des  ponts 
et  chaussées  dans  une  direction  générale  des  ponts  et 
chaussées  et  des  mines  confiée  au  comte  Mole.  A  la 
même  date,  le  Petit-Luxembourg  était  affecté  à  la  rési- 
dence du  chancelier,  président  de  la  Chambre  des  pairs. 

Pour  installer  l'École  et  ses  collections  on  fit  choix  de 
Thôtel  Vendôme,  sis  rue  d'Enfer,  34,  dont  une  partie  fut 
prise  à  bail,  à  cet  effet,  pour  9  ans,  à  partir  du 
14  août  1815;  le  voisinage  du  Petit-Luxembourg  dut  être 
une  des  causes  déterminantes  de  ce  choix. 

Gollet-Descotils  commençait  à  être  atteint  de  la  longue 
maladie  à  laquelle  il  devait  succomber,  à  42  ans,  le  6  dé- 

(*)  Vuitry,  dans  son  rapport  sur  la  loi  du  12  juîUet  1831, 
estime  à  90.000  francs  les  frais  occasionnés  par  le  déménage- 
ment de  la  rue  de  TUniversité  au  Petit -Luxembourg.  Ces  frais 
forent  soldés  par  un  prélèvement  sur  les  fonds  provenant  de 
Pesey  qui  restaient  disponibles. 

Le  déménagement  des  collections  fut  fait  par  Tonnelier,  qui 
en  avait  toujours  la  garde,  aidé  par  ringénieur  Glère. 


544  l'école  des  mines  de  paris. 

cembre  1815.  Lefroy,  qui  avait  déjà  contribué  à  Tinstal- 
lation  de  TÉcole  de  Moutiers,  en  1803,  et  au  déménage- 
ment de  la  rue  de  TUniversité  au  Petit-Luxembourg,  fat 
chargé  d'opérer  ce  nouveau  déménagement  et  de  faire  à 
Thôtel  Vendôme  les  travaux  strictement  indispensables  (*) 
pour  que  T  École  pût  fonctionner.  Migneron  lui  fut  adjoint 
pour  le  déménagement  et  la  réinstallation  des  collec- 
tions n. 

Les  locaux  loués  à  Thôtel  Vendôme  étaient  partielle- 
ment occupés  par  un  détachement  de  soldats  prussiens, 
dont  il  fallut  tout  d'abord  obtenir  Tévacuation  avant 
qu'on  pût  sérieusement  s'occuper  de  la  nouvelle  instal- 
lation (***).  Grâce  à  l'activité  et  à  l'habileté  déployées  par 
Lefroy,  elle  était  assez  avancée  pour  qu'au  commence- 
ment de  novembre  1815  les  élèves  pussent  venir  travailler 
à  l'École  dans  les  salles  d'étude.  A  la  place  de  Collet- 
Descotils,  empêché  par  la  maladie,  Lefroy,  outre  ses 
fonctions  officielles  d'architecte,  remplissait  en  fait  celles 
d'inspecteur  des  études.  Les  professeurs  constituaient  un 
comité  d'instruction,  que  présidait  leur  doyen  Baillet  du 


(*)  La  dépense,  y  compris  celle  du  déménagement,  ne  s*éleva 
qu'à  une  vingtaine  de  mille  francs.  Vuitry,  dans  son  rapport  sur 
la  loi  du  12  juillet  1837,  a  parlé  d'une  dépense  de  50.000  francs. 
C'est  exact,  si  Ton  comprend  les  dépenses  de  premier  établisse- 
ment faites  ultérieurement  en  1819.  Toutes  ces  dépenses  furent 
aussi  imputées  sur  les  fonds  provenant  de  Pesey. 

(**)  Un  choix  d'échantillons  dut  être  envoyé  à  l'Académie 
de  Berlin. 

(**•)  Le  chancelier  de  France  Dambray,  pressé  d'occuper  le 
Petit- Luxembourg,  écrivait  le  6  septembre  18i5  au  comte  Mole  : 
«...  Les  ingénieurs  que  vous  avez  bien  voulu  charger  de  cette 
opération  (le  déménagement)  m'observent  qu'elle  se  ferait  d*une 
manière  plus  commode  et  plus  expéditive  si  vous  pouviez  dé- 
gager l'hôtel  Vendôme  des  prussiens  qui  occupent  encore  le 
rez-de-chaussée  et  dont  le  voisinage  inquiète  un  peu  pour  la 
sûreté  de  la  précieuse  collection  qui  doit  y  être  déposée  ;  il  me 
suffit  à  cet  égard  de  donner  Féveil  à  votre  prudence  pour  que 
vous  preniez  toutes  les  précautions  qu'elle  vous  suggérera...  • 


NOTICE  HISTORIQUE.  545 

Belloy.  Les  cours  commencèrent  le  11  janvier  1816  avec 
le  roulement  normal  à  deux  leçons  par  semaine  pour  chaque 
matière,  le  cours  de  minéralogie  et  géologie  ayant  été 
seul  rendu  public  par  une  décision  spéciale  de  décem- 
bre 1815.  En  somme,  rÉcole  fonctionnait,  en  fait,  à  Thô- 
tel  Vendôme,  suivant  les  traditions  anciennes,  encore  que 
ce  ne  dût  être  que  par  Tordonnance  du  5  décembre  1816 
que  son  organisation  devait  être  définitivement  réglée. 

•A  la  place  de  Descotils,  décédé,  et  sur  le  refus  de  Gal- 
lois qui,  par  modestie,  crut  devoir  décliner  les  fonctions 
de  professeur  de  docimasie  et  de  directeur  du  labora- 
toire, Berthier  (*)  en  fut  chargé,  à  la  date  du  24  mai  1816, 
et  commença  cet  enseignement  si  original  et  si  profond 
qu'il  devait  donner  pendant  30  ans« 

§  2. 
L hôtel  Vendôme  et  ses  transformations  successives. 

L'hôtel  Vendôme,  où  l'Ecole  des  mines  allait  enfin 
trouver  la  stabilité  nécessaire  au  fructueux  développe- 
ment de  pareilles  institutions,  avait  été  élevé  en  1707 
pour  les  Chartreux,  sur  les  dessins  de  Gourtonne,  archi- 


n  Berthier,  né  le  3  juillet  i782,  mort  le  24  août  1861,  avait 
été  de  la  promotion  de  1801  qui,  après  un  an  d*études  à  Paris, 
dut  aller  achever  son  instruction  à  Moutiers;  il  y  resta  élève 
jusqu'en  1805,  puis  six  mois  comme  ingénieur  attaché  à  la  direc- 
tion de  TEcole. 

Berthier  est  resté  professeur  titulaire  de  docimasie  jusqu'en 
1845.  Nommé  professeur  honoraire,  il  avait  conservé  son  labo- 
ratoire à  TEcole,  à  la  demande  de  Dufrénoy. 

M.  Daubrée  a  consacré  à  Berthier  et  à  ses  travaux,  une  notice 
détaillée  parue  dans  les  Annales  des  mines,  6'  série,  t.  XV,  p.  1 . 

Il  nous  suffira  de  rappeler  ici  le  caractère  spécial  et  Timpor* 
tance  exceptionnelle  de  son  enseignement  par  le  développement 
donné  aux  Essais'par  la  voie  sèche,  dont  11  a  fait  un.  traité  resté 
justement  célèbre. 

Tome  XV,  1889.  36 


546  l'école  des  mines  de  paris. 

tecte  du  roi,  en  même  temps  que  les  maisons  contiguôs 
jusqu'à  la  porte  d'entrée  de  leur  monastère,  situé  dans 
la  rue  d'Enfer.  Ces  religieux  vendirent  à  vie  l'hôtel  à  la 
duchesse  de  Vendôme,  qui  le  fit  agrandir  sous  la  direction 
de  Le  Blond  (*). 

Le  bâtiment  primitif,  construit  par  Courtonne,  paral- 
lèlement à  la  rue  d'Enfer,  de  8  toises  de  large  sur  16  de 
long,  forme  la  partie  centrale,  à  neuf  fenêtres  cintrées, 
du  bâtiment  actuel  situé  sur  la  terrasse  du  jardin.  Le 
bâtiment  était  à  un  étage  sur  rez-de-chaussée,  avec  se- 
cond étage  en  attique  sur  le  jardin.  Le  Blond  porta  la 
longueur  du  bâtiment  à  27  toises,  en  rallongeant  à  chaque 
extrémité  par  un  pavillon  à  trois  fenêtres  en  plate-bande, 
un  peu  en  retrait  sur  le  corps  principal  du  côté  du  jar- 
din. Les  appartements  du  rez-de-chaussée  et  du  premier 
étage  donnant  sur  le  jardin  étaient  réputés  pour  la  beauté 
des  pièces  en  enfilade  qu'ils  offraient  sur  leur  longueur 
de  50  mètres.  Le  second  étage,  resté  en  attique  au  mi- 
lieu sur  le  jardin,  avait  l'inconvénient  de  ne  pas  être  de 
niveau  dans  son  plancher. 

Sur  la  rue  d'Enfer  fut  établie  une  grande  cour  d'hon- 
neur, à  pans  coupés  du  côté  de  la  rue,  d'une  profondeur 
de  18  toises  et  demie,  située  vers  l'extrémité  nord  du 
bâtiment.  Cette  cour  communiquait  avec  deux  basses 
cours,  situées  de  part  et  d'autre  de  la  première,  dont 
Tune,  celle  du  nord,  de  forme  circulaire;  ces  deux  cours 
étaient  séparées  de  la  cour  d'honneur  par  de  simples 
murs  de  12  pieds  de  haut,  avec  ouvertures  au  milieu. 
Les  basses  cours  étaient  entourées  des  écuries  et  re- 


(*)  D'Âviler,  dans  Fédition  de  4738  de  son  Cours  darchiteciure^ 
a  donné  la  description  de  Fhôtel  restauré  par  Le  Blond,  p.  213- 
216,  et  reproduit  les  plans  n«  63,  D,  E,  F,  G,  p.  209. 

Le  plan  du  jardin  a  été  reproduit  par  Blondel,  Architecture 
française,  1752,  t.  II,  p.  56;  Blonde!  a,  en  outre,  rectifié  diverses 
erreurs  d*attribution  commises  par  d'Âviler. 


NOTICE   HISTORIQUE.  547 

mises,  qui  étaient  surmontées  de  logements  mansardés 
pour  les  gens  de  service.  La  basse  cour  du  sud  ouvrait 
directement  sur  la  rue  d*Enfer  par  une  porte  distincte. 

L'hôtel  avait  un  vaste  jardin  d'agrément  du  côté  du 
Luxembourg,  entre  le  jardin  de  ce  palais,  au  nord,  et  le 
clos  des  Chartreux,  au  sud,  mais  de  forme  malheureu- 
sement très  irrégulière  ;  il  dessinait  une  sorte  de  fer  de 
lance  qui  s'appuyait  à  la  base  contre  la  terrasse  régnant 
sur  toute  la  longueur  du  bâtiment  de  Thôtel,  soit  sur 
une  longueur  de  quelque  65  mètres,  et  dont  l'extrême 
pointe  s'avançait  jusqu'à  environ  200  mètres  du  bâti- 
ment. Un  jardin  potager  de  moindre  importance  se  trou- 
vait le  long  de  la  basse  cour  du  côté  sud. 

En  1790,  rhôtel  et  son  jardin  avaient  été  saisis  en 
même  temps  que  l'enclos  et  tous  les  biens  des  Char* 
treux  qui  occupaient  une  si  vaste  étendue  au  sud  du 
jardin  du  Luxembourg  (*). 

L'hôtel  et  ses  jardins,  comprenant  une  superficie  totale 
de  6.027  toises  (22.894  mètres  carrés),  furent  vendus 
comme  bien  national,  suivant  procès-verbal  d'adjudica- 
tion des  commissaires  de  la  commune  de  Paris  du 
3  mars  1791,  au  prix  de  332.800  livres,  au  sieur  Alex. 
Rich.  Rousseau,  ancien  notaire  au  Ghâtelet  de  Paris  et 
ancien  secrétaire  du  roi.  En  1807,  les  propriétaires  ven- 
dirent au  Sénat  une  partie  du  jardin,  du  côté  de  l'ouest, 
sur  une  étendue  de  9.436  mètres  carrés,  pour  compléter 
le  jardin  du  Luxembourg,  avec  interdiction  de  bâtir  sur 
la  partie  cédée.  En  1815,  l'hôtel  et  les  jardins  y  attenant, 
appartenant  à  M.  Gosté,  écuyer,  conseiller  honoraire  h 
la  Cour  de  Rouen,  comprenaient  encore  une  superficie  de 
7.163  mètres  carrés,  dont  en  bâtiments  1.321  mètres 

{*)  La  limite  est-ouest  entre  le  clos  des  Chartreux,  au  sud,  et  Iq 
jardin  primitif  du  Luxembourg,  au  nord,  passait  approximative- 
ment au  point  où  viennent  aboutir  les  balustrades  des  deux,  ter- 
rasses qui  entourent  le  parterre. 


^ 


548  i/egole  des  mines  de  paris. 

carrés,  et  le  surplus  en  cours  et  jardins  :  l'un,  d'agré- 
ment, est  le  jardin  actuel,  qui  s*étend  entre  le  bâtiment 
principal  et  le  jardin  du  Luxembourg;  Tautre,  dit  jardin 
potager,  de  2.340  mètres  carrés,  longeait  Taile  sud  entre 
la  rue  d'Enfer  et  le  premier  jardin  (*),  comme  on  peut  le 
voir  dans  la  pi.  V. 

Lorsqu'on  août  1815  TÉcole  des  mines  s'établit  à  l'hô- 
tel Vendôme,  ce  ne  fut  qu'à  titre  assez  précaire  par  un 
bail  de  9  ans  ;  jusqu'à  la  loi  du  12  juillet  1837  (**)  par  la- 
quelle l'État  en  fit  l'acquisition,  elle  fut  plusieurs  fois 
menacée  de  recommencer  ses  pérégrinations  non  plus  en 
province  où  toute  idée  de  la  rétablir  était  définitivement 
abandonnée,  mais  tout  au  moins  à  Paris. 
.  Dès  qu'en  1817  on  se  préoccupa  de  faire  fonctionner 
l'Ecole  conformément  à  sa  nouvelle  charte  organique  du 
5  décembre  1816,  on  reconnut  la  nécessité  de  nouveaux 
travaux  d'aménagement  qui  décidèrent  de  prolonger  im- 
médiatement le  bail  de  9  autres  années,  à  partir  du  l**" 
octobre  1824,  au  prix  de  9.600  francs  au  lieu  du  prix 
primitif  de  8.800.  On  renouvela  le  bail  successivement 
pour  trois  ans,  et  enfin,  en  dernier  lieu,  pour  2  ans,  au 
prix  de  12.000  francs.  Le  bail,  qui  avait  été  successive- 
ment étendu  à  la  presque  totalité  des  dépendances  for- 
mant ailes  sur  les  cours,  n'avait  jamais  compris  le  second 
étage,  qui  était  desservi  par  un  escalier  distinct  donnant 

(*)  Cette  partie  du  jardin  n'est  pas  figurée  dans  le  plan  donné 
par  Blondel  en  1752;  eUe  figure  en  vacant  sur  le  grand  plan  de 
Paris,  de  Bretez,  de  1734-1739. 

P)  La  loi,  avec  son  exposé  des  motifs,  fut  présentée  à  la 
Chambre  des  députés  le  18  mai  1837  (Monii,  du  19  mai);  elle  fît 
l'objet  de  la  part  de  M.  Vuitry  d'un  rapport  très  développé,  dé- 
posé le  9  juin  (Monit.  du  10),  dont  sont  tirés  en  partie  les  ren- 
seignements donnés  par  nous;  adoptée  sans  discussion  à  la 
Chambre  des  députés  le  27  juin,  elle  fut  présentée  à  la  Chambre 
des  pairs  le  1"  juiUet,  fit  Tobjet  d'un  rapport  du  duc  d'Istrie  dé- 
posé le  6  juillet  (Monit,  du  7),  et  adoptée  sans  discussion  le 
8  juillet. 


NOTICE   HISTORIQUE.  549 

sur  la  basse  cour  du  midi  et  fut  occupé  par  le  proprié- 
taire et  sa  famille  ou  divers  locataires  jusqu'à  Tachât  en 
1837.  La  partie  du  jardin  située  au  midi,  dite  jardin  po- 
tager, n'avait  non  plus  jamais  été  comprise  dans  le  bail: 

A 

Lefroy ,  qui  était  logé  à  TEcole  en  sa  qualité  d'inspecteur, 
et  avait  son  appartement  dans  Tétage  mansardé  des  dé- 
pendances de  Taile  sud,  avait  loué  ce  jardin  pour  son 
usage  particulier  (*). 

Au  début,  en  1815,  lorsque  l'École  s'installa  à  Thôtel 
Vendôme,  sous  un  simple  régime  de  fait,  on  s'était 
borné  aux  installations  les  plus  indispensables.  Une  salle 
d'étude  et  de  dessin  avait  été  aménagée  pour  les  élèves 
au  rez-de-chaussée  ;  les  collections  méthodiques  de  mi- 
néralogie et  de  géologie  avaient  été  disposées  dans  les  sept 
salles  en  enfilade  au  premier  étage  sur  le  jardin  ;  la  bi- 
bliothèque avait  été  installée  dans  les  trois  salles  du  rez- 
de-chaussée,  au  nord,  sur  le  jardin  ;  l'une  de  ces  salles 
servait  de  salle  au  conseil  quand  il  se  réunissait,  condam- 
nant ainsi  l'usage  de  la  bibliothèque  pendant  ses  réu- 
nians  ;  cette  même  salle  servait  pour  le  cours  de  minéra- 
logie et  géologie,  le  seul  qui  fût  public  ;  les  laboratoires 
avaient  été  installés  dans  un  petit  bâtiment,  formant  dépen- 
dance, à  l'angle  nord  du  corps  principal,  destiné  ancien- 
nement aux  cuisines  au  rez-de-chaussée  et  au  logement 
du  personnel  des  cuisines  au->dessus;  les  laboratoires 
offraient  sept  places,  ce  qui  permettait,  par  un  roulement 
à  deux  brigades,  d'avoir  un  effectif  de  14  élèves  travail- 
lant au  laboratoire  et  au  dessin.  Tout  le  restant  des  col- 
lections, dépôts,  modèles,,  etc.,  restait  entassé,  non 
rangé,  dans  les  autres  pièces. 


(*)  Le  jardin  principal  faisait  au  contraire  partie  des  locations 
de  rÉtat;  il  était  et  resta  affecté  à  Tusage  des  élèves  jusqu'à 
une  date  relativement  assez  récente.  Lalégende,  qui  s*appuie  tou- 
jours sur  rhistoire,  dit-on,  prétend  qu'il  était  réputé  particuliè- 
rement propice  à  la  préparation  des  examens. 


550  L*ÉGOLE   DES   MINES  DE   PARIS. 

En  1819,  après  que  TÉcole  eut  reçu  son  organisation 
stable  et  définitive  par  Tordonnance  du  5  décembre  1816 
et  les  règlements  qui  suivirent  cette  ordonnance,  après 
que  le  nouveau  bail  eut  assuré  un  peu  plus  de  stabilité 
matérielle  et  donné  plus  d'espace  disponible,  de  nouveaux 
travaux  d'aménagement  furent  repris  (*).  Ils  permirent 
de  porter  à  10  le  nombre  des  places  du  laboratoire,  en 
étendant  celui-ci  dans  les  dépendances  de  l'aile  nord, 
et  par  suite  d'avoir  un  effectif  de  20  élèves  au  moins  pou- 
vant, par  roulement,  travailler  toute  l'année  au  labora- 
toire ;  la  bibliothèque  fut  augmentée  d'une  pièce,  et  on 
put  songer  à  mettre  un  peu  d'ordre  dans  les  collections 
restées  jusque-là  entassées  {**)^  notamment  dans  les  col- 
lections statistiques  départementales  et  de  modèles  {**% 
qui  avaient  pris  l'accroissement  que  nous  avons  men- 
tionné p.  479. 

Malgré  d'autres  développements  successifs  donnés  aux 
installations,  spécialement  en  1822  (****),  la  situation  de 

(*)  Les  dépenses  s'élevèrent  à  quelque  20.000  francs,  à  nou- 
veau pris  sur  les  fonds  restés  disponibles  de  Pesey.  Comme 
toujours  Lefroy  fut  chargé  de  la  direction  immédiate  de  ces  tra- 
vaux, ce  dont  il  s'acquittait  avec  une  habileté  et  une  économie 
justement  remarquées. 

(**)  A  cette  occasion,  Dufrénoy,  qui  venait  à  peine  de  terminer 
SOS  éludes,  fut  adjoint  à  Lefroy  pour  le  rangement  des  collec- 
tions ;  il  entra  ainsi  au  service  de  cette  École,  où  il  devait  passer 
les  50  années  de  sa  vie  et  qu'il  devait  élever  à  un  si  haut  degré  de 
prospérité. 

(***)  Ces  collections,  avons-nous  dit  (p.  479),  étaient  plus  nom- 
breuses que  scientifiques.  Dans  les  quelque  iOO.OOO  échantillons 
ou  objets  qu'elles  comprenaient,  Brochant  de  Villiers,  en  1816, 
avait  disposé  une  collection  systématique  de  minéralogie,  classée 
d'après  le  système  français,  ne  comptant  guère  plus  de  SOO  échan- 
tillons; il  y  avait,  en  outre,  une  collection  spéciale  classée  d'après 
le  système  de  Werner,  qui  pouvait  avoir  environ  500  échantil- 
lons (voir  p.  500,  note  1). 

(****)  Pour  l'année  scolaire  1821-1822,  l'administration  avait  ac- 
cordé un  crédit  extraordinaire  de  21.600  francs,  qui  fut  princi- 
palement employé  à  acquérir  et  installer  le  mobilier  nécessaire 
pour  le  rangement  des  collections. 


NOTICE  HISTORIQUE.  551 

tous  les  services  resta  toujours  fort  misérable,  faute  dei 
place  suffisante.  Les  salles  d'étude,  dont  une  partie  avaii 
été  reportée  à  Tentresol  sur  la  cour,  étaient  mal  éclairées,, 
insuffisantes  par  suite  du  nombre  croissant  d'élèves,  disper- 
sées çà  et  là  de  manière  à  rendre  la  surveillance  malaisée* 
Les  salles  de  laboratoire  étaient  petites,  mal  disposées,  bu- 
mideset  présentaient  trop  peu  d'élévation.  Les  collectionar 
qui  s'augmentaient  sans  cesse  {*)  continuaient  à  s*entas* 
ser  sans  ordre,  en  partie  non  déballées  ;  les  salles  qui 
leur  étaient  consacrées  devenaient  inabordables  par  suite 
de  cet  encombrement.  La  surveillance  générale  était 
rendue  bien  difficile  par  la  présence  des  locataires  étran- 
gers qui  occupaient  tout  le  second  de  Thôtel,  en  sorte 
que  Tadministration  de  TEcole  n'avait  même  aucune  ac- 
tion sur  le  portier-concierge,  personnage  dont  le  rôlo 
ne  laisse  pas  de  jouer,  on  le  sait,  une  certaine  impor* 
tance  dans  la  discipline  intérieure  d'une  Ecole. 

Aussi  dès  1823  le  conseil  de  l'École  avait-il  demandé 
l'achat  de  l'hôtel  pour  que  l'administration,  absolument 
et  définitivement  maîtresse  de  ses  actes,  pût  donner  à 
l'institution  déjà  si  florissante  (**)  tous  les  développemeniîa 
qui  lui  étaient  nécessaires.  Ce  projet  ne  devait  aboutir 
que  sous  le  gouvernement  de  Juillet,  par  la  loi  du  12  juil- 
let 1837,  après  que  l'École  eut  subi  une  assez  profonda 
transformation  et  dans  son  administration  et  dans  soa 
enseignement.  Avant  de  se  décider  à  l'achat  de  l'hôtel,  le 
gouvernement  avait  même  étudié  la  possibilité  de  trans- 
porter l'École  soit  à  l'hôtel  d'Orsay,  soit  à  l'hôtel  de  la» 

(*)  Tandis  qu'en  1816  Tensemblc  des  collections  était  réputé 
représenter  quelque  100.000  échantillons,  dès  1820,  Brochant  de 
Villiers  les  mentionnait  comme  en  comprenant  140.000.  La  seule 
collection  systématique  de  minéralogie  était  passée,  en  quatre  an», 
de  800  à  4.000  échantillons. 

(*')  En  1823,  l'efiFeclif  des  élèves  titulaires  était  d'une  trentaine^ 
non  compris  une  douzaine  d'élèves  autorisés  dont  plusieurs  ne 
différaient  guère  des  véritables  élèves  titulaires. 


552  L*ÉCOLE   DES   MINES   DE   PARIS. 

rue  des  Saint-Pères,  aujourd'hui  occupé  par  TEcole  des 
ponts  et  chaussées,  et  siège  alors  de  Fadministration  gé- 
nérale des  ponts  et  chaussées  et  des  mines. 

L'hôtel  et  toutes  ses  dépendances  furent  enfin  achetés 
par  Tadministration,  en  vertu  de  la  loi  du  12  juillet  1837, 
pour  le  prix  principal  de  380.000  francs.  Le  dessin  de  la 
planche  V  donne  le  plan  de  Thôtel  et  de  ses  dépen- 
dances au  moment  de  l'acquisition  (*).  La  loi  allouait  en 
outre  un  crédit  de  50.000  francs  pour  travaux  de  répara- 
ration  et  de  restauration,  devenus  d'une  nécessité  urgente. 
Depuis  quarante  ans  l'hôtel  Vendôme  avait  pour  ainsi 
dire  cessé  d'être  entretenu. 

Ces  travaux  de  restauration  furent  confiés  à  Lefroy  qui, 
devenu  inspecteur  général  des  mines,  avait  oflBciellement 
remis  à  Dufrénoy,  en  1836,  l'inspection  de  l'École,  que, 
celui-ci  exerçait  en  fait  depuis  1834,  en  qualité  d'inspec- 
teur-adjoint. Ces  travaux  furent  exécutés  en  1837-1838; 
ce  fut,  à  tous  égards,  pour  Lefroy,  le  digne  couron- 
nement d'une  carrière  où  cet  ingénieur  avait  donné  fré- 
quemment des  preuves  remarquables  de  ses  talents  d'ar- 
chitecte et  d'administrateur.  Le  crédit  voté  par  les 
Chambres  pour  l'ensemble  de  toutes  les  opérations  de 
l'achat  et  de  la  restauration,  avait  été  de  435.000  francs. 
Lefroy,  qui  fut  chargé  de  suivre  l'ensemble  de  l'affaire, 
sut  tout  exécuter  de  la  façon  la  plus  satisfaisante  en  res- 
tant de  l',05  au-dessous  du  crédit,  ce  qui  lui  valut  de 
chaudes  félicitations  de  l'administration,  pour  un  exemple 
certainement  rare  en  circonstances  pareilles. 

Ces  travaux  de  réparations  terminés,  il  fallut  re- 
prendre le  projet  d'agrandissement  devenu  de  plus  en 
plus  indispensable.  Un  projet  dressé  par  Lefroy  d'après 


(*)  Ce  plan  est  la  reproduction  de  celui  qui,  dressé  par  Lefroy, 
est  annexé  à  Facte  d'acquisition  des  26-29  août  1837,  dont  la  mi- 
nute est  déposée  en  Tétude  de  M*  Berceon,  notaire,  k  l*obligeance 
duquel  nous  devons  d'avoir  pu  reproduire  ce  document. 


NOTICE   HISTORIQUE.  553 

les  indications  du  conseil  de  TÉcoIe,  avait  été  soumis  aux 
Chambres  par  le  gouvernement  avec  la  loi  de  1837  (*), 
mais  celles-ci  avaient  provisoirement  ajourné  le  travail. 
Le  plan  auquel  on  s'arrêta  définitivement  (**),  après  di- 
verses modifications  successives,  et  qui  fut  exécuté  de 
1840  à  1852  pour  le  gros-œuvre,  ne  s'écartait  pas  sensi- 
blement, dans  ses  grandes  lignes,  de  celui  proposé  par 
Lefroy  (***). 

Le  bâtiment  principal  de  Tancien  hôtel  Vendôme,  pa- 
rallèle à  la  rue  d'Enfer,  fut  allongé  par  la  construction, 
à  chacune  de  ses  extrémités  nord  et  sud,  d'un  pavillon 
de  15  mètres  de  longueur  sur  15  mètres  de  profondeur. 
Les  dépendances  en  ailes  transversales,  à  rez-de-chaussée 
et  mansardes,  de  l'ancien  hôtel,  furent  enlevées;  deux 
ailes  transversales  de  9  mètres  de  largeur  furent  im- 
plantées à  leur  place,  s'étendant  du  bâtiment  principal 
à  la  rue  d'Enfer;  ces  ailes  étaient  à  premier  et  second 
étages,  se  raccordant  avec  ceux  de  ce  bâtiment  prin- 
cipal. Ces  deux  ailes  enserraient  ainsi  une  vaste  cour  de 
25  mètres  de  profondeur  sur  32  mètres  de  largeur,  fermée 
sur  la  rue  d'Enfer  par  une  grille  avec  arcades  en  maçon- 
nerie. Deux  autres  cours  de  moindre  importance  bordaient 
les  ailes  au  nord  et  au  sud. 

Les  laboratoires  étaient  placés  au  rez-de-chaussée  de 
l'aile  nord  ;  ils  étaient  construits  de  telle  sorte  qu'ils  of- 
fraient 22  places  et  permettaient  d'avoir  un  effectif  de 
44  élèves  travaillant  toute  l'année,  par  périodes,  au  labo- 


(*)  Le  projet  de  Lefroy  soumis  au  Parlement  comportait  une 
dépense  de  315.000  francs. 

(••)  Le  plan  fut  préparé  par  Duquesney,  architecte  des  bâti- 
ments civils,  d'après  les  indications  données  par  le  conseil  de 
rÉcole  et  suivant  rectifications  demandées  par  celui-ci. 

(*•*)  La  différence  essentielle  avec  le  plan  de  Lefroy  consiste 
dans  ce  que  les  deux  ailes  transversales  n'avaient  été  prévues 
par  lui  qu'à  rez-de-chaussée,  tandis  qu'elles  furent  exécutées  avec 
premier  et  second  étages  comme  le  bâtiment  principal. 


T 


554  L*ÉGOLE   DES   MINES   DE   PARIS. 

ratoire;  les  salles  d'étude  et  de  dessin  étaient  en  face 
dans  Tautre  aile. 

Les  constructions  se  firent  successivement,  d'abord  à 
raison  de  nécessités  budgétaires  qui  forçaient  à  les  ré- 
partir sur  plusieurs  exercices,  puis  de  façon  à  ne  pas 
interrompre  les  études  ;  on  se  bornait  à  déplacer  les  salles 
de  travail  suivant  Tétat  des  constructions. 

Le  bâtiment  des  laboratoires,  qui  fut  le  premier  entre- 
pris, était  terminé  pour  Tannée  scolaire  1844-1845.  On 
construisit  ensuite  successivement  le  pavillon  nord,  à 
l'extrémité  du  bâtiment  principal,  le  pavillon  sud  à  Tautre 
extrémité  et  enfin  l'aile  transversale  sud.  Vers  1852,  les 
constructions  proprement  dites  étaient  terminées  et  il  ne 
restait  que  des  travaux  d'appropriation  intérieure,  instal- 
lation des  collections,  etc. 

La  dessin  de  la  planche  YI  représente  l'état  de 
l'Ecole  des  mines  à  la  suite  de  cette  première  transfor- 
mation. 

A  peine  était-elle  achevée,  tout  était  à  recommencer 
en  1860  par  suite  du  percement  projeté  du  boulevard 
Saint-Michel;  les  deux  ailes  transversales  étaient  cou- 
pées vers  leur  milieu  légèrement  en  biais  ;  le  sol  de  la 
nouvelle  voie  se  trouvait  en  outre  sensiblement  en  contre- 
bas de  celui  de  l'ancienne  rue.  Les  nouveaux  travaux  de 
l'École  furent  quelque  peu  retardés  par  la  remise,  qui 
était  nécessaire,  au  nord,  de  terrains  appartenant  au 
Sénat.  L'importance  des  travaux  (*),  la  rapidité  relative 
avec  laquelle  ils  devaient  être  menés,  le  nombre  d'élèves 
alors  présents  à  l'École,  tout  concourait  pour  qu'il  fût 
impossible,  comme  jadis,  de  déplacer  successivement,  au 
cours  des  constructions,  et  suivant  leur  état,  les  salles 
destinées  à  l'instruction.  La  Préfecture  de  la  Seine  remit 
donc  à  l'École,  pendant  la  période  des  constructions,  une 

n  Le  devis  des  eonstroctions  projetées  montait  à  l.SOO.OOO  fr. 


NOTICE   HISTORIQUE.  555 

maison  située  en  face,  rue  d'Enfer,  n^  13,  où  furent  éta- 
blis des  laboratoires  provisoires. 

Commencées  en  1 86 1 ,  les  nouvelles  constructions ,  telles 
qu'on  peut  les  voir  aujourd'hui  et  que  les  représente  suflS- 
sanunent  le  dessin  de  la  planche  YII,  furent  terminées 
en  1866. 

Depuis,  il  n'a  plus  été  fait  à  TÉcole  que  de  simples 
appropriations  intérieures,  des  changements  de  destina- 
tion de  diverses  pièces.  Les  deux  principaux  ont  consisté, 
de  1876  à  1879,  dans  l'extension  des  salles  attribuées  à 
la  collection  de  paléontologie  {*),  et,  un  peu  plus  tard, 
dans  la  transformation  en  salles  couvertes  pour  les  col- 
lections de  modèles  (**),  des  deux  petites  cours  surélevées, 
situées  sur  le  boulevard  de  part  et  d'autre  de  l'entrée 
principale. 

La  collection  de  paléontologie,  à  la  suite  de  ces  der- 
nières transformations,  a  pu  disposer  de  tout  le  second 
étage  de  l'ancien  bâtiment  principal  donnant  sur  le  jardin  ; 
elle  s'est  étendue  au  sud  (***)  dans  les  pièces  antérieurement 
dévolues  aux  logements  de  Tinspecteur  et  du  directeur  ; 
ces  logements  ont  été  reportés  dans  le  bâtiment  neuf  en 
façade  sur  le  boulevard,  au  nord  de  l'ensemble  des  cons- 
tructions de  l'École  (****).  Les  collections  de  minéralogie 


(*)  Voir  sur  l'origine  et  les  développements  de  la  collection  de 
paléontologie  la  notice  spéciale  placée  aux  annexes. 

L'extension  des  collections  de  paléontologie  dans  tout  le  se- 
cond étage  deTancien  bâtiment  de  TÉcole  a  donné  lieu,  en  1876, 
à  de  nombreuses  discussions  dont  Técho  a  retenti  jusque  dans  le 
Parlement.  Gambetta  avait  mis  son  influence  à  la  réussite  de  ce 
plan  dont  il  entretint  la  Chambre  des  députés  dans  la  séance  du 
4"  décembre  4876  {Journal  officiel  du  2,  p.  8926,  col.  2  et  3). 

(**)  Les  modèles  placés  dans  ces  nouvelles  salles  proviennent 
presque  tous  de  modèles  qui  avaient  figuré  à  l'Exposition  uni- 
verselle de  1878  et  qui  ont  été  donnés  àTÉcole  parles  exposants. 

{***)  Ces  travaux  d'aménagement  de  la  collection  de  paléonto- 
logie ont  coûté  350.000  francs. 

(*•**)  Dans  le  plan  primitif  dressé  en  1860,  le  directeur  et  Finspec- 


556  l'école  des  mines  de  paris. 

et  de  géologie  {*)  disposent  également,  au-dessous  de 
la  collection  de  paléontologie,  de  tout  le  premier  étage 
de  Tancien  bâtiment  en  façade  sur  le  jardin;  les  deux 
collections  furent  reliées  Tune  à  l'autre  par  un  escalier 
intérieur  spécial. 

Les  nouveaux  laboratoires  ont  été  installés  dans  un 
bâtiment  spécial  construit,  à  cet  effet,  à  Tangle  nord- 
ouest  du  massif  des  constructions  de  TEcole,  du  côté  du 
Luxembourg  (**).  Ils  offrent  aux  élèves  32  places.  Outre 
les  laboratoires  des  élèves  et  leurs  dépendances,  ce  bâti- 
ment contient  également,  au  premier  étage,  le  bureau 
dressais  et  un  amphithéâtre  pour  les  leçons;  à  Tétage 
au-dessus,  du  côté  du  Luxembourg,  sont  les  laboratoires 
des  professeurs,  et,  du  côté  du  boulevard  Saint-Michel, 
les  salles  de  dessin  pour  les  élèves. 

§3. 

VÉcole  des  mines  sous  le  gouvernement 
de  la  Restauration. 

Lorsqu'on  ISlSTÉcole  s'établit  à  Thôtel  Vendôme,  elle 

leur  devaient  être  logés  dans  le  bâtiment  spécial,  portant  le  n*  64, 
élevé  sur  le  boulevard  à  Textrémité  sud  des  constructions  de 
rÉcole.  Mais  ce  bâtiment  a  reçu  une  autre  destination;  il  sert  en 
partie  au  service  de  la  carte  géologique  détaillée  de  la  France  et 
en  partie  au  logement  d'employés  du  Sénat. 

(*)  Voir  sur  l'origine  et  le  développement  de  ces  collections 
les  notices  spéciales  placées  aux  annexes. 

(**)  Les  nouveaux  laboratoires  ont  été  décrits  et  figurés  {Ency- 
clopédie chimique  de  Fremy,  t.  I«%  1"  fascicule;  et  Annales  des 
MineSy  7*  série,  t.  XX,  p.  535),  par  M.  Ad.  Carnet,  inspecteur  de 
l'Ecole  des  mines,  aujourd'hui  chargé  de  leur  surveillance  à  titre 
de  professeur  de  docimasie.  M.  Ad.  Garnot,  dans  cet  article,  qui  a 
été  publié  à  part,  donne  d'intéressants  renseignements  histori- 
ques et  statistiques  tant  sur  les  laboratoires  des  élèves  que  sur  le 
bureau  d'essais  de  l'École;  il  fournit  aussi  des  indications  sur  les 
Berthier,  Ebelmen  et  Rivot,  qui  se  sont  successivement  succédé 
depuis  1815  dans  la  chaire  qu'il  occupe  aujourd'hui. 


NOTICE  HISTORIQUE.  557 

commença  à  fonctionner  sous  un  régime  de  fait  comme 
dans  son  court  passage  au  Petit-Luxembourg.  On  continuait 
le  régime  de  Moutiers,  ou,  ce  qui  serait  plus  exact,  on 
reprenait  les  traditions  de  TÉcole  de  la  rue  de  TUniver- 
sité.  Un  an  seulement  après  Finstallation  à  l'hôtel  Ven- 
dôme, le  régime  et  le  fonctionnement  de  TÉcole  furent 
légalement  et  définitivement  fixés  par  Tordonnance  du 
5  décembre  1816,  complétée  par  les  deux  arrêtés  minis- 
tériels des  6  décembre  1816  et  3  juin  1817,  portant  règle- 
ment, le  premier  pour  les  élèves  ingénieurs,  et  l'autre 
pour  les  élèves  externes  (*). 

Désireux  de  renouer  les  traditions  du  passé,  en  allant 
au  delà  et  par-dessus  la  Révolution,  le  gouvernement 
de  la  Restauration,  dans  l'article  1®'  de  l'ordonnance  du 
5  décembre  1816,  semblait  représenter  l'École  «  rétablie 
à  Paris  »  comme  la  continuation  immédiate  de  celle 
«  créée  par  l'arrêt  du  conseil  d'État  du  roi  du  19  mars 
1783  »  (**).  C'était  en  réalité  faire  beaucoup  d'honneur 


(*)  Ces  trois  documents  se  trouvent  dans  :  Lamé  Fleury,  Re- 
cueil des  lois,  décrets  et  ordonnances^  etc.,  t.  II,  p.  491  et  suiv. 

{**)  Avant  de  statuer  définitivement  sur  le  sort  de  l'École  des 
mines  de  Paris,  le  gouvernement  de  la  Restauration  avait  créé,  par 
ordonnance  du  2  août  1 816,  une  École  de  mineurs  à  Saint-Ëtienne  ; 
le  préambule  de  cette  ordonnance  la  motiva  sur  «  Turgence 
de  remplacer  les  écoles  pratiques  des  mines  établies  à  Pesey  et 
Geislautern.  »  Mais  cette  École  de  mineurSy  suivant  la  qualifica- 
tion que  lui  donne  Fordonnance,  devait  correspondre,  dans  Tes- 
prit  de  ses  fondateurs,  a  une  autre  destination  que  celle  de 
TÉcole  des  mines  de  Paris.  Celle-ci  devait  rester  une  école  de 
haut  enseignement  pour  les  membres  du  corps  des  mines  et 
pour  les  jeunes  gens  destinés  à  devenir  «  directeurs  d'exploita- 
tions et  d'usines  »,  comme  le  dit  l'article  25  de  l'ordonnance  du 
5  décembre  1816  sur  l'École  des  mines  de  Paris.  Celle-là  devait 
être  une  école  professionnelle  pour  les  agents  inférieurs,  €  pour 
les  jeunes  gens  qui  se  destinent  à  Texploitation'et  aux  travaux 
des  mines  »,  suivant  les  termes  de  l'article  1"  de  l'ordonnance 
du  2  août  1816  relative  à  l'École  de  Saint-Étienne.  On  sait  que, 
dès  le  début,  sous  l'influence  de  Beaunier,  son  premier  directeur, 
et  plus  encore  sous  celle  de  ses  successeurs,  cette  École  a  de  plus 


558  l'égolb  des  mines  de  paris. 

à  la  pauvre  École  de  Sage  et  oublier  que  la  véritable 
École  des  mines,  dont  celle  établie  à  Thôtel  Vendôme 
était  la  continuation,  avait  été  créée  rue  de  l'Université, 
sous  la  Convention  et  le  Directoire,  par  les  soins  de 
Tagence  et  du  conseil  des  mines.  L'organisation  consti- 
tuée par  les  actes  de  1816  et  1817  est,  en  effet,  celle  de 
cette  École  modifiée  de  fagon  à  tenir  compte,  d'une  part, 
des  enseignements  donnés  par  l'expérience  de  Moutiers, 
et,  d'autre  part,  des  changements  survenus  dans  l'orga- 
nisation de  l'administration  des  mines, 

L'École  devait  être  administrée  par  un  conseil,  présidé 
par  le  directeur  général  (*),  composé  de  trois  inspecteurs 
généraux  du  corps,  des  quatre  professeurs  et  de  l'ins- 
pecteur de  l'École;  l'École  n'eut  un  directeur  que  beau- 
coup plus  tard,  en  1848;  jusque-là,  et  surtout  tant  que 
ces  fonctions  furent  remplies  par  Lefroy,  l'inspecteur 
n'était  que  le  bras  exécutif  des  décisions  du  conseil. 

Les  quatre  chaires  constituées  par  l'article  6  de  l'or- 
donnance, qui  devaient  seules  subsister  jusque  vers 
1845  (**),  étaient  les  quatre  chaires  anciennes  de  :  miné- 
ralogie et  géologie  (***),    docimasie,    exploitation   des 


en  plus  dévié  de  la  destination  primitivement  prévue  pour  elle, 
de  telle  sorte  qu'aujourd'hui,  en  apparence  du  moins,  le  pro- 
gramme de  son  enseignement  ne  diffère  guère  dans  ses  grandes 
lignes  de  celui  de  TËcole  de  Paris. 

n  Le  Directeur  général  ne  présida  pour  ainsi  dire  jamais  le 
conseil  dont,  à  peu  d'exceptions  près,  les  délibérations  ont  tou- 
jours été  sanctionnées  par  Tadministration  supérieure,  de  sorte 
qu'on  peut  dire  qu'en  réalité  le  conseil  administrait  l'École;  cela 
est  surtout  vrai  sous  la  Restauration. 

(**)  De  cette  époque  commencent  en  fait  dans  l'enseignement 
des  modifications  profondes  qui  ne  devaient  être  consacrées  en 
droit  qu'en  i848. 

(***)  La  chaire  de  minéralogie  et  géologie  ne  fut  ojffîcîellement 
dédoublée  dans  les  deux  chaires  actuelles  de  minéralogie  et  de 
géologie  que  lorsque  Brochant  de  Villiers  donna  sa  démission 
de  professeur  titulaire  en  4835;  mais  toutefois,  depuis  18ii7,  les 


NOTICE   HISTORIQUE.  559 

mines,  minéralurgie,  qu'occupèrent  respectivement  les 
quatre  professeurs  qui  nous  sont  déjà  bien  connus  :  Bro- 
chant de  Villiers,  Berthier,  Baillet  et  Hassenfratz.  On 
revenait  officiellement  à  l'enseignement  théorique  complet 
de  rÉcole  de  la  Convention  et  du  Directoire  et  non  à  celui 
si  mal  conçu  par  Chaptal  pour  l'Ecole  de  Moutiers. 

Tandis  que,  dans  TÉcole  de  la  Convention  et  du  Direc- 
toire, les  quatre  cours  étaient  publics,  sous  la  Restaura- 
tion, comme  depuis  d'ailleurs,  le  cours  de  minéralogie 
et  de  géologie  fut  seul  public  en  vertu  d'une  décision 
spéciale  rendue,  en  décembre  1815,  avant  l'ordonnance 
du  5  décembre  1816  qui  resta  muette  sur  ce  point. 

Il  était  prévu  qu'il  y  aurait  un  maître  de  dessin  et  des 
maîtres  de  langues  allemande  et  anglaise,  de  l'absence 
desquels  on  s'était,  nous  l'avons  dit,  si  justement  plaint  à 
Moutiers;  toutefois,  pour  les  langues  étrangères,  l'art.  7, 
S  2,  ne  prévoyait  leur  enseignement  qu'à  titre  facultatif 
pour  (c  ceux  des  élèves  qui  se  feront  distinguer  par  leur 
travail  et  leur  bonne  conduite  »  (*);  en  fait,  dès  1818, 
les  leçons  d'allemand  se  trouvaient  régulièrement  éta- 
blies. 

Le  professeur  de  docimasie,  aux  termes  de  l'art.  8, 
était  en  même  temps  chef  du  laboratoire  «  et  chargé,  à 
ce  titre,  de  faire  tous  les  essais  et  toutes  les  analyses  qui 
lui  seront  ordonnés  par  le  directeur  général  et  le  conseil 
de  l'Ecole,  et  d'en  tenir  un  registre  exact  ».  C'était  là 


deux  cours  étaient  professés  à  part  :  par  Dufrénoy  pour  la  mi- 
néralogie, et  par  Elle  de  Beaumont  pour  la  géologie»  tous  deux 
en  qudîté  de  professeurs-adjoints  à  Brochant. 

(*)  Dans  Tannée  4816-1817,  Dufrénoy  et  Thibaud,  qui  consti- 
tuaient à  eux  deux  Teffectif  des  élèves  de  FÉcole,  demandèrent 
à  bénéficier  de  cette  disposition.  Le  directeur  général  leur  ré- 
pondit en  priant  le  conseil  d'adresser  aux  deux  élèves,  en  son 
nom,  les  plus  vives  félicitations  pour  leur  application  et  leur 
conduite,  mais  de  leur  exprimer  ses  regrets  de  ne  pouvoir,  faute 
de  fonds,  leur  procurer  un  professeur  d'allemand. 


560         L  ECOLE  DES  MINES  DE  PARIS. 

aussi  la  continuation  des  traditions  de  la  rue  de  TUni- 
versité,  et  ce  fut  l'origine  du  bureau  d'essais,  constitué 
en  1845,  qui  mit  gratuitement  le  laboratoire  de  TÉcoIe  à 
la  disposition  du  public. 

Suivant,  sur  un  autre  point,  les  traditions  de  l'éta- 
blissement multiple  constitué  sous  la  Convention  à 
rhôtel  de  Mouchy,  l'ordonnance  de  1816  ne  s'était  pas 
bornée  à  prévoir  à  l'Ecole  la  constitution  d'une  biblio- 
thèque et  des  collections  de  minéralogie,  de  géologie, 
et  de  modèles,  etc.,  inséparables  d'une  pareille  institu- 
tion; par  son  article  12,  l'ordonnance  avait  confié  au 
conseil  de  l'École  le  mandat  a  de  recueillir  et  de  ras- 
sembler tous  les  matériaux  nécessaires  pour  compléter 
la  description  minéralogique  de  la  France  »,  et,  par  suite, 
de  créer  les  collections  et  d'éditer  les  cartes  géologiques, 
topographiques  et  statistiques  à  ce  nécessaires.  En  réa- 
lité,  le  conseil  de  l'Ecole  ne  s'occupa  jamais  beaucoup 
de  l'exécution  de  ces  cartes.  Toutefois,  ce  fut  en  applica- 
tion de  la  disposition  précitée  qu'il  fut  saisi,  dans  sa 
séance  du  11  juin  1822,  d'un'rapport,  adressé  à  l'adminis- 
tration le  11  août  1820,  par  lequel  Brochant  de  ViUiers 
avait  indiqué  les  moyens  de  nature,  suivant  lui,  à  doter 
le  plus  promptement  possible  la  France  d'une  bonne  carte 
géologique.  Le  conseil  ne  fit  que  donner  une  chaude  adhé- 
sion au  plan  de  Brochant  de  ViUiers,  en  priant  l'adminis- 
tration de  lui  en  confier  l'exécution  (*).  On  sait  avec  quel 
succès  cette  œuvre  grandiose  fut  menée  à  bien;  mais 
l'administration  de  l'École  se  borna  à  abriter  les  collec- 
tions qu'y  réunissaient  naturellement  Brochant  de  Vîl- 


n  Brochant  de  ViUiers  s  adjoignit  DufréDoy  et  Ëlie  de  Beau- 
mont.  Ils  firent  un  voyage  préliminaire  de  reconnaissance  en 
Angleterre  pendant  six  mois,  en  4823.  En  1825,  ils  commencèrent 
leurs  explorations  en  France.  En  1826,  de  Billy  avait  été  adjoint 
à  Dufrénoy,  et  Fénéon  à  Elle  de  Beau  mont. 


NOTICE   HISTORIQUE.  561 

liers,  Dufrénoy  (*)  et  Élie  de  Beaumont  (**),  le  premier  en 
sa  qualité  de  professeur,  les  deux  autres  comme  pro- 
fesseurs suppléants,  adjoints  à  la  conservation  des  col- 
lections  de  T Ecole. 


{*)  Dufrénoy,  né  le  5  septembre  1792,  mort  le  20  mars  i857, 
appartenait  à  cette  promotion  de  1813  qui  dut  passer  successive- 
ment  par  Moutiers,  Thôtel  de  Mouchy,  le  Petit-Luxembourg  et 
Vbôtel  Vendôme;  aussi  ne  fut-il  nommé  aspirant  qu'en  1818. 
Il  ne  quitta  plus  TÉcole  des  mines.  Dès  1819  il  était  adjoint  à 
Lefroy  pour  la  conservation  des  collections,  livres,  cartes  et  plans 
qu*ii  s'occupa  de  débrouiller  et  de  classer  jusqu'en  1825,  date 
à  partir  de  laquelle  11  dut  se  consacrer  plus  spécialement  au  pro- 
fessorat et  aux  triavaux  de  la  carte  géologique.  Nonobstant  ces 
occupations,  en  1834,  il  devenait  inspecteur-adjoint  de  l'École  et 
inspecteur  titulaire  en  1836;  il  occupa,  le  premier,  en  1848,  les 
fonctions  de  directeur  de  TÉcole  à  cette  date  déjà  transformée 
par  lui  ;  il  remplit  ces  fonctions  jusqu'à  sa  mort. 

Dès  1825,  il  suppléait  Brochant  de  Villiers  pour  son  double 
cours;  à  partir  de  1827,  il  ne  garda  que  le  cours  de  minéralogie, 
dont  il  devint  titulaire  en  1835,  et  qu'il  abandonna  en  1847  à 
de  Sénarmont  pour  aller  professer  au  Muséum. 

On  peut  apprécier  l'enseignement  de  Dufrénoy  par  son  Traité 
de  minéralogie  (3  vol.  et  atlas,  1841-1847). 

De  Biliy  a  consacré  à  Dufrénoy,  dans  les  Annales  des  mines 
(6*  série,  t.  IV),  une  notice  fort  étendue  qui  résume  parfaitement 
cette  vie  si  bien  remplie  à  tous  égards  et  expose  Tensemble  de 
ses  travaux  comme  savant. 

Dufrénoy  avait  été  élu  à  l'Académie  des  sciences  en  1840. 

{**)  Ëlie  de  Beaumont,  né  le  25  septembre  1798,  mort  le  21  sep- 
tembre 1874,  ne  peut  être  séparé  de  Dufrénoy.  La  gloire  du  pre- 
mier a  été  plus  brillante;  ses  travaux,  comme  savant,  d'une 
portée  singulièrement  plus  haute  et  d'un  caractère  plus  général, 
marqueront  davantage.  Il  a  fait  rejaillir  sur  TÉcole  où  il  pro- 
fessait la  gloire  de  son  nom.  Mais  les  services  rendus  à  l'Ecole 
et  à  son  enseignement  par  Dufrénoy,  dont  l'esprit  était  plus  pra- 
tique, ont  été  d'une  tout  autre  étendue  et  singulièrement  plus 
féconds  pour  l'avenir. 

Dès  sa  sortie  de  l'École,  en  1823,  Élie  de  Beaumont  alla  avec 
Brochant  de  Villiers  et  Dufrénoy  faire  en  Angleterre  ce  voyage, 
resté  célèbre,  qui  devait  servir  de  préparation  au  travail  de  la 
carte  géologique  commencé  en  1825.  En  1827,  il  suppléait  Bro- 
chant de  Villiers  pour  l'enseignement  de  la  géologie  dont  il  deve- 
nait professeur  titulaire  en  1835  pour  le  rester  jusqu'à  sa  mort. 
U  est  vrai  que  dès  avant  1856,  où  la  suppléance  de  de  Ghancour- 
Tome  XV,  1889.  37 


562         L  ECOLE  DES  MINES  DE  PARIS. 

L*ordonnance  de  1816,  continuant  aussi  les  traditions 
originaires,  avait  stipulé  qu'il  y  aurait  deux  classes  d'é- 
lèves :  les  élèves  ingénieurs,  venant  de  l'École  poly- 
technique, destinés  au  recrutement  du  corps  des  mines, 
pour  lesquels  l'École  était  plus  spécialement  créée  ;  les 
élèves  externes,  «  qui  seront  envoyés  soit  par  les  préfets, 
soit  par  les  concessionnaires  ou  les  propriétaires  d* éta- 
blissements métallurgiques  »,  disait  l'art.  14,  dans  le  but 
principal,  suivant  Tart.  25,  «  de  former  des  directeurs 
d'exploitations  et  d'usines.  »  On  reconnaîtra  sans  peine, 


tois  devint  officielle,  il  se  fit  suppléer  par  celui-ci,  ne  faisant 
plus  effectivement  chaque  année  qu'un  nombre  de  leçons  plus 
ou  moins  restreint.  Bien  qu'il  eût  été  mis  à  la  retraite  en  1868, 
à  raison  de  Tâge  fatidique,  et  qu'il  eût  dû  à  ce  titre  résigner  la 
vice-présidence  du  conseil  général  des  mines  qu'il  occupait  de- 
puis 1861,  il  fut,  par  mesure  exceptionnelle,  maintenu  profes- 
seur titulaire,  en  même  temps  qu'il  restait  chargé  de  la  direc- 
tion du  nouveau  service  de  la  carte  géologique  détaillée  de  la 
France. 

L'œuvre  laissée  par  Élîe  de  Beaumont  comme  publiciste  est 
immense.  M.  Guyerdet  {Annales  des  Mines,  T  série,  t.  YIII, 
p.  298)  a  mentionné  235  publications  parues  de  1822  à  1874.  En  de- 
hors des  notes  publiées  dans  divers  recueils  dont  quelques-unes, 
telles  que  celles  sur  les  soulèvements  et  les  émanations  métal- 
lifères sont  absolument  capitales,  il  faut  signaler  comme  ou- 
vrages plus  étendus  :  les  Leçons  de  géologie  pratique  professées 
au  Collège  de  France  (2  vol.,  1843-1849);  la  Notice  sur  les  sys- 
tèmes de  montagnes  (3  vol.  in-12),  qui  exposait  les  bases  etTen- 
semble  de  la  théorie  du  réseau  pentagonal,  quelque  peu  aban- 
donné aujourd'hui  en  tant  que  système;  le  tout,  sans  parler  de 
la  Description  de  la  carie  géologique^  en  collaboration  avec  Du- 
frénoy. 

Élu  à  l'Académie  des  sciences  en  1835,  il  remplaça  Ârago 
comme  secrétaire  perpétuel. 

Une  statue  d'Élie  de  Beaumont  a  été  élevée  à  Caen  en  1876  par 
souscriptions  sur  l'initiative  de  la  Société  lioéenne  de  Norman- 
die. L*ensemble  des  discours  prononcés  dans  cette  solennité  et 
publiés  par  les  soins  de  cette  Société  fait  bien  connaître  la  vie  et 
les  travaux  de  ce  maître  de  la  géologie  française.  M.  J.  Bertrand 
lui  a  consacré  un  éloge  historique  très  développé  {Mémoires  de 
V Académie  des  sciences^  t  XXXIX). 


NOTICE  HISTORIQUE.  563 

dans  ces  dispositions,  la  reproduction  presque  textuelle 
-des  prescriptions  antérieures. 

L'arrêté  ministériel  du  3  juin  1817  ajoutait  que  «  lep 
élèves  admis  indiqueront,  à  leur  entrée  &  TÉcole,  Tespèce 
de  mine  ou  d'usine  à  la  conduite  de  laquelle  ils  se  desti- 
nent plus  particulièrement,  afin  que  les  études  de  chacun 
puissent  être  dirigées  vers  la  partie  qu'il  aura  préférée.  » 
Cette  disposition  répondait,  dans  l'esprit  des  créateurs 
de  cette  réglementation,  à  des  habitudes  d'enseignement 
•que  nous  avons  signalées  à  Moutiers,  où  le  professeur  va- 
riait sensiblement  son  programme  chaque  année  suivant 
l'état  d'instruction  de  ses  élèves.  En  fait,  ces  diverses  dis- 
positions ne  tardèrent  pas  à  être  perdues  de  vue,  si  tant 
-est  même  qu'elles  aient  été  jamais  appliquées  à  Paris. 
L'enseignement  prit  presque  immédiatement  Tallure  ré- 
gulière^  avec  programmes  définis,  de  cours  faits  en 
deux  ans.  L'admission  des  élèves  externes  ne  tarda  pas, 
d'autre  part,  à  devenir  un  concours  entre  tous  ceux  qui 
se  présentaient  à  l'examen  d'admission,  sans  qu'on  se 
soit  jamais  inquiété  de  savoir  quelle  devait  être  leur  des- 
tination après  la  sortie  d§  l'École.  De  leur  provenance  on 
ne  s'en  occupait  que  pour  appliquer  éventuellement  une 
clause  par  laquelle  l'arrêté  ministériel  du  3  juin  1817, 
relatif  à  l'admission  des  élèves  externes,  avait  modifié 
l'art.  14  de  l'ordonnance  de  1816.  Sous  l'influence  des 
idées  de  l'époque  et  conformément  aux  traditions,  cet 
.arrêté  stipulait  (art.  13)  qu'à  égalité  de  mérite  la  préférence 
pouvait  être  donnée  aux  fils  de  directeurs  ou  de  conces- 
sionnaires de  mines,  de  chefs  ou  de  propriétaires  d'usi- 
nes minéralurgiques.  Le  premier  conseil  et  l'administra- 
tion supérieure  ont  fait  une  large  application  de  cette 
disposition  ;  ils  ont  souvent  donné  la  préférence  avec  une 
inégalité  de  mérite  notable.  La  clause  en  question  a  été 
maintenue  dans  les  arrêtés  ministériels  des  30  juillet  1847 
et  V^  août  1861  qui  ont  successivement  remplacé  celui 


564  L*ÉGOLE   DES  MINES   DE   PARIS. 

de  1817.  Mais  après  la  Restauration  il  n'a  plus  été  fait 
qu'une  application  plus  rare  et  en  tout  cas  plus  limitée 
de  cette  disposition,  qui  doit  être  considérée  aujourd'hui 
comme  légalement  abrogée  {*). 

En  outre  des  élèves  externes,  il  y  eut  dès  Torigine  des 
élèves  autorisés j  correspondant  à  ceux  qui,  dans  notre 
organisation  actuelle,  ont  été  qualifiés  d'élèves  libres  et 
dMJouTà^hxxi. d'oudileurs  libres.  Ce  sont  des  personnes  que 
Tadministration  supérieure  autorise  à  suivre  les  cours  de 
rÉcolesans  qu'elles  soient  astreintes  à  subir  une  épreuve 
quelconque  avant  Tentrée  ni  à  passer  les  examens  de 
fin  d'année. 

L'idée  de  ces  élèves  autorisés,  dont  il  n'était  pas  ques- 
tion dans  l'ordonnance  organique  de  18 i 6,  doit  être  re- 
cherchée dans  l'art,  il  de  l'arrêté  ministériel  du  3  juin 
1817  (^^),  qui  autorisait  les  candidats  admissibles,  mais 
non  admis,  à  suivre  les  cours  sans  prendre  part  aux 
exercices  qui  devaient  être  réservés  aux  seuls  élèves 
externes.  Mais  le  gouvernement  de  la  Restauration 
autorisa  discrétionnairement  beaucoup  d'autres  per- 
sonnes, qui  n'avaient  jamais  subi  aucun  examen,  à  jouir 
de  la  même  faveur  ;  allant  encore  plus  loin,  il  permit  à 
plusieurs  de  ces  élèves  autorisés  de  participer  aux  tra- 
vaux du  laboratoire,  en  sorte  qu'il  n'y  avait  guère  d'a- 
vantages particuliers  dont  profitassent,  par  rapport  à  eux, 
les  élèves  externes.  Aussi  s'explique-t-on  sans  peine  que 
ceux-ci  réclamèrent  plus  d'une  fois  contre  cette  situation 
d'autant  moins  tolérable  pour  eux  que  le  gouvernement 
de  la  Restauration  usa  du  système  des  élèves  autorisés 


(*)  Les  arrêtés  ministériels  du  25  juin  1883,  qui  règlent  aujour- 
d'hui rentrée  k  rËcole,  ne  contiennent  plus  trace  de  cette  dispo- 
sition ;  il  peut  être  permis  de  le  regretter  si  Ton  songe  au  but 
spécial  de  rËcole  des  mines. 

(*•)  Reproduite  dans  l'art.  8  de  l'arrêté  du  30  juillet  1847,1a 
clause  a  disparu  dans  Tarrêté  de  1861. 


NOTICE   HISTORIQUE.  565 

à  ce  point  que  leur  nombre  s'éleva  jusqu'à  une  trentaine. 
Les  élèves  externes  se  plaignaient  notamment  que  Ber- 
thier  favorisât  parfois  les  élèves  autorisés  qui  pouvaient 
travailler  au  laboratoire  au  détriment  d'élèves  externes 
qui  n'y  étaient  pas  admis.  Berthier  répondait  avec  raison 
qu'il  ne  lui  était  pas  possible  de  ne  pas  tenir  compte  des 
ordres  de  l'administration  supérieure,  qu'avec  l'exiguïté 
des  laboratoires,  il  ne  pouvait  souvent  disposer  que  d'une 
place  pour  quatre  candidats,  et  que,  si  certains  élèves 
externes  étaient  exclus,  c'était  à  raison  de  leur  ignorance 
à  peu  près  complète  en  chimie.  Jusqu'à  l'époque,  en 
effet,  où  furent  établis  les  cours  préparatoires,  l'insuffi- 
sance de  nombreux  externes  en  physique  et  en  chimie 
préoccupa  souvent  le  conseil;  beaucoup  d'entre  eux 
n'étaient  admis  à  l'École  qu'à  la  condition  de  suivre,  à  la 
Sorbonne,  des  cours  sur  ces  matières  et  de  passer  conve- 
nablement un  examen  à  la  fin  de  leur  première  année. 
Plus  tard  ils  ne  furent  môme  admis  aux  exercices  prépa- 
ratoires du  laboratoire  à  la  fin  de  la  1'"  année  que  s'ils 
soutenaient  convenablement  cet  examen. 

L'ordonnance  de  1816  prévoyait  qu'il  pourrait  y  avoir 
en  cours  d'instruction  simultanément  à  l'École  9  élèves  in- 
génieurs (art.  1 3)  et  9  élèves  externes  (art.  14).  Les  chiffres 
furent  promptement  dépassés,  même  avant  la  mise  en 
service  des  nouveaux  laboratoires  dans  l'année  scolaire 
1844-1845. 

Le  nombre  des  élèves  ingénieurs  dépendit  toujours 
des  besoins  que  l'administration  prévoyait  dans  le  ser- 
vice. De  1817  à  1822,  les  promotions  annuelles  ne  furent 
que  de  3  élèves;  à  partir  de  1823  jusqu'à  la  fin  de  la  Res- 
tauration elles  furent  de  4  et  5,  et  comme  le  plus  habituel- 
lement  les  élèves  ingénieurs  restaient  trois  ans  à  l'Ecole, 
l'effectif  était  d'une  quinzaine  d'élèves  ingénieurs  environ. 

Le  nombre  des  élèves  externes  se  réglait  naturelle- 
ment d'après  le  nombre  des  places  disponibles  au  labo- 


566  l'école  des  mines  de  paris. 

ratoire  ;  toutefois,  comme  certains  élèves  n'y  travaillaient 
qu'un  temps  relativement  réduit,  le  conseil  se  montrait 
moins  sévère  sur  le  nombre  des  admissions.  Tout  au 
début,  leur  nombre  ne  fut  pas  très  considérable  et  ne 
s'écarta  guère,  pour  les  deux  années  de  présence  utile, 
de  celui  fixé  par  Tordonnance;  les  candidats  ne  furent 
pas  d'abord  très  nombreux  et  peu  étaient  éliminés  aux 
examens  d'entrée  {*).  Mais  peu  à  peu  les  jeunes  gens  qui 
avaient  échoué  à  l'Ecole  polytechnique  commencèrent  à 
affluer  vers  TÉcole  des  mines,  et  vers  la  fin  du  gouver- 
nement de  la  Restauration  il  y  eut  jusqu'à  23  et  24  can- 
didats pour  4  places  disponibles.  Lorsque  TÉcole  cen- 
trale se  fonda  en  1829,  il  y  eut  un  moment  d'arrêt  dans 
le  mouvement  ascensionnel  des  candidats  et  même  des 
admis  ;  beaucoup  de  jeunes  gens  préférèrent  se  diriger 
vers  la  nouvelle  Ecole  ;  puis  le  mouvement  ascensionnel 
ne  tarda  pas  à  reprendre  et  ne  cessa  par  la  suite  de 
s'accentuer. 

L'ordonnance  constitutive  de  1816  et  les  actes  origi- 
naires qui  l'ont  accompagnée  ne  prévoyaient  rien  expli- 
citement pour  les  élèves   étrangers.  Il  fut  admis  que 
ceux-ci,  lorsqu'ils  étaient  présentés  par  leurs  ambassa- 
Ij'  deurs,  pouvaient  être  absolument  assimilés  aux  élèves 

1.  français,  tant  pour  les  avantages  que  pour\es  sujétions. 

Dès  1818,  un  sujet  américain  fut  autorisé  à  suivre  les 

cours  et  les  exercices  sans  passer  d'examens,  et  sous  le 

gouvernement  de  la  Restauration  15  élèves   étrangers 

>  sortirent  de  l'École,  parmi  lesquels  on  doit  citer  Marianne 

\  di  Riveiro,  qui  fut  directeur  des  mines  du  Chili,  et  Le- 

l  soine,  de  Liège,  sorti  avec  des  notes  exceptionnellement 

brillantes  et  qui  a  fait,  en  Belgique,  dans  la  métallui^e, 
une  carrière  si  bien  remplie. 


(*)  Pendant  les  sept  premières  années,  tous  les  candidats  qui 
se  sont  présentés  paraissent  avoir  été  admis. 


■>; 


NOTICE  HISTORIQUE.  567 

Pendant  toute  la  durée  du  gouveraement  de  la  Restau- 
ration, que  les  observations  qui  précèdent  visent  plus 
spécialement,  la  vie  de  TEcole  s'écoula  d'une  façon  rela- 
tivement assez  uniforme,  sauf  Taccroissement  du  nombre 
d'élèves  qui  suivit  les  agrandissements  de  1819-1820,  et 
le  développement  qui  put  être  par  suite  donné  aux  col- 
lections. Cette  régularité  d'existence  tint  à  la  persistance 
du  personnel  dirigeant  pendant  cette  période. 

L'École  était  en  fait,  on  le  sait,  administrée  par  le  con- 
seil où  restèrent  tout  ce  temps  les  trois  inspecteurs  gé- 
néraux Lelièvre,  vice-président  officiel,  mais  président 
effectif,  Gillet  de  Laumont  et  Duhamel,  qui  avait  rem- 
placé, en  1813,  Lefebvre  d'Hellancourt,  décédé.  Lefroy 
resta  tout  ce  temps  également  inspecteur  agissant  exclu- 
sivement et  directement  sous  l'action  du  conseil.  Les 
changements  dans  le  personnel  enseignant  ne  furent  pas 
très  sensibles  :  Baillet  et  Berthier  restèrent  respective- 
ment professeurs  d'exploitation  et  de  docimasie  pendant 
toute  la  période;  si,  en  1822,  Hassenfratz  fut  remplacé 
par  Guenyveau  (*),  celui-ci  ne  paraît  pas  avoir  apporté  de 


(*)  Guenyveau,  né  à  Saumur,  le  16  mars  4782,  mort  inspec- 
teur général  des  mines  en  retraite  le  3  janvier  4861,  avait  cons- 
titué avec  Beaunier  la  première  promotion  (1802),  qui  fît  toutes 
ses  études  à  Moutiers.  11  y  avait  décelé,  en  même  temps  que 
Berthier,  de  la  promotion  précédente,  des  aptitudes  remarquées 
pour  la  chimie,  qui  le  firent  appeler  en  1806  au  laboratoire  de 
Tadmlnistration  à  Paris,  pour  y  travailler  sous  Descotils. 
Guenyveau  n'a  laissé  que  quelques  rares  notes  de  chimie  et  de 
métallurgie  dans  le  Journal  des  mines  et  les  premiers  volumes 
des  Annales  des  mines*  Il  a  publié  en  1824  (1  vol.  in-8»)  un  pré- 
cis assez  sommaire  sur  les  Principes  généraux  de  métallurgiej  et, 
en  1836  (1  vol.  in-8«),  un  mémoire  sur  de  nouveaux  procédés  pour 
fabriquer  la  fonte  et  le  fer  en  barres. 

Il  resta  professeur  à  TEcole,  de  1822  à  1840,  date  à  laquelle  il 
fut  remplacé  par  Le  Play.  Cet  assez  long  enseignement  de  18  ans 
ne  parait  pas  avoir  laissé  beaucoup  de  traces.  Des  légendes  même 
86  sont  créées  qui  ne  témoigneraient  guère  en  faveur  du  cours 
professé  par  Guenyveau;  tout  le  monde  connaît  notamment 


568  l'école  des  mines  de  paris. 

changements  sensibles  dans  l'enseignement  de  son  pré- 
décesseur. Brochant  de  Villiers  resta  également  profes- 
seur pendant  toute  cette  période  ;  il  est  vrai  que,  dès  1825, 
il  se  3t  suppléer  par  Dufrénoy,  tant  pour  la  minéralogie 
que  pour  la  géologie,  et  à  partir  de  1827,  par  Dufrénoy 
pour  la  minéralogie,  et  par  Elie  de  Beaumont  pour  la 
géologie. 

Pendant  toute  cette  première  période,  le  conseil,  au- 
quel le  gouvernement  semble  avoir  laissé  une  assez  grande 
latitude  pour  le  fonctionnement  intérieur  de  l'École,  n'é- 
tait en  quelque  sorte  que  la  continuation,  presque  avec 
le  même  personnel,  de  Tadministration  qui  avait  suc- 
cessivement présidé  aux  destinées  de  l'École  de  la  Con- 
vention et  de  celle  de  Moutiers.  On  s'explique  donc  que 
les  anciennes  traditions,  dont  plusieurs  ont  laissé  des 
traces  jusqu'à  nos  jours  (*),  aient  continué  à  exercer, 
pendant  tout  ce  temps,  une  influence  prépondérante.  Mais 
en  même  temps,  dès  cette  première  période,  furent  in- 
troduites dans  l'enseignement  des  innovations  impor- 
tantes,  caractéristiques  de  l'enseignement  de  l'Ecole  des 
mines  de  Paris  ;  elles  avaient  été  inspirées  au  conseil  par 
les  résultats  comparatifs  de  la  double  expérience  de 
l'École  de  la  Convention  à  Paris  et  de  l'École  de  Mou- 
tiers  ;  en  sorte  que  c'est  aussi  aux  vénérables  ancêtres 
et  créateurs  de  notre  administration  moderne  des  mines 
qu'il  faut  en  faire  remonter  l'honneur. 

celle  de  Touvrier  et  de  la  tuyère.  Nous  n'aurions  pas  parlé  de  ces 
souvenirs  si  nous  n'en  retrouvions  l'écho  peu  déguisé  dans  la 
notice  que  M.  Lefébure  de  Fourcy  a  consacrée  k  Le  Play  (AnncUet 
des  mines,  juillet-août  1882). 

(*)  Tel  est  le  cas,  pour  ne  citer  qu'un  détail,  de  la  moyenne 
partielle  dont  on  s'occupe  encore,  en  apparence  du  moins,  pour 
chaque  matière  de  l'enseignement  et  qui  n*est  que  la  suite  de 
l'ancien  médium  qui  jouait  jadis  un  rôle  si  capital  pour  le  clas- 
sement et  la  sortie  des  élèves,  puisque  nul  ne  pouvait  sortir  de 
l'École  avant  d'avoir  obtenu  son  médium  dans  chacune  des  ma- 
tières individuellement. 


NOTICE   HISTORIQUE.  569 

Chacun  des  quatre  cours  durait  deux  ans.  La  géologie 
proprement  dite,  bien  que  confiée  au  môme  professeur, 
alternait  avec  la  minéralogie,  la  géologie  étant  devenue 
une  véritable  science  avec  un  corps  de  doctrine. 

Hassenfratz  {*)  et  Guenyveau  enseignaient  toujours  la 
minéralurgie  plutôt  que  la  métallurgie  ;  le  cours  conti- 
nuait à  comprendre  la  fabrication  de  la  chaux  et  du  plâ- 
tre, des  briques  et  poteries,  des  verres  et  cristaux,  des 
couleurs  métalliques,  des  acides  et  sels  minéraux  {**), 
Baillet  traitait  des  divers  moteurs  à  eau  {***)  et  &  va- 
peur, en  les  intercalant  au  milieu  de  son  cours  d'exploi- 
tation, comme  la  théorie  des  machines  à  vapeur  se  trouve 
intercalée  dans  le  traité  d'exploitation  de  Combes.  C'é- 
taient les  premiers  indices  de  la  partie  de  ce  cours,  qui 
plus  tard  devait  former  le  cours  de  machines,  distinct 
de  celui  d'exploitation,  même  quand  il  resta  confié  à  un 
seul  professeur.  Baillet  terminait  la  première  partie  de 
son  cours  par  des  legons  de  lever  de  plans  superficiels 
et  souterrains,  tout  comme  Duhamel,  dès  T Ecole  de  Sage, 
enseignait  la  géométrie  souterraine  à  la  suite  de  Tex- 
ploitation  des  mines,  et  comme  on  voit  cette  matière 
figurer  dans  le  Traité  de  Combes. 

Tout  cet  enseignement  n'était,  en  somme,  que  la  con- 
tinuation de  celui  inauguré  dans  l'École  de  la  Conven- 
tion, mis  au  courant  toutefois  des  découvertes  et  progrès 
faits  depuis  cette  époque. 

{*)  Nous  ne  pouvons  pour  le  programme  d'Hassenfratz,  que 
renvoyer  à  ce  qui  en  a  été  dit  p.  497. 

{**)  En  i836,  lors  du  remaniement  des  programmes  qui  eut 
lieu  à  cette  époque,  Guenyveau  parait  avoir  fait  disparaître  les 
parties  du  cours  ne  se  rattachant  pas  directement  à  la  métaliur* 
gie.  Le  Play  ne  les  rétablit  que  partiellement  quelques  années 
après. 

(***)  Avec  les  machines  à  eau,  Baillet  traitait  de  la  construction 
des  digues,  étangs,  rigoles,  tuyaux  de  conduite  et  de  leurs  acces- 
soires, matières  rentrant  partiellement  dans  le  cours  de  cons- 
truction. 


570  l'école  des  mines  de  paris. 

L'enseignement  théorique  donné  dans  les  quatre  coursy 
qui  duraient  du  15  novembre  au  15  avril  de  chaque  an- 
née, devait  être  complété  par  un  enseignement  pratique, 
qui  resta  toujours  particulièrement  cher  à  ceux  qui,  en 
1794,  suivirent  avec  tant  de  persévérance,  mais  si  peu 
de  succès,  l'idée  des  écoles  pratiques,  que  nous  allons 
voir  agiter  à  nouveau,  sans  plus  aboutir  d'ailleurs.  Cet 
enseignement  pratique  devait  être  donné  partie  à  Paris, 
à  rÉcole  ou  autour  de  TÉcole,  et  partie  au  dehors. 

A  l'Ecole,  les  élèves  étaient  exercés  alternativement, 
par  le  système  du  roulement  en  brigades,  qui  persiste 
encore,  au  travail  de  laboratoire  et  au  dessin,  et  ils 
étaient  censés  devoir  se  livrer  à  l'étude  des  collections, 
de  8  heures  à  9  heures  et  demie  du  matin.  A  la  suite  des 
cours,  ils  visitaient  à  Paris  ou  aux  environs,  avec  les 
professeurs  de  minéralurgie  ou  d'exploitation,  soit  des 
ateliers  minéralurgiques  f  ),  soit  des  exploitations  de  car- 
rières (**),  et  ils  faisaient  des  courses  géologiques  avec  le 
professeur  de  minéralogie. 


(*)  Hassenfratz,  au  début,  avait  même  établi  à  rÉcole  des  four- 
neaux pour  le  traitement  en  grand  du  fer  et  du  plomb  ;  mais  ces 
leçons  pratiques  paraissent  avoir  cessé  assez  promptement,  un 
peu  peutréire  à  la  suite  des  réclamations  du  quartier. 

(**)  Tout  à  fait  au  début  de  ce  système,  les  professeurs  ne  fai- 
saient pas  moins  de  quinze  visites  de  cette  nature,  et  il  y  avait 
quatre  courses  minéralogiques. 

Les  visites  industrielles  avec  les  professeurs  ont,  depuis  cette 
époque,  subi  des  fortunes  diverses;  tantôt  absolument  abaa- 
données,  tantôt  reprises,  mais  toujours  avec  un  développe- 
ment moindre  qu'au  début.  Les  visites  relatives  à  Texploitation, 
difficiles,  il  est  vrai,  autour  de  Paris,  ont  notamment  cessé  depuis 
longtemps. 

En  ces  derniers  temps,  des  visites  industrielles  avaient  eu  lieu 
librement  sous  les  auspices  et  par  le  concours  de  TAssociation 
des  anciens  élèves. 

Les  courses  géologiques  ont  persisté  et  se  sont  développées  par 
suite  de  la  grande  course  géologique  d'une  semaine  qui  s'est 
ajoutée  aux  courses  d'un  jour  dans  les  environs  de  Paris. 


NOTICE   HISTORIQUE.  571 

Entre  la  première  et  la  deuxième  année,  le  temps  dis* 
ponible  était  occupé  par  des  travaux  au  laboratoire,  des 
exercices  de  lever  de  plans  superficiels  et  souterrains, 
que  dirigeait  et  surveillait  Tinspecteur  Lefroy,  par  des 
exercices  de  dessin  et  plus  tard  par  la  rédaction  des 
cours  suivis  dans  Tannée. 

Le  conseil  ne  voyait,  dans  tous  ces  exercices,  que 
Tébauche  de  renseignement  pratique  qui  devait  essen- 
tiellement s'achever,  suivant  ses  idées  persistantes,  dans 
les  écoles  pratiques  et  dans  les  grandes  exploitations  de 
mines,  comme  le  portait  Tarticle  22  de  l'ordonnance 
de  i8I6;  l'article  10  de  l'arrêté  ministériel  du  6  dé- 
cembre 1816,  qui  reflétait  ces  idées,  avait  stipulé  qu'au- 
cun élève  du  corps  ne  pouvait  être  promu  au  grade  d'as- 
pirant sans  avoir  passé  trois  campagnes  ou  séjourné  douze 
mois  consécutifs  dans  une  école  pratique  ou  dans  un  éta- 
blissement de  mines  et  avoir  été  reconnu  à  la  suite,  par 
le  conseil,  avoir  Texpétience  ou  les  connaissances  pra- 
tiques nécessaires. 

Toutes  ces  dispositions  émanaient,  du  reste,  du  conseil 
qui  avait  préparé  ces  actes  ofiSciels  ;  on  sait  trop  l'impor- 
tance qu'il  attachait  à  ces  idées  pour  ne  pas  deviner  avec 
quelle  persistante  continuité  il  insista  auprès  de  l'admi- 
nistration toutes  les  fois  que  la  plus  petite  occasion  s'en 
présentait  pour  demander  qu'on  le  mit  à  même  de  se  con- 
former strictement  à  ces  dispositions;  il  insistait  notam- 
ment sur  la  création  des  écoles  pratiques  {*).  Il  est  à 


(*)  Dans  une  délibération  de  1820,  le  conseil  «  plein  des  souve- 
nirs et  des  heureux  résultats  de  Geislautern  et  Pesey  »  demandait 
instamment  :  l""  Toctroi  d'une  concession  de  mine  de  houille  à 
TÉcole  de  Saint-Etienne;  2«  Tachât  d'une  usine  à  fer  qui,  au 
besoin,  eût  été  gérée  par  les  ingénieurs  des  mines  pour  le  compte 
du  ministère  de  la  marine  ;  3"*  la  création  d'une  école  spéciale 
sur  une  concession  de  mine  de  plomb  et  de  cuivre  argentifères. 
On  reconnaîtra  bien  là  la  persistance  des  idées  mises  en  avant 
depuis  1794. 


572  l'école  des  mines  de  paris. 

peine  besoin  de  dire,  d*autre  part,  que  le  gouvernement 
de  la  Restauration,  pas  plus  d'ailleurs  que  ceux  qui  lui 
succédèrent,  ne  répondit  à  ces  ouvertures,  et  ne  songea 
à  acquérir  et  à  exploiter  les  établissements  miniers  et 
minéralurgiques  nécessaires  pour  la  constitution  de  ces 
écoles  pratiques  (*) .  Ce  ne  fut  en  définitive  que  par  des 
voyages,  tels  que  la  pratique  s'en  est  conservée  inaltérée, 
sauf  diverses  modifications  dans  les  détails  de  Tapplica- 
tion  (**),  que  put  être  acquis  l'enseignement  pratique  au 


(*)  La  question  n*a  été  examinée  tant  soit  peu  sérieusement 
par  l'administration  supérieure  qu'en  1837-1838,  au  moment  où, 
en  achetaot  l'hôtel  Vendôme,  on  se  disposait  à  donner  à  l'École 
des  mines  de  Paris,  dont  la  vitalité  et  l'utilité  avaient  fait  leurs 
preuves  par  vingt  ans  d'une  brillante  existence,  tous  les  dévelop- 
pements que  cette  institution  nécessitait. 

Le  plan  alors  discuté  consistait  à  créer  une  école  pratique, 
formant  en  même  temps  usine  expérimentale,  par  un  établisse- 
ment composé  d'une  mine  de  houille  et  d'une  usine  à  fer  exploi- 
tées directement  par  des  ingénieurs  des  mines.  Les  élèves  y 
auraient  passé  deux  campagnes,  d'un  semestre  chacune,  entre 
leurs  cours  théoriques.  Dans  la  première  année  ils  devaient  étu- 
dier particulièrement  les  détails,  le  premier  trimestre  à  la  mine, 
le  second  à  l'usine  ;  ils  auraient  pratiqué  les  travaux  manuels  du 
mineur  et  du  boiseur,  du  fondeur,  du  puddleur  et  du  foi^eron; 
levé  des  plans  souterrains  et  superficiels  ;  dressé  des  devis  de 
détail  pour  mine  et  usine.  Dans  la  seconde  année,  consacrée  à 
des  études  plus  générales,  ils  auraient  étudié  des  projets,  avec 
devis,  de  travaux  ou  d'installations  pour  la  mine  et  l'usine.  Les 
élèves  n'auraient  fait  des  voyages  d'étude  en  France  etàVèlran- 
ger  qu'après  ce  double  stage. 

Le  gouvernement  recula  devant  la  dépense  de  premier  éta- 
blissement que  nécessitait  l'exécution  de  ce  plan. 

(**)  Les  modifications  ont  porté,  avec  le  temps^  sur  la  durée  et 
l'itinéraire  de  ces  voyages. 

Au  début,  les  voyages  suivant  la  deuxième  et  la  troisième  année 
d'études  étaient  réglés  à  1 40  jours  de  durée  ;  leur  itinéraire  détaillé 
était  fixé  par  le  conseil  sur  la  rédaction  d'un  de  ses  membres.  Ces 
premiers  itinéraires  obligeaient  à  des  stationnements  prolongés 
.  dans  un  même  établissement  où  Ton  indiquait  même  à  Télève  le 
programme  de  ce  qu'il  aurait  à  faire.  Des  nécessités  budgé- 
taires firent  réduire,  par  la  suite,  dès  le  début  du  gouverne- 
ment de  Juillet,  la  durée  de  ces  voyages  à  100  jours  ;  l'itinéraire 


j 


NOTICB   HISTORIQUE.  573 

dehors;  Tusage  s'établit  promptement,  par  suite  de  ces 
nécessités,  d'entendre  chacun  de  ces  voyages  comme 
constituant  une  de  ces  campagnes  prescrites  par  Tar- 
ticle  10  de  l'arrêté  du  6  décembre  1816.  Il  fut  même 
entendu,  à  partir  de  1820,  qu'on  considérerait  comme 
première  campagne,  au  sens  de  cet  article,  la  période 
d'exercices  pratiques  à  Paris,  entre  la  première  et  la  se- 
conde année,  comprenant  les  visites  d'établissements  et 
les  courses  minéralurgiques  avec  les  professeurs  (*). 

Le  Conseil  de  l'École,  plus  pénétré  de  l'importance  de 
l'enseignement  pratique,  et  interprétant  plus  étroitement 
l'arrêté  de  1816,  voulait,  il  est  vrai,  que  les  élèves 
ingénieurs  fissent  leurs  trois  campagnes  de  voyage,  sans 
compter  comme  telle  la  période  d'exercices  de  première 
année,  et  restassent  par  suite  quatre  ans  k  l'École;  mais 
l'administration  supérieure,  désireuse  de  disposer  au  plus 
tôt  de  ses  ingénieurs,  ne  voulut  jamais  accepter  une  pa< 
reille  combinaison. 

Cette  scolarité  de  quatre  ans  se  liait,  du  reste,  pour 
le  Conseil  avec  l'ensemble  d'un  système,  reposant  aussi 


fut  ensuite  laissé  au  choix  des  élèves  sous  la  sanction  d'un  exa- 
men en  conseil.  Les  usages  ont  varié  suivant  le  temps  pour  les 
pays  que  les  élèves  pouvaient  choisir,  au  moins,  entre  la  deuxième 
et  la  troisième  année;  le  premier  grand  voyage  a  dû,  à  certaines 
époques,  et  notamment  aujourd'hui,  se  faire  nécessairement  en 
France. 

Ces  renseignements  sont  relatifs  aux  voyages  des  élèves  ingé- 
nieurs. Jusque  vers  la  fin  du  gouvernement  de  la  Restauration, 
l'administration  s'est  refusée  à  s'occuper  des  voyages  d'élèves 
externes  ;  jusqu'en  1848  ils  ont  été  facultatifs  ;  ils  sont  obliga- 
toires depuis  cette  date,  mais  seulement  entre  la  deuxième  et  la 
troisième  années. 

(*)  Jusqu'en  184S,  les  élèves  de  première  année  n'ont  pas 
Toyagé.  De  cette  date  jusqu'en  1856,  les  élèves  ingénieurs  ont  dû 
faire  une  courte  excursion  sur  les  chemins  de  fer  des  environs 
de  Paris.  Depuis  1866  on  a  repris,  pour  tous  les  élèves,  ingé- 
nieurs et  externes,  le  système  d'un  court  voyage,  de  trois  à  quatre 
semaines^  qui  ne  devrait  être  qu'un  stage  dans  un  seul  district. 


,r* 


0 

» 


il 

.7 

I  / 

t 

t 

ri 


> . 


574  L*éGOLE  DES   MINES  DE  PARIS. 

sur  les  anciennes  traditions  ;  mais  ce  système  finit  par  ne 
jamais  être  pratiqué,  et  on  s'en  écarta  même  singulière- 
ment plus  tard. 

La  durée  normale  des  cours  était  de  deux  ans;  pour 
qu'un  élève  ingénieur  pût  être  déclaré  hors  de  concours, 
il  fallait  qu'il  eût  obtenu  dans  une  même  année,  le 
médium  dans  toutes  les  matières;  sinon,  il  avait  à  re- 
commencer son  année  et  à  repasser  ses  examens.  L'ob- 
tention de  tous  les  médiums  ne  devait  pas  dispenser  de 
suivre  à  nouveau  tous  les  cours  une  seconde  fois  pour 
mieux  posséder  les  matières.  En  outre,  la  quatrième 
année,  ou  tout  au  moins  la  troisième,  lorsque  l'adminis- 
tration eut  refusé  ce  redoublement,  devait  être  consacrée 
à  un  noviciat  administratif  consistant  pour  l'élève  hors 
de  concours  à  suivre  obligatoirement  les  séances  du  con- 
seil général  des  mines  {*).  En  somme,  suivant  la  façon 
dont  ils  passaient  leurs  examens,  les  élèves  ingénieurs 
avaient  une  scolarité  de  deux  ans  {**)  seulement,  le  plas 

(*)  Malgré  robligation,  il  ne  paraît  pas  que  les  élèves  aient  été 
jamais  très  assidus. 

Le  premier  conseil,  plus  pénétré  de  Finstruction  technique  que 
de  rinstruction  administrative  a,  de  tout  temps,  écarté  toutes  les 
propositions  de  nature  à  introduire  un  enseignement  sur  cette 
branche  de  connaissances  si  nécessaires  à  Tingénieur  de  TEtat 
La  seule  mention  qu'on  en  trouve  est  la  recommandation,  plus 
que  Finjonction,  écrite  dans  Fart.  3  de  Farrèté  du  6  décembre 
1816,  qui  porte  que,  dans  la  période  de  stationnement  à  Paris, 
entre  la  première  et  la  deuxième  année,  les  élèves  «  étudieront 
les  lois  et  les  règlements  sur  les  mines  ». 

Sur  une  proposition  faite  au  conseil  d'introduire  un  cours  de 
législation  et  d'administration,  il  répondit  qu'il  était  inutile,  et 
que  des  élèves  aussi  distingués  n'avaient  qu*à  lire  une  loi  et  des 
règlements  si  simples  !  Ce  singulier  mépris  de  Fétude  de  la  légis- 
lation explique  peut-être  la  façon  si  douteuse  dont  notre  lé- 
gislation des  mines  a  été  appliquée  sous  le  gouvernement  de  la 
Restauration. 

C*)  Parmi  les  élèves  entrés  à  FËcole  sous  le  gouvernement  de 
la  Restauration,  les  seuls  dont  nous  voulions  parler  à  ce  point 
de  vue,  ceux  qui  n'ont  été  astreints  qu'à  deux  ans  de  scolarité 


NOTICE   HISTORIQUE.  575 

habituellement  de  trois,  mais  parfois  aussi  de  quatre  ans. 
Les  élèves  qui  n'étaient  pas  hors  de  concours  et  étaient 
astreints  par  suite  encore  à  la  scolarité  concouraient 
chaque  année,  tous  ensemble,  sans  distinction  de  pro- 
motion, et  étaient  classés  d*après  les  résultats  des 
épreuves  sur  une  seule  liste. 

L'article  20  de  l'ordonnance  du  5  décembre  1816 
avait  parlé  de  sujets  de  concours  à  donner  aux  élèves, 
et  l'article  l*"^  de  l'arrêté  du  6  décembre  1816  avait  men- 
tionné huit  sujets,  depuis  récriture  courante  jusqu'à  de 
véritables  projets  d'exploitation  ou  de  machines.  En  réa- 
lité, en  dehors  d'une  analyse  chimique  de  concours,  ces 
exercices  se  réduisaient  à  l'exécution  de  simples  dessins. 
En  1840  seulement,  parmi  ses  nombreuses  et  utiles  inno- 
vations, Dufrénoy  introduisit  les  deux  projets  de  concours 
tels  que  nous  les  pratiquons  aujourd'hui. 

Tous  les  renseignements  qui  précèdent  concernent  spé- 
cialement les  élèves  ingénieurs.  Le  conseil  étendait  éga- 
lement sa  sollicitude  sur  les  externes,  autant  que  le 
permettait  l'insuffisance  des  connaissances  qu'un  trop 
grand  nombre  d'entre  eux  apportait  alors  à  l'École,  no- 
tamment en  physique  et  surtout  en  chimie.  Aussi,  à  peu 
d'exceptions  près,  les  élèves  externes  n'étaient  pas  admis 


furent:  Combes  (prom.  de  1820),  Reynaud  et  Bineau  (prom.  de 
1826),  Le  Play  (prom.  de  1827),  Malinvaud  (prom.  de  1828)  et  de 
Sénarmont  (prom.  de  4829). 

Parmi  eux  Le  Play  s*était  distingué  à  tel  point  que,  à  la  suite 
du  concours  de  1829,  le  conseil,  «  frappé  de  la  supériorité  de 
M.  Le  Play  dans  toutes  les  parties  de  renseignement  sans  excep- 
tioDy  de  son  application  non  interrompue,  de  sa  conduite  exem- 
plaire et  du  succès  extraordinaire  qu'il  vient  d'obtenir  dans  le 
dernier  concours  puisque,  bien  qu'il  n'ait  que  deux  années 
d'étude,  il  se  trouve  le  premier  en  tète  de  la  liste  et  a  obtenu 
1.597  points  de  mérite,  nombre  de  points  auquel,  depuis  la  fon- 
dation de  rËcole  des  mines  à  Paris,  n'a  jamais  atteint  un  élève, 
même  de  trois  années,  demande  au  directeur  général  un  témoi- 
gnage de  satisfaction  particulière  ». 


576  l'école  des  mines  de  paris. 

à  travailler  au  laboratoire  à  leur  première  année,  pendant 
la  période  d'exercices  de  l'été,  et  ils  n'y  étaient  même 
admis  qu'à  la  condition  d'avoir  subi  avec  succès  un  exa- 
men sur  la  chimie.  Par  ce  motif,  Berthier  —  et  il  s'en 
plaignait  —  était  obligé  de  s'étendre  dans  son  cours  sur 
les  généralités  de  la  chimie  au  détriment  du  développe- 
ment qu'il  aurait  préféré  donner  à  la  docimasie  propre- 
ment dite. 

Dans  ces  conditions  les  externes  restaient  générale- 
ment trois  ans  à  l'École,  bien  qu'ils  eussent  pu,  eux 
aussi,  terminer  en  deux  ans.  D'autres  fois,  le  conseil  tolé- 
rait des  séjours  de  quatre  années.  Sans  qu'il  y  eût  dans 
ces  débuts  de  jurispinidence  bien  constante,  le  conseil 
accordait  parfois  des  certificats  au  bout  de  trois  ans, 
môme  quand  un  élève  n'avait  pas  tous  ses  médiums, 
comme  aussi  il  rayait  de  la  liste,  en  cours  d'instruction, 
ceux  qui  ne  se  mettaient  pas  en  mesure  de  profiter  uti- 
lement de  leur  séjour  à  l'École.  Le  diplôme,  délivré  à  la 
sortie,  variait  dans  ses  expressions  suivant  le  mérite  de 

l'élève  n. 

Se  fondant  sur  les  textes  qui  avaient  constitué  TEcole, 
le  conseil  aurait  voulu  que  les  élèves  externes  fussent 
astreints  au  même  enseignement  pratique  que  les  élèves 
ingénieurs,  et  comme  le  conseil  avait  été  contraint  d'ad- 
mettre que  les  voyages  remplaçaient  le  séjour  prévu  dans 
les  écoles  pratiques,  il  réclamait  l'obligation  des  voyages 
pour  les  élèves  externes  dans  les  conditions  où  on  les 
imposait  aux  élèves  ingénieurs  (**).  L'administration  ré- 

(*)  C'est  ainsi  que  celui  délivré  en  1826  k  Lesoine,  de  Liège,  après 
avoir  constaté  qu'il  avait  répondu  de  la  manière  «  la  plus  satis- 
faisante »,  ajoutait  «  qu'il  devait  être  placé  dans  les  premiers 
rangs  des  élèves  externes  qui  sont  sortis  jusqu'ici  de  l'École 
royale  des  mines  ». 

(**)  ff  Nous  ne  pouvons  vous  dissimuler,  écrivait  le  conseil  aa 
directeur  général,  le  13  août  1822,  que  tant  que  nous  serons 
privés  d'écoles  pratiques,  l'institution  des  élèves  externes,  qui 


NOTICaE   HISTORIQUE.  577 

sis  ta  fort  longtemps,  prétendant  qu'elle  n'avait  pas  à 
s'immiscer  dans  cette  partie  de  renseignement  des  élèves 
externes;  qu'il  ne  lui  était  pas  possible,  hors  de  l'École, 
d'exercer  sur  eux  une  surveillance  quelconque  et  qu'ils 
devaient  être  considérés  comme  échappant  à  son  action. 
Dans  les  dernières  années  du  gouvernement  de  la  Res- 
tauration, le  conseil  finit  par  l'emporter  et  put  faire  exé- 
cuter aux  élèves  externes  leurs  deux  périodes  de  voyage 
constituant,   avec   la   période   d'exercice  de   première 
année,  les  trois  campagnes  prévues  au  règlement.  Grâce 
à  sa  persistance,  le  conseil  put  ainsi  arriver  à  tirer  bon 
parti  de  Tinstitution  des  élèves  externes  que  le  gouver- 
nement de  la  Restauration  ne  paraît  pas  avoir  eus  en 
haute  estime;  c'est  un  titre  de  reconnaissance  de  plus 
que  nous  devons  aux  vénérables  fondateurs  de  notre 
Ecole. 

S  4. 
LÉcole  des  mines  sous  le  gouvernement  de  Juillet. 

Dès  la  fin  de  la  Restauration  le  gouvernement  avait 
compris  que  l'École  des  mines  demandait  à  être  rajeunie. 
L'âge  et  les  fatigues  ne  laissaient  pas  de  faire  sentir  leur 
influence  sur  le  personnel  dirigeant  auquel,  depuis  tant 
d'années,  se  trouvaient  confiées  les  destinées  de  Tensei- 
gaiement.  D'autres  circonstances  devaient,  d'ailleurs, 
pousser  l'administration  à  transformer  l'École.  La  science 
appliquée  allait  prendre  de  grands  développements,  sur- 
tout par  l'emploi  de  la  vapeur;  l'établissement  des  che- 
mins de  fer,  outre  qu'ils  devaient  constituer  par  eux- 


pourrait  être  si  utile  et  avoir  une  si  grande  influeace  sur  le  pro- 
grès des  arts  minéralurgiques,  manquera  presque  entièrement 
son  but.  Â  défaut  d'écoles  pratiques,  les  voyages  deviennent  ab* 
solument  indispensables  ». 

Tome  XV,  1889.  38 


578  l'école  des  mines  de  paris. 

mêmes  une  industrie  nouvelle,  allait  entraîner  dans  toutes 
les  industries  des  modifications  profondes,  forçant  chaque 
district,  à  peine  de  disparaître,  de  renoncer  aux  traditions 
ou  aux  routines,  sous  le  bénéfice  desquels  il  avait  pu 
vivre  dans  le  passé,  et  le  contraignant  de  se  mettre  en 
situation  de  lutter  avec  les  autres  sur  un  marché  qui 
s'élargissait  de  plus  en  plus. 

Toute  la  durée  du  gouvernement  de  Juillet  fut  à  tous 
les  points  de  vue,  pour  TÉcole  des  mines,  telle  que  la 
laissait  le  gouvernement  de  la  Restauration,  une  période 
de  transformations  successives  dont  les  résultats  ne  fu- 
rent définitivement  constitués  que  sous  le  régime  sui- 
vant. 

Ces  transformations  commencèrent  par  le  renouvelle- 
ment du  personnel  dirigeant  et,  d'abord,  par  le  départ  des 
inspecteurs  généraux  dont  la  présence  continue  avait 
principalement  contribué  à  donner  au  conseil  et  à  TÉcole, 
depuis  1794,  cette  persistance  dans  les  vues  et  les 
idées,  qui,  singulièrement  féconde  aux  débuts,  pouvait 
à  la  longue  nuire  aux  progrès  de  l'institution.  En  1832, 
Lelièvre  et  Gillet  de  Laumont  se  retiraient,  après  38  ans 
d'administration,  en  même  temps  que  leur  collègue 
Duhamel.  A  partir  de  cette  époque  le  conseil,  par  suite 
peut-être  d'un  changement  plus  fréquent  dans  ses  mem- 
bres, ne  paraît  plus  avoir  eu  dans  l'administration  de 
l'École  un  rôle  aussi  direct  et  une  action  aussi  immé- 
diate que  par  le  passé.  Il  était  du  reste  devenu  plus 
nombreux,  l'ordonnance  du  29  août  1834  ayant  fixé  à  six, 
au  lieu  de  trois,  le  nombre  des  inspecteurs  généraux  qui 
devaient  en  faire  partie  en  dehors  des  professeurs  et  de 
l'inspecteur  de  l'École  (*).  Le  conseil  conserva  néanmoins 


(*)  Si,  à  partir  de  1832,  le  conseil,  par  suite  du  changement 
plus  fréquent  de  ses  membres,  devenus  plus  nombreux,  ne  parait 
plus  présenter  cette  unité  de  composition  et,  par  suite,  ce  souci 
des  traditions,  qui  le  caractérisaient  auparavant,  il  y  a  lieu  de  re- 


NOTICE   HISTORIQUE.  579 

jusqu'à  la  réorganisation  de  1856  une  part  dans  Tadmi- 
nistration,  plus  importante,  en  droit  tout  au  moins,  qu'il 
ne  Ta  aujourd'hui  ;  il  continua  en  effet  jusqu'à  cette  date 
à  délibérer  le  budget  annuel  {*). 

Cet  effacement  relatif  du  conseil  se  lia,  il  est  vrai,  à 
Taction  plus  directe  et  à  l'importance  plus  grande  que 
les  fonctions  d'inspecteur  allaient  prendre  entre  les  mains 

marquer  que  la  présidence  en  resta  confiée  à  Cordier  jusqu'à  ce 
que  la  réorganisation  par  le  décret  de  1856  la  fit  passer  au  direc- 
teur de  rÉcoie.  Depuis  1832  également,  Cordier  présida  le  conseil 
général  des  mines  ;  il  conserva  cette  présidence  jusqu'à  sa  mort, 
survenue  le  30  mars  1861  ;  né  le  31  mars  1777,  il  était  alors  âgé 
de  84  ans. 

Cordier,  qui  avait  été  pair  de  France  sous  le  gouvernement  de 
Juillet,  était,  en  outre,  administrateur-directeur  du  Muséum.  Il 
avait  succédé  en  1819  à  Faujas  de  Saint-Fond  dans  la  chaire  de 
géologie  de  cet  établissement,  et  à  Hatiy  à  TAcadémie  des  scien- 
ces en  1822. 

Cordier  avait  été,  avec  Brochant  de  Yilliers,  de  cette  seule  fournée 
de  40  élèves,  plus  tard  réduite  à  20,  qui  était  entrée  en  1794  à 
rÉcole  des  mines  de  la  Convention. 

{*)  Le  premier  budget  régulièrement  délibéré  en  conseil,  celui 
de  1817,  se  montait  à  7.000  francs;  en  fait  on  dépensa  8.723^33; 
il  est  vrai  qu'il  n'y  avait  que  deux  élèves.  En  1821,  le  budget  ne 
s'élevait  encore  qu'à  12.000  francs,  et  à  la  fin  du  gouvernement 
de  la  Restauration  à  17.250  francs.  En  1839,  après  l'achat  de  Thé- 
tel  Vendôme,  il  avait  dû  être  porté  à  21.142  francs;  le  dernier 
budget  du  gouvernement  de  Juillet,  relatif  à  l'année  1848,  avait 
été  arrêté  à  28.680  francs.  Le  dernier  budget  délibéré  par  le 
conseil,  relatif  à  l'année  1856,  était  de 74.332' 

dont  :  pour  le  matériel 48.632' 

«  «       personnel 25.700 

Dans  ce  budget  [n'était  pas  compris  l'entretien  des  bâtiments 
qui  restait  à  la  charge  des  bâtiments  civils.  Dans  tous  ces  budgets 
le  personnel  porté  au  budget  de  l'École  doit  d'ailleurs  s'entendre 
des  professeurs  étrangers  au  corps  des  mines  et  des  employés  et 
gens  de  service. 

Comme  dernier  terme  de  comparaison,  le  budget  de  1889  est 
de 157.366' 

dont  :  pour  le  matériel 75.166' 

«  «       personnel  » 82.200 

Pour  le  rendre  comparable  au  dernier  des  budgets  précités,  il  en 


580 


l'école  des  mines  de  paris. 


de  Dufrénoy  qui,  au  premier  janvier  1837,  succéda  h 
Lefroy,  après  avoir  commencé  à  lui  être  associé  depuis 
1834  comme  inspecteur-adjoint  et  avoir  fait  sentir  son 
influence  dès  cette  époque.  Avant  d*être  nommé  officiel- 
lement directeur  en  1848,  Dufrénoy  était  arrivé  à  en 
exercer  réellement  les  attributions.  On  s'est  plu  à  faire 
remonter  à  Dufrénoy  l'honneur  des  transformations  qui 
ont  amené  le  modeste  établissement  de  la  Restauration 
à  la  situation  qu  il  occupe  aujourd'hui  ;  ces  appréciations 
sont  parfaitement  exactes,  comme  on  le  verra  par  ce  que 
nous  aurons  à  faire  connaître  ;  mais  il  ne  faudrait  cepen- 
dant pas  oublier  les  services,  à  coup  sûr  plus  modestes, 
rendus  par  ceux  qui  Tavaient  précédé,  et  notamment  par 
Lefroy,  au  milieu  de  circonstances  assez  difficiles.  C'est 
parce  que  le  terrain  avait  été  bien  préparé  avant  lui  que 
Dufrénoy  put  réussir  comme  il  Ta  fait. 

Les  transformations  successives  que  l'École  va  subir 
dans  toutes  ses  branches  sous  l'influence  et  par  l'action 
du  nouveau  personnel  dirigeant  et  que  nous  avons  main- 
tenant à  relater  se  relient  intimement,  on  va  le  voir,  les 
unes  aux  autres. 

Nous  avons  déjà  dit  les  modifications  que  les  bâtiments 


faudrait  déduire  quelque  10.000  francs  d'entretien  des  bâLtimeots. 
Il  faut  de  ces  budgets  rapprocher,  avec  le  tableau  qui  suit,  le 
nombre  des  élèves  des  cours  spéciaux  qui  leur  correspondent^ 
simple  mention  étant  faite  des  élèves  des  cours  préparatoires  : 


ANN&E8 


1811 
1839 
1848 
1856 
1889 


ÉLÈVES 

ingé- 
nieDFB 


10 
17 
19 
13 
10 


ÉLÈVES 

externes 


10 
12 
15 
36 
70 


TOTAL 


iO 

Î9(l) 

3l(») 
49(3) 
80(*} 


FRAIS 

élève 


730 

843 

1.517 

1.967 


OBSERVATIONS 


(1)  Il  7  avait  en  plos  5  éftnnmt. 

(i)  £q  plus  :  4  étningars  et  S  élè- 
ves aux  cours  préparatoires. 

(S)  En  pins  :  7  étrangers  et  %  élè- 
ves en  préparatoire. 

(*)  En  plus  :  1 6  étrangers  et  4t  élè- 
ves en  préparatoire. 


NOTICE  HISTORIQUE.  581 

de  TEcole  subirent  à  la  suite  de  Tachât  de  Thôtel  Yen- 
dôme  en  1837;  la  transformation  des  laboratoires  mis  en 
service  en  1844  permettait  de  doubler  l'effectif  des 
élèves  qui  put  être  de  44  à  50,  et  par  suite  permettait 
d'accroître  notablement  le  nombre  des  élèves  externes 
qui  venaient  de  plus  en  plus  nombreux  frapper  à  la  porte 
de  l'École.  Cette  augmentation  du  nombre  des  élèves  de- 
vait, de  son  côté,  concourir  à  amener  la  transformation 
du  système  de  la  scolarité  et  indirectement  par  suite  la 
modification  des  programmes  de  l'enseignement. 

L'accroissement  des  bâtiments  permit,  d'autre  part,  de 
donner  aux  diverses  collections  le  développement  mé- 
thodique qu'elles  n'avaient  pu  prendre  jusqu'alors.  La 
collection  de  minéralogie  qui,  par  des  accroissements  suc- 
cessifs (*),  s'élevait  déjà,  en  1845,  à  quelque  6.000  échan- 
tillons exposés  dans  les  tables  horizontales  des  salles 
du  premier  étage,  s'augmenta  de  la  riche  collection  du 
marquis  de  Drée,  comprenant  près  de  20.000  échantil- 
lons (**),  acquise  en  vertu  de  la  loi  du  30  juin  1845  au 
prix  de  110.000  francs  (***).  En  dehors  de  la  collection 
de  minéralogie,  on  disposa  dans  les  armoires  vitrées  les 
collections  suivantes  :  collection  statistique  de  la  France 

n  V.  aux  annexes  les  renseignements  historiques  sur  les  col- 
lections. 

(**)  La  moitié  environ  de  la  coUeclion  de  Drée  fut  donnée  à 
divers  établissements  à  raison  des  doubles  qui  se  trouvaient  dans 
les  collections  de  TËcole  des  mines. 

C**)  Le  marquis  de  Drée  était  le  beau-frère  de  Dolomieu  ;  il  avait 
recueilli  les  collections  du  célèbre  géologue  et  notamment  une 
collection  de  roches  et  pierres  de  l.SOO  échantillons,  et  Tautre  de 
produits  volcaniques  de  4.600  échantillons  réunis  par  Dolomieu 
lui-même.  Le  marquis  de  Drée  s*était  occupé  avec  passion,  pendant 
quarante  ans,  à  rassembler  des  échantillons  minéralogiques  de 
choix  et  surtout  très  caractérisés  au  point  de  vuecristallographique. 
Dès  1810,  il  avait  offert  de  vendre  à  Tadministration  sa  collection 
qui  comptait  déjà,  à  cette  époque,  13.750  échantillons  dont  6.300 
de  minéralogie  pure,  non  compris  les  pierres  précieuses  taillées 
et  gravées;  le  conseil  général  des  mines  avait,  à  cette  époque. 


382  L*EGOLB  DES  MINES  DE  PARIS. 

(16.250  échantillons  en  1845)  (*),  collections  géologiques 
de  la  France  (16.400  échantillons  en  armoires  et  11.400 
en  tiroirs)  et  étrangères  (27.000  échantillons)  ;  collection 
géologique  pour  Tétude  (4.020  échantillons). 

La  collection  de  paléontologie  fut  celle  dont  le  classe- 
ment a  été  le  plus  tardif,  non  pas  tant  que  les  éléments 
manquassent  dès  cette  époque,  mais  le  classement  était 
à  peine  ébauché  {**)  et  il  ne  devait  commencer  à  devenir 


yivement  recommandé  cet  achat.  Lorsque  ladministration  se 
décida  à  cette  acquisition,  à  la  mort  du  marquis,  la  collection  fut 
expertisée  par  Cordier,  de  Bonnard  et  Dufrénoy^  assistés  de  Texpert 
Roussel,  qui  convinrent  des  prix  suivants  : 

14.576  minéraux  à 78.055'   » 

4.379  roches 2.239 

25  meubles  et  modèles 2.010 

82.304'  » 
Estimation  de  25  p.   100  en  plus  pour  les 
minéraux  en  collection 19.513^75 

101.817^,75 

En  1807  le  marquis  de  Drée  avait  déjà  cédé  à  TÉcole  une  série 
d'environ  500  échantillons  provenant  de  la  collection  des  produits 
volcaniques  réunis  par  Dolomieu. 

Il  a  été  publié  en  1811  et  1814  deux  catalogues  de  cette  collec- 
tion célèbre.  Le  premier  donnait  une  description  détaillée,  avec 
planches,  des  pierres  fines  taillées  et  gravées  et  des  meubles 
d*art  qui  en  faisaient  partie.  L'achat  fait  par  TEtat  en  1845  ne 
comprenait  pas  ces  trois  parties  de  la  collection  qui  firent  Vobjet 
de  ventes  distinctes. 

(*)  Ces  collections  statistiques  ont  joué  de  tout  temps  un  rôle 
extrêmement  important  dans  le  musée  de  l'Ecole.  Dès  Torigine, 
en  1794,  nous  avons  signalé  les  préoccupations  et  les  soins  de 
l'agence  pour  en  réunir  les  éléments.  De  Chancourtois,  secondé  par 
Guyerdet,  aide  aux  collections,  s'attacha  particulièrement  à  les 
ranger  et  amena  finalement  la  collection  de  statistique  départe- 
mentale, suivant  le  nom  qui  lui  a  été  donnée,  dans  Tétat  de  clas- 
sement méthodique  et  systématique  par  département  qui  en  fait 
aujourd'hui  le  mérite  et  la  valeur.  Le  travail  de  de  Chancourtois 
était  sensiblement  terminé  en  1864. 

(**)  Diaprés  un  rapport  deDufrénoy  de  1845,  l'École  possédait  à 
cette  date  :  une  collection  de  fossiles  de  29.131  coquilles  fossiles. 


J 


NOTICE   HISTORIQUE.  583 

sérieux  que  lorsque,  en  1844,  M.  Bayle  fut  attaché  à  ce 
service  en  remplacement  de  Lecocq.  Quelque  temps  après, 
en  1846,  Dufrénoy  était  assez  heureux  pour  obtenir,  en 
faveur  de  la  collection  naissante,  la  cession  gratuite  de 
la  collection  des  fossiles  houillers  de  Koninck,  si  pré- 
cieuse pour  ses  types  sinon  pour  sa  quantité  f),  et,  en 
1848,  de  la  collection  Puzos,  riche  surtout  en  céphalo- 
podes et  renfermant  un  grand  nombre  de  types  étudiés 
et  figurés  par  d'Orbigny.  L*École  des  mines  fut,  en  outre, 
admise  à  participer,  avec  le  Muséum,  au  partage  de  la 
collection  de  plantes  fossiles  de  Grœser,  achetée  au  pqx 
de  12.000  francs,  en  vertu  de  la  loi  du  8  août  1847  (**). 

A  partir  de  1840,  Le  Play,  nommé  professeur  de  métal- 
lurgie, s'occupa  de  la  constitution  d'une  collection  mé- 
tallurgique, qui  avait  été  à  peine  ébauchée  par  ses  prédé- 


i  li  poissons,  120  végétaux,  et  une  collection  de  coquilles  wvanies 
de  10.040  coquiUes  ;  mais  le  tout  en  tiroirs,  sinon  même  entassé 
sans  aucun  ordre. 

y.  Sur  les  origines  de  la  collection  de  paléontologie,  Annexes^ 
p.  671. 

{*)  De  Koninck,  étant  venu  visiter  la  collection  de  TÉcole,  avait 
promis  à  Dufrénoy  de  lui  envoyer  ses  doubles;  revenu  en  Bel- 
gique, de  Koninck  écrivit  que,  réflexion  faite,  il  ne  trouvait  pas 
ses  doubles  dignes  de  TÉcole  des  mines  et  qu'il  envoyait  sa 
collection  même  de  types;  grand  embarras  de  Dufrénoy,  confus 
de  recevoir  en  cadeau  une  collection  dont  de  Yerneuil  avait 
offert  10.000  francs;  aussi,  sur  sa  proposition,  le  Conseil  deTÉcole 
demanda-t>il  que  de  Koninck  reçut  la  décoration  de  la  Légion 
d'honneur  en  reconnaissance  de  son  cadeau;  ce  qui  fut  fait  par 
ordonnance  du  roi  du  27  décembre  1846. 

La  collection  donnée  par  de  Koninck  comprenait  1.400  échan- 
tillons formant  434  espèces  dont  260  nouvelles. 

{**)  Grseser  était  directeur  des  mines  d'Eschweiler  près  Aix-la- 
Chapelle;  sa  collection  comprenait  spécialement  des  suites  de 
végétaux  fossiles  du  bassin  houiller  de  la  Wurm. 

C'est  surtout  dans  ces  dernières  années,  grâce  à  M.  ZeîUer^ 
que  les  collections  de  végétaux  fossiles  de  TEcole  ont  pris  Fim- 
portance  due  à  celte  branche  de  la  science,  et  que,  après  avoir  été 
enrichies  surtout  par  les  dons  des  exploitants,  elles  sont  arrivées 
à  être  méthodiquement  classées. 


584  l'école  des  mines  de  paris. 

cesseurs  Hassenfratz  et  Guenyveau.  Il  poursuivit  jusqu'en 
1853  la  réalisation  de  ce  plan  avec  ces  idées  de  méthode 
et  de  généralisation  qui  furent  une  des  caractéristiques 
de  son  esprit  (*). 
L'ensemble  des  collections  ci-dessus  énumérées  con- 


(*)  Pour  De  pas  avoir  à  revenir  sur  ce  sujet,  nous  signalerons 
immédiatement  ici  le  résultat  auquel  Le  Play  était  arrivé  en 
1853,  à  la  veille  par  lui  de  quitter  TÉcole,  avec  l'aide  de  deChan- 
courtois  qu'il  se  plaisait  à  reconnaître.  Aux  1.238  échantillons 
provenant  d'Hassenfratz  et  aux  3.315  recueillis  par  Guenyveau, 
Le  Play  avait  ajouté  21.693  échantillons  dont  les  9/10  recueillis 
directement  par  lui-même  dans  ses  voyages.  Cet  ensemble  cons- 
tituait un  musée  de  Vindustrie  minérale^  sans  parler  de  la  collec- 
tion spécialement  destinée  aux  leçons  (3.200  échantillons]  et  de 
celle  remise  aux  élèves  pour  étude  (1.954  échantillons).  11  for- 
mait des  suites  naturelles  partant  des  matières  premières,  com- 
bustibles et  minerais,  ou  mieux  pour  ceux-ci  des  gftes  métalli- 
feres,  pour  arriver  aux  produits  finis,  en  suivant  la  transformation 
des  matières  successives  élaborées  et  des  produits  intermédiaires, 
et  en  rapprochant  les  matières  des  appareils,  représentés  en  re- 
lief, dans  lesquels  elles  étaient  traitées.  Le  classement  était  fait 
systématiquement  à,  un  double  point  de  vue  :  d'une  part,  au 
point  de  vue  métallurgique  ou  minéralurgique  par  nature  de  pro- 
duit final  (fer,  plomb,  etc.);  et  d'autre  part,  au  point  de  vue  sta- 
tistique, par  district  métallurgique  ou  minéralurgique. 

Le  Play  estimait,  en  1853,  qu'il  manquait  5.000  échantillons 
pour  compléter  la  série  des  usines  européennes  et  8.000  pour  la 
série  des  principales  usines  des  autres  continents. 

L'intérêt  technologique  de  cette  collection  reposait  sur  la  conser^ 
vation  des  traditions  dans  les  divers  districts.  Mais,  avec  les 
transformations  si  profondes  et  si  rapides  de  l'industrie  moderne, 
cet  intérêt  s'atténue  singulièrement  pour  une  collection  tant  soit 
peu  ancienne,  et  il  n'est  guère  possible  de  se  flatter  de  maintenir 
désormais  au  courant  de  pareilles  collections.  Les  expositions 
universelles  les  remplacent  au  moment  où  elles  ont  lieu. 

De  ces  collections  de  Le  Play,  une  seule  chose  pouvait  et  d^ 
vait  subsister  et  même  s'accroître  avantageusement  avec  le 
temps  :  la  collection  systématique  des  gttes  métallifères,  ou  plus 
généralement  des  gîtes  de  substances  minérales,  collection  qui 
est  une  dépendance  rationnelle  de  la  géologie  technique  ou 
appliquée. 

Au  point  de  vue  intrinsèque,  les  collections  de  Le  Play  avaient 
l'inconvénient  d'être  formées  d'échantillons  de  trop  petites 
dimensions. 


NOTICE  HISTORIQUE.  585 

stitae  un  véritable  musée  systématique  des  sciences  se 
rattachant  à  l'exploitation  et  au  traitement  des  substances 
minérales;  ce  musée  n'est  pas  seulement  destiné  à  faciliter 
l'instruction  des  élèves  ;  ouvert  au  public  comme  tous  les 
autres  musées,  il  peut  lui  offrir  de  précieuses  ressources 
au  point  de  vue  scientifique  ou  technologique.  L'établis- 
sement et  le  maintien  d'un  pareil  musée  à  côté  de  l'Ecole 
rentrent  dans  les  traditions  originaires  de  cette  institution. 

  raison  même  de  l'importance  et  du  développement 
de  ce  musée,  des  conditions  spéciales  de  conservation 
et  de  surveillance  qu'il  exige,  ces  collections  ne  peuvent 
sufSre  aux  besoins  quotidiens  de  l'enseignement  des 
élèves.  Aussi  Dufrénoy  s'empressa-t-il  de  constituer  des 
collections  pour  les  élèves,  plus  réduites,  plus  systéma- 
tiques, de  moindre  prix,  mises  librement  à  leur  disposi- 
tion à  côté  de  leurs  salles  de  dessin,  leur  permettant, 
par  un  maniement  quotidien,  d'acquérir  la  connaissance 
professionnelle  intime  des  minéraux  et  des  roches  {*). 

Les  transformations  de  l'enseignement  et  des  règles  de 
la  scolarité  devaient  être  bien  autrement  importantes  que 
les  modifications  subies  par  les  bâtiments  et  les  collec- 
tions. 

En  1832,  Baillet  du  Belloy,  après  35  ans  d'un  profes- 
sorat remontant  aux  origines  mêmes  de  l'École,  quittait 
la  chaire  d'exploitation  des  mines  et  la  remettait  à 
Combes  (**).  Nul  choix  ne  pouvait  être  plus  heureux  pour 

(*)  Suivant  un  système  remontant  aux  origines  de  ces  coUec- 
tions  d'élèves,  on  évite  tous  les  abus  en  faisant  déposer  à  ceux-ci» 
au  commencement  de  leur  scolarité,  une  masse  sur  laquelle  on 
retient  les  frais  nécessaires  à  l'entretien  et  au  remplacement  des 
échantillons  égarés  ou  détériorés. 

(**)  Combes,  né  k  Gah ors  le  26  décembre  1801,  est  mort  à  Paris 
le  iO  janvier  4872,  quelques  jours  après  qu'atteint  par  la  limite 
d'âge  il  venait  de  quitter  la  direction  de  l'Ecole  des  mines  où  il 
avait  succédé  à  Dufrénoy  en  1857.  Entré  à  TEcole  des  mines  en 
1820,  il  fut  de  ceux  qui  terminèrent  leurs  études  en  deux  ans. 
Ifommé  à  sa  sortie  de  l'Ecole  professeur  à  l'Ecole  de  Saint- 


586  l'école  des  mines  de  paris. 

combler,  dans  l'enseignement  de  l'École,  une  lacune  dont 
les  inconvénients  se  seraient  fait  sentir  de  plus  en  plus 
vivement.  Combes  commença  à  donner  dans  son  ensei- 
gnement à  Tétude  des  machines,  des  machines  à  vapeur 
en  particulier,  et  à  la  résistance  des  matériaux,  l'impor- 
tance que  ces  matières  réclamaient.  Son  cours  devint 
un  cours  d'Exploitation  et  de  mécanique;  si  la  première 
théorie  des  machines  à  vapeur  du  classique  Traité  dex- 
ploitation  nous  parait  aujourd'hui  quelque  peu  arriérée, 
elle  constitua  pour  l'époque  une  nouveauté  et  un  grand 
progrès  (*). 

Etienne,  les  usages  de  radministration  à  cette  époque  lui  permi- 
rent de  s^occuper  en  même  temps  de  la  direction  d'exploitations 
telles  que  celles  de  Sainte-Marîe-aux-Mines,  et  surtout  de  Roche- 
la-Molière  et  Firminy,  et  de  se  former  ainsi  à  la  connaissance  des 
choses  que  Ton  enseigne  avec  d'autant  plus  d'autorité  que  Ton 
arrive  par  leur  pratique  à  les  mieux  connaître  sous  toutes  leurs 
faces.  Combes  resta  titulaire  de  la  chaire  d'exploitation  des  mines 
à  Paris  pendant  vingt-quatre  ans,  jusqu^en  4866;  mais  il  cessa 
son  enseignement  effectif  dans  l'année  scolaire  1848-1849,  date 
à  partir  de  laquelle  il  se  fit  suppléer  par  Gallon  qui,  en  1856,  lui 
succéda  comme  titulaire. 

Son  Traité  d'exploitation  des  mines  (3  vol.  in-8*^,  Paris,  1844* 
1845)  reproduit  ses  leçons  à  l'Ecole  des  mines  de  Paris,  à  l'excep- 
tion de  ce  qui  concernait  les  moteurs  hydrauliques;  ce  traité 
a  été  le  premier  ouvrage  de  cette  nature  publié  en  France; 
il  est  resté  classique  dans  le  monde  entier  jusqu'à  l'apparition 
du  cours  publié  par  Gallon. 

Gombes  avait  été  nommé  de  l'Académie  des  sciences  en  1847 
dans  la  section  de  mécanique,  à  la  place  de  Gambey. 

Il  >  présidé  le  conseil  général  des  mines,  après  la  mise  à  la 
retraite  d'Elie  de  Beaumont,  en  1868. 

(*)  Dans  les  matières  se  rattachant  plus  directement  à  l'exploi- 
tation des  mines,  on  doit  à  Gombes  de  nombreux  progrès  dans 
les  petites  comme  dans  les  grandes  choses  :  il  préconisa  les  mè- 
ches de  sûreté  ou  bickford,  les  câbles  métalliques  pour  l'extrac- 
tion; on  lui  doit  aussi  un  théodolite  pour  les  levés  souterrains 
et  un  anémomètre;  il  a  signalé  les  défauts  de  la  lampe  Davy  ei 
cherché  à  y  remédier;  ses  études  sur  Faérage  des  mines  et  les 
ventilateurs  eurent  un  retentissement  mérité;  elles  ont  posé  les 
fondements  d'une  théorie  alors  presque  inconnue  et  d'une  impor- 
tance capitale  pour  les  mines. 


NOTICE   HISTORIQUE.  587 

Peu  après^  en  1835,  lorsque  Brochant  de  Villiers  ré- 
signa ses  fonctions  de  professeur  titulaire,  on  sépara  {*) 
sa  chaire  unique  en  deux  chaires  distinctes.  Tune  de  mi- 
néralogie, l'autre  de  géologie,  confiées  la  première  à  Du- 
frénoy  et  la  seconde  à  Élie  de  Beaumont.  Sans  doute,  en 
fait,  depuis  1827,  cette  séparation  existait;  mais  autre 
chose  est  dans  l'enseignement  une  suppléance  partielle 
confiée  à  deux  personnes  différentes,  ou  deux  chaires 
distinctes.  Chacun  de  ces  deux  cours  ne  durait  à  Tori- 
gîne  qu'un  an  (**). 

Avec  Dulrénoy,  la  cristallographie  reprit  dans  rensei- 
gnement de  rÉcole  la  place  qui  lui  revient  de  par  la  tra- 
dition d'Haûy;  Brochant  de  Villiers,  qui  se  rattachait 
quelque  peu  à  l'École  de  Wemer,  s'y  arrêtait  moins. 

Il  serait  inutile  d'insister  sur  l'importance  de  l'ensei- 
gnement géologique,  si  nouveau  et  d'une  telle  hauteur  de 
vues,  que  donna  Élie  de  Beaumont,  proclamé  à  juste 
titre  le  maître  de  la  géologie  française. 

Quelques  années  après  le  dédoublement  de  la  chaire 
de  Brochant,  pendant  la  seconde  série  de  transformations 
poursuivies  par  Dufrénoy,  le  cours  de  géologie  reçut  un 
complément  important  et  qui  devait  le  devenir  encore 
plus  par  la  suite.  A  partir  de  1845,  après  entente  entre 
Dufrénoy  et  Élie  de  Beaumont,  M.  Bayle  fit,  comme  an- 
nexe au  cours  de  géologie,  des  conférences  publiques  de 
paléontologie  qui  furent  tout  de  suite  très  goûtées.  Du- 
frénoy, qui  ne  craignait  pas  d'assumer  la  responsabilité 
des  initiatives  utiles,  avait  pris  sur  lui  d'organiser  ces 


(*)  Arrêté  ministériel  du  6  novembre  1835. 

(**)  A  partir  de  1856,  de  Chancourtois,  qui  suppléait  Elie  de 
Beaumont,  répartit  les  matières  du  cours  de  géologie  en  deux 
ans,  mais  en  en  répétant  une  partie  chaque  année;  au  reste, 
jusqu'en  1875,  date  à  laquelle  de  Chancourtois  devint  professeur 
titulaire,  les  élèves  n*étaient  tenus  de  suivre  le  cours  de  géologie 
qu^une  année,  la  deuxième  de  renseignement. 


588  l'école  des  mines  de  paris. 

conférences,  dont  le  conseil  lui-même,  —  ce  dont  il  ne 
laissa  pas  de  se  plaindre  quelque  peu,  —  n'eut  connais- 
sance que  lorsqu'elles  se  faisaient  déjà  depuis  trois  ans  {^, 

Berthier  occupait  avec  trop  d'autorité  la  chaire  de 
docimasie  pour  qu'on  eût  à  se  préoccuper  de  cette  partie 
de  l'enseignement.  Néanmoins,  à  partir  de  1840,  il  se  fît 
suppléer  par  Ebelmen  (*^,  qui  lui  succédait  en  1845  et  al- 
lait être  enlevé,  si  malheureusement  pour  la  science,  six 
ans  après,  à  peine  âgé  de  38  ans. 

Dans  cette  même  année  1840,  Le  Play  (^*)  succédait  à 

(*)  La  situation  ne  fut  régularisée,  comme  on  le  dira  plus  tard, 
qu'en  i84S;  rarrêté  ministériel  du  31  mars  4848  reconnut  offi- 
.  ciellement  l'enseignement  de  la  paléontologie  mais  en  tant  seu- 
lement que  leçons  annexes  du  cours  de  géologie.  Le  décret  de 
i856  avait  bien  fait  de  la  paléontologie  un  cours;  ce  ne  fut,  en 
réalité,  qu*en  4864  que  M.  Bayle,  qui,  en  fait,  professait  depuis 
4845,  fut  nommé  professeur  titulaire. 

(**)  Ebelmen,  né  le  40  juillet  4814,  est  mort  le  34  mars  4852, 
prématurément  enlevé  aux  grandes  espérances  que  les  travaux 
déjà  faits  par  lui  permettaient  de  concevoir.  Sauvage  les  a  fait 
connaître  dans  la  notice  nécrologique  qu'il  lui  a  consacrée  {An- 
nales  des  mines,  4853,  partie  administrative).  Ebelmen,  au  mo- 
ment de  sa  mort,  était  en  outre  administrateur  de  Sèvres, 
place  où  il  avait  été  nommé  en  remplacement  de  Brongniart. 

(*-)  Le  Play,  né  à  la  Rivière  (Calvados)  le  44  avril  4805,  est  mort 
à  Paris  le  5  avril  4882.  Nous  avons  déjà  rappelé  (p.  575)  la  façon 
extraordinairement  brillante  dont  Le  Play  sortit  de  l'Ecole  des 
mines,  en  4829,  à  la  suite  de  deux  années  d'études.  Après  avoir 
été  attaché  quelque  temps  au  laboratoire  de  l'Ecole,  il  avait  été 
chargé  d'organiser  et  de  faire  fonctionner  le  service  officiel  de 
la  statistique  de  l'industrie  minérale,  qui  fut  en  réalité  créée  par 
lui  ;  il  était  en  même  temps  chargé  de  surveiller  la  publication 
des  Annales  des  mines  auxquelles,  à  partir  de  4832,  il  donna 
une  vitalité  toute  autre  que  celle  qu'avait,  depuis  1846,  ce  re- 
cueil, qui  avait  remplacé  à  cette  date  l'antique  Journal  des 
mines, 

Lorsqu'en  4848  Dufrénoy  échangea  sa  direction  effective  de 
l'Ecole  contre  une  direction  officielle,  Le  Play  fut  nommé  am 
nouvelles  fonctions  d'inspecteur. 

En  4856,  après  le  succès  de  l'Exposition  universelle  de  4855, 
dont  il  avait  été  nommé  commissaire  général  en  remplacement 
du  général  Morin,  Le  Play  quitta  le  professorat  et  l'inspection  de 


NOTICE   HISTORIQUE.  589 

Guenyvoau  et  commençait,  avec  l'autorité  spéciale  due  & 
sa  pratique  personnelle  et  à  ses  voyages,  cet  enseigne- 
ment de  seize  ans,  où  il  devait  apporter  les  idées  de  sys- 
tématisation méthodique,  d'étendue  d'observation  et  de 
précision  de  détails,  qui  furent  les  caractéristiques  de  ce 
beau  talent  et  qui  donnèrent  une  si  juste  célébrité  à  ses 
leçons.  Le  Play  reprit  dans  son  cours  une  partie  des  ma- 
tières qui  lui  avaient  fait  donner,  dès  l'origine,  le  nom  de 
tmnéralurgie j  et  que  Guenyveau  avait  abandonnées  à 
partir  de  1836.  Sous  le  titre  d'arts  minéralurgiques  di- 
vers, Le  Play  traitait,  en  effet,  avant  la  refonte  des  pro- 
grammes en  1849,  des  verreries  et  cristalleries,  briques 
et  poteries  diverses,  chaux  et  mortiers,  soufre,  arsenic, 
acide  sulfurique  hydraté  et  fumant,  soude  artificielle. 

L'accroissement  du  nombre  d'élèves  et  l'élévation  du 
niveau  général  des  études  n'allaient  pas  tarder  à  amener 
dans  l'enseignement  et  la  scolarité,  tant  pour  les  élèves 
ingénieurs  que  pour  les  élèves  externes,  deux  modifica- 
tions importantes  et  qui  toutes  deux  devaient  se  montrer 
singulièrement  fécondes. 

En  effet,  le  roulement  des  cours  restait  toujours  de 
deux  ans.  Sans  doute,  dès  1835,  plusieurs  professeurs, 
Combes  notamment,  ^avaient  proposé  de  répartir  en  trois 
années  les  matières  de  leur  enseignement,  en  leur  donnant 
plus  de  développement.  Mais  ces  propositions  n'eurent 


l'Ecole,  qu*il  abandonna,  celui-là  au  profit  de  Plot  et  celle-ci  & 
de  Sénarmont,  pour  aller  au  Conseil  d'Etat.  Le  Play  fut  désor- 
mais perdu  et  pour  FEcole  et  pour  le  corps  des  mines.  Aussi,  ne 
le  suivrons-nous  pas  dans  sa  tâche  |de  conseiller] d*Etat,  d*orga- 
nisateur  des  diverses  expositions  universelles,  de  sénateur,  non 
plus  que  dans  son  rôle  d'économiste  et  de  régénérateur  social. 

M.  l'inspecteur  général  des  mines  Lefébure  de  Fourcy  lui  a 
consacré  dans  les  Annales  des  mines  de  1882  une  des  notices  les 
plus  complètes  qui  aient  été  écrites  sur  cet  homme  éminent  en 
ce  qui  concerne  sa  vie  d'ingénieur,  de  professeur  cl  d'adminis- 
trateur. 


590  L*iGOLE   DES  MINES   DE   PARIS. 

pas  de  suite.  Certains  élèves  continuaient  à  obtenir  tous 
Leurs  médiums  au  bout  de  deux  ans  {*)y  et,  par  consé- 
quent, se  trouvaient  avoir  rempli  dans  ce  laps  de  temps 
toutes  leurs  obligations  de  scolarité.  Mais  le  conseil,  qui 
persistait  à  attacher  une  grande  importance  à  l'ensei- 
gnement pratique  puisé  dans  les  voyages,  répugnait  à 
mettre  ces  élèves  à  la  disposition  de  Tadministration,  tant 
qu'ils  n'avaient  pas  fait  leurs  deux  excursions.  Afin  d'y  re- 
médier,  on  avait  bien  imaginé  pour  eux  les  voyages  doubles, 
qui  consistèrent  d'abord  en  un  voyage  de  six  mois,  au  lieu 
de  trois  mois,  après  la  deuxième  année,  ou  en  deux  voyages 
de  trois  mois  séparés  par  quelques  mois  de  séjour  à 
Paris.  La  troisième  année  était  toujours  considérée  comme 
devant  être  une  année  de  noviciat  administratif,  et  à  ce 
titre  les  élèves  auraient  dû  aller  s'initier  aux  choses  ad- 
ministratives en  suivant  les  séances  du  conseil  général 
des  mines;  mais  ce  ne  fut  jamais  une  obligation,  et  il  ne 
parait  pas  que  la  pratique  en  ait  été  jamais  prise  (**). 

Pour  employer  utilement  cette  troisième  année  et  re- 
tenir sûrement  tous  les  élèves,  môme  quand  ils  auraient 
obtenu  tous  leurs  médiums,  Dufrénoy  et  le  conseil  créé- 
rent,  en  1841  (***),  les  deux  concours  de  troisième  année, 
l'un  de  métallurgie  et  l'autre  d'exploitation  de  mines  ou 
de  machines,  tels  que  depuis  ils  ont  subsisté.  Ce  fut  une 
des  innovations  les  plus  heureuses  dans  l'enseignement; 

(*)  Tel  fut  le  cas  de  GaUon  et  de  Le  Ghatelier  en  1838. 

(**)  Pour  remédier  aux  lacunes  de  renseignement  au  point  de 
vue  administratif,  lacunes  dont  on  s'apercevait  davantage  tous 
les  jours,  une  décision  ministérieUe  du  27  mars  1838  avait  pres- 
crit que  les  élèves  de  l'École  des  mines  suivraient  le  cours  de 
droit  administratif  que  Cotélle  venait  d'inaugurer  à  l'École  des 
ponts  et  chaussées;  ce  cours  devait  à  cet  effet  être  augmenté  de 
8  leçons  sur  la  législation  des  mines  et  le  dessèchement  des  marais. 
La  mesure  ne  parait  pas  avoir  été  suivie  ni  avoir  donné  jamais 
de  résultats  pratiques. 

{***)  L'établissement  des  deux  concours  de  troisième  année  eut 
lieu  en  vertu  d'une  décision  ministérielle  du  32  décembre  1841. 


J 


NOTICE  HISTORIQUE.  591 

car  c'est  là  un  des  travaux  les  plus  féconds  que  Ton 
puisse  demander  à  des  élèves  d'écoles  d'application  qui 
ont  terminé  leurs  cours  et  ont  voyagé.  Peu  d'écoles  ont 
pu  réussir  dans  cette  partie  difScile  de  l'enseignement 
professionnel,  comme  on  y  est  arrivé  h  l'École  des  mines 
de  Paris.  La  mesure  ne  s'établit  pas  sans  peine  du  reste, 
et  les  premiers  concours  furent  très  faibles.  Auparavant, 
les  élèves  ne  faisaient  guère  que  des  dessins,  parfois 
accompagnés  de  devis,  pour  être  annexés  à  leurs  mé- 
moires de  voyage.  Mais  il  y  avait  loin  de  là  aux  projets 
complets,  avec  devis,  à  dresser  sur  un  programme  dé-^ 
taillé  indiqué  par  les  professeurs.  Quelques  années  après, 
lorsque  la  pratique  de  ces  projets  commença  à  être  bien 
prise,  on  donna,  comme  aujourd'hui,  des  projets  plus 
circonscrits  aux  élèves  de  deuxième  année,  projets  qui 
étaient  une  préparation  aux  grands  projets  de  la  troi- 
sième année.  Ces  projets  eurent  le  grand  avantage  de 
fixer  dorénavant  la  scolarité  à  trois  ans  pour  tous  les 
élèves,  quels  que  fussent  leurs  succès  aux  examens  de 
deuxième  année  (*)\  cet  allongement  normal  du  séjour 
à  l'École  allait  permettre  d'utiles  développements  dans 
les  programmes. 

À  mesure  que  le  niveau  des  études  s'élevait,  la  diffé- 
rence de  recrutement  et  partant  de  préparation  des  élèves 
ingénieurs  et  des  élèves  externes  se  faisait  sentir  davan- 
tage. Ceux-ci,  qui  se  présentaient  en  nombre  toujours 
plus  grand,  devenaient  de  moins  en  moins  aptes  à  suivre 
utilement  les  cours,  à  cause  de  leur  insuffisance  en  ofai- 
mie,  physique  et  mathématiques.  Dès  1840,  le  conseil  et 
Dufrénoy  avaient  attiré  sur  ce  point  l'attention  de  l'ad- 
ministration supérieure,  en  proposant  de  créer  à  l'École 


(*)  Les  élèves  ingénieurs  qui  n'avaient  pas  leurs  médiums  au 
bout  de  la  deuxième  année,  devaient  la  redoubler  et,  n'étaient 
admis  à  faire  les  projets  de  concours  qu'à  leur  quatrième  année. 


i  592  L*ÉGOLE   DES   MINES   DE  PARIS. 

[  des  cours  préparatoires  qui  auraient  été  faits  par  les 

1  jeunes  ingénieurs  des  mines  en  résidence  à  Paris.  Cette 

'  idée  était  assez  naturellement  indiquée  par  la  pratique 

\  suivie  par  plusieurs  élèves  qui  entraient  d*abord  à  rÉcole 

i  en  tant  qu  autorisés,  puis,  après  une  ou  deux  années  de 

préparation  en  cette  qualité,  devenaient  à  la  suite  des 
examens  d'admission  élèves  externes  admis  régulièrement 
I  à  tous  les  exercices  et  susceptibles  d'être  diplômés.  L'ad- 

ministration supérieure  refusa  tout  d'abord  d'entrer  dans 
cette  voie  et  suggéra  l'idée  d'élever  suffisamment  le  pro- 
gramme des  connaissances  exigées  pour  l'admission  aux 
places  d'élèves  externes.  Le  conseil  fit  observer  que  cette 
mesure  n'aurait  pour  effet  que  de  créer  une  prime  en  fa- 
veur des  élèves  démissionnaires  de  TÉcole  polytechnique; 
qu'on  écarterait  de  l'Ecole  des  mines  les  fils  d'industriels 
qui  y  viennent  chercher  l'enseignement  spécial  dont  ils 
ont  besoin  pour  pouvoir  un  jour  diriger  les  établisse- 
ments de  leur  famille.  L'administration  finit  par  se  ren- 
dre à  ces  excellentes  raisons,  lorsqu'après  Tachèvement 
des  nouveaux  laboratoires  le  nombre  des  élèves  externes 
put  être  et  fut  notablement  augmenté  ;  par  décision  da 
10  novembre  1844,  fut  enfin  créée  l'institution  des  cours 
préparatoires,  qui  commença  assez  modestement  d'abord, 
pour  prendre  bientôt  l'organisation  définitive  qu'elle  a 
conservée  depuis. 

Delaunay  f  )  fut  d'abord  seul  chargé  de  faire  des  le- 
çons d'analyse  et  mécanique  rationnelle  (30  leçons),  dç 
géométrie  descriptive  (10  leçons)  et  de  physique  (101e- 


(*}  Delaunay,  né  le  9  avril  1816,  à  Lusigny  (Aube),  a  péri  mi- 
sérablement, en  rade  de  Cherbourg,  le  4  août  1872. 

En  1850  il  quitta  défînîtivemt'nt  le  service  de  l'administratio 
des  mines  pour  ne  plus  s'occuper  que  du  haut  enseignement 
dans  lequel  il  devait  se  créer  une  si  haute  et  si  légitime  renommée. 
Après  avoir  suppléé  Biot  à  la  Sorbone,  de  1841  à  1848,  il  y  fat 
nommé  professeur  titulaire  du  cours  de  mécanique  physique. 
A  rÉcole  polytechnique,  oOl  il  avait  été  répétiteur-ac^oint  dès 


J 


NOTICE  HISTORIQUE.  593 

çons)  (*).  Rivot  (**),  qui  était  encore  élève  de  troisième 
année,  fut  chargé  des  leçons  de  chimie  générale  sous  la 


4838,  étant  encore  élève  à  rÉcole  des  mines,  il  devint,  à  partir 
de  i85i,  professeur  de  mécanique. 

Il  était  entré  à  l'Institut  en  1855,  au  bureau  des  longitudes  en 
1862,  et  il  fut  directeur  de  TObservatoire  en  1870. 

(*)  Un  peu  plus  tard,  à  raison  de  la  peine  qu'avaient  les  élè- 
ves à  suivre  les  leçons  d'analyse,  Delaunay,  avec  Tassentiment 
du  conseil,  fit  des  leçons  de  mécanique  appliquée  qui  rappelaient 
son  classique  Traité  de  mécanique  élémentaire. 

{**)  Rivot,  né  le  12  octobre  1820,  mort  ingénieur  en  chef  le 
24  février  4869,  est  un  des  professeurs  qui  n'ont  jamais  quitté 
l'École.  Nous  le  voyons,  en  1844,  professer  aux  cours  prépara- 
toires, étant  encore  élève.  En  1845,  il  prend  la  direction  effective 
du  bureau  d'essais  dès  sa  création  et,  en  1853,  il  succède  à  Ebel- 
men  dans  la  chaire  de  dociroasie.  L'œuvre  publiée  par  Rivot  a  été 
considérable;  en  dehors  de  nombreux  mémoires,  dont  plusieurs 
fort  étendus  et  fort  importants,  insérés  principalement  dans  les 
Annales  des  mines,  il  a  laissé  son  Traité  de  docimasie  en  4  vo- 
lumes, et  2  volumes  sur  le  Traitement  des  substances  minérales. 
Doué  d'une  mémoire  étonnante,  d'une  puissance  et  d'une  conti- 
nuité de  travail  prodigieuses,  Rivot  aurait  pu  professer  tous  les 
cours  de  l'Ecole  avec  la  facilité  légendaire  qu'il  mettait  à  ensei- 
gner la  docimasie  sans  un  chiffre  mis  sur  une  note  pour  les  be- 
soins de  la  leçon.  Il  prouva  bien  ces  aptitudes  universelles  en 
suppléant  volontairement  Piot  dans  sa  chaire  de  métallurgie. 
Ses  mémoires  sur  les  filons  de  Yialas,  si  remarqués  en  leur 
temps,  montrent  ce  qu'il  pouvait  et  savait  faire  comme  géologue. 
Comme  chimiste  il  a  poursuivi  la  précision  dans  l'analyse  par 
des  méthodes  nouvelles,  patiemment  recherchées  et  comparées 
entre  elles,  avec  un  désir  d'exactitude  qui  n'avait  d'égal  que  son 
scepticisme  sur  les  résultats  obtenus  par  lui-même. 

Peu  d'ingénieurs  et  de  professeurs  ont  joui  de  leur  vivant  d'une 
pareille  auréole  de  popularité,  surtout  auprès  des  élèves  et  des 
jeunes  ingénieurs.  Tout  ce  qu'il  produisait  devenait  aisément 
légendaire.  Qui  ne  se  rappelle,  après  les  mémoires  sur  Yialas, 
parus  en  1862,  la  légende  de  l'heure  V  que  tout  le  monde  recher- 
chait du  Rhône  à  la  Garonne?  Peut-être  aujourd'hui  une  réaction 
s'est  faite  en  sens  inverse.  De  même  que  l'heure  Y  a  montré  ses 
défaillances,  et  à  Rivot  lui-même,  de  même  on  s'est  demandé  si 
son  enseignement  chimique  ne  contenait  pas  plus  de  faits  que  de 
méthode,  si  ses  procédés  i|analyse,  pour  atteindre  une  exactitude 
intangible,  n'entraînaient  pas  dans  des  lenteurs]  inutiles  et  des 
manipulations  incommodes. 

Tome  XY,  1889.  39 


n 


594         L  ÉCOLE  DES  MINES  DE  PARIS. 

direction  d'Ëbelmen,  alors  encore  professeur-adjoint  de 
docimasie. 

Un  peu  après,  Delaunay  (décision  ministérielle  du  28  dé- 
cembre 1844)  ajoutait  à  ses  fonctions  celles  de  profes- 
seur de  dessin  et  de  lever  de  plans,  à  la  place  de  Girard, 
décédé.  Delaunay  devait  rester  jusqu'à  Tannée  scolaire 
1848-1849  seul  chargé  de  cette  double  tâche  (*);  il  a 
ainsi  rendu  à  TÉcole,  où  il  est  resté  jusqu*en  1850,  sur- 
tout pour  Torganisation  et  le  fonctionnement  des  cours 
préparatoires,  dans  une  sphère  relativement  modeste 
pour  un  savant  de  son  envergure,  des  services  inappré- 
ciables, qui  méritent  que  T  École  conserve  de  lui  un  sou- 
venir reconnaissant  (**). 

Dans  cette  institution  des  cours  préparatoires,  Dufrénoy 
reprenait  en  somme  les  plus  anciennes  traditions  de 
l'École  de  la  Convention  et  même  de  Sage.  Ces  cours 
n'avaient  cessé  que  lorsque  TÉcole  des  mines  s'étdit 
recrutée  exclusivement  d'élèves  provenant  de  TÉcole 
polytechnique. 

Jusqu'à  l'achèvement,  en  1849-1850,  de  la  réoi^ani- 
sation,  dont  nous  suivons  les  essais  et  les  tâtonnements 
dans  sa  période  de  préparation,  la  distinction  actuelle 
entre  les  élèves  des  cours  préparatoires  et  les  élèves 
des  cours  spéciaux  n'existait  pas.  La  scolarité  normale 
des  externes  était  de  trois  années  :  la  première  année 
était  occupée  par  les  cours  préparatoires  et  on  y  suivit 


f)  En  1848-1849,  Delaunay  ne  conserva  plus  que  renseigne- 
ment de  la  mécanique  et  de  la  physique;  de  Chancourtois  se 
chargea  de  renseignement  de  la  géométrie  descriptive  et  du  cal- 
cul infinitésimal,  ainsi  que  de  renseignement  du  dessin  et  du 
levé  de  pians  pour  les  élèves  des  cours  spéciaux. 

(**)  M.  Daubrée,  dans  le  discours  nécrologique  qu'il  devait 
prononcer  au  nom  de  FËcole  des  mines,  dont  il  était  alors  direc- 
teur, et  qui  n'a  pu  qu'être  publié,  a  bien  fait  ressortir,  avec  l'au- 
torité spéciale  qui  lui  appartenait,  les  services  rendus  par 
Delaunay  à  l'École. 


NOTICE   HISTORIQUE.  595 

même  au  débui;  le  cours  de  minéralogie  (*);  dans  les 
deux  autres  années,  on  suivait  les  cours  normaux,  en 
faisant  en  outre,  en  troisième  année,  les  projets  de  con- 
cours. Les  externes  venus  de  TÉcole  polytechnique  pou- 
vaient être  dispensés  de  suivre  les  cours  préparatçires 
et  pouvaient  terminer  leur  scolarité  en  deux  ans;  ils  n  en 
étaient  pas  moins  tenus  pour  entrer  à  TÉcole  de  passer 
Texamen  normal  et  unique  d'admission,  qui  portait  natu- 
rellement, comme  aujourd'hui,  sur  le  programme  de  la 
classe  de  mathématiques  spéciales,  voire  même  très  at- 
ténué. 

Entre  temps,  Taccroissement  du  nombre  des  élèves 
avait  amené  dans  Torganisation  intérieure  une  modifica- 
tion secondaire.  Jusqu'en  1840  on  était  resté  fidèle,  pour 
les  examens,  au  système  fixé  par  l'arrêté  ministériel  de 
1816  qui,  à  l'article  4,  prescrivait  que  les  questions  «  se- 
raient les  mêmes  pour  tous.  »  Dufrénoy  n'eut  pas  de  peine 
à  faire  remarquer  l'impossibilité  pratique  d'une  pareille 
disposition,  alors  que  tous  les  élèves  devaient  concourir 
ensemble,  sans  distinction  d'année;  on  avait  beau  les 
enfermer ,  la  question  finissait  toujours  par  être  connue 
de  ceux  qui  attendaient  leur  tour  dans  le  petit  local. 
Aussi  une  décision  du  3  avril  1841  vint-elle  remplacer 
l'ancien  système  par  le  mode  des  examens  ordinaires 
avec  questions  au  choix  des  examinateurs. 

Nonobstant  l'abandon  d'une  procédure  qui  se  liait  logi- 
quement avec  la  notion  d'un  concours  annuel,  on  per- 
sista, jusqu'en  1849,  à  conserver  ce  système  de  con- 
cours pour  tous  les  élèves,  sans  distinction  de  classe, 
suivant  la  tradition  qui  remontait  à  l'origine  même  de 


(*)  Les  élèves  de  première  année  devaient  avoir  leurs  médiums 
dans  les  matières  de  renseignement  préparatoire  à  la  fin  de  Tan- 
née à  peine  d*exclusion;  on  pouvait  ensuite  faire  deux  ou  trois 
ans,  en  redoublant  au  plus  une  année,  jusqu^à  ce  qu'on  eût  ses 
médiums  dans  toutes  les  matières  de  l'enseignement  spécial.] 


596  l'école  des  mines  de  paris. 

r École.  Les  élèves  ingénieurs  d'un  côté,  et  les  exter- 
nes de  l'autre,  étaient  donc  annuellement  classés  sur  une 
seule  liste  d'après  les  seuls  résultats  de  Texamen  de  la 
dernière  année,  sauf  report  éventuel  d'une  année  à  l'au- 
tre, pour  chaque  matière,  de  l'excédant  de  note  au-dessus 
du  fameux  médium;  le  tout  d'après  des  calculs  d'une 
complication  sans  rapport  avec  le  but  à  atteindre  (*). 

Une  autre  amélioration  de  détail  remonte  à  cette  épo- 
que :  les  leçons  de  langues  étrangères  se  donnèrent  dé- 
sormais à  la  fin  de  la  journée  pendant  toute  la  période 
des  cours  oraux  au  lieu  de  n'avoir  lieu,  comme  jadis,  que 
pendant  celle  des  exercices  d'été  (**). 

La  distribution  intérieure  du  travail  resta  ce  qu'elle 
avait  été,  en  principe  du  moins,  de  tout  temps;  les  élè- 
ves, qui  pouvaient  entrer  à  huit  heures  du  matin  mais 
n'arrivaient,  en  fait,  qu'à  neuf  heures  et  demie,  ét^ent 
libres  à  quatre  heures  du  soir  (***);  leur  présence  était 
constatée  par  la  signature  aux  heures  des  cours  obliga- 
toires pour  eux,  et  à  l'heure  de  la  sortie.  Des  appels  pou- 
vaient être  faits  entre  temps  ;  mais  ils  ne  semblent  pas 
avoir  été  beaucoup  pratiqués.  Dufrénoy  et  le  conseil 
s'efforcèrent  simplement  d'assurer  l'assiduité  en  donnant 
une  valeur  plus  effective  à  la  note  attribuée  à  la  présence. 

L'achèvement  et  le  développement  des  nouveaux  labo- 
ratoires amenèrent  l'établissement  à  TÉcole  d'une  nou- 
velle institution  qui   devait   compléter  l'ensemble  des 


(*)  On  peut  s'en  faire  une  idée,  et  fort  atténuée  encore ,  —  car  le 
système  avait  été  déjà  très  simplifié,  —  en  se  reportant  à  Tarrêté 
ministériel  de  1849. 

(**)  Suivant  les  époques,  on  a  rendu  obligatoire  l'étude  des  deux 
langues  allemande  et  anglaise,  ou  de  l'une  d'elles  seulement; 
rétude  de  l'autre  restait  facultative,  mais  servait  à  augmenter 
le  nombre  de  points  aux  examens,  suivant  des  formules  qui  ont 
varié  avec  le  temps. 

(***)  A  la  réforme  de  1887,  le  conseil  a  proposé  et  Fadministra- 
tioQ  a  décidé  de  reporter  à  cinq  heures  Pheure  de  la  sortie. 


NOTICE   HISTORIQUE.  597 

installations  que  ses  fondateurs  avaient  songé  à  grouper 
autour  d'elle  dès  sa  création;  ce  fut  le  bureau  d'essais  (*), 
établi  par  décision  ministérielle  du  24  novembre  1845, 
dans  le  but  de  faire  gratuitement  pour  le  public  des  ana- 
lyses de  matières  minérales.  Dès  Torigine,  en  1794,  à 
rhôtel  Mouchy,  le  laboratoire  de  TÉcole  était  devenu  le 
laboratoire  de  l'administration  des  mines  ;  il  resta  exclu- 
sivement destiné  à  cet  objet  pendant  que  l'École  était  à 
Pesey.  A  l'hôtel  Vendôme  Tadministration  avait  eu  éga- 
lement recours,  de  tout  temps,  quand  elle  qu  avait  eu 
besoin,  au  laboratoire  du  professeur  de  docimasie.  Mais 
il  y  avait  loin  de  là  au  bureau  d'essais  auquel  le  public 
était  appelé  désormais  à  s'adresser  librement  et  directe- 
ment. 

En  môme  temps,  Berthier  abandonnait  définitive- 
ment sa  chaire  de  docimasie  à  Ebelmen,  qui  devenait 
professeur  titulaire,  bien  que  nommé  simultanément  ad- 
ministrateur-adjoint à  Sèvres.  Rivot,  qui  n'était  encore 
qu'élève  de  1*"®  classe,  fut  chargé,  provisoirement  tout 
d'abord,  avec  le  cours  de  chimie  générale  pour  les  élèves 
des  cours  préparatoires  ,  de  la  direction  des  travaux  du 
laboratoire  ainsi  que  des  essais  et  analyses  demandés  au 
bureau  d'essais.  Le  professeur  de  docimasie,  ou,  en  son 
absence ,  l'inspecteur  de  l'Ecole,  devait  rendre  compte 
mensuellement  au  conseil  du  fonctionnement  du  bureau. 

L'accroissement  normal  d'une  année  dans  la  scolarité 
avait  porté  le  conseil  à  se  préoccuper  des  augmentations 
de  programme  qui  en  pourraient  utilement  résulter.  Il 
était  deux  matières  sur  lesquelles  les  lacunes  de  l'ensei- 
gnement le  préoccupaient  :  les  chemins  de  fer  et  les 
connaissances  administratives. 

Dès  le  début  des  chemins  de  fer  on  avait  attiré  sur 
eux  l'attention  des  élèves.  En  1834,  ils  avaient  été  in- 

(•)  V.  sur  le  bureau  d'essais  aux  Annexes,  p.  676. 


598  l'école  des  mines  de  paris. 

vités,  dans  leurs  voyages,  h  en  étudier  les  machines,  le 
matériel  et  les  installations  ;  parfois  même  des  mémoires 
leur  avaient  été  demandés  sur  ces  sujets.  Mais  à  mesure 
que  les  chemins  de  fer  prenaient  plus  de  développement, 
que  leur  industrie  constituait  au  point  de  vue  technique 
un  corps  de  doctrine,  le  besoin  d'un  enseignement  spé- 
cial se  faisait  d'autant  plus  sentir  que  les  ingénieurs  des 
mines  étaient  appelés  à  être  attachés  au  contrôle  des 
voies  ferrées.  Au  début  de  1846,  le  conseil  de  TEcole 
avait  adopté,  de  concert  avec  Bineau,  un  programme  de 
leçons  sur  «  la  partie  métallurgique  et  l'exploitation  des 
chemins  de  fer  »,  leçons  qui  devaient  être  placées  en 
troisième  année  et  que  le  conseil  comptait  voir  faire 
par  cet  ingénieur,  chargé  spécialement,  auprès  de  Tad- 
ministration  supérieure,  d'un  service  dont  l'intitulé  pro- 
jeté des  leçons  rappelait  le  titre  et  la  nature.  A  défaut  de 
Bineau  absorbé  par  ses  occupations  administratives,  Cou- 
che (*)  inaugura  ces  conférences  en  1846-1847  à  la  suite 
d'une  décision  du  17  octobre  1846;  telle  fut  l'origine  du 
cours  que  cet  éminent  ingénieur  devait  professer  d'une 
façon  si  magistrale  pendant  trente  ans.  Le  conseil  avait 
tout  d'abord  insisté  pour  que  ces  conférences  n'eussent 
pas  une  forme  théorique,  mais  consistassent  exclusive- 

(*)  Couche,  né  le  24  juillet  1815,  mort  inspecteur  général  le 
24  juillet  1879,  a  laissé  dans  Tindustrie  des  chemins  de  fer  un 
souvenir  qui  reste  encore  vivant,  grâce  à  son  célèbre  traité, 
publié  de  1867  à  ^874  sous  le  titre  de  :  VbtV,  matériel  roulant 
et  exploitation  technique  des  chemins  de  fer  ;  «  ces  trois  vo- 
lumes compactes  résument  trente  années  de  son  existence  »,  a 
dit  avec  juste  raison  M.  Vicaire,  Tun  de  ses  successeurs  à  TE- 
cole,  dans  la  notice  qu'il  lui  a  consacrée  {Annales  des  mineSf 
1"  série,  t  XVn).  En  s'attachant  aux  questions  de  principe  plus 
qu'aux  descriptions  de  détail,  Couche  a  assuré  à  son  œuvre  une 
durée  plus  grande.  Son  traité  permet  d'apprécier  la  nature  et  la 
portée  de  son  enseignement  dont  la  valeur  au  fond  était  relevée 
par  une  grande  habileté  de  diction  et  par  un  esprit  original  et 
incisif  qui  a  valu  à  Couche,  au  cours  de  sa  carrière,  plus  d'en- 
nemis que  d'amis. 


NOTICE   HISTORIQUE.  599 

ment  en  un  exposé  de  faits  pratiques  et  de  détails  de 
construction.  Mais  sous  l'incitation  de  Dufrénoy  qui  pa- 
raît, dans  la  circonstance,  être  intervenu  en  dehors  des 
vues  du  conseil*  Tadministration  créait  quelque  temps 
après,  sous  un  autre  régime  gouvernemental  il  est  vrai, 
par  décision  du  24  mars  1848,  un  cours  de  construction 
qui  devait  être  réuni  à  celui  des  chemins  de  fer;  Ten- 
semble,  en  quarante  leçons,  était  établi  suivant  un  pro- 
gramme qui  devait  rester  sensiblement  le  même  jusqu'à 
la  disjonction  de  ce  cours,  en  1879,  dans  les  deux  cours 
actuels  de  construction  et  de  chemins  de  fer  {*). 

Vers  la  même  date  étaient  instituées,  par  décision  du 
31  mars  1848,  vingt  leçons  de  paléontologie,  comme  an- 
nexe de  la  géologie,  sans  examen  spécial;  Texamen  et 
la  note  devaient  rester  confondus  avec  ceux  de  la  géo- 
logie. Le  développement  donné  à  la  paléontologie  n'avait 
pas  été  sans  soulever  des  protestations  au  sein  du  con- 
seil, et,  plus  tard,  dans  la  commission  spéciale  de  1848 , 
on  craignit  qu'on  ne  détournât  l'Ecole  de  sa  destination 
en  faisant  des  naturalistes  plutôt  que  des  ingénieurs. 
Quelques  années  après,  en  1851,  lorsque  le  cours  avait 
été  à  nouveau  régulièrement  reconnu  par  l'arrêté  de 
1849,  le  conseil,  amené  à  discuter  le  programme  de  ce 


(*)  Quelques  jours  avant  la  création  de  ce  cours,  une  dépêche 
ministérieUe  du  21  mars  1848  signalait  «  qu*il  serait  utile  que 
les  ingénieurs  des  mines  ou  au  moins  ceux  que  la  disposition 
de  leur  esprit  porte  vers  les  travaux  industriels,  tout  en  perfec- 
tionnant leur  instruction  scientifique  dans  des  voyages  d'explo- 
ration, pussent  suivre  pendant  un  certain  temps  les  détaila  de 
l'exploitation  des  chemins  de  fer,  les  grands  ateliers  de  con- 
struction des  locomotives  et  du  matériel  de  ces  voies  de  commu- 
nication. » 

Ce  fut  là  Forigine  du  voyage  ou  plutôt  de  Texcursion  de  pre- 
mière année  organisée  par  décision  du  14  juillet  1848  sur  les 
chemins  de  fer  rayonnant  autour  de  Paris.  Cette  excursion, 
•qu'on  ferait  mieux  encore  d'appeler  une  promenade,  fut  main- 
tenue jusqu'en  1856. 


600  l'école  des  mines  de  paris. 

cours,  insistait  pour  qu'il  ne  traitât  pas  des  généralités 
de  la  science  ;  son  objet  exclusif  devait  être  la  connais- 
sance pratique  des  principales  espèces  servant  à  caracté- 
riser les  terrains  ;  pour  rappeler  ce  but,  le  conseil  de- 
mandait que  le  cours  prit  le  titre  de  Paléontologie 
pratique.  En  rendant  le  décret  de  1858,  Tadministration  ne 
suivit  pas  tout  à  fait  le  conseil  dans  cette  voie  et  sut  peut- 
être  mieux  satisfaire  au  double  but  que  Ton  doit  avoir 
en  vue  à  TËcole  des  mines  de  Paris. 

Au  début  de  cette  année  scolaire  1847-1848,  qui  devait 
amener  tant  de  modifications,  Dufrénoy,  nommé  profes- 
seur au  Muséum,  céda  sa  chaire  de  minéralogie  à  rEcoIe 
des  mines  à  de  Sénarmont  (*). 

Le  conseil,  dans  cette  même  fin  de  Tannée  1847,  avait 
également  arrêté  le  programme  d'ensemble  d'un  cours, 
en  20  leçons,  de  droit  administratif  sur  les  mines,  qu'il 
désirait  voir  confier  non  à  un  juriste  de  profession,  mais 
à  un  membre  du  corps  ayant  acquis  son  expérience  pai* 
la  pratique  ;  sur  le  refus  de  de  Bonnard  et  de  Migneron 
de  se  charger  de  ce  cours,  le  conseil,  sans  faire  une  véri- 
table présentation  (**),  avait  cru  pouvoir  indiquer  à  l'ad- 
ministration supérieure  Jean  Reynaud  (***)  comme  l'ingé- 

n  De  Sénarmont,  né  le  6  septembre  1808,  est  mort  le  30  juin 
1852  inspecteur  à  l'Ecole  des  mines,  poste  où  il  avait  été  appelé, 
en  1856,  à  remplacer  Le  Play.  En  dehors  de  ses  fonctions  à  VE- 
cole,  de  Sénarmont  professa  la  physique  à  TEcole  polytechni- 
que. D'une  érudition  profonde,  d'une  grande  hauteur  de  vues, 
de  Sénarmont  apportait,  en  outre,  dans  ses  relations,  une  cour- 
toisie et  une  bienveillance  qui  ont  laissé  des  souvenirs  vivants 
à  tous  ceux  qui  ont  fréquenté  ce  type  du  galant  homme.  Son  en- 
seignement se  faisait  remarquer  par  sa  portée  philosophique. 

(**)  Le  droit  de  présentation  n'a  été  officiellement  accordé  au 
conseil  que  par  le  décret  actuel  de  1856.  L'ordonnance  de  1816 
n'en  parlait  pas,  et,  en  fait,  en  effet,  l'administration  a,  jusqu'en 
1856,  nommé  les  professeurs  sans  consulter  le  conseil  d*abord,  et 
en  le  consultant  rarement  dans  la  période  de  1845  à  1856. 

(**•)  Jean  Reynaud,  né  à  Lyon  le  14  février  1806,  est  mort  le 
28  juin  1863.  Il  avait  été  dans  son  temps  d'école  intimement  lié 


NOTICE   HISTORIQUE.  601 

nieur  le  plus  propre  à  ce  nouveau  poste.  Mais  il  ne  devait 
être  définitivement  statué  sur  cette  question  (*)  qu^après 
l'étude  d'ensemble  que  crut  devoir  prescrire  le  gouverne- 
ment de  la  République,  dès  que,  les  troubles  et  le  désordre 
de  la  première  heure  passés,  le  nouveau  régime  eut  pris 
quelque  stabilité. 


avec  Le  Play,  son  conscrit,  malgré  leurs  divergences  de  vue  dans 
les  questions  sociales.  Ils  avaient  ensemble,  à  leur  sortie,  fait  un 
grand  voyage  en  Allemagne  non  seulement  au  point  de  vue  pro- 
fessionnel, mais  encore  pour  étudier  contradictoirement  ces 
questions  qui  les  sollicitaient  également.  Jean  Reynaud  fut  un 
ardent  adepte  du  saint-simonisme  à  ses  débuts;  il  s*en  retira 
avec  éclat  lors  de  la  séparation  d^Enfantin  et  de  Bazard.  Il  ne 
s'est  guère  occupé  de  questions  techniques  ;  néanmoins  son 
premier  livre,  préparé  dans  les  loisirs  de  l'emprisonnement  que 
lui  valut  sa  courageuse  attitude  comme  défenseur  des  républi- 
cains à  la  Chambre  des  pairs  en  1 834,  fut  une  Minéralogie  des  gens 
du  mtmcfe,  parue  en  1834  sans  nom  d'auteur  et  rééditée,  sous  son 
nom,  avec  le  nouveau  titre  de  :  Histoire  élémentaire  des  miné- 
raux  usuels;  le  premier  travail  publié  dans  le  premier  volume 
des  Mémoires  de  la  Société  géologique  (4833)  est  une  note  de  lui 
sur  la  Constitution  géologique  de  la  Corse,  où  il  avait  été  envoyé 
en  service  à  sa  sortie  de  l'Ecole  en  1829;  on  attribue  à  Jean  Rev- 
naud  une  partie  des  intéressantes  notices  parues  dans  le  volume 
de  la  statistique  de  Tadministration  des  mines  pour  1836.  Ses 
principaux  travaux  historiques  et  philosophiques  ont  été  insérés 
dans  Y  Encyclopédie  nouvelle  ^  commencée  en  1833  avec  Pierre  Le- 
roux; il  a  tiré  de  là  la  plupart  de  ses  ouvrages  postérieurs.  En 
1848,  il  fut  sous-secrétaire  d'Etat  à  Tinstruction  publique  sous 
Carnot  et  membre  de  l'Assemblée  constituante;  il  fut  un  des 
fondateurs  de  la  célèbre  Ecole  d'administration  supprimée  en 
1849  avant  qu'il  ait  pu  commencer  le  cours  de  matières  politiques 
qu'il  devait  y  professer.  Aux  événements  de  décembre  1851,  il  se 
retira  de  l'Ecole  des  mines  et  fut  ultérieurement  déclaré  déniis- 
sionnaire  pour  refus  de  serment  (28  juin  1852).  En  1854,  il  pu- 
bliait Terre  et  ciel^  son  chef-d'œuvre,  qui  résume  sa  doctrine  gé- 
néreuse et  sa  philosophie  poétique. 

(*)  Le  nouveau  gouvernement,  à  ses  débuts,  se  borna,  dans  la 
dépêche  du  21  mars  1848  citée  à  la  note  1  de  la  page  599,  à  mar- 
quer l'utilité  qu'il  y  aurait  à  ce  que  les  élèves  «  prissent,  par  un 
séjour  de  quelque  temps  auprès  d'un  ingénieur  en  chef,  des 
notions  administratives  sur  la  marche  du  service  et  la  manière 
de  traiter  les  affaires.  » 


I  • 
*  ' 


• 


i'  602  l'école  des  mines  de  paris. 


» 


4 
$ 
I 

/ 
/ 


• 

■    I 


Les  décisions  que  nous  avons  déjà  indiquées  montrent 
que  le  nouveau  gouvernement  à  ses  débuts  avait,  sans  au- 
cune hésitation,  pris  diverses  mesures  sanctionnant,  par 
solutions  d'espèce,  la  voie  de  transformation  profonde  dans 
laquelle  TÉcole  était  entrée  depuis  quelques  années.  Mais 
on  s'écartait  tellement  et  de  plus  en  plus  par  là  des  actes 
originaires  de  1816,  qui  constituaient,  en  somme,  légale- 
ment encore  la  charte  de  T École,  qu'on  conçoit  très  bien 
que,  dès  que  les  choses  eurent  repris  quelque  régularité, 
l'administration  comprit  qu'on  ne  pouvait  persévérer  dans 
un  pareil  système  ;  une  étude  d'ensemble  s'imposait  pour 
fixer,  d'une  façon  appropriée,  le  régime  le  meilleur;  cette 
étude  devait,  du  reste,  amener  la  consécration  définitive 
des  vues  dont  nous  venons  de  suivre  l'évolution  et  de 
montrer  les  premières  applications. 

Les  deux  révolutions  de  1830  et  1848  ont  ainsi  marqué 
pour  l'École  des  mines  des  dates  à  chacune  desquelles 
son  régime  a  subi  des  modifications  importantes  ;  la  der- 
nière a  été  plus  marquée  que  la  première,  mais  aussi 
préparée  depuis  plus  longtemps. 

A  l'intérieur  même  de  l'École,  la  révolution  de  1830 
ne  paraît  pas  avoir  laissé  de  traces  sensibles  f),  encore 
qu'on  ne  puisse  douter  que  les  élèves  ne  se  soient  joints 
à  leurs  camarades  plus  jeunes  d'O  l'École  polyteclmique. 
En  1848,  les  élèves,  plus  nombreux  il  est  vrai,  se  mêlèrent 

(*)  Une  difficulté  s'était  présentée  à  l'Ecole  des  mines,  comme 
daus  toutes  les  autres  Ecoles  spéciales  se  recrutant  à  TEcde 
polytechique,  pour  l'application  de  la  malencontreuse  ordonnance 
du  6  août  4830,  peu  après  rapportée  à  cause  de  son  inapplicabi- 
lité, en  vertu  de  laquelle  les  élèves  sortant  de  l'Ecole  polytechni- 
que devaient  être  nommés  d'emblée  lieutenants  dans  Tartillerie 
et  le  génie,  et  aspirants  dans  les  ponts  et  les  mines.  Le  conseil  avait 
immédiatement  indiqué  le  moyen  de  tourner  la  difficulté  en  ne 
nommant  aspirants  ceux  de  la  promotion  de  1830  que  simulta- 
nément et  après  leurs  anciens,  et  quand  tous  auraient  satisfait 
aux  obligations  scolaires.  On  annulait  ainsi,  en  fait,  Teffet  de 
Tordonnance. 


NOTICE   HISTORIQUE.  603 

de  plus  près  aux  événements.  Le  3  mars  1848,  Marie, 
ministre  des  travaux  publics,  écrivait  au  conseil  :  «  Les 
élèves  de  TÉcole  des  mines,  comme  leurs  camarades  des 
ponts  et  chaussées,  ont  montré  dans  les  événements 
mémorables  que  nous  venons  de  traverser,  tout  ce  que 
Ton  doit  attendre  de  leur  capacité  et  de  leur  dévouement 
à  la  chose  publique;^ c'est  un  hommage  que  je  me  plais 
à  consigner  ici  et  dont  je  vous  prie  de  leur  transmettre 
l'expression  ».  En  même  temps,  tous  les  élèves,  déjà  en 
service,  mais  non  encore  nommés  aspirants  faute  d'avoir 
achevé  leurs  obligations  scolaires  (missions  et  journaux 
de  voyage,  etc.),  et  tous  ceux  de  troisième  année  furent 
déclarés  d'emblée  hors  de  concours. 

Les  élèves  de  TÉcole  prirent  une  part  encore  plus  ac- 
tive aux  jouiTiées  de  juin  qu'à  celles  de  février.  Lesbros, 
élève  ingénieur  de  première  année,  mourut  des  suites  des 
blessures  reçues,  le  24  juin,  dans  la  rue  des  Noyers,  à  Tat- 
taque  d'une  barricade,  et  M.  Blavier,  son  camarade  de  pro- 
motion, fut  décoré,  le  2  mai  1849,  pour  sa  belle  conduite 
dans  ces  tristes  circonstances. 

Nous  ne  quitterons  pas  la  période  que  nous  venons  de 
parcourir  sans  signaler  une  mesure  très  heureuse  pour 
l'enseignement,  prise  par  le  gouvernement  de  Juillet,  à  la 
suite  d'un  avis  émis  par  le  conseil  général  des  mines.  Le 
gouvernement  fit  connaître,  en  1834,  au  conseil  de  l'Ecole 
que,  conformément  à  cet  avis,  il  était  disposé  à  autoriser 
chaque  année  un  ou  deux  professeurs  à  faire,  pendant  la 
période  de  suspension  des  cours,  des  voyages  d'ins- 
truction pour  lesquels  un  crédit  de  3.000  francs  serait 
ouvert.  Le  conseil  indiquait  les  professeurs  et  arrêtait, 
de  concert  avec  eux,  l'itinéraire  à  suivre.  La  mesure  fut 
appliquée  assez  régulièrement  chaque  année  jusqu'en 
1848  :  Le  Play  en  profita  particulièrement  pour  visiter 
les  usines  de  tous  les  pays.  A  partir  de  1848,  ces  voyages 
devinrent  plus  rares  ;  la  pratique  en  subsista  cependant 


604  l'école  des  mines  de  paris. 

encore  jusque  vers  le  milieu  de  TEmpire  pour  disparaître 
depuis  cette  époque. 


S  5. 

L École  depuis  la  réforme  de  1848-1849 
jusqu'au  décret  de  1856. 

L'administration  confia  Tétude  préalable  de  la  réorga- 
nisation de  rÉcole  des  mines  à  une  commission  spéciale 
de  membres  du  corps  des  mines ,  constituée  par  décision 
du  16  juin  1848,  sous  la  présidence  de  Cordier.  Cette  com- 
mission comprenait  des  ingénieurs  pris  à  TÉcole  et  en 
dehors  :  Dufrénoy,  Le  Play,  de  Sénarmont  et  Couche  re- 
présentaient rÉcole  ;  Boulanger,  Sauvage  et  Le  Chatelier, 
qui  fut  à  la  fois  secrétaire  et  rapporteur  de  la  commission, 
l'élément  étranger.  Le  travail  de  cette  commission  amendé 
sur  quelques  points  par  le  conseil  de  l'École,  transformé 
en  ce  moment,  comme  nous  allons  le  dire,  en  Conseil 
central  des  Écoles  des  mines,  est  devenu  l'arrêté  ministé- 
riel du  17  avril  1849,  qui  fut,  en  fait,  jusqu'au  décret  ac- 
tuel de  1856,  la  charte  de  l'École  aux  lieu  et  place  de 
l'ordonnance  de  1816  et  des  actes  qui  l'avaient  accompa- 
gnée. Cet  arrêté  de  1849,  si  soigneusement  préparé,  ne 
subit,  avant  le  décret  de  1856,  que  quelques  modifications 
de  détail  sur  le  système  de  notation  dans  les  examens, 
introduites  par  les  arrêtés  du  31  janvier  1853  et  du 
24  avril  1854.  Le  décret  de  1856  n'a  d'ailleurs  pas  abrogé 
totalement  l'arrêté  de  1849  et  ceux  qui  l'ont  modifié;  on 
admet  qu'on  doit  combiner  les  clauses  résultant  de  ces 
actes  qu'on  peut  appeler  de  l'époque  intermédiaire  avec 
les  dispositions  qui  découlent  du  décret. 

L'arrêté  ministériel  de  1849  n'a  fait  en  somme,  en 
dehors  de  quelques  dispositions  de  détail  sur  le  fonction- 
Bernent  intérieur  de  l'Ecole,  que  consacrer  toutes  lesamé- 


NOTICE   HISTORIQUE.  605 

liorations  successives  introduites  ou  projetées  par  le  con- 
seil et  radministration  de  TÉcole,  de  1845  à  1847. 

La  scolarité  pour  renseignement  professionnel  propre* 
ment  dit  était  désormais  porté  à  trois  ans  pour  tous  les 
élèves,  sans  distinction  d'ingénieurs  et  d'externes;  aussi 
bien  Tarticle  2  stipulait  expressément  leur  assimilation 
pour  tout  ce  qui  concernait  renseignement,  cours  oraux 
et  exercices  pratiques  (*).  Aux  cours  qui  subsistaient  de- 
puis l'origine  ou  se  trouvaient  avoir  été  déjà  créés  par 
décisions  spéciales,  venait  enfin  s'ajouter  la  législation 
des  mines. 

Les  cours  préparatoires  pour  les  élèves  externes  qui 
n'étaient  pas  de  force  à  aborder  l'enseignement  spécial 
étaient  maintenus  avec  plus  de  développement  que  lors 
de  leur  création  en  1844;  deux  cours  distincts,  Tun  de 
mécanique  et  physique  et  l'autre  de  géométrie  descriptive 
et  calcul  infinitésimal,  étaient  créés  à  la  place  du  cours 
unique  confié  jadis  à  Delaunay  {**)  ;  mais  l'année  des  cours 
préparatoires  se  trouva  désormais  placée  en  dehors  et  en 

(*)  Cette  clause  doit  s*entendre  et  s'entend  pour  les  exercices 
pratiques  intérieurs.  Pour  les  voyages,  les  élèves  externes  ne  sont 
tenus  à  rien  après  leur  troisième  année,  tandis  que  les  élèves 
ingénieurs  ont  à  effectuer  un  voyage  au  sujet  duquel  ils  rédigent 
un  journal  et  deux  mémoires  dont  Timportance  est  à  tous  égards 
considérable. 

(**)  Le  cours  unique  de  1844-1845,  dédoublé  en  4848-1849,  de- 
vait enfin  constituer  trois  cours  distincts  en  1868  par  la  sépara- 
tion de  la  physique.  La  répartition  des  matières  entre  les  deux 
cours  de  mathématiques  a  varié  avec  le  temps.  L'analyse  et  la 
mécanique  ont  été  réunies  en  1856.  Plus  récemment,  en  1882, 
Tanalyse  a  été  réunie  à  la  géométrie  descriptive;  et  la  méca- 
nique seule  a  fait  l'objet  d'un  cours  distinct. 

Les  programmes  de  chaque  cours  ont  du  reste  varié  en  même 
temps  et  dans  le  même  sens  que  les  programmes  respectifs  de 
la  classe  de  mathématiques  spéciales  et  de  FEcole  polytechni- 
que, de  façon  que  les  cours  préparatoires  de  l'Ecole  des  mines 
pussent  toujours  être  placés  utilement  à  la  suite  de  l'enseigne- 
ment de  cette  classe  et  comme  remplacement  de  l'enseignement 
donn6  dans  cette  Ecole. 


'  606  l'école  des  mines  de  pahis. 

^  avant  de  la  scolarité  normale  de  trois  ans  des  cours  spé- 

ciaux, suivant  le  nom  qui  leur  est  resté  d'après  celui  em- 

•  ployé  par  l'arrêté  de  1849. 

:  L'administration  n'avait  pas  attendu  de  rendre  rarrété 

du  1 7  avril  1849  pour  introduire  à  l'École  les  modifications 

;  désormais  décidées  ;  elles  purent  entrer  en  fonctionne- 

ment au  début  de  l'année  scolaire  1848-1849. 

Dès  le  15  novembre  1848  était  créé  le  nouveau  cours 
spécial ,  sous  le  titre  à! Economie  (^)  et  législation  des 
mines;  il  fut  confié  à  Jean  Reynaud  (**),  que,  dès  1847, 
nous  avons  vu  le  conseil  désigner  à  cet  effet  à  Tadminis- 
tration  supérieure  ;  on  ne  pouvait  faire  un  choix  plas 
heureux  pour  inaugurer  ce  côté  nouveau  de  Tenseigùe- 
ment  de  l'École  ;  l'éloquence  entraînante  du  futur  auteur 
de  Terre  et  Ciel  était  de  nature  à  séduire  les  élèves. 

Suivant  décision  du  18  novembre  1848,  avaient  été 
créés  les  cours  préparatoires,  de  cinquante-cinq  à  soixante 
leçons  chacun  :  de  mécanique  et  physique,  confié  à  De- 
launay;  géométrie  descriptive  et   calcul   infinitésimal, 


(*)  Garnier,  réconomiste,  avait  demandé  à  faire  à  l'École  des 
mines  un  cours  spécial  d'économie  politique  comme  celai  professé 
par  lui  à  TEcole  des  ponts  et  chaussées.  Le  conseil,  saisi  de  cette 
demande,  considérant  qu'il  s'agisait  surtout  de  I  application  de 
l'économie  politique  aux  mines  et  usines  et  à  leur  statistique, 
avait  été  d'avis  qu'il  convenait  de  confier  ces  leçons  à  un  ingé- 
nieur et  de  les  joindre  au  cours  de  législation  dont  il  réclamait 
instamment  la  prompte  organisation. 

La  commission  spéciale  d'organisation,  en  appuyant  vivement 
la  création  du  cours  de  législation  demandé  dès  4847,  avaîtiosisté, 
comme  jadis  le  conseil  de  l'École,  sur  la  convenance  de  le  confier 
à  un  ingénieur  qui  seul  pourrait  saisir  les  relations  existant  entre 
le  droit  des  mines  et  usines  et  les  questions  d'art. 

(**)  Le  programme  du  cours  en  vingt-quatre  leçons  que  professa 
Jean  Reynaud  a  été  publié  dans  les  Annales  des  mines  de  1849. 

On  y  devine  la  haute  portée  philosophique  que  cet  esprit  si 
élevé  s'était  attaché  à  donner  à  cet  enseignement  plutôt  que  de 
s'astreindre  à  une  étude  d'application  pratique  que  le  temps  dont 
il  disposait  ne  lui  aurait  pas  permis  d'approfondir  suffisamment. 


NOTICE   HISTORIQUE.  607 

confié  à  de  Ghancourtois  ;  chimie  générale,  confié  à  Rivot 
Ces  cours  (levaient  être  professés  du  15  novembre  au 
15  juin. 

La  commission  spéciale,  le  conseil  et  Tadministration 
supérieure,  à  la  suite  de  Tétude  attentive  d'ensemble  qui 
venait  d*être  entreprise,  s'étaient  accordés  à  Tenvi  à 
reconnaître  l'utilité  primordiale  de  cette  institution  des 
cours  préparatoires  sur  laquelle,  en  effet,  repose  en 
quelque  sorte  le  fonctionnement  de  l'École.  Le  nombre 
des  élèves  ingénieurs  était  et  devait  être  toujours  trop 
réduit  pour  qu'une  École  des  mines  pût  fonctionner  pour 
eux  seuls  avec  le  coûteux  développement  de  professeurs, 
collections  et  laboratoires  qu'elle  entraîne  nécessairement 
si  elle  veut  être  à  la  hauteur  de  sa  destination. 

Aux  élèves  ingénieurs  ajoute-t-on  un  nombre  suffisant 
d'élèves  externes,  l'École  peut  fonctionner  utilement  sans 
que  ses  dépenses  soient  en  disproportion  avec  ses  résul* 
tats  ;  on  obtient  alors  avec  le  minimum  de  frais  le  maxi- 
mum de  rendement  pour  l'intérêt  public.  Avec  la  manière 
dont  se  donne  partout  encore  aujourd'hui  l'enseignement 
des  hautes  mathématiques,  de  la  physique  et  de  la  chi- 
mie, les  élèves  qui  veulent  aborder  utilement  les  études 
spéciales  d'un  enseignement  aussi  relevé  que  celui  de 
TEcole  des  mines,  devraient,  sans  l'existence  de  ces  cours 
préparatoires,  avoir  passé  par  des  écoles  spéciales  telles 
que  l'École  polytechnique  ou  l'Ecole  normale  supérieure. 
Sans  compter  la  perte  de  temps  qui  en  résulterait  pour 
eux,  on  écarterait  par  ce  système,  comme  le  conseil  de 
l'Ecole  l'avait  fait  remarquer  avec  tant  de  sens  dès  1840, 
des  jeunes  gens  qui  viennent  chercher  à  l'École  des  mines 
un  enseignement  particulier  qui  leur  est  utile  ou  nécessaire 
pour  les  professions  auxquelles  ils  se  destinent.  En  le 
donnant  à  l'École  môme,  avec  un  programme  approprié, 
en  relation  directe  avec  les  nécessités  de  l'enseignement 
spécial,  ce  haut  enseignement  préparatoire  peut  être  ré- 


I 


} 

1 


V* 


608         L  ECOLE  DES  MINES  DE  PARIS. 

duit  au  strict  nécessaire  ;  il  peut  du  reste  être  fait  sans 

entraîner  aucune  charge  sensible  pour  l'Etat  qui  dispo- 

V  sera  toujours,  à  Paris,  d'ingénieurs  en  mesure  de  donner 

utilement  de  pareilles  leçons,  tout  en  étant  chargés  par 
ailleurs  de  services  publics. 

Aussi  s'explique-t-on  que  l'institution  des  cours  pré- 
paratoires ait  été  maintenue  et  même  améliorée  avec  le 
temps,  sans  sortir  du  programme  général  qui  avait  été 
parfaitement  entrevu  et  tracé  dès  leur  création. 

La  commission  spéciale  de  1848,  où  dominaient,  comme 
nous  allons  le  dire,  les  vues  pratiques,  avait  même  voulu 
donner  à  ces  cours  préparatoires  plus  de  développement 
qu'ils  n'en  reçurent  du  conseil.  La  commission  avait  de- 
mandé que  les  trois  cours  eussent  chacun  soixante-dix 
leçons;  le  conseil  pensa  qu'on  pouvait  les  réduire  de 
cinquante-cinq  à  soixante. 

Les  élèves  des  cours  préparatoires  n'eurent  pas  seule- 
ment l'avantage  de  recevoir  un  enseignement  théorique 
approprié;  mais,  en  outre,  ils  ne  tardèrent  pas  à  être 
admis  à  travailler  au  laboratoire  pendant  six  semaines  (*) 
lorsque  à  l'époque  des  exercices  d'été  le  laboratoire  se 
trouvait  libre  des  élèves  des  cours  spéciaux;  puis  une 
salle  de  dessin  leur  fut  réservée. 

Ces  dernières  facilités  données  aux  élèves  des  cours 
préparatoires,  et  qui  en  font  en  quelque  sorte  —  c'est 
ainsi  qu'on  les  considéra  jusqu'en  1861  — des  élèves  assi- 
miles  aux  élèves  externes,  ayant  entrée  définitive  àl'Ecole, 
peuvent  être  contestées,  et  nous  verrons,  en  1861 , adopter 


(*)  L*admission  des  élèves  des  cours  préparatoires  au  laboratoire 
cessa  naturellement  lors  du  changement  de  système  admis  en  ce 
qui  les  concernait  en  1861;  dans  ce  second  régime  ils  n'étaient 
plus,  en  efifet,  considérés  comme  élèves  de  TÉcole;  après  la 
transformation  de  1883  qui  a  inauguré  un  troisième  régime, 
intermédiaire  entre  les  deux  précédents,  ils  ont  été  reçus  à 
nouveau  au  laboratoire. 


NOTICE   HISTORIQUE.  609 

un  autre  système  de  comprendre  les  cours  préparatoires. 
Mais  l'institution  de  ces  cours  était  définitivement  acquise 
comme  inséparable  de  Tinstitution  même  des  élèves  ex- 
ternes, et  celle-ci  doit  être  tenue  comme  indispensable 
au  complet  fonctionnement  de  TÉcole  des  mines. 

Ce  mélange  d'élèves  externes  relativement  nombreux 
à  quelques  élèves  ingénieurs  ne  laisse  pas  d'avoir  pour 
la  discipline  intérieure  de  l'École  un  avantage  précieux* 
que  le  Conseil  eut  occasion  de  signaler,  en  1866,  à  l'ad- 
ministration, lorsque  celle-ci  proposa  d'introduire  à  l'École 
un  officier  surveillant,  comme  il  en  existait  à  TÉcoIe  des 
ponts  et  chaussées.  Les  élèves  ingénieurs  dont  l'avenir 
est  quasiment  fixé,  quoi  qu'ils  fassent  à  l'École,  peuvent  se 
relâcher  ;  les  élèves  externes,  qui  ont  une  carrière  à  as- 
surer, sont  tenus  à  travailler  d'une  manière  constante  et 
assidue  qui  assure  le  bon  ordre  intérieur,  malgré  la  li- 
berté relative  dont  on  a  joui  de  tout  temps  à  TÉcole  des 
mines  (*). 

En  même  temps  que  les  élèves  externes  obtenaient 
ainsi  des  droits  importants,  leurs  obligations  devenaient 
plus  étroites  et  mieux  définies.  Avant  que  la  scolarité 
eût  été  régulièrement  fixée  à  trois  ans,  les  élèves  externes 
qui,  au  bout  de  deux  ans,  avaient  obtenu  tous  leurs  mé- 

m 

diums  quittaient  l'Ecole  avec  un  diplôme.  A  défaut,  ils 
faisaient  une  troisième  année  et  conquéraient  leur  di- 
plôme par  l'obtention  de  tous  les  médiums.  S'il  leur 
manquait  quelque  médium  on  se  bornait  à  leur  donner 
un  certificat  Dans  le  nouveau  système,  cette  solution 
hybride  disparut.  Les  médiums  s'imposaient  aux  élèves 
externes  comme  aux  élèves  ingénieurs  à  peine  de  redou- 


n  En  1866  radministration  se  rendit  à  ces  raisons  et  ce  ne  fut 
qu'en  1874  qu'elle  crut  devoir  introduire  à  TËcole  un  officier 
surveillant  alors  que  le  nombre  des  élèves  eut  considérablement 
augmenté. 

Tome  XV,  1889.  iO 


610  L^EGOLE  DES  MINES   DE   PARIS. 

blement,  ou  finalement  d^exclusion  à  la  fin  de  la  scola- 
rité, sans  délivrance  d'aucun  certificat  (*). 

En  dehors  des  créations  nouvelles  que  nous  venons 
d'indiquer,  la  commission  spéciale  et  le  conseil  s'occu- 
pèrent de  la  revision  de  tous  les  programmes  comme  de 
la  réorganisation  du  fonctionnement  intérieur.  Il  est  utile 
de  mentionner  les  modifications  de  quelque  importance 
qui  furent  ainsi  introduites,  et  il  n'est  pas  sans  intérêt 
même  de  signaler  quelques  divergences  qui  s'élevèrent 
entre  la  commission  spéciale  et  le  conseil  dont  Tadmi- 
nistration  adopta  toutes  les  propositions  pour  en  former 
l'arrêté  de  1849. 

Dans  le  sein  de  la  commission  spéciale  deux  courants 
s'étaient  marqués  correspondant  chacun  à  l'un  des  côtés 
du  double  objectif  que  doit  se  proposer  une  institution 
comme  l'Ecole  des  mines  de  Paris  :  il  y  faut  former  des 
ingénieurs  dont  les  uns  doivent  se  vouer  plus  spéciale- 
ment aux  études  et  travaux  géologiques,  études  et  tra- 
vaux de  portée  immédiate  plus  scientifique  que  pratique, 
et  dont  les  autres  doivent  être  ingénieurs  pratiquant  ou 
suivant  la  pratique  d'industries  assez  diverses.  Sans 
perdre  de  vue  le  caractère  élevé  et  toujours  scientifique 
que  doit  avoir  l'enseignement  d'une  École  spéciale,  qui 
se  lie  intimement  à  l'enseignement  de  l'Ecole  polytech- 
nique, la  majorité  de  la  commission  de  1848  eut  une  ten- 
dance marquée  à  faire  prévaloir  le  côté  pratique  sur  le 
côté  scientifique  ;  toutes  ses  propositions  s'inspirèrent  de 
cette  idée.  Elle  voulait  réduire  le  cours  de  docimasie, 
débarrassé  de  toutes  les  généralités  purement  théoriques, 
de  80  à  60  et  même  40  leçons  pour  augmenter  d'autant 
la  durée  du  séjour  au  laboratoire  ;  elle  demandait  que  l'en- 
seignement industriel  comprît  désormais  des  matières  de 

(*)  L'exclusion  était  prononcée  dès  la  fin  de  Tannée  préparatoire 
fti>  à  Texamen  qui  la  terminait,  on  n'obtenait  pas  le  médium  dans 
chacune  des  matières  de  renseignement  préparatoire. 


NOTICE  HISTORIQUE.  611 

minéralurgie  qu'elle  considérait  comme  du  ressort  de  Fin- 
dus  trie  minérale,  telles  que  la  fabrication  du  gaz  d'éclai- 
rage, des  produits  ammoniacaux  et  des  noirs  décolorants, 
des  acides  minéraux  et  des  sels,  des  couleurs  minérales, 
des  produits  céramiques  f),  ainsi  que  la  fonte  et  le  mou- 
lage du  bronze  et  des  divers  alliages.  Elle  voulait  que 
dans  le  cours  qui,  jusqu'alors,  continuait  à  s'appeler 
officiellement  cours  d'exploitation  des  mines,  mais  dont 
Combes  avait  déjà  fait  un  cours  d'exploitation  et  méca- 
nique, on  ne  se  bornât  pas  à  étudier  les  machines  de 
mines  et  d'usines,  mais  qu'on  donnât  des  notions  éten- 
dues sur  la  construction  des  machines,  sur  les  outils, 
sur  les  machines-outils  et  les  procédés  d'exécution  em- 
ployés dans  les  ateliers  pour  la  forge,  l'ajustage,  le 
montage  et  la  chaudronnerie,  ainsi  que  sur  l'installation 
des  ateliers  eux-mêmes  ;  le  cours  ainsi  complété  se  serait 
appelé  cours  d'exploitation  et  mécanique  appliquée.  La 
commission  demandait  enfin  qu'on  donnât  des  notions 
précises  sur  l'aménagement  des  eaux  minérales,  des 
eaux  motrices,  sur  la  pose  des  conduites  et  des  appareils 
de  distribution  d'eau  et  de  gaz. 

Le  conseil  de  l'Ecole  maintint  le  cours  de  docimasie  à 
80  leçons,  mais  en  décidant  qu'on  y  introduirait  la  des- 
cription des  principaux  arts  chimiques ,  étant  entendu  par 
là  que  ce  cours  devait  plus  spécialement  s'occuper  de  la 
fabrication  des  matières  qui  n'était  qu'un  emploi  de  pro- 
duits déjà  marchands  ;  la  minéralurgie  devait  garder  ou 
comprendre  le  traitement  des  produits  mis  en  œuvre  tels 
que  l'extraction  les  donnait;  on  écarta,  d'ailleurs,  la 
fabrication  des  produits  ammoniacaux  et  des  noirs  déco- 
lorants. 

Le    conseil    rejeta  l'idée   du  cours   de   construction 

(*)  A  raison  de  la  compétence  spéciale  d'Ebelmen  et  de  sa 
situation  à  Sèvres,  la  commission  spéciale  demandait  qu'il  fût 
exceptionnellement  chargé  des  leçons  de  céramique. 


612  L*éGOLE  DES  MINES   DE   PARIS. 

mécanique,  qui  ne  devait  ôtre  reprise  et  appliquée  qu*àla 
réorganisation  de  renseignement  en  1887;  mais  le  cours 
à! exploitation  des  mines  devenait  officiellement,  dans  l'ar- 
rêté de  1849,  cours  d'exploitation  des  mines  et  machines  {*). 
Quant  aux  eaux  minérales,  le  conseil  fut  d*avis  que  le 
professeur  d'exploitation  ne  devait  les  introduire  dans  son 
cours  que  lorsque  cet  art  serait  assez  avancé  pour  com- 
porter une  mention  spéciale  (**). 

Parmi  les  modifications  qu'elle  suggéra  dans  le  fonc- 
tionnement de  rÉcole,  la  commission,  appuyée  sur  ce 
point  par  le  conseil,  insista  pour  que  le  premier  voyage 
à  faire  au  bout  de  la  deuxième  année,  —  l'intervalle  entre 
la  première  et  la  deuxième  année  restant  consacré  aux 
exercices  pratiques  de  laboratoire,  levés  de  plans,  de  ma- 
chines et  bâtiments,  —  ne  fût  qu'une  étude  de  détail,  cir- 
conscrite dans  un  district  minéralurgique  restreint,  et 
encore  mieux  dans  deux  établissements  seulement,  une 
mine  et  une  usine,  avec  mémoires  rédigés  sur  place. 

Le  second  voyage,  au  bout  de  la  troisième  année,  devait 
rester  une  excursion  rapide  où  Ton  pourrait  mettre  à 
profit  l'habitude  d'observer  et  de  suivre  les  détails  con- 
tractée dans  la  première  mission.  Les  élèves  externes , 
pour  lesquels  jusqu'alors  le  voyage  n'avait  été  que  facul- 


(*)  On  ne  s'explique  pas  que,  dans  le  texte  du  décret  de  1856, 
ce  cours  ait  repris  son  ancienne  appellation  de  cours  à*exploi^ 
talion  des  mines;  nonobstant  cette  qualification  officielle,  le  cours 
a  toujours  conservé  dans  la  pratique  le  titre  qui  répondait  d*une 
façon  si  précise  à  son  double  programme. 

(**)  On  ne  doit  pas  s'étonner  de  voir  la  commission  spéciale  se 
préoccuper  ainsi  des  eaux  minérales.  Le  décret-loi  du  8  mars  1818 
venait  d'appeler  les  ingénieurs  des  mines  à  jouer  dans  ce  service 
le  rôle  technique  qu'ils  ont  conservé  depuis.  A  cette  date,  du 
reste,  M.  Jules  François,  auquel  revient  sans  conteste  l'honneur 
d'avoir  créé  l'art  du  captage  des  eaux  minérales,  avait  déjà  fait 
plusieurs  de  ses  plus  beaux  travaux,  notamment  ceux  relatifs  à 
Bagnères-de-LuchoD,  publiés  dans  les  Annales  des  mifies  de  1842 
(i*  série,  1. 1,  p.  557),  et  ceux  si  curieux  concernant  Ussat. 


NOTICE   HISTORIQUE.  613 

» 

tatif,  devaient  être  astreints  désormais  à  un  voyage,  ou 
mieux  à  une  station  dans  un  établissement  industriel, 
mine  ou  usine,  au  besoin  dans  un  atelier  de  Paris  ou  des 
environs  (*). 

Sur  l'initiative  prise  par  la  commission  spéciale  et  le 
conseil,  l'administration  apporta,  par  l'article  19  de  l'ar- 
rêté de  1849,  une  modification  aux  règles  anciennes, 
maintenue  depuis,  de  nature  à  produire,  à  un  point  de 
vue  relativement  un  peu  secondaire,  d'heureux  résultats  : 
les  élèves  ingénieurs,  à  leur  sortie  de  l'École,  acquéraient 
désormais  le  droit  de  choisir,  d'après  leur  rang  de  clas- 
sement, leur  résidence  parmi  celles  disponibles. 

Ce  fut  également  à  partir  de  cette  époque  que  les  exa- 
mens et  le  classement  eurent  lieu  par  année,  au  lieu  du 
système  antérieur  de  concours  annuel  entre  tous  les 
élèves  sans  distinction. 

Avant  que  le  gouvernement  soumit  au  conseil  de  l'École 
les  propositions  de  la  commission  spéciale,  le  conseil  et 
Tadministration  supérieure  de  l'École  avaient  d'ailleurs 
subi  d'importantes  modifications.  Par  arrêté  ministériel 
du  20  juillet  1848,  le  conseil  de  l'École,  dont  le  nombre 
des  membres  était  augmenté,  avait  été  transformé  en 
Conseil  central  des  Écoles  des  mines ,  auquel  devaient 
être  soumises  non  seulement  toutes  les  questions  rela- 
tives à  l'École  des  mines  de  Paris,  mais  encore  celles 
concernant  les  écoles  de  Saint-Étienne  et  d'Alais.  A  cette 
même  date  du  28  juillet  1848,  Dufrénoy  était  nommé 
directeur  de  l'École,  et  Le  Play,  inspecteur  des  études, 
<c  chargé  en  cette  qualité,  disait  la  décision  ministérielle, 


(*)  Malgré  les  vues  pratiques  qui  dominèrent  surtout  dans  la 
commission  spéciale,  il  ne  fut  nullement  question  à  cette  époque 
d'écoles  pratiques.  Michel  Chevalier  seul  avait  repris  l'idée  et 
en  avait  saisi  directement,  à  titre  officieux,  l'administration 
supérieure  un  peu  avant  la  chute  du  gouvernement  de  Juillet 
(V.  p.  515). 


614  l'école  des  mines  de  paris. 

sous  les  ordres  immédiats  du  directeur,  de  T administra- 
tion intérieure  de  TÉcole,  de  la  conservation  des  collec- 
tions et  modèles  et  de  la  surveillance  du  bureau  public 
dressais  ».  Cette  décision  était  motivée  par  Timportance 
des  collections  et  le  nombre  des  élèves  externes,  nationaux 
ou  étrangers. 

Le  Conseil  central  des  Écoles  des  mines  devait  fonction- 
ner en  cette  qualité  jusqu'à  la  réorganisation  de  1856. 
En  réalité,  il  n'eut  guère  à  s'occuper  d'autres  matières 
que  de  celles  concernant  l'École  de  Paris,  et  il  continua  k 
s'en  occuper  dans  les  mêmes  conditions  que  jadis  le  con- 
seil de  l'École.  Ses  attributions,  à  cet  égard,  n'avaient  pas 
été  changées  nonobstant  la  création  d'un  directeur  ;  celui-ci 
notamment  n'avait  pas  la  présidence  du  conseil,  qui  ne 
devait  lui  être  dévolue  de  droit  que  par  le  décret  de  1856; 
jusqu'à  ce  décret  également,  le  conseil  continua  à  déli- 
bérer sur  le  budget  annuel  de  l'École. 

Dans  toutes  les  occasions  où  le  Conseil  central  des 
Écoles  des  mines  eut  à  s'occuper  de  propositions  relatives 
à  l'École  de  Saint-Étienne ,  il  s'efforça  de  lutter  contre 
l'extension  de  plus  en  plus  grande  que  les  directeurs  de 
cette  Ecole  tendaient  continuellement  à  lui  donner.  La 
commission  spéciale  de  1848  avait  déjà  développé  cette 
idée;  elle  avait  fait  remarquer  que  l'Ecole  de  Saint- 
Étienne  avait  été  détournée  de  sa  destination  primitive, 
qu'on  prétendait  y  préparer  des  directeurs  alors  qu'elle 
avait  été  créée  pour  y  former  des  chefs  d'ateliers  et  des 
contre-maîtres;  elle  avait  reconnu  qu'il  était  trop  tard 
pour  revenir  sur  l'état  actuel  des  choses,  mais  elle  avait 
pensé  qu'il  fallait  résister  à  toute  nouvelle  extension. 

Le  Conseil  central  des  Écoles  se  plut,  au  contraire,  en 
toutes  circonstances,  à  encourager  Gallon  dans  l'œuvre 
qu'il  poursuivait  à  Alais. 

Cette  série  de  transformations  de  toute  sorte  poursui- 
vies depuis  1844  et  définitivement  consacrées  par  cet  en- 


NOTICE   HISTORIQUE.  615 

semble  de  décisions  de  1848  et  1849,  rendues  après  les 
études  les  plus  attentives  et  Texamen  le  plus  approfondi, 
laissait,  il  est  vrai,  subsister  bien  peu  de  chose  de  Torga^ 
nisation  officielle  de  1816.  On  parait  s*être  assez  peu 
préoccupé  de  ces  scrupules  légaux.  En  tous  cas,  TÉcole 
avait  trouvé  le  cadre  stable  et  complet  suivant  lequel 
elle  devait  vivre  désormais.  Les  modifications  que  nous 
aurons  encore  à  relater  seront,  en  effet,  relativement 
secondaires  et,  en  tout  cas,  d'une  importance  bien  infé- 
rieure à  celles  que  nous  venons  d'indiquer. 

  un  système  nouveau,  il  faut  généralement  des 
hommes  nouveaux.  Le  personnel  de  l'Ecole,  en  ce  qui 
concernait  les  anciens  cours,  était  relativement  assez 
jeune  ou  assez  nouvellement  en  fonctions  pour  qu'un 
changement  de  cette  nature  fût  utile  dans  l'espèce.  Tou- 
tefois Combes,  tout  en  restant  titulaire  jusqu'en  1856, 
céda  l'enseignement  effectif  de  l'exploitation  des  mines 
et  des  machines  à  Gallon  {*)  qui  professa,  à  titre  de  sup- 
pléant, à  partir  de  1848.  Quelques  années  après,  la  mort 
regrettable  d'Ebelmen,  le  30  mars  1852,  amenait  Rivot  h 


(*)  Gallon,  né  le  9  décembre  1815,  est  mort  inspecteur  général 
le  8  juin  1875.  Avant  de  venir  professer  à  l'École  des  mines  do 
Paris,  d*abord  en  1848  comme  suppléant  de  Combes,  puis  à  partir 
de  1856  comme  titulaire,  Gallon  avait  professé  à  TÉcole  de  Saint- 
Étienne  et  créé  PÉcole  des  mines  d*Alais.  L'enseignement  de 
Gallon,  très  complet  au  point  de  vue  théorique,  prenait  une 
valeur  exceptionnelle,  dans  une  école  d'application,  delà  pratique 
si  brillante  et  si  étendue  de  l'art  des  mines  et  des  constructions 
que  Gallon  faisait  dans  Findustrie  privée.  Il  a  occupé  dans  l'in- 
dustrie des  mines,  comme  directeur  et  comme  conseil,  avec  une 
autorité  incontestée,  une  place  et  un  rôle  auxquels  bien  peu 
pourront  prétendra.  Les  grandes  afiaires  ne  pouvaient  se  fonder 
sans  que  l'avis  de  Gallon  ne  fût  jugé  nécessaire.  Son  double 
cours  a  été  publié  de  1873  à  1875,  en  deux  volumes  pour  chacune 
des  parties,  et  il  est  immédiatement  devenu  classique. 

M.  Jacqmin  a  consacré  à  Gallon,  dans  les  Annales  des  mines 
de  1875,  une  notice  étendue  qui  fait  bien  ressortir  sa  vie  si 
utilement  occupée. 


616  l'egole  des  mines  de  parts. 

lai  succéder  ;  presque  en  même  temps  de  Villeneuve  (*) 
succédait,  sans  avoir  peut-être  les  aptitudes  pour  le  rem- 
placer, à  Jean  Reynaud  que  les  événements  politiques 
de  1851  avaient  amené  à  renoncer  brusquement  au  profes- 
sorat (^*),  en  sorte  que  le  cours  et  les  examens  d'économie 
et  de  législation  n'eurent  pas  lieu  dans  Tannée  scolaire 
185M852. 

Avant  même  que  les  événements  de  décembre  1851 
eussent  changé  le  régime  du  pays,  l'administration  avait 
invité  le  Conseil  central  des  Écoles  des  mineSj  le  29  oc- 
tobre 1851,  à  étudier  un  projet  de  réorganisation  de 
l'École  des  mines  de  Paris  sur  le  plan  d'après  lequel  ve- 
nait d'être  rendu  le  décret  du  13  octobre  1851  relatif  à 
rÉcole  des  ponts  et  chaussées.  Le  conseil  eut  assez 
promptement  terminé  ce  travail  qui  était  soumis  à  Tad- 
ministration  dès  le  début  de  1 853  ;  mais  plusieurs  années 
après  seulement,  l'administration  se  décida  à  faire  rendre, 
à  la  suite  de  ces  propositions,  modifiées  du  reste  sur 
quelques  points,  le  décret  du  15  septembre  1856,  qui  règle 
aujourd'hui  encore  l'École. 

En  attendant.  TÉcole  continuait  à  fonctionner,  d'une 
façon  du  reste  très  heureuse  à  tous  égards,  dans  les 
conditions  définies  par  l'ensemble  des  décisions  interve* 


(*)  De  Villeneuve,  né  le  19  août  1803,  mort  le  11  mai  1874, 
s'est  beaucoup  plus  occupé  de  géologie  et  d'agriculture  que 
de  droit  et  de  législation.  D'une  imagination  ardente ,  il  s'était 
passionné  pour  la  théorie  des  alignements;  il  en  a  usé  jusqu'à 
en  abuser  dans  sa  carte  géologique  du  Var  et  le  volume  de  texte 
explicatif  qui  l'accompagne,  parus  en  1856.  Chercheur  et  inven- 
tif, mais  personnellement  peu  pratique,  il  a  entrepris  ou  fait 
entreprendre  dans  la  Provence,  à  l'une  des  plus  illustres  fa- 
milles de  laquelle  il  appartenait,  des  affaires  diverses  qui  loi  ont 
généralement  médiocrement  réussi.  Il  a  cependant  rendu  de 
réels  services  par  l'impulsion  donnée  à  la  fabrication  des  ci- 
ments de  la  Bédoule. 

(**)  Jean  Reynaud,  avant  d'être  rayé  des  cadres  pour  refus  de 
serment,  avait  été  mis  en  congé  illimité  le  26  décembre  1851. 


i 


NOTICE   HISTORIQUE.  617 

nues  de  1848  à  1849,  et  notamment  par  Tarrêté  du 
17  avril  1849. 

La  pratique  de  cet  arrêté  amena  toutefois  à  le  modifier 
sur  quelques  points  de  détail  relatifs  au  système  de  no- 
tation et  d'appréciation  dans  les  examens.  Ces  modifica- 
tions furent  introduites  par  les  arrêtés  ministériels  des 
31  janvier  1853  et  24  avril  1854.  Ces  arrêtés  eurent  pour 
objet  de  faire  disparaître  l'antique  système  du  médium 
obligatoire  dans  chaque  matière  f  ),  et  de  substituer  à  un 
mode  de  notation  qui  était  devenu  un  véritable  casse- 
tête  chinois,  le  mode  de  notation  si  simple  et  aujour- 
d'hui partout  classique  de  Tappréciation  de  chaque  épreuve 
par  remploi  d'une  échelle  de  0  à  20. 

En  1853,  renseignement  reçut  une  nouvelle  addition. 
La  mode  était  alors  au  drainage  ;  plusieurs  ingénieurs 
des  mines  s'en  étaient  occupés  volontairement  avec  succès 
dans  leurs  services.  Le  ministre  demanda  au  conseil  s'il 
ne  conviendrait  pas  de  comprendre  désormais  cette  ma- 

(*)  Dans  le  système  créé  par  ces  arrêtés  de  1853  et  1854  le  pas- 
sage d'une  année  à  Tautre  et  la  sortie  de  TEcole  exigent  que  Ton 
ait  chaque  année  une  moyenne  générale  de  douze  sur  vingt  et 
que  les  trois  moindres  notes  donnent  une  somme  supérieure  à 
vingt-quatre;  l'exclusion  est  facultative  si  une  seule  note  des- 
cend à  huit.  Dans  ce  système  il  n*y  a  pas  de  moyenne  partielle» 
ou  suivant  Tancien  mot,  de  médium  obligatoire  pour  chaque  ma- 
tière. Le  conseil  avait  entendu  faire  disparaître  toute  trace  de 
cette  idée  pour  ne  pas  tenir  compte  éventuellement  de  la  médio- 
crité en  une  matière  d'un  élève  qui  peut  être  supérieur  dans 
d'autres. 

S'il  n'existe  plus  de  médium  obligatoire  dans  chaque  matière, 
avec  les  sévères  sanctions  de  jadis,  on  exi^e  qu'on  repasse  une 
seconde  fois,  l'année  suivante,  l'examen  concernant  certaines 
matières  pour  lesquelles  Tannée  antérieure  on  n'a  pas  obtenu 
une  note  déterminée.  Pour  la  minéralogie  et  la  paléontologie, 
par  exemple,  il  faut  avoir  obtenu  16  pour  être  dispensé  de  re- 
passer l'examen.  Aujourd'hui  où  l'exploitation  des  mines  s'en- 
seigne toujours  en  première  année,  avant  que  les  élèves  aient 
pu  voir  les  choses  par  eux-mêmes,  une  mesure  analogue  pour- 
rait être  prise  utilement  peut-être  pour  cette  matière. 


618  l'école  des  mines  de  paris. 

tière  dans  renseignement  de  TËcole.  La  proposition  fut 
d'autant  mieux  agréée  que  de  Villeneuve,  dont  les  apti- 
tudes agricoles  étaient  à  coup  sûr  supérieures  aux  apti- 
tudes juridiques,  ne  demandait  pas  mieux  que  de  s'en 
charger;  les  leçons  furent  créées  par  arrêté  ministériel 
du  10  août  1853.  De  Villeneuve  proposa  et  fit  adopter  un 
programme  en  15  leçons  qui  était  un  cours  réduit  d* agri- 
culture plutôt  que  des  leçons  sur  le  drainage.  L'ensemble 
du  cours  de  de  Villeneuve  était  ainsi  porté  au  chiffre 
normal  de  quarante  leçons  des  autres  cours.  Cet  ensei- 
gnement conmiença  avec  l'année  1853-1854;  il  fut  l'ori- 
gine du  cours  spécial  d'agriculture  créé  officiellement  par 
le  décret  de  1856,  et  transformé  depuis  au  point  qu'on 
peut  le  dire  supprimé. 

S  6. 
L École  depuis  le  décret  de  1856. 

Lorsque  le  gouvernement  se  décida  enfin  à  rendre,  le 
15  septembre  1856,  un  décret  qui  était  préparé  depuis 
'quatre  ans,  cet  acte  ne  fit  que  consacrer,  sous  une  forme 
plus  rationnelle  et  plus  régulière  en  droit,  ce  qui,  en  fait, 
existait  et  fonctionnait  normalement  depuis  quelque  huit 
ans.  Ce  décret,  qui  consacrait  à  nouveau  une  œuvre  suc- 
cessivement et  patiemment  accomplie,  mérite  cependant 
qu'on  s'y  arrête.  Il  a  eu  l'avantage  d'une  part  de  bien 
préciser  ce  qu'est  l'École  des  mines,  et  il  présente  d^autre 
part  certaines  particularités  qu'il  convient  de  signaler. 

ce  L'enseignement  de  l'École,  dit  son  article  2,  a  pour 
objet  spécial  l'exploitation  et  le  traitement  des  subs- 
tances minérales  ;  il  a  également  pour  objet  l'étude  des 
machines  et  appareils  à  vapeur,  la  recherche,  la  conser- 
vation et  l'aménagement  des  sources  d'eaux  minérales  (*), 

n  On  ne  s'étonnera  pas  de  cette  énumération  au  lendemain 
de  la  loi  du  14  juillet  1S56  et  du  décret  du  8  septembre  1856  sur 


NOTICE   HISTORIQUE.  619 

le  drainage  et  les  irrigations  (^),  l'exploitation  et  le  ma- 
tériel des  chemins  de  fer,  et,  en  général,  les  arts  et  les 
travaux  qui  se  rattachent  à  Tindustrie  minérale  ;  il  com- 
prend les  connaissances  de  mécanique,  de  métallurgie  (**), 
de  docimasie,  de  minéralogie,  de  paléontologie,  de  géo- 
logie pure  et  appliquée  à  1* agriculture,  de  droit  adminis* 
tratif,  de  législation  des  mines  et  d'économie  industrielle, 
ainsi  que  les  principes  de  Tart  des  constructions  néces- 
saires aux  ingénieurs  des  mines  et  aux  directeurs  de 
mines  et  d'usines  ». 

On  ne  saurait  mieux  exposer  ce  qu'était  devenu  ren- 
seignement de  rÉcole,  sous  les  nécessités  de  la  pratique 
et  à  la  suite  d'une  évolution  patiemment  étudiée,  ni 
mieux  indiquer  ce  qu'il  doit  rester  pour  que  TÉcole  ré- 
ponde à  sa  destinée  première.  L'application  de  ce  pro- 
gramme d'ensemble  peut,  avec  le  temps,  nécessiter  des 
modifications  de  détail,  des  développements  donnés  à 
une  matière  ou  des  restrictions  apportées  à  une  autre; 
il  ne  sera  pas  nécessaire  pour  cela  de  modifier  le 
programme  général  du  décret  de  1856,  pourvu  qu'on 
l'entende,  comme  il  doit  l'être,  largement  (***). 


la  conservation  et  Taménagement  des  sources  d'eaux  minérales, 
matière  dans  laquelle  les  ingénieurs  des  mines  étaient  appelés  à 
jouer  un  rôle  si  important;  et  cependant  ce  n*a  été  que  lors  de 
la  refonte  des  programmes,  en  1887,  qu'une  part  a  été  faite  aux 
eaux  minérales  dans  renseignement,  part  qui  n'est  peut-être  pas 
en  proportion,  au  point  de  vue  surtout  du  captage  et  de  Tamé- 
nageroent,  avec  le  rôle  des  ingénieurs  des  mines  dans  ce  genre 
d'affaires. 

(*)  Le  drainage  et  les  irrigations  ont,  non  sans  raison,  k  peu 
près  complètement  disparu  aujourd'hui  de  l'enseignement  de 
l'Ecole. 

l**)  Le  décret  de  1856  est  le  premier  acte  qui  ait  fait  dispa- 
raître ce  vieux  mot,  un  peu  barbare  peut-être,  mais  si  expressif 
pourtant,  de  minéralurgie;  le  mot  répondait  exactement  à  ce 
«  traitement  des  substances  minérales  »  indiqué  comme  un  des 
deux  objets  principaux  de  l'enseignement  de  l'Ecole. 

{***)  11  est  certain  qu'en  1866,  par  exemple,  on  ne  pouvait  son- 


620  l'école  des  mines  de  paris. 

L'École,  plus  spécialement  destinée,  suivant  l'article  l", 
à  former  les  ingénieurs  nécessaires  au  service  confié  par 
l'État  au  corps  des  mines,  reçoit,  d'après  l'article  5,  des 
élèves  externes  qui,  dit  cet  article,  «  participent  à  tous 
les  cours  et  exercices  pratiques  de  l'Ecole  »,  des  élèves 
étrangers  et  des  élèves  libres.  L'article  13  confère,  d'ail- 
leurs, au  ministre,  la  faculté  d'instituer  un  certain  nom* 
bre  de  cours  préparatoires  destinés  au^  élèves  externes, 
étrangers,  et  libres,  qui  ne  sortent  pas  de  l'École  poly- 
technique. Peut-être  peut-on  regretter  que  le  décret  de 
1856,  tout  en  conservant,  suivant  les  traditions  de  1849, 
l'institution  des  élèves  externes,  n'ait  pas  organisé  d'une 
façon  plus  ferme  les  cours  préparatoires,  sans  lesquels 
l'institution  ne  pourrait  vivre  ;  si  les  cours  préparatoires 
n*avaient  pas  été  laissés  sous  l'empire  du  pouvoir  d'ap- 
préciation discrétionnaire  du  ministre,  on  n'aurait  pas  eu 
à  discuter  à  nouveau  cette  question  en  1860. 

Continuant  sur  un  autre  point  les  traditions  du  passé, 
le  décret  rappelait  qu'il  était  établi  près  de  l'École  «  un 
musée  composé  de  collections  relatives  à  Tindustrie  mi- 
nérale et  aux  services  qui  s'y  rapportent  »  et  «  un  bureau 
d'essais  spécialement  chargé  de  l'essai  et  de  l'analyse 
chimique  des  substances  employées  dans  Tindustrie  2>. 
Le  musée,  ouvert  au  public,  restait  indépendant  des  col- 
lections d'étude  mises  à  la  disposition  des  élèves. 

Si  le  décret  de  1856  a  très  nettement  conservé  la  tra- 
dition originaire  du  musée  qui  doit  être  une  annexe  de 
l'École,  il  est  à  remarquer  que  le  service  des  cartes  géo- 
logiques et  topographiques  n'est  plus  rattaché  à  l'École 
comme  il  l'était  dans  l'ordonnance  de  1816.  L'expérience 


ger  aux  applications  de  rélectricité  qui,  dans  un  avenir  pro- 
chain, jouera  peut-être  un  rôle  comparable  à  celui  de  la  vapeur 
au  point  de  vue  mécanique,  et  nécessitera,  par  suite,  dans  les 
cours  de  machines  ou  de  mécanique  appliquée  une  place  com- 
parable à  celles  faites  à  l'hydraulique  et  à  la  vapeur. 


i 


NOTICE  HISTORIQUE.  621 

s'était  également  prononcée  sur  ce  point  et  avait  montré 
que  ces  services  ne  pourraient  effectivement  pas  être  uti- 
lement conduits  par  le  conseil  de  TÉcole.  Il  semble  tou- 
tefois qu'une  entente  soit  désirable  entre  les  deux  ser- 
vices au  point  de  vue  de  leurs  collections  qui  peuvent  se 
prêter  réciproquement  un  si  fructueux  concours.  On 
paraissait  le  comprendre  ainsi  lors  de  la  création  du  ser- 
vice de  la  carte  géologique  détaillée  de  la  France,  en 
installant  ce  service  dans  un  bâtiment  établi  pour  appar- 
tenir à  Tensemble  des  constructions  destinées  à  TEcole  {*). 
Gomme  par  le  passé,  le  système  d'instruction  compre- 
nait (art.  28  à  31  du  décret)  les  leçons  orales  professées 
pendant  cinq  mois  d'hiver,  de  novembre  à  mars,  et  les 
exercices  pratiques;  de  ceux-ci  les  uns,  préparations 
et  analyses  au  laboratoire,  dessins  et  projets,  s'exécutent 
pendant  la  période  des  cours;  les  autres,  levés  de 
plans  superficiels  et  souterrains,  de  machines  et  de  bâti- 
ments, courses  industrielles  et  (**)  géologiques  (***),  avec 


f)  De  Ghaocourtois,  avec  son  esprit  si  caractéristique  de  sys- 
tématisalioD  et  son  goût  pour  les  expositions  méthodiques,  qu'il 
avait  Tun  et  l'autre  développés  à  Técole  de  Le  Play,  avait  ima- 
giné et  exposé,  en  1872,  dans  une  autographie  aujourd'hui 
assez  rare,  un  plan  grandiose  réalisant  l'union  de  ces  services. 
il  proposait,  à  cet  effet,  de  construire  pour  le  service  géologique 
un  bâtiment  au  sud  des  constructions  de  l'Ecole,  qui  aurait  fait 
le  pendant  de  celui  qui,  au  nord,  abritant  les  nouveaux  labora- 
toires, est  affecté  au  service  docimastique.  Sur  l'un  des  murs  du 
hall  central  du  bâtiment  de  la  géologie  aurait  été  représentée  a 
carte  géologique  détaillée  au  1/80.000  avec  sa  vraie  courbure.  Il 
est  inutile  de  dire  l'accueil  fait  par  l'administration  à  un  plan,  à 
coup  sûr  séduisant  par  ses  apparences ,  mais  qui  eût  coûté  des 
millions  sans  peut-être  une  utilité  très  établie. 

{•*)  V.  sur  les  visites  industrielles,  p.  670,  note  2. 

P*)  Ces  courses  géologiques  n'ont  consisté  fort  longtemps  que 
dans  quelques  excursions  d'une  journée  aux  environs  de  Paris. 
En  dehors  de  ces  courses  préparatoires  qui  persistent,  de  Chan- 
courtois,  dès  qu'il  fut  appelé  par  Elîe  de  Beaumont  à  coopérer  à 
renseignement  de  la  géologie,  organisa  la  grande  course  géolo- 
gique de  huit  jours  qui  se  fait  à  la  fin  des  examens.  De  Ghan- 


I 

I 


622  l'école  des  mines  bb  paris. 

les  professeurs,  et  enfin  les  voyages  d'instruction  ont  lieu 
Tété,  pendant  et  après  la  période  suivant  les  examens 
par  lesquels  se  terminent  annuellement  les  cours.  CSe  ré- 
gime, dont  une  pratique  constamment  améliorée  avait 
permis  de  tirer  tous  les  fruits,  avait  donné  de  trop  bons 
résultats  pour  qu'il  y  fût  rien  changé.  Toutefois  le  décret 
(article  30)  supprima  le  voyage,  ou  plutôt  la  promenade, 
qu'on  avait  pris  Thabitude,  depuis  1848,  de  faire  faire  aux 
élèves  de  première  année  {*). 

Il  faut  signaler  dans  le  décret  de  1856,  la  disposition 
nouvelle  formant  Tarticle  16  en  vertu  de  laquelle  ne  les 
ingénieurs  qui,  par  la  spécialité  de  leurs  travaux,  ont 
acquis  des  connaissances  exceptionnelles  sur  quelques 
parties  de  la  science  de  Tingénieur  »  peuvent  être  appe- 
lés à  donner  des  conférences  sur  les  sujets  dont  ils  se 
sont  ainsi  occupés  (**). 

Suivant  Torganisation  inaugurée  en  1848,  Tadministra- 


courtois  choisissait  les  localités  de  telle  sorte  que,  dans  le  coars 
de  la  scolarité  de  trois  ans,  chaque  élève  eût  pu  visiter  les  pays 
respectivement  classiques  pour  Tétude  des  terrains  stratifiés, 
des  roches  éruptives  anciennes  et  des  roches  éruptives  modernes. 

(*)  Avant  de  faire]  rendre  le  décret  de  1856,  radmloistration 
supérieure,  en  novembre  1855,  avait  demandé  au  conseil  s'il 
était  utile  de  faire  ainsi  voyager  des  élèves  de  première  année  ne 
sachant  encore  rien  ;  le  conseil  avait  répondu  affirmaUvemeott 
trouvant  que  ce  voyage  était  de  nature  à  dégrossir  les  élèves  au 
point  de  vue  de  la  pratique. 

Ce  système  d'excursions,  nécessairement  très  courtes,  à  la  suite 
de  la  période  d'exercices  pratiques  sur  place  de  la  première 
année,  a  été  repris  en  suite  d'une  décisionministérielle  du  12  mai 
1866,  rendue  sur  l'avis  conforme  du  conseil.  Ce  voyage  de  première 
année  doit  consister  en  un  séjour  de  trois  semaines  dans  un  dis- 
trict minier  ou  métallurgique  français,  de  préférence  le  plus  voi- 
sin de  la  résidence  de  Télève. 

{**)  Les  applications  qui  ont  été  faites  de  cette  disposition  sont 
les  suivantes  : 

De  1864  à  1866,  M.  Moissenet,  alors  chargé  des  leçons  de  chi-> 
mie  générale  aux  élèves  des  cours  préparatoires,  décrivit  la  pré- 
paration  mécanique  des  minerais  d'étain,  de  .cuivre  et  de  plomb 


NOTICE  HISTORIQUE.  623 

tion  courante  de  l'École  était  confiée,  sous  Tautorité  du 
ministre  des  travaux  publics,  à  un  directeur  (*)  et  à  un 
inspecteur  des  études;  celui-ci  restait  le  conservateur 
du  musée  annexé  à  TÉcole.  Faisant  un  pas  de  plus  dans 
un  système  qui  concordait,  du  reste,  avec  les  idées  de 
gouvernement  personnel  du  régime  impérial,  le  décret 
de  1856  a  visiblement  augmenté  les  attributions  du  direc- 
teur et  diminué  d'autant  celles  jadis  dévolues  au  con- 
seil. Le  conseil,  qui,  en  dehors  du  personnel  deM'École  : 
directeur,  inspecteur  et  professeurs  de  l'enseignement 
spécial,  ne  comprenait  que  deux  inspecteurs  généraux 
désignés  par  le  ministre,  n'avait  plus  désormais  à  déli- 
bérer sur  le  budget  n  annuel  ;  aux  termes  de  l'article  6, 
S  3,  en  dehors  des  rares  questions  sur  lesquelles  le  conseil 
doit  nécessairement  délibérer  (***),  la  direction  ne  doit 

en  Angleterre,  particulièrement  dans  le  pays  de  Galles  et  le 
Cornouailles  ; 

En  1866,  M.  Cornu,  qui  venait  d'achever  ses  études  à  TEcole, 
fit  des  conférences  sur  la  constitution  des  molécules  cristallines 
des  minéraux  ; 

À  partir  de  1873  et  jusqu'à  la  création  en  1879  du  nouveau 
cours  qui  lui  fut  confié,  M.  Fuchs  a  fait  chaque  année  quelques 
conférences  pour  décrire  des  gîtes  minéraux  visités  par  lui,  tels 
que  les  gîtes  calaminaires  de  Belgique  et  de  Sardaigne,  ceux  de 
phosphate  de  chaux,  les  gîtes  du  district  de  Garthagène  (Espagne) 
et  dAtacama  (Chili). 

En  outre,  ce  fut  par  application  de  cette  disposition  que 
M.  Zeiller  commença,  en  1878,  ses  leçons  de  paléontologie  végé- 
tale, et  M.  Potier,  en  1882,  celles  sur  les  applications  de  Félec- 
tricité,  entrées  les  unes  et  les  autres  depuis  dans  l'enseignement 
normal. 

(*)  Suivant  l'article  6  du  décret  du  15  septembre  1866,  la  di- 
rection devait  être  confiée  à  un  inspecteur  général  des  mines  de 
1**  classe;  un  décret  du  30  mars  1884  permet  à  l'administration 
de  désigner  un  inspecteur  général  de  2*  classe. 

(*•)  Dans  le  projet  de  décret  préparé  par  le  conseil  en  1851- 
4852,  celui-ci  avait  proposé  de  maintenir  au  conseil  la  délibéra- 
tion du  budget. 

{***)  Le  conseil  est  essentiellement  une  autorité  purement  con- 
sultative qui  n'émet  que  des  avis.  Toutefois,  aux  termes  de  l'ar- 


624  l'école  des  mines  be  paris. 

prendre  son  avis,  avant  de  soumettre  des  propositions  au 
ministre,  que  sur  «  les  propositions  importantes  touchant 
r instruction,  le  régime  et  la  discipline  ».  Le  directeur 
avait,  en  outre,  de  droit  la  présidence  du  conseil  en 

!  Tabsence  du  ministre  qui  en  restait  le  président  titu- 

laire.  Direction  et  conseil,    sauf  sur  certains  détails 

i  d'ordre  intérieur  où  ils  ont  des  attributions  propres,  n'a- 

gissent, d'ailleurs,  comme  jadis,  que  sous  l'autorité  du 

'*  ministre  des  travaux  publics. 

Le  décret  créait  un  rouage  nouveau  qui  ne  pouvait 
également  qu'atténuer  encore,  en  droit  du  moins,  le  rôle 
et  les  attributions  du  conseil;  c'est  le  conseil  de  perfec* 
tionnement  (art.  22  à  27),  présidé  par  le  directeur  (*),  com- 
posé, en  dehors  de  l'inspecteur  de  l'École,  de  trois  ins- 
pecteurs généraux  désignés  par  le  conseil  général  des 
mines  et  de  deux  professeurs  désignés  par  le  conseil.  Ce 
conseil  de  perfectionnement  n'a  toutefois  que  deux  attri- 
butions :  il  arrête,  par  un  jugement  définitif,  dit  l'art. 
25,  S  i  )  la  liste  des  prix  et  accessits  à  délivrer,  s'il  y  a  lieu, 
aux  élèves,  d'après  le  classement  provisoire  préparé  par 
les  professeurs  (^)  ;  il  discute  les  mesures  qui  lui  sont 

ticle  20,  §  2,  du  décret  de  1856  «  il  arrôte  les  listes  de  classement 
de  fin  d'année  et  de  sortie ,  les  décisions  quil  rend  en  cette  ma- 
tières n*étant  susceptibles  d*être  réformées  que  pour  fausse  ap- 
plication du  règlement.  » 

(*)  On  ne  laisse  pas  d'être  étonné  de  voir  que  la  présidence  du 
conseil  ne  revenant  au  directeur  qu'en  l'absence  du  ministre,  le 
directeur  est  président  de  droit  du  conseil  de  perfecUonnemeot. 

C*)  Le  rapprochement  des  articles  25  et  26  du  décret  serait  de 
nature  à  montrer  que,  contrairement  à  la  pratique  toujours  suivie 
à  l'Ecole  des  mines  et  que  consacrait  rarticie  20  de  l'arrêté  mi- 
nistériel du  17  avril  1849,  les  prix  et  accessits  ne  devraient  plus 
être  distribués  aux  élèves  t  qui  se  sont  le  plus  distingués  pen- 
dant le  cours  de  leurs  études  m,  comme  le  disait  cet  arrêté,  mais 
attribués  par  matière  suivant  ce  qui  se  pratique  à  l'Ecole  des 
ponts  et  chaussées  dont  il  est  constant  que  le  décret  de  1856  a 
voulu  imiter  l'organisation.  Ainsi  seulement  on  peut  concevoir 
que  les  professeurs  et  non  le  conseil  puissent  préparer  un  das* 


NOTICE    HISTORIQUE.  625 

suggérées  en  vue  d'améliorer  Tinstruction  de  TÉcole,  et 
il  propose  à  Tapprobation  du  ministre  celles  de  ces  mesu- 
res dont  il  croit  devoir  recommander  Tapplication  (*). 

Signalons  enfin  la  disposition  nouvelle,  au  moins  en 
droit,  formant  l'article  1 5  du  décret,  aux  termes  duquel 
le  ministre  doit  choisir  les  professeurs  sur  une  liste  de 
candidats  dressée,  pour  chaque  place  vacante,  par  le 
conseil  de  l'École  (**). 

Le  décret  de  1856,  confirmant  les  créations  successives 
antérieures,  prévoyait  rétablissement  immédiat  de  neuf 
cours  distincts  avec  professeurs  spéciaux  (***).  En  réalité 
le  décret  de  1856  ne  reçut  à  cet  égard  sa  complète  exé- 
cution qu'en  1864.  Jusqu'à  cette  date,  en  effet,  M.  Bayle 
continuait  à  enseigner  la  paléontologie  à  titre  de  confé- 
rences; il  ne  fut  nommé  professeur  titulaire  que  le  8 
avril  1864,  par  une  régularisation  de  pure  forme  il  est  vrai. 
Le  cours  distinct  d'agriculture,  drainage  et  irrigations,  ne 
fut  également  créé  que  par  décision  du  25  janvier  1864 
qui  le  confia  à  Delesse  {****)  ;  jusque-là  les  leçons  avaient 

sèment  provisoire  et  que  le  professeur  intéressé  soit  admis  avec 
voix  délibéralive  au  conseil  de  perfectionnement  lorsque  ce  con- 
seil statue  sur  cette  question, 

(*)  Un  seul  fait  suffirait  à  montrer  le  peu  d'utilité  du  conseil 
de  perfectionnement.  11  ne  fut  constitué  et  ne  commença  à  fonc- 
tionner qu^à  la  fin  de  1858,  deux  ans  après  que  le  décret  de  1856 
eut  été  rendu. 

(**)  En  fait,  cette  coutume  s'était  établie  depuis  1848  avec 
l'assentiment  de  l'administration;  le  conseil,  dans  cette  période 
intermédiaire,  ne  pensait  môme  pas  toujours  à  présenter  une 
liste  ;  il  indiquait  un  seul  candidat  quand  il  lui  paraissait  que 
son  choix  s'imposait. 

(***)  Il  était  prévu  que  d'autres  chaires  pourraient  être  créées 
par  décret  rendu  après  avis  des  deux  conseils  (Décret  de  1856, 
art.  11). 

(****)  Delesse,  né  le  3  février  1817,  est  mort  inspecteur  général 
le  24  mars  1881.  Il  avait  été  élu  à  l'Académie  des  sciences  en 
1879.  Delesse  s'est  particulièrement  occupé  de  métamorphisme  et 
de  lithologie,  en  étudiant  surtout  les  roches  par  des  analyses  mé- 
caniques et  chimiques.  Il  a  rendu  de  très  grands  services  par 
Tome  XV,  1889.  41 


626  l'école  des  mines  de  paris. 

été  faites,  comme  à  Torigine  de  cet  enseignement  en  1853, 
par  le  professeur  de  législation.  Ce  double  enseignement 
était  échu,  à  partir  de  1862,  à  M.  E.  Lamé  Fleiiry,  appelé 
à  cette  date  à  succéder  comme  professeur  titulaire  à  de 
Villeneuve.  M.  Lamé  Fleury  Tavait,  à  de  très  nombreu- 
ses reprises,  remplacé  depuis  1855  pour  l'enseignement 
du  droit  et  de  la  législation;  M.  E.  Lamé  Fleury,  avant 
de  rêtre  officiellement,  pouvait  être  considéré  depuis 
longtemps  comme  le  professeur  de  fait  de  ces  matières 
à  l'École. 

Les  cours  de  minéralogie,  géologie  et  paléontologie  res- 
tèrent, comme  depuis  1816,  les  seuls  cours  publics.  La 
commission  spéciale  de  1848  et  le  conseil  s'étaient  pro- 
noncés d^ns  ce  sens.  Le  décret  de  1856,  art.  5,  §  4,  a 
prévu  toutefois  la  faculté  pour  le  ministre  d'admettre  le 
public  à  tous  les  autres  cours  (*). 

La  direction  de  l'École  était  restée  confiée  à  Dufirénoy, 
qui  ne  devait  malheureusement  pas  jouir  longtemps 
encore  de  la  satisfaction  qu'il  dut  éprouver  en  voyant  son 
œuvre  solennellement  et  définitivement  confirmée  à  nou- 
veau par  le  décret  de  1856.  Il  mourait  le  20  mars  1857, 
dans  cette  Ecole  si  complètement  transformée  par  lui,  et 
aux  destinées  de  laquelle  il  présidait  depuis  21  ans. 
Quels  changements  aussi  féconds  que  profonds  accom- 
plis durant  cette  période  dans  toutes  les  branches  de 
tous  les  services  qui  se  rattachaient  directement  ou  indi- 
rectement  à  l'Ecole  ! 

Il  fut  remplacé  à  la  direction  de  l'Ecole  par  Combes 

la  publication  annuelle,  pendant  vingt  ans,  de  la  Reoue  de  géolo- 
gie^ en  collaboration  d^abord  avec  M.  Laugel,  puis  avec  M.  de 
Lapparent. 

Il  a  enseigné  àTEcole  des  mines  de  1864  k  i879. 

(*)  Dans  ces  derniers  temps,  le  conseil  de  l'Ecole  a  émis  Vavis 
d'étendre  la  publicité  à  tous  les  cours,  en  tant  que  la  mesure 
serait  matériellement  compatible  avec  la  régularité  du  fonction- 
nement intérieur  de  FEcole. 


i 

I 

NOTICE   HISTORIQUE.  627 

i 

qui,  lui  aussi,  avait  été  un  des  premiers  à  coopérer,  dès  ' 

le  début  du  gouvernement  de  Juillet,  à  la  réorganisation 
de  TEcole.  Nul  n'était  donc  mieux  à  même  que  lui,  à 
raison  de  sa  haute  situation  scientifique  et  des  traditions, 
pour  recueillir  Théritage  de  Dufrénoy. 

Avant  même  que  le  décret  de  1856  eût  été  rendu, 
Le  Play,  après  les  succès  obtenus  à  Texposition  univer- 
selle de  1855,  avait  résigné  ses  fonctions  d'inspecteur  de 
rÉcole  pour  entrer  au  Conseil  d'État.  Il  avait  été  remplacé 
comme  inspecteur,  le  26  janvier  1856,  par  de  Sénarmont, 
que  sa  parfaite  courtoisie ,  non  moins  que  ses  qualités  de  pen- 
seur et  d'érudit,  désignait  pour  ce  poste.  Il  ne  devait  pas 
l'occuper  longtemps  ;  il  mourait  six  ans  après,  dans  l'exer- 
cice de  ces  fonctions,  auxquelles  Gruner(*),  professeur  de 


(*)  Gruner,  né  le  11  mai  1809,  mort  inspecteur  général  de 
1**  classe  en  retraite  le  16  mars  1883,  appartient  à  TEcole  des 
mines  de  Saint-Etienne  autant  qu*à  celle  de  Paris;  il  avait  pro- 
fessé douze  ans  dans  la  première  avant  de  professer  quatorze  ans 
dans  la  seconde.  Il  n*a  abandonné  l'Ecole  des  mines  de  Paris 
que  pour  prendre,  en  1872,  la  vice-présidence  du  conseil  général 
des  mines  qu'il  garda  jusqu'en  1879,  où  il  fut  atteint  par  la  fati- 
dique limite  d'&ge. 

Gruner  s'est  livré  avec  un  égal  succès  à  la  géologie  et  à  la 
métallurgie.  Comme  géologue,  ses  travaux  essentiels  consistent 
dans  la  carte  géologique  de  la  Loire  et  les  topographies  des  bas- 
sins bouillers  de  la  Loire  et  de  la  Creuse.  M.  Parran  a  fait  plus 
particulièrement  ressortir  dans  le  Bulletin  de  la  Société  géolo- 
gique (8*  série,  t.  XII,  p.  380)  l'œuvre  de  Gruner  comme  géologue. 
Comme  métallurgiste,  il  a  publié  de  très  nombreux  mémoires 
dans  divers  recueils,  et  il  s'occupait  encore  à  réunir  ses  travaux 
et  son  enseignement  dans  un  grand  Traité  de  métallurgie,  lors- 
que la  mort  est  venue  le  surprendre  ;  le  tome  I  et  la  2*  partie  du 
tome  II  ont  seuls  été  publiés.  M.  Lodin,  qui  occupe  aujourd'hui 
à  l'Ecole  la  chaire  de  Gruner,  a,  dans  une  notice  récemment  pu- 
bliée aux  Annales  des  mine^  (3*  livraison  de  1888),  signalé  d'une 
façon  détaillée  l'œuvre  métallurgique  de  ce  maître. 

L'enseignement  de  Gruner  se  recommandait  par  sa  méthode 
philosophique  non  moins;  que  par  le  nombre  et  l'exactitude  des 
renseignements. 

Une  des  œuvres  qu'on  doit  également  attribuer  à  Gruner  est 


628  L*ÉCOLE   DES   MINES   DE   PARIS. 

métallurgie  depuis  quatre  ans  déjà,  fut  appelé  à  sa  place. 

Le  Play  ayant  également  résigné  ses  fonctions  de  pro- 
fesseur de  métallurgie,  Piot  (*)  fut  désigné  pour  le  rem* 
placer  à  ce  titre  au  début  de  Tannée  scolaire  1856-1857. 
Piot,  dont  la  santé  était  déjà  fortement  ébranlée,  ne  passa 
pour  ainsi  dire  que  nominalement  à  l'École  ;  il  succom- 
bait le  17  juin  1858,  ayant  été  suppléé  dans  l'enseigne- 
ment qull  n'avait  pu  donner  par  Rivot  qui  avait  volontai- 
rement assumé,  par  camaraderie,  la  lourde  tâche,  dont 
il  s'était  brillamment  acquitté,  de  professer  simultané- 
ment la  docimasie  et  la  métallurgie.  Piot  fut  régulièrement 
remplacé  au  début  de  Tannée  scolaire  1858-1859  par 
Gruner  ;  les  espérances  que  son  passage  à  Saint-Etienne 
avaient  permis  de  concevoir  devaient  être  dépassées  par 
la  hauteur  du  cours  qu'il  devait  professer  à  Paris  pendant 
quatorze  ans. 

Dans  cette  même  année  1856,  de  Chancourtois  (**)  com- 

la  constitution  de  la  célèbre  Société  de  Tindustrie  minérale  de 
Saint-Etienne,  à  la  vitalité  persistante  de  laquelle  il  a  contribué 
plus  que  personne. 

(*)  Piot,  né  le  21  novembre  4817,  était  arrivé  à  TEcole,  pré- 
cédé d'une  très  grande  réputation  de  métallurgiste  praticien,, 
qu'il  s'était  acquise  par  ses  travaux  dans  Tindustrie  privée,  no- 
tamment dans  les  établissements  de  Wendel. 

(**)  De  Chancourtois,  né  le  20  janvier  1820,  mort  inspecteur 
général  des  mines  de  1^"  classe  le  14  novembre  1886,  n*a,  pour 
ainsi  dire,  pas  quitté  l'Ecole  où  il  était  rentré  en  1848  comme 
professeur  des  cours  préparatoires,  trois  ans  après  y  avoir  ter- 
miné ses  études  qu'il  couronna  par  ce  voyage  de  dix-huit  mois 
en  Âsie-Mineure  et  en  Turquie,  resté  légendaire.  De  Chancour- 
tois, dans  cette  longue  carrière,  a  rendu  à  l'Ecole  de  nombreux 
services,  non  seulement  par  son  professorat  de  géologie  et  anté- 
rieurement par  ses  leçons  aux  cours  préparatoires,  mais  aussi 
par  les  leçons  de  topographie  et  la  surveillance  des  exercices 
graphiques  dont  il  hérita  de  Delaunay  jusqu'à  ce  que  l'admi- 
nistration se  décidât,  en  1857,  à  redonner  à  l'Ecole  un  chef  des 
travaux  graphiques  ;  il  a  concouru  au  rangement  des  collections 
et  notamment  de  la  collection  statistique  départementale. 

M.  Fuchs  a  fait  connaître,  dans  une  notice  récente  parue  dans 
les  Annales  des  mines  (3«  livraison  de  1887),  la  vie  et  l'œuvre  de 


NOTICE   HISTORIQUE.  629 

menca  officiellement  avec  le  titre  de  professeur-adjoint 
renseignement  de  la  géologie  que,  depuis  1852  déjà,  il 
donnait  en  fait  partiellement  comme  suppléant  ;  il  devait 
continuer  cet  enseignement  comme  professeur-adjoint 
jusqu'en  1875,  date  à  laquelle,  après  la  mort  d*Elie  de 
Beaumont,  il  devint  titulaire  pour  le  rester  jusqu'à  sa 
mort,  en  1886. 

En  somme,  pendant  toute  la  durée  de  TEmpire,  TÉcole 
poursuivit  régulièrement  sa  carrière  sans  modification  ap- 
préciable dans  son  régime.  La  modification  et  la  recons- 
truction des  bâtiments  entraînées  par  le  percement  du 
boulevard  Saint-Michel  ne  laissèrent  pas  d'apporter 
d'assez  grandes  difficultés  matérielles  à  la  régularité  de  la 
vie  scolaire.  La  direction  sut  parer  à  ces  obstacles  en 
déplaçant,  suivant  les  besoins,  les  salles  de  dessin  et  en 
installant  des  laboratoires  provisoires  dans  les  bâtiments 
spéciaux  mis  temporairement  à  sa  disposition  à  cet  effet. 

L'expérience  et  la  pratique  avaient  mis  en  évidence 
l'excellence  de  la  transformation  subie  par  l'École. 
Une  seule  question  de  quelque  importance  dut  être  à 
nouveau  examinée  et  discutée,  celle  du  recrutement  des 
élèves  externes.  A  l'époque  de  la  guerre  de  Crimée  l'École 
polytechnique  reçut  des  promotions  relativement  fort 
nombreuses  auxquelles,  à  la  sortie,  étaient  offertes  très 
peu  de  places  dans  les  services  publics.  De  ce  double 
fait  résulta  qu'à  partir  de  1855  des  élèves  ayant  donné 
leur  démission  à  la  sortie  de  l'École  polytechnique  vin- 
rent, en  nombre  de  plus  en  plus  grand,  se  présenter 


de  Ghancourtois,  en  la  faisant  suivre  de  la  bibliographie  de  ses 
travaux,  relativement  peu  nombreux.  Peut-être  de  Chancour- 
tois,  avec  son  ingéniosité  si  remarquable,  a-l-il  remué  et  donné 
plus  d'idées  qu'il  ne  laisse  après  lui  de  travail  positif  et  d'effet 
durable.  La  vis  tellurique  et  le  réseau  pentagonal,  dont  de  Chan- 
courlois  s'était  fait  spécialement  l'apôtre,  sont  des  conceptions  à 
coup  sûr  fort  originales.  Peut-on  dire,  surtout  pour  la  dernière, 
qu'elles  soient  bien  fécondes? 


630  L*ÉGOLE   DES   MINES   DE   PARIS. 

comme  élèves  externes  à  l'Ecole  des  mines,  et  avec  d'au- 
tant plus  d'empressement  qu'au  début  du  second  Em- 
pire, dans  ce  développement  industriel  qui  le  caractérisa, 
les  carrières  libres  avaient  repris  faveur.  Dans  Torgani- 
sation  existant  encore  à  cette  époque  où  les  élèves  des 
cours  préparatoires  étaient  assimilés  à  de  véritables  élè- 
vesdeTEcole  des  mines,  ces  élèves  de  TEcole  polytechni- 
que étaient  tenus  à  passer  Texamen,  à  programme  réduit, 
sur  les  mathématiques  élémentaires,  arrêté  en  1847,  et 
qui  était  considéré  comme  Texamen  nécessaire  pour  dé- 
terminer  l'entrée  à  TEcoIe  des  mines.  Mais  cet  examen 
subi,  les  candidats  venant  de  l'École  polytechnique  étaient 
naturellement  autorisés  à  suivre  immédiatement  les  cours 
spéciaux  de  première  année,  sans  être  astreints  à  passer 
par  les  cours  préparatoires. 

Cet  état  des  choses,  qui  paraissait  aller  en  s'accen- 
tuant  n ,  finit  par  attirer  l'attention  de  l'administration  supé- 
rieure ;  elle  se  demanda  même,  ennovembre  1860,  s'ilyavait 
utilité  à  maintenir  les  cours  préparatoires.  Le  conseil  n'eut 
pas  de  peine  à  éclairer  l'administration  sur  ce  point.  Mais 
tout  le  monde  fut  d'accord  pour  reconnaître  que  la  situa- 
tion nouvelle  demandait  une  réglementation  nouvelle. 
De  là  les  deux  règlements  du  1*^  août  1861  rendus  par  le 
ministre  conformément  aux  propositions  du  conseil.  Dans 
le  système  que  consacraient  ces  règlements,  les  élèves 
des  cours  préparatoires  cessaient  d'être  considérés  comme 
des  élèves  de  l'Ecole  ;  ils  n'en  avaient  plus  le  titre  et  ils 
perdaient  le  droit  qu'ils  avaient  jadis  de  passer  directe- 
ment et  sûrement  aux  cours  de  l'enseignement  spécial. 
L'entrée  comme  élève  externe  n'avait  lieu  que  pour  l'ad- 
mission à  l'enseignement  spécial  ;  elle  devait  s'acquérir  dé- 
sormais  par  un  concours  particulier  dont  le  programme 


(*)  Aux  examens  d'entrée  de  i85ô-1856,  sur  trente  candidats, 
seb.e  furent  admis,  dont  sept  venant  de  TËcole  polytechnique. 


NOTICE   HISTORIQUE.  631 

portait  sur  les  matières  faisant  l'objet  de  renseignement 
de  FEcole  polytechnique  et  des  cours  préparatoires.  A  ce 
concours  annuel  comprenant  deux  degrés,  examen  d'ad- 
missibilité et  examen  d'admission,  pouvait  se  présenter 
dans  des  conditions  égales,  sans  privilège  les  uns  par 
rapport  aux  autres  (*),  qui  voulait,  d'où  qu'il  vint.  Les 
cours  préparatoires  étaient  maintenus  dans  le  seul  but  de 
donner  à  ceux  qui  les  avaient  suivis  les  moyens  d'aborder 
le  concours  d'entrée  :  aussi  était-il  entendu,  et  le  système 
fut  de  la  sorte  appliqué,  que  l'on  devait  se  montrer  très  large 
pour  l'admission  aux  cours  préparatoires  transformés  en 
quelque  sorte  en  un  enseignement  quasiment  public  ;  le 
seul  privilège  qu'acquérait  désormais  l'élève  qui  avait 
suivi  ces  cours  et  subi  convenablement  l'examen  de  fin 
d'année  qui  les  terminait,  était  d'être  dispensé  de  l'examen 
d'admissibilité  au  concours  ouvert  pour  les  places  d'ex- 
teiTies  aux  cours  spéciaux  de  première  année.  Quelques 
années  après,  en  1866,  il  fallut  toutefois  prendre  des 
mesures  pour  éviter  certains  abus  que  la  pratique  de  ce 
système  révéla.  Des  élèves  arrivaient  à  encombrer  les 
cours  préparatoires  en  s'y  perpétuant  pendant  des  années. 
Le  système  inauguré  en  1861,  qui  place  la  véritable 
entrée  à  l'École  au  début  des  cours  spéciaux,  s'est  main- 
tenue depuis  sans  altération.  Une  modification  impor- 
tante a  été,  toutefois,  introduite  par  l'arrêté  ministériel 
du  25  juin  1883,  à  la  suite  de  circonstances  que  nous 
aurons  plus  tard  à  relater  (V.  p.  645).  Cette  modification 
a  amené  un  système  intermédiaire  entre  celui  de  l'ori- 
gine et  celui  de  1861.  Depuis  1883,  les  élèves  des  cours 
préparatoires  ont  acquis  le  droit  de  passer  directe- 
ment élèves  externes  aux  cours  spéciaux  s'ils  subissent 


(*)  Toutefois  élait  maintenu  par  Tarticle  6  de  Farrôté  Tanti- 
que  privilège  conféré  à  égalité  de  mérite  aux  fils  de  directeurs  ou 
de  concessionnaires  de  mines,  de  chefs  ou  de  propriétaires  d'usi- 
nes minéralurgiques. 


632  L*ÉGOLE   DES   MINES   DE   PARIS. 

convenablement  leur  examen  de  fin  d'année  des  cours 
préparatoires.  Par  contre,  un  certain  nombre  de  places 
sont  réservées,  à  la  suite  des  précédentes,  sans  examen, 
et  par  rang  de  classement  de  sortie,  aux  élèves  de  l'École 
polytechnique  qui  ont  eu  une  moyenne  générale  de  douze 
au  moins.  Les  autres  places  disponibles  font  seules 
l'objet  du  concours  ouvert  librement  à  tous  dans  le  sys- 
tème de  1861. 

Ces  remaniements  dans  la  réglementation  de  l'admis- 
sion  des  élèves  externes  ont  presque  toujours  conduit 
à  examiner  simultanément  une  question  que  cette  insti- 
tution soulève  tout  naturellement;  c'est  celle  de  savoir 
s'il  ne  convient  pas  d'exiger  des  élèves  externes  une  ré- 
tribution  scolaire.  Jusqu'en  1868,  le  conseil  de  l'Ecole  a 
été  toujours  d'avis  que,  pour  répondre  à  sa  destination, 
l'enseignement  leur  fut  donné  gratuitement,  et  ces  avis 
avaient  toujours  arrêté  l'administration  lorsque  celle-ci 
avait  manifesté  des  velléités  d'établir  une  rétribution  de 
cette  nature.  A  partir  de  1868,  au  contraire,  le  conseil, 
toutes  les  fois  que  l'occasion  s'en  est  présentée,  a  insisté 
pour  l'établissement  de  cette  rétribution  ;  il  y  a  été  amené 
en  constatant  le  nombre  toujours  croissant  et  des  élèves 
externes  que  l'on  a  dû  admettre  et  des  candidats  pour 
ces  places,  ainsi  que  les  dépenses  plus  considérables  qu'ont 
entraînées  les  développements  de  toute  sorte  donnés  aux 
bâtiments,  aux  collections  et  à  l'enseignement.  Le  con- 
seil a  toujours  pensé,  d'ailleurs,  que  l'origine  de  la  plupart 
des  élèves  qui  viennent  à  l'École  leur  permettrait  de  sup- 
porter aisément  une  pareille  charge  ;  un  large  système 
de  bourses  permettrait,  du  reste,  d'atténuer  ce  fardeau 
dans  la  mesure  utile  pour  n'écarter  personne.  En  1868, 
le  conseil  avait  pensé  que  cette  rétribution  pourrait  être 
de  500  francs  par  an  (*);  plus  récemment  il  a  estimé 

(*)  Ce  chififre  de  500  francs  avait  été  justifié  par  les  observa- 


NOTICE   HISTORIQUE.  633 

qu'elle  devrait  être  réduite  à  300  francs.  Jusqu'ici  Tad- 
ministratioû  supérieure  n'a  pas  cru  devoir  donner  suite  à 
ces  idées  (*). 

S  7. 
V École  depuis  les  événements  de  1870-1871. 

Les  funestes  événements  de  1870-1871  ne  pouvaient 
pas  ne  pas  faire  sentir  leur  répercussion  sur  le  fonction- 
nement de  rÉcole  des  mines.  Combes,  dont  la  santé  était 
déjà  fort  ébranlée,  n'avait  pu  regagner  Paris  lorsque  nos 
premiers  désastres  faisaient  déjà  pressentir  la  possibilité 
d'un  investissement  de  la  capitale.  Une  décision  ministé* 
rielle  du  17  ao&t  1870  confia  l'intérim  de  la  direction  à 


tiens  suivantes,  dans  une  délibération  du  conseil  du  22  octobre 
1868,  rappelée  le  23  octobre  1869. 

_  Depuis  Tachèvement  des  nouveaux  bâtiments  et  la  mise  en 
service  des  nouveaux  laboratoires,  le  nombre  moyen  des  élèves 
externes  s'était  accru  dans  le  rapport  de  2  à  3  (40  contre  60);  le 
nombre  des  semaines  passées  au  laboratoire  s'était  élevé  de 
420  à  778.  Les  dépenses  du  laboratoire  en  réactifs,  appareils  et 
combustibles  pour  toute  la  scolarité  d'un  élève  étaient  de 700  francs 
ou  de  233^33  par  an,  sans  compter  une  dépense  en  frais  com- 
muns au  laboratoire  de  9.050  francs,  et  en  divers  autres  frais 
communs  de  800  francs.  En  comptant  sur  une  moyenne  de  70 
élèves,  on  arrivait  à  un  prix  de  revient  de  :  23^^33  -f  139^28 
+  82^85  =  44S',46.  Ce  calcul  laissant  en  debors  le  traitement  des 
professeurs,  fonctionnaires  et  employés,  les  frais  pour  bâti- 
ments, collections,  bibliothèque,  etc.^  on  arrivait  à  justifier  am- 
plement le  chiffre  proposé  de  500  francs. 

fiien  que,  par  suite  de  l'accroissement  du  nombre  des  élèves, 
le  prix  de  revient  actuel,  calculé  comme  ci-dessus,  ait  baissé,  le 
chiffre  de  300  francs  lui  est  encore  inférieur;  mais  il  ne  faut  pas, 
en  ces  matières,  vouloir  faire  les  choses  trop  industriellement. 

(*)  11  y  a  été  simplement  fait  allusion  dans  des  documents  sou- 
mis au  Parlement,  notamment  dans  les  rapports  sur  les  budgets 
de  1888  et  1889  à  la  Chambre  des  députés. 


634  l'école  des  mines  de  paris. 

M.  Et.  Dupont  (*),  qui  venait  de  succéder  à  Gruner  (**) 
dans  les  fonctions  d'inspecteur,  que  celui-ci  avait  dâ 
quitter  lors  de  sa  promotion  au  grade  d'inspecteur  géné- 
ral de  1"  classe.  L'énergique  activité  et  l'intelligente 
initiative  de  M.  Et.  Dupont,  aidé  par  le  personnel  rest^ 
à  Paris,  surent  préserver  l'École,  et  permirent  à  son  per- 
sonnel de  rendre,  en  outre  de  ses  attributions  normales, 
de  réels  services  à  la  défense  de  la  capitale. 

Le  lendemain  du  jour  où  l'investissement  avait  com- 
mencé, M.  Et.  Dupont  fut  requis  par  le  ministre  des  tra- 
vaux publics  du  gouvernement  de  la  Défense  nationale, 
Dorian,  de  procéder  à  tous  les  travaux  nécessaires  pour 
préserver  les  collections.  Les  échantillons  et  objets  les 
plus  précieux  (***),  désignés  par  les  professeurs  et  conser- 
vateurs-adjoints des  collections,  furent  retirés  des  salles 
où  ils  sont  normalement  placés  ;  ils  furent  déposés  dans 
les  caves  dites  du  laboratoire  qui,  moyennant  quelques 
travaux,  offraient  un  excellent  abri.  Ces  caves  servent  de 
support  à  la  cour  couverte  des  laboratoires,  de  23  mètres 


(*)  M.  Et.  Dupont  avait  abandonné,  en  novembre  1868,  la  di- 
rection de  TEcole  des  mineurs  de  Saint-Etienne  pour  remplacer, 
dans  la  chaire  de  législation  et  d'économie  industrielle,  M.  £. 
Lamé  Fleury  qui  crut  devoir  résilier  les  fonctions  de  professeur, 
malgré  les  regrets  unanimes  manifestés  par  le  conseil  de  VEcole 
dans  une  délibération  spéciale,  lorsqu'il  fut  appelé  au  poste  de 
secrétaire  du  conseil  général  des  mines. 

M.  Et.  Dupont,  qui  avait  antérieurement  à  son  arrivée  à  TEcoIa 
publié  un  Traité  pratique  de  la  jurisprudence  des  mines  (2*  édi- 
tion, 1862,  3  vol.  în-S*»),  a  publié  en  1881,  dans  son  Cours  de 
législation  des  mines  (i  vol.in-8*»),  la  partie  de  son  cours  consacrée 
à  cette  matière. 

(**)  Gruner  avait  été  nommé  inspecteur  de  FEcole  en  juillet 
1862  en  remplacement  de  Sénarmont,  décédé  le  30  juin  1882. 

(***)  On  disposa  ainsi  dans  les  caves  :  470  tiroirs  de  la  collection 
de  minéralogie, aveclesinstrumentsdulaboratoirede  minéralogie; 
70  tiroirs  de  la  collection  de  géologie;  980  tiroirs  et  100  grandes 
caisses  de  la  collection  de  paléontologie;  divers  modèles  de  la 
collection  des  machines. 


NOTICE    HISTORIQUE.  635 

de  long  sur  17  de  large.  Le  sol  asphalté  de  la  cour  fut  de 
plus  blindé  par  une  couche  de  terre  de  1™,20  d*épais- 
seur.  Toutes  les  fenêtres  de  la  façade  sud  qui  était  paral- 
lèle au  rempart  le  plus  rapproché,  fenêtres  qui  éclairent 
les  salles  de  collection,  furent  blindées  avec  des  sacs  à 
terre.  Les  petites  cours  sur  le  boulevard  Saint-Michel  et 
la  cour  en  avant  des  laboratoires  furent  dépavées  sur  une 
largeur  de  4  métrés  le  long  des  façades  sud  et  ouest  ;  les 
pavés  ainsi  retirés  furent  disposés  pour  défendre  les 
ouvertures  du  rez-de-chaussée. 

Pour  prévenir  à  temps  les  effets  possibles  du  bombar- 
dement, on  dissémina  à  tous  les  étages,  sur  les  divers 
points  jugés  les  plus  exposés,  200  baquets  d'un  hecto- 
litre, obtenus  par  le  sciage  de  barriques  vides  ;  ils  étaient 
maintenus  constamment  remplis  d*eau  ;  des  seaux  en  zinc 
et  des  couvertures  restaient  placés  à  proximité  de  ces 
baquets.  M.  Rigout,  préparateur  de  chimie,  à  ce  titre 
logé  à  rÉcole,  fut  spécialement  chargé  de  veiller  à  ce  que 
tout  ce  matériel  fût  constamment  tenu  en  état  de  servir 
immédiatement.  Deux  pompes  avaient  été  achetées  et 
placées  à  TÉcole,  avec  tous  leurs  accessoires. 

En  dehors  du  personnel  des  garçons  de  l'École,  un 
poste  de  pompiers,  composé  de  2  sapeurs  etl  caporal,  fut 
installé  en  permanence;  on  leur  adjoignit  un  serrurier  et 
un  menuisier.  Des  rondes  étaient  faites  d'une  façon  con- 
tinue la  nuit,  d'heure  en  heure,  dans  toutes  les  parties 
des  bâtiments  ;  chaque  ronde  comprenait  un  pompier,  le 
serrurier  ou  le  menuisier,  et  un  des  garçons,  délégué 
chacun  à  son  tour. 

Le  bombardement  commença  le  5  janvier  1871,  à 
8  heures  du  soir  et  dura  jusqu'au  26  à  minuit,  soit  pen- 
dant vingt  jours.  Deux  obus  tombèrent  sur  l'Ecole  le 
12  janvier.  Le  premier,  venant  de  la  direction  de  Châ- 
tillon,  éclata  en  traversant  les  combles  mansardés  de  la 
collection  de  paléontologie  et  vint  tomber  dans  cette  col- 


636  L^ÉGOLE   DES   MINES  DE  PARIS. 

lection,  où  il  brisa  trois  vitrines  et  fit  deux  trous  au 
plancher  (*).  A  ce  moment  la  ronde  de  nuit  circulait  dans 
les  combles  supérieurs  ;  les  trois  hommes  qui  la  compo- 
saient purent,  avec  Taide  des  baquets  et  couvertures, 
éteindre  le  début  d'un  incendie  qui  avait  commencé  par 
le  store  d'une  persienne  et  aurait  pu  facilement  s'étendre 
au  reste  du  bâtiment.  Le  second  obus  (**)  traversa  à  9  heures 
du  soir,  sans  éclater,  le  mur  sud  du  cabinet  du  profes- 
seur de  minéralogie;  les  éclats  du  mur  brisèrent  une 
table  et  la  tablette  en  marbre  de  la  cheminée. 

M.  Et.  Dupont  ne  crut  pas  devoir  se  borner  à  assurer 
la  conservation  des  bâtiments  et  des  collections  dont  il 
avait  la  garde  ;  il  offrit,  dès  le  28  août,  à  Tautorité  mili- 
taire, d'installer  à  TÉcole  une  ambulance  militaire.  Après 
entente  avec  elle  (***),  une  ambulance  de  33  lits,  plus 
spécialement  destinée  aux  fiévreux,  fut  ouverte  le  2  oc- 
tobre dans  les  cinq  pièces  du  rez-de-chaussée,  sur  le 
jardin,  comprenant,  en  enfilade,  la  salle  des  cours,  la 
salle  du  conseil  et  les  trois  pièces  de  la  bibliothèque,  le 
tout  offrant  une  superficie  de  197  mètres  carrés.  Les 
soins  médicaux  étaient  assurés  par  le  médecin  de  TÉcole 
des  mines,  le  docteur  Lacroix,  et  son  adjoint,  assistés 


(*)  F^es  avaries  subies  par  le  plancher  sont  encore  visibles  au- 
jourd'hui, vers  l'angle  nord-ouest  de  la  salle  de  collection  ;  les 
débris  de  Tobus  sont  conservés  dans  une  armoire  vitrée  près  du 
point  où  il  est  tombé. 

(**)  Conservé  dans  le  cabinet  de  Tinspecteur  de  FEcole. 

(***}  L'autorité  militaire,  qui  tenait  tout  d'abord  à  ne  pas  dissé- 
miner ses  ambulances,  avait  commencé  par  décliner  ces  offres. 
Mais  au  milieu  de  septembre,  poussée  par  les  nécessités,  elle 
les  accepta,  proposant  de  rembourser  les  frais  de  nourriture 
et  de  médicaments  si  TÉcole  fournissait  la  literie,  le  linge  et  le 
matériel.  M.  Et.  Dupont  put,  en  s^adressant  notamment  aux  in- 
génieurs des  mines  en  résidence  à  Paris  et  aux  employés  de 
l'École,  se  procurer  la  literie;  le  linge  et  les  vêtements  furent 
fournis,  grâce  à  l'obligeant  intermédiaire  de  M.  Tinspecteur  gé- 
néral de  Billy,  par  la  Société  de  secours  aux  blessés. 


NOTICE    HISTORIQUE.  637 

par  trois  sœurs  pour  le  service  de  jour,  et  deux  infirmiers 
militaires  du  Val-de-Grâce  pour  le  service  de  nuit.  L'am- 
bulance resta  ouverte  jusqu'au  29  janvier,  date  à  laquelle 
l'administration  invita  le  directeur  intérimaire  à  préparer 
la  reprise  des  cours.  Dans  ces  117  jours,  l'ambulance 
avait  reçu  227  soldats  malades  dont  13  seulement,  soit 
moins  de  6  p.  100,  succombèrent.  Ce  chiffre,  notable- 
ment inférieur  à  ceux  des  autres  ambulances  parisiennes, 
témoigne  de  la  bonne  organisation  donnée  à  ce  service, 
comme  se  plut  à  le  reconnaître  officiellement  le  mi- 
nistre des  travaux  publics  ;  il  tient  aussi  aux  excellentes 
conditions  qu'offraient  des  salles  hautes,  vastes,  et 
tenues  constamment  à  une  température  moyenne  de  15®, 
grâce  au  maintien  en  activité  du  calorifère,  sans  que  le 
budget  de  l'École  en  fût  grevé  en  rien,  par  suite  d'un 
marché  à  forfait  qui  avait  été  passé  avant  les  événe- 
ments avec  l'entrepreneur  de  chauffage. 

En  dehors  de  l'ambulance,  l'École  fournit  au  ministère 
de  la  guerre  des  magasins  pour  y  déposer,  en  septembre, 
200  quintaux  de  sel  ;  en  décembre,  la  commission  d*arme- 
ment  disposa  de  deux  pièces  des  salles  de  dessin  pour  y 
installer  des  travaux  d'ajustage  exécutés  sous  la  direction 
de  l'armurier  Claudin. 

M.  Et.  Dupont,  avec  le  concours  de  M.  Moissenet, 
résidant  à  l'École  comme  directeur  du  laboratoire,  s'était, 
en  outre,  mis  à  la  disposition  de  l'autorité  militaire  qui 
accepta  leur  offre  de  construire  une  vaste  poudrière  (*), 


(*)  Cette  poudrière  était  formée  de  deux  chambres  souterraines, 
en  proloDKemenl  Tune  de  l'autre,  Tune  de  53  mètres  et  l'autre 
de  35  mètres  de  longueur,  formées  par  des  cadres  en  bois  de 
charpente  de  8  mètres  de  largeur,  avec  un  recouvrement  de  terre 
de  S'^jSO,  sur  lequel,  dès  le  commencement  du  bombardement  et 
en  raison  de  la  force  de  pénétration  des  obus  prussiens,  on  jugea 
prudent  d'ajouter  immédiatement  une  couche  de  pavés.  Le  tout 
était  recouvert  d'une  charpente  en  volîges  légères  revêtues  de 
carton  bitumé. 


638  l'école  des  mines  de  paris. 

dans  les  terrains  alors  vagues,  provenant  de  l'ancienne 
pépinière  du  Luxembourg,  situés  en  contre-bas  entre  les 
rues  d*Assas  et  l'avenue  de  l'Observatoire,  à  remplace- 
ment occupé  aujourd'hui  par  le  petit  lycée  Louis-le- 
Grand.  L'autorité  militaire  prit  livraison  d'une  première 
partie  de  la  poudrière  à  la  fin  de  septembre  ;  celle-ci  lui  fut 
remise  en  entier  à  la  fin  de  novembre  ;  le  service  de  Tar- 
tillerie  en  fit  un  usage  très  actif.  Du  9  au  21  janvier,  un 
assez  grand  nombre  d'obus  tombèrent  dans  les  environs 
immédiats  de  la  poudrière  et  même  directement  sur 
elle  (*),  sans  qu'elle  en  ait  souflfert.  Le  24  mai,  les  fédé- 
rés, avant  de  quitter  le  quartier  du  Luxemboui^,  vou- 
lurent faire  sauter  la  poudrière  en  plaçant  des  barils  de 
poudre  entre  son  recouvrement  en  terre  et  pavés  et  sa 
couverture  en  charpente,  et  en  essayant  de  mettre  le  feu 
aux  bois  d'étançonnage  de  la  galerie  tournante  qui  ser- 
vait d'accès.  Une  violente  explosion,  qui  brisa,  entre  onze 
heures  et  midi,  les  vitrages  et  même  les  fenêtres  et  les 
portes  intérieures  du  quartier  dans  une  zone  assez  éten- 
due, avait  fait  croire  qu'ils  avaient  réussi;  il  n'en  était 
rien  fort  heureusement,  pour  TÉcole  en  particulier;  toutes 
les  caisses  de  munitions  laissées  dans  la  poudrière  y  fu- 
rent retrouvées  intactes,  et  Ton  put  sans  peine  pénétrer 
dans  l'intérieur  de  la  poudrière  pour  les  enlever,  au 
début  de  juin  (**). 

(*)  On  a  pensé  que  les  Prussiens  avaient  eu  connaissance  de 
rétablissement  de  cette  poudrière  et  que  de  là  venait  Tabondance 
des  obus  tombés  dans  le  voisinage  et  dont  l'École  avait  faîUi  pa^ 
ticuiièrement  souffrir,  nonobstant  les  deux  drapeaux  de  la  croix 
rouge  qui  flottaient  à  ses  paratonnerres  à  raison  de  Tambulance 
qu'elle  abritait. 

(**)  M.  Maxime  du  Camp  {Convulsions  de  Paris,  t.  I,  p.  205)  a 
mentionné,  incidemment  il  est  vrai,  que  la  poudrière  du  Luxem- 
bourg avait  sauté.  M.  Et.  Dupont  y  pénétra  le  6  juin  avec  les 
généraux  de  Berckeim  et  de  Rivière.  Il  a  pu  constater  les  faits 
que  nous  rappelons  d  après  les  notes  qu'il  a  bien  voulu  nous 
communiquer. 


NOTICE  HISTORIQUE.  639 

Les  élèves  qui  formaient  Teffectif  de  l'École  au  mo- 
ment de  la  guerre  avaient  dû  aller  remplir  leurs  devoirs 
militaires  sans  se  préoccuper  des  obligations  scolaires 
qui  pouvaient  leur  rester.  Plusieurs  le  firent  avec  éclat. 
Deux  furent  décorés  au  siège  de  Paris  :  MM.  Amalric, 
externe  de  3®  année,  comme  capitaine  de  la  mobile  du 
Tarn;  Pélissier,  externe  de  2®  année,  comime  lieutenant 
à  l'artillerie  de  la  garde  mobile  de  la  Seine.  Deux  furent 
tués  à  l'ennemi  :  Goste,  sujet  très  distingué,  élève  externe 
de  3**  année,  sergent  aux  éclaireurs  de  l'armée  du  Nord, 
tué  à  la  bataille  d'Amiens  ;  Laval,  élève  libre  des  cours 
préparatoires,  tué  à  la  bataille  du  Mans.  Rigaud,  élève 
externe  de  T  année,  lieutenant  à  la  mobile  de  Maine- 
et-Loire,  fut  blessé  d'un  coup  de  feu  le  4  décembre  1870, 
à  Cercottes,  amputé  de  la  jambe  gauche,  et  succomba,  le 
24  décembre,  à  Orléans.  Andrîeux,  major  des  élèves  ex- 
ternes de  2*  année,  mourut  de  la  fièvre  typhoïde  à  Bel- 
fort.  Dunand,  externe  de  3®  année,  eut  l'humérus  frac- 
turé d'un  coup  de  feu  à  la  bataille  de  Saint-Quentin. 
Une  plaque  de  marbre  a  été  posée  à  la  bibliothèque  de 
l'École  en  mémoire  de  Goste,  Bigaud  et  Andrieux,  au  mi- 
lieu du  noble  obituaire  qu'une  pieuse  tradition  y  a  créé 
pour  les  ingénieurs  du  corps  des  mines  morts  dans  l'exer- 
cice de  leurs  fonctions  (*). 


(*)  Figurent  dans  cet  obituaire  par  ordre  de  date  : 

Malin vaud,  entré  à  TÉcole  des  mines  en  1828,  mort  des  suites 
de  blessures  reçues  dans  les  mines  en  i837; 

Hulot  d'Osery,  entré  à  FÉcole  en  1839,  tué  au  cours  d*une 
mission  scientifique  dans  TÂmérique  du  Sud  en  1846; 

Famin,  entré  à  TÉcole  en  1859,  tué  dans  une  descente  par  un 
puits  au  cours  d'une  visite  de  mine  en  1863; 

Ghoulette,  entré  à  l'École  en  1865,  mortellement  blessé  au  siège 
de  Belfort  en  janvier  1871  ; 

Roche,  entré  à  l'École  en  1874,  massacré  avec  la  mission 
Flatters  en  avril  1881; 

Bonnefoy,  entré  à  l'École  en  1875,  tué  par  un  coup  de  grisou 
aux  mines  de  Cfaampagnac  le  28  mai  1881. 


640  L*£GOLE   DES   MINES   DE    PAUJS. 

Dès  la  conclusion  de  Tarmistice,  le  28  janvier  1871,  le 
ministre  invita  le  directeur  intérimaire  à  prendre  les  dis- 
positions nécessaires  pour  conmiencer  immédiatement 
les  cours  et  exercices.  Il  fallait,  d'une  part,  assurer  la 
continuation  de  l'enseignement  des  élèves  de  2**  et  de 
3*  années,  pour  lesquels  les  cours  auraient  dû  reprendre 
en  novembre  1870,  et,  d'autre  part,  opérer  le  recrute- 
ment des  élèves  de  l*"*  année  dont  les  examens  auraient 
dû  avoir  lieu  à  la  même  date. 

Le  4  février  1871,  le  conseil  de  TÉcole  se  réunit  pour 
délibérer  sur  les  mesures  à  prendre  dans  ce  double  but. 
Assistaient  à  cette  séance  :  l'inspecteur  général  de  Billy, 
président,  en  Tabsence  du  directeur,  M.  Combes;  les 
inspecteurs  généraux  Élie  de  Beaumont,  Gruner,  Gal- 
lon; les  ingénieurs  Bayle  et  Moissenet,  et  M.  Dupont, 
inspecteur  de  TÉcole,  directeur  intérimaire,  secrétaire. 

Le  conseil  décida  que  les  leçons  reprendraient  le 
15  mars  et  se  termineraient  ;  le  15  juillet  pour  les  cours 
spéciaux  ;  le  1 5  août  pour  les  cours  préparatoires. 

Tous  les  élèves  sortant  des  cours  préparatoires  et  ceux 
provenant  de  l'Ecole  polytechnique  devaient  être  admis 
d'emblée  en  1"  année,  sous  réserve  de  ne  faire  parti- 
ciper aux  exercices  du  laboratoire  que  ceux  justifiant  de 
connaissances  suflOisantes  en  chimie. 

Pour  les  autres  candidats,  les  examens  furent  fixés 
et  eurent  lieu  le  13  mars,  tous  les  candidats  retenus  sous 
les  drapeaux  étant  dispensés  de  l'examen  préalable. 

Comme  le  conseil  prévoyait  que  beaucoup  d'élèves  re- 
tenus en  province  ne  pourraient  pas  rejoindre  l'École  le 
15  mars,  il  fut  entendu  que  les  élèves  présents  dès  le 
début  devraient  aider  leurs  camarades  retardataires  par 
la  communication  de  leurs  notes  et  leur  faire  au  besoin 
des  conférences. 

Le  15  mars  les  cours  reprirent  effectivement  avec  : 


NOTIGB   HISTORIQUE.  641 

a  élèves  ingénieurs  présents  sur 13 

37      —      externes  —  60 

45     —      des  cours  préparatoires ij 

63  élèves  présents  sur 90 

sans  compter  7  élèves  étrangers  présents. 

Dans  ces  conditions  d'effectif,  les  études  auraient  pu 
suivre  régulièrement  leur  cours,  bien  que  les  exercices 
du  laboratoire  ne  pussent  encore  avoir  lieu  faute  de  com- 
bustible. Mais  le  18  mars  était  arrivé.  Le  conseil  de 
l'École  convoqué  d'urgence  le  22  reconnaissait  qu'en  pré- 
sence des  événements  survenus  dans  Paris  il  convenait 
de  suspendre  les  cours  et  de  renvoyer  les  élèves  dans 
leurs  familles.  Le  lendemain  23  les  cours  furent  effecti- 
vement suspendus,  et  le  24  une  décision  ministérielle 
régularisait  cette  situation.  Lorsque  le  29  mars  la  Com- 
mune constituée  fit  afficher  sur  les  édifices  publics,  et 
notamment  à  TÉcole  des  mines,  son  arrêté  ordonnant, 
sous  peine  de  révocation,  à  tous  les  employés  des  ser- 
vices publics  de  considérer  comme  nuls  et  non  avenus 
les  ordres  ou  communications  du  gouvernement  de  Ver- 
sailles et  de  ses  adhérents,  Combes  et  M.  Dupont  so 
Fendirent  à  Versailles  prendre  les  instructions  de 
M.  de  Larcy,  ministre  des  travaux  publics.  Conformé- 
ment à  ces  instructions,  M.  Rigout,  préparateur  de  chi- 
mie, Audebez,  secrétaire-régisseur,  et  Launay,  garde- 
magasin,  tous  trois  logés  à  TÉcole  à  raison  de  leurs 
fonctions,  furent  invités  à  y  rester  et  à  agir  pour  le 
mieux,  ce  qu'ils  firent  avec  beaucoup  de  courage  et  d'in- 
telligence. 

De  rÉcole  des  mines  comme  établissement  d'instruc- 
tion ou  même  comme  musée,  la  Commune  ne  parait  pas 
s'être  préoccupée.  Mais  le  sinistre  docteur  Parisel,  le 
membre  de  la  Commune,  président  de  la  délégation  scien- 
tifique (*),  prit  possession  du  laboratoire  pour  y  établir 

(*)  On  peut  lire  sur  le  D'  Parisel,  Tincendiaire,  et  son  rôle  dans 
Tome  IV,  18S9.  ii 


642  L*KCOLE   DES   MINES   DE    PARIS. 

un  de  ses  ateliers  de  fabrication  des  nouveaux  produits 
révolutionnaires.   Parisel  était  venu  le  24  avril  visiter 
minutieusement  tous  les  locaux  de  TÉcole  ;  il  avait  mani- 
festé Tintention  d'y  établir  les  bureaux  et  le  personnel 
de  son  service  qui  devait  notamment  occuper  les  appar- 
tements du  directeur  et  de  inspecteur  ;  les  membres  de 
la  délégation  y  renoncèrent  pour  s'installer  au  ministère 
du  commerce,  rue  de  Varennes;  ils  occupèrent  seulement 
le  laboratoire  et  le  bureau  du  secrétaire-régisseur.  Pari- 
sel  s'occupa  notamment,  à  TEcole,  de  faire  préparer  de 
l'acide  prussique  (*)  avec  tous  les   cyanures  qu'il  put 
trouver  dans  le  magasin  et  ceux  qu'il  avait  réquisitionnés, 
et  de  faire  fabriquer  des  sulfures  de  phosphore  (**),  avec 
l'aide  d'un  agent,  Alexandre  Décot,  ancien  employé  de 
la  maison  Fontaine,  qu'il  avait  trouvé  moyen  de  faire 
travailler  à  cette  besogne.  Parisel  avait  remis  au  régis- 
seur de  l'École  l'ordre  écrit  d'installer  Décot  et  sa  fa- 
mille dans  l'appartement  de  l'École  qui  lui  conviendrait. 
Il  ne  parait  pas  qu'il  ait  été  fait  grand  usage  des  pro- 


la  commune,  le  chapitre  IV,  tome  IV,  des  Convulsions  de  Paris^ 
de  M.  Maxime  du  Camp. 

f)  Cet  acide  prussique  était  vraisemblablement  destiné  aux 
fameuses  bagues  de  Parisel  et  Assi,  avec  poire -réservoir  en 
caoutchouc,  et  épingle  creuse  en  or,  la  dent  du  serpent  à  son- 
nette, dont  a  parlé  M.  Maxime  du  Camp  (loc.  cit,  p.  2Î7-S^^). 

(**)  M.  Maxime  du  Camp  (loc.  cit.,  p.  223  et  224)  a  pensé  que 
le  produit  révolutionnaire  fabriqué  dans  le  laboratoire  de  FËcole 
était  ou  du  sulfure  de  carbone  ou  une  dissolution  de  phosphore 
dans  le  sulfure  de  carbone,  c'est-à-dire  Tancien  feu  grégeois.  Il 
est  absolument  certain,  par  le  témoignage  de  tous  ceux  qui  ont 
vu  le  produit,  que  c'était  bien  du  sulfiu*e  de  phosphore,  obtena 
on  mélangeant  poids  pour  poids  du  soufre  en  poudre  dans  du 
phosphore  fondu.  Le  produit,  qui  forme  une  matière  gommeuse 
et  gluante,  s'enflamme  très  aisément  par  le  frottement  et  dégage 
abondamment  des  vapeurs  asphyxiantes  d  acide    sulfureux.  A 
({uoi  ce  produit,  d'un  maniement  si  dangereux,  pouvait-il  être 
destiné?  On  a  lieu  de  croire  qu'on  voulait  essayer  d'en  garnir 
des  obus. 


NOTICE   HISTORIQUE.  643 

duits  de  Parisel  :  130  kilogrammes  en  furent  laissés  à 
l'École  et  remis  an  début  de  juin  au  service  de  TartillCTie 
qui  voulut  bien  les  faire  enlever.  Alexandre  Décot,  le 
triste  ouvrier  de  cette  fabrication,  en  fut  la  victime;  il  fut 
atrocement  brôlé  en  y  travaillant  et  perdit  la  vue.  Si  le 
laboratoire  et  l'École  n'ont  pas  été  incendiés,  on  le  doit 
en  partie  à  la  vigilance  active  de  M.  Rigout. 

Le  sinistre  docteur  Parisel,  trop  occupé  par  ailleurs  à 
ses  exécrables  machinations,  n'exerçait  qu'une  haute 
surveillance  sur  les  travaux  faits  à  TÉcoIe  ;  il  n'y  venait 
qu'à  intervalles  assez  éloignés.  La  surveillance  quoti- 
dienne incombait  à  un  de  ses  principaux  agents,  carros- 
sier de  son  état.  Il  faut  rendre  justice  à  tout  le  monde. 
Celui-ci  avait  pris  des  mesures  rigoureuses  pour  que  les 
collections  de  l'École  fussent  respectées. 

L'insurrection  écrasée,  l'École  pouvait  reprendre  son 
fonctionnement.  Ce  ne  fut  toutefois  que  le  10  juin  1871 
que  le  conseil  put  se  réunir  à  nouveau.  Il  décida  que  les 
cours  reprendraient  —  ainsi  que  cela  eut  lieu  —  le 
19  juin,  et  se  termineraient  le  28  octobre,  sauf  à  ren- 
voyer à  l'année  suivante  les  leçons  de  topographie  et  les 
exercices  de  lever  de  plans.  Les  examens  eurent  lieu  en 
novembre,  de  sorte  que  l'année  scolaire  suivante  dut 
être  retardée  d'un  mois  et  ne  put  commencer  que  le 
4  décembre  1872. 

Ces  dispositions,  assez  rudes  peut-être  pour  les  élèves 
et  les  professeurs,  puisqu'elles  supprimaient  les  vacances 
entre  deux  exercices  scolaires  consécutifs,  avaient  pont 
les  élèves  cet  avantage,  extrêmement  important,  de  ne  pas 
leur  faire  perdre  un  exercice,  et  de  ne  pas  accroître  leur 
temps  total  de  séjour  à  l'École  pour  leurs  études  profes- 
sionnelles. 

Ainsi  retardée  à  son  ouverture,  l'année  scolaire^  1872^ 
1 873  dut  être  également  un  peu  raccourcie  ;  elle  ne*  com- 
prenait que  vingt  et  une  semaines,  soit  une  de  plus  que 


644  l'egole  des  mines  de  paris. 

Tannée  scolaire  1871-1872,  mais  quatre  de  moins  que  les 
années  ordinaires.  Ce  ne  fut  qu'à  partir  de  Tannée  sco- 
laire 1873-1874  que  reprit  réellement  et  complètement  le 
régime  normal  et  régulier. 

Bien  que  la  période  d'enseignement  de  Tannée  1871 
n'eût  été  que  de  vingt  semaines  au  lieu  de  vingt-cinq,  les 
résultats  des  examens  pour  les  élèves  de  2®  et  de  3°  année 
furent  supérieurs  à  ceux  de  Tannée  précédente.  La  pro- 
motion de  1^'  année  fut  peut-être  un  peu  plus  faible,  dans 
son  ensemble,  surtout  en  minéralogie,  science  où  la  pra- 
tique joue  un  si  grand  rôle  ;  mais  il  y  a  lieu  de  remarquer 
qu'il  ne  s'y  trouvait  pas  d'élèves  externes  provenant  de 
l'École  polytechnique. 

En  môme  temps  qu'avec  Tannée  1872  TÉcole  allait 
reprendre  sa  vie  normale,  d'assez  nombreuses  modifica- 
tions avaient  lieu  dans  son  personnel.  Combes,  atteint 
par  la  limite  d'âge,  devait  quitter  la  direction  le  1""^  jan- 
vier 1872  ;  ses  jours  étaient  du  reste  comptés  ;  il  suc- 
combait le  10  janvier  1872.  Il  fut  remplacé  le  10  juin 
1872  par  M.  Daubrée,  et  M.  Dupont  continua  entre  temps 
cet  intérim  de  directeur  dont  il  s'était  acquitté  avec  tant 
de  zèle  et  de  dévouement  pendant  la  période  critique  de 
1870-1871. 

M.  Mallard  {*)  succédait  à  M.  Daubrée  dans  la  chaire 
de  minéralogie  qu'il  occupe  encore;  Lan  (**)  succédait 

(*)  M.  Mallard  qui,  suivant  une  tradition  assez  fréquente,  avait 
passé  de  TËcole  de  Saînt-Étienne  à  celle  de  Paris,  a  publié  en 
deux  volumes,  dans  son  Cours  de  cristallographie^  la  partie  de 
ses  leçons  consacrées  à  ce  sujet. 

(**)  Lan,  né  le  28  février  1826,  est  mort  inspecteur  général  le 
2  mai  1885,  occupant  à  ce  moment  les  fonctions  de  professeur 
de  métallurgie  et  de  directeur  de  TËcole.  Dès  sa  sortie  de  l'Ecole 
des  mines,  Lan  avait,  en  1851,  remplacé  Gruner  dans  Tensei- 
gnement  de  la  métallurgie  à  TËcole  de  Saint-Ëtienne,  où  il  resta 
douze  ans.  À  la  suite  de  sa  publication^  en  1861,  en  collaboration 
avec  Gruner,  du  volume  resté  classique  sur  VÉtcU  présent  de  la 
métallurgie  du  fer  en  Angleterre,  Lan  quitta  le  service  de  TÉtat 


NOTICE   HISTORIQUE.  645 

dans  sa  chaire  de  métallurgie,  à  Gruner,  appelé  à  la  pré- 
sidence du  conseil  général  des  mines  ;  M.  Haton  de  la 
Goupillière  (*)  commença  cette  suppléance  de  Gallon, 
dont  il  devait  rester  chargé  jusqu*à  ce  qu'il  lui  succéda 
définitivement,  en  1875,  &  la  mort  de  celui-ci  ;  enfin  M.  Gar- 
not  commença  lui  aussi  la  suppléance  de  M.  Moissenet, 
auquel  sa  santé  ne  permettait  pas  de  continuer  Tensei* 
gnement  qu'il  devait  définitivement quitteren  1877;  celui-ci 
fut  alors  remplacé  comme  titulaire  par  son  suppléant. 

Au  reste,  dans  une  période  relativement  courte,  le  pro- 
fessorat presque  tout  entier  allait  se  trouver  renouvelé  : 
à  la  mort  de  Élie  de  Beaumont,  en  1875,  de  Ghancour- 
tois  devenait  titulaire  à  sa  place;  en  1877,  Couche  se  fai- 
sait suppléer  par  M.  Résal,  qui  lui  succédait  en  1879 
pour  une  partie  du  cours  dédoublé  h  cette  date  en  deux 
cours  distincts  ;  dans  cette  même  année,  Delesse  rési- 
gnait ses  fonctions,  et  son  cours  complètement  transformé 
et  avec  une  autre  dénomination  allait  passer  à  M.  Fuchs. 

Dès  que  TÉcole  eut  repris  sa  marche  régulière,  le  re- 
crutement des  élèves  externes,  qui  continuait  à  se  faire 
sous  le  régime  de  1861,  présenta  deux  circonstances  de 
sens  opposé  qui  ne  pouvaient  échapper  à  la  sollicitude 
du  conseil.  Dans  les  premières  années  qui  suivirent 
Tannée  néfaste,  le  nombre  des  candidats  aux  places 
d'externes  diminua  d*une  façon  telle  que  le  conseil  pro- 
posa, et  Tadministration  décida  de  revenir  sur  les  me- 
sures prises  autrefois  pour  écarter  les  candidats  qui 
avaient  échoué  une  fois  aux  examens.  Gette  pénurie  de 
candidats  provenait  de  l'accroissement  subit  des  admis- 
sions à  l'École  polytechnique  et  à  l'Ecole  de  Saint-Gyr. 


pour  s'occuper  d'affaires  industrielles.  II  s'y  est  fait  une  très 
grande  réputation  par  ses  rares  qualités  techniques  et  adminis- 
tratives. 

(*)  M.  Haton  de  la  Goupillière  a  publié  séparément ,  chacun 
en  deux  volumes  in-8*,  les  deux  cours  par  lui  professés  à  l'École. 


646  l'école  des  mines  de  paris. 

Mais  bientât  les  choses  changèrent  en  sens  inverse.  Les 
élèves  sortant  de  TËcole  polytechnique ,  sans  entrer  dans 
les  services  publics,  se  portèrent  de  plas  en  plus  nom- 
breux vers  rÉcole  des  mines.  Dès  1876,  16  d'entre  eux 
étaient  venus  concourir  pour  les  places  d'élèves  externes 
de  première  année  rendant  ainsi  la  lutte  très  difficile  pour 
las  élèves  des  cours  préparatoires.  Sans  atteindre  un  pa- 
reil chiffre  dans  les  années  postérieures,  le  nombre  des 
élèves  démissionnaires  de  TEcole  polytechnique  resta 
assez  grand  pour  déterminer  le  conseil  à  proposer  et 
Tadministration  à  adopter  un  régime  qui  fit  une  part  plus 
équitable  aux  uns  et  aux  autres  :  de  là  le  système  adopté 
finalement  en  1883  et  dont  nous  avons  déjà  fait  con- 
naître les  traits  essentiels  (p.  631). 

Dans  le  nouveau  système,  on  a  fait  disparaître  les  exa- 
mens d'admissibilité  et  aussi  la  traditionnelle  clause  de 
faveur  pour  les  fils  d'exploitants  do  mines  et  de  direc- 
teurs d'usines,  qui,  depuis  1816,  faisait  partie  des  statuts 
de  l'École  (*). 

Le  programme  des  cours  de  l'année  préparatoire  fut 
d'ailleurs  peu  après  remanié  de  manière  à  ce  que  Ten- 
aeignement  fût  mieux  approprié  à  sa  destination  \^\ 

f)  Nous  ne  nous  dissimulons  pas  leb  difficultés  de  la  dé- 
fense de  cette  clause  à  notre  époque  démocratique  et  égalîtairc; 
on  invoquera  peut-être  aussi  son  inutilité  dans  un  temps  où 
rindustrie  se  fait  essentiellement  par  sociétés  anonymes.  Malgré 
toutes  ces  objections,  nous  inclinons  à  croire  que  la  clause  avait 
et  aurait  encore  éventuellement  son  utilité.  Les  inconvénients 
inhérents  à  l'anonymat  ne  donnent  que  plus  d'intérêt  aux  entre- 
prises qui  ont  gardé  la  forme  patrimoniale  ou  quasiment  patri- 
moniale. 

(**)  Ces  modifications,  qui  ne  sont  devenues  effectives  qu*en 
ieS7-i888,  ont  consisté  principalement  à  augmenter  Fétude  de 
la  mécanique  et  de  la  physique  en  restreignant,  dans  la  timite 
du  possible,  les  dévelopi^ements  donnés  à  la  géométrie  descriptive 
théorique. 

JDès  après  la  guerre,  une  autre  înnoyatioii,  discutable  du  reste, 
aiudit  éié  introduite  dans  les  programmes  d'adaûssion.  A  la 


NOTICE  HISTORIQUE.  647 

Ces  modificatioûs  se  lièrent  du  reste  avec  les  modifi- 
catioDS  plus  profondes  de  renseignement  même  de  TÉcole 
que  le  changement  dans  le  personnel  et  diverses  circon- 
stances amenèrent  à  introduire  successivement. 

À  raison  tout  d'abord  des  obligations  militaires  qui 
allaient  désormais  incomber  aux  ingénieurs  de  l'État,  les 
élèves  de  TÉcole  des  mines  furent  astreints,  dès  1873,  à 
suivre  un  cours  de  fortifications  qui  venait  d'être  &  cet 
•effet  institué  à  TÉcole  des  ponts  et  chaussées. 

Lorsqu'en  1873,  Delesse  résigna  ses  fonctions  de  pro- 
fesseur, le  conseil  pensa  avec  raison  que  l'on  pouvait  avan- 
tageusement réduire  les  leçons  d'agriculture,  de  drainage 
«t  d'irrigations,  et  qu'il  serait  préférable,  à  l'imitation 
de  ce  qui  se  faisait  dans  les  écoles  allemandes,  de 
laisser  le  côté  pratique  de  l'agriculture,  auquel  quelques 
leçons  ne  suffisent  pas,  pour  ne  retenir  que  le  côté  plus 
théorique  des  relations  du  sol  et  des  eaux  avec  la  géo- 
logie :  de  là  l'idée  de  ce  cours  nouveau,  appelé  d'abord 
géologie  technique,  puis  géologie  appliquée,  où,  en 
•dehors  de  ces  notions,  pouvait  être  donnée  la  descrip- 
tion méthodique  des  gîtes  minéraux  avec  plus  de  déve- 
loppement et  partant  d'utilité  que  l'on  ne  pouvait  le  faire 
-dans  les  cours  de^éologie  générale  ou  d'exploitation  des 
mines.  L'idée  était  excellente  et  ne  pouvait  aller  qu'en 
se  développant  pour  autant  qu'on  pût  trouver  la  place 
matérielle  du  nouvel  enseignement. 

D'autre  part,  en  1879,  h  la  mort  de  Couche,  le  cours 
de  construction  et  chemins  de  fer  fut  scindé  avec  rai- 
son en  deux  cours  distincts.  La  part,  de  plus  en  pluç 
grande,  que  les  ingénieurs  de  l'État  et  les  élèves  externes 

suite  d*un  vœu  émis,  en  4872,  par  une  commission  spéciale  du 
ministère  de  Tinstruction  publique,  les  candidats  aux  places 
d*élèves  externes  des  cours  spéciaux  durent,  à  partir  de  4872, 
^tre  interrogés  sur  la  géographie  et  la  cosmographie.  Pourquoi 
pas  aussi  sur  toutes  les  matières  des  deux  baccc\lauréats? 


648  l'école  des  mines  de  paris. 

prenaient  à  Texploitation  des  chemins  de  fer,  non  moins 
que  les  développements  nouveaux  de  cette  branche  des 
sciences  appliquées  exigeait,  en  effet,  que  le  cours  des 
chemins  de  fer  prît  plus  d'ampleur  qu'il  n'en  avait  eu 
auparavant. 

Enfin,  au  début  de  1885,  l'administration  supérieure 
prenait  l'initiative  de  scinder  le  cours  d'économie  indus- 
trielle et  de  législation  {*)  en  deux  cours  distincts,  par 
la  création  d'une  chaire  distincte  d'économie  industrielle 
comme  il  en  existait  une  depuis  fort  longtemps  à  TEcole 
des  ponts  et  chaussées. 

Toutes  ces  modifications  partielles  rendaient  absolu- 
ment indispensable  de  reprendre,  dans  son  ensemble, 
renseignement  de  l'École  afin  d'en  coordonner  les  diverses 
parties,  de  donner  à  chacune  le  développement  que  les 
circonstances  exigeaient,  en  réduisant  au  minimum  non 
pas  seulement  la  tâche  de  chaque  professeur,  mais 
surtout  la  fatigue  des  élèves.  Le  conseil  aborda  immé- 
diatement cette  grave  et  délicate  étude  dont  les  résultats, 
sanctionnés  sans  modification  par  l'administration  supé- 
rieure, purent  être  appliqués  dès  le  début  de  Tannée 
scolaire  1887-1888.  La  conclusion  de  cette  importante 
étude  fut  quelque  peu  retardée  par  les  malheurs  qui  frap- 
pèrent successivement  à  ce  moment  la  direction  de 
l'École  n. 

{*)  Cette  chaire  était  alors  occupée  par  M.  L.  Âguillon,  qui  avait 
succédé  en  i8S2  à  M.  Et.  Dupont,  que  la  fatale  loi  sur  la  retraite 
était  venu  enlever,  dans  toute  sa  vigueur,  à  renseignement  et  à 
l'administration  de  PEcole  k  laquelle  il  avait  pris,  sî  heureuse- 
ment pour  elle,  une  part  prépondérante  dans  les  douze  années 
de  son  inspectorat. 

M.  L.  Âguillon  a  publié,  en  iSS6,  dans  se^  Législation  des  mines 
française  et  étrangère  (3  vol.  in-S"),  la  partie  de  son  cours  ton* 
sacrée  à  Fétude  de  cette  matière. 

M.  Gheysson  fut  appelé  à  occuper  la  chaire  d'économie  indus- 
trielle dès  sa  création. 

{*•)  L*Ecole   perdit  presque  coup  sur  coup  deux  directeurs. 


NOTICE   HISTORIQUE.  649 

Dans  la  refonte  complète  de  renseignement  opérée  en 
1887,  le  conseil  a  réalisé  plusieurs  des  desiderata  qui 
avaient  été  signalés  dès  1848  par  la  commission  spéciale, 
mais  furent  alors  plus  ou  moins  complètement  écartés. 

Ainsi,  en  créant  un  cours  de  chimie  industrielle  f),  on 
a  donné  satisfaction  au  projet  de  cette  commission  de 
développer  le  traitement  des  substances  minérales  autres 
que  les  substances  métalliques  ;  en  un  mot  on  a  repris, 
en  les  mettant  au  niveau  de  la  science  et  de  Tindustrie 
modernes,  mais  en  restant  fidèle  aux  plus  anciennes  tra- 
ditions  de  TEcole,  ces  parties  de  l'enseignement  qui  jus- 
tifiaient le  nom  antique  de  minéralurgie  donné  au  cours 
auquel  8*était  substitué,  et  assez  rationnellement  dans 
Tappellation  il  faut  le  reconnaître  vu  son  programme,  le 
cours  de  métallurgie.  La  création  du  cours  de  chimie  in- 
dustrielle permettait  d'alléger  quelque  peu  le  cours  de 
docimasie  que  l'on  aurait  certainement  pu  réduire  encore, 
ainsi  que  le  demandait  la  commission  spéciale  de  1848,  si 
l'on  n'avait  considéré  que  sa  destination  pratique  ;  mais 
il  a  paru  qu'il  convenait,  dans  une  École  comme  celle  de 


M.  Daubrée,  atteint  par  la  limite  d*ftge,  8*était  retiré  en  août 
1884  et  radrainistration,  voulant  reconnaître  les  services  rendus 
par  lui  k  FEcole  pendant  les  douze  ans  de  sa  direction,  lui  con- 
féra, par  une  mesure  qui  n*a  été  prise  qu'en  sa  faveur  et  dont 
la  portée  n*en  est  ainsi  que  plus  grande,  le  titre  de  directeur 
honoraire.  Lan,  qui  lui  avait  succédé  comme  directeur,  en  se 
faisant  suppléer  dans  sa  chaire  de  métallurgie  par  M.  Lodin,  de- 
puis titulaire,  succombait  le  2  mai  1885.  Luuyt,  appelé  à  suc- 
céder à  Lan,  mourait  à  son  tour  le  23  novembre  1887;  Luuyt, 
qui  a  été  le  seul  directeur  n*ayant  pas  passé  par  le  professorat, 
aura  eu  Thonneur  et  le  mérite  de  mener  à  bien  la  réforme  de 
1887. 

(*)  La  chaire  de  chimie  industrielle  a  été  créée  par  décret  du 
3  octobre  1887  et  confiée  à  M.  H.  Le  Ghatelier. 

C'est  par  un  arrêté  ministériel  à  la  même  date  qu'ont  été 
sanctionnées  toutes  les  autres  réformes  de  l'enseignement,  cet 
arrêté  étant  complété  par  celui  du  16  mars  1888  pour  les  détails 
d'application  d'ordre  intérieur. 


I 


650  L*ÉGOLE   DES   MINES   DE   PARIS. 

Paris,  d6  maintenir  dans  ce  cours,  suivant  aussi  les  tra- 
ditions du  passé,  des  développements  plus  théoriques 
que  susceptibles  d*une  application  immédiate  à  Tindus- 
trie  ;  ce  cours  de  docimasie  pourrait  être  qualifié  cours  de 
chimie  analytique  minérale  ;  et  il  est  certain  qu'à  ce  point 
de  vue,  ce  cour^  forme,  par  la  nature  des  matières  qui 
y  sont  traitées,  un  enseignement  spécial  caractéristique 
de  rÉcole  des  mines  de  Paris.  Suivant  un  vœu  que  le 
conseil  avait  émis  dès  1872,  le  professeur  de  chimie  in- 
dustrielle doit  consacrer  quelques  leçons  aux  explosifs. 
Le  nombre  et  la  complexité  de  ceux  actuellement  mis  à  la 
disposition  des  exploitants  et  Timportance  de  leur  choix 
rendent  de  pareilles  connaissances  indispensables  aujour- 
d'hui aux  ingénieurs  et  exploitants  de  mines. 

Une  autre  idée  de  la  commission  spéciale  de  1848,  et 
une  de  celles  sur  lesquelles  elle  avait  le  plus  vivement 
insisté,  a  été  également  réalisée  par  la  création,  sous  le 
titre  peut-être  un  peu  modeste  de  conférences,  de  leçons 
sur  les  ateliers  de  constructions  mécaniques  ;  c'est  là,  en 
réalité,  ce  cours  de  constructions  mécaniques  fait  à  un 
point  de  vue  essentiellement  pratique,  que  réclamait,  k 
juste  titre,  cette  commission.  Le  cours  de  machines  et  ce- 
lui de  construction  ont  pu  être  ainsi  respectivement  réser- 
vés plus  spécialement  aux  développements  théoriques 
qu'ils  nécessitent. 

A  ces  deux  nouveaux  cours  sont  venues  s'ajouter  quel- 
ques leçons  sur  les  applications  de  l'électricité  ;  on  ne 
pouvait  pas  en  entrevoir  la  nécessité  en  1848  ni  même 
en  1856.  Ce  n'est  pourtant  là  encore  que  Tembryon  d'un 
cours  ou  d'une  partie  de  cours  qui  s'imposera  un  jour^  les 
machines  électriques  devant  nécessairement  prendre  leur 
place  dans  un  cours  de  mécanique  appliquée,  entre  les 
machines  hydrauliques  et  les  machines  thermiques. 

Dans  le  groupe  des  cours  relatifs  aux  sciences  natu- 
relles, les  matières  ont  été  réparties  dans  les  quatre 


NOTICE  HISTORIQUE.  651 

branches  :  minéralogie,  paléontologie,  géologie  géné- 
rale et  géologie  appliquée,  en  évitant  toute  répétition 
inutile  et  en  donnant  à  chaque  branche  des  dévelop- 
pements qui  font  du  tout  un  ensemble  homogène  et 
concordant  que  bien  peu  d'écoles  étrangères  pour- 
raient présenter.  La  géologie  générale  qui  se  trouve  logi- 
quement reportée  en  deuxième  année  et  qui,  suffisam- 
ment condensée  dans  ses  principes  généraux,  peut  s'en- 
seigner dans  une  année,  se  trouve  d'ailleurs  complétée 
,  par  des  conférences  ou  mieux  des  leçons  annexes  de 
pétrographie  {*).  La  paléontologie  P),  plus  développée 
qu'autrefois,  constitue  non  plus  des  conférences,  plus  ou 
moins  variables  d'une  année  à  l'autre,  mais  un  véritable 
corps  de  doctrine  donnant  les  éléments  primordiaux  de 
cette  science.  Le  cours  se  trouve  complété  par  des  con- 
férences ou  leçons  annexes  de  paléontologie  végétale  {*"*). 
Le  cours  de  géologie  appliquée,  à  la  suite  d'une  troisième 
transformation,  a  pris,  sous  le  vrai  nom  qui  lui  re- 
vient, la  place  et  le  rôle  qui  lui  sont  dus  ;  l'agriculture 
a  presque  totalement  disparu,  laissant  toutefois  sa 
trace  dans  les  notions  sur  les  cartes  agricoles  et  les 
natures  de  sols  ;  dans  ce  cours  remanié  ont  été  enfin 


(*)  Ces  leçons,  au  nombre  de  dix,  constituent  un  cours  de  pé- 
trographie qui  se  complète  par  les  indications  données  sur  les 
caractères  des  minéraux  dans  le  cours  de  minéralogie;  elles 
sont  faites  au  début  de  la  deuxième  année  par  le  professeur  de 
géologie. 

(**)  M.  Bayle,  qui  avait  fondé  en  4844  àTEcole  renseignement 
de  la  paléontologie,  s*est  retiré  en  4881,  atteint  par  la  limite 
d*flge,  ayant  ainsi  passé  sa  carrière  entière  à  TEcole.  Il  a  été 
remplacé  par  M.  Douvillé,  qui  lui  avait  été  adjoint  en  remplace- 
ment de  Bayan,  mort  si  prématurément  en  1874  à  Tftge  de  vingt- 
buît  ansr 

{***}  Les  conférences  de  paléontologie  végétale  ont  été  inau- 
gurées à  l'Ecole  en  1878  par  M.  Zeiller,  qui  en  est  encore  aujour- 
d'hui chargé;  le  nombre  des  leçons  de  cet  enseignement  très 
suivi  a  été  successivement  porté  de  deux  à  lyiit. 


652  l'école  des  mines  de  paris. 

naturellement  placées  les  leçons  sur  les  eaux  minérales 
qui,  depuis  1856,  auraient  dû  être  données  à  TÉcole. 

Malgré  le  développement  relativement  considérable 
pris  par  le  groupe  des  sciences  naturelles,  on  n'a  pas 
perdu  de  vue  Tobservation  déjà  faite  en  1848  que  l'École 
est  destinée  à  former  des  ingénieurs  plus  que  des  natu- 
ralistes. Néanmoins  renseignement  des  sciences  natu- 
relles est  assez  complet  (*)  pour  préparer  convenable- 
ment ceux  des  élèves  qui  doivent  plus  spécialement  se 
vouer  aux  études  géologiques  proprement  dites,  et  no- 
tamment èi  la  préparation  des  cartes  géologiques.  L'en- 
seignement des  sciences  géo techniques,  surtout  dans  son 
organisation  actuelle,  constitue  un  trait  caractéristique 
de  l'École  des  mines  de  Paris.  Ce  qui  montre  que  le  but 
poursuivi  a  été  bien  atteint,  c'est  l'empressement  avec 
lequel  le  public  continue  à  suivre  les  principaux  de  ces 
cours  auxquels,  suivant  la  tradition  remontant  à  leur 
création,  il  est  toujours  admis. 

Les  autres  cours  ont  reçu  les  justes  développements 
qu'ils  réclamaient  pour  assurer  une  complète  prépara- 
tion pratique  des  élèves,  notamment  ceux  de  chemins  de 
fer  et  de  législation  (**). 

Enfin  le  cours  de  fortifications  qu'il  fallait  aller  suivre 
à  l'Ecole  des  ponts  et  chaussées,  non  sans  perte  de  temps 
et  inconvénients  divers  pour  la  discipline  intérieure,  a 
été  transformé  en  un  cours  d'artillerie,  fait  à  l'Ecole 
même  ;  celui-ci  y  est  d'autant  mieux  à  sa  place  que  les  ingé- 
nieurs des  mines  sont  appelés  à  servir  dans  Tartillerie, 
et  non  dans  le  génie. 


(*)  En  dehors  des  leçons  orales  à  programme  suivi,  les  élèves 
sont  exercés  dans  des  conférences  ou  exercices  pratiques  à  la 
détermination  des  minéraux  et  des  roches  et  au  maniement  des 
appareils,  chalumeaux,  microscopes,  etc. 

r*)  Chacun  de  ces  cours  ayant  été  porté  à  quarante-deux  le- 
çons a  donc  k  peu  près  doublé  d*importance. 


NOTICE   HISTORIQUE.  653 

Le  développement  donné  à  renseignement  en  1887  a 
été  obtenu  sans  augmenter  la  durée  de  Texercice  sco- 
laire (*),  ni  fairer  en  principe  plus  de  deux  leçons  par 
jour,  mais  uniquement  par  une  meilleure  répartition 
des  matières,  et  surtout  en  utilisant  mieux  que  par  le 
passé  la  troisième  année  (**),  en  la  dégageant  notam- 
ment du  temps  qui  était  consacré,  avec  une  médiocre 
utilité,  à  la  rédaction  des  journaux  et  mémoires  de 
voyage.  Pour  qu*un  élève  de  seconde  année  tire  le  meilleur 
parti  possible  de  son  voyage  au  point  de  vue  de  son  in- 
struction professionnelle,  il  faut  que  son  journal  soit 
rédigé  au  jour  le  jour  (***)  ;  et  par  suite  il  peut  et  doit  être 
remis  dès  la  rentrée  à  TÉcole  (****).  En  troisième  année, 

(*)  L'article  47  de  rordonDance  du  5  décembre  1816  avait  fixé 
la  durée  des  cours  du  15  novembre  au  i5  avril,  soit  à  une  pé- 
riode de  vingt  et  uue  semaines,  permettant,  à  raison  de  deux  le- 
çons par  semaine,  de  faire,  par  matière,  des  cours  de  quarante  à 
quarante-deux  leçons  par  année,  d'une  heure  et  demie  en 
moyenne.  Cette  scolarité  fut  portée  pendant  un  certain  temps  à 
vingt-cinq  semaines.  On  est  revenu  aujourd'hui  à  une  durée  de 
vingt-deux  semaines. 

Le  décret  de  1856  n'avait  pas  fixé  la  date  de  l'ouverture  an- 
nuelle des  cours.  En  1869  (décision  ministérielle  du  19  novem- 
bre), la  date  jusqu'alors  classique  du  15  novembre  fut  avancée 
d'une  huitaine  d'abord,  puis  portée  au  début  de  novembre;  les 
cours  se  terminent  vers  le  10  avril. 

(*•)  La  preuve  que,  dans  l'organisation  antérieure,  les  élèves 
de  troisième  année  étaient  insuffisamment  occupés  est  dans  ce 
fait  qu'à  diverses  reprises  des  élèves  externes  ont  demandé  et 
obtenu  de  faire  en  même  temps  leur  deuxième  et  leur  troisième 
année,  et  ceux  qui  ont  été  autorisés  à  le  faire  sont  toujours 
sortis  dans  la  tète  de  leur  promotion. 

(***)  Pendant  fort  longtemps,  pour  atteindre  plus  sûrement  ce 
but,  le  conseil  astreignait  jadis  les  élèves  à  lui  envoyer  leur 
journal  de  voyage  successivement,  par  parties,  au  cours  même 
dn  voyage;  cet  envoi  devait  être  fait  de  lieux  indiqués  par 
avance.  En  outre,  les  élèves  étaient  tenus  à  écrire  assez  fré- 
quemment au  conseil  pendant  la  durée  de  leur  absence. 

{****)  Les  élèves  ingénieurs  de  deuxième  année,  qui  seuls  du  reste 
y  étaient  astreints,  ont  été  débarrassés  de  la  rédaction  des  deux 
mémoires  qu'ils  avaient  à  fournir,  en  dehors  de  leur  journal  de 


654  L*ÉGOLE   DES   MINES   DE   PARIS. 

en  dehors  de  renseignement  oral,  Texercice  pratique  es- 
sentiel consiste  dans  Texécution  des  grands  projets  de  con- 
cours, exercice  capital  qui,  par  les  soins  et  le  dévelop- 
pement qu'on  lui  donne,  forme  un  des  éléments  caracté- 
ristiques de  renseignement  de  TÉcole  (*). 

On  a  pensé  néanmoins  qu'on  pouvait,  sans  surcharger 
les  élèves,  et  pour  leur  plus  grand  intérêt,  les  astreindre 
désormais  à  rester  à  TÉcole  jusqu'à  5  heures  du  soir,  an 
lieu  de  la  limite  jusqu'alors  classique  de  4  heures. 

Le  nouveau  plan  d'enseignement  put  ôtre  appliqué  dès 
le  début  de  Tannée  scolaire  1887-1888.  Toutefois  son 


voyage;  ce  qui  absorbait  sans  utilité  sérieuse  une  partie  du 
temps  disponible  de  leur  troisième  année. 

Les  deux  mémoires,  véritables  thèses  qui  couronnent  rensei- 
gnement, n'ont  été  maintenus  que  pour  les  élèves  ingénieurs  de 
troisième  année;  débarrassés  de  toute  autre  obligation  scolaire, 
ils  peuvent  utilement  y  consacrer  un  temps  entièrement  dis- 
ponible avant  que  TEcole  ne  les  remette  à  la  disposition  de 
Tadminislration. 

L'association  des  anciens  élèves  de  FEcole  des  mines  a,  en 
4872,  créé  un  prix  de  300  francs  qui  est  attribué  au  meiùeur 
journal  rédigé  par  les  élèves  externes  à  la  suite  de  leur  voyage 
de  deuxième  année.  Le  désir  fort  légitime  de  conquérir  ce  prix 
n'avait  pas  laissé  de  lancer  les  élèves  externes  dans  une  voie  de 
développement  de  leur  rédaction  et  de  retard  dans  la  remise  du 
journal,  qui  aurait  fini  par  nuire  au  travail  normal  de  leur  troi- 
sième année. 

(*)  Le  programme  est  donné  à  la  fin  de  la  deuxième  année  pour 
que  les  élèves  dans  leur  voyage  puissent  aller  étudier  sur  place 
les  installations  de  nature  à  leur  fournir  d'utiles  exemples.  Les 
élèves  n'arriveraient  pas  à  tirer  tout  le  parti  désirable  de  ces  exer- 
cices sans  une  intervention  attentive  et  constante  du  chef  des 
travaux  graphiques,  des  professeurs  et  de  Fadministration.  Les 
traditions  sont  aujourd'hui  bien  établies.  M.  £t.  Dupont  a  parti- 
culièrement contribué  à  les  développer,  comme  le  conseil  s'est 
plu  à  le  reconnaître  dans  une  délibération  prise  au  moment  où 
M.  Et  Dupont  a  quitté  l'Ecole. 

Depuis  la  séparation  des  cours  d'exploitation  des  mines  et  de 
machines,  il  y  a  en  réalité  trois  concours  au  lieu  de  deux  ;  les  élèves 
doivent  établir,  comme  concours  spécial  de  machines,  le  projet 
d'une  machine  rentrant  dans  le  projet  de  mines  ou  de  métallurgie. 


NOTICE  HISTORIQUE.  655 

application  devait  être  améliorée,  dès  Tannée  suivante,  par 
la  séparation,  en  vertu  d  un  décret  du  3  octobre  1888, 
du  cours  d'exploitation  des  mines  et  machines  {*)  en  deux 
cours  distincts,  confiés  à  des  professeurs  différents  (**). 
Antérieurement,  avec  le  système  obligatoire  de  Talter- 
nance,  Texploitation  des  mines  était  faite  tantôt  en  pre- 
mière année,  et  tantôt  en  deuxième.  Actuellement,  Tex- 
ploitation  des  mines,  y  compris  son  annexe,  la  préparation 
mécanique  comprenant  en  tout  47  leçons,  sera  toujours 
enseignée  en  première  aimée,  de  fagon  que  dès  leur  voyage 
de  première  année  (***)  les  élèves  puissent  visiter  en  dé- 
tail et  utilement  des  exploitations  de  mines. 

Le  conseil  et  Tadministration  peuvent  croire  qu'ils  ont 
atteint  le  but  qu'ils  se  proposaient  dans  cette  réforme,  à 


(*)  M.  Haton  de  la  Goupillière,  qui  profesîtait  ce  double  ensei- 
gnement, en  fait  depuis  1872,  et  comme  titulaire  depuis  1875, 
crut  devoir  résigner  ses  fonctions  après  qu'il  eut  été  chargé  de 
la  direction  de  FEcoIe  en  remplacement  de  M.  Luuyt,  décédé. 

(**)  Le  nombre  des  professeurs  n'a  pas  été  accru  pour  cela, 
parce  que  le  même  professeur,  aujourd'hui  M.  Sauvage,  est 
chargé  du  cours  de  machines  et  des  leçons  d'ateliers  de  con- 
structions mécaniques.  Ces  leçons,  en  effet,  complètent  au  point 
de  vue  de  la  pratique  encore  plus  peut-être  le  cours  de  machines 
que  celui  de  construction. 

M.  Gh.  Ledoux  a  remplacé  M.  Haton  dans  la  chaire  d'exploita- 
tion des  mines. 

(***)  Actuellement  le  voyage  ou  mieux  le  stage  de  première  an- 
née, d'une  durée  de  trois  semaines,  doit  se  faire  :  en  France  et  sous 
la  direction  des  ingénieurs  en  chef  des  arrondissements  minera- 
logiques  pour  les  élèves  ingénieurs,  en  France  ou  dans  un  pays 
de  langue  française  pour  les  élèves  externes. 

Les  élèves  externes  de  deuxième  année  doivent  voyager  un' 
mois  en  France  ou  dans  un  pays  de  langue  française,  le  reste 
du  temps  dans  un  pays  de  leur  choix. 

Les  élèves  ingénieurs  de  deuxième  année  ne  sont  pas  tenus, 
comme  en  première  année,  de  faire  un  stage  en  France  sous  la 
direction  des  ingénieurs  en  chef;  mais  leur  voyage  doit  avoir 
lieu  en  France  ou  dans  un  pays  de  langue  française. 

Le  voyage  des  élèves  ingénieurs  de  troisième  année  doit  avoir 
lieu  à  l'étranger,  sauf  autorisation  spéciale  en  cas  contraire. 


656  L*SGOLE   DES   MINES   DE   PARIS. 

en  juger  par  le  nombre  toujours  croissant  d'élève&i,  fran- 
çais et  étrangers,  qui  viennent  demander  leur  admission 
à  rÉcole.  Toutes  les  bonnes  volontés  viennent  se  briser 
contre  un  obstacle  dirimant  :  le  nombre  de  32  places 
qu'oSrent  les  laboratoires  actuels.  Un  roulement  plus 
intelligemment  combiné,  dans  chaque  année,  entre  les  pé- 
riodes alternantes  de  laboratoire  et  de  dessin,  a  permis 
d'augmenter  l'effectif  f),  tout  en  laissant  chaque  élève 
passer  au  laboratoire  un  temps  suffisant  pour  qu'il  ait 
appris  tout  ce  qui  peut  s'acquérir  en  ces  matières 
dans  une  école  d'application.  Actuellement,  les  élèves 
ingénieurs  passent  au  laboratoire  trois  mois  et  demi  la 
première  année  (^),  deux  mois  et  demi  la  seconde  et  un 
mois  la  troisième  (***).  Les  élèves  externes  y  restent 
un  mois  à  la  suite  de  leur  année  préparatoire  (****), 
deux  mois  et  demi  dans  chacune  des  première  et  seconde 
années  et  un  mois  en  troisième  année.  Les  élèves  ingé- 
nieurs et  externes  passent  donc,  les  uns  et  les  autres, 
sept  mois  au  laboratoire  dans  le  cours  de  leur  scola- 
rité (*****)  ;  ce  stage  relativement  considérable  est  encore 
une  des  particularités  de  l'enseignement  de  l'Ecole. 


(*)  L'effectif  des  élèves  des  cours  spéciaux  présents  à  l'Ecole 
s*est  élevé  jusqu'à  cent  un,  dont  dix-sept  élèves  étrangers,  et  celui 
des  élèves  des  cours  préparatoires  à  quarante-huit,  dont  dix  élè- 
ves étrangers,  non  compris  dans  Tune  et  l'autre  catégorie  les 
élèves  libres,  ou  auditeurs  libres,  comme  on  les  appelle  aujour- 
d'hui. 

(**)  Dont  un  mois  dans  les  exercices  d'été  après  les  examens. 

(***)  Pendant  longtemps,  on  ne  revenait  pas  normalement  aa 
laboratoire  en  troisième  année. 

{****)  Les  élèves  des  cours  préparatoires  viennent  au  labora- 
toire à  la  fin  de  l'année  pendant  la  période  d'examen  des  élèves 
des  cours  spéciaux  (V.  sur  cette  mesure,  p.  608,  note  1). 

(*****)  Il  n'y  a  réellement  parité  que  pour  les  élèves  externes, 
d'ailleurs  les  plus  nombreux,  qui  ont  passé  par  les  cours  prépara- 
toires. Ceux  provenant  de  TEcole  polytechnique  ont  un  mois  de 
moins  de  laboratoire;  mais  ils  ont  en  plus  de  ceux-là  renseigne- 
ment plus  complet  et  les  manipulations  de  FEcole  polytechnique. 


I 


NOTICE   HISTORIQUE.  657 

Si  on  rexamine  dans  son  ensemble,  renseignement  de 

.m 

TEcole  est  resté  fidèle  au  système  si  bien  vu  dès  Torigine  : 
un  enseignement  oral,  de  portée  élevée,  de  durée  relati- 
vement courte,  parce  qu'il  est  très  condensé,  s'occupant des 
principes  des  choses  plus  qu^il  ne  descend  dans  les  détails 
que  la  pratique  directe  apprend  ensuite  mieux  et  plus 
vite;  des  exercices  divers  développés,  caractérisés  prin- 
cipalement d'une  part  par  un  travail  prolongé  au  labo- 
ratoire, et  d  autre  part  par  des  voyages  de  longue  durée, 
le  tout  couronné  par  Texécution  de  projets  complets, 
étudiés  dans  le  détail,  comme  s'ils  devaient  être  exécu- 
tés ;  dan^  tous  ces  exercices  les  élèves  relativement  libres 
sont  guidés  plus  que  surveillés. 

En  provoquant  la  réorganisation  dont  nous  venons 
d'indiquer  la  portée  et  les  traits  essentiels,  le  conseil 
s'est  moins  préoccupé  de  montrer  que  T Ecole  de  Paris 
méritait  la  nouvelle  appellation  oflScielle  d* École  supé- 
rieure des  mines  y  qu'elle  a  reçue  en  1883  (*),  que  de  con- 
tinuer à  maintenir  intact  le  dépôt  des  traditions  ;  il  a 
voulu  que,  comme  par  le  passé,  TÉcole  assurât  à  tous  ses 
élèves,  dans  les  situations  différentes  qu'ils  peuvent  être 
appelés  à  occuper,  un  enseignement  et  une  préparation 
qui,  non  seulement  fussent  à  la  hauteur  des  progrès  des 
sciences  et  de  l'industrie  contemporaines,  mais  encore 
leur  permissent  de  contribuer  puissamment  plus  tard,  par 
eux-mêmes,  à  ces  progrès  dans  toutes  les  branches  des 
sciences  et  de  Tindustrie  qui  se  rattachent  à  Textraction 
et  au  traitement  immédiat  des  substances  minérales.  Le 
Conseil  de  TÉcole  et  l'administration  ont  d'ailleurs  tenu 


(*)  Ce  changement  de  dénomination  a  fait  Tobjet  d'une  déci- 
sion ministérielle  du  13  février  1883,  intervenue  à  la  suite  de  la 
réorganisation  faite  dans  l'Ecole  de  Saint-Etienne  par  le  décret 
du  30  novembre  1882.  Cette  Ecole  a  quitté,  en  vertu  de  ce  dé- 
cret, son  antique  nom  d!Ecole  des  mineurs  pour  prendre  celui 
d!Ecole  des  mines. 

Tome  XV,  1889.  43 


658  L*ÉGOIX  DBS  XINBS  DE  PARIS. 

à  rest^  dans  ces  spécialités  qui  Cispliquent  et  justifient 
Texistencft  des  écoles  de  mines  ;  ils  n'ont  pas  cédé  à  la 
tentation,  en  étendant  par  ailleurs  les  programmes,  de 
paraître  tout  enseigner  au  risque  de  ne  rien  appruidre 
aux  élèTes. 


NOTICE  HISTOBIQUB. 


659 


ANNEXES 


I 

TABLEAUX  CHRONOLOGIQUES. 

§  t.  —  ▲dminiatratlon  et  direction  de  rAeole. 

(Les  chiffres  entre  parenthèses  à  la  suite  de  diaque  nom  indiquent  les  dates 

de  la  naissance  et  de  la  mort) 


mSPBCTBVBS 


Temps 
de  service 


Roms 


OBSERVATIONS 


Etêh  iiê  hIm»  à  la  MinuuUe, 
«W-m»!    Sage  (1740-1824)    |       »       |  »  I  ■ 

EeoU  du  nUtuê  à  FMM  de  Mouehn  (1794-1802). 

L*EcoIe  6t^t  ad^nioistiée  direc- 
tement par  les  trsis  mcmbree 
dn  conseil  :  Oillet  de  Lanmont, 
LelièTre,  Lefeb^re  d'HelIin- 
coart. 


Eeok  eu  mimu  du  Mout^BImie, 


1802-1814 


Schreiber 
(1746-1827) 


EmU  iei  nUneê  à  Psri#. 


1815 


1848-1857 
1857-1871 
1872-1884 
1884-1885 
1885-1887 
1887-  » 


GoUet-Descotils 

(177»-1815j 

directeur  provisoire 


Dufrénoy,  d.  m. 
Combes  (1801-1872) 
Daubrée  (1814-  »  ) 

Un  (1826-1885) 

Luuyt  (1825-1887) 

Iston  de  la  GonpQlièn 
(183»-  »  ) 


1816-1836 
1836-1818 
1848-1856 
1856-1862 
1862-1870 
1870-1882 
1882-  > 


Lefroy  (1771-1742) 
Dofrénoy  (1792-1857) 
Le  Play  (1806-1882) 
D68éiaiiMBt(18084862) 
Gruner  (1809-1883) 
Dupont  (1817-  »  ) 
Gamot(1839-  »   ) 


Il  n'y  avait  pas  à  proprement 
parler  d'inspecteur  en  Savoie; 
mais  Q  y  a  en  planeurs  sous- 
directeurs  on  itgùiiettrs  atta- 
chés i  la  direction  k  titre  plus 
ou  moins  temporaire  et  que 
pour  ce  motif  on  ne  rappelle 
pas  ici. 


Il  n*y  a  pas  eu  de  directeur  ios- 
qu'en  iS48.  L'Ecole  était  aaimi- 
nistrée  par  le  Conseil  dont  l'in- 
specteur était  le  bras  eaécutif. 
Dufrénoy  avait  été  adjoint 
oomme  inspecteur  i  Lefroy 
en  1834. 


660  L^ÉGOLE   DES   MINES   DE   PARIS. 

Le  tableau  qui  précède  dififère  sur  plusieurs  points  de  celui  sur 
le  même  sujet  déjà  donné  dans  les  Annales  des  mines  { partie 
administ.,1882,  p.  249).  Nous  avons  tout  d'abord  rectifié  quelques 
dates  matériellement  erronées,  complété  ensuitela  chronologie  par 
les  indications  relatives  aux  années  écoulées  depuis  1882,  men- 
tionné enfin,  à  sa  date,  TÉcole  des  mines  du  Mont-Blanc  ;  le  ta- 
bleau qui  a  été  antérieurement  donné  n*était  relatif  qu'à  FÉcole 
des  mines  à  Paris. 

Pour  celle-ci,  dans  ses  deux  premiers  états  :  École  de  Sage  et 
École  de  la  Convention,  les  deux  différences  essentielles  à  signaler 
sont  les  suivantes  :  Hassenfratz  a  été  indiqué  comme  ayant  été 
inspecteur  à  TÉcole  de  Sage,  en  1785;  nous  nous  sommes  expli- 
qué sur  ce  point  (p.  463  de  notre  notice);  nous  n'avons  trouvé  au- 
cun texte  ou  document  établissant  ce  fait  qui  nous  parait  peu 
vraisemblable.  Pour  l'École  de  la  Convention,  rien  ne  nous  paraît 
autoriser  à  séparer  Gillet  de  Laumont  de  ses  deux  collègues  Le- 
lièvre  et  Lefebvre  d'Hellancourt,  tout  en  reconnaissant  qu*il  est 
exact  que  Gillet  de  Laumont,  dans  le  partage  des  attributions  du 
conseil,  parait  s'être  occupé  plus  spécialement  de  l'École;  nous 
ignorons  également  sur  quel  texte  ou  document  on  s'est  fondé 
pour  attribuer  à  Picot  de  la  Peyrouse  la  direction  provisoire  de 
l'École  de  1794  à  1795;  l'attribution  nous  parait  également  moins 
que  vraisemblable. 

§  2.  —  Chronologie  des  cours  spéciaux  (*J. 

i*"  Exploitation  des  mines  et  machines, 

(Ce  cours  se  dédouble  en  1888  dans  les  deux  cours  distincts  d'exfMMim 

det  wiiMCB  et  maekines.) 

Ecole  des  minei  à  U  Mamuie. 
GuiUot-Duhamel  père.  .       (1730-1816)       1783-1790 

Ecole  iee  mUiee  ie  la  rue  de  FDMivertUi. 

Guillot-Duhamel  pbre.  .       (173Q-1816)       1794-1796 
Bailiel  du  Belloy (1765-1845)       1796-1802 

Ecole  des  wûnet  du  Mont-Blune. 
fiai Uct  du  Belloy (i765-iat5)       1802-1814 


(*)  Dans  cette  chronologie  des  professeurs  qui  se  sont  succédé  dans  chaque 
chaire,  nous  indiquons,  pour  chaque  professeur  :  par  les  chiffres  entre  paren- 
thèses, les  dates  de  sa  naissance  et  de  sa  mort;  par  les  chiffres  qui  suiTent, 
la  période  de  son  professorat  officiel. 

Les  suppléances  sont  indiquées  dans  la  colonne  à  la  suite. 


NOTICE   HISTORIQUE.  661 

Ee0le  dêt  uUiiei  à  Pârit. 
BaiUetdu  Belloy (1765-1845)       1814-1832 

Combes (18Dl.l87i)       1832-1856  [  ^"?P^**  ^«P^»  ^^  ^ 

f      Gallon,  son  successeur. 

l   Suppléé   depuis   1872  par 

CaUon (1815-1875}       1856-1875  ]      M.  Haton  de  la  Goupil- 

(      Hère,  son  successeur. 
HatondelaGoupilUère.       (1833-  »  }       1875-1888 

2*  Exploitation  des  mines, 

(Y  compris  la  préparation  mécanique.) 

[Cours  distinct  créé  en  1888  par  dédoublement  du  cours  (1*)  d'exploitaiio» 

itê  Minef  tt  maekiMes.'] 

Ledoux (1837-  .   )       1888-  » 

3*  Machines, 

[Cours  distinct  créé  en  1888  par  dédoublement  du  cours  (1«)  d'esploiMtOH 

de»  mimu  et  maékiue.'] 


Sauvage (1850-  »  )       1888- 


» 


4"*  Métallurgie, 
(Plus  spécialement  désigné  Jusqu'en  1856  sous  le  nom  de  wUnèràhargU.) 

Ecole  iee  Minet  à  la  Menaëie. 

C   Professait  en  même  temps 
Guillot^Duhamel  përe.  .       (1730-1816)       1783-1790  \      Texploitation  des  mines 

(      et  les  machines  (cours!*.) 

EeeU  dee  minet  de  U  rue  de  rUnivereilé. 

Schreiber (1746-1827)       1704-1797   \  ^^Jf  pPr;;^Jf  *  '  "'*  ^*" 

HassenfraU (1755-1827)       1797-1802 

Ecole  dee  miiiet  du  Mout-Bltme. 

Hassenfrate (17^1827)       1802-1814 

Ecole  dee  minée  à  Perle, 

Hassenfratz (1753-1827)       1814-1826 

Guenyveau (1782-1861)       1826-1840 

Le  Play (1806-1882)       1840-1856 

(   Suppléé  par  Rivot  en  même 

Piot (1817-1858)       1856-1858  <      temps  que  celui-ci  profes- 

(      sait  la  docimasie. 

Gruner (1800-1883)       1858-1872 

«- (i«**«»)  "«■*««[  ri^o.r.»î^ur: 

Lodin (1819-  »   )       1885-  » 

S*"  Chimie  industrielle. 
(Cours  cr^é  en  1887.) 

Le  Cbatelier (1850-  »   )       1887-  • 


662  l'école  DBS  HINS3  DB  PAlUS. 

6*  Docvmame, 

Eûolê  iet  mhe$  k  le  JfMMJe. 

C'est  à  titre  Iii8t4iriqae 

lement  qu'on  pent  oonei- 

/^«.»  M«i>«       AmtfsmtÊk  1      dérercommeuncounide 
S««« («»-«**J      l«>-«™>5      ArtM.*.  «loi  d.  «*«r 

Sage. 
EeoU  du  mbui  de  U  rue  iê  fOakferrilé. 

Vauqueiiâ (1163-18»)       179i-18(H 

GoHet-Descotils (1773-i815)       1801-1881 

EeoU  in  mbus  du  M9ut'BUmc. 

Il  n'y  aTalt  pas  de  cou» 

spécial  de  doctmasie;  le 

9  »  •  {      professeur  de  métallnrgle 

donaait  lee  expUcsdea» 
de  chimie  nécessaires. 
Ecole  de»  miteee  à  Perlé» 

Collet-DescotiU (1778-1815)       1814-1816 

Berthier (178I.18W)       181648a  i   ^"f Pf   *^"**   *^  ^ 

^  '  \      Ebeimen,  son  successeur. 

Bbelmen (1814-18SI)       1615-1888 

Suppléé  en  1868-1889  par 
RiTOt (1810-1869)  185M868  \  M.  Moissenet,  son  suc- 
cesseur. 

Suj^léé  à  dhFsnes  repriMs- 

Moissenet (1831-  »   )       1869-1877  \      depuis  1872  par  M.  Car- 

net»  son  successeur. 
Carnot (1889-  »  )       1877-  » 

7*  Minéralogie  et  géologie. 

(Sage»  à  son  écoIe«  professait  excluslTsment  la  minéralogie;  à  FEcole  de  la  Coik 
Tention  le  cours  s'intitulait  :  Minéralogie  et  Géographie  physique;  le  cours  e  été 
dédoublé  en  1835  dans  les  deux  cours  distinets  de  wtiaérelofle  et  de  féslsfie.) 


Ecole  dee  minée  à  U  Mommie. 

l   Sage  professait  en  mèa» 

Sage (i7éD-18U)       1783-1790  ]      temps  la  chimie  dodmas- 

(      tique  (V.  6«). 

Ecole  dee  miaee  de  le  ree  de  VVûeoreUè. 

HassenfraU (1756-18*7)       1794-1795   )   ^.P,?*'^"^!  à  part  I» 

'  (      cristallographie. 

Pour  U  géographie  p^ 
sique  (géologie),  qui  al- 
ternait avec  le  minérale- 

Haoy (1743-18»)       1795-1808  \      Rie.  HaOy  fut  suppléé  pari 

Ch^Coquebertde)  ,j^ 

Moobret .  .  .  .  ) 
Dolomieo. ....    1797-1788 
BrongnisrtCAIsz.).   1TB»-119» 


noTiCE  BiSTOiaQui.  663 

École  iet  mkiet  Ai  MoiU'BUme. 
Brochant  de  VilUen.  .  .      (fnt-iSH)      im-lM 

Snpirtéi  par  DoMnoy   à 
partir  de  tSR,  et  à  partir 

firochant  de  Vimera.  .  .       (lTW-1840)      1815-1835  l      ^  ^^  ^.'  ?^^' 

'  ^      pour  la  minéralogie;  El ie 

de   Beaumont,  pour    la 

géologie. 

8*  Minéralogie. 

* 

[Covn  AittBCt  crée  en  18S5  par  le  dédonblenent  dn  eoun 

ve  i^wMri^^^vv  ev  ^^vi^pv  \^j«j 

Oufrénoy (179M857)  1835-1847 

DeMuittoA <1806486S}  18i7-18GS 

DavfevéB (1814-  >  )  18<»-187« 

Hallwd. (1833-  •  }  1872-  • 

9*  Géologie. 

[Coure  distinct  créé  en  1836  par  le  dédoublement  du  cours 
de  mhèmkeU  et  §èêktk  (9»)l] 

Suppléé  plus  ou  moins  com- 
plètement par  de  Chan- 
Élie  deBeaumont.  .  •  •       (1796-1874)       1835-1874  \      courtoto:  en  fait,  depuis 

185t;  offldellement,  de- 
puis 1856. 
M.  Bertrand  a  suppléé  de 

De  Chancourtois (18S0>1888)       1818-1886  \      Ghaneourtois  à  partir  de 

1885-1886. 
Bertrand (1847-  »  )      1886-  » 

10*  Paléontologie. 

(Des  conférences  de  paléontologie,  comme  annexes  au  cours  de  géologie,  ont 
commencé  en  fait  en  1845;  elles  ont  été  régularisées  en  1848;  le  cours  a  été 
créé  par  le  déonst  de  «56.) 

Bayle. <16I6-  •  )      18454i8t 

DouTillé <i846-  •   )      1881-  > 

ii^  Paléontologie  végétale. 

(Conftrences  faites  comme  annexes  du  cours  de  paléontologie  depuis  1878 

régularisées  en  1887.) 

Zeiller (1847-  »  }       1878-  » 

12*  Géologie  appliquée. 

(Ce  cours  a  été  créé  en  1879  par  transformation  du  cours  ^ëfHeuUnn,  ir§hÊ0ê 
et  ârrieêUmm;  il  taà  aloBS  cours  d'e^rtoU/wv  $t  fMcfk  teektâpug  il  est  devenu 
le  eours  actuel  es  1887.) 

Fueta. •      (1837-  »  )      187&* 


664  l'école  des  mines  de  paris. 


13*  Agriculture^  drainage  ei  irrigation. 

Des  leçons  à^êÇfieMitwre  et  irtimûge  ont  été  introduites  en  1853,  annexées  au  eoian 
de  iègitlêiUm  et  èommU  induêtritUe  (10"};  le  cours  a  été  créé  en  18S6;  il  n*a 
eu  un  professeur  titulaire  spécial  qu'en  1864;  le  cours  a  disparu  par  trans- 
formation, en  1879,  dans  le  cours  précédent  de  gèoloffU  appiiquie.] 

Delesse (1817-1881)       1861-1879 

14*  Chemins  de  fer  et  construction. 

(Des  conférences  sur  les  chemins  de  fer  seuls  ont  été  créées  en  1816;  le  cours 
complet  a  été  créé  en  1818  pour  se  dédoubler  en  1879  dans  les  deux  cours 
distincts  de  Ckemktt  de  fer  et  de  CoiutructUm.) 

Suppléé   depuis   1877  par 
II.  Résal,  <pii  dcTait  sue- 
Couche.  (181&-1879}       1846-1879  {      céder  à  Couche  dans  le 

cours  dédoublé  de  Css- 
etnctkm. 

15*  Chemins  de  fer, 

[Cours  distinct  créé  en  1879  par  le  dédoublement  du  cours 
de  Chemine  de  fer  et  caïutruetieii  (14*).] 

Vicaire (1839-  »  )      1879-  • 

16*  Construction. 

[Cours  distinct  créé  en  1879  par  le  dédoublement  du  cours 
de  Chemine  de  fer  et  eonetnctUn  (14*).] 

Résal (1828-  »   )       1879-  » 

17*  Ateliers  de  constructions  mécaniques. 

[Leçons  instituées  en  1887  comme  annexes  du  cours  de  construction  (16*) 
et  complétant  aussi  depuis  1888  le  cours  de  machines  (3*).] 

t  M.  Sauvage  professe  deptds 

SauTage (1850-  >  )       1887-  »      j      1888  le  cours  distinct  de 

(      machinés, 

18*  AppliccUions  de  V électricité» 

(Conférences  instituées  en  1887.} 

III.  Potier  professe  ta  phy- 
sique aux  élèTes  des  ooort 
préparatoire(y.  g^. 


i 


NOTICE  HISTORIQUE. 


665 


49*  LégislcUion  et  économie  industrielle, 

[Coim  crié  en  1848  et  dédoublé  en  1885  dans  les  deux  cours  de  UtiilaiUm  et 
d'Ecaiumie  induttrielk;  de  1853  à  1864,  le  professeur  titulaire  faisait  en  outre 
les  leçons  d^ÀgrieuHure  $i  de  drûiiië§e  (13").] 

Jean  Reynaud (18(».1863)       1848-1851   |  ^^^"^^  ^  *"  "*"  '"" 

1  De  VilleneuTe  a  été,  à  di- 

De  YUleneuYe (1803-1874)       1853-186)  |  verses  reprisesi  suppléé 

(  par  M.  Lamé  Pleury. 

Lamé  Fleury (1823-  »  )       1862-1868 

Dupont (1817-  »  )       1868-1882 

AguiUon (1812-  >  )       1882-1885 

20*  Législation. 

[Cours  distinct  créé  en  1885  par  dédoublement  du  cours 
de  UfiilatiM  et  économU  imdwtrklU  (19«}.} 

Agunion (1842-  »  )       188S-  • 


21*  Economie  industrielle, 

[Cours  distinct  créé  en  1885  par  dédoublement  du  cours 
de  UgiêUUion  el  iCMomU  MuitrUlU  (19«).] 


Cheysaon (1836-  »  )       1885-  > 

22*  Topographie  et  lever  de  plans. 

[Jusqu'en  1844  les  leçons  de  lever  de  plans  étalent  comprises  dans  le  cours  d*Exploi- 
pMtatim  est  miMst  et  WMcUnet  (1*)  ;  elles  ont  été  données  à  part  depuis  ;  les 
exercices  sur  le  terrain  et  dans  les  catacombes  se  faisaient  avant  1844  sous 
la  direction  de  Tinspecteur  et  se  font  depuis  sous  la  direction  du  professeur  de 
topographie,  toujours  avec  le  concours  du  chef  des  travaux  graphiques  (23*).J 


Delaunay (1844-1872)       1844-1848 


De  Chancourtois  {i,  ».).       (1820-1886)       1849-1856 


BatondelaOoupilliftre.  |   (^833-  .  )       1857-1861 
(rf.  «.) )   ^  ' 


Fucbs(4. a.) (1857-  »  )       1862-1883 


PeUetan (1848-  »  )      1884-  » 


Etait  en  même  temps  chargé 
de  la  surveillance  des  tra- 
vaux graphiques  et  d*un 
cours  préparatoire. 
Id. 

Etait  en  même  temps  chargé 
d'un  cours  préparatoire, 
mais  non  de  la  surveil- 
lance des  travaux  gra- 
phiques. 

Chargé  en  outre  jusqu'en 
1879  d'un  cours  prépara- 
toire et  à  partir  de  1879 
d'un  cours  spécial  (12*). 


666  l'écolb  des  mines  j>b  pabis. 

83*  Travaux  graphiqueê. 

Ecole  iei  mkieê  à  lu  Mwame. 

i  Ingénieur  des  mines;  ta^ 
srft  en  même  l«mps  m 
cours  d  srcbitecture  pra- 
tique. 

É^ùU  4$i  minet  ie  le  ne  4e  tthmenUè. 
Gloquet {  î  -   n       179MiW 

EceUe  iee  mime  èe  Mem-Bleae. 
(Il  n*7  avait  pas  de  chef  des  travaux  graphi<iaes.) 

Ecele  iee  màeee  à  Perie, 

(Jusqu*en  188S  il  n*y  a  pas  eu  de  chef  des  traTauz  graphiques;  Lefio^r 
inspecteur  des  études,  surveillait  cette  partie  des  exercices.) 

Girard (  T  48U)       183M8U 

[A  la  mort  de  Girard*  il  n'y  evftptaH  de  chef  spécial  des  Invaux  graphiques  jus- 
qu'en 1857;  la  surveillance  fut  exercée,  sous  Tautorité  de  l'inspecteur,  par 
l'ingénieur  chargé  des  leçons  de  lopcigraphie  (V.  H»),  à  savoir  succesaiTeaiaii: 
Delaunay  (1844-1849),  de  Ghancourtois  (1849-1857).] 

Amouroux (  T  -1860}       1857-1869 

Lenoir (1834-  »  )       1869-  > 

%¥  jMUUrie. 

(Le  cours  d'Artillerie  n*a  été  créé  qu'en  1887;  antérieurement,  depuis  1873.  lea 
élèves  de  l'Ecole  des  mines  devaient  aller  suivre  k  l'Ecole  des  ponts  et  ânns- 
sées  le  cours  de  fortifications  qui  s'y  professait  depuis  cette  date.) 

Commandant  Priou.  .  .       (1844-  >  )       1887-  » 

§  3.  •—  Ghronoltvgie  des  ooiim  préparatoires. 

Il  a  existé  des  cours  préparatoires  à  I*Beo1e  de  Sage  (T.  p.  461),  ainsi  qu'au  début 
de  l'Ecole  de  la  Convention;  nous  ne  rappelons  id  ce  précédent  que  penriMé- 
moire  sans  vouloir  y  rattacher,  autrement  qu'au  point  de  vue  historique,  la 
filiation  des  véritables  cours  préparatoires  créés  en  1844. 

Depuis  eette  date,  cinq  matières  ont  été  enseignées  dans  ces  cours  :  analyse,  OMca- 
niqua«  géométrie  descriptive,  physique  et  chimie,  avec  des  développements  va- 
riables pour  chacune,  et  une  répartition  en  deux,  trois  et  enfin  quatre  cours. 
Pour  tenir  compte  de  toutes  ces  circonstances,  nous  avons  cru  devoir  adsptsr 
un  autre  ordre  que  celui  des  cours  spéciaux,  en  partageant  les  quarante-cinq 
ans  en  cinq  périodes  correspondant  aux  modifications  principales  introduites 
dans  cet  enseignement] 

f  De  1844  à  1848  ;  2  cours. 

Analyse  et  mécanique,  géométrie  descriptive  et  physique .  .    Delaunay  (*). 
Chioiie  générale Rivot, 

[  — — 

(*}  Quand  le  nom  dn  professeur  n*est  pas  suivi  d'une  date,  il  a  professé 
durant  toute  la  période. 


MOTIGS  HISTORIQUE.  667 


8*  De  1848  à  1866  ;  3  cours. 

iBelaunay 1848-1850 
Sentis 1850-1853 
PhiUmi     .  18534855  f  ^^"PP^^  temporairement 
(par  Hvyot  en  1866. 
Hochet 185&4856 

Gfométrto  deaeriplhre  )  ,^^^^^^^^,^.  (  Suppléé  temporairement 

et  nnalyM. .<  (par  Bonr  en  1888. 

IBiTOt 1848-1888 

^<**^ 1851-18» 

3*  De  1856  à  1868  ;  3  coure. 

IDeChanconrtois.     18564880  f  ®""i**  P^.î^  *»^  ^ 
(     partir  de  1858. 
Bonr 1800-1868  |  **"Sf*  ^  ^"^^^  «» 
Fnctas 186M868 

Chimie  générale. . .        lioiieenat, 

4*  De  1868  d  1887;  4  cours. 

l  Haton  de  la  Gou-  \  .««, ,«-.  (  Suppléé  depuU  18*»  par 

McnHoe  et  umlyse.  )     pilUftre I  *w»""^  (     h.  Jordan. 

(  Moutard 1878-1887 

Oéemltrie  descripflTe.  (  ^"f  ,••  " ]^'^ 

*^         \  Pelleton 1879-1887 

Physique Potier. 


ik  partir  de  1871  nom* 
ryouRigout. 
LeChateUer.  .  .     1877-1887 


5<»  De  1887  â  ....  ;  4  cours. 

Mécanique Moutard. 

Géométrie  descriptiTe  )  ,^,.  ^ 
et  analyse.....  ..j^"«*"- 

Phytlqve Potier. 

Chimie  générale |  LeChateUer.  . .     «^ 

**  K  Ghesneau 1888-  » 


l'égole  des  mines  de  paris. 


§4,  —  Tablean  des  court. 


A  cette  chronologie  des  cours  et  proresaeurs  nous  a 
un  diagramme  qui  la  résume  et  représeote  en  même  temps  le 
nombre  de  leçons,  de  1  heure  et  demie  en  principe,  attribuées 
suivant  les  époques  à  chaque  cours  ou  conférence.  En  l'étal  de- 
mandé parle  conseil  lors  de  la  rérorme  de  1887-1888,  l'enseigne- 
ment s'établirait  par  année  comme  l'indique  l'énumëralion  saî- 
Tante,  où  le  chi^,  accompagnant  chaque  matière,  donne  le 
nombre  des  leçons  : 

Année  préparatoire  :  Mécanique  (50)  ;  analyse  et  géométrie 
descriptive  (19  +  30);  physique  (45);  chimie  générale  (SO); 

Première  année  :  Exploitation  des  mines  et  préparation  méca- 
nique (i7j;  métalIurgie(i2);dDcimasie(38);chimieindustriclle  (25); 
minéralogie  (iS)  ;  paléontologie  (34)  ;  paléontologie  végétale  (S)  ; 

La  topographie  (13)  s'enseigne  au  début  de  la  période  des 
exercices  d'été,  après  les  examens  qui  terminent  la  première 
-  année,  et  avant  les  exercices  de  lever  de  plans  sur  le  fairrain  et, 
dans  les  catacombes; 


NOTICE  HISTORIQUE.  669 

Deuxième  année  :  Métallurgie  (42);  docimasie  (38);  géologie  et 
pétrographie  (42  +  iO);  machines  et  résistance  des  matériaux 
(23  +  12);  application  de  l'électricité  (7);  chemins  de  fer  (42); 
économie  industrielle  (27); 

Troisième  année  :  Construction  (25)  ;  ateliers  de  constructions 
mécaniques  (17);  géologie  appliquée  (42)  ;  législation  (42);  artil- 
lerie (20). 

Ne  sont  pas  compris  dans  cette  énumération  :  les  leçons  d'al- 
lemand ou  d'anglais  suivies  durant  les  trois  années  ;  ni  les  dé- 
monstrations pratiques  données  en  conférences  par  les  profes- 
seurs, ou  leurs  préparateurs  :  en  géologie,  minéralogie  et  paléon- 
tologie, pour  exercer  les  élèves  au  maniement  des  instruments 
et  à  la  détermination  des  échantillons;  ni  les  exercices  de  pho- 
tographie. 

II 

COLLECTIONS. 

Les  coUeclions  de  TEcole  des  mines  qui  constituent  le  Musée 
annexé  à  FËcole  comprennent  : 

1*  Une  collection  de  minéralogie; 

2*  Une  collection  de  paléontologie; 

3*  Une  collection  de  géologie; 

4*  Une  collection  de  statistique  départementale; 

5""  Une  collection  de  gîtes  minéraux  ; 

6*  Une  collection  de  métallurgie; 

l""  Une  collection  de  modèles. 

Toutes  les  collectibns  sont  placées  sous  la  haute  surveillance 
de  rinspecteur  de  TEcoIe,  qui  en  est  le  conservateur.  Les  profes- 
seurs de  paléontologie  et  de  géologie  sont,  sous  son  autorité, 
respectivement  conservateur s^oÂj oints  des  collections  de  paléon- 
tologie et  de  géologie;  le  professeur  de  géologie  appliquée  est 
conservateur-adjoint  des  deux  collections  de  statistique  départe- 
mentale et  des  gîtes  minéraux;  la  collection  de  minéralogie  a, 
actuellement  encore  du  moins,  un  conservateur-adjoint  distinct 
du  professeur  de  minéralogie. 

11  y  a,  en  outre^  des  préparateurs  ou  des  attachés  soit  pour  une 
seule  des  collections  ou  môme  une  partie  d'une  collection 
(comme  pour  la  paléontologie  végétale)  soit  pour  plusieurs. 

Les  deux  collections  qui ,  par  leur  importance   absolument 


670  L*ÉGOLE  DBS  MINES  DE  PARIS. 

exceptionnelle,  nécessitent  un  historique  un  peu*  plus  détaillé, 
sont  les  collections  de  minéralogie  et  de  paléontologie.  11  nous 
niffira  de  dire  quelques  mots  sur  les  autres. 

Collection  de  minéralogie. 

La  collection  systématique  de  minéralogie  qui  se  trouYe  expo- 
sée dans  les  tables -vitrines  des  salles  du  premier  étage  de  Tan- 
eien  b&timent  fut  commencée,  lors  de  rétablissement  de  l*Ecole 
à  l'hôtel  de  Vendôme,  par  Brochant  de  Villiers,  bientôt  aidé  daos 
ce  travail  dès  1819  par  Dufrénoy.  Malgré  le  nombre  considérable 
d'échantillons,  quelque  100.000,  déménagés  successivement  de 
la  rué  de  lUniversité  (*)  au  Petit- Luxembourg  et  de  là  àlliôtel 
Vendôme,  cette  collection  commença  très  modestement.  Au  dé- 
but, en  1816,  Brochant  de  Villiers  évaluait  à  800  échantîlloas 
seulement  le  nombre  de  ceux  composant  la  vraie  collection  mi- 
néralogique,  la  collection  orictognostique,  comme  il  rappelait 
d'après  le  langage  de  Tépoque.  Il  l'avait  augmentée  jusqu'en  1820: 
d'un  millier  d'échantillons  prélevés  sur  l'amas  chaotique  des 
échantillons  accumulés  à  l^cole  après  son  emménagement;  d*un 
millier  acheté  dans  le  commerce  ou  des  ventes,  notamment  à  la 
célèbre  vente  du  cabinet  Heuland,  et  enfin  de  1.200  éefaantflions, 
choisis,  pour  900  francs,  dans  la  collection  de  l'inspecteur  général 
Lefebvre  d'Hellancourt.  En  1820,  la  collection  était  anrlTèe  ainsi  à 
compter  environ  4.000  échantillons  (**)« 

En  dehors  de  quelques  autres  dons  ou  acquisitions,  la  collec- 
tion s'accrut  principalement  jusqu'en  1845  par:  Tacqnisition,  en 
1839,  du  cabinet  de  l'inspecteur  général  Lelièvre,  payé  2.400  fr. 
(environ  3.500  échantillons);  la  part  attribuée,  en  1823,  à  TEcole 
des  mines,  après  le  décès  de  Sage,  sur  les  coIlecUons  réunies  par 
lui  à  rhôtel  des  Monnaies  (V.  p.  468);  la  collection  léguée  par 
Paillette  en  1844.  On  peut  également  signaler,  bien  que  d'im- 
portance relative  moindre,  les  collections  Juncker  et  Héron  de 
Villefosse. 

A  cette  époque,  la  collection  systématique  de  minéralogie 
comptait,  d'après  Dufrénoy,  5.620  échantillons  exposés  dans  les 


(*)  Nous  avons  donné,  p.  478,  les  renseignements  principaux  sor  laa  eri« 
gines  des  collections  de  la  rae  de  L'Dnifersité. 

<**)  En  18!i0,  on  consenrait  encore  distincte  et  séparée  la  coUeetion  ma 
ralogique,  d'après  le  système  allemand,  envoyée  classée  de  Freibeif , 
i8<tt;  cette  collection  s*est  fondue  depuis  dans  les  antres. 


NOTIGS  HISTORIQUE.  671 

tebles-vitrioes  et  860  de  grandes  dimensions;  cet  ensemble  était 
alors  estimé  à  80.000  francs. 

En  1845  eut  lien  Tacquisîtion,  au  prix  de  iiO.OOO  francs,  da 
célèbre  cabiDet  de  Drée,  au  sujet  duquel  nous  ne  pouvons  que 
renvoyer  à  ce  que  nous  avons  dit  p»  581. 

Après  cette  acquisition  capitale  le  fond  même  de  la  collection 
principale  avait  quasiment  atteint  son  importance  actuelle;  elle 
ne  s  est  accrue  que  par  des  dons  ou  acquisitions  d*écbantillons  ex- 
ceptionnels par  leurs  dimensions  et  leur* beauté. 

Toutefois,  dans  ces  derniers  temps»  à  la  collection  principale 
ëe  minéralogie  sont  venues  se  joindre  deux  coUections  bien  con- 
nues et  qui  ont  été  maintenues  distinctes,  dont  il  a  été  fait 
don  à  TEcole,  en  1881,  par  M.  Adam  (*)  et,  en  1888,  par  M.  De- 
lessert. 

Lors  de  la  vente  des  diamants  de  la  Couronne,  U  a  été  attri- 
bué à  la  collection  un  certain  nombre  de  pierres  précieuses 
ayant  un  intérêt  minéralogique  plus  qu'une  valeur  réelle  comme 
bijoux  (*•). 

Parmi  les  dons  d^écbantillons  isolés  qui  méritent  d*être  signalés 
pour  la  beauté  et  la  rareté  des  pièces,  il  faut  signaler  les  séries 
de  plombagine  et  de  néphrite  provenant  des  exploitations  de 
M.  Alibert,  en  Sibérie,  et  un  diamant  du  Cap  incrusté  dans  sa 
rocbe  verte  qui  a  été  donné,  grâce  à  l'obligeant  intermédiaire 
de  M.  M.  Chaper,  par  M.  le  baron  Erlanger. 

A  la  collection  de  minéralogie  se  trouvent  rattachés  des  échan- 
tillons d'une  valeur  exceptionnelle  à  tous  égards  :  ce  sont  les 
produits  artificiels  résultant  des  expériences  classiques  sur  la 
reproduction  des  minéraux,  notamment  de  celles  de  Ebelmen, 
de  Sénarmont  et  M.  Daubrée. 

Collection  de  paléontologie  (^*). 

Lorsqu'on  1820  Brochant  de  Yiliîers,  en  faisant  connaître  à 
Tadministration  la  situation  des  collections  de  l'Ecole,  formulait 
des  propositions  sur  le  développement  qu'elles  lui  paraissaient 

(*)  La  eoUeetion  Adam,  en  petits  échantillons,  est  remarquable  par  le 
nombre  des  types  rares  et  choisis  qne  son  propriétaire  atalt  réussi  à  rémiir 
d^nae  façon  très  complète. 

(**)  Leur  yalenr  peut  être  estimée  à  SO.OOO  francs  enTiron. 

(***)  Les  renseignements  sur  la  eoHection  de  paléontologie,  sauf  ceux  du 
début,  sont  empruntés  k  une  notice  de  M.  DouTiUé,  professeur  de  paléonto- 
logie et  consenrateur-adljoint  de  la  collection. 


672  l'ÉGOLB   DBS  MINES  DE  PARIS. 

devoir  prendre,  il  signalait  qu'on  avait  à  créer  en  entier  la  eot-' 
lection  de  coquilles  et  de  madrépores^  nom  sous  lequel  débuta 
Timportante  collection  d'aujourd'hui  qui  rivalise  d'intérêt  et  de 
valeur  avec  la  collection  de  minéralogie.  On  n'avait,  en  somme, 
à  cette  époque,  disait  Brochant  de  Viiliers,  qu'une  suite  de  co- 
quilles vivantes  achetées  à  la  succession  Tonnelier,  mort  en 
4818  [*)  ;  les  fossiles  se  trouvaient  dispersés  dans  les  collections 
statistiques  de  la  France  ou  dans  d'autres. 

Lecocq,  attaché  plus  spécialement  aux  collections  dans  ce  but, 
dès  sa  sortie  de  FEcoie  en  1835,  paraît  être  le  premier  qui  ait 
commencé  à  s'occuper  de  la  collection  de  paléontologie.  £d 
4837,  on  signalait  qu'on  avait  exposé  dans  les  salles  du  premier 
étage,  à  la  suite  et  au  sud  de  la  collection  de  minéralogie,  quel- 
que 2.000  échantillons,  dans  lesquels  vraisemblablement  étaient 
comprises  les  coquilles  vivantes  de  feu  Tonnelier. 

En  1839,  Voitz,  connu  pour  ses  travaux  de  paléontologie,  était 
venu  accidentellement,  appelé  par  Dufrénoy,  travailler  avec  Le- 
cocq.  Ce  travail,  en  somme,  n'avança  guère  à  raison  du  mauvais 
état  de  la  santé  de  Lecocq  qui,  à  partir  de  1840,  dut  s'absenter  à 
peu  près  constamment. 

En  réalité,  on  n'était  pas  encore  sorti  du  chaos  lorsque  M.  Bayle 
succéda  à  Lecocq,  en  1844.  Aux  échantillons  provenant  des  di- 
verses collections  non  classées  ou  non  utilisées,  appartenant  i 
l'Ecole  (*")  sont  venues  s'ajouter  successivement  : 

1**  La  collection  de  Koninck^  comprenant  les  types  figurés  par 
de  Koninck  dans  son  premier  ouvrage  sur  le  calcaire  carbonifère 
de  Belgique,  donnée,  en  4846,  dans  des  conditions  relatées  à  la 
page  451  ; 

2**  La  collection  Puzos,  riche  surtout  en  céphalopodes  et  ren- 
fermant un  grand  nombre  de  types  étudiés  et  figurés  par  d'Or- 
bigny,  donnée  en  4848  ; 

S"*  Une  belle  série  d'ossements  fossiles  de  Saint-Prest  donnée 
par  M.  de  Boisvillette,  en  4854; 

(*]  Tonnelier  ayait  été  consenrateur  au  cabinet  de  Sage  avant  d'être  em- 
ployé en  cette  qualité  par  l'agence  des  mines.  Au  début  de  TEcoIc  de  la 
Convention,  il  a  en  outre  professé  accidentellement  un  cours  préparatoire  de 
mathématiques  et  même  par  suppléance  la  minéralogie.  Après  le  départ  pour 
Pesey,  il  est  resté  garde  des  collections  de  rAdmlnistration  des  mines  à  l& 
rue  de  rUniyersité  et  a  continué  ses  fonctions  à  Thôtel  Vendôme  jusqu'à 
sa  mort. 
Il  a  publié  divers  travaux  de  minéralogie  dans  le  Journal  des  mines, 
(**)  Y.  p.  582,  note  (**),  l'état  de  la  collection  ancienne,  d'après  Dufrénojt 
en  4845, 


NOTICE   HISTORIQUE.  673 

4*  La  collection  d^échinides  de  Michelin; 

5*  La  collection De^^ye^,  achetée  pour  100.000  francs  en  1867, 
comprenant,  en  outre  des  types  figurés  dans  les  monographies 
du  terrain  tertiaire  parisien  et  de  ceux  décrits  par  Deshayes 
dans  Fencyclopédie  méthodique^  une  collection  générale  des  fos- 
siles de  tous  les  terrains  et  une  très  belle  collection  de  coquilles 
vivantes; 

e*  La  collection  Dupin^  acquise  en  1864,  comprenant  les  fos- 
siles du  gault  et  du  néocomien  des  environs  de  Saint-Florentin, 
dont  un  grand  nombre  d'échantillons  ont  été  figurés  par  d'Orbi- 
gny  dans  la  paléontologie  française; 

7*  La  belle  collection  des  fossiles  de  Grignon,  recueillie  par 
M.  Caillai,  achetée  en  1864; 

8*  Une  collection  du  silurien  de  Bohême  achetée  à  Barrande^ 
et  comprenant  les  crustacés,  les  céphalopodes,  les  brachiopodes, 
les  gastropodes  et  les  lamellibranches,  collection  qui  sera  pro- 
chainement complétée  par  l'adjonction  des  crinoïdes; 

9*"  La  collection  Terquem,  achetée  en  1872,  presque  entière- 
ment composée  de  fossiles  du  terrain  urassique  de  la  Lorraine 
et  comprenant  tous  les  types  figurés  par  Terquem  dans  ses  dif- 
férents mémoires,  ainsi  qu'une  magnifique  série  de  foramini- 
fères. 

10*  En  1873,  M.  de  Yemeuil  a  légué  à  FEcole  des  mines  la 
magnifique  collection  qu'il  avait  réunie  dans  ses  nombreux 
voyages  géologiques  (*)  :  elle  comprend  une  collection  générale 
des  fossiles  de  l'Espagne,  recueillie  à  l'appui  de  la  carte  géolo- 
gique de  ce  pays,  et  les  collections  des  fossiles  paléozoîques  de 
la  Russie,  de  la  France,  de  l'Angleterre,  de  la  Belgique,  de 
l'Amérique,  etc. 

il<>  En  1883  a  été  achetée,  pour  3.000  francs,  une  partie  de  la 
collection  Étallouy  comprenant  principalement  des  fossiles  des 
terrains  jurassique  et  crétacé  du  Jura  et  en  particulier  des  cou- 
ches coralligènes  de  Yalfin  ; 

12*  En  1885,  M,  Emesl  Javal  a  fait  don  à  l'Ecole  des  mines 
de  la  belle  collection  de  mammifères  fossiles  qu'il  avait  recueillie 
dans  les  phosphorites  du  Quercy. 

13*  Enfin,  en  1887,  Fontanes  a  légué  une  partie  de  sa  collec- 
tion comprenant  les  nombreux  fossiles  recueillis  par  lui  dans  le 
bassin  du  Rhône,  parmi  lesquels  il  faut  signaler  particulière- 

(*)  V.  Burrande,  notice  sur  la  collection  de  Verneuil,  Annales  des  mines ^ 
1*  série,  t.  IV,  p.  273. 

Tome  XV,  1889.  44 


674  l'école  des  mines  de  paris. 

ment  les  fossiles  lertiaires  ctt  une  belle  série  du  terrain  juras- 
sique de  Crussol. 

A  ces  acquisitions  principales,  il  faut  ajouter  un  grand  nom- 
bre de  dons  particuliers,  d'une  importance  variable,  dus  à  la  gé- 
nérosité des  visiteurs  et  des  savants  qui  viennent  travailler  dans 
les  collections. 

Par  le  nombre  et  le  choix  des  échantillons,  par  leur  arrange- 
ment méthodique  et  par  les  commodités  qu'elle  offre  à  Fétude, 
cette  collection,  qui  occupe  aujourd'hui  tout  le  second  étage  de 
Tancien  bâtiment  sur  une  superficie  de  950  mètres  carrés,  doit 
être  placée  au  premier  rang  des  collections  similaires. 

On  peut  estimer  à  260.000  francs  les  dépenses  d'acquisition 
de  collections  faites  par  FEtat  et  à  300.000  francs  au  moins  la 
valeur  marchande  des  legs.  En  tant  que  collection,  cette  va- 
leur s'augmente  hors  de  toute  appréciation  parce  qu'elle  con- 
tient des  échantillons  uniques,  des  préparations  de  fossiles  d'une 
beauté  exceptionnelle  dues  à  la  science  consommée  et  k  Fhabi- 
leté  de  M.  Bayle,  et  au  nombre  considérable  de  types  décrits  et 
figurés  dans  les  ouvrages  originaux. 

Paléontologie  végétale.  —  Depuis  que  M.  ZeiUer  a  été  attaché, 
il  y  a  quelque  douze  ans,  à  la  collection  de  paléontologie  pour 
s'y  occuper  spécialement  de  la  paléontologie  végétale,  les  collec- 
tions y  relatives  se  sont  développées  et  ont  été  plus  exactement 
déterminées,  plus  méthodiquement  classées  et  mieux  disposées 
pour  Fétude. 

En  1847-1850,  FEcole  avait  reçu  une  partie  de  la  collection 
Grœser,  acquise  dans  les  conditions  relatées  p.  583;  elle  a  coo- 
stitué  le  premier  noyau  de  la  série  paléophytologique.  GeDe-ci 
s^est  surtout  enrichie,  et  notamment  dans  ces  dernières  ^années, 
par  des  dons  habituellement  dus  à  la  générosité  des  exploitants, 
qui  ont  répondu  avec  empressement  aux  demandes  qui  leur  ont 
été  faites  à  ce  sujet;  nous  citerons  en  particulier  une  magnifique 
série  d'empreintes  des  mines  de  la  Grand'Gombe,  donnée  par  la 
compagnie  concessionnaire  de  ces  mines,  et  des  envois  considé- 
rables provenant  des  principales  exploitations  du  bassin  de 
Valenciennes. 

M.  Finspecteur  général  du  Souich  a  fait  don  à  l'Ecole  de  la 
collection  recueillie  par  lui  dans  ce  dernier  bassin  ;  M.  Grand'  Euiy 
a  envoyé  la  série  des  formes  végétales  du  bassin  houiller  de  Saint- 
Étienne;  M.  Fayol,  les  spécimens  les  plus  complets  de  la  flore 
houillère  de  Gommentry;  M.  Nathorst,  une  suite  d'empreintes 


NOTICE   HISTORIQUE.  675 

rhétiennes  de  Scanie;  enfin,  M.  Lacoe,  de  Pittston,  une  remar- 
quable collection  de  végétaux  houillers  de  Pennsylvanie. 

Collection  de  géologie. 

Cette  collection,  placée  dans  Taile  sud  des  salles  du  premier 
étage  du  vieux  bâtiment,  comprend  une  double  collection  systé- 
matique pour  l*étude  : 

l""  De  roches  encore  classées  dans  le  système  adopté  par  de 
Chancourtois  ; 

2**  De  séries  méthodiques  'servant  à  établir  la  composition  et 
les  caractères  des  divers  étages  sédimentaires  dans  les  pays  qui 
leur  servent  de  types. 

Collection  de  statistique  départemeniale. 

Cette  collection,  qui  occupe  toutes  les  armoires  vitrées  autour 
de  la  collection  de  minéralogie,  remonte  à  Torigine  même  de 
l'institution  de  TÉcole,  comme  on  Ta  répété  bien  des  fois  (V.  no- 
tamment pp.  478  et  582).  Elle  a  été*  nous  l'avons  dit,  définitive- 
ment classée  par  de  Chancourtois,  aidé  de  Guyerdet;  de  Chan- 
courtois s*en  est  tout  particulièrement  occupé  de  1863  à  1864, 
après  avoir  élagué  tous  les  échantillons  dépourvus  d'intérêt  qui 
encombraient  TEcole. 

On  peut  rattacher  à  cette  collection  la  belle  suite  de  marbres 
et  pierres  polies  du  vicomte  Héricart  de  Thury,  acquise  par  TÉtat 
en  1854. 

Colleclion  des  gîtes  minéraux. 

Cette  collection  se  lie  naturellement  au  cours  de  géologie  ap- 
pliquée. L'idée  première  en  remonte  à  Le  Play,  qui  entendait  faire 
rentrer  cette  collection  dans  son  musée  de  minéral urgie  dont  elle 
devait  être  un  des  éléments  (V.  p.  584).  De  Chancourtois  reprit 
ridée  en  se  plaçant  plutôt  sur  le  terrain  de  la  géologie  pure  que 
sur  celui  de  la  statistique  ou  de  l'utilisation  industrielle;  la  col- 
lection devait  servir  à  éclairer  les  questions  de  géogénie  des  gîtes 
minéraux.  M.  E.  Fuchs,  professeur  de  géologie  appliquée  et  con- 
servateur-adjoint de  la  collection,  s'est  particulièrement  occupé 
de  la  développer  et  de  la  compléter  aussi  largement  que  possible» 

On  cherche  dans  cette  collection  à  réunir  les  éléments  faisant 
connaître  méthodiquement  les  gîtes  minéraux  de  tous  les  pays, 
les  plus  intéressants  et  les  plus  importants  au  point  de  vue  tech- 
nique ou  géologique. 


676  l'école  dks  mines  de  paris. 

Collection  de  métallurgie. 

Nous  avons  dit,  page  583,  le  développement  donné  par  I^  Play,  à 
cette  collection  qui  n'existait  guère  avant  lui,  au  point  de  vue  tout 
au  moins  du  classement  et  de  la  méthode.  Depuis,  elle  ne  s'est 
guère  augmentée  en  dehors  de  quelques  échantillons  nouveaux 
dont  le  professeur  de  métallurgie  peut  avoir  besoin  pour  son 
cours,  et  elle  est  quasiment  abandonnée.  Il  n*en  pouvait  guère 
être  autrement,  on  l'a  dit. 

Collection  de  modèles. 

Dès  rËcole  de  Sage^  Duhamel  (V.  p.  461)  avait  pris  le  soin  de 
faire  construire,  pour  Tusage  de  son  cours,  des  modèles,  à 
(^chelle  réduite,  des  principaux  appareils  employés  de  son  temps 
dans  les  mines  et  la  métallurgie. 

Le  Play  (V.  p.  584)  en  avait  également  fait  établir  pour  com- 
pléter sa  collection  de  minéralurgie. 

Depuis,  k  la  suite  de  toutes  les  expositions  universelles,  il  a  été 
fait  don  à  FÉcole  d'un  grand  nombre  des  modèles,  à  échelle 
réduite,  relatifs  aux  mines  et  à  la  métallurgie,  qui  avaient  fait 
bonne  figure  dans  ces  tournois  industriels  :  représentation  ou 
relief  de  couches  ou  filons,  de  leur  système  d'exploitation,  de 
puits,  d'appareils  divers  de  mines  et  d'usines,  bocards,  four- 
neaux, etc. 

Aux  modèles  et  appareils  de  mines  et  de  métallurgie  sont  venus 
s'ajouter,  en  beaucoup  moins  grand  nombre,  ceux  relatifs  aux 
chemins  de  fer. 


III 

BUREAU  DRESSAIS. 

Nous  avons  signalé,  page  596,  la  création  en  1845  du  bureau 
d'essais  qui,  depuis  cette  époque,  constitue  une  institution  annexe 
de  l'École,  tout  comme  le  Musée  comprenant  l'ensemble  des  col- 
lections qu'on  vient  de  rappeler. 

Le  bureau  d'essais  est  dirigé,  sous  l'autorité  de  Tadmiaistra- 
tion  de  l'École ,  par  le  professeur  de  docimasie  (*)  ;  de  1856  à 


(*)  Lorsqu'on  1845  le  bureau  fut  créé,  Ebelmen  était  administrateor-adjoinf 
de  Sètres;  en  raison  de  cette  situation  qui  ne  lui  permettait  pas  de  saîTrû 


NOTICE   HISTORIOUE.  677 

ISSSDi  le  professeur  de  chimie  générale  aux  cours  préparatoires  a 
été  directeur-adjoint  du  bureau.  Des  chimisles  ou  aides-chimistes, 


d'BDC  ftcon  UKt  contiDue  le  roncliannement  du  laboratoire,  Rlvot  eo  eut,  iti 
Ib  crtetlon,  la  direction  ctTfctlTï,  Ebelmen  ne  gardant  que  la  dlreetton  nomi- 
nale. En  1818,  Ebelmen  étant  détenu  admlnîalrateur  de  Sèirei,  RWot  prit  la 
direction  officielle  du  bureau  d'esiaii,  bien  que  n'étant  encore  chargé  que  du 
cours  de  chimie  des  cours  préparaloircs. 

(*)  En  1888,  H.  Le  Cbatelier  a  quitté  te  cours  de  chimie  générale  dcj 
coun  priparatolres  pour  ne  garder  que  le  cours  de  chimie  industrielle  dcn 
cours  apéclaux;  Il  reste  néanmoins  en  celte  qualité  directeur-adjoint  du  bu- 
reaa  d'essais. 


678 


1  * 


LEGOLE   DES  MINES   DE   PARIS. 


au  nombre  de  un,  deux  ou  trois,  suivant  les  époques,  concourent 
à  Texécution  des  analyses  sur  les  indications  du  directeur  et  du 
directeur-adjoint.  Des  élèves-ingénieurs  hors  de  concours  ou 
des  ingénieurs  à  leur  sortie  de  FËcole  ont  été,  à  diverses  re- 
prises, attachés  temporairement  à  ce  service. 

  l'occasion  de  TExposition  de  1878,  M.  Garnot,  directeur  dès 
cette  époque  du  bureau  d*essais,  comme  il  Test  encore  aujourd'hui, 
a  publié,  avec  un  historique  de  cette  institution,  les  résultats  des 
analyses  qui  y  avaient  été  faites.  Le  diagramme  ci-dessus  est  de 
nature  à  faire  connaître  la  situation  des  travaux  depuis  Torigine. 
Le  nombre  des  analyses  exécutées  jusqu'à  ce  jour,  en  43  ans  de 
fonctionnement,  monte  à  30.792,  soit  en  moyenne  à  716  par  an. 
Le  maximum  de  1.068  a  été  atteint  en  1857;  le  minimum  de 
353  correspond  à  Tannée  1871. 

Le  bureau  d'essais  est  actuellement  installé  dans  les  locaux  qui 
se  trouvent  dans  le  nouveau  b&timent  des  laboratoires  de  plaio 
pied  avec  les  laboratoires  des  élèves. 

Nous  donnons  ci-dessous  le  tableau  chronologique  du  per- 
sonnel qui  a  été  attaché  depuis  sa  création  au  bureau  d'essais  : 


bIRBGTBUUS 


EbelmeD, 
1845-18i8 


RiTOt, 

1845-1843 


RiTOt 1848-1869 

Moissenet.  .  .     1869-1877 
Carnot  ....     1877-  • 


ni  RECTEURS- ADJOINTS 

CHIMISTES 

et  atdes-cbimistes 

n 

1845-1848 

Pierre 

1816 

Beudant.  .  . 

1852-1855 

Cbavrel.  .  .  . 

1847 

Moissenet .  . 

185e-1869 

Daguln .... 

184&-1862 

Carnot.  .  .  . 

1869-1877 

Bouquet.  .  .  . 

I85i-I853 

LeChatclier. 

1877-  » 

Gorjeu 

Droz 

Demanet  .  .  . 
DeWaux.  .  •  . 
Rioult  .... 
Le  Baigue.  .  . 

1854-1835 

lfôl-i85o 

185&-lfô9 

l85S-187i 

1856-  - 

1859 

« 

Rlgout  (-). .  . 
Brunet. .... 
DirvcU 

1860-1864 
1864.1887 
1887-  • 

(')  Il  n'y  a  pad  eu  de  directeur-adjoint  pendant  la  période  de  1845-1844  où  Bivot 
fiuMit  fonctionB  de  directeur. 

(  **  )  M.  Rigout  a  quitté  le  service  d'&nalyscs  an  bureau  d'essais  pour  s'occuper  exclu- 
sivement du  service  des  lai)oratoires  des  élèves. 


KOTir.K   HISTORIQUE. 


EFFECTIF   DES   fiLÈVES. 


I  i  ç  I  i  !  I  I  I  I  I  i  !  I  I  i  I  I  i  i  ii; 

Le  diagriimme  ei-d^ssiis  a  ciû  ilre;s6  en  vue  de  cotriplùler,  |)ar 
une  vue  d'enscmblo,  le  iiiouvemcntdiis  élevés  qui  se  sont  ruiiics 
à  l'École  des  ininrs  depuis  su  l-i l'ulinn  en  I7S3.  Ce  diagiLitiimir  a 
été  dressé  d'après  le  nomLi-e  des  êlùves  ijui  ont  subi  ('li::'jiie 
année  les  examens  de  passa,^'u  on  de  surlîi^;  il  ne  lient  tl'<ne  \<i^ 
Gomple  de  ceux  qui  ont  pu  quiller  l'Ëcole  en  cours  d'aiMire  i;o  :r 
une  cause  quelconque.  Il  ne  comprend  |  as  Icsû/trei  uu'aiist'itii- 
la  Restauration  qui  furent  presque  aussi  iioniluoux  qui!  Irs  il-'- 
re*  eilemes  et  dont  plusieurs,  jouissant  drs  uiCiuca  ;Tivi;i'i;(v, 
pourraient  leur  èlre,  à  tous  (■!,'iirds,  as.-iiiuilt's. 


:/■ 


680  l'école  des  mines  de  paris. 


TABLE  DES  MATIERES. 


Introduction  :  Objet  et  plan  de  la  notice «....    433 

CHAPITRE  l. 

ADMINISTRATION  DES  MINES  RT  ENSEIGNEMENT  DBS  MINES  ET  DE  LA  Mlh-ALLUIt6IB 
EN  FRANGE  AVANT  LA  FONDATION  DE  L^IiCOLB  DES  MINES  EN  17S3. 

Situation  de  l'industrie  minérale  en  France  au  XVIIl*  siècle 439 

Administration  des  Trudaine  (1743-1764) 440 

Gabriel  Jars  le  îeune  et  Caillot-Duhamel  père 442 

Monnet 444 

Ministère  de  Bertin  (1764-1781) 446 

Premiers  inspecteurs  des  mines  :  Monnet  et  Jourdan 446 

Premières  tentatiyes  d'un  enseignement  public  pour  les  mines  et  la  mé- 
tallurgie   448 

Création  en  faveur  de  Sage  d^une  chaire  de  minéralogie  et  métallurgie 

docimastique  k  Thôtel  des  Monnaies  (11  juin  1778) 449 

Administration  des  mines  sous  les  intendants  du  commerce  (1781).  .  .  .  451 

Création  de  quatre  inspecteurs  des  mines  (21  mars  1781) 452 

Monnet,  Guillot-Duhamel,  G.  Jars  l'ainé,  de  Bellejean 4S3 

Intendance  spéciale  des  mines,  Douet  de  la  Boullaye 453 

Arrêts  du  19  mars  1783  sur  TÉcole  des  mines  et  la  réglementation  des 

exploitations  minérales 454 

Personnel  de  Tadministration  des  mines  sous  Douet  de  la  Boullaye  et 

jusqu'à  la  Révolution 455 

CHAPITRE  II. 

L'ÉCOLE  DBS  MINES   A   LA  MONNAIE. 
(1783  —  1790.) 

Arrêt  du  19  mars  1783  portant  création  de  l'École 458 

Sage  et  Guillot-Duhamel  le  père  ;  installation,  organisation,  enseignement 

et  fonctionnement  de  l'École 460 

Suspension  de  l'École  en  1790;  projets  de  Lebrun 465 

Le  Musée  des  mines  de  la  Monnaie  après  la  Révolution  jusqu'à  la  mort 

de  Sage  (1844) 468 

Appréciation  sur  l'École  de  Sage 469 


NOTICE   HISTORIQUE.  681 

CHAPITRE  m. 

L'iCOU  DES  MINES  A  L^HÔTEL  DE  MOUCHT. 

(1794  —  1802.) 

Pages 

Les  mines  sous  la  commission  des  armes  et  poudres 471 

Hassenfratz 471 

L'agence  des  mines  (!•'  juillet  1794) 473 

Lelièvre,  Gillet  de  Laumont,  LefebTre  d'Hellancourt 474 

Réorganisation  de  l*École  et  du  corps  des  mines  (6  juillet  1794) 476 

Mise  en  train  du  fonetiounement  de  TÉcole;  première  année  1794-1795  .  482 
Création  et  transformations  suceessives  de  TÉcole  polytechnique  k  ses 

débuU 484 

Son  organisation  par  la  loi  du  30  Tendémiaire  on  lY  (22  octobre  1793)  ; 

rÉcole  pratique  de  ladite  loi  ;  ses  élèves  externes 487 

FoncUonnement  de  TÉcole  de  Paris  de  Tan  IV  (1795)  à  l'an  X  (1802)  : 
Vauquelin,  HaQy,  Baillet  du  Belloy,  Dolomieu,  Brongnlart,  Hassen- 
fratz   489 

Importance  prise  par  TÉcole  et  son  enseignement 494 

Dispersion  de  l'École  de  Paris  (12  février  1802) 499 

L'administration  des  mines  seule  reste  b  Thôtel  de  Mouchy  (1802-1814)  .  tMK) 

CHAPITRE  lY. 

RECHERCHES  POUR  LA   CRÉATION  D'éCOLES  PRATIQUES. 

(1795  — 1802.) 

Premières  idées  du  conseil  des  mines  sur  les  écoles  pratiques 501 

Choix  de  Sainte-Marie-aux-Mines  (1796) 503 

Désignation  de  Giromagny  à  la  place  de  Sainte-Marie-aux-Mines  (1796)  .  504 
Demande  du  conseil  pour  créer  un  arrondissement  minéralogique  autour 

de  l'école  pratique  projetée  b  Giromagny 505 

Propositions  pour  la  création  de  plusieurs  autres  arrondissements  ana- 
logues   507 

Abandon  de  Giromagny  (1800) 509 

Nouveau  plan  d'écoles  pratiques  présenté  par  le  conseil  (1801) 510 

Arrêté  du  12  février  1802  sur  les  écoles  de  Pesey  et  de  Geislautem  .  •  .  512 

Tentatives  ultérieures  pour  la  création  d'écoles  pratiques  (1837  et  1847).  514 

École  pratique  de  Geislautem  (1802-1815) 515 

CHAPITRE  Y. 

l'école  DBS  MINES  OU  MONT-BLANC. 

(1802-1814.) 

La  mine  de  Pesey 519 

Son  exploitation  sous  la  direction  de  Schreiber.  . 521 

Organisation  de  l'École 523 


682  l'école  des  mines  de  paris. 

Elle  est  placée  à  Moutiers 5S4 

Arrondissement  minénlogique  créé  autour  de  TËcole  (1804) 52( 

La  mine  de  Mâcot;  la  fonderie  centrale  de  Gonflans 5i6 

Fonctionnement  de  TÊcole  ;  les  professeurs  Baillet  du  Belioj,  Hassenfratz, 

Brochant  de  Yilliers 398 

Cours  théoriques;  exercices  pratiques;  la  Tie  k  Moutiers 530 

Réorganisation  de  l'administration  des  mines  en  1810 53S 

Dispersion  de  TËcole  de  Moutiers  en  1814 531 

Les  institutions  de  la  Tarentaise  sous  le  gouvernement  sarde  (1814«1853).  838 

L^École  des  mines  sarde  (1822-1846) 539 

Fin  des  institutions  de  la  Tarentaise • 540 

CHAPITRE  VI. 

L'âCOLK  DES  MINES  A  PARIS  DEPUIS  1814. 

§   1. 

LÉcole  jusqu'à  son  installation  à  V hôtel  Vendôme. 

L^administration  des  mines  et  TÉcoIe  quittent  Thôtel  de  Mouchy  (1814)  .  542 
Transfert  de  l'administration  des  mines  et  de  TÉcole  au  Petit-Luxembonrg 

(1814-1815) 543 

InsUllation  de  TÉcole  à  l'hôtel  Vendôme  (1815) 543 

§2. 
Les  bâtiments  de  V hôtel  Vendôme  et  leurs  transformations  successives. 

Origine  de  Thôtel  Vendôme 54S 

Installation  matérielle  de  TÉcole  en  1815 54S 

Nouveaux  aménagements  de  1819-1820  et  de  1822 550 

Acquisition  de  l'hôtel  par  la  loi  du  12  juillet  1837 552 

Travaux  de  transformation  et  d'agrandissement  (1840-1852) 552 

Nouvelle  modification  par  suite  du  percement  du  boulevard  Saint-Michel 

(1861-1806) 554 

§3. 
VÉcole  des  mines  sous  le  gouvernement  de  la  Restauration. 

Ordonnance  constitutive  du  5  décembre  1816  et  arrêtés  ministériels  des 

6  décembre  1816  et  3  juin  1817 556 

Première  organisation 558 

Cours  et  professeurs  du  début 558 

Collections  et  carte  géologique  de  la  France 560 

Premières  dispositions  sur  les  élèves  externes  et  les  élèves  autorisés.  .  .  562 

EiTectif  et  mouvement  des  élèves 565 

Premiers  élèves  étrangers 5GS 

Personne]  de  Tadministration  et  du  professorat  :  le  eonseil;  Lefroy,  ins- 
pecteur; Guenyvean  remplace  Hassenfratz 567 


j 


NOTICE  HISTORIQUE.  683 

Pages 
Les  premières  traditions  et  le  premier  système  d'enseignement  et  de 

fonctionnement 568 

Enseignement  théorique  par  les  cours  oraux 569 

Exercices  pratiques  à  l'École  et  au  dehors • 570 

Durée  de  la  scoUirité 574 

Conditions  spéciales  h  renseignement  des  élèves  externes 575 

§*. 

L'École  des  mines  sous  le  gouvernement  de  Juillet 

et  jusqtCà  la  réforme  de  1848-1849. 

Disparition  du  premier  conseil  (183S) 577 

MouToau  conseil  ;  budgets  successifs  de  l'École 578 

Dufrénoy,  inspecteur-adjoint,  puis  inspecteur  (1834-1836) 579 

Augmentation  de  Teffectif  des  élèves 580 

Accroissement  et  développement  des  collections 581 

Modifications  dans  le  professorat  :  Combes  succède  à  Baillet  (1832) .  .  .  585 
Séparation  en  deux  du  cours  de  minéralogie  et  géologie  (1835);  Dufré- 

noy  et  Elle  de  Beaumont 587 

Conférences  de  paléontologie  (1845)  ;  M.  Bayle 587 

Ebelmen  remplace  Berthier  et  lui  succède  (1840-1845) 588 

Leplay  remplace  Guenyreatt  (1840) 588 

Scolarité  portée  normalement  k  trois  ans 589 

Création  des  projets  de  concours  (1841) 590 

Création  des  cours  préparatoires  (1844)  ;  Delaunay  et  Rivot 59^ 

Modifications  dans  le  système  des  examens  (1841) 595 

Création  du  bureau  d'essais  (1845) 596 

Conférences  sur  les  chemins  de  fer  (1846)  et  création  du  cours  de  con- 
struction et  exploitation  des  chemins  de  fer  (1848) 597 

Leçons  de  paléontologie  (1848) 599 

Projet  d'un  cours  de  législation  (1848) 600 

La  Révolution  de  1848 602 

Voyages  d'étude  des  professeurs. 603 

§5. 
VÊcoU  depuis  la  réforme  de  1848-1849  jusquau  décret  de  1856. 

Commission  spéciale  de  1848 604 

Arrêté  du  17  avril  1849  ;  ensemble  du  système  adopté 604 

Cours  d'économie  et  de  législation  des  mines  (1848);  Jean  Reynaud.  .  .  606 
Augmentation  et  modifications  de  l'institution   des  cours  préparatoires 

(1848) 606 

Revision   des   programmes  d'enseignement   et   du  fonctionnement  de 
l'École  :  vues  respectives  de  la  commission  spéciale  et  du  conseil  de 

l'École 610 

Le  conseil  de  l'École  devient  Conseil  central  des  Écoles  des  mines,  •  .  613 

Bufrénoy,  directeur  de  TÉcole  (20  juillet  1848) 613 


684  l'école  des  mines  de  paris. 

Pa§«t 

Le  Play,  inspecteur  des  études  (20  juillet  1848) (HS 

Modifications  dans  le  personnel  enseignant  :  Gallon,  RiTOt,  de  VilleneuTe.  615 
Fonctionnement  de  TÉcole  après  rarrèté  de  1849  ;  Arrêtés  des  31  janvier 

1853  et  24  avril  1854 616 

Leçons  d'agriculture  et  drainage  (1853) 617 

§6. 
V École  depuis  le  décret  de  1856  jusgu'à  la  fin  de  V Empire. 

Économie  du  décret  du  15  septembre  1856 618 

Objet  de  l'Ëcole;  élèves  ingénieurs  et  élèves  externes 618 

Services  rattachés  :  musée,  bureau  d'essais 630 

€ours  oraux  et  exercices  pratiques  h  TÉcole  et  au  dehors &i 

Conférences 

Administration  de  TÉcole  :  directeur,  inspecteur,  conseils 

Cours  et  professeurs  ;  Delesse 6âS 

Combes,  directeur  à  la  place  de  Dufrénoy;  de  Sénarmont,  inspecteur  à 

la  place  de  Le  Play 6S6 

Modifications  dans  le  recrutement  des  élèves  externes,  régime  de  1861  .  699 

Question  de  la  rétribution  scolaire  à  leur  imposer 632 

§  7. 
LÉcole  depuis  les  événements  de  1870-1871. 

Mesures  pour  la  préservation  des  collections 633 

Effets  du  bombardement 635 

Ambulance  militaire  établie  k  TÉcole 636 

Construction  d'une  poudrière  au  Luxembourg > 637 

Services  militaires  des  élèves  pendant  la  guerre  :  tués,  blessés  et  décorés.  639 

Reprise  des  cours  après  l'armistice 640 

Suspension  des  cours  k  la  suite  des  événements  du  18  mars  1871  .  .  .  641 

Les  travaux  de  la  Commune  k  l'École 641 

Reprise  des  cours  après  l'insurrection 643 

Nouveaux  professeurs  :  Mallard,  Lan,  Haton  de  la  Goupillière 644 

Modifications  dans  le  recrutement  des  externes  ;  régime  de  1883 .  .  .  «  .  615 

Cours  de  fortifications  (1873) 647 

Transformation  du  cours  d'agriculture  (1879)  •  .  .  .  , 647 

Dédoublement  du  cours  de  construction  et  chemins  de  fer  (1879) 647 

Dédoublement  du  cours  de  législation  et  économie  industrielle  (1885) .  .  648 
Refonte  générale  des  cours  et  des  programmes  :  cours  de  chimie  indus- 
trielle ;  leçons  sur  les  ateliers  de  constructions  mécaniques  ;  cours  de 

géologie  appliquée;  conférences  de  paléontologie  végétale  (1885-1888) .  648 

Cours  d'artillerie 6Sî 

Dédoublement  du  cours  d'exploitation  des  mines  et  machines  (1888).  .  •  654 

Effectif  actuel  des  élèves 655 


NOTICE   HISTORIQUE.  685 

ANNEXES. 

Pagei 

I.  Tableaux  chronologiques  : 

§  1.  —  Administration  et  direction  de  l'École 659 

§  2.  —  Chronologie  des  cours  spéciaux. 600 

§  3.  —  Chronologie  des  cours  préparatoires 666 

§  4.  —  Tableau  des  cours 668 

11.  Collections  : 

Minéralogie 670 

Paléontologie 671 

Géologie 675 

Statistique  départementale 675 

Gttes  minéraux 676 

Métallurgie 676 

Modèles 676 

III.  —  Bureau  tVessais 676 

ÏV.  —  Effectif  des  élèves 679 

Table  des  matières 660 

Index  alphabétique  des  ingénieurs,  inspecteurs,  et  professeurs,  décédés, 

sur  lesquels  ont  été  donnés  des  renseignements  biographiques 685 


INDEX  ALPHABÉTIQUE 


DES     INGÉNIEURS,    INSPECTEURS,    ET    PROFESSEURS,     DÉCÈDES, 

SUR    LESQUELS 

ONT  ÉTÉ  DONNÉS  DES  RENSEIGNEMENTS  BIOGRAPHIQUES. 

(Les  chiffres  entre  parenthèses  renvoient 
k  la  page  où  se  trouvent  en  note  les  renseignements.) 


D'Aubuisson  de  Voisins  (500)  ; 

Baillel  du  Belloy  (490),    Beaunier  (517),   Beaussier  (532),  Berthier  (545)» 

Brédlf  (532),  Brochant  de  Villiers  (480)  ; 
Gallon  (615),  de  Chancourtois  (b^8).   Collet- Descotils  (494),  Combes  (385), 

Coquebert  de  Monbret  (491),  Cordier  (578),  Couche  (598); 

Delaunay  (592),   Delesse  (625),   de  Diétrich  (456),  Dolomieu  (491),  Guillot- 
Duhamel  père  (443),  GuiUot-Duhamel  fils  (517),  Dufrénoy  (561); 

Ebelmen  (588),  Élie  de  Beaumont  (561)  ; 


686  L'ECOLE  DES   MINES   DE   PARIS. 

Fanjas  doSaint-Fond  (456); 

Oillet  deLaumont  (474),  Graner  (627),  Guenyteaa  (567); 

Hassenfratz  (471),  HaQ7(495),  Hérault  (533)  ; 

G.  Jars  Tatné  (452),  G.  Jars  le  jeone  (442)  ; 

Lan  (644),  LefebTre  d'Hellancoart  (474),  Lefroy  (493),  Lelièm  (474),  U 
Play  (575  et  588); 

Miehé  (462),  Homiet  (434  et  444)  ; 

Piot  (628)  ; 

Jean  Reynaud  (600),  RiY0t(593),  de  Rosenberg  (538)  ; 

Sage  (449),  Schreiber  (483),  de  Sénarmont  (600)  ; 

Tonnelier  (672)  ; 

Yanqnelin  (482),  de  ViUenenTe  (616). 


BULLETIN 


LÉGISLATION  ÉTRANGÈRE. 


POLOGNE  RUSSE. 

Lois  des  16-28  ^um  1870  et  24  décembre  1888-5  janvier  1889 
sur  le  régime  de  r exploitation  des  mines. 

Un  oukase  du  24  décembre  1888-5  janvier  1889  {*)  vient  d'ap- 
porter, en  faveur  des  exploitants  de  mines  de  la  Pologne  russe, 
des  restrictions  aux  rigueurs  de  Toukase  du  2-14  mars  1887 
concernant  la  possession  et  la  propriété  des  immeubles  dans  les 
gouvernements  occidentaux  de  l'Empire.  Pour  se  rendre  compte 
de  la  portée  de  la  nouvelle  législation,  il  est  utile  de  rappeler  les 
principes  essentiels  de  la  loi  des  16-28  juin  1870  (**),  qui  fixe, 
d'après  les  règles  suivantes,  le  régime  actuel  de  l'exploitation  des 
mines  dans  la  Pologne  russe. 

Les  recherches  de  mines  peuvent  être  faites  librement  par  le 
propriétaire  du  sol  ou  de  son  consentement  (art.  2  et  5).  A  dé- 
faut de  ce  consentement,  des  recherches  peuvent  être  faites  au 
moyen  d'une  autorisation  administrative,  donnée  pour  deux  ans, 
dans  un  périmètre  de  200  hectares  au  plus,  mais  seulement  pour 
la  houille  (y  compris  l'anthracite  et  le  lignite),  la  calamine  et  les 
minerais  de  plomb  (art.  2  a  8)  ;  le  tout  moyennant  une  indemnité 
de  Texplorateur  bu  propriétaire  du  sol  pour  réparation  de  dom- 
mages, qui  doit  être  payée  ou  consignée  au  préalable  (art.  9  et 
10).  L'explorateur  qui  avise  l'administration  des  résultats  de  ses 
recherches  se  crée  un  droit  à  l'obtention  de  la  concession  (art.  11). 

Les  substances  minérales  qui  exigent  pour  leur  extraction  des 

(*)  Une  traduction  de  cet  onkase,  émanée  de  Tambassade  de  France  h  Saint- 
Péiersbonrg,  a  été  communiquée  par  le  ministère  des  affaires  étrangères. 

(**)  Nous  résumons  cette  loi  d*après  sa  traduction  allemande  publiée  (t.  XII, 
p.  8)  dans  la  ZeiUchrift  fur  Bergrecht  du  D'  Brassert;  on  peut  aToir,  on  le 
sait,  toute  confiance  dans  des  traductions  émanées  d'une  pareille  source. 


688  BULLETIN. 

travaux  réguliers  et  des  installatioas  industrielles  ne  peuvent 
être  exploitées  que  par  des  concessions  octroyées  par  Tadminis- 
tration  (art.  12).  Ces  concessions  peuvent  être  accordées  au  pro- 
priétaire du  sol  ou  à  son  cessîonnaire  (art.  14);  à  défaut  da 
consentement  du  propriétaire  du  sol,  les  concessions  ne  peuvent 
être  accordées  à  des  tiers  que  pour  la  houille  (y  conapris  Tan- 
thracite  et  le  lignite),  la  calamine  et  les  minerais  de  plomb 
(art.  15),  lorsque  Fautorité  [minière  a  déclaré  la  concession  né- 
cessaire à  Textraction  desdites  substances  (art.  13,  §  4)  dans  les 
mêmes  formes  et  suivant  les  mêmes  principes  que  pour  Texpro- 
priation  pour  cause  d*utilité  publique  (art.  17  et  18).  Les  conces^ 
sions  de  toute  origine  peuvent  avoir  au  plus  200  hectares,  com- 
pris autant  que  possible  dans  un  périmètre  régulier,  limité  par 
des  lignes  droites,  la  longueur  étant  au  plus  le  1/8  de  la  largeur 
(art.  20  et  21). 

L'acte  de  concession,  qui  ne  confère  le  droit  d'exploiter  qaela 
substance  désignée  dans  le  titre  ou  les  substances  connexes 
(art.  24),  crée  une  propriété  immobilière  nouvelle,  distincte  de 
la  propriété  de  la  surface,  inscrite  en  conséquence  dans  les  regis- 
tres fonciers  :  &  la  charge  de  la  propriété  dont  eUe  est  détachée, 
d'une  part,  et  comme  immeuble  nouveau  d'autre  part  (art.  23J  (*). 

Le  concessionnaire  ou  l'exploitant  doit  au  propriétaire  super- 
ficiaire  une  indemnité  pour  l'exploitation  du  tréfonds,  à  payer  en 
une  fois  en  capital  ou  par  rente  annuelle  ;  cette  indemnité,  dé- 
terminée dans  l'acte  de  concession,  est  fixée  de  gré  à  gré  entre 
les  intéressés  ou,  à  défaut  d^entente,  comme  en  matière  d'expro- 
priation pour  cause  d'utilité  publique  (art.  23  et  18).  LHndemnîté 
à  fixer  d'office  consiste  dans  une  redevance  tréfoncière  sur  le 
produit  brut  de  1  p.  100  au  plus  pour  la  houille  et  la  calamine, 
et  de  1/2  p.  100  au  plus  sur  toutes  les  autres  substances,  à  payer 
en  nature  ou  en  argent,  au  choix  du  propriétaire  superficiairc  ; 
rindemnité  annuelle  totale  doit  être  partagée  entre  tous  les  pro- 
priétaires dont  les  terrains  sont  compris  dans  le  périmètre 
(art.  31). 

L'exploitant  doit  commencer  ses  travaux  dans  l'année  de  la 
concession  et  avoir  extrait  à  la  fin  de  Tannée  au  moins  240  mètres 


(*)  Il  existe,  on  le  sait,  dans  beaucoup  de  pays  autrichiens  et  allemands, 
des  règles  analogues  qui  conduisent  à  la  séparation,  par  suite  d*un  acte  de 
simple  Tolonté  du  propriétaire  superficiaire,  d'une  partie  du  tréfonds,  laquelle 
devient  désormais  une  propriété  nouyeUe,  distincte,  tout  comme  si  elle  était 
instituée  par  acte  administratif. 


BULLETIN.  689 

cubes  de  substances  utiles  ou  déroches  encaissantes;  les  travaux 
ne  peuvent  ultérieurement  rester  suspendus  plus  de  six  mois  sans 
un  avis  justificatif  du  chômage  donné  à  Tadministration  ;  le  tout 
à  peine  de  déchéance  du  droit  de  l'exploitant  ;  dans  ce  cas,  le  pro- 
priétaire superficiaire  ou  les  créanciers  hypothécaires  peuvent 
faire  vendre  publiquement  le  droit  de  tréfonds  (art.  25  et  26). 

L'exploitant  a  le  droit  d'occuper  à  la  surface,  dans  l'intérieur 
du  périmètre  de  la  mine ,  les  terrains  nécessaires  à  l'exploitation 
et  à  ses  dépendances,  et  même,  en  cas  de  nécessité  absolue,  les 
terrains  bâtis  (art.  29,  §  5)  sous  le  contrôle  et  la  décision  de  Tad- 
ministratipn  en  cas  de  désaccord  entre  les  intéressés  (art.  27). 
A  défaut  d'entente  entre  les  intéressés^  Findemnité  pour  occupa- 
tion est  réglée,  par  voie  administrative,  sur  le  pied  de  deux  fois 
le  revenu  net  des  terrains  occupés;  si  l'occupation  dure  plus  de 
trois  ans  ou  si  les  terrains  ne  sont  plus  propres  à  la  culture,  le 
propriétaire  superficiaire  peut  exiger  l'acquisition  des  terrains  à 
leur  valeur;  les  bâtiments,  en  cas  d'occupation  de  terrains  bâtis, 
se  paient  à  part  à  leur  valeur  (art.  28  à  30).  Le  propriétaire  dé- 
possédé conserve  son  droit  à  toucher  la  redevance  tréfoncière 
précitée;  toutefois,  en  cas  d'achat  de  terrains  requis  par  le  pro- 
priétaire superficiaire,  l'exploitant  peut  racheter  la  redevance 
tréfoncière  correspondante  moyennant  une  somme  égale  au  prix 
payé  pour  ces  terrains  (art.  30,  §  3). 

Le  propriétaire  superficiaire  qui  veut  bâtir  à  l'intérieur  du  pé- 
rimètre doit  donner  avis  à  l'exploitant  à  peine  de  perdre  éven- 
tuellement son  droit  &  indemnité  pour  la  valeur  des  bâtiments 
qui  pourraient  être  ultérieurement  acquis  ;  l'exploitant,  sur  cet 
avis,  peut  acheter  les  terrains  à  bâtir  (arL  32). 

L'exploitant  peut  établir,  hors  du  périmètre  de  sa  mine,  une 
galerie  d'épuisement  (art.  3o). 

L'exploitant  peut  établir  sur  les  mines  voisines  des  travaux  de 
secours  pour  l'aérage,  l'épuisement  et  l'exploitation,  et  môme 
mettre  ses  travaux  en  communication  avec  ceux  de  ces  mines, 
pourvu  qu'il  n'y  ait  pas  par  là  de  danger  pour  elles,  le  tout 
moyennant  une  indemnité  appropriée  et  réparation  des  préjudi- 
ces (art.  33  à  35). 

Cette  législation  de  1870  repose  essentiellament,  on  le  voit, 
sur  l'idée  que  la  mine  n'est  qu'une  dépendance  de  la  propriété 
superficiaire,  qui  ne  peut  en  être  détachée,  pour  constituer  une 
propriété  nouvelle,  que  moyennant  une  indemnité  de  déposses- 
sion appropriée  pour  le  propriétaire  originaire.  Cette  conception 
s'accordait  tant  avec  [le  droit  russe  qu'avec  le  droit  créé  dans  la 
Terne  XV,  1889.  45 


690  BULLETIN* 

fioiogne  russe  à  la  suite  de  rintroduction  de  notre  Gode  civil 
«nl808. 

Tels  étaient  les  principes  de  la  législation  minière  lorsque  fut 
rendu  Toukase  des  2-14  mars  4887  qui  interdit  aux  étrangers, 
dans  la  Pologne  russe,  Tacquisition  sous  quelque  forme  que  ce 
soit  des  droits  de  propriété,  d'usufruit  ou  de  possession  tempo- 
raire sur  les  immeubles. 

Par  dérogation  à  ces  dispositions,  le  nouvel  oukase  du  24  dé- 
cembre 1888-5  janvier  1889  décide  que  : 

l"  Les  propriétaires  des  mines  régulièrement  instituées  anté- 
rieurement à  Toukase  de  1887  continueront  à  jouir  des  droits 
d'occupation  et  d'acquisition  de  terrains  résultant  pour  eui  de 
la  loi  sur  les  mines  des  16-28  juin  1870; 

2*  Que  les  explorateurs  qui  s'étaient  créé  des  droits  à  obtenir 
la  propriété  des  mines,  sans  que  .celles-ci  eussent  été  encore 
régulièrement  concédées,  pourront  céder  ces  droits  à  des  Russes. 

L.  A. 


RÉPUBLISUE  DU  TRAHSIAAL. 

Loi  du  i6  février  1888  sur  r exploitation  des  mines  et  le  commerce 

des  pierres  et  des  métaux  précieux. 

Dès  que  l'attention  publique  a  été  appelée  sur  les  gîtes  auri- 
fères du  Transvaal,  le  gouvernement  de  Pretoria  s'est  préoccupé 
de  fixer  le  régime  légal  de  leur  exploitation.  Une  première  loi 
spéciale  fut  rendue  le  30  juillet  1885;  elle  fut  modifiée  en  1886; 
cette  première  législation  vient  d'être  remplacée  par  la  loi  du 
15  février  1888  (*)  dont  nous  nous  proposons  d'exposer  ici  Féco- 
nomie  générale. 

La  loi  ne  s'applique  exclusivement  qu'aux  pierres  précieuses 
et  métaux  précieux,  et  point  à  toutes  autres  substances  miné- 
rales. Par  pierres  et  métaux  précieux,  il  faut  entendre,  d'après 
Farticle  2  :  les  diamants,  rubis,  l'or  et  tous  les  autres  métaux 
précieux  et  pierres  précieuses  qui  seraient  ultérieurement  dési- 
gnés par  le  gouvernement. 


(*)  Le  ministère  des  affaires  étrangères  a  communiqué  à  l'administration  des 
tniTaux  publics  le  texte  original  de  cette  loi  ayec  une  traduction  due  à  M.  le 
TioeHM>nsttl  de  France  k  Pretoria.  Le  présent  travail  a  été  fait  sur  ces  docn- 
ments. 


BULLETIN.  691 

La  loi  s'applique  indistiDctement  aux  gîtes  d*alluvion  ou  pla- 
cers,  et  aux  gîtes  en  filon  ou  couche,  les  gîtes  dits  en  rif(*);  il 
n'y  a  de  différence  de  régime  légal  entre  ces  deux  natures  de 
gîtes  que  pour  les  dimensions  des  daims  dans  les  périmètres 
miniers  pMicSy  ainsi  que  nous  aurons  à  Findiquer  plus  tard. 

L'article  1  stipule  d'une  façon  générale  que  le  droit  d'exploiter 
les  pierres  et  métaux  précieux  appartient  à  FÉtat.  Sans  mécon- 
naître que  tel  est  bien,  en  droit,  le  principe  dominant,  le  proprié- 
tafre  superficiaire  jouit,  en  fait,  d'avantages,  ou  mieux  de  privi- 
lèges, qui  revieiiuent,  en  nombre  de  cas,  à  lui  laisser  effective- 
ment le  droit  de  recherche  et  d'exploitation  et  lui  assurent  dans 
tous  les  cas  une  large  compensation  à  la  privation  du  droit  de 
recherche  et  d'exploitation. 

Pour  bien  saisir  Féconomie  de  cette  loi,  qui  compte  quatre- 
yingt-onze  articles,  sans  compter  neuf  modèles  annexes,  et  dont 
la  rédaction  ne  laisse  pas  d'être  assez  confuse,  il  est  nécessaire 
de  distinguer  deux  cas,  suivant  que  les  substances  minérales 
doivent  être  recherchées  ou  exploitées  dans  des  périmètres  mi" 
niers  publics  (publicke  delveryen)  (**),  ou  hors  de  pareils  péri- 
mètres. 

Dans  ce  second  cas,  que  nous  considérerons  tout  d'abord,  les 
propriétaires  superficiaires  jouissent  de  privilèges  qui  laissent 
en  fait  les  gîtes  à  leur  disposition,  sauf  paiement  d'assez  lourdes 
redevances  à  l'Etat  en  cas  d'exploitation.  Ainsi  le  propriétaire 
peut  faire  des  recherches  sans  aucune  formalité  préalable,  et 
sans  avoir  une  permission  administrative  à  obtenir  (art.  7).  Un 
tiers  ne  peut  faire  des  recherches  dans  des  terrains  de  propriété 
privée  qu'avec  l'assentiment  formel  du  propriétaire,  et  en  se 
munissant  en  outre  auprès  de  l'administration  d'une  licence  de 
prospecteur  {prospecteerlicentie)  (***),  valable,  pour  six  mois  au 


(*)  Le  rif  hollandais,  qui  est  le  ree/" anglais,  correspond,  on  le  sali,  aa  filon 
«ussi  bien  qu'à  la  couche.  £n  fait,  au  Transvaal,  les  gttes  les  plus  importants 
paraissent  formés  par  des  conglomérats,  dont  on  peut  voir  un  superbe  échan- 
tillon à  l'esplanade  des  Inyalldes,  dans  le  payiilon  du  TransTaal  ;  ces  conglo- 
mérats sont  rapportés,  paraît-il,  au  terrain  dévonien. 

(**)  Le  système  de  ces  périmètres  miniers^  dont  les  districts  allemands  du 
Dameraland  et  les  campos  de  lavra  du  Mozambique  sont  des  applications, 
est  originaire  d'Australie.  M.  Heurteau  Tayait  importé  de  là  en  Nouvelle-Calé- 
donie^ où  ce  système  fut  régularisé  par  le  curieux  et  intéressant  arrêté  de  1873  ; 
le  système  a  été  maintenu  avec  quelques  modificaUons  dans  le  décret  du 
22  juillet  1883,  qui  fixe  aujourd'hui  le  régime  des  mines  en  Nouvelle-Calédonie. 

(***)  Nous  rencontrerons  plusieurs  autres  licences  analogues  créées  par  la  loi 
dn  Transvaal.  C'est  encore  là  un  emprunt  aux  législations  minières  d^Austra- 


692  BULLETIN. 

plus,  SOUS  condition  de  payer  mensuellement  et  par  avance 
10  shellings  (12^50)  qui  sont  partagés  également  entre  l'État  et 
le  propriétaire  (art  8). 

Seul  aussi,  en  principe,  le  propriétaire  du  sol  peut  obtenir  le 
droit  d'exploiter  sous  sa  propriété,  dans  des  limites  déterminées, 
au  moyen  d'un  bref  de  bail  minier  (mijnpachibrief)  qu'il  doit  au 
préalable  obtenir  du  gouvernement  (art.  i8).  Mais  le  gouverne- 
ment ne  peut  refuser  ce  bref  que  s'il  a  l'intention  d'englober  la 
propriété  dans  un  périmètre  minier  'public  (id.);  et  il  ne  peut 
étendre  un  pareil  périmètre  sur  un  terrain  de  propriété  privée 
que  s'il  y  a  été  au  préalable  trouvé  des  pierres  ou  métaux  pré- 
cieux en  quantité  officiellement  reconnue  exploitable  (art.  iO).  Le 
mijnpachibrief  est  donc  une  sorte  de  concession,  accordée  par 
voie  de  privilège,  qu'il  suffit  au  propriétaire  superficiaire  de  de- 
mander pour  l'obtenir,  sous  la  réserve  qui  vient  d'être  indiquée. 
Nous  verrons  du  reste  les  garanties  et  privilèges,  d'une  autre 
nature,  donnés  au  propriétaire  superficiaire  dans  le  cas  d'exten- 
sion d'un  périmètre  minier  sur  sa  propriété. 

Le  mijnpacMbrief  est  délivré  pour  une  période  comprise  entre 
cinq  et  vingt  ans  (art.  22)  (*),  moyennant  le  paiement  annuel  et 
par  avance  d'une  redevance  de  10  shellings  par  margen  (85',65*) 
(14^50  par  hectare),  que  le  gouvernement  peut  à  toute  époque 
changer  en  une  taxe  de  2  1/2  p.  100  du  produit  brut  de  Tannée, 
avec  le  droit  de  vérifier,  à  cet  effet,  toute  la  comptabilité  de 
l'exploitant  (art.  22)  (**). 

lie,  à  leurs  permis  de  mines  que  M.  Heurteau  aTait  aussi  inu^duits,  en  1873^ 
en  Nouvelle-Calédonie,  mais  qui  ont  disparu  dans  le  régime  du  décret  de  1883. 
Ces  licences  ou  permis  n'ont  qu'un  avantage  ;  ils  facilitent  singulièrement  ia. 
perception  dMmpdts  relativement  lourds. 

(*)  La  loi  ne  dit  nulle  part,  explicitement  ou  implicitement,  k  laquelle  des- 
deux parties  il  appartient  de  fixer  la  durée  du  bail  ;  de  ce  que  la  loi  reconnaît 
explicitement  à  TÉtat  le  droit  régalien,  il  semble  qu'on  en  doit  conclure  que 
c'est  au  gouvernement  à  statuer  discrétionnairement  entre  les  limites  de  temps 
fixées  par  la  loi. 

A  l'expiration  du  bail,  les  parties  se  retrouvent  dans  le  même  état  qu'à  IV 
riffine  :  le  propriétaire  superficiaire  pouvant  réclamer  un  nouveau  brief,  et 
rÈtat,  de  son  côté,  reprenant  la  liberté  d'englober  la  propriété  dans  ub  péri- 
mètre minier.  Les  renouvellements  de  contrat  permettent,  en  outre,  la  pereep- 
tion  nouvelle  de  droits  élevés  d'enregistrement.  Mais  que  devient,  dans  ce  sys- 
tème de  concessions  de  durée  si  courte,  la  sécurité  nécessaire  aux  entreprises- 
de  mines  ? 

Rien  dans  le  texte  n'indique  non  plus  si  le  gouvernement  a  un  pouToir  d'ap* 
prédation  sur  l'étendue  des  terrains  à  exploiter  ;  il  semble  que  toute  latitude 
soit  laissée  sur  ce  point  au  propriétaire. 

(**}  Ces  dispositions  reviennent,  on  le  voit,  à  cette  clause  que  l'exploitant 


BULLETIN.  693 

Le  propriétaire  exploitant  en  vertu  d'un  mijnpachibrief  n*est 
pas  assujetti  aux  règles  du  travail  obligatoire  qui  incombent, 
comme  nous  le  verrons,  à  celui  qui  exploite  un  daim  dans  un 
périmètre  minier.  Une  seule  clause  de  déchéance  est  prévue 
contre  lui  :  le  défaut  de  paiement  de  la  redevance  (*);  la  dé- 
<^éance  dans  ce  cas  paraît  devoir  être  pure  et  simple. 

Peut  se  prévaloir  du  droit  d*obtenir  une  concession  par  mijn- 
pachtMef  celui  auquel  le  propriétaire  a  fait  cession  de  ce  droit 
par  contrat  authentique  (art.  23).  Ce  cessionnaire  se  trouve  alors 
traité  exactement  comme  le  propriétaire  lui-même. 

Le  détenteur  à  un  titre  quelconque  du  droit  d'exploiter  par 
miJTipachtbrief  peut  le  céder  librement  à  un  tiers  (art.  43),  avec 
paiement  de  droits  élevés  de  transfert,  pourvu  que  ce  tiers  soit 
et  reste  toujours  muni  d'une  licence  de  mineur  (delversliceniie) 
^rt.  i5)  (**)  ;  les  trois  quarts  de  cette  licence  reviennent  au  pro- 
priétaire superficiaire. 

On  ne  trouve  aucune  indication  dans  la  loi  sur  la  nature  juri- 
dique, mobilière  ou  immobilière,  du  droit  qui  est  constitué  par 
l'obtention  d'un  mifnpachtbriqf. 

Passons  au  cas  des  périmètres  miniers  publics.  C'est  le  gouver- 
nement qui  fait  pareille  déclaration  (art.  5),  et  fixe  les  limites  du 
district,  lequel  peut  comprendre  des  terrains  domaniaux,  comme 
des  terrains  de  propriété  privée,  mais  pour  ceux-ci  sous  la  réserve 
déjà  indiquée  que  du  minerai  exploitable  doit  y  avoir  été  au 
préalable  constaté  (art.  10)  et  que  cette  exploitabilité  ait  été  ofii- 
ciellement  déclarée  (art.  12).  En  outre,  le  gouvernement  déter- 
mine, de  concert  avec  leur  propriétaire,  les  endroits  réservés  pour 
bâtiments,  jardins,  cultures,  etc.,  dans  lesquels  la  recherche  et 
Texploitation  resteront  interdites  au  public  (art.  20);  ces  réserves, 
qui  peuvent  être  considérées  comme  détachées  du  périmètre  mi- 


«st  tenu  k  payer  une  redevance  annuelle  de  2  1/2  pour  100  du  produit  brut, 
sau  que  ceUe  redevance  puisse  être  inférieure  à  ce  que  produirait  une  taxe  de 
i4'^0  par  hectare. 

(*)  Cette  clause  de  déchéance  ne  figure  pas  dans  le  texte  même  de  la  loi; 
mais  elle  est  insérée  dans  le  modèle  de  mijnpachtbrief  qui  lui  est  annexé.  Au 
reste,  pareille  clause  est  courante  dans  les  baux  miniers  {leases)  en  vertu  des- 
quels on  acquiert  le  droit  d'exploiter  les  mines  dans  certains  districts  d'Aus- 
tralie ;  c*est  un  trait  de  ressemblance  de  plus  entre  la  légisUtion  minière  de  ce 
pays  et  celle  du  Transyaal. 

(**)  Le  deherslicentiei  dont  nous  aurons  k  reparler,  s'accorde  en  principe  à 
tout  individu  qui  n'est  pas  d'une  race  de  couleur,  moyennant  le  paiement  par 
mois  de  20  sh.  (25  francs). 


694  BULLETIN. 

nier  public,  doivent  être  closes  aux  frais  du  propriétaire  dans  un 
délai  à  ce  déterminé  (*). 

Le  gouvernement  reste  libre  k  toute  époque  d*éteDdre,  sous  les 
conditions  générales  précitées,  les  terrains  miniers  ouverts  au 
public.  Un  terrain  ne  peut  être  déclassé  qu'après  trois  ans  de 
préavis  et  si  la  population  blanche,  qui  y  est  occupée,  est  infé- 
rieure à  une  personne  par  20  morgen  (17^**Sl/4)  (art.  60);  en  ce 
cas,  le  gouvernement  peut,  à  son  choix,  continuer  les  travaux 
ou  accorder  une  compensation  aux  exploitants  dont  les  daims 
ne  seraient  pas  épuisés  (art.  60). 

Dans  les  terrains  ouverts  au  public,  nul  ne  peut  faire  des  re- 
cherches, en  terrain  libre,  sans  une  licence  de  prospecteur;  nul 
ne  peut  exploiter  que  dans  des  daims,  appropriés  comme  il  va 
être  dit,  et  moyennant  la  possession  d'une  licence  de  mineur  noa 
périmée.  Les  recherches  avec  la  licence  de  prospecteur  peuvent 
s'étendre  dans  un  rayon  de  25  milles  (40^")  autour  des  limites  du 
périmètre  minier;  par  contre,  dans  certaines  régions  du  péri- 
mètre à  ce  indiquées,  on  ne  peut  que  poursuivre  des  travaux 
d'exploitation  par  daims. 

Le  daim  est  la  parcelle  dans  laquelle  un  individu  acquiert  Je 
droit  exclusif  d^exploiter;  sur  les  gîtes  d'alluvion,  elle  est  formée 
par  un  carré  de  150  sur  150  pieds  (45-  x  45»  =  2.025-')  ;  sur  Jes 
gites  en  n/,  le  daim  eçt  un  rectangle  de  150  pieds  (45-)  sui- 
vant la  direction,  et  de  400  pieds  (120*)  transversalement 
(45*  X  120-=  5.400"i)  (art.  63).  Chaque  daim,  qui  doit  être  vi- 
siblement marqué  sur  le  sol  et  aborné,  forme  une  entité  devant 
être  exploité  isolément;  toutefois,  on  peut  amalgamer  ensemble, 
pour  ne  former  qu'une  seule  entité,  au  point  de  vue  notamment 
des  règles  sur  le  travail  obligatoire,  jusqu'à  12  daims  limitrophes 
(art.  62),  moyennant  déclaration,  inscription  officielle  et  paie- 
ment d'un  droit  fixe  élevé. 

En  principe,  tout  mineur  permissionné  (gelicentieërdedelver), 
c'est-à-dire  muni  d'une  licence  de  mineur  non  périmée,  est  apte 
à  choisir,  dans  un  périmètre  minier,  en  terrain  libre,  à  la  prio- 
rité, et  à  faire  enregistrer  en  sa  faveur,  un  daim  d'alluvion  et 
un  daim  de  n/ (art.  62);  ce  sont  les  delversdaims.  Mais  la  loi 

(*)  Rien  ne  paraîtrait  s'opposer  à  ce  que,  dans  ces  terrains,  réservés  au 
milieu  d'un  périmètre  minier  public,  le  propriétaire  ne  réclame  les  pritilèges  k 
lui  reconnus  en  terrains  miniers  non  publics,  notamment  le  droit  d'exploiter 
par  mijnpachtbrief;  il  est  vrai  que  le  gouvernement  pourrait  alors,  de  son 
côté,  invoquer  son  droit,  en  cas  de  pareille  demande,  de  faire  rentrer  ces  ter- 
rains sous  la  loi  commune  des  périmètres  miniers» 


BULLETIN.  69S 

reconnaît  deux  sortes  de  claimt  qui  peuvent  être  auparavanl 
appropriées  par  voie  de  privilège.  L'inventeur  a  d*abord,  avant 
tous  autres,  le  droit  de  choisir  et  délimiter  un  zoekersclaim^ 
sans  préjudice  des  delversclaims  auquel  il  peut  en  outre  pré- 
tendre comme  mineur  permissionné,  et  pour  lesquels  il  jouit 
du  même  privilège  de  priorité  dans  le  choix;  est  réputé  inven- 
teur {zoeker)  (art.  9),  celui  qui,  par  des  travaux  légalement  en- 
trepris, a  découvert  et  signalé  le  premier  du  minerai,  offîcielte- 
ment  déclaré  exploitable,  à  iS  milles  (19^'»)  d'autres  exploitations; 
le  zœkersclaim  jouit,  en  outre,  du  privilège  de  pouvoir  être  es* 
ploité  gratuitement,  c'est-à-dire  sans  nécessiter  le  paiement  de 
la  lourde  taxe  de  la  licence  de  mine,  tant  que  l'inventeur  en 
reste  propriétaire;  l'immunité  est  attachée  à  l'inventeur  et  nos 
à  son  daim.  Après  que  l'inventeur  a  fait  choix  de  son  zoekers^ 
daim  et  de  ses  delversdaims^  le  privilège  passe  aux  eigenaan^ 
daims f  c^est-à-dire  aux  daims  que  peuvent  réclamer  les  pvo- 
priétaires  superficiaires  (art.  i4),  à  raison  d'un  c/atVn  pour  une 
propriété  de  moins  de  50  morgen  (43  hectares),  de  deux  daim» 
pour  une  propriété  de  50  à  200  morgen  (43  à  171  hectares),  et  d'an 
daim  en  plus  par  250  morgen  (214  hectares)  au  delà,  sans  que 
le  nombre  des  daims  d'un  propriétaire  puisse  être  supérieur  à 
ib  pour  l'ensemble  des  terrains  constituant  une  ferme  (plaats) 
(art.  14). 

Les  daims  de  propriétaires  sont  assujettis  en  principe  à  la 
taxe  de  licence  de  mineur  comme  tous  autres;  |mais  par  contre 
le  gouvernement  abandonne  aux  propriétaires  la  moitié  des  ve- 
cettes  provenant  des  licences  de  prospecteur  ou  de  mineur  rela- 
tives à  des  terrains  sis  dans  leurs  propriétés  (art.  15). 

Tout  mineur  permissionné  peut  d'ailleurs  acquérir  autant  de 
daims  qu'il  ,veut  à  la  condition  d'avoir  une  licence  de  mineur 
par  daim  (art.  62)  (*). 

11  peut,  moyennant  déclaration,  abandonner  le  daim  primiti- 
vement choisi  par  lui  pour  en  prendre  un  autre  (art.  87),  sous- 
réserve  ^de<  ntesures  propres  à  prémunir  contre  les  concours 


(*)  C*est  par  robligation  d*avoir  une  licence  de  mineur  en  règle,  par  claim, 
pour  en  être  régulièrement  détenteur^  que  TÉtat  perçoit  sûrement  un  impôt 
qui  ne  laisse  pas  d'être  extraordinairement  élevé.  À  raison  du  coût  de  la  licence 
de  mineur,  25  francs  par  mois  ou  300  francs  par  an,  l'exploitant  par  daim 
paie  donc,  par  hectare  et  par  an,  540  francs  pour  les  gUes  en  filon  ou  couche 
et  1.500  francs  pour  les  gttes  d'alluYion,  sans  compter  les  licences  d'emplace- 
ment, de  taxes  par  ouTrier  de  couleur,  etc. 


696  BULLETIN. 

frauduleux  ayant  pour  objet  d'éviter  le  paiement  des  droits  de 
transfert. 

La  propriété  d'un  daim  peut  être  cédée  par  héritage  ou  testa- 
ment, un  délai  étant  même  donné  en  ce  cas  aux  héritiers  ou  à 
leurs  représentants  pour  satisfaire  aux  obligations  légales  sur 
le  travail  obligatoire  et  le  paiement  de  la  taxe  (art.  58). 

Tout  mineur  permissionné  peut  obtenir  de  radministratîon 
une  ou  plusieurs  licences  d'emplacement,  de  i«o»x  15*  =  225"S 
pour  magasins,  etc.,  aux  points  à  ce  indiqués,  contre  psJement 
de  iO  sh.  (12^^50)  par  mois  (art.  67).  Cette  redevance  profite  en 
entier  au  propriétaire  du  sol.  La  licence  devient  caduque  par 
défaut  de  paiement.  La  taxe  est  réduite  à  2  sh.  6  p.  (3^15)  par 
mois  pour  un  emplacement  destiné  à  établir  des  bocards 
(art.  85). 

On  encourt  la  déchéance  de  piano  de  tout  claitn,  isolé  ou  ré- 
gulièrement consolidé,  qui  reste  abandonné  trente  jours;  tout 
mineur  permissionné  peut,  en  ce  cas,  occuper  le  terrain  à  son 
profit,  comme  si  ce  terrain  était  libre  (art.  56)  (*).  Toutefois  des 
permis  de  chômage  pour  maladie  ou  autre  circonstance  grave 
peuvent  être  accordés  gratuitement  par  l'administration  pour 
des  daims  d'alluvion  (art.  57)  ;  pour  des  daims  de  rif,  on  peut 
obtenir  un  permis  de  chômage  de  six  à  douze  mois,  en  cas  d'at- 
tente de  machines,  moyennant  le  paiement  d'une  taxe  supplé- 
mentaire de  une  livre  (25  francs)  par  mois  (art.  55),  c'est-à-dire 
moyennant  le  doublement  de  la  taxe  ordinaire,  pendant  le  chô- 
mage. 

On  encourt  également  la  déchéance  pour  défaut  de  paiement 
de  la  taxe  de  la  licence  de  mineur  (art.  61,  b).  Seulement,  dans 
ce  cas,  le  claim  ne  peut  pas  être  réoccupé,  jumped,  par  un  tiers; 
il  est  vendu  au  profit  de  l'Etat  (td). 

Par  un  autre  emprunt  aux  législations  australiennes,  l'appli- 
cation de  la  loi  est  confiée  partiellement,  pour  chaque  périmètre 
minier,  à  un  comité,  constitué  par  l'élection  des  intéressés,  qui 
comprend  des  mineurs  permissionnés  et  des  propriétaires  super* 
ficiaires.  Ce  comité  est  spécialement  chargé  de  faire  les  règle- 
ments de  détail  que  nécessite  l'application  de  la  loi  dans  le 


(*)  Le  noa^el  occupant  est  qualifié  de  Juniper,  d'après  un  mot  emprunté  toi 
lois  et  coutumes  des  mineurs  de  TÂustralie  et  de  l'Amérique  du  nord.  Dans  ces 
deux  pays,  le  jumping  des  claims  est  une  plaie  de  Tindustrie  des  mines,  non 
moins  fâcheuse  que  le  denuncio  des  pays  de  l'ancien  droit  espagnol,  qui  du 
reste  n'en  diffère  guère  au  fond. 


BULLETIN.  697 

périmètre.  Les  propriétaires  de  terrains  sont  d'autant  plus  na- 
turellement appelés  à  siéger  dans  ce  comité  que  c*est  à  lui 
(art.  48]  quMl  incombe  notamment  d*inter?enir  pour  répartir 
équitablement  les  eaux  entre  mineurs  et  apiculteurs,  qui  se  les 
disputent  aussi  ftprement  dans  un  pareil  pays  (*).  Nous  croyons 
inutile  du  reste  de  nous  arrêter^ sur  tout  ce  qui  traite  de  Forga- 
nisation  des  autorités  administratives  (commissaires  de  mines) 
et  judiciaires  (baillis)  auxquelles  est  remise  Texécution  immé- 
diate de  la  loi  ;  nous  nous  bornerons  à  dire  que  la  loi  ne  con- 
tient aucune  clause  de  police  administrative  pour  assurer  la 
sécurité  de  la  surface  ou  celle  du  personnel  occupé;  c'est  une 
loi  sur  la  constitution  du  droit  d*exploiter  les  mines,  et  non  une 
loi  de  police  minérale.  Nous  ne  parlons  pas  non  plus  des  lourdes 
pénalités  par  lesquelles  on  a  voulu  assurer  l'exécution  de  la  loi, 
elles  sont  naturellement  en  rapport  avec  l'importance  des  taxes. 
Nous  laissons  aussi  de  côté  les  règles  sur  le  commerce  des  pier- 
res et  métaux  précieux  comme  sur  l'emploi  des  individus  de 
race  de  couleur.  Il  y  a  Ik  tout  un  ensemble  de  dispositions,  d'un 
intérêt  tout  à  fait  secondaire  au  point  de  vue  du  droit  minier 
comparé,  qui  ont  pour  objet,  d'une  part,  de  prémunir  contre  les 
vols  et  d'assurer,  d'autre  part,  la  prépondérance  des  individus 
de  race  blanche,  en  écartant  des  transactions  industrielles  et 
commerciales,  pour  ne  leur  laisser  que  la  possibilité  d'être  ou- 
vriers (**),  tous  les  individus  de  race  de  couleur,  c'est-à-dire 
d'après  l'article  89  les  indigènes  de  l'Afrique,  des  Iodes  et  de  la 
Chine.  L.  A» 


PROTECTORAT  ALLBIAHD  BU  8UD-00E8T  DE  L'AFRIQUE. 

Ordonnance  du  25  mars  1888  sur  Vexploitation  de  l'or 
et  des  pierres  précieuses  (***)• 

La  Société  coloniale   allemande  pour  le  sud-ouest  africain 
{DetUsche  Colonialgesselschaft  fUr  SUd-west-Afrika)  a  acquis,  en 


(*)  11  doit  être  laissé  une  alimentation  d*eaa  suffisante  pour  les  besoins  do 
propriétaire,  de  sa  famille  et.de  son  bétail,  et  pour  l'arrosage  des  champs  et 
jardins  existant  au  moment  de  la  proclamation  du  périmètre  minier;  Teau  en 
excédant  devra  pouvoir  s*écouler  librement  (art.  17). 

(**)  D'après  l*article  84,  tout  patron  de  race  blanche  doit  payer  une  taxe 
mensuelle  de  1  sh.  {i',i&)  par  ouvrier  de  couleur  qu'il  emploie. 

(***)  L'ordonnance  a  été  publiée  dans  le  Beichsanzeiger  du  29  mars  1888. 


698  BULLETIN. 

s'établissant,  le  droit  d'exploiter  les  mines  dans  presque  toute 
rétendue  du  protectorat;  dans  quelques  localités  seulement  des 
tiers  avaient  acquis  antérieurement  des  droits  qui  persistent. 
Les  premiers  pionniers  venus  d'Amérique  pour  chercher  et  ex- 
ploiter de  l'or  traitèrent  à  cet  e£fet  par  contrat  particulier  avec 
la  Société  pour  les  terrains  dont  elle  pouvait  disposer.  Pour  l'a- 
venir, il  a  paru  préférable  de  fixer  le  mode  d'exploitation  de  For 
et  des  pierres  précieuses  par  un  règlement  général..  De  là  l'or- 
donnance rendue,  le  25  mars  1888,  par  l'empereur  d'Allemagne, 
en  tant  que  protecteur  du  pays,  après  entente  entre  les  autorités 
du  protectorat  et  les  représentants  de  la  Société. 

Ladite  ordonnance  a  été  rendue  sous  respect  des  droits  anté- 
rieurement et  régulièrement  acquis  par  des  tiers  (§  4),  que  nous 
avons  ci-dessus  mentionnés,  mais  à  charge  par  les  intéressés, 
dans  le  délai  de  deux  ans,  sous  peine  de  la  perte  de  leurs  droits, 
d'avoir  mis  leur  exploitation  dans  un  état  d'activité  appropriée  à 
l'étendue  de  leurs  droits  (§  5);  les  exploitants  auront  d'ailleurs  à 
payer  désormais  à  l'administration  une  redevance  de  6  p.  iOO  dn 
produit  brut,  qui  pourra  être  élevée  à  iO  p.  iOO  (§  49). 

En  dehors  de  ces  prescriptions  spéciales  l'ordonnance  dispose 
tout  d'abord  que  le  droit  régalien  sur  les  mines  est  attribué  à  la 
Société  coloniale  sous  la  surveillance  des  autorités  impériales 
(§  i).  A  ce  titre,  la  Société  coloniale  doit  assurer  le  fonclionne- 
ment  de  l'administration  minière  par  des  agents  nommés  par  elle, 
avec  l'assentiment  des  autorités  impériales  par  lesquelles  ces  agents 
peuvent  être  révoqués  (§  42);  par  contre,  la  Société  profite  dn 
montant  de  toutes  les  taxes,  redevances  et  impôts  (§  51)  ;  mais, 
au  bout  de  cinq  ans,  l'administration  impériale,  en  cas  d'excé- 
dant des  recettes  sur  les  dépenses,  pourra  prélever  25  p.  100  de  la 
différence  pour  les  dépenses  par  elles  encourues  (§  51). 

D'autre'part,  pour  la  recherche  et  l'exploitation  des  mines,  laSo- 
ciété  ne  jouit  d'aucun  autre  privilège  spécial  que  ceux  indiqués 
dans  les  ordonnances;  les  lois  et  règlements  sur  les  mines  lui 
sont  applicables,  sauf  ces  exceptions,  comme  à  tous  autres  (§  2). 

En  dehors  de  ces  principes  généraux,  l'ordonnance  ne  règle 
que  la  recherche  et  l'exploitation  de  l'or  et  des  pierres  précieu- 
ses; il  est  admis  que  des  règlements  analogues  devront  être  faits,. 


Elle  a  été  insérée  dans  la  Zeitschrift  fur  Bergrecht  du  D'  Brassert  (i$8S« 
p.  424),  qui  a  reproduit,  à  la  suite,  un  résumé  et  des  obserTations  tirés  de 
la  Deutsche  ColOnial-Zeitung ;  nous  les  avons  mis  à  profit  pour  la  rédaction 
de  la  présente  note. 


BULLETIN.  699 

s*il  y  a  lieu,  pour  les  autres  substances  minérales;  le  droit  mi- 
nier allemand  n'est  pas  applicable  deplano  au  protectorat. 

Les  dispositions  spéciales  à  la  recherche  et  l'exploitation  de 
l'or  et  des  pierres  précieuses  sont  les  suivantes  : 

Les  recherches  ne  peuvent  avoir  lieu  que  dans  les  districts 
à  ce  déclarés  ouverts  (g  7).  Elles  ne  peuvent  avoir  lieu  qu'en 
vertu  d'un  permis^  de  six  mois  de  durée  au  plus,  délivré  discré- 
tîonnairement  par  l'administration,  moyennant  le  paiement  par 
avance,  à  peine  de  déchéance  d'une  somme  de  iO  mark  (12',50)  par 
mois  (§  8).  Le  permis  n'est  cessible  qu'avec  une  autorisation  de 
l'administration  et  moyennant  le  paiement  d'un  droit  de  %Omark 
(25  francs)  (§  10).  11  donne  le  droit  exclusif  de  faire  des  fouilles, 
en  terrain  libre  de  tous  autres  droits,  dans  un  rayon  déterminé 
par  l'administration,  de  500  mètres  au  plus,  à  partir  d'un  point 
choisi  par  l'explorateur  et  qui  doit  être  matériellement  et  bien 
visiblement  marqué  sur  le  terrain  (§11). 

L'explorateur  doit  donner  connaissance  immédiate  de  ses  dé- 
couvertes à  l'administration  (§  16)  à  peine  de  lourdes  pénalités, 
4.000  mark  (5.000  francs)  d'amende  ou  quatre  mois  de  prison 
(§  47,  3).  Sur  cet  avis,  que  l'administration  fait  publier,  elle 
ouvre  pour  le  district  un  registre  des  demandes  en  attribution 
de  champs  de  mines  (§  16);  les  inscriptions  y  sont  faites  dans 
l'ordre  où  elles  sont  présentées,  moyennant  le  versement  d'une 
Bomme  de  20  mark  (25  francs)  par  champ  demandé  (§  17).  Lors- 
que le  gite  a  été  reconnu  et  déclaré  exploitable ,  l'administration 
fixe  et  fait  connaître  les  limites  du  district  dans  lequel  les 
champs  de  mines  seront  concédés  (§  18),  ainsi  que  la  grandeur  |at- 
tribuée  à  un  champ  sans  que  celle-ci  puisse  dépasser  2  hectares 
pour  l'or  et  1  hectare  pour  les  pierres  précieuses  ;  tout  champ, 
sauf  exceptions  locales,  doit  être  rectangulaire,  le  petit  côté 
étant  au  moins  la  moitié  du  grand  (§  19).  Avec  la  déclaration 
précitée  disparaissent  tous  les  périmètres  de  recherches  existant 
dans  le  district  ainsi  délimité  (§  21).  Les  champs  sont  attribués, 
à  la  demande  et  au  choix  des  intéressés,  par  voie  de  préféreneo 
dans  l'ordre  suivant  :  1*  l'inventeur  ;  2**  le  propriétaire  de  ter- 
rains clos;  3*  la  Société  coloniale;  4^'  les  inscrits  dans  l'ordre  de 
leur  inscription  (§  25).  L'inventeur  a  droit  à  5  champs  à  prendre 
à  l'intérieur  de  son  périmètre  de  recherches  (§  26)  ;  le  proprié- 
taire de  terrains  clos  a  droit  à  un  champ  par  5  hectares  desdits 
terrains,  avec  un  maximum  de  10  champs  (§  27);^  la  Société  co- 
loniale a  droit  à  10  champs  (§  28);  les  inscrits  peuvent  prétendre 
au  nombre  de  champs  pour  lesquels  ils  se  sont  fait  inscrire 


700  BULLETIN. 

(§  29).  Les  champs  de  chaque  demandeur  doivent  former  un  tout 
continu  (§  24)  ;  Ils  doivent  être  visiblement  et  matériellement 
abornés  dès  qu'ils  ont  été  choisis.  Les  droits  de  préférence  s'é- 
teignent successivement,  à  défaut  pour  les  intéressés  d*ea  faire 
usage^  dans  des  délais  très  brefs  fixés  par  l'administration  fg  30}. 
11  est  payé  un  droit  de  5  mark  (6^25)  pour  inscription  de  cha- 
que champ  attribué,  et  un  pareil  droit  pour  sa  cession  (§  33). 

A  peine  de  déchéance  de  la  propriété,  après  mise  en  demeure 
et  délai  de  trois  mois  (§  39),  l'attributaire  doit  avoir  commencé 
à  exploiter  dans  les  deux  ans  (§  37)  et  ne  pas  chômer  plus  de 
deux  ans  (§  38)  ;  ces  dispositions  ne  sont  pas  applicables  à  la  So- 
ciété coloniale* 

Chaque  champ,  en  dehors  de  ceux  attribués  à  l'inventeur,  au 
propriétaire  de  terrains  clos  et  à  la  Société  coloniale  (§  35)^  doit 
payer  par  avance  une  redevance  mensuelle  fixée  par  Fadminis- 
tration,  de  60  mark  (75  francs  par  mois  ou  900  francs  par  an)  au 
plus  (§  34). 

En  outre,  la  Société  coloniale  peut  percevoir  sur  les  mines 
exploitées  une  taxe  de  5  p.  100  au  plus  du  produit  brut  (§  50). 

L'exploitant  qui,  à  l'intérieur  de  ses  champs,  peut  entrepren- 
dre et  poursuivre  tous  travaux,  souterrains  ou  à  ciel  ouvert,  de 
recherche  ou  d'exploitation,  peut,  en  outre,  occuper  à  la  surface 
deux  hectares  au  plus  pour  les  constructions  qui  lui  sont  néces- 
saires et  la  dépaissance  des  animaux,  moyennant  pùement 
d'une  indemnité  préalable  appropriée  (§§  40  et  15);  il  est  tenu  à 
indemniser  par  avance  pour  tous  dommages  aux  terrains  clos, 
aux  bâitiments,  et  aux  terrains  dans  un  rayon  de  50  mètres  des 
bâtiments  (§§  41  et  44). 

L'exploitant  peut  établir  en  dehors  de  ses  champs  de  mines, 
même  au  travers  de  champs  de  mines  appartenant  à  des  tiers, 
les  travaux  de  secours  pour  l'épuisement,  l'aérage  et  une  exploi- 
tation plus  avantageuse,  pourvu  que  les  travaux  des  exploitants 
voisins  n'en  soient  ni  troublés  ni  menacés,  le  tout  moyennant 
réparation  de  tous  les  dommages  (§  23). 

Les  journaux  du  Cap  n'ont  pas  laissé  de  réclamer  contre  la 
législation  que  nous  venons  de  faire  connaître;  les  prospecteurs 
anglais,  désireux  d'aller  travailler  dans  le  Dameraland»  se  sont 
plaint,  d'une  part,  du  pouvoir  discrétionnaire  remis  à  Tadminis- 
tration  pour  la  délivrance  des  permis  de  recherches,  et,  d*autre 
part,  de  l'exagération  des  taxes  et  redevances.  Sur  ce  second 
point,  il  est  certain  que  si  une  exploitation  rationnelle  nécessite 
une  réunion  d'un  assez  grand  nombre  de  champs,  l'entreprise  va 


BULLETIN.  701 

se  trouver  grevée,  dès  ses  débuts,  de  paiements  élevés  qui  exi- 
geront tout  d*abord  des  avances  assez  lourdes  et  ne  pourront 
être  supportées  que  par  des  gisements  d'une  richesse  condensée 
exceptionnelle.  La  province  de  Mozambique  va  nous  montrer 
l'exemple,  sous  le  gouvernement  portugais,  d'une  réglementa- 
tion très  analogue  mais  où  cependant  les  taxes,  quoique  fort 
élevées  encore,  sont  inférieures  à  celles  du  Dameraknd.  L'idée 
première  de  ce  système,  assez  générale  dans  le  sud  de  rAfrique, 
paraît  être  venue  du  Transvaal,  où  la  richesse  exceptionnelle 
des  gîtes  aurifères  semble  l'avoir  rendu  tolérable. 

L.  A. 


COLORIE  P0RTU6A1SB  DD  lOXAIBigUE. 

Décret  du  6  décembre  1888  sur  la  recherche  et  r exploitation 
des  pierres  et  métaux  précieux  (*). 

Les  gîtes  de  pierres  et  métaux  précieux,  en  liions  ou  en  dépôts 
d'alluvion  peuvent  être  exploités  par  concessions  directes  du 
gouvernement  ou  par  suite  de  rétablissement  de  champs  d'exploi- 
tation [campos  de  lavra)  officiellement  ouverts  au  public  (art.  i"). 

En  principe,  le  point  de  départ  de  toute  recherche  ou  exploi- 
tation est  la  déclaration  (mani/esto)  de  découverte  que  tout  indi- 
vidu est  tenu  de  faire  pour  conserver  les  droits  qu'elle  confère,  à 
la  priorité  des  inscriptions  sur  des  registres  à  ce  tenus.  Les  gîtes 
sont  réputés  découverts  ou  par  simples  inspections  de  terrains 
ou  par  suite  de  travaux  antérieurement  faits,  ou  par  simples 
présomptions  fondées  sur  la  connaissance  des  gisements  voi- 
sins de  même  nature  (art.  2). 

A  la  suite  d'une  pareille  déclaration  l'administration  peut,  soit 
déclarer  immédiatement  un  champ  d'exploitation  sous  réserve 
des  droits  attribués  à  l'inventeur  dans  ledit  champ,  soit  attendre 
pour  statuer  un  délai  de  douze  mois  (art.  6  et  7),  pendant  lequel 
le  déclarant  a  seul  le  droit  de  faire  des  travaux  de  recherche, 
pourvu  que  le  terrain  soit  libre  de  droits  antérieurs,  dans  un  péri- 
mètre de  .1.256  hectares  déterminés  par  une  circonférence  de 


(*)  Ce  décret  a  été  publié  dans  le  Diario  do  Govemo  du  10 décembre  1888; 
un  exemplaire,  envoyé  par  la  légation  française  à  Lisbonne,  a  été  communiqué 
à  rAdministration  des  trayaux  publics  par  notre  ministère  des  affaires  étran- 
gères. 


702  BULLETIN. 

2.000  mètres  de  rayon  décrite  comme  centre  du  point  désigné 
dans  la  déclaration  de  découverte  (art.  7  et  10). 

Les  travaux  de  recherche  ne  peuvent  consister  qu'en  puits  de 
3  mètres  de  profondeur,  galeries  de  iO  mètres  d'allongement, 
tranchées  de  2  mètres  ou  sondages  de  45  mètres  (art.  9).  Après 
le  délai  de  48  mois  le  gouvernement  peut  instituer  une  conces- 
sion en  faveur  de  Tinventeur,  ou  déclarer  un  champ  SexploUor 
tùm^  toujours  alors  sous  réserve  des  droits  de  rinventeur,  ou  ne 
donner  aucune  suite  à  la  déclaration;  dans  ce  dernier  cas,  tous 
les  droits  de  l'inventeur  tombent  ipso  facto  (art.  44).  Cette  for- 
clusion laissée  à  Tappréciation  discrétionnaire  du  gouvernement 
ne  laisse  pas,  en  théorie  du  moins,  d'atténuer  quelque  peu  la 
portée  effective  du  droit  de  l'inventeur. 

En  dehors  des  concessions  qui  peuvent  être  ainsi  faites  à  l'in- 
venteur, le  gouvernement  peut  en  instituer  directement,  sans  k 
déclaration  préalable  d'invention,  dans  les  cas  prévus  à  l'arti- 
cle 45 ,  §  2  du  décret  du  4  septembre  1869,  c'est-à-dire  pour  des 
mines  déjà  connues  non  exploitées  et  situées  dans  des  terrains 
de  l'État  ou  soumises  à  la  souveraineté  portugaise  (art.  42). 

Les  concessions  faites  à  l'inventeur  ou  en  vertu  de  la  dispo- 
sition qui  précède  sont  soumises  aux  règles  du  décret  du  4  dé- 
cembre 1869,  qui  fixe  le  régime  de  l'exploitation  des  mines  dans 
les  colonies  portugaises  {*). 

Le  gouvernement  crée  et  délimite  un  champ  d'exp/oitotion  soit 
d'office,  soit  à  la  suite  d'une  déclaration  de  découverte  (art.  47  et 
18).  Dans  un  pareil  champ,  il  peut  être  fait  d'abord  des  travaux 
de  recherche  de  la  nature  de  ceux  définis  ci- dessus,  au  moyen 
de  permis  de  recherche  (licenças  para  pesquizas)  ;  et,  à  la  suite, 
des  travaux  d'exploitation ,  au  moyen  de  permis  SexploiicUÙM 


(*)  Les  dispositions  les  plas  intéressantes  de  ce  décret  sont  les  suiTantes: 
Le  goaTemement  fixe  les  limites  delà  concession  (art.  21),  sans  que  i*étai- 
due  puisse  dépasser  2.500  hectares  (art.  SI).  Le  concessionnaire  doit  payer  une 
redeyance  fixe  de  0',50  par  hectare  et  une  redoTance  proportionnelle,  arrfiiéc 
lors  de  Tinstitution,  ne  dépassant  pas  1 1/2  pour  100  du  produit  brut  (art.  37 
et  38).  Le  concessionnaire  doit  être  déclaré  déchu  par  voie  administrattre, 
sauf  recours  au  Conseil  d^État  (art.  34)  :  1*  pour  ne  pas  avoir  commencé  les 
trayaux  dans  les  six  mois  ou  ne  pas  tenir  la  mine  constamment  en  explailatioa 
actiTe,  sauf  le  cas  de  force  majeure  dûment  prouvé;  ^  pour  ne  pas  remédier 
en  temps  fixé  aux  dangers  résultant  d'une  mauvaise  conduite  des  tra^mux; 
y*  pour  rendre  impossible  ou  difficile  Texploitation  future  ;  4*  pour  ne  pas 
payer  les  redevances  ;  5°  pour  ne  pas  avoir  fourni  le  plan  des  travaox.  Use 
concession  ne  peut  être  cédée  qu'avec  l'autorisation  préalable  du  gouvememeiit 
(art.  22,  §  2). 


BULLETIN.  703 

(licenças  de  exploraçSo),  dans  des  caniannetnents  (quinhôes)  (*), 
affermés  par  baux  renouvelables  de  courte  durée. 

11  parait  bien  résulter  de  Tarticle  25  que  le  permis  d'exploita- 
tion ne  peut  ôtre  obtenu  que  par  celui  qui  est  encore  valable- 
ment titulaire  d'un  permis  de  recherche;  le  droit  d'exploitation 
devrait  nécessairement  passer  par  ce  premier  état. 

Le  permis  de  recherche ^  valable  pour  six  mois  au  plus, 
moyennant  le  paiement  par  mois  de  2.250  reis  (11^25),  donne  le 
droit  exclusif,  par  priorité  de  date,  de  faire  des  travaux  de  re- 
cherche, en  terrain  libre  de  tous  autres  droits,  dans  un  rayon 
de  500  mètres  à  partir  du  point  choisi  par  l'explorateur  (art.  21)  ; 
en  outre,  comme  il  a  été  dit,  l'explorateur  a  le  droit,  pendant  la 
durée  de  validité  de  son  permis,  de  se  faire  attribuer,  à  la  prio- 
rité, jusqu'à  cinq  cantonnements  d'exploitation,  contigus  ou  sé- 
parés à  son  choix  (art.  25). 

L'inventeur,  sur  la  déclaration  de  découverte  duquel  aurait 
été  créé  le  champ  d'exploitation,  a  sur  tous  les  autres  le  droit  de 
se  faire  attribuer,  à  son  choix,  par  voie  de  préférence,  jusqu'à 
dix  cantonnements  ;  en  outre,  ces  cantonnements  d'inventeur,  à  la 
différence  des  autres,  sont  attribués  à  titre  permanent  et  affran- 
chis de  la  redevance  normale  (art.  25,  §1). 

Les  demandeurs,  autres  que  Finventeur,  afferment  leurs  can- 
tonnementSy  par  baux  renouvelables  de  cinq  en  cinq  ans  (art.  17), 
au  prix  de  2.250  reis  (11^25)  par  cantonnement  et  par  an  (art.  24), 
non  compris  22.500  reis  (112^,50)  pour  coût  du  contrat  ou  de 
son  renouvellement  (art.  25,  §  2). 

Tout  exploitant,  l'inventeur  compris,  doit  d'ailleurs  être  muni 
d'an  permis  d'exploitation  par  cantonnement,  permis  pour  le- 
quel il  est  dû  4.500  reis  par  mois  (22S50  par  mois  ou  265  francs 
par  an)  (art.  25,  §§  4  et  5). 

Le  cantonnement  est  un  carré  de  1  hectare  pour  les  gîtes  en 
filons  comme  pour  ceux  d'alluvion  (arL  2^). 

Des  exploitants  peuvent  s'associer  pour  exploiter  en  commun 
jusqu'à  dix  cantonnements  (art.  29). 

Les  baux  de  cantonnement  sont  transmissibles  par  voie  d'en- 
dossement moyennant  un  simple  avis  donné  à  l'administration 
et  le  paiement  d'un  droit  de  transfert  de  5  p.  100  du  prix  de  la 
cession  (art.  31). 


'  (*)  Le  rapport  qui  précède  le  décret  dit  expressément  que  le  quinhào  cor- 
respond au  claim  des  réglementations  analogaes  d^Âmérique,  d'Australie  et  da 
TransTaal. 


704 


BULLETIN. 


Le  droit  des  exploitaDts  est  caduc  soit  en  cas  de  non  paiemeot 
des  taxes  ou  redevances  (art.  23,  §  4),  soit  en  cas  de  chômage; 
il  peut  être  autorisé  des  suspensions  de  un  an  au  plus  en  faveur 
d'exploitants  de  gîtes  en  filons  pour  Timportation  de  machines  et 
d'appareils  (art.  34). 

Tout  cantonnement  dont  l'exploitant  a  été  déchu  (art  32)  on 
dont  le  renouvellement  dubail  a  été  refusé  (art.  37),  sera  mis  en 
adjudication  publique;  les  enchères  portent  sur  le  montant  do 
capital  à  verser  en  outre  de  celui  ci-dessus  stipulé  de  22.500  reis 
(il2',60). 

L'explorateur  ou  l'exploitant  doit  indemniser  à  Tavance  les 
propriétaires  de  terrains  privés  ou  de  communauté  pour  tous  les 
dommages  subis  par  le  sol,  ou  consigner  la  somme  nécessaire 
(art.  52). 

Un  champ  d'exploitation  doit  être  déclassé  quand  il  s'y  trouve 
moins  de  dix  individus  par  hectare;  les  baux  de  cantonnement 
en  cours  continuent  jusqu'à  expiration  (art.  54). 

Les  concessionnaires  de  mines  peuvent,  dans  les  concessions 
à  eux  attribuées,  créer  des  champs  d*exploitation  soumis  aux  dis- 
positions des  champs  d'exploitation  officiellement  déclarés  (art.  55f. 

Le  règlement  portugais,  dont  on  vient  de  donner  les  traits 
essentiels,  paraît  l'emporter  sur  le  règlement  allemand  par  la 
possibilité  d'asseoir,  avec  des  concessions,  des  exploitations  suffi- 
samment étendues  pour  qu'elles  puissent  être  conduites  ration- 
nellement en  profondeur;  en  outre,  les  taxes,  encore  extrême- 
ment élevées  (*),  sont  cependant  sensiblement  inférieures  k  celles 
du  Dameraland;  enfin  le  prospecteur  ne  se  bute  pas  ici,  dès 
l'origine,  contre  la  possibilité  d'un  refus  discrétionnaire  de  per- 
mis de  recherche  ;  mais  il  faut,  d'autre  part,  reconnaître,  en  ce  qui 
concerne  le  système  des  cantonnements,  une  précarité  véritable- 
ment trop  grande  résultant  du  renouvellement  des  baux  à  trop 
courts  termes.  Tout  résidera  dans  l'application  qui  en  sera  faite. 
De  là  peut-être  la  confiance  dans  cette  législation  manifestée 
par  le  gouvernement  au  cours  du  rapport  qui  précède  le  décret; 


(*)  En  somme  on  a  à  payer,  par  cantonnement  ou  par  hectare  et  paria  : 
Rente  annuelle il'^ 

Contrat  de  bail  — -~  = 22'.50 

5  ' 

Permis  d'exploitation 285',00 

298^,75 


BULLETIN.  705 

sa  confiance  parait  d*autant  plus  assurée  qn*il  déclare  avoir  em- 
prunté tout  ce  système  au  Transvaal,  où  il  pense  qu*on  lui  doit 
les  brillants  succès  de  la  recherche  et  de  Texploitation  de  For 
dans  ces  derniers  temps.  L'expérience  du  Transvaal  parait  encore 
trop  récente  pour  qu'on  puisse  se  prononcer  :  les  premières  ex- 
ploitations n'ont  pas  beaucoup  plus  de  quatre  à  cinq  ans(*); 
de  pareils  régimes  ne  sont  applicables  qu'à  des  gisements  sans 
profondeur,  de  richesse  très  grande,  susceptibles  d'être  exploités 
par  travaux  isolés,  individuels;  silegite  s'approfondit,  les  in- 
convénients de  semblables  systèmes  ne  peuvent  pas  ne  pas  se 
faire  sentir;  ils  conduisent  à  des  impossibilités  à  la  longue»  à 
moins  d'une  richesse  condensée  absolument  exceptionnelle  avec 
gisements  en  colonnes  verticales.  On  l'a  bien  vu  aux  mines  de 
diamants  du  Cap.  .    L.  A. 


(*)  V.  sur  les  mines  d'or  du  TransTaal  :  Annatet  des  mines,  6*  sério, 
t.  XIV,  p.  540. 


Tome  XT,  1889.  46 


706  TABLE   DES   MATIÈRES. 


TABLE  DES  MATIERES 

DU   TOME    QUINZIÈME. 


MÉCANIQUE.  —  EXPLOITATION. 

Note  sur  le  filet  de  sûreté  établi  au  puits  Jules  Chagot  des 
mines  de  Blanzy;  par  H.  Lebreton 40^ 

Note  sur  un  procédé  de  réglage,  par  remploi  du  courant, 
applicable  à  certaines  installations  de  transmissions  de 
force  ;  par  M.  de  Bovet 417 

OBJETS  DIVERS. 

Note  sur  une  explosion  de  22  chaudières  à  vapeur  aux 
hauts  fourneaux  de  FriedenshQlte  (Haute -Silésie);  par 
M.  Olry 5 

Statistique  de  l'industrie  minérale  de  la  France.  —  Ta- 
bleaux comparatifs  de  la  production  des  combustibles 
minéraux,  des  fontes,  fers  et  aciers,  en  i887  et  en  1888.     61 

Notice  sur  renseignement  de  l'École  nationale  supérieure 
des  mines;  par  H.  Adolphe  Camot 70 

Programmes  des  cours  de  l'École  nationale  supérieure  des 
mines.  Cours  spéciaux 94 

Programmes  des  cours  de  l'École  nationale  supérieure  des 
mines.  Cours  préparatoires 309 

Note  sur  l'explosion  d'une  chaudière  de  locomobile  à  Ciron 
(Indre);  par  M.  Olry 363 


TABLE  DES   MATIÈRES.  707 

Note  sur  Texplosion  d'un  tube  de  chaudière  à  petits  élé- 
ments, à  Paris;  par  M.  Olry 372 

Note  sur  la  préparation  et  le  montage  des  tubes  à  fumée 
de  locomotives  aux  chemins  de  fer  du  Nord;  par  M.  E. 
Cosle 37a 

L'École  des  mines  de  Paris.  —  Notice  historique;  par 
M.  L.  Aguillon 433 


BULLETIN. 

Législation  étrangère, 

Pologne  russe 687 

Républiqne  du  TransTaal 690 

Protectorat  allemand  du  sud-ouest  de  TAfrique 6d7 

Colonie  portugaise  du  Mozambique 701 


708  EXPLICATION  DES  PLANCHES. 


EXPLICATION  DES  PLANCHES 


DU  TOME   QUINZIEICE. 


PL  I.  —  Explosion  de  2S  chaudières  à  vapeur  aux  hauts  fourneaux  de  Frie- 
denshQtte. 

PI.  II,  fig.  1,2.  —  Explosion  d*une  chaudière  de  locomobile,  à  Giron. 

PI.  II,  fig,  3.  —  Explosion  d'un  tube  de  chaudière  à  petits  éléments,  à  Paris. 

PI.  III.  —  Préparation  et  montage  des  tubes  à  fumée  de  locomotÎTes  aux 
chemins  de  fer  du  Nord. 

PI.  lY,  fig.  i  à  4.  —  Filet  de  sûreté  étabii  au  puits  Jules  Chagot  des  mines 
de  Blanzy. 

• 

PI.  IV,  fig,  5,  6.  —  Procédé  de  réglage,  par  remploi  du  courant|  applicable 
h  certaines  installations  de  transmissions  de  force. 

PL  Y,  YI ,  YII.  —  Plans  de  TÉcolo  des  mines  de  Paris. 


ffiaa.  *  inranmii  c.  maipoii  b  ■.  iLAMmaioii,  aui  mÀcni,  M. 


Stiz 


lï^ 


Vj 

=  C!m 

lllil-e 

) 

' 

i^< 


>* 


t\e  chaudière  de  locomobile  à  Ciron. 


x:^ 


Ff3,6        \--'-l 

i 

i>: 

FiÔ.iS  (Coupe) 


I 

î 


PI. IV 


fie,r.  S\ 


Mattfuet  se. 


J 


H.V 


1 


/^